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Full text of "Calendrier historique et chronologique de l'eglise de Paris : Contenant l'origine des paroisses, abbayes ... la mort des evêques, archevêques & des hommes illustres du diocése, les évenemens dignes de remarque ..."

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CALENDRIER 

HISTORIQUE 

ET   CHRONOLOGIQUE 
DE 

L'EGLISE  DE  PARIS,. 


W^ 


AVERTISSEMENT, 

L'Auteur  de  ce  Calendrier  prie'îhftâmrèent-^Airs 
les  Curés ,  Abbés,  Abbelfes,  Supérieurs  généraux 
&  particuliers  d'Ordres ,  Congrégations ,  Séminaires 
Communautés  ,  &c.  de  ce  Diocéfe,  <àc  lui  communi- 
quer les  remarques,  &  les  pièces  qui  auroient  pu 
échaper  à  fa  vigilance.  Ils  auront  la  bonté  de  les 
adrefler  au  Sieur  Hérissant  Imprimeur-Libraire, 
me  Neuve  Notre-Dam^s  s^  crois  Vejtas,  à.Paiis. . 


CALENDRIER 

HISTORIQUE 

ET  CHRONOLOGIQUE 

DE  L'EGLISE  DE  PARIS , 

CONTENANT 

L'Oiigine  desParoifles ,   Abbayes,  Monafléres,  Prieurés,;. 

Collégiales,  &c.  de  Paris. 
La    mon  des  Evêques,  Archevêques  ,  &   âe%  Hommes- 

illuftres  du  Diocéle. 
Les    évenemens  clignes  de  remarque  ;  les  Conciles  teno^ 

à  Paris  j  les  Heréfies  qui  y  onc  été  condamnées  j 

LA   PRELATURE    PARISIENNE, 

te  tout  fous  le  titre  des  Patrons  de  chaque  Eglife,  fuivanî 
le  jour  de  leurs  Fêtes,  &  reclifié  fur  les  Tiires  originaux 
&  fur  plufieurs  Manufcrits  authentiques. 

AVEC  UNE    TABLE  ALPHABETIQUE, 

Pour  une  plus  grande  commodité. 

Far  A,  A/.  Le  Fevre  Prêtre  de  Parkl 
Bachelier  en  "théologie. 


A    PA  RIS, 

De    l'Imprimerie    d'Hz  RJSSJlfT* 

Chez  Claude  Her.ssant  Pils  ,  rue  Notre- Daitt^ 
à  la  Croix  d   r ,  &  aux  trois  Vertus. 

M.     DCC.     XL  VIT. 
Avec  Afprohatio»  ^  Privilège  d»  I^ù 


CALENDRIER 

H  IST  O  RI  Q^U  E 
JEt   CHRONOLOGIQUE 

DE  UEGLISE  DE  PARIS. 


/,   JANVIER. 

A  Cxrconcifion  de  J.  C.  a  tou- 
jours été  en  très-grande  ve'- 
nération  dans  FEglife  Chré- 
tienne. C'ert  en  efret  un  myf- 
tére  5  où  ce  div^in  Sauveur  s'eft  fournis 
à  la  loi  que  Dieu  donna  autrefois  à 
Abraham  pour  tous  \t^  mâles  de  fa 
race ,  afin  de  la  diilinguer  (^ts  autres 
peuples.  Mais  J.  C.  en  fe  foumettant 
à  la  loi  de  la  Circonciiion  par  l'effu- 
fion  de  fon  fang  àç,%  les  premiers  jours 
de  fa  vie ,  nous  apprend  à  nous  cir- 
concire fpirituellement  par  le  retran- 
chement de  nos  defirs  déréglés. 

C'eft  aukTi  en  ce  jour  que  le  Nom 
de  Jefus  fut  impofé  à  notre  'divin  Sau- 
yeu):,   Nçm  faint  ^  Nom  grand ,  Nom 

A 


I.  'Janvier, 

ClRCOIT- 

cisioNde 

Jelus-Chrift, 
modèle  de  la 
circonciiioa 
ou  r-tran- 
chem  nt  de 
nos  defirs  dé*. 


le  S.  ^?om 

de  Jîsus  cé- 
lébré chez  le» 
R.  P.  Jelui- 


2  Calendrier  HiSTORiQpE 
i.  Janvier.  vénérahlQ  que  les  Anges  célèbrent 
dans  les  cieux ,  que  les  hommes  doi- 
vent adorer  ôc  faire  connoître  fur  la 
terre  ,  8c  que  les  démons  craignent 
dans  les  enfers  :  A^<???2  infiniment  faint, 
qui  fait  la  gloire  d'une  Société  illudre 
par  fa  piété ,  diftînguée  par  (es  lumiè- 
res ;  d'une  Compagnie  qui  fe  fait  hon- 
neur de  le  porter.  En  effet  les  Révé- 
rends Pères  Jefuites  célèbrent  la  fête, 
de  ce  faint  Nom ,  par  un  culte  parti- 
culier ,  le  premier  jour  Je  l'année, 
Plufieurs  autres ,  Eglifes  Se  Maifons 
religieufes  en  font  aujffi  en  ce  jour  une 
fête  folemnelle  ,  comme  la  Paroiiîè  de 
S.  Jacques  de  la  boucherie  5  celle  de 
S.  Jean  en  grève ,  Ôcc. 
Infdt'jtioa  Inftitutîon  de  l'Ordre  de  cent  cheva- 
uers  du  S.  ^°^^^'^  <^^^  ^'  Effrit  dans  l'égUfe  des  Grands- 
£ipric ,  l'an  Augiiflïns  à,  Paris,  l'an  1 575).  "par  Hen- 
^  ^^*  ri  III.  roi  de  France  &  de  Pologne.  On 
croit  que  ce  Roi  form.a  l'idée  de  cette 
Chevalerie  fur  une  autre  plus  ancienne, 
inftituée  fous  le  même  titre  du  faint 
Efprit  à  Naples  dans  le  château  de 
i'Œuf  en  13  p.  par  Louis  d'Anjou  de 
la  maifon  de  France,  roi  de  Jerufalem 
&  de  Sicile.  On  commença  la 
cérémonie  de  la  nouvelle  inftitutioa 
des  chevaliers  du  S.  Efprit  par  les 
premières  Vêpres  chantées  en  mufi<^us 


DE  L*ECLISE  DE  PaRIS.  3 
le  dernier  jour  de  Tan  1578.  Le  Roi  y  i.  lanvkr, 
alTifla  avec  plufieurs  Prélats  <Sc  les 
Seigneurs  qui  dévoient  être  faits  Che- 
valiers. Après  les  évoques,  Henri  IIL 
reçut  de  Ja  main  du  grand  Aumônier 
Je  manteau  &  Je  colier  du  nouvel 
Ordre.  IJ  fit  enfuite  vingt  -  fept  che- 
valiers. Le  lendemain  le  Roi  &  l^s 
chevaliers  fe  raflemblérent  aux  Grands- 
Auguflins  dans  leur  habit  de  l'Ordre, 
pour  la  grand'Mefle  ,  à  laquelle  ils 
communièrent  tous  ;  ce  qui  fut  fuivi 
d\in  fedin  que  le  Roi  donna  aux  nou- 
veaux chevaHcrs.  Suivant  \ts  flatuts  de 
l'Ordre  du  S.  Efprit  rédigés  en  pj 
articles,  le  nombre  de  ceux  qui  le 
compofent  ne  doit  être  que  de  cent 
perfonnes,  outre  le  Souverain  ou  le 
grand-maître  de  l'Ordre  qui  efi  le  Roi  ; 
&:  dans  ce  nombre  font  compris  neuf 
Commandeurs  ecclcfiaftiques  ,  en 
comptant  le  grand  Aum.ônier  de  Fran- 
ce Commandeur  né  par  fa  dignité, 
quatre  grands  officiers  de  l'Ordre  ; 
fçavoir,  le  Chancelier,  le  Prévôt  d^s 
cérémonies,  le  grand  iréforier  &  le 
Greffier,  qui  font  Commandeurs.  II  y  a 
de  plus,  quatre  petits  officiers  de  l'Or- 
dre, qui  font  l'intendant,  le  généa- 
iogifte  ;  le  héraut-d'armes  &  l'huiffier, 

A  ij 


4  Calendrier.  Historique 
///.   JANVIER, 

■^.Janvier,      Sainte  Geneviève  vatrone  de   Paris ^ 

Saune  Ge-  ^    v  ^         j  ^         - 

y^zviz'vETnorte  a  lage  de  quatre-vingts  ans,  en^ 
pairone  de  yirou  ï an  jop.  SoD  coîps  fuc  enterré 
ran%97  ^  hors  de  la  ville  au  midi ,  fur  la  mon- 
Egiife  de  tagne  qui  depuis  a  pris  Ton  nom.  Elle 
^^^'"^^  mife  dans  la  cave  de  l'églife  que 
Clovis  &  la  reine  fainte  Clotilde  fa 
femme  avoient  fait  bâtir  à  la  foUici- 
tation  de  cette  Sainte ,  fous  l'invoca- 
tion des  apôtres  S.  Pierre  &  S.  Paul. 
Ce  prince  fît  élever  cette  églife ,  pour 
s'acquiter  du  vœu  qu'il  en  avoit  fait 
avant  fon  départ  de  Paris  pour  la  guer- 
re contre  les  Goths.  Avant  que  Clovis 
eût  choifi  ce  lieu  où  il  fit  élever  depuis 
cette  églife ,  c'étoit  un  cimetière ,  dans 
lequel  Prudence  évêque  de  Paris  eue 
fa  fépulture.  Le  bâtiment  de  Féglilb 
des  apôtres  faint  Pierre  &  faint  Pau! 
n'étoit  pas  encore  achevé  ,  lorfque  Iç 
roi  Clovis  mourut  l'an  Ji  i.  trentième 
de  fon  régne  <Sc  la  quarante-cinquième 
de  fon  âge  s  &  qu'il  y  fut  enterré. 
I.e  veftibule  de  cette  Eglife  étoit  ac-^ 
compagne  de  trois  portiques,  ornés 
de  peintures  qui  repréfentoient  les 
patriarches ,  \ç.^  prophètes ,  \^s  martyrs 
^  h^  çonfeflcurs.    Cette  abbaye  fus 


DE  l'Eglise  de  Paris.  5 
'd'abord  deflervie  par  des  moines  ;  elle  h  l^nvU^: 
pafla  enfuite  entre  les  mains  de  cha- 
noines féculiers ,  (Se  enfin  dans  le  dou- 
zième fiécle  fuccedérent  \ts  chanoines 
réguliers  de  l'Ordre  de  faint  Auguflin. 
Ce  fut  fainte  Geneviève  qui  fit  élever 
la  première  églife  fur  le  tombeau  de 
faint  Denys ,  en  l'honneur  de  ce  Saint  : 
églife  qui  efl  devenue  depuis  une  cé- 
lèbre abbaye  fous  le  nom  de  S.  Denys 
en  France,  Le  fecours  de  fainte  Gene- 
viève a  été  imploré  non  -  feulement 
pour  toutes  fortes  de  maladies,  mais 
auin  pour  les  calamités  publiques. Vers 
Tan  S 87.  un  jour  \qs  Normands  afiail- 
iirent  Paris  en  plein  midi  ;  mais  ils 
furent  vigoureufement  repoufles ,  bat- 
tus &  mis  en  fuite  par  les  foldats  de  la 
garnifon  animés  par  la  préfence  du 
corps  de  fainte  Geneviève,  tranfporté 
à  la  pointe  de  l'ifle  derrière  l'Églife 
cathédrale  où  \cs  ennemis  étoient.  L'an 
845.  Herbert  abbédeSainte-Geneviève 
(  dans  la  crainte  de  la  fureur  des  Nor- 
mands qui  ravageoient  déjà  Paris,  ) 
avoit  fait  tranfporter  d'abord  à  Athis 
à  cinq  lieues  de  Paris,  \ts  reliques  de 
la  Sainte.  Enfuite  il  les  fit  tranfporter 
à  Dravet ,  où  elles  refièrent  quelque 
temps.  On  peut  voir  au  26.  de  Novem- 
bre le  miracle  dts  Ardens  opéré  par 

A  iij 


G  Calendrier  HiSTOKiQUE 
3.  j/r»^A/m  l'interceffion    de  fainte   Geneviève^ 
l'an  II 29. 
Première     Ce  fuc  le  jouF  de  faint  Barthelemi 
fabblye'  de  24'  Août  l'an  1 148.  qiic  l'abbé  Suger 
Saiane-Ge- introduifit  dans  Tabbaye   de  Sainte- 
i'^ku^'c^  p^"^  Geneviève  Eudes  prieur  de  S.  Viclor 
rail  1 148.  pour  cher  de  la  reforme,  &  douze  de 
44.  Aoûr.    fes  frères ,  que  Gilduin  abbé  de  Saint- 
Vidor  ne  lui  accorda  qu'avec  beau- 
coup de  peine.  Eudes  fut  béni  abbé 
le  même  jour  par  l'évêque  de  Meaux  ; 
<5c  après  la  MefTe  on  le  mit  en  poiTef- 
fîon  du  cloître  ,  du  chapitre  &  àts 
autres  lieux  réguhers.   Le  lendemain 
l'abbé  Suger,  au  nom  du  Roi,  lui  nt 
préfent  des  droits  de  régale,  h^s  an- 
ciens chanoines  employèrent  contre 
ceux-ci  \t^  calomnies,  les  menaces  & 
les  mauvais  traitemens,  jufqu'à  faire 
forcer  de  nuit  \^^  portes  de  ^é^'^A^^t  par 
leurs  valets  ;   mais  le  régent   Suger 
menaça  de  punition  corporelle  ceux 
qui  troubleroient  à  l'avenir  \ts  cha- 
noines réguliers  dans  leurs  fonâ:ions. 
\.^s  faintes  reliques  &  les  archives  fu- 
rent remifes  aux  chanoines  réguliers. 
Les  anciens  chanoines  avoient  fouf- 
rrait  quatorze  marcs  d'or  de  la  châllè 
de  fainte  Geneviève.  Le  pape  Eugène 
favorila  de  toute  fon  autorité  cett€ 
réforme. 


DE  l^Egltse  de  Paris.     7 

Quoique  la  fociété  des  chanoines  5.  J-^^^^'^^^ 
féculiers  de  Ste  Geneviève  fût  déréglée,^  ^  ^  ^\ 
un  nommé  Guillaume  ,  connu  fous  d'Eichiid  , 
Je  nom  de  S.  Guillaume  d'Efchild  ,  6,  ^vai. 
en  étoit  un  des  chanoines.  Il  embrafla 
la  réforme,  Se  fut  fait  fouprieur  fous 
Tabbé  Eudes.  Il  fut  fait  abbé  du  mo- 
naftére  de  l'ifle  d'Efchild,  vécut  &: 
mourut  en  odeur  de  fainteté  la  nuit 
de  Pâque  6.  d'Avril  1203.  à  l'âge  de 
nouante -huit  ans.  Il  a  été  canonifé 
par  le  pape  Honoré  III.  Tan  1^24. 
On  célèbre  fa  fête  tous  \ts  ans  à  Sainte- 
Geneviève.  L'auftérité  des  premiers 
chanoines  de  Sainte-Geneviève  étoit 
telle ,  qu'on  ne  fervoit  à  leurs  repas 
ordinaires ,  que  du  pain  le  plus  grof- 
fier  avec  des  légumes  fauvages.  Ils 
n'avoient  pour  vivre  quatorze  qu'ils 
étoient,  que  le  revenu  modique  de 
deux  prébendes. 

Sur  la  fin  du  ix.  fiécle  \qs  offemens  ^s^aîme^GE^» 
de  fainte  Geneviève  furent  tirés  de  fon  ^ff-^  ^Ll% 
tombeau  ,  &  mis  dans  une  châffe  quiunechâfieau 
a  toujours  été  depuis  enrichie  de  plus  '  ^'  ^'^'^^- 
en  plus  d'une  infinité  de  pierreries. 
Saint  Eloi  travailla  à  cette  châffe  ;  on 
en  fit  l'ouverture  &  la  vifite  au  xii. 
fiécle,  du  temps  de  faint  Guillaume- 
dont  nous  venons  de  parler.  Un  faux 
bruit  s'ètoit  répandu  qu'on  avoit  vole 

A  iv 


s  Calendrier  Historique 

^.]mvkr,\c  chef  de  fainte  Geneviève  :  le  foi 

Louis  VIL  écrivit  à  l'archevêque  de 

Sens  comme  Métropolitain ,  aux  évê- 

ques  fes  fufFragans  ôc  aux  abbés  de  la 

même  province,  pour  \ts  inviter  à 

examiner  ce  qui  en  étoit.   Tous  fe 

\  rendirent  à  l'abbaye  de  Sainte-Gene- 

'  viéve  au  jour  indiqué  ;  le  Roi  y  vint 

auffi  avec  \ts   évêqucs  de  fa  Cour. 

La  châflé  fut  ouverte  en  leur  préfence, 

on  y  trouva  le  chef  de  la  Sainte ,  Se  on 

chanta  aufli-tôt  leT'e  Z)^//;^  en  allions 

de  grâce.   Cependant  un  Evéque  de 

l'aiîemblée   dit  qu'on  pouvoit  avoir 

fubfîitué  une  autre  tête  à  la  place  de 

celle  de  la  Sainte  :  le  fouprieur  Guil- 

•i;  laume  s'éleva  conti-c  lui ,  cria  tout  haut 

^.  que  c'étoitune  calomnie,  Se  dit  qu'il 

;  étoit  prêt  d'entrer  dans  le  feu  avec  la 

fainte  relique.  La  difpute  s'échauffoit 

'  lorfque  l'archevêque  de  Sens  impofa 

le  filence  à  l'évêque ,  Se  la  querelle 

finit.   La  châiTe  de  cette  Sainte  a  été 

élevée ,  comme  on  la  voit  aujourd'hui^ 

fur    quatre    colomnes    de    porphyre 

l'an  1625".  par  hs  foins  6c  la  piété  de 

M.  le  cardinal  de  la  Rochefoucault 

abbé  de  ce  lieu. 

îgiife  de      Eftienne  IV.  du  nom ,  abbé  réefulier 

ijvercfiau- de  Samtc-Genevievc  ,  mieux  connu 

ée  au  XII.  fous  Ic  Dom  d'Eftlennc  de  Tournai  3 


DE  l'Eglise  de  Patiis.  9 
élu  évêque  de  Tournai  Fan  11^2.  -i.  Janvier. 
entreprit  la  reilauration  de  réglife  de 
l'abbaye  de  Sainte-Geneviève.  II  y 
a  voit  trois  cens  ans  que  cette  églife 
a  voit  été  brûlée  en  partie  par  la  fureur 
des  Normands.  Il  en  répara  les  mu- 
railles, les  voûtes.  Se  couvrit  toute 
Téglife  de  plomb ,  comme  la  flèche 
du  clocher  Teft  encore  aujourd'hui.  Il 
rétabht  aufTi  le  cloître,  le  chapitre, 
les  dortoirs,  la  grande  chapelle  inté- 
rieure de  la  Vierge,  ôc  le  réfecloire. 
Il  fit  fleurir  l'amour  de  la  piété  &  des 
lettres  dans  cette  abbaye.  Il  y  avoic 
30ur-Iors  deux  écoles ,  l'une  intérieure 
Dour  les  Religieux  de  la  maifon,  ôc 
.'autre  extérieure  à  la  porte  de  l'ab- 
baye ,  pour  les  écoliers  du  dehors. 
!^e  P.  Claude  du  Moulinet  nous  a 
donné  en  1679.  les  lettres  d'Eftienne 
de  Tournai  jointes  à  la  vie  de  l'auteur. 
Cette  abbaye  a  donné  Se  donne  en- 
core aujourd'hui  à  l'Eglife  des  fujets 
qui  l'honorent  par  leur  piété  ôc  par 
leur  fcience. 

Ce  fut  au  XII.  fiécle  c]ue  le  Chan-  chance'ief 
celier  de  fainte  Geneviève  prit  ^on  q^^ç^^^^ç^ 
origine.  C'eft  un  officier  commis  par 
l'abbé  pour  faire  fa  fondion ,  qui  eft 
de  donner  la  licence  d'enfeigner;  de 
forte  cependant  que  ce  chancelier  qui 

Av 


10  Calendrier  Historique 
3.  Janvier,  autrefois  avoit  le  droit  de  recevoir  des 
docleurs  ôc  des  profelTeurs  en  toutes 
les  Facultés ,  n'a  plus  aujourd'hui  que 
celui  de  donner  le  bonnet  de  Maître 
es  arts. 
Différends     Au  Hioîs  de  Juin  de  l'année  1202, 
^l'esdlvlds  ^'^"'^^^^  différend  qui  étoit  entre  TE- 
l:^ies^ab1'és  vêquc  de  Paris  &  les  chanoines  rçgu- 
de    siinte-  jigj-s  de  Saintc-Geneviéve ,  touchant  la 
termi'nés'  en  jurifdidiou  fui'  la  paroilTc  de  S.  Eftien- 
j  2  G  z.   8c  ne  du  mont  Se  quelques  autres  de  leur 
*^^^'       dépendance,  fut  terminé.    L'Evêque 
Se  l'Abbé  pafierententr'eux  un  concor- 
dat, dont  voici  les  articles.  „  L'Evêque 
55  de  Paris  aura  tout  droit  épifcopal  ôc 
„  parochial  dans  toute  la  paroiiTe  de 
,     3,  laint  Eftienne  du  mont;  Se  le  prêtre 
5,  qui  fera  nommé  pour  lagouverneo 
„  quoique  chanoine  régulier ,  fera  pré- 
5,  (enté  à  TEvêque ,  recevra  de  lui  le 
„  foin  des  âmes ,  liera  Se  déliera  les 
3,  paroiffiens ,  recevra  de  l'Evêque  le 
j,  chrême  Se  l'huile  fainte,  Se  aiïiftera 
3,  au  fynode  ,  fans  payer  cependans 
5,  aucuns    droits   à  ce    fujet.    Dans 
5,  toute  la  paroiiTe  du  Mont ,  il  ne  fera 
5,  permis  ni  à  l'Evêque ,  ni  aux  cha- 
5,  noinesjfans  le  confentement  les  uns 
5,  des  autres ,   de  bâtir  de  nouveau 
3,  aucune  églife  ou  chapelle.  L'Evê- 
j,  que  donne  aux  chanoines  deSaintC:^ 


DE  l'Eglise  de  Paris,  t  i 
5,  Geneviève  Téglife  de  Roifly,  avec  3*  J^^^'^?*; 
3,  le  lieu  de  Vauderland,  où  ils  pour- 
,,  ront  bâtir  une  chapelle  foumire  à  la 
5,  jurifdidion  de  l'Ordinaire.  Lefdits 
„  chanoines  cèdent  pour  toujours  à 
5,  l'Evêque  la  chapelle  de  fainte  Ge* 
5,  neviéve  des  Ardens  fife  dans  la  cité, 
„  (5c  abandonnent  la  prébende  6c  la 
55  vicairerie  qu'ils  avoient  à  Notre- 
5,  Dame.  " 

Hardouin  dePerefîxe,  archevêque 
de  Paris,  fut  deux  ans  en  procès  avec 
l'Abbé  ôc  les  Religieux  de  Sainte-Ge- 
neviève ,  au  fujet  de  quelques  ufages 
dans  lefquels  étoient  ceux-ci.  Par  ar- 
rêt du  4.  Juillet  166S.  il  fut  fait  dé- 
fenfes  à  l'Abbé  d'aiïifter  à  la  procef- 
fion  du  faint  Sacrement  en  habits 
pontificaux,  d'y  donner  la  bénédidion 
au  peuple ,  de  faire  promouvoir  fes 
Religieux  aux  Ordres  par  autre  que  par 
l'Archevêque  de  Paris ,  Se  de  décerner 
aucuns  nionitoires,finon  dans  lescau- 
fes  qui  lui  feroient  renvoyées  par  arrêt 
ou  parfentence  d'un  Juge  féculierjOu 
qui  lui  feroient  dévolues. 

Dans  l'églife  de  fainte  Geneviève  efl: 
dreifé  contre  le  chœur  un  fépulchre  Se 
une  réfurredion  de  J.  G.  de  terre  cuite, 
travaillée  avec  beaucoup  d'art.  On  les 
croit  de  Germain  Pilon.    Il  y  avoic 

A  vj 


I  2  Calendrier  Historique 
§ .  jA?7vIey.  au  deflus  deux  figures  priantes  d'abbés 
fort  belles,  que  M.  le  cardinal  de  la 
Kochefoucault  a  fait  ôter. 

Les  petites  colomnes  qui  ornent 
le  tabernacle  du  maître-autel ,  font 
d'un  marbre  très-beau  Se  très-fin. 

Plufieurs  Conciles  de  Paris  ont  été 
tenus  dans  VégliCQ  de  l'abbaye  de 
Ste  Geneviève  ;  fçavoir,  le  quatrième 
l'an  573 .  le  cinquième  l'an  577.  ôç  le 
fixième  l'an  61^. 

Ste"^^  Ge/e''      ^?^^^  ^^  Catalogue  des  abbés  connus 
yiéve.    "^'<^efainte  Geneviève. Herbert,  l'an  845'. 
Eudes  premier  abbé  régulier,  l'an  1 147. 
Ertienne, depuis  évêque  de  Tournay, 
Ja  même  année  1 1 47.  Garin,  l'an  1 1 72, 
Eudes  IL  l'an  1201.  Eudes  III.  l'aa 
2  2(5(5.  Jean  de  Viri,  l'ani  5  6$,  Pliifippe 
Coufin,  l'an  1491.  Jofeph  Foulon, 
J'an  T  jpo.  Benjamin  Brichanteau,  Tan 
1(505".  ^-  ^^  cardinal  de  la  Rochefou- 
cault,  l'an  i(5ip.  Charles  Faure,  Taa 
1622.  Blanchart,  Sec. 
kéEmf  Je       Monfieur  le  cardinal  de  la  Roche- 
'abbaye  defoucault,  à  qui  Ic  roi  Louis  XIIL 
^iévei^^r^  donna  l'abbaye  de  Sainte-Geneviève, 
fiYiiiiézl'.^^  l'accepta  que  pour  y  rétablir  le 
bon  ordre ,  Se  à  condition  de  la  remet- 
tre en  règle,  comme  elle  étoit   du 
temps  de  la  célèbre  réforme  établie 
dans  cette  abbaye  par  l'abbé  Sugeç 


I 


DE  l'Eglise  de  Paris,  i  5 
fous  le  régne  de  Louis  VII.  comme  3'  Janvier^ 
on  a  vu  ci-deQlis.  En  effet  l'abbaye  de 
Sainte-Geneviève  étoit  tombée ,  com- 
me la  plupart  des  antres,  dans  un  grand 
relâchement,  canfé  par  ks  troubles  qui 
affligeoient  le  royaume  depuis  près 
d'un  fiécle.  M.  le  cardinal  de  la  Ro- 
chefoucault,  après  avoir  introduit  à 
Sainte- Geneviève  douze  chanoines 
réguhers  de  la  nouvelle  réforme  de 
Saint- Vincent  de  Senlis,  le  2  j.  d'Avril 
1624.  il  choifit  l'un  d'eux,  nommé  le 
P.  Charles  Faure  pour  Ton  coadjuteur, 
fuivant  la  permilTion  que  le  Roi  lui  en 
avoit  donnée  dès  le  mois  de  Février 
1622.  Il  fit  plus;  il  aflbcia  plufieurs 
autres  abbayes  à  celle  de  Sainte-Gene- 
viève, qu'il  rendit  par-là  chef  dune 
nouvelle  Congrégation,  dont  il  voulut 
que  le  Supérieur  général ,  électif  de 
trois  ans  en  trois  ans ,  fût  en  même 
temps  abbé  de  Sainte-Geneviève.  Il 
obtint  pour  cela  des  lettres  patentes  du 
Roi  en  date  du  mois  de  Novembre 
1626.  enregiftrées  au  grand  Confeil 
le  1 1.  de  Mars  1630.  avec  des  bulles 
du  Pape  enregiftréesau  même  tribunal 
le  31.  d'Août  1(^34. 

Frocelfions folemnclles  de  la  châffe  de  Proceffiofij 
fainte  Geneviève  pour  les  calamités  jç^^"^.^jjl"g 
publiques.  Les  plus  remarquables  fu-defamteCc^ 


ï  4  Calendrier  Historique 
renten  1556.  en  167J.  en  165)4.  ^". 
I705>.  6c  la  dernière  a  été  le  25.  Mai 
1725. 

VIL  JANVIER. 

7.  janvier.    Mort  de  Charles  de  Condren ,  fécond 
Mort  de  Général  de  TOratoire.  Ce  Père  etoit 
?ona"n/e!  d'une  famille  noble  6c  chérie  d'Henri 
cond  Gêné-  j  V.  Il  naquît  au  village  de  Vaubuin 
'f  Po'  ^^'  près  de  Soiffons  le  15.  de  Décembre 
,ten?r;r.r^88    Dans  fa  jeunke  fon  père  lui 
refufa  la  permiffion  d'étudier  en  théo- 
logie; mais  le  jeune  Condren  lut  a 
l'infçu  de  fon  père  faint  Auguftin  6c 
faint  Thomas,  avec  quelques  autres 
livres  de  théologie.  Il  tomba  malade; 
Se  fon  père   qui    avoit  fait  voeu  de 
l'offrir  à  Dieu ,  avant  même  qu'il  fut 
né,  lui  permit  d'embraffer  l'état  eccle- 
fiaftique  après  qu'il  fut  revenu  enfante. 
Charles  vint  à  Paris  étudier  en  Sor- 

bonne.  ,     t-^   n 

Il  eut  pour  maîtres  les  Dofteurs 
Gamache  6c  Duval.  Il  fut  fait  Prêtre 
en  1614.  Se  enfuite  doreur.  M.  de 
Berulle  ,  fondateur  de  la  congréga- 
tion de  l'Oratoire  de  France ,  fit  faire 
des  prières  exprès  pour  demander  a 
Dieu  qu'il  infpirât  à  ce  faint  homme 
d'entrer  en  cette  congrégation.  Il  y  tut 
reçu  le  17.  Juin  1617-  ^  eut  enluite 


DE  l'Eglise  de  Paris,  i  5 
la  GOiK^uite  de  plufieurs  perfonnes  de  7.  J^^'^i^f*. 
piété ,  entre  autres  de  M.  de  Donadien 
évêqne  de  Cominges;  de  M.  Olier, 
fondateur  du  féminaire  de  S.  Sulpice, 
Se  Curé  de  cette  paroiffe  ;  du  père 
Claude  Bernard,  dit  le  pauvre  Prêtre ^ 
enterré  à  la  Charité  ;  Se  de  M,  Ber- 
tault ,  qui  fe  dévoua  avec  tant  d'ar- 
deur à  la  converfion  des  filles  débau- 
chées. En  deux  ans  il  étabh't  quatre 
maifons  ;  une  à  Paris  au  fauxbourg 
Saint- Jacques,  appellée  de Saint-Ma=- 
gloire  ;  une  à  Nantes  ;  une  troifiéme 
à  Langres  ;  Se  la  quatrième  à  Niort. 
Il  fut  confefTeur  du  Duc  d'Orléans 
frère  unique  de  Louis  XIII.  Il  fut  le 
pacificateur  entre  le  Roi  ôc  Monfieur. 
Il  refufa  le  chapeau  de  cardinal  Se 
Parchevêché  de  Reims  ;  mais  après  la 
mort  du  cardinal  de  Berulle  il  fut  élu 
Général  en  1629.  Il  mourut  le  7.  de 
Janvier  11541.  Son  tombeau  eft  dans 
l'églife  des  Pères  de  l'Oratoire  rue 
Saint-Honoré  ,  qui  eft  la  première 
maifon  de  la  Congrégation.  On  a  de 
lui  des  difcours  Se  des  lettres  impri- 
mées à  Paris  en  1(^48.  LeP.  Amelote 
a  compofé  fa  vie.  Le  Père  Quefnel  a 
donné  au  public  fon  idée  du  Sacer- 
doce ,  qui  fut  réimprimée  pour  Ja  irai: 
Ççme  fois  en  16^7, 


1 6  Calendrier.  Historiqije 

VI IL  JANVIER. 

S.  Janvier.     Mort  de  Thibaud  évêquc  de  Paris, 

T^btud"^'  l'an  1 1 59.Thibaud  fnccéda  à  Efticnne 

évêque  de  de  Senlis  dans  le  fîége  épifcopal  de 

Paris,  l'an   Paris.  Avant  que  d'être  évêque,Thi- 

^  ^^'        baud  étoit  prieur  de  Saint-Martin  des 

Champs.  Il  fe  trouva  au  concile  de 

SoiiTons,  Fan  iiJJ.  Il  obtint  du  roi 

Louis  VIL    plufieur<:  privilèges  en 

faveur  de  l'Eglife  de  Paris.  Thibaud 

mourut  le  8.  de  Janvier  Fan  1 1  jp.  & 

fut  enterré  dans  l'églife  de  faint  Martin 

des  Champs. 

IX.  JANVIER. 

f.  Janvier.      Saint  Julien,  évêque  du  Mans. 

s.  JULIE jf  Ce  fut  fous  le  tit.e  de  faint  Julien 
lé  pauvre.  ^^  Brioude  (Se  (  '-^int  Julien  évêque 
^  Egiife  de  du  Mans ,  que  .  'liée  l'églife  ap- 
râu"^  re^'^  ^^  pellée  aujourd'k  n- Julien  le  pau- 

vre, fituée  procht  '  petit  Châtelet. 
Cette  églife  appai.:noit  à  deux 
Chevaliers ,  l'un  nommé  Efîienne  de 
Vitry  fils  de  Renard  de  PleifTeiz,  ôc 
l'autre  Hugues  de  Monteler ,  qui  la 
donnèrent  au  monaftére  de  Longpont 
près  de  Longjumeau ,  de  l'Ordre  de 
Cluni.  S.  Grégoire  évêque  de  Tours 
étant  venu  à  Paris,  logea  à  S.  Julien 
martyr,  près  de  la  ptifgnde  l'évêchéi 


ce  qui  peut  donner  à  penfer  que  Saint-  9«  l^nvUtl 
Julien  pouvoit  être  alors  un  monaf- 
rére,  puifque  faint  Grégoire  l'appelle 
Ba/îUque^  terrae  dont  il  fe  fert  aflez 
ordinairement  pour  défigner  les  égli- 
{ts  abbatiales.  Par  ade  du  30.  Avril 
i^yy.  pafle  entre  les  adminifîrateurs 
de  l'Hôtel-Dieu  de  Paris  &  Its  Re- 
ligieux de  Longpont,  le  prieuré  de 
S.  Julien  le  pauvre  fut  uni  à  l'Hôtel- 
Dieu  de  Paris  ;  fur  quoi  intervint  une 
bulle  d'Alexandre  VJI.  du  6.  Mars 
idjS.  portant  extindion  du  titre  & 
union  de  Tes  revenus  à  cet  hôpital. 
L'union  reçut  fa  dernière  forme  par 
les  lettres  patentes  du  roi  Louis  XIV. 
du  mois  de  Juin  16^7.  enregiflrées  au 
Parlement  la  même  année. 

X.  JANVIER. 

Saint  Guillaume,  fijrnommé  Berruyer,  ï<?.  Janv^ 
fortoit  des  anciens  Comtes  de  Nevers.   ^-  ^^  ^'  ^  ^" 
Il  fut  d'abord  élevé  fous  la  difcipline  cifanohied^ 
de  Pierre  Lhermite  Ion  oncle  maternel.  l'Egiiie  de 
Il  fut  chanoine  de  Notre-Dame  de  j^,^;^;,f,^|: 
Paris;  mais  il  quitta  le  monde  pour  fe  quedeEour- 
retirer  dans  la  folitude  de  Grammont,  p|  '   "^^^^ 
d'où  il  palTa  dans  l'Ordre  de  Cîteaux, 
ôc  fut  abbé  de  Chalis  dans  le  diocéfe 
de  Senlis  ,  jufqu'à  ce  qu'on  l'éleva  fur 
Je  fiége  épifcopal  de  Bourges  le  2a., 


I  s  Calendrier  Historique 

kê.JaKv.  Novembre  iipp.  H  gouverna  cette 
églife  l'efpace  de  neuf  ans ,  6c  environ 
neuf  ans  après  fa  mort  il  fut  mis  au 
catalogue  des  Saints.  Il  mourut  le  ib. 
de  Janvier  1209.  L'Eglife  de  Paris 
honore  fa  mémoire  ,  auiïi  -  bien  que 
rUniverfité ,  qui  lui  rend  un  culte  par- 
ticulier, comme  au  patron  de  la  Nation 
de  France.  La  folemnité  s'en  faifoit 
autrefois  dans  1  eglife  de  fon  nom ,  qui 
étoit  dans  la  rue  du  Fouarre;  elle  fe 
fait  aujourd'hui  dans  la  chapelle  du 
collège  de  Navarre. 

XIII.  JANVIER. 

I  ? .  ]anv.      ^^i»^  Hllaire ,  évêque  de  Poitiers; 
s.hilaireII  a  préfidé    à  un  concile  de  Paris. 
mort  l'ail    j|  ^^  ^^^\^  j^  Tëglifc  de  faint  Hilaire 
^ïgiife  dedans  une  bulle  du  pape  Adrien  IV. 
faiiu Hilaire  en  date  de  l'an  115:8.  On  la  rebâtit 
*'^"imS.  ^^çj.^  p^j^  i^'-fo.  Elle  a  été  reflaurée  & 
embellie  par  \ts  foins  d^  M.  JoUin 
do6leur  de  Navarre ,  &:  Curé  de  cette 
paroide  depuis  l'an   1600.    jufqu'ea 
1617.  C'ert  de  cette  paroifle  que  dé- 
pend le  collège  d'Harcourt  rue  de  la 
Harpe,  maître  les  procès  que  les  curés 
de  Saint-Cofme  ont  intenté  aux  curés 
de  Saint-Hilaire,  mais  qu'ils  ont  tou- 
jours perdus.  La  cure  de  Saint-Hilaire 


DE  l'Eglise  de  Parts,    t  9 
cd  à  la  nomination  du  Chapitre  de  i^'Janv^ 
faint  Marcel. 

M(?r^deSuger,  abbé  de  S.  Denys.  ^^^^«"^^^ 
Suger  naquit  l'an  1082.  fous  le  régne  ae s.  Dcny$, 
de  Philippe  I.  A  l'âge  de  douze  ans^'^^^^r^* 
il  fut  mis  dans  l'abbaye  de  S.  Denys. 
Il  fut  pourvu  du  prieuré  de  Touri  en 
Beauce.  Il  fut  choifi  pour  aller  au 
devant  du  pape  Calixte  IL  lorfqu'il 
vint  en  France  Tan  11 19.  Ce  pape 
étoit  à  Bitonte,  ville  de  la  Fouille  au 
royaume  de  Naples,  lorfque  le  moine 
Suger  l'alla  trouver  de  la  part  du  roi 
Louis  V  I.  Suger  en  revenant  apprit 
la  nouvelle  de  fon  éledion  à  Tabbaye 
de  Saint-Denys.  Le  Roi  confirma  {on 
éledlion,  Se  alTirta  à  la  bénédidlion 
qui  fe  fit  de  cet  abbé  dans  l'églife  de 
Tabbaye  deSaint-Cenys  par  Tarchevê- 
que  de  Bourges,  le  Dimanche  de  la 
Paffion  12.  de  Mars  de  l'an  1122. 
Suger  fut  ordonné  prêtre  le  jour  pré- 
cédent,  qui  étoit  le  lendemain  de  fon 
arrivée  d'Italie.  Il  avoit  alors  plus  de 
quarante  ans.  Suger  alTilla  à  plufieurs 
Conciles.  Il  fut  envoyé  en  amballade 
à  Rome,  en  Allemagne  Se  en  Guyenne. 
Ce  fut  à  lui  que  le  roi  Louis  VIL 
commit  le  foin  6c  l'exécutioç  de  la 
première  réforme  de  laMaifon'6;:  cha- 
noines de  Saime-Geneviévc  5  où  Suger 


îO  Calendrier  Historique 

^i^J^^*^»  introduifit  douze  chanoines  deSaint- 
Vidor  fous  la  conduite  d'Eudes  leur 
prieur.  Voyez  fainte  Geneviève  y  au  3.  ^^ 
ce  mois,  lî  \qs  y  introduifit  le  jour  de 
faint  Barthelemi  en  1148.  Sugeravoit 
été  déclaré  Régent  du  royaume,  le 
16.  de  Février,  dans  l'a(ren:îblée  d'Ef- 
tampes  Tan  1147.  Ce  fut  lui  qui  fit 
rebâtir  l'églife  de  l'abbaye  de  Saint-^ 
Denys  telle  qu'on  la  voit  aujourd'hui, 
à  l'exception  du  portail  Se  ôqs  deax 
tours  qui  l'accompagnent ,  qui  font 
encore  leé  reftes  vénérables  de  l'an- 
cienne éghïe  bâtie  par  Pépin  Se  Char- 
Jemagne.  Suger  mourut  à  l'âge  de 
foixante  ôc  dix  ans ,  le  13^  jour  de 
Janvier  de  Tan  11  ji.  Il  eft  enterré  k 
S.  Denys. 

XK  JANVIER. 

'i\:,Janv,  Saint  Paul  pYQmitï  Hermite,mort 
u/mkfHe-  ^^  ^^'  ^^^^^-  C'efl  fous  l'invocation 
mite,  moit  de  cc  Saint  que  l'églife  des  folitaires 
auiv.iiécie.  ^J^  Calvaire  ou  du  Mont  Valerien  eft 
bâtie ,  (Sec.  Voyez,  le  i^  de  Septembre. 
s.Maur,  Sahit  Maitr  abbé  de  Glannefeuil  en 
B^ort  l'an    ^j^j  ^^^  ^  \\^^-^  çj^s  premiers  difciples  de 

'^*  faint  Benoifl,  fut  envoyé  en  France 

par  ce  Saint.  Saint  Maur  mourut  Fan 
584.  au  diocéfe  d'Angers,  dans  fon 
monaflére.  Son  corps  eft  à  Saint-Maur 


DE  l'Eglise  de  Paris.   1 1 
des  FofTés  proche  Paris.  Sous  le  pon-  if.  janvi 
tîficat  d'Audebert  évêque  de  Paris ,    ^^°" ^f^t 
Blidegifile,  archidiacre  de  cette  Eghfe,  des  foiK^'s^* 
ayant  obtenu  du  roi  Clovis  II.  ou  plu-  prochcparis, 
tôt  de  la  reine  Nantilde  qui  avoit  la^'^"  ^^^' 
tutelle  de  fon  fils ,  le  vieux  château 
des  Fofles ,  y  fonda  un  Monafiére  fous 
l'invocation  de  la  fainte  Vierge  Se  des 
apôtres  faint  Pierre  &  faint  Paul ,  vers 
l'an  659.    Le  premier  abbé    de   ce 
Monaftére  fe  nommoit  Babolein,  Il 
gouverna  l'abbaye  des  FofTés  jufqu'à 
ia  mort.  Il  mit  en  fa  place  Ambroife , 
Tun  de  Tes  difciples,  qui  eut  pour 
fuccefleur^    Aullroalde  ,   Valderane , 
Madobode ,  Se  Odon ,  fous  lequel  ks 
reliques  de  faint  Maur  abbé  de  Glan- 
nefeuil  en  Anjou  furent  apportées  au 
monaftére  des  Foffés,  qui  a  pris  depuis 
le  nom  de  S.  Maur.  Saint  Babolein 
avoit  été  difciple  de  faint  Colomban, 
Se  mourut  le  26.  de  Juin,  au  vu* 
Cécle. 

Au  I X.  fîécle  ,  le  monafiére  de 
Glannefeuil  fut  donné  à  l'abbaye  des 
Fofles  par  l'empereur  Louis  le  Débon- 
naire. Lqs  moines  de  Saint-Pierre  des 
Fofles ,  à  caufe  des  ravages  des  Nor- 
mands, s'étoient  retirés  avec  le  corps 
de  faint  Maur  dans  le  monaftére  dç 
^effieu  au  diocéfe  de  Lj^on  j  nm^  ife 


1 1  Calendrier  Historique 
?;.  Janv»  retournèrent  au  monaftére  â^s  Fofles 
avec  le  corps  de  faint  jMaur  l'an  923. 
Dans  le  même  fiécle  la  réforme  fut 
introduite  dans  le  monaftére  de  Saint- 
Maur  des  Fofles  ,  par  faint  Mayeul 
abbé  de  Cluni,  aux  indances  de  Bou- 
chard Comte  de  Paris,  6c  de  Çorbeil, 
qui  avoit  obtenu  cette  abbaye  du  roi 
Hugues  Capet. 

Au  XI.  fiécîe ,  environ  l'an  109^. 
Firrégularité  de  l'abbaye  de  S.  Maut 
des  Fofles  fit  perdre  à  fon  abbé  le 
droit  qu'il  avoit  depuis  long-temps  fut 
Fabbaye  de  Glannefeuil  en  Anjou, 
autrement  dite  Saint- Maiir  fur  Loire, 
Cette  affaire  fut  examinée  au  concile 
de  Tours  la  même  année,  ôc  Urbain  IL 
qui  y  préfidoit  à  la  tête  de  quarante- 
quatre  prélats ,  donna  gain  de  caufe  à 
l'abbé  de  Glannefeuil  contre  celui  des 
Foflïs.  Saint  Maur  des  Fofl^es  eft  pré- 
fentement  un  Chapitre  de  chanoines^ 
Réforme  de     La  réforme  de  faint  Maur  fut  intro- 
Bia^Ks"ma"i>  <J"i^e  aux  Blancs-mantcaux  à  la  place 
teaux  eu    des  Guillcmites  qui  y  demeuroient. 
\^^^\  vr  Ce  fut  Henri  de  Gondi  cardinal  de 

JLeur  églife  j:;^^  ,    a  j    n     •  •  •  J    T^ 

tpn  x68f .  Retz ,  eveque  de  Pans ,  qui  mtroduilit 
en  1 6 1 8.  les  Bénédidins  réformés  dans 
ce  monaftére.  Louis  XIII.  approuva 
ce  changement  par  des  lettres  patentes 
^u  2^.  Novembre  de  la  même  annéç^ 


DE  l'Eglise  de  Paris.    2  3 
Ce  fut  alors  que  les  Bénédiâ:ins  ré-  15.  J^f^'v^ 
formés  de  France  prirent  Je  nom  de 
Congrégation  de  Juin  t  Maur,  Le  monaf-    Congréga- 
tére  des  Blancs-manteaux  a  été  rebâti  Ma"  r  ^In"^ 
en  1685*.    Le  chancelier  leTellier  ôc  1^1  s. 
Elifabeth  Turpin  fon  époufe  poférent 
la  première  pierre  le  jeudi  vingt-fixié- 
me  jour  d'Avril ,  ôc  firent  préfcnt  de 
mille  écus.    Plufieurs   perfonnes   de 
condition  font  enterrées   dans   cette 
églife.  Elle  eft  décorée  d'un  beau  mo- 
nument de  marbre  blanc  ,   érigé  à  la 
mémoire  de  feu  M.  le  Lieutenant  civil 
Jean  le  Camus ,   dont  le  corps  y  fuG 
enterré  le  30.  Juillet  1710. 

