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D'HISTOIRE NATURELLE
DE TOULOUSE
VINGT-SIXIÈME ANNÉE. — 1892
|
TOULOUSE
TYPOGRAPHIE LAGARDE er SEBILLE
RUE ROMIGUIÈRES, 2.
1892
VINGT-SIXIÈME ANNÉE. — 1892
- BULLETIN TRIMESTRIEL
« Janvier — Février — Mars.
TOULOUSE
IMPRIMERIE LAGARDE ET SEBILLE
| RUE SAINT-ROME, 44
__——
VU a 4808
| Palrninies pourront exposer et diseuter les Técultats de leurs recherches et |
_ de leurs observations.
; Mr Art. 2. Elle s'occupe de tout ce qui à rapport. aux sciences naturelles,
? Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his-
DE
| toriques dansleurs PRPHEMORCS à l'Histoire Naturelle, sont également de son
_ domaine.
7 Art. 3. Son but plus spécial sera d’étudicr et de faire connaître la consti-
tution géologique, la flore, et la faune de la région dont Toulouse est le
centre.
Art. 4. La $oci été s’efforcera d'augmenter les collections du Musée d’His-
. toire Naturelle de Toulouse.
. Art. 5. La Société se compose : de Membres-nés — Honoraires — Tite
aires Correspondants.
A. à. Les candidats au titre de membres titulaires devront être agréés
RS par. une Commission d'admission. La proposition sera faite par un mem-
LÉ re de la Société et remise entre les mains du Président.
1’, La Commission d'admission est composée des membres du bureau etde
ceux du comité de publication, ses décisions ne seront valables qu'avec
un minimum de 5 membres présents.
Art. 9. La Société statuera par un vote au scrutin secret sur les présen-
_tations acceptées par la Commission d'admission, au plus tard dans la
seconde séance qui suivra la présentation.
Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de 12 fr.,
* payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrée :
i
par le Trésorier.
Art, 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres hotoraires et
correspondants ; pour les membres titulaires ilest de 5 francs.- |
Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes qu'après avoir :
reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors seulement les membres
sont inscrits au Tableau de la Société.
Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d’acquitter son annuité, il perd, après
eux avertissements, l'un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droits
attachés au titre de membre.
Art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titre de
membre ne saurait êlre utilisé dans une entreprise industrielle.
Art. 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési-
dent; 1%°et2° Vice-présidents; Secrélaire-général ; 2 Secrétaires-adjoints ,
Trésorier 4 ; Bibliothécaire-Archiviste.
Art, 31. L’életion des membres du Bureau, du Conseil d’adminisration
et du Comité de publication, a lieu au scrutin secret dans la première quin
zaine de janvier, Ils sont nommés pour une année. Le Secrétaire-général, les
Secrétaires-adjoints, le Trésorier, l’Archiviste et les Membres du Conseil et du
Comité peuvent seuls être reélus immédiatement dans les mêmes fonctions.
Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles
s ouvrentle premier mer:redi après 1e 15 novembre, etont lieu tous les fer et 3e
mercredi de chaque mois jusqu’au 1°" mercredi du mois d’août inclusivement.
Art. 39. La publication des découvertes ou études faites par les membres
ve la Société et par Les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frais
de celle «1, sous le titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle
de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication.
- Art. 41. La Société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux et
le leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra donc porter la
signature de l’auteur.
Art. 42. Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. Il peut en
obtenir des tirages à part, des réimpressions, mais par l'intermédiaire de la
Société.
Art. 48. Les membres de la Société sont tous invités à
chantillons qu'ils pourrentréunir.
d Art. 52.En cas de dissotution. les diverses propriétes de \a Société revien-
@nt de roit à la viiie de Toulouse.
lui adresser les
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE
DE TOULOUSE
HT
D'HISTOIRE NATURELLE
DE TOULOUSE
BULLETIN
VINGT-SIXIÈME ANNÉE. — 1892.
TOULOUSE
TYPOGRAPHIE LAGARDE rr SEBILLE
COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ
POUR L'ANNÉE 18992.
Elections du Bureau.
Sont élus :
Président : M. TRUTAT.
Vice-présidents :
M. LECLERC DU SABLON. | M. MonNTANÉ.
Secrétaire-général. Secrétaire-adjoint.
M. JAMMES. | M. VERDUN.
Trésorier. Bibliothécaire-Archiviste.
M. Jules CHALANDE. | M. Henri CHALANDE.
Conseil d'administration.
M. LAROMIGUIÈRE | M. MARQUET.
Comité de publication.
M. Bipaup. M. LARTET.
M. DEBEAUX. M. NEUMANN.
Commission des excursions.
49 Grandes excursions . 20 Peliles excursions
MM. AZaM. MM. LAHILLE.
BRÆMER. PRUNET.
CARALP. REVERDIT.
FONTÉS
HARLÉ.
ÉTAT
DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE
DE TOULOUSE
au 31 mai 1892.
———
Membres nés,
M. le Préfet du département de la Haute-Garonne.
M. le Maire de Toulouse.
M. le Recteur de l’Académie de Toulouse.
Membres titulaires fondateurs.
MM.
CarTAiLnAc (Emile), *# 5, rue de la Chaine, Toulouse. 4866.
D: GarriGou (Félix), 36, ruc Valade, Toulouse. 1866.
Marquer (Charles), 45, rue Saint-Joseph, Toulouse. 1866.
De MoxrLezun ‘Armand), Menville, par Lévignac-s-Save (H.-G.). 1866.
TrurTaT Eugène), ><, Conservateur du Muséum, rue Ninau, Toulouse.
1866.
Fouques, rue Delpech, 9, 1866.
Membres honoraires.
MM.
BrancHarD (Emile) O #, membre de l’Institut, Professeur au Muséum
Paris. 1873.
D' Cros %, Directeur du Jardin des Plantes, membre correspondant
de l’Institut, 2, allée des Zéphirs, Toulouse. 1866.
D Haypen (F.-V.), Directeur du Comité géologique des Etats-Unis.
Washington. 1878.
Pr ci
De Lacaze-Duraiers O %, membre de l’Institut, Professeur à la Sor-
bonne, Paris. 1883.
Lavocar #%, ancien Directeur de l'Ecole vétérinaire, allée re 66,
Toulouse. 1866.
De Lessgps (Ferdinand) C %, membre de l'Institut, Paris. 4879.
De Rouvizce (Paul) #£, Doyen de la Faculté des sciences, Montpel-
lier. 4872.
D' Souseyran (Léon) %, Professeur à l’École supérieure de pharmacie,
Montpellier. 1868.
Membres titulaires,
MM.
Arrnez (Emile), officier d'administration, quai de la Rapée, Bercy,
Paris. 1878.
AviGNon, rue de la Fonderie, 19, Toulouse. 1872.
Azam (Henri), canal de Brienne, 24, Toulouse. 1880.
AzÉMaA, licencié ès-sciences naturelles, rue Lacépède, 17, Paris. 188
BarrarT, avenue Frizac, Toulouse. 1873.
BerLoc, rue de Rennes, 105, Paris.
De BeLcasTez (Auguste), Jardin-Royal, 3, Toulouse. 1880.
BESSAIGNET (Paul), rue des Chapeliers, Toulouse. 1874.
Bipaup (Louis), Professeur à l'Ecole vétérinaire, Toulouse. 1872.
Borpenave (Auguste), Chirurgien-dentiste, quai de Tounis, aux bans
chinois, Toulouse. 4866.
Dr Boureizce, Directeur-Médecin de l’Asile de Braqueville. 4887.
Du Buisson, rue Merlane, 4, Toulouse. 1887.
Bræmer, Professeur à l'Ecole de Médecine, rue des Récollets, 105, Tou.
louse. 1885,
De Carmes (Henri), propriétaire à Carbonne (Haute-Garonne). 1866.
Carazr, maire de conférences à la Faculté des sciences, allée Saint-
Etienne, 22, Toulouse. 1883.
Cassaw, rue des Couteliers, Toulouse. 1884.
C&aLANDE (Henri), rue des Couteliers, 51, Toulouse. 14879,
CHALANDE (Jules), 54, rue des Couteliers, Toulouse. 1874.
Dr Crary (Raphael), A -major au 7e de ligne, Cahors (Lot).
CossaunE (G.), rue de Rémusat, Toulouse. 1878.
Cazars, rue Alsace-Lorraine, 73, Toulouse. 14889.
DesEaux, O. #£, pharmacien principal ea retraite, rue St-Lazare-Pro-
; Jlongée, Toulouse. 1886.
y
fées
DoumEr-AbansON, château de Baleine, par Villeneuve-sur-Allier (Allier).
1873.
Durraur, vétérinaire, inspecteur de l'abattoir, Toulouse. 14885.
Duxac (Paul), Tarascon (Ariège). 1883.
Duran», préparateur à la Faculté de Médecine, rue Thionville, 8. 4890.
Fasre (Charles), doctear ès-sciences, rue Fermat, 18, Toulouse. 1875.
Frrre, Médecin, allée Läfayette, 35. 1889.
Facor (Paul), notaire à Villefranche-de-Lauragais (H.-G.). 4869.
FaLQuE, rue des Trente-six-Ponts, Toulouse. 41889.
oc (Charles), à Lédar, près Saint-Girons (Ariège). 1875.
Fonran (Alfred), conservateur des hypothèques, à Castres (Tarn). 4872.
Fonrès, #, Ingénieur en chef des ponts et chaussées, rue Romiguière,
Toulouse. 1885.
FrayssiNeT, Ingénieur, avenue de Muret. 1889.
GaLy, Conseiller de Préfecture, Foix (Ariège). 4883.
GÈze (Louis), 7, place d'Assézat, Toulouse. 1872.
D° Goserr, rue de la Préfecture, à Mont-de-Marsan (Landes). 4873.
GrioLer, médecin-vétérinaire, rue Bayard, Toulouse. 4890.
GuEnor, rue des Paradoux, 41, Toulouse. 4882.
GuirauD, pharmacien, rue Temponières, Toulouse. 4890.
Héron (Guillaume), rue Férmat, Toulouse. 4879.
HarLé, Ingénieur au chemin de fer du Midi, rue des Potiers, 48,
Toulouse. 4890.
EzarN, commis princ. des douanes, allées Lafayette, 45, Toulouse. 4869.
James (Ludovic), au Cambodge. 1890.
JAMMES, préparateur à la Faculté de médecine, 50, rue Montaudran. 4 889.
JuSTROBE, rue Pargaminières, 66, Toulouse. 4887.
LaBortE, %, vétérinaire départemental, rue des Balances 35, Toulouse.
1884.
LABoRIE, expert-geomètre à Auterive, près Auch. 4890.
Laror, rue Saint-Laurent, 20, Toulouse. 1886.
LaGaroE, rue Saint-Rome, #4, Toulouse. 4890.
LauiLe, docteur és-sciences, allée Saint-Etienne, 41, Toulouse. 1885.
Lasove (Abel), Reims (Marne). 1875.
LAMOUNETTE, professeur au Lycée, rue Peyras, 5, Toulouse. 4888.
F7 ‘a
LanromIGuièrE, Ingénieur, rue Saint-Pantaléon, 3, Toulouse. 1886.
Lanrer, Professeur à la Faculté des sciences, rue du Pont de Tounis, Tou-
louse. 1833.
LauLanté, Directeur de l'Ecole Vétérinaire, Toulouse. 1883.
De LavaLerTe (Roger), à Cessales, près Villefranche-de-Lauraguais (Haute-
Garonne). 1876.
Leccerc pu SasLon, professeur à la Faculté des Sciences, Toulouse.
De Mararosse (Louis), château des Varennes, par Villenouvelle (Haute-
Garonne). 1866.
Mazer, professeur à l'Ecole Vétérinaire, Toulouse.
Marrez (Frédéric), à Castelmaurou, près Toulouse. 4875.
MaureL (Dr), %, professeur à la facullé de Médecine, rue Alsace-Lor-
raine, 40, Toulouse. 1888.
MoncLrar, à Marsac (Tarn\. 41874.
MonrTané, professeur d'anatomie à l'Ecole vétérinaire, Toulouse. 1886.
MoquiN-Tanpon, professeur à la Faculté des Sciences, allées Saint-
Etienne, 2, Toulouse. 1885.
NEuMaNw, professeur à l'Ecole vétérinaire, Toulouse. 1885.
PerAGALLo (H.) #£, Capitaine d'artillerie, rue Séguier, 20 bis, Nimes.
1882.
Dr PeyronneT, boulevard St-Aubin, 18, Toulouse. 1882,
Pisseau, libraire, rue des Balances, Toulouse. 1885.
Pruner, professeur à l'Ecole normale, Toulouse.
RaBaup, licencié ès-sciences naturelles, Paris.
Rascor, rue Lafayette, 29, Toulouse. 1886.
Recoro, notaire à Puycelcy, 1892.
Dr RÉGi, rue de la République, 62, Toulouse. 4881.
ReGnauLr (Félix), rue de la Trinité, 49, Toulouse. 1866.
Revenir, rue des Récollets, 99, Toulouse. 1882.
Rey-Lescure (père), rue du Taur, Toulouse. 1872.
Dr de Rey-PaiLHaDE, Ingénieur civil des mines, rue du Taur, 38, Tou-
louse. 1879.
Roue, professeur à la Faculté des Sciences, boulevard Lazare-Carnot, 55
Toulouse. 1886.
Rousseau (Théodore), Inspecteur des Eaux et Forêts, rue d'Alsace, 49,
Carcassonne (Aude). 1874,
Rousse, Licencié ès-sciences physiques et naturelles, professeur au
collège de Figeac. 1885.
207) tres
De Saint-Simon (Alfred), 6, rue Tolosane, Toulouse, 1872.
Suis, rue Agathoise, Toulouse. 14886.
Dr Taowas (Philadelphe), à Gaillac (Tarn;.
TRANTOUL (fils), rue Bellegarde, Toulouse. 1888.
Verpun, rue Bellegarde, 6, Toulouse.
Membres correspondants.
MM.
Baux, Canton (Chine). 4874.
Bicue, Professeur au Collége, Pézénas (Hérault). 4874,
D' Bceicuer, Professeur à l’École de Pharmacie de Nancy. 1866.
L'abbé Borssonane, Profess. au Petit-Séminaire, à Mende (Lozère). 1873.
De Borwass, faubourg de Paris, 52, Valenciennes. 1883.
Dr Caisso, à Clermont (Hérault). 1867. |
CAVALIÉ, principal du collège d'Eymoutiers (Haute-Vienne). 4873.
CazaLis DE FoNpoucE, rue des Etuves, 18, Montpellier, 4867.
CHanNTRE (Ernest), sous-directeur du Muséum de Lyon (Rhône). 14867.
De Cuarer-n’Espinassoux (Gabriel), avocat, Montpellier (Hérault). 1874.
Comses, pharmacien, à Fumel (Lot-et-Garonne). 1874.
Dr Cros (Antoine), 41, rue Jacob, Paris. 1876.
Caorrar, membre du Comité géologique du Portugal. 14885.
Néry-DELGADO, 413, rua do Arco B., Lisbonne. 1884.
Marquis de Foui (Léopold) #, rue d'Espagne, Biarritz (B.-Pyr.). 14871.
Fourcane (Charles), naturaliste, à Bagnères-de-Luchon (Haute-Ga-
ronne). 1867.
GALLIENI, #, général. 1881.
GErMaIN (Rodolphe) %, vétérinaire au 29e d'artillerie, à Lyon. 1873.
Issez (Arthur), professeur à l'Université, Gênes (Italie). 1871.
JouGca (Joseph), conducteur des Ponts et Chaussées, à Foix (Ar.). 1874.
Lanevèze, au Mas-d’Azil (Ariège). 4877.
LaLANDE (Philibert), receveur des hospices, Brives (Corrèze). 4867.
Î Ï
De Maïvor (W.), secrétaire de la Société de Géographie, St-Péters-
bourg. 1875.
Mazmnowskr, professeur de l’Université, en retraite, Cahors (Lot). 1869.
Massenar (Elie), manufacturier, Brives (Corrèze). 1867.
Dr De Monresquiou (Louis), Lussac, près Casteljaloux (Lot-et-Ga-
ronne). 4871.
Marcaiznou-D'AymERIC (Hippolyte), pharmacien à Ax (Ariège). 1886.
Manrcarznou-D'AYMERIC (l'Abbé), à Ax (Ariège). 1887.
PEYRIDIEU, place Risso, 2, Nice. 1871.
Pierre (Edouard), juge au tribunal, Angers. 1874.
POUBELLE (J.) #, préfet de la Seine. 1873.
D' Rerzius (Gustave), professeur à l’Institut Carolinien de Stoc-
kholm. 1873.
Marquis de SaponrTa (Gaston) %<, correspondant de l’Institut, Aix,
(Bouches-du-Rhône). 1867,
D' Sauvace : (Emile), aide-naturaliste au Muséum , rue Monge, 2
Paris. 4873.
ScampTt (Waldemar) 2%, attaché au Musée des antiquités du Nord,
Copenhague (Danemarck). 1867.
Sers (Eugène), ingén. civil, à St-Germain, près Puylaurens (Tarn). 1874
TissaNDiER (Gaston), or en chef de La Nature, 19, avenue de
l'Opéra, Paris. 1877.
VaussenaT, ingénieur civil, directeur de l'Observatoire, à Bagnères-de-
Bigorre (H.-Pyr.). 1873.
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NÉE
Le EE
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE
DE TOULOUSE.
VINGT-SIXIÈME ANNÉE 1892
MÉMOIRES
INDICATIUNS BIBLIOGRAPHIQUES
POURL'’HISTOIRE DES PREMIÈRES POPULATIONS
DES PYRÉNÉES
Par M. Emile CARTAILHAC.
Si l’on consulte la dernière édition, faite en 1886, du livre
classique de M. Ch. Emile RUELLE, Bibliographie générale
des Gaules, Paris, Champoin, on est surpris de voir le petit
nombre de travaux signalés pour chacun des départements qui
avoisinent les Pyrénées : Pyrénées-Orientales, Aude, Ariège,
Haute-Garonne, Gers, Hautes et Basses-Pyrénées, Landes. Ces.
listes sont très incomplètes. Celles que j’ai dressées pour monusage:
personnel, à un point de vue particulier, sont bien plus longues.
Je les publie dans l’interêt des naturalistes et des historiens.
DATE VE
qui étudient aussi les anciennes populations des Pyrénées et le
pays lui-même depuis l’arrivée de ses plus lointains habitants.
Aux livres et brochures, aux articles des revues et des bulletins
des sociétés savantes qui concernent exclusivement la région
Pyrénéenne, j'ai cru bon de joindre un certain nombre d’ouvra-
ges généraux qui traitent en partie du même sujet.
Certes, mon travail est encore incomplet ; cela est inévitable.
Mais je fais appel à tous les érudits pour qu'ils veuillent bien me
signaler des lacunes et m'aider à préparer un supplément ou
même, s’il y a lieu, une seconde édition.
Ils observeront que je me suis abstenu de citer la plupart des
publications sur la période gallo-romaine qui reste en dehors de
mon cadre. J’ai éliminé aussi une bonne partie de celles qui
concernent le bassin sous-pyrénéen. Si, en dehors des départe-
ments frontières, J'ai visé l’Aude, le Gers, les Landes, c’est avec
l'intention de choisir, dans la littérature spéciale à ces départe-
ments, ce qui me paraissait indispensable à la connaissance des
Pyrénéens primitifs et de leur temps.
Les anthropologistes me sauront gré d’avoir indiqué, en ou-
tre, les ouvrages sur les cagots.
En fait de géologie je me suis borné au post-pliocène ou
quaternaire,
BORN 5 rap
ABBADIE (Antoine d’). Sur la carte de la langue Basque ; pp. 521-
593 ; Bull. soc. anthrop. Paris, 1868.
— Sur la loi des successions chez les Basques français. Bull. soc,
amthrop. Paris, pp. 104-105, 1874.
ADHEMAR (Victor d’). Faits nouveaux concernant l’âge de la pierre
taillée. Ext. de la Revue archéologique du Midi. Toulouse,
1868, t. II, pp. 63-70. 1 carte, 4 p. de fig. — Matériaux, IV, 293
et 316. Bull. soc. hist. nat. Toulouse, 11, p. 113.
ALART (B.). Géographie historique des Pyrénées-Orientales ;
144 p. in-80. Ext. du 12e Bull. soc. agr. sc. et lett. des Pyré-
nées-Orientales. Perpignan, 1859.
ALSIUS (Pierre). Serinya y Caldas de Mallavella. (Stations préhis-
toriques.) Ext. del Annuari de la associac. d’excurs. Catalana,
1882, pl.
ALZIEU (Dr). Description de la caverne de L’Herm. — L’Ariégeois,
nos des 16, 22, 29 août et du 8 sept. 1855.
ARBANÈRE. Tableau des Pyrénées françaises. Paris, 1898, 2 vol.
in-8°.
ARBOIS de JUBAIN VILLE (H. d’). Les premiers habitants de l’'Eu-
rope. Paris, 1877. 2e édition, 1889 (1er vol. xx1v-400 p. in-8°).
ARRENTIÈRES (D. d’). Sur un monument mégalithique de la
vallée d’Aspe, p. 252. Bull. soc. sc. lett. Pau, 1871-72.
AUDIBERT (abbé). Dissertation sur les origines de Toulouse ; 71 p.
pet. in-80 ; imprimé à Avignon, 1764.
AUZOUY (Dri. Sur les crétins et les cagots des Pyrénées. Ann.
médico-psychol., n° janvier 1887.
BARRY (Edw.). Note sur la numismatique de la Gaule méridionale
antérieurement à la conquête romaine, 1869, in-8°.
— Les Volkes Tectosages. Hist. de Languedoc. Edit. Privat, t. I,
p. 401. Toulouse, 1876.
— Le pagus et le vicus dans la Gaule Romaine, p. 412. Hist. de
Languedoc, t. II. Privat, Toulouse, 1876.
BARTHÉLEMY (l'abbé). Lettre sur les médailles trouvées à Vieille-
Toulouse, 1764, in-8&.
BARTHÉLEMY (Ed. de). Numismatique gauloise. Hist. de Lan-
guedoc, p. 420. Privat, Toulouse, 1876.
— Numismatique de la France (1re partie), époque ii gallo-
romaine et mérovingienne, de la série des Instructions adressées
HTT CR
par le comité des travaux historiques et scientifiques aux corres-
pondants du ministère de l’Inst. publ. Paris, 1892.
BARTHETY. Les tumuli des environs de Garlin, p. 206. Bull.
soc. lett. Pau, 1871-72.
— Fouilles d’un tumulus à Garlin, Basses-Pyrénées. Bull. soc. let.
sc. arts. Pau, 1872-3, p. 73-75. Matériaux, p. 204, 1874.
— Le menhir de Sarron, la Pierre du Diable, Landes, Soc. let.
sc. arts. Pau, 1872-73, p. 132. Matériaux, 1874, 204 p.
— Des anciennes fortifications en terrassement. Congr. sc. de
France. Pau. 1873, t. IL, pp. 179-185.
— Fouilles de Lescar; les tumulus du Pont-Long, pp. 335-340.
Bull. soc. sc. lett. Pau, 1877-78.
BASTIDE (Vergile de la). Dissertation sur les Basques, 1786, in-8o.
BAUDRIMONT ({(A.). Histoire des Basques, ou Escualdunais primi-
tifs, 1854. Paris, in-8°.
BAURE (Faget de). Essai historique sur le Béarn, 1818, in-8°.
BAYSSELANCE. L'ancien glacier de la vallée d’Ossau. Bull. soc.
Ramond, 1875, p. 1.
— La période glaciaire dans la vallée d’Ossau. Ann. Club.-alp.
français, 1877, p. 423.
BELLOGUET (baron Roger de). Ethnogénie Gauloise, 3 v. in-8°, 1861,
BELLOY (de). Description du pays... de Béarn, 1608, in-80.
BELZUNCE. Histoire des Basques. Bayonne, 1847, 2 vol. in-80.
BLADÉ (J.-F.). Etude sur l’origine des Basques, 550 p. in-80. Paris,
1869; un chapitre, dans Matériaux, etc., 1869, pp. 331-339.
— Dissertation sur les chants héroïques des Basques. Revue
d'Aquitaine, t. 7, 1863, et Revue de Gascogne, 1866, t. VII.
BONAPARTE (Louis-Lucien, prince). Le verbe basque en tableaux.
Londres, 1869, in-8o.
— Nombreux ouvrages du même, sur les Basques. Londres, 1856-
1880.
BONAPARTE (prince RoLanp). Les variations périodiques des
glaciers français. Paris, 1892 (sous presse).
BOUDARD. Essai sur la numismatique ibérienne, etc., Béziers-
Paris, 1852 et 1857-9, in-4°, 40 pl. Ext. du Bull. de la soc. ar-
chéol. de Béziers, t. VI, 11e et 15e liv.
— Note sur l’ouvrage de M. Bladé. Etudes sur lpremes des Bas-
ques ; 18 p. in-80. Béziers, 1870. :
a 7 FER
BOUILLÉ (Roger de). Note sur divers gisements de silex de la côte
de Biarritz. Bull. Soc. let. sc. Pau, 1872-73 p. 68-72. Maté-
riaux, p. 203, 1874.
BOUIS. Note sur les découvertes... dans quelques grottes (des
Pyrénées-Orientales et de l'Ariège). 1835. Bull. soc. polymath.
Perpignan.
-BOULE (Marcellin). Essai de paléontologie stratigraphique de
lPhomme; extr. de la Rev. d’anthrop., 1888, p. 129 et suiv.
Résumé dans Matériaux, 1888.
— La caverne de Malarnaud, Ariège. Bull. soc. philomath. Paris,
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anthrop. Paris, 1886. Discussion sur les crânes ligures.
— Sur les crânes Basques de Saint-Jean-de-Luz, pp. 9-20, 43-101,
et discussion, pp. 101-107. Bull. soc. anthrop. Paris, 1868.
— Sur la déformation toulousaine du crâne, pp. 100-128. Bull.
soc. anthrop. Paris, 1871.
— Sur la répartition géographique de la langue basque. — Asso-
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— Origine et répartition de la langue basque. Revue d'Attien: &
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ME 7 AR
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dirigée, à partir de 1869, par M. Emile CARTAILHACG avec le con-
cours de M. TRUTAT, puis de MM. CHANTRE et CAZALIS DE FON-
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illustrés de pl. et fig. Paris, Reinwald.
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pp. 95-97, 1 pl. Matériaux, 1869.
— Nouveaux dolmens dans les Pyrénées. Matériaux, 1873, p. 397.
— Rapport sur l’excursion du Congrès scientifique de Pau à Busy
et Arudy, pp. 112-118, Cong. scient. de Fr. Pau, 1873, t. I,
4 pl.
— Les plus anciennes œuvres de l’homme aux environs de Tou-
louse. Bull. soc. hist. nat.,t. XI. Toulouse, 1876-77, pp. 81-97.
Matériaux, p. 39, 1878.
— Note sur la patine de certains quartzites taillés des environs de
Toulouse, p. 59,t. XIII. Bull. soc. hist. nat. Toulouse.
— Pièces intéressantes du Museum de-Toulouse, p. 96. Matériaux,
1879, fig. 2.
— Une hache de bronze à deux ailerons des Hautes-Pyrénées,
p. 191-2, fig. 3. Matériaux, 1879.
— Transition du paléolithique au néolithique, p. 193, t. XIII. Bull.
soc. hist. nat. Toulouse, 1879 ; même sujet : Notes dans :Maté-
riaux,.pp. 413 et suiv., 1874.
— Préhistorique dans les Pyrénées de la Haute-Garonne, pp.730-
738 de la Description géologiqué et paléontologique des Pyré-
nées, par LEYMERIE. Toulouse, 1881.
— Les gisements moustieriens de l'Aude, p. 499. Matériauæ, 1882-
18383. |
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ne 7 GPET
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ét
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cavernes, 4 p. in-8°0, ext. Bull. soc. géol. France, 2 série, t. XXIV,
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cavernes à ossements des dpi, etc. Toulouse, Paris, 56 p.
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— Importance des ossements cassés des gisements paléo-archéo-
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— Sur l’âge du bronze et du fer dans les cavernes des Pyrénées
ariégeoises, Paris 1867, in-8°, 31 p. Bull. Soc. anthrop., 1867.
— Note sur le niveau des cavernes, 7 p. 80, ext. Bull. Soc. géol.
France; 2 sér., t. XXVI, p. 825, 1869.
— Sur les-prétendus tumuli de Garen, pp. 96-97. Bull. Soc.
. Anthrop. Paris, 1869
— Habitations lacustres du midi de la France, région pyrénéenne,
Acad. Se. Paris, 20 nov. 1871, 4 p. in-4°.
— Les glaciers anciens et récents des Pyrénées, Toulouse 1876,
39 -p. in-80.
— Note sur deux espèces d’Hyènes et trois espèces de Chats des
cavernes (Mérn. Acad: sc. Toulouse, 1866).
— sin glaciers anciens et récents des Pyrénées, conférence faite à
Bordeaux, Toulouse, 1876.
GARRIGOU (Dr F.). Sur les anciens glaciers des Pyrénées, 15 p.
in-8, avec une pl. ext. du Bull. Soc. hist. nat., 1878. Toulouse.
— Résumé géologique sur l'Ariège, la Haute-Garonne, etc. Soc.
géol. Franç., 1873, pp. 418-439.
— Traces'dé diverses époques glaciaires dans la vallée de Tarascon,
. Ariège. Bull. Soc. géol. Franç., 11° sér., t. XXIV, p. 577.
— Etude comparative des alluvions quaternaires et des cavernes à
ossements des Pyrénées. Bull. Soc. géol., 11e sér., t. XXII,
p. 396.
-— Grotte des Echelles ou de Lombrives. Tours, 17 p. in-8°, ext. des
Compt. rend. congrès arch. de Pamiers, 1884. — Matériaux,
p. 343, 1886.
GARRIGOU (F.) et CHASTEIGNER (Alex. de). L’âge de l'ours et
l’âge du renne dans la grotte de Gargas. Compt. rend. Acad.
sc: Paris, 1870.
GARRIGOU (F.) et FILHOL (H.). Aperçu paléontologique sur les
cavernes de l’âge de la pierre suisse dans la vallée de Tarascon,
Ariège. Compt. rend. Acad. des sc. Paris 1864, 4 p. in-40.
— L'âge de la pierre polie dans les cavernes de la vallée de Taras-
_ con. Compt. rend. Acad. des sc. Paris, 16 nov. 1863, in-4°.
— Contemporanéité de l’homme et de l’Ursus spelœus, établie par
les ossements cassés des cavernes. Compt. rend. Acad. sc.,
t. LVIIL. Paris, mai 1864. Lyell, appendice, pp. 270-277.
— Age de la pierre polie dans les cavernes des Pyrénées ariégeoi-
ses. Paris, Toulouse, s. d. (1866), in-4°, 79 p., 9 pl. |
GARRIGOU (F.) et MARTIN (L.). L'âge du renne dans les Basses-
Pyrénées, Caverne d’'Espèlungue. Comp. rend. Acad. sc., 17 avril:
1864.
— Age de l’aurochs et âge du renne dans la grotte de Lourdes
Hautes-Pyrénées. Compt. rend. Acad. sc. Paris,1864, 4 p. in-4°.
Voir RAMES, GARRIGOU et FILHOL.
GAUDRY (Albert). Sur les Hyènes de la grotte de Gargas décou-
vertes par M. F. Regnault. Compt. rend. Acad. des’ sc. Paris,
9 février 1885, reproduit dans Matériaux, p. 119, 1885, avec pl.,
en collaboration avec M. Bouce:: Les oubliettes de Gargas
Hautes-Pyrénées. Paris; 1892. — Matériaux pour l’histoire.dest
temps quaternaires, 5e livraison (sous presse).
NO et
GAZANYOLA (Jean de). Histoire du Roussillon, publiée par Baron
_ Guiraud de Saint-Marsal. Perpignan, 1856, 576 p. in-8°, carte.
GERLAUD (G.). Die Basken und die Iberes. In Grobern’'s Grund
riss des romanischen Philologie, t. 313 bis, 334.
GERVAIS (P.). Fouilles exécutées par M. Piette dans la grotte de
Gourdan, près Montréjeau. Bull. soc. géol. France, 5 mai 1872.
Matériaux, NTI, 1873, p. 270. Revue de Zoologie.
GEZE (Louis). Eléments de grammaire Basque, dialecte souletin,
suivi d’un vocabulaire Basque-Français et Français-Basque.
Bayonne, 1873, 360 p. in-8°.
GOURDON Maurice). Les tumuli de Benqué et fouilles à Saint-
Mamet, Haute-Garonne, 8 p. in-8°, fig., ext. Matériauæ, 1876,
pp. 511-512.
— Le glaciaire de la vallée du Lys. Bull. soc. hist. nat. Toulouse.
— Les sépultures de la vallée d’Aran (Espagne). Bull. soc. Ramond,
1879, pp. 79-82.
— Note sur une hache en bronze trouvée... près le port de Peyre-
sourde, Haute-Garonne, 2 p. 8°, ext. Bull. Soc. Ramond, 1888.
Voir TRUTAT et GOURDON.
GRÉGOIRE (Jules). Grotte de Campagnole du Cair de Lirbat,
près Massat. Bull. soc. ariégeoise des let. sc., n° 1. Foix, 1882,
pp. 20-24.
GUILBEAU. Les Agoths. Bull. soc. Ramond, 1877, pp. 99-117.
HARLÉ (Edouard). La grotte d’Altamira, près de Santander, Espa-
gne, 9 p. in-8°, ext. de la Revue. Matériaux, etc., 1881.
— La grotte de Serinya, près de Gérone, Espagne, pp. 293-299.
Matériaux, 1882.
HAMY (Dr E.) Note sur le squelette humain trouvé dans la grotte
de Sordes, Landes, pp. 525-531. Bull. soc. anthrop. Paris, 1874.
— Détermination ethnique et mensuration des crânes néolithiques de
Sordes, pp. 813-815. Bull. soc. anthrop. Paris 1874.
HENRY (D.-M.-J.). Du Roussillon : Sur la caste vagabonde des
Gitanos, pp. 217-221. Mem. Soc.roy. antiq. de France, t. X,
1834.
HERZOG (Ernest). Sur les populations primitives de la Gaule (trad. de
l'allemand), p. 377. Hist. de Languedoc. Toulouse, Privat, t. IL.
HUCHER (E.). L'art gaulois ou les Gaulois d’après leurs médailles.
Paris, in-4°, 1865.
LEeT) 0 Or
HOVELACQUE et GIRARD de RIALLE. Répartition de la langue
Basque. Congrès de l'Association Française, à Lille, 1875, p. 544.
ITIER. Sur la grotte de Fulha, Pyrénées-Orientales. Bull. soc.
philom. Perpignan, 1837.
JALABERT (P.). Géographie du département des Pyrénées-Orien-
tales. Perpignan, 1819, 172 p. in-8°. Grottes.
JAUBERT DE PASSA. Notice historique sur la ville et le comté
d'Empurias, pp. 1-86. Mem. soc. antiq. de France, t. V, 1823.
— Lettre relative aux monuments druidiques du dépôt des Pyrénées-
Orientales, 1848, in-8°.
_ — Essai historique sur les Gitanos.
JAUBERT de REART. Mémoire sur quelques monuments celtiques
des Pyrénées-Orientales. Le Publicateur de 1832, 22 sept. et
Mém. soc. antiq. France, 2% sér., t. I, p. 1-15, 1835, in-&, pl.
— Le vallon de Monthram (Monuments celtiques). Bull. soc. polym.
de Perpignan, pp. 171-186, 1836, in-8°, 1 pl.
— Monument celtique au col de Prunet. Bull. soc. polym. de
Perpignan, pp. 42-45, 1837, in-8°.
— Monument druidique sur la montagne de Teulis. Bull. soc. po-
lym. de Perpignan, pp. 33-36, 1837, in-8°.
— Souvenirs Celtiques en Roussillon, idem, pp. 36-37.
JEANBERNAT (Dr.) Les lacs des Pyrénées, 59 p. in-8°, ext. Bull.
soc. sc. phys. et nat. Toulouse, 272-331, t. IT, 1874.
— Premier aperçu sur la période glaciaire dans la vallée de la Ga-
ronne, 27 p. in-8°, ext. des Mém. de la soc. des sc. phys. etnat.
Toulouse, t. I, pp. 287-310.
— Les anciens glaciers des vallées de la Garonne et de la Pique.
Bull. soc. hist. nat. Toulouse, t. IV, p.112, 1870. — Matériaux,
1870-1, p. 490, et notes diverses sur le même sujet. — Bull. soc.
sc. phys. et nat. Toulouse, t. I, 1872, 25, 27, 215, 285, 315.
JEANBERNAT, FILHOL et TIMBAL-LAGRAVE. Exploration scien-
tifique du massif d’Arbas, Haute-Garonne, pp. 367-479. Bull.
soc. sc. phys. et nat. Toulouse, t. IT, 1874.
JUBINAL (Achille). Lettres sur les Pyrénées. Paris, 1848, 232 p. in-8&°.
JUILLAC (Vte de). Mémoire sur les monuments préhistoriques du
Roussillon, 1869, in-8°.
LAA (F. Couaraze de). Notice... sur deux monuments de l’époque
gauloise, dans la vallée d’Ossau en Béarn, 1859, in-8, 29 p.
MNT "| PAM
._LAA (F, Couaraze, de). Les monuments du druidisme,dans:la vallée
d’Ossau en Béarn. Revue de Gascogne, 3, 1862, p. 279.
LAGARDE. Voyage dans le pays Basque, 1835.
LAGNEAU (Dr Gustave). Anthropologie dela France. Paris, 1879,
ext. du Diction. encycl. des Sc. médic.
— Sur les Bebrykesetles Ligures des Pyrénées-Orientales Bull. soc.
anthrop. Paris, pp: 118-122, 1868.
— Recherches sur les Cagots, Diction. encycl. des sc. :méd.
— Ethnogénie des populations du Sud-Ouest de la France, partieu-
lièrement du bassin de la Garonne et de ses affluents. Paris,
1873, 74 p. in-8°, ext. Rev. d’anthrop.
— Ethnologie de la péninsule du sud-ouest de l’Europe. Paris,
4882, 44 p. in-8°, ext. Mém. soc. d’anthrop., 2 sér., t. IL.
— Les ligures, Paris 1876, 37 p. in-8°.
LA BOULINIÈRE (P.). Annuaire et manuel statistique des Hau-
tes-Pyrénées, 1807 et 1813, in-8°.
— Itinéraire descriptif et pittoresque des Htes-Pyr., 1825, 3 vol.
in-8°. Carte.
LAGREZE (G.-B. de). Dissertation sur le pays des anciens Sotiates,
pp. 284-305. Mem. soc. antiq. de France, 1845.
— La Navarre française, 2 vol. in-8°. Paris, imp. nation.; 4881,
493 et 446 p.
— La société et les mœurs en Béarn. Paris, 1886, in-12.
LANDDE !{L.). Basques et Navarrais. Paris, 1878, in-8°.
LARCHER. Manuscrits divers, 40 volumes. Bibl. de Tarbes et arch.
des Hautes-Pyrénées.
LARTET (Edouard). Considérations sur le diluvium sous-pyrénéen,
Compt. rend. Acad. sc., t. VI, p. 377, 1838.
— Sur.les migrations anciennes des mammifères de l’époque ac-
tuelle. Compt. rend. Acad. sc., t. XLVI, p. 409, 1858.
— Sur l'ancienneté géologique de l’espèce humaine dans l’Europe
occidentale. Compt. rend. Acad. sc.,t. V, pp. 509-790, Ann.
Sc. nat. Paris, 4e sér., t. XIV, p. 116, 1860.
— Sur une ancienne station humaine avec sépulture contemporaine
des grands mammifères fossiles. Bu. soc. philom. Paris, 18 mai
1861, et pp. 190-196. Lyell : L’Ancienneté de l’homme, Appendice,
1864, Paris.
PPT ER T° PONS DE
PS PR RE TP US SP LL
Éd Rd à dos nn ot à Gé Li
LARTET (Edouard). Nouvelles recherches sur la coexistence de
l'hommeet des grands mamifères fossiles, etc. Ann.sc.nat.;4esér.,
t. XV, p. 177, pl. 1861, Lyell, appendice, pp. 196-219, 1864. Paris.
LARTET (Louis). Sur un atelier de silex taillés, et sur une dent de
mammouth trouvés à St-Martory, aux environs d’Aurignac,
Haute-Garonne, pp. 272-275, 1875, Matériaux.
LARTET (Louis) et CHAPLAIN-DUPARC. Une sépulture des an-
ciens troglodytes des Pyrénées, 67 p. in-8°, nombreuses figures,
ext. des Matériaux. Toulouse et Paris, 1874. Résumé dans
Bull. soc. anthrop. Paris, pp. 516-525, 1874.
- LAVERGNE {Adrien}. Origine des Cagots, pp. 227-231. Congrès
scient. Dax, 1885.
LE 'CŒUR. Le Béarn, histoire et promenades archéologiques. Pau,
1877, in-8° et 25 pl. |
LEJOSNE (L.). Mémoire sur l’origine des Basques ; 1858-9, in-8°.
LEONARD (Joseph). Résumé de l’histoire du Roussillon, du comté
de Foix, du Bigorre. Paris, 1825, 337 p. in-8°.
LETRONE. Note sur 98 Tombelles des Hautes-Pyrénées. Bull. soc.
Ramond, 1870, pp. 3-10. Matériaux, p. 217, 1870-1.
LEYMERIE (A.). Mémoire sur leterrain diluvien de la vallée de
PAdour et sur les gites ossifères des environs de Bagnères-de-
Bigorre. Mém. soc. acad. des Hautes-Pyrénées. Tarbes, 1860,
pp. 301-337, pl.
— Notice sur le phénomène diluvien dans le bassin de La Ville-
dieu et dans les parties afférentes des vallées de la Garonne, etc.,
22 p. 8°, avec cartes et coupes, ext. Mém. acad. sc. et inscr.
Toulouse, 6e sér., t. V.
— Description géologique et paléontologique des Pyrénées de la
la Haute-Garonne. Toulouse, Privat, 1010 p. in-8, fig., atlas.
LUCANTE (A.). Essai géographique sur les Cavernes de la France
et de l'étranger. Angers, 1880, 202 p.in-&, ext. Bull. soc. études
sc. d'Angers (Pyrénées, pp. 22-45 et 68-72).
LUCHAIRE (A.). Des origines linguistiques de l'Aquitaine. Pau,
4877, in-8, 1-x1-73 p. |
.— Etudes sur les idiomes pyrénéens de la région française. Paris,
: 1879, 373 p. in-&°.
LUNEMANN. Voyage dans les Pyrénées; le pays des Basques.
Nouv. ann. de voy., 2 sér., t. XIX; p. 30, 1831.
” RAT 4 PRE 1
Ta NEA
— 32 —
MAGNAN (Henri). Les anciens glaciers pyrénéens remaniés et érodés.
Bull. soc. hist. nat. Toulouse, pp. 33, 114, t. IV, 1870, et Maté-
riaux, 1870-1, p. 492.
— Divers terrains détritiques des environs de Pau. Bull. soc. hist.
nat. Toulouse, p. 10,t. V, 1871.
MARCA (P. de). Histoire de Béarn, 1640, in-f°, Paris.
— Antiquités du Béarn. Edité par G. Bascle de Lagreze, 1846, in-8.
MARCEL de SERRES. Essai sur les cavernes à ossements, 3e édit.
Paris, 1838.
MARTINET (Ludovic). Les monuments préhistoriques de Banyuls.
et environs, Pyrénées-Orientales, p. 456-463. Matériaux, 1889-3.
MARTINS (Ch.). Note géologique sur la vallée du Vernet et la dis-
tinction des fausses et des vraies moraines. dans les Pyrénées-
Orientales. Bull. soc. géol. de France, 11e sér., t. XI, 1854, p. 442.
Ext. des Mém. Acad. sc. Montpellier, 11 p. in-4°-
— Sur les causes de l'absence de grands lacs au pied des Pyrénées.
Bull. soc. Ramond, 1871, p. 48.
MARTINS et COLLOMB. Sur l’ancien glacier de la vallée d’Ar rat
Hautes-Pyrénées. Compt. rend. Acad. sc. Paris, 1858, pp. 137-
141.
— Essai sur l’ancien glacier de la vallée d’Argelez, Hautes-Pyré-
nées. Bull. soc. géol. de France, 1867, pp. 1M-166, p. ui.
Complété dans Mém. acad. sc. de Montpellier, v, VIL, p. 47, 1867.
MARTY (Gustave). Les grottes de l'Ariège et en particulier celle de
Lombrive. Toulouse, 1887, 94 p. avec un plan in-f°,
— La grotte de Ll:erm (ou de Montlaur), avec un plan. Toulouse,
1883.
— Deux nouvelles sépultures de l’époque des dolmens près Pamiers
(Ariège). Toulouse, 1884, 18 p. in-8°.
MAULEZUN. Histoire de la Gascogne depuis les temps les plus
reculés... Auch, 1847, 7 vol. in-80.
MAURY (Alfred). Journal des Savants, juillet, 1677, p. 413.
MAZURE. Histoire du Béarn et du pays des Basques, 1839, in-8.
MERIMÉE (Prosper). Notes d’un voyage dans le midi de la France.
Paris, 1835, 484 p. in-8°.
* MÉRIMÉE (E.). De antiquis aquarum religionibus in Gallia meri- :
dionali ac præsertim in Pyrenæis montibus, thèse de doctorat.
Paris, 1886, 112 p. in-8°,
es
ne
DÉCISIONS. DU COMITÉ D'IMPRESSION
Séance du 13 février 1884.
1° Les Mémoires paraîtront selon leur ordre de rentrée au Secrétariat.
_ 2° Le Secrétaire-général, chargé de la correction des épreuves, laisse
aux auteurs buit jours par feuille pour cette correction. Ce délai expiré, |
* ] sera passé outre.
3° Le bulletin présentera trois paginations : la première affectée aux à
travaux inédits, la seconde aux procès-verbaux, et la troisième à l’énu-
mération des ouvrages reçus par la Société.
MM. les auteurs de Mémoires imprimés dans le Bulletin
pourront en faire exécuter à leurs frais un tirage à part aux
prix suivants, par l’intermédiaire de la Société :
50 400 200 500
NOMBRE DE FEUILLES. rexemp.lexemp. |exemp.lexemp.
: Pour un> feuille (146 pages), papier,
pliage, piqure et enveloppe decouleur| 9f »| 42° »| 201 »| 381 ,
À "
L Trois quarts de feuille (12 pages). 8. »1[°44 »| 18 :»| 34 »
Demi-feuille (HIpAgES SR SE CT 0 -mT A6 #10 » |
Quart de feuille (4 pages). . . RTE dl 6e] 104040
Pour les Mémoires qui auraient plus
. d’une feuille d'impression, la 2e et les
suivantes seront comptées chacune à
LEO OU SR UE EE Poe des ush 7 vol 1 REAS PNR ETES
Un: titre d’une page-est de. . . . .. + El » »] » »| = »
Une ouverture imprimée. , . . . . .] # »l 4 4 60 »
RENE CR
3OCIÈTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE.
Les seunces se tiennent à 8 h. précises du sour, Petite rue St- Rome, À,
les 1er et 3e mercredi de chaque mois,
du 4° mercredi de Novembre au 3° mercredi de Juillet.
MM. les Membres sont instamment priés de faire connaître
au secrétariat leurs changements de domicile.
———
Adresser les envois d’argent au trésorier, M. J. CHALANDE,
51, rue des Couteliers, Toulouse.
Ou au Secrétariat, Petite rue Saint-Rome, 1.
Sommaire du présent bulletin.
Composition du Bureau pour l’année 1892. . . . . . . )
État des membres de la Société au 31 mars 1892, . . . 6
MÉMOIRES
M. E. CarTaILHAC. — Indications bibliographiques pour
l'histoire des premières populations des Pyrénées. . . . 13
PROCÈS-VERBAUN
Béante du G'jangier 18027440 LOUE LE TS Ne RE ‘
Snveu: 207 janvier. ARE RAS QUES cie 7 SENS RE 1Y
NS EN TITRE A ARC QT PR PERRET \I
NL 17 fevrier, A7. 7 MAN QE RO ARE fu
RE BTS 14 à TE 27 RES RO EUR YI
3
es du 16 mars.
f
: SOCIÉTÉ
NATUREL :
DE TOULOUSE.
À
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VINGT-SIXIÈME ANNÉE. — 1892
{ x
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2%
SULLETIN TRIMESTRIEL
Avril — Mai — Juin.
ÉTODEQUSE
IMPRIMERIE LAGARDE ET SEBILLE
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AUS
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:
RUE SAINT-ROME, 44
——
1892
Art. fer. 14 Soc.été a pour but de former des réunions dans noté te :
- #aturalistes pourront exposer et discuter les résultats de leurs recherches et
de leurs observations.
Art. 2.* Elle s'occupe de tout ce qui 2 a rapport aux sciences naturelles,
Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his-
toriques dans leurs applications à l° Histoire Naturelle, sont également de sor.
domaine. {.
Art. 3. Son but plus spécial sera d’étudior et de faire connaître la consti-
_ tution géologique, le flore, et la faune de la réggn dont Toulouse est le
centre.
Art. 4. La Société s’efforcera d'augmenter les collections du Musée d'His-
_ toire Naturelle de Toulouse.
Art. 5. Le Société se compose : de Membres-nés — Honoraires — Tite
aires — Correspondants.
Art. 8. Les candidats au titre de membres titulaires déniant être agréés
par une Commission &’admission. La proposition sera faite par un mem-
bre de la Société et remise entre les mains du Président.
La Commission d'admission est composée des membres du bureau et de
ceux du comité de publication, ses décisions ne seront valables qu'avec
un minimum de 5 membres présents.
Art. 9. La Société statuera par un vote au serutin secret sur les présen-
tations acceplées par la Commission d'admission, au plus tard dans Ja
seconile séance qui suivra la présentation,
Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de 12 fr.
payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrée
par le Trésorier.
Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires et
SPqnAnes ; pour les membres titulaires ilest de 5 francs.
Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes qu'après avoir
reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors seulement les membres
sont inscrits au Tableau de la Société.
Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d” acquitter son annuité, il perd, aprés
Jeux avertissements, l’un du Trésorier. l’autre du Président, tous les droits
attachés au titre de membre.
Art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titré de
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle.
Art. 20. Le bureau de la Société se compose les officiers suivants : Prési-
dent; 1%et2° Vice-présidents; Secrétaire-général ; 2 Secrétaires-adjoints .
Trésorier ; BibliothésaireArehiviste.
Art. 31. L'életion des membres du Bureau, du Conseil d’adminisration
et du Comité de publication, a lieu au scrutin secret dans la première quin
Zaine de janvier. Ils sont nommés pour une année. Le Secrétaire-général, les
Secrétaires -adjoints, ie Trésorier, l’Archiviste et les Membres du Conseil et du
Comité peuvent seuls être reélus immédiatement dans les mêmes fonctions.
Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles
s ouvrentle premier merzredi après re 15 novembre,etont lieu tous les fer et 3e
AGrePA de chaque mois jusqu’au 1° mercredi du mois d’août inclusivement.
Art. 39. La publication des découvertes ou études faites par les membres
ve la Sociéfé et par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frais
de celle ei, sous le titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle
de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication.
Art. 41. La Société laisse aux auteurs la responsabilité de leurstravaux et
Te leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra donc porter la
signature de l’auteur.
L D
Art. 42. Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. IL peut en
obienir des lirages à part, des réimpressions, mais par l'intermédiaire de la
Société.
Art. 48. Les membres de la Société sont tous invités à lui adresser les
AE Et qu ils pourrentréunir.
d Art. 52,En cas de dissolution. les diverses propriétes de [a Société revien=
@ntde roit à la vilie de Toulouse.
FRE RER
MICHEL (Francisque). Le Pays basque, sa | population, sa langue,
ses mœurs, sa littérature, sa musique, 1857, in-8°.
— Histoire des races maudites de la France et de l'Espagne, 1847,
2 vol. in-80
MILLIN (A.-L.). Voyage dans les départements du midi de la
France, vi tomes en 5 vol. Paris, imp. impér., 1811. Album.
MILNE EDWARDS (Alph.). Observations sur les oiseaux dont les
ossements ont été trouvés dans les cavernes du Sud-Ouest de la
France. Reliquiæ Aquitanicæ, traduit et augmenté dans Maté-
riaux, X, 1875, pp. 473-503.
— De l'existence de l’homme pendant la période quaternaire dans
la grotte de Lourdes, Hautes-Pyrénées, 229-243 pp. in-8, 1 pl.
Ann. des sc. nat., 4e sér. Zool., t. 17. Paris, 1862, et Lyell :
L’Ancienneté de l’homme, appendice, pp. 256-270, 1864.
MINISTÈRE INSTRUCTION PUBLIQUE. Dictionnaire archéologique de la
Gaule, époque celtique, t. Ier et re livr. du t. Il (lettre À — EL,
tout ce qui a paru). Paris, imp. nat., 1878, in-40, nombr. pl.
La publication va être reprise et terminée.
MORTILLET (G. de). Le Préhistorique. Paris, G. Reinwald.
NANSOUTY (Général de). Tumuli de Bartres et d’Ossun. Bull. soc.
» Ramond, 1870, pp. 121-195, idem, 1872, pp. 141-145.
NOULET (Dr J.-B.). Nouveau gisement du renne près de Toulouse.
4 p. 8°, ext. Mém. acad. sc. Toulouse.
— Sur un dépôt alluvien renfermant des restes d'animaux éteints,
mêlés à des cailloux façonnés de main d'homme, découverts
à Clermont près de Toulouse, Haute-Garonne, 20 p. in-8°, ext.
Mém. acad. se. de Toulouse, 5e sér., t. IV, 1853.
— Etude sur les cailloux taillés par percussion du pays toulousain,
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HEL2 ? A
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Les monuments de la montagne d’Espiaup, pp. 246-259, fig.
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Les tumulus d’Avezac-Prat, Hautes-Pyrénées, pp. 501-517, 5 pl.
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Allée couverte dans les Hautes-Pyrénées, p. 96. Matériauæ, 1880.
Note sur les tumulus de Bartres et d’Ossun, 23 p. in-8°, IX plan-
ches. Ext. des Matériaux. Paris, Toulouse, 1882. Le tirage à
part renferme six planches qui ne sont pas dans la Revue.
L'art pendant l’âge du renne, pp. 572-576, pl. Matériaux, 1885.
De l'erreur de Buffon qui a pensé que le renne vivait dans les.
Pyrénées au x1v° siècle, pp. 407-490. Matériaux, 1887.
Équidés de la période quaternaire d’aprèsles gravures du temps,
9 fig., pp. 359-366. Matériaux, 1887.
Sur un buste de femme taillé dans la racine d’une dent, grotte-
du Mas-d’Azil, pp. 378-379. Matériaux, 1888. Ext. Comp. rend.
Acad. sc. Paris.
PIETTE (Ed.). Les subdivisions de l’époque magdalénienne et
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— Les tumuli des environs de Pau, 1865, in-8°. Ext. Rev. arch,
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RECLUS (Elysée). Nouvelle géographie universelle, t. I et IT. Paris,
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1884, in-80, t. XII, pp. 241-247, avec pl.
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vol. in-4°, 1887 (Bibliothèque de Toulouse). Traduction en patois
— 0 — |
local de deux textes choisis faite dans {outes les communes, la
liste des lieux dits et la carte de chaque commune.
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AN
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END 2
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Bull. soc. Ramond, 1875.
ZAMACOLA. Historia de las nationes Bascas. Auch, 1818, 3 vol.
in-8°.
RO
Nouvelles recherches sur le « Philothion », son
rôle physiologique dans les oxydations intra-
organiques (1),
Par M. J. de REY-PAILHADE, docteur en médecine,
ingénieur civil des mines.
M. Hauriot a prouvé récement (2), par une méthode très
élégante, que l'organisme humain transforme les hydrates de
carbone en corps gras. Pendant ce phénomène qui se pro-
duit rapidement après le repas, il y a augmentation d’exha-
lation d’acide carbonique. Les sucres et les féculents ingérés.
subissent donc : 1° un dédoublement, dans lequel l'oxygène
extérieur n'intervient pas, qui les fait passer à l’état de corps
gras ; 2° les matières grasses formées sont peut-être encore
modifiées, et enfin altaquées par l’oxygène du sang en don-
nant de l’eau et de l’acide carbonique. Cette oxydation est
accompagnée d’un grand dégagement de chaleur.
En calculant la proportion pour 400 de l'hydrogène con-
tenu dans le glucose et l’oléostéaropalmiline, on trouve :
Hydrogène en centièmes.
Siupose.. es 50. bn à dat vs 7303160;
Ceci prouve que le corps gras, produit aux dépens de l’hy-
drate de carbone, est deux. fois plus riche en hydrogène que
ce dernier. Comme ce corps est fatalement brûlé plus tard,
il en résulte une conséquence importante : à savoir que les.
organismes doivent contenir des corps riches en hydrogène
se combinant avec facilité avec l'oxygène libre ou l'oxygène
(1) Ce mémoire a été lu au Congrès des Sociétés savantes à la
Sorbonne, séance du 7 juin 1892.
(2) Comptes rendus, 1892, t. CXIV, pp. 371 et 432.
EC VAE
faiblement combiné du sang. L'expérience confirme pleine-
ment cette déduction absolument rigoureuse.
Spallanzani (4) le premier, et de très nombreux expéri-
mentateurs après lui, ont prouvé que les tissus extraits d’ani-
maux qu’on vient d’égorger absorbent l'oxygène de l'air el
émettent un volume à peu près égal d'acide carbonique.
Aucun auteur ne s’est préoccupé de rechercher les matières
auxquelles sont dues ce phénomène remarquable. Je vais
montrer que tous les lissus vivants contiennent une matière
hydrogénée spéciale se combinant à l’oxygène libre à la tem-
pérature de 40°C.
Broyons fortement avec leur poids de soufre, de la levure
de bière, des tissus frais, des germes de graines préalable-
ment gonflées dans l'eau, nous constaterons une production
prompte et prononcée d’ydrogène sulfuré. Les tissus vivants
renferment donc une matière hydrogénée spéciale qui, en se
combinant au soufre, donne H?S.
Cette substance, que j'ai appelée Philothion, pour rappeler
son action sur le soufre, peut s’extraire de la levure de bière.
Voici comment J'opère actuellement : on délaye de la levure
de bière fraîche à 25 °} environ de matières solides dans
55 grammes d’eau, puis on y ajoute, par petites portions, et
en remuant vivement 45 grammes d’alcool à 90° centésimaux.
La masse est agitée dans un vase profond pendant vingt heu-
res environ. On filtre, et en repassant les premières parties
un peu troubles, on obtient un liquide parfaitement limpide et
légèrement acide qui contient du Philothion. Je renvoie, pour
tous les détails d'expériences, à mes précédentes brochu-
res (1). On peut aussi extraire le Philothion de la levure de
bière, en la délayant et l’agitant longtemps avec son poids
(1) Voir Quinquand, dans Société de biologie, 1890, p. 30.
(1) Recherches expérimentales sur le Philothion; son rôle phy-
-Siologique probable dans l’absorption de l’oxygène par la cellule
vivante. Paris, Masson, 1891. — Rôle du Philothion dans l’absorp-
tion du soufre pris par la voie gastro-intestinale. Paris, Masson,
1892. :
— 45 —
d’eau chargée de 2 °/, de fluorure de sodium. Les propriétés.
caractériques du Philothion sont :
4o De donner de l'hydrogène sulfuré avec le soufre ;
2° De se combiner à l’oxygène libre à la température ordi--
naire. Ce principe se détruit en donnant probablement de
l’eau ;
3° De décolorer, par hydrogénation, le carmin d’indigo et.
la teinture de tournesol.
Tous ces faits permettent d’assigner à cette substance la
formule RH,R étant un radical encore absolument inconnu,
uni faiblement à un atone d'hydrogène. On connaît déjà des
corps d’une constitution et de propriétés analogues : tels sont
l'indigo blane, la chlorophylle incolore des plantes préparée
par M. Ar. Gautier dès 1879, et trouvée,plus tard, par M. Timi-
riazeff dans les plantes étiolées, ete., etc.
La découverte d’un nouveau corps extrait d'organismes
vivants et s'oxydant à l'air n'a donc rien de surprenant, mais
la propriété hydrogénante du Philothion mérite d’être mise
en relief d’une façon toute spéciale. Ce principe doit remplir
un rôle physiologique très important, car la profusion avec
laquelle on le trouve dans l’universalilé des êtres vivants me
paraît en être un indice certain.
Voici quelques caractères de la liqueur préparée comme il
est dit plus haut : sa teneur en alcool, — 25 °/, environ, — est
suffisante pour la rendre imputrescible ; mais, d’autre part,
celle est assez faible pour avoir tué doucement et progressive-
ment la levure et avoir dissous la plupart de ses principes.
organiques les plus délicats. Cette liqueur est très instable ;
elle fournit des précipités avec presque tous les réactifs : alcool
fort, éther ordinaire, phénol, chloral, alcalis, sels alcalins en
poudre, sels neutres en poudre, acides, urée. La glycérine ne
produit aucun précipité. L'eau oxygénée donne un léger
trouble et se décompose très rapidement, avec dégagement.
d'oxygène. Une chaleur de 40°C y produit vite un abondant.
dépôt blanc. On obtient aussi un dépôt, mais plus lentement,
NU PER
en abandonnant la liqueur à elle-même à la température de
450C.
D’après un certain nombre d'expériences qu'il serait trop
long de rapporter ici, je crois que le Philothion est de la
famille des matières albuminoïdes colloïdes. Son action sur
le soufre en présence d’antiseptiques — alcool, phénol,
fluorure de sodium — le rapproche des ferments solubles
d'hydratation.
Ce principe immédiat étant très instable et les diverses
albumines étant très voisines les unes des autres, on conçoit
aisément que son isolement présentera de grandes difficultés.
D'ailleurs, cet isolement n’est pas indispensable pour en étu-
dier les propriétés chimiques. La solution de Philothion
donne H?S avec le soufre, absorbe rapidement l'oxygène de
l'air et décolore aussi en peu de temps le carmin d’indigo
sans addition de soufre. Prochainement, je publierai les
résultats d'analyses de gaz qui sont encore en cours d’exé-
cution. |
Pour se faire une opinion bien nette du rôle physiologique
du Philothion, il faut passer en revue les dernières conquêtes
de la chimie biologique.
Le savant professeur de la Faculté de médocihe de Paris,
M. Gaulier, constate, dans son Traité de chimie biologique,
que les cellules en train de proliférer jouissent d’un puissant
pouvoir réducteur. Les propriétés chimiques du Philothion
contenu dans ces cellules expliquent cette action réductrice.
Tous les chimistes qui se sont occupés de physiologie ont
reconnu que les phénomènes d’oxydation et de réduction se
produisent simultanément dans les cellules vivantes.
Hoppe Seyler admet, pour expliquer ces faits, que les élé-
ments anatomiques des grands êtres aérobies se désassimilent
comme s'ils étaient à l’abri de l'oxygène, et que presque tou-
jours il y a dégagement d'hydrogène à l'élat naissant. Cet
hydrogène naissant serait : 1° l’agent réducteur des corps
oxydés de l'organisme; 2° l’agent oxydant indirect des ali-
EAP S
ments par le mécanisme suivant. Cet hydrogène serait apte à
s'emparer d’un atome O de la molécule O? d'oxygène libre.
L'autre atome O ainsi tranformé en oxygène naissant se por-
terait sur les matières oxydables de l'organisme. C’est ainsi
qu’on ne constaterait pas d'hydrogène libre comme dans Ja.
fermentation butyrique, par exemple.
Hoppe Seyler n'appuie sa théorie d'aucune preuve. Le
Philothion, au contraire, permet de raisonner sur des faits
bien établis. Ce principe immédiat se trouve dans toutes les
cellules des êtres aérobies, et y est contenu avec d'autant plus
d'abondance qu’elles consomment plus d'oxygène libre (4).
M. Raulin (2) a constaté que certains microbes anaérobies
ne dégageant pas d'hydrogène libre, produisent cependant
des phénomènes d’hydrogénation. Les propriétés déjà bien
connues et bien établies du Philothion expliquent rigoureuse-
ment les phénomènes de réduction et d'absorption d'oxygène
libre par les cellules vivantes.
Il y a plus : chaque jour, la science s'enrichit de faits nou-
veaux venant prouver que certaines réactions chimiques s’ac-
complissent au moyen de corps intermédiaires. L’exemple Ie
plus connu qu’on puisse citer en chimie inorganique est la
fabrication industrielle de l'acide sulfurique par l’oxydation
rapide de l’acide sulfureux au moyen de l’acide nitrique.
Les belles expériences de Wartz et Gautier avec la papaine
et la pepsine ont montré que ces ferments solubles agissent
comme des intermédiaires et par une action purement chi-
mique. Il est utile de noter que pendant l’hydratation des
matières albuminoïdes sous l'influence de ces ferments, il
paraît y avoir d’abord formation d’eau, qui est ensuite décom-
posée en oxygène et oxhydryle qui s'unissent de suite à
deux parties différentes de la molécule primitive.
Il est vrai de dire qu’on ne connaît encore, en fait de fer-
(1) Comptes rendus, 1889, t. CVIIE, p. 356.
{21 Comptes rendus, 1888, t. CVII, p. 445.
(3) Gautier, Chimie biologique, p. TAS.
LE A RSR
ments solubles, que des substances douées de la faculté de
produire des phénomes d’hydratation.
Le Philothion, qui hydrogène certains corps, présente un
véritable intérêt, car c’est le premier exemple cité d’une
matière extraite des êtres vivants possédant cette remarquable
propriété.
Existe-t-il un ferment d’oxydation qui aurait mission de
comburer les aliments préalablement modifiés par dédouble-
ment et hydratation ? On sait déjà qu'un ferment figuré pré-
side à l'oxydation de l’ammoniaque, mais on ignore si ce
phénomène se produit par l'intermédiaire d’une substance
chimique secrétée par cet organisme monocellulaire. Un
certain nombre de savants penchent cependant vers celte
idée. D'ailleurs, des faits bien prouvés plaident en faveur de
cette manière de voir. On connaît « des oxydes intermédiai-
res, doués de propriétés mixtes, à la fois oxydants et oxyda-
bles, qui fixent l'oxygène libre d'une manière transitoire pour
le transmettre ensuite, et d’une façon presque indéfinie,
à d’autres corps susceptibles d’une oxydation définitive.
Tels sont l’éther ordinaire, l'essence de térébenthine, divers
carbones aromatiques, l'acide oléique, certains aldéhy-
des, etc. (1). » L’essence de térébenthine oxyde le sulfate
d'indigo et le sucre qui ne sont pas attaqués à la tempéra-
ture ordinaire par l’oxygène.
J'ai cité dans mes Recherches sur le Philothion, l'oxydation
du glucose en présence du carmin d’indigo en solution alca-
line. L’explication de ce fait est bien connue depuis les tra-
vaux de Dumas : l’affinité du carmin d'’indigo pour l’hydro-
gène, aidée de l’affinité du glucose pour l’oxygène, décompose
l’eau en ses deux éléments, le carmin s’unit à l'hydrogène et
le glucose à l'oxygène. |
Je crois que le Philothion est un FERMENT SOLUBLE D'OXYDA-
(1) Comptes rendus, t. CNIIL, p. 548.
né LS es ns a 2 dm D
22e 8"6
TION, agissant à la façon du carmin d’indigo de l’expérience
ci-dessus. |
Je développe de suite ma pensée. Le Philothion est une
substance toute spéciale fabriquée par la cellule, au moyen
d’un procédé absolument inconnu, et travaillant ensuite à
son profit. J’ai montré que cette matière n’est pas un produit
d’excrétion et reste fixée au sein de la cellule. |
Ceci posé, je vais montrer comment je conçois le fonction-
nement de ce ferment soluble d'oxydation.
Le Philothion se combine à l’oxygène ambiant en donnant
de l’eau. L’équation suivante exprime cette réaction :
2RH + O = 2R + H20.
On comprend que le nouveau corps R puisse, dans certai-
nes conditions, s’unir de nouveau à l'hydrogène pour refor-
mer du Philothion.
Le radical R est plongé dans une énorme masse d’eau, et,
de plus, se trouve au contact de matières facilement oxyda-
bles, parmi lesquelles figure au premier rang les graisses et
les hydrates de carbone. Je pense qu'il y a décomposition de
l’eau en ses deux éléments, sous l'influence combinée de ces
deux substances : l'hydrogène s’unit au Philothion des hydrogé-
né, et l’oxygèue se porte sur la matière oxydable M,
9R + H20 + M = 2RH + MO.
Le Philothion est régénéré sans augmentation d’eau, mais
le corps oxydable s’est uni à de l'oxygène libre. L'eau et le
principe immédiat n’ont été que des intermédiaires. Ces phé-
nomènes successifs se renouvellent tant que dure la vie de
la cellule, en lui fournissant la chaleur nécessaire à son fonc-
tionnement,
Mon travail renferme des faits et des hypothèses. Les belles
lignes suivantes, écrites par M. Schutzemberger dans l’intro-
duction de son traité de Chimie générale, excuseront les déve-
loppements que j’ai donnés à mon hypothèse du rôle du Phi-
lothion, comme ferment soluble d’oxydation. « La théorie est
SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE, — XXVI, 4
LAS
non seulement utile, mais encore indispensable au chimiste :
c'est le phare qui le guide vers l’inconnu, qui lui permet de
poursuivre sa route au milieu des ténèbres et l'empêche
d’osciller au hasard et sans suite. Mais, il faut bien le recon-
naître et l’avouer, ce phare est encore incomplètement éclairé
et ne peut servir qu’à courte distance. A chaque étape il con-
vient de l’orienter à nouveau ; car la voie qui vous conduit à
la vérité est une ligne brisée. »
En résumé, on sait aujourd'hui que les êtres vivants ne
consomment pas les aliments d’une manière brutale, en les
combinant directement à l'oxygène et en produisant de l’eau,
de l’acide carbonique et de l'urée. La température régulière
et relativement basse qui est indispensable à leur vie, exige
impérieusement que ces phénomènes se produisent par de-
grès et autrement que, par exemple, la combustion d’un mor-
ceau de bois dans un foyer.
Tous les aliments subissent, avant d'être attaqués par loxy-
gène libre, des modifications, c’est-à-dire des dédoublements
et des hydratations qui les transforment en substances plus
oxydables. Quand ce travail préparatoire, qui a déjà fourni
un peu de chaleur, est effectué, une oxydation se produit en
dégageant une grande quantité de chaleur ou d’énergie dis-
ponible. ia
Comment s’effectue cette oxydation finale ? Gorup Besanez
et À. Schmidt admettent, sur des preuves douteuses, que
l'organisme transforme l’oxygène en ozone, qui, ensuite, oxy-
derait les aliments. Nencki et Sieber font remarquer qu’un
grand nombre de substances organiques,en solution alcaline,
absorbent l'oxygène dissous dans ces liqueurs. Mais des
recherches ont montré que cette oxydation est extrêmement
lente. | $
Pour moi, le Philothion, si abondamment répandu dans
tout le monde vivant, s’empare de l'oxygène libre qu’il trans-
+
fi ben. ft As fé mais mt DST
CE ET
“ét bé pese,
it tél Din. dé Été De DS D) ns On A Sn CÉÉ de -d
|
— 1 —
met ensuite aux matières facilement oxydables élaborées par
l'organisme. Dès 4858, Moritz Traube avait admis sans preu-
ves l’existence, chez les êtres vivants,de éransmetteurs d'oxy-
-gène. Le Philothion me paraît être ce transmetteur soupçonné.
. Onsait que l'agent physiologique de synthèse par excel-
lence, la chlorophylle, a le pouvoir de se déplacer dans le
corps de la cellule végétale, suivant les circonstances diffé-
rentes d’éclairement où elle est placée. Il ne me semble pas
improbable d'admettre après cela que le Philothion, qui ne
représente qu'une fraction très faible des éléments anatomi-
ques, puisse aussi être répoussé au sein de la cellule ou étalé
à la périphérie, produisant ainsi des conditions faibles ou
énergiques d’oxydation.
L'étude patiente, minutieuse de la composition de la solution
alcoolique de Philothion; Îles recherches des modifications
apportées dans ses propriétés physiologiques et chimiques
par l’addition de différents agents, me paraissent devoir
conduire inévitablement à la résolution du problème.
Quoiqu'il arrive, c’est le phare que j'ai allumé et vers
lequel je vogue toutes voiles au vent.
Ce Mémoire était déjà redigé quand MM. Gautier et Landi
“ont publié une partie des résultats de leurs recherches « sur
Ja vie résiduelle et les produits de fonctionnement des tissus
séparés de l'être vivant. » (Comptes rendus, 9 mai 1892.) Une
discussion sommaire de cetimportant travail confirme, d’après
moi, non seulement l’existenée du Philothion, mais j’ose même
dire qu’elle donnerait l’idée de le rechercher s’il n’était déjà
connu. Pie
Le tissu musculaire mis dans le vide et à l’abri de tout
germe vivant, dégage de l'acide carbonique d’une manière
sensible, un peu d'azote et quelques centimètres cubes d'hy-
drogène libre. La partie liquide et la masse solide se sont
donc un peu enrichis en hydrogène. De plus, on constate un
au, Re #] a
léger dégagement d'hydrogène libre. Cette production me
paraît ne pouvoir s'expliquer que par deux hypothèses :
A0Il existe dans le lissu musculaire un principe immédiat dé-
fini se décomposant spontanément à la température ordinaire
en produisant de l'hydrogène libre. L’hydrure de palladium
est un corps doué d'une telle propriété ;
20 Il existe dans le tissu musculaire un ensemble de subs-
tances qui, en réagissant les unes sur les autres, dégagent de
l'hydrogène libre. Tel est le cas des acides et des métaux en
présence de l’eau.
Ce principe, ou cet ensemble de principes, n’est autre chose
que le Philothion, car, dans l'ignorance où je suis de la nature
de cette matière, j'ai dit : « sans faire aucune hypothèse pré-
maturée et pour la facilité des explications seulement, j'ai
déjà proposé de désigner provisoirement sous le nom de Phi-
lothion le corps ou l’ensemble des corps contenus dans les.
tissus qui donnent à froid H?S avec le soufre. »
J'ai montré que l'hydrogène naissant en général produit
H?S avec le soufre. (Voir ma thèse pour le Doctorat en méde-
cine, Montpellier 4885.) Les résultats des recherches de
MM. Gautier et Landi annonceraient a priori le dégagement
de H?S, en faisant agir le soufre sur le tissu musculaire.
Ces savants n'ont constaté d'émission d'hydrogène libre
qu'après le troisième jour de mise en expérience, et cepen-
dant le tissu et le soufre donnent immédiatement de l’hydro-
gène sulfuré. Ce fait s'explique aisément en remarquant que,
dans un milieu aussi complexe, il se produit de nombreuses
actions réciproques modifiant profondément l'équilibre primi-
_ tif des molécules et que la très faible quantité d'hydrogène
libre dosée n’est certainement qu’une petite fraction de l'hy-
drogène ayant subi des déplacements de molécule à molécule.
Si au tissu musculaire on ajoute sait de l'oxygène, soit du
soufre, soit du carmin d’indigo, l'hydrogène du Philothion se
porte sur eux, en vertu de leur affinité réciproque et il y a
“
é — 53 —
formation de composés nouveaux, savoir : de l’eau probable-
ment, de l'hydrogène sulfuré et du carmin blanc.
Le travail de MM. Gautier et Landi est pour moi une preuve
manifeste de l’existence du Philothion, et en même temps un
excellent guide pour la suite de mes recherches.
Pendant l'impression de ce mémoire, M. Armand Gautier
a lui-même (Comptes rendus, 20 juin 1892), interprété les
résultats de ses recherches déjà mentionnées. D'après ses
travaux, d’après la curieuse observation de M. Béchamp sur
les gaz de l’œuf d’autruche et d’après la présence du Philo-
thion dans le tissu musculaire, M. Gautier dit que « tous ces
faits et bien d’autres encore montrent dans quel état d’insta-
tabilité se trouve une petite portion de l'hydrogène qui entre
dans la constitution de quelques-uns des principes immédiats
du muscle et des protoplasmes. »
L'opinion de ce savant confirme les idées qué j'ai toujours
émises sur l'instabilité d’une partie de l’hydrogène qui entre
dans la constitution du Philothion.
Les belles découvertes de la chimie biologique me parais-
sent bien de nature à rendre tangible la célèbre image du
tourbillon vital. Cette vérité a été soupçonnée depuis les
temps les plus anciens, mais la science moderne en pénétrera
le mécanisme intime et la prouvera d’une manière rigou-
reuse.
Rôle du Philothion dans l'absorption du soufre
| par la voie gastro-intestinale,
Par M. J. de REY-PAILHADE.
Analyse par M. LABORIE, docteur ès-sciences.
- Je n'aurais pas accepté la tâche difficile de vous présenter
une analyse du travail de M. de Rey-Pailhade sur le rôle du
Philothion dans l’absortion du soufre par la voie gastro-intes-
2 NES
tinale, si d'avance je n'avais été assuré que, malgré mon.
défaut de connaissances spéciales, l'exposition à la fois pré
cise et claire de notre confrère me permettrait de résumer ses.
recherches et ses idées, sans faire un tort trop grand à à leur
valeur et à leur importance.
M. de Rey-Pailhade nous a plusieurs fois entretenus des.
expériences qui l'ont conduit à admettre, dans la généralité
des tissus végétaux ou animaux en voie de formation, l’exis-
tence d’un composé particulier auquel il a donné le nom de
Philothion, et dont l'existence seule peut expliquer une série
très intéressante de phénomènes biologiques.
Dans son dernier mémoire sur ce composé, notre savant
confrère examine le rôle qu’il peut exercer dans l’absorption
gastro-intestinale du soufre, absorption niée par MM. Laveran
et Millon, bien qu’elle soit très réelle, comme l’a démontré
Andréas Krause en 1853, mais dont le mécanisme a été:
vainement étudié jusqu'ici par les thérapeulistes les plus
distingués.
M. de Rey-Pailhade nous rappelle qu'au siècle dernier,
Desbois, de Rochefort, attribuait cette absorption à l’action
dissolvante que la bile exerce sur le soufre ; et qu’en 1817,
Barbier, dont l'opinion a été adoptée par Krause et Gubler,
émit l’idée que ce corps pénètre dans l'économie, grâce aux
composés solubles qu'il forme avec la partie alcaline de nos
humeurs. Mais cette explication ne saurait être admise, car,
et notré confrère en donne la preuve par une série d’expé-
riences, l’action des sels ou des alcalis libres sur le soufre est
nulle ou insignifiante.
Une observation très importante de notre grand chimiste
J.-B. Dumas, observation faite incidemment en 4874, fait
entrer la question dans une phase nouvelle.
Ce savant constata que la levure de bière vivante ie
avec du soufre produit un dégagement d'hydrogène sulfuré,
et il attribue cet effet à une action hydrogénante de la levure.
« Cette idée neuve et très importante qui est restée, nous
LENS; VS
dit M. de Rey-Pailhade, complètement inaperçue », a, été
admise par M. À. Gautier, à la suite d'expériences qui ont
infirmé l’opinion de Hoppe Seyler relativement à une produc-
tion d'hydrogène naissant par les organismes vivants.
Quelques années plus tard, M. Regensburger publia, sur
l’excrétion de l’acide sulfurique par les urines, après une injec-
tion de soufre finement divisé, un mémoire dans lequel il
posa cette conclusion, que le soufre en contact avec des subs-
tances albuminoïdes en voie de décomposition, se transforme
d’abord en hydrogène sulfuré, qui,au contact des sels alcalins
toxiques de l'intestin, tonne des sulfures alcalins solubles.
Ce travail, pas plus que l’observalion publiée, en 1879,
par M. Miquel, sur un microbe capable d’hydrogéner le sou-
fre, — hydrogénation qu'il explique par l'intervention d'une
« force autre que celle que nous manions dans les laboratoi-
» res », — ne donne la théorie du mécanisme intime du
phénomène, et c’est à cette recherche que M. de Rey-Pailhade
s’est appliqué depuis 1885.
Notre savant confrère, dans sa thèse pour le doctorat en
médecine, a d’abord prouvé que le soufre en nature, mis en
présence d’un corps dégageant de l'hydrogène à l’état nais-
sant, se transforme en hydrogène sulfuré ; l’année suivante il
conclut de ses recherches la nécessité d'admettre que la
levure de bière et les cellules animales contiennent une
matière organique particulière, qui au contact du soufre
produit de l'hydrogène sulfuré ; enfin, dans des notes à l’Ins-
titut, 1888-1889, et à la Société chimique de Paris, 1890, il
décrit le moyen d'extraire de la levure de bière le corps
entrevu, auquel il donne le nom de Philothion, et dont il pré-
cise les propriétés qui sont les suivantes :
À froid, il donne au contact du soufre de l'hydrogène sul-
furé. Il se détruit en se combinant avec l’oxygène, et par
hydrogénation il décolore un certain nombre de matières
colorantes. | |
Enfin, il existe, à quelques exceptions près, dans toutes les
ai Sas
cellules qui consomment de l'oxygène en quantité un peu
notable.
C’est de ces faits que M. de Rey-Pailhade croit pouvoir
tirer la théorie du mécanisme de l’absorption du soufre pris
par la voie gastro-intestinale, théorie qu’il expose dans la
deuxième partie de son travail.
Tout d’abord, il établit que le contact du soufre avec la
salive ne tarde pas à être suivi d’un dégagement d'hydrogère
sulfuré, dégagement dû à la présence de corps, épithéliums et
microbes de fermentation, étrangers au liquide salivaire ; car
il cesse de se produire si le liquide mis en expérience a été
recueilli après qu’on s’est riucé la bouche plusieurs fois.
Le soufre ingéré arrive dans l’estomac et se mêle avec le
suc gastrique.
Ce mélange est-il suivi d’un dégagement d'hydrogène sul-
furé ? L'auteur n’a pas encore examiné cette question, mais
il a étudié avec le plus grand soin l’action des cellules épithé-
liales de la muqueuse gastrique.
Après avoir lavé à l’eau fraïche un estomac de mouton
récemment sacrifié et l’avoir desséché avec du papier buvard,
ilrâcle la muqueuse et soumet les râclures à plusieurs essais
qui donnent les résultats suivants :
40 Seules, ces râclures ne dégagent pas H?S ;
2° Broyées avec leur poids de soufre, elles se comportent
différemment suivant qu’elles proviennent de la panse, de
bonnet, du feuillet et de la caillette. Dans cette dernière
partie de l’estomac H?S est produit en quantité très notable
au bout d’un quart d'heure, tandis que dans les trois autres,
le papier réactif n’est pas noirci, même après une demi-heure
de contact;
3° Mélangées avec leur poids d'alcool, elles ne donnent pas
d'hydrogène sulfuré ;
4° Si on ajoute du soufre à ce mélange, H?S se produit
très rapidement.
Une question délicate se pose ici, celle de savoir si ce
57 LE,
|
g
dégagement d'hydrogène sulfuré n’est pas produit par les
microbes que contiennent les râclures de l'estomac.
L'expérience suivante montre que l’action des micro-orga-
nismes dans ce phénomène est à peu près insignifiante.
On prend une caillette (de mouton fraîche), et après lavage
on s'assure que les räclures déterminent au contact du soufre
un dégagement abondant de H?S.
On suspend alors cette caillette, la muqueuse en dessus,
dans un grand vase bouché, dont le fond contient une cer-
taine quantité d’eau destinée à empêcher le dessèchement des
tissus.
Deux jours après, les râclures de la muqueuse ne donnent
plus HS lorsqu'on les mélange à du soufre.
Plus tard, au contraire, alors que la putréfaction est déjà
avancée, et que par conséquent les microbes ont envahi tous
les tissus, la production de l'hydrogène sulfuré devient très
abondante.
M. de Rey-Pailhade admet que l’oxygène de l'air détruit
le Philothion, de sorte qu’au bout de deux Jours les râclures
de la muqueuse restent sans action sur le soufre ; plus tard,
au contraire, les microbes de la putréfaction s’étant mul-
tipliés, reproduisent ce principe immédiat, dont la présence
se traduit par un dégagement considérable de H?S.
Le chyme, mêlé de bile qui, pris isolément, ne donne pas
d'hydrogène sulfuré, en fournit au contraire aussitôt qu’on
le broye avec du soufre. Le foie, le cerveau se comportent
de la même manière.
On sait que la bile retarde les fermentations, si même elle
ne les empêche pas. Nous devons donc tenir grand compte de
ce fait qu’au contact du soufre le chyme donne de l'hydrogène
sulfuré, car il est la preuve que ce phénomène est d’un
ordre essentiellement différent des fermentations, et que les
micro-organismes n’interviennent pas dans sa production.
Du reste, si l’action de la bile sur ces infiniments petits
était considérée comme insuffisante pour détruire leur acti-
So
vité physiologique, et si de ce fait la conclusion qui précède.
ne paraissait pas suffisamment motivée, on ne saurait élever.
les mêmes doutes à l'égard du phénol, dont les propriétés
antiseptiques sont trop bien établies pour être contestées.
Or, la levure de bière, traitée par de l’eau saturée de phé-
nol, meurt très rapidement, et cependant elle continue à.
dégager H?S lorsqu'on la broye avec du soufre.
La conclusion générale de tous ces faits est donc la sui-
vante : dans toute l’étendue du canal digestif, l'injection du
soufre est suivie d’un dégagement plus ou moins considérable
d'hydrogène sulfuré. Fe
Or, cet hydrogène sulfuré que va-i-il devenir ?
Claude Bernard a prouvé que si on injecte ce gaz dans le
rectum d’un animal, on ne tarde pas à constater sa présence
dans l’air expiré. Il a donc été absorbé, en partie du moins,
par le réseau capillaire de la muqueuse rectate. L’hydrogène
sulfuré qui se produit dans le tube digestif à la suite de l’in-
jection du soufre, doit, par la même voie, passer dans le tor-
rent circulatoire, mais il n’y passe pas en totalité; une
partie réagissant sur les carbonates et les phosphates basi-
ques contenus dans les matières excrémentitielles de l'intestin,
donne, mais en très pelite quantité, des sulfures solubles qui
eux aussi sont absorbés, et par des oxydations successives se
transforment finalement en sulfate.
Quant au gaz qui a passé dans le sang, il subit des modifi-
cations importantes.
Il s’y trouve, en cffet, en présence de l’oxygène qui, réa-
gissant sur lui, donnera de l’eau et un petit dépôt de soufre;
il produira, en outre, directement une certaine quantité
d’acide sulfurique.
Du soufre qui s’est déposé par suite de la décomposition
de H?S en présence de l'oxygène, une partie se transformera
aussi en acide sulfurique, mais il y en aura une certaine
quantité qui, au contact des cellules vivantes et du Philothion
qu’elles renferment, reproduira de l'hydrogène sulfuré.
loin … dés. hi mit nom sb à D din Dés
dt D de
Vs t LE 4
Ce composé sera finalement exhalé par l'air expiré, par la
sueur, par les débris épithéliaux, etc., mais après que le sou-
fre aura été transporté dans l’économie entière, et que par-
tout il aura été mis en contact avec la cellule vivante, dont
il aura en quelque sorte sollicité l’énergie chimique. |
Faut-il attribuer au soufre un rôle dans, la calorification
animale ? M. de Rey-Pailhade," d'après les données de la
thermochimie et à cause de la petite quantité de soufre qui se
trouve dans l’économie, estime que son influence à cet égard
est entièrement négligeable puisqu'elle serait à peine égale
au 1/,90 de la chaleur totale, dont un homme ordinaire, au
repos et convenablement nourri, peut disposer dans nos
climats.
Ce n’est donc point par une intervention dans la produc-
tion de la chaleur que le soufre exerce son action physiolo-
gique. La nature de cette action nous échappe encore, et, du
reste, sa recherche n’était point le but que se proposait notre
savant confrère.
Il a voulu seulement nous prouver par ses propres expé-
riences et par l’application légitime des connaissances préei-
ses dues aux observateurs les plus autorisés et les plus illus-
tres :
1° Que la muqueuse intestinale et le chyme donnent, au
contact du soufre, naissance à de l'hydrogène sulfuré ;
20 Que rien n'autorise à rapporter à l’action des micro-
organismes contenus dans le tube digestif, cette production
de H?S, production qu'il attribue presque uniquement à ce
principe immédiat particulier auquel il a donné le nom
significatif de Philothion, et dont il a démontré l'existence
dans presque toutes les cellules vivantes soit végétales, soit
animales ;
3° Que lhydrogène sulfuré produit passe dans le torrent
circulatoire après avoir été absorbé par le réseau capillaire de
la muqueuse intestinale, et qu’il est ainsi transporté dans
l’économie entière, où il subit une double transformation
cŸ, ik
610 2
sous l'influence de l'oxygène libre abandonné par les
hématies ; d'une part, formation directe d’acide sulfurique,
et, d'autre part, production d’eau et dépôt de soufre.
Ce soufre, mis au contact des cellules, se transforme de
nouveau en H?S, qui subit les mêmes modifications et ainsi
de suite jusqu’à élimination plus ou moins complète par les
diverses excrétions.
Si j'ai bien compris le travail de M. de Rey-Pailhade, ct
surtout si j ai réussi à rendre clairement ses idées, vous
partagerez certainement la conviction que m'a donné Ja
lecture de son Mémoire, si plein de faits établis d’après la
méthode la plus rigoureuse, et cette conviction est que notre
savant et distingué confrère a donné, du mécanisme de l'ab-
sorption du soufre et de son action dans l’économie, l’expli-
cation la plus certaine qui ait encore paru.
CARACTÈRES DES ÊTRES VIVANTS
Par M. F. LAHILLE, docteur ès-sciences naturelles.
Dans un des derniers numéros du Naturaliste, Monsieur
G.-L. M. me faitl'honneur de critiquer, très-agréaplement du
reste, les idées que j'ai émises sur la théorie de lhérédité,
et qui lui fournissent l’occasion de nous exposer à son tour
le résultat de ses méditations sur les caractères des êtres
vivants.
Les lois de l’hérédité, dit-il en commençant, n'étant point
encore déterminées, on n’a pas le droit d'en esquisser une
théorie. Cette opinion n’est, je crois, guère admissible. Les
théories, lorsqu'on est toujours prêt à les abandonner ou à
les modifier dès qu’un fait bien établi vient à les contredire,
au lieu d’être un inconvénient pour les recherches en sont
souvent les guides les plus précieux, puisque ce sont elles
PES
surtout qui suggèrent les expériences à tenter et qui grou-
pent provisoirement, en un ensemble harmonieux, les faits
connus. On ignore encore le plus grand nombre des lois qui,
régissent la distribution des êtres dans l’espace et dans le
temps, et pourtant personne ne sera tenté je crois, de rejeter
comme inutile la théorie moderne de l’évolution ? Malgré
toutes ses lacunes, malgré tous ses points obscurs, ne lui
doit-on pas des découvertes aussi innombrables qu'impor-
tantes et variées? Les naturalistes qui dédaignent les ques-
tions théoriques ou métaphysiques, sont aussi à plaindre
que les métaphysiciens qui ne tiennent aucun compte de don-
nées scientifiques.
Du reste, sur quels fondements peut-on soutenir que tandis
que les effets éclatent à nos yeux, leurs causes doivent tou-
ours demeurer dans une obscurité impénétrable ? Est-ce
l’homme qui a mis des bornes à l'esprit humain, ou en a-t-il
mesuré la portée ? Puisque la nature a donné l'être à ce qui
n'était pas, n'a-t-elle pu façonner des intelligences capables
de connaître ce qui est ?
Je n’ai jamais eu la prétention de présenter la solution du
yrand problème de l’hérédité ; mon but, infiniment plus mo-
deste, était de définir la condition physique nécessaire des
transmissions héréditaires et d'indiquer les trois questions
auxquelles, pour être complète, devrait répondre toute théorie.
J'ai rappelé le résultat des dernières recherches sur le
premier développement des êtres organiques, recherches
qui nous permettent de localiser dans les noyaux des cel-
lules la base physique nécessaire de l’hérédité. Ces mêmes
recherches ont montré, en outre, la continuité directe ou in-
directe du plasma germinatif. Il ne reste donc maintenant
qu'à chercher la solution du troisième et dernier problème et
à expliquer le mode d’action de ce même plasma germinatif
dans l’évolution des êtres. C’est la question la plus difficile à
résoudre ; mais, tout en confessant notre ignorance actuelle,
nous ne devons pas oublier qu'il existe entre la régénération
2460
du corps et des membres chez les animaux et la formation où
la régénération des cristaux, les analogies les plusnombreuses
et les plus grandes. Si bien, que nous sommes en droit de
‘supposer que des effets semblables ne peuvent être produits
que par des causes identiques et on ne conçoit guère que les
lois de la physique moléculaire ne s'appliquent point à tous
Jes êtres matériels. La science moderne ne proclame-t-elle
pas bien haut ces deux vérités : point d’éléments chimiques
propres aux êtres vivants ; point de forces mécaniques pro-
pres aux êtres organisés. Peut-on donc admettre logique-
‘ment une infranchissable barrière entre l’organique et l'inor-
ganique ?
Je me trouve donc amené, on le voit, a examiner, avec
M. G. L. M.,les propriétés exclusives des êtres vivants.
« C'est la continuité des échanges, dit-il, qui est le caractère
essentiel et fondamental de la vie... J’insiste sur ce caractère
de continuité, parce qu’il me paraît le seul qui soit propre à
établir pratiquement la distinction entre les êtres vivants et
et es corps bruts... Qui donc ignore que la suspension com-
plète de la nutrition est mortelle ? »
M. G.-L. M. cite à l'appui de cette idée les expériences de
MM. Van Tieghem et Bonnier sur la vie ralentie, vie préten-
due latente des graines et des bourgeons hivernants qui, sous
l'apparence du repos le plus complet, ont besoin d'oxygène et
exhalent de l’acide carbonique. Tout ceci est fort bien, sans
doute ; toutefois, M. G.-L. M. oublie involontairement les faits
_ nombreux qui contredisent absolument sa manière de voir.
Le microbe anaérobie de la septicémie gangréneuse, ainsi
qu’une foule d’autres, peuvent, une fois desséchés, se conser-
ver durant de très longues périodes de temps, sans rien
perdre ni de leur virulence, ni de leur puissance: de repre-
duction.
La dessiccation de la levure de bière permet de la soumet-
tre à une immersion prolongée dans l'alcool absolu, tandis
‘qu’elle recouvrera ses propriétés lorsque on la replacera
AA pe MAR
ensuite dans un milieu aqueux et sucré. Certains microbes
peuvent supporter une ébullition à 400c. |
Une congélation suffisamment rapide peut supprimer toute
manifestation vitale chez les animaux à sang froid (limaçons,
poissons, grenouilles) et ils deviennent ainsi aptes à Suppor-
ter pendant dés journées entières, des froids de 100 au-
dessous de zéro (Expériences de Vogt). |
Dira-t-on que la nutrition est toujours continue dans ces
cas que je rappelle ? Existe-t-elle pour les tardigrades soumis
simultanément à une température de 400° et au vide pneu-
matique sec? Inutile, je crois, d’insister davantage sur ce
point, et si, ce qu’on appelle vie latente n’est souvent qu'une
_ vie ralentie, il n’est pas moins certain qu'il existe des cas
nombreux de vie potentielle ou de vie suspendue, et, par
suite, la continuité de la nutrition ne peut caractériser d’une
manière absolue tous les êtres vivants. À mon tour, je ne
puis donc qu’engager M. G.-L. M. « à chercher, pour sou-
tenir sa thèse, des raisons plus solides que celles qu’il a GA
_ veloppées jusqu'ici. »
Le second caractère des êtres vivants est double, il con-
siste dans l’évolution des formes et dans la continuité de la
vie. « La reproduction vitale... comprend toute une série
états successifs, de formes diverses, mais invariablement
»nchaînées l'une à l’autre, dont le germe porte en puissance la
_ détermination complète, et qui peuvent être arrêtées dans leur
_ développement normal, mais qui jamais ne seront intervertis,
_ ni déviés. » On trouvera peut-être ces affirmations de M.G.-
L. M. un peu hardies, surtout si on a présent à l'esprit les
phénomènes de polymorphisme présentés par certains cham-
pignons qui prennent des formes très différentes, suivant les
milieux où on les place. Micrococcus, spirilles et bactéries
peuvent correspondre à des formes de développement d’une
seule et même espèce. Parlerai-je des recherches de
MM. Chabry et Dareste sur la tératologie ? Les monstruosités
les plus curieuses, les arrêts, les déviations ou les inversions
LME
dansle développementpeuvent être prévus et produits à volonté.
L'art des horticulteurs nous présente également de nombreux
chénomènes semblables. Les états successifs de la croissance
-euvent donc incontestablement être arrêtés, intervertis ou
déviés. |
«La formation d’un cristal, dit M. G.-L. M., est un acte uni-
que, pour ainsi dire instantané, auquel le mot de développe-
ment ne peut en aucune façon s'appliquer. » Cette affirmation
n’est, je le regrette, qu'une erreur. Tant qu'on n’a pu, à l’aide
d’artifices, mesurer la vitesse de la lumière, on croyait éga-
lement que sa propagation était instantanée. Les travaux de
cristallogénie sont déjà fort nombreux. Les cristallisations se
font quelquefois avec une lenteur extrême, et on peut tou-
jours et dans tous les cas les ralentir suffisamment pour voir
que chaque forme, avant d’être constituéedéfinitivement passe
elle aussi par des étapes successives. Si on arrête le déve-
loppement du cristal comme on arrête le développement d’un
être organisé, il n’arrive point à sa forme définitive, et la
croissance, on le voit, est donc aussi nécessaire à son exis—
tence comme elle l’est à celle de l'embryon. Par la pensée,
supprimez tout échange de matière et alors toute décomposition
entre les êtres et le milieu cessant, l'embryon ne se conser-
vera pas moins indéfiniment que le cristal dans sa forme
transitoire acquise.
M. G.-L. M. affirme, en outre, que le plus souvent la for-
mation des cristaux est spontanée ; il lui serait bien difficile
de le prouver, et comme moi, probablement, c’est de quel-
ques siècles qu'il devance la science.
Si un cristal isomorphe peut faire cristalliser une solution
saline sursaturée, cela nous montre que la structure molécu-
laire a souvent une importance aussi considérable que la
nature même des éléments. Comme le fait bien remarquer
Claude Bernard, « l'édifice organique est le siège d’un perpé-
tuel mouvement nutritif qui ne laisse de repos à aucune
partie ; chacune, sans cesse nitrêve, s’alimente dans le milieu
DÉCISIONS DU COMITÉ D'IMPRESSION
Séance 4 13 février 1884.
° Les Mémoires paraitront selon leur ordre de rentrée au Secrétariat. ;
20 Le Setrétaire-général, chargé de la correction des épreuves, laisse à n 2
aux auteurs buit jours par feuille pour cette correction. Ce délai expiré,
| sera passé outre. SE
3° Le bulletin présentera trois paginations : la première affectée aux Fo ee
| travaux inédits, la seconde aux procès-verbaux, et la troisième à l’énu-
: mération des ouvrages reçus par la Société.
- MM. les auteurs de Mémoires imprimés dans le Bulletin
pourront en faire exécuter à leurs frais un tirage à part aux
prix suivants, par l'intermédiaire de la Société : “ea |
| 50 100 200 500
* NOMBRE DE FEUILLES.
_vexemp.lexemp. |exemp. |exemp.
A
RS, D
————————
Pour un feuille (16 pages). papier,
pliage, piqure et enveloppe de couleur 9f »1 421 »| 201 »| 381
Trois quarts de feuille (42 pages). | 8 nf 41 n| 18 »| 34 >
Demi-feuille (8 pages)... Ti» 09 »| 15 »[ 25 5
Quart de feuille (4 pages). RE C6 ; 10 »|:18 » Un
Pour les Mémoires qui auraient plus ;:
d’une feuille d'impression, la 2e et les
suivantes seront comptées chacune à :
raison de. er of »| RE Dh ce
Un titre d'une page est. de. 2/0 l 450) Un mn,» ex
Une ‘ouverture imprimée. 4. - J.1 °) vi 4 te 50
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Les seunces se tiennent à 8 h. précises du sour, Petite rue St- Rome, 4,
x les jer et 3e mercredi de chaque mois,
du 0 mercredi de Novembre au 3€ mercredi. de Juitles.
ve L . ve fui
/
LS MM. les Membres sant instamment priés de faire connaitre
au secrétariat leurs changements de domicile.
& *
A Adresser les envois d'argent au trésorier, M. J. Caatanns, ca
51, rue des Couteliers, Toulouse.
UE RON RM EE NE AA TU PI PL Re 7 + D
1
D
La
:
Ou au Secrétariat, Peite rue Saint-Rome, 1.
4
Sommaire du présent bulletin.
- À 7 d” "
AR 7 et
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MEMOIRES
9; De ReY-Paguavbs : Nouvelles recherches sur le PAülo-
. thion, son rôle physiologique dans les oxydationsrtraz,
(
Gbr'anidies eLT ESNUTE D EE Be RE AA
Las ORIE : Analyse sur.le Philothion 3
EAELE : : Caractères des êtres: vivants... :
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117 M/S
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PROCÈS- VERBAUX
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BULLETIN TRIMESTRIEL.
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! Art. fer. La Société a “pour but de former de réunions Re A PR 14
naturalisies pourront exposer et discuter les résultats de leurs recherches et” 3
de leurs observalions. dora FE:
Art. 2. Elle s'occupe de tout ce qui a fapport aux sciences dntécalles) 5
Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his- »
toriques dans leurs applications à l'Histoire Naturelle, sont également deson M
domaine.
Art, 3. Son but plus spécial sera d’étudicr et de faire connaître la consti-
tution géologique, le flore, et la faune de la région dont Toulousé ési le M
centre. 7 Ai
Art, 4. La Sociétés "efforcera d'augmenter les collections du Musés. d'His= |
toire Naturelle de Toulouse.
Art. 5. La Société se compose : de Membres-nés — Honoraires — Titu
aires — Correspondants,
Art. 8. Les candidats au titre de membres titulaires devront être agréés
par une Commission &’admission. La proposition sera faite par un mem- …
bre de la Société et remise entre les mains du Président, “
La Commission d'admission est composée des membres du bureat et de
ceux du comité de publication, ses décisions ne seront valables qu'avec
un minimum de 5 membres présents.
Art. 9. La Société statuera par un vote au scrutin secret sur les présen-
tations acceptées par Ja Commission d'admission, au plus tard dans la
seconde Séance qui suivra la présentation.
Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de 12 fr.,
payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrée : M
par le Trésorier.
Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres houoraires et
correspondants ; pour les membres titulaires il est de 5 francs.
Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes qu'après avoir
reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors seulement les membres à
ont insérits au Tableau de la Société) 4
Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d’acquitter son annuïté, il perd, après
Jeux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droits
attachés au titre de membre.
Art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titre de
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle.
Art. 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési.
dent; 1*°et2° Vice-présidents ;. Secrétaire-général ; 2 Secrétaires -adjoints ,
Trésorier ; ; Bibliothécaire-Archiviste. É
Art. 31. L’élestion des membres du Bureau, du Conseil d'adminisration #
et du Comité de publication, a lieu au scrutin secret dans la première quin +
zaine de janvier. Ils sont nommés pour une année. Le Secrétaire-généra], les M
Secrétaires-adjoints, le Trésorier, l’Archiviste et les Membres du Conseil étdu 18
Comité peuvent seuls être réélus immédiatement dans les mêmes fonctions.
Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles
s ouvrentle prémier mer:redi après ! le 15 novembre,etont lieu tous les fer et 3e .
mercredi de chaque mois jusqu'au 1% mercredi du mois d'août inclusivement. “4
Art. 39. La publication des découvertes ou études faites par les membres
ete fs
[
Ja la Société et par Les commissions, a lièu dans un recueil imprimé aux frais É
de celle «1, sous le titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle
de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication. » \
Art. 41. La Société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux et
le leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra donc porter la
signature de l’auteur.
“Art. 42. Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre, Il peute
obtenir des tirages à part, des réimpressions, maïs par l'intermédiaire de 1
Ssciélé, s 52
. Art, 48. Les membres de la Société sont tous invités à lui adresser les
chantillons qu'ils pourront réunir.
Art. 52. En cas de dissoiution. les diverses propriétés de la Société reviene. C4
dra de droit à la vie de Toulouse. Fe
HAT EUR
qui l'entoure et y rejette ses déchets et ses produits... Nous
nous représentons un courant de matière qui traverse inces-
samment l'organisme et le renouvelle dans sa substance en
le maintenant dans sa forme. » Cuvier n’avait-il pas dit lui
aussi que « l'être vivant est un tourbillon à direction cons-
tante dans lequel la malière est moins essentielle que la
forme. > La cristallisation d’un sel sous l'influence d’un
cristal isomorphe peut donc quand même être comparée à une
véritable reproduction, et on ne « doit pas : renoncer à assi-
miler des faits radicalement dissemblables tant qu'on n'aura
pas vu d’un œuf de poule naître un canard ou une perdrix. »
Les êtres qu’on nomme vivants se distinguent toujours par
de nombreux caractères (que je pourrai essayer de préciser
plus tard) des êtres qu’on nomme inorganiques ; mais je ne
crois pas, qu'au point de vue de leurs propriétés générales et
premières, on puisse découvrir entre eux un abîme infranchis-
sable. Depuis bien des siècles Aristote l’a proclamé : Dans la
nature, il n’y a rien d'isolé ni de décousu comme dans une
mauvaise comédie. (De partibus anim. p. 681.)
« Il s’est trouvé, a dit quelque part Tyndall, des écrivains
qui ont affirmé que les pyramides d'Egypte étaient l'œuvre de
la nature. Tout jeune encore, Alexandre de Humboldt écrivit
un mémoire dans le but exprès de réfuter cette notion. »
Aujourd'hui, nous considérons les pyramides comme les
ouvrages de l’homme, aidé probablement de machines dont
tout souvenir s’est perdu. Nous nous représentons une
armée d'ouvriers, travaillant à ces vastes structures, soulevant
les pierres inertes et guidés par la volonté, la science et proba-
blement aussi par le fouet, plaçant ces pierres dans la position
qu’elles devaient occuper. Les blocs de pierre, dans ce cas,
sont mis en mouvement par une puissance qui leur est
extérieure et la forme finale de la pyramide exprime la
pensée de son constructeur. Passons de cet exemple de la
puissance édificatrice à un autre exemple d’un ordre tout
différent. Quand on fait évaporer lentement une solution de
SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE. == XXVII, 5
— 00 —
sel commun, l’eau disparaît et le sel reste. Arrivé à un
certain degré de concentration, il ne peut plus conserver la
forme liquide, ses molécules comirencent à se disposer en
solides excessivement petits, si petits en vérité, qu'ils défient
le pouvoir de nos meilleurs microscopes. À mesure que
l’évaporation continue, la solidification augmente et nous obte-
nons, par la réunion d'innombrables molécules, une masse
de sel affectant une forme définie. Elle semble quelquefois
une copie de l'architecture de l'Egypte. Nous avons de petites
pyramides bâties par le sel; les terrasses succèdent aux
terrasses depuis la base jusqu’au sommet, formant ainsi une
série de degrés semblables à ceux sur lesquels le voyageur
est hissé par ses guides sur les pyramides égyptiennes. Ce
sont les trémies du sel marin.
Mais, tandis que les blocs des pyramides ont été mis en
place par une force qui leur était extérieure, ces blocs molé-
culaires de sel sont venus se placer d'eux-mêmes, fixés à leur
place par les forces an moyen desquelles ils réagissent les
uns sur les autres. On n’admettra point sans doute que parmi
les molécules du sel il y a une invisible population guidée par
un maître invisible et plaçant les blocs dans leurs positions
_ respectives.
Au lieu de considérer le sel commun, tout autre substance
aurait pu Servir d'exemple. Partout, en effet, dans la
nature inorganique existe une énergie structurale, une ten-
dance de la matière à l'organisalion toujours prête à agir
pour donner aux particules de la matière une forme définie,
en obéissant à une action définie de la force. Les éléments de
nos roches, le quartz, le feldspath etle mica sont le résullat de
celte énergie. Elle est latente dans Le sol que nous foulons aux
pieds, dans l’eau que nous buvons, dans l'air que nous
respirons. Les formes qui résultent de la combinaison de ces
forces présentent des degrés de complexité bien différents.
Les physiciens pour explorer cette architecture moléculaire
se servent tour à tour de la lumière, de la chaleur, du magné-
O7 ce
tisme, de électricité et du son. La lumière polarisée est entre
tous l’agent explorateur le plus utile et le plus puissant, et de
superbes phénomènes de coloration indiquent les différences
qui existent entre deux lames d'aspect extérieur identiques,
une lame de sel gemme et une lame de sucre candi, par
exemple.
Examinons un grain de blé au moyen de celte lumière
polarisée, nous observerons des phénomènes chromatiques
semblasïles à ceux que nous avons remarqués dans les
cristaux. C’est qu’en effet les molécules occupent ici aussi
comme dans le sel marin des positions définies, et cet
agencement des molécules réagit sur la lumière. Maïs qui
a assemblé les molécules du grain de blé? Si pour les
cristaux vous rejetez l'hypothèse d’un architecte extérieur,
je crois que vous êtes forcé de la rejeter encore à pré-
sent et d'admettre que les molécules du grain de blé
viennent se placer d’elles-mêmes, poussées par les forces
qui les font réagir les uns sur les autres. Au lieu de couper
notre grain de blé en tranches minces et de les soumettre à
l’action de la lumière, plaçons-le dans la terre et soumet-
tons-le à l’action de la chaleur. Maintenons dans un certain état
d’agitation les molécules du grain de blé et celles de la terre
qui l’entoure, car, la chaleur, aux yeux de la science,
est un mouvement vibratoire. Dans ces conditions, le grain
et les substances qui l'entourent réagissent les uns sur
les autres et le résultat de celte réaction est un édifice molé-
culaire. Un bourgeon se forme, il se trouve plus tard exposé
aux rayons du soleil et sous l'influence de la lumière, autre
mouvement vibratoire, le blé se nourrit, le bourgeon se déve-
loppe en une tige, et celle-ci se termine par l'épi et le grain,
et le cycle peut recommencer comme recommence le cycle
des planètes autour du soleil. Un esprit suffisamment déve-
loppé ne peut voir dans toute cette évolution qu'un exemple
du jeu de la force moléculaire. La formation d’un cristal
d’une plante ou d’un animal est un simple problème de
— 08 —
| mécanique qui ne diffère des problèmes mécaniques ordi-
naires que par la petitesse des masses et la complexité des
procédés. Nous ne pouvons pas actuellement résoudre ces
questions, mais l'espérance de les résoudre un jour ne peut
nous être interdite.
L'évolution des choses sur la terre n’a été qu’un long
progrès. Il y a loin de l’Iguanodon et de ses contemporains,
aux savants des peuples civilisés Mais, de même que
les deux tiers des rayons du soleil ne peuvent exciter dans
notre œil actuel le sens de la vue et qu’on peut tontefois ima-
giner l'existence d’un organisme capable de percevoir les
rayons ultra-violets et ultra-rouges, de même un temps peut
venir où les mystères d'aujourd'hui deviendront notre science
et où les régions ultra-scientifiques modernes seront explorées
par des agents intellectuels convenables. A cette époque, les
connaissances des habitants de notre planète surpasseront
autant nos connaissances que les nôtres surpassent celles des
reptiles qui avant nous étaient les maîtres et les rois de la
terre.
Dans tous les cas si on ignore encore ce qu'est la vie,
on peut du moins indiquer les conditions internes et exter-
nes nécessaires à ses manifestations et pour que les édifices
chimiques qu’on nomme êtres vivants, puissent présenter
leurs réactions caractéristiques, il faut que les conditions
suivantes se trouvent remplies :
4° Un certain degré d’intégrité de leur
masse. Leur régénération n’est en effet
possible que dans certaines limites.
Une structure moléculaire, d'équilibre
internes instable, caractérisée trés probablement
par la propriété qu'elle possède de fixer
l'oxygène à de basses températures.
Conditions
| 90
LE >
A. Air.
Chimiques 2. Eau.
3. Nourriture.
Conditions s 1. Lumière.
2. Degré de pression conve-
externes
nable.
Physiques 3. Degré de fempérature au
moins supérieure à 0°,
car l’eau liquide est
nécessaire.
NOTE COMPLÉMENTAIRE
SUR LE
BASSIN DE CIARMAUX-ALBI
Par M. Jules LAROMIGUIÈRE, ingénieur civil des mines.
Dans la dernière communication que j'eus l'honneur de
faire à la Société d'histoire naturelle, je lui signalais le son-
dage que la compagnie des mines de Carmaux faisait exécuter
à Valarens dans le but de rechercher la prolongation du dépôt
houiller vers l’ouest.
