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Full text of "Bulletin Societe D'Histoire Naturelle de Toulouse (et de Midi Pyrenees)."

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ET DES SOIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 
DE TOULOUSE. 


TOME TRENTE-SIX. — 1903 


—————— 


Janvier-Février. — N° 1-2. 
SOMMAIRE 
Communications 
D" J. LamiC. — Excursion dans la région des lacs d’Auver- 
gne, fon At d'aont 10091 ie Airis 12 
De SaLiGNAc FÉNELON. — Excursion faite, en octobre 1902, 
RAR re brdy Aa NAN. 21 
D' MAUREL. — Rapport du poids de la rate au poids total et à 
Megrceiotalé de tammals Ut ane sde 4h, dune 23 
TOULUUSE 


IMPRIMERIE LAGARDE ET SEBILLE 
2; RUR ROMIGUIÈRES 2. 


1903 
Siège de la Société, 17, rue de Rémusat. 


; former des PPT AE LR Ar les 
et diseuter les résultats de leurs recherches et 


| Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie, Les sciences physiques et his- 
,;£Oriques. dans leurs APpHoMon à l'Histoire Naturelle, sont qe dis son 
mn 


ution rl le Are, et la faune de la région dont Towlonpe est le 


ss Correspondants, 3 
$ . Les candidats au titre de membre Gtulaire doivent être : dés 


Coms d' ‘admiuistration. 


ne "a 10. Les membres titulaires paient une catsÈ ton annuelle de 12 fr., 


cmt au commencement de l’année académique contre quittance délivrée - 
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mn Pit, ; pour les PRE titulaires il est de 5 francs. 
1: 02 Ve 
} 1. 


sont inscrits au Tableau de la Société. 
Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d” acquitter son AR iperd, après 


| aitacliés au titre de membre, ; 


Art.18. Le butde la Société étant exclusivement scientifique, le titre de, 
| airs nesaurail être htilisé dans une entreprise industrielle. | 


Art. 20: Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Préai- 


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Ex * bliothécaires- archivistes. 


art 31. L'élection des membres du Bureau, di Conseil d administration et 
du Comité de publication, a lieu au scratin secret dans la première séance 

du mois de décembre, Le Présidentest nomme pour deux années, les autres 
memores pour une année. Lss Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil ex du Comité peuvent seuls être 
û réôlos immé tratemant dans les mêmes fonctions, 


* Art. 33. La Suciété tient ses Séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles 
: ouvrentle premier mersredi après 1e {5 novembre, etont lieu tous les ler et 3e 
mercredi de chaque mois jusqu'au 3° mercredi "de juiliet inclusivement. 


LE HQE: < 
à art, 39. La pubiication des découvertes ou étuiles faites par les membres 
L | de la Suciété et par:les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frais 
| coile dt, SOUS le titre de + Bulletin de la ponte d'Histoire Me 6 


UE art. 41. La Société laisse aux auteurs la pasehutite de leurs travaux et: 
Er ds leurs opinions scientifiques. Toul Mémoire RUE devra donc POP 
signature de l’auteur. que 


"4! 1 Art/49. Celui-ci conserve toujours la propriété dé son œuvre: Îl peu. en 


Sos clété. 


‘échantillons qu'ils pourrontréunir.  * À Ne 


Art 52. Encis de dissolution, les dive ses proprienés de la Socié té, revieu Na ÿ 
de droit à la ville de Toulouse. | Le P 


Ai. 2. Elle s’ occupe. de {ou ce qui a rapport aux sciences PET 


Art. FN Son but plus él sera d'étudier eLile faire etat de consti- 
La Société se compose : de Membres-nés — Mono rire rie * 


Fr membres titulaires. Leur admission est votée. au scrutin secret Les 1e 


Art. 19. Le Trésorier ne peut laisser expédier Les diplômes qu'après avoir: 
reçu le montant du droit et de. la cotisation. Alors seulement les membres & 


‘deux avertissements, l'an da FIOrIRrs V autre (lu Président, Lous les droits 


dent; tete 2 Vice-présid-nts; Secretaire-général; Trésorier ; 1er el. 2e: Le 


: |: obtenir des tirages à par t, les réimpressions, m mais pari Line médiaire. de la 


La 
Art. 48. Les membres de la Société sont tous LAwEe : lai adresser lo. 


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Ÿ 


BULLETIN 


DE LA 


SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE 


ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 


DE TOULOUSE 


SOCIÉTÉ 


D'HISTOIRE NATURELLE 


ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 


DE TOULOUSE 


TOME XXXVI. — 1903 


TOULOUSE 


EYPOGRAPHIE LAGARDE er SEBILLE 
RUE ROMIGUIÈRES, 2. 


1903 


COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ 


POUR L'ANNÉE 1903. 


114 0 PT, J'ANSPINPENNRRER PRES M. JuPPONT. 
APice-Frésident.,.:1.43: 1... M. CARALP. 
Mohice-Président.... 1.5.1, M. PRUNET. 
Secrélaire général .....,..... M. RIBAUT. 
Birréatire-adjoint.. ......41.. M. UFFERTE. 
TO à D'ou SNA Th re ne M. de MONTLEZUN. 
Ar Bibliothécaire archivisle ... M. de LasrTic. 

2e Bibliothécaire archiviste.... M. CHALANDE. 


Conseil d'Administration. 


MM. LAROMIGUIÈRE et de REY-PAILHADE. 


Comité de publication. 


MM. ABELOUS, CROUZIL, GARRIGOU, LaMic. 


LISTE DES MEMBRES 


AU 1° MARS 1903 


MEMBRES NÉS 


M. le Préfet du département de la Haute-Garonne. 
M. le Maire de Toulouse. 
M. le Recteur de l’Académie de Toulouse. 


1866. 


1878. 


1886. 


1872. 


1891. 


1900. 


1880 


1900. 
1900. 
1900. 


MEMBRES HONORAIRES 


M. D. CLos, %, Ÿ I, correspondant de l'Institut, directeur 
du Jardin des Plantes, allée des Zéphirs, 2, Toulouse. 


Dr HAYDEN (F.-V.), directeur du comité géologique des Etats- 
Unis, Washington. 

GiARD Alfred) %, professeur à la Sorbonne, 14, rue Sta- 
nislas, Paris. 

DE RouviLze %, Doyen de la Faculté des sciences, Mont. 
pellier. 

Dr TASCHENBERG, professeur à l’Université de Halle (Prusse) 


MEMBRES TITULAIRES 


MM. 
D' ABELOUS, £Ÿ I, professeur à la Faculté de médecine, rue 
Nazareth, 37, Toulouse. 
AzAM (Henri), Canal de Brienne, 24, Toulouse. 
Dr BayLac, rue de la Pomme, 70, Toulouse. 
BARTHE, pharmacien, à Labarte-de-Rivière (Haute-Garonne). 
D' BESAUCÈLE, Grande-Allée, 7, Toulouse. 


1866. 


1885. 


1866. 


1900 


1883. 


1874. 
1882. 
1878. 
1900. 
1900. 
1902. 
1900. 
1900. 
1885. 
1900. 
1875. 


1902. 


1900. 


1890 
1889 


1900 
4900 
1900 
1900 
1900 
1895 


EP . 
BOoRDENAVYE (Auguste), chirurgien-dentiste, sue Croix-Bara- 
gnon, », Toulouse. 


Dr BRÆMER, £} I, professeur à la Faculté de médecine, rue 
des Récollets, 105, Toulouse. 
DE CAMELS (Henri), propriét., à Carbonne (Haute-Garonne). 


CAPÉRAN, pharmacien, rue Alsace-l.orraine, 6, Toulouse. 


CakALP, £} I, professeur adjoint à la Faculté des sciences, 
rue de Rémusat, 21, Toulouse 


CARTAILHAC (Emile), #, &ÿ I, correspondant de l’Institut, rue 
de la Chaine, 5, Toulouse (membre fondateur). 

CHALANDE (Jules), rue des Paradoux, 28, Toulouse. 

COMÈRE, £ÿ À, rue Clémence-Isaure, 6, Toulouse. 

COssAUNE (Gustave). rue de Rén'usat. 25, Toulouse. 

Dr CouLonJou, rue Clémence Isaure, 1, Toulouse. 

CROUZIL, É} À, rue Saint-Remésy, 7, Toulouse. 

PEDIEU, pharmacien à Castillon (Ariège) 

DIEULAFÉ, pharmacien, à Béziers Hérault), rue Trencavel, 9. 

DorE, $Ÿ À, pharmacien, boulevard Carnot, 2, Toulouse 

DUFFAUT, &, vétérinaire-inspecteur à l’abattoir, Toulouse. 

ESCUDIÉ, pharmacien, à Montastruc (Haute-Garonne). 

FABRE (Charles, &ÿ I, professeur adjoint à la Faculté des 


sciences, directeur de Ja station agronomique, rue 
Fermat, 18, Toulouse. 


FEucGA, $à À, Boulevard d’Arcole, 5. Toulouse. 


FouquE (Charles), rue Espinasse, 10, Toulouse (membre 
fondateur). 


Dr GarriGou, £ÿ I, chargé de cours à la Faculté de médecine, 
rue Valade, 36 bis, Toulouse (membre fondateur). 
Dr GENDRE, Ÿÿ À, rue Périgord, 10, Toulouse. 


. GÈZE (Jean-Baptiste), Tardin-Royal, 7, Toulouse. 
. JAMMES, Ÿ} À, maitre de conférences à la Faculté des sciences, 


boulevard de Strasbourg, 17, Toulouse. 


. JUPPONT, Ÿÿ À, ingénieur. allée Lafayette, 55, Toulouse. 


. D' LABORDE, pharmacien des hospices civils, Toulouse. 
. LACAZE (Marius), place des Carmes, 9, Toulouse. 

LAGARDE, imprimeur, boul. de l’'Embouchure, 1, Toulouse. 
. Dr LAGRIFFE, à l'Hôtel-Dieu, Toulouse. 


. Dr Lamic Ÿÿ I, professeur à la Faculté de médecine, rue 
d’Auriol, 39, Toulouse. 


1886 


1897. 
1899. 


1873 


1888. 


(885. 


1882. 


1889. 


1893. 
1892. 
1879. 


1899. 


1899. 


1900 


1900. 
1900. 
1867. 
1889. 


1899. 
1902. 


1874. 
1871. 


EL fs 

LAROMIGUIÈRE, ingénieur civil des mines, rue Saint-Panta- 
léon, 3, Toulouse. 

DE Lasric, petite rue de la Dalbade, 5, Toulouse. 

MANADÉ (Joseph), pharmacien à Cazères (Haute-Garonne). 

MARTEL, à Castelmaurou, près Toulouse (Haute-Garonne). 

Dr MAUREL, O %, &ÿ I, chargé de cours à la Faculté de 
médecine, rue Alsace-Lorraine, 10, Toulouse. 

Moquin-TANDon, &ÿ I, professeur à la Faculté des sciences, 
allées Saint-Etienne, 2, Toulouse. 

DE MOoNTLEZUN, %Ÿ A, quai de Tounis, 106, Toulouse 
(membre fondateur). 

PÉRAGALLO 2%, commandant l'artillerie de l’arrondissement 
de Bordeaux. 

PRUNET, %, ŸŸ I, &, professeur à la Faculté des sciences, 
Grande rue Saint-Michel, 14, Toulous:. 

PUGENS, pharmacien, rue Alsace-Lorraine, Toulouse. 

RECORD, notaire, à Puycelcy (Tarn). 

D' DE REY-PAILHADE, ŸŸ À, ingénieur, rue Saint-Jacques, 18, 
Toulouse. 

D' RiBAUT, professeur agrégé à la Faculté de médecine, rue 
des Prêtres, 14, Toulouse. 


RIVIÈRE (Jean-Pierre), quai d'Alsace, 13, à Narbonne (Aude . 
D' Roue. à I, professeur à la Faculté des sciences, Jardin- 


Royal, 8, Toulouse. 
SALIGNAC FÉNELON (Vicomte de, all. St-Etienne, 1, Toulouse. 
SALOZE, chimiste, rue Croix-Baragnon, 9, Toulouse. 
Dr Tomas (Philadelphe), à Gaillac (Tarn). 
TourNié, instituteur à Larra, par Grenade-s.-Garonne (Haute: 
Garonne). 
TRUTAT (Eugène) %, Ÿÿ I, à Foix, (membre fordateur). 
UFFERTE, prof. à l'Ecole supér., rue Neuve-Montplaisir) 9. 
VERSEPUY, ingénieur, directeur de l’usine à gaz, rue Péri- 
gord, 7, Toulouse. 


MEMBRES CORRESPONDANTS 


MM. 
Baux, Canton ‘Chine. 
BICHE, professeur au collège de Pézenas (Hérault). 


1873. 


1883. 
1867. 
1901. 
1873. 
1867. 
1867. 
1871. 
1885. 
1876. 
1884. 
1881. 
4901. 
1871. 
1874. 
1867. 
1875. 


1886. 


1867. 


1871. 


1902. 


1871. 


1873. 
1867. 


10179. 


1867. 


1874 


AIS (TÈEE 


L'abbé BoïsSoNADE, professeur au petit séminaire de Mende 
(Lozère). 

DE BoRMANS, faubourg de Paris, 52, Valenciennes. 

D' Caisso, à Clermont (Hérault). 

CARAVEN-CACHIN, à Salvagnac (Tarn). 

CAVALIÉ, principal du collège d'Eymoutiers (Haute-Vienne). 

CAZALIS DE FONDOUCE, rue des Etuves, 18, Montpellier. 

CHANTRE EE), sous-directeur du Museum de Lyon (Rhône). 

DE CHaPEL-p’EspiNassoux, avocat, Montpellier (Hérault). 

CHOFFAT, membre du Comité géologique du Portugal. 

Dr Cros, 11, rue Jacob, Paris. 

NÉRY-DELGADO, 113, rua do Arco B, Lisbonne. 

GALLIÉNI, général, gouverneur de Madagascar. 

GaAvoy, à Carcassonne. 

ISSEL, professeur à l'Université de Gênes {Italie). 

JouCcLA, conducteur des ponts et chaussées à Foix (Ariège). 

LALANDE, receveur des hospices à Brive (Corrèze). 

DE Maïinor (W.), secrétaire de la Société de géographie, 
Saint-Pétersbourg. 

MARCAILHOU D'AYMERIC (H ), pharmacien à Ax (Ariège). 

MAssENAT, manufacturier, Brive (Corrèze). 

D' De MonrEesquiou, Lussac près Casteljaloux (Lot-et-Gar.) 

No, chef de laboratoire à la Charité, 88 bis boulevard du 
Port-Royal, Paris. 

PIETTE (E.), juge au tribunal, Angers. 

D'RETziUs, professeur àl’Institut carolinien de Stockholm. 

Marquis DE SAPORTA, correspondant de l’Institut, Aix 
(Bouches-du-Rhône). 

D' SAUVAGE, directeur du Museum de Boulogne-sur-Mer. 

SCHMIDT (W.}), attaché au Musée des antiquités du Nord, 
Copenhague. 

SERS (E.), ingén. civil, à St-Germain près Puylaurens {Tarn). 


La Société d'Histoire Naturelle, fondée en 1886, 
sur l'initiative de M. le D' Guittard, eut primitive- 
ment pour but la recherche des documents relatifs à 
la géologie, à la flore, à la faune de la région toulou- 
saine et l’enrichissement des collections du Musée 
d'Histoire Naturelle de la ville de Toulouse, 

Cette partie du programme de la Société peut étre 
considérée comme réalisée, c'est pourquoi l'étude des 
sciences physiques et historiques dans leurs applica- 
tons à l’histoire naturelle donne lieu à des travaux 
de plus en plus nombreux. 

La valeur de ces recherches s'accroît encore, si on 
les considère sous leur aspect biologique, et leur 1m- 
portance acquiert un intérêt tout spécial, si on les fait 
rentrer dans le grand cadre des sciences énergéüques. 

C’est pourquoi la Société d'Histoire Naturelle de 
Toulouse, désireuse de mettre plus complètement en 
_ évidence le but qu’elle poursuit, vient de compléter 
son litre en y ajoutant celui de Société des Sciences 
biologiques et énergétiques. 


SEÉANCE DU 7 JANVIER 1903 


Présidence de M. JupponNT, président 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. 


COMMUNICATIONS 


Excursion dans la région des lacs d'Auvergne 
les 12 et 13 août 1902. 


COMPARAISON DE LEUR FLORULE AVEC CELLE DES LACS 
ET ÉTANGS PYRÉNÉENS. — REMARQUES BIOLOGIQUES. 


Par le D'J. LAnrc. 


On désigne sous le nom de Région des lacs d'Auvergne, à 
cause des nombreux petits lacs qu’elle renferme, une étendue 
de pays située à l’est du massif des monts Dore et au sud de la 
chaine des Dômes. Les eaux de cette contrée se partagent entre 
les affluents de l’Allier, à l’Est, et ceux de la Dordogne, au sud 
et à l'ouest. 

Vue du haut du pic de Sancy (altitude 1,886 mètres), on 
pourrait croire cette region basse et peu accidentée, 1l n’en est 
rien cependant. Son altitude varie entre 850 et 1.200 mètres. 
Les vallées, d’abord étroites et profondément creusées au pied 
de l’énorme massif Mont-Dorien, ne tardent pas à s'ouvrir 
largement à mesure qu’on s’en éloigne. 

Dans l’ensemble, le pays est formé de plateaux arides ou 
couverts de maigres paturages, de collines arondies. Le fond 
des vallées est plus fertile. Plusieurs montagnes volcaniques 
peu élevées ont produit des coulées de lave et des cônes de sco- 


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ries. On y voit aussi des escarpements basaltiques avec leurs 
prismes qu'on a comparés à des tuyaux d’orgues et qui en por- 
tent le nom. 

Parfois ces prismes se décomposent en sphéroïdes superpo- 
sés, semblant formés de couches concentriques qui se résolvent 
successivement en écailles puis en sable gréseux. 

Nousavons dit que cette région doit son nom aux nombreux 
lacs qu’elle possède ; on peut en apercevoir plusieurs du haut 
du Sancy. 

Dans les parties basses, il y a quelques cultures de seigle, de 
sarrazin ou blé noir, de pommes de terre ; plus haut, il n’y a 
plus que d’immenses pâturages. Le pays est généralement peu 
boisé. Néanmoins, il existe encore, sur les pentes et parfois sur 
le sommet des montagnes des bois formés de hêtres, de pins 
sylvestres, de sapins. Dans le fond des vallées, le long des ruis- 
seaux, on trouve des aulnes et des frênes. 

Voici la liste des plantes récoltées exclusivement le long de 
la route, sans recherches spéciales, des bords du lac Chambon, 
prés de Murols, à Besse, petite ville, chef-lieu de canton et 
centre principal de la contrée. 

Sur un parcours de dix kilomètres environ, la route traverse 
un pays à sol généralement sec, souvent aride et pierreux, 
moyennement accidenté. On rencontre cependant quelques 
prairies arrosées, 


LISTE DES ESPÈCES RECUEILLIES 


Parnassia palustris. Carlina acanthifolia var. cynara. 


Lychnis diurna. 

Dianthus Monspessulanus. 
Impatiens noli tangere. 
Vicia tenuifolia. 
Tormentilla erecta. 
Alchemilla vulgaris. 
Epilobium spicatum. 
Sedum villosum. 
Chrysosplenium 
Artemisia absinthium. 


oppositifolium. 


Centaurea nigra. 

Prenanthes purpurea. 
Prenanthes muralis. 
Erythræa Centaurium. 
Digitalis lutea. 

Mentha candicans. 

Ajuga pyramidalis. 

Armeria plantaginea. 
Colchicum automnale (fruits). 
Asplenium septentrionale, 


La grande absinthe est très commune le long de la route, 
sur les rochers, les murs en pierres sèches soutenant les talus. 

De Besse au lac Pavin on suit la belle route qui conduit à 
Egliseneuve, autre centre important de la région des lacs. 

L’altitude dépasse ici 1.100 mètres. De hautes pierres dres- 
sées sur les bords de la route indiquent que la neige est abon- 
dante durant le long hiver de ce pays. 

Le sol est plus humide; des bouquets de grands arbres succè- 
dent aux prairies abondamment irriguées. Un sentier de quel- 
ques centaines de mètres quitte la route pour monter au lac 
Pavin qui occupe, comme on sait, le cratère d’un ancien volcan. 

Il y a à peine quatre kilomètres de Besse au lac. 

Voici la liste des espèces recueillies le long de la route : 


Fanunculus aconitifolius. 
Aconitum lycoctonum. 
Parnassia palustris. 
_Dianthus sylvaticus. 
Stellaria nemorum. 
Impatiens noli tangere. 
Epilobium spicatum. 
Sedum Fabaria. 
Saxifraga stellaris. 


Chrysosplenium oppositifolium. 


Astrantia major. 
Lonicera nigra. 
Galium saxatile. 
Petasites vulgaris. 
Adenostyles albifrons. 
Arnica montana. 
Senecio doronicum. 


Senecio cacaliaster. 
Prenanthes purpurea. 
Prenantes muralis. 
Vaccinium uliginosum. 
Pinguicula vulgaris. 
Gentiana lutea (fruits). 
Gentiana campestris. 
Gentiana pneumonanthe. 
Digitalis purpurea. 
Pedicularis palustris. 
Stachys alpina. 

Armeria plantaginea. 
Chenopodium Bonus-Henricus. 
Rumex alpinus. | 
Daphne mezereum. 
Orchis maculata. 


COMPARAISON DE LA FLORULE DES LACS D AUVERGNE 
ET DES LACS PYRÉNÉENS 


Il y a plus de différences que de ressemblances entre les lacs 
ou étangs de ces deux régions. On peut dire seulement que ces 
nappes d’eau, d’une médiocre étendue, atteignent souvent une 
erande profondeur et sont situées à une altitude assez élevée, 


LL JENCSERS 


Mais laur mode de formation et leur situation même est très 
‘ différente. 

Les lacs d'Auvergne ont une origine volcanique. Ils ont été 
formés, les uns par des coulées de lave qui, en se répandant 
dans une vallée, ont arrêté le cours d’un ruisseau l’obligeant à 
s'élever jusqu’au niveau de l'obstacle, d’où formation d’un lac ; 
ce sont les lacs de barrage, tels que le lac d’Aydat (825 mè- 
tres d'altitude), le lac de Guéry (4.260 m.),etc. La profondeur 
de ces lacs n’est pas très grande; ils tendent à se combler insen- 
Siblement par l’apport de matériaux amenés par le ruisseau 
qui les a formés. Leur forme est irrégulière, comme la partie 
de la vallée barrée. 

Les autres, moins nombreux, sont situés dans les cratères 
mêmes des volcans éteints, cratères d’explosion ou d’effondre- 
ment. Ce sont les lacs de cratères, tels que le lac Parin (alti- 
tude 1.200 mètres), le lac Chauver (altitude 1.160 mètres). 
Leur profondeur est habituellement très grande et leur forme 
régulière. Le Pavin a une forme exactement circulaire, 800 mè- 
tres environ de diamètre, avec une profondeur de 96 mètres. 
Ses rives sont dominées par de hautes parois rocheuses com- 
plètement boisées, à pentes rapides, parfois presque perpendicu- 
laires, d’une hauteur moyenne de 50 miètres. C’est une coupe 
grandiose, dont une eau, d’unelimpidité extrème, occupe le fond: 
Le lac Chauvet a la même forme régulière, un peu ovale ; ses 
dimensions sont à peu près les mêmes ; sa profondeur dépasse 
60 mètres, mais ses rives sont peu élevées. 

Voici la liste des principales espèces de plantes qu’on a indi- 
quées dans les lacs d'Auvergne. Plusieurs sont communes à 
beaucoup d’entre eux ; quelques-unes. cependant, paraissent 
limitees à un ou deux. 


Ranunculus aquatilis. P.C. (1) Comarum palustre. 
— trichophyllus. Myriophyllum spicatum. P.C. 
Nuphar luteum. — verticillatum. 
—  pumilum. — alterniflorum. 
Nymphæ alba. Utricularia minor. 


(1) La lettre P désigne le Pavin, la lettre C le lac Chauvet, 


Deigr, (i QRes 
Menyanthes trifoliata. C. —  filiformis. 
Veronica scutellata. —  ampullacea. 
Littorella lacustris. —  vesicaria. 
Polygonum amphibium. C. —  riparia, 
Callitriche hamulata. P. —  rufescens. 
Ceratophyllum demersum P.C Phalaris arundinacea. P. 
— submersum. Arundo phragmites. C. 
Potamogeton praelongus. P. Glyceria fluitans. C. 
_— lucens. Equisetum limosum P. C. 
— crispus. — palustre. P. C. 
— natans. P. Isestes lacustris. P. C. 
— gramineus. —  echinospora. C. 
Sparganium ramosum. Chara fœtida, P. 
— miuimum. Nitel  flexilis. 
Scirpus lacustris. Fontinalis antipyretica. P. 
— acicularis. Un grand nombre de Diato- 
Carex limosa. mées. 


Comme on peut le remarquer à l’examen de la liste précé- 
 dente, un grand nombre de ces plantes constituent des espèces 
vulgaires, ubiquistes, qu’on retrouve dans la plupart des eaux 
douces, fossés, ruisseaux, rivières, mares et étangs. Elles habitent 
les bords des lacs, leurs rives basses submergées, où elles vivent 
dans les mêmes conditions que partout ailleurs. Elles sont 
d'autant plus abondantes que les bords de ces lacs ont moins 
de profondeur et que leurs rives forment de nombreux 
marécages. 

Aussi les lacs de cratères, dont les rives plongent suivant une 
pente rapide, n’en nourrissent qu’un petit nombre. Au Pavin 
on en compte à peine 10 espèces ; au lac Chauvet on n’en con- 
nait pas plus d’une vingtaine. 

Mais parmi les espèces submergées 1l en est de plus spéciales 
aux eaux limpides et tranquilles telles que les /soetes. 

Quelques espèces, d’ailleurs ubiquistes, paraissent s’être 
adaptées à des conditions de vie spéciale dans certains de ces 
lacs. Ainsi, tandis que le Chara fœtida vit dans toutes les 
eaux, Submergé à une très faible profondeur, on le trouve au 
Pavin jusqu’à 7 et 8 mètres. 


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| — 17 — 

Le Fontinalis antipyretica est une mousse assez répandue 
dont les longues tiges grèles, fixées au sol submergé, aux 
pierres, aux rochers, flottent dans l'eau, près de sa surface. 
On le rencontre sur les bords du lac Pavin, vivant dans ces 
conditions. Mais il y existe aussi, complètement submergé par 
des fonds de 20 à 25 mètres. Jusqu'à cette constatation faite 
récemment, on n'aurait jamais pu admettre qu’une plante 
verte put s'adapter à des conditions d'existence si différentes 
de ces conditions habituelles et vivre sous une couche d’eau 
de 25 mètres. 

Parmi les espèces submergées qui habitent le lac Pavin, on 
a signalé récemment une plante nouvelle pour la flore de l’Au- 
vergne, le Potamogeton praelongus Waulf. Cette découverte 
a été faite par M. Bruyant, sous-directeur de la station limno- 
logique de Besse, pendant l'été de 1902. 

Cette espèce est rare en France, mais assez répandue dans 
les eaux de l’Allemagre. Elle avait été signalée autrefois dans 
la rivière de l’Orne par de Brébisson. Elle ne paraît pas y avoir 
été retrouvée depuis, et Grenier et Godron, dans leur Flore, 
hésitaient à la considérer comme une espèce française. Dans 
ces belles recherches sur la flore des étangs et lacs du Jura, 
M. Magnin y a signalé la présence de cette plante. C’est donc 
bien une espèce française. Elle est voisine, par ses caractères, 
des Potamogeton lucens L. et perfoliatus L. En Auvergne, on 
ne la connaît encore qu’au lac Pavin ; il y a lieu de penser que 
des recherches ultérieures la feront découvrrr dans d’autres 
lacs. On ne l’a jamais signalée dans les Pyrénées. | 


LACS DES PYRÉNÉES. 


Les étangs et les lacs des Pyrénées ont une origine bien 
différente de celle des lacs d'Auvergne. L’action volcanique 
n'y est pour rien. Ils doivent leur formation aux causes qui 
ont produit le soulèvement de cette chaîne et lui ont donné son 
relief. Ils sont nombreux, de peu d’étendue en général. Ce 


© SOC. D’HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XIXV1). r 


PURE | MS 

sont des cuvettes de forme irrézrulière, souvent très profondes, 
circonscrites par des terrains primitifs, granites, gneiss, etc. 
Is sont situés sur le cours de ruisseaux qui les alimentent et 
leur servent d’émissaire. Disséminés au milieu de la haute 
chaine, à une altitude beaucoup plus considérable que celle 
des lacs d'Auvergne, ils sont encore dominés par des cimes 
élevées. 

Dans les Pyrénées centrales (Ariège, Andorre, val d’Aran), 
on ne trouve pas de lacs au-dessous de 1800 mètres ; on en 
rencontre encore à plus de 2500. Il en est de même dans toute 
la chaîne. Il n’y a d'exception que pour quelques lacs situés 
Join de l’axe de la chaîne, presque dans la plaine (lac de Lour- 
des ; altitude 400 mètres), et dont la formation est due aux 
phénomènes glaciaires. Les lacs des Pyrénées sont donc placés 
dans une zône extrêmement froide, au point que plusieurs 
d’entre eux sont toujours glacés. 

En laissant de côté ces derniers, dans lesquels une vie végé- 
tale active ne saurait se développer, 1l est facile de comprendre 
que leur florule soit assez pauvre. 

On y rencontre, néamoins, un certain nombre des espèces 
communes que nous avons citées dans les lacs d'Auvergne, 
parfois des espèces différentes mais congénères: Il y a aussi 
quelques plantes spéciales. 


Principales plantes des lacs et des étangs 
des Pyrénées centrales. 


Carex vesicaria. 


Ranunculusaquatilis var. quin- À 
Carex Kochiana. 


quinquelobus. 
Ranunculus aquatilis var. Isoetes lacustris 
rhypiphyllus. : Isoetes Brochini (spéc.) 
Subularia aquatica (spéc.) Nitela ele 
Myriophyllum ahoranoEue Fontinalis antipyretica var. 
Callitriche minima. Free 
Potamogeton tenuissimus Fontinalis squammosa. 


2 : tt 
SPACE ANR ALORS. De nombreuses Diatomées. 


À côté d'espèces vulgaires, nous devons signaler la présence 
de deux espèces d’/soetes, plantes submergées, vivant sous une 
couche d’eau de 30 centimètres à 1"50 environ. L’une de 
ces espèces, 1soetes lacustris, existe également dans quelques 
lacs d'Auvergne (Pavin, Chauvet). L'autre espèce, 1soetes Bro- 
choni Mot., dont la découverte date de quelques années seu- 
seulement et est due à MM. Motelay et Marcaïilhou d'Aymeric, 
est spéciale à quelques lacs pvrénéens et n’a pas encore été 
indiquée ailleurs. 

Enfin une petite Crucifère, submergée, à feuilles filiformes, 
le Subularia aquatica, ne se trouve également que dans les 
lacs pyrénéens. 

Le Chara fætida, plante ubiquiste, qui est submergée au 
lac Pavin, est très rare dans les Pyrénées centrales, où on ne 
le recontre que dans quelques localités marécageuses. Jamais 
il n’a été trouvé dans les lacs. 

_ Les Fontinalis antipyretica et squammosa sont communs 

dans les Pyrénées où ils vivent surtout dans les ruisseaux 
d'eaux courantes, fixés aux pierres, aux rochers, leurs longues 
tiges flottant à la surface de l’eau. On a récolté la première 
espèce sur les bords des lacs de Naguilhes (Ariège) et de Lanoux 
(Pyrénées-Orientales), mais jamais la plante n’est submergée 
comme au Pavin où elle vit jusqu’à 25 mètres de profondeur. 

Le Potamogeton praelongus, qui-vient d'être découvert au 
lac Pavin, n’a jamais été rencontré dans les Pyrénées. 


COEXISTENCE DES ISOETES ET DES TRUITES DANS LES 
LACS PYRÉNÉENS 


Dès 1892, M. Marcailhou d’Aymeric (1) avait fait remarquer 
a présence des Jsoetes dans les lacs des Pyrénées centrales, 


(1) Session de la Société française de botanique à Ax-les-Thermes. 
août 1892. 


LE)” 

dans lesquels se trouve la truite. La matière amylacée des 
macrospores pouvait servir, pensait-il, à la vie des Crustacés, 
Mollusques, etc., qui vivent au fond de ces lacs et dont se 
nourrit la truite qui, comme on le sait, est carnivore. 

De nombreuses recherches, faites depuis lors, ont convaincu 
M. Marcailhou qu’il devait en être ainsi : il y ades truites dans 
tous les lacs pyrénéens où vivent les Jsoetes (1). La maturité 
des macrospores ayant lieu, suivant l'altitude, du mois d’août 
au mois de septembre, leur dispersion se produit au moment 
où la surface de ces nappes d’eau est déjà glacée. Les petits 
animaux qui s’en nourrissent, servent ensuite de pâture à la 
truite pendant la longue période de l'hiver. Cela expliquerait 
ainsi qu’on trouve la truite jusque dans des étangs situés 
à 2500 mètres d'altitude et dont la surface reste glacée pendant 
de longs mois. 

Les Jsoetes, 1l est vrai, ne se trouvent jarnais dans les ruis- 
seaux d’eau vive, les torrents où se plait la truite ; mais ici les 
conditions sont bien différentes, et ce poisson peut trouver 
facilement sa nourriture. 

Quoi qu'il en soit, la présence constante des /soetes dans les 
lacs pyrénéens, quelle qu'en soit l'altitude, où se trouve la 
truite, constitue un fait des plus remarquables. Nous avons 
vu que les /soetes ont été signalés dans certains lacs d’Auver- 
gne. La truite, naturellement ou par introduction, y existe 
également. | 

Mais peut-être n’y a-t-il en cela qu’une simple coïncidence 
aussi bien dans les Pyrénées qu’en Auvergne, les Zsoetes et les 
truites ne se rencontrant ensemble dans les mêmes lacs que 
parce qu’ils trouvent réunies les conditions physiques d’exis- 
tence qui conviennent à La plante comme au poisson. La matière 
organisée vivante, végétale ou animale, le Plankton, comme 
on l'appelle de nos jours, doit jouer le plus grand rôle dans la 


(1) Coexistence des Zsoeles et des truites, etc., par Marcaillou 
d'Aymeric. (Congrès des Sociétés savantes, 1899.) 


FE 
vie des êtres aquatiques supérieurs. On sait aujourd’hui le 
recueillir, le doser, en apprécier la répartition, etc. (1). 
les recherches des savants naturalistes auxquels a été confiée 
la station limnologique de Besse, ne peuvent manquer de nous 
éclairer à ce sujet. 


SÉANCE DU 21 JANVIER 1903 


Présidence de M. JUPPONT, président. 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. 


COMMUNICATIONS 


Excursion faite, en octobre 1902, dans la forêt 
d'Iraty (2) 


ET OBSERVATIONS SUR LA FLORE FORESTIÈRE ET LES BRUYÈRES 
DE CETTE PARTIE DES PYRÉENES. 


Par M. DE SALIGNAC FÉNELON. 


La forêt d’Iraty, qui s'étend sur les deux rives de l'[raty et 
de l'Uchurria, venant du Pic d’Occabé et d'Orhy au nord-ouest 
et au sud-est, est limitée par la crête calcaire des monts 
d’Ahody, près d'Ochagavia dans le val d’Ahescoa. Le confluent 
des deux torrents marque l'extrême point au sud-ouest, où se 
rencontre en Eurcpe le Sapin argenté, Abies pectinata. 

C’est sur la rive gauche, surtout, qu'ils croissent, tandis que 
les Hêtres, exploités récemment pour des forges, et continuant 
les forêts de la Navarre autour de Roncesolles, se montrent seuls 
sur la rive droite, de la maison forestière au pont d’Orate et en 


(1) Premières recherches sur le Plankton des lacs, par Ch. 
Bruyant, 1900. 

(2) Se trouve sur la frontière espagnole, canton de Saint-Jean- 
Pied-de-Port, commune de Mendioe, 


Mer 

aval. La partie nord de la forêt renferme des groupes isolés de 
Sapins, au milieu d’autres essences, surtout vers les sommets 
des mamelons qui atteignent 1.600 mètres. Au-dessous du 
quartier du pont d'Orate, ils desc-ndent à 800 mètres, dans la 
partie espagnole, et sont à la fois plus vigoureux et plus serrés 
dans la partie sud française ou espagnole de Fachalupia. L’éten- 
due de la forêt, en France. atteint 2.000 hectares ; les arbres 
ont été marqués et comptés par le service des Forêts, travail qui 
a duré deux années. Le service forestier d'Espagne commence 
l'aménagement de son côté. 

Les Sapins sont, dans cette forêt, des arbres primitifs, attei- 
gnant leur développement complet dans ces conditions natu- 
relles, sans aucune exploitation jusqu’à présent. Ils sont espacés, 
au pont d’Orate, de 6 à 15 et 22 mètres ; leurs troncs simples 
ou accolés d’une même souche, ont un diamètre de 1»,50 et une 
hauteur, sous couronne ou flèche, de 40 ou 50 mètres en 
moyenne, souvent droits comme des colonnes géantes, dont la 
flèche a été parfois brisée par les vents violents du sud-est; dans 
leur intervalle, des hêtres séculaires s'élèvent à une hauteur de 


36, 44 ou même 48 mètres, pour citer quelques mesures rele- 
vées dans la forêt ; ils ont un diamètre courant de 0®,60 et sont 


espacés entre eux de 6, 10 ou 14 mètres. L’espacement des 
sapins est de 3 mètres dans la région la plus riche; avec une 
épaisseur de tronc de 0,65 à 0®,80 au moins, ils atteignent 
40, 50, même 54 mètres sans la flèche terminale; cet exemplaire 
doit avoir 70 mètres de croissance. 

Le seul chemin d’accès à la forêt passe par le col de Burdin- 
Curutcheta, à 4.200 mètres. Quelques chiffres montrent le prix 
de vente des Hêtres de la forêt : 94.000 mètres cubes ont été 
vendus à la scierie franco-espagnole de Burguete, près Ronce- 
vaux, pour 70.000 francs ; l’un des sapins du Pont d'Orate a 
été estimé 1.500 francs, rendu à Bordeaux. En ce même en- 
droit, le torrent est franchi par un seul tronc équarri long de 
10 mètres, de près de 2 mêtres en section, où deux piétons 
marchent de front, assez large pour qu'on y creusât un canot 


— 93 — 

d’Indiens : le reste de l'arbre, coupé à hauteur d’homme, me- 
sure encore, sur le terrain, 15 ou 20 mètres. Le sol de la forêt 
est variable ; rocheux sur la rive droite, 1l parait plus siliceux 
et très riche en humus, peut-être tourbeux, dans le reste de 
son étendue. Les Pics voisins ont une origine éruptive, et aux 
environs du col, les terres rouges sont probablement la for- 
mation. Le calcaire ne commence qu’au sud, avec la chaîne 
d’'Abody, ou plus au nord-est, dans la région des crevasses 
d’Holarté et de la vallée du Saison. 

Les Bruïères de ces vallées pyrénéennes, en floraison jusqu’à 
la fin de septembre, appartiennent aux sections Erica vagans, 
rose carmin avec poils grisâtres autour de la corolle, assez rare 
au milieu des landes de genêts, par groupes; Erica tetralix 
très fréquente surtout sur les roches humides ou dans les 
lieux ombragés, avec de larges cloches tubulaires d'un rose 
lilas, parfois blanches (rares) en grappes, et formant de petits 
arbustes ; Erica cinerea, corolle plus allongée, rose plus pâle 
et tendre, ou violet, en panicules à trois feuilles alternées. 


SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1903 


Présidence de M. JüurPONT, président. 


_ Le procés-verbal de la dernière séance est lu et adopté. 


COMMUNICATIONS 


Rapport du poids de la rate au poids total et a la 
surface totale de l'animal. 


Par le Dr MAURE:. 


Ces observations portent sur le lapin, le cobayeet le hérisson 
Lapins. — Pour ces recherches, j'ai utilisé les pesées publiées 


PE ARE 22 
par le D' Baylac et celles que j'ai publiées avec le Dr Lagriffe. 
Je résume le résultatde ces observations dans le tableau suivant 


Poids Poids moyen. |Poids de la rate| Surface totale Quantité de rate 
des animaux. de la rate. par kilog. de l'animal. PE me carré 


Au-dessous de 
15005 9g 10 46 50 Ode 07 Og 23 


De 2000 à 30005 25 75 45 97 | A9de 87 Os 23 


Comme on le voit, la quantité de rate, chez le lapin, paraît 
être un peu plus grande chez les jeunes que chez les adultes, si 
on s’en tient au kilog. du poids; et, au contraire, celle quan- 
tité reste constante, si on compare le poids de la rate au déci- 
mètre carré de la surface. 


Cobayes. — Pour cet animal, j'ai utilisé les chiffres donnés 
par Alezais dans son article Cobaye, du Dictionnaire de physio- 
logie. 

Poids Poids moyen [Quantité de rate! Surface totale |Quantité de rate! 

des animaux. de la rate. par kilog de l'animal. déciniêtre carré. 
De 200 à 3505 | Os 28 1505 | 3d4c06 | 05092 
De 450 à 6005 05 48 |. C5 94 4de 50 O8 105 
De 600 à 9005 05 64 05 86 Gdc 08 107 


De nouveau, nous retrouvons les deux m êmes faits : relati- 
vement au poids, le volume diminue au fur et à mesure que 
l’animal marche vers l’état adulte; mais ce poids reste cons- 

tant, si on le compare à la surface. 


Hérissons. — Ce sont les chiffres publiés par M. Lagriffe et 


LES | IR 
par moi qui m'ont servi pour cet animal. Les observations 
‘sont moins nombreuses que pour les animaux précédents. Ce- 
pendant, vu la constance des résultats, elles me paraissent déjà 
mériter l’attention. 


Poids Poids moyen |Poids de Ja rate! Surface totale | Poids de la rate 


2 . ns ar 

'S animaux. la rate ar kilog. de l'animal me D F 
des animau de | I © décimétre carre.|| 
RS Re EE 


28 99 115 


495 à 5604 38 35 5 63 Ade 59 


8955 55 94 7520 | Gic43 15 08 


Les mêmes faits se reproduisent pour les hérissons. Leur 
rate, proportionnellement à leur poids, diminue au fur et à 
mesure qu’ils marchent vers l’état adulte; et, au contraire, 
quel que soit l’âge, ce poids reste dans unr apport sensiblement 
constant avec la surface, 

Mais, de plus, la quantité de cet organe est de beaucoup 
plus grande chez cet animal que chez les deux précédents. Par 
décimètre carré, le cobaye n’a que 0510, le lapin 0593 et le 
hérisson 15 environ 
_ Ainsi les pesées de la rate chez ces trois animaux, condui- 
sent donc aux mêmes conclusions : c’est la surface de l'animal 
qui règle le volume de cet crgane. 

Cependant, je crois devoir signaler que Richet est arrivé à 
une conclusion différente. D’après ses observations, tandis que 
le volume du foie serait proportionnel à la surface, comme je 
l'ai trouvé après lui, celui de la rate serait proportionnel au 
poids (1). Quoique l’opinion de ce savant physiologiste me 
condamne, relativement à mes résultats, à une prudente 


(1) Poids du cerveau, du foie et de la rate chez les mammifères 
Archives de physiologie, 1894, p. 232. 


SOC D’HIST, NATURELLE DE TOULOUSE (T. XXXVI) 5) 


LV 

réserve, je crois cependant pouvoir émettre les hypothèses sui- 
vantes pour expliquer ceux auxquels je suis arrivé, et qui 
peuvent être résumés ainsi qu’il suit : 

4° Le volume de la rate est, proportionnellement 4u poids, 
plus grand chez les jeunes que chez l'adulte ; 

20 Le rapport de son poids à la surface de l’animal reste 
constant ; 

30 La quantité de rate semble plus considérable chez les 
carnivores que chez les herbivores. 

Comme on le voit, ce sont les mêmes conclusions que j'ai 
déduites de mon étude sur le foie. 


Ces faits pourraient être expliqués de la manière suivante : 


À. Relativement au rapport constant entre le volume de la 
rate et la surface de l'animal. 

4° Pour expliquer la constance du même rapport entre la 
surface cutanée et le foie, après Richet, je me suis rattaché à 
cette hypothèse, qui paraît avoir été admise d’une manière gé= 
nérale, que le foie, producteur du sucre, adapte son volume à 
la surface cutanée qui le dépense sous forme de caloriques par 
la radiation. 

Or, pour produire ces calories, il ne suffit pas d’avoir le 
sucre qu'élabore le foie, mais il faut aussi l'oxygène qui l’oxyde 
pour le transformer en eau et en acide carbonique ; et l'oxygène 
arrive en quantité d'autant plus grande dans l’organisme que 
les hématies sont plus nombreuses; et enfin, la rate étant l’or- 
gane hémato-poiétique le plus important, on peut s'expliquer 
qu’en vertu des lois d'adaptation auxquelles l'organisme est 
souinis, on voit la rate se mettre en rapport avec la surface 
cutanée. Pour produire les calories que dépense cette surface, 
en effet, 1l faut en même temps le combustible, le sucre prove- 
nant du foie et l'oxygène transporté dans l'organisme par 
l’hématie formée surtout dans la rate. 

2° De plus, d'après les recherches de Schitf et de Herzen, la 


_ hf à 


121, SR 


rate exercerait une influence importante dans la digestion pan- 
créatique, en favorisant la formation de la trypsine. On conçoit 
que la rate entrant ainsi, quoique d’une manière indirecte, 
parmi les organes digestifs, voil son volume se mettre en rap- 
port avec l'organe dont les dépenses représentent les deux tiers 
de celles de l’organisme. 

3o La diminution relative de Ja rate chez l’adulte, est, dès 
lors, facilement expliquée par cette considération qu'à mesure 
que l’animal augmente de poids, celui-ci augmente comme les 
cubes et que sa superficie n’augmente que comme les surfaces. 

La surface cutanée augmente donc moins que le poids. 

B. Relativement au poids plus considérable de la rate 
chez les carnivores. 


“ 


1° Pour expliquer le volume plus considérable de cet organe, 
chez les carnivores, il me semble suffisant de rappeler le rôle 
de la rate dans la formation de la trypsine, c'est-à-dire dans 
la digestion des azotés, substances qui forment principalement 
l'alimentation de ces animaux. 

2 De plus, je suis porté à croire que le sang splénique qui 
se mêle au sang mésentérique, jouit de certaines propriétés 
antiseptiques, propriétés qu'il partagerait avec le tissu hépa- 
tique. Or, l'alimentation animale favorisant au dernier point 
l'infection intestinale, il devient naturel que les organes aux- 
quels a été dévolue la neutralisation de ces produits, augmen- 
tent de volume, comme nous l’avons vu pour le foie. 


Telles sont les hypothèses qui me paraissent capables d’ex- 
pliquer les faits que je viens de citer. Mais, en outre,:à ces 
hypothèses, je crois devoir ajouter la réflexion suivante : 

Le volume de la rate augmente dans la plupart des affections 
microbiennes ; et, d’une manière générale, l’on admet qu’il 
s’agit là d’une congestion pathologique se développant sous 
Pinfluence des produits divers résultant de ces affections. Dans 
cette manière de comprendre l’augmentation du volume de la 
rate, 1l s’agit là d’un acte passif, et sans bénéfice pour l'orga- 


RE > VS 

nisme. Or, contrairement à cette explication, ne pourrait-on 
pas admettre que cette augmentation de volume est d’ordre 
actif, et qu’elle correspond à un véritable effort de la nature, 
qu’elle constitue un moyen de dépense de l'organisme? 

La rate ayant un rôle antiseptique soit sur les produits intes- 
tüinaux, soit sur ceux provenant des tissus et organes, soit 
également sur ceux provenant des microbes pathogènes, s’adap- 

terait aux besoins de l’organisme, augmentant ainsi au fur et 
à mesure que les produits toxiques deviendraient eux-mêmes 
plus menaçants. 

Nous trouverions là une nouvelle et saisissante manifestation 
de cette natura medicatrix, entrevue par les anciens, et dont 
les travaux les plus récents établissent de plus en plus, non 


seulement la réalité, mais l’importance considérable dans tous 
es faits pathologiques. 


5 MAT. 1904 , 


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Toulouse. — Imprimerie LAGARDE et SEBILLE, rue Romiguières, 2. 


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Les séances se tiennent à 8 h. précises du soir, à l'ancienne. 
-AFapulté des Lettres, 17, rue de Rémusat, 

| les 4er et 3e mercredi de chaque mois, 
du 2e mercredi de Novembre au 3e mercredi de Juillet. 


01) 


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MM. les Membres sont instamment priés de faire connaitre 
au secrétariat leurs changements de domicile. 


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Adresser les envois d'argent au trésorier, M. DE Rue 
quai de Tounis, 106, Toulouse. 


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ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 
DE TOULOUSE. 


TOME TRENTE-SIX. — 1903 


Mars-Avril — IN %-4. 


SOMMAIRE 


Communications 


nn _riaux et les épreuves de re: des ouvrages en Béton 
% Par NP 


tops sgstent se r,° 


Real — Surun Programme dnaninpes d Energétique 
musculaire. ...... k PUR 


| ABELOUS. — Sur quelques prétendues pure réductrices 
nr #4 Fer de M. de PES EE Tu 


| TOULOUSE 
INPRINERIE LAGARDE ET SEBILLE 


2, RUR ROMIGUIÈRES 2. 


— 


1903. 


pe Siège dela Société, 17, rue de Rémusat. 


© Eurait. äi réglement de la Société d d'istotre : natirene de Toulouss 


Art. der. La Société a pour but de former des réunions dans lesquelles les” 


naturalistes pourront exposer et discuter les résultats tte leurs rocher ches et 
de leurs observalions. | 


Art. 2. Elle s'occupe de tout ce qui a rapport aux sciences naturelles, 
Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his- 


toriques danslenrs apPRERDons à l'Histoire Naturelle, sont également de son ” 


. domaine. 


Art. 3. Son but plus Spéciale sera d'étudier et de faire connaître la consli-. 


ution géologique, la flore, et la faune de la cd dont Toulouse est le 
centre, 


Art. 4. La Société s’efforcera d’a ugmenter les collections du Musés d'His- 
toire Naturelle de Toulouse. 


Art. 5. La Société se compose : de Membres-nés = Honorkirés — Titu- 
Laires — Correspondants. 
Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent être présence! 
par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrutin secret per 
le Conseil d'administration. Ù 


Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de IR fr 
payable au commencement de l’année académique contre US délivrée 
par le Trésorier. 

Art. 11. Le droit au :liplôme est gratuit pour les membres honoraires et 
correspondants ; pour les membres titulaires il est de 5 francs. . 


Art. 19. Le Trésorier ne peut laisser expédier Les diplômes qu'après avoir 
reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors seulement les membres: 
sont inscrits au Tableau de la Société. | 

Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d’acquitter son annuité, il perd, après 
deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droits 
attachés au titre de membre, 


Art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titre de 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. 


Art. 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési 


. dent; 1e° et 2° Vice-présidents ; Secretaire-général ; Trésorier ; 12" et % Bi- 
bliothécaires-archivistes. | Mk] 


-Art. 31. L'élection des membres du Bureau, d « Conseil d'administration et 
du Comité de publication, a lieu an scratin secret dans la première séance 
du mois de décembre. Le Présidentest nommé pour deux années, les autres 
memores pour une année. Les Vice-présideats, les Secrétaires, le Trésorier, 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peuvent seals être 
rélus immé liatement dans les mêmes fonctions. 


Art. 33. La Sociététient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles 
s ouvrentle premier mer:redi après : ie {5 novembre,etont lieu tous les fer et 3, 
mercredi de chaque mois jusqu’au 3° mercredi ‘de juiliet inclusivement. 


Art. 39. La publication des découvertes ou étuies faites par les membres 
de la Société et par Les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frais 
de celle 1, sous 1e titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle 
de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication 


Art. 41. La Société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux et 


de leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra donc porter la 7 


Sign1ture de l’auteur. 


Art. 42. Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. Il peut en 
obtenir des tirages à part, des réimpressions, mais par l’intermédiaire cs la 


"Société. | Es 
Art, 48. Les membres de la Société sont tous invités à ts adresser les : 


… échantillons qu'ils pourront réunir. 


Art. 52. En cas de dissolution, les diverses propriétés de la Société, revien- 


Ars de droit à la ville de Toulouse. F 


' 


: 


_ SÉANCE DU 4 MARS 1903 


Présidence de M. JuPpPoNT, président 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté 


COMMUNICATIONS 


Note sur les formules de la Résistance des Matériaux 
et les épreuves de réception des ouvrages en Béton 
armé. 


Par M. ALBAGNAC. 


La Théorie mathématique de l’Élasticité n’est une science 
exacte, au même titre que la Mécanique rationnelle appliquée 
aux coros invariables, que si la matière à laquelle elle est appli- 
quée remplit l:s conditions suivantes : 

Lo Elasticité parfaite ; 

20 Continuité des actions moléculaires ; 

3 Conservation sensible de la forme. 

Elasticité parfaite. — Les corps parfaitement élastiques peu- 
vent se définir de la manière suivante : Considérons une longueur 
|, mesurée entre deux points d’un corps situés, soit à l’intérieur 
du corps, soit sur sa périphérie; appelons AZ la variation élas- 
tique de cette longueur et d/, sa variation plastique ou perma- 
nente. La déformation plastique doit être très petite relative- 


FHEÈR . à IN2 : 
ment à la déformation élastique : < est un infiniment 


ol 


. petit par rapport à «7 Ja déformation élastique doit être très 


A 


SOC D'HIST, NATURELLE DE TOULOUSE (T. XXx V1) 4 


— 930 — $ 
AIN : 
petite relativement à la longueur ! : (+) est un infiniment 


À Al 
petit par rapport à + 


Continuité des actions moléculaires. — Pour que les 
actions moléculaires qui -s’exercent en un point du corps, 
dont les ordonnées rapportées à trois axes rectangulaires sont 
æ, Y. 7, Soient représentées par une fonction continue de 
æ, Y, 2, il faut que la périphérie du corps soit une surface con- 
tinue, que la loi de distribution des forces extérieures sur la 
périphérie ou à l’intérieur du corps soit représentée par une 
fonction continue de æ, y, z, et enfin que la matière soit komo- 
gène, c'est-à-dire que ses propriétés élastiques soient constan- 
tes, ou tout au moins, ne varient que suivant une loi continue 
quand on passe d’un point à un autre à l’intérieur du corps, la 
différence constatée dans ce cas entre deux points infiniment 
voisins étant infiniment petite. 

Conservation sensible de la forme du corps. — La défor- 
mation élastique du corps ne doit modifier sa forme générale 
que dans une mesure à peine appréciable de manière que le 
corps ne soit pas défiguré. Les dimensions du corps étant rap- 
portées à trois axes rectangulaires, si l’une d'elles est très 
grande par rapport à une autre ou aux deux autres, la défor- 
mation élastique peut avoir pour effet de défigurer le corps 
bien qu'il soit formé d’une matière parfaitement élastique; 
c'est le cas des fils mélalliques, des plaques minces dont l’épais- 
seur, n'est par exemple, que le millième de la longueur. Dans 
ces conditions, la plus petite dimension du corps est du même 
ordre de grandeur que la déformation élastique de la plus 
srande et 1l est nécessaire de prendre certaines précautions et 
de tenir compte de la déformation pour pouvoir appliquer les 
régles de la Théorie de l’Élasticité. 


Postulatum fondamental. — Les conditions ci-dessus étant 
remplies, la Théorie de l’Élasticité repose sur un postulatum 


Ml ue 
connu sous le nom de loi de Æooke qu'on peut formuler ainsi : 

« Les relations analytiquesqui existent entre les forces exté- 
« rieures sollicitant un corps élastique, les déplacements élasti- 
« ques et les actions moléculaires qui sont les deux effets pro- 
« duits par les forces extérieures, sont des équations linéaires 
« dont chaque terme contient une de ces trois quantités et une 
« seule à la première puissance. » 

Cette loi ne doit être considérée que comme une simple hypo- 
thèse ou convention analogue à celle relative à l’existence sup- 
posée de solides invariables qui sert de base à la Mécanique 
rationnelle, bien qu’en réalité elle soit une loi physique, suffi- 
samment justifiée par les résultats d'expériences pour certains 
matériaux usuels. 


Résolution du problème de l'équilibre élastique. — La 
Théorie de l'Élasticité, basée sur la loi de Hooke et sur les équa- 
tions universelles d'équilibre de la Mécanique rationnelle, four- 
nit entre les forces extérieures, les déplacements élastiques et 
les actions moléculaires un système d'équations différentielles 
simultanées qui résolvent d’une façon complète le problème de 
l'équilibre élastique. Ces équations supposent expressément que 
les forces extérieures ne sont pas appliquées brusquement au 
corps. Mais, sauf dans un petit nombre de cas simples, l’ana- 
lyse mathématique est actuellement impuissante à transfor- 
mer ces équations différentielles en équations algébriques per- 
mettant de calculer les déplacements élastiques et les actions 
moléculaires en fonction des données du problème. 

Jusqu'à présent, on n’a pu trouver de solutions exactes et 
complètes, pour un certain nombre de cas particuliers, qu’en 
partant de données difficilement réalisables; les résultats obte- 
nus ne présentent donc qu'un intérêt théorique. Dans d’autres 
cas, on arrive à des formules qui sont .trop compliquées pour 
être employées couramment. 

Pour le calcul des constructions on fait un usage presque 
exclusif de la Résistance des Matériaux qui est une science 


ag" Your 


semi-empirique s'appuyant d’une part, sur la Théorie de l’Elas- 
ticité et, d'autre part, sur certaines hypohèses basées sur des 
faits d'observation dont on a, souvent à tort, généralisé les indi- 


__ cations, 


Hypothèses de la Résisance des Matériaux.— Indépendam- 
ment des conditions qui servent de base à la Théorie de l'Élas- 
ticité, pour qu'on puisse appliquer aux corps habituellement 
employés dans les constructions, l'hypothèse fondamentale de la 
Résistance des Matériaux, 1l faut que ces corps remplissent 
deux nouvelles conditions, la première relative à la manière 
dont ils sont sollicités par les forces extérieures, la seconde 
relative à leur forme géométrique. 

Les forces extérieures appliquées aux corps doivent satisfaire 
aux conditions générales d'équilibre des mêmes forces agissant 
sur le corps donné supposé invariable pour un instant, Or, 
dans ce dernier cas, on peut toujours réduire les forces exté- 
rieures, quelles qu’elles soient, agissant sur la partie du corps 
située d’un côté convenu d’une section plane de ce corps, à une 
seule force appliquée en un point donné et à un couple; sui- 
vant la position de cette résultante de translation et du couple 
résultant par rapport à la section considérée du corps, on dit 
que, dans cette section, le corps est soumis à la flexion plane 
qui comprend comme cas particuliers l’extension et la com- 
pression simples, ou à la torsion ou au cisaillement. 

Pour que le corps soit soumis à la flexion plane, 1l faut que 
les forces extérieures agissant sur le corps, d’un côté convenu 
d’une section plane, aient leur résultante dans un plan perpen- 
diculaire à la section et passant par son centre de gravité. C’est 
surtout la flexion plane que l’on étudie dans les pièces de cons- 
truction. 

Les pièces étudiées en Résistance de Matériaux comme sou- 
mises à la flexion plane doivent être considérées comme engen- 
drées de la manière suivante : ne 


AS 2 CES 


Considérons un arc GG, appartenant à une courbe plane 


quelconque. Dans le plan 4 B normal à l'une des extrémités 


de cet arc, envisageons une aire pleine ou évidée et satisfai- 
sant à la triple condition : 4° d’être symétrique par rapport à la 
normale À B, à l'arc & G située dans le plan de cet arc; 
20 d’avoir son centre de gravité G, sur l'arc; 30 d’avoir des 
dimensions petites par rapport à la longeur GG de l'arc 


donné et aussi par rapnort-aux rayons de courbure de cet are. 


Supposons que cette aire se meuve en restant invariable, son 
centre de gravité parcourant l’arc donné G G,, son plan res- 


tant constamment normal à cet arc et son axe de symétrie ne 
quittant pas le plan de l'arc. L’aire mobile, au lieu de rester 
rigoureusement invariable peut varier pourvu que les dimen- 
sions qu'elle prend dans deux positions très voisines AB, A'B° 
différent de quantités très petites relativement à l’arc corres- 
pondant GG’. | 

. Si le volume ainsi engendré est supposé rempli d’une ma- 
tière homogène et d’élasticité constante 5n a la définition des 
pièces dites prismatiques qui sont les seules pour lesquelles la 
Résistance des Matériaux fournisse les règles relatives à la 
flexion plane. 

_ Toute ligne matérielle équidistante de l'arc GG, se nomme 
une fibre. L'arc GG, lieu des centres de gravité des sections 


transversiles À B normales à l'arc, se nomme la fibre moyenne. 


REA? ANA 


Il résulte de cette définition des pièces prismatiques que les 
forces extérieures situées d’un côlé convenu d’une section 
quelconque doivent avoir leur résultante dans le plan de la 
fibre moyenne pour que les sections normales à cette fibre 
moyenne soient soumises à la flexion plane. 

Les forces extérieures et les pièces considérées remplissant 
les conditions ci-dessus, l’hypothèse fondamentale dela Résis- 
tance des Matériaux relative à la flexion plane, appelée loi de 
conservation des sections planes, peut se formuler de la ma- 
nière suivante : 

« Toute section plane et normale à la fibre moyenne reste 
« plane et normale à la fibre moyenne déformée ; les dimen- 
« sions de cette section restent invariables et, par suite, toute 
« fibre de la pièce équidistante de la fibre moyenne reste après 
« la déformation, équidistante à la fibre moyenne déformée. » 

Cette loi, d’après laquelle on regarde les sections normales à 
la fibre moyenne comme rigoureusement invariables, équi- 
vaut à regarder les pièces de construction comme semi-rigides 
ou semni-élastiques, rigides dans toutes les directions trans- 
versales et élastiques seulement dans la direction longitudinale. 


Formules de la Résistance des Matériaux.— En introdui- 
sant cette loi dans les équations différentielles de la Théorie de 
l'Élastitité on les résout très facilement et on obtient, d’une 
part, les composantes des actions moléculaires pour un point 
quelconque d’ure section donnée normale à la fibre moyenne 
et, d'autre part, les variations élastiques des coordonnées du 
centre de gravité de la section considérée en fonction : 40 des 
deux composantes, normale et tanugentielle à la section, de la 
résultante de translation supposée appliquée au centre de gra- 
vité de la section et 2° du moment du couple résultant de la 


translation que fournissent toujours les forces extérieures appli- 
quées à la pièce considérée d’un côté convenu de la section 
donnée. 


M ue 


La composante de la résultante de translation normale à la 
section est appelée effort normal ; la composante tangentielle 


est appelée effort tranchant et le moment du couple de trans- 


lation est appelé moment de flexion ou moment fléchissant. 

Les formules ainsi obtenues sont simples et d’un emploi 
commode, mais 1l ne faut pas perdre de vue, en les appliquant, 
qu'elles ne représentent pas des équations mathématiques ; 
elles n’expriment que des relations physiques approxima- 
tives, des relations empiriques, qui ne peuvent inspirer de 
confiance que dans les cas bien déterminés où les pièces consi- 
dérées et les forces extérieures auxquelles elles sont soumise 
remplissent toutes les conditions que nous avons définies 
comme servant de base à la Théorie de l'Élasticité et à la Résis- 
tance des Matériaux. 

En les employant en toutes circonstances, d’une facon irrai- 
sonnée, on risque d'aboutir à des résultats inexacts, souvent 
absurdes, dont les conséquences peuvent être très graves. 


Forces extérieures inconnues. Réactions des appuis. — 
Les appuis d’un corps sont les obstacles matériels qui l’empé- 
chent de se déplacer avec une égale facilité dans toutes les 
directions. En vertu du principe de l'action égale à la réac- 
tion, un appui équivaut toujours à une ou plusieurs forces 
extérieures appliquées au corps : ce sont les réactions de l’ap- 
pui. 

Les forces directement appliquées etles réactions des appuis 
forment l’ensemble des forces extérieures agissant sur le 
corps; les premières sont les données du problème ; les der- 
nières, au contraire, ne sont pas connues @ priori; ce sont 
des inconnues auxiliaires qu’on introduit dans les problèmes 
et qu'il faut commencer par calculer pour obtenir les expres- 
sions que nous avons appelées : effort normal, effort tran- 
chant et moment de flexion, expressionsindispensables, comme 
nous l'avons vu, pour le calcul approximatif des actions molé- 
culaires et des déformations élastiques. 


TE PT 


La nécessité pour les forces données et pour les réactions 
des appuis inconnues de satisfaire ensemble aux conditions 
d'équilibre des systèmes invariables libres, permet toujours de 
déterminer tout ou partie de ces dernières. Lorsqu'elle les 
détermine complètement, le calcul des réactions des appuis ne 
dépend que de la statique pure; si elle ne les détermine pas 
complètement, le problème de statique se complique d’un 
problème d’élasticité. 

On peut déterminer a priori les problèmes qui peuvent être 
résolus complètement par la statique par les considérations 
suivantes : 

Les conditions d'équilibre des systèmes invariables libres 
s’'établissent soit graphiquement, soit analytiquement ; graphi- 
quement, elles n’exigent que des opérations relatives aux poly- 
gones des forces et à leurs polygones funiculaires ; analytique- 
ment, elles ne comportent que des opérations relatives aux 
projections etaux moments des forces. Dans l’un et l'autre cas, 
ces opérations sont complètement indépendantes de la forme 
des corps. 

Donc, si les appuis d’un corps sont disposés de manière à 
n'influer en rien sur sa forme, c'est-à-dire à n'apporter aucun 
obstacle à sa libre déformation, quelle qu'en soit la cause : 
élasticité, dilatation par la chaleur, etc., leurs réactions seront 
indépendantes de la forme des corps, et la statique pourra 
fournir leurs valeurs. Si, au contraire, cette libre déforma- 
tion est contrariée, soit par la disposition des appuis, soit par 
leur nombre, les réactionsqu'ils font naitre dépendent de l’élas- 
ticité et même de la chaleur, si on fait intervenir la tempéra- 
ture. 

Ce principe se vérifie toujours, dans tous les cas, sans 
aricune exception, dans les problèmes les plus complexes 
comme dans les plus simples; il permet de déterminer à 
l'avance le degré de difficulté de chaque question, suivant la 
facilité de dilatation, plus où moins grande, que les appuis 
offrent au corps donné. 


DENT | 7 4h 


Il résulte de là que dans les constructions librement dilata- 
bles ‘poutres sur deux appuis simples, arcs à trois rotules, etc.) 
l'effort normal, l’eflort tranchant et le moment de flexion 
sont des expressions purement mathématiques; dans les 
constructions non librement dilatables (poutres encastrées ou 
sur plus de deux appuis simples, arcs encastrés ou sur deux 
rotules, etc ), l'effort normal, l'effort tranchant et le moment 
de flexion sont des fonctions des déformations élastiques qui 
ne peuvent être déterminées qu'en s'appuyant sur les vases 
hypothétliques de la Résistance des Matériaux; ces fonctions 
sont donc des expressions empiriques. 

Les reletions physiques approximatives que four nit la Résis- 
tance des Matériaux pour les actions moléculaires et les défor- 
mations élastiques s'expriment donc en fonction d'expressions 
mathématiques pour les constructions librement dilatables, et 
en fonction d'expressions empiriques pour les constructions non 


Jibrement dilatables. Dans ces dernières, qui sont celles qui se 


rencontrent le plus généralement, l'empirisme est, en quelque 


sorte, à la deuxième puissance. 


Ces formules empiriques ne sont d’ailleurs applicables, 
comme nous l'avons vu, qu’à des solides prismatiques homo- 
gènes et soumis à des forces symétriques par rapport au 
plan de la fibre moyenne. Ces conditions ne sont presque 
jamais remplies dans les pièces de construction, car on ne sau- 
rait assimiler à des solides prismatiques homogènes les pièces 
composées de tôles et de cornières assemblées par des rivets, ni 
surtout les poutres à treillis; quant aux charges, elles ne sont 
presque jamais symétriques par rapport au plan de la fibre 
moyenne. Une grande prudence et une sorte de flair de cons- 
tructeur sont donc indispensables pour l'application des formu- 
les de la Résistance des Matériaux. 


L'étude expérimentale des tabliers métalliques, entreprise 
depuis quelques années, nous révèle, en effet, l'existence de 
phénomènes, soupçonnés peut-être, mais dont on n’avait 


Éas E 


Jamais tenu compte dans les calculs, On constate, dans certains 
ponts, des efforts secondaires dont l'importance atteint jus- 
qu'au triple des efforts principaux calculés; dans d'autres cas. 
au contraire, les efforts constatés sont très notablement au- 
dessous des efforts calculés; enfin, il n’est pas rare que le 
sens des efforts lui-même soit renversé. 

La Résistance des Matériaux qui paraissait à quelques-uns 
si solidement établie, apparaît de plus en plus comme une 
science à refaire presque entièrement, avec la méthode expéri- 
mentale comme fondement unique. 


Béton armé. — On a imaginé récemment, pour le substituer 
aussi bien aux ouvrages mélalliques qu'aux ouvrages en maçon- 
nerie, un produit artificiel très hétérogène, le Béton armé, 
constitué par une carcasse métallique noyée et empâtée dans du 
béton à mortier de ciment. 

La combinaison de deux éléments, le fer et le béton, dont 
les propriétés élastiques sont si différentes, parut tout d'abord 
en contradiction formelle avec les idées préconçues qu’on se 
faisait de l’élasticité des matériaux et l'impossibilité de lui 
appliquer en raison même de son hétérogénéité systématique, 
non seulement les formules de la Résistance des Matériaux, 
mais même la loi de Hooke, a fait considérer longtemps le pro- 
cédé comme utopique. 

« C'est, dit M. Paul Christophe (Le Béton armé et ses appli- 
& cations), un procédé qui déroute l'esprit et certainement 
« jamais ingénieur n'aurait eu l’idée d’y recourir. » 

Cependant, peu à peu, grâce à ses remarquables qualités, le 
Béton armé s’est imposé dans la construction des bâtiments et, 
aujourd’hui que les théoriciens sont revenus, au moins en partie 
de leurs préventions premières, il prend possession des travaux 
publics ; c’est qu'un fait plus puissant que tous les raisonne- 
ments et toutes les théories s'impose au constructeur : 1l existe. 
des systèmes qui, movennant des soins spéciaux dans lexécu- 
tion, permettent d'établir des constructions de toutes formes et 


D 
+ * + û : 


at Et 
de toutes dimensions qui se comportent bien sous des charges 
très variées dépassant même considérablement celles qu'on a 
prévues. 

L'aptitude du Béton armé à se prêter à toutes les formes, à 
toutes les applications le différencie nettement de deux matières 
qui lui ont donné naissance ; avec lui l’imagination de l’artiste 
peut se donner libre carrière et, si l’on est surpris de la har- 
diesse des constructions qu’il permet d'ériger, 11 faut recon- 
naitre que, dans leur légèreté, elles peuvent être d’une remar- 
quable élégance ; ce n’est plus la lourdeur des maçonneries et 
ce n’est pas non plus la raideur des constructions métalliques. 


Mais une question essentielle se pose toujours. Comment 
peut-on déterminer les dimensions des éléments du Béton armé 
et quel est son degré de résistance ? 

Après ce que nous avons dit de l'incertitude des formules de 
la Résistance des Matériaux, surtout en ce qui concerne les 
pièces non librement dilatables, on comprend qu’on ne puisse 
songer à appliquer ces formules aux véritables monclithes hété- 
rogènes que produit le Béton armé. 


Beaucoup de théoriciens ont cependant essayé d'établir le 
calculdu Béton armé sur des hypothèses analogues à celles de la 
Résistance des Matériaux, mais tous jugent du degré d’exacti- 
tude de leurs formules théoriques par le plus ou moins de cor- 
rélation qu'elles offrent avec les formules empiriques employées 
par les constructeur:. | 

Ces formules empiriques pureinent expérimentales se perfec- 
tionnent tous lesjours ; comme ce sont les seules qui aient reçu 
la sanction d’expériences répétées, c’est pour le moment à 
elles seules qu'il faut avoir recours sans s’étonner des diver- 
gences plus ou moins grandes, nécessaires peut-on-dire, qu’elles 
présentent avec les formules classiques admises jusqu’à présent 
pour les corps quasi-homogènes. | 

Mais il faut reconnaitre que ces formules, d’ailleurs diffé- 
rentes pour chaque constructeur, sont encore bien récentes 


ES AD 
pour que leur autorité soit incontestable; elles ne peuvent 
faire connaître que d’une manière bien relative le degré de 
sécurité que présente un ouvrage en Béton armé. 

Pour être bien fixé à cet égard et arriver enfin à des formules 
généralement admises, à des formules classiques, 1l est néces- 
saire d’avoirs recours plus que jamais à la méthode expérimen- 
tale, à des épreuves faites avec méthode à l'aide d'instruments 
de précision. Mais on ferait œuvre vaine si on se bornait à faire 
exclusivement état d'expériences de Jaboratoire, portant sur 
des éprouvettes de faibles dimensions établies dans des condi- 
tions qui ne peuvent jamais être celles de la pratique des cons- 
tructions ;: c’est in anima vili sur les constructions elles- 
mêmes, de toutes formes et de toutes dimensions, sollicitées de 
toutes les manières qu’il faut rechercher la Formule, le « Sé- 
same ouvre-toi » qui fera tomber les dernières résistances qui 
s'opposent encore au développement rationnel de l’une des 
inventions les plus remarquables du dernier siècle dans l'art 
de la construction. 

C'est pour apporter notre contribution, si faible soit-elle, à 
cette recherche que nous proposons la méthode ci-après pour 
les épreuves de réception des ouvrages en Béton armé. 


Epreuves de réception du Béton armé. — La condition 
nécessaire, et on peut dire suffisante, que doit remplir un 
ouvrage quelconque, qu'il soit métallique, en maçonnerie ou 
en Béton armé, c’est d’être aussi parfaitement élastique que 
possible dans toutes Îles conditions de sollicitation auxquelles 
il peut être soumis. Il suffit donc, au point de vue de l'avenir 
de l’ouvrage, de constater que, sous les charges prescrites ou 
sous des charges n fois plus grandes, suivant le degré de sécu- 
rité n que l’on désire, il remplit bien les conditions que nou* 
avons définies pour les corps parfaitement élastiques; les appa- 
reils de mesure que l’on possède aujourd’hui permettent de 
faire ces constatations avec une précision suffisante. On pour- 


CENT TT 


EL Dr 7 
rait s’en tenir là si l’on n'avait en vue que l’ouvrage soumis à 
l'expérience ; il importerait peu, en effet, dans ce cas, de con- 
naître la valeur absolue des déformations élastiques qui, par 
définition, serait très faible et par conséquent sans intérêt. 

Mais, en vue du perfectionnement rationnel des méthodes de 
calcul, il serait intéressant de rechercher d'abord si, pour tous 
les ouvrages, les déformations élastiques sont proportionnelles 
aux valeurs absolues des charges qui les sollicitent lorsque ces 
charges sont semblables et semblablement placées ; s’il en était 
ainsi, maloré l’hétérogénéité du Béton armé, la loi de Hooke lui 
serait applicable et on pourrait à bon droit, le soumettre, au 
moins approximativement, aux équations différentielles de la 
Théorie mathématique de l'Elasticité. Il ne resterait plus, en 
sroupant méthodiquement les valeurs absolues des déformations 
élastiques et en les rapprochant de la constitution de l’ouvrage 
en fer et béton, qu’à rechercher la répartition probable des com- 
posantes des actions moléculaires. 

Il ne faut pas perdre de vue que, dans ces épreuves, il ne faut 
faire état que des résultats obtenus dans les limites de l’élasticité 
parfaite car, dès quela limite d’élasticité de l'ouvrage est dépas- 
sée et surtout lorsqu'on se rapproche de la rupture, la loi de 
Hooke ne peut plus être applicable. 

Il importe de remarquer ici que les épreuves d’élasticité ne 
doivent être faites sur le Béton armé qu'après la prise de con- 
tact du béton ; les praticiens désignent ainsi les déformations 
permanentes accusées toujours par les premiers chargements et 
qui ne se renouvellent plus par la suite. | 

Voici à quoi sont dues ces déformations permanentes : on sait 
que pour le fer et l’acier les déformations peuvert être considé- 
rées comme parfaitement élastiques tant qu'on n’a pas atteint la 
limite d'élasticité, laquelle est d’ailleurs très éloignée de la 
limite de rupture. Il n’en est pas de même pour le béton de 
ciment soumis à la compression. 

Sur une éprouvette de béton de ciment soumise à une pres- 
sion croissante, le raccourcissement augmente graduellement, 


LAS" el 


mais plus rapidement que la pression ; si on porte les pressions 
en abscisses, et les raccourcissements en ordonnées, on obtient 
une courbe À C B tournant sa concavité vers le haut. Si on 
fait ensuite décroître la pression jusqu’à zéro, l’éprouvette se 
détend suivant une loi représentée par la courbe À D À’ concave 
vers le bas; 1l reste une déformation permanente À 4’. Si on 
soumet l’éprouvette au même effet croissant, la nouvelle courbe 
de compression part du point A’, prend la forme À’ C’ B’et 
aboutit au point B° qui différé très peu du point B. La même 


épreuve, renouvelée plusieurs fois. conduit à une courbe limite 
À, C; B; se rapprochant beaucoup d’une droite et telle que les 
ponts À, et B; différent très peu des points À’ et B. À partir de 
ce moment le béton, sous des pressions ne dépassant pas celle 
qui correspond au point F fonctionne comme un corps élastique. 
C'est un phénomène analogue à celui de l’hystérésis dans l’ai- 
mantation. 

À partir d’unecertaine pression, très variable suivant la nature 
du béton et correspondant à sa limite d’élasticité, la courbe 
A C B se relève brusquement pour mener à la rupture. 


de: er 


Conclusions. — Les épreuves de réception des ouvrages: en 
béton armé peuvent donc être conduites de la maniére sui- 
vante : 

1e Si P est la charge pratique que l'ouvrage doit supporter et 
pour laquelle il a été calculé, on le soumettra d’abord, pour obte- 
nir La prise de contact, à une charge n P, n désignant le coef- 
ficient de sécurité, fixé par le cahier des charges, que l’ondésire 
obtenir. On notera, autant que possible avec des appareils enre- 
gistreurs, les déformations totales en divers points convenable- 
ment choisis; ces déformations seront, suivant les cas, des 
flèches verticales ou horizontales, des allongements ou des rac- 
coureissements de pièces. 

On laissera la charge n P en place pendant un temps assez 
long pour que les déformations restent invariables; puis on 
enlèvera complètement la charge et on notera les déformations 
permanentes. 

29 On le soumettra ensuite à des charges croissant de où n P 


Î 
K 
nations produites après chaque addition de surcharge. On pro- 


par fractions de la charge totale n P et on notera les défor- 


cèdera au déchargement en enlevant successivement les frac- 
l 
tions —— de la charge totale n P et on notera encore les 


déformations après chaque enlèvemement de surcharge. 

La comparaison des déformations obtenues à la charge et à la 
décharge permettra de reconnaitre si l’élasticité de l'ouvrage est 
suffisamment parfaite. S'il en est ainsi et si, pendant le cours 
des épreuves, l’ouvrage n'a présenté ni fissures apparentes ni 
traces d’altérations quelconques, 1l peut être mis en recette ; 1l 
pourra supporter la charge P avec une sécurité n. Dans le cas 
contraire, comme la prise de contact aurait pu ne pas êtrecom- 
plète dans la première surcharge, 1l convient de recommencer 
les épreuves d’élasticité qui ne devront plus accuser de déforma- 
tons permanentes. 

La discussion des déformations observéesnon seulementpendant 


les-épreuves d’élasticité, mais encore pendant la mise en charge 
soit sous l’épreuve de prise de contact, soit sous le propre poids 
de l’ouvrage au moment du décintrement, apportera unecontri- 
bution à la recherche de formules rationnelles faisant autorité 
pour l'établissement des ouvrages en Béton armé et aussi uni- 
versellement admises que les formules actuelles de la Résistance 
des Matériaux. 

Mais ces formules, si elles permettent de déterminer à l'avance 
les dimensions des éléments d'un ouvrage quelconque en sup- 
posant l’emploi d’un métal et d'un béton types, ne permettront 
jamais, quel que soit le soin apporté à leur établissement, de 
connaitre le degré de résistance que présentera la construction 
terminée. Les qualités du métal, fer ou acier, pourront toujours 
être reconnues à l’avance assez exactement ; mais les qualités du 
béton dépendant d’un grand nombre de facteurs essentiellement 
variables : qualités et provenances du ciment, du sable et du 
gravier, mode d'emploi, tour de main de mise en œuvre, durée 
de la prise, époque du décintréement, etc.. ne pourront guère 
ètre reconues d'avance et on ne saura jamais dans quelle me- 
sure le béton mis en œuvre se rapproche du béton type. 

Il sera donc toujours indispensable contrairement à ce qui 
se fait souvent pour les constructions métalliques, de reconnai- 
tre expérimentalement les qualités élastiques de l’ouvrage 
édifié. 


SAR 


SÉANCE DU 18 MARS 1903 


Présidence de M. JupponT, président 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopte 


COMMUNICATIONS 


Le Noyer noir d'Amérique, arbre d’avenue à Toulouse, 


Par le D: D. CLos, directeur du Jardin des Plantes. 


1. Depuis plus d’un demi-siècle le Platane règne en souve- 
rain dans nos plantations ; et ses grandes qualités semblent 
aux yeux du pépiniériste et de l'amateur Justifier ce choix. 
Mais toutes nos promenades sont-elles à jamais vouées à cette 
essence, c'est-à-dire à l'uniformité et à la monotomie, alors que 
les catalouues d’arbres forestiers s’enrichissent tous les Jours 
de nouvelles espèces ? 

Le Cedreia sinensis, les Quercus rubra, palustris et ilici- 
folia, le Juglans nigra et quelques autres types d'arbres feuil- 
lus étaient naguère signalés par M. Pardé comme dignes d’être 
soumis à des expériences ; je crois devoir consacrer, ici, quel- 
ques lignes au dernier cité. 

Très abondant dans les forêts de la Louisiane, il avait sur- 
tout frappé les voyageurs botanistes qui, à la date d’une cen- 
taine d'années, allèrent explorer, en acclimateurs, les vastes 
régions des Etats-Unis, jaloux de doter notre belle France d’un 
choix d’espèces ligneuses américaines. 

Les deux Michaux (André et son fils Francçcois-André !), 


(1) On doit notamment à ce dernier un Mémoire sur la natlurali- 
sation des arbres forestiers de l'Amérique septentrionale, Paris 1805; 
et l'Histoire des arbres forestiers de l'Amérique septentrionale, 1810. 
Michaux père avait consacré dix ans, sous les auspices du gouver- 


SOC. D’HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XXXVI.) 5 


Bosc d’Antic et quelques autres furent tellement séduits par 


sa beauté, qu'ils s’efforcèrent de l’introduire dans leur patrie. 

De semblables tentatives, mais par trop insuffisantes, remon- 
_taient au milieu du dix-septième siècle ; et on se demaude vai- 
nement pourquoi, en présence de la facilité et des précieux 
avantages de la culture de cet arbre, celle-ci avait été délaissée. 

La principale allée du Jardin des Plantes de Toulouse est om- 
bragée dans plus de la moitié de sa longueur par deux rangées 
de Noyers noirs d'Amérique, de première grandeur et d’une 
magnifique végétation, tous au tronc droit et régulièrement 
conique, à l'écorce noiràtre et superficiellement crevassée, carac- 
tère propre à cette essence, respectés par les insectes et les para- 
sites crvptogames, insensibles aux extrèmes de température et 
ne montrant aucune sorte d’altération (1). 

A portée d’en suivre l’accroissement depuis un demi-siècle, 
J'ai voulu m'éclairer, soit au récit des voyageurs qui ont pu 
apprécier le Noyer noir dans son lieu natal, soit auprès de 
botanistes autorisés. Mais, en cherche des défauts qui sem- 
blent justifier l’espèce d’ostracisme dont 1l est l’objet, je n’a 
pu relever chez tous ces juges, au lieu d’accusations, que l’una- 
nimité d’éloges, témoin les quelques citations ci-après : « C’est, 
écrivait Bose en 1822, un arbre de première grandeur, 
d'un superbe port et dont la cime est très vaste », ajoutant : 
« son acquisition pour la France peut être d’un avantage inap 
préciable ». 

« Get arbre, déclare Loiseleur Deslongchamps, est une des 
espèces de l'Amérique septentrionale qui mérite le plus d’être 
plantée en France à cause des bonnes qualités de son bois que 
M. Michaux juge supérieur à notre Nover commun (in Dictionn. 
des Sc. nat., XXXV, 202). » 


nement, à explorer la vaste région qui s'étend de la Floride à la 

baie d'Hudson (de 1785 à 1796) ; et avait succombé peu de temps 
après son retour. Le fils n’hésita pas à continuer sa tâche et comme 
lui aux Etats-Unis. 


(1) Leur pourtour mesuré au ras du sol varie entre 1", 1®,9 et 
2m,60 ; je regrette de n'avoir pu découvrir la date de leur plantation, 


YS Te 


Soulange-Bodin, auteur d'un Mémoire sur l’introduction 
des arbres forestiers exotiques dans les grandes plantations 
économiques, publié en 1833, n’était pas moins explicite à cet 
égard en 1849 : « Le Noyer noir est déjà assez répandu en 
France et mérite de l'être bien davantage ; il abonde à l’ouest 
des Alléchanys dans la partie de Tennessée comprise entre les 
77e et 79e degrés de longitude; ... sa végétation puissante en 
fait un des plus grands et des plus beaux arbres de l'Amérique 
du Nord. Le Noyer noir est un arbre des plus utiles, et on ne 
saurait trop le multiplier... (in Maison rustique du dix-neu- 
vième siècle, IV, 58) ». 

Duchartre, à son tour, déclare que € c'est un des plus beaux 
arbres à feuilles caduques qui nous soient venus de l’Amé- 
rique du Nord (Manuel gén. des Plantes, I, 550). 


2, Caractères. — Le Noyer noir, dont le tronc atteint de 
20 à 25 mètres de hauteur avec une épaisseur dépassant par- 
fois 1 mètre, étend ses branches à une grande distance : ses 
feuilles à 15-19 folioles, lancéolées aiguës, finement dentées, 
glabres et d’un vert gai, constituent avec elles un beau dôme de 
verdure foncée, 


Il fleurit à partir de sa dixième année aux mois d’avril et de 
mai. Les chatons mâles sont pendants, simples, grêles, d’un 
blanc jaunâtre et à fleurs lâches ; les fleurs femelles, solitaires 
au sommet des rameaux. Les fruits, plus gros que ceux du 
Noyer commun, sont globuleux, de couleur noirâtre mélangée 
de jaune, légèrement ponctués et même granuleux, d’une 
odeur forte, pénétrante, mais agréable. Si leur chute spontanée 
peut avoir quelques inconvénients, ne les rachètent-ils pas au 
profit des enfants partout si ardents à leur recherche ? 


Dès 1777, se publiait à Vienne une dissertation De Juglande 
nigra (27 p. et Ÿ tabl. color.) due à Plappart, et que le célèbre 
botaniste Jacquin crut devoir reproduire (Miscell. austri. 


t. II, p. 3-24). 


Pa d'a 


NE 


On pourrait d’ailleurs préjuger la valeur du Noyer noir par 
les nombreuses illustrations dont il a été l’objet de la part des 
botanistes les plus marquants ; il est figuré dans les grands 
ouvrages suivants : Catesby, The natural history of Caro 
lina, etc. I. PI. 67.—- Duhamel du Monceau, Arbres, PI. XII. 
— Nouveau Duhamel, par Loiseleur Deslongchamps,IV. PI. 48. 
— Jacquin, {cones Plantarum rariorum, I, PI. 191, id. Flora 
austriaca, V, PI. I. — Watson Dendrologia britannica, 
Pt. CLVIII. — F.-A. Michaux, Histoire «des arbres forestiers 
de l'Amérique, V. PI. 1. 

3. Mode de végétalion. — Rapidité de croissance, adapta- 
tion aux reboisements, peu d’exigence sur la nature du sol ; 
voilà trois qualités de premier ordre que l’on s'accorde à re- 
connaître au Noyer noir. 

Lo Il pousse avec une telle vigueur qu'il n’est pas rare qu'il 
atteigne 6 pieds de haut en trois ou quatre ans (Bosc), dé- 
passant, à cet égard, celle du Noyer commun que, pour ce 
motif, on a conseillé de greffer sur son congénère d'Amérique, 
Le renseignement suivant, que j'emprunte à M. Mouillefert. 
est significatif : « Des individus du premier, de trente ans, 
plantés à Grignon sur un médiocre terrain calcaire, mesurent 
45 à 17 mètres de hauteur sur 60 à 70 et même 90 centimètres 
de grosseur, tandis que des J. regia dans la même situation 
atteignent à peine 0®,60 à 0,70 de grosseur. » (Traité des 
arbres et arbriss., 11, 1189, note.) 

Evelvn déclarait, dès 1776, que le Noyer noir a plus de ten- 
dance (is more inclinable) à croître en hauteur que le Noyer 
commun, et que son bois étant généralement d’un plus beau 
orain, le rend préférable et plus digne d’être cultivé (Silva, 
p, 174). 

29 Le Noyer noir a cet autre avantage : « Il se développe très 
bien, écrit encore M. Mouillefert, sous le couvert d’autres 
arbres, dans les massifs forestiers, ce qui le rend précieux 
pour les reboisements {in Bull. soc. d'acclim. de la Dordogne 
de 1896) ». 


AE En 


3 Il n’est pas difficile sur la nature du terrain. S'il préfère 
sans doute à tous les autres les sols meubles, frais et profonds, 
il n’en croit pas moins naturellement dans les terres calcaires et 
sablonneuses les plus ingrates, dans des situations où le Noyer 
commun dépérirait ; 1l ne repousse que les terrains bas et 
marécageux ; et M. Camuzet, auteur d’un intéressant article 
sur cet arbre, ajoute : « Je ne saurais trop recommander aux 
propriétaires d’en planter dans les terres médiocres où mau- 
vaises de leur domaine (in Journ.d’Agric. prat.et d’écon. rur. 
du Midi de la France, 2e sér.. t. V, de 1842, p. 253). » 

À peu près insensible aux plus grands abaissements de tem- 
pérature, il fleurit et fructifie presque partout en Europe, 
la Sibérie exceptée. Ainsi s'explique le signalement d’une 
variété peu tranchée de cet arbre par Weddell, en Bolivie et 
dans l’Argentine, par Clarke, au Pérou, à des altitudes de 
2.000 à 4.000 pieds. 

Seulement, comme la plupart de ses congénères, il redoute 
beaucoup la taille. « On doit s'attacher, dit À. Dupuis, à ébour- 
geonner les pieds convenablement quand ils sont jeunes, afin 
de n'avoir pas à y toucher plus tard. » (Arbres d'ornement de 
pleine terre, p. 96.) 

4. Multiplication. — Le Noyer noir, très fructifère, donne 
abondamment des graines pour sa propagation : « C’est au 
printemps qu’on doit mettre en terre les noix du Noyer noir, 
noix qu'on aura conservées en jauge pendant l'hiver (1) ; elles 
lèvent assez promptement. Comme celui de tous les arbres à 
long pivot, le plant qui en provient ne devrait pas être repi- 
qué ; mais cela devenant impossible dans les pépinières, 1l faut 
donc le relever dès l'hiver suivant, soit pour le mettre en 
place, en respectant ce pivot, soit pour le repiquer autre part, 
en le supprimant. On multiplie aussi assez facilement le 
Noyer noir par le moyen des marcottes ; mais les arbres qui 


(1) A défaut de ce soin, les noix perdent, d’après Loudon, leur 
faculté germinative au bout de six mois. - 


LIU” … + Ra r. 0. Sur , 
AO SX 
RASE 2 
7 , 


Rem à à Vs 
en proviennent ne sont jamais aussi beaux que ceux venus de 
semis (Bosc, loc. cit.). » 

5. Usages pour routes et avenues. — Michaux avait dit que 
le Noyer noir conviendrait bien pour succéder à l'Orme sur le 
bord des grandes routes. 

En 1822, Bosc était autrement explicite à cet égard. « On ne 
peut trop, écrivait-1l, engager les propriétaires à le planter en 
avenues, objet auquel 1l est extrêmement propre, même peut- 
être plus propre qu'aucun autre arbre susceptible de lui être 
comparé sous ce rapport, soit pour l'agrément, soit pour 
l'utilité ; je ne doute pas qu’un jour les vœux que je forme 
soient exaucés, tant je suis pénétré de sa supériorité. (Mouv. 
cours d'Agric., X, 402). » L'auteur y revient l’année d’après, 
tome XIII, art. Routes, p. 319, dans l’énumération des arbres 
qu'il jugeles plus appropriés à ce but, regrettant la grande rareté 
des Noyers noir et cendré : € Mais, ajoute-t-1l, comme 1ly a des 
pieds dans les jardins des environs de Paris qui donnent des 
fruits, il est probable qu'ils deviendront bientôt communs. IIS 
seraient, selon moi, qui ai les vus dans leur pays natal, très 
propres à être employés à ce genre de plantation. » A propos 
de l’Orme qui dominait alors presque partout et surtout dans les 
environs de Paris, Bose s’écrie, comme on le fait de nos jours 
pour le Platane : « Mais pourquoi toujours des Ormes ? » ; et 
de son côté, Michaux déclarait le Noyer noir le meilleur succé- 
dané de l’Ormeau. 

« Planté en avenue, écrivait M. Camuzet en 1849, il s’élance 
comme le Peuplier suisse et ne porte aucun ombrage préjudi- 
ciable sur les cultures qui lentourent (1) (loc. e.). » « C’est, 
dit enfin M. Mouillefert, un des meilleurs arbres d’avenue 
que l'on puisse planter. De tous les arbres actuellement em- 
ployés à cet usage, aucun ne réunit un ensemble de qualités 
aussi grand, et l’on peut s'étonner qu’introduit en Europe, en 
1629, il ne soit pas plus répandu (Traité des arbr., 1180). » 


(1) Cette assertion n'est-elle pas exagérée ? 


| 


Lan te 

6. Usage comme porte-greffe. — « En greffant, écrit 
A.-F. Michaux, l'espèce européenne sur l’américaine à la hau- 
teur de 8 à 10 pieds, on peut réunir leurs deux avantages quant 
aux qualités du bois et du fruit (loc. cit.). » 


7. Variétés. — Le Noyer commun en a donné un assez 
orand nombre (on en cite plus d’une quinzaine), justifié par 
l'universalité de sa culture. Tandis que Bose, tout en déclarant 
que le Noyer noir fournit plusieurs variétés, n’en distingue 
que deux « que J'ai appelées, dit-il, Noyer Maillet et Noyer 
ombiliqué, de la formede leur fruit sur Parbre: » M. Cas. de 
Candolle ne lui en attribue qu'une sous le nom de Boliviana. 


8. Hybrides. — On a signalé deux hybrides entre les /uglans 
regia etnigra : l'un l'intermedia Cas. D.C. (piriformis Carr. 
où hybrida Hort.) ayant l'aspect du premier, et le fruit du 
second, est né, dit-on, aux pépinières de Trianon; l’autre 
le Vilmoriniana, qui en diffère peu et qui forme un bel arbre 
de 25 mètres de haut, s’est montré, en 1815, aux pépinières 
de Verrières de M. Vilmorin. 


9. Usages économiques.— Si au point de vue alimentaire, le 
Noyer noir est très inférieur à son congénère d'Europe par la 
valeur de ses fruits, dont l’amande est pourtant mangée par les 
enfants et qui se vendent, dit-on, sur quelques marchés des 
Etats-Unis(1), il lui est supérieur par la nature et les nom- 
breux usages de son bois, « Il rend, a écrit Dubreuil, de grands 
services à l’architecture civile et navale (Cours élém. d’arbor., 
299). » Loiseleur Deslongchamps est très explicite à cet égard : 
« On en fabrique, dit-il, des meubles de toute sorte qui sont 
souvent très beaux par les accidents qui se rencontrent princi- 
palement dans les morceaux tirés de l’endroit où le tronc se 


(1) Ils ne sont bons qu'en cernaux, parce que les cloisons inté- 
rieures sont tres dures. Dans certaines contrées, on les a parfois 
employés jadis, paraît-il, à faire du pain, en les broyant à coups de 
maillet, les mettant dans l’eau et retirant la matière farineuse qui 
se précipite au fond. 


Es CEE 


partage en plusieurs branches(1) ; on en fait des montures de 
fusils destinés aux troupes. En Virginie, on s'en sertencore fré- 
quemment pour faire des pieux des entourages pratiquésautour 
des champs, parce qu’ils peuvent rester vingt à vingt-cinq ans 
en terre sans s’altérer ; ailleurs, on en fait des moyeux pour les 
roues de voiture, enfin, on en fait des canots et des pirogues : 
les plus grandes de ces pirogues, qui sont d’un seul tronc d’ar- 
bre, ont 40 pieds de longueur sur 3 de large (in Dict. sci. nat., 
xxxv, 200). » J.-B. Camuzet ajoute : Michaux fils, qui a vu 
exploiter l’arbre dans son pays natal, écrit à son tour : « L’au- 
bier du bois du Noyer noir, fraichement débité, est très blanc, 
tandis que le cœur est violet ; mais bientôt, après avoir été ex- 
posé à l'air, cette couleur prend plus d'intensité et devient 
presque noire, d’où est venu probablement à cet arbre le nom 
de Noyer noir. Les qualités qui font surtout apprécier son 
bois sont : de résister longtemps à la pourriture, quoique ex- 
posé aux alternatives de la chaleur et de l'humidité, pourvu 
qu’il soit privé de son aubier, qui s’altère très promptement ; 
d’avoir beaucoup de force et de tenir bien les clous, de n'être 
plus sujet, lorsqu'il est bien sec, à se tourmenter ni à se fen- 
dre ; enfin, d’avoir le grain assez ferme et assez fin pour rece- 
voir un beau poli qui permet d’en faire des instruments de 
musique et de magnifiques parquets. Converti en bardeaux, il 
peut être employé comme couvertures et résister pendant trente 
à quarante ans à l’intempérie des saisons. » Il paraît même 
qu'on lui doit les meilleurs sabots. 

10. Utilité locale. — En 1848, à l'occasion de la plantation à 
Toulouse de l’avenue extérieure du cimetière de Terre-Cabade, 
l'Administration municipale de la ville consultait, par une let- 
_tre en date du 7 octobre, le directeur du Jardin-des-Plantes sur 
les essences les mieux appropriées à la nature du lerrain, 
venant promplement et pouvant donner le plus d'ombrage 

() Evelyn dit même, dans une note de son Silva, avoir vu cer- 
tains échantillons de ce bois agréablement veinés de blanc et de 


noir et qui, bien polis, offraient, à distance, l'apparence du marbre 
veiné. | 


HA GA à APS 


possible, ajoutant : « Le Sycomore, le Noyer d'Amérique et 
l'Erable blanc ont été indiqués comme remplissant ces con- 
ditions. » 

Il est très probable qu'il s’agit dans le Noyer signalé du 
Nover noir, bien que les Etats-Unis possèdent quelques autres 
espèces méritantes, notamment le Noyer cendré (Juglans ci- 
nerea Linn.), d'une taille moins élevée et que distinguent en 
outre les bourgeons, les feuilles et les fruits oblongs, visqueux, 
couverts de poils; toutes, d’ailleurs, le cèdent au premier en 
beauté et en utilité. 

Ne serait-il pas à désirer qu’on püt voir à Toulouse une 
nouvelle allée et une jeune avenue de Noyers noirs permettan 
d’en suivre le développement et de les comparer soit à l’allée de 
même essence du Jardin des Plantes, soit à celles d’autres 
rares espèces d'arbres de première grandeur, telles que le Ce- 
drela sinensis, le Planera crenata, le Parrottia persica et 
certains types de Chênes d'Amérique injustement délaissés ? 


P.-S. — Nous sommes heureux de relever dans le dernier 
numéro paru ‘février 1903), de la Revue horticole de l'Algérie, 
un article de M. Davin, chef de culture au Jardin botanique 
de Marseille, sur le Noyer noir d'Amérique, les conclusions de 
l'auteur concordant en tous points avec les nôtres ; il débute 
ainsi : € Nous avons souvent entendu parler de la disparition 
de notre Noyer francais, des difficultés que rencontresa culture 
dans certains terrains et des maladies auxquelles il est sujet. 

D'autre part, son bois très connu et longtemps apprécié en 
ébénisterie est aujourd’hui souvent remplacé par celui des 
Noyers d'Amérique, au nombre desquels nous trouvons le 
Noyer noir (Juglans nigra Linn.). Or, ce dernier pousse 
parfaitement chez nous et y atteint, quand il est quelque peu 
soigné, de grandes dimensions ; noussommes donc étonné de 


le voir encore si peu répandu malgré les nombreux écrits pu- 


bliés, mettant en évidence et sa valeur comme arbre d’orne- 
ment et les sérieuses qualités de son bois. 


LE pee, Dies 


À notre tour, nous venons recommander sa culture et sa 
propagation (p. 49-50). » 

M. Davin ajoute que le parc Borély, à Marseille, possède de 
beaux sujets de cet arbre; et, de son côté, la Rédaction de 
ladite Revue cite un exemplaire de cette espèce qui, au Jardin 
public de Miliana, fait l'admiration des visiteurs. 


SÉANCE DU 8 AVRIL 1903 


Présidence de M. JuPPoNT, président 


Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté 


COMMUNICATIONS 


Sur un Programme d’expériences d’Energétique 
musculaire 


Dans une note antérieure (1), j’ai recherché quelles étaient 
les conditions nécessaires pour que le théorème de Chauveau, 
énoncé dans l’Energétique musculaire de M. Laulanié, soit 
physiquement exact. 

Depuis, M. Weiss (2), guidé par des considérations théori- 
ques et surtout mathématiques, qu’il est inutile d'analyser ici, 
admet que le rendement des moteurs s’accroit avec la vitesse. 

Vers la même époque, M. Laulanié (3), s'appuyant sur des 
expériences, indiqua que pour certaines conditions de travail 
on obtenait un résultat inverse de celui de M. Weiss ; le ren- 
dement musculaire, au delà d’une certaine vitesse (un mètre 


(1) Mémoires de l'Académie des sciences de Toulouse, 1900, p. 370. : 
(2) Revue générale des sciences, 15 février 1908. 
(3) Mémoires de l'Académie des sciences de Toulouse, 26 fév. 1993. 


, SARA 


PENEES n 
par seconde dans les” mesures de l’auteur) décroît avec la 
vitesse. | 

Les contradictions momentanées entre la théorie et les 
faits m'ont amené à rechercher un programme d’expériences 
susceptible de déterminer séparément les éléments d’un résul- 
tat dont jusqu’à ce jour, à ma connaissance du moins, les 
physiologistes n’ont mesuré que le total. 

J'avais désigné sous le nom de demi-oscillation positive, 
dans le travail du bras de l’homme, le mouvement vertical 
qui rapproche l’avant-bras du corps, lorsque l’on soulève un 
poids P; la demi-oscillation négative était le mouvement 
inverse lorsque le bras s’abaisse et s'ouvre en luttant contre 
l’action du même poids P. 

Ces désignations ont le défaut grave de lier le sens du mou- 
vement du bras, au signe du travail qu'il effectue. 

C'est un inconvénient dont l'importance sera établie au 
cours de cette étude ; c’est pourquoi je préfère appeler le mou- 
vement de la demi-oscillation ascendante du bras, une contrac- 
thon et celui de la demi-oscillation descendante une extension ; 
et, la contraction ou l'extension, peuvent l’une ou l’autre sui- 
vant les conditions de l’expérience, être positives ou négatives. 
L’oscillation contient toujours une contraction et uneextension. 

Avant toute expérience, ilconvient de déterminer la dépense 
temporique à du muscle au repos. 


On ne peut la connaître directement et l'on doit la confondre 
avec la dépense moyenne d’ de l’individu au repos. 

C'est donc par approximation que nous écrirons d = À’. 

Il n’y a aucun inconvénient à faire cette hypothèse, car ce 
qui intéresse le plus, n’est pas la dépense propre du muscle ; 
mais la dépense faite par l'organisme pour permettre au muscle 
d'accomplir un travail donné. 


Celle-ci est égale à la différence entre la dépense pendant le 
travail et la dépense de l’organisme au repos. 


Les caractéristiques fonctionnelles du muscle peuvent se 
ramener à quatre. 


EL 


Les frottements ou pertes intérieures du muscle dues : 

1° au mouvement correspondant à la contraction ; 

2° au mouvement d'extension ; 

3° le rendement dans le travail positif; 

4 le rendement dans le travail négatif. 

Ces caractéristiques seront mesurées, si l’on peut détermi- 
ner : 

1e La dépense M pendant une contraction, ne produisant pas 
de travail externe ; 
J'avais appelé ce mouvement demi-oscillation neutre ascen- 
dante; la nouvelle terminologie adoptée dans cette étude en 
fait la contraction neutre; elle est réalisée par la contraction 
de lavant-bras dont l'extrémité se déplace sur un plan hori- 
zon tal. 

Si à est la dépense de l’état de repos pendant la durée de la 
contraction, la dépense m correspondant aux frottements inter- 
nes pendant une contration sera : 


M—3—=m 


2 La dépense M, pendant une extension neutre. 

Comme dans l'expérience précédente. la dépense m, corres- 
pondant aux frottements internes pendant cette extension sera: 
M, —50—m, 

Rien a priori ne nous autorise à admettre m — m, puisque 
les muscles du bras ne travaillent pas de la même facon dans 
une contraction et dans une extension ; mais nous verrons par 
la suite que cette réserve théorique est sans objet, car nous 
serons obligés de consentir expérimentalement l'hypothèse 

M DU 
3° La dépense Q effectuée pour produire le travail positif. 
Pour une contraction la dépense du muscle sera : 


C—Q—3 
Pour une extension, cette dépense sera : 
Ci d —- Ô 


4° La dépense Q, effectuée pour produire du travail négatif. 


FEIT 
Pour une contraction, la dépense du muscle sera : 
C; a Q, STE 0) 
Pour une extension, elle sera : 
a = Qi —0d 


Généralement, on mesure les calories extériorisées par les 
produits de respiration de la personne soumise à l’expérience ; 
il faudrait tenir compte également, s'il y lieu, de la chaleur non 
extéricrisée, c’est-à-dire de l'élévation de température du corps 
de la personne dont le bras travaille et, s’il y a modification, il 
serait très intéressant de déterminer la variation de la tempé- 
rature avec le temps. 

Cette mesure, si elle était possible, serait d’un certain inté- 
_ rêt, car elle déterminerait le temps qui est nécessaire pour que 
le corps prenne le nouvel état d'équilibre correspondant au 
travail effectué. 

On pourrait de même essayer, suivant la méthode d'observa- 
tion, de mesurer la variation de température du calorimètre 
ou du poids d'acide carbonique dégagé dans des intervalles de 
temps égaux; peut-être serait-il possible de saisir l'influence 
de la fatigue musculaire sur le rendement. 

Mais une difficulté se présente, on ne peut mesurer isolément 
l'influence d'une demi-oscillation (contraction ou extension), la 
chaleur dégagée est trop faible et les produits qui la manifes- 
tent sont encore dans le sang où ils ne peuvent être appréciés: 

Il faut donc recourir à un artifice. 

Nous avons quatre inconnues qui suivant l'expérience sont : 

ER PA PEN > 
RENE LT SUR OT PE 

Il faudrait trouver quatre relations mesurables, distinctes et 
indépendantes entre ces quatre grandeurs, pour que les quatre 
équations établies fournissent, par la résolution du système 
algébrique qu'elles forment, la valeur de chacune des quatre 
inconnues. 

Pour les grandeurs 


— 58 


1 RU VOUS ÉSPRSES SL) 
le système suivant se présente immédiatement à l'esprit : 
1° Mesurons l'accroissement de dépense À d’une série de n 
contractions neutres 1%» suivies de n extensions neutres m, 
n (M + m;) = À (1) 
2 Mesurons l'accroissement de dépense B, de n contractions 
positives C suivies de n extensions neutres m. 
n(C+m;)=B (2) 
93° Mesurons l’accroissement de dépense F de n contractions 
neutres M, suivies de n extensions négatives e, 
nim+e)=Fr (3} 
40 Mesurons l'accroissement de dépense D, de n contractions 
positives G, suivies de n extensions négatives ec. 
n(C+e,)=D (4) 
Nous avons bien quatre équations; mais elles ne sont pas 
indépendantes ; la nécessité de faire succéder une extension à 
une contraction, crée une relation telle entre les quatre incon- 
nues, que la somme des équations (1) et (4) est égale à la 
somme des équations (2) et (3) 
A+<D=BLF-=m+m+<C+e, 
Il faut donc faire l'abandon d’une inconnue et les limiter à 
trois. 
L'idée la plus logique est de faire l'hypothèse 
m= M, 
c’est-à-dire que la dépense due aux frottements internes du 
muscle est la même pendant la contraction et pendant l’exten- 
Sion. 
Le système d’équation devient 


Cim= + =0 (6) 
FO | 
mt ae nd (7) 


(Re Se (8) 


shit tete dot 


Ge D 
La résolution de ce système de trois équations se fait très 
simplement en les ajoutant deux à deux. 
_ En ajoutant (6) et (7) on obtient 
C+9m+e =b+f 


Comme C + e, = d , il en résulte que: 
b+f—d 
= SN ON TRANEES 


On tire de même : 
b+d—f 
Ne: 9 
Et , 
_f+d—b 
ÉORT PRE E MESENDE 


On peut également instituer une autre série d’expériences 
en inversant le sens du travail des expériences précédentes 
dans la contraction ainsi que dans l'extension ; la contraction 
devient négative, c'est C;; l'extension devient positive c’est e. 

On a alors les trois relations 


Ci Em = b, (6 bis) 
m+e = f, (7 bis) 
CL red: (8 bis) 


qui ont les mêmes solutions que le système précédent. 

Pour réaliser les combinaisons successives de contractions ou 
d'extensions, positives, négatives ou neutres, il suffit d'employer 
un treuil soulevant un poids P, à l’aide d’une corde assez 
longue pour que la durée de l'expérience soitsuffisante, et d’atta- 
quer ce treuil par une manivelle se mouvant dans un plan 
horizontal, mais, par l’intermédiaire d’une roue à rochet et 
d’un cliquet dans les combinaisons (6) (7) (6 bis) et (7 bis), 
tandis que dans (8) et (8 bis) la manivelle est reliée au poids P 
qui monte et descend alternativement de la même hauteur. 

Pour inverser le sens du travail dans les mêmes mouve- 
ments du bras, il suffit de changer le sens d’enroulement de la 
corde sur le treuil et de disposer les cliquets et le sens de l’atta- 
que en conséquence. | 


SES 


Au lieu de se borner aux trois expériences (6) (7) et (8), on 
peut procéder autrement : 

1° Mesurer m directement à l'aide d’une série d’oscillations 
neutres, positives et négatives (mais comme ce travail est 
faible, l’approximation de la mesure paraît insuffisante & 
priori); 

2 Réaliser ensuite l’expér'ence de l'équation (6) comme "” 
est connu, on en déduit : 

C=b—m 
3° De la réalisation de l’équation (7) on en déduit : 
Cat Cr a7MR 

L'expérience (8; mesurée directement sera un contrôle; elle 
devra fournir le même résultat que la somme des deux expé- 
riences antérieures qui ont fourni C et e,; elle déterminera le 
degré d’exactitude des mesures. 

La réalisation d’une série d’expérientes conduites comme il 
vient d’être exposé, permettrait de trancher expérimentalement 
la question de restitution de calories dans le travail négatif; 
de plus, elle permettrait facilement d'observer l'influence du 
. poids soulevéet la vitesse des contractions. 


Sur quelques prétendues propriétés réductrices 
du philothion de M. de Rey-Pailhade, 


Par M. J.-E. ABELOUS, professeur de phys'ologie à la Faculté 
de médecine. 


En 1899 et 1900 nous avons, mon collègue Gérard et moi, 
établi l’existence, dans l’économie animale, d’un ferment so- 
luble, d’une diastase réduisantles nitrates alcalins en nitrites 
et transformant le nitrobenzène en phénylamine. Sans discuter 
ici la question de savoir si c’est un seul et même agent qui 


à 


SEA 


réduit les nitrates et hydrogénise le nitrobenzène, je ferai seu- 
lement remarquer que c'était la première fois qu’on parvenait 
à démontrer l’existence d’un ferment soluble réducteur, par 
des expériences nettes et précises, de l’ordre de celles qui ont 
permis d'établir l'existence des autres diastases. 

Peu de temps après qu'avait paru notre dernière note à 
l’Académie des sciences, M. de Rey-Pailhade, dans une bro- 
chure intitulée : Le Philothion ou Hiydrogénase — considé- 
rations sur les expériences de MM. Abelous et Gérard, etc. — 
s’efforçca de démontrer, à grand renfort d'équations thermo- 
chimiques, que le ferment soluble découvert par M. Gérard et 
moi n'était autre que son philothion. 

Comme la nature du dit philothion ne s'est que lentement 
et peu à peu révélée à son inventeur qui, primitivement, le 
considérait simplement comme un principe immédiat (ce qui 
n'était pas compromettant) et qu’il ne l’a baptisé hydrogénase 
que dans ses dernières publications, on ne voit pas trop pour- 
quoi nous nous serions empressés de proclamer M. de Rey- 
Pailhade notre précurseur. Quelque soit son désir de monopo- 
hser les ferments réducteurs ou hydrogénants, il voudra bien 
reconnaitre que le champ de ces recherches est assez vaste et 
encore assez peu exploré pour que, d’autres que lui, y aient pu 
trouver quelque chose d’original. 

Au reste, j'ai cherché en vain dans les nombreux écrits de 
M. de Rey-Pailhade, la moindre preuve expérimentale de 
l'identité de notre ferment avec son philothion. 

C'est pourquoi je ne le suivrai pas dans les savantes, mais 
trop théoriques considérations qu’il développe dans la brochure 
dont j'ai parlé. La moindre expérience eût bien mieux fait mon 
affaire. 

Heureusement pour notre défense, un chimiste de Nancy a 
eu la bonne idée d’essayer d’appuyer expérimentalement les 
déductions de M. de Rey-Pailhade. L’adversaire devenait sai- 
Sissable, je me suis empressé de mesurer la valeur de ses 
coups. 


SOC. D'HIST, NATURELLE DE TOULOUSE (T. XAXVI). 6 


Ne RER 


Je ne saurais être trop reconnaissant à M. Pozzi-Escot d’avoir 
eu l’excellente idée de réunir en un volume, ses conceptions 
et ses expériences, car j'avais cherché en vain dans les comptes 
rendus de l’Académie des sciences, autre chose que les titres de 
ses communications sur le sujet qui nous intéresse, Quoiqu'il 
en soit, M. Pozzi-Escot déclare : 

1° Que le philothion réduit les nitrates ; 

9 Qu'il transforme le nitrobenzène en aniline. 


Conclusion : M. Gérard et moi, n’avons fait que redécouvrir 
l'Amérique, je veux dire le philothion de M. de Rey-Pailhade. 

A ces assertions quelque peu audacieuses, je me bornerai à 
opposer simplement les résultats d'expériences faites en pré- 
sence de mon collègue M. Aloy. 


J’ai préparé des liqueurs de philothion selon la méthode de 
M. de Rey-Pailhade et selon celle de M. Pozzi-Escot en suivant 
minutieusement leurs indications. J'ai préparé, d'autre part, 
de l’extrait aqueux de foie de cheval selon le procédé indiqué 
par M. Gérard et moi. J'ai ajouté à des lots bouillis et non 
bouillis de philothion et d'extrait hépatique 4 °/, de nitrate de 
potasse pur. Chaque lot était additionné de chloroforme (5°c e/,) 
pour éviter toute intrusion microbienne. J'ai d’abord constaté 
qu'en présence du nitrate de potasse, il se produisait dans les 
liqueurs de philothion, après quelques instants de séjour dans 
l’étuve un abondant précipité, tandis que les extraits de foie 
nitratés restaient absolument limpides. J'ai donc été obligé de 
diminuer, dans les liqueurs de philothion, la proportion des 
nitrates que j'ai réduite à 0,50 °/,. Dans ces conditions, le pré- 
cipité qui se produit est beaucoup moins abondant. 

Tous ces mélanges ont été abandonnés à la température de 
38 degrés pendant vingt heures. 

La recherche des nitrites par le réactif de Tromsdorf et par 
le chlorhydrate de métaphénylènediamine, m'a donné les 
résultats suivants : 

Lots bouillis (philothion et extrait hépatique). rien. 


NT A s 
EN LEUR 
Lots de philothion (non bouillis).......... rien. 
Extrait hépatique non bouilli............. réaction intense. 


Comme il faut tout prévoir, je me suis alors demandé, en 
présence de ce résultat si défavorable au philothion, si par 
hasard, la puissance réductrice de cet agent étant très consi_ 
dérable d’après M. de Rey-Pailhade, les nitrites eux-mêmes 
n'auraient pas été réduits, ce qui expliquerait l’absence de 
réaction positive. Mais dans ce cas, il n'aurait pas dû rester de 
nitrates dans les solutions. Or, la réaction de Granval et Lajoux 
les y décelait en abondance. En réalité, il n’y avait pas eu de 
réduction avec Le philothion. 


Je conclus : 


« Le philothion ne réduit pas les nitrates contrairement aux 
« assertions de M. de Rey-Pailhade et de M. Pozzi-Escot. » 

Pour ce qui a trait à l'hydrogénation de la nitrobenzine, j'ai 
fait des expériences de même nature simultanément. J'ai ob- 
tenu le même résultat absolument négatif pour le philothion, 
positif pour notre ferment. Sous son influence, il se forme 
d'assez grandes quantités d’aniline, comme le décèle l'intensité 
de la réaction avec l'hypochlorite de chaux. 


Je conclus encore : 


« Contrairement aux assertions de MM. de Rey-Pailade et 
« Pozzi-Escot, le philothion n’hydrogénise nullement le nitro- 
« benzène ; cette hydrogénation se fait parfaitement avec l’ex- 
« trait de foie de cheval. » 

On voit, d’après ces résultats que, s’il y a parenté entre 
notre ferment et le philothion, cette parenté est au moins 
lointaine, Quel est le ferment réducteur légitime ? Je laisse au 
lecteur le soin de prononcer. 


En terminant, je signalerai encore un autre fait qui vient 
à l'appui de ces conclusions. | 

D'après M. de Rey-Pailhade, l'œuf de poule contient beau- 
coup de philothion. Or, l’œuf de poule ne réduit que très fai- 


FE Cie 


blement les nitrates 1) comme nous avons pu le constater 
M. Aloy et moi. 

D'après M. de Rey-Païlhade, le philothion abonde dans les 
muscles des animaux. Or, le tissu musculaire est le tissu le: 
moins actif pour la réduction des nitrates, comme nous l'avons 
constaté M. Gérard et moi. 

Résumons toutes ces différences : 


Philothion. Ferment réducteur. 
Ne réduit pas les nitrates. Réduit les nitrates. 
N’hydrogène pas le nitroben- 
AT Hydrogène le nitrobenzène. 
Existe en abondance dans les  N’existe qu’en petite quantité 
muscles (de Rey-Pailhade). dans les muscles. 


Existe en abondance dans l'œuf  N’existe qu'en petite quantité 
de poule (de Rey-Pailhade). dans l’œuf de poule. 


Les seuls caractères communs que pourrait invoquer M. de 
Rey-Pailhade, sont les suivants : 

Comme l’extrait de foie ou de rein, le philothion réduirait, 
parait il, le carmin d’indigo, le bleu de méthylène, les arsé- 
niates, les iodates, les bromates alcalins, Mais, dans ces réduc- 
tions, il n'y a rien qui nécessite la présence d’un ferment 
soluble, puisque on peut les obtenir avec des extraits orga- 
niques et de l’urine bouillis. 

Si le philothion de M. de Pey-Pailhade n’opère que des 
réductions de cet ordre, sa puissance n’a rien de merveilleux. 

On comprendra donc que je continue de décliner, pour notre 
ferment, toute parenté, à fortiori toute identité avec le philo- 
thion. 


(1) Au moins quand il n’est pas incubé ou dans les premiers jours 
de l’incubation. Nous poursuivons des recherches sur ce sujet. 


a  —— 


ee 6 


Toulouse. — Imp Lagarde et Sebille, rue Romiguières, 2 


%, 


Le 7 a A 3 


PPS N'ER T2 
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EN. Z 
: NUE 
CROP UE De 


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\ 


Les séances se > nennent a S h. précises du. soir, à Pancienne » 
IE aculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, RS: CANCER 


| ? 
Ce | 


les 1er et 3e mercredi de chaque mois, CEE NS 
. du 28e mereredi de Novembre au 3° mercredi de Juillet. 5 


MM. les Membres sont instamment is de faire connaître | 4 
au secrétariat leurs changements de domicile. | 


| 
Adresser les envois d'argent au trésorier, M. DE s MONTLEZUR, LA 
quai de Tounis, 106, Toulouse. 


f h . À LA 


Droit À NATURELLE 


ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 
DE TOULOUSE. 


TOME TRENTE-SIX. — 1903 


Mai-Juinb-Juillet — IN 5-6G-7 4 


SOMMAIRE Noa 
Communications 


Jules CHALANDE. — -Myriopodes de France....,... ME 
+ Dr CLuzer. — Sur l'examen des Coupes d'os au Microscope 
RDA RISANE, aus #4 DR EDR Res fe 
Jules CHALANDE. —— Sur le sens de la direction chez les rep- 
Mons oies Dairdciens 4 dns UT) AG En STE 
# de REY PAILHADE. — Considérations sur les récherches 
de MM: Bach. et Batelli sur la dégradation des hydrates 
‘de cärbone, dans l’organisme vivant. Rôle probable du 
philothion ...:.. RS JE VOTE PA RATE RS LE AE M dre 
J.2E. ABELOUS. — Remarques à propos de la communication 
de M. J de Rey-Pailhade. — Complément-à la Gommuni- 
cation faite à la ‘brécédente péanite ne re see : 
Jde REY-PAILHADE. — Sur les propriétés réductrices du 
philothion ; Réponse à M. Abelous.. 
| Jules CHALANDE, — Cas d’hermaphrodisme chezu un Myriopode. 


TOULOUSE 
JMPRIMERIE LAGARDE ET SEBILLE 
:.2, RUR ROMIGUIÈRES 2. 


1903 


‘ Siège de la Société, 17, rue de Rémusat. 


D Ca 


80 


83 
91 


” Extrait du règlement de la Société d'Histoire Naturetie de Toulonse 


Art. 1er. La Société a pour but de former des réunions dans lesquelles les 
naturalistes pourront exposer et discuter les résultats de leurs recherches et 
de leurs observations. : 


Art. 2. Elle s'occupe de tout ce qui a rapport aux sciences naturelles 
Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his- 
toriques dansleurs applications à l'Histoire Naturelle, sont également de son 
domaine. ° 


Art. 3. Son but plus spécial sera d’étudicret de faire connaître la consti- 
ution géologique, la flore, et la faune de Ta région dont Toulouse est le 
centre. 