La  réforme  de  Saint-Maur  fut  intro-  Réforiae  ds 
duitedans  l'abbaye  de  Saint-Germain  fp^bba^^^de 
des  prés  par  le  zélé  de  Dom  Claude  s.  Germain 
Cotton,   Prieur  ôc  Religieux    d'une  ^^^  p^^"^^'^^" 
grande  piété ,  un  Vendredi  14.  Février  pévriêr.^  ^^ 
1 63 1.  malgré  les  rum.eurs  ô:  ks  oppo- 
fîtions  de  quelques  Religieux  de  la 
maifon.  Cette  abbaye  depuis  la  réfor- 
me a  profperé  en  toutes  fortes  d'avan- 
tages fpirituels  Se  temporels.  C'eftdans 
ce  monaftére  que  fe  font  perfeclionnés 
les  Religieux  de  la  congrégation  de 
faint  Maur  les  plus  diftingués  par  leur 
érudition  ;   Dom  Hugues  Mefnard, 
Dom  Luc  d'Achery ,  Dom  Jean  Ma- 
feillon^  Dom  Thierry  Ruiaart,  Doin 


24  Calendrier  HisTORîQUE 

is»J^^v.  Pierre  Coudant,  Dom  Guainier  6c 

î>rkm°de    ^^^  Edme  Perreau  *  curés  de  faint 

l'abbaye  de  Symphorien  ,  vraiment  refpedables  » 

s.  Riquier ,  Sc  plufieurs  autres  encore  vivans ,  fi 

^^fej^^'^^^  dignes   de  la  réputation   qu'ils    onc 

acquife  parmi  Içs  fçavans  de  l'Europe. 

Dom  Thomas  Blancpin  eit  celui  qui 

fut  chargé  de  la  principale  diredion 

fie  Tédition  de  S.  Augaftin.  Ce  reli« 

gieux  étoit  aufll  recommandable  par 

ion  fçavoir,  que  par  la  fainteté  de  fa 

vie.  VoyeTi  S.  Germain  y  au  28  Mai.  La 

congrégation  de  S.  Maur  eil  compo- 

fée  d'environ   deux  mille  cinq  cens 

Religieux ,  diflribués  en  plus  de  cent 

quatre  -  vingts  abbayes    ou    prieurés 

conventuels. 

Réforme  de      La  même  réforme   fut  introduite 

li^bba^'e dedans  Pabbaye  dc  S.  Denys  en  France, 

,5.  Penys ,  pat  l'entrcmife  du  cardinal  de  la  Ro^ 

ie^  ^/^Qç^' chefoucault ,  le  3  Août  163  3.  Voyez. 

S,  Bon  ou  S.  Bonnet,  évêque  de 
Clermont    en   Auvergne,  mort    au 
VIII.  fiécle. 
Chapelle  de     La  chapelle  de  S.  Bon  a  été  bâtie 

L^s'^Merry", '^^  ^^g"^  ^^  ^Ouis  Ic  GtOS ,  l'an   11^6. 

i'Aii  1 1 5  6.  *  aux  environs  de  S.  Merry.  Il  en  efl:  fa  f c 
mention  dans  une  bulle  d'Innocent  II. 
en  date  du  20.  Février  r  1 3  (5.  &  adref- 
ii^  à  ACcelia  abbé  de  S.  Maur  des 

Foflçs^ 


DE  l'Eglise  de  Paî^îs.  i  5 
Foflës,<|in  avoit  le  droit  de  nommer 
à  cette  chapelle.  C'efi:  maintenant 
l'Archevêque  de  Paris  qui  y  nomme* 

XVL    JANVIER. 

S.  Fitrfy  Irlandois ,  abbé  de  S.  Pierre    i  ^.  JantK 
de  Lagn)^,  mort  l'an  6  p.  Ce  f^Jt  en  ^^,  J^^,^^^^> 
fa  faveur   qu'Erchinoald  ,   maire  du  éfo. 
Palais,  fonda  l'abbaye  de  Lag^ny  ^ous^^^^j^y^^f 
k  pontificat  d'Audebert  évéque  de  LaînyVrait 
Paris  ,  environ  l'an  647.  S.  Furiy  qui  ^-J-?» 
étoit  paiTé  en  France ,  d'Irlande  où  fa 
f^jnteté  avoit  paru  avec  éclat ,  forma 
depuis  le  deflèin  de  repaiTer  en  Angle- 
t-erre  pour  y  revoir  Çts  frères  Foilan  ôc 
Ultan,  &  les  églifes  qu'il  avoit  autre- 
fois inflruites  durant  {^s  Millions  apof- 
toliques;  mais  il  mourut  en  chemin  à 
Mezieres  bourgade  du  Ponthieu ,  vers 
l'an  650.  le  16,  de  Janvier.  Son  corps 
fut  porté  à  Peronne  dans  Téglife  qui 
porte  aujourd'hui  fon  ncwn,  au  il  7 
avoit  eu  d'abord  un  monaflére^  changé 
depuis  en  une  collégiale  de  chanoines. 
S.  Emmien  ou  Emilien,  S.  Eloque6c- 
S.  Momble,  que  S.  Furfy  avoit  amenés 
d'Irlande  avec  lui,  furent  tous  les  trois 
abbés  de  Lagny  fucccffivement. 

XVIL   JANVIER. 

Se  Antoine  abbé  ôc  patriarche  dos 

J3 


i6  Calendrier  Historique 

i?.  l^nv.  Cénobites  en  Egypte  ,   mort  en  la 

v.l\,T'     La  célèbre  abbaye  de  S.  Antoine 
Abbayede^es  champs  à  Paris   fut  fondée  l'an 
farfiToS^'iipS.  Elle  fut  donnée  peu  après  à 
'  l'Ordre  de  Cîteaux  du  confentement 
d'Eudes  de  Sully  évêque  de  Pans, 
l'an  1204.  Eudes  fe  dépouilla  de  toute 
fon  autorité  fur  cette  abbaye,    afin 
qu'elle  fût  gouvernée  par  TAbbé  de 
Cîteaux ,  le  Père  immédiat  de  l'abbaye 
de  S.  Antoine  d^s  champs,  félon  les 
ftatuts  &  conftitutions  de  l'Ordre.  Le 
Curé  de  S.  Paul ,  fur  la  paroiffe  duquel 
•   l'abbaye  de  S.  Antoine  étoit  bâtie,  fe 
défifta  de  toutes  fes  prétentions,   Se 
FArchidiacre  de  Paris  en  même  temps 
renonça  volontiers  à  toutes  les  fiennes. 
Pierre  de  Nemours  évêque  de  Pans , 
par  (es  lettres  en  date  du  mois  de  Mai 
1 2 1  î-  accorda  à  cette  abbaye  les  droits 
curiaux  fur  tout  l'enclos ,  les  domefti- 
ques  ôc  les  hôtes  mêmes  qui  y  feroient 
reçus.  La  première  abbefiTe  fe  nommoïc 
Theovhanie  ,   ÔC    la    deuxième  /^gnes, 
Robert  de  Meauvoifin  fit  bâtir ,  avec 
r agrément  de  l'Evêque,  la  première 
chapelle  de  ce  Monaflére ,  fous  le  titce 
de  S.  Pierre;  il  y  choifit  fa  fépulture. 
La  grande  églife  telle  qu'on  la  voie 
aujourd'hui,  eft  m  ouvrage  de  la 


DE  l'Eglise  de  Paris.    27 

piété  &  de  la  magnificence  du  roi    i7.  J*«»'y« 
o.  Louis. 

La  dédicace  s'en  fit  folemncllement     Dédicace 
]a  quatrième  fête  de  la  Pentecôte  de  j%^\^,t*^! 
rani23  5.  far  Guillaume  eveque  de  ne ,  l'aa 
Paris  affilié  de  plufieurs  autres  évc-  ^^n- 
<3ues  5  en  préfence  du  roi  S.  Louis  & 
de  la  reine  Blanche  fa  mère.  Ce  pieux 
Roi  fit  quelques   donations    à   cette 
abbaye,  &c  lui  donna  quelques  exemp- 
tions. Les  comtes  deMontfort  dans  le 
-înème  CiécÏQ  firent  auffi  de  grandes 
libéralités  à  ce  monaftére.    Le  pape 
Innocent  I  V.  lui  donna  de  grands 
privilèges.  Renée  de  la  Salle ,  religieufe 
de  Poifiy ,  fut  une  des  plus  illuflres 
abbefies  de  S.  Antoine  des  champs; 
elle  en  prie  poIîèiTion  Tan  i5oo.  Elle 
gouverna  cette  maifon  durant  trente- 
fix  ans.  Ce  fut  elle  qui  commença  à 
faire  obferver  la  clôture  à  fes  Reli- 
gieufes.  Marie  Le  Bouthillier  qui  lui 
iucceda,  établit  entièrement  ce  point 
derégularité.  Marie-Gabriel  de  Bour-    rcye^if^^- 
bon-Condé,  princefiTe  de  la  Maifon  ^['^j;;/''^^ 
royale ,  en  efl  abbede  aujourd'hui.        i-abb-yl  de 

L'an  1 3  0.1es  Religieufes  de  Saint-  ^  Antome 
Antoine  furent  obligées  de  fe  réfu- //^  }„^X^^ê 
gier  dans  Paris ,  à  caufe  des  ravages  iivrt, 
quQ  les  Normands  faifoient  aux  en- 


i8  Calendrier  Historique 
t7.  Janv.      Le  16.  Août  ly^i.  il  fut  ordonné 
vÊlY^t  ^^^^  ^'^^^^  ^^  Fromont  avec  un  Reli- 
s/Antoinè,  gieux  de  l'Ordre  de  Citeaux  &  les 
.^i'ânij-41-.   pi'ieurs  des  Celeftins,  dts  Chartreux 
êc  de  S.  Martin  des  champs,  fe  tranf- 
porteroient  à  l'abbaye  de  S.  Antoine 
dçis  champs,  pour  en  faire  la  vifite,  & 
ordonner  tout  ce  qu'ils  croiroient  né- 
ceflaire  pour  y  rétablir  la  difcipline 
,  monaftique  3  ce  q-u'ils  exécutèrent  heu- 

reufemenc. 
Re'.iî^ièux  Cliarlcs  V.  dans  la  cinquième  année 
du  petit  de  fon  régne  donna  {qs  lettres  patentes 
fgitfeT^dè  pour  l'établiiTement  des  Religieux  hof- 
ca  13.^8.  picaliers  de  l'Ordre  de  S.  Antoine  à 
Paris.  Cet  Ordre  commencé  l'an  lop  J. 
par  Gafton,  aidé  de  fept  autresGentils- 
hommes  du  Viennois ,  fut  confirmé  par 
le  pape  Urbain  II.  Pierre  de  Lober, 
abbé  &  général  de  l'Ordre  diC  S.  Antoi- 
ne, érigea,  conjointement  avec  le  Cha- 
pitre général ,  la  nouvelle  maifon  de 
Paris  en  commanderie ,  &c  envoya  pour 
la  gouverner  Aimar  Fulcevelli  reli- 
gieux de  l'Ordre.  Il  amena  avec  lui  de 
l'abbaye  de  S.  Antoine  en  Viennois 
un  nombre  fuffifant  de  Religieux  pour 
faire  l'office  divin ,  &  exercer  l'hofpi^ 
talité  envers  les  pauvres  affligés  de  la 
maladie  qu'on  nommoit  Feu  f acre  on 
de  S.  Jntoim,  Us  fc  fervirent  d'aboicl 


DE  lTglîse  de  Paris.    1 9 

d'une  chapelle,  jufqu'à  ce  que  Char- 17.  j^»-v^ 
les  V.  parvenu  à  la  couronne,  leur  eût 
fait  bâtir  une  éghfe,  qui  fut  achevée 
en  1368.  La  même  année,  le  j.  de 
Juillet,  le  Roi  leur  accorda  fes  lettres 
patentes. 

Hugues  d'Opteve  ,  qui  fucceda  à 
Aimar  de  FulcevelH  décédé  en  1 3  64-. 
finit  les  contellations  fufcitées  par  le 
Curé  de  S.  Paul  ;  l'accommodement  fe 
fit  par  une  tranfadion  en  date  du  26, 
Février  1365".  Cet  accord  fut  confir- 
mé par  Eftienne  évêque  de  Paris,  6c 
par  Pierre  de  Lobet  général  de  l'Ordre. 

Denys  ,  patriarche  d'Antioche  ôc  Béd'ace. 
évêque  de  Paris,  dédia  folemnellement  ^"  régule d a 
l'églifedu  petit  S.  Antoine  le  Diman-^^^j^^e^^*^^''^." 
che  après  la  Fête-Dieu  de  Fan  144.2. 1442. 

Le  plus  illuftre  des  commandeurs 
ôc  abbés  généraux  de  Saint-Antoine 
fut  le  cardinal  de  Tournon  ,  doyen 
du  facré  collège  ,  6c  profès  du  petir 
S.  Antoine. 

Antoine  Brunel  de  Grandmont, 
abbé  &  général  de  l'Ordre,  obtint  du 
pape  Paul  V.  la  fuppreffion  du  titre  de 
la  commanderie  de  Paris ,  Ôc  convertit 
cette  maifon  en  un  féminaire  d'étude  Réfoimcda 
pour  les  jeunes  Religieux  de  l'Ordre.  ^^'''  ^-  f,"" 
La  bulle  de  Paul  V.eft  du  3  .Avril  1618.  Tekl    '* 
Louis  XllL  donna  fes  lettres  patentes 

B  iij 


3  0  Calendrier  Historique 
\7.]anv.lQ  s,  de  Mai  i6ip.  En  conféquence 
Pierre  de  Sacjan,  prieur-commandeur 
du  petit  S.  Antoine  de  Paris ,  donna  fa 
démiffion  volontaire.  Sa  vie  a  mérité 
d'être  tranfmife  à  laportërité,  comme 
un  modèle  de  vertu  êc  de  régularité  : 
elle  a  été  écrite  par  Jean  de  Loyac 
abbé  de  Condom  en  164 5. fous  le  titre 
de  ïhomme  inconnu. 

Le  premier  abbé  de  la  réforme  fut 
Jean  Chadain,  élu  pour  trois  ans  en 
Octobre  163  <5.  La  maifon  de  Paris  a 
été  rebâtie  en  i68p.  Les  réformés  de 
France  ne  prennent  aucuns  degrés: 
leurs  Convers  ne  font  admis  à  la  pro- 
fefTion  qu'après  douze  ans  d'épreuves,, 
.  Les  Reii-  Ce  fut  le  pape  Boniface  VIIl.  qui  de 
gicuxaupe-fij-i^pies   hofpitaliers ,  la  plupart  laï- 
ne  faits  cha-  q^^^s ,  ht  clianomes  réguliers  les  rveli- 
noinesrégu-gieiix  de  S.  Antoine,fous  la  régie  de 
1197/'^"  S.  Auguliin ,  &  donna  à  leur  première 
maifon  le  titre  d'abbaye,  dont  le  fupé- 
rieur  eft  abbé  &  général  de  tout  l'Or- 
dre ,  compofé  de  plus  de  cent  quatre- 
vingt  commanderies  ,    en  comptant 
celle  de  France.  Sa  bulle  efl  de  Tan 
1297.  Ces  chanoines  portent  fur  leurs 
habits  la  figure  de  la  lettre  grecque 
i:'au  de  couleur  bleue ,  pour  marquer 
qu'ils  étoient  anciennement  dévoués 
au  fervice  des  malades  impotans.  CeÇ; 


DE  L'EctiSE  DE  Paris.     3  t 
chanoines  peuvent  poiTéder  des  béné- 
fices à  charge  d'ames. 

XIX,  JANVIER. 

Saint  Sulpke,  furnommé  le  Débon-  p-  ^^«'^v 

naire.       ^  ^  leDébonnai- 

L'e2:hTe  de  faint  Sulpice,  la  feulera  more  au- 
paroiifiale  de  tout  le  fauxbourg  Saint- ^^^'^^^'^"^ 
Germain,  n'a  été  bâtie  qu'après  que 
la  chapelle  de  S.  Pierre  &  de  S.  Pau!, 
où  font  maintenant  les  Religieux  de 
la  Charité,  fe  fut  trouvée  trop  petite- 
pour  contenir  les  habitans  du-  faux- 
bourg  Saint-Germain ,  qui  prenoit  de 
nouveaux  accroifîemens.  On  trouve 
dans  les  archives  de  l'abbaye  S.  Ger- 
main un  titre  du  6.  Février  1 3  80.  oili 
font  marquées  les  charges  que  le  Curé 
de  S.  Sulpice  étoit  obligé  d'acquiter  à 
la  chapelle  de  S.Pierre,  comme  d'y 
faire  l'office  de  la  veille  &  du  jour  de 
Noël ,  aux  quatre  fêtes  annuelles ,  à  la 
Circoncifîon ,  à  l'Epiphanie ,  aux  cinq 
fêtes  de  la  Vierge  ;  d'y  dire  la  Mefle 
&  faire  l'eau  -  bénite  tous  les  Diman- 
ches; d'y  aller  en  proceffion  Se  célé- 
brer la  Meffe  le  jour  des  Cendres  &  le 
Dimanche  des  Rameaux ,  <Sc  d'y  faire 
l'office  le  jour  de  S.  Pierre.  Dans  \qs 
premières  années  de  l'établiflement  des 
Religieux  de  la  Charité,  le  Curé  de 

Biv 


3  i  Calendrier  HisTourQpE 
59,  ]anv.  S.  Sulpice  continua  de  faire  ces  fonc- 
tions dans  la  chapelle  de  faint  Pierre  : 
mais  enfifï  du  confentement  dç.s  mar- 
guilliers  &  moyennant  la  Comme  de 
dix-huit  mille  livres  que  ces  Religieux 
donnèrent ,  le  Curé  abandonna  par  une 
tranfaciion  de  l'an  16^8.  homologuée 
au  Parlement  le  6.  Mars  1660.  tous 
fes  droits  de  proceffions,  célébrations, 
enterremens ,  &  autres. 

En  i6c^6.  on  entreprit  deconflruire 
une  nouvelle  églife  fous  le  titre  de 
S.  Sulpice,  fur  les  deffeins  de  Gamart 
architede,  dont  la  première  pierre  fuf 
pofée  par  le  Duc  d'Orléans.  Cette 
églife  fut  placée  à  l'endroit  où  efl;  celle 
d'aujourd'hui.  Le  vailTeau  de  cette 
première  n'étant  pas  encore  affez  grand 
pour  le  grand  nombre  de  paroirfîens, 
Louis  Le  Vau  ,  premier  archited:e  du 
Roi ,  donna  d^aurres  delleins  ,  fuivant 
lefquels  on  jetta  de  nouveaux  fonde- 
L^EgHfede  mens  Tan  i6^<;.  de  Péglife  qui  fubfifte 
cômJîwe  aujourd'hui  ,  &  dont  la  reine  Anne 
rain6ff,  d'Autriche,  accompagnée  de  la  prin- 
cefle  de  Condé  &:  de  la  duchefle 
d'Aiguillon ,  pofa  la  première  pierre 
le  20.  de  Février.  Après  la  mort  de 
Louis  Le  Vau ,  Daniel  Gittard ,  archi- 
tede  d'une  grande  réputation ,  conti- 
nua cet  ouvrage.    Il  vouloit  qu'on 


DE  l^Eglise  de  Paris.    3  3 

démolît  la  diapelle  de  la  Vierge  qui  ^9'Janv. 
n'étoit  pas  encore  achevée,  qui  lui 
paroiiToit  peu  régulière,  ôc  trop  peu 
Ipacieufe  ;  mais  on  fut  d'avis  de  Tache- 
ver  fur  les  defleins  de  Louis  Le  Vau. 
On  bâtit  enfuite  le  chœur,  quia  qua- 
rante-deux pieds  de  large.  Se  foixante 
ôc  huit  pieds  de  long  ;  il  efl  terminé 
au  fond  par  un  demi-cercle  de  vingt 
pieds  de  rayon.  Il  eft  percé  dans  fon 
contour  de  fept  hautes  arcades ,  Se  les 
pieds  droits  en  font  ornés  de  pilaflres 
corinthiens,  qui  foûtiennent un  grand 
entablement  enrichi  de  tous  les  orne- 
mens  convenables.  Depuis  le  pavé 
jufqu^à  la  corniche,  ce  bâtiment  à 
cinquante-(ix  pieds  Se  demi  de  haut  : 
les  bas  côtés  ont  vingt-quatre  pieds  de 
large  fur  quarante -fix  pieds  Se  deux 
pouces  de  haut.  On  a  été  dix-huit  ans 
à  bâtir  le  chœur  Se  (qs  bas  côtés. 
Quand  le  chœur  fut  achevé,  on  tra- 
vailla à  la  croifée ,  qui  a  cent  foixante 
pieds  de  long  fur  cjuarante-dqux  de 
large ,  Se  fe  trouve  ainfi  plus  longue  de 
quatorze  pieds  6c  plus  large  de  deux,: 
que  celle  de  Notre-Dame,  qui  efl  h: 
plus  grande  églife  de  Paris. 

Les  travaux  furent  anétés  en  161  <. .  '"^^^^^^ 
Se  ne  turent  repris  qu  en  1719.  par  en  167^0 
M>.Languet  de  Gergy,  digne  curé  de.^^p^^»    ^a^ 


34  Calendrier  Histokkïue 
î9.  pnv.ctttc  paroifle,  avec  un  zéie  &  une  ar^ 
deur  qui  ont  peu  d'exemples.  Le  Roi 
lui  a  accordé  une  loterie  au  mois  de 
Février  î  72 1 .  à  l'aide  de  laquelle  ôc  des. 
libéralités  des  perfonnes  de  piété ,  il 
a  toujours  depuis  continué  ,  &  efpere 
achever  ce  grand  ouvrage.,  La  pre- 
mière pierre  du  portail,  du  côté  de  la 
rue  des  Foffbyeurs,  a  été  pofée  par 
M. le  Duc  d'Orléans  régent,  le  5. Dé- 
cembre 1719.  Ce  portail  eft  de  deux 
ordres,  dorique  Se  ionique.  Celui  de 
la  croifée  à  main  gauche  efl  aufïi 
orné  de  deux  ordres  d'architedlure ,  le 
premier  de^  quatre  colomnes  corin- 
thiennes, &  le  fécond  de  quatre  co- 
lomnes d'ordre  compofite ,  avec  un 
fronton  circulaire,  La  nef  eft  terminée 
au  dedans  par  un  fort  beau  jubé ,  Se 
au  dehors  par  un  grand  portail  com- 
pofé  de  deux  ordres.  Aux  extrémités 
de  ce  portail  feront  deux  hautes  tours 
odogones  ;  ces  tours  auront  près  de 
trente-cinq  toifes  d'élévation  ;  elles 
feront  décorées  de  différents  ordres  en 
pilaflres,  ôc  d'un  attique  au  deffus,  & 
couronnées  par  un  petit  dôme.  Les 
defleins  pour  le  dedans  de  la  croifée 
ont  été  donnés  par  M,  Oppenort  cèle-- 
bre  architecte.  Mais  M.  le  Curé  à  pro« 
pofé  le  deffein  du  grand  portail,  Ceiî 


DE  l'Eglise  db  Paris.  3  f 
Pîlluftrè  Italien  Servandony  chevalier  19.  J^«'t'- 
de  rOrdre  de  Chrift ,  architede  du  Roi , 
qui  a  conduit  le  principal  de  tout  cet 
ouvrage.  Le  pieux  Pafteur  de  cette 
paroille,  M.  Languet,  à  qui  le  Roi  a 
donné  une  abbaye ,  ne  s  applicjue  pa5 
feulement  à  bâtir  un  temple  au  Sei- 

fneur,  mais  encore  à  l'enrichir  au 
edans  de  tous  hs  ornemens  âc  embel- 
lifTemens  convenables,  comme  on  peut 
voir  par  le  maître-autel,  parla  chapelle 
de  la  fainte  Vierge ,  Se  le  refte. 

La  dédicace  folemnelle  de  cette 
foperbe  églife  a  été  faite  le  mercredi 
30^  jour  de  Juin  1745.  ^^^^  '^  ^^^^^ 
de  S.  Pierre  Se  S.  Sulpice  ,  par  M.  de  ^ 
Raflignac  archevêque  de  Tours ,  con- 
jointement avec  vingt  autres  évêques 
Ôc  archevêques  tous  en  habits  ponti- 
ficaux ,  ôc  en  préfence  de  tout  le  refte 
de  l'afTemblée  du  Clergé  de  France 
qui  fe  tenoit  alors.  Ce  Pafteur  vigilant 
eftauffi  rinftituteur  de  la  maifon  de 
r Enfant- Jefus ,  fituée  au  deflùs  de  la 
barrière  de  Sève  à  Paris. 

Jean- Jacques  Olier  abbé  de  PebraCj 
Gonfeiller  d'état,  étoit  curé  de  Saint- 
Sulpice ,  lorfque  Chriftophe  Gamart 
entreprit  le  bâtiment  de  cette  églifco- 
Son  zélé  ne  fe  borna  pas  à  un  édifice* 
matériel.  Il  s'affoda  avec  Meffieurs^ 


3  6  Calendrier.  Historique 
*^.  jAnv.  Le  Ragois  de  Bretonvilliers  qui  fut  fon^ 
premier  fuccefTeur,  Antoine  Ragu  ier  de- 
PouITé  dodeur  de  Sorbonne, Antoine- 
Damien  prêtre  de  S.  Sulpice ,  ôc  quel- 
ques autres  eccléfiaftiques ,  pour  vivre 
Semi-naireen  communauté  ôc  former  un  fémi^ 
^s.suipice.  j^^ij-g    çJqj^ç  [[  ^j-  Jes  premiers  elTais  à 

Les  années  tt  •         i     ti         i  r   • 

1648.1649.  Vaugirard.  Il  acheta  enluite  une  mai- 
i^îQ-  fon,rue  du  vieux  Colombier,  pour  y 
établir  un  féminaire  deftiné  à  l'inftruc- 
tion  des  jeunes  eccléfiaftiques.  La  cha- 
pelle fut  bénite  par  le  Grand-vicaire  de 
FAbbaye  le  1 8.  Novembre  1 650.  &  le 
Nonce  du  Pape  y  célébra  la  première 
Meile.  Louis  XIV.  donna  Tes  lettres 
patentes  en  1645'.  ^^  féminaire  eft 
dans  une  grande  réputation ,  Se  l'on, 
en  a  de  tout  temps  tiré  des  fujets  pour 
remplir  les  premières  dignités  de  TE- 
glife.  Le  fondateur  mourut  le  2.  Avril 
1(558.  âgé  de  quarante-huit  ans.  Son 
corps  eflr  confervé  dans  la  chapelle  dii 
féminaire  dans  une  bierre  de  plomb  ^ 
Se  fa  mémoire  efl:  précieufe  aux  gens  de 
bien.  Il  a  compofé  plufieurs  ouvrages 
remplis  de  l'efprit  de  Dieu.  Il  naquis 
à  Paris  le  20.  Septembre  160S.  Il  fu| 
gjcaad  ami  de  S..  Vincent  de  PauL 


DE  l'Eglise  de  Paris.  57 

XXL   JANVIER. 

Sainte  Agnès ,  vierge  <Sc  martyre.        2.1.  ]anvi 
L'égiife  de  S.  Euilache  n  étoit  origi-  Ste  agne's^^ 
nairement  qu'une  chapelle  bâtie  fous  "^^^^y^'^'^n 
le  titre  dey^/;-?^^  Agnès  ram2J4.  dé-    FoyeK.faint 
pendante  alors  de  §.  Germain  TAuxer-  ^ufiache  a» 
rois.  Jean  Alais   bourgeois   de  raris 
fit  bâtir  cette  chapelle >  en  fatisfadion 
d'avoir  été  le  premier  auteur  de  l'im- 
pôt d'un  denier  pour  chaque  panier  de 
poiflbns  qui  fe  vendoit  aux  halles. Cette 
chapelle  fut   peu  après  appellée  du 
nom  de  S.  Euftache ,  &  devint  bientôt 
paroifTe.  Le  Curé  de  S..  Euftache  eut 
de  grands  différends  av€C  le  Doyen  de 
S.Germain  TAuxerrois.Renaud  évêque 
de  Paris  les  termina  comm.e  arbitre. 
Les   premiers   fondemcns   de  l'égiife 
d'aujourd'hui,  nom.mée  S.  Euftache  ^ 
furent  jettes  l'an  1532.  &  la  première 

Îierre  fut  pofée  le  19.  d'Août  par 
ean  De  la  Barre  prévôt  dts  mar- 
chands :  le  chœur  fut  commacncé  en 
1 624.  (Se  achevé  en  1 63  3 .  Cette  églife 
eft  bâtie  d'une  architedure  gothique , 
mais  fort  délicate  Se  exhai  i7ée.  La  mul- 
tiplicité des  piliers  en  cachent  la  beau- 
té. Un  nommé  David  en  a  été  un  des^ 
premiers  architedes,. 


3  S  Calendrier  Historique 

iT,]anv,      Mort  de  Dagohert  L  Tan  638. 
Dafobe'rt  L     ^agoberc^  I.  mourut  &  fut  enterré  à 
i^àn  6  ^  S.     S.  Denys ,  où  Ton  fait  tous  Its  ans  Fan-t 
^.^^"^'^^^^: niverfaire  de  fa  mort,  &  de  grandes 
Pagobert  i.  aumônes. 

Dagobert  eft  le  principal  fondateur 
de  l'abbaye  de  S.  Denys,  comme  aufîi 
procef-  de  plufîeurs  autres, 
«on  ,  &c.  Procejfien  folemnelle  du  très-faint^ 
X'»nifir.  Sacrement,  à  laquelle  François  L  8c 
toute  fa  cour  affifta  un  cierge  à  la  main, 
en  réparation  des  facriléges  des  héré- 
tiques, le  jeudi  21.  Janvier  i  J35.  Le 
Roi  revint  exprès  de  Blois  où  il  étoit,. 
&  fut  témoin  de  l'impudence  &  de 
rimpiété  des  hérétiques,  qui  oférenr 
femer  pour  la  féconde  fois  dans  la  ville 
&  jufques  dans  le  Louvre  dts  libelles 
contre  le  S.  Sacrement.  Jean  du  Bellay 
pour- lors  évêque  de  Paris  ,  ordonna^ 
une  procefîion  générale ,  où  fut  portée 
la  fainte  Euchariflie  avec  les  plus  confî- 
dérab'es  Reliques  honorées  dans  Paris. 
Cette  proceflîon  fe  fit  le  jeudi  21.  Jan- 
vier, qui  fut  fêté.  On  jeûna  la  veille,, 
comme  on  avoit  coutume  de  faire  en 
ce  temps-là  la  veille  de  la  Fête-Dieu.- 
Les  chaiïes  de  fainte  Geneviève  &  de' 
faint  Marcc!  furent  portées  à  cette  pro-^- 
eeflion.  L'Evêque  de  Paris  portoit  le' 
faint.  Sacrement  dans  une  croix  ;Joj3^> 


î)E  l'Eglise  be  Paris.    5  y 

en  dais  de  velours  violet  femé  de  ii,  J^anv^ 
fleurs  de  lis  d'or.  Les  bâtons  du  dais 
ëtoient  portés  par  le  duc  d'Angoulê» 
me  troifiéme  fils  du  Roi,  le  duc  de 
Vendôme ,  le  Dauphin  ôc  le  duc  d'Or- 
Jeans  fon  frère.  Le  Roi  fuivoit,  nu'é 
tête,  un  cierge  à  la  main ,  Se  en  robe 
de  velours  noir  fourrée.  L'Evêque  de 
Paris  dit  la  Meffe  folemnelle  à  iSîotre- 
Dame,  après  laquelle  le  Roi  alla  dîner 
à  l'évêché. 

Supplice  de  quelques  hérétiques  le  Suppiîcè 
jeudi  2  1.  Janvier  1 53  5.  Le  Roi  oc  la  i^^j,  ;..^ 
Reine  demeurérenc  à  N.  Dame  jufqu'à 
ce  qu'Audehert  Valleton  receveur  de 
Nantes,  Jean  Lenfant  fruitier ,  maître 
L^Hu illier  clerc  au  greffe  du  châtelet, 
ôc  trois  autres  hérétiques  euflent  fait 
amende  honorable  devant  l'Eglife 
cathédrale  ;  après  quoi  trois  d'entre  eux. 
furent  brûlés  à  la  Croix  du  Trahoir ,  ôc 
les  trois  autres  aux  halles.  Ils  étoient 
fes  auteurs  des  libelles  féditieux  Se  im- 
pies femés  dans  Paris.  On  inventa  une 
cfpéce  d'eftrapade ,  où  par  le  moyen 
d'une  corde  on  hs  montoit  en  haut  5 
&  les  bourreaux  les  laifférent  tomber' 
dans  le  feu  à  diverfes  reprifes,  pour 
feire  durer  leur  fupplice  plus  long- 
temps :  il  parut  fi  ngoureux,  qu  il 
attira  quelques  reproches  à  François  L 


40  Calendrier  Historique 
XXIL   JANVIER. 

21.  ]mv.     Saint  Vincent,  Diacre  &  martyr  ea 

Saint  Vincent  eftle  titulaire  de  Saint- 
Germain  des  Prés  (Se  de  Saint-Germaia 
FAuxerrois.  Voyez,  ait  28.  de  Mai ^ùïnt 
Germain  évêque  de  Paris  ;  &  au  ^lo. 
de  Juillet ,  faint  Germain  d' Auxerre. 

XXV.  JANVIER, 

*  j-r  ifinv.      Commémoration  de  S.  Paul,  Voyez  aiî 
5.  Taux.  2p.  de  Juin. 

XXVH.  JANVIER, 

z7'  Janv.      Saint  Julien ,  évêque  du  Mans. 

5»JuxiEîf.  5^  Julien  évêque  du  Mans,  au  IIT^ 
fiécle ,  patron  de  la  chapelle  des  Me- 
neftriers  rue  S.  Martin.  Voyez,  le  4.  d@^ 
Novembre, 

XX  VI IL  janvier: 

a  g.  janv.     Saint  Charlemag-ne ,  roi  de  France ,  & 

5^ ■'^c^'^^^  premier  empereur  d'Occident,  naquit 

iEMAGNE,dans  un  château   appelle  Ingelheira 

run\'crfi!é  P^^^  ^^  Mayence>  vers  l'an  742.  Il  fut 

dePanïji'an  baptifé  pat  S.  Bonifacc  archevêque  de: 

^^4'  Maycnce.  Il  étoit  û\s  aîné  de  Pépin 

le  Bref.,   (Se  de  Berthe  ou  Bertrade- 

Apres    la  mort  de  fon  père,  il  fut- 

Gouronné  roi  de  France  à  No]ron  If 


t>E  l'Eglise  de  Paris.  41 
9.  d'Oclobre  l'an  768.  Charleinagne  iî,Jam> 
fut  couronné  empereur  d'Occident  le 
jour  de  Noël ,  à  Rome  par  le  pape 
Léon  IIL  l'an  800.  Ce  fut  dans  le 
cinquième  voyage  que  ce  pi  ince  faifoit 
en  Italie,  où  il  fut  accom.pagné  de 
Tlieodrade  fa  fille,  qui  parut  en  cette 
cérémonie  avec  une  pom.pe  âc  une 
magnificence  toute  royale.  Charlema- 
gne  fur  la  fin  de  fa  vie  fit  fon  tefîament. 
Se  ordonna  que  fa  bibliothèque  qui 
ctoit  nombreufe,  fût  vendue  au  profit 
àcs  pauvres  :  il  lailTa  de  grands  préfens 
aux  Métropoles  de  fon  empire.  Au 
fortir  du  bain  la  fièvre  le  faifit,  6c  la 
pleureiiè  î'y  joignit.  Enfin  il  m.ourut 
a  Aix-la-chapelie  le  28.  de  Janvier 
de  Tan  814-.  à  l'âge  de  foixante  Se 
douze  ans ,  dont  il  en  avoit  régné 
quarante-cinq  comm.e  roi  de  France, 
Se  treize  en  qualité  d'empereur  d'Occi- 
dent. Il  fîit  enterré  à  Aix- la-chapelle 
en  régWk  de  N.  Dame  qu'il  avoit  fait 
bâtir.  Durant  fes  repas  il  fe  faifoit  lire 
l'hidoire  des  rois  fes  prédecefleurs ,  ou 
quelque  livre  de  S.  Augufiin.  Il  pafToft 
le  printemps  Se  l'été  à  la  guerre >  une 
partie  de  l'automne  à  la  chaiTe»  6c 
l'hiver  dans  les  occupations  du  gou- 
vernement. Charlemagne  peut  être 
mis  entre  les  auteurs  eccléfiaftiq^ues 


4  2  Calendrier  Historic^uè 

as.  J^» a;.  Latins ,  comme  Conftaritin  au  rang 
des  Grées,  à  caufe  des  loix  qu'il  a 
faites  touchant  la  difcipline  eccléfiaf^ 
tique ,  des  lettres  qu'il  a  écrites  fur  le 
même  fujet ,  Se  des  traités  qu'il  a  fait 
eompofer  fur  les  matières  eccléfiafti-* 
ques.  Il  lifoit  afîîduement  l'Ecriture 
fainte.  Il  avoir  toujours  le  volume  de 
la  Cité  de  Dieu  au  chevet  de  Ton  lit. 
Il  commença  le  premier  à  introduire 
en  France  le  chant  Se  les  rites  de 
l'Eglife  Romaine.  Il  a  été  en  Ci  grande 
vénération ,  que  Frédéric  harhe'roujfe 
k  fît  élever  de  terre.  Il  fut  alors  cano- 
nifé  l'an  i  i6j.  par  le  pape  Pafcal  IIL 
qui  tenoit  le  parti  de  Frédéric  contre 
Alexandre  III.  Depuis  ce  temps-là  il 
a  été  mis  au  rang  à^s  Saints  dans  plu- 
fleurs  martyrologes  ;  &  l'on  fait  l'office 
de  fa  fête  dans  plufieurs  églifes,  le 
28.  de  Janvier,  &  le  27. ^de  Juillet 
TranrTâtion  cellc  de  fa  ttanflation ,  fans  que  jamais 
au  corps  de  Jes  Papcs  s'y  foient  oppofés.  Dans 
iemag.?e^^î^  <i'au"es  églifcs  OU  fait  un  feryice  pour 
a  7, Juillet,  le  repos  de  fon  ame.  A  Paris  dans  le 
fîécle  dernier  on  a  retranché  fon  office 
du  bréviaire  :  mais  on  a  continué  d'en 
dire  la  Meflfe  folemnelle  en  diverfes 
églifes  particulières  de  la  ville. 

VUnlverfité  qui  le  regarde  comme 
fon  fondateur ,  célèbre  tous  les  ans  ïst 


DE  lTgltse  de  Paris.  4f 
Tète,  depuis  Tan  1480.  après  un  édiç 
de  Louis  XL  donné  l'an  147  J» 

XXIX.  JANVIER. 

Mort  de  Girbert  évêque  de  Paris ,   ^9-  Uni;* 

Î)  Mort  de- 

an  I  124.  ,     T.      .       r  Girbert  évè- 

Girbert ,  archidiacre  de  Pans ,  lucce-  que  de  Paris, 
da  à  Galon  dans  le  fiége  épifcopai  de^'*"^^^"*- 
cette  Ville.  Il  fît  renouveller  les  anciens 
privilèges  de  Ton  églife,  êc  en  obtint 
de  nouveaux.  Girbert  ne  gouverna  pas 
long-temps  l'Eglife  de  Paris ,  puifqu'il 
mourut  le  29.  de  Janvier  Î124. 

Saint  Pierre  Nolafaue ,  inftituteur  des  ^  PriRRïr 
Religieux  de  l'Ordre  de  la  Merci.  f,°,",ti!^ 
Ces  Religieux  dans  le  xiir.  fiéclecic. 
formèrent  ce  nouvelOrdre,  qui  com- 
mença en  Efpagne.  Pierre  ÎNolarqne 
leur  fondateur  étoit  gentilhomme  da 
Languedoc  ,  qui  s'afibcia  plufieurs- 
compagnons ,  touchés  comme  lui  de 
retirer  les  Chrétiens  captifs  chei  Its 
Maures ,  de  crainte  que  l'amour  de  la 
liberté  ne  les  fit  renoncer  à  la  foi. 
Il  fut  aidé  dans  fon  entreprife  par 
Raimond  de  Pegnafort,  Dominicain 
fon  confefleur ,  &  par  Berenger  évêque- 
de  Barcelone ,  qui  lui  donna  folemnel- 
kment  Thabit  dans  fon  églife  cathé- 
drale, en  préfence  de  Jacques  L  roi. 
d'Arragon  ôq  comte  de  Barcelone,,  iç: 


44  Calendrier  Historique 

'^^.  janv.  lo.  Août  1223.  Ses  religieux  portent 
fur  leur  fcapulaire  l'écu  des  armes 
d'Arragon  avec  une  Croix  en  chef. 
Grégoire  IX.  approuva  leurs  conliitu- 
tions  en  139^.  Ce  qui  les  diftingue 
des  Mathurins  ou  Trinitaires,  eft  que 
ceux  de  la  Merci  font  nn  quatrième 
vœu  d'aller  racheter  les  efclaves  ,  ôc  de 
fe  livrer  en  otage  pour  eux,  vœu  que 
Première  ne  font  point  ks  Trinitaires,  La  pre- 
înaifon  des  j-j^i^j-g  maifon  Quc  DolTedérent  à  Paris 

ReliçTieuxde ,       p,    ,.     .  i^  i     tT *        •     r  11 

la  Merci  à  Ics  heligicux  de  la  Merci ,  fut  celle  qui 
Paris,  l'an  fut  bâtic  ptochc  de  S.  Hilairc ,  à  la 
*  ^^'  place  que  Nicolas  Barrière  bachelier 
en  Théologie ,  Ôc  procureur  général  de 
la  Merci,  acheta  d'Alain  d'Albret 
comte  de  Dreux,  dans  la  cenfive  de 
Sainte-Geneviève ,  pour  y  bâtir  une 
chapelle  &  un  collège  pour  les  Reli- 
gieux de  fon  Ordre  envoyés  à  Paris. 
En  1613.  la  reine  Marie  de  Medicis 
donna  à  ces  Religieux  l'ancienne  cha- 
pelle de  Braque  fondée  en  1348.  par 
Arnouid  de  Braque  Se  Nicolas  de 
Braque  fon  fils,  feigneurs  de  dillinc- 
tion ,  fort  connus  lous  \qs  régnes  de 
Jean  ,  de  Charles  V.  ôc  de  Charles  VI. 
Cette  chapelle  étoit  alors  deffervie  par 
quatre  Chapelains,  qui  leur  cédèrent 
leur  maifon.  C'eft  aujourd'hui  le  mo- 
naflère  de  N.  Dame  de  la  Merci,  bâti 


BE  l'Eglise  de  Parts.   45 

tout  à  neuf  avec  réslife.  Cette  corn-  ^^>l^nv, 
munauté  eftcompofée  d'environ  vingt 
Religieux,  fous  un  fupérieur  qualifié 
Commandeur.  "Cette  ma ifon  efi  fituée 
Rie  du  Chuime,  quartier  du  Temple 
ou  du  Marais  ,  proche  l'hôtel  de 
Soubife. 

S.  François  de  Sales  ,  évêque  de  Ge-  Arrivée  de 
néve,  arriva  à  Paris  l'an  1619.  avec  le  ç'q^i^'^d^Ê 
cardinal  de  Savoye.  Il  y  établit  les  sa  les  à 
Religieufes  de  la  Vifitation  fainte  Ma-  ^^^^^^^  ^'"^ 
rie  ,  ÔCQ,  Voyez  la  Vifitation  de  la  voyez  le 
Vierg-e,  le  2.  de  Juillet.  !,•  J"^.^'"  > 

XXX.  JANVIER. 

Sainte  Bathîlde ,  née  chez  les  Saxons    30'  J-^«'^. 
Anglois,  étoit  d'une  race  noble.  Elle  faitffe^'BA- 
tomba  en  captivité  ,  &fut  vendue  en  THiiDE,i^aii 
France.  Clovis  H.  auffi  charmé  de  ^^^* 
fa  vertu  que  de  fa  beauté ,  l'époufa. 
Elle  fit  fleurir  la  piété  dans  ce  royau- 
me. Elle  bannit  la  fimonie,  ôc  abolit 
la  coutume  de  réduire  les  Chrétiens 
en  fervitude.    Elle  fonda  deux  célè- 
bres abbayes  ,  Corbie  ôc  Chelles. 

ChelUs  étoit  originairement  une  mai-    Abbaye  de 
fon  royale  ,  iituée  près  de  la  Marne  à  vm.'^fiéck" 
quatre  lieues  de  Paris.  Sainte  Clotilde 
femme  de  Clovis  I.  y  a  voit  autrefois 
bâti  une  chapelle  fous  le  titre  de  faine 
georges  martyr,  avec  quelques  cçUulçs 


4^  Calendrier.  Historique 
$ô.  ]mv,  pour  des  Religieufes.  Sainte  BathiJde 
changea  cet  ancien  oratoire  en  une 
grande  cglife ,  Se  augmenta  le  monaA 
tére  en  bâtimens  &  en  revenus.  Le 
monaflére  de  Chelles  étoit  double: 
avec  la  communauté  de  Filles  qui  étoit 
la  principale,  il  y  en  avoit  une  autre 
de  Religieux  defîinés  à  la  diredion 
éts  Religieufes.  Elle  donna  des  pri- 
vilèges aux  abbayes  de  S.  Germain  ^qs 
prés ,  de  S.  Pierre  ou  de  Sainte- Gene- 
viève >  &  de  S.  Denys.  Elle  afri{la,à 
Noyon,  aux  funérailles  de  faint  Eloi 
fon  principal  confeiller.  L'abbaye  de 
Chelles  poffede  le  chef  de  faint  Eloi, 
Sainte  Bathilde  fe  retira  à  Chelles , 
oii  elle  oublia  qu'elle  eût  été  reine 
de  France.  Elle  mourut  dans  los 
exercices  de  piété  le  30.  de  Janvier  de 
l'an  680.  Elle  fut  inhumée  à  Chelles , 
fans  aucune  pompe,  dans  Vég\ï(ç:  de 
fàinte  Croix ,  où  elle  relîa  jufqu'à  ce 
qu'Erchenrade  évêque  ^e  Paris  fît 
transférer  fon  corps,  à  la  prière  de 
Louis  leDébonnairejdans  la  nouvelle 
églife  de  N.  Dame  de  Chelles  bâtie 
par  la  prin-cefle  Gifle  ou  Gifelle,  fœur 
de  Charlemagne.  La  première  abbefîe 
de  Chelles  fe  nommoit  Bertille  :  c'écoit 
fainte  Bathilde  qui  l'avoit  donnée  à  ce 
aioaaflére,    L'abbaje  de  Chelles  ^ 


DE  l'Eglise  de  Paris.    47 

toujours  été  regardée  comme  l'une    5^,  jarw^ 

des  plus  illuftres  &  des  plus  diflinguées 

du  royaume ,  foit  par  la  piété ,  foit  par 

la  qualité  des  fujets  qui  s'y  font  retirés 

dans  tous  les  fiécles.  La  princelTeZt??///^-   Foje:^  le  r*. 

Jdélaïde  dOrlea^s,^hhtfk  de  Chelles,  ''['f"'  '^" 

a  rait  pendant  la  vie  1  honneur  &  la  cheites^ÀU 

gloire  de  cette  abbaye^  lorfqu'elle  la/'»^*^^^'^'''* 

pofTédoitj  mais   elle  s'en  démit  par 

humilité    quelque    temps    avant   fa 

mort. 