Depuis cette époque, le sondage a été terminé, et voici la
coupe des terrains qu'il a traversés :
in rite dns 42 mètres.
représenté par des grès, des
schistes, des pouddingues et |
2 Houiller { des filets charbonneux ren- }.. 94 mètres.
| contrés à 430 mètres de pro-
| fondeur.
3° Conglomérat amphibolite............... 54 mètres.
PrMiCaschisles -: 2.00 0e NE .... 10 mètres.
Profondeur'totale.. .....:.... 200 mètres.
Le résultat accusé par ce sondage semble donner raison à
ceux qui ont une tendance à supposer que le dépôt houiller
ne s'étend pas au-delà du rivage occidental que j'ai indiqué,
LEE PS
sur la planche I de mon travail, « sur le bassin houiller de
Carmäaux-Albi (1) », par un trait pointillé reliant le moulin
de Vaysse à Saint-Quintin. Mais la compagnie ne le com-
prend pas ainsi, et elle entreprend une nouvelle recherche
en plein Permien, à l’ouest du village de Salles, en dessous
de Saint-Marcel et Saint-Martial.
On ne saurait vraiment trop la féliciter de ne pas se laisser
décourager par l’insuccès de Valarens, et de continuer quand
même ses explorations à l’ouest Ju dépôt houiller ; car il est
intéressant, à tous les points de vue, de savoir si la largeur
du bassin s'étend, ou non, au-delà du rivage occidental pas-
sant par Vaïsse et Saint-Quintin.
Sans doute, on peut trouver, comme je l'ai déjà dit, que,
d'une façon générale, la compagnie place ses recherches bien
près du rivage nord. Mais, outre que c’est un moyen pour
elle d’être fixée plus vite et plus économiquement quant à
l'existence du dépôt houiller du côté de l’ouest, on peut espé-
rer que si le nouveau sondage de Saint-Martial accuse un bon
résultat, elle sera encouragée à étendre plus tard ses recher-
ches beaucoup plus au sud.
De son côté, la Société des mines d’Albi a, dit-on, l'inten-
tion d'entreprendre aussi des recherches au sud de la ligne
reliant Saint-Quintia à la Maurélie ; car, comme je l’ai dit, le
bassin reste ouvert vers le sud.
La direction générale de l’axe du dépôt houiller ayant, en
effet, une tendance à s’infléchir vers le sud-ouest, les son-
dages de Saint-Quintin, de la Maurélie et de la Mairie sont
insuffisants pour fixer la limite sud du bassin, et il est pro-
bable qu’un nouveau sondage, placé quelque part dans les
environs de Loubat, aurait chance de rencontrer sur ce point
les couches de Gamp-Grand.
(1) Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulouse, 1891.
Le sondage de Saint-Marcel peut être marqué sur la planche I, à
gauche du village de Salles, entre la voûte et la rivière du Cérou,
sur le trait noir qui forme l'encadrement de la planche.
FORMATION
DES
FEUILLETS BLASTODERMIQUES
CHEZ LES NÉMATODES
ET PARTICULIÈREMENT CHEZ LES ASCARIS (1)
Par M. Léon JAMMES
Licencié ès-sciences naturelles,
8 I.
INTRODUCTION
Les seuls renseignements de quelque étendue, réunis à ce
jour sur le développement des Nématodes, paraissent être con-
tenus dans les embryogénies décrites par Bütschli, Galeb,
Gotte et Hallez.— Bütschli a observé, chez le Cucullanus ele-
gans, un développement gastrulaire des plus particuliers qu’il
serait utile de reprendre avec les méthodes histologiques nouvel-
les , l’embryon présente, à un certain moment de sa genèse,
l’aspect d’un disque plan formé par deux couches de cellules,
et prend ensuite la forme d’une coupe limitée par ces deux cou-
ches devenues concentriques et destinées à constituer les feuillets
externe et interne de l’adulte. — Galeb a constaté, chez les
Oxyures des Insectes, que l'embryon, après avoir pris l’aspect
d’un amas cellulaire compact, se divise, par délamination, en
(1) Ce travail a été fait dans le laboratoire d'histoire naturelle de
la Faculté des sciences de Toulouse, dirigé par M. le D' Louis
Roule (août 1892).
— 72 —
deux masses, l’une périphérique et l’autre centrale. La nature
de la masse centrale paraît n’avoir pas été saisie par cet auteur ;
une confusion règne dans son travail ; il décrit, en effet, un tube
digestif provenant de bandelettes bourgeonnantes absolument
distinctes de la masse centrale isolée par délamination, et ne
précise pas la destinée de cette dernière. — Gôtte a vu, chez
le Rhabditis nigrovenosa, dès le début de la segmentation, les
Initiales des deux premiers feuillets embryonnaires et fait déri-
ver, séparément, de chacun des deux blastomères primitifs, une
portion distincte de l’organisme. — Hallez a décrit, chez l’As-
caris mégalocéphale, la formation d’une blastosphère dont les
cellules constituantes sont, de même, différenciées dès la pre-
mière segmentation de l’œuf. Au stade huit, par exemple, il
existe déjà quatre cellules exodermiques, deux endodermiques
et deux mésodermiques. Au stade vingt-quatre, la blastosphère
possède une petite cavité de segmentation, et à ce moment com-
mence à se produire une invagination centrale, par un glisse-
ment de deux cellules endodermiques et de deux cellules méso-
dermiques.
Ces interprétations variées du développement des Nématodes
ne concordent point avec mes propres observations. J’ai fait
connaître récemment le résultat de mon travail sur l’évolution
d'un Oxyure parasite des Tortues, l’Ox. longicollis (Schn), tra-
vail dans lequel il est établi que l’embryon ne traverse aucune
phase gastrulaire, ne fournit point de cellules digestives autres
que celles qui s'organisent, à cet effet, sur place et au centre
même de son corps, et ne présente, à un moment quelconque
de son évolution, aucune initiale dans le sens trop spécial atta-
ché à ce mot. Mes nouvelles recherches sur l’apparition des
feuillets blastodermiques des Ascaris ont confirmé en tous points
les observations faites sur les Oxyures ; je vais exposer la genèse
des feuillets de l’A. fumbricoïdes ; cela suffira pour mettre en
lumière les caractères embryogéniques qui rapprochent le genre
Ascaris des Oxyures précédemment étudiés.
RSC ES
S II
PREMIÈRES PHASES DE LA SEGMENTATION
L'évolution de l’œuf des Ascaris se produit à l’intérieur d’un
chorion épais et peu perméable qui protège l'embryon contre les
agents destructeurs. Les propriétés de cette coque, signalées par
Hallez en 1885, d’autres notées dans mes Contributions à
l'étude de la couche sous-cuticulaire des Nématodes, suf-
firaient pour donner une idée de son rôle ; voici cependant quel-
ques faits nouveaux montrant une fois de plus son utilité et capa-
bles d'établir la notion de sa résistance. J’ai fait séjourner des
œufs d’Ascaris dans la liqueur de Ripart et Petit (1), produit
des plus précieux dans les recherches embryogéniques, et au
bout de quelques jours ces mêmes œufs ont été montés dans
la gélatine phéniquée. Durant les heures qui ont suivi cette der-
nière opération, les embryons paraissaient encore très actifs et
bien vivants ; ils se mouvaient, insensibles en apparence, à l’ac-
tion des réactifs ; l’immobilité n’est survenue que plus tard.
Des œufs non segmentés ou présentant des stades connus, après
avoir été préparés de la même façon, se sont montrés, au bout
d’un petit nombre de jours, plus avancés dans leur évolution. 11
est bon d’ajouter que la température de la gélatine était peu
élevée et que, par suite, la persistance vitale observée chez ces
embryons n'implique point leur résistance à une forte chaleur.
Ces faits montrent, semble-t-il, l’imperméabilité de la coque à
l'égard des réactifs et permettent de comprendre la vitalité, tout
d’abord surprenante, de l’animal qu’elle contient.
J’ai aussi observé, à l’intérieur des voies sexuelles, quelques
.
(1) Ce réactif correspond à la formule suivante:
Eau camphrée (pas saturée) 75 gr.
Hairrdistilléess! 4 drsisans 10 ET.
Acide acétique cristallisé. . 1 gr.
Méetate dereuivre, ne... O'or. 30
Chlorure de cuivre. , . .. Le Oiairs; 30
Nid
embryons très avancés dans leur développement, libres et dépour-
vus de chorion. Leur cuticule était bien développée, et ils
semblaient aptes à vivre isolément. Faut-il en conclure que les
Ascaris sont parfois vivipares? IT se peut fort bien que quelques-
uns d’entre eux arrivent libres dans le lieu habité par leur
générateur ; mais ce mode de naissance serait accidentel et
réaliserait, dans tous les cas, une condition défavorable à la
propagation des individus ; il est possible aussi que ces embryons
aient été isolés à la suite d’une rupture de la coque, pro-
voquée accidentellement au cours des manipulations.
À l'intérieur du chorion ovalaire, l’œuf apparaît globuleux,,
chargé de granulations, laissant un espace libre en forme de
calotte aux deux extrémités amincies de sa coque. Les granu-
lations correspondent à des réserves nutritives accumulées dans
le protoplasme et qui exercent une influence sur toute la seg-
mentation. Au lieu de se diviser constamment d’une façon régu-
lière et égale, l’œuf donne, en effet, naissance à des éléments
dont l’activité fissipare varie avec la proportion de matières
nutritives qu’ils contiennent. Les aspects symétriques offerts par
certains embryons sont dûs à la répartition accidentellement
égale de ces matériaux de réserve, mais ils sont loin de corres-
pondre à la majorité des cas. Pour concevoir dans son ensem-
ble la segmentation des Ascaris, il est nécessaire d’examiner un
grand nombre d’embrvyons, car le type évolutif correspond à la
moyenne établie en comparant les multiples aspects offerts par
chaque stade. Lorsqu'on décrit les états successifs d’un unique
embryon, on ne remarque point que les formes ébservées cons-
tituent chacune un cas particulier. L’examen de la segmenta-
tion d’un seul individu amène parfois à des conclusions très
éloignées de celles que permet de donner l’établissement des
moyennes.
Les divisions de l’œuf de l’Ascaris lumbricoïides et de l’Oxyu-
rus longicollis, sont à peu près égales au début. Les cas dans
lesquels deux, quatre et huit blastomères paraissent régulière-
ment disposés, sont assez fréquents ; mais il n’est pas rare d'ob-
SAR
server deux blastomères de volume différent, quatre très inéga-
lement répartis, et les considérations exposées plus haut sont 1c1
entièrement applicables. Au stade huit tous les blastomères
n’ont'plus le même volume et la division inégale, gênée, en outre,
par la présence de la coque, produit les combinaisons les plus
variées touchant la taille et la disposition des éléments. Cesétats
divers seront décrits et discutés d’une facon minutieuse dans une
étude ultérieure ; je tiens à insister uniquement sur les causes de
l'inégalité hâtive des blastomères, causes qui semblent tenir à la
répartition variable de la matière nutritive. Cette différence
réelle qui existe entre les blastomères, se complique d’une diffé-
rence apparente causée par l’absence de synchronisme dans la
seomentation de chacun d’eux. Tout embryon se compose de cel-
lules diversement âgées et de volumes différents. Ces cellules
paraissent avoir, si l’on re tient compte que d’un moment de
l’examen, des caractères distincts. Mais, si l’on observe que tel
élément volumineux se segmente pendant que son voisin, de
petite taille, accroît son volume, les rapports de grandeur et de
position paraissent des plus fugitifs, et on reconnait bientôt qu’il
n’est pas possible de leur attribuer, au moins dans les premières
phases de la segmentation, une grande importance. L'histoire
séparée de chaque blastomère montre qu'il n’existe entre eux
aucune différence, tous donnant, par division, des cellules qui,
au hasard des circonstances, deviennent périphériques ou cen-
trales ; ce n’est que lorsque l’amas cellulaire total est assez volu-
mineux qu'une différenciation physiologique se produit et que
les caractères de cellule externe ou de cellule interne prennent
une véritable signification.
Puisque les éléments périphériques et centraux proviennent,
les uns et les autres, des divers blastomères, on ne peut pas
admettre les aptitudes tout ectodermiques ou endodermiques des
premières cellules embryonnaires, et la notion d’Initiales dis-
paraît d’elle même. Aucun caractère tombant sous les sens ne
montre d’ailleurs, que tel élément soit, plutôt que tel autre,
prédisposé à fournir seul l’un quelconque des premiers feuil-
SG
lets; les faits matériels, favorables à cette idée, font défaut, tout
montre même que l’existence des Initiales blastodermiques est
peu probable. Les cellules qui participent à la formation des
premiers états embryonnaires proliférent avec activité et se
segmentent suivant des plans situés dans toutes les directions ;
si on ne considère que les divisions produites suivant des sens :
parallèles ou perpendiculaires aux rayons de l’embryon, on voit
qu'après chaque division les deux nouveaux éléments sont
placés dans le premier cas, l’une à côté de l’autre, et dans le
second, l’une au-dessus de l’autre ; à ce dernier état, l’une des
deux cellules formées est externe par rapport à l’autre, qui se
place plus profondément dans l’embryon. Si ces phénomènes se
passent alors qu’il n’existe encore qu’un très petit nombre de
blastomères, ces divisions déterminent l’existence des premières
couches cellulaires ; celles-ci ne méritent pas encore le nom de
feuillets blastodermiques, car les cellules périphériques et inter-
nes vont se segmenter à leur tour, et on verra des cellules super-
ficielles et des cellules centrales fournir des cellules de la zone
moyenne et le passage d’éléments d’une couche à l’autre, se
continuer jusqu’à la fin de la segmentation.
Cette dernière aboutit à l’édification d’une masse de cellules
qui remplit la capsule chorionnaire. Ces cellules sont tassées les
unes contre les autres. La masse qu’elles forment par leur
agglomération est une Morule de laquelle vont dériver, sans
qu'il se produise aucun phénomène blastogastrulaire, les
divers feuillets de l'embryon.
S III
LA PLANULE ET LES FEUILLETS BLASTODERMIQUES.
Lorsque la morule est arrivée à son entière croissance, ses
éléments constituants sont répandus dans le chorion d’une
manière uniforme et occupent toute sa cavité. Cela ne veut point …
dire que la masse en cours d'évolution s’est accrue ; en raison de
l'absence de communication avec l'extérieur, le volume total du
2
AE: 7 ESS
protoplasme est resté d’une manière à peu près exacte, celui de
l'œuf non segmenté ; mais, à mesure que les cellules ont proli-
féré, les espaces intercellulaires sont devenus plus nombreux et
les deux zones non occupées par le protoplasme, situées à chaque
bout de l’œuf, entre son corps et les extrimités de la coque, se
sont divisées et réparties dans l’ensemble de l'embryon. Cette
morule affecte la forme d’un ellipsoïde ; son grand axe corres-
pond à 8-10 cellules comptées à la file, ses petits axes à 6-8 de
ces éléments. Le nombre total des cellules morulaires est de
deux cent cinquante environ. Ce chiffre n’est cependant qu’une
moyenne, car il arrive parfois que la segmentation ne donne
pas plus de deux cents éléments, tandis qu’en d’autres circons-
tances elle en fournit jusqu’à trois cents. Les réserves nutri-
tives continuant sur cette forme embryonnaire l’action qu’elles
ont exercée sur les diverses phases antérieures, la segmentation
y est d'autant plus lente que les matériaux de réserve sont en
plus grande quantité. La morule des Ascaris ne se transforme
point en vésicule creuse ou blastule et ne donne, dans la suite,
aucune phase gastrulaire ; elle fournit les feuillets blastodermi-
ques sur place, par simple délamination de sa masse, et revêt,
par conséquent, tous les caractères d’une planule. |
Le fait qui le premier transforme la morule en planule est la
séparation des cellules de l’assise périphérique de celles qui
constituent la partie sous-jacente. Les éléments superficiels, à
peu près égaux chez certains embryons, ont le plus souvent des
volumes variés ; ils se montrent en état de prolifération active ;
les cellules les plus volumineuses contiennent plusieurs noyaux
souvent placés les uns au-dessus des autres, dans le sens des
axes de l'embryon, et parmi les nouvelles cellules, les unes
restent périphériques et les autres deviennent internes.
Après un certain temps, la couche externe ou protectoderme
est constituée. Les cellules qui la forment ne sont pas disposées
d’une façon entièrement régulière ; en certains points encore, et
de préférence à l’une des extrémités du grand axede l’ellipsoïde,
elles sont plus volumineuses ; dans les points qui correspondent
Le NE 2
aux extrémités anale et buccale de l’adulte, elles deviennent
parfois trop nombreuses pour être placées côte à côte et parais-
sent alors chevaucher les unes sur les autres. Dans tous les cas,
ces cellules sont nettes et bien reconnaissables.
Cet ensemble de faits rapproche l’embryogénie des Ascaris
de celle des Oxyures ; chez ces derniers on observe une succes-
sion de formes embryonnaires analogues : la segmentation
donne une morule dont les éléments sont d’abord de grosseurs
variables ; dans la suite, les plus volumineux se segmentent et
perdent tous leurs caractères différentiels pour se confondre avec
les autres dans la masse commune. Cette genèse aboutit à la
formation d’un corps dont l’aspect est cylindro-conique. Ce corps
est une planule dans laquelle se distinguent d’abord une assise
superficielle de cellules cubiques et une masse cellulaire compacte
sous-jacente. L’assise périphérique représente le protectoderme
etla masse sous-jacente le mésendoderme.
Ce fait qu’à son début, le protectoderme des Nématodes est
franchement cellulaire, constitue une notion d’assez grande
importance. J’ai décrit, dans un précédent mémoire, la consti-
tution de l’ectoderme chez les Ascaris adultes ; ce feuillet, qui
correspond à la couche granuleuse et au système nerveux des
auteurs, est formé par un seul et unique tissu d’aspect fibril-
laire, contenant des éléments épithélio-nerveux ; l’ensemble
présente une structure feutrée, et les éléments répandus dans ce
lacis remplissent les fonctions nerveuses. L’ectoderme subit, en
passant de l’état embryonnaire à l’état adulte, une transforma-
ton qui doit être liée au parasitisme, car elle semble dûe à la
suppression hâtive des relations du feuillet avec le monde exté-
rieur. Quoiqu'il en soit, l'appareil nerveux ne se délimite point
dans l’ectoderme, et la masse indivise de ce dernier ne subit pas
les différenciations anatomiques et histologiques qui se pro-
duisent chez la plupart des animaux libres.
La portion de la planule située au-dessous du protectoderme
constitue le mésendoderme. Ce dernier feuillet contient, non
séparés, le mésoderme et l’endoderme définitifs; au début, les
ST
cellules du mésendoderme sont toutes semblables et plus ou
moins arrondies; et à mesure qu'elles augmentent en nombre,
les espaces intercellulaires deviennent plus petits, et les élé-
ments prennent une apparence polygonale. Lorsque la division
en mésoderme et endoderme difinitifs se produit, les cellules
ne sont pas encore très nombreuses. Le moment de la différen-
ciation oscille d’ailleurs dans des limites assez larges et telle
planule présente déjà trois feuillets séparés qui n’a encore
qu’un nombre restreint d'éléments, à côté de telle morule, dont
les cellules en plus grand nombre ne sont pas encore différen-
ciées. Il est à noter que l’on rencontre la plus grande dispropor-
tion entre les cellules périphériques et les cellules centrales,
dans les planules dont le nombre d'éléments est minime. La
cause qui produit cette coïncidence paraît être encore l’iné-
oœale répartition des réserves alimentaires dans les diverses
cellules de l'embryon.
La division du mésendoderme en deux feuillets définitifs est
de même que chez les Oxyures, le résultat d’un clivage circu-
laire qui se produit dans son sein. Ce clivage divise le mésen-
doderme en deux portions : l’une centrale, ayant la forme d’un
cylindre plein, dirigé d'avant en arrière, suivant le grand axe de
l'animal ; l’autre tubulaire, contenant à son intérieur le cylindre
cellulaire central, et revêtue extérieurement par l'assise cellu-
laire ectodermique. D’ordinaire, ce clivage apparaît tout d’abord
dans la région moyenne du corps et gagne de proche en proche
les extrémités. L'espace vide circulaire qui apparait au sein du
mésendoderme a pour effet de le diviser en deux portions
désormais distinctes : la première, adhérente à la face interne de
l’ectoderme, c’est le mésoderme définitf ; la seconde, centrale,
c'est l’endoderme définitif. L'espace vide s’accroit lui-même et
devient la cavité générale.
Le mésoderme difinitif est représenté, tout comme chez les
Oxyures, par une couche cellulaire accelée à l’ectoderme. C’est
aux dépens de cette couche que se furmera le système musculaire.
Toutefois, dans la région moyenne du corps, les assises mésoder-
— 0Ù —
miques sont au nombre de deux. L’assise interne doit jouer un
rôle dans la formation des organes sexuels ; ce n’est point le lieu
de discuter le mode de développement de ces derniers ; il suffit
d'observer que chez l'adulte le mésoderme pariétal est représenté
par une seule assise d'éléments musculaires et qu’il n’existe
aucun revêtement cellulaire autour de l'intestin — qui s’isole de
tout mésoderme dès l’état planulaire de l'embryon — pour que
la destinée sexuelle de ces éléments paraisse des plus probables.
La genèse des feuillets blastodermiques, chez les Ascaris,
ressemble déjà beaucoup à celle des feuillets des Oxyures, la
similitude se poursuit pour l’endoderme qui, après son isole-
ment, est constitué de part et d’autre par un cylindre plein, à
peu près régulier dans toute sa longueur. Une lumière capil-
laire apparaît bientôt suivant l'axe de ce cylindre, elle deviendra
la cavité digestive. Dans la suite, le tube endodermique se met
en relation, par ses deux bouts, avec l’ectoderme pour former,
aux extrémités de l’animal, une bouche et un anus.
La cavité générale, très large, contient les portions vésicu-
leuses des éléments musculaires. Ceux-ci sont fixés, par leurs
extrémités, en deux points distincts de la paroi du corps, tan-
dis que leur portion moyenne reste flottante. La même cavité
renferme les organes sexuels qui prennent un grand accrois-
sement et occupent par suite un volume considérable.
Ces dispositions générales se retrouvent chez tous les Ascaris
adultes ; mais il existe de plus, pour ces derniers, des caractères
dus aux modifications que subissent les tissus en passsant de
l’état embryonnaire à l’état définitif. L’un de ces caractères, déjà
signalé, porte sur le système nerveux ; un deuxième touche à la
quantité considérable de cuticule qui revêt les adultes : la pre-
mière couche apparaît sur l’embryon bien avant sa sortie de la
coque; d’abord très mince, cette couche s’accroît peu à peu et
se différencie dans la suite en trois zones concentriques. Son
influence se répercute sur l'organisme qu’elle protège, et ce der-
nier subit des modifications correspondantes que j'ai indiquées
dans un travail précédent. Le tube digestif et toutes les parties
DUT MIRN
du corps susceptibles d’avoir des rapports directs avec l’exté-
rieur, secrètent de même des lames imperméables et s’arment
pour résister aux agents nuisibles du dehors. Les organes des
sens sont limités à quelques points labiaux tactiles.
Les Ascaris montrent d’une façon très nette, à cruse même de
la nature de leur habitat, les propriétés adaptatives des orga-
nismes.
$ IV
RAPPORTS DES ÉLÉMENTS BLASTODERMIQUES AVEC LA FORME
EXTÉRIEURE DU CORPS.
Pendant toute la durée de son séjour à l’intérieur de l’en-
veloppe chorionnaire, l’embryon est constitué par la même
quantité de protoplasme. Cette dernière substance se segmente
en cellules dont le volume diminue à mesure, et les variations
successives qu'elle présente dans ses formes, sont limitées aux
changements de nombre et de position de ses diverses parties.
Au début, l'embryon, réduit à une seule cellule, possède une
forme sphérique ; il conserve la symétrie radiaire durant les
premières phases de la segmentation, jusqu’au moment où, par
suite de la multiplication de ses éléments et de l’accroissement
corrélatif du nombre des espaces intercellulaires, l’allongement
des diamètres transverses est arrêté par la paroi du chorion. Dès
lors, sa forme dépend de celle de lenveloppe limitante, qu'il
remplit peu à peu, en même temps queles cellules et Les espaces
intra-chorionnaires se répartissent d’une façon égale. Lorsque ce
dernier phénomène est survenu, les cellules agglomérées dans le
chorion tendent à satisfaire les nouvelles conditions d'équilibre
qui leur sont imposées. Les éléments profonds se placent autour
du grand axe de lellipsoïide embryonnaire et constituent un
cylindre droit central ; les éléments périphériques, serrés les uns
contre les autres et appuyés sur la paroi interne du chorion,
donnent naissance à un épithélium externe ; enfin, les cellules
SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE. — XXVII. | 6
:
at On ee
moyennes se disposent dans l’espace annulaire qui leur reste et
forment une couche intermédiaire. Ceci se passe pendant que
la syinétrie radiaire fait place à la symétrie axiale ; les feuil-
lets de l'embryon présentent, dès lors, en petit, les dispositions
essentielles de l’état adulte. — Les rapports qui existent chez
l’Ascaris entre le chorion, les premières formes embryonnaires,
la délamination des feuillets et l’état définitif, sont trop spéciaux
pour se prêter à la moindre généralisation ; l’œuf des Ascaris
porte d’ailleurs en lui, comme toute la substance vivante, une
force particulière qui rend ces relations moins mécaniques
qu’elles ne le paraissent ; mais les dispositions matérielles exis-
tent et leur rôle était à signaler. — Cette ébauche d’Ascaris va
désormais s’accroître en longueur. Elle prendra un aspect de
plus en plus effilé pour acquérir un axe antéro-postérieur trente
à quarante fois plus grand que son diamètre transverse. Cet
allongement se produit en partie dans la coque et donne tout
d’abord à l’embryon une forme qui rappelle celle d’un haricot.
Cet embryon, légèrement contourné, porte à sa périphérie
une assise épithéliale composée d'éléments cubiques ; la modifi-
cation ectodermique ne s’est pas encore produite ; la cuticule
n’a pas apparu à la surface de l’épithélium ; la bouche et
l’anus ne sont point encore formés. L’accroissement en longueur
se poursuit, et les deux extrémités de l'embryon, guidées dans
deux sens opposés par la courbe interne de l’enveloppe ne
tardent pas à se rencontrer ; l'embryon présente alors l’aspect
d’un anneau; l’ectoderme s’est entouré d’une mince cuticule ;
la bouche et l’anus s’ébauchent ; les cellules du tube digestif
s'organisent en avant pour former l’œsophage ; la cavité géné-
rale se creuse; les cellules du mésoderme semblent encore
indiflérentes.
Avant de quitter la coque, l'embryon acquiert une longueur
égale à deux fois et demie environ celle du grand axe de cette
enveloppe ; le jeune animal, recourbé sur lui-même et très
mobile, présente tout une série d’aspects : il se dispose en U,
en S, en hélice, etc., et ces formes se succèdent avec une grande
7 \
mue à DATE EL ,
Pat, ù
D RC
rapidité. Er même temps, les divers organes de l’adulte s’ébau-
chent: canaux excréteurs, conduits sexuels, appareil buccal.…...,
la sysnétrie bi-latérale, qui est celle des Nématodes adultes,
remplace la symétrie axiale. Elle est déterminée par l’orienta-
tion des lèvres buccales ; la position bi-latérale des canaux ex-
créteurs, des organes sexuels ; la situation médio-ventrale du
pore excréteur, des orifices sexuels et de l’anus.
SV
CONCLUSIONS
Les caractères Les plus saillants du développement des Ascaris
peuvent être enchaînés de la façon suivante :
4o L'œuf a besoin, pour échapper à l’action dissolvante du
milieu dans lequel il évolue, d’une enveloppe préservatrice.
Celle-ci affecte la forme d’une capsule ellipsoidale généralement
désignée sous le nom de chorion ;
20 Ce chorion est imperméable, et cette imperméabilité fat
que la quantité de protoplasme reste la même du commence-
ment à la fin de l’évolution intra-chorionnaire de PAscaris. La
divisibilité du protoplasme ayant une mesure, le nombre des
éléments qui composent l'embryon est déterminé par la limite
de divisibilité de ce protoplasme ;
39 L’imperméabilité du chorion fait encore que l’œuf doit con-
tenir, dès le début, des provisions nutritives suffisantes pour le
conduire à son état définitif. D’où l’existence dans l’œuf de nom-
breux granules vilellins ;
4° La présence de ces granules altère le développement, le
condense et substitue aux phases blastule et gastrule un état
planulaire ;
5° La différenciation sur place des feuillets (différenciation
planulaire), donnant à l’origine une masse unique de méso-
derme, permet d’expliquer, par une évolution incomplète, la
production d’une seule lame moyenne (feuillet pariétal). Les
A, T7 LA d
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genèses mésodermiques gastrulaires supposant, au contraire, du
moins en principe, deux lames dès le début ;
6° IL est nécessaire pour l’embryon d’avoir, au moment où il
quittera son chorion, un appareil protecteur qui remplace celui
qu’il perd ; ce besoin coïncide avec l’apparition hâtive d’une
cuticule très résistante. Celle-ci, continuant à supprimer les
rapports de l’organisme avec l’extérieur, s’oppose au développe-
ment des organes de relations. Enfin les organes de végétation
sont peu développés parce que l’animal vit dans un milieu où il
trouve des substances directement assimilables.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1883. Barrour et ROBIN. — Traité d’embryologie et d’organo-
génie comparées. — Paris.
4887. Boes LEE et HENNEGUY. — Traité des méthodes techni-
ques de l’anatomie microscopique. — Paris.
4876. Burscazr (0.). — Zur Entwickelungsgeschichte des
Cucullanus elegans. Zeitschr. für wiss. Zool., L., t. XXVI.
1879. GALEB (0.).— Organisation et développement des Oxyu-
ridés. — Arch. de zool. exp., t. VII. |
1882. GÔTTE. — Untersuchungen zur Entwickelungsgeschichte
der Würmer. — Rhabditis nigrovenosa. — Leipzig.
1885. HaLLez. — Sur le développement des Nématodes. — C.
R. Ac. Sc. — Paris.
1886. Id. — Recherches sur l’embryogénie et sur les conditions
du développement de quelques Nématodes. — Soc. des Sc,
de Lille.
1887. Id. — Nouvelles études sur l’embryogénie des Némato-
des. — CG. R. Ac. Sc. — Paris.
1890. JAmMESs (L.). — Sur la constitution histologique de quel-
ques Nématodes du genre Ascaris. — C. R. Ac. Sc, — Paris.
4892. Id. — Contributions à l’étude de la couche sous-cuticu-
laire des Nématodes. — An. des Sc. nat.
1892. Id. — Les premières phases du développement de cer-
tains vers Nématodes. — C. R. Ac. Sc. — Paris.
PU à do DE
4876. LeuckarT. — Die menschlichen parasiten.— Leipzig.
4868. ScHNEIDER. — Monographie der Nematoden. — Berlin.
4888. SrRUBELL. — Untersuchungen über den Bau und die
Entwickelung des Rübennematoden Heterodera Schachtu. —
In Bibliot. Z.
Diatomées du Bassin Sous-Pyrénéen
ET DE LA PARTIE DES PYRÉNÉES CORRESPONDANT AUX DÉPARTE-
MENTS DE LA HAUTE-GARONNE, DE L’ARIÈGE ET DES HAUTES-
PYRÉNÉES.
Par Joseph ComÈRE, pharmacien de 1re classe.
Dans le courant de l’année 1880, j'ai publié, dans le Bule-
tin de la Société d'histoire naturelle de Toulouse, le premier
catalogue des diatomées de nos environs.
Ce simple aperçu de la flore de ces petites algues devait,
ainsi que je l’annonçais alors, être suivi d’une étude plus
complète sur le même sujet.
Après mon travail, ont paru deux publications intéressant la
flore des Diatomées de notre région. La première, de M. H. Pe-
ragallo, a pour titre : Les Diatomées du Midi de la France (4).
L'auteur fait précéder sa liste de diatomées de conseils très
pratiques sur l’examen, la récolte et la préparation des
Diatomées. Son catalogue comprend des espèces récoltées,
non seulement aux environs de Toulouse et aux Pyré-
nées, mais encore des récoltes provenant du Gers, du Médoc,
de Béziers, Cette, Montpellier, Toulon et Nice, plus les
espèces de la mousse de Corse.
Le catalogue de M. H. Peragallo comprenant des espèces
(1) Diatomées du Midi de la France. — Bull. de la Soc. d’hist:
nat. de Toulouse, 1854.
M: n
d'eau douce et marines, recueillies dans un espace relative-
ment étendu, est naturellement assez riche en espèces, dont
beaucoup sont étrangères à notre région.
Dans la deuxième publication (1), M. Emile Belloc, au
contraire, s’est renfermé dans un cadre plus restreint et plus
régional, et son catalogue comprend des espèces récoltées
principalement à Luchon et dans les Pyrénées centrales.
M. Belloc a publié depuis un travail sur les Diatomées du
Haut-Larboust, région d'Oo (Pyrénées Centrales) (2). Ce tra-
vail traite des Diatomées fossiles trouvées dans les lacs des
localités dont nous venons de parler.
Je me suis demandé s’il était bien utile, après ces deux
publications, de donner une nouvelle étude sur les Diatomées
de nos environs. Mes dernières récoltes, surtout celles que
J'ai effectuées dans la vallée supérieure de la Garonne, de
Mauléon-Barousse à Montréjeau et Saint-Gaudens et dans les
montagnes de l'Ariège, m'ont procuré des espèces ne figurant
pas dans les ouvrages que je viens de citer et j'ai cru utile
d'en donner la nomenclature.
J'ai cherché surtout à établir mon catalogue d’une manière
méthodique et à diminuer le nombre des espèces, en pla-
çant au rang des variétés, celles qui ne présentent pas de. |
caractères suffisamment établis, et j'ai éliminé, aussi soigneu- «
sement que possible, les synonymes et les doubles emplois.
J'ai ajouté enfin quelques observations sur certaines espèces
ou variétés. |
Bon nombre de diatomistes ont la douce manie, bien qu’ils
s’en défendent tous, d’exagérer le nombre des espèces. Cette
tendance n’est pas propre aux micrographes qui s'occupent
de Diatomées, mais elle peut se constater aussi chez la plu-
(1) Les Diatomées de Luchon et des Pyrénées centrales. — Saint-
Gaudens. — Imprimerie Abadie, 1887.
(2) Diatomées fossiles obs2rvées dans quelques lacs du Haut-Lar- -
boust, région d’'Oo (Pyrénées centrales). Le Diatomiste, 1890.
on E 3 QuQ 5
part des naturalistes qui s'occupent de botanique systémati-
que.
En ce qui concerne les Diatomées, les caractères qui
servent à la détermination des diverses formes sont d’une
grande variabilité, comme, par exemple, la taille et le mode
de striation.
L'examen des Diatomées suffisamment conservées pour
qu’on puisse examiner les caractères de l’endochrome, est
aussi quelquefois difficile. Il s’en suit alors qu'il n’est pas
toujours commode d'établir les diagnoses. Dans l'incertitude
on crée de nouvelles variétés qui passent plus tard au rang
d'espèce et viennent allonger la liste de celles déjà connues.
Chez les Diatomées on trouve souvent le type avec ses
variétés et ils passent toujours des uns aux autres, preuve
qu'ils ne constituent qu'une forme unique modifiée quelque
fois par les circonstances dans lesquelles s’est opéré le déve-
loppement. Je le répète, on est allé loin dans la voie de la
multiplication des espèces, et il y a pas mal à supprimer.
Les Diatomées d’eau douce présentent un caractère de cos-
mopolitisme accentué et je ne vois autour de nous, à part de
rares exceplions, aucune forme qui n'ait été signalée, et il
est à peu près certain que nos formes nouvelles ou particu-
lières se trouveront ailleurs plus tard. M. Peragallo constate,
du reste, dans l'historique précédant sa liste des Diatomées
françaises (1) que les espèces d’eau douce sont sensible-
ment les mêmes partout.
Les récoltes des Alpes et d'Auvergne que j’ai eu l’occasion
d'examiner plus particulièrement, présentent les mêmes
types que celles des Pyrénées. Il est juste d’ajouter que les
sommets des montagnes renferment toujours certaines espè-
ces spéciales que l’on ne rencontre pas dans la plaine.
Nous devons donc conclure que nous devons espérer trou-
(1) Liste des Diatomées françaises dans Les Diatomées, par le
D' Pelletan — Paris, 2 vol., 1888-89.
mi O9
ver ou avoir trouvé dans notre région si accidentée sinon
toutes, du moins bon nombre d'espèces d’eau douce.
Mon honorable et savant collègue, M. Brun, pharmacien et
professeur à l’Université de Genève, évalue le nombre de
ces dernières à six cents environ (1). Pour sa part, il a ré-
colté, dans les Alpes et le Jura, deux cent cinquante espèces
sans compter les nombreuses variétés. Ce nombre représen-
tait six cent quatre-vingts espèces anciennes avec leurs syno-
nymes. On doit tenir bon compte à M. Brun d’avoir porté ses
efforts vers la limitation des espèces et la bonne définition de
celles qu'il a jugé utile de conserver.
Il y a lieu encore de considérer que certaines diatomées
habitent indifféremment l’eau douce et l’eau saumâtre ou
salée. Ce fait, qui se constate chez les animaux supérieurs
(certains lacs Italiens renferment, en effet, des espèces de
crustacés et même de poissons qui ont leurs analogues dans
la faune de la Méditerranée). Aussi, j'ai signalé les cas parti-
culiers à quelques formes lorqu'ils se sont présentés.
J'ai limité ma nomenclature aux espèces récoltées dans la
circonscription géologique bien connue sous le non de Bassin
sous-pyrénéen, en y ajoutant la partie des Pyrénées cor-
respondante aux départements de la Haute-Garonne, de
l'Ariège et des Hautes-Pyrénées.
Les espèces d’eau douce sont beaucoup plus faciles à étu-
dier pour nous que les espècs marines, et doivent être
mieux connues. Bien moins nombreuses et plus faciles à se
procurer, elles nous permettront d'avoir bientôt, si ce n’est
déjà, des documents pour leur flore complète. |
Nous avons suivi pour notre catalogue la nouvelle méthode
de M. P. Petit, parue dans l'ouvrage Les Diatomées, de
M. Pelletan (2), et qui apporte de nombreuses modifications
au premier système de classification, du même auteur. Le
(1) Diatomées des Alpes et du Jura, — Genève. 1880.
(2) Loc. cit,
Les: CITE
nombre des tribus est considérablement augmenté, vingt-
trois au lieu de seize, et les genres ont subi aussi de notables
changements. Parmi ces tribus, douze seulement renferment
des espèces d’eau douce, les autres sont exclusivement ma-
rines.
La classification de M. W. Smith, que j'avais adoptée pour
l'établissement de ma première liste, offre bien l'avantage,
s'il en est un, de n'être établi que sur des caractères de la
carapace siliceuse qui sont quelquefois les seuls sur les-
quels on peut se baser, mais il y a lieu d'observer que ce
n'est que rarement le cas pour les Diatomées d’eau douce et
qu'il est utile et même nécessaire d'observer les caractères
de l’endochrome pour arriver à une détermination facile et
sûre.
Du reste, comme le fait observer M. Petit, les caractères
de l’endochrome et du frustules sont en rapport fixes et com-
muns pour toutes les espèces d'un même genre; et souvent
pour plusieurs genres ayant une analogie de constitution et
de développement dans leur enveloppe siliceuse.
La méthode de M. Petit est donc la seule naturelle, puis-
qu’elle est basée sur les caractères de l’espèce vivante, et
elle doit être aujourd’hui adoptée de préférence.
Il est difficile, dans toutes les branches de l’histoire natu-
relle, d'arriver à une classification rigoureuse. Le sujet rela-
tivement restreint qui nous occupe ne nous permet pas d’en-
trer dans des considérations bien connues sur la détermina-
tion et l'origine de l'espèce, mais on peut constater qu’il
n'est pas commode d'établir d’une manière nelte des divisions
entre beaucoup de genres dont les espèces forment entre elles
une véritable transition.
J'ai noté, à la suite de chaque forme, la localité dans la-
quelle elle à été trouvée soit par moi, soit par mes corres-
pondants. Ces indications, on le comprend facilement, n’ont
aucun caractère absolu, car on ne retrouve pas toujours aux
mêmes endroits les mêmes récoltes.
— 90 —
Les espèces d’eau tranquille ou stagnante se rencontrent
assez souvent aux mêmes stations, étant donné la fixité rela-
tive du milieu dans lequel elles se développent. Pour les
espèces d’eau courante, au contraire, divers accidents, les
crues, la sècheresse, elc., font varier les emplacements où
on peut les récolter.
Nos indications seront pourtant utiles, car elles donnent un
aperçu des localités où on pourra faire de bonnes récoltes,
surtout aux époques favorables, mars, avril et mai. En été,
ces petites algues diminuent considérablemet, les espèces se
mêlent, et l’on a souvent à faire à des mélanges qui renfer-
ment jusqu'à trente ou quarante espèces. Ces dernières ré-
coltes, souvent très utiles pour les flores locales, ne sont pas
toujours commodes à étudier, et les amatateurs qui recher-
chent la beauté des préparations n’en font pas cas.
Mon premier catalogue renfermait seulement cent trente .
espèces ou variétés. Celui-ci en présente environ trois cents.
Je ne crois pourtant pas encore avoir trouvé tout ce que
nous pouvons espérer posséder, et j'estime qu'il y a licu.
de poursuivre les recherches qui donneront toujours lieu à
des résultats intéressants.
Je serai heureux que mon modeste travail puisse fournr
quelques indications utiles à ceux qui s'occupent ou voudraient
s'occuper de l’intéressante étude des Diatomées et contribuer
ainsi à augmenter nos connaissances sur la flore de ces in-
finiments petits.
PE pe À, EEE
FAMILLE DES DIATOMÉES
Âre SOUS-FAMILLE
PLACOCHROMATICÉES
Frustules munis d’un endochrome lamelleux
Are Tribu. — ACHNANTÉES
Frustules géniculés ou cintrés et à valves dissemblables.
Endochrome ne recouvrant intérieurement qu'une seule
valve. Raphé plus ou moins distinct, toujours un nœud
central.
Genre Gocconeis (EHRENBERG).
Ce genre renferme peu d’espèces d’eau douce. Nous
n'avons trouvé que les deux suivantes :
C. Pediculus Ehr. — Assez commune dans les eaux sta-
gnantes, en parasite sur les plantes aquatiques. Toulouse,
bassins du Jardin-des-Plantes ; canal du Midi, etc., etc.
C. Placentula Ehr. — Aussi commune et dans les mêmes
localités. Var. lunata ?
Genre Achnanthes (Bonry).
Raphé droit ou courbe.
A. exilis Kg. — Très commune sur les cailloux immergés
et les plantes aquatiques. Toulouse, ramiers du Château et
du Bazacle. Var. minutissima ; se trouve avec l'espèce type.
A. Hungarica Gr. — Toulouse (M. Peragallo).
Genre Achnantidium (Kurzinc).
Raphé sigmoïde.
A. delicatulum Ktz. — Très commune. Toulouse, canal
du Midi ; Bagnères-de-Lachon ; Pic-du-Midi (M. Ch. Fabre).
ER CEE
A. Lanceolatum Bréb. — Très commune. Toulouse, ramiers
de la Garonne.
À. flexellum Bréb. — Très répandue. Pyrénées, La Pique, -
à Luchon ; la Neste, à Arreau, etc., etc.
A. microcephalum Ktz. — Pyrénées, Barbazan, Ariège :
lac de Naguilhes.
Qme Tribu. — GOMPHONEMÉES
Frustules à valves cunéiformes, non symétriques par rap-
port au petit axe.
Endochrome formée d’une seule lame qui repose par son
milieu sur un des côtés de la zone connective.
Le genre Rhoïscophenia a les frustules courbées en genou
comme les Achnantées.
Genre Rhoïcosphenia (Gruxow).
Une seule espèce, du moins dans nos régions. Ce genre
est, du reste, peu nembreux.
R. curvata Gr. Toulouse, très commune. Canal du Midi,
en mélange. |
Il existe une variété marine du À. curvata. M. van Heurck
indique aussi une À. van Heurckii Gr., très rare, à Bruxelles.
Genre Gomphonema (Acarpu).
Toutes les espèces de Gomphonema paraissent être d’eau
douce. On les trouve, en général, sur les plantes aquatiques
des eaux stagnantes.
G. glaciale Ktz. — Glacier du Clot des Fiches. Pyrénées
(M. Belloc).
D'après M. Brun, ne serait que le G. tenellum qui se serait |
développé dans des conditions défavorables. |
G. vulgare Ktz. — Pyrénées, Siradan, Juzet, Montauban,
près Luchon. ;
G. tenellum Ktz. — Commune. Toulouse, canal du Midi.
G. subtile Ehr. — Assez rare. Pyrénées, ruisseau du à
Mourgouillou, à Mérens (Ariège). |
. fe Al
LR > 24e
G. abreviatum Ag. — Commune. Toulouse, canal du Midi.
G. dichotomum Ktz. — Toulouse, canal du Midi. Pyré-
ées, Mauléon-Barousse, Siradan, etc.
G. vibrio Ehr. — Peu fréquent. Toulouse, canal du Midi.
G. constrictum Ehr. — Très commune ; se trouve partout.
'oulouse, canal du Midi.
G. geminatum Ag. — Pyrénées, hautes régions ; lac d’'Es-
ingo ; lac Bleu.
G. acuminatum Ehr. — Aussi abondant et dans les mêmes
)calités que le G. constrictum. Var. Brebisontii Ktz. G. Ses-
ile Brébr. Var. trigonocephalum Ehr.
G. Olivaceum Lyng. — Commune. Toulouse, canal du
lidi; marais de la Cépière, au Polygone. Var. subramo-
um Ag.
G. intricatum Gr. — Assez commune. Mêmes localités que
a précédente.
G. capitatum Ehr. — Très commune, avec les espèces
i-dessus. Var. Angustatum ? G. commune, Rab. Assez rare.
‘oulouse, Jardin-des-Plantes. Var. Ztalicum Ktz., etc., etc.
Les variétés du G. capitatum sont très nombreuses, cette
spèce étant très variable et très répandue.
G. Augur Ehr. — Cristatum Ralfs. Plus rare que les for-
nes précédentes et dans les mêmes localités.
G. exiguum Ktz. — Toulouse (M. Peragallo). Var. minu-
issimum. L'espèce type est aussi marine, d'après M. van
leurck.
3me Tribu. — CYMBELLÉES
Frustules à valves cymbiformes non symétriques par rap-
)ort au grand axe.
Une seule lame d'endochrome reposant par le milieu, tan-
Ôt sur la partie la plus concave, tantôt sur la partie la plus
onvexe.
Raphé et nodule central avec deux nodules terminaux.
SAONE TS QT
Genre Coconema (EHRENBERG).
C. lanceolatum Ehr. — Commune. Toulouse, canal du Midi.
C. gastroïides Kg. — Se trouve avec la précédente; elle
me paraît être une variété de celle-ci ou de la suivante.
C. cymbiformis Bréb. — Assez rare. Toulouse, ramiers du
Bazacle; la Garonne, à Braqueville. Pyrénées, Barégine
d’Olette. Var. parva. Assez commune. Pyrénées, Luchon,
Ax, Bigorre.
C. Cistula Hemp. Toulouse, peu commune; ramier du
Bazacle ; canal du Midi.
C. Tumidum Bréb. — Toulouse (M. Peragallo).
C. affinis Ktz. — Assez commune. Toulouse, ramiers de
Braqueville ; Moissac, chaussées du Tarn.
Syn. C. partum W. Sm. Etat pédicellé du precédent.
Genre Encyonema (Kurzinc).
E. cœspitosum Ktz. — Très commune ; se trouve partout.
Var. venlricosa Ag. Var. Pediculus Ehr. Très abondantes
aussi, surtout en montagne. Var. Auerswaldi Rab.
E. prostratum Ralfs. — Rare. En mélange, çà et là.
Genre Amphora (EHRENBERG).
A4. ovalis Ktz. — Très commune. Parasite sur les plantes
aquatiques. Toulouse, canal du Midi ; Jardin-des-Plantes.
A. affinis Ktz. — Toulouse, canal du Midi; Pech-David.
Cette forme doit être une simple variété, à mon avis, de la
précédente.
A. minutissima W. Sm. — Plus rare que les prédentes et
dans les mêmes localités.
A. globulosa Schum. et var. perpusilla.
A. pediculus Gr. — Paraissent se rapprocher beaucoup de
l'A. minutissima. Du reste, la var. minutissima de l'A. pedi-
culus n’est autre que l’A. minutisssima de W. Sm.
Dre CT 2
Genre Epithemia (Brépissox).
E. Turgida Ehr. — Commune sur les algues; canal du
Midi; marais du Polygone. Var. granulata Ehr. ; var. Wes-"
termani Ktz.; se rencontrent plus rarement que le type.
E. Sorex Kg. — Commune. Mêmes localités que la précé-
dente.
E. Gibba Ehr. — Toulouse, canal du Midi. Pyrénées,
Luchon. Var. ventricosa Ktz.; var. parallela Gr. Très com-
munes, se rencontrent avec l'espèce type.
E. Giberrula Ktz. — Toulouse, canal du Midi. Pyrénées,
plateau de Bonascre (Ax). Var. rupestris W. Sm. Avec Le type,
qui est également submarin.
E. zebra Ktz. — Toulouse, assez rare. Pyrénées, val de
Burbes, près Luchon. Var. proboscidea. Submarine, d’après
Rabeahorst. Var. formæ minores de van Heurck. Petites
variétés qui ne diffèrent du type que par leur forme plus ou
moins réduite.
E. ocellata Ehr. — Rare, Marignac.
E. argus Ehr. — Siradan ; Saléchan.
E. succinta Bréb. — Toulouse (M. Peragallo).
Genre Cymbella (Acarpu).
Certains auteurs réunissent les trois genres : Encyonema,
Coconema et Cymbella dans un seul. D'autres relient les
. Coconema et les Cymbella. Les espèces de ces divers
genres sont presque exclusivement d’eau douce.
C. Ehrenbergü Ktz. — Pyrénées, fréquente : Ax ; Bigorre.
C. amphicephala Nœg. — Pyrénées ; se trouve çà et là en
mélange. L’Ariège, à Mérens ; l'Orlu, aux forges.
C. turgida Greg. — Très abondante en montagne et dans
la plaine. M. van Heurck la range dans les Enrynonema.
M. Brun dans les Cymbella. ù
C. lurgidula Gr. Moissac.
— 967
C. excisa Ktz. — Assez rare. M. Petit la donne comme
variété de la Turgida. M. Peragallo la rapprocherait plutôt de
l’Affinis.
C. Helvetica W. Sm. — Pyrénées. Très abondante, se
trouve partout.
C. maculata Kg. — Toulouse, ramier du Bazacle ; canal du
Midi.
Syn. Variabilis Wartm.
C. gracilis Kg. — C. scotica Sm. — Pyrénées, très com-
mune ; Ax,; Siradan ; Saint-Girons. Var. lœvis.; var. minuta,
avec le type.
C. cuspidata Kg.— Peu répandue. Ax ; l'Ariège, à Savignac.
C. microcephala Gr. — Toulouse (M. Peragallo).
C. affinis Kg. — C. ventricosa Ag. — Toulouse, la Ga-
ronne ; abondante à Luchon; très répandue partout.
&me Tribu. — NAVICULÉES
Valves cymbiformes symétriques par rapport au grand axe.
Endochrome à deux lames séparées reposant sur chacun
des côtés de la zône connective. Un raphé, deux nodules
terminaux, et, à part de rares exceptions, un nodule central.
Genre Navicula (Bony).
Groupe le plus nombreux des espèces d’eau douce.
Are section. PINNULARIA.
Certains auteurs font de cette section un genre distinct.
N. nobilis Ehr. — Assez commune. Toulouse, plaine de
la Garonne; Braqueville ; la Cépière. Var. Major Ktz., avec
le type.
N. viridis Ktz. — Toulouse, ramier du Bazacle; étangs
de Croix-Daurade.
N. oblonga Rab. — Canal du Midi.
N. Borealis Ktz. — Hauts sommets. Pyrénées.
nr ŒRTS
N. Brebissonii Ktz. — Assez commune. Ruisseaux des
vallons, à Pouvourville ; Sainte-Agne.
N. Gibba Ehr. — Mêmes localités. Var. tabellaria Ehr. En
mélange avec le type et la suivante. Ax; Saint-Girons.
N. Stauroptera Rab. — Eaux vives et stagnantes. Ramiers
de la Garonne ; canal latéral. Var. parva, avec l'espèce.
N. divergens W. Sm. — Rare. Hautes vallées des Pyrénées.
N. Mesolepta Ehr. — Assez rare. Ramier du Bazacle, Bra-
queville.
N. Gregaria Donk. — Toulouse. Rare. En mélange.
N. neglecta Bréb. — Commune. Portet-Saint-Simon. Py-
rénées ; la Pique, à Luchon.
N. legumen Ehr. — Peu commune. Fossés, à Carbonne.
N. radiosa Ktz. — Très répandue. Var. acuta W. Sm
(rare). Var. tenella Bréb.
N. viridula Ktz. — Canal du Midi. Var. Ehrenbergü, avec
le type.
N. acuta Ktz. nec W. Sm. Pyrénées, rivière d’Orgeix. Ne
doit pas être confondue avec l’Acuta de W.Sm. Var. de la
radiosa.
N. Heufleri Grun. — Forêts des Pyrénées, sur la mousse
humide, sur les rochers. Bigorre; Arreau, etc., etc.
2e section. LANCEOLATÆ
N. cuspidata Ktz. — Carbonne. Assez rare.
N. amphigomphus Ehr. — A Juzet; Luchon. Très rare.
N. gracilis Ehr. nec Sm. — Moissac. Var. lœvis. Assez
commune. Pyrénées, Bigorre, étang de Naguilhes.
N. lanceolata Ktz. — Toulouse (M. Peragallo).
N. serians Bréb. — Pyrénées, Bigorre.
N. Firma Gr. — Pyrénées, cascade de Savignac, vallée de
la Barousse.
3e section. OVALES.
N. elliptica Ktz. — Très commune, Pech-David, Braque-
ville ; à Moissac. Var. extenta W. Sm. Var. parvula Breb.
SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE, == XXVII, f:
DCS
N. bacillum Ehr. — Très rare, Luchon, Saint-Mamet.
N. mutica Ktz. Assez répandue. En mélange, un peu par-
tout.
N. scita W. Sm. — Pyrénées. Le Révérend W. Smith l’a
récoltée au lac de Gaube, et M. Belloc l’a retrouvée au lac
d’Espingo.
N. atomus Gr. — Synedra atomus Rab. Une des plus
petites espèces, 0,02 de millim. au maximum. Toulouse, très
commune.
N. minuscula Gr. — Très petite espèce aussi. Toulouse
(H. Peragallo).
4e section. Limosx.
N. Limosa Kitz. — Pyrénées, Siradan, Sainte-Marie, etc.
Var. gibercula Ktz. Var. inflata Gr. Var. silicula Ehr., etc.
La N. Limosa est très variable et très répandue, pue pré-
sente une dizaine de variétés.
5e section. CAPITATÆ.
N. affinis Ehr. — Très répandue. Var. amphyrinchus Ehr.
Var. producta W. Sm. Ces trois formes passent de l’une à
l’autre et se rencontrent ensemble. |
N. Lœvissima Kiz. — Commune sur les algues des eaux
tranquilles. Toulouse, canal latéral et du Midi. Var. trinodis
W. Sm. Achnantidium trinode d’Arn., avec le type.
N. Amphisbæna Bory. — Jamais abondante. Luchon, lac
d’Estagneau, Ax, étang de Naguilhes.
N. appendiculata Ktz. — Petite espèce. Fossés, à Sainte-
Agne. Var. exilis Gr. et Ktz. |
N. gracillima Prist. — Rare, l’Ariège, à Croix-Falgarde.
N. dicephala Ktz. — Toulouse (M. Peragallo).
N. cryptocephala Ktz. — Très répandue, se trouve par-
tout. Var. angustata Sm. Forme pyrénéenne récoltée à
Salies-du-Salat par M. E. Trutat.
NET |: res
N. ryncocephala. — Moins commune, ramiers de la
Garonne, à Braqueville. Var. amphiceros Kiz.
N. ambigua, Ehr. — Toulouse, ruisseaux de l'allée Saint-
Michel ; fossés, à Croix-Daurade. Assez fréquente.
N. sphœrophora Ktz. — Boussens, Saint-Martory, Saint-
Gaudens.
N. inflata Ktz. — Quint, la Saune. Pyrénées, vallée de la
Barousse.
N. oculata Bréb. N. seminulum Gr. et Schum. — Sur les
algues. Toulouse, canal du Midi.
La N. Pelliculosa Bréb. Frustulia felliculosa de Grunow
ne serait autre, d’après M. Brun, que la précédente.
M. van Heurck l’a rapproche, du reste, de l’Afomus, dont
elle différerait par le mode de striation. Elle est, du reste,
aussi commune et a le même habitat que la précédente.
6e section. DIPLONIDÆ
N. binodis W. Sm. — Assez rare. Portet-Saint-Simon,
Moissac.
Te section. UNDULATÆ.
N. Pyrenaïca W. Sm. — La Neste d’Aure.
Cette forme est, peut-être, particulière aux Pyrénées. Je ne
l'ai jamais rencontrée dans la plaine.
Genre Vanheurkia (BRÉBIssoN).
V. rhomboïdes Bréb. — Assez rare dans nos régions.
Marais de Braqueville, de Portet-Saint-Simon.
Le V. crassinervis, Navicula crassinervia de Brébisson ;
Frustulia Saxonica de Rabenhorst, est très probablement
une variété du précédent. Elle est même indiquée, par cer-
tains auteurs, comme synonyme.
V. vulgaris van Heurck. — Est assez fréquente. Toulouse,
ramier du château, près de la Poudrerie. Pyrénées, ruisseau
de la Fouis, à Sorgeat (Ariège).
— 100 —
Il existe plusieurs modes de divisions des Naviculées en
sections. J'ai choisi celui que M. H. Peragallo avait adopté
pour ses Diatomées du Midi. J'ai cru devoir séparer le genre
Van Heurckia qui, quoique peu nombreux, est intéressant. Le
petit genre Mastogloia qui va suivre se rattache de très près
aussi au genre Navicula.
Genre Mastogloia (Twaires).
M. Smith Thw. — Très abondante dans la montagne et
la plaine. Ax, Arreau, Saint-Gaudens, etc., etc. Var. lanceo-
lata est aussi marine. Var. Grevilii W. Sm. se trouvent avec
le type et passent de l’un à l’autre.
Genre Stauroneis (EHRENBERG).
.
S. Phæœnicenteron Ehr. — Assez rare aux environs de Tou-
louse. Commune à Moissac, à Ax (Ariège). Var. lanceolata.
Mêlée au type.
S. gracilis Sm. — Canal du Midi, au Pont-des-Demoisel- «
les ; assez rare.
S. anceps Ktz. — Bassins du Jardin-des-Plantes. Var.
elliptica Ktz. Var. amphicephala Ktz. Var. linearis Ehr.
S. Cohnü Hilse. — Se rencontre assez fréquemment aux
Pyrénées. Paraît même essentiellement pyrénéenne.
Certains auteurs la présentent comme variété de la Navi- «
cula mutica Ktz. Je crois qu'il y a lieu de laisser cette forme
avec les Stauroneis et de la considérer comme espèce dis-
tincte. Var. minuta ? Ktz. Mêmes localités. Plus rare.
S. platystoma Ehr. — La Lauze, à Ascou ; l’Orlu (Ariège).
Assez peu répandue.
S. lequmen Ehr. — Très rare. M. Belloc en a trouvé deux -
exemplaires à Juzet, près Luchon.
— A0! —
Genre Pleurosigma (W. Suiru).
La plupart des Pleurosigma sont des espèces marines.
M. H. Peragallo a publié (4) une belle monographie de ce
genre et des genres alliés.
P. attenuatum Sm.— Commune. Braqueville, Pech-David,
au-dessous de Vieille-Toulouse, à Carbonne ; abondante à
Moissac.
P. acuminatum Gr. P. lacustre W. Sm. — Se trouve dans
les mêmes localités que la précédente à laquelle elle est sou-
vent mêlée. Var. scalproïides Rab. Ramiers du Bazacle. Abon-
dante aussi à Moissac.
P. Spencierii Gr. — Ramiers de la Garonne.
P. Kutzingir Gr. — Toulouse, assez répandue; canal du
Midi.
Genre Amphipleura (RurzixG).
A. pellucida Ktz. — Toulouse, assez commune. Toulouse,
fossés à Pech-David, canal du Midi.
L’Amphipleura pellucida-minor ne me paraît pas mériter
le rang de variété pas plus que la forme à taille réduite que
j'ai recueillie assez souvent dans les Pyrénées, et notamment
à Bagnères-de-Bigorre. Toutes ces variations me paraissent
dues à des mauvaises conditions de développement.
La 5° tribu, les Amphiprorées, ne présente que très peu
d'espèces d’eau douce, et jusqu'ici je n’ai rencontré dans
nos régions aucune de ces dernières.
Gme Tribu. — NITZCHIÉES
Frustules de forme variée, valves munies d’une carène
ponctuée.
Endochrome présentant une seule lame et au centre une
ouverture elliptique et même parfois interrompue au milieu;
ni raphé, ni nodules.
(1) Paris, le Diatomiste, 1890-91.
— 102 —
Genre Nitzchia (HassaL).
Ce genre est très nombreux et le classement des espèces.
n’est pas facile.
Première section. DuBioe.
N. Thermalis Auersw, — Très variable. Se trouve fré-
quemment aux environs de Luchon. Var. stagnorum Rab.
Petit canal qui longe l'allée du Pont-des-Demoiselles. Var.
actiuscula Gr.
N. amphioxis Ehr. — Fréquente. Eaux tranquilles. Fossés,
à Braqueville, à Croix-Daurade.
N. vitrea Norm. — Abondante aux Pyrénées. J'ai le pre-
mier récolté cette belle espèce à Bagnères-de-Luchon. Me
trouvant indécis au sujet de sa détermination, je la soumis à
l'examen de mon collègue, M. le professeur Brun, qui eut
l’obligeance de me.fixer à ce sujet.
La N. Vitrea est aussi marine. Beaucoup d’autres espèces
présentent la même particularité, comme nous l’avons déjà vu.
N. constricta Pritch. N. Dubia W. Sm. — Assez rare.
Etang de Naguilhes, près d’Ax; le Salat, à Saint-Girons.
Cette espèce est aussi considérée comme marine-par Gru-
now. Var. commutata Gr.
N. partula W. Sm. — Rare. Pyrénées, Arreau, Ax; pla-
teau de Bonascre.
2e section. SIGMOIDEA.
N. sigma W. Sm. — Assez rare. Toulouse, canal du Midi.
Elle est aussi marine, ainsi que ses variétés. Var. rigida.
Var. rigidula. Var. sigmatella, se trouvent avec le type.
Var. subcapitata (Nitzchia Clausii Hantsch).
N. sigmoidea W. Sm. — Commune, canal du Midi, canal
de Saint-Martory.
— 103 —
N. Brebisonii W. Sm. — Vallées du Salat, de la Garonne ;
le Touch, à Saint-Martin.
N. vermicularis Ktz. — Toulouse (H. Peragallo).
3e section LINEARES.
N. linearis Ag. — Commune. La Garonne, au ramier du
Bazacle, à Pech-David, etc., etc.
N. Fonticola Gr. — Aussi commune, se trouve dans les
mêmes localités.
N. palea Kg. — Une des espèces les plus répandues. Très
variable.
N. communis Rab. — N'est pas aussi commune que son
nom paraît l'indiquer. Toulouse, fontaine de Purpan. Pyré-
nées, Saint-Mamet, Luchon.
N. minutissima W. Sm. — Abondante dans tous les fos-
sés, les petits ruisseaux, en mélange avec d’autres espèces.
D’après van Heurck, qui la considère comme n'étant autre
que la N. dissipata, elle habiterait indistinctement l’eau
douce et l’eau saumâtre.
N. tenuis W. Sm. — Rare. Toulouse. Fossés, à Braque-
ville ; à Flourens (près Toulouse), la Seillonne.
N. Kutzingii Rab. — Toulouse (M. Peragallo).
N. Heufleriana Gr. — Toulouse (M. Peragallo).
N. frustulum Gr. — Toulouse, écluse Bayard, sur le canal
du Midi. Habite aussi les eaux saumâtres, d’après M. van
Heurck (syn., p. 184).
N. ovalis (Arn. Man.) — Je l'ai rencontrée une seule fois
dans les bassins du puits de l'Ecole botanique de Toulouse.
ke section. LANCEOLATÆ.
N. subtihis Gr. — Assez répandue aux Pyrénées.
5e section. NITzCHIELLA.
N. acicularis Sm. — Toulouse, peu commune, ramier du
Bazacle. Pyrénées, abondante dans la Neste sous le pont
d’Arreau.
— 104 —
Genre Tryblionella (W. Surru).
T. angustata W. Sm. — Répandu avec sa variété, Ax,
Saint-Girons, Saléchan. Var. acuminata.
1me Tribu. — SURIRELLÉES
Valves sans nodules et pourvus d’ailes sur les bords, sem-
blables et symétriques par rapport au grand axe. Frustules,
souvent tordus. Deux lames d’endochrome reposant sur les
valves.
Genre Cymatopleura (W. Smiru).
Peu nombeux. Ne comprend, du moins en France, que
des espèces d’eau douce.
C. elliptica Bréb. — Rare. Récoltée une fois à Moissac.
_C. solea Bréb. — Assez commune, Portet Saint-Simon,
Carbonne. Var. apiculata W. Sm. Ramier du Bazacle.
Genre Gampylodiscus (EHRENBERG).
Certains auteurs font de ce genre une section des Suricella.
C. norica Ktz. — Pyrénées. Jamais abondant et très varia-
ble. On le trouve en mélange le plus souvent à Luchon,
Bigorre, etc. Var. costata W. Sm., avec le type.
C. spiralis Sm. — Rare. Çà et là en mélange avec d’autres
espèces. |
Genre Surirella (Turrin).
S. pinnata W. Sm. — Assez commune. Toulouse, ramiers
du Bazacle et de Braqueville, etc.
S. angusta Ktz. — Se trouve avec la S. pinnata.
S. biseariata Bréb. — Répandue. Pyrénées : eaux cou-
rantess, froides et vives; Ax, Saint-Girons, Arreau, Salé-
chan. Var. linearis W. Sm., avec le type.
— 105 —
S. ovata Ktz. — Assez fréquente. Toulouse : canal du Midi,
fontaine de Purpan, aussi sub-marine. Var. minuta Bréb.
Assez fréquente : Portet-Saint-Simon, marais de Croix-Dau-
rade.
S. ovalis Bréb. — Assez rare : marais, près le pont de Bla-
gnac ; aussi sub-marine.
S. striatula Turpin. — Moissac (M. H. Peragallo).
S. splendida Ehr. — Assez rare aux environs de Toulouse.
A Saint-Mamet, près Luchon.
S. Crumena Bréb. — Fort rare. Pyrénées (M. Belloc).
8e Tribu. — SYNÉDRÉES
Valves droites, généralement étroites et allongées, symé-
triques par rapport au grand axe, sans ailes ni nodules.
Stries transversales avec un pseudo-raphé.
Endochrome en deux lames reposant sur les valves; sou-
vent dentelé sur les bords ou divisé en courtes lanières.
Genre Staurosira (EnrexserG-Perir, 1877).
Les Staurosira se rapprochent beaucoup des Synedra et
des Fragillaria, et certaines espèces, autrefois rangées dans
le genre Fragillaria, sont aujourd’hui placées dans les Stau-
rosira. |
Nous plaçons dans le genre Staurosira les formes qui pré-
sentent sur la face valvaire une ligne (ou zone) médiane,
longitudinale, large et lisse. Dans les Fragillaria, celles dont
la ligne médiane est nulle ou peu visible.
S. capucina Desm. — Très variable et très abondante.
Toulouse, canal du Midi. Var. acuta Ehr. Var. contracta
Schum, mesolepta Rab., avec le type. Mêmes localités.
_ S. mutabilis W. Sm. Gr. — Très variable et très répan-
due. Eaux courantes et eaux tranquilies.
S. Harisonii W. Sm. Rare. Toulouse, Jardin-des-Plantes.
— 106 —
S. construens Gr. — Bagnères-de-Luchon, val de Burbes.
Var. parasiticum P. Petit. Odontidium parasiticum Sm.
Rare. Parasite sur d’autres espèces.
L'on n’a pas encore rencontré dans nos environs l’Aste-
rionella formosa de Hass et ses variétés gracillima et inflata.
Cette belle espècce que l’on trouve en Belgique, en Nor-
mandie, dans les Alpes, doit cependant, à peu près certaine-
ment, exister chez nous.
Genre Synedra (EHRENBERG).
S. ulna Ehr. — Cette espèce et ses variétés sont des plus
communes. Var. valvis undulatis ? J'ai trouvé cette forme
sur une borne-fontaine du Jardin-des-Plantes, en mélange
avec le type. Je l’attribue à un développement anormal.
Var. æqualis. Var. longissima. Var. amphyrinchus Ebhr.
Var. splendens W. Sm. Var. lanceolata Ktz.
S. capitata Ehr. — Toulouse : Marais, près le pont de Bla-
gnac, Polygone d'artillerie.
S. fontinalis W. Sm. — Pyrénées : Pont de Ravi (M. Bel-
loc); le R. W. Sm. l’a récoltée aussi aux Pyrénées. Var.
delicatissima W. Sm.— Une fois, à Flourens (près Tou-
louse). Var. subtilis Ktz. — Avec le type, mais beaucoup
plus rare.
S. pulchella Sm. — Toulouse : Canal du Midi.
S. Vaucheriæ Ktz. Pyrénées : Arreau. Je ne l’ai jamais ren-
contrée dans la plaine. Var. minutissima W. Sm., avec le
type.
S. rumpens Ktz. — J'ai trouvé une fois cette espèce, en .
compagnie de M. H. Peragallo, dans un fossé, derrière la
gare Raynal,
S. acuta Ehr. — Pyrénées : lac d’'Oo (M. Certes). Var.
oxyrinchus Ktz. À Siradan, assez rare.
S. radians Ktz. — Parasite sur les plantes aquatiques.
Tournefeuille : le long du Touch, devant le moulin, dans les -
flaques d’eau.
— 107 —
S. gracilis Ktz. — Aussi parasite, très répandu partout sur
les algues.
S. lunaris Ehr. — Comme les deux précédentes, parasite.
Pyrénées : Etang de Naguilhes, de Pedouré. Var. bi-lunaris,
avec le type. Var. falcata.
S. biceps W. Sm. — Eaux stagnantes et ferrugineuses de
Juzet. Source ferrugineuse de Castel-Viel Très rare dans les
Alpes, d’après M. Brun.
Qme Tribu. — EUNOTIÉES
Frustules rectangulaires, souvent réunis en filaments
rubannés. Valves cintrées, symétriques par rapport au petit
axe, quelquefois plus larges à une des extrémités qu'à l’au-
re, deux nodules sub-terminaux.
Lames de l’endochrome reposant sur le milieu des valves
at recouvrant les côtés adjacents de la zone ; elles sont par-
agées au milieu de la zone par un sillon profond qui se déve-
loppe perpendiculairement à la valve.
Genre Eunotia (EHRENBEERG).
E. gracilis Ehr. — Mares du polygone d'artillerie.
E. tridentula Ehr. — Fossés, à Sainte-Marie. Rare.
L’E. lunaris Gr. n’est autre que la Synedra lunaris et sa
rariété excisa Gr. n’est autre que la Synedra falcata, variété
le la même Synedra lunaris.
E. polyodon Ehr. E. Diadema Ehr. — Pyrénées, assez
are. Siradan ; Ascou.
Genre Himantidium (E&RENBERG).
H. arcus Ehr. — Espèce essentiellement pyrénéenne. Par-
out : Luchon ; Vic-Dessos ; Pic du Midi, etc. Var. amphioxis
Rab. Var. majus Sm.
H. parallelum Ehr. — Toulouse (M. H. Peragallo).
— 108 —
H. pectinale Kiz. — Commune : Cascades; petits ruis-
seaux; le Pont-du-Roi; Bigorre; Arreau. Var. undulatum
Ktz. Var. strictum Rab. Var. minus Ktz., aussi répandus
que le type.
H. gracile Ehr. — Rare. Mauléon-Barousse (Hautes-P yré-
nées).
H. Soleirolii Ktz. — Ascou, la Lauze; rivière de l’Orlu
(Ariège).
H. bidens W. Sm. — Rare aussi. Forges d’Orlu ; à Savi-
gnac ; à Saléchan.
2e Sous-FAMILLE.
COCCOCHROMATICÉES
Frustules munis d’un endochrome granuleux.
La plupart des espèces de cette sous-famille sont marines.
Trois tribus seules, les Fragillariées, les Tabellariées et les
Gaillonelées renferment des espèces d’eau douce.
Nous n'avons donc à nous occuper que de la 406, de la 44e
et de la 23° tribus. Dans la nouvelle classification de
M. P. Petit, les Méridiés sont réunies aux Fragillariées.
10m Tribu. — FRAGILLARIÉES
Frustules rectangulaires, très rarement en forme de coin;
en rubans ou accolés en zig-zag ou en spirale (Méridion).
Valves de forme linéaire allongée, quelquefois comprimées,
lancéolées, stries fines. Ni raphé, ni nodules, ni ailes, ni.
carène.
Endochrome en petites lames séparées ou en grenu' Ë
épars et distincts.
Genre Méridion (Acarpx).
æ
M. circulare Ag. — Eaux courantes ; polygone d'artillerie,
l'Ariège, à Croix-Falgarde. Pyrénées : Cascades à Luchon;
— 109 —
à Vic-Dessos, etc. Var. constrictum. Ralfs., avec la précé-
dente.
Genre Diatoma (DE CANDOLLE).
D. vulgare Bory. — Commune. Toulouse : bassins du Jar-
din-des-Plantes ; canal du Midi, etc., etc.
D. Ehrenberqii Ktz. — Pyrénées : au Pont-du-Roi; Bagnè-
res-de-Bigorre, etc., est aussi marine. Var. elongatum Ag.
Var. grande Sm.
Les trois formes, le type et les deux variétés se trouvent
ensemble.
D. hyemale Lynb. (Odontidium). — Particulière aux Pyré-
nées où elle est très abondante. Jamais dans la plaine. Var.
mesodon, avec la forme type.
Genre Denticula (Kurzinc).
D. tenuis Kiz. — Répandue. Toulouse : Ramiers du Baza-
cle et du Château ; à Pinsaguel. Var. frigida Ktz. Abondante
aussi dans toutes les localités des Pyrénées.
D. elegans Ktz. — Cette espèce m'a été rapportée des
Pyrénées par M. E. Trutat. Elle y a été trouvée aussi par le
R. W. Smith,
D. thermalis Ktz. — Pyrénées : Barégine d’Olette.
D. inflata W. Sm. — Très abondante en montagne, se
trouve partout.
D. obtusa W. Sm. — Très répandue aussi : Braqueville;
Portet, etc. etc.
D. tabellaria Gr. — Assez rare. Toulouse : Ramier du
Bazacle. Serait synoynme de la Nitzchia tabellaria . Rab.
Quelques auteurs la classent dans le genre Grunowia, dédié
à Grunow.
Genre Fragillaira (Acarpa).
F. vmirescens Ralfs. — Eaux vives et torrents de la monta-
gne; cascade de Savignac; cascade de Naguilhes (Ariège),
— 10 —
Assez rare. Var. exigua, plus petite que la précédente, pro- .
bablement la même. |
F. nitzchioides Gr. — Rare : Torrent de Nagear, à Savi-
gnac; rivière d'Orgeix.
A&ne Tribu. — TABELLARIÉES
Frustules rectangulaires. Valves elliptiques, lancéolées ou
linéaires, jamais cunéiformes, parfois renflées au centre, et
aux extrémités finement striées entre les cloisons des dia-
phragmes:
Endochrome, tantôt granuleux, tantôt épars.
Genre Tabellaria (EHRENBERG).
T. flocculosa Roth. — Plaine de la Garonne; Montréjeau ;
Saint-Gaudens. Très abondant à Savignac et à Ascou (Ariège).
Var. ventricosa Ktz. Avec le type.
T. fenestrata Lyngbie. — Siradan; Mauléon-Barousse.
Assez commune.
23m° Tribu. — GAILLONELLÉES
Frustules cylindriques ou globuleux, souvent en chaînes …
cylindriques. Valves circulaires, quelquefois épineuses,
diversement ponctuées.
Endochrome épars, souvent en gros granules anguleux.
Genre Gaillonella (Bory DE SAINT-VINCENT).
G. varians Ehr. — La plus répandue de nos espèces d'eau .
douce. Se trouve partout et en très grande quantité.
G. arenaria Ehr. — Abondante dans les montagnes éle- «
vées, dans l’eau très froide des torrents. Se trouve en quan-
tité aussi considérable que la précédente ; jamais dans la
plaine: ; | |
— AM —
G. distans Ehr. — Assez rare : Torrent de Nageac, à Savi-
nac (Ariège).
G. orichalcea Merens. — Pyrénées (M. Belloc).
G. spinosa Grèv. — L’Ariège à Mérens; forges d'Orlu; à
ic-Dessos.
Genre Gyclotella (Kurzixc). |
C. Kutzingiana Thw. — Assez commune : la Garonne,
ans les ramiers. Var. Menegianha, avec le type.
C. operculata Ag. — Très variable. Assez fréquente : Ascou;
)rgeix ; Siradan. Var. minutula Ktz. Plus rare.
C. comta Ehr. — Pyrénées (H. Peragallo).
BIBLIOGRAPHIE
DES OUVRAGES INTÉRESSANT LA RÉGION.
SMITH (Rév. W.). Notes of an excursion to the Pyrénées in
earch of Diatomaceæ (2 plates) (ann. au. Mag. of. nat. Hist.,
. XIX, 1858).
SOUBEIRAN (J.-Léon). Essai sur la matière organisée des sources
uljureuses des Pyrénées (Alques-Diatomées) (2 pl., Paris, in-&,
858).
GUINARD (M.-E). Indications pratiques sur la récolte et la prépa-
ahon des Diatomacées (Revue des sciences naturelles), Montpel-
er, t. V, 1876.
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le Fr., 1886). ;
J. COMÈRE. Catalogue des Diatomées des environs de Toulouse
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H. PERAGALLO. Diatomées du Midi de la France (Soc. d’hist. nat.
le Toulouse, 1884, et br. in-8°, Paris, 1884.
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2 vol. in-80, 1888-89).
Re (E.) Les PA de Euchon et Pre Pyrénées ni
avec 1 pl. in-80, Saint-Gaudens, 1887. a
Diatomées fossiles observées dans quelques lacs du Haut-Lar-
boust, région d'Oo, Pyrénées-Orientales (le Diatomiste, 1890).
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{DÉCISIONS DU COMITÉ D'IMPRESSION
Séance du 13 février 41884.
49 Les Mémoires paraîtront selon leur ordre de rentrée au Secrétariat.
*” 20 Le Sevrélairé- général, chargé de la correction des épreuves, laisse
‘aux auteurs huit jours par feuille pour cette correction. Ce délai expiré,
I sera passé outre. ,
3° Le bulletin présentera trois paginations : la nie affectée aux
«travaux inédits, la seconde aux procès-verbaux, et la troisième à | ‘énu-
mération des | ouvrages requs par la Société. re NE
MM. les auteurs de Mémoires imprimés dans le Bulletin
pourront en faire exécuter à leurs frais un tirage à part aux
prix suivants, par l’intermédiaire de la Société ;
à:
"hu L L . + . - ” ù ‘ *
UE | 50
APN | 100 200 500
* NOMBRE DE FEUILLES. |
YEXeMpP.1EXEMP. |EXEMP. EXP.
Pour una feuille (16 pages), papier, | AA
.…. pliage, piqureetenveloppedecouleur| 9f »] 421 »|] 20f »| 38t »
Trois quarts de feuille (12 pages). . .| 8 »| 44 »| 18 »| 34 »
9 »1 15 »| 25 »
Le!
ÿ
Demi-feuille (8 pages). . . . , .
&
ÿ
. Quart de feuille (4 pages). . . . . . . 6 »| 10 »| 18 »
Pour les Mémoires qui auraient plus
d’une feuille d'impression, la 2e et les
suivantes seront comptées ehacune à
Dino den. niet...) ul who sh fo nl et»
1 RENE a:
Dita due page et de: ati re PAT QE RE ee te
: Une couverture imprimée. , . . . . . 4 »l 4 +! 4 80 »
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Dec ar 0 em nn qu om DS es md mr ee
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: rh OPE fi L'ART 1, ar,
SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE.
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Les seunces se tiennent à 8 h. précises du soir, Petile rue St- Roth 4;
les 4er et 3° mercredi de chaque mois,
da, 4er mercredi de Potenere au 3e mercredi de Juillet.
MM. les Membres sont instamment priés de faire conti
au secrétariat leurs changements de domicile.
Adresser les envois d'argent au trésorier, M. J. CHaLANDE,
51, rue des Couteliers, Toulouse.
Ou au Secrétariat, Petite rue Saint-Rome, 1.
K# Sommaire du présent bulletin.
MÉMOIRES
J. LAROMIGUIÈRE : Note complémentaire sur le bassin de
N' ; < ER } Carma ux-Albi . . . . » e . . “ . . . - - . 69
nie Léon JamMEs : Formation des feuillets blastodermiques chez
les Nématodes et particulièrement chez les Ascaris. , .. 71
Je ComÈRE : Diatomées du bassin sous-pyrénéen et de la
“partie des Pyrénées correspondant aux départements de
la Haute-Garonne, de l’Ariège et des Hautes-Pyrénées . 85
Ê . e . »
— 113 —
LES BRÊCHES À OSSEMENTS DE MONTOUSSÉ
(HAUTES-PYRÉNÉES)
Par M. HARLÉ
César raconte, au livre III de ses Commentaires, que
Crassus infligea aux Aquitains une sanglante défaite : de cin-
quante mille barbares, à peine le quart réussit à s'échapper.
On m'’apprit, il y a quelques années, que ce grand événement
avait eu lieu sur la rive droite de la Neste, près du village de
Montoussé, à trois kilomètres au sud-est de Labarthe (Hautes-
Pyrénées). Comme preuve, on me dit qu’une carrière, située
dans le monticule calcaire auquel est adossé ce village,
contenait une grande quantité d'os de Gaulois. Je visitai ce
gisement et, l'ayant trouvé curieux, j'y revins souvent.
Le gisement, dont l'altitude est de 550 à 600 mètres,
occupe deux fentes verticales, éloignées d’une douzaine de
mètres l’une de l’autre et séparées par le vide de la carrière.
J'étais porté à croire que ces deux fentes n’en faisaient jadis
qu'une seule; mais le carrier, M. Bertrand Duffourc, m'a
assuré qu'il les avait vues séparées par le rocher. Quoiqu'il
en soit, elles sont remplies de terre rouge, mêlée de mor-
ceaux des parois et de nombreux ossements, et transformée
en pierre par des incrustations. J'ai dû péniblement sculpter
au burin, hors de leur gangue, presque tous les os que j'y ai
recueillis. Voici l’'énumération des animaux que j'ai trouvés
dans ces deux brèches.
BRÈCHE Sup.
. Ours. — Trois dents, plusieurs extrémités d'os des mem-
bres, des os du tarse, un premier et un cinquième métatar-
SOCIÈTÉ D'HISTOIRE NATURELLE. — XXVII,. 8
— 114 —
siens, des phalanges. Tous ces restes sont de la taille d'un
très petit Ursus spelœus ou d’un sujet un peu grand d’Ours
ordinaire. Le premier et le cinquième métatarsiens ont la
même forme ramassée que chez l’Ursus spelœus. Mais le seul
exemplaire que j'aie trouvé de la dernière prémolaire infé-
rieure, a une forme voisine de celle qu’elle présente chez
l’'Ursus arctos. En d’autres termes, au lieu d’être large et de
possédef, vers le devant, deux pointes latérales dévelop-
pées, comme dans l'Ursus spelœus, cette dent est aplatie
latéralement et les deux pointes dont il s’agit sont presque
invisibles, comme dans l’Ursus arctos. L'Ursus spelœus est
sujet à tant de variations, que je n'ose conclure que cette
dent ne puisse lui appartenir.
Lynx. — Je lui attribue deux demi-mächoires supérieures
et une mandibule, de même taille que celles de cette espèce
figurées pl. XIV de l’Ostéographie, de Blainville. Il n’y a
aucune trace de la prémolaire antérieure aux demi-mächoires
supérieures ; les canines supérieure et inférieure sont très
cannelées : ces caractères tendent, d’après de Blainville, à
exclure le Serval. La carnassière inférieure a le même rudi-
ment de talon que dans la pièce de Lynx figurée par de
Blainville. J’attribue aussi au Lynx une deuxième phalange
très allongée. Mais j'ai trouvé une extrémité inférieure d’hu-
mérus qui, ayant #1 millimètres de largeur, est peut-être
grande pour cette espèce. |
Canis. — Deux demi-mächoires supérieures, une carnas-
sière supérienre, une première tuberculeuse inférieure et
quelques autres restes appartiennent à un grand Canis. La
longueur des trois exemplaires de carnassière supérieure est
respectivement 21, 2 et 24 millimètres.
Hérisson. — Une tête et trois mandibules.
Musaraigne. — Une tête. Craignant de la briser, je n'ai
pas osé la dégager de sa gangue. Toutefois, j'ai pu m’assurer
qu’elle a environ 24 millimètres de longueur et que ses dents
sont rouges.
De, A Pre
|. HSE Fa FE :
Enes
Ds
Lièvre. — Quelques restes appartiennent à un grand Lepus.
Marmotte. — Un morceau d’incisive.
_ Arvicola. — Restes peu abondants d’une grande et d’une
petite espèces.
Cheval. — Cette brèche m'a donné, en quantité, des dents
et os de Cheval ordinaire. Un canon antérieur, que j'ai pu en
extraire sans le briser, mesure 239 millimètres de longueur,
43 de largeur au milieu et 55 de largeur à l’extrémité infé-
rieure (1). Ce Cheval était de taille moyenne et de forme mas-
sive. |
Rhinoceros Merckii Kaup. — Restes assez nombreux, parmi
lesquels une demi-mâchoire supérieure, avec dentition de lait,
et un pied antérieur presque complet. Les os du pied sont bien
moins massifs que chez le tichorhine. Les molaires de la demi-
mâchoire supérieure diffèrent toutes des molaires corres-
pondantes du tichorhine et leur émail est bien moins
rugueux. Les échantillons que j'ai trouvés appartiennent donc
à l’un des trois autres Rhinocéros qui ont vécu en France pen-
dant le quaternaire, c’est-à-dire : ou bien au Merckii Kaup,
ou bien au leptorhinus Cuvier, ou bien à l’etruscus Falconer.
D’après Boyd Dawkins (Geological Society, Jan. 8, 1868), aux
molaires inférieures de cette dernière espèce, les bourrelets
de base se prolongent, des faces antérieure et postérieure, sur
la face extérieure, où ils figurent tout au moins par une ran-
_gée de tubercules. Ce caractère fait complètement défaut aux
quatre molaires inférieures que jai recueillies à Montoussé,
ce qui exclut le Rhinoceros etruscus. Lartet (Annales des
Sciences naturelles, 1867), s’occupant spécialement de la qua-
trième prémolaire supérieure du Rhinoceros Merckii, fait re-
marquer que la crète postérieure de cette dent est munie
d’un tubercule d’émail. Cette particularité lui paraît d’une
grande importance, et il ajoute qu'elle existe à d’autres mo-
-laires supérieures de cette espèce, et notamment à la troi-
(4) Voir appendice II.
— 116 —
sième de lait, dont il a eu l’occasion d’examiner plusieurs
échantillons. La deuxième et la troisième molaires supérieures
de lait de mon échantillon, qui sont en fort bon état de con-
servation et à peine usées, présentent ce caractère. Le Rhi-
nocéros de Montoussé peut donc être le Merck. Il n’est
d’ailleurs pas le lepthorinus Cuvier. D’après Lartet (même
mémoire), cette dernière espèce n’est autre que celle désignée
par Boyd Dawkins sous lappellation megarhinus. Boyd
Dawkins (Nat. Hist. Rev., July, 1865) insite, à plusieurs
reprises, sur ce que les molaires supérieures de lait, deuxième,
troisième et quatrième, de cette espèce, sont dépourvues de
la pointe en question. Je dois donc conclure que le Rhinocéros
dont j'ai trouvé des restes à Montoussé, est le Merckii.
La présence de ce Rhinocéros est intéressante parce qu’elle
est assez rare dans notre région (1).
Sus? Deux os des pattes.
Cerf. De nombreux restes appartiennent à un Cerf que je
ne puis distinguer de l’élaphe.
Chevreuil? Restes très abondants et, parmi eux, une tête
presque entière, une mandibule, un pied antérieur presque
complet. La tête n’a pas de bois : elle est donc d’une femelle.
La longueur occupée par l’ensemble des six molaires supé-
rieures et inférieures est respectivement 67 et 74 millimè-
tres (mesures prises au compas suivant les alvéoles). Les
restes d’un pied antérieur comprennent le métacarpien prin-
cipal et un métacarpien latéral avec leurs phalanges. On y
voit que le doigt latéral est comme dans le Chevreuil ordinaire.
Le métacarpien principal mesure 204 millimètres de lon-
gueur, 17 de largeur au milieu et 27 à l'extrémité inférieure.
Le petit Cervidé dont il s’agit était plus grand et moins
élancé que les Chevreuils ordinaires qui m'ont servi de
termes de comparaison.
Les dimensions de ce petit Cervidé et le défaut de tout
(1) Voir appendice I.
— 117 —
renseignement sur la forme de ses boïs m'ont conduit a faire
suivre ma détermination Chevreuil, d’un point d'interrogation.
Bison. J'ai trouvé de nombreux restes d’un grand Bovidé
et entr’autres une partie postérieure de tête qui me permet
de préciser que ce Bovidé est le Bison (= Aurochs). On sait
que le squelette du Bison et celui du Bœuf ne diffèrent guère
que par le crâne et les vertèbres dorsales. L’échantillon que
j'ai trouvé a, comme dans le Bison, ses cornes attachées à
> centimètres environ plus bas que le plan de l’occiput dont
elles sont ainsi bien dégagées, au lieu de les avoir, comme
dans le Bœuf, attachées au bord de ce plan.
Dans le quaternaire du sud-ouest de la France, le Bison
est le Bovidé le plus commun. Je dois même dire qu'il est
le seul, si je me fie uniquement aux pièces que j'ai vues (1).
. Oiseaux. Restes fort rares.
Grenouille ou Crapaud. Un radius.
Mollusques. Hélix très rares.
BrècHe Non».
Renard. Quelques restes.
Taupe. Un humérus.
Musaraigne. Une mandibule à dents rouges.
Lapin. De nombreux restes appartiennent à un petit Lepus
Lièvre. Quelques restes appartiennent à un grand Lepus.
Marmotte. Les restes de Marmotte sont fort nombreux dans
cette brèche. Ainsi, j'ai trouvé quatorze têtes appartenant à
des sujets de tous les âges. Leur taille est généralement celle
d’une forte Marmotte ordinaire. Ainsi : longueur d’une tête
d'adulte, depuis la partie antérieure des incisives, 10 cen-
timètres ; longueur occupée par les cinq molaires supérieures,
23 millimètres (tandis qu’au squelette de Marmotte actuelle
des Alpes, du muséum de Toulouse, les dimensions corres-
(1) Voir appendice III.
— 118 —
pondantes sont 9 1/, et 21). Mais quelques os des membres
appartiennent à des sujets de taille sensiblement plus grande.
M. Albert Gaudry, dans ses Matériaux pour l’histoire des
temps quaternaires, + fascicule, 1876, p. 27, fait observer
que, parmi les humérus de Marmotte recueillis à Sainte-Su-
zanne (Mayenne), un ou deux seulement ont une arcade
pour l'artère brachiale. Sur les six humérus que j'ai pu.
extraire de la brèche de Montoussé dans un état suffisant
de conservation, cinq ont cette arcade et le sixième n’en
présente aucune trace.
La Marmotte est bien rarement citée dans le quaternaire
du sud-ouest de la France. Elle y est pourtant assez com- |
mune (1). Mais elle a maintenant tout à fait disparu de notre
région. C’est par erreur, en effet, que certains auteurs préten-
dent qu'elle vit encore dans les Pyrénées.
Arvicola. Restes peu abondants d’une grande et d’une pe-
tite espèces.
Cheval. Une molaire.
Cerf. Un fragment de bois, deux mandibules, une demi-
mâchoire supérieure.
Le Rhinocéros que j'ai trouvé indique plutôt un climat «
chaud ; la Marmotte, un climat froid. Il y a eu souvent, pen-
. dant le quaternaire, coexistence de faune chaude et de faune .
froide. Mais il se peut que tous les animaux des brèches de
Montoussé ne soient pas contemporains. Les Marmottes ont
pu ne creuser leurs terriers que longtemps après le comble-
ment des fissures.
APPENDICE I
Voici, en millimètres, les dimensions correspondantes (lon-
gueur, largeur au milieu, largeur à l’extrémité inférieure) que
(1) Voir appendice IV.
— 119 —
j'ai mesurées à des canons antérieurs de Chevaux provenant
de gisements quaternaires de notre région :
Montoussé, Hautes-Pyrénées (L’échantillon que je |
PA TT PE 239 43 55
Grotte de Malarnaud, Ariège (Ma collection, Robes
I PP 237 39 54
Grotte de Lherm, Ariège (Muséum de Toulouse)... 230 35 50
Grotte de Peyre, Aveyron (Muséum de Toulouse). 224 41 48
Brèche de la Tour Blanche, près Verteillac, Dordo-
gne (Collection de M. Chauvet, à Ruflecls nn. 224 41 51
Grottes de La Chaise, Charente (Ma collection). . 225 39: 50
hr EP D RAA PEAR (di). 748 213 A 54
Grotte de Pair-non-Pair, près de Bourg-sur-Gironde
(Collection de M. Daleau, à Bourg-sur-Gironde). Sur
douze échantillons : Le plus long. . ............... 235 41 53
PU LON: CÉOPANNPA EVE CORTE 228 36 50
Le-plus: court. .:,..... +. nnass 0 280 «887.50
Malgré leurs différences, ces séries de dimensions répon-
dent, en général, à des Chevaux de taille moyenne et de forme
pl'itôt lourde.
On trouve, quoique rarement, dans nofre région, un petit
Equidé bien différent, de forme trés élancée. Je n'ai pas eu
occasion d'en voir de canon antérieur :
Canon postérieur, brèche de la Tour Blanche, près
de Verteillac, Dordogne (Collection de M. Chauvet).. 265 26 37
Partie inférieure d’un canon, grottes de la Chaise,
Colléttiont. . 5. esse DT: 50
Canon postérieur, couche moustérienne de la grotte
de Pair-non-Pair, près de Bourg-sur-Gironde (Collec-
Eu) 22. "dors. 204 96 56
J'ai comparé ces dernières séries de dimensions aux séries
publiées par M. Nehring pour le canon postérieur de divers
équidés (Landwirthschaftlichen Jahrbuechern, Berlin, 1884,
p. 138), et j'ai trouvé que c’est à celle de l’'Hémione du
Thibet (276-28-40) qu'elles ressemblent le plus. Elles res-
— 120 —
semblent aussi beaucoup à celles d’un canon postérieur trouvé
dans un dépôt quaternaire, près de Quedlinburg, en Allema-
gne, et que M. Nebhring attribue à l’Hémione (»-28-35.
Même ouvrage, p. 139). Ces rapprochements me paraissent
fort intéressants à signaler.
APPENDICE II
Le Rhinocéros tichorhine a été trouvé dans les gisements
suivants de notre région. (J'ai indiqué les collections publi
ques et privées où j'en ai vu des échantillons.)
Grotte de Brassempouy, Landes (Musée préhistorique de Bor-
deaux, don de M. Dubalen. Et Muséum de Toulouse).
Grotte de Rébénac, Basses-Pyrénées (Collection de M. Frossard,
Bagnères-de-Bigorre).
Fentes de la carrière d’Aurensan, Bagnères-de-Bigorre (Philippe,
dans Soc. linéenne de Bordeaux, 1852, p. 137, y cite Rhinocéros
tichorhinus et Rhinocéros africanus Cuvier. Mais Philippe ne doit
pas être admis sans contrôle; ainsi, p. 136, il classe le Hérisson
sous la dénomination de Rongeur herbivore ! La collection de Phi-
lippe a été vendue au détail après sa mort, il y a vingt-cinq ans.
J'ai trouvé, à Aurensan, une mâchoire supérieure de Rhinocéros
tichorhine. M. Frossard en possède aussi quelques dents).
Grotte de Bouichéta, près de Tarascon-sur-Ariège (M. Garrigou,
Bull. de la Soc. géol. de France, 1er avril 1867).
Grotte de Lherm, près de Foix (Noulet, Mémoires de l’Académie
des sciences de Toulouse, 1874. Muséum de Toulouse).
Grotte de Malarnaud, Ariège (M. Filhol, Revue des Pyrénées,
1889).
Grotte d’Aubert, près Saint-Girons (Muséum de Toulouse, d’après
M. Trutat).
Grotte de Miguet, près Saint-Girons (Muséum de Toulouse. D’après
les échantillons de ce Muséum, cette grotte a donné : Blaireau,
Renard, Felis spelæa, grand Lepus, Castor, Rhinocéros tichorhine,
Cheval, Bison, Renne, Megaceros. Aucune trace de l'Homme).
Grotte de M. Géraud à Tarté, commune de Cassagne, Haute-
Garonne (Une belle molaire supérieure que j'ai trouvée avec des os
travaillés magdaléniens).
— 121 —
Grotte d’Aurignac, Haute-Garonne (Lartet, Annales des sciences
naturelles, 1861. Muséum de Toulouse).
Alluvions de Clermont-sur-Ariège, Haute-Garonne (Noulet, Archi-
ves du Musée d'hist. nat. de Toulouse, t. I. Muséum de Toulouse).
Grotte de Bruniquel, Tarn-et-Garonne (MM. Garrigou, Martin et
Trutat, Comptes-rendus Acad. des se., 21 décembre 1863).
Environs de Caylus, Tarn-et-Garoune (Muséum de Montauban,
récoltes de M. Leenhardt)
Grotte de Brengues, Lot (Gervais, Zool. et Pal. Fr., 1859, p. 89).
Grotte de la Pronquière, près de Saint-George, Lot-et-Garonne
(Combes, Soc. d'agriculture d'Agen, 1868).
Tranchée pour la construction du canal, à Agen (Collection
Noulet au muséum de Toulouse).
Graviers, au Mas-d’Agenais, Lot-et-Garonne (Muséum de Bor-
deaux).
Plusieurs sablières du Lot-et-Garonne (Echantillons qui m'ont été
montrés par M. Dombrowski au musée d'Agen).
Talus de Combe-Capelle, Dordogne (M. l’abbé Landesque, Bull.
soc. géol. de Fr., 1886-87. On a tantôt affirmé, tantôt nié la pré-
sence du Renne dans ce gisement. J'y ai recueilli des restes de Renne
et entr'autres une mandibule avec ses prémolaires).
Abri sous roche à Tourtoirac, Dordogne (Deux molaires supé-
rieures découvertes par M. Pitard, qui a eu l’amabilité de me donner
lune d'elles. Ces dents étaient mêlées dans ce gisement avec un
bâton de commandement et de nombreux silex magdaléniens).
Grotte de Pair-non-Pair, près de Bourg-sur-Gironde (Nombreux
échantillons, collection de M. Daleau. Trouvés par lui dans la couche
à silex moustériens. Et aussi dans la couche supérieure, à os sculptés
et silex magdaléniens ; parmi ces derniers silex, certains paraissent
à M. Daleau être solutréens).
Fente de rocher à Jolias, près de Bourg-sur-Gironde (Collection
de M. Daleau).
Grotte du Gros-Roc, Charente-Inférieure (M. Clouet, Association
Fr. pour l’Avan. des sc., 1891, I, p. 268).
Dépôts diluviens de Soute et Pons, près de Saintes (Gervais, Zool.
mPhal Fr., 1859, p. 89).
Grotte de Montgaudier, Charente (M. Gaudry, Comptes rendus
Ac. des sc., 22 novembre 1886).
Grottes de La Chaise, Charente (de Vibraye. Comptes rendus
Ac. des sc., 29 fév. 1864. J'en possède deux molaires supérieures).
Grotte du Placard, Charente (Collection de M. Chauvet).
Sablière, faubourg sud de Poitiers (Gollection de M. Chauvet).
Grotte des Cottés, Haute-Vienne (M. de Rochebrune, Les troglo-
dytes de la Gartempe, Fontenay-le-Comte, 1881).
— 122 —
Dans cette même région, on n’a trouvé, à ma connais-
sance, de Rhinocéros quaternaires différents du tichorhine
que dans les gisements suivants :
Rhinocéros Merckii : La brèche en question de Montoussé.
Rhinocéros voisin du bicorne du Cap : Grotte de Beaudéan, entre
Bagnères-de-Bigorre et Campan (Lartet, Notice sur la colline de
Sansan, Auch, 1851, p. 30, et Comptes rendus Ac. des sc.,
22 février 1858, d’après des échantillons qui lui ont été donnés.
L'un de ces échantillons, a été remis à Lartet comme provenant
d’une autre grotte voisine, celle de Serris. Mais, des rensei-
gnements que j'ai recueillis dans le pays, il résulte comme très
probable que cet échantillon provient de la grotte de Beaudéan,
comme les autres. La grotte de Beaudéan était un couloir mis à
découvert par l'exploitation d’une carrière, à la limite du village de
Beaudéan, dans le même vallon de Serris que l’autre grotte, vers
altitude 630 mètres. Cette carrière est maintenant comblée et trans-
formée en jardin; par suite, le couloir n’est plus accessible).
Rhinoceros ou bien Mercki, ou bien leptorhinus Guvier : Repaire
de Hyènes de Montsaunés, Haute-Garonne (Mes communications
du 17 février et du 16 mars 1892, Soc. d’Hist. nat. de Toulouse).
Rhinocéros Merckiü : Un ou plusieurs dépôts diluviens, Dordogne,
Lot-et-Garonne (M. l'abbé Landesque, Bull. Soc. géol. de Fr., …
1888-89). ; |
Rhinocéros Mercki. Sablière du plateau de Laroque, à Bassens,
près Bordeaux (Faune de cette sablière d’après une note manuscrite
de Lartet, au Muséum de Bordeaux : Blaireau, Hyœna spelæa,
Lepus, Eléphant, Cheval, Ane, Rhinocéros Merki, Sus, Gerf élaphe,
Chevreuil, grand Bœuf, Tous les échantillons vus par Lartet sont.
Muséum de Bordeaux. Depuis, M. Cabanne a recueilli dans ce
gisement quelques éclats de silex de formes peu caractéristiques»
sauf un qui, étant retouché au bord, parait moustérien).
Il faut probablement ajouter à cette seconde liste la sablière de
Saint-Amand, vallée de la Charente, d’après une molaire supérieure
que j'ai vue, malheureusement d’une manière très imparfaite, dans
une vitrine du musée d'Angoulême.
APPENDICE III
Beaucoup d'auteurs ont le tort de citer le Bison.
( = Aurochs) ou le Bos, sans avoir aucune pièce qui leur
ns te PIS Te DA AN ETES dE
Tu? 1 4 Le :
— 123 —
permette d'affirmer une détermination plus précise que celle
de : Grand Bovidé. |
Voici la liste des gisements de notre région ayant fourni
des ossements appartenant certainement au Bison, d’après
les pièces que j'ai vues :
Brèche sud de Montoussé, Hautes-Pyrénées (Portion de tète que
je viens de citer).
Grotte de Miguet, près Saint-Girons. (Belle tête, muséum de Tou-
louse. Voir, à l’appendice IT, la faune de cette grotte).
Grotte de Malarnaud, Ariège (Je dois à M. Bourret, instituteur à
Montseron, une tête qui fait partie de ma collection et une portion
de tête que j'ai donnée au muséum de Toulouse M. Régnault, de
Toulouse, m'a montré une tête; M. Ladevèze, du Mas-d’Azil, des
morceaux de têtes. D’après M. Filhol, Revue des Pyrénées, 1889,
le Bison se trouvait dans cette grotte avec Panthère, Loup, Renard,
Cerf élaphe, Renne, Bouquetin, Chamois, Aigle. Pas de trace de
l'Homme dans cette couche).
Abri sous le Roc de Plantade, à Bruniquel, Tarn-et-Garonne, sta-
tion préhistorique magdalénienne. (Fort belle tête, collection de
M. Brun, au musée de Montauban. Distance, d’une pointe de corne
à l’autre, 1,14.)
Graviers du Passage, Agen (Tête magnifique, en très bon état,
musée d'Agen. Distance, d’une pointe de corne à l’autre, 1,30).
Grotte de Laugerie-Basse, Dordogne, celèbre station préhisto-
rique magdalénienne (Belle tête, collection de M. Massénat, à Brive.
Distance, d’une pointe de corne à l’autre, 1M,14. M. Rupin m'en a
montré aussi un moulage qui est au musée de Brive. Le musée de
Périgueux en possède aussi un moulage).
Talus de Badegole, commune de Peyrignac, Dordogne, station
préhistorique bien connue où les industries solutréenne (silex en
feuilles de laurier et en pointes à cran) et magdalénienne (os tra-
vaillés) sont mélangées. (Belle tête, collection dé M. Pitard, à Péri-
gueux. Distance, d’une pointe de corne à l’autre, 1,27.)
Grotte de Pair-non-Pair, près de Bourg-sur-Gironde, station pré-
historique qui a donné du moustérien et du magdalénien (Trois têtes
et des morceaux de têtes, collection de M. Daleau, à Bourg-sur-
Gironde).
Sablière Lavergne, à 6 kilomètres au nord de Poitiers (Portion de
tête, collection de M. Chauvet, à Ruffec).
Je ne connais, dans notre région, aucun échantillon certain
de Bos que je puisse considérer comme quaternaire, Les plus
— 124 —
intéressants que j'aie vus sont des têtes de la forme de l'Urus,
mais de taille réduite, et qui proviennent de gisements vaseux
ou tourbeux :
Limon de Villefranche, Haute-Garonne (Morceau de tête qui m'a
été montré par M. le Dr Soula dans la collection donnée par
M. Garrigou au musée de Foix. Diamètre, à la base, de la corne,
mesuré parallèlement au front, 11 centimètres).
Tourbière de Blâme, Dordogne (Deux têtes en bon état, qui m'ont
été montrées par M. Féaux dans le musée de Périgueux. Diamè-
tre, à la base, de la plus grosse corne, mesuré parallèlement au
front, 8 1/).
APPENDICE IV.
Si je ne me trompe, la Marmotte n’a été signalée que dans
trois gisements du sud-ouest de la France.
4° Environs de Niort, par M. de Mortillet qui en avait vu des
échantillons chez M. Sæmann (Matériaux, 1864-65, p. 130, dé-
cembre 1864). M. de Mortillet a eu l’obligeance de m'écrire derniè-
rement qu’il s’agit de Niort (Deux-Sèvres). A été cité aussi par
Gervais.
20 Une grotte préhistorique de la Dordogne (elle n’est pas dési
gnée d’une manière plus précise), par Lartet (Comptes rendus, Ac.
des Se., 21 août 1865).
30 La grotte de Raymonden près de Périgueux, par M. Hardy,
détermination de M. Gaudry (La Station quaternaire de Raymon-
den, Dordogne, par Michel Hardy Paris 1891). Le gisement était
constitué par une accumalation de débris préhistoriques magda-
léniens.
Mais, à ces gisements, il faut ajouter tout au moins les
suivants :
& Les brèches des Montoussé (Hautes-Pyrénées), ainsi que Je
viens de l’exposer. |
5° Le repaire de Hyæna spelæa d'Eichel, près de Saint-Girons,
— 195 —
)ù quelques restes de Marmotte ont été découverts par M. Miquel
4 par moi-même, ainsi que je vous l’ai exposé le 18 mai dernier.
Pobserve que le seul humérus que nous y ayons trouvé possède
‘arcade pour le passage de l'artère brachiale. |
6° Les fentes de la carrière d’Aurensan, à Bagnères-de-Bigorre,
vec Hyæna spelæa, Rhinocéros tichorhine et Renne. Je n'ai vu
iter nulle part la Marmotte comme ayant été trouvée dans ce gise-
nent, qui est cependant bien connu. J’y ai recueilli une mandibule
l’un sujet d'assez grande taille.
70 L’abri sous le roc de Plantade, à Bruniquel (Tarn-et-Garonne),
l'après une incisive que j'ai vue dans la collection de M. Brun, au
nusée de Montauban. Ce gisement est une station préhistorique
nagdalénienne.
8° La grotte à Hyæna spelæa de las Pélénos, près de Monsem-
ron (Lot-et-Garonne), d’après une incisive que j'ai vue dans la col-
ection Combes, au musée d'Agen.
90 Les grottes de La Chaise (Charente), d’après une tête qui m'a
té montrée par M. de Bodard.
10° Le repaire de Hyæna spelæa de Bel-Air, près de Pons (Cha-
‘ente-Inférieure), d'après une tête et plusieurs os qui m'ont été
nontrés par M. Chauvet. La longueur de cette tête, depuis la partie
ntérieure des incisives, est 10 centimètres ; celle de Fensemble de
es cinq molaires est 22 millimètres.
NOTE SUR LES CLASSIFICATIONS
En général et en particulier
SUR CELLE DES MOLLUSQUES
Par M. F. LAHILLE.
_ Grâce aux laboratoires maritimes répandus actuellement
sur toutes les côtes du monde, nos connaissances de l’ana-
lomie et de l’'embryogénie des animaux sans vertèbres s’ac-
— 126 —
croissent avec une rapidité prodigieuse. Aussi, pour exprimer
ces nouvelles connaissances dans la classification, est-il
indispensable de lui faire subir d’incessantes modifications.
Cet état de choses paraît vraiment désastreux pour les
étudiants qui, abordant pour la première fois l’étude de la
zoologie, sont exposés à considérer la classification comme
la base même de la morphologie, tandis qu’elle n’est en
réalité que la conséquence et le résumé de nos acquisitions.
Chaque ouvrage, chaque professeur présente un système par-
ticulier de groupement, et l'on pourrait presque avec raison
désespérer de trouver aucune stabilité dans une science dont
les résultats généraux peuvent être interprêtés de tant de
façons différentes. Si toutefois, on tient comple des faits qui
constituent la matière même des classifications plutôt que des
différentes généralisations qui sont exprimées par les divers
systèmes taxonomiques, on ne tarde pas à reconnaître que
tous ces systèmes possèdent le même fond commun.
On peut toujours diviser les animaux en un nombre plus
ou moins grand de groupes morphologiques, bien limités et
naturels, quelques-uns peuvent à la rigueur ne renfermer
qu’un ou deux genres, et la connaissance de leurs caractères
une fois acquise, constituera une propriété scientifique per-
manente. Je crois que dans l’enseignement on redoute trop,
et bien à tort, le changement des classifications. En effet, si
un étudiant n’en connaît aucune, il n’y a que des avantages à
lui présenter celle qui synthétise et consacre les derniers
progrès définitivement acquis, et qui exprime l’état vraiment
actuel de la science. Si le jeune étudiant, au contraire, croît
connaître déjà une classification — plus ou moins ancienne
et dont en réalité, il ne possède le plus souvent que le plus
vague souvenir ; on peut montrer comment les divisions ré-
cemment adoptées, se rattachent aux précédentes et quels
sont les progrès qu’elles mettent en lumière. Dans les deux
cas, on a donc tout bénéfice à se tenir au courant de la
science taxonomique, à la condition de mettre toujours son
tata nt de. PORN
Nr RS dt Det Sn ct dl tit no dci ns bot dt CT de
en L: S'onéalet
Pa
— 127 —
plus grand soin à éviter les classifications prétendues nou-
velles qui ont germé, non dans un laboratoire à la suite de
patientes et de nombreuses recherches, mais dans le cerveau
d'un critique de cabinet qui la plume à la main, prétend
indiquer à la Nature, son passé, son présent et quelquefois
même son avenir. Ils veulent percer à jour le mystére de la
nature « comme s'ils étaient les espions de la divinité » (roi
Lear).
Mais « ils se trouvent réduits, comme le dit Bacon, à l’état
de hiboux qui ne voient clair que dans les ténèbres de leurs
rêveries et sont aveuglés par les lumières de l’expérience,
d'autant moins capable d’apercevoir la vérité quelle est plus
éclatante ». Les prétendus naturalistes qui veulent tout faire
plier à des vues théoriques,’ écrivent facilement de volumi-
neux mémoires car il possèdent un talent extraordinaire pour
embrouiller do la façon la plus complète les choses les plus
simples : ils délayent les idées les plus claires et les submer-
gent sous un flux de paroles et de formules pompeuses,
savantes en apparence, mais creuses ou incompréhensibles,
si bien que l’homme de bon sens ne sait plus où donner de
la tête. Mais en allant au fond des choses, il est généralement
très facile de se convaincre qu’il n’y a là selon l'expression
d'Helvétius « qu’un déluge de mots répandus sur un désert
d'idées ».