Art. 4. La Société s'efforcera d'augmenter les collections du Musée d'His- 
toire Naturelle de Toulouse. 


Art, 5. La Société se compose : de Membres-nés — Honoraires — Titu- 
taires — Correspondants, 


Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent être présentés 
par deux membres titulaires, Leur admission est votée au scrutin secret par 
le Conseil d'administration. 


Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de 12 fr., 
payable au commencement de l'année académique contre quittance délivrée 
par le Trésorier. 


Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires et 
correspondants ; pour les membres titulaires il est de 5 francs. 


Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes qu'après avoir 
reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors seulement les membres 
sont inscrits au Tableau de la Société. 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d'acquitter son annuité, il perd, après 
deux avertissements, l'un du Trésorier, l’autre du Président, tousles droits 
attachés au titre de membre, 


Art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titre de 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. 


Art. 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési- 


dent; 1° et 2° Vice-présidents ; Secretaire-général ; Trésorier ; 12° et 2° Bi- 


bliothécaires-archivistes. 


Art 31. L'élection des membres du Bureau, d: Conseil d'administration et 
da Comité ue publication, a lieu au scrutin secret dans la première séance 
du mois de décembre. Le Présidentest nommé pour deux années, les autres 
memorés pour uue añnée Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil ec du Comité peuvent seals être 
réslus immé tiatement dans les mêmes fonctions. 


Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles: 
*s ouvrentle premier mer:redi après :e {5 novembre,etont lieutous les fer et 3e 
mercredi de chaque mois jusqu’au 3° mercredi de juiliet inclusivement 


Art. 39. La publication des découvertes ou études faites par les membres 
de la Socié*é et par les commissions, a lieu dans un recueilimprimé aux frais 
de celle c1, sous le titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle 
de Toulouse. Ghaque livraison porte son numéro et la date de sa publication. 


Art. 41, La Société laisse aux auteurs la respousabilité de leurs travaux et 
de leurs opinioas scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra donc porter la 
signature de l’auteur. < 


L'Art. 42, Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. Il peut en 
se des tirages à part, des réimpressions, mais par l'intermédiaire de la 
‘Societé, 


Ars 48. Les membres de la Société sont tous invités à lui ad-esser Îles 
échantillons qu’ils pourront réunir. 


Art. 52, En cas de dissolution, les diverses propriétés de la Société, revien- 
dront de droit à la ville de Toulawe. 


nr © + ERA 
1. PR 


1. ARR 


SÉANCE DU 6 MAI 1903 


Présidence de M. JuPPoNT, président 


COMMUNICATIONS 


Myriopodes de France. 


Par M. Jules CHALANDE. 


CLASSIFICATION 


La classification généralement adoptée pour les Myriopodes 
est celle de KR. Latzel, 1880-84 (1), du moins dans ses grandes 


lignes. 

HOMO dés Chilopoda.....,..........., ve. | 
D O0 Symphyla :.,......,..,..0.4 «0... 
IIL. Ordre des Pauropoda ........ FPE CNE APR PE 


‘Sous-Ordre Pselaphognatha 


IV. Ordre des Diplopoda. Sous-Ordre Chilognatha ! 


| 


, Sous-Ordre Colobognatha. 


. Scutigeridæ. 


Lithobiidæ. 
Scolopendridæ. 
Geophilidæ. 
Scolopendrilidæ. 
Pauropodæ. 
Polyxenidæ. 
Glomeridzæ. 
Polydesmidæ, 
Chordeumidæ. 
Lysiopetalidæ. 
[ulideæ. 
Polyzonidæ. 


Bollman, 1889-93 (2) a proposé depuis une nouveile classi- 
fication, s'appuyant sur ce fait, que les Chilopodes ‘seuls pos- 
sèdent, comme les /Jexapodes, un véritable labre ; il les trouve 


(1) Robert Latzel. — Die Myriopoden der Œsterreichisch. Ungaris- 


chen Monarchie, Wien, 1880-1884. 


(2) Charles Harvey Bollman. The. Myriapoda of northamerica. 
Bulletin of the United national museum n° 46-1893. Smithsonian insti- 


tution. 


80C. D’HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. X3XVI.) 


sg” 0 
plus étroitement liés à ces derniers qu'aux autres Myriopodes. 
Il réunit, en conséquence, en deux sous-classes les Chilopo- 
des (Syngnatha) avec les Hexapodes dans une même classe, 
sous le nom de & Etymochila ». Bollman se base, pour cette 
classification, sur un seul caractère, qui a bien une certame 
valeur, mais n’en a pas assez. 

Si nous considérons le développement post-embryonnaire des 
Myriopodes et des Hexapodes, nous remarquons, au contraire, 
que ce sont les Diplopodes qui se rapprochent le plus de ces 
derniers, tandis que les Chilopo“les s'en éloignent. 

Chez les Hexapodes, les larves, à l’éclosion, sont munies 
de trois paires de pattes, ou sont apodes, et peuvent présenter 
les douze segments qu’on retrouve chez l'insecte parfait; elles 
présentent, en outre, chez certains, des pseudopodes qui dispa- 
raissent à l’état adulte, après la métamorphose. 

Chez les Diplopodes, les jeunes larves apparaissent, à leur 
naissance, munies de trois paires de pattes et ordinairement de 
sept segments (Pollynemas 5 segm.). Elles s'accroissent, dans 
la suite, en segments et en paires de pattes par des mues suc- 
cessives. 

Chez les Chilopodes, nous trouvons deux modes de dévelop- 
pement post-embryonnaire : 

1° Les Scutigères et les Lithobies, naissant avec sept paires 
de pattes et neuf segments, dont le nombre s’accroit par bour- 
geonnement ; 

2° Les Scolopendrides (1) et les Géophilides, naissant, les 
premiers avec 21 paires de pattes et 21 segments, même 
nombre qu'ils auront à l'état normal, et les seconds avec un 
grand nombre indéterminé, mais susceptible d’accroissement. 

Chez les Chilognathes, nous voyons donc constamment trois 


(1) Fabre, dans son travail, devenu classique, sur le développe- 
ment des Myriopodes, décrit les jeunes Cryptops avec huit paires 
de pattes; mais, sur ce point, sa sagacité habituelle a été mise en 
défaut, il a pris des Scolopendrella immaculata pour des jeunes 
Cryptops. La description très poussée qu’il en donne et la figure 
qui accompagne le texte ne laissent aucun doute à cet égard. 


Un 


paires de pattes ambulatoires, principal caractère des Hexapo- 
des. Nous ne retrouvons pas, il est vrai, les douze segments que 
l'on rencontre ordinairement chez les Insectes, mais nous ne 
devons pas oublier qu'un certain nombre de ces segments sont 
composés de deux somites. 

Chez les Chilopodes, au contraire, le nombre de paires de 
pattes, à la naissance, est au minimum de sept paires, caractère 
qui les éloigne des Hexapodes. 


= 


CniLopopes. — Dans l’ordre des Chilopodes, une division 
s'impose : celle desPulmonés et des Trachéens. 


4° Sous-ordre : Chilopodes pulmonés ou Schizotarsia de 


Brandt, comprenant la famille des Scutigeridæ ; caractérisé 


par l’absence des trachées, remplacées par des sacs pulmonaires 
localisés sur la ligne médiane du dos, dans le repli du bord 
postérieur des scutelles dorsales ; 
2° Sousordre : Chilopodes trachéens (Holotarsia de 
Brandt), comprenant les familles des Lithobiidæ, Scolopen- 
dridé et Geophilidæ ; caractérisé par son système de trachées à 
épaississement spiroïde, présentant de nombreuses ramifications 
qui se répandent dans tout l’organisme. 

Outre le fasciès général, on trouve les caractères différentiels 
suivants, qui n’ont pas moins de valeur : 


PULMONÉS TRACHÉENS 


Yeux composés à facettes. 

Antennes et pattes anales tou- 
jours plus longues que le 
corps. 

Palpes labiaux 4-articulés. 

Stigmates en une série dorsale. 

Tarses des pattes multi-arti- 
culés. 


DipLopones. — Les Diplopodes 


Yeux composés d’ocelles ou 
nuls. 

Antennes et pattes anales tou- 
jours plus courtes que le 
corps. | 

Palpes labiaux 3-articulés. 

Stigmates en deux séries laté- 
rales. 

Tarses des pattes 2-3-articulés. 


? 


ont été divisés en trois sous- 


ordres : Pselaphognatha, Chilognatha, Colobognatha. Les 


ENT: 2 
Chilognathes, comprenant les familles des Glomeridæ, Poly- 
desmidæ, Chordeumidæ, Lysiopetalidæ et Iulidæ. 
Là également une division s'impose, car rien ne justifie le 
groupement des Glomeridæ (Oniscomorpha de Bollman) avec 
les autres familles des Chilognathes. 


Appareil respiraloire. — Chez les Glomeridæ, les trachées 
sont spiriculées et ramifiées, comme chez les Pselaphognatha. 
Chez les autres Chilognathes, les trachées sont non spiriculées 
et non ramifiées, comme chez les Colobognatha. 


Appareil digestif. — Le tube digestif des Glomeridæ se 
replie sur lui-même en «4, tandis qu’il est droit chez tous les 
autres Myriopodes. 


Organes copulateurs. — Chez les Glomeridæ, les organes 
copulateurs des 1 sont constitués par des pattes accessoires, 
situées à l’extrémité du corps. Chez les autres Chilognathes, 
comme chez les Colobognatha, les organes copulateurs des 
sont formés aux dépens de une ou deux paires de pattes du 
septième segment, et parfois également de la deuxième paire du 
sixième segment et de la première paire du huitième. 

Corps. — Chez les Pselaphognatha, le corps n’est contractile 
ni en boule n1 en spirale. 

Chez les Glomeridæ, le corps est contractile en boule. 

Chez les autres Chilognathes et les Colobognatha, il est con- 
tractile en spirale. 

Ajoutons à ces divers caractères : le labre sinué ou unidenté 
chez les Glomeridæ et tri-denté chez les autres Chilognathes ; 
les ouvertures des glandes odoriférentes (Foramina repugna- 
toria) situées sur la ligne médiane dorsale chez les Glomeridæ, 
et disposées en deux séries latérales chez les autres Chilognathes 
et les Colobognatha ; le nombre des segments, des scutelles 
dorsales et des paires de pattes, et enfin le fasciès général 
caractéristique chez les Glomeridæ (fasciès de Cloporte). 

Nous diviserons donc les Diplopodes en quatre sous-ordres, 
comme suit : 


LOT Le ARS 

A.— Corps à téguments mous, ne se contractant ni en boule ni en 
spirale. 

B. — Corps couvert de longs poils denticulés, disposés en séries 
sur le dos et en gerbes sur les côtés et sur le segment anal. 

C. — Pas d'organes copulateurs. 

D. — Trachées spiriculées et ramifiées. 

E. — Tube digestif droit. 

F. — Labre et tronc des mandibules cachés ; lèvres, mâchoires 
(gnathochilarium) nuls. 

G.— Pénis volumineux............ S. O. Pselaphognatha Latzel. 


A’. — Corps à téguments durs, contractile en boule. 

B'. — Pas de gerbes de poils denticulés. 

C’. — Organes copulateurs ' constitués par des pattes accessoires 

situées dans la partie postérieure du corps. 

D. — Trachées spiriculées et ramifiees. 

E'. — Tube digestif recourbé en . 

FE”. — labre sinué ou unidenté; mandibules grandes; gnathochi- 
larium très visible. 

Ge 0Pas de pénis........ .......S. O. Oniscomorpha Bollman. 


A". — Corps à téguments durs, contractile en spirale. 

B'. — Pas de gerbes de poils denticulés. 

C". — Organes copulateurs formés & aux dépens de une ou deux 
paires de pattes du septième segment. 

D'. — Trachées non spiriculées et non ramifiées. 

E. — Tube digestif droit. 

FE". — Labre tridenté ; mandibules grandes ; gnathochilarium 
très visible. 

G”. — Pénis plus ou moins distincts....S. O. Chilognatha Latreille. 


A”. — Corps à téguments durs, contractile en spirale. 

B', — Pas de gerbes de poils denticulés. 

C". — Organes copulateurs æ formés aux dépens des deux paires 
_ de pattes du septième segment. 

D’. — Trachées non spiriculées et non ramifiées. 


E. — Tube digestif droit. 


- FE", — Labre invisible ; mandibules très petites ; pièces de la 


bouche disposées pour la succion. 
G. — Pénis très volumineux.........S. O. Colobognatha Brandt. 


SU) 


SÉANCE DU 13 MAI 1903 


Présidence de M. JuPPoNT, président 


Admissions 
M. Cluzet, agrégé à la Faculté de médecine de Toulouse, pré- 
senté par MM. Juppont et Ribaut, est nommé membre titulaire. 


M. Aloy, chargé de Cours à la Faculté de Médecine de Toulouse, 
présenté par MM. Abelous et Ribaut, est nommé membre titulaire. 


COMMUNICATIONS 


Sur l’examen des Coupes d’os au Microscope 
polarisant. 


Par le Dr CLUZET, agrégé à la Faculté de médecine. 


Mon attention a été appelée, par M. le professeur Tourneux, 
sur la recherche de l’explication des faits suivants : 

Si l’on examine au microscope polarisant en lumière parallèle 
des coupes d’os long perpendiculaires à l’axe de la diaphyse, 
on constate, les nicols étant croisés et, par suite, la partie du 
champ extérieure étant obscure, qu'autour de chaque canal de 
Havers se trouvent : 1° Des couronnes concentriques alternati- 
vement claires et obscures : 2° Une croix noire sur fond blanc 
ayant aussi son centre au milieu du canal considéré et dont les 
bras sont parallèles aux plans de section principale des nicols. 
Pour montrer très clairement ces phénomènes, les coupes doi- 
vent avoir subi une préparation spéciale qui consiste à remplir 
de baume les corpuscules et canalicules de manière à les rendre 
transparents. 

L'’explication résulte d’abord, me semble-t-il, de la structure 
des diverses couches enveloppant, d’une manière concentrique, 
les canaux de Havers. Ces couches sont constituées, en effet, 1 
par des fibrilles plongées dans une matière amorphe, les fibrilles 


"HR TE 


sont disposées en long et parallèlement à l'axe du canal dans 
les couches de rang impair, circulairement et dans un plan 
perpendiculaire à l’axe dans les couches de rang pair. De telle 
sorte, qu'une coupe transversale au canal donne aux diverses 
couches un aspect alternativement ponctué et strié, suivant 
que les fibrilles sont coupées perpendiculairement ou parallèle- 
ment à leur direction. | 

Cela posé, en admettant que les fibrilles soient biréfrngentes 
et assimilables à des cristaux uniaxes, on peut expliquer tous 
les faits constatés au microscope polarisant. 

En effet, les cristaux uniaxes sont caractérisés ainsi à l’exa- 
men en lumière polarisée parallèle : Ils sont monoréfringents 
dans la direction de l'axe, biréfringents dans les autres direc- 
tions ; lorsque leur axe est parallèle à l’une des sections princi- 
pales des nicols, ils produisent l'extinction de la Ilumière. Or, si 
les fibrilles des couches concentriques enveloppant les canaux 
de Havers jouissent des mêmes propriétés, on s'explique les 
faits observés, comme on va le voir : 

1° Les couches ponctuées, étant assimilables à un ensemble 
de cristaux uniaxes examinés parallèlement à l’axe, sont mono- 
réfringentes ; elles apparaissent en noir, comme lextérieur de 
la préparation, si les nicols sont croisés. 

Les couches striées, au contraire, étant assimilables à un en- 
semble de eristaux uniaxes examinés non parallèlement à l’axe, 
sont biréfringentes : elles apparaissent en clair si les nicols sont 
croisés. | 

2 Les couches striées donneront cependant l'extinction 
lorsque, comme dans le cas de cristaux uniaxes, la direction 
des fibrilles sera parallèle à l’une de ces sections principales des 
nicols. Ha 
_ En particulier, si les couches striées sont circulaires, les 
fibrilles qui les constituent sont parallèles aux sections princi- 
pales des nicols quand elles sont précisément dans les plans 
de ces sections principales qui sont perpendiculaires entre eux : 
on s'explique ainsi la production de la croix noire sur fond 


LE Te 


blanc présentée par l’ensemble des couches striées supposées 
circulaires. Dans le cas où les couches striées ne paraissent pas 
circulaires, par suite de l’obliquité de la section, les fibrilles 
peuvent être parallèles aux sections principales des nicols en 
dehors des plans de sections principales de ceux-ci ; on s’expli- 
que ainsi la production de croix déformées et de toutes les ap- 
parences que peut présenter l’ensemble des couches striées non 
circulaires. 

REMARQUES. — A. Toutes les conclusions que l'on peut tirer 
de cette explication, se trouvent vérifiées. C’est ainsi, comme 
il fallait s’y attendre, que la croix se déplace en même temps 
que les plans de section principale, et que dans les coupes lon: 
gitudinales d’os l’aspect est caractéristique. Dans ce dernier cas, 
en effet, les diverses conches sont sectionnées suivant des droïi- 
tes parallèles à l’axe du canal de Havers ; en outre, les couches 
ponctuées (qui sont biréfringentes et striéés dans la coupe trans- 
versale), sont monoréfringentes et paraissent obscures quand 
les nicols sont croisés ; les couches striées (qui sont ponctuées 
et monoréfringentes dans la coupe transversale), sont biré- 
fringentes, et paraissent claires quand les nicols sont croisés. 
De plus, dans ce cas de la section longitudinale, le phénomène 
des croix n'apparaît plus; les fibrilles étant toutes parallèles 
entre elles et n’ayant qu'une direction, elles ne peuvent être ici 
parallèles qu’à une seule section principale de nicol, pour cette 
position d’ailleurs toute la préparation présente l’obscurité : les 
couches ponctuées étant obscures comme étant monoréfringen- 
tes, les couches striées étant aussi obscures quoique biréfrin- 
gentes comme ayant leurs fibrilles parallèles à la section prin- 
cipale d’un des nrcols. 

B. L’assimilation optique avec un cristal uniaxe se trouvant 
justifiée par ce qui précède, n'est-il pas possible de supposer 
l'identité chimique des fibrilles avec l’apathite, cristal uniaxe 
de phosphate de chaux ? 

Cette identité n’existe pas très probablement pour les raisons 
qui suivent : D'abord, de ce que l'ensemble des fibrilles se com- 


PAS 5 PRES 


porte comme un cristal uniaxe, 1l ne s'ensuit pas nécessaire- 
ment que les fibrilles isolées se comportent de même; c’est 
ainsi que la chalcédoine, cristal uniaxe, est constituée par des 
molécules cristalline biaxes. 

Mais, en outre, lopinion générale des histologistes est que les 
sels calcaires n’entrent pas dans la constitution des fibrilles, et 
que ces sels ne se trouvent que dans la matière amorphe sépa- 
rant les fibrilles. 

Ranvier a d’ailleurs observé que dans les os décaleifiés, les 
phénomènes optiques se produisent d'une manière identique, 11 
en conclut que ces phénomènes appartiennent, par suite, à la 
substance organique des os et que les sels calcaires ne sont pas 
nécessaires à leur production. 

C. L’explication que j'ai donnée plus haut est, en somme 
l'analogue de celle que l’on peut donner pour à croix noire 
sur fond blanc présentée par les grains d’amidon. On admet, 
en effet, que dans le grain d'amidon, il existe des fibrilles par- 
tant du hile et divergent dans toutes les directions. Ces fibrilles 
étant biréfringentes, s’éteignent seulement quand elles ont la 
direction des sections principales des nicols, d’où la srésence 
de la croix noire sur fond blanc ayant son centre au hile et ses 
bras parallèles aux plans de section principale. 


: 


Sur le sens de la direction chez les Reptiles 
et les Batraciens 


Par M. Jules CHALANDE. 


Je voudrais attirer l'attention sur les expériences suivantes, 
pour lesquelles je m’abstiendrai pour le moment de donner des 
conclusions. 

Mon but, actuellement, est seulement de provoquer de nou- 
velles observations et de nouvelles expériences dans le même 
_ordre de recherches. 


PRE pe 

PREMIÈRE EXPÉRIENCE faite sur : Rhinechis scalaris Siba et 
Salamandra maculosa Lam. — Une couleuvre ou une sala- 
mandre, étant dans un récipient placé sur une tournette horizon- 
tale; si, lorsque l'animal est complètement au repos, on fait 
tourner le disque de la tournette, d’un mouvement lent ou ra- 
pide, mais sans secousse, de manière à déplacer l’axe de direc- 
tion du corps de l'animal, on voit la tête et l’avant du corps se 
déplacer dans le sens contraire du mouvement, tendant ainsi 
à conserver la direction primitive (1). 

Pour éviter toute fausse interprétation, le récipient employé 
est circulaire, à bord assez élevé, tapissé tantôt de papier peint 
au noir de fumée à la colle, tantôt de papier blanc mat. Les 
observations sont faites, les unes à la lumière diffuse, les autres 
en plein jour, mais toujours avec l'éclairage dirigé verticale- 
ment en dessus. | 

Les résultats sont toujours identiques. 

Ces diverses précautions ont pour but d’éviter les reflets, ou 
les rayons lumineux qui pourraient impressionner la rétine et 
faire dévier le regard de l’animal. 

DEUXIÈME EXPÉRIENCE faite sur : Python Sebæ Gmelin et 
Vigera Aspis Linn. — On prend avec la main un Ophidien à 
pupille verticale, à une certaine distance de la tête, de manière à 
lui permettre de la relever, ou de l’abaisser sans effort. L'animal 
étant au repos, la tête et l'avant du corps dans la position hori- 
zontale ; si, par un mouvement rapide ou lent de la main, on 
cherche à relever ou à abaisser la tête; par un mouvement en 
sens contraire, elle reprend la position horizontale qu’elle avait 
au début de l’expérience. De même, si l’on dirige la tête à 
droite ou à gauche , par un mouvement toujours contraire, elle 
tend à reprendre la direction première. 

TROISIÈME EXPÉRIENCE. On prend l'animal très près de la tête, 
afin de pouvoir lui donner une direction fixe, déterminée, par 


(1) Le déplacement en sens contraire, résultant d’un mouvement 
rapide de la tonrnet‘e. pourrait être attribué à la force d'inertie, 
il vaut donc mieux procéder par mouvements lents, 


À 


FE" SE ASER 


rapport à lagdigne horizontale. Si on incline la tête en avant, ou 
si on la relève, selon un angle ne dépassant pas 45 degrés envi- 
ron, la pupille s'incline dans le sens opposé et conserve ainsi 
la position verticale par rapport à l'horizon, et non par rapport 
à la tête. Si l’on incline ou relève la tête de plus de 45 degrés, 
si on lui donne la position verticale, la pupille cherche à se 
rapprocher le plus possible du sens vertical, mais le globe de 
l'œil ne pouvant évoluer complètement, elle reste dans une 1in- 
clinaison de 45 degrés environ. 


SÉANCE DU 17 JUIN 1903 


Présidence de M. JuPPoNT, président. 


Nécrologie 


M. le Président fait part de la mort de M. Alfred Caraven- 
Cachin, membre correspondant de la Société. 


COMMUNICATIONS 


Considérations sur les recherches de MM. Bach 
et Batelli sur la dégradation des hydrates de 
carbone, dans l’organisme vivant. Rôle pro- 
bable du philothion. 


Par M. J. DE REY-PAILHADE. 


MM. Stoklasas, Jelinek et Cerny ont employé la méthode de 
Büchner pour l'étude de l’action des tissus animaux sur le glu- 
cose. Ils ont trouvé une enzyme produisant la fermentation 
alcoolique et une autre enzyme donnant de l’acide lactique. 
MM. Bach et Batelli viennent aussi de faire des recherches sur 


EME 2 


les transformations du glucose dans l’organisme.f « Nous ad- 
mettons, disent-ils, que la dégradation des hydrates de carbone 
se fait par deux séries de réactions chimiques qui s’alternent. 
Ces deux séries de réactions sont déterminées par les effets ca - 
talyseurs de deux espèces différentes d’enzymes : les enzymes 
dédoublantes, hydrolysantes et les enzymes oxydantes ». D’après 
ces auteurs, le carbone serait éliminé par suite de dédouble- 
ments, jamais par oxydation directe, sans perte sensible d’éner- 
gie. La plus grande partie de l’énergie serait fournie par l’oxy- 
dation directe de l'hydrogène par l’oxygène du sang. 

Le sucre donnerait d’abord de l’acide lactique et puis de 
Palcool qui, oxydé à l’état naissant par une oxydase, fournirait 
de l’acide acétique. Cet acide serait dédoublé en méthane et 
acide carbonique. Le méthane, à l’état naissant, seraitoxydé en 
acide formique, qui serait alors dédoublé en CO? et hydrogène. 
Finalement, l'hydrogène, à l’état naissant, se combinerait à 
l'oxygène pour former de l’eau. Cette théorie est appuyée par 
une étude thermochimique. (CG. R , 2 juin 1903.) 

Cette théorie parait présenter un grand fonds de vérité, mais 
l'hypothèse du méthane et de l’hydrogène dégagés à l’état nais- 
sant, ne semble pas admissible. Toutes les découvertes récentes 
ont montré que beaucoup de phénomènes se produisant au sein 
de l’organisme, sont facilités par des diastases. Or, il existe 
d’une manière incontestable une diastase hydrogénante, le 
philothion qui, seul ou associé avec certaines matières colo- 
rantes absorbe rapidement l'oxygène de l’air à la température 
de 40 degrés. Il semble donc qu'aux catalyseurs indiqués par 
MM. Bach et Batelli, 1l faille ajouter les enzymes hydrogénantes.. 
Comme je le crois depuis longtemps, on finira par trouver, 
dans la série des êtres vivants, plusieurs enzymes hydrogé- 
nantes, dont la fonction physiologique sera de fixer de l’oxy- 
gène extérieur avec formation d’eau. 

Dans ma communication du 30 décembre 1895, aux comp- 
tes rendus de l’Académie des sciences, jai montré qu’en 
mettant en présence du philothion et de la laccase, le philo- 


PSV 15 RE 


thion est détruit au bout de quelques heures. En même temps 
on constate une absorption d'oxygène. Je considère l'existence 
des fermeñts d’hydrogénation comme une première preuve 
en faveur de la théorie de MM. Bach et Batelli. Ces auteurs 
n'ont pu encore qu'indiquer les lignes générales du phénomène 
de la dégradation des hydrates de carbone. Il est certain que, 
dans cette dégradation, 1l y a sans doute des combinaisons 
temporaires des matières albuminoïdes avec des hydrates de 
carbone ou leurs dérivés, de sorte que les faits sont plus com- 
plexes dans la réalité que dans la théorie. On sait aussi que les 
grosses molécules subissent plus facilement des modifications 
internes, pour être adaptées aux besoins de l’organisme. (est 
ainsi que le philothion paraît être une modification de la ma- 
tière albuminoïde primitive. 

Je crois utile de rappeler qu’il y a quelques années, guidé 
par l'existence du philothion, j'ai étudié la quantité d'oxygène 
extérieur qui se fixe sur l'hydrogène disponible de la ration 
moyenne. Les résultats sont conformes à cette nouvelle théorie. 

Le 11 août 1896, à Luchon, dans une conférence (1) que 
M. le D' Garrigou m'avait demandé de faire à ses élèves de 
l'Ecole pratique d’hydrologie, j'ai établi les poids d’oxyeène 
extérieur se combinant à de l'hydrogène dans les hypothèses du 
minimum et du maximum. 

Prenons la ration moyenne, établie par M. Armand Gautier : 


dibuminoides 15... 116 grammes. 
Graisses . ..... Es RÉ E NN à —— 
Hydrates de carbone........ 339 —— 


Pour transformer ces matières en urée, eau et acide carbo- 
nique, il faut 708 grammes d'oxygène extérieur. 

Quant à la répartition de cet oxygène, on peut supposer que 
tout l'oxygène intérieur oxyde d’abord l’hydrogène, et on cal- 


(1) Actions de l’eau, du soufre et de l'oxygène dans le traitement 
par les eaux sulfurées. Rôle intermédiaire du philothion. — Confé- 
rence faite à l'Ecole d'hydrologie des Pyrénées, le 11 août 1896. — 
Toulouse, Lagarde et Sebille. 


ME ler RE 


cule ce qu’il faut pour brûler, l'hydrogène restant, ce qui 
donne un minimum. | ; | 

Dans ce cas, les hydrates de carbone C6H1°05 ne donnent 
rien. On trouve pour la ration moyenne ci-dessus : 


Matières albuminoïdes ..... 29 grammes. 

Gamer LEUR y der DUR 41 — 

Hydrates de carbone....... 0 — 
TOME RU 70 grammes. 


Ce nombre 70 n’est que le dixième de l’oxygène total néces- 
saire. 

Si on calcule au contraire le maximum, on trouve 250 gr., 
soit plus du tiers. 

Mais dans ces calculs, je n’ai pas tenu compte des hydra- 
tations et des dédoublements qui se passent au sein de l’orga- 
nisme, à l’abri de l'oxygène extérieur avec émission considé- 
rable d’acide carbonique. MM. Richet et Hanriot ont prouvé 
que la majeure partie des hydrates de carbone se transforme en 
corps gras (C. R., t. CXIV, p. 371). Les féculents C8H1005 
s’hydratent d’abord sous l’influence des ferments de la salive 
en donnant du glucose 


CH: 07:-E FD CPE Cr. 
Puis ils se transforment suivant l’équation 


13CSH 206 = 9300? + C5 H'°106 LE 26H20: 


La combustion de la graisse demande un minimum de 
117 grammes, pour les 335 grammes de féculents de la ration 

Comme les matières albuminoïdes et d’autres substances 
intermédiaires subissent des dédoublements analogues, on peut 
admettre, en les négligeant, que ces 117 grammes doivent être 
ajoutés aux 70 déjà indiqués pour le minimum. On obtient 
ainsi 187 grammes qui représentent 26,4 pour 100, soit plus 


sng 


du quart de l'oxygène total, nécessaire à la combustion de la 
ration entière. | 

« Cette forte proportion du quart, disais-je, montre claire- 
ment l'importance du rôle de l'hydrogène dans les actes biolo- 
giques :; elle indique encore que l'hydrogène joue un très grand 
rôle dans la production de la chaleur animale, car on sait 
que l'hydrogène dégage beaucoup de chaleur en brülant. 

» Il en résulte que l’organisme doit renfermer une matière 
riche en hydrogène, et cédant facilement cet élément à l’oxygène 

extérieur. 

» Par l’union de cet hydrogène instable et de l'oxygène, il y a 
formation d’eau, dont nous savons que la quantité s'élève à 
290 grammes par jour. 

» L'existence du philothion, dont je vais parler, confirme 
pleinement cette deduction logique. 

»> Quand on songe que dans l'organisme animal, 11 doit se 
produire d'innombrables hydratations s’effectuant en même 
temps que des décompositions avec émission de CO?, on ne peut 
s'empêcher de penser que la quantité d'oxygène extérieur con- 
sommé par la voie de l’hydrogène, ne Joue un rôle très impor- 
tant dans le phénomène général de l'oxydation. » 

De simples considérations théoriques indiquaient déjà que 
l'oxydation réelle des matériaux vivants, devait se faire en très 
grande partie par l'hydrogène. La nouvelle théorie de MM. Bach 
et Batelli, basée sur des découvertes récentes, va plus loin et 
admet que toute l'oxydation s’effectue par l’hydrogène. 

De tout cet ensemble de faits et de considérations théoriques, 
il ressort avec évidence que les ferments d’hydrogénation 
doivent remplir un rôle très considérable dans la combustion 
des aliments. Les ferments d’hydrogénation et, en particulier, 
le philothion, deviennent, dès lors, des agents indirects de 
Poxydation. C’est la théorie que je défends depuis 1891, devant 
la Société d'histoire naturelle de Toulouse, 


LA DRE LT. 


” 
« 


Remarques à propos de la communication de 
M. de Rey-Pailhade — Complément à la com- 
munication faite à la précédente séance, 


Par M. J.-E. ABELOUS. 


Deux choses re frappent dans la communication que vient 
de faire notre collègue. C’est d’abord qu'à une théorie ingé- 
nieuse, mais en somme hypothétique, de MM. Bach et Battelli, 
M. de Rey-Pailhade en ajoute une autre encore plus hypothé- 
tique. On peut aller évidemment fort loin dans cette voie, 
mais j'imagine que ce ne doit pas être pour le plus grand béné- 
fice de la chimie biologique, qui ne vit pas d'hypothèses et qui 
ne peut progresser qu’à la Condition de ne jamais s’écarter des 
- faits. Or, M. de Rey-Païlhade laisse par trop de côté les faits 
expérimentaux pour faire une trop grande place au raisonne- 
ment et au calcul. 

En second lieu, je ne puis qu’admirer l’assurance avec la- 
quelle M. de Rey-Pailhade accorde à son philothion la qualité 
de ferment soluble ou d’hydrogénase. 

Que résulte-t-1l en somme de ses travaux”? Simplement ceci : 
que des extraits d'organes ou de tissus animaux et végétaux 
additionnés de soufre dégagent de l'hydrogène sulfuré. Per- 
sonne ne le contestera ; mais ce que l’on peut contester, c’est 
que cette action soit due à un ferment soluble, à une hydrogé- 
nase. Rien, dans les recherches de M. de Rey-Pailhade, n’est de 
nature à entrainer la conviction dans ce sens. 

Sous peine, en effet, de créer une confusion très regrettable, 
nous ne devons accorder ce nom de ferment soluble qu'à des 
agents présentant certains caractères et dont l’action ne se ma- 
nifeste que dans certaines conditions. On admet que les fer- 
ments solubles sont des substances de nature azotée, plus ou 
moins solubles dans l’eau, qui, en petite quantité, produisent 
des transformations très étendues sans subir elles-mêmes d’al- 


LES" C4 
tération définitive. Ces agents sont encore caractérisés par l'in- 
fluence que la température du milieu exerce sur les réactions 
qu’ils provoquent. L'activité de ces réactions croit avec la tem- 
pérature, atteint un maximum à une température donnée, puis 
décroit à partir de cette température pour être anéantie à une 
température voisine de 1000. 

Dans l’état actuel de la science, on ne connaît pasde diastase 
résistant à une température de 100° maintenue pendant quel- 
ques instants. 

Or, il n’en est pas ainsi du philothion de M. de Rey-Païlhade. 
J'ai constaté qu’on pouvait soumettre les extraits contenant ce 
soi-disant ferment soluble à la température de l'ébullition pen - 
dant plusieurs minutes sans leur faire perdre le pouvoir, une 
fois refroidis, d'hydrogéner le soufre. 

Il y a plus : on peut soumettre ces extraits à la température 
de 120° pendant cinq minutes sans détruire leur pouvoir hydro- 
génant. 

Que M. de Rey-Pailhade veuille bien répéter l'expérience 
suivante et il s’en rendra compte. 

On fait, avec de l'extrait de foie de cheval fluoré à 2 o/,, trois 
lots 24, -B, C. 

A est maintenu à l’ébullition pendant cinq minutes ; 

B est maintenue à 120° pendant cinq minutes ; 

C est laissé tel quel. 

Après refroidissement et rétablissement du poids primitif, 


on ajoute à ces trois lots la même quantité de soufre lavé et on 


les place dans l’étuve à 40°. Le bouchon des poudriers porte 
un papier à l'acétate de plomb. | 

On constate qu’au bout de quelques instants le papier noircit 
rapidement dans les lots À et B, plus faiblement dans le lot C 
qui n’a été soumis ni à l’ébullition n1 à la température de 120, 

Au bout de trois quarts d'heure à une heure les papiers 
de À et B, surtout celui de B, sont très noirs et recouverts 
d’un dépôt métallique de sulfure de plomb. Dans C, au con- 
traire, le papier est beaucoup moins foncé. 


SOC D’HIST, NATURELLE DE TOULOUSE (T. XXXVI). 8 


ASC 

On change les papiers de À et de B. De nouveau au bout 
d’une heure environ ils sont absolment noirs. C a foncé. En 
agitant, d’ailleurs, les trois flacons on perçoit une odeur très 
nette d'hydrogène salfuré, dont le dégagement se poursuit dans 
les trois lots toute l’après midi. 


L'expérience me paraît concluante. La prétendue hydrogé- 
nase résiste admirablement à 100° et à 120o 
Si nous rapprochons de ce fait quelques autres faits que j'ai 


pu constater, nous sommes conduits à dénier au philothion de 


M. de Rey-Pailhade la qualité de ferment soluble qu’il lui at- 


tribue bien gratuitement. 


Comparons, en effet, ce soi-disant ferment soluble avec la 


zymase réductrice que nous avons découvert,M. Gérard et moi. 


PHILOTHION 


Son activité n'est pas suppri- 
mée alors mêmequ'il a été sou- 
mis à la température de 100° et 
de 1200. 


Ne perd pas son activité en 
présence de l'acide cyanhydrique 
çau 56, 2cc p. 100). 


Sion précipite par un excès 
d'alcool les extraits, le précipité 
repris par l'eau fournit une so- 
lution qui n'hydrogène plus le 
soufre. 

Un extrait glycériné des or- 
ganes ou des tissus contenant le 
philothion n'hydrogène pas le 
soufre. 


FERMENT SOLUBLE RÉDUCTEUR 


Perd toute son activité après 
avoir été soumis à la tempéra- 
ture de 80-850. 


Perd toute son activité en pré- 
sence de petites quantités d'acide 
cyanhydrique. 


Dans ces mêmes conditions le 
précipité repris par l’eau fournit 
une solution qui réduit nette- 
ment les nitrates et la nitroben- 
zine. 


Les extraits glycérinés d’or- 
ganes réduisent énergiquement 
les nitrates. 


J'ajouterai, pour terminer, que cette opinion que le philo- 


thion de M. de Rey-Pailhade n’est pas un ferment soluble, je 
n'ai pas été le premier à l’énoncer, puisque, dans sa thèse de 


198 


doctorat, M. Ernest Rôsing (Th.de Rostok, sur l’'Oxydation des 
matières albuminoides en présence du soufre), en se basant 
sur des considérations différentes, l’a déjà formulé en termes 
très clairs. La question me paraît donc jugée. 


SÉANCE DU 1 JUILLET 1903 


Présidence de M. GanRriGou, doyen d'âge 


COMMUNICATIONS 


Sur les propriétés réductrices du Philothion; 
Réponse à M. Abelous, 


Par M.J. REY-PAILHADE, docteur en médecine. 


M. ABELOUS vient de communiquer à la Société d'histoire 
naturelle une note à laquelle je dois répondre d'abord comme 
inventeur du Philothion, puis au nom de l'intérêt supérieur de 
la science. 

Le 2 juillet 1888, je me suis exprimé comme suit dans une 
note imprimée aux comptes rendus de l’Académie des Sciences : 
« Agissant comme une diastase, 1l (le philothion) vient ajouter 
une preuve de plus à la théorie de fermentation de M. BEr- 
THELOT. C’est le premier exemple connu d’un corps extrait 
d’un organisme vivant, doué de la propriété d’hydrogéner le 


NP 1 CR 7 


soufre. » 

M. le Docteur Noë annonça à la Société de biologie, le 5 mal 
1894, qu'il venait de constater que le philothion a le pouvoir de 
fixer de hydrogène sur le phosphore blanc. | 
_ Plus récemment, en 1897, après la découverte de la zymase 
par M. Buchner, le savant directeur de l'Institut Pasteur, 
M. Duclaux, prenant en mains les intérêts scientifiques, de la 


RE 


France, a écrit dans le numéro de mars 1897 des Annales de 
l'Institut Pasteur : & Pendant longtemps on a cru que les 
diastases n'étaient capables de produire que des phénomènes 
d’hydrolisation, auxquels on peut rattacher le dédoublement des 
graisses étudiées récemment par M. HANRIOT. Puis sont venues 
les diastases hydrogéuantes de M. de REY-PAILHADE, puis les 
diastases oxydantes de M. BERTRAND. La diastase alcoolique de 
M. BuCHNER continue la série et a ceci de particulier qu’elle 
rompt non seulement une chaine en apparence homogène d’ato- 
mes de carbone, mais encore il détermine des groupements 
nouveaux. » 

Dans la séance du 25 mars 1902 de l’Académie de Médecine, 
M. le Professeur Armand GAUTIER a prononcé publiquement les 
paroles suivantes, en présentant un travail de M. Pozzi-Escor 
sur le philothion : « L'existence des hydrogénases dans les tis- 
sus vivaats, confirmée d'ailleurs par MM. GÉRARD et ABELOUS 
pour le tissu rénal, vient donner plus d'importance encore aux 
vues que j'ai exprimées depuis longtemps sur le mécanisme 
intime des réactions qui se passent dans l'intimité du proto- 
plasma de la cellule vivante. » 

Je crois inutile de continuer les citations, le lecteur appréciera 
la valeur des raisons invoquées par M. ABELOUS pour n'avoir 
pas cité mes travaux sur le philothion et n'avoir signalé que 
ceux de savants étrangers : BINz, Bokorny et EnRLicH. Je n’ai 
jamais eu le noir dessein d'organiser à mon profit le trust des 
ferments hydrogénants. Je ne veux que défendre mon bien. Le 
cham p de la science est assez vaste pour quechacun y trouve du 
nouveau, tout en rendant Justice aux autres. 

Aucune réaction chimique n’a en soi rien de merveilleux. Ce 
qui afparu merveilleux à tous les chimistes et physiologistes qui 
ont découvert de nouvelles enzymes, c'est d'observer des actions 
chimiques s’accomplissant à basse température par des substan - 
ces jusque-là insoupçonnées. 

Il faut reconnaitre que ces actions merveilleuses tombent 
depuis quelque temps dans la plus vulgaire banalité, par suite 

£ | 


PURE 


des découvertes qui se font chaque jour dans le domaine de 
l’enzymologie. 

Il suffit de chauffer au rouge l'azotate de potassium pour le 
transformer en azotile de potassium. Il est probable que la for- 
mation des azotites par l’action des sulfures ou des sulfites sur 
les azotates s'opère à une température plus basse. Remarquons 
maintenant, qu’en se dissolvant dans l’eau, l’azotate de potas- 
sium absorbe une quantité de chaleur capable de porter à 3640 
il 
faille une actton bien faible pour réduire lazotate de potassium. 


ce sel, s’il restait solide. On conçoit que, dans ces conditions, 

L'hydrogène naissant, comme chacun sait, réduit totalement 
les azotates à l’état d’ammoniaque en liqueur acide alcaline. 

L’hydrogène naissant attaque aussi le soufre qu'il transforme 

en hydrogène sulfuré. Le soufre fondu se combine à un grand 
nombre de matières organiques avec dégagement d'hydrogène 
sulfuré. Les enzymes produites par les êtres vivants, au sein des 
cellules, réalisent les effets chimiques ci-dessus à basse tempéra- 
ture. Voilà toute la différence. 
_ Les recherches sur les ferments solubles se multipliant 
depuis quelque temps d’une manière vraiment effrayante, il est 
absolument indispensable de passer au crible de la critique les 
déductions tirées de ces innombrables expériences actuelles, 

D'une manière générale, avant d'annoncer un fait nouveau, 
on doit rechercher, dans les limites du possible, si ce fait ou 
quelque chose d’analogue n'avait pas été déjà signalé. 

Quand j'ai parlé, en 1888, des propriétés hydrogénantes des 
tissus vis-à-vis du soufre, j'ai fait des recherches qui m'ont 
conduit à la conviction de la découverte d’une substance nou- 
velle : une diastase que j'ai appelée philothion. | 

Quand mes compatriotes, MM. ABELOUS et GÉRARD, ont eu 
-constaté l’hydrogénation du nitrobenzène, il semble qu'ils 
auraient dû examiner si les tissus et si leur macération n’hydro- 
génaient pas le soufre ïibre. 

Dans ma brochure générale sur le philothion, publiée en 1891, 
chez Masson, j'ai montré que tous les tissus animaux frais 


NO E 


essayés avec le sdüfre donnaient de l'hydrogène sulfuré, et par 
conséquent renferment une substance hydrogénante. M. ABE- 
LOUS reconnait qu’il avait lu mes travaux sur le philothion, il y 
a donc eu négligence de sa part, en n'examinant pas l'action de 
ses solutions vis-à-vis du soufre. 

En 1893 (1) j'ai indiqué notamment le moyen d’extraire le 
philothion da foie par l'alcool faible, je viens de répéter cette 
expérience qui m’a donné une solution hydrogénant le soufre, 
puis J'ai fait un extrait chloroformé de la manière suivante : 

Le foie d’un cheval qu'on vient de sacrifier est coupé en très 
petits morceaux ; on lave à l'eau froide, on mélange 100 gram- 
mes de ce foie avec 400 grammes d’eau chargé de 4 c. ce. de 
chloroforme. Le tout est enfermé dans un flacon plein et on 
agite à la température du laboratoire; on attend pendant un 
jour et demi. Le filtratum, parfaitement limpide, mèlangé avec 
du soufre donne H?S dans quelques minutes à la température de 
40-450. Le liquide seul ne fournit que des traces de H?$. Le rein 
du cheval fournit un résultat analogue. Mais la quantité de 
philothion est moindre. Le muscle du cœur de cheval cède peu 
de philothion à l’eau chloroformée et après plusieurs jours de 
contact seulement. Le philothion contenu dans le muscle strié, 
comme Je l’avais déjà vu et dit, présente une ou des propriétés 
différentes du philothion de celui de la levure de bière et du 
tissu hepatique; il reste fixé sur le tissu qui donne beaucoup 
d'hydrogène sulfuré avec le soufre. 

Formons le tableau des propriétés de l’extrait hépatique : 


Réduit l'acide arsénique (Binz et ScHuLTz, 1879). 

Fixe de l'hydrogène sur le soufre ‘de REY-PAILHADE, 1893). 
Fixe de l’hydrogène sur certaines matières colorantes (de REY- 
PAILHADE, 1891, et ABELOUS, 1900). 

Réduit les azotates d'alcalins (ABELOUS et GÉRARD, 1900). 

Donne de l'aniline avec le nitrobenzène {ABELOUS et GÉRARD, 1900). 


(1) Association pour l'avancement des Sciences. Session de Besan- 
con, 1893. 


LÉ SP a 

Le ferment qui fixe de l'hydrogène sur le nitrobenzène est-il 
différent de celui qui en fixe sur le soufre”? Il n’y a que deux 
… hypothèses possibles, ou c’est le même, ou il y a dans laliqueur 
- deux ferments différents. D’aprés les expériences de l’extrait 
hépatique, l’idée la plus naturelle est d'admettre Fidentité, J'ai 
montré ici même, le 4 avril 4900, par des considérations ther-- 
mo-chimiques que le philothion devait pouvoir transformer le 
nitrobenzène en aniline et les azotates en azotites. La thermo- 
chimie étant une science exacte et utile, j'ai recherché les con- 
ditions nécessaires à la réalisatiou des phénomènes prévus. 
Tout le monde sait, par exemple, que l'hydrogène et l'oxygène 
ne se combinent pas à la température ordinaire; on a reconnu 

aussi que la vapeur d’eau favorise beaucoup la réaction. 
Je fis, en 1901, l'expérience suivante qui ne fut pas publiée : 
On prend une solution de philothion de levure de bière, on 


alcalinise très légèrement par de l'ammoniaque, on ajoute un 
peu de soufre et du nitrobenzène. Le mélange est enfermédans 
un flacon plein et agité pendant plusieurs Jours à la tempéra- 
- ture ordinaire. Les moyens habituels permettént de reconnaitre 
de l’aniline dans la liqueur. La théorie du phénomène est sim- 
“ble, le soufre et le philothion ont donné HS, qui a hydrogéné 
“le nitrobenzène en liqueur alcaline, C’est, en somme, le procedé 
de ZiNIN pour la préparation de l'aniline, il est donc facile, avec 
. le soufre pour intermédiaire, de transporter l'hydrogène du phi- 
- lothion sur le nitrobenzène. 
… M. Pozzi-Escor, qui a étudié le philothion en 1902, a constaté 
qu'une solution de levure de bière hydrogène le nitrobenzène. 
“Cette expérience est décrite dans son livre Sur l’état de nos 


“connaissances sur les oxydases et les réductases. 

…. M. ABELOUS vient d'annoncer à notre Société qu’il n’a pu 
obtenir d'aniline avec le philothion de la levure de bière. Cette 
différence provient, à mon avis, des conditions non identiques 
dans lesquelles les expérienres ont dû être faites. On sait, en 
cflet, par les travaux de M. BERTRAND, sur le bolétol qu'il 
“suffit de petites quantités de certains sels alcalins-terreux, pour 


CR 
‘ 


NE 
que l’action oxydante de la lactase s'exerce; en l'absence de ces 
sels l’action oxydante ne se produit päs. Mes nombreuses expé- 
riences sur la levure de bière m'ont démontré qu'il suffit de 
modifier très légérement les conditions des expériences pour 
obtenir des résultats bien différents. Ainsi, en acidifiant une 
solution de philothion, on empêche la réaction de se produire; 
mais 1} suffit de neutraliser la liqueur pour qu’elle ait lieu. 

Je conclus donc, avec M. Pozzi-Escor, que, selon toute vrai- 
semblance, le philothion et le fermant hydrogénant le nitro- 
benzène ne sont qu'une seule et même diastase. 

Avant de conclure à un nouveau ferment hydrogénant diffé- 
rent du philothion, comme le fait M. ABELOUS dans sa dernière 
note, tout le monde jugera que des preuves plus convaincantes 
sont nécessaires. Quoi qu'il arrive, je fais remarquer que. 
M ABELOUS, n'ayant pas déclaré qu'il avait découvert le premier. 
ferment hydrogénant, reconnaissait tacitement qu'on en avait 
trouvé un avant lui. Ce fait était assez important pour être net- 
tement indiqué. N'ayant pas citéle premier ferment hydrogénant 
découvert, il n’a pas à ce moment bien précisé l’état de lascience 
sur cette intéressante question, ce qui était cependant utile à 
tous les points de vue. 

La réduction des azotates par les animaux vivants est connue 
depuis longtemps, mais MM. ABELous et GÉRARD ont montré - 
neltement que ce phénomène se produit sous l'influence d’une 
diastase répaudue dans la plupart des organes des animaux. J’ai 
déjà montré, le 4 avril 1900, qu’en concluant à l'identité du fer- 
ment hydrogénant du nitrobenzène ave le ferment réduisant les 
azotates, ces auteurs n'avaient fait qu’une hypothèse. Ils n'ont, en « 
effet, fourni aucune preuve scientifique de cette identité. Rete- 
nons seulement qu'il existe un ferment enlevant de l’oxygène. 
aux azotates. J’ai montré, jar lathermochimie,que le philothion, 
mis dans des conditions convenables, doit pouvoir réduire les 
azotates. 

Plus tard, en 1901, M. Pozzi-EscoT a essayé l’action d’une 
solution de philothion sur l'azotate de potassium. Il décrit minu-. 


100" 2" 


tieusement dans son livre sur les réductases (p. 75)les expérien- 
ces dans lesquelles il a obtenu la réduction du nitrate:il faut en 
mettre très peu. 

M. Pozz1-Escor conclut que, selon toute vraisemblance, la 
réduction peut être attribuée à la diastase hydrogénante. 
M. ABELOUS, qui vient de reprendre les essais de Pozzi-Escor, 
n’a pas obtenu la réduction du nitrate. Son expérience prouve 
l'exactitude de celle de M. Pozzt, qui a très nettement montré 
que l’azotate de potassium à la dose 0,5gr.°/, n’est pas désoxydé. 
Il ne faut pas depasser 0,1 gr. °/,. Pourquoi faut-il mettre peu 
de nitrate pour en obtenir la réduction? 11 y a là un effet que 
Je ne me charge pas d'expliquer. 

La composition des liqueurs mises en expérience est si com- 
plexe et nous est encore si inconnue, que l’on ne peut rien affir- 
mer sans crante de se tromper beaucoup. À mon avis, pour 
avoir une idée nette de ce qui se passe dans les solutions d’or- 
ganes ou de bactéries, il faudra faire encore de nombreuses 
expériences. J'ai la conviction qu’en modifiant la teneur de la 
liqueur de la solution de philothion de levure, on arrivera à 
obtenir une réduction plus intense. 

En résumé, les recherches de M. Pozzi-EscoT tendent à prou- 

« ver, avec les données de la thermo-chimie, que le philothion de 

la levure parait réduire les azotates dans des conditions particu- 
- lières. D'après M. ABELous lui-même, la composition de l’ex- 
* trait hépatique est différente de celle de la levure de biere, 
on peut admettre sans difficulté que le philothion de l’un agit 
* différemment que le philothion de l’autre. La quantité rela- 
… tivement considérable d’azotate réduit par l'extrait hépatique 
D qui soupçonner une autre action, c’est-à-dire une action sup- 
“plémentaire à celle du philothion. Depuis longtemps, j'ai admis 
‘qu'il doit exister, dans la série des êtres vivants, plusieurs fer- 
ments d’hydrogénation. M. Pozzi a montré que l’Eurotium 
Orizæ n’agit pas sur le soufre, mais fixe de l’hydrogène sur le 
-sulfoindigotate de sodium. Il a conclu à l’existence d’une hydro- 
… génase nouvelle; il la nomme Jacquemase. J'ai répété l’expé- 
“ $0C. L'HIST, NATURFLLE DE TOULOUSE. (T, XAXVI) 9 


en LE 
rience avec le l'Eurotium orizæ que m’a très gracieusement 
envové M. le docteur CALMETTE, le savant directeur de l’Insti- 
tut Pasteur de Lille. Cette moisissure cultivée dans les labora- 
toires et par les soins de M. le Professeur MoREL, que je suis 
heureux de remercier de son aide, m’a fourni les mêmes résul- 
tats qu'à M. Pozzr-Escor. 

La conclusion de l’existence de la jacquemase est donc légi- 
time. Il faut cependant faire une réserve que tout le monde va 
comprendre. J’ignore les limites de sensibilité de l’action du 
philothion sur le soufre et sur le sulfoindigotate. Il est possible 
qu’une solution très diluée de philothion n'ait plus la force 
d'attaquer le soufre libre, mais qu’au contraire, dans ces condi- 
tions, la matière colorante ait la faculté de s'emparer de l’hydro- 
gène du philothion. Tout cela, bien entendu, n’est qu’une 
hypothèse. L’idée de deux ferments hydrogénants différents dans 
les extraits d’organe et dans la solution de philothion de la 
levure est évidemment admissible, mais on doit, avant de l’ac- 
cepter, en avoir des preuves sérieuses. 

Je conclus donc que d’après les expériences actuellement 
connues 

4° Le ferment d’hydrogénation du nitrobenzène paraît être 
identique avec le philothion ; 

20 Le philothion semble pouvoir réduire les azotates alcalins 
dans certaines conditions (Expérience de M. Pozzr-Escor); 

3° Certaines particularités donnent à penser qu'il existe un 
ferment réducteur des azotates différent du philothion. 

La découverte de la vérité étant le but de la science, je suis 
infiniment heureux qu’une discussion sur le philothion se soit 
élevée au sein de notre Société, devant laquelle .j'ai exposé les 
résultats successifs de mes recherches sur ce corps. que, depuis 
4888, j'ai déclaré être une diastase, selon les vues de M. BER- 
THELOT. 

J'ai la conviction que la nature des hydrogénases deviendra 
plus connue et que l’on arrivera à pouvoir les différencier 
entre elles . 


5 
} 


RU 


Cas d’hermaphrodisme chez un Myriopode, 


Par M. Jules CHALANDE. 


Je n’ai pas connaissance que des cas d'hermaphrodisme aient 
été constatés chez des Myriopodes. 
On sait que chez les Polydesmus les vulves des & (au nom- 


_ bre de deux) s'ouvrent à la base et en arrière de la deuxième 


paire de pattes, entre le deuxième et le troisième segment an- 


.térieur. Les j ne possèdent pas de pénis, leurs orifices géni - 


taux (au nombre de deux), s'ouvrent également à la base de la 
deuxième paire de pattes entre les deuxième et troisième seg- 
ments. L’accouplement se fait au moyen des organes copula- 
teurs des 7, formés aux dépens de la première paire de pattes 
du septième segment. 

Chez l'individu qui nous occupe, Polydesmus inconstans 
Latzel, l’hermaphrodisme n'est peut-être pas complet, mais 
seulement partiel; 1l est en tout cas parfaitement caractérisé. 

Les vulves ® sont normalement développées et même plutôt 
plus volumineuses qu'à l'ordinaire. La première paire de pattes 
du septième segment, qui est toujours normale chez les ©, fait 
défaut et est remplacée, comme chez le & par une paire de pattes 
copulatrices, moins développées que chez les æ adultes, mais 
très caractéristique, et les deux hanches sont soudées, ne for- 
tnant qu'un seul mamelon piligère. 

En avant de chaque vulve se trouve un petit mamelon, qui 
peut bien être l’ouverture génitale g; mais je n’oserais l’af- 
firmer. 

L'animal ayant séjourné quatorze ans dans de l'alcool, dans 
de mauvaises conditions, je n'ai pas essayé d’en poursuivre la 


_ dissection. 


IT 


Polydesmus inconstans Latz. Hermaphrodite. 


I. — Les vulves © de face : — a — 2me paire de pattes, b — 3mepaire. 
IL. — Les vulves © de côté : — a — me paire de pattes, b — 8me partie. 
III. — Organe copulateur & du 7me segment. 
a — ‘me paire de pattes 6me segment. 
b — 8me paire de pattes (2me paire du 7me segment). 
Grossissement — X 30. 


| 


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: (5 ; FAT A “ 


L 


SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE. 


F4 
F4 


Les séances se tichnent à 8 h. DrÉAEE du soir, à Täncienne 3 

1 Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, ; 
: 1 es #er et 3e mercredi de chaque mois, 

du Qme mercredi de Novembre au 3e mercredi de Juillet. 


ee 


“| 
LS 


MM. les Membres sont instamment priés de faire connaître « 
|. au secrétariat leurs changements de domicile. :# 


Adresser les envois d’argent au trésorier, M. DE : MONTLEZUN, à 
Quai de Tounis, 106, T ojouses ; 


D HISTOIRE AT UREL ni 
ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 
Nr DE TOULOUSE. 


TOME TRENTE-SIX. — 1903 


Novembre-Décembre — IN‘ S-9 


SOMMAIRE 


Communications 


… J. ALOY. — Sur l'existence d’un ferment réducteur dans le 


à 1 0 he le qe de does 93 

 JuPPONT. — Sur la formation ces grandeurs mathématiques. 95 

… Liste des Sociétés correspondantes........................... 131 
Table des matières de l’année 1903 ..................,.. ..... 137 

% 

: 


CHR TOULOUSE 
: ke IMPRIMERIE LAGARDE ET SEBILLE 
2, RUR ROMIGUIÈRES 2. 


1903 
Siège de la Société, 17, rue de Rémusat. 


re jer, La Société a pour but de former réunions Frs is ei 1 


naturalistes pourront Ro, et discuter les rés de leurs recherches el 
de leurs observalions. 


Art. 2. Elle s'occupe de toul ce qui a rapport aux sciences naturelles 


Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his- T4 
toriques dans leurs applications à l'Histoire Naturelle, sont SpaPen de son . 


domaine. | . 


Art. 3. Son but plus spécial sera d'étudier et de faire connaître la consti= 
ution géologique, la flore, et la faune de la région dont Toulouse est le 
centre. 


Art. 4. La Société s’efforcera d'augmenter les collections du Musés d'Hise 


toire Naturelle de Toulouse. 


Art. 5. La Société se compose : de Membres-nés — Honoraires — Titu- 
taires — Correspondants. 
Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent êire présentés 


par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrutin secret par 
le Conseil d'administration. 


Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de 12 fr., 


payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrée 
par le Trésorier. 


Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres ROUOEATES et 
correspondants ; pour les membres titulaires ilest de 5 francs. 


1 


-ÿ” 
{ 


Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes qu'après LES 


reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors seulement les rte 
sont inscrits au Tableau de la Société. *. 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d’ acquitter son annuité, il perd, après A 


deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droits 


attachés au titre de membre. « 


Art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le utre de 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. 


Art. 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési 


dent; 1e" et 2 Vice-présidents; Secrétaire-général; Trésorier ; 1e' et 2e Bi- ” 


bliothécaires-archivistes. 
Au. 31, L'étection des membres du Bureau, da Conseil d'administration et- 


du Comité de publication, a lieu au scratin secret dans la première séance | 


du mois de décembre. Le Présidentest nommé pour deux années, les autres 
memores pour une année. Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peuveat seuls être. 
réelus immé iatement dans les mêmes fonctions. 


Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles L 


s ouvrentle premier merzredi après : 1e {5 novembre, etont lieu tous les fer et 3, 


mercredi de chaque mois jusqu’au 3° mercredi ‘de juiliet inelusivement … 
Art. 39. La publication des découvertes ou études faites par les membres 3 


de la Sotisté et par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frais | 


de celle 1, sous 1e titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle ne 


de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa bee Se 


Art. 41. La Société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux et 
de leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra donc porter la « 
signature de l’auteur. 


Art. 42. Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. [I peat en - 


obtenir des tirages à part, des réimpressions, mais par l’intermédiaire de ni 


Société. 


Ârt. 48. Les membres de la Société sont ous invités à lui adresser les 


‘échantillons qu’ils pourront réunir. 


Art. 52. En cas de dissolution, les diverses propriétés de la Société, revien- 


dront de droit à la ville de Toulouse. (4 


CNET 


UD 


SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1903 


Présidence de M. MAUREL, doyen d'âge. 


COMMUNICATIONS 


Sur l'existence d’un ferment réducteur dans 
le règne végétal. 


Par J. ALoy (1). 


Par une longue série de recherches publiées dans le Bulletin 
de la Société d'histoire naturelle, M. de Rey-Pailhade a établi 
queles sucs cellulaires dégagent, au contact du soufre, une quan- 
tité notable d'hydrogène sulfuré. De ce simple fait, M. de Rey- 
Pailhade s’est cru autorisé à conclure qu’il existe dans le règne 
végétal un ferment hydrogénant qu'il a désigné sous le nom de 
philothion. Cette affirmation a été récemment contredite par 
MM. Abelous et Ribaut. Ces auteurs ont démontré, en effet, 
par une étude systématique de l’action du soufre sur les albu- 
mines, que la production d'hydrogène sulfuré résulte d’une 
action purement chimique s’effectuant dans des conditions de 
température incompatibles avec la présence d’un ferment so- 
luble. 

L'emploi du soufre comme réactif des ferments hydrogénants 
dojt donc être définitivement abandonné et, par suite, l'étude 
de ces ferments dans le règne végétal reste à faire en entier. 

J'ai pensé qu'il serait intéressant de reprendre ce sujet de 
recherches en employant des réactifs plus judicieusement choi- 
. sis : J'ai opéré tout d’abord avec du suc de pommes de terre 
qui m'avait paru, dans des essais préliminaires, assez actif. 


- (1) La plupart des recherches mentionnées dans cette note ont été 
- effectuées avec la collaboration de M. Abelous. 


80C, D’HIST, NATURELLE LE TOULOUSE (T. XXXVI). 10 


Fr» : 147: OMOTRRRRA GE PAPE 
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Saga: 7 ARE 

Le manuel opératoire suivi a été le suivant : 

Des pommes de terre bien lavées à l’eau distillée, puis pul- 
pées, ont été soumises à l’action d’une presse ordinaire, puis 
passées à la presse hydraulique et comprimées à 250 atmos- 
phères. Le suc obtenu a été divisé en deux lots : 

a) 100cc suc + 081 de COSK? + 92sr de nitrate de K pur + 3€ de 
chloroforme ; 

b) Même lot, bouilli. 

Après vingt heures de séjour à l’étuve, à 390-40v, j'ai coa- 
gulé les albumines et j'ai cherché dans le liquide filtré les 
caractères des nitrites. 

Dans le lot (a) le réactif de Tromsdorff a donné immédiate- 
tement une belle coloration bleue, etla métaphénylène diamine 
donne une coloration jaune très intense. Dans le lot (b), les 
mêmes réactifs n'indiquaient que des traces de mitrite. 

Il existe donc, dans le suc de pomme de terre, un agent 
réduisant les nitrates et dont l’action est supprimée par l’ébul- | 
tion. Avant d'affirmer qu'il s'agit d'un diastase, J'ai voulu 
m'assurer que cet agent réducteur possède bien l’ensemble des 
propriétés qui caractérisent les enzymes. 

1° On sait que les diastases sont solubles dans l’eau ; le suc 
de pomme de terre, débarrassé de toute particule solide par 
filtration, réduit très bien les nitrates ; 

90 Les diastases sont solubles dans.la glycérine : l'extrait 
glycériné est également réducteur ; 

3° Les diastases sont insolubles sans l'alcool : en ajoutant au 
suc un grand excès d'alcool, on obtient un précipité qui, mis en 
contact avec une solution de nitrate ‘de potasse à 2 °/ étfen 
présence de chloroforme, provoque la formation de nitrite de 
potassium. | - 

Enfin, j'ai maintenu pendant seize heures une série de lots . 
identiques au lot (a), à des températures fixes de 10°, 30°, 400, 
50°, 602 et 80”, j'ai constaté que la réduction des nitrates, très 
faible dans les deux premiers lots, est très intense à 400 et 50°, à 
faible à 60°, et sensiblement nulle à 80°. Une telle variation 


706 
du pouvoir réducteur en fonction de la température, démontre 
que l'agent qui le produit est de nature diastasique. 

Il est donc permis d'affirmer, en se basant sur l’ensemble de 
ces résultats, qu'il existe dans les tubercules de pommes de 
terre un ferment transformant jies nitrates en nitrites. 

J’ai également constaté l'existence d’agents de réduction dé- 
truits à la température de 100°, dans la plupart des végétaux. 

Je dois faire remarquer, toutefois, que je n’ai pu mettre en 
évidence une des propriétés principales des ferments solubles, 
à savoir la disproportion entre la cause et l'effet. La quantité 
de mitrite formée augmente pendant quelque temps, puis dé- 
croit. Je reviendrai, dans une prochaine note, sur ce phéno- 
mène, en essayant d'expliquer le mécanisme des oxydations et 
réductions chez les végétaux. 


SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1903 


Présidence de M.JupPonNT, président. 


COMMUNICATIONS 


Sur la Formation des Grandeurs mathématiques. 


Par M. JUPPONT. 

pe PRÉLIMINAIRES . 

Descartes disait : (Galilée examine les matières de physique 
« par des raisons mathématiques et, en cela, je m’accorde avec 
€ lui, car je tiens qu'il n’y a pas d’autre moyen de trouver la 
« vérité. » 

Depuis que ces idées ont révolutionné les méthodes scienti- 
. fiques, l'influence que la précision, l'exactitude et l'interpré- 
tation des mesures, jouent dans la formation de nos connais- 
Sances, s’est accrue au point de dominer l’évolution du progrès 
scientifique, malgré les différences irréductibles qui séparent 
les domaines du calcul et de la physique. 


O6. 


La mathématique n’a de certitude que parce qu’elle se dé- 
veloppe en complications illimitées, dans un abstrait que notre 
“esprit a créé ; elle conduit à des vérités absolues et complètes, 
srâce au respect absolu du principe d’évidence qui est toujours 
à la base de la formation des grandeurs algébriques ou géomé- 
triques. | 

Au contraire, la vérité physique ne peut être qu'approxima- 
tive, parce que le principe d'identité n’est jamais rigoureuse- 
ment observé dans l’expression des liaisons phénoméniques, qui 
sont des lois ou des relations toujours approchées. Mais, c’est 
la comparaison méthodique et continue entre le résultat prévu 
par le.calcul et le résultat mesuré dans l’expérience, qui con- 
duit le plus souvent à la connaissance approfondie de la vérité 
physique, puisque tout rapprochement obtenu entre la loi 
exprimée et la formule abstraite du calcul, nous fait fare un 
pas vers plus de vérité, c'est-à-dire vers l’absolu abstrait, qui 
est la certitude la plus grande à laquelle nous puissions aboutir. 

Aussi, l'étude simultanée de la philosophie des sciences physi- 
ques et des sciences mathématiques, est indispensable pour as- 
seoir sur des bases solides le peu de savoir que nous possédons : 
c'est pourquoi les recherches de philosophie mathématique pren- 
nent chaque jour une importance de plus en plus considérable, 

De nombreuses et pénétrantes investigations ont conduit par 
des voies nouvelles, vers les bases de la science des grandeurs 
et l’on a vu s’édifier, puis se coordonner entre ellés, les géomé- 
tries euclidiennes et non euclidiennes qui semblaient contra- 
dictoires,. | | 

Je voudrais apporter une modeste contribution à l’enchaine- 
ment des grandeurs mathématiques qui sont les pièces fonda- 

mentales de toutes les métrologies, en vous exposant une mé- 
thode personnelle de la formation des nombres et des grandeurs 
algébriques et géométriques. 

J'ai dû pour exprimer les nuances qui séparent ces grandeurs 
et leurs relations, adopter des symboles spéciaux et une termi- 
nologie nouvelle; car toute science étant une langue bien faite, 


4 


AM 


il faut, dès que l'expression est insuffisante ou douteuse, adop- 
ter franchement un terme nouveau bien adéquat à la concep- 
tion qu'il représente. 

On pourra me taxer d’abus, à ce sujet; mais malgré les ob- 
jections que suscite la formation de nouveaux termes, j'estime 
que leur multiplicité lorsqu'elle est raisonnée et motivée, est 
de beaucoup préférable à la multisignification d’un même mot 
ou d’un même symbole. ‘ 

L'interprétation incomplète ou sans restriction (ce qui arrive 
» fatalement par l'usage répété) du mot ou du symbole à plusieurs 
significations conduit, en effet, à des incompréhensions, à des 
confusions et à des erreurs graves par le chevauchement des 
significations diverses les ünes dans les autres. 

Nous allons trouver cette nécessité de termes nouveaux dès 
les premiers pas. 

Une girandeur est, dit-on aujourd’hui, tout ce qui est sus- 
ceptible d'augmentation ou de diminution. 

Cette définition est insuffisante, car elle s'applique à des 
objets d'essence différente ; ainsi l’affection, la haine sont sus- 
ceptibles d’accroissement, et cependant ce ne sont pas des gran- 
deurs. 

J’appelle aussi Grandeur (1) tout ce qui peut être augmenté 
ou diminué, mais je divise les Grandeurs en deux classes. 

Lorsque les Grandeurs ou leur représentation sont objective- 
ment comparables à d’autres Grandeurs de même Nature (2). 
elles deviennent des Quotités (3) ; la Grandeur étalon est une # 
partie de la grandeur étudiée, ou inversement. 

Les Quotités abstraites, comme le nombre, la ligne, les sur- 
faces, etc., peuvent être objectivées par des symboles graphi-= 
ques. 


(1) Je commence par une majuscule les mots auxquels j'att'ibue 
une signification nouvelle. 

(2) La Nature d’un objet est l’ensemble de ce qui lui est personnel. 

(3) Ce terme a la méme racine que parties aliquotes, qui en dé- 
rive. 


— 98 — L 

Certaines Quotités objectivables peuvent ètre comparées soit 
dans l’espace, soit dans le teinps; d’autres sont comparables 
simultanément dans le temps et dans l’espace. 

L'opération dans laquelle on compare des Quotités objectives . 
est la Mesure. 

Le résultat de cette comparaison est la mesure (1) de la 
Quotité évaluée par rapport à la Quotité prise comme terme 
de comparaison. 

L'objet type, choisi comme base de la Mesure de Quotités 
d’une Nature donnée, est dite Grandeur unité ou Unité. 

Le résultat de la Mesure est un nombre. 

Le nombre est le qualificatif de la mesure. 

Lorsque les Grandeurs ne sont comparables que subjective- 
ment, c’est-à-dire que leur superposition est psychique (foncé, 
clair, éloigné, rapproché, brülant...\, nous en concevons les 
degrés, mais ne pouvons ni les représenter exactement n1 les 
superposer dans l'espace et dans le temps. Le résultat de la 
comparaison est une Qualité. 

Il y a des Qualités qui n’ont pas d'augmentation ou de dimi- 
nution possible; ainsi, un cube ne peut être plus ou moins 
cube ; un cercle ne peut être plus ou moins rond ; elles ne peu- 
vent devenir des Quotités; elles sont par essence des Qualités 
absolues et complètes en elles-mêmes. 

Un plan géométrique est parfaitement plan, tandis que las 
surface d’un corps plan est plus ou moins exactement plane. 
* Avec les progrès de la science, d’autres Qualités sont SUSCep- 
tibles de devenir des Quotités. L’arpentage permet de mesurer 
une distanee inaccessible, le photomètre compare des éclats 
lumineux : les couleurs peuvent être définies par les raies spec- 
trales qui entrent dans leur composition ; l’acoustique déter- 
mine les nombres de vibrations qui caractérisent un son..., etc. 


(1) La Mesure est donc l'acte de mesurer et la mesure, le résultat 
de cette’opération. La lettre capitale différencie ces deux significa- 
tions du même mot. 


er O0 


Pour réaliser la comparaison quelle qu’elle soit, il faut l’in- 
tervention d’une matière auxiliaire obéissant (1) à la loi de 
l'égalité de l’action et de la réaction pour toutes les valeurs des 
faits observés, sinon la mesure serait un leurre. 

La mesure d’une Quotité est une Quotitance, comme la me- 
sure d’une longueur est la Distance qui sépare les deux points 
qui la limitent ; comme la mesure d'un volume est une Conte- 

_nance ou d’une surface, une aire 

Le mot Quotitance contient donc tous les résultats de mesure, 

dont'il est le terme le plus général. 

En résumé, la Qualité est la manière d’être des objets dont 
la perception, considérée comme effet, n’est pas reliée numéri- 
quement à la cause, bien que nous puissions exprimer cette 
Liaison (2) et ses variations en langage ordinaire, par suite de 
la connaissance que nous avons acquise de cette Qualité (3). 

La Quotité, au contraire, permet d'exprimer numériquement 
la Liaison de la cause à l'effet” 

. Pour préciser la Nature de la cause dans le cas des Quotités 

nous disons que cette cause est un Noumèéne, et que l'effet est 

un Fait. 

L'examen et la classification des Faits matériels font l’objet 

_ des sciences énergétiques; l’étude des Faits de Quotité pure fait 
l'objet de la mathématique. 

Pour préciser que la cause se rapporte à une Qualité, nous 
l’éerirons : une Cause, et de mème pour l'effet, que nous écri- 
rons : un Effet. 

Le schème des Grandeurs est donc le suivant : 


(1) Au moins très sensiblement. 

2) Le terme Liaison détermine les conditions les plus générales, 
les plus vagues, les moins définies qui puissent exister entre deux 
choses qui dépendent l'une de l’autre. 

(3) La Qualité ainsi conçue se rapproche beaucoup de l'intensité 


de Bergson. 
, 


[ 


: 


— 100 — 
JS 6 DR A LE AE GC EC UE C3 5 | Dé e à Ce SOC ER me GE CE RE ES SES 
Tout ce qui est Grandeur considerée comme 
variable par une LATII NET AD x 
Ant AT NATURE DE LA GRANDEUR ———— 
constitue une cause. effet. 
ARRETE 2 SE RE SI COR 
mesurable à, < £ 
à: Quotiteé. Noumène.| Fait. 
| numériquement 
Grandeur. 
: non mesurable ca 4 
| Fa Qualité. Cause. Effet. 
numériquement 


LES LIAISONS MATHÉMATIQUES 


La mathématique pure, étudie les Liaisons ordonnatrices et 
quotitatives qui existent entre les Quotités indépendantes de la 
durée et du temps. | 

Les Quotités mathématiques sont donc des abstractions, puis- 
que l'existence dans le temps est une condition nécessaire à 
toute réalité. x 

L'opération psychique qui explicite les fails mathématiques 
a bien lieu dans le Temps; à l'origine, elle s’est bien appuyée 
sur-des Faits existant dans l’espace ; mais ce qu’elle a construit, 
ce qu’elle à conçu, échappe au temps, pendant lequel elle le 


, 


produit. 
Pour cette raison, les vérités mathématiques demeurent im- 


muables, identiques à elles-mêmes; elles sont vraies d’une 
autre manière que la vérité physique, que la vérité historique 
ou toute vérité d'observation, car ces dernières vérités varient 
dans le temps, avec les progrès de la connaissance; aussi, pour 
préciser le caractère immuable de la vérité mathématique, je 
dirai qu’elle est une Survérilé, le qualificatif correspondant 
sera Survrai. 
La Vérité est l'accord du Percept (1) et du Concept (2). 


(1) La Perception est l’acte de percevoir ; le Percept par analogie 
avec Concept, est le résultat de la Perception tel qu'il cest fixé dans 
notre mémoire psychophysiologique. 

(2) La Conception est l'acte de concevoir; le Concept est le 
résultat de la Conception, 


D — 101 — 

La Survérité est l'accord de l’Objet du Concept. 

Les vérités mathématiques sont bien Survraies, puisque, par 
“définition, l'Objet abstrait et conçu sur lequel le raisonnement 
s'appuie, a des attributions définies et limitées à priori; cet 
Objet est construit par l'esprit, à l’aide de la déconstruction de 
la réalité objective qui en a suscité la Conception. 

Il y a donc, par hypothèse, identité entre le Concept et 
l'Objet, en raison même de la formation de ce dernier. 

Les Liaisons qui existent entre Quotités mathématiques sont 
indépendantes des substances qui ont permis de les concevoir ; 
aussi les Survérités demeurent, même si la substance sur 
laquelle on s'appuie pour les édifier vient à changer; c’est 
‘pourquoi la mathématique s'applique à toutes les observations 
‘que nous faisons sur la Matière. 

Les Liaisons entre Quotités sont variables; nous en distin- 
guerons trois sortes : 1° L'Equation, qui exprime l'identité des 
grandeurs.mathématiques. | 

Ce signe est actuellement — (égal à) (1) pour toutes les éga- 
lités physiques, chimiques et mathématiques. 

Il y a là une laeune terminologique grave, qui est la cause 
de bien des difficultés. 

Je propose de limiter le signe — à l'identité numérique ; 
xemple 3 4 2E=5. 
L'identité des Quotités algébriques serait exprimée par (—qui 
qui veut dire : vaut ; exemple : ax? + b(= c. 


” 
2 
0 


Le résultat des opérations sur les valeurs ou Grandeurs géo- 

étriques sera exprimé par #—> ; ainsi, BC + CD > AB; 

ns ce cas, le signe > ne signifie plus égale, mais résulte 
»r à 1 . . 

l’équation se lit : 

4 de BC + CD résulte AB. 


7 Fe 

Do) Le signe = fut employé en 1£57 par ROBERT RECORDE, qui fut 
médecin de la Cour d'Angleterre. 

… Les signes > et < furent imaginés par THoMas HarnioT (1560- 


1621). 


22 109 — | | +! 

Ces distinctions sont capitales, pour les raisons qui vont être 
bientôt développées. 

2° La Relation, qui exprime la mesure de Quotités physi- : 
ques. 

(=). La mesure de... est égale à ; exemple : 

(=) 1, (1 + at), binôme de dilatation. 

30 L’Equivalence qui exprime l'identité de la mesure de 
Quotités différentes, qu’elles soient ou non de même Nature, 
son signe est Æ équivaut à : 

4 calorie Æ 425 kilogrammètres. 
Le carré construit sur l’hypothénuse du triangle rectan- 


gle + au Total des carrés construits sur les deux autres côtés; 
les contenances superficiellés, les aires sont seules égales. 


L'ORDRE 
F 

Lorsque plusieurs objets sont percevables simultanément, 
l’opération la plus simple que l'esprit puisse faire, c'est de con- 
centrer l'attention sur un groupe de ces objets et de les repérer 
les uns par rapport aux autres, après en avor# constaté l’exis- 
tence individuelle, dans l’espace; ce qui revient à dire qu’ils 
sont extérieurs l’un à l’autre. 

Ce classement détermine l’Ordre dans lequel l'esprit place ces 
objets (dans l’espace), les uns par rapport aux autres. | 

La définition de ce classement, se fera en donnant un nom à 
chacun des rangs de cét Ordre. 

Cette considération du rang fait abstraction complète de la 
matière et des Qualités de l’objet classé; cette convention défi- . 
nitrice de classement et les termes qui en résultent Sappli- 
queront donc à toutes choses, quelles qu’elles soient, à condition 
qu’on les classe de la même facon, c’est-à-dire suivant le même 
Ordre. | 

Les constructions ordinales sont survraies et elles sont défi- 
nies par l'adjectif ordinal. | 

Une construction ordinale est toujours relative par rapport à : | 


LS 


l'objet qui est le point de départ de l’ordre défini et par rapport 
à celui qui l’a défini. Malgré son caractère de survérité un 
Jrdre n’est pas indépendant, il est doublement relatif. 
L’adjectif ordinal qualifie le rang qu'occupe un objet, par 
rapport à un autre objet pris comme point de spas de l'ordre 
auquel ils appartiennent. 

L'adjectif ordinal, qui servira à déterminer, par exemple, la 
F osition relative de l’individualité de l’un des fruits contenus 


“ans un panier, repère de façon complète, mais entre eux seu- 
ent, ces fruits les uns pâr rapport aux autres. 

: Le élassement ordinal d’un nombre limité d'objets implique 
une certaine Liaison de celui qui l'a effectué avec l’espace et 
cette Liaison constitue le Sens du classement. 

“ Dans l'écriture et dans les nombres, ce classement se fait de 
gauche à droite par PRDEOE à la personne qui a cet Ordre de- 
vant elle. ; 

» Aussi l'on dit : le premier terme d'un Ordre est celui qui n’a 
jas de voisin de gauche. 

. Le dernier terme d'un Ordre est celui qui n’a pas de voisin 
de droite. . 

Gauche et droite ne sont pas des repères absolus, mais des 
repères qui dépendent de celui qui définit l'Ordre. 

. C'est là un Fait d'observation. 

| Le terme Sens veut donc dire à droite‘ou à gauche, par rap- 
Dort à une position donnée de l'observateur; c’est ainsi que 
santroduit la notion d’espace dans les Quotités mathémati- 
- Toute Numération, c'est-à-dire l’Acte qui définit un Ordre, 
deux Sens et n’a que deux Sens (1). 


LE NOMBRE 


Q) La M rution est donc bien différente de la numération qui 
est la méthode utilisant la Numération. 


ä 


— 104 — 


l'esprit conçoit une autre opération quasi simultanée, c'est celle 


- qui consiste à définir l’ensemble formé par les objets ordonnés 
jusqu'au nième rang, inclus. | | | 
La définition de cet ensemble qualifie la Quotité de ce grou- 
pement, par rapport à l’un quelconque des objets pris comme 
terme de comparaison, comme Unité. L 
Par sa Nature, cette nouvelle conception est indépendante 
de l’Ordre du groupement, en vertu de l'évidence expérimen-" 
tale : « Le Tout est égal à l’ ensemble de ses parties » qui est, 
en réalité. une définition du Tout. L 
D M ne oo 
La définition de l’ensemble des unités du groupement d’ob- 
jets contigus extérieurs les uns aux autres, constitue le Nom-: 
bre, c'est l'adjectif cardinal. | 
Sa définition est de rigueur complète. 
L'opération qui consiste à nommer successivement les divers 
rangs d’un ordre donné et, par suite, à définir le Nombre d’ob- 
jets que cet ordre contient jusqu’au rang désigné inclus, s’ap- 
pelle compter (1). 
En mathéMatique, l’adjectif cardinal est remplacé par un 
chiffre (2) ou un nombre formé de chiffres qui a la même 
signification que cet adjectif. 
5 — cinq. 
152 — cent cinquante-deux. 


Le zéro est le signe indiquant l’absence de toute Quotité (3). 


(1) Le verbe numérer serait beaucoup plus expressif; il est regret- 
table qu'il n'existe pas dans le langage courant, comme numéro, nu- 
numérique, numéral, ou énumérer, le terme compter devant étre 
réservé aux opérations mathématiques qui s'appuient sur des groupes 
d'unités déjà numérés. 

(2) On attribue aux Hindous les chiffres qui nous ont eté transmis. 
par les Arabes. Certains savants prétendent que Pythagore les au- 
rait rapportés de ses voyages en Egypte et dans l'Inde; pour d’au* 
tres, Boèce (470-526) serait Lhvenue de nos chiffres et du système 
décimal. 

(3) Boëce laissait vide la place du zéro, quin apparut qu après lui 
et avant l’arrivée des Arabes, 


— 105 — 


* La science qui repère les Quotités numériques par le langage 
ordinaire ou les chiffres, est la numération (1). 

Le Nombre est indépendant du Sens et de l'Ordre, c'est donc 
une Grandeur plus simple que l'Ordre; c’est une Quotité d’une 
Nature complète en elle-même, puisqu'on ne peut lui enlever 
aucun élément d’une autre Nature que la sienne. 

Le Nombre représente instantanément, à l'esprit, lensem- 

ble du groupement ordinal correspondant ; 11 suppose accompli 
le Temps qui a été nésessaire pour numérer réellement les 
objets et obtenir sa définition. 
. Le Nombre est donc indépendant de la durée, puisqu'il n’en- 
visage que le résultat et non l'opération qu'il a fallu faire pour 
le concevoir et le former ; c’est le Concept résultant; bien diffé- 
rent de l’opération de la Conception d’où 1l résulte. 

On dit actuellement le Nombre est une grandeur scalaire, 
d’après la définition d'Hamilton ; je propose de dire le nombre 
est une self Quotité (2), puisqu'il est complet en lui-même: 
qu'il n'implique de relativité que par rapport aux autres Nom- 
bres; qu’il est sans lien avec la matière, avec l’univers phéno- 
ménal, avec le temps, avec l’espace, avec une direction ou un 
Sens quelconque ; il existe en dehors de toutes ces Grandeurs, 
il peut les qualifier, mais il n’en dépend pas, en raison de sa 
définition même. 

L’abstraction que nous avons fait de la matière et de la qua- 
lité des Objets qualifiés par le Nombre, implique une consé- 
1 importante ; en considérant chaque Objet, nous lui 
avons substitué une convention concue par notre esprit et qui 
est l'Unité mathématique. 

- Cette convention est la même pour tous les objets ordonnés 
ou comptés ; 1l en résulte donc qu’un Nombre est une collec- 
lion d’Unités identiques, et cette identité absolue est posée 
s 

; {) La numération aurait été imaginée en Chine, par Fo-Hi, 3500 ans 
vant notre ère. 


(2) Pour le rattacher à la Quotité, qui est la Grandeur fonda- 
mentale et générique. 


4 


\ 


— 106 — 


comme condition essentielle de la formation du nombre (1), 
la base fondamentale de la convention mathématique ; l’on ne. 
peut donc songer à démontrer 1 --5 —=5 +1; c’est une survé-. 
rité. 

Le Nombre existe indépendamraent du temps, mais la re-. 
présentation objectivée d’un Ordre de grandeurs réelles peut 
demander un temps plus ou moins long. | 

Ainsi, Bertrand représente la tension p de la vapeur d’eau à 
la température T, par la formule 
| T 79,623 

PESTE 37 SET 

Cette formule (2) « remarquable par l’immensité des nom- 
bres » qu'elle utilise, peut être € comparée à une balance dans 
« laquelle, pour peser quelques milligrammes, on mettrait en. 
« opposition des poids supérieurs à celui d’une sphère de pla- 
€ tine ayant pour rayon la distance du Soleil à Neptune ». En. 
effet, si habibué que l’on puisse être au calcul, on ne peut se 
représenter le nombre 230 1,5%, cela ne surprendra pas si l’on 
réfléchit combien l’on a déjà de peine à concrétiser une quotité" 
de À milliard d'objets ou un milliard d'unités d’une grandeur 
comme la minute, puisqu'il y a à peine un milliard de minutes 
que dure l’ère chrétienne. 


Et, cependant, un milliard est seulement 10°. 


Cet exemple, montre que le Nombre comporte sa définitio 
exacte quelle que soit sa grandeuf; mais les Quotités concrètef 
qu'il qualifie ne sont pas représentables instantanément à 
notre esprit, car elles existent dans le temps et dans l’espace, 
et nous ne pouvons faire apparaître instantanément, à notre 
conscience, la représentation quotitative qui résulte du choix 


(1) C'est ce que distingue l'unité mathématique de tout objet con- 
cret pris pour unité; celui-ci n’est jamais rigoureusement égal aux 
obiers ou fractions d'objets auxquels on le compare. 


(2) Bertrand : Thermodynamique ; 1887, pp. 158 et 199. 


En 


‘d’une unité concrète, multipliée par un nombre, c'est-à-dire 
“par un groupement d'objets concrets. 

- Finalement, l'Unité est un Corcept représentatif admis 
à priori, c'est le résultat d’une déconstruction qui simplifie, 
au maximum, la Perception de tout objet considéré individuel- 
ment et que nous réduisons à la mesure numérique de son 
individualité, c’est-à-dire à 1, Concept et signe représentatif qui 
s'applique à toutes les Quotités unités. 

Cette déconstruction aboutit au même Concept pour tous 
les objets considérés individuellement ; elle fournit l'Unité ou 
Quotité ultra simple, et assez simple pour ne plus pouvoir être 
simplifiée; c’est la limite de simplicité de l'abstraction ; elle 
n'existe que dans notre imagination, qui l'a formée. 

Il est indispensable d'ajouter que l'Unité peut être divisée en 
parties aliquotes; que ces parties elles-mêmes peuvent être 
subdivisées, et ainsi de suite, sans que nous puissions assigner 
une limite logique à cette opération toute subjective, qui s’exerce 
sur des abstractions ; et, comme nous supposons que les parties 
aliquotes jouissent des mêmes qualités d'égalité absolue que 
l'Unité d’où on les a déduites, cette division peut être continuée 
indéfiniment et jusqu’à l’infiniment petit, de même qu’on peut 
. ajouter indéfiniment des unités les unes aux autres et conce- 
voir l'infiniment grand sans que cela implique l’existence d’une 
réalité correspondante. 

…— Cette hypothèse de l'identité des propriétés des parties de 
j unité les unes par rapport aux autres, et par rapport à l’unité, 
‘constitue la base de la notion du continu mathématique, qui 


D. : : : 
est une pure abstraction formée par notre espril. 


| 


| 

1 LES QUOTITES MATHEMATIQUES 

4 QUOTITÉ ARITHMÉTIQUE 

… Le Nombre, formé d'unités, est le point de départ de la for- 


mation des Quotités mathématiques plus complexes ; c’est le 
matériau avec lequel nous construisons toutes les Quotités 


» : Ÿ 


— 108 278 


arithmétiques ; mais, en l’ajoutant à certains concepts, il for- 
mera les quotités algébriques et géométriques. 


QUOTITÉ ALGÉBRIQUE (1) 


L'ordre numérique qui fournit un Nombre peut être par 
couru dans deux sens différents, qui donnent le même résultat 
numérique. | 

Si, à ce nombre, nous ajoutons un signe, qui tienne compte 
du Sens dans lequel on a compté l’ordre numérique dont il re- 
présente l’ensemble des unités, on forme une Quotité nouvelle 
et bicomplexe puisqu'elle contient : 

4° Un Sens ; 

2° Un Nombre. | | 

C'est la Quotité algébrique ou Alquotité (2). C'est une dyade: 
dont les deux éléments ne peuvent être séparés sans changer sa 
Nature, et dans toutes les opérations faites sur ces Grandeurs, 
il faut tenir compte du rôle des deux éléments qui la consti- 
tuent. 

L’alquotité est comparable à un composé chimique binaire ; 
si on enlève un élément, le composé binaire disparaît et fait 
place à ses deux constituants, qui sont bien différents du com= 
posé qu'ils formaient. 

Si nous appelons positif le Sens de gauche à droite obser 
devant notre personne et que nous le représentions par le signe 
(+) (3), le sens négatif sera la numération faite de droite à 
gauche; nous le représenterons par le signe (—) (3). 


.: 

(1) Francois VièTE (1510-1603), sieur de La Bigotière, est le fonda 
teur de l’Algebre. 
(2) Au point de vue linguistique, il serait plus juste de dire : almw 
quotilé ; mais on obtient un terme plus long, qui n'est pas plus ex= 
pressif. 
(3) Les parenthèses qui accompagnent les signes + et — différen- 
tient les Sens (+) et (—) des signes + et — de l'addition et de la 
soustraction, avec lesquels on les confond dans l'algèbre classique, 
ce qui cause des incompréhensions ; alors qu'en représentant chaque 
définition par un signe spécial, cette confusion des conventions 
qu’elle comporte est impossible et diverses règles dogmatiques sont 
légitimées. 


4 221409 = 


Ainsi (+ a), indique un nombre compté de gauche à droite; 
(— b) un nombre compté de droite à gauche. 

Ces deux signes sont inverses l’un de l’autre et#la convention 
contraire aurait pu être faite, sans changer les rapports des 
alquotités entre elles ; elle aurait seulement changé la repré- 


sentation. 


QUOTITÉ GÉOMÉTRIQUE 


_ Une direction est définie par la position repérée d’une droite 
dans l’espace. 

Une direction est donc toujours relative par rapport à ses 
‘repères ; comme nous ne connaissons pas de repères immobiles, 
il en résulte que nous ne connaissons pas de direction absolue, 

Sur une direction qui sera toujours relative, mais que nous 
considérons comme absolue, nous pouvons représenter des alquo- 
tités, en attribuant à l'Unité une longueur rectiligne déterminée : 
nous formons la Quotité géométrique ou Métriquotité qui est 
une Grandeur tricomplexe, puisqu'elle comprend simultané- 
ment : 

AUnSens;  : | . 

2 Un Nombre; 

3° Une direction. 

C’est une trinité mathématique qui peut servir à représenter 
des figures géométriques dans l’espace ; on l’appelle aussi Vec- 
teur ou Grandeur Vectoriclle. 

La Métriquotité est comparable à un composé chimique ter- 
naire, que l’on détruit si on lui enlève un de ses éléments; si 
Von enlève le Sens, 1l reste une longueur donnée ; si l'on enlève 
le Nombre, il reste un Sens repéré par rapport à une direction ; 
Si on enleve la direction, il reste l’alquotité. 

4 Dans les Liaisons entre les Métriquotités, 1l faut donc tenir 
compte du rôle de leurs trois éléments. 
Les Vecteurs se représentent par les signes 

| er en 


SOG. D’HIST. NATURELLE DE TOULOUSE, (T. XXXVI). 11 


D — 4110 — . 


OPÉRATIONS MATHÉMATIQUES 


Elles ont pour but de grouper des Quotités ou de déterminer . 


les Liaisons qu’elles ont entre elles. $ 
Î. — OPÉRATIONS ARITHMÉTIQUES s 
ADDITION 


L’addition est l'opération qui permet de déterminer le nom- 1 
bre d’unités contenues dans l’ensemble d'ordres numériques, « 
numérés dans le même Sens. 4 

Le Nombre auquel on en ajoute d’autres est l'additande ; les« 
nombres ajoutés sont des additeurs. L 

Le résultat de l'opération est le Total(1); il est toujours prus 
orand que l’additande. 

Le signe de l'addition est + (plus), qui est bien différentf 
de (+) positif, puisqu'il indique une opération, alors que” 
(+) qualifie une Quotité au point de vue du Sens dé sa numé-. 
ration (2). | 

MULTIPLICATION » 


os 


L’addition dans laquelle l’additande et les additeurs sont 
tous égaux, est une TARPICALIQNE ils constituent le multipli- 
cande. 

Le multiplicateur est le nombre cardinal qui correspond au 
nombre ordinal obtenu, en ordonnant numériquement l'en 
semble de l’additande et des additeurs. | | | 

Le résultat de la multiplication (3'est le Produit. 

C’est une addition particulière qui permet, dans ce cas tout 


(1) Le terme Somme est réservé pour le calcul intégral. 4 
(2) Les signes + et — furent employés pour la première fois dans 
l'Arithmétique marchande de JEAN WipMaN, pour indiquer le total 
et le reste (Leipzig, 1489), et STiFEL ou STIFELIUS fut un des premiers 
(1544), à les employer comme signe d'opérations. 

(3) Le symbole de la multiplication X fut introduit par WiLLiaM 
OUGHTRED (1574:1660), dans une arithmétique publiée en 1631. 


‘eve MAIL 7, nr. 


CARE | SUR 
spécial, d’abréger le Temps de la Numération qui doit corduire 
au Produit. 


LA SOUSTRACTION 


La soustraction est l’opération qui permet de déterminer le 
nombre d'unités qui restent de l’ensemble de deux Ordres nu- 
mériques numérés successivement, en Sens inverse l’un de 
l’autre. 

Le premier Ordre doit avoir un nombre d’unités supérieur 
au nombre d'unités du second. 

En fait, on décompte le deuxième Ordre du premier, on le 
retranche, on l’enlève; de sorte que le résultat de la soustraction 
à l’inerse de celui,de l’addition, est plus petit que le premier 
Ordre, puisqu'on en a retranché le second. 

Le Nombre duquel on en retranche un autre, est le dimi- 
nuande. 

Le nombre retranché est le diminueur. 

Le résultat de la soustraction est la différence. 

Le signe de la soustraction est — (moins). 

Il ne faut pas confondre — avec (—}, négatif. 

En arithmétique, par nécessité, le diminuande est toujours 
plus grand que le diminueur ; si le diminueur est plus grand 
que le diminuande, on dit que l'opération est impossible 
arithmétiquement. 

On comprend aisément qu’il en soit ainsi ; le Nombre a, en 
effet, une signification absolue qui est déterminée par le total 
d'unités qu'il renferme, lorsque l’on a retranché toutes les uni- 
tés du diminuande (ce qui est le cas si le diminuande est égal 
_au diminueur), il ne reste rien, et, de rien, on ne peut pas 
_retrancher quoi que ce soit, c'est une impossibilité ; donc, sup- 
poser le contraire, est contradictoire à la formation définitrice 
du Nombre, et la soustraction arithmétique d’un diminueur 
plus grand que le diminuande est impossible par définition. 


Î LP 
10 
— { B/4 = 
. Î . 


id DIVISION 


Si l’on retranche successivément un même diminueur d’un … 
diminuande et des différences obtenues dans les soustractions 
successives, on détermine le nombre de fois que le diminuande 
contient le diminueur. } 

L'opération est une division (1). 

Le Nombre que l’on divise est le dividende. 

Le Nombre par lequel on divise est le diviseur. 

Le résultat est le Quotient. a 

Si la différence de la dernière soustraction possible n’est pas 
zéro, cette différence finale s'appelle le Reste de la Division. | 

Une division non effectuée, dans laquelle le dividendé est 


plus petit que le diviseur a < b, s'appelle une fraction. 


a 


ra #4 
Dans le cas contraire lorsque a > b, c’est un nombre frac-. 


{ionnaire. : 


L N 


EXPONATION 


La multiplication dont le multiplicande est égal au multipli- 
cateur, est l’exponation deux (2). 


a X Wa". 


Le résultat est ce que l’on appelle le carré d’un nombre, ou 
 l'exponance deux. 


(1) Le symbole de division : est dû à LEIBNIZ ; la barre de division, 
ou de fraction fut employée en 1202 par FiBonaccr, qui en attribue 
l'invention aux Hindous. 4 

(2) Exponation est formé à l’aide de la racine d’exponentiel: ce 
terme a l'avantage de supprimer de l’arithmétique le mot puissance. 
qui est déjà employé avec des significations bien différentes, soit en 
philosophie, soit en mécanique; de plus, il harmonise les termes des 
mathématiques élémentaires avec ceux des mathématiques supes 
rieures. 


PCM 


Le produit de l’exponation deux par l’exponé, est l’expona- 

tion trois ou cube..., etc. 
aa = a; 
ON d''avE 

Le résultat d’une exponation est une exæponance, on la qua- 
lifie par le nombre de termes intervenant dans les multiplica - 
tions effectuées. Ce chiffre indicateur, placé à droite et au-des- 
sus de l’exponé, est l’exposant (1) ou degré de l’exponation. 


SUREXPONATION 


La multiplication dont les termes sont une même expo- 
nance, est une surexponalion. | 

Elles se désignent par le nombre de facteurs de la multipli- 
cation exponentielle. 


a? X a? = af est une biexponation deux. 
a? X a? X a? —= af est une triexponation deux. 
as X a — af est une biexponation trois. 


SOUS-EXPONATION 


La Sous-exponation consiste à trouver un nombre qui, ex- 
poné à un degré déterminé, reproduise le nombre donné. 

Le signe de la Sous-exponation est 1/7 (Liacine) (2). 
. Le chiffre que l’on place à côté de ce signe indique le degré 
de la sous-exponation. 


De. 
V est sous-exponalion 2, dite racine carrée. 


Li 
74 est sous-exponalion 3, dite racine cubique .., etc. 


n NY 

Vois 
… (1) Nicozas CHUQUET employa dès 1484 la notation numérique 
d'exposant, 


(2) Le symbole de V est dû à SCHENBEL, qui l’employa dans 
“son Algebre, publiée à Paris en 1552; auparavant, on employait le 
signe R). 


LAN 


Dans la sous-exponation arithmétique le résultat est toujours 
unique ; il ne peut qu’en être ainsi, par suite de la définition 
de l’opération et cela, quel que soit le degré de la sous-expo- 
nation. En effet, l’exponation est une addition d’une forme 
particulière dans laquelle les additeurs, égaux à l’additande (qui 
devient l’exponé), sonten nombre exactement fixé par la com- 
binaison du degré de l’exponation et par la valeur numérique 
de l’additande. | 

La sous-exponation est une suite de soustractions faites dans 
des conditions inverses de l’exponation, le résultat est unique. 


REMARQUES 


Dans l’addition, par suite dans la multiplication arithméti- 
que, on peut intervertir l’ordre des facteurs, le résultat ne 
. change pas, le but de l’opération est identiquement le même. 

Dans la soustraction et la division, on ne peut intervertir 
l’ordre des facteurs sans changer le but de l’opération ; le résul- 
tat est donc différent si l’on intervertit les termes. 

Il en est de même pour l’exponation : at n’est pas égal à e2. 

En résumé, 1l n’y a que deux opérations arithmétiques, quels 
que soient leurs nombreux cas particuliers : l'addition et la 
soustraction ; parce qu’il n’y a que deux Sens de Numération, 
compter et décompter, et, qu’en réalité, l’addition est la Me- 
sure, par rapport à l'unité numérique, de Nombres comptés 
dans le même Sens, la soustraction est la Mesure de Nombres 
comptés en Sens contraire l’un de lautre. 


DU ZÉRO ET DE CERTAINES EXPRESSIONS ARITHMÉTIQUES 
DANS LESQUELLES IL FIGURE 


Zéro est le chiffre représentant l’absence de Quotité. 
. Si, dans une addition, l'additande est nul, le total est égal à 
l’additeur. 

C'est une évidence. 


LCR 


+ 


Ë — 115 — 


De même, si ladditeur est nul, le résultat est égal à l’addi- 
«tande. | 

C’est encore une évidence, car faire une addition dans laquelle 
on n'ajoute rien, équivaut à ne pas modifier le nombre pri- 
mitif. | 

Dans la soustraction, si le diminuande est nul, l'opération 
est impossible ; de même dans la division, si le diviseur est nul, 


de sorte que, littéralement : 
0 


œ 
veut dire opération impossible, on ne peut diviser aucune fois 
20 par a. | | 
Si le diminueur est nul, on n’a pas fait de soustraction. 
_ De même, dans la division, si le diviseur est nul la division 
est impossible et le symbole 


0 | 
veut dire b contient O un nombre de fois impossible à déter- 
miner. 

Si, dans une multiplication, l’un des facteurs est nul, le pro- 
duit est nul, car ajouter zéro à lui-même, c’est-à-dire rien à 
rien, fait toujours rien. 

La division de deux exponances égales 


ab 
Fes à 
peut recevoir la forme 
: 
_. rie 00. 


Dans cette expression, le zéro n’est plus la représentation de 
. l'absence de quotité numérique ; il est le symbole d'une opéra- 
… tion particulière, dont on ne peut pas dire qu'elle est une expo- 
… nation nulle, mais l’exponation zéro, le chiffre zéro en expo- 
sant étant l'indication de la division de deux exponances égales, 
et cela, par définition (1), ; 
| a9 =" 


à < A , AT ab 4: ï 
(1) En algebre, on a de même par définition ee RE Y) rt 
, ab+c - ŒC 

il serait plus précis d’avoir un signe pour le zéro représentant l’ab- 
… sence d'unités et le zéro correspondant à une opération déterminée. 


Cd * x L » à V7 MON BNP "1 
: ; + OUR 
“ #4 
« £ — % 
3 
1 
e V9 


— 116 — 


II. — OPÉRATIONS ALGÉBRIQUES | : 
ADDITION, SOUSTRACTION 


En algèbre, le signe + de l’addition et — de la soustraction 
n’ont plus, au point de vue du résultat, une valeur absolue, 
c’est-à-dire une signification unique et certaine, puisque l'opé- 
ration a lieu non plus sur des Nombres ou self quotités, mais 
sur des alquotités qui ont déjà un Signe indiquant le Sens de la 
Numération de leurs Unités (1). 

L'opération algébrique n’est donc plus une opération simple 
et unique comme l'addition ou la soustraction arithmétique,” 
car elle doit tenir compte de la Quotité des Grandeurs (opéra- 
tion arithmétique) et de leur Sens, c’est-à-dire de leur Signe 
(+) ou (—); et ce dernier qui vient se combiner avec le signe : 
de l’opération constitue l'opération algébrique. 

(1) Ainsi, dans (+ B)— (+ A), le terme — (+ A), est 
soustraclif par rapport à B. | 

(2) Dans (— B) — (— A), le terme — (— A), est additif 
par rapport à — B, car (—B)—(—A)(=(—[B+A)). 

Le symbole de légalité des alquotités doit être différent de 
celui des nombres, puisque dans l’opération (2) on a ajouté 
Bet À, car — B est de même nature que (— A); masona 
ajouté des quantités négatives entre elles, c’est-à-dire des Quo- 
tités qui n'existent pas en arithmétique. 

(3) Dans (+ B) + {+ À), le terme + (+ A) est additif 
par rapport à +- B. 

(4) Dans (—B) + (+ A) le terme + (+ A) est soustrac- 
tif par rapport à — B; en réalité, on fait une soustraction, car 
on retranche (-- À) de (— B); on a, en effet : 


(-B)+ (+4) (Æ (1B—AI). 


(1) R. ARGANT, le premier, explique les quantités négatives et 
indique qu'il faut les interpréter comme des quantités dirigées 
(Paris, 1806) ; pour moi, le Sens est différent de la direction à laquelle 
on l’applique. 


| — 117 — | 

É En algèbre, ajouter une grandeur négative, c’est encore faire 
une addition. : 

a+ (— b) addition (— (vaut) a — bsoustraction. 

à a —(— b) soustraction (= (vaut) a + b addition. 

| Remarque. — Le résultat de l'addition, et, par suite, de la 
multiplication, ne change pas si l’on intervertit l’ordre des fac- 


teurs ; il a même Quotité et même Signe. 
Dans une soustraction, si l’on intervertit l’ordre, la valeur 


e 


U : * , . . . . A 
numérique ne change pas, mais le Signe est inversé. 
$— bc 
b— a(—— 

puisqu'on change le Sens de l’Ordre, sans en changer les Quo- 
tités. 
i MULTIPLICATION 
L , 
La multiplication des alquotités est une opération polycom- 
“plexe, puisqu'elle ajoute des quantités bicomplexes. 

La multiplication algébrique la plus simple contient deux 
L.. et, par suite, deux Quotités et deux Sens; les produits 


le (Ha) et (— a) par (+ b) et (— b), sont : 


(+ a) X (— b)(—TF (ab) AP A) 
(—a)X(+b)(—TF(ab) (2) 
(— a) X(— b)(—= (ab) (3) 
(+ a) X (HD) (—E (ab) (4) 


» La valeur numérique de ces quatre produits est évidemment 
“la même et leur produit ne peut affecter que deux signes seule- 


M Les opérations (1) et (2) constituent des soustractions. 


RARE ax CEE (—— 


# Les opérations (3) et (4) constituent des additions. 
+3 a) x Fe b)(= (+ «) x (+0) (— + ab 


— 118 — 
D'où l'explication de la règle. 
4° (—) par (<=) donne +, puisque l’on fait une addition de 
termes négatifs ; 
2o (+) par (—) et {—) par (4-) donnent —, puisque l’on 
fait une soustraction res les deux cas : \ 
(-) par () ne peut donner qu'une addition, c’est-à-dire +, 
de sorte que, en algèbre comme en arithmétique, les signes + 
et — représentent toujours l'opération faite et non le Sens des 


L 


Quotités, comme on le dit souvent par erreur; cela résulte. de 
ce que deux Numérations de Sens contraire constitueront tou- « 
jours une soustraction, et deux Numérations de même Sens, 
une addition. 

Une alquotité positive a est un nombre numéré de gauche à « 
droite, Sens de l’addition (+ a), c’est aussi le résultat de l’ad- 
dition 

0 + a— + 4. 


Une alquotité négative — a est un Nombre numéré de droite à : 
gauche à partir du zéro, de là sa signification double de (— a) 
Quotité négative, comme Sens de Numération et résultat de la 


Soustraction 
O—a (= — a. 


Le résultat algébrique est donc plus général que le résultat 
arithmétique, puisqu'en algèbre le résultat est repéré à droite « 
ou à gauche du zéro pris comme origine, tandis qu’en arithmé- 
tique le résultat ne peut être que æ), c'est-à-dire à droite du 
zéro. | 

En algèbre, négatif ne veut donc pas dire plus petit que zéro; 
mais numéré à gauche du zéro; si le Nombre qualifie un Temps, “ 
le signe + voudra dire que ce résultat correspond à un #m0- 
ment à venir; si le résultat est (—), le résultat a eu lieu dans 
le passé ou réciproquement, suivant les conventions que l’on 
aura soi-même posées. | 

De même appliqué à une longueur, le résultat (+) voudra! 
dire que la longueur est mesurée à droite du point zéro, pris 


— 119 — 


comme origine de Numération des longueurs, et (—) à gauche 
“de la mème origine ou repère des Distances, dans les Faits 


étudiés. 
L’algèbre a, par suite, des contingences supérieures à celles 
de l’arithmétique. 


« 
à 


EXPONATION DEUX ET SOUS-EXPONATION DEUX 


Comme un nombre positif peut être obtenu, en algèbre, par 
J'addition de quantités positives et par la soustraction de quan- 
tités négatives, une exponance deux, ou carré, peut résulter des 
deux opérations différentes : 

LE: (a) x (+4) (= + a? 

| (—a)X(—a)(=(— a)? (= + a?. 

— Ilen résulte qu’en algèbre, la sous-exponation deux, d’une 
alquotité positive présente deux solutions égales en quotité, 
mais de signe contraire, que par suite | 


ne 2 Tia 
2 CHEN 
5 | V' (=) a, 


L’exponance deux, d’une alquotité quelconque, est toujours 


EXPONATION TROIS ET SOUS-EXPONATION-TROIS 


« L’exponation trois, donne une alquotité positive si l’exponé 
St positif, et une alquotité négative si l’exposé est négatif; il 
mn résulte que la sous-exponation trois est possible pour les 
lquotités positives et pour les alquotités négatives. 


ee —_— 


o 


| _ Pour (+) on obtient 
|A Hip, te. 
: 0 on obtient 


La (=)  ” etc... 


don 


Il en est de même pour les exponances de degré impair, en 
raison de la relation d’inversion des signes (+) et (—), deux 
inversions négatives étant équivalentes à un Sens positif. 


UNIPLICATION 


Un autre cas particulier de la multiplication algébrique est: 
celui où les Quotités numériques du multiplicande et du multi- 
plicateur sont égales, mais de Sens différents; ce n’est donc pas 
une exponation deux, puisque cette dernière opération exige, 
par définition, l'identité du multplicande et du multiplicateur; 
de là, la nécessité de définir par un terme particulier cette mul- 
tiplhication, qui est d’une forme spéciale, et que j'appelle uni-« 
plication, dont le type est de la forme 


(+a)X(—a) (=—at. | 

Le degré de l’uniplication peut varier comme celui de l’ex= 
ponation ; elle aboutit à des produits positifs si le nombre de 
facteurs négatifs qui existent dans les uniplications est pair ; 
dans ce cas le produit est équivalent à une exponance positive 
de même degré. Si le nombre des facteurs est impair, le produit. 
de l’uniplication est négatif, 


(+ a) E (Ha) (4 a) (— a) (— 0. 
(— a} F(+a) (+ a)(— 0). 


RACINE IMAGINAIRE 


Ce produit — a° n’a pas de racine carrée, puisque l’expo- 
nance deux, d’une alquotité quelconque, est positive. 


2 


La sous-exponation deux de — a* ou —a*, est une, 


opération contradictoire avec la définition de la sous- -expona- 
tion, et l’on a appelé le résultat d’une pareille D racine 
imaginaire. 

Comme le terme « imaginaire » a dans le langage courant 
une signification précise qui parait offrir une certaine analogie 


— 191 — 


avec le cas — à°, l'esprit tend à la transporter dans le 


langage mathématique ; cela amène une confusion et des inter- 
prétations regrettables ; il y a lieu de modifier l'emploi du mot 
« imaginaire » qui fausse la compréhension de l’alquotité 


2 ST , 2 —— 

+ RES CA F dy: lifi . + Lien 2 s I Q . 
a qu'il qualifie; car a? n’est pas plus imagi- 

naire que a où — a; 1l est abstrait comme le nombre; mais 

posséde une propriété abstraite complémentaire à celle de quo- 


tité, c’est pourquoi je propose d’appeler — a* un Sur- 
nombre. 

Pour interpréter ce surnombre, décomposons-le en deux fac- 
teurs : 


Re ED x a! Ve 1). 


Le symbole — À ajouté au nombre a, exprime bien 


sa qualité de surnombre et rappelle l’origine de sa formation 


grâce au signe (—) de (—1) qui fait que (— 1) est de 
Sens contraire à &, qui, par définition, est positif. 

Bien que la sous-exponation d’un Sens ne puisse correspon- 
“dre à rien, puisque ce n’est pas une Quotité, ce symbole est très 
expressif et très logiquement concu et formé, car il indique 
Vorigine du nombre obtenu par la superposition des symboles 


(—) et ha qui rappelient que la Quotité numérique 


2 TAN 2 HSRESET 
de Ve est égale à celle de Me a), mais qu’elle en est 


“rès différente au point de vue du signe; l'interprétation de 


V1 est capitale, j’y insiste ; (—1) n’a pas de signi- 


fication numérique ; sa première partie (—) indique un Sens 


et ne peut pas être soumise à la sous-exponation. Quant au chif- 
fre À, il ne représente pas l’unité; il indique simplement le 
rapport d'identité numérique qui existe entre (— a)° et a°, 


sorti du radical; ce chiffre ne peut être considéré comme exis 


du Signe ; elles sont spaciales. 


quotités composantes. 


différent de =, car la Nature de l'égalité n’est pas la même, 


— 122 — 


tant en dehors du symbole du Signe (—) et ne saurait être con- 
fondu avec une Quotité unité. 


En résumé, lesurnombre a D «E comme toutes les alquo- 


tités, est formé de deux termes ; a est le résultat de l’opération 


arithmétique; et à 4 définit le rôle des Sens différents des 


deux facteurs numériquement égaux (+ a) et (—a) qui ont 
formé (—a*?), et indique l’impossibilité de la soient 


© + —— 


_ 


deux : — a*, tout en montrant son résultat algébri- 


que a A 1 diflérent de &, résultat arithmétique. 


IT. — OPÉRATIONS GÉOMÉTRIQUES 


Les opérations sur les Métriquotités sont tricomplexes, puis-. 
qu'elles doivent tenir compte de la Direction, de la Quotité et 


L'addition de vecteurs parallèles se réduit à laddition 
d’alquotités, c’est une opération Sn Se puisque la direc- 
tion est unique (1). 


L’addition de vecteurs quelconques se fait en les portant 
bout à bout ; la fig. 2 donne le résultat de l’addition de AB et 
B,C de la fig.1, 


Œa)+ (+0). 
La Quotité du total n’est plus le total des Quotités des Métri- 


Le total est ici une résultante indiquée par le signe 7, 


AB + BG => AC. 


(1j Deux lignes égales parallèles et de même sens ont été nom- 
mées Equipollentes par Giusrus BiLLaviris. Padoue, 1835. 


— 193 — 
La soustraction se fait en portant le diminueur inversé BC à 

Ja suite du diminuande AB, puisqu'il est compté en sens inverse 
du Sens additif par définition. La fig. 3 donne le résultat de la 

soustraction de AB et B, C de la fig. 1. 

_ La Quotité de la différence n’est pas celle de la résultante de 
l'addition changée de signe; a — b résultante soustractive, 
est différente de « + b résultante additive, aussi bien. en 

Grandeur qu’en direction. ; s 

Dans les multiplications de deux termes, on n’a plus le 


droit d égaler les successivités (— a) (— b) et ee a) (+ b), car 
elles correspondent à des figures différentes ; le changement de 


Pordre des facteurs modifie la position des produits dans 
l'espace. 

Si la direction des valeurs a est OA positif fig. 4, OA, est 
négatif. 

pi la direction des valeurs b est OB positif; OB, est négatif. 


(+ a) x (+ b) Æ OACB positif. 

| | (— a) x (— b) & OA, C, B, positif. 

Ë (Ha) x(—D)+ OAD, B, négatif. 

; (— a) x (+0) 4 OA, DB négatif. 

À Le graphique représentatif des produits de deux Métriquo- 
tés, indique les différences qui existent entre les alquotités 


et les vecteurs. 

… De plus, il montre que (+ a) x (+ b) et LE GA 

Ÿ Sont représentés par des surfaces égales, puisqu'elles sont super- 

-posables, mais placées de telle facon l’une par rapport à Pautre, 
que les diagonales OC et OC, sont dans le prolongement l une 

de l’autre et ont, par suite, la même direction; c’est la direc- 

on de la translation qui permet la superposition. 

: Cette direction commune est la représentation de la valeur 

_ additive et non positive des deux produits, dont les deux vec- 
LL. ont le même Sens. 

_ Cette propriété existe également pour les deux surfaces sous- 


— 124 — 
tractives OBDA, et OB,D,A qui représentent les produits 


(+6) x CA) x (a), de sorte que le changement, 
de signe des Grandeurs a et b dans la multiplication de deux 


vecteurs, équivaut à déplacer le parallélogramme représentatif 
parallèlement aux directions des vecteurs, ou à faire tourner le 
diagonale OC de ce parallélogramme d’un angle COD, qui varie 
avec les directions des vecteurs que l’on multiplie. | 

La position du produit, par rapport aux repères, change avec: 
l'ordre et le signe des Quotités: de plus, sa valeur numérique 
ne reste la même que si les directions du multiplicande et du 
multiplicateur ne changent pas. 

Le produit varie donc avec les directions des vecteurs. 


Il en résulte géométriquement que (+ a)* est différent dé 
(— a), alors qu’algébriquement | 
Ha} (= (a) à (0). | 

Dans le cas de l’uniplication, ilest facile de constater que les: 
diagonales des parallélogrammes représentatifs des produits d > 
l’uniplication, sont à angle droit sur les diagonale$ des paral= 
lélogrammes de (+ a) X (+ a) et (— a) X (— a), quelles que 
soient les directions des côtés de ces parallélogrammes, c’est 
à-dire les directions des vecteurs que l’on multiplie. Ce résultat: 


est indiqué par les --- de la fig. #, qui correspondent à : 
(Ha) (Ha); (—a) (Ha), (—a)(—a)et (+a)(—a). 
Multiplier une Métriquotité ou un vecteur par (—1), c'est 


donc le faire tourner de 90°, comme multiplier un vecteur par 
(— 1), c’est-à-dire le changer de signe, c’est le faire tourner de 
180°, puisqu'on porte ce vecteur en sens inverse sur sa propre 
direction ; il en résulte cette relation singulière entre deux 
signes | 


“LAŸSE den 
EN 
(—1) 


(1) Pour être logique, le signe d'égalité entre vecteurs doit doné 
bien être différent de celui de l'égalité numérique et de coins de 
l'égalité algébrique. 


+ 
: 
4 Ê 
L La 
" . 


r 


— 1925 — 


qui concrétise bien le caractère tout conventionnel des Soie 


D rntiques (— 1) et (— 1): car dans cette Expression 
(— 1) , le symbole (— 1) représente le résultat d'opéra- 

AT 

tions différentes au numérateur et au dénominateur et non pas 

l’unité numérique. 


Le symbole Vs qui est sans interprétation algébri- 
que ni arithmétique, à une signification très nette au point de 
de vue géométrique. 

Il s'applique exclusivement aux grandeurs dirigées, c’est- 
à-dire aux vecteurs. 

De là l'emploi, de la théorie des imaginaires, dans la repré- 
sentation des courants alternatifs. 

Son usage plus fréquent dans l’enseignement, montrerait que 


ce symbole — À n’a rien d’imaginaire et, qu’au contraire, 
appliqué aux vecteurs ou Métriquotités, 1l représente une rotation 
à angle droit dans un plan, tandis qu’appliqué aux alquotités 
et aux Nombres, il est sans signification; vouloir l’interpréter 
“dans ces deux derniers cas, est une recherche contradictoire, 
comme en arithmétique, est contradictoire la soustraction d’un 
“diminueur plus grand que le diminuande; c’est une impossibi- 
lité, par définition, et, par suite, une impossibilité absolue, 
“puisqu'elle s'applique à des conventions entièrement subjec- 
tives. 
La multiplication de trois vecteurs fournira comme repré- 
“sentation un volume parallélipipédique oblique, qui deviendra 


(1) L'abbé BuéEe indiqua le premier, en 1805, que le vecteur auquel 


“s'applique le symbole V_1 est perpendiculaire à la ne qu " 
multiplie ; mais la distinction n’est pas faite, entre — 1, soustraction 
de 1, et le symbole de la direction (—1), indiquant que le vecteur 
auquel il s'applique est pris pour unité et changé"de Sens. 


Soc. pHIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XxXXVI). 12 


— 126 — 
un parallélipipède droit si chaque vecteur est à angle droit sur . 
le plan formé par les deux autres. 


La Quotité numérique des produits reste toujours la mème 
dans tous les cä$, puisqu'elle est le produit arithmétique des 


107 

— Nombres qui déterminent la longueur des vecteurs; mais le 
À Sens des vecteurs et leur direction se combinent et donnent des 
… produits géométriquement différents suivant l’inclinaison et 
… l’ordre dans lequel on multiplie les vecteurs entre eux; le 
… résultat de l'opération est une résultante et non un produit; 
— dans le cas où les trois vecteurs à, b, c, peuvent chacun affec- 
… ter les deux Sens (+) et (—); ceux-ci se combinent des huit 
… facons suivantes (fig. 5): 


SENS DES VECTEURS DIRECTION 
du 
produit 


. Il est facile de vérifier que les quatre directions 1-5, 2-6, 
3 4-8, correspondent aux quatre diagonales du parallélipi- 


ts 
D 


QUOTITÉS COMPLEXES 


. La Grandeur mathématique la plus complexe que nous puis- 
_ sions former, en ce qui concerne Sa Nature propre, sera de la 
_ forme AE 

ES 

1% a+ b V” (— 1), 


| a 
| A À 


« 


— 198 — 


c’est-à-dire une Quotité qui contient à la fois des nombres et 
des surnombres. | 


Les grandeurs de la forme a+ Va sont dites Nom 


bres complexes. | 

En tant que Nombres ou alquotités, ils sont irreprésentables 
à l’esprit puisqu'ils ne correspondent à aucun objet, à aucun 
acte réel; mais, comme Métriquotités, ils servent à la représen- 
tation de tous les points de l’espace autour d'un point d’origine, « 
si & et b sont des vecteurs ou des produits de vecteurs, comptés 
à partir de ce point origine. 