La  tranflation  du  corps   de  faînte  ^""^**^°^* 
Eathilde  par  Erchenrade  évêque  de  thiideTran 
Paris,  de  l'églife  de  fainte  Croix  en  8n.ie2<$. 
l'églife  de  N.  Dame  de  Chelles ,  fe  fit  ^^^""• 
le  26.  de  Février  de  l'an  833.  Voyez 
îe  26.  de  Février,  translation  du  çor^s 
de  f aime  Bathilde» 

IL    FEVRIER. 

La  Purification  eft  la  principale  fête  ^'  ^cvrier* 
de  la  confrérie  de  Notre-Dame  de  la 
Carole ,  ainfi  nommée  parce  que  ce 
fut  Charles  VI.  qui  établit  cette  con^  . 
frérie  dans  l'éghïe  du  Prieuré  royal  de 
S.  Martin  des  champs ,  l'an  1 302. 

7/7.  FEVRIER.  ,,    . 

?.  Février, 

Saint  Blaife.  Voyez  au  21,  Aoûtj^^'îfp'"^^^ 


48  Calendrier  Historique 
VL   FEVRIER, 

4.  Tèvricr.      Découverte  deirdimtes  de  S,  Amarîd, 

Découverte  !?„_  ,  «  ^— 
des   reliques  ^^^lî  2 67.  .  ,    ,      . 

de   faim         L'on  décoii vrit  dans  l'églife  de  faint 
A  M  AND,  Ççj.j^^^|^  ^^^  pj.^g  Igg  reliques  de  faint 

Amand  eveque  de  iVlaltnck,  cachées 
depuis  long-temps  derriérje  Tautel  de 
la  chapelle  de  S.  Thuriau,  dite  main- 
tenant de  S.  Félix.  Elles  avoient  été 
apportées  à  l'abbaye  S.  Germain  du 
temps  de  Charles  le  Chauve ,  pour  l^s 
fou  lirai  re  à  la  fureur  des  Normands. 
Ce  fi]t  en  démolifTant  cet  autel ,  qu'on 
trouva  derrière  ,  une  armoire  dans  la- 
quelle étoit  une  châfle  couverte  d'une 
étoffe  de  foie,  &  au  dedans  plufieurs 
odemens  envelopés  dans  du  taffetas. 
On  trouva  aulTi  au  fond  de  la  châiTe 
un  billet  où  étoient  écrits  ces  mots  : 
Hic  jacet  S.  Amandns  efifcopus.  On  ne 
douta  plus  que  ce  fuffent  \çs  reliques 
du  faint  évéque  de  Maflrich.  Quand 
en  tira  les  oiïèmens  de  la  châffe,  l'on 
remarqua  qu'il  n'en  manquoit  pas  un 
ièul.  Le  menton  du  Saint  fut  donné 
à  l'ambaffadeur  d'AIfonferoi  deLeon^' 
Eudes  abbé  de  Sainte  -  Geneviève , 
Clément  archidiacre  de  Laon ,  & 
Barthelemi  chanoine  d'Orléans  furent 
honorés  du  préfent  de  quelques  d(^ms 

& 


DE  l'Eglise  de  Paris.    49 
^c  côtes  de  ce  Saint.  Le  crâne  fut  mis  6.  Févr.Ur» 
dans  un  reliquaire  de  vermeil  5  mais 
le  corps  fut  enfermé  dans  une  châile 
nouvelle, 

L'hidoire  de  la  découv^eite  du  corps 
de  faint  Amand  a  été  écrite  par  un 
Religieux  de  S.  Germain  anonymiC , 
rnais  témoin  oculaire ,  dont  on  con- 
•ferve  encore  aujourd'hui  le  manufcric 
original. 

XL    FEVRIER. 

Samt  Severin   abbé  d'Agaune  ,  r-^ 
diocéfe  de  Narbonne  ,   vint  à  Pari.^ 
pour  rendfe  la  fanté  à  un  de  nos  Rois:   - 
il  fe  retira  enfuite  à  Châreaulandon  en  l'^t 
<janinois  ,  où   il  mourut  fe   11.   de '^'|j§^^ 
Février  dans  le  VL  fiécle.  Ce  S.  Abbé  s.  scvc; 
cil  le  patron  titulaire  de  Téglife  archi-  ^'^'^  ^-i 
prefbytérale  (Se  paroiffialedeS.  Severin 
à  Paris.  A  cette  -églife  fut  joint  autre- 
foislun  ffionallére,  qui  fubfidoit  encore 
fous  le  régne  du  roi  Henri  I.  Le  curé 
delà  paroiiTe  de  S.  Severin efl honoré 
de  la  qualité  d'Archiprêtre,  qualité  qui 
lui  donnoic  infpedion  fur  \qs  autres 
inoindres  paroiftes,  pour  en  feire  en- 
fuite  fon  rapport  à  l'Evêque  :  mais 
ce  n'ell  plus  aujourd'hui  qu'un  tirre 
d'honneur ,   fans  autre  privilège  ou 
fcnclion,  que  de  précéder  h^  autres 

C 


•VC;    • 

C 


5  o  Calendrier  Historique 
11.  FéV.  curés  auxrynodes,  ±  d'allifter  l'arche^ 
vêquc  de  Paris  tous  les  ans  à  la  béné- 
diilion  des  faintes  huiles. 

Dès  l'an  1 2 10,  l'églife  de  S.  Severin 
étoit  déjà  érigée  en  paroiffe.   La  pre- 
Premiére  miére  Confrérie  de  la  Conception  de 
.Confrérie de  1^  Vierge  qui  fut  établie  en  France, 
i'abii^e'Tn  fut  érigée  dans  cette  églife  en  13  11. 
îrince,  l'an  Ccttc  couftérie  fut  indituéc  au  concile 
'  ^*  ^  ^'        provincial  de  Londres  tenu  l'an  1228. 
Cette  chapelle  eft  à  la   nomination 
des  adminiiirateurs  de  ladite  confrérie. 
On  ne  fçait  précifément  en  quel  temps 
cette  églife  a  été  bâtie  telle  qu'on  la 
voit  aujourd'hui.  Elle  eft  dans  le  goût 
Gothique  ,    faite   à   diverfes  reprifes. 
Les  peintures  des  arcades  de  la  nef 
font  de  Jacob  Bunel ,  fameux  peintre, 
né  à  Blois,  le  même  qui  a  peint  le 
tableau  de  la  defcente  du  S.  Efprit, 
qui  eft  aux  grands -Au  gu  (tins  dans 
la  chapelle  des  chevaliers  de  l'Ordre 
du  S.  Efprit.    Le  grand  autel  a  été 
refait  &  orné  de  marbre  ,    comme 
aufiî  les  piliers  qui  l'environnent ,  Se 
cela  des  deniers  de  la  fabrique  ,   Se 
de  la  quête  qui  fut  faite.  Il  y  a  dans 
cette  églife  les   tombeaux    de   plu- 
fleurs  perfonnes  illuftres ,  entre  autres 
de  Jacques  Billi  natif  de  Guife  :    il 
fcavoit  les  langues ,   il  avok  étudié 


r>E  l'Egltse  de  Pafvîs.    5  i 

les  Pères  Se  la  Théologie,  6c  a  traduit  ^*'  ^^'^'^■^ 
pludeurs  Pères  Grecs;  il  étoic  poëte 
latin  &  François  :  nous  avons  plufieurs 
de  Tes  ouvrages.  Dans  le  cimetière  efl 
un  tombeau  élevé,  fur  lequel  eft  la 
figure  à  demi  -  couchée  d'un  jeune 
feigneur  de  la  Frife  Orientale  ,  qui 
rnourut  étant  écolier  de  l'Univerfité  : 
il  fe  nommoit  Embda.  Il  a  été  conflruit 
•par  Iqs  foins  de  fa  mère.  C'étoit  un 
iils  unique  ,  héritier  préfomiptif  de  la 
principauté  de  Frife. 

Eftienne  Pafquier  ,  né  à  Paris  , 
avocat  général  de  la  chambre  des 
Comptes  5  efl:  enterré  dans  la  chapelle 
de  fainte  Barbe.  Nous  avons  de  lui 
un  volume  de  recherches  furThifloire 
de  France  ,  un  recueil  de  plaidoyers 
de  fa  façon. 

Dans  la  chapelle  du  S.  Sacrement 
efl  inhumé  Gilles  Perfonne,  fieur  de 
Roberval  ,  géomètre  &  profeffeur 
loyal  en  mathématiques  ,  mort  le 
27.  d'^Odobre  167^.  Il  étoit  de 
l'académie  des  Sciences.  Il  a  publié 
j)lufieurs  ouvrages  de  mathématiques 
ien  16^6 ,  4.75  ôc  48.. 

Louis  Moreri  eft  auffi  enterré  dans 
^ette  églife.  Il  mourut  en  1680» 
à  l'âge  de  trente-fept  ans.  C'eft  lui 
■i^  a  donné  le  grand   diclionnairç 

C  ij 


5  1  Calendrier  Historique  . 
ri,  Tivr.  hiilorique  ,  qui  a  été  augmenté  A 
confidérablement  depuis  fa  mort,  & 
qui  a  donné  occafion  à  celui  de 
Bayle. 

Scevole  &  Loui»  de  Sainte- Marthe, 
frères  jumeaux,  font  enterrés  dans  les 
charniers  :  leur  nom  efl  Ç\  connu  , 
qu'il  efl:  difficile  d'ajouter  aux  éloges 
que  les  plus  illuflres  ont  donné  à  leur 
mérite  <5c  à  leur  fçavoir, 

Sâcrenjent  Ç'^fl  à  Fterrc  de  Craon  qu'on  attri- 
admtmarr  bue  Tabolition  de  la  coutume  où  i:on 
&rciiduaux  ^foit  depuis  long-temps  à  Paris  6c  en 
vlTitU  '  plufieurs  autres  lieux  du  royaume,  de 
reflifer  le  facrement  de  Pénitence  aux 
fuppliciés  ,  comme  l'on  fait  encore 
aujourd'hui  celui  de  rEuchariftie.  Ce 
n'eft  que  fous  Charles  VI.  que  Tor- 
donnance  en  fut  faite  &  publiée.  Elle 
efl  datée  du  1 1.  Février  de  l'an  1396. 
Elle  porte  que  tant  à  Paris  que  dans 
quelques  provinces  du  royaume  gou- 
vernées par  le  droit  coûtumier ,  Tufage 
étoit ,  de  temps  immémorial ,  de  refu- 
fer  le  facrement  de  Confeffion  à  ceux 
qui  pour  leurs  démérites  étoient  con^ 
damnés  à  mourir  ;  mais  qu'il  a  femble 
à  beaucoup  de  perfonnes  que  ce  déni 
étoit  contre  Fefprit  de  l'Eglife  ,  qui 
Xi^  refufe  point  ce  facrement  à  ceu^C: 


BE  l'Église  de  Parts.  5  3 
cui  veulent  le  demander  ;  Se  que  le  ïi.^e^^ 
Koi  a  été  infîamment  fupplié  par  Iqs 
ducs  de  Berri ,  de  Bourgogne,  d 'Or- 
léans &  de  Bourbon  ,  par  les  autres 
^rinces  de  Ton  fang ,  Se  par  plufieurs 
lommes  fages  &  de  fon  confeil,  d'abo- 
ir  cette  coutume  ,  Se  ordonner  que 
,  dorénavant  le  facrement  de  Confef' 
fion  fût  accordé  aux  condamnés  avant 
leur  mort.  Le  Roi  afTembla  les  prin- 
ces, Içs  gens  de  fon  Confeil,  Se  un 
grand  nombre  de  confeiliers  du  Par- 
lement ,  du  Châteîet ,  Se  autres ,  en 
prcfence  defquels  la  matière  fut  pro- 
pofée.  La  plus  grande  Se  la  plus  faine 
partie  fut  d'avis  d'abolir  l'ancienne 
coutume.  C'efl  pourquoi  le  Roi  or- 
donna par  un  décret  qui  feroit  perpé-- 
tuellement  obfervé  dans  le  royaume , 
qu'à  ceux  qui  feroient  condamnés  à 
mort,  le  facrement  de  Pénitence  feroit 
offert  par  les  minières  de  la  Jufiice  qui 
les  auroient  condamnés ,  Se  qu'on  le 
leur  adminidreroit  avant  qu'ils  partii^ 
fent  du  lieu  où  ils  étoient  détenus  , 
pour  être  conduits  à  celui  du  fuppli- 
ce  ;  Se  qu'ils  feroient  même  menés 
au  Prêtre ,  en  cas  que  la  trideffe  les 
eût  réduits  en  tel  état  qu'ils  ne  pen- 
fafient  pas  à  le  demander.  Le  feigneur 
de  Craon  fît  élever  enfuite  auprès  du 

C  iij 


J4  Caiendrîer  Historique 
gibet  de  Paris  une  croix  de  pierre  b 
fes  armes.    C^éroft  au  pied  de  cette 
croix  que  le  confèfTeur devoir  recevoir 
,  ja  cohfelTion  du  criminel  condamné . 
à  mort. 

XIII,    FEVRIER. 

2:^.  Tévr.  I^a  Reine  mère  fort  portée  à  multi- 
^jfi*^  ^^J^^  plier  les  pieux  établiflemens ,  fe  dé- 
Tan  jé+j-.'clara  fondatrice  deplufieurs,  entr'au- 
tres  de  l'eglife  de  N.  Dame  de  la  Paix 
au  fauxbourg  S.  Vidor.  La  douairière 
de  la  Rocheguyon  mit  la  première 
pierre  de  cette  églife  le  13.  de  Février 
de  Tan  164J.  L'Archevêque  de  Paris 
fit  la  cérémonie. 

On  eil:  redevable  de  la  pieufe  inflî-- 
tioî^aes^Jau"  t^itioî^  ^^  la  7naifo?j  de  rînftru^îon  des 
YïesStWts an- pauvres  filles  ,  établie  au  fauxbourg 
çiennement  ^^  Gcrmalu  par  Icttrcs  patentes  du  Roi 
dfe,à préfent  données  au  mois  de  Septembre  1657., 
rue  roc-de-  ^  enregifîrées  au  Parlement  le  13.. 
NovicTat^de'î  Février  1G61.  à  Marie  de  Gournay, 
jéfiiites;  l'an  veuve  de  David  RoufTcau  marchand 
^\  "^  du  même  fauxbourg.  Marie  de  Gour- 
nay  fit  un  livre  de  résilemens  pour 
\q,s  Sœurs  de  cette  maiibn. 

XIV.     FEVRIER. 

ii^  lévr.      IX,    Concile  de    Paris  ,    Pan  84^^. 
pour  la  confirmation  delà  dépofitioa^ 


DE  l'Eglise  de  Paris.     5  5 

tl'Ebbon  ,  &  l'affermiflement  d'Hinc-  i4.  r/rr. 
îîiar  fur  Je  fiége  de  Reims. 

Mortducar'dinal  de  la  Roo^^foUfauîty^f^^'Jj.^^^ 
Tan  1(545.    ^^  ^^^^^^  cardinal  du  titre  cfeia  Roche- 
de  S.  Calixte ,  évêque  de  Senlis ,  abbé  foucauit^i'in 
de  Sainte-Geneviève  du  mont  à  Paris,  ^  '^^' 
&  de  Tournus  ,  grand-aumônier  de 
,  France ,  commandeur  des  Ordres  du 
Roi  ,  Se  fous-doyen  des  cardinaux  ; 
il  naquit  le  8.  Décembre  iy^8.  Il 
étoit  fils  de  Charles  de  la  Rochefou- 
eault ,  comte  de  Randan ,  Se  de  Fulvie 
Pic  fie  la  Mirandole.  Le  roi  Henri  III. 
l'éleva    à    l'évêché    de    Clermont  5 
Pan  158J.  Louis  XI II.  pour  l'avoir 
plus  proche  de  lui,  voulut  qu'il  quittât 
cet  évêché  pour  celui  de  Senlis  Pan 
161 3.   En  1607.   Paul  V.  lui  avoit 
déjà  envoyé  le  chapeau  de  cardinal. 
Il  travailla  beaucoup  pour  faire  rece- 
voir le  concile  de  Trente  en  France , 
pour  détruire  l'heréfie  ,  Sç  pour  la 
réforme  des  Ordres  de  S.  Auguftin  Se 
de  S.  Benoit.  Il  fe  démit  de  l'évêché 
de  Senlis  en  1622.  Se  mourut  âgé  de 
87  ans  le  14.  Février  16^^.  Son  corps 
fut  enterré  dans  l'églife  de  Sainte-Ge- 
neviève ,  ôc  fon  cœur  fut  porté  dans  ^  r^ 
l'églife  du  collège  des  RR.  PP.  Jéfui-  ^hb7'^Z 
tes.    Il  avoit  introduit   la   régularité '^^''^^''^^^'^- 
dans  fon  abbaye;de  laquelle  les  abbés*  Te  [Àt-t 

C  iv 


5  6   Calendrier  Historique 
14.  FévrAont  devenus  éledifs  par  Tes  foins.   Il 
dè^m^'-^ai  ^^^^^^  l'hôpital  des  Incurables  par  ade 
des  ilîc^c^T^  du  4.  Novembre  1634.  y  donna  deux 
bics  ,    i'an  m'iHc  huît  cens  foixante  &  lix  livres 
■^'       de  rente,  Se  une  fomme  de  fept  mille 
fix  cens  livres.    Par  autre  contrat  du 
îj.  Avril  Î636.  ce  pieux  Se  charita- 
ble cardinal  donna  mille  quatre  cens 
livres  pour  la  fondation  de  trente-fix 
lits.    Enfin  par  contrat  du  8.  d'Août 
363(5.    il  donna  jufqu'à   trente  hu'u 
mille  livres  ,    tant  pour  bâtir  une 
chapelle  ,    que  pour  y  entretenir  le 
fervice  divin.   Louis  Xlîl.  donna  fcs 
lettres  patentes ,  pour  confirmer  cet 
établidement,  au  mois  d'Avril  1637» 
^ui  furent  enregiflrées  au  Parlement 
les  6,  Mai,  S.  12.  S<,  16.  de  Juin  de 
la  même  année. 

Réforme   de   S.  Maur  introduite   à 
Saint-Germain  des  prés  Tan  1631. 
Voyez  S.  Maur  ^  au  ly.  Janvier, 

XIX,    FEVRIER. 

19.  Tévr.  Mort  dAdam  abbé  de  Saint-Denys, 
j  m°abbé1c^'^^  II22.  Cet  abbé  reçut  le  pape 
sr^Denys"^,  Pafcal  II.  daus  Tabbaye  de  S.  Denys, 
l'an  II12.  Il  fut  em^ployé  dans  diverfes  affai- 
jîhb^s^  de  res  ,  Se  eut  quelques  différends  avec 
s.  Denyt ,  à  Matthieu  de  Montmorency.  Le  pape 
t-!u   '^'  ''  Pafcal  ILde  retour  à  Rome  lui  écrivitu 


DE  l^Eglise  de  Paris.    5  7 

L'abbé  Adam  mourut  le  ip.  de  Fé- 
vrier de  l'an  1122,  &  eut  le  moine 
Suger  pour  fucceffeur. 

XXIIL    FEVRIER, 

Mort  de  Galon  ëvêque  de  Paris  ,    i%.Tt-vr, 
l'an  1 1 1 6.   Galon  fucceda  à  Foulque     ^ï'^^t  ^.^ 
dans  le  fiége  épifcopal  de  Paris  l'an^f^^^^p^^X, 
II 04.  Il  fut  facré  d'abord  évêque  deran  m  6. 
Beauvais  ;  mais  il  fut  transféré  à  l'évê-     Voyex,  les 
ché  de  Paris.  Galon  alla  à  Rome,  où  Rièquei    de 
il  rendit  au  roi  Philippe  de  bons  ^^^'^^rcl'ihn» 
vices  auprès  du  pape  Pafcal  IL  d'où 
il  apporta  des  lettres  de  ce  pape  adref- 
fées  au  clergé  de  Paris,  pour  l'engager 
à  aider  le  nouvel  évêque  en  toutes  les 
occafions  où  il  en  auroit  befoin.    II 
chafTa  les  Religieufes   de  Saint-Eloi 
l'an  II 07.  Il  fut  abbé  de  S.  Germain 
des  prcs  fous  Hugues  Capet,  abbé 
de  S.  Quentin  de  Beauvais  avant  d'être 
évêque  de  Paris.    Galon  mourut  le 
23.  Février  de  l'an  1116, 

Mort  de  la  hienheiireufe  Ifahelte  ,  Mort  Je  la 
l'an  1269.  âgée  de  quarante-cinq  ans,  fc^u^d^f^n^c 
fœur  de  faint  Louis.  Elle  fonda  l'ab- l^u'is  !  rTn 
baye  de  LongcTiamp  l'an  1260.  à^^^9- 
deux  lieues  de  Paris.  Elle  fut  béatifiée  ^^"S^^anip 
en  1521.  par  Léon  X.  On  fait  fa  fête 
le  31.  d'Août,  veille  de  l'odave  de 

C  V 


58  Calendrier  Historique 
av  Févr.S.  Louis.    Urbain  VIII.  permit  de 
d?  la  b! T  ^ever  Ton  corps  ,  &  de  le  mettre  dans 
belle .  le  4,  une  châfTe  expofée  à  la  vénération 
Juin  1657.  ^jg5  £delles  ;  ce  qui  fe  fit  avec  beau- 
coup de  folemnité  le  4.  de  Juin  1637. 
par  Jean-François  de  Gondy  premier 
archevêque   de  Paris.    Ifabelle  étoit. 
une  princefle  plus  diftinguée  par  Çqs 
vertus ,  que  par  toute  la  fplendeur  de 
fa  naifTance  Se  les  appas  de  fa  perTonne,. 
Elle  s^appliquoit  à  la  ledure  des  livres 
faints ,  entendoit  parfaitement  le  Latin , 
Se  n'écrivoit  que  dans  cette  langue. 
Dès  fa  plus  grande  jeuneiTe   elle   fe 
levoit  la  nuit,  pour  prier.  Elle  prit  le 
confeil  des    plus  exceîlens  hommes 
qu'eût  alors  en  France  TOrdre  des 
Frères  Mineurs ,  pour  prefcrire  des  loix 
à  ce  monaftére.    Saint  Bonaventure,. 
Guillaume  de  Milletonne ,  Eudes  de 
Kofny ,  Geoffroy  de  Viezon  ôc  Guil- 
laume d'Harcombour  y  travaillèrent 
fortement.  En  1260.  le  monaflére  de 
Longchamp  fut  achevé.  Alexandre  IV. 
approuva  leur  première  régie  :  mais 
Urbain  I V.  la  mitigea ,  d'où  les  Re- 
ligieufes  de  Longchamp  furent  appel- 
•lées  Urhanifies.  Leur  abbeffe  efl  trien- 
Ahb^ir^s   de  nale  -,  fous  la  direction  des  Cordeliers. 
Lvn^champ  ■^'Ls,  prcmîérc  églife  fubfifle  encore  , 
^/^  ^i  de  ce  ^^gç  j^  plupart,  des  autres  bâtimens 


DE  l'Eglise  de  Paris.  ^^ 
réguliers.  Voyez  le  31.  d'Août  , 
fête  de  la  B.  Ifabelle  de  France ,  6:c. 

XXIV.    FEVRIER, 

Dédicace  de  Véglife  de   Vahhaye    de    24.  icvr, 
faint  Denys  en  France,  l'an  777.  Dédicace 

L'églife  de  Saint-Denys  en  France  sf '%cnyt'' 
venoit  d'être  achevée'  par  \qs  foins  en  Praace  5^ 
de  l'abbé  Fulrard.    C'étoit  pour  la^'^"77f- 
troifiémê  fois    qu'elle   étoit  rebâtie. 
Sainte    Geneviève  ,    au    cinquiérne 
fiécle  fous   Childeric  ,  bâtit  la  pre- 
mière églife  fur  le  tombeau  du  faint 
Martyr.  Dagoberc  l'an  629.  la  rebâtie 
en  fuite,  &  enfin  Pépin  &  Charlemagne 
la  relevèrent  encore  au  vin.  fiécle. 
Et  la  dédicace  s'en  fît  en  préfence  du 
roi  Charlemagne  le  24.  de  Février  de 
Fan  775.   La  fête  fut  célébrée  avec 
route  la  pompe  digne  d'un  Roi  fi  ma- 
gnifique :   il  en  fignala  la  folemnité 
par  plufieurs  bienfaits    envers   cette  . 
abbaye.    On  célèbre  encore  tous  \ts 
ans  à  S.  Denys  l'anniverfaire  de  cette" 
dédicace  le  24.'Février  avec  beaucoup 
de  folemnité.  11  ne  refteplus  de  cette 
ancienne  églife,  rebâtie  par  Pépin  & 
Charlemagne  ,   que  le  portail ,  ôc  les 
deux  tours  qui  l'accompagnent.  Voyez 
^,  Iknys  yd,\x  p.d'Oâobre. 

C-Yj; 


èo  Calendrier  Historiqite 
XXVL    FEVRIER. 

z6.  Tévr,      Tranjîation    du    corps    de    fainte 

Tranflation  Bathildc  reine  de  France  ,  &  Reli- 
re Ste  Ba 

t:  H,  I  L  D  E  ,  _ 

l'an  835.    avoit  fondée. 


-^Kizlt^g^^^^  de  rabbaye  de  Chelles  qu'elle 


L'empereur  Louis  le  Débonnaire 
allant  à  Aix-lâ-chapellc  ,  s'arrêta  en 
paiTant  à  l'abbaye   de  Chelles  ,   où 
Helvide  mère  de  Timperatrice  Judith 
rqye:(.  les  étoit  abbefTc.  Elle  entretint  l'Empereur 
-ébbejîes  /^  des  mérites  de  fainte  Bathilde  5  ôc  lui  fît 
|a-2!«w. agréer  que  l'on  transférât  fes  faintes. 
reliques  de  l'ancienne  églife  deiâinte 
Croix  dans  celle  de  Notre-Dame,bâtie 
au  ix.fiécle  depuis  quelques  années  par 
l'abbefTe  Gifelle  fœur  de  CharlemagnCo. 
Le  tombeau  de  la  Sainte  fut  ouvert 
en  préfence  ôqs  Prêtres  âc  de  pîufieurs 
autres  perfonnes ,  le  26.  de  Février  de 
l'an  833.  Son  corps  fut  trouvé  aufîi- 
entier  que  le  premier  jour  de  fa  mort. 
Cette  merveille  attira  à  Chelles  un- 
grand  concours  de  toutes  fortes  de  per- 
fonnes. Erchenrade  é vêque  de  Paris  s'y 
rendit.  L'Empereur  à  cette  occafion  fît. 
préfent  au  monaftére  de  Chelles  de  la 
t^rre  de  Coulon  en  Brie?  encore  au- 
jourd'hui du  domaine  de  l'abbaye  de. 
Chelles.    Voyez  fainte  Bathilde  ^_,  au. 
.  3^0.  de  Janvier.. 


1 


DE  l'Eglise  de  Paris.      6r 

XXVI  L    FEVRIER. 

Sainte  Honorine,  vierge  &  martyre    27.  Thr, 
vers  l'an  ^q^.    Le  corps  de  fainte  J^?^^!'^: 

H.  o  r      Kl  îft, vierge 

onorine  ,    vierge  oc  martyre  ,   tut  &  martyre  ^ 

apporté  d'im  villap'e  appelle  Graville,  ^'•^'^  ^^s. 

TT        ri  o    I     TT  J  Tranflatioii 

entre  Honfleurs  &  leHavre-de-grace ,  de  fon  corps 
dans  un  château  du  Pincerais  ,  bâti  à  Conflans , 
fur  le  confluant  des  deux  rivières  d'Oife  j^^  ^  ^  j^^^* 
Se  de  Seine  ,  qui  en  a  pris  le  nom  de 
Conflans  Sainte- Honorine.  Ce  château 
ayant  été  ruiné  par  Bouchart  de" 
Montmorency ,  Yves  comte  de  Beau- 
mont  fur  Oife  &  Adélaïde  fon  époufe 
firent  conilruire  une  nouvelle  chapelle, 
du  temps  de  Geoffroi  évêque  de  Paris 
au  XI.  (iécle,  &  de  fon  confentement» 
Cette  chapelle  étoit  celle  de  leur 
château  ;  ils  y  établirent  les  moines 
de  l'abbaye  du  Bec.  Saint  Anfelme? 
abbé  du  Bec  ,  6c  depuis  archevêque 
de  Cantorbery,  affida  à  la  tranflation 
dç.s  reliques  de  fainte  Honorine  le  19. 
de  Juin  de  l'an  1082.  Ce  prélat  établit 
une  communauté  de  (ts  Religieux  5. 
proche  l'églilê  de  Notre-Dame  de. 
Conflans ,  où  l'on  dépoia  le  corps  de 
la  Sainte.  C'eft  encore  aujourd'hui 
un  prieuré  dépendant  de  Tabbaye 
du  Bec^ 


Gi  Caondri£r  Historique 

VIL   MARS. 

7,  Mars.      Saint  Thomas  d'Aquin  tn  1274.  fut' 
«'fl^.^^^MifcipJe  d'Albert  le  Grand  ,  un  des- 
l'an  1 274,  f  premiers  Jacobins  qui  enfeigna  à  Paris.- 
Saint  Thomas  y  profeda  aufTi   avec 
une   très -grande  réputation.   Le  23. 
d'Odobre  il  reçut  à  Paris  le  bonnet  de 
Do6leur.  Il  entreprit  alors  l'apologie 
é^s  Ordres  mendians  contre  Guillau- 
me deSaint-Amoiir,dontil  réfuta  l'ou- 
vrage des  périls  des  derniers  temps ,  par  " 
celui  qu'il  intitula ,  contre  ceux  cjui  at^ 
laquent  la  Religion  ^  c'efl-à-dire,  la  pro-- 
feflion  reîigieufe.  Le  concile  de  Lyon' 
fut  tenu  Tan  1274.  Saint  Thomas  y  fut 
invité  par  le  Pape,  &  mourut  en  che- 
min. L'Univerfité  de  Paris  informée 
de  la  perce  que  l'Eglife  venoit  de  faire 
en  fa  perfonne,  écrivit  le  mercredi  avant 
l'Invention  de  la  fainte  Croix  de  l'an 
1274.  au  chapitre  générai  des  Frères 
Prêcheurs  qui  fe  tenoic  à  Lyon  ,  une 
lettre  remplie  des  éloges  les  plus  hono- 
rables à  la  mémoire  du  faint  Doéleur. 
Ils  fupplient  affedueufement  le  chapi- 
tre général  de  leur  accorder  les  os  d'un 
Doàèur  qui  leur  écoit  fi  cher ,  &  repré- 
fentérent  qu'il  n'étoir  pas  convenable 
qu  on  les  déposât  ailleurs  que  dans  1& 


DE  l*Eglise  DE  Paris.  6\ 
plus  noble  de  toutes  les  Univerfités ,  7.  Màm- 
où  il  avoit  été  nourri ,  &  où  il  avoit  ré- 
pandu avec  tant  de  fruit  fon  incompa- 
rable dodrine.  Avecfon  corps  ils  de- 
mandoient  aufli  quelques  écrits  fur  la 
Philofophie  qu'il  avoit  commencés  à 
Paris,  ôc  qu'il  avoit  promis  de  leur 
envoyer  quand  il  y  auroit  mis  la  der- 
nière main.  C'étoient  àts  Commen- 
taires fur  Simplicius  ôc  fur  les  livres 
du  Ciel  &  du  Monde ,  une  exvofition  du 
'ïimée  ,  &  un  Traité  de  la  conduite  & 
élévation  des  eaux  ;  avec  ce  qu'il  auroit 
compofé  fur  la  Logique.  L'Univerfité 
n'étoit  pas  d'accord  au  fujet  de  fa  doc- 
trine. Les  uns  la  regardoient  en  géné- 
ral comme  àei  oracles  dont  il  n'étoit 
pas  permis  de  fe  départir  ;  les  autres 
s'imagi;  oient  trouver  des  erreurs  dans 
Tes  opinions  6c  festhéfes.  Le  plus  zcié 
partifan  de  Thomas  d'Aquin  étoit  Ro- 
bert d'Oxford ,  Dominicain  AnMois, 
qui  traitoit  d  hérétiques  tous  ceux  qui 
ne  fuivoient  pas  en  tout  le  faint  Docr. 
reur.  Il  avoit  pour  adverfaires  Henri 
de  Gand,  Gilles  Romain,  <Sc  quelques 
autres  Dodeurs  de-éputation.  Eftien- 
ne  Tempier  ,  évêque  de  Paris ,  voi^lut 
concilier  les  efprits  à  ce  fuiet.  Il  con- 
voqua une  affemblée  nombreufe  de 
doàeurs ,  &  après  avoir  pris  leurs  avis^ , 


^4  Calendrier  Historique 
7.  Mars,  il  permit  de  difputer  pour  Se  contre 
fur  certains  articles  extraits  dts  ou- 
vrages de  faint  Thomas  par  fes  adver- 
faires. 

Robert  d'Oxford  ne  put  goûter  ce 

décret;  il  donna  au  publicdeux  écrits, 

l'un  contre  quelques  Théologiens  de 

Sorbonne,  auteurs  du  parti  qu'avoit 

prisl'évêque  ;  ôc  l'autre  qu'il  intitula  : 

Défenfe  de  Thomas  d'Aciutn, 

Ouvercure     Au  chapitre  général  des  Domini- 

pubiiqù^'^^ie^aiî^s  qui  fe  tint  à  Paris  l'an    1611. 

s.  Thomas ,  on  ouvtit  \ts  premières  difputes  publi- 

fan  1611.  qyes,  à  l'école  faint  Thomas  rétablie 

deux  ans  auparavant.  Voyez  au  25, 

Juillet,  Jacobins  rue  favnt  Jacques, 

VI IL   MARS, 

%.  Mars.       Saint  Jean  de  Dieu,  mort  en  iS'fO. 

Mort  de  fondateur  des  Frères  de  la  Charité.  Le 

pÈ"  Veu^  furnom  de  Dieu  ne  fut  donné  à  ce  Saint 

l'an  I  f  fo.  que  plus  de  40  ans  après  fa  nailTance. 

11  étoit  Portugais,  du  diocéfe  d'Evora, 

de  parens  pauvres.  Il  pafla  la  principale 

partie  de  fa  vie  à  fervir ,  ou  à  porter  les 

armes ,  jufqu'à  ce  qu'enfin  il  réfolut  de 

fe  confacrer  tout  entier  à  Dieu  Se  à  Taf- 

fiiiance  des  pauvres  malades.  Ce  qui  le 

détermina  à  ce  nouveau  genre  dévie, 

fut  un  ferraon  de  Jean  d'Avila ,  prêtre 

.  d'une  grande  fainteté  ;  6c  le  plus  céle^. 


DE  l'Eglise  de  Paris.  G  j 
bre  prédicateur  qu'il  y  eût  pour-Iors  en  %.  Maih 
Erpagne.  II  iè  mit  fous  fa  conduite, 
&  par  Tes  a  vis  s'abandonna  entiéremenî 
aux  travaux  de  la  pénitence  &  an  fer- 
vice  dQs  malades.  Il  commença  par  en 
nourrir  quelques-uns  du  travail  de  Tes 
mains;  &  à  l'aide  de  quelques  aumô- 
nes il  trouva  moyen  de  louer  deux 
maifons,  dont  ilfitenfuite  deux  grands 
hôpitaux  avec  le  fecours  de  l'archevé- 
que  de  Grenade,  qui  y  contribua  par 
des  fommes  confidérables.  Il  vécut 
ainiî  dans  l'exercice  d<^  la  charité  de- 
puis i$^o.  jufqu'en  1550.  qu'il  mou- 
rut le  8.  de  Mars ,  âgé  de  55".  ans  :  il 
étoit  né  à  pareil  jour  en  1 49  > .  Sa  fainte 
vie  (5c  \qs  miracles  qu'on  publia  de  lui 
après  fa  mort ,  l'ont  fait  mettre  au  ca- 
talogue des  Saints  ,  en  i6po.  par 
Alexandre  VIII.  Quoiqu'il  n'eût  em- 
bralTé  aucun  Inrtitut  régulier,  ni  jamais 
eu  dedeinxie  former  un  nouvel  Ordre , 
il  laiffa  des  difciples  qui  continuèrent 
à  fon  exemple  le  fervice  des  pauvres 
dans  les  hôpitaux  qu'il  avoit  établis 
à  Grenade.  Ceux-ci  formèrent  depuis 
fa  mort  une  nouvelle  congrégation  , 
que  le  pape  Pie  V.  approuva  par  fa 
bulle  du  premier  Janvier  i  Ç72.  Cle- 
ment  VIII.  la  confirma ,  &  Paul  V. 
lerigea  en  Ordre  religieux  par  fou 


é6  Calendrier  Historique 
trMars.  bref  du  13. Février  1617.  en  obligeant 
ceux  qui  voudroient  y  être  reçus, 
aux  trois  vœux  accoutumés ,  &  à  un 
quatrième  defervir  les  malades.  Il  leur 
donna  en  même  temps  permiiîlon  d'a- 
voir dans  chaque  maifon  un  feul  Reli- 
gieux prêtre ,  qui  ne  pourroit  exercer 
aucune  charge  ni  office  dans  la 
congrégation.  Il  autorifa  par  le  même 
bref  les  (iatuts,  ou  conditutions  faites 
dans  leur  chapitre  général  tenu  à  Ro- 
me en  1 6 1 6.  Marie  de  Medicis,  époufe 
d'Henri  I V.  avoir  beaucoup  de  vé- 
nération pour  faint  Jean  de  Dieu  , 
dont  elle  avoit  connu  les  difciples 
établis  à  Florence.  Elle  en  fit  venir 
cinq  à  Paris  ,  qu'elle  établit  au  faux- 
bourg  Saint-Germain,  fous  letirre  de 
tne^n^dfr  ^^^^^^  ^^  ^^  Charité^  fuivant  les  lettres 
Frères  de  la  patentes  qu'cllc  Icur  obtint  du  Roi  y- 
G^aricé,i'an  g^  date  du  mois  de  Mars  1602.  en- 
regiftrées  au  Parlement  le -14.  Avril 
1609.  confirmées  enfuite  avec  leurs- 
flatuts  &  tous  leurs  privilèges  par 
Louis  XIIÎ.  au  mois  d'Août  162S.Sc 
par  Louis  XIV.  au  mois  de  Décembre 
1643.  &  depuis  encore  en  1665".  Ils- 
s'étabhrent  d'abord  dans  la  nie  des 
petits-Auguflins  ;  &  en  1607.  ayant 
cédé  la  place  à  la  reine  Marguerite ,.. 
ils  fe  placèrent  en  une  autre  rempli^- 


DE  lTglîse  de  Paris.  6? 
de  jardins,  près  d'une  ancienne  cha-  î.M^rfr 
pelle  de  faint  Pierre.  Vo}'ez.  au  1 9.  Jan- 
vier.  Le  Chef  ou  General  de  cette 
congrégation  fait  fa  réfidence  ordi- 
naire à  Rome.  Tous  Jeurs  hôpitaux 
de  France,  au  nombre  de  36  ou  en- 
viron ,  font  gouvernés  par  un  Provin- 
cial 5  qui  a  la  qualité  deVicaire  géneraL 
Il  eft  triennal ,  auffi-bien  que  fes  qua- 
tre affiftans ,  Se  Içs  Supérieurs  de  cha- 
que hôpital.  Celui  de  Paris ,  dont  Té- 
glife  eu  dédiée  fous  le  titre  de  faint 
Jean-Baptirte,  eft  le  chef  de  tous  les 
autres  établis  dans  le  royaume.  C'eft 
le  lieu  de  leur  aflemblée  triennale  pour 
Téledion  des  Supérieurs.  Il  fert  auffi  de 
noviciat.  La  communauté  efl:  compo- 
fée  d'environ  foixante  Religieux ,  tant 
profès  que  novices.  Ils  n'ont  point  de 
menfe  féparée  ;  tout  eft  commun , 
hs  revenus  Se  les  aumônes,  &  tout 
s'emploie  pour  la  fiîbfiftance  des 
frères  &  des  pauvres.  Il  y  a  plus  de 
I  jo  lits,  dbnt  chaque  malade  a  fon 
lit  particulier.  On  n'y  reçoit  que  des 
hommes  ôc  des  garçons ,  attaqués  de 
toutes  fortes  de  maladies  curables  ,. 
non  contagieufes^  On  leur  donne  tous 
les  fecours  dont  ils  peuvent  avoif 
befoin  ,  tant  fpiriruels  que  corporels, 
La  reine  Aiine  d'Autriche  ayant  reçu. 


6  8  CALENt)RlEK  HiSTOKlQUÈ 
t»Mars,  en  16^0.  de  Philippe  IV.  roid'Efpa- 
gne  fon  frère  ,  une  relique  du  bien- 
heureux Jean  de  Dieu,  en  fîtpréfenc 
à  leur  églife,  où  elle  fut  portée  de 
Saint-Germain  des  prés  en  grande 
cérémonie  le  14..  Novembre  de  cette 
même  année ,  en  préfence  de  cette 
princeffe  ,  de  Monfieur  frère  du  Roi , 
&  de  Mademoifelle.  Voyez  le  14.  No- 
vembre, la  tranflation  de  fahit  Jean  de 
Dieu.  Les  trompettes  du  Roi  accom- 
pagnèrent la  cérémonie,  où  l'évêque 
de  Condon  officia,  ôc  l'évêque  d'A- 
miens fît  l'éloge  du  Saint.  Le  portail 
de  l'églife  dts  Frères  de  la  Charité  a 
été  confîruit  en  173 1.  fur  le  deffein 
du  fieur  Cholot,  architede. 
Kôpitai  des  Lcs  Frcrcs  de  la  Charité  ont  dans 
ceîir^^^i' n  ^^  même  fauxbourg,  rue  du  Bac,  un 
lé^^u  fécond  hôpital  pour  hs  convalefcens. 
Il  fut  fondé  en  1642.  par  Angélique 
Favre ,  femme  de  Claude  De  BuUion 
furintendant  des  finances.  Mais  com- 
me elle  ne  vouloit  pas  être  connue , 
elle  fit  cette  fondation  fous  le  nom 
d'André  Gervaife,  chanoine  de  l'é- 
glife  de  Reims.  La  fondation  efl  de 
douze  lits,  pour  autant  de  convalef- 
cens.  Ils  y  demeurent  huit  jours  feu- 
lement» 


DE  l'Eglise  de  Paris.     6^ 
IX.   MARS. 

Iranflation  du  corps  du  B.  7'homaf ,  x/anflatioa 
prieur  de  S.  Vidor,  aflaffiné  le  Di- du  corps  du 
manche  20.  d'Août  de  l'an  ii'3  3.  qui  ■J-'I"^^,^^^ 
fur  trantere  du  cloître  ou  il  avoit  eter^u  1^67. 
inhumé,  dans  leglife  qui  eft  aujour- 
d'hui la  chapelle  de  faint  Denys  der»- 
liére  le  chœur,  Se  cela  par  ordre  du 
Pape  Innocent  IL  Mais  François  de 
Harlay,  archevêque  de  Paris,  le  fie 
mettre  à  côté  du  grand  autel ,  contre 
k  mur.  Ses  confrères  mirent  en  1667. 
une  table  de  marbre ,  fur  laquelle  eft 
gravée   une   épitaphe  qui   donne    à 
Thomas   la   qualité    de   hienhsirreux ^ 
que  faint  Bernard  lui  avoit  donnée 
auparavant.  Voyez  le  20.   d'Août  , 
ajfaljinat  du  B.  Thomas  y  &c. 