Il ne devrait pas être permis de proposer ou de modifier
une classification d’un groupe si on n’en a fait au préalable une
ongue étude personnelle. Critiquer avec suffisance des données
qu’on n'a Jamais vérifiées, et parler de sujets qui vous sont
totalement étrangers sont les deux méthodes qui conduisent
le plus souvent à l’errcur. |
Comme l’a fort bien dit M. Rémy Perrier :
« Toute étude d'anatomie comparée doit avoir pour but
d'amener à une connaissance plus complète des rapports
respectifs des êtres étudiés, et le couronnement de tout tra-
vail de ce genre doit être une classification nouvelle qui,
— 128 —
tenant compte de toutes les affinités déjà établies par les
travaux antérieurs, fasse intervenir les nouvelles données, et
grâce à une interprétation plus exacte des relations des êtres
entre eux, présente ceux-ci dans un ordre plus naturel.
« Aussi, faut-il s'étonner des reproches de quelques natu-
ralistes qui s’indignent des modifications incessantes que
chaque auteur apporte à la classification. Une classification
au sens où on comprend actuellement ce mot, ne doit avoir
rien de l’immutabilité des anciennes méthodes, dont le seul
but était d’élablir des cadres qui permissent aux naturalistes
de se reconnaître au milieu des nombreuses espèces animales.
Une classification naturelle est au contraire par son essence
même indéfiniment variable, etchaque travail nouveau doit in:-
troduire en elle, des modifications plus ou moins profondes. »
Si j'ai choisi les Mollusques pour le sujet du cours libre
que je me propose de professer celte année à la Faculté des
sciences, c’est précisement parce que la connaissance de cet
embranchement si naturel a fait dans ces dernières années
de tels progrès, que, lorsqu'on étudie l'organisation de ces
animaux dans les mémoires récents, il semble parfois qu'on
se trouve en présence de types entièrement nouveaux qui
éclairent d’un jour singulier toute l'anatomie comparée de
cette grande division du règne animal. |
Du reste, fait extrêmement rare et qui mérite bien d’être“
signalé, c’est de voir la très grande majorité des naturalistes
qui se sont occupés des Mollusques, arriver par les voies les
plus différentes à un accord presque unanime. Les Mollus-
ques sont en outre fort intéressants à étudier à cause de
leur importance paléontologique, de la variété infinie de
leurs formes, de la multiplicité d'échantillons qui ornent la
plupart des musées d'histoire naturelle, et la grande facilité
avec laquelle on peut organiser soi-même une collection.
Les principales modifications apportées à la classification
des Mollusques par les découvertes de MM. Bouvier, Méné-
. gaux, Letellier, Rémy Perrier, Bernard, Jhering, etc., et par
M. Pelseneer en particulier consistent : |
PDU
4° Dans la disparition définitive de la classe des Ptéro-
podes qui n'ont jamais rien eu de commun avec les cépha-
lopodes (voir Report of Challenger t. X XIIT), et qui se trouvent
avec juste raison rattachés aux Opistobranches, tectibranches,
dont ils ne sont que des formes adaptées à la vie pélagique ;
2 Dans la création de la classe des Amphineuriens qui se
trouvent définitivement réunis aux Mollusques ;
30 Dans l'opposition complète des Céphalopodes, vis-à-vis
de toutes les autres classes de Mollusques ;
. 4° Dans la judicieuse application des caractères tirés de la
branchie à la classification des Lamellibranches ;
5° Dans la position attribuée aux Scaphopodes, qui ne
semblent pas mériter le nom de Prémollusques dont on
les gratifie parfois, étant au contraire des Mollusques très
spécialisés dérivant par régressions comme les Lamellibran-
ches de Gastéropodes primitifs.
6° Dans l'importance accordée dans la classification des
Gastéropodes au système nerveux, à la constitution du cœur
et aux organes segmentaires ou d’excrétion ;
7° Dans l’histoire phylogénétique de l’embranchement des
Mollusques qui, suivant les plus grandes probabilités, pro-
viendraient des Annélides polychétes errantes et en particulier
d'animaux ressemblant fort aux Euniciens. Le tronc direct
des mollusques est constistué par la classe des Amphineures
ou mollusques vermiformes. Très de bonne heure, les Cépha-
lopodes on première grande division des mollusques vrais
sont issus de la base même du trone qui a produit un peu
plus tard le second grand groupe, celui des gastéropodes.
De ce dernier enfin, sont dérivés successivement par ré-
duction de la tête et par régression générale provenant du
genre de vie et de l’adaptation aux milieux, d’abord les Sca-
phopodes puis, les Lamellibranches.
Les deux tableaux suivants résument, d’après les dernières
acquisititions de la science, les principales divisions des
SOCIBTÉ D HISTOIRE NATURELLE. — XXVIL 9
— 130 —
Mollusques et les affinités qui rattachent entre eux les divers
groupes de cet embranchement :
Embranchement des Mollusques.
CLASSES SOUS-CLASSES ORDRES SOUS-ORDRES
it Octopoda.
| Dibranchia ... Decapoda.
CGephalopoda.............
| Totrabiancties Nautiloïdea.
} Ammonoïdea.
| Polyplacophora.
Amphineura ..:.....%:.2. Disco 0e
PEAphopoda. /:4.,. Solenoconcha.
Filibranchia.
| Protobranchia.
Pseudolamellibranchia.
Ï
(
AGCeéphalanérss.s 00372002
| Eulamellibr.
| Asiphonata.
| Siphonata.
Septibranchia
Diotocardia .… Rhipidoglossa
Streptoneura.. Heterocardia.. Docoglossa.
| Platypoda.
| Monotocardia. : Heteropoda.
Gastropoda
| Tectibranchia
Opistobranchia Ascoglossa.
Euthyneura .{ Nudibranchia.
| Basommatophora .
Pulmonata ..… Stylommatophora
— 131 —
prorhipidoglossa
Pulmonata
Nudibranchia Heteropoda
|
Ascoglossa Platypoda
Tectibranchia
Monotocardia
Dibranchia
| Heterotocardia
Opistobranchia | Septibranchia
Diotocardia
| EUTHYNEURA | Eulamellibranchia
STREPTONEURA |
Tetrabranchia Pseudolamellibr.
Il | | |
3 | Filibranchia
CEPHALOPODA |
GASTROPODA Protobranchia
|
| ACEPHALA
SCGAPHOPODA
| Aplacophora
| Polyplacophora PR
n EURA
POLYCHÆTA
Tableau des affinités des principales divisions de l’embranchement
des MOLLUSQUES.
crie De Entré ut ail
À 1e
PROCÈS-VERBAUX. — 1892.
Séance du 6 janvier 1892,
Présidence de M. NEUMANN, président sortant, et de M. TRUTAT,
président élu pour l’année 1892.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. Neumanx remercie la Société des marques de sympathie
qui lui ont été données pendant toute la durée de ses fonctions.
Il invite ensuite M. Trutat à prendre place au fauteuil de la
présidence.
M. Trurar remercie tout d’abord la Société de l'honneur
“qu'elle lui a fait en l'appelant à diriger ses séances. Son plus
grand désir est d’être utile à la Société en cherchant à réunir
Je plus d'éléments possible de succès de ses travaux et Le plus
- de cordialité entre ses membres.
M. Trutat présente deux nouvelles brochures de M. le
docteur Clos; elles seront analysées ultérieurement par
M. Prunet.
M. Neumann donne l’analyse d’un travail offer à la Société
par M.Trutat et intitulé Essai sur l'histoire naturelle du Desman
des Pyrénées.
C'est un volume in-8° de 107 pages, accompagné ‘de
XV planches, qui a été présenté par l’auteur comme thèse
“pour le doctorat ès-sciences naturelles. Contrairement à son
titre, c’est plus qu’un « essai », c’est l’histoire naturelle com-
plète d’une espèce intéressante, surtout pour nos régions, et
encore mal connue. Elle forme, avec le Desman de Moscovie,
les deux seuls représentants vivants du genre Myogale dans
Pordre des insectivores. Aussi, dans son étude, M. Trutat
“at-il soin de faire toujours la comparaison entre ces deux
-4*
Il ‘
congénères. Selon les points qu’il examine, il tire aussi.
d’instructifs renseignements de l'étude des autres insectivores,
tels que la iaupe, la musaraigne, le hérisson, etc. Chaque.
particularité de mœurs, de conformation extérieure d’ana=.
tomie, de physiologie est étudiée avec soin et précision.
Le Desman des Pyrénées, moins aquatique que celui de
Moscovie, en diffère par suite dans sa constitution. Il a été
trouvé sur tout le versant nord des Pyrénées, en des points
variés de l'Espagne et dans le nord du Portugal. Mais c’est
par erreur qu’on l'a signalé en Algérie. Il est, d’ailleurs, peu
commun, ce qui tient sans doute à ses mœurs souterraines,
et au faible nombre des petits à chaque portée (deux, comme
l'établit M. Trutat). L'auteur entre dans de minutieux détails
sur la conformation extérieure, le squelette, le système mus-
culaire, les organes de la digestion, de la respiration, de lan
circulation, etc., du Myogale Pyrenaïca. I] retrouve chez lui
les plexus veineux sous-peauciers de la partie antérieure du
corps, montre leur subordination aux muscles peauciers et leur
relation avec la vie aquatique. Il établit la présence et fait.
l’étude histologique complète de l'appareil moschifère, ceile
de l’appareil tactile de la trompe et du tégument en général."
Il termine son mémoire par l'étude des quatre espèces de“
Desmans fossiles actuellement connues, et celle des genres
éteints qui s’en rapprochent.
En somme, le travail de M. Trutat justifie plus que son“
titre. Il serait à désirer que des études semblables, aussi
cousciencieuses, aussi précises et aussi complètes, fussent.
entreprises sur tant d'espèces mal connues, et inexactement"
décrites dans les ouvrages d'ensemble. “4
M. Neumann présente à la Société une Filaire de Médine,
qu’il a reçue du Sénégal. Elle a été fournie par un spahis qui”
la portait à la région malléolaire. M. Neumann entre dans"
quelques détails sur l’histoire naturelle de ce Nématode.
mn ne
III
M. Harce fait la communicalion suivante :
Dans la séance du # novembre dernier, j'ai eu l'honneur
-de présenter à la Société de nombreux restes de Spermo-
philes quaternaires, des environs de Bourg (Gironde), appar-
tenant à l'espèce appelée par Kaup Spermophilus superciliosus,
‘espèce que MM. Nebring et Blasius ont démontré être très
voisine du Spermophilus allaïicus actuel de Sibérie et surtout
‘du Spermophilus rufescens actuel de l’est de la Russie.
J'ai examiné, il y a quelques jours, un grand nombre d’os-
sements quaternaires recueillis par M. Fermond dans la grotte
‘du Placard, près de Rochebertier, à 7 kilomètres au sud de
la Rochefoucauld (Charente), grotte qui est bien connue par
les saïgas que contenait sa couche la plus élevée. Parmi ces
ossements se trouvent une demi mâchoire supérieure et six
-mandibules qui me paraissent appartenir à cette même
“espèce de Spermophile. Les six mandibules présentent notam-
ment ce caractère que la prémolaire y est à trois racines dis-
tinctes (l'intérieure plus petite que les deux autres). Voici
“quelques dimensions de ces échantillons (en millimètres) :
Mâchoire supérieure : longueur occupée par l’ensemble des
molaires et prémolaires (mesurée suivantles alvéoles).. 19,3
Mandibule : longueur entre le bord postérieur de
Palvéole de l’incisive et le condyle. . . . . . . . . .. 32
Mandibule : longueur occupée par l’ensemble des
molaires et de la prémolaire (mesurée suivant les
hrdoles). : . . . . . a en ete A nd 43
Les cinq autres mandibules sont un tant soit peu plus
petites. |
Les Matériaux (1881, p. 231), donnent une liste des ani-
maux trouvés par M. de Maret dans cette grotte, d’après les
-Comptes rendus du Congrès archéologique de Vienne. Cette liste
“comprend Spermophilus, sans autre indication.
Dans la dernière séance, M. Cartailhac m'a reproché d’avoir
ignoré que Lartet a trouvé des spermophiles dans les deux
groltes voisines de Cro-Magnon et des Eyzies (Dordogne). Je
IV
regrelte de ne pas l'avoir su plus tôt. Il est difficile, impossi-
ble même, de connaître tous les passages de tous les mémoi-.
res qui ont été publiés. L’indicalion bibliographique que
M. Cartailhac a bien voulu me donner, m'a permis de con- -
sulter le mémoire de Lartet dans les Annales des sciences na= *
turelles, 1868, p. 156, où il a paru in extenso. Lartet, qui a
examiné un nombre immense d’os, dit avoir trouvé seule-
ment, comme restes de spermopbhiles, une mandibule, quel
ques vertèbres cervicales et un fémur. On ne peut donc
conclure à l'existence de plus d’un ou deux individus. Le
spermophile paraît comme une très rare exception, Les restes.
de spermophiles recueillis près de Bourg, par M. Daleau,
appartiennent, au contraire, à un très grand nombre d’indivi-
dus et montrent ainsi qu'il existait pour ces animaux un.
climat et un milieu des plus favorables à cent vingt kilomè-
tres à l’ouest de Cro-Magnon et des Eyzies et bien plus près.
de la mer.
M. CarraizHac présente la bibliographie complète de l'ar-
chéologie préhistorique des Pyrénées. Cette liste, très pré.
cieuse, paraîtra dans le Bulletin annuel de la Société.
La séance est levée.
Séance du 20 janvier 1892
Présidence de M. LECLERQ DU SABLON, vice-président.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Les abris préhistoriques de la Taurasse (Haute-Garonne)
et de Montfort (Ariège).
M. Félix RÉGNAULT expose à la Société les résultats des
fouilles faites à la grotte de la Taurasse près Saint-Martory, par
MM. Chamaison et Darbas. Cette petite grotte, très intéres-
sante par sa position à l’extrémité d’une ramification de la
Y
chaîne des Pyrénées, est ouverte près de la Garonne dans
une crête calcaire que couronne l’antique château de Mon-
tespan. Les débris trouvés par MM. Chamaison et Darbas, et
étudiés avec soin par M. F. Régnault sur place, ont révélé
unenouvelle station préhistorique de chasseurs et de pêcheurs
de l’époque du renne, dont M. F. Régnault a signalé les traces
dans la région, et plus spécialement dans le département de
l'Ariège. Notre confrère met sous les yeux de la Société quel-
ques échantillons de ces débris, pointes de flèches et silex,
et plusieurs photographies représentant l'abri. Les pointes de
flèches ou harpons ont une forme spéciale qui se rencontre
‘dans toutes les stations, mais plus abondante dans celle de la
Taurasse ; ils sont perforés, à l'extrémité, d'un trou qui per-
mettait l'attache d’un lien destiné à retenir l'animal ou le
poisson harponné, ou tout au moins de pouvoir suivre sa
trace ; ce genre de harpon se retrouve encore de nos jours
chez les Esquimaux et les Lapons, et notre confrère a vu les
mêmes instruments dans son voyage de Norwège. Les osse-
ments recueillis sont ceux du cerftrès abondant, du cheval, du
loup, du blaireau, du sanglier, du grand bœuf et du castor.
A quelle époque faut-il attribuer cette station? La forme
‘des instruments en bois de cerf, flèches, poinçons, harpons,
Aa taille des silex, la faune, malgré la rareté extrême du renne,
remplacé par le cerf, placerait, pour l’auteur, la station de la
Taurasse à la dernière période de l’époque du renne. Quant
aux ossements humains, trouvés dans les foyers, on ne peut
“affirmer leur contemporanéité, ne connaissant pas d’une ma-
nière suffisante les conditions de la découverte.
Les fouilles n’étant pas terminées, M. Félix Régnault fera
part à la Société des nouvelles découvertes.
L
Les abris de Montfort (Ariège)
» Us sont situés en face de Saint-Lizier, le long de la voie du
æhemin de fer. Fouillés superficiellement par M. Filhol, puis
VI
par M. Régnault, et récemment par M. Miquel, de Saint-Girons, 4
ces abris ont révélé plusieurs époques : 4° celle de la pierre- «
polie à la surface ; 2° probablement, dans les couches infé- ;
rieures, une époque correspondant à celle de la Taurasse.
Les objets trouvés par M. Miquel sont semblables; mêmes
silex, mêmes harpons. M. Régnault signale la découverte de «
galets coloriés à la sanguine, faite par M. Miquel, et qui ont
été envoyés par M. Miquel à M. Piette qui, le premier, avait.
découvert des galets coloriés au Mas-d’Azil. M. Régnault pré- «
sente les spécimens trouvés à Montfort, et rend compte à la.
Société des nouvelles découvertes probables. 1
Discussion : MM. LaBorte et GRIOLET.
M. Lagorie présente une analyse de la thèse de M. Prunet.…
Cette analyse, en raison de son étendue, paraîtra dans le
Bulletin trimestriel de la Société.
La séance est levée.
Séance du 3 février 189%,
Présidence de M. TRUTAT, président.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
1° M. TrurarT propose d'organiser sur un plan nouveau le
service d'analyse des Revues qui sont adressées à la Société.
Les membres présents adoptent cette idée qui va être mise:
à l’étude. |
20 M. Griocer lit un mémoire sur l’Epi frontal, comme.
indice du caractère chez les Equideés.
Il a observé que la position de l’épi frontal trace la limite |
inférieure de la boîte crânienne et que cet épi peut, par”
suite, servir de repaire révélateur des dimensions de cette.
cavité. Plus l’épi frontal sera placé bas, plus l’os frontal sera |
long, et plus les masses encéphaliques seront développées.
La
VIT
Réciproquement, lorsque l’épi sera haut placé, il accusera un
moindre développement de l’encéphale, une plus grande
extension de la face, des maxillaires en particulier, dévelop-
pement réputé comme le signe d’une intelligence médiocre.
L'auteur admet aussi que les particularités qu'offrent les poils
de l’épi : forme, volume, direction, peuvent servir de signes
scopiques des qualités ou des aptitudes spéciales des sujets
qui les présentent. 11 donne ensuite le moyen pratique pour
déterminer la position de l’épi : « Pour cela, on mène ficti-
vement une ligne horizontale tangente aux bords inférieurs
ou mieux antérieurs des deux arcades orbitaires, et l’endroit
où cette ligne coupe la méridienne abaissée du sommet de
la nuque à l’extrémité du nez est le point cherché. » Cette
étude donne lieu à une discussion à laquelle prennent part
MM. Trutat, Leclerc du Sablon, Neumann.
M. Neumaxx fait une communication sur Un nouvel hôte de
Sarcoptes scabici. |
Le Sarcoptes scabiei, qui détermine la forme principale de
gale chez les Mammifères, n'a été trouvé que sur un nombre
restreint de ces animaux. Ce sont : l'Homme, le Chien, le
Loup, le Renard, le Lion, l'Hyène, l'Ours, le Furet, le Porc,
Je Sanglier, l’Ane, le Cabri, le Mouton, le Mouflon, la
Gazelle d'Afrique, la Chèvre, le Dromadaire, le Lama, Ja
Girafe, l'Antilope Bubale et peut-être le Bœuf. Chez ces
derniers hôtes, le Sarcoptes scabiei se présente avec quelques
minimes particularités que l’on a utilisées pour établir des
variétés hominis, vulpis, lupi, hydrochæri, suis, equi, ovis,
caprae cameli, dont la plupart, d’ailleurs, ne sont guère déter-
minées que par leur hôte.
On n’a pas signalé encore le Sarcoptes scabiei sur le Lapin.
La gale sarcoptique que l’on connaît chez cet animal est due
à une espèce différente, S. minor, var. cuniculi.
Dans les derniers jours d'octobre, M. Tudès, vétérinaire à
Mèze (Hérault), a eu l'obligeance de m’envoyer une lapine
VIII
galeuse, chez laquelle l'examen des croûtes m'a démontré la.
présence en grande quantité du S. scabiei. La gale qu’il'a
déterminée est très contagieuse ; dans la propriété examinée
par M. Tudès, elle avait fait disparaître en peu de temps un
élevage formé d’une trentaine d'individus. |
Le Sarcoptes scabiei var. cuniculi ressemble tout à fait aux
autres variétés, plus exactement à la var. ovis. Ses dimensions
moyennes sont: Mâle; longueur, 023: largeur, Onm7,
Femelle ovigère ; longueur, 041 : largeur, 0ww32. La femelle
ovigère m'a montré une particularité rare, puisqu'elle n’a été «
vue encore que par M. Bourguignon sur le Sarcopte de -
l’homme . c'est la présence à l’intérieur du corps d’un œuf
embryonné seul ou accompagné de deux ou trois autres qui sont
encore simplement granuleux. On sait que chez cette espèce,
la femelle forme ses œufs un à un, au fur et à mesure qu’elle
les pond et qu'on en voit rarement. plus d’un à son intérieur.
J'ai observé cette gale du lapin sur trois autres jeunes sujets
que j'ai contagionnés par cohabitation avec la lapine qui
m'avait été envoyée. Les symptômes ressemblent à ceux de
l’autre gale sarcoptique du même animal: c’est-à-dire que
les croûtes, qui sont très épaisses, se localisent au bout du
nez, aux lèvres, aux oreilles, à la base des griffes, à la face
plantaire des carpes et des tarses. L'animal, tourmenté par le
prurit, par l’ébranlement douloureux de ses croûles très
adhérentes, mange moins, maigrit et finit par mourir dans le
marasme, un mois à six semaines après le début de son mal.
J'ai tenté vainement de transplanter ce Sarcopte sur deux
chiens, un mouton, une vache et un porc. Sur un cheval, j'ai
obtenu la formation de croûtes très épaisses, noduleuses, dis-
persées, un peu prurigineuses, limitées aux points ensemencés
de la peau. Une sorte de pelade pityriasique est venue compli-
quer cette dermatose expérimentale; mais elle en était indé-
pendante, car l'examen microscopique n'a pu déceler de
Sarcoptes sur les surfaces dépilées.
Discussion : MM. Griolet, Leclerc du Sablon, Tratat.
La séance est levée.
IX
Séance du 17 février 1592.
Présidence de M. CARTAILHACG
M. HanLé fait la communication suivante sur Une mandi-
bule de Singe du repaire de Hyènes de Montsaunès
(Haute-Garonne).
Il y a plusieurs années, l'entrepreneur Dencausse porta à
son ingénieur, M. Roques, quelques débris osseux qu'il avait
trouvés dans un long couloir horizontal, mis à découvert par
l'exploitation de la carrière de Montsaunés (entre Saint-Mar-
tory et Salies-du-Salat, Haute-Garonne). M. Roques les fit
voir à M. Cartailhac, qui reconnut parmi eux des coprolithes
de hyènes. Cette découverte n'ayant pas eu de suite, je me
décidai, longtemps après, à visiter ce gisement. J'examinai la
section faite dans le couloir par le front d'attaque de la car-
rière, à 20 mètres de l’entrée primitive. J'y trouvai une cou-
che de 20 centimètres d'épaisseur et d’un demi-mètre carré
_ seulement de surface, qui était composée en très grande par
tie de coprolithes de hyènes. Cette couche était fortement
agglutinée par des incrustations calcaires. Elle contenait,
parmi les coprolithes, des fragments d'os et quelques dents
“très fragiles. J'ai exploité cette couche avec beaucoup de
soin. MM. le capitaine Passement et le percepteur Chamaison
nt eu l’amabilité de m’aider. Les échantillons ainsi recueil
lis appartiennent aux animaux suivants :
Macaque. Une portion de mandibule droite avec la prémo-
Jaire postérieure et les deux arrière-molaires antérieures. La
longueur de ces dents est respectivement de 5 1/2, 9 et 40 mil-
limètres. Comparé aux macaques actuels que j'ai eu occasion
d'examiner dans les musées de Toulouse et de Bordeaux, cet
échantillon a plutôt la prémolaire peu importante etiles
arrière-molaires larges, à couronne peu élevée, à pointes
aiguës. Il semble appartenir, autant que j’en puis juger, à
une espèce nouvelle, et dans ce cas, je proposerais de l’ap-
peler Macacus tolosanus. | L
Ours. Deux canines. |
Blaireau. Deux molaires.
Hyène. Une prémolaire. Un nombre immense de copro-
lithes.
Castor. Quatre molaires.
Rhinocéros. Trois molaires inférieures.
Sus. Une dernière molaire.
Cerf de la taille de l'élaphe. Cinq molaires. =
Cerf de la taille du chevreuil. Une arrière-molaire infé-…
rieure.
Grand Bœuf. Un astragale.
L'échantilion de macaque est tout à fait dans le même état
que les autres. |
Je n'ai trouvé dans cette grotte aucune trace de l’homme.
La présence, si intéressante, du macaque, ne doit pourtant
pas beaucoup surprendre. Un macaque a déjà été découvert”
dans une grotte du Wurtemberg var M. Hedinger (1). Actuel=
lement, les macaques sont très abondants en Algérie et au
Maroc. Il en existe même sur le rocher de Gibraltar. De”
Gibraltar à Montsaunès, il n’y a que 1,000 kilomètres. C'est
une bien faible distance pour les déplacements de faune que
supposent les changements de climat survenus à la fin du
pliocène et pendant le quaternaire. |
- Le macaque de Montsaunès paraît être le singe le plus
récent que l’on connaisse en France.
Le Macacus priscus, découvert par Gervais dans les marnes”
fluviatiles de l'étage pliocène de Montpellier, semble diffé
rent, du moins si je me suis bien rendu compte des figures
publiées par ce savant dans Zool. et Pal. Fr., 1859, p. 11:
(D (N. Jahrb. f. mineral, 1891, t. Is"). On n’a trouvé qu’une mâ=
choire supérieure. Il est donc difficile de comparer avec mon
échantillon.
XE
. Faute de pouvoir me procurer les livres nécessaires, je n’ai
pu, à mon grand regret, comparer mon échantillon avec
ceux publiés par MM. Cocchi, Forsyth Major et Ristori, et qui
proviennent du Val-d'Arno.
Des figures de mon échantillon et une coupe du gisement
seront publiées, très prochainement, dans les comptes rendus
de la Société.
Cette communication donne lien à une discussion entre
l’auteur et M. Cartailhac.
M. CarraiLHAG fait don à la Société de deux mémoires,
l’un intitulé : Les Fouilles de M. Ed. Piette dans la grotte du
Mas-d'Azil (Ariège), par M. E. Cartailhac ; l’autre : La Grotte
de Reilhac (Causses du Lot), par M. Cartailhac et M. Boule.
Le premier de ces mémoires est un extrait de l’Anthropologie ;
- il contient cinq figures et une belle planche représentant des
galets coloriés recueillis dans la grotte du Mas-d’Azil. Le
deuxième contient 70 figures. {l se termine par les conclu-
sions suivantes :
« L'étude de la grotte de Roussignol (à Reilhac) nous a
appris que les stations de l’époque du Renne n'étaient pas
toujours situées au bord des cours d’eau. Les ossements
retirés des couches à objets travaillés nous ont portés à pen-
ser que les Troglodytes de Reïilhac ont vécu vers la fin de
l’époque paléolithique. Il nous a paru que le hiatus séparant
l’âge de la pierre taillée de la pierre polie avait été ici de
bien courte durée. L’'outillage de ces Primitifs, tout en
reproduisant la physionomie des stations classiques de la
Vézère ou des Pyrénées, présente quelques traits particu-
liers. Des formes de silex taillés regardés par beaucoup de
savants comme caractérisques d’époques très différentes, ont
…_ été trouvées réunies dans ce gisement, mais, il faut bien le
dire, en trop petite quantité pour infirmer les classifications
archéologiques appliquées à la période de la pierre taillée par
les auteurs.
XII
» Le remplissage de la grotte s’est effectué lentement, en :
dehors de tout cours d’eau. Il résulte : 4° du simple apport,
par les eaux pluviales, de l’argile qui recouvre tout le pays, -
et qui est le résidu de la décomposition du calcaire jurassi- -
que; 2 de l'accumulation des débris de cuisine ou d'indus- «
trie de ses habitants successifs. »
La séance est levée.
Séance du ? mars 1892
Présidence de M. NEUMANN
Le procès verbal de la dernière séance est lu et adopté. |
M. Neumann fait la communication suivante : Sur la place
du Tœnia ovilla Riv. dans la classification. |
Dans un travail récent (1), M. le professeur Rap. Blanchard
a réuni dans un groupe des Anoplocephalinæ les Téniadés ”
inermes des herbivores, Téniadés dont les anneaux sont ;
courts et l'œuf pourvu d’un appareil piriforme. Ce groupe”
comprend actuellement trois genres distincts :
Anoplocephala Em. Blanchard, 1848 ; Moniezia Rap. Blan-«
chard, 1891 ; Bertia Rap. Blanchard, 1891.
Ces genres se distinguent nettement par la disposition des «
pores génitaux : ils sont uniques par anneau et tous situés du
même côté du corps dans les Anoplocephala ; ils sont doubles
et symétriques à châaque anneau dans les Montezia; ils sont
uniques par anneau et irrégulièrement allernes le long du
Corps dans les Bertia.
Dans mes Observations sur les Ténias du Mouton (2), j'ai
donné une description succincte du Tœnia ovilla Rivolta, au
(1) Notices helminthologiques…. 7. Cestodes du groupe des Anoplo-\
cephalinæe. Mémoires de la Soc. zoologique de France, IV, 1891
p. 445. )
(2; Société d'histoire naturelle de Toulouse, séance du 18 février «
1891, procès-verbaux. É
XIIT
quel j'ai rattaché le T. aculeata Perroncito et le T. Giardi
Moniez. Cette description reposait : 4° sur une préparation
de T. ovilla que je devais à l’obligeance de M. Rivolta ; 2° sur
un individu de T. aculeata que m'avait gracieusement prêté
M. Perroncito ; 3° sur un individu de T. Giardi que M. Mo-
niez avait bien voulu m'envoyer.
Dans cette note, je décrivais T. ovilla comme ayant les
pores sexuels uniques par anneau et irrégulièrement alter-
nes, et ses œufs comme dépouvus d'appareil piriforme.
Or, ces données ont été successivement contestées par
M. Moniez et par M. Rap. Blanchard.
En ce qui concerne les pores génitaux, M. Moniez (1) af-
firme qu’ils sont doubles, et qu'il s’en est « assuré de la façon
la plus certaine. » M. Rap. Blanchard dit (2) avoir « vérifié
l'exactitude de cette observation sur deux fragments de
Tœnia ovilla qui lui avaient été envoyés par Perroncito (sous
Je nom de Tænia aculeata) et par Neumann, de Toulouse
(sous le nom de Tœnia Giardi; ce dernier fragment provenait
d’un ver envoyé par Moniez à Neumann en 1886). »
Il m'a paru absolument surprenant qu’il pût y avoir diver-—
gence entre des observations portant sur les mêmes objets et
sur un fait aussi simple que celui de l'unité ou de la dupli-
cité des pores génitaux. Pour m'éclairer, j'ai écrit à M. Mo-
niez et à M. Rap. Blanchard, les priant de me faire connaître
d'où provenait cette divergence. Je n’ai pas reçu de réponse
de M. Moniez. M. le professeur Blanchard m'a répondu qu'il
ne possédait plus les quelques anneaux dont il disposait et
qu'il n'en a conservé que des préparations faites par disso-
ciation pour étudier les capsules ovigères. Il ne lui reste que:
le souvenir d’avoir cru voir un double pore.
Je possède toujours une préparation de T. ovilla provenant
de M. Rivolta, et des préparations du T. Giardi qui m'a été
(1) Notes sur les Helminthes..……. V. Sur le Moniezia ocilla. Revue
biologique du Nord de la France. 1891, n° 1, p. 32.
(2) Loc. cit., p. 445.
XIV
envoyé par M. Moriez. Je ne puisavoir l’ombre d’un doute sur
l'exactitude de ce que j'ai avancé, et que j'ai figuré p. 409 de
mon Traité des maladies parasitaires non microbiennes des ani
maux domestiques, ni sur la simil'tude des organes dans ces
deux spécimens. Quand au T. aculeata, que j'ai dû rendre à
M. Perroncito, tout ce que je puis dire, c’est qu'à l’époque
où je l’ai assimilé aux précédents, j’ai cru voir avec certitude
chez lui la même disposition que dans les autres. J’ai soumis
la préparation de T. ovilla de Rivolta à mon collègue, M. le
professeur Raïlliet (d’Alfort), et il n’a pas non plus le moin-
dre doute sur l'unité du pore génital.
Pour expliquer cette différence d'appréciation d’un fait si
simple, je dois admettre que le mouton peut héberger deux
espèces de Ténias semblables par leur forme extérieure et la
disposition des capsules ovigères, et que cette ressemblance
a exposé M. Moniez et peut-être M. Perroncito à mélanger
dans le même flacon et sous le même nom des individus des
deux espèces. D'ailleurs, M. le professeur Blanchard a vu,
avec la plus grande netteté, la disposition bilatérale des
pores sexuels sur un Ténia sans tête de la collection du Bri-
tish Museum, ver qui, par la disposition spéciale et la taille
de ses œufs, ressemble, dit-il, tellement au T. ovilla, que
nous n’hésitons pas à le lui rapporter. Le ver proviendrait
d’un mouton de l'Uruguay.
Quant à l'appareil piriforme de l’œuf, M. Moniez consi-
dère comme lui étant homologue la coque chitineuse qui
revêt immédiatement l’onchosphère, parce qu’elle a la même
origine. En tous cas, cet appareil se trouve ici considérable -
ment simplifié.
Quoi qu’il en soit, le Tœænia ovilla, tel que je le connais et
que je l’ai décrit, n’appartiendrait pas au genre Moniezia,
mais se rapprocherait plutôt des Bertia.
Discussion : M. CHALANDE.
La séance est levée.
EL
XV
Séance du 16 mars 1882
Présidence de M. LECLERQ DU SABLON, vice-président.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Comme suite à sa communication du 17 février dernier,
M. Harlé présente la coupe du gisement exploré par lui dans
- Je Repaire de Hyènes de Montsaunès. Cette coupe a été
relevée, avec beaucoup de soin, aussitôt après la découverte
- de la mandibule de singe.
Fig. 1. — Echelle : deux centimètres pour un mètre.
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A. Parois du couloir : rocher de calcaire marin compacte
en bancs épais plongeant à 45° vers la droite.
B. Argile verdâtre, sans cailloux et sans d’autres pierres
XVI
qu’un petit nombre de concrétions stalagmitiques qui se sont “À
formées dans cette argile même depuis son dépôt.
© C. Argile brune entremêlée de stalagmite.
D. Stalagmite compacte, par couches presque horizontales.
£. Argile jaune avec nombreux cailloux siliceux rouges
foncés. Toute la partie de gauche est agglutinée et forme un
véritable poudingue.
F. La couche fossilifère : innombrables coprolithes de
Hyènes, fragments d’os, quelques dents, quelques petits
cailloux rouges semblables à ceux de E, le tout formant une
masse à pâte Jaune solidement agglutinée.
H. Argile brune, quelques coprolithes, os et petits cailloux
rouges. Parmi les coprolithes et os, quelques-uns forment le
centre de rognons stalagmitiques très durs.
En continuant les fouilles, j'ai trouvé que cette couche
tend à se confondre avec la précédente : elle devient plus
riche en coprolithes et en os, et j'y ai recueilli quelques dents
d’une extrême fragilité.
V. Vide du couloir.
La profondeur du gisement, sous la surface du coteau,
mesurée verticalement suivant le front de la carrière, est
43 mètres. Son altitude au-dessus du niveau de la mer est
environ 390 mètres.
M. Chamaison et moi avons réussi à suivre le couloir sur
215 mètres de longueur, sans cependant en atteindre la fin.
Depuis ma dernière communication, je me suis aperçu
que la couche F H n’était pas complètement épuisée, mais
qu'elle se prolongeait avec la même abondance de coproli-
thes de Hyènes. J'ai donc continué à l’exploiter et j'en ai
extrait, non sans beaucoup de peine, un certain nombre de
dents, parmi lesquelles quelques-unes me paraissent mériter
d’être signalées :
« io
Le
Deux canines, deux prémolaires et une carnassière infé-
rieure appartiennent à un grand Canis. La carnassière, qui
est en très bon état de conservation, a 24 millimètres de
longueur.
D XVII
Un morceau de mandibule, avec deux molaires, est d’un
| Lepus.
— Ce Canis et ce Lepus sont à ajouter à la liste que j'ai don-
“rie des animaux de ce gisement.
Cette liste comprend déjà un Rhinocéros, mais sans dési-
“gnation d'espèce. Des molaires supérieures, que je viens de
“trouver, montrent que ce Rhinocéros n’est pas le tichorhine.
_ Dans ma précédente communication, j’exprimais le regret
“de n'avoir pu consulter les ouvrages publiés en Italie sur les
«singes fossiles du \al d’Arno. Depuis, M. Ristori a eu l'ama-
it de m'envoyer un exemplaire de son remarquable
“mémoire, avec planches, sur Le Scimmie fossili ILaliane, 1890.
r est difficile de juger par des figures. Cependant, il me
semble que le Macaque de Montsaunès diffère des Macaques
fossiles d'Italie.
Je me propose de continuer l’exploration du repaire de
nr Si je trouve des résultats intéressants, j'aurai
” d’en faire part à la Société.
Fig. 2
7
oR
(30)
bo ds tips asc ee, MOT -NE Gé
Fig. 2. — La portion de Mandibule droite de Macaque
trouvée à Montsaunès, vue de dessus. L’obliquité de la pré-
A peut provenir de ce que l'échantillon a été cassé et
{ collé.
J Fig. 3. — Même échantillon vu du côté extérieur. Les raci-
nes de la deuxième arrière-molaire font défaut : elles se sont
Ellen en fragments lorsque j'ai sculpté ce fragile échan-
ton hors de la gangue qui le contenait.
XVIII
M. Leccero pu Sazox lit une lettre de M. le Ministre de
l'Instruction publique invitant les personnes qui désirent
prendre part au prochain Congrès des Sociétés savantes à la 4
Sorbonne, à adresser le manuscrit complet de leurs commu-
nications au Ministère de l'Instruction publique, avaut le
er avril, date extrême.
Séance du 30 mars 1892
Présidence de M. TRUTAT, président,
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
19 M. de Rey-Pailhade fait don à la Société de son travail
sur « Le rôle du Philothion dans l'absorption du soufre pris
par la voie gastro-intestinale ». M. Laborie donnera prochai-
nement une analyse de cet ouvrage,
20 M. Trutat lit ensuite la première partie d’un travail de E
M. Joseph Comère sur les « Diatomées du bassin sous-Pyré-
néen ». Ce travail sera publié dans le Bulletin trimestriel de
la Société.
30 M. de Rey-Pailhade fait la communication suivante :
Nouveaux faits pour servir à l’histoire du philothion.
On lave de la levure de bière en la délayant dans beau-
coup d’eau, puis on maintient le mélange à 35° c. pendant
trois heures en l'agitant fréquemment. Alors on filtre aussi «
rapidement que possible à travers un linge fin et la masse pä-
teuse estétendue en couche mince sur du panier buvard blanc.
Deux jours après, la levure est devenue comme de la -
corne. 4
On fait trois essais avec cette matière :
fo On la délaye dans de l’eau sucrée contenant des sels
nutritifs; on constate qu’elle fermente encore un peu;
on a Le
NN:
| pi L
nil
na .
XIX
2° On la porphyrise dans un mortier et on la place dans
un petit tube fermé avec un papier à l’acétate de plomb. Le
tube étant porté à l’étuve à 40° c., on observe un léger déga-
gement d'hydrogène sulfuré qui cesse après quelques heures ;
3° La poudre de levure, mélangée avec son poids de sou-
fre, donne dans les conditions précédentes un dégagement
de H2S, infiniment plus abondant qui s'arrête aussi après
quelques heures.
La levure non lavée donne les mêmes résultats
Le tissu musculaire découpé en tranches très minces et sé-
ché à l'air, à la température ordinaire, se comporte absolu-
lument comme la levure de bière.
Ces faits s'expliquent aisément: j'ai prouvé que tous les
tissus contiennent du philothion, principe immédiat, pouvant
se représenter par RH, c’est-à-dire composé d'hydrogène
faiblement uni à un radical encore conplètement inconnu.
- La levure de bière sèche et Le tissu musculaire desséché
renferment du philothion, qui,en présence du soufre à 40° c.,
donnent H?S$ suivant l'équation,
2RH+S=2R+HS.
Quant à la production spontanée de H?S sans addition de
soufre, que J'ai signalé ici même (Société d'Histoire naturelle
de Toulouse) le 4 juillet 1888, elle se comprend par quelques
phénomènes, tels que : transformation moléculaire interne
ou hydratation des matières albuminoïdes avec décom-
position et émission d'hydrogène sulfuré. MM. Berthelot et
G: André (Comptes rendus, 19 janvier 1891), dans leur recher-
ches sur le rôle du soufre dans les végétaux, ont montré que
les plantes émettent des composés sulfurés volatils. Cette ob-
servation démontre l'exactitude de la mienne, qui fixe d’une
façon sûre la nature d’un de ces composés volatils.
La production de H?S à 40° c. par une matière séchée à
Vair, est digne d’être signalée. Cette décomposition a pu faus-
ser très légèrement l'analyse de quelques matières organi-
ques naturelles.
XX - 4
En mélangeant avec du soufre les poudres de levure et de.
tissu musculaire dès qu’elles cessent de dégager H2S d’une
manière peu sensible, on obtient une nouvelle production 4
marquée d’hyarogène sulfuré. Mais si les poudres sont res- |
tées longtemps à l’air, elles ne donnent plus H?S avec le sou-
_fre. Il ne pouvait en être autrement, car j'ai prouvé que
l'oxygène libre détruit le philothion.
L'étude méthodique de la solution alcoolique de philothion
m'a conduit à modifier de la manière suivante la préparation
de cette liqueur. On traite 400 grammes de levure de bière”
haute et pressée, telle que l’employent les brasseurs, par”
420 gr. d'alcool à 45° centésimaux. Le mélange est agité fré-
ment pendant dix heures environ, nuis on filtre en repas-
sant plusieurs fois les premières parties troubles. La filtra= «
tion est un peu lente, mais enfin on obtient un liquide ab-
solument limpide et d’une réaction très légèrement acide. Sa
teneur en alcool — 25 °/, environ — le rend imputrescible. «
Cette liqueur est très instable, elle fournit des précipités:
d’albumine avec un très grand nombre de réactifs, alcool à
90° centés.,éther ordinaire, phénol, chloral, alcalis caustiques,
sels alcalins à réaction basique, sels métalliques. Les aci- «
des donnent aussi des précipités généralement blancs, l'acide
acétique glacial détermine un coagulum gélatineux, très
épais et incolore; les acides oxalique, tartrique et hippurique«
en poudre produisent des dépôts blancs ; l’acide urique n’a
rien fourni. Les sels neutres en poudre — chlorure d’amonium,«
fluorure de sodium, urée, etc., —- donnent aussi des pré- k
cipités. L’eau oxygénée détermine aussi un précipité et dé="
gage en même tenps de l’oxygène. Une chaleur de 40° çc. y“
donne très vite un abondant dépôt blanc, le liquide séparé
par le filtre fournit la réaction de l'hydrogène sulfuré. On ob=
tient aussi un précipité, mais plus lentement, en abandon-
nant la liqueur à elle-même à la température de 15 c.
La solution alcoolique de philothion jouit de propriétés
".
XXI
chimiques remarquables : elle donne de l'hydrogène sulfuré
avec le soufre, elle absorbe rapidement l’oxygène de l’air et
décolore aussi en peu de temps le carmin d’indigo sans ad-
dition de soufre.
Je continue l'étude des propriétés chimiques de cette li-
queur.
La séance est levée.
Séance du G avril 4892.
Présidence de M. TRUTAT, président.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
4° M. Record, notaire à Puycelsy (Tarn), présenté par
MM. Chalande, Trutat et Neumann, est nommé membre titu-
laire de la Société.
2° M.Trutat dit quelques mots sur l’Origine des cavités dans
les glaciers ; il se réserve de présenter ultérieurement des
considérations complémentaires et des photographies rela-
tives à cette question.
3° M. F. Régnault complète ses observations sur les galets
coloriés du Mas-d'Azil et de Montfort; ses remarques provo-
quent une discussion entre l’auteur, M. Neumann et M. Trutat.
… ko M. O. Debeaux fait hommage à la Société d’un ouvrage
inhtulé : « Notes sur plusieurs plantes nouvelles ou peu ’con-
nues de la région méditerranéenne et principalement des Py-
rénées-Orientales. » Il présentera, dans une des prochaines
A
- séances, quelques considérations relatives à celte publica-
tion.
9° M. Chalande propose d'organiser dans la Société une
section de photographie. Après une discussion à laquelle.
prennent part MM. Trutat, Régnault et Laborie, il est entendu
que cette question, qui mérite une étude sérieuse, sera re-
prise dans les séances suivantes.
XXII
Séance du 20 avril 14892
Présidence de M. DEBEAUX
M. Neumanx communique un mémoire M. le docteur
Trouessart, intitulé : Considérations générales sur la classifi-
cation des Acariens suivies d’un essai de classification nou=
velle, et en fait l'analyse. , | |
M. Harlé présente des os provenant de restes de repas”
de hyènes tachetées.
Il y a environ un an, la ménagerie Redenbach a fait, dans
notre ville, un séjour de trois semaines. Elle avait deux gran“
des hyènes tachetées d’Abyssinie, animal que peu de ména-«
geries possèdent. J'en ai profité pour essayer de me rendreh
compte comment l’hyène tachetée attaque les os et quelles tra-
ces elle y laisse, questions qui présentent pour moi un certain.
intérêt, parce que J'ai souvent occasion de fouiller des repai=«
res à hyène spelæa. On sait que, par les caractères de ses
dents et de ses os et par sa taille, l’hyène spelæa diffère peu
de lhyène tachetée. 1
J'ai donc été tousles matins à la ménagerie Redenbach,. 1
j'ai vu donner aux deux hyènes tachetées des os de chevaux,
revêtus d’une partie de leur chair, et j'ai ensuite emporté ce
qu’elles en ont laissé, ainsi que les autres os quise trouvaient.
dans leurs cages et qui provenaient de leurs précédents repas.
Ayant donné, par exemple, à l’une de ces hyènes, une moitié"
inférieure de radius avec le carpe adhérent, j'ai vu qu’elle
procédait de la façon suivante : l’hyène commençait par arra=|
cher sommairement les chairs, au moyen de ses incisives, et
les dévorer. Puis, elle prenait le carpe entre ses pattes de
devant et maintenait ainsi verticale cette moitié de radius.…
Saisissant ensuite, entre ses molaires, l'extrémité supérieure
XXIII
(e*est-à-dire le corps) de cet os, elle l'y serrait lentement. Sous
Pénorme pression, l'os se brisait en éclats, dont l’hyène
avalait de suite gloutonnement le plus grand nombre. Quel-
ques éclats, qui tombaient de sa gueule ou qui étaient par
trop gros pour être avalés, restaient seuls dans la cage.
L'hyène continuait ainsi, s’arrêtant de temps à autre pour
lécher longuement la cassure ou de grands éclats. Enfin,
lorsque le radius était rasé jusqu’auprès de son articulation,
elle l’abandonnait, ainsi que le carpe, sans même arracher les
gaines musculaires qui les recouvraient. Ces hyènes ont
“procédé de même vis-à-vis de tous les gros os (ou plutôt
moitiés de gros os)que je leur ai donnés, dévorant le corps de
los et laissant, sans y toucher, l'extrémité articulaire. Pres-
que toujours aussi, elles ont laissé le carpe ou tarse. Une
fois, cependant, une de ces hyènes a commencé par dévorer
le carpe dont elle a avalé tous les os; mais ensuite, au lieu
de continuer par l'articulation inférieure du radius, elle a
attaqué et dévoré le corps de cet os. Voici, par exemple, la
demi sphère qui constitue l'articulation supérieure d’un fémur :
c'est tout ce qui a été laissé d’un gros morceau d'os. Voici,
de même, l'articulation supérieure d’un radius, l'articulation
inférieure d’un radius (sans carpe), d’un autre (avec carpe),
celle d’un tibia (avec tarse), etc. Jusqu'ici je m'étais imaginé,
au contraire, que tous les animaux carnassiers préfèrent les
extrémités articulaires.
J'ai donné à ces hyènes six mâchoires inférieures de che-
vaux. Elles les ont attaquées par l’extrémité postérieure,
“les ont complètement dévorées jusqu’à la région des molaires
et ont enlevé l'os en biais sous ces dents.
…. Ji était surtout intéressant pour moi de me rendre compte
des traces laissées sur ces os, afin d'apprendre à distinguer,
“dans mes fouilles, les os attaqués par les hyènes, de ceux
“brisés par d’autres causes. Mais les hyènes de la ménagerie
-Redenbach ont laissé bien peu de traces caractéristiques sur
les os que j'ai emportés. Je m'attendais à voir, sur ces
XXIV | É
échantillons, des stries et des empreintes. Je n’en ai pas
trouvé, car je ne puis appeler ainsi quelques traces, à peine
visibles, qui se trouvent près de la cassure des os les plus
difficiles à briser. Les seules traces caractéristiques que j'ai
vues sont de gros trous en demi cercle, de un centimètre à
deux centimètres et demi de diamètre, qui découpent parfois
la cassure de l'os. Ces trous sont produits lorsque, sous
l'énorme serrage, les molaires percent l'os comme le feraient
des emporte-pièces. Ils sont fort rares dans le corps des 0
longs des membres, parce que ceux-ci se brisent en éclats
avaut que l'effet d'emporte-pièce ait pu se produire. Ils sont
assez fréquents dans la partie de ces os qui est voisine d’une
extrémité articulaire ; assez fréquents aussi dans la partie de
la mâchoire supérieure qui borde immédiatement les molairess
mais, ces régions étant spongieuses, les trous n’y sont pas très.
nets. C’est aux os plats, à double paroi, tels que mäâchoï :s
inférieures et os du bassin, que ces trous sont le plus fré*
quents et le plus nets. Tantôt, l'effet d’emporte-pièce s'est
produit seulement le long de la cassure de l’une des paroïs*
Tantôt, il s’est produit sur les deux parois, donnant alors des
demi-cercles qui se correspondent. ;
Ontrouve, dans nos repaires quaternaires, quelques mandi®=
bules d'ours spelœus dont il ne reste que la partie antérieure,
laquelle est coupée en biais, au-dessous des dents, par une
série de demi-cereles, tels que ceux que je viens de vous
montrer. On ne peut douter que ces mandibules sont des
restes de repas de hyènes. Celle que voici a été trouvée pan
M. Miquel, dans la grotte d’Aubert, près de Saint-Gironss
Elle est coupée, sur chaque face, suivant trois demi-cerclés
et ceux d’une face correspondent à ceux de l'autre face.
M. Trutat m'a montré, dans le musée de Toulouse, quelques
échantillons semblables qui proviennent de la grotte de
Lherm, près de Foix. 1
Je ne prétends nullement que les hvènes spelæa ou tache=
tées n’ont laissé, sur les os qu’elles ont abandonnés, d’autre ;
XXV
| traces que celles dont je viens de vous entretenir. Jo me
borne à constater ce que j'ai vu dans mes observations, for-
| cément incomplètes, sur les deux hyènes tachetées de la mé-
nagerie Redenbach. Il est intéressant de remarquer que
William Buckland, dans un ouvrage, maintenant fort rare et
qui m'a été prêté par M. Cartailhac (Reliquiæ diluvianæ; Lon-
don, 1824), a donné (p. 38) des descriptions qui concordent,
sur les points essentiels, avec celles que je vous ai exposées.
Buckland, qui étudiait le repaire de hyènes de Kirkdale,
avait observé, dans une ménagerie, comment une hyène ta-
chetée dévorait les os et quelles traces elle y laissait.
La puissance de digestion des hyènes n’est pas moins stu-
péfiante que la force de broiement de leurs mâchoires. J’ai
trouvé, dans nos gisements quaternaires, un très grand nom
bre de caprolithes de hyènes. Ils résultent des éclats d'os
- que ces animaux ont avalés. Mais, bien que ces éclats n’aient
pas élé mâchés, ils ont été complètement digérés. Les copro-
lithes sont composés d’une matière homogène, amorphe. Ra-
rement J'y ai rencontré un morceau d'os.
Discussion : M. Chalande.
M. Neumann signale à l’attention de la Société un article
de MM. Cornevin et Lesbre, dans le C. R. Ac. Sc., sur les
caractères différentiels des espèces Ovine et Caprine ; il donne
lecture de cet article.
La séance est levée
Séance du 4 mai 189?
Présidence de M. LABORIE.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
1° M. Jammes remet à la Société, au nom de M. le profes-
seur Moquix-Tanpox, un exemplaire de l'édition française
du Traité de physiologie humaine, de L. LanDors.
XXVI à
En traduisant cet ouvrage, M. Moquin-Tandon a introduit,»
dans la bibliographie française, un guide précieux pour les
étudiants en histoire naturelle, en médecine et, certainement
aussi, pour beaucoup de professeurs. La haute valeur scien-=
tifique de cet ouvrage est rehaussée par la méthode employéeh
dans l’exposition des matières et Ja clarté du style qui fait les .
frais de cette exposition.
Chaque chapitre débute par l’examen anatomique et phy="
siologique des corps élémentaires remplissant les fonctions
qui vont être étudiées ; à l’analyse de ces éléments fait suite
celle de l’organe qu'ils constituent. L'étude du rèle de chaque
organe, à l’état normal, est accompagnée de celle de son
fonctionnement à l’état pathologique ; enfin, de nombreux
théorèmes de mécanique et de physique éclairent les points
_ obscurs des divers phénomènes vitaux.
L'étude de ces matières complexes est rendue facile par”
une série de dispositions matérielles qu’il est nécessaire de.
signaler : À
Tout d’abord, plus de 300 dessins ou groupes de dessins,»
répartis dans le texte, permettent de suivre aisément l’en=
semble des phénomènes exposés. D’autre part, le texte lui=«
même est écrit en quatre caractères, disposition qui permefm
d'augmenter et de classer en même temps, par degré d'im=
portance, les diverses questions traitées. De très nombreuses
indications en marge permettent, en outre, de retrouver.
aisément les points qu’on désire étudier et de dresser des
plans d'exposition variés.
D'autres se chargeront de dire que l'éditeur n'a rien regretté
pour que l'ouvrage français fût, au point de vue matériel, àn
Ja hauteur des nombreuses éditions étrangères. 1
2° M. Laponie fait le compte rendu de Ja situation finan=
cière de la Société. |
Grâce à l'excellente gestion du trésorier, le budget s’équi=M
libre avec les ressources de l’année courante. l
Des comptes parfaitement en règle, des livres tenus d'une”
XXVIE
manière irréprochable, donnent la note et la mesure du zèle
et du dévouement de M. Chalande. M. Laborie lui adresse
des félicitations auxquelles tous les membres présents s'as-
socient.
3° M. Laponie analyse ensuite le travail de M. de Rey-
Pailhade intitulé : Rôle du Philothion dans l'absorption du
soufre par la voie gastro-intestinale. M. Laborie a la convic-
tion que M. de Rey-Pailhade vient de donner, du mécanisme
de l’absorption du soufre et de son action dans l’économie,
l'explication la plus certaine qui ait encore paru.
40 M. Neumaxx signale un cas de sarcoptide chez un lion
de ménagerie.
L'animal, cause de cette maladie, est le sarcopte bien
connu de l'espèce scabieï.
La séance est levée.
Séanée du 18 mai 1892
Présidence de M. TRuTAT, président.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
4° M. le professeur Leccerc pu SAgLon signale à la Société
l'apparition en librairie d'une Nouvelle flore des Mousses et des
Hépatiques, par M. I. Doux.
La disposition des matières, dans cet ouvrage, rappelle
celle qui a été adoptée pour leur flore, par MM. Bonnier et
de Layens : les espèces sont disposées en tableaux et grou-
.pées de telle sorte que les difiérences existant entre elles sont
appréciables au premier examen.
Les caractères de détermination ont été choisis parmi les
plus simples et rendus encore plus compréhensibles, par de
petits dessins dont le nombre dépasse 1200.
Ce livre, ainsi disposé, est des plus pratiques et semble
destiné à rendre de vrais services aux personnes qui désirent
faire une étude détaillée des mousses et des hépatiques.
XXVIII
M. HanLé signale un Repaire de hyènes, près d’Eichel, aux
environs de Saint-Girons (Ariège).
L'une des personnes qui ont visité mes fouilles du repaire
de hyènes de Montsaunés, près Saint-Martory, remarqua les
nombreux coprolithes que j'y trouvais et me dit en avoir vu
de semblables dans une grotte qu’elle me désigna. Ses ren-
seignements furent mis à profit : la grotte indiquée fut explo-
rée un peu par moi, beaucoup par M. Miquel, de Saint-Girons,
qui eut l’amabilité de me donner ses trouvailles.
La grotte en question est à l'attitude de 550 à 600 mètres,
tout près de la métairie Sabouche, commune d’Eichel, à
4 kilomètres au sud de Saint-Girons. C’est un couloir bas. Il
est horizontal sur 26 mètres à partir de l'entrée, plonge en-
suite verticalement par un puits de 6 mètres de profondeur et
se prolonge enfin en pente douce sur #0 mètres. Après quel-
ques tätonnements, nous avons fouillé l’étage inférieur sur
les 45 mètres les plus rapprochés du puits. Voici ce que
nous y avons trouvé. Presque tout élait près de la surface,«
dans une terre rouge, avec quelques rares morceaux des”
parois et concrétions stalagmitiques.
Ursus spelæus. — Beaucoup de dents isolées, beaucoup
d'os des pattes, mais un seul gros os (un fémur). C’est bien
l'ours spelœus ainsi que le montre, par exemple, la dernière |
molaire supérieure que voici, dont la couronne est accidentée”
par de très nombreux petits tubercules accessoires, tandis.
que, chez l’ours arctos, la couronne est bien plus simple. Il
y à 8 exemplaires de la dernière molaire supérieure gauche.«
Les restes appartiennent donc à au moins 8 individus. Chaque
ours possédant plus de 40 gros os (vertèbres comprises), ces
huit ours en avaient ensemble près de 350. IL est singulier
que nous n’ayons trouvé qu'un seul gros os.
Renard. — Dents, os des pattes, une moitié d’humérus.
Hyœna spelæa. — Un nombre considérable de dents iso—
XXIX
“lées et de petits os. Presque pas de gros os, même en frag-
ments. Ainsi, par exemple, nous avons recueilli 90 canines,
108 premières phalanges, 8 rotules; mais un seul fragment
déterminable de fémur, un seul de tibia, une seule vertèbre
du tronc. D'après le nombre des canines, les restes provien-
- nent d’au moins 23 individus.
Taupe. — Une omoplate.
— Marmotte. — Deux incisives supérieures : l’une d’un sujet
de petite taille, mais qui est loin d'avoir achevé sa crois-
sance ; l’autre, d’un sujet de grande taille. Une moitié infé-
rieure d’humérus de grande taille. J’attribue ces restes à la
variété primigenia.
Arvicola. — Quelques restes de deux espèces de taille bien
“différente. En outre, on voit sur un os de renard et sur un
os de hyène les traces des incisives de ces rongeurs.
— Bœuf, Chamoïs (?), Cerf. — Quelques restes très peu nom-
_breux.
Un oiseau, un crapaud et deux hélix complètent la liste des
À animaux dont nous avons trouvé les restes dans cette fouille.
Discussion : M. Trutat dit qu'il lui est aussi arrivé de trou-
ver seulement certaines catégories d'os, sans pouvoir s’expli-
quer pourquoi. Ainsi, au cours de l’une des fouilles qu'il a
maites dans la grotte de Lherm, M. Trutat a rencontré 6 humé-
-rus gauches d'ours spelœæus et pas un seul humérus droit.
_ M: Harlé fait observer que le fait cité par M. Trutat cst
encore plus singulier que le triage par grosseurs constaté
dans la grotte d’Eichel.
La séance est levée.
tt À
XXX
Séance du 1% juin 1892
Présidence de M. DEBEAUX
M. NEumanN fait une communicalion sur le & Filaroides
anustelarum » van Beneden. Ce ver a été plusieurs fois ren-
contré chez la Marte, la Fouine, le Putois, la Belette, où il
se trouve soit dans des nodules du poumon, soit libre dans
les bronches, la trachée, le sinus frontal, le sinus ethmoïdal.
Il ne doit pas être confondu, comme l'ont fait quelques
auteurs, avec le Filaria perforans Molin (F. quadrispina
Diesing), qui vit dans le tissu conjonctif sous-cutané des
mêmes Mammifères, et en est absolument différent. La par-
ticularité Ja plus remarquable de l’organisation du Füilaroides
mustlelarum consiste dans des séries successives de plis lon-
giludinaux, séries qui, chez la femelle, s’étendent jusqu’à
l'extrémité postérieure du corps, tandis que, chez le mäle,
elles sont limitées à la moitié antérieure. Cette particularité
ue se retrouve que dans le S{rongylus striatus Zeder, qui vit
dans les bronches du Hérisson. Du reste, ces deux espèces
n’ont pas encore été rigoureusement comparées, leur étude
est encore incomplète, et M. Neumann ne serait pas surpris
de leuridentité. P.-J. Van Beneden a considéré ces plis comme
destinés à « permettre au ver de s’allonger et de se distendre
selon le développement de sa progéniture. » Mais cette hypo-
thèse est inadmissible, puisque les plis se trouvent aussi chez
le mâle et persistent chez les femelles remplies d'œufs et
d'embryons.
M. Neumann a trouvé un Filaroides mustelarum femelle à
l'origine d'une grosse bronche chez une jeune Loutre com-
mune, prise à Portet, sur le bord de la Garonne. Le parasite
était unique, rempli d'œufs embryonnés; le mucus bronchi-
que ne contenait pas d'embryons, le tissu pulmonaire était
sain. On n'avait pas encore signalé de parasite de l'appareil
1
Bic
27
LA
| XXXI
respiratoire chez la Loutre. IL est remarquable que ce Néma-
tode soit commun à des espèces si différentes de la famille
“des Mustélidés. Sa présence ckez un mammifère amphibie
s'accorde avec l'hypothèse de van Linstow, qui considère la
Grenouille rousse (Rana temporaria) comme l'hôte intermé-
diaire du Filaroides mustelarum.
M. F. Lapizce analyse un mémoire de M. Noguès sur la
genèse de l'or.
Par quel procédé l'or esi-il arrivé aux filons et aux allu-
vions qui le contiennent ? Quel est l'origine de l’or combiné
et de l'or natif ? L'or est-il arrivé à l’état d’or métallique
où à l'état de combinaison ? L'or natif des gîtes connus
résulte-t-il d’une décomposition sur place ? La quantité d’or
“actif ou amalgamable diminue-t-elle sa profondeur ? Quel est
l'âge des filons aurifères ? Avec quelles roches sa venue est-
elle en relations ?
Telles sont les questions que M. Noguès discute avec la
compétence que lui donne une longue pratique des terrains
et exploitations aurifères. Ilexpose d’abord les théories d’Elie
de Beaumont sur les émanations métallifères, et s'occupe
ensuite des observations et des opinions de Laur, Flory,
Wiala Murchison, etc.
M: F. de Castro a montré qu’à l’île de Cuba l'or existe dans
une roche serpentineuse sans quartz ; M. Noguès a constaté,
“le son côté, en Andalousie, que le quartz n'était pas indis-
pensable à l’existence de l'or.
MM. d’Achiardi et Noguès prouvent que l'or natif est le
résultat de la décomposition des composés aurifères sulfurés,
arseniés, arsenio-sulfurés, tellururés.
l'or aurait été amené dans les gisements actuels par
| Péruption des roches pyroxeno-amphiboliques (Diorites, Am-
phibolites, diabases, etc.), non à l’état de vapeurs métalliques,
niau moyen de dissolutions siliceuses, mais entraîné par les
sulfures de fer, de cuivre, les arséniures, ete. Ces corps ont
MXN ET
été postérieurement décomposés, l’or est devenu libre, à l’état
natif et amalgamable. Les diorites contenant du fer titané=
magnétique, sont elles-mêmes pyriteuses et aurifères. Dans
des échantillons de Dosimose (arsénio-sufure de nickel) qui
renferme une proportion notable d’or invisible et combiné, on.
voit ce minéral passer par oxydation à l’état d’arséniate ct on
aperçoit l'or natif en liberté. |
Le sable aurifère noir de la sierra de Peñaflor provient de
la désagrégation sur place de roches pyroxeno-amphiboliques.
Les cristaux d’or, de zircon, de rutile, de pyrite qui s’y trou- |
vent, ontleurs formes cristallines (arêtes, angles solides, faces)
intactes. Il n’y a done ni chocs, ni action érosive, ni transports.
La genèse de l'or par décomposition est donc un fait acquis:
M. Degraux fait à la Société une communication sur quel=M
ques plantes rares ou nouvelles de la région médilerranénne. |
ORCHIS PAPILIONACEUS X MORIO Timbal et Marçais, et ORcHIS
MORIO ÏX PAPILIONACEUS Timbal. — Ces deux formes,
dont la première a été récoltée en France, en 4887, sur les |
collines incultes près d'Avignonet, et la seconde, en 1886,
dars les prairies de Portet, aux environs de Toulouse, exis=«
taient depuis près de vingt ans dans l'herbier de M. Debcaux
Notre collègue les avait recoltées, en effet, en avril 1868, dans -
les maquis autour de Bastia en Corse, et avait noté alors Sü«
le vif leurs caractères différentiels Ce n’est qu’en intercallan
dans son bherbier ses anciennes récoltes faites dans les diverses \
régions où il a séjourné, qu'il a retrouvé ces deux orchidées
hybrides, mais déjà décrites par MM. Timbal et Marçais. Leur
découverte antérieure en Corse ne conslitue pas moins ui
fait intéressant relalif à la dispersion géographique de ces 4
deux formes, dont on n’a pas cité d’autres stations jusqu x
présent. 4
GROUPE DU SERAPIAS TRILOBA Viviani. — Quatre orchidées |
hybrides différentes ont porté le nom de Serapias triloba à
une époque où l’on ne soupçonnait pas encore la pro cnance
XXXIII
de celles-ci. Nous devons au célèbre botaniste toulousain
Mimbal-Lagrave d’avoir apporté le premier quelque lumière
sur la production de ces hybrides dans un important travail
publié en 1854, dans les Mémoires de l’Académie des sciences
de Toulouse. Ces orchidées sont les suivantes :
A0 Serapias (orchis) laxifloro X cordigera Timbal = S. tri-
loba Lloyd; X S. Nouleti Rouy ; X S. Lloydii K. Richter,
des prairies marécageuses de la Loire-Inférieure.
2 Serapias (orchis) laxifloro X longipetala Timbal = S. tri-
loba Dupuy et X S. Rousii Dupuy, des prairies humides du
Gers.
3e Serapias neglecta X laxiflora Levier = S. triloba Viv.:
Serapias (orchis) picto X cordigera Timbal, des environs de
Pise (Italie)
ko Serapias (orchis) coriophoro X longipetala Rouy =
S. triloba Koch ; S, Tomasinii Kerner, des environs de Trieste.
A ces formes si diverses, produites par l’hybridité, il con-
vient d'ajouter une cinquième forme résultant de la fécon-
dation de l’Orchis papilionaceus par le Serapias cordigera L.,
et que M. Debeaux décrit dans son travail publié, en 4891,
dans la Revue de botanique, sous le nom de Serapias (orchis)
papilionaceo X cordigera. Dans cet hybride, les caractères de
la plante-mère (Orchis papilionaceus) sont manifestes par le
faciès, le port de la plante, la forme des feuilles et de l’épi
floral, et la belle couleur pourpre de ses fleurs. L'action du
Serapias cordigera est aussi bien marquée par la forme des
divisions du périanthe, et leur couleur plus foncée que dans
PO. papilionaceus. Cet hybride a été récolté dans les maquis
près de Bastia, de 4867 à 1869, là où abondaient les parents.
Tuzrpa ocucus-sours Saint-Amans. — Cette belle tulipe, que
Clusius et J. Bauhin avaient déjà nommée oculus-solis, était
connue à la même époque eu Îtalie sous le nom d’ochio di
sole. Redouté l’a décrite dans ses Lilacées, n° 6, avec la déno-
mination de T. aginnensis. Son aire de dispersion dans le
midi de la France et de l’Europe australe est des plus étendus.
à"
XXXIV
Cette plante est signalée, en effet, dans les localités ci-après,
principalement dans les champs de blé et très rarement dans
les vignes : Bordeaux, Agen et une grande partie du Lot-et-
Garonne, Auch et Lectoure dans le Gers, Moissac et Montau-
ban dans le Tarn-et-Garonne, Nîmes dans le Gard, Saint-Bar-
thélemy, près de Montpellier, où il est devenu fort rare
Marseille, Grasse et Draguignan. On la retrouve en abon-
dance à Florence en Italie, dans le Valais en Suisse et en
Asie-Mineure (la Syrie et la Palestine), la Mésopotamie. Il est
à remarquer que cette liliacée n’a pas été observée encore
dans la Haute-Garonne, ni dans l'Aude, malgré le voisinage
des départements limitrophes où abonde celle-ci. M. Boissier
est d'avis que le Tulipa oculus-solis a été introduit d’Orien
en France et en Italie. E
Licium canpipum Lin. — Il n’est indiqué que deux stations
du lis blanc dans la flore de France de Grenier et Godron, -
celle de Grenoble, sur quelques vieux murs, et celle de Bas-
tia, en Corse, dans les vignes, entre le couvent des capucins
et le vieux fort génois, sur la route de Saint-Florent.
M Debeaux signale une troisième station près de Saint-Paul-
de-Fenouillet (Pyrénées-Orientales), dans les vignes, en sui=
vant le chemin qui conduit à l’ermitage de Saint-Antoine-de-
Galamus, et où il est très abondant. Dans cette dernière
localité comme dans les précédentes, le Lilium candidum
n’est qu’à l’état subspontané et provient d’ancicnnes cultures.
La région de Ghazir dans le Liban, en Asie-Mineure, paraît
être la véritable patrie de sctte plante. |
ALLIUM MAGICUM Lin.; Saint-Amans, Flore agenaise (1821).—
Tous les floristes considèrent aujourd'hui l’A. magicum comme
la forme bulbilifère de l'A. nigrum Auct. omn. non Lin., et
qui, à raison de son habitat dans les régions relativement
froides, ne peut arriver à parfaite floraison. Cette variété
bulbilifère n'avait été signalée que dans le Lot-et-Garonne, «
principalement sur les coteaux calcaires des environs d'Agen. «
Elle vient d’être découverte récemment dans la Charente- «
+
XXXV
Inférieure par M. Foucaud. Le type est, au contraire, très
commun sur lout le littoral du bassin de la Méditerranée.
Il convient aussi, à ce sujet, de faire remarquer une erreur
de dénomination qui a eté reproduite dans toutes les flores
méridionales. Les botanistes descripteurs ont considéré comme
étant de simples synonymes de l'A. nigrum Lin. les A. mul-
tibulbosum Jacq. et l'A. monspessulanum Gouan. D’après
Regel, qui a publié, en 4875, une remarquable monographie
du genre Allium, l'A. nigrum de Linné, est une espèce dis-
tincte de l'A. multibulbosum (A. monspessulanum Gouan), et ne
se trouverait qu’en Dalmatie et en Macédoine. Régel établit
ainsi la synonymie de ces deux plantes :
4° Accium niGruM Lin, spec. 430 ; A. nigrum Reichb. Icon.
fl. germ. lab. 505; Regel, Monog. AU., p. 226.
Hab. l’Europe australe (Dalmatie et Macédoine).
2° ALLIUM MULTIBULBOSUM Jacq. Flor. aust. (1773); Regel,
Monog., p. 226 ; A. Monspessulanum Gouan Zllust. tab. 16
(4773); À. nigrum Don Monog. 89; Gren. God. Fl. de Fr.,
IE, 205; Loret et Bar. F1. de Montp.; Willk et Lange Prod.
fl. hisp., etc. non Lin.; A. Cyrüili Tenore ; À. fragrans Cyrillo
Var. bulbiferum Gr. God, loc. cit; À. magicum Lin. Spec,
Ed. II, p. 424; Saint-Amans, F1. agen. lab. 10 (4821).
Hab. le type à Montpellier, Toulon, Bastia en Corse, Pise
et l'Italie méridionale, la Sicile, la Sardaigne, l'Algérie (les
trois provinces d'Alger, Oran et Constantine), l'Orient (Grèce,
Céphalonie, Cyclades, Crète, Turquie d’Asie, Chypre, l'Anti-
liban, la Mésopotamie), l'Espagne, le Portugal, les Cana-
ries, etc.
La variété bulbiferum, à Agen et dans la Charente-Infé-
rieure.
D'après M. Boissier (Flora orientalis, v. p. 279), la largeur
plus ou moins considérable des feuilles, et la forme des bul-
bes qui peut varier beaucoup, ne seraient pas des caractères
de première valeur pour justifier la séparation de l’A. nigrum
Lin. de l'A. multibulbosum Jacq. — Regel est beaucoup plus
XXXVI
affirmatif dans ses descriptions, en les regardant comme deux
espèces distinctes, et en adoptant pour ce dernier, le nom le
plus ancien donné par Jacquin.
PHLEUM ARENARIUM L. — Petite graminée spéciale aux
sables maritimes du littoral océanique et méditerranéene
récoltée par M. Neyraut, dans le ravin de la Donzella, au-
dessous de l’ermitage de Casas-de-Peña, dans les Pyrénées
Orientales, c’est-à-dire à une distance de 35 kilomètres du
rivage de la mer. Le même fait est signalé par Loret et Dar-
randon qui, dans leur flore de Montpellier, indiquent le
Phleum arenarium sur les sables dolomitiques du Larzac, à la
Vacquerie et au Caylar, séparés de la Méditerranée par une
distance de 70 kilomètres environ, et où l'influence marine
ne se fait plus sentir. On ne peut attribuer qu’à l'influence
des milieux, l’habitat de cette espèce loin de ses stations natu-
relles.
La séance est levée.
Séance du 6 juillet 14892
Présidence de M. DEBEAUX, doyen d'âge.
À° M. pe Rey-PAILHADE signale les principaux mémoires rela-
tifs à l’histoire naturelle lus au Congrès des sociétés savantes
à la Sorbonne, et offre à La Société la collection des journaux
officiels contenant tous les travaux du Congrès de 1892.
M. de Rey-Pailhade présente et fait fonctionner l’appareil
inventé par M. d’Arsonval pour filtrer et stériliser rapidement
les liquides organiques préparés pour la méthode des pro-
fesseurs Brown-Séquard et d’Arsonval.
Cet appareil, très ingénieux et facilement maniable, est
basé sur l'emploi de l'acide carbonique liquéfié que l’industrie
fabrique maintenant d'une manière courante. La pression de
50 atmosphères environ qu’on développe dans ce filtre est
_MAbdate hé É'hhié éé… né.
“XXXVII
suffisante pour détruire les microbes par pression en respec-
tant les ferments solubles.
Ce nouveau filtre paraît appelé à rendre de très grands
services, car en employant l'acide carbonique on évite l’ac-
tion si énergique de l'oxygène qui décompose sûrement avec
rapidité un certain nombre de principes délicats oxydables.
M. de Rey-Pailhade annonce même que, dans une expé-
rience, il a constaté une précipitation de matière albuminoïde
par l'acide carbonique. Ce résultat n'a rien de surprenant, car,
M. d’Arsonval a montré avec cet instrument que l’acide car-
bonique à haute pression décompose les iodures comme
l'acide azotique. L'appareil d’Arsonval paraît stériliser donc à
la fois par voie physique et aussi par voie chimique en pré-
cipitant certains principes albuminoïdes.
Le commerce fournissant actuellement de l'oxygène à
200 atmosphères, cet appareil permettra de répéter facilement
certaines expériences intéressantes de Paul Bert sur l’action
de l’oxygène comprimé.
20 M. Harcé fait une communication sur les Brèches à
Ossements de Montoussé (Hautes-Pyrénées). Ces brèches ont
donné à M. Harlé de nombreux animaux quaternaires, parmi
lesquels un Ruinocéros différent du tichorhine et une Mar-
MOTTE.
3° M. Henri CHALANDE présente des échantillons de man-
ganèse d’une exploitation de ce minerai, ouverte cette année
au col de Peyresourde, près Luchon.
La séance est levée.
Séance du ?20 juillet 1882
Présidence de M. NEUMANN.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
1° M. de Rey-PaiLHADE, empêché d’assister à la séance,
adresse une lettre dans laquelle il propose à la Société de
XXXVIII
nommer un ou plusieurs délégués au Congrès de Huelva. Il
offre aussi d'adresser une lettre de félicitations au gouverne-
ment Espagnol, à l’occasion du quatrième centenaire de la
découverte de l'Amérique. Ces deux motions sont acceptées,
et M. de Rey-Pailhade est choisi comme délégué.
2° M.le Président donne lecture de la communication
suivante, adressée par M. de Rey-Pailhade. |
Un savant russe, M. Poehl, vient d'annoncer (Comptes
rendus, séance du 11 juillet 1892), que la spermine, matière «
extraite par lui de la liqueur Brown-Séquardienne, joue dans
l'organisme le rôle d’excitateur des oxydations. Il pense
que le ferment glycolytique de M. Lépine se confond avec la
spermine.
Il me paraît intéressant de rappeler que les propriétés at-
tribués au philothion sont analogues à celles constatées à
la spermine par M. Poehl. J'ai de plus émis l’opinion (Histoire
naturelle de Toulouse, séance du 4 juin 1890), que le ferment «
de M. Lépine et le philothion devaient avoir des rapports
étroits. Les expériences du chimiste russe donnent une cer-
taine force à cette manière de voir.
Les faits avancés par M. Poehl me décident à publier une
expérience toute récente, qui montre que le philothion excite
bien l'oxydation comme je le pensais. |
Une liqueur active de philothion qui décolore rapide
le carmin d’indigo et épuise tout l'oxygène de la solution,
n’a plus ce pouvoir, quand on l’a traitée par le bichlorure de“
mercure, à raison de 1525 par 4100cc de liqueur. Il se pro-
duit un très abondant précipité blanc, et le liquide devient
très acide ; on neutralise presque complètement par de la
soude caustique. Ce fait montre clairement que la liqueur
dont on a détruit le philothion par le sublimé corrosif n’a
plus le pouvoir très remarquable de produire d’abord la ré-«
duction du carmin et ensuite des oxydations secondaires.
Le philothion et la spermine ne sont pas une même matière;
mais elles ont la propriété commune d’exciter l'oxydation de
corps peu oxydables.
EE
3° M. James fait connaître à la Société le résullat de ses
recherches sur l’embryogénie des Ascaris. Les feuillets blas-
todermiques se forment par voie planulaire, de la même
manière que chezles Oxyures qu'il a précédemment étudiés ;
le mésoderme ne se divise point en ceux feuillets et sa
masse entière devient le mésoderme pariétal.
ko M. NEuMANN expose une observation d'habitat excep-
tionnel de larves de puces.
On sait qu’en général les Puces pondent leurs œufs à peu
près au hasard, que ces œufs tombent et éclosent sur le sol
et que les larves qui en sortent se tiennent dans les fissures
ou recoins abrités que le local peut leur offrir.
Cependant, en ce qui concerne la Puce de l’homme (Pulex
irritans), Hebra et Küchenmeister ont trouvé ses œufs sous
les ongles, où ils avaient été amenés par le grattage. Catens-
chjold, médecin danois, a même vu les larves vivre dans
les squasmes et sur les érosions d’une femme malpropre at-
teinte de psoriasis. Deux observations semblables ont été
faites sur la Puce du chien (Pulex serraticeps Gerv.), l’une
par Austin, l’autre par Leuckart. Les chiens qui les ont four-
nies étaient atteints, depuis longtemps, l’un de prurit, l’autre
d'eczéma.
M. Neumann a vu deux chats angora, depuis longtemps
infectés par les Puces, répandu sur tous les endroits où ils
s'arrêtaient, des œufs des larves et des excréments de Puces
en extrême abondance. Il est probable que la richesse du
pelage a été jci la circonstance favorable au développement
sur place des larves.
9° M. LARROMIGUIÈRE communique une note complémen-
laire sur le bassin de Carmaux-Albi. Cette note a paru dans
le troisième bullelin trimestriel de la Société.
La séance est levée.
XXXIX
XL
Séance du 16 novembre 1892
Présidence de M. TRUTAT, président
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
4° La Société fait un accueil favorable à la demande”
d'échange de publications faite par la Société les Amis des
sciences et des arts de Rochechouart ;
2° M. le Président donne lecture d’une lettre émanant de
la Société de Géographie de Toulouse, dans laquelle le conseil
d'administration de cette dernière exprime le regret de ne”
pouvoir accepter une cohabitation avec la Société d’histoire
naturelle. La Société de géographie n'oublie pas qu’à sa
naissance elle a reçu l'hospitalité de la Société d'histoire
naturelle, mais elle rappelle les difficultés qui ne tardèrent
pas à se produire. Elle craint que les mêmes difficultés ne
surgissent encore et ne viennent interrompre les rapports de
bonne harmonie et de franche cordialité qui existent si heu=
reusement à l’heure actuelle entre les deux sociétés.
3° M. TRuTAT annonce ensuite qu'il a obtenu de la muni-
cipalité la promesse d’un local dans la nouvelle Ecole des.
beaux-arts.
Il fait espérer également une allocation du ministère de
l’Instruction publique. Cette allocation serait accordée dans
des conditions qu’il est fort possible de réaliser.
Discussion : MM. Caralp, Guénot, Trutat.
M. HaRLé fail la communication suivante sur le Repaire de
Hyènes de Roc-Traücat, à Saint-Girons (Ariège), et sur des
Restes de Mégacéros du sud-ouest de la France.
La petite grotte de Roc-Traücat est située à un kilomètre
et demi en aval de Saint-Girons, sur la rive gauche du Salat,
XLI
dans la propriété de M. Bernère, tout à côté du chemin de
fer, point kilométrique 97.180, à 400 mètres environ d'altitude.
Elle est en face de la grotte de Miguet, et à 135 mètres seu-
lement en aval de la grotte de Montfort. Dernièrement,
MM. Brun et Miquel y ont découvert des ossements qu'ils
ont eu l’amabilité de me donner. Ces restes sont de : Ours
(rare), Hyœna spelæa (commune), Loup, Renard, Eléphant
(rare), Rhinocéros tichorhine (assez commun), Cheval, grand
Bovidé, Cerf élaphe (assez commun), Renne (rare), Mégacéros
(rare).
Quelques os portent les traces des dents des Hyènes.
Ainsi, par exemple, l’humérus de Rhinocéros que voici.
Une Hyène en a dévoré la partie supérieure, peu résistante ;
mais elle a eu plus de difficulté avec l'articulation inférieure.
Son action est marquée, aux deux extrémités de ce qui reste,
par de nombreuses découpures en arc de cercle, faites comme
à l'emporte-pièce, et, en outre, à l'extrémité inférieure, par
des stries dues à ce que ses dents ont souvent glissé sans
pouvoir entamer.
M. Miquel m'a fait observer qu'en un point où la voûte
s'abaisse beaucoup, toutes ses saillies sont parfaitement polies,
sans doute par le passage des Renards et Blaireaux qui fré-
quentent ce couloir.
Je base ma détermination Mégacéros sur une mandibule
découverte par M. Brun. La dernière arrière molaire de cet
échantillon à #4 millimètres de longueur à la base : il s’agit
donc d’un Cervidé de très grande taille et par conséquent du
Mégacéros ou du Cervus canadensis. Sous le milieu du lobe
Antérieur de cette dent, la hauteur de la mandibule est (mesu-
rée sur la face externe) 52 millim. ; son épaisseur, 40 millim.
Au squelette de Mégacéros mäle d'Irlande du Muséum de
Toulouse, les dimensions correspondantes sont 45, 52 et 39.
Elles ne différent pas de celles de l’échantillon de M. Brun.
Mais au crâne de Cervus canadensis mâle actuel du Muséum
de Bordeaux (provenant de Yelowstone River, Montana) les
XLIT EE
dimensions correspondantes sont 38, #7 et 24. Un Cervus ca- .
nadensis semblable, qui serait plus grand d’un sixième, mesu-
rerait donc #4, 55 et 28. Ainsi, comparés au Cervus canadensis,
le Cervidé de M. Brun et le Mégacéros d'Irlande du Muséum
de Toulouse ont, à arrière molaire égale, la mandibule à peu
près de même hauteur, mais d’un tiers plus épaisse. Le corps
de la mandibule est plat dans le Cervus canadensis. Il est
bombé dans le Mégacéros et dans le Cervidé de M. Brun.
Le Mégacéros a été cité dans quelques gisements de notre
région. En ce qui me concerne, j'aimerais à me baser sur
un bois ou sur une maudibule. J'ai visité dernièrement plus -
de trente collections publiques ou privées du sud-ouest de la
France. Je n’y ai vu aucun bois de Mégacéros. Mais j'y ai vu :
quelques mandibules de ce Cervidé qui proviennent des gise
ments suivants :
Grotte de Roc-Traücat, à Saint-Girons. (L’échantillon de
M. Brun, maintenant dans ma collection).
Grotte de Miguet, à Saint-Girons. (Muséum de Toulouse.)
Avec Felis spelæa, Castor, Rhinocéros tichorhine, Cheval,
Bison, Renne.
Alluvions de Clermont-sur-Ariège, Haute-Garonne (Noulet,
Archives du Musée d'Hist. nat. de Toulouse, t. I. Le Muséum
de Toulouse possède un échantillon bien caractérisé qui n'a
pas été figuré par Noulet.) Avec Felis spelæa, Elephas primi-
genius, Rhinocéros tichorhine, Cheval, grand Bovidé et des M
cailloux grossièrement taillés de type chéléen. | |
Tranchée à Sos, Lot-et-Garonne (Musée d'Agen).
Grotte de Pair-non-Pair, près de Bourg-sur-Gironde. Les
restes de Mégacéros ont été découverts par M. Daleau,
les uns dans la couche à silex moustériens, les autres dans
un terrain à apparence remaniée, situé immédiatement au-
dessus. (Collection de M. Daleau.)
Grotte de Lachaise, Charente (Ma collection). Il y a plu-
sieurs grottes dans le rocher de Lachaise. Cet échantillon
provient de l’une des moins grandes.
9° M. 0e Rey-PaiLHADE présente quelques observations M
nouvelles sur le Philothion ; elles seront décrites dans un des
prochains compte rendus,
XLIII
6° M. Pruner décrit le méçanisme de la dissolution de
l'amidon chez les végétaux.
Discussion : M. de Rey-Pailhade.
La séance est levée,
Séance du 7 décembre 1892?
Présidence de M. TRUTAT, président.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. de Rey-PaiLHabE fait la commun'cation suivante : sur
les Faits pour servir à l’histoire des phénomènes d’'oxy-
dation intra-organique.
On prépare une solution alcoolique de philothion, comme
je l’ai déjà indiqué (1), puis on la passe au filtre stérilisateur
. à acide carbonique de M. d’Arsonval. La liqueur, recueillie
dans un vase stérilisé, est purgée de tous ses gaz dissous au
moyen de la pompe à mercure, ensuite on l’introduit dans
un ballon à col long et étroit ; on s'arrange pour laisser un
volume d’air égal au dixième environ du volume du liquide,
et le ballon est alors fermé à la lampe et étiré en pointe fine.
A l’aide d’un appareil à rotation continue, on met en contact
intime le liquide avec l’air pendant vingt-quatre heures, puis
le gaz emprisonné est extrait par la pompe à mercure et ana-
lysé. Sa composition est totalement changée, on ne trouve
plus que de l’azote et de l’acide carbonique. La liqueur
essayée au soufre donne encore la réaction de l'hydrogène
sulfuré, c'est-à-dire qu'elle contient encore du philothion.
Ce résultat me paraît digne d’être signalé, car cette liqueur
alcoolique où la vie n’existe pas produit précisément le phé-
nomène le plus caractéristique de la vie : la consommation de
l'oxygène libre, ce pabulum vitæ, et une production connexe
(1) Nouvelles recherches sur le philothion. Bull, Soc, d’hist. nat.
de Toulouse, 1892,
XLIV
d’acide carbonique. On connaît en chimie un grand nombre de
corps qui absorbent l'oxygène libre à la température ordi-
naire ; mais ceux qui, en s’y combinant, produisent de l'acide
carbonique sont, au contraire, très rares. Je citerai parmi
les plus connus l’acide oléique, qui rancit en dégageant de
l’acide carbonique, et l'acide humique, qui humecté et exposé
à la lumière solaire, produit en peu d’heures une dose nota- -
ble d’acide carbonique. (Comptes rendus, t. XIV, p. #1.)
Dans le cas de la solution alcoolique de philothion, il est
certain que l’acide carbonique constaté est engendré, chimi-
quement, sans l'intervention d'aucun organisme vivant, par
voie directe (acide oléique) ou par voie indirecte, c'est-à-dire
que l’oxygène se porterait d’abord sur un principe qui le
transmettrait ensuite à un autre principe qui le transformerait
définitivement en acide carbonique. La chimie fourmille
actuellement d'exemples de réactions produites ainsi par une
matière intermédiaire.
J'ai institué plusieurs séries d'expériences pour tacher
d'élucider cette question et étudier le rôle du philothion dans
cet acte si important de la transformation de l'oxygène en
acide carbonique.
Il paraît vraissemblable, à priori, que le philothion dont
la combinaison au soufre est si facile, prend une par consi-
dérable dans ce phénomène de premier ordre. Il pense qu’il
agit-comme un ferment soluble d'oxydation.
M. L. Fugairon, docteur en médecine et d'ès-sciences,
présenté par MM. Garrigou et Laromiguière, est proclamé
membre de la Société. |
XLV
COMPOSITION DU BUREAU POUR L'ANNÉE 1893
Président : MM. LECLERC pu SABLON.
Vice-Présidents : MONTANÉ.
: HARLÉ.
Secrétaire général : LABORIE.
Secrétaires adjoints : MANDOUL.
TRANTOUL..
Trésorier : J. CHALANDE.
Bibliothécaire-archiviste : H. CHALANDE.
Conseil d'administration :
MM. TRUTAT.
MARQUET.
Comité de publication :
MM. NEUMANN.
BRÆMER,
LARTET.
DEBEAUX.
Comité des petites courses
MM. LAHILLE
PRUNET
DE MONTLEZUN
Comité des grandes courses
MM. AZAM
REGNAULT
CARALP
FONTÈS
DE REY-PAILHADE
"PADEEES
XLVI
M. HARLÉ fait la communication suivante sur Jes Restes de
Castor du sud-ouest de la France.
On n'a trouvé que rarement, dans notre région, des osse-
ments de Castor. Voici, en effet, à peu près par ordre d’an-
cienneté, les seuls gisements que je suis en mesure de citer
comme en ayant donné.
Repaire de Hyènes de Montsaunés, Haute-Garonne {Mes communi-
cations des 17 février et 16 mars 1892.) Une incisive et douze mo-
lairés que j'ai recueillies moi-même dans une couche composée
principalement de coprolithes de Hyènes et consolidée par des in-
crustations stalagmitiques. Avec : Macacus tolosanus, Ours, Blai-
reau, Canis, Hyène, Lepus, Rhinocéros ou bien Merckü, ou bien
leptorhinus Guv., Sus, Cerf qui parait être l’élaphe, Cervidé qui
paraît être le Chevreuil, grand Bovidé.
Terrain diluvien de Soute, Charente-Inférieure (Gervais, Zool. et
Pal: Fr. 1859, p: 20).
Grotte de Miguet, à Saint-Girons. Une mandibule (Muséum de
Toulouse). Avec : Felis spelæa, Rhinocéros tichorhine, Cheval,
Bison, Renne, Mégacéros.
Grotte de Peyre, aux environs de Millau, Aveyron, et, par consé-
quent, un peu en dehors de notre région. Une incisive supérieure
de jeune individu (Muséum de Toulouse). Avec : Hyène, Eléphant,
Cheval, grand Bovidé, Cerf élaphe. Echantillons recueillis par M. Car
tailhac.
Environs de Laugerie-Basse, Dordogne (de Vibraye, Acad. des Sc.,
29 février 1864 et 21 août 1865). Un métatarsien et un cubitus
trouvés à quelques centaines de mètres du foyer de Laugerie-Basse,
dans une station préhistorique magdalénienne, avec plusieurs mor- .
ceaux d'ivoire (dont un sculpté en statuette de femme), Renne,
Cheval, Aurochs, Chamoiïs et Bouquetin.
Abri Pageyral, Dordogne, station préhistorigne magdalénienne
située très près de la précédente (M. Rivière, Assoc. fr. pour l’av.«
des Sc., 1891, IL, p. 372). Une incisive, deux molaires et un méta-
carpien avec : Panthère, Marmotte, Renne, Cerf, etc.
D'après M. Peccadeau de l'Isle (Acad. des. Sc., 18 mars 1867),
Brun aurait trouvé du Castor dans une station préhistorique, à Bru-
+
Pi à RS... à:
|
X£LVII
niquel, Tarn-et-Garonne. Cependant, dans sa Notice, publiée à Mon-
tauban deux mois plus tard (25 mai 1867), Brun ne cite pas ce
rongeur. Sa collection, actuellement au Muséum de Montauban,
contient, de l’abri de Plantade, à Bruniquel, une incisive, n° 9967,
étiquetée dubitativement Castor ?. Après l’avoir comparée à des Cas-
tors très jeunes, à des Castors adultes et à des Marmottes, je ne
puis douter que c’est une incisive inférieure de Marmotte. Je ne
crois donc pas devoir admettre que Bruniquel a donné du Castor.
Grotte de la Tourasse, à Saint-Martory, Haute-Garonne (M. Ré-
gnault, Revue des Pyrénées, 1892). Station préhistorique à industrie
magdalénienne modifiée. Avec, d’après M. Regnault : Ours, Sanglier,
Loup, Blaireau, Putois, Cerf, Chevreuil, Bœuf, Cheval. Les pièces,
que je dois à la générosité de M. Chamaison, qui a découvert ce
gisement, comprennent, en outre, quelques restes fort rares de
Renne, d’un très grand Gervidé et peut-être aussi de Lion ; mais je
ne sais s'ils proviennent de la même couche que les autres. Le Cas-
tor est assez commun.
Grotte du Mas-d’Azil, Ariège, couche supérieure (M. Piette,
Acad. des Sc., 2 novembre 1891). Station préhistorique à industrie
magdalénienne modifiée. Avec : Cheval, Bœuf, Bison, Cerf élaphe,
Porc, Chat sauvage. Le Renne fait complètement défaut. Le Castor
est assez commun.
Les gisements suivants sont de l’époque actuelle (pierre
polie, bronze, gallo-romain) :
Grotte de Lombrive, Ariège (Noulet, Arch, du Musée d’hist. nat.
de Toulouse, t. I). Une incisive (Collection Noulet, au Muséum de
Toulouse).
Grotte de Niaux, Ariège. Une incisive {Collection Noulet, au Mu-
séum de Toulouse).
Grotte de Sabar, Ariège. Une incisive (Collection Noulet, au Mu-
séum de Toulouse).
Tuilerie du Verdier, à Montauban. Une incisive (Collection Brun,
au Muséum de Montauban).
Grotte près de Monsempron-Libos, Lot-et-Garonne. Combes (Soc.
d'Agricult. d'Agen, 1864) aurait découvert du Castor dans la grotte
de las Pélénos, près de Monsempron-Libos. Sa collection est actuel-
XLVIII
lement au Musée d'Agen, où j'ai pu l’étudier gràce à l’amabilité de
M. Dombrowski. Elle ne contient d’autres restes de Castor que deux
molaires, d'aspect très récent, classées avec des échantillons de la
grotte de la Pronquière, qui est située non loin de celle de las Pé-
lénos.
Abri du Bois du Roc, à Vilhonneur, Charente. Un fémur (Ma
collection).
En resumé, le nombre de gisements à Castor que je suis
en mesure de citer, est de treize (je ne compte pas celui de
Peyre, parcequ'il est un peu en dehors de la région dont je
me suis occupé). Trois seulement sont antérieurs au magda-
lénien, malgré le grand nombre et la richesse des gisements
fouillés. Deux seulement, situés très près l’un de l’autre,
appartiennent au magdalénien qui, cependant, est représenté
par un nombre immense de stations préhistoriques, avec osse-
ments très abondants. Par contre, la période intermédiaire
entre le magdalénien et l’époque actuelle, connue dans notre
région par de très rares stations préhistoriques, figure cepen-
dant sur cette liste pour deux gisements, assez riches en dé-
bris de Castor. Enfin, l’époque actuelle figure pour six gise-
ments, ce quiest un nombre relativement élevé, car cette
époque n’a fourni que peu d’ossements qui même, pour la
plupart, n’ont pas été recueillis et encore moins publiés.
Ainsi, dans notre région, le Castor semble avoir été rare
pendant les diverses époques du quaternaire et être devenu
plus commun pendant la transition du quaternaire à l’époque
actuelle et jusqu'aux temps historiques.
Discussion : TRUTAT, FONTÈSs.
M. Neumann signale à la Société un travail de M. Prunet
intitulé : Revue des travaux d'anatomie végétale parus du mois
de juillet 1890 à décembre 1891.
M. Prunet présente son étude des relations qui existent
entre les plantes et les insectes.
Discussion : M. HarLé.
e.
e
oi
XLIS
LS 1120 lis * lu ag A pl hu 4 EC ., 2e
M. Lauizce empêché, envoie à la Société une note sur la
classification générale des Mollusques.
La séance est levée.
Séance du 21 décembre 1892
Présidence de M. TRuTAT, président
M. HARLÉ fait la communication suivante sur les Restes de
Hyènes quaternaires du sud-ouest de la France.
J'di pu dresser une longue liste de gisements de notre
région ayant donné de l'Hyène spelæa.
Grotte de Brassempouy, domaine de M. de Poudenx, Landes (Mu-
séum de Bordeaux, don de M. Dubalen. Et Muséum de Toulouse).
Brèche de Les Taliens, montagne Le Bédat, à Bagnères-de-Bigorre
(Collection Davezac, au Muséum de Bagnères-de-Bigorre).
Fentes de la carrière d’Aurensan, à Bagnères-de-Bigorre (Echan-
tillons nombreux et caractéristiques dans la collection Frossard, à
Bagnères-de-Bigorre et dans ma collection).
Grotte de Gargas, Hautes-Pyrénées (M. Gaudry. Acad. des sciences,
9 février 1885. M. Régnault a découvert de nombreuses têtes et des
squelettes entiers).
Grotte d'Aurignac, Haute-Garonne (Lartet, Ann. des Sc. HAE. Me
1861).
Grotté de Roc-Traücat, à Saint-Girons (Ma communication du
16 novembre 1892. Fouilles de MM. Brun et Miquel. Ma collection.)
Grotte d’'Eichel, près de Saint-Girons (Ma communication du
18 mai 1892. Fouilles de M. Miquel. Ma collection).
Grotte de Ker, à Massat, Ariège (M. Régnault, La grotte de
Massat. Toulouse, 1881).
— Grotte de Malarnaud, Ariège (M. Filhol, Revue des Pyrénées,
1889. J'en possède de beaux échantillons que je dois à M. Bourret).
Grotte de Bouichéta, Ariège (M. Garrigou, Acad. des Sc. de Tou-
louse, 8 février 1866. Muséum de Toulouse. Ma collection, etc.)
4*
L
Grotte de Lherm, Ariège (MM. Rames, Garrigou et Filhol, Acad.
des Sc. de Toulouse, 26 décembre 1361. Muséum de Toulouse, etc.)
Grottes près de Caylus, Tarn-et-Garonne (M. Filhol. Les phos-
phates du Quercy. Paris, 1877, p. 19. Et Muséum de Montauban,
récoltes de M. Leenhardt).
Grotte de Bach, Lot (Muséum de Toulouse).
Grotte de las Pélènos, près de Monsempron-Libos, Lot-et-
Garonne (Muséum d'Agen).
Grotte de la Pronquière, près de Monsempron-Libos, Lot-et-
Garonne (Gombes. Etudes sur la géologie, etc. dans le département
de Lot-et-Garonne. Villeneuve, 1870, p. 69. Muséum d'Agen.)
Fente dans la carrière de Lavison, près de Langon, Gironde (Bil- «
laudel, Soc. Linéenne de Bordeaux, 1, 1826. Muséum de Bordeaux). .
Fente dans une carrière à Barsac, Gironde (Muséum d'Agen).
Sablière du plateau de Laroque, à Bassens, près Bordeaux (Lar-
et, note manuscrite et échantill ons au Muséum de Bordeaux). |
Grotte de Pair-non-Pair, près de Bourg-sur-Gironde. Couches
moustérienne et magdalénienne (Collection de M. Daleau).
Grotte de Bel-Air, près de Pons, Charente-Inférieure (Collection.
de M. Chauvet.) E
Grotte du Gros-Roc, Charente-Inférieure (M. Filhol, Anthropo-
logie, 1892, p. 742. Fouilles de MM. Bordage et Clouet). |
Grotte de La Chaise, Charente (Bourgeois et Delaunay, Revue
archéologique, 1865. J'en possède de bons échantillons). |
Grotte de Montgaudier, Charente (Coquand, Bul. Soc. géol. de.
Fr. 1856-57, p. 898).
Grotte de Laugerie Basse, Dordogne (M. Gaudry, Mat. pour
l’Hist. des temps quat., 2e fasc. p. 70).
Grotte du Moustier, Dordogne (Lartet.Revue archéologique, 1864).
Grotte de Combe-Granal, Dordogne (Lartet, 1d.).
Grotte d'Excideuil, Dordogne (M. de Mortillet, Le Préhistorique,
p. 379). |
Seconde grotte de Raymonden, près Périgueux (Collection de
M. Féaux, à Périgueux). 4
Grotte du Chaffaud, près Givray, Vienne (M. de Longuemar, -
Matériaux, 1868, p. 183).
Grotte des Gottés, Haute-Vienne (M. de Rochebrune, Les troglo-.
dytes de la Gartempe, Fontenay-le-Comte, 1881). x
LI
Je ne vous citerai pas les gisements, assez nombreux, qui
ont fourni des restes de Hyène sans que l’on ait précisé de
quelle espèce.
Les gisements à Hyène spelæa sont donc répartis d’une
manière à peu près uniforme sur notre région. L’intervalle
compris entre la Garonne et l’Adour (jusqu’à une ligne tracée
de Toulouse à Tarbes) fait exception, parce que, formé pres-
que uniquement de sable siliceux à l’ouest et d'argile à l’est,
il n’a fourni que très peu d’ossements quaternaires. Il figure
daus la liste que je viens de vous donner par le seul gisement
de Barsac, situé à sa limite même, à quelques kilomètres de
la Garonne.
Les moins élevés de ces gisements sont à quelques mètres
seulement au-dessus du niveau de la mer: notre région ne
s'est donc pas exhaussée depuis que les Hyènes spelæa ont
cessé d’y exister. Les plus élevés (Les Taliens et Bouichéta)
sont à 700 ou 800 mètres d’altitude.
Je ne suis en mesure de citer l’'Hyène rayée pour aucun gi-
sement de notre région. D’après Lartet (Ann. des sc. nat., XV,
1861), l'Hyène rayée a existé sur le versant septentrional des
Pyrénées, mais ne paraît pas s'être avancée plus au nord.
Lartet n'indique à ce sujet aucun gisement. Peut-être a-t-il
voulu faire allusion à la grotte de Lunel-Viel, près de Mont-
pellir, où Marcel de Serres a trouvé une Hyène voisine de
l'Hyène rayée ?
La collection Frossard contient une carnassière supérieure
de Hyène, provenant des fentes de la carrière d’Aurensan, à
Bagnères-de-Bigorre, et attribuée, d’après son étiquette très
ancienne, à l'Hyène rayée. Cette dent a 38 millimètres de
longueur, dont 7 1/2 pour le lobe antérieur, 44 1/2 pour le
lobe médian et 16 pour le lobe postérieur. Ces dimensions
me prouvent que la dent en question est d’une Hyène spelæa.
Chez l’Hyène rayée, les trois lobes sont au contraire presque
égaux.
TABLE DES MATIÈRES
Mémoires.
E. CARTAILHAG. —= Indications bibliographiques pour l’his-
toire des premières populations des Pyrénées.....,..,
DE REY-PAILHADE. — Nouvelles recherches sur le Philo-
thion, son rôle physiologique dans les oxydations
intra-organiques ....., ET TT ER DOS RP RTE 4
Rôle du Philothion dans l'absorption du soufre par la
voie gastro-intestinale, analyse par KE. LABORIE......
F. LAHILLE. — Caractères des êtres vivants......o.s0.e.e
J. LAROMIGUIÈRE. — Note complémentaire sur le bassin
de Carmaux-Albi CRIER) ss... 0 .....
L, JAMMESs. — Formation des feuillets blastodermiques chez
les Hématodes et particulièrement chez les Ascaris..
J. COMÈRE. — Diatomées du bassin sous-Pyrénéen........
HaARLÉ, — Les Brèches à ossements de Montoussé (Hautes-
Pyrénées)....... 0. vote te.e tte. 00.
F,. Lauizze. — Note. sur. les. Classifications en général et
en particulier sur. celle des Mollusques...... Mennetns
Procès-verbaux des séances.
TRUTAT. — Essai sur l’histoire naturelle du Desman,
analyse par M. NEUMANN...oreomesosgaressosoetesee et
HARLÉ. — Sur les Spermophiles trouvés à Rochebertier
An a ane dos ode dus co de
RÉGNAULT. — Les abris préhistoriques de la Tourasse
(Haute-Garonne), et. de. Montfort (Ariège). ss 4 » » o a + 0
13
43
53
60
69
71
85
113
125
I11
LIV
GRIOLET. — Sur l’épi frontal comme indice du caractère
des chevaux ,v..:...4..74. sec sasaémes te
NEUMANN. — Sur un nouvel hôte de Sarcoptes scabieïi....
HarLé.— Une mandibule de singe du repaire de Hyènes de
Montsaunès (Haute-Garonne).........................
CARTAILHAC et BOULE. — La grotte de Reïlhac...........
NEUMANN. — Sur la place du Tænia ovilla dans la classi-
HERO, : à cos sots 00 ee otre UE RE
HaRLÉ. — Coupe du repaire de Hyènes de Montsaunès...
DE REY-PAILHADE. — Nouveaux faits pour servir à l’his-
toire du philothion..:...., Ssasnesssieccs2t 0
HARLÉ. — Présentation d’os provenant de restes de repas
de Hyènes tachetées....s..ssstanteoccontes
HaARLÉ. — Un repaire de Hyènes près d’'Eichel, aux envi-
rons de Saint-Girons Ariège) ...s.sssccsscsscsevecs
NEUMANN.— Sur le Filaroïdes mustelarum de van BENEDEN.
F. LAHILLE. — Analyse d'un mémoire de M. Noguës sur
la genèss dé l'or... sise nest meme 205
DEBEAUX. — Communication sur quelques plantes rares
ou nouvelles .de la région méditerranéenne............
DE REY-PAILHADE. — Description de l'appareil d’Arsonval.
NEUMANN. — Observation d'habitat exceptionnel de larves
de-puces.ss. 1.510 0ee M0 PS PA SR RSR
HARLÉ. — Communication sur le Repaire de Hyènes de
Roc-Traücat, à Saint-Girons (Ariège), et sur des restes
de Mégacéros du sud-ouest de la France..............
DE REY-PAILHADE. — Faits pour servir à l’histoire des
phénomènes d’oxydation intra-organique.............
Composition du bureau pour l’année 1893.................
HARLÉ. — Communication sur les Restes de Castor du
sud-ouest de la Frances:is.:.:5.l.s.50...6056....58
HARLÉ. — Communication sur les restes de Hyènes qua-
ternaire du sud-ouest de la France...................
Toulouse. — Imprimerie LAGARDE ET SEBILLE, rue Romiguières, 2.
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TOULOUSE
MPRIMBRIE LAGARDE ET SEBILLE
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Art 4er, La Société a pour but de Frs des réunions és lssquellés 1
naturalistes pourront exposer ct discuter les résultats de leurs recherches d .
de leurs obser vations. È wi
Art. 2. Elle s'occupe de tout ce qui a rapport aux sciences naturelles. Ps
Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques el his-
toriques «lans Feu SPPERAUES à l'Histoire Naturelle, sont également de son
domaine.
Art. 3. Son but plus spécial-sera d'étudier et de faire connaître la constie |
tution géologique, le flore, et la faune de la région dont Toulouse est le?
centre.
Art. 4. La Société s’efforcera d'augmenter les collections du Musée d'His- | he
toire Nalurelle de Toulouse.
Art. 5. La Société se compose : de Membres-nés — Honoraires — Tite.
aires — Correspondants, T4
Art. 8. Les candidats au titre de membres titulaires devront être a; réés ;
par une Commission “admission. La proposition sera faite par un mem-. è
bre de la Société et remise entre les mains du Président. | 4
La Commission d'admission est composée des membres du bureau et ide 174
ceux du comité de publication, ses décisions ne seront valables qu 'avec |
un minimum de 5 membres présents. 40
Art. 9. La Société statuera par-un vote au scrutin secret sur les présen- Le:
tations acceptées par la Commission d'admission, au plus tard dans la: M
setonde séance qui suivra la présentation. #4
12
À
Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de 12 fr.,
payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrée ‘@
par le Trésorier.
Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires et.
correspondants ; pour les membres titulaires ilest de 5 francs, ? #4
Art. 12, Le Trésorier ne peut laisser expédier Les diplômes qu'après avoir
reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors seulement les membres à
sont insérits au Tableau de la Société. ”
Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d’acquitter son annuité, il perd, après
eux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droits à
attachés au titre de membre. pe.
Art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titre de’ Ei f
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle, Eu.
Art. 20. Le bureau de la Société se composé des officiers su'vants : Prési- a “4
dent; 1®et2° Vice-présidents ; Secrétaire-général ; 2 Secrélaires-adjoints .."#
Trésorier ; ; Bibliothécaire-Archiviste.
Art, 31. L'élestion des membres du Bureau, du Conseil d’adminisration Æ 5
‘et du Comité de publication, a lieu au scrutin secret dans la première quin
zaine de janvier. Ils sont nommés pour une année. Le Secrétaire-général, les
‘Secrétaires-adjoints, le Trésorier, l’Archiviste et Les Membres du ConteiL ét dl “à
Comité peuvent seuls être réélus immédiatement dans les mêmes fonctions. "
Art, 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles ”
< ouvrentle premier merzredi après le 15 novembre,etont lieutous les fer et 3e
mercredi de chaque mois jusqu’au 1° mercredi du mois d’août inclusivement. 4
Art. 39. La publication des découvertes ou études faites par les membres
de la Société et par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux, frais
de celle &, sous le titre de : : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle. #
de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication.
Art. 4f. La.Société laisse aax auteurs la responsabilité de leurs travaux et à ; 0
1e leurs opinions scientifiques. Tout Minnie imprimé devra donc porter 1518
signature de l’auteur. "2 2
Art.42. Celui-ci conserve Loujours la propriété de son œuvre, IL peut ei”
ohienir des tirages à part, des réimpressions, mais par l'intermédiaire de: ne Ë
Société. 22
Art. 48. Les membres de la Société sont tous invités à lui adresser les.
Ghantillons qu'ils pourren! réunir. Sr
Art. 5%. En eas de dissotution. les diverses rropriélés de la De. reviens.
dra de droit à la viie de Foulouse: !
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; D'HISTOIRE NATURELLE
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SOCIETÉ
D'HISTOIRE NATURELLE
DE TOULOUSE
VINGT-SIXIÈME ANNÉE. — 1893.
BULLETIN
TOULOUSE
TYPOGRAPHIE LAGARDE rr SEBILLE
RUE ROMIGUIÈRES, 9.
1893
COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ
7”
FNAC
77,4 7088 |
POUR L'ANNÉE 1893.
Elections du Bureau.
élus :
Président : M. LECLERC DU SABLON.
|
# _ Vice-présidents :
HONTANÉ. | M. Hart.
Secrétaire-général. Secrétaires-adjoints.
LABORIE. | M. MaNpouL.
k Fire | M. TRANTOUL.
= Trésorier. Bibliothécaire-Archiviste
iles CHALANDE. | M. Henri CHALANDE.
Conseil d'administration.
TAT. f | M. MaRQUET. |
Comité de publication.
EUMANN. | M. LARTET.
RÆMER. | M. DEBEAUX,
Commission des excursions.
Grandes excursions 20 Petites excursions
Aza. | | MM. LAHILLE.