NOMBRE INDÉFINI 


Indéfini, bien différent de non défini, veut dire ici que le. 
Nombre, si petite que soit la dernière partie aliquote qui le. 
constitue, dans le système décimal, ne peut représenter com- | 
plètement, par rapport à l’unité, la Quotité arithmétique qu'il 
exprime. 

Ces nombres, pour la plupart des auteurs, sont.des nombres 
irrationnels. k 

Cette définition a un tort grave, c’est de laisser supposer, 
par opposition de signification, que les nombres entiers ou dé-. 
cimaux exacts sont plus rationnels, (en raison de la significa-. 
tion courante de ce terme) que les nombres irrationnels. 

Pour éviter cette confusion terminologique je distingue les 
nombres indéfinis en deux classes, suivant qu'ils sont repré- 
sentables exactement par d’autres nombres, ou que cette repré= 
sentation est impossible. 

4o Lorsque le Nombre indéfini est représentable exactement 
et rigoureusement par des nombres et des rapports de nom- 
bres, il constitue un Nombre indécimal. 

Telles sont les fractions périodiques simples ou composées.s 
7000 7 
9000 9 


7 
Ainsi, = 0,777... 220,70 +; car 


70 7 6300 +700 
71007 9p 000000 


— 129 — 


7 or | 
BE 5 est donc exprimable par le total d’une fraction déci- 


“male (1) et d'une fraction indécimale ou non décimale, de là le 
terme de nombre indécimal proposé ; 

4 . 2° Lorsque le Nombre indéfini n’est pas représentable rigou- 
reusement par des nombres décimaux ou indécimaux, il est 
“incommensurable. 

_ C'est le cas du total de Stariee séries décroissantes; du 


Ds. Tr; de >. VE 


Ces nombres incommensurables n’ont de rapport numérique 
exact n1 avec l'unité, ni avec ses parties aliquotes. 

Ils peuvent, parfois, être représentés par des combinaisons 
de vecteurs ou des figures géométriques, lorsqu'ils qualifient. 
des Métriquotités. 


DIFFÉRENTES SIGNIFICATIONS DE L'UNITÉ 


| L'unité peut, mathématiquement, représenter des grandeurs 
b ien différentes. 

. 1 l'unité arithmétique est simple. 

| Ses exponations sont des produits et, par suite, sont des quo- 
tités composées, bien que, numériquement, elles lui Soient 
égales. 

er et (—1} sont quadricomplexes ; ils sont équivalents 
à l’unité positive. | 
Le 4} x Es) et (—1) X (1) sont quadricomplexes et 


9 ———— — 


éo quivalents à à l’unité négative: il en résulte que —1* n'a 


lune signification vectorielle, sans rapport avec une opéra- 


2 EE — 


tion numérique : | LT indique une opération de change- 
# f ? : 


SIMON S'REVIN où SIMON DE BRUGES (1548-1620), passe pour l'in- 
pus des sun décimales ; Re dans son ni HAMENE dr 


— 130 — 


ment de position bien définie pour les grandeurs qui compor- 
tent cette notion; pour les autres, elle n’a et ne peut avoir 
aucun sens. ES 

Pour éviter des confusions trop fréquentes entre l'unité et le“ 
zéro, avec le résultat d’une opération dans laquelle les termes 
comparés sont identiques, il faudrait créer des symboles parti= 
culiers pour le « zéro » et le « un » exprimant une identité” 


k 


numérique PA 4 ne pourrait plus être confondue avec. 


. « un au carré ». 


J'espère que ces considérations élémentaires, qui ont éclairei 
certains points jusqu'alors obscurs dans mon esprit, permet- 
tront de mieux saisir le rôle abstrait ou qualificatif des mathé- 
matiques, en même temps que les différences fondamentales” 
et caractéristiques qui existent entre les Nombres, les Quotités” 
algébriques et les Grandeurs géométriques. “4 


ÉLECTION DU BUREAU POUR 1904 


Après un vote conforme aux statuts de la Société, le Bureau. 
pour 1904 est ainsi composé : 


Président : M. ROULE. < 


Vice-présidents : MM. LAROMIGUIÈRE et ABELOUS. 
Secrétaire-général : M. RiBAUT. 
Secrétaire-adjoint : M. UFFERTE. 

Trésorier : M. DE MONTLEZUN. 


Bibliothécaires archivistes : MM. pe LasrTic et CHALANDE. 
Conseil d'Administration : MM.CaraLp et DE REY-PAILHADE. 
Comité de Publication : MM. CRoUzIL, GARRIGOU, JUPPONR, 

LAMmic. 


LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES 


Société académique des sciences et arts, à Saint-Quentin. 
… Académie d'Hippone, à Bône. 
Société d'émulation, à Moulins. 
Revue scientifique du Bourbonnais, à Moulins. 
Société des lettres, sciences et arts, à Nice. 
… Société ariégeoisedes sciences, lettres et arts, à Foix- 
—… Académie d'agriculture et des sciences, à Troyes. 
Société des sciences et des arts, à Carcassonne. 
- Société scientifique de l'Aude, à Carcassonne. 
… Société des lettres, sciences et arts, à Rodez. 
… Société de géographie, à Marseille. 
— Académie des sciences, arts et belles-lettres. 
? Société linnéenne de Normandie, à Caen. 
% Académie de La Rochelle. 
Société d'Histoire naturelle, à Pons. 
… Société archéologique, à Brives. 
— Académie des sciences et belles-lettres, à Dijon. 
- Société des sciences historiques et naturelles, à Semur. 
—…. Société d'émulation des Côtes-du-Nord, à Saint-Brieuc. 
Société d'émulation, à Montbéliard. | 
— Société départementale d'archéologie, à Valence. 
«Société académique, à Brest. 
F2 Académie de Nimes. 
Û Société d'études des sciences naturelles, à (Nimes. 
… Société scientifique, à Alais. | 
Société des sciences physiques et naturelles, à Bordeaux. 
“Société de géographie commerciale, à Bordeaux. 


“dd 


_ Société linnéenne, à Bordeaux. 


n 25 ne TT PANNE  " de Ca ANTOINE PCT 
DUR ARS 
+38 À 4 


— 132 — 


Société d’études des sciences naturelles, à Béziers 

Société archéologique, scientifique, à Béziers. 

Académie des sciences, à Montpellier. 

Société de géographie de Montpellier. 

Société de statistique des sciences naturelles, à Grenoble. 

Académie delphinale, à Grenoble. 

Société d'émulation, à Lons-le-Saulnier. 

Société d'agriculture, industrielle, scientifique, à Saint-Etienne. 

Société académique, à Nantes. 

Société des sciences naturelles de l'Ouest, à Nantes. 

Société des sciences et des lettres, à Blois 

Société d'agriculture, sciences et belles-lettres, à Orléans. 

Société de Borda, à Dax. 

Société des études scientifiques, à Cahors. 

Société d'agriculture, sciences et arts, à Agen. 

Société d'agriculture, industrielle, scientifique, à Mende. 

Société des études scientifiques, à Angers. 

Société des Sciences naturelles, à Cherbourg. 

Société d'agriculture, d'archéologie et d'histoire naturelle de la 
Manche, à Saint-Lô. 

Société polymatique, à Vannes. 

Société des sciences naturelles, à Reims. 

Société d'agriculture, à Ghalons. 

Société des sciences et arts, à Vitry-le-François. 

Académie de Stanislas, à Nancy. 

Société nivernaise des sciences, à Nevers. 

Société d'agriculture, sciences et arts, à Douai. 

Société dunkerquoise, à Dunkerque: 

Société géologique du Nord, à Lille. 

Revue biogogique du nord de la France, à Lille. 

Académie d'archéologie, sciences, à Beauvais. 

Académie des sciences, belles-lettres et arts, à Clermont-Ferrand. 

Société des sciences et arts, à Bayonne. 

Société Ramond, à Bagnères-de-Bigorre. 

Société agricole, sciences et littérature, à Perpignan. 

Société des sciences, lettres et arts, à Pau. 

Académie des sciences, belles-lettres et arts, à Lyon. 

Société d'agriculture, histoire naturelle et arts, à Lyon. 


A Pr ENT CAE 
BE" | 

A é a: 

. F= 1880 = 


AR: 


1° PA | , . Û 
Société botanique, à Lyon. 


Sooieté d'agriculture, sciences et arts, Le Mans. 

A adémie des sciences, belles-lettres et arts, à Chambery. 
Comité ornithologique international, à Paris. 

Société de Spéléogie, à Paris. 

Feuille des jeunes naturalistes, à Paris. 

Société d'anthropologie, à Paris. 

Société des sciences naturelles de l'Ouest, à Paris. 

société entomologique, à Paris. 

ciété géologique, à Paris. 

Société de botanique, à Paris. 

Société philomatique, à Paris. 

“Société des sciences naturelles et médicales, à Versailles. 
Société havraise d'études diverses, au Havre. À 
Société géologique de Normandie, au Havre. 

:iété des amis des sciences naturelles, à Rouen. 

ociété industrielle, à Rouen. 

Académie des sciences, belles-lettres et arts, à Amiens. 
Société linnéenne du nord de la France, à Amiens. 
Académie des sciences, belles-lettres et arts, à Montauban. 
Société des études scientifiques, à Draguignan. 

Société d'émulation, à Epinal. 


Société des sciences historiques et naturelles, à Auxerre. 
Société belfortaise d'émulation, à Belfort. 

l intomological society of London, à Londres. 

eological society of London, à Londres. 

adémie royale des sciences, lettres, beaux-arts, à Bruxelles. 
eiété entomologique de Belgique, à Bruxelles. 

ôciété belge de microscopie, à Bruxelles. 

1ête royale belge de géographie, à Bruxelles. 


43 ’ , , , 
ciété de géographie d'Anvers. 


été géologique de Belgique, à Liège. 


L 

I 

— 
ï 


sée du Congo, à Bruxelles. 


res 


dcietad geografica, à Madrid. 


hr qe 


Societa italiana di scienze naturali, à Milan. 

Societa del naturalisti, à Modena, 

Societa toscana di scienze naturali, à Pise. d 

Academia delle scienze dell institato di Bologne, à Bologne. 4 

Comitato geologico d'Italia, à Rome. 

Societa veneto-trentina di scienze naturali, à Padova. 

Societa entomologica italiana, à Firenze. 

Societa romana per gli studi zoologici, à Rome. 

Revista di pathologia vegetale, universita di Camerino 

Entomologisk tidskrift, à Stockolm. 

Geological institution of Upsala, à Upsala. 

Societad de instruccao, à Porto. 

Commissao dos trabalhos geologicos de Portugal, à Lisboa. 

Société impériale des naturalistes de Moscou, à Moscou. 

Académie des sciences, à Saint-Petersbourg. 

Sallskapets pro flora et fauna fennica, à Helsingfors. 

Société vaudoise des sciences naturelles, à Lausanne. 

Institut national genevois, à Genève. 

Schweizerische Naturforschen Gesellschaft, à Bâle. 

Société muritienne du Valais, à Aigle. 

Schweizerische Naturforschen Gesellschaft, à Zurich. 

Société fribourgeoise des sciences naturelles, à Fribourg. 

Société helvétique des sciences naturelles, à Genève. 44 

Société des sciences naturelles, à Fribourg. Te 14 

Naturhistorischen Gesellschaft in Colmar, à Colmar. 2130 

Bibliotheca zoologica Universität Halle, à Leipzig. 

New-York state museum, à New-York. 

New-York academy of sciences, à New-York. 

Geological and natural history survey of minesota, à Mine 
Minesota. : 

Academy of natural sciences of philadelphia, à Philadelphia. 

American monthly microscopical journal, à Washington. 

Connecticut academy of arts and sciences, à New Haven, Connectieu ; 

Rochester of sciences, à Rochester. 

Smithsonian institution, à Washington. 

United states national museum, à Washington. 

United states geological survey, à Washington. 

Second geological survey of Pensylvania, à Harisburg Pensylvania, 


a à Rio de-Janeiro. 
i iété scientifique du Chili, à Santiago. 
8  nacional de Montevideo, à Re 


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Liste des membres au 1° mars 1903... 
L mission de FA membres..... 


Mn du 7 janvier ....:....,.......4. 


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| DE L'ANNÉE 1903 


TABLE DES MATIÈRES 


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— 138 — 
Communications. 
SCIENCES BOTANIQUES 
CLos. — Le Noyer noir d'Amérique, arbre d’avenue à 
EM CE NOTO  ME  CCT DAS CRE 
Lamic. — Excursion dans la région des lacs d’Au- 
VetTbne, 27 ve Va 50. RAS NERO. 
SCIENCES ZOOLOGIQUES 
CHALANDE. — Myriopodes de France............. £ 
— Sur le sens de la direction chez les reptiles et les 
LNÉfACLOREE TS EURTS SRE 4: RE à 
— Cas d’hermaphrodisme chez un Myriopode....... 
CLUZET. — Sur l’examen des coupes d’os au microscope 
polarisant». , 20 10 ARR DEL D are 


SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 
ABELOUS. — Sur quelques prétendues propriétés ré- 
ductrices du Philothion de M. de Rey-Pailhade.. 
— Remarques à propos de la communication de M. de 
Rey-Pailhade ; complément à la communication 


faite à la précédente.séance. . 4... 
ALOY. — Sur l'existence d’un ferment réducteur dans 
le règne végétal. ..... RSR TENTE CE US 
JUPPONT. — Sur un programme d'expériences d’éner- 
cétique musculaire ...4;: arcs .22.5 0e TIRe 
MAUREL. — Rapport du poids de la rate au poids total 
et à la surface totale de l’animal ...... RS À > 


DE REY-PAILHADE. — Considérations sur les recher- 
ches de MM. Bach et Batelli sur la dégradation des 
hydrates de carbone dans l'organisme vivant. Rôle 
probable du Philothion...:::..:. 2.0 2: > 

— Sur les propriétés réductrices du Philothion. Ré- 
ponsé à M. Abelous.. 4 MARS MORE 


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MISCELLANÉES 


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vrages de de. to SEC SP 29 
— Sur la tppaHon a grandeurs mathé- 
ques: ML vi REr d Ars nr d d'u Ss'ha A 0 ei où OO A BT: 95 
C GNAC FÉNELON. — Excursion faite en oc- h 
1902, dans la forêt d’Iraty............. 21 
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et 
ÿ 1: £ .. 
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ouse. — Imprimerie LAMARDE et SEBILLE, rue Romiguières, 2 


à: 


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TABLE DES MATIÈRES 
DE L'ANNÉE 1903 
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ns du Bureau de 1904....... Pa EE ea 130 
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5 PI AIGE 


Communications. 


SCIENCES BOTANIQUES! 


CLos. — Le Noyer noir d'Amérique, arbre d’avenue à 


PAROLE. ie PAS RC Ke 
Lamic. — Excursion dans la région des lacs d’Au- 
VÉFEMES MEU nidte » see Ce CSS el ONE 
SCIENCES ZOOLOGIQUES 
CHALANDE. — Myriopodes de France.............. 
— Sur le sens de la direction chez les reptiles et les 
hagraciens.: 745.550. 2000 URI SENS 
— Cas d’hermaphrodisme chez un Myriopode...... : 
CLUZET. — Sur l’examen des coupes d’os au microscope 
polarisant Dan ave GE DE la 2 2 PO CAN CR ES 


SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 


ABELOUS. — Sur quelques prétendues propriétés ré- 
ductrices du Philothion de M. de Rey-Païlhade.. 
— Remarques à propos de la communication de M. de 
Rey-Pailhade ; complément à la communication 
faite à la précédente séance................... 
ALOY. — Sur l'existence d’un ferment réducteur dans 
le règne végétal". 28 MEL ee CR 
JUPPONT. — Sur un programme d'expériences d’éner- 
cétique museulaire.. . .5:5S MRONTRRRRS 
MaAUREL. — Rapport du, poids de la rate au poids total 
et à la surface totale de l'animal ............... 
DE REY-PAILHADE. — Considérations sur les recher- 
ches de MM. Bach et Batelli sur la dégradation des 
hydrates de carbone dans l'organisme vivant. Rôle 
probable BRloton En ies at ASS 
— Sur les propriétés réductrices du Philothion. Ré- 
pose à Mabelous: "um ever 


ouvrages de beton armé. RL 2e 29 
_— Sur la formation des grandeurs mathé- 
NS, LA PRE 95 
4 SALIGNAG FÉNELON. — Excursion faite en OC- 
; Done dans la ES PR CREER 21 


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— Imprimerie LAGARDE et SEBILLE, rue Romiguières, » F 


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SOCIETÉ D'HISTOiRE NATURELLE DE TOU] 


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| Les séances se nennent à :s h. précises du soir, à Panci 
. Faculté des Lettres, 17, rue de “Rémusat, se. CORTE HA PA 


72 
les 1er et 3e merere * de chagne moi LR 


du 2e xercredi de Novembr x) 3e mercreür.& À citer: 
Le + We 


am. 
vr 


MM. les Membres sont instamhent priés de faire coniu lp 
au secrétariat leurs claugements de domicile. fs “à 


_ Adresser les. envois d'a gant au trésorier, M. DE MonrLEzu 
< Quai de Tounis, 106, Toulouse. 


MO COCHTE | 
D'HISTOIRE NATURELLE || 


M ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES Te 


Te 


D DE TOULOUSE 


TOULOUSE 


TYPOGRAPHIE LAGARDE sr SEBILLE 
| RUE ROMIGUIÈRES,. 2 


1904 


) sr RE \ \T URELLE 
ou DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 
DE TOULOUSE. 


——— 


TOME TRENTE-SEPT. — 1904 


Janvier-Février — IN9S 1-2 


SOMMAIRE 


a PE 
Communications 


y ov. — Sur le ferment réducteur et le mécanisme des OXY- 
ns chez les végétaux 


rs Une plante rare de la flore française 
DiGéÉ. — Note sur l’étisie des poissons d'eau douce...... 


: TOULOUSE 
ts |: IMPRIMERIE LAGARDE ET SEBILLE 


M RUR ROMIGUIÈRES à: 


REA 1904 
Siège de la Société, 17, rué de Rémusat. 


“TE < obtenir des tirages à pal, des D ee mt mais par Fate d 


* Extrait du règlement de la Société d'Histoire Natüretle de de "énat 
Art. fer. La Société a pour but de former des réunions dans lesquelles les: s. 
naturalistes pourront exposer et discuter les résultats de leurs recherches 


de leurs observalions. 


3 

Art, 2. Elle s'occupe de tout ce qui a rapport aux sciences naturelles | 
Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et- his+ 
toriques danslenrs RpoRerIons à l'Histoire Naturelle, sont également de son 
domaine. | S 


Art. 3. Son but ne spécial sera d'étudier et de faire connaître la: conslis 
ution géologique, la flore, et la faune de la région dont Toulouse est le 
centre. 


Art. 4. La Société s’efforcera d'augmenter les collections du Musée d'His- 
toire Naturelle de Toulouse. l 5 


Art. 5. La Société se compose : de Membres-nés — Honoraires = Tito 
taires — Correspondants. 4 


Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent être présentés 
par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrutin secret par 
le Conseil d'administration. C0 


Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de 12 fr. À 
payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrée | 
par le Trésorier. De. 


Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires et 
correspondants ; pour les membres titulaires ilest de 5 francs. 72 


Art. 19. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes qu ‘après avoir 
reçu le montant du droît et de la cotisation. Alors seulement les membres. 
sont inscrits au Tableau de la Société. | 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d acquitter son annuité, il perd, près 
deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droits 
attachés au titre de membre. 


Art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titre de 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. 


‘Art, 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési. 
dent; 1e" et 2° Vice-présidents; Secrétaire-général; Trésorier ; 12" et % Bi- 
bliothécaires-archivistes. "4 

Av. 31. L'élection des membres du Bureau, du Conseil d’ administration et. 
du Comité de publication, a lieu au scrutin secret dans la première séance 
du mois de décembre. Le Présidentest nommé pour deux années, les autres. 
memores pour une année. Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peuvent seuls être 
réelus immé iiatement dans les mêmes fonctions. 4% 


Art, 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles 
s ouvrentle premier merzredi après ! 1e {5 novembre, etont lieutous les fer et 8 
mercredi de chaque mois jusqu'au 3°. mercredi de juiliet inclusivemen 1, 


Aït, 39. La publication des découvertes ou études faites par les membre! 
de la Société et par Les commissions, a lieu dans un recueil imprimé au fra 
de celle c1, sous te titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle: 
de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa pie : 


Art. 41. La Société laisse aux auteurs la respousabilité de leurs travaux ! 
de leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra donc porter | a 
signature de l’auteur. 14 


Art. 42. Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. n peat 


| -Socié té. 


Art, 48. Les membres de la Société sont tous invités à lui adresser 
échantillons qu’ils pourront réunir. À. 


Art. 52. En cas de dissolution, les diverses propriétés de la Société, rev 
dront de droit à la ville de Toulouse. 


BULLETIN 


SOCIÈTÉ D'HISTOIRE NATURELLE 
| ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 


DE TOULOUSE 


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TOIRE NATURELLE 


ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 


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EL: 


DE TOULOUSE 


_ TOULOUSE 


EYPOGRAPHIE LAGARDE er SEBILLE 


RUE ROMIGUIÈRES, © 


1904 


eut. MROULE. 

r Vice-président. os. M. ÉAROMIGUIÈRE. 
casprésident.......,. M, ABELOUS. 

crélaire-général........ M. RIBAUT. | 


re-adjoint ........ M. UFFERTE. 
Mie. .<i. 7 M2'DE MONTLEZUN. 


_ 


liothécaires archivistes.. MM. DE LASTIC, CHALANDE. 


LD 
Conseil d'administration 


La 


RALP, DE REY-PAILHADE. 


PUS Comité de publication 


x OUZIL, GARRIGOU, JUPPONT, LAMIC. | 


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44 
1 


LISTE DES MEMBRES 
; AU 1% mars 1904 


MEMBRES-NÉS 


M. |: du département de la Haute-Garonne. 
. le Maire de Toulouse. 
M. . le Pasteur de l’Académie de Toulouse. 

: ee 
Ê TER MEMBRES HONORAIRES ! 
18 866. M. D CLos, x, &ÿ I, correspondant de l’Institut, din 
es teur du EN 0 des Plantes, allée des Zéphirs, 2, 
1% Toulouse. 
. D' HAYDEN (F.-V.), directeur du comité géologique des 

Etats-Unis, Washington. 

- Gun (Alfred), 3, professeur à Ja Sorbonne, 14, rue 
TRUE pe 
#4 . DE ROUVILLE, #, Doyen de la Faculté des sciences, 
4 | é Montpellier. 
. Dr TASCHENBERG, professeur à l’Université de Halle 
(Prusse). 


7106 ? . + MEMBRES TITULAIRES 


, D: ApeLous, «> I, professeur à à la Faculté de médecine, 
‘4 rue Nazareth, 37, Toulouse. 

k Dr ALOY (A), chargé de cours à la Faculté de mégecine, 
| rue Bayard, 5, Toulouse. 


% 


1904. 
1880. 
1900. 
1900. 
1900. 
1866. 


1885. 


1866. 
1900. 
1883. 


1874. 
1903. 


1882. 
1878. 
1900. 
1905. 
1902. 
1900. 


1900. 
1885. 
1900. 
1875. 


1902. 


1900. 


Rage | 


AUDIGÉ, rue Pharaon, 12, Toulouse. 
AZAM (Henri), canal de Brienne, 24, Toulouse. 
D: BAYLAC, rue de la Pomme, 70, Toulouse. 4 
BARTHE, pharmacien, à Labarthe-de-Rivière (H.-G.) 
D° BESAUCÈLE, Grande-Allée, 7, Toulouse. 
BORDENAVE (Auguste), chirtrosen: dentiste, rue Croix. 
Baragnon, 5, Toulouse. “4 
D: BRæMER, Ÿ> 1, professeur à la Faculté de médecine, 
rue des Récollets, 105, Toulouse. | 
DE CALMELS (Henri), prop., à Carbonne (Hte-Garonne). 
CAPÉRAN, pharmacien, rue Alsace-Lorraine,6, Toulouse 
CaRALP, &ÿ TI, professeur à la Faculté des sciences, rue 
de Rémusat, 21, Toulouse. 1 
CARTAILHAC (Emile), %, &à I, correspondant de l’Insti= 


tut, rue de la Chaine, 5, Toulouse, (membre. 
fondateur). 
CHALANDE (Jules), rue des Paradoux, 28, Toulouse. 
Dr CLUZET, professeur agrégé à la Faculté de médecine, 
rue de Metz, 40, Toulouse. 
CoMÈRE, £ÿ À, rue Clémence-Isaure, 6, Toulouse. 
CossAuXE (Gustave), rue de Rémusat, 25, Toulouse. 
CROUZIL, & À, rue"Saint Remésy, 7, Toulouse. 
Dr CUGULIÈRES, boulevard Matabiau, 6, Toulouse, 
DEDIEU, te à Castillon ARS à 
DIRULAFÉ, pharmacien, à Béziers (Hérault), rue Tren- 
ob à 


4 


DorE, #5 À, pharmacien, boulevard Carnot, 9, Toulouse. 
DurrF ni æ&, vétérinaire-inspecteur à l’abattoir, Toulouse” 
ESCUDIÉ, pharmacien, à Montastruc (Haute-Garonne). . 
FABRE (Charles), #3 I, professeur adjoint à la Faculté 
des sciences, dir ecteur de lastation 1gron 0m 8, 
rue Fermat, 18, Toulouse. 
FeuGA, $È A, boulevard d’Arcole, 5, Toulouse. : 
FouQUuE (Charles), rue Espinasse, 10, Toulouse (membre 
fondateur). 4 
Dr GARRIGOU, # I, chargé de cours à la Faculté de mé 
decine, rue Valade, Fe bis, Toulouse (membre 
fondateur). 
D' GENDRE, f{} À, rue Périgord, 10, Toulouse. 


se 


l890. GÈzE {Jean-Baptiste), Jardin-Royal, 7, Toulouse. 

889. JAMMES, f À, maitre de FAT à la Faculté des 
ñ sciences, boulevard de Strasbourg, 17, Toulouse, 
1900. JuPPONT, É> À ingénieur, allée Lafayette, 55. Toulouse. 
1900. D' LaBORDE, Le RON des hospices Lui Toulouse. 
4900. Lacaze (Marius), place des Carmes, 9, Toulouse. 


1895. u LAMIC, : #} [, professeur à la Faculté de médecine, rue 

d’ Auriol, 39, Toulouse. 

1886. LAROMIGUIÈRE, ingénieur civil des mines, rue Saint- 

4 Pantaléon, 3, Toulouse. 

DE Lasric, petite rue de la Dalbade, 5, Toulouse. 

. LevADOUX, allées des Soupirs, 7, Toulouse. 

. Loup, allée des Soupirs, 7, Toulouse. 

. MaNaADÉ (Joseph), pharmacien, à Cazères(Hte-Garonne). 

. MARTEL, à Castelmaurou, près Toulouse (Hte-Garonne). 

Dr MauUREL, O %, YŸ I, professeur à la Faculté de mé- 
decine, rue Alsace-Lorraine, 10, Toulouse. 

MoquiNn-TanDon, I, professeur à la Faculté des scien- 
ces, allée Saint-Etienne, 2, Toulouse. 

De MoNTLEZUN, #ÿ A, quai de Tounis, 106, Toulouse, 

| (membre fondateur). 

4904. PaQuiER, chargé de cours à la Faculté des Sciences, 9, 

È rue Bida, Toulouse. 

1882” PÉRAGALLO, #, commandant l'artillerie de l'arrondisse- 

1 ment de Bordeaux. 

889: PRUNET, %, {7 I, &, professeur à la Faculté des scien- 
ces, grande rue Saint-Michel, 14, Toulouse. 

 PUGENS, pharmacien, rue Alsace-Lorraine, Toulouse. 

RECORD, notaire, à Puycelcy (Tarn). 

. Dr DE ReY-PaiLnADpEe, $ À, ingénieur, 18, rue Saint= 
Jacques, 18, Toulouse. 

Dr RIBAUT, professeur agrégé à la Faculté de médecine, 
rue des Prêtres, 14, Toulouse. 

RIVIÈRE (Jean-Pierre), quai d'Alsace, rs à Narbonne 
(Aude), 

Dr Roue, &ÿ I, professeur à la Faculté des sciences, rue 

“4 Saint- tie 19, Toulouse. 

900: SALIGNAC FÉNELON (Vicomte de), allée Saint-Etienne, 1, 

1 Toulouse. 


1900. 
1867. 
1889. 


1899. 


1902. 


1874. 
1871. 
1873. 


1833. 
1867. 
1873. 
1867. 
1867. 
1871. 
1885. 
1876. 
1884. 
1881. 
4901: 
1811. 
1874. 
1867. 
1875. 


1886. 
1867. 
1871. 


1902. 
1871. 


LL ADEE 


SALOZE, chimiste, rue Croix-Baragnon, 9, Toulouse. 

Dr Tomas (Philadelphe), à Gaillac (Tarn). 

Tournié, instituteur à Lara, par Grenade-sur-Garonne … 
(Haute- THE 

TRüTAT (Eugène), #, &à I, à Foix (membre fondateur). 

UFFERTE, professeur à l'Ecole supérieure, rue Neuvéz 
Montplaisir, 9, Toulouse. 

VERSEPUY, ingénieur, directeur de l’usine à gaz, Eu Ti 
risord, 7, Toulouse. 


MEMBRES CORRESPONDANTS 


MM. 


Baux, Canton (Chine). 

BicHe, professeur au Collège de Pézenas (Hérault). . 

L'abbé BoïiSsSONADE, professeur au petit séminaire de - 
Mende (Lozère). 

DE BorMaANS, faubourg de Paris, 92, Valéoioiies à 

Dr Caisso, à Cler mont (Hérault). 

CAVALIÉ, principal du collège d’Eymoutiers (Hte-Vienne). 

CazALIS DE FONDOUCE, rue des Etuves, 18, Montpellier. 

CHANTRE (E),sous-directeur du Musetin de Lron(AhO 

DE CHApeL-p’EspiNAssoux, avocat, Montpellier( Hérault). 

CHoFFAT, membre du Comité géologique du Portugal. 

Dr Cros, 11, rue Jacob, Paris. 

NÉRY DELGADO, 113, rua do Arco B. Lisbonne. 

GALLIÉNI, EE gouverneur de Madagascar. 

GAvVOY, à Cr cassonne, 

ISSEL, professeur à l’Université de Gênes (Italie). 

JouGLa, conducteurdes ponts et chaussées à Foix (Ariège). M 

LALANDE, receveur des hospices, à Brive (Corrèze). 

DE Manor (W.), secrétaire de la Société de géographie, 
4 Pétersbourg. | 

MERCAILHOU D’AYMERIC (H.), pharmacien à Ax (Ariège). | 

MASSENAT, manufacturier, à Brive (Corrèze). 

D' p£ AR à Pres près Casteljaloux (Lot ei 
et-Garonne). 

No, chef de laboratoire à la Charité, Paris. 

Piore (E.), juge au tribunal, Angers. 


1 


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Lo LeFRe ? K Wa on € : F 
A CE AE ane PRE 
% 0 mn + ‘ É H F L è 
3 ! ; 
. LA 


_ (Bouches-du-Rhône). 


À AUVAGE, directeur du Museum de Boulogne-s.-Mer. 
4mM1DT (W.), attaché au Musée des antiquités du Nord, 
1. 


Copenhague. 


5] (E.), ingénieur civil, à Saint- Crus près Puy- 


laurens (Tarn). 


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SÉANCE DU 6 JANVIER 1904 


Présidences successives de M. JUPPONT, Bret dene sortant, 
et de M. ROULE, président pour 1904-1905. 


ADMISSIONS 


M. le D' Cugulières, présenté par MM. de Montlezun et Ribaut, 
est nommé membre titulaire. | 


COMMUNICATIONS 


Sur le ferment réducteur et le mécanisme des 
oxydations chez les végétaux 


Par M. J. ALoy. 


Dans une récente communication, j'ai montré l’éxistence,. 
dans le suc de pomme de terre, d’un agent réducteur trans=M 
formant le nitrate de potassium en nitrite. Cet agent possèden 
à plupart des propriétés des ferments solubles ; 1l se dissout 
dans l’eau et la glycérine, il est précipité de ses solutions par 
l'alcool fort et se laisse facilement entrainer par certains pré- 
cipités, en particulier, par le phosphate tricalcique. En outre, 
son activité, comme celle des diastases, est supprimée par 
quelques minutes d’ébullition. 1 

Antérieurement, MM. Abelous et Gérard, avaient découvert 
un ferment réducteur analogue dans les organes des animaux 
supérieurs ; on pouvait done se demander si ce ferment est loca= 
lisé dans certaines espèces ou bien si sa présence est constante 
dans les tissus des végétaux et des animaux. J'ai été ainsi amenés 
à étudier la répartition du ferment dans les deux règnes. Voie 
le manuel opératoire que j’ai adopté : | 


Les organes de l'animal ou l'animal tout entier, s’il s’agit 
d’un petit animal, sont passés dans une machine à pulper, 
4. 


puis soumis à une pression de 250 à 300 atmosphères dans 
l'ufle presse hydraulique. Le suc recueilli est divisé en deux 
ot 
a) 100€ de suc chloroformé + 2 gr. de nitrate de potas- 
“sium —- 0 gr. 5 de carbonate de sodium. | 
— b) Même lot porté à l'ébullition. 
… Après 20 à 25 heures de séjour à l'étuve à 39-40", la pré- 
sence de nitrites est recherchée dans les deux lots à l’aide du 
réactif de Tromsdorff (iodure de zinc amidonné) et de la méta- 
-phénylènediamine. 
| . Dans le lot (a), j'ai trouvé des nitrites pour tous les animaux 
examinés (oiseaux, poissons, crustacés), j'ai aussi constaté la 
réduction, mais moins intense du nitrate de potassium par le 
suc de l’huitre et du ver de terre. La répartition du ferment 
b est du reste pas uniforme. Le suc retiré de la chair muscu- 
laire des oiseaux est faiblement réducteur, le foie est au contraire 
très actif. 
4 La recherche des nitrites dans le lot bouilli (b) conduit dans 
‘tous les cas à un résultat négatif. 
—. Chez les végétaux, l’expérience est beaucoup plus délicate ; 
Je ferment réducteur est en effet très peu actif et la présence 
Eden permet avec difficulté d'appliquer les réactions des 
nitrites. Néanmoins, j'ai pu manifester la présence du ferment 
dans les sucs de haricot et de pois chiches germés, dans les sucs 
de laitue et de champignon. 

L'existence d’un agent réduisant les nitrates parait done un 
fait général dans les deux règnes. 
«. Quel est le rôle de ce ferment? Intervient-il dans les phéno- 
mènes d’oxydation ? 
Des expériences en cours, poursuivies avec la collaboration de 


| . Abelous, préciseront le mécanisme des oxydations chez les 
animaux. J'examinerai simplement le cas des végétaux. On sait 
qu'il existe dans les organes des plantes des ferments oxydants 
inalogues à la laccase fixant l’oxygène de l’air sur des substan- 
es oxydables. M. de Rey-Pailhade, qui a eu le grand mérite 


AA 


d’appeler l’attention des biologistes sur les phénomènes de réduc- - 
tion d’ordre diastasique, a pensé qu’un ferment réducteur peut 
devenir oxydant en présence d’oxygène libre. D’après ce savant, 
le ferment réducteur serait constitué par une substance hydro= 
génée RH ou RH?; par l'action de l'oxygène, il se formerait de 
l’eau et le radical R serait mis en Liberté; mais ce radical 
ne pourrait subsister et décomposerait l’eau pour régénére 
RH®?, en même temps l'oxygène libéré se porterait sur les 
substances oxydables. Cette théorie est inacceptable * Tout d’a : 
bord, le choix du symbole RH? n'est pas heureux, car 
agent chimique peut très bien être réducteur sans contenir 
l'hydrogène. En outre, il n'existe aucun rapport entre la quan 
tité de ferment réducteur et l'activité des oxvdases. Je m'et 
suis rendu compte en plaçant divers sucs végétaux aver des 
solutions d’hydroquinone à 3 o/o et en agitant le mélange à l'ai 
pendant deux heures par un mouvement de balançoire. ra 
trouvé, par exemple, que le suc de tubercule de pomme de terre 
contient peu d’oxydase quoique réduisant les nitrates ; au ‘con- 
traire le suc de laitue est très riche en oxydase et ne contien 
que de très petites quantités de ferment réducteur. ; 

En réalité, les oxydations produites par les oxydases sont e ei 
quelque sorte accidentelles et ne doivent pas être confondues 
avec les oxydations fonctionnelles. Ces dernières, ainsi que je 
l’établirai, sont sous la dépendance du ferment réducteur. | 

Quant à l'influence du ferment réducteur sur les oxydases © 
pourrait la concevoir de la façon suivante : On suppose habi 
tuellement que les oxydases sont constitués par des substance 
présentant plusieurs degrés d’oxydation. Imaginons un 
composé minéral ou bien organique pouvant exister sous troi 
états : sous-oxyde, oxyde, peroxyde. 

Le sous-oxyde fonctionne au contact de l’air comme une oxÿ= 
dase, le peroxyde cède son oxygène, l’oxyde intermédiaire _ 
neutre, Si nous mettons l’oxyde (sous forme de sel), en présent 
d’une solution d'hydroquinone à 3 o/o et d'oxygène ou d'ail 
l'hydroquinone sera peu oxÿdé. Mais imaginons que dansd 


LA Cr 


solution nous placions du ferment réducteur, ce dernier ramè- 
mera l’oxyde à l’état de sous oxyde qui fonctionnera comme oxy- 


e] 


_ Cette théorie a pour elle des anologies d'ordre chimique ; les 
oxydes des terres rares et d’un certain nombre de métaux ne 
fixent pas l'oxygène de l’air sur l’hydroquinone, mais fonction- 
nent comme oxydases en présence d’agents réducteurs tels que 
le Delrcoe. 

. Dans cette conception, le rôle du ferment réducteur serait de 
provoquer et d'entretenir l'activité de l'oxydase. | 


Q 


SÉANCE DU 20 JANVIER 1904 


Présidence de M. ROULE, président. 


. 


—— 


COMMUNICATIONS 


Description de quatre nouvelles espèces françaises 
4 __ du genre lulus (myriopodes). 


Le À 
| Par H. RiBAUT (1). 


; 
à Deux années de chasse, au printemps et en automne, dans 
la partie de la vallée de la Garonne comprise entre Saint-Béat 
st la frontière espagnole, m'ont permis de récolter onze espèces 
de Tulides, parmi lesquelles quatre sont déjà connues, trois 
mont pu être identifiées faute de mâles et quatre n’ont pas en- 
core été décrites. Ce sont ces quatre espèces que je vais décrire 
lans cette note. 


… Les espèces connues sont : Julus belgicus Latz., Schizophyl- 


Due 


on Il m'est agréable de remercier ici M. H. W. Brôülemann, le 
Savant myriopodologiste français bien connu, dont j'ai souvent mis 
à contribution l'obligeance, et en particulier au sujet des descrip- 
| ions que je publie. 


À 


\ 


T0: 2 
Lum mediterraneum Latz., Schis: ilicis Brôl., “À achypodoiu= 
lus albipes C. K. 


Tulus (Leptoiulus) garumnicus n. sp. 


Coloration générale variant du brun clair au brun presque 
noir. Le métazonite est de couleur uniforme, plus claire que 
couleur foncière du prozonite. Celui-ci présente des marbrures: 
formées de gros points clairs, irréguliers, plus denses sur les 
côtés du. ventre où ils forment une grosse tache arrondie. En: 
face du pore répugnatoire se trouve un petit espace dépourvi 
de points clairs. Pattes blanchâtres à extrémités lon 
Antennes gris plus ou moins clair. | 

Corps cylindrique, grêle, à reflets soyeux. Le bord posté= 
rieur des segments porte des soies espacées, ps rares dans. a 
moitié antérieure du corps. 

Dimensions : long. 23 à 26mm, larg. Ad ,omm, 

Tête lisse, glabre, quatre sillons sur la lèvre supérieure, 
deux points piligères sur le front. Ocelles bien distinctes, grou= 
pées en triangle à base légèrement arrondie. Antennes attei= 
gnant le quatrième segment. £ 4 

Premier segment à ponctuation strigueuse, plus dense s r 
les côtés. Le bord antérieur est nettement rebordé sur les côtés 
au-delà des yeux. 

Les prozonites sont lisses, brillants avec quelques courtes 
strioles presque imperceptibles contre la suture. Les métazoni” 
tes portent des sillons larges, profonds, progressivement amincis 
à leur extrémité antérieure, brusquement à leur partie posté= 
rieure, laissant entre eux des intervalles formant des côtes ar= 
rondies. L’extrême bord postérieur des segments est orné de 
stries très serrées et très courtes. M 

Les sillons nuls sur le segment préanal sont très effacés ou 
même quelquefois nuls sur les deux segments précédents. Ba 
suture est bien marquée. Les pores répugnatoires sont petits; 
situés dans le métazonite à une certaine distance de la suturé. 


| — 17 — 

Le sesment préanal porte deux à trois rangées transversales de 
longues soies. Ilse prolonge à son bord postérieur en une 
“pointe dépassant fortement les valves anales, à extrémité très 
aiguë et translucide. : 

._ Valves anales finement rebordées, à surface irrégulière, hé- 
«rissées de soies nombreuses. Ecaille ventrale nettement déta- 
* chée à pointe aiguë et translucide. 

- Nombre de segments, 54-60 ; 3 à 4 segments apodes. 

Mûle : première paire de pattes en forme de crochets à cour- 


I RNA | 


Tulus garumnicus. L. Hanches de la deuxième paire (face postériemre et penis). 
— Il. Hanches de la deuxième paire (face antérieure). Gr. 74. 


bure arrondie, présentant une saillie conique à la base du côté 
interne. Hanches de la deuxième paire prolongées en avant de 
Pinsertion fémorale. Ce prolongement, qui atteint environ la 


mm 


oitié de la longueur de Particle suivant, est en forme de ca- 


puchon carré à son extrémité, légèrement échancré sur Le côté 


LL 


éxterne de la face antérieure, fortement échancré sur le côté 
externe de la face postérieure. Tarses sans coussinets ni bour- 
ets. Penis légèrement bilobé à l'extrémité, à bords parallèles. 
| Pattes copulatrices : Paire antérieure allongée, à bords pa- 
rallèles (vue par la face antérieure), à extrémité oblique, lar- 


gement arrondie. Le bord interne présente à la base seulement 
1 | 


n rudiment de saillie très obtuse. Flagellum mince, effilé à 


«Lame antérieure de la paire postérieure un peu plus courte 
la paire antérieure, à extrémité arrondie. Tronc de la 


3) 


D’HIST. NATURELLE DE TOULOUSE, (T. XXX VII), 2 


LT 
_ S06. 
D. 


+ [) 
i L 1 


Eu 


LA Sr 


lame postérieure (vu de profil) graduellement dilaté de la base ! É 
au sommet ; alène grêle, de longueur un peu variable, attei-. 
onant généralement la moitié de la hauteur du tronc. Pavillon 


bien développé, visible eu avant de l’andouiller antérieur; son M 
bord antero-externe est retourné 
vers l'intérieur et appliqué contre à 
le tronc ; il est presque aussi long F 
que le bord postero-interne; l'angle \ 
postero-interne se croise avec la 
pièce analogue de l’autre moitié de 
l'organe. Andouilier postérieur nul | 
(ou peut-être représenté par une 


petite saillie de dimensions varia- | 1 


lulus garumnicus. Pattes copulatrices, 
paire antérieure (face antérieure) bles). Andouiller antérieur bien. 


Gr. : 74. 


développé, droit ou un peu sinueux 4 
pourvu à sa base d’une petite 
lamelle. Godet fermé. Une pe- 
tite pointe sous le godet, dirigée 
vers le rameau. Rameau moyen- . 
nement développé, son bord in- … 
férieur arrondi, son bord supé- 
rieur irrégulièrement denticulé. | 

J'ai trouvé cette espèce, sur-. 
tout en octobre, en compagnie w 
de Z. belgicus, mais beaucoup 
moins communément que lui, « 


sous les pierres, les détritus des. 
lulus garumnicus Pattes copulatrices (profil QE Re ee 
interne). Gr. : 74. Béat (Haute-Garonne) (altitude 

500 mètres). Je l’ai trouvé aussi une fois en avril sous une pierre . 
à Fos, près de la frontière espagnole (altitude 800 mètres). "3 
Cette espèce diffère essentiellement de 1. Kervillei Brôle., 
Odieri Brôle., silvicola Brüle. par l'absence d’un prolongement \ 
saillant au bord interne de la première paire des pattes pee | 
trices. 


Lei AOUEE 


Ja deuxième paire, en particulier par le développement du pa- 
villon ; de Z. Odieri, par la forme des hanches de la deuxième 
paire, la forme du bord supérieur du pavillon et l'absence d’an- 
douiller postérieur. 
| Elle se rapproche de Z. belgicus Latz. et [. Legeri Brôle. par 
l'absence de prolongement saillant au bord interne de la paire 
antérieure des pattes copulatrices, ce prolongement étant cepen- 
dant un peu accusé chez 1. garumnicus. Mais elle diffère de 
belgicus par la forme des hanches de la deuxième paire, le 
développement du pavillon et la forme générale des pattes copu- 
latrices postérieures ; de I. Legeri par DeoTenee EAU 


- (C’est de Z. Legeri que cette nouvelle espèce semble le plus 
rapprocher. Elle peut être considérée comme intermédiaire 
entre Z. Legeri (des Pyrénées-Orientales) et Z. siluicola (des 
Basses- Pyrénées). 


LS ES 


Tête ponctuée, surtout sur le vertex ; quatre points piligères. 


sur la lèvre supérieure. Pas de points piligères ni de sillon sur. 
le vertex. Ocelles distinctes, aplaties. Antennes courtes, poilues. à 
Premier segment densément ponctué, surtout sur les côtes, 
non strié au bord postérieur. Les côtés sont en ogive. Le bord” 
antérieur est rebordé dans les parties latérales à partir des. 
yeux. 
Prozonites 1rrégulièrement parsemés de strioles fines et. 
courtes. Métazonites pourvus de stries profondes, étroites, - 
serrées, atteignant la suture et le bord postérieur. - 
Pores répugnatoires petits, situés dans le métazonite et appli-" 
qués contre la suture. 1 | 
Segment préanal striolé comme les métazonites, mais plus. 
densement, court, graduellement rétréci en une pointe large, 
émoussée. | | 
Valves anales densement ponctuées sur toute leur surface 4 
leurs bords sont saillants et munis d’une rangée de gros points « 
pilifères. 
Ecaille ventrale courte, non saillante, à bord postérieur lar= 
gement arrondi. ; 
Nombre de segments, 48 ; 3 segments apodes. 
Mäle : Fremière paire en forme de crochets à bord externe 
anguleux. | 
Hanches de la deuxième paire sans prolongement, plus gr êles 
que l'article suivant. Premier et deuxième articles des tarsesk 
munis d’un bourrelet, ne dépassant pas l'extrémité de l'article 
qui le porte. Pénis bilobé, appendiculé. | 
Pattes copulatrices : Paire antérieure arrondie à l'extrémité, 
à bords interne et externe légèrement saillants vers leur milieu 
fortement réfléchis vers l'arrière. Paire postérieure : Lame an= 
térieure plus courte que la patte copulatrice antérieure, à extré” 
mité légèrement dilatée et coupée un peu obliquement. Lame 
postérieure fortement inclinée en arrière, de forme allongée, 
plus longue que la lame antérieure. Le talon latéral, recourbé 
en forme d’'U, à ouverture tournée vers la base, est particuliè- 


54e , = Me 
” bien développé bé t sur la face interne de sa 
he postérieure se trouve per une pièce lamellaire bilo- 
Mrerteémits. Le bord antérieur du lobe 
$ éro-externe est réfléchi vers le côté externe, 
rtout à la base où se trouve une carène trans- 
rsale rendant anguleux à cet endroit le profil 
le Re ee + 

» n'ai rencontré, jusqu lei, qu'un mâle de 
ste espèce, en avril, sous une pierre, dans la 
al llée de la Garonne, près de la frontière espa- 
| e, à 800 mètres d'altitude. 


lulus Chalandei. Lame 
postérieure de la 
| Julus (Cylindroiulus) hignicola n. Sp. patte copulatrice pos- 


stérieure (face anté- 


D cou de brun, nos rangée de taches ‘rieure). Gr. 37. 
Lo +144 ou brunes sur les 
incs. Partie : ae du 


+ 


interocellaire. Pre- 
E ge - 
er segment foncé avec une 
# 
ae bande claire transver- 


‘ee 
L e, retrécie dans la partie 


ned iane. Seoment préanal Buts Chalandei. Paites copulatrices (profil 
: interne). Gr, : 37. 
ralement plus foncé que 

gments précédents et les 
] es anales. 

3 

Cor Dibndrique, à reflet 


à ponctualion fine, 
D | / lulus Chalandei. Pattes copulatrices (profil 
euse; quatre points externe). Gr. : 37. 


s sur la lèvre supérieure ; pas de points pilifères sur le 


= Da | 


distinctes, groupées en rectangle. Antennes hérissées, courtes, 


troisième segment æ. Les joues chez le 7 portent mférieure=" 
ment une callosité relativement faible. | 

. Premier segment finement ponctué, strié au bord postérieur, 
surtout sur les côtés; ceux-ci forment un angle aigu, arrondi. 
à l'extrémité; le bord antérieur est rebordé sur les côtés à 
partir de l'œil. PR >. 
Prozonites extrêmement finement ponctués. Métazonites pour- 
vus de sillons profonds, étroits, très serrés, laissant des inter- 
valles cosliformes et atteignant la suture et le bord postérieur. 
Pores répugnatoires très petits, situés dans le métazonite et, 
appliqués contre la suture. | 
Segment préanal à ponctuation fine, strigueuse ; court, ne: 
dépassant pas les valves anales,w 
brusquement rétréci en une pointe. 
arrondie, bulbeuse. 1 
Valves anales à bords saillants, 
ornés d'une rangée de soies. { 
_Ecaille ventrale courte, non sail-« 
lante, obtuse. | 


Nombre de segments : 52 à 57," 
Tulus lignicola. Pattes copulatrices et 3 à 5 segments apodes. 

lames antérieures des pattes copulatri- 4 U : 4 

ces postérieures (face postérieure). Mâle : Première paire de pattes ; 

mt en forme de crochets à courbure 
arrondie. Deuxième paire: hanches sans prolongement ; les" 
deux avant-derniers articles munis d’un bourrelet ; celui des 
l’avant-dernier article atteint le tiers de la longueur du der- 
nier article, Pénis bilobé et appendiculé à l'extrémité. 3 

Pattes copulatrices : Paire antérieure courte, très oblique-« 
ment coupée à l'extrémité ; une forte saillie conique à la face 
postérieure de son angle interne. Flagellum mince, effilé à son 
extrémité. Paire postérieure : Lame antérieure bien plus courte” 
que la paire antérieure, à extrémité arrondie (vue de face), por-« 
tant une saillie sur sa face antérieure. 


LL 
LABS 
Lame postérieure fortement inclinée en arrière, profondé- 
ient divisée à son extrémité en deux lobes ‘étroits ; le lobe 
* tero-interne est, à son tour, bi ou trilobé à son extrémité ; 
es côtés du lobe antero-externe, sont rabattus l’un vers l’autre 
Vextrémité et y forment un canal dans lequel s'engage la 
ointe du flagellum ; extrémité de ce lobe 4-lobée. Sur la face 


 Pulus lignacola. — Pattes copulatrices (profil interne). Gr. : 74, 


se : des arbres, dans les troncs nie dans la vallée 
2 
1 Garonne, entre Saint-Béat et la frontière espagnole, à di- 
5 altitudes (de 500 mètres à 1.500 mètres). 


Corps cylindrique : longueur, 18-29mn : largeur, 0,8 à 1,5mm 
Tête lisse et brillante en avant, à ponctuation strigueuse sur 
le vertex qui présente un léger sillon longitudinal. 4 sillons et 
4-5 points piligères sur la lèvre supérieure. Pas de points pilis 
gères sur le vertex. Les yeux sont formés par un petit rectangle 
fortement pigmenté, lisse, brillant, et dans lequel on distingue 
péniblement un petit nombre d'ocelles. Antennes poilues, cour. 
tes, atteignant le millieu du deuxième segment ©, un peu plus 
mes chez les 1. ; 
Premier segment finement ponctué sur toute sa surface et 
surtout sur les côtés. Ceux-ci sont taillés en angle aigu ; leur 
bord postérieur est arqué, leur bord antérieur droit et légère= 
ment rebordé jusqu’à l'œil. Quelques stries peu nettes sur les 
côtés du bord postérieur. 
Prozonites lisses dans leur moitié antérieure ; leur moitié 
postérieure porte des stries espacées, irrégulières, extrêmement 
fines, difficiles à observer. Métazonites pourvus de sillons assez 
profonds, étroits, laissant entre eux un intervalle bien plus 
large, aplati. Les sillons n'’atteignent pas le bord postérieur qui 
est muni de stries courtes et serrées et porte des soies espacées, 
beaucoup plus rares dans la partie antérieure du corps. Pores 
répugnatoires petits, situés dans le métazonite, appliqués cont 
la suture. “à 
Segment préanal portant 4-5 rangées transversales de soie, 
assez brusquement rétréci en une longue pointe aiguë ‘2 
sant de.beaucoup les valves anales. 
Valves anales à surface irrégulière, parsemées de soies ; : 
bords rebordés. ‘4 
Ecaille ventrale en forme de pointe aiguë, saillante, dépas- 
sant largement les valves anales, aussi longue que la pointe du 
segment préanal. 
Nombre de segments, 54 à 60; 4 à 5 segments apodes. 
Mâle : Première paire transformée en crochets épaissis à Ja 
base à face antéro-interne aplatie. La base est entourée d’u 1e 
saillie lamellaire à bord libre irrégulièrement denticulé, plus 


‘ Li) 


Aus D |; PRE 
d 25 


développée vers la partie externe, portant sur sa surface trois 
épines robustes dirigées vers le bord libre. Trois autres épines 
identiques sont situées sur la partie 
‘intermédiaire entre la hanche et le 
“crochet ; une autre épine se trouvesur 
la partie interne de la hanche. 

- Hanches de la deuxième paire mu- 
nies d’unie d'une expansion liguli- 


“forme aussi longue que les deux arti- 
cles suivants de la patte. Cette ligule 


D. . lulus spinosus. Patte de la pre- 
est dirigée vers l’avant et recouvre lar- È 


mière paire (face antérieure) 
“cement l'extrémité interne de la pre-  (r-:18 

“mière paire. Sa face postérieure est tuberculeuse à l’extrémité. 
arses sans bourrelets. Pénis appendiculé et divisé à son extré- 
…nité en deux lobes arrondis. 

. Pattes copulatrices : Paire anté- 
rieure allongée, à extrémité arron- 
die et munie d’une saillie assez 
orte sur sa face postérieure ; les 


bords sont rabattus vers l’arrière, 
échancrés près de l'extrémité ; le 
bord externe est muni vers son 
“inilieu d’une saillie. tantôt denti- 
| forme, tantôt arrondie. F lagellum 
relativement épais, effilé à son ex- 
trémité. 
Paire postérieure : Lame anté- 
“rieure un peu moins longue que 
; la patte antérieure, étroite, allon- Julus spinosus. Patte de la deuxième 
L 18 : k paire (face antérieure). Gr. : 86. 
gée, renflée à l'extrémité qui est 
co pée un peu obliquement. Lame postérieure, comprimée 
latéralement, de forme rectangulaire, plus courte que la 
“lame antérieure. L’extrémité présente quatre lobes peu déve- 


| loppés. Le premier, en partant de la partie postérieure, est 
tiangulaire plus ou moins aigu ; le deuxième est arrondi ou 


æ 


2 96 “4 
* 


lulus spinosus. Pattes copulatrices (profil interne). Gr. : 172. 


son extrémité, son angle postérieur est accentué (quelquefois. 
même prolongée en pointe fortement infléchie vers la base) et 
moins élevé que l’anté- 
rieur qui est arrondi; le. 
quatrième est aigu, sa 
pointe et son bord posté- , 
rieur sont dissimulés sous. 
une couche de poils serrés 
quis’étend largement vers 
la base de l’organe et” 
empiète sur la partie an- 
térieure du troisième lo- 
be; une autre couche de. 
poils existe également sur 
la partie postérieure de 
ce troisième lobe, et est 
séparée de la couche pré= 
cédente par un espace li- 
ulus spinosus. Pattes copulatrices (profil extene). néaire glabre formant le 

Gite prolongement d'une rai: 
nure dans laquelle s'engage le flagellum, limitée à la base. 
et du côté postérieur par un repli de la face interne de la 


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lame. Le troisième et le quatrième lobe sont quelquefois con- 
ES 


fond en un seul. Sur le bord antérieur de la lame postérieure 
te une saillie lamellaire presque aussi élevée antérieure- 
ont que les ldbes décrits précédemment, reliée sur le côté 
terne par une lame délicate, à l’extrémité du quatrième lobe 
e sur le côté externe par une lame encore plus délicate à l’ex- 
trémité du deuxième lobe, de sorte que la base*des troisième et 
Quatrième lobes est entourée, du côté externe, par une sorte 
le godet limité postérieurement par le deuxième lobe. 

F J'ai trouvé un certain nombre d'échantillons de cette espèce, 
en avril, dans la vallée de la Garonne, près de la frontière 
espagnole, à une altitude de 4.000 à 1.500 mètres, profondé- 
ment enterrée dans le terreau, au pied de vieux arbres morts. 
lrouvée une fois, en octobre, sous une couche épaisse de feuilles 
_ Cette espèce présente d’élroites affinités avec lulus nitidus 
VerhϾff par la forme de ses pattes copulatrices, surtout de la 
ame postérieure de la paire postérieure. Néanmoins, elle se 
listingue nettement de celui-ci : 4° par le fort prolongement de 
’écaille sous-anale ; 2° par l’absence de clivage distal de la lame 
ntérieure des pattes copulatrices postérieures ; 3° la présence 
les apophyses des hanches de la deuxième paire ; 4° le déve- 
loppement foliacé des pattes de la première paire. 


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“  SÉANCE DU 3 FÉVRIER 4904 


Présidence de M. ROULE, président. 


ADMISSIONS 


— 28 
COMMUNICATIONS 


Une plante rare de la flore française, 


Par M. Lawic. , 


Cette plante appartient à l’ordre des Fougères et à la petite 
famille des Hyménophyllacées que quelques auteurs considè- 
rent comme une simple tribu. Elle croit en plusieurs points dess 
régions maritimes de l'Europe occidentale, sur les côtes d’ fr 
lande, d'Angleterre, de France et d’Espagne ; mais l’exiguité de 
sa taille, la rareté relative de ses stations, son mélange avec les. 
mousses et autres végétaux des lieux humides l’ont souvent fait. 
méconnaître. C’est l'Hymenophyllum tunbridyense de Smith. 

Avec une autre petite Fougère voisine, quoique appartenant à 
un genre différent (Trichomanes radicans Swartz), elle fait: 
partie, ainsi que quelques Ericacées spéciales, de ces plantes 
caractéristiques de la région florale du sud-ouest dela France (1). 

Comme toutes les Hyménophyllées, notre plante est caracté-. 
risée par des sporanges sessiles groupés sur un prolongement 
cylindrique de la nervure des frondes et entourés d’une indusie 
bivalve. Les frondes sont bipennées, à limbe mince et transpa-. 
rent; leurs lobes linéaires obtus se terminent par de fines peti-« 
tes pointes ou épines ; les pétioles sont filiformes, longs, d'un 
brun luisant et se continvent par des nervures de même cou- 
leur. La souche est rameuse, filiforme et rampante. La plante” 
a une taille de cinq à huit centimètres. | 

Elle pousse en individus nombreux, parmi la mousse, for. 
mant de vastes plaques vertes sur les rochers à la surface des - 
quels suinte continuellement un peu d’eau, dans les grottes, \ 
dans le voisinage des cascades, etc. L'abri du soleil et us 
atmosphère très humide lui sont indispensable. 

Pendant longtemps, l'Hymenophyllum tunbridgense n’a 
été indiqué par les Flores françaises que dans la région mari= 


(1) D'J. Lamic. La’ région forale du sud-ouest de la France. Bull 
Soc. d'Hist. nat. 


e” 


ne. nt 

tir 1e du Finistère, où il croit sur les rochers humides de 
p usieurs localités. Plus tard, on l’a découvert dans des stations 
analogues sur les côtes de la Manche, près de Granville; puis 
lans les Basses-Pyrénées, en plusieurs points du pays basque. 
1 a été également signalé en Corse. 

. Dernièrement, un professeur du Ivcée de Bayonne en a fait 
pa rvenir de nombreux échantillons au Jardin des plantes de 
T pulouse, qui s’est empressé de les mettre en culture dans les 
Meilleures conditions. — La plante desséchée que j'ai l'honneur 
de présenter à la Société provient de cet envoi. La récolte a été 
faite sur une montagne du pays basque à 350 mètres d'altitude. 


4 L SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1904 
Ds Présidence de M. RouLe, président. 
À 

4 ADMISSIONS 


M.  _Paquier, chargé de cours à la Faculté des sciences de Tou- 
use, présenté par MM Roule et Ribaut, est admis comme membre 


| COMMUNICATIONS 
1 Note sur l’étisie des poissons d’eau douce, 


EE : par M. J. AUDIGE. 


ÿ J'ai eu l’occasion de faire, depuis le mois de novembre dernier, 
É s observations au point de vue pathologique et nécroscopique 
r des Chondrostomes et sur d’autres espèces de téléostéens 
k À Bot présenté les symptômes classiques de l’étisie. 

La partie originale de mes études porte sur l’existence, qui 
pas à ma Connaissance, is ee ue à RQ d’un 


» 


tossissements permettent seuls de voir sous cette forme. Elle 
D out associée à un strepto-bacille généralement en 
+ #1 ; 
#4 
LE 4 


PM. |: Pere 
diplo. Cette navette prend difficilement les couleurs usuelles 
Pour la teindre nettement, il faut employer le Ziehl en bait 


prolongé. Le strepto-bacille se colore aisément. ; 
Les caractères des cultures faites à la température de 
chambre sont les suivantes : le bouillon se trouble en trois 
jours, Il se forme un voile le septième jour, et des flocons tom- 
bent au fond du tube. | À 
Sur gélatine, le microbe pousse très lentement. Il donne une 
tache laiteuse en relief entourée d’une zone glacée. De cette zon 
partent des filaments rhizomorphes s’enfonçant dans le milieu de 
culture. La gélatine n’est pas liquéfiée du moins pendant û 
temps très long. é Ée 
La culture sur gélose donne des résultats analogues, me ais 
elle est plus facile, et même en mettant les tubes à l'étuve à 38% ; 
il y a un développement abondant en deux ou trois jours. Le ; 
Sur pomme de terre, au bout de plusieurs semaines, on a une 
bande grisâtre, mince, étroite et luisante. | 
Enfin, le milieu de choix paraît être le poisson mis à laut > 
clave. Des tranches ainsi préparées se couvrent très vite en 
moins de deux jours, d’une gelée grise jaunâtre, tre 
abondante. | 4 
Les prélèvements faits sur les cultures et examinés au micros* 
cope ont donné des navettes présentant les mêmes réactions 
colorantes que ci-dessus, montrant parfois à un très fort grossis® 
sement un espace central clair et souvent associé à un streptos 
bacille en longchapelet. Je n'ai pas pu isoler ces deux microbes 
l’un de l’autre. 4 
Ces microbes, inoculés au lapin par injection sous- cutanée, 
déterminent sa mort en huit jours. : “4 
Une inoculation par voie gastrique (à la sonde) chez un Ché 
vaine, a causé la mort de Le dans le délai de quatorz 
jours. 


Les expériences sont poursuivies. 


Toulouse. — Imprimerie Lagarde et Sebille, rue Romiguières, 2. 


k 1/2 7, dé 
de - Lali 7 v J 2 € 
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Fe Au dm 4 pete mere 24 prrmiennnen rm es | 
n 1 ' 2} D: 


‘ e 


OR LUI mire | 2 
Que) LR 


Les séances se nennent à 8 h. précises du soir, à l’ancien 


Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, 
les 1er et 3e mercredi de chaque mois, 


du 226 ercredi de Novembre au 3e mercredi de Juillet 


+ 


MM. les Membres sont instamment priés de tee connaltre 
au secrétariat leurs changements de CR ++ 


Adresser les envois d’argent au trésorier, M. DE MONTLEZUN 4 
Quai de Tounis, 106, Toulouse. PE: 


En. 


Au: 


| Siège de la Sr GS 


. TIRE Mars-Avril — IN 3-4 


‘SOMMAIRE 


4 e As ed 


17, rue de Rémusat. 


à SOCIÉT É 


À ‘HISTOIRE NAT URELLE | 
ep DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 
DE TOULOUSE. 


TOME TRENTE-SEPT. — 1904 


——— 


Communications 


L'AUDIGÉ. — Note sur la structure de la par tie ahtérieûre du 
D dé quelques poissons :.....1.%....,..,...%........ 0. 
DE MONTLEZUN. — Quelques cas d’albinisme observés en 1903. 
…P. Dor. — Les fleurs-pièges d'Asclépiadées et d’Apocynées..…. 
… DE MONTLEZUN:. — Note sur deux cas d’albinisme partiel obser- 


TOULUUSE 
 IMPRIMERIE LAGARDE ET SEBILLE 


2, RUK ROMIGUIÈRES 9. 


31 
33 
39 


40 


41 


RCE ele er 


toire Naturelle de Toulouse. 


Art. {e°, La Société a pour but de Re des réunions dans tea les 


naturalistes pourront exposer et (liscuter les- Le dan de leurs reRRET EME el. 


de leurs observations. 


Art. 2. Elle s'occupe ile tout ce qu a Érabbatt aux sciences naturelles, | 
Minéralogie, Gévlogie, Botanique et Zovlogie. Les sciencés physiques et his : 
toriques dansleurs applications à l” Histoire Naturelle, sont pe fe: de son. 
domaine. 


Art. 3. Son but bus spécial sera, d étudier el de faire connaître la consti= | 
ution géologique, le flore, et la faune de la région dont Toulouse ee le. 
centre. | 


Art, 4. La Société s’ efforcera d'augmenter les collections du Musée d’ His= 


Art. 5. La Socrété se compose : ile Membres-nés — Honoraires — Titu- “À 
taires — Correspondants. £ A 


Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent être présentés ‘» 
par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrutin secret pre 
le Conseil d'administration. 


Art. 10. Les mémbres titulaires paient une cotisation annuelle de +2. ue Rec: 
payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrée. 1 À 
par le Trésorier, 11 


Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires et 3 
correspondants ; pour les membres titulaires ilest de 5 francs. {\ 


Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes qu'après avoi 
reçu Le montant du droït et de la cotisation. Alors seulement les membres 
sont inscrits au Tableau de la Société. 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d° acquitter son annuité, il perd, nprése 
deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous cd droits 
attachés au titre de membre. 


Art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titre de 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. 


Art. 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési 54 
dent; 1° et 2 Vice-présidents ; Secretaire-général ; Trésorier ; ; fer et 2 me Re 
bliothécaires-archivistes. 


Aux. 31. L'élection des membhres de Bureau, d 1 Conseil d'administration & 
du Comité de publication, a lieu au scratin secret dans la première séance 
du mois de décembre. Le Présidentest nommé pour deux'années, les autres 4 
memores pour une année Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, - 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peuyept seuls être. à 
réelus immé tiatement dans les mêmes fonctions. 


Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles … 
s ouvrentle premier mer:redi après 1e (5 novembre,etont lieutous les fer et ss 
mercredi de chaque mois jusqu’au 3° mererelli "de juiliet inelusivement, 


Art. 39. La publication des découvertes ou étuiles faites par les membres 
de la Société el par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frais 2 4 
de celle «1, sous te titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle 


de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et La date de sa publication “3 


Art. 41. La Société laisse aux auteurs la responsabitité de” leurs travaux nt 
de leurs opinions scienuifiques. Tout Memoire: imprimé devra donc porter e 3 


signature de l’auteur. 


Art 42 Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. If dent Fe 
obtenir d-s tirages à part, des rérmpreisions, mais par l'intermédiaire da Let 
Société. | 


Art. 48. Les membres de la Sociéé sont tous invités à lui adresser les | 
L4 « + 2 . TZ Ds 
échantitlous qu’'i's pourront réunir. RE 


‘Ne “ 


Art. 52. Eu cas de dissolution, les diverses propriétés de la Société, revien- 
dront de droit a la ville de Toulouse. ke “7 
2e. 4 
3 


4 SÉANCE DU 16 MARS 1904 


s Présidence de M. ROULE, président, 


COMMUNICATIONS 


- Note sur la structure de la partie antérieure 
du rein de quelques poissons, 


Par M. J. AupDIGé. 


, 
ne. 


…—_ La partie antérieure du rein d’un certain nombre de pois- 
“sons offre des particularités de structure que je n'ai trouvé 
signalées nulle part. 

À Mes recherches se sont étendues à plusieurs espèces. Le Bar- 
beau (Barbus fluviatilis), le Chevesne (Squalius cephalus), 
le Rotengle (Scardinius erythrophthalmus), la Perche (Perca 
fluviatilis) le Loup (Labraæ lupus) m'ont paru montrer d’une 


façon très nette celte particularité de structure. 

Si on examine la cavité abdominale de l’un de ces animaux, 
après en avoir extrait tous les organes, sauf le rein, on voit que 
celui-ci occupe toute la longueur de cette cavité depuis la partie 
postérieure jusqu'à la partie antérieure, s’insinuant même au 
dessus de l'appareil circulatoire central pour se loger sous la 
be se du crâne. Chez la Perche et le Loup, par exemple, la partie 
antérieure s'étend entre le crâne et le cœur sous la forme d’une 
large palette formée par la soudure de deux lobes, l’un gauche, 
lautre droit, palette unie largement au rein par deux isthmes 
lans lesquels serpentent les veines cardinales postérieures. 

| Chez le Barbeau, le Chevesne, le Rotengle et plus générale- 
ment les Cyprinidés une complication apparaît. Cette palette 
D... s'insinue sous les os du crâne, plus profondément 
ue chez les Perches et les Loups ; de plus, par suite de la for- 


Sos. D'HUST, NATURELLE DE TOULOUSE. (T. XX3VII.) 3 
l d: L 
À 


SR HEL 


mation de l’arc osseux au travers duquel passent à la fois, l’ap ; 
pareil de Weber et les veines cardinales postérieures, le pédi= 
cule d’union du rein et de la région s’étrangle, et ainsi ces deux. 
parties paraissent isolées l’une de l’autre. L'examen macrosco= 
pique du rein de gros animaux semble montrer qu’il n'existe 
pas de communication entre ces deux parties. Cependant l'étude. 
de ce pédicule sur des alevins d’âges divers, indique très nette” 
ment qu’il s’agit ici aussi d’une formation semblable de tous 
points à celle que l’on observe chez les perches adultes. Chezs 
les plus jeunes, la communication entre les deux parties sé 
fait largement ; elle se réduit de plus en plus à mesure que 
l’animal augmente de taille, probablement à cause de l’inégalité. 
de développement entre le rein, l’organe de Weber et les veines 
cardinales d’une part, et l'anneau osseux qui les entoure d’autre 
part. D'ailleurs, des coupes pratiquées dans la région du pédi=« 
cule d'animaux adultes, montrent autour de la veine cardinale 
une gaine de structure identique à celle du pédicule des j jeunes 
alevins de Cyprinidés ou de perches adultes. 

De l’ensemble de ces faits, il semble que cette région anté- 
rieure soit une simple expansion du rein. Cependant un exa= 
men plus complet permet de reconnaître des différences consi= 
dérables de structure entre la partie antérieure et les autres 
régions de l’appareil excréteur. J 

Des coupes pratiquées dans cette partie antérieure ne présen= 
tent pas la structure du rein. Les tubes urinifères sont absents: 
On ne trouve pas de glomérules de Malpighi. A la place de 
éléments se présente un ensemble de tous points comparables 
par sa structure à un organe lymphoïde composé de deux cou= 
ches distinctes : l’une externe enveloppante est formée d’une 
gaine conjonctive dont les fibres se relient insensiblement aü 
tissu conjonctif voisin ; l’autre centrale est constituée par une 
charpente de cellules tie (surtout bien visibles après avoin 
soumis les coupes aux vibrations d’un diapason actionné par un 
électro-aimant) formant un réseau complexe dans les mailles 
duquel sont entassés de petits éléments cellulaires, que la forme 


* 
+ 


EX PU 


xt les réactions colorantes rapprochent des lymphocytes des 
vertébrés supérieurs et surtout des éléments que l'on trouve en 
gr and nombre dans les lacunes du rein Au milieu de ces élé- 
ments se trouvent, isolés, des ilôts de tissu épithélial, consti- 


ués par de grosses cellules cubiques: 
… En somme, bien qu’une relation intime existe entre cet or- 


gane et le reste du rein, de profondes différences de structure 
les séparent. Cette partie antérieure est-elle une modification 
histologique du rein permanent de ces animaux ou bien un 
À reliquat d’une partie d’un rein préexistant et temporaire? Je 
pe nse que les études embryologiques que je poursuis me per- 
mettront d'en reconnaitre l’origine. 


Pr 


E. SÉANCE DU 20 AVRIL 1904 


Présidence de M. ROULE, président, 


ADMISSIONS 


-M. Roques, présenté par MM. Roule et Audigé, est admis 
comme membre titulaire. 


L 
. COMMUNICATIONS 


L Quelques cas d’albinisme observés en 1903, 


| 10 Par M. de MONTLEZUN. 


1 2HOCHEQUEUE GRISE Q (Motacilla alba Linné). 


Jet oiseau est entièrement planc; le plastron, qui est d’un 
>au noir chez les sujets en livrée normale, est à peine teinté 
grisâtre chez celle-ci; ses pattes sont couleur de chair; son 
roux clair ; ses yeux, teintés de rose. 

1 est un spécimen précieux pour la collection ré- 


E 


Der. 


= si = 
gionale du Musée d'Histoire naturelle de Toulouse ; il a été tué. 


à Menville (Haute-Garonne), le 3 novembre 1903, pamM. An-. 
toine Destarac, qui l’a offert au Musée. | 


VERDIER ORDINAIRE (Fringilla chloris Linné). 


Le corps de ce vèrdier est entièrement blanc ; seul, le dessus 
de la tête, est légèrement teinté de gris verdâtre ; le bec est gris, « 
les pattes sont couleur de chair. 4 

Degland et Gerbe signalent, dans l’Ornithologie européenne, 
quelques variétés accidentelles du verdier qui peuvent être. 
blanches, jaunâtres ou maculées de blanc; j'estime, néan- 
moins, que ce cas d’albinisme est très intéressant. | 

Cet oiseau a été tué dans les environs de Castelnaudary, par” 
M. le Dr Cuguillière, qui l’a offert au Musée d'Histoire natu-" 
relle, le 23 novembre 1908. 


MOINEAU DOMESTIQUE (Passer domesticus Linné).. 


Le plumage de cet oiseau est presque entièrement blanc, c'est” 
à peine s’il a quelques plumes grises sur les ailes et à la queues* 
on remarque aussi quelques petites plumes brunes sur les côtés" 
de la tête, qui tranchent au milieu du plumage blanc; elles ont 
conservé la teinte du plumage normal. + ; 

Cet oiseau avait été remarqué depuis plus deux äns dans un. 
vol de moineaux, près du village de Menville ; il attirait l'atten= 
tion des chasseurs et était devenu d’autant plus méfiant qu'il 
était plus surveillé. | s 

Ce moineau a été tué le 26 décembre 1903, par M. Hubert. 
Claverie, qui l’a offert au Musée. * 


* 


TES 


SÉANCE DU 4% MAI 1904 


Présidence de M. ROULE, président 1 


? 


ADMISSIONS 


M. . Dor, chargé de conférences à la Faculté des sciences de Tou- 
us se, présenté par MM. Roule et Audigé est admis comme mem- 


e titulai re. 


" L 


COM MUN ICATIONS 


É € s s feurs-pièges d’ Asclépiadées et d’ Apocynées, 
Par MP. Dor: 


_L e rôle des insectes dans la pollinisation, les rapports étroits 
| semblent exister entre la disposition des fleurs et les appen- 
es des insectes qui les visitent, ont fait l’objet d’un nombre 
idérable de descriptions. Les naturalistes ont surtout rap- 
jorté les cas dan lesquels les visites sont utiles non seulement 


dla plante en assurant la fécondation croisée, mais aussi à 
, r A 

D EE . LA ‘ A 5 É 
insecte visiteur, en lui procurant les liquides sucrés néces- 
se aires à ses besoins. M. Bouvier (1) a parfaitement montré ce dou- 


: ia dans un Rouen récent sur nn Abeilles mellifères. 


2e ns #4 il peut trouver la mort dans la fleur qu al Rubi C'est 
urtout dans les plantes appartenant aux deux familles des As- 
a lées et des Apocynées, que des faits de cet ordre ont été 
’en ai, pour ma part, étudié un certain nombre sur 


— 36 — | è 


variable suivant les espèces. Chaque rétinacle a la forme d'un 


cylindre creux, dont la cavité communique avec l'extérieur par 
une fente. Celle-ci, élargie vers la base du rétinacle, se res- 
serre vers son sommet, de telle sorte que sa forme est, en gé” 
néral, celle d’un V renversé et très aigu. (Asclepias, Vince 
toxicum, Gomphocarpus. | 

Supposons qu’un insecte, attiré par le nectar qui se for 
en abondance, dans toutes les fleurs d'Asclépiadées, pénètre 
dans le tube de la corolle, admettons de plus que cet insecte 
soit un Diptère comme c’est le cas le plus fréquent. Sa trompé ; 
formée, comme on sait par la lèvre inférieure, est terminée 
par deux lobes ou paraglosses renflés. En butinant la fleur, ens 
cherchant à enfoncer sa trompe vers la base de la corolle où se 
trouvent les nectaires, l’insecte rencontre les rétinacles. a 
trompe s’'introduit facilement dans la cavité du rétinacle par 
la base élargie de la fente. Mais lorsque l’insecte veut se retirer, 
il tend à s’élever et sa trompe, s’engageant dans la partie ré- 
trécie de la fente, y est retenue captive par les paraglosses, ets 
les poils volumineux, qui cheZ quelques Diptères couvrent ces 
organes. Si l’insecte est de taille suffisamment forte, 1l peut 
arracher le rétinacle et, transportant ainsi les deux pollinies 
qui y sont appendues, opérer la fécondation croisée d’une autres 
fleur. Par contre, les efforts d'insectes de petite taille, seront. 
impuissan({s à arracher les rétinacles, et ces insectes demeure=" 
ront prxonniers sur la fleur. Mais ici intervient un deuxième 
phénomène en relation avec la structure histologique de la fleur 
des Asclépiadées. Cette fleur renferme, en effet, un appareil 
laticifère extrêmement développé, formé de longues cellules 
abondamment ramifiées et jamais cloisonnées. On les trouve: 
dans toutes les parties de la fleur : dans le calice, la corolles 
les filets staminaux et, en moins grande abondance, dans l’ovaires 
et le stigmate où ils sont localisés suivant l’axe de l'organe 
L’insecte, en se débattant, rompt des laticifères el meurt, rapis 
dement intoxiqué par les substances vénéneuses (Asclépia= 
dine, etc.) que renferme le latex. Nous voyons, par conséquen , 


2 


s des Asclépiadées se comporter comme de véritables 
S. e rapport à certains insectes qui les visitent. 
préciser, il importe de rentrer dans le détail des faits 
citer quelques exemples qui se compliquent de faits bio- 
jues accessoires très intéressants. Je rappellerai, tout 
Le d, le cas du Vincetoxicum officinale, Asclépiadée indi- 
ène qu'il est très facile d'observer. Les insectes le plus fré- 
émment capturés par cette plante sont des Diptères de petite 
 (Empis nigritarsis, E. pinnipes) et des Lépidoptères 
iria, etc.). En même temps le Vincetoxicum officinale 
st d’abri à des araignées qui, par leur forme et leur couleur, 
 dissimulent facilement dans les inflorescences de la plante. 
sont Misumena vatia (Thomise citron), qui imite les 
ons floraux et Theridion lineatum qui mimétise les 
ures des feuilles. Au bruit que font les insectes capturés, 
ss araignées accourent et en débarrassent la plante en les em- 
brtant pour s’en repaitre. (Giard et Houssay, 2 ; Heim, 3,) 
Pari les Asclépiadées à fleurs-pièges faciles à FTENE je 
terai encore l’Aranjia albens Don., qui est cultivée dans 
os jardins ێomrae plante sonia (Ragenhofer, 4). Des 
à dons, des abeilles, des Lépidoptères, dont le plus abondant 
le Plusia gamina, visitent ces fleurs. En général, les 


res de petite taille et le Plusia gamma, sont générale- 
ht capturés." La fleur d'Aranjia est très riche en: nectar 
ai calculé qu’elle renferinait, en moyenne, 0 gr. 015 de glu- 


fé es Asclepias (G. Bonnier, 5) et dans les diverses espèces 
nphocarpus que l’on cultive dans les jardins sous le 
| ilgaire de cotonnier. Dans ces deux plantes, les fleurs 
’oupées en ombelles ; les abeilles, en cherchant le nectar, 


# 


urdons peuvent arracher les rétinacles, tandis que les Hymé- 


LE 


LICE SOS 


glissent sur la surface unie de l’ombelle et les griffes, qui ter- 
minent leur tarse, RES dans les fentes des rétinacles 
(Delpino, 6; Hildebrandt, 7; H. Miller, 8; Corry, 9; Mansel 
Weale, 10). Pour la ne de ces auteurs, les insectes arri- 
vent toujours à arracher les rétinacles. Corry, dit même que 
la fécondation directe est toujours stérile. Cette manière de 
voir parait inexacte. M. Bonnier a vu, en nombre considé 
rable, des abeilles mortes au pied de l’Asclepias Drummondis 
j'ai fait des observations analogues sur Île Gomphocarpus: 
Parmi les insectes capturés par les pattes ou la trompe, j'ai vu 
des Empides, des Syrphides, des Abeilles, des Polistes, des For 
micides, des Sphegides. La mort de ces insectes est très Dee 
Les laticifères sont très développés dans les fleurs de Gompho: 
carpus, et on en trouve même dans les appendices staminaux 
On conçoit, dès lors, que la moindre déchirure amène rapide- 
ment l’intoxication de l’insecte. F0 

L'examen de ces quelques exemples nous amène donc aux 
conclusions suivantes : La présence de pollinies dans la fleur 
des Asclépiadées, loin de favoriser la fécondation croisée, paraît 
être un obstacle à ce phénomène, puisque un sand nombre 
des insectes qui visitent les fleurs sont capturés et tués. Nous 
savons, d’ailleurs, que les pollinies germent sur place et que 
la pollinisation directe est la règle dans la famille des ASIN 
piadées. 4 

Les fleurs-pièges se rencontrent aussi dans la famille "de s 
Apocynées, très voisine de celle des Asclépiadées, mais qui en 
diffère surtout par l'absence de pollinies. Au point de vue de 
la pollinisation par les insectes, la plupart des Apocynées $ 
comportent comme des fleurs normales. Mais dans la tribu des 
Echitées, nous trouvons des fleurs-pièges tout à fait compas 
rables aux fleurs-pièges des Asclépiadées. Dans cette tribu, les 
anthères sont fortement soudées par leur face ventrale à un 
bourrelet du stigmate. De plus, ces anthères ont la forme d'u 
triangle à sommet supérieur, fortement lignifié sur la face doï 
sale. Entre deux étamines adjacentes, il existe, par conséquent 


Se 


une fente étroite, limitée par des bords durs et lignifiés. L’in- 
secte visiteur, en puisant le nectar, enfonce sa trompe dans la 
fente précédemment décrite, et se trouve capturé par un mé- 
canisme tout à fait comparable à celui qui existe chez les Ascle- 
piadées (Ludwig, 11 ; Schumann, 12). C’est surtout dans les 
genres Apocynum, Lyonisa, Nerium, que ces phénomènes 
de capture peuvent s'observer. Les insectes capturés sont sur- 
tout des Muscides (Spilogaster, Scatophaga. Anthomya), des 
Syrphides {Syritta), de petits Hyménoptères et quelques Lépi- 
doptères. L'intervention d’araignées mimétiques a même été 
-sisnalée dans quelques cas (Heim, 3). Le cas de la fleur d'Apo-. 
cynum hypericifolium frappe surtout l'attention des obser- 
vateurs, par la rapidité avec laquelle les insectes capturés sont 
tués. À cet égard, l’observation dé Ludwig (11) est très ins- 
tructive : dans cinquante-six fleurs, observées du matin jus- 
qu'à trois heures dn soir, quatre-vingt-huit petits Muscides et 
Syrphides avaient été capturés et tués. J'ai cherché à élucider 
Je mécanisme de cette mort rapide, et cela m’a amené à mettre 
en évidence un appareil secréteur, très développé dans cette 
fleur et indépendant de l'appareil laticifère, qui existe dans les 
Apocynées, au même titre que dans les Asclépiadées. Cet ap- 
pareil secréteur est formé d’un grand nombre de cellules de 
orme normale dont le contenu, coloré eu brun, insoluble dans 
l'alcool, prend, sous l’action de l’acide sulfurique concentré, 
une belle coloration rouge pourpre. Il ne renferme ni matière 
grasse, ni dérivés pectiques, de telle sorte qu’il y a lieu de con- 
idérer ce produit de secrétion comme un glucoside ou un alca- 
loïde. La répartition de ces cellules secrétrices est la suivante : 
Par leur ensemble, elles constituent toute la couche sous-épi- 
dermique de la face externe des sépales et des pétales, et une. 
partie de l’épiderme de la face dorsale des anthères. Dans le 
pistil, on en retrouve dans l’assise sous-épidermique de l’ovaire 
et, en amas irréguliers, dans l'axe du stigmate. Enfin, elles 
existent dans les nectaires, où elles revêtent intérieurement 
le épiderme secréteur plusieurs fois dédoublé, La situation su- 


ë Soc. L’HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XXI). 4 


— 40 — 
perficielle de ces nombreuses cellules secrétrices est évidem- … 
ment en relation avec la rapidité de mort des insectes capturés. 

Ce simple aperçu sur les fleurs-pièges des Asclépiadées et 
des A pocynées, nous montre un chapitre important de l'histoire « 
des rapports entre les insectes et les fleurs. Ces rapports ne 
sont donc pas toujours des rapports harmoniques, c’est-à-dire « 
des rapports utiles à la fois à l’insecte et à la fleur : dans les 
cas que Je viens d’exposer, les visites sont nettement inutiles 
à la fleur et nuisibles à l’insecte. C’est un argument de plus à 
opposer à la doctrine téléologique des harmonies de la nature. 


1. BOouUvIER. — Les Abeilles et les fleurs. Rev. gén. des Sciences, 
15 avril 1904. 
2. GiarDp et Houssay. — Sur la fécondation du Cynanchum Vin- 


cetoxicum par les insectes. Bull. de la Société entomologique 
de France, 1893, p. CCX XII 

3. HEIM. — Quelques faits relatifs à la capture d'insectes par les 
fleurs d Asclépiadées et d’Apocynées. Bull. 5oc. Linn. de 
Paris, 1893, p 138. 

4. RAGENHOFER. — Zoo. Bot. Gesell. Wien, XL, 1890. 

5. G BonniEr. — Les Nectaires, 1879. 

6. Decpino. -: Sugli apparechi della fecondajione, 1867. 

7 

8 


4 


. HicpeBraNpr. Bot Zeitung. 1866, 40. 1867, 34-56. 
. H. MüLcer. — Befruchtungen der Blumen durch Insekten, 


1837. 

9. Corry. — Transact. Linn. Society, 1884. 

10. MANSEL WEALE. Journ Linn. Society, 13. 

11. Lupwic. — Bot. Centralblatt, 1881, 8. 

12. SCHUMANN. — Apocynacæ. en Engler et Pranlt, Pflanz en- 
familien, IV, 2. 


SÉANCE DU 18 MAI 1904 
Présidence de M. RouLE, président 


COMMUNICATIONS 
Notes sur deux cas d’albinisme partiel 
observés sur des oiseaux. 
Par M. de MONTLEZUN. 


Je dois à l’obligeance de M. Lacomme-Bonhenry, naturaliste 
bien connu de notre ville, d'avoir pu constater deux cas d’albi- 
nisme qui me paraissent d'autant plus intéressants, qu'ils sem 


ART ALP RUES CR 


DS ET mai 


Fr ont produits sur des oiseaux qui ne présentent pas, en général, 
| de cas d’albinisme. 

1 La première observation porte sur une Huppe vulgaire 
 (Upupa epops, L.), préparée le 9 avril 1904. Cet oiseau a la 
onzième rémige de chaque aile entièrement blanche ; ces deux 
“plumes tranchent au milieu des autres qui sont, comme à 
ordinaire, maillées de noir et de blanc. A part ces deux plu- 
L: fes blanches, l’ensemble du plumage n’a rien de particulier. 
… La deuxième observation remonte au 19 avril, elle a trait à 
‘une Effraye commune (Strix flammea L.). La treizième rémige 
“de l'aile droite de cet oiseau est entièrement blanche; les trei- 
_zième, quinzième et seizième rémiges de l'aile gauche sont, 
aussi, entièrement blanches et se détachent au milieu des autres 
| plumes qui conservent leur coloration normale. 

la 


SÉANCE DU 15 JUIN 1904 


Présidence de M. ROULE, président. 


COMMUNICATION 


MM. L. JammEs et H. Manpouz font la communication 
Dur, à propos de l’action toxique des vers intestinaux : 
… Quelques auteurs (Chanson, Tauchon, Messineo et Cala- 
L ida, +: ) ont attribué, dans ces dernières années, une partie 
es troubles produits, sur Je LORS par les vers Trou à 


CE toute critique et récemment, Cao, entr’ autres, a 


ec: 


voir pu observer les effets toxiques signalés par ses. 


réciser cette question si controversée des toxines helmin- 
Nos résultats sont tirés de l'observation directe de 


hp 0 


ble des enfants traités au Dispensaire de Toulouse depuis <a" 
création (décembre 1890) et sur de nombreux animaux présen- 
és aux abattoirs. Les données recueillies au Dispensaire mon- 
rent que malgré le nombre élevé des enfants qui hébergent « 
des vers intestinaux, les troubles attribuables à l’action de À 
ceux-ci sont rares (deux pour cent, environ, des enfants para- 
sités). De même, l’examen des animaux livrés à la consomma=« 
tion établit que la présence très fréquente des helminthes dans” 
leur intestin n’altère en rien leur santé. Une action toxique, 
habituelle, des vers intestinaux est difficilement conciliable | 
avec ces résultats, ; 

2 Les recherches expérimentales comprennent des inocu-" 
lations faites avec des sucs de divers helminthes sur les animaux 
et des ingestions faites par l’un des auteurs. É 

a) Inoculations. — Les sucs injectés proviennent du broïe- | 
ment du corps du Tænia inermis et du T. expansa,des Ascaris 
vituli et megalocephala. Ces sucs ont été filtrés sur bougie“ 
ou pasteurisés à 58. Les animaux opérés sont le chien, le lapin,” 
le cobaye et le pigeon. Les inoculations ont été faites par les 
voies sous-cutanée, intra-péritonéale, intra-veineuse, intra 
achidienne et intra-cranienne. Le nombre total des inocula=* 
tions s'élève à trente-neuf. Quelles que soient les combinaisons 
faites avec les éléments précédents, les inoculations n’ont" 
Jamais été suivies de troubles. 

b) Auto-ingestions. — Dans le but de se rapprocher le plus 
possible des conditions naturelles incomplètement réalisées dans 
les inoculations, l’un de nous (M. Janimes) a absorbé, à plusieurs, 
reprises, des ‘œufs d’helminthes ayant pour habitat#ordinaire 
le tube digestif de l'homme. (Ascaris lumbricoides et Oxyuruss 
vermicularis). Six ingestions ont abouti au développement 
d'adultes des deux espèces. Dans aucun cas, des phénomènes 
attribuables à une action toxique n’ont pu être observés. Ë 

Ces recherches semblent démontrer que les troubles attri=« 
bués aux vers intestinaux vulgaires ne peuvent être occasionnés 
par des propriétés toxiques de leurs sécrétions. Les accidents. 


€ à 


produits paraissent tous relever d’autres causes. 


16 NOY 507 


fre 


MEHR RP L 


Mr | Les séances se. tiennent à 8 h. précièes. du soùr, ancien 
L : Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, rs ME AE 
: _ les 4er et 3e mercredi de ie mois, 

du 2e renereni de Neyembre: au 3€ mercredi de. quete 


NL ei T SE 


Lee % Ÿ te" 


me | 


MN. les Membres sont instamment Fr. de ir connai 
| au 1 secrétariat leurs changements de domicile. 


& Re 


à 


)-m6 


| Mai-Décembre _ NS 5-9 


Hg) PA CN € PAR] 


|. SOMMAIRE 
| Communications 


ManDOUL. — Sur quelques propriétés des sucs hél- : 
D OR Te ete a nn nt LOS 'aala ie 
— Quelques Hiots sur les discussions récentes des , 
es de la rotation de la terre........... RARE TS ES ave j 


Dre 


. Notes myriapodologiques.............. .....,:..2. 
se Drsdgs + Tr Capture de l'AV ocette ordinaire (ec urviros- 
.) dans ee environs de Toulouse.. ERA 


le Are Lea et sur son dérivé le’ 


tn mn se. 


2. A 


... ... _...... . 


Ke 4 l mtftité d des Algues dans l' a l'alimen- 
Poissons à propos “de la florule de l'Etang de la 


\ ZuJac e. 3 .. + Va sue à eine D'un soso Q'e nn. “1e sets née dv 65% . 


1 à EZUN. - — Fra os d'une loutre de: grande taille dans | la 


es TOULOUSE 
: IMPRIME BRIE LAGARDE ET SEBILLE 


8 RUR. LOMIGTIÈRES qe, 


FE SMS 1904 
siège 0 de la: Société, 47, rue de  Rémusat. 


3 


Atintaiohie, SR 1 Botanique et UÉ Lés. sciences ae siq ae 
 toriques dansleurs applications à l° Histoire Naturelle, sônt one. de: s0 
domaine. SRE 


en x PTE | 


Art. 3; Son bat plus épécia! sera d'étudier dé faire: coeAlE la A 
ution gébiopiqRe, la are, et la faune de la région dont Toulouse est L 
eentre. FE K 


‘Art. 4. La Soeiété s’offorcera PehRRe es collections lu Musée d'iis- 
toire Naturelle de Toulouse. 


. 5. La Société se compose ‘: dé Membretnés — = Honoraires — - Titu- 9 
es — Correspondants. 


Art. 8. Les candidats au titre de membre titniatte difedé être AM 
par deux membres titulaires. Leur LA URS est votée au scrutin. secret pu 
le Conseil d'administration. de 


Art. 10. Les membres titulaires paient une pe snbuelies de 12 Ë 
payable au commencement de'l'année seademique contre nee déli 
par le Trésorier. : 2 


Art. tt. Le. droit au diplôme est grauit pour les membres houoraires 
“correspondants ; pour les membres titulaires il est de 5 francs. | 


Art, 19. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes 0 qu d'aprés : avoi | 
reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors Ds 10 RUES 
sont inscrits au Tableau de la Société. vit 4 * 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d’acquitter son MT à ii perd, ‘apré 
deux avertissements, l'an du Trésorier, l'autre du onu a “Joue les 1 ) 
attachés au titre de membre. à 


dATE 18. Lé but de la Société étant exclusivement scientifique, le u f 
membre ne saurait être utilisé ‘dans une entreprise industrielle. 


Art, 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : 
dent; 1e" et 2° Vice-présidents ; ns penras Trésorier: ; {ec el ge B 
bliothécaires-archivistes. 


Auv. 31. L'élection des membres du Bureau, 7 Conseil dalaiaitiègs 
du Comité de publication, a lieu an scrutin secret dans |a premièr 
du mois de décembre Le Présideutest nomm® pour deux année s 
memores pour une année Les Vice-présidents, les Segretaires. le Tréso 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil ex du Come rue vents 
réslus immé liatement dans les mêmes fonctions. * 


Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 nee da soir. fl 
s ouvrentle premiei merzredi après : le {5 novembre, etout lieu tous les ter 
mercredi de bo mois ps ‘au 3° Rat “de juitiet Mantes 


de la Société el par \us commissions ,4 lieu dleñs À un n recuiT Fine : aux 
de celle e1, sous te titre de : Bulletin de la Société d'Histoire nat 
de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date. de sa. publica 


Art. 41. La société laisse aux auteurs la responsabitité de leurs sue 
de leurs opinions. scientifiques. Tout are Rp tevra : AURE not 
signature de l’auteur : RTE 


Art 42, Celui-ci conserve toujours ta propriété de. son ni. nl pes 
obtenir d»s HraRes à part, des a mu es mais par Fame 
Société. Vus 


Art. 48. Les membres de la Société sont toûs hé à. lus 
éhantitons qu'ils pourront réunir. : 


Ârt. 523. En cas de dissolution, les diverses propriétés de la Sociésé 
dront de droit à la ville de Toulowxe. “u ue NUS 


SÉANCE DU 6 JUILLET 1904 


Présidence de M. ROULE, president. 


Lx. = ADMISSIONS 
à M. MENGAUD, professeur au Lycée de Toulouse, présenté par 
MM. Roule et Paquier, est admis comme membre titulaire. 


, 


COMMUNICATIONS 


Sur quelques propriétés des sucs helminthiques, 


"40 Par MM. JammEs et MANDOUL, 


k Une action hienfaisante, due à la présence de tœnias sur leurs 


=" 


tes, a été observée à différentes reprises. Cette remarque, 


relatives à l’action favorable des tænias chez les tuberculeux. 
Enfin, Picon et Ramond, en se basant sur des recherches ex pé- 
rimentales, ont attribué une action bactéricide à l’extrait de tænia 
nerme. 


_ megalocephala, vituli, marginata) et de Tœnias (T. iner- 


LA 


os recherches ont été faites sur plusieurs espèces d’Ascaris 


mis, expansa, serrata, mesocestoides). Les sucs de ces vers, 
réalablement filtrés sur bougie, ont été ensemensés avec 
es espèces microbiennes saprophytes (B. mesentericus, sub- 
s, etc.) ou pathogènes (P. coli communis, Bacillus 
phosus, Spirillum choleræ]. Les sucs de plusieurs tænias 
it manifesté des propriétés bactéricides à l'égard, notam- 
ïent, du bacille d'Eberth (B. typhosus) et du vibrion cholé- 
que. Cette action s’est montrée irrégulière dans nos expériences, 
nous pensons pouvoir déterminer les conditions dans les- 
es elle apparaît. 


LA É 


SÉANCE DU 20 JUILLET 1904 


Présidence de M. ROULE, président. 


COMMUNICATIONS ‘2 


Quelques mots sur les discussions récentes des : 
preuves de la rotation de la terre, | 


Par M. JuPPONT. 


Le 22 octobre 1902, sur l'initiative de la Sociélé astrono- 
mique de France, fut répétée, au Panthéon, en présence de 
M. Chaumié, ministre de l’Instruction publique, l'expérien e 
du Pendule de Foucault, d’où l’on tire un argument en faveur 
de la rotation de la terre (1). | j 

Le 29 novembre suivant, dans une lettre adressée à l’llus= 
tration, un ancien élève de l'école polytechnique, sous les 
initiales I. F., sous prétexte « qu'il est impossible de trouver 
dans le monde un seul corps parfaitement immobile », prétend 
que les bases de la mécanique sont indémontrables au même 
titre que le postulatum d’Euclide et déclare que le princies 
d'autorité, c'est-à-dire l’absence de toute bonne raison, permet 
seul de conclure de l’expérience du Panthéon à la rotation de la 
Terre, et il termine sa lettre par ces mots : au point de vue 
des calculs astronomiques, peu importe que ce soit la Terre 
ou le monde céleste qui tourne; la science étudie les mo U= 
vements relatifs de l'un par rapport à l'autre et cela lt 
suffit. | 

Peu de temps après, M. Ernest Pasquier, professeur de mé- 
_canique céleste à l'Université de Louvain, commenta, das 
Revue des questions scientifiques, le discours de M. Flamma 
rion, prononcé au Panthéon (2), sur la rotation de la Terre. 1 


(1) Bulletin de la Société astronomique de France, 1902, P- 445. 
(2) Loc, cit., 1903, p. 357. 


RER 2 


… Ce professeur s'est exprimé comme sui : 
: « Nous partageons l’avis du polytechnicien sceptique et nous 
“« estimons, avec lui, que l'expérience du pendule de Foucault 
€ ne prouve pas ce qu'on veut lui faire prouver... », et, après 
une série de considérations sur le mouvement relatif, qui aboutis- 
“sent à l’affirmation suivante : Q c’est un non-sens que de 
-« parler du mouvement de la Terre sans dire par rapport à 
« quels repères on considère ce mouvement... » il conclut : 
«€ au point de vue des phénomènes, le seul qui soit du domaine 
.« de la mécanique et de l'astronomie, 4! est tout aussi correct 
-« de dire que les étoiles tournent autour de la terre, que de 
« dire que la Terre tourne par rapport aux étoiles »et,comme 
“si la pensée n'était pas suffisamment exprimée, ce mathématicien 
“ajoute : « Dire l’un, c'est la même chose que dire l'autre. 
« Les deux interprétations sont équivalentes au point de vue 
« phénoménal, ou si l’on veut, au point de vue mathéma- 
«tique. » 
…. Ces idées rapprochées des fictions discutées par M. Poin- 
caré (1) au sujet de la recherche de notion d'espace absolu, ont 
fait prétendre, dans de nombreux journaux politiques, que 


M. H. Poincaré, membre de l’Institut, contestait la rotation de 


à Terre. , 

…— Ce dernier, dans une lettre à M. Flammarion (2), proteste 

contre l'interprétation donnée à quelques phrases tirées de ses 

“ouvrages : il dit : 

. « La rotation de la Terre est donc certaine, précisément dans 
© la même mesure que l'existence des objets extérieurs... il 

r n’est pas faux que la Terre tourne, de sorte que Galilée n’a 

«€ pu commettre d'erreur... la croyance à cette rotation est un 

€ instrument aussi indispensable à celui qui veut penser sa- 

« vamment, que l’est le chemin de fer, par exemple, à celui qui 


“4 æ . 
“Cveut voyager vite... » 


4 (1) La Science et l’'Hypothèse, p. 138. 
(2 )Bulletin, Loc. cit., 1904, pp. 118 et 216. 


À 


% 


6 k. 


-0 


. 


M. Poincaré, croit donc à la rotation de la Terre et il ajoute : 
€ Quant aux preuves de cette rotation, elles sont trop connues 
€ pour queJ'insiste Si la Terre ne tournait pas sur elle-même, 4 
CT faudrait admettre que les étoiles décrivent en vingt-quatre \ 
« heures une circonférence immense que la lumière mettrait 
« des siècles à parcourir. » | 

Il est à peine besoin de faire remarquer que ce qui est une 
preuve pour M. H. Poincaré et pour bien d'autres, n’en est une“ 
ni pour le polytechnicien sceptique, ni pour M. Ernest Pasquier, « 
puisque pour ceux-ci, peu importe que la Terre soit immobile . 
et que la voûte céleste tourne, ou inversement ; l’un est, disent= 
ils, aussi correct que l'autres . S 

Je voudrais, en quelques mots, montrer combien la discussion 
soulevée var le « polytechnicien sceptique » est loin de la vérités 

-expérimentale. "3 

Ce mathématicien, par suite de l'emploi du même terme, leu 
mot mouvement, pour désigner deux choses absolument diffé-\ 
rentes, confond deux ordres d'idées entièrement distincts lun 
de l’autre : le mouvement relatif et le mouvement réel des 
corps qui se déplacent l’un par rapport à l’autre. 

La représentation du mouvement relatif de la terre et de la : 
voûte céleste ou solide stellaire, à l'aide des lois de la cinémas, 
tique, est une abstraction que nous avons imaginée ; elle est 
une, puisque la relativité qu’elle figure, a été substituée aux faits 
d'observation et elle subsiste, identique à elle-même, lorsque la 
Terre est immobile et que les étoiles tournent autour d’elle et” 
lorsque l’on fait l'hypothèse inverse, puisque ce que l’on consi= 
dère est, par définition, la relation entre deux corps et non le. 
mouvement de ces corps; tandis que le mouvement observé 
est, en lui-même, un fait, au même titre que tout autre mou ve: 
ment constaté par nos sens, et si la terre tourne, 1l est bien 
évident que ce n’est pas le même fait que si la terre est immo 
bile. 

Au point de vue ie la relativité, c’est-à-dire de la conception 
représentative que nous substituons au fait, peu importe que k la 


x * + à 
" $ …. 
USE TEE 


LE ou lawoüte céleste tourne ; mais si la liaison cinématique 
Le. hotretplanète et le solide outre reste la même dans les 
Di : cas, il n’en est pas moins vrai que, dans la réalité, l’une 
des hypothèses est l'inverse de l’autre et 1l est facile d'établir 
qu’ elles ne sont pas équivalentes au point de vue énergétique, 
quoi qu’en dise M. E. Pasquier ; c’est là le point essentiel que 
l'on a omis de mettre en évidence dans toute cette discussion. 

En effet, si la Terre tourne, elle possède, autour de son axe 
“de rotation, une énergie cinétique proportionnelle à sa masse 
et au carré de sa vitesse angulaire. Comme dans cette hypothèse 
_ la voûte céleste est immobile, les diverses étoiles du solide stel- 
laire, ne possèdent pas d'énergie cinétique de translation suivant 
des cercles dont la Terre serait le centre. 

Si, au contraire, la Terre est fixe et que la voûte céleste tourne, 
L Univers contient une somme d’énergie infiniment plus grande 
que dans l’hypothèse précédente, puisque non seulement la 
“masse des étoiles est infiniment grande par rapport à celle de la 
Terre, mais encore parce que les vitesses de translation dont 
seraient animées les diverses étoiles, sont infiniment grandes par 


apport à celle d’un point de l'équateur terrestre. 
Les sommes d'énergie contenues dans l’Univers sont donc in- 


cherche l'explication est une réalité complètement distincte de 
la relativité qu’on lui substitue. 

La différence des sommes d'énergie cosmique que supposent 
a rotation et l'immobilité de la Terre est une présomption de 
plus en faveur de l'hypothèse de la rotation. 

1 Il est aussi ja de rechercher une BTE GE de la 


personnelle." A 
_ Nous ne pouvons que choisir parmi les hypothèses, celle qui 


“ <# .@ NES 
> : è l 
, — 48 — ° 


LS ‘accommode le mieux avec Fénsoable de nos connaissances ; 


c'est lecas de la rotation de la terre opposée à l’ hypothèse de 
son immobilité , qui a pour conséquence l’existence d’une 
somme Me infiniment grande par rapport à l'énergie | 
cosmique impliquée par l'hypothèse de la rotation. 


SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1904 


Présidence de M. ROULE, président. 


COMMUNICATIONS 


Notes myriapodologiques. 
Par M. RIBauT : 


Iulus (cylindroïulus) londinensis var. finitimus, var. nov. 


Cette variété se distingue du type : 1° par la striation des 
seyments beaucoup plus dense, identique à celle de L. psilo-. 
pygus (Stries espacées du 12e au 44° de leur longueur, tandis 
que chez le type elles sont espacées du 7e au 8e) ; 2° par la taille 
plus grande, surtout chez la femelle (? long. 35 — 50mn, larg. 
3 — 4,5mm); 3 par le segment, anal dont l’angle est un peu 
moins obtus. À 

Les pattes copulatrices sont identiques à celles du type, ainsi 
du reste qu’à celles de Z. psilopygus, qui a exactement les 
pattes copulatrices de I. londinensis. Cette variété forme un 
terme de passage entre 1. londinensis et I. psilopygus; c'es 
un 1. psilopygus sans prolongement du segment anal. 


Haute vallée de la Garonne. 
; 


Iulus psilopygus Latz. — Tulus luridus var. œdurus Latz. 


Mon collègue M. Chalande a eu l’amabilité de me confier les 
types prégieux de sa collection, d’après lesquels Latzel a décrit 


æ 
| 0 
en 4886 l'espèce psilopygus'et deux ans plus tard la var. œdu- 
us de I. luridus. J'ai pu me convaincre, par un examen très 


! 

î 

F attentif de ces échantillons, de l'identité absolue de la var. 
œdurus et de l'espèce psilopygus. Ce dernier nom a la priorité. 
3 

} 


Julus londinensis var. psilopygus Latz. — I. psilopygus Latz. 


CP: 


| Les pattes copulatrices de Z. psilopygus Sont connues par 
» les dessins qu'en a publiés M. Brülemann dans la « Feuille des 
“jeunes Naturalistes » (1895, p. 166). J’ai pu, en outre, les étu- 
| dier chez un certain nombre de mâles, provenant de la collec- 
“tion Chalande et nommés par Latzel Z. luridus var. œdurus. 
- Or, il n’existe aucune différence fondamentale entre les pattes 
| copulatrices de cette espèce et celles de J. londinensis. On ne 
- peut donc séparer 1. psilopygus de 1. londinensis que comme 


: 
f 
1 variété, les seuls caractères distinctifs résidant dans la stria- 
_tion, la forme du segment anal et la taille, et cela avec d’au- 
“tant plus de raison que nous connaissons maintenant, avec 


ET. londinensis var. finitimus mihi, un terme de passage entre 


“1. londinensis et I. psilopygus. 

4 J'établis donc la synonymie suivante : 

E- 1. londinensis var. psilopygus Latz. — I. psilopygus Latz. 
= I. luridus var. œdurus Latz. 


Typhloblaniulus Dollfusi Brôl. 


- Cette espèce a été créée par M. Brülemann, en 1894, sur 
trois échantillons & recueillis par M. Dollfus, à Hendaye (Bas- 
. ses-Pyrénées). | 

Le mâle est resté inconnu jusqu’à ce jour. 

. Paieu la bonne fortune de recueillir dans les Pyrénées (à Fos, 
Haute-Garonne), un certain nombre d'exemplaires ç et © d’un 
| ess qui correspond à la descri ption très détaillée 
du Dollfusi, sauf en ce qui concerne “les points suivants : 


| Li. fines carènes latérales des métazonites n’occupent que les 


A è À AUTRE. % CES 


l'insertion des pattes. Elles sont loin par conséquent d’attein- 
dre la hauteur du pore répugnatoire. On en compte 8 à 10; 
2v les carènes du prozonite s’étendent (au moins sur la moitié 


Typhloblaniulus Dollfusi Brôl. 


I. — jé paire de pattes (face antérieure). Ne 
II. — Pattes copulatrices — Paire antérieure vue de profil, côté 
droit (en léger raccourci). D 4 -È 


antérieure du corps), Jusque sur la partie médiane qu” dos 
Elles sont beaucoup plus ue sur le dos que sur les flancs 
Les autres caractères correspondent si exactement à ceux É. 
type décrit par M. Brôlemann, que je n’hésite pas à considérer 
mes échantillons comme appartenant à l'espèce Dollfusi. F 


n + 
US + 


‘ème | | 
… Je crois intéressant de donner les caractères essentiels du 


$ 


mâle, afin de fixer l’espèce d’une manière définitive. 


D Éd ÉLE — 


Mâle : Les joues, munies de trois protubérances, sont pres- 


4 


Le ui os 


‘4: 


CN TNT: UE NP SNL, 


de" fi El SO Éd EDS à 


Typhloblaniulus Dollfusi Brül. 


1 — Pattes copulatrices. — Paire antérieure (face postérieure). 
IV. — Pattes copulatrices. — Patte gauche de la paire postérieure 


‘2 


(face postérieure). ” 
+ — Rameau a vu selon la direction de la flèche de la Aie EVE 


”.. 
“dig 


forte protubérance orientée vers la base et terminée par une 
partie presque cylindrique, tronquée à l’extrémité. La deuxiè=« 
me paire, de forme normale, ne porte pas d’appendices folia- 
cés. Les autres pattes sont munies d’appendices lancéolés folia= 
cés, sur la face interne du tibia et des deux premiers articlésl 
du tarse. Ongles doubles. 4 

Pattes copulatrices. Paire antérieure : Pièces médianes sou=« 
dées sur toute leur longueur, très comprimées latéralement, à. 
extrémité incurvée en avant. Sur le tiers médian se trouve de 
chaque côté une expansion lamellaire en rectangle allongé, sur 
le tiers basal et de chaque côté une autre expansion lamellaire 
graduellement dilatée vers la base et insérée un peu plus en“ 
avant que la précédente. Pièces latérales atteignant à peu près. 
la moitié de la longueur des pièces médianes, creusées en gout- 
tière sur leur face interne, à extrémité arrondie et épaissie. Dix. 
à quinze poils sont insérés sur le quart extrême de la face in 
terne. Paire postérieuse longue et yrêle, à extrémité lanceolée 
contournée. Au-dessous de l'extrémité se trouvent trois laniè=« 
res effilées, dirigées en dehors ; celle qui est la plus rapprochée 
de l'extrémité est plus robuste et plus longue que les autres” 
Au-dessous de ces trois lanières se trouve un fort rameau en” 
forme de croix dont les bras sont terminés par deux à quatre. 
dents courtes et dont le pied porte sur son bord antérieur une 
lanière effilée. À 

Chez l'animal vivant, la teinte varie du brun clair au brun 
foncé et les pattes sont pâles. 1 


—————— + 


Capture de l’Avocette ordinaire (ecurvirostr@ 
avocetta L ) dans les environs de Toulouse, 


* Par M. DE MONTLEZUN. 4 


Le 9 juillet 1904, M. Jany, propriétaire à Vieille-Toulouse; 
tira sur un vol de trois avocettes qui se trouvaient à proximité 


+” r:— 53 — 

‘du mur des Etroits, route de Toulouse à Croix-Falgarde ; l’une 
resta morte sur place ; les deux autres, au lieu de s’envoler sur 
le coup de fusil, se laissèrent entrainer par le courant, comme 
le font les oiseaux blessés. 

Le 12 juillet suivant, l’une de ces dernières fut aperçue par 
M. Justi qui pêchait à la ligne sur le bord de la Garonne, près 
de la métairie des Sables, commune de Portet. Ce bel oiseau se 
laissa prendre sans difficultés et fut porté vivant au laboratoire 
‘du Musée d'histoire naturelle. 

Ce n’est qu’en dépouillant cet oiseau qu'il a été possible de 
découvrir les blessures qu’il avait reçues trois jours avant. 

Ce passage d’avocettes étant Le seul qu’il m’ait été permis de 
constater dans la région, je me fais un plaisir de le signaler à 
mes collègues, 

Description el mesures relevées sur l'oiseau en chair. — 
‘Gorge, cou, poitrine, abdomen, croupion et sommet du dos 
“entièrement blancs; dessus delatête, nuque et partie postérieure 
“du cou noirs ; deux bandes noires partant de chaque épaule se 
| réunissent en forme de V vers le bas du dos et précèdent deux 
bandes blanches de même disposition ; couvertures moyennes 
“de l’aile noires; grandes couvertures blanches formant une 
sorte de miroir blanc limité par les grandes rémiges qui sont 
un noir brunâtre : iris brun, bec d’un noir corné, pattes d’un 
“gris perle foncé. 


Longueur totale de l'extrémité du bec 


k au bout de la queue...... ES DR) 0"42 
RAS PURE A re nue 0"69 
L Lousueur.de l’arle. 2212/4500 0325 
4 Ponaueurdu-fquet: 22: 0 ape Om21 
; À Longueur de la queue...... LU TER 0m075 
A Longueur du tarse ..... meer... 009 
à Le Longueur du doigt médian ........ 0044 
+ Ponoueur du Dec LL MALE TL . 0085 
# £ 


#2 


de 
ne 


, . | 
NAT RENTE CR 
à Al 


* 


SEANCE DU 7 DECEMBRE 1904 


Présidence de M. ROULE, président. 


ELECTION DU BUREAU 


Le Bureau de la Société est ainsi composé pour l’année 1905 3 


MM. 
Présidente. À 1 AE _ ROULE. 
Vice-présülents.0 #0: LAROMIGUIÈRE et ri RER 
Secrétaire-général. . . .. RIBAUT. | 
Secrétaire-adjoint. . . .. . UFFERTE. 
DPÉSDT EMEA SSL MES de MONTLEZUN. 


Bibliothécaires-archivistes de LasTic et CHALANDE. 
4 
Conseil d'adminisiration : 


MM. CaraLP et de REY-PAILHADE. 


Comité de publication : 


MM. CROUZIL, GARRIGOU, JUPPONT, LaAMIcC. 


ADMISSIONS 


M. Limousis, présenté par MM. Cugulière et de Montlezun, es 
admis comme membre titulaire. 1 

M. TRUTAT, membre fondateur de la Société, est nommé membre” 
honoraire. 


COMMUNICATIONS 


Sur le philothion et sur son dérivé le pseudo 
philothion, 


12 


Par M J. de Bo Phnes 


J'ai fait connaitre, à la Société chimique de Paris, section de 
Toulouse, séance du 1er juillet 1904, page 987 du Bulletin, les 
résultats de mes dernières *recherchestsur l'albumen d’œufde 
poule. Elles montrent qu’il faut distinguer deux corps : € Le 


d > L') k 


’ ilé par la chaleur ou pseudophilothion, matière insoluble dans 


L 
La 


ke - Le philothion est une diastase hydrogénante, tandis que le 
pseudophilothion n’est plus une diastase. Le pseudophilothion 
possède la propriété chimique de donner de l'hydrogène sulfuré 
avec le soufre à des températures au- -dessous et au-dessus de sa 
tem pérature de formation. 

- On a peu étudié, à ma connaissance, les propriétés des corps 
dérivant des diastases détruites par la chaleur. Ces dérivés pa- 
raissent généralement solubles et ne possèdent plus la propriété 
Caractéristique de la diastase; mais on conçoit qu'il puisse y 
avoir des dérivés insolubles ayant une propriété rappelant celle 
de la diastase. 

Le philothion en solution étendue et légèrement äâcide, chauffé 


à l'ébullition, fournit un précipité de pseudophilothion qui 
donne encore de l’hÿdrogène sulfuré avec le soufre. 

2 Les dérivés réguliers de l’oxyhémoglobine, qui est, à mon 
ivis, une diastase oxydante, fournissent un cas absolument ana- 
logue à celui du philothion. On sait que l'oxyhémoglobine se 
détr uit , Quand on la traitespar l'eau chaude, les alcalis à chaud, 
même à froid, Cette destruction régulière de la molécule au 
Contact de l'oxygène de l'air donne à la fois une matière albu- 


minoïde, un pigment ferrugineux, l’hématine et des dérivés 


soluble uns l’eau. Les réducteurs dlcali donnent avec l’hé- 
mi atine de l'hém'tine réduite en hémochromogène. 

ï Le pseudophilothion est donc un dérivé du philothion, comme 
l’'h iématine est un à dérivé de | Rome. Ces faits mon - 


ae à 4 


LEVÉE 


de la matière au sein du tissu et formation de pseudophilothion 
possédant la propriété chimique mais non diastasique de donnet 
H?S avec le soutre à des températures supérieures à 400 degrés." 

M. Armand Gautier a montré (Chimie biologique, 2e édition, - 
page 65) qu’à 170 degrés, l’albumine chauffée avec de l'eau 
chaude, donne de l’hydrogène libre ; il est donc certain qu’un 
mélange de soufre et d’albumine produirait, à cette tempéra- 
ture, une abondante quantité d'hydrogène sulfuré. Il ne peut. 
être question d’action diastasique à cette température. 

L'action diastasique hydrogénante du philothion cesse dès-que” 
le pseudophilothion se forme par coagulation, Jusqu'à présent, - 
aucun des auteurs qui se sont occupés du philothion n'avait faits 
remarquer que le philothion coagulé ne doit pas être confondu | 
avec le philothion soluble qui est vraiment une hydrogénase. 

La production d'hydrogène sulfuré constaté par divers expé-. 
rimentateurs, — Abelous et Ribaut, Hoffter et moi-même, -—« 
quand on mélange du soufre avec du pseudophilothion, est done 
un simple phénomène chimique. | ; 

On devra donc, dès maintenant, dans l’étude du philothion,« 
tenir rigoureusement compte de l’existence de ces deux subs= 
tances voisines, mais non identiques.* | 

J’ai expliqué, dans une note à la Société chimique, 1897, 
page 798, que le philothion ayant dans sa constitution de l’hy= 
drogène faiblement uni à un gros noyau, représentait le corps 
protéique prévu par M. Bertrand, dans sa théorie de l'oxydation: 
“par la laccase. J'ai, plus tard, précisé ma pensée et exprimé 
l'idée que si on associait le philothion au bioxyde de manga: 
nèse, on obtiendrait un corps oxydant. (Bull. Société histoire 
naturelle de Toulouse, 1502, page 65.) M. Trillat, en réalisant 
avec succès cette association, a obtenu des solutions présentant 
plusieurs propriétés des diastases oxydantes. L 


OMR dec 


de précipité. J’ai déjà montré que la liqueur renfermait alors 


de l'alcali-albumine n’ayant plus d'action sur le soufre à 40 ile- 
grés, ce qui répond à ma théorie, et montre que l’albumine, en 
restant colloïdale, a cependant changé de nature. 

… ]1 résulte de l’ensemble des faits cités que l’albumine d'œuf 
“chauffée à l'ébullition change de constitution. Si la liqueur est 
alcaline, il n’y a pas de précipité, mais formation d’alcali-albu- 
mine sans action sur le soufre à 40 degrés ; une liqueur très 
“peu acide donne un précipité qui est du pseudophilothion, qui 
produit H?S avec le soufre à partir de 40 degrés et au-dessus ; 

Ein, avec une liqueur plus acide, 1l y a formation d’acide 
F albumine sans action sur le soufre. 

Le phénomène de la destruction du philothion vrai par la 
“Chaleur confirme les vues de M. Johannes Starke, communi- 
‘quées au Congrès international de physiologie tenu à Bruxelles 

n 1904. Cet auteur a constaté que l'activité de la ptyaline en 


. 
; 


fonction de la température doit être représentée par une courbe 


composée d’une ligne ascendante jusqu'à 35-37 degrés ; d’un 
plateau horizontal de 35-37 degrés jusqu'à 72-73 détrés, et 
d'une ligne descendant presque verticalement vers l’abscisse à 


k 


. 


“partir de 74 degrés. L'auteur ajoute qu'en se comportant ainsi, 
a formation rentre dans les lois générales de la chimie. 