Mort  du   Cardinal    Mazjzrin  ,    Tan     ^^o^^   ^« 
1661.  Jules  Mazarin  ou   Mazarini ,  zann'^Si^ij 
cardinal  ,  &  premier  minidre  d'état  1 661. 
en  France  j  né  dans  le  bourg  de  Pif- 
çina  dans  l'Abruzze,  le   14.  Juillet 
1 602.  polTéda  en  même  temps  les  évê- 
chés  de  Metz,  &:  \qs  abbayes  de  faint 
Arnoul,  de  faint  Clément,  &  de  faint 
Vincent  de  la  même  ville  de  Metz, 
de  Saint-Denys  en  France ,  de  Cluny, 
lie  faint  Vidor-lès-Marfeillc;  de  fainr 


7  0  Calendrier  Historique 
p.Mars:  Medard  deSoiiïbns,  de  faint  Martin 
de  Laon,  de  faint  Taurin  d'Evreux, 
de  faint  Michel  en  l'ErmC;  de  Moif- 
iac ,  (S:c,  Dès  fon  jeune  âge  il  fit  pa- 
Toitre  beaucoup  d'efprit ,  Se  s'avança 
dans  les  Lettres  de  la 'manière  qu'on 
les  étudie  en  Italie.  Ce  qui  lui  donna 
moyen  d'entrer  chez  l'abbé  Jérôme 
Coîonna ,  qui  fut  depuis  Cardinal. 
Ce  jeune  feigneur  allant  étudier  dans 
l'univeriîté  d'Alcala  en  Efpagne ,  fuc 
fuivi  par  Mazarin ,  qui  y  apprit  le  droit, 
6c  qui  à  fon  retour  en  Italie  prit  le 
bonnet  de  Dodeur.  Il  fe  poufta  en- 
fuite  à  la  Cour  de  Rome  ;  ëc  s'atta- 
chant  à  Sachetti  ,  depuis  cardinal, 
que  le  pape  Urbain  V 1 1 L  envoyoic 
en  Lombardie ,  il  s^  inftruifît  des 
divers  intérêts  des  princes  qui  y  fai- 
•foient  alors  la  guerre  au  fujet  de  Cazal 
ôc  du  Montferrat.  Peu  après ,  le  cardi- 
!nal  Antoine  Barberin,  neveu  du  Pape, 
vint  avec  le  caradére  de  Légat  dans 
le  Milanez  &  en  Piémont ,  pour  tra- 
vailler à  la  paix.  Mazarin  qui  étoit 
relié  en  Piémont,  entra  iî  bien  dans 
les  fentimens  de  ce  cardinal  ,  Se  le 
fervit  fi  à  propos ,  qu'il  eut  ordre  de 
iContinuer  Se  d'agir  avec  Jacques  Pan- 
jcirole  ,  non  ce  en  Savoye  ,  pour  la 
^oacltifion  de  ç.ette  grande  affaire.  Iî 


DE  l'Eglise  de  Paris.      yx 
«'attacha  à  connoître  les  deiïeins  des  5'  ^^^^ 
François  ,  des  Impériaux ,  d^s  Efpa- 

fnols,  du  duc  de  Maiitoue  ,  ôc  du 
uc  de  Savoye  ,  Se  prit  des  mefures 
certaines  pour  accorder  leurs  intérêts. 
La  paix  avoit  été  conclue  à  Ratisbon- 
fie  le  3.  du  mois  d'Octobre;  mais  ks 
François  6c  Iqs  Erpagnols  refufoient 
de  l'accepter  en  Italie.  Mazarin,  qui 
voyoic  que  ces  refus  rendoient  inu- 
tiles tous  Tes  foins ,  chercha  de  nou- 
veaux expédiens  pour  faire  recevoir 
cette  paix  ,  ôc  pour  empêcher  les 
deux  armées  d'en  venir  aux  mains. 
Les  Efpagnols  qui  affiégeoient  Cazal^ 
avoient  fait  des  retranchemens  de  fix 
milks  détour,  Se  étoient  dans  le  def- 
fein  de  fe  bien  défendre  contre  ks 
François,  qui  s'étoient  approchés  de 
la  place,  &  qui  vouloient  forcer  leurs 
ennemis  dans  leurs  ligm^s.  Déjà  les 
deux  armées  étoient  prêtes  à  donner 
babille  le  26.0d:obre  11530.  Le  ca- 
non même  d^s  Efpagnols  n'attendoit 
que  le  fignal  pour  tirer ,  &  les  enfans 
perdus  de  l'armée  Françoife  s'étoient 
<:létachés  ,  pour  attaquer  ks  lignes , 
loi  fque  Mazarin ,  après  avoir  fait  divers 
vajages ,  écpropofé  plufieurs  moyens 
pour  faire  accepter  la  paix ,  fortit  des 
retranchemens  des  Efpagnols  3  ik  çou^ 


7 1  Calendrier  Historique 
^.  Man.  rant  au  galop  du  côté  à^s  François , 
,  leur  fit  figne  de  la  main  &  du  chapeau^ 
en  leur  criant ,  la  paix  ,  la  paix.  En- 
fuite  il  s'adreda  au  maréchal  de  Schom- 
berg  ,  qui  commandoit  ce  jour- là 
l'armée  ,  ôc  fît  des  propofitions  que 
nos  Généraux  acceptèrent  ,  &  qui 
furent  fuivies  de  la  paix  de  Querafque , 
conclue  le  6,  Avril  163 1.  Le  nonce 
Pincirole  Se  Mazarin  s'y  trouvèrent 
de  la  part  du  Pape.  Mazarin  en  eut 
toute  la  gloire.  Le  cardinal  de  Riche- 
lieu fut  très  -  fatisfait  de  (à  conduite  , 
Se  conçut  pour  lui  une  edime,  qui  lui 
fut  très  favorable  dans  la  fuite.  Le 
cardinal  Antoine  eut  les  mêmes  kn^ 
timens  pour  lui ,  &  le  fit  pourvoir  par 
le  pape  Urbain  VIIL  d'une  place  de 
Référendaire  des  deux  fignatures.  On 
î'envoya  enfuite  l'an  1634.  Vice-legat 
à  Avignon,  Se  Nonce  extraordinaire 
en  France.  Ce  fut  là  qu'il  s'acquit , 
avec  la  connoiilance  âQs  affaires ,  l'ami- 
tié du  cardinal  de  Richelieu  ,  Se  la 
bienveillance  du  roi  Louis  XIIL  Sur 
ia  nomination  de  ce  Monarque  ,  le 
pape  Urbain  VIIL  le  mit  au  nombre 
des  Cardinaux  l'an  1641.  Depuis, 
le  même  Roi  >  après  la  mort  du  car- 
dinal de  Riclielieu  ,  le  fit  confeiiler 
d'état  ^  6c  le  nomma  l'un  des  exécu- 
teurs 


DE  l'Eglise  de  PAurs.    75 
t'^iirs  de  Ton  teflament.    Ce  Cardinal   f .  -^f^^A 
continua   à  prendre  Coin  des  affaires 
pendant  la  minorité   de  Louis  XiV. 
ioLis  la  régence    de  la   reine    Anne 
d'Autriche.    Lqs  commencemens  en 
furent  très-heureux  ;   ks  bons  fuccès 
cies  armées  du  Roi  firent  donner  des 
louanges  au  minière.    Mais   dans  la 
fuite  le  peuple  opprimé,    ks  Grands 
jaloux  defon  élévation,  murmurèrent 
■  également  contre  lui.  Ce  fut  le  (ujec 
ou  le  prétexte  des  guerres  civiles  en 
i^-ip.  1650.  i6yi.(Sc  i6s2.  On  de- 
manda (on  éloignement  au  Roi  :  ôc 
le  Cardinal   qui  connut   que  c'étoic 
pour  lui  une  néceffité  de  k  retirer  , 
demanda  fon  CGngé,^  fortit  du  royau- 
me,   pour  s'accommoder  au  temps. 
Il  étoit  cependant  tellement  affuré  de 
fa  bonne  fortune,  q^u'il  mit  cet  acci- 
dent au  rang  des  plus  grandes  profpé- 
ntés  qui  pou  voient  lui  arriver  pour  fa 
gloire.  Tout  ce  que  la  France  fouffrok 
alors  de  fâcheux ,  renouvelloit  la  haine 
du  peuple  contre  le  Cardinal  :   on 
^onna  divers  arrêts  contre  lui  ;  on  mit 
la  tête  à  prix,  on  vendit  fa  bibliothè- 
que.  Mais  il   para    adroitement  ces 
coups,  revint  à  la  Cour  plus  puiffanc 
fiue  jamais  ,   âc  vit  avec  plaifir  que 
pudQUTs  de  ceux  qui  s'étoient  le  plus 

D 


74    CAL£NDÎLTERHlST08.IQiIE 

r,.M.„.  enTportés  contre  lui  f^^f^J^i^/^f  ^j] 
miers  à  lui  donner  des  louanges,  u 
?on  nua  depuis  de  rendre  de  grands 
Sv  ces .  dont  le  plus  important  fut 
S£ei;paix.Ili;aUalu.n.em^^^^^^ 
gocier  l'an  1659- ^anslifle  des  Fai 

fans  avec  Dom  Louis  de  Haro  . 
mïnift'rdu  roi  d'Efpagne.  Cette 
Srande^ffaire  y  fut  heureufement  ter- 

Sag^SoUve?Flianted'Efpa. 

au  cS  ége  appelle  Maz..nnàc  fon 

laritea  S-Penysac     ^       ^^jf-g^B 
de  Février  1658.   eny  . 

des  Eeligieux  de  1  Ordre  de  .am. 


DE  l'Eglise  db  Par.is.    75 
Benaic    tirés  de  Saint -Martin   des    ^.M^r 
champs.  Il  donna  à  l'hôpital  de  faine 
Louis  une  aumône  de  fept  mille  livres 
pour  y  prendre  foin  des  convalefcens 
qu'on  y  enverroit  de  l'Hôtel-Dieu  de 
Paris.  Il  donna  en  une  fois  <:ent  mille 
livres  pour  bâtir  ce  cju'il  y  a  de  plus 
■beau  Se  de  plus  folide  à  la  Salpétriére, 
S:  par  fon  teftament  il  légua  au  même 
Mpital  la  fomme   de  foixante  mille 
livres,  ^ui  ont  été  employées  à  conti- 
nuer ks  m.êmes^di&es ,  entre  lefquek 
1'cghfe  dédiée  fous  le  nom  d€  5.  Louis 
palfe  pour  un  ouvrage  fmgulier  Se  des 
plus  réguliers  en  ce  eenre.    Voyez 
S.  Louis ,  au  2  r.  Août.  Il  fit  beaucoup 
de  bien  aux  Pères  Théatins  ,   &  fie 
clever  leur  églife,  qui  n'a  point  été 
achevée.    Cet  ïlluûxe  prélat  lailTa  par 
ion  teflament  une  fomme  de  deux 
milhons  de  livres  pour  bâtir  k  collège 
qui  porte-fon  nom..  Louis  XIV.  donna 
fes  lettres  patentes  à  ce  fujet  au  mois 
ae  Juin  1 66^,  Elles  furent  cnregifîrées 
au  Parlement  le  14.  Août  fuivant.Tous 
les  batimens  de  ce  collège  ne  furent 
achevés  entièrement  qu'en  16-74    II 
îut  aggregé  à  PUniverfité  ,  fuivant 
1  intention  du  fondateur.  Les  penfion- 
naires  de    ce  collège  font   foixante 
^-^^ans  de  gentilshommes  ,    des  pays 

p  ij 


y  G  Calendrier  Historique 

f?.  hi^^n.  noLîvelIement  conquis  ou  réunis  à  la 
Coui-onne  de  France ,  qui  font  inf- 
truits  'à  Ha  piété  chrétienne  &  aux 
belles  lettres  ,  &  même  aux  exer- 
cices convenables  à  leur  naiiTance, 
L'églife  efl  très-belle,  &  ôÀ^\it  Tous 
le  titre  de  S.  Louis.  Voyez  au  ci"^^ 
Août  j  S,  Louis > 

X.     M  J  R  S. 


ïo.  Mars.    S.  Di'oElovée ,  abbé  8c  difciple  de  faint 

g  j^^'^^"^^_  Germain  évêque  de  Paris,  &  que  ce 

A.i'£ ,   abbé  faint  évêque  donna  pour  premier  abbé 

&dnapicdeo^^  monaflére  de  S.  Vincent.  Ilmou- 

évèque^^'^derut  vcts  l'an  ^8o.  le  lo.  de  Mars,  Son 

Pnis  ,  l'an  corps  fut  înhumé  dans  l'Oratoire  de 

^^°'         S.  Pierre,  qui  étoit  fitué  à  l'entrée  de 

l'églife  de  Tabbaye  de  S.  Vincent  , 

aujourd'hui  S.  Germain  dç,s  prés,  au 

feptentrion.  Mais  Tes  rehques  ont  été 

depuis  transférées  dans  l'églife  de  cette 

abbaye  un  25,   d'Avril  ;  on  ignore 

Tannée.    Voyez  le  25'.  d'Avril  ,    la 

Iranflation  de  S,  DroÉlovée, 

Mort  de     s.  Emilietj,  abbé  5c  difciple  de  faint 

s.  EMixiîNpurfy.  .11  étoit  palTé  en  France  avec 

f^^/  ^''"ce  Saint    vers  Fan  ^^47.    Il  remplie 

''  les  environs  de  Paris  de  l'odeur  de 

(es  vertus,  Se  mourut  le  10.  de  Mars 

au  vil.  fiécle. 


DE  l'Eglise  de  Paris.     77 

Mort  de  Richard  de  S,  ViElor  ,  le  10.    lo-  ^'^^rs. 
cîeMars  de  l'an  1173.    I^  étoit  Ecof-^/^^^^^  ^;^ 
fois  :  û  vint  à  Paris ,  fe  fit  chanoines!' Vicior ', 
régulier  de  S.  Auguflin  dans  l'abbaye ^'^'^  ^^"i- 
de  S.  Victor.    Il  en  fut  prieur  Tan 
1164.  Il  compofa plufieurs  ouvrages; 
il  mourut  le  10.  de  Mars  de  l'an  1173. 
On  voit  encore  fon  épitapbe   dans 
l'abbaye  de  S.  Viélor. 

XV  L     MARS. 

Dédicace  de  l'églife  des  Révérends  i^^-f^î^rs. 
Pères  Cai:mes  de  la  place  Mauberc  j  .  ^f;^/^^ 
ian  1353.    Voyez   au  16.   Juillet  .des  calts 
ISIotre-Dame  du  Mont  Carrnd,  ^"^  \^  pî^'-'e 

Maubert     , 

XVÎL     MARS-  ^'^"Mn. 

Defcente  &  Proceffion  de  la  châffe  de  17.  Mars. 
lainte  Geneviève.  Le  Parlement,  la  Proce/Tiorâ 
Vjlle  &  les  autres  compagnies  ordi-  \l  ste'cf 
mires  s'y  trouvèrent.  Le  Légat  céle-NEvu'vs,' 
bra  la  MefTe  folemnelle.  C'étoit  du^**"^ '^94-. 
temps  de  la  ligue. 

XVIIL     MARS. 
lan  14.47.  Voyez  au  4.  Odobre.       v^ei'é^Hfedc 

]'Ave-Ma- 

-^/X     MARS.  ^lA  ,  l'art 

Tranjlation  des  reliques  ^^  5^.  K/V^s  19.  ^/^r/.. 

R13rtyr.  Trambrio^ 

CdcS.ViTE^ 


7  8  Calendriir  Historique 
M^.n.     Saint  Vite  étoit  un  enfant  de  douze 
ans ,  qui  avoit  foufFert  le  martyre  dans 
la  Lucanie  avec  Modeffe  &  Crefcen- 
ce  5  Tous  l'empereur  Dioclétîen.  Ses 
reliques  furent  apportées   de  Rome 
pat  l'abbé  Fulrard ,  qui  les  avoit  mifes 
dans  une  églife  du  diocéfe  de  Parjs  , 
qu'un  de  Tes  parens  avoit  fait  bâtir 
«xprès   ôc  donnée    avec  fa  terre  à 
l'abbaye  de  S.  Denys.    Cette   églife 
Qiï  appellée  préfentement  S.  Vite  four 
Mentmelia-n.    Hilduiii  abbé  de  Saint- 
Denys,  exilé  au  monaftére  de  la  nou- 
velle Corbie  en  Saxe  ,  s'engagea  à 
l'abbé  Varin  &  à  fcs  Religieux  de: 
leur  faire  part  de  quelques  reliques  , 
s'il  avoit  jamais  la  liberté  de  retour- 
ner à  fon  abbaye  de  S.  Denys.  De 
retour  de  ion  exil ,  Hilduin  oublia  la 
promelTe  :  mais  l'abbé  Varin  étant 
venu  à  S.  Denys  ,  follicita  le  préfent 
qu'il  lui  avoit  promis.    Hilduin  lui 
donna  le  corps  de  S.  Vite,  du  confen- 
tement  de  l'Empereur  >  de  l'évêque 
de  Paris  Erchenrade ,  &  de  la  No» 
blefle  du  pays.    Avant  de  livrer  le 
eorps  de  S.  Vite .  HiWuin  le  fit  appor- 
ter dans  fon  églife ,  où  après  une  Meiîe 
folemnelle  il  le  mit  entre  les  mains  de 
Fabbé  Varin  ,  un  dimanche   i^.  de 
Mars  de  l'an  8  3  6.  Les  reliques  fureii^ 


BE  l'Eglise  de  Paris.  79 
d'abord  portées  à  Meaux ,  puis  à  19.  ^^^7;-. 
Rebais  ,  Se  enfin  en  Saxe  ,  où  les 
Saxons  nouvellement  eonvertis  le  re- 
çurent le  13.  c!c  Juin,  comme  un 
gage  de  paix  6c  de  bénédidions. 

Lettre  du  Roi  pur  la  fête  de  S.Jofefh     Lettre  J.-î 
en  France  par  ofdi-e  de  Louis  XIV.  ^«^  pour  u 

,  f.  *  1  j  t  fête  de  lairt 

qui  expédia  une  lettre  de  cachet  au  j  o  5  j-  p  „ , 
Parlement  le  16.  Mars  i6(5i.  pari'an  166:,. 
laquelle  il  lui  mandoit  que  la  fête  du 
faint  Epoux  de  la  Vierge  fût  célébrée 
dans  tput  Ton  royaume ,  non-feulement 
par  la  célébration  dts  offices  divins 
propres  à  une  fête  folemnelle  ,  mais 
encore  par  la  ceffation  du  travail.  Le 
Parlement  par  fon  arrêt  du  17.  Mars 
ordonna  que  la  fête  de  faint  Jofeph 
fût  chommée  dans  tous  les  lieux  de 
fon  reiïbrt ,  avec  défenfes  au  peuple 
d'ouvrir  les  boutiques  ,  &  de  vaquer 
aux  oeuvres  manuelles  ,  &  enjoignit 
aux  Lieutenans  civil  &  criminel ,  au 
Procureur  du  Roi  au  châtelet ,  Ôc  aux 
officiers  de  police,  de  tenir  la  main 
à  l'exécution  de  l'arrêt.  Le  Roi  fit 
écrire  pareillement  au  duc  de  Ver- 
neuil  abbé  de  S.  Germain  àts  prés 
pour  faire  établir  l'obfervance  de 
cette  fête  dans  \qs  lieux  de  la  dépen- 
dance de  cette  abbaye.  La  lettre  e(ï 
du  25.  Mars. 

D  iv 


8o  Calendrier  Historiqu-e 
XXL     M  A  R  S, 

""M^rdii     ^'  ^^^^oît,  abbé  du  Mont  Caffin^ 
patriarche  "^ ^  patriarche  dts  moines  d'Occident? 
s.  BiNoiT,  niourut  Tan  547.  L'églife  paroiffiale  5 
^'^p/,^j^^.;^  connue  aujourd'hui  fous  le  nom  de 
Chapitre  de  S.  Bcnolt,  portoit  autrefois  le  nom  de 
rânnr^'eft  ^*  ^^^^^^'  C'étoit  anciennement  une 
Aguotée.      abbaye^  qui  à  l'accafion  des  troubles 
du    royaume    fut   dépouillée    de  fcs 
biens  ,  &c  réduite  en  Chapitre  de  cha- 
noines. Le  Chapitre  de  S.  Benoît  a  eu 
pour  chanoine  un  poète  fçavant  au 
XII.  fiécle;  fçavoir,  Leonius,  qui  fe 
retira  dans  l'abbaye  de  S.  Vidor  fous 
Ja  diredion  du  célèbre  Garin  abbé 
de  ce  monafiére.  Leonius  mourut  en 
Décembre  l'an  1 1  87.  Il  y  a  à  Paris 
vingt-trois  monafléres  ou  environ  qui 
fui  vent  la  régie  de  S.  Benoît ,   qui  a 
été  fui  vie  en  France   dhs  Fan  540. 
Cette  régie    eft  admîrabre    pour  fa 
fageife,  prudence  &  difcrérion  ;  c'en 
la  pratique  de  la  perfedion  évange- 
lique. 
Mort  de  M,      Mort  de  M.  Le  Gaufre  ,  fuccefleur 
Xe  Gaufre  ,  clu  pauvrc  Prêtre  Claude  Bernard, 
^'sémfntfre l'an  i6^6.  Le  Téminairc  des  Trente- 
des  Trente- trois  doit  fou  établidement  à  M.  Le 
^°^''  Gaufre,  maître  des  comptes,  qui  y  fît 

des  legs  confidérables  par  fon  tefla-- 


DE  l*Eglîse  de  Paris*.     8  i 
ment.  Il  étoit  neveu  d'Ambroife  Le  ii>  M^rs, 
Gaufre. 

Benédi^lns  de  S.  Denys.   Voyez  le 
p.  Odobre. 

Benéditiins  de  S.  Germain    des  prés. 
Voyez  le  28.  Mai. 

Bc?iédiclins    des     Blancs  -  manteaux. 
Voyez  le  i  j.  Janvier. 

Benédidins  d' Argenteiiil  ,   l'an  8co.  Benédiait» 
L'abbaye  d'Argenteuil ,  autrefois  en- ""/^^S^"', 
vironnée  de  bois  ,  eut"  pour  fonda- s co*'  '^"^ 
teurs  Ermanric  Se  fa  femme  Momane, 
qui  l'avoient  bâtie  fur  leur  héritage,  & 
donnée   par  teftan^ent  au  monaftére 
de  S.  Denys  :    donation   que  le  roi 
Lothaire  confirma.  Il  eft  certain  que 
Pabbaye  d'Argenteuil  étoit  dans  fon 
origine  une  abbaye  de  filles  ;    Se  ce 
n'étoit  pas  le  feul  monaftére  de  filles 
fournis  à  l'abbaye  de  S.  Denys.  Char^ 
îemagne  donna  l'abbaye  d'Argenteuil 
àThéodrade  fa  ûlk,  à  titre  de  béné- 
fice. Cette  abbaye  fut  a!ors  pendant 
]a  vie  de  cette   princefTe ,   indépen- 
dante de  celle  de  S.  Denys.  L'an  r  1 25?. 
les  Religieuies  en  furent  chafiees  à 
caufe  de  leur mauvaife  conduite. L'an 
11^6.  fous  le  pontificat  de  Thibaud 
ëvêque  de  Paris ,  dans  ledit  monafié-    Robe   de- 
le  fut  trouvée  la  robe  fans  couture  ^*  ^-  ^  ^.r- 
de  Notre  Seigneur,  dont  la  couleiu fT^t ''''*" 

D  V 


fz  CAlENBRIERHlSTORlOyB 
âLK^rï.  eft  tannée,  tirant  for  le  roux.   Cette 
*        '  relique  fut  autrefois  envoyée  par  Hm- 
pératrice  Irène  à  Charlemagrie  ,  qui 
en  fît  préfent  au  monaftére  d'Argen- 
teuil,  où  la  princeffe  Tlieodrads  fa 
fille étoitabbefle;  mais  peu  d'années 
après  ,  lorfque  les  Normans  rav^agé- 
rent  le  pays,  les  Religieufes  obligées 
de  s'enfuir  cachèrent  la  faime  Robe 
dans  une  muraille,  où  elle  refla  plus 
de  trois  cens  ans.  Lorfqu'elle  eut  enfin 
été  retrouvée  en  1 1  j6.  elle  fut  expo- 
fée  folemnellement   devant   tout    le 
jnonde  .    en  préfence   du   Roi  ,  de 
î'£vêque  de  Paris,  de  plufieurs  autres 
prélats  ,  Se  de  tous  les  feigneurs  de  la 
Cour.  Depuis  ce  temps  elle  a  toujours 
été  révérée  d'un  grand  concours  de 
peuple.  La  châlTe  de  venTieil ,  où  elfe 
eft  aujourd'hui ,  a  été  donnée  en  1 6So. 
par  Marie   de  Lorraine  duehefle  da 
Guife, 

BenédiEiins  de  S,  Marttn  des  champs^. 

dé  Clugny  &  de  U  Chartre.  Voyez  le. 

II.  Novembre.  ^ 

Senédiâi-      Benédmims  de  la  Vilk-tEveque ,  ^i  aiî 

î>e.s<ieiavi>  l'^io     Au  commencement  du  régne 

rafilT^de  Louis  XIlL  les  princefifes  Cathe- 

^*  rine  d'Orléans  ,  de  Longueville   & 

Marguerite    d'Eftouteville  fa    fœur 

©btinrent  de  Marie,  ds..  BeauviUier^: 


DE  lTglise  de  Paris.    ^3* 

abbeiïe  de  Monrmartre  ,  des  Reli-  ^^^^j^j.^^ 
gieufes  de  Ton  monafîére  pour  fonder 
Je  prieuré  de  N,  Dame  de  Grâce  de  la 
Ville-l'Evèque  fauxbourg  S.  Honoré , 
avec  la  permiffion  du  Roi  obtenue  au 
mois  d'Août  l'an  161 2.  Marguerite 
d'Arbouze ,  depuis  abbefîè  Se  réfor- 
matrice du  Val-de-Grace  ,  aidée  de 
huit  ou  dix  Religieufes,  commença 
cet  établifferaent  le  12.  Avril  161^^ 
Le  jour  de  Pâque  lôij.  elles  com- 
mencèrent à  garder  Tabdinence  & 
\ts  jeûnes  de  la  régie  de  S.  Benoîc, 
Montmartre  6c  la  VilIe-l'Evêque  fu- 
rent unis  jufqu'au  10.  Mai  1647, 
Par  un  concordat  de  défunion  , 
hs  Religieufes  de  la  VilIe-l'Evêque 
donnèrent  à  celles  de  Montmarrre 
trente-fix  mille  livres  le  7.  Septembre 
1 647.  pour  \ts  dédommager  dts  frais 
que  l'abbaye  de  Montmartre  avoir  faits 
pour  TétablifTement  du  prieuré  de  la 
Ville-FEvêque.  La  prieure  de  la  Ville- 
FEvêque  efl  triennale  ,  &;  ne  peut  être 
continuée  que  lix  ans.  L'Archevêque 
de  Paris  confirme  Ton  éledion.  Ce 
monaftére  qui  efl:  alTez  vafîe ,  auroit 
befoin  d'une  plus  grande  égYi^^^, 

BenéS^Ànes  Ançloifes  àxx  champ-de-    Eenéd.aîj- 
l'Alouette,  en  i6ip.  ^::  f"^; 

Vea  laa  i5i8.  on  vit  arriver  à  léi?. 


§4  Calendrier  Historique 
ix,  Mars.  Paris  des  religieufes  Benédidlines  An- 
gloifes.  Elles  s'établirent  au  faiixboiirg 
S.  Marceau  ,  au.  champ-de-rAlouette. 
Leur  églife  porte  Je  nom  de  A^.  Dame 
de  bonne  efpérance.    Leurs  lettres  font 
de  1681.  enregiftrees  au  Parlement. 
Benediai-      Benédt^wes  de  Notre-Dame  du  Cal- 
""^/"  ^yl^^'vatre  >    au  fauxbourg  S.  Germain  ^ 
lézi.îé^j.en  162 1. 

Et  au  Marais,  tn  16^1,, 
La  reine  Marie  de  Medicis  veuve 
de  Henri  IV.  fit  bâtir  dans  fon  palais 
du  Luxembourg  à  Paris  un  monailére 
de  religieufes  Benédidines  de  l'indi- 
tut  de  Notre-Dame  du  Calvaire,  Elle 
les  fit  venir  de  Poitiers,  &  les  dota. 
Louis  XIIL  leur  accorda  des  lettres 
patentes  au  mois  de  Juin  1621.  éc 
d'autres  au  mois  de  Juillet  1634.  en- 
regiftrées  au  Parlement  le  22.  d'Août 
de  la  même  année.  Le  Père  Jofeph 
duTremblayjCapucin,  fut  Tinfiituteur 
de  la  congrégation  de  Notre  -  Dame 
du  Calvaire. 

Ce  fut  ce  Père  Jofeph  qui  procura^ 
à  cette  congrégation  un  fécond  mo- 
naliére  à  Paris ,  au  quartier  du  Marais  : 
cette  congrégation  acheta  la  place. 
Le  Roi,  le  cardinal  de  Richelieu  ôC 
la  duchefle  d'Aiguillon  fa  nièce  four- 
Jiixeut  aux  frais  de  la  conflruviion  du^ 


DE  l'Eglise  de  Paîits.    85 

monaftére.  Le  Roi  donna  fes  lettres  lu  Marri 
patentes  au  mois  de  Septembre  163  3. 
regi/ïrées  au  Parlement  le  7.  Septem- 
bre 1635.  d'autres  lettres  patentes  au 
mois  de  Janvier  i6j6.  regillrées  au 
Parlement  le  31.  Mai  de  la  même 
année.  C'efl  dans  cette  maifon  que 
réûde  ordinairement  la  directrice  gé- 
nérale de  l'Ordre  du  Calvaire  com- 
pofé  de  vingt  monafléres ,  tous  fitués 
en  France. 

BenédiŒnes   du   Cherche -midi  ,   en    Bené^iâi- 

^  nés  du  Cher' 

2034.  .     .  che-midi  j, 

Lqs    religieufes    Benédidines    du^'a»^  i^^4» 
Cherche-midi  tirent  leur  origine  de 
Ta  congrégation  de  Notre-Dame  de 
Laon  5  qui  obtinrent  de  Louis  XIIL 
éts  lettres  patentes  au  mois  de  Septem- 
bre, en  vertu  defquellcs  çll^s  s'éta« 
blirent  à  Paris  rue  du  Cherche-midi, 
fous  le  nom    de   Religieufes  de  faint 
Jofeph.  Elles  y  vécurent  fous  la  régie 
de    faint    Auguftin    jurqu'en    i(56p. 
que  leur  maifon  fut  changée  en  un 
prieuré  perpétuel  de  l'Ordre  de  faint 
Benoît.   Louis  XIV.  par  fes  lettres 
patentes  du  mois  de  Septembre  i6(5p.. 
confirma  ce  chanpjement ,  Se  approuva  „  ^-^^^   ^^^ 
1  érection  de  ce  pneure  lous  le  nom phueius  4^, 
de  Religieufes    Benéditlines    de    Notre-  ^J-^^rche-m'diy 
Dame  dç  çonfolation  dn  Qherchç  -  mid^u  /; J^f '^   ^  *^ 


iT.  Mars, 


Benédidi- 
i  de  No- 
ixe  -Dame 
de  Liefle  , 
^«11638. 


ees  dti  Val- 
àe  -  Grâce  , 
l'an  I  64  f . 


H<?  CALENDRIEa  HiSTORIQJJE 
Ces    lettres    forent   enregiftrées    at£ 
Parlement  le  j.  Septembre  1671. 

Benédi^ines  d^  Notre-Dame  de  Lieffe  ^ 
en  1(538. 

Lqs  religieufes  Benédidines  de 
Notre-Dame  de  Lrelîe  ,  établies  rue 
de  Sevré  fauxbourg  Saint- Germain  j- 
viennent  de  Rethel  diocéfe  de  Reims, 
que  les  guerres  obligèrent  de  quitter 
pour  venir  à  Paris  au  mois  d'Août 
ï6^6.  Elles  demeurèrent  d'abord  rue 
du  Vieux-Colombier,  6c  furent  enfuite 
transférées  ,  où  elles  font  à  préfent  : 
lieu  appelle  autrefois  le  jardin  d'Olivet, 
Anne  de  Montafié ,  comtefife  de  Soif- 
fons  y  fe  rendit  leur  fondatrice, 

Louis  XIIL  aa  mois  d'Odobre 
1638.  leur  donna  ks  lettres  patentes 
pour  leur  établiflêment  au  fauxbourg 
Saint-Germain.  Leur  églife  a  été  bâtie 
en  16(53. 

Benéditîines  du  Val-de-Grace  ,  l'an 
164Î. 

La  reine  Régente  Anne  d'Autriche 
ayant  différé  jufqu'à  cette  année  1 645^. 
de  s'acqiiiter  d'un  vœu  qu'elle  avoit 
fait  à  Dieu  d'élever  à  fon  honneur 
un  temple  magnifique ,  s'il  lui  donnoic 
un  Dauphin,  entreprit  de  bâtir  l'églife 
ôc  d'achever  le  m'onailére  du  Val-de-* 
Grac^  r.  autrefois  nommé  du  Val-vro^ 


DE  l'Eglise  de  Pams.    ^7  ^ 

JgridyZU  commencement claxîiL  fiécle,  ^**  ^^ 
de  l'Ordre  de  S.  Benoît  y  fitué  origi=- 
nairement  à  Biévre-Ie-Châtcl  à  trors 
lieues  de  Paris.  Elle  fit  bâtir  Péglife 
de  ce  monaftére  avec  une  fomptuofité 
qui  a  peu  d'exemples  dans  FEurope, 
Elle  voulut  que  le  Roi  même  Ton  filsp 
encore  enfant ,  y  pofât  la  première 
pierre;  ce  qui  s'y  fît  avec  beaucoup 
de  folemnité  le  i.  d'Avril  1645, 
L'Archevêque  de  Paris  officia.  Le 
plan  de  cetre  églife  eft  fuperbe  ;  tous 
\qs  plus  petits  endroits  en  font  régu- 
liers. Mercier,  jManfart  8c  le  Duc  en 
furent  les  architedes»  La  peinture  du 
dôme  reprefente  la  gloire  d^s  Bien- 
heureux dans  le  ciel,  le  chandelier 
à  fept  branches ,  Se  la  reine  Anne  qui 
fait  Ion  offrande  au  Père  éternel.  Toute 
cette  peinture  eft  à  frefoue  y  du  deiïèin* 
de  Mignard.  Dans  la  frife  qui  eft  au 
bas  de  ce  dôme  ,  on  lit  cette  infcri- 
ption  ;  Anna  Aufirla  D.  G^  Franco- 
riim  regina  regnique  reBrix ,  eut  fitbjech 
Deus  omnes  hofies%  iit  conderet  domum  in 
nominefiio.  Ecc.  A°.  M.  D.  C.  L.  Pour 
combler  la  magnificence  de  l'églife 
du  Val-de-Grace ,  on  a  élevé  au  tour 
du  principal  autel  fix  colomnes  torfesj 
pareilles  à  celles  de  S»  Pierre  de  RomCo. 
Cet  excellent  ouvrage  eft:  digne  de  Isi 


8S  Calendrier.  Kis70P<iQ.irï: 
^iMars,  piété  d'une  fi  grande  Reine ,  Se  de  U 
capacité  des  fieurs  Le  Duc  architede 
&  Anguier  fculpceur  ;  le  tout  du  def- 
fein  du  chevalier  Bernin.  Sur  l'autel 
l'Enfant  Jésus  eft  représenté  en 
marbre  blanc  dans  la  crèche ,  accom- 
pagné de  la  Vierge  ôc  de  S.  Jofeph  , 
qui  font  hs  plus  beaux  ouvrages  de 
cet  illufîre  fculpteur.  L'églife  eft  fous 
le  titre  de  Jefus  naifjant.  Le  refle  ûqs 
édifices  a  été  achevé  du  vivant  de  la 
Reine  ,  dans  l'état  où  ils  paroiflent 
à  préfent.  La  mère  Marguerite  De 
Venix  d'Arbouze  pourvue  de  cette 
abbaye  par  Louis  XII L  en  1618. 
entreprit  avec  fuccès  d'y  rétablir  l'ob» 
fervance.  Elle  fut  aidée  dans  fon  en*- 
treprife  par  deux  Religieufes  qu'elle 
avoit  amenées  de  Montmartre  :  elle 
fit  revivre  dans  le  monaftére  du  Val- 
de- Grâce  le  premier  efp rit  de  la  régie 
de  S.  Benoît.  Cette  abbefie  drefla  des 
conftitutions  ,  qu'elle  fit  approuver 
l'an  1(523.  par  Jean  -  François  de 
Gondy ,  premier  archevêque  de  Paris. 
Elle  rendit  Its  abbefi^es  triennales.  La 
royex.  le  mère  d'Arbouze  mourut  le  j  6.  d'Août 
'fllt%,t:  i6z6,  à  Sery  près  de  Dun-le-roi,  où 
te ,  â  la  fin  cllc  étoit  allée  pour  réformer  quelques 
i^c£itvre,  monaftéres.  Son  corps  fuc  apporté  à 
Paris  le  22,  du  même  mois  >  &  en- 


DE  l'Eglise  de  Paris.    §9 
terré  dans  le  choeur  du  Val-de-Grace ,  1 1.  M^m 
d'où  il  a  été  transféré  depuis  dans 
une  chapelle  ,   par  refped  à  fa  mé- 
moire ,  qui  eft  en  vénération  dans 
tout  r Ordre. 

Benéglitlînes  de  la  Préfentaîton ,  rue    Bcnédidlf- 
des  Polies ,  en  1 649.  ''-'  n.iti;tcf 

L  an  1649.  Marie  Courtin,  veuve  ^tion,  ran 
de  Nicolas  Billard  fieur  de  Carrouge,  1 649- 
donna  neuf  cens  livres  de  rente ,  pour    voyez  îe 
la  fondation  du  prieuré  des  Benédic-z^p^^^^^,^; 
tines  mitigées  au  fauxbourg  S.  Vidtor;  non ,  me  det 
êc  l'an    1 650.  la  dame  de  Carrouge  ^'^'^^ 
augmenta  fa  fondation  de  onze  cens 
livres  de  rente;  ce  qui  alTura  au  mo- 
naflére  un  revenu  de  deux  mille  livres. 
Le  Roi  donna  ks  lettres  patentes  au 
mois  de  Décembre  1656.  Elles  furent 
enregiftrées  au  Parlement  le  12.  Jan- 
vier i66j. 

BenédWnes  du  S.  Sacrement  rueCaf-    Benédi£ti- 

fette,  en    16 y 3.  _  S^remem"! 

Les  religieufes  Bénédictines  du  rué  caffette^ 
S.  Sacrement  rue  Caflette  tirent  leur^'^ti  i6):j, 
origine  d^s  Religieufes  de  Ramber- 
villiers  en  Lorraine,  que  lç.s  guerres 
obligèrent  de  quitter  leur  monaflére 
en  1640.  La  mère  Catherine  De  Bar, 
autrement  appellée  la  mère  MeUthilde 
du  S,  Sacreisîent  ^  prieure  du  monaftére 
de  la  Conceptioa  de  Rambervilliers  » 


90  Calendrier  Historique 
tt,Mars,  au  diocëfé  de  Toiil,  fut  rinflitutrice 
de  cette  congrégation  de  Filles  confa- 
crées  à  l'acloratron  perpétuelle  du 
S.  Sacrement.  Plufieurs  perfonnes  de 
piété  contribuèrent  à  leur  établiffe- 
ment  à  Paris.  Moniteur  Piccotté,pieux 
eccléfiafîique  de  la  paroifTe  de  S.  Sul- 
pice ,  perfuada  à  la  Reine  mère  d'appli- 
quer à  la  fondation  des  Religieufes  diî 
S.  Sacrement  le  vœu  qu'elle  lui  avoie 
ordonné  de  faire  pour  la  pacification 
des  troubles  du  royaume.  Le  25.  de 
Mars  i(5j3.  jour  de  l'Annonciation  > 
le  S.  Sacrement  fut  expofé  dans  le 
nouveau  monade re ,  dont  les  Religieu- 
fes entrèrent  le  même  jour  en  poffef- 
fion.  Au  mois  de  Mai  de  la  même 
année  Louis  XIV.  leur  accorda  fes 
lettres  patentes ,  qui  furent  enregil^rées 
au  Parlement.  La  Reine  mère  pofa 
la  première  pierre  de  Tèglife  le  12. 
Mars  1654.  Quoique  la  communauté 
ne  fût  compofée  que  de  cinq  Reli- 
gieufes »  on  commença  dès  ce  jour 
Tadoration  perpétuelle  de  jour  Se  de 
nuit  ,  qui  s'y  eft  toujours  continuée 
depuis.  Leur  égUCQ  fut  achevée  en 
1659.  &  la  première  bénédidion  en 
fut  faite  le  2  y.  Mars  de  la  même  ajinée» 
Leurs  conftitutions  dredées  parla  mère 
Mewchilde  furent  approuvées  »  auiE- 


DE  l'Eglise  de  Paris.  91 
bien  que  leur  inftitot,  Tan  166S.  par  ii^hîAtn 
le  cardinal  de  Vendôme  légat  en 
France.  Innocent  XI.  les  confirma 
en  1676.  Clément  XI.  les  a  approu- 
vées par  un  bref  du  i.  Avril  1705*. 
Ces  Religieufes  obfervent  la  régie  de 
faint  Benoît  dans  toute  fa  rigueur,  & 
font  un  quatrième  vœu  de  l'adoration 
perpétuelle. 

BenédiEî'wes  d^IJfy,  en   l6^J,  Benév^Yti^ 

Le  monaflére  des  Benédidines,de  j*]^^^  fjf^.* 
la  congrégation  de  fainte  Anne,  fondé 
par  Françoife-Henriette  De  la  Fon- 
taine ,  qui  en  fut  depuis  fupérieure  y 
s'établit  àîfly  près  Paris  vers  Tan  1 650. 
Cette  fupérieure  fît  ériger  fon  monat 
tére  en  abbaye  par  île  Pape ,  le  ip. 
Janvier  1^57.  Le  Roi  donna  fes  lettres 
patentes  au  mois  d'Avril    166^.  Il 
confentit  que  la  fondatrice  fut  la  pre- 
mière abbefTe  ,    3c  qu'elle  pût  feire    ^^,^  /^/ 
choix  d  une  coadjutrice  capable  àc  ^bbfes  d^jj:, 
kii  fucceder;  après  quoi  il  le  réferva^/^j  //^;f* 
le  droit  de  nommer  àTabbayedlfly, 
comme  aux  autres  de  fon  royaume. 
Lqs  lettres  patentes  furent  enregiftrées 
au  Parlement  le  i.  Février  166^. 

Benéâî^ines    de    Bon-fecours  ,    au    Benédi(fH* 
fauxbourg  S.  Antoine,  en  1(570.        "«  dcBon^ 

Dame  Claude  De  Bouchavannes  ,  ^'^7^''^'**' 
veuve  de  Jacques  Vignier  coofeiller 


9  i  CalendmeR:  Historique 
%r.MArs.  du  Roi  en  Tes  Confeils  (S:  diredion 
de  les  finances  ,   fonda  le  monaftére 
des  rehgieufes  Bénédictines  du  prieu- 
ré dQBo?i'fecours,  au  faux  bourg  Sainr- 
Antoine ,  avec  Je  confentement  de 
l'Archevêque  de  Paris.  Ces  Religieu- 
fes  obtinrent  ûqs  lettres  patentes  au 
mois  de  Juillet  i66'j.  qui  furent  en- 
regifîrées  au  Parlement   l'an   1670. 
par  arrêt  du  16,  de  Mai. 
Benédiai-      Benéditîwes  du  S,   Sacrement  ,    rue 
L^^ctf:;":^- Louis  au  Marais,  en  1^^^^ 
rues  Louis,     Pat  contrat  paflc  avec  le  cardinal 
lani6S4.  de  BouilIon  le  30.  Avril  168^.  \ts^ 
Rehgieufes  du  S.  Sacrement  acqui- 
rent l'hôtel  de  Bouillon  ,  rue  Neuve 
S.  Louis  ;  &  le  contrat  fut  homolo- 
gué au  Parlement  le  26.  Août  fuivant. 
Elles  en  prirent  pofTeffion  le  16.  de 
Septembre  de  la  même  année ,  &  éta- 
blirent l'adoration  perpétuelle  du  faint 
Sacrement   dans  une  maifon   où  \ç,^  . 
hérétiques  avoient  autrefois  tenu  leurs 
aiïemblées. 
Bénédifti-      Benédiciines  de  Valdofne  ,  à  Charen- 

dofne,aCha-       -r,  '    i       -n      • 

rénton,  l'an  ^^  Y  ^  proche  Paris  une  maifon  de 
2700.        Benédidines  confacrées  au  culte  per- 
pétuel du  S.  Sacrement.    Elles  fuivent 
la  régie  de  S.  Benoît  avec  âts  miti- 
gâtions.  Le  nom  de  Valdofne  leur  vient 


DE  l'Egltse  de  Paris.  9  5 
de  l'endroic  ,  où  elles  furent  établies  ^^'^^^^* 
d'abord  au  diocéie  de  Châlons  fur 
Marne ,  où  elles  ont  demeuré  près  de 
fix  cens  ans,  jufqu'à  ce  qu'elles  ayent 
été  enfin  transférées  à  Charenton  , 
par  l'avis  du  cardinal  Louis-Antoine 
de  Noailles  archevêque  de  Paris ,  Se 
auparavant  évêque  de  Châlons.  Elles 
entrèrent  dans  leur  monaftére  nou- 
vellement conflruit ,  iî-tôt  qu'elles 
furent  arrivées  à  Paris.  La  première 
Mellè  y  fut  célébrée  le  p.  de  Mai  1701. 
jour  de  l'Afcenfion.  Ce  monaftére  efl 
bâti  à  l'endroit  même  où  étoit  aupa- 
ravant le  temple  de  Charenton.  Le 
cardinal  de  Noailles  pofa  la  première 
pierre  de  leur  églife,  le  6.  d'Août  de 
la  même  année.  Elle  fut  bénite  par 
le  même  prélat  le  29.  de  Mai  1703. 
feconde  fête  de  la  Pentecôte.  L'ado- 
ration perpétuelle  du  faint  Sacrement 
y  a  commicncé  le  jeudi  faint  de  l'an 
1 704.  Leurs  lettres  patentes  font  du 
mois  d'Octobre  1700. 

Benédiciines  de  la  Saujfaye  ,  l'an  I JI J.  Benédidi- 
Voyez  au  10. Mai,  Dédicace  deTé^lifençs  de  u 
des  Religieufes  de  la  Saujfaye  ,  &c,  Sau/îaye    , 

BcnédiB'wes  de  la  Conce^ption  ,  rue  Benéd-di* 
S.  Honoré  vis-à-vis  les  Capucins  ,  nés  de"  ia 
l'an  1^88.  Vo^ez  au  4.  Oftobre  ,  ^^^^s'^j^^î^^'^^^ 
Çapucirjef,  lT,iUnim\ 


4  Calendrier  Historique 

zt.Mars.       Bené  divine  s  de    la    Magdeleine   dc 
Benédiiii- jj^j^l^  Vovcz  au  22.  Juillet, 

res    de     ;a  ^ 

f/5^:î:^!  ^^^/-    MARS. 

11. Mars.      TuUkathn  en    ijiy.    du   fameux 
Covicoti^t,  Concordat  fait  entre  le  pape  Léon  X, 
r^'i  2  r  1 7  •  ^  François  I.  le  1 1 .  Décembre  i  y  i  J* 
malgré   les  oppofitions   de  tous   les 
corps  5  6c  les  appels  de  l'Univerfité^ 
Le  cardinal  de  Luxembourg ,  légat, 
vint  en  France  l'an  i  j  1 6,  \\  fit  fon 
entrée  le  29.  de  Janvier  de  la  même 
année,  &  préfenta  au  Parlement  quel- 
ques  jours  après  le  concordat.   Outre 
le  bien  général  qui  en  réft.ilte ,  les  deux 
PuifTances   trouvèrent   chacune  leur 
avantage  dans  ce  nouveau  traité ,  qui 
abrogeoit  la  Pragmatique-Sandion  :  le 
Pape ,  par  le  revenu  ôqs  Annales  ;  <Sc 
le  Roi ,  par  le  droit  de  nommer  à  la 
plupart  àts  bénéfices  du  Royaume. 
Rcduaîoii      Réditclion  de  Paris  fous  i'obéiflancc 
ac  Taris, l'an  d'Henri  IV.  l'an  I5'94. 
^  r94«  Qq  furent  François  D'Efpinai ,  fei- 

gnent de  S.  Luc  ,  grand -maître  de 
l'Artillerie,  qiii  avoit  époufé  Jeanne 
de  CofTé  de  Briflac ,  fœur  du  compte 
de  BriQac ,  &  ce  comte  ,  qui  trouvè- 
rent les  iTioyens  d'introduire  Hen- 
ri IVc  dans  Paris  par  la  porte  S.  Denys. 
Le  comte  de  Briffe  étoit  pout-lof^ 


BE  l'E<îlise  de  Parts.    95: 

gouverneur.  II  alla  au  devant  du  Roi,  n.  Mam 
a  qui  il  fit  préfent  d'une  riche  écharpe 
€n  broderie.  Le  Roi  en  l'embraflant, 
l'honora  du  titre  de  Maréchal  de 
France  ,  &  lui  donna  Fécharpe  blan- 
che qu'il  portoit.  L'Huillier  prévôt 
des  marchands  vint  offiir  au  Roi  Its 
clefs  de  la  ville.  Le  Roi  continua  fa 
marche  jufqua  l'églile  Cathédrale  , 
où  il  arriva  au  bruit  des  trompettes  , 
au  fon  des  cloches  ,  âc  des  acclanîa- 
tions  redoublées  du  peuple.  Il  y  fut" 
reçu  par  le  fou  chantre  Dreux  ëc  le 
refte  du  clergé  ;  car  Tévêque  ,  le 
doyen  ôc  le  chantre  s'éroient  retirés 
dans  les  villes  royales.  Le  fouchantre 
ayant  préfenté  au  Roi  la  Croix  à 
baifer,  lui  fit  le  compliment  fuivant: 
3,  Sire  5  vous  devez  bien  louer  &  re- 
^,  mercier  Dieu ,  de  ce  que  vous  ayant 
35  fait  naître  de  la  plus  excellente  race 
„  des  rois  de  la  terre  ,  vous  ayant 
5,  confervé  votre  honneur  ,  il  vous 
j,  rende  enfin  votre  bien.  Vous  devez 
35  donc  en  ces  ad:ions  de  grâces  avoir  '- 

s, foin  de  votre  peuple,  à  limitation 
P,  de  N.  S.  J.  C.  duquel  vous  voyez  ici 
5,  l'image  3c  portrait ,  comme  il  a  eu 
3,  du  fien  ;  afin  que  par  le  foin  que 
5,  vous  prendrez  de  lui  en  le  défen- 
sjda^tà  foulageantp  l'obligiez  d'au- 


9  ^  Calendrier  Historique 
H|ï.-W^r^.'»^3"^,pîus  à  prier  Dieu  pour  votre 
^profpérité   Se  famé;   Se  que  vous 
,,  rendant  bon  roi ,  vous  puiffiez  avoir 
5>bon  peuple.  «  Le  Roi  lui  répondit 
en  ces  termes  :  „  Je  rends  grâces ,  Se 
55  loue  Dieu  infiniment  des  biens  qu'il 
5,  m'a  faits  ,    dont   je  me  reconnois 
5,  comme  indigne  ;  ks  reconnoiffant 
5,  en  Cl  grande  abondance  ,  que  je  ne 
5,  fçai  véritablement  comment  je  l'en 
5,  pourrai  aflez  remercier  ,  mais  prin- 
5,  cipalement  depuis  ma  converfion  à 
5,  la  Religion  catholique,  apoftolique 
5,  Se  Romaine,  Se  profeffion  que  j'en 
5,  ai  dernièrement  faite  ,    en  laquelle 
5,  je  protefte  ,  moyennant  fon  aide  , 
:,,  vivre  Se  mourir.   Quant  à  la  défenfe 
,,  de  mon  peuple  ,  j'y  employerai  ton- 
„  jours  jufqu'à  la  dernière  goutte  ds 
3,  mon  fang  Se  le  dernier  foupir  de 
„ma  vie.  Quant  à  fon  foulagement , 
5,  j'y  ferai  tout  mon  pouvoir  en  tou- 
5,  tes  fortes ,  dont  j'appelle  Dieu  Se 
9,1a  Vierge  fa  mère  à  témoins.  "  Le 
Roi  entendit  enfuite   la  Meffe  Se  le 
l'e  Deiim ,  qui  furent  chantés  en  mufi- 
que.   Le  fouchantre   Dreux   mourut 
la  nuit  fuivante  d'une  attaque  de  ma- 
ladie qui  ne  dura  que  deux  heures  ; 
ceque  lesfadieux  imputèrent  à  puni- 
tion divine.  Voydz.  an  2^.  de  Juillet. 