RÉGNAULT. | PRUNET.
ÜARALP.. DE MONTLEZUN.
NTÈS
ÉTAT
DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE
DE TOULOUSE
au 31 mai 1892.
Membres nés,
M. le Préfet du département de la Haute-Garonne.
M. le Maire de Toulouse.
M. le Recteur de l’Académie de Toulouse.
Membres titulaires fondateurs.
MM.
CarTAILHAG (Emile), *# 5, rue de la Chaïne, Toulouse. 1866.
De GarriGou (Félix), 36, rue Valade, Toulouse. 14866.
Marquer (Charles), 45, rue Saint-Joseph, Toulouse. 1866.
De MonrLezun Armand), Quai de Tounis, 406, Toulouse.
TruTaT (Eugène), #, Conservateur du Muséum, place du Palais, «
Toulpuse, 1866.
FoUQuEs, rue Delpech, 9, 1866.
Membres honoraires,
MM.
BLancarn (Emile) O %, membre de l’Institut, Professeur au Muséum
Paris. 1873. E.
Dr CLos #<, Directeur du Jardin des Plantes, membre correspondant À
de l'Institut, 2, allée des Zéphirs, Toulouse. 1866. EE
D' Haypen (F.-V.), Diresur du Comité géologique des Etats-Un “4
Washington. 1878.
ne
De Lacaze-Durniens O %#, membre de l'Institut, Professeur à la Sor-
bonne, Paris. 1883,
Lavocar 2%, ancien Directeur de l'Ecole vétérinaire, allée Lafayette, 66,
Toulouse. 1866.
De Lessers (Ferdinand) C #2, membre de l'Institut, Paris. 4879.
De Rouvicze (Paul) #<, Doyen de la Faculté des sciences, Montpel-
lier. 1872.
… D' Souseyran (Léon) #, Professeur à l'École Res de pharmacie,
Montpellier. 1868.
Membres titulaires,
MM.
AviGnon, rue de la Fonderie, 19, Toulouse. 4872.
w Azaw (Henri), canal de Brienne, 24, Toulouse. 1880.
Azéma, licencié ès-sciences naturelles, Pharmacien à Pamiers
(Ariège). 1886.
BarrarT, avenue Frizac, Toulouse. 1873.
BezLoc, rue de Rennes, 105, Paris.
«De BeLcasTEez (Auguste), Jardin-Royal, 3, Toulouse. 1580.
…BESSAIGNET (Paul), rue des Chapeliers, Toulouse. 1874.
Binaur (Louis), Professeur à l'Ecole vétérinaire, Toulouse. 4872.
…Bonnenave (Auguste), Chirurgien-dentiste, avenue de Frizac, Tou-
louse. 4866.
“D: Boureure, Directeur-Médecin de l'Asile de Braqueville, Petite rue
Sainte-Ursule, 7. 48817.
« Bræmer, Professeur à l'Ecole de Médecine, rue des Récollets, 405, Tou-
| louse. 1885.
De Carmes (Henri), propriétaire à Carbanne (Haute-Garonne). 1866.
…C\nazr, maître de conférences à la Faculté des sciences, allée Saint-
Etienne, : 22, Toulouse. 1883.
…Cassan, rue des Couteliers, Toulouse. 1884.
…CHALANDE (Henri), rue des Couteliers, 51, Toulouse. 1879.
CHALANDE (Jules), 54, rue des Couteliers, Toulouse. 1874.
… D'Crany (Raphael), ne -major au 7€ de ligne, Cahors (Lot).
…Cossauxe (G.), rue de Rémusat, 28, Toulouse. 1878.
{ Cizass, rue Alsace-Lorraine, 73, Toulouse. 1889.
. ComÈRe, rue des Paradoux, 53, Toulouse. 1892.
Musa. percepteur à Saint-Martory, 1893.
mCrarrtier, à Carbonne. 1893.
"A
L:
Deseaux, O. #, pharmacien pose ea retraite, rue St-Lazare-Pro-
longée, 28, Toulouse. 1886.
QUE
Doumer-ADanson, château de Baleine, par Villeneuve-sur-Allier (Allier).
1873.
Dürraur, vétérinaire, inspecteur de l’abattoir, Toulouse. 1885.
Duran», préparateur à la Faculté de Médecine, rue Thionville, 8. 4890.
DÉJEAN (Joseph), pharmacien à Beaumont de Laumagne
(T.-et-Gne) 1898.
Fagre (Charles), docteur ès-sciences, allée Saint-Etienne, 13, Tou-
louse. 1875.
Firte, Médecin, allée Lafayette, 35. 1889.
Fagor (Paul), notaire à Villefranche-de-Lauragais (H.-G.). 1869.
“ocx (Charles), à Lédar, près Saint-Girons (Ariège). 1875.
FonrTan (Alfred), conservateur des hypothèques, à Castres (Tarn). 4872.
Fonrès, #, Ingénieur en chef des ponts et chaussées, rue Romiguière, 3,
Toulouse. 1888.
FRAYSSINET, Ingénieur, avenue de Muret. 1889.
GÈzE (Louis), Jardin-Royal, 7, Toulouse. 1872.
Dr Gogerr, rue de la Préfecture, à Mont-de-Marsan (Landes). 1873.
GRioLeT, médecin-vétérinaire, rue Bayard, Toulouse. 4890.
GuENoT, rue des Paradoux, 41, Toulouse. 1882.
Guiraun, pharmacien, rue Temponières, Toulouse. 4890.
Héron (Guillaume), rue Fermat, 11, Toulouse. 14879.
HarLé, Ingénieur au chemin de fer du Midi, rue des Potiers, 40,
Toulouse. 4890.
IzarN, commis prince, des douanes, rue d’Enfert-Rochereau, 62, Tou-
louse. 4866.
James (Ludovic), au Cambodge. 1890.
JAMMES, préparateur à la Faculté de médecine, 50, rue Montaudran, 4889.
JuSTROBE, rue Pargaminières, 66, Toulouse. 4887.
LaBoRIE, %, vétérinaire départemental, rue Gambetta 35, Toulouse.
1884.
LaBonE, expert geomètre à Auterive, près Auch (Gers). 1890.
Laror, rue Saint-Laurent, 20, Toulouse. 1886.
LaGaroe, rue Romiguières, 2, Toulouse. 4890.
LauiLLe, docteur ès-sciences, allée Saint-Etienne, 41, Toulouse. 1885
LayoyE (Abel), Reims (Marne). 1875.
LamouNETTE, professeur au Lycée, rue d’Aubuisson, 17, Toulouse. 1888.
dé un.
_
A0 a
LarroMIGUIÈRE, Ingénieur, rue Saint-Pantaléon, 3, Toulouse. 1886.
Larrer, Professeur à la Faculté des sciences, rue du Pont de Tounis, Tou-
louse. 1883.
Lauranté, Directeur de l'Ecole Vétérinaire, Toulouse. 1883.
De Lavarerre (Roger), à Cessales, près Villefranche-de-Lauraguais (Haute-
Garonne). 1876.
Lecrerc pu SAgLon, professeur à la Faculté des Sciences, Toulouse.
L2
… De Mararosse (Louis), château des Varennes, par Villenouvelle (Haute-
Garonne). 1866.
… Maer, professeur à l'Ecole Vétérinaire, Toulouse.
-Mantez (Frédéric), à Castelmaurou, près Toulouse. 4875.
Maurez (Dr), %, professeur à la faculté de Médecine, rue Alsace-Lor-
| raine, 40, Toulouse. 1888.
…Moncrar, à Marsac (Tarn). 41874.
… MonTané, professeur d'anatomie à l'Ecole vétérinaire, Toulouse 1886.
Moquin-Tanpon, professeur à la Faculté des Sciences, allées Saint-
| Etienne, 2, Toulouse. 1885.
Marizx, pharmacien, allées Paul Riquet, 23, Béziers, 1892.
Manoour, place de la Trinité, Toulouse. 1892.
NEUMANN, professeur à l'Ecole vétérinaire, Toulouse. 1885.
-PErAGALLO (H.) %, Capitaine d'artillerie. 4882.
Pruner, professeur à l'Ecole normale, Toulouse.
PuGens, préparateur à la faculté des sciences de Toulouse. 1893.
“RaBauD, licencié ès-sciences naturelles, Paris.
RecorD, notaire à Puycelcy, 4892.
…RecnauLr (Félix), rue de la Trinité, 49, Toulouse. 1866.
Rey-Lescure (père), rue du Taur, Toulouse. 1872.
… D’ de Rey-PaiLuane, Ingénieur civil des mines, rue du Taur, 38, Tou-
louse. 1879.
ROULE, professeur à la Faculté des Sciences, boulevard Lazare-Carnot, 85
| Toulouse. 1886.
“Rousseau (Théodore), Inspecteur des Eaux et Forêts, rue d'Alsace, 419,
Carcassonne (Aude). 1874.
…—hRoussez, Licencié ès-sciences physiques et naturelles, professeur au
collège de Cosne (Nièvre). 1885.
De Sanr-Simon (Alfred), 6, rue Tolosane, Toulouse. 1872.
“Suis, rue Agathoise, Toulouse. 1886.
—DALVLTAT, pharmacien de 1'e classe, Toulouse. 1893.
RP
Dr Taowas (Philadelphe), à Taugies (Tarn).
TranTouL (fils), rue Bellegarde, Toulouse. 1888.
Dr Touran, place des Carmes. 1893.
Verpun, rue Bellegarde, 6, Toulouse. 1893
Membres correspondants.
MM.
Baux, Canton (Chine). 14874.
Bicue, Professeur au Collége, Pézénas (Hérault). 14874.
Dr Bceicuer, Professeur à l’École de Pharmacie de Nancy. 1866.
L'abbé Borssonane, Profess. au Petit-Séminaire, à Mende (Lozère). 1873
De Borwass, faubourg de Paris, 52, Valenciennes. 1883.
Dr Caisso, à Clermont (Hérault). 1867.
CAVALIÉ, principal du collège d'Eymoutiers (Haute-Vienne). 1873.
CazaLis DE Fonpoucr, rue des Etuves, 18, Montpellier. 4867.
CHanTre (Ernest;, sous-directeur du Muséum de Lyon (Rhône). 1867,
De Cuarec-n’EspiNassoux (Gabriel), avocat, Montpellier (Hérault). 4874
Couses, pharmacien, à Fumel (Lot-et-Garonne). 1874.
Dr Cros (Antoine), 41, rue Jacob, Paris. 1876.
Cuorrar, membre du Comité géologique du Portugal. 4885.
Néry-DELGADO, 413, rua do Arco B., Lisbonne. 1884.
Marquis de Foix (Léopold) #, rue d'Espagne, Biarritz (B.-Pyr.). 1874.
Founcane (Charles), naturaliste, à Bagnères-de-Luchon (Haute-Ga-
ronne). 4867.
GALLIENI, Ye, général. 1881.
Germain (Rodolphe) %, vétérinaire au 29e d'artillerie, à Lyon. 1873.
Issez (Arthur), professeur à l'Université, Gênes (Italie). 4874.
JouGLa (Joseph), conducteur des Ponts et Chaussées, à Foix (Ar.). 1874,
LALANDE (Philibert), receveur des hospices, Brives (Corrèze). 4867. 3
De Maïnor (W.), secrétaire de la Société de Géographie, St-Péters-
bourg. 1875.
Mazinowsxr, professeur de l'Université, en retraite, Cahors (Lot). 1869.
MassenaT (Elie), manufacturier, Brives (Corrèze). 1867.
RAIN TPE)
“Dr De Montesquiou (Louis), Lussac, près Casteljaloux (Lot-et-Ga-
ronne). 14871.
Marcaizmou-n'Ayueric (Hippolyte), pharmacien à Ax (Ariège). 1886,
Pevripieu, place Risso, 2, Nice. 1874.
Prerre (Edouard), juge au tribunal, Angers. 1871.
PouBELLE (J.) %, préfet de la Seine. 1873.
Dr Rerzius (Gustave), professeur à l’Institut Carolinien de Stoc-
kholm. 1873.
Marquis de Saporta (Gaston) #, correspondant de l’Institut, Aix,
(Bouches-du-Rhône). 1867,
Dr Sauvace (Emile), aide-naturaliste au Muséum , rue Monge, 2-
Paris. 1873.
ScamimTr (Waldemar) %#, attaché au Musée des antiquités du Nord,
Copenhague (Danemarck). 1867.
Sens (Eugène), ingén. civil, à St-Germain, près Puylaurens (Tarn). 1874.
MissanpiEr (Gaston), rédacteur en chef de La Nature, 19, avenue de
l'Opéra, Paris. 4877.
Vaussenar, ingénieur civil, directeur de l'Observatoire, à Bagnères-de,
Bigorre (H.-Pyr.). 1873.
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BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE
DE TOULOUSE.
VINGT-SEPTIÈME ANNÉE 1893
MEMOIRES
Sur un acarien (Psorergates simplex Tyrrell)
de la Souris,
Par M. G. NEUMANN, professeur à l'Ecole vétérinaire.
. Gerlach (1) a le premier fait mention d’un acarien par-
ticulier trouvé sur la Souris, par le D' Oschatz, et il en a
“donné une figure qui, tout incomplète qu’elle soit, suffit
pour permettre d'identifier ce parasite avec ceux qui ont
été trouvés depuis sur le même mammifère. Gerlach n’en
“donne pas, d’ailleurs, la description; il se contente, à
Lexplication des figures (fig. 4k, pl. VIT), de dire que cet
icarien avait déterminé une sorte de gale de l’oreille, et
que sa figure a pour but de montrer, par les différences
“qu'elle indique avec le Sarcoples cati du Chat, que la gale
le ce dernier ne peut reconnaître pour cause l’acarien
psorque de la Souris, dont il fait sa proie.
(1) A.-C. GerLacu, Xrätse und Räude, Berlin, 1857, p. 178.
Rene vi
Plus de vingt-cinq ans se passent sans que cet acarien de
la Souris soit retrouvé. En 1883, Tyrrel en constate la pré-
sence au Canada,dans des conditions identiques à celles
où Oschatz l'avait trouvé, c’est-à-dire dans une surface
croûteuse de l’oreille d’une souris. Il en donne (1) une
description assez complète, mais erronée par certains
côtés, notamment par une description du mâle qui s’ap-
plique à la femelle fécondée, les caractères essentiels du
mâle n’ayant pas été reconnus. Tyrrell fait, à juste titre,
stat. à tt
de cet acarien un genre nouveau, Psorergates (ox , gale ;
leyarns, artisan), et lui reconnaît des affinités avec les
Myobia, en raison de la forme du rostre (ce qui a quelque
exactitude) en raison de la forme générale du mâle (ce
qui n’est pas fondé, puisque Tyrrell n’a pas reconnu ce
dernier). Il est plus que probable qu’il a porté à ce rap-
prochement par ce fait que la principale espèce de Myobia
(M. musculi) vit aussi sur la Souris. Quoiqu'il en soit, il
désigne son acarien par le nom spécifique de Psorergates
simplex, justifié par la simplicité d'organisation.
Le même acarien a été décrit en 1886 (2) par G.-P.
Piana, qui l’a trouvé en grandes quantités dans de petits
nodules du volume d’un grain de millet à celui d’une len-
tille, situés à la face interne de la peau. Cette découverte
complétait nos connaissances sur l’habitat de ce parasite.
Malheureusement, Piana ne donne, sur ces caractères «
zoologiques, que des détails trop insuffisants, bien plus
incomplets que ceux qu'avait déjà donnés Tyrrell, dont il
(1) J.-B. Tyrrezz. On the occurence in Canada of two species
of Parasitic mites. Proceedings of the Canadian Institute. Toronto,
I, 1886, p. 332.
(2) G.-P. PraNA, Cisti cutanee contenenti acari nei topi. Annuario
per l’anno scolastico 1885-86 (R. Scuola sup. di med. veterinaria di
Milano), p. 122.
LR SRE
| ignorait le travail, et, comme ce dernier, il prend pour le
“mâle une des formes de la femelle. Il rapporte cet acarien
au genre Sarcoptes et en figure le soi-disant mâle sous le
nom de Sarcoptes mus musculus,
Le dernier travail sur ce sujet est dû à A.-D. Michael (1)
‘qui ignore également l’état de la question et qui décrit
une forme très voisine de celle qui vit sur la Souris. Il Pa
trouvée dans une légère dépression de la face interne de
la conque auriculaire d’un campagnol des prés (Arvicola
agrestis). Pas plus que ses prédécesseurs, 1l ne reconnaît
le mâle, et prend aussi pour tel une des formes de la
femelle. Sa description reste bien en arrière de celle de
Tyrrell; il fait de son acarien le type d’un genre Gonio-
merus (uneds, angle ; ywvix, cuisse, sous le nom de Gonio-
merus musculinus.
J'ai trouvé sur un certain nombre de souris les altéra-
tions parasitaires de l'oreille observés par Gerlach, Tyrrell
et Michael, et les kystes sous-cutanés constatés par Piana.
J'ai eu ainsi entre les mains de nombreux matériaux
d’études. M. Michael a bien voulu mettre à ma disposition
ses préparations peu nombreuses de Psorergates (Gonio-
merus) musculinus. Mon ami, M. le D' Trouessart, m’a
aussi procuré quelques individus récoltés sur le Campagnol
des champs (Arvicola arvalis). Il m'a donc été possible de
“compléter l’histoire des Psorergates, malgré les grandes
difficultés que l’extrême petitesse de cet acarien et la
transparence de ses parties offrent à l'observation et qui
expliquent les erreurs dans lesquelles sont tombées mes
“prédécesseurs. J’ai pu aussi établir de véritables affinités
de ce parasite.
| (1) A.-D. MicHAEL, On some unrecorded Parasitic Acari found
tn Great Britain. Linnean Society’s Journal. Zoology. XX, 1889,
_p. 400,
>
Acartase. L'affection parasitaire due à la présence du Pso®
rergates simplex est assez répandue. J'en ai constaté onze
cas sur soixante-sept souris que j'ai examinées dans cette.
intention. La contagion doit jouer un grand rôle dans sa pro-
pagation, Car toutes les souris atteintes provenaient de deux
foyers seulement ; les cinquante-six autres, prises en divers
points de l'Ecole vétérinaire, sauf d’un local particulier, -
étaient absolument indemnes. D’aillleurs, cette acariase ne
m'a pas paru avoir le moindre retentissement sur la santé
générale de ces petits animaux.
L’altération la plus fréquente, par laquelle se traduit,
chez la souris, la présence du Psorergates simplex consisté
dans ces petits nodules ou kystes sous-cutanés observés par
Piana.
On les trouve à la face interne de la peau, à laquelle ils
adhèrent assez intimement. Ils se montrent sous la forme de
taches blanches, arrondies ou ellipsoïdes, aplaties parallèle-«
ment à la surface du tégument et de dimensions diverses M
certains sont plus petits qu’un grain de millet et à peine
visibles, d’autres atteignent le volume d’une petite lentilles
Leur nombre est variable : parfois je n’en ai trouvé qu'un
seul ; dans un cas, il y en avait trente-et-un. Ils occupent*
des régions variées : dos, thorax, abdomen, épaule, tête. IIs«
sont plus communs sur le front et sur la face qu'ailleurs. M
Ils sont limités par une mince membrane conjonctive et”
remplis par un nombre très considérable de petits acariens,«
disposés sans ordre à leur intérieur, au milieu d’une masse
formée de débris épidermiques et de matière grasse. [ls com:
muniquent avec la face externe de la peau par un étroith
pertuis, déjà signalé par Piana, et qui s’est allongé en un fin
pédicule lorsque le kyste a été arraché vour être examiné:
Les altérations de la surface de la peau causées par cette«
acariase n’ont encore été observées qu’à l'oreille. Comme Je«
l'ai dit, cette forme auriculaire ést moins fréquente que la
forme sous-cutanée : je ne l’ai rencontrée que trois fois sur.
My
Onze cas. Elle consise dans une ou plusieurs surfaces croû-
teuses, situées en divers points variés de la surface de la
conque, mais de préférence à la face interne. Ces surfaces,
irrégulièrement arrondies, mesurant de 2? à 10 millimètres de
diamètre, sont formées d’une croûte blanchâtre ou blanc-
grisatre, à peine saillante, mince et papyracée, ou plus épaisse
et comprenant plusieurs couches superposées, plus mince à
la périphérie qu’au centre, très adhérente, et laissant voir,
après qu’on l’a enlevée, le derme luisant, un peu humide et
“excavé. Cette croûte est constituée par de nombreux acariens,
des lamelles épidermiques, des débris de poils et des pous-
sières étrangères.
Pour expliquer la formation des kystes sous-cutanés, Piana
admet que les Acariens, en entamant l’épiderme sur un point
très limité, ont produit un amincissement du derme, qui à été
suivi de sa dépression, ils l’ont dilatée pour aboutir enfin au
kyste. Il me paraît peu probable qu'une irritation assez in-
tense, pour amener l’amincissement du derme, soit resté
limitée à un seul point, alors que l'agent irritant se mullipliait
sans cesse. IL est plus plausible d'admettre que un ou plu-
Sieurs parasites, après avoir erré dans le pelage, se sont in-
…troduits dans un follicule pileux et, en s'y multipliant, en ont
- déterminé la dilatation.
On comprend alors la forme particuiière que l'acariase
affecte à la conque. En raison de la densité et de la rareté
du tissu conjonctif sous-cutané en cette région, les kystes ne
“trouvent pas à s’y développer, ils s'ouvrent largement, par
une sorte d’ulcération, presque dès le début de leur formation
et la lésion s'étend forcément en surface au lieu de gagner
en profondeur.
EISTOIRE NATURELLE. — Les agglomérations de Psorergates
Simplex sont composées de mâles, de femelles, de larves et
d'œufs.
Mâle. — Les mâles, bien moins nombreux que les femelles,
“n'en diffèrent guère que par les dimensions du corps, par la
SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE. — XXVIII. 2
NE Er =.
forme et la situation des organes reproducteurs. Ce sont
de petits acariens à corps arrondi, incolore et transparent,
à tégument très finement orné de stries concentriques |
et sous lequel on ne distingue les limites d'aucun organe.
Ils mesurent environ 120 à 125 » de longueur sur 95
à 100 p de largeur. Le rostre est terminal, mais souvent
en grande partie par le notogastre, par suite, sans doute,
des hasards de la préparalion. Sa longueur est égale à
sa largeur (30 v\. L’épistome est triangulaire, à pointe anté="
rieure obtuse et dépasée par les mandibules, qui sont styli=
formes. Les palpes maxillaires, gros et courts, placés de«
chaque côté des mandibules, sont formés de trois articles, le
premier en cône tronqué, le deuxième conique et légèrement
recourbé en dehors, le troisième caché à la base du deuxième
et ponclüiforme. La base du rostre, rectiligne ou arquée, pré-
sente à la face antérieure une languette ovale. Ce rostre est
dépourvu de poils et de soies. |
Les quatre paires de pattes sont courtes, à peu près égales
entre elles et assez régulièrement réparties sur la longueur
du corps. Chaque patte s'appuie sur une épimère délicat, qui.
en contourne la base et dont la tige se dirige vers le centre
de figure du corps. Les pattes sont toutes dirigées en avant,
par suite d’un coude que présente le deuxième article et qui
est d'autant plus prononcé qu'on le considère dans une patte”
plus postérieure. Chaque patte est formée de quatre articles.
Le premier article, basilaire, est triangulaire à sommet cen-«
tripète, à base parallèle aux côtés du corps. Le second a ses”
deux bords latéraux très inégaux ; l’antéricur ou interne est
très court et droit, le postérieur ou externe est cinq ou six fois.
plus long, convexe, et dirige ainsi en avant ou en dehors les
articles qui s’insèrent sur son bord distal; il porte vers son
milieu deux poils rapprochés et une saillie chitineuse, bril=
lante, recourbée vers la face inférieure et atténuée en pointe.
Le troisième article est cylindrique, à peu près aussi large
que long. Le quatrième, de même forme que le précédent,
0, —
mais un peu plus petit, porte deux fins crochets, à base con-
nivente, à pointe divergente, et deux ou trois soies très fines.
Ces pattes mesurent 26 de longueur.
L’anus est représenté par une fente médiane, ventrale,
située très près du bord postérieur et sur chaque côté de
laquelle est insérée, sur une base allongée, une longue soie.
L'orifice mâle occupe la face dorsale, à une faible distance
de la base du rostre. C’est une fente allongée, à lèvres épais-
ses, arrondie aux deux extrémités, bordée de deux papilles
de chaque côté. Le pénis s'étend sous le tégument dorsal,
sous la forme d’une pièce styliforme, enveloppée, dans les
deux tiers de sa longueur, par une gaîne formée de deux
parties placées bout à bout. L'ensemble de l'appareil mâle
mesure 90 p.
Femelle. — La femelle se distingue du mâle par une taille
généralement plus grande (125 à 140 » de longueur sur 105
à 110 x de largeur), par lPabsence de l’organe mäle sur la
ligne médiade du dos et par la présence d’une vulve ventrale
postérieure, située en avant de l’anus. Cette vulve s’offre sous
. l'aspect d’une fente longitudinale médiale, située un peu en
avant de l'anus, à lèvres épaisses, rapprochés en arrière et
souvent écartées à leur commissure antérieure. Sur les côtés
de la vulve s'étendent deux bandes chitineuses, de longueur
double de la sienne, ondulées à leur bord externe, qui se
recourbent en dehors à leur extrémité postérieure. Elles
embrassent ainsi chacune la base de deux longurs soies
anales.
Les femelles fécondécs ne se distinguent que par une taille
plus grande et par la présence, à l’intérieur du corps, d’un
œuf granuleux unique, situé dans la partie postérieure, dont
il occupe une place d’autant plus considérable qu’il est plus
avancé dans son développement. Je n’ai pas constaté de vulve
de ponte et ne puis dire par quelle voie cet œuf si volu-
mineux est mis au jour. Peut-être est-ce simplement par
- déchirure du corps maternel. Ce qui me le ferait croire, ©est
que, dans la plupart des colonies, les œufs ne m'ont paru en -
nombre supérieur à celui des femelles, ce qui aurait lieu si
chacune en pondait une quantité notable.
Les femelles ont été décrilés comme des mâles par Tyrrell
et par Piana, qui ont pris la vulve pour l'organe pénien.
Nymphes. — Les nymphes diffèrent des adultes par l’ab-
sence de l’un et de l’autre organes sexuels et par le dévelop-
pement très incomplet des quatre paires de pattes, réduites à
l’état de moignons. En effet, chacune d'elles ne comprend que
deux articles : le basilaire triangulaire, au sommet duquel se
trouve un épimère très court et à peine apparent, et un
second article court, hémisphérique, où l'on voit difficile-
ment deux points chilineux, qui sont sans doute les rudiments
des crochets. Longueur, 115 à 120 p sur 100 à 105% de
largeur. C’est celte forme que Tyrrell décrit comme la
femelle.
Larves. — Les larves sont hexapodes, ont les pattes con-
formées comme les nymphes, dont elles ne diffèrent, en outre,
que par leur plus petite taille : 90 à 95 x sur 85 à 90 y.
Œufs. — Les œufs sont brièvement elliptiques (85 w de
long sur 80 y de large). Le contenu est tantôt simplement
granuleux, tantôt organisé en embryon plus ou moins avancé,
où l’on peut même voir les trois paires de pattes de la larve.
Le rostre est la première partie qui apparaît et il se montre
déjà avec des dimensions peu inférieures à celle qu'il aura
même chez l'adulte.
Les individus recueillis par M. le D' Trouessart sur l’Arvi-
cola arvalis ne paraissent pas différer de ceux de la Souris.
Ceux que Michael a décrits sous le nom de Goniomerus
musculinus et qui provenaient d’un Arvicola agrestis sont de
taille plus grande (160 à 470 » de longueur sur 4100 à 105 y
de largeur). Les pattes sont plus longues et le second article
porte à son coude un fort crochet recourbé eu dessous et qui
est un peu moins développé à la première paire de pattes
qu’aux trois autres. Chaque arlicle est bordé latéralement par
des épaississements chitineux plus apparents que dans l’a-
carien de la Souris.
a
mn
De ce qui précède, il résulte que, chez les Souris et les
Campagnols, vivent des acariens qui se rattachent aux Chey-
létinés par leurs mandibules styliformes, la forme de leurs
palpes, les deux crochets terminaux des tarses et la situa-
tion dorsale de l’ouverture sexuelle mâle. Ils se placent au
voisinage des Harpirhynchus par la forme générale du
corps, la brièveté des pattes et ils ont, comme la plupart
d’entre eux, un séjour sous-cutané. Leurs organes sont
considérablement simplifiés, et lon ne peut y distinguer
de stigmates à la base du rostre. Ces acariens forment, à
côté des Harpirhynchus un genre particulier (Psorergates
Tyrrell) caractérisé par :
Palpes trimères ou cryptotrimères, le troisième étant
caché à la base du deuxième ; pas d'angle ou de crochet
terminal, mandibules styliformes; pattes à quatre (ou
cinq) articles, semblables dans les deux sexes, à peu près
égales et semblables entre elles, ayant pour base un
épimère, tournées en avant par incurvation du second
article, à tarses terminées simplement par deux crochets
et deux soies; ouverture sexuelle du mâle située sur le
dos ; nymphes et larves hexapodes à pattes atrophiées,
réduites à deux articles.
Une espèce Psorergates simplex Tyrrell. — Longueur
120 à 140 p; largeur 95 à 110 w. Vit sur Mus musculus:
et sur Arvicola agreslis.
Var. musculinus Michacl. — Longueur 160 à 170 ,, lar-
geur 100 à 195 ». Au crochet très développé à la face
inférieure du coude du second article des pattes. — Sur
- Arvicola agrestis.
EXPLICATION DES FIGURES (pl. II).
1. Psorergates simpleæ mâle: «a partie antérieure, face dorsale :
b partie postérieure, face ventrale. Grossissement 522,
2. Idem. — Femelle ovigère, face ventrale. Même grossissement,
3. Idem. — Nymphe. face ventrale. Mème grossissement.
4. Idem. — Larve, face ventrale, Même grossissement.
5. Idem. — Œuf avec ambryon. Même grossissement.
6. Idem.'Tarse vu en dessous. Crossissement 1922,
7. Psorergales simpleæ musculinus. — Patte de la 4° paire, vue en
dessous. Grossissement °°°,
Sur un Echinocoque du Chat,
Par M. G. NEUMANN, professeur à l’École vétérinaire de Toulouse.
Dans quelques ouvrages ou mémoires de zoologie, d’helmin-
tologie ou de parasitologie, on peut voir figurer le Chat parmi
les mammifères chez lesquels on aurait constaté la présence des
Echinocoques. Mais, nulle part, cette mention n’est appuyée sur
uné indication bibliographique et j'ai la conviction qu’elle repose
sur une erreur d'interprétation de quelques documents, ou
qu’elle procède de fautes typographiques. Il en est très probable-
ment de même pour la Mangouste ou Rat de Pharaon, que l’on
fait figurer dans la même liste.
Je présume que, faute de données explicites, on a compris «
« Échinocoque » là où il y avait ou devait y avoir « Hydatide » «
ou « Cysticerque », et que ce que l’on a dit de l’Échinocoque du
Chat et de la Mangouste doit être mis sur le compte du Plérocer-
coïde, dont la présence est loin d’être rare dans les grandes
séreuses de ces deux carnivores.
Je ne sais, toutefois, s’il en est de même des « Hydatides » que
Gurlt (1) dit avoir été trouvées par le vétérinaire Schirlitz dans
le péritoine d’un chat, et en nombre si considérable que l’abdo-
(1) GurLT, Lehrbuch der pathol. Anatomie, 1, 1831, p. 139
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men distendu mesurait 22 pouces (057) de pourtour. C’est,
sans doute, le même cas qu’il mentionne sous le numéro 1202
de son Katalog (1): « Beträchtliche Mengen von Hydatiden
aus der Bauchhôhle einer Katze. » On peut supposer qu'il s’agit
d’un ca$ analogue aux trois observations d’ascite parasitaire, due
à une quantité énorme d'Échinocoques, qui ont été recueillies
chez le Chien par J.Hartmann,par Reimann et par moi-même (2).
Quoi qu'il en soit, le fait cité par Gurlt serait le seul qui se
rapportât à des Hydatides ou Cystiques vésiculeux, rencontrés
chez le Chat, si nous ne pouvions y ajouter celui qu'a recueilli
M. le professeur G. Colin, et dont je dois la connaissance à
mon collècue et ami, M. le professeur Railliet, qui m'en a
aussi donné la description suivante.
« L'Échinocoque trouvé par M. Colin dans la cavité abdomi-
nale d’un chat a été déposé par lui dans la collection de l’École
d’Alfort, où il est inscrit sous le n° 4400. Il consiste en une
membrane d'épaisseur irrégulière, qui présente les caractères
d’une vésicule d’Echinocoque quelque peu altérée et qui laisse
voir à sa surface ou dans son épaisseur de petites vésicules-
filles, dont les dimensions varient depuis celles d’un grain de
mil jusqu’à celles d’une petite noisette. Cette membrane est
accompagnée d’une douzaine de vésicules libres, du volume
d’un pois à celui d’une noix. Ce sont des Echinocoques fertiles :
on y rencontre un grand nombre de têtes de ténia. Peut-être
ces vésicules proviennent-elles de la membrane principale, qui
serait alors la vésicule-mère, tandis que les vésicules seraient
des vésicules-filles. »
À propos de ces Échinocoques du Chat, je rappellerai que
bien des ouvrages d’helminthologie font mention d’un Cénure
Qui aurait été trouvé dans le foie d’un chat par Engelmayer.
(1) Gurzr, Katalog…. Magazin für die ges. Thierheilk unde. IV,
1838, p. 747.
(2) J. HARTMANN, Ephem. natur. curios. Decurr., III, 1694, p. 299.
R. Reimann, Deutsche Zeitschr. f, Thiermed., 1884, p. 81. — L.-G:
NEUMANN, Traité des mal. paras., 2° édit., 1892, p. 539.
Se «CRE
Ce cas a surtout fait son chemin dans la littérature spéciale,
depuis que Leuckart l’a mentionné dans son Bericht (p. 258) de
Archiv für Naturgeschichte, XXXI, 1865, lorsqu'il rendait
compte de cœnures (probablement Cœnurus serialis), trouvés
par Cobbold sous la peau d’un écureuil. Or, ce rapprochement est |
fait par Cobbold lui-même, qui doit la connaissance du cas
d'Engelmayer à Numan. Dans un mémoire spécial sur le Cénure
cérébral (1), celui-ci s'exprime ainsi : « De Vee-arts Engelma-
yer, te Burgau, wil den Veelkop gevonden hebben in de lever
eener kat; Thierärztliches Wochenschrift van 1850, s. 192 ».
Cobbold a traduit « Veelkop » par « Cénure », tandis que la
traduction vraie serait « Polycéphale ». Or, le genre Polyce-
phalus de Zeder comprenait nos Cénures et nos Echinocoques,
et c’est ce dernier terme qui convenait. D'autre part, Numan
lui-même aurait dû écrire « koe » (vache) et non « kat » (chat).
En effet, l’observation de Engelmayer, publiée dans le Thierärz-
liches Wochenblatt (et non Wochenschrift) de Niklas (t. IE, :
1850, p. 192) a réellement pour titre et pour objet : Blasen-"
würmer, gefunden in der Leber einer Kuh. Cest un cas,
d’ailleurs, assez banal d’Échinocoques et d’abcès rencontrés
dans le foie d’une vache abattue pour la boucherie.
Il ne m'a pas paru inutile de donner ici cette petite démons-"
tration, qui prouve une fois de plus la nécessité de la bibliogra=
phie directe et qui fait disparaître, des données acquises, la pré-
sence possible d’un Cénure chez le Chat. |
Les considérations qui précèdent mesurent l'intérêt que peut
avoir la publication d’un cas authentique d’Échinocoque chez le"
Chat.
Il m'a été fourni par une vieille chatte, qui avait succombé à
une métro-péritonite. Elle avait, en même temps, une pleurésie
chronique. Je ne retiendrai ici que les lésions du foie. |
(1) Verhandeling over dem Veelkop-Blaasworm der hersenen, -
Polycephalus (Cænurus) cerebralis, door D' A. Numan... Ams-
terdam, 1850, p. 3 (Tirage à part).
… Cet organe était le siège d’une cirrhose hypertrophique, sous
d'influence de laquelle il avait atteint le poids de 150 grammes.
Dans la profondeur du lobe gauche se trouvait creusée une cavité
à paroi lisse et unie, remplie par deux masses globuleuses, logées
côte à côte et se déprimant un peu l’une l’autre. L’une avait à peu
près le volume d’une bille à jouer, soit 12 millimètres environ
de diamètre. La seconde était près de moitié plus petite. Celle-ci
était constituée exclusivement de couches concentriques, em-
boîtées, formées de matières albuminoïdes coagulées, sans orga-
misation, de couleur blanc-jaunâtre ; 11 n’y avait pas trace de
scolex.
« La première masse, plus grosse, était un véritable Échinoco-
que, dont la paroi avait 2 millimètres environ d'épaisseur. La par-
tieextérieure (cuticule) de cette paroi était formée aussi dé cou-
ches deteinte blanc-bleuâtre superposées, de consistance médiocre,
“dont la plus superficielle était comme réticulée. La couche la plus
interne (membrane germinale) limitait une cavité remplie d’un
liquide clair et incolore, qui la distendait, mais n’offrait à l’exa-
men rien de particulier. Sa face interne était uniformément mame-
Monnée par une multitude de vésicules proligères, dont les dimen-
Sions, non plus que le nombre des scolex renfermés dans chacune,
h'étaient pas sensiblement différents de ce qu’on voit dans les
“chinocoques des herbivores. La seule particularité vraiment
remarquable, c’est que tous ces scolex, sauf un nombre infime
d’exceptions, étaient à l’état d’évagination parfaite. En outre,
dans la plupart des vésicules proligères, surtout dans celles où le
nombre des scolex était peu élevé, tous semblaient s’insérer sur
un point limité de la vésicule, d’où ils s’écartaient en divergeant,
par l'effet de la compression du couvre objet. On sait que, au
contraire, dans les Échinocoques des herbivores, les scolex inva-
-pinés sont la règle et qu’ils se montrent, en général, disposés.
“sans ordre à l’intérieur de la vésicule proligère. Il est possible
“que L'état général d’évagination des scolex, dans ce cas d'Échino-
«coque du Chat, tienne à l’âge avancé de la vésiculé, demeurée
“simple. D'autre part, il est probable aussi que la petite masse
clobuleuse, contiguë à l’autre, était un Échinocoque resté stérile
“et ayant subi la dégénérescence.
. SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE, — XX VIII. 5)
DE LA
LOCALISATION DES PRINCIPES ACTIFS DES CUGURBITACÉES
Par L BRÆMERr.
INTEO DUC TION
À côté des principes sucrés et odorants auxquels les fr uitsl
d’un certain nombre de Cucurbitacées doivent d’avoir été«
recherchés dès l’antiquité comme aliments, 1l semble x
ter une proportion tantôt très faible, tantôt relativement
élevée de substances amères qui se retrouvent dans less
autres organes des plantes et prédominent dans ceux desm
Cucurbitacées médicinales. |
Parmi les différents principes actifs qui ont été signalés
dans cette famille, trois : la Bryonine, la Colocynthine et«
l’'EÉlatérine ont été l’objet de recherches chimiques et théra=
peutiques nombreuses. £
C’est à leur localisation, dans les plantes officinales quë
les contiennent, qu'est consacré ce travail. ?
Leurs réactions chimiques ont été établies par les travaux
de Koehler et de Johannson sur l’Elatérine, de Henke et
de Johannson sur la Colocynthine, enfin de Mankowsky ets
de Masson sur les principes actifs de la racine de Bryone (1).
Parmi les réactions colorées indiquées par ces auteurs
celles que ces principes donnent avec l’acide sulfurique
pur ou combiné au phénol et au molybdate et vanadate
ammoniques, conviennent aux recherches histochimiques.
Après bien des tatonnements, j'ai réussi à obtenir ces
colorations nettement localisées, en ayant soin de ne pas
mettre le réactif en contact immédiat avec la coupe, mais
en le déposant au bord de la lamelle, de façon à assister à
toutes les phases de la réaction.
(1) JoHanxNsoN. Unters üb Colocynthin u. Elatérin. Dorpat, 1884.
Mankowsky. Bestandth d. Rad. Bryoniae. Dorpat, 1889. |
Masson (Journ. pharm. chim. (5) XXVII, p. 300), 1898.
CHAPITRE PREMIER
à | Les Brÿones.
- Les Anciens et les auteurs de la Renaissance donnaient
le nom de Bryonia à des plantes grimpantes très diverses
ffrant des racines renflées, des feuilles cordiformes et un
fruit arrondi plus ou moins charnu. Ils réunissaient ainsi
‘des Cucurbitacées, des Convolvulacées (Bryonia Mechoa-
can) et des Dioscoréacées (Bryonia nigra) (1). Adan-
on (2) avait donné ce nom à toute la famille actuelle des
Cucurbitacées.
Parmi les sept espèces que comprend aujourd’hui (3) le
genre établi par Tournefort, deux sont officinales : le 2.
dioica Jacq. en France (4), et le B. alba L. dans les pays du
nord et de l’est de l'Europe et des Etats-Unis (Maisch) (5).
Jes deux espèces diffèrent par leurs fleurs : monoïques
L ‘0
| (li GE. G. BauHiN. — Pinax Theatri botanici. (Basil. 1623, p. 217).
(2) Anaxson. — Familles des Plantes, I, p. 135, 1763.
Il est le premier qui ait rapproché cette famille de celle des
À Campanules.
(3) C£. Conraux. — (Loc. cit., p. 410).
(4) Au moins depuis le Codex de 1758 (Ed. Vi).
(9) LINNÉ. — Mat. medic., p. 251. Schleiden, Pharmacognosie, p. 124.
E)
se à
_ Maiscn, — Mat. medica, 4e éd., 1890, p. 77.
dans le ZB. alba ; dioiques, dans le 2. dioïca (1), et par leur
fruit noir dans le premier, rouge dans le second. 4
Les deux racines sont renflées et charnues et peuvent
atteindre de grandes dimensions. Pour en faciliter la des-
siccation, on les coupe en rouelles d’un centimètre environ
d'épaisseur et d’un diamètre qui varie de deux à huit cen- |
timètres. 1
Sans odeur, mais d’une saveur très amère, leur surface
de section bleuit d’une façon intense par l’eau iodée, devient.
rouge par l’acide sulfurique et le réactif de Frœhde pour
passer au vert par ce réactif. Après plusieurs heures des
contact, elle rougit par le nitrate d'argent pour noircir
ensuite. Ces réactions appartiennent aussi à la poudre.
La surface externe des rouelles est d’un brun-jaunâtre,.
leurs faces planes sont presque blanches dans la racine de
B. dioica, plus jaunes dans le B. alba. Elles sont marquées
de stries concentriques coupées de stries radiales. La plus |
périphérique des stries concentriques est de couleur brune
elle répond au cambium, les autres sont marquées de points
jaunes, qu’un examen attentif, à l’œil nu ou armé d’une
faible loupe, fait reconnaître pour la section des vaisseaux, 1
$ 1. — RACINE DE BRYONE
Sur la coupe microscopique, la portion corticale est peus |
développée par rapport au cylindre central. Son épaisseur
n’atteint pas le dixième du diamètre total.
(1) Assez mal dénommé, car les cinq autres espèces offrent le même
caractère,
“quatre à cinq rangées de cellules tabulaires aplaties tangen-
“tiellement, obscurément hexagonales et à parois minces,
“de couleur brun-clair (fig. 2).
Le parenchyme cortical est constitué par des cellules à
Parois minces, à contours arrondis, à diamètre tangentiel
plus grand que le diamètre radial. Leur hauteur dépasse
“lu double leur largeur, et elles apparaissent sur une coupe
“longitudinale de forme hexagonale.
. De place en place, mais surtout dans la partie externe,
on trouve des groupes de quatre à cinq cellules à parois
“lionifiées, épaissies et de couleur jaune (fig. 2). Ces sclé-
véides se rencontrent dans la racine dès la première année
“aussi bien que dans l'organe plus âgé.
— Enfin, dans la portion externe contiguë au suber, comme
dans la zône moyenne ou en contact du lrber, se remar-
quent des éléments qui par leur allure, leur forme et leur
contenu, méritent une attention spéciale.
“Leur section transversale affecte généralement une
forme losangique (fig. 2). Sur une coupe longitudinale, ils
apparaissent comme des tubes allongés, cylindriques, renflés
à leurs deux pôles et superposés bout à bout (fig. 3). Par
leur superposition, ils constituent des files articulées recti-
lignes ou plus souvent sinueuses, et ils sont fréquemment
zamiliés (fig. 4). Leur allure les rapproche singulièrement
des laticifères du type articulé. Quoiqu'il en soit, et Je dis-
Guterai la question plus loin, ces éléments rentrent dans
la catécorie de ceux auxquels JPSachs a donné le nom
d'idioblastes.
“Leur contenu, réfringent et de couleur jaune, remplit
| Hute la cavité. Il devient surtout très apparent si on traite
Ke F4 Re LT 22 Le
er ne
= 0 > MO
des coupes minces par le bleu d’aniline, en solution aqueuse,
et si après avoir bien lavé à l’eau distillée on monte dans la
glycérine acétique. Il apparaît alors comme une masse légè=
rement granuleuse, colorée en beau bleu, qui fait nettement»
trancher l’élément sur ses voisins.
Les parois latérales comme les parois transversales qui
séparent deux de ces articlés superposés, sont de nature
cellulosique. Elles se colorent en violet par les réactifs:
iodés, tels que l’iode et l’acide sulfurique, le chloroiodure
RS
de zinc, l'acide phosphorique iodé et le chlorure de calcium
iodé (1), seuls et après l’action du bleu d’aniline (2). Elles
sont faiblement colorées en jaune orangé pâle par l’acide
Des A rt dl +
rosolique (3). Elles ne se colorent pas par le bleu. Elles
résistent à l’acide sulfurique et aux alcalis.
Le contenu, sous l'influence des mêmes réactifs iodés, des
sa hite L LAS €
acides chlorhydrique, rosolique et picrique, apparaît en
jaune plus ou moins foncé. Mais c’est avec l’acide sulfurique |
pur ou combiné au molybdate et au vanadate ammoniques
que J'ai obtenu des réactions nettement caractérisées.
4
L’acide sulfurique concentré le colore, en effet, en rouge à
sang. Cette coloration persiste pendant plusieurs Jours, mais
elle ne garde toute sa netteté que pendant une demi-journée,
après avoir mis une demi-heure environ à apparaître. Po Ë Î
réussir cette réaction, il faut éviter de mettre l’acide sulfu=.
rique en contact direct avec la coupe, l’acide s’échaufiem
(1) MANGIN. — Les Réactifs iodés de la Cellulose.
(Bull. Soc. Bot. France, XXXV, p. 421, 1888).
Sur la Gallose (G. R Ac. Sc., CX., p. 645, 1890).
(2) Lecoure. — (Loc. cit., p. 269).
(3) STRASBURGER. — Corallin-Soda.
(Botanisches Practicum, 2e Aufl , p. 144 et passim.).
ÉGAL T NAAE
détériore les tissus et détermine le dégagement de bulles
(l'air et de vapeur dont il est impossible de se débarrasser
et qui enlèvent à l'observation toute sa netteté.
Jl ne faut pas non plus employer l’acide sulfurique étendu
d’eau ou de glycérine, le principe colorable étant dissous
dans ces conditions avant qu'on n'ait observé sa réaction
laine ; après avoir recouvert de la lamelle on chasse l’éther en maintenant
in.Sttu. — Après de nombreux essais, j'ai constaté que
pour obtenir la coloration dans toute sa pureté, 1l faut
“avoir fait macérer la racine fraiche ou sèche dans de l’éther,
recevoir les coupes, faites au microtome, dans le même
hiquide, les transporter de là dans un mélange de cinq vol.
d'éther et un vol. d’acide sulfurique (1) ou plus simplement
dans une goutte de glycérine pure concentrée déposée sur
le porte-objet et ajouter l’acide sulfurique au bord de la
lamelle en soutirant la glycérine par une bande de papier à
filtrer, introduite sous l’autre bord. — Le même mode opé-
ratoire est à suivre pour l’emploi des autres réactifs sulfu-
hiques, c'est-à-dire l'acide sulfomolybdique ou réactif de
Frœhde et l’acide sulfovanadique ou réactif de Mandelin.
Ces réactifs donnent une belle coloration rouge d’abord
nettement limitée au contact des idioblastes. Elle est plus
fugace que celle obtenue avec l'acide sulfurique pur et vire
au bout d’un certain temps en diffluant, en vert par le
réactif de Frœhde, en rouge violacé pour celui de Man-
dalin.
D'autre part, si l’on fait passer les coupes de l’éther dans
| une solution aqueuse ou glycérique d’azotate d'argent au
(1) Ce mélange est suffisamment consistant pour ne pas s’étaler sur la
pendant quelques secondes, sur une plaque chauffée à l’eau chaude,
1/00, et Si après un certain temps de contact on lave à l’eau
distillée à peine ammoniacale, on observe, au bout de quel-
ques heures et pendant plusieurs jours, un précipité rouge
vermillon limité également au contenu des éléments consi-
dérés. | 2
Toutes ces réactions appartiennent, ainsi que je l'ai
dit p.33, à la bryonine. Celle-ci est donc localisée dans ces!
idioblastes et elle l’est dans eux seuls. On les retrouve
répandus, avec les mêmes caractères, dans d’autres tissus de
la racine et dans les autres organes de la plante.
Le cylindre central est formé par plusieurs cercles de
faisceaux disposés en files sensiblement radiales. Les Jais=
ceaux périphériques, c’est-à-dire contigus à l’écorce, sont
beaucoup plus grands que les autres. Leur constitution ana
tomique est assez variable ; généralement br-collatérauæ
(fig. 1, A), ils peuvent ne posséder qu’un seul liber qui est:
tantôt externe (fig. 1, B), tantôt interne (fig. 1, D). Le
bois lui-même peut n'être représenté que par du paren=
chyme à parois non lignifiées (fig. 1, C). 4
Le {iber, qu’il soit externe ou interne, est formé d'u
parenchyme libérien à éléments polygonaux, petits et à
parois très minces, au milieu desquels apparaissent des
tubes criblés à contour arrondi, à crible très apparent par
le bleu d’aniline, et flanqués de leurs cellules-compagnest
À côté, et cela surtout dans la portion externe du liber
pauvre en tubes criblés, se retrouvent en grande abondance
les cdioblastes à bryonine. Les deux sortes d'éléments, idio=
blastes et tubes criblés, se distinguent non seulement par
leur forme, leur contenu, et les réactions de leurs parois
transversales, mais encore par leur diamètre. Celuisct
0
atteint 304 à 404 dans les tubes criblés et n’atteint pas le
- tiers dans les idioblastes. |
Dans les faisceaux périphériques, le liber externe est
“séparé du bois par une assise génératrice de quatre à cinq
rangées d'éléments réguliers et qui se continue entre les
faisceaux, pour donner naissance à des rayons médullaires
secondaires.
Le bots de tous les faisceaux (sauf l'exception signalée
plus haut), est constitué par de grands vaisseaux réticulés
“qui, comme dans toutes les Cucurbitacées et en général
toutes les plantes grimpantes, atteignent un diamètre consi-
dérable. [ls sont bordés et séparés les uns des autres par des
éléments à section polygonale (fig. 2 bts), dont la paroi,
comme laleur, se colore en rouge par la fuchsine aqueuse et
a phloroglucine et l’acide chlorhydrique. Ce ne sont pas,
comme on l’a dit, des fibres ligneuses, mais ils appartiennent
a cette catégorie d'éléments auxquels de Bary a donné le
nom de #achéides. Ils se terminent en pointe plus ou moins
tronquée, et leurs parois, plus minces que celles des grands
Vaisseaux, sont ornées d’épaississements annelés et spiralés.
ÆEeur longueur ne dépasse guère celle des éléments paren-
chymateux voisins, et correspond à peu près aux articles
Primitifs des gros vaisseaux (fig. 3).
Contre le bois, au bord des rayons médullaires qui sépa-
rent entre eux les faisceaux, il n’est pas rare de trouver une
file d’idioblastes à bryonine, mais ceux-ci, ainsi que je l’ai
indiqué, sont surtout corticaux, périlibériens et libériens.
| Dans des coupes laissées au contact avec l’acide sulfurique
| pendant plusieurs heures, la paroi des éléments paren-
| _Chymateux et libériens se gonfle, puis disparait, les éléments
ne
De.
n:
E *
— 34 —
lignifiés et subérisés apparaissent très nettement colorés «
en brun; cette couleur définitive a passé préalablement par M
le jaune verdàtre et le vert. Dans les mêmes conditions, on .
retrouve aussi dans des coupes tangentielles les idioblastes à
contenu colorés en rouge violacé. [ls rampent dans la prépa-
ration sous forme de filaments distinctement articulés, dont « |
les ramifications avec leurs surfaces de contact se montrent
dans toute la netteté. La paroi qui a résisté à l’acide sulfu-
rique est incolore et apparaît comme un double trait très
fin (fig. 4).
A l'exception des tubes criblés et des cellules libériennes
méconnaissables, tous ces éléments se retrouvent dans la
us
FApeprneiaiee
He
poudre avec leurs caractères et leurs réactions (fig. 6).
La racine du Bryonia alba X.., autrefois officinale dans
certains pays allemands, offre les mêmes particularités
anatomiques que celle du B. dioica: Suber, parenchyme
cortical et faisceaux sont disposés et constitués de même. —
Les idioblastes sécréteurs offrent exactement les mêmes
réactions de leurs parois et de leur contenu que ceux du ;
B. dioica. Comme ceux-ci, ils affectent les mêmes rapports …
avec les tubes criblés (fig. 5 et 5 brs). +
a LDC mt don ge N LE ici
$ 2. — TIGE DE BRYONE DIOÏQUE
Les tiges de bryone, grêles, anguleuses et sillonnées, par
tent en assez grand nombre d’une même racine âgée. S'ats 1
tachant aux plantes voisines à l’aide de leurs vrilles, s'en
roulant autour de tous les obstacles, elles peuvent atteindre
m
une grande longueur qui atteint plusieurs mètres.
Ces tiges, généralement pentamères, mais avec des Varia
DE ns
“tions assez considérables, rappellent, par leur constitution
anatomique, le type général de la famille.
L'épiderme est formé de cellules allongées dans le sens de
l'axe, à paroi externe cutinisée. Il est revêtu de poils sur
le compte desquels je reviendrai à propos de la feuille. Il
recouvre un parenchyme cortical qui, aux angles et dans
les sillons, est séparé de lui par des arcs collenchymateux
“régulièrement disposés. |
Les cellules épidermiques, superposées directement au
parenchyme cortical, sont polyédriques et accompagnées de
stomates ; celles qui revêtent le collenchyme sont quadrati-
ques et dépourvues d'appareils stomatiques (1).
C’est aux saillies angulaires, que les arcs de collenchyme
atteignent leur plus grande épaisseur ; ils sont constitués là
par cinq à six rangées de cellules fortement épaissies aux
angles et de contour assez régulièrement penta ou hexago-
nal. Ces éléments sont très allongés sur la coupe longitudi-
nale où 1ls montrent cette même forme d’hexagone allongé
(fig. 6). Ils se retrouvent, avec les mêmes caractères, sous
Pépiderme du fond des sillons, là ils constituent des arcs
plus étroits de deux à trois rangées de cellules. Ces arcs
Valléculaires se dédoublent quelquefois en deux croissants
-contigus par leur bord (€).
Le parenchyme cortical, mince, à cellules aplaties tangen-
tellement, à contour arrondi et à contenu riche en chloro-
Phylle, au nombre de quatre ou cinq rangées, est limité
(1) Dans mon travail sur les Caractères microscopiques des poudres
officinales de feuilles, 1891, j'ai cité et figuré d’autres exemples de change-
mentrde forme des cellules épidermiques dans un méme organe, selon le
tissu sous-jacent.
intérieurement par un anneau continu de sclérenchyme péri
cyclique.Celui-ci est formé d’éléments allongés et épaissis, à M
contour polygonal sur la section transversale, terminés en
pointe tronquée sur la coupe longitudinale.
Les faisceaux unis par un tissu conjonctif de grandes cel-
lules polygonales, sont typiquement au nombre de dix, .
mais il n’est pas rare d’en voir un plus grand nombre.
Ils sont de deux sortes : les uns sont angulaires, c’est-à-
dire ils correspondent aux angles saillants de la tige, ils sont
petits et étroits ; les autres, intermédiaires aux premiers et |
situés plus profondément, sont beaucoup plus développés ; «
leurs dimensions en tous sens atteignent environ le double de.
celles des premiers. Tous sont de forme elliptique et brcol-
latéraux. Les trois parties qui les constituent ont environ
la même épaisseur, le bois est plus large. Il est constitué
par des vaisseaux réticulés à grand lumen, bordés de tra=«
chéides et entourés de parenchyme fasciculatre non lignifié. Es
Le liber externe est séparé du bois par une assise généra- |
trice de 2 à 3 rangées de cellules quadratiques régulières.
Comme le /tber interne qui est directement contigu au bois.
il renferme de grands tubes criblés et est bordé d’idios 4
blastes à bryonine. |
Ceux-ci se retrouvent très rarement dans le parenchyme
cortical et contre le collenchyme, mais assez fréquemment.
contre la face interne de l'anneau péricyclique et dans
le tissu parenchymateux situé entre celui-ci et le faisceau
(fig. 8 et 9). Ces idioblastes différent de ceux de la racine. E
par la longueur plus grande de leurs articles, ils offrent Iles
mêmes diamètres relatifs vis-à-vis des tubes criblés.
$ 3. — FEUILLE DE BRYONE DIOÏQUE.
Les feuilles sont palmatilobées à lobes aigus, le pétiole,
dès la base de la feuille, se divise en cinq nervures princi-
pales saillantes sur la face inférieure et desquelles partent
à angle aigu des nervures secondaires et tertiaires anas-
tomosées.
La face supérieure verte est presque glabre, la face
inférieure plus blanche est hérissée de poils rudes très
nombreux.
Sur la coupe, les deux épidermes ne diffèrent que par les
dimensions plus grandes des cellules épidermiques supé-
meures, les deux faces portent des stomates beaucoup plus
abondants, il est vrai, sur la face inférieure. Contrairement
äce qui arrive pour la tige, les cellules de bordure ne dif-
férent en rien des cellules épidermiques voisines à contours
ondulés. Les poils appartiennent à la catégorie des porls
tecteurs où mécaniques, ils atteignent, surtout sur les ner-
Hures, des dimensions considérables. Ils sont constitués par
| deux ou plusieurs cellules basilaires qui diffèrent des cel-
lules épidermiques voisines par leurs dimensions et qui
Supportent une grande cellule polyédrique que surmontent
une, deux ou trois cellules plus hautes, mais moins larges,
dont la terminale, très allongée, s’effile en pointe aiguë.
1Eamparoi des cellules du poil est fortement cutinisée.
| Le mésophylle est hétérogène, sur la face supérieure le
| es palissadique est formé, selon l'épaisseur du
L coupé, d’une ou de deux rangées de cellules régulière-
fu VA
Sal
ra
Se ER 7
ment pressées les unes contre les autres ; au .parenchymé
lacuneux correspondent trois rangées de cellules peu irré-
oulières (fig. 10).
Les nervures principales et secondaires font saillie sur
la face inférieure, les nervules courent dans le mésophylle
même.
Les faisceaux, dans les grosses nervures, sont entourés
d’un tissu parenchymateux incolore que borde, sous les
épidermes, une ou deux rangées de cellules collenchyma=
teuses. Ces faisceaux sont bicollatéraux, leur bois consiste
en un certain nombre de trachées et est séparé du liber
externe (c’est-à-dire inférieur) par une ou deux assises
de cellules cambiales. Au pourtour du liber on retrouve, en
assez grande abondance, les tdioblastes à bryonine avec
leur contenu jaune. Ils offrent les caractères et les réac=
tions que j'ai déjà indiqués. Ils se retrouvent accompagnant
une ou deux trachées dans les nervules. Leurs articles
courts deviennent bien visibles par l'emploi du bleu
d’aniline.
$ 4. — PÉRICARPE.
La baie de la Bryone est globuleuse, de 5" de diamètre
rh h fé nhndé
PES _— ét ds diié Jért
environ. #
Son péricarpe mince est de couleur rouge. Cette matière
|
L'épiderme est gabre, revêtu d’une cuticule épaisse 1
réiringente et est pourvu de stomates (fig. 11 B).
colorante, coagulée par l'alcool, remplit les cellules épider-
miques et deux ou trois rangées de cellules sous-jacentes. »
HR TI
ES Le mésocarpe est formé de eellules aplaties dans le sens
“tangentiel et irrégulièrement polygonales. Il est parcouru
par des faisceaux à la périphérie desquels se remarquent
des files d’idioblastes qu'on peut rencontrer isolément
formés d'articles de même longueur que les cellules
voisines (fig. 11 À).
La graine ovoïde, acuminée au huile, est de couleur brune.
Cette matière colorante réside dans les cellules épidermi-
“ques dont les parois sont susceptibles de gélification. Le
“esta proprement dit est formé de deux couches, la pre-
mière d’une rangée de cellules scléreuses petites, la seconde
de quatre à cinq rangées de scléréides irréguliers et très
“orands. Dans le tegmen formé de cellules minces et déli-
cates, court un faisceau de trachées sur le bord duquel se
remarquent des rares files d'éléments dont le contenu se
colore bien par le bleu.
Comme je l’ai déjà dit, je me propose de revenir, dans
un autre travail, sur l’origine des idioblastes dans la
graine des Cucurbitacées et sur leur développement ulté-
leur ; Je me contente donc ici de ces brèves indications.
CHAPITRE Il
L'Echballium Elaterium.
Le genre Ecballium, créé par A. Richard, ne comprend
que la seule espèce officinale que Linné rangeait dans le
genre Momordica, dont elle se sépare nettement par l
déhiscence de son fruit et l'absence ou, pour parler Ps
exactement, l’avortement des vrilles. |
L'Ecballium Elaterium A. Rich. (ous ayotos des anciens)
est une plante vivace et rampante très commune dans les
décombres, à Toulouse. 2
$ 1. — RACINE D'ECBALLIUM.
La racine de l’Ecballium est vivace, pivotante, tordue €
sillonnée. Elle peut atteindre 20 à 30 centimètres de long
et l'épaisseur du doigt vers sa base. À l’œ1il nu, on remar qu
un cylindre central, généralement elliptique et une portion
périphérique où rayonnent des faisceaux triangulaires trè S
rapprochés d’un suber brunâtre (fig. 12). | à
Dogs cer
N * Sur la coupe colorée successivement au bleu d’aniline et
ala phloroglucine, on constate que le suber mince, formé de
“cellules tabulaires, limite à l'extérieur un parenchyme
| cortical, composé de cellules polyédriques amyliïères. Les
faisceaux périphériques, uni ou bicollatéraux, offrent, sur
la face externe du bois, une assise génératrice continue. Le
“hiber externe est bien développé et l’on trouve, en avant de
“cette assise génératrice, des faisceaux uniquement libériens.
“Leur constitution histologique est semblable à celle que j'ai
décrite dans la racine de bryone : parenchyme libérien,
“tubes criblés avec cribles et cals très apparents. Le /iber
interne manque souvent et est toujours très réduit. Le bois
Est formé de vaisseaux réticulés à grand lumen, de trachéi-
des qui les entourent et de parenchyme non lignifié.
Les faisceaux centraux sont uni ou bicollatéraux les
uns pénètrent jusqu'au centre même; les autres, intermé-
“diaires aux premiers, s'arrêtent à des distances variables
du centre. Ils sont tous plus grands que les faisceaux péri-
phériques, mais souvent plus étroits que ceux-ci. Ils sont
constitués par des files radiales de vaisseaux à grand lumen,
de trachéides et une proportion considérable de paren-
chyme. Ils sont séparés par de larges rayons médullaires à
cellules allongées dans le sens radial et généralement
hexagonales. Vers le centre, on remarque des îlots libériens
très réduits (fig. 12).
En traitant la coupe tangentielle par le bleu d’aniline, on
letrouve les mêmes files d’idioblastes à articles de même
longueur que les éléments parenchymateux voisins. Leur
position est la même, c’est-à-dire qu’ils sont très abondants
dans le parenchyme cortical (fig. 14) et à la périphérie
du liber.
“HOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE, == XXVIII. 4
à
Le)
W'4
RES A
La détermination histochimique du principe actif est ic
beaucoup plus facile que dans la bryone, en raison de son
insolubilité dans l’eau et dans la glycérine. Au contact de
l’acide sulfurique, le contenu des tdioblastes se colore en.
beau rouge sang. On observe la même couleur avec les aci= 3
des sulfo-molybdique et sulfo-vanadique. En d’autres ter- È
mes, la teinte verte que prend d’abord l’élatérine avec ces i
réactifs, se saisit difficilement au microscope et c'est lan
couleur finale que l’on observe le plus facilement.
$ 2. — TicE D'ECBALLIUM.
La tige de l’Ecballium est épaisse, charnue, cylindrique,
rampante, dépourvue normalement de vrilles et hérissé de
poils rudes.
Sa constitution anatomique l’éloigne des Cucurbitacées
grimpantes. Les faisceaux sont disposés sur une seule ran-
rangée et sont très nombreux; on en compte de quinze à
vingt-cinq.
L'épiderme, dépourvu de stomates, est muni de poils à
assise très large. Les cellules épidermiques, en forme d’hexa-
gone très allongé, possédent une paroi externe, épaisse et
revêtue d’une forte cuticule.
Le collenchyme est continu, mais constitue une série
de renflements de largeur et d'épaisseur très variables, se
traduisant, sur la surface de la tige, par une très légère
cannelure. Comme dans la bryone, les cellules collenchy-
mateuses à section penta ou hexagonale sont allongées
dans le sens de l’axe; elles sont beaucoup plus grandes
que dans la tige précitée.
RAP PNR. UD CT AN RIRE.
PTIT,
Jièrement polyédriques ; il est limité, intérieurement, par
un anneau scléreux péricyclique qui peut se rompre (1)
avec les progrès de l’âge, en face de l'intervalle qui sépare
deux faisceaux (fig.16). Le sclérenchyme est formé de deux
rangées d'éléments, allongés, épaissis et lignifiés.
Les faisceaux bicollatéraux sont disposés sur un seul rang,
séparés par un parenchyme à grandes cellules hexagonales
et allongées dans le sens radial, formant des rayons médul-
laires d'épaisseur très variable. Cette même variabilité
s'observe dans les dimensions mêmes des faisceaux.
Les trois parties atteignent un développement sensible-
ment égal. On observe, entre le liber externe et le bois,
une assise cambiale.
- Le bots est formé de vaisseaux réticulés à grand lumen,
et de trachées plus étroites, les uns et les autres sont bordés
“de trachéides et entourés de parenchyme non lignifié. Le
Tiber: n’oftre rien de particulier à noter.
Au contact du collenchyme, dans le parenchyme cortical,
à la face interne de l’anneau péricyclique, au pourtour des
libers, se localisent les mêmes #dioblastes que dans la
racine et dont le contenu réagit de la même façon vis-à-vis
des réactifs.
(1) Je possède des coupes faites il y a quelques mois où il est continu ;
celles faites sur des tiges récoltées à la fin de l’automne le montrent
rompu.
$ 3, — FEUILLE D'ECBALLIUM.
La structure de la feuille rappelle entièrement celle de
bryone, les poils sont plus abondants, plus longs et à arti
cles plus nombreux. Les faisceaux sont accompagnés d'idic
blastes dont on peut trouver des files indépendantes. :
$ 4. — PÉRICARPE D'ECBALLIUM.
Le fruit de l’Ecballium a attiré l’attention de tous temp
par le mode spécial de sa déhiscence, qui s’opère par un
brusque rupture à l'insertion sur le pédicelle préalablement
aminci et flétri. En s’ouvrant, il projette au loin les graines
petites et ovoides en même temps qu’un suc incolore e
filant. Ce suc, récolté avant la maturité et desséché, est
partie de la plante employée depuis l'antiquité sous le
nom d’Elaterium (1).
C’est de ce suc qu'on a extrait le principe actif l’Elatérine,
qui se retrouve dans les autres parties de la plante et notam:
ment dans la racine où Walz l'avait déjà signalé.
Le péricarpe est remarquable encore par les papilles,
couvertes de poils, qui en hérissent la surface. Au-dessous
d’un épiderme à éléments aplatis et à parois externes, rela»
(1) CF. Dioscoride ; éd, Ruellius, 1552 ; lib, IV, cap. CXXX VI.
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ss minces qui recouvre papilles et mésocarpe, se
ive, dans la partie papillaire, un parenchyme à cellules
p 10 très grandes, dans lequel courent de minces
faisceaux réduits à une ou deux trachées et accompagnés
d’un idioblaste.
: Le mésocarpe proprement dit est formé de cellules
allongées tangentiellement, d’abord étroites et serrées,
juis plus grandes et de forme plus irrégulière. Il est par-
couru en tous sens par des faisceaux étroits bordés du côté
“tourné vers la surface interne d’une série d’idioblastes
His. 19).
La graine, très semblable à celle de la bryone, offre la
même structure, sauf la forme plus irrégulière et la cavité
plus grande de ses cellules scléreuses.
CHAPEEIRE: UE
La Coloquinte.
Le Citrullus Colocynthis Schrad. est une plante ram-
pante, originaire de la grande zône désertique, qui s'étend
des confins de l’Inde à la côte occidentale d'Afrique (1), et
cultivée dans la zône méditerranéenne, pour l’usage médi-
cinal de ses fruits employés depuis l'antiquité (2). Elle
existe au Jardin botanique de Toulouse, dans des conditions
clhimatériques qui ne sont pas sans inflience sur certains
détails de structure et de composition, ainsi qu'il résulte
de l'examen du fruit vert cultivé et du fruit sec fourni par
le commerce.
(1) Cf. CoGNIAUx, loc. cit., p. 511.
(2) La Coloquinte {xokoxvis et non xokoxwx, qui signifie courge), est
déjà citée par DIosCoRIDE, lib. IV, cap. cLvint, p. 622; Ed. lat. Ruellius,
Lyon. 1552.
PR . & ès
. Le FA « — 4 _—
_ L'examen des deux figures demi-schématiques, permet
facilement de s’en convaincre (fig. 7 et 20).
Epiderme pilifère dans les deux cas.
Arcs de collenchyme plus développés et moins interrom-
f us dans la coloquinte.
Même caractère pour le parenchyme cortical et l'anneau
scléreux péricyclique. Même disposition alternante et typi-
| quement pentamère des /aisceaux bi-collatéraux.
. Même disposition, enfin, pour des idioblastes dont j'in-
diquerai les caractères histologiques et histochimiques à
propos du fruit.
$ 2. — FEUILLE DE COLOQUINTE.
_ Les feuilles sont bien caractérisées par leurs lobes pro-
“fonds, nombreux et de disposition subpennée; elles sont
“accompagnées de vrilles.
… (1) Par suite d’un accident, les coupes faites au cours de l’été, sur des
racines en bon état, se sont perdues. Les racines que j'ai pu trouver à la
“fin de l’automne, les parties aériennes étant flétries, étaient envahies par
“des saprophytes. Les données trop incomplètes que je possède dans mes
notes, ne me permettent de décrire avec détails, la racine dont la structure
“uma paru ne pas s'éloigner beaucoup de celle de la courge et des autres
ypes annuels.
Ride 67)
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S4) Le
CR” "nf
+ PE
AE
Ne
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Leur structure (fig. 21 A) répond au type général déj
décrit : épiderme supérieur à cellules plus grandes et plus
hautes qu’à l’épiderme inférieur, les deux munis de poils
de deux sortes, les uns simples, les autres glanduleux, ces
derniers terminés par deux ou quatre cellules arrondies
(fig. 21B, C). |
Le parenchyme palissadique est en deux rangées, le
parenchyme lacuneux en offre deux ou trois.
2}
Les nervules, formées de quelques trachées, sont bordées
des deux côtés ou du côté supérieur seulement par une file.
d’idioblastes à articles courts.
$ 3. — FRUIT DE COLOQUINTE.
Le fruit est la partie utilisée. ;
Entier, il se présente sous forme de baïes globuleuses «
presque isodiamétriques, atteignant jusqu’à onze centimè-
tres de diamètre transversal, sur dix en hauteur. De cou- «
leur verte, tacheté de macules chlorotiques, entièrement «
glabre, il rappelle une grosse pomme, c’est ainsi que Linné
le définissait (1), et sa comparaison me paraît plus exacte
que celle adoptée couramment avec l'orange. |
Les échantillons frais, provenant du Jardin botanique,
contrairement à une opinion courante, sont aussi succulents
qu'une pastèque, par exemple.
(1) Linxé, Species, Ed. IT, 1764, IT, 1435. « Pomis globosis glabris. »
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x "1 NÉ LS Do
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US AR .
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, cg à
structure est décrite dans tous les traités de matière
_ médi ale, et excellemment figurée dans l’atlas d’O. Berg (1).
L pe dessins que donnent À. Meyer (2) et Mœller (3), ceux
“du premier m'ont paru plus exacts, quoiqu'ils soient bien
Ê petits; ceux du second, remarquables d'exécution, ne con-
ordent pas avec mes observations. Certaines divergences,
qui me paraissent surtout tenir à une question d’origine,
; èsident dans le développement et l'aspect des éléments
—collenchymateux et scléreux de la partie externe. Il est
cependant un point sur lequel la planche de Mœller me
paraît défectueuse, c’est que parmi les nombreux éléments
qu'il figure, je ne trouve point la cellule, de forme, de
+ dimension et d'ornementation si caractéristiques du paren-
_ sis et sa poudre (fig. 25).
“chyme mésocarpique, qui constitue en grande partie la
L'épiderme, fortement cutinisé, est formé de cellules
-polygonales (fig. 23) et porte des stomates et les cicatrices
des poils qui hérissaient l'ovaire. Il recouvre un parenchyme
“wert d’une dizaine de rangées de cellules souvent collen-
chymateuses. Un anneau scléreux, formé d'éléments arron-
dis, épaissis et ponctueux, limite, à l’intérieur, la portion
externe qui se sépare par la macération, sous forme d’une
‘coque papyracée et qui manque habituellement dans la
| drogue qui a été pelée (fig. 22).
. La mésocarpe proprement dit est constitué par un paren-
chyme de cellules arrondies d’abord, petites et renfermant
… quelques grains de chlorophylle, quelquefois épaissies aux
(1) O. Berc. Anatom. Atlus, p. 89, pl. XLV, 1865.
(2) À. Meyer. Wissenschaftl. Drogenkunde IT, p. 426, 1892.
(3) JS. MœLLer. Pharmagn. Atlas, p. 219, pl. LV, 1892.
somtéré D'HISTOIRE NATURELLE, = XXVIII, 5
CAT PT NL A L' l je or x +
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angles (fig. 22). Mais la portion principale se Compos
cellules énormes dont le lumen est visible à l'œil nu sur de
coupes minces. Elles sont séparées les unes des autres pa
des lacunes triangulaires et portent des ponctuations grour
pées et entourées d’une aréole commune.
Ce sont ces grandes cellules ponctuées et lacuneuses qui
constituent la masse spongieuse, partie caractéristique de
la drogue (fig. 24) et de sa poudre (fig. 25).
Elle est parcourue en tous sens par des /aisceaux qui se
présentent à l’œ1l nu comme des trainées de couleur jaune.
Cette coloration appartient aux parois des vaisseaux et au
conténu des idioblastes.
Un faisceau entier offre un certain nombre de trachées
et de vaisseaux annelés, des rangées de cellules paren-
chymateuses quadratiques et à parois minces, des tubes
criblés bien développés. Il est bordé d’une ou deux files.
d'éléments dont le contenu se colore entièrement par le
bleu d’aniline (fig. 24 A). Ces files, entourées d’une où deux
rangées de cellules allongées, se rencontrent en dehors
des faisceaux et traversent le parenchyme en tous sens
en y constituant un réseau très caractéristique (fig. 24 B).
Des essais consignés par À. Vogl, dans son excellent Traité
de Pharmacognoste, p. 168, l’ont amené à conclure que
c'est dans les éléments minces des faisceaux que le prin-.
cipe actif paraissait localisé, et cela surtout dans les tubes
criblés. Ces essais ont été faits avec de la potasse à chaud.
qui produit une couleur jaune.
Ce distingué pharmacographe a été, je crois, induit en
erreur par la réaction qu'il a employée; 1l doit y avoir eu
diffusion sous l'effet de la chaleur.
En tous cas, en employant les réactifs si sensibles qui
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. à PAL PS *
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it servi pour la localisation des autres principes, je
lis arrivé à des résultats différents des siens. Ce sont les
4 LS
idioblastes, et eux seuls, dont le contenu se colore en rouge-
sang par l'acide sulfurique, et en beau rouge-cerise très
intense et très persistant par le réactif de Frœhde.
“…. Je crois donc qu'il en est pour la Coloquinte comme
pour la Bryone et l’Ecballium et que c'est dans les idio-
seuls, que se localisent leurs principes actifs.
La graine de Coloquinte, de couleur brune, offre les
— dimensions et la forme de celle du concombre. Linné ran-
— geait les deux plantes dans son genre Cucumis.
La structure de la graine, figurée par les autéurs cités
— ci-dessus, a fait l’objet d’un travail de Hartwick (1), que
je ne connais que par l’analyse qu’en donne Flückiger.
(A) Harrwick. — Arch. d Pharm., p. 582, 1882.
(Ap. Flückiger Pharmacogn., 3e Aufl p. 885).
Et re
sn ONE AE FE ACER PRE
Enr a Pie le 2e , A è
blastes si semblables dans ces trois plantes, et dans eux
CHAPITRE IV
Résumé et Conclusions.
Des descriptions qui ont fait l’objet des derniers chapitres,
je ne veux retenir ici que ce qui à trait aux éléments par-
ticuliers, dans lesquels j'ai montré que se localisent les
principes actifs.
Ces éléments se présentent sous l'aspect d'articles dis-
posés en files longitudinales, rectilignes ou sinueuses, rami-
fiées. Les articles varient en longueur relative selon, qu'il
s’agit de la racine ou des organes aériens ; ils sont plus
courts dans le premier cas, plus longs dans le dernier.
Leur contenu semi-fluide, finement granuleux, réfringent,
de couleur jaune, remplit entièrement la cavité. Sous l’ir-
fluence des réactifs et dans les conditions indiquées, 1l
prend, et lui seulement, les colorations caractéristiques que
prennent les principes actifs examinés en dehors des tissus.
Les parois se sont toujours comportées, vis-à-vis des
réactifs spéciaux, comme étant de nature cellulosique ; en
aucun cas, la cloison de séparation transversale entre deux
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s n’a paru différer par son: CRETE et ses caractères
parois latérales. |
n aucun cas, cette cloison :n'a‘offert de trace de pertuis
il 4 réactions :bien connues de la callose, matière consti-:
futive du cal des tubes criblés.
Si, par leur situation, ces tdioblastes à {principe actif
paraissent correspondre aux éléments décrits par AIF.Fischer,
‘omme des tubes criblés extra-fasciculaires, ils s’éloignent
des véritables tubes criblés par les bien moindres dimen-
D ne le
sions de leur diamètre transversal, par la nature de leurs
cloisons de séparation, par l'abondance et la nature de leur
«contenu. Jusqu'ici, à ma connaissance du moins, on n’a
| signalé les tubes criblés comme le siège de substances de
la nature des glucosides étudiés.
| _ La question du développement, que Je réserve pour un
| travail ultérieur dont j'ai posé les bases ici, la question du
cléveloppement, dis-je, peut seule permettre de lever les
mlerniers doutes. En admettant même que dans ce dévelop-
| pement et dans le jeune âge les éléments considérés offrent
des analogies avee les tubes criblés, ils montrent une dif-
férenciation ultérieure, quant à leur contenu qui résout le
problème que je m'étais posé.
Par leurs carctères morphologiques et histochimiques, les
idioblastes à principe actif se rapprochent des laticifères,
des Convolvulacées, qui referment des contenus semblables
au point de vue chimique et thérapeutique.
_ Ces mêmes caractères permettent de les mettre en paral-
-lèle avec les latificères des Campanulacées, fait qui vient
à l'appui des considérations morphologiques, d’après les-
; quelles déjà Adanson a rapproché de cette famille celle des
Cucurbitacées, dont la place dans la série a été tant discutée.
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En résumé, il existe Se les yo Fr DiCA
Citrullus colocynthiset\'Ecballium Elaterium, de élémés |
spéciaux offrant l'apparence de laticifères et dans lesquels
se localisent les principes actifs de ces plantes. |
EXPLICATION DES FIGURES
ABRÉVIATIONS EMPLOYÉES
idbl : iodioblaste à principe actif.
p. : épiderme, — ep. s. : épiderme supérieur. — ep. à. : épiderme inférieur.
: stomate, — p : poil simple. — p. gl. : poil glandulaire.
: suber. — hyp. : hypoderme. — coll. : collenchyme.
: Liber. — lib. ext. : liber externe. — lib. int. : liber interne.
ey. : péricycle. — f, pey : éléments de l’anneau scléreux péricyclique.
D cr. : tuble criblé. — trde. : trachéide. — sel, : scléréide.
&. g. : assise génératrice. — vaiss. : vaisseau du bois. — {ky. : thylles.
. O0 : parenchyme cortical. — p. f. : parenchyme fondamental.
D. pal. : parenchyme palissadique. — p. lac. : parenchyme lacuneux,
. mes. : parenchyme fondamental du mésocarpe.
ig. 1. Coupe transversale demi-schématique de la racine de Bryonia
dioic«.
À. faisceau bicollatéral. — B. faisceau unicollatéral.
CG. faisceau à bois réduit au parenchyme.
D. faisceau à liber interne seul,
Fig. 2. A. Coupe transv. de la même racine., gr. 180-diam. env. (Leitz,
| oc. I, ob}. 5), partie externe.
2. B. id. portion interne du même faisceau.
Fig. 3. Pine tangentielle d’un faisceau libero-ligneux de la même racine,
et allant d’un rayon médullaire au centre du faisceau.
Fig. 4. Idioblastes à bryonine, isolés après l’action de l'acide sulfurique
concentré. Gross. 180.
L' Fig. D A. Coupe longitudinale tangentielle de la racine sèche de Bryonia
alba. Gross. 60 d. environ.
9. B. Idioblastes de la même racine. Gross. 180.
L16. Eléments de la poudre de racine de bryone. Gr. 330.
6. A. Fragments de vaisseaux et de trachéides.
6. B. Cellules de rayon médullaire.
6. G. Deux idioblastes vus en section.
6. D. Cellules de parenchyme cortical.
6. E Amidon qui gorge toutes les cellules parenchymateuses.
Fig.
Fig.
Coupe transversale schématique de la tige de bryc ne.
> "+
8. À. Coupe transv. de la tige de bryone. Gr. 180.
8. B. Epiderme de la tige vu de face. Gr. 180.
_ ep. p. : épiderme recouvrant le parenchyme cortical.
ep, id. id. le collenchyme.
8. GC. Deux idioblastes péricycliques. Gr. 180.
d Coupe longitudinale tangentielle d’un demi-faisceau de
| tige. Gr. 180.
10. Coupe transversale de la feuille de bryone, nervure principale
et limbe. Gr, 180.
11. A. Coupe transversale du péricarpe. Gr. 180.
B. Epiderme du péricarpe vu de face. Gr, 180.
12: Coupe transversale demi-schématique de la racine d’Echallium
13. Coupe transversale d’un faisceau périphérique de la racine
d’Ecballium. Gr. 180.
14. Coupe longitudinale tangentielle dela portion externe du même
faisceau. Gr. 180.
15: Coupe transversale demi-schématique de la tige d’Echballium.
16. Coupe transversale de la même tige, de la périphérie au bord.
interne d’un faisceau, et montrant la déchirure de l’an-
neau péricyclique. Gr. 180.
17. A. Coupe longitudinale de la même portion. Gr. 180.
B. Epiderme vu de face. Gr. 180.
18. Coupe transversale d’une feuille d’Echallium, limbe traversé
longitudinalement par une nervule. Gr. 180.
49. Coupe transversale du péricarpe passant par une grosse
papille (Ecballium). Gr. 60.
20. Coupe transversale demi-schématique d’une tige de Coloquinte.
21. A. Coupe transversale d’une feuille de Coloquinte avec nervule.
Gr. 330.
21. B. G. Poils glandulaires de l’épiderme de la même feuille.
-22. Coupe transversale de la portion externe du péricarpe vert de «
la Coloquinte. Gr. 330.
23. Epiderme du fruit de coloquinte vu de face montrant un stomate
et la cicatrice d’un poil. Gr. 330.
24. À. Coupe longitudinale d’un faisceau avec trachées, tube criblé
et idioblastes. Gr. 330.
B. Même coupe passant par un fascicule Œidioblastes indépen-
dant du faisceau libero-ligneux. Gr. 330,
25 Eléments de la poudre de Goloquinte. Gr. 330.
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LE PHILOTHION ET LE SOUFRE
ROLE PHYSIOLOGIQUE DU PHILOTHION DANS LA RESPIRATION DES TISSUS
Application du Soufre à la Médecine et à la Chirurgie,
Par M. J. DE REY-PAILHADE.
I
Sur l'absorption de l'oxygène par les tissus vivants.
Rôle du Philothion.
En 1785, Lavoisier annonçait que la respiration consiste en
une combustion d’une partie du carbone et de l'hydrogène
contenus dans le sang ; il pensait que l'absorption de l’oxy-
gène se produisait au moment où celte humeur traverse le
poumon.
Quelques années plus tard, Spallanzani faisait connaître
la respiration des tissus extraits des organismes vivants, qui
mettait en doute la théorie de Lavoisier. Depuis, on a beau-
coup discuté pour savoir si les oxydations se passent dans le
sang ou dans les tissus. [l serait trop long de faire la critique
des faits cités par chaque auteur pour soutenir sa théorie.
La plupart des physiologistes ne mettent plus en doute
aujourd'hui l’absorption directe d’oxygène libre par les élé-
ments anatomiques. MM. Gréhant et Quinqaud ont prouvé
récemment (Comptes rendus, 14 mai 1888), le faible pouvoir
respiratoire du sang, comparativement à celui des muscles
frais ; ils concluent que le sang est simplement « un porteur
d'oxygène et que les globules sanguins, au point de vue respi-
ratoire,se comportent autrement que les éléments des tissus. ».
Presque tous les animaux inférieurs qui n’ont pas de sang
périssent immédiatement dans un milieu privé d'oxygène ; les
+ 00
cellules associées des êtres supérieurs doivent avoir besoin
aussi de cette source d'énergie.
Ce fait admis, il reste à expliguwer comment se produit
l'absorption de l'oxygène libre par la cellule.
Gorup Besanez admit, dès 4858, que l’oxygène du sang se
trouve à l’état d'ozone Of, susceptible de produire des oxyda-
tions énergiques à basse température. On n’a jamais pu
montrer l’existence de l’ozone dans le sang, et ensuite cette
théorie est en défaut pour le cas,par exemple, de la levure de
bière mise en suspension dans le liquide Pasteur chargé
d'oxygène dissous.
Nencki et Sicber font observer que les substances albumi-
noides absorbent lentement l'oxygène libre en présence des
solutions alcalines et ils expliquent par ce phénomène chimi-
que la respiration des tissus. Ces faits sont encore insuffisants
pour faire comprendre l’énorme absorption d'oxygène et
surtout pour expliquer la respiration des organismes mono-
cellulaires vivant dans des milieux acides (levure de bière,
mycoderma aceti). |
En 1858, Moritz Traube a mis en avant, sans preuve, une
hypothèse intéressante : il suppose que les cellules contien-
nent des transmelteurs d'oxygène. Ces substances fixeraient
faiblement l'oxygène ordinaire et le transmettraient à d’autres
matières inaptes à se combiner directement avec lui. Remar-
quons de suite que les végétaux qui empruntent le carbone
à l'acide carbonique de l'air, ont besoin, pour accomplir cet
acte important, de la lumière solaire et de la chlorophylle.
Celte matière chimique remplit un véritable rôle de transmet-
teur de carbone.
La connaissance plus précise des phénomènes de la fer-
mentalion, a donné naissance à une nouvelle théorie qui
mérite d’être examinée. M. Hoppe Seyler admet que les
cellules des grands êtres aérobies émettent de l'hydrogène
libre à l’état naissant, qui serait capable de s'unir à un atome
de la molécule O0? d'oxygène libre. Pendant qu'il y aurait
— 19 —
formation d’eau, l’autre atome O, devenu libre à l’état d’oxy-
ène naissant,produirait des oxydations énergiques. M. Hoppe
Seyler n’a pas montré la réalité de cette théorie (1).
Les récentes ct remarquables recherches de MM. A. Gautier
“et Landi sur « la vie résiduelle et les produits du fonctionne-
ment des tissus séparés de l'être vivant, » viennent de pro-
jeter une vive lumière sur la chimie cellulaire, encore si
PIE
Ces savants ont constaté que le tissu musculaire a une vie
propre, anaérobie, engendrant des produits spécifiques qui
subissent plus tard l’action de l'oxygène. Ceci fait prévoir que
- par des dissolvants convenables on doit pouvoir retirer des
tissus frais des matières très oxydables.
En somme, d’après ces faits et ceux déjà connus, toute.
cellule a une vie intime, anaérobie, donnant naissance à des
produits spécifiques. Parmi ces diverses matières, engendrées
. aux dépens de ses matériaux constitulifs, il y en a un certain
nombre qui ont pour mission de lui fournir de la chaleur et
de l'énergie nécessaires à son accroissement, à sa reproduc-
tion et à ses fonctions de vie de relation. Cette loi générale
connue, il faut se demander, dans chaque cas particulier, quel
est le moyen employé par la cellule pour obtenir la chaleur
et l’énergie, sans lesquels elle ne saurait vivre. La levure de
| bière plongée dans un milieu sucré sans oxygène, trouve de
la chaleur dans le dédoublement de l’hydrate de carbone en
alcool et acide carbonique. Comme ce phénomène ne se pro-
duit qu’au contact de la cellule, la chaleur produite est ou
interne ou à la surface de cet organisme monocellulaire, en
tous cas, c’est une chaleur susceptible d'être transforméc,
d’une manière interne, par l’organisme vivant et au moment
(1) J'ai montré, dans mes Nouvelles recherches sur le Philothion,
lues au congrès des Sociétés savantes, à la Sorbonne en 1892, que
cette théorie n’était pas admissible, mais que l'existence du philo-
thion, corps renfermant de l’hydrogène très instable, permettait de
_ concevoir aisément les phénomènes d’oxydation et de réduction,
0
de sa production en phénomènes de synthèse, d’assimilation,
de polymérisation, de transformations moléculaires et de
production de mouverhents dans l'association de ses HolCUIeE
chimiques constituantes, etc., etc.
Afin de bien préciser les idées, considérons une cellule
du foie et recherchons les sources de la chaleur et de l'éner-
ie qui la font vivre. Le tissu hépatique trouve-t-il, dans les
matières contenues dans le sang, des substances qui dégagent”
de la chaleur par des dédoublements ou des hydratations ? Cet
élément anatomique produit-il au contraire par sa vie propre
des substances facilement oxydables qui, en se détruisant sous
la puissante action de l'oxygène libre, lui fournissent le
calorique indispensable ? Cette dernière hypothèse paraît être
la plus admissible, comme les faits suivants tendent à Île
prouver. On sait déjà que le tissu hépatique, comme tous les
tissus des animaux tués par hémorrhagie, absorbent l'oxygène
libre de l'air. Il y a plus: on peut extraire des matières
oxydables du foie, en le découpant en petits morceaux et en
le faisant macérer, pendant six à huit jours, à l'abri du con-
tact de l'air, avec de l'alcool à 20° centésimaux. Le liquide:
rougeâtre, un peu acide, passé à la bougie d’Arsonval,
absorbe l'oxygène libre de l'air. J'ai donné tous les détails
de l'expérience à la section de chimie du Congrès de Besan-
çon, 1893. (Association française pour l'avancement des
sciences).
Il reste encore à distinguer et
dables élaborées ‘par l'élément anatomique. Cette élude est
pleine de difficultés et exige une patience et une persévérance
à toutes épreuves. Quelques principes extraits des lissus frais
(leucomaïnes), sont très sensibles à l'oxygène, mais les
quantités retirées sont si faibles, qu’elles paraissent insuffi-
santes pour expliquer l'énorme consommation des grands
êtres aérobies. [Il semble done qu'il y ait une substance plus
abondamment répandue dont la mission serait de se combi-
LI
à séparer les matières oxy-
ner à l’oxygène libre.
AE
… D'une manière générale, on arrive à poser la loi suivante :
Toute cellule possède, en elle, un ou plusieurs principes spé-
Ciaux différents dans bien des cas, chargée de condenser et
“le transformer en elle, en chaleur et en énergie, les forces
latentes des substances chimiques, au sein desquelles elle
wit : albumines, graisses, sucres, oxygène, ete., elc.
La cellule végétale à matière verte, possède la chlorophylle,
qui emmagasine la chaleur solaire transformée en énergie
chimique, par la production de substances douées de ressort
chimique, au moyen de l'acide carbonique, de l'air et des sels
minéraux du sol.
Comment la cellule d’un muscle condense-t-elle, pour être
transformée en travail mécanique, l'énergie des aliments
contenus dans le sang ? N'y a-t-il pas un instrument chimique
particulier, comme tout à l'heure la chlorophylle ?
Une des sources Îes plus importantes de l'énergie des élé-
ments anatomiques est, sans contredit, la chaleur engendrée
par l'oxydation des aliments préalablement élaborés et assi-
:milés. Il doit y avoir dans les cellules des matières oxydables
chargées de se combiner, dans son sein même, à l'oxygène
Hbre qui y pénètre par diffusion ou qui vient au contact des
parties externes. Voici des faits qui plaident en faveur de cette
manière de voir.
Le-pbhilothion, principe immédiat, que j'ai découvert en
1888, paraît remplir ce rôle important. Cette substance se
rencontre dans tous les tissus qui consomment beaucoup
d'oxygène libre. Sa présence dans l’universalité des êtres est,
de plus, un fait bien digne de remarque. On reconnaît l’exis-
tence du philothion en broyant du tissu avec du soufre ; le
mélange est placé dans un tube fermé par un bouchon por-
tant inférieurement un morceau de papier. Quand on chauffe
RE
LL
à 40°, le papier réactif devient bientôt brun ou noir.
Le philothion peut s’extraire des tissus en les traitant par
des dissolvants appropriés. La levure de bière, supposée
sèche; mise à macérer dix-huit heures dans huit fois son poids
d'alcool à 22° centésimaux, donnent une liqueur un peu
acide, qui, passée au filtre d’Arsonval avec pression d'acide
carbonique, produit H?S à froid avec le soufre. Ce liquide
absorbe l'oxygène libre de l'air. Pendant ce phénomène, le
philothion se détruit. Au contraire, la liqueur mise en tubes
scellés avec très peu d’air, conserve sa propriété d'agir sur «
le soufre pendant plusieurs mois.
Malgré la consommation incessante d’oxygène libre par les
tissus vivants, on y trouve toujours du philothion. Ce fait
permet de croire qu’il remplit dans les tissus, au point de vue
de la consommation de l'oxygène, le rôle de la chlorophylle
dans les cellules à matière verte des végétaux, au point de vue
de la décomposition de l'acide carbonique de l'air.
J’ai développé longuement le mécanisme probable du
philothion dans Recherches expérimentoles sur le Philothion,
principe immédiat répandu dans les deux règnes vivants, son
rôle physiologique probable dans l'absorption de l'oxygène par
la cellule vivante ; 1891.
Quelle est exactement la part prise par le philothion dans
l'acte de la respiration des tissus? On me permettra de répon-
dre, avec Lavoisier : &« C’est le sort de tous ceux qui s’occu-
pent de recherches physiques et chimiques, d'apercevoir un
nouveau pas à faire sitôtqu'ils en ont fait un premier, et ils ne
donneraient jamais rien au public s'ils attendaient qu'ils
eussent alteint le but de la carrière qui se présente successi-
vement à eux et qui paraîts'étendre à mesure qu'ilsavancent. »
L'existence du philothion dans les germes dés graines, per-
met de comprendre le fait resté inexpliqué de l'absorption de
l'oxygène de l'air par les graines en germination. M. Deherain
(dans l’article germination), de l'Encyclopédie chimique de
Frémy, fait appel à plusieurs phénomènes plus ou moins
applicables. La preuve de l’existence d'une matière oxydable,
— Je philothion — dans les germes et un peu dans les coty-
lédons, permet de s'expliquer la consommation de l’oxygène
de l'air. Une fois que la respiration estcommencée, la chaleur
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produite sert à la petite plante à s'organiser ct à produire de
nouvelles matières oxydables au moyen desquelles la vie se
continuera.
J'ai déjà dit qu’en 1858, Moritz Traube avait admis l’exis-
tence d’un transmelteur d'oxygène. Après avoir développé
ma théorie d’un ferment d’oxydation annoncée dès 1894, il
me reste à parler de deux auteurs qui sont arrivés au même
résultat par des voies différentes.
M. A. Jacquet, en reprenant des expériences de Schmiede-
berg, a constaté que le sang frais ou en putréfaclion n'oxyde
ni l'alcool benzylique, ni l’aldéhyde salicylique. Les tissus
vivants ou morts déterminent au contraire l'oxydation de ces
substances. En traitant des reins ou des poumons frais ou
durcis par lPalcoo! dans une solution de chlorure de sodium,
Jacquet a obtenu des extraits qui, après avoir été filtrés ou
centrifugés, ont produit de petites quantités d'acide benzoïque
et d'acide salicylique. Cet auteur conclut de ces expériences
que ce sont des substances dissoutes qûi déterminent l’oxy-
dation ; elles perdent complètement celte propriété lors-
qu’elles ont été soumises à la chaleur de l'ébullition. L'oxy-
dation dans l’organisme animal se ferait sous l'influence d'un
ferment. Ces recherches sont intéressantes, mais M. A. Jac-
quet:n’a pas prouvé, par des dosages directs de gaz, qu'il y
avait absorption d'oxygène libre. On peut admettre une
double décomposition transformant l'alcool benzylique en
acide benzoïque et l’aldthyde salicylique en acide salicyli-
que. Il se peut cependant qu'il y ait absorption directe
d'oxygène, car on remarquera que le mode de traitement des
tissus, par M. Jacquet, est très analogue au mien.
M. Alexandre Pœhl, qui a fait une étude sérieuse de la
spermine, a conslaté que cette base existe dans presque toutes
les glandes et qu’elle fait partie du sang normal. Suivant cet
auteur, la spermine en solution aqueuse facilite l'oxydation
du magnésium métallique, au scin de dissolutions de certains
chlorures (Pt1Cf, HgCl?, CuCl?). Cette substance, injectée sous
la peau, chez l’homme, augmenterait les oxydations intra-
organiques. M. Pœhl en conclut que la spermine est un fer-
ment d’oxydation intra-organique. Les résultats auxquels est
arrivé ce savant russe ont beaucoup de valeur, mais il n’a
pas montré la matière contenue dans les tissus normaux
qui absorbe l’oxygène libre. La spermine peut agir, comme
stimulant diffusible, comme excitateur des cellules sans être un
véritable ferment d’oxydation. Le soufre, par exemple, produit
une stimulation générale, provoquant même par son usage
prolongé une fièvre plus ou moins interne ; on ne peut pas
cependant dire que le soufre est un ferment d'oxydation intra-
organique.
Il résulte des explications que j'ai données que la question
est très complexe. L'existence d’un transmetteur d'oxygène ou
d’un ferment soluble d'oxydation ne paraît plus douteuse ; il
est même probable que ce ferment doit avoir des propriétés
différentes suivant les éléments anatomiques d’un même orga-
nisme. Ce transmelteur d'oxygène est un produit spécifique de
la cellule et par conséquent soumis à ses maladies : tantôt,
il peut êtreproduit d’une façon exagérée, tantôt, au contraire,
il peut n'être formé qu’en quantité inférieure à la normale
physiologique. La consommation de l'oxygène libre suivra les
fluctuations de ce principe. Les faits classiques montrent
l'exactitude de cette dernière déduction naurelle. On conçoit
aussi que si, par un excitant approprié, on réveille une
cellule torpide, sa vitalité deviendra plus active, elle produira
plus de ferment d’oxydation et oxydera mieux les leucomaines
toxiques produites dans son sein. C’est le cas de l’emploi du
soufre et de l’eau sulfurée. La difficulté dans ces questions
est de savoir si l’on ne constate pas des doubles décomposi-
tions, ou si les agents employés ont simplement une action
existante générale sur la cellule, sans pouvoir direct sur le
ferment d'oxydation.
Mes dernières recherches prouvent qu'au sein des élé-
ments anatomiques il existe des matières très oxydables, sus-
Me -ol fois té SR RÉ,
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3
L
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-ceptibles d'être extraites par l'alcool faible. Parmi elles, il
— faut distinguer le philothion, matière hydrogénée très irritable
“qui paraît remplir le rôle de ferment soluble d'oxydation.
Il
Applications thérapeutiques du soufre à la médecine
et à la chirurgie.
SUR LE PHILOTHION, PRINCIPE IMMÉDIAT ORGANIQUE ; SON ROLE :
1° DANS L’ABSORPTION DE L'OXYGÈNE PAR LES TISSUS ; 2° DANS
L'ABSORPTION DU SOUFRE PRIS A L'INTÉRIEUR.
Mon but est d'attirer l'attention du monde médical sur des
faits encore peu connus qui paraissent cependant importants.
Personne n’ignore que les tissus consomment beaucoup d’oxy-
gène libre ; lesang, au contraire, d’après les dernières recher-
ches, paraît n'être qu'un porteur d'oxygène. Lestissussemblent
donc être les véritables agents de la production de la chaleur
et de l'énergie nécessaires au maintien de la vie. On conçoit,
dès lors, que si, par un processus inconnu, ils passent à un
état d'hyper-oxydabilité, la consommation d'oxygène et la
chaleur augmentent ; s'ils passent, au contraire à un état
d'hypo-oxydabilité, l'oxydation et la chaleur diminuent. Je
vais indiquer de suite les faits prouvant la réalité de ces hypo-
thèses.
Paul Bert, dans son Traité de la respiration(p. 143), dit que
les veines d’un chien mort quelques jours après l’extirpation
de sa rate étaient gorgées de sang rouge et qu'une heure
après il en était encore ainsi. Ce physiologiste explique cette
observation intéressante par « une impuissance pour les élé-
ments de dissocier la combinaison oxygénée de l’hématoglo-
bine. Ce serait là une véritable mort chimique par altération
lente dé la substance des éléments, altération qui lui enlè-
verait une partie de son affinité pour l’oxygène ».
SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE, —= XXVIII. : 6
Les recherches de M. Regnard sur les combustions respi-
ratoires (Thèse pour docteur en médecine, Paris, 1878) l'ont
conduit à reconnaître qu'il y a « une corrélation évidente,
une identité de cause et de résultats entre l’altération des
tissus et la diminution des oxydations des éléments anato-
miques ».
M. Roger (Arch. de Phys., janvier 1893), en sectionnant les
pneumo-gastriques, puis en excitant le bout central de l’un
d’eux par un courant électrique, a vu que le sang veineux du
membre du côté électrisé, garde la teinte rouge du sang
artériel. M. Roger en conclut qu'il y a eu inhibition des
échanges respiratoires, c’est-à-dire que les tissus ont perdu
plus ou moins complètement le pouvoir de s’oxyder.
Les faits cliniques conduisent aux mêmes résultats : M. Re-
gnard, dans son travail cité plus haut, prouve que dans les
fièvres et les phlegmasies, le poids d'oxygène consommé par
heure et par kilogramme est bien supérieur au poids d’oxy-
gène consommé par les personnes atteintes d’anémie et de
cachexie.
Les recherches hémato-spectroscopiques de M. Henocque
corroborent les observations précédentes et les complètent
même (C. R.,t. CVI, 1888, p. 146). ;
M. L. de Saint-Martin, dans son Etude sur la respiration
(Paris, Masson, 1893) a reconnu que l'usage d’air suroxygéné
n'apporte aucun changement appréciable aux phénomènes
chimiques de la respiration.
Dans sa Thérapeutique, M. Soulier dit (à l’article oxygène):
« il est douteux que nous fassions absorber plus d'oxygène à
un anémique, à un goutteux, que nous augmenlions leurs
oxydations en leur faisant respirer de l'oxygène, au lieu d'air
pur; aussi, importe-t-il, avant tout, par un régime, par un
traitement approprié, de rendre leurs éléments organiques
plus avides de cet oxygène, plus capables de l’absorber, de
l'utiliser ». |
Il ressort de tous ces faits, et avec la plus grande évidence,
2h,
que les échanges respiratoires sont gouvernés bien plus par
l'étai des tissus que par les légères varialions d'oxygène libre
du sang.
Puisque les tissus absorbent l'oxygène, ils doivent renfermer
en eux des matières oxydables ; c’est ce qui est facile de
prouver. En faisant macérer du foie, du tissu musculaire,
d’uu animal tué par hémorragie dans de l'alcool à 20° centé-
simaux, on obtient, au bout de six à huit jours, des extraits un
peu acides qui, passés à la bougie de M. d’Arsonval, absorbent
l'oxygène libre. J’ai donné les détails de l'expérience à la sec-
tion de chimie (4). 11 s'ensuit donc que les lissus contiennent
des matières oxydables susceptibles de passer à l’alcool faible.
Parmi elles, il faut distinguer le philothion, principe immédiat
que j'ai découverten 4888. Ce corps, qui se détruit au contact
de l'oxygène libre, donne de l'hydrogène sulfuré avec le soufre
à froid. Toutes les cellules animales contiennent du philo-
thion ; celles qui consomment beaucoup d'oxygène libre sont
les plus riches en ce principe. Le philothion prend certaine-
ment une part plus ou moins considérable à l’absorptiou de
l'oxygène par les tissus.
Qu'un changement survienne dans les proportions des ma-
tières oxydables des éléments anatomiques, il se produira des
troubles dans les échanges respiratoires, tantôt exagération
dans la consommalion de l'oxygène, tantôt diminution. 1l ne
paraît pas douteux qu'il existe de véritables maladies par alté-
ration chimique des tissus, provenant d’un excès ou d’un
défaut des matières oxydables qui existent normalement
en eux.
On a fait quelques recherches sur l’action des agents nu-
tritifs, médicamenteux ou toxiques sur le sang, mais rien de
pareil, à ma connaissance, n’a été tenté sur les tissus.
(1) Association française pour l'avancement des Sciences, Congrès
de Besançon, 1893.
De PE ltd EE En CS CS
2
Je vais montrer que le soufre est un agent médicamenteux
très puissant sur les tissus, qu'il excite chimiquement ct par
voie directe. Le soufre, pris par la bouche, est, dès son inges-
tion, en contact avec le philothion des cellules épithéliales du
tube digestif. Il y a production d'hydrogène sulfuré qui pé-
nètre dans le torrent circulatoire et se répand dans toutes les
parties de l’organisme. Mais l'hydrogène sulfuré dissous dans
le milieu sioxygéné du sang (1°), s’oxyde en donnant S9“H?2,
se décompose en partie en eau et soufre libre dans un état de
ténuité extrême (2°). Ce soufre ct le philothion des cellules des
divers tissus entrent en réaction en produisant de nouveau de
l'hydrogène sulfuré. Ce cycle se reproduit un certain nombre
de fois jusqu'à ce que tout le soufre soit oxydé. Pendant
l’action du soufre sur le philothion des éléments, ceux-ci
sont puissamment excités par la soustraction d’une partie de
leur hydrogène, et comme conséquence se mettent à travailler
activement pour réparer leur perte.
Ceci explique d’une manière très naturelle, à mon avis, les
phénomènes d’excitation générale produits par le soufre admi-
nistré à petite dose cten fractionnant les prises. Les eaux
minérales sulfurées agissent de même. J'insiste sur ce fait,
parce qu'il offre un moyen facile d'agir directement sur les
éléments anatomiques. On comprend aussi que si la quantité
de soufre employée est trop forte, il y a, entre les éléments
anatomiques et le soufre, une décomposition tellement exagé-
rée que la constilulion chimique des tissus ne tarde pas à être
allérée profondément et que leurs fonctions en soient d’autant
modifiées. L'existence du philothion et ses propriétés chimiques
donnent la clef du mécanisme intime de l'absorption et de
l'action du soufre sur l'organisme. Ce n'est pas tout : l’exci-
tant phvsiologique du philothion des tissus est l'oxygène,
mais si le soufre a déjà activé la vie de la cellule, l’oxygène
est absorbé en plus grande quantité et il s'établit bientôt un
état meilleur et durable qui se traduit par un bien-être géné-
ral de tout l’organisme.
+ ml ile soft À atiit à dis
due, ds tn à tent
EL 'ON
$
Cet effet est bien connu des médecins des eaux minérales
- sulfurées (1).
RÉSUMÉ
Mon but a été d'attirer votre attention sur le rôle considérable
rempli dans la vie par le philothion, principe immédiat que
… j'ai découvert en 1888 et que j’étudie depuis cette époque.
Je résumerai d’abord le rôle du philothion pendant la vie
normale, dans Pacte si important de la respiration des tissus.
En second lieu, je prouverai que les propriétés chimiques de
de ce principe expliquent l’action thérapeutique du soufre et
des eaux sulfurées en général.
J'aborde de suite le rôle du philothion dans la respiration
des tissus.
Rôle physiologique du philothion dans la respiration
des tissus.
Celte matière organique, qui existe danstous les tissus ani-
maux, muscle, foie, rein, matière nerveuse, pancréas, rate,
cellules épithéliales du tube digestif, etc., absorbe des
quantites notables d'oxygène libre à la température de 40°C.
Voyons de suite les conséquences à en tirer.
Un homme adulte sain, consomme par Jour 750 grammes
d'oxygène; or, on sait maintenant que ce sont les tissus et
non le sang qui absorbent ce gaz comburant. La chimie à
démontré de plus que les matières constitutives de l’être ne
sont pas brûlées violemment comme un morceau de bois dans
un foyer, mais qu’au contraire l’action de l’oxygène se pro-
duit graduellement et d'une manière modérée à la tempéra-
(1) Consulter : Physiologie du Protoplasma, par Bunder-Sander-
son, Recue scientifique, 1* semestre 1890, p. 65.
ES ji "1
ture de 40°C, compatible avec la délicatesse de la matière
vivante.
Pour expliquer la production d’un pareil phénomène,
M. Traube, en 1855, puis tout recemment MM. Jaquet et Pœhl,
admettent que, dans les éléments anatomiques, il y a un
ferment soluble d’oxydation, c’est-à-dire un corps qui absorbe
d'abord loxygène et le transmet ensuite aux aliments assimilés.
Je suis tout à fait de cet avis et je vais vous montrer que le
philothion est précisément ie ferment d'oxydation soupçonné.
En effet : 4° il existe dans tous les tissus vivants ; 2° il absorbe
d'une manière très sensible l’oxygène de l'air. IL y a un autre
fait qui me paraît une preuve presque incontestable de
l'exactitude de cette manière de voir. On sait que les divers
tissus absorbent à poids égal des quantités inégales d'oxygène,
et mes recherches m’ont prouvé que les tissus les plus riches
en philothion sont ceux qui consomment le plus d'oxygène.
Ceci prouvé, si le philothion vient à augmenter dans les
tissus, il y aura augmentation dans la consommation de
l'oxygène et, comme conséquence, élévation de la chaleur,
c'est-à-dire fièvre. Si le philothion diminue, on constatera
une baisse dans la température avec une diminution d’absorp-
tion d'oxygène. Il existe certainement des maladies des tissus
provenant d’un excès ou d'une diminution de la quantité
normale de philothion. Les maladies retardantes de M. Bou-
chard peuvent rentrer dans ce type. Les intéressantes recher-
ches hémato-spectroscopiques de M. Henocque prouvent que,
dans certaines maladies, les tissus réduisent le sang oxygéné
plus lentement qu’à l’état normal.
Rôle du philothion dans la médication par le soufre
et les eaux sulfurées.
Ce principe se combine au soufre à 40°C. en produisant
de l'hydrogène sulfuré ; le soufre pris par la bouche donne de
l'ydrogène sulfuré au contact du philothion des cellules épi-
AÉ
| TUE
théliales du tube digestif. Le gaz formé pénètre dans le torrent
circulatoire qui le transporte dans les parties les plus recu-
-]ées de l'organisme, mais l'hydrogène sulfuré est partiellement
décomposé par l'oxygène du sang en eau et soufre très divisé.
Le soufre, dans un état de ténuilé extrême, se retrouve au
contact de nouveaux éléments anatomiques, qui, nous le
savons, renferment tous du philothion, il y a une nouvelle
formation d'hydrogène sélfuré. Le cycle doit se reproduire
un cerlain nombre de fois, Pendant cet acte chimique, qui
consiste en une soustraction d'hydrogène, les tissus sont
puissamment excités et acquièrent plus de vitalité.