La destruction du philothion vrai et sa transformation en 
Pseudophilothion par la chaleur à la température fixe du point 
de coagulation, indique pour la courbe de H?S formé avec le 
“philothion vrai une ligne tombant brusquement. C’est, à mon 


RE 4 


SÉANCE DU 21 DECEMBRE 1904 


Présidence de M. ROULE, président 


COMMUNICATIONS 


Sur la non existence du Philothion, 


Par MM. J..E Agecous et {1. RIBAUT. 


Nos critiques de la dernière communication de M. de Rey-« 
Pailhade auront l'avantage d’être aussi brèves que décisives : 

Pour expliquer les résultats de nos expériences que ruinaient 
son hypothèse purement gratuite de l'existence d’une diastase 
hydrogénante par lui nommée philothion, notre collègue a ima=" 
giné l'existence d’un prétendu dérivé, le pseudophilotion, qui 
interviendrait seul pour produire de l'hydrogène sulfuré aux | 
températures incompatibles avec l'action d’un ferment soluble. 4 
Selon lui, il existerait bien un philothion qui donne de l’hy- | 
drogène sulfuré à 40°. Sous l’influence de la chaleur, les ma=-« 
tières albuminoïdes se coagulent.et le philothion se transforme. 
“en un dérivé, le p-eudophilothion, dont l’action hydrogénante 
pourrait croître et se poursuivre à des températures de plus en 
plus élevées. C’est là un pur raisonnement à priori qui se dé-« 
truit de lui-même parce qu’il n'est qu’une pétition de principes. 
Avant d’invoquer en effet l'existence d’un dérivé, il faudrait, 
prouver celle du philothion lui-même. Un fils suppose l’exis=M 
tence d’un père. Or, aucune de ses expériences anciennes OU 
récentes n’est de nature à nous fournir même l'ombre d'une: 
preuve dans ce sens. | 


si 


Mais acceptons provisoirement l'hypothèse de notre collègue : 
Admettons qu'il existe une diastase hydrogénante, le vrai, 
l'unique philothion. Cette diastase doit comme toutes les autres, 
présenter une activité variant en fonction de la température, 


| — 59 — 
c'e [ St-a-dire que la production d’H?S doit croître au fur et à me- 
à ire que s'élève la température. pour atteindre un maximum 


à u-delà duquel elle diminuera plus ou moins rapidement pour 
cesser à une température donnée (de 75 à 800). À ce moment 
poudre le dérivé, le pseudophilothion et la courbe devra 
e relever de nouveau avec l'élévation de température. 

4 Box. prenons une liqueur contenant la soi-disant dogs 
4 nase, ajoutons du soufre. Nous devrions observer une produc- 
tion d'H?S croissant avec la température jusqu’à un maximum 
oincidant avec une température {7 (459-50°-600) à partir de 
laquelle H?S devrait diminuer jusqu'au moment où la diastase 
étant détruite (70°-80v), le pseudophilothion interviendrait et 
re Revrait donner des quantités croissantes d'hydrogène sulfuré. 

La courbe devrait donc traduire : 4e l'action diastasique, et 
2o l'action purement chimique du dérivé. La succession de ces 
deux courbes ou tout au moins un accident de la courbe uni- 
que sont absolument indispensables pour permettre de dire 
qu'il y a deux actions différentes. 

Or, il suffit de jeter un coup d’œil sur la courbe ci-jointe 
pour reconnaître qu’il n’en est rien. 

Personne ne saurait dire à quel point finit RTE diastasi- 
et ou commence l’action chimique. 

“Si M. de Rey-Pailhade voulait contester la logique de ce rai-: 
SO! nement basé sur des expériences aussi précises que rigou- 
È ses, et s'il continue d'affirmer qu'à partir d’une tempéra- 


donné qu’il n’y a pas de diastase qui donne une courbe 
mblable, ou bien elle traduit uniquement une action chimi- 


S0G. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XYXVI.) 6 


sa 60 
plication proposée depuis longtemps par Rôsing et que nous 
acceptons jusqu’à preuve du contraire. Mais de toute facon 
l'existence du philothion hydrogénase est une pure hypo= 
thèse qu'aucune expérience ne justifie. d | 

Quant aux autres considérations de M, de Rey-Pailhade sur 
la nature diastasique de l’oxyhémoglobine, nous ne voulons 
pas les soumettre à la critique, car on ne saurait discuter des” 


affirmations qui ne reposent sur aucun fait expérimental. 


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BE 


De l’'Utilité des Algues dans l'élevage et l’alimen- 
…. tation des Poissons à propos de la florule de 
Etang de la Pujade, 


Par Joseph COoMÈRE 


…— Avant d'entreprendre quelques expériences de pisciculture 
“dans l'un des étangs de la Pujade, on a bien voulu me prier 
de donner certaines indications sur la composition de la florule 
Le cette pièce d’eau et de faire connaître en même temps quelle 

pouvait être l’utilité des végétaux cryptogamiques dans Péle- 
vase et l'alimentation des Poissons. À ce propos, j'ai cru inté- 


_ressant de publier ces notes sommaires dans lesquelles j'ai essayé 
“de démontrer l'importance des relations qui existent entre 
-l'Algologie et les Industries piscicoles. 

Les étangs de la Pujade sont situés à Toulouse, 4u faubourg 


m'ont été fournis, d'environ quatré hectares et :a profondeur 
Wariable. Son origine est purement artificielle, eur, comme son 
1 oisin, il a été creusé dans le but de fournir les matériaux né- 
cessaires au remblai de la ligne du chemin de fer de Toulouse 
“à Paris. Bientôt après l'enlèvement des terres, la vaste cavité 
k D: envahie par les eaux et 1l fut impossible, malgré des ten- 


la mettre à sec. On jugea alors plus économique de laisser 

| les choses en l'état, et l'étang, depuis cette époque, est toujours 

à ü niveau des puits voisins. 

- Parmi les Phanérogames qui se trouvent sur les bords ou 

qui flottent à la surface, j'ai trouvé : la Glyceria aquatica 

Vi. , les Carex vulpina L. et divisa Huds., le Scirpus ma- 
Le L., les Juncus maritima L., et effusus L,, le Myrio- 

phyllum  hcittotun Leule Typhd latifolia L. 

Œ: a faune ichthyologique comprend, entre autres formes, des 


Lan 


Carpes en assez grand nombre, beaucoup de Gä-dons, plus 
quelques Tanches et Goujons qui ne semblent pas bien Prost 


pérer. 


J'ai examiné la florule algologique à plusieurs reprises et 
à 44 
aux époques favorables à la récolte des organismes, c’est-à-dire” 


en février et mars, 


Diatomées et en mai et juin, qui sont plus propices au dévelop 
pement des Algues vertes. Les espèces déterminées proviennent 
des bords de l'étang et des. pêches DÉIEIQUES effectuées à la 


surface de l’eau. 


Ghlorophycées. 


Scenedesmus acutus Meyen. 
_ caudatus Corda. 
— dimorphus Æütz. 
— obtusus Meyen. 
— quadricaula Breb. 

Raphidium aciculare Breb. 

Pediastrum Boryanum Turp. 
— iitegrum Naeg 
— pirtusum Kütz. 


Bacillariées (Diatomées). 


Cymbella Cistul: Hemp. 

— gracilis Ehr. 
Encyonema ventricosum Aùtz. 
Navicula cryptocephala Kütz. 

nec SM. 
Navicula radiosa Atz. 
Pleurosigmaacuminatum Grin 

— var. lacustre Sm. 
Gomphonema capitatum Ehr. 
Cocconeis pediculus Æhr. 
Achnantes exilis Aütz. 


Myxophycées. 


Cœlosphærium Kützingianum 
Næg. 


Plusieurs Chlorophycées : 


mois pendant lesquels prédominent les. 


les divers Scenedesmus, Pedias- 


+4 

Conferva bombycina Ag. 
— tenerrima Kütz. 
Cladophora fracta Kütz 
Spirogyra inflata (Vauch.)Rab." 
Cosmarium bioculatum Breb. 
—  Meneghinii Breb. 
— punctulatum Breb. 
pygmæum Arch 
Staurastrum glabrum Ralfs. 


#; %. 


Synedra Ulna Ehr. —. 
— — var. amphyrin- 
chus. 4 

Synedra delicatissima Sm. 
—  rumpens Kütz. 

Fragillaria mutabilis Grün. 

Odontidium hyemale Lyngb 
var. mesodon. 

Nitzchia linearis Sm. À 
—  dubia Sm. * 3 

Cyclotella Meneghiniana At 


MÉNRGSEES glauca Næg. 


| — 63 — 

“trum et le Raphidium, les Conferva bombycina et tenerrima; 
“et les deux Myxophycées : Cæœlosphærium et Merimospedia 
sont nouvelles pour la flore toulousaine. Deux Desimidiées : 
“Cosmarium pygmæum et Staurastrum glabrum n'ont pas 
‘encore été signalées en France. 

Parmi les Diatomées, il y a lieu de remarquer la présence 
de l'Odontidium hyemale, probablement accidentelle dans un 
.milieu stagnant et à température relativement élevée, car cette 

forme est essentiellement alpine et se développe abondamment 
dans les ruisseaux et les torrents de nos Pyrénées. Le Synedra 
rumpens Se trouve aussi en grande quantité dans l'étang de la 
-Pujade. Je n’ai pas Jusqu'à présent retrouvé cette Phéoph ycée 
siliceuse ailleurs, car elle parait relativement peu commune 
“dans no$ environs, bien qu'en raison du cosmopolitisme et de 
Ma diffusion considérable des Aloues d'eau douce,-on doit ad- 
mettre, avec de Brébisson (1) qu’une espèce n'est rare que 
parce que l’on ne l'a pas recherchée dans les localités où elle 
vit habituellement. Dans tous les cas, 1l est assez intéressant 
de constater que le Synedra rumpens persiste toujours dans la 
1ème station, car à l'époque où je commençais à m'occuper de 
ue l'étude spéciale des Diatomées, je l’ai récolté en cet endroit, 
Je 31 décembre 1882, lors d’une herborisation faite en compa- 
gnie “Ar mon excellent ami, le commandant H. Peragallo. 
s Le rôle que jouent les Algues dans les étangs est très com- 
plexe. Elles contribuent tout d’abord à l’assainissement des 
aux, en absorbant les matières organiques solubles, en aug- 


entant l’aération du milieu par leur assimilation et en rete- 
nant à leur surface les Bactéries. 

4 Les longs filaments des formes Var Cladophora, 
Œdogonium, Conferva, Spirogyra, etc, offrent une protec- 
ion efficace contre les rayons solaires et empêchent l’échauffe- 
n ent excessif de la masse liquide. Ils procurent aux habitants 


@ À. DE BRÉBIssox. Note sur quelques. Diatomées marines rares 
Du ne connues du littoral de Cherbourg, 1854. 


RG LE 

des étangs des abris à l’ombre, servent de support aux œufs 
collants de beaucoup d'espèces de Poissons et de refuge aux, 
alevins. : A 

Les espèces de taille plus réduite, unicellulaires ou réunies . 
en colonies : les Protococcacées, les Palmellacées, les Volvoci= 
nées, les Diatomées, etc., etc., présentent une importance. 
toute particulière pour la nourriture des myriades de petitss 
animaux qui servent à leur tour d’aliment à d'autres plus gros 
Ceux-ci sont ensuite absorbés par les Poissons. Les Algues“ 
constituent ainsi l'un des moyens les plus puissants dontélies 
pose la nature pour préparer la vie supérieure. 4 

Bien que les Poissons soient en majorité carnivores et que 
certains d’entre eux dévorent même leurs semblables de taillé 
plus réduite, le plus grand nombre des espèces d'eau douce 
de nos révions, se nourrit d’Insectes, de petits Crustacés," 
d'Annélides, etc., ete., d'autres ont une alimentation mixte, 
mais Je crois qu'il n’en existe pas qui soient exclusivement her- 
bivores. Plusieurs auteurs se sont occupés de cette question, jen 
citerai entre autres, un travail de M. Mario Suster (1), qui à 
fait des analvses microscopiques du contenu du tube digestif 
de plusieurs espèces vivant dans le lac de Garde, divers mémoi- 
res de W. Drescher (2), O. Zacharias (3), C. Nicklas ( (4) e 
S -A. Forbes (5) qui ont publié le résultat de leurs réchSt À 


< 
_ 00 


(1) M. Susrer. Contributo allo studio delle sostanze nutrimenti 
dei peseci del Benaco. Trento. 1898, G. Zippel, 8°, pp. 12. 4 


@, W. Drescner. Die niedrigste Welt der Süsswasserthiere und 
ihr Verhältniss zur Nahrung der Fische. (Anzeig. d. Fischerei-in= 
dustrie, VI Jahrg., n. 8-9, pp. 256-269). | 


(3. O. ZacHarras. Die mikroskopische Organismenwelt des Si 
sers in ihrer Beziehung zur Ernährung der Fische (Jahresber. de: 
Centr. Fischerei-vereins f. Schleswig-Holstein, 1882-93; Rendsbur® 
1893). 

(4). C. NickLas. “Riisfiche Ernährung der Karpfen (Deutsehé 
Fischerei-Zeitung, vol. V. n. 36, 38, 40, 43, 45; Stettin, 1882). 


(5) S-A. Forges. Studies of the Food of Fresh-Water Fisches 
(Bull. of the Illinois State Labor. of Nat. Hist., vol. Let II) 


65 


* sur la nourriture de la Carpe et de plusieurs autres Poissons 
d’eau douce. 

Les limites de cette petite Etude ne me permettent pas d’en- 
“irer dans des détails sur ce point spécial et je me bornerai à 
conclure que si les Algues sont utiles aux espèces qui ont une 
“alimentation mixte, elles sont indispensables à la nourriture 
«des animalcules qui alimentent la plus grande partie des habi- 
 tants de nos rivières, de nos lacs et de nos étangs. 

Pour ma part, dans mes herborisations alsologiques le long 

du canal du Midi, 11 m'a été souvent permis de constater que 
“les jeunes Poissons sont rassemblés en grande quantité à cer- 
“idines époques de l’année, au milieu des amas d’Alyues fila- 
-menteuses. Tout en faisant la chasse aux animalcules micros- 
copiques, les alevins doivent inévitablement se nourrir aussi 
des plantes unicellulaires qui abondent sur les formes confer- 
“voides. Les Cyprinides adultes ne dédaignent pas les Aloues 
qui tapissent le fond des bassins de nos jardins publics et je les 
“ai vu aussi absorber avidement à la surface de l’eau, des frag- 
“ments flottants de ces végétaux. 

Il faut distinguer dans la végétation algologique des étangs 
LL des lacs les formes qui vivent, au moins pendant les pre- 
‘niéres phases de leur existence, fixées au sol ou à tout autre 
Bbétraturo et celles qui se rencontrent à l’état de liberté, flot- 
tant suspendues activement ou passivement dans les eaux. Ce 

sont ces dernières qui constituent le Plank‘on proprement dit, 
où matière pélagique flottante. 

i Nous rappellerons brièvement que le Plankton peut contenir 
soit des animaux : Protozoaires, Rotifères, Entomostracés, etc., 
Soit des végétaux. On le nomme /ooplankton, dans le premier 
cas, Phytoplankton, dans le second Il à aussi souvent une 
com position mixte. 

4 On le récolte avec des filets spéciaux en soie à bluter de tissu 


rés fin qui retiennent les organismes et que l’on promène à la 
Surface ou à diverses profondeurs. Les pêches se font le plus 
souvent horizontalement, mais aussi dans certains cas vertica - 


lement. Le Plankton recueilli est ensuite fixé au moyen de 
réactifs spéciaux et précipité dans des tubes gradués lorsqu'il 


s’auit de le doser. 
Bien que les plantes et les animaux, qui composent la ma-" 


tière pélagique soient de taille infime, ils n’en constituent pas 
moins par leur agglomération, une proportion de matière vi- | 
vante qui, dans les grands lacs, peut s’évaluer dans certaines” 
saisons par mètres cubes. Les êtres vivants qui constituent le 
Plankton se reproduisant incessamment à certaines époques de 
l’année avec une rapidité prodigieuse, il est facile de concevoir. 
qu'ils peuvent, dans ces conditions, offrir aux Poissons un sup, 
plément important de substances nutritives. 

Le Phytoplankton se compose le plus souvent de Cyanophy- ; 
cées, de Diatomées et de certaines Chlorophycées adaptées à la 
vie flottante. S'il existe des espèces réellement pélagiques,M« 
c’est-à-dire se maintenant en suspension dans l’eau par leurs 
propres moyens (appendices particuliers, organes spéciaux dé 
locomotion, matière grasse, bulles gazeuses, etc.); beaucoup 
d’autres formations qui entrent dans la composition du Phyto=" 
plankton sont, comme le fait observer M. R. Chodat (1), pu-… 
rement adventices, provenant souvent du bord qui peut être 
marécageux et d’où elles sont amenées par le vent. C’est ainsi, à 
que toujours d’après le même auteur, chez les Algues Chloro- 
phycées, ce sont les Volvocinées et les Protococcacées qui më=M 
nent presque exclusivement une existence planctonique. On 
peut y adjoindre quelques Confervoidées. (4 

Les procédés modernes d'analyse et de récolte du Plankton, 4 
l'étude de sa composition qualitative, l’étude de sa répartition 
verticale et horizontale et de ses variations quantitatives font 
connaître d’une manière positive si un lac ou un étang offrent» 
les conditions nécessaires pour maintenir l'existence de leurs 
habitants. Ces recherches sont poursuivies aujourd’hui, surtout 


(1) R. CHoparT. Algues vertes de la Suisse. Pleurococcoides Chroo- 
lépoides, p. 9%, Berne, 1902, 


SAR ©: 


“à l'étranger, dans des établissements spéciaux et il est à regret- 


Êter que nos lacs Pyrénéens, dont la florule à été décrite par 
mon cher correspondant, M. Emile Belloc (1), ne soient pas 
l'objet de travaux spéciaux poursuivis avec des moyens d’ac- 
tion suffisants, comme le sont les lacs d'Auvergne qui possè- 
“dent une station limnologique organisée par l’Université de 
‘Clermont. La Faculté des sciences de Toulouse possède aussi 
“une importante station de pisciculture, dirigée par notre Prési- 
dent, M. le professeur Roule, qui rend les plus grands services 
à étude pe la biologie des espèces qui peuplent les cours d’eau 
et les étangs de notre région. 

4 Si nous revenons maintenant à notre petit étang de la Pu- 
pince, nous attribuerons une bonne part de l’insuccès relatif des 
“quelques essais entrepris pour le peuplement de cette pièce 
ou au peu de développement des flores phanérogamique et 


cryptogamique aquatiques. 

— Les Phanérogames, qui dans la piupart des étangs et dans 
“certains lacs s'étendent assez loin du rivage par suite de la dé- 
«clivité du fond, formant diverses zones successives à partir de 
Ja berge, qu'Amberg (2) distingue sous le nom de zones des 
“Carex, des Roseaux, des Scirpes, des Potamots, des Characées 
et des Nénufars, sont peu abondantes dans la pièce d’eau. Les 
7 lgues filamenteuses servant avec les Phanérogames aquatiques 


Pour remédier à cet état de choses, il aurait fallu surtout 
modifier la nature des fonds et leur donner sur une certaine 


| — 68 — "+ 
étendue la pente convenable pour amener un accroissement de 
la végétation limnétique. Malheureusement, l’étang ne possède 
pas d'émissaire permettant de le mettre à sec et il n’est pas 
possible d'appliquer pareille mesure qui aurait fourni en même. 


temps l'occasion d'apporter des modifications utiles dans Jan 
composition de la population aquicole . 1 

Dans ces conditions, il serait utile d'essayer d’introduire 
dans les endroits convenables le plus grand nombre possible de 
plantes stagnophiles sur lesquelles les Algues et par suite les 
autres organismes pourraient se développer en plus grande 
proportion, de remédier à l'insuffisance des abris athées par : 
des frayères artificielles et enfin de planter un certain nombres 
d'arbres sur lesbords trop peu ombragés. 3 

Bien que la pièce d'eau de la Pujade soit loin d'offrir lime 
portance des grands étangs qui peuvent, lorsqu ils sont ex À 
ploités rationnellement, fournir des résultats importants, j’ai 
voulu saisir l’occasion de montrer que l'Alsologie n’était pass 
une science purement spéculative. L'étude des Algues intéresses 
directement l’économie de la vie aquatique et la connaissance 
de la biologie des milieux dans lesquels on veut se livrer à 
l’industrie piscicole, est un facteur nécessaire et principal po: r 
pouvoir indiquer avec plus de sécurité les moyens pratiques: 
pour rendre les eaux plus riches et plus peuplées de Poissons. 


Capture d’une loutre de grande taille dans la 
comiaune de Blagnac, 4 


Par M. de MONTLEZUN. 


Le 28 septembre 1904, M. François Delon, Po à 
Blagnac, tua sur les bords du Touch une loutre qui mesural it 
116 de long et qui pesait 9 kil. 250. L | 

Si je me permets de signaler cette capture, c’est qu'il | 


LE 


“% 
+4 
v 


— 


FMGOLE 


“parait très rare de trouver dans le département des loutres de 
“cette taille. La loutre dont je fis mention dans ma note de dé- 
“cembre 1899 était certainement encore plus grande, mais il faut 
tenir compte qu’elle avait été prise dans les étangs de La Nou- 
velle et qu’elle dépassait les proportions de toutes les loutres 
“décrites dans les ouvrages de la bibliothèque du Musée d’histoire 
naturelle, qui varient de 0"90 à 120, 
_ Les loutres qui figurent dans les galeries et parmi lesquelles 
se trouvent des sujets bien adultes atteignent à peine 114 de 
long et ont surtout un volume bien infériéur à celui de la loutre 
“mâle tuée lé 28 septembre. Cette dernière peut être considérée, 
tant par sa taille que par son poids, comme un sujet remar- 
“quable dépassant de beaucoup les proportions d'un sujet adulte. 


Un cas d’albinisme chez la bécasse, 


Par M. de MONTLEZUN. 


| Le 10 décembre 1904, MM. Biros frères, négociants à Saint- 
“Girons (Ariège), expédièrent à M. Lacomme-Bonhenry, une 
*bécasse blanche femelle qu’ils venaient de tuer. 
è Les cas d’albinisme chez la bécasse étant très rares, j'ai cru 
D © de signaler celui-ci à la Société d'histoire naturelle. 
Description. — Le plumage est blanc dans son ensemble ; il 
faut regarder de près pour constater qu’une teinte à peine gri- 
“âtre se manifeste sur la tête, les tectrices, les scapulaires et la 
queue, en un mot sur les parties les plus foncées du plumage 
normal de la bécasse.: En examinant plus attentivement encore, 


Dr remarque également que les parties les plus blanches corres- 


_pondent également aux parties les plus claires de la livrée, que 

le dessin du plunrage existe d’une façon presque imperceptible 
ur le fond blanc et que le bout des rectrices qui est gris en 
D: 


—T— Dir + 


core maloré l’entourage blanc. | 
Ee 


Dimensions. — Cette bécasse est en réalité un peu peti 
pour une femelle ; voici les mesures re sur le sujet : 


Longueur totale: OR LR | RNEGR ER 
Envergure. . ...,.4..44.0 50060. OC ORROERSS 
Longueur de l'aller eee se PSS UE SCENE 
TS du fouet... certe le Se ebels le le ele ele 20c 
== L'ude laiquener 0 te en NOR 
— du. tarse RER “11:25 004 3c9 4 
— du doigt médian, ongle compris... 359 : 4 
_— du bec, prise sur le dessus. 2% ee 
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Société académique des sciences et arts, à Saint-Quentin. 
Académie d'Hippone, à Bône. 
Société d’émulation, à Moulins. 
Revue scientifique du Bourbonnais, à Moulins. 
Société des lettres, sciences et arts, à Nice. 
ocièté ariégeoise des sciences, des lettres et arts, à Foix. 
cadémie d'agriculture et des sciences, à Troyes. 
Société des sciences et des arts, à Carcassonne. 
Société scientifique de l’Aude, à Carcassonne. 
Société des lettres, sciences et arts, à Rodez. 
iété de géographie, à Marseille 
iété linnéenne de Normandie, à Caen. 
Académie de La Rochelle. 
ciété d'Histoire naturelle, à Pons. 
ociété archéologique, à Brives. 
idémie des sciences et belles-lettres, à Dijon. 
iété des sciences historiques et naturelles, à Semur. 
iété d’'émulation des Côtes-du-Nord, à Saint-Brieuc 
ociété d'émulation, à Montbéliard. 
vciété départementale d'archéologie, à Valence. 
iété académique, à Brest. 
adémie de Nîmes. 
été d’études des sciences naturelles, à Nimes. 
été scientifique, à Alais. 
é des sciences physiques et naturelles, à Bordeaux. 


AS: ns 1 

Société de géographie commerciale, à Bordeaux. è ni. 
Société linnéenne, à Bordeaux. 1 
Société d’études des sciences naturelles, à Béziers. 
Société archéologique, scientifique, à Béziers 
Académie des sciences, à Montpellier. .. 10 
Société de géographie, à Montpellier. E 
Société de statistique des sciences naturelles, à Grenoble, 
Academie delphinale, à Grenoble. < 
Société d’émulation, à Lons-le-Saulnier. / 
Société d'agriculture, industriélle, scientifique, à Saint-Étienne. 
Société académique, à Nantes. 
Société des sciences naturelles de l'Ouest, à Nantes. 
Société des sciences et des lettres, à Blois. | 
Société d'agriculture, sciences et belles lettres, à Orléans. 
Société de Borda à Dax. 
Société des études scientifiques, à Cahors. 
Société d'agriculture, sciences et arts, à Agen. 
Société d'agriculture, industrielle, scientifique, à Mende. 
Société des études scientifiques, à Angers. 
Société des Sciences naturelles, à Cherbourg. | 
Société d'agriculture, d'archéologie et d'histoire naturelle de la 

Manche, à Saint-Lô. 
Société polymatique, à Vannes. 
Société des sciences naturelles, à Reims. 
Societé d'agriculture, à Châlons. 
Société des sciences et arts, à Vitry-le-François. 
Académie Stanislas, à Nancy. 
Société nivernaise des sciences, à Nevers. 
Société d'agriculture, sciences et arts, à Douai. 
Société dunkerquoise, à Dunkerque. 
Société géologique du Nord, à Lille. 
Revue biogogique du nord de la France, à Lille. 
Académie d'archéologie, sciences, à Beauvais. 
Académie des sciences, belles lettres et arts, à Clermont-Ferrand: 


Société des sciences et arts, à Bayonne. 4 
Société Ramond, à Bagnères-de-Bigorre. D 
Société agricole, sciences et littérature, à Perpignan. ‘# 


Société des sciences, lettres et arts, à Pau. 


RS en 


Académie des sciences, belles-lettres et arts, à Lyon. 


Société d'agriculture, histoire naturelle et arts, à Lyon. 
Société botanique, à Lyon. 

Société Linnéenne, à Lyon. 

Société des sciences naturelles, à Tarare 

Académie de Mâcon. 

Société d'agriculture, sciences et arts, Le Mans. 
Académie des sciences, belles-lettres et arts, à Chambéry. 
D. ornithologique international, à Paris. 

: ociété de Spéléogie, à Paris. 

Feuille des jeunes naturalistes, à Paris. 

Société d'anthropologie, à Paris 

Société des sciences naturelles de l'Ouest, à Paris 
 Sociéte entomologique, à Paris. 

Société géologique, à Paris. 

> de botanique, à Paris. 

8 philomatique, à Paris. 


» des sciences naturelles et médicales, à Versailles, 


intomological society of London, à Londres. 

eological society of London, à Londres. 

Académie royale des sciences, lettres, beaux-arts, à Bruxelles. 
ciété entomologique de Belgique, à Bruxelles. 

ciété belge de microscopie, à Bruxelles. 

Société royale belge de géographie, Bruxelles. 

Société de géographie, d'Anvers. 

ièté géologique de Belgique, à Liège. 

Musée du Congo, à Bruxelles. 


TN ARE 


Societad geografica, à Madrid. 
Institut royal grand-ducal de Luxembourg. 
Societa italiana di scienze naturali, à Milan. 
Societa dei naturalisti, à Modena. 

Societa toscana di scienze naturali, à Pise. 4 
Academia delle scienze dell instituto di Bologne, à Bologne. 
Comitato geologico d'Italia, à Rome. 

Societa veneto-trentina di scienze naturali, à Padova. 
Societa entomologica italiana, à Firenze 

Societa romana per gli studi zoologici, à Rome. 

Revista di pathologia vegetale, universita di Camerino. 
Entomologisk tidskrift, à Stockolm. | 
Geological institution of Upsala, à Upsala. 

Societad de instruccao, à Porto. 

Commissao dos trabalhos geologicos de Portugal, à Lisbao. 
Société impériale des naturalistes de Moscou, à Moscou. 
Académie des sciences, à Saint-Petersbourg. 

Sallskapets pro flora et fauna fennica, à Helsingfors. 
Société vaudoise des sciences naturelles, à Lausanne. 
Institut national genevois, à Genève, 

Schweizerische Naturforschen Gesellschaft, à Bâle. . 
Société muritienne du Valais, à Aigle. 

Schweizerische Naturforschen Gesellschaft, à Zurich. 
Société fribourgeoise des sciences naturelles, à Fribourg. 
Société helvétique des sciences naturelles, à Genève. 
Société des sciences naturelles, à Fribourg. 
Naturhistorischen Gesellschaft in Colmar, à Colmar. 
Bibliotheca zoologica Universität Halle, à Leipzig. 
New-York state museum, à New-York. 

New-York academy of sciences, à New-York. 

Geological and natural history survey of minesota, à Minneapolis-» 


Minesota 
Academy of natural sciences of philadelphia, à Philadelphia. 
American monthly microcopical journal, à Washington.  . | 
Connecticut academy of arts and sciences, à New Haven, Connecticut 
Rochester academy of sciences, à Rochester. 
Smithsonian institution, à Washington. 
United states national museum, à Washington. 


den scientific association, à Meriden Connecticut. 
ouri botanical garden à Saint-Louis. 
asin D potogiral and natural ps Lo à Î PRE 


emy al de ciencias en déradhe à Buenos- ren 
vos de museo nacional, à Rio de-Janeiro, 

scientifique du Chili, à Santiago. 

nacional de Montevideo, à Montevideo. 

4 gouvenement museum, à Madras. 


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D TABLE DES MATIÈRES 
De L pr L'ANNÉE 1904 
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position du bureau pour 1904...... ....... . 5 
ons du bureau pour 1905 ....... : Rs O4 
D membres ff mars 1004: 00, 0... (Lie 
ission de nouveaux membres. 12, 27, 29, 33, 35, 43, 54 
: des Sociétés correspondantes. FONRES A AU à 71 
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Communications L 
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3 à. 
SCIENCES ZOOLOGIQUES À 


AUDIGÉ. — Note sur l’étisie des poissons d'eau douce... 
— Note sur la structure de la partie antérieure du rein 


de quélqués poisse ARE, RUE Re ÉERONR AE 
DE MONTLEZUN. — Quelques cas d’albinisme observés 
en 1908 A0 EME ES PES FRE, 
— Note sur deux cas d'albinisme partiel observé sur 
des aiseaux, : 5,17 HR RCA n PTE CIE se AT. 
— Capture de l’Avocette ordinaire (Recurvirostra avo- 
cetta L.) dans les environs de Toulouse” ...:..... 
— Capture d’une loutre de grande taille dans la com- 
munede-Blasnac Sr sie > AISÉE PRE 
— Un cas d’albinisme de la bécasse...... se A RS 
RIBAUT. — Description de quatre nouvelles espèces fran- 
çaises du genre lulus (myriopodes).............. 
— Notes myriapodolomiques. . .....,....:...:- 0% 


SCIENCES BOTANIQUES 


Dop. — Les fleurs-pièges d’Asclépiadées et d’Apocynées. 
Lamic. — Une plante rare de la Flore française ....... 


SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 


ABELOUS et RIBAUT. — Sur la non existence du Philothion 


ALOY. — Sur le ferment réducteur et le mécanisme des 
oxydations chez les végétaux ......... Va see SE 
ComÈre. — De l'utilité des Algues dans l’élevage et 
l'alimentation des poissons à propos de la florule de 
étang de la Pujade........ ss 5 LENCO RS 
JAMMES et MANDOUL. — À propos de l’action PAL des 
vers intestinaux . in NO ST RERO E + A 


ques propriétés des sucs helminthiques. FU 
Sur les discussions récentes des preuves de 
ORALE RS Re RE TRE ES 
Sur le Philothion et sur son dé- 
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ilouse. se Imprimerie LAGARDE cbaSEBILLE, rue Rômiguières, 2e 


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04 


Les séances se tiennent à 8 h. précises du soir, à Pancienn 
Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, LS Re. 

les 4er et 3e mercredi de chaque mois, | 18 
da 2" mereredi de Novembre au 3e mereredi de Jules. 


Re. 


MM. les Membres sont instamment priés de faire connai 
au secrétariat leurs changements de domicile. 


Imprimerie LAGARDE et SEBILLE, rue Romiguières. 2. Toulouse. 


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SOCIÉTÉ 


pou NATURELLE 


Lu DES SCIENCES BIOLOGIQUES T ÉNERGÉTIQUES 


DE TOULOUSE. 


TOME TRENTE-HUIT. — 1905 


FA TOULUUSE | 
= IMPRIMERIE LAGARDE ET SEBILLE 


2, RUR ROMIGUIÈRES à: 


190% 


| Siège de la Société, 17, rue de Rémusat. 


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_toriques danslenrs applications à l'Histoire Naturelle, sont PRE de son. 


TL ou Le 
M PES 2 SE CAE 
SA PPS RARE HARTE 
Free 4 PTS ee je LÉ + 
| Extrait du ane delà Soctété d' Histoire Mtureñe dT ou Lo ous 


Art. {e", La Société a pour but de former des réunions dans: Étauriies 
naturalistes pourront exposer et discuter les résultats de leurs recherches” 
de leurs observations. RTE: 


Art. 2. Elle s'occupe de tout ce qui a rapport aux sciences naturelles, 
M" * 
Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his 


domaine. REt- 
Art. 3. Son but plus spécial sera d'étudier et de faire connaître la cons ui 
ution géologique, le flore, et la faune de la région dont Toulouse est jé * 


centre, 


Art. 4. La Société s'efforcera d'augmenter les collections du Musée dise. 
toire Naturelle de Toulouse. us 


Art. 5. La Société se compose : de Membres-nés — Honoraires — Tite 
taires — Correspondants. 


Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent être ‘présentés à 
par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrutin secret par. 
le Conseil d'administration. BU 


Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de 12 fr a 
payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrée 
par-le Trésorier. 


Art. 11. Le droit au distbnie est gratuit pour les membres honoraires eo 
correspondants ; pour les membres titulaires il est de 5 francs. 


24 à 


Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes qu'après avoi 
reçu le montant du. droit et de la cotisation. Alors seulement les membres 
sont inscrits au Tableau de la Société. | 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d’ acquitter son annuité, il perd, après 
deux avertissements, l'un du Trésorier, l’autre du Président, tous les ‘rs 
attachés au titre de membre. + è 


Dr. 
Art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le utre de 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. 


Art. 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési = 
dent; 1e" et 2° Vice-présidents ; Secrétaire-général; Trésorier ; 12: et 2e. Bi- 
bliothécaires-archivistes. ? 


Aix 31, L'élection des membres du Bureau, d : Conseil d’ noté 
du Comité de publication, a lieu au scratin secret dans la première 
du mois de décembre. Le Présidentest nommé pour deux années, les autr 
memores pour une année. Les Vice-présidents, les Secretaires, le Trésorier, 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peter seuls être : 
réslus immé tiatement dans les mêmes fonctions. 


Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles 
s ouvrentle premier mer:redi après 1e {5 novembre, etont lieutous les fer et 8. 
mercredi de chaque mois jusqu'au 3° mercredi de juiliet inelusivement, 


Art. 39. La publication des déconvertes on études faites par les memb 
de la Socié'é el par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frais 
de celle c1, sous te titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelles 
de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication, 


Art. 41. La société laisse aux auteurs la responsabilité de lears travaux 
de leurs opinions scientifiques, Tout Mémoire imprimé devra donc porter 
signature de l’auteur. 


Art 42 Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. nr péat: 
obtenir ds tiroges à part, des réimpressions, . mais par l'iatermaédiäiees de li 


Societé. = 


de ; 


Art. 48. Les membres de la Société sont tous invités à lui adresser les es 
échantillons qu’ils pourront réunir. k cu Zi) 


àrt. 52. En cas de dissolution, les diverses propriétés de la Société, r 
dront de droit à la sille de Toulouwe. SE 


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NE I SR INSNNSSRERRES. 


“ee NATURELLE. 


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SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES | 4 


DE TOULOUSE Loan er. 


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ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 


DE TOULOUSE 


TOME XXXVIII. — 1905 
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‘TOULOUSE 


EYPOGRAPHIE LAGARDE er SEBILLE 


__ RUE ROMIGUIÈRES, ©. 


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1905 


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P. COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ 
“4 POUR L'ANNÉE 1905 


TEEN é 
Président M. ROULE. 

ler Vice-président... + M. LAROMIGUIÈRE. 
e Vice-président....... Le M. ABELOUS. RE 
rétaire- Dale ET 0x ARIBAUT 7. 
crélaire adjoint... .... M. UFFERTE. 
‘ésorier.….............. M. DE MONTLEZUN. 
ibliothécaires archivistes. MM DE LasTic, CHALANDE. 


La js 
. ; ; s . 


Conseil d'administration. 


3 


M. CarALP, DE REY-PAILHADE. 


4 
Comité de publication. 
Crouzn, GARRIGOU, Jupponr, Lamrc. 
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LISTE DES MEMBRES 
AU 1° Mars 1905 


MEMBRES-NÉS 


M. le Préfet du département de la Haute-Garonne. 
- M. le Maire de Toulouse. | 
“M. le Recteur de l’Académie de Toulouse. 


MEMBRES HONORAIRES 


“1866. Dr CLos, x, &ÿ I, correspondant de l’Institut, directeur 
du Jardin des Home allée des Zéphirs, 2, 
% Toulouse, 

1878. Dr HAYDEN (F.-V.), directeur du comité géologique des 
| | _ Etats-Unis, Washington. 

ë 1866. GraRD (Alfred), %, professeur à la Sorbonne, 14, rue 
É Stanislas, Paris. 


1873. DE ROUVILLE, %, doyen de la Faculté des sciences, 


| Montpellier. 
“1891. D' TASCHENBERG, professeur à lUniversité de Halle 
(Prusse). 


1904. TRUTAT, %, &ÿ I, à Foix. 


MEMBRES TITULAIRES 


4 MM. 
1900: Dr ABELOUS, {ÿ [, professeur à la Faculté de médecine, 
‘rue Nazareth, 91, Toulouse. 


. Dr BAYLAC, rue de la Pomme, 70, Toulouse. 
. Dr BESAUCÈLE, Grande-Allée, 7, Toulouse. 
. BORDENAVE (Auguste), chirurgien-dentiste, rue Croix-" 


. Dr BRÆMER, éÿ I, professeur à la Faculté de médecine, - 


. DE CALMELS (Henri),sprop., à Carbonne (Hte-Garonne).« 
. CAPÉRAN, pharmacien, rue Alsace-Lorraine, 6, Toulouse. 
. CARALP, &ÿ I, professeur à la Faculté des sciences, rue. 


. CHALANDE (Jules), rue des Paradoux, 28, Toulouse. 
..D' CLUZET, professeur agrégé à la Faculté de médecine,“ 


. COMÈRE, {ÿ À, rue Clémence-Isaure, 6, Toulouse. 

. CossAUNE (Gustave), rue de Rémusat, 25, Toulouse. 
. CROUZIL, &ÿ À, rue Saint-Remésy, 7, Toulouse. 

. Dr CuGuLIÉRES; boulevard Matabiau, 6, Toulouse. 

. DEDIEU, pharmacien, à Castillon (Ariège). 

. Dore, &ÿ À, pharmacien, boulevard Carnot, 2, Toulouse. : 
. Dop, allée des Zéphyrs, 13. 
. DüurFFAUT, #, vétérinaire-inspecteur à l’abattoir, Toulouse. à 
. Éscupié, pharmacien, à Montastruc (Haute- Csroness À 
D. FABRE (Charles), {ÿ I, professeur adjoint à la Faculté 


. FEUGA, £ÿ À, boulevard d’Arcole, 5, Toulouse. 


. D' GENDRE, &ÿ À, rue Périgord, 10, Toulouse. | 
. GÈZE, (Jean-Baptiste), Jardin-Royal, 7, Toulouse. , 4 
. JAMMES, Ÿÿ À, maitre de conférences à la Faculté des: 


. JUPPONT, ŸŸ À, ingénieur, allée Lafayette, 55, Toulouse“ 


. LacazE (Marius), place des Carmes, 9, Tous 


ire te 


Baragnon, 5, Toulouse. 


rue des Récollets, 105, Toulouse. 


de Rémusat, 21, Toulouse. 


CARTAILHAC (Emile), 3%, &ÿ 1, correspondant de l’Instl 
tut, rue de la Chaine, 5, Toulouse (membre 
Fndatourt 


rue de Metz, 40, Toulouse. 


Nr 


des sciences, directeur delastation agronomique, 4 
rue Férmat, 18, Toulouse. 


D' GARRIGOU, &ÿ I, chargé de cours à la Faculté de mé 
decine, rue Valade, 36 bis, Toulouse (membre 
fondatehh) 


er boulevard de Strasbourg, 17, Toulouse” 


D: ane Te des hospiées civils, Toulouses 


% 


0) 


. LAGARDE, imprimeur, boulevard de l’Embouchure, 1. 
. D" Lamwic, &à I, professeur à la Faculté de médecine, rue 


d’Auriol, 39, Toulouse. 


. LAROMIGUIÈRE, ingénieur civil des mines, rue Saint- 


Pantaléon, 3, Toulouse. 


. DE Lasric, petite rue de la Dalbade, 5, Toulouse. 

. LEVADOUX, allées des Soupirs, 7, Toulouse. 

. Limousis, à Carcassonne. 

. Loup, allée des Soupirs, 7, Toulouse. 

. MANADÉ, Joseph), pharmacien, à Cazères (Hte-Garonne). 
. MARTEL, à Castelmaurou, près Toulouse (Hte-Garonne), 
. D' MauREL, O %, 43 I, professeur à la Faculté de mé- 


decine, rue Alsace-Lorraine, 10, Toulouse. 


. MENGAUD, professeur au Lycée. 
. MoquiN-Tanpon, Y I, professeur à la Faculté des scien- 


ces, allée Saint-Etienne, 2, Toulouse. 
DE MoNTLEZUN, Ÿ À, quai de Tounis, 106, Toulouse, 
(membre fondateur). 


. PAQUIER, chargé de cours à la Faculté des sciences, 9, 


| rue Bida, Toulouse. 


. PÉRAGALLO, %, commandant l'artillerie de l’arrondisse- 


ment de Bordeaux. 


. PRUNET, %, SŸ I, &, professeur à la Faculté des scien- 


ces, grande rue Saint-Michel, 14, Toulouse. 


. PUGENS, pharmatien, rue Alsace-Lorraine, Toulouse. 
. Dr DE REY -PAILHADE, 4} A, ingénieur, rue Saint- 


Jacques, 18, Toulouse. 


. D' RIBAUT, professeur agrégé à la Faculté de médecine, 


rue Philippe-Féral, 1, Toulouse. 


. RIVIÈRE (Jean-Pierre), quai d'Alsace, 13, à Narbonne 


(Aude). 


. ROQUES, rue Chevreul, 10. 
. D' RouLE, tÿ I, professeur à la Faculté des sciences, rue 


Saint-Etienne, 19, Toulouse. 


. SALIGNAG FÉNELON (Vicomte de), allée Saint-Etienne, 1, 


ï Toulouse. 


. SALOZE, chimiste, rue Croix-Baragnon, 9, Toulouse. 
. ÜFFERTE, professeur à l'Ecole supérieure, rue Neuve- 


Montplaisir, 9, Toulouse. « 


1902. 


1874. 
1871. 
1873. 


1833. 
1867. 
1873. 
1867. 
1867. 
1871. 
1885. 
1876. 
1884. 
1881. 
1901. 
1871. 
1874. 
1867. 
1875. 


1886. 
1867. 
1871. 


1902. 
1871. 
1873. 
1867. 


1873. 
1867. 


1874. 


2° 4DESE 


VERSEPUY, ingénieur, directeur de l’usine à gaz, rue Pé- : 
rigord, 7, Toulouse. | 


MEMBRES CORRESPONDANTS 


MM. 


Baux, Canton (Chine). 

BicHe, professeur au Collège de Pézenas (Hérault). 

L'abbé BoïSsSONNADE, professeur au petit séminaire de 
Mende (Lorère). 

DE BorMaANs, faubourg de Paris, 52, Valenciennes. 

D' Caisso, à Clermont (Hédoity 

CAVALIÉ, principal du collège d'Eymoutiers (Hte-Vienne). 

CAZALIS DE FONDOUCE, rue des Etuves, 48, Montpellier. : 

CHANTRE, sous-directeur du Museum de Lyon (Rhône). 

De CHAPEL D’ESPINASSOUX, avocat, Montpellier (Hérault). 

CHOFFAT, membre du Comité géologique du Portugal. 

Dr Cros, 11, rue Jacob, Paris. 

NÉRY DELGADO, 113, rua do Arco B, Lisbonne. 

GALLIÉNI, général, gouverneur de Madagascar. 

GAvoy, à Carcassonne, 

ISSEL, professeur à l’Université de Gênes (Italie). 

JOUGLA, conducteur des ponts etchaussées à Foix (Ariège). 

LALANDE, receveur des hospices, à Brive (Corrèze). 

DE Maïnor, (W.), secrétaire de la Société de géographie, 
Saint-Pétersbourg. 

MARCAILHOU D'AYMERIC (H.), pharmacien à Ax (Ariège). 

MASSENAT, manufacturier, à Brive (Corrèze) | 

D' DE MONTESQUIOU, à Lussac, près Casteljaloux (Lot-et- . 
Garonne). 

Noé, chef de laboratoire à la Charité, Paris. 

PIETTE (E.), juge au tribunal, Angers. 

Dr RerTzius, profess. à l’Institut carolinien de Stockholm. 

Marquis DE SAPORTA, correspondant de l’Institut, à Aix 
(Bouches-du-Rhône). | 

D: SAUVAGE, directeur dus Museum de Boulogne-s. -Mer. 

ne (W.), attaché au Musée des antiquité du Nord, 
: Copenhague. | 

SERS Œ. ), ingénieur civil, à Saint-Germain, près Puy- . 

laurens (Tarn). é 


Li 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


DU 
* 


_ Bassin Supérieur de la Pique 


(vallée de Luchon) 
Par M. Paul DOP. 


Rice aux travaux d’un grand nombre de botanistes, Timbal- 

14 Lagrave, Zettersted, Bubani, etc., la flore des Pyrénées Centra- 
1 es est actuellement bien connue. Mais comme la plupart des 
uteurs se sont contentés de dresser des catalogues, la géographie 
tanique de ces montagnes n'existe pour ainsi dire pas. Quel- 
ques tentatives isolées se sont néanmoins produites, par exem- 
D ccttente étude de la vallée d’Aure, par M. G. Bonnier. 
Mais une étude d'ensemble reste à faire. En m'inspirant de la 
remarquable préface que M. Flahault a écrite pour la « Flore de 
la France » de l’abbé Coste, j'ai entrepris l'exploration métho- 
ue des Pyrénées Centrales pour essayer de combler cette 
3 acune. 
_ Dans ces derniers temps, J'ai exploré la haute vallée de la P1- 
que. J'ai analysé avec soin les zones de végétation, leur exten- 
ion horizontale et altitudinale, les conditions} climatiques et 
daphiques, en un mot, toutes les données qui permettent ac- 
ement de résoudre, d’une façon précise, les problèmes de 
aphie botanique. Ce sont les résultats de cette étude que je 
ais exposer dans ce mémoire. 


Topographie de la haute vallée de la Pique. 


; région montagneuse ape J'ai ose forme un ones 


+ 2 
Fr [2 & 
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* 


2 à P. DOP 


_ de la crête, séparant le val d'Aran de la vallée de la Pique. Les” 


gnole et au Nord par le parallèle qui longe la vallée de Larboust. 

La Pique, affluent de la Garonne, est une des principales ri- 
vières de la région. Elle recoit comme affluents sur la droite, la 
rivière de Burbe, dont le cours suit la vallée de ce nom, et un 
grand nombre de torrents de moindre importance qui descendent" 


affluents principaux de gauche sont : le ruisseau du Port de 
Vénasque, celui de la Glère, le Lys et l'One formée en partie. 
par la rivière d’Oô. D’une façon générale, tous ces cours d’eau 
de la rive gauche descendent des pics et des glaciers de la créte 
frontière franco-espagnole. | D 

Au point de vue hypsométrique, on peut distinguer, dans” 
la région que J'ai étudiée, plusieurs%ones. C’est d’abord la zone 
des basses régions, représentées par la vallée de Luchon à une 
altitude moyenne de 700 mètres. Puïs, à l'Est de la vallée de las 
Pique, formant la limite du val d'Aran, se dressent une série dew 
sommets qui sont : le Pic de l'Entécade, 2271 mètres ; le Pic de 
Roumingaou, 2218 mètres ; le Pic du Plan de Serres, 2071 mè-. 
tres ; le Couradilles, 1985 mètres, séparé par la vallée de Burbe 
du Mail de Criq, 1890 mètres. Toute cette chaîne, alignée dun 
Sud au Nord, est formée de croupes arrondies d’un accès facile. 
C'est la zone des riches pâturages, dont les plus renommé 3 
sont ceux de Roumingaou et de Campsaur. Une troisième 
région est celle que j’appellerai la zone du Céciré. C’est un puiss 
sant massif qui s’intercale entre la rive gauche de la Pique, à 
l'Est, la rive droite de l’One au Nord, la rivière d’Oô à l’Oue t 
et au Sud la rivière du Lys. Ce massif se rattache aux monta 
gnes de la Ru je méridionale, par lé cap de Bassieret; 
2470 mètres le Cap de Hount, 2581 amètres, le Pic de Montai z 
rouye, 2850 mètres, et le Pic Quouirat, 3075 mètres. En dehor : 
de ces sommets le point culminant est le Pic de Céciré, 2470 mè= 
tres, qui domine la vallée de Luchon et d’où se détachent 
certain nombre de croupes séparées par des vallées rayonnantes: 
L'une de ces croupes constitue la crête de Superbagnères, 


4797 mètres et surplombe directement la rive gauche de la Pi- 
Ë *.. 


—… GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA PIQUE 3 


on 


‘22 


‘que. Tandis que ces croupes forment de vastes pâturages, le 
Céciré proprement dit, dont l’arête culminante dessine un V 
“ouvert vers le Nord-Est, est abrupt, dépourvu de végétation et 
| couvert d’éboulis en certains points. 
Une autre région comprend les hauts sommets déchiquetés 
G et dénudés de la crête frontière méridionale. ( est la région des 
“Glaciers, des lacs et 1$ cols permettant des communications 
plus ou moins faciles avec l’Aragon. Les principaux sommets 
et cols de cette crête sont, en allant de l’Est à #'Ouest : le som- 
met de l’uscalette, 2454 mètres ; le col de la Picade, 2410 meë- 
tres, le Pic de la Mine, 2507, le col de Vénasque, 2414 mètres, 
Le Pic de Sauvegarde, 2736 mètres, le Pic de la Montagnette, 
le col de la Glère 2323 mètres, le Pic Sacroux, 2678 mètres, 
de Pic de Maupas, 3110 mètres, avec les glaciers des Graouës, 
Je Pic des Crabioules, 3103 mètres, le Pic Quouirat, le Pic du 
| Port d’'O6, 3114 mètres, avec les glaciers des Gourgs-Blancs, 
…e Pic de Spigeoles, 3049 mètres, et le Pic de la Hourgade. Dans 
cette zone, à partir du Pic Sacroux, la hauteur moyenne est 
È Supérieure à 3000 mètres. Des glaciers que je viens d’énumérer, 
descendent les rivières du Lys et d’Oô. Ces rivières reçoivent 
| des affluents nombreux ; j'en citerai deux seulement qui se jet- 
tent dans/la rivière d'O6, ce sont : le torrent du val de Médas- 
Soles qui descend du Céciré, et le torrent du val de Squierry (ou 
MEsquierry) qui descend du Pas de Couret, à 2131 mètres. 
"Enfin, une dernière région est celle qui sépare la vallée d’O6, 
des vallées de la Neste et du Louron. C’est une crête s’abaissant 
graduellement vers le Nord jusqu’à 1545 mètres au col de 
| Peyresourde qui fait communiquer la vallée du Louron avec 
celle de Larboust. Les principaux sommets de cette crête sont : le 
Pic de Leytarous, 2560 mètres, et le cap de Pales, 2162 mètres. 


Considérations géologiques. 


… La région qui fait l'objet de mon étude est uniquement cons- 
tuée par du granite et des terrains primaires. Le granite forme 


#4 
e % 
De: 


4 P. DOP . 


deux zones. La première est la plus importante en étendue, et 
se développe sur la région frontière méridionale dans la partie. 
occidentale comprise entre le Port-Bieil et la vallée d’Aure. La 
haute vallée du Lys, les glaciers des Graouès, le Pic de Maupas, 4 
le Pic Quouirat, le Port d’O6 sont compris dans cette zone. Sa 
limite septentrionale passe à la base des glaciers des Graouës, 3 
au Nord du lac Bleu, au clos des Pitchés, et s’infléchit vers le 
Nord en suivant à peu près la rive droité du val d’Arouge. Cest 
un granite porpliyroïde qui renferme de grands cristaux d’or- 
those, associés à de la tourmaline, de l’épidote et de l’amphibole. M 
La grande quantité d’orthose a pour résultat, sous l'influence 
des agents atmosphériques, de donner naissance à un sol riche 
en alcalis et en silicate d’alumine. 4 

La deuxième région granitique forme une bande située au 
Sud-Est de Luchon. Elle apparaît sur le flanc oriental de Su- 
perbagnères, traverse la vallée de la Pique, pour se développer 
dans le val de Burbe, sur le versant exposé au Nord où ellem 
forme le flanc de la montagne de Couradilles. Ce granite est 
tout à fait analogue à.celui de la région d’Oû. | 

Terrains archéens, précambriens et cambriens.— Jegroupe 
sous un rnême chapitre ces diverses formations géologiques qui 
se comportent d’une facon analogue au point de vue botanique. 
Ce sont des schistes, plus ou moins cristallins, souvent même 
des gneiss. | | 

Ces terrains forment deux bandes. L'une, la plus importante, 
constitue la crête frontière du Sommet de l’Escalette jusqu'au 
Port-Bieil, puis remonte au Nord pour se superposer à la région 
granitique d'Oô. La limite septentrionale de cette bande suit la 
rive gauche de la Pique jusqu’à son confluent avec le Lys, las 
rive droite de cette dernière rivière, puis elle passe au Sud de 
la Coume de Bourg, du val de Médassoles et du val de Squierry. 
Les mêmes terrains forment une deuxième zone en auréole au- ” 
tour du granite du val de Burbe. Ils constituent donc le plan 
de la Serre, les bois de Satoue, la partie orientale de Superba=" 
gnères et le versant exposé au Sud du val de Burbe. 


2 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA PIQUE 5 


La constitution schisteuse des pics de la frontière méridio- 
nale explique bien l'allure déchiquetée de ces régions. Là, les 
schistes maclifères très développés ont fourni des éboulis consi- 
dérables. C'est dans ces terrains que l'érosion a taillé les ports 
“de Vénasque, de la Glère, le val de Frèche, etc. Au point de 
vue minéralogique, les schistes sont en général riches en miné- 
Taux silicatés, feldspath, et staurotide. 

Silurien. — Le terrain silurien se distingue très nettement 
des terrains précédents. Il forme une bande étendue entre les 
deux zones schisteuses dont je viens de parler. C’est à lui qu’ap- 
partiennent en grande partie le Pic de Céciré et les sommets à 
pâturages qui séparent le val d’Aran de la vallée de la Pique. 
Dans cette dernière région (prairies de Roumingaou et de Camp- 
saur), le sol est constitué par des schistes de couleur foncée, 
“très riches en limonite, très tendres, et donnent à la région un 
‘aspect mamelonné caractéristique. Ça et là se trouvent des bancs 
de calcaire compact dont le sommet de l’Entécade représente 
une saillie. Gette formation couvre la rive droite de la Pique et 
s'étend dans la région du Mail de Criq, où on la retrouve sous 
forme de schistes noirs carburés. 

: Le Pic de Céciré et toute la région qui l’avoisine sont égale- 
ment constitués par du terrain silurien. Ce sont des schistes 
alternant avec des bancs de calcaire et de dolomie. C’est ainsi, 

par exemple, que le sommet du Céciré est plutôt formé par du 
“calcaire, tandis que sur ses pentes apparaissent des schistes car- 
burés. 

« Dévonien. — Une ligne courbe passant par Saint-Aventin, 
és granges de Labach, le pont d'Espoujau et le cap de Pales, li- 
mite au Nord cette zone silurienne, à laquelle succède le terrain 
dévonien du Larboust. Le dévonien est d’une façon générale la 
‘tone à des cultures. Le sol est constitué par des calcaires et des 
près, colorés en rose, et qui tranchent nettement sur la teinte 
sombre du silurien. Cette zone dévonienne a peu d’importance 
“dans la région que j'étudie. Il suffit de remarquer, comme je 
bai déjà dit, qu’elle est la zone des cultures. 


L . 
En. 
NL : 
NA 


6 P. DOP | ù 


Météorologie. 


Par sa situation, par son altitude, le bassin supérieur de la 
Pique présente d’une façon générale, un climat très froid en« 
hiver et relativement chaud pendant un été très court. L'humi- 
dité moyenne est assez grande, environ de 86%. Cela.tient à la - 
présence presque constante de brouillards, qui, même pendant 
l’été, couvrent les sommets depuis une altitude de 8 à 900 mè- 
tres. Les pluies sont d’ailleurs abondantes, car il pleut en 
moyenne soixante-six jours sur cent. La neige, qui couvre cons-M 
tamment les sommets supérieurs à 9700 mètres, persiste locale- 
ment pendant l’été à une altitude beaucoup plus basse. C’est ainsi 
que dans les dépressions du port de Vénasque, du port de la 
Glère, dans la haute vallée du Lys, de grands amas de neige 
d’avalanche séjournent pendant les mois de juillet et d'août. En - 
général, sur les crêtes comprises entre 2000 et 2700 mètres, 
la neige apparait en septembre, mais d’une façon transitoire. 
En octobre, la neige qui tombe persiste et ne fond qu’au com- 4 
mencement de juillet. Sur ces crêtes, la période de végétation « 
active ne peut avoir qu’une durée très restreinte de deux ou « 
trois mois. 

Les vents dominants sont les vents froids d'Ouest, plus rares « 
sont les vents chauds du Sud, qui se terminent normalement” 
par des orages. | 


Zones de végétation. 


Il est facile de distinguer dans la région étudiée les zones 1 
classiques de végétation : la zone inférieure des Me: la 
zone subalpine et la zone alpine. 

La zone inférieure des montagnes est comprise entre 500 et 
900 mètres d'altitude. C’est la zone des cultures et c'est aussi” 
la région où les plantes sont les plus abondantes. 

La zone subalpine, correspond d’une façon générale à ke ré- À 


—. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA PIQUE 7 


éion des forêts de sapins (Abies pectinata). C’est dans cette zone | 
que sont compris un grand nombre de pâturages. On peut 

âdmettre approximativement que cette région est comprise en- 

tre 906 et 1700 mètres d'altitude. ; 

La zone alpine est celle qui s’étend de la rsits supérieure 

Le forèts de sapins aux plus hauts sommets. Dans cette zone, il 

est facilé de faire une subdivision. On peut y reconnaître, en 

< effet, une zone alpine proprement dite comprise entre 1700 et 

9700 mètres et enfin une zone glaciale comprise entre 2700 
# 9900 mètres. 

Bien entendu, cette systématisation présente une part d’ar- 

bitraire considérable. Les limites respectives des zones varient 
énormément d'un point à un autre et même il est des cas où 
les zones subalpine et alpine sont étroitement confondues. Les 
D locales, exposition soit au Midi, soit au Nord, na- 
ure physique et chimique du sol, durée des neiges, sont le 

ses causes de ces variations. | 

— Ce sont ces variations que je me suis efforcé d'observer et 
d'expliquer. Aussi chacune des zones précédemment énumé- 
rées, fera l’objet d’une description spéciale, dans laquelle ses 
variations et ses caractères généraux seront exposés. 


I. — Zone inférieure des montagnes. 

«La zôhe inférieure des montagnes est comprise entre 622 mè- 
b es, altitude de Luchon, et une limite supérieure, dont j'étu- 
| dierai les variations et qui oscille autour de 900 à 1000 mètres 
l'altitude. Dans son ensemble cette zone occupe la plaine de 
Buchon, la vallée de Larboust, et la partie inférieure à 1000 mè- 
res, des vallées du Lys, de la Pique, de Burbe et de la rivière 
. C'est la zone des cultures de Zea Mays et de Polygonum 
Jopyrum. Les forêts basses de hêtres (Fagus sylvatica), qui 
rent les flancs des montagnes font partie de cette zone. La 
tation de cette région naturelle présente une grande uni- 
forn nité. Seule sa limite supérieure est variable, mais je réserve- 


+ 


1 SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XXXVIHIL.) 2 


8 | LL RNODP 


rai l'étude de ses variations, pour le chapitre suivant, c’est-à= 
dire pour la zone subalpine. | 

Les végétaux qui, par leur abondance, sont les plus carac- 
téristiques de la région inférieure des montagnes sont les sui- 
vants. | F 


Parmi les arbres et les arbustes, je citerai : 


Clematis Vitalba. 
Quercus sessiliflora. 
Sambucus nigra. 
Ilex aquifolium. 
Alnus glutinosa. 
.Cornus sanguinea. 


Fagus sylvatica. 
Acer campestre. 
Prunus spinosa. 
Corylus Avellana. 
Fraxinus excelsior, 
Viburnum Lantana. 


_— Opulus. Salix alba. 
Lonicera Caprifolium. —  incana. 
—  Xylosteum. —  purpurea. 


En certains points, sur la rive gauche de l’One, par exem= 


cèdent en hauteur les forêts de hêtres. 


Parnu les plantes herbacées, je citerai : 


Dianthus monspessulanus. 


Lactuca muralis. 


Hypericum quadrangulum. 


— perforatum. 
Valeriana otficinalis. 
Saponaria officinalis 
Scabiosa columbaria. 
Achillea Millefolium. 
Eupatorium cannabinum. 
Vincetoxicum officinale. 
Campanula glomerata. 

—— latifolia. 

— rotundifolia. 
Hesperis matronalis. 


Sysimbrium acutangulum. 


Lampsana communis. 
Inula Conyza. 
Fragaria vesca. 


Epilobium montanum. 
Anthyllis vulneraria. . 
Helianthemum vulgare. 
Daucus Carotta. 
Origanum vulgare. 
Centaurea Scabiosa. 
Galeopsis Ladanum. 
Helleborus viridis. 
Daphne Laureola. 
Sarothamnus scoparius. 
Digitalis lutea. 
Potentilla Tormentilla. 
Laserpitium latifolium. 
Lunaria rediviva. 
Dipsacus pilosus. 
Calluna vulgaris. 
Circæa lutetiana. 
Thymus Serpyllum. 


ES BOTANIQUE DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA PIQUE 9 


Sur le flanc de la montagne de Cazarilh, le Teucrium pyre- 
“ naicum, se montre en grande abondance à une altitude de 
- 700 mètres. C’est là une exception, car cette plante parait être 
- plutôt subalpine, comme on le verra plus loin: 


II. — Zone subalpine. 


- La zone subalpine est essentiellement la zone des forêts de 
. sapins. Elle présente dans ses limites altitudinales, dans sa 
4 composition, des variations suffisamment étendues pour qu'il 
y ait lieu de l’étudier en divers points, et d'essayer de dégager 
… ensuite les caractères généraux de la zone. 


FLANC NORD DE SUPERBAGNÈRES 


| On se rappelle que le flanc Nord de la montagne de Superba- 
3 -gnères est formé de schistes cristallins reposant sur le granite 
de Castelviel. En s’élevant dans cette région on traverse d’abord 

“là forêt de hètres et, vers 8 à 900 mètres, on voit apparaitre, 
mêlé au hêtre, l’Abies pectinata. Peu à peu le hêtre diminue 
vet, vers 1000 mètres, la forêt ne renferme plus que des sapins. 
| 4 La limite inférieure de la Zone subalpine est donc comprise 
| sur ce versant exposé au Nord, entre 800 et 900 mètres. Au 


“complètement le Sambucus nigra de la zone inférieure. Les 
«plantes herbacées et ie LL sont, HUE peu ee 


 Dianthus barbatus. 
Vaccinium Myrtillus. 


Spiræa Aruncus. 
Adenostyles albifrons. 


Daphne Laureola. 

Genista tinctoria. 
 —  pilosa. 

 Phyteuma Spicatum. 


 Prenanthes purpurea. 
Senecio adonidifolius. , 
- Meconopsis cambrica. 


Potentilla Tormentilla. 
Saxifraga umbrosa. 
Stachys alpina. 
Ranunculus nemorosus. 
Mulgedium Plumieri. 
Actœa spicata. 

Arabis ciliata, 


10 P. DOP Sr 


Circæa lutetiana. Aconitum Napellus. 
—  alpina. Cystopteris fragilis. 
Hypericum montanum. Aspidium aculeatum. 

Pteris aquilina. Blechnum Spicant. 


+ 
4 


L’Aconitum Napellus n'apparaît qu’au sommet de Superba- 
nières, c'est-à-dire vers 1600 mètres d’altitude, à la limite des 
sapins. 

Par place, il existe, dans la forêt de sapins, des prairies où se . 
montrent d’une façor constante et en grande abondance : Sene- 
cio adonidifolius, Genista sagittalis, G. tinctoria, Gentiana 
lutea. C’est la première apparition d'une association subalpine 
des prairies qu’en un mot Je définirai l’association du Senecio 
adonidifolius, et qui joue un rôle considérable dans la végéta- 
tion des montagnes luchonnaises. 

L’extrême limite des sapins est sur le flanc Nord de Super- 
bagnères à 1600 mètres d’altitude. Là, on observe que tous les 
sapins sont envahis par l'Usnea barbata, dont la biologie méri- 
terait d’être étudiée de près. En quittant la forêt de sapins on 
arrive immédiatement dans la zone à Rhododendron ferrugi- 
neum, qui définit nettement la zone alpineñnférieure. 

î 


FLANCS EST ET SUD-EST DE SUPERBAGNÈRES 


Le sol des bois de Satoue et de Sahage, qui couvre le flane 
Est de Superbagnères est constitué par du graniteet des schistes 
cristallophylliens coupés de fiions de pegmatite. La végétation 
y est plus riche que sur le versant Nord. ; 

La zone subalpine, caractérisée par l'apparition des sapins, 
commence à une altitude de 1100 mètres, c'est-à-dire plus haut 
que sur le versant Nord. La forêt de sapins renferme en grande 
abondance : Sambucus racemosa, Sorbus aucuparia, Ame- 
lanchier vulgaris, Prunus Padus; et dans sa partie supé- | 
rieure Betula alba. Les plantes herbacées les plus fréquentes 
sont : 


ur aude, 
æ « Lycoctonum. 


. Impatiens Noli-tangere. 
.  Pyrola minor. 

B Saxitraga umbrosa. 

4 Does" birsuta. 

| Circœa lutetiana. 

a _ «  alpina. 

Es, _ Asperula odorata. 

* Lysimachia Nemorum. 

| . Hepatica triloba. 


ee 


On y trouve assOCIés : 
4 
_ Gentiana lutea. 


pinus. . 

| Ée- Cenista sagittalis. 

__ Juniperus communis. 

_ Betonica Alopecuros. 

@ . Carlina acaulis. 

. Campanula Scheuchzeri. 


_ Androsæmum officinale. 


- Asphodelus albus var. subal- 


Scrofularia alpestris. 
Hypericum montanum. 
Digitalis purpurea. 
Mulgedium Plumieri. 
Astrantia major. 
Atropa Belladona. 
Prenanthes purpurea. 
Calluna vulgaris. 
Solidago Virga-auræ 
Cystoptéris fragilis. 
Blechnum Spicant,. 


La limite des sapins s'élève jusqu’à 1700 mètres et, à cette 
4 région EL de vastes pâturages dépourvus de Rhododen- 
dron et qui appartiennent en grande partie à l’association du 
Senecio adonidifolius. Ces pâturages marquent d'une facon 
% à nelte la limite entre la zone subalpine et la zone alpine. 


Angelica Razulii. 
Selinum pyrenœum. 
Nardus stricta. 

Viola cornuta. 
Senecio adonidifolius. 
Scabiosa succisa. 
Veratrum album. 


Cette association s'élève jusqu’à une altitude de 1900 à 
100 mètres. C’est le passage entre la zone alpine et la zone sub- 
ne. Contrairement à l'opinion de Zetterstedt, j'ai tout lieu 


ue sur le versant Nord (4100 mètres au lieu de 900 mètres). 
mite supérieure est plus basse sur le versant Nord que sur 
sant Sud. En “effet. tandis qu’au Nord les Rhododendron, 
: véritablement alpine, succèdent aux sapins vers 1700 mè- 


é 


ps, 


EU 


12 P. DOP | 


tres, par contre, sur les versants exposés au soleil se dévelop- 
pent, jusqu’à 4900 et 2000 mètres, des pâturages subalpins, 
caractérisés par l’association du Senecio adonidifolius. L’in- 
fluence de l’exposition apparaît donc d’une façon très nettedans à 


la montagne de Superbagnères. 7 


VALLÉE DE BURBE, su DE CRIQ 
# £ 
La végétation subalpine du val de Burbe et des régions voi. 
sines, Mail de Criq, Poujastou, Couradilles, est tout à fait com \ 
rsblé à celle de Superbagnères. La limite inférieure de la zone 
est influencée dans le val de Burbe par l'exposition # Sur le 
versant exposé au Nord, les sapins apparaissent vers 900 mètres, 
tandis que sur le versant exposé au Sud, la limite inférieure M 
atteint 1200 mètres. La forêt de sapins renferme les espèces ca- 4 


ractéristiques que j'ai déjà eu l’occasion de signaler : 


$ 


Prenanthes purpurea. Impatiens Noli-tangere. 
Asperula odorata. Meconopsis cambrica. 
Vaccinium Myrtillus. Dianthus barbatus. 
Sambucus racemosa Spiræa Aruncus. 
Lactuca muralis. Saxifraga hirsuta. 
Actœa spicata. « geum. 
Molopospermum CGicutarium. Hepatica triloba. 
Hypericum montanum. Androsæmum officinale. 


Un type excellent de prairies subalpines est constitué par | 
les pâturages de Herran (1380 mètres), où on observe l asso 
ciation du Senicio adonidifolius, à & laquelle s’ajoute le Trol- | 
lus europœus. | 


VALLÉE SUPÉRIEURE DE LA PIQUE 


… La zone sub-alpine se développe largement le long du cours 
supérieur de la Pique, à partir du pont de Ravi, lieu de jonc=« 
tion de la vallée du Lys à celle de la Pique. 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA PIQUE 13 


Il importe d'étudier successivement la zone subalpine sur la 
» rive droite et la rive auche de cette dernière rivière. 
… … Rive droite. — La rive droite est en partie constituée par des 
“schistes noirs efflorescents, appartenant au système silurien. 
Les sapins sont relativement rares dans cette région, la majeure 
4 partie des forêts étant constituée par le Fagus sylvatica. Néan- 
4 “moins, vers 1100 mètres, les sapins sont assez fréquents pour 
que. l'on puisse faire rentrer cette formation dans la zone sub- 
“alpine. Ce qui caractémse la flore de la rive droite de la Pique, 
c'est un mélange de formes subalpines et de formes de la zone 
| poiérieure, ces dernières diminant au fur et à mesure que l’on 
4 S élève. Dans les parties basses voisines de la route, on trouve : 


- Origanum vulgare. Inula Conyza. 

—._ Artemisia vulgaris. Lactuca muralis. 

4 Meconopsis cambrica. - Fragaria vesca. 

… Malva sylvestris Prenanthes purpurea. 


Sur les parties rocheuses, au voisinage des torrents, J'ai ob- 
» servé : Saæifragaumbrosa, Parnassia palustris, Campanula 
» latifolia. Vers 1200 mètres, apparaissent : Sambucus race- 
-mosa, Atropa Belladona, Vaceinium Myrtillus et quelques 


* sapins. « 
Rive gauche. — Sur la rive gauche de la Pique, la,zone sub- 
É por est beaucoup mieux caractérisée que sur la rive droite. 
Le sol est d’ailleurs différent, étant constitué, comme je l’ai dit, 
À des schistes ardoisiers. Bien plus, le voisinage des hauts 
sommets de la crête frontière de l’Aragon produit des perturba- 
ti 3 très nettes dans l'allure générale de la zone subalpine. 

Au confluent du Lys et de la Pique, la limite inférieure de la 
| zone e subalpine descend très bas, à environ 800 ou 900 mètres. 
EC est, en effet, une région exposée au Nord, encaisséee dans une 
Vallée étroite et qui ne reçoit qu’une três faible quantité de 
rayons solaires. En se dirigeant vers le Sud, le long dela Pique, 
on voit la limite inférieure se relever peu à peu jusqu’à l’alti- 
tude normale de 1100 mètres. 


A 
#1 
4 
43 
1.36 
*. 


14 P. DOP 


Dans toute cette région, la forêt de sapins renferme surtout : M 


Meconopsis cambrica. Sorbus Aria, 

Scrofularia alpestris. «  torminalis. 
Mulgedium Plumieri. Sambucus racemosa. # 
Impatiens Noli-tangere. Veronica officinalis. | 
Saxifraga umbrosa. Circæa lutetiana. : 
Spirœa Aruncus. Aspidium Lonchitis. 


La forêt de Jouéou, qui occupe la partie inférieure du port 4 
de la Glère, est particulièrement intéressante à étudier : C’est 
une forêt de hêtres, de sapins et de bouleaux. Le sol est entiè- « 
rement tapissé par Potentilla Tormentilla, Saxifraga “um- « 
brosa, Pyrola minor, Veronica officinalis. Sur les rochers, 
on observe le Ramondia pyrenaica. Vers 1400 mètres, la forèt » 
cesse et on pénètre dans le cirque de la Glère, lieu d’avalan- 
ches considérables. Le cirque de la Glère, qui par son alti- | 
tude de 1400 mètres doit être rangé dans la zone subalpine, « 
est un lieu extrêmement froid, où les neiges d’avalanches sé- 
journent jusqu’au mois d’août, à une altitude de 1400 à 
1500 mètres. Aussi observe-t-on dans le cirque de la Glère, un 
mélange de plantes subalpineseet alpines. | 

Vers 1500 mètres, les prairies sont forméesde : Vincetoxicum 1 
officinale, Digitalis purpurea, Galium veruin, Carlina 
acanthifolia, C. acaulis, C. vulgaris, Aconitum Napellus, 
Carduus defloratus, Chenopodium Bonus-Henricus, Galeop- 
sis Tetrahit, G. Ladanum, Spirea Ulmaria, Sp. Aruncus, 
Epilobium spicatum, Meum athamanticum, Adenostyles « 
_albifrons, Alehemilla vulgaris. | 

Le Galeopsis Tetrahit et le Chenopodium Bonus-Henricus 1 
sont extrêmement abondants autour des cabanes Leurs graines 
sont, en effet, apportées par les moutons en transhumance. 1 

À ces plantes sont associées, dans le cirque de la Glère, des 
végétaux franchement alpins : Alchemilla alpina, Rhododen- 
dron ferrugineum, Trifolium alninum. Enfin, vers 4800 mé- » 
tres, les plantes subalpines disparaissent et la végétation alpine 


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Fe ÉOGRAPHIE BOTANIQUE DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA PIQUE 145 


4 largement dans la partie supérieure du cirque et 
ar les pentes et les éboulis qui conduisent au col de la Glère. 


ee 


Le” 


HOSPICE DE LUCHON 

+ 
4 Autour de l'hôtellerie connue sous le nom d’Hospice de Lu- 
chon (1360 mètres) s'étendent des prairies où la végétation sub- 
alpine est représentée par l’association du Senecio adonidifo- 


lius. J’y ai observé : 


| Senecio adonidifolius. Arabis ciliata. | 

_  Genista sagittalis © Achillea Millefolium. 
4 Viola cornuta. NT Valeriana pyrenaica. 
_  Galeopsis Ladanum. Thymus Serpyllum. 
ÿ es subalpinus. Gentiana lutea. 
Dianthus barbatus. | Betonica officinalis. 

_ Geranium Pheum. : £ 


ne oi , &s Y 


à Par eu montre le Rhododendron ferrugineum, descendu 
du port de Venasque. R 
En s’élevant vers le port de la Picade, les pâturages subal- 
ns de Campsaur et de Roumingaou se développent largement 
les croupes arrondies de schistes carburés riches en limo- 
nite. Au-dessus de 1300 mètres j’ai observé : 


1 


Carlina vulgaris. Biscutella lœvigata. 
DOC acaulis. Teucrium pyrenaicum. 
… Trifolium alpinum. Aconitum Napellus. 


Bu} 


& Asphodelus subalpinus. « lycoctonum. 
| entiana campestris. Anthyllis vulneraria. 


« acaulis. Stachys alpina. 
Bi hyrus Serpyllum Senecio adonidifolius. 
* Iris Xyphioides.. : Carduus defloratus. 


2% axifraga granulata. Solidago Virga-aurea. 
. Calluna vulgaris. : Euphrasia officinalis. 


LE 


_rons constamment dans la zone subalpine d’Oô et du Lys. On, 


16 | P. DOP 


rait en abondance le Saxifraga aizoides, que nous retrouve- 


trouve cette saxifrage associée au Parnassia palustris, à l'As- 
trantia major et au Caltha pulustris (1600 mètres). Vers. 
1700 mètres, apparaissent les Rhododendron et les plantes alpi= 
nes. Je signalerai en outre la présence du Callitriche stagnalis« 
dans les étangs de cette région. ô | De 

Dans la région inférieure du port de Vénasque, la zone sub- 
alpine m’a paru faire défaut ; et au pied même du port, je n’ai. 
trouvé que des plantes alpines comme je l’indiquerai plus loin. 


VALLÉE DU LYS 


La limite inférieure de la zone subalpine varie d’une façon 
très nette avec l'exposition dans la vallée du Lys. C’est ainsi que 
sur le versant exposé au Nord, près du val de Bounéou, les sa- 
pins couvrent les flancs de la montagne à partir de 900 à 
1000 mètres environ. Sur le, versant exposé au Sud, dans la. 
région dite des granges du Lys, on n'observe que des forêts de | 
hêtres renfermant, il est vrai, les plantes subalpines, telles que | 
Astrantiamajor,Meconopsiscambrica, Adenostyles albifrons. 1 
À ces forêts de hêtres succèdent les prairies à Senecio adoni-« 
difolius, Gentiana lutea, Asphodelus subalpinus, etc., que 
j'ai déjà décrites. à 

À l’extrémité méridionale de la vallée du Lys, près de la cas- 
cade d’Enfer, la zone subalpine se développe avec une richesse 
considérable de formes, pour s'élever jusqu’à la rue d’Enferm 
(1700 mètres) et même constituer dés prairies tout autour du 
cirque d’Enfer., Au pied même de la Cascade, à 1100 mètres, | 
on observe en abondance : Saxifraga aizoides, Euphrasia offi- 
cinalis, Lycopodium Selago, et une plante alpine, entrainée 
de la haute vallée par le torrent, l’Hutchinsia alpina. Dans la: 
montée, qui longe la Cascade, on observe : ; 


Spirœa Ulmaria. Mulgedium Plumieri. 
»  Aruncus. Sambucus racemosa. 


N _ Saxifraga umbrosa. 
»  hirsuta. 
>  geum. 
. Meconopsis cambrica. 
_ Epilobium Spicatum. 
_ Adenostyles albifrons, 
 Aconitum Napellus. 
À » lycoctonum. 


brioules, etc.). 


… Stellaria nemorum. 
4 DFaninenlus aconitifolius. 
 Astrantia major. 
. Sanguisorba officinalis. 
Dhyteuma orbiculare. 
. Gentiana campestris. 
… Aconitum Napellus. 
{ « »  lycoctonum. 
__ Rumex scutatus. 
_ Alchemilla vulgaris. 
» alpina. 


Là J' ’ai trouvé : 


Ton alpina. 
| Soyeria paludosa. 


pésération Subalpine très riche : 


- Thalictrum aquilegifolium. 


À hhododendron ferrugineum. 


s grande de plantes alpines. 


à ‘GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA PIQUE 17. 


Veronica ponæ. 
Asperula odorata. 
Prenanthes purpurea. 
Vaccinium Myrtillus. 
Ranunculus Gouani. 
Actœa spicata. 
Phyteuma spicatum. 


_ Dans la forêt de sapins, le Rhododendron ferrugineum 
est très abondant, ainsi d’ailleurs que le Circæa alpina ; sans 
indiquer, toutefois, la présence de la zone alpine, ces plantes, 
ainsi que l’Hutchinsia alpina, accusent l’existence d’un climat 
froid et le voisinage immédiat de hauts sommets (Maupas, Cra- 


- Près de la rue d’Enfer, où la neige d’avalanche persiste pen- 
dant tout l'été, existe un cirque, dans lequel se AIRE une 


Myrrhis odorata. 
Chærophyllum hirsutum. 
Epilobium spicatum. 
Sempervivum montanum. 
Hypericum montanum. 
Carduus defloratus. 
Dactylis glomerata. 
Phleum alpinum. 
Pedicularis foliosa. 
Saxifraga aizoides. 

» stellaris. 
Actœa spicata. 


AN ÿ 4 “ | | 1 j 
“Dans les prairies qui surplombent la rue d’Enfer, la végéta- 
| subalpine persiste, mais avec une abondance de plus en 


Salix pyrenaica. 
Aspidium lonchitis. 


‘18 ARE P. DOP 
Knautia longifolia. Athyrium alpestre. 
Orchis viridis. . Blechnum Spicant. 
Dianthus barbatus. Asplenium viride. 


La j j 


Par places, apparaissent , surtout autour des cabannes de berger 
comme dans le cirque de la Glère, le Galeopsis tetrahit et Ie« 
Chenopodium Bonus-Henricus. Dans la haute vallée du Lys, 
je limite la zone subalpine à 1800 mètres. En effet, je Mons È 
trerai plus loin que la région du clos des Pitches appartient à 
la zone alpine. 4 

À l'Est de la région que je viens | d'étudier, s’étendent des 
prairies subalpines, sur la crête qui sépare la valléé du Lys du 4 
val des Graouès. Ce sont les pâturages du Prat-Long (1800,mèê- | 
tres) où existent quelques rares Piñus uncinata, Sorbus aucu- 
paria, $, Chamæmespilus et Fagus silvatica. La coume de 
Prat- Long, qui descend vers le val des Graouès et qui est. expo: 4 
sée au Midi, renferme l'association du Senecio adonidifolius, \ 
Asphodelus subalpinus, etc. : 4 

C’est encore là un argument pour considérer cette association 
comme caractéristique des hautes prairies subalpines exposées 
au Midi. | 


* 


ta 
RÉGION DU LAC D’OoÔ 


Dans la vallée du Larboust et dans celle de son affluent la 
rivière d'Oô, on a deux régions très nettes à distinguer : : 4o 134 
région dévonienne qui forme les montagnes de la rive droite des 
l’One ; c'est la région des cultures de blé et de seigle, qui s’élè- | 
vent jusqu’à 1300 mètres et dans laquelle les forêts ont presque” 
complètement disparu; 2° la région silurienne du val d’Astau 
(vallée d’Oô). C'est dans cette vallée et les vallées adjacentes t que 
J'étudierai la zone subalpine. 

La zone. subalpine débute vers 900 mètres d'altitude (expo-| 
sition au Nord) sur la rive droite de la rivière d’O6, par de 
petits bois de sapins et une extrême abondance d’Aconitum 
Napellus. On peut étudier les caractères de la zone subalpine,. 


" PEL 


“ GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA PIQUE 19 
dans la montée du lac d'Oô. Cette montée, qui va des granges 
Er Astau (1112 mètres) au lac d’Oô (1500 mètres) se fait dans 
D forêt de hêtres et de sapins. 

… Tout autour des granges, on observe comme plantes très 


communes : Æryngium Bourgati, Teucrium pyrenaicum , 
Phyteuma hemisphericum, Trifolium alpinum, Anthyllis 
vulnerarias Saxifraga aizoides, Aconitum Vapellus, Hyos- 
“cyamus niger, Dianthus monspessulanus. 


dll dé 


. C'est un mélange de plantes subalpines et de plantes fran- 
chement alpines. Parmi ces dernières, je peux citer l’'Eryngium 


v. 


Bourgati et le Phyteuma hemisphericum. Ces plantes ne sont 
“donc pas dans leur habitat normal, elles sont descendues des 
vallées de Squierryet de Médassoles, entrainées par les torrents. 


; La montée du lac d’O6 présente la végétation subalpine nor- 
À 


F- 


male, quoique envahie par le Rhododendron. On trouve là : 


rs 
s 


Epilobium spicatum. Saxifraga aizoides. 
…. Laserpitium latifolium. » stellaris. 
1 Meconopsis cambrica. Aconitum Napellus. 
4 _ Spiræœa Aruncus. »  lycoctonum. 
k Hypericum montanum. Silene saxifraga. 
… Rhamnus pumila. 
d 


…._ Tout autour du lac, les rochers granitique sont tapissés de 


Le 


“Paronychia polygonifolia et de Scleranthus uncinatus. 


VAL DE SQUIERRY 


Le val de Squierry (ou d'Esquierry), surnommé le jardin des 


très difficile d'y tracer la séparation entre ces deux zones de vé- 


90 ff P. DOP Se He. 

La végétation subalpine se développe largement à l'Ouest k 
granges d’Astau, et sur les pentes gazonnées qui amènent a 
val de Squierry proprement dit. Là, j'ai observé : 


Cirsium palustre. Vincetoxicum officinale. 

Carduus nutans. Scrofularia alpestris. à 

Digitalis lutea. Antirrhinum sempervirens. - 
Satureia montana. Paronychia serpŸllifolia. 4 
Teucrium pyrenaicum. Cochlearia officinalis. 


Le petit bois de hêtres qui se trouve immédiatement à l’entrée 
du val, renferme : Dianthus monspessulanus, Meconopsis 
-cambrica, Stachys alpina, etc. 4 

Le val de Squierry est formé de pâturages Four de 
calcaires et des schistes carburés. Dans sa zone subalpine j’ ja 


noté les plantes suivantes comme étant les plus abondantes e et 


les plus caractérisques : : ee 
Eryngium Bourgati. Pan major. “2 
Arnica montana. Arabis ciliata. De 
Carduus defloratus. Veronica Ponæ, 3 
Phaca alpina. Asphodelus sibaliitie 3 
Sideritis hyssopifolia. Anthyllis montana. = È 
Jasione montana. Vaccinium Myrtillus. #4 
Saxifraga stellaris. » uliginosum. De 
d aizoides. Arbutus Uva-Ursi. D 
» aizoon. » alpina. #3 

» hirsuta. Daphne cneorum. 1 
Mulgedium Plumieri. Hepatica triloba. ‘. 30 
Pedicularis pyrenaica. Anthyllis montana. 4 
» foliosa. Centaurea montana. 
Trollius europœus. Rhaponticum cynaroides. 

Caltha palustris. Laserpitium latifolinm. : 

Iris Xyphioides. » Siler. = 
Lilium pyrenaicum. Rosa alpina. F0 
»  Martagon. : Betonica Alopecuros. : 
Teucrium pyrenaicum. _ Silene saxifraga. A 
Oxytropis campestris. Aconitum Napellus. 4 
Ranunculus aconitifolius. » Anthora. D 
» Thora. Senecio adonidifolius. =. 

: 


“ GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA PIQUE 21 


.- 


) amplexicaulis. Carlina acaulis. 
 Thalictrum minus. ô Sagina Linnœi. 
» aquilegifolium. Viola cornuta. 
Anémone alpina. Senecio Doronicum. 
Trifolium alpinum. Dianthus barbatus. 
“  Reseda glauca. Selinum pyrenœum. 
Erigeron alpinus. Homogyne alpina. 
“  Phyteuma orbiculare. Valeriana Sambucifolia 
à Myrrhis odorata. Chærophyllum hirsutum. 
Ononis striata. :_ Vicia pyrenaica. 
…_  Gentiana lutea. | | Sedum Telephium. 
| »  Burseri. ‘Géranium Pheum. 
»  campestris. » sylvaticum. 


Le Senecio Tournefortii se montre en grande abondance à 
E. fontaine du val de Squierry, et comme c'est une des plantes 
“qui m'ont permis de repérer d’une façon très nette la zone alpine, 
…c'est en ce point que je marque la limite supérieure de la zone 
“subalpine. Il ne faut toutefois pas perdre de vue que le mélange 


de plantes alpines et subalpines rend une délimitation trés dif- 
| ficile. 


1 VAL DE MÉDASSOLES 


. La végétation subalpine du val de Médassoles est tout à fait 
D han à celle du val de Squierry. Les mêmes espèces, 
transportées par les vents d' Ouest, s'y retrouvent avec le même 
enchevétrement de formes alpines et subalpines. Je limite à 
900 mètres la partie supérieure de la zone Shbalpine dans ce 
à val. 


Ù _ Conclusions générales relatives à la zone subalpine. 
| 
pe 
| 
24 
| 


y 
"A 
1 
4 


. La zone subalpine présente dans le bassin supérieur de la 
Pique un très grand développement. Elle est comprise en 
n noyenne entre 1000 æt 1700 mètres. Mais sa limite inférieure 
présente des to que j'ai étudiées en détail. En règle gé- 


iérale, la limite inférieure s’élève sur les versants exposés au 
à 


99 P. DOP 


Midi (1100-1200 mètres) et elle s’abaisse sur les versants ex 
posés au Nord (800-900 mètres). ” 

La limite supérieure est plus constante. Ce n’est que dans 1e 
voisinage des cours d’eau issus des hauts sommets, que l’intro=" 
duction de plantes alpines, semble abaisser la limite à 1500 et, 
même à 1300 mètres. 

La zone subalpine renferme trois types différents de végé-. 
tation. , 

40 La forêt de sapins, où l’Abies pectinata est associé au 
Fagqus sylvatica, au Sambucus racemosa, au .Sorbus Aria, 
au Petula alba. Au sommet apparaissent quelques rares Pinus 
uncinata. La flore herbacée sylvicole est remarquablement 
constante et caractérisée par Meconopsis cambrica, Astrantian 
major, Mulgedium Plumieri, Saxifraga umbrosa, S. hirsuta, 
S. Geum, S. aizoides, CircϾa lutetiana, C. alpina, Prenan- 
thes purpurea, Vaccinium Myrtillus, Phyteuma spicatum,« 
Aconitum Napellus, Dianthus Monspessulanus, Adenostyles 
albifrons, Blechnum Spicant, Cystopteris fragilis, Aspidiums 
aculeatum. 4 

2 L'association du Senecio adonidifilius, caractérise les 
prairies exposées au Midi, et s'étend sur des croupes schis- 
teuses mamelonnées par l'érosion. Cette association renferme 
Senecio adonidifolius, Genista sagittalis, Veratrum ab 1 
Gentiana lutea, Asphodelus subalpinus, etc. | . 4 

30 La végétation des prairies étroites et encaissées, cirque du 
Lys, val de Squierry, de Médassoles, où l’on trouve constam 
ment associées : Phyteuma orbiculare, Myrrhis odorata 
Chœrophyllum hirsutum, Ranunculus aconitifolius, AS 
trantia major, Dianthus barbatus, Aconitum Napellus. En 
général, ces prairies de vallées étroites renferment en outre des 
plantes alpines, ce qui rend difficile la délimitation de la zone 

Voici maintenant les plantes qui paraissent caractéristiques 
de la zone subalpine. # | | 


Abies pectinata. 
Sambucus racemosa. 
Pinus uncinata. 
Arnica montana. 


Betonica Alopecuros. 


Iris Xyphioides. 
Myrrhis odorata. 


Prenanthes purpurea. 
Meconopsis cambrica. 


Epilobium spicatum. 
Spiræa Aruncus. 
Actœa spicata. 
Gentiana lutea. 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA PIQUE 93 


Mulgedium Plumieri. 
Saxifraga umbrosa. 

— hirsuta. 

— aizoides. 
Asphodelus subalpinus. 
Senecio adonidifolius. 
Dianthus barbatus. 
Angelica Razulii. 
Geranium Pheum. 
Geranium sylvaticum. 
Astrantia major. 
Blechnum Spicant. 


Cystopteris fragilis. 


III. — Zone alpine. 


- La zone alpine s'étend de Îa limite supérieure de la zone 
-subalpine (1700 mètres environ) aux sommets des plus hauts 
pics. Je distinguerai la zone alpine proprement dite et la zone 
_glaciale, cette dernière étant la zone supérieure à 2700 mè- 
tres et sé développant autour des hauts sommets et des glaciers 
de la frontière de l’Aragon. 


”- 


È a. — Zone alpine proprement dite. 


— D'une façon générale, la zone alpine est dépourvue d’arbres, 
# ne renferme que des arbrisseaux parmi lesquels le Salix py- 
renaica, est le plus commun aux environs de Luchon. Les 


plantes herbacées sont toutes vivaces et de petite” taille. On: 


‘admet quelquefois que la zone alpine est homogène et cons- 
tante sur de grandes étendues. Certainement les mêmes espèces 
se retrouvent généralement dns tous les points de la zone, 
mais l'abondance des individus est variable, et d’autre part, il 
existe des associations caractéristiques sur lesquelles j'insisterai 
particulièrement. Comme pour la zone subalpine, j’étudierai la 
vé étation alpine en diverses régions. 


“SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XXXVIIL.) 5] 


94 P. DOP | cr 


‘ Pic DE CÉCIRÉ 


Le versant Nord du Pic de Céciré diffère essentiellement du 
versant Sud. Sur le premier versant nous voyons à 1700 mè- 
tres apparaître le Rhododendron ferrugineum, en grande 
abondance. C'est la partie inférieure de la zone alpine. Cette 
végétation se poursuit jusqu'aux escarpements du pic. Sur le. 
versant Sud, l'aspect de la végétation est tout différent. Pour 
en avoir une idée nette, il suffit de s'élever au-dessus des gran- 
ges du Lys, dans la coume de Bourg. É 

Au-dessus des prairies subalpines à Senecio adonidifolius, « 
Asphodelus Subalpinus, et Gentiana lutea, on rencontre un. 
grand développement d'Eryngium Bourgati. Cette plante s’é 
lève jusqu'aux cabanes de Bourg, à 1900 mètres environ. AM 
partir de cette altitude, l'Eryngium Bourgati disparaît pour 
être remplacé par le Carduus earlinoides, dont la teinte blan-. 
châtre contraste singulièrement avec la teinte bleue de l'Eryn- 
gium Bourgati. Le Carduus carlinoides se développe large 
ment jusqu'à 2200 mètres. Entremélés à l’Eryngium Bou : 
gali, puis plus haut au Carduus carlinoïdes se montrent dé 
vévétaux nettement alpins mélangés dans les parties les pl 1S 
basses à des végétaux subalpins. Je citerai particulièrement ; 


Jasione montana. Hutchinsia alpina. 
Cerastium alpinum. Pinguicula grandiflora. 
Caltha palustris. Galiumiverum. 

Alchemilla vulgaris. Erigeron alpinus. , 
— * alpina. = Epilobium origanifolium. 
Saxifraga stellaris. Parnassia palustris. 

— aizoides. Arenaria ciliata. 
Calamintha acinos. 4 e Reseda glauca. 58 
Trifolium Badium. -. Ranunculus Gouani. . ; 
— alpinum. Ù Sagina saxatilis. : 30 
Vicia pyrenaica. .__ Cerastium trigynum. S 


De 2200 à 2400 mètres, se dressent les escarpements d@l 
Céciré. Le sol est constitué par des schistes et des calcaires très 


L ESS + 
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA PIQUE 25 
…ferrifères. C'est la région à Dryas octopetala, qui forme un 
| 10e continu, aussi bien sur les parties exposées au 

ord, que sur celles exposées au Sud. Cette plante est associée 
+ aux espèces suivantes : 


Selinum pyreneum. Aspidium Lonchitis. 
Potentilla alchemilloides. Gnaphalium supinum. 
_Silene acaulis. Allium schæœnoprasum. 
.Gentiana verna (var. angulosa) Gentiana campestris. 
Antennaria dioica. Erodium petræœum. 
Vaccinium uliginosum. Arabis alpina. 
Gypsophila repens. 7 Draba aizoides. 
Helianthemum montanum. Primula farinosa. 
Buplevrum angulosum. —  intricata. 
Campanula Scheuchzert. Ranunculus alpestris. 
 Oxytropis campestris. Rosa alpina. 

ù —  pyrenaica. Asperula hirta. 
Veronica bellidioides. Galium montanum. 
Euphrasia officinalis. Paronychia capitata. 

| Phyteuma hemisphericum. Geum montanum. 
Saxifraga Aizoon. — rivale. 
— oppositifolia. Soldanella alpina. 
—— bryoides. Juniperus communis. 
Arbutus Uva-Ursi. Thymus Serpyllum. 
Lotus corniculatus. :_ Allosurus crispus. 


La grande abondance de Dryas octopetala, Helianthemum 
. montanum, Draba aizoides, Potentilla alchemilloides, etc., 
; permet de caractériser une association de plantes calcicoles, qui 
“se développe entre 2200 et 2400 mètres et que j'appellerai 
: association du Dryas octopetala. C'est on le voit, une associa- 

_tion rupicole et calcicole de hauts sommets. 

. En résumé j'ai distingué dans la végétation alpine du pic de 
“Céciré, trois régions différentes. Deux de ces régions sont com-, 
prises dans la partie inférieure de la zone. Ce sont, sur le flanc 
“Nord la région à Rhododendron ferrugineum, et sur le flanc 
Sud, la région à Eryngium Bourgati et Carduus carlinoides. 
È Enfin la troisième, qui couvre uniformément le sommet calcaire 
“du pie de Céciré, est représentée par l'association du Dryas 


id 


+ - 


ra 
4 
Len 


é : 


# 


26 P. DOP | < “ 


“ 
ENTÉCADE 


La zone alpine de lEntécade, présente dans son ensemble 


“des caractèrés analogues à ceux de la zone alpine du Céciré. La 
+zone alpine débute vers 4700 mètres, par des pâturages à Tri- 


folium alpiñnum, Caltha palustris, avec par place sur les sail- 


lies calcaires qui percent les schistes carburés, un véritable 
tapis de Rhododendrons. Ce régime se continue jusqu’au pied 
du sommet du pic; à 2000 mètres, le Paronychia capilata, 
tapisse le sol. À 2100 mètres, apparaît la région à Carduus 
carlinoides, de peu d'étendue et qui m'a semblé dépourvue 


de l’Eryngium Bourgati. Tout à fait au sommet du pic, qui 
* représente un banc de calcaire silurien, se montre l’asso- 


clation rupicole et calcicole du Dryas octopetala. On trouve 
associées à cette plante : 


Draba aizoides. ” Vaccinium uliginosum 
Helianthemum montanum. __ Geum montanum. 
Gentiana alpina. Soldanella alpina. 

—  verna. Salix pyrenaica. 

— nivalis. Asperula hirta, 


Pedicularis pyrenaica. 


: PORT DE VÉNASQUE 


La vévétation alpine du port de Vénasque, présente un type | 
assez différent de celui qui est réalisé sur le Céciré et l’En- w 


técade. 


413510 mètres, jusqu’au port, 2400 mètres, peut être considéré. 
comme compris dans la zone alpine. Cela est dû à ce que le. 
port est une région froide, exposée an Nord, en forme de gorge. 
reserrée, dans laquelle les neiges d’avalanche persistent pen=. 


dant toute l'année. 


Les diverses zones de la végétation alpine s'étagent de la. 


façon suivante, de la base au son.met, 


4 


Tout le port de Vénasque, depuis l'Hospice de Luchon, : 


Ce sont : 
D binsin alpina. 

D ouais foliosa. 
oo — pyrenaica 
 Bartsia alpina. 

À re ciliata 

4 Sagina Linnœi, 
Viola cornuta. 


_ Allium Schœnoprasum. 
_ Juniperus communis. 
1e alpestre. 

_ Narthecium ossifragum. 

* Leucanthémum alpinum. 


o 4 


æ 


 Erynguim Bourgati. 
_‘Cerastium alpinum. 
_ Potentilla nivalis. 
A DA rafftia minor. 
_ Aquilegia alpina. 
Dci Thalii. 


-  Hypericum nummularium. 


_ GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA PIQUE 27 


| Tout autour de l'Hospice defluchon, s'étend le type de prai- 
iessubalpines à Senec1o à énidifolius, Carduus defloratus, 
Gentiana lutea, Carlina acaulis, Viola cornuta, etc. 

se Dès les premiers, lacets du chemin du port, on rencontre le 
l ng du ruisseau qui descend de la crête, des végétaux alpins. 


Erinus alpinus: 
Parnassia palustris. 
Anemone alpina. 
Ranunculus Thora 

— pyrenœus. 
Euphorbia Cyparissias. 
Veratrum album. 
Linaria alpina. 
Saxifraga ajugæfolia. 
Saxifraga azoïdes. 

— umbrosa. 
Alchemilla alpina. 


Divers 1900 mètres d’altitude, les plantes subalpines, dispa- 
rail tie complètement et on trouve : 


Arenaria verna. 

Veronica Ponæ. 
Rhododendron ferrugineum. 
Silene acaulis. é 
Vicia pyrenaica. 

Allosurus crispus. 


aica. C est surtout dans les éboulis schisteux que l’ Ards 
à scorpioides et le Senecio Tournefortii sont abondants, 


‘se 


98 P. DOP 


* 


. ë, ) @ é ; | “ s ss 
Autour des lacs, le caractère Alpinss accuse encore plus net- 
æ F . 


tement. On a : , « 
; a 

Phleum alpinum. ‘ Veronica alpina. 
Primula intricata. :  —  bellidioides. 
_ —  integrifolia. Anemone vernalis. e 
Audrosace carnea. Draba aizoides. 
Draba Johannis. Cerastium lanatum. 
Poa laxa. ._ Azalea procumbens. 
Paronychia serpyllifolia. Saxifraga bryoides. “ 
Epilobium alpinum. Sesleria distichia. ; 


L 


-Jasione perennis. 


Tout à fait au sommet, 2410 mètres, j'ai observé : 
Armeria alpina, Cherleria sedoides, Cerastium trigynum, - 
Arabis alpina, Saxifraga groenlandica, Ranunculus alpestris, 
Arabis alpina ; c'est-à-dire une végétation voisine de la végé- 
tation glaciale. | LCR 
En descendanl du port de Vénasque, sur le versant espagnol,“ 
on pénètre dans la région calcaire et dolomitique de Peña 
Blanca. Sur ce sol calcaire apparaît le Carduus carlinoïidess 
qui fait défaut sur le versant schisteux français de la montagne. 


de Vénasque. À cette composée, se trouvent associés : 


Geum montanum. Gnaphalium supinum. 

Merendera Bulbocodium. Cherleria sedoides. 

Armeria filicaulis.  : . Daphne cneorum. * 

Veronica aphylla. Nardus stricta. 

Gregoria vitaliana. Leontodon squamosum., 
LI 


et les mêmes saxifrages que sur le versant Nord. 


PORT DE LA (rLÈRE. 


En étudiant la zone subalpine du port dela Glère, J'ai montré 
qu’un certain nombre de végétaux alpins, Rhododendron fers 
rugineum, Aichemilla alpina, avaient envahi cette zone et sem 
blaient, par conséquent, abaisser considérablement la limite in 


La 


# GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DU BASSIN SUPÉRIEUR" DE LA PIQUE 29 


férieure de la zone alpine. Ce n’est que vers 1800 mètres que 
la zone alpine s accuse d’une façon très nette dans le cirque de 
Ja Glère. J'ai trouvé entre 1800 et 2000 mètres, comme es- 
| pèces les plus abondantes et les plus caractéristiques : 


Ds. 


Rhododendron ferrugineum Pinguicula grandiflora. 
Calluna vulgaris. Hutchinsia alpina. 
 Trifolium alpinum. ... Linaria alpina. 
© Salix reticulata. Silene acaulis. 
. — pyrenaica. _ Allosurus crispus. 


Sur les rochers qui surplombent l’ancien chemin muletier 
“tracé en encorbellement sur le flanc de la montagne, j'ai re- 
 cueilli : Saxifraga aizoïdes, S. sais: Astrantia minor, Ade- 
; Masiu les albifrons. 

- Entre 2000 et 2390 mètres, la zone alpine est caractérisée 
par : 
D. : r À 
pe: 


…..  Hutchinsia alpina. Cardamine alpina. 
-  Geum montanum. =—  resedifolia. 
.  Leucanthemum alpinum. Crepis pygmϾa. 
Arenaria montana. Gnaphalium supinum. 
Epilobium alpinum. Aronicum scorpioides. 
- Senecio Tournefortii. Ombilicus sedoides. 
…_ Leontodon squamosum Veronica alpina. 
- Sedum alpestre. * Silene acaulis. 
_  Siebbaldia procumbens,. Phyteuma hemisphericum. 
4 Saxifraga stellaris. Luzula spadicea. 
D — OO aizoon. Festuca violacea. 
4 — aquatica. “ Phleum alpinum. 


5 — bryoides. ALES Cerastium trigynum. 
D. * ajugæfolia. « - Sesleria distichia. 
— oppositifolia. Ranunculus montanus. 
—  .exarata.s Cherleria sedoides. 
| Andfosace carnea. . Homogyne alpina. 


 Salix herbacea. = Allium schœnoprasum 


1 Dur pyrenœum. . 


: 
Li 


- Le groupement et la répartition de ces plantes amènent à des 
conclusions intéressantes. 
A . # 


: 


30 4 P. DOP 
Les éboulis schisteux, qui conduisent au port de la Glère, 
l’Aronicum scorpioides et le Senecio Tournefort, ont un dé-" 


surus crispus, Gnaphalium supinum. Cette association très ca= 
ractéristique, est l'association des éboulis schisteux, et, en un 
mot, je l’appellerai l’association de l'Aronicum scorpioides. 4 

Si, au contraire, nous traversons le col de la Glère, et Sim 
nous explorons le plateau, au milieu duquel se trouve le lac des 
Gourgoutes, nous voyons que le Senecio Tournefortii et l'Aro= 
nicum scorpioides font totalement défaut. C’est que nous avons. 


l'Epilobium alpinum, le Sedum alpestre, joints aux Saxifragan 
stellaris et S. ajugæfolia, sont les éléments essentiels de cette” 
association, que J'appellerai l’association des graviers à Ohbi- 
licus sedoides. “à 

Ces deux associations existent dans la région du port de Vé” 
nasque, mais avec moins de netteté que dans la région de la 
Glère. 


HAUTE VALLÉE DU Lys. 


Dans la région connue sous le nom de clos des Pitches, et 
comprise entre 1800 et 2000 mètres, la zone alpine se déve- 
. loppe largement. C’est une contrée relativement froide, arrosée 
par de nombreux torrents qui descendent du pic de Maupas et, 
des glaciers de Crabioules. | | 

Les végétaux les plus abondants dans ce cirque sont : 


8 


3 


Campanula Scheuchzerii. _ Saxifraga umbrosa. 
Gentiana campestrise ee | alone — 
Salix reticulata. | — aizoides. é 

— pyrenaica. — muscoides. 
Potentilla nivalis. —  stellaris. - 
Anemone alpina. — exarata, x 
Hutchinsia alpina Phleum alpinum. 


Linaria alpina. Narthecium ossifragum. 


Ÿ 


| | : : à 
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA PIQUE 31 


Silene acaulis. 
Epilobium alpimum. 
Oxytropis pyrenaica. 
Pinguicula grandiflora. 


 Vaccinium uliginosum. 
Galium montanum. 
Buplevrum ranunculoides. 
Homogyne alpina. 


Cette liste montre que dans la haute vallée du Lys, le type 
“alpin de la Glère et de Vénasque se retrouve avec ses principaux 
caractères. 


VAL DE SQUIERRY. 


qu 


C’est à partir de la fontaine du val de Squierry que la pré- 
dominance des plantes alpines sur les plantes subalpines com- 
-mence à apparaitre. Le caractère général de la végétation alpine 
“du val de Squierry est d'offrir, dans un espace relativement 
estreint, la plupart des espèces qui caractérisent les associa- 


LR. NS PAU à ,#. j , d 
tions que J'ai décrites dans les autres régions, c'est-à-dire le 


Céciré, l'Értécade et les ports de la crête frontière. 


On observe en effet : 


Salix pyrenaica. 
— reticulata 


. Buplevrum ranunculoides. 
1 Helianthemum montanum. 


._ Saxifraga aizoon. 
muscoides. 
_— ajugætolia. 
= aquatica. 
 Gypsophila repens. 
* Nardus. stricta. 
 Epilobium alpinum. 
Te octopetala. 
» Gentiana verna. 
—  nivalis. 
—_ acaulis. 
— alpina. 


- Autour du lac de Sadagouaux , 
caractérisée. On a : Androsace tillosa, Kernera saratilis, Car- 
ina resedifolia, C. alpina, Sibbaldia procumbeus, Gnaphn- 


Oxytropis campestris. 
Arenaria ciliata. 
Aster alpinus. 
Geum montanum. 
Alchemilla alpina. 
Veronica alpina. 
Bartsia alpina. 
Senecio Tournefortii. 
Aronicum scorpioides. 
Ranunculus Thora. 
Soldanella alpina. 
Androsace villosa. 
Primula farinosa. 

—  integrifolia. 
Reseda glauca. 
Hutchinsia alpina. 


la végétation alpine est très 


| SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XXXVIII.) 3 


} 


É F4 P. DOP 


lium carpathicum. Enfin, Je dois signaler que, dans cette ré- 
gion, on a Signalé le Woodsia hyperborea, mais je ne l’ai pas « 
retrouvé. 

Cette végétation se maintient jusqu’à 2100 mètres, altitude - 
du Pas de Couret. | | 


Caractères généraux de la zone aipine. 


ln à 


La limite inférieure de la zone alpine est extrêmement varia- 


mot tnt 0, à sde ae” ©), 


ble ; en moyenne, elle oscille entre 1700 et 1900 mètres. Mais 
le long des cours d’eau issus des hauts sommets, et sur les ver- 
sants exposés au Nord, elle descend beaucoup plus bas. C'est 
ainsi que sur le flanc Nord de Superbagnères, les premiers 
Rhododendron se montrent à 4600 mètres, et que la zone al- 
pine est nettement caractérisée, au pied du port de Vénasque à 
1320 mètres environ. s 


La partie inférieure de la zone alpine présente quelques va- 
riations curieuses, en rapport avec l’exposition et la nature du 
sol. Sur les versants schisteux exposés au Nord, la zone alpine 
débute souvent par le Rhododendron ferrugineum. Au con- 
traire, sur les versants exposés au Midi, et calcaires. ce sont 
plutôt l’Eryngium Bourgati et le Carduus carlinoïides qui la 
caractérisent. | Ge 

La partie supérieure de la zone alpine présente aussi des va- 
riations assez importantes, qui tiennent à la présence d’associa- 
tions spéciales. C'est ainsi que j'ai défini, dans les hautes mon- … 
tagnes luchonnaises, trois associations différentes : ‘3 

1" Une association rupicole et calcicole, bien développée sur 
le Céciré et l’Entécade, entre 2000 et 2400 mètres, et carac- « 
térisée par : Dryas octopetala, Helianthemum montanum et Po- 
tintilla alchemilloides, Draba aizoides ; ; 

20 Une association d’éboulis äe schistes, en général très cris- 
tallins, qui se développe sur les hauts sommets de la crête fron- 
tière. C'est l'association des espèces suivantes : Aronicum scor- 
piotdes, Senecio Tournefortii, Gnaphalium supinum, Allosurus 

crispus. +. 0 


; . 3° Une association de graviers , 
tallin que j'ai signalée sur les versants, généralement peu 


d ium alpinum. 


| dominantes. u 


de la zone alpine : 


he 


Salix pyrenaica. 
_— reticulata. 
Carduus carlinoides. 
» Eryngium Bourgati. 
 Astrantia minor. 

- Sorbus chamϾmespilus. 
… Kernera saxatilis. » 

_ Arbutus Uva-ursi. 

> Geum montanum. 
 Primula intricata. 

—  farinosa. 

—  integrifolia 

. Jasione perennis. 

_ Oxytropis pyrenaica. 

— campestris. 

- Trifolium alpinum. 


. Gnaphalium supinum. 
à Soldanella alpina. 
 Dryas octopetala. 
_Sibbaldia procumbens. 
 Crepis pygmœa. 


* 
ER à 
je ù 


la ; 
De 
ur 


Ducs, S. aquatica, S. aizoon, S 
_ Quant aux pâturages alpins, le Trifolium alpinum, le Poa 
daxa, le Festuca violacea, etc., 


On peut donner la liste suivante des espèces caractéristiques 


. Leucanthemum alpinum. 


—_. CÉOGRAPHIE BOTANIQUE DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA PIQUE 33 


en terrain schisteux et cris- 


|inélinés, qui descendent vers l'Espagne. Là, les espèces les plus 
abondantes sont : Umbilicus sedoides , Sedum alpestre, Epilo- 


_ C'est là, dans la zone e alpine, que les saxifrages ont leur Fe 
Ennna développement. Vers 2000-2200 mètres, on les trouve 
en abondance au voisinage des torrents, associées au Pinguicula 
grandiflora. Les formes les plus communes sont : Saxifraga 


. Stellaris et S. muscoides. 


paraissent en être les espèces 


: 


Rhododendron ferrugineum. 
Anemone alpina. 
Cardamine resedifolia. 

— alpina. 
Draba aizoides. | 
Helianthemum montanum. 
Silene acaulis. 
Arenaria ciliata. 
Cerastium alpinum. 
Bartsia alpina. 
Pedicularis foliosa. 

— pyrenaica. 
Aronicum scorpioides 
Senecio Tournefortii. 
Linaria alpina. 
Veronica alpina. 
Sedum alpestre. 
Saxifraga aquatica. 

— ajugæfolia. 

—  muscoides. 

— bryoides. 
Androsace carnea. 


34 P. DOP 
Gentiana verna. Armeria alpina. 
—— alpina. Festuca violacea. 
Homogyne alpina Poa laxa. 


Allosurus crispus. 


b. — Zone glaciale. 


La zone glaciale, comprise en raovenne entre 2500 cet 
3200 mètres, s'étend sur la région granitique du port Bieil, au 
port d’'Oô. C'est autour des glaciers de Maupas, de Crabiouless 
et du Ceil de la Baque, que se trouvent les espèces glacialesM 
Le sol est formé de roches nues , d’éboulis, de vases, couverts 
par une maigre végétation. Cette végétation est partout compa- 
rable , aussi la décrirai-je rapidement en prenant comme ty pe 
la région du port d'Oô. Un seul arbuste existe, c’est le Salix. 
herbacea. Les nlantes herbacées sont réduites à une quarantaine 
d'espèces, qui se retrouvent d’ailleurs en quelques points de Ja 
région alpine. Deux seulement sont spéciales : le Draba Wahlen- 
bergi, sur les rochers granitiques. et le Ranunculus glacial: s, 
qui vit sur les moraines boueuses des glaciers. 15 


Les espèces qu’on trouve le plus fréquemment dans la zone 
glaciale sont : | 


+ 


Ranunculus glacialis. Androsace carnea. 
== alpestris. —  villosa. 
Agrostis rupestris. Hutchinsia alpina. 
Juncus trifidus. Gentiana nivalis. 
Sesleria distichia. — alpina. 
Phyteuma hemisphericum. Luzula spadicea. 
Erigeron uniflorus. Nardus stricta. 
Arenaria Ciliata. Soldanella alpina. 
Saxifraga groenlandica. . Festuca varia. 
— bryoides. | Thalictrum alpinum. 
de cœsia. Potentilla verna. 
— oppositifolia. — nivalis. 


Toulouse — Imp Lagarde et Sebille, rue Romuières. 2. 


PR 
Les séances se tiennent à 8 ñ précises du soir, à  V'anciert 
F is des Lettres, 17, rue de Rémusat, 


les 1er et 3e mercredi de chaque mois, pas a 
du 2% mercredi de Novembre au 3e mercredi de Juillet. 


MM. les Membres sont instamment priés d faire connai 
au secrétariat leurs changements de domicile. 


LL] 


Adresser les envois d'argent au trésorier, M. DE MoNTLEZ 
Quai de Tounis, 106, Toulouse. 


= 


SOMMAIRE 


Liste ’des Membres au 1e mars 1905... 


CRC] 


Paul Dop. — Da botanique du vue supérieur de la 
Pique .. à 


.... L sos eee 
$ 


DE To Û LOUSE. 


: Mist 


à BULLETIN TRIMESTRIEL 


T OULUUSE 


:2, RUR ROMIGUIÈRES “4 


. a tre 


ï Siège | de la Société, 17, rue de Rémusat. 


TOME TRENTE- NEUF. — 1905 


LR 


: IMPRIMÈRIE LAGARDE ET SEBILLE 


centre. 


par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrulin et par 


les Bibliothécaires et les membres du Conseil e du com PERS seuls être. 


ed pourront eXPOSer et diseuter les. résultats de leurs écherches 
de leurs observations. & LP # 


Art, 2. Elle s’ occupe de tout ce qui a rapport aux sciences naturelle 
Minéralogie, Gévlogie, Botanique et Zovlogie. Les sciences physiques el his-. 
toriques dansleurs ERA al Histoire Naturelle, sont sed de sor - 
domaine. | | FES VS 


Art. 3, Son but is spécial sera. d'étudier el de faire connaître la Eau 
ution géologique, le flore, et la faune me la - région qe Toulouse est P | 


Art. 4. La Sociétés’ efforcera avementér les collections du Musée 4 "His. 
toire Naturelle de Toulouse. | A 


.B. La Société se compose : de Membres-nés - — Honoraires - — Ti 
Fo — Correspondants. | Le 4 


Art. 8. Les candidats au titre de noire titulaire doivent être présentée 


le Conseil d'administration. E 


_J 08 


Art. 10. Les membres Doit paient une cotisation ue de 12 fr. A! 
payable an commencement de l année académique contre eue “délivré se. 
par le Trésorier. | Lg 5 


Art. 11. Le droit au diplôme est AM pour les mertibre, ohars ee et” 
corresponlauts ; pour les membres titulaires ilest de 5 francs. re à 


Art: 19. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes qu'après avoi " 
reçu Le montant du droit et de la ‘cotisation. Alors seulement les membre 
sont inscrits au Tableau de la Société. 


Art. 14. Lorsqu’ un membre néglige dl acquitter son annuité, ï perd, apr sa 
deux avertissements, l'un du Trésorier, l autre du Président, tous les droil $ 
attachés au litre de membre, \ +00 


art. 18. Le but de la Société étant CR le utre. Ô 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. 


Art. 20, Le bureau de la Société se compose des officiers suivants S Prési J 
dent; 1° et 2° Vics-présidents ; Secretaire: ‘général ; j Trésorier ; ; fo" et 2e Bi 
bliothscaires-archivistes. : 


Air 31. L'étection des memhres du Bureau, d 1 Conseil d’ administration PT 
du Comité 1e publication, a lieu au seratin secret dans la première séa et e 
du mois de dacembre Le Président-st nomme pour deux années, les autre 
memores pour-une année, Les Vice-présidents, les Secrataires, le Frécacell 


ve 


réslus immé tiatement dans les mêm?s fonctions. 


Art, 33. La Sociélé tient ses séances le mercredi à 8 heures de soir... Elles 
s ouvrentlé premier mer:redi après le {5 novembre,etont lreutous les fer et 34 
mercredi de chaque mois jusqu'au 3° mercredi "de juiliet inclusivemer L 


‘Avt, 39. La publication des découvertes on étuiles faites par les membre J 
de la Société el par Les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux fre 
de celle er, Sous 1e titre de : Bulletin de la Société d'Histoire uatur 
de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publicatioi 


Art. 4t. La société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travau: 
de leurs opinions sciencifiques. Tout Nors imprimé devra done porn! 
signature de l’auteur. 


Art 42 Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. ll peu 


obtenir des tiroges à part, des réimpressions, mais par l'intermédiaire la 


Société. - ” À SR 


Art. 48. Les membres de la Société sont tous invités à jar adresser le | 
échantillons qu'ils pourront réunir. | SFR LE ETES 


àrt, 52. En cas de dissolution, les diverses propriétés de la Société, re 
dront de droit à la ville e Toulouse. É ES + | 


NOTES MYRIOPODOLOGIQUES 


Il 


16 Par H. RIBAuUT 


 Julus (Leptoiulus) silvicola umbratilis, n. subsp. 


… Les caractères externes sont identiques à ceux de L. garum- 
nicus mihi, sauf la taille qui est un peu plus fable. Long : 
6 20 à 22 millimètres; Q 20 à 26 millimètres. Sa coloration 
est, en général, un peu moins foncée. 

DUMALE. — Première paire de pattes tranformée en crochets à 
courbure arrondie. L’angle externe de l'articulation coxo- 
fémorale est très saillant, plus'élevé que l’angle interne. 

. Hanches de la deuxième paire prolongées en avant de l’arti-_ 
Culation fémorale et développées, du côté externe, sur cette 
rtie de la face antérieure, en une lamelle à bord arrondi. Le 
nal externe de la glande coxale est très développé et prend 
né aissance tout près du bord de la hanche; il atteint presque 
e milieu de l’article suivant. 

L Gonopo. les. — Paire antérieure élancée (cinq fois plus lon- 
que large); son bord interne présente un prolongement 
ngulaire moyennement développé, à commissure distale 
#4 ES fois plus éloignée de l'extrémité de la patte que de l'in- 


aire re : Mésomérite étroit, n’atteignant pas l’extré- 
du gonopode antérieur La fossette de l'extrémité de sa 
antérieure est peu profonde; sa longueur atteint environ 


2 


C. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XXXVIIL.) to) 


36 H. RIBAUT TR 


le quart de celle du mésomérite (comptée jusqu’à l’insertion de 
l’eucoxite). 

Eucoxite un peu évasé à l'extrémité. Phylacum (pavillon) peu 
développé du côté antérieur où son angle est à peine visible en 
avant de l’andouiller antérieur. Andouiller postérieur lamel=« 
laire, irrégulièrement développé suivant les individus, très rap-" 
proché de Pandouiller antérieur qui est robuste, à pointe émous-" 
sée. Rameau lamellaire; son bord distal porte de nombreuses 
denticulations allongées, souvent groupées en faisceaux. Alène. 
grêle. Schismasolène (Godet Brôl., Spermarinne Verh.) très 
développé surtout sur son bord antérieur et basal qui font for-M 
tentent saillie sur la face interne du solénomère. Il présente 
l'aspect d’une ampoule largement ouverte vers l’extrémité. Le 
canal de la glande coxale débouche vers le fond de l’ampoule et. 
l’adénosolène suit vraisemblablement le repli antérieur du 
schismasolène pour se terminer tout près du bord distal du 
rameau. A 

Paracoxite (talon) peu détaché de l’eucoxite: son bord distal 
n’atteint pas l'insertion de l’alène. 