Mon 


TE  l'Eglîse  d£  Paris.     97 

XXIII.    MARS. 

Mon  de  Claude  Bernard^  furnommé    ^^^  jv//rr;. 
le  pauvre  Prêtre  y  Se  vulgairement  ap-     More  de 
pelle   le  Fere  Bernard  ,    né  à  Dijon  ^^^^^^^^f^,; 
ie  16.  Décembre  i  ^88.  fils  d'Eûïcnne pa^urlprhr,, 
Bernard  lieutenant  général  de  Châlons''^'^  1^4  k 
fur  Saône.    Il  avoic  Tefprit  vif,  l'hu- 
tncur  enjouée  ;  Ôc  délire  dans  toutes 
ies  belles  compagnies  ,  il  aimoit  les 
fefîins  ,  les  fpeAdcles  6c  les  autres  plai- 
firs  du  liée  le.  Mais  il  fe  dégoûta  du  ■♦ 

monde  ,  &  fe  mit  fous  la  conduite 
du  Père  T^larnat ,  Jéiuite  ,  qui  lui 
confeilla  de  prendre  les  ordres  iacrés. 
Bernard  fut  ordonné  prêtre  dans  l'cgU- 
fe  du  noviciat  des  Jéfuites  ,  par  Jes 
mains  de  M.  Camus  évêque  du  Bellay , 
ôc  il  célébra  fa  première  Meilé  à  l'Hô- 
tei-Dieu  de  Paris ,  où  il  alîembla  un 
grand  nombre  de  pauvres  au  lieu  de  ks 
jDarens,  ne  voulant  plus  d'autre  qua- 
lité que  celle  de  pauvre  Prêtre.  Il  fer  vis 
vingt  ans  dansTHotel-Dieu  avec  une 
ferveur  incroyable  ;  il  alla  enfuite  à 
l'hôpital  de  la  Charité  ,  au  fauxbourg 
Saint- Germain  ,  pour  y  confacrér  fes 
fervices  au  foulagement  des  malades. 
Il  prèchoit  d'une  manière  apollolique 
ck;  peu  étudiée;  ce  qui  ne  plaifoit  pas 
à  toiît  le  monde  :  mais  il  méprifa  h 

E 


9  8   Calendrier.  HiSTORiQpE 
*5.  Mars,  ceiifure  des  mondains.  II  continua  Tes 
prédications  ,    non  -  feulement  à  la 
Chariré ,  mais  aufli  dans  les  prifons  & 
les  places  publiques  :    il  joignit  ks 
aumônes  aux  exhortations.  Son  zéîe 
le  faifoit  monter  fur  Icséchafauds  pour 
convertir  ou  pour  confoler  les  crimi- 
nels condamnés  à  la  mort;  6c  Paris 
a  vu  avec  édification  une  infinité  de 
malheureux  touchés   Se  repentans  à 
la  potence.  Il  entretenoit  l'amitié  des 
princes  (Se   des  grands ,    pour  avoir 
plus  de  moyens  de  foulager  les  pau- 
vres.   II  difoit  hardiment  la  vérité  , 
mais  avec  grâce,  douceur ,  Se  à  pro* 
pos.    Entin  ,  le  i6.  de  Mars  de  Tan 
1.5^1.   au  retour  d'une   exécution  , 
où  il  avoit  fait  de  grands  efforts  pour 
convertir  un  criminel  endurci ,  quife 
rendit  après  une  longue  réfifiance ,  il 
fut  attaqué  d'une  violente  douleur  de 
côté,  dont  il   mourut  le  23.  de  ce 
mois.   Le  même  jour  fon  corps  fut 
porté  à  la  Charité,  Se  fut  enterré  en 
un  endroit  du  cimetière  ,  dont  une 
partie  eft  aujourd'hui  renfermée  dans 
l'enceinte  de  l'églife  :    c'eft  du  côté 
de  la  chapelle  de  la  fainte  Vierge,  ou 
il  e(l  devant  ,   repréfenté  à  genoux. 
Son  coeur  fut  porté  aux  Minimes  de 
Châlons  fur  Saône,  dans  la  chapelle 


DE  l*Eglise  de  Parts.  99 
de  fes  parens  ,  où  il  fut  reçu  le  17. 
Avril  avec  beaucoup  de  cérémonies. 
C'en  à  M.  Bernard  qu'on  e(l:  rede- 
vable de  lecablilTemenc  du  féminaire 
des  Trente-trois.  Voyez,  le  7.  Septembre, 

XXIV.     MARS. 

Communauté  de  Madame  de  Miram  îonj    a.  Mars, 
Tan  i66ç.  ^°j^"l"- 

Mane  Bonneaii ,  veuve  a  1  âge  dedamedeMi. 
feize  ans  de  Jean-Jacques  de  Beau- ^^7^»°'^  »  ^-^i 
harnois  leigneur  de  rv'iiramion  ,  con- qç,,ç^,j^^,^ 
feiller  au  Parlement  de  Paris  ,  fit  uni^^j-. 
étabîiiTement  deperlbnnes  de  Ton  fexe 
qui  vivoient  en  communauté  ,  fur  la 
paroilTe  de  S.  Paul ,  fous  le  nom  de 
la  fainte  Famille.  Mais  étant  venue 
loger  fur  la  paroiilê  de  S.  Nicolas  du 
Chardonnet ,  le  nom,  que  portoit  fa 
communauté  fut  changé  en  celui  de 
fainte  Geneviève ,  fous  lequel  elle  obtint 
la  confirmation  de  Tarchevêque  de 
Paris  de  Perefixe ,  6c  des  lettres  pa- 
tentes du  Roi.  Le  principal  emploi 
de  ces  Filles  efl  d'enfeigner  gratuite- 
ment lesperfonnes  de  leur  fexe.  Elles 
ont  trois  clalTes  chez  elles ,  où  il  en 
vient  chaque  jour  plus  de  trois  cens. 
Elles  forment  auffi  des  maîtrefles  d'éco- 
le pour  la  campagne ,  &  les  nourriilent 
peadant  quelques  jours.  Elles  alTifteot^ 

E  ij 


I  oo  Calendrier  Historique 
z-^.  Mars.  [p'ivkudkmQnt  ôc  corporellement  les 
pauvres,  S:  fur-tout  les  malades  &  les 
blcfles.   Les  Sœurs  ne  font  remues  à  la 
communauté  qu'à  l'âge  de  vingt  ans 
accomplis,  Se  après  deux  ans  d'épreu-* 
ves.   Elles  ne  font  point  de  vpeux  , 
mais  paflent  feulement  un  contrat  avec 
laàipérieure  :  elles  font  l'oraifondeux 
fois  par  jour ,  récitent  enfcmble  l'office 
"de  la  fainte  Vierge ,  Ôc  fréquentent  leur 
paroifle.  La  Dame  de  Miramion  mou- 
rut le  24!   de  Mars    1696.    âgée  de 
foixante-fept  ans,  après  s'être  rendue 
iilullre   par   une  infinité    de  bonnes 
œuvres ,  ôc  fur-tout  par  fa  charité  pour 
les  pauvres.   Elle  fut  enterrée  dans  le 
cimetiéce  de  S.  Nicolas  du  Chardon- 
net,  Ôc  fon  cœur  (ut  mis  dans  la  cha- 
pelle de  fa  communauté, 
Or-hciines,      jjétablifcme?^  des  pauvres  Elles  Or- 
^V^  ^^79.  p/;e./f;;^j-,rurlaparoiireS.SuIpice,s'eft 
fait  fous  letitre^lc  mdj^n  de  la  Mère  de 
Dieu.  Il  fut  confirmé  par  arrêt  du  Par- 
lement du  24.  X^iars  1679-  ^^^  Pauvres 
orphelines  y  font  nourries  6c  élevées. 

XXK     M4^S' 
AnnonçiatiOxN  de  la  très- fainte 

if.  Af/*r.«. Vierge.  ^^.,, 

raroiffc'de     Lcs  habitaus  de   la  Ville- neuve, 
K'^^ii^; autrefois  de  la  parqiffe  d^^  S.  Laurent , 


t)E  L  Eglise  de  Paris,    t  c  r 

bâtirent  une  chapelle,  6c  s'adrefTérent  3.j,M^ru 
à  Téveque de  Paris  Eufiache  du  Bellay, 
qui  en  accorda  la  permiiïîon  fous  de 
certaines  conditions.  Le  curé  de  iàin: 
Laurent  6c  le  Procureur  général  y  don- 
nèrent aufTi  leur  confentement ,  6c  îe 
Parlement  par  arrêt  du  12,  d'Avril  de 
l'an  155*2.  députa  un  des  confeiliers 
de  la  Cour  pour  informer  de  la  com- 
modité ou  incommodité,  conjointe- 
ment avec  le  Prévôt  des  marchands. 
Sur  le  rapport  fait  de  l'enquête  ,  la 
Cour  par  arrêt  du  21.  de  Mai  de  la 
même  année  ,  permit  aux  habirans  de 
ce  quartier  de  bâtir  une  chapelle ,  le 
toutfuivant  la  permiffion  de  l'Evêque, 
êc  aux  conditions  qui  y  étoient  con- 
tenues. 

Etahlijfement  des  Annonciades  cé\t^cs      Etabîiire- 
ou  bleues.  Ce  fut  la  marquife  de  Ver-  ^^'l\    t"^^ 
neuil  qui  en  nt  venir  neur  de  iSancy  ^des  céiciies 
qu'elle    établit  à  Paris.    Le  Roi  leur^^^  ^^^^'^l  ' 
donna  Tes  lettres  patentes  au  mois  de'*'^  ^ 
Septembre  1622.  qui  furent  vérifiées 
au  Parlement  le  dernier  d'Août  1623. 
Elles  obtinrent  encore  d'autres  lettres 
patentes  qui  furent  vérifiées  &  confir- 
mées en  Décembre  16^6,  Elles  font 
établies  rue  Couture-Sainte- Catheri- 
ne :  ç\\ts  achetèrent  leur  maifon  de 
CharlesTiercelin  5  marqu  is  de  Saveufe , 

E  iii 


TOI  Calendrier  HiSTOKïQUE 
*;.  Mars»  &  de  Marie  De  Vienne  fa  femme,  6c 
partie  de  François  De  Montmorency 
de  Bouteville ,  &  de  fa  femme  Eiifa- 
beth  De  Vienne  ,  le  9.  Avril  1626* 
Louis  XIV.  leur  donna  des  lettres  pa* 
tentes  au  mois  de  Janvier  1 629.  qui 
défendent  aux  autres  monafléres   de 
leur  Ordre  de  faire  aucun  établiflement 
fans  le  confentement  de  cette  maifon 
de  Paris.  La  maréchale  De  Rantzau , 
célèbre  par  fa  converfîon  du  Luthera- 
nifme  à  la  Religion  catholique,  a  édi- 
fié  pendant  quelques  années  le  mo- 
îiailére  des  Annonciades  de  Paris  par 
Ton  humilité  8c  fa  ferveur.   Elle  en 
fortit  en  1 666.  pour  aller  fonder  une 
maifon  du  même  Ordre  à  Hildeshein 
en  Allemagne ,  où  elle  efl:  morte  dans 
une  éxade  obfervance   de  la  régie  , 
âgée  de  quatre-vingts  ans.   Après  la 
fondatrice  des  Annonciades  à  Paris  , 
on  doit  regarder  comme  leur  princi- 
pale-bieufaidrice  la  comtefie  de  Ha- 
meaux.  Leur  églife  &  fa  décoration 
vient  de  la  libéralité  de  cette  Dame. 
Son  corps  Se  le  cœur  de  fon  époux 
repofent  dans  l'églife  intérieure. 
Annoncia-       £n  1629.  les  rcligieufcs  Annoncïa-' 
Dents!1'àn  ^^^  de  Paris  envoyèrent  à  S,  Denys  k 
1429'       deux  lieues  de  Paris   quelques  Reli- 
gieufes  pour  commencer  un  nouvel 


DE  l'Eglise  de  Patois,    i  o  ^ 

établiflement,  qui  fubride  encore.  On  if-Af^'"^» 
leur  y  donna  nne  maifon  contenant 
cinq  ou  fix  arpens  d'enclos. 

L'Ordre  des  Annonciades  a  pris 
Ton  origine  à  Gènes,  vers  Tan  1602. 
Une  illuftre  veuve  de  cette  ville  , 
nommée  VitloWe  Formari ,  fe  renferma 
avec  quatre  filles  pieufes  dans  une 
maifon ,  qu'elle  convertit  en  monaflére 
dédié  à  l'honneur  de  la  fainte  Vierge. 
Clément  VIII.  Paul  V.  &  Grégoi- 
re XV.  ont  approuvé  cet  Ordre,  qui 
s'eft  fort  étendu  en  Italie ,  en  France , 
en  Allemagne  Se  ailleurs.  Elles  fuivent 
la  régie  de  faint  Auguflin. 

Paris  a  vu  quelques  autres  établifTe- 
tnens  du  même  nom ,  qui  ne  fubliftent 
plus. 

Martyre  de  faînt  Richard  ,   enfant    Saint  R  t. 
âsfé  de  douze  ans ,  tué  par  les  Juifs  c  ^  a  r.  d 
e  Fontoile  ,   du  règne  de  Philippe tyr  ,    v^^^ 
Augufte.  Son  corps  eft  confervc  avec  1 1 S  i. 
refped  dans  l'égHle  des  faints  Inno- 
cents 5  où  l'on  prétend  qu'il  a   fait 
plufieurs   miracles.    Les    Juifs   ayant 
commis  plufieurs  autres  crimes,  Phi- 
lippe Augulle  donna  un  édit  au  mois 
d'Avril  de   l'an  1182.  par  lequel   ils 
furent  condamnés  <Sc  obligés  à  vuider  le 
royaume  dans  le  terme  de  la  S.  Jean  ^ 
avec  confifcation  de  leurs  biens. 

E  iv 


I  Z49. 


î  C4  Calendrier  Historique 

de    Pégii'ie  Elle  a  été   dédiée   fous  le  titre  de 
<^pc^^^'iin^-hV Annonciation.    Voyez  S,  QleJIin ,  au 
''^'^'°'  ip.  xMai,ran  1370. 

J^  X  X     MARS. 

^0.  Mars.      Mort  de  Guillaume  III.  du  nom  , 

Mort  cie^yAqyg  ^q  Patis,  l'an  1249. 
évéquc  de  Cjuiilauirie  tint  le  lie^e  Vingt  &  lin 
Vins  y  Tan  an,  Sc  mourut  le  30.  Mars  1249.  11 
fut  élevé  dans  rUniverfité  de  Paris  : 
il  fut  un  palleur  vigilant  Sc  définre- 
reiTé.  11  fonda  dans  la  chapelle  de 
Févêché,  bâtie  aulTi-bien  quel'églife 
Carhédrale,  fous  le  titre  de  la  fainte 
Vierge,  fept  prébendes  de  chanoines 
prêtres,  pour  y  célébrer  la  Meflè  chacun 
fa  femaine  ,  à fon  tour,  ôc  tous  enfem- 
ble  Toffice  divin  de  jour  Sc  de  nuit. 
Kaoul  abbé  de  S.  Vidor  de  Paris  , 
Sc  Maître  Raimond  Sc  Henri  Tubeuf 
chanoines  de  Paris  furent  les  exécu- 
teurs de  fon  tedament.  Le  martyr<:?-. 
loge  de  l'Egiife  de  Paris  fait  mention 
de  plu  (leurs  libéralités  de  ce  prélat  ; 
entr' autres  d'un  reliquaire  d'argent 
doré  ,  enrichi  de  pierreries  ,  où  il  y 
avoit  des  reliques  de  fainte  Elifabeth , 
Sc  des  cheveux  de  la  fainte  Vierge, 
11  donna  aufli  une  cloche  appeilée  de 
fon  nom.  Guillaume  fut  enterre  dans 


T)E  l'Eglise  de  Paris,  i  o  ^ 
la  chapelle  de  S.  Denys  à  S.  Vicloi-,  y3.Mam 
L'an  I5pi.  Jean-Dominique  Trajan 
Napolitain  donna  une  édition  des 
ouvrages  de  Guillaume  imprimés  à 
Venife.  Enfuite  Tes  Sermons  furent  im* 
primés  en  Allemagne  &  à  Paris  en 
1638.  Son  traité  de  la  collation  &  plu- 
ralité des  bénéfices  a  voit  été  imprimé 
à  Strafbourg  en  1607.  ^^^^  on  a 
donné  tous  (qs  ouvrages  en  deux  vo- 
lumes imprimés  à  Orléans  l'an  1 674. 
>        ■     , II.., 

/  /.      AVRIL, 

Sainte  Marie  Egyptienne  Pénitente,    i.  Avril, 
en   Ç28.    La  chapelle  de  Ste  Marie  L^chapeiie 

dï-T"  ^     t     rr  iv/r  delà  Juliiea- 

Lgypte,  ou  laJullienne,  rue  Mont- ^e  ,    rau 

martre,  écoit  la  première  églife  d<^s  i2f9» 
Grands- Augu (lins  ,  fous  le  régne  de 
S.  Louis.  Ce  lieu  étoit  environné  de 
bois,  &  les  Auguflins  y  demeuroienc 
en  12  c^.  Ils  étoient  dès -lors  admis 
dans  lUniverfiîé  :  ils  quittèrent  ce 
lieu  ,  &  s'établirent  dans  un  endroit 
aflez  folitaire ,  appelle  le  Chardonnet  : 
c'eft  où  efl:  préfentement  le  collège 
du  cardinal  le  Moine.  Les  Frères  Er- 
mites de  S.  Auguflin  s'étant  accom- 
modés avec  les  Frères  Sachets  ou  de 
la  Pénitence  de  J.  C.  qui  furent  abo- 
lis ,  ils  s'établirent  fur  le  bord  de  la 

E  V 


î  06  Calendrier  Historique 
^»  Avril.  Seine.  Leur  traité  efl  du  14.  d'Oclo- 
bre  1 29  3 ,  Ils  y  font  encore  aujourd'hui. 
Voyez  S,  Auguftin ,  au  28.  d'Août. 

Mon  de  S,  François  de  Paide  ,  fon- 
dateur de  l'Ordre'  des  Minimes  ,  le. 
2.  Avril  I  yoy. 
mes"^-^Ni'-  ^^^  Minimes  de  Nigeon  furent  ainfi 
geoiroi^de  appelles  du  nom  d'une  vieille  tour 
cha:iiot,i'ân  carrée  qui  fe  trouva  dans  leur  enclos , 
^'^^^'  lors  de  leur  établiiTement  en  ce  lieu  ; 
ou  Boas-hommes ,  nom  qui  leur  a  été 
donné  depuis ,  à  caufe  des  Bons-hom- 
mes de  Grandmont  qui  étoient  au 
parc  de  Vincennes ,  6c  dont  ils  prirent 
auiïi  la  place.  Ils  s'établirent  à  Ni- 
geon le  5.  Novembre  1493.  Jean 
De  Morbier ,  feioneur  de  Villiers-le- 
Morhier,  chambellan  de  Charles  VIII. 
leur  donna  la  place.  Cette  donation 
fut  confirmée  par  Charles  VIII.  dans 
Ces  lettres  patentes  données  aux  Mon- 
tils-lès-Tours  au  mois  de  Septembre 
1493.  La  reine  Anne  de  Bretagne 
augmenta  l'étendue  de  leur  maifon  Ôc 
clos.  Leur  monaftére  eft  bâti  fous  le 
titre  de  Notre-Dame  de  toutes  Grâces , 
du  nom  d'une  ancienne  chapelle  qui 
étoit  en  ce  lieu.  Anne  de  Bretagne 
pofa  la  première  pierre  de  l'églife ,  qui 
ne  fut  achevée  que  fous  le  régne  de 
François  L  &  dédiée  le  13.  de  Juiller 


DE  lTgltse  DE  Paris.  io7 
I  J78.  par  Henri  Le  Meignen  évequc  1.  Air'J. 
de  Digne,  par  commiiTion  de  Pierre 
de  Gondy  évêque  de  Paris  ,  en  pré- 
fence  du  Roi ,  de  la  Reine  ôc  de  plu- 
lieurs  feigneurs.  Elle  eft  fort  longue  , 
haute  à  proportion:  le  chœur  eft  beau, 
&  le  maître-autel  magnifique.  Les  prin- 
cipaux bienfaiteurs  font  enterrés  dans 
les  chapelles.  AlefTo,  Dormeilon  ,  ôc 
De  Lezeau ,  defcendus  de  la  foeur  de 
S.  François  de  Paule,  font  enterrés  dans 
cette  églife.  On  ne  doit  pas  quitter 
cette  églife  fans  avoir  admiré  le  mo- 
nument fuperbe  de  Françoife  De  Vei- 
nix  d'Arboufe  ,  époufe  d'Antoine  Du 
Prat  alors  maître  des  Requêtes  6c  avo- 
cat au  Parlement  de  Touloufe  ,  ôc 
depuis  premier  Préfident  de  celui  de 
Paris  ,  chancelier  de  France  ,  évêque 
de  Meaux  ôc  d'Albi ,  archevêque  de 
Sens,  cardinal  ôc  légat  du  faint  Siège 
dans  le  royaume.  Elle  mourut  à  l'âge 
de  30  ans  en  1 507.  6c  c'efl  Guillaume 
Du  Prat  fon  fils,  évêque  de  Ciermont, 
qui  lui  a  fait  élever  ce  monument,  où 
elle  eft  repréfentée  dans  les  habillemens 
du  temps. 

Saint  François  de  Paule  fut  canonifé  Canonifa- 
par  le  pane  Léon  X.  Tan  icio.  [q ^J:on de c^int 
premier  jour  de  Mai,  qui  etoit leDi-Pauic  ,  r^n 
>nanche  de  Quafimodo.  Il  fut  mis  au  ^r'9> 

E  vj 


I  o  8  Calendrier  Historique 
i.  Avril,  calendrier  des  Saints  avec  office  dou- 
ble ,  par  Je  pape  Sixte  V.  l'an  i  c8(5. 

vlnctTn^  '  A^?"^  "3"^  ^^'  Minimes  fudent  établis 
l'anij-Sr.'à  Vincennes  ,  les  moines  de  l'Ordre 
de  Grandmont  y  étoient  ;  leur  monaf- 
tére  avoit  été  fondé  par  Louis  VIL 
l'an  1164.  ^'^''^^  ^^  roi  Henri  IIL 
en  I J84.  transfera  les  moines  de  Vin- 
cennes au  collège  Mignon  proche 
S.  André -des -Arcs.  A  la  place  des 
moines  de  Grandm.ontjle  roi  Henri  IIL 
mit  d'abord  à  Vincennes  des  Jeroni- 
mites ,  enfuite  dts  Cordeliers  ,  &  enfin 
chs  Minimes  tirés  du  convent  de  Ni- 
geon.  Ils  en  prirent  polTelïion  le  17. 
d'Odobre  de  l'an  1585.  Le  pape 
Sixte  V.  confirma  cet  établiflèment 
par  une  bulle  du  2^.  Janvier  158(5, 
Les  Minimes  furent  encore  maintenus 
à  Vincennes  contre  les  oppofitions 
des  moines  de  Grandmont  ,  par  un 
arrêt  du  Confeil  de  l'an  160^, 
Minimes  Les  Pcres  Minimes  s'établirent 
rln  Té'i  o.'  d'abord  à  Paris  rue  S,  Honoré ,  dans 
*  une  chapelle  de  SteSufanne,  ou  des 
cinq  Plaies,  à  préfent  S.  Roch.  Oli- 
vier Chaillou ,  petit-fils  de  la  fœur  de 
S.  François  de  Paule  ,  Se  chanoine 
de  Notre-Dame  de  Paris ,  leur  fit  parc 
de  Tes  biens  ,  Se  fe  retira  parmi  eux  : 
(es  biens  fervirent  à  acheter  une  partie 


DE  l'Eglise  de  Paris.  109 
3es  jardins  de  l'ancien  palais  des  Tour-  1.  AvrlL 
nelles  près  la  Place  royale  ,  pour  y 
confîruire  un  convcnt,  fuivant  la  per- 
mifTion  qu'ils  en  obtinrent  du  Roi  le 
ip.  Juillet  1 61 0.  La  reine  mère  Marie 
de  Medicis  fit  payer  de  Tes  deniers 
royaux  le  prix  du  fonds  qui  avoir  été 
acheté ,  Se  en  fut  la  fondatrice.  Les 
marquis  de  la  Viéville  6c  de  Sourdis , 
âc  d'Eaubonne  Se  d'Ornaeflbn,  con- 
feillers  d'état ,  firent  en  même  temps 
plufieurs  dons,  qui  leur  méritèrent  la 
qualité  de  principaux  bienfaiclcurs  Ôc 
de  fondateurs.  L'Evêque  de  Greno- 
ble ,  au  nom  de  la  Reine  ,  pofa  la 
première  pierre  à  leur  églife  le  18. 
Septembre  161 1.  Cette  églife  qui  ne 
fut  achevée  que  plufieurs  années  après, 
n'a  été  confacrée  folemnellement  que  Dédicace 
le  29.  Août  1679.  ^ous  le  titre  de  de  pégUfe 
S.  François  de  Paule ,  par  François  Le  f,'^^;;^^^^ 
Bouthillier  de  Chavigny  évêque  de  1679,' 
Troyes.  Saint  François  de  Paule  étoit 
un  ermite  de  Calabre ,  que  Louis  XL 
fit  venir  en  France  en  1482.  pour  lui 
rendre  la  fanté  ,  qu'il  ne  put  obtenir. 
Le  Roi  le  retint  auprès  de  lui  avec 
{es  Religieux  au  Plelîis-l es- Tours;  & 
après  la  mort  de  Louis  XL  Char- 
les Vin.  fon  ûls  leur  fit  bâtir  dans 
le  parc  de  ce  château   un  convent , 


I  I  0  Calendrier HisToaic^UE 
t.  Avril,  qui  eft  le  premier  de  l'Ordre  des  Mi- 
nimes en  France.    Le  faint  homme 
7  vécut  quelques  années ,  &  y  mourut 
le  2.  Avril  1 507.   dans  un  âge  fort 
avancé.  Outre  \ts  trois  vœux  ordinai- 
res ,  (qs  Religieux  en  font  un  quatriè- 
me de  ia  vie  quadragéfimale.  Cet  Or- 
dre a  été  approuvé  par  Sixte  IV.  en 
14,74..    (Se   confirmé    par    Jules   IL 
en  lyoj. 
^    Minimes     Lcs  MinimiCs  de  Paris  ont  eu  parmi 
Hiuftre*.      ^^^  plufieurs  hommes  célèbres. 

Les  Pères  Jean-François  Niceron  , 
verfé  dans  l'optique  :  Marin  Marfen- 
ne,  grand  ami  de  René  Des- Cartes  8c 
excellent  philofophe  ;  fa  vie  a  été 
écrite  par  un  de  (qs  confrères  nonimé 
Hilarion  de  Cofle  ;  &  le  Père  Charles 
Plumier  ,  à  qui  Iqs  Botaniftes  font 
redevables  de  plufieurs  découvertes 
'  qu'il  a  faites  dans  fes  voyages  avec 

des  fatigues  infinies.  Il  eft  auteur  d'un 
livre  latin  &  françois,  intitulé,  Vart 
de  faire  toutes  fortes  de  figures  au  tour , 
ouvrage  eflimé  des  fçavans  en  méca- 
nique. Les  Minimes  ont  eu  dts  fujets 
que  leur  mérite  a  élevés  à  l'épifcopat, 
tels  que  \qs  Pères  Gafpar  Dinet  évêque 
de  Mâcon  en  1 600.  René  Le  Clerc  , 
mort  évêque  de  Glandeve  en  165' t. 
&  Louis  Dony  d'Attichy  de  Marillac, 


t>E  L'Eglise  de  Paris,  i  î  î 
teveu  de  l'infortuné  maréchal  de  i.  Jvrsh 
AlarilJac.  II  fut  d'abord  évêque  de 
Riez  en  1628.  enfuite  d'Autun.  Il  a 
écrit  plufieurs  ouvrages,  fur-tout  une 
hi/loire  générale  de  l'Ordre  des  Mi- 
nimes, imprimée  à  Paris  en  1624. 

Le  tableau  du  maitre-autel  eft  une 
copie  de  la  defcente  de  Croix  de 
Daniel  &  de  Volterre.  Dans  Ja  cha- 
pelle de  Notre-  Dame  de  Bon-fecours 
cH  un  fort  beau  tabernacle  de  bois  de 
poirier  fort  eflimié  ;  la  figure  de  la 
Vierge  cil  aufli  fort  belle"^,  faite  par 
Burel.  Dans  cette  chapelle  eft  aufîi  le 
tombeau  de  Mademoifelle  d'Angou- 
lême  ;  il  eft  très-digne  d'être  admiré. 
Les  tableaux  du  réfedoire  font  de  La 
Hire.  Leur  bibliothèque  efl:  très-belle 
&  des  mieux  fournies  :  leur  chapitre 
efl  un  des  plus  beaux  de  Paris. 

Mort  de  Jean- Jaccjues  0 lier ,  curé  do  Mwt  as 
S. Sulpice , le  2.  Avril  1 6 j8.  à  lage  de  ^\p^^"  ' 
48  ans  (Scdemi.  Voyez  S. Su  Ifice  a  ^.ianv.  s^'ui-^id  ,!'Tn 

VI.    AVRIL.  "^'^' 

Saint  Guillaume  cCEfchild  fut  d'abord     s.  Guia= 
un  des  chanoines  féculiers  de  Ste  Ge-  d'tichiid*  f 
neviéve  au  xii.  fiécle.  Il  embraffa  lai'an  no?, 
réforme  ,   <Sc  fut  fait  fouprieur  fous 
l'abbé  Eudes  :  il  fut  fait  abbé  du  mo- 
naftére  de  Tille  d'Efchild ,  vécut  & 


,  I  r  1  Calendrier  Historique 

^,Avnl.  mourut  en  odeur  de  fainteté  la  nuit  de 
Pâque  6.  d'Avril  1203.  à  VkgQ  de 
quatre-vingt-dix-huit  ans  II  a  été 
canonifé  par  le  pape  Honoré  III. 
l'an  1224.  On  célèbre  fa  fête  tous  les 
ans  à  Ste  Geneviève.  Y ojqz  fainte 
Geneviève  y  au  3.  de  Janvier. 

VIL    AVRIL. 

7.  Avril  Tranflat'ion  d^s  reliques  de  S.  Maur 
^^^•^'^^iij^tioii  abbé ,  Tan  S6'è, 
ars.MAUîL  Charles  le  Chauve  fit  tranfporter 
abbé  ,  l'an  le  corps  de  S.  Maur,  abbé  de  Glan- 
^^^'  nefeiîil  en  Anjou  ,  dans  l'abbaye  de 
S.  Pierre  d^s  Fofles  à  deux  lieues  de 
Paris.  Il  avoit  déjà  été  tranfporté 
dans  la  crainte  des  Normans ,  d'abord 
au  diocélé  de  Sths  ,  puis  en  Bour- 
gogne ,  (Se  enfin  au  monaftére  dts  Foil 
lés.  Cette  dernière  tranflation  fut  fore 
folemnelle.  Enée  évêque  de  Paris  y 
affifla  ,  fuivi  d'un  grand  concours  de 
peuple.  Après  avoir  reçu  les  faintes 
reliques  à  l'entrée  du  monaftére ,  il  \qs 
porta  par  piété  fijr  {ts  épaules  jufques 
dans  l'églife  de  S.  Pierre  ,  oia  il  les 
mit  dans  un  coffre  de  fer.  Ce  fut  le 
inercredi  d'après  le  Dimanche  de  la 
Paiïion  7.  d'Avril  de  l'an  868.  Charles 
le  Chauve  le  7.  de  Février  de  l'année 
86p.  alla  vifiter  les  reliques  de  S.  Maur 


DE  l'Egltse  DE  Paris*     113 

dans  régliie  des  Foliés  :  il  alla  enfuite  7.  ^-^riU 
à  S.  Denys ,  d'où  il  envoya  par  Otulfe 
moine  de  cette  abbaye  deux  riches 
tapis  à  l'églife  des  Foliés ,  pour  couvrir 
la  châile  de  S.  Maur  aux  jours  des  fêtes 
folemnelles  ,  lorfqu'on  la  portoic  en 
proceilion.  Voyez  S.  Maur ,  i  j.  Janv. 

VI  IL     AVRIL, 

Mort  de  Foulques  évêque  de  Paris, 
l'an  1 104.  S-  -^'^>>'"'- 

Foulques  doyen  du  chapitre  de p^ Jf^'^^^.j '^^^ 
Notre-Dame,  après  la  mort  deGuil-évcque  de 
laume  de  Montfort  évêque  de  Paris  ,^"^'^*  '  ^'*'^ 
eut  prel^que  tous  les  luttrages  pour 
Févêché  de  Paris  ;  mais  les  deux  ar- 
chidiacres de  cette  églife  fes  conçut- 
rens  lui  formèrent  de  grandes  oppo- 
iitions ,  ce  qui  cauià  une  divifîon  fcan- 
daleufe.  Foulques  foûtenu  par  l'Arche- 
vêque de  Sens  ,  alla  trouver  lé  pape 
Pafcal  II.  qui  fur  le  témoignage  du 
Métropolitain  ,  &  à  la  requête  de 
l'Eglife  de  Paris^portée  par  les  dépu- 
tés 5  le  facra  évêque  de  Paris  :  mais 
Foulques  mourut  peu  après ,  le  8^  jour 
d'Avril  de  l'an  1104. 

I  X,      A  V  R  1  L.  9.  Avril 

Saint  Hugues  ,  évoque  de  Pans  ,s.  huguï5 
fut  fuccelleur  de  Bcrnechaire  dans  lej,^^,^"''  ^}^^ 
fiége  épifcopal  de  cette  ville.  y^oV 


ÎÎ4  Calendrier  HiSTOKTQuE 
•  f .  Avril,  Saint  Hugues  etoic  fils  de  Drogoft 
comte  de  Champagne,  de  d'Adeltrude 
fille  de  Waraton  maire  du  palais.  11  fut 
élevé  auprès  d'Auflede  Ton  ayeule 
maternelle  ,  qui  lui  infpira  de  grands 
fentimens  de  religion.  11  fe  retira  dans 
l'abbaye  de  Jumiéges ,  6c  y  embraiTa 
Ja  viemonaflique  fous  l'abbé  Aicadre 
ou  Acar.  Son  mérite  joint  à  la  recom- 
mendation  de  Charles  Martel  fon  on- 
cle, le  porta  fur  le  fiége  épifcopal  de 
Rouen  :  il  fut  auffi  abbé  de  Fonte- 
nelle  ôc  de  Jumiéges,  Ôc  eut  en  mxme 
temps  l'adminilîration  des  Eglifes  de 
Paris  ôc  de  Bayeux.  Mais  on  peut 
dire  que  fi  ce  faint  évêque  pofîeda  • 
plufieurs  bénéfices  à  la  fois  contre  lt$ 
faints  Canons,  ce  ne  fut  ni  par  cupi- 
dité ,  ni  par  ambition ,  mais  feulement 
pour  les  fauver  des  mains  des  féculiers 
qui  en  ce  temps-là  en  diffipoient  les 
revenus.  Il  rentra  à  Jumiéges  par 
amour  de  la  retraite ,  ôc  y  mourut  le 
p.  Avril  de  l'an  730.  11  eft  honoré  en 
ce  jour  comme  faint  ,  dans  Téglife 
de  Rouen  &  dans  celle  de  Jumiéges. 

X  I  IL     AVRIL. 

^  Mort^dê      ^^^^  ^^  Gîlduln  ^  premier  abbé  de 
Giiduia    ,  s.  Vidor  proche  Paris,  l'an  lijo. 
?:  a^'^é  de     Lorfque  Guillaum.e  de  Champeaux 
i'an  1 1  j-o.  fut  tire  de  s.  Victor  pour  être  evequc 


DE  l*Eglise  de  Paris.  115 

de  Châlons  fur  Marne,  il  donna  pour  M-^^^'*^* 
prieur  à  fa  communauté  Gilduin  le 
plus  cher  ôc  le  plus  illuftre  de  Tes  dif- 
cip les,  l'an  11  ij. 

Gilduin  eft  le  premier  qui  fut  ho* 
noré  du  titre  d'Abbé  de  S.  Vidor. 
Pendant  les  trente -cinq  années  que 
l'abbé  Gilduin  gouverna  le  monaftére 
de  S.  Vidor  ,  il  y  fit  fleurir  la  piété 
Se  la  fcience.  Gilduin  mourut  le  13. 
d'Avril  de  l'an  1 1 50.  Voyez  J^.  ViBor^ 
au  21.  Juillet. 

XFL     AVRIL. 

Mort' de  Gozelin  ^  évêque  de  Paris.  i(>.JvriL 
Gozelin  fut   d'abord   chancelier   de^^^^J'^/l 
rrance  ;  puis  abbe  de  Samt-Germam  qaedeParis, 
àts  prés  Ôc  de  Saint-Denys,  &  enfin  ^'^^^  ^  S  6.  eu 
évêque  de  Paris  l'an  S84.  du  vivant      '^* 
du  roi  Carloman  un  des  fils  du  roi 
Louis  le  Bègue.    Gozelin  fueceda  à 
Ingelvin  dans  le  fiége  épifcopal  de 
Paris.  Gozelin  mourut  durant  la  guerre 
des  Normans  le  16.  d'Avril  de  l'an 
886.  ou  887.  Gozelin  fut  fort  regreté 
de  fon  peuple  ,  dont  il  étoit  la  confo- 
lation  6c  le  foûtien  dans  le  temps  de 
calamité. 

Exécution  à  mort  de  Berquin  ,  l'an    Exéi:utio« 

j  r'2Q  ^    mort    ce 

\         •      T>  '  iT    n-  Berquiu,raJ| 

i-ouis  i>erquin  eccleiiaitique  gen-is29. 


lié  Calendrier  Historique 

^^* '^'^'^^^•tilhomme  du  diocéfe  d'Amiens,  qiiî 
défendoic  les  fentimens  de  Luther ,  fît 
amende  honorable  au  parvis  de  Notre- 
Dame;  &  après  avoirvû  de  defTus  ua 
échafaud  drefle  à  la  Grève  brûler  Tes 
écrits ,  il  fut  mené  au  pilori  pour  y 
être  tourné  :  il  eut  la  langue  percée,  Se 
Je  front  marqué  d'une  fleur  de  lys  ; 
il  fut  mis  enfuite  dans  un  tombereau. 
Se  reconduit  à  la  Grève  ,  où  il  fut 
brûlé. 

XIX,    AV  R  IL. 

canonifa-  Canomfatlon  de  faint  Prànçois  de 
tion  de  laiut  ^^Aqs,  évêoue  de  Genève  Se  inflituteur 
Pfi  SALES,  de  1  Ordre  de  la  Viutationjian  i66y« 
i'aiiiéér.  ^  béatifié  en  1661. 

XXL     AVRIL. 

±\.  Avril,      Mort  d^Ahaillard,  l'an  1142. 
Mortd'A-     Pierre  Abaillard  fut  un  des  plus  fa'- 

\fX'^'"''mcux  dodeurs  de  Paris  au  xii.  fiécle, 
Se  trop  connu  dans  le  monde  par  fes 
difgraces  pour  être  omis  ici.  Il  naquit 
au  village  de  Palais  ,  à  quatre  lieues 
de  Nantes  en  Bretagne.  Il  fut  fçavant 
Logicien  :  il  vint  à  Paris ,  où  il  com- 
batit  Guillaume.de  Champeaux  ,  cé- 
lèbre profeiTeur  en  philorophie.  Abail- 
lard devint  amoureux  d'HeloiTe,  nièce 

*-  de  Fulbert  chanoine  de  la  Cathédrale 


à 


DE  l'Eglise  de  Paris.  117 
de  Paris.  Abaillard  en  eut  un  fils,  qui  i^.^vriU 
fut  nommé  Aftrolabe  :  il  époufa  en- 
fuite  Heloïfe.  Fulbert  Se  ks  pare n s 
le  firent  cruellement  mutiler,  de  telle 
forte  qu'il  fut  forcé  à  la  continence. 
Heloïfe  entra  dans  le  monaftcre  d'Ar* 
genteuii ,  &  Abaillard  prit  J'habit  de 
moine  dans  l'abbaye  de  S.  Denys. 
Un  livre  qu'il  fit  fur  le  myflére  de  la 
Trinité ,  fut  condamné  dans  le  concile 
de  Soilfons  de  l'an  1 1 24.  Il  fe  fit  enne- 
mi des  moines  (es  confrères,  parce 
qu'il  nioit  que  leur  faint  Denys  fut 
l'aréopagite  :  il  fe  fauva  de  nuit  auprès 
de  Tbibauld  comte  de  Champagne, 
qui  lui  donna  un  afyle  proche  de 
Troyes  :  il  y  bâtit  une  chapelle  fous 
le  titre  de  ParacUt  ,  qu'il  céda  à  fa 
chère  Heloïfe  ,  qui  y  mourut.  Saint 
Bernard  fut  fon  grand  advxrfaire. 
Abaillard  mourut  au  monaflére  de 
S.  Marcel  de  Châlons  fur  Saône  ,  le 
21.  Avril  1142.  à  l'âge  de  foixante- 
trois  ans .  dans  its  exercices  d  une  ve-^ 
jtitable  pénitence. 

Dédicace  de  l'églife  de  S.  Germain- j,j!]^fi|-^*^'^ 
dts  prés ,  par  le  pape  Alexandre  III.  s.  Germait» 
l'an  1163.  '         '^^'  ^i'^il 

Ce  Pape  étant  venu  à  Paris ,  l'abbé  xr.&re  \iû 
de  S.  Germain  des  prés  Hugues  111. ''^^^ 'i^î» 
l'invita  de  faire  la  dédicace  de  Téolife 


ii8  Calendrier  Historique 
II.  Avril,  de  cette  abbaye,  qui  vcnoic  d'être  ré- 
parée par  Tes  foins.   Le  Pape  affiftc 
de  douze  cardinaux   Se   de   pJufîeurs 
prélats  ,  dont  étoit  Jean  archevêque 
de  Tolède  ,   dédia  le  grand-autel  eij 
l'honneur  de  la  fainte  Croix  Se  des 
martyrs  S.  Eftienne  &  S.  Vincent,  Se 
fit  ks  onctions  fiir  le  milieu  de  la 
pierre  ,  pendant  que  quatre  évêques 
en  faifoient  autant  aux  quatre  coins 
de  l'autel  ,  dans  lequel  le  Pape  ren- 
ferma quelques  faintes  reliques.  L'au- 
tel matutinal  Fut  enfiiite  confacré  par 
i'éyêque  d'Oftie ,  aflifté  de  trois  autres 
évêques  ,  fous  l'invocation  de  faint 
Germain.  Le  Pape  déclara  publique^ 
ment  que  l'égliié  qu'il  venoit  de  dé^ 
dier ,  étoit  du  patrimoine  de  S.  Pierre, 
Se   foumife  au  feul  Pontife  Romain. 
Cette  cérémonie  fe  fit  le  21.  d'Avril 
de  l'an  ïi6^. 

Voyez  S.  Germain,  au  28.  Mai, 

XXIL     AVRIL. 