La théorie et les faits sont donc parfaitement d’accord.
Peu de jours avant la remise de ce travail à l’imprimeur,
la Semaine médicale, dans son numéro du 13 décembre 1893,
a donné un mémoire de M. Arbuthnot Lane, chirurgien à
Guy’s Hospital, à Londres, sur les applications du soufre à
la chirurgie. Les résultats de ses recherches confirment d’une
manière éclatante tous les faits observés dans le cours de
mes expériences.
… À Et
NOTICE
sur les travaux botaniques de M. le D: R. Clary
Par M. O. DEBEAUX, membre titulaire.
La Société d'histoire naturelle de Toulouse et la Société
botanique de France ont éprouvé le vif regret de perdre,
le 23 juin 1893, l’un de leurs membres les plus actifs, M. le
D' Raphaël Clary, médecin-major au 7° régiment d’infanterie,
enlevé brusquement par une cruelle maladie à l’armée, à la
science et à l'affection de sa famille. Bien jeune encore, et au
début de ses études scientifiques, notre collègue Clary éprou-
vait un goût tout particulier pour les recherches d'histoire
naturelle, et c'est en assistant aux si instructives leçons de
notre vénéré maître, M. le professeur Clos, le savant directeur
du Jardin des Plantes de Toulouse, qu'il se sentit entraîné
d’une manière irrésistible, ainsi qu'il me l'écrivait dans une
de ses dernières lettres, vers l'étude de la botanique, entraî-
nement bien louable sans doute, et dont la flore de notre
région et celle de l'Algérie devaient plus tard profiter lar-
gement. A vingt ans, notre regretté collègue était déjà mem-
bre de la Société d'histoire naturelle de Toulouse, et trois
ans après, il obtenait, en même temps que le grade de doc-
teur en médecine, l'emploi non moins envié de médecin-
stagiaire à l’école d'application du Val-de-Grâce, à Paris.
Attaché en 1885 comme médecin aide-major au 126€ régiment
d'infanterie, le Dr Clary subissait encore avec succès, cette
même année, les épreuves de la licence ès-sciences physi-
ques et naturelles.
Mais, malgré un labeur considérable qu'il lui a fallu
déployer alors pour satisfaire à la fois aux exigences du
où Ti —
service médical dont il était chargé, et à la préparation
de ses examens de licence, le D' Clary n’oubliait nullement
Ja science qu'il aimait le plus, et il employait ses rares
moments de loisirs à faire des excursions botaniques dans
la région de Toulouse.
Dans un premier travail intitulé : Notes sur plusieurs
plantes des environs de Toulouse, et qui fut communiqué
à la Société d'histoire naturelle dans sa séance du 6 avril 1887,
le Dr Clary signale un certain nombre d’espèces rares
qu'il a découvertes dans la Haute-Garonne, et dont quelques-
unes sont nouvelles pour la flore de ce département, par
suite de leur persistance dans les stations où elles ont été
rencontrées. Ce sont les suivantes :
|
1° Diplotaxis viminea DC. — Champs et moissons à
Pech-David ;
2° Berteroa incana DC. — Champs, à Blagnac et à Pech-
David ;
3° Reseda gracilis Gren. God. (Reseda luteola var. gracilis)
— Bords du Tarn, à Buzet.
A
4° Salvia verticillata L. — Champs, aux environs de la
gare Reynal;
5° Roubieva multifida Moq.-Tand. — Terrains incultes
entre l’avenue Frizac et la ligne du Chemin de fer;
6° Polygonum incanum DC. — Commun à Pech-David ;
7° Euphorbia retusa DC. — Hauteurs du Calvinet et
bords du Tarn à Buzet.
Je dois ajouter à ces plantes le Plantago arenaria Waldst.
et Kit., trouvé pour la première fois à Toulouse par le
D' Clary près la gare Raynal, et dont j'ai signalé depuis
une deuxième station, sur les rives de la Garonne, à Blagnac,
celle-ci due aux recherches de mon collègue de l’armée,
M. le pharmacien-major Frizac.
hi [Eee
En décembre 1886, le D' Clary est appele à servir aux
hôpitaux de la division d'Oran, et c’est avec joie qu'il
occupe, dès son arrivée en Algérie, l'emploi de médecin-
chef à l'hôpital militaire de Daya, poste situé dans la région
montagneuse au sud-ouest de Tlemcem.
Dans cette contrée, encore peu explorée par les botanistes,
le Df Clary accomplit chaque jour, pour ainsi dire, quelque
nouvelle excursion autour de sa résidence, et parvient à
réunir en quelques mois, plus de 700 espèces de plantes
dont plusieurs n’avaient jamais été observées dans cette région,
tandis que un petit nombre d’autres sont nouvelles pour
la flore de l'Algérie.
Parmiles premières, je citerai surtout les Astragalus afri-
canus Kunze, Saponaria glutinosa Fish. et Mey., Carlina
atlantica Pomel, Carduncellus Pomelianus Battand., Centau-
rea incana Lagasca, Salria Aucheri Benth., ainsi que les
formes nouvelles ZLythrum fleruosum var. grandiflorum
Clary, Verbascum sinuato X blattaria, hybride trouvé antérieu-
rement dans la même station, par le D' Warion, Teucrium
fruticans var. linearifolium Clary, Beta vulgaris var.
Debeauxii, etc.
Le Dr Clary ne peut résister à l'attraction de visiter de
près une chaîne montagneuse isolée, le Djébel Béguirah, que
l’on aperçoit à plus de #0 kilomètres dans la plaine d’Alfa, au
sud de Daya. C’est le 3 août 1887, par une température
de plus de 40 degrés centigrades à l'ombre, que notre infati-
gable collègue entreprend cette pénible excursion, alors que
toute la végétation est grillée depuis longtemps par le soleil,
dans cette partie des Hauts-Plateaux. Mais sur la sommité
unique qui couronne le Djebel Béguirah, il reste encore,
au milieu des rochers un peu abrités quelques vestiges
de végétation, et le Dr Clary peut y récolter trois rares
espèces, les Campanula Reboudiana Pomel, Linaria ma-
crocalycina Pomel, Teucrium lancifolium O. Debx, seuls
représentants, à cette époque de l’année, de la végétation
— 79 —
spéciale de la région montagneuse dans les Hauts-Pla-
teaux.
Cette dernière excursion accomplie, le Dr Clary n’a plus
à s'occuper que de la détermination des plantes récoltées par
lui dans le cercle de Daya, et qui vont lui servir à rédiger le
Catalogue botanique de cette région, travail fort intéressant à
plus d’un titre, qui fut adressé par son auteur à la Société
d'histoire naturelle de Toulouse, en janvier 1888, et imprimé la
même année dans le Bulletin des travaux de notre Société.
Au commencement de cette même année 1888, le D' Clary
demande à occuper l'emploi de médecin-chef de l'hôpital
d’Aflou, poste situé au sud-est de la province d'Oran, et
au centre du massif montagneux du Djebel Amour qu'il
se propose d'explorer entièrement. Disons en passant que
le Djebel Amour n’a été visité que rarement au point de vue
botanique, d'abord par le D' Reboud en 1855-1858, en mars
1866 par le général Paris, et quelques années plus tard,
par M. Pomel, le très distingué directeur de l’école supé-
rieure des sciences à Alger (4). Ce qui a frappé le plus notre
regretté collègue dès son arrivée à Aflou, c’est la rapidité de
la végétation des plantes annuelles, qui naissent, fleurissent
et disparaissent au bout de quelques jonrs, et c’est aussi
l'absence des Orchidées, dont les nombreuses espèces se
plaisent de préférence dans les bois et les prairies humides
(1) M. Roux (Auguste), botaniste à Alger, ancien conservateur de
l'Herbier Cosson, a également exploré le cercle d’Aflou en mai et
juin 1856. Il « visité successivement le Djebel Gourou, Aïn-Guétama,
l'Oued Sebzag et les rives des nombreux affluents du Chélif, tels que
Hassi-el-Aoûd, Aïn-Tiraïir, Aïn-Berber, puis le Djebel-bou-Khérouf,
la daya Zëébbara-Zien, la gâda d'Enfous, stations que le D" Clary a
revues en 1888. Mais les herborisations faites par M. Roux en 1856
n’ont pas été heureuses à cause de l’extrème sécheresse qui régnait
dans la contrée à cette époque de l’année. M. Roux a toutefois
observé, sur la gâda d’'Enfous, la présence du Cedrus Libani var-
atlantica, que le D‘ Clary n’a pas retrouvé trente ans plus tard dans
la même localité.
SE
du littoral. Le D° Clary a pu néanmoins réunir environ
680 plantes aux environs d’Aflou, et noter, dans un travail
spécial adressé à la Société botanique de France en 1890, les
principales herborisations qu'il a faites dans le Djebel Amour,
ainsi que l'indication des espèces propres à chacun des
points qu'il a explorés. Ces derniers sont trop importants pour
les laisser ici sous silence. Ce sont :
49 Le massif du Djebel Goûrou, à 10 kilomètres nord-est
d’Aflou, et dont la cîme principale atteint 1,727 mètres ;
_ 20 L'Oued Ouären, cours d'eau recevant plusieurs torrents
qui descendent du Djebel Zlag, et surtout de la Gàäda d'En-
fous, et qui va se perdre dans la Sebka Melru, située dans la
province de Constantine ;
3° Le Djebel Bou-Khérouf et le Djebel Zlag, montagnes
nues et arides, à 8 kilométres d’Aflou, et d’une altitude de
1,605 mètres.
4° L'Aïn Aflou, fontaine qui alimente le village du même
nom, en donnant naissance à l’une des branches principales
devenant l’origine du Chélif ;
5° Le Djebel Sidi-Obka, à 5 kilomètres ouest d’Aflou,
et dont l’altitude est de 1,730 mètres ;
6° Le Khéneg-Lekhal, sorte de défilé, à 10 kilomètres
nord d’Aflou, sur la route de Tiaret ;
7° Le Sidi Bou-Zid, et l'Oued Rau’râra, à 35 kilomètres
nord-est d’Aflou:
8° Le Sebzague, à 25 kilomètres sud-ouest d'Aflou, con-
trée possédant quelques prairies, gräce à des sources abon-
dantes, dont les principales deviennent les Aïn-Assoul et
Aïn-Tinsli ;
90 La région des Gaâda, plateaux calcaires dont les bords
taillés à pic ne sont accessibles que par quelques points seu-
lement, et qui occupent une vaste étendue se terminant
aux plaines sahariennes ;
y y
- 10° Le Ksour Taoûiaia, l’un des villages les plus impor-
tants du Djebel Amour, situé à 50 kilomètres sud d’Aflou;
11° Le Ksour Tadjérouma, situé dans la région saharienne,
—…_ x 80 kilomètres sud, et bien improprement nommé Oasis
—… de Tadjerouma par le docteur Cosson. D’après notre collè-
- gue le D" Clary, il n'existait en effet en 1888, dans cette
- contrée, que deux pieds seulement de palmier-dattier et
—… encore en très maigres individus.
Ces diverses explorations ont eu pour résultat final de faire
- connaître au D" Clary la végétation spontanée de chacun des
points visités par lui, et de donner lieu à la découverte
de trois plantes de la famille des Composées, nouvelles pour la
flore algérienne. Deux d’entre elles, les Hypochæris Claryi et
| Crepis Claryi sont décrites par MM. Battandier et Trabut,
dans leur Flore de l'Algérie en cours de publication, et
la troisième le Centaurea Claryi, a été publié par moi-même
en mars 1889, dans le Bulletin de la Société d'histoire
naturelle de Toulouse. Les dédicaces dont notre regretté
collègue a été l’objet en cette circonstance, témoigneront
à l’avenir de l’activité et du zèle déployés par lui, dans
ses longues et parfois très pénibles excursions dans le sud
_ algérien. ,
| Plusieurs autres espèces, non encore signalées dans nos
“ possessions du nord de l'Afrique, sont dues aux recherches
… du D'Clary. Je citerai surtout les suivantes :
Elatine macropoda Gussone, de Sicile ;
Crepis pulchra DC., de l’Europe méridionale ;
Centaurea alba L. var. mauritanica Batt., d'Algérie ;
Festuca Lolium Balansa et Cosson, d'Algérie ;
Lolium lepturoides Boissier (L. rigidum var. rotboelloides
Heldr.), de Grèce et de l’Asie occidentale ;
Asplenium ruta-muraria L., d'Europe ;
SN MS
et parmi les plantes rares ou les plus intéressantes, les :
Saponaria glutinosa M. Bieb. Nouvelle station à Aflou ;
Centaurea Pomeliana Batt. Nouvelle station à Aflou ;
Centaurea atlanhca Pomel. Nouvelle station à Aflou ;
Centaurea amourensis Pomel. Nouvelle station à Aflou;
Cardus atlanticus Pomel. Nouvelle station à Aflou.
Carduncellus rhaponticoides Coss et DR. ..,. id.
Phelipæa ægyptiaca Delile .,..... RASE CT" .. id.
Linaria tristis Mill. Sommet du Djebel Goûrou.
Ainsi que le dit le D' Clary dans son travail ayant pour
titre « Herborisation dans le Djebel Amour, » et qui a päru
dans le Bulletin de la Société botanique de France en avril
1892, bien des plantes critiques ou rares qu'il a trouvées
dans cette région, mériteraient une étude spéciale qu'il espère
entreprendre plus tard. Pour le moment, il n’a eu d’autre but,
en écrivant ses notes, que de poser quelques jalons qui
pourront servir de guide dans cette partie du Djebel
Amour, si pittoresque et si riche comme flore et dont Aflou
est le centre.
Vers la fin de l’année 1888, le D' Clary obtient un congé de
trois mois qu'il vient passer au sein de sa famille, à Toulouse,
et il rejoint, en mars 1889, son nouveau poste, le fort de
Mers-el-Kébir, près d'Oran, où il restera attaché comme
médecin de l'infirmerie active. Dans ces conditions meilleu-
res comme séjour au bord de la Méditerranée, la santé du
Dr Clary, déjà si atteinte à Aflou, s'améliore rapidement,
et il peut entreprendre plusieurs fructueuses excursions dans
la chaîne voisine du Djebel Gammara, ou sur le littoral,
qu'il visite depuis Oran jusqu’à la plage des Andalouses,
près du cap Falcon. Plusieurs plantes nouvelles ou fort
rares pour la flore de l'Algérie sont découvertes par notre
collègue dans cette région, qui a été visitée avant lui par
ET —
‘une foule de botanistes et par moi-même pendant cinq
années consécutives. Les espèces nouvelles pour la flore
. sont:
Sennebiera didyma Pers. (S. pinnatifida DC.) — Les rues
de Mers-el-Kébir, et les cours intérieures du fort. — Plante
de l’Europe occidentale ;
« Silene behen L. — Champs de blé, à Saint-André — De
- Grèce et de l'Orient ;
Myosotis cæspitosa Schultz. — Dans une mare du Djebel
Gammara — De l'Europe ct de l'Orient ;
Comme raretés de la végétation littorale, je citerai les :
Delphinium macrocephalum DC., Cistus monspeliensixX
- ladaniferus Loret, Brassica scopulorum Coss. et Dur., Malva
. coronata Pomel, Plantago Durandoi Pomel, etc.
Toutes les découvertes botaniques faites à Mers-el-Kébir,
sont consignées par leur auteur dans une note intitulée :
Contributions à la flore d'Algérie, sur quelques plantes
oran«ises , qui a été publiée également dans le Bulletin de la
Société botanique de France, en décembre 1890. Cette note
était la dernière que devait écrire notre regretté collègue,
quoiqu'il eut à sa disposition, à ce moment, des matériaux
nombreux et très intéressants qui lui auraient permis d’entre-
prendre des travaux plus importants. Rappelé en France
au commencement de l’année 1890, avec le grade de méde-
cin-major de 2e classe, le D' Clary venait enfin d'obtenir,
après divers changements de résidence, d’être attaché au
1e régiment d'infanterie à Cahors, et il allait reprendre
ses études de botanique et ses fructueuses herborisations,
lorsqu'une affection incurable de poitrine dont il ressentait
les atteintes depuis peu de temps, l’a rapidement conduit
dans la tombe, à l’âge de trente-trois ans !
La Société d'histoire naturelle de Toulouse, représentée
RME a
à ses obsèques par plusieurs de ses membres résidan
s'associe aux vifs regrets que la fin prématurée du Dr Clary a
fait éprouver à sa famille éplorée, au corps de santé mili-
taire qui perd en lui un praticien actif et des plus dévoués, et.
à tous les botanistes de France ou d'Algérie qui l'ont connu,
et parmi lesquels il ne comptait que des amis.
Toulouse, 1er septembre 1893.
CATALOGUE
DE LA
FLORE FOSSILE D'ARMISSAN (Aude)
D'après les Empreintes du Musée de Toulouse
“+ Par le D' Nouer (1).
NYMPHOEACEÆ
_ Genre Anœctomeria. — De Saporta : Le sud-est de la
. France, t. IE, p. 305.
ANOECTOMERIA ARETHUSÆ. — Noulet : Coll. du Musée de
Toulouse, 1872.
Nymphæa Arethusæ.— Brongniart : Tabl. du genre de vég. foss.,
p. 84 et 119.
Nymphœites Brongniartii. — Caspary : Ann. Soc. nat., 4° sér.,
Bot., t. VI, pl. 13. — Heër, F1. tert: Helv., IH, p.195, pl. 155, f. 20.
bhieria Brongniartii —- De Saporéa : Le sud-est de la
France, t. I, p. 306, pl. X, f. 1-4.
La nomenclature exige de rendre à cette espèce le nom que lui
te primitivement M. Brongniart. N.
ACERINEZÆ
Genre Acer, Mœnch.
ACER NARBONENSE. — De Sapor la : Le sud-est de la France,
LE, p. 320, pl. XI. f. 8.
ILICINEÆ
_ Genre Ilex, Linn.
ILex AcuminaTa. — De Saporla : Le sud-est de la France,
t. I, p. 332, fl. XI, f. 2.
(1) Ce catalogue a été trouvé dans les papiers de feu Je D' Noulet,
par M.\E. Cartailhac, qui en a fait don’ à la Société d'histoire
naturelle.
Les points d'interrogation mis à la suite de plusieurs dénomina-
. tions de genres et d’ espèces, et les-quelques notes qui accompagnent
certaines” synonymies, montrent que sa rédaction n’était pas défini-
tive. Cependant, il ne peut manquer d’intéresser les personnes qui
. S'occupent de paléontologie végétale, et surtout celles qui étudient
la Flore fossile d'Armissan.
Enfin, on voudra bien voir dans cette publication, un hommage à
. la mémoire d'un savant que ses beaux et nombreux travaux “ont
depuis longtemps placé au premier rang des naturalistes de notre
te, - région. L
soctéré v'istone Narunezze. — XXVIIL. | 1
2 BONES
ILEx sPINESCENS, — De Saporta : Le Sud-est de la France,
1, Il; p. 934, pLAT"E €
LEGUMINOSÆ
Genre Calpurnia, E. Meri.
CALPURNIA EUROPÆA. — De Saporta : Le sud-est de la
France, LI, p.910, pl'XTIE Tr6;
Genre Acacia, Neck.
AcactA Bousqueri. — De Saporta : Le sud-est de la France,
LCL, p.518, pl AL, CAE?
ARALIACEÆ
Genre Aralia, Linn.
ARALIA (Sciadophyllum ?) LANGEOLATA. — De Saporta : Le
sud-est de la France, t. II, p. 299, pl. IX, f. 3.
ARALIA (Panax ?) iLrctroL1a. -— De Saporta : Le sud-est de
la France, t. II, p. 300, pl. IX, f. 7.
ARALIA (Oreoponax) HERCULES.
Platamus Hercules. — Unger : Ghlor. prot., p. 138, tab. 46.
Sterculia Hercules. — Unger : Foss., Flora von Stozka, p. 22.
Sterculia digitata. — P. Gervais : Empr. vég. trouvés à Armis-
san, dans Mém. de l’Acad. de Montpellier, t. V, p. 317.
Aralia (Oreoponax) Hercules. — De Saporta : Etude sur la végé-
tation du sud-est de la France, 2e partie, p. 295.
De l’âge du terrain tertiaire moyen :à Radoboj, en Croatie (Unger).
ERICACEÆ
Genre Andromeda, Linn.
ANDROMEDA (Leucothoe?) MeGALopHyYLLA. — De Saporta :
Le sud-est de la France, t. IE, p. 293, f. 4.
ANDROMEDA (Leucothoe ?) LATIOR. — fe Saporla : Le Su est
de la France, t. II, p. 293, pl. VIII, f. 4.
ANpRoMEDA (Leucothoe) NARBoNENSIS. — De Saporta: Le
sud-est de la France, t. IT, pl. VIIL, £. 1.
Andromedæ protogæa? — Ettingshausen : Foss., FI. von Hæ-
ring, tab. 22, f. 1-7
Obs.— Il faudra adopter la dénomination de M. Ettingshausen.
N,
UT —
LAURINEÆ
Genre Laurus, Linn. |
Laurus (Persea) coxspicua. — De Saporta : Le sud-est de
MFrance,:t. LI, p.274, pl. VIE, f. 3.
Laurus superBa. — De Saporta : Le sud-est de la France,
Dob9-213, pl.-VIL :f. 4. |
Laurus (Persea ?) ryrica. — De Saporta : Le sud-est de la
Prance,t-.11, p. 271, pl. VIE, f..8.
Laurus (Oreodaphne ?) rREsuRGENS. — De Saporta : Le sud-
est de la France, t. If, p. 276, pl. VIE, f. 9.
Genre Litsæa, Jussieu.
Lirsæa maGnirica. — De Saporta : Le sud-est de la France,
en 280, pl. VIE, f. G.
Genre Cinnamomum, Burm.
CiNNAMOMUM PoLyYMorpPau“. — Héer : FI. ter. Helv., IE,
p.88, pl. XCIEL, f. 25-28 ; pl, XCIV, f. 1-26.
— De Saporta, 1. c., p. 278.
CINNAMOMUM LANCEOLATUM. — Heer : Flor. tert. Helv., IF,
tab. 93, f. 6-11.
— Unger : Foss. von Sotzka, tab. 46, f. 1-7.
— De Saporla : Le sud-est de la France, t. IT, p. 277.
Peyriac, au bord de l'étang du Doule (Aude). (De Sap., 1. c.)
Très polymorphe ; assez rare à Armissan, (De Sap, L. c.)
MYRICEZÆ
Genre Gomptonia, Banks.
G. Myrica (Comptonia). — De Saporta : II, p. 237.
CompronIA DRYANDRÆFOLIA. — Brongn. : Ann. des sc. nat.,
POeNp: 49;pl. [EL Tr. 7.
Dryandra Brongniartü. — Ettingsh. : Prol. der Wæselt, p. 26,
fall, f. 4-8.
Dryändra Scranki. — Ieer : FI. tert. Helv.. IT, p. 96, t. XCVIIT,
20 ebt 2 CLIIL, f. 15,16.
Myrica (Comptonia) Dryandræfolia. — De Sap. : Sud-est de la
Poince, t: IT: p. 238, pl. V, f: 8.
! Identique aux exemplaires d'Hæring et de la Mollasse suisse.
JUGLANDEZÆ
Genre Engelhardtia, Leschen.
ENGEHARDTIA OXYTERA. — De Saporta : Le sud-est de la
France, t. II, p. 344,
ZM 2
BETULACEÆ
Genre Betula, Tournefort.
Beruza Dryanum. — Brongniart : Prodr., p.143 et 214.
— De Sap.: Le sud-est de la France, t. Il, p. 248,
11 208 4 PE 2
BETULA FRATERNA. — De Saporta : Le sud-est de la France,
11, D: 202, pl:-VI 2
BETuLA cuspipexs. — De Saporta : Le sud-est de la France, «
D 201, pt VE |
Variété, ce me semble, du Betula Dryadum. N.
ABIETINEÆ
Genre Pinus, Linn. |
Pinus rExuIS. — De Saporta : Ie sud-est de la France, t. II,
n°229, nv: LL
Deux exemplaires de cône.
Pinus cyLinprica. — De Saporta : Le sudo de la France,
t. ET, p. 222, pl. IV, f..42.
PINUS PSEUDO-sTROBUS. — Brongniart : Ann. se. nat., t. XV,
p. 46, pl. III, f. 4-3, excluso semine. |
Pinus echinostrobus. — De Saporta : Le sud-est de la France,
t. IL, p. 203, pl. CXI, f. 1.
M. de Saporta rapporte, avec doute, son P. echinostrobus au
P. pseudo-strobus de FLCRGNRRES N.
TAXODINEÆ
Genre Sequoia, Endl. |
SEQuola courTsiÆ. — Heer : The lignite format. of Bovey-
Tracey, p. 22, pl. VIIL, IX, X.
— De Saporta : Le sud-est de la France, t. IE, p. 193,
pl. XI, f. 2. (Voir Polymorpha).
Sequora Tournazir. — De Saporta : Le sud-est de la France,
t. LL, p. 4995: pl XF f. 1.
Taxiter Tournalii. — Brongniart : Prod., 188 et 214.
Cupressites taxiformis. — Unger : Chl. Prot., p. 18 (pour les
échantillons d’Armissan).
Sequoia Hardtii. — Heer : Lign. of Bovey-Tracey. p. 35,
PROCÈS-VERBAUX. — 1893.
Séance du 4 janvier 1893.
Présidence de M. LECLERC DU SABLON, président.
M. Neumann fait la communication suivante : Sur un
nouveau champignon parasite du blé. |
Vers la fin du mois de juin 4892, je reçus plusieurs pieds
de blé qui avaient été recueillis dans un champ à la suite
d’une expertise faite en vue d'apprécier les dégâts causés par
la grêle dans plusieurs communes de la Haute-Garonne.
Après la chute des grélons, un grand nombre de pieds de
froment avaient été brisés. Mais on reconnut que la brisure
ne s'était pas produite sur un point de la longueur d’un
entre-nœud, mais au niveau d’un des nœuds inférieurs, le
deuxième, troisième ou quatrième, alors qu’à l’état normal
les nœuds sont la partie la plus résistante du chaume. Cette
particularité était due à une maladie parasitaire qui n’a pas
encore été signalée et qui s’accuse par les symptômes sui-
vants :
Les feuilles et les nœuds sont à peu près exclusivement
atteints. La limbe des feuilles a sur ses deux faces une leinte
brun clair, d’une intensité variée et qui est Le résultat d’une
foule de points brunâtres disposés en séries linéaires assez
régulières. La gaine de la feuille offre le même caractère,
mais à un moindre degré.
Le chaume a conservé son aspect normal, sauf au niveau
de certains nœuds, qui ont une teinte brunâtre, sont étran-
4*
IT
glés en leur milieu, et se brisent au niveau de cet étrangle-.
ment avec une grande facilité sous l'effort qui tend à plier la.
tige en cet endroit. Les deux ou trois premiers nœuds, tout à
fait inférieurs sont très peu atteints, le troisième ou le qua-
trième le sont à un haut degré. A mesure qu’on s'élève sur
la tige, les signes de la maladie s’atténuent sur les feuilles et
surtout sur les nœuds. Mais l'avortement, plus ou moins
général, des grains de l’épi manifeste le trouble apporté
dans la nutrition de la plante.
L'examen microscopique des parties attaquées y montre la
présence d’un champignon formé de filaments mycéliens et
de spores.
Les filaments mycélieux sont épars et peu serrés au sein
des tissus de la feuille ; ils sont surtout abondants à sa surface.
Ils forment là des touffes brunes ou noirâtres, disposées en
séries linéaires et longitudinales. Ces touffes correspondent
les unes à des stomates, les autres à des points quelconques
de l’épiderme. Ces hyphes sont droites ou à peine flexueuses,
rapprochées par leur base, divergentes par leur extrémité
libre ; la plupart sont indivises ; quelques-unes seulement
ont une ou deux ramifications courtes, de même diamètre ou
d’un diamètre un peu plus faible. Ce diamètre est compris
entre à à 8 pm; il est généralement le même dans toute la
longueur ; cependant le parallélisme des bords est assez
souvent altéré par de légers boursouflements espacés, qui
indiquent des bourgeonnements esquissés. Les hyphes ont
20 à 400 y de longueur environ ; elles sont cloisonnées à des
distances inégales. Leur coloration est d’un brun plus ou
moins foncé ; plusieurs d’entre elles offrent un petit nombre
de taches claires, qui correspondent à des amincissements de
la membrane d’enveloppe.
Elles ne portent pas de spores. Celles-ci naissent à l’extré-
mité de filaments très courts entremêlés aux précédents ; il
semble que, pour ceux-là, l’activité végétative, au lieu de
s’employer à leur élongation, ait été consacrée à la for-
IIT
È | NS
— mation de spores, qui seraient ainsi des hyphes à segments,
“ raccourcis et dilatés.
Ë
+
Les spores ont la même couleur que les filaments. Les
plus simples sont globuleuses, uniloculaires, d’un diamètre
à peine supérieur à celui des filaments. D’autres sont
ovoides, biloculaires, à cloison perpendiculaire à leur grand
axe. La plupart comportent un nombre varié de loges, for-
mant par leur ensemble une masse allongée. Celles dont le
développement est complet sont claviformes, atténuées à
leur base en un pédicelle qui prolongeait l’hyphe-mère.
Elles ont 60 à 65 x de longueur sur 9 à 10 pm de diamètre
dans leur région la plus renflée. Leur cavité est divisée par
de nombreuses cloisons, dont la plupart sont perpendicu-
laires à l'axe, mais qui, dans les spores les plus mûres, peu-
vent, dans la partie renflée, avoir des directions variées.
Plusieurs loges présentent sur leur paroi externe un ou deux
espaces clairs, pores ou amincissements, destinés à per-
mettre la germination. Celle-ci peut, d’ailleurs, s'effectuer
par une loge quelconque de la spore, mais de préférence
par une de celles de la partie renflée.
Le parasite paraît attaquer les nœuds par leur périphérie ;
il en détruit peu à peu le tissu, en y creusant de petites
cavités irrégulières, tapissées par le mycélium et les spores,
d’où résulte la grande fragilité de ces nœuds. La moelle dis-
paraît au-dessus de la cloison attaquée, et l'aspect de l'épi
indique bien une végétation languissante.
La forme de la plupart des spores mûres porterait à placer
ce champignon dans le genre Phragmidium, voisin des Puc-
cinies: Mais une étude attentive de ses éléments et de son
développement me paraît le rattacher aux Hyphomycètes, à
la famille des Dématiées et au genre Mystrosporium. Il res-
semble beauconp au Mystrosporium polytrichum, mais s’en
distingue par ses spores plus allongées, plus longuement
pédicellées, plus régulièrement claviformes. En raison de ses
effets sur les nœuds, le nom de Mystrosporium abrodens lu
convient.
IV “1 P
Cette mystrosporiose ou dématiose a, dans certains
champs, causé des pertes évaluées au dixième de la récolte.
J'ai retrouvé le Mystrosporium abrodens sur des blés,
rouillés, au milieu des Puccinies. J'en avais, d’ailleurs, plu=.
sieurs fois rencontré les spores claviformes dans des produits 1
tégumentaires de bœufs et de chevaux, qui étaient atteints ou F
soupçonnés de trichophytie. |
Ce parasitisme du blé comporte encore de nouvelles M
recherches. Il reste à établir, entre autres points, si le .
Mystrosporium abrodens ne se confond pas avec quelqu'une
destrop nombreuses formes qu’on a distinguées dans les
Dématiées, à rechercher la durée de la faculté germinative
des spores, et le rôle du fumier de ferme dans la propagation «
de la Mystrosporiose. 4
Séance du 18 janvier 1893.
Présidence de M. LECLERQ DU SABLON, président.
M. Harcé fait la communication suivante sur les Restes de
Saïiga du Sud-Ouest de la France.
L’Antilope Saïga a été trouvée dans les gisements suivants, |
de notre région : 4
Abri sous roche de Lafaye, à Bruniquel, Tarn-et-Garonne
rive gauche de l’Aveyron, station préhistorique magdalénienne
(Brun Notices sur les fouilles paléontologiques, etc. Montauban, 1867).
La collection Brun, au Muséum de Montauban, possède de cette
station plusieurs cornes de Saïga avec des restes de : Ursus arctos, ;
Blaireau, Loup, Renard, Arvicola, Cheval, Renne (très abondant),
Cerf élaphe (rare), grand Bovidé, Bouquetin, Chamois. Le
À k
… Muséum de Toulouse possède, de cette station, une corne de
_ Saïga.
Grotte des Forges, près de Bruniquel, mais dans le départe-
…_ ment du Tarn, rive droite de l'Aveyron, station préhistorique
qui a donné du magdalénien et aussi, d’après ce que m'a dit
6
{
M. Trutat, un peu de solutréen. M. Trutat m’a montré, au
Muséum de Toulouse, une mandibule de Saïga provenant des
feuilles qu’il a exécutées dans cette grotte avec MM. Garrigou
et Martin. Le Saïga est sans doute l’Antilope signalée par ces
savants (Acad. des sc., 21 déc. 1863).
Abri de Laugerie-Basse, Dordogne, célèbre station préhisto-
rique magdalénienne {Lartet, Acad. des Sc., 27 juin 1864 et
Reliquiæ Aquitanicæ, p. 182; et M. Gaudry, Mat. pour l’Hist. des
temps quat., 2e fasc. 1880, p. 73), M. Massénat m'a dit y avoir
recueilli près de cinquante cornes de Saïga.
Grotte des Eyzies, Dordogne, station préhistorique de transi-
tion entre le solutréen et le magdalénien. (Lartet, id., id.).
On a rappelé (Soc. géol. de Fr., 1872-73, p, 335) que la grotte de
Cro-Magnon a donné du Saïga. Mais l’on a, sans doute, confondu
avec l’un des deux gisements précédents, qui en sont trés
voisins.
Grotte dite de Saint-Martin ou de l'Eglise, à Excideuil, Dor-
dogne, station préhistorique solutréenne (M. de Mortillet,
Le Préhistorique, 1883, p. 379). Détermination de M. de Mortillet,
d'après une corne et des os de pattes recueillis par MM. Parrot.
Grotte de Raymonden, près de Périgueux, station préhistori-
que magdalénienne (M. Gaudry, Acad. des Sc., 25 août 1890),
d'après une portion de mandibule découverte par MM. Hardy et
Féaux et donnée au Musée de Périgueux.
Abri de Bourdeilles, Dordogne, station préhistorique magda-
Jénienne (M. Gaudry, d’après M. Cartailhac, Mat. p. l'Hist, des
temps quat., 2° fasc. 1880, p. 72). J'en posséde une corne et quel-
ques dents que je dois à la générosité de M. Cartailhac.
Abri de Champs-Blancs (ou Jean-Blang), commune de Bour-
nique!, Dordogne, station préhistorique qui a donné, mélan-
gées, les industries magdalénienne et solutréenne (Musée pré-
historique de Bordeaux : os travaillés, environ 80 silex en feuille
de laurier, environ 50 en pointe à cran). M. Cabanne y a dé-
couvert une portion de mandibule de Saïga (Même musée).
VI
Grotte du Placard, à Rochebertier, Charente, couche magdalé-
nienne (M. Gaudry, Mat. p. l'Hist. des temps quat., 2e fasc., 4880,
p. 73). Collections de MM. Chauvet, Fermond et la mienne
(cornes, dents et os). L
Grotte de Chaffaud, près de Civray Vienne, station préhisto- …
rique magdalénieune (Lartet, Ann. des Sc. nat., X, 1868, p. 460).
Grotte des Fées, près de Bourg-sur-Gironde, station préhisto- «
rique magdalénienne, découverte et explorée par M. Daleau.
Restes de Saïga abondants : deux cornes, nombreuses mâchoires, -
os dont certains travaillés (Surtout collection de M. Daleau. Un
peu Musée préhistorique de Bordeaux et ma collection). Parmi
les mandibules, plusieurs (dont deux de sujets d'âge avancé)
ont une petite dent en avant des deux prémolaires normales. Ce
gisement a donné à M. Daleau, d’après les pièces qu'il a eu
l’amabilité de me montrer : Homme (mâchoire inférieure), Loup,
Renard, Taupe, Lepus, Arvicola amplubius (détermination de
M. Nehring), Spermophilus rufescens et peut-être aussi espèce
voisine (au sujet de cette détermination, voir ma communication
du 4 nov. 4891 et voir M. Nehring, Gesellschaft naturforschender
Freunde zu Berlin, 17 nov. 1891), Cheval, grand Bovidé, Saiga,
Cerf (rare), Renne; silex en lames allongées, doubles grat:-
toirs, poinçons en bois de Cervidés, aiguille avec chas, harpon
barbelé, dents percées.
Grotte dans la carrière de Bellevue, près de Jonzac, Charente-
Inférieure, station préhistorique magdalénienne. (M. Maufras,
L'Homme, 25 juin 4884). D’après une corne recueillie par
MM. Arnaud et Gaurion et déterminée par M. de Mortillet.
Le Saiïga a donc été constaté dans douze gisements de
notre région qui sont tous des stations préhistoriques solu-
tréennes ou magdaléniennes et qui tous se trouvent dans
l'intérieur d’une ligne brisée tracée à peu près de Bordeaux à
Montauban, Montauban à Figeac et Figeac à Poitiers. Tout
autour de cette ligie, sur une grande largeur, le pays est
siliceux ou argileux et n’a fourni, par suite, que très peu
d’ossements quaternaires. L'on s'explique donc pourquoi il
n’a donné aucun reste de Saïga. Mais l’on se rend moins
-
J
a,
4
VII
compte pour quelle raison cette Antilope semble faire défaut
dans les stations préhistoriques magdaléniennes, si nombreu-
ses, du bassin de l’Aude et de la région pyrénéenne et sous-
pyrénéenne. Il est vrai que Gervais (Journal de Zool., II,
1873, p. 229) a signalé dubitativement, dans la station préhis-
torique magdalénienne fouillée par M. Piette, à Gourdan,
Haute-Garonne : Saïga ? (d'après une extrémité inférieure
de cunon brisé). Mais il semble ‘que ce fragment, à quelque
animal qu’il appartienne, peut avoir été apporté, de fort loin,
dans une peau incomplètement dépouillée.
L'Appareil secréteur des Copaïfera
D’après L. GUIGNARD.
M. BRÆMER, après avoir rappelé les caractères des Copai-
fera et des oléorésines (baume de copahu) qu'ils fournissent,
analyse l'important travail que M. le professeur GuiGnarp
vient de publier (4) sur la Répartition et le Développement de
l'Appareil secréteur dans les différents organes des deux
espèces principales : les C. officinalis L. et C. Langsdorfii,
var. glabra Vogel.
Karsten (2) qui, le premier (1857), s'était occupé de l’ori-
gine de la résine, avait admis qu’elle résultait de la transfor-
mation des membranes des cellules secrétantes de l’huile
volatile ; ce processus marchant progressivement, détermi-
nait dans le bois de ces arbres la formation d'immenses lacu-
nes s'étendant dans toute la longueur du tronc.
Cette formation lysigéne (d’après l'expression de de Bary},
fut, avec quelques modifications de détail, confirmée par
d’autres observateurs, tels que de Lanessan (3) et TscHirscn (4).
(1) L. Guignard, l’Appareil secréteur des Copaifera (Bull. soc.
bot., Fr., t. XXXIX, p. 233, 1892).
(2) Karsten, Ub. die Enslehung d. Harzes (Bot. Zeit., p. 315,
1857).
(3) De Lanessan, Hist. nat. des Drogues simples, I, p. 418, 1875.
(4) Tschirsch, Ber. d. bot. Gesellsch, p. 3, 1888.
VIII
Le
M. GuiexaR» a eu l’avantage sur ses prédécesseurs d’exa-
miner des matériaux frais ou dans de bonnes conditions de.
conservation, et le mérite de faire ses recherches avec des
méthodes techniques plus précises. Les résultats auxquels le -
savant histologiste est arrivé montre une fois de plus la néces-.
sité impérieuse des réactions microchimiques dans les obser- «
vations histologiques et histogéniques. |
M. Guignard a étudié successivement : 4° la répartition de .
l'appareil secréteur dans la racine primaire et secondaire, la .
tigelle et la tige, et enfin la feuille; 2 la structure générale
et le développement de cet appareil dans la tige et la feuille.
Tous les organes de la plante et de la plantule possèdent
des appareils secréteurs qui apparaissent par écartement cel-
lulaire (mode schizogène) sous forme de méats dans le méris-
tème qui produit les tissus des régions qu'ils devront occu- «
per. Ces canaux, dont la forme et surtout la longueur
varient avec le siège, ont partout la même origine. Les canaux
du bois secondaire de la tige se fusionnent en réseau irrégu- «
ier dans chaque couche ligneuse (V. fig. 8, 9, 40 et 11 du.
mémoire). Ces canaux, comme tous les appareils secréteurs 3
schizogènes, sont munis de cellules de bordure dont les
parois ne sont pas lignifiées, et qui dérivent des cellules cam-
biales. Ils se répartissent très régulièrement entre les rayons
médullaires en formant un cercle dans la partie interne de
chaque zone d’accroissement du corps ligneux. Le produit
de sécrétion qui s’accumule dans le canal ne s’observe pas
seulement dans les cellules de bordure, mais encore en
dehors de celles-ci. L'oléorésine peut accompagner l’amidon «
partout où il se rencontre (rayons médullaires, parenchyme
ligneux), et M. GuixarD admet une relation génétique entre 1
les deux. Les vaisseaux de bois, contrairement à ce qu’avaient «M
admis ses prédécesseurs, sont indépendants des lacunes oléi-
fères et ne renferment pas de baume, mais des corps tanni-
ques. Dans les vieux troncs, l’oléorésine est en telle abon-
IX
| dance qu’elle en détermine l'éclatement (SPruce) (1). Les
- cavités qu’elle occupe sont immenses, et il semble que le
… processus de résinification atteignant les tissus ligneux qui
- entourent les cavités primitives en détermine la résorption.
En résumé, les canaux anastomosés du bois des troncs des
Copaïfera prennent naissance par voie schizogène aux dé-
pens des cellules cambiales.
v
-
| Séance du 15 février 1893
L
{
;
Présidence de M. LECLERQ DU SABLON, président.
* M. Harlé fait la communication suivante sur les Restes
de divers rongeurs quaternaires du sud-ouest de la
France et sur le Climat de cette région à la fin du quater-
naire.
Je me propose de vous citer d’abord quelques rongeurs
intéressants dont la présence, dans nos gisements quaternaires
semble possible et même probable, mais qui, néanmoins, ne
paraissent pas y avoir été rencontrés jusqu'ici.
Porc-épic : Trouvé, quoique rarement, en Allemagne
et en France ; mais, jusqu'ici, pas dans notre région. Il est
vrai que Philippe l’a cité d’après des incisives recueillies dans
les fentes de la carrière d’Aurensan, à Bagnères-de-Bigorre
(Soc. Linéenne de Bordeaux, 1852). Mais les déterminations
de Philippe sont sujettes à caution et, sa collection ayant été
vendue u détail, elles sont impossibles à contrôler. Il est
plus que probable que les restes en question sont de
Marmotte.
Lagomys : Vivent actuellement dans le nord de l'Asie et
de l'Amérique. Leurs restes ont été recueillis, dans le quater-
(1) Cité par Baillon (Botanique médicale, p. 622).
naire, en Allemagne, en Belgique, en Angleterre, en France
et jusqu’en Sardaigne. Mais je ne crois pas qu'ils aient jamais.
été trouvés dans notre région. La tête surtout est bien facile
à reconnaître. Les caractères en sont exposés notamment par.
Cuvier dans Oss. foss., VI, p. 396, et par M. Allen dons
North American Rodentia : Rep. of. the U. S. géol. Survey,
XI, 1877, p. 405. |
Alactaga jaculus Pall, : Cette sorte de grande Gerhoïise, »
qui vit maintenant dans les steppes du sud-est de la
Russie, a laissé ses restes dans beaucoup de gisements qua-
ternaires ainsi que MM. Nebring et Liebe l’ont montré pour
l'Allemagne ; MM. Woldrich, Fritsch et Kafka, pour la Bohème.
On devrait, semble-t-il, la rencontrer dans notre magdalénien
qui a donné plusieurs animaux caractéristiques des steppes. «
Cependant, l’Alactaga jaculus n’a pas encore été trouvé dans
les gisements de notre région. Si j'en avais vu des restes, je «
les aurais certainement reconnus, car ils présentent des
caractères très marqués que j'ai appris par le mémoire de «
M. Nchring Beitraege zur Kenntniss der Diluvialfauna, 1876, «
et par l’examen d’un squelette dont j'ai fait l'acquisition
chez Wilhelm Schlueter, à Halle-sur-Saalé.
Lemmings : Les Lemmings vivent actuellement en
Norvège, en Sibérie et autres pays septentrionaux. Leurs
restes ont été découverts dans un grand nombre de gisements
quaternaires en Allemagne, surtout par M. Nebring, aussi par
M. Liebe; en Bohème, par M. Woldrich; en Suisse, par
M. Nuesch:; etc. On devrait s'attendre à les rencontrer
en abondance dans notre région, où tant de gisements sont
de climat froid. Cependant, je n’ai su trouver qu’une seule }
indication : M. Nehring (Tundren und Steppen. 1890, p. 148)
comprend « Les Eyzies in Périgord » dans une liste de gise- .
ments ayant donné l’une des espèces de Lemming, le Myodes
obensis. Lartet, qui a exploré les gisements des environs du
hameau des Eyzies (Dordogne) et, parmi eux, la grotte dite
XI
- des Eyzies, ne semble y ävoir recueilli aucun reste de Lem-
ming (Reliquiæ Aquitanicæ, 1875).
La mandibule des Lemmings présente un caractère facile à
reconnaître immédiatement (M. Nehring, Fossile Lemminge
und Arvicolen aus dem Diluviallhem von Thiede bei Wolfen-
buettel, 1875, p. 23, et Monographies de M. Coues, North
American Rodentia, etc., 1877, p. 238 et 244).
Il se peut que les Lagomys, l’Alactaga jaculus et les Lem-
mings ne manquent, qu'en apparence, à notre région, et cela
pour deux motifs : l’un, que la plupart de nos collectionneurs
ne se rendent pas compte de l'intérêt que présentent les petits
ossements et: ont le très grand tort de négliger de les
recueillir ; l’autre, qu'ils fouillent de préférence les stations
préhistoriques, tandis que les gisements où l’on a trouvé ces
rongeurs, contenaient généralement très peu ou même pas du
… out de traces de l’homme.
sc ob 1e DE PDT LA a" =
Spermophiles : Quelques gisements quaternaires de notre
région, ont donné des restes de Spermophiles :
Grotte de Cro-Magnon, Dordogne (Lartet, Ann. des Sc. nat , X,
4868, p. 456) : Un fémur de Spermophilz d’espèce indéterminée.
Ce gisement est une station préhistorique magdalénienne.
Grotte des Eyzies, Dordogne (id.) : "]ne mandibule et quelques
vertèbres d’un Spermophile voisin du SpermophiluS erythrogenys,
Brdt. Ce gisement est une station préhistorique appartenant à
la transition du solutréen au magdalénien (M. de Mortillet, Le
Préhistorique, p. 4338).
Grotte de Raymonden, près de Périgueux. J’ai reconnu der-
nièrement un humérus et un tibia de Spermophile parmi des
ossements que M. Hardy y a recueillis (Musée de Périgueux,
échantillons n°$ 64 et 69). Ce gisement est une station préhistori
que magdalénienne.
M. Lataste (Soc. Linéenne de Bordeaux, XXX VIII, 1884, p. 27)
a signalé que M. Daleau à découvert des mandibules de Spermo-
phile aux environs de Bourg-sur-Gironde, mais il n’a précisé ni
l'espèce, ni le gisement.
XII
Grotte de Pair-non-Pair, près de Bourg-sur-Gironde : Nom-
breuses mandibules de Spermophilus rufescens Keys et Blais et
peut-être aussi d’une espèce voisine (Ma communication du
& novembre 1891. Et M. Nebring, Gesellschaft naturforschender
Freunde zu Berlin, 17 novembre 1891). Ces échantillons ont été
découverts par M. Daleau, les uns dans la couche à silex magda-
léniens, les autres dans un terrain qu’il croit remanié et qui est
situé au-dessus d’une partie à silex moustériens.
Grotte des Fées, près de Bourg-sur-Gironde : Nombreuses …
mandibules et os des membres d’un Spermophile semblable au
précédent {id.-id.). Ce gisement, exploré par M. Daleau, est une
station préhistorique magdalénienne.
Grotte du Placard, à Rochebertier, Charente. M. de Maret y a
cité le genre Spermophile dans la couche magdalénienne (Maté-
riaux, 1881, p. 231). J'ai montré (Ma communication du 6 jan-
vier 1892), d’après six mandibules recueillies par M. Fermond,
que ce Spermophile est semblable à ceux de M. Daleau.
Ces espèces de Spermophiles n’habitent maintenant qu’à
l’est de la Russie, à 4,000 kilomètres au moins de notre
région, tandis que le Spermophilus citillus (celle des espèces «
qui vit actuellement le plus à l'ouest) s’avance jusqu’en Hon- «
grie et en Pologne, à 1,500 kilomètres. Ainsi, depuis le qua-
ternaire, non seulement nos Spermophiles se sont éloignés
énormément vers l’est, mais encore, dans ce déplacement,
ils ont dépassé de 2,500 kilomètres d’autres Spermophiles.
C'est un fait analogue à celui qui s’est produit pour notre
Hyène tachetée (spelæa), qui s’est beaucoup éloignée en
dépassant l'Hyène rayée.
Aspect et climat de notre région à la fin du quar-
ternaire. — Nos six gisements à Spermophiles sont situés |
dans la même partie de notre région que nos douze gise-
ments à Saïgas, c’est-à-dire au nord de la Garonne. Quatre
ont donné à la fois du Spermophile et du Saïga.
Tous, de même que nos gisements à Saïgas, sont des sta-
tions préhistoriques solutréennes ou magdaléniennes,
XIII
| Le Saïga et ces espèces de Spermophiles vivent actuelle-
Fi ment dans les steppes de la Russie d'Europe et d'Asie, et pas
ailleurs.
* On doit donc conclure : La partie de notre région située
- au nord de la Garonne a été jadis un steppe, habité par des
peuplades qui employaient les industries solutréenne et
magdalénienne (1).
Alors, le sud-ouest de la France, aujourd’hui si favorable à
la végétation forestière, en était généralement dépourvu, du
moins au nord de la Garonne, car il se peut que le pied des
Pyrénées fut relativement boisé. Le climat de ce pays, main-
tenant si humide et si tempéré, était sec et extrême. Il était
froid, comme le prouvent les nombreux restes de Renne
qu'ont donné ces mêmes gisements.
Le steppe a disparu du sud-ouest de la France avant que
l'Homme ait cessé d'employer l’industrie magdalénienne.
M. Piette, en effet, a montré pour cette région que, vers la
fin de l’époque préhistorique magdalénienne, le climat est
devenu pluvieux et moins froid (Notivns nouvelles sur l’âge
du Renne, Paris, 1891), À mon avis, cette période de transi-
tion du quaternaire aux temps actuels a été marquée aussi
par le développement des forêts, comme le prouve la très
grande abondance des restes du Cerf élaphe (2).
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5
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Additions. — Aux Appendices à ma communication sur les
Brèches à ossements de Montoussé, il y a lieu d'ajouter :
(1) M. Nehring, qui a démontré que l'Allemagne était un steppe
pendant une partie du quaternaire, a conclu de ma communication
du #4 novembre 1891, que la faune des steppes s’est étendue à
notre région (Sa lettre du 10 novembre 1891 au Meues Jahrbuch fuer
Mineralogie, 1892, I).
(2) On ne connaît, dans notre région, que peu de stations préhis-
toriques de cette période, Voici les principales :
Grotte de Reïlhac, Lot. (M. Bergougnoux. MM. Cartailhac et
Boule, 1889.)
Grotte du Mas-d’Azil, Ariège. (M. Piette, 1891.)
Grotte de la Tourasse, Haute-Garonne. (M. Chamaison. M. Ré-
gnault, 1892.)
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XIV
Rhinocéros tichorhine : Repaire de Hyènes de Roc-Traü=
cat, à Saint-Girons (Ma communication du 46 novembre
1892).
Marmotte : Abri Pageyral, Dordogne, station préhistorique
magdalénienne (M. Rivière, Assoc. Fr., pour l’Avanc. des
Se., 1894, II, p. 372).
Nouveaux faits relatifs au Philothion,
Par M. J. de REY-PAILHADE.
J'ai déjà montré qu’à l’aide de l’alcool à 42° centés., on peut
extraire de la levure de bière, le corps vu l’ensemble des corps
que j'ai appelé philothion, doué de la propriété de se combi-
ner au soufre à froid, saus le secours d'aucun organisme
vivant. Un grand nombre de germes de végétaux, presque
tous les tissus animaux broyés avec du soufre donnent lieu
aussi à un dégagement de H?S, mais ces tissus traités par
de l’alcool faible n'avaient pas fourni de liquide hydrogénant
franchement le soufre.
On réussit à extraire du philothion en traitant des mor-
ceaux de foie d’un animal récemment abatiu, par leurs poids
de la préparation suivante :
Glycérine à 28°. Ses) SONT PU 15 gr.
DA: ic HART NERO LUTTE NS .« 25 gr:
Sulfate de magnésium cristallisé.. . 5 gr.
On laisse macérer les petits fragments de foie dans ce
liquide pendant dix à douze jours, à l’abri du contact de
l'air et en agitant de temps en temps; puis le magma est
jeté sur un entonnoir dont la douille est garnie de coton
hydrophile. La liqueur trouble obtenue est alors filtrée à
l'appareil d’Arsonval à forte pression d’acide carbonique.
Le liquide parfaitement limpide qui passe, donne avec le
soufre à froid, de l'hydrogène sulfuré en quantité très mani-
feste : le philothion du foie a donc été dissous par la glycé-
rine aqueuse. La liqueur très visqueuse passe très difficilement
ù
[4
L
L
hi
k
XV
| à travers le filtre; elle a infiniment moins d'activité que le
liquide trouble, rendue imputrescible d’ailleurs par la forte
teneur en glycérine. Il est reconnu aujourd’hui que les filtres
en terre poreuse retiennent certains principes immédiats.
Voici quelques caractères chimiques de cette liqueur :
réaction très légèrement acide ; précipite abondamment par
— l'addition d'acide acétique glacial et d’alcoo!l fort, donne un
fort coagulum par la chaleur.
_ Personne n'ignore aujourd'hui, qu’il existe des variétés
très nombreuses d’oxyhémoglobine, peut-être autant que
d'espèces de sang. Ces matières qui ont des propriétés extrê
mement voisines présentent cependant des caractères de cris-
tallisation et de solubilité très différents.
Il est probable que le philothion, qui paraît être de nature
albuminoïde, offre aussi suivant les divers tissus, suivant les
espèces animales des variétés du même ordre que l’oxyhé-
moglobine. Il est très probable, pour ne pas dire certain,
qu'en. variant les dissolvants on parviendra à retirer le philo-
thion de tous les éléments anatomiques.
La connaissance des propriétés chimiques du philothion
de la levure, si facile à obtenir, servira de guide aux recher-
ches à effectuer avec les autres variétés de philothion.
Séance du 4° mars 18953.
Présidence de M, LECLERQ Du SABLON, président,
Deux monstruosités f@tales, par M, le Dr Touyan,
Dans la nuit du 27 au 28 novembre 1891, le D' Toujan
achevait l’accouchement d’une paysanne robuste, âgée de
vingt-huit ans, et dont les dernières couches avaient été
gemellaires.
Le fœtus, du poids de 2,300 grammes et long de 0,54 cen-
XVI Fra 3
timètres, présentait plusieurs malformations dont voici la
description :
Le crâne était rempli d'un liquide ressemblant à de la
bouillie sanguinolente décomposée. Le cuir chevelu était
très résistant ; les fontanelles présentaient un écartement.
considérable : l’antérieure n’avait pas moins de 0,08 centi-.
mètres de longueur. Les deux pariétaux chevauchaient l’un
sur l’autre.
Exophthalmie à droite : :
Les bras sont inégaux. La main gauche n’a que trois doigts, :
le plus externe double, portant deux ongles très marqués à
la hauteur de la phalangine.
Le bras droit est plus court que le gauche.
L’avant-bras est complètement absent et la main mal for-
mée semble s’attacher directement sur le bras, ce qui donne |
à l’ensemble du membre supérieur l'aspect saisissant d'une
nageoire. |
La main droite posséde quatre doigts, les deux derniers
en syndactylie.
Il y avait donc à la fois hydrocéphalie, phocomélie et
ectromélie.
La seconde observation du D' Toujan a pour objet un
fœtus Paracéphale.
Ce fœtus, mori-né, du poids de 2,200 grammes, était âgé”
de six mois et demi environ. Il mesurait 43 centimètres de
longueur et 20 centimètres de circonférence thoracique.
La tête, bien au-dessous du volume normal d’un fœtus de
cet âge, contenait environ 150 grammes d’un liquide sero- «
sanguinolent. Le cerveau manquait dans sa presque totalité. :
Il existait quelques vestiges du chiasma du nerf optique.
Le lobe gauche du cervelet était à moitié apparent à l’en- :
contre du lobe droit qui était absent ; le bulbe paraissait en-
tièrement formé.
La face était lisse : on aurait dit que la figure était recou-
verte d’un voile ; on ne constatait aucune trace des ouver-
tures buccale, nasale et oculaire.
Fa
XVII
La tête était reliée au thorax par un pédicule de trois cen-
- timètres de long sur quatre centimètres d'épaisseur, conte-
nant deux carotides, deux jugulaires d'un calibre très petit,
entourant un cordon qui parut être un reste de l’œsophage.
Des vertèbres cervicales on ne voyait.que l'axe antérieur
de l’atlas.
Les poumons sont incomplètement développés, le lobe su-
périeur manque.
Le cœur gauche existait seul. La veine cave inférieure se
biburquait à quatre centimètres du cœur en deux branches,
l'inférieure allant au trou de Botal, la supérieure s’abou-
chant avec une crosse aorlique de cinq centimètres de long
sur deux de large en son plus grand diamètre.
Le foie, excessivement développé, remplissait presque toute
la cavité abdominale.
Le D' Toujan fait remarquer que la mère de ce dernier
fœtus était atteinte d’une syphilis que son mari lui avait com-
muniquée. C’est à l'influence de cette maladie qu’il faut attri-
buer les malformations multiples qui ont été décrites et dont
l’atrophie des bourgeons de la face est le. trait le plus
saillant.
Les causes qui ont agi pour déterminer les monstruosités
présentées par le fœtus de la première de ces observations
nous ont entièrement échappé. Le père et la mère n’avaient
aucun antécédent morbide caractérisé. Cependant, il existait
chez eux une tendance à donner le jour à des enfants dont le
système nerveux était défectueux, peu développé ou mal
formé et cette tendance s’était manifestée sur leur premier né
qui était mort à quatre ans sans avoir jamais ni marché, ni
parlé.
9*
XVIII
Séance du 15 mars 1893.
Présidence de M. LECLERC DU SABLON, président.
M. LaBoriE analyse un travail sur le cerveau du Gorille,
par Henry-C. Chapman, inséré dans les Proceedings of the
Academy of natural sciences of Philadelphie (avril-octo-
bre 1892, p. 203 et suivantes).
M. Neumanx décrit un acarien de la souris, encore très mal
connu.
Indiqué d’abord par Gerlach, puis par Tyrrel, qui le retrouve
vingt-cinq ans plus tard et le nomme Psorergates simplex,
cet acarien est étudié, en 1886, par Piana, qui le rapporte au
genre Sarcoptes et le désigne sous le nom de Sarcoptes mus
musculus.
Cet auteur fixe l'habitat du parasite : c’est surtout à la face
interne de la peau de l'oreille, dans de petits nodules du volume
d’un grain de millet à celui d’une lentille qu’on le rencontre.
M. Neumann a trouvé les lésions produites par ce para-
site sur un assez grand nombre de souris, et il a remarqué
que tous les sujets atteints provenaient de deux foyers
seulement. La contagion doit donc jouer un grand rôle dans
la propagation de cette maladie.
Les agglomérations de Psorergates simplex sont composées
de mâles, de femelles, de larves et d'œufs. |
Les mâles, bien moins nombreux que les femelles, n’en
diffèrent guère que par les dimensions du corps, ils sont
plus petits ; et par les organes reproducteurs.
Ils mesurent environ 120 à 125 & de longueur sur 95 à
100 à de largeur.
= L'orifice mâle occupe la face dorsale, à une faible distance
de la base du rostre. C’est une fente allongée à lèvres épais-
ses, arrondie aux deux extrémités, bordée de deux papilles de
chaque côté. Le pénis s'étend sous le tégument dorsal, sous
la forme d’une pièce styliforme, enveloppée dans les deux
“
XIX.
—… tiers de sa longueur par une gaïne formée de deux parties
placées bout à bout.
La femelle a de 425 à 140 y de longueur sur 105 à 410 p de
largeur.
La vulve est ventrale et située en avant de l’anus. Elle
offre l’aspect d’une fente médiane à lèvres épaisses, rappro-
chées en carrière et souvent écartées à leur commissure
antérieure. Sur les côtés s'étendent deux bandes chitineuses.
Les femelles ont été décrites comme des mâles par Tyrrel
et par Piana, qui ont pris la vulve pour l’organe pénien.
Les nymphes se distinguent des adultes par l'absence de l’un
et l’autre organe sexuels et par le développement très incom-
plet des quatre paires de pattes, réduites à l’état de moignons.
Tyrrel a décrit cette forme comme étant la femelle.
Les larves, plus petites que les nymphes, sont hexopodes.
Les œufs, brièvement elliptiques, sont très volumineux (85 u
de long sur 80 y de large).
M. Neumann n’a pas vu de vulve de ponte, et par consé-
quent il ne peut pas dire par quelle voie cet œuf est mis au
Jour.
Séance du 19 avril 1893
Présidence de M. LECLERC DU SABLON, président.
M. HARLÉ signale la présence du Gastor dans la grotte de
Montfort, à Saint-Girons. Ce rongeur y est représenté par
un bumérus et un troisième métatarsien qui m'ont été donnés
par M. Miquel. L'industrie préhistorique de ce gisement ap-
partient surtout à la période de transition du magdalénien de
M. de Mortillet à l’époque actuelle, ainsi que l’ont montré
M. Piette (Comptes rendus Acad. des Sc., 2 novembre 1891)
et M. Régnault (Soc. d’Hist. nat. de Toulouse, 20 janvier 4892).
L'état physique des restes de Castor m'a paru le même que
XX
celui des outils en os, en forme de harpons plats, spéciaux à
cette période, que M. Miquel a découverts dans cette grotte.
La présence du Castor dans ce gisement confirme que ce
rongeur est devenu abondant dans notre région pendant la
transition du quaternaire aux temps actuels, ainsi que je l’ai
montré dans ma communication du 7 décembre 1892. Il
semble naturel d'en conclure que le climat était humide.
Cette conclusion paraît exacte, mais l'argument n’est pas
absolu : on sait, en effet (M. Nehring, Tundren und Steppen,
4890), qu’il y a des Castors dans les rivières des steppes, à
climat sec, de la Russie d'Europe et d'Asie. Les nombreux
restes de Cerf élaphe et de Chevreuil que M. Miquel a recueil-
lis dans ce même gisement (et qu’il a cu l’amabilité de me
donner) montrent que le pays était boisé.
Séance du 4 mai 1893
Présidence de M. LECLERCQ DU SABLON, président.
Sur l'absorption de l'oxygène par les êtres vivants,
Par M. de REY-PAILHADE.
M. de Rey-Paiznape lit, sur cette importante question, un
mémoire qui peut se résumer ainsi : L'illustre créateur de la
chimie, Lavoisier, montra le premier que l'oxygène de l'air
brûle le carbone et l'hydrogène des matières organiques ; il
pensait que celte combustion se passait dans le sang, au mo-
ment où cette humeur traverse le poumon. Quelques années
plus tard, Spallanzani fit voir que les tissus séparés de l’or-
ganisme absorbent de l’oxygène libre. Actuellement on sait,
par des expériences nombreuses, que tous les tissus ont be-
soin d'oxygène pour leur vie propre et pour produire l’éner-
gie nécessaire au travail mécanique qu'ils ont à accomplir.
Cette loi générale découle en partie des dernières et remar-
XXI
quables recherches de M. A. Gautier, sur la vie du tissu mus-
culaire dans le vide. Il reste à expliquer comment se produit
l'absorption de l’oxygène de l'atmosphère.
M. de Rey-Paiïlhade cite les résultats de ses récentes expé-
riences sur l'extraction des matières oxydables contenues dans
les éléments anatomiques. Par l’action de solvants variés, il
est parvenu à retirer des tissus .une ou plusieurs substances
absorbant, à la température physiologique des êtres, des
quantités notables d'oxygène avoc dégagement concomitant
de CO?. Les résultats varient beaucoup suivant les conditions
de l'expérience; quand on a employé de la levure de bière
très fraiche, presque en fermentation, on constate un excès
d'acide carbonique produit sur l’oxygène absorbé. Ce fait
important indique l'existence dans la liqueur privée de tout
organisme vivant, d’une matière se décomposant spontané-
ment avec production de CO?. Les expériences que l'auteur
va entreprendre sur les gaz produits par les liqueurs main-
tenues dans le vide, montreront si l’oxygène est indispensa-
ble à cette formation spontanée de l’acide carbonique. Il
ressort de ces recherches que toutes les cellnles, tant du
règne végétal que du règne animal, fabriquent, par leur vie
propre autonome, des matières chargées d’engendrer, par
leur combinaison avec l’oxygène, la chaleur et l'énergie
nécessaires à leur fonctionnement vital.
Parmi les corps élaborés au sein des éléments anatomiques,
on doit particulièrement distinguer le Philothion, qui se détruit
au contact de l’oxygène libre et qui se conserve, au contraire,
quand on le soustrait à son action. Le Philothion étant répandu
dans l’universalité des êtres, paraît remplir le rôle important
de transmetteur d'oxygène. M. Traube avait émis une pareille
hypothèse, mais sans fournir aucune preuve matérielle. On a
proposé de nombreuses théories pour expliquer l'absorption
de l’oxygène par les tissus; mais aucune ne peut rendre
compte de tous les faits observés. Les études sur la fermen-
tation putride ont donné lieu à une hypothèse intéressante,
XXII
mais elle ne s’appuie que sur des faits inapplicables pendant
la vie. :
Plusieurs auteurs, MM. Jaquet, Pœhl et de Rey-Pailhade,
admettent l'existence d’un transmetteur d’oxygène ou ferment
soluble d’oxydation.
M. Jaquet a observé que les tissus traités par l'alcool et le
chlorure de sodium donnent des extraits oxydant l’aldéhyde
salycilique et l'alcool benzylique, mais il n’a pas prouvé l’ab-
sorption directe de l'oxygène. M. A. Pœhl, qui a étudié la
spermine, a vu que, sous l'influence d’injections sous-cutanées
de cette base, l'organisme humain produit moins de leuco-
maïnes et de produits toxiques. [l en conclut que la spermine
est un ferment soluble d’oxydation. Cette déduction n’est pas
rigoureuse, car la spermine agit peut-être comme un sim-
ple stimulant des éléments anatomiques. Le Philothion de
M. de Rey-Pailhade, qui existe dans toutes les cellules et qui
n’est pas un produit d’excrétion de leur activité vitale, répond
mieux au rôle d’un ferment soluble d’oxydation.
M. F. Lanizze dépose, sur le bureau de la Société, un
exemplaire des 40e, 14° et 12e séries de ses tableaux de Mani-
pulations. La première de ces séries renferme 22 tableaux
consacrés à l’étude de la Grenouille, considérée comme intro-
duction à l'étude des vertébrés. La seconde série comprend
16 tableaux et constitue l'étude monographique du Lapin,
introduction à l'étude des mammifères. Enfin, la troisième
(10e Manipulation) expose l'anatomie de la Raïe, choisie comme
introduction à l’étude des Poissons. Toutes ces manipulations
ont élé effectuées dans le laboratoire de zoologie de la Faculté
des sciences de Toulouse, par les candidats à la licence ès-
sciences naturelles.
XXIII
Séance du 147 mai 1593
Présidence de M. LECLERC DU SABLON, président,
M. Lame fait l’historique des opinions émises par les
anciens et les modernes, pour expliquer l’uranisme et expose
ses idées sur ce sujet.
M. BRæÆMER commence sa communication sur l'anatomie
des feuilles des hydrocotyles. ù
Séance du 7 juin 4893
Présidence de M. LECLERC DU SABLON, président.
M. HaRLé fait la communication suivante sur La Grotte
de Tarté, près de Salies-du-Salat (Haute-Garonne).
MM. Huc et Mitault avaient eu l’obligeance de me signa-
ler une petite grotte située sur la rive droite du Laouin, un
peu en amont du hameau de Tarté, dans la commune de
Cassagne, à 2 kilomètres à l’est de Salies-du-Salat, non loin
en aval de la grotte de Marsoulas, vers l'altitude 320 mètres.
J'y ai pratiqué quelques fouilles, aidé complaisamment par
son propriétaire, M. Géraud.
Sous deux mètres de terre se trouvait une couche he
torique qui m'a donné, mélangés, les restes d'industrie sui-
vants : des pointes en os, des grattoirs doubles, des lames
allongées et des silex plus massifs. C’est donc du magdalénien
de M. de Mortillet, peut-être du magdalénien interieur,
comme tend à le prouver la forme lourde de certains silex.
Dans cette couche, j'ai recueilli moi-même la faune suivante :
Ours : Une griffe moins épaisse que chez l’Ursus spelœus.
Fort Loup : Une canine (percée d’un trou de suspension).
Hycæna spelæa : Une carnassière supérieure.
et EG
XXIV
Panthère (?) : Une première phalange.
Renne : Restes très abondants.
Grand Bovidé : Restes abondants.
Rhinocéros tichorhine : Une dernière arrière molaire supé-
rieure.
Cheval : Restes abondants.
À cette liste, il y a lieu d’ajouter, mais avec doute sur le
niveau :
Ours : Un deuxième métacarpien de grande taille, dont la.
forme est bien plus élancée que chez l’Ursus spelœus. Le point
où J'ai trouvé cet échantillon est peut-être au-dessus de la
couche préhistorique.
Lion : Une prémolaire postérieure inférieure qui m'a été
donnée par M. Géraud. La couleur de cet échantillon me fait
supposer qu'il provient de la couche préhistorique.
Sus : Un morceau de mâchoire supérieure. Le point où je
l'ai recueilli est peut-être au-dessus de la couche préhisto-
rique.
Séance du ?21 juin 1893
Présidence de M. LECLERC DU SABLON, président.
M. HaRLÉ présente quelques observations sur la Succession
de diverses faunes, à la fin du quaternaire, dans le
sud-ouest de la France.
M. Nehring a prouvé, il y a déjà longtemps, pour l’Alle-
magne et les régions voisines, que l’extrême fin du quaternaire
a été marquée par la prédominance d’une faure de forêts, que
cette faune a été précédée par celle qui peuple actuellement
les steppes de la Russie d'Europe et d’Asie, enfin que la faune
des steppes a été précédée elle-même par celle qui vit main-
tenant dans les régions très froides (dites Toundras) de l'extrême
XXV
4 nord de l’Asie et de l'Amérique. Cette succession de faunes a
- été confirmée récemment par les intéressantes découvertes de
M. Nuesch, au Schweizerbild, près de Schaffouse, ainsi que
l'a montré M. Nehring dans Naturwissenschaftliche Wochen-
schrift du 5 mars 1893. Il n’est pas sans intérêt d'examiner si
nous la trouvons dans le sud-ouest de la France.
La transition du quaternaire aux temps actuels a été marquée,
chez nous, par une faune riche en Cerf élapheeten Chevreuil
Ces animaux habitant, de préférence, les pays boisés, j'ai
conclu, dans mes communications du 45 février et du 49 avril
derniers que l'extrême fin du quaternaire a élé marquée, chez
nous, par une faune de forêts. Nos gisements de cette période
montrent que l’homme employait alors une industrie se
rapprochant beaucoup du magdalénien de M. de Mortillet:
il se servait d'outils en pierre taillée et en os, mais ignorait
encore la pierre polie et la poterie.
Dans ma communication du 45 février, j'ai montré que des
restes de Saïgas et de certains Spermophiles, animaux de
steppes, ont élé recueillis dans un grand nombre de stations
préhistoriques de notre région, au nord de la Garonne, mais
pas, jusqu'ici, au sud de ce fleuve. L'industrie de tous ces
gisements est le magdalénien et le solutréen de M. de Mortillet
J'en ai conclu que, au temps où l’homme employait les indus-
tries magdalénienne et solutréenne, la partie de notre région
située au nord de la Garonne était habitée par une faune de
steppes.
La faune des régions très froides (Toundras) est-elle repré-
sentée aussi dans les gisements du sud-ouest de la France ?
M. Nebring a détaillé (Tundren und Stenpen, 1890, p. 20-21)
la faune actuelle de ces régions et (p. 67-69) celle des steppes.
Leur comparaison montre que les mammifères qui se trouvent
dans ces régions très ee sans se trouver dans les steppes,
sont les suivants :
1° et 2° Deux espèces de Lemmings. — Le Myodes torquatus
Pall et le Myodes obensis Brants. Le premier, surtout, est carac-
|
XXVI
téristique des régions à froid extrême: on en a fait le sous-
genre « Misothermus », c’est-à-dire « qui haïit la chaleur. »
3° Le Renard polaire,
ko Le Bœuf musqué.
Examinons la question pour chacun de ces animaux.
4° et 20 Lemmings. — M. Nehring (Tundren und Steppen,
p. 447) cite, pour l'Allemagne, le Myodes torqualus, dans 20
gisements, et le Myodes obensis, dans 14 gisements. Par en-
droits, ces rongeurs étaient fort nombreux : ainsi, les fentes «
de la carrière de Thiede ont donné à M. Nehring les restes de
600 Myodes obensis. En Bohème et en Moravie, pays qui ont
ensemble une superficie inférieure à celle de notre région, on
a trouvé le Myodes torquatus dans 5 gisements et le Myodes
obensis dans 3; parmi eux, la grotte de Cerlova-dira a donné
à M. Maska 475 mandibules de Myodes torquatus et 530 de
Myodes obensis (M. Maska, Der diluviale Mensch in Maehren. «
188 6,p.64). Vis-à-vis de ces nombreuses etimportantes trou-
vailles, le sud-ouest de la France n’en a qu’une seule, et en-
core est-elle douteuse (Ma communication du 45 février). Ce
serait la découverte de Myodes obensis, aux Eyzies, Dordo-
gne.
30 Renard polaire. — Il est cité, en quelque sorte habituelle-
ment, pour les gisements quaternaires de l'Allemagne et des
pays voisins. Mais, pour le sud-ouest de la France, on ne l’a
cité que d’un seul gisement: la grotte de Raymonden, près
de Périgueux, où MM. Hardy et Féaux en ont découvert un
morceau de mandibule et quelques os qui ont été déterminés
par M. Gaudry (Comptes rendus Acad. des Sc., 25 août 1890).
Ce gisement est une station préhistorique magdalénienne.
4° Bœuf musqué. — D'après M. Anoutchine (Ovibos fossilis,
Moscou, 1890 ; en russe), le Bœuf musqué a été découvert »
dans dix gisements d'Allemagne, deux de Bohème et Mora-
vie, etc. Mais, dans le sud-ouest de la France, on ne l’a
trouvé que dans un seul gisement : la grotte de la Gorge d’En-
fer, Dordogne (Lartet, Comptes rendus Acad. des Sc.
:XXVII
“ 21 août 4865, ct Reliquiæ Aquitanicæ, p. 281), qui est une
… station préhistorique probablement magdalénienne (peut être
moustérienne).
Il est vrai qu’on a cru reconnaître le Bœufmusqué dans deux
de nos gravures préhistoriques : L'une provient de la grotte
de Marsoulas, Haute-Garonne, et a été publiée dans Matériaux,
1885, p. 348, fig. 101 ; l’autre, a été découverte dans la grotte
de Raymonden, Dordogne, par M. Hardy qui l’a figurée dans
sa brochure La station quaternaire de Raymonden, 1894, pl. TTL.
Mais les cornes de l’animal représenté par ces gravures sont
étroites à la base, elles sont implantées bien en dedans de la
limite du profil de la tête, elles se dirigent entièrement de bas
en haut. Au contraire, toutes les images et figures de Bœu
musqué, actuel ou fossile, que j'ai vues, le représentent avec
cornes très larges à la base, implantées à la limite même du
profil de la tête et se dirigeant de haut en bas, sauf la pointe
extrême. Ces gravures font ressortir encore d’autres différences
avec le Bœuf musqué. Je suis persuadé que leurs auteurs
- n'avaient nullement l'intention de figurer le Bœuf musqué,
_ mais bien le Bison, animal très commun ici à cette époque.
Ainsi, la faune des régions très froides est à peine représentée
chez nous par deux trouvailles, peu abondantes, faites dans
des stations préhistoriques magdaléniennes du département de
la Dordogne : l’ane, de quelques restes de Renard polaire ;
l'autre, de quelques restes de Bœuf musqué. Il est donc à
supposer, dans l’état actuel de nos connaissances, que le
climat de froid extrême ne s’est pas étendu sur notre région
et que nous avons seulement reçu, d'une manière exception-
nelle, la visite de quelques-uns de ses représentants. Si, comme
on l’admet, le Renne n’a pas été au sud des Pyrénées (1), les
(1) Cependant, M. Alsius m'a communiqué dernièrement un
andouiller aplati qu’il a découvert dans une station préhistorique
magdalénienne, la grotte de Sérinya, près de Banyolas, province de
Gerone (Espagne), et que je ne puis attribuer qu’au Renne. J’ai
vainement essayé de l'identifier au Daim. Les autres animaux
intéressants de ce gisement, sont ; le Cerf élaphe (très commun),
le Chamois, le Lynx.
XXVIII
Lemmings, le Renard polaire et le Bœuf musqué ont dû, en
général, se tenir assez loin en deçà.
M. JaMMEs fait part de ses nouvelles recherches sur la trans- «
formation des éléments nerveux chez les Nématodes.
Il montre comment des tissus nerveux en pleine activité
peuvent dégénérer et prendre l'aspect histologique présenté
par l’ectodorme des Nématodes parasites. Des lésions diverses
y jouent le même rôle que la cuticule chez les Nématodes,
en isolant les éléments nerveux; ces éléments, inactifs, dégé-
nèrent et s’atrophient. L'aspect histologique présenté par ces
tissus dégénérés, est exactement le même que l'aspect offert
par l’ectoderme des Nématodes adultes ; M. Jammes voit dans
cette similitude anatomique, jointe à la similitude du méca-
nisme qui la produit, une confirmation de ses recherches
antérieures sur l’état de l'appareil de relation des Nématodes.
Cet état lui apparaît comme une forme spéciale de sclérose ;
sclérose hâtive, arrêtant les cellules dans leur développe-
ment au lieu de les saisir er plein âge adulte, et liée non à un
arrêt de l’état fonctionnel, mais à une absence originelle,
presque complète, de cet état.
Séance du 5 juillet 14893.
Présidence de M. LECLERC DU SABLON, président.
M. HarLé présente quelques observations sur les Restes
d'Éléphants du sud-ouest de la France.
Il m’a semblé intéressant d'examiner la répartition des
diverses espèces d’Eléphants dans notre région. Jai pour
cela, non seulement consulté de nombreux ouvrages, mais
aussi visité plus de trente collections publiques et privées de
notre région et essayé de déterminer les restes d'Eléphants
XXIX
.- qu’elles possèdent, en me servantsurtout de Monograph on the
British fossil Elephants, 1877-79-81, par Leith Adams, et de
Dentition und Kranologie des Elephas antiquus etc., 1888, par
Hans Pohlig. Voici le résultat de mes investigations
Elephas meridionalis Nesti.
Bien que m'occupant plus particulièrement du quaternaire,
je crois devoir citer la seule pièce d'Elephas meridionalis
que l’on connaisse, si je ne me trompe, de notre région.
C’est une mâchoire inférieure qui a élé mise à jour par les
vagues de l'Océan, en 1875, à Le Gurp, près de Soulac (Gi-
ronde), et qui fait partie du Muséum de Bordeaux. M. Cabanne,
qui a visité l'endroit où cette belle pièce a été découverte,
m'a dit qu’elle s’y trouvait dans l'argile bleue, sous l’ancienne
dune de sable. |
Elephas antiquus Falc.
L’'Elephas antiquus n'a été cité que bien rarement de notre
région :
Lartet (Soc, géol. de Fr., 1858-59, p. 501) a compris le
€ Bassin de la Gironde » dans la distribution géographique de
cette espèce.
De Vibraye (Acad. des Sc., 29 février 1864) a signalé que
MM. de Rochebrune ont recueilli, sur les bords de la Cha-
rente, des molaires d'Elephas antiquus accompagnées de mo-
laires d’Elephas primigenius et d’un instrument de silex d’un
travail assez achevé.
M. l’abbé Landesque (Soc. géol. de Fr., 1888-89, pp. 307 et
312) a cru pouvoir signaler l’Elephas antiquus dans les allu-
vions du Lot-et-Garonne.
Le Muséum de Bordeaux possède une partie au moins des
échantillons qui ont été vus par Lartet. Ce sont trois molais
res, incomplètes, mais présentant de la manière la plus
marquée les caractères de-l’Elephas antiquus. Deux de ce-
XXX :
molaires, qui sont symétriques et proviennent certainement
du même individu, ont été trouvées dans la commune de
Martignas, canton de Pessac, près de Bordeaux. L'autre
molaire a été recueillie dans les déblais du chemin de fer .
de Bordeaux à Cette, près de l'emplacement de l’ancien
château des Quatre-Fils-d’'Aymon, commune de Gironde, à
quelques kilomètres en aval de La Réole, à 15 ou 20 mètres
au-dessus du niveau de la Garonne.
La découverte de l’Elephas antiquus dans la vallée de la
Charente est confirmée par de nombreux échantillons qui ont
été recueillis, dans ces dernières années, par MM. Chauvet et
Germain. |
La collection de M. Chauvet et celle donnée récemment par
M. Germain au Musée d'Angoulême, possèdent plusieurs mo-
laires qui présentent très nettement les caractères de l’Ele-
phas antiquus et proviennent des sablières de Tillou, près de
Jarnac, département et vallée de la Charente, où elles ont
été trouvées avec des outils en pierre de type généralement
chelléen, quelquefois moustérien.
La collection donnée récemment par M. Germain au Musée
d'Angoulême comprend, des sablières de Saint-Amans-de-
Graves, situées non loin de Jarnac, département et vallée de
la Charente, douze ou quinze molaires d’Elephas antiquus
parfaitement caractérisées, quelques morceaux de molaires
appartenant peut-être à l’Elephas primigenius, des restes de
Cheval, d’un Rhinocéros bien différent du tichorhine (je l’ai
déjà signalé dans ma communication du 6 juillet 1892), d’un
Bovidé, d’un Cerf de la taille de l’élaphe, d’un grand Hippo-
potame (une canine inférieure et une arrière molaire supé-
rieure) (1), avec plusieurs centaines d’outils en pierre de type’
Ces restes d'Hippopotame ont été présentés, il y a quelques
jours, à la Société archéologique de la Charente, par M. Chauvet, qui
a ainsi la priorité de leur découverte.
Jusqu'ici, dans notre région, l’Hippopotame n'avait été signalé
LI
|,
L
En
XXXI
\
. chelléen et quelques-uns de type moustérien. Ainsi que
M. Chauvet me l’a fait observer, c’est un ensemble fort remar-
quable, qui confirme l'opinion de M. de Mortillet, que l’in-
dustrie chelléenne a été employée pendant une phase chaude.
Il est unique dans notre région et fait grand honneur, non
seulement à M. Germain, qui l’a recueilli, mais aussi à
M. Chauvet qui, pénétré de son importance, l’a obtenu pour
le Musée local (1).
Je n’oserais assurer que, parmi les nombreuses molaires
d'Eléphants de notre région, aucune autre n'appartient à
l'Elephas antiquus. Mais je suis bien certain qu'aucune de
celles que j'ai vues ne présente, bien s’en faut, comme celles
que je viens d’énumérer, les caractères types de cette espèce.
Il n’est pas sans intérêt d'observer que les seules alluvions
ayant donné du Rhinoceros Merckii, sont précisément, dans
la même partie de notre région que celles que je viens
d’énumérer comme ayant donné de l’Elephas antiquus (ma
communication du 6 juillet 4892), c’est-à-dire dans la vallée
de la Charente et dans la partie inférieure de celle de la Ga-
ronne. Cependant, Elephas antiquus et Rhinoceros Merckii ont
dû vivre aussi dans la partie moyenne‘et supérieure des val-
lées de la Garonne et de ses affluents : la découverte du
Rhinoceros Merckii dans plusieurs fentes de rocher et grottes,
que des Landes, par Guvier, qui en a décrit les ossements d’une
petite espèce {Oss. foss., II, 1834, p. 475, 490) et par de Blainville,
qui en a cité une molaire d’une grande espèce (Ostéographie, Hip-
popotame, 1847, p. 82). Il ne me parait pas absolument certain que
ces restes proviennent bien des Landes et, encore moins, qu’ils
soient quaternaires.
(4) M. Chauvet m'a montré aussi, dans la même collection Germain,
un morceau de mandibule de Saïga, de la grotte préhistorique
magdalénienne de Pont-de-la-Trache, près Gognac (Charente). Cest
un treizième gisement à Saïga à ajouter aux douze que j'ai signalés
dans mes communications des 18 janvier et 15 février derniers. Il est
remarquable que ce treizième gisement est, comme les douze autres,
situé au nord de la Garonne.
XXXII
au pied des Pyrénées (ma communication précitée), en est une
preuve directe. Il est remarquable que les alluvions de la.
Garonne, entre les Pyrénées et le voisinage de la mer, n’en
contiennent des restes, ni dans la plaine, ni sur les coteaux.
Elephas primigenius Blum.
Alluvions. — La Garonne et ses affluents ont donné beau-
coup de restes d’Elephas primigenius (graviers et argiles de la
plaine et des coteaux). Je n’énumérerai pas ces nembreux
échantillons. Je me bornerai à signaler la défense que pos-
sède le Musée de Périgueux et qui a été trouvée dans une
sablière, à Pontbonne, près Bergerac, département et vallée
de la Dordogne. Ce bel échantillon mesure 275 de longueur
suivant la courbure, 470 en ligne droite, 0"21 de diamètre à
la base, et décrit une spirale d’un demi-mètre de hauteur. Les
Musées de Périgueux et de Bordeaux possèdent des molaires
du même gisement.
Voici l’énumération des gisements qui m’ont paru les plus
intéressants :
La sablière Chabanas ou Rodas, à Trélissac, près de Péri-
gueux, vallée de l'Isle, a donné à MM. Féaux et Goulpié.
quelques molaires d’'Elephas primigenius avec outils chelléens,
Les gravières du Passage, à Agen, ont fourni de nombreuses
dents de cette espèce d’Eléphant qui ont été réunies au Musée
d'Agen par M. Dombrowski.
La ballastière exploitée pour le chemin de fer, à Pinsaguel
(Haute-Garonne), non loin du bord de l'Ariège, près du
confluent de cette rivière avec la Garonne, a fourni plusicurs
molaires d'Elephas primigenius qui sont maintenant dans la
collection Noulet, au Muséum de Toulouse.
Les alluvions du ruisseau de Notre-Dame, petit affluent de
l'Ariège, ont donné, au lieu dit l'Infernet, à Clermont-sur-
Ariège (Haute-Garonne), des molaires d’Elephas primigenius
avec Felis spelæa, Rhinocéros tichorhine, Cheval,grandBovidé,
XXXIIL
“Mégacéros et des cailloux grossièrement taillés de type chelléen
1 (Noulet, Archives du Musée d'Hist. nat. de Toulouse, I ; tous les
» échantillons sont au Muséum de Toulouse). C'est un ensemble
— intéressant. Avec une industrie voisine de celle des sablières
… de la vallée de la Charente, il contient une faane d’un caractère
- tout différent, qui correspond à un climat plus froid. Il montre
- que, dans notre région, l'industrie chelléenne a continué à
4 être en usage, pendant un certain temps, après la fin du climat
. chaud. |
… Les alluvions de la partie supérieure de la Garonne et de
ses affluents pyrénéens ne semblent pas avoir donné de restes
À d'Éléphants. Estantens, à 6 kilomètres en amont de Muret (os
du carpe trouvé sur le coteau ; Muséum de Toulouse) et
- Capers, c'est-à-dire, je suppose, Capens près Carbonne
- (M. Caraven-Cachin, Acad. des Sc., 28 février 1881), sont les
gisements les plus cn amont que je sois en mesure de citer
A pour les alluviors de la Garonne ; la métairie Vicaria, à
» Pamiers (molaire trouvée dans l'argile, au bord d’un ravin;
Muséum de Bordeaux), pour celles de l'Ariège.
- Plus en amont, il y a moins d’alluvions, car les vallées sont
étroites et bordées de rochers. En outre, ce peu d’alluvions
_ contient beaucoup de très gros galets qui, par leur choc, ont
D
dû briser tous les ossements. Il n’est donc pas étonnant qu'on
nm y ait pas découvert de restes d'Eléphants, ni d'autres ani-
maux.
5
. 4
LE
Ë
k
a
Grottes. — On a trouvé des restes d'Eléphants dans un
certain bre de grottes, disséminées sur presque toute notre
région. Celles que voici sont plus en amont dan; les vallées
pyrénéennes de la Garonne et de ses affluents, que les allu-
vions à Eléphants : La grotte du Mas-d’Azil, altitude d'environ
“ 300 mètres, vallée de l’Arize (Ariège), a donné de l'Elephas
4 primigenius (M. Garrigou, Soc. géol. de Fr., 1866-67, p. 494).
La grotte de Malarnaud, altitude voisine de 450 mètres, même
| vallée et même départément, a été citée comme ayant donné
4
XXXIV
un Eléphant {M. Filhol, Revue des Pyrénées, 1889, p. 419). Je
possède une phalange d'Eléphant du repaire de Hyènes de
Roc-Traücat, à Saint-Girons, altitude #00 mètres, vallée du
Salat (ma communication du 46 novembre 1892). Un fragment
d'os de la grotte de Gourdan, altitude d’environ #80 mètres,
à Montréjeau, vallée de la Garonne, est peut-être aussi d’'Elé-
phant (M. Piette, Soc. d'Anthr., 1873, p. 403). Dans la vallée
de l’Adour, à Bagnères-de-Bigorre, les fentes de la carrière
d’Aurensan, altitude 580 mètres, ont donné de l’Elephas primi-
genius (Philippe, Soc. linéenne de Bordeaux, 1852 ; et collection
Frossard) : c’est notre gisement à Eléphants le plus élevé.
Tous nos gisements à Eléphants sont en dehors de la surface
occupée par les glaciers dans la dernière de leurs grandes
périodes d'extension. Il est vrai que bien peu de gisements
quaternaires de notre région se trouvent en dedans de cette
surface.
M. Leccerc pu SaBLox. — Sur une fleur anormale de
« Dephinium ajaxis ».
Voici un pied de Dephinium ajaxis, présentant un cas téra-
tologique qui m'a paru intéressant.
Les sépales et les pétales des fleurs sont en même nombre
que dans les fleurs normales, mais leur forme est plus simple
et leur couleur est verte au licu d’être bleue ou rose.
Les étamines sont peu développées, mais de forme normale
et les anthères ne renferment pas de pollen.
est le pistil qui présente la modification la plus profonde.
La feuille carpillaire a presque la forme d’une feuille végéta-
tive, avec un pétiole et un limbe, profondément divisées ; les
lobes inférieurs de ce carpelle modifié sont étalés et en tout
semblables à ceux d’une feuille ordinaire ; mais les lobes
supérieurs sont cachés dans un repli de la nervure médiane ; |
cette nervure est, en effet, très large et repliée sur elle-même,
à la façon des carpelles normaux dont elle présente d’ailleurs
l'apparence. Si l’on ouvre la cavité formée par la nervure, On
XXXV
voit que les bords, repliés à l’intérieur de cette cavité, portent
à la place où seraient les ovales dans un carpelle normal, des
- lobes foliaires de même forme que ceux d’une feuille végé-
tative.
Ces fleurs présentent encore une singularité intéressante.
Lorsque la fleur modifiée commence à se faner, le pédoncule
floral continue sa croissance au-delà des fleurs florales cet
donne un rameau végétal ordinaire. C’est un cas de fleurs
prolifère analogue à ceux qu’on a observés sur d’autres fleurs
et notamment sur la rose.
Ces particularités, on le voit, ne sont que de nouveaux
exemples montrant la nature foliaire des différentes parties de
la fleur.
Séance du 45 novembre 1893.
Présidence de M. LEGLERG Du SABLON, président.
M. de Rey-PaLHaDE expose à la Société les résullats de
ses recherches au sujet de l'emploi de l'heure décimale et
universelle. J1 développe les avantages que ce système pré-
sente, selon lui, pour les observations en Histoire naturelle ;
elil demande que son travail fasse l’objet d’un rapport, dont
les conglusions seront discutées dans une séance ultérieure.
M. Bræmer, expose à la Société les résultats de ses recher-
ches :
A0 Sur les réactions histochimiques de l'Hespéridine.
Les sphero-cristaux d’hespéridine, découverts en 1874 par
Pfeffer, ne se rencontrent pas seulement dans les Hesperi-
dées, mais aussi dans d’autres plantes du grand groupe des
Rutacées. C'est ainsi que Flückiger les a signalés dans les
feuilles du Barosma qui constituent la drogue connue sous le
nom de Buchu où Bucco.
XXXVI
Dans l’épiderme supérieur de ces feuilles, l'étude de ces.
cristaux est particulièrement facile. La couche sous épidermi-
que est susceptible de se gélifier, ce qui permet, par une
simple macération, de détacher de grands lambeaux d'épi=
derme parfaitement isolé.
Les sphcro-crislaux de couleur jaune sont insolubles dans.
l’eau, très solubles en jaune dans les alcalis, et en rouge dans
Pacide sulfurique. D’après les observations de l’auteur, ceite
dernière réaction se produit tout aussi bien avec l'acide
étendu de son volume d'alcool. De plus, par macéralion
dans de l'alcool étendu (50°C) renfermant 5 ‘/, d’acide,
les sphero-cristaux se transforment en superbes macles
de cristaux en feuille de fougère rayonnant autour du centre
du sphero-cristal primilif.
20 Sur la localisation des principes actifs des Gucurbitacées.
Les principes actifs des Cucurbilacées, au nombre de
trois : la bryontne, la colocynthine et l’élatérine, se colorent en
rouge par l’acide sulfurique pur ou combiné au phénol, et au
molybdate ou vanadate d'ammoniaque. Cette coloration carac-
téristique se communique dans les plantes examinées(bryone,
coloquinte et ecballium), au contenu seul de certains éléments
disposés en articles sériés.
L'auteur croit qu'il s'agit là de laticifères du type articulé
qui se retrouvent dans La famille voisine des Campanulacées.
(Cf. son mémoire dans le Bulletin de la Société).
XXXVII
Séance du 6 décembre 18593
Présidence de M. LECLERC DU SABLON, président,
M. Moxraxé. — Structure du testicule dans la
cryptorchidie du cheval.
La cryptorchidie est l’état dans Jequel le testicule, au lieu
de descendre dans les bourses, reste caché dans une situa-
lion plus ou moins profonde. La cryptorchidie est simple dans
le cas où un seul testicule n'apparaît pas à l'extérieur ; elle
"est double lorsque les deux testicules sont invisibles.
Suivant la localisation de l'arrêt du testicule, il y a lieu de
distinguer la cryptorchidie abdominale ct la cryptorchidie
inguinale. On peut considérer dans cette dernière la cryp-
torchidie inquinale haute et la cryptorchidie ingquinale basse,
d’après la situation du testicule relativement aux orifices
supérieur et inférieur du canal inguinal.
Dans tous les cas, la cryptorchidie est due à un arrêt du
mouvement normal de descente du testicule, de la cavité
abdominale dans les bourses, à travers le trajet inguinal.
La cause de cet arrêt peut être attribuée : 4° à un obstacle
mécanique ; 2° à une altération atrophique du testicule et de
ses annexes ; 3° à un arrêt ou à un affaiblissement notable
de la fonction sexuelle.
Les recherches histologiques faites sur une quinzaine de
sujets démontrent que l'évolution épithéliale, dans le testicule,
s’accuse de plus en plus avec le mouvement de descente de
l'organe. Nulle dans la cryptorchidie abdominale, où Îles
canalicules seminifères présentent une structure embryon-
naire, elle s'ébauche dans la cryptorchidie inguivale et
devient de plus en plus importante à mesure que le testicule
se rapproche de l’anneau inguinal. Dans la cryptorchidie
XXXVIII
inguinale basse, la prolifération cellulaire arrive jusqu’à la
forme spermatoblaste.
La spermatogénèse accompagne donc le mouvement de
descente du testicule; elle détermine ce mouvement. Le
déroulement complet de l’évolution épithéliale, dans les con-
ditions normales, amène le testicule dans les bourses. Dans
la cryptorchidie, le testicule s’arrête là où la spermatogénèse
disparaît et s’affaiblit.
Les constatations histologiques permettent donc d’écarter
l'explication mécanique et atrophique de la cryptorchidie, et
d'adopter définitivement l'explication physiologique, puisque
la spermatogénèse détermine le mouvement de descente du
testicule.
Le testicule du mulet ne renferme pas de spermatozoïde,
mais il est le siège d’une prolifération cellulaire très avancée
qui l’a conduit dans les bourses, sans pouvoir arriver à la
différenciation des spermatozoïdes.
Séance du 20 déeembre 1893
Présidence de M. LECLERC DU SABLON, président.
1° Sur la proposition de M. LAsonie, la Société s’adjoint en
qualité de membre honoraire, M. TAscHEMBERG, professeur
à l'Université de Halle.
2° À la suite de l'analyse par M. LaBorE, d’un travail
de M. pe Rey-PAILHADE sur l'heure décimale, la Socité recon-
naissant que le système proposé par l’auteur présente de
grands avantages au point de vue de la mesure du temps
dans les travaux d'histoire naturelle et de physiologie,
émet un vœu en faveur de son adoption.
3° M. O. Deseaux. — Le secrétaire général donne lecture
de la notice sur la vie et les travaux du Dr CLary, écrite par
M. O. DeBEaux.
XXXIX
4° M. P. Facor. — Plantes méridionales de la vallée du
Marès et de son affluent, le ruisseau de Montferrand.
La vallée du Marès, qui chevauche sur les limites des dépar-
tements de l'Aude et de la Haute-Garonne, est située sur
le versant océanique, mais à proximité du col de Naurouse,
dont les eaux orientales coulant sur le versant méditerranéen.
Cette vallée est creusée dans le terrain éocène, composé de
grès, de poudingues, de marnes et de calcaires alternants.
Grâce à la présence de ces calcaires, on y trouve une florule
de plantes méridionales qui ne la dépassent que du côté de
l'ouest.
Quelques-unes de ces plantes ont été recueillies par Timbal-
Lagrave père et signalées d’abord par le D' Noulet dans la
troisième édition de sa Flore analytique du bassin sous-py-
rénéen, ensuile par M. Timbal-Lagrave lui-même dans le
Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles
de Toulouse.
Grâce à des recherches suivies, il nous a été possible d'aug-
menter cette liste :
Crucidæ. — Erucastrum obtus angulatum Reichembach.
Caryophyllidæ. — Silene brachypetala Bentham.
Alsinidæ. — Cerastium petrœum Schultz.
Cishidæ. — Helianthemum niloticum Persoon. — Fumana
Spachii Grenier-Godron.
Geranidæ. — Erodium arenarium Jordan.
Leguminidæ.— Argyrolobium argenteum (cytisus) Linnœus;
Ononis Cherleri Linnœus; Ononis rectinata Linnœus ; Ono-
nis minulissima Linnœus ; Scorpurus subrillossus Linnœus.
— Trigonella hybrida Poiret. À
Crassulidæ. — Anacampseros lugdunensis Jordan.
Umbellidæ, Bupleurum putratum; Falcaria Rivini Gouan.
— Laserpitium Gallicum Linnœus.
Synantheridæ. — Carduus spinigerus Jordan. — Cardun-
cellus mitissimus Linnœus; Centaurea collina Linnœus ;
Microlonchus Salmanticus Linnœus; Leuzea conifera Linnœus;
2:
Stehælina dubia Linnœus; Helichrysum sthæcas Linnœns ;
Catananche cœrulea Linnœus.-
Labiidæ. — Lavandula latifolia Bauhin. — Rosmarinus
officinalis Linnœus; Stachis Heracleas Linnœus ; Teucrium
polium Linnœus ;
Liliidæ. — Allium roseum Linnœus. — Ornithogalum
_ Peyrei Timbal-Lagrave. — Ornithogalum Narbonensis Lin-
nœus. — Muscarineglectum Gussone.
Orchidæ. — Orchis papilionacea Linnœus. — Ophris lutea
Cuvanille.
Iridæ. — Iris graminea Linnœus.
Graminidæ. — Brachyopodium racemosum Bræmer et
Schultz.
TABLE DES MATIÈRES
Mémoires.
NEUMANN. — Sur un acarien (Psorergates simpleæ Tyr-
rell\ de la Souris. fiatine a hénn Ne ceis sous dr dame Sa de isis de
NEUMANN. — Sur un Echinocoque du chat...............
L. BRÆmER. — De la localisation des principes actifs des
cucurbitacées. .......... EC AN PRÉ LORS
De REëy-PAiILHADE. — Le Philothion et le soufre.........
O. DeBraux. — Notice sur les travaux botaniques de
MCDUR, Clary:-.. NT TEE PR RE MR TE ss
D' Nourert. — Catalogue de la Flore fossile d’Armis-
(Aude)... ..s,..., Sosa APP ER Er ET RUN ARR
Procès-verbaux des séances.
NEUMANN. — Sur un nouveau champignon parasité du blé.
HarLé. — Restes de Saïga du sud-ouest de la France...
Restes de divers rongeurs quaternaires du sud-ouest de
la France et climat de cette région à la fin du quater-
ternaire .... 0 0000000
Présence du Castor dans la grotte de Montfort, à Saint-
CITONnS:... ....... 0000000006. 000000000000
Communication sur les ossements trouvés dans la grotte
de Tarté, près de Salies-du-Salat (Haute-Garonne)...
Succession de diverses faunes, à la fin du quaternaire,
dans le sud-ouest de la France...... ANT E C .
Restes d’Eléphants du sud-ouest de la France...,......
Pages.
XXIII
XXIV
XX VIII
XLIT
BræsEr. — L'appareil secréteur des Copaifera, d’après
| CGIACHABD: re en nude pe LB SES COR ENT ARE
Recherches sur les réactions histo-chimiques de l'Espé-
tn nel RS EN PT EE TRE AR RP PE,
De REY-PAILHADE. — Nouveaux faits relatifs au Philo-
IDR ent on Le: «Se ni sen 00 GR 207000 RES
Sur l’absorption de l’oxygène par les êtres vivants.....
Recherches sur l'emploi de l’heure décimale et univer-
selle, Ma Tor dose sde see se Sen ete OS 0e OI STE
D' Touran. — Deux monstruosités fœtales....,.....,,.+.e
JAuMMEs.— Nouvelles recherches sur la transformation des
éléments nerveux chez les Nématodes..........s.....
LECLERC DU SABLON. — Sur une fleur anormale du Del-
phinium Ajacis.... nent
MONTANÉ. — Structure du testicule dans la crytorchidie
du Cheval. sion ou, 285 ce et san ee D ECS
FAGOT. — Plantes méridionales de la vallée du Marès et
de son affluent, le ruisseau de Montferrand...,.... .
——_—_—— —
Toulouse, — Imprimerie LAGARDE et SEBILLE, rue Romigières, 2.
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DÉCISIONS DU COMITÉ D'IMPRESSION
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Sin du 13 février 1884.
:
|
| 46 Les Mémoires paraîtront selon leur ordre de rentrée au Secrétariat.
M 2° Le Secrétaire-général, chargé de la correction des épreuves, laisse
| 1 aux auteurs buit jours par feuille pour celte correction. Ce délai expiré,
| }e il sera passé outre. |
Dee Le Le bulletin présentera trois paginations : la première affectée aux
k. si ï travaux inédits, la seconde aux procès-verbaux, et la troisième à l'énu-
|
_} mération des ouvrages reçus par la ve et
ee. s.
Pr
| y MM. les auteurs de ‘Mémoires imprimés dans le Bulletin
pourront en faire exécuter à leurs frais un tirage à part aux
prix suivants, par l'intermédiaire de la Société :
| ë | 50 100 200 500
| *: NOMBRE DE FEUILLES.
|
rexemp.lexemp.|exemp.|exemp.
| Pour un2 feuille (16 pages), papier,
Fipiies piqure et enveloppe de couleur 9f »} 42€ »| 201 »| 381 »
| Trois quarts de feuille (12 paëcs). . 8 on] 44 »| 148 »| 34 '»
. Demi-feuille (Si pagest. < inr UAE YELS n 4BE TS ER
. Quart de feuille (4 pages). . . . .. . & »| 6 »] 10 »| 18 »
RPRUr les Mémoires qui auraient plus
d’une feuille d'impression, la 2 et les
suivantes seront LE she à |
raison de... SPA ENT S 4 RES À MEL" ENS 2 2080 9 OURS ue L ANS
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SOCIETÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE,
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Les séances se tienneñt à 8 h. précises du soir, rue St-Antoine-du-T, 20,
les 1er et 3e mercredi de chaque mois,
dù 1°7 mercredi de Novembre au 3° mercredi de Juillét.
MM. les Membres sont instamment priés de faire connaître à
au secrétariat leurs changements de domicile.
Adresser les envois d'argent au trésorier, M. J: CBaLaNDe,
d 51, rue des Couleliers, Toulouse.
Ou au Secrétariat, rue Saint-Antoine-du-T, 20.
»
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» à
Sommaire du présent bulletin. + ue
Composition du Bureau pour l’année 1893: : 7, 17, , 7: 5%
Etat des membres de la Société . , , 4 1,1, ua 7. 6
MÉMOIRES
G. NEUMANN : Sur un acarien (Psorergates simpleæ Tyrréll) ‘
©: 48 Ta SOUPE CN ESS L'ALLIER
G. NEUMANN : Sur un Echinocoque du Chat . . . , . . 22
PROCÈS-VERBAUX
Séance di 4 anver A89- , A R LR CS TA DEEE t
es SOU APORNTISr 6 Lu be dcr NE PATIO TRS IV
QU'ILS MONTRE SE NS aie Es CORAN EP IX:
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DE TOULOUSE
VINGT-SEPTIÈME ANNÉE. — 1894.
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TYPOGRAPHIE LAGARDE er SERILLE
RUE ROMIGUIÈRES, 2.
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COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ
POUR L'ANNÉE 41895.
Elections du Bureau,
Sont élus :
Président : M. MOoNTANÉ.
Vice-présidents :
M. HARLÉ. | . M. BRÆMER.
Secrétaire-général. Secrétaires-adjoints.
M. LABORIE. | M. TRANTOUL.
M. PUGENS.
Trésorier. Bibliothécaire-Archiviste..
M. Jules CHALANDE, | M. Henri CHALANDE.
Conseil d'administration.
M. DE REY-PAILHADE. | M. MARQUET.
Comité de publication.
M. NEUMANN. M. DEBEAUX.
M. LARTET. M. LECLERC DU SABLON.
Commission des excursions.
1° Grandes excursions. 90 Petiles excursions.
MM. Azam. MM. LAHILLE.
POREÉGNAULT. PRUNET.
CARALP. DE MONTLEZUN.
FOoNTÉS.
DE REY-PAILHADE,
ÉTAT
DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE
DE TOULOUSE
au 31 mai 1893,
Membres nés,
M. le Préfet du département de la Haute-Garonne.
M. le Maire de Toulouse.
M. le Recteur de l’Académie de Toulouse.
Membres titulaires fondateurs,
MM.
CarTaiLuac (Emile), # 5, rue de la Chaîne, Toulouse. 1866.
D: Ganriçou (Félix), 36, rue Valade, Toulouse. 1866.
MarQuer (Charles), 45, rue Saint-Joseph, Toulouse. 1868.
De Monrezun Armand), Quai de Tounis, 106, Toulouse.
Taurar (Eugène), #;, Conservateur du Muséum, place du Palais,
Toulouse. 1866.
Fouque, rue Delpech, 9, 1866.
Membres honoraires,
MM.
BLancHarD (Emile) O #, membre de l’Institut, Professeur au Muséum
Paris, 1873.
Dr Cros #, Directeur du Jardin des Plantes, membre correspondant
de l’Institut, 2, allée des Zéphirs, Toulouse. 1866.
Dr Haven (F.-V. ÿ Directeur du Comité géologique des Etats-Unis
Washington. 1878.
Ginano (Alfred), 14, rue Stanislas, Paris.
Use
De Lacaze-Durniens O %, membre de l’Institut, Professeur à la Sor-
bonne, Paris. 1883.
Lavocar %, ancien Directeur de l'Ecole vétérinaire, allée Lafayette, 66,
Toulouse. 1866.
De Lzssers (Ferdinand) C #%, membre de l'Institut, Paris. 4879.
De Rouviece (Paul) #<, Doyen de la Faculté des sciences, Montpel-
lier. 4872.
D: Souseyran (Léon) %, Professeur à l'École supérieure de pharmacie,
Montpellier. 1868.
Dr Tascuenverc, professeur à l’Université de Halle (Prusse), 1891.
Membres titulaires,
MM.
Anrzez (Emile), à Orléans.
Azau (Henri), canal de Brienne, 24, Toulouse. 1880.
AzéMa, licencié ès-sciences naturelles, Pharmacien à Pamiers
(Ariège). 1886.
Bonnaseaur, Toulouse.
Barrar, avenue Frizac, Toulouse. 1873.
BeLLoc, rue de Rennes, 105, Paris.
De BeccasTeL (Auguste), Jardin-Royal, 3, Toulouse. 4880.
BESSAIGNET (Paul), rue des Chapeliers, Toulouse. 1874.
Bipaup (Louis), Professeur à l'Ecole vétérinaire, Toulouse. 1872.
BonDENAVE (Auguste), Chirurgien-dentiste, avenue de Frizac, Tou-
louse. 4866.
Dr Bræver, Professeur à l'Ecole de Médecine, rue des Récollets, 105,
Toulouse. 188#,
De Carmecs (Henri), propriétaire à Carbanne (Haute-Garonne). 1866.
Cinazr, maitre de conférences à la Faculté des sciences, allée Saint-
Etienne, 22, Toulouse. 1883.
Cassan, rue des Couteliers, Toulouse. 1884.
CHaLaNDE (Henri), rue des Couteliers, 51, Toulouse. 1879.
CnaLannE (Jules), 46, rue des Couteliers, Toulouse. 1874.
CossauNE (G.), rue de Rémusat, 28, Toulouse. 1878.
CazaLs, rue Alsace-Lorraine, 73, Toulouse. 1889.
CoMëèRE, rue des Paradoux, 53, Toulouse. 1892.
CHaAMAISAN. percepteur à Saint-Martory, 1893,
CHaRTiER, à Carbonne. 1893.
Degeaux, O. #, pharmacien principal ea retraite, rue S1i-Lazare-Pro-
longée, 28, Toulouse. 1886,
LES RIRE
Doumer-Apanson, château de Baleine, par Villeneuve-sur-Allier (Allier).
1873.
Durraur, vétérinaire, inspecteur de l’abattoir, Toulouse. 1885.
Durann, préparateur à la Faculté de Médecine, rue Thionville, 8. 4890.
DÉJEAN (Joseph), pharmacien à Beaumont de Laumagne
(T.-et-Gne) 1893.
Donac (Paul), Tarascon (Ariège).
Fagre (Charles), docteur ès-sciences, allée Saint-Etienne, 13, Tou-
louse. 1875.
Firte, Médecin, allée Lafayette, 35. 1889.
Fagor (Paul), notaire à Villefranche-de-Lauragais (H.-G.). 4869.
“oc (Charles), à Lédar, près Saint-Girons (Ariège). 4875.
FonrÈs, #, Ingénieur en chef des ponts et chaussées, rue Romiguière, 3,
Toulouse. 1888.
FRAYSSINET, Ingénieur, avenue de Muret. 1889.
D: L. Fucarmow, Toulouse.
Gèze (Louis), Jardin-Royal, 7. Toulouse. 1872.
GrioLer, médecin-vélérinaire, rue Bayard, Toulouse. 4890.
GuinauD, pharmacien, rue Temponières, Toulouse. 14890.
Gazv, Foix.
HanLé, Ingénieur au chemin de fer du Midi, rue des Potiers, 10,
Toulouse. 1890.