Pas de coussinets aux tarses des pattes ambulatoires. 

Pyrénées, Fos, Saint-Béat (Haute-Garonne), à diverses altitudes, “ 


sous les feuilles mortes, sous la mousse des troncs. Septembre 
octobre. Quelquefois en compagnie de I. garumnicus. 


oi 


J'ai, sur les conseils de M. Brülemann, rattaché cette nou“ 
velle forme à I. silvicola Brôl., à cause de la grande simili=« 
tude qui existe entre ses eucoxites et ceux de cette dernière 
espèce; le phylacum est néanmoins beaucoup plus développé 
chez umbraltilis que chez silvicola. Elle diffère encore du types 
par le plus grand développement des gonopodes antérieurs ef 
des mésomérites, par la forme des hanches de la première et des 
la deuxième paire de pattes. 4 

Elle se rapproche beaucoup de I. Legeri Brôl. par la forme 
des hanches de la première et de la deuxième paires, par l’étroi - 
tesse des gonopodes antérieurs et, enfin, par la forme des 
gonopodes postérieurs. Elle en diffère : 1° par le développe= 


F 


è NOTES MYRIOPODOLOGIQUES  : "97 


Ehcnt du canal externe de la glande coxale de la deuxième paire ; 
2% par les dimensions relatives des hanches de la deuxième 
Ë paire et de l’article suivant dont l'extrémité interne est pres- 
que atteinte par l’extrémité du prolongement de la hanche 
“chez umbratilis ; 3° par l'existence d’un prolongement au bord 
1 interne des sonopodes antérieurs ; 4 par la forme plus élancée 
et plus droite des gonopodes antérieurs ; 5° par certains détails 
- de structure de l’eucoxite. 

Elle se rapproche aussi de I. Kervillei Brôl. Comme chez 
- celui-ci, les gonopodes antérieurs possèdent une apophyse à 
“leur bord interne et les hanches de la deuxième paire de ces 
“deux espèces présentent une étroite analogie de forme. Mais 
EL. silvicola umbratilis diffère nettement de I. Kervillei 
do par la saillie de l’angle distal externe des hanches de la pre- 
“mière paire; 2° par le développement du canal externe de la 
glande coxale de la denxième paire ; 3° par l’étroitesse des 
‘+ antérieurs (et par suite des mésomérites) et la situa- 
“tion de la saillie du bord interne : 4° par le développement plus 


Ë 


orand de l’angle antérieur du phylacum ; 5° par la forme du 


 schismasolène et l’absence d’épine sur le bord postérieur de 
celui-ci. 

… Elle diffère de [. garumnicus mihi par la forme des hanches 
de la première et de la deuxième paire; la présence de l’apo- 
physe au bord interne des gonopodes antérieurs qui sont, en 
outre, beaucoup plus allongés; la forme et le développement du 
….schismasolène qui, de plus, ne possède pas d’épine sur son bord 
Fe ostérieur. 

… La découverte de I. garumnicus et T. silvicola umbratilis 


7 


“établit un trait d'union entre I. Kervillei, silvicola et Legeri 


38 « | He RIBAUT & "TS a 
ÿ ‘2 


Marquetia, n. gen. (1). 


4 


(Fam. Craspedosomidae Verh.; trib. Craspedosomini Verh.) 


Corps de petites dimensions. Tronc composé de trente seg= 
ments, à renflements latéraux faibles. Ocelles nombreuses et 
bien distinctes. Presque tous les sternites des pattes ambulat ie 
res munis d’une saillie sur la face antérieure de leur partie 
intercoxale. 4 

Gonopodes antérieurs formés de cheiroïdes dilatés à leur 
extrémité et de coxoïdes intimement soudés (en un syncoxite). 
sur une grande partie de leur longueur. Les parties libres du 
syncoxite forment deux cornes volumineuses, munies à leur 
base interne d'un petit appendice lamellaire. # 

Gonopodes postérieurs composés de 1 (-2) article. Le sternite 
est bien développé, sans saillies n1 ornements M on. 0 

Pas de pseudoflagella, ; 


L 


Marquetia pyrenaicum., n. sp. 


Corps brun clair avec quatre bandes longitudinales foncées, 
se confondant parfois. Tète de couleur claire. Ocelles sur un 
champ triangulaire noir. Antennes gris foncé. Pattes claires. 

Longueur, 9 millimètres ; largeur, 0 nm. 9 vers l'arrière, 
O0 mm. 6 dans la partie antérieure. g. 

Tête plus large que longue, poilue ; front sillonné ti 

nalement. Lèvre supérieure présentants trois dents. Ocelles a 
nombre de vingt cinq, très distinctes, en triangle à angle antt 
rieur arrondi. Antennes à sept articles ; longueur, 1 “4 
longueur des articles, 0.06, 0.24,0 59, 0.96. 0.44, 0.17, 0.1 


,* 
Trente segments au tronc, lisses, non brillants. Dos légère e- 


ment aplati. Métazonites un peu renflés sur Fe côtés, donnant 
; LA 4 


(1) Dédié au regretté entomologiste toulousain Ch Marquet 
mort en 1900. 


et 


MOTES MYRIOPODOLOGIQUES 39 
Fa corps l'aspect légèrement moniliforme, Sur le tiers posté- 
rieur des côtés des métazonites se trouve une large dépression 
‘triangulaire à sommet antérieur el contenant un poil. Entre ces 
poils, deux autres sur chaque côté des métazonites et situés sur 
Me tiers antérieur, chacun au fond d’une j etite fossette. Le der- 
nier segment est largement arrondi à l'extrémité et muni sur 
‘Son bord postérieur de deux petites saillies cylindriques (filières) 
portant chacune un poil. 
- MALE. — Quarante-huit paires de pattes ambulatoires, por- 
tant toutes, sauf les deux premières, et les quatre ou cinq der- 
nières, des papilles sur la face inférieure du tarse. 
. Première et deuxième paires presque semblables, plus courtes 
et plus grêles que les autres, composées seulement de six 
articles. o 
La première patte se compose d’une hanche courte, très 
Éurcie à la base, un préfémur de même longueur que la han- 
Che, un fémur assez allongé, un postfémur, un tibia et un 
iarse muni de fortes soies et portant un ongle. 
La hanche de la deuxième paire est plus longue que large, et 
Be une ro saillie globuleuse à son angle distal interne : le 
5 est "plus court que la hanche (article le plus court de 
a patte); les autres articles sont semblables à ceux de la pre- 
mière patte. 
Troisième, quatrième, cinquième, sixième pattes à peu près 
l idénti uesÿ à sept articles. La hanche est plus large à l’extré-# 
mité qu à la base. Le préfémur est de la longueur de la hanche. 
Le darse est fortement dilaté inféseurement et muni de nom- 
| breuses papilles. d 
4 Die : La hanche porte une saillie globuleuse vers 
e milieu de sa face postérieure ; ; le trochanter est lésèrement 
| lant inférieurement. Préfémur avec une saillie obtuse au 
Milieu de la face inférieure. Tarse avec des papilles, mais non 


“Huitième patte : Hanche courte. Sac coxal proéminent. Pré- 


40 H. RIBAUT ' 


fémur plus long que la hanche. Tarse sans dilatation, avec des 
papilles peu nombreuses. # 

Neuvième patle : Hanche courte. Sac coxal plus développé 4 
que celui de la huitième. Préfémur à peine plus long que la 
hanche, à profil supérieur anguleux à la base. La face inférieure 
porte une saillie volumineuse recourbée vers l'avant. Des pa- 
pilles tarsales. 

Toutes les autres pattes sont à peu près identiques entre 
elles Le préfémur est plus long que la hanche, le tarse non 
dilaté, avec des papilles (sauf les 4 ou 5 dernières pattes). 

Sternites (plaques ventrales) : troisième, quatrième, cin- 
quième très saillant entre les hanches. Côté largement arrondi; 
une très légère saillie oblongue sur la face antérieure de la par- 
tie intercoxale. Rapport de la hauteur à la largeur 2 : 5. 

Sixième comme le précédent, mais un peu plus haut (2,5 : 5). 

Septième peu saillant au milieu. Côtés fortement saillants, 
dilatés en un lobe incurvé vers l’intérieur (2,5 : 7). 

Huitième à côté un peu saillant (1,5 : 7). 

Neuvième très saillant entre les hanches; côtés saillants 
(275,9): 

Dixième très saillant au milieu. Côtés peu saillants. Sur la 
face antérieure du prolongement intercoxal, une apophyse cylin- 
drique très proéminente, mamelonnée (2,5 : 6). 

Les autres sternites comme celui de la dixième paire de pattes 


un peu plus hauts. L’apophyse de la face antérieures du pro- ! 


longement intercoxal moins saillante. : “ 4 1 
Gonopodes constitués par les appendices antérieurs et posté 


rieurs du septième segment. Pas de gonopodes tertiaires. Gono- 3 
podes postérieurs 1-articulés, constitués par la hanche bien dé- 
veloppée, libre sur toute sa longueur, légèrement recourbée en | 
avant et munie de deux iongs poils à l'extrémité. Sur la face M 
interne se trouve appliqué un appendice lamellaire, hyalin, - 
large, recouvrant presque toute cette face. Hanche pourvue de 
muscles. Sternite étroit, mais bien développé Stigmates bien M 
visibles au fond d’une fossette. Poches trachéennes possédant + 


une branche interne. 


ne MYRIOPODOLOGIQUES 41 


Ré | si antérieurs grands, rabattus en arrière sur l'abdo- 
sen, composés d’un syncoxite et de cheiroïdes. 

ire constitué par une pièce chitineuse creuse, large- 
ment ouverte à la base et en arrière. Sur cette ouverture vient 
“s'insérer une pièce membraneuse se divisant aussitôt en deux 
Jobes coniques, remplis à la base de granulations foncées. Ces 
“cônes portent, sur presque toute la longueur de leur côté 
interne, une large crête hyaline. Cet organe membraneux cor- 
respond vraisemblablement au sac coxal ou à un pseudoflagel: 
lum. Les coxoïdes sont soudés sur la moitié basale de leur lon- 
-cueur, se divisant en deux lobes au point où ils deviennent 


libres : un latéral À et un autre antérieur B. Le latéral est vo- 
| lumineux, distant de celui de l’autre coxoïde, large à la base, 
brusquement retréci à l'extrémité, présentant une gouttière 
“interne et une autre externe. Le bord postérieur porte une forte 
| dent vers le quart extrême. A la base de sa face antérieure se 
détache un lobe C sous lequel s'engage le lobe antérieur B du 
-coxoïide. La paroi antérieure du syncoxite porte une large 
dépression F bien délimitée à la base et sur les côtés. Le bord 
“basal de cette paroi se prolonge en deux lobes D au-delà de l’inser- 
Le ion des cheiroïdes. Le milieu de la paroi postérieure fait forte- 
ment saillie en arrière et se prolonge après la division du syn- 
coxite en un lobe E lécèrement échancré à l'extrémité. Sur la 
di igne médiane et vers le quart basal fait saillie en arrière une 
Ê orte pièce chitineuse e là sur la face postérieure de la 
paroi 1 antérieure, Sur cette pièce s’insèrent les muscles venant 
F es poches trachéennes. 

. Les cheiroïdes s ’insèrent en XX. Ils sont composés : 1° de 
p D. trachéennes fortement développées ; 2° d’une branche 
interne Ï appliquée sur le sternite; 3e d’un corps principal dont 
longueur égale les trois quarts de celle du syncoxite, pouvant 
être considéré comme formé de deux ee H et K. La partie H 


L arrondie et porte deux ou trois épines assez fortes. La par- 


tie K  distale présente à son extrémité trois ou quatre crêtes plus 
‘à k”, 


42 H. RIBAUT | "2 10 


ou moins denticulées et se prolonge en arrière en un fort ] 
arrondi. Ces deux parties sont reliées l’une à l’autre 1° sur Ja 
face postéro-interne par un pont chitineux p étroit ; 2° par une 
. membrane assez fragile sur tout la reste de l'étendue de leur 
contact. La partie K empiète sur l'extrémité de la partie H, de 
telle sorte que dans la région où elles sont superposées, se 
trouve une fossette profonde ouverte à la base, limitée en dedans. 
par K, en dehors par H et à l'extrémité par la membrane qui 


relie ces deux parties. Sternite très étroit. 


« 


Pyrénées, Fos (Haute Garonne). Septembre, sous des feuilles 


mortes. “4 


HYBRIDES D'UN PIGEON ET D'UNE TOURTERELLE + 48 


HYBRIDES D'UN PIGEON BLEU BARRE 


L. fs 5 : . . 
-et d’une tourterelle nankin à collier noir, 
Par M. DE MONTLEZUN. 


# 
R { 


…—. Le 6 décembre 1904, M. Robert Mercié, propriétaire à Cazè- 
res-sur-Garonne, offrait gracieusement au Musée d'histoire na- 
turelle deux hybrides de pigeon bleu barré à collier émeraude 
et de tourterelle nankin à collier noir; ces oiseaux en belle 
livrée d’adulte étaient âgés de deux ans. 

4 Pour obtenir ces métis, M. Mercié dut se livrer à de nom- 
breuses expériences qui donnèrent souvent des résultats néga- 
tifs ou incomplets. Il plaça un jeune pigeon âgé de trois semai- 
nes en compagnie d’une tourterelle de deux ans. Le pigeon 
étant plus jeune que la tourterelle, il espérait que cet oiseau se 
familiariserait plus facilement avec sa compagne et qu'il abuse- 
rait moins de la supériorité de sa force. Malgré cette précaution, 
Je pigeon devenu adulte ne tarda pas à devenir méchant et après 
une première cguvée, 1l se mit à brutaliser sa compagne; c'est 


+ PR 


à partir de ce moment que les résultats furent mauvais; les 
pontes se succédèrent, mais les petits moururent avant l’éclo- 
sion. Epices battant sans cesse la tourterelle, 1l fallut es- 
yer de lui couper les ailes ; on dut aussi élever la bordure du 
anier dans lequel cette dernière pondait pour tâcher de la pré- 
ver ; précautions inutiles, les accès de colère ne firent qu’aug- 
enter ; les corrections elles-mêmes ne donnèrent aucun résul- 
Un jour. la tourterelle fut trouvée morte et ses œufs brisés. 
De ce couple, M. Mercié‘u’a eu que deux métis et la satis- 
action de constater que les œufsétaient généralement fécondés. 
. M. Mercié tente en ce moment de nouvelles expériences. Il 


rt, 


à 


Due 


44 DE MONTLEZUN 


“intervertit les rôles et cherche à faire accoupler des tourterelles 
mâle avec des pigeons femelle; 1l espère ainsi obtenir de meil- 
leurs résultats. | _% 

Depuis le jour où ces métis ont été donnés au Musée, ils n’ont 
cessé de vivre en bonne intelligence, n’ayant jamais cherché à 
se battre. Tout me faisait espérer qu’ils pourraient vivre long- 
temps. Je comptais malheureusement sans un accident qui est 
venu ravir l’un d’eux dans les conditions suivantes : 

Voulant placer dans la cage une feuille de zinc pour leur don- 
ner un fond de sable, je cherchais à l’aide d’un crochet à faire 
tomber les déjections qui se trouvaient collées sur les planches 
_ du fond de leur cage. Cette manœuvre déplat singulièrement à 
l’un des oiseaux ; tout en restant sur le petit barreau de bois” 
qui lui servait de perchoir, il manifestait sa colère par des rou= 
coulements et prenait un air agressif. À un moment, la colère. 
étant à son comble, il se mit à rendre tous les grains qu’il avait» 
dans le jabot ; des étouff:ments se manifestèrent et l'agonie ne 
tarda pas à arriver. Il mourut pendant la nuit du 12 au. 
13 janvier. 5 | | 

J’ai constaté en dépouillant cet oiseau que toute la peau dun 
cou était profondément injectée de sang et que les poumons 
étaient également envahis par suite de quelque rupture. J'avoue 
qu’en nettoyant le dessous de la cage, j'étais loin de supposer, 
que ce que je considérais gomme une amélioration pour li ins-} 
tallation de nos oiseaux pouvait provoquersun accident mortel: 

DESCRIPTION. —+ Dessus : Ensemble du plumage gris perle 
foncé de la base du bec à l'extrémité des couvertures de la queue 
ayec scapulaires et grandes couvertures des ailes légèrement la- 
vées de roux. grandes rémiges d’un cris rembruni avec tiges ; 
noirâtres ornées sur les extrémités et le pourtour des barbes 
externes d’un fin liséré blanchâtre; rectrices grises de nuance 
un peu plus claire que les rémiges ; les trois latérales terminées“ 
par une tache blanche égale au cinquième environ de leur lon- 
gueur et les deux latérales extérieurement bordées de blanc : 


partie moyenne du cou ornée d'un collier disposé comme celui 
‘| 1 


cn 


MESURES PRISES SUR LE SUJET MORT 


Duneteur totale.» ............ RE 
ER re a en don 
onoenrds aile. 1... ,,:. 
D EMEUT du fouet... :.......:........,.. 
M neneumde la queue; :.,.1:...,........ 
_ Longueur du doigt tu avec l’ongle.... 
_ Longueur du bec prise du front....,...... 


: 


ubalaires 42 gris presque blanc; F2 rs rémiges de 
É nee 1% claire ne F4 dessus; rectrices noirâtres avec les 


On330 


Om580 
Om260 
Om200 
Om120 
Om033 
Om035 


Eee 


fe. 2 EP 0 A EN CR ENS PINS 
46 J. CHALANDE Gas De 
: * 
RECHEBCHES 7 
SUR LES 
à . (3 
Myriopodes du Sud-Ouest de la France 
Par M. Jules CHALANDE. ; | 4 


« J'ai si souvent fait fausse 
route pour avoir trop facile 
ment accepté comme exacts 
les résultats donnés par les 
autres, que j'ai résolu de pu= 
blier seulement les observa= 
tious que je puis attester Para 
ma propre recherche. » 

\ DALTON. 


SV SE > 


«TE S 


INTRODUCTION 


Au sujet des Myriopodes, Fabre, d'Avignon, écrivaiten 1855 : 


A 


Après les habiles investigations des maïtres de la science,“ 
+ > MM. Tréviranus, Léon Dufour, Stein, Brandt, HEDERS etc.;4 
» la moisson est achevée; on ne peut plus espérer que de gla- 
> ner quelques épis oubliés. » . 

Fabre s’'illusionnait, nous avons eu depuis non pas « quel= 
ques épis », mais une moisson tout entière, dans les travaux 
des : Metschnikoff, Mac-Leod, V. Liénard, Félix Plateau, Haase, 
V. Willem, Saint-l'émy, Balbiani, Dubhoscq, etc., pour l’Ana=« 
tomie, l’Histologie et la Phvsiologie; des Stuxberg, Meinert,. 
R. Latzel, Porath, Brolemann, Verbœff, Attems, etc., pour 1 la 


. 


._ RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 47 


La 


Mie e 
classification et Ja description des espèces, sans compter tous 
x que nous oublions. 

BL. moisson n’est pas encore achevée, bien des épis ont été 
oubliés ; Fabre, malgre sa perspicacité, en a laissés après son 
\ ke vail, et nous en laisserons encore après lui, que d’autres 
Hineurs plus persévérants ou plus habiles, ramasseront et 
F pporteront à la gerbe commune. 

_ La conquête de la science ne se fait que par échelons, nous 
É pportons chacun notre pierre à l’édifice, mais, à mesure que 
nous en montons les desvrés, matériaux amassés par nos pré- 
décesseurs, nous sommes frappés de l’immensité de l’inconnu 
‘qui s'ouvre devant nous. 


PLAN DU TRAVAIL 


Anatomie, dans lesquelles nous donnons le résultat de nos 
recherches personnelles : 10 (1° partie), sur la Fécondation, 
l'Accouplement., la Ponte, l'Eclosion, et le Développement 
post- -embryonnaire des Mynepedes , autant de sujets encore 


“ 


& 
nr. 


pe u connus et présentant de nombreuses lacunes, malgré les 
ü remarquables travaux des : De Geer, Savy, Gervais, Newport, 
W aga et Fabre ; 2% (2 partie), sur l'Anatomie des organes 
| génitaux, de l’Appareil respiratoire et de l’Appareil digestif, 
dont la structure a pu nous révéler quelquelques détails inté- 
ressants et nouveaux. 

Nous nous sommes toujours efforcé de donner des descrip- 
tions les plus succinctes possibles, afin de ne pas encombrer le 
travailsde dissertations oiseuses, qui nuiraient à la clarté du 


TECHNIQUE 


4 Première partie. — Pour la fécondation, la ponte et le 


… Nous avons divisé ce travail en deux parties, Biologie et 


w 


7e RSR J. CHALANDE ET NE 


Lé 


£ | = cs] , e s AE. > 
breuses années, et qui cependant n'ont pas toujours été cou- 


ronnées de succès. C0 

Nous élevons nos pensionnaires dans des bocaux clos et con a 
tenant de l’humus ; l'humidité y est entretenue au moyen d’ur 
éponge fixée à la partie supérieure. Les bocaux sont numérotés 
et les espèces diverses rigoureusement séparées. à 

Pour l'élevage des pontes, l’humus est soigneusement tric 
sous la loupe, afin d’écarter les petits [-opodes et autres ani= 
maux, qui pourraient détruire les œufs ou les jeunes nouvelle 
ment éclos. F. 

Chaque ponte est, dès son origine, divisée en plusieurs lots, 
dans des bocaux différents, afin d'établir le contrôle et de pou- 
voir poursuivre les observations, si un des bocaux est envahi 
par les cryptogames. 4 

Lorsque les cryptogames commencent à se développer dans! 
un récipient, la ponte est perdue, il est inutile de vouloir ess 
sayer d’en sauver même une partie. Le toutest à jeter et le bocal 
doit être lavé à l’acide, avant de recevoir une nouvelle ponte. 4 

À chaque stade caractéristique de développement, un jeune 
Myriopode est mis en préparation, dans de la glycérine acidulée. | 

Lorsqu'il y a lieu, les mues sont évalement mises en prépa : 
ration ; elles donnent souvent, mieux que l'individu lui même, 
les détails de segmentation des nouveaux anneaux et des 
appendices locomoteurs où antennaires. A 

Deuxième partie. — Toutes les dissections ont été faites à 
l'aiguille, sous la loupe montée, ou le microscope, tantôt 
des individus fraichement tués aux vapeurs de chloroforme, 
tantôt sur d’autres conservés à l'alcool. Ces deux modes de rés 
cherches se contrôlant l’un par l’autre. 20100 

Les sujets d'étude avant dissection sont conservés | dans du 
trois-six à 45 ou 65 degrés. L'alcool à 90-95 degrés nous & 
donné parfois de bons résultats en conservant tous les organes, 
même les plus délicats, dans leurs positions respectives nor- 
males ; mais, après un temps trop prolongé, les M devien- 
nent très cassants. 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 49 
* Une longue macération dans le trois-six à 90-95 degrés 
donne cependant d'excellents résultats pour l'étude du sys- 
tème circulatoire et dispense au besoin de l'injection vitale, 
Souvent impossible à pratiquer. 

À + Pour reconnaitre parfois la structure interne de certaines 
74 les coupes à la paraffine s'imposent, mais, pour l'étude 
dénérale d’un organe, rien ne vaut une bonne dissection à 
1 aiguille. 

Les individus devant servir aux recherches sur l'appareil 
: D ire sont tués par l’acide carbonique et étadiés à l’état 
frais ; les plus fines trachées sont alors visibles. Les sujets 
4 subi une longue macération dans l'alcool sont absolu- 
nent impropres à cette étude. 

_ Toutes nos préparations anatomiques sont conservées à la 
glycérine acidulée. Le baume de Canada et la gélatine glycé- 
rinée ne nous ont pas donné de bons résultats, sauf pour les 
coupes. 

Les dessins ont été pris à la chambre claire, en faisant cir- 
culer, sous la platine du microscope, successivement les diver- 
‘ses parties d'un organe. Ces dessins ont été ensuite réduits au 
ie 

Les dimensions des organes ont été mesurées au moyen du 
nt De, sur les figures obtenues à la chambre claire sous le 
Microscope, ce qui nous a permis de préciser les longueurs de 
certaines parties très délicates, telles que le tube testiculaire 
l'épididyme et les glandes en tube, qui présentent de nom- 
breuses circonvolutions 

+ Parce procédé, les erreurs ne peuvent être qu'insignifiantes ; 
en effet, nos dessins originaux étant faits avec un agrandisse- 
ent minimum de 35 diamètres, une erreur . un millimètre 


nou: à ;Ç de millimètre. 


50 J. CHALANDE LUEUR 


PREMIÈRE PARTIE 


Recherches Biologiques 


I. — FÉCONDATION «4 
Chilopodes. 


Les phénomènes déterminant la fécondation chez les Chilo- 
podes ne sont pas encore complètement connus. Jusqu'à 
présent on avait soupçonné qu’il n'y avait pas d’accouple-* 
ment chez eux, mais on n’en avait pas la certitude absolue. 
Fabre (1855) (1) qui a fait de longues et minutieuses observa- * 
tions à ce sujet, n’a Jamais remarqué de rapprochement des | 
sexes, mais a constaté que les G° des Geophiles déposaient leurs. 4 
spermatophor es sur un réseau aranéeux, sorte de nidamentum 
sur lequel 1ls restent suspendus, à l'abri de tout contact et de 
toute souillure. 

Pour les Lithobides et les Scolopendrides, la voracité de ces. 
animaux s'oppose à tout rapprochement et rend l’accouplement 
à peu près impossible. Re 

Les nombreuses expériences que nous avons faites sur le 
Geophilus carpophagus, nous permettent d'affirmer que la. 
fécondation s'opère, au moins chez les Geophilides, sans le 
contact des deux seçes. — Jl n'y à pas d’accouplement. 

Les gf et les © du G. carpophagus sont facilement recon- 
naissables à leurs pattes anales, qui sont épaisses chez les ox et. 
grêles chez les ©. 1 


(1) Pour plus de clarté dans les indications bibliographiques, nous 
citons seulement le nom de l’auteur, l’année de la publication, et, 
s’il y a lieu, le numéro de la page. On trouvera à la fin de ce travail. 
une liste alphabétique des auteurs dont il est fait mention, don-. 
nant, par rang de dates les titres de leurs publications citées. | 


PAL ER a pt RE PRE ES RE er RS PAR EN 


126 RECHERGHES SUR LES MYRIOPODES 51 
Au mois de novembre je réunissais, dans des bocaux séparés, 

arnis de terreau, d’un côté des cf et d'un autre des Q, afin 
q ai n’y eut pas de promiscuité des deux sexest Au commen- 
l ement de juin, je divisais mes pensionnaires par groupes de 
5, que je logeais dans des bocaux. — Dans une série de réci- 
pients se trouvaient les ', dans l’autre les ©, et, chaque soir 
'opérais un changement réciproque, mettant les G' dans les 
bocaux des Q et les © dans teux des G'Le nombre d'individus 
étant toujours fixe, il ne pouvait y avoir d’eubli ni de sujet 
C l'erreur, 

4 _ Cette opération pouvait se faire sans difficulté le soir, car les 
e Geophiles remontent toujours à la surface de la terre, la nuit 
venue, tandis qu'ils restent enfouis pendant le jour. 

_ Bien des bocaux ne me donnèrent aucun résultat ; peut-être 
parce que ma curiosité était trop hâtive, et que je eais par 
l'examen que Je faisais du terreau, les spermatophores qui 
avaient pu y être déposés ; mais j'eus la bonne fortune de trou- 
ver, vers la fin du mois de juillet, deux nids de jeunes Geo- 
P les nouvellement éclos. 

Le doute n’était plus possible, les Q ayant toujours été sé- 
pa: ées des c', leurs œufs n'avaient pu être fécondés par accou - 


ple ment, mais seulement par les spermatophores abandonnés 


à M 


b res e dans La galeries souterraines. 


4 Les sa vulve, pour conserver dans ses, réservoirs les 
érmatozoïdes qui féconderont au passage les ovules arrivés à 


de her les femelles on trouve toujours des spermatozoïdes 
s les réceptacles séminaux, ce qui n'aurait aucune raison 
re e dans le premier Cas ; 


ù É terreau, mais souvent des nids de jeunes, toujours 
urés par la mère, et font ne uns avaient encore par 


59 j. CHALANDE 


Par quel organe le réseau aranéen est-il secrété ? Tout porte 
à croire, comme Fabre le suppose, que ce sont les glandes acces- 
soires génitales"des G° qui remplissent ce rôle. , 4 


Diplopodes é 


Chez les Pollysènes et les Glomérides, selon toutes probabi= 
lités, l’accouplement doit être simple et direct et s’opérer par le 
rapprochement des ouvertures génitales des deux sexes. Les” 
vulves et les pénis toujours doubles sont situés entre le 2° et le“ 
Je segment, à la base de la 2e paire de pattes. Il n’existe pas 
d'organes copulateurs dans le 7° segment, comme chez tous les“ 
autres Diplopodes. | 

On a bien attribué, aux deux paires de pattes supplémentaires 
des ç° des Glomérides, situées à la partie posté du corps, 
en avant des valvules anales, le rôle de pattes copulatrices ; 
mais nous avons reconnu que ces pattes étaientnon des organes 
copulateurs, mais des pattes ouvrières, servant aux mâles à 
confectionner les petits globes de terre dans lesquels les œufs | 
sont enfermés un à uu au moment de la ponte. 

Chez les autres Diplopodes l’accouplement n’est jamais direct ;" 
il n'y a ni accolement ni rapprochement des ouvertures 
génitales. Le transport du sperme, des organes gf aux organes 
@, s'opère au moyen mer copulateurs spéciaux, formés. 
aux dépens de { ou 2 paires de pattes du 7° segment. Ces 
«pattes copulatrices > ont une structure très | compliquée et 
très variable selon les espèces. 

Fabre est le premier qui ait découvert ce mode d' accouple- 1 
ment et qui a reconnu aux pattes copulatrices leur véritable 
rôle. Nous avons suivi le phénomène chez les Tules et chez les 4 
Polydesmes, et il n’est pas douteux qu'il en soit de même chez" 
tous les autres Dipiopodes pourvus d'organes copulateurs. | | 

Au moment de l'accouplement, le mâle relève la partie anté- 
rieure de son corps, qui forme alors une boucle, de telle sorte 


que le second sezment portant les orifices génitaux, se rappro = 
+ 
pa « 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 453 


che du 7e, où sont situées les pattes copulatrices. Au contact 
“des pénis, l'appareil copulateur se charge de sperme et c’est 
Seulement après cet acte préliminaire que le mâle se met à la 
recherche d’une femelle. 

; Lorsqu'il l’a trouvée, 1l commence à monter sur son dos, 
0 Don qui ne réussit pas du premier coup; puis, saisissant 
à compagne avec ses pattes antérieures, 1l se glisse en spirale 
4 le côté et enfin sur la partie ventrale Il finit par se mettre 
ventre à ventre avec elle, sa tête surmontant celle de la femelle, 
qu'il saisit avec sa première paire de pattes (1), tandis qu’il est 
It Ï-même maintenu par la mâchoire et les premières pattes de 
cette dernière. 

—… À ce moment, les vulves de la femelle. qui à l'état normal 
un  abritées sous le troisième segment, font saillie au dehors 
et apparaissent avec un voluine énorme ; le septième segment 
du mâle se trouve en présence du troisième segment de la 
femelle, l'intervalle entre le 6° et le 7° segment se distend et 
fait Saillir plus avant l’appareil copulateur qui s’accole alors 
avec les vulves et y déverse le sperme dont il est chargé. 

. L'accouplement dure airsi de 15 à 20 minutes ; pendant ce 
lemps. ‘chez les deux individus, les antennes et les pattes anté- 
3 eures voisines des organes génitaux sont agitées d’un mouve- 
ment fébrile, tandis que les autres pattes restent dans une 
immobilité absolue. 

…— Après la séparation, le mâle recharge à nouveau son appareil 
copulateur et part à la recherche d'une autre femelle, pendant 
que sa compagne, trainant ses vulves en pleine turgescence, va . 
D un nouveau mâle. 


L- — PONTE, ÉCLOSION ET DÉVELOPPEMENT POST- 
EMBRYONNAIRE. 


a ponte, l'éclosion et le développement des Myriopodes ne 
ontpas encore complètement connus ; Gervais {1837) a, pari 


Chez la plupart des Iulides la première paire de pattes est 
formée chez les + en une paire de crochets. 


%, 


DÉTREUOE J. CHALANDE | “à 
_les Chilopodes, décrit en partie l’évolution des Lithobies ; celle 
des Diplopodes a été étudiée par De Geer (1778). Savy (1823), 
Gervais (1837), Waga (1839), Newport (1841) et Verhoeff (1893 
à 4905) (1). | e 
Fabre, d'Avignon (1855), a traité le même sujet, pour les 
Chilopodes et les Diplopodes, avec plus de précision et d'exac-M 
titude que ses prédécesseurs, mais ses descriptions présentent 
encore. de nombreuses lacunes, et, pour les Chilopodes particu- 
lièrement, fourmillent d'erreurs. Meinert(1872), Haase (1880), 3 
Latzel (1880-1884) et d’autres auteurs ont donné des descrip- 
tions de jeunes Myriopodes à différents stades de développement, 
mais sans suivre les diverses phases de leur évolution (2). À 
Il serait trop long et peu utile de relater ici les contradictions ; 
des divers auteurs et de réfuter les nombreuses erreurs commi- 1 
ses. Le travail de Fabre étant à ce sujet une sorte de mise au | 
point, nous nous bornerons, quand sa sagacité a été mise en. 
défaut, à le signaler et à donner le résultat de nos longues 
recherches personnelles. 


Le mode de développement chez les Myriopodes offre deux. 
types bien distincts : ; 
1° Les Chilopodes et les Symphyles qui présentent à la naïs= 
sance 7 paires de pattes ou davantage. | 
20 Les Diplopodes qui, au sortir de l’œuf, n’en possèdent que. 
3 paires. 4 
Les Chilopodes fournissent à leur tour plusieurs types dis=" 
tincts : 


4 Les Scutigeridæ présentant à la naissance : 4 scutelless 
dorsales, 8 segments et 7 paires de pattes. e 


(1) Pendant le cours de l'impression de ce mémoire, a paru le 
commencement d'un important travail de C. Verhoeff (1905), sur le 
Fer onetns des Myriopodes (Scutigera et Lithobius). PR 


(2) Von Rath (1890), Ders (1891-1901), Heymons (1897) ont publié 


des travaux sur le développement des Diplopodes, mais nous n ‘avons 
pu nous procurer ces mémoires. - À 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES ; 55 


À _œ Les Lithobiidæ : 9 seyments et scutelles dorsales et 
| ‘à paires de pattes. 


| D tous pédigères, comme à l’âge adulte. 

x 4° Les Geophilidæ : un grand nombre de segments pédigères, 
_ s’accroissant encore de quelques somites après la ponte. 
Nous nous garderons, dans l'exposé qui va suivre, de fixer 


» vant varier du simple au quadruple, sélon les conditions de la 
… température et le milieu nutritif. 


« 


4 ORDRE. — Chilopodes 
L- | SCUTIGERIDAE 


$ 
1 


% 


Nous avons suivi l’évolution de la Scutigera coleoptrata 
… Linné, mais nous ne connaissons ni la ponte, n1 l’éclosion, 
pui doit avoir lieu à partir de juin, car à cette époque déjà 


nous avons trouvé des jeunes jusqu’au mois d'août. 

. Au moment de l’éclosion, le jeune possède déjà 8 segments, 
? scutelles dorsales et 7 paires de pattes. Il mesure envi- 
_ ron 2mm, 


Le. | 4 scutelles dorgles..... 1 2 3 AE 
D Stde 08 segntnts............. 193 45 6 7 anal. 
% 7 paires de pattes. ...... LAS S TO T 


- Entre l'articleanal et la 4° scutelle UE bientôt une nou- 
- velle scutelle dorsale recouvrant un segment et une paire de 
) 1 en même temps, le 7° anneau se segmente et une nou- 
velle paire de pattes bourgeonne sur la 8° scutelle ventrale qui 
e dessine ; c’est le 2 stade. 


4% ».scutelles dorsales. 14: 2% 3 are 
me, Stade « 10 segments........ OS MAN 6 "T8" 9 + anal. 
| 49 pairestdé pattes. 123 45 6189 


…— Pour chaque stade suivant, l'anneau recouvert par la dernière 
ET: 
Scutelle dorsale se divise en dessous en deux segments; le pre- 


3° Les Scolopendridæ (Scolopendra et SET 21 ses. 


à te: F , . , . , 
- une durée aux diverses phases de l’évolution ; cette durée pou- 


56%: s: UT SCHAENNDE 


bourgeonnent sur les deux nouveaux somites. 


( 6 scutelles dorsales. 
| 11 paires de pattes. 
\ 7 scutelles dorsales. 
| 13 paires de pattes. 
8 scutelles dorsales. 
15 paires de pattes. 


Au 3me Stade : l'animal possède. ........ 
Au 4me Stade : l'animal possède......... 
Au 5me Stade : l'animal possède... ..... 


A la fin de ce 5° stade, celui de l'individu adulte, le rapport 1 
entre les scutelles et les pattes est : 


SCuÉL. ‘LOTS LP SL NE PE 11:86 4 
5me Stade | segments.. 192,34,56,7,89,1041,12 12,145 + anal 
| pair. depat. 12,34,56,7,89,10 11,1213,1415: 1 


Le nombre des ocelles, ainsi que celui des articles des anten-. 
nes et des tarses, augmente successivement avec l’accroissement 
des segments, mais d’une manière irrégulière : le nombre, 
chez les individus adultes, n’est même pas constant. Ë 

À la suite de chaque mue intermédiaire à chaque stade, les 
téguments restent quelque temps relativement mous et sont, 
d'une couleur mauve très pâle. | 

Verhoeff (1905) a poursuivi le développement par Epimor- 
phose, chez les Scutigères et reconnu les 5 stades suivants : 

Status agenitalisr; 

Status imimaturus ; + 
Status praematurus ; 
Status pseudomaturus ; 
Maturus —- Adulte. 


LITHOBIIDAE 


Nos recherches se sont portées d’une manière suivie sur : 
Lihobius forficatus Lin., 
» pyrenaicus Meinert, 
> melanops Newp. (glabratus C. Koch), 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 57: 


ét, accidentellement, sur presque toutes les autres espèces du 
Midi. 
… Nous n'avons jamais trouvé des œufs de Lithobius. Fabre 
11855", plus heureux, a constaté qu'avant la rupture de l'enve- 
. loppe le jeune possédait déjà 6 paires de pattes et les rudiments 
d'une 7° paire sur les côtés du segment préanal; mais, pour le 
. développement post-embryonnaire, 1l nous donne seulement 
> quelques chiffres, qui ne sont pas tous exacts, et peu de rensei- 
bo vwnements. 
- 1% Stade : Au moment de la naissance, la 7° paire de pattes 
est déjà bien développée et le jeune possède 9 segments (et 
ki non 10, comme l'indique Fabre); l’animal est d'un blanc lai- 
* teux et les scutelles des segments pédigères bien formées ; les 
* antennes présentent 7-8 articles et les deux premières ocelles’ 
- commencent à se montrer sous forme de deux taches rou- 
À Ë geàtres.. 


4 | 8 segments + l’anal.,..... 1,2,3,4,5,6,7,8 + A. 
Mer Stade « 7 paires de pattes... ENS 193,45 6x7 
E 2 paires de stigmates...... æ-1—72 


ny a encore que deux paires de stigmates et les trachées 
| de la re paire sont seules bien développées. Bientôt, sur les | 
côtés du 8€ segment, on voit bourgeonner deux tubercules coni- 
“qles, qui s'allongent peu à peu et se segmentent ; ce sont les 
| rudiments d'une nouvelle paire de pattes. | 

» Je Stade : Aussitôt que la 8° paire de pattes est bien déve- 
… loppée, un nouveau segment apparait entre le préanal et l’anal, 
| … mais, sur ce nouveau segment (9°), on voit bourgeonner cette 
fois les rudiments de deux paires de pattes {au lieu d’une), qui 


‘’accroissent suivant la même règle que la précédente. 
Bb 


4 9 segments + l’anal..... 1,2:3,4,5:6,7,8,9:+' A. 
 2me Stade ‘ 8.paires de pattes....... 1,2,8,4,5,6,7,8 
#4 » 2 paires de stigmates, :.. ——1 9 


À de | 
— 3° Stade : Avant le complet développement des deux nou- 
“eaux embryons de pattes, le segment qui les porte se divise et, 


‘? 
EL” 


Ex a 


08 J. CHALANDE 


en arrière et au-dessous de la scutelle dors de qui les recour re, 
on voit saillir une nouvelle scutelle (10°). 4 

Lorsque les deux nouvelles paires de pattes (9 et 10°) sont K 
complètement développées, un nouveau segment (11°) apparaît. 
entre le préanal et l’anal, donnant naissance à deux paires des 


» 


rudiments de pattes, comme dans le stade précédent. 


11 segments + l'anal. 1,2,3,4,5,6,7.8,9,10,11, + A4 

gme-Stade 10 paires de pattes .  1,2,3,4,5 6,7,8,9;10 "4 
3 paires destigmates. 1-2 3e “4 

À ce moment, les antennes présentent environ 11-14 articles, 
les ocelles sont au nombre de 2-3 de chaque côté, et la couleur : 
de l’animal est d'un blanc lésèrement violacé. Sur les côtés du. 
3° segment pédigère on voit apparaitre une 3€ paire de stigma- 
tes, présentant un prolongement interne en cul de-sac, qui 
deviendra bientôt un tronc trachéen, avec ses ramifications. Les 
landes à venin des pattes forcipulaires sont déjà visibles : elles | 
s'étendent dans le forcipule, sur le côté IALPES jusqu'à la base 
de FR ù | =. 
e Stade : Comme dans le stade précédent, le 11° segment se % 
sectionne (11e et 12e\, les déux paires de pattes se développent” 


et un nouveau segment, le 13°, apparait. SRE * 
1 13 segments... 1,9,3,4,5,6,7.8.010.1119,12 +04 
4me Stade 4 12 pair. de pat. 1,2,3 4,5 6,7,8,9.10,11,12 


4 pair de stig. ——1—2-—3 - 4 — — 

À ce stade, les antennes présentent environ 15-18 articles, * 
les ocelles sont au nombre de 3-4 de chaque côté, et sur les 
flancs du 10‘ segment la 4 paire de stigmates apparait, avec un 
prolongement interne en cul-de-sac; les trachées de la 3° Pas 
commencent à se ramifier. Ç 0 S 
2e Stade : Sur les côtés du 13°: segment, on voit bourgeon=. 
ner cette fois, simultanément, trois paires d'embr yons de patte S 
au lieu de deux. Lorsque ces rudiments, après s'être allongés, 
se segmentent à leur tour en plusieurs articles, la 5° paire dé 
stiygmates se montre sur le 12 segment; on compte alcrs 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 59 


- 4-5 ocelles de chaque côté et 20-24 articles aux antennes. La 

- couleur de l'animal est d’un mauve pâle, | 

… Quand les trois nouvelles et dernières paires de pattes sont 

| presque entièrement développées, le segment qui les porte se 
divise à son tour en trois somites. L'animal: possède alors le 
1 nombre de segments et de paires de pattes qu’il présente à l’état 
_ adulte. 


1 A5seg. +l'anal. 1,2, 3,4,5,6 738,9,10,11,12,13,14,15+ A. 
“bme Stade | 15 p. de pattes. 1,9, 3,4,5,6,7,8,9,10,11,12,13,14,15 
Dpaires destig. ——1-2——3 —4 — 5 — — — 


4 _ La 6e paire de stigmates n'apparait pas encore; ce n’est que 
1: à 45 jours après environ. L'animal présente: he A4 Gun! 
» de longueur et de 20 à 28 articles aux antennes, selon les espè- 
| ces précitées. Les ocelles sont au nombre de 4-5 de chaque côté 
| pour le L. pyrenaicus et le L. GA EAERS, et de 6-7 pour le 
) L. forficatus. 
— La durée de cette évolution est de 2 à 3 mois, suivant les 
1 EE .. animal continue à grandir et à accroître le nombre 
| de ses ocelles et de ses articles antennaires, mais d’une manière 
irrégulière et qui n’a pas de limite fixe. 
À partir de ce moment, jusqu’à ES maturité sexuelle, Mei- 
_ nert (1872), Haase (1880), Latzel (1880), Verhoeff (1905), ont 
(léfini différents stades. Ce dernier auteur distingue pour le 


—.L. forficatus en particulier un certain nombre de stades Qui 
| - correspondent à un développement par Epimorphose. ‘ 
Status agenitalis (I et II) ; 

Status immaturus ; 

Status praemalurus ;: 

& Status pseudomaturus primus ; 

È | Slatus pseudomaturus secondus ; 

Status maturus junior ; 

Status maturus senior. — Adulte. 

_ Nous n'avons pas poursuivi jusque-là nos investigations, et 
avons seulement constaté que les mues qui marquaient chaque 


60 J. CHALANDE LES 
stade, se produisaient encore dans la suite quoique l'animal ait 


nn 


acquis le nombre complet de ses segments pédigères. 0 


Les éclosions ont lieu un peu à toutes les époques, depuis le 
Aer septembre, et principalement à cette époque, jusqu’au mi- *: 
lieu de l’automne; lorsque arrive l'hiver, les femelles qui n ont 
pas encore. pondu gardent leurs œufs dans un état stationnaire 
jusqu’à la nouvelle saison. | hs 

Comme nous l'avons déjà signalé, l'apparition des stigmatess 
est tardive, et quoique ce soit là des organes essentiels, leur 
apparition est toujours précédée par la segmentation et le déve" 
loppement des pattes des segments suivants. Les trachées, 
comme un refoulement du tégument externe, bourgeonnent” 
à l’intérieur et se ramifient, mais elles sont d’une extrême déli- 
catesse et presque invisibles pendant toute la durée de la période 
évolutrice; seules, les trachées qui prennent naissance à la. 
première paire de stigmates présentent un développement com. 
plet, avec leurs spiricules très’ visibles. 


SCOLOPENDRIDAE 


Scolopendra cingulata Latreille. 


Nous n'avons jamais été témoin de la ponte ou de l’éclosion 
des Scolopendres ; Fabre (1855), faute de documents antérieurs: 
eu personnels, étend aux Scolopendres le mode d’ accroissement a 
qu'il échafaude pour des jeunes Scolopendrelles, qu'il prend | 
: pour de jeunes Cryptops en voie de développement. | 

D'après les observations de Gervais, Audoin et H. Lucas, cess 
Myriopodes seraient ovovivipares. | ê 

P. Gervais vit une femelle de Scolopendre, placée encore 
vivante dans un flacon d’alcool, y pondre des petits déjà déve= 
loppés et ayant leur nombre normal de pattes et de segments. 
Dans ces dernières années, H. Lucas (1886) observa un jeune 
Heterostoma (genre très voisin des Scolopendra) engagé en- 
core dans l’oviducte de la mère. [F5 


” 


Les Scolopendra ne possédant pas de poche Re 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 61 


“est probable que les jeunes doivent rompre leur coque au sortir 
» de l’oviducte de la mére. 

Les plus jeunes Scolopendra cingulata que nous ayons 
. observées, avaient déjà 18-20"* de longueur ; elles étaient d’un 


5 jaune clair maculé de verdâtre, le nombre de segments pédigè- 
res et de pattes était au complet (21), les ocelles et les articles 
à des antennes un peu empâtés et les mouvements encore lents. 
…_ Nous n'avons pu étudier d'une manière complète et suivie 
_ Jeur développement ; 1l s'effectue par des mues successives, qui : 
- ce continuent même à l’état adulte. 

Tant que l'individu n’a pas attemt son complet développe- 
ment, ces mues ne comportent que le changement des téguments 
externes, mais, arrivé à l’âge adulte, la chute de l’enveloppe 
4 externe entraine avec elle la mue des troncs trachéens proches 


$ . . * e 
… des stigmates Jusqu'à une certaine profondeur. 


l Cryptops hortensis Leach. 


* Fabre (1855) nous a donné une monographie dé l’évolution 
À des Cryptops, qui est complètement erronée d’un bout à l’au- 
4 “tre, ses observations'ayant été faites sur des Scolopendrelles ; la 
“description détaillée qu'il fait des individus et la figure très 
r “exacte (PI. 9, fig. 29), qu'il donne de Ja partie anale ne laisse 
pe doute à cet égard. n 

ë Nous avons Fe le développement des Cryptops chez le 

EC. hortensis, assez commun dans nos bois et nos jardins. 

È La ponte et l’éclosion ont lieu simultanément vers le mois de 
mai ou de juin ; nous en avons observé, une année, au mois de 


“juillet, la saison chaude ayant été très tardive. 

… Au moment de la ponte, la femelle recherche, au milieu de 
…l'humus entassé dans les anfractuosités de vieux troncs d'ar- 
res, un endroit humide et assez abrité pour protéger sa pro- 


“céniture contre les intempéries du dehors ; après avoir façonné, 


MONTS + Lwé: 


Fe M APE, t AN re NA ar mr: end -4ù dr) OUR LFE-TUP Lire Pal LES A 2 
E ‘ . ri ee 


k e 
v Th : M, 


62 J. CHALANDE 240 


Les œufs mesurent environ 1nm5 à 2mm et sont d'un blanc 
_ jaunâtre; la coque se fend longitudinalement sur un côté et les 
deux parties restent adhérentes après l’éclosion. 4 
+ Les jeunes, en naissant, sont pourvus de tous leurs segments « 
et de leurs 2{ paires de pattes, et mesurent environ 3mm, Leur 
couleur est d’un blanc laiteux translucide, les antennes sont - 
probablement déjà composées de 17 articles, mais les articles « 
étant encore empâtés, il n’est pas possible de les compter. Les \ 
stigmates ne sont pas encore visibles: quelques jours après, on « 
distingue par transparence la première paire de trachées ; c’est 
alors qu'a lieu la première mue, dont on ne retrouve aucun 
vestige le lendemain, les jeunes dévorant leur propre dé- É 
pouille. E 
Le développement s'opère alors assez rapidement et, peu à 
peu, on voit apparaître à peu près simultanément tous les stig- 
mates sur les côtés des segments. 
Après l’éclosion, les petits (30-40 environ) s ‘enlacent les uns 
sur les autres, formant une sorte de pelote, autour de laquelle» 
.la mère s’enroule. Pendant quelque temps encore, leurs mou- 
vements sont lents et gauches, on peut tourner et retourner la. 
pelote sans qu'il y ait dislocation de la masse * ce n’est que lors-« 
qu'ils ont atteint un certain développement (7-8) qu'ils com- 
mencent à se mouvoir aisément. 
L'éclosion, parfois, n’a pas lieu D en même. 
temps que la ponte ; au mois de juillet, je capturais un nid den 
Cryptops venant d’éclore, et Je remarquais avec les jeunes des. 
_ œufs jaunâtres et non brisés: je recueillais la mère et les petits" 
et les plaçais, avec du terreau, dans un bocal. Je ne pus cons-« 
tater l’éclosion nouvelle d’aucun de ces œufs; j'en soumettais 
plusieurs au scalpel, mais ils ne me révélèrent que des em 
bryons imparfaitement développés. Les œufs que Je laissais 
avec les autres petits disparurent quelques jours après, pro* 
bablement dévorés par la mère, qui cependant conserva ses 
autres petits en se tenant constamment enroulée autour d'eux. 
Est-ce là une exception? Est-ce que dans la même ponte cer 


x 


RECHRCHES SUR LES MYRIOPÔDES H 3 


lains œufs subissent'Teur incubation complète dans le trajet, 
u mdis que d’autres, imparfaitement développés au moment de 
la à ponte, continuent leur Spots au dehors, après leur sortie 
_ de l’oviducte ? 

. Je croirais plutôt que ces derniers meurent dans leur coque 
C vigère, n'ayant pas eu la force nécessaire pour la rompre. 


GEOPHILIDAE 


Chætechelyne vesuviana. — (Geophilus carpophagus 


Comme bien d’autres, Fabre (1855) a trouvé quelques jeunes 
.Géophiles, mais n’a pas poursuivi leur développement. | 
: * Nous avons suivi l’évolution des Géophilides, chez le Chæte- 
_chelyne vesuviana et le Geophilus carpophagus, depuis le 
. moment de la ponte, et partiellement chez beaucoup d’autres 
0 Chez tous nous avons trouvé le même mode d'évolution. 
. La ponte a lieu entre les mois de mai et juillet; rarement en 
Buittet dans le midi, mais dans le nord et le centre de la France 
“elle est plus tardive et s'effectue même en août. Comme chez 
les Cryptops la ponte et l’éclosion ont lieu presque simultané- 
ment. x , 

…_ La femelle, après s'être creusé une petite cavité au sein du 
L erreau, dans un vieux tronc d'arbre, y dépose ses œufs, Les 
jeunes ue leur coque ovigère à la sortie de l’oviducte, et 
.S'enlacenŸ les uns avec les autres, formant ainsi une sorte de 
pelote, autour de laquelle s'enroule la mère. 

% Les œufs ont environ 1"n6 de longueur ; ils sont ovoïdes, 
a Dhonges, et se fendent sur un côté au moment de l’éclosion. 

. Les jeunes, au sortir de l’œuf, ont leur 14 articles aux anten- 
nes , comme les adultes et un grand nombre de segments tous 
Re, sauf les deux derniers. Les stigmates sont encore à 
| ine visibles. & 

. Leur longueur est de er 

» {re Période. — L'animal se développe par l'accroissement de 


5 RSR PS ESS En 
TS + 4 de h, 4 
: 10e PE A 
= | LS PES NI 

CE “RER 
à # » RL : 
64 J. CHALANDE .  - 
; & PS Et = 
tième et l’anal. — Lorsque un nouveau sezment se distingue” 


nettement, on voit bourgeonner les rudiments d’une nouvelle” : 
pare de pattes sur celui qui précède. Quand ces pattes sont 
développées, mais non encore segmentées, un autre segment 
apparait. À 
Pendant un certain temps, les 4 dernières paires de pattes 
présentent leurs articles empâtés, la segmentation ne se fait 4 
nettement que dans la paire precédent les 4 dernières. 
2e Période. — Lorsque l’animal a ainsi, par bourgeonnements * 
successifs, atteint à peu près le nombre normal de ses segments, 4 
le développement devient plus lent, les dernières paires de“ 
pattes se segmentent complètement et sur le segment pénultième « 
apparaît deux tubercules qui grandissent et deviennent la paire 
de pattes préanales ; avant leur complète segmentation, la paire 
anale commence à apparaitre. 
L'animal est alors d’une couleur jaunâtre plus ou moins | 
claire, les stigmates généralement visibles et le réseau trachéen É 
dorsal se voit par transparence. La longueur de l'individu Es 
alors environ le 1/5 de l’adulte. 
3e Période. — L’accroissement se continue encore, l'animal 
grossit et grandit, mais à présent les rares nouveaux segments À 
apparaissent avec le bourgeonnement de leur paire de pattes. 1 
Chez certaines espèces, Himantarium et Stigmatogaster, « 
dans la première période, déjà, les stigmates deviennent nette- 
ment visibles et le réseau dorsal commence à apparaître. | 


ORDRE. — Symphyles. | 


Scolopendrella immaculata 


à 
la 


Nous n'avons été témoins ni de la ponte ni de l’éclosion de 
la Scolopendrelle et n'avons pu étudier que très imparfaitement 
son développement, æn raison de la difficulté de pouvoir suivre 
les évolutions de ces petits animaux dans leursretraites souter- 
raines. Nous avons pu seulement constater les divers stades de 
développement, au nombre de cinq. | 


-# 


RÉCHERCHES SUR LES MYRIOPODES 65 


4e Stade. — A l'éclosion, le ; jeune mesure 1mm5, il possède 
19 scutelles dorsales, 9 segments et 8 paires de pattes. Les 
_ antennes présentent 10-13 articles ; les soies tactiles du 
segment pénultième et les appendices terminaux (RULES sont 
paéix bien développés. 
13 scutelles dorsales . 
10 segments. 

9 paires de pattes. 
longueur 2mm, 


mes Fade: 22715... 


$ 


Pie. C0 RS 


14 scutelles dorsales. 
3e Stade .…......... en ne 

| 10 paires de pattes. 
longueur 228 — 92mw5 
13 scutelles dorsales. 
De Sud | 12 PÉRAIE 
11 paires de pattes. 
longueur 2mm 5 à 3mm, 
15 scutelles dorsales. 
12 segments. 


12 paires de pattes. 


5me Stade. .... er ds 


+ 
. 
. 
. 
TS A ie 


;. : 
* longueur 3mm — 4mm, 
d ORDRE. — Diplopodes. 

D ; 

Der | POLLYXENIDAE. 


3 La description de l’évolution du Pollyxenus laqurus, de 
Fabre (1855), est un peu fantaisiste. Latzel (1884), a donné 
avec des chiffres exacts les divers stades de développement. 

BNcs observations ont été suivies, pendant toute la période de 
D chez le Pollyxenus lucidus mihi et le P. lagurus 
Latr.; les phases de l’évolution sont les mêmes chez les deux 
€ espèces, nous n avons constaté de différence que dans la forme 


HMS dans le j jeune àce. 
LA 


… Pollyzenus bicidunibi (1888) 


_Les Ds ont lieu depuis le mois de juillet, jusque vers la 
fin “à septembre ; l'éclosion se fait environ un mois après. 


ou 
LA 
| 
| 
Li 
[À 


66 ©. J. CHALANDE | BALE 


Les femelles forment, dans les interstices des pierres, au. 
milieu des débris végétaux, un nid composé de re 
de leurs dépouilles et y déposent leurs œufs. | 

Les œufs sont ovales au début, mais sa à peu, au furet à 
mesure que l'embryon se développe, la coque ovigère se aétortel ; 
et en dessine tous les contours. — Huit jours avant l’éclosion, 
le faisceau de poils caudals, recourbé et couché sous l'abdomen, 
offre déjà un très grand volume et atteint le sommet des anten- 
nes repliées également en dessous. 

Au moment de l'éclosion, le jeune fend sa coque sur. le côté” 
et apparaît avec 5 segments, dont 4 seulement bien visibles, 
l'anal étant très petit, quoique portant déjà un faisceau énorme 
de poils; les gerbes de poils latérales, très développées, sont au … 
nombre de 3 paires, ainsi que les pattes ; les antennes sont com-. 
posées de 5 articles. 4 
La tête très grosse, est alors plus large que le corps n'est 
long. 

| 3 gerbes latérales. ........ si. NL 
der’ Stade , À D'ség ments ie JR NREr SN .2041,2. 32 
3 paires de pattes....... RE RO La 2 =" 


Au bout de quelques jours, après une première mue, une | 
paire de pattes se développe, entre le troisième segment et le 


1e 


pénultième (4me). 


| | 3.gerbes latérales, 552 se RE — 
9me Stade. \ “9 Segments.,:1,..%. 48 PRET 123, 416 
| k'paires'de paîtes .,. 7. 47:07 Ne 


L'animal n’a presque pas changé de grosseur ; il reste quelque 
temps ainsi et subit bientôt une seconde mue. Il apparaît alors« 
avec 6 segments, 5 paires de pattes, 4 paires'de gerbes latérales 


eb5 articles encore aux antennes. Ai 4 
| 4 verbes latéralek:,,: 14400 Se 26 4. 

“ 
ame Stade. { 6 segments.............. écrous se APOSSEE 
5 paires de pattes........ MÉSLAERE «  1,2,35,4,90— 


C7 


RECHERCHES' SUR LES MYRIOPODES Gi 


Pi 


…- L'évolution se continue, toujours par le bourgeonnement, 
“entre le segment antépénultième et le pénultième, d’abord de 
» la première paire de pattes du futur segment, et, après une 
mue, de ce nouveau segment avec sa deuxième paire de pattes. 
Le développement des antennes s'opère par bourgeonnements 
successifs d’un article, entre l’article basilaire et le suivant. 

“ Ilest à remarquer que, tandisque chez les autres Myriopodes, 
- l'accroissement en segments se fait par bourgeonnement entre 
- le pénultième et l’anal, chez les Pollycenus, il se fait entre 
|  l’antépénultième et le pénultième, et il ne pourrait en être 
; autrement, l’anus se trouvant chez ces derniers situé dans le 


1 sewment penultième, 

4 mobrbes-iterales ,.......:, —,1,2, 3, 4, 5,— 
D dent 7 segments. ......,..4.:..,. 1278, 24 CENGUT 
4 Orpaires. de, pattes... 1, 2,3,4,5,6,-,—— 


Antennes : 6 articles. 


12606 serbes latérales. ......... — 192.3 4 5 G- 
Dme Stade | 8 segments........ RACE 10 5 Des NAT UN De 
| CPDUTUS DEL pattes... 1, 2,3,4,5,6,7,8,--— 


Antennes : 7 arlicles, 


1 


7 gerbes latérales. .... hpaos4 5; 61 
RômeStade / 9 segments........... À LS. A CRT PP Ne MN PA 
| 40 paires de pattes... Let D 30. ‘8.5 10 


Antennes : 8 articles, 


| eee De RAS "Der GS 7,8 
IUSESments.. 1,98, 4 552%.0 ane; 10 


| LL 


} 
ipair..de pal..1,2,3, 4,5,6:7,8,9,10,11;12 
Antennes : 8 articles. 


4 9 gerb. latér —1,2, 3, 4, 
&me Stade 11 segments. 1,93. 4,150 


AAC PCAS POP LEA PAS DEEE 
5, 7 
13 p. depat.. 1,2,3,4,5,6,7, 


ou 404011 
8,9,10,11,12,13 


Antennes : 8 articles. 


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SoG. D’&IST. NATURELLE DE TOULOUSE, (T. XAXVIII.) 


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68 J. CHALANDE , : 


Ce dernier stade est celui de l’état adulte. 


Au commencement du 6° stade, les vulves chez Les femelles 
et les pénis chez les mâles apparaissent et sont déjà très volu- 
mineux avant la fin de ce stade. Le corps atteint à peu près la 
moitié de la grandeur de l’âge adulte. | 

Au 7 stade il atteint les deux tiers. 

Après le 8°, l'animal subit encore une ou plusieurs mues. 


Pollyxenus lagqurus Latr. 


La ponte et l’éclosion sont plus précoces. Le P. lagurus | 
dépose ses œufs sous les écorces en partie soulevées des platanes, | 
des pommiers et de quelques autres arbres. | 4 

A l’éclosion, la tête, quoique déjà très forte, n’atteint pas la 
grosseur et surtout la largeur de celle du ?. lucidus, et le 
faisceau anal ne se compose que de quelques poils, s'étalant” 
plus ou moins en gerbe. 4 

L'évolution se continue comme chez le P. lucidus. 


GLOMERIDAE 


Gervais (1837) a signalé l'inclusion des œufs des Game 
dans des boules de terre et constate que les jeunes avaient à 
leur naissance 3 paires de pattes et moins de segments et d’arti 
cles aux antennes que les adultes. à 

Fabre (1855), a retrouvé les boulettes de terre contenant 14 


D: 
1 


œufs et signale l’éclosion vers le commencement de juillet ; 
décrit les deux premiers stades du Glomeris marginata. 

Latzel (1884) donne des descriptions de divers Glomeris, cor- 
respondant aux 3°, 4° et 5e stade. ‘TE 


R 3 
Glomeris marginata Willers. 


204) 


Glomeris pyrenaica Latzel. £ 4 


Nous avons suivi l'évolution chez le Glomeris marginata et 
le G. pyrenaica ; elle est identique chez les deux espèces. 
Les pontes ont lieu de fin avril au commencement de septem- 


e Cu 


Ÿ 
. RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 69 


“bre, mais, plus particulièrement, au printemps. Au moment de 
Bla ponte, le mâle entoure et clôt chaque œuf dans un petit globe 
le terre agglutinée, provenant en grande partie de sa propre 
\ “digestion, et qu’il façonne à l’aide de ses pattes ouvrières, situées 
en avant des valvules anales. 

+ Pendant toute la durée de la ponte, 1l absorbe une quantité 


«considérable de terre pour la confection de ces boulettes. 
4 L'œuf n’est pas simplement recouvert de terre, il est logé 
- dans une cavité sphérique à laquelle 1l n’adhère que par un 
$ point. Cette cavité est assez spacieuse pour permettre au Jeune, 
“après l’éclosion, de se mouvoir aisément dans sa prison, où 
# séjournera encore quelques jours (10 à 12), se nourrissant 
Ê ne débris végétaux agglutinés avec la terre, qui lui servent de 
+ réserve nutritive, en attendant qu'il se soit développé et ait 
acquis assez de force pour pouvoir percer l'enveloppe terreuse 
; 4 le protège. | 
È ‘œuf est absolument sphérique, d'un blanc très pur et me- 
L. environ mm de diamètre, tandis que la cavité interne de 
“là boule de terre mesure 2m, La boule terreuse est plutôt ova- 
“läire et mesure à l’extéricur 4°°-5mm, 


g 


Au moment de l’éclosion, environ 30 jours après la ponte, la 
“coque ovigère se fend et le jeune présente 7 segments et scutel- 


oO 


“les dorsales, 3 paires de pattes, 3 ocelles de chaque côté et 


mA articles aux antennes. Les scutelles pleurales et ventrales 
_sont He mal délimitées. 


à je Dre ( 7 scutelles dorsales....... — 1,2,3,4,5,6, + anal. 


NAlbaires de paites.. 00 = 9 8 7 


Peu à peu, 3 paires de pattes bourgeonnent, sous les scutel- 
«les 4 et 5; les scutelles ventrales prennent de la consistance et 


se délimitent, puis, entre le 6° segment et l’anal, apparait un 
nu somite avec sa scutelle dorsale et ventrale, suivi du 


| 1e 24 écoulé une dizaine de jours depuis l'éclosion, le jeune 
bjérce alors un trou rond dans la paroi de la boule terreuse, et 


ch 


70 J. CHALANDE 


apparait avec 8 segments et sculelles dorsales et autant de scu- | 
telles ventrales et de paires de pattes. J 


# 


{ 8 segments et scut. dors. 4 2 3 4 5 rot 7 + anal. | 


2me Stad 
PR | 8 paires de patics.…..: 123 4668 


Le corps est d’un blanc laiteux, et l'animal presque toujours 
contracté en boule, ne se meut que rarement et lentement. 

L'accroissement reste quelque temps stationnaire, le corps . 
se développe seulement un peu, puis successivement deux pai- 
res de pattes bourgeonnent sur le 7° seoment, et, entre ce der- 
nier et l’anal, un nouvel anneau apparait où bourgeonne cette » 
fois une seule paire de pattes. Nous arrivons au 3€ stade. 


9 seg. eb scut. dors. 1234 5 6 7 8 | anal. 


5me Stad | 567894 


Dans les stades suivants, il y a chaque fois accroissement » 


d'un nouveau somite et de deux paires de pattes. 
* 
| 10 segments... 1,2,3,4 5 6 7 8 9+ anal. 
12 


4me Stade : pe de me 
| 13 pair. de pat. 1,2,3,4,5,6,7,8,9,10,11,12,13 
\ 11 segments ...... 122 9409700; Pt _8, JS 10 + anal. 
* 5me Stade È RTE 
Ù 45 paires de pattes. 1,2,3,4,5,6,7,8, 9. 10, 11 1 12, 43, 14, 15 - 
ste (: 12 segments... -.., .... 1,2,93,275, 6 1 8:39 10 41 42 
FC. À: 4Tpaires de pattes... 0e. 1,2,3,8,5,6,7,8,9,10,11,1213,1415,16,17 


Les ocelles et les articles antennaires sont arrivés à leur - 
nombre normal et les téguments se sont colorés, mais sont. 
encore plus päles qu’à l'âge adulte. 

Dans le 7e et dernier stade, il va seulement dédoublement 
du segment anal et chez le «ÿ', apparition des pattes ouvrières M 


sur le 12€ et avant dernier sezment. 


PAAD <cnt. dorsilest 2er 12:35 425 RO TN 8, 9, AU TA 12 
M. NOAS segments su. et RU à qe 40,41, 19,53 
}. 17 scutelles ventrales... 0345 6789 1041 19 13 44 45 1647 
47 pair. de pat. = 19 re. 4,5,6,7,8.9,10,14,12,13,14,45,16,17, (18-19) 


Après le dépôt de ce travail à l'Académie des<ciences de Tou- » 
ouse (décembre 1903), a paru un mémoire de Curt. Hennings 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES T1 


‘avril 1904), 
L'auteur divise, en un certain nombre de stades intermédiaires, 


sur le développement du Glomeris marginata. 


Ja période comprise entre notre 1°" et 4° stade; ce dernier cor- 
respond ainsi au 9% stade de Hennings. 
| | 


POLYDESMIDAE. 


Waga (1839), Gervais (1837) et Fabre (1855), ont trouvé de 
jeunes Polydesmes possédant 7 segments et 3 paires de pattes, et 
; É ont pensé que c'était le premier stade. 
+ Gervais (1837) à remarqué un deuxième stade avec 9 seg- 
« inents et 6 paires de pattes. 
- Fabre (1855), a construit tout un système numérique d’évo- 
 Jution en 8 stades réguliers. 
—_ Aucun de ces auteurs n’a été Lémoin de la ponte et dé l'éclo- 
sion et ne fournit de détails sur le développement de ces 


4 M yriopodes. 
_ Latzel (1884) donne l'éiat de hs stades-chez divers 
Due 
Polydesmus gallicus Latzel 
€ | Polydesmus complanatus Linné 


Drome ilalicum Latzel 


- Nous avons suivi le développement du Polydesmus gallicus, 

du P. complanatus et du Strongylosoma italicum. L'évolu- 
tion est identiquement la même chez les trois espèces. 

L Les pontes s’effectuent du commencement de mai à la fin de 
juillet. Les œufs sont presque ronds et blanchàtres. La femelle 
dépose ses œufs en groupe, dans le terreau, sous les amas de 
feuilles mortes, sous les écorces de vieilles souches, un peu par- 
tout où se trouve de l’humidité et des végétaux en décomposi- 
tion qui pourront servir de nourriture à sa progéniture. 

+ L'éclosion a lieu 30 ou 40 jours après, et s'effectue presque 
sin ultanément pour tous les œufs réunis en un même groupe. 
I jeune brise sa coque et apparait avec seulement 6 segments, 


æ LRPie "1 à a y; 
« # Fa + NA de 
L À y a #1 
72 : J. 'CHALANDE + | “# 
: r AU » 
3 paires de pattes et Æ articles aux antennes. Vigoureux ét 
agile, il court déjà en quête de sa nourriture, 
n : | #4. 
1 \ Disons LIVRE De 1,2,8,4,5, 6. 
1-8 Pairessde pattes Mi FLEUR ee 
_2e Stade. — Trois à quatre Jours après, un nouveau segment, 


a bourgeonné entre le pénultième et l’anal. Le corps est d’un. 
< UE 
de 


p 
v.- 


C'est le premier stade de Waga, Gervais et Fabre. ‘1 


7 segments......... ORNE. … 4,2,3,4,5.61 
Dpaires de Dates em ten . 1,1,-1,— —. 


blanc laiteux et hérissé de quelques poils. 


9ne Stade 


Successivement, deux paires de pattes se forment sous'lé 
o° segment; un nouveau segment apparait entre le pénultième. 
et l’anal, et une nouvelle paire de pattes (une seule au lieu de. 
deux) bourgeonne sous le Ge. » À 

À ce moment le jeune Polydesme creuse une galerie et s’en-" 
fonce sous terre, où 1l reste quelques jours, continuant son évo- 
lution. Après un repos plus ou moins prolongé, il sort de sa 
retraite avec ses 3 nouvelles paires de pattes bien développées, 
et encore un nouveau segment. Il a subi une premiere mue. 
| 29 serments es NS RTE 1,2,3,4,5,6,7,8.0 


3me Stade | 
| 6 paires de pattes. ....... ...r 01,1,—1,9,1,— — 


Les 3 derniers segments sont apodes. 
Dans le stade suivant, le 6° segment se complète de sam 
deuxième paire de pattes, et sous le 7° apparait, chez la 
femelle, deux paires de pattes et une seule chez le mâle. Puis 
entre le segment pénultième et l’anal, on commence à voir se. 
dessiner la segmentation de 3 nouveaux anneaux, L'animal ses 
creuse alors une nouvelle retraite sous terre où il repose quel-| 
ques Jours dans une immobilité complète. Après une deuxièmes 
mue, il en sort ei présente ses nouveaux seoments bien déve- 
12 Séements 4 1,9,3,4,5,6,7,8,9,10, 11,18 

4me Stade © © 10 paires de pattes. 1,1,—1,2,2,1,2, ——— 
® 11 paires de pattes. 1,1,—1,2,2,2,2, — = — L 


loppés et deux nouvelles paires de pattes sous le 8e. 4 


Les 4 derniers segments sont apodes. 4 


OA th APE À Cage Te die CA LAS UN, 
pie ALT US (x #4 “ à ra < *% dt: pe re 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 18 


® Nous : avons vu que dans les stades précédents, l’accroisse- 
D était : 


_ 1 


stade : 1 segment ; 


S nustade : 2 segments O1 paires de pattes 
AP OSRS 3 = G', 4 — ©, 5 paires de pattes 


Dans les stades suivants nous verrons apparaitre : 


5° stade : 8 segments, 6 paires de pattes 


A Oh Cru de 
HE. A 2 Re sa 
4 De Dig be 
À LOGS FAR Re sn 


— Le développement est ainsi croissant jusqu’à la moitié de la 
— période évolutive (5° stade) et décroissant à partir de ce stade. 


4 15 segments... 1,9,3,4,5,6,7,8,9,10,11,19,13,14,15 
D 5meStade à ©16 p. de pat. 1,1,—1,2,2,1,2,2, 9, 2 
M 0  SA7P. depai. 1,1,:1,22,9,9,9,9 9 


Les 4 derniers segments sont apodes. 


C4 LAPSORIMENIS Lieu à se cle 1,9,3,4,5,6,17,8,9,10,11,12,13,14,15,16,17 
Ge Stade À C° 22 paires de pattes... .. 41H24 2 9,1,9,9, 9, 9, 9, 9, 9 
| 93 paires de pattes... ..... 1,1,—1,9,9,9,2,9, 9, 9, 9, 9, 9 


Lés 3 derniers segments sont apodes. 


0 GB cmens 1,9,3,4,5,6,7,8,9,10,11,19,13,14,15,16,17,18 
_ me Stade | G° 26 paires de pattes...... 1,1,—1,9,9,1,9,9, 9, 9, : 2,,2,52,.% 
{ | © o7 paires de pattes... 1,1,—1,9,9,9,9,9, 9, 9, 9, 9, 9. 9, 9 


- Les deux derniers segments sont apodes. 


À A SeemeEnts. Un 0, ane 4,9,3,4,5,6,17,8,9,10,11,19,13,14,15,16,17 18,19 
ge Stade Ci 98 pires de pattes... 1,1—1,2,2,1,2,9, 9, 9, 9, 9, 9, 9,9, 9 
“ Q 29 paires de pattes... 1,1=—41,929,299 9; 9, 9, 9, 9, 9, 9, 9 


, 


| Die deux derniers segments sont apodes. 


_ Entre chaque stade, le jeune Polydesme se creuse une retraite 
souterraine et subit une mue. 


1 


D. 


74 J. CHALANDE se ‘. 
C'est après le 9° stade seulement qu’on voit bourgeonner 
chez le Gf les pattes copulatrices du 7° segment. e 
20 segments. ........ 1,2,3,4,5:6,7,8,9,10 MADAB141546,17,1819,20 


9me Stade | ea) paires de pattes. 1,1—1,2,2,1,2,2,®, 9, 9, Dr OMONe 212 
31 paires de pattes. : 1,4—1,2,2,29,2,2, 99, 90999072 


Les deux derniers segments sont apodes. 


\ 


Le nombre des segments apodes suit une progression crojs= 
sante jusqu’au milieu de la période évolutive (5° stade) et dé=" 
croissante après. À l'etat adulte il est toujours normalement de 2,1 

Stades. tr: SA 868 A0 CNRS 
Segmentsapodes. % 2 3 4 4 3 2 9 9 

Les stades ne sont cependant pas absolument réguliers ainsi” 
que nous les avons décrits; on trouve souvent des individus pos-« 
sédant un segment ou plusieurs paires de pattes de moins. Ces” 
cas accidentels se présentent lorsque le jeune Polydesme, chassé” 
de sa retraite par une cause quelconque, n'a pu continuer son 
développement. ; 


IULIDAE 


De Geer (1778), Savy (1823), Gervais (1837), Newport (1837), 
Waga (1839) et Latzel (1884), ont observé le développement des. 
lules à divers stades. Fabre(1855) décrit très longuement celui 
du lulus aterrinus et même avec trop de précisions, car S'il 
est facile de pouvoir compter le nombre de paires de pattes, 1h 
n’est, la plupart du temps, pas possible de déterminer, d’une ma= 
mière certaine, le nombre des segments des jeunes, les dernie s 
étant souvent complètement emboîtés les uns dans les autres. M 

L'auteur reconnait 3 périodes : 

1° Période pupoïde, dont la durée est d’une semaine. 

2° Période évolutive, pendant laquelle l'Iule acquiert succes: 


L « F 


vement de nouvelles zonites et dont la durée est de 2 ans. _ 
30 Période adulte, employée à la reproduction de l'espèce et 
pendant laquelle cesse la formation de nouvelles zonites. 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 15 


Il admet deux mues. La première entre la période pupoïde et 
la période évolutive; la deuxième à la fin de cette deuxième 
période, au moment où l’individu prend la forme adulte. 

Il divise la période évolutive en 4 stades en y comprenant la 
période pupoiïde. 

Are Période : 4er Stade : Forme pupoide. 
19me Période : 2me Stade : 7 segments ; 3 paires de pattes; 4 articles 
aux antennes et une tache oculaire. 

$ 3we Stade : 12 segments ; 7 paires de pattes; 6 articles 

aux antennes , une ocelle de chaque côté. 
4me Stade : 18: segments; 15 17 paires de pattes; 
3 ocelles. 
ome Stade : 27 29 paires de pattes. 


Nous avons suivi l’évolution, depuis la ponte, chez un bon 

nombre d'espèces et reconnu que : 

4e Contrairement à l’assertion de Fabre, les lules subissent 

une mue à chaque stade de développement. Mais, au moins 

dans le jeune âse, les jeunes dévorant leur propre dépouille, 1l 

n’en reste bientôt plus de trace. 

2 Toujours, pour une même espèce et pour une même 
> ponte, il y a des variations considérables dans le nombre des 
nouveaux segments et des nouvelles paires de pattes, après 
chaque mue, c’est-à-dire après chaque stade. 

3° La durée de chaque stade est également très variable pour 
les individus d'une même ponte. 

4 Dans la 3 période (adulte), l'individu subit encore une 
mue ou peut-être plusieurs avec accroissement de segmentset 
de paires de pattes. C’est pendant cette période que les pattes 
de la première paire se transforment, chez les , en organes 
accessoires pour la copulation. 

On ne peut donc préciser un nombre fixe de stades, ni don- 
ner, pour ces stades, un nombre déterminé de segments ou de 
paires de pattes. On peut tout au plus indiquer une moyenne. 

Nous n'avons pas observé, d’une manière assez suivie, le 
4 développement et la transformation, chez le cf, des pattes de 


SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T, XXX VIII). ) 


DANS 


é 


76 J_CHALANDE 


la première paire et des organes copulateurs, pour pouvoir en 
parler. Verhœæff (1893-1900) a particulièrement étudié cette 
période. | 

D’après cet auteur, chez certains Tulides, on observe des Gt 
qui, tout en ayant des pattes copulatrices sur lesquelles on peut 
retrouver les détail essentiels des pattes copulatrices des cf adul- 
tes et une poche gonopodiale bien formée, ont encore leurs 
pattes de la 1"° paire pluriarticulées. C’est ce stade que Verhœæff 
appelle Stade intermédiaire (Schaltstadium — Status intér- 
medius). 

Dans une même espèce, les jeunes gf peuvent passer soit 
directement au stade adulte, soit au stade intermédiaire. 

Les cg‘ adultes n'ayant pas passé par le stade intermédiaire 
se distinguent des autres par leur taille plus petite et par le 
nombre moins élevé des pattes ambulatoires. Les G' au stade 
intermédiaire sont déjà plus grands et ont un nombre de patte. 
plus élevé que les G° adultes qui n’ont pas passé par ce stades 

Ainsi pour le Tachypodoiulus albipes, on trouve les nom- 


bres suivants : 


Jeunes avec 61,63, 65,67 paires de pattes. 


ÿ 
| 


Ï Stade intermédiaire avec 73,79, 71,79, 81 
paires de pattes. 
Adultes avec 69, 71, 73, 79, 77, 79 paires N 
de pattes. 


Adultes avec 79, 81, 83, 85, 89, paires 
de pattes. 

Les pontes ont lieu du mois de juin au mois de septembre. 
La femelle dépose ses œufs en petites masses agglutinées, dans 
l’humus des vieux troncs d’arbres, ou dans des terres dont l’hu- 
midité est entretenue par une épaisse couche de mousse. 

L’éclosion se fait 15 à 20 jours après. L'œuf rond et d'un 
blanc grisâtre, mesurant {mm de diamètre, se fend sous les 
efforts de l'embryon qui, courbé sur lui-même, cherche à se 
détendre ; les deux côtés de la coque restent adhérents entre 


cé 


it 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES pr 


eux. Le jeune n’est cependant pas encore expulsé, il apparaît 
‘sous l'aspect d'une chrysalide virguliforme, d’un blanc très 
pur, et recouvert par une fine membrane, lisse et brillante 
corps pupoide de Fabre). Peu à peu on distingue, à travers la 
* tunique, la tête, repliée sur l’abdomen, avec le bourgeonnement 
des antennes sur les côtés et un commencement de segmenta- 
Po dorsale. 

- Au bout de 5 à 15 jours, pour les individus d’une même 
ponte, le jeune Iule se dépouille complètement de son enve- 
» loppe, qui reste cependant encore adhérente à la partie anale 
et quitte sa coque ovigère. Il est complètement blanc et pré- 
sente 7 segments, 3 paires de pattes et 4 articles aux antennes; 
une tache rougeâtre indique la formation des premières ocelles. 


1 a SeDMENLS NL, URL RER A Ar AT OET 


4er tade 1 
Sta #| 3 paires de pattes. ....,... ...... 1,1—1 — — 


. | He développement se fait alors an à ; une tache, d’abord 
nébuleuse, commence à se distinguer sur chaque côté du 
6° segment, là où sera la première paire de glandes répugna- 
toires; de nouvelles pattes bourgeonnent sous les segments 
Het 6 et, après une deuxième mue (2 à 5 jours après), le jeune 
apparaît avec 12-15 segments, 7 paires de pattes, 1-3 ocelles de 
chaque côté, 6 articles aux antennes et une tache ronde très 
nette de chaque côté du 6e segment. 


1215 depments Le ile 1,9,3,4,5,6,7,8,9,10,41,(12,13,14 45) 
Dm Sade © 1 paire de pores repugnatoires ...... ———À,— — — — 
1 paires de pattes. ..... ET ... 14,14—14,99, — — — — 


1 Successivement les derniers anneaux se développent; de 
étites taches se montrent sur les côtés des segments 7, 8, 9, 
10 et 11, suivies du bourgeonnement des pattes sur ces der- 
èrs anneaux et, après une 3€ mue, le jeune présente 15-18seg- 
ts, 15-17 paires de pattes, 2-4 ocelles, 6 articles aux anten- 


ies et 6 taches latérales. 
, 45-18 segments... À 2 3 4 5 6 7 8 9 40 41 42 43 14 (15 16 47 48) 


14 6 pair. deporesrepugn. — — — 1 11111 
| Stade 

Er. © 45 paires de pattes. 11—122—999 9 
13180 ©. 47 paires depattes. 11—1229929299 9 


p « 
Re: | L 
TR 
L 


A 


78 J. CHALANDE  : 


Chez les males, le 72segment reste apode ; c’est surcet annea Û 
que se développeroht à l’âge adulte les organes copulateurs: 

Ces trois stades sont les seuls qui soient à peu près fixes. Au 
4° stade, l'accroissement est de 4-5 segments, 4-5 taches laté- 
rales et 8-10 paires de pattes. Le corps se colore en brun, les 
antennes prennent une teinte lie de vin et les métazonites, 
présentent leurs stries longitudinales. 4 


4 
Q 


90-23 segments... . 1,2,38,4,5,6,7,8,9,10,14,19,13,14, 45,16,17,48,19 (20,24,2 
| 40-11 p. de pores repug. — — — 1,1,1,1, 1, L 4, 4, 4, 1, (4) : 

C° 93-25 paires de pat. 4,1—1,2,2-9,9 9, 9, 9, 9, 9, 9, (9) 
U @ 95-97 paires de pat. 1,1—1,2,9,9,9,9, 9, 9 9 9, 9, 9, 2, (2) 


4n° Stade 


\ 


Pour les stades suivants, le nombre des nouveaux segments 
et des nouvelles paires de pattes, est progressivement décroiss 
sant. À l'entrée de l’ hiver, le développement s S'ariRie, pour 
recommencer au prochain printemps. È 

D’après Savy et De Geer, les organes copulateurs n 'apparaiss 
sent chez le mâle que 2 ans après la naissance et le Iule adulte 
continue à accroître le nombre de ses segments; cet accroisses 
ment étant toujours précédé d’une mue. Nos recherches pers 
sonnelles ne peuvent que confirmer l'opinion de ces auteurs. 

Fabre qui a conservé en captivité pendant plus de 2 ans, les 
mêmes individus adultes, n’a jamais constaté d’accroissement 
ni de mues et se refuse à les admettre; il n’y a pour lui, 4 
démontré, que deux mues chez les Tules, la première au pas 
sage de l'état pupoïde à la période évolutive, la deuxième lors 
de l'apparition des organes copulateurs. k 

Il n'est pas étonnant qu'il n’ait pas su trouver les mues des 
jeunes Iules qui, dévorant leur dépouille, n’en laissent pas d 
trace, puisqu'il n’a pas vu celles des Pollyxenus qui cependant 
se rencontrent par centaines sous les écorces de platanes, repré 

sentant encore jusqu’aux moindres détails, la forme de F ani ral 
à chaque stade. 


Fi. 


EXPLICATION DES PLANCHES 


PLANCHE I. — Iulus silvicola umbratilis. 


1. — Première patte. — Gr. 172. 


F1G. 2. — Hanches de la deuxième patte. — Gr. 172. 


Fic. 


3. — Gonopodes, profil interne. — Gr. 172. 


fl. — flagellum. 
P. — phylacum. 
T. — paracoxite. 
a. — alène. 

R. — rameau. 


Aa. — andouiller antérieur. 

Ap. — andouiller postérieur. 

O. — ouverture du canal de la glande coxale. 
S. — bords du schismasolène. 

x. — extrémité de l’adenosolène. 


FiG. — 4. — Gonopodes antérieurs, face antérieure. — Gr. 86. 


PLANCHE IT. — Marquetia pyrenaicum. 


FiG 5-11. — Gonopodes antérieurs. — Gr. 53. — (Voir dans le texte 
la signification des lettres.) 
5. — Partie centrale du syncoxite, face antérieure. 


Fi. 
DO Fic. 


6. — Syncoxite, face postérieure. (L'appendice membraneux a 


été enlevé.) 


Den Fic. 

D Fic. 
FiG. 
Fic. 
Fi. 


D Fc. : 
. Fic. 
D Fic. 
DO FI. 
BeFic. 


7. — Syncoxite, profil. — M, appendice membraneux. 


8. — Appendice membraneux du syncoxite, face antérieure. 
9. — Cheiroïde gauche, face postérieure. 

10. — Extremité du cheiroïde droit, face antérieure. 

11. — Extrémité du cheiroïde droit, face interne. 


PLANCHE III. — Marquetia pyrenaicum. 


12. — Gonopodes postérieurs. — Gr. 172. 
13. — 9e patte. — Gr. 86. 

14. — 7me patte. — Gr. 86. 

15. — 8me patte. — Gr. 86. 

16. — Un anneau vu par derrière. — Gr. 53. 


PI 


Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, 5 FAT 


DE MoNTLEZUN. — Hybrides d'un pigeon bleu pic et d' une 


SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE 


Les séances se nennent à 8 La précises du soir, à | l'ancienne | 
les 4eret 3e mercredi de chaque mois, LE re 
du 9e mercredi de Novembre au 3€ méreredi. de Juillet. 


RE 


au secrétariat leurs changements d de domicile. pe 


° RTS 


‘Adresser les envois Mure au trésorier, M. DE À MONTLEZUN, 


SOMMAIRE 


4 


" » 
ï , 


H. RiBaurT. — Notes myriopodologiques II... RP NE Le, 


tourterelle nankin à collier nôir:..,.,...144,.014,500000x: 
Jules CHALANDE. — Recherches sur 1 Myriopodes du Sud= à 
Ouest de là A ù 


DE TOULOUSE. 
pus 


(TOME TRENTE- EU __ 1905 


À BULLETIN TRIMESTRIEL. < No 


Me TOULUUSE 
IMPRIMERTE LAGARDE ET SEBILLE 


+ RUR ROMIGUIÈRES 92. 


| 1908 | 
| Sière de la Société, 17, rue de Rémusat. 


(A 


Extrait du claen de la Société d Mistoire Natarene. de : 


Es 


Art. fer. La Société a pour but de former des réunions dans lesquelles és Ë 
naturalistes pourront exposer et discuter les résultats de Lis recherches et ‘4 
de leurs observations. 


Art. 2. Elle s'occupe de tout ce qui a rapport aux sciences : ‘hatureltes 
Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his- 
toriques dans leurs applications à l'Histoire Naturelle, sont également de son 
domaine. | | 3 . 

Art. 3. Son but plus spécial sera d'étudier et de faire connaître la consti- 
ution géologique, le flore, et la faune de la région dont Toulouse est le … 
centre. 24 


Art. 4. La Société s’efforcera d'augmenter 1e collections du Musés d'His- ‘À 
toire Naturelle de Toulouse. ‘3 


. 5. La Société se compose : de Membres-nés — Honoraires — Titu- 
Le — Correspondants. 


Art. 8. Les candidats au Fc de membre re doivent être présentés 4 
par deux membres titulaires. Leur admission est votée au one secrer pes + 
le Conseil d'administration. Es 


Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation RS de 12 fr 
payable au commencement de l’année on LS contre Tps délivrée 
par le Trésorier. : | | 9-7 


Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires et 
correspondants ; pour les membres titulaires il est de 5 francs. 


Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes qu'après avoi " 
reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors seulement les membres: 
sont inscrits au Tableau de la Société. 4 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d” acquitter son annuité, il perd, aprés: 
deux avertissements, l'un du Trésorier, l’autre du Président, tous les es ‘4 
attachés au titre dé membre. : 


Art. 18. Le but de la Société étant exclusivement PR ne) le tire e de. 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. . 


Art: 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési +28 
dent; 1e" et 2° Vice-présidents; Secretaire-général; Trésorier ; 1e° et 2 Bi- « 
bliothécaires-archivistes. : + 4 


RE 


Æ , 7 


Air 31. L'élection des memhres du Bureau, d1 Conseil d'administration et  * 
du Comité Je pubheation, a lieu an scrutin secret daus la première séance a 
du mois de décembre Le Présidentest nomma: pour deux années, les autres 
memores pour uue année Les Vice-présidents, les Secretaires le Trésorier, M 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil ec du Comité peuvent seuls être 4 


réslus immé tiatement dans les mêmes fonctions. -TS 


Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles | 
s ouvrentle premier mer:redi après :e {5novembre,etont lieutous les fer et 3.” 


mercredi de chaque mois jusqu’au 3° mercredi de juiliet inclusivement. 


Art. 39. La publication des découvertes ou étuiles faites par les membres 
de la Société et par Les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frais « 
de celle c1, sous le titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle … 
de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication. 


Art. 41. La société laisse aux auteurs la resprusabitité de leurs travaux et 
de leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire itnprimé fevra done pere Ja 
signature de l’auteur. | 


Art 42 Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. lt a en 
obtenir des virages à part, das réimpressions, mais par. l'intermédiaire de ds 2 
Société, +70 


Art. 48. Les membres de la Société sont tous invités à lui adresser les J 
sthantillons qu’ils pourront réunir. 


Art. 52. En cas de dissolution, les diverses PRAGUE de la Société, revien- 
front de droit à 4a ville de Toulouse, | 


| RÉCHERCHES SUR LES MYRIOPODES 79 


DEUXIÈME PARTIE 


Recherches Anatomiques 


» I. — ORGANES GÉNITAUX 


_ Nous possédons sur l’anatomie des organes génitaux des 
 Myriopodes, les travaux de Léon Dufour (1824), Strauss (1898), 
Siebold (1848), sur la Lithobie ; de Strauss (1828), Müller (1829), 
Kutorga (1834), Lucas (1840-1842), sur la Scolcpendre; de 
Léon Dufour (1824), sur la Scutigère ; de Duvernoy (1805), Tré- 
viranus (1817); Brandt (1837), Newport (1841), Stein (1842), 
sur les Tules et les Glomeris. Fabre (1855, nous a donné une 
étude générale, où 1l assigne à chaque organe son véritable 
rôle, et des figures qui sont devenues classiques. 

Après les importants travaux de ces auteurs et surtout du 
dernier, l'anatomie des organes génitaux laissaient peu à désirer, 
cependant 1l y avait encore quelques lacunes et quelques erreurs. 
Nous donnons dans ce travail le résultat de nos recherches per- 

-sonnelles, qui viennent soit corroborer les études déjà connues, 
soit apporter quelques faits nouveaux. 

” Chez les Myriopodes, les sexes sont toujours séparés. Les 
organes génitaux diffèrent notablement de ceux des insectes et 
“sont disposés selon deux plans bien distincts. 

Chez les Chilopodes et les Symphyles, l'appareil génital 
“G' ou © s'étend entre le vaisseau dorsal et le tube digestif, pre- 
nant naissance dans la région thoracique, pour se déverser par 
un orifice unique, situé dans le segment anal. 

À Chez les Diplopodes, cet appareil s'étend entre le tube digestif 

et la chaine ganglionnaire, prend naissance dans la région anale 
et. se déverse en avant dans la partie thoracique, par deux 
orifices pairs, situés entre le 2° et le 3° segment. 


4 
— SOC. D’HIST, NATURELLE DE TOULOUSE (T. XXXV) 9 


80 ; j. CHALANDE | he 

Chez les Ghilopodes, l'appareil reproducteur présente en 4 
outre chez le G, ordinairement deux vésicules séminales et 4 
2 ou 4 glandes accessoires, et, chez les © 2 paires de glandes 
accessoires et une paire de réceptacles séminaux, qu'on ne 
retrouve pas chez la plupart des Diplopodes. "4 

Chez un certain nombre de Diplopodes (Chilognathes et « 
Colobognathes), les G' sont pourvus d'appareils spéciaux (pattes 
copulatrices), situés dans le 7° segment, et qui' servent d'in M 
termédiaires dans l’accouplement. Ces organes supplémentaires, 
provenant de la transformation des pattes ambulatoires, n'exis- 
tent pas chez les Chilopodes. 

Spermatozoïides. — Les rte des Chilopodes sont 4 
toujours capillaires; ceux des Diplopodes sont capillaires, ou, le 
plus souvent, de forme cellulaire et privés de mouvements, « 
rappelant alors ceux des Crustacés décapodes. | 


Chilopodes 


MALES 


L'appareil génital se compose d’un tube testiculaire, pré= 
sentant ordinairement de nombreuses circonvolutions, qui prend Ë 
naissance dans la région thoracique, s'étend entre le vaisseau “ 
dorsal et le tube digestif, soutenu ordinairement par un réseau 
de trachées et qui se déverse dans un orifice unique, situé en 
arrière du dernier segment. 

Ce tube est parfois occupé en grande partie par la glande 
spermagène, qui alors est impaire (Lithobie), où sert seulement 
de canal déférent à un certain nombre d’utricules testiculares 
pairs. Dans ce dernier cas, le plus fréquent, le tube médian se« 
continue par un canal, d’abord très étroit (Epididyme), puis k 
plus ou moins fortement dilaté {bourse des spermatophores)," 
qui se divise ordinairement en deux déférents, entourant l'in 
testin terminal, pour se rejoindre en dessous et former un canal 
éjaculateur commun, ou, se termine en un seul canal déférents« 


A 
1 

D - 
“ 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES ai 


qui contourne l'intestin pour déboucher au-dessous du rectum, 

- Dans l’un et l’autre cas, le canal éjaculateur est toujours infé- 
rieur à l’anus et débouche avec celui-ci au dehors, dans un étui 
chitineux commun. 

Nous avons toujours trouvé des spermatozoïdes capillaires et 
-des cellules mères dans les utricules (ou le tube testiculaire 
de la Lithobie) et des spermatozoïdes groupés en écheveaux, en 
 papillottes ou en pelotes, dans la bourse des spermatophores. 

Dans bien des cas, l'appareil présente une ou deux vésicules 
_séminales (Vésicules séminales, de L. Dufour et Fabre, Réser- 
. voirs latéraux, de Tréviranus, Epididyme, de Stein; Testi- 
_cules, pour Strauss). 

k Ces vésicules séminales servent de réservoir aux sperma- 
 tozoïdes, qu’on y trouve baignés dans le liquide spermatique, 
généralement groupés en écheveaux ou en papillottes et entourés 
de pulviscule à grains très fins. Nous n’y avons jamais rencontré 
les cellules mères, ni les spermatozoïdes libres, que nous avons 
trouvé seulement dans les utricules ou la glande spermagène 
. médiane. | 

ë. Chez les Scolopendra, c’est l’un des déférents entourant l’in- 
 testin terminal qui est transformé en vésicule séminale ; chez 
; les Cryptops et les Geophilidae cet organe fait défaut. 

* Près de l’orifice génital, le canal éjaculateur reçoit les défé- 
? |rents de 2 ou 4 glandes de formes diverses ; tubulaire (Cryptops 
et Géophilides) en grappes (Lithobius et Scolopendra) ou vé- 
 siculaires (Scutigera). 

* Spermatozoides. — Les spermatozoïdes ont toujours la forme 
Bin et sont expulsés sous forme de pelote ou de sperma- 
-Lophores, 


FEMELLES 


Ÿ L'appareil reproducteur © est assez simple ; il se compose 
d'un sac ovarique allongé, presque cylindrique, qui s’étend 

comme l'appareil d', entre le vaisseau dorsal et le tube digestif, 
14 


82 Ï. CHALANDE 
et qui, prenant naissance dans la région thoracique, se déverse à 
en arrière dans un orifice unique, situé dans le dernier segment. 
Ce sac ovarique présente un seul stroma ovuligène, qui s ‘étend. 
sur une grande longueur de sa paroi ventrale. Les ovules se 4 
développent dans de petites capsules ovariennes rattachées au 
placentaire par un court pédicelle. 1 
Au fur et à mesure de leur maturité, les capsules se fendent | 
et les ovules mürs, libres, se répandent dans le sac ovarique 4 
qu’ils distendent considérablement. A côté de chaque capsule 
rompue, en apparaît une nouvelle, de telle sorte que la stroma 
ovuligène présente des ovules à tous les degrés de maturité. 
Dans les derniers segments du corps, le sac ovarique se rétrécit | 
et se continue, soit en un oviducte simple qui, arrivé au rec- 1 
tum, plonge en dessous de l'intestin pour déboucher dans un 
étui commun avec l’anus, soit en deux oviductes, qui entourent + 
l'intestin comme dans un collier, pour se réunir en dessous et. 
déboucher ensemble, également dans le conduit chitineux" 
génito-excrémentiel. Dans l’un et l'autre cas, l’orifice génital 
est toujours inférieur à l’anus, comme chez le Gf°. À 
À droite et à gauche du conduit, débouchent les deférents des” 
réceptacles séminaux Ces réceptacles se composent d'un utri= 
cule, de forme variable, selon l'espèce et formé d’une tunique 
hyaline, à travers laquelle on voit le noyau central opaque. Ces 
noyau nest autre qu'un amas de spermatozoïdes capillaires 
pelotonnés et enchevetrés les uns avec les autres. Chaque utri= 
cule se termine par un fin déférent, plus ou moins long et 
sinueux. 1 
Près de l’orifice génital, l’oviducte reçoit également les défé=« 
rents de 2 ou 4 glandes accessoires, de formes différentes, selot 1 
les espèces; tubulaires (Cryptops-Géophiles), ou en grappe 
(Scutigères-Lithobies-Scolopendres). à 
Dans les deux sexes, le conduit chitineux génito-excrémentiel 
est retractile ; l’animal peut le faire démesurément saillir au 
dehors, ou le faire rentrer sous la sculette dorsale anale. M 
La présence chez la Q de ces réceptacles séminaux contenant 


à RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 83 


— des spermatozoïdes en complet développement, explique en partie 
le mode de fécondation chez les Chilopodes. La ©, selon toute 
probabilité, doit faire éclater dans sa vulve les spermatophores 
déposés par le cf‘ et conserver ainsi, dans ces réceptacles sémi- 

_naux, les spermatozoïdes qui féconderont les œufs arrivés à 
maturité. Sans cette hypothèse, ces réservoirs n’auraient aucune 
raison d’être. 


Tableau comparatif des organes génitaux chez les divers 
Chilopodes. | 


Vésicules Glandes 


og Utricules testiculaires Déférent |, 7. 5 
séminales accessoires 


“|| Scutigera ...| 2 utricules simples|double| 2 | 9, vésiculaires 
|| Lithobius | Pas d’utricules. La 
glande spermagène double 2 |4, en grappes 
dans le tube médian. 
Scolopendra.| Nombreux utricu-! 
| les accolés deux à!simple| 1 | 4, en grappes 
deux. 


PR, x 


fs 


“|| Cryptops ...| 4 utricules simples|simple| © | 4, tubulaires 
|| Gcophilidae.| 2 utricules simples nl 0 | 4, tubulaires 

“2 é 

| Fa 

Q Sac ovarique Oviducte ie $ Glandes F 

i séminaux accessoires 

: LI LEEDS me RENE 27 EE RE 
| Scutigera.….. a double as 4, en grappes 
' Lithobius = double &S |4, en grappes 
; Scolopendra. 2 double $ £ |2, en grappes 
“| Cryptops … œ simple 4, | 2, tubulaires 

|: iisss 5 simple LE 2, tubulaires 

| 

: . 10 SCUTIGERIDAE 

| 1e Scutigera coleoptrata Lin. 


MALE 


dont certains détails n'ont pas été signalés. 


Fic. 4. 


UT 
UT 
0) 
CE) 
Z CA TE 


— Scutigera coleoptrata. 
Appareil génital G'. Gr. 9 


UT. Utricules testiculaires, longueur 
Dmm5, _—_ T1. Tubes testiculaires, 
long. 16". — Æ. Epididyme, lon- 
gueur 40wv, — Æ’ Replis longitu- 
dinaux que forme l'épididyme et 
qui accolés au lacet lui servent de 
soutien. — da. Déférents antérieurs 
latéraux. — dma. Déférent moyen 
antérieur. — dmp, Déférent moyen 
postérieur. — dp. Déférents posté- 
rieurs latéraux ou canaux éjacu- 
lateurs latéraux. — VS. Vésicules 
séminales. — Ga. Glandes génitales 
accessoires, — R. Rectum. - Lon- 
gueur de l'animal 16""5. Longueur 
de l'appareil génital dans sa position 
normale 11""5. 


lui-même en un grand nombre de 


J. CHALANDE his ; 


__ Le tube testiculaire . ÿ 
est double à son origine. Il se compose » 


Testicules. 


de deux utricules terminaux ovoïdes, « 
blanchâtres, très rigides, se prolon- | 
geant chacun en un long conduit très 
étroit, presque capillaire, qui se con- 
tourne en un certain nombre de cir= 
convolutions. Complètement étendus; « 
les testicules et leurs déférents attei- 
gnent à peu près la longueur du corps" 

Epididyme. — Ces deux conduits. 
se réunissent en uncanal médian cylin- 
drique (épididyme), qui se replie sur. 


lacets, en Zzigzag , recouvrant ainsi | 
d’une large bandetout l'intestin moyens 
A son origine et vers la moitié de à À 
longueur, ce canal forme, sur le côté 
cauche, un double repli longitudinal M 
qui sert de soutien à l’ensemble de 
l'appareil. "4 

Vers la partie anale, l’épididymer se 
divise en deux branches, l’une su pé= 
rieure (déférent moyen antérieur) qui 
se bifurque en deux déférents latéraux 
(déférents latéraux antérieurs), | très 
grêles et présentant de nombreuses 
ondulations,; l’autre inférieur (déférenti 
moyen postérieur) qui se prolonge 
jusque versl'orifice anal, mais sans se 


. + 
continuer avec lui et se termine en 
cul de-sac. 15 

- 
Vésicules séminales. — Les vési 


cules séminales présentent la form 
de deux sacs oblongs, d’un blanc 1 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 85 


teux, boursouflés et festonnés sur leur côté interne, qui 
- prennent naissance à l'extrémité du déférent moyen postérieur 

et vont se déverser, chacun en remontant en avant, dans un 
- canal éjaculateur latéral (déférents latéraux postérieurs), 

relié à ce point là au déférent latéral antérieur correspondant. 

La partie latérale des vésicules séminales porte une vingtaine 
de petites vésicules, sans pédoncules, qui lui donnent l’aspect 
festonné. 

Les deux canaux éjaculateurs se continuent en se renflant 
progressivement jusqu’à leurs parties terminales, qui conver- 
gent pour se réunir et s'ouvrir en dessous, dans l’étui génito- 
excrémentiel, entourant ainsi l’intestin, tandis que les vésicules 

… séminales et les déférents médians restent suspendus au-dessus 
du tube digestif. 

Léon Dufour (1824) a le premier décrit l'appareil génital 
de la Scutigère, mais n’a pas vu les canaux éjaculateurs laté- 
raux. Fabre (1855) a signalé leur présence, mais n’a pas trouvé 
le déférent antérieur moyen et fait déboucher directement l’épi- 
didyme dans les déférents antérieurs latéraux. Les deux replis 

- longitudinaux de l’épididyme lui ont également échappé. Cette 
disposition particulière nous a été révélée par la dissection d’in- 
dividus ayant macéré longtemps dans l'alcool à 95° et dont les 

… organes très rigides avaient conservé ainsi leur position nor- 
« male. Fabre donne un dessin un peu fantaisiste de cet appareil, 
dans lequel les utricules testiculaires mesurent environ 1/13 de 
la longueur totale de l’organe au lieu de 1/5. 

…  Glandes génitales accessoires. — À la partie postérieure du 
Le conduit génital débouchent les déférents de deux glandes acces- 
fs soires, ces glandes sont très petites et formées de vésicules 
% ‘croupées à l'extrémité des déférents qui sont eux-mêmes très 
_ courts. 

. Spermatozoides. — Les spermatozoïdes sont allongés déme- 
“surément et capillaires ; ils se groupent en papillotes irrégu- 
“lières. Nous ne connaissons pas la forme ni la disposition des 
Spermatophores. 


RP RS RE Re UT ne à 


86 | J. CHALANDE MEN 


Les utricules terminaux contiennent des spermatozoïdes et. 
leurs cellules mères; les déférents capillaires de ces utricules | 
renferment seulement des spermatozoïdes. Dans les vésicules - 
séminales, on trouve des corpuscules elliptiques et le liquide 
laiteux que ces organes doivent sécréter. : 

Les glandes accessoires doivent sans doute sécréter le réseau ; 
aranéeux sur lequel le «’ dépose ses spermatophores. 


FEMELLE 


Sac ovarique. —- Le sac ovarique, assez volumineux, dès | 
son origine, s’étend depuis la région thoracique, entre les glandes. 
(dites) salivaires, jusque vers les derniers segments du corps,« 
entouré d’un tissu adipeux très abondant, qui le sépare du tube, 
digestif. On ne trouve pas chez la Scutigère, comme chez les 
autres chilopodes, ce riche réseau de trachées, tenant en quel- 
que sorte le sac ovarique suspendu au dessus de l'intestin. loi 
les trachées font complètement défaut. | 

Sur presque toute l'étendue du sac ovarique, à partir de son 
extrémité antérieure, se développent les ovules, enfermés chacun 
dans une capsule ovarique, rattachée par un pédicelle tres court: 
au stroma ovuligène qui est impair. : 

Oviducte. — Dans la partie postérieure, le placentaire s'ar- 
rête ; le sac ovarique se rétrécit peu à peu et se divise en déux 
oviductes latéraux, qui entourent l’intestin terminal comme! 
dans un collier et vont se rejoindre en dessous, en arrière de 
l’orifice génital. | 4 

Réceptacles séminaux. — Au point de jonction des deux 
oviductes, débouchent deux tubes capillaireé, courts, d'u ne 
longueur à peu près égale à celle des oviductes et terminés 
chacun par un utricule ovoïde, ou plutôt en forme de rein. . 
utricules, d’un blanc laiteux et revêtus d’une tunique trés 
transparente, sont les réceptacles séminaux qui contiennent 
des spermatozoïdes capillaires très longs, pelotonnés et ench . 
vêtrés en masses serrées,. | | 110 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 87 


_ Glandes génitales accessoires. — Tandis que les deux 
réceptacles séminaux s’étendent au dessous du tube digestif, 
les glandes accessoires, au nombre de quatre, sont situées au 
dessus et sur les côtés. Elles sont en forme de grappes vésicu- 
laires, aplaties et blanchâtres ; celles de la paire externe sont 
très allongées, à peu près trois fois comme celles de la paire 
interne, qui sont plutôt arrondies, presque ovalaires et un peu 
translucides. | 

Ces deux paires de glandes semblent ne pas être de même 
nature, mais nous ne connaissons rien de précis sur leurs 
fonctions. Fabre présume qu'elles sont destinées à revêtir les 
œufs d'un enduit et surtout à faciliter l'entrée du sperme dans 
les organes de la femelle, en faisant éclater les spermatophores. 


LITHOBIIDAE 


Lithobius forficatus Linné. 


MALE 


| Testicule. — Le tube testiculaire blanchâtre, cylindrique, 
- contourné ordinairement en forme de 8 et renflé dans sa partie 
moyenne, Se termine en avant par plusieurs fins ligaments, 
- qui le tiennent suspendu au dessus de l’œsophage ; en arrière, 
il Se rétrécit et devient capillaire. La glande spermagène occupe 
la partie moyenne, qui est renflée jusqu’à l’extrémité où com- 
… mencent les fils suspenseurs. 
… Vesicules séminales. —- Les vésicules séminales présentent 
la forme de deux tubes cylindriques, d’un blanc laiteux, qui, 
“lorsqu'on les étend, sont parfois plus longs que le tube testi- 
- culaire, et parfois plus courts. 
f Fabre les décrit « de moitié plus courts que le tube testi- 
“culaire » (p. 292). Nous avons trouvé comme longueur prise à 
partir du point de jonction avec les déférents, les vésicules 
“—séminales et le tube testiculaire étant étendus : 


88 J. CHALANDE S 
Longueur du corps......,....., Jbmm _ O7mm __ 93mm, 


Longueur du tube testiculaire.... 32m — 38mm — 402, 
Longueur des vésicules séminales 407% — 35m — 90m, 


Il n’y a donc pas de proportions fixes. 
Les vésicules séminales se rejoignent en arrière, formant une. 
anse, au milieu de laquelle s’insère le tube testiculaire. 1 
Canaux déférents. — De la partie convexe de cette anse, 
partent sur les côtés, deux canaux déférents courts et très minces, 
qui entourent le tube digestif, dans les derniers segments et se | 
“rejoignent au dessous, pour déboucher dans un court renflement» 
ovale, qui termine l’appareil. ‘74 
Glandes génitales accessoires. — À la partie postérieure du 
conduit génital, débouchent les déférents de quatre glandes. 
accessoires ; une paire interne et une paire externe. 
Les unes et les autres sont très allongées, en forme de grappes. 
aplaties, vésiculaires, blanchâtres et repliées sur elles-mêmes, 
du côté interne, vers la moitié ou le tiers de leur longueur. 
La paire externe, plus opaloïde que la paire interne, est. 
environ deux fois plus longue que cette dernière et mesure, &* 
peu près, les deux tiers de la longueur de l’animal ; ses conduits 
excréteurs sont relativement courts. 
La paire interne, plus opaque, a ses déférents très allongés: 
et semble par sa conformation et son opacité être d’une autre 
nature que la paire externe. Cette différenciation, qui n'avait, 
pas encore été remarquée, se retrouve chez tous les Chilopeiss 
qui possèdent des glandes en grappes. } de 
Spermatozoïides. — Les spermatozoïdes sont de. formi > 
capillaire et démesurément allongés ; nous n’avons jamais p u 
en isoler complètement et avons ipaq mesuré des fraction ns 
qui avaient 5 et 6m de longueur. Leur diamètre est de 5 pe 
D’après Fabre, on les trouve groupés en papillotes (p. : 300) 
ou en écheveaux (p. 993). Nous ne les avons Jamais renconts 
sous ces formes, ni dans le testicule, ni dans les vésicules 


séminales, hé | ‘4 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 89 


…—._ Les spermatozoïdes cheminent dans le tube testiculaire, côte 

… à côte, serrés parallèlement les uns aux autres, en un long 

… faisceau sans interruption et se divise seulement en plusieurs 

» faisceaux pour passer dans les vésicules séminales. Là encore, 

[ ils se présentent sous le même aspect. 

“= Si l’on perce, avec une aiguille, le testicule ou un des réser- 
voirs spermatiques, le faisceau de spermatozoïde faisant hernie 
se déverse au dehors, comme un torrent. Les spermatozoïdes, 

excessivement longs, cheminent sans présenter d’extrémités, 
comme des fils continus et sans fin ; ceux de la surface, plus 
hbres, s’écartent, forment are, puis se contournent sur eux- 
même, en une double boucle dont les deux branches s’en- 

roulent l’une contre l’autre, en spirale allongée, semblant ne 
former qu’une seule et même tige. La double boucle, qui a pris 
l'aspect d’un simple anneau, semble tourner sur elle-même 
d'un mouvement rapide, avec la tige comme centre de rotation ; 
mais ce n’est là qu’une illusion d'optique; en réalité, c’est 
simplement un mouvement alternatif de rotation, produit par 
la spirale de la tige, qui s’enroule et se déroule. Bientôt toute 

* la surface du faisceau est recouverte de ces boucles. 

C’est peut-être là l’origine de ces papillotes dont parle Fabre, 
mais 1l est probable que cette forme n’apparaît que dans les 
déférents au moment de l'expulsion. 

—._ Le tube testiculaire est la seule partie de l'appareil, où se 

trouvent les cellules mères des spermatozoïdes, en même temps 

que des spermazoïdes capilldires, en complet développement. 

… Les vésicules séminales contiennent un sperme composé de 

pulvicules et de spermatozoïdes complètement développés ; elles 

“ont pour fonction de servir de réservoir à ces derniers au sortir 

“de la glande spermagène et de sécréter la pulviscule et le liquide 

-laiteux qui se mélange à elle. | 

Les glandes accessoires sécrètent probablement le réseau 

(nidamentum), sur lequel le ç' dépose ses spermatophores. 


90 | TI. CHALANDE 
FEMELLE 
Sac ovarique. — Le sac ovarique à peu près semblable à 


celui de la Scutigère, très volumineux dès son origine, entre 
les glandes antérieures, dites salivaires, descend en s’atténuant M 
légèrement jusque vers les derniers segments du corps. Il est 
entouré irrégulièrement d'un tissu adipeux et soutenu, au dessus « 
du tube digestif, par de nombreuses petites trachées. Sur les 
deux tiers de sa partie antérieure se développent les ovules. 

Oviductes. — À sa partie terminale, le sac ovarique se rétrécit" 
considérablement et se divise en deux oviductes latéraux exces- 
sivement grêles et translucides, qui entourent le rectum et vont 
se rejoindre en dessous, en arrière de l’orifice génital. | 

Réceptacles séminaux. — En arrière également de l’étu 
génital, débouchent les déférents de deux réceptacles séminaux. 
Ce sont deux tubes capillaires, terminés chacun par un utricule à 
en forme de rein, présentant à l'intérieur une masse blanchâtre,. 
opaque et revêtu d’une tunique très transparente. Ces utricules 
contiennent toujours des spermatozoïdes capillaires entortilléss 
et pelotonnés sur eux-mêmes. ë 

Glandes génitales accessoires. — Comme chez les Scutigères, | 
les réceptacles séminaux s'étendent au dessous du tube digestif. 
et les glandes accessoires au-dessus et sur les côtés. Ces der= 
nières sont au nombre de quatre et assez semblables à celles. | 
des w, mais un peu plus petites; leurs canaux excréteurs sont, 
plus longs et présentent de nombreuses circonvolutions avants 
de s’insérer dans le vestibule génital. 


SCOLOPENDRIDAE 


Scolopendra cingulata Latreille. 
MALE | 4 


Testicule. — Le tube testiculaire très étroit, s’étend dati 
les deux tiers antérieurs de la cavité somatique et se termine 


»” 
« æ Fr à 
Tr di irs “2 


RÉCHERCHES SUR LES MYŸRIOPODES 91 


en avant par un ligament très fin qui le tient suspendu au- 
dessus de l'intestin buccal : en arrière, il se déverse dans 
l’épididyme. | 
Sur toute l’étendue du tube, mais non confondus avec lui, se 
présentent des utricules testiculaires en forme de navette, au 
nombre de 24, accolés deux à deux. Chaque utricule mesure de 
"5 à omm 5 de longueur et 0""5 de largeur et possède à chacune 
de ses extrémités un fin canal excréteur, très court, intimement 
‘uni à celui de l’utricule avec lequel il est accolé, mais sans se 
confondre avec lui. Ces canaux excréteurs s’insèrent ensemble 
. dans le tube testiculaire commun. 
Epididyme. — L'épididyme est très étroit, cylindrique, fort 
long et d’un blanc jaunâtre ; 1l s’entortille sur lui-même en 
“circonvolutions très nombreuses et se déverse dans un conduit 
plus spacieux (bourse des spermatophores), qui se replie 
également plusieurs fois sur lui-même, À ce conduit fait suite 
le canal éjaculateur, qui est très court et se dirige en droite 
ligne vers l’orifice génital. 

_ Vesicule séminale. — La vésicule séminale est en quelque 
sorte impaire, elle est constituée par un court boyau irrégulier, 
de consistance flasque, formant une anse, qui entoure le tube 
digestif et dont les deux extrémités s’insèrent inégalement sur 
les côtés du canal éjaculateur. 

La bourse des spermatophores sécrète l’envelope albumineuse 
qui recouvre les écheveaux de spermatozoïdes. Dans la vésicule 


“séminale nous avons rencontré toujours le même liquide laiteux 
“chargé de pulviscule. Dans le tube testiculaire nous avons 
trouvé des spermatozoïdes libres. 

- Glandes génitales accessoires. — Sur les côtés du canal 
éjaculateur, entre les points d’insertion de la vésicule séminale 
et le bord postérieur de l’étui génital, débouchent les déférents 
de quatre glandes accessoires. Ces glandes en forme de grappes 
“ésiculaires, aplaties et d’un blanc laiteux, rappellent celles des 
Lithobies, quoique proportionnellement moins développées. La 
paire externe plus opaline, est près du double plus volumineuse 


93 | $. CHALANDE 


que la paire interne et mesure 14-16m® de longueur. La paire … 
interne, assez étroite et d’un blanc grisâtre, n’a que 8m 
à {mm de longueur. | 

Muller (1829), Kutorga (1834) et Strauss (1828) ont donné 
sur la Scolopendra morsitans o (synonyme de S. complanata 
et S. cingulata) des descriptions bien différentes de l'appareil 
génital et qui ne concordent, ni les unes ni les autres, avec le 
résultat de nos recherches. Fabre (1855) a trouvé une organi- 
sation à peu près identique. 

Spermatozoïides. — Les spermatozoïdes sont très longs et 
capillaires. Dans la bourse des spermatophores, ils se groupent 
en écheveaux qui se recouvrent d’une couche de pulviscule et 
successivement de deux tuniques superposées. Le spermato- 
phore a alors l’aspect d’un rein, mesurant 2mm 1 à 92mm 6 sur M 
1% 5 à 1mm 8. C'est sous cette forme qu'on les retrouve dans 
la vésicule séminale. À 


FEMELLE 


Sac ovarique. — Le sac ovarique n'offre rien de particulier. 
C’est toujours, comme pour les espèces que nous venons d'étu- 
dier, un long sac impair, entouré de tissu adipeux, qui s'étend 
sur toute la longueur du corps, soutenu par de nombreuses tra- 
chées au-dessus du tube digestif. Le placentaire occupe toute la 
partie antérieure. 

Cviductes. — Le sac ovarique se rétrécit à sa partie termi- 4 
nale et se prolonge en deux oviductes, l’un droit, relativement e 
court et spacieux, qui suit l'intestin terminal en dessus et | 
arrivé au rectum plonge en dessous, pour s’ouvrir dans la par- » 
tie inférieure de l’étui génito excrémentiel; l’autre excessive- M 
ment grêle, long et flottant, qui contourne l'intestin de l’autre À 
côté. pour déboucher non loin du premier. 

Fabre n’a pas trouvé ce deuxième conduit; pour lui, l'ovi= « 
ducte est impaire, O. Dubosq (1900), dans une note sur le déve- | 
loppement embryonnaire de la Scolopendre, décrit un oviducte M 
double. 


RECHÉRCHES SUR LES MYRIOPODES 08 


Réceptacles séminaux. — En afrière de l’orifice génital 
… débouchent les déférents des deux réceptacles séminaux. Ces 
« déférents sont des tubes capillaires, capricieusement sinueux ; 
« Jeur extrémité se termine par un utricule boursouflé, irréguliè- 
“rement contourné et formé d’une double tunique, l’externe 
“ présentant à sa surface des plissements ondulés. Dans leur 
cavité interne on trouve des spermatozoïdes capillaires entor- 
… tillés sur eux-mêmes, mais non sous forme de spermatophores. 
Glandes génitales accessoires. — Les glandes accessoires 
sont au nombre de deux, elles ont la forme de grappes vésicu- 
. laires allongées et étroites, assez semblables à celles de la paire 
externe des cf‘, mais beaucoup plus étroites; elles s'étendent 
sur les côtés de l'intestin terminal et se terminent chacune par 
- un déférent qui débouche en arrière du conduit génital. 


Cryptops hortensis Leach. 


MALE 


…. Testicules. — Le tube testiculaire rappelle celui de la Scolo- 
… pendre, mais ne présente que quatre utricules, non accolés, 
absolument indépendants les uns des autres et en forme de 
… navette. Ces utricules sont reliés à chaque bout au tube testi- 
 culaire commun, par un court canal excréteur très fin. 

L Epididyme. — Le tube testiculaire, relativement court, se 
‘3 renfle brusquement pour former l’épididyme, qui se replie plu- 
M sieurs fois sur lui-même et se déverse dans la bourse des sper- 
…._ matophores, autre canal plus volumineux qui se contourne 
& capricieusement pour se terminer PICDEE par un canal éjacula- 
| teur droit et court. 