Sainte  Op.'     Sainte  opportune  ,  abbefie  d'Alme* 
^P^V-'T-  :  î'iêche ,  diocéfe  de  Seks  en  Normandie, 

Vîiu  fiécie.  Hildebrand  évêque  de  vSeès  fous  le 
ch!pk[e  dl^^gP^  ^^  Charles  le  Chauve  ,  dans  la 
SteOpportu- crainte  de^  Normans  ,  fut  obligé  de 
^'  fe  réfugier  du  côté  de  Paris.  Louis  de 


DE  l*Eglise  de  Paris.  î  i  9 
Germanie,  frère  du  Roi  ,  lui  donna  n,  Avrth 
la  terre  de  Moucy-le-Neuf  à  quatre 
lieues  de  cette  ville ,  du  côté  de  Senlis. 
Hiidebrand  y  fit  venir  ks  reliques  de 
fainte  Opportune  ,  autrefois  abbeffe 
d'Almenêche  au  diocéfe  de  Scès  en 
Normandie  5  &fœur  de  S.  Godegrand 
évêque  de  la  même  ville  de  Seès  : 
il  fut  aflâffiné.  Se  efl:  honoré  comme 
martyr.  Le  corps  de  la  Sainte  fut 
d'abord  dépofé  dans  la  maifon  d'un 
nommé  Godin,  qui  fut  bientôt  clian- 
gée  en  églife.  Charles  le  Chauve 
donna  à  Hiidebrand  l'hermitage  de 
Notre-Dame  des  bois  lès-Paris  ,  fitué 
à  l'entrée  d'une  forêt  qui  l'environnoit 
alors.  Hiidebrand  apporta  dans  cec 
hermitage  les  reliques  de  fainte  Oppor- 
tune; 6c  quand  il  \ts  reporta  à  Moucy, 
il  laiiTa  à  Notre-Dame  des  Bois  quel- 
que partie  de  ce  faint  corps  ;  ce  qui 
fut  caufe  que  lui  &c  Tes  clercs  bâtirent 
une  églife  de  leurs  deniers  dans  cet 
hermitage ,  qui  prit  le  nom  de  fainte 
Opportune  ,  ainfi  qu'elle  fe  nomme 
encore  aujourd'hui.  C'^lî:  à  préfent 
un  chapitre  ôc  une  paroifle  de  Paris. 
Il  y  a  dans  cette  églife  une  châlTe  où 
efl:  une  partie  du  corps  de  la  Sainte, 
qu'on  porte  aux  proceiîions  à  côté 
4e  celle  de  f^int  Honoré  ,  quand  ou 


I20  Calendrier  Historique 
ii*  Avril,  defcend  celle  de  fainte  Geneviève.  Il 
y  a  auiïi  un  reliauaire  où  eft  renfer- 
mée une  côte  de  la  fainre  abbede  , 
donnée,  comme  ce  qui  efl:  dans  Ja 
châfTe  ,  par  le  même  évêque  de  Sçès» 
Hugues  de  Château- Girard  ,  chefcier 
du  chapitre  de  Ste  Opportune,  obtint 
en   1374-^  de  Jean  Du  Puy  abbé  de 
Cluny  le  bras  droit  de  cette  Sainte. 
Il  fut  reçu  6c  placé  avec  beaucoup  de 
folemnité   en  préfence  du  Roi  ,   par 
Aimery  de  Maignyac  éveque  de  Paris , 
îe  Dimanche  dans  l'odave  de  TEpi- 
phanie.  Le  Chapitre  de  Ste  Opportune 
n'étoit  compofé  dans  fon  origine  que 
de  quatre  chanoines  ;  mais  Kegnaud 
évêque  de  Paris  divifa  Içs  quatre  pré- 
bendes en  huit,  les  revenus  de  cette 
églife  s'ctant  augmcfiiés  ;  Se  depuis 
il  y  a  toujours   eu   huit  chanoines. 
Il  y  a  encore   une  femiprélrende  qui 
n'a    que   la  moitié  du  revenu  d'un 
chanoine,   quoiqu'il  foit  obligé   de 
fervir  en  pcrfonne  Ôz  d'afllfler  à  tous 
les  offices.    La  chefcerie  qui  eft  la 
principale   dignité    du   Chapitre   de 
Ste  Opportune  ,  a  été  unie  auffi-bien 
que  la  cure  à  l'une   des  prébendes  , 
éc  les  autres  chanoines  ont  été  ainfi 
déchargés  de  l'adminitlration  de  la 
cure.  Sainte  Opportune  a  toujours  eu 

foui 


DE  l'Egltse  de  Paris,  i  i  i 
fous  la  dépendance  VégllCQ  d^s  SS,  In-  ii.  Avril. 
nocencs  ,  dont  la  cure  Se  hs  aurres 
bénéfices  font  encore  à  préfent  à  la 
nomination  des  Chanoines  de  fainte 
Opportune. 

Lqs  premiers  Chanoines  deTainte 
Opportune  furent  tirés  de  la  ville  de 
Seès ,  Se  étabh's  en  certe  églife  par  le 
'roi  Charles  ie  Chauve  frère  de  Louis 
de  Germanie  ,  qui  augmenta  leurs 
revenus.  Le  titre  de  Royale  a  été 
donné  à  cette  églife  dans  les  lettres  de 
Committimus  qui  leur  furent  accor- 
dées Tan  17 14.  Le  cliœur  fut  rebâti 
^n  il 54. 


XXIIL    AVRIL. 


1  ; .  ^v'/U, 


Dédicace  de  l'églife  des  Cordelières  i^uïi"' Ij 
rue  de  TOurfine  ,  Tan  145)7,  K^-^^  cj'rdeiiéres, 
éiu  4.  Oclohre.     '  -l'an  1497, 

XXIV.    AVRIL.  ,4. ^^,,7. 

Mort    de 

Mort  de  Theodidfe ,  évêque  de  Paris  l'î^eoduire  , 
Il  fucceda  à  Anfclieric  dans  le  fiégepIS"'  i^â 
épifcopal de  Paris  :  il  ordonna  aco-9ii.  ' 
lythe  &  foudiacre  S.  Girard  moine 
de  S.  Denys  ,  Se  enfuite    Abbé  de 
Brogne  au  dijciéme  fiécle.  Theodulfc 
^lourut  ie  24=  d'Avril  de  l'an  021, 


12  2  Calendrier  Historique 

XXV,    AVRIL. 

Tf.  Avril.      trjanjlatlon   des  reliques   de  faint 
Tranfluion  Droclovée ,  premier  abbé  de  S.  Gt^:- 
T'o%^E'\°'':'main  des  prés.  Voyez,  le  lo.  Mars.^ 
ranuée    eft      ][^ort  dît  B.  Françoîs  de  la  Barrière^ 
'-r,r-da  abbé  de  Feuillans ,  l'an  1 600 
B.  Franqois     Une  colonie  deKeligieux  de  i  Ur- 
^""^'abb^de^^^^  de  Cîteaux  arriva  à  Paris  Içp.  de 
FeLiiian^s   !  Juillet  de  Tan  1587.  de  l'abbaye  de 
l'an  léoo,  Feuillans  à  fix  lieues  de  Ton loufe  au 
à  pfns!' ri"  diocéfe  de  Rieux ,  avec  dom  Jean  Dç 
ifS?.        la  Barrière  leur  abbé.  Ce  faint  homme 
étoitdeS.Céré  petite  ville  du  Quercy 
au  diocéfe  de  Cahors  ,  où  il  vint  au 
monde  le  29.  Avril  1^44.  A  Vkgtdo, 
dix-neuf  ans ,  il  fut  pourvu  de  l'abbaye 
de  Feuillans ,  Tan  i  J63 .  Dix  ans  après 
il  fe  fît  Religieux  ,  &    fut  béni  abbé 
régulier  par  révêquQ.de  Lombez  en 
1577.    Dès  la  même  année   il  reçut 
des  novices ,  qui  fuivirent  fon  genre 
de  vie  très-auiîére ,  qui  paffoit  en  plu- 
fieurs  points  la  féverité  des  premiers 
Religieux  de  Cîteaux.Tout  leur  temps 
ctoit  partagé  entre  l'oraifon ,  la  pfal- 
modie  ,  <5c  le  travail  des  mains.  ^  Ce 
qu'ils  accordoient   au^  corps  ,    étoic 
moins  pour  le  foûtenir  que  pour  le 
mortifier.  La  terre  toute  nue ,  &  feule- 
jnept  couverte  d'un  ais ,  leur  ft^Toiç 


1 


DE  l'Eglise  de  Paîiïs.    113 

de  lit ,  &  ils  a  voient  pour  chevet  une  -.^'  ^"^^^ 
grofle  pierre  ou  une  pièce  de  bois. 
Leur  nourriture  n'étoit  que  du  pain 
Je  plus  groiïier ,  quelques  herbes  cuites 
ou  crues ,  &  de  Teau  pure.  Le  poiflbn 
&  les  œufs  leur  étoient  interdits  en 
tous  temps ,  auffi-bien  que  la  chair 
ôc  le  vin. 

Ils  marchoient  toupurs  tête  &  pieds 
nuJs  :  ils  ne  couvroient  leur  tête  que 
hors  le  monailére  ,    d'où  ils  ne  for- 
toient  gue  pour  aller  prêcher  dans  les 
lieux  circonvoifins  :  ils  gardoient  une 
grande  foliciide  <&  fiience  perpétuel. 
Henri  111.  voulut  voir  dom  Jean  De 
la  Barrière,  ôc  lui  écrivit  au  mois*  de 
Mai  1583.  de  le  venir  trouver  à  Pa- 
ris. Le  faint  Abbé  s'y  rendit  au  mois 
d'Août  fuivant,  Se  prêcha  devant  ic 
Roi   ôc  dans  plufieurs  églifes  de  la 
ville,  avec  unfuccès  qui  répcndoit  à 
la  haute  eftime   que  tout  le  monde 
avoit  conçue  de  fon  mérite.   11  s'en 
retourna  à  fon  abbaye ,  à  condition 
qu'il  reviendroit  à  Paris.    Pour  obéir 
aux  ordres  d'Henri  IH.  il  y  revint 
avec  foixante-deux  Rehgieux  de  fa 
réforme,  après  vingt -cinq  jours  de 
marche.  Sur  le  chemin  ils  pratiquè- 
rent les  exercices  du  cloître  :  ils  mar- 
choient deux  à  deux,  la  croix  à  leur 


1 14  Calendrier  Historique 

if.  Avril,  ictc,  en  manière  de  proceffion  :^  ils 
arrivèrent  enfin  à  Vincennes  ,  où  le 
Roi  étoit.  Il  envoya  au  devant  d'eux 
jufqiràCharenton  quelques  feigneurs 
de  fa  Cour,  &  fortit  lui-même  hors 
de  Ton  château  pour  les  recevoir.  lis 
furent  conduits  à  lachapeile  de  Vin- 
cennes ;  &  comme  c'étoit  l'heure  de 
Vêpres,  ils  les  y  chantèrent  avec  une 
dévotion   qui  édifia  toute  la  Cour, 
Le   lendemain  l'Abbé  de   FeuiUans 
célébra  la  Meffe,  &  y  prêcha  en  pre- 
fenceduRoi.  Ils  relièrent  au  bois  de 
Vincennes  jufqu'au  7,  de  Septembre  , 
qu'ils    en    ibrtirent    pour  habiter  le 
Peuir.ansjpQpaflère  que  le  Roi  leur  avoit  fait 
^:".'-?;,  bâtir   rue   S.    Honoré,    proche  les 
'.rs/.      'C^ipucins.    Le  bon  Abbé  demeura 
près  d'un  an   à  Paris,  11  partit  pour 
Feuillans  le  premier  jour  d'Août  de 
l'an  1 584.  il  mourut  à  Rome  le  25*, 
Avril  1600.  âsié  de  cinquante- fix  ans. 
Les  Feuillans  de  Paris  furent  approu^ 
vès  par  une  bulle  du  pape  Sixte  V  , 
datée  du  II.  Novembre  1587.  fous 
.  le  titre  de  Congrégation  de  Notre-Dam^ 
des    Feuillans.     Mais    leur    premiérç 
auftèrité  ne  dura  que  dix -huit  ans  3 
c'eft-à-dire  depuis  1577.   q^^  com-^ 
mença  la  réforme,  jufqu'en  1595.  que 
k  pape  Clément  VIIL  en  modéra 


t>E  l'Eglise  de  Paris,    t  i  J 

la  rigueur.  Ce  n'efi:  que  de  nos  jours,  i^.  Avril, 
que  par  un  bref  de  Clément  XI.   ils 
ont  été  difpenfés   de   la  nudité    des 
pieds.   Le  Général  d^s  Feuillans  de 
France  eii  abbé  de  Feuillans  né.   Il 
eft  triennal ,  &  ne  peut  être  continué 
plus  de  fix  ans  de  fuite  :  il  demeure 
lîx  mois  à  Feuillans  ,   \c^  autres  fix 
mois  à  Paris.  Le  monaftére  que  Hen- 
ri III.  avoit  fait  confiruire  à  ces  Re- 
ligieux, fît  place  peu-après  à  un  autre 
plus  folide   &  plus  fpacieux  ;  il  fut 
commencé  en  idôo.  L'é^Iife  fut  achc-     ^, .. 
vee,  ôc  dediee  le  j.  Août  1008.  par  le  de    ivgiire 
cardinal  François  de  Sourdis  archevê-^^^-^f^^^'y^s 
que  de  Bourdeaux,  fous  l'invocaticn*^lo%^i  ^vl^ 
dtS,  Bernard*  Le  portail,  qui  ell  l'un  i^oS. 
des  plus  beaux  de  Paris ,  ne  fut  achevé 
Gu'en  1624.  Henri  IV.  leur  donna 
des  lettres  patentes  en  date  du  mois  de 
Mars  15^7.  enregiftrées  au  Parlement 
le  22.  Avril  de  la  même  année. 

Il  y  a  eu  plufieurs  Feuillans  qui  fe  Fcuiiians 
font  diftingués  dans  la  prédication  ,  J^'^j^^rcs. 
à  l'exemple  de  leur  Père  ;  fçavoir  , 
dom  Percin  de  Montgaillard ,  Gafcon , 
d'une  famille  noble ,  &  plus  connu 
fous  le  nom  du  petit  Feuillans,  Il  étoit 
venu  à  Paris  avec  dom  Jean  De  la 
Barrière.  Il  prêchoit  avec  éloquence, 
4:  fe  faifoit  admirer  des  dames  de  la 

F  iij 


j  z6  Calendrier HiSTORicïyE 

^^^'^^^•Coiir.   Durant  la  ligue  il  fe  déclara 
contre   Henri  III.  qui   lui  en  fit  de 
fanglans  reproches  ;   ce  qui  l'obligea 
de  fe  retirer  en  Flandre ,  où  il  mourut 
abbé  d'Orval.  DomCofme,  nommé 
Koger  dans  le  fiécle ,  fut  prédicateur 
ordinaire  du  Roi  ,  ôc  depuis  évêque 
de  Lombez.  Les  Feuillans  ont  eu  plu- 
fîeurs  autres  fujers   qui  leur  ont  fait 
auffi  beaucoup  d'honneur. 
Pcuiiians     li  7  a  cncotc  à  Paris  rue  d'Enfer 
dciamaironi^in    autrc  monaftérc   de   Feuillans  , 
^"^,;^^,5^"defl:iné  d'abord  pour  fervir  de  novi- 
rue  d'Enfer ,  cîat.  La  première  pierre  en  fut  pofée 
l'an  I en*  le  21.  Juin  1633.  par  Pierre  Seguier, 
alors  garde  des  fceaux  de  France  ;  Se 
celle  ce  l'églife  qui    n'a  rien  de  re- 
marquable, par  Antoine  De  Barillon 
confeilier  d'état ,  Se  par  Louis  De  Ro- 
chechouart  comte  de  Maure ,  le  1 8, 
Juillet  1 659.  Ce  monaftére  ell  fous  le 
titre  dtsfaintsAnges  Gardiens Noytz  au 
2.  Odobre.  Louis  XIII.  leur  accorda 
fes  lettres  patentes  en  Janvier   1631. 
enregiftrées  au  Parlement   le    3.  de 
Mars  1632.  Il  ne  faut  pas  féparer  ici 
les  Feuillantines  de  ceux  qui  en  font 
EtabiifTe-  Ics  fupéricurs  &  \qs  diredeurs. 
-tnent    des       L^   reine  Anne  £  Autriche    voulut 
««'l^'ran  avoir  des  Feuillantines  à  Paris.   Elle 
ï6zi.        en  écrivit  elle-même  aux  Feuillans 


CE  l'Eglise  de  Paris,     127 

affemblës  dans  leur  chapitre  général  t^^Avrïî. 
à  Pignerol.  Sa  lettre  eft  datée  de 
Paris  du  5^.  Mai  1622.  Les  fupérieurs 
envoyèrent  à  Paris  fix  Religieufes  du 
monaftére  de  Touloufe.  Elles  parti- 
rent le  30.  Juillet  1622.  Se  arrivèrent 
je  28.  de  Novembre  :  ^llts  defcen- 
dirent  d'abord  aux  Carmélites  rue 
,  S.  Jacques  ,  d'où  elles  furent  conduites 
à  leur  monaftére  fitué  dans  le  même 
quartier,  précédées  d'une  proceffion 
de  trente  Feuillans.  Les  fix  Religieu- 
fes fui  voient  la  Prieure  menée  par  la 
ducheffe  de  Mercœur.  La  première 
fupérieure  ou  prieure  fe  nommoit 
Marguerite  De  Clanjfe  de  Marchairmo?n , 
fille  de  Henri  De  Claufle  confeiller 
d'état  5  &  de  Denyfe  De  Neuville  de 
Villeroi.  Elle  avoit  été  mariée  deux 
fois  :  elle  demeura  veuve  pour  la  fécon- 
de fois  à  l'âge  de  vingt-deux  ans.  La 
principale  fondatrice  des  Feuillantines 
de  Paris  efl:  Anne  Goblin,  époufe  de 
Charles  D'Eflourmel  chevalier  fei- 
gnent de  Plainville  ,  gouverneur  de 
Corbie.  L'églife  de  ce  monaflére  a  Dédicace 
été  dédiée  folemnellement  le  1 6.  Juil-  ^^  l'égUfe 
let  171p.  par  Louis  dllliers  d'Antra- f "efr'l'â 
gués  évêque  de  Ledoure,  17 19» 

Voyez  au  20,  du  mois  d'Août  , 
S,  Bernani, 

Fiv 


^     128  Calendrier  Historique 
*  Réfo^rmê      JntroduElîon  de  la  réforme  de  faiVit 
à  l'abbaye  de  Vincent  deScnlis  à  l'abbaye  de  Sainte- 
vîéve  ^T'an  ^^"^viéve ,  par  le  eardinal  De  la  Ro- 
J6Z4.'     "chefoucaulc,  ]e2j.  Avril  1624. 

Voyez  le  3,  Janvier , /^f^r^  G^»^- 
viéve ,  &:c. 


i.     ii;  ^  /. 

Ori'çrinede      ^*  Philippe  &  S.  Jaccjues  ;.  Ap6trC5. 
S.Jacques  du     Saint  Jacqucs  le  miueur  ell  le  patron 
?aa"?fU.  de  Téglife  paroiffiale  de  S.  Jacques  du 
Haiitpas, 

Lorfqiie  l'on  voulut  transféfer  \ts 
Eenédiclins  de  S.  Magloire  à  Thô- 
pital  de  S.  Jacques  du  Hantpas  , 
depuis  appelle  S.  Magloire  ,  à  caufe 
des  reliques  de  ce  Saint  qu'ils  appor- 
tèrent avec  eux  de  la  rue  S.  Denys  ; 
il  y  avoit  déjà  fîx  ans  que  Téglife  de 
cet  hôpital  avoit  été  érigée  en  églife 
fuccurfale  (Se  dépendante  àts,  paroiiTes 
de  S.  Benoit ,  de  S.  Hippolyte  <&  de 
S.  Medard.  Ce  fut  Guillaume  Viole , 
é  vêque  de  Paris ,  qui  fît  cette  éredion  ; 
ce  qui  fut  confirmé  par  une  fentence- 
de  rOfficial  de  Paris  du  21.  Février 
de  l'an  1 566.  Mais  les  nouveaux 
botes  de  ce  monaflére  fe  trouvèrent 
r  incommodés  de  l'office  paroifTial  qui 

■-  fe  faiibit  dans  la  nef  de  leur  églife  ^ 


DE  l'Eglise  de  Paris,  i  î  o 
fbuvent  à  la  même  heure  qu'ils  célé-  i»  ^^^' 
broient  le  leur  au  grand  autel  ;  enforte 
que  \qs  habitans  de  ce  quartier  ,  qui 
fouhaitoienr  avoir  une  églife  particu- 
lière ,  prirent  occafion  de-Ià  de  faire 
bâtir  'tout  proche  une  chapelle ,  qui 
prit  le  nom  de  .S".  Jacques  du  Hautpasy 
que  l'autre  avoit  quitté.  Cette  chapelle 
achevée  en  i  ^74.  fubfifta  jufqu'en 
1630.  qu'elle  fut  démolie,  pour  faire 
place  à  une  autre  églife  plus  ample  , 
qui  fut  commencée  en  cette  année. 
La  première  pierre  y  fut  pofée  le  2.  de 
Septembre  par  Jean-Baptifte  Gaflon 
de  France  duc  d'Orléans ,  frère  du 
roi  Louis  XIIL  Trois  ans  après  ,  la 
nouvelle  égïiCQ  fut  convertie  en  pa- 
roilTe  par  arrêt  de  la  Cour  du  parle- 
ment ,  confîrmatif  de  la  fentence  de 
rOfficial  de  Paris,  qui  avoit  ordonné 
cette  éreâ:ion.  Cet  arrêt  donné  au 
mois  d'Avril  de  l'an  16^3.  mit  fin 
aux  longues  procédures  des  Curés  ôc 
Chapitre  de  S.  Benoît,  S.  Hippolyte, 
ôc  S.  Médard,  aufquels  il  a  m  gn  a  une 
rente  annuelle  fur  la  nouvelle  cure  de 
S.  Jacques  du  Hautpas.  L'églife  pa- 
roifTiale  de  S.  Jacques  du  Hautpas 
n'a  été  achevée  de  bâtir  que  plus  de 
ijuarante  ans  après  fa  première  fonda- 
lion  ,  par  les  libéralités  d'Anne  de 

F  V 


î  3  0  CalendrierHistorique 
s.  M^'i,  Bourbon  duchefTe  de  Longueville  ^ 
dont  les  entrailles  y  font  inhumées 
dans  la  chapelle  du  Bon  -  Pafteur. 
On  y  lit  une  épitap  he  conçue  en  ces 
termes  :  Anne-Geneviéve  de  Bourbon  , 
frincejfe  du  Sang  ,  duchejfe  douairière  de 
Longuevïile ,  fouveraine  de  Neufchàtel, 
T'rifle ,  mais  -précieux  dépôt. 
Dieu  la  condinjït  par  une  providence 
particulière  en  cette  paroiffe  ,  &  lui  fit 
trouver  dans  la  maison  des  Carmélites , 
qui  lui  avoit  toujours  été  chère ,  lafolitude 
quelle  cherchait  5  dans  une  grande  mul- 
titude de  pauvres  ,  un  exercice  perpétuel 
à  [a  charité  y  &  dans  cette  églije  ruinée, 
une  occajîon  d'élever  un  temple  au  Sei- 
gneur ,  monument  éternel  de  fa  piété  (^ 
de  fa  f ci.  Enfin  pleine  de  mérites  &  de 
bonnes  œuvres  ,  détachée  de  toutes  chofes , 
de  la  vie  même  ,  ^  toute  occupée  des 
penfées  de  r éternité ,  elle  mourut  le  1  ^, 
d'Avril  167p.  âgée  de  cirtquante-neuf 
uns  fept  mois. 

L'an  1 643 .  Jean  Du  Verger  de  Ha- 

vranne,  natif  de  Bayonne,  &  abbé  de 

S.  Cyran  ,  fut  enterré  dans  Féglife  de 

S.  Jacques  du  Hautpas,  à  côté  du 

maître-autel. 

VAnge-      X' Angélus  ordonné  y  Pân  1472. 

fm  ordon-       Qt  fut  Ic  foi  Louîs  X I.  qui  paî 

J47z/**"  dévotion  à  la  fainte  Vierge  fit  ordou-? 


à 


BE  lTgLISE  de  PÂÏIÏS.       î  5  î 

ner  la  pieufe  pratique  de  réciter  trois    i.  M^i, 

fois  ÏAve,  Maria,  au  coup  de  midi. 

Cette  ordonnance  fe  fit  dans  un  fer- 

mon  prêché  à  Notre-Dame  de  Paris 

par  Jean  Brete  dodeur  en  Théologie , 

après  une  proceiïion  générale  pour 

la  paix  ,  le  I .  Mai  de  Tan  1472.  Il  fut 

dit  qu'on  fonneroit  déformais  à  midi 

la grofe  cloche  de  la  Cathédrale,    pour 

exciter  &  faire  reffouvenir  le  peuple 

de  Paris ,  par  ce  fignal ,  à  faire  cette 

prière   de   la  Salutation  Angélique. 

Toutes  les  églifes  de  ce  Royaume 

ont  pratiqué  depuis  cette  pieufe  ôc 

louable  coutume. 

Canonifation  de  S.  François  de  Taule,     Canonifa- 

un  Dimanche  de  Quafimodo    i.  Mai^'°"l^^^'"'^ 

r  \i    ,r  1  ^      -1  François 

1519.  par  Léon  X.  Voyez,  le  2.  AvriL  de    Pauie  , 

Ce  même  jour ,  Guillaume  Chartier,  ^'-^^^  !  ^  ^ ^• 

ëvêque  de  Paris  ,  tomba  malade  ;  il  cuiikume^ 

mourut  fort  regreté  de  toute  la  ville,  charrier    , 

Un  auteur  du  temps  rend  de  grands  p^^i?"^  p^n 

témoignages  de  fa  piété   6c  de  fon  147  a! 

fçavoir.     Le    Roi   ayant  appris    la 

nouvelle  de  cette  mort ,   écrivit  au 

Prévôt  des  marchands  âc  aux  échevins 

de  Paris  ,  qu'il  n'avoit  pas  eu  lieu 

d'être  content  de  leur  évêque  ,  qui 

avoit  paru  attaché  au  parti  des  princes 

ligués  ,   au  préjudice  de  la  fidélité 

qu'il  lui  devoir ,  Se  que  pour  cela  i! 

F  vj 


1 5  i  Calendrier  Historique 
^.  Mai»  Jeyj.  ordonnolt  de  lui  drefler  une  épi- 
taphe  où  fon  infidélité  fût  exprimée, 
pour  en  conferver  la  mémoire  à  la 
poftérité.  Au  lieu  de  cette- épitaphe 
û  injurieufe  ,  on  en  lifoit  une  autre  a 
il  y  a  quelques  années ,  dans  le  chœur 
de  la  Cathédrale  ,  fort  honorable  à 
y  cet  évêque.    On  la  trouve   dans  le 

G  allia  Chriftiana. 

IIL     MAL 

-^.  Mat,       Mort  de  Gitillaume de  Cha'/'iaCjéyèque 

More  ieje  Paris  ,  l'an  1346.  à  Tâge  de  près 

^e"chra^  ,de  cent  ans.  11  fut  enterré  à  S.  Vidor. 

évèque     de  7  t/-        T'f    J    T 

Paris  ,    l'an  I  V.        M  A   L 

4.  Mai»       Mort  de  M.  Louis- A  moine  de  NoailleSy 

More   de  archevêque  de  Parjs ,  Fan  1725). 

^oTroe'    .Ce  prélat  aufil  diffingué    par  fa 

iioaiiies,ar- piété  exemplaire  que  par  fon  illuflre 

TaS'ri'an^^^^^''^*^^'  ^Icvé  dans  l'efprit  du  Chrif- 

i-j%(^\       tianifme  j  dont^-ii  a  pratiqué  les  vertus 

dhs  fon  enfance ,  Dieu  Tappella  à  l'état 

eccléfiaftique  ;  &  il  remplit  de  bonne 

heure  tous  \ts  devoirs  de  fa  vocation. 

Il  fît  fa  Licence  avec  diflindion ,  & 

fut  reçu  dodeur  en  Théologie  de  la 

Faculté  de  Paris  le  14.  de  Mars  1675. 

Le  Roi  le  nomma  l'an  1 679.  à  l'évê- 

ché  de  Cahors  :   il  fut  transféré   à 

Çhâlons  fur  Marne,  l'an  1680.  <5c 


DE  lTglise  de  Paris.  135 
donna  dans  ces  deux  diocéfes  des  A'-^^^ 
preuves  de  fa  vigilance  Se  de  fa  charité 
vraiment  paftorale.  L'archevêché  de 
Paris ,  ville  capitale  du  royaume  de 
France,  étant  venu  à  vaquer  en  1(^9  J. 
par  la  more  de  François  de  Harlay , 
Je  Roi  jetta  les  yeux  fur  l'évêque  de 
Châlons,  pour  remplir  ce  fiége  im- 
portant. Etant  venu  à  Paris ,  il  s'appli- 
qua uniquement  au  gouvernement  de 
fondiocéfej&fîtd'excellensréglemens 
pour  la  réforme  du  clergé.  Doux,  fa- 
milier, acceiïible,  il  reçut  les  pauvres 
comme  les  riches  ,  avec  la  même 
bonté,  ôc  s'étudia  à  les  foulager  dans 
lears  befoins.  Il  ne  fe  contenta  pas  de 
travailler  à  conferver  dans  fon  diocéfe 
le  dépôt  de  la  foi  catholique  ,  parmi 
ceux  qui  en  faifoient  profeffion  depuis 
iong-temps  :  il  voulut  encore  en 
inftruire  parfaitement  les  nouveaux 
convertis  par  une  iniiruclion  particu- 
lière. Ce  prélat  avant  d'être  cardinal , 
avoit  été  appelle  pour  préfider  à 
rafifemblée  du  Clergé  de  l'an  1700- 
Il  a  depuis  préfidé  à  plu  fleurs  aflem- 
blées  générales ,  ordinaires  Se  extraor- 
dinaires du  Clergé  de  France.  Il  fut 
fait  cardinal  du  titre  de  Ste  Marie  fur 
la  Minerve ,  commandeur  de  l'Ordre 
du  S.  Efpric ,  provifeur  de  la  maifon 


154  Calendrier HiSTORicjuE 

*•  ^'*  Se  fociété  de  Sorbonne ,  ôc  fupérieiiï 
de  celle  de  Navarre.  Il  afîifta  au  concla- 
ve tenu  en  1700.  dans  lequel  Clé- 
ment X I.  fut  élu.  Il  fut  nommé  chef 
du  confeil  'de  confcience  en  171 J. 
Il  finit  enfin  fa  vie  dans  fon  palais 
archiépifcopal  ,  le  4.  de  Mai  1729. 
Il  eft  enterré  devant  la  chapelle  de  la 
fainte  Vierge,  fous  une  tombe  de  mar- 
bre noir,  à  Paris  ,  dans  fa  Cathédrale. 

s.M.i.  V.     MAL 

Eud^sTlab-      ^^"^^ ^^  Eudes,  I.abbé  des  chanoines 

bédé  Sainte-  régulicrs  de  Ste  Geneviève,  Tan  1 193. 

Geneviève ,      Eudes ,  premier  abbé  àts  chanoines 
9  ?  •  f  ^guiiers  Je  Sainte-Geneviève ,  revenu 
à  S.  Vidor ,  d'où  il  avoit  été  tiré ,  7 
mourut  le  y.  de  Mai  de  l'an  1193. 
Concile  à      CoïiciU  a  Paris,  l'an  1224. 

Tzl\l  ^''''  Le  j.  de  Mai  de  l'an  1224.  il  y  eut 
un  concile  national  à  Paris  ;  Conrard , 
cardinal-légat  du  Pape,  y  préfida.  Ce 
légat  révoqua  au  nom  dl-ionoré  III. 
l'indulgence  publiée  dans  le  concile 
de  Latran  en  faveur  de  la  Croifade 
contre  les  Albigeois. 

V  L    MAL 

Morc^d'Ef-      ^^^^  d'Efiienne ,  évêque  de'  Paris  i 

tienne,  évè-  l'an    I  I42. 

T^nl  f yf  '     L'évêque  Eftienne  qui  s'étoit  rendu 


BE  t'EcLisE  DE  Paris.  135  ^ 

recommandable  dans  le  fiége  épif-  *  * 
copal  de  Paris  ,  par  fa  vertu  &  par 
fon  zélé  ,  mourut  le  fixiéme  jour  de 
Mai  de  l'an  1142.  Il  fut  inhumé  à 
S.  Vidor,  comme  dans  le  lieu  qu'il 
avoic  le  plus  chéri  pendant  fa  vie. 

IX.    MAL 

Mort  d'Erchenrade ,  é vêque  de  Paris,     9-  J^^'* 
'l'an   Se -7  Mortd'Er-. 

lan    »^7.  _  chenrade     , 

lirchenrade  11.  du  nom  ,  evequeévéque  de 
de  Paris,  gouverna  pendant  vingt- ^*"*>  ^'*** 
quatre  ans  l'Eglife  de  Paris.  Il  fe  ^^' 
montra  zélé  défenfeur  de  ladifcipline. 
Se  ferme  dans  la  fidélité  qu'il  devoir 
à  Louis  le  Débonnaire  &  à  Charles 
le  Chauve  fon  fuccedenr ,  malgré  le 
mauvais  exemple  de  plufieurs  évêques 
fes  confrères ,  qui  prirent  le  parti  ôqs 
enfans  contre  leur  père  Se  leur  fouve- 
rain.  Il  paroit  aufîi  qu'il  favorifa  la 
liberté  des  monaftéres ,  qui  tend  au 
bon  ordre  &  à  la  difcipline  des  cloîtres. 
Il  mourut  le  p.  Mai  857.  Ilavoit  affifté 
au  mois  d'Août  de  l'année  précédente 
à  une  aflemblée  qui  fe  tint  à  Bonceil. 

X.     M  A  L 

I©.  M  au 

Innitatres OU Maîhurins ,  l'an  12 09.    ^a^urins 
Les  Religieux  Trinitaires ,  ou  Ma-  j"  ,"  ^i»^^ 
thurins,  comme  on  Iqs  appelle  com-  1*09» 


I  3  5  Calendrier  Historique 
lo.  Af^/.  rnunément  ,  étoient  à  Paris  avant 
l'an  1209.  poffédoient  déjà  la  cha- 
pelle de  S.  Madiurin.  Cet  Ordre  fondé 
par  Jean  de  Matha,  Provençal ,  dodeur 
de  Paris  ,  &  par  Félix  Ermite ,  fur- 
nommé  de  Valois  du  pays  de  fa. 
naidance  ,  avoit  été  approuvé  par  le 
pape  Innocent  III.  fur  la  fin  de  1 198. 
avec  la  régie  de  ce  nouvel  inftitut 
drefTée  par  Eudes  évêque  de  Paris  , 
&  Abfalon  abbé  de  S.  Vidor  ,  de 
concert  avec  Jean  de  Matha.  Les 
premiers  Religieux  de  cet  Ordre  me- 
noient  une  vie  des  plus  aufléres.  Ils 
jeûnoient  une  grande  partie  de  l'année, 
&  n'alloient  jamais  à  chevaL  Comme 
leur  principale  fondion  étoit  de  ra- 
cheter les  efclaves  Chrétiens  d'entre 
les  mains  des  infidèles ,  ou  même  aulli 
des  infidèles  d'entre  les  mains  des 
Chrétiens  ,  pour  les  échanger  avec 
d'autres  captifs ,  ils  confacroient  à  cet 
office  de  charité  la  troifiéme  partie 
de  leurs  biens.  Dans  la  célébration 
de  l'Office  divin  ils  fuivoient  les  rites 
de  l'abbaye  de  S.  Vidor,  autant  que 
leur  petit  nombre  le  leur  pouvoir  per- 
mettre ;  car  ils  n'étoient  que  fept  dans 
chaque  maifon  ,  trois  clercs  Se  trois 
laïcs ,  avec  le  fupérieur  appelle  mimfire^ 
qui  étoic  prêtre.  Toutes  leurs  églifes 


DE  L'Eglise  DE  Paris.  137 
dévoient  être  dédiées  à  la  très-fainte  i©.  M^K 
Trinité.  Le  chef  d'Ordre  efl:  Cerfroi 
près  de  Gandelu,  -du  côté  de  Meaiix^ 
lieu  de  la  retraite  du  B.  Félix.  Au 
inême  lieu  où  efl  leur  monaflére  à 
Paris,  il  y  a  voit  auparavant  un  hôpi- 
tal ou  aumônerie  qui  portoit  le  nom 
de  S.  Benoît.  De  Tancienne  chapelle 
de  S.  Mathurin  ,  donnée  aux  religieux 
Trinitaires ,  leur  eft  venu  le  nom  de 
Mathurins  ,  fou  S  lequel  ils  font  plus 
connus  en  France.  En  peu  de  temps 
cet  Ordre  fit  de  fi  grands  progrès  par 
toute  la  Chrétienté  ,  que  quarante 
ans  après  il  avoit  déjà  fix  cens  mai- 
fons.  Le  roi  S.  Louis  favorifa  de  Tes 
bienfaits  celle  de  Paris;  c'efl  aufli  la 
maifon  où  les  Généraux  de  FOrdre  des 
Trinitaires  font  ordinairement  leur  réfî- 
dence.  Leur  égîife  commencée  depuis 
long-temps ,  fut  achevée  de  bâtir  par 
Robert  Gasuin  ,  vingtième  Général 
de  cet  Orcfte  ,  &  hifloriographe  de 
France,  qui  mourut  le  22.  de  Mai  Tau 
1501.  Il  y  efl  enterré  dans  le  chœur.  Dédicace  c^c 

Dédkace  de  l'cdife  des  Relmeufes  de^^^f^'  /'' 
la  SaitJJaye ,  1  an  i  J  i  J.  de   U  Sauf- 

Les  Religieufes  de  la  SaufTaye  étoient  ^*y^  '   ^'^"^ 
originairement  des  femmes  lépreufes,^^^^' 
conduites  ôz  foignées  par  treize  autres 
femmes  faines.  Elles  ctoienc  déja.éta- 


158  Calendrier HistORiQUE 
tf .  Mai.  biies  (ju  temps  de  Louis  VII.  l'an  u6i. 
Mais  on  ne  doit  compter  leur  établiflfe- 
ment  comme  Religieufes ,  que  du  ré- 
gne de  Louis  XII.  vers  l'an  ipy. 
Prefque  tous  nos  Rois  ont  confirmé 
les  privilèges  de  la  Saudaye  ,  Se  leur 
en  ont  accordé  de  nouveaux.  Le  pape 
Clément  V.  accorda  dts  indulgences 
à  ceux  qui  affifteroient  à  la  dédicace 
de  l'églife  de  la  Sauflaye  ,  qui  fe  fît 
un  10^  jour  de  Mai,  fous  l'invocation 
de  la  fainte  Vierge.  L'églife  fut  rebâtie 
en  l'an  ipy.  par  Nicole  De  Lantilly 
prieure  de  ce  monaftére.  Ces  Reli- 
gieufes fuivent  la  régie  de  S.  Benoît. 

X  II  L     MAL 

i^.Mai,        Origine  &  étahlijfement  des  Carmes 
^^'^^^'^}'  Billettes  à  Paris,   l'an  1204. 

tnent        des         TT  r  •  ' 

Carmes  Bii-  ^Juc  femme  avoit  engage  pour 
-kttesàParis,  trente  fols,  c'eft-à-dire  pour  environ 
"  ^^9'f«  m^  demi-marc  d'argent,  tes  plus  beaux 
habits  à  un  Juifufurier.  (Ceci  arriva 
au  commencement  du  pontificat  de 
Simon  Matiphas  évêque  de  Paris.  ) 
Vers  la  fête  de  Pâque  de  l'an  1290. 
cette  femme  alla  redemander  {es  ha- 
bits au  Juif,  &  le  pria  de  les  lui  prêter 
pour  ce  jour-là  feulement,  qui  cette 
année  arrivoit  au  2.  d'Avril.  Le  Juif 
lui  dit  que  Ci  elle  vouloit  lui  rapporter 


î>E  l'Eglise  de  Parts.  139 
le  pain  de  l'Euchariftie  qne  les  Chré-  15.  A:f«/f 
tiens  appellent  leur  Dieu  ,  il  lui  ren- 
drait fes  habits  pour  toujours  &  fans 
argent.  La  femme  s'y  engagea  ;  &  le 
jour  de  Pàque  étant  venu  ,  elle  fe 
préfenta  à  la  Communion  dans  Téglife 
de  S.  Merri  fa  paroiffe.  Elle  reçut  la 
fainte  Hoftie  ,  prit  foin  de  la  conferver 
en  entier ,  Se  la  livra  au  Juif.  Celui-ci 
la  recevant.  Je  fçaurai  bien-tot^  dit-il, 
fi  c'efl-là  le  cor-ps  de  /.  C  comme  les 
Chrétiens  le  publient.  En  même  temps 
il  met  l'Hoflie  fur  un  coffre  ,  ôc  la 
perce  de  plufieurs  coups  de  canif.  On 
affure  que  le  fang  en  fortit  auffi-tôt 
en  abondance  ,  comme  d'un  corps' 
vivant.  Le  Juif  d'abord  furpris  appella 
fa  femme  ôc  ks  enfans  ,  qui  furenc 
frapés  d'étonnement  à  ce  fpeâ:acle. 
Mais  le  Juif  au  lieu  de  cefTer ,  enfonça 
un  c'ou  à  coups  de  marteau  dans  la 
fainte  Hoflie,  qui  continua  de  verfer 
du  fang.  La  femme  toute  effrayée 
voulut  arrêter  fon  mari  ;  mais  lui  de 
rage  prend  l'Hoflie  Se  la  jette  dans  le 
feu.  L'Hoflie  en  fortit ,  fans  être  en- 
dommagée ,  Se  fe  mit  à  voltiger  par 
la  chambre.  Le  Juif  effaya  de  la  pré- 
cipiter dans  le  lieu  le  plus  infed  de 
la  maifon  ,  Se  la  jetta  enfin  dans  une 
chaudière  d'eau  bouillante.    On  dit 


140  Calendrier  HrSTOKiQûÊ 
î^.  Mai,  qye  ['^3^  ^j^  fucrongie,  queTHoftitf 
en  fortic  entière  ,  &  que  la  femme  vit 
deffus  la  repréfentation  de  J.  C.  atta- 
ché à  la  croix.  Pénétrée  de  tant  de 
prodiges ,  elle  fe  retira  dans  un  cabi- 
net écarté  ,  pour  n'être  plus  fpecla- 
trice  des  fureurs  defon  mari.  Dans  le 
même  temps  on  fonna  la  grand'Mefle 
aux  Religieux  de  Sainte-Croix  de  la 
Bretonnerie  qui  étoient  dans  le  voifi- 
nage  ;  le  fils  du  Juif  étoit  fur  la  rue 
Des  Jardins  à  la  porte  de  la  maiforî 
de  fon  père,  Se  demanda  aux  paiTans 
où  ils  allaient.  Nous  allons  ,  dirent-ils, 
à  l'églife  adorer  Dieu.  Ceft  en  vain  , 
dit  l'enfant  ;  car  mon  père  lui  a  donné 
tant  de  coups,  qu'il  ïa  tué.  La  plupart 
mépriférent  le  difcours  de  l'enfant  ; 
mais  une  femme  plus  curieufe  entra 
dans  la  maifon  ,  fous  prétexte  de 
demander  du  feu.  Elle  vit  l'Hofle  & 
la  reçut  dans  fa  robe  ,  d'oii  €{\t  la 
fît  palier  dans  un  vafe  qu'elle  avoit 
dans  \ç,^  mains  ,  (Se  la  porta  fur  le 
champ  au  Curé  de  la  paroifTe  de  S.Jean 
en  Grève  ,  à  qui  elle  fit  le  récit  de 
tout  ce  qui  s'étoit  paiTé.  L  evêque  Si- 
mon Matiphas  fut  informé  de  tout 
par  le  curé  ,  &  fit.  arrêter  le  Juif  (Se 
toute  fa  famille.  Il  fut  interrogé  par 
Tévêque,  <Sc  ne  nia  pas  le  fait.  L'évê- 


j 


DE  l'Eglise  de  Parts.    141 

que  l'exhorta  vivement  à  renoncer  à  15.  Af/?;, 
Ton  erreur;  mais  le  Juif  endurci  la 
foûtint  avec  opiniâtreté.  L'évêque  le 
livra  au  bras  féculier,  Se  le  malheu- 
reux fut  condamné  à  être  brûlé  vif. 
Comme  on  Tapprochoit  de  la  pile  de 
bois  deflinée  à  Ton  fupplice  ,  il  die 
hautement  :  Ah  !  que  ri  ai -je  un  livre 
^ui  efi  à  la  maifon  !  le  feu  ne  vourroit 
aprfur  moi.  Le  juge  envoya  quérir  le 
livre,  on  l'attacha  au  col  du  Juif; 
mais  le  livre  &  lui  furent  bientôt 
confumés  par  Its  flammes.  La  femme 
êc  Its  enfans  fe  convertirent  ôc  reçu- 
rent le  baptême,  Se  TEvêque  leur  don- 
na la  Confirmation,  Voilà  l'hiftoire 
de  la  fainte  Hoftie  que  l'on  conferve 
encore  aujourd'hui  dans  l'éslife  de 
S.  Jean  en  Grève  ,  où  elle  elr  portée 
en  proceiïion  tous  \qs  ans ,  le  jour  de 
l'oâave  du  S.  Sacrement.  Ce  mira^ 
de  fe  répandit  bientôt  dans  les  pays 
étrangers,  Se  y  fit  beaucoup  de  bruic. 
Jean  Villani ,  hiiîorien  qui  vi voit  alors, 
le  rapporte  dans  fon  hifloire  de  Flo- 
rence. Un  bourgeois  de  Paris ,  nommé 
Rainier  Flamhig  j  bâtit  au  même  Jieu 
où  le  miracle  étoit  arrivé  ,  une  cha- 
pelle qui  fut  appellée  la  chamelle  des 
Miracles  ,  l'an  125)4.  On  la  donna 
^nfuije  aux  Frères  hofpitaliers  de  h 


T4  2.  Calendrier  Historique 

f  j.M/î/.  Charité  de  Notre-Dame  de  Châlons 
fur  Marne  ,  à  la  demande  de  Louis 
de  Joinville ,  pour  y  fonder  un  mo- 
naflére.  Les  Frères  de  la  Charité  Notre- 
Dame  célébroient  autrefois  la  mé- 
moire du  miracle,  par  une  proceffion 
qu'ils  faifoient  le  Dimanche  de  ^laft" 
modo,  La  chapelle  de  ce  convent  fuC 
dédiée  le  jour  de  S.  Grégoire  de  Tan 
13  jo.  avec  trois  autels;  le  cloiire  & 
le  chapitre  furent  bénis  par  Jean  évê- 
que  de  Bragonare,  vicaire  général  de 
Foulques  ou  Faucon  évoque  de  Paris, 
Ces  Religieux  changèrent  dans  la 
fuite  cette  chapelle  en  églife.  Pierre 
*  D'Orgemont ,  évêque  de  Paris ,  leur 

permit  de  la  faire  déciier  par  le  premier 
évêque  catholique  Se  dans  la  commu- 
nion du  faint  Siège,  qui  voudroit  leur 
accorder  cette  grace.^  Ils  s'adrefTérenc 
à  Jean  De  Goneffe  évêque  de  NaiTou , 
réfidant  aux  Blancs-manteaux  ,  Se  il 
Dédicace  ^^^^j^  Icur  églife  fous  le  titre  de  la 
dt'   c^l^^^très-famterrïnl^é,  &   fous  fin voca- 
BiUetces   :   ^  jon  de  la  fdlnte  Vierge ,  le  1 3 .  de  Mai, 
ïm^in^!'"'  Ce  monaftére  porto it  le  nom  de  Pricw 
*      ré.  Se  ks  Religieux  faifoient  profeffion 
de  la  régie  de  S.  Auguftln.   Us  porr 
toient  le  nom  de  BlUettes  ,  qui  étoit 
le  nom  de  iamaifon  du  Juif;  ils  avoiene 
cii;v'fepc  maifons  de  leur  OiJrç  eî> 


DE  lTglise  de  Paris,    i  43 

France  ,  dont  le  Général  demeuroit  i^.M^y^, 
en  celle-ci.  Dans  la  fuite  robfervance 
fe  relâcha  çonfidérablement  en  ce 
monaflére,  6c  il  fe  trouva  accablé  de 
dettes.  Ces  Religieux  furent  obligée 
de  le  céder  aux  Carmes  de  la  réforme 
de  Rennes  dans  la  province  de  Tours , 
par  contrat  du  24  Juillet  1 6  3 1 .  approu- 
vé par  l'Archevêque  de  Paris  ôc  par 
le  fupérieur  des  Religieux  de  la  Charité 
Notre-Dame,  aux  mois  d'Août  &  de 
Septembre  fuivans  »  Se  confirmé  par 
lettres  patentes  du  roi  Louis  XI IL 
données  à  Troyes  le  26.  Septembre 
de  la  même  année.  Les  Carmes  ré- 
formés obtinrent  d'Urbain  VIII.  une 
bulle  ,  qui  ne  fut  expédiée  que  le  12, 
Février  1632.  en  faveur  de  l'union, 
de  ce  monaflére  à  leur  congrégation 
réformée.  Ils  obfervent  auffi  la  fête 
folemnelle  ,  le  Dimanche  de  Quajï- 
modo  ,  établie  par  leurs  prédecefTeurs 
en  mémoire  du  miracle  de  la  fainte 
Hoftie  ,  &  montrent  encore  le  canif 
dont  le  Juif  fe  fervit  pour  fon  crime, 
avec  le  vafe  de  bois  dans  lequel 
l'Hoftie  fut  portée  au  curé  de  S.  Jean. 