IzarN, commis princ. des douanes, rue d’'Enfert-Rochereau, 6?, Tou-
louse. 1866.
James (Ludovic), au Cambodge. 1890.
JAMMES, préparateur à la Faculté de médecine, 50, rue Montaudran, 4889.
Jusrror, rue Pargaminières, 66, Toulouse. 1887.
LaBoriE, %, vétérinaire départemental, rue Gambetta 35, Toulouse.
1884. ;
LaBoniE, expert-geomètre à Auterive, près Auch (Gers). 1890,
Laror, rue Saint-Laurent, 20, Toulouse. 1886,
LaGane, rue Romiguières, 2, Toulouse. 1890.
LauniLce, docteur ès-sciences, allée Saint-Etienne, 41, Toulouse. 1885
LamouneTTE, professeur au Lycée, rue d’Aubuisson, 17, Toulouse. 1888.
PU.
LarnomiGuière, Ingénieur, rue Saint-Pantaléon, 3, Toulouse. 1886.
Later, Professeur à la Faculté des sciences, rue du Pont de Tounis, Tou-
louse. 1883.
De Lavazerre (Roger), à Cessales, près Villefranche-de-Lauraguais (Haute-
Garonne). 1876.
Leczenc pu Sascow, doyen à la Faculté des Sciences, 9, avenue Frizac, Toulouse.
De Mazarosse (Louis), château des Varennes, par Villenouvelle (Haute-
Garonne). 1866.
Mauer, professeur à l'Ecole Vétérinaire, Toulouse.
Marrec (Frédéric), à Castelmaurou, près Toulouse. 41875.
MaureL (D'), #, professeur à la faculté de Médecine, rue Alsace-Lor-
raine, 40, Toulouse. 1888.
Monczar, à Marsac (Tarn). 1874. |
Monrané, professeur d'anatomie à l'Ecole vétérinaire, Toulouse 1886.
MoquiN-Tanpow, professeur à la Faculté des Sciences, allées Saint-
Etienne, 2, Toulouse. 1885.
MariLzx, pharmacien, allées Paul Riquet, 23, Béziers. 1892.
Manpou, place de la Trinité, Toulouse. 1892.
NEumanN, professeur à l'Ecole vétérinaire, Toulouse. 1885.
Penagazco (H. #, Capitaine d'artillerie, Nimes, 1882,
Paunr, maître de conférences à la Faculté des Sciences, grand’rue Saint-Mi-
chel, 14, Toulouse.
PuGENs, préparateur à la faculté des sciences de Toulouse. 4893.
D: Peynonner, boulevard Carnot, Toulouse.
Ragaup, licencié ès-sciences naturelles, Paris.
Recoro, notaire à Puycelcy, 4892.
ReGnauzr (Félix), rue de la Trinité, 49, Toulouse. 1866.
Rer-Lescunse, rue Villebourbon, 22, Montauban, 1872.
D: de Rey-PaiLuane, Ingénieur civil des mines, rue du Taur, 38, Tou-
louse. 1879.
Dr Rouze, professeur à la Faculté des Sciences, boulevard Lazare-Çarnot, 55
Toulouse. 1886.
D'Suis, rue Agathoise, Toulouse. 1886.
SALVETAT, pharmacien de 4”° classe, rue Romiguière, 17, Tou-
louse. 1893.
Dr Tomas (Philadelphe), à Taugies (Tarn).
Tranrour. (Emile), rue Sainte-Marthe, 24.
Dr Touzan, place des Carmes. Toulouse, 1893.
VErDun, rue Bellegarde, 6, Toulouse. 1893
Membres correspondants.
MM.
Baux, Canton (Chine). 1874. |
Bicue, Professeur au Collége, Pézénas (Hérault). 1874,
Dr Bceicuer, Professeur à l’École de Pharmacie de Nancy. 1866.
L'abbé Borssonane, Profess. au Petit-Séminaire, à Mende (Lozère). 1873
De Bormass, faubourg de Paris, 52, Valenciennes. 1883.
D' Caisso, à Clermont (Hérault). 1867.
CavALié, principal du collège d'Eymoutiers (Haute-Vienne). 1873.
CazaLis DE Fonpouce, rue des Etuves, 18, Montpellier. 4867.
CanTRE (Ernest), sous-directeur du Muséum de Lyon (Rhône). 1867.
De Cuarec-n’Espinassoux (Gabriel), avocat, Montpellier (Hérault). 14874.
Comses, pharmacien, à Fumel (Lot-et-Garonne). 1874.
Dr Cros (Antoine), 41, rue Jacob, Paris. 4876.
Cuorrar, membre du Comité géologique du Portugal. 4885.
Néry-DELGADO, 413, rua do Arco B., Lisbonne. 1884.
Marquis de Fouix (Léopold) %, rue d'Espagne, Biarritz (B.-Pyr.). 4874.
Fourcane (Charles), naturaliste ,- à Bagnères-de-Luchon (Haute-Ga-
ronne). 4867.
GALLIENI, %, général. 4881.
GERMAIN (Rodolphe) #%, vétérinaire au 29e d'artillerie, à Lyon. 4873.
[sseL (Arthur), professeur à l'Université, Gênes (Italie). 4874. =
JoucLa (Joseph), conducteur des Ponts et Chaussées, à Foix (Ar.). 4874,
LarANDE (Philibert), receveur des hospices, Brives (Corrèze). 4867.
De Maïnor (W.), secrétaire de la Société de Géographie, St-Péters-
bourg. 1875.
Maunowski, professeur de l'Université, en retraite, Cahors (Lot). 4869.
Massenar (Elie), manufacturier, Brives (Corrèze). 1867.
ss LT
Dr De Mowrésquiou (Louis), Lussac, près Casteljaloux (Lot-et-Ga-
ronne). 4871.
MarcaiLHou-D' Aymeric (Hippolyte), pharmacien à Ax (Ariège). 1886.
PEYRIDIEU, place Risso, 2, Nice. 1874.
Pierre (Edouard), juge au tribunal, Angers. 1871.
PougELLE (J.) ><, préfet de la Seine. 1873.
De Rerzius (Gustave), professeur à l’Institut Carolinien de Stoc-
kholm. 1873.
Marquis de Saporra (Gaston) %#*, correspondant de l’Institut, Aix,
(Bouches-du-Rhône). 1867,
Dr Sauvage (Emile), aide-naturaliste au Muséum , rue Monge, 2-
Paris 41873.
Scawmr (Waldemar) #%, attaché au Musée des antiquités du Nord,
Copenhague (Danemarck). 1867.
Sers (Eugène), ingén. civil, à St-Germain, près Puylaurens (Tarn). 1874.
Tascuemserc, professeur à l’Université de Halle. 1893.
TissanDiEr (Gaston), rédacteur en chef de La Nature, 19, avenue de
l'Opéra, Paris. 1877.
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BULLETIN
DE LA
SOCIÈTÉ D'HISTOIRE NATURELLE
DE TOULOUSE
VINGT-HUITIÈME ANNÉE 1894
MEMOIRES
Les Algues des sources sulfureuses de Caldas
de Bohi (Pyrénées-Orientales),
Par J. COMÈRE, pharmacien de première classe.
Le versant espagnol des Pyrénées possède d’abondantes
sources thermales et minérales qui sont pour la plupart très
peu connues. Les établissements balnéaires de cette région,
installés dans des conditions assez primitives, ne sont point
pourvus de moyens d'accès bien commodes ; et cependant
beaucoup d’entre eux seraient appelés à un grand avenir, en
raison de l'abondance et des propriétés des sources exploi-
tées, s'ils présentaient le confortable et les agréments des
stations Françaises voisines.
M. le Dr F. Garrigou, professeur d’hydrologie médicale à la
Faculté de médecine de notre ville, a étudié, au point de vue
de la chimie hydrologique et de la géologie, un certain nom-
bre de sources du massif du Néthou. Son travail a été pu-
blié dans les Annales de la Société d'hydrologie médicale de
SOCITÉÉ D'HISTOIRE NATURELLE. = XVIII. 2
— 14 — VOTE
Paris (1). J'ai emprunté les quelques indications qui suivent
sur les eaux de Caldas de Bohi, et ayant trail à leurs prop ié-
tés et à leur composition ,chimique, à son intéressant
mémoire et me suis occupé, pour ma part, de l'observation
microscopique des organismes végétaux de la glairine que
laissent déposer abondamment ces eaux thermales. |
Les sources sulfureuses de Caldas de Bohi sont situées
dans le massif des Monts-Maudits, dans cette partie des Pyré=«
nées où l’on trouve aussi les établissements thermaux de Lez,
d'Artias, de Vénasque et quelques autres sources peu impor-
tantes, où du moins presque inexploitées. Caldas de Bohi est
à une altitude de 4,400 mètres, au milieu des bois, et l’hôtelle-«
rie dans laquelle se trouve l'installation hydrothérapique et"
le médecin inspecteur présente un confortable et un aména=.
gement assez rudimentaires.
Il existe à Caldas de Bohi deux sortes de sources sulfu-
rées, les premières s’altèrent dans le long trajet qu’elles font”
pour arriver à l'endroit où elles sont utilisées; les secondes,
employées presque au sortir du griffon, contiennent 0 gr. 0166
de monosulfure de sodium par litre, leur température est de”
30°. Ces eaux minérales auraient beaucoup d’analogie avec”
celles d’Ax, sont très abondantes et fort actives dans le trai-”
tement des rhumatismes.
Les échantillons de glairine de Caldas de Bohi, que J'ai
soumis à l'examen micrographique en vue de la détermina-
tion des algues microscopiques qu'ils pouvaient renfermer, «
m'ont été donnés par M. le D° Garrigou, et je suis heureux
d’avoir l’occasion de le remercier pour l’obligeance qu'il m'a.
toujours témoignée en me procurant les matériaux nécessai-
res à l'étude des dépôts de glairine des sources sulfureuses | |
des Pyrénées.
J'ai déjà publié, en mars 1894, une étude sur les Diatomées «
(1) Les sources sulfureuses du mnassif des Monts-Maudits (Espa- À
gne), par ie Docteur F. Garrigou. Paris, G. Masson, 1878 et Ann.
de la Soc, d'hydrol médicale (mème année). 4
» 17e mr ; FRAC
de la glairine des Graüs d’Olette (1), et je faisais remarquer
que ces pelites Algues, comme celles des autres familles que
J'on rencontre dans les dépôts des sources thermales, étaient
difficiles à récolter par suite du perfectionnement progressif
ne de l'installation hydrothérapique des établissements ther-
: maux. L'air et la lumière, qui exercent une action profonde
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sur la composition et par suite sur les propritétés curatives
des eaux sulfureuses, sont indispensables au développement
“ (le ces organismes minuscules. Ainsi, par exemple, il est dif-
ficile de trouver aujourd'hui des Diatomées dans les sources
de Bagnères-de-Luchon; pourtant Soubeiran (2), en 1858,
avait signalé la présence de quelques espèces dans cette
localité. Il en est de même pour beaucoup d’autres stations
qui ont modifié leur organisation balnéaire en vue des
exigences de la thérapeutique moderne. La glairine ne
renferme alors que des organismes spéciaux aux eaux sulfu-
reuses, qui jouent même un rôle important dans leur cons.
titution, les sulfo-bactéries de Sergius Winogradski (3).
Dans ces conditions particulières, on ne doit s'attendre à faire
de récoltes fructueuses d’Algues d’autres familles que dans
- les ruisseaux et rigoles d'écoulement qui amènent à l’exté-
rieur des établissements thermaux les esux ayant déjà servi
aux usages balnéaires. Dans les stations pourvues d’une orga-
nisation plus primitive, on aura plus de chance de rencontrer
des matériaux d'étude en grande quantité.
L'étude de la florule des sources thermales est très inté-
ressante et les espèces que l’on rencontre dans les eaux sul-
(1) J. Comère, Diatomées de la glairine des eaux sulfureuses de
la station des Graüs d'Olette (Pyr.-Orientales.) Paris, Baillère
et fils, 1894.
(2) Soubeiran, J.-L. — Essai sur la matière organisée des sour--
ces sulfureuses des Pyrénées (Algues-Diatomées), 2. pl. Paris, in-8,
1858.
(3) Sergius Winogradsky. — Sur les Bactéries des eauæ sulfu-
reuses. Botanische Zeitung, 1887, et Journ. de pharm. et de chimie
… (5), XVIIL, 1888.
ET AE
fureuses leur sont tantôt spéciales, tantôt communes à cel=
les-ci et aux eaux douces. Les facultés d'adaptation des algues
sont aussi remarquables et certaines d’entre elles s’accomo-
dent facilement des températures élevées et des conditions
de milieu toutes particulières dans lesquelles elles se trou=
vent placées. Bien qu'elles subissent souvent quelques varia=*
tions qui ont conduit à établir des variétés et même des
espèces nouvelles, dans la plupart des cas les caractères sur.
lesquels l’on s’appuye pour différencier les divers aspects
d'une même plante ne sont ni constants ni suffisants. ;
On est arrivé, en particulier pour les Diatomées, à multi-"
plier les noms des espèces et même dés genres d’une
manière que nous qualifierons de déplorable. Si l'on ne
réagit pas contre les tendances de certains auteurs, qui ne
cherchent qu'à créer de nouvelles dénominations basées sur de
légères modifications de la structure extérieure, des orne-
ments et des stries de ces algues siliceuses, on ne pourra
plus se reconnaître au milieu de l'abondance des espèces et.
variétés créées journellement et dont le nombre va toujours
grossissant. :
Dans les espèces qui se propagent par cloisonnement, «
comme c'est le cas pour les Nostocacées, le mode de déve -
loppement subit des modifications provenant des conditions.
de température et de milieu, les articles peuvent prendre
diverses formes, la gélification des membranes peut s'opé-
rer où non. Les filaments sont mobiles ou immobiles, et, sui=M
vant les cas, ils s'enroulent, ils se pelotonent, etc. Eu résumé,
une seule et même forme peut être prise pour autant d'es-!
pèces distinctes qu'elle présente d’états divers. De plus, si
l’on admet que certaines Algues, classées autrefois comme
appartenant aux ordres inférieurs, ne sont que les états tran-
sitoires d’une même plante d’une classe plus élevée qui n’ar-
rive à son complet développement qu'après avoir rencontré
les conditions qui lui sont nécessaires, l'étude et la détermi-
as
Fren
Tr
mation des végétaux microscopiques des eaux ee
“devient, dans certaines circonstances, difficile.
| On doit souvent, pour arriver à connaître d’une ee
4) précise l'identité d’une forme, s’astreindre à faire des cultu-
… res pour suivre les phases de son évolution. Dans le cas qui
nous occupe, il y a lieu d'observer que ce mode de recher-
ches n'est pas très commode, étant donné la difficulté de
maintenir, pendant la longue période du développement de
certaines algues, un milieu de composition très altérable et
une température constante. C’est pourtant ce but que doi-
vent se proposer les travaux des Algologistes. Les procédés
de culture sont aujourd’hui, du reste, appliqués d’une
manière suivie, et les beaux travaux du D° Miquel sur la cul-
ture des Diatomées peuvent servir de modèle pour les études
de ce genre. On connaît les résultats remarquables obtenus
par le savant directeur de l'observatoire de Montsouris et les
progrès qu'a fait la physiologie des algues siliceuses par
l'application de ses ingénieuses méthodes (4).
Dans la glairine de Caldas de Bohi, nous avons trouvé
surtout des Diatomées et quelques algues filamenteuses du
groupe des Chlorophycées et des Cyanophycées. Les algues
siliceuses sont très abondantes et pour la plupart parasites
sur les algues filamenteuses. Nous n'avions rencontré un nom-
bre aussi important de formes qu'aux graüs d'Olette. Plusieurs
de ces espèces se retrouvent, du reste, dans les deux localités.
Les Diatomées d'eau douce sont très cosmopolites, et on
_ voitles mêmes types et variétés sur toute la surface du globe,
elles s’acclimatent très facilement sur les filaments de glai-
rine et s’y reproduisent en abondance. Il n’est pas rare aussi
de voir les espèces des eaux sulfureuses se propager dans les
eaux salées et conserver les caractères qu’elles présentent
dans l’eau douce. C'est à peine si l’on remarque, dans ces cas
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(y Dr: P. Miquel. — Le Diatomiste, n°8, mars 1892 et suivants. —
Annales de micrographie, n° 6, mars 1892 et suivants. — chptée
rendus de l’Académie des sciences, 22 octobre 1892.
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particuliers, quelques modifications dans la taille ou quelques
légères déformations dans les frustules.
Les échantillons de glairine sur lesquels ont porté mes obser-
vations, étaient récoltés depuis un temps assez long; aussi.
les algues filamenteuses se trouvaient dans un état de conser- |
vation peu favorable à leur étude. J'ai pu cependant recon-«
“naître plusieurs formes que j'indiquerai plus loin. En ce qui
concerne les Diatomées, l'inaltérabilité de leur squelette sili- M
ceux permet de les déterminer, le plus souvent, quelles que"
soient les conditions dans lesquelles elles se présentent. $
L'observation ou du moins l'examen préliminaire des orga- «
nismes végétaux de la glairine, devrait être faite, quand il est.
possible, immédiatement après la récolte; la matière organi- «
que s’altère assez rapidement, et il est difficile, ensuite, de 4
distinguer certains caractères utiles à la reconnaissance des
diverses formes. Au bout d'un certain temps, cependant, la
mauvaise odeur que répand la glairine disparaît progres-
sivement, et je possède des échantillons renfermés dans des
flacons depuis plusieurs années, qui ne produisent aucune «
sensation désagréable à l’odorat. L'on conçoit facilement que
cette sorte de décomposition des matières organiques et orga-
nisées peut modifier désavantageusement les préparations
soumises à l'examen. Aussi, lorsque l'on ne pourra se livrer
à une étude provisoire dans le voisinage de la source, il sera
bon de faire usage, pour empêcher l’altération des glairines,
d'un des liquides spéciaux employés couramment pour la
conservation des algues et dont il existe un certain nombre de
formules. | À
La glairine de (Caldas de Bohi se présente sous forme de
filaments glaireux d’un gris sale. À l'examen microscopique
on y distingue : de petiles masses hyalines, incolores, ne ren-
fermant pas de traces d’organismes, mais des fragments
d'origine minérale et des débris de diverse nalure ; des par-
lies plus foncées, colorées en jaune brun, qui sont formées
par des algues filamenteuses couvertes de Diatomées, et enfin M
ADI T TE Li at TP, ee LR FV CS LA 2 lé
| ag? \ dir
_ des parcelles noirâtres, constituées par de menus fragments de
“feuilles sèches, accidentellement mêlées à la glairine.
— Les indications que nous allons donner sur les diverses
algues de la glairine de Caldas de Bohi, permettront bien
d’avoir un aperçu de la florule des eaux sulfureuses de cette
F localité, mais elles sont loin d'avoir une valeur absolue. Les
— récoltes faites dans les eaux sulfureuses, à divers intervalles
«de temps et en différentes saisons, donnent le plus souvent
…. des résultats très variés. Certaines formes se montrent, puis
… disparaissent et sont, quelquefois, remplacées par d’autres qui
- souvent n'avaient pas été rencontrées auparavant. Nous ajou-
terons cependant que beaucoup d’entr'elles ont une fixité
assez absolue. Il faudrait, en conséquence, pour arriver à
connaître le plus grand nombre possible d’algues d’une sta-
tion, répéter les observations pendant un espace de temps
suffisamment long et aux diverses saisons de l’année.
Pour rendre aussi intéressante que possible la nomencla-
‘ture des algues contenues dans la glairine de Caldas de Bohi,
j'ai donné, du mieux qu’il m'a été possible, la synonymie des
diverses formes indiquées, et pour établir la comparaison de
la florule des eaux sullureuses avec celle des eaux douces,
saumâtres ou salées, j'ai énuméré les diverses stations dans
lesquelles on a retrouvé les espèces de notre catalogue. De
plus, l'indication donnée pour chaque forme des ouvrages
publiés sur les algues d’eau douce et, en particulier, sur
celles de la région du sud-ouest de la France, facilitera
- l'étude de leur distribution géographique.
D La station de Caldas de Bohi ne se trouvant pas située sur
le territoire Français, notre travail pourra servir aussi à four-
nir quelques données sur les Diatomées des Pyrénées Espa-
gnoles et en particulier sur celles de l’Aragon. Mon confrère
et honoré correspondant, le Dr José-Antonio Dosset y Monzon,
pharmacien à Sarragosse, a publié une étude sur les algues
- siliceuses de cette province de l'Espagne et m'a fait part de
Ÿ . ses observations et des documents qu'il a recueillis,
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4 —
De nombreux et savants mémoires ont été écrits € n
France et à l'étranger sur les organismes des eaux thermales
je n’ai eu d’autre but, en présentant la florule de la petite
station thermale de Caldas de Bohi, que d'apporter mon faible:
tribut à l’ensemble des connaissances que nous possédons :
aujourd’hui sur ce chapitre si intéressant de l'histoire natu-
relle des algues cellulaires. ;
CLASSE DES CHLOROPHYCÉES
FAMILLE DES CONFERVOIDÉES
GENRE CLADOPHORA, Kutzing.
"_ Cladophora fracta, Kutzing. (Fig. 4).
Rabenhorst : Flora Eur. Alg. (1), II, p. 333.
F. Wolle : Fresh-Water Alg. U. S. (2), p. 124, pl. 108, fig. 3, 4,
5 ; pl. 109, fig. 1-3.
Très variable. Nous croyons pouvoir rapporter les échan-
tillons récoltés à Caldas de Bohi à la forma Viadrina (Wolle). .
La Cladophora fracta a été signalée par le D' Brügger, dansles
thermes de Bormio. Le genre Cladophora, qui est représenté
abondamment dans les eaux douces, renferme une autre Ù
espèce, la CI. calida, Ktz., qui serait fréquente dans les eaux M
thermales de France, d’après Rabenhorst. |
(1) J. Rabenhorst, Flora Europea Algarum, Leipzig, 1863.
(2) F. Wolle, Fresh-Water Algae of the United-States, by de
Rec. Wolle, Bethlehem, 1887,
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CLASSE DES CYANOPHYCÉES
FAMILLE DES NOSTOCACÉES
GENRE OSCILLARIA, Bosc.
Oscillaria nigra, Vaucher. (Fig. 2).
Rab. : Flor. Eur. Alg. II, p. 107.
Vaucher : Hist. Conferves (1), n° 3, pl. 15, fig. 4.
Kutz : Phyc. gener. (2), p. 189, n° 34; Tabul : Phyc. (3), 1,
pl. 49, fig. 3.
Wolle : Fresh. Wat. Alg. U.S., p. 315, pl. 206, fig. 20.
Syn. — Osciülaria nigrescens, Mougeot et Desmazières.
Variable. Elle a été signalée par Thore (4), dans les eaux
thermales de Dax et est aussi répandue dans les eaux douces.
Le genre Oscillaria renferme un grand nombre d’espèces,
dont certaines sont en quelque sorte spéciales aux eaux
sulfureuses.
GENRE SPIRULINA, Linck.
Spirulina oscillariodes, Turpin.
Rab : Flor. Eur. Alg., IT, p. 91 ; Alg. Eur. Exsiccati (5), n° 1015.
Kutz. : Tab. Phyc., I, pl. 37, fig. 8.
Syn. Sp. gracillima. Rab. ; Sp. major, Kutz.
Cette forme se trouve fréquemment dans les sources ther-
males en compagnie des Oscillaria. Mon confrère, M. P. Petit,
l’a trouvée dans les eaux de la Bourboule (6). Le genre Spi-
rulina est représenté dans les eaux chaudes par d’autres
espèces, entre autres : la Sp. subtilissima, Ktz et la Sp. tenuis-
sima, du même auteur.
(1)3--P. Vaucher, Histoire des conferves d’eau douce; Genève, 1803.
(12) F.-T, Kutzing, Phycologia generalis ; Leipzig, 1843.
(3) E.-T. Kutzing, Tabulæ phycologicae ; Nordhausen, 1845-1866.
(4) J. Thore, Algues des sources thermales de Dax. (Bull. de
_ Borda, 1885.)
(5) J. Rabenhorst, Algen Europa eæsiccati; Dresde, 1850-1867.
(6) Paul Petit, Algues et Diatomées de la Bourboule. — Ann,
Soc. hydrologie médicale, 1885,
CLASSE DES PHÉOPHYCÉES
FAMILLE DES DIATOMÉES
GENRE GOMPHONEMA, Agardh.
Gomphonema olivaceum, Ehrenberg. (Fig. 3).
Rab.: Flora Eur. Alg., I, p. 291.
H. Van Heurck : Syn. Diat. Belgique (1), p. 126, pl. 95, fig. 20.
J. Brun: Diat. Alpes et Jura (2), p. 40, pl. 6, fig. &. - 2
P. Petit: Diat. Paris (3); p. 17. — Guinard: Diat. Montpellier
(4), p. 37. — Belloc: Diat. Luchon {5}, p. 44. — H. Peragallo :
Diat. Franç. (6), p. 250. — F. Héribaud: Diat. Auvergne (7),
p. 61. — J. Comère : Diat. sous-pyr. (8), p. 13; Diat. Pyr. (9),
p. 27.
Syn. — Echinella olivacea, Lyngb. — Gomphonella oli- M
vacea, Rab. — geminatum, Ktz. — Meridion vernale, Ag. —
Sphenella olivacea, Kiz. — Exillaria minutissima, Berck. —
Gomph. angustatum, Rab. — Berkeleyi, Ralfs. — Leiblenii.
Rab. et Ag. |
Avec le type, l’on trouve aussi dans la glairine de Caldas de
(1) D' H. Van Heurck. — Synopsis des Diatomées de Belgique »
avec atlas de 135 pl. Anvers, in-4, 1880-1884. |
(2) J. Brun. — Diatomées des Alpes et du Jura, 9pl 1 v. in-8.
Genève, 1880.
(3) P. Petit, — Liste des Diatomées et des Desmidiées observées 4
dans les environs de Paris, 1 v. in-8, 2 pl. Paris, 1877.
(4) Guinard. — Diatomacées des environs de Montpellier, in-8. M
Montpellier, 1876.
(5) E. Belloc — Diatomées de Luchon et des Pyrénées centrales, «
in-8, 1 pl. Saint-Gaudens, 1887.
(6) H. Peragallo — Liste des Diatomées françaises dans « les Dia-
tomées,. Histoire naturelle, classification, etc, » par le D' J. Pelle- 4
tan. Paris, 2 vol. in-8, 1888-1589.
(7) F. Heribaud. — Les Dialomées d'Auvergne, avec 6 pl.
Clermont-Ferrand, 1893.
(8) J. Comère. — Diatomées du bassin sous-pyrénéen. Bulletin de
la Soc. hist. nat. de Toulouse, 1892 et in-8. Paris, Baïllère et fils.
(9) Les Diatomées des Pyrénées. — Bulletin de la Société ge
Bagnères- -de-Bigorre, 1894.
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Bohi les deux variétés: vulgaris, Grün et stauroneéiformis,
Grün, fig. # et 5. L'espèce a été signalée par M. Roux, dans
les eaux de Saint-Nectaire-le-Haut (Source Romaine). Elle est
répandue dans les eaux douces et, en particulier, à Toulouse,
dans le canal du Midi.
Gomphonema acuminatum, Ehrenberg. (Fig. 6).
Rab.: Flora. Eur. Algarum, I, p. 290.
H. Van Heurck : Syn. Diat. Belgique, p. 124, pl. 93, fig. 10.
J. Brun : Diat. Alpes et Jura, p. 39, pl. 6, fig. 4.
P. Petit : Diat. Paris, p.17. — Guinard: Diat. Montpellier, p. 37.
— Belloc: Diat. Luchon, p. 44, fig. 17. — H. Peragallo: Diat.
Franç. p. 248; Diat. Midi, p. 54. — F. Héribaud : Diat. Auver-
gne, p. 53. — J, Comère: Diat. Toulouse (1), p. 6; Diat. sous-pyr.,
p. 43 ; Diat. Pyr., p. 26.
Syn. — Gomph. coronatum, Ktz. — minutum, Ralfs. —
trigonocephalum, Ehr.
Très variable et très répandue. Le F. Héribaud l’a trouvée
dans les eaux minérales de Sainte-Marguerite (Puy-de-Dôme).
Gomphonema cristatum, Ralfs. (Fig. 7).
J. Brun : Diat. Alpes et Jura, p. 39, pl. 6, fig. 18.
P. Petit: Diat. Paris, p. 17. — Belloc : Diat. Luchon, p 44 —
F. Héribaud : Diat. Auvergne, p. 54. — J. Comère : Diat. Tou-
louse (1), p.6; Diat. sous-pyr., p 13; Diat. Pyr., p. 26.
Cette espèce est considérée par la plupart des auteurs
comme synonyme du Gom. augur, Ehr. Elle est moins com-
mune que les deux précédentes.
GENRE EPITHEMIA, Brébisson.
Epithemia gibba, Kutzing. (Fig. 41).
Rab. : Flora Eur. Algarum, I, p. 64.
H. Van Heurck. Syn. Diat Belgique, p. 139, pl. 32, fig. 3.
(4) J. Comère. — Catalogue des Diatomées des environs de Tou-
Jouse. Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse et in-8. Toulouse, 1880,
© J. Brun : Diat. Alpes et Jura, p. 44, pl. 2, fig. 44.
P. Petit : Diat. Paris, p. 17. — Guinard. : Diat. Montpellier,
p. 29. — Belloc : Diat. Luchon, p. 45. — H. Peragallo : Diat.
Françaises, p. 242 — Diat. midi, p. 57. — Fr. Héribaud : Diat..
Auvergne, p. 126. — J. Comère : Diat. Toulouse, p. 8; Diat. sous- |
pyr., p. 15 ; Diat. Pyr., p. 32.
Syn. — Frustulia incrassata, Kiz. Eunotia et Navicula“
gibba, Ehr. — Cymbella incrassata, Bréb. — Epithemia ;
angulosa, Perty. É
L’Ep. gibba esttrès commune dans toutes les eaux douces,
et parasite sur les plantes aquatiques et les autres algues. Je
l'ai signalée dans la glairine de l’une des sources sulfurées
de la vallée de Burbe. A Olette (4), j'ai trouvé la var : ventri-.
cosa (Ep. ventricosa, Ktz. — Naoicula gibba, Ehr.). |
GENRE NAVICULA, Bory.
Navicula elliptica, Kutzing nec Smith. (Fig. 42).
Rab. : Flora Eur. Algarum, I, p. 179. (4
H. Van Heurck :Syn. Diat. Belgique, p.92, pl, : 10, fig. : 10, 11et12. M
Atlas de Schmidt (2), pl. 7, fig. 29-32. | |
J. Brun : Diat. Alpes et Jura, p. 77, pl. 8, fig. 13. «3
P. Petit : Diat. Paris, p. 20. —- Guinard : Diat. Montpellier, »
p. 34 — Belloc : Diat. Luchon, p. 48, fig. 58. — H. Pera-
gallo : Diat. Françaises, p. 263 ; Diat, midi, p. 263. — Fr. Héri-.
baud : Diat. Auvergne, p. 104. — J. Comère : Diat. Toulouse,
p. 5; Diat. sous-pyr. p. 17; Diat. Olette, p. 10; Diat. Pyr., p.36.
Syn. — Nav. ovalis, Smith. ‘3
Cette forme est très variable et très répandue dans les 4
eaux minérales. Je l'ai trouvée à Olette; dans la glairine des |
sources sulfureuses de la vallée de Burbe ; à Luchon : dans
les dépôts de l’eau sulfureuse du Pont de Ravi; dans ceux
(1) Loco cit. L ;. À
(2) Schmidt (Ad.). — Atlas der Diatomaceen, 1874 et années sui- à
yantes,
D JD
LE Me
- de la source sulfureuse et ferrugineuse du Lis et elle est aussi
abondante à la fontaine ferrugineuse de Castel-Biel.
Soubeiran l’a récoltée à Olette, en 1858 (1), mais faisant
* erreur sur sa détermination, il en avait fait une espèce iné-
dite, la Surirella Pueli. La Navicula elliptica habite également
es eaux salées et saumätres. M. Guinard l'a signalée à Cette
et Palavas, et le D' Lemaire dans les eaux des salines de
« Lorraine (2). On a indiqué plusieurs variétés de cette espèce
- intéressante, qui ne me paraissent que de simples modifica-
tions dues aux influences de l'habitat et aux conditions de
développement.
Navicula pygmea, Pritzch. (Fig. 44).
Rab. : Flora. Eur. Algarum, I, p. 184.
H. Van Heurck : Syn. Diat. Belgique, p. 94, pl. 10, fig. 7.
J. Brun : Diat. Alpes et Jura, p. 70, pl. 7, fig. 8.
H. Peragallo : Diat. Midi, p. 59 ; Diat. Françaises, p. 279.
I. Comère : Diat. Pyr., p. 38.
Syn. — N. minutula, Sm.; Nav. nana, Grég. ; N. rotun-
data, Hantzch. Assez rare. De très petite taille. Elle Labite
indifféremment les eaux douces et les eaux saumâtres. M. H.
. Peragallo l’a trouvée dans les eaux salées du Médoc; M. H.
Van Heurck à Auvers et Blinkenberghe et le Dr Lemaire
daus les eaux des salines de Lorraine.
Navicula cryptocephala, W. Smith nec Kutz. (Fig. 43).
Rab. : Flora Eur. Algarum, I, p. 188.
J. Brun : Diat. Alpes et Jura, p. 70, pl. 7, fig. 23.
P. Petit : Diat. Paris, p. 20. — Guinard : Diat. Montpellier, p. 34.
Belloc : Diat. Luchon, p. 48. — H. Peragallo : Diat. Franc. p.262 ;
Diat. Midi, p. 61. — Fr. Héribaud : Diat. Auvergne, p. 101. —
(1) Soubeïran (J.-L.), — Loco cit.
(2) D' Lemaire, — Les Diatomées des eaux salées de Lorraine. —
. Le Diatomiste, n° 19, décembre 1894.
NE 20 |
J. Comère : Diat. Toulouse, p. 5 ; Diat. sous-pyr., p. 18;
Pyr., p. 38.
Syn. Nav. Gregaria, Donkin. — Nar. appel var.
exilis, Grün. |
La N. cryptocephala est une des espèces d’eau AB les!
plus répandues. On la rencontre partout. Ë
Navicula major, Kutzing. (Fig, 16).
Rab : Flora. Eur. Algarum, I, p. 210.
Atlas de Schmidt, pl. 6, fig. 9.
H. Van Heurck : Syn. Diat. Belgique, p. 73, pl. 5, fig. 3 et 4.
J. Brun: Diat. Alpes et Jura, p. 84.
P. Petit: Diat. Paris, p.21. — Belloc, Diat, Luchon, p. 48, f,6 —
H. Peragallo : Diat. Midi, p. 58; Diat. Franc., p. 367. — Fr. Héri- |
baud : Diat, Auvergne, p. 82. — J. Comère: Diat. Toulouse, p. 4
Diat. sous-pyr., p. 16; Diat. Pyr., p. 34.
Syn.— Pinnularia, Rab. Nac. viridis, Ehr. — Pinn.nobilis, «
Ehr., var. major.
Cette forme est considérée par la plupart des auteurs E
comme une variété de la Nav. nobilis, Ehr., ou même comme
la forme sporangiale de celle-ci. Elle a les pôles non dilatés 1
et les terminaisons un peu coniques. La N. major est assez
commune dans les eaux stagnantes, où on la trouve ordinai-
rement mêlée à la Nav. nobilis. On pourrait la considérer ;
aussi comme intermédiaire entre la Mac. nobilis et la Nav. “
viridis de Kulzing. :
Navicula Brebissonii, Kutzing. (Fig. 45).
Rab : Flora. Eur. Alg.. I, p. 222.
H. Van Heurck: Syn. Diat. Belgique, p. 67, pl. 5, fig. 7.
Atl. Schmidt : pl. 44, fig. 17-19.
J. Brun: Diat. Alpes et Jura, p. 83, fig. 15, pl. 8. |
P. Petit: Diat. Paris, p. 21. — Belloc. Diat : Luchon, p. 49, ="
F. Héribaud: Diat. Auvergne, p. 88. — H. Peragallo : Diat, Midi, «
p. 53; Diat. Franç., p. 261. — J. Comère : Diat. sous-pyr., p.17;
_ Diat. Pyr., p. 54.
Syn. Pinnularia, Rab. Pinn. stauroneiformis, W. Sm.
fommune dans toutes les eaux douces, dans les marais, [es
fossés, etc. On la trouve assez fréquemment, mais rarement
en abondance. Dans la glairine de Caldas de Bobhi, elle est
assez rare.
GENRE STAURONEIS, Ehrenberg.
Stauroneis ventricosa, Kutzing.
Rab : Flora. Eur. Alg., I, p. 246.
H. Van Heurck : Syn. Diat. Belgique, pl. 4, fig. 1.
H. Peragallo : Diat. Franç., p. 288. — J.Comère : Diat. Pyr., p. 42.
Celte espèce, assez rare dans nos régions, a été trouvée en
_ Normandie par de Brébisson. Elle est à rechercher dans les
autres localités de nos montagnes.
GENRE NITZCHIA, Hassal.
Nitzchia dissipata, Kutzing. (Fig. 9).
H. Van Heurck : Syn. Diat. Belgique, p. 178, pl. 63, fig. 1.
H.Peragallo : Diat. Franç., p. 275. — Fr. Héribaud : Diat. Auver-
gne, p. 157.
Syn. — Nitzchia minutissima, W. Smith.
Pour M. Brun, cette forme est synonyme de la Nitz. palea,
Ktz, qui, très variable, se présente sous divers aspects;
dans le cas de la Nitzchia dissipata, les frustules sont disposés
en éventails, dans d’autres cas ils sont placés sans ordre,
comme dans la N. fusidium. M. H. Van Heurck en fait
Cependant une espèce distincte qu'il place dansle groupe des
_Dissipatae, tandis que la N. Palea est rangée par lui, dans
celui des Lanceolatae. La N. dissipata habiterait aussi les
eaux saumätres.
JL PS
Nitzchia constricta, Kutzing. (Fig. 49).
H. Van Heurck : Syn. Diat. Belgique, p. 172, pl. 59, fig. 9-12.
J. Brun : Diat. Alpes et Jura, p. 106, pl. 5, fig. 16. |
Rab. : Flora Eur. Algarum, I, p. 152.
P. Petit : Diat. Paris, p. 22. — Belloc : Diat. Luchon, p. 50. ù
F. Héribaud : Diat. Auvergne, p. 163. — J. Comère : Diat. sous-
pyr., p. 22; Diat. Pyr., p. 44. :
Syn. — Synedra, Ktz. — Nitzchia dubia, W. Sm. et Hantsch. ;
— Tryblionella, Greg. Tryblionella soleiformis, Greg.
Cette espèce. a été trouvée dans les sources minérales
bi-carbonatées calciques et carboniques de Gimeaux (Puy-de-"
Dôme), par Hardouin. Grunow considérait la N. constricta
comme exclusivement marine. On la trouve pourtant assez
communément, quoique rarement en abondance, dans les
eaux douces de nos lacs pyrénéens, et aussi dans la plaine. «
Nitzchia thermalis, Auerswald. (Fig. 40).
Rab. : Flora. Eur. Algarum. I, p. 153.
H. Van Heurck : Syn. Diat. Belgique, p. 174, pl. 64, fig. 20.
J. Brun : Diat. Alpes et Jura, p. 106, pl. 5, fig. 17. >
Belloc : Diat. Luchon. — H. Peragallo ; Diat. Midi, p. 64; Diat..
Franç., p. 279. — J. Comère; Diat. sous-pyr. p. 22; Diat. Pyr.,
p. 45. |
Syn. Navicula umbonata, Ehr.— Pinnularia, Ehr. — Suri=«
rella, Ktz. — Surirella umbonata, Rab. — Nitzchia stagno-
rum, Rab. :
Rabenhorst indique que la N. thermalis est commune dans.
les eaux thermales, et elle est aussi très répandue dans toutes
les eaux douces et minérales. M. J. Brun la signale comme 4
habitant les eaux ferrugineuses en Suisse. Je l'ai pour ma
part rencontrée dans des récoltes provenant des eaux ferru-.
gineuses de Luchon, de Saint-Floret. (Puy-de-Dôme) et enfin A
des sources sulfureuses d’Ain-Hamman-Xenna (Kabylie). Ces .
dernières récoltes, faites par M. M. Peragallo, m’avaient été
p
communiquées par son frère, M. H. Peragallo. La N. ther-
malis est assez variable, et la var : N, stagnorum, Rab,
Dhabite communement les eaux douces de nos environs.
3
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4
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|
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© GENRE SYNEDRA
Synedra ulna, Ehrenberg. (Fig. 20).
Rab. : Flora Eur. Algarum, I, p. 133.
H. Van Heurck : Syn. Diat. Belgique, p. 150, pl. 38, fig. 7.
J. Brun : Diat. Alpes et Jura, p. 195, pl. 5, fig. 1.
P. Petit : Diat. Paris, p. 24. — Guinard : Diat. Montpellier,
p. 132. — Belloc : Diat. Luchon, p. 53, fig. 13. — H, Peragallo :
Diat. Midi, p. 69 ; Diat. Franç., p. 124. — J. Comère : Diat. Tou-
louse, p. 8; Diat. sous.-pyr., p. 26 ; Diat. Pyr., p. 51.
Syn. — Frustulia ulna, Ktz. — Bacillaria, Nitzch. — Dia-
toma parasiticum, Ag. |
Très commune dans les eaux douces et très variable.
Avec le type j'ai trouvé aussi dans la glairine de Caldas de
Bohi, la var. lanceolata (S. lanceolata, Ktz.), forma brevis.
M. Paul Petit a trouvé la S. ulna dans les eaux de la Bour-
boule.
GENRE DENTICULA
Denticula tenuis, Kutzing. (Fig. 18 et 49).
Rab. : Flora. Eur. Algarum, I, p. 124.
H. Van Heurck : Syn. Diat. Belgique, p. 159, pl. 49, fig. 28-31.
P. Petit : Diat. Paris, p. 25. — Guinard : Diat. Montpellier, p. 31.
Belloc : Diat. Luchon, p. 56. — H. Peragallo : Diat. Midi, p. 72.
— Diat. Franç., p. 239. — Fr. Héribaud : Diat. Auvergne, p. 150.
— J, Comère: Diat. Pyr., p. 56.
Syn. Denticula frigida, Kutzing.
La Denticula tenuis est très abondante dans la région mon-
agneuse et dans la plaine. Elle est assez variable. Plusieurs
auteurs en font une variété de la Dent. frigida, Ktz. qui doit
être considérée comme synonyme de la Dent. tenuis. Certai-
SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE, — XXVIII. 3
PUR CORTE UE
— 30 a + nt
nes autres formes du genre Denticula se trouvent assez fré-
quemment dans les eaux minérales et en particulier la Dent.
thermalis, Kutzing, que l’on peut considérer comme très
voisine et peut-être comme simple variété de la Dent. elegans,
du même auteur.
ALGUES DES SOURCES SULFUREUSES
DE CALDAS DE BOHI
EXPLICATION DES FIGURES
Grossiss2ment linéaire.
Fig. 14 Cladophora fracta, Kutz.....,........... etes 100/1
— 2 Oscillaria nigra, Vaucher.4... LR Re . 300/1
— 3 Gomphonema olivaceum, Ehr.......,.,........ 200/1
— À — — . var. vulgaris......4% —
— 5 — — var. stauroneiformis. . —
— 6 — acuminatum, Ehr.............. = ie
— 7 — cristatum, Ralfs..,:,:...... _
— 8 Stauroneis ventricosa, Kutz.................... 600/1
— ‘9 Nitzchia dissipata, Kütz:.,,,..:,.,..0t000 500 /1
— 40 -) thermalis, Auersw...:....,:...-t00 300/1
— 41 Epithemia gibba. Kutz....,............e... —
— 12 Navicula elliptica, Kutz................. 500/1
— 13 — cryptocephala, W. Sm............... 300/1
— 14 — . pygiea, Pritzch.,.1,.020; 0402005 _ 200/1
— 15 —.:" ‘Brebissonil, ‘Ruts.50..,.. 2.22, Carr
— 16 — major, —! csovoonese stone —
— 17 Nitzchia constricta. —Leossreroo ser LIST —
48 et 19 Denticula tenuis, ler en 6020 te PCR —
20 Synedre”wina; ‘Ehbr, 52) 0e —
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28° année 16941
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…_ LES HÉMIPTÈRES HÉTÉROPTÈRES
| | DU LANGUEDOC (Suite) (1),
Par M. MARQUET, membre de la Société.
9
ARTHENEINI
Artheneis foveolata, Spin. —- Vias, Cette, La Nouvelle ; sur
le Tamarix.
HETEROGASTRINI
Heterogaster urticæ, Fabr. — Toulouse à Pouvourville, sur
les orties ; commun.
Heterogaster artemisiæ, SChill. — Très commun à Gabian
(Hérault) ; les graminées.
Platyplax salviæ, SChill. — Également dans les garrigues de
la même localité, et à Toulouse sur les sauges.
OXYCARENINI
> Macropterna convexa, Fieb. — Cette; fort rare.
— marginalis, Fieb. — Trouvée à Toulouse par
J. Duval (ex Puton).
Microplax albofasciata, Costa. — Deux exemplaires pris à
_ Toulouse, au Jardin des Plantes, sous des écorces de
platane.
Oxycarenus Helferi, Fieb. — Toulouse, Gabian, Béziers ;
assez commun sur les graminées,
Oxycarenus lavateræ, Fab. — Toulouse, Cette. Rare sur les
graminées.
Oxycarenus pallens, H. SChf. — Toulouse, Béziers. Rare sur
les graminées.
D (Voir lé deuxième Bulletin de l’année 1889 sur lequel se trou-
… vent deux fautes d'impression à la troisième ligne de la page 76, et
L . une omission à la page 81, ligne 27. Après Berytus minor, il aurait
- fallu placer le titre : LygϾides.
PACHYMERINI
Paromius leptopoides, Baer. —- Un seul exemplaire trouvé à
Béziers, dans une prairie.
Rhypharochromus prætextatus, H. SChff. — Également
très rare à Béziers. Trouvé dans des hélix, d’après
M. Puton.
Rhypharochromus chiragra, Fabr. — Assez commun à
Béziers.
Proderus suberythropus, Costa. — Trouvé.à Toulouse (ex
Puton.
Tropistethus holosericeus, SCchill. — Très commun à Tou-
louse. Lieux sablonneux et dans les fourmilières.
Plinthisus minutissimus, fieb. — Dans les nids des formica
rufa et congerens, à Montpellier.
Pjinthisus brevipennis, Latr. — La Nouvelle, Lieux sablon-
neux.
_ Plinthisus Putoni, HoOrw. — Assez commun à Béziers.
Plinthisus 1ongicollis, Fieb. — Assez commun à Béziers.
Lamprodema maurum, Fieb. — Béziers, sous des écorces,
en janvier; Toulouse, en battant les branches de
chène.
Ptertometus staphylinoïdes, Burm. — Très commun sur
le chêne, à Toulouse.
Macrodema punctulata, Fieb. — Habite Toulouse et Mont-
pellier (ex Puton).
Aploscelis bivirgatus, Costa. — Béziers ; trouvé à Rochaute
ou Rocaute, par M. Mayet.
ACOmpus rufipes, Wolff. — Toulouse, Béziers. Très commun
dans les prairies. |
Sue ‘nus arenarius, Hahn. — Des mêmes localités ; commun.
Lieux sablonneux. |
Stygnus pedestris, Fall. — Des mêmes localités; commun.
Lieux sablonneux.
Peritrechus nabilus, Fall. — Béziers. Prairies salines ;
commun.
* . 2 #4 L, 7.
OST TE V2 di PRICREE
Tee 137 LAUEP
«ÊTES ="
MOQUE: D t
| Peritrechus meridionalis, Puton. — Beziers. Prairies sa-
lines ; commun.
| Peritrechus luniger, SChill. — Toulouse. Prairies salines
cominun au pied des arbres.
| Trapezonotus agrestis, Faïl. — Garrigues de Mireval (Hé-
rault); sur les cistes.
_ Microtoma carbonaria, Rossi. — Rare à Toulouse ; sur un
echium.
7 Pachymerus Rolandri, Lin. — Toulouse; sur diverses plantes,
les echium surtout ; commun.
. Pachymerus Lynceus, Fabr. — Assez rare dans la localité
à du précédent et sur les mêmes plantes.
D Pachymerus pini, Lin. — Toulouse ; sur les coteaux arides
4 bordant l’Ariège.
| Pachymerus vulgaris, SChill. — Mireval ; dans les garrigues ;
pas commun.
#4 Pachymerus saturnius, Rossi. — Gabian (Hérault); sur des
cyprès ; rare.
‘à Pachymerus quadratus, Fabr. — Toulouse ; sur le chêne ;
4 assez commun.
| Pachymerus pineti, H. SChff. — Toulouse; commun; en
battant les branches de chêne.
Pachymerus pedestris, Panz. — Toulouse ; commun ; en
Re battant les branches de chêne.
+ Beosus luscus, Fabr. Var. sphragidimium, Fieb. — Tou-
louse ; commun ; en battant les branches de chêne.
| Beosus erythropterus, Brüllé. — Toulouse ; assez commun
4 * sur diverses plantes des terrains secs.
Emblethis verbasci, Fabr. — Toulouse et Béziers; commun ;
| en filochant sur diverses plantes des prairies “a hes
| ame arenarius, Linné. — Beziers ; Rare; lieux secs,
sous une pierre.
4e
| Gonianotns marginopunctatus, Wolff. — Un seul exem-
4 plaire trouvé à Toulouse.
_ Ischnopeza hirticornis, H. SChff. — Béziers : trois exem-
_plaires pris en hiver sous des pierres.
Fe
Neurocladus ater, Fieb. — Béziers ; très rare espèce trouvée
sous une pierre dans la garrigue du Roy.
N. B. — Cest par erreur que M. Puton cite Toulouse. |
Eremocoris plebejus, Fall. — Un seul exemplaire trouvé à
Gabian, près de Béziers ; dans une fourmilière.
Drymus sylvaticus, Fabr. — Toulouse; bords de l'Ariège,
dans des détritus d’inondation. Vii sur les pins.
Drymus brunneus, Sahlb. — Toulouse; avec ce dernier.
Scolopostethus pictus, SChill. — Toulouse ; Re dans
les détritus amenés par l’Ariège.
Scolopostethus decoratus, Hahm. — Toulouse; dans les «
détritus amenés par l'Ariège. Vit sur les bruyères.
Scolopostethus affinis, Schill. — Toulouse ; dans les détritus
amenés par l'Ariège.
Notochilus contractus, H. SChff. — Toulouse, Béziers ; sur
diverses plantes. Pas commun. |
Notochilus ferrugineus, Mrt-Rey. — Toulouse, Béziers ; sur à] |
diverses plantes.
Notochilus limbatus, Fieb. — Cette; terrains incultes, sur
des cistes. Assez rare.
Notochilus Damryi, Puton. — Cette; terrains incultes, sur «
des cistes. Plus commun que le précédent. *
Gastrodes ferrugineus, Lin. — Toulouse; dans les détritus …
des inondations. Cette espèce vit ordinairement sur les
conifères, |
PYRRHOCORINI
Pyrrhocoris apterus, Lin. — Très commun dans tout le Lan- «
guedoc en toute saison. Vit en sociétés très nombreu- «
ses au pied des arbres et des murs isolés. 3
Pyrrhocoris Ægyptius, Lin. — Cette; très commun sur “
diverses plantes salines. |
Tingitides.
les graminées. Assez rare. ‘2
D. + sd its
‘% NME
- Serenthia atricapilla, Spin. — Toulouse, Béziers; dans les
4 marais. Assez rare,
—… Serenthia l£ta, Fall. — Toulouse, Béziers. Très communesur
| les joncs.
| Orthostira gracilis, Fieb. — Un seul exemplaire trouvé sous
. des mousses, à Montpellier, par M. Mayet.
L'Orthostira nigrinervis, de Belesta (Ariège), peut
bien se trouver un jour dans les détritus des inonda-
| tions de l'Aude.
À Ortnosuira parvula, Fall. — Toulouse; alluvions de la Ga-
; ronne. L'espèce vit souvent dans les fourmilières.
| Dictyonota crassicornis, Fallen. — Toulouse et montagnes
È de l'Aude, à Lampy. Assez rare sous les mousses.
- Dictyonota truncaticollis, Costa. — Béziers, Montpellier.
4 Plantes des terrains secs.
_ Dictyonota strichnocera, Fieb. — Limoux. Rare sur le
genet à balais.
. Dictyonota albipennis, Baer. — Béziers. Assez commune sur
: le genet à balais.
ni. La Dictyonota Marqueti, Puton, dont j'ai trouvé deux
exemplaires à Banyuls-sur-Mer, sous une pierre en-
foncée, pourrait se trouver dans ces conditions dans
les montagnes d’Alaric, près Carcassonne.
Tingis pyri, GeOfT. — Trop commun dans tout le Languedoc,
où 1l est le fléau des poiriers.
Eurycera clavicornis, Lin. — Toulouse, Limoux. Sur les
| Teucrium et Chamædris.
_ Eurycera teucrii, Host. -— Béziers, Cette ; sur les Teucrium.
Ë Rare.
Monanthia ampliata, Fieb. — Béziers, Cette; sur les car-
_ duacées. Pas commune. |
… Monanthia cardui, Lin. — Béziers, Cette. Très commune sur
ces mêmes plantes.
_ Monanthia auriculata, Costa. — Toulouse; montagnes de
Lamalou, sur les cistes, et surle Stachys recta, d’après
RM Frey-Gessner. |
- Monanthia angustata, H. SChff. — Béziers. Rare sur les
plantes des garrigues.
Am 36 Er ‘197
Monanthia grisea, Germ. — Montpellier ; d’après Fieber, -
sur Centaurea paniculata.
Monanthia crispata, H. SChff. — Toulouse; d’après le
Synopsis de M. Puton. |
Monanthia ciliata, Fieb. — Toulouse; en mai, sur les fleurs .
de l’Ajuga reptans , d’après le même auteur. L
Monanthia Kiesenwetteri, Mnt Rey. — Extrêmement com- 4
mune à Toulouse sur le Marrubium et les carduacées. …
Monanthia geniculata, Fieb. — Un seul exemplaire trouvé
à Narbonne. |
Monanthia costata, Fieb. — Toulouse. Rare ; selon M. Frey-
Gessner, elle vit sur les chrysanthèmes. È
Monanthia eryngii, Latr. — Très commune à Toulouse sur
l’'Eryngium campestre et à Béziers, Vias et Cette, sur «
les Eryngium campestre et maritimum.
Monanthia simplex, H. Schff. — Béziers ; au pied d’une
Euphorbia cyparissias, dans une prairie ombragée.
Assez rare, |
Monanthia quadrimaculata, Wolf. — Béziers ; sur les feuilles
de l’aulne; rare.
Monanthia Wolffi, Fieb. — Toulouse ; sur l’Eryngium cam-
pestre.
Monanthia dumetorum, H. Schff. — Toulouse ; assez com-
mune sur l’aubépine et autres arbres de la même
famille,
Monanthia unicostata, Mrt Rey. — Montpellier ; Agde, sur
le chêne vert. Elle vit aussi sur le peuplier blanc
d’après Fieber,
Phymatides.
Phymata crassipes, Fabr. et Var. coarctata, Flor.— Assez
commune dans tout le Languedoc sur les plantes des "
lieux secs.
Ph. monstrosa, Fab. — Egalement pas rare dans le Midi.
Aradides.
Aradus cionamomeus, Panz, — Environs de Saint-Guilhem-
le-désert, sur le Pin sylvestre (M. Mayet).
“4
Hebrides.
Hebrus pusillus, Fall. — Dans toutes les flaques d’eau et les
J +
LR
fossés du Languedoc, où croissent les Lemna ou len-
tilles d’eau.
Hydrométrides.
LIMNOBATINI
Limnobates stagnarum, Lin. — Commune dans tout le
Languedoc, sur les bords des mares et sous les pierres
des ruisseaux. |
HYDROMÉTRINI
Hydroëssa Schneideri, Scholtz. — Toulouse ; dans les mares
voisines du pont d'Empalot. Assez commune.
Hydrometra rufoscutella, Latr. — Gabian, près de Béziers ;
au bord de la rivière la Tongue. ‘Rare.
Hydrometra paludum, Fabr. — Toulouse; bords de Ja
_ Garonne, avec 1. najus. — Béziers ; dans le canal du
Midi. Très commun.
Hydrometra najus. de Géer. — Moœurs et habitat de cette
dernière et aussi commune. |
Hydrometra thoraciCa, Schum. — Toulouse ; dans toutes
les flaques d’eau. Pas rare.
Hydrometra lacustris, Linné. — Toulouse; dans toutes les
flaques d’eau. Peu commune.
Hydrometra argentata. SChum.— Toulouse; dans toutes
les flaques d’eau, Commune.
Hydrometra odontogaster, Zett. — Toulouse; deux exem-
plaires pris dans une mare près du pont d’Empalot.
VELINL
Velia rivulorum, Fabr. — Tout le Languedoc ; très com-
mune dans les flaques d’eau.
Velia currens, Fabr. — Tout le Languedoc; avec cette der-
nière dont elle n’est peut-être qu’une forme.
TA r LA UT ENE
LUN 00 F
2 06e
Reduvides.
REDUVINI.
Coranus ægyptius, Fabr. — Toulouse ; très commune en
automne, volant souvent le soir.
Subapterus, de Geer, — Languedoc.
Harpactor sanguineus, Fabr. — Béziers ; assez rare sur les
cistes.
Harpactor iracundus, SCOp. — Commune dans tout le Lan-
guedoc, sur les végétaux où 1l fait la chasse aux autres
insectes.
Harpactor erythropus, Lin. — Toulouse (forêt de Bouconne)
sur le chêne. Plus un exemplaire d’une espèce indé-
terminée prise à Béziers.
Pirates hybridus, SCOp. — Commun dans tout le Languedoc,
se tenant souvent blotti sous les pierres ; sa piqûre est
douloureuse.
Reduvius personatus, Lin. — Assez commun dans les mai-
sons malpropres où il se cache dans la poussière, dont
il se couvre pour se dissimuler. C’est un destructeur
de mouches et de punaises.
STENOPODINI.
Pygolampis bidentata, Fourcr. -— Un exemplaire pris à
Toulouse dans le laboratoire du Muséum d'histoire
naturelle. |
Oncocephalus squalidus, Rossi. — Un exemplaire pris à
Toulouse dans une vieille maison.
Oncocephalus natatus, Rambur. — Trois ME pres à
Toulouse dans une vieille maison.
EMESINI. à
Ploiaria Culiciformis, de Geer. — Assez commune à Tou-
louse et à Béziers sur les herbes sèches. 4
Cerascopus domesticus, SCOp. — Trois exemplaires pris à
Carcassonne,
Mevif OR ai
— 39 —
NABINI.
ë Nabis brevipennis, Hahn. — Toulouse; sur plusieurs plantes
4 Pas commun. |
4 Nabis lativentris, Boh. —— Toulouse ; sur les chênes. Très
commun.
À Nabis flavomarginatus, SChitz. — Toulouse ; sur diverses
| plantes. Très rare.
Nabis major, Costa. — Bassin de Saint-Ferréol, près de Revel.
Très rare.
Nabis ferus, Lin. — Toulouse, Béziers ; assez commun.
Nabis rugosus, Lin. — Toulouse, Béziers ; assez commun.
Nabis ericetorum, SChtz. — Revel, avec Nab. major. Plus
rare,
Nabis viridulus, Spin. — Béziers et tout le littoral, très com-
| mun sur les tamarix et les atriplex.
Nabis rugosus, Lin. — Commun da ns tout le Languedoc.
Nabis guttula, Fabr. — Moins commun.
Prostemma guttula, Fab. — Béziers, Cette ; sur diverses
plantes. Cet insecte, ainsi que ses congénères, sont très
souvent aptères.
Prostemma bicolor, Ramb. — Béziers, Cette ; sur diverses
plantes. |
Prostemma sanguineum, Rossi. — Toulouse, Béziers ; sur
diverses plantes,
Saldides.
Salda lateralis, Fall. — Cette, La Nouvelle ; dans les flaques
ù . d’eau ; commune en Juin.
| Salda saltatoria, Lin. — Toulouse : assez commune dans Îles
fossés humides: à Empalot ; de mai à juillet.
Salda areniCcola, SChltz. — Un seul exemplaire de Carcas-
ï sonne.
- Salda nigricorius. Reut. — Toulouse ; rare.
Salda pallipes, Fabr. — Toulouse, avec la Saltatoria, mais
moins commune,
| = 407
Sa!da opacula, Zett. — Béziers, Cette ; pas commune.
Salda geminata, Costa. — Toulouse, dans les fossés humides |
voisins de la Poudrerie nationale.
Salda arenicola, Scholtz. — Toulouse (ex Puton).
Leptopus boopsis, Fourcr. — Toulouse; dans les ve
de la Garonne ; rare,
Erianotus lanosus, L. Dufr. — Toulouse ; dans les alluvions L
de la Garonne ; rare. %
Ceratocombides.
Cryptostema alienum, H. SChff. — Très commune dans tout
le Languedoc, au bord des rivières, sur le sable ou dans
les alluvions.
Capsides.
CIMICINI.
Cimex lectularius, Lin. — La punaise des lits, trop connue
dans tout le Midi. |
Cimex hirundinis, Jenyns. — Très commune dans les nids
d’hirondelle. Lors de la démolition d’une corniche de
l’église de la Daurade, où nichaient une multitude
d’hirondelles à cul blanc, le sol fut couvert de ces
punaises.
ANTHOCORINI.
Tetraphleps vi‘‘ata, Fieb. — Toulouse ; sous les écorces des
platanes. Il vit sur la melèze.
Anthocoris nemorum, Lin. -- Béziers, dans les PERS très.
commun. |
Anthocoris nemoralis, Fabr. — Béziers ; très commun sur
le cyprès et le chêne vert ; la variété Austriacus est
aussi commune que le type.
24
38
Lyctocoris campestris, Fabr. — Béziers; sous les écorces
d'arbres. 48 4
Piezostethus cursitans, Fall. -- Béziers, sous les écorces : «
d'arbres. | |
Te
ne:
+»
4 Xylocoris ater, L. Dufr. — Dans tout le Languedoc, égale-
ment sous les écorces.
| Tviphieps minuta, Lin. — Dans tout le Languedoc, également
sous les écorces. Il détruit les pucerons.
Triphieps majuscula, Reuter. — Un seul exemplaire trouvé
à Toulouse sous des troncs d’arbres.
} Triphleps nigra Wolff. —- Deux exemplaires trouvés à Tou-
louse, sous des écorces d’arbres.
Ÿ Cardiastethus rufescens, Costa. — Deux exemplaires trouvés
à Toulouse, sur les pins.
… Brachysteles parvicornis Costa. — Deux exemplaires pris à
Toulouse sur l’aubépine.
CAPSINI
D iris calcaratus, Fall. — Commun dans tout le Rond
en juillet et août sur les herbes des prairies ou du
bord des chemins.
Miris virens, Linné. — Comme le précédent.
… Miris lævigatus, Linné. id.
Miris holsatus, Fabr. id.
. Megalocerus erraticus, Lin. — Commun dans tout le Lan-
guedoc dans les prairies.
» Megalocerus longicornis, Fall. — Comme le précédent.
… Megalocerus ruficornis, Fall. — Toulouse ; assez commun
sur les végétaux des prairies du Calvaire.
» Leptopterna dolabrata, Lin. — Comme le précédent.
- Pentillius tunicatus, Fabr. — Un seul exemplaire trouvé près
de Revel. Il vit sur le noisetier.
- Miridius quadrivirgatus, Costa. — Toulouse ; assez commun
sur le Geranium molle,
| Lopus albomarginatus, Hahn. — Toulouse; sur les herbes
des prairies du Calvaire. Pas rare.
. Lopus gothicus, Lin. — Toulouse ; sur les herbes des prairies
du Calvaire. Plus commun.
… Lopus mat, Rossi. — Cnmme le précédent.
pions lineolatus, Brull. — Toulouse; sur les herbes des
:
prairies du Calvaire. Rare.
Phytocoris Signoreti, Perris. — Toulouse ; assez commune
sur le chêne à Pouvourville,
F1
4
FE
E
116
_ É8PR
Phytocoris pini, Kb. — Toulouse, sur les pins, chênes et au -
tres plantes. i
Phytocoris ulmi, Lin. — Toulouse; sur divers végétaux dans
les bois. 4
Phytocoris obliquus, Costa. — Pris en assez grand nombrell
sur diverses plantes à Portet, près de Toulouse.
_Calocoris striatellus, Fabr. — Toulouse ; très rare sur le |
chêne.
Calocoris sexpunctatus, Fabr. — Très commune sur le L
Geranium molle. É
Calocoris bipuncCtatus, Fabr. — Béziers, Toulouse ; sur divers …
végétaux, commune. 4
Calocoris chenopodii, Fall. — Béziers, Toulouse; sur divers *
végétaux, Commune.
Calocoris vandalicus, ROSSi. — Béziers ; un seul ‘exemplaire
sur une graminée.
Calocoris seticornis, Fabr. — Toulouse; assez commune 1
sur divers végétaux.
Calocoris marginellus, Fabr. — Toulouse ; un seul exem-
plaire.
Calocoris infusus, H. Schff. — Toulouse ; pas rare sur le «
chêne.
Brachycoleus bimaculatus, Ramb. — Toulouse ; pas rare.
sur diverses plantes.
Oncognathus binotatus, Fabr. — Toulouse ; pas rare sur
les graminées. |
Dichrooscytus rufipennis, Fall. — Toulouse ; pas rare sur
diverses plantes, sur les graminées surtout.
Lygus pratensis, Fabr. — Très commun dans les prairies du «
Languedoc.
Lygus campestris, Fabr. — Forêt de Bouconne. Très com-
mune sur les herbes. | 1
Lygus rubriCatus, Fall. — Toulouse ; asez rare. Vit sur le
sapin.
Lygus pabulinus, Lin. — Prairies de Vias. Pas commune …
sur les säâules.
de MX SE LS bé ci
sé F ee TR 43 —
L aus Kalmii, Lin. — Commun dans les prairies de Béziers
Le et de Toulouse, sur les ombellifères.
Cyphodema rubicundum, Fall. — Prairies d’Aucanville,
près Toulouse, sur les saules. Commun.
Pœciloscytus Gyllenhalli, Fall. — Prairies de Vias, assez
commun en septembre sur les Galium.
| Pæciloscy tus unifasciatus, Fabr. — Prairies de Vias, plus
rare en septembre sur les Galium.
| Pæcyloscytus cognatus, Fieb. — Prairies de La Nouvelle,
Ê assez commun en septembre,
* Camptobrochys punctulata, Fallen. — Béziers, La Nouvelle ;
très commun sur les arbustes,
| Liocoris tripustulatus, Fabr. — Béziers, La Nouvelle ; égale-
ment très commun sur les orties,
| Capsus scutellari, Fabr. — Béziers ; sur le genêt à balais.
+ Assez commun.
Rhopalotomus ater, Lin. — Rare à Toulouse et à Béziers.
_ Monalocoris filicis, Lin. — Egalement rare dans ces deux
| localités, vit sur les fougères,
- Heterodactylus tibialis, Hahn. — Egalement rare dans ces
È deux localités, sur le prunellier.
Heterodactylus unicolor, Hahn. — Egalement rare dans ces
deux localités, sur le genêt à balais.
> Pilophorus cinnamopterus, Kirb. — Toulouse: sur les
chênes, les saules et les pommiers.
Halticus luteicollis, Panz. — Toulouse ; sur divers végétaux.
Aussi commun.
L Hailticus macrocephalus, Fieb. —- Toulouse; très rare, sur
les herbes. |
Orthocephalus saltator, Hahn. — Toulouse ; sur les car-
duacées. Commun,
‘4 Orthocephalus brevis, Panzer. — La Nouvelle ; très com-
| mun en juin sur le Scolymus hispanicus.
… Orthocephalus minor, Costa. — Toulouse; rare, sur diverses
plantes.
._ Pitanus Mærkelii, H. Schff. — Un seul exemplaire pris sur
le chêne à Laramette, près Toulouse.
: +4 Pr
we ce ;
t'a #P Finite 0
4 n L *
— Lk —
Macrolophus nubilus, H. SCT. — Toulouse ; très rare. À
Globiceps sphegiformis, ROSSi. — Deux cxernl TS pris à
Toulouse. Vit sur les chênes.
Ætorhinus angulatus, Fabr. — Deux exemplaires pris il
Toulouse. Vit sur l’aulne.
Platycranus Erberi, Fieb. — Trouvé à Agde dans une prairie, -
Pas commun. %
Camptotylus Yersini, Mnt Rey. — Extrêémement commun à -
Vias et à Agde sur le tamarix.
Reuteria Marqueti, Puton. — Toulouse ; Très commune à :
Toulouse où je l’ai découverte sur les chênes de Pou-
vourville,
Hypsitylus prasinus, Fieb. — Environs de Montpellier ; sur 1
Daphne gnidium. Rare.
Orthotylus salsolæ, Puton. — Balaruc; sur les soudes au
bord de l’étang de Thau. Le ÈA POP |
Heterotoma merioptera, SCap. — Très commune à Tou-
louse ; sur le chêne, le coudrier et le chèvre-feuille,
Solenoxyphus lepidus, Fieb. — Deux exemplaires provenant
de Balarue, près de Cette.
Hoplomachus Herrichi, Reuter. — Rare. Vit sur les sauges.
Hoplomachus Thumbergi, Fall. — Rare en Languedoc.
Oncotylus Putoni, Reut. — La Nouvelle; sur divers végé-
taux. Pas commun.
4]
Anoterops setulosa, Mey. — Un exemplaire trouvé par
M. Gavoy sur la montagne d’Alaric, près de Carcas-
sonne.
Macrocoleus bicolor, Fieb. — Rare aux environs de Tou-
louse. Deux de ses congénères vivent sur les ononis et
les achillées.
Harpocera thoracica, Fall. — Toulouse ; bois de Pouvour-
ville. Pas rare sur le chêne.
Psallus variabilis, Fall. — Toulouse; sur le chêne. Commun.
Psallus notaius, Fieb. — Béziers, Agde ; PO et tamarix.
Commun.
Auchenocrepis minutissimus, Rambur. — Béziers, Agde ;
sur les tamarix. Très commun.
_ à —
Megalodactylus maculatus, Mrt Rey. — Béziers, Agde;
sur les tamarix. Commum.
D coins hippophaes, Mey. — Béziers, Agde; prai-
ries, sur les tamarix, Commun.
Plagiognatus albipennis, Fall. —- Toulouse; dans les prairies
avoisinant les bois. Très commune sur le saule.
Plagiognatus arbustorum, Fab. — Toulouse ; dans les prai-
ries avoisinant les bois. Rare.
Piagiognatus viridulus, Fall. — Toulouse; dans les prairies
avoisinant les bois. Rare.
Plagiognatus onustus, Fieb. — La Nouvelle ; sur les atriplex
halimus et portulacoides. Très commun.
Felegonides.
Pelegonus marginalis, Latr. — Béziers ; au bord des cours
d’eau, sur le sable humide.
Naucorides,
Aphelochira æstivalis, Fabr. — Toulouse ; deux exemplaires
pris sous une pierre immergée dans la Garonne.
Naucoris cimicoides, Lin. — Assez commune en Languedoc,
sous les pierres immergées.
Nepides.
Nepa cinerea, Lin. — Même observation que pour le Nau-
Coris. (4
Ranatra linearis, Lin. — Toulouse; dans une mare située
au-dessous du pont d'Empalot et probablement dans
toutes les mares du Languedoc.
Notonectides.
Notonecta glauca, Lin. — Dans toutes les mares et fossés
pleins d’eau de tout le Languedoc.
Ploa minutissima, Fab. — Trouvé dans la mare dela prairie
du Calvaire à Toulouse. Pas rare.
SOCITÉÉ D’HISTOIRR NATURELLE. — XXVIII, 4
PAS at
Corisides. "4
Corisa Geoffroyi, Leach. — Tout le Languedoc, dans les eaux ”
dormantes. Commun. . 14
Corisa striata, Lin. — Tout le Languedoc, même habitat,
Corisa Sahlbergi, Fieh. — Mêmo habitat.
Corisa mœsta, Fieb. — Toulouse; pas commune.
Coriza Falleni, Fieb. — (Même observation.)
Ici devrait se placer la Sigara minutissima (Lin.),
espèce de petite taille vivant dans les étangs et échap-
pant aux recherches sommaires.
HÉMIPTÈRES, HOMOPTÈRES
SECTION I. — AUCHENORHYNCHA
Cicadides.
Tettigia orni, Lin. — Très commune sur le littoral méditer-.
ranéen. Je ne l’ai jamais trouvée à Toulouse.
Cicada plebeja, SCopoli. — Trés commune également sur le «
dit littoral, mais on la voit, en très petit nombre, dans
les oseraies du bord de la Garonne, à Toulouse.
Tibicina hæmatodes, SCOp. — Assez commune à Toulouse
dès la fin de juin. Elle fait de très rares apparitions .
dans le bas Languedoc. |
Tibicina cisticola, Géné. — Cette espèce aime d’habiter les »
coteaux ; ainsi, à Béziers, on la trouve dans la région
des genets épineux, à une centaine de mètres d’alti- .
tude, et, à Toulouse, sur le coteau dit le « Pech-Da- «
vid », à peu près à la même hauteur, parmi les »
ajoncs.
Cicadatra atra, Oliv. — Assez commune aux environs de
Béziers, dans les vignes.
| Cicadetta tibialis, Panz. — Habite Toulouse, sur les haies ;
quelques rares individus se trouvent à Béziers, Cette
et plus loin. Elle n’est commune nulle part.
Fulgorides.
FULGORINI
Cixius discrepans, Fieb. — Assez rare à Toulouse, sur les
végétaux, surtout en septembre.
Cixius pilosus, Oliv. — Commune à Toulouse, sur les végé-
taux, surtout en septembre.
Cixius nervosus, Linné. — La Nouvelle, Béziers ; sur les vé-
gétaux, surtout en septembre.
Cixius Heydeni, Kirby. — Toulouse; assez rare sur les végé-
taux, surtout en septembre.
Cixius intermedius, Scott. — Toulouse ; mêmes mœurs.
Cixius cunicularius, Lin. — Toulouse ; mêmes mœurs.
Plus deux ou trois espèces indéterminées de Tou-
louse et Béziers.
Hyalestes luteipes, Fieb. — Deux exemplaires trouvés à
à Toulouse, sur les herbes.
Oliarus pallens, Germ. — La Nouvelle. Pas très rare sur les
herbes.
Oliarus pallidus, H. SChff. — La Nouvelle. — Comme le
précédent.
Oliarus quinquecostatus, Dufour. — La NOTE Rare sur
les végétaux.
Dictyophora europæa, Lin. — Assez communément, on la
prend sur l'Orme et autres arbres.
Caloscelis Bonellii, Latr. — Montpellier; rare. Elle est plus
commune à Avignon.
Caloscelis Wallengreni. — Montpellier ; mêmes mœurs.
Ommatidiotus dissimilis. — Béziers. Un seul exemplaire.
ISsus Coleoptratus, Fabr. — Très commune dans tout le
Languedoc.
Hysieropterum grilloïdes, Fabr. — We commune dans
tout le Languedoc.
1.2
Hysteropterum apterum, Fabr. — Trois exemplaires de Bé- è
zIers.
Hysteropterum immaculatum, Fabr. — Deux exemplaires
de Béziers.
Hysteropterum impressum, Fieb. — Cette. Assez rare.
DELPHACINI
Asiraca clavicornis, Fab. — Assez commune à Toulouse, sur
le Teucrium chamædris (ex Puton).
Aræopus crassicornis, Fab. — Un seul exemplaire de Bé-
Z1ers.
Stenocranus lineola, Germar. — Pas commune à Béziers.
Stenocranus fuscovittata, Stal. — Pas commune à Béziers.
Conomelus limbatus, Fabr. — Très rare à Béziers.
Delphax pellucida, Fabr. — Commune à Béziers et à Tou-
louse.
Delphax Aubei, Perris. — Un seul exemplaire de Vias.
Tettigometra atra, Hagenb. — Pas très commune à Tou-
louse ; elle habite quelquefois les fourmilières.
Tettigometra virescens, Panz. — Assez commune sur les
végétaux à Toulouse.
Tettigometra impressifrons, Mnt Rey. — Un seul exem-
plaire de Montpellier. |
Tettigometra obliqua, Panz. — Commune à Toulouse, sur
les plantes des fossés.
Cercopides.
Triecphora sanguinolenta, Lin. — Extrêmement commune
au printemps sur plusieurs végétaux, notamment la
luzerne. Tout le Languedoc.
La Tr. vulnerata, Germa. — Habite les Albères, à la Mas-
sanne, et doit se trouver dans les montagnes de
l'Aude.
Je possède, de Montpellier, une espèce d’un quart
plus petite que les trois grosses espèces connues et
de la taille de la Dorsata ; elle a été prise sur le poirier
sauvage par M. Mavet.
Lg" ju
Lapeyronia coleoptrata, Linné. — Assez commun dans tout
le Languedoc, sur les végétaux.
- Aphrophora corticea, Germar. — Un seul exemplaire de
Toulouse. Vit sur le pin sylvestre.
Aphrophora alni, Fatt. — Toulouse; moins rare que la pré-
cédente, sur diverses plantes. |
Philœnus lineatus, Linné. — Toulouse; moins rare que la
précédente, sur diverses plantes.
Philœnus albipennis, Fabr, — Toulouse ; peu commune; sur
la précédente, diverses plantes.
Philænus campestris, Fall. — Toulouse ; deux exemplai-
res, sur diverses plantes.
Philænus spumarius, Lin. — Commun dans tout le Langue-
doc, sur diverses plantes.
Membracides.
Centrotus cornutus, Lin. — Commune à Toulouse, sur les
chênes et les ajoncs.
Centrotus chloroticus, Fair. — Béziers; très commun sur le
genêt épineux.
Gargara genistæ, Fabr. — Toulouse; commune sur le
genêt à balais. Forêt de Laramette.
Jassides.
ULOPINI
Ulopa reticulata, Fabr. — Béziers; sur les bruyères.
PAROPINI
Megophthalmus scanicus, Fall. — Béziers ; sur les plantes
des lieux ombragés.
Ledra aurita, Lin. — Dans tout le Languedoc. Plus commune
à Toulouse, sur le chêne.
BYTHOSCOPINI
ldiocerus scurra, Germar. — Dans tout le Languedoc. Assez
commune sur les végétaux,
IT RER
Idiocerus notatus, Fabr. — Dans tout le Languedoc. Assez
commun sur le prunellier. |
Idiocerus lituratus, Fall. — Dans tout le Languedoc. Rare “
sur les peupliers.
Idiocerus laminatus, Flor. — Dans tout le Languedoc. Rare -
sur divers végétaux.
Idiocerus cognatus, Fieb. — Dans tout le Languedoc.
Commun sur les peupliers des pépinières.
idiocerus ustulatus, Mrt-Rey. — Vias. Commun sur les «
conifères.
Idiocerus socialis, Fieb. — Toulouse. Commun.
Macropis lanio, Lin. — Toulouse. Très commun sur les
coniféres.
Pediopsis cerea, Germ. — Toulouse. Rare sur les saules.
Pediopsis virescens, Fabr. — Toulouse. Rare sur les saules.
Pediopsis dispar, Fieb. — Béziers. Rare sur les saules.
Pediopsisscutellata, Bohm. — Toulouse. Assez commun sur
les ronces.
Agallia sinuata, M't-Rey. — Toulouse. Rare sur les
divers végétaux.
Agallia venosa, Fall. — Béziers. Commun sur divers végé-
taux.
TETTIGONINI
Tettigonia viridis, Lin. — Toulouse. Commun dans les prai-
ries sur les bords du Lhers.
Aglena ornata, Friw. — A Vias, rochers de Rocaute.
Commun.
Penthimia atra, Fabr. — Toulouse; sur le chêne. Pas rare.
ACOCOPHALINI
ACOCephalus striatus, Fab. — Languedoc. Très commun par-
tout sur divers végétaux.
AcOCephalus bisfaciatus, Lin. — Limoux. Assez commun sur
divers végétaux.
ACOCephalus polystolus, SCOtt. — Quillan; sur le pin
d'Alep. Pas rare,
NET 2 CPI LA CT TOR
D" 2
ACOCephalus pelas, Fieb. — La Nouvelle (Ex. Puton et
Reiber).
Solenocephalus obsoletus, Germ. — Toulouse; sur divers
végétaux. Pas rare.
JASSINI
Grypotes pinctellus, Bohm. — Toulouse. Rare sur le pin
sylvestre. |
Thamnotettix attenuata, Germ. — Toulouse. Assez rare.
Thamnotettix quadrinotata, Fabr. — Toulouse. Assez rare.
Athysanus stactogalus, AmiOt. — Vias; vit sur le ta-
marix. Commun.
Athysanus Heydeni, Leth. — Agde, Vias. Extrêmement
commun sur le tamarix.
Athysanus striola, Fall. — La Nouvelle. Commun sur divers
végétaux.
Athysanus obscurellus, Kirby. — Béziers. Pas commun sur
divers végétaux.
Athysanus plebejus. Zett. — Languedoc. Très commun sur
divers végétaux.
Athysanus 1lœævis, Fieb. — Toulouse ; un seul exemplaire.
Athysanus variegatus, Kirby. — Languedoc. Très commun,
Athysanus obsoletus, Kirby. — Même habitation.
Athysanus brevipennis, Kirby. — Comme le précédent.
Allygus atomarius, Germ.— Toulouse ; un seul exemplaire.
Allygus comr'utata, Fieb. — Toulouse ; un seul exemplaire,
sur une plante de prairie sèche.
Deltocephabus punctum, FIlor. — Toulouse; un seul exem-
plaire, sur une plante de prairie sèche.
Deltocephalus Flory, Fien — Toulouse. tiès Commun sur
divers végétaux dans les bois.
Deltocephalus striatus, Lin. — Béziers ; assez commun sur
divers végétaux dans les bois.
Deltocephalus breviceps, Kirb. — Béziers ; un seul exem-
_ plaire.
— Di
TYPHLOCYBINI.
Alebra albostriatellus, Fall. — Toulouse. Pas rare sur le
tilleul et l’aubépine.
Notus Ferrarii, Puton. — Toulouse. Un seul exemplaire.
Notus stigmatipennis, Mrt Rey. — Béziers ; rare.
Chlorita flavescens, Fabr. — Vias ; commun sur le Pin.
Chlorita nervosa, Fieb. — Balaruc. Un seul exemplaire.
Chlorita viridula, Fall. — Montpellier. Un seul exemplaire
sur une plante.
Chlorita aurata, Lin. - Toulouse; commun sur diverses
plantes.
Chlorita urticæ, Fabr. — Toulouse; commun sur l’ortie et
le marrubium.
Chlorita Collina, FIor. — Béziers, rare sur un phlomis.
Chlorita melissæ, Curtis. — Béziers, 2 exempl. sur lalavande.
Typhlocyba Putoni, Leth.— Balaruc. Un exemplaire sur une
plante qui m'est inconnue.
Typhlocyba dubia, Fieb. — Béziers, deux exemplaires.
Zygina scutellaris, H. SChff. — Toulouse, deux exemplaires.
Zygina par vula, Bohm. — Toulouse, pas rare sur les haies.
Zygina tamaricis, Puton. — La Nouvelle, Vit sur le ta-
marix.
Zygina bisignata, M" Rey. — Toulouse, sur l’aubépine ; rare.
SECTION II, — STERNORHYNCHA.
Psyllides (1).
Livia juncorum, Latr. — Tout le Languedoc; sur les joncs.
Psylla melanoleura, Farst. — Tout le Languedoc, sur l’au-
bépine.
Psylla buxi, Linné. — Toulouse, sur le buis.
RhinocCola speciosa, F1or. — Montpellier.
Rhinocola tamaricis, Puton. — La Nouvelle.
(1) N'avant presque pas chassé les Psyllides, je me borne à men-
tionner quatre ou cinq espèces.
PROCÈS-VERBAUX. — 1894
Séance da 10 janvier 14894,
Installation du bureau élu pour l’année 1894.
Présidence de M. MoNTAXÉ, président.
M. BrÆ&MER analyse l’importante Monographie que M. le
Dr Hecxez, de Marseille, en collaboration avec MM. ScaLac-
DENHAUFFEN et Moursou, a consacré à la famille des Globula-
riées (Masson, Paris, 1894).
Contrôlant les- données morphologiques par l'étude anato-
mique de la feuille et de la tige, le savant botaniste de Mar-
seille fixe la place de la famille dans la série des gamopétales,
établit ses relations curieuses avec les Plumbaginacées et
ilmite le nombre des espèces à onze. Celles-ci se répartissent
en deux groupes, celui des Vulgaris dont le type estle G. vul-
garis L.,.espèce souche du genre, et celui des Cordifolia,
auquel appartient le G. Alypum L.
Les feuilles de cette dernière espèce, employées comme
purgatives et fébrifuges par les médecins arabes, constituent
un remède populaire en Provence, d’où le nom vulgaire de
Séné des Provençaux.
L'étude chimique de M. Schlagdenhauffen a surtout porté
sur ces feuilles où, en dehors du glucoside amer, la globula-
rine, décelée en 1857 par Walz, il signale: 1° l'acide cinna-
mique, auquel se relie génétiquement la globularitine, produit
de dédoublement de la globularine ; 2° ]a mannite et 3° une
essence encore imparfaitement étudiée,
4*
I1
Les expériences et les observations thérapeutiques du
D: Moursou justifient la confiance qu’accordaient à la Globu-
laire-turbith les médecins arabes.
Le Secrétaire-général,
LABORIE.
Séance du 7 février 1894.
Présidence de M. MoNTAXNÉ, président,
M. Lagoriz, au nom de M. CarTaiLHac, remet un diplôme
de membre de la Société botanique de Florence, délivré le
siècle dernier au botaniste toulousain Marxarn ( Dominique }).
— Ce diplôme provient des papiers de feu le D' Noucer.
La Société remercie M. Carraicuac, et décide que pour
assurer la conservation de celte pièce intéressante; elle sera
montée sur toile et encadrée.
M. pe Rey-PAILHADE analyse un mémoire de MM. BerTHELOT
et ANDRE, intitulé : Etudes sur la formation de l'acide carboni.
que et l'absorption de l'oxygène par les feuilles détachées des
plantes : réactions purement chimiques (A).
Ces auteurs ont étudié trois végétaux différents, le blé, le
sedum et le coudrier. Les feuilles fraîches ont été chauffées
dans un ballon plongé dans un bain d’huile à 140°c. La vie
étant détruite à cette haute température, les réactions obser-
vées étaient d'ordre purement chimique. Les feuilles, placées
dans un courant d'hydrogène pur, ont fourni de l'acide
carbonique en quantité notable; quand on fait traverser le
ballon par un courant d’air, la quantité d'acide carbonique
produite est beaucoup plus considérable , double dans
(1) Comptes rendus, séance du 8 janvier 1894
DU ee © ee.
en. me ss tm. Co + Æ ee
III
certains cas. Si on opère en ballon resté avec de l'oxygène
pur, on constate que le volume de l’oxygène absorbé est
supérieur à celui de l’acide carbonique formé.
Il en résulte que l’acide carbonique émis par les végétaux
vivants provient de deux sources : 1° du dédoublement de
corps capables de donner CO?, sans le secours de l’oxygène
extérieur ; 2° d’une oxydation avec formation de CO?, Ces faits
permettent de comprendre la variabilité du rapport en volu-
mes de &.
Daus leurs recherches sur la vie résiduelle et les produits
du fonctionnement des tissus séparés de l'être vivant, MM. A.
Gaurier et Laxp: ont observé que le tissu musculaire main-
tenu vers 45°c, dans le vide et à l'abri des microbes, dégage
aussi de l'acide carbonique sans le concours de l'oxygène
extérieur. Ils ont trouvé pour 400cc de muscle de bœuf en six
jours, &lce d'acide carbonique (4).
M. pe Rey-PaizHApe rappelle à cette occasion qu'il a an-
noncé des faits analogues à la séance du 4 mai de la Société
d’'Hitosire naturelle de Toulouse, dans son étude sur l’Absorp-
tion de l'oxygène par les êtres vivants. L’extrait alcoolique
de levure de bière stérilisé à froid (liqueur de philothion) ab-
sorbe l’oxygène libre de l'air avec un dégagement conco-
mitant d'acide carbonique, supérieur à l'oxygène consommé.
Il ajoute que les résultats de ses récentes recherches sur le
gaz émis par ce liquide dans le vide et à la température de
45°, indiquent une production spontanée d’acide carbonique.
Une expérience a fourni pour 100 cc. de liqueur et en sept
jours plus de 30 ce. de CO?. Les faits fournis par la levure
de bière sont donc entièrement d'accord avec les récentes
recherches de MM. BertHeLor et ANDRE sur les trois plantes
citées plus haut, et avec l’observation de MM. A. GaAuTIER et
Lan: sur l'émission spontanée d'acide carbonique par les
tissus dans le vide. |
(1) Comptes rendus, séance du 20 juin 1892.
IV
M. le Dr Fucarrox fait don à la Société d’un livre qu’il vient
de publier, et dans lequel il étudie les phénomènes électriques
que présentent les êtres vivants. À
Il expose à la Société quelques-uns des faits tout nouveaux
et très curieux qu’il a relatés dans son ouvrage, et ses idées
sur le mécanisme de leur production. à
M. Moxraxé décrit les procédés d’estampage dont il se sert
pour obtenir la reproduction des pièces anatomiques.
Le Secrétaire général,
LABORIE.
Séance du 7 mars 1594,
Présidence de M. MONTANÉ, président.
M. MonTaXË informe la Société que le comité de rédaction
du Midi méd cal, par l'intermédiaire de notre collègue le
D' Maurel, demande, pour reproduire ou tout au moins pour
analyser les travaux qui se rattachent à l’art de guérir, que
les procès-verbaux de nos séances lui soient régulièrement
envoyés.
Cette proposition est adoptée à l'unanimité.
M. pe Rey-PaiLHaDE présente à la Société des dessins de
cadrans de montre et de pendule qui donnent à vue les con-
cordances décimales du temps avec les heures sexagésimales.
Après une discussion à laquelle ont pris part plusieurs
membres de l'assemblée, la Société a décidé d'inscrire Île
temps décimal à la suite de l'heure, comme suit : 78 du
matin (t. d., 30c,4).
M. Bræuer expose : 4° la suite de ses recherches microchi-
miques sur l’hespéridine,
Ééne rer à à lé
à A
" à F
L
Il rapporte la dissociation des sphéro-cristaux en paquets
d’aiguilles incolores sous l'influence de l'acide acétique bouil-
lant. La matière colorante jaune qui donne aux sphéro-cris-
taux des feuilles de Buchu leur couleur caractéristique, est
une substance étrangère qui agglutine, en quelque sorte, les
aiguilles d’hespéridine ;
2v Entretient la Société des plantes alimentaires de
l'Afrique. Il rappelle qu’on peut diviser le continent africain
en cinq grandes zones de végétation, savoir : deux zones
tempérées, le domaine méditerranéen et la région du cap ; une
zone tropicale, séparée des premières par deux vastes régions
désertiques : le Sahara, au uord, et le Kalakari, au sud.
A part quelques exceptions peu importantes, les cultures
des deux premières sont constituées par des plantes de
l'Europe méridionale.
La plante alimentaire par excellence des oasis du Sahara
est le dattier, qui s'étend dans toute la portion égyptienne de
la vallée du Nil (sorte d’oasis continue) pour pénétrer en
Arabie. Le Kalakari ne possède pas d’oasis, et la seule plante
utile est le concombre des Caffres (Acanthosicyos horrida).
Dans la zone tropicale, il y a lieu de distinguer les forêts de
la Guinée et du Zanguebar des régions plus découvertes où
s'élève le baobab.
Les plantes alimentaires indigènes, en Afrique, sont peu
nombreuses, savoir : le dourra et les autres variétés cultu-
rales de l’Andropogou arundinaceus, l’éleusine, le lablah, le
vouandzou (Glycine subterranea L.), le cajau et le gombo
(Hibiscus esculentus L.). Il faut y ajouter la cola et surtout le
café, qui a rayonné de là d’abord en Arabie (Coffea arabica L.),
puis dans toutes les régions tropicales. À ces plantes indi-
gènes, sont venus s'ajouter et se substituer des végétaux
exotiques pénétrés, les uns de l'Asie, tels que le colocase, le
bananier, le manguier et la canne à sucre. Mais ce sont surtout
les plantes américaines, principalement brésiliennes, dont l’in-
troduction remonte à trois siècles et dont l'extension a frappé
9°
VI
les voyageurs (Schweinfürth, Dybowski). C'est ainsi qu
l’arachide est cultivé sur une bien plus vaste échelle que so
congénère le vouandzou, que le maïs s'étend plus que le
dourra, et, qu’enfin, le manioc a pris une extension autrement
grande que le colocase (1). 3
Le Secrétaire-général,
LaBorit.
Séance du 14 mars 1894,
Présidence de M. MoxTANÉ, président.
M. Moxraxé décrit un cas de dégénérescence du cœur
droit, observé sur un lapin mort vingt-quatre heures après.
avoir reçu une injection de vaccin anti-charbonneux.
M. Azau entretient la Société d’un cas de guérison de la
gale du chien produite par le demodex.
La recherche du parasite avait confirmé le diagnostic porté
à première vue par M. Labat, professeur de pathologie à
l'Ecole vétérinaire, et détruit à peu près tout espoir de gué-
rison.
M. Azam, qui tenait beaucoup à son chien, sachant que.
dans les ménageries on traite les maladies de peau par
le pétrole, eut l’idée d'employer un mélange de quantités”
égales de cette huile minérale et d’eau. Une friction très.
énergique fut faite sur tout le corps de l'animal qui devint
irès gravement malade et manqua de mourir.
Cependant, la santé se rétablit peu à peu, P épaississement
de la peau disparut, les poils repoussèrent, et en même temps
toutes les plaques galeuses s’effacèrent. — Pour s'assurer de
la complète guérison de l’animal, M. Azam l’a de nouveau.
(1) Cf. Zaborowski, Bull, Soc. anthropol., 1893, p. 508.
vil
conduit à la clinique de l'Ecole, où les recherches les plus
minutieuses n'ont pu faire découvrir aucune trace de gale.
La gale due au Demodex passe pour incurable. Cependant,
nombre de personnes se résignent difficilement à sacrifier
uniquement, parce qu’il est atteint d’une maladie de peau, un
animal auquel elles portent de l’affection. Le résultat inespéré
que M. Azam a obtenu pourra, en engageant ies membres de
la Société qui en auront connaissance à essayer le même
traitement, leur éviter cette pénible décision. C’est là le motif
de cette communication, dont l’objet sort évidemment du cadre
habituel des travaux de la Société.
M. BræMmER analyse le mémoire de MM. Heckel et Schlag-
denhauffen sur le Copaïfera Salikounda Heckel.
Précédemment, il avait déjà entretenu la Société des tra-
vaux consacrés à l'appareil sécréteur des Copaiers amé-
sicains (1).
L'espèce considérée, originaire de l'Afrique tropicale, est
dépourvue de cet appareil. Vu l'importance histotaxique des
éléments sécréteurs, l'étude de MM. Heckel et Schiagden-
hauffen soulève un problème fort intéressant et nécessite de
nouvelles recherches dans ce sens. Parmi les résultats aux-
quels des savants sont déjà arrivés, il faut noter, dans les
graines de C. Salikounda, la présence d’une quantité notable
de coumarine, principe aromatique assez répandu dans le règne
végétal et en particulier dans le groupe des Légumineuses.
Le Secrétaire Général,
LABORIE.
| (1) Bull. Soc. Hist. nat., 1893, p. VII.
dns en à ar
VIII
Séance du 18 avril 14894,
Présidence de M. MoNTANÉ, président.
M. MoxraxËÉ expose le résultat des recherches qu'il a faites,
avec M. Leclainche son collègue à l'Ecole vétérinaire,
sur l’Histogénèse du tubercule dans la morve pulmonaire du
cheval.
Le tubercule morveux se développe toujours au voisinage
de la plèvre ou d’une travée interlobulaire. Sa formation est
précédée par une inflammation des voies lymphatiques voisi-
nes. La première ébauche de la lésion consiste dans un
foyer inflammatoire comprenant un groupe d’alyéoles rem-
plies de fibrine finement granuleuse, reliquat d'une hémor-
rhagie primitive, emprisonnant quelques leucocytes mononu-
cléaires. Cette ébauche du tubercule se traduit sous la plèvre
par une tache ecchymotique arrondie.
Dans la deuxième période, la partie centrale du foyer pri-
mitlif de pneumonie est envahie par une immigration active
de leucocytes; ceux-ci infiltrent les parois ; ils remplissent
les alvéoles qui dessinent, sur la coupe, une grappe fortement
colorée. On rencontre des bacilles, encore peu nombreux,
dans les parois alvéolaires et dans l’intérieur des vésicules
C'est à ce moment que le tubercule se traduit, à l'extérieur,
sous l'aspect d’une granulation semi-transparente.
Le foyer central subit rapidement une dégénérescence caséine
frappant à la fois les parois alvéolaires et les leucocytes im-
migrés, en même temps que se forme à la périphérie une
zone réactionnelle de pneumonie interstitielle. Les baclles
se montrent plus nombreux et ils sont rencontrés dans toute
l'étendue du foyer.
La présence du foyer de dégénérescence est indiquée à la
IX
surface du poumon par l'apparition d’une tache blanche, opa-
que au centre de la granulation grise de la précédente période.
Dans un quatrième stade, la zone de pneumonie intersti-
tielle constitue, autour du foyer caséeux central, une paroi
cellulaire compacte dans laquelle on peut distinguer deux
couches : l’une interne, la plus large, est formée de grosses
cellules jaunâtres, parmi lesquelles il n’est pas rare de ren-
contrer des cellules géantes ; l’autre, externe, moins épaisse,
comprend des faisceaux conjonctifs délicats, séparés par des
cellules rondes à gros noyaux, de nature embryonnaire. La
couche interne mérite le nom de « zone épithélioïde », tandis
que la couche externe est l’ébauche de la zone fibreuse.
Une dernière phase est marquée par l'achèvement des
ceintures fibreuses et épithélioïdes.
Il existe alors un foyer central caséeux, une zone moyenne
épithélioide et une zone externe fibro-embryonnaire.
Le tubercule, ainsi constitué, ne subit plus que des altéra-
tions régressives sans retentissement extérieur. La zone
épithélioïide disparaît peu à peu par suite de la dégénéres-
cence de la surface limitante interne et de l’extension de la
coque fibreuse externe. À une période ultime on ne trouve
plus qu’un contenu granuleux amorphe qu’enserre une cap-
sule résistante composée de faisceaux conjonctifs concen-
triques. La lésion est enkystée; elle se traduit à l’intérieur
sous l'aspect d’une saillie arrondie, dure et de coloration
blanchâtre.
En résumé :
Le tubercule morveux débute par une lymphangite périlo-
bulaire : le lobule est envahi secondairement, de la périphérie
au centre ; la première expression anatomique du tubercule
est un noyau de pneumonie fibrineuse.
Le centre du foyer est ensuite le siège d’une apoplexie
leucocytaire, suivie de la dégénérescence caséeuse des élé-
“
ments et d’une réaction périphérique ; celle-ci aboutit au
développement d’un ceinture épithélioïde doublée d’une enve-
loppe conjonctive.
Le Secrétaire Général,
LABORIE.
Séance du ? mai 1894.
Présidence de M. MoNTAXÉ, président,
SUR LE MÉCANISME DE LA VIE
M. ne Rey-PAILHADE analyse un mémoire de M. A. Gautier,
de l’Institut, intitulé : La nutrition de la cellule, où cet auteur
donne des preuves qui paraissent convaincantes de la forma-
tion de l’urée dans le foie et d’une manière générale des
composés uréiques dans l’organisme, par un fonctionnement
du protoplasma cellulaire en dehors de toute occission de
l'oxygène libre. Le sang qui sort du foie contient plus d’urée
que celui qui y pénètre ; ensuite le tissu hépatique hydrogène
pendant la vie le sulfo-indigotate de sodium. Ces faits ne peu-
vent s'expliquer qu’en admettant un dédoublement avez hydra-
tation de l’albumine à l'abri de l'oxygène libre. M. de Rey-
Pailhade ajoute les raisons suivantes à celles de M. Gautier.
La levure de bière se reproduisant dans un milieu sans
oxygène à l’aide de matériaux ne contenant pas de philothion,
engendre par synthèse cette dernière matière caractérisée
par un ou plusieurs atômes d'hydrogène apte à hydrogéner
facilement le sulfo-indigotate de sodium; la levure de bière
produit en même temps des composés extractifs xanthiniques
se rattachant à l’urée. Or, il y a tout ilieu de croire que le.
philothion qui existe abondamment dans les cellules des êtres.
LM
XI
aérobies se produit également sans l'intervention de l'oxygène
libre. Les diastases ou ferments solubles d’hydratation, de
nature azotée, existent aussi bien chez les cellules anaérobies
que chez les aérobies.
La cellule fonctionne en somme par l’énergie devenue sen-
sible dans le jeu des combinaisons chimiques. Cette énergie,
due chez les organismes anaérobies à des dédoublements
moléculaires et chez les aérobies à des oxydations, se trans-
forme en partie en travail chimique qui est nécessairement le
même dans les deux cas. La lumière électrique est la même
que la force motrice qui la produit vienne d’une machine à
vapeur ou d’une turbine, on ne peut nier l’étroite parenté qui
existe entre toutes les matières albuminoïdes constitutives du
protoplasma vivant. Le travail chimique vu dans son effet, doit
nécessairement engendrer des substances voisines. L'absence
ou la présence de l’oxygène libre n’influe pas sur le phéno-
mène général; les différences sont dues uniquement à des
actions d’un ordre tout à fait secondaire.
Le Secrétaire-Général,
LABORIE.
Séance du 6 juin 1894.
Présidence de M. MoNTANÉ, président.
Le Secrétaire général, après avoir rappelé la situation très
difficile où se trouve actuellement la Société, par suite d'une
réduction très considérable de ses dotations, et la nécessité
pour elle de diminuer l’étendue du Bulletin, démontre que le
mouvement intellectuel de cette compagnie est aussi actif
que par le passé, comme le prouvent les travaux publiés
dans le courant de l’année.
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XII
IL indique l'importance des recherches de M. Bræmer sur Ë
les principes actifs des cucurbitacées ; l’intérêt qui s'attache
aux études paléontologiques de M. Harlé, et aux conclusions
qu’il en dégage relativement au climat du Sud-Ouest de la.
France à l’époque quaternaire.
Il passe ensuite en revue l’étude si complète d’un nouveau
parasite du chat, faite par M. Neumann; la description d’une
fleur anormale de Delphinium Ajaus, due au président de la
Société, M. Leclerc de Sablon; les recherches de M. Mon-
tané sur la structure du testicule du cheval dans le cas de
cryptorchidie , et celles du D° Toujan sur deux monstruosités
fœtales.
Il appelle l'attention sur la conception si nouvelle et si.
hardie de M. de Rey-Pailhade qui, par une suite de recherches
conduites avec une rare persévérance, fait chaque jour un
nouveau pas vers la démonstration de l’existence d'un corps
nouveau, le Philotion, insaisissable jusqu'ici, il est vrai, mais
dont il trouve la trace dans tous les tissus vivants et surtout
dans leurs parties les plus jeunes.
Il mentionne la trop courte communication de M. Jammes
sur ses observations relatives à la transformation des éléments
nerveux chez les Nématodes, recherches et résultats remplis
pour l’avenir de grosses promesses; et enfin, la liste si inté-
ressanute des plantes recueillies dans la vallée du Mares et celle
de son affluent, le ruisseau de Montferrand, par M. Fagot,
qui, délaissant un moment l'étude des mollusques de notre
région, a fait ainsi dans la botanique une fructueuse incur-
sion.
Ces travaux ne sont pas les seuls qui aient affirmé l’activité
scientifique des membres de la Société. Quelques-uns d’entre
eux se sont fait remarquer par des mémoires et des recher-
ches qui ont valu à leurs auteurs des récompenses que la
Société est heureuse d'enregistrer.
M. Griolet aîné a obtenu un 2 prix pour un mémoire qu’il
avait adressé au concours ouvert par l'Association française
be
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U
.
XIII
pour l’avancement des sciences, sur la prophylaxie de la
rage, en exécution des intentions d’un donateur de la somme
de 600 francs destinée à récompenser les meilleurs travaux
faits sur cette question.
L'Académie des sciences, dans sa séance annuelle, a
décerné à deux de nos confrères les plus distingués les
récompenses les plus justement méritées et les plus flat-
teuses :
À M. Neumann, elle a décerné un rappel de médaille, pour
la deuxième édition de son très remarquable Traité des mala-
dies parasilaires non microbiennes des animaux domestiques, et
à M. Laulanié, un prix de Physiologie expérimentale.
Cette récompense est la Juste sanction des études du jeune
et savant directeur de notre Ecole vétérinaire, qui est par-
venu à créer, en peu d’années dans cet établissement, un
laboratoire de Physiologie des plus importants, et dont il
ulilise les précieuses ressources au profit de l’enseignement
et des progrès de la science.
Le Secrétaire Général,
LABORIE.
Séance du 20 juin 1894.
Présidence de M. MONTANÉ, président.
M. Mazcgr fait la communicalion suivante :
Les Actes de la Société scientifique du Chili publient, dans
les Are et 2me livraisons du t. III (1893), un travail de M. La-
faste, ayant pour titre : Rhythme vaginal des mammifères.
Notre compatriote y expose les résultats de ses recherches
sur les modifications dont l’épithélium vaginal est le siège,
XIV
Les observations de MM. Lataste et Retterer sur les ron-
geurs, les ongulés (brebis, vache, jument), les bimanes.
(femme), les carnivores (chienne, chatte), établissent en
effet que l’épithélium du vagin des mammifères subit des
transformations périodiques. Elles seraient accidentelles et
déterminées par la gestation, pour Retterer ; normales, au
contraire, et liées à l’ovulation, d'après Lataste. Voici d’ail-
leurs, la marche des phénomènes telle que l'expose ce
dernier naturaliste :
Les transformations de l’épithélium se reproduisent sui-
vant un rhylhme que M. Lataste appelle rhythme vaginal et
qui concorde avec celui qui régit l'ensemble des modifica-
tions périodiques de l'appareil génital femelle ou rhythme
génital.
On peut distinguer deux phases dans une période du
rhythme vaginal : 4° l’époque génitale, le repos génital.
L'époque génitale coïncide avec la mâturation et la chute
des ovules (époque des menstrues chez la femme, du rut chez
les autres mammifères). C’est le moment où le vagin de la
femelle est prêt pour le coit.
Le repos génital succède au rut et dure jusqu'à uno
deuxième époque génitale qui commence une nouvelle
période du rhythme vaginal.
Quand survient l’époque génitale, l’épithélium du vagin
est toujours stratifié et très semblable à l’épiderme, mais les
strates supérieures, de nature cornée chez les rongeurs sim-
plicidentés et chez certains carnivores, ne se kératinisent
jamais chez la femme, les rongeurs duplicidentés (?), les
ongulés (?) et certains carnivores (?).
Aussitôt après cette époque, la muqueuse vaginale subit
une mue, c'est le repos vaginal qui commence.
Dans les cas les plus accusés, cette mue intéresse toute
l'épaisseur de la couche pavimenteuse, et la couche malpi-
ghienne, laissée à nu, se met aussitôt à subir la transfor-
XV
mation et la fonte muqueuses de la surface à la profondeur
sur un nombre d'assises variant avec l’espèce de mammifères.
Dans les cas les moins accusés, la mue vaginale n’inté-
resse qu'une faible partie des assises de la couche pavimen-
teuse, et l’on n’observe aucune dégénération muqueuse des
assises sous-Jacentes.
Ce dernier cas ne s’observe que chez la femme. Elle est
la seule femelle mammifère censtamment apte au coït, et la
seule aussi qui possède constamment l’épithélium vaginal
caractéristique du rut.
A l'approche de la nouvelle époque génitale, la dégéné-
ralion muqueuse des assises malpighiennes s'arrête, l’épi-
thélium évolue désormais à la façon de l’épiderme, les
cellules superficielles devenant pavimenteuses ou aplaties
et se kératinisant ou non suivant les cas.
Quand survient le rut, l’épithélium vaginal a repris exac-
tement l'aspect qu’il avait à l’époque génitale précédente
(épaisseur et structure de l’épiderme), et il va recommencer
aussitôt à parcourir le même cycle de transformations.
En résumé, le rhythme vaginal consiste essentiellement :
d’une part en un épaississement de l’épithélium du vagin qui
acquiert l'épaisseur et la structure de l'épiderme cutané
immédiatement avant l’époque génitale, et d’autre part, en
un amincissement résultant de la desquamation de tout ou
partie des assises pavimenteuses, souvent même des assises
malpighiennes aussitôt après l'époque génitale.
Le Secrétaire-général,
LABORIE.
XVI
Séance du 4 juillet 1894.
Présidence de M. MoNTAXNÉ, présidence.
Note sur deux plantes des environs de Toulouse
Par M. LABORIE.
Un hasard heureux m'a fait trouver cette année deux espè-
ces végétales, Bifora radians (Bieb) et Doronicum Parda-
lianches (Wille) dont la première n’a jamais été signalée
dans les environs de Toulouse.
Au mois de mai, le Bifora radians (Bieb) était extrêmement
répandu dans quelques champs de blé et d’avoine situés le
long de la rive droite de l’Hers, en amont du pont de Saint-
Martin-de-Lasbordes. C’est là que j'ai remarqué cette plante
le 6 mai. Depuis J'ai constaté son existence sur le talus exté-
rieur qui borde le chemin de halage établi le long de la
berge droite du ruisseau, et enfin, j'en ai récolté un pied sur
les bas-côlés de la route qui de la vallée de l’Hers monte à
Guilleméry. Il est donc probable qu’elle existe çà et là dans
les cultures établies sur ce côteau.
Le Bifora radians est une espèce assez rare en France. On
ne la connaît que dans un petit nombre de localités : Castel-
nau près de Montpellier (Delort), Montaulieu dans l'Aude
(de Martin), citées par Grenier et Godron (Flore de France,
t. I, p. 678), les environs d'Antibes (Thuret et Bonnet), de
Menton (Ardoino : Flore des Alpes-Maritimes, Menton, 4869,
p. 460), de Castres (A. Caraven-Cachen). J'ai trouvé, en 1866,
celle espèce sur le causse de Labruguière, près de Castres, où
elle pourrait avoir été confondue avec le B. testiculata (Dec)
XVII
que je n’ai jamais rencontré sur ce plateau, et dont cepen-
dant elle se distingue très nettement non seulement par ses
fruits échancrés supérieurement, mais encore par ses ombelles
à 5-7 rayons et par ses pétales extérieurs bifides et rayon-
nants.
Depuis l’époque où j'ai observé cette plante pour la pre-
mière fois, J'ai appris que le jardinier en chef du Jardin-des-
Plantes l'avait rencontrée au Port-Garaud et que M. Neumann
l'avait cueillie aux environs de Lespinet au cours d’une herbo-
risation faite avec ses élèves.
Ces diverses constatations semblent prouver la naturali-
sation de certe espèce, dont les graines ont été sans doute
importées dans nos environs avec des blés de semence.
L'autre espèce, Doronicum Pardalianches (Wild) ou herbe
aux panthères, est une synanthérée d'assez grande taille qu'on
rencontre fréquemment dans plusieurs départements limitro-
phes de la Haute-Garonne et tout particulièrement dans
l'Aude et dans le Tarn.
Tout d'abord, je l’ai rencontrée dans l’île du moulin du
château, le long d’une haie parallèle à la rive droite du grand
bras de la Garonne, non loin de la Poudrerie. Elle a formé
en cet endroit deux touffes voisines et assez considérables
pour qu'on soit autorisé à faire remonter leur origine à deux
ou trois ans au moins.
Enfin, dans les derniers jours d'avril, je l'ai trouvée à la
lisière du bois du château de Lacroix-Falgarde, au bord de la
prairie si connue des botanistes par les nombreuses orchidées
qu'on y rencontre.
Le Doronicum Pardalianches n’est cité ni par Noulet ni par
Arrondeau. Cependant on a sans aucun doule signalé sa pré-
sence dans nos environs, Car Grenier et Godron, toujours si
exacts, le mentionnent à Toulouse.
Quoiqu'il en soit, l'existence de cette plante dans le pays
XVIII
toulousain était certainement douteuse et, à ce titre, les deux
observations que je viens de rapporter m’ont paru présenter
quelque intérêt.
Le Secrétaire Général,
LABORIE.
Séance du 18 juillet 14894.
Présidence de M. MoNTAXÉ, présidence.