» Il n'existe pas de vésicules séminales. 

| Glandes génitales accessoires. — Près de l’orifice génital, le 
_ canal éjaculateur recoit les déférents de quatre glandes acces- 
|  soires, de forme bien différente de celles qu’on rencontre chez 
les autres Chilopodes. Ces glandes, en forme de tube très fin, 


_ 


94 | 5. CHALANDE | FA AS RS. 
sont très longues et s'étendent sinueusement au-dessus du tube 4 
digestif, dans le tissu adipeux, duquel il est très difficile de les | 
isoler ; elles remontent jusqu’à la partie buccale. La paire | 
_interne porte latéralement, échelonnées sur toute sa longueur, 
une quinzaine de vésicules arrondies, presque ovoïdes et d’un 
blanc laiteux. | | 
Spermatozoïides. — Comme chez les Scolopendres, les sper- « 
matozoïdes sont capillaires et très allongés, et les spermatophores 
ont la forme d’un rein. 


FEMELLE 


Sac ovarique. — Le sac ovarique s'étend sur toute la lon-" 
gueur du corps, il est relativement étroit et le stroma ovuligène 4 
se prolonge presque dans toute sa longueur. | 

Oviducte. — Le sac ovarique se termine par un oviducte | 
simple, droit et court, qui contourne l'intestin‘ pour déboucher 
au-dessus dans l’étui génital. è 

Réceptacles séminaux. — Les réceptacles séminaux sont en 
forme de poires allongées, presque bilobées et se terminent cha- | 
cun par un court déférent. Ils contiennent sous leur tunique 
très transparente des spermatozoïdes capillaires pelctonnés sur 
eux-mêmes. E 

Glandes génitales accessoires. — Les glandes accessoires, au 
nombre de deux, s’insèrent avec les déférents des réceptacles 
séminaux, en arrière de l’étui génital. Ce sont deux longs 
canaux très étroits qui s'étendent au-dessus du tube digestif sur | 
toute sa longueur, jusqu’à l’origine des glandes buccales, etm 
sont intimement liés au tissu adipeux qui les environne. Ces | 
canaux portent sur leur côté interne, de distance en distance à 
peu près égales, de petites vésicules séssiles, arrondies, d’un. 
blanc mat, au nombre d’une quinzaine environ. Cet organe est | 
assez semblable à la paire de glandes internes des mâles. | 


GEOPHILIDAE 


Fabre (1855), ne consacre que quelques lignes à la famille des + 
Geophilidae, quoique ses recherches se soient étendues à quatre: | 


20 


RÉCHERCHES SUR LES MYRIOPÔDES 95 


espèces : Geophilus electricus, G. Ilicis, G. convolvens et 
… G. Gabrielis (G. Gabrielis — Himantarium Gabrielis). Les 
… deux figures { et ©) qu’il donne, comme type commun à ces 
» quatre espèces et qui sont reproduites dans certains traités de 
Zoologie, sont loin d’être exactes. 

La figure 13 du G. Gabrielis ® se rapporte bien à l’Himan- 
tarium Gabrielis $, mais non aux autres espèces. La figure 18 
du o donne une idée absolument fausse de cet appareil. 

Le texte de ses descriptions ne concorde pas davantage avec 
ce que nous avons trouvé chez les Geophilus, Chaetechelyne, 
Stigmatogaster et Himantarium, qui sont les principaux types 
de la famille des Geophilidae. 

Nous avons trouvé, tant chez les mâles que chez les femelles, 
. deux formes distinctes : une première qui réunit les Geophilus, 
… les Chaetechelyne et les Stigmatogaster, et une seconde, celle 
- des Himantarium. Nous décrirons séparément ces deux types. 
; 


Geophilus carpophagus Leach ; 
Chaetechelyne vesuviana Newport ; 
Stigmatogaster subterraneus Leach. 


‘1 MALE 


1 ; CS 


L'appareil génital n’occupe pas toute la longueur du corps de 
. l'animal, il s'étend seulement dans la moitié ou le tiers posté- 
_ rieur. 

i Testicules. — Le tube testiculaire semble être une simplifi- 

cation de ce que nous avons trouvé chez les Scolopendres et les 

|  Cryptops : il ne possède que deux utricules, très allongés et 

kétroits, presque fusiformes, indépendants l'un de l’autre et 


“reliés chacun au tube médian par un court canal excréteur à 


chacune de leurs extrémités. | 
…—…… Dans leur position normale, ces utricules sont accolés l’un à 
l'autre sur la moitié de leur longueur, la moitié postérieure de 
Jun juxtaposée à la moitié antérieure de l’autre. Leur lon- 


“aueur, 7-Jum, est environ du tiers ou la moitié de l’ensemble 


SOC. L'HIST NATURELLE DE TOULOUSE (T. XXXVI). 10 


me x 


06 $. CHALANDE | 


de l'appareil. Dans la figure de Pabré 
(fig. 18), ils atteignent tout au plus Ne 
dizième et sont complétement séparés « 
l’un de l’autre, comme semble l'indiquer À 
sa description. k 

Epididyme. — Faisant suite au tube 
testiculaire, l’épididyme est un canal très …« 
fin et très long, égal à la longueur du « 


4 


corps de l’animal (Geophilus carpopha- « 
gus), où à la moitié (Chaetechelyne 
vesuviana). Il se contourne capricieu-" 
sement sur lui-même, un grand nombre 
de fois, puis se renfle brusquement pour 


. an 
former un boyau plus spacieux, la bourse 
des spermatophores qui, après un certain 


nombre de circonvolutions, se divise en 
deux branches qui entourent le tube di- 
gestif et serejoignent au-dessous de l'in- 
testin terminal, pour former un canal. 
éjaculateur droit et très court. 


Ces deux déférents, ainsi que le canal 
qui les précède, sont gonflés par des quan- 
tités considérables de spermatozoïdes" 
réunis en pelotes arrondies, accumulées 

les unes contre les autres. Dans le tube J 
FiG. 2. — Geophilus St 
phagus. Appareil génital G. testiculaire et l’épididyme on ne trouve 


Gr., 
U. Utricules testiculaires, lon- lot sper toz i de an 
gueur 1-9=®, — Tt. Tubes Fr de DESPESE les perma 0 , n- 


testiculaires. — E. Epididyme tournés en spirale, cheminent côte à côte, 
long. 45ww, — 4, Déférents, 


long. 18". — Ge. Glandes formant un long cordon. 4 
génitales externes, long, 11""5 


— Gi. Glandes génitales in Dans le type Chaetechelyne, les défé- 
ternes, long. 8". — Jm, Por- 


tion terminale de l'intestin rents sont très spacieux et relativement 
moyen. — Jt. Intestin termi- - 


mal. — Tm. Tubes de Malpi- courts, à peu près égaux en longueur 
ghi. — R Rectum. — Lon UPS, Rp P E 2 


gueur de l'animal 43%*. — aux utricules. 
Longueur de l'appareil génital 


dans sa position normale 2%2%»*. ans le type Geophilus, iüls. °0 
— Les organes ont été un 


peu, écartés Jésus des autres. nIütôt grèles et deux fois plus longs ER 


LD 
+ 


ne RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 


les utricules et la bourse des 
spermatophores ne se différencie 
pas de l’épididyme. 

Dans les deux types, les défé- 
 rents se resserrent brusquement 
vers les derniers segments et 
deviennent presque capillaires 
chez les Geophilus. 

Nous n'avons pas trouvé de 
vésicules séminales, elles sont 
remplacées dans leur fonction 
par la bourse des spermatopho- 
res et les déférents. 

Glandes génitales accessoi- 
» res. — À l'extrémité du canal 
éjaculateur débouchent quatre 


- glandes accessoires: une paire 
- interne très courte et une paire 
- externe deux ou trois fois plus 

longue; les unes et les autres 
constituées par un tube cylindri- 
“que sinueux et opaloïde, 


…. Spermatozoïdes. — Les sper-. 


Er] 


…matozoïdes sont capillaires et 
«très longs, ils se contournent 
“en spirale et s’enroulent un cer- 
tai nombre ensemble, forma- 
nt une sorte de cylindre qui se 
“recouvre d’une couche de pul- 


“vicule protectrice. Nous n'avons 
pas trouvé la tunique envelop- 


(1 2 


«pante que signale Fabre. 


+ 
ca 


FEMELLE ! 


x Te 


k « 
LT ares 
pt Cr 


or 


Sac ovarique. — Le sac ova- 


7Pel 
= 4 
14 


97 


Fic. 3. — Chætechelyne vesuviana. Appa- 
reil génital ©. Gr., 5. 

UT. Utricules testiculaires, long. 7"". — 
Ce. Canaux excréteurs, long. 3-4". — Ti. 
Tube testiculaire médian, long. 8". 
E. Epididyme, long. 20". — B. Bourse 
des spermatophores, long. 107". D. 
Déférents, long, 10"=. — Ge. Glandes gé- 


nitales externes, long. 20m». — Gi. Glandes 
génitales internes, long. 5°". — It. Intestin 
terminal. — R. Rectum. — Longueur de 
de l'animal 50%. — Longueur de l'appareil 


génital dans sa position normale 20%. — 
Les deux utricules testiculaires, qui sont 
toujours intimement liés, ont été séparés 
ainsi que les autres parties de l'appareil, et 
l'intestin terminal a été coupé avant le 
point d'insertion des tubes de Malpighi. 


O8 . Ÿ. CHALANDÉ SE 


rique ne présente aucune particularité, c’est toujours comme 
chez les autres Chilopodes, un sac impair, droit, s'étendant | 
plus ou moins dans la moitié postérieure du corps et présentant | 
un seul stroma ovuligène. : 1 

Oviducte. — Le sac ovarique se rétrécit peu à peu et se. 
continue en un oviducte simple, rectiligne qui, arrivé au rec-* 
tum, plonge en dessous de l'intestin terminal, pour déboucher | 
à la partie inférieure du conduit génito-excrémentiel. 4 

Au moment de la ponte, l’oviducte se dilate et devient plus : 
spacieux que le sac ovarique. 4 

Réceptacles séminaux. — Les réceptacles séminaux sont de 
forme ovoïde, blanchâtres et translucides à la périphérie. Les 
noyau opaque est formé par une agglomération de rouleaux de 
spermatozoïdes. Les déférents sont d’une excessive ténuité et se 
contournent souvent en de nombreuses sinuosités. Parfois, ils 
sont au contraire presque droits. | 

Glandes génitales accessoires. — Les glandes accessoires,* 
au nombre de deux, sont tubulaires, un peu semblables à celles: 


* 200 


des mâles, fortement sinueuses et remontent, accolées à l'ovi- 
_ducte, jusque sur les cotés du sac ovarique. 

Fabre a vu chez les G. electricus, G. Ilicis et G. convol- 
vens (1; de petites glandes formées d’une houppe blanche et 
arrondie de vésicules microscopiques inégales et pédiculées (GP }' 
mais 1l n’en donne pas la figure. | 


Himantarium Gabrielis Linné. 


MALE 


L'appareil génital © de l’Himantarium présente beaucoup de 
ressemblance avec celui des autres Géophilides, il en diffère 
cependant notablement par quelques détails de structure et pi 
la disposition générale. $ 


(1) D'après la description que cet auteur donne des glandes vér é- 
nifiques du G. convolvens, nous devons, sans hésiter, identifier cet Le 
espèce au Chaetechelyne vesuviana Re ot 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 99 


Testicules. — Le tube testiculaire pré- 
sente deux utricules courts, presque ovoides, 
- indépendants l’un de l’autre, reliés à chacune 

de leurs extrémités au tube médian, par un 
court canal excréteur. Ces deux utricules sont 
presque accolés l’un à l’autre vers leur extré- 
 mité, présentant ainsi, avant qu’on les ait 
dissociés, l'aspect d’un seul utricule très al- 
| longé. En les ouvrant, on les trouve gonflés 
de spermatozoïdes et de cellules mères. 

A une courte distance de la jonction des 
canaux excréteurs, le tube testiculaire, après 
plusieurs sinuosités, s'appuie sur lesdeux 
glandes accessoires externes, qui remontent 
côte à côte, accolés l’une à l’autre, jusque 
vers les utricules. 

Epididyme. — L’épididyme, qui fait suite 
au tube testiculaire, est un canal très étroit 
qui ne se différencie pas de ce dernier et 

- qui, toujours appuyé sur les glandes acces- 
- soires, auxquelles 1l est intimement lié, se 
* replie en de nombreuses circonvolutions 

autour d'elles, puis se dirige en droite ligne, 

- jusqu’à la bifurcation des déférents. 

Déférents. — Les déférents eux-mêmes 

“cheminent également avec les glandes acces-  * 

soires, enlacent l'intestin terminal et se 
| rejoignent en dessous, pour former le canal 
éjaculateur, qui est très court. 


Re.) 


r 


— Nous avons trouvé dans les déférents une 

LA tue . SE Fic. 4 — Himantarium Gabrielis. Appa- 
+ par pp 
À disposition particulière que ÉRnte be à 


nous n'avons rencontrée chez  U: Utlricules testiculaires, long. 3"°6. — Æ. 
S Epididyme soutenu par les glandes externes. 


1 — 4. Déférents, long. 7"°2 — V. Appareil 
—……valvulaire. — Ge. Glandes génitales externes long. 11"®. — Gi. Glandes génitales internes, 
long. 3""6. — Jt. Intestin terminal. — R. Rectum. — Longueur de l'animal 430, — 

Longueur de l'appareil génital dans sa position normale, 28, — Les utricules testicu= 


laires ont été légèrement écartés l'un de l'autre. 


100 J. CHALANDE «5 


aucun autre Chilopode et qui mérite une attention particulière. 4 
Non loin du rectumvers la moitié postérieure de chaque défé-" 
rent, on distingue une petite ampoule ovoïde, mesurant environ 
Omm5 de longueur et Omm9 de largeur; en avant de cette am- 
poule on en trouve une seconde plus petite qui parfois se ré: 
duit à un léger renflement ou disparait. Me. 
Si l’on pratique une coupe longitudinale de ces deux ampou-« 
les, on trouve à l’intérieur de chacune deux cavités, l’une anté- Ë. 
rieure ovoide, l’autre postérieure, plutôt en forme d’entonnoir, : À 
séparées l’une de l’autre jar un bourrelet circulaire qui doit 
former valvule. Chaque déférent se trouve ainsi muni d’un dou-« 


ble appareil valvulaire, qui semble disposé de manière, non à 
retenir les spermatozoïdes à l’intérieur, maïs, au contraire, à. 
leur empêcher de remonter le canal au moment de l'expulsion. … 

L'ensemble de l'appareil génital n’occupe que le quart ou le 
tiers de la longueur du corps de l'individu. , DS. 

Glandes génitales accessoires. — Les glandes accessoires sont 
au nombre de quatre, constituées les unes et les autres par un 
tube cylindrique et opaloïde. La paire interne est sinueuse et 
très courte ; la paire externe, très longue, chemine côte à côte, à 
comme on l’a vu, avec les déférents et remonte presque jusque 
vers les utricules, servant ainsi de soutien à l'épididyme. + : 

Spermatozoïdes. — Les spermatozoïdes n’offrent pas de diffé: M 


rence avec ceux des autres Géophiles. 


FEMELLE 

L'appareil génital © n’occupe qu’une très faible portion de 
la longueur du corps de l’animal (un dizième ou un huitième), … 
et est semblable à celui des autres Géophilides, les réceptacles" 
séminaux seuls diffèrent. Ils sont chez les Himantarium de 
forme globulaire, leur noyau est d’un blanc mat et leur tuni= 
que d’une transparence cristalline. Les déférents de ces récep= 
tacles sont plus longs et capricieusement contournés. 


À RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 101 


+ 


Diplopodes. 
MALE 


L'appareil génital o se compose d’un tube testiculaire, sim- 
_ple ou double, qui s’étend depuis son origine dans les derniers 
seoments du corps, entre le tube digestif et la chaine ganglion- 
naire et se déverse en avant, par deux orifices pairs, situés à la 
base de la 2° paire de pattes, entre le 2e et le 3° segment. 

Il n'existe pas de vésicules séminales, ni de glandes accessoi- 
res, comme chez les Chilopodes. 


FEMELLES 


Chez les 9, l'appareil reproducteur se compose, dans la plu- 

. part des cas (exception pour les Chordeumidae), d’un sac ova- 

rique impair, qui prend naissance dans les derniers segments 
du corps, s’étend également entre le tube digestif-et la chaîne 

- ganglionnaire et se déverse en avant par deux vulves paires, 
situées à la base de la 2e paire de pattes, entre le 2e et le 3° seg- 
ment. 

Ce sac ovarique présente sur sa plus grande étendue, et dès 
son origine, deux stroma ovuligènes qui ne sont séparés par 
aucune membrane et sur lesquels se développent les ovules, 

. renfermés chacun dans une petite capsule ovarique, très trans- 
… parente, rattachée au placentaire par un court pédicelle. Tant 
- que les ovules ne sont encore que peu développés on distingue 
“très nettement, à travers la tunique transparente du sac ovari- 
que, les deux stroma ovuligènes chargés d’ovules à différents 
. degrés de croissance; mais, au fur et à mesure que ceux-ci ont 
. acquis leur maturité, les capsules ovariennes se déchirent et les 
…ovules se répandent dans toute la cavité, qu’ils boursouflent 
“irrégulièrement. Entre les ovules complètement développés on 
en distingue de nouveaux en voie d’accroissement qui remplis- 


e 
4 


sent les interstices laissés libres, 


102 J. CHALANDE 


À la hauteur du 6° au 7° segment, le sac ovarique se divise 
en deux courts oviductes qui se rendent dans les vulves. l 
On ne trouve jamais de glandes génitales accessoires, comme K 
chez les Chilopodes, et les réceptacles séminaux font le plus sou- M 
vent défaut. 
D’après Fabre, les deux oviductes « forment ensemble un M 
demi-cercle et se rendent directement, sans aucune flexuosité, - 
chacun à l'orifice génital du même côté ». Chez les Polydesmus, 
nous avons trouvé une disposition différente. Lorsqu’à l’état « 
normal les vulves sont abritées au fond de la fossette génitale, « 
chaque oviducte est recourbe en forme d’S, vers la région dor- « 
sale, où se trouve alors logée la vulve correspondante; au mo- 
ment de l’accouplement, les vulves étant projetées au dehors, “ 
chaque oviducte décrit un demi-cercle complet pour franchir la M 
fossette. ; 
Chez les Chordeumidae le sac ovarique est double et Composé 4 
de deux longs tubes cylindriques ayant chacun son stroma ovu- 
gilène. Ces deux boyaux s'étendent côte à côte, sous le tube 
digestif, indépendant l’un de l’autre, et ne se rejoignent qu'à ; 
une courte distance des vulves pour se séparer à nouveau en « 
deux oviductes. | 
Nous n'avons pu poursuivre nos investigations sur assez de 
sujets pour nous permettre de donner une description détaillée M 
de l’organe reproducteur des Chordeumidae. Fabre a décrit cet 4 
appareil chez le Craspedosoma polydesmoïdes, dénomination M 
très incertaine, le nom de l’auteur n’étant pas indiqué (4). 


(4) Les synonymes de cette espèce sont : 


Craspedosoma polydesmoides Leach, 1814 : (?) Atractosoman 
bohemicum Rosicky, 1876; — Craspedosoma polydesmoïides GM 
Kock, 1814 : Chordeuma silvestre G. Kock, 1847; — Craspedo-x 
soma polydesmoides Risso, 1826 : Atractosoma meridionalen 
Fanzago, 1876; — Craspedosoma polydesmoides Fanzago, 1874: 
Atractosoma Canestrinii Fedrizzi, 1877; = Craspedosoma poly=« 
desmoïides Rosicky, 1876 : Chordeuma silrestre C, Kock, 1847. 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 103 


LÀ 


ORIFICES GÉNITAUX 


Les orifices génitaux sont toujours doubles dans les deux 
sexes et situés en arrrière de la 2° paire de pattes, entre le 2e et 
le 3 segment, Les organes qui les portent, pénis ou vulves, 
présentent des types bien distints en rapport avec le mode d’ac- 
couplement; les vulves surtout offrent. deux types bien tran- 
chés : | 

10 Organes fixes : Pollyxenidae et Glomeridae, chez lesquels 
l’accouplement est direct ; 

2° Organes mobiles : Polydesmidae, Chordeumidae et Tuli- 
dae, chez lesquels l’accouplement est indirect et s’opère avec le 
concours des pattes copulatrices dn 7° segment. 


PENIS 


Chez les Pollyxenidae, les pénis sont longs, volumineux, 
coniques et toujours saillants au dehors. L'animal peut les cou- 
cher contre la lame ventrale postérieure, ou les relever, mais 
ne peut les faire rentrer dans la fossette MEME EPSON 
ee. ne direct. 

Chez les Glomeridae, ils sont en forme de mamelons sail- 
lants et fixes, accolés à la base des pattes de la 2° paire........ 
TT... . Accouplement direct. 

Chez les Polydesmidae, il n’y a en quelque sorte pas de pénis, 
les ouvertures génitales G' sont situées dans l’article basilaire 
des pattes de la 2e paire, qui est perforé.................... 
5 .......  Accouplement indirect. 
bte les Julidae, il y a deux pénis, accolés l’un à l’autre, 
“oujours cachés dans la fossette génitale à l’état normal et que 
Panimal peut faire saillir au dehors au moment de l’accouple- 
.. MMA UE Accouplement indirect. 


YULVES 
Chez les Pollyxenidae et les Glomeridae, les vulves sont en 
forme de mamelons et accolées à la base des pattes dé la 2° paire; 


%- : 
ñ 


104 J. CHALANDE 


elles sont fixes, toujours saillantes au dehors et ne peuvent être . 
abritées dans la fossette génitale. ...... Accouplement direct. 

Chez les Polydesmidae, Chordeumidae et Tulidae, les vul- 
ves sont très volumineuses, libres, non accolées l’une à l’autre 
et toujours cachées au fond de la fossette génitale, sous l’arceau 
du 3° segment ; l’animal peut les faire saillir au dehors, au mo- 
ment de la copulation .............. Accouplement indirect. 

La famille des Polyzonidae, représentée dans le centre de la 
France par le Polyzonium germanicum et dont nous n’avons 
pas encore trouvé d’exemplaire dans le Midi, présente, au point 
de vue des organes génitaux externes, un type spécial. 

Les vulves chez les © et les pénis chez les G, sont saillants. 
et non rétractiles, ce qui indique l’accouplement direct. Mais 
par contre, les deux paires de pattes du 7° segment subissent 
une transformation, ou plutôt une modification de forme, qui 
pourrait les faire prendre pour des organes copulateurs, et elles 
sont, en effet, désignées dans les diagnoses sous le nom de 
« Pattes copulatrices ». Or, la présence des organes copula- 
teurs indique toujours l’accouplement indirect. | 

Nous n'avons jamais été témoins de l’accouplement des Po- 
lyzonium, mais tout nous porte à croire qu'il doit être direct 
comme chez les Pollyxenidae et les Glomeridae. Cette trans- 
formation des pattes du 7° segment n’est, en effet, pas complète, 
c'est une modification de forme qui rappelle un peu les pattes 
ouvrières des Glomerides « et dont nous ne connaissons pas | 
le but, mais on ne peut y voir un organe copulateur chargé de 
transporter le sperme des pénis du œ aux vulves de la 9, 
comme cela existe chez les Polydesmidae, les Chordeumidae 
et les Julidae. 

Fabre semble ne pas avoir bien saisi le jeu des vulves chez 
les Polydesmidae et les Julidae au moment de l’accouplement « 
et ne les avoir vues qu’à l’intérieur de la fossette génitale. Elles 
présentent des dispositions et une orientation bien différente 
dans ces deux groupes. . 


é 


Chez les Polydesmidae, les vulves sont placées au fond de 


-22 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 1405 


la fossette génitale dans une position inverse de celle qu’elles 
… occupent lorsqu'elles sont saïllantes au moment de l’accouple- 
“ ment; soutenues par une petite charpente chitineuse, elles évo- 
luent autour de ce support comme centre, décrivant un demi- 
… cercle complet et sont ainsi projetées au dehors en arrière de 
“+ la fossette génitale, sur l’arceau ventral du 3° segment. 
Chez les Tulidae, au moment de l’accouplement, elles font 
saillie au dehors en avant de la fossette génitale dans la même 
- position qu'elles avaient à l’intérieur ; les deux vulves S’écar- 
tent seulement un peu et augmentent de volume, 


ORGANES COPULATEURS 


+ Jln’existe pas d'organes accessoires pour la, copulation chez 
… les Pollyxenidae et les Glomeridae. Nous avons reconnu que 
« les deux paires de pattes supplémentaires que l’on trouve sous 
« la scutelle anale, en avant des valvules chez les Glomérides «, 
ne sont pas des pattes copulatrices, comme on les désigne géné- 
À ralement, mais bien des pattes ouvrières, servant aux mâles 
à pour la confection des boules de terre, dans lesquelles les œufs 
à sont enfermés un à un, au moment de la ponte. 
…. Chez tous les autres Diplopodes, le mâle possède des organes 
copulateurs (Pattes copulatrices) situés dans le 7° segment et 
provenant de la transformation de 4 ou 2 paires de pattes de ce 
segment. Les pattes de la 2€ paire du 6° segment et celles de la 
— 1"° paire du 8°, peuvent également chez certaines espèces être 
: transformées en vue de la copulation. 
—._ Egalement en vue de la copulation, les pattes de la qe paire 


(er seoment), chez les Zulidae, subissent à l’âge adulte une 
» profonde transformation. 

‘ Les pattes copulatrices sont, chez les lules, abritées et cachées, 

: à l'état normal, dans une fossette génitale, entre le 6° et le 
7: segment, l'animal ne les fait saillir au dehors qu’au moment 

L la copulation. 


Chez les autres Dipiopodes, Blaniulus, Polydesmidae, Chor- 


106 J. CHALANDE 


deumidae et Polyzonidae, elles sont toujours saïllantes et or-. 
dinairement couchées sur l’arceau ventral. 


SPERMATOZOÏDES 


Les spermatozoïdes sont capillaires chez les Diplopodes, dont 
les femelles possèdent des réceptacles séminaux (Pollyxenidae 
et Chordeumidae). Ils ont la forme cellulaire et sont privés de 4 
mouvement chez les autres (Glomeridae, Polydesmidae et | 
lulidae.) | 


POLLYXENIDAE 


Pollyxenus lagurus Lin. Latreille. 
Pollyxenus lucidus mihi. 


MALE 


Testicule. — Le tube testiculaire est impair, en forme de sac À 
allongé et s'étend depuis le segment penultième jusqu’au 3° seg- 
ment antérieur. La glande spermagène occupe la moitié posté- 
rieure de ce sac, qui présente dans cette partie un aspect bour- « 
souflé et vésiculeux, tandis que dans la partie antérieure, il est s 
lisse et graduellement rétréci. È 

A la hauteur du 3e segment, le tube testiculaire se divise en 4 
deux courts déférents qui se rendent dans les ouvertures géni-" 
tales situés entre le 2° et le 3° segment, en arrière de la 2° paire 
de pattes. 

Organes génitaux externes. — Chez les Pollyxenus, il 
n'existe pas d’organes copulateurs accessoires. Les déférents du 
tube testiculaire débouchent dans deux pénis coniques, placés 
côte à côte, en arrière de la 2€ paire de pattes et qui occupent 
par la largeur de leur base, toute la partie médiane de l’anneau 
Pendant le repos ou la marche, ils sont couchés en arrière, entre | 
les pattes de la 3° paire. L'animal peut à volonté les redresser 
perpendiculairement à la ligne ventrale. 

Spermalozoïides. — Les spermatozoïdes sont capillaires et. 


x 


RECHERCHES SUR LES MŸRIOPODES 407 


présentent à leur extrémité un volumineux renflement piri- 
forme. C’est sous cette forme que Fabre les a trouvés dans les 
réceptacles séminaux de la Q ; chez les o7, il ne les a rencon- 
trés qu'à l’état de filament entortillé dans une vésicule diaphane. 
Nos recherches ont été infructueuses sur ce point. 


FEMELLE 


Sac ovarique. — Le sac ovarique s’étend, comme le tube 
testiculaire du G', depuis le segment pénultième jusqu’au 3e seg- 
ment antérieur ,entre le tube digestif et la chaîne ganglionnaire. 
Dans ses deux tiers postérieurs, c’est-à-dire dans la région anale, 


. le sac ovarique présente dès son origine, sur sa face ventrale, 


deux stroma ovuligènes parfaitement distincts l'un de l’autre et 
où se développent les ovules. Ces deux placentaires ne sont sé- 
parés par aucune membrane. 

Dans sa partie antérieure, le sac ovarique se rétrécit gra- 


- duellement et, enfin, se divise en deux oviductes courts, diver- 


gents, qui se rendent dans les vulves, situées en arrière et à la 
base de la 2° paire de pattes. 

Réceptacles séminaux. — En arrière des ouvertures géni- 
tales, chaque oviducte recoit le déférent, très court, d’un petit 
utricule ovoïde, transparent, dont le noyau, formé de sperma- 
tozoïdes, est d’un blanc mat. Ces utricules sont des réceptacles 
séminaux, très difficiles à trouver, étant plus petits que la 


pointe de l’aiguille à dissection ; malheureusement, à l’époque 


où j'eus la bonne fortune de constater leur existence, je ne 
poursuivis pas l’étude des spermatozoïdes qu'ils contenaient. 
Vulves. — Les orifices génitaux sont situés dans deux vulves 


paires, fixes, qui font saillie à la base des hanches de la 2e paire 
de pattes. Ces vulves sont globuleuses, finement granuleuses et 


présentent leur ouverture en forme de fente transversale, dont 
les bords sont finement ciliés. 

Accouplement. — Chez les Pollyxenus, l’accouplement est 
simple, direct et s’opère sans l'intermédiaire de pattes copula- 


À 


108 ji. CHALANDE :"# 
trices. Il y a simplement rapprochement des ouvertures géni- 
tales des deux sexes. ; 4 


GLOMERIDAE 


Glomeris marginata Willers. 
Glomeris pyrenaica Latzel. 


MALE 


Testicules. — Le tube testiculaire présente une conformation » 
absolument spéciale ; c'est un sac impair qui s'étend sur toute L 
la longueur du corps et présente sur les deux tiers de sa partie 4 
postérieure deux séries latérales de vésicules sphériques ou M 
ovoides, au nombre de 25 à 30 environ de chaque côté, ces M 
vésicules se pressent, chevauchent les unes sur les autres et. 
communiquent chacune avec le canal médian commun par un 
très court pédicelle. ne 

Dans le tiers antérieur, le tube se rétrécit peu à peu et, « 
enfin, se divise en deux courts déférents qui se courbent en « 
arc pour se rendre dans les ouvertures génitales, situées dans. 
deux mamelons, placés à la base des hanches des pattes de la. 
2° paire. v 

Il n'existe pas de pattes copulatrices. | 

Pattes ouvrières. — Chez les G', on trouve à la partie anale, « 
sous la dernière scutelle dorsale et en avant des valvules, 2 pai- 4 
res de pattes supplémentaires d’une structure particulière et 
variable selon les espèces. Ces pattes que l’on ne retrouve pas 
chez les femelles, et que l’on dénomme à tort « pattes copula=« 
trices », ne servent ni à la copulation, ni à la locomotion, nous 
leur avons donné dans nos descriptions, le nom de « Pattes 
ouvrières », en raison de leur fonction au moment de la ponte. 

Spermatozoides.— Les spermatozoïdes sont cellulaires, fusi-« 
formes, dépourvus de flagellum et privés de mouvement. IIS 
rappellent ceux des Crustacés décapodes. | 


RECHERCHES SUR LES MŸRIOPODES 109 
FEMELLE 


Sac ovarique. — Le sac ovarique s’étend depuis le segment 
pénultième jusqu'au 3° segment antérieur. Il est impair, assez 
spacieux et présente sur sa paroi ventrale deux stroma ovuli- 
gènes parallèles, qui occupent les deux tiers postérieurs de l’or- 
gane. Dans le tiers antérieur, le sac ovarique se rétrécit peu à 
peu et, vers le 3° segment, se divise en avant en deux courts dé- 
férents qui divergent et se courbent en formant ensemble un 
demi-cerele pour se rendre dans les vulves correspondantes. 

Vulves. — Les vulves sont situées en arrière et à la base des 


hanches des pattes de la 2° paire. Elles sont fixes et forment 


chacune un petit mamelon prismatique, obliquement tronqué, 


- finement granuleux et dont l’orifice central est bordé de soies 


Es 


raides. 

Accouplement. — Nous n'avons jamais été témoins de l’ac- 
couplement des Glomeris, mais la disposition des pénis et des 
vulves et l'absence d’organes copulateurs, chez les mâles, indi- 
quent qu’il doit y avoir accouplement simple et direct, unique- 
ment par la juxtaposition des ouvertures génitales des deux sexes. 


POLYDESMIDAE 


Polydesmus complanatus Linné. 
Polydesmus gallicus Latzel. 
Polydesmus inconstans Latzel. 


 Testicules. — La glande spermagène présente une structure 
remarquable, elle est formée de deux longs tubes très étroits, 


«s'étendant depuis le segment pénultième jusqu'aux orifices gé- 


nitaux à la hauteur du 3° segment antérieur. Ces deux tubes, 


…presques parallèles sur toute leur longueur, jusqu’au 3*segment, 


“sont: reliés entre eux par des canaux transverses échelonnés à 


égale distance les uns des autres, depuis l’origine de l’appareil 
jusqu'au 6° segment antérieur ; on en trouve environ 10 à 12 


110 Î. CHALANDE "20 


segments parcourus. Sur les côtés latéraux de cette échelle 
testitulaire, à la hauteur de chaque échelon, les tubes longitu-= 
dinaux portent une petite vésicule sphéroïdale, blanchâtre, « 
ratachée par un court pédicelle. F 

À partir du 6e segment, les canaux transverses et les vésicules « 
latérales disparaissent, les deux tubes longitudinaux se réunis-. 
sent côte à côte et se prolongent en droite ligne jusqu’au 3° seg- 4 
ment, où ils se séparent en deux courts déférents, légèrement « 
courbés, qui se rendent dans les orifices génitaux, situés dans 
les hanches des pattes de la 2e paire. 4 

Chaque canal éjaculateur traverse ainsi l’article basilaire de 
la patte correspondante, pour s'ouvrir au milieu d’un petit | 
mamelon saillant sur la hanche. 

Organes copulateurs. — Dans le 7° segment, est situé l'or: 
gane copulateur, formé au dépens de la {r° paire de pattes de ce 
segment. Cet organe, assez compliqué dans sa structure, quoi- à 
que ayant une forme générale spéciale pour chaque espèce, 4 
présente souvent des variations de détail selon les individus. 

L’arceau ventral du 7° segment porte en arrière une paire de | 
pattes ambulatoires et en avant la paire de pattes copulatrices; « 
au devant de celles-ci, l’arceau ventral est profondément excavéM 
jusqu’à son bord antérieur. 4 

Les pattes copulatrices sont constituées par des hanches très“ 
développées, larges, plus ou moins profondément excavées; sur Ë 
leur bord postérieur vient s’articuler le reste de la patte, for=. 
mant un seul article, mais où l’on peut encore distinguer troisM 
parties : le fémur, le tibia et le tarse. Cet ensemble, grâce à 
l'articulation coxo-fémorale, peut se relever ou se coucher dans | 
l'excavation que présente la hanche. C’est cette dernière posi=« 
tion qu’il occupe en dehors de l’accouplement. 

Le fémur est représenté par une protubérance arrondie, toute 
hérissée de poils épars, très vigoureux et creusée sur sa, face 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 411 


de la hanche. Au fémur fait suite (sans articulation) une partie 
allongée et divisée plus ou moins profondément en deux bran- 
ches, l’une postéro-interne, c’est le tibia, l’autre antéro-externe, 
très longue et repliée en arrière en forme de crochet, abritant 
la première dans sa concavité, c’est le tarse. 

_ La branche postéro-interne ou tibia, renflée dans sa partie 
moyenne, présente avant son extrémité une touffe de soies cour- 
tes et serrées. Au milieu de ce coussinet piligère, s’ouvre un 
pore microscopique communiquant avec une ampoule interne, 
en forme de boyau court et replié sur lui-même, qui n’est autre 
chose que l extrémité d'un canal étroit qui parcourt letibia dans 

. toute sa longueur et vient déboucher dans la fossette située à la 
partie interne de la hanche. 

L'ensemble de l'organe est parcouru par de nombreuses tra- 
chées. 

Chez les Strongylosoma, les pattes copulatrices ont une struc- 
ture différente et ne présentent pas de coussinet piligère. 

Spermatozoïides. —. Les spermatozoïdes sont cellulaires et 
privés de mouvement. 


FEMELLE 


… Sac ovarique. — Le sac ovarique diffère peu de ce que nous 
… avons vu déjà chez les Pollyxenus et les Glomeris, c’est toujours 
… un long sac impair s'étendant depuis l'avant dernier segment 
anal jusqu’au 3° segment antérieur et présentant sur sa face 
….ventrale, dans les deux tiers postérieurs, deux stroma ovuli- 
gènes distincts, sur lesquels se développent les ovules. 


… Dans le tiers antérieur, le sac ovarique diminue de capacité 
met, enfin, se divise en avant en deux oviductes courts qui, à 
5 Pétat normal, lorsque les vulves sont abritées sous la lame ven- 
mtrale, sont contournés sur eux-mêmes en forme d’S. 

… Vulves. — Le second segment est fortement échancré sur son 
“bord postérieur ventral et le troisième présente également une 


“échancrure à son bord antérieur correspondant. Dans la fossette 
à 


$0C D’HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XIXV). 11 


119 f. CHALANDE 50 


ainsi formée, entre les deux-segments, se trouve, en avant, la“ 
9e paire de pattes ambulatoires et en arrière de celles-ci, less 
vulves qui, à l'état normal, sont cachées au fond de cette fos- L 
sette génitale et ne sont saillantes au dehors qu’au moment de 
l'accouplement. 

Les vulves sont absolument mobiles. Quand elles sont abri-“ 
tées sous l’arceau ventral, elles sont supportées par une petite“ 
charpente chitineuse sur laquelle les oviductes se replient. Au 


FiG. 5. — Polydesmus inconstans Latz. Vulves en pleine turgescence. I. Les vulves de 
face. IT. Les vulves de côté; a) Deuxième paire de pattes ; b) Troisième paire de pattes: \ 


moment de l’accouplement, elles sont projetées en avant, décris 
vent un demi-cercle autour de la pièce chitineuse, franchissent 
la fossette génitale et se couchent en arrière sur l’arceau apode 


est tournée du côté de l’arceau et présente l’autre face hérissée 
de poils très courts. | 


RECHERCHÉES SUR LES MYRIOPODEES 4tà 


pour la même raison qu'il les dit « accolées à leur base » quand, 
au contraire, elles sont complètement séparées l’une de l’autre. 

Accouplement. — L'accouplement n’est Jamais simple, 1l n’y 
_a pas accolement des orifices génitaux des deux sexes, la fécon- 
dation s effectue au moyen du transport du sperme, d’abord 
des orifices génitaux du mâle aux pattes copulatrices, puis de 
celles-ci aux vulves de la femelle. 


IULIDAE 


Nous avons poursuivi nos recherches sur la structure des or- 
ganes génitaux des lules, sur un certain nombre d'espèces et 
principalement sur : 


Cylindroiulus londinensis Leach. 
Tulus cognatus Latzel. 

Schizophyllum mediterraneum Latzel. 
Schizophyllum sabulosum Linné. 


Chez tous la conformation est identique, sauf pour les orga- 
nes copulateurs qui varient de forme pour chaque espèce et 
présentent souvent des modifications pour les individus d’une 
même espèce. 


MALE 


_ Testicules. — La glande spermagène a, par sa conformation, 
une grande ressemblance avee celle des Polydesmus. Elle est 
composée également de deux tubes longitudinaux qui s'étendent 
depuis les derniers segments du corps jusqu’au 3 segment an- 
Ë térieur, entre le tube digestif et la chaîne ganglionnaire, et de 
canaux transverses qui les relient, formant ainsi une échelle 
3 sur presque toute son étendue. Dans la partie postérieure, à 
“partir de son origine, les tubes longitudinaux présentent, laté- 
_ ralement une série de 6 à 9 vésicules arrondies et d’un blanc 
“nat, portées chacune sur un court pédicelle, Le nombre de ces 


Le 


414 j, CHALANDÉ 


vésicules n’est pas constant pour les individus d’une même - 
espèce. Lorsque les vésicules cessent, les canaux transverses M 
diminuent peu à peu de longueur, d’arrière en avant, et les 
tubes longitudinaux se rapprochent insensiblement ; enfin, les 
canaux transverses disparaissent et les tubes longitudinaux « 
s’accolent l’un à l’autre, puis se séparent de nouveau en deux « 
courts déférents, qui divergent pour se rendre chacun dans 
l'orifice génital correspondant, | 

Organes génitaux externes. — Les orifices génitaux Œ sont 
situés entre le 2e et le 3° segment, en arrière de la 2° paire de 
pattes, dans deux pénis rudimentaires, accolés l’un à l’autre, 
mais non fixés aux hanches des pattes. Ces pénis sont absolu- 
ment mobiles, presque toujours cachés et abrités dans la fossette 
génitale, contre la charpente chitineuse de soutien de la 2° paire 4 
de pattes. L'animal peut à volonté les faire saillir au dehors, au 
moment de l’accouplement. 

Pattes génitales. — Le 1° segment est incomplet, ï possède … 
une large sculette dorsale (bouclier thoracique), mais pas d'ar-« 
ceau ventral, il porte cependant les pattes de la 1'° paire (pattes 
génitales). Celles-ci sont dans le jeune âge absolument sembla- 
bles aux autres pattes ambulatoires, mais à l’âge adulte, au 
moment où la fossette génitale du 7e segment se creuse, par 
l’échancrure du bord postérieur de l’arceau ventral du 6€ seg=« 
ment et surtout du bord antérieur du 7°, elles subissent une. 
profonde transformation et apparaissent bientôt toutes petites 
avec une Structure absolument différente de celle des autres 
pattes. Les premiers articles sont atrophiés et se confondent 
presque avec la hanche, le pénultième est très petit et le der= 
nier très développé se recourbe ordinairement en un crochet 
volumineux et translucide. Chez certaines espèces appartenant À 
au sous-cgenre Micropodoiulus (1.spathifer. I. ligulifer), ce der- 
nier article présente une forme différente non en crochet, qui 
caraetérise ce sous-genre. 3 


LA 


REGHERCHES SUR LES MYRIOPODES 415 


. pouvait être leur fonction. Leur conformation étant spéciale 
- chez le mâle, tandis que chez la femelle, elle n'offre aucune 
différence avec les autres pattes locomotrices, leur rôle devait 
être distinct et pouvait ne pas être étranger à la copulation. 
Après de minutieuses observations, nous avons pu nous con- 
: vaincre, qu’en effet, c’est avec ces deux crochets que le mâle 
saisissait la femelle par la nuque pendant l’accouplement. 
Organes copulateurs. — Le 7° segment est toujours apode 
chez le mâle, mais entre le 6e et 7° se trouve l’appareil copula- 
teur (pattes copulatrices), formé au dépens des deux paires de 
pattes de ce segment. Le 6° segment est échancré en dessous, 
en demi-cercle, sur son bord postérieur et le 7e sur son bord 
antérieur, l'espace compris entre ces deux échancrures forme 
une fossette profonde, dans laquelle est logé l'appareil copula- 
_teur que l’animal peut faire saillir au dehors ou rentrer com- 
plètement dans la fossette. 
L'organe copulateur est très compliqué, il se compose en 
général de deux lames antérieures, chitineuses, transparentes, 
. de forme variable, qui semblent être des lames protectrices, et 
proviennent de la transformation de la 1'° paire de pattes du 
7e segment, et d’un ensemble d’appendices pairs, au nombre 
-de 4 ou 6, capricieusement contournés, allongés, filiformes, 
‘lamellaire, ou en feuilles recoquillées, terminés par des pointes 
ou des crochets. Toutes ces pièces provenant de la transforma- 
“tion des pattes de la 2e paire sont soudées les unes aux autres 
à leur partie basilaire. 

L'ensemble de structure est à peu près fixe pour une même 
“espèce, mais chaque pièce subit des variations diverses, et nous 
“croyons qu'on s’est un peu trop hâté, en ces derniers temps, à 
créer de nombreuses espèces, en se basant seulement sur les 
“variétés de formes de cet appareil. 

Spermatozoides. — Comme chez les Glomerides et les Poly- 
“desmes, les spermatozoïdes sont cellulaires et privés de mouve- 
ment. 


116 J. CHALANDE 
FEMELLE 11 
Sac ovarique. — Le sac ovarique des Iules n'offre pas de 


particularités nouvelles. C’est, comme nous l’avons déjà vu chez 
les Pollyxenus, les Glomeris et les Polydesmus, un long sac 
impair, pourvu de deux stroma ovuligènes sur sa face ventrale. … 
Nous trouvons également les deux oviductes courts, en forme 
de demi-cercle, qui se rendent dans les vulves. 

Vulves. — Le premier segment est incomplet comme chez 
les G;', il présente une large scutelle dorsale et pas d'arceau « 
ventral et porte les pattes de la 1'e paire. Ces pattes n'offrent 4 
pas de particularité et leur conformation est la même que celle 
des autres pattes ambulatoires, elles sont seulement plus petites, 
dirigées en avant, presque accolées à la tête et ne servent pas à M 
la locomotion. Le deuxième segment est un peu échancré dans 
sa partie médiane ventrale et porte la deuxième paire de pattes, 
Le troisième segment est complet et apode, le quatrième est 
complet et porte une paire de pattes et les suivants deux paires. 


Le bord antérieur du troisième segment est légèrement 
échancré, ainsi que le bord postérieur du deuxième ; c’est dans M 
la fossette formée par ses deux échancrures que sont logées, en M 
avant la deuxième paire de pattes et en arrière de celle-ci, les É 
vulves. La fermeture de cette fossette génitale s'opère par le M 
rapprochement des deux arceaux ventraux, qui laissent alors w 
passer seulement les pattes de la 2e paire. 

À l’état normal, les vulves sont abritées au fond de cette. 
fossette. Au momeï.t de l’accouplement elles sont projetées au 
dehors et dirigées en avant. Nous leur avons trouvé des formes, 
bien différentes selon les espèces, toujours très compliquées et. 
d’une description difficile. Ce sont en général deux appendices 4 
chitineux très volumineux et presque globuleux, atteignant ou 
dépassant la courbure des pattes de la 2 paire et au moins |! 
2 fois plus larges que celles-ci, porté chacun sur un pédonculemt 
chitineux rigide, dans lequel passe l’oviducte correspondant. 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES Ai 


L'appareil est revêtu de poils courts, épars et de soies plus 
longues aux parties saillantes. 

Les deux vulves sont parfois presque accolées à la base, mais 
en réalité toujours libres et divergentes. 

Fabre a donné pour le Julus aterrinus une figure des vulves, 
devenue classique, mais qui donne une fausse idée de cet 
organe lorsqu'il est en pleine turgescence et fait saillie au 
dehors. Cette figure représente vaguement les vulves lorsqu'elles 
sont logées au fond de la fossette génitale. 

Accouplement. — Comme chez les Polydesmes, l’accouple- 
ment chez les Iules s'opère d’une facon compliquée et jamais 
par la juxtaposition des organes des deux sexes. La fécondation 
est indirecte, le sperme est cueilli aux orifices génitaux du 
mâle par l'appareil copulateur de celui-ci, qui le transporte 
dans les vulves de la femelle. 


GENRE. — Blaniulus 


Chez les Blaniulus la conformation des organes génitaux 
internes, mâle et femelle, est semblable à celle des lules. Les 
pattes de la 1'e paire ont, chez le mâle, une structure diffé- 
rente, mais sont composées ordinairement de 5 articles dis- 
tincts. Chez la femelle, c’est la 2e paire qui offre quelques 
particularités. 

Les pattes copulatrices présentent dans le genre Blaniulus 
un faciès particulier, elles sont toujours saillantes et à décou- 
vert, ordinairement rejetées en arrière sur l’arceau ventral du 
“7e segment et sur le suivant. 


II. — APPAREIL RESPIRATOIRE 


Nous avons, dans plusieurs notes et mémoires (1885-1886- 
1887-1889), fait connaître les travaux qui avaient été publiés 
sur l'appareil respiratoire des Myriopodes et donné des descrip- 
“tions de l'organisation de cet appareil chez les Chilopodes, aussi 


118 J. CHALANDE 


nous ne croyons pas utile d’en retracer ici les monographies 
détaillées, nous nous bornerons pour cet ordre de Myriopodes 


a une étude comparée générale et à des descriptions très suc- 


cinctes pour chaque type. 

Les Symphyles et les Diplopodes nous réservaient cependant 
encore un vaste champ d'étude, et nous donnerons pour ces 
derniers le résultat de nos nouvelles recherches personnelles. 


STRUCTURE GÉNÉRALE 


L'appareil respiratoire des Myriopodes se compose de tubes 


aérifères, circulant plus ou moins dans la cavité somatique et 
recevant l’air par des orifices (stigmatcs) situés dans diverses 
parties du corps. 

Poumons. — Parfois {(Chilopodes pulmonés — Scutigères), 
ces tubes sont d’une extrême délicatesse, sans épaississement, 
spiralé, très courts et groupés en nombre considérable, formant 
ainsi des organes particuliers, localisé: sur la ligne médiane du 
dos, dans le repli du bord postérieur de chaque scutelle dorsale. 

C’est à ces organes que nous avons donné (1885) le nom de 
« Poumons », en raison de leur analogie avec ceux de certaines 
Arachnides et de leurs dispositions spéciales en deux lobes pul- 
monaires aplatis. 

Trachées. — Chez tous les Chilopodes trachéens et certains 
Diplopodes (Pollyxenus et Glomeris) l'appareil se compose de 
trachées ou de faisceaux de trachées à épaississement spiralé, 
prenant naissance aux stigmates ou au fond des poches sous- 
stismatiques et qui se ramifient et se dichotomisent à l'infini, 
pour se répandre dans toute la cavité somatique, enlaçant tous 
les organes, plongeant dans les tissus et pénétrant dans tous 
les appendices locomoteurs, sensariels, copulateurs et autres. 
Chez certains Chilopodes elles présentent des anastomoses plus 
ou moins nombreuses, reliant les divers stigmates entre eux. 

Chez les autres Diplopodes (Polydesmidae, Chordeumidae et 
Iulidae), les trachées ne présentent ni spiricules, n1 ramifica- 


4 
4 
1 
| 


RECGERCHES SUR LES MYRIOPODES 119 


tions, ni anastomoses. Ce sont alors de longs tubes à membrane 
… délicate et lisse, dépourvue d’épaissement spiroïde ou autre. 
Chez les Symphyles les trachées sont ramifiées, mais non 
_  spiriculées. 

| Stigmates. — Les stigmates sont impairs chez les Chilopodes 
pulmonés et s'ouvrent sur la ligne médiane dorsale, dans le 
…. repli du bord postérieur des scutelles. Chez tous les autres 
- Myriopodes, ils sont toujours en nombre pair, variable et situés 
soit dans les membranes latérales, intermédiaires, qui unissent 
_ les scutelles dorsales aux plaques ventrales- (Chilopodes tra- 
- chéens), soit dans la région ventrale, en avant et un peu sur le 
| côté de l’article basilaire des pattes (Diplopodes), ou enfin réduits 
“ à une seule paire, s’ouvrant dans la tête, en arrière et un peu 
» au-dessus des antennes (Symphyles). 


Tableau synoptique des organes respiratoires des Myriopodes. 


mates dor- | Des sacs pulmonaires localisés dans la région 
Ix impairs. 
* 


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Un seul réseau trachéen. Trachées ramifiées, À je 
Rs Lithobuüdae. 
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À : Ë Un seul réseau trachéen présentant. de nom- 
tes pairs | , 
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des laté- l'E j J UNE SOUS Eee OA 
TR 2. Un seul réseau de trachées ramifiées indépen- 
nisse ta - à ; 
l d a | dantes et des trachées transverses reliant les stig- !/ Cryptops. 
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is © 
ci Ë Deux réseaux AE fu Fr lun dorsal | 
4 symétrique, présentant des troncs anastomoti- l Pa 
4 ; . { Geophilidae. 
ques, l’autre ventral, composé de trachées rami- \ 
| Noës INdenendantes. 4 dir someone eee. J 
| x / Un seul réseau trachéen. Trachées spiricu- } Pollyxenidae. 
5 | lées et ramifiées........ Pas del... ) Glomerdde te 
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& Polydesmidae. 
[= e Per La Q . 
5 Un seul réseau trachéen. Trachées non spi- { Chordeumidae. 
-2 | riculées et non ramifiées............... see TS Tuhdée. 
£ 
5 / Polyzomdae, 


Un seul réseau trachéen Trachées ramifiées, 


S les, 
a ymphyles 


120: J. CHALANDE 


MÉCANISME DE LA RESPIRATION 


La plupart des zoologistes ont admis que le mécanisme de la 
respiration chez les Myriopodes était le même que chez les 
Insectes. Les nombreuses recherches auxquelles nous nous 
sommes livré (1886 et janvier 1887) et dont les résultats ont été 
confirmés plus tard par P. Plateau (août 1887), nous ont 
prouvé que cette hypothèse n’était pas justifiée et nous ont 
démontré que chez les espèces possédant une enveloppe extré- 
mement dure, comme les lulides, aussi bien que chez celles dont 
les téguments externes sont relativement mous, comme les Litho- 
biides, Scolopendrides, Geophilides et Symphyles, il n'existe 
pas de mouvements externes destinés au renouvellement de 
l'air dans l'appareil respiratoire. Non seulement il n’y a pas 
chez ces Arthropodes de mouvements généraux liés à la respi- 
ration, mais leurs stigmates pourvus d’un péritrème corné, 
restent absolument immobiles. | 

L'appareil respiratoire ne possède pas de mouvements qui lui 
soient propres, susceptibles de produire l’appel ou l'expulsion 
de l'air. Il n'existe pas, pendant le repos, de mouvements de. 
dilatatation ou de contraction de la cavité somatique, suceptibles 
de produire ou d’aider l'inspiration et l'expiration. 

Si l’on observe l'ensemble des faits produits par les contrac- 
tions du vaisseau dorsal, on remarque cependant, qu'à chaque 
mouvement, le sang chassé dans les lacunes, rencontrant dans 
son parcours les trachées qui y sont baignées, accentue à chaque 
flux sanguin, les courbes de ses trachées. Il en résulte pour 
chaque contraction alternativement une augmentation et une 
diminution dans la capacité totale de l’ensemble de l'appareil 
respiratoire. | 

L'inspiration et l'expiration sont ainsi assurées par les mou- 
_vements rythmiques du vaisseau dorsal. En outre, l’air pénètre 
par diffusion jusque dans les plus fines trachées. Pendant le M 
repos ces causes agissent seules. | 

Pendant l'activité, certaines fonctions aident la respiration ; 4 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 491 


… ce sont : 1° Pendant la marche, l’action des muscles moteurs 
— des pattes sur les trachées, et les changements de capacité de 
« la cavité somatique, produit par les mouvements de reptation; 
2 Pendant la digestion, les mouvements du canal digestif, 
Enfin l'abaissement de la température, outre le ralentissement 


v. 
L 


\ qu'il exerce sur toutes fonctions et, par conséquent, sur l’acti- 
F vité des combustions organiques, agit encore sur la respiration, 
“ par la dimiuution du nombre des contractions du vaisseau 
ù dorsal. 

Ni les stigmates, ni les poches sous-stigmatiques n’exécutent 
de mouvements en relation directe avec les fonctions de la 
« respiration. L’orifice externe des stigmates ne se contracte pas. 

"Le rôle des stigmates est passif; ils servent seulement de 
“ communication entre l'appareil respiratoire et l’air extérieur. 
Sous l'influence de causes extérieures, les poches sous-stig- 

… matiques peuvent se contracter, et les excroissances qui gar- 
« nissent leur membrane interne peuvent obstruer les stigmates, 
mais l’obstruction de l'orifice n’est que partielle et en aucun 
cas l’appareil respiratoire n’est complètement clos. La membrane 

- interne sous-stigmatique, poches ou excroissances, a ie 

- fonction la préservation de l’appareil respiratoire. 

L'absence de mouvement respiratoire externe n’est pas un 

_ fait particulier aux Myriopodes. Les recherches auxquelles nous 
… nous sommes livré, dans le but d’étudier les mouvements 
d respiratoires chez les Scorpionides, nous ont révélé chez l’An- 
droctomus occitanus, l'absence complète de mouvements 

- d'inspiration et d'expiration et limmobilité des ouvertures 

“ stigmatiques, conformément aux constatations de L. Dufour 

_ (4856, p. 618) et de P. Plateau (1886) et en contradiction avec 
Bu à d'Emile Blanchard (1851, pp. 37, 73, 74). 

4 Le savant physiologiste P. Plateau a constaté également, 
Dre tous les Arachnides qui ont fait l’objet de ses recherches 

(Scorpionides, Aranéides, Phalangides), la même absence de 
ë mouvements respiratoires externes. L'auteur n’a pas recherché 
par quel procédé se fait le renouvellement de l'air dans l’appa- 


129 J. CHALAN9YE 


reil respiratoire. La théorie que nous avons donnée sur le 
mécanisme de la respiration chez les Myriopodes nous paraît, 
a priori, applicable aux Arachnides. 


ORDRE. — Chilopodes 


L'appareil respiratoire, chez les Chilopodes trachéens, se 
compose de trachées plus ou moins volumineuses, toujours à 
épaississement spiroïide et présentant de nombreuses ramif- 
cations qui se répandent dans tout l'organisme. 

Parfois l’appareil forme deux réseaux distincts (Geophilidae), 
l’un supérieur, flottant au dessus du vaisseau dorsal et présen- 
tant des troncs anastomotiques réguliers et géométriquement 1 
disposés, et l’autre ventral, simplement ramifié, ou bien un | 
seul réseau présentant chez les uns (Scolopendra) des anasto- 
moses nombreuses et irrégulières et chez les autres (Cryptops, 
Lithobius) de simples faisceaux de trachées ramifiées sans 
anastomoses. Chez les Cryptops, ou trouve en outre des troncs 
trachéens transversaux, sans anastomoses, reliant les stigmates 
pairs. Re 
Les stigmates de la première paire envoient toujours des 
troncs trachéens dans la région céphalique. Deux de ces troncs 
s’entrecroisent à la hauteur du cerveau, pour se rendre chacun 
dans l’antenne du côté opposé. 

Stigmates. — Les stigmates s'ouvrent dans les membranes 
latérales intermédiaires qui unissent les plaques dorsales aux 
plaques ventrales. Chez les Lithobiides ils sont au nombre de 6 
et situés dans les segments 3, 5, 8, 10, 12, 14; chez les Scolo- « 
pendrides (Scolopendra et Cryptops) la disposition est la mêmes 
mais le nombre de segments pédigères étant de 21 au lieu ” 
de 15, celui des stigmates est augmenté ; on en trouve 9, situés « 
dans les segments 3, 5, 8, 10, 12, 14, 16, 18, 20. 

Chez les Géophilides, on trouve une paire à stigmate dans « 
chaque segment pédigère, sauf dans le premier segment thora- \ 
cique et les deux segments anals. 


2 


es 


x 


…. seul réseau trachéen et des stigmates dans les segments 3, 5, 8, 


RECHERCHES SURLES MYRIOPODES 193 


Les stigmates affectent des formes très’ diverses, selon les 
familles ou les genres et présentent parfois (Geophilidae) des 
modifications pour les diverses espèces d’un même genre. Ils 
sont tantôt ronds, ovales, vulviformes ou linéaires. 

Le stigmate est en général au niveau du ligament externe 
(Scolopendra, Geophilidae), mais parfois il présente un déve _ 
loppement externe très prononcé (Lithobius, Cryplops). Son 
ouverture, circonscrite par un péritrème de consistance cornée, 
se trouve pourvue d’un épaisssssement granuleux (Cryptops, 
Geophilidae), ou d’excroissances en forme de poils simples ou 
de poils en panaches, qui peuvent en obstruer l'entrée (Litho- 
bius, Scolopendra). 

Poches sous-stigmaliques. — Le stigmate présente parfois 
(Cryptops, Geophilidae) un prolongement interne en forme de 
sac, au fond duquel les trachées prennent naissance et auquel 
nous avons donné le nom de « poches sous-stigmatiques ». La 
membrane interne qui tapisse ces poches est complètement lisse 
chez certains et présente chez d’autres un épaississement gra- 
nuleux, Parfois cette membrane est contractile, mais en aucun 
cas, l’obstruction de l’orifice du stigmate n’est complète. 

Affinités. — Par le tableau synoptique qui suit, on peut se 
rendre compte des affinités des divers groupes de Chilopodes, 


au point de vue du système respiratoire. 


Le type des Pulmonés (Scutigères) relie étroitement la classe 
des Myriopodes à celle des Arachnides. Léon Dufour, quoique 
n'ayant pas étudié l'appareil respiratoire chez les Scutigera 
lineata dont il a fait l'anatomie, avait déjà entrevu que les Scu- 
tigères étaient assez voisins des Scorpions. 

LesChilopodes trachéens présentent dans nos contrées six types 
parfaitement distincts, qui peuvent se réunir en deux groupes. 
Le premier groupe (Lithobius, Scolopendra) ne présente qu’un 


10 et de deux en deux, jusqu’à l'extrémité. Le deuxième groupe 
% (Geophilidae), deux réseaux trachéens distincts, l’un dorsal et 
l'autre ventral et des stigmates à tous les segments pédigères, 
sauf dans le premier et les deux derniers. 


194 j. CHALANDEÉ 

Dans le premier groupe, les ZLithobius et les Scolopendra 
forment deux types bien tranchés et les Cryptops un type 
intermédiaire entre ces deux formes et le groupe des Geophilidae. 
Chez les premiers (Lithobius) les trachées sont ramifiées et 
indépendantes et ne présentent jamais d’anastomoses ni de 

_boursouflures. Chez les seconds (Scolopendra), outre la confor- 
mation particulière des stigmates, nous trouvons des trachées 
irrégulièrement boursouflées sur leur parcours et des anasto- 
moses nombreuses et irrégulières, reliant tous les stigmates 
entre eux. | | 

Les Cryptops se rapprochent des Scolopendra par le nombre 
et la disposition de leurs stigmates et des Lithobius par leurs 
trachées non anastomosées et la structure de leurs stigmates ; 
enfin, par la présence de leurs tubes aérifères transversaux, ils 
forment le passage entre ces derniers et les Geophilidae. 

Les Lithobius, par la simplicité d'organisation de leur appa- 
reil, composé de trachées sans anastomoses et seulement rami- 
fiées, se rapprochent des Pollyxenus et des Glomeris, qui on 

également des trachées spiriculées et ramifiées et forment ains 
la liaison entre les Chilopodes et les Diplopodes. 

Dans le deuxième groupe, le type Stigmatogaster forme le 
passage entre les Himantarium et les Geophilidae. La disposi- 
tion du réseau dorsal des Geophilus est la même que celle que 
nous rencontrons dans les derniers anneaux de l’Himantarium 
et du Stigmatogaster, et celle du Stigmatogaster se trouve 
représentée identiquement dans les deux tiers postérieurs du 
corps de l’'Himantarium. En un mot, si on fait l'ablation des 
30 premiers segments environ de l’Himantarium (portion qui 
est la plus riche en troncs anastomotiques), le restant du corps 
nous donnera l’organisation complète du réseau dorsal du 
Stigmatogaster, et si nous détachons les 40 derniers anneaux 
de l’Himantarium et les 24 derniers du Stigmatogaster, nous 
avons dans ces portions terminales la disposition du réseau 
dorsal du Geophilus. Nous assistons là à une simplification 


“progressive du système. 


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196 J. CHALANDE 


Chilopodes pulmonés. 
(Un seul type). 


Scutigera coleoptrala Lamarch. 


Stigmates. — Des stigmates impairs, en forme de bouton- 
nière, au nombre de huit, situés sur la face dorsale et s’ouvrant 
dans l’échancrure médiane postérieure des scutelles. 

Appareil pulmonaire. — Des sacs pulmonaires, au nombre 
de 8, situés dans le repli postérieur des scutelles dorsales et 


composés d’un nombre considérable de petits tubes aérifères - 


d’une extrême délicatesse, dépourvus de spiricules, qui pren- 
nent naissance au-dessous du stigmate et rayonnent à droite et 
à gauche, formant deux lobes pulmonaires réunis au stigmate 
par une fine membrane chitineuse très transparente. 

Diamètre des sacs pulmonaires, Onm5 à 2mu, 

Diamètre des vésicules 3 pu. 


Chilopodes trachéens. 


1°" groupe. 


LITHOBIIDAE 


Type : Lithobius forficatus Linné. 


Stigmates. — Stigmates pairs au nombre de 6, situés dans 
les membränes intermédiaires, sur les côtés des segments 
3, 9, 8, 10, 12, 14 (1), saillants, projetés au dehors, linéaires, 


aplatis dans le sens antéro-postérieur et à profil triangulaire. 


Orifice garni de petits poils en panache. 
Pas de poches sous-stigmatiques. 


(1) Dans le genre Henicops, dont nous avons trouvé un exemplaire, 
Henicops fulvicornis, dans le centre de la France, il y aurait, d’après 


Haase, 7 paires de stigmates, la première paire située dans le pre- 


mier segment. Cette espèce n’a pas encore été signalée dans el 
Midi. | : 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 127 

+ Appareil trachéen. — Des faisceaux de troncs trachéens, 

É partant des stigmates, qui se ramifient et se dichotomisent à 

l'infini pour se répandre dans toute la cavité somatique, 
Trachées spiriculées. 

__ Pas d’anastomoses. 


SCOLOPENDRIDAE 


_1® type. — Scolopendra cingulata Latreille. 


æ malt se te dt de di mit,» at 


Stigmates. — Stigmates pairs, au nombre de 9, situés dans 
F les membranes intermédiaires, sur les côtés des segments 
3, 5, 8, 10, 12, 14, 16, 18 et 20. Orifice vulviforme très large 
en arrière, rétréci en avant; péritrème en bourrelet garni d’épi- 


nes courtes, régulièrement espacées ; paroi interne du stigmate 
contractile à épaississement granuleux et munie de panaches 
- mobiles couverts de poils, qui peuvent obstruer l'entrée. 

Pas de poches sous-stigmatiques. 

Appareil trachéen. — Des faisceaux de gros troncs trachéens, 
Dos des ae qui se SE se a ire it et 


peux et hrant tous “us ne Troncs Re Irrégu- 
‘à lièrement boursouflés. 

Anastomoses sans granulatioys. 
Toutes les trachées spiriculées. 


2e type. — Cryptops hortensis Leach. 


% Stigmates. — Stigmates pairs au nombre de 9, situés dans 

les membranes intermédiaires, sur les côtés des segments 

ds, 9, 8, 10, 12, 14, 16, 18 et 20. Stigmates saillants, projetés 

au dehors, ovoïdes et à péritrème corné; membrane interne à 

Vépaississement granuleux, garnie de poils vers l’ouverture. 

“. Conduits sous-stigmatiques à membrane chitineuse lisse, 
“dépourvue de tout épaississement. 


._ 40. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (r, xxxV). 12 


198 j. CHALANDE 
Appareil trachéen. — Des faisceaux de trachées, partant du 
fond des conduits sous-stigmatiques, qui se ramifient et se 
dichotomisent pour se répandre vers tous les organes et des 
troncs trachéens transversaux, flottant au dessus du vaisseau - 
dorsal et reliant les stigmates pairs. R 
Pas d’anastomoses. | | 
Trachées spiriculées. 


2° groupe. 
GEOPHILIDAE 


4° type. — Geophilus carpophagus Leach. 


Labs ts = 


Stigmates. — Une paire de stigmates dans chaque segment 
pédigère, sauf dans le premier et les deux derniers. Ouvertures 
sur les côtés des segments, dans les membranes intermédiaires 
et sur une petite scutelle de forme presque triangulaire (scutelle 
spiraculifère). Péritrème rond ou ovoïde, légèrement saillant … 


L 
“ 
Ë 


et corné. Membrane interne à épaississement granuleux et 
dépourvue de poils ou de cils. 3 

Des poches sous-stigmatiques contractiles et présentant un « 
épaississement finement granuleux. 

Appareil trachéen. — Deux réseaux distincts : Réseau ven-* 
tral composé de faisceaux de trachées, partant du fond des ; 
poches sous-stigmatiques et se ramifiant et se dichotomisant 
dans toute la cavité somatique. Réseau dorsal composé de gros 
troncs trachéens, régulièrement anastomosés, reliant tous les 


stigmates entre eux et formant un lacet en losange, flottant au- 

dessus du vaisseau dorsal. | 
Anastosomes à épaississement granuleux. 
Trachées spiriculées. 


2 type. — Himantarium Gabrielis Linné. 


Stigmates. -— Même disposition que chez les Grophiluss 
péritrème en forme de boutonnière horizontale. | 


% ée RECHERGHES SUR LES MYRIOPODES 129 

Poches sous-stigmatiques étranglées, lisses et dépourvues de 
granulations dans ieur partie médiane. 

Appareil trachéen. — Deux réseaux distincts : Réseau ven- 
+ tral comme chez les Geophilus. Réseau dorsal non identique : 
sur toute sa longueur, très compliqué à sa partie antérieure et 
. se simplifiant peu à peu, pour devenir semblable à celui des 
Geophilus dans les derniers segments. 

Dans les segments antérieurs le réseau se compose de tra- 
chées transversales réunissant les stigmates pairs et de troncs 
anastomotiques longitudinaux, qui, partant des côtés de ces 
trachées transverses, vont rejoindre la 4 antérieure suivante 
_dans son milieu; de ce point, partent deux petites trachées 

_ divergentes, qui se rendent aux stigmates du segment antérieur 


dé - dé 


JC rt! ou l1idt Jd'aféts its À 


suivant. On a ainsi dans chaque segment (segment 1 à 30 envi- 
ron), 8 troncs anastomotiques longitudinaux, une trachée 


ad 


transverse et deux trachées divergentes. 


A Ë : À root 


Peu à peu le réseau se simplifie et l’on trouve (segment 
- 30 à 50) 6 troncs anastomotiques longitudinaux, puis 4 (seg- 
k ment 50 à 60), puis 2 (segment 60 à 80), puis un double réseau 
en losange (segment 80 à 120) et enfin, dans les derniers seg- 
| ments, un réseau identique à celui des Geophilus. 
.  Anastomosés à épaississement granuleux. 
Trachées spiriculées. 


9 3° type. — Stigmatogaster subterraneus Leach. 


| Stigmates. — Même disposition que chez les Geophilus. 


; Appareil trachéen. — Deux réseaux distincts comme chez les 
É Himantarium, mais le réseau dorsal ne présente au début, dans 
\ les premiers segments (4 à 15), que 6 troncs anastomotiques 
“longitudinaux, correspondant à la 2 portion du réseau de 
ei Réimantarium : 
Dans les seg. 15 à 35, 4 troncs, correspondant à à la 3° portion. 
Dh les seg. 35 à 45, 2 troncs, correspondant à la 4° portion. 
_ Les segments suivants, environ 24 derniers, présentent un 


130 | j. CHALANDE 


réseau en losange, identique à celui des Geophilus et à la 6e pot- 
tion du réseau de l’Himantarium. 
Anastomoses à épaississement granuleux. 


4 
‘4 
CY 
à 


4 
Ryder (1880) indique pour la Scolopendrelle des stigmatell 
pairs, situés à la base de chaque patte et en nombre égal à. 


celles-ci. Haase (1883) signale leur position réelle, mais décrit,” 
partant de chaque stigmate « un tronc trachéen à spirales làches 


Trachées spiriculées, 


ORDRE. — Symphyles. 


se dirigeant aux côtés postérieurs de la tête et se divisant, là,“ 
en branches qui retournent en avant et envoient leurs derniers" 
prolongements à peu près jusque dans le 3° segment du corps >» 

Nous avons trouvé un épaississement granuleux, mais non. 
spiroïde ; quant à la disposition de l’appareil, nous en donnons 
la description pour la Scolopendrella immaculata, type des 
Symphyles. | 


Scolupendrella immaculata Newport. 


Position des stigmates. — Les Scolopendrelles présentent 
cette particularité, unique dans la classe des Myriopodes ; 
‘qu’elles ne possèdent qu’une seule paire de stigmates situés 
dans la ‘tête, un peu en arrière et au-dessous du point d’insers 
tion des antennes. $ 4 

Structure des stigmates. — Les stigmates sont de forme cir= 
culaire, légèrement ovoïde; ils ne présentent pas de péritrème 
saillant, leurs bords sont constitués par le refoulement du tég - 
ment externe à l’intérieur. La membrane interne qui tapisse le 
stigmate est dépourvue de poils ou de cils, mais présente 
épaississement fortement granuleux. | 

Conduits sous-stigmatiques. — La membrane interne qui 
tapisse le stigmate se resserre immédiatement au-dessous! 


l'orifice, formant alors le conduit sous-stigmatique et ses nom= 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 131 


1 , 
. breuses ramifications. Ce conduit nous présente aussi des dis- 


L . , * AIDE) I s 
positions particulières, spéciales aux Symphyles. Dès son ori- 


-gine, il suit en arrière le côté de la tête, presque jusqu’à sa 


> partie postérieure, puis par une large courbe revient en avant, 


jusqu’à la hauteur des antennes. Sur tout son parcours, il émet 


. de nombreux tronçons qui 
. se bifurquent et se sub- 
divisent en se dirigeant 
1 presque tous, générale- 
| ment, vers le côté externe. 
À la base de la courbe 
postérieure, on remarque 
* un tronçon beaucoup plus 
| volumineux que les au- 
tres > qui poursuit sa direc- 
; tion encore en arrière, en 
4 émettant également de 
» nombreuses ramifications 
. irrégulières. 
4 La capacité du conduit 
» principal, en forme de V, 
n’est pas égale sur tout 
LE. parcours, très étroit 
A son origine, il augmente 
“de volume peu à peu, puis 


A 


“présente des renflements 
“et des resserrements abso- 
lument irréguliers. Il en 
èst de même pour tous 

S tronçons auxquels il 
onne naissance, 


Spiricules. 


/ 


Fic. 6. — Scolopendrella immaculata. Appareil respi- 
ratoire. Gr., 138. 


A. Antenne. — 4’. Cavité de l'antenne qui a été enlevée. 


— St. Stigmate. — Cs. Conduits sous-stignatiques à 
épaississement granuleux. — Ta. Trachées antennai- 
res entrecroisées. — Ty. Trachées viscérales. — 


Les petites ramifications des conduits sous-stigmati- 
ques n’ont pas été complétement dessinées, pour 
donner plus de clarté à la figure; il n'y a que les 
branches principales. 


‘a La membrane chitineuse qui tapisse tous ces conduits est la 
“Même que nous avons trouvée à l’orifice du stigmate, elle est 
“également épaisse, couverte de granulations et dépourvue de 


132 J. CHALANDE 


Trachées. — A l'extrémité antérieure du conduit sous-stig- | 


matique principal, à la hauteur des antennes, prend naissance 
un fort tronc trachéen, qui se bifurque bientôt en deux grosses « 
trachées; l’une qui se dirige dans l'antenne du côté opposé, et … 


l’autre qui revient en arrière et se rend dans la cavité viscé- 


rale, en émettant sur son parcours de nombreuses petites tra- 


chees. 


Toutes les autres ramifications du conduit sous-stigmatique 


se terminent également par de fines trachées dirigées en arrière. 
Jusque dans le 4e et 5° segment, ces trachées sont visibles à un 
grossissement de 300 diamètres, mais dans la partie postérieure 


elles deviennent tellement ténues, qu’on ne peut suivre leur 


parcours. 

Le tube digestif peut être considéré, chez ces Arthropodes, 
. comme une annexe importante du système respiratoire. 

Les Scolopendrelles absorbent continuellement des bulles 
d’air qui se suivent et cheminent lentement dans le tube diges- 


tif. Ces bulles ne sont pas, comme on pourrait le supposer, des « 


bulles de gaz provenant de la décomposition des aliments, elles 
sont introduites dans le tube digestif par la valve buccale. | 
Affinités. — Les Symphyles forment, par la disposition de 


leur appareil respiratoire, le passage entre les Myriopodes-Diplo-" 


podes (lulidae) et les Hexapodes et se rapprochent particulière- 
ment des Campodidae (Thysanoures). 


Ils doivent être regardés, avec ces derniers, comme étant les” 
plus proches de la forme ancestrale des Myriopodes et des” 


Hexapodes. 


ORDRE. — Diplopodes. 


Chez les Diplopodes, l’appareil trachéen se simplifie considé- 


rablement et présente deux types bien tranchése | 
Dans le premier groupe (Pollyxenus, Glomeris), il se compose 


de trachées à épaississement spiroïde, qui se ramifient et se: 
dichotomisent à l'infini, pour se répandre dans toute la cavités 


e 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 133 


_ somatique. Dans le deuxième (Polydesmidae, Chordeumidae, 

- Julidae), il atteint sa plus grande simplicité et se compose de 
simples tubes aérifères, très longs, lisses, sans spiricules et ne 
présentant jamais aucune ramification. 

Quoique dans ces deux groupes la structure de l’appareil tra- 
chéen soit bien différente, l’organisation est fondamentalement 
la même; en effet, en suivant le trajet de quelques trachées, on 
remarque que : 

Dans le premier groupe, les ramifications trachéennes se réu- 
nissent successivement les unes aux autres en des troncs com- 
muns, pour déboucher au dehors. 

- Dans le deuxième groupe, les trachées se groupent peu à 

peu, formant des faisceaux de trachées et continuent leur trajet 
jusqu'aux poches sous-stigmatiques, sans Jamais se confondre 
entre elles. 

Dans les deux groupes, on ne rencontre Jamais de troncs 
anastomotiques, ni d’anastomoses, et les trachées débouchent 

- au dehors par des stigmates pairs. 

Stigmates. — Les stigmates sont situés sur la face ventrale, 

vers la base des pattes et un peu en dehors. Toutes les pattes 
* en sont pourvues. Ils sont toujours en forme de fente oblique 
4 et, dans la plupart des cas, 1l existe des poches sous-stigmati- 
… ques à épaississement granuleux, ou constituées seulement par 

une membrane chitineuse lisse et transparente. 
… Chez tous les Diplopodes, le tube digestif semble être une 
annexe de l’appareil respiratoire. L'animal y fait continuelle- 
{ ment pénétrer des bulles d’air qui y cheminent lentement. 

* Nous avons pu nous assurer que ces bulles ne proviennent pas 
À de gaz dégagés par la décomposition des aliments dans l’intes- 
tin; du reste, um patient examen pratiqué sous le microscope, 


“sur des individus à téguments translucides, permet de s’en 
… convaincre. e 
og Affinités. — Le 1er groupe (Pollyxenidae, Glomeridae) forme 


Le ps entre les be” et les sÉReS Le MR 


L 
134 J. CHALANDE | » 


guère que le nombre, la disposition et la structure des shematéns | | 


qui précisent les caractères des Diplapodes. 


Le 2° groupe (Polydesmidae, Chordeumidae, lulidae) offre la 
forme la plus simple de l'appareil respiratoire et se rapproche 
du type Symphyles dans les Myriopodes, et des Ganpodishe 4 


(Thysanoures) dans les Hexapodes. 


1 


1" Groupe. 
POLLYXENIDAE 


Pollyxenus lagurus Lin. Latreille. j x 
Pollyxenus lucidus mihi. | 


Nous ne connaissons pas de travaux sur l'appareil respira- M 


toire des Pollyxenus. 


Distribution des stigmates. — Les stigmates sont situés à la. | 
base des pattes, du côté externe, dans un repli entre l’article 
basilaire et la scutelle ventrale. Pour les examiner, il est néces- 4 
saire de faire l’ablation des pattes, cependant chez le P. lucidus, 
on peut les voir par transparence à travers les téguments trans- 
lucides des pattes, en donnant un fort éclairage en-dessous de A 
la platine du microscope. Il est bon dans ce cas, de baigner la 


préparation dans la glycerine. 
Tous les segments possèdent des stigmates en même nombre 
que les pattes. 


Structure des stigmates. — Les stigmates sont linéaires, en M 
forme de boutonnière transversale, légèrement oblique. Ils ne 
présentent pas de péritrème en bourrelet saillant, leurs bords M 
sont formés par la continuation du tégument chitineux externe, * 


qui est refoulé à l'intérieur. 


Poches sous-sligmaliques. — La membrane inferne du sie 4 
mate forme une petite excavation qui se resserre brusquement 
formant une poche sous-stigmatique très courte dont les parois « 


présentent un épaississement granuleux. 


{ 


» 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 135 


Appareil trachéen. — Du fond de chaque poche sous-stig- 
matique, part un gros tronc trachéen qui se bifurque bientôt et 
se ramifie en un grand nombre de trachées qui se répandent 
dans toute la cavité somatique. 

Ces trachées sont spiriculées, mais ne présentent pas d’anasto- 
moses, elles sont visibles à un grossissement de 300 diamètres, 
mais les spiricules ne se distinguent clairement qu’à un gros- 

 sissement de 5 à 600. | 

Chaque patte recoit une forte trachée qui se recourbe vers le 
oe article pour revenir en arrière. 

Disposition de l’appareil dans lés segments céphaliques et anals, 
— Les stigmates de la Îre naire envoient chacun un gros tronc. 
trachéen, en avant, qui se bifurque en deux tronçons pour se 
dichotomiser dans la région céphalique. Au-dessus du cerveau, 
deux fortes trachées s’entrecroisent, celle de droite pénètre dans 

Vantenne gauche et celle de gauche dans l’antenne droite. Les 
deux premiers stigmates envoient également chacun un gros 
tronc trachéen qui se ramifie dans le 1° segment et en arrière 
de celui-ci. 

- Les stigmates de la & paire et les suivants, envoient chacun 
directement en arrière un gros tronc trachéen qui se ramifie en 
de nombreuses petites trachées dans les derniers segments. 

- L’anal et le préanal surtout en sont richement pourvus. 


GLOMERIDAE 


Glomeris marginata Villers. 
D Glomeris pyrenaica Latzel. 


ain Hi 


… Brandt (1837, p. 393) décrit exactement la position des stig- 
tes etindique deux troncs longitudinaux qui longent la chaine 
È ganglionnaire, et naîtraient des trachées d’origine de la 1"° paire. 
à  Milne Edwards, dans ses Leçons de Physiologie et d'anatomie 
É: D paré (£. IT, p.196) pense que ces tubes sont des trachées anas. 
“tomotiques, analogues aux trachées connectives des insectes, 


LR ENT ATAE 


136 J. CHALANDE | 4 

Distribution des stigmates. — Les stigmates sont au nombre 
de 17 paires ; une paire pour chaque seutelle ventrale portant 
des pattes locomotrices. Ils sont situés à la jonction de l’article - 
basilaire des pattes sur l’arête vive que forme le bord externe 4 
des scutelles ventrales et sont toujours à moitié cachés par l’ar- 
ticle basilaire. : 


Les deux derniers segments du corps qui portent chez le mâle | 
les 2 paires de pattes ouvrières, ne présentent jamais de stig— 
mates. | | | 

Structure des stigmates. — L’orifice externe est allongé en 
forme de bouton- 
nière, à bords laté- 
raux presque para- 
Ilèles , légèrement | 
plus resserré du 
côté externe; sur ce 
côté, l’arête chiti- : 
neuse de la scutelle : 
ventrale se relève 
brusquement, pro- * 
jetant ainsi cette . 
partie du stigmate à 
au dehors ; celle-ci 


conserve une Sur- 


F6. 7, — Glomeris marginata. Appareil respiratoire. Un facerectiligne, tan- 
stigmate de la deuxième paire. Gr., 45 l 


S. Un stigmate de la 2®° paire. — A. Partie interne du stig- dis que la scutelle ‘4 

* mate; membrane à épaississement granuleux et rougeâtre. — 
CV. Conduit sous-stigmatique ventral. — CL. Conduit sous- €£t en ligne courbe. à 
stigmatique latéral. — T. Trachées à épaississement spiroïde ; ; 100 
— SV Relèvement de l'arête chitineuse de la scutelle ventrale. La direction de 1 
— P. Base de la patte de la 2° paire. Sté ‘3 

l'orifice est presque 

perpendiculaire à la ligne médiane du corps, le côté externe 
légèrement ramené en avant. L'ouverture est circonscrite par” 
un péritrème de consistance très dure et en forme de bourrelet 
saillant, très finement granuleux ; ces granulations formant 
comme des stries transver- sales (grossissement de 600 diamè-. 


tres). 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 1437 


En arrière, l’orifice du stigmate est clôturé aux deux extré- 
mités par une membrane qui en relie les deux bords et forme 
ainsi une petite excavation peu profonde. Dans le tiers médian, 
cette membrane donne naissance à la poche sous-stigmatique et 
dans le tiers externe, elle présente un épaississement granuleux 
très dense et rougeâtre, formant une zone nettement délimitée. 

Poches sous-stigmatiqurs. — Les poches sous-stigmatiques 
sont constituées par la continuation de la membrane chitineuse 
lisse et transparente, qui tapisse le tiers interne et le tiers mé- 
dian du stigmate. Chaque poche se divise bientôt en deux con- 
duits spacieux, très rigides, quoique étant constitués par une 
membrane très transparente ; l’un assez court, contourné en 
demi-cercle du côté de la ligne médiane (conduit ventral), l'au- 
tre très long, dirigé obliquement du côté externe (conduit latéral). 

Appareil trachéen. — L'appareil trachéen rappelle celui que 
nous avons trouvé chez les Lithobius, 1l se compose de fortes 
trachées à épaississement spiroïde, qui se ramifient et se dicho- 
tomisent à l'infini pour se répandre dans toute la cavité soma- 


_ tique. Ces trachées présentent partois des formes peu régulières, 


FS2 187% 


presque boursouflées, comme celles des Scolopendra, cependant 
malgré les plus minutienses recherches, nous n'avons jamais 
trouvé d’anastomoses comme chez ces derniers, 

_ Chaque conduit sous stigmatique latéral, se dirige en droite 
ligne vers le côté externe, en prenant une direction oblique et 
en arrière. À la hauteur des scutelles pleurales, il donne nais- 
sance à un faisceau de trachées spiriculées, dont les unes sui- 
vent la paroi dorsale et se répandent dans la région péricardi- 
que et les autres reviennent dans la région médiane, formant 
avec le conduit d'origine, un angle d'environ 45 degrés. Ces 


- dernières entourent l’intestin, les tubes de Malpighi et l’appa- 


3 


reil génital. 


—. Sauf dans les premiers segments, tous les stigmates envoient 


ER La , L - 
«leurs trachées dans les segments postérieurs suivants. 


‘ Le conduit sous-stigmatique ventral se divise en plusieurs 


> 


troncs trachéens à spiricules, dont l’un longe le pli interne 


es ÿ Le ER 


138 J. CHALANDE 


transversal de la scutelle ventrale, se croise avec le tronc tra- 
chéen correspondant de l’autre stigmate pair et pénètre dans la ; 
patte située de l’autre côté du segment ; les autres troncs s’éten- 
dent et se dichotomisent principalement contre la paroi ventrale. 

Cette disposition est remarquable, il y a pour chaque paire 
de pattes entrecroisement. de trachées, comme nous l'avons déjà 
observé pour les antennes, chez les Chilopodes trachéens, les 
Symphyles et les Pollyxenus. 

4er Segment. — Le 1e segment est dépourvu de scutelles 
pleurales et présente seule- 
ment une scutelle dorsale et 
une ventrale, toutes deux de 
dimension très réduite. Les 
stigmates ne sont plus placés 
dans ce segment sur l’arête 
vive, mais un peu en arrière, 
leur forme est moins allongée 
et la partie granuleuseetrou- 
geâtre est relevée, formant 


un angle très prononcé. L’'ex- 
cavation formée par la mem- 


Fi. 8. — Glomeris marginata. Appareil respi 


ratoire (face postérieure de la scutelle ventral }hrane qui tapisse le stiomate 
du 1° segment) Gr., 17. q P 5 dé 


P. Pattes de la première paire. — SV. Scutelle est plus profonde et donne 
ventrale. — S. Stigmates. — CV Conduits sous- 


stigmatiques ventraux. — CL. Conduits sous- naissance également à deux 
stigmatiques latéraux. — T. Trachées. 
conduits sousstigmatiques ; 
le conduit latéral envoie un faisceau de troncs trachéens dans 
le 1er segment, et le conduit ventral se divise en plusieurs troncs, 
dont l’un se rend dans la patte du côté opposé du même segnioris . ‘4 
et les autres se répandent dans la tête. | 
3° Segment. — Dans le 3€ segment, on trouve une disposition: 4 
toute spéciale. Les conduits sous-stigmatiques ventraux de ce. À 
sement émettent chacun, outre les petites trachées abdomi- 
nales et les deux trachées transverses des pattes, un gros tronc 
trachéen qui, arrivé contre la chaine ganglionnaire, se divise en 2 
deux grosses trachées, l'une qu remonte vers la tête en suivant | 


PECHÉRCHES SÛR LES MYRIOPODES . 139 


la chaîne et se ramifie dans la partie céphalique ; l’autre qui se 
. prolonge en arrière, suivant d'abord en ligne droite jusqu’au 
8° segment, puis avec des ondulations dans les autres segments, 


toute la face su- 
périeure de la 
- chaîneganglion- 
naire, jusqu’à la 
partie anale. 
_Cesdeux bran- 
ches longitudi- 
nales postérieu- 
res, n’émettent 
sur leur par- 
cours que quel- 


TLA 


NS CV 
ST TVE 
2 Ë E CL 
: Ë ; AN 
(., ya E Ë + 
G E AZ 
1%" ay 


ques fines tra- pic. 9. — Giomeris marginata. Appareil respiratoire (3° segment, 


entrecroisement des trachées ventrales 


ASS €Z $, Stigmates du troisième segment.— A. Membrane à épaississement, 


Ce sont ces 
troncs trachéens 


granuleux et rougeñtre. — CV. Conduits sous-stigmatiques ven- 
traux, — CL. Conduits sous-stigmatiques latéraux. — T. Trachées 
latérales et viscérales. — TLA. Trachées longitudinales antérieu- 
res. — TLP. Trachées longitudinales postérieures, — TV. Trachées 
ventrales des pattes entrecroisées. 


longitudinaux, que Brandt fait dériver du 1° sement et que 
Milne Edwards croit être des troncs anastomotiques. 
Segments anals. — Les stigmates des 14e et 15e paires, situées 
dans les 9e et 10° segments, ainsi que les stigmates suivants, 
envoient les trachées de leur conduit sous-stigmatique latéral 
dans les derniers segments et dans les pattes ouvrières chez le 


2° Groupe. 


- Le 2e groupe des Diplopodes comprend : les Polydesmidae, 
… Chordeumidae, Iulidae et Polyzonidae. L'appareil respiratoire 
ne présentant pas de différences sensibles dans ces quatre fa- 
“ milles, nous l’'examinerons chez les fulidae comme type. 


LAN: Î. CHALANDE 


IULIDAE 


Schizophyllum mediterraneum Latzel. 
Schizophyllum sabulosum Lin. 


Tréviranus (1817, p. 42) avait pris, chez les lules, les HS Ë 
des glandes répugnatoires pour des stigmates. Savi (1828, p 63) | 
et Burmeister (1834, p. 134) ont les premiers rectifié cette 
erreur et indiqué la véritable position des stigmates. | 

Distribution des stigmates. — Les stigmates sont situés im- E 
médiatement à la base des pattes, en avant et du côté externe. 
On ne peut les voir qu’en faisant l’ablation des membres. Cha- 
que segment pédigère en possède ainsi un nombre égal à celui 
des pattes locomotrices qu’il porte. | 

Structure des stigmates. — Chaque stigmate forme une petite … 
excavation ovoïde, visible seulement à un grossissement de : 
150 diamètres, et dépourvue de péritrème saillant. Ses bords 
sont formés par la continuation de la membrane chitineuse 4 
externe, refoulée à l’intérieur. 1 4 

Poches sous-stigmatiques. — Immédiatement au- éssoté de 
chaque stigmate se trouvent les poches sous-stigmatiques, qui 
présentent une légère différence, selon qu'elles appartiennent à $ 
la première ou à la seconde paire de chaque segment. Celles de * 
la première paire (paire antérieure) sont plus courtes et rabat- M 
tues sur le côté externe; celles de la deuxième paire (paire pos- à 
térieure) sont plus longues et dirigées en droite ligne en avant. 4 

Les unes et les autres sont relativement courtes et se bifur- « 
quent à leur extrémité en deux tronçons qui donnent bientôt 
naissance à une véritable chevelure de trachées. 3 

La membrane chitineuse qui tapisse ces poches, est très défi 
cate, transparente et présente des granulations et des plisse- | 4 
ments épais. CN 4 

Appareil trachéen. — L'appareil (rchéot est constitué par 4 
des trachées d’une excessive ténuité, à parois d’ une transpa- 
rence et d’une délicatesse extrême, complètement dépourvues. 


A 


$F LÉCTES 


| RECHERCHES SUR LES MŸRIOPODES À41 
de tout épaississement spiroïde ou autre et ne présentant ni 
ramifications n1 anastomoses. 
Ces tubes aérifères prennent naissance, en nombre considéra- 
ble, au fond des poches sous-stigmatiques et cheminent côte à 
côte en faisceaux dès leur origine. Peu à peu ces faisceaux se 
divisent et se subdivisent et, enfin, les trachées se séparent les 
unes des autres enlaçant tous les organes dans des réseaux 
inextricables. 


{ 


III. — APPAREIL DIGESTIF 


_ Après les nouveaux et importants travaux qui ont été publiés 
sur l'appareil digestif des Myriopodes et de ses glandes annexes, 
parmi lesquels nous signalerons plus spécialement l'étude d’en- 
semble de P. Plateau (1876), le travail sur les glandes de 
O. Duboscq (1898) et les mémoires de V. Willem (1889), Bal- 
biani (1898) et Giov. Rossi (1902), on ne pouvait guère espérer 
trouver encore quelque chose à glaner. Nos recherches sur les 
Geophilidae, nous ont cependant révélé quelques particularités 
intéressantes. 

Rappelons brièvement que l'appareil digestif des Myriopodes, 
qui se rapproche beaucoup de celui des insectes, se compose d’un 
gube allongé, qui s'étend presque en ligne droite, sauf chez les 

. Glumeridae, sur toute la longueur du corps de l'animal, entre 
l'appareil génital et la chaine ganglionnaire chez les Chilopodes 
et les Symphyles, ou entre le vaisseau dorsal et l'appareil génital 
chez les Diplopodes. 
… Chez les Glomeridae, le tube digestif est contourné en S. 
Comme annexes de l'appareil digestif, on trouve les tubes 

: Malpighiens, qui débouchent dans la partie postérieure de l’in- 

. testin, et des glandes buccales, dites salivaires, situées dans la 

… tête ou le long de l’œsophage. 

…. Tube digestif. — Le tube digestif présente trois portions par- 

” faitement délimitées : 


a 


/ 
: 
LL 


149 | j. CHALANDE 126 | 5 
4 L’ ie buccai, de Plateau (1876), ou Mo Préin- 
testin, de Balbiani (1898). L 
20 L’intestin moyen, de Plateau, Médiintestin, de Balbiani. 24 
3° L’intestin terminal, de Plateau, Postinteslin, de Balbiani. 4 
Appareil valvulaire. — Chez les Scolopendridae, Scolopendra 
où Cryptops, on trouve, entre l'intestin buccal et l'intestin. | 
moyen, une sorte d'appareil valvulaire (P. Plateau}; € ou gésier : 
(Balbiani). 
Tubes de Malpighi. — A la jonction de l'intestin moyen et # 
de l'intestin terminal, débouchent les tubes de Malpighi qui È 
remontent sur les côtes du tube digestif jusqu’à l’œsophage; M 
excepté chez les Glomeridae où ils forment un enchevêtrement 1 
dans la partie postérieure du corps, entre les replis de l'intestin É 
terminal qui, chez ces individus, est recourbé en S. 4 1 
Les tubes Malpighiens sont au nombre de deux chez les Chi- 
lopodes et les Glomeris et de quatre chez les Julidae. : 
Anus. — L’intestin terminal débouche chez les Pollyxenidae 4 
dans l’avant-dernier segment du corps. Chez tous les autres » 
Myriopodes 1l débouche dans le dernier, soit par un anus simple « 
et indépendant chez les Diplopodes, soit dans un cloaque com- L 
mun, avec le conduit génital, canal éjaculateur ou ovi= M 
ducte Q chez les Chilopodes. ‘4 
_Glandes. - Les glandes buccales, dites salivaires, sont en M 


nombre variable selon les espèces et présentent deux types bien « 
distincts : les glandes acineuses, composées de grappes de lobules M 
formés d’acini sphériques ou ellipsoïdaux et les glandes en tubes. À 
Les canaux excréteurs des unes et des autres débouchent dans la M 
région buccale. + 
Pour Gœde (1817), ces glandes sont salivaires, ainsi que pour ; 
Kutorga (1834). à 
Pour Strauss-Durhteim (1828), elles sont venimeuses. 
Pour J. Mülller (1829), elles sont salivaires et venimeuses. 
P. Plateau (1876) a démontré qu'elles n'étaient ni veni- 
meuses ni salivaires dans la véritable acception du mot. Il les” 
nomme glandes antérieures, quoique acceptant cependant la 
dénomination de glandes salivaires.. | 4 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 143 

Herbst (4889-91), réunit toutes les glandes antérieures sous 
le nom de glandes de la tête (Kopfdrüsen), système I, I, IT, 
IV et V, en y comprenant celles qui n’ont aucun rapport avec 
l'appareil digestif. 

Système I et II : glandes situées au-dessous du cerveau et 
dont les canaux excréteurs s’ouvrent dans la cavité buccale au- 
dessous du labre. 

Système III et IV : glandes situées le long de l’œsophage et 
dont les canaux excréteurs débouchent dans les mâchoires. 

Système V : glandes situées le long de l'œsophage, et dont 
l’orifice des canaux excréteurs se trouve sur les côtes du 41° seg- 
ment, près de l’insertion de la 1"° paire de pattes (Scolopendra). 

O. Duboscq (1898) désigne ces diverses glandes sans le nom 
de glandes métamériques des segments antérieurs. 

Circonvolutions de l'intestin. — Gervais (1844) a signalé, le 
premier, que l'intestin terminal de l’Himantarium Gabrielis 
m'était pas absolument droit et formait une anse. 

Plateau (1876), en trouve 4 chez cette espèce, signale égale- 
ment des circonvolutions dans l'intestin terminal des Cryptops 
et des Geophilidae, et ne reconnaît ni circonvolutions ni cour- 
bure chez les Lithobius. 

_ Chez les Julus il constate une simple courbure terminale, ce 
qui est exact. 

Ces courbures et circonvolutions qui se trouvent plus ou 
moins en forme d’anse, mais d’une manière constante dans 
l'intestin terminal chez les Scolopendridae et les Geophilidae, 
. se rencontrent également plus ou moins accentuées chez tous les 
Chilopodes, et sur toute l'étendue du tube digestif, intestin 
. buccal, moyen et terminal. 

Si Plateau et les autres auteurs n’ont pas signalé ces circon- 
volutions, c’est que, généralement, on a l'habitude de disséquer 
des animaux fraîchement tués dans l'alcool. Cette méthode a 
… du bonet nous la pratiquons également, mais les organes étant 
| alors souples et pour ainsi dire flottants dans la cavité viscérale, 


Soc. L’RIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T, XXXV1). 13 


144 j, CHALANDE 


on ne peut que difficilement juger de Pa | de leurs 
formes et de leurs positions respectives (1). F5 

Pour fixer les organes dans leur forme et position réelle, 
nous tuons les individus par de légères vapeurs de chloroforme, 1 
puis nous les immergeons dans de l’alcool, d’abord à 45° et pro- : 
_gressivement d’un degré plus fort jusqu’à 95° ; nous ne procé-. | 
dons à la dissection qu'après une macération prolongée. Ces deux « 
méthodes se contrôlent l’une par l’autre. à 

Nous avons trouvé des circonvolutions sur organes fixés ; “ 
chez le Lithobius dans l'intestin buccal, moyen et terminal; 4 
chez le Scutigera, seulement dans l'intestin buccal; chez le 
Cryptops, dans l'intestin buccal et terminal ; chez le Chaeteche- « 
lyne, dans l'intestin buccal et terminal, et chez le Geophilus 
carpophagus dans l'intestin moyen et terminal. à 


GEOPHILIDAE 


Les travaux sur l'appareil digestif des Geophilidae sont rela- | 
tivement peu nombreux ; nous connaissons ceux de Trevira- À 
nus (1817), sur le Geophilus longicornis ; de Gervais (1844), sur 
la terminaison du tube digestif et les tubes de Malpighi de« 
l'Himantarium Gabrielis, et de P. Plateau (1876), sur l Himan- 
tarium Gertaisii (Plat ) et le Geophilus longicornis. “à 

L’Himantarium Gervaisii, de Plateau, nous semble, d’après 
la description de l’auteur (1872), n'être qu’une variété ou 
plutôt un jeune de Siigmatogaster sublerraneus ou gracitss 
mais c’est assurément un s{igmatogaster. 

Nous avons poursuivi nos recherches sur : 


Chaetechelyne vesuviana Newport. 
Geophilus carpophagus Leach. 

. Himantarium Gabrielis Linné. 
Stigmatogaster sublerraneus Leach. 


PS 
CAN. 


(4) Un Cryptops tué dans l'alcool se contracte de 1/6 de sa lon= 
gueur. 


REGHERCHES SUR LES MYRIOPODES 145 


Intestin buccal. — L’intestin buccal très 
long et presque capillaire, 1/10 de millimètre, 
est revêtu d’une forte tunique musculaire, sa 
 cuticule interne ne présente aucune production 
chitineuse, saillies ou épines. Relativement court 
chez le Chaetechelyne, progressivement plus 
long chez les Geophilus et l’Himantarium, il 
atteint son maximum chez le Stfigmatogaster, 
et présente parfois (Chaelechelyne) une anse 
très marquée, un peu avant l'intestin moyen. 
Les aliments cheminent dans celte partie du 
tube digestif sans s’y arrêter. 

Intestin moyen. — L’intestin moyen débute 
par un brusque évasement, surtout chez le 
Chaetechelyne, et se poursuit trèsspacieux et 
d’un diamètre toujours à peu près égal surtoute 
son étendue. Il est revêtu à l'extérieur d’une 
double tunique musculaire, formant deux 
couches distinctes : une couche superficielle 


de fibres musculaires circulaires et une couche 
plus profonde de muscles longitudinaux. En 
dedans de la double tunique musculaire son 
épithelium apparaît très coloré. 

Sa longueur, relativement à l’ensemble du 
canal alimentaire, est inversement proportion- |! 
nelle à la longueur de l'intestin buccal; plus 
court chez le Stigmatogaster, progressivement Tm 
plus long chez!’ Himantarium et le Geophilus, il 
“atteint son maximum chez le Ghaetechelyne. | 


“Fuc. 10, — Chaetechelyne vesuviana. Appareil digestif : Gros. 4. / “ 
ab. Intestin buccal : T°". — bc. Intestin moyen : 27vv, — cd. In- 
testin terminal : 3"®, — Gy. Glandes à venin : 13, lurs défé- 
rent: : 7 à 9em, — Gb. Glandes buccales : 13m, leurs déférents : 13%. | 
.… Les glandes buccales ont été déta: hée du tube digrstif, avec lequel ù d 


elles sont complèten nt a. hérentes. 


dE: SF 
4 


146 J. CHALAN9E ASP 


En divisant le tube digestif en dixièmes nous avons obtenu 
chez ces diverses espèces les moyennes suivantes : 


Int. buccal Int. moyen Int. termina 


Ghaetechelyne vesuviana.… 240 7/10 14/0 
Geophilus carpophagus ..... 3/10 6/10 1/10 
Himantarium Gabrielis..... 4/10 9/10 1/10 
Stigmatogaster sublerraneus. 9/10 4/10 1/10 


. Les aliments séjournent un certain temps dans l'intestin 
moyen, et y subissent les phénomènes de la digestion. Ils y 
forment une colonne compacte qui se revêt sur place d’une 
enveloppe membraneuse très transparente. Cependant, malgré 
les plus minutieuses recherches, nous n’avons pas trouvé trace 
de l’entonnoir, décrit par Schneider, de Breslau, tube libre 
adhérant par son extrémité antérieure à l’œsophage, et se régé- 
nérant sans cesse à son origine, au fur et à mesureique sa pôr- 
tion postérieure se détache par lambeaux, accompagnant les 
éléments non utilisés jusqu’à leur expulsion; disposition que 
l’on rencontre chez certains insectes. 

Intestin terminal. — L’intestin terminal, très étroit et très 
court, présente une ou plusieurs circonvolutions. Il est revêtu, 


comme l'intestin buccal, d’une tunique musculaire formant 


deux couches distinctes de fibres cireulaires et longitudinales, 
et présente également un épithélium fortement coloré en brun. 

Dans cette portion du tube digestif, les masses fécales ne font 
que passer sans séjourner, 


Tubes de Malpighi. — Les tubes malpighiens débouchent 
toujours au nombre de deux à la limite de l’intestin moyen et de 
l'intestin terminal. Dès leur point d’insertion ils se dirigent vers 
la partie antérieure, enlacent l'appareil génital et remontent le 
long du vaisseau dorsal, en suivant les ondulations du tissu 
adipeux. Au point où ils se déversent dans l'intestin, ils se 
renflent légèrement chez le Geophilus carpophagus et forment 


UT UT MR OT ETS MIT TT. 


: 


LT € Et ph 


er 
* 


VS Sie NÉ de 


RECHERCHES SUR LES MYRIOPODES 


même parfois une petite ampoule globulaire, chez 
le Stimatogaster subterraneus. 

Glandes buccales. — Les glandes buccales œso- 
phagiennes des Geophilidae présentent les deux 
types : glandes acineuses en grappes (Stigmatoga- 
ster, Himantarium) et glandes en tubes Chaeteche- 
lyne, Geophilus. 

CHAETECHELYNE VESUVIANA. — Sur les côtés de 
l'œsophage, on trouve accolés à celui-ci 4 tubes 
capillaires ; deux de ces tubes (diamètre 6/100 
de millimètre) se terminent entre les 19e et 16° seg- 
ments environ, par deux glandes, en forme d’utri- 
cules piriformes, très volumineuses (longueur, 
4 m0 3 à mm 5; largeur, Onm.6 à Om" 7). Ces glan- 
des sont si volumineuses par rapport à l’étroitesse 
de la cavité somatique en cet endroit, qu’elles ne 
peuvent se loger côte à côte; l’une est refoulée en 
avant et l’autre en arrière. Leurs canaux excré- 
teurs sont, en conséquence de leur position, de lon- 


 gueurs inégales, 7mm et ÿmm, 


Ces deux glandes n’ont aucun rapport avec l’ap- 
pareil digestif ; ce sont deux glandes vénénifiques 
dont les canaux excréteurs aboutissent vers l’ex- 
trémité des forcipules. 

: O. Duboscq (1896-1898) les a signalées et décri- 
tes, mais elles avaient été entrevues déjà par Fa- 
bre (1855, p. 258), qui leur avait reconnu leur 


véritable rôle. 


_ Quoique n’appartenant pas à l’appareil digestif, 
mous mentionnons ces glandes parce qu’on ne les 
rencontre que chez les le Ghaetechelyne ; chez les 


£ FiG. 11. — Geophilus carpophagus. Appareil digestif : Gros. 4. 
… Longueur de l'animal : 38%. — ab. Intestin bucc 1 : 14m". — bc. In- 
—. testin moyen : 23°. cd, Intestin terminal : 4", — Gb. Glandes 
+ buccales : 12%, leurs déférents : 13m". Tm. Tubes de Malpighi. 
— Les glandes buecales ont été détaché s du tube digestif, avec lequel 
# elles sont complètement adhérentes, ï 
4 
9 


era 


Le 


147 


-testin moyen auquel elles adhèrent intimement, 


J. CHALANDE 


autres Geophilidae et chez tous les Chilopodes, #4 
les glandes venimeuses sont confinées dans la L 
hanche des pattes forcipulaires. À 
Les deux autres canaux longeant l’œsophage À 
et qui se déversent dans la partie buccale, sont 
les canaux excréteurs de deux glandes en tubes. 
Ces glandes sont situées dans la partie anté- : « 
rieure de l'intestin moyen; elles sont constitué | 
es par un long tube cylindrique de 3/10 de 
millimètre de diamètre et de 13mm environ de: 


LÉ 
VO due 


longueur, terminé en cæcum, et présentant 
un épithelium de grosses cellules jaunâtres, 
très irrégulières, qui se continue dans les ca- 
naux excréteurs et permet de les distinguer fa-. 
cilement des canaux des glandes venimeuses. 
Ces glandes en tubes s'enroulent en de nom- 
breuses circonvolutions irrégulières, contre l’in- 


ne Es. à = voies 147 | nd ci à du 


et dont il est très difficile de les isoler intactes. 
Leurs canaux excréteurs mesurent 13"" de 
longueur comme les glandes et 6/100 de mili- 
mètre de diamètre. 

GEOPHILUS CARPOPHAGUS. — Chez les Geophi- 
lus carpophagus, nous avons trouvé deux glan- 
des en tubes, semblables à celles du Chaete- 
chelyne vesuviana, situées également à lori- 
gine de l'intestin moyen et y adhérant forte- 
ment, mais d’un diamètre un peu plus étroit, 
2/10 de millimètre. 


FiG. 12. — Stigmatogaster subterraneus. Appareil digestif : Gros.9,3. 
Longueur de l'an'mal : 65". — ab. Intestin bucca] : 31". — be. In- 


testin moyen : 26m", — cd. Intestin terminal : 8". — Ga. Glandes M 
buccales antérieures : 0w3, lerrs déférents : 5°”. — Gp. Glandes u 
buccales postérieures ; 207, leurs déférents : 5", — Tm. Tubes 
de Malpighi. ; 


Les glandes buccales postérieures ont été dctachées du tube dicestif 
et rejetées à gauche. } 
Les tubes de Malpighi ont été détachés fu vaisseau dorsal et rejetés … 

à droite. 


RÉCGERCHES SÜR LES MŸRIOPODES 149 


Longueur de la glande... 12 mm, 

Diamétren Eine) eu uen 2340 20e, 
- Longueur du canal excréteur 13 mm, 

Hametre: 3.7.2... 6100 demn; 


O. Plateau (1876) a trouvé chez le Geophilus longirornis 
(Leach) des glandes analogues, mais simplement recourbées en 
boucle vers le milieu de leur longueur et mesurant seule- 
ment Gmm, | 

Chez le Stigmatogaster et chez l’Himantarium, on ne trouve 
plus ces glandes en forme de tubes comme chez le Chaetechelyne 
et le Geophilus, mais des glandes d’une forme et d’une nature 
toute différente. 


STIGMATOGASTER SUBTERRANEUS. — P. Plateau décrit pour 
son Himantarium Gervais — syn. de Stigmatogaster, une 
seule paire de glandes acineuses, situées de chaque côté de 
l'intestin buccal et de l’origine de l'intestin moyen. 

Nous avons trouvé chez le Stigmatogaster subterraneus deux 
paires de glandes buccales œsophagiennes, les unes et les autres, 
glandes acineuses en grappes : 

4° Une paire très petite, située dans les premiers segments, 
que nous appellerons : Glandes buccales æsophagiennes anté- 
rieures ; 

2 Une paire très allongée, située, comme celle que P. Pla- 
teau a signalée, vers la terminaison de l’intestin buccal et 
l'origine de l’intestin moyen, que nous appellerons : (landes 
buccales æsophagiennes postérieures. 

Glandes buccales æsophagiennes antérieures. — Ces glandes 

— minuscules, situées dans les premiers segments, sont composées 
d’une petite grappe de lobules, composés d’acini groupés, avec 
des canaux propres qui se réunissent en un canal excréteur 
+ commun. 

D La grappe mesure environ 3/10 de millimètre et les canaux 
n excréteurs 5%. 


Glandes buccales æœsophagiennes postérieures. — D'une texture 


150 ; À. dtatche GE TT 


semblable aux glandes antérieures, ces Emi très allongées, 4 
étranglées de distance en distance, mesurent environ 20wm de Ë 
longueur et s'étendent sur le 1/4 postérieur de l’intestin buccal 
et la moitié antérieure de l'intestin moyen. Les canaux propres . 
des lobules se réunissent au canal excréteur commun, qui. 
mesure en totalité 45%», soit 20° pour la partie glandulaire et. 
25 mm de l’origine de la glande à la mâchoire, 4 
Le canal excréteur présente un épithélium à grosses cellules 
elliptiques et granuleuses. | 
HIMANTARIUM GABRIELIS. — Nous n’avons trouvé chez l’Hi- 
mantarium qu’une paire de glandes acineuses, semblable à la 
paire postérieure du Stigmatogaster. 


… 


INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 


{Nous ne mentionnons dans cette liste que les ouvrages cités dans 
ce travail.) 


BALBIANI, 1898. — Etudes anatomiques et histologiques sur letube 
digestif des Cryptops (Archives de zoologie expérimentale et 
générale, 2e serie, t. VIII, 1898). 


BLANCHARD (Emile), 1851. — L'organisation du Règne animal. — 
Arachnides. 


BuRMEISTER, 1834. — Die Respirationsorgane von Iulus und Le- 
. pisma. 
BRANDT, 1837. — Beiträge zur Kenntnis des inneren Baues von 
Glomeris marginata (Mullers Arch. f. Anat. u Phys.;. 


CHALANDE (Jules), 1885. — Sur le sytème respiratoire du Géophile 

. (Bull. de la Soc. d’hist. naturelle de Toulouse). 

. — 1885. — Etude sur le système respiratoire des Chilopodes (id.i. 

— 1885. — Recherches anatomiques sur l'appareil respiratoire 
chez les Chilopodes de France (id.). 

: — 1886. — Recherches sur le mécanisme de la jan chez 
les Myriopodes (id.). 

— 1887. — Recherches sur le mécanisme de la respiration, etc. 

(Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, 10 jan- 

| vier 1887). 

….— 1838. — Les Pollyxenidae de France. — Revision du genre Pol- 

| lyxenus (Buli. de la Soc. d’hist. naturelle de Toulouse). 

“ — 1889. — Particularités anatomiques de l'appareil respiratoire 

chez les Stigmatogaster (id. | 


1452 J. CHALANDE 


DERS, 1891. — Zur Biologie der Diplopoden (Ber. Vaturf, ges. 
Freiburg, i/B, Bd. V. Heft, 1, 1891). 

— 1901. — Ueber den Häutungsvorgang der Diplopoden (Nova 
Acta Abh. Kais. Leop. Carol. D. Ak. d. Natwrforscher 
Halle, Bd, 77, n. 6, 1901). 17 


* 
i 


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Normandie). 


— 4898. — Recherches sur les Chilopodes (Arch. de Zool. expé- 
rimentale, 3e série, t. VI, 1898). 

— 1900. — Le développement de la Scolopendre (id. nes 1 et 2, 
1900). 


Durour (Léon), 1824. — Recherches anatomiques sur la Lithobius 
forficatus et la Scutigera lineata (Annales des sc. naturelles, 
Are série, t. IT). 

— 1856. — Histoire anatomique et physiologique des Scorpions 
(Mém. de l’Acad. des sciences de Paris. — Savants étrangers, 
t. XIV, 1856). 


Duvernoy,1805-1837. — Leçons d'anatomie composée de G. Cuvier. 


FaBrE, 1855. — Recherches sur l’anatomie des organes reproduc- 
teurs et sur le développement des Myriapodes (Annales des 
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GERVAIS, 1837. — Etudes pour servir à l’histoire naturelle des My- À 
riapodes (Ann. des sc. nat., 2° série, vol. VII, 1837). 
— 1844. — Etudes sur les Myriapodes (Ann. des sc. nat. zool., 
3e série, t. Il). 
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Zool magaz. Kiel). 


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Chilopoden (Zoologischer Anzeiger, no 129, 1883). 

— 1885. — Contribution à la morphologie des Ghilopodes dd 
no 210, 1885). 

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z 


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avril 1904). 
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— 1891. — Beiträge zur Kenntnis der Chilopoden Bibl. Zool, 
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den Korperbau der Myriopoden {Sitz. d. k. Preuss Akad. d. 
. Wissensch., Berlin, 1897). 


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lopendra (Tijdschrift voor natuurliÿk Geschiedenis en Phy- 
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— 1863. — Note sur un cas d’ovoviviparité observé chez une Sco- 
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— 1886. — Note sur un cas d’ovoviviparité chez les Ghilopodes 


({/Bulletin des sciences de la Soc. Ent. de France, 10 fev.1886). 


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(Naturh. Tidsskrift, SR). 


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— 1844-45. — Monograph of the class Myriapoda, order Chilo- 
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2e note : Myriapodes (Bull. de l’Acad. royale de Belgique, 
2e série, t. XXXIIL, no 5). 


.— 1876. — Recherches sur les phénomènes de la digestion et sur 


la Structure de l’appareil digestif chez les Myriapodes de Bel- 
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ot» om | € 4 
154 J, CHALANDE 


PLATEAU (Félix), 1886. — De l’absence de mouvements respiratoires $ 
perceptibles chez les Arachnides {Archives de Biologie, t. VIT). 
— 1837. — Observations sur une grande Scolopendre vivante (C. R. 
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STRAUS-DUuRKHEIM, 1828. — (ionsidérations générales sur l’anato- 
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 TREVIRANUS, 1817. — Vermischte Schriften, Bd. Il. 
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von luliden-Männchen. Zoolog. Anzeiger no 410. | | 

— 1893. — Notiz zum Schaltstadium bei Iuliden-Männchen: Zoolog. 
Anzeiger no 414. 

— 1893. — Vorläufige Mittheilung über neue Schaheladin han 4 

bachtungen bei Iuliden, etc. Zoolog. Anzeiger n° 436. 

— 1900. — Ueber Doppelmännchen bei Diplopoden. Zoolog An- 

zeiger, t. 23, p. 29 et 34. 

— 1901. — Ueber Häutungsvorgang der Diplopoden. Nov. act. Ac. 

| Caes. Leop Carol, t. 71; p. 469. À 

— 1902. — Myriapoda (Bronn’s Thier-Reichs'. 

— 1905. — Zur Morphologie, Systematik und Hemianamorphose 1 

der Scutigeriden. Sitz. Ber. d. Gesell. naturforsch. Freunde, 4 

0 2, p. 10. 

WILLEM (Victor), 1889. — Note sur l'existence d’un gésier et sur | 

sa structure dans la famille des Scolopendrides (Bull. de 

l’Acad. royale de Belgique, 3e série, t XVIII, no 11, 1889). 


16 NOV.1907 PR 


SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE 


ET DES SCIENCES BIOL OGIQUES ET EXERGÈTIQUES DE TOULOUSE 


| 


Les séances se nennent à 8 h. précises du soir, à l'ancienne ! 


Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, re 
les 4er et 3e mercredi de chaque mois, “LÀ 
du 2°° sercredi de Novembre au 3e mercredi de Juillet. { 


MM. les Ménbres sont instamment priés de faire connaitre é 
au secrétariat leurs changements de domicile. «3 


/ - 74 


Adresser les envois d'argent au trésorier, M. DE MONTLEZUN, 7 


Quai de Tounis, 106, Toulouse. re 

£ 

| SOMMAIRE PE RNA EE 
Jules CHALANDE. — Recherches sur les Myriopodes du Sud- «4 


Ouest de la France (Suite et fin),..:.:....:.... SAS RCA 02 


SOCIÉTÉ 


Lomsrons NATURELLE 


: à ë lens ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 


DE TOULOUSE. 


LA 
f 


TOME CENT Ne — 1905 


1 TOULOUSE 
: IMPRIMERIE LAGARDE ET SEBILLE 


: 2, RUR ROMIGUIÈRES 9. 


190% 


| Siège de la Société, 17, rue de Rémusat. 


Art. fe". La Société a pour but de for mer des réunions dans tonte les 
naturalistes pourront exposer et (discuter les résultats de leurs FRERES et 
de leurs observalions. Re SE 


ATV 9. Elle s’ occupe de tout ce qui a rapport aux sciences naturelles, 
Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his- 
toriques dans leurs apphcattôns à l'Histoire Naturelle, sont également de son: 
domaine. 4 | 


Art. 3. Son but plus spécial sera d’étudier et de faire connaître la consti- 
ution géologique, le flore, et la faune de la région Four Toulouse est es 
centre. 


Art. 4. La Société s’efforcera d’augmenter les collections du Musée d'His- | 
toire Naturelle de Toulouse. | 


Art, 5. La Société se compose : de Membres-nés — Honoraires — Tito 4 
taires — Correspondants. 15 


Art. 8. Les candidats au titre de membre tithtitre Fe: être A” 
par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrutin secrel par. 
le Conseil d'administration. 


Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de 12 fr., - 
payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrée, 
par le Trésorier. | 


Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres es 8 1e e 
correspondants ; pour les membres titulaires ilest de 5 francs, 


Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes qu'après avoi “4 
reçu le montant du droit et de la cotisation: Alors seulement les membres 
sont inscrits au Tableau de la Société. 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d’acquitter son annuité, il perd, après L 
deux avertissements, l'un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droits 
attachés au titre de membre, 


Art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titre de. # 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle: Vs 


Art. 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Ph 4 
dent; 1e’ et 2° Vice-présidents; Secrètaire-général; Trésorier ; 12° et 2e M] 4 
bliothécaires-archivistes. 


Air. 31. L'élection des membres du Bureau, d1 Conseil d’ D PEER et. 
da Comité de publication, a lieu au scratin secret dans la première séance \ 
du mois de décembre. Le Président est nommé pour deux années, les autres 
memores pour une année. Les Vice-présidents, les Sedrétaires, le Trésorie 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peuvent seuls eue 
réslus immé {iatement dans les mêmes fonctions. 


Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles. 
s ouvrentle premier mer:redi après ie {5 novembre,etont lieutous les fer et 34. 
mercredi de chaque mois jusqu'au 3° mercredi "de juiliet inclusivement » 


Art. 39. La publication des découvertes ou études faites par les membre F 
de la Soctéié et par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frais À 
de celle «1, sous le titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle 
de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publicati 


Art. 41. La Société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux ét. 
da leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra donc porter la 
signature de l’auteur. | “1 


Art 42 (Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. Il peat 
obtenir ds virages à pact, d:s réimpressions, mais par l'intermédiaire de 
Société, 0 


Art. 48. Les membres de la Société sont tous invités à lui adresser | les 
schantillons qu’ils pourront réunir. 3 


Art. 52. En gas de dissolution, les diverses propriétés de de | riété, cer 
Eront do droit à à ville de Toulouse. LT 


QE 
Ot 


DIATOMÉES DU LAC DE COMTÉ | À 


Diatomées du Lac de Comté 


(PYRÉNÉES ARIÉGEOISES) 


Par Joseph COMÈRE. 