XIV.    M  A  h 

Frocejïïon  fameufe  des  Lmteurs ,  l'an  .  Proce/iîoa 

^  ,/  <b  ?  desLigueurî, 


I  44  Calendrier  Historique 
î4.  Mai,       Le  parti  oppofé  à  Henri  IV.  ou  les 
Ligueurs  ,  ainfî  qu'on  \qs  nommoic  , 
regardoient  ce  prince  commme  inha-  "^ 
bile  à  pouvoir  jamais  régner ,  s'il  ne 
Te  rendoic  de  la  religion  catholique- 
Romaine.    Ces  Ligueurs  firent   cette 
année  i  fpo.  une  proceiïion  fi  bizarre 
ôc  fi  ridicule  ,  que  \ts  plus  fages  du 
temps  doutoient  que  la  pofiérité  pût 
jamais  la  croire  réelle  &  véritable  , 
fi-ir  la  foi  des  hifioriens  contemporains. 
Voici  la  relation   qu'ils  nous  en  ont 
laifiee.  Le  lundi  14.  de  Mai  s'afTem.» 
blérent  jufqu'au  nombre  de  treize  cens 
tant  Prêtres  que  Religieux  &  écoliers,    | 
^ui  firent  une  proccflion  en  armes,  ^ 
pafierent  en  revue  devant  le  Légat. 
A  la  tête  de  cette  milice  eccléfiafiique 
marchoient  Guillaume  Rofe  évcque 
de  Senlis  ,  &  le  prieur  dts  Chartreux , 
tenant  chacun  le  Crucifix  d'une  main , 
&  une  pique  de  l'autre.    Ils  fe  regar- 
doient tous  comme  de  vaillans  Ma- 
chabées ,  Se  fe  glorifioient  de  s'enten- 
dre appeller  de  ce  nom.    Ils  étoienc 
fiiivis  d'une  nombreufe  troupe  de  Re- 
ligieux ,  tous  la  robe  troufiee  ,  le  ca« 
puchon  bas  ,  le  cafque  en  tête  ,  la 
cuirafie  fiir    le   dos,  i'épée  au  côté, 
le  poignard  à  la  main ,  6c  le  mourqucc 
fur  l'épaule.    Dom  Bernard  de  Mont"' 

gaillard  ^ 


t)E  x'Eglisî  de  Paris,    i 45 

gaillard,  appelle  k  fetit  Feuillant,  i4.^^î* 
fore  connu  par  Tes  prédications  ,  s^y 
diftingua  encre  tous  les  autres  par  fon 
agilité,  quoique  boiteux,  courant  de 
toutes  parts  ,  pour  régler  les  rangs« 
Julien  Le  Pelletier  curé  de  S,  Jacques 
de  la  Boucherie  ,  &  Jean  Hamilton 
EcoiTois ,  curé  de  S.  Cofme,  traveftis 
en  foldats,  comme  quantité  d'autres 
eccléfiailiques  ,  faifoient  l'office  de 
fergens  de  bande.  La  nouveauté  de 
ce  fpeccacle  -attira  tout  Paris  dans  \t% 
rues  &  aux  fenêtres  ,  pour  voir  mar- 
cher en  ordre  de  bataille  cette  efpéce 
d'églife  militante  ,  qui  avoit  pour  en- 
feignes  un  Crucifix  &  l'image  de  la 
Vierge.  En  pafTant  devant  le  Légat 
arrêté  dans  fon  carrofle  fur  le  pont 
Notre-Dame,  ils  lui  demandèrent  fa 
bénédidion .,  &  à  l'inftant  lui  firent 
par  honneur  une  falv-e  de  moufquete- 
rie.  Mais  quelques-uns  de  la  troupe 
qui  avoient  fans  doute  oublié  que 
leurs  moufquets fuffent  chargés  à  baie, 
tuèrent  un  d^s  officiers  du  Légat  à 
(ts  côtés ,  ^  bleflerent  un  des  domef- 
tiques  de  l'ambafladeur  d'Efpagng. 
Cet  accident  obligea  le  Légat  de  fe 
xetirer  bien  vite ,  de  crainte  de  quelque 
nouveau  faiut  etîcore  plus  func.fte. 


i  46  Calendrier  Historique 
XV.    MAL 

is.Mnu       Troceffion  à  Taris  ,  l'an  1444. 
procefTion     {[  y  eut  à  Paris  une  proceflion  lo- 
^'•^'''^*^**  lemnelle  pour  la  paix.   L'Evêque  de 
Paris  ,  celui  de  Beauvais  ,   ôc  deux 
Abbés  ,  portèrent  le  faint  Sacrement 
fur  leurs  épaules   depuis  l'églife    de 
S.  Jean  en  Grève  jufqu'aux  Billettes, 
àde-làlaproceffionalla  à  Sainte-Ca- 
therine du  Val  des  écoliers.  Le  lumi- 
naire  étoic    de  plus    de  cinq   cens 
torches  ,  qui  précédoient  les  famte? 
reliques  ,    qu  on   y  porta  en  grand 
nombre.  On  compta  à  la  fuite  de  la 
procellion  neuf  à  dix  mille  perfonne? 
fans    les  eccléfiaftiques.    Après    les 
faintes  reliques   paroiiïbit  le  myflere 
du  Juif,  c'eft-à-dire  une  repréfenta.-. 
tion  dramatique  de  tout  ce  qui  s'etoit 
pafie  dans  le  xiii.  fiècle,  lorfque  1  on 
mena  au  fupplice  le  Juif  facrilège  dont 
*AuiMious  avons    parlé   dans  fon  lieu  ^, 
^*^-  Toutes  les  rues  étoient  tendues  de 

tapifferies  5  comme  à  la  Fête-Dieu, 

XV 1^     MAL 

,  .,  .        Saint  Honoré,  évêque. 
rtfdon     L'églife  de  S.  Honoré  fut  fondée 

de  l'églife  de  l'an  1202.  Renold  Chenns  &  ScDilc 

'aa""ot'fa  femme ,  Jean  fon  frère  ,  &  Gile 


DE  i'EGLïSE  DE  P ARîS.  ï  4  7 
Femme  de  Jean  ,  Jean  Paulmier  che-  i6,Maf^ 
valier  ôc  Julienne  fa  femme  furent  les 
premiers  fondateurs  d'une  chapelle 
qu'on  bâtit  d'abord  ;  ôc  pour  cela 
il  fallut  avoir  recours  au  prieur  de 
S.  Martin  des  champs-,  lequel  ,  du 
confentement  du  prieur  de  S.  Denys 
de  la  Chartre ,  accorda  un  arpent  de 
terre  «dans  la  cenfive  du  prieuré  de 
S.  Denys  ,  pour  y  bâtir  une  éghfe  , 
im  cimetière ,  6c  une  maifon  prelhy- 
térale  ;  le  tout  exemt  de  cens  Ôc  de 
redevance, à  condition  qu'il  ne  feroit 
permis  à  aucun  laïc  de  bâtir  dans 
toute  Fétenduc  de  cet  arpent  de  terre, 
L'aâ:e  de  conceiïion  du  prieur  de 
S.  Martin  des  champs  ,  à  ce  fujet,  ell 
de  l'an  1 205.  Il  fallut  outre  cela  avoir 
l'agrément  du  Chapitre  de  S.  Ger- 
inain-l'Auxerrois ,  vu  que  Je  lieu  étoit 
du  territoire  de  leur  paroiilê.  Le  doyen 
Ôc  les  chanoines  ,  en  donnant  leur 
confentement ,  exigèrent  que  le  cha- 
pelain leur  feroit  ferment ,  ôc  au  curé 
de  la  paroiffe  du  même  S,  Germain  , 
de  ne  faire  aucune  fondion  curiale. 
Cinq  ans  après ,  Véglife  de  S.  Honoré 
(e  trouva  bâtie  ,  ôc  Renold  Cherins 
6c  fa  femme  déclarèrent  à  Pierre  évê- 
que  de  Paris ,  que  leur  intention  étoit 
d'y  établir  un  Chapitre  de  chanoines. 

Gij 


148  Calendmïr.  Historique 

16.  Mai.  Ils  prirent  fept  ans  de  termes  pouf 
fonder  ks  prébendes  ;  après^ce  temps 
l'Evêque  fe  réferva  le  droit  d'en  régler 
îe  nombre.   L'Evêque  par  Tes  lettres 
datées   du  mois  d'Odobre    de   lan 
I208.    difpenfe   de   la  réfidence  les 
premiers  chanoines  qui  auront  fonde 
leurs  prébendes ,  mais  il  y  oblige  ceux 
qui  leur  fuccéderont.    Il  veut  encore 
que  Renold  &  fa  femme  nornmenc 
pendant  leur  vie  aux   prébendes  de 
S.  Honoré ,  &  qu'après  leur  mort  la 
collation  en  appartienne  au  doyen  5c 
au  Chapitre  de  S.  Germain.   Depuis 
ce  temps-là  divers  particuhers  fonde- 
rent  des  prébendes  à  la  nouvelle  Col 
léeiale  ;  enforte  qu'en  1257.  il  y  er 
avoit  jufqu'au  nombre  de  vingt-un 
dont  huit  étoient  facerdotales.    ne^ 
naud  évêque  de  Paris  jugea  a  propos 
de  les  réduire  au  nombre  de  douze , 
dont  huit  feroient  facerdotales ,  deux 
diaconales  ,  &  deux  foudiaconales  , 
avec  obligation  de  réfider.  Il  ordonna 
de  plus  que  ces  douze  canonicats  le- 
îoient  alternativement  à  la  collation 
de  l'Evêque  de  Paris  ,  &  des  doyen 
&  Chapitre  de  S.  Germain-FAuxer^ 
rois.  Les  lettres  de  Tévêque  Renaud 
à  ce  fujet  font  du  mois  de  Decenibre 
de  l'an  12^7.  Le  Chapitre  de  S.  tiQ-. 


en 

9 


î)E  i^Eglise  de  Paris.  149 
lîoré  donna  fon  confentement  à  cette  i^-  ■W'»'. 
rédudion ,  au  mois  de  Juin  de  l'année 
fuivante ,  Se  le  Chapitre  de  Paris  la 
ratifia  au  mois  de  Mars  de  Fan  125^* 
car  il  y  avoir  eu  une  conteflation  à 
ce  fujet  entre  l'Evêque  de  Paris  Se 
le  Chapitre  de  S.  Honoré.  La  fentence 
d'Ardengus  chanoine  de  Pavie ,  com- 
mifTaire  nommé  par  le  Pape  3  ôc  arbi- 
tre choifi  par  les  parties  conteflantes , 
cft  du  mois  d'Avril  de  l'an  1258^ 
Elle  décide  plufieurs  articles  fur 
lefquels  l'Evêque ,  les  Archidiacre  Se 
Chapitre  de  S.  Germain  étoient  en 
difpute.  Pour  faire  cefTer  les  fréquen- 
tes conteftations  qui  arrivoient  à 
chaque  vacance  entre  l'Evêque  de 
Paris  ôc  le  Chapitre  de  S.  Germain , 
on  convint  que  cinq  prébendes  du 
côté  droit  feroient  à  la  collation  de 
TEvêque  ,  ôc  cinq  du  côté  gauche  à 
celle  du  Chapitre  de  S.  Germain  ; 
une  fixiéme  pour  le  chantre  de  Saint- 
Honoré  élu  par  les  chanoines  de  la 
même  églife  ôc  placé  dans  la  première 
chaife  à  droite  ,  Se  l'autre  fixiéme 
pjrébende  à  gauche  conférée  alterna- 
tivement par  l'Evêque  ôc  le  Chapitre 
de  S.  Germain.  Cette  convention  fut 
confirmée  enfuite  à  Rome ,  ôc  enfin 
autorifée  par  lettres  patentes  du  Roi , 

G  ii; 


1 5  0  Calendrier  HisTOKiQur 

xè*MaU  homologuées  au  Parlement  en  1565» 
L'églife  de  S.  Honoré  eft  toute  voû- 
tée 5  mais  bafle  âc  petite.  Le  cardinal 
Du  Bois ,  principal  minilire  ,  y  efl: 
enterré.    On  voit   fon  tombeau   en 
marbre ,    dans    la   chapelle   à  main 
droite  en  entrant.    Ce  cardinal  mou- 
rut à  Verfailles  le  10.  d'Août  1723. 
Outre  les  douze  chanoines ,  y  compris 
le  chantre  ,   qui  eft  Tunique  dignité 
de  ce  Chapitre,  «nie  en  1424.  à  la 
prébende  de  Philippe  De  Vitry  cha- 
noine de  S.  Honoré  ,  il  y  a   deux 
chapelains  ôc  un  bas  choeur  coTnpofé 
de  quatre  vicaires ,  quatre  chantres  , 
&  fix  enfans  de  choeur.  Les  chanoi- 
nes deffervent  tour-à-tour  la  cure ,  qui 
efl:  renfermée  dans  l'étendue  de  leur 
cloître.   Le  patron  titulaire  de  cette 
Collégiale  efl:   S.  Honoré  natif  de 
Ponthieu,  évêque  d'Amiens,  vers  les 
commencemens  du  vu.  fiéclc ,  dont 
la  fête  fe  folemnife  le  16.  de  Mai. 


XV  I  IL     MAL 

Jife 

Chapitre 


Tremïêré  pierre  fojée  pour  1  egli; 
_»,....  des  chanoines  du  S.  Sépulchre  ,  l'a 

du  S.  Sépul-  I  2  20. 

dire  ,  l'an     phiJippe  dc  Valoîs ,  Hu  commen* 

'^''^*        cément  de  fon  régne,    confirma   la 

fondation  de  l'églife  du  S.  Sépulchre 


DE  l'Eglise  de  Paris.  151 
de  Jeruralem  ,  fituée  dans  la  rue  î^*^^^^'' 
S.  Denys.  Plufieurs  particuliers  qui 
s'étoient  croifés  à  Paris  ,  &  avoient 
fait  voeu  de  paficr  dans  la  Terre  Sainte , 
s'alTociérent  enfemble  ,  6c  donnèrent 
lieu  à  cette  fondation  par  une  nouvelle 
confrérie  que  le  roi  Philippe  VL 
autorifa  par  Tes  lettres  données  à  Vin- 
cennes  le  6,  Janvier  de  l'an  1329. 
Dès  le  y.  de  Janvier  132J.  Louis  de 
Bourbon  comte  de  Clermont  avoit 
donné  deux  cens  livres  Parifis  pour 
acheter  une  place  vuide  de  la  rue 
S.  Denys ,  près  de  S.  Magloire  dans 
la  cenfive  cie  S.  Merri,  afin  d'y  bâtie 
l'églife  deflinée  aux  afTemblces  des 
nouveaux  confrères  du  S.  Sépulchre 
de  Jerufalem ,  &  un  hôpital  pour  les 
pèlerins.  La  place  fut  achetée  le  der- 
nier d'Odobre  de  la  même  année  ; 
&  le  18.  Mai  de  la  fuivante ,  Guillau- 
me archevêque  d'Aufch  ,  afîifté  de 
Guillaume  évêque  de  Mande  ,  pofa 
la  première  pierre  du  bâtiment  de  cette 
églife ,  avec  le  confentement  de  Hu- 
gues évêque  de  Paris.  Cette  cérémo- 
nie fe  fit  à  la  prière  de  Louis  duc  de 
Bourbon,  comte  de  Clermont  Se  de 
la  Marche,  &  chambellan  de  France, 
qui  7  aiTifta  ,  accompagné  de  Clé- 
mence reine   de  France  ,  d'Ifabelle 

G  iv 


«.^/r. 


I  î  2  Calendrier  Historique 
reine  d'Angleterre  ,  de  Blanche  de 
Bretagne  veuve  de  Philippe  d'Artois , 
Se  d'un  grand  nombre  d'autres  per- 
fonnes  dediftindlion.  L'autel  de  cette 
cglife  efl  d'une  très-belle  menuiferie; 
le  tableau  qui  efl  defllis  ,  eft  peint  par 
Le  Brun  :  c'eft  un  préfent  de  Monfieur 
Colbert.  On  donnait  foixante  fols  Se 
un  pain  aux  pèlerins  du  S.  Sépulchre , 
qu'on  y  logeoit  autrefois  pendant  quel- 
ques jours  5  après  quoi  on  les  ren- 
voyoit  5  quoiqu'il  n'y  ait  point  eu 
d'hôpital  oâti,  &  qu'on  Te  foit  borné 
à  l'églife  feule  ,  dont  la  nef  Se  les 
chapelles  n'ont  été  achevées  qu'eu 
Tannée  165J. 

Il  s'éleva  un  grand  différend  à 
Foccafion  de  la  nouvelle  fondatiorr. 
Comme  l'églife  du  faint  Sépulchre  fe 
irouvoit  bâtie  fur  le  fonds  du  Chapi- 
tre de  S.  Merry ,  le  Chapitre  de  Notre- 
Dame  ,  d'où  celui  de  S.  Merry  dépend , 
prétendit  avoir  le  même  droit  fur 
réglife  &  Thôpital  du  S.  Sépulchre. 
Lts  confrères  du  S.  Sépulchre  s'étant 
rangés  du  côté  du  Chapitre  ,  furent 
excommuniés  par  l'Evêque  de  Paris, 
qui  mit  aufTi  leur  églife  en  interdit, 
lis  en  appellérent  au  Pape  ;  mais  ils 
furent  mieux  confeiliés.  Ils  députè- 
rent Pierre  De  Lieuvilliers  pour  faire 


DE  l*EgLise  de  Paris,  i  5  ^ 
à  l'Evêque  l'aveu  de  leur  faute.  Cette  li*  Mai» 
foumiiïion  eut  Ton  effet.  L'Evêque 
leva  l'excommunication  ôc  l'interdit. 
L'Evêque  &  le  Chapitre  s'accommo- 
dèrent entr'eux.  Le  Chapitre  de  Notre- 
Dame  eut  toute  la  jurifdidion  fpiri- 
tuelle  fur  l'églife  du  faint  Sépulchre , 
avec  droit  de  conférer  les  bénéfices 
déjà  fondés  ,  ou  qui  le  feroient  dans 
la  fuite.  Cette  tranfadion  fut  confir- 
mée par  le  pape  Jean  XXIL  dans  la 
même  année  1 3  29.  ce  qui  dure  encore 
à  préfent.  Les  chanoines  du  faint  Sé- 
pulchre font  fujets  à  la  corredion  6c 
vifite  du  Chapirre  de  Notre-Dame. 
Ces  chanoines  jouilTent  des  droits 
paroiflTiaux  fur  tous  ceux  qui  demeu- 
rent dans  l'enceinte  de  leur  cloître. 
Ils  ont  des  fonts  baptifmaux  ;  ils 
marient ,  donnent  le  Viatique ,  enter- 
rent ;  en  un  mot ,  ils  font  toutes  les 
fondions  de  Curé.  C'eft  le  chanoine 
femainier  qui  en  eft  chargé.  Une  chofe 
qu'il  faut  remarquer  ici ,  c*efî  que  les 
chanoines  du  faint  Sépulchre ,  comme 
ceux  des  trois  autres  Filles  du  Chapi- 
tre de  Notre-Dame,  dont  ce  Chapitre 
en  eft  une ,  reçoivent  les  derniers  fa- 
cremens  &  la  fépulturc  d'un  Bénéfi- 
cier de  la  Cathédrale  député  par  le 
Chapitre.  Tous  les  bénéfices  du  Saint- 

G  V 


I  f4-  Calendrier  Historique 
i^.j^i.  Sépulchre  ont  été  fondés  ,  pour  la^ 
plupart,  par  les  confrères,  depuis  1 32p. 
jufqu'en  i-^-iJ.  Ce  n'étoient  dans  leur 
origine  que  des  chapellenies ,  qui  ont 
été  érigées  depuis  en  canonicats  pat 
le  doyen  &  le  Chapitre  de  N.  Dame. 
L'églife  du  faint  Sépulchre  a  été  pen- 
dant quelque  temps  unie  à  l'Ordre  de 
Notre-Dame  du  Mont-Carmel  &  de 
S.  Lazare.  Le  nombre  des  chanoines 
eft  de  douze  :  en  l'an  1 5  5 1 .  ils  étoienî^ 
au  nombre  de  feize. 

XIX.    MAL 

Saint  F  terre  Celé  (lin. 
i^.  Mm,       Etabli femertt  des  Celefiins  à  Pàrîs  r 

Etabliffe   l'an   1352.  ,  ,.     ,   -n     ' 

jment  de$^  ^^^  Celeftins  furent  étabhs  a  Fans 
Palfs  rVandans  le  même  lieu  que  les  Carmes 
^ni*  avoient  occupé  avant  leur  tranilation 
à  la  place  Maubert  ;  les  Celeftins 
y  font  toujours  reftés  depuis.  Ils 
n'avoient  pour-lors  que  quatre  mai-^ 
fons  en  France.  Le  fondateur  de  leur 
Ordre  eft  S.  Pierre  de  Mouron,  né  en 
Italie  vers  l'an  121 J.  Il  fe  retira  aflez 
jeune  dans  la  folitude ,  &  attira  à  lui 
pîufieurs  difciples  ,  avec  qui  il  forma 
une  congrégation  qui- fut  approuvée 
au  concile  de  Lyon  par  Grégoire  X, 
L'an  1271.. fous  la  régie  de  S,  Benoit* 


DE  L  Eglise  de  Paris,    f  5  f 

Cette  nouvelle   congrégation   porta    i^.^UU 
d'abord  le  nom  de  .y.  Damien  ;  mais 
depuis  que  Ton  fondateur ,  créé  Pape 
en  l'an   I2p4.   eut  pris  le  nom    de 
Celeflin  V.   tous  Tes  difciples  furent 
appelles  Celeflins.  Il  fe  démit  du  pon- 
tificat la  même  année ,  &  mourut  le 
19.  de  Mai  de  Fan  1296.  Clément  V.    Ca^onifa- 
le  canonifa  à  Avignon    l'an    1 3 13-  p°"jr^r'^^ 
hts  premiers  Celeflins  qui  vinrent  àcixîsxiM  ,. 
Paris  au  nombre  de  fix  ,  furent  tirés  ^'^*  ^  ^  M  • 
du  monaflére  de  S.  Pierre  fondé  par 
.le  roi  Philippe  le  Bel  Tan  1308.  dans 
la  forêt  de  Cuife  à  deux  lieues  de 
Compiégne.  Robert  De  Jufly,  chanoi- 
ne de  S.  Germain  TAuxerrois,  <Sc  fe- 
crétaire  du  Roi ,  qui  avoit  été  novice 
parmi  eux  ,  &  qui  \ts  affedionnoit 
fort,-  contribua  beaucoup  par  Tes  foins 
&  par  fon  crédit  à  ce  nouvel  établif- 
fem.ent  à  Paris.  Le  roi  Charles  V.  ûh 
du  roi  Jean  fit  préfent  à  ces  Religieux 
d'une  fomme  de  dix  mille  francs  d'or 

Î)0ur  bâtir  leur  églife,  à  laquelle  il  mit 
a  première  pierre.    Elle  fut  dédiée     Dédic^^ce 
fous  le  titre  de  V Annenciaùon  de  la  ^J  J^^^^^ 
fainte  Vierge  le  i  5.  d'Odobre  de  l'an  l'an  1V70!* 
1 370.  par  Guillaume  De  Melun  arche- 
vêque de  Sens  ,  qui  donna  en  prefent 
une  image  de  S.  Pierre  d'argent.    Ce 
même  jour  le  roi  Charles  prefenta  à 
G  vj 


ij6  Calendrier  Historique 
i§.  Mai  TofFrande  de  la  MelTe  une  grande 
croix  d'argent  ;  la  reine  Jeanne  de 
Bourbon  Ton  époufe  donna  une 
image  de  la  Vierge  ,  d'argent  doré  ; 
ôc  Ton  y  préfenta  au  nom  du  Dauphin 
leur  fils  un  vafe  auffi  d'argent  doré  :. 
il  fert  encore  aujourd'hui  à  porter  le 
S.  Sacrement  le  jour  de  la  Fête-Dieu. 
Le  principal  bienfaiteur  des  Celeftins 
de  Paris ,  après  Charles  V.  a  été  Louis 
duc  d'Orléans  ,  l'un  de  Tes  fils ,  qui 
leur  donna  la  terre  feigneuriale  de 
Porche  -  Fontaine  proche  Verfailles,- 
Ce  prince  fut  enterré  dans  leur  églife, 
dans  une  chapelle  de  la  maifon  a  Or- 
léans 5  où  font  entafles ,-  pour  ainfi 
dire  ,  les  ouvrages  de  fculpture  les 
plus  rares  &  les  mieux  finis  qu'il  y 
ait  à  Paris.  Les  Celellins  ont  environ 
quatre- vingt-feize  monafîéres  en  Itâ*- 
lie ,  ôc  vingt-un  en  France  ,  qui  ont 
tous  titre  de  prieuré  ;  car  il  n'y  a 
dans  cet  Ordre  qu'une  feule  abbaye 
du  titre  du  S.  Efprit  de  SuImone> 
qui  eft  le  chef-lieu.  La  province  de 
France  eft  gouvernée  par  un  Provin- 
cial, qui  a  le  même  pouvoir  fur  los 
monaftéres  de  France ,  que  le  Général 
fur  ceux  de  tout  l'Ordre  :  le  monaf- 
tére  de  Paris  en  eft  comme  le  chef  en 
ce  royaume.    Lqs  Chapitres  provin^^ 


Dr  l'Eglise  de  Paris.    157 

cîaux  s'y  tiennent  tous  ks  trois  ans.  i%U^r 
On  y  élit  le  Provincial  Se  les  autres 
officiers  ,  ôc  l'on  y  peut  faire  de 
nouveaux  flatuts  pour  l'obfervance 
régulière..  Le  cloître  des  Celeftins  de 
Paris  fut  commencé  Tan  1539*  & 
achevé  dix  ans  après.  11  coûta  dix 
mille  fept  cens  foixante-dix-huit  livres. 
Les  bons  architedes  ne  craignent  point 
de  dire  que  c'eft  le  meilleur  morceau 
d'architedure  de  Paris.  Louis  duc 
d'Orléans  fils  de  Charles  V.  avoit  fa 
cellule  dans  le  dortoir  :  elle  y  eft 
encore  en  fon  entier.  Il  jeûnoit  , 
veilloit  avec  ces  Religieux  ,  alloit  à 
Matines  comme  eux  durant  l'Avent 
&  le  Carême.  Ce  prince  leur  a  donné 
la  grande  bible  en  velin ,  enluminée 
&  écrite  à  la  main ,  qui  avoit  appar- 
tenu à  fon  père  Charles  V.  On  la 
voit  dans  leur  bibliothèque  ,  fignée 
de  Charles  V.  Se  de  Louis  duc  d'Or- 
kans.  11  leur  donna  auffi  une  autre 
grande  bible  en  cinq  volumes  in-folio, 
écrite  fur  le  velin.  Elle  a  toujours 
fervi  ôc  fert  encore  pour  lire  au  ré- 
feéloir.  Ce  fut  Louis  XII.  qui  fit 
drefler  les  tombeaux  d'Orléans,  com- 
me il  fe  peut  voir  par  cette  infcription 
latine  :  Ludovkus  rex  XIL  quieti  -per- 
ptHns^  (^  memoru  -pennni  ilhtftrijfmo'- 


158  Calendrier  Historique 

T%MaK  rumprwcipum  Ludovici  avî ,  VakntinA 
avU  ,  Caroli  ^atris  3-  fiijjîmorum  pîeft^ 
tilftmorumqut  farentufn ,  ac  Philippi  pa-^ 
trui  féliciter  M,  D.  Il  IL  Le  cœur 
de  François  II.  repofe  dans  un  vafe 
doré  ,  fur  lequel  un  ange  tient  une 
couronne  de  bronze  élevée  en  l'air, 
le  tout  pofé  fur  une  haute  colomne 
de  marbre  blanc ,  parfemée  de  flammes 
de  feu ,  &  au  bas  trois  petits  enfans 
qui  femblent  parler  &  le  plaindre  , 
chacun  un  flambeau  à  Ja  main  Se  y 
mettant  le  feu  :  en  effet  ce  prince- 
portoit  pour  devife  une  colomne  ar- 
dente, oùétoitune  bande  couronnée 
avec  ces  mots  latins.  Lumen  re^is^ 
La  colomne  torfe  qui  porte  fur  fon 
chapiteau  le  cœur  du  connétable  Anne 
De  Montmorency ,  eft  du  deflcin  de 
Jean  Bullant  ,  &  de  la  façon  de 
Barthelemi  Prieur,  fculpteur  huguenot 
fauve  du  maflfacre  de  la  S.  Barthele- 
mi ,  érigée  à  Thonneur  d'Anne  De 
Montmorency.  Elle  fembie  un  peu 
courte  aux  yeux  de  quelques  criti- 
ques ;  mais  aux  yeux  des  connoif- 
leurs  elle  paroît  très-jufl:e  &  très- 
accomplie.  C'eft  un  morceau  des 
plus  beaux  de  Paris,  en  fon  efpéce. 
Je  ne  finirois  pas  ,  fl  je  vouiois 
rapporter  ici  les  beautés  &  les  inf- 


DE  l'Eglise  de  Paris,    i  59 

eriptions  des  tombeaux  qui  font  dans    i9.M^h 
réslife  des  Celeftins. 

Imreles   religieux  Celeftins  qur,^„c^f- 
ont  vécu  dans  le  monaltere  de  cet 
Ordre  à  Paris ,  plufieurs  fe  font  rendus 
recommandables   par   leur  piété    & 
leur  mérite  :  tels  font  le  Père  Pierre 
Pocquet ,  confefleur  du  bienheureux 
Pierre  de  Luxembourg  ,  cardinal  ôc 
évêque  de  Metz  ;  Jean  BalTand  ,  em- 
ployé par  le  roi  Charles  VU.  &  par 
Its  papes  Martin  V.  &  Eugène  IV. 
en    diverfes  négociations  important- 
tes  ;    Guillaume   Pvomain    natif    de 
Paris ,   confeffeur   &  prédicateur  du 
roi  Louis  XL  qui  l'envoya  vers  Char- 
les le  Hardi  ,  dernier  duc  de  Bour- 
gogne ;  Pierre  Bard  fort  eftimé  de 
Louis  XI L  Pierre  Crefpet  auteur  de 
quelques  ouvrages  de  piété;  Matthieu 
de  Gouffencour  ,    Parifien  ;    Louis 
Beurier  ,  de  Chartres  ;   &  plufieurs 

autres.  ^  ,  ^    .       t:  tv  ^ 

Sam  Yves.  L'églife  qui  eft  a  Pans ,  ,^f^f ^^^f^ 
rue  S.  Jacques  fous  fon  nom  ,  tut  batie  l'an  1346. 
en  1346. 

On  peut  aflurcr  que  leglife  de 
S.  Yves  eft  une  des  premières  conf- 
truites  fous  fon  nom  ,  puifque  fa  ca-  .  Canonifa- 

,-     .  r       r  '  I  ^       i„  tion  de  la:n? 

lîonifation  ne  fut  faite  que  le  ip.  (^^yw^s.i'sm 
Mai  de  l'an  1347.  par  le  pape  Clé- 1147. 


T  ^o  Calendrier.  Historique 
r$^r  Mai.  rnent  VI.  Yves  étoit  de  noble  famille 
de  Bretagne.  Il  vint  à  Paris  étudier 
en  Philofophie  ,  Théologie  ôc  en 
Droit.  Il  fut  officiai  dans  les  deux 
Eglifes  de  Rennes  ôc  de  Treguier  r 
où  il  fît  fouvent  la  fondion  d'avocat 
pour  les  pauvres  ;  ce  qui  le  fit  nom- 
mer l'avocat  des  pauvres.  Il  étoit  aufîî 
en  même  temps  curé.  Il  mourut  âgé 
de  cinquante  ans,  le  ip.  de  Mai  de 
Pan  130^.  Ce  furent  des  écoliers 
Bretons  étudians  à  Paris,  qui  fourri- 
rent  aux  frais  du  bâtiment  de  Téglife 
de  fon  nom.  Cette  églife  appartient 
à  préfent  à  une  confrérie  d'avocats  ôc 
procureurs,  qui  prennent  tous  le  titre 
de  gouverneurs  ôc  adminiftrateurs  de 
cette  chapelle.  De  ce  nombre  on  en 
choifit  tous  les  ans  un  ,  qui  eft  admi- 
niftrateur  en  charge  ,  ôc  a  l'infpedicn 
fur  la  conduite  tant  du  Vicaire  que 
àcs  autres  deflèrvans.  A  la  tête  de 
eettc  confrérie  font  deux  gouverneurs 
ïionoraires  ,  l'un  eccléfiaflique  Ôc 
Fautre  laïque.  Dans  cette  chapelle 
font  quelques  chapellenies  de  fort  peu 
de  revenu  ,  à  la  préfeutatioa  des 
confrères- 


i 


DE  l'Eglise  de  Paris,  i  6 1 
XXI L     MAL 
Pompe  funèbre  de  faint  Lanis  .  l'an  i^.  ^^'. 

TOrrT  Pompe  ftf. 

*    7*'  .  rr  J       O    T  •     "^^'^        "^^ 

Les  précieux  ollemens  de  5.  Louis  s.  Loms- , 
ayant  été  tranfportés  à  Paris  furent  ^'*"  ^^7^' 
inhumés  à  S.  Denys  avec  une  pompe 
funèbre  dont  on  n'a  jamais  vu  &  dont 
on  ne  vena  peut-être  jamais  une  pa- 
reille. Le  convoi  alla  d'aborcl  à 
l'églife  Cathédrale ,  où  l'on  pafla  la 
nuit  à  prier  Se  à  chanter  des  pfeaumes  ^ 
à  la  lumière  d'un  nombre  infini  de 
flambeaux  ôc  de  cierges.  Le  vendredi 
au  matin ,  la  furveille  de  la  Pentecôte 
22.  de  Mai  de  Tan  1271»  le  roi  Phi*- 
lippe  qui  fucceda  à  S.  Louis,  accom- 
pagné de  l'Evêque  ôc  du  clergé  de 
raris  ,  de  Tarchevêque  de  Sens  ,  ôc 
de  toute  la  Cour ,  fignala  fa  piété  Se 
fa  tendreflê  pour  fon  père  d'une  ma- 
nière bien  particulière  ;  il  porta  fur 
fes  épau  les,  aidé  de  quelques  feigneurs  ^ 
les  olTemens  du  pieux  Roi  fon  père. 
C'eft  dans  les  endroits  où  il  fe  repo- 
fa  ,  qu'on  a  depuis  élevé  ces  croix 
qui  font  dans  la  plaine  de  S.  Denys, 
êc  qui  étoient  autrefois  le  long  du 
chemin  de  Paris  à  cette  abbaye  ;  afi'a 
de  confacrer  par  ce  monument  public 
la  mémoire  d'une  adion  fi  remarqua,- 


i6i  Caléndriîk Historique 
Si.  Mai,  ble.  Matthieu  de  Vendôme  abbé  de 
S.  Denys,  à  la  tête  de  Tes  Religkux, 
fortit  par  refpedl  au  devant  du  convoi 
environ  jufqu'à  une  demi-lieue;&  après 
avoir  reçu  le  corps ,  iis  l'accompagné^ 
rent  à  leur  églife  en  chantant.  On  chan- 
ta l'office  des  Morts  ,  qui  fut  fuivi  de 
îa  MeiTe  folemnelle;  après  quoi  l'orï 
inhuma  les  oflêmens  du  roi  S.  Louis 
derrière  l'autel  de  la  Trinité  dans  un 
cercueil  de  pierre,  joignant  le  tom- 
beau de  Louis  VIII.  ion  père  Se  de 
Philippe  Augufte  fon  ayeul.  Saint 
Louis  avoit  recommandé  par  Ton  tef- 
tament  de  ne  point  orner  fa  fépulture; 
mais  fon  fils,  qui  ne  crutpas  être  obligé 
de  lui  obéir  en  ce  point,  lui  fit  drefler 
un  tombeau  magnifique  ,  oij  l'or  5c 
l'argent  étoienc  ce  qu'il  y  avoit  de 
moins  confidérable  ;  tant  on  admiroit 
la  beauté  de  l'ouvrage.  Dieu  rendit 
le  lieu  de  fa  fépulture  bien  plus  illuftre 
par  les  miracles  qu'il  y  opéra. 
Miracle      C'cft  à  Von  1274.  Qu'ou  rapporte 

«fe  la  Croix         j       1.1         •        ;         ?         j*    a        ^  ^    •     , 

penchante  ,  "H  double  mirack  qu  on  dit  être  arrive 
l'an  1 274.  à  cette  occafîon.  Un  voleur  ayant  pris 
le  faint  Ciboire  de  l'églifc  paroifîlale 
de  S.  Gervais  à  Paris ,  alla  cacher  la 
divine  Hoftie  qui  y  étoit  renfermée, 
au  pied  d'une  croix  fur  le  grand  chemin 
de  S.  Denys.  La  croix ,  dit  l'hiftorien 


I 


DE  lTglise  Di  Paris.  163 
Doublet  ,  fe  pencha  auffi-tot  par  ii«  ^^^ 
refped  au  faint  Sacrement.  Ce  mira- 
cle fut  connu  après  que  le  voleur  eut 
été  arrêté  par  un  orfèvre  ,  à  qui  if 
voulut  vendre  le  Ciboire  qu'il  avoit 
dérobé.  Alors  ayant  découvert  à  la 
flueffion  toutes  les  circonftances  de 
fon  crime  ,  il  fut  ordonné  par  arrêt 
qu'avant  d'exécuter  le  criminel ,  on 
le  conduiroit  devant  la  croix  où  il 
avoit  caché  la  fainte  Hoftie  ;  Se  qu'afin 
que  la  réparation  du  facrilége  fut  plus 
folemnelle ,  l'Evêque  de  Paris  accom- 
pagné de  fes  chanoines  ,  c5c  de  la  pa- 
roine  de  S.  Gervais ,  fe  tranfporteroit 
au  même  lieu  ,  où  l'Abbé  ôc  les  Re- 
ligieux de  S.  Denys  viendroient  auiS 
en  proceffion  ;  &  ce  qui  n'eft  pas 
moins  remarquable  ,  le  Parlement 
devoit  sY  rendre  en  corps.  C'étoit  un 
vendredi  premier  jour  de  Septembre» 
Lorfque  tout  le  monde  fut  arrivé  au 
lieu  marqué  ,  il  y  eut  difpute  entre 
FEvêque  de  Paris  (Se  l'Abbé  de  S.  De- 
nys, à  qui  leveroit  déterre  la  fainte 
Hoflie  ;  chacun  de  fon  côté  alléguoic 
fes  raifons  ^  l'un  comme  évêque  ,  Se 
l'autre  comme  feigneur  de  la  Juftice 
du  lieu.  Mais  on  fut  bien  furpris  de 
voir  tout-à-coup  la  fainte  Hoflie  s'éle- 
ver d'elle-même  en  l'air  ,  &  s'allet 


ïé4  Calendrier  Historique 
W2.  Mai  repofer  fur  le  livre  que  tenoitle  Curé 
de  S.  Gervais.  Ce  prétendu  miracle 
décida  le  différend  ;  le  curé  reporta 
le  faint  Sacrement  en  fa  paroiffe.  Voilà 
une  hiltoire  bien  circonftanciée  ;  il 
feroit  à  fouhaiter  qu'elle  fût  appuyée 
fur  de  meilleures  preuves.  Il  ne  s'en 
trouve  rien  ni  dans  Thifiorien  Guillau- 
me de  Nangis  qui  vivoit  en  ce  temps- 
là  5  ni  dans  aucun  de  fes  continuateurs, 
quoique  fort  attentifs  aux  évenemens 
extraordinaires.  Auffi  Doublet ,  d'où 
j'ai  tiré  ceci ,  ne  rapporte  point  d'autre 
témoignage  que  les  vitres  de  S.  Ger- 
vais 5  où  cette  hiftoire  fe  voyoit  dé- 
peinte ;  mais  ne  fçait-on  pas  que  les 
peintres  fe  font  donné  de  tout  temps 
la  liberté  d'orner  de  fixions  les  hiftoi- 
res  les  plus  fîmples  ?  Tout  ce  qu'on 

Î)eut  donc  conclure  de  ceci ,  eft  que 
e  fond  de  l'hîftoire  paroît  véritable  ; 
mais  que  hs  circonftances  miracu- 
leufes  fentent  fort  la  fable.  On  faic 
tous  les  ans  le  premier  Dimanche  de 
Septembre ,  dans  l'églife  de  S.  Gervais, 
une  folemnité  en  mémoire  de  cet 
événement  ;  ce  qui  eft  une  fuite  de 
la  réparation  qu'on  fît  alors  à  la  fainte 
Hoftie  profanée. 


ï)E  L'Eglise  de  Paris.    165 

XXVL    MAL  ,,.j^^,. 

Dédicace  de  l'églife  àts  Chartreux  de    ï'éoure 
Tan  l^2C.   Voyez,  le  6.  OHobre.  àcs    char^ 

XXVIII.     MAL  MM. 

^(7r?  ^^  yk7>^  Germain  évêque  de   18.  Af^/. 
Paris,  l'an  C7<^-  r'^^^'A'  ^^ 

ciaint  Germain  qui  tut  choili  pour^^^^i^T^évè- 
iévêque  de  la  ville  de  Paris,  étoit  néq^e'ieP-îfJSi 
dans  le  territoire  d'Autun  vers  l'an ^'^"  ^  ^ 
496.  Son  père  fe  nommoit  Eleuthere , 
(&  fa  mère  Eufebie.  Après  une  pre- 
mière jeunefTe  pafîee  dans  Tinnocence 
.&  dans  l'étude  des  Lettres  ,  il  entra 
dans  l'état  eccléfiaflique.  Saint  Agrip^ 
pin  évêque  d'Autun  l'ordonna  diacre» 
ôc  prêtre  trois  ans  après.  Nedaire  , 
fuccelTeur  de  faint  Agrippin ,  le  £t  enfin 
Abbé  de  S.  Symphorien  ,  monafiére 
fitué  dans  un  des  faux  bourgs  d'Autun. 
S'il  n'avoit  pas  encore  profeilé  la  vie 
monaftique  ,  il  l'embraua  pour-lors  , 
&  conferva  toujours  depuis  ce  genre 
de  vie.  Auffi-tôt  qu'il  fut  élevé  fur  le 
Siège  de  Paris,  fa  piété  y  brilla  dans 
tout  fon  éclat.  On  admira  fa  vertu  , 
fe^talens,  laullérité  defes  jeûnes,  la 
rigueur  de  fes  veilles ,  la  force  de  ks 
prédications,  fon^aiïiduité  aux  offices 
Jjiyiqs  dans  hs  plus  grands  frpid^  ; 


ï  6  6  CAtEKDRlERHlSTOB.lQUE 
^Î.Mai.  fur-tout  fa  charité  pour  les  pauvres 
acheva  de  lui  gagner  le  cœur  de  tout 
fon  peuple.  Le  roi  Childebert  avoïc 
tant  de  vénération  pour  faint  Germain 
fon  évêque  ,  &  il  l'écoutoit  fi  volon- 
tiers ,  •  qu'on  peut  regarder  comme 
une  fuite  de  fes  bons  confeiîs ,  tout 
ce  que  le  Roi  fît  pour  l'honneur  ôc 
k  progrès  de  la  Religion,  les  égliles 
qu'il  bâtit ,  les  monaftéres  qu'il  fonda , 
Se  les   largeffes  qu'il   répandit    avec 
profufion  aux  pauvres ,  jufqu'à  faire 
rompre  fa  vaiflélle  d'or  &  ^^'^^gf"^' 
pour  être  employée  en  aumônes.  Auili 
l'on  ne  doute  pas  que  faint  Germain 
n'eût  la  principale  part  à  la  célèbre 
ordonnance   que  Childebert  publia 
contre  les  reftes  de  l'idolâtrie  &  di- 
verfes  fuperftitions  payennes,^  encore 
en  ufage  dans  le  royaume.  L'ordon- 
nance porte  que  ceux  qui  refuferont 
de  kider  brifer  les  idoles  qui  feront 
trouvées  dans  leurs  champs  ou  ailleurs, 
feront  obligés  de  fe  préfenter  à  l'au- 
dience du  Roi  pour  y  répondre  en 
perfonnes  ;  ôc  qu'à  l'égard  des  autres 
qui  profaneront   par    leurs    diflolii- 
tions   les  jours   de  Dimanches  ,  de 
Pâquc  ,  de  Noël  &  des  autres  fêtes, 
ils  feront  punis,  les  cfclaves  de  cenC- 
coups  de  fouet ,  de  les  perfonnes  libres 


il 


DE  l'Eglise  de  Paris,    i  6  7 

d'une    autre   façon  ,    apparemment  -^'  ^^^^ 
d'amende  pécuniaire. 