Première recherche sur le lait,
Par M. MaALET.
M. Malet communique à la Société les premiers résultats
des recherches qu'il a entreprises sur le lait des vaches.
Il a d’abord essayé d'établir la valeur laitière des diverses
races bovines des Pyrénés et il est arrivé à constater que la
race de Saint-Girons l'emporte sur toutes les autres. Les
animaux de cette origine, toutes choses égales d’ailleurs,
donnent plus de lait et un lait plus riche en crême que ceux
de la race de Lourdes.
L'influence de la race est prépondérante au point de vue
de la teneur en crême et l’alimentatien ne joue qu’un rôle
tout à fait accessoire.
M. Malet a nourri plusieurs jeunes chiens, les uns avec du
lait bouilli, les autres avec du lait non bouilli. Les animaux
en expérience se trouvaient placés dans des conditions iden-
tiques, et ils étaient de tous points comparables entre eux.
Il résulle de ses observations que la croissance et l’aug-
mentation de poids des jeunes animaux ont toujours été plus
rapides chez ceux qui n'étaient nourris qu'avec du lait
bouilli.
XIX
Ces expériences confirment entièrement les résultats obser-
vés chez les enfants par MM. les docteurs Budin et Cha-
vannes (Bulletin de l’Académie de médecine, 24 juillet 1893).
Enfin, M. Malet a étudié l’action conservatrice et l’action
physiologique du salicylate et du bicarbonate de soude.
A la dose de 30 centigrammes par litre, le salicylate de
soude empêche la fermentation du lait, tandis que 2 grammes
de bicarbonate de soude par litre n’ont aucun effet sur la
conservation du lait.
Mais tandis que le lait salicylé exerce une action dépres-
sive et détermine un arrêt de développement qui persistent
assez longtemps après ‘qu’on a cessé l’usage de ce lait, le
bicarbonate de soude reste sans influence sur l’économie ou
même paraît favoriser l'assimilation.
Le Secrétaire Général,
LABORIE.
Séance du 7 novembre 1894.
Présidence de M. MoNTANÉ, président.
Communication de M. Harlé.
M. HARLÉ signale la découverte de machoires et autres
Restes de Marmottes dans la grotte de Lestélas, commune
de Cazavet (Ariège), découverte qui a été faite par lui en
mai dernier, au cours des fouilles qu'il a entreprises dans ce
gisement, et par M. Miquel en septembre. Les humérus
(deux du même côté) possèdent l’arcade pour le passage de
l'artère brachiale. Les mêmes fouilles, à quarante mètres de
l'entrée, à gauche, ont donné quelques ossements d’Ours, de
Panthère, de Cerf élaphe, d’un grand Bovidé et de Cheval.
xx
M. Harlé rappelle que, il y a deux ans, on ne connaissait,
s’il ne se trompe, aucun gisement à Marmotles dans les
Pyrénées et que depuis il en a signalé trois (fentes de rocher
à Montoussé et à Aurensan, dans les Hautes-Pyrénées, et
grotte à Eichel, dans l'Ariège), d’après des échantillons qu'il
avait recueillis soit seul, soit avec la collaboration de
M. Miquel. La grotte de Lestélas est donc un quatrième gise-
ment pyrénéen à Marmottes. Ces découvertes montrent que
la Marmotte est commune dans les gisements quaternaires
des Pyrénées, tandis que, jusque dans ces derniers temps, on
croyait qu'elle y faisait complètement défaut, absence qui
provenait uniquement de ce que beaucoup des personnes qui
ont exploré les gisements quaternaires ont recueilli d’une
manière trop exclusive les gros ossements et négligé les petits.
La grotte de Lestélas présente cette particularité d’être le
gisement quaternaire le plus élevé que l’on connaisse dans
les Pyrénées : son altitude est 900 mètres.
Notre Société y a pratiqué des fouilles pendant son excur-
sion du 26 mai 1871.
La Marmotte ne vit plus dans les Pyrénées. C’est par
erreur que certains auteurs prétendent le contraire. Le fait :
qu’elle se maintient encore dans les Alpes conduit à suppo-
ser que sa disparition des Pyrénées, depuis le Quaternaire,
est due à d’autres causes que l’action de l'Homme.
Le Secrétaire-Général,
LABORIE.
Séance du 24 novembre 1894.
Présidence de M. MOonTANÉ, président.
Communication de M. de Rey-Pailhade.
M. de Rey-Pailhade, encouragé par le succès qu’obtient la
division décimale du temps, a entrepris l’application de ce
F5
PORN PSE ST ae ut 2 À
XX
système à la division du cercle. Il entretient la Société des
rapports qui unissent les mesures du temps et de l’espace, et
démontre que l'unité de temps doit correspondre à l'unité
d'angle. |
A la suite de cette communication, il est décidé que la
Société d'Histoire naturelle, qui déjà emploie la notation
décimale pour indiquer l'heure de ses séances, se servira de
la même notation quand il s’agira de faire connaître la latitude
_et la longitude.
Le Secrétaire-général,
LABORIE.
Séance du 5 décembre 1894.
Présidence de M. MoNTANÉ, président.
Le Secrétaire général donne lecture d’une lettre adressée à
M. le Président de la Société par M. Fages, de Grenade.
Dans cette lettre, datée du 17 novembre, M. Fages informe
la Société que le 25 mai 1884 il a trouvé en grande abon-
dance, dans les plaines du Canal latéral, entre Ondes et Cas-
telnau, une Ombellifère, le Bifora radians que M. Laborie a
signalée le 17 juillet 1894 aux evvirons de Saint-Martin-de-
Lasbordes et considérée comme nouvelle pour le départe-
ment. M. Fages rappelle que, depuis 1884, il a distribué cette
plante à de nombreux correspondants et publié sa découverte
dans le Bulletin des Sciences physiques et naturelles de Tou-
louse.
M. Laborie ajoute qu'il est heureux d'apprendre par
M. Fages lui-même l'existence, depuis longtemps constatée
dans le département, d’une plante dont la présence aux envi-
rons de Toulouse lui avait paru accidentelle.
C’est la seule réponse qu'il ait à faire à la lettre de M. Pages.
XXII
Séance du 19 décembre 4894. ‘
Présidence de M. MonTaNÉ, président.
La Société, sur la proposition de M. Azaw, décide que
pendant la mauvaise saison des visites seront faites aux prin-
cipaux établissements industriels de Toulouse et, particuliè-
rement, à ceux qui utilisent des matières organiques.
Elle vote des remerciements à M. Azam et le charge d'or-
ganiser la première de ces visites. (
Le Secrétaire-général,
LABORIE.
L
At
TABLE DES MATIÈRES
Composition du Bureau pour l’année 1894.......... SUOVEE
Etat des membres de la Societé,..... SNS PPT Draps
Mémoires,
CouèrEe. — Les Algues des sources sulfureuses de Caldas :
de DONs.... ANA] DORRRRER, 7 Se er ee tete
Marquer. — Les Hemiptères hétéroptères du Languedoc.
Comptes rendus.
AzAM. — Un cas de guérison de la gale produite chez le
chien par le demodex ........... RÉLIN TT T TTe TELL Me
BRÆMER. — Analyse de la Monographie des Globulariées,
M do 0 de Ra dns da due que aie
BrÆmer. — Recherches histo-chimiques sur l’Hesperidine.
BRÆMER. — Plantes alimentaires de l'Afrique........,....
BRÆMER. — Analyse d’un mémoire de MM. HECKEL et
SGHLAFDENHAUFFEN sur le Copaifera Salikounda
(HEGKEL) ..... devoir die @ . CREER EX) .
HarLé. — Restes de marmottes dans la grotte de Les-
telas, commune de Caravet (Ariège)......,.........0..e
Lagorie. — Note sur deux plantes des environs de Toulouse
MONTANÉ. — Histogénèse du tubercule dans la morve du
cheval (MONTANÉ et LECLAINCHE)........ 0,0...
À MALET. — Rythme vaginal des mammifères, par M. F.
M RIATM (analyse) 4/05 ce dnaess «ne o de dose ANT Rp
MAaLET. — Recherches sur le lait.........,..... ANR FE
ve
14
31
VI
IV
VII
XIII
XVIII
d Er, ‘in À
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De REY-PAILHADE. — Analyse du mémoire de MM. Ber- …
THELOY et ANDRÉ, intitulé: £tudes sur la formation “PRES Le
de l'acide carbonique et l'absorption de l’oæygène par
les feuilles détachées des plantes, réactions purement 200
chimiques”...
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GaurTiIER de l'Institut, intitulé : La Nutrition de la
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SOCIEÈTÉE
D'HISTOIRE NATURELLE
DE TOULOUSE
VINGT-HUITIÈME ANNÉE. — 1895.
BULLETIN
TOULOUSE
TYPOGRAPHIE LAGARDE sr SEBILLE
RUE ROMIGUIÈRES, 2.
COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ
POUR L'ANNÉE 1895
Président : M. HARLÉ.
Vice-présidents :
M. BRÆMER. | M. MALeT.
Secrétaire-général : M. LABORIE.
Secrétaires-adjoints :
M. TRANTOUL. | M. Manpoux.
Trésorier. Bibliothécaire-Archiviste,
M. J. CHALANDE. | M. H. CHALANDE.
Conseil d'administration.
M. DE REY-PAILHADE. t M. MARQUET.
Comité de publication.
M. NEUMANN. M. LECLERG DU SABLON.
« LARTET. M. DEBEAUX.
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ÉTAT
DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE
DE TOULOUSE
au 15 juillet 18596.
Membres nés,
M. le Préfet du département de la Haute-Garonne.
M. le Maire de Toulouse.
M. le Recteur de l’Académie de Toulouse.
Membres titulaires fondateurs.
MM.
CarraiLuac (Emile), *£ 5, rue de la Chaîne, Toulouse. 1866.
Dr GarriGou (Félix), 36, rue Valade, Toulouse. 1866,
Marquer (Charles), 45, rue Saint-Joseph, Toulouse. 1868.
De MonTLezux Armand), Quai de Tounis, 106, Toulouse.
TauraT (Eugène), #, Conservateur du Muséum, place du Palais,
Toulouse. 1866.
Fouque, rue Delpech, 9, 1866.
_
Membres honoraires.
MM.
BrancharD (Emile) O %, membre de l'Institut, Professeur au Muséum
Paris. 1873.
Dr CLos *:, Directeur du Jardin des Plantes, membre correspondant
de l'Institut, 2, allée des Zéphirs, Toulouse. 1866.
D° Havnex (F.-V.), Directeur du Comité géologique des Etats-Unis
Washington 41878.
GraRD (Alfred), professeur à la Sorbonne, 14, rue Stanislas, Paris.
ER
De Lacaze-Duruiers O %, membre de l'Institut, Professeur à la Sor-
bonne, Paris. 1883,
Lavocar %, ancien Directeur de l'Ecole vétérinaire, allée Lafayette, 66,
Toulouse. 1866.
De Rouvize (Paul) #, Doyen de la Faculté des sciences, Montpel-
lier. 4872.
Dr TASCHENBERG, professeur à l’Université de Halle (Prusse). 1891.
Membres titulaires,
MM.
Azau (Henri), canal de Brienne, 24, Toulouse. 1880.
AzémA, licencié ès-sciences naturelles, Pharmacien à Pamiers
(Ariège). 1886.
BOoNNABEAUD, professeur suppléant à l'Ecole de médecine de Dijon.
De BeLcasrez (Auguste), Jardin-Royal, 3, Toulouse. 1880.
Borpenave (Auguste), Chirurgien-dentiste, avenue de.Frizac, Tou-
louse. 4866.
Dr BRÆMER, Professeur à la Faculté de Médecine, 105, rue des Ré-
collets, Toulouse. 1885.
De Cazmezs (Henri), propriétaire à Carbanne (Haute-Garonne). 1866.
CamPAN, instituteur, rue Pharaon, 46, Toulouse. 1896.
CarALP, professeur adjoint à la Faculté des sciences, 26, place Du-
puy, 26, Toulouse. 1883.
CARTAILHACG {Emile', %, 5, rue de la Chaine, Toulouse. 1866.
CHALANDE (Jules), 46, rue des Couteliers, Toulouse. 1874.
CossauNE (G.), rue de Rémusat, 28, Toulouse. 1878.
CouËRE, rue Clémence-Isaure, 15, Toulouse. 1892.
CUGULIÈRE père, rue du Collège, Castelnaudary. 1896.
CUGULIÈRE fils, rue Saint-Jérôme, 8, Toulouse. 1896.
DEBEAUX, O. %#, pharmacien principal en retraite, rue St-Lazare-Pro-
longée, 28, Toulouse. 1886.
DoumEer-ADansoN, château de Baleine, par Villeneuve sur-Allier (Allier).
1873.
Durraur, vétérinaire, inspecteur de l’abatloir, Totouse. 1885.
DéJEan (Joseph), pharmacien à Beaumont de Lomagne
(T.-et-Gne) 1893.
nie
Fagne {Charles), doctear ès-sciences, allée Saint-Etienne, 13, Tou-
louse. 1875.
FiTre, Médecin, rue des Châälets, 6, Toulouse. 1889,
Fagor (Paul), notaire à Villefranche-de-Lauragais (H.-G.). 4869.
“oca (Charles), à Lédar, près Saint-Girons (Ariège). 1875.
Fonrès, #, Ingénieur en chef des ponts et chaussées, rue Romiguière, 3,
Toulouse. 1885.
FouquE, rue Delpech, 9, Toulouse. 1866.
D' GarriGou (Félix), 36, rue Valade, Toulouse. 1866.
Gèze (Louis), Jardin-Royal, 7, Toulouse. 1872.
Griorgr, médecin-vélérinaire, rue Bayard, Toulouse. 4890,
Guinaup, pharmacien, rue Temponières, Toulouse. 1890.
HanLé, Ingénieur au chemin de fer du Midi, rue des Poliers, 10,
Toulouse. 1890.
IzanN, Commis prince, des douanes, rue Denfert-Rochereau, 6?, Tou-
louse. 1866.
A
James (Ludovic), au Cambodge. 1890.
JAMMES, maltre de conférences à la Faculté des sciences, boulevard
de Strasbourg, 17, Toulouse. 1889.
Lasonie, #£, vétérinaire départemental, rue Gambetta 35, Toulouse.
1884.
LaBoriE, expert geomètre à Auterive, près Auch (Gers). 1890.
La GanvE, imprimeur, rue Romiguières, 2, Toulouse. 4890.
LarromiGuièrr, Ingénieur, rue Saint-Pantaléon, 3, Toulouse. 1886.
Lanrer, Professeur à la Faculté des sciences, Grande rue Saint-
Michel, 87, Toulouse. 1883.
De LAVAL (Roger), à Cessales, près Villefranche-de-Lauragais (Haute-
Garonne). 1876. ;
LECLERC DU SABLON, doyen à la Faculté des sciences, rue Porte-
Saint-Etienne, 3, Toulouse.
Dr Lamic, Professeur à la Faculté de médecine, rue de la Pomme, 40,
Toulouse.
LaBir (Georges), rue du Japon, Musée Oriental, Toulouse, 1896.
=.
De Mararosse (Louis), château des Varennes, par Vil'enouvelle (Haute-
Garonne). 1866.
Mazer, professeur à l'Ecole Vétérinaire, Toulouse.
ManTEL (Frédéric', à Castelmaurou, près Toulouse. 1875.
MARQUET (Charles), 15, rue Saint-Joseph, Toulouse. 1966.
Maurez (Dr), >, professeur à la facullé de Médecine, rue Alsace-Lor-
raine, 40, Toulouse. 1888.
Monczrar, à Marsac (Tarn). 4874.
DE MONTLEZUN (Armand), quai de Tounis, 106, Toulouse,
Monrané, professeur d'analomie à l'Ecole vétérinaire, Toulouse. 1886.
AN RS professeur à la Faculté des Sciences, allées Saint-
Etienne, 2, Toulouse. 1885.
MaRiLu, … FER allées Paul Riquet, 23, Béziers. 1892
Manoou, place de la Trinité, Toulouse. 1892.
NEUMANN, professeur à l'Ecole vétérinaire, Toulouse. 1885.
PRuNET, maitre de conférences à la Faculté des sciences, grand'rue
Saint Michel, 14, Toulouse. |
Puces, préparateur à la faculté des sciences de Toulouse. 1893.
Poxs, quai de Brienne, 5, Toulouse. 1896.
RecoRD, notaire à Puyceley, 1892.
ReGnauLr (Félix), rue de la Trinité, 49, Toulouse. 1866.
D: de Rey-Paiznane, Ingénieur civil des mines, rue du Taur, 38, Tou-
louse. 1879.
Dr Rouze, professeur à la Faculté des Sciences, rue Alsace Lorraine, 19,
Toulouse. 1886.
RECOLLE, 36, rue des Potiers, Toulouse. 1896.
D: Suis, Professeur à la Faculté de médecine, place des Carmes, 30,
Toulouse.
D' Tuomas (Philadelphe), à Tauzies (Tarn).
TrANTOUL (Emile), rue des Trente-Six-Ponts, 74, Toulouse.
Trurar (Eugène), %, Conservateur du Muséum, place du Palais,
Toulouse, 1866.
10
L4
Membres correspondants.
MM.
Baux, Canton (Chine). 1874.
Bicue, Professeur au Collége, Pézénas (Hérault). 4874.
Dr Bceicner, Professeur à l'École de Pharmacie de Nancy. 1866.
L'abbé Borssoxane, Profess. au Petit-Séminaire, à Mende (Lozère). 1873
De Bonmaxs, faubourg de Paris, 52, Valenciennes. 1883.
D' Caisso, à Clermont (Hérault). 1867.
CAVALIÉ, principal du collège d'Eymouliers (Haute-Vienne). 1873.
CAZALIS DE FONDOUCE, rue dés Etuves, 18, Montpellier. 4867.
CHANTRE (Ernest}, sous-directeur du Muséum de Lyon (Rhône). 1867,
De Cuarez-n'EspiNassoux (Gabriel); avocat, Montpellier (Hérault). 1874
Com8Es, pharmacien, à Fuinel (Lot-et-Garonne). 1874.
Dr Cros (Antoine), 41, rue Jacob, Paris. 4876.
CuorraT, membre du Comité géologique du Portugal. 14885.
Néry-DELGADO, 113, rua do Arco B., Lisbonne. 1884.
Marquis de Fouix (Léopold) #, rue d'Espagne, Biarritz (B.-Pyr.). 4874.
Fourcane (Charles), naturaliste, à Bagnères-de-Luchon (Haute-Ga-
ronne). 4867.
GALLIENI, %, général, gouverneur de Madagascar: 1881.
Genaix (Rodolphe) #&, vétérinaire au 29° d'artillerie, à Lyon. 4873.
IsseLz (Arthur), professeur à l'Université, Gênes (Italie). 1871.
JouGLa (Joseph), conducteur des Ponts et Chaussées, à Foix (Ar.). 4874.
LALANDE (Philibert), receveur des hospices, Brives (Corrèze). 4867.
De Maïxor (W.), secrétaire de [a Société de Géographie, St-Péters-
bourg. 1875.
MaLINowsk1, professeur de l'Université, en retraile, Cahors (Lot). 1869.
MAssenaT (Elie), manufacturier, Brives (Corrèze). 1867.
Dr De Moxresquiou (Louis), Lussac, près Casteljaloux (Lot-et-Ga-
ronne). 4871.
MarcAILHOU-D'AYMERIC (Hippolyte), pharmacien à Ax (Ariège). 1886,
ME Le
Peyrinieu, place Risso, 2, Nice. 1871.
Pierre (Edouard), juge au tribunal, Angers. 4874.
PousELLe (J.) #, préfet de la Seine. 1873.
Dr Rerzius (Gustave), professeur à l'Institut Carolinien de Sto-
= kholm. 1873.
Marquis de Saporra (Gaston) %#<, correspondant de l’Institut, Aix,
(Bouches-du-Rhône). 1867,
D' Sauvage (Emile), aide-naturaliste au Muséum , rue Monge, 2-
Paris. 4873.
Scaminr (Waldemar) %%, attaché au Musée des antiquités du Nord,
Copenhague (Danemarck). 4867.
Sens (Eugène), ingén. civil, à St-Germain, près Puylaurens(Tarn). 1874.
TASCHEMBERG, professeur à l’Université de Halle, 1893
TissanDiEr (Gaston), rédacteur en chef de La Nature, 19, avenue de
l'Opéra, Paris. 1877.
PROCES-VERBAUX. — 1895
Séance du 16 janvier 1893.
Présidence de M. HARLÉ, président.
Visite de l'établissement de M. F. Haffner, rue du
Pont de Tounis.
Par le D' I. BRÆMErR.
Le lundi 24 décembre, à deux heures du soir, un certain
nombre de membres de la Société ont répondu à l'appel de
M. Azam qui a proposé l’organisation de petites courses en
ville ayant pour but la visite des établissements industriels
qui transforment les produits naturels étudiés sur place
dans les grandes courses de la belle saison.
Ce programme, qui promet d'être fécond pour la Société, a
très heureusement débuté par la visite de la brasserie Haffner,
rue du Pont de Tounis.
Présentés par notre collègue Azam, les visiteurs ont trouvé
l’aceueil le plus gracieux auprès de l’honorable brasseur qui
les a dirigés en leur fournissant, avec une bonne grâce et une
clarté parfaites, les explications nécessaires à l'intelligence
des diverses phases de la fabrication de la bière.
L'industrie de la brasserie est beaucoup plus délicate qu’on
ne se l’imagine et demande, pour être menée à bonne fin,
des connaissances variées non seulement techniques, mais
encore scientifiques. Aussi existe-t-il dans les pays où la
bière est la boisson courante de véritables écoles profession-
nelles. M. Haffner a suivi, pendant deux semestres, les cours
|
’ «
(
de l’école de Worms qui lui a délivré un diplôme de maître
brasseur. | | |
Les matières premières employées sont : l’eau, qui doit être
potable, l’orge, le houblon et la levure. À
L'eau filtrée de la Garonne est excellente. L’orge du pays .
est employée pendant la plus grande partie de l’année ; on v
adjoint l'orge du Lauragais et du ‘Carcassonnais et, pour la
bière dite de Mars, l'orge dite du Puy, qui est récoltée sur les
plateaux basaltiques de l'Auvergne ct du Velay.
Le houblon vient d'Allemagne et d'Alsace, un peu de la
Bourgogne. Les tentatives faites pour introduire sa culturo :
rémunératrice dans notre Midi, ont, paraît-il, toutes échoué.
Les levures sont sélectionnées. Les études géniales de
Pasteur ont jeté un jour éclatant sur cette question vitale
de l'industrie de la brasserie. Les travaux du maître
français sont poursuivis par Hansen, au laboratoire de Carls-
berg, près de Copenhague. Au bout de cinq à six opérations,
les levures doivent êlre remplacées par de nouvelles obtenues
par cultures pures sur gélatine.
Les opérations de la brasserie peuvent se ranger sous trois
chefs : 4° le maltage, 2° le brassage, 39 la fermentation.
1° Maltage. — I consiste dans la transformation de l'orge
en mal.
L'orge trempée dans de l'eau froide dans des bassins ad'hoc,
absorbe pendant 60 à 70 heures environ un cinquième de son
C4
poids d’eau.
Ainsi gonflée, elle est étendue en couches d'environ 020
de haut dans des chambres spéciales à température constante,
appelées germoirs. Pour que le grain ne s’échauffe pas au-delà
de 20°, on remue fréquemment les couches à la pelle ; l'opé-
ration, qui dure environ huit Jours, se poursuit jusqu’à ce que
la plamule ait atteint les trois quarts de la longu@ur du grain.
A ce moment, la plantule a fabriqué les diastases nécessaires
à la transformation de l’amidon en sucre.
III
Après avoir été séchée à l'air libre dans de vastes greniers
bien aérés, l'orge germée subit l'opération du tourraïllage.
Elle est introduite sur les plateaux d'une cheminée-étuve et
soumise graduellement à une température de 90.
L'orge trempéc, germéc et tourraillée, constitue le malt
que les brasseurs fabriquent eux-mêmes ou qui qui leur est
fourni par les malteurs.
2. Brassage. -— Au moment du besoin, le malt, débarrassé
de ses radicelles, est grossièrement concassé. L’amidon subit
la saccharification par une digestion à 60° dans une marmite
spéciale : la Cuve-matière, où grâce à des palettes, la matière
subit un brassage continu qui empêche l’échauffement sur les
parois.
Le moût est alors additionné de houblon par infusion suc-
cessive en trois fois. Le résidu de l’orge constitue la drèche,
qui sert à l’engraissement du bétail.
Le moût houblonné est amené dans des cuves plates : les
rafraichissoirs où la température s’abaisse jusqu’à 30°.
Puis, dans un serpentin très ingénieux où cireule de l’eau
froide jusqu’à une certaine hauteur et de l’eau glacée dans la
partie inférieure, le moût est amené très rapidement à 4°.
3. Fermentation. — Aprés l’avoir ensemencé de levure
basse dans des cuves dont on règle la marche- par le ther-
momètre et le saccharimètre, on laisse la température du
moût s'élever jusqu’à 8° ou 9° et on ramène à # par des
vases coniques (plongeurs) contenant de la glace.
Quand la première fermentation alcoolique est terminée, la
bière est introduite dans des foudres soigneusement goudron-
nés et abandonnée dans des caves ou des glacières. Elle su-
bit là les fermentations tertiaires. L’acide carbonique qui
prend naissance reste dans le récipient, et, grâce à sa disso-
lution sous pression, assure la conservation et la digestibilité
du liquide. Au moment de l’emboutciller, celui-ci est soumis
à la filtration dans un filtre-presse à papier.
IV
Bien des détails intéressants nous ont échappé ; mais, en.
résumé, la fabrication de la bière repose sur les quatre opé-
rations suivantes :
4° Formation de diastases pendant le maltage ;
2° Saccharification pendant le brassage ;
3 Aromatisalion par le houblonnage ;
4° Fermentation alcoolique dans les cuves.
Le liquide, très variable selon le mode de fabrication,
renferme : 6 à 8 fois son volume d’acide carbonique dans les
bières mousseuses et une fois dans les bières de conserve :
2 0/, d'alcool dans les bières légères, et jusqu'à 8 °} dans les
bières fortes; et environ 5 °/, d'extrait sec consistant en
“dextrine, en matières azotées et en sels très riches (30 04)
en phosphates. 74
Je ne saurais terminer ce court compte-rendu sans rendre
encore une fois hommage à l'initiative de notre excellent col-
lègue Azam et à l’amabilité de l'industriel chez lequel il nous
a conduit, ni sans souhaiter aux courses ultérieures autant 4
d'intérêt et plus de participants. |
Séance du 6 février 14895.
Présidence de M. HARLÉ, président,
Les poivres de Guinée,
Par le Dr L. BRÆMER.
La portion de la Guinée supérieure qui s'étend du cap
Mesurado au cap des Palmes et qui appartient en grande
partie à l'Etat de Liberia porte le nom de Côte des graines ou
4
4
LL V
Côte du Poicre. Cette dernière dénomination a induit en erreur
certains géographes qui indiquent la Guinée comme un des
_pays producteurs de ce condiment si usité. Depuis plus de
vingt siècles, on sait cependant que la patrie du poivrier noir
est l'Inde (4) et plus spécialement la côte de Malabar.
Mais on a exporté de l'Afrique occidentale divers produits
aromatiques auxquels on a donué le nom de Poivre de Guinée.
C’est d’abord le fruit du Xylopia æthiopica Rich (Anonacées)
que Bauhin appelle Piper nigrorum (2).
Mais le condiment le plus répandu, originaire de Guinée,
est la Malagquette ou maniguette, connue vulgairement sous le
nom de Graine de paradis el qui est la semence de l’Amo-
mum Melegueta Roscæ. € Dans les temps les plus reculés, la
drogue était transportée par terre de l'Afrique tropicale à la
côte de Tripoli, comme elle l’est encore aujourd’hui, mais en
petite quantité. Comme elle était produite par une région
inconnue et tenue en grande estime, on lui donna le nom de
graine de Paradis » (3). Dès le commencement du treizième
siècle, il est question de cette épice en Italie. « Vers le milieu
du quatorzième siècle, des relations commerciales diverses
commencèrent à s'établir entre l’Europe et l'Afrique occiden-
tale. Margry raconte que des bâtiments furent expédiés de
Dieppe en 1364 et rapportèrent des cargaisons de Malaguette.
Un siècle plus tard, la côte fut visitée par les Portugais qui
lui donnèrent le nom de Terra de Malaguet » (4).
Dans ces derniers temps, M. Le Corbeiller (5) a mis en doute
l'identité entre la Malaguette qu'il dit être d’origine asiatique
et la Graine de Paradis. Les faits qu'il allègue, entre autres
Celui-ci, qu’au quatorzième sièele Iles Meleghette qui arrivaient
(1) De Candolle, Origine des plantes cultivées, p. 357.
(2) Cf. Baïllon, Botanique médicale, p. 517.
(3) Flückiger et Hanbury, Pharmacographia, trad. française de
Lanessan, IE, p. 458.
(4) Ibid.
(5) L'origine de la Malaguette. (Bull. Soc. Géogr., XIV, p. 390,
1893.)
2
vi
à Venise, Nîmes et Montpellier étaient achetées à Damas et à
” Alexandrie, ne me paraissent pas concluants. Au moyen-age,
Alexandrie servait déjà d’entrepôt aux produits de l'Afrique.
qui y parvenaient par caravanes, comme aux produits de
l'Orient.
Je ne puis pas entrer plus avant dans la discussion de l'éty-
mologie de ce nom aux orthôgraphes diverses et qui, par
suite, prête aux interprétations les plus variées (1).
Il existe en Guinée et dans une grande partie de l'Afrique
occidentale une véritable Pipéracée. Selon l’importance donnée
à l'existence ou à l’absence d’un pédicelle, on range cette
plante dans le genre Piper L., sous le nom de Piper Clust
D. C. ou dans le genre créé par Miquel, sous celui de Cubeba
Clusii Miq.
Le fruit de cette plante est décrit exactement par le savant
flamand Clusius (2) auquel elle est dédiée. |
Mon savant collègue èt ami M. Herlant, de Bruxelles, vient |
d'étudier la composition chimique de cette substance (3), «
dont M. Dewèvre a donné récemment la description histolo- «
gique (4). |
Morphologiquement et histologiquement le P. Clusii'se rap-
proche du Cubèbe officinal employé au moyen-âge comme
condiment et depuis 1818 comme médicament. Chimique-
ment, le poivre. de Clusius est un vrai poivre renfermant de
la Pipérine. Ce fait me paraît un argument nouveau pour ne
pas diviser en deux le genre linnéen.
De l'analyse de M. Herlant, il résulte que le fruit de P. Clusii
renferme près de 12 0/0 d'essence, 12 0/0 de résines et 5 0/0
de pipérine. La cubébine, principe caractéristique du cubèbe,, «
w’entre pas dans sa composition.
|
|
|
(1) Cf. Reclus, Géogr. unic., t. XII, p. 379.
(2) Eæoticorum, lib. VII. Aromatum historia, p. 184, 1605.
(3) Herlant, Analyse du poicre de Clusius. (Bull. Acad. de Méde-
cine de Belgique, 1894.) é
(4) Dewèvre, Rech. sur le Cubèbe. (Ann. Soë. se. méd. et nat., IH,
p. 208, 1594.)
vil
M. Herlant a de plus localisé la pipérine, grâce à la colo-
ration jaune que prend ce corps avec un réaclif très employé
en histologie végétale comme décolorant, l’hydrate de chloral
en solution très concentrée. En étendant ces recherches his-
tochimiques aux autres espèces de Piper, le pharmacographe
bruxellois a montré que la pipérine ne se rencontrait pas dans
le péricarpe (ce qui justifie la préparation du poivre blanc qui
n’est que du poivre noir mûr décortiqué), mais existe dans
des cellules de l'albumen qui se distinguent de leurs voisines
par l’absence d’amidon.
Le poivre de Clusius, qui a été employé autrefois comme
condiment, pourrait recevoir de nouvelles applications en
servant, grâce à son bas prix, à la préparation de la pipérine,
dont un dérivé, le pipéronal, est connu en parfumerie sous le
nom d’héliotropine.
Séance du 6 mars 1895.
Présidence de M. HARLÉ, président. Cru
Le président informe la Société que les pourparlers enga-
gés avec la Société d'agriculture pour obtenir une diminution
du prix du loyer de notre installation dans ses locaux, dimi-
nution motivée par les changements qu’elle a apportés aux
conditions de cette installation, n'ont pas abouti. Il importe
donc de prendre une décision et de refuser ou de rejeter les
offres de la Société d'agriculture. — Ces offres sont repoussées.
Le président propose alors de transférer la Société dans un
local que l'autorité universitaire mettra gratuitement à notre
disposition, aux conditions suivantes : 4° notre bibliothèque,
placée dans ce local entièrement indépendant d’ailleurs, sera
gérée par le bibliothécaire des Facultés ; — 2° l'autorité uni-
versitaire en aura la jouissance, et en échange elle offre à la
es
VIII À
Société la jouissance de la bibliothèque universitaire. — 3° Il
sera loisible à chacune des parties contractantes de résilier
ce traité sans aucune indemnité, à la condition de prévenir
trois mois à l’avance.
M. H. Chalande rend compte des démarches qu'il a faites
pour rechercher dans les bâtiments municipaux un local où -
la Société pourrait installer sa bibliothèque et tenir ses séan-
ces. On lui a indiqué une salle à l'ancienne manufacture des
tabacs ; et il a la certitude que la demande de la Société serait
favorablement accueillie par la municipalité.
M. Cartailhac cst convaincu du succès des démarches qui
seraient tentées dans ce sens. — Il offre à la Société de se
dessaisir en sa faveur de la salle du laboratoire de l’ancienne “
Faculté des sciences, salle mise à sa disposition par M. Île
Maire de Toulouse, pour la création d’un musée de géogra-
‘phie, création à laquelle il a renoncé. |
Le Président, après avoir exprimé des doutes sur les
résultats des demandes qui seraient faites à la municipalité,
met aux voix sa proposilion de transfert de la Société à la
Faculté des sciences.
Cette proposition est adoptée.
Le Président donne alors lecture d’un projet de traité à
passer avec l'autorité universitaire, projet posant en prin=
cipe le transfert de la bibliothèque dans un local spécial de |
la Bibliothèque universitaire, la gestion de la bibliothèque par
le bibliothécaire des Facultés, la jouissance-de la bibliothèque
cédée à l'autorité universitaire en échange de la jouissance
de la bibliothèque des Facultés concédée à Ja Société.
Malgré l'opposition de quelques membres, ce projet de con-
vention est adopté et le Président, sur sa demande, est auto-
risé à débaitre avec l'autorité universitaire les diverses con-
ditions de l'installation de la Société.
Ê
”
Séance du 20 mars 1896,
Présidence de M. HARLÉ, président.
Après l'adoption du procès-verbal, le Président informe la
Société qu'il a signé avec l'autorité universitaire le traité
relatif au transfert de la Société aux clauses suivantes :
« 1° La bibliothèque le la Société sera installée dans le
local :silué au-dessus du grand escalier de la Faculté de
médecine. Ce local sera fermé. Il sera mis gratuitement à
la disposition de la Société. Les travaux d'aménagement et
de fermeture de ce local seront à la charge dé l’Administra-
lion académique ; ils seront exécutés immédiatement.
» 20 L’Administration se chargera de la conservation de la
bibliothèque de la Société. Néanmoins, cette bibliothèque
restera toujours absolument distincte. Il en sera dressé un
catalogue qui sera tenu au courant.
» 3° Les membres de la Société auront la jouissance dela
bibliothèque universitaire et les membres de l’Université
auront la jouissance de la bibliothèque de la Société.
> 40 La Société tiendra ses séances dans un amphithéâtre
ou autre local convenable de la Faculté de médecine ou de
la Faculté des sciences, local qui lui sera fourni gratuite-
ment.
» D° Ces conditions pourront être résiliées à toute époque
sans indemnité, par l’une des deux parties (Société ou
Administration), à condition de prévenir l’autre partie trois
mois d'avance.
» 6° La Société d'histoire naturelle versera à la caisse de
FAdministration universitaire une redevance annuelle de
cent francs, destinée à indemniser le personnel auxiliaire
qui s’occeupera de la bibliothèque et de la salle des séances
X
» et à payer en partie l'éclairage et le chauffage de cefte
» dernière salle. »
Toulouse, le 44 mars 1895.
» Signé : PERROUD. Signé : HARLÉ. »
Recteur. Président.
Le Secrétaire général remarque que le Président met la >
Société en présence d’un fait accompli, alors que pour beau:
coup de membres le vote émis à la dernière séance n'était
qu'un vote de principe et le projet du Président un texte des-
tiné à indiquer quelques-unes des grandes lignes de l'accord
à établir avec l'autorité universitaire. |
Si les membres qui se sont opposés à ce projet avaient pu
prévoir que le Président, sans autre délibération, engagerait
ainsi la Société, ils n’auraient pas manqué de rappeler que
cette manière d'agir est contraire au règlement. ‘
Eu effet, tout projet intéressant les affaires financières,
mobilières ou contentieuses de la Société duit être sou-
mis au préalable à l'examen du Conseil d'administration.
(Art. 29).
_De plus, la gestion de là bibliothèque par le bibliothécaire
de la Faculté constitue une modification aux statuts, et toute
modification à ces statuts doit être formulée, au préalable,
par une demande revêtue de la signature de dix membres de
la Société et votée en séance publique annoncée à l'avance».
(Art. 54). | |
En conséquence, il demande que tout au moins cette der-
nière clause du règlement soit strictement observée.
Ces observations donnent lieu à une discussion, pendant
laquelle un sociétaire apprend à la Société qu’une somme de
100 francs devra être payée à la Faculté pour indemniser les
employés de la bibliothèque et pour payer une partie des
frais d'éclairage et de chauffage de la salle des séances.
Le Président reconnaît qu'il a ajouté cette clause au traité.
M. de Rey-Pailhade constate l’irrégularité de la situation
et déclare qu'il est profondément regrettable que le règlement
XI
n'ait pas été respecté. Il est de ceux qui ne considéraient pas
les votes émis à la dernière séance comme devant être suivis
d’une exécution immédiate.
Cependant il ne demande pas qu'ils soient annulés. Mais il
juge nécessaire de soumettre la révision du traité au Conseil
d'administration, qui aura par exemple à s'occuper tout parti-
culièrement de la gestion de notre bibliothèque par le biblio-
thécaire des Facultés, gestion qui peut présenter des nom-
breux inconvénients.
Le Président combat cetie motion et insiste pour que le
traité qu'il a signé soit définitivement acquis.
Cette opinion est vivement combattue et plusieurs membres
réclament la stricte exécution du règlement.
La Société adopte la proposition suivante :
« La Société, considérant les votes de la dernière séance
« (celle du 6 mars) comme acquis, décide que, conformément
« à la demande de M. de Rey-Pailhade, le Conseil d’admi-
« nistration examinera Îles détails du traité et présentera des
« propositions à la prochaine séance pour son application.
« La Société décide qu'elle se réunira, jusqu’à nouvel
« ordre, à la Faculté des sciences ».
Séance du 3 avril 1895.
Présidence de M. HARLÉ, Président,
Dès le début de la séance, MM. CHALANDE et CARTAILHAC
demandent au Président s’il n’a pas reçu une lettre ayant
pour objet la situation irrégulière de quelques Sociétaires qui
ont pris part aux votes émis aux dernières séances, bien
qu'ayant plusieurs fois refusé d’acquitter leur arriéré, arriéré
qui, selon les membres, varie de deux à cinq annuités.
Le Président reconnaît qu’il a reçu cette lettre et qu’il ne
XIT ,
l'a pas communiquée au Conseil d'administration, bien que
l’auteur en eût fait la demande formelle.
Le Président reconnaît aussi qu'il n’a pas donné suite à la
lettre par laquelle Le Trésorier, après la-séance du 6 mars, lui
signalait la situation financière de quelques Sociétaires ct lui
demandait de Iles mettre en demeure de payer leur arriéré «
sous peine de perdre tous les droits attachés au titre de”
membre, en exéculion de l’article 4 du règlement.
Ces questions soulèvent une longnc discussion. Le Prési-
dent ayant dit que la demande du trésorier tendait à l’exclu-
sion d’une quinzaine de membres, M. Chalande relève très
vivement cette assertion. Me
Plusieurs membres proposent alors, mais sans résultat, de
retirer le droit de vote aux Sociétaires qui n’ont pas acquitté à
leur arriéré. *
Après ces incidents, le Secrétaire général donne lecture …
d'un rapport faisant connaître les motifs qui ont décidé le
Conseil d'administration à soumettre à l’approbation de la
Société les propositions qu'il a adoptées à la majorité de
4 voix sur 5 et qui peuvent se résumer de la manière sui-
vante :
1° La salle réservée à la bibliothèque de la Société aura
une entrée spéciale et indépendante de celle de la bibliothè-
que de la Faculté ;
2° Comme le prescrit le règlement, elle sera gérée par l’ar-
chiviste de la Société et ouverte une fois par semaine.
Toutefois, afin de permetlre aux sociétaires de consulter =
facilement cette bibliothèque, une clef de la salle sera confiée «
aux soins du bibliothécaire de la Faculté; d:
3° Nul, s’il n’est membre de la Société, ne pourra ni em-
prunter les ouvrages à la bibliothèque ni les consulter sur …
place ; |
ko Comme par le passé, les séances se tiendront dans la
salle de la bibliothèque, etla Société aura la charge de l’éclai-
rage et du chauffage de cette salle ; |
rt
XIII
50 Le conseil repousse l'allocation de 100 francs que, sans
en avoir reçu l'autorisation préalable, le Président a promis
de faire verser par la Société pour indemniser les employés
de la bibliothèque universitaire et pour payer une partie des
frais d'éclairage et de chauffage de la salle. Il émet le vœu
que le famulus actuel de la Société soit maintenu dans son
emploi;
6° Une boîte aux lettres séra placée dans le vestibule de la
Faculté pour la réception de la correspondance manuscrite et
imprimée de la Société.
Après une longue discussion, ces propositions sont rejelies
par 14 voix contre 2 et 8 abstentions.
Le Président donne alors lecture des propositions de la
minorité du Conseil :
1° Les livres et publications adressés à Société seront
reçus par le bibliothécaire de la bibliothèque universitaire.
Ils seront inscrits par lui sur le catalogue spécial de la
Société. [Ils seront déposés par lui dans l'armoire de la salle
des séances de la Société pendant deux mois à dater de leur
arrivée, afin que les membres puissent en disposer lorsqu'ils
viendront aux séances de la Société ;
2° Les membres de la Société pourront emporter les livres
de la Société. Ces livres leur seront livrés par le bibliothé-
Caire de la bibliothèque universitaire. Les membres de la
Société pourront consulter sur place les livres de la biblio-
thèque universitaire. Les personnes autorisées à user de la
bibliothèque universitaire pourront consulter les livres de la
Société, mais sans les emporter hors de la bibliothèque uni-
versitaire. La bibliothèque de fa Société sera ouverte et fermée
aux mêmes Jours et heures que la bibliothèque universitaire ;
30 Le bibliothécaire de la Société contrôlera ces opérations ;
4 La Société versera à la caisse universitaire une rede-
vance annuelle de 100 francs, destinée à indemniser le per-
sonnel auxiliaire qui s'occupera de la bibliothèque et de la
XIV
salle des séances, et à payer sa part d’éclairage et de
chauffage ;
5° Le famulus de la Société sera remercié.
Ces propositions sont mises aux voix.
Sur 25 membres présents, 45 votent oui, les autres s’abs-
tiennent. |
Le président croit que l'application de ces mesures procu-
rera une économie annuelle de ,250 francs qui permettra de
développer le Bulletin.
En leur nom et au nom de la plupart dei membres qui se sont
abstenus, MM. CuaALanne (Henri), et LaBonE, déclarént ne pas
accepter le vote de la Société, vote qu’ils considèrent comme
nul, d’abord parce que les propositions qu'il consacre sont
contraires au règlement, ensuite parce qu’au nombre des
votants se trouvent, à l'exception d’un seul, les membres qui,
n'ayant pas acquitté leurs annuités arriérées n'avaient pas le
droit de prendre part au vote. E
En conséquence, à partir de ce jour et tant que le règlement
ne sera pas fidèlement obserré dans tous ses détails, ü refuse-
ront de payer leur cotisation.
Sur la demande d’un Sociétaire, le Secrétaire général prend
le nom des membres présents ; ces membres sont :
MM. Harlé, Leclerc du Sablon, Fabre, Roule, Jammes,
Caralp, Prunet, D' Garrigou, Bræmer, Guiraud, Mandoul,
Montané, Neumann. Régnault, de Montlezun, Fouques, Cha-
lande (Henri), Chalande (Jules), Cartailhac, Salvetat, Duffaut,
de Rey-Pailhade, Marquet, Fitte, Laboric.
Séance du 1° mai 1895.
Présidence de M. HARLÉ, président.
M. Bræmer entrelient la Société des Régions botaniques du
Continent Africain. Après avoir exposé et discuté les divisions
adoptées par Grisebach, Drude, Engler, etc., il propose de
XV
partager le continent africain en trois grands domaines :
1° le domaine septentrional ou méditerranéen, dont la région
saharienne ne forme qu’une province ; 2° le domaine austral,
auquel se rattachent les régions désertiques du Kalahari, etc. ;
et 3° le domaine tropical, qui comprend cinq provinces :
Guinée-Gongo, Soudan, Ethiopie, Zanzibar-Mozambique ct
Zambésie. — Il insiste sur les zones de transition qui ratla-
chent ces différentes contrées les unes aux autres et s’ap-
plique à prouver que les régions désertiques ne doivent pas
être considérées comme des domaines particuliers, mais
représentent une flore appauvrie et adaptée à des conditions
climatériques spéciales des grands domaines voisins.
Séance du 5% juin 1895.
Présidence de M. HARLÉ, président.
De la localisation de quelques Orchidées dans les
environs de Villefranche-de-Lauragais.
Par M FacorT, membre titulaire.
Si quelques orchidées, telles que les Orchis morio, mascula
maculata, l’Anacamptis pyramidalis, le Platanthera bifolia,
et presque tous les Ophrys, pullulent dans la plupart des bois
de nos environs, en revanche quelques autres n’occupent
qu'une surface peu étendue, ou sont cantonnées dans une
zone qu’elles ne dépassent guère.
Parmi ces dernières, nous citerons :
4° Espèces à localisation restreinte.
L'Orchis simia Lam. n’a été observé jusqu’à présent que sur
le versant nord du bois de Vallègue, près Villefranche.
Nous n'avons trouvé l'Ophris lutea Cav. que sur les pentes
sud du côteau, au nord de Montferrand, non loin d’Avignonet
XVI
et dans un espace très restreint, en compagnie de plantes
méridionales que nous avons déjà fait connaître à la Société.
Le Serapias cordigera L. n’a été encore cueilli que sur les
pentes sud du bois de Vallègue, seule localité où il soit assez
abondant.
Même observation pour le Serapias longipetala Poll., qui
croît assez rare sur le versant sud du bois d'Ournoulié, com- .
mune de Gardouch, sur un aréa très circonscrit.
M. François Combes, pharmacien à Villefranche, zélé bota-
niste, vient de recueillir un seul pied de Cephalanthera gran
diflora Bab. sur la berge sud du canal du Midi, non loin de
l'écluse d’En-Cassan, commune d’Avignonet.
Nous croyons devoir faire observer que le docteur Noulet
cite cette espèce comme rare, dans sa Flore analytique du
bassin soûs-pyrénéen, à Corronzac, Clermont, Fenouillet.
20 Espèces à zone limitée.
L'Orchis papilionacea L. abonde dans les bois, depuis le
câteau au sud de Montferrand, jusqu'aux collines bordant la
partie orientale du bassin du ruisseau le Marés, ne dépassant
pas cette vallée.
Cette même espèce abondait toutefois dans la prairie com-
munale de Portet, mais a disparu avec la prairie.
L'Orchis conopsea L., commun à Bouconne, reparaît au bois
de Vallègue et vit abondamment depuis ce point jusques dans
le département de l'Aude.
Séance du 19 juin 14895.
Présidence de M. BRÆMER, vice-président.
Capture d’un esturgeon dans la Garonne.
Par le Comte À. DE MONTLEZUN.
Le 414 juin 1891, Pierre Gendre, fermier du 22e canton-
nement de la Garonne, pêchait avec une seine, vulgairement
XVII
appelée escave, du mot patois escabo, grand filet traînant
garni de liège à la partie supérieure et munie d’une plombée
à sa base, lorsqu'il remarqua sur un point du filet de violen-
tes secousses qui ne pouvaient être produites par des poissons
ordinaires. Il se trouvait au lieu dit la Brégnaygue, à peu de
distance de Grenade.
Gendre, se souvenant des récits qui lui avaient été faits
par son père, pêcheur de profession comme lui, qui avait eu
dans le temps l’heureuse chance de capturer quelque estur-
geon, comprit que ce n’était pas sans difficultés qu'il pourrait
s'emparer de son importante capture. [Il dirigea son bateau
vers le point où les secousses se produisaient et ne tarda pas
à apercevoir la silhouette d’un bel esturgeon qui, très heu-
reusement, était entraîné par le courant le flanc plaqué
contre la toile du filet. Si le poisson avait été libre de ses
mouvements, le filet aurait certainement été rompu.
Gendre et ses aides se jetèrent à l’eau, entourèrent le
poisson dans le filet et s’en rendirent maîtres. De nombreux
curieux viarent pour admirer cette belle capture qui fut
transportée à Toulouse, où elle attira l'attention d’une foule
de visiteurs pendant plus d’une semaine.
L’exhibition une fois terminée, Pierre Gendre fit don au
Musée d'histoire naturelle de Toulouse de ce bel esturgeon,
qui figurera dans ses galeries à côté de celui qui fut pris, à
l'embouchure de la Save, le 22 juin 1880, par Jean Delmas,
alors fermier du même cantonnement de pêche.
M. Victor Bonhenry a dépouillé cet Acipenser, qui sera
prochainement monté et qui est, en attendant, déposé dans un
bain spécial pour assurer la conservation de sa peau.
J'ai constaté que cet esturgeon pesait 70 kilogrammes. Il
mesurait, du museau à l'intersection des nageoires de la
queue, 1" 90, et sa longueur totale, du bout du museau à
l'extrémité de la nageoire caudale la plus longue, était de
2m 40.
ovaire contenait une quantité d'œufs considérable qui
1
XVIII
pesait 8,525 grammes. Voulant me rendre compte approxi-
mativement du nombre d'œufs contenus dans les grappes, je
pesai avec le plus grand soin 10 grammes d'œufs, qui me
permirent de constater que 85 œufs pesaient un gramme. Il
me fut alors facile, en multipliant le poids total des œufs par
85, de constater que l'ovaire devait contenir environ
724.625 œufs.
Il ne m’a pas été possible d'apprécier le goût de la chair de
ce poisson, qui, d’après les savants, est réputée pour être très
savoureuse. [Il avait séjourné pendant plusieurs jours dans un
bain composé de sel marin et d’arseniate de soude. Par
conséquent, il aurait été imprudent de le déguster.
Le cadre que je me suis imposé pour une simple commu-
nication qui n’a d'autre but que de faire mention du dernier
esturgeon pris dans la Haute-Garonne, ne me permet pas
d'aborder des considérations trop étendues sur la classifica-
lion des esturgeons , très bien établie d’ailleurs par
M. Auguste Duméril qui en signale 80 espèces. Je me
contente d'indiquer que l’esturgeon pris à Grenade est de
l'espèce déterminée sous le nom d’esturgeon commun,
Acipenser stlurio, ainsi nommé à cause de la forme aigue
de ses nageoires. D’après M. Ch. Lebaigue, l’étymologie de
ce nom serait Acus penna. |
Séance du 3 juillet 1895
Présidence de M. HaRLÉ, président
Récolte des coléoptères dans les détritus des inondations.
Par le Comte À. de MONTLEZUN.
Au moment où les cours d’eau débordent et envahis-
sent les champs environnants, les insectes, délogés de leurs
retraites souterraines, s’accrochent aux tiges des plantes Jus-
Éd, LAS. à. bn
XIX
qu’au moment où ces dernières se trouvent entièrement sub-
mergées ; entraînés ensuite par le courant, ils subissent le
sort de tous les corps légers et sont poussés par le vent jus-
qu’à la rencontre d’un point plus élevé qui les arrête.
Là, à moitié asphyxiés, ils attendent soit un rayon de soleil
pour s'envoler, soit un peu de force pour se réfugier dans un
lieu plus sûr en gagnant les terres non submergées.
S'il existe des berges ou des accidents naturels de terrain
vers lesquels le vent pousse les détritus, c’est sur ce point
que le chasseur d'insectes doit aller pour attendre l’arrivée
successive de tous les corps flottants. S'il a la chance de ren-
contrer un bon coin, dans une localité riche en insectes, il
est sûr d'obtenir de nombreuses espèces et souvent de fort
rares qu’il lui serait presque impossible de découvrir en temps
ordinaire, malgré les recherches les plus minutieuses.
M. Dilherm de Larsenne a recueilli dans les détritus de la
petite rivière qui passe à Gimont de nombreuses espèces de
coléoptères ; il a, notamment, récolté en très grand nombre
le Zuphium olens et l’Anillus caccus (1), qui sont assez
recherchés et que l’on peut facilemant échanger avec des
espèces assez rares.
Voici la manière d'opérer qui me paraît la plus pratique et,
qui permet d'éviter les recherches sur place souvent impcs-
sibles par suite des intempéries du temps.
Muni de bonnes saches neuves, en toile assez serrée et
d’un filet plat monté sur un cercle en fer et emmanché au
bout d'un bâton assez long, le chasseur choisit le poste qu'il
croit le meilleur, celui en général où les détritus s’accumu-
lent en plus grand nombre. Il recueille avec le filet les détri-
tus àmesure qu'ils arrivent et les emmagasine dans les saches.
-De retour chez lui, 1l prend un crible en fer de maille asssz
(1) C’est en automne que l’on rencontre plus facilement ces espê-
ces, mais 1l ne suffit pas de ramasser ces détritus; il faut les pren-
dre sur l’eau avant qu'ils atterrissent.
XX
large, l'entoure avec l'ouverture d'une sache et le lie avec
une corde de façon à le bien maintenir et à éviter que les
nsectes puissent passer entre la toile et le cercle. Il procède
ensuite au criblage. Les menus brins de paille, les insectes.
de petite et de moyenne taille tombent ainsi dans la sache;
les gros restent dans le crible, où il est facile de les recueil-.
lir tout en se débarrassant des déchets les plus gros qui n’ont.
pu passer par les mailles.
Celte première opération, — on le comprend déjà, —«
a l’avantage de diminuer considérablement le volume des
détritus et de faciliter les recherches des petites espèces qui …
se trouvent ainsi toutes réunies dans la criblure qui tombe «
dans la sache.
Pour le dernier triage, on recouvre une table d'un linge
blanc, ou mieux d’une toile cirée blanche qui peut se laver
plus facilement si le besoin s’en fait sentir, et l’on étale une
poignée de détritus ; tous les insectes se mettent immédiate-
ment en mouvement, et l’on peut aisément s'emparer des
espèces qui conviennent pour les placer dans des tubes ou
flacons contenant de la seiure de bois blanc imprégnée d’une «
substance insecticide : benzine créosotée, cyanure de potas-
sium ou sulfure de carbone (4).
Cette dernière substance me paraît préférable, car elle n'al-
(ère pas les couleurs rouges comme la benzine créosolée et
n’est pas dangereuse comme le cyanure.
Pour terminer cette simple note, j'ajouterai que les détritus
recueillis peuvent être sans inconvénient conservés plusieurs
jours, ce qui permet de les expédier à un correspondant ou
de choisir le moment pour en opérer le triage.
(1) Le cyanure et le sulfure nécessitent chacun l'usage d'un
flacon spécial avec bouchon muni d’un tube en verre renversé des-
tiné à recevoir ces. substances sans entraver la diffusion de leurs
vapeurs.
AUS
Séance du 4 décembre 1895.
ä Présidence de M."HARLÉ, Président.
Etaient présents : MM. Harlé, Marquet, Mandoul, Cartailhae,
Garrigou, de Rey-Pailhade, Salvetat, J_ Chalande, H. Cha-
lande, Montané, Leclerc du Sablon, Lamie, Caralp, Comère,
Ch. Fabre, Prunet, Neumann, Bræmer, Jammes, Guiraud,
de Montlezun, Bonnabeaud et Trantoul.
Lecture est donnée d’une lettre de M. Laborie, secrétaire-
général, qui s'excuse de ne pouvoir assister à la séance et
ajoute qu’il n'aurait pas pris part au vote, à cause de l’état ir-
régulier où se trouve, à son avis, la Sociélé relativement aux
statuts. |
M. H. Chalande déclare que, pour la même raison, il ne
prendra pas part, lui non plus, au vote.
Après un échange d'observations entre M. Cartailhac et
M. le Président au sujet de la liste des membres, il est procédé
à l'élection du Bureau de la Société pour l’année 1896.
Membres présents : 24 ; votants ; 22 dont 3 par correspon-
dance pour le Président.
Sont élus et proclamés :
Président : M. BRÆMER.
Vice présidents :
M. Mazer | M. LAROMIGUIÈRE.
Secrétaire-général. Sécrétaires-adjoints.
M. JAMMES, | | M. TRANTOUL.
| M. BONNABEAUD.
Trésorier Pibliothécaire-Archiviste.
M. GuiRaAuD. | M. DE MONTLEZUN.
Conseil d'administration.
M. NEUMANN. | - M. Garricou.
Comilé de publication.
M. HAaRLé. | | M. DE REY-PAILHADE.
M. LABORIE. | M. FonTès.
M. Cartailbac annonce à la Société, la double perte qu’elle
a faite en la personne de M. À. de Saint-Simon, le savant
3
XXII
malacologiste, décédé le 25 juillet dernier, à l’âge de 73 ans
et de M. G. de Malafosse, Nude on doit divers travaux
sur l’histoire naturelle de la Lozère, et qui a succombé,#eune
encore, le 24 août 1895.
… Une notice nécrologique relatant la vie et les travaux de ces
deux distingués confrères sera insérée dans le Bulletin.
M. E. Trantoul termine la séance par la lecture de quelques
passages curieux d’un journal manuscrit d’un inconnu qui pa- À
raît avoir exercé la profession médicale au milieu du siècle
dernier, à
Séance du 18 déeembre 1895
Présidence de M. HARLÉ, Président. LT 4
Le procès-verbal de la séance du # décembre est adopté. :
Au sujet de ce procès-verbal, M. Laborie décline l'honneur. +
que lui a fait la majorité en le nommant membre du Comité …
de publication. Il ne saurait faire partie d’un bureau qui lui …
paraît illégalement constitué, par suite de la situation irré- «
gulière de certains membres qui ont composé la majorité. KE
Sur l'invitation du Président, M. J. Chalande rend compte .
de sa gestion financière. F È
Il rappelle que cette gestion a commencé en 1884. A ce
moment, la caisse de la Société présentait un actif de
1,038 fr. 30 et un passif de 1,241 francs ; soit un déficit
de 202 fr. 70. 4
Malgré Ja suppression de presque toutes les subventions,
ila la satisfaction de laisser la situation financière de la
Société dans un état de prospérité dont témoignent les chiffres M
suivants : È
1° Espèces en caisse. VÉRINS RUE EE 478 fr. US
2 Titre de cent francs hu rente 3 °/o, représen- D
tant au cours du jour un capital de...... 3,393 fr. 30.
30 Coupon: à délacher. SANT PEAR ER 25 fr. >
| Total........ 3,897 fr200
XXII
Il ne reste à payer que divers frais d'impression du bulle-
tin et le montant de cotisations à recouvrer sera sans nul
doute suffisant pour couvrir cette dépense.
Le Président remercie le Trésorier de sa bonne gestion et
l'invite à déposer sur le bureau ses livres de comptabilité.
M. J.Chalandefait observer que la Commission des comptes
pour l’année 1894 n’a pas encore remis son rapport ;etil
déclare qu'il ne pourra qu'après cette remise obtempérer à
la requête du Président.
Par suite de ce refus, une discussion s'engage entre le Tré-
sorier et le Président.
M. de Rey-Pailhade, intervenant à son tour, regrette l’irré-
gularité des faits produits dans le courant de l’année et
déclare s’opposer à toute remise de la caisse de la Société,
tant que cette siluation n'aura pas pris fin.
Le Secrétaire général s'associe à cette opposition.
Le Président demande qu'il soit constaté au procès-verbal
que la majorité des membres présents ne participent pas à
cette défense.
Après un nouvel échange d'observations entre le Président
et M. J. Chalande, ce dernier produit le reçu du banquier
chez lequel il a déposé les fonds de la Société, soit trois
mille huit cent quatre-vingt-dix-sept francs, à titre de
dépôt de garde.
M. Emile CarralLHac présente à la Société une partie des
livres et gravures qu’il a réunis pour faire l’histoire des pre-
mières collections d'Histoire naturelle et d'Ethnographie.
Parmi ces documents il en‘est de fort rares et l'ensemble
est véritablement remarquable. On voit, d’abord,les objets
d'histoire naturelle prendre une petite place, à titre ornemen-
tal, dans les galeries artistiques et archéologiques. Il n’est
pas rare de rencontrer quelques pierres, quelques coquilla-
ges, quelque peau de bête exotique à côté de belles collec-
tions d’antiquités et surtout de numismatique. Au dix-
seplième siècle, les curieux de la nature, ce sont souvent, de
grauds personnages, forment de très beaux € cabinets » où.
tout est adinis indistinctement et classé suivant la bizarrerie
des objets, l'importance des croyances populaires ou des
superstitions qui s’y rattachent, leur provenance lointaine.
M. Cartailhac montre un certain nombre de vues et de cata-
logues de ces cabinets; les illustrations de ces ouvrages
sont aussi intéressantes que le texte, mais souvent elles sont
très exactement dessinées, tandis que les explications sont en «
rapport avec toutes les idées erronées qui régnaient alors.
M. Cartailhac, choisissant quelques-uns des objets figurés
dans les principaux catalogues montre qu'ils passent pres-
que immédiatement dans les vuuvrages scientifiques, par.
exemple dans les traités de minéralogie.
I! est facile de voir, dans ces musées primitifs, l'influence
des voyages au Nouveau-Monde. On sent que l'attention pu-
blique est passionnée par ces grandes explorations lointaines
et que les moindres objets rapportés par les navigateurs sont
très recherchés. Les vues générales des galeries sont si exac-
tes qu’on peut y reconnaître les séries d’armes et de costu-.
mes des sauvages des diverses régions explorées de l'Amé-
rique, de l’Afrique ou des Indes.
Les ouvrages du dix-huitième siècle annoncent, par le clas-
sement des collections et l'esprit critique du texte, que la
science est en progrès. Le mélange si original des anciens
cabinets disparaît. Les musées deviennent une dépendance
des établissements d'instruction publique. Si les objets archéo-
logiques sont séparés de l’histoire naturelle, en revanche
celle-ci se joint aux objets de chimie et de physiqne. Ces
derniers, par exemple tous les appareils électriques, sont
d'ordinaire très élégants. On devine qüe les classes riches
s’y intéressent. C'est ce qu'indiquent d’ailleurs les gravures
du temps, et les catalogues dressés pour la vente de certai-
nes Collec'ions. :
A la suite de cette communication une causerie s'engage :
XXV
entre les membres présents, et M. Bræmer fail remarquer,
par exemple, combien la pharmacie est restée imprégnée des
anciennes traditions si bien mises en évidence dans les ouvra-
ges que l'on vient de voir.
r
F
rs
{
TABLE DES MATIÈRES
Séance du 16 janvier.
Dr L. BRÆMER : Visite à la brasserie F. Haffner........
Séance du O février.
Dr £. Br&MER : Les poivres de Guinée:..,............
Séance du 6 mars.
Transfert du local de la Société. — Discussion... ,........
Séance du 20 mars.
Traité avec l'administration universitaire. -— Discussion.
Séance du 3 avril.
Suite de la discussion au sujet du local et de la biblio-
D Société... ..,.4....5.. 4000. «
Séance du 1% mai.
D' L. BRÆ&MER : Les régions botaniques du continent
africain GRIS TAT Se 0 & 0.4 ©. o!e: , Des 2 61e Can eo 1.6.
201800 eo nes és 0e ©
Séance du 5 juin.
Facor : De la localisation de quelques Orchidées aux en-
virons de Villefranche-de Lauragais....................
Séance du 19 juin.
DE MONTLEZUN : Capture d’un esturgeon dans la Ga-
OO RO EION .....
IV
VIT
IX,
XIV
XV
XVI
a ir. à
XXVII
PER … Séance du 3 juillet. hs
DE MonrLezun : Récolte de Coléoplères dans les détritus
des iNnONdAONS.. LME. 200 re 1 OT RES TTE à
ot A3
Séance du 4 décembre |
Election du Bureau... 4.4, dou. ete
Séance du 18 décembre.
Situation financière de la Société. ...........,......
E. CarTAILHACG : Histoire des collections d'Histoire natu-
relle-et d'Ethnographie, sa Ve. 100 NOTE
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D'HISTOIRE NATURELLE
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TRENTIÈME ANNÉE. — 1896
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COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ
POUR L'ANNÉE 1896
Président : M. BRÆMER.
Vice présidents :
M. MAazer F M. LAROMIGUIÈRE.
Sccrétaire-général. Sécrétaires-adjoints.
M. JAMMES. | M. TRANTOUL.
| M. BONNABEAUD.
Trésorier Bibliothécaire-Archiviste.
M. GurrauD. | M. DE MONTLEZUN.
Conseil d'administration.
M. NEUMANN. | M. Garricou.
Comité de publication.
M. HARLÉ. | M. FonTës.
M. DE -REY-PAILHADE. RoNee
ÉTAT
DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE
DE TOULOUSE
au 15 juillet 1896.
Membres nés,
M. le Préfet du département de la Haute-Garonne.
M. le Maire de Toulouse.
M. le Recteur de l’Académie de Toulouse.
Membres titulaires fondateurs.
MM.
CarTaiLnac (Emile), %# 5, rue de la Chaîne, Toulouse. 1866.
Dr GarriGou (Félix), 36, rue Valade, Toulouse. 1866.
Marquer (Charles), 45, rue Saint-Joseph, Toulouse. 1866.
De Monrcezun (Armand), Quai de Tounis, 106, Toulouse.
TaurarT (Eugène), %, Conservateur du Muséum, place du Palais,
Toulouse, 1866.
Fouque, rue Delpech, 9, 1866.
Membres honoraires,
MM. .
BcancnarD (Emile) O #%, membre de l’Institut, Professeur au Muséum
Paris. 14873.
Dr Cros %, Directeur du Jardin des Plantes, membre correspondant
de l'Institut, 2, allée des Zéphirs, Toulouse. 1866.
Dr Haynen (F.-V.), Directeur du Comité géologique des Etats-Unis
Washington 41878:
GrARD (Alfred), professeur à la Sorbonne, 14, rue Stanislas, Paris.
6 NE
De Lacaze-Durniers O %<, membre de l’Institut, Professeur à la Sor-
bonne, Paris. 1883.
Lavocar %#, ancien Directeur de l'Ecole vétérinaire, allée Lafayette, 66,
Toulouse. 1866.
De Rouvizce (Paul) #, Doyen de la Faculté Ces sciences, Montpel-
lier. 4872.
D' TASCHENLERG, professeur à l’Université de Halle (Prusse). 1891.
Membres titulaires,
MM.
Azau (Henri), canal de Brienne, 24, Toulouse. 1880.
Azéma, licencié ès-sciences naturelles, Pharmacien à Pamiers
(Ariège). 1886.
BoNNABEAUD, professeur suppléant à l'Ecole de médecine de Dijon.
De BeLcasTez (Auguste), Jardin-Royal, 3, Toulouse. 1880.
BornENaE (Auguste), Chirurgien-dentiste, avenue de Frizac, Tou-
louse. 4866.
Dr BrÆMER, Professeur à la Faculté de Médecine, 105, rue des Ré-
collets, Toulouse. 1885.
De Cazmecs (Henri), propriétaire à Carbanne (Haute-Garonne). 1866.
CamPaAN, instituteur, rue Pharaon, 46, Toulouse. 1896.
CaRALP, professeur adjoint à la Faculté des sciences, 26, place Du-
puy, 26, Toulouse. 1883.
CARTAILHAC {Emile , #%, 5, rue de la Chaine, Toulouse. 1866.
CHALANDE (Jules), 46, rue des Couteliers, Toulouse. 1874.
CossauNE (G.), rue de Rémusat, 28, Toulouse. 1878.
CouÈRE, rue Clémence-Isaure, 15, Toulouse. 1892.
CUGULIÈRE père, rue du Collège, Castelnaudary. 1896.
CUGULIÈRE fils, rue Saint-Jérôme, 8, Toulouse. 1896.
Deseaux, O. %, pharmacien principal ea retraite, rue St-Lazare-Pro-
longée, 28, Toulouse. 1886.
DOouMET-ADANSON, château de Baleine, par Villeneuve sur-Allier (Allier).
1873.
DurrauT, vétérinaire, inspecteur de l’abattoir, Tos:ouse. 1885.
DÉJEAN (Joseph), pharmacien à Beaumont de Lomague
(T.-et-Gne).1893.
4 A: M
Fagre (Charles), docteur ès-sciences, allée Saint-Etienne, 13, Tou-
louse. 1875.
Firre, Médecin, rue des Chälets, 6, Toulouse. 1889.
Fagor (Paul), notaire à Villefranche-de-Lauragais {H.-G.). 4869.
“oca (Charles), à Lédar, près Saint-Girons (Ariôge). 1875.
Fonrès, #, Ingénieur en chef des ponts et chaussées, rue Romiguière, 3,
Toulouse. 1885.
FoUQUE, rue Delpech, 9, Toulouse. 1866.
D' GarriGou (Félix), 36, rue Valade, Toulouse. 1866.
Gèze (Louis), Jardin-Royal, 7, Toulouse. 1872.
GrioLgr, médecin-vétérinaire, rue Bayard, Toulouse. 4890.
Guinaur, pharmacien, rue Temponières, Toulouse. 4890. |
HarLé, Ingénieur au chemin de fer du Midi, rue des Potiers, 40,
Toulouse. 1 890.
IzaRN, commis prince, des douanes, rue Denfert-Rochereau, 62, Tou-
louse. 1866.
Jaunes (Ludovic), au Cambodge. 1890.
JAMMES, maltre de conférences à la Faculté des sciences, boulevard
de Strasbourg, 17, Toulouse. 1889.
LABORIE, %£, vétérinaire départemental, rue Gambetta 35, Toulouse.
1884.
LaBoriE, expert-geomètre à Auterive, près Auch (Gers). 4890.
LaGaroEe, imprimeur, rue Romiguières, 2, Toulouse. 4890.
LarROMIGUIÈRE, Ingénieur, rue Saint-Pantaléon, 3, Toulouse. 1886.
LARTET, Professeur à la Faculté des sciences, Grande rue Saint-
Michel, 87, Toulouse. 1883.
De LavarerrTe (Roger), à Cessales, près Villefranche-de-Lauragais (Haute-
Garonne). 1876.
LECLERC DU SABLON, doyen à la Faculté des sciences, rue Porte-
Saint-Etienne, 3, Toulouse.
Dr Lamic, Professeur à la Faculté de médecine, rue de la Pomme, 40,
Toulouse.
LaABIT (Georges), rue du Japon, Musée Oriental, Toulouse. 1896.
MS Pre
De Mazarosse (Louis), château des Varennes, par Villenouvelle (Haute-
Garonne). 1866.
Mazer, professeur à l'Ecole Vétérinaire, Toulouse.
MarTec (Frédéric, à Castelmaurou, près Toulouse. 1875.
MarqQuET (Charles), 15, rue Saint-Joseph, Toulouse. 1966.
Maurez (Dr), #, professeur à la faculté de Médecine, rue Alsace-Lor-
raine, 40, Toulouse, 1888.
DE MONTLEZUN (Armand), quai de Tounis, 106, Toulouse,
MonTané, professeur d'anatomie à l'Ecole vétérinaire, Toulouse. 1886.
MoquiN-Tanpon, professeur à la Faculté des Sciences, allées Saint-
Etienne, 2, Toulouse. 1885.
Marizx, pharmacien, allées Paul Riquet, 23, Béziers. 1892.
Manpoue, place de la Trinité, Toulouse. 1892.
NEuMANN, professeur à l'Ecole vétérinaire, Toulouse. 1885.
PRUNET, maitre de conférences à la Faculté des sciences, grand'rue
Saint Michel, 14, Toulouse.
PuGens, préparateur à la faculté des sciences de Toulouse. 1893,
Pons, quai de Brienne, 5, Toulouse. 1896.
RECORD, notaire à Puycelcy, 1892.
ReGnauLr (Félix), rue de la Trinité, 49, Toulouse. 1866.
Dr de Rey-PaiLuane, Ingénieur civil des mines, rue du Taur, 38, Tou-
louse. 1879.
Dr Rouze, professeur à la Faculté des Sciences, rue Alsace Lorraine, 19,
Toulouse. 1886.
REecoLze, 36, rue des Potiers, Toulouse. 1896.
D’ Suis, Professeur à la Faculté de médecine, place des Carmes, 30,
Toulouse.
Dr Tuowas (Philadelphe), à Tauzies (Tarn).
TRANTOUL (Emile), rue des Trente-bix-Ponts, 74, Toulouse.
Trurar (Eugène), %, Conservateur du Muséum, place du Palais,
Toulouse. 1866.
— 10 —
Membres correspondants.
MM.
Baux, Canton (Chine). 4874.
Bicue, Professeur au Collége, Pézénas (Hérault). 1874.
Dr BLeicuer, Professeur à l'École de Pharmacie de Nancy. 1866.
L'abbé Boissoxane, Profess. au Petit-Séminaire, à Mende (Lozère). 1873
De Bormass, faubourg de Paris, 52, Valenciennes. 1883.
D: Caisso, à Clermont (Hérault). 1867. =
CAVALIÉ, principal du collège d'Eymoutiers (Haute-Vienne). 1873.
CazaLis DE FoNDoucE, rue des Etuves, 48, Montpellier. 4867.
CaanTRe (Ernest, sous-directeur du Muséum de Lyon (Rhône). 1867.
De Cuarei-D'Esrinassoux (Gabriel), avocat, Montpellier (Hérault). 18714
Com8Es, pharmacien, à Fumel (Lot-et-Garonne). 1874.
Dr Cros (Antoine), #1, rue Jacob, Paris. 1876.
CuorrarT, membre du Comité géologique du Portugal. 1885.
Néry-DELGADO, 443, rua do Arco B., Lisbonne. 1884.
Marquis de Foix (Léopold) #, rue d'Espagne, Biarritz (B.-Pyr.). 4874.
Fourcane (Charles), naturaliste, à Bagnères-de-Luchon (Haute-Ga-
ronne). 4867.
GALLIENI, %, général, gouverneur de Madagascar. 1881.
Germain (Rodolphe) %, vétérinaire au 29e d'artillerie, à Lyon. 4873.
Issez (Arthur), professeur à l'Université, Gênes (Italie). 4874.
JouGLa (Joseph), conducteur des Ponts et Chaussées, à Foix (Ar.). 4874,
LaraANDE (Philibert), receveur des hospices, Brives (Corrèze). 4867.
De Maïnor (W.), secrétaire de la Société de Géographie, St-Péters-
bourg. 1875.
Marinowskr, professeur de l'Université, en retraite, Cahors (Lot). 1869.
MAsseNaT (Elie), manufacturier, Brives (Corrèze). 1867.
Dr De Moxresquiou (Louis), Lussac, près Casteljaloux (Lot-et-Ga-
ronne). 1871.
MarcaiLuOu-D'AyuERIc (Hippolyte). pharmacien à Ax (Ariège). 1886.
RRFESE
Pevrinieu, place Risso, 2, Nice. 1874.
PreTTE (Edouard), juge au tribunal, Angers. 4874.
PouseLce (J.) %, préfet de la Seine. 1873.
D' Rerzius (Gustave), professeur à l’Institut Carolinien de Sto-
kholm. 1873.
Marquis de Saporra (Gaston) %#, correspondant de l’Institut, Aix,
(Bouches-du-Rhône). 1867,
D' Sauvage (Emile), aide-naturaliste au Muséum , rue Monge, 2-
Paris. 1873. |
ScamnT (Waldemar) #%£, attaché au Musée des antiquités du Nord,
“ Copenhague (Danemarck). 1867.
Sers (Eugène), ingén. civil, à St-Germain, près Puylaurens (Tarn). 1874.
TASCHEMBERG, professeur à l'Université de Halle. 1893
TissanpiEr (Gaston), rédacteur en chef de La Nature, 19, avenue de
l'Opéra, Paris. 4877.
v
[Patrie
DEEE Te
re
MÉMOIRES
APERÇU
DES
ESPÈCES DU GENRE OXYBELUS (LATREILLE)
Qui se trouvent dans le Midi et le centre de la France
Par M. MARQUET.
L'étude de ces hyménoptères du groupe des crabonides a
été depuis longtemps l’objet de plusieurs monographies.
Fabricius, Latreille, Olivier, Lepelletier de Saint Fargeau,
Dahlbom, Wesmaël, Chevrier et (xerstæcker s’en sont parti-
culièrement occupés et nous ont laissé d’excellents travaux à
leur sujet.
Mais cette étude a été quelquefois un peu difficile à cause
des nombreuses variations dans la disposition des taches, la
ponctuation différente des téguments du © et de la © dans
la même espèce et quelquefois la couleur dissemblable des
macules et des bandes de l'abdomen. Aussi est-il arrivé que
le mâle a été décrit sous un nom et la femelle sous un autre.
A l’appui de cette observation, je citerai l’Oxybelus variega-
tus dont les auteurs étaient fort étonnés de ne trouver que
des femelles, et l’'Oxybelus pulchellus décrit par Gerstæcker
qui n’avait reconnu que des mâles dans un très grand nombre
d'exemplaires. |
Ayant remarqué que Ox. variegatus et pulchellus butinaient
en grand nombre sur la même plante pendant la plus forte
chaleur de la journée, j’ai cherché le moyen d’éclaircir la
question et j'ai pu plusieurs fois saisir au vol variegatus et
ME
pulchellus accouplés. Il y a donc lieu d'établir ainsi leur
synonymie :
Oxybellus pulchellus Gerstæcker = Ox. variegatus ? W'es-
maël.
Les Oxybèles sont, dit M. Chevrier, « des insectes vifs,
« alertes; leur vol est rapide, mais peu soutenu. Lorsqu'ils
« se posent à terre, au lieu d’y séjourner, ils font des à
« droite, des à gauche, et leur agitation nous laisse l’impres-
« sion d’être gais et heureux de vivre ».
J'ajoute que,. vus à petite distance, on les prendrait pour
des diptères du groupe des tachinaires. C’est dans les talus
sablonneux qu'ils établissent leurs nids.
Le corps des Oxybelus est constamment de couleur noire,
la macule calleuse sous chaque écaille des ailes est de cou-
leur jaune ou blanche qu'on retrouve sous forme de bandes
transverses sur les côtés latéraux des segments de l’abdomen.
La partie antérieure de la tête, jusqu’à la moitié de la hau-
teur des yeux, est couverte de soies argentées très serrées el
brillantes. Les antennes sônt à peu près de la longueur de la
tête, un peu claviformes et légèrement atténuées vers le
scape ; ces organes sont, chez le mäle, un peu plus minces et
plus allongés que chez la ©.
L’écusson est convexe ; il a la forme d’un parallélogramme
dont les angles sont émoussés. Le post-écusson du métano-
tum est aplati et très transverse, émettant horizontalement
de chacun de ses petits côtés un aileron foliacé, pointu à son
sommet et plus ou moins translucide sur le bord externe. Du
milieu de son bord antérieur, s'élève, sous un angle de
45 degrés, une petite corne arquée et creusée longitudinale-
ment en gouttière qu'on est convenu d’appeler mucro et
dont la base, un peu épatée, repose sur le sommet supérieur
de la tranche du métathorax.
L'abdomen est presque toujours aussi long que la tête et le
thorax réunis ; il est pyriforme ou en forme de toupie plus ou
moins ramassée chez certains sujets et oblong chez d’autres.
Un à
L’anus est plan, triangulaire et fortement ponctué chez la © ;
celui du J a ses côtés latéraux subparallèles et son extrémité
un peu tronquée.
Les paltes sont uu peu courtes et tout à fait en harmonie
avec l’ensemble du corps ; chez la femelle, les tarses de devant
soct épincux au côté externe ; ceux des deux dernières paires
ont des épines des deux côtés. Le dessus des tibias est aussi
plus ou moins épineux. Les 4 ont également des épines comme
les ©, mais elles sont moins accentuées, surtout celles de
la première paire.
Les ailes sont assez courtes, concordaut ainsi avec la forme
massive de ces insectes.
Les Oxybelus butinent, pendant la belle saison, et jusqu’en
octobre, sur les fleurs des composées et des ombellifères,
rarement sur les labiées, les menthes particulièrement.
PREMIER GROUPE
Appendice du métanotum foliacé.
Macules et bandes de couleur blanche.
Oxybelus lamellatus, Olivier ;
— _ arabs, Lepelletier ;
— diphyllus, Costa.
FemeLce : Mandibules ferrugineuses avec l’extrémité noirà-
tre. Antennes ferrugineuses, le dessus du 1°" article noir.
Pronotum noir, sa carène transversale blanc de lait. Meso-
notum également noir, avec ses macules calleuses et ses aile-
rons foliacés blancs (1); appendice du métanotum (mucro)
(4) Lepelletier, dans sa description de l’Ox. arabs, disait que ces
macules sont jaunes. Or, tous les exemplaires que j'ai reçu de divers
pays (Oran et Espagne) ou que j'ai pris moi-même à Cette, les ont
blanc de lait.
Cp ee
largement aplati, élargi dès sa base et surtout au milieu; :
l'extrémité terminée par deux pointes séparées par une forte -
échancrure. *HESSE
Ailes transparentes, veinées de brun.
Abdomen noir, les quatre premiers segments ayant chacun,
sur le bord, une macule assez grande de couleur blanc de
lait, le cinquième entièrement noir. Anus rouge de brique,
sa ponctuation est assez forte ainsi que celle du mésonotum.
Pattes ferrugineuses, les quatre fémurs antérieurs noirs -
avec l'extrémité jaune. Taille : 4-7, |
MALE : Est de moitié moins grand que la © ; sa ponctuation.
est un peu plus forte ; les macules sont les mêmes; l'anus est :
de couleur noire.
Cette espèce n’est pas très rare à Cette, sur les ombelles du
Crithmum maritimum et sur des composées à fleur jaune d'or, +:
du genre Inula, qui poussent dans le sable du rivage.
DEUXIÈME GROUPE
I. Appendice du métanotum terminé en pointe aiguë. “#4
F
Macules et bandes de couleur jaune d'or.
Oxybelus mucronatus, Fabricius, Dahlbom.
FeMmEeLze : Corps couvert d’un duvet très fin, roussâtre ou
grisâtre à peine argenté sur la face. Mandibules jaunâtres à la
base, rougeûtres au bout. Antennes noirâtres en dessus et
rougeâtres en dessous à partir des 3 derniers articles. Tranche
du pronotum noire ayant de chaque côté un trait jaunâtre peu
marqué, le disque du scutum ponctué serré. Mucro noir,
élargi à la base et terminé en pointe. Ecaillette, ainsi que les «
ailerons, foliacés et les points calleux blanchâtres. Ailes 3
vitrées avec leurs nervures roussâtres.
— 11 —
Abdomen très; finement ponctué serré, marqué sur le bord
de chaque segment d’une macule jaune d’or ; les trois pre-
iers sont assez largement interrompus au milieu; les deux
derniers contigus. Anus noir. ù ;
Jambes : fémurs de la {re paire noirs jusque près des
genoux, qui, ainsique les libias et les tarses, sont jaunes ou à
peine rougrâtres. Les 2° et 3° paires diffèrent de la dre en ce
que le noir des tibias et des tarses est remplacé par du ferru-
gineux à la base; quant à la couleur de ces derniers organes,
_sur les trois paires, elle cst jaune et rougeätre. Taille : 9-f0mm:
Mae : Est semblable à la femelle pour la disposition et la
couleur des macules, mais sa ponctuation est plus fine et plus
serrée. Sa laille‘est d’un tiers moindre ; les fémurs sont d’un
beau noir en dessus, jaune et rougeâtre en-dessous.
Les macules de l'abdomen sont parfois réduites en extension.
Taille : 6 à 8mm.
Le Mucronatus est très rare à Toulouse, où je l’ai trouvé
sur une ombellifère ; il est moins rare à Argentat (Corrèze).
Certains auteurs (Panzer, Wesmaël) ont appelé mucronatus
une espèce bien différente : c’est l'Ox. argentatus de Curtis,
que Shuckard fait ressortir dans sa description. Gerstæœcker
n'a pas vü cet insecte et a cru qu'il n’était autre quele mucro-
_ natus de Fabricius. M. Edw. Saunders a vu l'espèce qui nous
occupe (argentatus) et pas le mucronatus de Fabricius.
L'Ox. argentatus de Curtis est ainsi caractérisé :
Femezze : Dessus du corps couvert de poils appliqués,
franchement argentés, voilant presque entièrement le tégu-
ment. Macules des segments abdominaux au nombre de # ou 5
- (parfois 3) d’un blanc de crème, réunies sur le dos.
Pattes d’un rougeàtre clair avec le bout des fémurs, les
tibias, en avant, jaunâtres à partir des genoux et de moins
en moins largement de la première paire à la troisième.
Mandibules un peu plus faibles que dans mucronatus, noi-
res à la base, puis Jaunätres et rougoâtres à l'extrémité. An-
| 0)
A
FRA ! ï ÿ te ; RES à ce Le ve de 4 A ,
*, Ve s QE EE
, 4 6 Re:
, é—— 18 — à di
tennes un peu plus sombres que dans ce dernier. Tubereules
du chaperon semblables. : 6
Mucro plus long, plus grèle, recourbé en bas, terminé en
pointe mousse (plus relevé et très aigu chez mucronatus).
Taille : 10 à 14%, Je n'ai vu qu'un seul exemplaire de ce,
sexe dans la collection de M. Pérez, à Bordeaux ; il provenait ,
des chasses de M. Lethierry, à Dunkerque.
Mae : Les Huit argentés du dessus du corps sont bien:
moins longs et laissent voir le tégument; sa ponctuation est
très fine; des macules blanc de lait sur les deux premiers.
segments abdominaux ; ailerons foliacés blanchätres. Mucro: |
noir terminé en pointe mousse plus claire. 4
Paltes : fémurs de la première paire noirs en dessus à la.
base et blanchâtres sur le reste ; les 2e et 3% paires noir.
avec les tibias et les tarses variés de blanchâtre et de ferru-
gineux aux genoux. Taille : 5à 6m, - 4
Je possède deux mäles trouvés à Lille (Nord) par feu”
M. Lethierry. ï ‘à
Macules et bandes de couleur blanche.
Le Orybelus occitanicus, Nov. sp.
Feueice : Mandibules rougeâtres avec le bout noir. Anten-
nes noirâtres jusqu'au milieu et ferrugineuses sur l’autre moi F
6. Pronotum finement ponctué avec sa tranche blanchâtr 3
interrompue au milieu par une fine ligne noire. Appendices,
foliacés du mesonotum blancs. Mucro de la même couleur |
avec sa base noire. Il a la forme d’un triangle très allongé et
terminé en pointe. Ecaillettes et points calleux blancs. Ailes”
diaphaues veinées de brun. a É
Abdomen finement ponctué avec ses bandes blanches ; <.
les deux premières ont uñe tache triangulaire assez grande au 2
milieu, les suivantes sont continues, mais un peu élargies en. 4
leur milieu. Anus noirätre avec l’extrémité rouge. 4
- Jambes : fémurs des trois paires noirs jusqu'aux 2/3 en
dessus et en dessous, puis blancs jusque près des genoux ;
cvs derniers et les tibias blancs en dessus et linéolés de noir
en dessous. Tarses blancs avec une teinte roussâtre vers
l'extrémité. Taille : 6mm,
Mae : semblable à la femelle quant à la couleur des tégu-
ments ; il est un tiers moins grand qu’elle.
J'ai trouvé cette espèce à Cette et à Vias sur Crithmum
maritimum et quelquefois sur Eryngium campestre. Je l'ai
prise très rarement à Toulouse.
La forme acuminée du mucro sépare parfaitement cet
insecte de tous ses congénères à macules blanches.
Appendice du metanotum bifide.
Macules et bandes de couleur blanche.
Oxybelus latro, Olivier.
Feuezce : Mandibules ferrugineuses, noirâtres de la base
au milieu, noirâtres vers l'extrémité. Antennes noirâtres du
scape à l'extrémité, rougeâtres en dessous.
Pronotum ponctué serré, avec sa tranche, ses macules
antérieures et ses ailerons foliacés blanc de lait, couverts
d’une villosité argentée; points calleux également villeux.
Appendice corné du metanotum, noir, légèrement élargi et
échancré au bout qui prend une teinte rougeâtre. Ailes vitrées
avec ses nervures roux pâle.
Abdomen fortement ponctué serré, portant sur le bord de
chaque segment # ou 5 macules blanches diminuant de
surface de la base au sommet. Anus noirâtre, un peu velu et
ponctué. |
Pattes ay ant les fémurs de la 1" paire noirs, avec les übias
rouge brique; les deux autres paires sont en entier de cette.
dernière couleur. É |
Taille : 8-9wv, TA
Maze : De moitié moins gros que la femelle el quelquefois,
mais rarement, de la mème taille. Les fémurs des trois paires .
de pattes noirs; les tibias de la 1"° paire rouge de brique;
ceux des deux autres noirs en dessus, rougeätre foncé en des-
sous. Tous les tarses brun pâle, comme dans la femelle, les
taches de l'abdomen sont blanc de laitet au nombre de # ou 5; ,
quelques exemplaires bien rares n’en ont que 2, surtout chez
la femelle. Taille : 4-7mm, 0
J'ai pris, une seule fois, à Cette, mâle et femelle accouplés -
sur le sable, au pied d’un Eryngium maritimum ; l'insecte
se prend habituellement butinant sur l'Eryngium campestre
dans le Bas-Languedoc et même à Toulouse. à |
Oxybelus subspinosus, Klug.
.r 4
FemeLee : Mandibules rougeätres avec l’extrémité noire. «
Antennes noirâtres en dessus et rougeâtres en dessous vers
l'extrémité. Corselet sensiblement ponctué, les points un peu «
écartés. Tranche du pronotum noire; points calleux blanc de”
lait. Ailes vitrées avec nervures roussâtres. Ailerons foliacés,
mi-partie blanc et gris foncé. Mucro noir, court, élargi et.
échancré à l’extrémité qui est légèrement décolorée. -
Abdomen pyriforme, assez court, un peu moins ponelué que
le corselet. Les # premiers segments latéralement maculés de“
blañe, le 5° tout noir et l'anus brun rouge. Toutes les premiè= |
res macules sont interrompues au milieu et diminuent de.
largeur de la base à l'extrémité.
Jambes : fémurs de lal'e et de Ja 2€ paire noirs sur les 23 et.
blancs aux genoux. Tibias de cette dernière couleur en dessus |
et noirâtres en dessaus; tarses blanc-roussätre. Les fémurs
de la 3 paire sont noirs sur toute leur surface, mais les tibias
De
%
OR
n'ont de blanc qu'à la base et les tarses sont un peu plus
roussätres. Taille : 4-6mm.
_ Mae : ILestd'on tiers plus petitque la femelle. La tranche du .
pronotum a un trait blanc très petit et court de chaque côté.
La teinte noire des pattes est un peu plus vive; le blanc des
tibias de la 3° paire couvre le dessus de cet organe et n’a de
noir qu'au dessous. L’anus est noir à la base et rouge brique
à l'extrémité.
Sauf la couleur des pattes ct la ponctuation moins forte du
# scutellum du mesanotum, cette espèce ressemble beaucoup au
Latro. Je l’ai prise à Cette et à Vias (Hérault) butinant sur les
… Eryngiwm campestre et maritimum.
A côté des Ox. latro et subspinosus, on peut placer, je
._ pense, l'eburneo-fasciatus, Dablbom, et l’eburneus, L. Dufour
mentionnés par M. Dours dans son Catalogue synonymique
des Hyménoptères de France. La description de ces deux
dernières espèces a été faite d'après les exemplaires de ma
collection. | |
{
Oùybelus eburneo-fasciatus, Dahlbom.
Femezze : Mandibules noires. Antennes noires en dessus,
rougeätres en dessous du sommet.
Tranche du pronotum noire. Disque visiblement ponctué ;
ailerons foliacés, mi-partie blanc et foncé. Mucro court noir,
creusé en goutlière et échancr' avec l’extrémité blanchâtre.
Ailes translucides, très légèrement rembrunies et veinées
de noirâtre. ;
Abdomen finement ponctué, portant 5 bandes d'un blanc pur ;
-celles des 4° et 2° segments à peine interrompues au milieu,
leurs deux macules latérales ont la forme d’un triangle;
. la 3° bande à peine linéolée et les deux dernières contiguës.
L’anus est noir-brunäâtre couvert d’une fine villosité.
Pattes : fémurs de la 1'° paire noirs en dessus et blancs en
dessous, les tibias de la même couleur et les tarses noirs
mn
Fe PO SA SECTOR ARTE AN US US
ei Là
avec le bout rougeâtre. Les fémurs des 2° et 3e paires sont
noirs comme ceux de la 4'e, mais les tibias sont blancs à la
base et noirs à l'extrémité. Taille : 5-6mm, Mâle inconnu.
J'ai reçu cet insecte de M. Vachal, qui l’a trouvé à Brethe-
noux (Lot). Je l'ai vu figurer dans la collection Perris, sans
indication de patrie ; peut êlre provenait-elle du département
des Landes. |
Oxybelus Dufouri, Nov. sp.
Feuezce : Mandibules noires. Antennes brun foncé avec le
dessous rougeâtre. Tranche du pronotum toute blanche.
Disque du mesonotum visiblement ponctué ; ailerons folia-
cés, une bande transversale en dessus et le mucro blanes; ce
dernier est assez court, parallèle, creusé en gouttière et
échancré au bout.
Ailes légèrement roussâtres, veinées de brun clair. Ecail-
lette blanche.
Abdomen finement ponctué, les points peu serrés, sa cou-
leur est d'un blanc pur; tous les segments sont bordés d’une
étroite ligne noire à la base ; les 4er et 2° segments portent au
centre une macule noire, triangulaire et assez grande ; les trois
LA
suivants ne sont séparés que par la ligne précitée ; l'anus est
blanc de la base au milieu et noir rougeûtre à l'extrémité;
quelquefois, m’a-t-on assuré, blanc seulement à la base ou
tout noir.
Pattes : la 1re paire a les fémurs et les tihias blanes en
dessus et noirs en dessous, les tarses blanc roussâtre annelés
de noirâtre. Ceux des 2e et 3° paires, noirs avec une partie du
dessous et les genoux blancs ; les tibias blancs, le dessous
brun en partie; les tarses brun clair. Taille : 6", Mäle 3
inconnu. En 3
Cette description est faite d’après un exemplaire sans indi-
cation d’origine ; mais l’étiquette semble montrer qu'il a élé
trouvé dans le département des Landes, à
* Pa
at: en PAT
LP Le Re
Appendice du metanotum plus ou moins ténu ou arrondi à
ou échancré, ou coupé carrément à l'extrémité.
Macules et bandes de couleur jaune vif ou pâle.
Oxybelus lineatust Fabricius.
— — Eversmann.
— — Panzer.
7 — Dahlbom.
— — Latreille.
Femeze : Mandibules ferrugineuses avec l'extrémité noire.
Antennes noirâtres en dessus, fauves en dessous.
Pronotum : sa tranche est entière et de couleur blanchâtre
ainsi que ses macules calleuses; mesonotum : il porte 4 lignes
longitudinales jaunâtres dont 2, les plus longues, sont sur le
milieu du disque et les deux a'tres touchant chacune l’écail-
lette. Au-dessus des ailerons foliacés de couleur blanchâtre
se trouvent deux macules assez fortes d’un jaune pâle. Le
mucro est de forme parallèle, creusé en gouttière, noir à sa
base et ferrugineux à l'extrémité qui est tronquée.
Ailes transparentes, leurs nervures brun pâle.
Abdomen finement ponctué et ceint de # bandes couleur
_blans crème à peine ou même pas interrompues; la pre-
mière est plus large, les 3 autres vont en se rétrécissant jus-
qu'à l’anus ; ce dernier est de couleur rougeâtre.
Pattes complètement de couleur rouille. Long. : 9°* 1/2.
Mae : Sa taille est un peu moins forte que celle de la fe-
melle ; il diffère de celle-ci par l'absence des lignes jaunâtres
du mesonotum et des deux macules du disque ; les bandes de
l'abdomen sont plus blanches et fortement interrompues au
centre ; le 5° segment est concolore et l’anus noirätre. Long. :
7 1/2-8mm,
Pom HET CE ENT Fes ra AA Ki 14 Li. me TRE PE s- te Y
A ù
"x \ 1e" de # dr: ge. ; Te x 4
22 à \ ——
M. Gerstæcker dit que cette espèce vit sur le Senecio sarra-
cenicus. Olivicr la signale des environs de Paris, et LRU
du midi de la FrSRERS
Oxybelus 14 notatus, Jurine, Olivier.
— — _ æ, Wesmaël.
-— fasciatus, Dahlb.
— . bellicosus , Dahlb.
— 14 gultatus —.
FEMELLE : Chez cette espèce, la taille de la femelle est trois
ou quatre fois plus forte que celle du mâle. Les mandibules "à
ont la base jaunâtre, le milieu rougeâtre et l'extrémité noirä-
tre. Les antennes brun rougeâtre avec leur base plus foncée,
l'extrémité plus claire ; le bord du pronotum porte de chaque
côté un trait jaune plus ou moins accusé ; les macules calleu-
ses, ainsi que les deux poiats de l’écusson, jaunes ; ces derniers
font quelquefois défaut ; dès lors, cette partie, ainsi que le
mesonotum, sont de couleur noir verdâtre. Les ailerons
= jaunes, un peu vitrés. Le post-écusson est également jaune.
L'appendice du metanotum (mucro) assez court, ténu vers
son extrémité qui est de couleur ferrugineuse ou blanchâtre.
Ailes très légèrement enfumées, veinées de brun clair.
Abdomen noir, sa ponctuation est un peu moins écartée
que chez le mâle. Les cinq segments ont chacun une bande
jaune quelquefois continue, celte couleur plus vive chez le
mâle. Les deux premières bandes, les plus fortes, échancrées
en leur milieu ; la 5e plus petite et parfois interrompue. er
rouge de brique. nes
Pattes : fémurs noirs ; ceux des premières paires plus ou.
moins lignés de jaune citron en dessous : les tibias des trois
paires jaunâtres ou fauves plus ou moins assombris de brunä-
tre. Tarses obscurs, ceux de la pr emière paire un peu plus
clairs. Longueur : 5mm 1/2,
MALE : Mandibules jaune citron à la base, puis brun rougeä-
DRE CN 2,
tre avec l'extrémité noire. Les antennes semblables à celles
de la femelle. La tranche du pronolum jaune, limitée en ligne
droite: cette teinte esl parfois interrompue au milieu. Les
macules calleuses jaune citron. L’écusson a toujours deux
taches jaunes de grosseur variable. Les ailerons vitrés avec
une ligne jaune étroite. Le mucro est un peu plus ténu que
chez la femelle et plus ou moins ferrugineux à l'extrémité.
La ponctuation de l'abdomen est uniforme, les points très.
petits et très rapprochés. Les cinq premiers segments de
l'abdomen ont toujours une bande jaune citron. L'’anus est
ordinairement rouge de brique, quelquefois châtain, mais
| dans le midi, à Cette, il est le plus souvent noirâtre.
* Pattes : fémurs noirs ; ceux des deux premières paires for-
tement lignés, en dessous, de jaune citron. Tous les tibias
jaunes, leur partie inférieure ayant une ligne noire ; ceux de
la dernière paire sont plus ou moins maculés de noir. Tarses
ferrugineux. Long. : 4-5mm 1/2.
On trouve quelquefois des exemplaires: ay ant le post-écus-
son Jaune.
Cette espèce se trouve à Bordeaux et à Toulouse. La
femelle estrare, mais le mäle est assez commun dans le Bas-
Languedoc sur le Crithmum maritimum, les Eryngium cam-
pestre et maritimum et les menthes.
Oxybelus maritimus, Nov. sp.
FeeLLe : Assez fincment ponctuée sur l’abdomen, un peu
plus furtement sur le pronotum dont l'aspect est mat.
Mandibules jaunes à la base et ferrugineuses sur le reste
de leur longueur. |
Antennes brunes sur les quatre premiers articles ct ne
rougeâtres jusqu’à l'extrémité en dessus et en dessons.
Pronotum : sa tranche est complètement blanchâtre sur
cerlains exemplaires et à peine interrompue au milieu sur
d’autres; les macules calleuses sont également blanchâtres
LOTS
ainsi que les ailerons foliacés et deux points sur l’écusson. Le |
mucro est noir, droit, un peu large et parallèlement court. |
Abdomen noir, orné sur chaque segment d'une grande
_macule plus ou moins jaunâtre à peine interrompue au milieu
sur les 4° et 5° segments. L’anus est rouge de brique.
Pattes blanchâtres avec la majeure partie des fémurs noire
en dessus à la première partie et en entier sur les autres ; ge-
noux blanchâtres. |
Sa taille est celle de la femelle de l’uniglumis, mais la forme M
et la grosseur, dimension des macules abdominales, ainsi que
son appendice, du metanotum (le mucro), ne laissent aucun Ee
doute sur son identité. Le mâle m'est resté inconnu jusqu'à
ce Jour. |
Trouvée à Cette sur le Crithmum maritimum, vers le milieu
d'août. |
Oxybelus pugnax, Olivier
— — Wesmaël.
La taille de cet insecte, ainsi que sa conformation sont à peu
près semblables, à part la ponctuation et autres légers carac-
tères, à celles de l'ambiguus. M. Gerstæcker n’a pas cru
l'admettre comme espèce dans sa monographie. Voici la des-
criptiou qu’en donne Chevrier que j'ai, du reste, vérifiée.
FEMELLE : Mandibules et antennes comme dans les trispino-
sus. Noir, visiblement ponctué à l’œil nu. Aiïlcrons jaune
opaque et médiocrement vitrés, rarement noirs; appendice
du metanotum assez large, un peu plus long, son extrémité
tronquée ; ses côtés parallèles sur tonte leur longueur, peu …
creusé en gouttière, soil semi-plan. L'écusson a quelquefois
2 points jaunes. .
La ponctuation de l'abdomen est beaucoup plus forte que. à
chez trispinosus ; les points sont plus distancés, ceux du pre- |
mier segment plus accentués. Les bandes sont {rès variables
quant au nombre et à leur dimension ; on voit des exemplai-
+
D À A
res en ayant 2, d’autres 3, 4 et 5. La première la plus forte,
la 2° l’étant moins ; les suivantes, lorsqu'elles existent, ordi-
nairement plus petites, toutes graduellement moins fortes de
la première à la dernière et ordinairement peu prolongées
vers la partie dorsale. Cependant, chez certains exemplaires,
ces bandes sont au contraire plus ou moins amples et assez
avancées vers le milieu pour être sur le point de se souder
les unes aux autres, surtout les deux dernières. On trouve
quelques rares sujets dont le dessus de l’abdomen est presque
entièrement jaune, les côtés des quatre derniers segments
étant envahis sur toute leur hauteur par la teinte jaune, les
deux premiers segments et faiblement le troisième ayant seu-
lement à sa base une petite tache noire. La dépression de la
marge des segments est peut-être moins sensible, les soics
plus rares et plus roussätres. L’anus est obscur, couvert de
soies assez serrées et un peu dorées.
Pattes semblables à celles du trispinosus ; mais selon que le
jaune de l’abdomen est plus ou moins étendu, on voit le
4er segment ventral, le dessous des fémurs des f"e et 2€ paires
de pattes, le dessus des tibias de la 2° et la base des tibias
de la 3e (sous forme d’anneau) se colorer de jaune. Les man-
dibules subissent la même influence ; elles sont jaunätres,
leur extrémité restant noire.
Ailes comme chez trispinosus. Taille : 8-9°",
Mae : Comparé à celui de trispinosus, il est de taille un
peu plus forte. Les mandibules et les antennes sont noires ;
celles-ci avec l'extrémité ferrugineuse surtout en dessous. La
tranche du pronotum est toute jaune ou à peine coupée de
noir en son milieu; les macules calleuses sont assez fortes
et également jaunes. L’appendice du metanotum (mucro)
semblerait plus étroit et plus creusé en gouttière.
_ La forme de l’abdomen est semblable à celle de trispinosus
{nigripes), mais les petites dents des côtés des derniers
segments, qui font défaut chez ce dernier, sont ici très accen-
PE OO RS NS M ROVER ‘10
tuées; la ponctuation plus forte; les bandes au nombre
de 5; la première a une fache jaune citron peu développée, Fe.
la 2e assez large, les trois suivantes très transverses ; la cou
pure dorsale des 5 bandes très faible diminuant insensible=
ment de la {re à la dernière ; de telle sorte que celle-ci peut
être soudée en son milieu, tandis que dans trispinosus ces
bandes paraissent être plus largement coupées et conserver le &.
même écartement. L'anus est noir. Les pattes de la même
couleur que chez trispinosus. Taille : 4 à 6% 4/2,
En un mot, les caractères les plus constants qui différen-
cient l'Ox. pugnax de trispinosus sont : la plus forte pone-
tuation du corps, surtout de l'abdomen qui a un aspect mal;
le plus grand nombre de macules, surtout chez la femelle, et
les petites dents des derniers segments qui existent sur les
côtés de l’abdomen du mâle. |
Très commun dans tout le Languedoc, sur les ombellifères
et les composécs.
Oxybelus ambiquus, Gerst.
— _trispinosus, Wesm.
— nigripes, Oliv.
FEMELLE : Mandibules noirätres. Antennes de cette couleur,
leur extrémité ferrugineuse surlout en dessous. La tranche du
pronotum et les macules calleuses également noires. L'écus-
son assez convexe, sa ponctuation semblable à celle du reste
du mesonotum. Les ailerons sont peu élancés, très noirs ou
légèrement enfumés. L'appendice du metanotum noir, un
peu ferrugineux à l'extrémité; celle-ci un peu atténuée.
Abdomen : noir, assez ponctué; les deux premiers seg-
ments le sont plus finement; ceux du premier un peu plus.
espacés, augmentant de force jusqu’au cinquième. La marge
de ces segments un peu brunâtre, quelque peu dessinée par D
une légère dépression pourvue de points grisâtres. Le 4%
segment a, de chaque côté, une tache jaune citron peu déve- 21
RO ee
loppée, un peu oblongue ; le 2 et. parfois le 3° ont une ma-
cule très pelite ct allongée. L’anus est fortement ponctué.
Pattes noires ; les tibias de la première paire, en dessus et
au côté interne, d’un jaune pâle tournant parfois au fauve ;
tous les tarses brunâtres avec leur extrémité plus ou moins.
ferrugincuse.
_ Ailes enfumées, leurs nervures brun foncé. Taille : 7-87".
Mare : Sa taille est de moitié ou des deux tiers moins
grande que celle de sa femelle ; les antennes plus rougeäâtres ;
la tranche du pronotum porte deux traits jaunes de chaque
côté ; les macules calleuses sont également jaunes. Le meso-
notum est purement noir sans reflet bronzé; les ailerons
jaune opaque, leurs côtés externes visiblement vitrés. L'abdo-
men peu convexe en forme de toupie; c’est-à-dire n'affectant
pas la forme oblongue qui existe chez plusieurs espèces du
genre ; sa ponctuation est très fine et serrée, les macules plus
profondément enfoncées que chez la femelle. Les quatre
_ premiers segments ont une bande jaune mat, la {'° de beau-
coup la plus forte, rappelant un parallélogramme à angles
‘émoussés, les trois suivantes linéaires, surtout les deux
dernières ; la marge des segments cômme chez la femelle.
Anus noirâtre.
Pattes noires, fémurs des deux premières paires lignés de
jaune citron en dessous et les tibias jaunes, plus ou moin;
noirs en dessous, principalement dans la deuxième paire,
lesquels ont un peu de brun vers l'insertion des tarses; les
tibias de la dernière paire ont un large anneau jaune à partir
du genou. Tous les tarses sont d’un jaunâtre un peu ferrugi-
neux. Taille : 4 à 5°".
Je l’ai reçu de Tarbes el d’Argentat (Corrèze). Assez rare
en Langurdoc.
“ A Le RENTE NES dk /F
FA PEUR Lg TESTS
eo 4 Wa DU "es
Fee Ue
sn
Er: LR
Oxybelus bipunctatus, PC, Olivier.
— — ®, Vanderl.
_ — @ Lepel.
— Pe d"', ©, Wesm,
— nigro-œæneus, : Dabhlb.
Espèce de petite taille se distinguant des autres par son |
abdomen très lisse, surtout chez la femelle et par un léger. $
reflet bronzé sur tout le corps.
FemeLce : Mandibules en grande partie jaunes ou un peu 4
ferrugineuses, puis légèrement rougeâtres, à l'extrémité noire.
Antennes brunâtres, leur bout, en dessous, d’un ton plus 2
clair. Pronotum et mesonotum entièrement noirs. Ailerons 4
petits, noirâtres, principalement sur les côtés externes. Appen- «
dice du metanotum (mucro) un peu élancé, de contexlure à
moins solide que chez les autres espèces du genre. | È
Abdomen en forme de loupie très ramassée. Le 4e" segment
a de chaque côté une grosse macule un peu oblongue, de.
couleur jaune ; le 2° un très petit trait jaune pâle également À
sur chaque côté. L’anus est fauve châtain ou quelquefois | r
noirâtre. dr:
De
Pattes noires ; les ibias de la {re paire jaunâtres ou fauve
noirâtre en dessous ; ceux de la 2° paire ont quelquefois une …
petite linéole jaune près des genoux. Les tarses brun clair ou »
noirâtres. Taille : # à 5mm, Ke
Mae : Généralement moins grand que la femelle. Mandibules …
noirâtres. Ailerons ayant rarement la macule jaunâtre de la.
femelle. | : D
Abdomen : Le 4 segment, soul, subtilement ponctué, les #
autres presque lisses; ils portent tous ou deux bandes «
étroites d’un jaune citron, laissant au milieu un petite espace. «
Pattes : tous les tibias sont largement et nettement ie 4
de jaune en dessus; ceux de la dernière paire ont plus de
noir à leur jonction aux genoux. Tarses moins foncés que 1
chez la femelle. Taille : 3-3 1/2mm, #
?
On trouve quelquefois, chez les deux sexes, la macule cal-
lense jaune du mesonotum. Chez des mâles ayant cinq bandes
à l'abdomen, les deux dernières sont parfois iuterrompues au
milieu, la 5° pouvant être continue.
J'ai trouvé, assez rarement, cel insecte à Cette butinant sur
le Crithmummaritimum. — Bordeaux, Dax, Mont-de-Marsan,
Royan, en juin, sur le persil fleuri, assez commun.
Macules et bandes de l’abdomen blanches.
Oxybelus uniglumis, Fabr.
ae ur Panz.
ax — Dahlb.
— pygmœus ÿ, Olivier.
Femezze : Mandibules brun-noirâtre. Antennes brun foncé
avec le dessus ferrugineux en partie. Carène transver-
sale du pronotum complètement noire. Macules calleuses du
mesonotum mi-partie noirs et blanc sale à l'extrémité. Aïle-
rons un peu allongés et très petits, semi-translucides ou
enfumés, avec la base noirâire et le côté, vers le centre, un
peu blanchâtre. Ailes translucides, les nervures fauve clair.
Appendice corné du metanotum (mucro des auteurs) de lon-
gueur moyenne, avec le sommet Subtronqué ou arrondi, sa
base plus étroite.
Abdomen pyriforme, d’un noir brillant, ponctué serré, sur
les trois premiers segments, les points des 4° et 5° Iégèrement
plus accusés. Chaque segment est orné d’une macule ou
bande blanche très interrompue dans son milieu, cet inter-
valle diminue de grandeur du 1°" au dernier segment. Les
macules du premier segment forment deux taches (une de
chaque côté) oblonguement arrondies ; les bandes des 2°, 3e,
&e et 5° segments sont linéaires, transverses ; celles des 4° et
9°, soudées au milieu, surtout la 5° qui envahit souvent tout
le segment. |
Anus noir, fortement ponctué.