M. le docteur L. Roule, professeur à la Faculté des sciences 
et directeur de la Station de pisciculture de l’Université de 
Toulouse, a bien voulu me communiquer des matériaux d’étude 
provenant d’une pêche de surface au filet fin, faite sur le Lac de 


. Comté. Ces échantillons, que j'ai examinés en vue de détermi- 


ner la florule algologique de la localité, étaient conservés dans 


l'alcool à 75°. 

Un examen microscopique préliminaire m’a montré que la 
récolte était formée de nombreux débris de végétaux Phanéro- 
games : épidermes, vaisseaux spiralés, tissus divers, pollens, etc., 
parmi lesquels des filaments en mauvais état d’Algues Chloro- 
phycées, des Myxophycées assez rares et de nombreuses Dia- 


tomées. 


Les Chlorophycées sont indéterminables, par suite du séjour 
prolongé dans le liquide conservateur. J’ai pu cependant recon- 
naître un Conferva et un Ulothrix, sans pouvoir les identifier 


_ spécifiquement. 


Les Myxophycées sont représentées par le Merimospedia 


…ylauca Naeg, assez frequent dans les pêches de surface et par 


…une forme d'Oscillatoria, dont les trichomes déformés ne 


permettent pas non plus une détermination exacte. 
Les Diatomées comprennent, en outre d'un grand nombre 
d'espèces communes et très répandues, des formes intéressantes 


SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XXXIX). 14 


156. J. COMÈRE 
et assez rares. La liste suivante donne la nomenclature de ces . 
Phéophycées siliceuses : 


Cocconeis Pediculus Ebr. 
— Placentula Ehr. 
Gomphonema acuminatum Ehr. 
— intricatum Kütz. 
— Gygnus Ehr. 
— olivaceum Kütz. 
— abbreviatum Ag, 
_ angustatum Kütz. 
Eunotia Arcus W. Sm. 
—  Soleirolii Kütz. 
Epithemia ocellata Ehr. 
Ceratoneis Arcus Kütz._ 
Amphora ovalis Kütz. 
Cymbella anglica Lagerst. 
Encyonema caespitosum Kütz. | 
= _ Var. ventricosa Rab. 
— — Var. Pediculus Ehr. 
Navicula (Pinnularia) major Kütz. 
— — Brebissonii Kütz. 
— — stauroptera Grun. 
—- — mesolepta Ehr. 
— —— appendiculata Kütz. 
= —— tabellaria Ehr. 
— radiosa Kütz. 
— cryptocephala Kütz. nec Sm. 
_- oculata Bréb. 
— Seminulium Grun. 
— Falaisensis Grun. 
— limosa Kütz. 
Stauroneis anceps Ehr. 
— Cobhnii Hilse. 
— minuta Kütz. 
Surirella spiralis Kütz. 
—  biseriata Bréb. 
—  sp'endida Kütz. 


DIiATOMÉES DÜ LAC DE COMTÉ 157 


— angusta Kütz. 
Nitzchia Palea W. Sm. 

—  Heufleriana Grun. 

—  Frustulum Grun, 

— communis Rab. 
Grunowia tabellaria Rab, 
Odontidium hyemale Lyngb. 

_— — Var. mesodon Kütz. 
Fragillaria mutabilis Grun. 
—— capucina Desm. 

Synedra Ulna Ebr. 

—  gracilis Kütz. 
Meridion circulare Ag. 

_ — Var. constrictum Ralfs. 

— — Var. Zinkenii Kütz. 
Tabellaria flocculosa Roth. 
Melosira distans Ehr. 

—  granulata Ebr. 

— crenulata Thw. 

—  spinosa Grev. 


Parmi les formes énumérées, trois sont nouvelles pour la 
- région pyrénéenne, à savoir : le Gomphonema Cygnus Ehr. 
(J. Brun, Diat. des Alpes et du Jura, p. 38, pl. vi, fig. 6), qui 
est assez fréquente dans les hautes vallées des Alpes suisses; 
le Navicula Falaisensis Grun. (Van Heurck, Syn. Diat. 
Belgique, p. 108, pl. x1v, fig. 5) et le Meridion Zinkenii 
Kütz (même ouvrage, p.161, pl. Lr, fig. 17), qui n’est qu’une 
variété très rare du Meridion circulare Ag., montrant sur sa 
face connective des cloisons internes évasées au centre et resser- 
rées en haut. 

—_ Nous pouvons distinguer dans les espèces, au nombre d’une 
Soixantaine, qui composent notre liste, tout d’abord, les formes 
qui Se trouvent abondamment dans toutes les récoltes des 
Pyrénées : Ceratoneis Arcus, Odontidium hyemale et Meso- 
“don, Encyonema ventricosa et Pediculus, Meridion circu- 


158 j. CONÈRE 


lare, etc., ete. Les epiphytes sont nombreuses, comprenant des À 
Gomphonema, des Cocconeis, Amphora, etc. Le Tabellaria | 
flocculosa est une des formes les plus caractéristiques de la 
flore pélagique. Les Melosirées sont représentées par des espè- 
ces peu communes et presque exclusivement alpines : Melosira 
spinosa, granulata, distans et crenulala. 

Par contre, un assez grand nombre de Diatomées, certaines « 
Naviculées en particulier, ne se montrent qu’à l’état de frus- * 
tules isolés. Ces plantules sont probablement accidentelles et 
amenées dans le lac par les ruisseaux affluents. | 

Les grandes et belles espèces : Surirella spiralis et splen- « 
dida, Navicula major, qui se développent sur la vase du fond, 
sont toutes à l'état d'exemplaires brisés, et il y a lieu d'ad- 
mettre, en raison de leur habitat et du mode de récolte 
employé, que leurs débris siliceux, très fragmentés, sont venus. 
flotter à la surface de l'eau. 

En résumé, la florule diatomique du lac de Comté est cons- 
tituée par un mélange de formes pélagiques, nérétiques, bento- 
niques et épiphytes habituelles, auxquelles viennent s'ajouter 
un certain nombre d'autres espèces que l’on ne trouve qu’à. 
l'état d'exemplaires isolés et peu nombreux et qui doivent êtres 
accidentelles ou erratiques. Cet ensemble spécifie la flore mixte 
des lacs étangs, qui, en raison de l’inclinaison graduelle dem 
leurs bords et leur profondeur relativement peu considérable; 
permettent le développement des végétaux Phanérogames aqua=« 
tiques et aussi celui des Algues, qui sont plus abondantes et plus 
variées dans ces stations que dans les grands lacs, où vrai lacs” 
au point de vue biologique, à bords escarpés et de grande pro 
ondeur. Dans ces derniers milieux, les espèces sont moins 
nombreuses et la flore plus pauvre et plus essentiellement 
pélagique. Le développement des Algues nérétiques et bento-. 
niques se trouve empêché par la nature des rives et par la pro 
fondeur qui ne permet pas au delà de certaines limites la végé=m 
tation à la suite du manque d’éclairement, les épiphytes new 
peuvent non plus exister à défaut de supports naturels, 4 


TR 


DIATOMÉÉS DU LAC DE COMTÉ 159 


La présence plus ou moins abondante de certaines espèces et 
la connaissance des particularités de leur évolution, permet 
d’avoir, en l'absence d’autres documents, des données géné- 
rales, mais souvent assez exactes, sur l'altitude, la profondeur 
et diverses autres conditions naturelles des stations dans les- 
quelles ont été opérées les récoltes des Algues microscopiques. 


160 DE MONTLEZUN 


TABLEAU DE CONCORDANCE 
Des dénominations des OISEAUX-MOUCHES 
Représentés dans les planches coloriées de l'ouvrage 


de Mulsant et Verreaux et de celles du Catalogue de Gray 


Par M. de MONTLEZUN. 


Noms de Mulsant et Verreaux N° du catalogue 
de Gray. | 
4 ° Acestura Mulsantr Bourcier ACER 1874" 
2 - Aglaeactis Pamelae Dorb. et Lafre.......... 1808 
5 -Aiturus Polyimus Linnéz =: 4500 1717 
4 Amazilia cinnamomea Lesson ............... 1678 
5 - «AMazilta Deviller Relchénb em ... 468% 
6. -Arinia Boucérdt Salvin, TES Esp. Nouv. “ 
7  Ariana Sophiae Bourc. et Muls =... 7222 1670 . 
8  Augastes lumachellus Lesson..… "#22 1953 
9  Avocettinus eurypterus Loddiges..... LEE 17163 
10. “Bellonzeristata Einné Ce LR 1901 
41 Calligenia decbhroura Tel SSSR ESS Esp. nouv.. 
42: +. Calligenia ostulans Gould Ver Esp. nouv. Ë 
13  Calliperidia angelae Reichemb.......:....... 1765 . 
14  Calypta Helenas Mulsant et Verreaux......... 1891 
45  Campilopterus ensipenis Swains....... ..... 1558 
16  Cephallepis Delalandii Viellot......,......... 1904 
17  Chaetocercus bombus Gould ........... Esp. nouv.. 
48  Chaetocercus Rosae Bourc. et Muls........... 1875 
49  Chalybura melanorroha Lawr............... 1585 
90. .Chrysolampis mosquitus Linn.5 0e 1900 
921  Chrysomirus angustipennis Fraser . ......... 19364 


22  Chrysobronchus viridissimus Viellot. ...,..... 1638 . 


LD DATE CN 


29 


42 


46 


_ OISEAUX-MOUCHES 


Noms de Mulsant et Verreaux 


Chrysomirus prasinus Lesson......,...... 
Chrysuronia Josephinae Boure. et Muls. .…. 
Bree magica Muüls: et Ver. ..:........4 

Clytolaema Mathewsi Bourc..,..,........ 
Cyanomya microrhyncha Elliot ........... 
Prnmnthus cœlestis Gould. ;.7.0..... 4x 
Damophila Juliae Bourc..... Me one 


Pa adorabilis Salinas 
Paphosia Helenae Delattre.............. 


Diphlogaena Traviesi Muls. et Ver........ 
Diphlogaena hesperus Gould .. ......,... 


 Docimastes ensiferus Bonap.... ...:..... 


Daéroraya serdida Gould. 2.1.1... 0.2 
Doleromya fallax Bourc. et Muls.......... 
Doricha bryantae Lawrence. ............, 
Dorifera Euphrosinae Muls. et Ver........ 
Eriocnemis Dyselia Elliot.............. 
Eriocnemis mosquerae Delatt. et Boure. ... 
Eucephala subcœrulea Elliot. .......... 
Euclosia Gayti Bourcier et Mulsant......... 
Euenemis chrysorama Elliot ........... 
Eugenes fulgens Swainson.............., 
Eugenes spectabilis Lawrence. .......... 
Pusenia Imperatrix Gould: 14440 2,1. 
Eulamris holosericeus Linn. :..:.:.... .. 
Eupetomena hirundo Gould............ 
Eupetomena macroura Gmelin ........... 
Eupherusa eximia Selat. et Sal........... 
Eupherusa nigriventris Lawrence ......... 
Eupherusa poliocercha Elliot. .......... 
Eriocnemis dyseliæ Elliot.. ........... 
Eustephanus Fernandensis King.......... 
Eustephanus galeritus Molina. ,...,..... 


161 


N° du catalogue 
de Gray. 


Esp. nouv. 


Barbe 000 


Esp. nouv. 


au. 402 


Esp. nouv. 
Esp. nouv. 


Fe TOUS 


1898 


162 


72 


DE MONTLEZUN 


Noms de Mulsant et Verreaux Noducatalogue 


de Gray. 

Eutoxeres aquila Bourcier . .:............... 1546 
Eutoxeres Condamini Bourcier .............. 1549 
Glaucis Antoniae Bourcier et Mulsant ........ 1601 
Grypus aequatorialis Gould: 20 1564 
Heliactin cornuta Maximilien Pr. de Wied.... 1877 
Heliangelus Spencei Loddige Bourcier ........ 184 
Héliodoxa Jacula' Gould... MR CR 175204 
Heliomastes Constanti Delattre . :.: 1.0 004 1762 
Heliopaedica Xanthusi Lawrence............. 1950 
Heliotrix Barroti Bourcier et Mulsant......... 1978 
Homophania insectivora Tsch. ....... l'AC 1784 | 
lolaema Screibersi (Loddiges) Bourcier ....... 1742 2 
Klais Guimeti Bourcier et Mulsant........... 1959 
Lampornis calosoma Elliot... 44.745000 1651 
Lampornis Mango Linné:.:...2 1.500602 1576 
Lamprolaema Rhami Cabanis et Hein ........ 1805 
Lampropygia boliviana Gould ............ .. 1789 
Lampropygia cœligena Lesson ............... 1788 
Lepidolarynx mesoleucus Temminck........ . 1764 
Lesbia nuna Lesson............. FAITES 1851. 
Leucochloris albicollis Viellot ............. . 1610 
Leucolia viridifrons Elliot.............. Esp. nouv. 
Leucolia candida Bourc. et Mulsant.......... 1617 
Lophornis magnificus Desmurs.............. 1895 
Leucaria costae Bourcier.......... MR CL, à 1868 
Manilia pulchra Gould 17828 

Méellisuga minima Bonap. : 44147 0 OS 1941 

Doricha Evelynae Bourcier................ 1733 « 
Metallura Jelski Cabanis............... Se 1842 
Metallura smaragdinicollis Dorb. et Laf. ...... 1836 
Microëhera albocoronata Lawrence. ........ 44 
Nodalia Barrali Muls et Verreaux. ...... . Esp nouv… 


:: Oreonympha nobilis. Gould... 724550400088 1824 


100 
101 

102 
103 
104 
105 
106 
107 
108 
109 
110 
111 

412 
113 
114 
115 
116 


117 
118 


_ OISEAUX-MOUCHES 163 

Noms de Mulsant et Verreaux N° du catalogue 

de Gray. 

Oreopyra calolaema Salvin........... ...... 1767 
Oreopyra cinereicauda Lawrerce............. 1770 
Oreopyra hemileuca Salvin.................. 1766 
Oreopyra leucaspis Gould. .................. 1769 
Oreotrochilus chimborazo Bourc............. 1535 
Oxypogon Guerini Boissonneau.............. 1822 
Panoplites Jardinei Bourcier................. 1814 
Panterpe insignis Cabanis et Heine........... 1768 
Panychlora Aliciae Bourc. et Muls........... 1921 
Dana gsisas Viellot:............,.,...... 1945 
Petasophora cyanotis Bourc. et Mulsant....... 1609 
Phaetornis eurynome Lesson................ 1512 
Phaeolaema rubidinoides Bourc. et Mulsant ... 1803 
Phaetornis Augusti Bourc. et Muls .......... 1519 
Phaetornis Bourcieri Lesson . ............,.. 152% 
Philodice Mitchelli Muls. et Verreaux ........ 1886 
Polemistria Verreauxi Bourcier.....,.... ER OT 
Primnacantha Langsdorffi Viellot............ 1878 
Pygmornis Idaliae Bourcier et Mulsant ....... 1540 
Pygmornis Longuemareus Lesson.......... SL HoBl 
Pygmornis Adolphi (Sallé) Gould ............ 1592 
Ramphomicron microrhynchus Boissonneau... 1815 
Ramphomicron olivaceus Lawrence :....... Ce A à 
BaphoPhaon Reichemb. 245, .:.0.... 1844 
Saubailsaacsont.Parzudaki.s 2.50%... 1962 
Selasphorus ardens Salvin................. 1866 a 
Selasphorus flammula Salvin................ 1866 
PRA-HnOoPHS-SGintilla 00 PU... 1864 
Steganura Underwoodi Less,.,.:..,...... SRE 7 
Smaragdites aliciae Bourcier et Mulsant ...... 1921 
Telamon sirictilophus Salvin et Elliot....... 1893 
Jelamon regulus Leésan. 020. ....::.. 1894 


Thalurania columbica Boure. et Muls........ 1658. 


OTOMTMOTOMIISNCEMRONEÉS 


10 


DE MONTLEZUN 


Noms de Mulsant et Verreaux- 


Thalurania glaucopis Gmelin........ 
Thalurania hypochlora Gould . ..... 
Lhalurama Lerchi Elliot z:.4 7447 


Tilmatura Duponti Lesson.......... 
Lrochulus Pyra Gone ste 
Urosticte Benjamini Bourcier........ 


N° du catalogue 4 
de Gray.” ; 


2226000 4 GS 


1653 a 


LEE 1 47990 


Urosticte ruficrissus Lawrence 


N° du catalogue de Gray 
1871 
1808 
YFF7 
1678 
1682 
1670 
1953 
1716 
1901 
1765 
1891 
1558 
1904 
1875 

1585 
1900 
1936 
1638 
1922 
1704 
1813 


Noms du calalogue de Gray 


Trochilus Mulsanti Bourc. 
Trochilus pamela Lafr. 
Aïthurus polytmus Lin. 
Polstmus cinnamomeus Less. 
Polytmus Devillei Bourc. 
Polytmus Sophiae Boure. 
Hylocharis lumachella Less. 


: Polvtmus eurypterus Lodd. 


Trochilus cristatus Lin. 
Trochilus resis Schreib. 
Trochilus Helenae Delattr. 
Polytmus ensipennis Sw. 
Trochilus Delalandn V. 
Trochilus Rosae Boure. 
Polytmus melanorrhous Sal. 
Trochilus mosquitus Lin. 

H ylocharis angustipennis Fras. 
Polytmus viridissimus Aud. 
Hylocharis prasina Less. 
Polytnus Josephinae Bourc. 
Trochilus Matthewsi Lodd. 


6 € ss 0e © 16 7 ee sen one 


+ , on 7 


48 


64 


N° du catalogue de Gray 


1815 
1849 
1947 
1895 à. 
1894 
NAT; 
1778 
4747 
1957 
1641 
4739 
1800 
1969 
1740 
4749 
4750 
1751 
1649 
1575 
4700 
1702 
1899 
1898 
1546 
1549 
1601 
1564 
1877 
1841 
1752 
1762 
1950 
1978 
1784 


_ OISEAUX-MOUCHES 


Noms du catalogue de Gray 


Trochilus microrhynchus Boiss. 


Trochilus cœlestis Gould. 
Hylocharis Julie Bourcier. 
Trochilus adorabilis Salv. 
Trochilus Helenae Delattre. 
Trochilus heliantheus Less. 
Trochilus hesperus Gould. 
Trochilus ensiferus Boiss. 
Hylocharis sordida Gould. 


- Polytmus fallax Bourcier. 


Calothorax Bryantae Lawr. 
Trochilus Euphrosinae Muls. 
Hylocharis Mosquera Bourc. 
Calothorax Gayi Bourcier. 
Trochilus fulgens Sw. 
Trochilus spectabilis Lawr. 
Trochilus imperatrix Gould. 
Polytmus holosericeus L. 
Polytmus macrourus. 
Polytmus eximius Delattre. 
Polytmus nigriventris Lawr. 


Trochilus Fernardensis King. 


Trochilus galeritus Mol. 
Grypus aquila Lodd. 
Grypus Condaminer Bourc. 
Polvtmus Antoniae Bourc. 


Polytmus aequatorialis Gould. 


Trochilus cornutus Max. 
Trochilus Spencer Bourc. 
Trochilus jacula Gould. 
Trochilus Constanti Delattr. 
Hylocharis Zantusni Lawr. 
Heliothryx Baïroti Boure. 


: Trochilus insectivorus Tsch, 


165 


166 


70 


100 


N° du catalogue de Gray. 


1742 
1959 
1651 
1576 
1805 
1789 
1788 
1764 
1851 
1614 
1617:: 
1895 
1868 
1734 
1941 
1139 
1842 
1836 
1724 
1824 
1767 
1770 
1766 
1769 
1553 
1822 
1814 
1768 
1921 
1945 
1609 
1512 
1803 
1519 


DE MONTLEZUN 


Noms du catalogue de Gray 


Calothorax Schreibersii Lodd. 
Hylocharis Guimeti Bourc. 
Polytmus longirostris Gould. 
Polytmus mango Linné. 
Trochilus Rhami Less. 
Trochilus bolivianus Gould. 
Trochilus coeligena Less. 
Trochilus mesoleucus Tem. 
Trochilus nuna Less. 
Polytmus albicollis V. 
Polytmus candidus Bourc. 
Trochilus magnificus V. 
Trochilus Costae Bourc. 
Calothorax Pulchra Gould. 
Hylocharis minima Linné. 
Calothorax Evelynae Bourc. 
Trochilus cupreicaudus Gould. 
Trochilus smaragdinicollis Lafr. 
Topaza albocoronata Lawr. 
Trochilus nobilis Gould. 
Trochilus calolaemus Salv. 
Trochilus cinereicaudus Lawr. 
Trochilus hemileucus Salv. 
Trochylus leucaspis Gould. 


Oreotrochilus Chimborazo Bourc. 


Trochilus Guerinni Boiss. 
Trochilus Jardin: Bourc. 
Trochilus insignis Cab. 
Hylocharis Alicie Bourc. 
Hylocharis gigas Viellot. 
Polytmus cyanotus Bourc. 
Phaëthornis eurynome Less. 
Trochilus rubinoides Boure. 
Phaethoruis Augusti Bourc, 


401 
109 
103 
104 
105 
106 
107 
108 
109 
110 
411 
412 
113 
114 
415 
116 
417 
117 
18 
419 
420 
199 
493 
124 
495 
126 


N° du catalogue de Gray 
1524 
1386 
1897 
1878 
14540 
4531 
1532 
1815 
1816 
1844 
1962 
1866 a 
1866 
1864 
1857 
19921 
1893 
1894 
1658 
1655 
1653 a 
120 
1883 
4720 

*1825 
1826 


_ OÏSEAUX-MOUCHES 


Noms du catalogue de Gray. 


Phaethornis Bourcieri Less. 


Trochilus Mitchellii Bourc. 
Trochilus Verreauxi Bourc,. 
Trochilus Langsdorffii Viellot. 
Phaethornis Idaliae Bourc. 
Phaethornis Longuemareus Less. 
Phaethornis Adolphi Bourc. 
Trochilus microrhynchus Bois, 
Trochilus olivaceus Lawrence. 
Trochilus Phaon Gould. 
Hylocharis Isaacsoni Parzudaki. 
Trochilus ardens Salv. 
Trochilus flammula Salv. 
Trochilus scintilla Gould, 
Trochilus Underwoodi Less. 
Hylocharis Alicie Bovre. 
Trochilus Reginae Gould. 
Trochilus regulus Gould, 
Polytmus columbicus Bourc. 
Polytmus glaucopis Gm. 
Polytmus hypochlora Gould. 
Calothorax Cora Less. 
Trochilus Duponti Less, 
Topaza pyra Gould, 

Trochilus Benjamini Bourc. 
Trochilus ruficrissus Lawr. 


467 


168 j. DE REŸY-PAÎLHADE 


CARACTÈRE CHIMIQUE DISTINCTIF 


Entre la sérum-albumine et la myoalbumine | 


Loi générale de l'organisation de la cellule vivente 
Par M. J. De REY-PAILHADE, Docteur en Médecine. : 


J'ai montré, dès 1890, que les tissus vivants broyés avec du « 
soufre produisent de l'hydrogène sulfure à la température de 
40-45°. Cette action est due, d’après mon hypothèse, à la pré= 
sence du philothion. s 

M. Heffter, dans un considérable travail d'ensemble, a confirmé 
ces observations; il a reconnu en plus que le sérum du sang 
n’agit pas sur le soufre à froid. # 

On sait qu'après la mort, le muscle finement haché cède 
environ 3 p. 100 d’albumine coagulable par la chaleur seule, 
d’après les expériences de MM. A. Gautier et Laudi (C. R," 
9 mai 1892, p. 1052). 

L'examen des propriétés chimiques de cette albumine dénoti 
une différence importante avec l’albumine contenue dans ler 
torrent circulatoire. On ne connaissait encore, je Cro1s, qU'UNE 
différence de propriété physique entre la sérum-albumine et la 
myoalbumine. + 

M. A. Gautier dit, dans la 2° édition du Traité de Chimie bio=« 
logique, p. 88, « que la myoalbumine se distingue de l'albumine 
du sérum en ce qu'elle est coagulable à 73° ». On pourra 
ajouter, à ce caractère physique, le caractère chimique suivant ? 
La myoalbumine se distingue de l'albumine du sérum en cé 
qu'elle est Coagulable à 73° et qu’elle renferme dans sa consti=\ 
tution de l'hydrogène philothionique. | 1 


SÉRUM-ALBUMINE ET MYOALBUMINE 169 

Une série de recherches que j'ai instituées avec le blanc d'œuf 
de poule ont montré que dans la classe des albumines vraies, 
matières solubles dans l’eau distillée pure, il faut distinguer 
deux variétés : 1° Albumine a, attaquant le soufre avec produc- 
tion de H?S — ovalbumine et albumine soluble des muscles + 
c’est ce que j'appelle de l’albumine à l'hydrogène philothio- 
nique ; 2° Albumine b, n’attaquant pas le soufre à froid — sérum- 
albumine -— c’est ce que j'appelle de l’albumine sans hydrogène 
philothionique. 

Il est à noter qu'il est possible de passer artificiellement de 
la variété a à la variété b; il suffit de traiter pendant plusieurs 
jours, à la température ordinaire, du blanc d'œuf avec du. 
soufre, on obtient ainsi une albumine b n’agissant plus sur le 
soufre. 

Les propriétés chimiques relatives au soufre persistent dans 
les dérivés obtenus par la coagulation par la chaleur en liqueur 
très lévèrement acide : l’albumine a donne un coagulum qui 
fournit de l'hydrogène sulfuré avec le soufre, je l'appelle du 
pseudophilothion; au contraire, l'albumine b produit, sous 
l’influence de la chaleur, un coagulum inactif sur le soufre. 

Cette propriété du philothion, autrement dit de l’albumine 
à hydrogène philothionique, de fournir par coagulation une 
matière contenant encore de l'hydrogène philothionique est 
excessivement précieuse pour la recherche de son existence 
dans les milieux organiques. La liqueur, très légèrement aci- 
 dulée par de l’acide acétique, est portée à l’ébullition ; le préci- 
pité, recueilli et pressé entre deux doubles de papier buvard, est 
broyé avec du soufre et enfermé dans un petit tube avec une 
bande de papier à l’acétate de plomb; on chauffe à 40-45, 
pendant une demi-heure. Un noircissement net du papier réàctif 
indique l'existence du philothion dans la liqueur primitive. 

On décèle ainsi avec facilité un gramme d’albumine active a 
supposée sèche dans un litre d’eau. | 

C’est par ce procédé que j’ai examiné la qualité de l’albumine 
musculaire soluble: voici, d’ailleurs, les détails de l'expérience : 


470 j. DE REŸ-PAÏLHADE 
On hache finement 100 grammes de muscle de dindon, et on 
traite par 250 c. c. d’eau à la température ordinaire ; on agite 
fréquemment pendant un quart d'heure, puis, après repos, on 
filtre deux fois le liquide surnageant sur du bon papier à 
filtrer. On obtient une liqueur très peu acide, limpide, qui, par 
la chaleur, donne un coagulum blanc, qu’on presse entre deux 
feuilles de papier buvard. Ce coagulum est du pseudophilothion, : 
car il fournit H?S avec le soufre ; le coagulum essayé sans soufre 


ne donne que des traces de HS. 
J'ai vérifié ces faits avec du muscle d'animaux suivants : 


cheval, veau, dindon et poisson (gros merlan). Il est donc prouvé. 
que l'albumine du sérum, c’est-à-dire du réservoir où puisent 
les cellules des divers organes est de l’albumine sans hydrogène 
philothionique et qu’au contraire l’albumine musculaire, solu- 
ble dans l’eau, renferme de l'hydrogène philothionique. La 
myoalbumine qui attaque le soufre à froid est donc douée d’une 
énergie chimique plus considérable que la sérum-albumine, qui 
ne possède pas ce pouvoir. Pa 

Jetons maintenant un coup d'œil sur le mécanisme général. 
de la vie. 

Le rôle de la plante est de transformer les matières sans 
ressort chimique, au sein desquelles elle vit, en substances 
actives, susceptibles de donner de la chaleur en se combinant à 
l'oxygène. Ce phénomène chimique s’accomplit à l’aide de la 
radiation solaire et de corps réducteurs répandus dans le proto-M 
plasma cellulaire. Elle ne vit, ne fonctionne, ne s’accroit et nese 
perpétue qu’en créant sans cesse des corps réducteurs au fur et” 
à mesure de son développement et pour réparer l'usure de son 
tissu protoplasmatique ; ces corps réducteurs lui sont nécessaires. 
pour attaquer les sels minéraux dont elle s’alimente. | 

Les expériences sur la constitution chimique de la myoalbu=« 
mine montrent que la cellule animale fonctionne d'une manière" 
analogue comme la cellule végétale ; en effet, la cellule animale 
est plongée dans du plasma sanguin, qui n'attaque pas le soufre 
à froid ; or, lamyoalbumine possède, au contraire, de l'hydrogène 


SÉRUM-ALBUMINE ET MYOALBUMINE 171 


philothionique. C’est donc une preuve que la sérum-albumine, 
en devenant myoalbumine, acquiert un plus grand pouvoir 
réducteur. On peut donc énoncer la loi générale suivante : Toutes 
les cellules vivantes possèdent la propriété biologique d’augmen- 
ter l'énergie chimique de certaines substances au sein desquelles 
elles vivent; elles emploient cette propriété à l'édification de 
corps faisant partie intégrante de protoplasma et destinés à 
attaquer, avec le concours d’autres facteurs, les matières qui lui 
servent d’aliments. | | 

La plante, sous l'influence de la radiation solaire, forme 
avec les sulfates, les phosphates, les sels ammoniacaux, l’eau et 
l'acide carbonique, des composés ternaires — sucres, grais- 
ses, etc., — des composés complexes comprenant divers fer- 
ments solubles, etc. 

L'animal modifie les matières albuminoïdes du sérum pour 
les adapter à ses besoins : hémoglobine, philothion, oxyda- 
res, etc., eic. é 

La démonstration que la myoalbumine contient de l’hydro- 
gène philothionique donne plus de force à l'hypothèse de Læw 
(Gautier, 1° édition, p. 563), qui veut que durant la vie les 
 albuminoïdes aient une autre constitution qu'après la mort. 


$0C. D'HIST, NATURELLE DE TOULOUSE (T. XXXIX). 45 


472 J. LAROMIGUIÉRE 


Note sur le bassin houiller 


DE 


CARMAUX-A LBI 


Par M. Jules LAROMIGUIÈRE 


Ingénieur civil des Mines. 


Préliminaires. — Quand la Société d’histoire naturelle de 
Toulouse publia, en 1890 (1), mon travail sur le bassin de Car- 
maux-Albi, on était loin de connaître ce bassin comme on le 
connait aujourd'hui. Depuis cette époque, en effet, les travaux 
de fond, ou les sondages, exécutés dans les deux concessions, 
ont révélé un certain nombre de faits qui sont bien de nature à 
nrodifier l’opinion qu’on pouvait avoir alors sur sa configura- 
tion. M. Grand, à qui l’on doit la découverte du charbon à Camp- 
Grand, l’a du reste très nettement démontré dans la conférence 
qu'il fit à Albi, au congrès de l'Industrie minérale, le 5 juin 1904. 
Mais avant d’énoncer cette nouvelle opinion, il nous semble 
indispensable de suivre les sociétés houillères dans les sonda- 
ges qu'elles ont fait forer et de dégager des travaux de fond les 
remarques propres à mieux fixer les limites du bassin à l’ouest. 


Sondages exécutés depuis 1890. 


1° Société des mines de Carmaux. — Voici la coupe des 
différents sondages que la Société des mines de Carmaux a 
creusés depuis 1890 : 


Sondage Tertiaire Hé 40 
de Valarens Houiller:stérde terne 1 AT01T 200 
1891 | Am DINbOlILE SSP RP EE 10) 


1) Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Toulouse, 1890, 


(1) 
. 69. 


(ep 


À 


SR 
ve 


73 
20 
85 


90 
70 


80 


110 


12 


80 
50 
10 


70 
170 
159 


NÔTE SUR LE BASSIN-HOUILLER DE CARMAUX-ALBI 
Tertiaire... ‘ 
Sondage TOUR SEA D et CE A ME Sr ETES CES 
Marcel A PRO ee MURS ot ect 
1890 ouiller stérile RAEURS PRPOUE A IT X 
AInphibONte PES user. Hs 
DORE RU LE ue : Er 
Sondage STONE ACANRSE ASE ERP 
de Poumiès ll 
1901 OUIMER 2 RAT An: 
AE DOME Une dure Loue We 
Hertiaire.:. "120: APR TR 
Permien ..... ARR EN UE ER à 
Sondage | Houiller avec couche de charbon 
de Cagoloup Tue 
1902 e 4 m. d épaisseur rencontrée à 
150mde profondeur 2: 
Moniteur ie sed: 
2 IR DOUTE D © MR APE A AM ARE ECS 
Sondage RÉSUMER ee ner re 
de Rives HoTies 
1903 | ouiller SOU NE MAMRNLE 22 AA 
D PMIDOL ER PERS Tan nu Nes Cal 
PRICE MATE RON Re UE NN 
Sondage | Houiller avec couche de charbon 
de La Gaché de 3 m. 70 d'épaisseur rencon- 
1904 trée à 205 m. de profondeur. . 
A DINONTO SE SAS SAS 
Hernies cu et nette 
Sondage | Houiller avec couche de charbon 
de La Vigarié de 3 m. 50 d'épaisseur rencon- 
1904 | trée à 180 m. de profondeur... 
| MAR DAIDOlELE, Sun EN EH None. 
Sondage MÉRAANTe ee CLRRS RE 
de Marsal HOUTHÈL SHÉPUESRS NE LR, 
ë 1905 MOMIE. ERREUR 
3 hdane te | Mertiaire... 1.4.2. 440, 
de Colombie Honilter stériles asc LE 
1905 AMDNIDOtE. Re re ee 
à Sondage DÉRHAIRE:S4 En BOL MONTE LUS 
de L’Espinasse Hourler “Slérilet mere 
1905 SBphIBOUer SRE: 
x À A NAN de ARRET CUS LAN 
| pue | RÉMMBNE Le à SA CR 
e Livers Houill pe 
1905 | DALeR :SLÉFIESSe RR UT, 
EPA Verte RME PAR Le 


104 


173 


500 


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9 
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1O 


233 


a D. EE D. De. 


2° Société des mines d'Albi. — De son côté, la Société des 
mines d'Albi a fait exécuter deux sondages dont voici la coupe : 


174 j. LAROMIGUIÈRE 


Sondage TerHares re Ames de sense 
de Celles Permo-carbonifère stérile ....... 
1899 AMphIbOLiTE 511008 RENE ere 
Sondage | T'ELAITE LT, de Se ER 
de Guittard Permo-carbonifère stérile ....... 
1900 l'Arophibolite.. Ra Re : 


Travaux de fond. 
4° Concession de Carmaux. — Les travaux exécutés au 
puits Sainte-Marie ({) ont reconnu, au mur de la veine E, un 
faisceau de quatre nouvelles couches qu’on a désignées par les 


lettres G, H, I, J. Ces couches, qui sont séparées entre elles « 


par des intervalles de grès, de poudingues et'de schistes attei- 
gnant parfois de grandes puissances, ont augmenté d'une facon 
notable la partie riche du terrain houiller. De sorte que, là où 
il est complet, le faisceau houiller (2) se compose : 


lo De la veine À, ayant une épaisseur de 370 


20 — (52 — _. de 2200 
9° _ C, — de 3m20 
4o — D; — de 2m5) 
5° Entre deux — de 200 
6o Veine F _ de 2m80 
TH MEENCE, _ de 280 
8 — G — de 3m00 
SRE à | — de 170 
400 7 | | —— de Y57108 
440, 71277 _ de 3m51 


Soit ensemble une hauteur de charbon de plus de trente 1 


mètres. 
2° Concession d'Albi. — Dans la concession des mines d’Albi, 
les travaux de fond sont venus confirmer les découvertes faites 


(1) Sainte-Marie est le centre d'exploitation qui, en 189, a rem- 4 


placé celui de Sainte-Barbe. L’extraction est aujourd’hui assurée, « 


comme elle l'était en 1890, par trois groupes : celui de la Grillatié, 
celui de la Tronquie et celui de Sainte-Marie. | 

(2) Voir le détail des couches : Bulletin de la Société d'histoire « 
naturelle de Toulouse, 1890, p. 69. 


NOFE SUR LE BASSIN-HOUILLER DE CARMAUX-ALPI 175 


par le sondage de Camp-Grand, et établir d’une façon très nette 
la composition suivante du bassin houiller : 


10 Couche Petitjean ayant une épaisseur de 1m40 


20 —. Henriette — de Î1m75 
30 —  Marmottan _— de 5m50 
4e —  (Grande-Couche — de 9 à 14m 


ce qui représente une épaisseur totale de houille de 17 à 24 mè- 
tres, sans compter la couche de charbon maigre de 3 à 4 mètres 
de puissance qu’on trouve à 30 mètres en dessous de la Grande- 
Couche et qui, vraisemblablement, est la même que celle ren- 
contrée par les sondages de Cagoloup, de la Gaché et de la 
Vigarié. 

Différences entre les charbons des deux concessions. — Si 
on compare les charbons d'Albi à ceux des veines de Carmaux, 
on observe qu’il existe entre eux des différences assez marquées. 
Comme extérieur, ceux de Carmaux sont d’un noir bleu et 
brillant assez caractéristique, tandis que ceux d’Albi sont d’un 
noir plutôt mat. Comme teneur en matières volatiles, les pre- 
miers en renferment 25 p. 100 à la Grillatié et 26 p. 100 à 
Sainte-Marie, tandis que les seconds en contiennent 31 p. 100. 
Comme nature de cendres, celles des charbons de Carmaux 
sont moins fusibles que celles des houilles d'Albi. De plus, le 
faciès général des roches, ainsi que les fossiles du terrain 
houiller ne sont pas absolument semblables dans les deux con- 
cessions. 

Existence probable de deux cuvettes. — Toutes ces diffé- 
rences semblent déjà indiquer que les couches de C'armaux ne 
sont pas les mêmes que celles d'Albi, et que les premières 
appartiennent à un dépôt différent du second. Mais il y a encore 
d'autres faits de nature à confirmer cette opinion. 

Dans la note publiée en 1890, nous avons signalé les 
points D, D, D, où les travaux souterrains avaient rencontré 
les terrains verts. Depuis, les amphibolites ont été touchées par 


176 = J. LAROMIGUIÈRE 
les galeries, à la Grillatié et à Sainte-Marie, en plusieurs points 
XXX... que nous avons marqués sur le plan (1) (Fig. 1). 

Ces renseignements, joints à ceux fournis par les sondages de 
Colombier, Poumies, Marsal, Rives, Cagoloup et la Gaché per- 
mettent de jalonner le rivage occidental du bassin de Carmaux 
et de constater que ce rivage, après avoir suivi une direction 
sensiblement nord-sud, se retourne brusquement vers l'Est, 
où il va se souder aux micaschisies du rivage oriental. Et, 
comme le terrain vert remonte d’ailleurs du côté de Rives 
pour redescendre ensuite du côté de Camp-Grand, il est naturel 
de penser qu'il existe, à Rives, un bossage divisant le bassin de 
Carmaux-Albi en deux cuvettes. 


Cuvette de Carmaux. — 1,1 première, qu’on pourrait appe- 
ler la cuvette de Carmaux, est limitée : au nord, par les mica- 
schistes de Vendeilles et au sud, par les amphibolites de Rives. 
Elle est orientée nord-sud, et s’étend sur une longueur de près 
de sept kilomètres, tandis que sa largeur la plus grande est à . 
peine de deux kilomètres. Les couches, qui s’y sont déposées et 
dont le point le plus bas se trouve entre la Grillatié et la Tron- 
quié, vont en se relevant : au nord vers la Massié et au sud vers 


le bossage de Rives. 

Cuvette d'Albi. — La seconde, dite d'Albi, fait suite à celie 
de Carmaux et est orientée, comme elle, nord-sud. Elle com- 
mence au bossage de Rives et s’étend vers le sud à une distance 
encore inconnue. Elle a été comblée par le dépôt houiller qui 
comprend, outre les couches de Petitjean, Henriette, Marmotan 


(1) Cette carte a ête aussi simplifiée que possible. Pour la com- 
pléter, surtout au point de vue géologique, il convient de se repor: M 
ter à celle qu’a publiée la Société dans son Bulletin (1890, p. 69). 

(1) Le jalonnement du terrain vert et les sondages creusés à 
l’ouest des concession, n’autorisent plus le doute qu’on pouvait 
avoir en 1891, quant à l'extension du bassin de ce côté Comme l’a 
très bien dit M. Grand : « S'il existe d’autres bassins dans cette 
région (ce qui est d’ailleurs fort problématique), ils sont absolu- 
ment distincts et indépendants de ceux de Carmaux et d’Albi. » 


NOTE SUR LE BASSIN HOUILLER DE CARMAUX-ALBI 117 


et Grande-Couche, une cinquième veine placée en dessous de 
celle-ci et reconnue par les sondages de Cagoloup, la Gaché et la 
Vigarié, | 

Sans doute, l'hypothèse de deux cuvettes peut faire craindre 
que la masse de charbon sur laquelle on devait compter, quand 
on supposait qu’il n'existait qu’un seul bassin s'étendant d’une 
façon continue de Vendeilles au sud de Camp-Grand, soit un 
peu diminuée. Mais, en admettant même cette diminution, le 
bassin de Carmaux-Albi n’en reste pas moins encore un des 
meilleurs du Midi, grâce à l'épaisseur des nombreuses assises 
houillères qu’il renferme et de l'excellente qualité de son 
charbon. 


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COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


DE L'ANNÉE 1905 


Séance du 18 janvier. 


Présidence de M. ROULE, président, 


M. ROQUES fait, au nom de M. Dop et au sien, une communi- 
cation préliminaire au sujet des recherches qu'ils ont entre- 
prises sur le parasitisme des Saprolegniées chez les poissons. 
Après avoir exposé l'historique de cette question, ces auteurs 
annoncent qu'ils ont trouvé plusieurs espèces de saprolegniées 
et qu’ils ont pu étudier la prolifération du mycelium dans les 
tissus et organes des poissons. Ils annoncent, en outre, qu'ils 
sont sur la voie de démontrer que l’action nocive de ces cham- 
pignons doit être attribuée en partie à la production de subs- 
tances toxiques. 


Séance du 1° février. 


Présidence de M. ROULE, président. 


Le secrétaire lit une note de M. DE MonNTLEZUN, sur des 
hybrides d’un Pigeon bleu barré et d’une Tourterelle Nankin 
à collier noir. Deux hybrides, obtenus 1l y a deux ans après 
de laborieux essais par M. Mercié, propriétaire à Cazères, ont 


IT COMPTES RENDUS DES SÉANCES 
été offerts au Musée d’histoire naturelle de Toulouse. L'un 


* d'eux est encore vivant, l’autre est mort dans un accès de 
colère. L'auteur donne la description détaillée de ces oiseaux. 


Séance du 1% mars. 


Présidence de M. ROULE, président. 


M. RIBAUT décrit deux nouvelles espèces de Myriopodes 
qu'il a découvertes dans les Pyrénées, à Saint-Béat (Haute- 
Garonne) : Julus silvicola umbratilis et Marquetia pyrenai- 
cum. Pour cette dernière espèce, appartenant à la famille des 
Craspédosomides, l’auteur a du créer un genre nouveau qu’il 
dédie au regretté président de la Société Ch. Marquet, mort 
en 1900. 


Séance du 5 avril 


Présidence de M. RoULE, président. 


M. CLUuzET fait une communication Sur l'excitation des 
nerfs par le minimum d'énergie. 


Parmi tous les courants continus de durée variable qui pro- 


duisent le seuil de l'excitation d’un nerf, il en est un qui cor- 
respond au minimum d'énergie; de même parmi toutes les 
décharges de condensateur qui produisent le seuil de l’excita- 
tion d’un nerf, il en est une qui produit cette excitation avec le 
minimum d'énergie. 

L'auteur a constaté, par un grand nombre d’expériences, que 
la durée de l'excitation par le-minimum d'énergie (au moyen 
de courants continus ou de décharges de condensateur) est 
constante et égale à 05,0007 pour tous les nerfs frais de gre- 
nouille verte, quelles que soient les conditions expérimentales. 

Pour les nerfs de l’homme, la durée d’excitation par le mini- 
mum d'énergie est égale à 0s,0002. 


Tu. 2e ste: CUS 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES TT 

En outre, le produit dé la résistance du circuit par la capa- 

cité produisant le seuil avec le minimum d'énergie est cons- 

tant et indépendant des conditions expérimentales, pour tous 
les nerfs de grenouille et pour tous les nerfs de l’homme. 


Séance du 17 mai. 


Présidence de M. ROULE, président. 


M. DaGuiN, professeur au Lycée de Bayonne, est nommé 
membre correspondant de la Société. 

On nomme une Commission chargée de vérifier les comptes 
de M. le Trésorier. Cette Commission se compose de MM. Cha- 
lande, Jammes, de Lastic. 

MM. Jammes et MaNDOUL font une communication sur la 
persistance du canal artériel-chez le Phoque. 

Ces auteurs ont eu, il y a quelque temps, l’occasion de prati- 
quer l’autopsie d'un Phoque moine adulte {Leptonyx monachus/ 
mort au Jardin-des-Plantes de Toulouse. En outre des grands 
sinus veineux, depuis longtemps décrits chez les Pinnipèdes, 
ce sujet possédait un canal artériel bien développé. Cette par- 
ticularité leur a paru intéressante à signaler. 

Les sinus veineux sont des formations communes à tous les 
mammifères plongeurs ; les plus constants sont placés au ni- 
veau des veines sus-hépatiques et de la portion sous diaphrag- 
matique de la veine cave inférieure. Par contre, la persistance 
du canal artériel est rare; chez les mammifères terrestres ce 
conduit s’oblitère peu de temps après la naissance et se trans- 
forme en un cordon ligamenteux; les formes aquatiques le 
conservent plus longtemps, mais 1l ne reste ouvert qu’excep- 
tionnellement à l’âge adulte. Sur le sujet en question, le canal 
- artériel, resté perméable, admettait, dans toute son étendue, 
la tige d’une sonde cannelée. 

L'existence des sinus veineux chez les mammifères plongeurs 


: à Sr COMPTES RENDNUS DES SÉANCES 


s'explique d’une façon assez simple. A la suite des submersions 
fréquentes et prolongées, il se produit, dans l’appareil respira- 
toire, des perturbations qui déterminent des stases sanguines ; 
la régulation se fait par l'accumulation momentanée du sang 
dans ces sinus. Ainsi, la sténose pulmonaire qui constitue 
pour les mammifères terrestres un phénomène exceptionnel et 
d'ordre pathologique, devient, à la suitedu changement de milieu, 
un état habituel et d'ordre physiologique pour les mammifères 
adaptés à la vie aquatique. 

On peut comprendre, de même, la persistance du canal ar- 
tériel. Sur le fœtus, le canal artériel a pour fonction de con- 
duire le sang du cœur droit dans l’aorte sans traverser les 
poumons, tant que ceux-ci restent sans emploi. Si, après la 
naissance, le sang éprouve, à la suite de lésions congénitales par 
exemple, une résistance au niveau du territoire pulmonaire, le 
canal artériél peut rester ouvert et continuer à faire passer 
dans la grande circulation le sang provenant du cœur droit. Il 
constitue dans ce cas une anomalie propre à compenser les dé- 
fauts d’une circulation compromise. L'existence du canal arté- 
riel chez les sujets aquatiques adultes, parait avoir, en raison « 
des intermittences qui se produisent dans le fonctionnement 
de leur appareil respiratoire la même signification qu’en patho- 
louie humaine. 

En résumé, le persistance du canal artériel chez le phoque” 
et. d’une façon plus générale, chez les mammifères plongeurs, « 
paraît être en rapport avec la sténose pulmonaire, devenue ha-" 
bituelle par suite du genre de vie. De même que l'existence 
des sinus veineux, elle est une conséquence de l’adaptation à la. 
vie aquatique. Mais, tandis que les’sinus représentent les rézu=" 
lateurs ordinaires de la circulation, le canal artériel n’est q''’un 
régulateur accessoire pouvant compléter dans certains cas, les. 
dispositifs habituels constitués par les sinus veineux. 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES | 


Séance du 7 juin. 


Présidence dé M. ROULE, président. 


M. Proc, présenté par MM.de Lastic et Ribaut, est admis 
comme membre titulaire. 

M, CHALANDE communique la liste des Myriopodes récoltés 
dans une chasse faite à Vieille-Toulouse, le 4 juin 1905. 


Lithobius Duboscqui Brol. 
Stigmatogaster subterraneus Leach. 
Geophilus ferrugineus C. K. 
Chætechelyne vesuviana Newp. 
Polydesmus gallieus Latz. 
Pollyxenus lagurus L. 

Pollyxenus lucidus Chal. 

Pollyxenus lucidus Chalande a été trouvé dans la terre 
meuble, sous une pierre, dans un lieu découvert loin de tout 
bois. Sa capture aux environs de Toulouse est particulièrement 
intéressante. Cette espèce a été découverte par l'auteur, à Pa- 
lalda (Pyrénées-Orientales), dans un bois de chènes-verts, et, 
quelques années plus tard, SILVESTRI la rencontrait dans l'Om- 
brie et aux environs de Rome, NEMEC à Trieste, BROLEMANN 
à Pont-du-Gard, toujours dans les forêts de chênes-verts ; elle 
semblait donc jusqu'ici spéciale à la région méditerranéenne. Sa 
capture à Toulouse doit faire abandonner cette manière de voir ; 
elle montre, en outre, que le voisinage du chêne-vert n’est pas 
nécessaire à cette espèce, car cet arbre n’existe point dans la 
région où elle a été rencontrée. 

M. RiBAUT ajoute qu'il a lui-même rencontré Pollyxenus 
lucidus dans les Pyrénées de la Haute-Garonne, à Fos, dans un 
bois de châätaigners. 

M. JAMMES fait une communication sur le rôle de l’action 
mécanique de l’intestin dans les migrations des Helminthes. 

En s'appuyant sur : a) Des faits observés à la clinique infan- 
- tile des hôpitaux, b) des autopsies pratiquées aux abaltoirs de 


ÿ1 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


la ville de Toulouse: c) des expériences de laboratoire, l’auteur 


arrive aux conclusions suivantes : La stase des matières diges- 


tives, quelle qu’en soit la cause, peut permettre aux helmin- 
thes intestinaux d'atteindre l'état adulte sur place, sans 
qu’il soit nécessaire pour eux de passer sur un hôte intermé- 
diaire. 

Cette notion, en désaccord avec la « loi des migrations 
parasitaires », paraît cependant être des plus logiques. L’ac- 
tion du courant qui parcourt d’une façon périodique le tube 
digestif dans toute son étendue, constitue l’une des causes 
principales qui s’opposent au séjour prolongé des helminthes 
adultes dans l'intestin. Seuls, en effet, peuvent conserver leur 
habitat les vers : &) possédant des organes de fixation (Cestodes, 
divers Strongylidés) ; b) pouvant, en raison de leur taille, s'arc- 
bouter sur la paroi intestinale (Ascaris de l'intestin grêle); 
c) occupant des régions à l'abri du flux digestif (Oxyures du 
cæcum et des replis rectaux), etc. Si, pour une raison quel- 
conque, l'intestin s’encombre, la force mécanique entraînant 
les helminthes manque, et ceux-ci peuvent vivre, alors, dans 
l’espace voué au repos. 

Les œufs isolés sont soumis à des actions exactement sembla- 
bles, mais ils échappent au charriage plus difficilement que les 
vers adultes. Si, toutefois, il arrive aux jeunes d'être suffisam- 
ment abrités, ils peuvent, ainsi que l’a constaté l’auteur, 
évoluer sur place et atteindre leur complet développement. 

Ces observations concordent avec celles de GRASSI sur l'Hyme- 


nolepis murina, de VicLor sur les Gordiens, de STILES sur les 


Linguatules, de RoULE sur les Crustacés parasites, etc. 

En résumé, les migrations des Vers intestinaux ont pour 
cause initiale une action d’ordre purement mécanique exercée 
par l’hôte. Les helminthes ne provoquent pas ces migraticns, 


ils les subissent. Des faits, encore peu nombreux, montrent que. 


siles migrations ne leur sont pas imposées, les vers peuvent, sans 
changer d’hôte, atteindre l’état adulte. | 


_<,e. Ht AestS 
COMPTES RENDUS DES SÉANCES vri 


Séance du 21 juin. 


Présidence de M. ROULE, président. 


MM. CHALANDE et RIBAUT communiquent la liste des Myrio- 
podes qu'ils ont récoltés, le 12 juin 1905, à Luchon (Laou 
d’Esbas), pendant l’excursion zoologique organisée par la Station 
de pisciculture de Toulouse. 


Lithobius piceus L. Koch. 
— tricuspis var. mononyx Latz. 
— mediterraneus Chalande. 
Stigmatogaster subterraneus Leach. 
Scolioplanes crassipes G. Koch. 
Chaetechelyne vesuviana Newp. 
Geophilus pinguis Brol. 

—  proximus C. Koch. 

— truncorum Berg. et Mein. 
Cryptops hortensis Leach. 
Scolopendrella immaculata Newp 
Glomeris pyrenaica Latz. 

Polydesmus gallicus Latz. 
Typhloblaniulus Dollfusi Brol. (Ribaut.) 
Cylindroiulus silvarum Mein. 
— londinensis var. finitimus Ribaut. 
— spinosus Ribaut. 
Schizophyllum sabulosum L. 
Tachypodoiulus albipes CG. Koch. 


Parmi ces espèces, il en est certaines qui font l’objet de re- 
marques intéressantes : 

Geophilus pinguis Brolemann. — Cette espèce a été décrite 
en 1898, sur cinq individus trouvés aux environs d’Ahusquy 
(Basses-Pyrénées), et depuis cette époque aucune capture n’a 

… été signalée. M. CHALANDE en a trouvé récemment un exem- 
plaire en triant une chasse faite par lui en 1891 dans la forêt 
des Fanges (Aude). Luchon est donc seulement la troisième 
Station. Ün seul individu y a été capturé. 


viti COMPTES RENDUS DÉS SÉANCES 


Scolopendrella immaculata Newp. — Les types du Laou 
d’Esbas ont de 4 à 6 millimètres de longueur. Ceux du centre 
de la France mesurent de 2""5 à 4 millimètres. Ceux que 
M. CHALANDE a récoltés dans la forêt des Fanges se rattachent 
à deux types : 19 var. minor, de 20m5 à 4 millimètres ; 20 var. 
major, 9 millimètres. Les individus de Luchon sont donc 
intermédiaires entre les var. minor et major. | 

Lithobius tricuspis var. mononyx Latz. — Ces individus 
du Laou d’Esbas ont une tendance à se rapprocher de la forme 
de plein air de Lithobius troglodytes Latz. 


M. DE REY-PAILHADE analyse la thèse inaugurale du docteur 
Pierre SÉE (Paris, 25 mai 1905). L'auteur, dans un beau 
volume de plus de cinq cents pages, étudie, examine et discute 
tous les travaux publiés jusqu'à ce jour sur les oxydases et les 
réductases. Ce travail consciencieux et clair sera d’une grande 
utilité à tous ceux qui voudront étudier cette question; il est 
particulièrement intéressant pour la Société d'histoire naturelle 
de Toulouse dont les mémoires relatifs aux phénomènes diasta- 
siques sont fréquemment cités. 

M. Pierre SÉE explique comment les propriétés des métaux 


colloïdaux ont donné l'idée de les employer en thérapeutique. - S 


Il publie, à la fin de l'ouvrage, plus de trente observations cli- 
niques recueillies avec beaucoup de soin — courbes, analyses 
chimiques — qui prouvent que la pratique a pleinement 
confirmé les idées théoriques. Cette thèse, qui sort du cadre M 
ordinaire des thèses pour le doctorat ou médecine, mérite d’être 
vivement recommandée aux jeunes médecins qui négligent trop 
souvent de se tenir au courant des travaux de chimie phy- 
siologique. | 

Le médecin qui administre des remèdes n’est qu’un chimiste 
travaillant in vivo. 

M. DE REY-PAILHADE signale que l'hydrogène sulfuré fait u 
partie de l’alimentation normale de l’homme; on ne le trouve 
pas dans les aliments crus, mais il est facile de déceler sa pré- 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES tk 


sence dans les aliments cuits (œufs, viande, poisson, etc.). Il 
suffit de triturer ces substances et de les enfermer dans un tube 
en même temps qu’un papier à l’acétate de plomb; celui-ci ne 
tarde pas à noircir. 


Séance du 5 juillet 


Présidence de M. ROULE, président. 


M. JAMMES fait une communication sur le Déterminisme de 
l'adaptation des Helminthes à leurs hôtes. 


D’après l’auteur, le parasite lutte dans la cavité intestinale 
de l’hôte, contre les différentes causes qui tendent à l’éliminer. 
Le pouvoir bactéricide constitue, pour lui, l’un des moyens de 
défense. La faculté d’approprier d’une façon plus ou moins 
complète son pouvoir hbactéricide au milieu dans lequel il se 
trouve doit avoir un rôle dans l’élimination du parasite ou dans 
son maintien sur l'hôte. Les inégalités que présentent, à ce 
point de vue, les différents Cestodes donneraient la mesure de 
la spécificité des hôtes. 


Séance du 6 décembre. 


Présidence de M. ROULE, président. 


ÉLECTIONS DU BUREAU POUR 1906 


Sont elus : 


Président : M. CHALANDE. 
Vice-présidents : MM. JAMMES et PAQUIER, 
Secrétaire général : M. RIBAUT. 
Secrétaire adjoint : M. UFFERTE. 
Trésorier : M. be MONTLEZUN. 
Bibliothécaire-archiviste : M. DE LASTIC. 
Conseil d'administration : MM. DE REY PAILHADE et CARALP. 
Comité de publication : MM. ABELOUS, GARRIGOU, LAMIC, 
ROULE. 


SOC, D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XXXIX). 16 


x COMPTES RENDUS DES SÉANCES | - 


M. pe Rev-PAILHADE fait une communication sur le Carac- 
tère chimique distinctif entre la sérum-albumine et la myo- 
albumine et formule une loi générale du mécanisme vital. 

Il montre que la sérum-albumine ne renferme pas d’hydro- 
gène philothionique dans sa constitution, tandis qu’au contraire . 
la myo-albumine en contient. Cela prouve qu’en s’incorporant « 
de l’albumine du réservoir du système circulatoire, la cellule 
vivante animale lui donne une plus grande énergie chimique. 
On voit alors que le fonctionnement des cellules végétales et des 
cellules animales est régi par une même loi générale : Toutes 
les cellules vivantes possèdent la propriété biologique d’aug- 
menter l’énergie chimique de certaines substances au sein des-. 
quelles elles vivent ; elles emploient cette propriété à l’édifica-. 
tion de substances actives faisant partie de leur protoplasma, 
qui lui permettent ensuite d'attaquer, avec le concours d’autres 
facteurs, les matériaux qui leur servent d'aliments. 

Cette loi était évidente pour la plante, elle le devient aussi 
maintenant pour l'animal qui transforme l’albumine ordinaire 
du sérum en myo-albumine ou albumine à hydrogène philo-" 


thionique. 


M. DE REY-PAILHADE signale un concours de montres déci=" 
males organisé par le journal l’Horloger. M. le Ministre du. 
Commerce et le Bureau des Longitudes encouragent cette imi- 
tiative en accordant des médailles. 

M. ComÈRE expose les résultats de son étude sur des maté- 
riaux provenant d’une pêche de surface au filet fin effectuée par 
M. Roule sur le lac de Comté (Pyrénées ariégeoises). 

La récolte était formée de nombreux débris de végétaux pha- k 
nérogames, de filaments en mauvais état d’algues chlorophy-" 
cées, de myxophycées assez rares et de nombreuses diatomées.… 

La florule diatomique est constituée par un mélange de for- 
mes pélagiques, nérétiques, bentoniques et épiphytes habituel=. 
les auxquelles viennent s'ajouter un certain nombre d'autres | 
espèces isolées et qui doivent être accidentelles ou erratiques. 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES XI 


Séance du 20 décembre. 


Présidence de M. RouLE, président. 


M. GABELLE chef de travaux à la Faculté de médecine, pré- 
senté par MM. Bræmer et Ribaut est admis comme membre 
titulaire. 


M. JAMMES signale un cas de cohabitation de deux Ténias 
inermes sur un même hôte. Ce fait lui a paru assez peu 
habituel pour être signalé. Chaque ver mesurait près de sept mé- 
tres de longueur. La malade était atteinte depuis neuf ans 
d’étouffements et de vertiges, qui ont cessé après l’élimina- 
tion des Ténias. Les habitudes du sujet, qui affectionne les 
la viandes peu cuites, suffisent pour expliquer présence de ces 
parasites. 

À propos de diverses légendes pyrénéennes sur l'instinct 
sexuel des Oiseaux, le même auteur expose ensuite les consi- 
dérations suivantes : 

Quelques vieux campagnards des environs de Toulouse don- 
nent une interprétation assez curieuse de divers faits que l’on 
a parfois l’occasion d'observer autour des fermes. A côté de 
croyances ayant trait, par exemple, à la naissance de Serpents 
dans les œufs de Co ou dans les poils de Vache, ils placent 
celle de l’accouplement de la Cane et du Crapaud. À cet acte 
inattendu se rattacheraient les accidents toxiques occasionnés, 
de temps à autre, par l’ingestion d'œufs de Cane (1). 


(l) Certains auteurs pensent que le coit, dans les eaux croupis- 
santes des mares, est capable de favoriser l'infection des voies 
génitales femelles et, partant, des jeunes œufs non encore revêtus 
de leurs enveloppes protectrices. Tout récemment (séance de la 
Société de biologie du 2 décembre 1905), M. Loisel vient de montrer 
que la toxicité des œufs est due, pour la plus grande part, à des 
toxalbumines et, en faible partie, à de la névrine. Cette toxicité est 
fonction du temps écoulé depuis la ponte et, en cas d’incubation, 
de l’état plus ou moins avancé de celle-ci. 


XII COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


Les assertions qui m’avaient été données à plusieurs reprises 


m'ont incité à rechercher la part de vérité qui pouvait être 


mêlée à ces vieilles croyances des paysans toulousains. 

En plaçant un Crapaud dans une étable habitée par un 
troupeau de Canards, il m'a été possible de voir, après plu- 
sieurs jours de surveillance, la prétendue accointance de l’un 
des volatiles avec le batracien. A la suite d'une rencontre, qui 
m'a paru des plus actidentelles, une Cane s’accroupit sur le 
Crapaud et resta longtemps dans cette position; vers le soir, 
elle s’éloigna. 

Divers faits, que nous pouvons observer tous les jours, tels 
que la recherche par les volailles de cavités fraiches, l'appel au 
nid des pondeuses à l’aide de corps froids (objets en faïence, etc.), 
permettraient de croire que la basse température de la peau du - 
batracien est peut-être suffisante pour retenir la Cane à son con- - 
tact; mais il est fort possible, en outre, que les liquides secrétés 
par le Crapaud exercent une action dans le même sens. C’est 
un fait bien connu qu'en frottant le ventre d’un Dindon ou 
d’un Chapon avec des orties on fait d'eux d'excellents couveurs. 
Pour avoir une opinion sur le rôle des sécrétions du Crapaud,“ 
j'ai recueil avec un linge le suc rejeté par la peau de l’un M 
d’eux et étendu ce produit sur la région cloacale d'une Cane. 
A la suite de cette opération, le sujet, d’abord excité, a paru 
entrer dans une sorte d’hallucination passagère, puis s’est 
accroupi. Dans cette attitude, il aurait pu donner, s’il avait été 
rapproché de tout autre animal, l'illusion assez grossière d’un 
accouplement. 

Tout ce qui précède peut se résumer de la façon suivante : 

_ 4° Quand les circonstances déterminent la rencontre d’une 
Cane et d’un Crapaud, il semble possible que la froideur du 
corps de ce dernier suffise pour faire attarder la Cane sur lui; 

2° Il peut arriver alors qu’en vue de se protéger contre le 
corps qui le presse, le Crapaud extériorise son mucus et sot 
venin. Ce dernier, comme les orties appliquées sur le ventre 
du Chapon, pourrait irriter les téguments de l’Oiseau ; 


| 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES . XIII 


3° L'attitude ultérieure de la Cane serait, dans ces condi- 
tions, une conséquence du processus 1rritatif. 

Or, tout récemment, M. Giard, dans une étude fort curieuse 
sur les « Origines de l'amour maternel » (Bulletin de l’'Ins- 
titut général psychologique et Revue des Idées, 1905), a 
appelé l’attention sur un ensemble de faits propres à éclairer 
le cas particulier qui nous intéresse. Ce serait souvent, à l'ori- 
gine, une satisfaclion personnelle que la mère rechercherait 
dans ses manifestations de dévouement pour les jeunes ; quand, 
par exemple, le Serpent se couche sur ses œufs, c'est surtout 
parce que, en proie à une fièvre intense, l’animal trouve là 
des sensations agréables; il parait en être de même pour les 
Oiseaux. 

Il est curieux de pouvoir rattacher l’acte accidentel de la 
Cane se plaçant sur un Crapaud aux phénomènes thermiques 
et irritatifs qui se trouvent à la base des instincts pseudo- 
maternels manifestés par de nombreux animaux. Ainsi, peut- 
être, peut se légitimer l’opinion de gens trop crédules. 


Liste des Sociétés Correspondantes, | 


Société académique des sciences et arts, à Saint-Quentin. 
Académie d'Hippone, à Bône. 

Société d’émulation, à Moulins. 

Revue scientifique du Bourbonnais, à Moulins. 

Société des lettres, sciences et arts, à Nice. 

Société ariégoise des sciences, des lettres et arts, à Foix. 
Académie d'agriculture et des sciences, à Troyes. 
Société des sciences et des arts, à Carcassonne. 

Société scientifique de l’Aude, à Carcassonne. 

Société des lettres, sciences et arts, à Rodez. 

Société de géographie, à Marseille. 

Société linnéenne de Normandie, à Caen. 

Académie de La Rochelle. 

Société d'histoire naturelle, à Pons. 

Société archéologique, à Brives. 

Académie des sciences et belles-lettres, à Dijon. 

Société des sciences historiques et naturelles, à Semur. 
Société d’'émulation des Côtes-du-Nord, à Saint-Brieuc, 
Société d’émulation, à Montbéliard. 

Société départementale d'archéologie, à Valence. 
Société académique, à Brest. 

À cadémie de Nîmes. 

Société d’études des sciences naturelles, à Nimes. 
_ Société scientifique, à Alais. 

Société des sciences physiques et naturelles, à Bordeaux. 
Société de géographie commerciale, à Bordeaux, 


XVI LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES 


Société linnéenne, à Bordeaux. 

Société d’études des sciences naturelles, à Béziers. 

Société archéologique, scientifique, à Béziers. 

Académie des sciences, à Montpellier. 

Société de géographie, à Montpellier. 

Société de statistique des sciences naturelles, à Grenoble. 

Académie delphinale, à Grenoble. 

Société d'émulation, à Lons-le Saulnier. ; 

Société d'agriculture, industrielle, scientifique, à Saint Etienne. 

Société académique, à Nantes. 

Société des sciences naturelles de l'Ouest, à Nantes. 

Societé des sciences et des lettres, à Blois. | 

Société d'agriculture, sciences et belles lettres, à Orléans. 

Société de Borda, à Dax. 

Société des études scientifiques, à Cahors. 

Société d'agriculture, sciences et arts, à Agen. 

Société d'agriculture, industrielle, scientifique, à Mende. 

Société des études scientifiques, à Angers. 

Société des sciences naturelles, à Cherbourg. 

Société d'agriculture, d'archéologie et d'histoire naturelle de la ù 
Manche, à Saint-Lô. 

Société polymatique, à Vannes 

Société des sciences naturelles, à Reims. 

Société d'agriculture, à Châlons. 

Société des sciences et arts, à Vitry-le-François. 

Académie Stanislas, à Nancy. . 

Société nivernaise des sciences, à Nevers. 

Société d'agriculture, sciences et arts, à Douai. 

Société dunkerquoise, à Dunkerque. 

Société géologique du Nord, à Lille. 

Revue biologique du nord de la France, à Lille. 

Académie d'archéologie, sciences, à Beauvais. 

Académie des sciences, belles lettres et arts, à Clermont-Ferrand. d 

Société des sciences et arts, à Bayonne. 

Société Ramond, à Bagnères-de-Bigorre. 

Société agricole, sciences et littérature, à Perpignan. 

Société des sciences, lettres et arts, à Pau. 

Académie des sciences, belles lettres et arts, à Lyon. 


LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES XVII 


Société d'agriculture, histoire naturelle et arts, à Lyon. 
Société botanique, à Lyon. 

Société linnéenne, à Lyon. 

Société des sciences naturelles, à Tarare. 

Académie de Mâcon. 

Société d'agriculture, sciences et arts, Le Mans. 
Académie des sciences, belles lettres et arts, à Chambery. 
Comité ornithologique international, à Paris. 

Société de Spéléogie, à Paris. 

Feuille des jeunes naturalistes, à Paris. 

Société d'anthropologie, à Paris. 

Société des sciences naturelles de l'Ouest, à Paris. 

Société entomologique, à Paris. 

Société géologique, à Paris. 

Société de botanique, à Paris. 

Société philomatique, à Paris. 

Société des sciences naturelles et médicales, à Versailles. 
Société havraise d’études diverses, au Havre. 

Société géologique de la Normandie, au Havre. 

Société géologique des amis des sciences naturelles, à Rouen. 
Société industrielle, à Rouen. 

Académie des sciences, belles lettres et arts, à Amiens. 
Société linnéenne du nord de la France, à Amiens. 
Académie des sciences, belles lettres et arts, à Montauban. 
Société des études scientifiques, à Draguignan. 

Société d’émulation, à Epinal. 

Société des sciences historiques et naturelles, à Auxerre. 
Société belfortaise d’émulation, à Belfort. 

Entomological society of London, à Londres. 

Geological society of London, à Londres. 

Académie royale des sciences, lettres, beaux-arts, à Bruxelles. 
Société entomologique de Belgique, à Bruxelles. 

Société belge de microscopie, à Bruxelles. 

Société royale belge de géographie, à Bruxelles. 

Société de géographie d'Anvers. 

Société géologique de Belgique, à Liège. 

Musée du Congo, à Bruxelles. 

Societad geografica, à Madrid. 


XVIIE LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES 


Institut royal grand ducal de Luxembourg. 

Societa italiana di scienze naturali, à Milan. 

Societa dei naturalisti, à Modena. 

Societa toscana di scienze naturali, à Pise. 

Academia delle scienze dell instituto di Bologne, à Bologne. 

Comitato geologico d'Italia, à Rome. 

Societa veneto-trentina di scienze naturali, à Padova. 

Societa entomologica italiana, à Firenze. 

Societa romana pe: gli studi zoologici, à Rome. 

Revista di pathologia vegetale, universita di Camerino. 

Entomologisk tidskrift, à Stockolm. 

Geological institution of Upsala, à Upsala. 

Societad de instruccao, à Porto. 

Commissao dos trabalhos geologicos de Portugal, à RU 

Société impériale des naturalistes de Moscou, à Moscou. 

Académie des sciences, à Saint-Pétersbourg. 

Sallskapets pro flora et fauna fennica, à Helsingfors. 

Société vaudoise des sciences naturelles, à Lausanne. 

Institut national genevois, à Genève. 

Schweizerische Naturforschen Gesellschaft, à Bâle, 

Société muritienne du Valais, à Aigle. 

Schweizerische Naturforschen Gesellschaft, à Zurich. 

Société fribourgeoise des sciences naturelles, à Fribourg. 

Société helvétique des sciences naturelles, à Genève. 

Société des sciences naturelles, à Fribourg. 

Naturhistorischen Gesellschaft in Colmar. 

Bibliotheca zoologica Universität Halle, à Leipzig. 

New-York state museum, à New-York 

New-York academy of sciences, à New-York. 

Geological and natural history survey of minesota, à Minneapolis- 
Miresota... 

Academy of natural sciences of philadelphia, à Philadelphia. 

American monthly microcopical journal, à Washington. 

Connecticut academy of arts and sciences, à New-Haven, Connecticut. 

Rochester academy of sciences, à Rochester, 

Smithsoniam institution, Washington. 

United states national museum, à Washington. 

United states geological survey, à Washington. 


LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES XIX 


Second geological survey of Pensylvania, à Harisburg, Pensylvania. 
American academy of arts sciences, à Boston. 

Boston society of natural history, à Boston. 

Davenr ort academy of natural sciences, à Davenport, Iowa. 
Wisconsin academy of sciences, arts and lettres, à Madison. 
Meriden scientific association, à Meriden Connecticut. 
Missouri botanical garden, à Saint-Louis. 

Wisconsin geological and natural history survey, à Madison. 
Nova scotian institute of science, à Halifax, Nova Scotia. 
Instituto fisico geographico nacional, à San José de Costa Rica. 
Academy nacional de ciencias en Cordoba, à Buenos-Ayres. 
Archivos de museo nacional, à Rio-de-Janeiro. 

Société scientifique du Chili, à Santiago. 

Museo nacional de Montevideo, à Montevideo. 

Madras gouvenement museum, à Madras. 

Société allemande, Yokohama. 

Secietas geologica tokyonensis, à Tokyo. 


TABLE DES MATIÈRES 


DE L'ANNÉE 1905 


Séance du 18 janvier......... DRE PR QE ER INTER Il 
IE nee uit done eue sous aies I 
as dl Line am ai sure Il 
— AIT RER ER Re he en LE ; Il 
Nu neue dent ee ei ae III 
— M Rd a mm den a del V 
Ur Me eu ae ae Dem oo 0 VII 
— DROIT ed à IX 
— ARTE 00 dE CRE RES IX 
D décembre... une dessu XI 

Liste des membres au 1° mars 1905,............... 7 

Admission de nouveaux membres ..,.......,.,... III, V, XI 

Composition du Bureau de 1905.................... 5 

Peche du Bureau de 4906,...4.:............,.. jee 

Liste des Sociétés correspondantes... ................. XV 


Travaux scientifiques. . 


SCIENCES BOTANIQUES 


ComÈrE. — Diatomées du lac de Comté.....,....... 155 
Dop. — Géographie botanique du bassin supérieur de la 
LEO RM RE PORN 41 


Dop et RoQUES. — Parasitisme des Saprolegniées chez 
ns cu I 


XXI . TABLE DES MATIÈRES 


SCIENCES ZOOLOGIQUES 


CHALANDE. — Recherches sur les Myriopodes du Sud- 


Ouest.de France... 14040 027 UE 
— Myriopodes récoltés à Vieille-Toulouse.......... 5e 
— et RiBauT. — Myriopodes récoltés à Luchon... 
Dop et RoQUES. — Parasitisme des ns chez 

les PGiSsons: :7 ME RCCRRS ARE EL 
JAMMES. — Rôle de l’action ces ee de l'intestin 

dans les migrations des Helminthes.......... ae 
— Un cas de cohabitation de deux Ténias ter sur 

un. même hôte. 2.10 VERSER Fe 
— À propos de diverses légendes pyrénéennes sur l’ins- 

tinct sexuel des oiseaux................ ES Le. 
— Déterminisme de l’adaptation des Helniithes fils 

[11 LES EEE A RE PR M Le ee AT 
— et Manpouz. Sur la persistance du canal cie 

chez le Phoque..... NE Re A à PR 
DE MonTLEzUN. — Hybrides d’un Pigeon bleu La et 

d’une Tourterelle Nankin à collier noir............ 
— Tableau de concordance des datation de oiseaux- 

mouéhes. RTS CREER : ve EUR 2 
RiBauT. — Notes Myriopodologiques Il. : 45 RSR 
— et CHALANDE, Myriopodes récoltés à ce FT 


SCIENCES GÉOLOGIQUES 


LAROMIGUIÈRE. — Note sur le bassin houiller de Car- 
MANN AIDE.. rec es Le LIBRE TO SEE 


SCIENCES BIOLOGIQUES 


CLuzer. — Sur l'excitation des nerfs par le minimum 


d'énerfie,..... Des s SÉRIE 
DE A duo — (Caractère chimique distinetik 
entre la sérum-albumine et la myoalbumine. Loi 
générale de l’organisation de la cellule vivante...... 
— L'hydrogène sulfuré dans l’alimentation normale de 
l'homme PR SU PRET CRT SRE 


Toulouse. — Imprimerie LARARDE et SEBILLE, rue Romiguières, 2 


16 NOV 1907 


SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE 


ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES DE TOULOUSE. 


Les séances se tiennent à 8h. précises du Soir, à l'ancienne - 
Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, “hr 
leg 4er et 3e mercredi de chaque mois, 
du 2% mercredi de Novembre au 3e mercredi de Juitlet.… 


MM. les Membres sont instamment priés de faire connaitre 
_au secrétariat leurs changements de domicile. 


< 


dr 


 Adresser les envois d'argent au trésorier, M. DE MONTLEZUR, 
Quai de Tounis, 106, Toulouse. 1 


SOMMAIRE 
Joseph COMÈRE. — Diatomées du Lac de Comté (Pyrénées 
ATIÈTEOISES) L, LL CAR XP R ERA ES 


De MonNTLEZUN. — Tableau de concordance des dénomi- se: 

nations des Oiseaux-Mouches représentés dans les plan ; D 

_ ches coloriées de l'ouvrage de Mulsant et Verreaux et de 
celles du tatalogue de Grave ee Re 
J. de REY PAILHADE. — Caractère chimique distinctif entre 

la Sérum-albumine et la myoalbumine. Loi générale de. 
l'organisation de la cellule vivante... .......:......14,4 

Jules LAROMIGUIÈRE. — Note sur le bassin houiller de 

Carmaux-Alhi LS de AE ne ds PAS ape ASE Eee OCT n. : 

_ Comptes rendus des séances de l'ainée 1905: 5e URSS 

Liste des Sociétés correspondantes ..... . A SR 


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Not 
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ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 
_ 1906 


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Bis 


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f rs ter, La Société a pour but de former des réunions es bles Fe ‘ 
naturalistes pourront exposer et discuter les résultats de eus recherches et s 
de leurs observations. 2% 


Art. 2. Elle s'occupe de tout ce qui a rapport aux sciences naturelles, e 
Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his= 
toriques ‘ans leurs applications à l'Histoire Naturelle, sont “ÉRMEMENS de son. 
domaine. | 


Art. 3. Son but plus spécial sera d'étudier et de faire connaître la ob  : 
-ution géologique, la fore, et la faune de la région dont Toulouse - esL le. 
centre. : 131 $0R 


Art. 4. La Société s’ citer d'augmenter ls collections du Musée d'His- 
‘toire Naturelle de Toulouse. SALE. 


Art. 5. La Société se compose : de ARE — Honoraires — Titus. 
taires — Correspondants. 


Art. 8 Les candidats au titre de membre Eire doivent être Een (ES é 
par deux membres titulaires. Leur admission est votée au | scrutin secret par 2 
te Conseil d'administration. #3 = Ë L 


Art. 10: Les membres _Litulaires id une cotisation BEN) de 12 Le 
payable au commencement de l'année AcReemiqRe contre quittance délivrée 
par le Trésorier. RES 


-.. Art. 11, Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires et. ; 
correspondants ; pour les membres titulaires il est de 5 francs. 


Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier Les diplômes qu’ ins avoi 
reçu le montant du droît et de la cotisation. Alors seulement les membres. 
sont inscrits au Tableau de la Société. 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d” acquitter son annuité, il perd, aprés 
deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, ous les dr 
attachés au titre. de membre. ! 


Art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titre de. 
… membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle: - 


Art. 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési +2 
dent; 1°" et 2 Vice-présidents ; Secretaire général; Trésorier ; 12° et 2e Bi. 
bliothécaires-archivistes. 


Aix 31, L'élection des Hémtes du Bureau, di Conseil d’ administration ét. 
du Comité ie publication, a lieu an seratin secret dans la première Séance 
du mois de décembre Le Présidentrst nommé pour deux années, les autres + 
membres pour une année Les Vice-présidents, les Secretaires, le Trésorier, D 4 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peuvent seuls être | 
réèlus immélialtemeant dans les mêm?s fonclions. 2 


Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir, Elles 
s ouvrentle premier merzredi après le {5 novembre, etont lieu tonsles fer et 3e. 
mercredi de chaque mois jusqu'au 3° mercredi ‘de juiliet inclusivement, 


*_ Avt. 39. La publication des découvertes ou étuiles faites par les. membres 
de la Socik'é et par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frais 
‘de cells “1, sous le titre de +: Bulletin de la Société d'Histoire naturelle 
de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro.et la date de sa publication. Eee 


Art. 41. La société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux et 
de lears opinio1s scientifiques. Tout Msmoire imprimé devra donc PRE la 
signature de l’auteur. > 


Aït 42 Celui-ci conserve tujours la propriété de sou œuvre. I! peat en. FU 
ohtanir ds tirages à PS ds réimpressions, mais par l'intermédiaire de la 
. Société, Re 


Art. 48. Les membres de la Société sont tous ‘invités à lui adresser es | 
schantillons qu'ils pourront réunir. 


ärt. 52. En cas de dissolution, les diverses propriétés de la siëts, vevien- 
?ront de. droit à à a ville de Toulouse. Se RS 


56 47 SNA 
! ; 241 . . 


BULLETIN 


f 
D a AE ne RS 
DE LA 


SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE 
ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET EN ERGÉTIQUES 


DE TOULOUSE 


SOCIÉTÉ 
D'HISTOIRE NATURELLE 


ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 


DE TOULOUSE 


TOME XXXIX. — 1906 


Ne 


TOULOUSE 
IMPRIMERIE LAGARDE & SEBILLE 


RUE ROMIGUIÈRES, © 


1906 


é 
1e 
E PME Cars 


ae 


COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ 
POUR L'ANNÉE 1906 


SEM... 10... M. CHALANDE. 
Vice-présidents ......... MM. JAMMES ET PAQUIER. 
Secrétaire général ....., M. RIBauT. 

Secrétaire adjoint .... . M. UFFERTE. 

M DICO ce... M. DE MONTLEZUN. 
Pibliothécaire-archivisle. M. De Lasric. 


Conseil d'administration. 


MM. DE REY-PAILHADE ET CaRALP. 


Comité de publication. 


MM. ABELOUS, GARRIGOU, LAMiG, ROULE. 


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EISIE DES MEMBRES 


AU 1° JUILLET 1906 


MEMBRES-NÉS 


M. le Préfet du département de la Haute-Garonne. 
M. le Maire de Toulouse. 
M. le Recteur de l'Académie de Toulouse. 


1900. 
1903. 
1904. 


1880. 


MEMBRES HONORAIRES 


. Dr CLos, x, &> [, correspondant 


du dard des Plantes, 
Toulouse. 


. D' Haypex (F.-V.), directeur du 
Etats-Unis, Washington. 
. GiARD (Alfred), :x, professeur à 


Stanislas, Paris. 


9. DE RouviLre, :, doyen de Ja 


Montpellier. 


. D' TASCHENBERG, professeur à 


(Prusse). 


4. TRUTAT, x, £ I, à Foix. 


de l’Institut, directeur 
allée des Zéphirs, 2, 


comité géologique des 
la Sorbonne, 14, rue 
Faculté des Sciences, 


l'Université de Halle 


MEMBPES TITULAIRES 


MM. 


D' ABELous, {à I, professeur à la F:culté de médecine, 
rue dite 937, Toulouse. 

D: ALoy À. £;, chargé de cours à la Faculté de médecine, 
Éd: Allée, 22, Toulouse. 

AUDIGÉ, Chomin prolongé des Arcs Saint- Evériens Tou- 


louse. 


AzAM (Henri), canal de Brienne, 24, Toulouse. 


1900. 
1900. 
1866. 


1885. 


1866. 
1900. 
1883. 


1874. 
1882. 
1878. 
1900. 
1903. 
1902. 
1900. 
1904. 


1885. 
1900. 
1875. 


1902. 
1905. 


1900. 
1890. 
1889. 


1900. 
1900. 
1900. 


AS TSES 


Dr BAYLAC, rue de la Pomme, 70, Toulouse. 

D' BESAUCÈLE, Grande-Allée, 7, Toulouse. 

BoRDENAVE (Auguste), chirurgien-dentiste, rue Croix- 
Baragnon, 5, Toulouse. 

Dr BRÆMER, +} I. Pire à la Faculté de médecire, 
rue des Récollets, 105, Toulouse. 

DE CALMELS (Henri), prop. à Carbonne (Hte- -Garonne). 

CAPÉRAN, pharmacien, rue Alsace- Lorraine, 6, Toulouse. 

CAraLP, £3 I, professeur à la Faculté des sciences, rue 
de Rémusat, 21, Toulouse. 

CARTAILHAC (Emile), #, & I, correspondant de l’Insti- 
tut, rue de la Chaîne, 5, Deer. (membre 
fondateur). 

CHALANDE (Jules), rue des Paradoux, 28, TUE 

CouÈRE, $ÿ A, quai de Tounis 60, Toni 

CossaunE (Gustave), rue de Rémusat, 25, Toulouse. 

CrouziL, $, À, rue Saint-Rémésy, 7, Toulouse. 

D' CuauLiËREs, boulevard Matabiau, 6, Toulouse. 

DEDIEU, pharmacien, à Castillon (Ariège). 

Dore, #Ÿ, À, pharmacien, boulevard Carnot, 2, Toulouse. 


Dop, allée des Zéphyrs, 13, chargé de cours à la Faculté 4 


des sciences, Toulouse, 
DurrAuT, &, vétérinaire-inspecteur à l’abattoir, Toulouse. 
ESCUDIÉ, Je à Montastruc (Haute Garonne). 


 FABRE (Charles), £ & I, professeur adjoint à la Faculté 


des sciences, re de la station agronomique, 
rue Fermat, 18, Toulouse. 
FEuGA, ŸŸ, A, boulevard d’Arcole, 5, Toulouse. 
GABELLE, chef de travaux à la Faculté de médecine den 
Toulouse. 1e 
D' Garricou, Ÿ I, chargé de cours à la Faculté de mé- 
decine, rue Valade, 36 bis, Toulouse (membre 
SR 


D' GENDRE, ŸŸ À, rue Périvord, 10, Toulouse. 

GEÈZE (Jean- anbiste) Jardin-Royal, 7, Toulouse. 

JAMMES, Ÿÿ À, maitre de conférences à la Faculté des 
sciences, boulevard de Strasbourg, 17, Toulouse. « 

JuppoxT, Ÿÿ À, ingénieur, allée Lafayette, 55, Toulouse. 

Dr LABORDE, pharmacien des hospices civils, Toulouse. M 

LacazE (Marius), place des Carmes, 9, Toulouse. 


1900. 
1895. 


1886. 


1897. 
1904. 
1904. 
1904. 
1899. 
1879. 
1888. 


1904. 
1885. 


1904. 


1882. 
1905. 
1889. 


1895. 
41879, 


1899. 
1839. 


1904. 
1900. 


1900. 


1900. 
1899. 


CLS } 5 482 


LAGARDE, imprimeur, boulevard de l'Embouchure, 1. 

D' Lamic, &ÿ I, professeur à la Facullé de médecine, rue 
d'Auriol, 39, Toulouse. 

LAROMIGUIÈRE, ingénieur civil des mines, rue Saint- 
Pantaléon, 3, Toulouse. 

DE Lasric, petite rue de la Dalbade, 5, Toulouse. 

LEvapoux, allées des Soupirs, 7, Toulouse, 

Limousis, à Carcassonne. 

Loup, allée des Soupirs, 7, Toulouse. 

MANADÉ (Joseph), pharmacien, à Cazères (Hte-Garonne). 

MARTEL, à Castelmaurou, près Toulouse (Hte-Garonne). 

D' MAUREL, O %, Ÿÿ I, professeur à la Faculté de mé- 
decine, boulevard Carnot, 10, Toulouse. 

MENGAUD, professeur au Lycée. 

Moquin-Tanpow, Ÿÿ I, professeur à la Faculté des scien- 
ces, allées Saint-Etienne, 2, Toulouse. 

DE MonTLEZUN, ŸŸ À, quai de Tounis, 106, Toulouse, 
(membre fondateur). 

PAQUIER, chargé de cours à ia Faculté des- sciences, 9, 
rue Bida, Toulouse. 

PÉRAGALLO. #, commandant l'artillerie de l'arrondisse- 
ment de Bordeaux. 

Procu, herboriste, hôtel Valparaiso, 45, rue de Seine, 
Paris. 

PRuNET, %, ÉŸ I, &, professeur à la Faculté des scien- 
ces, grande rue Saint-Michel, 14, Toulouse, 

PuGExs, pharmacien, rue Rivals, Toulouse. 

D' pe Rey Parzuape, Ÿÿ, A, ingénieur, rue Saint- 
Jacques, 18, Toulouse. 

Dr RIBAUT, professeur agrégé à la Faculté de médecine, 
rue Philippe-Féral, 1, Toulouse. 

RIVIÈRE (Jean-Pierre), quai d’Alsace, 13, Narbonne 
(Aude). 

ROQUES, rue Chevreul, 10. 

D' Rouze, $ÿ I, pro!esseur à la Faculté des sciences, rue 
Saint-Etienne, 19, Toulouse. 

SALIGNAC FÉNELON (Vicomte de), allée Saint-Etienne, 1, 
Toulouse. 

SALOZE, chimiste, rue Croix-Baragnon, 9, Toulouse. 

UrFrERTE, professeur à l'Ecole supérieure, rue Neuve- 
Montplausir, 9, Toulouse, 


1902. 


1874. 
1871. 
1873. 


1833. 
1867. 
1873. 
1867. 
1867. 
1874. 
1885. 
1876. 
1884. 
1881. 
41901 
1871. 
1874. 
1867. 
1879. 


1886. 
1867. 
1871. 


1902. 
187: 
1872. 
1867. 


1873. 
1867. 


1874. 


RER: pou 


VERSEPUY, ingénieur, directeur de l’usine à gaz, rue FES L 
D 7, Toulouse. 


MEMBRES CORRESPONDANTS 


MM. 

Baux, Canton (Chine). 

BiCHE, professeur au Collège de Pézenas (Hérault). 

L'abbé BoiSSONNADE, professeur au petit séminaire de 
Mende (Lozère). 

DE BorMaANS, faubourg de Paris, 52, Valenciennes. 

Dr Caisso, à Clermont (Hérault). 

CAVALIÉ, principal du collège d'Eymoutiers(Hte-Vienne). 

CAZALIS DE FONDOUCE, rue des Eturves, 18, Montpellier. 

CHANTRE, sous-directeur du Museum de Lyon (Rhône). 

DE CHAPEL D'ESPINASSOUX, avocat, Montpellier (Hérault). 

CHOFFAT, membre du Comité géologique du Portugal. 

Dr CLos, 11, rue Jacob, Paris. 

NÉRY DELGADO, 113, rua de Arco B, Lisbonne. 

GALLIÉNI, général, commandant de corps d'armée. 

Gavoy, Car cassonne. 

ISSEL, professeur à l’Université de Gènes (Italie). 

JOUGLA, conducteur des ponts et chaussées à Foix (Ariège). 

LALANDE, receveur des hospices, à Brive (Corrèze). 

DE Mainok (W.). secrétaire de la Société de Gécrap 
4 Pétersbourg. 

MARCAILLOU D'AYMERIC (H.), pharmacien à Ax (Ariège). 

MASSENAT, manufacturier, à Brive (Corrèze). | 

D' de Montesquiou, à Lussac, près Casteljaloux (Lot-el-, 
Garonne). L 

Not, chef de laboratoire à la Charité, Paris. 

PiETTE (E }), juge au Tribunal (Angers). ; 

D' RETZIUS, profess. à l’Institut carolinien de Stockholm: 

Marquis de SAPORTA, correspondant de l’Institut, à Aix 
(Bouches- du- -Rhône). 

Dr SAUVAGE, directeur du Museum de Boulogne- s.-Mer. 

SCHMIDT (W.), attaché au Musée des antiquités du Nord,. 
Copenhague. 

SERS (E.), ingénieur civil, à Saint-Germain, près Fu 
Fo (Tarn). | 


PR es 


NOTE SUR LE VISON 


Mustela lutreola XI. 


Par M. DE MoONTLEZUN. 


+ SYNONYMIE 
Fœtorius Lutreoia Keys et Blas ; 
Mustela viso Brisson ; 
Lutra minor Erxleben ; 
Putorius alpinus L.? Ogérien. 
Vulgairen.ent le Minck, le Vison du Poitou, la petite Loutre, 
ou le Norek (Norz des Allemands) ; probablement le « Putois 
des Alpes » du frère Ogérien. 


. Le Musée d'histoire naturelle de Toulouse a recu, le 11 sep- 
tembre 1905, un Vison SG‘ prissur les bords dela Paquine, petite 
rivière très ombragée de la commune d’'Hermival-les- Vaux, 
près Lizieux, Calvados. 

Ce mustélien, qui manquait à nos collections, a été gsracieuse- 
ment offert par M. Emile Anfrie qui avait déjà signalé sa pré- 
sence dans les environs de Lisieux. Il avait pu, avant cette 
dernière capture, se procurer trois autres sujets de la même 
espèce qui figurent dans sa collection particulière. 

Voici les mesures qu'il a relevée sur les trois sujets en chair. 
Je les indique pour les comparer avec celles du sujet quil nous 
a donné : 


Sujets de la collection de M. Anfrie. 
Long. du corps6,36, long. de la queue 0,175 long. totale 0,535 
— 0,36, — 0,17 — 0,53 
— 0,37, — 0,185 — 0,55 


2 | DE MONTLEZUN 


Sujet du Musée. 
Long. du corps 0,385, long. de la queue 0,16, long. totale 0,545 


M. Anfrie n’a jamais encore pu se procurer de femelle. Elles 
doivent, sans doute, se tenir cachées dans des endroits plus re- 
tirés où elles ont moins à redouter les pièges des chasseurs. 


DESCRIPTION 


Le Vison a l'extrémité des lèvres supérieures et le menton. 
blancs, son pelage est de nuance brune, presque uniforme. 
dans son ensemble, sa queue seule est de nuance plus sombre 
el se rembrunit progressivement vers l'extrémité, elle est mé- 
diocrement touffue ; son poil est plus soyeux que celui du Putois 
avec lequel 1l a souvent été confondu ; ses pattes sont palmées 
comme celles de la Loutre; c’est. sans doute, à cause de cette. 
particularité et de ses habitudes aquatiques qu’il a recu le 
nom de Mustela lutreola. 


S1 le Vison à souvent été confondu avec le Putois, cela tient 
à ce que les chasseurs ne le prenant que très rarement, ont cru 
qu'ils avaient à faire à une simple variété de ce dernier. 

La confusion entre les deux espèces est néanmoins facile à" 
éviter. Chez le Putois la partie duvéteuse de la fourrure est 
toujours roussâtre, on l’aperçoit facilement à travers les poils: 
noirs du Jarre; la tête du Putois se caractérise encore par une 
plus srande étendue des parties blanches du museau, par des 
espaces blanchètres, placés entre les yeux et la région parotide, 
par des oreilles bordées de blanc. 

Le Vison, au contraire, n’a du blanc que vers le bout du 
museau, en dessus et en dessous, il n’a de taches blanches ni 
en arrière des yeux, ni sur le tour des oreilles, sa fourruré 
brune et lustrée a un aspect uniforme dans son ensemble, la 
partie duveteuse étant sombre diffère entièrement de celle du 
Putois qui est claire et rousse; enfin ses pattes sont palmées, 
particularité qui n’existe pas chez le Putois. 


NÔTE SUR LE VISON Be 


Depuis la fin du siècle dernier plusieurs auteurs ont signalé 
le Vison; Pallas le désigne sous le nom de Mink (Mustela 
lutreola Pall.), Desmarest le nomme Marte Vison et dit que 
son pelage est d'un brun plus ou moins foncé, que la pointe de 
sa mâchoire inférieure est blanche, que sa queue est d’un brun 
noir et ses pieds à demi palmés, sa longueur totale étant de 
15 pouces environ. 

Brehm, dans son ouvrage sur les mammifères, fait remar- 
quer que le: Vison d'Amérique a la tête plus courte et la 
queue plus longue que le nôtre, il a 21 vertèbres cau- 
dales, alors que celui d'Europe n'en a que 19. Il ajoute que 
sa longueur totale est de 52 centimètres, sa queue comptant 
pour 46; qu'il est rare en Allemagne et qu'il a été tué dans le 
Mecklembourg en mars 1863. Il ne signale pas sa présence en 
France. 

Lesson, dans son Histoire naturelle générale des mammifères 
et des oiseaux découverts depuis la mort de Buffon, dit, en par- 
lant du Mink ou Putois de rivière (Mustela lutreola) qu’il a le 
tour des lèvres et le dessous du mäxillaire inférieur blancs, 
tandis que le Vison d'Amérique n'a la marque blanche qu’au 
menton; Schinz dit également que Mustela lutreola, variété 
d'Europe, a deux lèvres blanches et que la variété américaine 
a seulement la lèvre inférieure blanche. Dorbigny se demande 
pourquoi Lesson lui assigne pour patrie le Poitou et la Sain- 
tonge ; se trouverait-il en France, ajoute-t-il ? 

Depuis, cette présomption s’est transformée en réalité. La- 
taste, dans son catalogue provisoire des mammifères sauvages 
non marins du département de la Gironde, attire tout particu- 
lièrement l'attention des chasseurs sur le Vison (Putorius 
Lutreola). 

Trouessart dit qu’il habite en France une zone étroite qui 
s'étend du Jura aux environs de Nantes, c’est-à-dire dans toute 
la vallée de la Loire. Pucheran constate ensuite en 1861 que le 
Vison est bien une espèce française et que sa présence à été 
constatée dans l’Ille-et-Vilaine, l'Orne, la Loire, la Loire-Infé- 


4 DE MONTLEZUN 


rieure, la Sarthe, le Maine-et-Loire, la Vienne, les Deux-Sèvres, 
l'Eure-et- Loire, le Loir-et-Cher, l'Yonne. 11e 

Depuis cette époque, la présence du Vison a été signalée par 
M. Lataste dans le département de la Gironde et je dois à la 
bienveillance de M. Daleau, à qui je m'étais adressé pour avoir É 
de nouveaux renseignements, de pouvoir signaler la capture … 
de quatre Visons dans le département de la Gironde : le premier 4 
pris dans un marais des environs de Soulac; le deuxième, dans 
le marais de Vensac (Médoc); le troisième, dans la commune 
de Darbès; le quatrième, enfin, à Barsac. 3 

M. Harlé, ingénieur en chef des ponts-et-chaussées à Bor-. 
deaux, m'a évalement fait savoir que le Musée d'histoire natu- 
relle de Mont-de-Marsan avait dans ses galeries un vison pris Il . 
y a 7 ou 8 ans à Mazerolles-sur-le-Midour, département des. 
Landes. | 

Il y a tout lieu d'espérer que dans un avenir prochain on. 
pourra encore signaler la présence du Vison dans des départe- 
ments où 1l est encore inconnu. à 


ATTITUDE DES ANIMAUX COMME MOYEN DE RÉGULATION THERMIQUE 3 


met tem qreem tee ame matter tag seems temhmtemmemtes ere |. ponts 


DE L'ATTITUDE DES ANIMAUX 


Comme moyen de régulation thermique, 


Par M. le P" KE. MAUREL. 


Dans son savant article CHALEUR du Dictionnaire de phy- 
siologie, Ch. Richet résume les moyens de défense des animaux 
contre le froid et le chaud, dans les suivants : 


Pour la défense contre le froid : 

« 1° Par une diminution de la radiation périphérique : cons- 
triction des petites artères ; 

« 2° Par une augmentation de la tonicité musculaire et des 
combustions glandulaires ; 

« 3° Par le frisson. » 

Et pour la défense contre le chaud : 

« 1° Par la dilatation des vaisseaux cutanés ; 

« 2° Par l’évaporation de l’eau. » 

Cette dernière, longuement étudiée par Richet se fait par la 
surface cutanée, par la surface pulmonaire et aussi par la sur- 
face de la cavité buccale. 

Or, à ces moyens de défense contre la chaleur et le froid 
utilisés par les animaux, je crois devoir en ajouter un autre 
qui me paraît avoir une réelle importance, c’est celui des atti- 
tudes différentes qu’ils prennent sous ces deux influences. 

Grâce aux différences de leur attitude, ils peuvent, en effet, 
soit augmenter, soit diminuer leur radiation cutanée, et cela 


dans des proportions très sensibles. 

Je rappelle d’abord que la perte des calortes par la radiation 
cutanée est considérable, Pour l’homme moyen, dont la dé- 
pense totale en calories ne dépasse pas 2.200 calories, environ 


6 | E. MAUREL 


1.700 sont perdues par la radiation cutanée, soit sensiblement . 
les deux tiers; et en calculant la quantité de calories perdues 
par un décimètre carré de notre surface, nous arrivons, comme 
dépense moyenne, à environ 13 calories par 24 heures. 

En se servant des chiffres donnés par Ch. Richet dans le 
même article, on -rrive aux dépenses moyennes et approxima- 
tives suivantes, pour 24 heures : pigeons, 14 calories : chiens, 
10 calories ; et lapins, 9 calories. Ce sont là les quantités rayon- 
nées pour un décimètre carré de la surface de chacun de ces 
animaux. Mais, et c'est là le point sur lequel je viens appeler 
l'attention, leur surface totale peut varier avec leur atti- 
tude, Si nous les observons dans un milieu froid, nous les 
verrons se ramasser sur eux-mêmes, rentrer leurs membres 
au-dessous du corps; leur longueur, de la base du crâne à la 
naissance de la queue, diminuer, et, au contraire, leur périmè-… 
tre thoracique et abdominal augmenter d’une manière mani- 
feste ; l'animal cherche à se rapprocher de la forme sphérique. 
Cette forme est même presque réalisée par le hérisson. Les ani- 
maux qui, bien entendu, sans atteindre celte forme, marquent 4 
le mieux cette tendance sont ceux qui, comme le lapin, le 
cobaye et le chien, ont le tissu cellulaire lache. ; 

Du reste, d’autres animaux, n'ayant pas la même facilité, se 
rapprochent de ce même résultat par des attitudes inspirées par 
la même idée, L'homme, par exemple, sous l'impression du 
froid, rapproche ses membres du tronc; il plie les jambes Sub 
les cuisses et même tasse le thorax et l'abdomen de manière à" 
diminuer sa surface autant que possible. En appliquant les 
cuisses et les membres supérieurs sur le tronc, il diminue au 
moins, s’il ne supprime pas, le rayonnement des parties cor- 
respondantes ; et quand il n’arrive qu’à rapprocher ces parties, 
sans les emmener au contact, il fait bénéficier chacune des 
parties opposées de la chaleur rayonnée par l'autre. S 

Ce qui a lieu pour les mammifères existe également pour les ÿ 
oiseaux. Sous l'influence du froid, leur cou se raccourcit et il 
en est de même de la longueur de leur corps. | 


ATTITUDE DES ANIMAUX COMME MOYEN DE RÉGULATION THERMIQUE 7 


Comme on le voit, toutes ces attitudes ont pour résultat de 
diminuer la surface cutanée et par conséquent d’amoindrir 
d'autant le calorique perdu par elle. 

La chaleur conduit les animaux à prendre des attitudes con- 
traires. Sous son influence, lapins, cobayes et chiens s’étalent 
largement ; 1ls projettent leurs pattes en avant et en arrière et 
allongent leur corps. Ge sont là des faits bien connus. Il en est 
de même de l’homme. Il rejette les membres supérieurs loin 
du thorax; et il écarte les membres inférieurs de telle manière 
qu'ils bénéficient le moins possible de la chaleur rayonnée par 
l'autre. 

Dans ces cas, l’idée est manifeste; l'homme, comme ces 
animaux, cherche à augmenter la surface rayonnante et par 
conséquent la quantité de calorique rayonné. 

Nous savons, en effet, que pour une masse donnée, la surface 
est d'autant moindre que sa forme se rapproche davantage de 
à Sphère ; et, au contraire, qu'elle sera d'autant plus grande 
qu’elle appartiendra à un cylindre plus allongé. L'animal qui, 
sous l'influence du froid, diminue la longueur de son corps et 
augmente son périmètre abdominal, en se rapprochant de la 
sphère, diminue sa surface; et, réciproquement, 1l l’augmente, 
quand il prend une forme inverse. 

Cette première conclusion se dégage donc de ce qui précède, 
qu’en changeant la forme de leur tronc, même dans les limites 
que leur permet la nature, les animaux peuvent faire varier Îa 
quantité de chaleur perdue par la surface cutanée. 

Mais, de plus, les considérations suivantes vont nous permet- 
tre de voir que, sans que nous puissions apprécier exactement 
les différences de chaleur perdue par ces variations de forme, 
elles peuvent cependant nous permettre de juger que ces diffé- 
rences méritent toute notre attention. 

Si nous prenons une masse de 3 kilogrammes, par exemple, 
et que nous lui supposions une forme sphérique, sa surface 
sera, en chiffre ronds, de 10 décimètres carrés ; et en admettant 
que sa température soit celle du lapin, celte masse perdra donc 


SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XXXIX), 2 


— 


D ve E. MAUREL 
9 calories par décimètre carré, soit 90-calories pour sa surface 
totale. 

Mais, au contraire, si nous lui Supposons une forme eylindri- 
que telle que son périmètre soit la moitié de sa longueur, la 
surface totale arrivera à 15 décimètres carrés; et comme chacun 
de ces derniers n’en perdra pas moins 9 calories, la perte du. 
calorique atteindra 135 calories, soit une augmentation d'un 
tiers. 

Prenons maintenant une autre masse et celle-ci de 10 kilo-. 
grammes, poids de beaucoup de chiens. Si nous lui supposons 
la forme sphérique, sa surface sera de 22 décimètres carrés ; et 
avec la même forme cylindrique que ei dessus, cette surface 
atteindra 34 décimètres carrés. De sorte, si cette masse a la 
température du chien, qui perd en moyenne dix calories par - 
décimètre carré, elle rayonnera 220 calories dans le premier « 
cas et 340 dans le second, soit de nouveau une différence d’un . 
tiers. 

Bien entendu, j'ai pris des comparaisons extrêmes, au moins 
en ce qui concerne la forme sphérique dont ces animaux restent … 
toujours éloignés ; mais ces comparaisons, tout en exagérant les 4 


différences, ne nous permettent pas moins de penser que même 
en les ramenant à la réalité, elles sont encore loin d’être né- 
oligeables . 

L'importances des modifications capables d'augmenter ou de 
diminuer les surfaces cutanées est accrue par cette considération 
que les différences se font en deux sens opposés et qu'elles 
s'ajoutent. | 1 

En partant de la forme habituelle, chacun de ces animaux 
augmente sa surface sous l'influence de la chaleur et la diminue" 
sous celle du froid. Les différences produites par ces deux mo- 
difications en sens inverse, je viens de le dire, s'ajoutent donc 
et sûrement elles doivent se traduire en réalité par des écarts 
sensibles. À 

Toutes ces considérations nous conduisent donc à ces con=« 
clusions : 


TT 


ATTITUDE DES ANIMAUX COMME MOYEN DE RÉGULATION THERMIQUE 9 


4e Que les animaux à sang chaud, mammifères et oiseaux, 
sous l'influence de la température extérieure peuvent changer 
leur forme, tantôt en la rapprochant d'une sphère et tantôt d’un 
cylindre plus allongé que celui auquel correspond leur forme 
habituelle ; 

90 Que le froid les porte à rapprocher leur corps de la sphère, 
ce qui diminue l'étendue de la surface cutanée, et le froid, au 
contraire, d’une forme qui augmente cette dernière ; 

3° Que sous l'influence de ecs changements de forme, modi- 
fiant l'étendue de la surface cutanée, les quantités de calorique 
perdues par cette derniére sont sûrement modifiécs; 

4° Enfin que sans qu’on puisse évaluer les différences dans 
les quantités de calorique perdues par ces variations, on doit 
admettre qu’elles sont encore assez importantes. 


10 ê E G ROQUES 


NOTE DE PARASITOLOGIE ALPINE 


Les champignons parasites des plantes des Pyrénées, 4 


Par M. E. G. RoQuESs, 


Licencié es-sciences naturelles. 


Les champignons parasites des végétaux alpins ont été l’ob- 
jet de rares recherches, et c'est à peine si l’on trouve dans la 
bibliographie quelques notes relatives à ce sujet. Quelques 
observations ont été publiées sur des parasites trouvés dans le 
Tyrol et les Alpes Bernoiïses, mais pour les montagnes françai- 
ses et plus particulièrement pour les Pyrénées, la question 
reste entière, 

Nous nous proposons d'entreprendre cette étude intéressante 
et nous y avons été amenés par les conseils de M. Dop, chargé 
de cours à la Faculté des Sciences de Toulouse, qui a eu l'obli= … 


geance de nous fournir des matériaux récoltés par lui au jardin ; 
alpin de l’observatoire du Pic du Midi en juillet (23-30 juil. 
let 1905). 5 

Le jardin alpin du Pic du Midi a été établi pour permettre M 
aux naturalistes d'avoir un coup d'œil d'ensemble sur toute la 


tous les représentants de la flore des hauts sommets. 

Ce jardin est situé à 2859 mètres d'altitude. Cette situation. 
fournit aux plantes des hauts sommets un milieu propre à leur « 
développement et, en leur conservant les conditions auxquelles … 
elles sont adaptées, elle leur conserve aussi leur port et leurs … 
caractères de plantes alpines. (La végétation des Pyrénées cen= 
trales. M. Dop, Revue des Pyrénées, 1906). 


NOTE DE PARASITOLOGIE ALPINE 11 


Les conditions climatiques du jardin alpin du Pic du Midi peu- 
vent se résumer dans les moyennes suivantes que je retire des 
savantes et nombreuses obéervations de M. Marchand, pu- 
bliées annuellement dans le Bulletin de la Société Ramond : 


DU 25 AU 30 JUILLET 


Température minima 45 ; Température maxima 110. 
Neige fréquente ; Brouillard. 
Etat hygrométrique de l’air très élevé. 


D'autre part, il faut tenir compte de ce fait que la durée de 
la végétation active dans cette région est réduite à deux mois, 
juillet et août ; pendant tout le reste de l’année, la neige cou- 
vre uniformément le Pic du Midi et la végétation est ralentie 
ou arrêtée, On conçoit l'influence de ce climat sur Ja forma- 
tion des corps reproducteurs des champignons, la longue durée 
de leur vie latente et les difficultés de leur germination. 

Une première récolte, sur laquelle porte cette note, peut se 
rapporter à trois espèces de champignons parasites que je vais 
étudier successivement. 


1° Fusicladium Aronici Saccardo (1). 

C'est un hyphomvycète qui se présentait sous la forme de 
taches brunes sur les feuilles d'Aronicum scorpioides D. C. 
plante assez abondante dans les éboulis schisteux des hauts 
sommets des Pyrénées, et vulzairement confondue, avec Arnica 
montana. 

Les espèces les plus communes de Æusicladium vivent en 
parasites dans les plaines sur les arbres fruitiers, sur le trem- 
ble, le frêne, le bouleau, etc... 

Saccardo a signalé la présence de F. aronici sur Aronicum 
scorpioides et une autre composée alpine Carduus defloratus 


(1) Saccardo : Svlloge Fungorum omnium hucusque cognitorum. 
P adoue, 1906. — Adecrhold : Fusicladium, in Hedwigia, 1897. 


Lx er. k ts 7) ART TRAD" CA L " + 
AN k “ ; STRESS 
î 3 s à sé he 


12 E G. ROQUES 


Lin.M. Dop(1), dans son mémoiresur lagéographie botanique du 4 
bassin supérieur de la Pique a montré que Aronicum ra 
des abondait sur les schistes cambriens et précambriens très \ 
siliceux, tandis que Carduus drfloratus était surtout abondant 
eur les bancs calcaires du Silurien. À 

Le même charpignon vit donc indiféremment sur une 1 


4 


composée calcicole et une calcifuge. | ... 


2° Melampsora farinosa Pers. 


Il se présente sous la forme de taches jaune foncé, saillantes, à 
sur les tiges et les feuilles de Salix retusa, Wild. 

Cette urédinée est là dans son habitat normal, étant donné 
qu’elle a été signalée par Schrœæter (2) et Saccardo (3) sur un“ 
crand nombre de Saules surtout alpins et arctiques : 

Salix amugdalina, alba, aurita, cæsia, capraæ, cinerea, 
Cutleri, dysclados, discolor, Douglasi, fragilis, Hegetsch- 
weileri, hypophæfolia, hastata, humilis, Lapponum,nigrum, 
phlomoides, phylicifolia, pyrolefolia, repens, reticulata, 
relusa, rosmarinifolia, rubra, stipularis, trislis, viminals, 
vilellina. “4 

On sait que le champignon Melampsora est une urédinée 
au stade téleutospore et on sait, en outre, que la forme œci=M 
dienne a reçu le nom de Cœuwma. Or, d'après Rostrup et 
Nielsen le Cœoma de Melampsora farinosa serait Cœoma 
cvonymi parasitant Evonymus europeus où Fusin d'Europe 
qui ne vit pas à l'altitude du jardin botanique du Pic du Midi. 
La recherche de l'hôte intermédiaire présente donc un inté-. 
re sant problème biologique. 

Si nous recherchons les hôtes œcidiens qui ont été attribués 
à quelques A/e/ampsora, nous trouvons le résultat suivant : 

M. epitea (Kze. et Schmit.) sur Salix viminalis, aurait sa 
forme Cœæoma sur diverses espèces du genre Aibes. 


(1' Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Toulouse, 1005. 
(2) Die Pflanzen-parasiten aus der Gattung Synchytrium, 
(3 7 LOCLCIT: | 4 


das te La pe V_ 


NOTE DE PARASITOLOGIE ALPINE +5 

M. vi'ellina aurait sa forme œcidienne sur Salix fragilis et, 
d'après Schræter, son hôte cœomien serait Galanthus nivalis. 

M. repentis aurait sa forme œcidienne sur Salix repens et 
sa forme cϾomienne sur Orchis maculata. 

Quant aux nombreux Melampsora signalés sur les saxifra- 
ges de la zone subalpine et de la zone alpine inférieure : 
M. saxifragarum sur Saxifraga aizoon et Suxifraga aizoi- 
des, leur hôte est pour le moment inconnu. 

Dans cette liste nous relevons comme hôtes cœomiens alpins 
quelques fibes, Galanthus nivalis, Salix repens et nous nous 
demandons si la spécificité de l'hôte est absolue et si une de 
ces plantes alpines ne pourrait pas nourrir la forme cϾo- 
mienne de Melampsora farinosa. La méthode expérimen- 
tale des inoculations permettrait seule de résoudre le problème. 


3° Synchytrium aureum. 


J'ai observé cette chytridinée sous la forme de taches brunes 
sur les feuilles de trois plantes alpines : 


Hutchinsonia alpina R. Br. 
Galium rœspitosum Rom. 
Oxytropis ryrenaica. 


Schræter a fait une étude détaillés de Synchytrium aureum 
et l’a signalé sur Lysimachia nummularia L., Cardamine 
pratensis L. et Prunella vulgaris L. (1). 

Thomas a décrit quelques espèces alpines de Synchytrium (2). 
Il signale Synchytrium alpinum sur différents points du 
Tyrol, à Saint-Beatenberg près Interlaken, S. cupulatum sur 
Dryas octopetala (Tyrol et Oberland bernois), S. aureum sur 


(1) Schræter : die Pflanzenparasiten aus der Gattung Synchytrium. 
F. Cohn : Beiträge zur Biologie der Pflanzen, t. I, 1870. 


| (2j Thomas : Neue Fundorte alpine Synchytrium. K. K. zool. bot, 
Ges., 1892, 


A1 ” E. G. ROQUES Re 


Leontodon hastilis à Arose. Enfin, M. le professeur Prunet,. 
dans une observation inédite, a signalé au Canigou le genre 
Synchytrium. | 4 

Je crois donc être le premier à signaler la présence de S. au 
reum sur Hutchinsonia alpina, Galium cæspitosum, Oxy- 
Lropis pyrenaica. 

Ce parasite parait très fréquent au Pic du Midi et nous le 
trouvons à la fois sur une crucifère, une rubiacée et une légu- 


mineuse. 1 
De ces faits il résulte que Synchytrium aureum est un 
parasite très commun sur les plantes alpines et dont l’évolu= 


tion paraît adaptée aux conditions si spéciales de ce climat. … 
De. 


3 DEC. 1907 


ELLES 


| SOCIÉTÉ “D'HISTOIRE NATURELLE 


ET DES SCIENCES BIOL OGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES DE TOULOUSE * 


1 séances se tiennent à 8 h. précises ti soir, à l'ancienne 


Faculté des Lettr es, 17, rue de Rémusat, 
‘les 1er et.3e mercredi de chaque mois, 
du 28e raercredi de Novembre au 3e * mercredi de Juillet. 


MM. les Membres sont instamment priés de faire connaître 


au secrétariat leurs changements de domicile 


Adresser les envois d'argent au trésorier, M. DE MONTLBZEX, 


. Quai de Tounis, 106, Toutèuse 


4 


. SOMMAIRE 22 


Composition degicau de la Société pour l'année 1906. 
Biste-des Mémbrésau:1 juillet 49062... 54 à + 
De MONTLEZUN, — Note sur le Vison..1....,:.24# TRE 


Pr Æ. MauREL. — Dé l'attitude des animaux comme moe 
dé-régüafian- thermique LR RER 


E, G. Roques. — Note de p'irasitologis Pb fé, Pet A 


QT 


, 


D SOGIETÉ 


ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES - 


A | DE TOULOUSE. 


| | TOME TRENTE-NEUF. — 1906 


# 


BULLETIN TRIMESTRIEL. — N° 


D ir TOULOUSE |: 
ACTE RPM LAGARDE ET SEBILLE 
Fr MERS RS 2, RUE ROMIGUIÈRES 2. 
De 0e O0 
Siège de la Société, 17, rue de Rémusat. 


ÿ 


AT ?T 


sul ler. La Société a pour Leu de aie si réunions ie Mana les : 


“naturalistes pourront exposer et discuter les résultats de leurs. recherches et 
Le leurs observations. j: 


! Art, 2. Elle s'occupe de tout ce qui à rapport aux sciénces naturelles, 


à d, ne tre 
7 Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Lesisciences physiques el hide 2 
toriques dans leurs AppReSTIONX à à Histoire Naturelle, sont PEMPRRNE de son. 
domaine. \ {+ RARES 


‘Art. 3. Son but plus MP sera d'étudier et de faire connaître la constie 
ation géologique, la flore, et la faune de la FéHOn dont Toulouse est le. 
centre. | 


Art. 4. La Société s’efforcera d'angmenter les collections aù Musée d'His- 
‘toire Naturelle de Toulouse. } SJ LA OR 


Art. 5. La Société se compose : de Membrésnés - ps - Honoraires — Tito ? 
taires — Correspondants. 4 | 


r 


\ * Art. 8. Les candidats au titre de PATES titulaire doivent être Vies | 
par deux membres titulaires. Leur admission est volée au scrutin secret per 
le Conseil d'administration. rs 


Art. 10. Les membres titres paiént une cotisation annuelle de 12 sh 
hr au commencement de l’année GE au contre quittance délivrée 
par le Trésorier. L 


Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres onnisnde el | 


correspondants ; ; pour les membres titulaires ilest de 5 francs. Va b NA 
Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes qu après avoi “ut 


reçu le montant du droît et de la cotisation. Alors seulement les membres 
‘sont inscrits au Tableau de la Société. d : 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d’aéquitter son annuité, il perd, après 
deux avertissements, l'an du Trésorier, l’autre du Président, tousles droits 


attachés au titre de membre, | 18 1Ù 


Art. 18. Le but de la Société étant Scletoe dés ientifques le titre de 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. e 4 


Art, 20. Le bureau de la Soci$té se compose des officiers suivants : Prési 
dent; 1€" et 2 Vice-présidents, Secrétaire- RAnOREs Trésorier ; 1e' et De Bi- 
bliothécaires-archivistes. 


Air. 31. L'élection des membres du Bureau, du Conseil d'administration et : 
du Comité de publication, a lieu au scrutin secret dans la première séance. 
du mois de décembre. Le Président est nommé. pour deux années, les autres 
memores pour uue année. Les Vice-présidents, les Secrétaires, le. Trésorier, 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peu ree être 
réslus immé liatement dans les mêmes fonctions. 


! Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 RETARe dus soir. Elles 
: 8 ouvrentle premier merzredi après :e {5 novembre,etont lieutous les fer et 3 . 
mercredi de chaque mois jusqu'au 3° mercredi de juiliet. inclusivement, 


Art. 39, La publication des découvertes ou études faites par les membres 


de la Société et parles commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frais & 84 


de celle c1, sous le titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle … 
de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication. 


Art. 41. La Société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux et 
de leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé Eng donc porter [e 
signature de l’auteur. | 


Art. 42. Celui-ci ere toujours la: propriété. de son œuvyre. ft peut en 
obtenir, des tirages à Po 
Société. 


Art. 48. pas ART ANE de fi FA sont tous invités à lui adresser des. 1 
échantillons qu'ils pourront réunir. 


rt. 52. En cas de dissolution, les diverses RROPEISEN de Fe 
Tront de droit à ,a ville de Toulouse. 


es réimpressions, mais à ts de la A 


NOTES SUR LES MYRIOPODES 15 


NOTES SUR LES MYRIOPODES 


Par M. J. CHALANDE 


I. — Lor DE L'IMPARITÉ DU NOMBRE DE PAIRES DE PATTES 
| CHEZ LES MYRIOPODES 


Dans un travail, présenté en 1902. à l’Académie des scien- 
ces de Toulouse, je faisais remarquer que chez les Chilopodes 
quel que soit le nombre de segments pédigères, ce nombre était 
toujours impair, le nombre initial au moment de l’éclosion, 
étant lui-même impair, et l’accroissement en segments étant 
toujours de (+ 2) correspondant aux anneaux des Diplopodes 
composés de 2 somites. 

C’est la remarque de cette loi, qui a fait dire, avec juste rai- 
sou, à M. O. Duboscq, que « tout Myriopode est fondamentale- 
ment Diplopode, » 

Je n’avais pas développé davantage cette question, croyant le 
fait connu par la généralité des Myriopodologistes. Cependant 
dans une publication italienne, que j'ai entre les mains, Je vois 
décrits des Géophilides, possédant indistinctement des nombres 
pairs et impairs de segments pédigères. 