€
Cri , Lwwr4
RE LR PS OR EE ES
ete g RER $ b
} ER LR
.4 2
+ 2e jus
Pattes «2, téurs nOIrs ; FAP et larses rougeâtres ; 4 de.
tibias des 3° et 4e paires irrégulièrement enfumés ou noir É
tres avec une petite macule blanchätre à la base. | |
On trouve des exemplaires ayant le 5° segment tout noir, ‘4
avec les 3 bandes qui précèdent assez amoindries. For! rare- ee
ment on voit des exemplaires à une seule macule oblongugs
très petite sur chaque côté du 4e" segment. Taïllle : ES
, Maze : La ponclualion de l'abdomen plus forte que cell
de la femelle; il est, comme dans toutes les espèces di
genre, plus oblong. Le nombre des macules des: segments |
‘varie de À à 4: celles du {er segment comme chez la fe- ”
melle, les trois suivantes graduellement moindres, mais leur.
coupure dorsale est presque la même que chez Sr e dernière. |
Aous noir.
Pattes semblables à celles de la femelle.
Taille égale à celle de la femelle.
Trouvé à Toulouse, sur des Ombellijères et des Aster à
petites fleurs blanches du Jardin-des- Plantes (aster horizon- »
talis). Rare à Cetle.
Macules et bandes de l'abdomen, tantôt blanches,
tantôt jaunâtres. |
Oxybelus furcatus ©, Lepeletier.
— — d', Wesmaël. ;
Femeuce : Mandibules jaunes à la base, puis brun-rougeä=
tre après leur milieu et leur bout noirâtre. Tranche du pro
notum ayant deux petits traits blanchätres; point calleux
et ailerons blancs. Appendice du metanotum (mucro) court,
avec l'extrémité ferrugineuse et échancrée. Abdomen tre «
finement ponctué paraissant velouté ; il porte toujours, sur +
chaque segment, un trait, tantôt blanc jaunâtre, tantôt blanc
de lait, dont la largeur diminue progressivement de la
base au sommet. Anus rouge de brique. Ailes vitrées, %
veinces de brun. STAR
n
e
27,2,1
La
Pattes : fémurs noirs, ceux de la 1" paire noir et-blanc
soufré à leur somm:t et quelquefois linéslés de cette couleur
en dessous ; ceux des 2° et 3° semblables à la 4°, rarement
tous noirs. Tibias des deux premières paires blanc jaunâtre,
largement linéolés de noir en dessous sur presque toute la lon-
gueur. Tibias de la 3 paire noirâtres annelés de jaunâtre à
partir du genou. Tarses brunâtres. Taille : 4-5" 1/2.
Macs : Moins grand que la femelle; mandibules comme cetle
dernière, mais aux leintes moins foncées. Tranche du pro-
notum entiérement jaune ou ayant un petit trait de cette
couleur de chaque côté. Points calleux jaunes. Mucro un peu
plus allongé que chez la femelle. Bandes de l’abdomen ne
dépassant jamais # et de couleur jaune de soufre.
Pattes tachées comme chez la femelle. Anus noir.
Taille un peu moindre que celle de la femelle. Espèce
très rare à Toulouse, assez commune à Argentat (Corrèze),
M. Vachal.
Oxybelus analis, Gerstæcker.
— melancholicus, Ghevrier.
Femezce : Mandibules ferrugineuses sur la moitié de leur
longueur avec l'extrémité noire. Antennes brun rougeâtre,
noirâtres au bout. Points calleux du mesonotum ayant quel-
quefois un peu de blanc. Ailerons oblongs, vitrés, avec une
linéole blanche à leur côté interne. Mucro moyen, un peu
creusé en gouttière. Points de l’écusson plus accentués que
ceux du mésothorax. Ailes transparentes veinées de brun.
Abdomen ayant sa ponctualion serrée et granulée ; celle
du premier segment est, comme dans toutes Les espèces
du genre, un peu plus forte et les points plus distancés que
dans les autres segments. Bandes de l’abdomen ne dépassant
pas quatre ; rarement trois et deux ; elles sont tantôt blanches,
tantôt blanc soufré. Anus rouge de brique,
Pattes : fémurs noirs ; genoux un peu ferrugineux ; tibias et
tarses de la première paire fauve ferrugineux; tibias des
(a)
)
RAS Co
deux dernières paires noiratres plus ou moins roussâtres;
ceux de la dernière paire sont plus fortement enfumés ;
les deux ou trois premiers articles des tarses basilaires
brunâtres, les suivants fauves.
Mae : Diffère très peu de la femelle ; les mandibules et les
antennes sont plus foncées ; il a très rarement deux petits
traits blanchâtres à la tranche du pronotum ; les aïlerons ne 4
sont point assombris, les bandes de l’abdomen atteignent
rarement le chiffre quatre ; l'anus est noir et enfin sa taille,
comme dans la généralité des espèces, est plus petite. Quant
aux pattes, elles sont ainsi teintées de même.
Fémurs noirs; les premiers maculés de blane soufré ausom-
met, surtout au côté externe el un peu linéolés en dessous;
les 2% assez semblables aux 1°"°, rarement tous noirs. Tibias
des deux premières paires blane jaunâtre, largement linéolés
de noir en dessous sur une grande partie de leur longueur;
le 3e noirâtres avec un anneau Jaunâtre à partir du genou.
Les tarses sont généralement plus clairs que chez la femelle. 3
Taille : 4-5",
J'ai reçu cette espèce d’Argentat (Corrèze) où M. Vachal la
prend habituellement. J'en possède quelques exemplaires
mâles trouvés à Toulouse sur des fleurs en ombelle et à Cette
sur le crithmum maritimum.
Macules et bandes blanc soufré dans le mâle, et blanc pur
chez la femelle
Oxybelus variegatus 9, Wesm.
— pulchellus , Gerst.
4
Femecce : Mandibules jaunâtres à Jeur base, puis brun
rougeâtre sur une faible étendue avec l'extrémité noire.
Antennes noirâtres, leur dessous rougrâtre ; carène transver-
sale du pronotum très droite, ses angles externes bien pro-
noncés, chacun d’eux ayant très souvent une macule blanche,
celles du mesonotum: les macules de cette même couleur
sur fond noir, mais plus grandes. Ailes {ransparentes avec ls
nervures brunâtres. Ailerons blancs, assez âllongés et plus
grands que chez/l'Ox. uniglumis ; ils sont, comme dans Ja
majorité des espèces de ce genre, translucides, ornés, le long
du côté interne, d'une ligne blanchâtre très nette. L'appendice
du metanotum (mucro) court, creusé en gouttière et échancré
au sommet, lequel est de couleur ferrugineuse.
Le mesonotum et l’abdomen ont leur ponciuation un peu
plus forte que l'Ox. uniglumis el les points plus distancés.
L'abdomen est pyriforme ou en forme de toupie peu ramas-
sée ; il est lisse, le 1°" segment seul est visiblement ponctué.
Ses bandes sont ordinairement au nombre de #4, très rarement
de 3; leurs dimension et disposition comme chez l'uniglumis ;
cependant la 4° n’est point continue en son milieu et le 5°
segment est toujours noir. L’anus fortement ponctué ei de
couleur rouge de brique, laquelle laisse parfois une ligne rou-
geâtre sur le bord du 5° segment. |
Pattes : fémurs noirs, tibias, tarses et genoux ferrugineux,
celui de la première paire a quelquefois une macule blanc
jaunätre au sommet extérieur. Long. : 4-5°® 1/2.
Mae (l’Ox. pulchellus de Gerstæcker) : Estmoins grand que
la femelle. Mandibules blanchätres à la base et roussâtres à
l'extrémité. Antennes noirâtres. Tranche du pronotum blan-
châtre, ordinairement un peu effacée au milieu, points calleux
également blanchâtres. Ecaillette roussâtre. Ailes diaphanes,
veinées de brun très clair. Ailerons blanes au côté interne et
noirâtres extérieurement. Murro relevé court, parallèle et
tronqué, noir à la base et ferrugineux à l’extrémité, assez
semblable à celui de 44 notatus.
Abdomen finement ponctué, maculé de blanc jaunâtre sur
les 1°", 2°, 3° et 4° scgments, toutes ces macules diminuant
de surface de la base au sommet et élant interrompues au
milieu par un espace assez large, 5° segment noir. Anus brun
foncé, couvert d'une villosité grise. |
Jambes : fémurs de la première paire noirs en dessus jns= j
que près des genoux qui ont une teinte blanc crème, ainsique
les tibias en entier et les tarses ; fémurs de la 2° paire sem=
blables à ceux de la 4°, tibias légèrement enfumés en dessus, es.
blancen dessous, tarses un peu ferrugineux ; enfin la dernière
paire a les fémurs comme la {re et la 2°, mais les tibias ont 4
en dessus une ligne noire, ses tarses sont de la couleur de
ceux des deux autres paires. Long. : 4#°"1/2. - | s
Saufla disposition des bandes et des taches, ce mâle res-
semble assez à celui de 14% notatus.
Trouvé plusieurs fois in copula avec Ox. rariegatus, à
Toulouse, sur les fleurs de persil (petroselinum sativum). I
butine aussi sur les Aster, Menthes el Euphorbes des environs
de Cette et de Béziers. Ps D
Toulouse, le 1er décembre 1896.
ge
Remarques sur quelques plantes étrangères à la flore
. locale rencontrées dans les environs de Toulouse, 10
Par le Dr J, Lamic. Dr
Dans mes promenades sur les bords de la Garonne, aux
environs de Toulouse, j'ai eu l’occasion de rencontrer, cette
année, quelques plantes étrangères à notre flore. Les unes
sont des espèces exotiques signalées comme adventices on :
même naturalisées dans quelques localités françaises, les
autres sont des plantes indigènes, mais n’appartenant pas à Ja
flore normale de notre région.
. Quatre espèces ont plus spécialement altiré mon attention : a.
4° Lepinium virGinioum L. — C'est une espèce annuelle ou
bisannuelle, originaire de l'Amérique septentrionale, voisine
du Lepidium ruderale L. par ses fleurs diandres ou triandres,
mais s’en distinguant par sa taille plus élevée, sa rosette de …
feuilles ra licales simplement incisées et non pinnatiséquées,
détruite à l’époque de la floraison, ses feuilles caulinaires
CE TO, (7 RES
lancéolées linéaires, dentées en scie, la présence de pétales
blanes, deux fois plus longs que le calice, sa silicule orbieu-
laire un peu ailée, étroitement échancrée au sommet, et ses
graines dont l’un des bords se prolonge en une petite aile
blanchätre. |
Indiquée autrefois seulement à Bayonne, elle s’est répan-
due successivement le long des côtes de l'Océan et surtout
dans la vallée de l'Adour ; elle existe en plusicurs points de
celle de la Garonne et de ses affluents, notamment aux envi-
rons de Bordeaux et le long des voies ferrées de la Compa-
gnie du Midi ; elle a été trouvée à Argelès. On l’a signalée
- également dans quelques localités en dehors du sud-ouest (1).
J'ai trouvé récemment cette plante au ramier du Moulin-
‘du-Châtcau, en amont de Toulouse. II n’y a aucun doute sur
sa détermination, ayant eu l’occasion de la recueillir autre-
fois à Bayonne, Dax, Bordeaux. C’est une plante qui continue
à se répandre de plus en plus dans nos régions où on la con-
sidère, à bon droit, comme cimplètement naturalisée et
devant figurer à ce litre dans la flore française:
Ce n'est sans doute pas la première fois qu’elle a été ren-
contrée dans nos environs.
2% ACHILLEA OpoRATA L. — Sur une pelouse sèche du Mou-
lin-du-Château jai été frappé par le contraste qu'offrait un
Achillea en fleurs croissant à côté du vulgaire 4. millefolium.
Cet Achillea se distinguait à première vue par ses tiges moins
élevées, ses corymbes moins fournis, la couleur blanc-sale de
ses capilules, la pubescenee qui couvrait ses feuilles et leur
donnait un aspect grisätre. La plante, froissée, a une odeur
prononcée de camomille ne ressemblant en rien à l'odeur
herbacée de l'A. millefoium. Sa souche dure ne possède
point ces stolons souterrains rougrâtres développés sur celle
de l'A. millefolium. Enfin la ligule de ses fleurs radiées, d’un
(1) J. Lamic. Recherches sur les plantes naturalisées dans le
S,-0. de la France, (An. sciences nat, Bordeaux, 18835), p. 27,
blanc-grisâtre, est de moilié plus courte que celle de la plante
précédente. Les srgments des feuilles sont aussi moins nom=
breux et disposés sur le même plan de chaque côté du rachis.
Tous ces caractères me paraïssent se rapporter à à l’Achillea
odorata L., plante commune dans le Bas-Languedoec, les Cor- ;
bières et la région méditerranéenne.
J'ai trouvé la plante assez abondante sur la pelouse en
question, ce qui permet de penser qu''lle y existe dep
plusieurs années.
Son apport peut s'expliquer par ce fait que, dans les envi- 1
rons, existent plusieurs usines, dont l’une entre autres prépare À
des peaux de moutons après en avoir enlevé la laine qui est 4
lavée et séchée sur des toiles étalées sur le sol. Les semences
auront sans doute été apportées par ces laines. 1)
Il en est peut-être de même pour la plante suivante, crois- 4
sant au même endroit.
= +
5
3. SALVIA VERTICILLATA L. — Sur celte même pelouse, en »
effet, existent deux ou trais belles touffes d’une grande sauge
qu’à l’aspect seul on juge ne pas appartenir aux espèces de 7
notre flore locale. Les tiges herbatées et vigoureuses portent
de grandes feuilles pétiolées dont les inférieures offrent sou- be:
vent deux orvilleties à la base du limhe. Les fleurs petites, …
de couleur lilas, naissent très nombreuses à l’aisselle de brac- “4
lées brunes, cordées, atlénuées en pointe au sommet ét à
réfléchies. Ces fleurs, portées sur des pédicelles longs ct
grêles, forment des glomérules multiflores dont les paires
opposées simulent des verticilles. | J
Il existe dans le tube de la corolle un anneau de poils 4
comme dans le Salria officinalis L., mais cet anneau est très
oblique au lieu d’être transversal comme dans cette dernière
espèce ; la lèvre supérieure de la corolle est contractée à la 4
base. C’est une plante vivace à tiges simplement herbacées.
Tous ces caraclères font aisément reconnaître le Salvia
verticillata L., espèce de l'Allemagne et de l’Europe centrale, …
CRC
SEAT Sos
signalée en France sur plusieurs points, près de Paris, en
Alsace, dans les Cévennes et dans quelques localités du Midi,
mais toujours en échantillons peu nombreux, et considérée
par les auteurs de la Flore de France (1) comme une plante
plutôt subspontanée qu'indigène. Les auteurs de la Flore de
Montpellier en Pindiquant comme très rare partagent la même
opinion (2).
Cette plante n'avait pas, à notre connaissance, encore été
trouvée aux environs de Toulouse.
40 SaLviA sYLVESTRIS L. — C’est à cette espèce que je rap-
porte une sauge trouvée sur les bords de la Garonne vers la
fin du mois de juin, pendant une herborisation des étudiants
de la Faculté de médecine et de pharmacie. Cette plante a des
tiges herbacées ; ses feuilles, au moins les caulinaires, les
seules que j'ai vues, sont sessiles, lancéolées-allongées et ai-
guës, pubescentes, chagrinées et finement crénélées. L’inflo-
rescence est grèlr, les fleurs violettes de moyenne grandeur;
l'extrémité des rameaux fioraux ainsi que les bractées ovales
lancéolées participent à cette coloration.
Comme on le voit, ces raractères ne se rapportent à aucune
des espèces que nous sommes habilués à rencontrer dans
notre région. Nous croyons que la plante ci-dessus n'est
autre que le Salvia sylvestris L., espèce vaguement signalée
dans le Midi par les Flores récentes (3, mais rare et consi-
dérée seulement comme adventice jusqu’à ce que, en 1888,
pendant la session de la Société botanique de France, à Nar-
bonne, M. Rouy constata sa présence à la station d’Alet et
plus loin sur les rochers qui surplombent la voie du chemin
de fer de Quillan (4). ,
(1) GRENIER ET GODRON. Flore de France, t« If, p. 670.
(2) Lorer ET BAaRRANDON. Flore de Montpellier, 2° éd., p. 383.
(3) Grzzer et Mae. Nouvelle flore française, 5° éd., p. 285.
(4) Bulletin Société bot. France, 1838. Session extr. à Narbonne,
p. CVIE.
A. : à ar
Cette plante, qui est bien sans conteste une ‘espèce fran-
çaise, aura sans doute été apportée accidentellement chez
nous, ce que semble démontrer sa présence dans un terrain
see et inculle sur le bord de notre fleuve.
Le Salvia sylvestris L. habite également l'Allemagne cen-
trale et se retrouve de l’autre côté des Pyrénées.
LA MATIÈRE ORGANIQUE DES EAUX MINÉRALES
Par M. le D' F. GarRIGOU |
Il est impossible de se servir utilement d’un médicament,
_si l'on ne connaît préalablement sa composition chimique. Ea
Pemployantsans le connaître à fond, l’en devieut ou l’on reste
empirique, c'est-à-dire, que l’on fait de la science par à peu
près et san; discernement.
C'est pour éviter un semblable écucil, que, depuis des an-
nées, J'ai décrit une méthode spéciale d'analyse, permettant
d'arriver à pouvoir constater dans une eau minérale toutes
les substances actives qu’elle contient. C’est aussi pour cela,
que j'ai cherché à faire une synthèse de la science hydrolo-
gique utile à tous les points de vue. ;
Ma méthode de recherche m'a permis de constater jusqu’à
présent une série considérable de métaux dans les eaux
minérales.
Voir la liste ci-jointe, comparativement avec celle des élé-
ments simples recherchés et trouvés par d’autres analystes :
Ïl n'est pas étonnant que l’on retrouve ainsi dans les eaux
thermominérales une aussi grande quantilé de mélaux,
paisque les mélaux sous forme de sels insolubles, surtout de
sulfures, de carbonates, de silicates, ete. ou d'oxydes, nous
sont portés du sein de la terre par des sources thermales que
l’on peut prendre, de nos jours encore, en travail de dépôt.
Ceux donc qui s’étonnent qu'une eau minérale soit riche
à
Ko
DE «
h * 3
“28 4 dis
: ACADÉMIE
* DE MÉDECINE
\cide carboniqüe.
sulfhydrique.
sulfurique.
— silicique.
hlore.
Brome.
Jode.
Soude.
Potasse.
ithine.
Chaux.
Magnésie.
fer.
Arsenic.
La
à xÈ
À A ee AE
+. DES AO ÉR RnET ES
DES RESU TATS DE D
NOTA. Ce tableau est
tooue scientifique du 26 novembre 1876, ayant pour titre :
rançaises d’après les travaux de Jules François et du D' F. Garrigou. »
— phosphorique.
Matière organique.
VU” À
Len x Éd es FE CT M ET MR
IVERSES ANALYSES QUALITATIV
14 's NEA NUE
d'eaux minérales
RUSSIE (CAUCASE)
Schmit
#
Acide carbonique.
— sulfhydrique.
— hyposulfureux.
phosphorique.
silicique.
— formique.
Chlore,
Brome.
Iode.
Fluor.
Soude.
Potasse.
Lithine.
Césium.
Rubidium.
Chaux,
Strontiane.
Baryte.
Magnésie,
Alumine.
Fer.
Manganèse.
Cobalt.
Nickel.
Cuivre.
Matière organique.
hyposulfurique.
ALLEMAGNE
Bunsen
Acide carbonique.
— sulfhydrique
— hyposulfureux.
— sulfurique.
— phosphorique.
— nitrique.
— silicique.
— borique.
Hydrogène bicarbo-
Potasse.
Ammoniaque.
lithine.
Césium.
Rubidium,
Chaux.
Strontiane
Baryte
Magnésie.
Alumine.
Fer.
Manganèse.
Cuivre.
Plomb.
Antimoine.
Arsenic,
Matière organique.
J
emprunté à un article d'A. D’Assier, imprimé dans la
« L'état des eaux minérales
D' GARRIGOU
Acide carbonique.
— sulfhydrique.
— hyposulfureux.
sulfurique.
— phosphorique,
— nitrique.
— silicique.
borique.
— butirique.
— formique.
Hydrogène bicarbo-
né.
Chlore.
Brome.
lode.
Fluor.
Soude.
Potasse.
Ammoniaque.
Lithine.
Césium.
Rubidium.
Chaux.
Strontiane.
Baryte.
Magnésie.
Alumine.
Glucine.
Chrome.
Fer.
Manganèse.
Zinc.
Cobalt.
Nickel.
Cuivre.
Plomb.
Argent. (1)
|Mercure.
Antimoine.
Arsenic.
Etain.
Matière organique
dialysable. ;
Matière organique
non dialysable.
Matières
ques diverses,
(1) Le D' Garrigou a trouvé dans les eaux, depuis 1876. l'argent et le mercure, ainsique
hloroforme, etc.)
(2) vepuis la publication du tableau. dive
minérales : le Cérium, le Bismuth, le Sélénium, l'Or.
diverses matières alcaloïdiques, solubles dans divers dissolvants (benzine, alC001S,
rs chimistes ont trouvé dans diVerses eaux
4
ES.
alcaïlodi-
en mélaux, prouvent qu'ils sont complètement ‘ignorants en
hydrogéologie, et l’on doit passer outre aux observations
qu'ils peuvent faire sur ce sujet, ces observations fussent-elles
présentées, même au sein des sociétés savantes les plus
marquantes.
Depuis longtemps, j'ai complètement gardé le silence
à l'égard de certains hydrologues rentrant dans la catégorie de
ceux que je viens de désigner, et j’ai poursuivi mes recherches
dans le sens déjà tracé, il y a plus de trente ans, sans me
préoccuper de leur opinion.
Je ve veux pas aujourd’hui revenir sur la question des subs-
tinces minérales trouvées dans les eaux médicamenteuses.
C’est la matière organique qui va m'occuper surtout.
On a de tout temps confondu sous le nom de matière orga-
nique des eaux potables ou minérales, plusieurs substances
complètement différentes les unes des autres. Des chimistes
plus investigateurs que d’autres avaient cependant reconnu
dans certaines eaux la présence d'acides organiques : acétique,
butyrique, hulmique, etc., ainsi que des matières goudron-
neuses et résineuses, mais on n’avait fait rien de plus. .
Déjà, en 1876, après une série de recherches spéciales,
j'avais, au. moyen du dyaliseur, pu diviser les matières …
organiques des eaux, surtout celle de la Source Vieille des
Eaux-Bonnes, en substances organiques traversant le dya-
liseur, et substances organiques ne le traversant pas.
Dans une analyse de la source Bayen, de Luchon, j'avais
pu, par des véhicules divers (alcool et chloroforme), isoler
des substances organiques fournissant des réactions nettes
avec les réactifs des alcaloïdes.
Un grand nombre d’autres sources thermales : d’Aulus,
d'Ax, de Bagnères-de-Bigorre, de Dax, etc., etc., m’avaient
fourni les mêmes résultats.
Mais tout cela était difficile à mettre nettement au jour, vu
les dépenses considérables entraînées par la recherche de la
malière organique, plusieurs centaines de litres d’eau devant
La et ni fe tir ni Lars
*
D rai mé MÈdS à Vice |
servir de base à l'opération, en même temps que des réactifs
de prix élevé.
Il y a deux ans, je fus anels à m'occuper d’une source que
l'on disait très remarquable par ses résultats médicinaux, et
qui était située près du village de Thil, dans le canton de
Grenade, sur la propriété dite de Tulle-haut, appartenant à la
famille Cavaré. :
Mon premier soin. fut d'en étudier le gisement. Je constatai
plusieurs faits inattendus : :
1° La source pour laquelle on m avait appelé, n’était pas
la Sbule qui existät. Il y en avait plusieurs autres;
20 Parmi les griffons, quelques-uns étaient assez abon-
dants, surtout ceux du voisinage du talweg, d’autres coulaient
avec lenteur ; |
30 À des sources sans dépôt, s’en joignaient d’autres avec
dépôt ocreux.
Il y avait donc là un groupe de sources important. La tem-
pérature de l'air étant de 5°, celle des divers griffons variait
entre 6 et %.
Dans le puits de la propriété, qui a 26 mètres de profon-
deur, on trouve de l’eau à 43”.
Vers le vingtième mètre, en creusant le puits, on a trouvé
une couche de sable reposant sur un calcaire marneux qui
semble constituer la masse générale des coteaux de la région.
Ce serait de cette couche de sable que viendrait l’eau qui
alimente le puits.
Mais il est difficile au premier abord de dire d’où viennent
les sources minérales en question.
Cependant, en cherchant sur les flancs du coteau qui limite
le petit vallon aquifère, on voit une couche de cailloux roulés
quartzeux, inférieure probablement à la couche de sable du
puits de Ja ferme, et c’est de là peut-être qu’arrivent les sour-
ces. Tout permet de le supposer.
Leur composition chimique est fort intéressante, car elles
renferment des mélaux en quantité plus que notable. Nous y
‘AE
avons trouvé : cuivre, plomb, arsenic, fer, zinc, ete., ete.,
ce qui nous permet de supposer qu'elles arrivent de couches
profondes, et que dans leur mouvemént ascensionnel elles
ont perdu une partie de leur température, par leur mélange
à des eaux superficielles froides.
Ce que ces sources présentent de remarquable au point de
vue chimique, n’est pas tant leur composition métallique,
que leur richesse en matières organiques.
Mettant à contribution ma méthode de concentration de
l’eau dans le vide, j'ai fait évaporer 30 litres de l’eau dite du
bas du Champ, et j'ai constaté que cette eau se colorait rapide-
nent en jaune verdâtre. Cette coloration m'a fait immédiate-
ment supposer qu’elle devait contenir des quantités très nota-
bles de matières organiques.
J'ai alors décidé de procéder à une recherche, comme si je.
metrouvais en présence d’un empoisonnement, et qu’il s'agisse
de découvrir les alcaloïdes ayant pu servir à le commettre.
Les 30 litres d’eau, mis en évaporation, ont été réduits à
un petit volume, et après avoir observé toutes les règles
voulues pour opérer correctement notre recherche, en dépla-
çant les alcaloïdes par l’'ammoniaque, nous avons fail digérer
le liquide ammoniacal dans divers véhicules dissolvants :
benzine, chloroforme, alcool amylique, éther, thérébentine.
Ces divers véhicules, après avoir agi sur le résidu de la
concentration, ont été distribués sur des verres de montre et
évaporés dans l’air sec et à l’abri des poussières.
Les substances déposées, solubles dans l'eau, ont fourni les
réactions suivantes :
TRAITEMENT PAR LA BENZINE :
1° Todure double de potas-
sium et de mercure .. Précipité blanc jaunâtre.
2° Réactif de Frædhe..... Rien. >
3° Phosphomolybdate de so-
dium;= river "POUR dite:
4 lode en solution dans |
iodure de potassium... Précip. rouge foncé, dichroïque.
5° Réactif d'Erdman ...... Rien.
60 Acide iodique ......... Louche blanc.
1° Réactif de Dragendorff. Précipité rouge.
8° Réactif de Nessler..... Précip. orange faible.
TRAITEMENT PAR L'ALCOOL AMYLIQUE :
f
4° Iodure double de potas-
sium et de mercure... Précipité jaune verdâtre.
20 Réactif de Frædhe..... Précip. blanc soluble dans excès.
3° Phosphomolybdate de so-
M0. ..,2..:° Précipité jaune.
4° Iode en solution dans
| l'iodure de potassium. Précip. rouge foncé, dichroïque.
5° Réactlif d'Erdman...... Précipité soluble dans excès.
6° Acide iodique ......... Louche blanc solubie dans excès.
1° Réactif de Dragendorff. Précipité rouge.
8° Réactif de Nessler ..... Précipité couleur coing.
TRAITEMENT PAR LA TÉRÉBENTHINE
De très légers précipités avec plusieurs des réactifs pré-
cédents.
Avec l’iode en solution dans l’iodure de potassium. Pré-
cipité rouge mais non dichroïque.
Avec l'acide iodique, les réactifs de Nessler et d'Erdman,
rien.
TRAITEMENT DES SUBSTANCES RESTANT APRÈS L'EMPLOI DES VÉHI-
CULES PRÉCÉDENTS
Cette liqueur mère, après avoir élé évaporée à sec, à une
basse température, dans le vide, a été reprise par de l’acide
ss)
PR "a.
FL
59 Réactif d'Erdman... Léger trouble.
sulfurique dilué, et traitée alors par les divers réactifs des :
alcaloïdes sus-mentionnés, plus, par le tanin et par l’iodure
de bismuth.
Voici les résultats obtenus sur les portions solubles dans la
benzine.
4° Jodure de potassium
et de mercure..... Précipité couleur coing.
2 Réactif de Frædhe.. Léger trouble.
3 Iode en solution dans BASES
l'iodure de potas-
*
sium............. Précip. brun rougeâtre, foncé. -
4° Tanin.............. Précip. brun rougeûtre, foncé.
6° Acide iodique...... Léger trouble.
1° Iodure de bismuth..,. Précip. brun rougeâtre, dichorique.
En
é
8 Réactif de Nessler... Précip. roug. oran.etroug. aurore.
99 Phosphomolybdate de
sodium........... Précip. vert, le liquide surnagean
restant très vert.
Après avoir fait ces constatations qui sont du plus haut
intérêt, comme chimie hydrologique, j'ai arrêté mes recher-
ches sur celle eau, que j'ai jugé digne de servir de sujet de
thèse inaugurale pour l’un de mes meilleurs et plus dévoués
élèves, M. Poisson, auquel j'ai voulu laisser le soin de pour-
suivre à fond l’étude chimique des eaux dont je viens d'ébau-
cher la composition, et qui, je le crois, d’après mes propres
observations médicales, sont appelées à rendre de véritables
services.
Len
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Note sur quelques Algues observées dans l’eau
sulfureuse de Castéra-Verduzan (Gers),
Par J. COMÈRE
PHARMACIEN DE PREMIÈRE CLASSE,
MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ
Il y a quelque temps déjà, J'ai eu l’occasion d'examiner
les organismes végétaux microscopiques qui se dévelopyent
dans les eaux sulfureuses de Castéra-Verduzan (Gers). L'éta-
blissement thermal de celte localité est situé à égale distance
des villes d’Auch et de Condom, dans un vallon pittoresque et
fertile. L'eau minérale, d’après les analyses de E. Filhol, est
de la classe des sulfurées calciques tièdes, mais elle ne ren-
ferme qu'une proportion assez faible : 0 gr. 00056 de sul-
fure de sodium par litre, pour une minéralisation totale de
4 gr. 360. Elle est employée dans le traitement des affections
rhumatismales, des maladies de la peau, des gastralgies et
des catarrhes bronchiques et pulmonaires. Sa température
est de 24° à 25°.
La matière organisée de l’eau sulfureuse de Castéra-Ver-
duzan se présente sous la forme de petits filaments de couleur
brunâtre qui sont loin d’avoir l'aspect caractéristique de la
glairine des sources chaudes de nos Pyrénées et qui au mi-
croscope se montrent formés par: des Algues Chlorophycées
recouvertes d’une grande quantité de Diatomées. Bien que
les Diatomées soient abondantes, Je n’ai pas rencontré dans
la glairine de Castéra-Verduzan une aussi grande variété de
formes qu'aux Graüs d’Olette (1) et qu’à Caldas de Bohi (2).
(1) J. Comère. Diatomées de la glairine des eauæ sulfureuses de
la station des Graüs d’Olette (Pyrénées-Orientales). Paris, 1892:
(2) Id. — Les Algues des sources sulfureuses de Caldas de Bohi
(Pyrénées-Espagnoles), Paris, 1895. |
DNS Va
La liste des Algues de celte localité constitue, en effet, une
véritable petite florule phycologique. J'ai trouvé aux Graüs
d'Olette, quatorze espèces de Diatomées qui, jointes à celles
indiquées par Soubeiran (1) en 1855, forment un total de
vingt-quatre formes bien caractérisées. A Caldas de Bohi, J'ai
déterminé, indépendamment d’une Algue du groupe des
Chlorophycées et de deux Nostocacées, quinze Diatomées
appartenant à divers groupes. Mes observations ne m'ont per-
mis de déterminer dans les dépôts de Castéra-Verduzan que
quatre Diatomées, dont l’une peu abondante est une Chloro-
phycée sur laquelle une partie des Diatomées vivent en para-
sites. |
Cette pauvreté apparente de la florule de Castéra-Verduzan
n’a cependant rien de bien extraordinaire. Les botanistes mi-
crogräphes qui se sont occupés spécialement de l’élude des
Diatomées, ont pu remarquer que l'on trouve, suivant les cir-
constances et surtout suivant les époques de l’année, les es-
pèces de ces plantules infiniment petites à l’état de pureté ou
en mélange plus ou moins varié. On peut quelquefois ren-
contrer une seule forme, isolée en grande abondance, tandis
que, le plus généralement, on est en présence d’un nombre
variable d'espèces qui peuvent se développer ensemble sans
se nuire mutuellement. C'est en général au printemps et
lorsque les conditions vitales favorables se réalisent le mieux
que l’on a des chances de trouver les types bien distincts.
Plus tard, en été, l’on peut récolter, dans la même localité
et au même endroit, jusqu’à vingt, trente et même cinquante
espèces variées.
Il m'a paru cependant intéressant de donner la nomencla-
ture des Algues de Castéra-Verduzan, mais il me sera per-
mis de faire observer que je ne présente, bien entendu, qu'un
(1) J. L. Soubeiran. Essai sur la matière organisée des sources
sulfureuses des Pyrénées. (Algues-Diatomées) 2 pl. ; Paris, in-8°
1558.
TL OUT |
DORENTPATS TE
Ans
simple aperçu de la florule algologique de cette station, et
qu'en multipliant les observations à plusieurs époques de
l’année el pendant un espace de temps suffisamment long, on
arriverait à connaître un plus grand nombre de végétaux mi-
crophytes. Certaines espèces se montrent, disparaissent et
sont remplacées par d’autres qui n'avaient pas élé trouvées
antérieurement. Parmi celles signalées dans cette Note, au-
_ cune n'est nouvelle et loutes se rapportent, comme cela
_ arrive généralement, vu leur extrême diffusion, pour les
_ espèces d’eau douce, à des formes répandues partout.
Il est facile de constater qu'il n’existe pas, à proprement
parler, d'espèces d’Algues siliceuses, absolument propres
aux sources thermales, et que les modifications que celles-ci
peuvent subir sous l'influence du milieu de composition par-
ticulière dans lequel elles prennent naissance, ne justifient
_ pas la création de nouvelles espèces et variétés. Kutzing et
Rabenhorst ont admis cependant, dans leurs divers ouvrages,
qu'un certain nombre de formes, telles que l’Amphora Apo-
nina, l’Achnantidium thermale, ete., habitarent de préférence
les eaux thermales. J’estime qu'il ne scrait pas difficile
d'identifier la plupart de -ces formes avec des espèces bien
connues, ainsi que je l'ai fait pour celles de Soubeiran,
récoltées aux Graüs d’Olette et dans diverses autres stations
des Pyrénées.
Le Dr J.-B. de Toni (1) indique que la Navicula Aponina
Ktz, qui pour lui est synonyme de la Navicula Vichyensis de
Haime et Pelit (2) et se plaît plus particulièrement dans les
sources chaudes, présenterait des caractères particuliers la
distinguant de la Navicula appendiculata Ag., dont elle est
très voisine, à tel point que M. de Toni la classe dans un
e
(1) J.-B. de Toni. Sulla Navicula Aponina Kuets e sui due ge-
nerc Brachystra Kuetz, e Libellus Clèce. Venezia, 1890. :
(2) J. Haime et Petit. Sur La matière organisée des eauæ therma-
les de Vichy. 1855. Cfr. C. Montagne, Sylloge gen, spec. crypt. 1856,
p. 471.
:
genre à part : le genre Labellus, de Clève, et crée, pour cette
forme, une section spéciale du dit genre avec la diagnose
suivante : Species minutula, aquæ dulcis (thermalis) incola.
De Brébisson a trouvé la Navicula Aponina en Norman-
die (4), dans les eaux douces ordinaires. È
I] résulterait de ce qui précède que les Diatomées, bien
que quelques espèces affectent le séjour des eaux chaudes et
résistent à des températures élevées ne présenteraient pas de
formes absolument propres aux sources thermales. Dans le
groupe des Algues, ce n’est guère que dans la famille des
Nostocacées, surtout dans le genre Oscillatoria et dans cer-
taines sections des Chlorophycées que l’on trouve des végé-
taux absolument thermophiles.
Les microphytes siliceux, bien que se multipliant facile-
ment dans les établissements thermaux, où l’on peut les trou-
ver en abondance dans les parties de la canalisation, où
l’eau, quoique chaude encore, se trouve exposée à l'air et à
la lumière, n’ont offert jusqu'ici que des modifications mor-
phologiques, quelquefois accidentelles, des formes types que
l’on retrouve dans les eaux douces.
L'on peut établir ainsi facilement parmi les végétaux ther-
mophiles deux catégories distinctes. D'abord ceux qui habi-
tent exclusivement les eaux chaudes et en particulier les caux
sulfureuses, ensuite ceux qui s’y rencontrent accidentelle-
; y
ment, ou qui, pour mieux dire, affectent également les eaux
douces ordinaires et les eaux thermales. Les Diatomées doi-
vent être rangées dans le second groupe.
Il y a lieu de faire observer cependant que ces petites
Algues ne supportent pas facilement le passage de l’eau mi-
nérale chaude à l’eau douce ordinaire, et j'ai observé dans
plusieurs cas que le changement brusque de milieu était loin
de leur être favorable, étant donné la fragilité de l’endochrome
renfermé dans leur carapace siliceuse. M. Danjoy a remarqué
(1) Pelletan. Les Diatomées, p. 360, vol. II. 2
LÉ RE #9
“
-
LE DS
aussi, dans son étude sur la matière organisée des eaux de la
Bourboule, que les végétaux de cette station, Diatomées ou
Algues d’autres familles, transportés à Paris dans de l’eau
minérale, s'étaient bien conservés à l’état vivant, tandis
qu'ils étaient morts dans l'eau de Seine, et Corda a constaté
. le même fait dans ses observations sur les Algues de Carls-
- bad (4).
Si nous possédons quelques travaux, que nous ne pouvons
tous citer, traitant des Algues des eaux thermales de France,
et en particulier des Nostocacéés, qui ont été l’ohjet dés très
remarquables monographies de MM. Bornet et Flahault (2)
et de M. de Gomont (3), nous sommes moins bien partagés
en ce qui concerne la famille des Diatomées.
L'étude des Algues est loin d’être en honneur dans notre
pays, et ce côté si intéressant de la botanique cryptogamique
est généralement délaissé par nos naturalistes. Bien que la
présence des Algues siliceuses microscopiques ait été signa-
lée par divers observateurs dans un certain nombre d’eaux
. thermales françaises, la littérature diatomique, proprement
dite, des sources chaudes de notre pays, n’est guère représen-
tée, à ma connaissance, que par les recherches de Soubeiran,
dont nous avons déjà parlé, et par un fravail de M. Paul
: Petit (4) sur les espèces de La Bourboule, dans lequel le
savant Algologiste donne la liste des Algues siliceuses ou
non siliccuses, habitant les eaux minérales de cette station.
(1) D' Danjoy. De la matière organique et organisée des eauæ de:
La Bourboule. Ann. Soc. médic. hydrol. de Paris et in-8°, Paris,
1885.
_ (2) Bornet et Flahault. Récision des Nostocacées hétérocystées con-
tenues dans les principaux herbiers de France. — Ann. des
sciences naturelles, 7e série, t. III, 1886 ; t. IV, 1886 ; t. V, 1887 ;
t. VII, 1888.
_ (3) M. de Gomont. Monographie des Oscillariées (Nostocacées ho-
mocystées). — Ann. des sciences naturelles, 7e série, t. XV et XVI,
1892.
(4) Paul Petit. Agues et Diatomées de la Bourboule. Extrait du
rapport du D' Danjoy. — Ann, de la Soc. d'hydrol. méd. 1885.
mi” 2
J'ai publié pour ma part deux petites notes sur les Diatomées
des Graüs d’Olette et sur celles de Caldas de Bohi, dont il a
été question plus haut, et enfin dans mes Diatomées des
Pyrénées (1), j'ai signalé une trentaine de formes habitant
les eaux thermales de nos montagnes. J'ai cité aussi les tra-
vaux de Haime et Petit, et si nous ajoutous quelques indica-
_tions éparses dans divers travaux et recueils spéciaux, nous
verrons que les matériaux d'étude de la question qui nous
occupe ne sont guère abondants. J'ai eru donc, en écrivant
ces quelques lignes, ajouter quelques documents, bien peu
importants il est vrai, à l’ensemble des connaissances que
nous possédons déjà sur les organismes végétaux des sour-
ces chaudes et sur la florule Algologique de la région du
Sud-Ouest.
CONFERVOIDÉES
Cladophora fracta (Dilw.) Kutzing, Species Algarum,
p. 240. Rabenhorst, Flora Europæa Algarum, II, p. 324.
J'ai rencontré cette forme qui est très commune et très va-
riable dans les échantillons de la glairine de la station de
Caldas de Bohi. Le Dr Brugger l'a trouvée aux thermes de
Bormio. Elle me parait assez répandue dans les eaux ther-
males, |
DIATOMÉES
Navicula cryptocephala Kulzing nec W. Smith.
Kutzing, Barillarien, pl. 3, fig. 3; Van Heurck, Synopsis des
Diatomées de Belgique, p. 84, pl. VIL, fig. 28 et 24.
Cette espèce est abondante aussi dans la glairine de Caldas
de Bohi et très commune dans toutes les eaux douces.
Gocconeis pediculus Ehrenberg in Kutzing, Bacilla-
rien, t. V, fig. IX, 4; Atlas de Schmidt, pl. 42, fig. 19 et 20.
(1) J. Comère. Les Diatomées des Pyrénées (Bulletin de la So-
ciété Ramond de Bagnères-de-Bigorre, 1894.
*“
_
— 03 —
Le Cocconeis pediculus, très commun et très abondant dans
les eaux thermales des Graüs d’Olette. Dans les dépôts de la
source Castéra-Verduzan, je n’ai rencontré que quelques
exemplaires isolés.
Stauroneis Cohnii Hilse in Rabenhorst, tra Euro-
pœa Alg., I, p. 241.
Var : minuta, J. Brun, Diat. des Alpes et du Jura, p. 91,
(Stauroneis minuta Ktz.).
Pour M. H. Van Heurck, le Sé. Cohnii de Hilse n’est autre
que la Naricula mulicr de Kutzing (Van Heurck, Syn. des
Diat. de Belgique, page 94, pl. X, fig. 17). Bien qu'il ny ait
pas lieu d’attacher une grande importance aux variations de
la taille pour l'identification des espèces, je crois devoir faire
remarquer que la forme de Castéra-Verduzan est de dimen-
_Sions beaucoup plus réduites que celle figurée par M.J. Brun
dans ses Diatomées des Alpes et du Jura, pl. IX, fig. 10 et 31.
J'ai trouvé le Si. Cohnii en grande abondance dans les Py-
rénées et en particulier dans l’une des sources sulfureuses
de la vallée de la Burbe, près de Bagnères-de-Luchon. Cette
espèce, bien que se trouvent partout, est beaucoup plus
commune dans nos régions en montagne que dans la plaine,
où elle est relativement rare.
Fragillaria mutabilis Grunow, Osterreichen Diato-
macen, page 369; Van Heurck, Synop. Diat. Belgique, p. 157,
pl. XLV, fig. 42.
La forme de Castéra-Verduzan est, comme le Stauroneis.
Cohnii, beaucoup plus petite aussi que l'espèce type et peut
se rapporter à la variété minutissima de Grunow, pl. XIL,
fig. 14.
Il me sera possible, je l'espère, de compléter ces quelques
notes sur la florule de la petite station de Castéra-Verduzan,
par l'observation de nouvelles récoltes, que doit faire à mon
intention M. Cournet, étudiant en pharmacie, qui m'a déjà.
procuré celles qui ont servi à mon petit travail. Je saisis l’oc-
Casion qui m'est offerte de le remercier cordialement de son
ER PAR RE Un ee 1
| i
— 54 — , -
extrême obligeance. Je pourrai alors, très probablement
augmenter le nombre des espèces de la petite florule, et si j'ai
publié provisoirement le premier résultat de mes observa-
tions, ce n’estque dans l'intention d’altirer, une fois de plus,
l'attention des naturalistes sur une branche toute spéciale de
l'étude des Algues microscopiques et de provoquer, s'il est
possible, de nouvelles recherches sur la matière organisée
des caux thermales de notre région.
D
PARLE AE
DE
Concordance de la nomenclature des oiseaux-mouches de
. Lesson avec celle de Mulsant et indication du numéro du
. catalogue de G. Gray, correspondant à chaque espèce,
Se TOMBENT OS HAS TO" SU OT DS DUC
10. 0. m
11 m
42. 0. m
13. 0. m
14. 0. m
15. 0.m
16. 0. m
17.0. m
18. 0.m
19. 0. m
20. 0. m
2.0. m
22. 0. m
Par MM. Ch. Marquer et À. de MONTLEZUN.
Fe ea" e 2 2" 2" se" se" 2"
NOMENCLATURE DE LESSON
VOLUME I
N° des planches.
À. 0. m. petasophore (mâle).
2. 0. m. Corinne =
3. 0, m. patagon —
4. 0. m. le Rivoli —
9. o. m. Barbe-bleue —
6. 0. m. Cora (adulte).
1. 0. m. aux huppes d’or (mâle).
8. 0. m. aux buppes d’or (fem.).
. Arsenne.
. à oreilles d’azur (mâle).
. à oreilles d’azur (fem.).
. Amazili (jeune).
. Amazili (adulte).
. à couronne violette.
. à queue singulière.
. Natterer.
. à tête noire.
. à queue fourchue.
. Vesper. |
. Temminck (mâle).
. Jacobine ch
, Jacobine (femelle).
NUMÉROS
DE GRAY
1603
1758
1945
4749
1728
1729
1877
1877
1949
1974
1974
1676.
1676
1898
1730
1952
1717
1652
1736
1764
1721
1721
NOMENCLATURE
DE MULSANT
Petasophorus serrirostris.
Heliomastes longirostris.
Patagonus gigas.
Eugenes fulgens.
Calothorax lucifer.
Thaumastura Cora.
Heliætin cornuta.
—— en
Heliopædica leucotis.
Heliothrix auritus.
Amazilia Lessoni.
Eustephanus galeritus.
Amalusia enicura.
Augastes superbus.
Aiturus polytmus.
Thalurania furcata.
Rhodopis vesper.
Lepidolarynx mesoleucus.
Florisuga nellivora.
ee
re
23, 0.
24, o.
2550.
26. o.
27: p:
28. 0.
290.
30. 0.
51. 0.
2. o.
393, 0.
0:
39. 0.
36. 0.
31. 0.
. 0.
0,
40. o.
k1. 0.
42. o.
NE: 0.
k4. 0.
#5. 0.
46. o.
40:
48. o.
AD:
90. 0.
d1. 0.
59.6
LP tr
54.
le petit oiseau-mouche.
Se
Delalande (mâle). 1904
. Delalande (femelle). 1904
. hirondelle. 1575
. le Langsdorff. 1878
. Sapho (mâle). 41843
. Sapho (femelle). 1843
. médiastin (mâle)... 1764
. médiastin (femelle). 1764
. huppé (male). 1901
. huppé (femelle). 1901
. modeste. 1570
. latipenne. 1556
. ensipenne. 1558 .
. à remiges en faucilles. 1566
. à bec recourbé. 1954
. demi-deuil (mâle). 1723
. demi-deuil (femelle). 1723
1. à raquettes. 1855
. huppe-col (fem. et mâle). 1888
. hausse-col blanc (male). 1895
. hausse-col blanc (mäle et 1895
femelle).
. rubis (mäle). 1801
. rubis (femelle). 1801
. rubis (mâle jeune). 4801
. améthyste (mâle). 1884
. petit rubis de la Caro- 1744
line (mâle).
. saphir-émeraude (mâle). 1661
. saphir-émeraude(jeune). 4661
. Audebert 4910
.m. rubis-topaze (mäle). 4900
rubis-Lopaze (femelle et 1900
Jeune). |
1941
Cephalepis Delalandei.
Eupetomena macroura.
Prymnacantha Langsdorffi.
Cometes sparganura.
Lepidolarynx mesoleucus.
Bellona cristata.
_
_—— —
Aphantochroa cirrochloris.
Campilopterus latipennis. |
Campilopterus ensipennis.
Campilopterus lazulus.
Avoceltula recurvirostris.
Florisuga fusca.
Discura longicauda.
Lophornis ornata.
Idas magnilieus. ,
Clytolæma rubinea.
Calliphlox amethystina.
Ornysmia colubris.
Thalurania Wagleri.
Eucephala cœrulea.
Chrysolampis moschitus. |
Mellisuga minima.
Or à CO NO
TEEN es
55. 0. m. le saphir (mâle).
56. 0. m. le saphir (femelle).
97. 0. m. le saphir (variété).
58. 0. m. glaucope (mâle).
99. 0. m. glaucope (femelle).
60. 0. m. à queue verte et blanche,
64. 0. m. l’érythronote.
62. 0. m. à lête grise.
63. 0. m. à gorge blanche.
6%. o. m. Vieillot.
65. 0. m. orvert.
66. 0. m. le sasin (mäle).
67. 0. m. le sasin (jeune).
-68. 0. m. Maugé (mâle).
69. 0. m. Maugé (femelle).
70. 0. m. le Swainson.
71. 0. m. verazur (le Wagler).
72. 0. m. arlequin.
"3. 0. m. le Wagler.
74. 0. m. Anna.
75. 0. m. tout vert.
76. 0. m. à ventre blanc.
717.0. m à petit bec.
18. 0. m. à cou et ventre blanc.
79. 0. m. à ventre gris.
80. o. m. de Clemence (mâle).
VOLUME II
N° des planches.
4. Ramphodon tacheté (mâle).
. Colibri topaze (mâle).
. Colibri topaze var. tapirée.
. Colibri topaze
. Colibri topaze
. Colibri à brins blancs (mâle).
(mâle jeune).
(femelle).
4907
1907
1907
1653
1653
1638
1695
1632
1614
1896
1922
1862
1862
19%4
1944
1943
1661
1661
1867
1638
1632
1622
1643
1941
1787
1544
1749
1719
4719
4719
1517
Hylocharis sapphyrina.
Hylocharis lactea.
Hylocharis sapphyrina (var).
Thalurania glaucopis.
Chrysobronchus viridis.
Ariana erylhronota.
Thaumatias albiventris.
Leucochloris albicollis.
Polemystria Vielloti.
Chlorostilbon prasinus.
Selasphorus rufus.
Sporadinus Maugei.
Sporadinus elegans.
Hylocharis Wagleri.
Oiseau à supprimer, n'existe pas.
Thalurania Wagleri.
Calypta Anna.
Chrysobronchus viridissimus.
Thaumatias albiventris.
Thaumatias brevirostris.
Leucolia leucogaster.
Mellisuga minima.
Cœligena Clemenciæ.
Grypus nævius.
Topaza pella.
Phaetornis superciliosus,.
d
8.
À:
40.
11.
42.
He, y
Colibri à brins blancs. (fem.).
Colibri terne.
Colibri à ventre roux (mäle).
Colibri grenat (mâle).
Colibri eyanure (mâle).
Colibri le haïtien (mâle).
42 (bis) Colibri lehaïtien (jeu. âge).
43.
Colibri à plastron noir (adulte).
13 (bis) Colibri à plastron noir (jeu-
14.
15.
ne adulte).
Colibri à plastron noir (jeune).
Colibri la cravate verte (jeu.).
46, Col. le hausse-col doré (mâle
adulte).
47. Col. le hausse-col doré (fem.).
48. Col. le hausse-col doré (fem.
jeunc).
49. Col. le hausse-col doré(jeune
mâle).
90. Col. de caraïbe (mâle adulte).
21. Colibri hirsute (adulte).
22. Colibri ruficol.
23. Colibri simple.
24. Colibri de Prévost (jeune).
25. planche de détails.
4. 0. m. Zémès (adulte).
2. 0. m. l’Audenet (adulte).
3. 0. m. l'Anaïs
k, 0. m. chrysure (adulte).
5. 0. m. à couronne violette (fe-
melle).
6. 0. m. modeste (var. alb.).
7.0. m. Anna (mâle jeune).
8. 0. m. de Clemence (femelle).
9.
. Barbe-bleue (jeu. adul.).
4517
1530
1537
1648
1638
1581
1581
1576
1576
1576
1576
1582
1582
1582
1582
1649
1590
1599
1728
4577
1883
1896
1604
1707
1898
1570
1867
1787
1728
Phaetornis superciliosus.
Phaetornis squalidus.
Pygmornis rufigaster.
Eulampis jugularis.
Chorestes viridissima.
Lampornis gramineus.
Lampornis mango.
Lampornis aurulenta.
Eulampis holosericeus.
Glaucis hirsutus.
Glaucis leucurus.
Calothorax lucifer.
Lampornis Prevosti.
Triphæna Dupont.
Polymistria Vielloti.
Petasophora Anaïs.
Chrysuronia chrysura.
Eustephanus galeritus.
Apbantochroa cirrochloris. …
Calypta Annæ.
Lampropygia Clemenciæ.
Calothorax lucifer.
1
— 59 —.
10. 0. m. Barbe-bleue (jeune).
A1. 0. m. le Sasin (jeune).
A2. 0. m. le Sasin (plu. 2° année).
43. 0. m. le Sasin (3° livrée).
4%. 0. m. le tricolore.
15. 04 m. le Campiloptère dampa
(mâle).
46. o. m. le Langsdorff (jeune).
M7. 0. m. à tête d'azur (mâle ad.).
18. 0. m. à calotte d'azur (jeune).
19. o. m. Delalande (jeune âge).
: 20. 0. m. amethyste (presque ad.).
21. 6. m. amethyste (très jeune).
22. 0. m. améthiste(jeune adulte).
23, 0. m. verazur ou ourissia (j.).
24. 0. m. Avocette (jeune).
25. o m. Eriphile.
26. 0. m. de Wied.
27. 0. m. Arsenne (femelle).
28. 0. m, Arsinoë (mâle adulte).
29. 0. m. Arsinoë (male jeune).
30. 0, m. Œnone (mâle adulte).
31. 0. m. à raquettes (jeune âge).
- 32. 0. m. aux huppes d’or (fem.).
33. 0. m. Corinne (jeune âge).
34. 0. m. à bec recourbé (j. âge).
35. 0. m. lanounakoali (m. ad.).
36. 0. m. Dumeril (adulte mâle).
37. 0. m. parvule (mâle presque
| adulte).
38. 0. m. parvule (mâle jeune).
39. o. m. hirondelle (mâle ad.).
1728
1862
1862
1862
1863
1569
1878
1742
4712
1904
1884
1884
1884
4757
1954
1660
1914
1949
1681
1681
4703
1855
1877
1758
1951
1851
1677
1931
1931
1575
Calothorax lucifer.
Selasphorus rufus.
Selasphorus platycercus.
Sphenoproctus curvipennis.
Prymnacantha Langsdorfi,
Cyanomia cyanocephala.
Cephalepis Delalandeiï.
Calliphlox amethystina.
Hypolia Otero.
Avocettula recurvirostris.
Thalurania eryphile.
Eucephala Wiedi.
Heliopædica leucotis.
Pyrrophæna berillina.
Chrysuronia Œnone.
Discura longicauda.
Heliactin cornuta.
Heliomastes longirostris.
Avoceltula recurvirostris.
Lesbia nuna.
Amazilia Dumerili.
Chlorolampis Caniveti.
Eupetomena macroura.
VOLUME IIf.
N° des planches.
A. 0. m. petit rubis de la caro-
| line (mâle ad.).
9. colibri Longuemare (adulte).
8. colibri Mazeppa.
k. o. m. huppé.
5. Colibri Buffon..
6. oiseau mouche Vesper (fem.).
7.0. m.tout vert (jenne âge).
8. 0. m. Vieillot (mâle adulte).
9. 0.m. — (mâle jeune).
10.0.m. — (très jeune).
11.0.m — (femelle).
12. 0. m. Petasophore (mäle jn°).
43. 0. m. colibri de David.
4%. 0. m. saphir (femelle).
45. 0. m. rubis-topaze (mâle je).
16. 0. m. saphir - émeraude (fe-
melle).
17. 0. m. saphir-émeraude (mäle
jeune).
18. Colibri faux brins-blancs.
19 Colibri intermédiaire.
20. Colibri-topaze (dans le nid).
21. _ — (nid).
22. 0. m verazur (mâle prenant
livrée).
23. 0. m. Avocette (jeune âge).
24. 0. m. huppe-col (très jeune).
Ornysmia colubris.
Phœtornis Longuemareus.
Glaucis hirsutus. |
Bellona cristata.
Chalybura Buffoni.
Rhodopis Vesper. +
Chrysobronchus viridissim x
Polomistria Vieilloti Chali
beus.
mœus.
Hylocharis sapphyrina.
Chrysolampis moschitas.
Thalurania Wagleri.
Phaetonnis Bourcieri.
Phaetonnis Longuemareus,
Trochilus pella.
— — (nid).
Hylocharis cyanea.
H N
Zrèkel cale ñ
ri LE séèr,
Avocettula recurvirostris. «
Lophornis ornata.
O0
S 95999
. O0.
ss daidess
0. m. vesper
0. m. Sapho
a. m. le Stokes.
24
o. m. améthyste
0. m. la cœligène.
0
He) ae
m. améthystoïde (adulte).
. m. améthystoïde (prenant
livrée).
.m.améthystoïde (jeune
âge).
. m. améthyste à queue égale
(près. adulte).
. M. améthyste à queue égale
(jeune).
m améthyste (nid et œuf).
. Colibri eurynome:
2 . O.
3. O.
m. à ventre blanc (m. ad.).
m. à queue verte et blanche
(jeune adulte).
. Corinne (jeune âge).
. Langsdorff(jeune mâle).
,. de Gould (mâle adulte).
. la raquette empennée,
le King (mäle adulte).
Cora (adulte).
Cora (jeune âge).
. Delalande (mâle ad.).
. l'Atala.
. le Sasin (male adulte).
. Colibri le Guy.
&
m. médiastin (adulte).
m. ensipenne (mâle adulte).
. 0. m. ensipenne (mäle jeune).
(mâle jeune).
(mâle adulte).
m, de Loddiges.
(femelle).
. M. à queue verte et blanche
(jeune).
1885
1885
1885
1884
1884
1884
1512
1632
1579
1758.
1818
1839
1857
4847
1729
1729
1904
1633
1862
1521
1764
1558
1558
1736
1843
1899
1905
1884
1788
1579
Calliphlox amethystoides.
Calliphlox amethystoïdes.
Catharma amethystinus.
— — (nid).
Phaetornis eurynome.
Thaumatias albiventris.
Chalybura viridis.
Heliomastes longirostris.
Prymnacantha Langsdorff.
Lophornis Gouldi.
Steganura Underwoodi.
Cynanthus cyanurus.
Thaumastura Cora.
Cephalopis Delalandei.
Chrysomyrus Atala.
Selasphorus rufus.
. Phaetornis Guyi.
Lepidolarynx mesoleucus.
Campylopterus ensipennis.
——— —
Rhodopis vesper.
Cometes sparganurus. |
Eustephanes Fernandensis.
Cephalepio Loddigesi. |
Calliphlox amethystina.
Lampropygia cœligena.
Chalibura viridis.
us.
56.
51.
58.
59.
1060.
61.
62.
63.
PL:
65
66
RÉ ee
o.m.l'Anaïs (mâle adulte). 41604. Petasophora Anaïs.
o. m. l'Anaïs (var, mâle ad.). : 4604 © —" —
0. m. l'Anaïs (jeune mâle ou 4604 5 Æ
femelle). : |
nid de l’o. m. huppé de la 1901 Bellona cristata.
Martinique. À | 4
0. m. petasophore (femelle). 4603 Petasophora serrirostris. ‘4
o. m. le tricolore (jeune ad.). 1863 : Selasphorüs platycercus. |
o. m. Natlerer. 1952 Augastes superbus. J
colibri Longuemare (adulte). 4531 Phaetornis Longuemareus. |
o.m. améthyste du Mexique 41863 Selasphorus platycercus. se
(male).
o. m. améthyste du Mexique 1863 — _
(très jeune).
o. m. le Kiéner. (femelle), 14857 Steganura Underwoodi.
Colibri le Swainson. 1943 Sporadinus elegans.
PAR SENENRE A
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TABLEAU
Oiseaux Mouches figurés et décrits par Lesson, classés suivant
l'ordre du Catalogue de G. Gray, avec les dénominations de cet
auteur et celles de Reichembach.
CLASSIFICATION DE GRAY.
428. Phaëlhornis, SW.
a. Phaëthornis.
1512 — Eurynome, Less.
1517— superciliosus, L.
+ pb. Guyornis.
A521 — Guyi, Sclat.
&. Orthornis.
152% — Bourcieri, Less.
d. Pygmornis.
1530 — squalidus, Natt.
4531 — Longuemareus, Less.
4537 — nigrocinctus, Lawr.
f. Eremita.
41642 — rufigaster, Less.
434 Grypus, Spix.
a. Grypus.
1544 — nævius, Dumont.
431 Polytmus, Briss.
5 a. Campilopterus.
1556 — largipennis, Bood.
14598 — ensipennis, SW.
| d. Sæpiopterus, Bp.
DÉNOMINATION DE REICHEMBACH,
Ptyonornis Eurnyome.
— superciliosus.
— Guyi.
Ametrornis Bourcicri.
Phaetornis squalidus.
— Longuemari.
— nigrocinctus.
Eremita rufgaster.
Ramphodon nævius.
Campylopterus largipennis.
= ensipennis.
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2
1
4566 — lazulus, V. Sacpiopterus lazulus. À
f. Pampa, Reich.
1569 — curvipennis, Licht. Pampa campyloptera.
g. Aphantochroa, Gould.
4570 — cirrochloris, V. Aphantochroa cirrochloris.
i. Eupetomena, Gould.
4575 — macrourus, Gm. Prognornis macroura.
j. Lampornis, Sw.
1576 — Mango, L. Antracothorax Mango.
1517 — Prevostii, Less. — Prevosti.
4579 — viridis, Aud. et V. Chalybura viridis.
k. Hypophania, Reich.
1581 — gramineus, L. Hypophania graminea.
l. Margarochrysis, Reich.
1582 — aurulentus, v. _ Antracothorax aurulentus.
m. Chalybura, Reich.
1584 — Buffonii, Less. Chalybura Buffoni.
o. Glaucis, Boie.
1590 — hirsutus, Gm. Glaucis hirsula.
| p. Threnetes, Gould.
1599 — Jeucurus, L. Threnetes leucurus.
r. Colibri, Spix.
4603 — serrirostris, V. Petasophora serrirostris.
4604 — Anaïs, Less. — Anaïs.
æ. Leucochloris, Reich.
1614 — albico:lis, V. Leucochloris albicollis.
w. Polytmus, Briss.
1622 — brevirostris, Less. Agyrthria brevirostris.
1632 — tephrocephalus, V. Cœligena tephrocephala.
1633 — mellisugus, L. Mellisuga minima.
y. Smaragdites, Boic.
1638 — viridissimus, Aud. Smaragditis viridissimia.
a. 8.?
1643 — chionogaster, Tsch. Leucippus-chionogaster, Tsch,
dd. Eulampsis, Boie.
1648 — jugularis, L.
ee. Sericotes, Reich.
1649 —— holosericeus, L.
ff. Thalurania, Gould,
1652 — furcatus, Gm.
1653 — glaucopis, Gm.
1660 — eriphile, Less.
1661
— bicolor, Gm.
jj. Amazilis, Less.
4676 — amazili, Less.
14677 — Dumerilii, Less.
1681
— beryllinus, Licht.
[l. Erythronota, Gould.
4695 — erythronotos, Less.
nn. Chrysures, Less.
1703 — Œnone, Less.
4712 — cyanocephalus, Less.
4707 — chrysurus, Less.
00. Cyanomyia, Bp.
479 Aithurus, Cab.
UT — polytmus, L.
480 Topaza, G. R. Gr.
A719 — pella, L.
_ 484 Calothorax, G. R. Gr.
"2" Le
A7 — mellivora, T.
1793 — fusca, V.
a. Calothorax.
1728 — Lucifer, Sw. s
b. Thaumastura, Bp.
1729 a Cora, Less.
c. Doricha, Reisch.
4730 — enicurus, Less.
_ f. Rhodopis, Reich,
D
Hypophania jugularis.
Sericotes holoscriceus.
Thalurania fuscata.
— glaucopis:
— eryphile.
— bicolor.
Amaxilia amazili.
— Dumerili.
— beryllina.
Saucerotia erythronota.
Chrysuronia Œnone.
— chrysura.
Cyanomyia cyanocephala.
Aithurus polytmus.
Topaza pella.
Florisuga mellivora.
— fusca.
Lucifer cyanopogon.
Thaumastura Cora.
Dorica henicura,
Re D De NL ne MUR EU SUR PVO» TI
ot de PAPER EE NRA ET: :
vesper, Less.
Trochilus, L.
. Trochilus.
colubris, L.
. Eugences, Gould.
fulgens, Sw.
Leadbeatera, Bp.
otero, Tsch.
h. — ?
longirostris, V.
Corinnes, Less.
mesoleucus, Tem.
. Caœlligensa, Less.
Clemenciæ, Less.
u — ?
cocligena, Less.
. Clytolæma, Gould.
rubineus, Gm.
. Saphos, Less.
sparganurus, Shaw.
. Cynanthus, Sw.
cyanurus, Steph.
. Lesbia, Less.
nuna, Less.
Discosura, Bp.
longicaudus, Gm.
. Steganurus, Reich.
Underwoodi, Less.
. Selasphorus, Sw.
rufus, Gm.
platycercus, Sw.
. Calypte, Gould.
Annace, Less.
. Heliactin, Boie,
SAR SE PEN LP EE TENNIS
FT Rs nes OT ENS PES. “US *
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— —
_Trochilus Annæ.
À
5 a
Li] 1.
-
Fo) «A
Rhodopis vesper.
Trochilus colubris.
Cœligena fulgens.
Leadbeatera AS
Selasopherus longirostris,
Lepidolarynx este
Cœligena Clemenciæ.
re | clytolæma.
Heliodoxa rubiïnea.
Sapho sparganura.
Lesbia ferficata.
— bifasciata. /
: 548
Steganura longicauda ou.platura
ù
Lath. | 4
Steganura Underwoodi.
Selasphorus ruber. 2
— platycercüs: - 7"
7e * + Là
nn
i
4871 — cornutus, Max.
_ eee. Gouldia, Bp.
1878 — Langsdorffi, V.
99g. Tryphæna, Gould.
: 41883 — Duponti, Less.
hhh. Calliphlox, Boie.
1884 — amethystinus, Gm.
1885 — amethystoides, Less.
kkk. Lophornis, Less.
1888 — ornatus, Bodd.
1889 — Gouldii, Less.
nnn. —?
1895 — magnificus, V.
. 000. Polemistria, Cab.
1896 — chalybeus, V,
ppp. Stephanoïdes, Less.
1898 — galeritus, Mol.
1899 — Fernandensis, King.
qgq. Chrysolampis, Boie.
1900 — mosquitus, L.
rrr. Orthorhynchus, Cuv.
4904 — cristatus, L.
sss. Cephallepis. Lodd.
4904 — Delalandii, V.
1905 — Loddigesi, Gould.
564 Hylocharis, Boie.
| a. Hylocharis.
1907 — sapphirina, Gm.
1908 — lactea, Less.
b. Eucephala, Reich.
4930 — cærulea, V. O. D.
A911 — cyanogenys, Max.
e. Prasilis, Cab.
1922 — prasina, Less.
g: 7}
QU
Heliactin chrysolopha.
Gouldia Langsdorffi.
Tilinatura lépida,
Calliphlox amethystinus.
— amethystoides.
Lophornis ornatus.
Bellatbhrix Gouldii.
Bellathrix magnificus.
Polemistria chalibæa.
Eustephanus galeritus.
— Fernandensis.
Chrysolampis moschita.
Orthorhynchus cristatus.
Cephalepis Delalandei.
— Loddigesi.
Hylocharis sapphirina.
— lactea.
Eucephala cœrulea.
— cyanogenis.
Chlorestes prasina.
1952
Re” PE
— Canivelii, Less.
i. Mellisuga, Klein.
— minima, L.
j. Sporadinus, Bp.
— elegans, V.
— Maugæa, V.
k. Patagona, G. R. Gr.
— gigas, V.
n. Basilinna, Boie.
— Jeucotis, V.
o. Avocettula, Reich.
— recurvirostris, SW.
p. Augastes, Gould.
— superba, V.
_r. Cyanophaia, Reich.
1954
— Ccyanea, V,
990 Heliothryx, Boie.
1974.
— auritus, Gm.
{9MAR !
A MU
é. ACTES EC
Er] 1 à . ” o
Riccordia Caniveti.
Mellisuga minima.
- Riccordia elegans.
— Maugæa.
Patagona gigas.
Basilinna leucotis.
Avoceltula recurvirostris,
Augastes superbus.
Cyanophaia cyanea.
Heliothrix aurita.
1904
PROCES-VERBAUX. — 1896
Séance du 8 janvier 1896.
Présidence de M. HARLÉ, président.
En l'absence de M. Laborie, excusé par lettre, M. Gèze, le
plus jeune des membres présents, remplit les fonctions de
secrétaire de. la séance.
MM. Louis Cugullière, professeur ; Etienne Cugullière,
étudiant en médecine ; Louis Roucolle, préparateur à
l'Ecole de pharmacie ; Louis-Amédée Campan, instituteur,
- sont proclamés membres de la Société.
M. Harlé, président sortant, remet les pouvoirs du bureau
de 1895 au bureau élu_ pour l’année 1896.
Le nouveau président, M. Bræmer, prononce l'allocution
Suivante :
& MESSIEURS,
_» En m'appelant à l’honneur de présider aux destinées de
la Société pendant l’année 1896, vous m’avez donné un témoi-
gnage de sympathie dont je vous suis très recounaissant et
un gage d'estime dont je dois être fier. Cette affirmation,
_j'ose le croire, ne saurait pas plus être taxée de banale exa-
gération, que la déclaration de n’avoir pas brigué ce « péril-
leux honneur » ne saurait êlre traitée de fausse modestie.
» D’après un roulement établi par la tradition, sinon par
le règlement, deux années de vice-présidence me condui-
. saient au fauteuil que sans de motifs graves ie ne pouvais re-
fuser. Dansles circonstances critiques que traverse la Société,
II
c'était pour moi un devoir auquel je ne voulais pas me déro-
ber d'accepter la responsabilité de mes votes de l’année
écoulée.
» En recevant des mains de mon honorable prédécesseur
une siluation qu'il n’a pas créée, je tiens à affirmer TR ’ac-
cepte son héritage tout entier.
» Chassée d’un local que la Société pensait pouvoir occu-
per pendant de longues années encore, il a fallu trouver un
lieu de réunion et un abri pour notre riche bibliothèque. En
acceptant l'hospitalité, gracieusement offerte par l’Université,
notre président, soutenu par une grande majorité des mem-
bres qui s'intéressent aux travaux de la Société et y prennent
part, notre président a, je le répète, agi au mieux pour les
intérêts présents ct futurs de la Société.
» Nous avons cependant lieu d'espérer qu’une combinaison
meilleure pourra intervenir. Quand la Société m'y aura
invité, je ferai les démarches nécessaires pour en réaliser la
solution. Il s’agit, Messieurs, de notre agrégation aux autres
Sociétés savantes pour lesquelles un généreux donateur a
légué à la ville de Toulouse un hôtel, merveille de l'archi-
tecture de la renaissance, où toutes les compagnies scientifi-
ques et littéraires de la savante cité palladienne pourront
tenir leurs assises et abriter leurs bibliothèques. Ce n’est
pas sans de grandes difficultés que ce vœu pourra se réaliser;
mais, avec le :oncours précieux de plusieurs de nos distin-
gués collègues, j'espère donner aux négociations à entrepren-
dre quelques chances d’aboutissement.
» En attendant, sachons nous « adapter au milieu » dans
lequel nous sommes appelés à vivre et à travailler pour quel-
ques temps encore, sachons user de l'honorable réciprocité
de services que notre traité avec l'Université nous accorde.
» Dans l’ardeur de la lutte pour ce que j'ai cru et crois en-
core être les intérêts de notre Société, J'ai pu me laisser
aller à quelques vivacités de langage que Je regrette. Ma nou-
velle situation, m'impose plus de modération et je ferai tous
HET
mes efforts pour donner à nos débats un caractère qu'ils
n'auraient jamais dû perdre. Avec un peu de bonne volonté
de la part de tous, les discussions regrettables qui se sont
produites prendront fin et nous reviendrons à nos pacifiques
travaux.
> Le champ de l’histoire naturelle générale et régionale
est assez vaste pour alimenter nos réunions et notre Bulletin
de travaux intéressants. À côlé des mémoires originaux, des:
analyses d'ouvrages, des revues de questions à l’ordre du
jour, des rapports d’excursions figureraient honorablement.
Un peu de bonne volonté entre les séances, un peu d’assi-
duité à celles-ci, nous permettront de remplir ce programme.
» En vous renouvellant mes remerciements je vous convie
à son accomplissement. » |
Après une série d'explications fournies par le Président,
relatives à la convocation du jour, aux comptes de la Société
et au transfert de la bibliothèque, la commission annuelle des
comptes est nommée : MM. Caralp, Garrigou, Guiraud et
Bræmer sont désignés pour la constituer.
Le Président propose ensuite de faire des démarches pour
obtenir le transfert de la Société dans le nouvel hôtel des
Sociétés savantes. Les membres présents accueillent très
favorablement cette proposition. Il est entendu, ensuite,
qu'une rectification de la liste des membres de la Société va
être établie au plus tôt; il est fait appel, dans ce but, à tous
les sociétaires qui ont noté des erreurs d'adresses ou des
incorrections de cet ordre. Enfin, la Société serait heureuse
de savoir que tous ses membres sont tout à fait en règle avec
IPirésor.
Le procès-verbal est adopté.
IV
_Seance du ?2 janvier 1895.
Présidence de M. BRÆMER, président.
Note sur la Structure histologique des Plathelminthes.
Par M. Léon JAMMES.
J'ai fait connaître (Notes à Ac. des sciences, juillet 1890 ;
à la Soc. d'H. N. de Toulouse, novembre 1891 et juin 1893,
Ann. Sc. Nat. Zool. 1892) la structure de l’ectoderme des
Némathelminthes. Ce tissu se compose de cellules épithélia-
les, de cellules nerveuses, de fibrilles et de granulations,
réunies en une couche uniforme qui entoure l’animal.
Plus tard, mes « Recherches sur l’organisation et le déve-
loppement des Nématodes, Paris 1894 », ont mis en lumière
l’existence de ressemblances étroites entre le tissu ectoder-
mique des Némathelminthes et certains tissus atteints de sclé-
rose; les mêmes recherches ont établi la similitude des moyens
qui produisent ces formes histologiques : ces moyens peuvent
être ramenés, en dernière analyse, au manque d'usage des
éléments cellulaires.
Dans une note récente (Ac. des Sciences, juillet 1895), sur
la « Structure de l’ectoderme et du système nerveux des
Plathelminthes parasites (Trématodes et Cestodes) » j'ai si-
gnalé la présence, dans l’ectoderme de ces derniers animaux,
de cellules épithéliales, de cellules nerveuses, de fibrilles et
de granulations. L'appareil nerveux n’a pas des contours
définis et se trouve épars dans le reste de l'ectoderme. J'ai
montré, également, les ressemblances étroites qui existent
entre l’ectoderme des Trématodes et des Cestodes et le même
feuillet des Némathelminthes.
Or, cette structure de l’ectoderme, commune aux Plathel-
minthes et aux Némathelmintes, est à rapprocher de la pré-
1]
le pot dpatt dd. suc s ni he dd és ss es cn été dt | avai not
L
eee À
V
sence, chez ces divers animaux, d’une cuticule épaisse et
résistante. Celle-ci apparaît, en effet, de très bonne heure,
est peu ou point perméable etne se renouvelle pas. Elle s’in-
terpose, dès le début, d’une manière cnstante, entre la
couche cellulaire qui l’a produite et les milieux extérieurs.
Cet obstacle modifie, sans aucun doute, le rôle de l'ectoderme
et, en supprimant ses communications avec le dehors, diminue
beaucoup son importance fonctionnelle.
Il découle, tout d’abord, de cet état de choses, une manière
d’être des cellules nerveuses, faisant que celles ci ne se con-
densent pas en organes délimités. A côté d’elles, des cellules
épithéliales conservent leur état; d'autres perdent leur vita-
lité, se transforment en fibrilles qui se décomposent à leur
tour et se résolvent en granules. Ainsi s’établit la sclérose de
l’ectoderme.
Chez les Cestodes, elle s’étend à d’autres tissus.
Mes nouvelles recherches ont porté sur le Tænia solium, le
Tœnia inermis et le Tœnia serrata. Elles ont eu, pour objet
plus spécial, l'analyse du tissu sous-ectodermique. Cette ana-
lyse montre que les éléments contractiles accolés à la face
interne de l’ectoderme se différencient à peine et ne tardent
pas à offrir tous [es caractères de la décrépitude. [ls corres-
pondent, cependant, aux portions musculaires qui, chez les
Vers libres, assurent les mouvements généraux du corps et,
par suite, la locomotion. Ils subissent, eux aussi, sans aucun
doute, l'influence de linertie presque complète des parasites
dont ils font partie.
Les notions qui précèdent (publiées en partie), jointes aux
documents déjà acquis, permettent de concevoir, d’une façon
assez claire, l’état de l’organisme des Vers Parasiies et, dans
le cas présent, des Cestodes. Le corps de ces derniers com-
prend deux portions opposables, L’uNE servant à sa vie pro-
pre, comprenant : 4° une partie employée aux fonctions de
nutrition; 2 une partie employée aux fonctions de relation ;
L'AUTRE servant à sa reproduction.
VI
_ Seule, la partie employée aux fonctions de relation est à
considérer ici. Elle comprend des éléments qui servent aux
mouvements généraux du corps et des éléments qui servent à
sa fixalion ; les uns sont antagonistes des autres. Or, les élé-
ments de fixation apparaissent les premiers, puissants, formés
de ventouses et parfois de crochets, s'organisent d’une façon
durable, avec un apport nerveux relativement élevé; les or-
ganes propres aux mouvements généraux apparaissent en-
suite, esquissent un semblant d'organisation et se réduisent
bientôt, par suite de leur inutilité. [ls présentent, alors, cer-
taines formes de sclérose.
Le mémoire que je prépare en ce moment contient des
documents détaillés sur ces divers phénomènes.
Séance du 5 février 1896.
Présidence de M. BRÆMER, président,
M. Georges Lagir, explorateur, présenté par MM. Rovre et
JAMMES, est proclamé membre de la Société.
M. de Moxrzezux dépose ensuite, au nom de M. Marquer,
un manuscrit intitulé : Aperçu des espèces du genre Oxybelus
(Latreille), qui se trouvent dans le midi et le centre de la
France.
Le Pithecanthropus erectus pe Java.
Par M. E. CARTAILHAC.
M. Emile CarrTaizHAc a fait, à propos de la découverte de
ce grand singe tertiaire, quelques observations dont voici le
résumé.
Cuvier ne connaissait aucun singe fossile ; depuis 4830,
époque de la publication de son ouvrage célèbre sur les révo-
lutions du globe, la science a été mise en possession de nom-
breux restes de primates. L'un d'eux, le Dryopithecus Fon-
VII
tani, découvert à Saint-Gaudens en 4856, excita d'autant plus
l'intérêt, qu'il semblait très supérieur aux grands singes
actuels, plus voisin de l'espèce humaine. La trouvaille, en
1887 (par M. Félix Regnault, de Toulouse), d’un maxillaire
plus complet a permis à M. Gaudry de voir que cette supé-
riorité, réelle d’ailleurs, avait eté exagérée.
D'autre part, les découvertes d’ossements humains préhis-
toriques et contemporains d'animaux d’espèces éteintes se
sont multipliées de même. On n’a encore aucun vestige du
squelette des hommes quaternaires les plus anciens, de ceux
qui, pendant une période fort longue, ont véritablement
achevé la conquête du globe et qui ont laissé dans les allu-
vions de l’Europe, de l'Asie, de l'Afrique et de l’Amérique
leurs innombrables silex taillés.
Mais si l’homme des alluvions de Chelles ou de Saint-Acheul
nous fait encore défaut, nous connaissons assez bien, en
reyanche, son successeur. Celui qui nous manque est le
contemporain de l'Elephas antiquus et du Rhinoceros Merckü ;
celui que nous avons a futté contre l’Elephas primigenius et
le. Rhinoceros Tichorhinus. C'est à lui qu’appartiennent les
crânes de Canstadt près Stuttgard, du Néanderthal, en Wur-
temberg, de Spy, en Belgique, des cavernes de nos Pyrénées,
de Malarnaud et de Lestelas (étudiées par MM. Filhol et
Roule). Ces vestiges nous révèlent une race déjà distincte
des hommes actuels et offrant une série de caractères que
Pon peut appeler simiens, sans préjuger bien entendu la
question d’origine. |
Les ossements recueillis en 1891, à Java, dans le pliocène
inférieur, à quelque distance les uns des autres, viennent se
classer entre les singes d’un ordre élevé, vivants ou fossiles,
et cette race de Canstadt ou de Néanderthal, si bien que les
naturalistes, en présence des photographies d’abord et des
pièces elles-mêmes apportées tout récemment à Berlin, Paris
et Londres, ont varié d'opinion. Les uns les attribuent à
l'homme, les auires à un singe. Plusicurs ne veulent pas croire
VIII ” ‘
que la calotte crânienne, le fémur, la dent molaire, soient
d’un seul animal. Il y a là pour eux des restes d'hommes et
de singes ; maisils se divisent encore pour en faire l’attribu-
tion. Cependant; la majorité incline maintenant à penser,
comme M. Manouvrier, de l'Ecole d'anthropologie de Paris,
et comme M. Verneau, du Muséum, que le Pifhecanthropus
erectus est un singe intermédiaire entre les anthropoïdes et
l’homme.
La question de l’origine de l’homme n’est nullement tranchée
par cette découverte, mais celle-ci n’est pas moins très satis-
faisante pour les partisans de la théorie transformiste.
Séance du 19 février 1896
Présidence de M. BRÆMER, président.
4° M. Pons ALBERT, attaché au service Botanique du Jar-
din des Plantes de Foulouse, est proclamé membre de la
Société.
20 M.le D' Garricou donne lecture du rapport de la com-
mission des comptes. Après quelques remarques du Prési-
dent, la Société, à l’unanimité des membres présents, adopte
la teneur du rapport et décide, en outre, sa publication
immédiate.
Rapport au sujet de la reddition des comptes
du Trésorier sortant.
Messieurs,
Dans la séance du 22 décembre 1895, M. Jules Chalande,
Trésorier sortant, faisait connaître, conformément au règle-
ment, la situation financière de la Société, et demandait la
nomination d’une gommission des comptes à l'effet de véri-
fier sa gestion financière.
IX
Cette commission fut nommée dans la séance suivante, du
8 janvier 1896, et composée de MM. Caralp, Garrigou et Gui-
raud, auxquels s’adjoignit, de droit, le Président.
M. Chalande, absent de la séance, fut avisé, par lettre du
président en date du 42 janvier, de la nomination de la com-
mission, et fut prié de se mettre en rapport avec M. Guiraud
pour convenir du jour et du lieu de réunion de ses confrères,
à laquelle il devait soumettre sa gestion.
M. Chalande se mit à la disposition de la commission, par
lettre au Président en date du 14 janvier. Mais, MM. Cha-
lande et Guiraud n'ayant pu se rencontrer, le Président,
avisé de vive voix par M. Guiraud, donna rendez-vous par
lettre du 4 février, à M. Chalande pour la séance du 5 courant.
Le 6, M. Chalande l’avise qu’il lui a été impossible de se
rendre à la séance, et donne rendez-vous à la commission à
son domicile personnel, le mardi 42 courant, à 9 heures du soir.
M. Guiraud, s'étant fait excuser, MM. Caralp, Garrigou et
le Président de la Société se rendirent à l'invitation de
M. Chalande.
Le Trésorier mit sous les yeux de la commission une série
de pièces comptables relatives aux années 4894 et 4895. Il
lui fournit les renseignements nécessaires au sujet de l’éco-
nomie de sa comptabilité.
Pour faire son rapport, la commission demanda à M. Cha-
lande le registre de caisse et l’état des sociétaires.
Le Trésorier, alléguant que l’année précédente la commis-
sion des comptes avait gardé ses livres pendant un cerlain
temps, sans même produire de rapport, s’est refusé, malgré
l’insistance de la commission et malgré sa promesse de four-
nir le rapport dans sa prochaine séance, de laisser sortir de
son domicile aucune pièce ou livre, même contre reçu.
Dans ces conditions, la commission estime qu’elle ne peut
accomplir le mandat dont la Société l’a chargée. et laisse la
Société, ainsi informée, juge de la situation.
Le Rapporteur, D' GArriGou.
La Maladie des Chrysanthèmes
Par M, Ad. PRUNET.
J'ai eu l’occasion d'observer, en novembre et décem-
bre 1895, une maladie des feuilles de Chrysanthème qui
deviendrait très préjudiciable pour les horticulteurs et très
inquiétante pour les collectionneurs si elle prenait une plus
grande extension. Elle m'a paru frapper {outes les formes
cultivées.
Les feuilles malades présentent des taches plus ou moins
irrégulièrement arrondies, d’abord jaunàtres ou rougeâtres
suivant les formes, et qui ensuite se dessèchent à partir de
leur région moyenne, en prenant une teinte brune plus ou
moins foncée. Le diamètre des taches est d'ordinaire com-
pris entre 2mm ç{ 5mm, Lorsque deux ou plusieurs d’entre elles
se forment en des points voisins de la feuille, elles peuvent
se fusionner par.leurs bords et donner ainsi naissance à des
taches plus étendues. Lorsqu'une même feuille porte un cer-
tain nombre de taches, elle jaunit, se fane, puis tombe. Un
pied de Chrysanihème peut, de cette façon, perdre la plus
grande partie de ses feuilles. Lorsqu'il en est ainsi, la florai-
son se fait toujours plus ou moins mal et d’ailleurs les indivi-
dus ainsi dépouillés de leurs feuilles sont d’un aspect disgra-
cieux et cessent d’être vendables.
La maladie est causée par un champignon observé pour la
première fois par M. Cavara, en 1889, sur les exemplaires de
Chrysanthemum indicum L. et de Chrysanthemum japoni-
cum L. que renferme le jardin botanique de Pavie et retrouvé
en 1890 sur les mêmes espèces, dans un jardin privé de la
même ville. M. Cavara a donné à ce champignon le nom de
Septoria Chrysanthemi Les taches des feuilles renferment un
mycelium qui donne naissance à des corps reproducteurs,
lesquels sont des pycnides de 400 à 11Qu de diamètre. Ces
pyenides_ produisent des spores filiformes allénuées à une
extrémité, un peu renflées à l’autre, unicellulaires, incolores,
*
fu silos à 6 mis À
XI
renfermant de nombreuses gouttes d'huile, ayant de55 à 65m
de longueur sur 4 1}, à 2 de largeur.
M. Cavara signale simplement l’existence de ce nouveau
parasite et donne la description des taches qu’il produit sur
les feuilles ; mais il ne paraît pas attacher beaucoup d’impor-
tance aux dégâts qu’il pourrait causer lans les collections :
il est, en effet, muet sur ce point. Depuis, à ma connaïssance,
le Septoria chrysanthemi n'a jamais été signalé nulle part
soit à l'étranger, soit en France ; M. Carava lui-même n’en a
plus parlé.
J'ai observé tout d’abord la maladie causée par le Septoria
Chrysanthemi dans la riche collection du jardin botanique.
Elle a été signalée ensuite chez divers horticulteurs. Elle a
fait éprouver à quelques-uns de ceux-ci de réelles pertes. J'e
n’ai eu Connaissance de son existence que trop tard pour
qu'il me fut possible de rechercher des traitements propres à
l'enrayer ou tout au moins à réduire ses dégâts. L'année pro-
chaine je me propose de faire à cet égard des essais métho-
diques.
Séance du 4 mars 1896,
Présidence de M. BRÆMER, président.
Analyse de l’ouvrage du professeur Clautriau intitulé :
« Etude chimique du glycogène chez les Champignons
et les Levures »,
Par M. le Dr Lamic.
Découvert par Claude Bernard en 1857, le glycogène a été
considéré pendant longtemps comme l’apanage du règne ani-
mal où il joue le rôle d’hydrate de carbone de réserve,
comme l’amidon dans le règne végétal, jusqu’au jaqur où
XII
Errera, en 1882, démontra son existence chez les végétaux.
© C'est précisément chez ceux qui ne renferment jamais d’ami-
don, les Champignons, que se rencontre le glycogène, glyco-
gène identique à celui du foie des animaux. De nombreuses
observations ont confirmé les recherches du professeur belge.
Passant au mode d’extraction du glycogène chez les Cham-
pignons, l’auteur insiste sur le choix des matériaux, l’époque
de la récolte; il convient de choisir la période qui précède
celle du plus rapide accroissement, c’est celle de la plus
grande richesse en glycogène ; on s’en assure par la réaction
de l’iode qui donne une coloration rouge-violacée,
L'auteur s'est servi du Boletus edulis qu’on peut se procu-
curer à l’état frais en grande quantité; mais on peut employer
beaucoup d’autres espèces, Amanita muscaria, Phallus im-
pudicus, divers Peziza, ete. Après les avoir divisés en frag-
ments, on les fait bouillir dans l’eau pour Îles priver des ma-
tières solubles et d’une partie du mucilage {pendant cette
opération le glycogène, grâce à sa nature colloïde, ne diffuse
pas à travers les membranes). On dessèche la matière à
l’étuve et on la réduit en poudre fine.
Le mode d'extraction est plus compliqué que pour le glyco-
gène animal à cause de nombreux hydrates de carbone, ma-
tières gommeuses et mucilagineuses, qui Se précipitent avec
le glycogène et'qu'il faut en séparer. Voici le résumé de l’opé-
ration : traitement réitéré de la poudre par l’eau bouillante
alcalinisée, neutralisation du liquide par l'acide chlorhydrique,
clarification par la production de phosphate de calcium qui
entraîne la plus grande partis du mucilage sans agir sur le
glycogène ; nouvelle neutralisation par l’ammoniaque, puis
addition de perchlorure de fer et d’ammoniaque en excès,
pour la production d'hydrate ferrique qui entraîne le glyco-
gène avec le reste du mucilage. Dissolution du dépôt dans
l'acide chlorhydrique dilué, précipitation par l'alcool; le pré-
cipité est redissous dans l’eau, le liquide saturé de chlorure
de sodium puis de sulfate d'ammonium, enfin le glycogène est
XIII
précipité par l’iodure de potassium ioduré. On le purifie par
redissolution dans l’eau et précipitation par l'alcool.
Les Levures (Saccharomyces), à un certain moment de leur
croissance, sont riches en glycogène; pour l’en extraire, il
faut broyer les cellules, ce qui, en raison de leur ténuité,
n’est pas sans présenter de difficulté. On emploie, pour y par-
venir, un moyen détourné : on les agglomère préalablement
en petites masses au moyen de silice précipitée et de silicate
de polasse; ces masses desséchées sont usées à la meule; les
cellules ainsi brisées peuvent alors céder leur glycogène que
sa nature colloïde empêche de diffuser à travers les membra-
nes intactes.
Le glycogène des champignons est identique au glycogène
du foie des animaux ; il en possède toutes les propriétés phy-
siques et chimiques : aspect, solubilité dans l’eau, action sur
la lumière polarisée, transformation en mallose par l’action
des diastases, coloration rouge-violacée par l'iode, etc.
Sa composition est représentée par la- même formule
6 (CSH00) + H?0. Sa solution dans l’eau présente une
opalescence particulière ; en réalité, ainsi que Errera, Brücke,
Bœhm et Hoffmann l’ont démontré, ce n’est pas une solution
véritable, mais une sorte de gonflement qui rend les particu-
les de glycogène invisibles aux plus forts grossissements, leur
permet de traverser les filtres les plus serrés, mais non les
membranes perméables qui les retiennent.
L'auteur s'étend ensuite sur la composition élémentaire du
glycogène; il montre que la formule qu’on lui attribue doit
être multipliée par un facteur plus élevé, son poids molécu-
laire ne pouvant être inférieur à celui de la dextrine, l’un des
produits de son dédoublement. Les divers glycogènes prove-
nant soit des animaux, soit des champignons, ont, en moyenne,
un pouvoir rolatoire dexirogyre de 190° L'action des dias-
tases, des acides minéraux, donne lieu, avec tous les glyco-
gènes, à la production d’un sucre réduisant la liqueur de
Fehling; ce sucre serait de la maltose.
XIV
L'auteur a longuement étudié l’action de l’iode sur le giy-
cogène, la marche de l'intensité de la coloration en présence
de quantités croissantes d’iode ; il en a déduit, à la suite de
nombreuses expériences, une méthode rapide de dosage du
glycogène au moyen du colorimèire. L’iodure du glycogène,
comme celui d’amidon, ne constitue pas une véritable com-
binaison chimique, la proportion des corps combinés variant
suivant les circonstances. S
L'auteur conclut de ses recherches que le glycogène des
champignons est identique à celui des animaux comme l'avait
affirmé Errera, que c’est bien la même espèce chimique qui
existe dans les deux règnes, puisqu'elle se comporte de la
même manière en présence des agents physiques et des
réactifs chimiques. Néanmoins, le glycogène des levures lui
a paru présenter quelques particularités physiques spéciales.
D’autres corps décrits comme glycogène et retirés de diffé-
rents tissus animaux, présentent aussi de légères différences
avec le glycogène du foie ou celui des champignons. En pré-
Sence de ces faits, l’auteur serait porté à admettre « un
_ groupe du glycogène » comprenant les polymères caractéri-
sés par le groupement 6 {C6H!0%) + H20. Les différences
constatées entre les divers glycogènes s’expliqueraient par la
variation du coefficient affectant ledit groupement.
M. LECLERQ pu SABLON présente quelques observations au
sujet de la fructification des scléroses et de leur teneur en
amidon vrai.
M. BræmEer ajoute quelques remarques sur la forme du
travail de M. Clautriau ; dans ce travail, la valeur théorique
semble l’emporter encore sur la valeur pratique.
La séance est levée.
XV
Séance du 18 mars 1896.
Présidence de M. NEUMANN.
#
M. le Président donne lecture d'une lettre de M. Jules
Chalande en réponse au rapport de la Commission des
comptes.
M. Neumanx fait d’abord hommage à la Société des bro-
chures suivantes qu'il a publiées récemment :
A0 Sur le genre Gonglyonema (Molin);
20 Sur une filaire du Python de Natal voisine de la Filaire
de Médine ; |
3° Sur les larves erratiques d'Hypoderme.
M. NeuMmanx fait les communications suivantes :
Ao La Filaire de l'œil du cheval dans les Indes.
On a depuis longtemps signalé la présence de Filaires dans
l'humeur aqueuse des Equidés domestiques. Cette ophtalmie
vermineuse a été constatée dans diverses contrées de l’Eu-
rope et dans les Etats-Unis d'Amérique ; mais elle est surtout
très fréquente dans les Indes. La plupart des auteurs ratta-
chent le ver de l’œil du cheval à Fülaria equina Abildg., qui
vit dans le péritoine et la plèvre des Equidés. Or, cette assi-
milation repose non sur une étude comparative des deux for-
mes, mais sur la frequence de Filaria equina. Davaine est le
seul helminthologiste qui ait eu sous les yeux la Filaire de
l'œil, et qui en ait donné la description. Son étude ne l’a pas
conduit à l'assimiler à la Filaire des grandes séreuses. Grassi
a réuni, sous le nom de Filaria inermis des Nématodes pro-
venant de l’homme, du cheval et de l’âne, et extraits de
divers organes, principalement de la périphérie de l'œil
(homme) ou du globe oculaire (âne). De l'analyse de son
étude, il ressort qu'il a réuni sous un même nom des formes
| +
différentes et qu'un seul des vers qu’il a eus, celui de l'œil
de l'âne, est identique à la Filaire oculaire des Indes. E
J'ai reçu de M. Spooner Hart, vétérinaire à Calcutta, Re
treize exemplaires de cette Filaire, dont cinq mâles et huit
femelles. L'étude que j'en ai faite me permet de conclure à 4
l'identité de ces spécimens et de ceux de Davaine. Il s’agit de
vers encore jeunes, qui n’ont pas atteint leur maturité
sexuelle, et s’est de ce défaut de développement que dépen-
dent les différences dans les appendices papillaires de l’extré-
mité céphalique chez Filaria oculi et F. equina. Mais la con-
formation de l'extrémité caudale chez le mäle et chez la 1
femelle, la situation de la vulve et de l'anus offrent dés 4
concordances frappantes qui me paraissent péremptoires et
justifier l’assimilation assez ancienne entre les deux formes.
Je ferai remarquer que les mâles de la Filaire de l'œil sont
relativement plus avancés que les femelles dans leur déve-
loppement, ce qui tendrait à prouver que l'humeur aqueuse
est plus favorable aux premiers qu'aux secondes. De plus,
les mâles sont aussi relativement bien plus nombreux
(15 foisplus) que parmi les Filaires des séreuses, on.en pour-
“rait supposer que le premier développement de celles-ci s'ac-
_complit ailleurs que dans ces cavités.
20 Les larves erratiques d'Hypodermes.
On admet généralement que les larves d'Hypodermes, si
communes au printemps sous la peau du dos des bêtes bovi- |
nes, ont pénétré directement de la surface du tégument à tra-
vers son épaisseur, pour se loger au-dessous. Or, on ne les
y trouve jamais qu'au deuxième et troisième stade ; le pre-
mier restait inconnu. Il y a quelques années, Hinrichsen,
vétérinaire à Husum (Schleswig-Holstein), a signalé la pré- .
sence de larves d'Hypodermes au premier stade dans le canal
rachidien, entre le périoste et la dure-mère. Ces faits ont été 4
,
LEtr-
LS 0 TT
XVII
confirmés par Cooper Curtice aux Etats-Unis, par Horne à
Christinia, par Ruser à Kiel.
J'ai pu étudier ces larves sur des spécimens pris dans un
fragment de rachis de bœuf que j'ai reçu de M. Hinrinchsen.
J'ai constaté que leurs caractères correspondent tout à fait à
ceux que Brauer assigne à la larve d’Hypoderma Diana Je
présente aujourd'hui à la Société un fragment d’œsophage de
bœuf, provenant de Kiel, d’où il m'a été envoyé par
M. Ruser. Dans les couches musculeuses superficielles et sur-
tout sous la muqueuse (après retournement), on trouve une
quinzaine de ces jeunes larves transparentes.
Cette pièce est intéressante, parce qu'elle vient à l’appui de
la théorie nouvelle, qui admet que les larves sont prises à la
surface de la peau par l’animal qui se lèche, qu’elles sont
ainsi introduites dans l'appareil digestif et qu’elles en traver-
sent les parois pour se rendre parreptation à leur lieu d’élec-
tion sous-cutanée. Mais cette théorie a encore besoin de
preuves nouvelles pour être définitivement adoptée.
Séance du 4° avril 1896,
Présidence de M. NEUMANN
La Société reçoit la nouvelle de la mort de M. Rey-Les-
cure, naturaliste.
M. Jammes fait connaître quelques propriétés encore igno-
rées de l’aldehyde formique. Les organes nerveux, notam-
ment, immergés pendant quelques jours dans ce produit
étendu de vingt fois son volume d’eau deviennent élastiques,
résistants et faciles à disséquer.
A la suite de cette communicatien, M. Prunet présente
des végétaux préparés dans ce même liquide et parfaite-
ment conservés.
VAs
A ARS ER Qi TL 2 AUSTEN ES PES CN LAS ris
LYS 7 LT LOETRE ETS NRER ES
de à + “.
XYIRE L: ÆCEE
. Séance du 3 juin 1896.
Présidence de M. le docteur Lamic.
Ao Le procès-verbal de la précédente séance est lu et E
adopté. | +
2% M.le Dr GarriGou fait, sur l'analyse des eaux minérales, À
une intéressante communication parue dans les mémoires.
— ———— — —
Séance du 18 juin 1896.
Présidence de M, BRÆMER, président.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu etadopté.
La parole est ensuite donnée à M. le D’ Garrigou pour la :
lecture du Rapport de la commission des comptes. La gestion
des comptes pour les exercices 1894 et 1895 est approuvée
par les membres présents.
En 1894, les dépenses se sont élevées à 1,026 fr. 80, et les
receltes à 1,657 fr. 30. En 1895, les dépenses ayant été de
1,073 fr. 05, les recettes se sont élevées à la somme de
4,591 fr. 75.
= M. le Président entretient ensuite la Société de la situation
morale et financière dans lesquelles elle se trouve en ce mo-
ment. Il pense que le traité passé avec l'Académie au snje, -
du local actuellement occupé par la Société doit être annulé,
vu les difficultés qu'a soulevées son exécution et malgré
les avantages qu'il offrait. ;
M. le Président dit ensuite qu’il a fait des démarches pour 3
faire loger la Société dans l'Hôtel des Sociétés savantes, mais
qu'il est impossible d'obtenir, de fort longtemps du moins,
un local dans cet hôtel; qu'en second lieu il a fait d'autres | ;
démarches auprès de la Ville, desquelles il résulte qu'il est
impossible de conserver le local où est provisoirement dépo-
sée la bibliothèque de la Société, l'immeuble dont il fait par-
XIX
tie devant être démoli. L'administration municipale est toute
disposée à concéder un local à la Société, et M. le Maire doit,
dans ce but, faire visiter à M. Ic Président les divers immeu-
bles municipaux renfermant des locaux appropriés : soit
l’ancienne Faculté des lettres, soit l’ancienne caserne de la
Mission. |
La Société autorise le Président à continuer les démar-
ches qu'il a entreprises et le remercie vivement d'avoir bien
voulu en prendre l'initiative.
Quant à la situation financière de la Société, les exercices
écoulés se soldent par un excédent de recettes, mais cet excé-
dent n’est dû qu’à la suppression presque complète de la publi-
cation du Bulletin. M, le Président pense qu’un tel état de
choses amènerait la mort de la Société.
M. le Président fait ensuite connaître que neuf membres
devaient au 31 décembre 1894 des cotisations reliquataires
variant de À à 5 années.
Au 31 décembre 1895, 23 cotisations étaient en relard
parmi lesquelles 6 reliquataires de l’année précédente.
La question des cotisations reliquataires antérieures à 1895
est renvoyée au Conseil d'administration. Quant à celles
de 4895, elles sont exigibles dans le délai d’un mois. Passé ce
délai (15 juillet), la Société se verra obligée de prononcer la
radiation des Membres qui ne se seraient pas acquittés vis-à-
vis du Trésor pour l’année 4895.
M. le Président estime qu'avec ses ressources annuelles
qui s’élèveront approximativement à 900 francs, la Société
d'Histoire Naturelle pourra reprendre son ancienne splendeur
et espère voir enfin se terminer les dissensions qui ont failli
causer sa dissolution.
Au nom de la Société, M. Laborie félicite et remercie vive-
ment M. le Président de la façon dont il s’est acquitté de la
tâche délicate qu'il a entreprise.
M. Griolet présente à la Société un énorme champignon
d'un diamètre d'environ 40 centimêtres qu'il a trouvé aux
XX ARTE : (2 LME
environs de Toulouse sur un tas de fumier. Ce champignon
. . "4 «,
est un Bovisla gigantea.
La séance est levée à 10 heures.
»:
Séance du 45 juillet 1896
Présidence de M. BRÆMER, président.
a
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
La correspondance manuscrite comprend : 4° Une lettre"
de M. J. Chalande, en date du 12 juillet ; et 2° une lettre de
M. de Rey-Pailhade, datée de Luchon, le 14. Toutes deux %
sont relatives au retrait des fonds de la Société d’entre les :
mains du banquier auquel ils avaient été confiés à titre de
dépôt de garde. Les Sociétaires présents constatent avec
satisfaction que les explications fournies à ce sujet par ces :
deux lettres mettent fin au conflit qui divisait la Société. à
Conformément aux délibérations prises antérieurement, les 3
Sociétaires qui au 31 juillet n'auraient pas acquitté leur coti= :
salion de 1895, seront considérés comme démissionnaires: et
rayés de la liste des membres. |
La Société renouvelle pour 1896 le don d’un prix à l'élève
de philosophie du Lycée de Toulouse classé premier en his-
toire naturelle.
Séance du S novembre 1896
Présidence de M. BRÆMER, président
M. le Président expose les offres que lui a fait personnelle-
ment M. Deloume au sujet du local de la Société. Celle-ciprie …
M. le Président d'adresser à M. Deloume tous sesremercie-
ments. 00)
M. Laborie demande si la Société ne pourrait pas, de son
côté, entreprendre des démarches pour être logée dans la
LE
partie de l'ancien musée des tableaux qui n’est plus occupée.
D ES * Re PAT ENT À
Na
XXI
M. le Président pense que ces demarches n'’aboutiraient
pas, ces locaux devant déjà avoir reçu leur affectation.
D'autre part, M.le Présidentrappelle les démarches qu’il avait
entreprises au sujet des locaux municipaux vacants qui pour-
raient être affectés à la Société. Il pense que ces démarches
sont sur le point d'aboutir à un résultat satisfaisant, et il in-
formera la Société lorsqu'elles auront reçu une solution
définitive. La séance est levée.
Séance du ? décembre 1896
Présidence de M. BRÆMER, président.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
M. le Président rend compte des démarches faites par lui
au sujet du nouveau localde la Société. La salle de l’ancienne
Faculté des sciences où se trouve actuellement abritée la
bibliothèque de la Société, ne sera pas démolie avant six ans
au minimum. M. le Président, pensant que la Société pourrait
profiter de cette circonstance pour faire de ce local le lieu de
réunion de ses séances, a fait à M. le Maire une démarche
officielle qui a été transmise à qui de droit. Il pense que les
réparations nécessaires qui vont être effectuées seront termi-
nées dans le courant de janvier et que la Société pourra à
celte époque prendre possession de son nouveau local.
Par un vote unanime, la Société adopte son transfert dans
ce local. &
On procède ensuite à l’élection du Bureau pour l'année
1896-97, qui cst ainsi constitué par le vote de la Société:
Président : M. CARTAILHAC.
17 Vice-Président: M. RouLe.
2% Vice-Président : M. LAROMIGUIÈRE.
Secrétaire général : M. Lamrc.
Secrétaires adjoints : MM. TrAnNToUL et CAMPAN.
Trésorier : M. De MoNTLEZUN.
Bibliothécaire-archiviste : M. Marquer.
Conseil d'administration : M. FonTÈs, M. Azam.
Comité de publication : MM. MauREeL, MALET, DE REY-PAILHADE,
BRÆMER.
XXII | ;
M. Lagon fait, sur une Euphorbia serrata rencontrée au
Cammazes près de Revel, la communication suivante : -
« Dans les premiers jours de septembre dernier; | j'aie eu je
Ja bonne fortune de rencontrer sur le côteau des Cammas et
assez près de l'entrée du tunnel qui le traverse, un certain 4
nombre de pieds d'Euphorbia serrata L. réunis sur une
saillie formée par une strate marneuse, blanchâtre et un peu
plus compacte que ne le sont ordinairement les couches qui |
constituent lé miocèue de la région. | |
« La saison étant trop avancée, aucun des échantillons ne
portait soit des fleurs, soit des fruits. Mais les organes végé-
tatifs sont assez caractéristiques pour supplécer à cette absence
d'organes reproducteurs. Le port de la plante, sa racine, ses
ombelles, ses feuilles ombellaires, grandes, acuminées, en
cœur, finement dentées, ses bractées aiguës, en cœur, à
bords munis de dents et saillantes, enfin, ses feuilles glauces-
centes, fermes, linéaires, très rapprochées sur les rameaux
stériles, plus larges et ovales, acuminées sur les tiges fleuries,
u’appartienncnt qu’à l’Euphorbia serrata L.
« Cette Euphorbe, très répandue dans toute la région
Méditerranéenne, remonte, d’une part, dans le Dauphiné où
elle a été signalée par Villars, et, d'autre part, jusqu’à Agen.
Saint-Amans, Flore agenaise, indique sa présence sur les
côleaux de la rive droite de la Garonne où M. Debeaux a
souvent constaté sa présence. Enfin, j'ai trouvé cette espèce +
assez répandue sur le Causse de Labruguière, près de
Castres, surtout aux environs de la ferme d’Envicux.
« Si l’existence de l'Euphorbia serrata L. dans cette der-
nière localité peut s'expliquer par le transport de graines …
attachées aux laines importées pour les besoins des nombreu-
ses manufactures qui existent soit à Labruguière, soit à Maza-
met, soit à Castres, il n’en est plus de même pour les envi- 1%
rons d’Ageu ct pour la localité des Cammas. Les graines &
d'Euphorbe n'offrent aucune prise au vent, elles ne sônt “es
pas mangées par les oiseaux. Leur arrivée dans ces stations ES
XXII
si éloignées de l'habitat ordinaire de l’espèce qui nous occupe,
n’a pu se produire que par un transport accidentel dà à l’action
de l’homme. Pour les Cammas, cette hypothèse semble justifiée
de prime abord par le voisinage de la voie ferrée. Cependant,
un examen attentif n’a permis de découvrir aucun fait qui le
justifie.
« Il convient donc, peut-être, de considérer ces stations,
Agen, environs de Toulouse, comme les vestiges d’une aire
de dispersion de l’Euphorbia serrata L., autrefois plus éten-
due qu’elle ne l’est aujourd’hui. »
Au sujet de cette communication, M. BRÆMER pense que
Villars a pu mentionner cette plante dans la Flore du Dau-
phiné, parce qu'il existe dans cette région une flore purement
méditerranéenne (1).
M. Br&MER rappelle aussi l’existence d’une flore purement
méridionale sur un plateau relativement élevé, situé à l’ouest
d’Argelès (Hautes-Pyrénées), sur les contreforts pyrénéens.
De même encore il rappelle la présence de plantes méditer-
ranéennes sur le Causse de Sauveterre, dans la Lozère, même
sur le versant Nord, qui regarde le Lot. Enfin, il signale la note
parue récemment dans le Bulletin de la Société de pharmacie
du Sud-Ouest (octobre 1896, p.206), note de M. Combes, phar-
macien à Villefranche-de-Lauraguais, qui signale l’existence
dans cette région d’une florule toute spéciale.
M. le D' Lamic ajoute qu'il existe des plantes essentielle-
ment méditerranéennes qui remontent très loin de leur région
propre. Le Linaria cirrhosa, par exemple, qui est une plante
purement méditerranéenne, a été rencontré dans les îles de
la Charente-Inférieure, où les conditions climatériques sont
très différentes de celles des régions avoisinantes. |
M. Lagorie se demande si ces diverses plantes, trouvées
éparses en des lieux si éloignés de leur véritable habitat, se
. sont développées en ces lieux par suite d'extension ou si elles
(1) Cf. St-Lager, Etude des fleurs, Botan. descrip., II, 728-1889,
ne. ferment en ces régions Vardeuliess dans al elles e
auraient trouvé des conditions favorables à leur exist enc s
que les vestiges de végétations plus anciennes et plus que
M. Laborie pese à la Société . manuserit de sa Lg. re
. | Fr FF
__ La séance est levée.
2 SAUCE. LORIE A" sn Éd t 7" dr . re. _
ARTE
ra
TABLE DES MATIÈRES
Pages
Composition du Bureau pour l’année 1896 ............,..., D
Etat des membres de la Société au 15 juillet 1896.......... 6
TRAVAUX ORIGINAUX
MARQ5ET : Aperçu des espèces du genre oxybellus Latreille
qui se trouvent dans le Midi et le centre de la France... 13
Dr J. Lamic : Remarques sur quelques plantes étrangères à la
flore locale, rencontrées dans les environs de Toulouse,, 36
Dr F, GaRRIGOU : La matière organique des eaux minérales, 40
J. ComÈRE : Note sur quelques Algues observées dans l’eau
‘sulfureuse de Castéra-Verduzan (Gers).:............... 47
CH. MARQUET ET À. DE MONTLEZUN : Tableau de concor-
dance de la nomenclature des oiseaux-mouches de Lesson
avec celle de Mulsant et indication du numéro du catalo-
gue de G. Gray, correspondant à chaque espèce......... 59
— Tableau des oiseaux-mouches figurés et décrits par Les-
son, classés suivant l’ordre du catalogue de G. Gray,
avec les dénominations de cet auteur et celles de Rei-
TN SR EN EE RER Re > 63
PROCÈS VERBAUX
D janvier 1890..,:......1:.........2, here I
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Séance du 8 juin. Re mme re SN TRAIT OU
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Toulouse. — Imprimerie LAGARDE et SEBILLE, rue Romniguières, 2.
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