Voici le relevé des nombres pairs que j'y vois figurer; 


Himantarium Gabrielis............. 128-140 
Haplophilus dimidiatus............. 122-124 
Meinertophilus superbus............ 144-144-1150 
Mgiogaster gracuis sur. 100 
Schendyla nemorensis............... “A 
Schendyla mediterranea..... AR STE AR 02-50 
nd bicarinata:.: LL 80 

Henia pulchella......... De seen: 60-54 


Soc. L’HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XXXIx). 3 


16 J. CHALANDE 
Chaetechelyne vesuviana............. 62 
Geophilus flavidus...... ere 200 ec E 66-62 
Geophilus linearis......... DR 74 
Pachymerium attenuatum............ 00-48 
Orinophilus vinciguerræ............ 06-56-56 


Je doute fort que l’auteur de ce travail ait trouvé ces chiffres ; | L 
il aura vu un peu trop hâtivement les individus qu’il a décrits, E 
et la règle que j'ai indiquée plus haut, lui étant inconnue, il 
n’aura pas été frappé par ces erreurs de nun.ération. 3 
Je reviens donc à cette loi, qui est constante chez tous les … 
Chilopodes, et ne subit aucune exception. Toute exception, si 
l’on en trouve, doit être considérée comme une monstruosité. 
Quelque soit le nombre de segments pédigères d'un Chilopode, ” 
ce nombre est toujours impair et peut être représenté par la 
formule 1 + (x X 2). | 
Ce caractère de l'imparité existe également chez les Diplo- « 
podes, mais seulement pour le nombre de paires de pattes « 
(pattes copulatrices comprises) et non pour les segments. puis- … 
que chez ces derniers les anneaux sont composés de deux somites. M 
Cependant, quoique ce caractère existe fondamentalement 
chez les Diplopodes, il subit dans cet ordre, de nombreuses « 
exceptions dues à la présence fréquente dans les derniers seg- 
ments d’anneaux portant une seule paire de pattes au lieu de 
deux, quoique toujours composés de deux somites (Chordeu- « 
midae-lulidae). Be 
Nous devons reconnaitre toutefois que les Polyzonidae 
(Diplopodes) et l'ordre des Symphiles (Scolopendrella) échap- 
pent à cette loi. 
Chez les Diplopodes, les jeunes, au sortir de l’œuf, possèdent 3 
trois paires de pattes, correspondant aux trois paires des Heæa- 1 
podes. L’accroissement se fait ensuite par des anneaux com- 
posés de deux somites et portant deux paires de pattes ; une 
paire dans chaque somite. Le nombre de paires de pattes se 
trouve donc toujours impair, sauf les variations que nous ve- 
nons de signaler. * 


NOTES SUR LES MYRIOPODES 11 


Parmi les Chilopodes, chez les Scutigeridae et les Lithobiidae, 
les jeunes naissent avec sept paires de pattes, torrespondant 
aux trois paires des Hexapodes, avec accroissement de + 2+ 2. 
Après la naissance, l'individu continuera de s’accroître par 
gemmation, mails encore cet accroissement sera toujours de 
( 2) correspondant aux anneaux des Diplopodes, composés 
de deux somites. 

Chez les Scolopendridae, les jeunes, au sortir de l'œuf, ont 
vingt-une paires de pattes, même nombre qu'ils auront à l’âge 
adulte, et chez les Geophilidae, un nombre indéterminé suscep- 
tible de s’accroître; mais toujours quel que soit ce nombre, 
vingt-un ou x, 1l correspondra aux trois paires des Hexapodes 
avec accroissement d’origine ovulaire ou gemmaire de + 2 
+2 +2... 

Pour le nombre de paires de pattes, la loi se trouve donc la 
même pour les Diplopodes comme pour les Chilopodes, et peut 
être représentée par la formule 1 + (x X 2) ou, plus exacte- 
ment pour faire ressortir la parenté des Myriopodes avec les 
Hevapodes, par la formule 3 + (x X 2). 


II. — L'ANNEAU DOUBLE DES DIPLOPODES ET L'ANNEAU SIMPLE 
DES CHILOPODES 


Doit-on considérer les anneaux des Diplopodes, comme for- 
més par la soudure de deux somites primitivement séparés ; 
ou, considérer les segments des Chilopodes, comme des somites 
primitivement soudés deux à deux ? 

Les deux versions ont été admises, et l’on pourrait invoquer 
à leur appui, des arguments basés sur la recherche de l’orga- 
nisation la plus élevée, des Chilopodes ou des Diplopodes, ou, 
des formes de ces deux ordres qui se rapprochent le plus de la 
forme hypothétique que nous appellerions ancestrale. 

En vénéral, chez les Arthropodes, la réunion des segments est 
regardée comme indiquant un rang supérieur dans l’organisa- 
tion, et leur séparation en série homonome, semble indiquer 


18 J. CHALANDE 


au contraire un rang inférieur, et leur rapprochement avec les 
Annélides. 

Tels, les Onychophores (l’eripatus) forment le passage entre 
les Annélides et les Arthropodes trachéates ; les Symphiles 
(Scolopendrella) sont regardés comme les Myriopodes se rappro- 
chant le plus de la forme ancestrale, et les Campodidae de l’or- 
dre des Thysanoures paraissent se rapprocher le plus de la 
forme primitive des Hexapodes. 

En se basant sur cette considération, les Diplopodes seraient 
d'un rang supérieur aux Chilopodes (ce qu'il est difficile d'ad- 
mettre si l’on étudie leur organisation interne), et leurs anneaux 
sembleraient provenir de la soudure de deux somites. 

D'autre part, il est admis, que chez les Articulés, les organes 
génitaux internes sont primitivement pairs. 

Or, tandis que chez les Chilopodes ©, l’ovaire est toujours 
simple, et présente un seul stroma ovuligène : chez les Diplo- 
podes, le sac ovarique est double ou simple, mais présente tou- 
jours, sans exception, deux stroma ovuligène. ; 

La forme des Spermatozoïdes, qui est toujours capilaire, 
chez les Chilopodes, indique également chez ceux-ci, une orga- 
nisation plus élevée que celle des Diplopodes, chez le plus grand 
nombre desquels (Glomeridae, Polydesmidae, lulidae) on trouve 


des spermatozoïdes cellulaires et privés de mouvement, rappe- 


lant ceux des Crustacés décapodes. 

La règle de l'imparité des segments pédigères, montre que le 
nombre des segments des Chilopodes ne varie jamais que d'un 
nombre pair, et précise cette particularité caractéristique de la 
classe des Myriopodes : L'alliance des segments deux à deux, 
qu'ils soient morphologiquement séparés ou réunis. 


Si pour les Diplopodes, nous n’avons pas de données pro- 


bantes, nous permettant de préciser la forme primitive des 


anneaux, 1l n’en est pas de même des Chilopodes. Chez ces 


derniers, le développement post-embryonnaire nous fait assister 
à l’évolution et à la division des anneaux en deux segments - 
distincts. 


= 


NP PER à 8e À 
à de LETTRES 
L 


NOTES SUR LES MYRIOPODES 19 


Or, comme l’a formulé Fr. Muller, d’après la théorie de 
Darwin : « l'Histoire de l’évolution individuelle est une répé- 
tition courte et abrégée de l'Histoire de l’évolution de l'espèce. » 
- Nous laisserons de côté les Scolopendridae et les Geophilidae ; 
les premiers ne se développant pas par gemmation, après la 
naissance, et les seconds ne présentant qu’un bourgeonnement 
assez confus de quelques segments anals. 

Nous suivrons seulement le développement des Lithobiidae et 


des Scutigeridae, leur évolution post-embryonnaire étant tout 


à fait caractéristique et démonstrative. 

Chez les Lithobies, les jeunes naissent avec sept paires de 
pattes et neuf segments. Soit : la tête et huit segments plus le 
segment anal. Bientôt sur les côtés du huitième segment, on 
voit bourgeonner deux tubercules coniques, qui s’allongent peu 
à peu, se segmentent, et deviennent la huitième paire de pattes. 

À ce moment, l’animal possède déjà quatre couple de deux 
sewments pédigères. 

Nous arrivons au deuxième stade : Entre le segment préanal 
(8) et l’anal, un nouvel anneau apparaît, abrité sous la 
grande scutelle dorsale du huitième segment ; sur les côtés de 
ce nouvel anneau on voit bourgeonner cette fois deux paires de 
pattes au lieu d’une. 

Avant que ces nouvelles pattes aient acquis leur entier déve- 
loppement (3° stade) l’anneau qui les porte se divise en deux 
segments; le premier possède déjà une étroite scutelle dorsale 
qui reste cachée sous la grande scutelle du huitième segment, 
et une nouvelle lame se développe sur le second. 

Le nouvel anneau du 2° stade, aura ainsi formé, en se divi- 
sant, le couple des 9° et 10° segments. 

Les choses se passeront de même pour les 11° et 12° seg- 
ments. 

Au stade suivant (5°), sur les côtés du nouvel anneau qui 
aura bourgeonné, entre le préanal /12°) et l’anal, on verra 
cette fois apparaître simultanément trois paires de pattes, au lieu 
de deux. Peu après cet anneau se segmentera à son tour, et for- 


20 J. CHALANDE 


mera le couple des 13° et 14° segments, et celui du 15e seg- 
ment pédigère réuni à l’anal. Ces deux derniers semblent ne 
former qu’un seul segment, mais sont bien en réalité deux 
somites distincts, non soudés, et présentent deux ganglions ner- 
vetx. | 

Donc, si l’on considère, d’une part la place relative des Diplo- 
podes et des Chilopodes dans l’échelle animale et, d’autre part, 
le mode de développement post-embryonnaire d’un certain 
nombre de Chilopodes, on est obligé d'admettre que l’anneau 
simple des Chilopodes provient du dédoublement d’un anneau 
primitif, ce dédoublement étant resté imparfait chez les Diplo- 
podes. 


III. — SUR LE SEGMENT ANAL DES CHILOPODES 


Il est à noter que chez tous les Chilopodes, après le ganglion 
sous-æsophagien, la chaîne ganglionnaire ne présente qu’un seul] 
ganglion dans chaque segment pédigère, sauf dans le dernier 
qui en possède deux. 

Le nombre de ces ganglions est donc de 16 chez les Scutigères 
et les Lithobies, de 22 chez les Scolopendres et les Cryptops, et 
d’un nombre toujours pair et supérieur de (+ 1) au nombre de 
segments pédigères chez les Geophilides. J’insiste particuhère- 
ment sur la présence de ces deux ganglions dans le segment 
pédigère anal des Chilopodes, qui prouve que ce segment est. 
double et composé de deux somites (non soudés), l'un pénultième 
portant la dernière paire de pattes, et le dernier présentant 
l’orifice anal, cloaque commun du tube digestif et du vestibule 
génital, accompagné selon les sexes de palpes génitaux (Geo- 
philides c‘) ou de pattes génitales (Lithobies Q®). | 

Les diagnoses de tous les auteurs laissent, en effet, planer un 
doute sur l'existence de ce dernier: segment non pédigère des 
Chilopodes, et indiquent seulement : Scutigères et Lithobies, 
15 segments pédigères ; Scolopendres et Cryptops, 21 segments 
pédigères. 


NOTES SUR LES MYRIOPODES 21 


Chez les Scutigères, le développement post-embryonnaire est 
à peu près le même que chez les Lithobies, avec cependant 
cette différence que le bourgeonnement des pattes se fait succes- 
sivement par paire et non simultanément par deux ou trois 
paires ; mais la gemmation des nouveaux anneaux s'opère tou- 
jours entre le segment préanal et l’anal, suivie de leurs divisions 
en deux nouveaux segments. 


IV. — DÉVELOPPEMENT POST-EMBRYONNAIRE 


On a comparé le développement post-embryonnaire des Myrio- 
podes à la métamorphose des Insectes. Quoique ces deux modes 
d'évolution aient une certaine analogie, ils me semblent cepen- 
dant différer fondamentalement. 

Chez les Hexapodes en général, la métamorphose, comme son 
nom l'indique, n’est qu’une transformation modifiant plus ou 
moins profondément les organes, le genre de vie et la forme de 
l'individu. | ; 

Chez les Myriopodes, au contraire, 1l n’y a pas de transforma- 
tion ; 1l y a, en quelque sorte, bourgeonnement d’un nouvel 
individu à la suite du premier. 

Nous devons, en effet, considérer chez tous les Diplopodes et 
chez un certain nombre de Chilopodes deux parties absolument 
distinctes et nettement délimitées : 

1° Une partie d’origine ovulaire (prosome), conformée pour la 
conservation de l’individu. 

2° Une partie d’origine gemmaire (métasome), organisée pour 
la propagation et la conservation de l’espèce. 

Au sortir de l’œuf, le Scutigère se composera de la tête et de 
- huit segments dont les sept premiers seront pourvus de pattes. 
Cet individu d’origine ovulaire aura déjà tous les organes essen- 
tiels à la vie et à la conservation individuelle. C'est alors que 
le segment pénultième (7°) se dédoublera, et que bourgeon- 
nera entre le nouveau préanal (8°) et l’anal, un nouvel anneau 
qui sera le premier des sept segments pédigères qui constitue- 


29 J. CHALANDE 


ront la nouvelle portion d’origine gemmaire, lequel sera orga- 
nisé dans le seul but de la conservation et de la propagation de 
l'espèce. C’est là que se développeront à l’âge adulte les organes 
reproducteurs. 

La grande scutelle dorsale qui recouvre les segments 6-7-8 
marquera toujours le point de jonction des deux portions pro- 
somique et métasomique. 

Chez les Lithobies les choses se passeront à peu près identique- 
ment. L'individu d’origine ovulaire aura à sa naissance la têteet 
huit segments plus l’anal, les sept premiers pourvus de pattes. 
La portion d’origine gemmaire bourgeonnera successivement 


entre le 8° segment et l’anal, et sera constituée par sept nou- 


veaux segments pédigères. 

La limite des deux portions, d'origines différentes, sera mar- 
quée par les scutelles dorsales. On remarque, en effet, que chez 
les Lithobies, les scutelles dorsales sont alternativement longues 
et courtes : 


F9 4 00607 


La septième scutelle, recouvrant la septième et dernière paire 
de pattes au sortir de l’œuf, est une scutelle longue; mais la 
huitième, qui devrait être courte, est également longue, rom- 
pant ainsi l’alternance qui reprendra cependant avec le neuvième 
segment, premier anneau du métasome : 


1.2 9 4.5 6 7 8 9 10711 49-80 


Chez tous les Diplopodes, indistinctement, l'individu d’ori- 
gine ovulaire possède à la naissance trois paires de pattes et à la 
suite un nombre de segments variable selon les groupes et qui 
deviendront tous pédigères dans la suite du développement. : 


Pollyxenidae. — Origine ovulaire : 4 

Glomeridae .. —  — — 6 — + — = — 13 — 
Polydesmidae. =  — — 5.  — + — — — 19-20 — 
Chordeumidae = — — 5 — + — — — 30 — 
Tulidae.. =  — _ 6 — + — — — variable 


’ 


segments + l’anal — Adulte 11 segments 3 e 


NOTES SUR LES MYRIOPODES 93 


C’est également entre le segment pénultième du prosome (4°, 
9° ou 6°, selon les groupes)et l’anal que bourgeonneront les nou- 
veaux segments du métasome (1) qui seront en nombres varia- 
- bles selon les groupes, ou selon les espèces chez les Tulides. 

Quoique les ouvertures génitales s’ouvrent entre le 2° et le 
3e segment chez les Diplopodes, les organes de la reproduc- 
tion et les pattes copulatrices (ou les pattes ouvrières chez les 
Glomeridae) ne se développeront que dans la portion méta- 
somique. Et 1l est remarquable que c’est précisément dans le 
premier ou dans le deuxième anneau d’origine gemmaire que 
ces pattes copulatrices apparaîtront à l’âge adulte, marquant par 
leur présence la délimitation entre les deux parties d’origine 
différente. 


(1) Chez les Pollyxenidae l'anus étant situé dans le segment pénul- 
tième, le bourgeonnement se fait entre l’antépénultièeme et le pénul- 
tième. 


24 E -G. ROQUES 


NOTE DE PARASITOLOGIE ALPINE 


Les champignons parasites des plantes des Pyrénées 5 : 


(Deuxième note) 


Dr E.-G. ROQUES. 


Maladie de Saxifraga muscoides. 


(Pic du Midi, récolte de juillet 1906) =. 


Sur les saxifrages gazonnantes du Pic du Midi on trouve en 
grande abondance un champignon parasite des feuilles qu'il 
détruit assez rapidement. : Se à 

CARACTÈRES, — Pendant la période d’invasion, le jeune … 
mycélium de ce champignon se présente sous l’aspect de taches « 
jaune clair sur la face supérieure des feuilles. Ces taches cireu- " 
laires, qu’on pourrait confondre au premier abord avec des 
taches de Melampsora, sont nettement circonscrites. En vieil= » ; 
lissant, elles prennent une teinte plus sombre, elles envahissent 
toute la surface des feuilles, arrivent jusqu'aux tiges et dos 
nent à tout l’ensemble de la plante parasitée une teinte noirâtre. 3 
La plante se flétrit, se dessèche et meurt. Comme nous le vers) 
rons par la suite, ces taches brunes sont constituées par 2 
périthèces du champignon. ue. 

ETUDE MICROSCOPIQUE. — Taches jaunes. — Elles sont 
constituées par de petits amas de filaments mycéliens recou- … 
verts par l'épiderme. Leur ensemble forme un faux tissu qui 
soulève la cuticule et dont il est difficile d'apprécier les limites, 
En effet, vers la partie profonde, les filaments mycéliens s'en- … 


(1) Voir la première note à la page 10. 


NOTES DE PARASITOLOGIE ALPINE 25 


foncent et semblent se perdre dans les méats intercellulaires 
où il est très difficile de les suivre. 

Taches brunes. — Elles sont formées par les périthèces 
âgés; ceux-ci, de forme ovoïde et légèrement conique, rappel- 
lent l'aspect d’une toupie. Ils communiquent avec l'extérieur 
par une ostiole située à la partie la plus élevée. Leur surface 
_ porte quelques lambeaux de cuticule qu’ils ont fait éclater. 

Ces périthèces sont ornés de poils en nombre indéterminé, 
mais assez considérable et sont par conséquent très caractéris- 
tiques. 

Une coupe de ces périthèces montre une cavité limitée par 
des parois brunâtres et coriaces et remplie de deux sortes 
d'éléments bien distincts : des asques et des paraphyses. 

Les paraphyses très minces débordent légèrement l’extrémité 
libre des asques ; celles-ci présentent des caractères importants 
pour la détermination de l'espèce. Elles sont allongées, cylin- 
dro-fusiformes, très brièvement pédicellées et renferment cha- 
cune huit ascospores. 

Ces ascospores sont de couleur brune, allongées, légèrement 
étranglées en leur milieu et terminées par deux extrémités arron- 
dies. Elles sont groupées sur deux rangs dans l’intérieur de 
l’asque. Elles sont cinq fois septées transversalement et, carac- 
tère très important, possèdent dans chaque article deux cloisons 
parallèles au grand axe de la spore. Ces cloisons divisent chaque 
article en parties inégales. | 

DrAGNose. Ces caractères nous amènent à classer ce champi- 
gnon dans le genre Pyrenophora et à le rapporter à l'espèce 
chrysospora (Niessl) variété glacialis. 

La diagnose peut se résumer ainsi : 

Peritheciis erumpentibus, subsphæroideis, ostiolo papillato, 
verlice setulis parcis, erectis, divergentibus, breribus 1nstruc- 
lis ; ascis oblongato-clivatis, brevissime pediciliatis 160 à 
— 93) u; sporidiès octon?s, distichis, eilipsoideis, ad medium 
vix constrictis, utrinque obtusis, transverse 5 septatis, seplulis 
longitudinalibus hinc inde interruptis 2 accedentibus, rectis 


E. G. ROQUES 2% 


inæquilateribus, fuscidulis. 40 p — 16 p; paraphysibus parras 
notabilibus. 2 

Pyrenophora chrysospora a été observé sur les feuilles des 
plantes des montagnes et en particulier sur les Saxifrages, les 
Primevères, les Gentianes, les Myosotis, les Véroniques, les 


Rhododendron, etc. La variété glacialis a été signalée sur … 


les feuilles des différentes plantes, tai.t mono que dicotylédones, « 
des régions circumpolaires en particulier au Spitzberg et Beeren 
Eiland. On l’a signalé aussi dans le Tyrol. $ 

Nous signalons ce champignon pour la première fois dans les 
Pyrénées et sur l’un des hauts sommets de ces montagnes, où - 
il trouve les mêmes conditions de milieu que dans les régions < 
cireumpolaires où il vit normalement. 4 

Cependant, cette grande aire de dispersion nous permet de » 
considérer cette espèce comme émigrée des régions polaires à 
l’époque glaciaire : il nous représenterait donc dans les Pyré- 
nées un des vestiges de la flore mycologique des temps pléis- 


— el 


tocènes. #0 


LE GALVANOTROPISME DES RACINES 97 


LE GALVANOTROPISME DES RACINES 


Par MM. Paul Dop et Elie LAZERGES. 


Dans le cours des études que l’un de nous poursuit sur lin: 
fluence de l'électricité sur la germination, nous avons été 
amenés à nous occuper incidemment du galvanotropisme des 
racines. | 

On sait que l'on désigne sous le nom de galvanotropisme la 
propriété que possède la racine de manifester par une courbure 
l'action d'un courant électrique traversant le liquide conduc- 
teur dans lequel elle plonge. 

Ce phénomène intéressant qui fournit un chapitre nouveau 
à l'étude de l’action directrice des divers agents physiques, sur 
la croissance des membres des plantes, a fait l'objet d'un cer- 
tain nombre de travaux assez récents. 

En 1882, ELFvING (1) avait observé que les racines de Zea 
mays, de Secale cereale, d'Hordeum vulgare, d’Helianthus, 
de Phaseolus, de Vicia, de Pisum, etc., se recourbaient vers 
l'anode, tandis que les racines de Lepidium, de Brassica, de 
Sinapis, se recourbaient vers la cathode. 

L'année suivante, MULLER HETTLINGEN (2) confirma les 
expériences d'ELFVING et il montra, en outre, que, placées dans 
des conditions différentes de celles réalisées par ce dernier, les 
racines de Brassica se recourbaient vers l’anode. 

En 1884, BruncnorsT (3) eut l’idée d’étudier l'influence de 


(1) ELFVING. — Ueber eine Wirkung des galvanischen Stroms au, 
wachsende Wurzeln. (Botanische Zeitung, 1882.) 


(2) MULLER HETTLINGEN. — Ueber galvanische Erscheinungen an 
Keimenden Samen. — Pflüugers archiv. für Physiologie, Bd. 831, 
1883. 

(3) BRUNCHORST. — Ueber die fonction der Spitze bei den Rich- 


tungsbewegungen der Wurzeln. — Ber. der deutsch. Bot. gesell. 
1884. 


28 P. DOP ET E. LAZERGES 


l'intensité du courant sur le galvanotropisme des racines. Et il 
conclut de ses expériences que, pour un courant d'intensit k 
faible, les racines se recourbaient vers la cathode, tandis que 
pour un courant de forte intensité, la courbure était nettement 
dirigée vers l’anode. Il constatait, en outre, que la limite entre - 
ces deux intensités, c'est-à-dire l'intensité pour laquelle il y. 
avait changement du sens de la courbure, était variable avec 
les diverses plantes expérimentées. BRUNCHORST avait, d'autre 
part, étudié le rôle joué par le sommet de la racine dans cette 
courbure; et 1l était arrivé à conclure que le sommet était la 


région sensible dans le cas de la courbure négative, tandis que » 
la courbure positive était due à un traumatisme affectant la 
racine sur toute sa longueur. En sorte que, d’après cet auteur, 
les courbures positives et les courbures négatives auraient une 
origine différente, seraient attribuables à des causes différentes. + 

Dans un travail de 1885, RiscHAvI (1) donne du galvanotro- 
pisme une explication purement physique. Pour lui, la cour- 
bure des racines serait due simplement à une action catapho= | 
rique du couranf, c’est-à-dire à la pénétration dans les racines … 
de substances chimiques, dissociées, décomposées par le cou- à 
rant. 4 

BRUNCHORST (2) revient sur la question successivement en 
1885 et en 1889. Et il admet alors que les courbures positives … 
des racines sont dues à un phénomène chimico-pathologique. 
Il se formerait à l’anode un corps nuisible qui ne serait autre 
que l’eau oxygénée, H?20?. Cette eau oxygénée, formée par … 
électrolyse, serait absorbée par la face de la racine tournée 
vers l'électrode positive et la croissance sur cette face serait 
ainsi arrêtée, tandis que l’autre face continuerait à croître : on! À 
conçoit qu'ainsi se manifeste une courbure très nette vers 
l’anode. | 


(1) RiscHAvi. — Zur Frage über der sogenannten Galvanotropis- | 
mus. — Botan, Centralblat, Bd. XXII, 1885. ES 


(2) BRUNCHORST. — Zur Frage über der sogenannten Galvanotro= 
pismus. — Bergens Botau, Centralblatt, Bd. XXIII, 1885. ne 


x 
En: 
ee 


NS 


LE GALVANOTROPISME DES RACINES 29 


Quant aux courbures négatives, BRUNCHORST (1) les attribue 
encore à une cause distincte de la précédente; ces courbures 
négatives seraient, d'après lui, la manifestation d'une sensibi- 
lité spéciale analogue à celle invoquée dans le cas de l’héliotro- 
pisme et du géotropisme. 

En 1894, ROTHERT (2) examine la question du galvanotro- 
pisme d’une façon tout à fait indirecte et accessoirement dans 
une étude sur le rôle du sommet de la racine. Il se contente de 
faire la littérature du sujet et n’apporte aucune lumière nou- 
velle. 

Un travail de LœB (3) qui parut en 1897 est d'un intérêt 
plus réel Il cherche à interpréter les phénomènes galvanotro- 
piques et il en arrive à considérer l’action des ions non seule- 
ment à l'extérieur de la racine, dans le milieu ambiant, mais 
encore à l’intérieur même des cellules. Le courant électrique 
aurait donc pour effet de dissocier en leurs ions, à la fois les 
électrolytes contenus dans la solution extérieure et les électro- 
Iytes contenus à l’intérieur même des cellules, dans le proto- 
plasma végétal. Et LæB admet alors que l’action du courant est 
différente et par conséquent aussi la courbure des racines, 
suivant que l’électrolyse interne ou l’électrolyse externe l’em- 
porte. 

SCHELLENBERG (4) étudiant plus spécialement l’action des 
sels sur la direction de croissance des racines du pois, établit, 
dans un travail récent (1906), les faits constatés par BRUN- 
CHORST. Mais l’objet principal de son étude porte sur les chan- 


(1) BRUNCHORST. — Notizen über der Galvanotropismus. — Ber- 
gens Museum Aarsbereting Bergen, 188). | 


(2) ROTHERT. — Zur Streitfrage uber die Fonction der Wurzels- 
pitze. — Flora, 1894. 


(3) LŒB. — Zur Theorie der Galvanotropismus. — Pflûgers Archiv. 
1897. | 


(4) SCHELLENBERG — Untersuchungen über die Einfluss der Salze 
auf die Wachtumsrichtung der Wurzeln, zunächst an der Erb- 
senwurzel. — Flora, Bd. 96, 1906. 


30 P. DOP ET E. LAZERGES 


‘2 


gements de courbure produits par les variations dans la con- 
centration des sels. Et il montre que si l’on fait abstraction des 
courants forts pour lesquels la courbure est toujours positive, « 
on peut obtenir encore une courbure positive avec des courants 4 
faibles, de 0 amp. 00002 environ pour une concentration déter- 4 
minée de la solution. Ici donc la courbure ne dépendrait pas « 
seulement de l'intensité du courant, mais serait encore fonc- ù 
tion de la concentration du milieu nutritif. 2 
S'appuyant sur ces faits, SCHELLENBERG invoque les phéno- « 
mènes d’ionisation et reprend à son compte l'idée précédem- Be 
ment émise par LæB sur l'électrolyse externe et interne. On. ; 
conçoit facilement le mécanisme de cette électrolyse : de l” anode à 
part un flux d'ions positifs ou anions qui viennent frapper la 3 
face positive de la racine; mais les électrolytes dissous dans les 
cellules de cette face de la racine, sont, à leur tour, dissociés en 
ions. Et vis-à-vis de ces anions, des ions négatifs ou cathions « 
se trouvent libérés dans ces cellules; et tandis que les anions « 
situés à l'extérieur tendent à pénétrer dans la racine, les ca- È 
thions, tendent, au contraire, à en sortir. Les mêmes phéno- | 
mènes se passent, dans un ordre inverse, sur la face négative ‘4 
de la racine : de l’électrode négative, part un flux de cathions 
qui pénètrent dans la racine par la face située vis-à vis d'elle; 
mais de cette face de la racine, sort en même temps un flux 
d’anions provenant de l’électrolyse interne. 3 
Et l’auteur admet que ce sont les conditions de l'entrée et de 
la sortie des ions de la racine qui règlent le phénomène du … 
galvanotropisme. Il suffit, en effet, d'admettre, pour expliquer … 
la courbure, que les ions qui tendent à sortir exerçent sur les à 


wa 


deux faces des pressions inégales; ce qui revient à dire que M 
anions et cathions traversent le protoplasma avec des vitesses | 
différentes. De plus, l’entrée des ions provenant de l’électro- » 
lyse externe, amènerait la flocculation des corps colloïdes du ; 
protoplasma. RSR 

Nous voyons donc, en résumé, que, d’après SCHELLENBERG, 4 
le galvanotropisme trouverait sa cause dans le mouvement des 
ions. 


LE GALVANOTROPISME DES RACINES 91 


Une dernière étude du galvanotropisme des racines est due 
à GAFSNER (1) qui a examiné surtout la germination dans 
l’eau. Cet auteur a fourni sur la question un travail très com- 
plet. GAFSNER faisait ses expériences dans une cuve où plon- 
seaient deux électrodes en charbon. Dansson étude, il envisage . 
non pas l'intensité du courant, mais toujours le rapport 


Intensité : ; Se HAL 
——— ; il parle constamment d'intensité par centimètre 
Section du liquide 


carré. Cette considération ne nous parait d’aucune utilité : le 
milieu, en effet, est considéré comme un milieu isotrope. Et l’au- 
teur lui-même le considère comme tel puisque le dénominateur 
de son rapport n’est autre chose que la surface de section du 
liquide : c'est donc qu’il admet qu’en chaque point de la surface 
liquide l'intensité est la même. Quoiqu'il en soit, GAFSNER a 
constaté que, pour des courants faibles, les racines se recour- 
baient vers la cathode ; pour des courants d'intensité moyenne, 
il y avait une courbure en s et pour des courants forts, 1l y 
avait une courbure nettement positive. 

Enfin l’auteur étudie accessoirement l’influence de la durée 
d'action du courant et de la nature des électrodes ; ses expé- 
riences principales portérent surtout sur le Phaseolus multiflo- 
rus, le Pisum sativum, le Vicia faba, le Lupinus albus, le 
Brassica napus. Et il déclare en passant que le Zea mays est 
_ absolument impropre à la recherche des courbures négatives, 

L'auteur de ce mémoire donne des phénomènes galvanotro- 
piques une représentation graphique particulière. Il construit, 
pour ses diverses expériences, des courbes en portant en abs- 
cisses les intensités du courant et en ordonnées les angles de 
courbure des racines Cette construction graphique ne nous 
paraît pas présenter toute la précision désirable en pareille 
matière ; nous ne voyons pas, en effet, comment l’auteur a pu 
arriver à mesurer avec une approximation suffisante les angles 
de courbure des racines : c’est là, comme nous avons pu le 


(1) GAFSNER. — Der Galvanotropismus der Wurzeln. — Bot. Zei- 
tung, n° 64, 1906. 


S06G. D’HIST. NATURELLE DE TOULOUSE. (T, XXXIX). À 


39 P. DOP ET E. LAZERGES 


constater nous-même, une mesure difficile et malgré tout peu 
précise. DA 
Ses diverses expériences conduisent GAFSNER à donner des 
différentes courbures observées une interprétation particulière 
-et à formuler une théorie nouvelle du galvanotropisme. 
Pour lui, la courbure positive est une courbure de blessure 
qui peut se décomposer en deux parties : 1l y aurait, en premier 
lieu, une variation de turgescence au-dessus de la zone de 
croissance de la racine. D'autre part, dans la région de crois- 
sance de la racine, il y aurait arrêt, interruption de croissance 
sur la face positive. Les courbures galvanotropiques négatives 
seraient dues à un phénomène de sensibilité comparable au 
_géotropisme, et le sommet de la racine serait l’organe récepteur. 
Quant aux courbures en s, elles tiennent des deux précé- 
dentes : elles sont d’abord positives par suite de lésions, puis 
négatives par suite d’un mouvement de croissance paratonique. 
GAFSNER critique la théorie chimico-pathologique du galva- 
notropisme donnée par BRUNCHORST, ainsi que la cataphorèse 
de RiscHAvI. Il considère, quant à lui, le galvanotropisme 


comme un cas particulier du traumatropisme. Et 1l base sa 


théorie sur les faits suivants : d’abord, les courants faibles 
n’ont pas d'action; puis, à mesure que l'intensité augmente 
graduellement, on constate l’apparition de courbures négatives, 
puis de courbures en s, et enfin de courbures positives jusqu’à 
l'intensité avoisinant l'intensité de mort. — Enfin GAFSNER 


admet que le traumatropisme est produit par l’électrolyse in- 1 


terne qui aurait pour effet d’accumuler des alcalis sur un côté 
de la racine : ce côté serait toujours le côté positif. Et, d'après 
lui, l’hémi-perméabilité de la membrane protoplasmique joue- 
rait un rôle important dans ces phénomènes. En somme, 
GAFSNER vérifie les travaux de ses prédécesseurs, mais il établit 
une théorie nouvelle, dans laquelle les courbures positives et 
négatives sont considérées comme des cas de traumatropisme. 


Nous avons repris, à notre tour, cette étude du galvanotro- 


PEN à ee RSA 


LE GALVANOTROPISME DES RACINES 33 


pisme des racines; nous avons pour cela effectué plusieurs 
expériences en nous plaçant dans des conditions aussi précises 
que possible. 

L'électrolyte qui nous a servi était tout simplement l’eau de 
la Garonne. Dans une cuve en verre, nous plaçions donc de 
l’eau ordinaire ; un tamis fin, soutenu par un cadre de verre 

* était maintenu à la partie supérieure du liquide. Dans ce tamis 
nous plaçions des graines d'orge commun {/ordeum vulgare). 
Enfin dans la cuve et aux deux extrémités du: tamis plongeaient 
deux électrodes en charbon. Nos expériences se faisaient dans 
une étuve à la température de 27° et les graines germaient à 
l'obscurité, pour supprimer l’héliotropisme. Le courant était 
fourni par des éléments du type Daniell; nous disposions donc 
(l’une force électromotrice connue (0"*9 environ par élément). 
Pour opérer avec une intensité très faible, nous intercalions 
dans le circuit un rheostat à liquide constitué de la façon sui- 
vante : dans un tube en Ü de grandes dimensions, nous met- 
tions de l’eau ordinaire mélangée à de l’eau distillée; dans 
chacune des branches de ce tube plongeait une baguette de 
charbon servant pour les lampes à arc. Ces charbons traver- 
saient un bouchon et pouvaient par conséquent être plus ou 
moins enfoncés dans le liquide : de sorte qu’il était facile de 
faire varier la résistance intercalée dans le circuit. Mais on 
conçoit qu'on disposait toujours d'une résistance relativement 
considérable. Enfin nous mesurions les intensités du courant 

* au moyen d’un galvanomètre Desprez-d’Arsonval. 

Dans une première expérience, installée comme nous venons 
de le décrire, nous avons employé un élément Daniell ; et, de 
plus, le rhéostat à liquide se trouvait dans le circuit. L’inten- 
sité était alors de 6 millionièmes d’ampère. Après que le cou- 
rant eut passé durant 48 heures, on pouvait constater que les 
racines avaient pris une direction quelconque. Elles parais- 
saient indifférentes au courant. Nous étions donc ici au-dessous 
de la limite inférieure d’action du courant. 

Sans arrêter l'expérience, nous avons augmenté l'intensité 


LEUR UE thé re NEA Et Ve ne ANR, TS 210 7 NET cu <a” AA 
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\haps 


34 P. DOP ET E, LAZERGES 


du courant en introduisant quelques gouttes d'acide sulfurique 
dans le liquide du rhéostat. Par ce procédé, l'intensité du - 
courant était élevée à 3 cent-millièmes d’ampère. Et déjà quel- 
ques heures après que ce changement d'intensité s'était produit, | 
on pouvait constater que l'extrémité des racines se recourbait … | 
vers la cathode : nous avions donc obtenu ainsi des courbures … 
négatives qui allèrent s’accentuant. L'expérience était arrêtée 
au bout de 72 heures. 4 

Dans une nouvelle expérience, nous employions encore un 
seul élément Daniell; mais le liquide du rhéostat était acidulé 
et les charbons enfoncés dans des conditions telles que l’inten- » 


1 


sité était maintenant de 5 cent millièmes d’ampère. Alors, au 
début de leur apparition, les racines s’infléchissaient vers « 
l’anode, puis se recourbaient vers la cathode. Il y avait donc 
au début, courbure positive, puis courbure négative. Et lors- … 
que, au bout de 72 heures, l'expérience était arrêtée, les racines, 
par suite de cette double courbure dans deux sens différents, 


be 
avaient pris une forme d's. &: 

Une quatrième expérience mettait en œuvre un courant de « 
six dix-millièmes d’ampère fourni par quatre éléments Daniell 
montés en série. Et ici les racines se recourbaient très nette- 
ment vers l’anode. La courbure positive était très manifeste et 
on pouvait approximativement évaluer l’angle de courbure à 
45°, cet angle étant celui fait par la racine avec la verticale, 2 


compté au-dessous de la racine. 


Far { 


Dans une cinquième expérience nous avons fait passer dans « 
l’eau de la cuve un courant d’une intensité de 0 amp. 0016, à 
fourni par six éléments Daniell montés en série. Ici encore, et E 
plus nettement que dans l’expérience précédente, les racines 
présentaient une courbure positive : elles se dirigeaient pres- 
que horizontalement vers l’anode. En sorte que l'angle que ces. 2 
racines faisaient avec la verticale était très sensiblement égal - 
à 90°. à 

Enfin dans une sixième expérience, le courant employé était 

fourni par dix éléments Daniell montés en série : l'intensité … 


rs 


LE GALVANOTROPISME DES RACINES 35 


était alors d'environ 3 milllampères. Les autres conditions 
étant les mêmes que celles réalisées dans les expériences précé- 
dentes, les racines prenaient encore une courbure nettement 
positive; mais, de plus, 1l était manifeste qu'ici le courant 
avait une influence nettement défavorable au développement 
. des racines. Celles ci, en effet, se recourbaient en formant une 
anse, restaient courtes et paraissaient chétives, rabougries. 

Telles sont, pour une graminée, l'orge, les conditions du 
phénomène. Il ressort donc de ces expériences que, au-dessous 
_ d’une certaine intensité, très faible d’ailleurs, les racines res- 
tent indifférentes à l’action du courant; puis, l'intensité étant 
encore faible, mais suffisante cependant pour produire une 
action nette, les racines prennent une courbure négative; et à 
mesure qu’on expérimente avec des intensités graduellement 
croissantes, les racines présentes une courbure en s, puis une 
courbure nettement positive, et enfin des courbures encore 
positives, mais assez complexes ; la racine paraît, en effet, quand 
on utilise des courants de 3 ou 4 milliampères, se recroque- 
viller, se rabougrir et reproduit assez bien l’aspect d’un ha- 
meçon. 

Il est bien évident que toutes les fois que la racine se re- 
courbe, c’est que la face de la racine qui devient concave cesse 
de croître, ou tout au moins subit une diminution très sensible 
de croissance, tandis que l’autre face continue à croître et 
peut-être même sa croissance est-elle exagérée. 

Des divers auteurs que nous avons cités au début, BRUN- 
CHORST, RISCHAVI et GAFSNER ne nous paraissent pas avoir 
: donné du galvanotropisme, nous ne disons pas une explication 
_définitive ce qui serait peut-être aujourd'hui assez malaisé, 
mais même une interprétation satisfaisante, - 

Si on pouvait, en effet, admettre que l’apparition des cour- 
_ bures négatives n'est, comme le veut BRUNCHORST, que la ma- 
nifestation d’une sensibilité spéciale, semblable à celle qui se 
traduit par le géotropisme et l’héliotropisme, par exemple, ce 
serait peut-être un nouvel hommage rendu à la relativité et à 


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k l Ê e É LT | 7 x 


36 P. DOP ET E. LAZERGES 


l’imperfection de nos connaissances. mais nullement une xp 3 
cation. Mais où la théorie de cet auteur paraît en défaut, c’est À 
lorsqu'elle invoque la nocivité de l’eau oxygénée formée dans 
le milieu : il semble, en effet, peu naturel d'admettre que cette 4 
nocivité, si elle existe réellement, ne s’accuse que sur une face « 
de la racine. Cette localisation paraît trop: précise pour être 
véritablement réelle : d'ailleurs, il n’est pas inutile de faire 4 
remarquer que la quantité d’eau oxygénée formée dans les 


- conditions de l’expérience doit être infiniment faible. à 

La cataphorèse de RiscHavi ne paraît pas constituer non . 
plus une explication du galvanotropisme : car s’il est naturel | 
d'admettre que des atomes métalliques soient libérés dans la 4 
solution par le passage du courant, on ne voit pas nettement la 
relation qu’il peut y avoir entre la pénétration de ces substances M 
dans le protoplasma végétal et la courbure des racines. En 

Et si l’on songe au vague que suscite dans notre esprit la. 
notion de blessure, à l’imprécision qui accompagne fatalement « 
ce mot, on conçoit que le traumatropisme de GAFSNER ne rend 4 
compte qu’'imparfaitement du phénomène. D'ailleurs on ne … 
s’expliquerait que difficilement le mécanisme de cette blessure. 

La théorie de LæB nous parait à la fois plus satisfaisante et … 
plus rationnelle. Il est évident, en effet, que le passage du cou- 
rant dans le milieu liquide a pour effet de dissocier les électro- M 
lytes qui s’y trouvent dissous en leurs ions; mais l’électrolyse . 
doit naturellement affecter aussi les électrolytes conterus dans 
le protoplasma végétal. De sorte que, tandis que les ions libérés 
dans le milieu extérieur tendent à pénétrer dans la racine, les 
ions libérés dans les cellules tendent, au contraire, à en sortir. 
Ce mouvement d'entrée et de sortie, ce passage des 1ons dans | 
les deux sens, à travers le protoplasma végétal. 1l n’est pes. 
absurde d'admettre qu'il se fait avec des vitesses différentes | 
pour les anions et pour les cathions. | 

De cette différence de vitesse résulterait, sur les deux fac 4 
de la racine, une différence de pression qui serait la cause dé-. ; 
terminante de la courbure galvanotropique. | e 


À ar a rh CT AR 
Te Lo er 


LE GALVANOTROPISME DES RACINES Su 


Mais il nous paraît nécessaire d'attirer l’attention sur la 
complexité de ce phénomène qui n'a certainement pas la sim- 
plicité que semblerait indiquer l'énoncé de cette hypothèse. Il 
n’est pas hors de propos de rappeler que la membrane proto- 
plasmique est théoriquement considérée comme une membrane 
hémiperméable : elle devrait donc ne laisser passer que de l’eau 
pure et arrêter tous les ions de quelque nature qu'ils soient. 
C’est là, en effet, la conséquence de l'étude des lois pure- 
ment physiques de la pression osmotique. On voit donc que les 
lois de la pression osmotique constitueraient déjà une sérieuse 
objection à cette théorie du passage des ions dans le proto- 
plasma végétal. Il faudrait alors admettre que l’hémiperméabi- 
lité de la membrane protoplasmique n'est pas une propriété 
constante de cette dernière et que, dans certains cas, elle peut 
livrer passage à des sels ou aux éléments ionisés de ces sels, 

Mais alors une autre difficulté se dresse : on sait, en effet, 
que toutes les fois qu’il y a apport d'ions dans les colloïdes pro- 
toplasmiques, il y a inévitablement flocculation, c’est-à-dire 
coagulation de ces colloïdes. De sorte que là où la coagulation 
s’est produite, la vie serait profondément altérée. 

Il apparaît donc qu’on se trouve ici en face d’un phénomène 
dont le mécanisme intime nous échappe actuellement. Cepen- 

dant s’il est difficile et même impossible aujourd’hui de ssisir 
par le détail le mode d’action du courant électrique dans ces 
courbures des racines, 1l nous parait à peu près certain que 
l’action des. ions libérés par lui Joue ici un rôle prépondérant : 
cette idée trouverait, d’ailleurs, une assez importante confirma- 
tion dans le fait observé par SCHELLENBERG dans lequel, pour 
des courants faibles, le sens de la courbure est une fonction de 
la concentration du milieu nutritif. Il est manifeste que là, 
l'action des ions se révèle avec une évidence frappante, car 
nulle autre cause ne paraît pouvoir. être invoquée pour expli- 
quer le changement de courbure. 


A Se à PTE “ec PT AT bris 4 

38 D' KARL W  VERHOEFF 0 
4 

SUR 3 

DES VARIÉTÉS PYRÉNÉENNES "4 


de 
Glomeris intermedia trisulcata Roth. 4 


Par le Docteur Karl W. VERHOEFF (Dresden-Striesen) 


(Membre correspondant). 


Dans ma quatrième (24°) note sur les Diplopodes (1) j'ai étu- 
dié (p. 146-151) les races et les variétés de Glomeris interme- 
dia Latzel et en particulier dans les alinéas A, a) les variétés 
pyrénéennes de Glomeris intermedia trisulcata Roth. M. le pro- » 
fesseur Ribaut (Toulouse) m’a récemment envoyé une nouvelle ‘à 


série de ces Glomeris, ce qui me permet de compléter mon pre- 

mier travail par ce qui suit : 24 

1. — Tergites noirs ou brun-noir foncé, les rangées de taches n à 
et II manquant complètement, et les rangées III et IV 
ou bien manquant, ou bien représentées seulement par | 
de très petites taches. Pas de taches sur le deuxième 
écusson (Brustchild), seulement une strie jaune-clair … 
de chaque côté près du bord antérieur. S# 


1. aberr. tenebrarum Verh. 
2. - Au moins deux rangées de taches claires distinctes... 3. 


3. — Rangées de taches claires II complètement effacées; … 
taches claires I tres nettes et étendues ; taches claires ITÉAS 
assombries mais nettes, étroitement allongées Entre 4 
les deux rangées claires III une bande longitudinale 


(4) K. W. Veruogrr. — Ueber Diplopoden, 4 (24) Aufsatz : Zur 
Kenntnis der Glomeriden (Zugleich Vorläufer einer Glomeris-Mono- … È 


graphie) Archiv f. Naturgeschichte, 72 Jahrg. I Bd. 2 Heft. 1906). 


dé re Ne 


GLOMERIS INTERMEDIA TRISULCATA ROTH 39 


noire, large, dans laquelle on ne trouve que de fai- 
bles traces de la tache claire médiane IV, et encore 
seulement dans la partie antérieure. 

2. var. diversa Verh. 


4. — Rangées de taches claires IT nettes ; taches claires média- 
nes plus ou moins développées iforme fondamentale 
Le REMOTE Re BRUN x 2e den 
5. — Sur les segments moyens, les taches claires ITT sont très 


assombries ou même ont complètement disparu; du 
reste, toutes les taches claires sont assombries. Les 
taches claires Î manquent ou bien sont nettes, mais 
petites et assombries. Taches claires II sont nettes, mais 
assombries. Au deuxième écusson les trois paires de 
taches claires sont petites et assombries ou ont disparu. 
Les taches claires médianes des quatrième et cinquième 
tergites sont ovales. Au delà, elles sont étroites. 
3. var. gallicorum Verh. 


6. — Taches claires III grandes et nettes ; les parties claires en 


général d’une couleur plus franche...... ES A 7 


7. — Les taches claires III du deuxième écusson sont nettement 


prolongées jusqu’au bord antérieur, mais ce prolon- 
gement est beaucoup plus étroit que chez la var. trisul- 
cata ; les taches claires externes I de cet écusson sont 
grandes, rondes et non assombries (comme chez la 
var. beatensis). Bord postérieur des segments avec une 
bordure noire ou brun-noir un peu plus large. Les 
taches foncées sont nettement délimitées, noires ou 
brun-noir ; le dessin paraît être fait de taches foncées 
disposées sur un fond blanc-jaunâtre. Les taches fon- 
cées de la rangée IT sont plus fortes que chez beatensis 
et réunis aussi bien en avant qu’en arrière à celles de 
la rangée I. La tache claire médiane IV du deuxième 
écusson est très étroite. É 
4. var. pyrenaeorum Verh. 


Soc. L’HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XxXxIx). 6] 


(D. EPA : Rs A FR NET RTS RTC ES UER US 

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de gra 


. 40 D' KARL W. VERHOEFF 


8. — Les taches claires III du deuxième écusson sont limitées - 
au milieu par les champs bruns, rarbrés, latéraux. 
Elles sont ainsi largement séparées du bord antérieur - 
de l'écusson . pen HR EE 2184 PR SRES 94 


MERS RES nt ect TON 2 CR SE a et b.=n 


a) La tache médiane du deuxième écusson manque ou | 
est étroite, à peine élargie vers l'arrière, par suite 
linéaire. Le prolongement médian de la tache foncée … 
fungiforme de l’écusson préanal atteint presque ou | 
complètement le bord postérieur de cet écusson. Sur … 
les segments moyens, les taches claires médianes IV 
sont un peu plus ou un peu moins larges (ou de même 
largeur) que les taches foncées III. Celles-ci sont forte- … 
ment convergentes en avant, dans la partie cachée par : 
le tergite précédent, et s’y réunissent en une pointe ee 
aiguë. Tache IV des segments moyens, chez les suites 2 
pas plus large que la tache claire IIT. Tache foncée IN 
plus fortement développée. 
5. var. Ribauti Verh. (1). 


b) La tache claire médiane du deuxième écusson est. 

grande ; plus ou moins fortement élargie vers l’arrière, 

par suite, triangulaire; sa pointe atteint presque le 

bord antérieur de l'écusson. Le prolongement médian 

de la tache foncée fungiforme de l’ecusson préanal ke 

n’atteint pas la plupart du temps le bord postérieur, il 

s'arrête au tiers postérieur ou à la moitié de cet écus= | 

son. Sur les segments moyens les taches médianes clai= 

(1) On peut distinguer deux sous-varietés de la var. Ribauti pour | 
désignation desquelles les lettres « et B suffisent : 

«) Individus plus clairs avec les taches claires médianes IV du 

deuxième écusson et de l’écusson préanal étroites. x 


8) Individus plus foncés, dont les taches médianes claires IV du. 
deuxième écusson et de l’écusson préanal sont effacées. | 


GLOMERIS- INTERMEDIA TRISULCATA ROTH 41 


res IV sont très larges, beaucoup plus larges que les 
taches foncées III. Celles-ci sont assez étroites et se 
réunissent également en une pointe dans la partie 
cachée par le tergite précédent. Taches IV, chez les 
adultes, une fois et demie à deux fois plus large que les 
taches claires III, notamment sur les segments moyens. 
Tache foncée I moins fortement développée. 
6. var. beatensis Verh. 


10. —- Les taches foncées III du deuxième écusson sont effacées 
jusqu’à leur pointe antérieure (ou le plus souvent pas 
formées). Ce reste antérieur se trouve dans le prolonge- 
ment des taches foncées obliques IT. Leur ensemble 
forme les deux côtés d’un triangle rectangle délimi- 
tant une grande surface triangulaire claire, médiane. 
De même, sur les segments moyens les taches fon- 
cées [IT sont plus ou moins effacées, les taches foncées II 
sont nettes, les taches foncées I sont faibles et dispa- 
raissent plus ou moins sur les segments postérieurs. Le 
prolongement médian de la tache foncée fungiforme de 
l’écusson préanal n’atteint que le milieu de l’écusson 
ou bien manque complètement. Quand il existe, il est 

divisé en deux branches par une saillie longitudinale du 
fond clair de l'écusson. 
7. var, trianguli n. var. 


Dans ce tableau dichotomique les variétés sont disposées dans 
un ordre tel que nous passons progressivement de la forme la 
plus fortement mélanitique aux individus les plus clairs (var. 
beatensis et trianguli). Au point de vue phylogénétique cet 
ordre doit naturellement être renversé, c’est-à-dire que nous 
passons de la var. trianguli avec des taches foncées faibles et la 


coloration jaune primitive fortement prédominante, à la var. 
beatensis par le renforcement des taches foncées IIT, à la 


42 : D' KARL W. VERHOEFF ; ‘4 
var. Ribauti par un épaississement encore plus grand des taches 4 
foncées et le rétrécissement des taches claires médianes IV. 
Quand les taches foncées s’épaississent encore plus fortement - 
et se relient plus ou moins sur les côtés, nous passons aux for- 
mes, qui paraissent tachées de clair sur fond sombre, chez les- 
quelles les taches IV se rétrécissent d’abord, puis disparaissent 
complètement, de même que les autres taches claires devien- 
nent plus étroites et s’assombrissent. Chez ces dernières formes 
nous pouvons établir des différences sur ce que tantôt (var. gal- 
licorum) ce sont surtout les taches claires III, tantôt (var. 2 
diversa) surtout les taches claires IT qui tendent à disparaître. 
Enfin, nous trouvons quelques individus (aberr. tenebrarum) « 
chez lesquels on ne retrouve plus que des traces plus ou moins 
faibles des taches claires; ils ressemblent à Gl. marginata, 
mais ils ne constituent en aucune façon un passage à cette espèce. … 


Remarque. — Les exemplaires que j'ai nouvellement exami- 
nés ont été également recucillis par le professeur H. Ribaut, à à 
Saint-Béat, dans les Pyrénées centrales, le 29 août et le 8 octo- 
bre, à une altitude d'environ 1.500 mêtres. Ce nouveau lot se 
compose de : 3 

Var. trianguli : 3 Q (long. : 7 1/,-8 1/3") avec 2 stries com- L 
plètes au deuxième écusson. à 

Var. beatensis : 3 © jeunes (long. : 7-10"*),5 Q (long. : 11 1/o- 7 
413 1/0), 2 g' jeunes (long. : 7 1/,-7 1/40) 4:G(long-e gum), 

Var. Ribauti : 1 © jeune (long. : 7mm), 2 © flong. : 9 17, 
411 1/çmm), 9 Gt jeunes (long. : 6 1/,-7 ?/3mm), 1 Gf (long. : Qmm), 


3 DEC. 1907 


SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE 


ET DES SCIENCES BIOL OGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES DE TOULOUSE 


é + 


y 


_ Les séances se nennent. à 8 h. précises du. soir, à l'ancienne 
| Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, 
| leg 4er et 3e mercredi de chaque mois, | 
- du 2me mercredi de Novembre au 3° mercredi de Juillet. 


At” 
: 


_ 


É MM. les Membres sont instamment priés de faire connaître 
: j +". au secrétariat leurs changements de domicile. 


œ 
Adresser les envois d'argent au trésorier, M. DE MONTLEZUN, dr. 
Quai de Tounis, 106, T oulouse. 


SOMMAIRE 


J. CHALANDE. — Notes sur les Myriopodes… L'Tutr 22520R 
E. G. Roques. — Note de parasitologie alpine..........,.. 


Paul Dop et Elie LAZERGES. — Le Galvanotropisme des raci- | 
nes . ....,.... , 


Er le LATE RP ete ie ter ere DORE 


Karl W. VERHOEFF. — Sur des variétés Nate: de 
Gloméris intermedia trisulcata’ Roth’. 


“er Dis SOIENOES BIOLOGIQUES ET FAR 


DE FOULOUSE. 


< 


TOME TRENTE-NEUF. — 1906 


Non TOULOUSE | | 
, INPRIMERIE LAGARDE ET SEBILLE 


2, RUR ROMIGUIÈRES D: 


1906. NRA : 
17, rue de Rémusat. 


de leurs observalions.. PQ. : 


du Comité de publication, a lieu au scrutin secreêt dans la première séance 


‘les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peuvent . être 


obtenir des tirages à part, des réimpressions, mais par l’intermédiaire de. LE 


{rhantillons qu’ils pourront réunir. < 


Extrait du Féleene de là Soctété d Histoire dote & le Toulouse. ds 


Art. 1e". La Société a pour but de former des réunions dans lesquelles Les 
naturalistes pourront exposer'et discuter ei résultats de leurs recherches et 
Art. 2. Elle s’ occupe de tout ce qui a A DorI aux sciences natielles, À 
Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques ‘et his- x”. 
toriques dans leurs applications al Histoire Naturelle, sont également de son 
domaine. AATAS | 1e 


Arî. 3. Son but plus spécial sera d'étudier et de faire connaître la consti- “2e 
ution géologique, le flore, et la faune de la région dont Towquse est le | 
centre. ARS 


Art, 4. La Société s’efforcera d’angmenter les collections du Musée d'His- ï 
toire Naturelle de Toulouse. | | SR 


Art. 5. La Socrété se compose : de Membres-nés — Honoraires — Titu- 
taires — Correspondants: AY 


Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent être présentés ” 
par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrutin secrel par K 14 


4e Conseil d'administration. ; 


Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de 12 fr. Fo 
payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrés Le 
par le Trésorier. 2. 


Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires et 1 
correspondants ; pour les membres titulaires il est de 5 francs. +4 


Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes qu ’après avoi À N 
reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors seulement les membres : 1 
sont inscrits au Tableau de la Société. ; 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d’acquitter son annuité, il perd, après 
deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre dla Président, tous les droiîts 
attachés au titre de membre. À | ET, | 


Art. 18: Le but de la Société étant exclusivement scientifique, : le titre de 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. 


Art. 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési= 1 
dent; 1e et 2° Vicé-présidents ; Secrétaire-général; Trésorier ; 1€° et 2 Bi- 
bliothécaires-archivistes. ) < 


Aix. 31. L'élection des membres du Bureau, du Conseil d ‘administration et 


du mois de décembre. Le Présidentest nommé pour deux années, les autres 
memores pour une année. Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, 


réèlus immé fiatement dans les mêmes fonctions. 


Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles 
s ouvrentle premier merzredi après le {5 novembre, etont lieu tous les fer et 3, 
mercredi de chaque mois jusqu’au 3° mercredi de juiliet inclusivement 


Avt. 39. La publication des découvertes ou études faites par les membres : 
de la Société et par les commissions, a lieu dans ün recueil imprimé aux frais | 
de celle &, sous te titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle : 
de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et La date de sa publication. | 


Art. 41. La société laisse aux auteurs la respousabilité de leurs trayaux et < 
de leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire FORTné devra donc porter la 
signature de l’auteur. -: 3% 


Art 42 Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. f! peut: en. 
Société. A Le e 
Art. 48: Les membres de la Société sont tous invités à ini adresser. les. 


‘Art. 52. En cas de dissolution, les diverses propriétés de la niété, cevien- 
Tront de droit à .a ville de Toulouse. ns EUR CR 


FLORE ALGOLOGIQUE DES ENVIRONS DE TOULOUSE 43 


LA DISTRIBUTION GÉNÉRALE 


ET LE 


DÉVELOPPEMENT PÉRIODIQUE DE LA FLORE ALGOLOGIQUE 


Des Environs de Toulouse, 


Par M. Josepx COMÈRE 


J’ai eu pour but, en publiant la présente Note, de développer 
les conclusions d’un travail plus étendu, paru antérieurement, 
et qui donne les résultats d'observations sur la distribution et 
l’évolution périodique générales des Algues d’eau douce de nos 
environs directs, faites au cours de mes herborisations dans la 
région toulousaine, de l’année 1882 au moment actuel (1). Il 
m'a paru aussi utile de fournir ainsi quelques documents sur 
un sujet spécial qui n’avait pas été, jusqu’à ces derniers temps, 
traité d’une manière suivie. L'étude des rapports qui existent 
entre les conditions diverses des milieux, la répartition et les 
fonctions vitales des microphytes aquatiques, constitue cepen- 
dant un vaste champ de recherches qui commence seulement à 
être exploré et ne peut procurer que des résultats nouveaux et 
intéressants. Les travaux des botanistes algologistes, autrefois 
purement descriptifs et systématiques, s'appliquent maintenant 
aussi à rechercher la solution des problèmrs variés de la vie 
des plantules microscopiques en combinant les résultats fournis 


(1)J. Comèere, Observations sur la périodicité du développement 
de la flore algologique dans la region toulousaine. Bull. Soc. bot. 
Fr., t. LIIT, 1906, p. p. 390-407. 


So0G. D’HIST. NATURELLE DE TOULOUSE. (T. XxxX11), 6] 


MAD TU TN CRE cp l'E DT 4 - 47 LS RC ET AM TA pi ré À e D 
CA 72e + RTS M PAC PUS TUE RE 
| FL 0 SPA sé « Are ADR, 
ri À > o> 


44 + COMÈRE 


par les études floristiques et morphologiques avec les observa- 
tions biologiques. 

La succession périodique et la distribution des Thallophytes 
aquatiques est réglée, en raison du mode de vie de ces orga- 
nismes, par des facteurs bien différents de ceux exigés pour le | 
développement annuel des végétaux Phanérogames. Il doit 


exister pour chaque forme un minimum, un optimum et un S 
maximum de circonstances utiles, qui sont encore inconnues 
par la plupart des espèces. Ce n’est qu’à la suite d'observations 
faites d'une manière suivie dans des localités choisies pouvant 
être visitées commodément, qu’il est possible de reconnaître le 
processus et l’influence des conditions qui déterminent l’évolu- 
ion des formes peuplant une station. Les récoltes successives 
opérées dans le but d'établir le tableau de la végétation aux 
diverses époques du cycle biologique, et par suite la durée de 
l'apparition de chaque forme, ainsi que la date de la formation 


{hi 


de ses organes reproducteurs, doivent durer plusieurs années, 
car les variations qui surviennent dans la composition des flo- 
rules sont intimement liées avec les conditions météorologiques 
locales. | & 

Les facteurs qui règlent la distribution et la périodicité du 
développement des Algues d’eau douce sont nombreux. Si la 
composition chimique du milieu et son action mécanique sont 
les agents principaux qui déterminent la distribution des 
Thallophytes aquatiques, l’évolution successive est surtout » 
réglée par la température et le degré d'intensité de la lumière, 4 
dont les effets utiles ne peuvent être produits qu’à la faveur de 
conditions saisonnières multiples et variables. Ces facteurs 
secondaires, tels que la superficie, la profondeur des milieux ; 4 
la transparence de l’eau, l’action de la pluie et du vent, la € 
constitution géologique des stations, la présence des Phanéro- 
games aquatiques et des arbres riverains, la concurrence vitale. 1 
des espèces, l’influence des animaux et de l’homme jouent 1 
aussi un rôle prépondérant. 4 
Les quelques documents périodiques que j'ai pu recueillir, 


4 
‘ 
- 
+ 
Le 
+ 1e 


1 


#? 


+ FLORE ALGOLOGIQUE DES ENVIRONS DE TOULOUSE 45 


réunis à ceux que Je possédaissur la distribution de nos Algues, 
m'ont permis de donner un aperçu général de l’évolution des 
espèces dans quelques localités spéciales que j'ai pu observer 
plus commodément : le Canal du Midi, les bassins du Jardin 
des plantes et de nos jardins publics, les mares et les fossés de 

nos environs, etc., etc. | 

Pour faciliter l’exposé de mes observations, j'ai divisé nos 
milieux aquatiques en milieux permanents et en milieux pas- 
sagers. 

Les milieux permanents sont constitués par les cours d’eau 
et les réservoirs naturels ou artificiels, dont le niveau reste à 
peu près constant pendant tout le cycle annuel, ils se subdivi- 
sent à leur tour en trois catégories. Dans la première se placent 
les rivières et ruisseaux plus ou moins rapides. Dans la 
seconde, les eaux stagnantes. Les abreuvoirs et les bassins à jet 
d’eau de nos jardins publics, que j'ai dénommés milieux mix- 
tes, en raison de leur nature spéciale, constituent la troisième. 

Les milieux passagers, d’une durée en général assez éphé- 
mère sous notre climat, comprennent les fossés limitant les 
chemins et les champs cultivés, les flaques d’eau et les mares 
et étangs exposés à la dessication estivale. 

Au point de vue de la végétation algologique, le cycle végé- 
tatif annuel peut être aussi approximativement divisé de la 
manière suivante : 

4° Première période vernale de la fin février au commence- 


ment d'avril ; 


2° Deuxième période vernale allant de la mi-avril aü début 
des chaleurs de l'été; 

3° Période estivale durant les mois de juillet et d’août jus- 
qu’à la mi-septembre ; 

4 Période automnale, s'étendant de la mi-septembre aux 
premières gelées de la période hyémale ; 

90 Période hyémale, assez courte pour la végétation algologi- 
que, de la fin de la période automnale au début de la première 
période vernale. 


| 
4% 
Lé 


A6 Le COMÈRE 


Des modifications anormales, résultant des conditions météo- - 
rologiques assez peu stables de notre région, peuvent amener … 
des variations sensibles dans la durée et la progression de ces - 
diverses catégories de saisons. 70) 

Dans les milieux permanents de la première division, dont 
les principaux sont la Garonne et l'Ariège, la rapidité du cou- . 
rant et la faible teneur de l’eau en matières salines sont peu È 
favorables à la végétation des Algues, parmi lesquelles on 
remarque quelques Lemanea, Hydrurus et Cladophora, fixés 
solidement par leurs crampons aux bois des barrages et des . 4 
chaussées et qui se montrent au deuxième début de la deuxième 
période vernale au début de la période hyémale. Des Diatomée 5 
potamophiles, identiques à celles qui abondent dans les torrents — 
des Pyrénées, se développent dans les mêmes stations dès la 4 
première période vernale pour faire place, lorsque la tempéra- 
ture s'élève, aux formes de la plaine, qui persistent sur les 
points où l’action du courant est moins énergique. Les Proto- 
coccoidées, la majeure partie des Conjuguées, les Siphonées, 
le Chaetophorales et les Œdogoniales ainsi que les Diatomées 


+ 


épiphytes, dépourvues de moyens d'attache suffisants, ne peu- 
vent pas se développer dans ces stations. | 1 
Dans les petites rivières à cours lent, le milieu, le plus sou- 
vent trouble, n’est pas très propice, etaux moments favorables, 
on peut récolter pendant les premières périodes vernales, esti=, 
vale et automnale des Conjuguées, des Cladophorales, des. 
Ulothricacées et quelques Diatomées. | 4 
S1 la flore des cours d’eau à courant rapide est relativement - 
très pauvre, il n’en est pas de même de celle de ces sortes ; 
d’étangs situés le long de la Garonne, principalement à Bra- | 
queville et à Fenouillet, et en communication directe avec les à 
eaux du fleuve. Dans ces stations de nature spéciale, mi- -stag- 
nale, mi-fluviale, l'état relativement calme du milieu facilite 
le développement de nombreuses Diatomées et Desmidiées ainsi 3 
qu’en parliculier de certaines espèces de la famille des Volvo= … 
cacées : genres Gonium, Eudorina, Pandorina et de la … 


HA Mt : 


FLORE ALGOLOGIQUE DES ENVIRONS DE TOULOUSE 47 


famille des Protococcacées : genres Coelastrum, Dictyosphae- 
rium;, etc, etc. 

La flore des milieux permanents d’eau stagnante est beau- 
coup plus variée et imfiniment plus abondante. Dans ces sta- 
tions, les Protococcoidées inférieures présentent un cycle de 
végétation ininterrompu, mais plus intense pendant les deux 
premières périodes annuelles. Les Algues filamenteuses : Con- 
juguées, Cladophorales, Confervales, Œdogoniales, Siphonées, 
se développent pendant la deuxième période vernale en sui- 
vant, en général, un processus successif en relation avec leur 
degré d'organisation spécifique. Durant la période estivale, leur 
intensité végétative diminue et leurs organes reproducteurs se 
forment en abondance plus ou moins grande, en rapport avec 
les conditions plus ou moins nutritives du milieu, les eaux les 
plus riches en matières assimilables favorisant le développe- 
ment cellulaire au dépens de celui des organes de reproduction, 
comme l’a démontré Klebs (1) par ses recherches de culture 
expérimentale. Le début de la période hyémale marque nette- 
ment la fin de leur cycle vital. bien que l’action du froid ne 
suspende pas leur vitalité, car les Algues supportent la congé- 
lation du milieu dans lequel elles vivent, pourvu que l’abais- 
sement de température ne soit pas trop brusque. Mais les pre- 
miers jours de la période hyémale marquent assez nettement 
l'arrêt de leur évolution. Les Diatomées se montrent dès les 
premiers jours de la période vernale, leur végétation est favo- 
risée par l’abaissement de la température et la durée de chaque 
forme assez limitée. Après une période de multiplication très 
abondante, le développement successif des diverses formes est 
ralenti, surtout durant la période estivale: 

Le Canal du Midi présentait autrefois une végétation algolo- 
gique très riche et très intense (2). Mais depuis le rachat de 


(1) G. Klebs. Die Bedigungen der Fortpflanzung bei einigen Algen 
und Pilzen, Iéna. 18%. | 
(2) 3. Comère. La flore du Canal du Midi dans la région toulou- 
saine, Comptes rendus du Congrès des Sociélés savantes en 1902, 
Paris, pp. 256-261. 


48 COMÈRE 


cette voie d’eau par l'Etat, le régime des eaux a été modifié 
par l’augmentation du trafic commercial. La manœuvre fré- 
quente des écluses a amené le renouvellement beaucoup plus 


fréquent de la masse liquide, autrefois à peu près stag- 


nante et riche en matières dissoutes, et par suite une diminu= 
tion progressive très sensible de l'intensité végétative et la 


disparition des formes protococcoïdes très communes anté- 
rieurement (1). 
La florule comprend encore parmi les formes dominantes un 


assez grand nombre de Diatomées dont l’évolution se fait dans 


l’ordre suivant : d’abord les formes filamentsuses : Fragillaria, 


Melosira ; puis les espéces libres ou engainées : Navicula, 


Stauroneis, Encyonema. Les épiphytes : Cocconeis, Gompho- 
nema, Epithemia sont d’abord rares et se montrent en abon- 


dance durant la deuxième période vernale, couvrant alors les 
Algues filamenteuses, en particulier les Cladophora, d’une 7 


sorte de feutre de couleur fauve, qui masque leur coloration 


verte et empêche pendant quelque temps leur développement 


actif. 

Le Cladophora fracta Kütz, l’'Oedogonium capillare Kütz 
et le Spyrogyra orbicularis Hass, sont encore assez abonda- 
ment représentés. Ces Algues se développent durant la deuxième 


période vernale. Le Cladophora d’abord, l’'Œdogonium en-. 
suite apparaissent les premiers, le Spirogyra ne se montre 
que plus tard et disparait aussi dès les premières gelées, 4 
en raison de sa sensibilité plus grande à l’action du froid. La 


végétation de ces Thallophytes filamenteux est ralentie pendant 


la période estivale, époque durant laquelle 1ls forment leurs … 


organes reproducteurs. Une partie des Œdogonium et des 


Cladophora transforment leurs cellules en hypnocystes aux 4 


approches de la période hyémale. 
Les Algues ont toujours à peu près fait défaut dans le Canal 


: + 
(1) J. Comère, Diatomées de la Montagne Noire. Bull. Soc bot. 
Fr., voi. LI, 1904, p. 338. à 


FLORE ALGOLOGIQUE DES ENVIRONS DE TOULOUSE 49 


latéral à la Garonne, qui est alimenté par les eaux du fleuve. 
Cette particularité doit être attribuée à la faible teneur de l’eau 
en sels solubles, les conditions mécaniques du milieu étant les 
mêmes que celles du Canal du Midi. 

J'avais déjà constaté cette influence particulière de la compo- 
sition chimique du milieu à propos de la disparition de l’Hy- 
drodictyon utriculatum, autrefois très commun dans la pièce 
d’eau du Jardin des Plantes, qui était alimentée par le Canal 
du Midi (1). La végétation de l’Hydrodictyon a cessée, ainsi 
que celle de beaucoup d’autres espèces, apportées par la con- 
duite d'amenée, lorsque l’on a fait usage de l’eau de la Garonne 
qui ne présente pas les conditions nécessaires au développe- 
ment de certaines Protococcoidées. 

Dans les milieux mixtes, constitués par les bassins de nos 
jardins publics, et intermédiaires entre les stations d’eau cou- 
rante et les stations d’eau stagnante, chez lesquels l’eau agitée 
au centre est calme au fond et sur les bords, la flore comprend 
d’un côté des espèces limnophiles, de l’autre des Diatomées 
potamophiles en grand nombre, des Protococcoidées, quelques 
Conjuguées et des Confervales. Les Cladophorales et 'les Œdo- 
goniales font le plus souvent défaut. Les Protococcoidées qui 
comprennent des formes des genres Pediastrum, Scenedes- 
mus, etc., tapissent le fond des bassins et viennent flotter à la 
surface lorsque se montre le soleil. Leur végétation est ininter- 
rompue pendant la durée du cycle annuel, quoique se montrant 
beaucoup plus active durant les périodes vernales. Elles entrent, 
comme je l’ai montré, pour une bonne part dans l'alimentation 
des Cyprinides qui peuplent ces minuscules pièces d’eau (2). 

Le petit bassin de place Saint-Georges m’a fourni, en parti- 


(1) J. Comère, L'Hydrodictyon utriculatum de Roth et l'Hydro- 
dictyon femorale d’Arrondeau. Bull. Soc. Hist. nat., Toulouse, 1899 
pp. 71-75. 

(2) J. Comère, De l'utilité des Algues dans l'élevage et l’alimen- 
tation des poissons à propos de la florule de l’étang de la Pujade. 
Bull. Soc. hist. nat., Toulouse, 1904, p. 65. 


hi 
CE 


50 COMÈRE . T2 


culier, l’occasion de faire quelques observations intéressantes. 4 
Deux formes principales, une Desmidiée : le Cosmarium punc- 4 
tulatum Bréb. et une Diatomée : l'Encyonema caespitosum … 
Kütz , constituent la majorité de la végétation de cette station à 
mixte. Leur évolution, quoique sensiblement ralentie durant 
la saison froide, dure toute l’année, mais en proportion variable È 
avec le degré thermique extérieur. L’Encyonema prédomine 
pendant la première période vernale, tandis que le Cosmarium, 
qui se montre durant la seconde, est plus abondant pendant le 
reste de l’année, ne diminuant son intensité végétative qu'aux … J 
reprises de la végétation active de la petite Diatomée. Cette # 
florule ne comprend pas de formes protococcoïdes, qui ne se 
montrent que dans les bassins plus profonds, et persiste depuis 
plusieurs années dans les mêmes conditions évolutives. - à 
Les espèces qui peuplent les milieux passagers : 
mares, étangs, fossés bordant les champs et les chemins, ont 
leur durée limitée par les circonstances climatériques et pr 
vent faire défaut au cours de certaines années, ce qui est assez - 
fréquent sous notre climat, lorsque les pluies d’hiver ne ol ‘à 
pas assez abondantes. La flore de ces stations comprend de très - 
nombreuses formes et surtout beaucoup de Conjuguées, de Con- 4 
fervales, d'Œdogoniales, de Siphonées et quelques. Diatomées. »- 
Elle ne présente pas la fixité de composition des stations per- 4 
manentes. Parmi les Conjuguées, on rencontre le plus grand | 
nombre des espèces du genre Spirogyra. Les Desmidiées, en gé-. 


néral peu abondantes dans nos environs, par suite du défaut de 


La < 


* 
"0 


formations tourbeuses et qui se font remarquer par la simpli- 
cité de leurs contours, comptent dans les milieux passagers un 
grand nombre de formes du genre Closterium. Les Diatomées 4 
sont surtout des espèces filamenteuses ou des épiphytes. 3 

Tous ces végétaux thallophytes se développent dans l’ordre 
successif des plantes analogues qui habitent les stations perma- : 
nentes, mais d’une manière beaucoup plus hâtive et dès que le 
degré de température utile se trouve atteint. Elle a lieu sou- 


vent presque simultanément et l'intervalle dans la succession 


FLORE ALGOLOGIQUE DES ENVIRONS DE TOULOUSE 54 


évolutive est peu marquée. Dès que l’eau commence à s’évapo- 
rer, la sporulation, la fructification et l’enkystement, favorisés 
par l'élévation de la température et la concentration du milieu 
s'opère très activement et d’une façon très abondante, nécessi- 
tés par les conditions défavorables de l’évolution et de la con- 
servation des espèces. 

Une grande partie des œufs, des spores et des kystes sont, en 
effet, emportés au loin par les vents après la dessication com- 
plète de la plus grande partie des mares et des fossés. Mais 
beaucoup retombent sur le sol et sont détruits. Une certaine 
proportion peut se déposer accidentellement dans les milieux 
permanents pour y former une flore adventice où dans de nou- 
veaux milieux passagers. Ces derniers pourront, après leur 
reconstitution, leur fournir, ainsi qu’aux organismes qui ont 
séjourné dans ces stations à l’état d’hypnospores ou d’hypno- 
cystes, protégés par la couche de vase desséchée ou par le 
maagma hygroscopique des sels que l'eau tenait en dissolution, 
les conditions nécessaires à leur développement. 

J'espère que les considérations générales que je viens d’ex- 
poser sur l’évolution et la répartition de nos Algues d’eau 
douce donneront une idée de l'importance des problèmes nom- 
breux présentés par la biologie aquatique et encourageront leur 
étude. Les données nécessaires à leur solution ne seront acqui- 
ses qu'après de longues séries d'observations périodiques bien 
documentées et faites dans des stations visitées très fréquem- 
ment et à intervalles réguliers. 


ra 


52 E.-G. ROQUES 


NOTE DE PARASITOLOGIE ALPINE 


Les champignons parasites des plantes des Pyrénées 4 


(TROISIÈME NOTE) 


Par le D' E. G. ROQUES, 
Licencié es sciences naturelles. 


Stilbacée sur rhizomes de Salix herbacea 


Ce champignon a été trouvé sur des rhizomes de Salix her- 


bacea croissant au Pic du Midi. A l’état frais, il était très difficile 


” 


de l’apercevoir parce que ses dimensions très réduites et surtout 4 
sa coloration brune, analogue à celle du rhizome, le confon- 3 
daient avec les corps étrangers de petite taille répandus à la 
surface des racines et adhérant plus ou moins à elles. Après un 
séjour de quelques semaines dans l'alcool, le champignon avait 1 
perdu complètement sa couleur et se présentait alors sous la 
forme de petits points blancs à la surface du rhizome. 
Il appartient au grand groupe des HYPHOMYCÈTES ou MuCÉ- 
DINÉES ou encore FUNGI IMPERFECTI des auteurs. On sait que ce. 
groupe, sorte de purgatoire des champignons encore mal connus, 
renferme tous les champignons dont on n’a vu que les formes … 
conidiennes et dont les organes reproducteurs d'ordre élevé, 
œufs, asques, n’ont pas été observés. à 
” GuéGuEn les définit ainsi : « Ils ont un talle filamenteux 
cloisonné, de taille ordinairement très réduite ou même micros- « 
copique. Leur appareil reproducteur consiste en hyphes plus ou à 
moins différenciées produisant des conidies de formes diverses, 
solitaires ou groupées de différentes manières le long ou à 
l'extrémité du conidiophore ou de ses rameaux. » | 


NOTE DE PARASITOLOGIE ALPINE 59 


Lorsque lappareil conidien consiste en un seul filament 
simple ou ramifié, ces Mucédinées sont dites simples ; lorsqu’au 
contraire 1l se compose d’un faisceau de filaments parallèlement 
accolés en une tige ou massue dont les flancs portent des coni- 
dies, elles sont dites Mucédinées agrégées ou corémiées. 
Cependant une même espèce peut, au cours de son développe- 
menl, affecter successivement l’une et l’autre de ces deux 
formes. 

Les travaux de Matruchot, J. Ray, etc., ont montré l’excessif 
polymorphisme de ces champignons. C’est là une cause de diffi- 
culté et d'incertitude dans la diagnose. 

Beaucoup de ces Mucédinées sont saprophytes, un grand 
nombre sont parasites sur d’autres champignons, sur des végé- 
taux supérieurs et sur des animaux. 

Notre champignon appartient à la famille des STILBACÉES. Le 
caractère essentiel de cette famille est d’avoir des hyphes : 
groupés normalement en corémies (quoique accidentellement 
dans des milieux nutritifs spéciaux d’autres formes puissent 
avoir l’allure corémienne). Comme les hyphes et les conidies 
sont légèrement brunes, nous en faisons une STILBACÉE- 
PHŒOSTILBÉE par opposition aux STILBACÉES -HYALOSTILBÉES 
dont les hyphes et les conidies sont hyalines. 

Les conidies ne sont pas septées, ce caractère nous amène en 
dernière analyse à faire de ce champignon une Stilbacée-Phæos- 
tilbée-A mérosporée. 

Les caractères pie de ce on sont : 


Hyphes groupés en corémie. 
Hyphes et conidies colorées légèrement en brun. 

Conidies isolées, en boules, ellipsoides ou ovoides sans 
stérigmate, formant quelquefois de courts chapelets. 
Tige du coremium munie d’une petite tête d’hyphes au 

sommet et portant les conidies. 
Coremium lisse. 


Ce champignon vit sur les longs rhyzomes traçants de Salix 


54 E.-G. ROQUES es 


herbacea en saprophyte très probablement, comme on l'admet 
pour la plupart des Stilbacées. | ee. 

En même temps, nous croyons devoir appeler l’ attention sur | 
ce fait que ces rhizomes portaient des Mycorhizes ectotrophes 
nettement trifurquées à leur extrémité libre. On sait que. de. | 
telles Mycorhizes ont été surtout. observées par Franck et. 
d’autres auteurs, sur les racines des végétaux forestiers des 
parties basses et subalpines des montagnes. On voit qu elles 


peuvent euvahir aussi les végétaux ligneux des plus hauts | 


sommets. 


Lai 3 LU TER SON ES SEEN 
RE PE ; 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


Séance du 10 janvier 1906. 


Présidence successive de M. ROULE, président sortant, 
et de M. CHALANDE, président pour 1906 et 1907. 


M. Chalande en prenant place au fauteuil de la présidence, pro- 
nonce l’allocution suivante : 


MESSIEURS, 


Les vieilles traditions disparaissent comme les légendes : une 
évolution constante, qui s’est accentuée surtout à l'approche 
de notre nouveau siècle, trouble profondément les vieux usages, 
et emporte un à un les derniers vestiges des coutumes du siècle 
passé. 

Etant comme biologiste partisan de la théorie évolutive, je 
viens, à mon tour, puisque l’occasion se présente, donner un 
accroc aux vieilles coutumes, en ne tenant aucun compte de 
celle qui imposait au nouveau président, de prononcer un dis- 
cours, en prenant place à ce fauteuil. 

En ce faisant, j’atteinds un double but : celui de m’éviter la 
peine de chercher à ne pas vous redire, ici, ce qui se dit à peu 
près dans tous les discours ; et celui de vous épargner la fatigue 
de m’écouter trop longtemps. 

Permettez-moi cependant de vous remercier non seulement 
de l'honneur que vous m'avez fait, mais encore de la marque 


Il COMPTES RENDUS DES SÉANCES Re 


de sympathie que vous venez de me témoigner, et de vous en 
exprimer ma profonde gratitude. L 


Je suis certain d’être ici l’interprète de tous, en remerciant 


vi 


aussi M. Roule, du zèle et du dévouement qu'il a apporté à 


p.. 


notre société, pendant ces dernières années, en multipliant ses … 
efforts pour donner à nos travaux une activité constante. 
Il me laisse, je dois le dire, une tâche bien lourde, car 


M. Roule est un de ces hommes, dont on peut suivre la trace, Et 
mais que l’on ne remplace pas. a 


M” 


Depuis 39 ans que notre Société existe, elle a toujours choisi 


208 


pour la présider des hommes d'une valeur scientifique incon- 
testable et incontestée, qui venaient apporter à la direction de à 
nos séances l'appui de leur savoir et de leur érudition, en même 
temps que par l'influence de leurs grandes relations, ils fai- 4 
saient venir à nous de nouveaux travailleurs. à 


Cette année, rompant avec la tradition, vous avez appelé un = 


humble naturaliste, n'ayant à son avoir que quelques modestes 
travaux, et le dévouement qu’il a pu apporter à notre Société. 

J'y vois un témoignage d'amitié et je vous en remercie sin- M 
cèrement ; mais j'aurais préféré, comme je n’ai cessé de vous 
le dire, depuis quelque temps, qu’un autre plus autorisé que 4 
moi — et ils sont nombreux parmi vous — fut désigné, pour 
remplir une fonction à laquelle mon maigre bagage donnait peu Ë 
de droits. | 

Notre compagnie y aurait sûrement gagné ; car il faut envi- 
sager qu’un nouveau président doit, par ses relations et son 
autorité scientifique, donner un nouvel essor à la Société. Or, . 
depuis les longues années que j'ai passées parmi vous, J'ai 
donné tout ce que je pouvais donner, mon sac est à peu près É 
vide, et je me sens incapable d'imprimer à nos réunions une 
activité plus grande que celle qu’elles ont eue en ces dernières … 
années. #4 

Heureusement, en nommant votre bureau vous avez choisi 
pour m'aider dans ma tâche, des collaborateurs dont la haute | 
compétence pourra suppléer à mon inexpérience, et je compte 


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COMPTES RENDUS DES SÉANCES III 


aussi, Messieurs, sur votre assiduité et sur votre travail pour 
continuer à donner à notre Bulletin la valeur qu'il a déjà 
acquise. 

Une grande dame du dix-huitième siècle, une bourgeoise de 
de Paris, Mn Geoffrin, qui avait le talent de grouper dans ses 
salons, toutes les noblesses de blason, de robe, de plume et 
d'épée, avait fait graver en exergue, sur les Jetons de bronze 
de ses tables de jeux, ces quelques mots : Jlne faut pas laisser 
croître l'herbe sur le chemin de l’amitié. Transformant quel- 
que peu cette devise, je vous dirai : Ne laissons jamais les 
araignées tisser leurs toiles sur le chemin du travail. 
Je vous invite donc à venir dans cette salle, plus souvent et 
le plus nombreux possible, pour n’y point laisser les fileuses 
y tendre leurs fils. Cherchant parmi vos amis de nouvelles 
recrues pour accroître la valeur et le nombre de nos communi- 
cations et de nos mémoires, tâche de réunir ici toute l'élite 
des naturalistes et des biologistes toulousains, Vous le savez, 
Messieurs, La science naît de l’association du travail. 

Je reconnais qu’il est difficile, aujourd'hui, d'attirer vers 
nous de nouveaux collègues ; les Sociétés sont trop nombreuses 
à Toulouse, et la nôtre est trop vieille ! De plus notre tâche 
est le plus souvent très ingrate, nous amassons des documents 
qui ne serviront qu'à nos successeurs. Nous semons, d’autres 
récolteront ! Mais ne nous en plaignons pas : La gloire de 
l’homme n’est pas d'arriver au but: il y parvient rarement 
et quand 1l y arrive, c’est en se servant des œuvres de ses 
prédécesseurs. La vraie gloire est d’entasser des matériaux et 
de marcher au but que d’autres atteindront en se servant de 
nos travaux ! 


M. Louis ROULE fait une communication sur l’Océanogra- 
phie, d’après les études récentes du Prince de Monaco. 

Le Prince de Monaco poursuit, sans se lasser, les importantes 
études qu’il a entreprises sur l’Océanographie. Chaque année, 
il fait une croisière de plusieurs mois ; tous les moments sont 


IV COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


employés à des recherches scientifiques. Ne se bornant plus 
seulement aux dragages des grandes profondeurs, il se livre à 
des investigations approfondies sur les courants marins et les 
courants atmosphériques. Les collaborateurs, au premier rang 
de qui il faut citer M. J. Richard, directeur du musée Océano- 
graphique de Monaco, inventent des instruments nouveaux et 
perfectionnent les anciens, afin d'obtenir des résultats aussi 
exacts que complets. En ce qui concerne plus spécialement le- 
monde animal, l’une des notions les plus intéressantes, parmi 
celles qui découlent de tels travaux, porte sur les êtres bathypé- 
lagiques. Ces derniers, variés et nombreux, habitent les cou- 
ches d'eau comprises entre les zones superficielles et le fond de 
la mer. 


M. JuPPONT fait la communication suivante sur le Rôle des 
sciences naturelles dans le groupement des connaissances 
humaines : 


M. Juppont appuie son étude sur la distinction fondamentale 
suivante : 

La connaissance peut se diviser en deux ordres principaux ; 
le premier résulte de l'observation des réalités dont l’existence 
et les propriétés existent hors de nous ; elle conduit à l’énoncé 
de lois, de principes dont l’exactitude se perfectionne sans cesse 
avec le progrès scientifique; le résultat de cet ordre de connais- 
sances, qui est celui des sciences naturelles est le vrai, dont le 
caractère est d'évoluer dans le temps avec la perfection des 
moyens d'observation. Le deuxième ordre de connaissance 
aboutit à la mathématique qui relie des concepts abstraits, 
c'est-à-dire des résultats de perceptions que notre intelligence a 
dépouillés de tout l'inconnu que contiennent les réalités ; les 
objets des mathématiques sont des données dont la structure 
conventionnelle, imaginée par nous, les rend invariables dans 
le temps; c’est pourquoi les nombres et leurs liaisons restent 
toujours identiques à eux-mêmes et une fois connue, la loi ma- 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES Ÿ 


thématique ne peut plus être modifiée, puisqu'elle contient la 
totalité de connaissance qu’elle peut exprimer ; les faits numé- 
riques n’évoluent donc pas ; ce caractère de stabilité en faitune 
connaissance d’une nature spéciale que M. Juppont désigne par 
le nom de survérilé et son résultat par le nom de survrai. 

C’est à l’aide des survérités, issues de l’observation, que nous 
devons aborder l’étude de toutes les sciences, car partout nous 
trouvons le nombre, le temps et l’espace qui sont les objets de 
l'étude directe de la mathématique. | 

Ces connaissances survraies sont la clef qui permet de péné- 
trer dans le domainescientifique que depuis Bacon, d’Alembert, 
Comte, Spencer, etc... on essaie de classer, c’est-à-dire de 
ranger aussi méthodiquement que possible en s’appuyant sur- 
tout sur les différences qui distinguent les sciences les unes des 
autres 

Abandonnant ce procédé pour ainsi dire analytique, M. Jup- 
pont présente un tableau des sciences qui met leurs liaisons en 
évidence ; c'est en quelque sorte une synthèse du domaine 
scientifique. 

Comme l’observation des phénomènes naturels est la base 
de toute connaissance, il en résulte que les sciences naturelles 
sont le centre des liaisons qui existent entre des différentes 
branches de notre savoir. 

Astronomie, minéralogie, biologie, psychologie, sont les 
assises fondamentales de l’édifice. | 

La mathématique et l'astronomie (en acceptant lesthéories de 
M. Juppont sur !a masse), conduisent à la mécanique ; celle-ci 
à l'énergétique et à toutes ses applications, médecine, météoro- 
logie, technologie, hygiène, agriculture, zootechnie, etc. 

La sociologie, la politique et leurs dérivées : morale, législa- 
tion, pédagogie, résultent des relations des peuples et des indi- 
vidus. 

Les faits, considérés exclusivement au point de vue numérique, 
conduisent à la statistique ; les relations avec l’espace récupéré, 
par rapport à la Terre, conduisent aux sciences géographiques, 


SoG. D’HIST. NATURELLE DE TOULOUSE. (T. XX311). 6 


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ŸI COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


tandis que l’évolution dans le temps, de chaque domaine de 
notre savoir constitue son histoire. 

De ces considérations résulte un faisceau continu de l’état 
actuel de nos connaissances qui présente deux aspects, le côté 
scientifique, ensemble raisonné de leurs liaisons objectives ; le 
côté artistique ou emploi méthodique des données acquises par 
les sciences, en vue de la réalisation d’un objet façonné par la 
main de l’homme. 

La représentation graphique de cet ensemble montre nette- 
ment que les sciences naturelles sont au centre de ce groupe- 
ment, que par suite elles sont le point de départ de tout le savoir 
humain. 


Séance du 24 janvier 1906 


. 


Présidence de M. CHALANDE, président. 


M. BERNÈ», présenté par MM. Chalande et de Lastic, est 
nommé membre titulaire. 


M. DE REY-PAILHADE analyse le récent Traité de la Vinifica- 
tion moderne, par Philippe Malvezin. 

Les gros livres sont souvent bons, mais les petits sont géné- 
ralement meilleurs. M. Philippe Malvezin, chimiste œnotechni- 
cien, a écrit un petit traité de 30 pages où, sans langage par 
trop technique et sans formules chimiques, 1l expose clairement 
les principes scientifiques pour produiredes vins sains, de bonne 
conservation et au bouquet fin et délicat. 

L'auteur fait observer avec beaucoup de raison que le moût 
de vin étant un composé essentiellement contaminable, on doit 
le manipuler avec autant de propreté que possible pour éviter 
les germes étrangers. 

La pratique de la fermentation et les diverses maladies sont 


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COMPTES RENDUS DES SÉANCES VIi 


passées en détail ; les moyens préventifs ou curatifs sont indi- 
qués dans chaque cas. 

L'admirable leçon de Pasteur a prouvé, comme dit M. Mal- 

_ vezin, € quen vini-viticulture, plus peut-être que partout 

ailleurs, hors de l'hygiène rationnelle des fermentations et des 

soins aseptiques, en un mot : hors de la Science, il n’y a pas de 

salut! » : : | 


Séance du 7 février 1906 


Présidence de M. CHALANDE, président. 


M. Comère fait don à la Société de son travail sur les Diato- 
mées de la Montagne notre. 


M. de REY-PAILHADE fait une communication sur le philo- 
thion et le pseudo-philothion, qu'il résume ainsi : 

En étendant de l’albumose d'œuf de poule de 20 fois son 
poids d’eau, et en acidifiant très légèrement, on obtient une 
solution de philothion. Cette liqueur, chauffée à l’ébullition, 
donne un précipité d’albumine insoluble dans l’eau. Ce préci- 
pité, qui est un dérivé insoluble, donne de l'hydrogène sulfuré 
avec le soufre à 400 et à des températures supérieures. 

Le philothion soluble ou vrai est un ferment soluble hydro- 
philothion n’est plus un ferment soluble de nature diastasique. 

Plusieurs faits déjà connus plaident en faveur de cette 
manière de voir. 


Séance du 7 mars 1906. 
Présidence de M. CHALANDÉ, président, 


Comme introduction à un travail d'ensemble sur les cham- 
pignons parasites des plantes des Pyrénées, M. ROQUES étu- 


V£II COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


die trois champignons parasites recueillis au Jardin botanique 
du Pic du Midi. Cesont : 


Fusicladium aronici sur  Aronicum scorpioides. 

Melampsora farinosa sur  Salix retusa. | 
Hutchinsonia alpina. 

Synchytrium aureum sur © Galium cæspitosum. 


Oxytropis pyrenaica. 


Séance du 4 avril 1906 


Présidence de M. CHALANDE, président. 


M. MAUREL fait une étudesur l'attitude des animaux comme 
moyen de régulation thermique. Il montre que les animaux à 
sang chaud, sous l’influence de la température extérieure, peu- 
vent changer leur forme, tantôt en la rapprochant d’une sphère 
et tantôt d’un cylindre plus allongé que celui auquel corres- 
pond leur forme habituelle; la surface cutanée est diminuée 
dans le premier cas, augmentée dans le second. Sous l'influence 
de ces changements de forme modifiant l’étendue de la surface 
cutanée, les quantités de chaleur perdues par cette dernière sont 
sûrement modifiées, 


Séance du 2% mai 1906 


Présidence de M. CHALANDE, président. 


M. ROQUES, poursuivant ses travaux sur les champignons 
parasites des plantes alpines, a étudié la maladie de Saxifraga 
muscoïides récolté en juillet au Pic du Midi. Cette maladie, se 
traduisant par l'existence à la face supérieure des feuilles de 
taches d’abord jaune clair, circulaires et nettement circonscrites, 
puis foncées et envahissant toute la feuille et même les tiges, 


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COMPTES RENDUS DES SÉANCES IX 


est due à un champignon ascomycète, Pyrenophora chrysos- 
pora var. glacialis. C’est la première fois que ce champignon 
est signalé dans les Pyrénées. 


MM. Paul Dop et Elie LAZERGES présentent à la Société un 
travail sur le Galvanotropisme des racines. Ils font l'historique 
complet de la question et exposent leurs expériences sur les 
racines de l'orge. Ils montrent que pour des courants faibles la 
courbure des racines a lieu vers le pôle négatif, et pour des cou- 

 rants forts vers le pôle positif. [ls pensent que ces phénomènes 
ne peuvent s'expliquer que par le mouvement des ions libérés 
dans les électrolytes par le passage du courant électrique. 


Séance du 16 mai 1906 


Présidence de M. CHALANDE, président. 


M. de Lasric signale la présence du Sedum spurium dans 
le Tarn-et-Garonne. Cette espèce, anciennement indiquée par 
le naturaliste voyageur Buxbaumius comme croissant en 
Asie Mineure, décrite par Biebensten en 1816 dans sa flore 
des provinces du Caucase, récemment mentionnée parmi les 
plantes du canton de Zurich, a été trouvée sur trois murailles 
et deux rochers calcaires dans le canton de Caylus (Tarn-et- 
Garonne). C’est bien sur les mêmes rochers calcaires qu’on l’a 
trouvé au Caucase, à une altitude à peu près correspondante, et 
sur de vieux murs dans le canton de Zurich. 


_ Donc cette plante, en outre de son caractère éminemmen 
calcicole (elle choisit les vieux murs et les roches calcaires), 
offre un caractère à la fois méditerranéen (Caucase et Asie 
Mineure) et alpin (montagnes de la Suisse). 

Si nous songeons maintenant que la flore de Saint-Antonin, 
canton limitrophe de Cavlus présente une flore très mélangée, 
ayant de grandes affinités avec la flore méditerranéenne (voir 


X COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


un article de M. Lamic, paru en 1902, dans le Bulletin de la 
Société d'Histoire Naturelle de Toulouse) et que d'un autre 
côté elle renferme des espèces alpines, nous ne devons pas être 
trop surpris d’y rencontrer le Sedum spurium qui semblerait 
être une espèce de transition entre les deux flores. On pourrait 
se demander si cette plante est spontanée dans le Tarn-et- 
Garonne :-.elle vient sur les rochers. Mais nous l'avons trouvée 
sur de vieilles murailles! Ne se serait-elle pas échappée de 
quelques jardins ? Il faudra donc rechercher cette plante dans 
d’autres points de pays et dans les mêmes points bien caracté- 
risés de terrain liasique ; si nous l’y retrouvons, aucun doute 
ne sera plus possible en faveur de sa spontanéité et elle nous 
fournira ainsi une sorte de repère géologique. | 

lisons enfin que les récents travaux des botanistes russes 
sur le Caucase nous montre la répartition de cette plante dans 
ce pays, et que ses principales affinités botaniques semblent y 
confirmer son caractère si nettement calcicole. 


M. L. JAMMES fait une communication sur Le rôle de la 
coque ovulaire dans l’évolution des vérs parasites. 


Au début de leur existence, les Helminthes sont inclus dans 
une coque servant à les protéger contre l’action du milieu exté- 
rieur. Dans de précédentes recherches l’auteur avait décrit 
plusieurs expériences propres à montrer la résistance des œufs 
de Nématodes lorsqu'ils sont plongés dans des solutions variées 
(acide acétique, acide phénique, acétate et chlorure de cuivre, 
alcool, etc). Les résultats étaient d’ailleurs en concordance 
avec les observations de Van Beneden, Verloren, Davaire, 
Baillet, Hallez, etc. 


On a invoqué, depuis, pour expliquer la puissance protec- 


trice de la coque, des phénomènes de tension superficielle. 


L'expérience prouve que cette interprétation ne suffit pas dans 
un grand nombre de cas. En réalité, tout parait se passer 
comme s'il s'agissait d’une action osmotique. Les conditions 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES XI 


des actions qui se manifestent peuvent, en effet, être ramenées 
à celles-c1 : 

4° Une substance ovulaire à structure sensiblement cons- 
tante ; 2° Des liquides de composition variable, représentant le 
milieu ambiant ; 3° Entre les deux, une cloison dont la per- 
méabilité change avec les conditions extérieures. 

La mise au point de l’étude de la coque des œufs des Helmin- 
thes a une réelle importance, car la destinée de l'embryon dé- 
pend, en grande partie, des facilités plus ou moins grandes que 
cette membrane offre aux échanges avec l’extérieur. 


Séance du 20 juin 1906 


Présidence de M. CHALANDE, président. 


M. le Dr KARL VERHOEFF (de Dresde), présenté par MM. Cha- 
lande et Ribaut, est nommé membre correspondant. 

M. J. CHALANDE, rappelle et développe la loi de l’imparité 
du nombre des paires de pattes chez les Myriopodes, loi qu'il 
a déjà signalée dans un travail présenté, en 19092, à l’Académie 
. des sciences de Toulouse. Chez les Chilopodes, on ne trouve au- 
cune exception à cette loi, tandis que les Polyzoniidæ et les 
Symyhiles y échappent. Chez les Chordeumidæ et les Iulidæ 
on trouve de nombreuses exceptions par suite de l'existence, 
dans la partie postérieure du corps, d’anneaux ne portant qu’une 
paire de pattes au lieu de deux. 

Cette loi, qui découle du mode de développement postem- 
bryonnaire, peut se schématiser de la manière suivante: nombre 
de paires de pattes = 1 + x 2, ou mieux, pour faire ressortir 
la parenté des Myriopodes avec les Hexapodes, 3 + x 2. 


XII COMPTES RENDUS PES SÉANCES RS 


Séance du 4 juillet 1906. 


Présidence de M. CHALANDE, président. 


M. CHALANDE présente quelques observations d’ordre général . 
au sujet des Myriopodes. A la suite de sa précédente commu- 4 
nication sur la « loi de l’imparité des segments pédigères des … 
chilopodes », la question suivante lui a été posée : Doit-on … 
considérer les anneaux des diplopodes comme formés par la 4 
soudure de deux somites primitivement séparés, ou considérer 
les sesments des chilopodes comme des somites primitivement … 
soudés deux à deux ? Si l’on considère, d’une part, la place 
relative des diplopodes et des chilopodes dans l'échelle animale 
et, d'autre part, le mode de développement post-embryonnaire k 
d'un certain nombre de chilopodes, on est obligé d'admettre 
que l’anneau simple des chilopodes provient du dédoublement ë 
d'un anneau primitif, ce dédoublement étant resté imparfait 
chez les diplopodes. 

L'auteur fait ensuite quelques remarques au sujet du seg- 
ment pédigère anal des chilopodes. Ce segment est en realité | É 
double, c'est-à-dire composé de deux somites, l’un, le pénul- à 
tième, portant la dernière paire de pattes et l’autre, le dernier, 
présentant l'orifice anal accompagné suivant les sexes de palpe 
génitaux ou de pattes génitales. Chacun de ces deux segments - 
possède comme les précédents un ganglion nerveux, de sorte 
que le nombre des ganglions est toujours supérieur d’une unité 
à celui des segments pédigères. 


L'auteur termine par des considérations sur le développement + E- 
post-embryonnaire des myriopodes. Le myriopode adulte com- ; 
prend deux parties distinctes et généralement nettement dei 
mitées : 

1° Une partie d’origine ovulaire, le prosome, conformée pour 
la conservation de l’irdividu ; 1% # 


Vi LL 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES XIII 
20 Une partie d’origine gemmaire, le métasome, organisée 
pour la propagation et la conservation de l'espèce. 


Séance du 15 novembre 1906 


Présidence de M. CHALANDE, président, 


M. le Secrétaire général communique, au nom de M. Joseph 
Comèr£, un travail ayant pour titre : De la Distribution géné- 
rale et de la Périodicité du développement de la Flore algo- 
logique dans les environs de Toulouse. 

A la suite de ses observations générales et de l'étude particu- 
lière de l’évolution biologique de quelques espèces habitant des 
localités choisies et visitées fréquemment, M. Comère a essayé 
de démontrer que, si la distribution générale des algues d’eau 
douce de nos environs est déterminée par l’action mécanique 
des divers milieux passagers et permanents, la succession de 
leur développement annuel est réglée par l'influence thermi- 
que des diverses périodes saisonnières qu'il divise en 1'e et 2e 
vernales, estivale, automnale et hyemale. 

Les milieux permanents à cours rapide, en raison de l’in- 
fluence du courant et de la faible teneur de l’eau en matières 
nutritives sont peu favorables à la végétation des chlorophycées 
qui se montrent de la deuxième période vernale au début de la 
période hyemale. Des diatomées potamophiles, identiques aux 
formes pyrénéennes, se développent sur les barrages pendant la 
première période vernale. 

Dans les milieux permanents d'eau stagnante, la flore est très 
varlée, abondante et d'une fixité relative. Les chlorophycées 


supérieures filamenteuses croissent de la deuxième période 


vernale à la fln de la période automnale, en suivant un pro- 
cessus périodique en relation directe de leur degré d’organisa- 
tion spécifique. Pendant la saison estivale, leur végétation est 
ralentie. Ces formes inférieures protococcoïdes sont plus ou 


XIV COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


moins abondantes durant tout le cycle auquel le développement 
des diatomées est caractérisé par la durée limitée de l’appari- 
tion des diverses espèces, qui se succèdent dans un ordre dé- 
terminé par l’élévation progressive de la température du mi- 
lieu. Elles sont particulièrement abondantes durant les 
périodes vernales. 


Les milieux mixtes : bassins à jet d’eau, abreuvoirs, etc., 


montrent un mélange d'espèces limnophiles et potamophiles 
dont l’évolution se fait dans les mêmes conditions que celle des 
formes correspondantes des milieux à cours rapides et des mi- 
lieux stagnants. 


Les nombreuses formes qui peuplent les milieux passagers : 


petites mares, fossés, etc., ont leur durée limitée par les in- 
fluences climatériques. La flore de ces stations est très 


variable et les plantes qui se succèdent dans l’ordre des formes 


correspondantes des milieux permanents, présentent une végé- 
tation beaucoup plus hàtive. En raison de la faible profondeur 
de ces stations particulières, le réchauffement de l’eau au degré 


_utile est plus rapide et par suite l'intervalle dans la succession 


évolutive des diverses espèces très peu marquée. 


Séance du 5 décembre 1906 
Présidence de M. CHALANDE, président. 


Elections du Bureau pour l’année 1907. 


Après vote conforme aux statuts de la Société, le bureau pour 
1907 est ainsi constitué : 


Président : MM. J. CHALANDE. 
Vice-présidents : JAMMES et PAQUIER. 
Secrétaire général : RIBAUT. 

Secrétaire adjoint : GABELLE. 
Trésorier : DE MONTLEZUN 
Bibliothécaire-archiviste : DE LaASTIC. 


Conseil d'administration : MM. CARALP et DE REY-PAILHADE. 


Comité de publication : MM. ABELOUS, GARRIGOU, LAMIC, ROULE. 


«1 


—# 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES XV 


M. L. JAMMES fait une communication sur ses recherches 
pouvant servir à éclairer nos connaissances sur la constitu- 
tion physique du protoplasme. Les études expérimentales, en 
cytologie, ont servi à montrer, entr'autres choses, la faculté que 
possède le protoplasme de pouvoir subir des modifications de 
structure assez étendues sans perdre ses propriétés vitales. À ce 
propoz, Gurwitch, notamment, a exposé, dans un travail récent, 
de très curieuses expériences {Anat. Anzeig, 1905). 


M. Jammes, au cours des recherches qu’il poursuit en colla- 
boration avec M. Martin sur le déterminisme du développement 
des Helminthes (Voir : C. rend. Ac. des sc., 2 et 16 juillet 1906), 
a eu l'occasion de faire l'expérience suivante : des œufs d'Ascaris 
vitulorum Gœze, sont placés dans une solution d’acide lactique 
à deux millièmes maintenue à 37°5. Bientôt, la plupart de ces 
éléments présentent un commencement de segmentation. Mais 
celle-c1 ne tarde pas à être interrompue; la coque s’épaissit con- 
sidérablement, et le contenu ovulaire se gonfle au point d’at- 
tendre huit à dix fois son volume initial. Les alvéoles proto- 
plasmiques se distendent et l’œuf tout entier prend l'aspect 
d’une éponge fortement imbibée par une abondante absorption 
de liquide. 

Si, au cours de cette expérience, la coque, sollicitée par la 
poussée interne, vient à éclater, l’ovule, mis à nu, absorbe une 
nouvelle quantité de liquide lui permettant d'atteindre jusqu'à 
trente fois son volume initial. À ce degré d’extension les parti- 
cules protoplasmiques sont dissociées d’une façon définitive. 


Mais, si l’on transporte les œufs qui ont conservé leur coque 
tout en ayant déjà un volume anormal, dans une solution 
d'acide lactique plus concentrée, capable de récupérer une par- 
tie de l’eau ovulaire, à 10 p. 1000 par exemple, tout se rétablit. 
Le protoplasme reprend son volume initial et la segmentation 
se poursuit. 


Ces manifestations découlent de l'intervention de phénomè- 
nes osmotiques ; l'étude de ces derniers dans leurs rapports avec 


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XVI COMPTES RENDUS DES SÉANCES 
les actes vitaux, est appelée à jeter un Jour spécial sur le fonc- 
tionnement intime du protoplasme. | 


Séance du 19 décembre 1906 


Présidence de M. CHALANDE, président. 


M. Paul Dop, soumet à la Société quelques remarques sur 
le mouvement des panicules de divers Verbascum. Il rappelle 


d’abord le fait suivant, déjà signalé par notre confrère M. de = 
Lastic, à savoir qu’un choc brusque sur la base de la tige d'un 
Verbascum détermine une courbure du sommet de la hampe 
florifère ; en outre, cette courbure se fait toujours du côté qui 
a reçu le choc. M. Dop pense qu'il est possible d’expliquer ce 
curieux phénomène par les observations faites par le physio= “4 
logiste J. Ch. Bosc, et publiées récemment dans l'ouvrage sui- 
vant : Plant response as a means of physiological investi- E 
gations, 1906. Cet auteur montre que dans les entrenœuds de 4 
Cuscute, de Datura, etc., la contraction du protoplasma et, 4 
par conséquent, des tissus, est la réaction normale des végétaux : 
aux chocs, aux excitations électriques ou chimiques. Si l’on 
admet l'existence de cette contraction dans les tiges de Ver- 
bascum soumises à un choc, il est facile de voir que cettecon- 
traction se généralisant sur toute la surface d’un côté de la É 
tige, amënera une courbure du côté qui a reçu le choc. M Dop 
se propose, d'ailleurs, de faire sur ce sujet de nouvelles ex pé- 
rlences qui seront soumises à la Société. 


M. ROQUES présente un champignon trouvé sur des rhizomes E 
de Salix herbaceu croissant au Pic du Midi. Ce champignon 
du groupe des Mucédinées, appartient à la famille des Stilba- : 
cées, section des Phæostilbées, tribu des Amérosporées. 


Ses caractères sont : 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES XVII 


Hyphes groupées en corémie; Hyphes et conidies colorées 
légèrement en brun; Conidies isolées, en boules, ellipsoides 
ou ovoides sans stérigmate, formant quelquefois de courts 
chapelets. Tige du coremium munie d'une petite tête d'hy- 
phes au sommet et portant les conidies. Coremium lisse. 

Ces rhizomes de Salix herbacea portaient aussi des myco- 
rhizes ectotrophes trifurquées à leur extrémité libre. De telles 
mycorhizes ont été rarement signalées sur les racines de plantes 
des hauts sommets. 


LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES 


Société académique des sciences et arts, à Saint-Quentin. 
Académie d’'Hippone, à Bône. 

Société d’émulation, à Moulins. 

Revue scientifique du Bourbonnais, à Moulins. 

Sociète des lettres, sciences et arts, à Nice. 

Société ariégeoise des sciences, des lettres et arts, à Foix. 
Académie d'agriculture et des sciences, à Troyes. 
Société des sciences et des arts, à Carcassonne. 

Société scientifique de l'Aude, à Carcassonne. 

Société des lettres, sciences et arts, à Rodez. 

Société de géographie, à Marseille, 

Société linnéenne de Normandie, à Caen. 

Académie de La Rochelle. 

Société d'Histoire naturelle, à Pons. 

Société archéologique, à Brives 

Académie des sciences et belles lettres, à Dijon. 

Société des sciences historiques et naturelles, à Semur. 
Société d'émulation des Côtes-du-Nord, à Saint-Brieuc. 
Société d'émulation, à Montbéliard. 

Société départementale d'archéologie, à Valence. 

Société académique, à Brest. 

Académie de Nimes. 

Société d'études des sciences naturelles, à Nîmes. 
Société scientifique, à Alais. 

Société des sciences physiques et naturelles, à Bordeaux. 
Société de géographie commerciale, à Bordeaux. 


RAR IR Ra NE PET ere ec Mn TI RE ER EE NA 
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<< LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANCES 4 


Société linnéenne, à Bordeaux. 

Société d’études des sciences naturelles, à Béziers. 
Société archéologique, scientifique. à Béziers. 

Académie des sciences, à Montpellier. 

Société de géographie, à Montpellier. 

Société de statistique des sciences nautrelles, à Grenoble. 
Académie delphinale, à Grenoble. 

Société d'émulation, à Lons-le-Saulnier. 

Société d'agriculture, industrielle, scientifique, à Saint-Etienne. 
Société académique, à Nantes. 

Société des sciences naturelles de l'Ouest, à Nantes. 
Société des sciences et des lettres, à Blois. 


. Société d'agriculture, Sciences et belles lettres, à Orléans 


Société de Borda, à Dax. 

Société des études scientifiques, à Cahors. 

Société d'agriculture, sciences et arts, à Agen. 

Société d'agriculture, industrielle, scientifique à Mende. 

Société des études scientifiques, à Angers. 

Societé des Sciences naturelles, à Cherbourg. 

Société d'agriculture, d'archéologie et d'histoire naturelle de la 
Manche, à Saint-Lô. 

Société polymatique, à Vannes. 

Société des sciences naturelles, à Reims. 

Société d'agriculture, à Châlons. 

Société des sciences et arts, à Vitry-le-François. 

Académie Stanislas, à Nancy. 

Société nivernaise des sciences, à Nevers. 

Société d'agriculture, sciences et arts, à Douai. 

Société dunkerquoise, à Dunkerque. 

Société géologique du Nord, à Lille. 

Revue biologique du nord de la France, à Lille. 

Académie d'archéologie, sciences, à Beauvais. 

Académie des sciences, belles lettres et arts, à Clermont-Ferrand. 

Société des sciences et arts, à Bayonne. 

Société Ramond, à Bagnères-de-Bigorre, 

Société agricole, sciences et littérature à Perpignan. 

Société des sciences, lettres et arts, à Pau. 

Académie des sciences, belles-lettres et arts, à Lyon. 


LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES XXI 


Société d'agriculture, histoire naturelle et arts, à Lyon. 
Société botanique, à Lyon. 

Société Linnéenne, à [ yon. 

Société des sciences naturelles, à Tarare. 

Académie de Mâcon. 

Société d'agriculture, sciences et arts, Le Mans. 
Académie des sciences, belles-lettres et arts, à Chambéry. 
Comité ornithologique international, à Paris. 

Société de Spéléologie, à Paris. 

. Feuille des jeunes naturalistes, à Paris. 

Société d'anthropologie, à Paris. 

Société des sciences naturelles de l'Ouest, à Paris. 
Société entomologique, à Paris. 

Société géologique. à Paris. 

Société de botanique, à Paris. 

Société philomatique, à Paris. 

Société des sciences naturelles et médicales, à Versailles. 
Société havraise d’études diverses, au Havre. 

Société géologique de Normandie, au Havre. 

Société géologique des amis des sciences naturelles, à Rouen. 
Société industrielle, à Rouen. 

Académie des sciences, belles-lettres et arts, à Amiens. 
Société linnéenne du nord de la France, à Amiens. 
Académie des sciences, belles-lettres et arts, à Montauban. 
Société des études scientifiques, à Draguignan. 

Société d’émulation, à Epinal. G 

Société des sciences historiques et naturelles, à Auxerre. 
Société belfortaise d’émulation, à Belfort. 

Entomological society of London, à Londres. 


# Geological society of London, à Londres. 


Académie royale des sciences, lettres, beaux-arts, à Bruxelles. 
Société entomologique de Belgique, à Bruxelles. 

Société belge de microscopie, à Bruxelles. 

Société royale belge de géographie, à Bruxelles. 

Société de géographie d'Anvers. 

Société géologique de Belgique, à Liège. 

Musée du Congo, à Bruxelles. 

 Societad geografica, à Madrid. 


Soc. L’HIST NATURELLE DE TOULOUSE (T. X1XIx). 7 


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GE DRE Lo ae … Fa bd CE Æ Ha À APR Per 
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XXII LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES 


Institut royal grand-ducal de Luxembourg. 

Societa italiana di scienze naturali, à Milan. 

Societa dei naturalisti, à Modena. 

Societa toscana di scienze naturali, à Pise. 

Academia delle scienze dell instituto di Bologne, à Bologne. 

Comitato geologico d’Italia, à Rome. 

Societa veneto-trentina di scienze naturali, à Padova. 

Societa entomologica italiana, à Firenze. 

Societa romana per gli studi zoologici, à Rome. 

Revista di pathologia vegetale, universita di Camerino. 

Entomologisk tidskrift, à Stockolm. 

Geological institution of Upsala, à Upsala. 

Societad de instruccao, à Porto. 

Commissao dos trabalhos geologicos de Portugal, à Lisbao. 

Société impériale des naturalistes de Moscou, à Moscou. 

Académie des sciences, à Saint-Pétersbourg. 

Sallskapets pro flora et fauna fennica, à Helsingfors. 

Société vaudoise des sciences naturelles, à Lausanne. 

Institut national genevois, à Genève. 

Schweizerische Naturforschen Gesellschaft, à Bâle. 

Société muritienne du Valais, à Aigle. 

Schweizerische Naturforschen Gesellschaft, à Zurich. 

Société fribourgeoise des sciences naturelles, à Fribourg. 

Société helvétique des sciences naturelles, à Genève. 

Société des sciences naturelles, à Fribourg 

Naturhistorischen Gesellschaft in Colmar, à Colmar. 

Bibliotheca zoologica Universität Halle, à Leipzig. 

- New-York state museum, à New-York. 

New-York academy of sciences, à New-York. 

3eological and natural history survey of minesota, à Minneapolis- 
Minesota. 

Academy of natural sciences of Philadelphia, à Philadelphia. 

American monthly microcorical journal, à Washington. 

Connecticut academy of arts and sciences, à New Haven, Connecticut. 

Rochester academy of sciences, à Rochester. 

Smithsonian institution, à Washington. 

United states national museum, à Washington. 

United states geological survey, à Washington. 


LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES XXIII 


Second geological survey of Pensylvania, à Harisburg Pensylvania. 
American academy of arts sciences, à Boston. 

Boston society of natural history, à Boston. 

Davenport academy of natural sciences, à Davenport, Iowa. 
Wisconsin academy of sciences, arts and lettres, à Madison. 
Meriden scientific association, à Meriden Connecticut. 
Missouri botanical garden à Saint-Louis. 

Wisconsin geological and natural history survey, à Madison. 
Nova scotian institute uf science, à Halifax. Nova Scotia. 
Instituto fisico geografico nacional à San José de Costa Rica. 
Academy nacional de ciencias en Cordoba, à Buenos-Ayres. 
Archivos de museo nacional, à Rio-de-Janeiro. 

Société scientifique du Chili, à Santiago. 

Museo nacional de Montevideo, à Montevideo. 

Madras gouvernement museum, à Madras. 

Société allemande, Yokohama. 

Societas geologica tokyonensis, à Tokyo. 


TABLE DES MATIÈRES 
DE L'ANNÉE 1906. 
due 10 janvier. ...: :......,.,. #1, 1. 
— DETENTE PP TERRE SRE RO ne ES 
= 5 SIC RER OS 
-— T'NRE TE RER PR NT EE TAN dE 
— DEN DAT Se EU DE A RO PL Re - 
— DR A A nerx cioer SMe mUt 0 
— RS US TER Do De es de dee e 
— AP NOR PR 0, et lient min 
_ Aquillet HEART CNE SON EEE ES 
— POANOMANADTE NS ne ne en ane nés den ee à do 
— PERDRE ENT Te as ere ne edge à 
— LE NUE IN ER CNRS EE PE A EE 
Liste des membres au 1* juillet 1906................ 
Admission de nouveaux membres.................. 
Dmposion du Bureau de 1906: ....:.:............. 
M chon du bureau de 1907...::.::......,...,..:... 
Liste des Sociétés correspondantes. ........... Fee 


A do  .......... 


XXVI a TABLE DES MATIÈRES 


Travaux scientifiques. 


SGIENCES BOTANIQUES. 


CoMÈRE. — De la distribution générale et de la périodi- 
cité du développement de la flore algologique dans 


les environs de Toulouse.......... Se RTC 
Dop. — Remarques sur le mouvement des panicules é 
Ever s Ver DASCURE LEE CET Nes Fe 


Dop et LAZERGES, — Le galvanotropisme des racines... 
DE LASTIC. — Sédum Spurium dans le Tarn-et-Ga- 

PO Te ducere Ut die 2 1 0 ME DRE RE 
Roques. — Note de parasitologie UE — Les cham- 


pignons parasites des plantes des Pyrénées (1"° note) 


— (2° note). — Maladie de Saxifraga muscoïdes... 
— (3° note). — Stilbacée sur rhizomes de Salix her- 
Do SRE. res SR RE 


SCIENCES ZOOLOGIQUES. 


- CHALANDE. — Notes sur les myriopodes ...... “TT 
JAMMES. — Le rôle de la coque ovulaire dans l'évolution 


des vers parasites... ..... RRQ Pa 


— Recherches sur la constitution physique du proto- 
plismestietes fs RES SEE DRE Se RTE 
MaurEL. — De l'attitude des animaux comme moyen de 
réoulation. thermiques 586720 EE 

DE MonTLEzUN. — Note sur le Vison....,........... 
RouLe. — L’Océanographie d’après les études récentes 
du Prince de: Monaco. 7... 0 FRE 
 VERHOEFF. — Sur des variétés pyrénéennes de cime 
rs intermedia trisuleala Roth....:.........1.. 


t 


45 4 


XVI 


TABLE DES MATIÈRES 


MISCELLANÉES. 


JUPPONT. — Rôle des sciences naturelles dans le groupe- 
ment des connaissances humaines. ............. 
DE REY-PAILHADE — Sur le philothion et le pseudophi- 
BR Sn. La. SV RS ds 


XX VII 


IV 


VII 


Toulouse. — Imprimerie LAGARDE et SEBILLE, rue Romiguières, 2 


| SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE 


ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES DE TOULOUSE 


_ 


Les séances se nennent à 8 h. précises du soir, à l’ancienne 
Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, 
\ les 1er et 3° mercredi de chaque mois, 
dû 2e Lhérereat de Novembre au 3e mercredi de Juillet: 


QE 


MM. les bre à sont instamment priés de faire connaître 
au. secrétariat leurs changements de doujetie 


1 


. Adresser les envois d’ argent au trésorier, M. DE MONTLEZUN, 
Quai de de. 106; Toulouse. 


SOMMAIRE ‘ 


Joseph CoMÈRE. — La distribution générale et le dévelop- 
pement périodique de la flore algologique des environs de 
ET NE DT ARS ANT OA 9 A SAR ER ARR RES. ce 217 Ù 43 


Æ. G. Roques. — Note de parasitologie alpine. Les ae 
-gnons parasites des plantes des Pyrénées (troisième note). 52 


Comptes rendus des séancés...:...,........... RP XLR Er se 
Liste des Sociétés correspondantes, ............,. NE ANS 


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