L'an  y  5.7.  Childebert  tomba  mala- 
de au  château  de  Celle  en  Brie ,  entre 
Melun  oc  Montreau.  Saint  Germain 
le  vifita ,  pria  pour  lui;  &  en  lui  im- 
pofant  \ts  mains  ,  le  guérit.  Le  Roi , 
jen  reconnoilTance ,  lui  donna  ôc  à  kn 
cglife  la  même  terre  où  il  lui  a  voie 
fendu  la  fanté ,  avec  toutes  Tes  dépen- 
,dances.  C'eftce  qu'on  nommeàpré- 
knt  la  grande  par oîjfe.  Il  ajouta  à  fa 
donation  un  petit  lieu  ,  nommé  auiîi 
la  Celle  en  Provence  ,  pour  fournir 
au  luminaire  de  fon  églife.  L'on  voit 
par  ce  titre  datdSie  Tan  47.  du  régne 
de  Childebert  ,  que  l'églife  de  Paris 
portoit  dès -lors  le  nom  de  la  fainte 
Vierge.  Peut-être  même  que  la  pre- 
mière églife  bâtie  par  faint  Denys  dans 
ia  ville  avoir  été  dédiée  fous  l'invoca^- 
tion  de  la  Mère  de  Dieu.  Du  moins 
ne  peut-on  nier,  après  le  tém^oignage 
que  nous  venons  d'alléguer ,  &  les 
autres  que  l'on  a  d'ailleurs ,  que  la 
Vierge  n'ait  été  honorée  comme  titu- 
laire de  l'églife  cathédrale  de  Paris  , 
depuis  Childebert  jufqu'à  préfent.         ^^^,^^.^^^^ 

L  on  doit  compter  comme  lun  de  l'abSaye 
des  principaux  ouvrages  publics  par^^^j^*  ^"^ 
OÙ  laint  Germain  fignala  davantage  p^él",  vH 


1  68  Calendrier  Historic^ue 
%%  Mai  ^°^^  pontificat,  la  célèbre  abbaye  qui 
porte  aujourd'hui  fon  nom  ,  fondée 
de  fon  temps  Ôc  bâtie  par  le  roi  Chil- 
debertjfous  rinvocation  de  S.  Vincent 
martyr.  La  relation  de  ce  qui  donna 
îieu  à  cette  fondation  ,  ne  déplaira 
peut-être  pas  au  ledeur.  Amalaric 
roi  des  Goths,  prince  Arien  ,  faifoic 
fouffirir  de  mauvais  traitemens  depuis 
long-temps  à  la  reine  Clotilde  foa 
époufe  fœur  de  Childebert ,  ôc  fille 
du  grand  Clovis  ôc  de  fainte  Clo- 
tilde. Childebert,  pour  en  tirer  ven- 
geance, avoit  porté  dès  Tan  J31.  la 
guerre  en  Efpagne.  11  étoit  revenu 
vidorieux  de  cette^emiére  expédi- 
tion ,  ôc  avoit  ramené  la  reine  Clo- 
tilde fa  fœur  ,  qui  étant  morte  en 
chemin  ,  avoit  été  enterrée  dans  la 
bafilique  des  Apôtres.  Childebert 
entreprit  une  féconde  expédition  en 
Efpagne  ,  environ  onze  ans  après  , 
fans  qu'on  en  fçache  ni  le  motif,  ni 
îç  fuiet.  Son  frère  Clotaire  l'y  accom- 

Î)agna  ;  ôc  ayant  joint  enfemble  toutes 
eurs  forces ,  ils  mirent  le  fîége  devant 
Sarragoffe.  Les  habitans  conflernés 
earent  recours  aux  jeûnes  &  à  la  priè- 
re ,  &  fe  revêtirent  de  cilices.  En  ce 
trifte  équipage  ils  portèrent  autour 
des  muraille^'laiiunique  de  S.Vincenc 

martyr 


DE  l'Eglise  de  Paris,    i  69 

martyr,  en  chantant  des  pfeaiimes.  Les   18.  Mai. 
femmes  fuivoienc  en  habit  de  deuil  , 
Its  cheveux  épars,  Se  ia  tête  couverte 
de  cendres.   Lts  affiégeans  ilirpris  de 
la  nouveauté  de  ce  fpedacle,  eurent 
d'abord  foupçon  de  queiq-je  maléfice  ; 
mais  les  deux  Rois  informés  de  la  vé- 
rité ,  furent  tellement  fcifis  à  ia  vue  de 
cet  appareil  de  religion ,  qu'ils  levè- 
rent le  fiége  ;    &   contens  de  s'être 
rendus  les  maîtres   de  la  plus  grande 
partie  de  rEfpagne,  ils  revinrent  en 
France  chargés  de  riches  dépouilles. 
C'eft  tout  ce  qu'en  a  écrie  faint  Gré- 
goire de  Tours. 

Childebert  avant  de  lever  le  (îé^e 
de  Sarragoftè,  ûi  venir  l'Evêque  ,  lui 
demanda  quelques  reliques  de  faine 
Vincent;  èc  en  ayant  obrenu  i'étole  , 
il  bâtit  à  fon  retour  k  Paris  une  éghfe 
en  l'honneur  du  faine  Martyr.  C'eft 
ce  qu'un  ancien  auteur ,  mais  poliérjeur 
à  faim  Grégoire  de  Tours  de  plus  d'un 
fiécje,  en  a  auiïi  écrit.  Aimoin  ,  moine 
de  Fleury  ,  rapporte  la  m.ême  chofe 
dans  fon  hiftoire.  Il  ajoute  feulement 
que  le  roi  Childebert  mit  dans  Téglife 
de  faifit  Vincent ,  outre  fon  étoie  , 
quantité  de  vafes  précieux  ,  calices  , 
croix  ,  couvertures  d'Evangiles  ,  qu'il 
^WQk  apportés  de  Tolède.     Ce  qm 


I  70  Calendkieb.  Historique 
18.  Mai.  ces  deux  auteurs  nomment  l'étole  de 
faint  Vincent,   Giflemare  ,  auteur  du 
IX.  fiécle   &   moine  de  S.  Germain, 
l'appelle  indifféremment  tunique   & 
étole  ,     comme    exprimant  chez  les 
anciens  la  même  chofe  ,   c'efl-à-dire 
tout  habit  long  , .  &  tel  que  le  faint 
Lévite  le  portoit  à  l'ordinaire  &  dans 
Tufage  commun  ,  avant  que  les  mi- 
niftres  de   l'Eglife  fuffcnt  diftingués 
par  des  habits  particuliers.  Il  y  a  toute- 
fois des  fçavans  modernes,  quifaifant 
deux  habillemens   de  ce  qui  femble 
n'en  n'avoir  été  qu'un  ,  veulent  que 
ceux  de  Sorragoilê  ayent  retenu  pour 
eux  la  tuniqiie  de  f^ûnt  Vincent ,  Se 
donné  aux  François  fon  étole  ,  non 
pas   même  dans  fon  entier ,  fi  nous 
en  voulons  croire  les  aigreurs  Efpa- 
gnols ,  qui  affûtent  qu'on  en  montre 
encore   une   partie   dans  Féglife   de 
Sarragoffe. 
Première      Qu  on  pcufc  à  ccfujet  cc  que  1  on 
b?''^i^saini^  voudra  ,  il  eft  certain  que  le  roi  Chil- 
èlnrjr',  debert  fit  bâtir   hors  de  la  ville  de 
bntic     par  p^j.'^   ^^p^g   églife    cn   l'honncur   de 
nn^tfo^'iaint  Vincent,  quelques  années  après 
fa    féconde    expédition     d'Efjjagne. 
Comme  fon   deffein   étoit  d'y  faire 
garder  avec  l'étole  du  faint  Martyr 
une  croix  d'or  enrichie  de  pierreries, 


DE  i.'Eglise  de  Pakts.    1  71 

il  voulut  que  le  bâtiment  fût  condruit  iS.  M^^. 
en  forme  de  croix  ,  &  en  partie  en 
l'honneur  de  la  fainte  Croix  ;  ce  qui  l'a 
fait  appeller  par  Forcunat  la,  bafdique 
defa'vAte  Croix,  Cette  églife  étoit  foûte- 
nue  de  coîomnes  de  marbre ,  ôc  ouver- 
te de  grandes  fenêtres  :  les  lambris 
étoient  dorés ,  les  murailles  ornées  de 
peintures  à  fonds  d'or ,  &  le  pavé  fait 
de  pièces  de  rapport  ou  de  marque- 
terie. Les  dehors  répondoient  à  la 
magnificence  du  dedans  ;  puifque 
tout  l'édifice  écoit  couvert  de  cuivre 
doré  :  ce  qui  jettoit  un  fi  grand  éclat, 
que  le  peuple  en  prit  depuis  occafion 
de  nommer  cet  églife  S.  Gey-maw  le 
duré,  L'églife  ayoit  quatre  autels  aux 
quatre  coins.  A  l'orient  étoit  le 
principal,  qui  étoit  dédié  à  la  fainte 
Croix  âc  à  faint  Vincent  ;  Se  ce  fut 
dans  la  démolition  de  cet  autel  fous 
le  régne  de  Pépin,  que  l'on  trouva 
l'étole  ou  tunique  du  faint  Martyr, 
avec  des  reliques  de  faint  Eftienne  , 
qui  avoient  été  enfermées  defibus  ; 
ce  qui  a  fait  mettre  ce  Saint  au  rang 
dts  titulaires  de  cette  églife.  Au  fepten- 
trion  étoit  placé  le  deuxième  autel , 
cai  fut  dédié  fous  le  titre  des  martyrs 
iaint  Ferreole  ôc  faint  Ferrution. 
Au  raidi  étoit  uq  troifiéme  ,    fous 

Hij 


ï  7  i  Calendrier  Historique 
i8.  Mai,  le  titre  de  S.  Julien  de  Bnoude  ; 
enfin  Je  quatrième  étoit  placé  a  i'occi" 
dent,  fous  l'invocation  des  SS.  Ger- 
vais  ôc  Protais  martyrs  ,  SS.  Celfe 
enfant  ôc  Georges.  A  l'entrée  de 
l'églife  étoient  encore  deux  oratoires;- 
l'un  au  midi  ,  en  l'honneur  de  faine 
Symphorien  martyr,  que  S.  Germain 
choifit  pour  fa  fépulture  ,  ôc  qui  fut 
celle  de  (on  père  Se  de  fa  mère.  L'autre 
oratoire  étoit  vis-à-vis,  au  feptentrion, 
dédié  fous  le  titre  de  S.  Pierre  ,  qui 
fiit  le  lieu  de  la  fépulture  de  S.  Drodo- 
vée  premier  abbé  de  ce  monaflére. 
Voilà  quelle  étoit  la  première  églife 
de  S.  Vincent ,  bâtie  par  Childebert. 

Non-feulement  Childebert  enrichie 
cette  nouvelle  églife  de  quantité  d'or- 
nemens  précieux  ,  mais  il  la  dota 
-encore  d'amples  revenus  pour  Ten- 
tretien  d'une  commiUnauté  de  moines 
qu'il  pria  S.  Germain  d'y  établir.  Le 
fonds  principal  de  la  dotation  ,  outre 
le  territoire  de  l'abbaye,  étoit  le  fief 
ou  domaine  d'Ilfy  dans  fon  entier, 
avec  la  Seine  &  toutes  les  pêcheries  ^ 
les  ifles  Se  les  autres  appartenances  , 
dans  toute  l'étendue  depuis  le  ponc 
de  la  ville  de  Paris ,  iufqu'à  l'endroic 
où  la  petite  rivière  de  Sève  fe  joinc 
à  la  Seine.  Childeberc  y  ajoûca  l'ora- 


DE  l'Eglise  de  Parts.    173 

toire  ou  chapelle  de  S.  Ancleol  martyr.   ^^'  ^^^^o 
Cette  chapelle  eft  devenue  paroilTe  oiginede 
fous  le  titre  de  S.  André  des  Arcs,  ^i^^l^l'^'f! 
Ion  premier  titulaire  elt  le  même  mar- 
tyr S.  Andeol.    II  fit  cette  fondation 
à  la  prière  de  S.Germain  évêque  de 
Paris  ,   du  confentement   des  autres 
évêques  &  àz^  Grands  du  royaume. 
'  Saint  Germain  obtint  aufli  du  roi 
Childebert  pour  Tabbaye  de  S.Vincent 
le  privilège  d'exemption  ,  quoiqu'il 
paroifTe  v^ç.ï\  avoir  fait  expédier  les 
lettres  que  quelques  années  après.  Ce 
privilège    confille    principalement  à 
aifTer  aux  Religieux  la  liberté  d'élire 
eur  Abbé ,  à  ôter  à  l'Evêque  <Sc  à  toute 
autre  perfonne  la  difpofition  des  biens 
temporels  du  moncilére ,  à  laifTer  jouir  • 
en  paix  la  communauté  de  fes  revenus 
fous  l'autorité  royale. 

Samt  DroEïovée  qui  avoît  été  dif-  SaîntDroc» 
ciple  de  faint  Germain  à  Saint-Sym-n^S'^abbrdê 
phorien  d'Autun ,  &  qu'il  avoit  infiruit  s.  Germain 
félon  les  régies  de  faint  Antoine  &  de  fso^''' ^'^"^ 
faint  Bafile  ,  fut  donné  par  ce  faint 
Evêque  pour  premier  Abbé  au  nou- 
veau monafiére  joint  à  l'églifc  de  Saint- 
Vincent  ,  lorfque  cette  maifon  fut  en 
état  d'y  recevoir   une  communauté. 
Fortunat  relevé  dans  {ç.'^  vers  le  mérite 
&  la  vertu  de  faint  Drodovée,  qu'il 

H  iij 


1 74  Calendrier HiSTORîQiJE 
xZ.MaL  reprefenre  comme  un  parfait  difciple 
de  faint  Germain,  de  qui  il  a  voit  appris 
l'art  de  gouverner.  Le  même  poëtele 
recommande  ailleurs  comme  l'un  de 
(qs  meilleurs  amis ,  à  Loup  &  à  Val* 
don  5  diacres  du  palais.  Il  efl  certain 
que  le  faint  Abbé  fit  garder  de  fon 
temps  la  régie  de  faint  Antoine  &  de 
faint  Bafiiedans  fon  nouveau  monaf- 
tére  :  celle  de  faint  Benoit  y  fut  obfer- 
vée  un  fiécle  après,  ainfî  que  dans  la 
plupart   des  .manafléres  de    France, 
Saint  Drodovée  mourut  vers  l'an  ^80. 
le  10.  de  Mars  ,  jour  auquel  on  célèbre 
tous  les  ans  fa  mémoire.  Son  corps 
fut  inhumé  dans  l'oratoire  de  S.  Pierre , 
d'où  fes  reliques  ont  été  depuis  tranf- 
ferées  dans  i'églife  de  Saint- Vincent , 
un  2  j .  d'Avril  ;  mais  on  ignore  l'année, 
deh  ^rt^'^a?     ^^  ^^  certain  que  cette  églife  fut  àé" 
ie  UhfT^e  ^iéc  le  2 3.  de  Décembre  de  l'an  5  5*7. 
rahhaye       Plufieurs  Evêques  s'étoient  rendus  à 
|;^^^"!"^'^*"  '  Paris  avec  plufieurs  Seigneurs  pour  y 
célébrer  la  fête  de  Noël  avec  le  Roi. 
Saint  Germain  profita  de  cette  occa- 
fion  ,  ôc  confacra  pour-lors  la  nouvelle 
baGlique ,    fous  le   titre  de  la  fainte 
Croix   Se  de  faint  Vincent.  Six  Evê- 
ques l'accompagnèrent  dans  la  céré- 
monie de  cette  dédicace,  &  confacré- 
rent  avec  lui  les  autels  fous  le  nom  des 


DE  lTgltse  de  Parts.  175 
Saints  que  l'on  a  déjà  nommés.  Outre  lî.  Mm, 
les  bienfaits  que  faint  Germain  avoir 
procurés  au  nouveau  mon  artère  ,  il 
donna  des  terres  de  Ton  patrimoine 
dans  l'iluxerrois  &:  dans  le  Nivernois , 
tant  pour  le  luminaire  de  Téglife ,  que 
pour  l'anniverfaire  de  fon  père  &  de 
la  mère  ,  qui  y  avoient  été  enterrés 
dans  la  chapelle  de  S.  Symphorien. 

Depuis  plus  de  vingt  ans  que  le  faint 
évéque  Germain  occupoit  le  (îége  de 
Paris ,  fa  conduite  particulière  étoit  un 
modèle  de  piété  8c  de  régularité  la  plus 
parfaite.  Il  continuoit  (qs  fondions 
avec  le  même  zélé,  malgré  fon  g^rand 
âge,  &  les  auftérités  de  fa  pénitence. 
Il  n'avoit  cefie  d'inftruire  fon  peuple 
par  fa  parole  &  par  ks  exemples.  Tout 
prêchoit  en  lui  la  modeftie ,  Thumilité 
&  la  mortification  ;  ks  habits  ,  ks 
meubles ,  ëc  fa  table.  Ses  repas  étoienc 
toujours  accompagnés  de  quelque  lec- 
ture de  piété,  j^près  avoir  paiTé  les 
journées  entières  à  écouter  Its  plain- 
tes des  pauvres,  il  employoit  fonvent 
une  partie  de  la  nuit  à  prier  dans  l'ègli- 
fe  ,  quelque  froid  qu'il  fit;  &  il  s'y 
rendoit  toujours  le  premier.  En  voya- 
ge, ouilparloit  deDieu  ,  ou  il  chan- 
toit  Çts  louanges ,  il  récitoit  toujours 
roffice  tête  nue ,  même  à  cheval ,  quoi- 

Hiv 


I  7  6  Calendrier  Historic^b 
zS.M^i.  que  foLivent  expofé  à  la  pluie  &  à  la 
neige.  Il  poiïeda  les  qualités  pafiora-* 
hs  dans  un  degré  éminenr.  On  ne  peut 
douter  de  fa  fermeté  ,  après  le  traitç- 
inenc  qu'il  fit  au  roi  Caribert  ,  ôc  le 
difcours  qu'il  tint  àSigebert  &  à  Brune- . 
hv^ut ,  Se  en  plufieurs  autres  occafions» 
S'étant  trouvé  dans  des  temps  très- 
difficiles,  ôc  au  milieu  de  trois  rois, 
Sigebertj  Contran  &  Chilperic,  qui 
fouhaitoient  tous  également  d'avoir 
la  ville  de  Paris ,  il  eut  befoin  d'une 
prudence  confommée,  pour  ménager 
tant  d'intérêts  difPérens.  En  un  mot 
fa  charité  ,  fa  vigilance  ,  fa  douceur , 
êc  (qs  autres  vertus  lui  méritèrent  l'efti- 
nie  Se  la  vénération  du  clergé, de  la 
lîobleiTe  &  du  peuple,  Se  générale- 
ment  de  toute  la  France. 

Une  vie  fi  fainte  ne  pouvoit  être 
terminée  que  par  une  mort  précieufe 
devant  Dieu  ,  Se  devant  les  hommes. 
Saint  Germain  prédit  le  jour  qu'elle 
devoit  arriver;  car  quelques  jours  au- 
paravant il  commanda  à  fon  Secrétaire 
d'écrire  près  de  fon  lit  ces  paroles: 
Le  ci^ûjuiéme  des  calendes  de  Juin.  Ce 
fut  d'abord  une  énigme  ;  mais  le  fens 
n^en  demeura  pas  long-temps  caché , 
puifqu'il  mouRit  en  effet  au  jour  mar- 
qué dans  cet  écrit  5  le  28.  de  Mai  de 


DE  I  Eglise  de  Paris.  17  7 
Tan  576.  âgé  d'environ  80  ans.  Son  18.  /-^r^r?, 
corps  fut  enterré  dans  la  chapelle  de 
Saint-Symphorien  qu'il  avoir  fait  bâtir 
au  bas  de  réglife  de  Saint- Vincent , 
au  côté  droit  du  veftibule.^Dans  la 
marche  du  convoi  ,  lorfque  le  corps 
pafTa  devant  .les  prifons ,  on  relâcha 
les  prifonniers  ;  &  ils  aiîiflérent  à  {qs 
obféques,  pour  lui  marquer  leur  recon- 
noiffancc.  Dieu  honora  le  tombeau  du 
S.  Evêque  deplufieurs  miracles,  donc 
on  peut  voir  le  récit  dans  faint  Gré- 
goire de  Tours,  6c  dans  Fortunat  qui 
a  écrit  la  vie  de  faint  Germain  évêque 
de  Paris.  Le  roi  Chilperic  fit  Pépita- 
phe  du  faint  Evêque  en  vers,  rappor- 
tée par  Aimoin ,  qui  peut  bien  l'avoir 
retouchée ,  pour  en  honorer  l'auteur 
peu  inftruit  des  régies  de  la  pocfie. 
Saint  Ouën  paroît  avoir  été  Tun  des 
premiers  qui  ait  donné  à  l'églife  de 
Saint- Vincent  le  nom  àt  Saint-Germain 
avant  la  tranfiation  de  Tes  reliques  faite 
fous  Pépin. 

Outre  la  célèbre  abbaye  du  nom  de    paroi/re  de 
faint  Germain  évêque  de  Paris,  il  y  a,^^^/"^^-"- 

1  1        •    /  *     •  -i-    î-'-  'e  -  vieil    : 

dans  ia  cite  une  ancienne  Egine  pa- rannée   i»- 
roiffiale  qui  porte  le  titre  de  S.  Ger-*^"^^-*^^' 
main-le- vieux.  Q"^^'Jes-uns  veulent 
qu'elle  ait  été  bâtie  dans  le  lieu  qui 
avoit  autrefois  fervi  d'hofpice  à  faine 

Hv 


17S  Calendrier  Historique 
is.  Mat,  Germain  &  à  Tes  difciplcs ,  lorfqir'ëtanc 
Abbé  de  Saint-Symphorien  d'Autun  , 
il  éroit  obligé  de  venir  à  Paris.  D'au- 
tres croient  que  c'eft  à  caufe  que  le 
corps  dur  faint  Evêque  a  été  gardé 
quelque  temps ,  durant  \qs  guerres  d^s 
Normans  ,  dans  cette  églife  originai- 
rement dédiée  à  faint  Jean-Baptifle  ; 
que  le  nom  de  faint  Germain  lui  en 
efl:   refté   depuis.    Le  patronage   de 
Téglife  de  S.  Germai n-le- vieil  appar-. 
tennoit  autrefois  à  l'Abbé  &:  aux  Reli- 
gieux de  Tabbaye  de  Saint-Germain 
dts  prés ,  qui  le  cédèrent  à  FUniver- 
fité  par  une  tranfadion  de  l'an  1368. 
confirmée  parle  pape  Urbain  V.  l'an- 
née fuivante.  Voyez. au  2 <y.  Juillet. 
A  caufe  du  ravage  que  firent  les  Nor- 
àe^s^  Ger-  nians ,  le  plus  grand  nombre  des  moi- 
main    louf-  nés  de  Tâbbaye  de  Saint-Germain-des- 
fureur   ^des  P^^^  ^^  retirèrent  avec  les  reliques  du 
Kormans.    faint  Evêque  ,  d'abord  à  Combe- la- 
ville  en  Brie,  puis  à  Efmant  du  côté 
de  Sens ,  Se  enfin  à  Nogent-l'Artaud 
fur  la  Marne  ,  toutes  terres  de  leur 
(dépendance. 

Les  Normans  enfin ,  laifiant  le  royau- 
me en  paix  ,  on  rapporta  pour-lors  le 
corps  de  faint  Germain  à  Paris  dans 
Ton  églife.  La  voie  de  l'eau  parut  la 
plus  çommod^  ;  on  ipit,  ks  faintes 


DE  l'Eglise  de  Paris.    179 

reliques  dans  un  bateau  fur  la  Marne ,  is.  Mai, 
d'où  il  fut  aifé  de  le  faire  defcendre  par 
la  Seine  à  Paris.  Lorfque  ceux  qui  le 
conduifoient,  furent  arrivés  au-deflbus 
de  l'endroit  où  la  petite  rivière  de  Bié- 
vre  fe  perdoit  alors  dans  la  Seine ,  une 
grande  foule  de  peuple  ,  accourue  fur 
le  rivage,  laifla  à  peine  la  liberté  au 
Clergé  de  Paris  de  tranfporter  le  pré- 
cieux dépôt.  Les  chanoines  de  la  cathé- 
drale eurent  les  premiers  l'honneur  de 
Je  tranfporter.  Après  eux  les  clercs  de 
Saint-Pierre  ou  de  Sainte-Geneviève 
fe  chargèrent  de  cet  honorable  far- 
deau. Enfin  ,  \qs  moines  de  l'abbaye 
de  Saint-Germain  prirent  la  châiTe ,  & 
la  portèrent  à  leur  églife  ,  en  gémiflanc 
fur  le  déplorable  état  où  ils  voyoient 
la  ville.  Us  arrivèrent  au  monaflére  fur 
les  Cix  heures  du  foir,  le  dix-neuviè- 
me de  Juiliet,  ôc  dépofèrent  le  corps  du 
faint-Evêque  dans  la  chapelle  de  Saint 
Symphorien ,  lieu  de  fa  première  fèpul- 
ture,dans  un  tombeau  préparé  exprès , 
en  attendant  que  l'églife  brûlée  parles 
Normans  eût  été  réparée.  Lorfqu'elle 
fut  en  état ,  l'abbé  Gozhn  y  ût  repor- 
ter le  corps  du  faint  évêque  de  Paris 
Germain ,  en  préfence  du  roi  Charles 
le  Chauve ,  de  la  reine  Richilde  fon 
époufe,  ôc  d'Ingelvin  évêque  de  Paris, 

H  vj 


îSo  Calendrier  Historique 
a8.  M.Tî,  qiîi  ie  trouvèrent  à  cette  tranflation  ; 
mais  ce  ne  put    être  qu'après  l'an- 
née 865). 

Les  moines  de  l'abbaye  de  Saint- 
Germain  ,  que  Its  armes  vidorieufes 
du  roi  Eudes  mettoient  à  couvert  dé 
toute  crainte  5  ayant  reporté  à  leur  égli- 
fele  corps  du  faint  Evêque,  ils  laifle- 
rent  toutefois  un  de  (es  bras  à  S.Ger- 
main-le-vieil  ,  en  reconnoiffance  de 
l'hofpitalité  qu'on  lui  avoit  donnée 
dans  ce  lieu  pendant  le  fiége  de  Paris, 
Le  corps  du  Saint  fut  mis  dans  une 
nouvelle  châfle  préparée  par  les  foins 
de  l'abbé  Eble,  qui  i'avoit  enrichie  de 
plufieurs  ornemens  précieux,  de  même 
que  le  comte  Eudes,  non  encore  facré 
roi,  ôc  plufieurs  Seigneurs  ,  comme  il 
fe  voit  par  les  vers  gravés  fur  la  châfTe 
refaite  depuis  par  l'abbé  Guillau- 
me  IIL  du  nom,  évêque  en  1405). 

Guillaume,  difciple  de  S.  Mayeu! 
êc  abbé  de  Saint-  Bénigne  de  Dijon , 
accepta  l'abbaye  de  Saint-Germain  des 
prés ,  Se  la  gouverna  avec  un  grand 
nombre  d'autres ,  dont  il  étoit  le  ref- 
taurateur.  Il  veilla  à  rétablir  dans 
l'abbaye  de  Saint- Germa  in  des  prés  le 
fpirituel  Se  le  temporel  fort  dérangés. 
îl  obtint  du  roi  Robert  l'exemption 
de  certaines  charges  fort  onéreufes^ 


DE  l'Eglise  de  Paris,     i  S  t 
sufquelles  on  voiiloic  affujettirla  plû-  iS.  Mah 
part  des  terres  de  cette  abbaye. 

Un  jour  de  l'année  8S6,  ou  Sy.  que 
les  citoyens  de  Paris  fe  croyoient  per- 
dus par  les  ravages  desNormans,  ils 
coururent  au  tombeau  de  S.  Germain 
cvêque  de  Paris,  pour  implorer  (on 
a{îiftance;l'onentendoit  crier  de  tous 
côtés  :  Saint  Germain  ,  ayesipitiédc  nous, 
,  Cette  confiance  dans  la-protedion  du 
faint  Evêque  excita  la  raillerie  des 
infidèles;  mais  Dieu  exauça  Ton  peu- 
ple, &  la  conflernation  fut  bientôt 
changée  en  joie.  Lts  Normans  furent 
obligés  de  fe  retirer  le  dernier  jour 
de  Janvier  de  l'an  'è86.  mais  ils  tin- 
rent toujours  la  place  bloquée.  Dans 
cet  intervalle  quelques-uns  d'entr'eux 
entrèrent  pour  piller  dans  l'abbaye  de 
Saint-Germain  des  prés  :  mais  le  corps 
du  Saint  avoit  été  tranfporté  dans  la 
ville,  &  étoit  gardé  dans  l'églife  de 
Saint  Germain  -  le  -  vieil.  Abbon  ,  livrer, 
témoin  oculaire  de  ce  qui  fe  palTa  au  p"/s^^,^  % 
fiége  de  Paris,  raconte  que  ceux  qui  temps'  de 
oférent  profaner  l'églife  ou  le  tombeau  Gozeimévê- 

u  bâint  en  cette  occauon ,  furent  punis  viiie* 
fur  l'heure  de  mort  fubite  ôc  violente. 
Voyez  au  2  J.  de  Juillet ,  tranjlation  de 
faint  Germain ,  évêque  de  Paris.  Voyez 
aulTi  à  la  fin  de  ce  livre,  les  Abbés  de 
Saint-Germain  des  prés. 


i§  1  Calendrier  Historique 
■'  ■ 

/.      J  U  1  N, 

^bédica'ce  Dédicace  du  grand  j^utel  de  l'églife 
de  l'autel  de  dc  Montmartre  en  l'honneur  des  bien- 
Mommame  ^^"^  "^^^^y^^  faintDenys,  Ruftique& 
par  le  pape  Elcuthere  par  le  pape  Innocent  III. 
lanocentii],  Pg^  1 147.  Ce  Pape  accorda  des  indul- 

lan  1 147.  '/  r. 

gences  a  ceux  qui  viiiteroient  cette 
églife  en  ce  jour. 
V.  le  p.  d'Od.  Vahhaye  de  Montmartre^ 

I  I  L     JUIN. 

3.  j«m.        Sainte Clo tilde  reine  de  France, fem- 

Morc    de  j      i^i       •     t  •  •     u    '   • 

St^CLOTtL  me  de  Clovis  I.  premier  roi  chrétien. 

J>E  »    l'an  Elle  le  convertit  à  la  foi  de  Jefus-Chrift. 

^'*'^'  Elle  prit  foin  de  faire  enterrer  Théo- 

balde  Se  Gonthier  Tes  petits-fils ,  que 
Clotaire  poignarda  en  préfence  de 
Childebert.  Us  furent  inhumés  dans 
la  bafiiiquedesfaints  Apôtres,  aujour- 
d'hui Sainte-Geneviève.  Elle  fe  retira 
enfuite  à  Tours  oh  elle  mourut  dans 
les  exercices  de  la  pénitence  ,  vers 
l'an  J45.  Son  corps  fut  apporté  de 
Tours  à  Paris,  ôc  inhumé  par  fcs  ûls 
Childebert  &  Clotaire  dans  l'églife  des 
SS.  Apôtres  auprès  de  Clo  vis  fon  mari 
ôc  de  Clotilde  fa  fille ,  femme  d'Ama- 
laric  roi  des  Vifigoths ,  décedée  quel- 
ques années  auparavant.  On  y  folem- 
nife  fa  fête  le  3 .  Juin.  Son  corps  y  eft 


I 


DE  l'Eglise  de  Paris,     i  8  3 

renfermé   dans   une  châfle   d'argent.    5-  J"^'^* 
Cette  Sainte  fît  bâtir  à  Chelles  une       origine 
chapelle  fous  le  .titre  de  S.  Georges  ^^  l'abbaye 
martyr,  avec  quelques  cellules  pour 
des  Religieufes  :  ôc  c'eft  l'origine  de 
l'abbaye  de  Chelles. 

IV,      JU  1  N.  4.   Inin. 

Tranflation 

T'ranflation  de  la  bienheureiife  Ifahelle ,  de  la  B.  is  a- 
l'an  1637.    Voyez,  le  1^.  Février.  j^^^^l  ^'*** 

V  L     JUIN, 

VIII.  Concile  de  Pyirif ,  l'an  82p.  à  é,  ^u'm» 
caufe  des  calamités  publiques.  Ce  futY^^'n^"^^* 
un  Dimanche  6.  Jum  829.  que  ceran  829, 
concile  s'ouvrit  dans  l'églife  de  Saint- 
Eftienne-le-vieux ,  qui  étoit  à  côté  de 
la  cathédrale ,  à  l'oppofite  de  S.  Jean- 
le-rond.  Dans  celle  -  ci  qui  fubilfte 
encore,  étoit  le  baptiftaire  ,  6c  dans 
celle-  là  dont  il  ne  relie  plus  rien ,  l'on 
donnoitla  confirmation.  A  ce  concile 
aiïîftérent  vingt-cinq  Evêques  dts  qua- 
tre provinces ,  de  Reims,  de  Sens,  de 
Tours ,  ôc  de  Rouen  ,  avec  leurs  mé- 
tropolitains. Les  ades  de  ce  concile 
font  divifés  en  trois  parties,  qui  font 
autant  de  Livres.  Le  premier  ,  qui 
contient  cinquante  -  quatre  articles  , 
traite  de  la  dignité  ,  &  des  devoirs  des 
Evêques,  desPafteurs,de  leur  miniC- 


184  CalendrierHistorîque 

^.  Juin,  tére,  tant  par  rapport  à  eux-mêmes  > 
qu'aux  âmes  qui  leur  font  confiées^ 
en  un  mot  de  tout  ce  qui  concerne  la 
Religion  chrétienne. .  Le  fécond  livre 
comprend  \qs  principaux  devoirs  dts 
rois ,  en  treize  articles ,  pour  être  pré- 
fentés  à  Fempereur  Louis,  &:  à  Lothaire 
fon  fils  qu'il  avoit  alJocié  à  l'empire 
éhs  l'an  817.  Dans  le  troifiéme  livre 
compoie  de  27  articles,  les  Evêques 
infiftent  fur  la  tenue  des  conciles  , 
rétabliffement  des  écoles  publiques  , 
au  moins  en  trois  lieux  de  Tempire ,  6c 
fur  \qs  entreprifes  mutuelles  des  deux 
puififances  eccléfiallique  &  féculiére. 

Comme  dans  ce  concile  de  Paris 
il  étoit  ordonné  aux  chefs  des  com- 
munautés eccléfiafliques  &  régulières 
de,  pourvoir  aux  befoins  tant  fpiri- 
tuels  que  temporels  de  ceux  qui  com- 
pofoient  ces  com.munautés,  ce  ftatuî 
cl3nna  lieu  au  partage  des  biens  que 
firent  dans  ce  fiécle  les  Evêques  avec 
leurs  Chanoines ,  &  Its  Abbés  avec 
leurs  Religieux  ;  afin  d'ôter  aux  uns 
&  aux  autres  tout  prétexte  d'abandon- 
ner l'office  divin.  Incade  pour-lors  évê- 
que  de  Paris  ,  l'un  de  ceux  qui  avoient 
afFifté  à  ce  concile  ,  fut  le  premier 
à  exécuter  ce  règlement.  Il  préfenta 
à  l'affemblée  des  Evêques  une  charte 


t>E  l'Eglise  de  Parts,     i  S  5 

contenant  le  dénombrement,  des  ter-  ^.  J»^''^ 
res  &  revenus  qu'il  abandonnoit  à 
fes  frères  Jes  Chanoines  de  Ton  églife  ? 
tant  pour  leur  fubfifhnce ,  que  pour 
le  luminaire,  l'entretien  des  bàtimens. 
Se  l'exercice  de  rhofpitalité  à  l'égard 
des  chanoines  <Sc  des  moines  étrangers, 
Ladimede  toutes  les  terres  devoit  être 
donnée  à  l'hôpital  de  S.  Chriflophle*,    "J^'^'^^'f^ 


nom 


aujourd'hui  nommé  l'Hôtel-Dieu  ,  où  fHôîei-Diea 
les  Chanoines  avoient  coutume  d'aller 
à  certains  jours  laver  les  pieds  des  pau- 
vres. La  charte  de  l'Evêque  Incade 
fut  approuvée  Se  foufcrite  par  [çts  qua- 
tre Archevêques  préfens  au  concile 
de  Paris;  fçavoir,  Ebbon  de  Reims, 
-Aldricde  Sens,  Ragnoard  de  Rouen  , 
&  Landran  de  Tours  ;  après  lefqueîs 
fîgnérent  quatre  Evêques ,  fans  comp- 
ter Incade  qui  étant  aveugle  n'avoit 
pu  y  foufcrire  comme  les  autres ,  mais 
avoit  fait  feulement  une  croix  pour 
marque  de  fa  fignature. 

Ce  ne  fut  pas  feulement  Pévêque 
Incade  qui  fe  conforma  à  l'ordonnance 
du  concile  de  Paris ,  mais  aulTi  Hilduin 
archichapelain  du  palais  de  l'Empe- 
reur, Se  tout  à  la  fois  abbé  de  Saint- 
Germain  dçs  prés,  de  Saint-Denys, 
&  de  Saint-Medard  de  Soiffcns.  Il  pré- 
vint même  Té  vêque  Incade,  en  ce  qu'il 


îS5  Calendrier  Historique 
i$.  Juin,    partagea  les  biens  de  fon  abbaye  cl€ 
S.  Medard  de  SoifiTons  ,  avec  fa  com- 
munauté compofée  alors  de  cent  trente 
Moines.  Il  fixa  le  nombre  de  ceux  d^ 
Saint-Germain  des  prés  à  fix  vingt, 
aufquels  il  affigna  pour  leur  fubfiftance 
une    certaine  quantité   d'efpéces  en 
bled  ,  vin ,  cire  ,  miel ,  graiffe  (  dont 
on  fe  fervoit  au  lieu  de  beurre,)volaiIles 
&  œufs  pour  les  fêtes  de  Noël  de  de 
Pâque ,  fel  &  autres  provifions  nécef- 
faires,avec  huit  terres;  fcavoir,  An- 
tony  ,    la  Celle  ,    Maroles  près   de 
Montereau  ,  Lafchant,  Nogent- F  Ar- 
taud, Efpigneul  ou  Efpinay  fur  Oife, 
Valenton,  Efmant,  Se  la  forêt d'Otte, 
pour  ks  habits ,  la  fubfiftance  des  ma- 
lades ,  la  réception  des  hôtes ,  Se  les 
autres  befoins  de  la  communauté.  Il 
fit  ratifier  Tadle  de  ce  partage  par  les 
empereurs  Louis  Se  Lothaire  fon  fils , 
qui  le  confirmèrent  par  leurs  lettres 
datées  des  Ides  de  Janvier,   Pan  fei- 
ziéme  de  l'empire  de  Louis ,  indic- 
tion feptiéme  ,  à  Aix-îa-çhapelle,  ce 
qui  revient  au  treizième  de  Janvier  de 
Tan  829.  Hilduin  dans  la  fuite  en  ufa 
de  même  à  l'égard  de  fon  abbaye  de 
Dédicace  Saint-Denys. 
de    vàçrUie     DédJc.^ce  de  Téglife  des  Cordeiier  s , 
des  coVie  Y       126^.  Voyez,  au  4.  dO^obre, 

liers  ,     Tan  J         -^  * 


t)E  l'Eglise  de  Paris.    1S7 
Mort  de  Renaud ,  évêque  de  Paris ,    6-  Juin, 

Tan  1268.  \  ^    ^Ynz^à  ^^ 

Renaud  de  Corbeil,  évêque  de  Paris,  évé^q^^e    de 
fit  en  mourant    pkifieurs    libéralités  P'^s  ,  l'aa 
à  Ton  Eglife,  entr'autres  d'un  calice  ^*^^* 
d'or  pefant  plus  d'un  marc  &  demi, 
lien  fit  aufll  quelques-unes  à  Tabbaye 
de  Saint-Vidor  où  il  fut  inhumé.  Ce 
fut  Eudes,  évêque  de  Bayeux,  qui  fit 
\qs  cérémonies  funèbres  de  Çts  obfé^ 
ques  le  7.  du  mois  de  Juin ,  le  lende- 
main  de  fa  mort.  Les  Religieux  de 
S.  Vidor  dans  leur  necrologe  appel- 
lent Renaud  leur  frère. 

Saint  Norbert ,  inftituteur  de  l'Ordre     5  -^ok^ 
de  Prémonftré  Tan  1221.   Il  fut  fait  sert,  iniii- 
Evêque  de  Mas^debourg.  Jean  ^bbép'J'^^^'^^  J^^|* 
&  général  de  l'Ordre  de  Prémonflré l'in  iiiiS 
établit  à  Paris  un  collège  pour  l'inf- 
trudion  de  (çs  jeunes  Religieux.  Il 
acheta  pour  cet  effet  de  Gilette  deprémonrirés 
Houzel,  bourgeoife  de  Paris,  veuve '"^.,tHa ut e- 
de  Jean  Sarrazin  ,  une  maifon  quipor-  /j'^2.    *^ 
toit  le  nom  de  Pierre  Sarrazin  ,  rue 
Hautefeuil.   L*aâ:e  eft  de  l'an  125*2. 
Ce  collège  prit  le  nom   depuis  de 
Prieuré.  Les  fondemens  de  leur  Eglife 
d'aujourd'hui  furent  jettes  en  i5i8. 
Elle  ell  déd'îéo  fous  l'invocation  de 
S,  Jean  âc  de  fainte  Anne.  En  1^72. 
la  porte  de  ce  collège ,  qui  étoit  da 


I  8  8  Calendrier  Historique 
é»  Juin,  côté  des  Cordeliers  ,  fut  placée  rue 
Hautefeujl  ,  ôc  l'autel  fut  tourné  de 
l'orienta  TocGident.  Louis XIII.  don- 
ra  ks  lettres  patentes  au  mois  de  Juil- 
let 1617.  En  i6î8,  l'Abbé  de  Prè- 
monfiré  publia  des  Ratuts  le  2.d'Avril, 
qu'il  voulut  qui  fuffent  obfervés  par 
\gs  Religieux  dans  cette  maifon.  Le 
Père  Goflet,  abbé  de  Prémonftré ,  les 
confirma  le  17.  Mars  1623. 
Prémondrés      £^j.  Prémor^firés  reformés  de  la  Croix 

de  la  Croix  r         v  c    /^  •  •>  ' 

rouge ,  faux- rouge  ,  fauxbourg  S.  Germam,  s  cta- 
bourgS.Ger- blirentà  Paris  l'an  1662.  par  les  foins 
r^'éz.'  ^''"  ^^  P^'^^^  Terrier  profès  de  l'abbaye 
d'Ardenneen  Normandie  ,  qui  obtint 
d:i  Roi  dQS  lettres  patentes  au  mois 
cl'0<^obre  de  la  même  année  pour 
l'établiflement  des  Chanoines  réguliers 
réformés  de  Prémonflré.  Elles  furent 
enregidrées  au  Parlement  le  10.  Mars 
1671.  Le  Roi  &  la  Reine  fe  portèrent 
fondateurs  de  cette  maifon.  Leur  mo- 
naPiére  fe  nomme  du  famt  Sacrement 
ou  de  lu  Conc.'ftion,  au  carrefour  de 
la  Croix  rouge.  Leur  nouvelle  églife 
efl:  bâtie  depuis  quelques  années ,  auf- 
ii-bien  que  leur  monallére.  Ils  expo- 
fent  tous  [ç.s  Samedis  letrès-faint  Sacre- 
ment à  la  vénération  des  ^dé\c^.  Ces 
Religieux  font  de  la  Congrégation  de 
faint  Norbert ,  &  fe  confacrenr  au  culte 


DE  l'Eglise  de  Paris.  189 

dn  très-faint  Sacrement  aufTi-bien  qu'à  6.  Juin* 
celui  de  la  Conception  de  la  mère  de 
Dieu.  La  place  qu'ils  occupent  à  Ja 
Croix  rouge,  leur  tue  vendue  par  Marie 
Le  Noir,  veuve  de  René  Charrier  rvxw 
decin  du  Roi.  Elle  la  leur  vendit  le  1 6. 
Oclobre  1661. 

Hôpital  de  la  Trinité  y  Tan  1202.  HApitai  de 
Deux  frères,  Jean  Palée6c  Gnillau-|fJ,"^;^^/ 
me  Eftuacol,  du  temps  d'Eudes  de 
Sully  ,  évêque  de  Paris  ,  iondércnc 
l'hôpital  de  la  Trinité.  On  l'appella 
d'abord  l'hôpital  de  la  Croix  de  la 
Reine.  Thomas  abbé  d'Hermiéres  de 
l'Ordre  de  Prémonftré  en  Brie ,  à  la 
prière  des  fondateurs  ,  y  envoya  trois 
Mcligieux  prêtres  de  fon  Ordre,  pour 
y  prier  Dieu  ,  tant  pour  les  fondateurs 
que  pour  leurs  deux  autres  frères  Adam 
clerc,  (Se  Adam  Le  Queux  <Sc  Richende 
fe  femme,  avecpromeile  que  cesReli-^ 
gieux  n'éxerceroient  aucunes  fonc- 
tions curiales  dans  la  chapelle  de  la 
Trinité  ,  que  du  confentement  du 
Doyen  &  du  Prêtre  ou  Curé  de  Saint- 
Germain-I'Auxerrois  ,  dans  la  paroifiè 
duquel  fe  trouvoit  alors  fltué  cet  hôpi- 
tal, à  l'exception  de  leurs  frères  &  des 
pèlerins  paflans,  à  qui  ils  pourroient 
adminiflrer  les  Sacremens.  h^s  Reli- 
gieux d'Hermiéres  oui  porfedé  çç| 


t  90  Calendrier HisTOB-iQui! 

t.]Hm.  hôpital  iufqu'en  1562.  qu'ils  le  don- 
nèrent à  louage  aux  confrères  de  la 
Paffion  pour  y  repréfenter  les  laits 
remarquables  tirés  de  l'Ecriture  fainte  ; 
ce  qui  a  déseneré  en  fpeaacjes  profa- 
nes, jufqu'à  ce  que  le  Parlement  y 
mit  ordre,  en  rétabliflant  cet  hôpital 
pour  de  pauvres  enfans. 

VIL     JUIN. 
7    !«,«.     Portion  de  la  vraie  Croix  donnéckVlen- 
pottioudeu  i-iTroon.abbé  deS.  Denys,l  an  1205. 
vraie  Croix      ^^  ..^j  j^  France  Philippe  Aiigufte 
STe  de  étant  à  Paris  reçut  en  prefent  de  Bau- 
s.Deiiyspai  j     •     e,-nrereur  de   Conltantmop  e 
^S^t■un  morceau  de  la  vraie  Croix  de  la 
îior.       longueur  d'un  pied  ,  des  cheveux 
de  notre  Seigneur ,  une  épine  de  la 
couronne ,  de  fa  robe  de  pourpre  . 
une  côte  de  faint  Philippe  apôtre  & 
une  de  (es  dents.  Après  avoir  enchalle 
le  bois  facré  dans  une  croix  d  or  enri- 
chie de  pierres  piécieufes ,  &  mis  Is 
relie  dans  un  reliquaire  d  or     il  ht 
pr<-fent  du  tout  à  Henri,  abbe  de  Saint- 
Denys;  &  Henri  le  même  jour  7.  de 
Juin  I20<.  les  porta  en  grande  céré- 
monie dans  fon  Egiife.  ou  elles  ont 
été  gardées  jufqu'à  ce  jour  avec  tout 
A^\p  refoeft  dû  à  un  fi  lacre  dépôt. 

;Ctno!'évèq«£  de  Paris,  l'an  1250. 


DE  l'Eglise  de  Paris,    i  9  t 

Gautier  de  Château-Thierry ,  ci-  "^^  J*^''* 
devant  chancelier  de  Végïue  de  Paris', 
fut  élu  évêque  de  Paris.  Ce  fut  à  fa 
prière  ,  lorfqu'il  n'étoit  encore  que 
chancelier,  que  le  pape  Innocent  l.V, 
permit  aux  pauvres  écoliers  de  la  porte 
Saint-Vidlor  appelles  les  Bons- Enf ans  ^ 
d'avoirune  chapelle  dans  leurmailon, 
&  d'y  célébrer  le  fervice  divin,  fauf 
\ts  droits  de  la  paroilTe.  Gautier  ne 
fut  évêque  qu'un  an.  Le  martyrologe 
de  l'églife  de  Paris  marque  fon  décès 
au  7,  de  juin  fous  le  feul  nom  de 
Gautier  évêque  ,  fans  ajouter  de  Châ- 
teau-Thierry. Il  fut  enterré  dans  le 
chœur  de  l'églife  cathédrale  ,  aux 
pieds  de  l'évêque  Eudes.  Son  épi-' 
taphe  lui  donnoit  les  qualités  de  vrai 
dodeur  de  la  foi  catholique  ^  ôc 
d'homme  de  Dieu. 

Ce  Collège  des  Bons-Enfans  efi  main-   Orij^ine  6% 
tenant  un  iéminaire  fous  la  diredicn  ^«^'ége  dçs 
des  Prêtres  de  la  miiïion  de  S.  Lazare,  fans*  *  ^"" 
Leur  chapelle  eft  dédiée  à  S.  Firmin. 
Matthieu  de  Vendofme  abbé  de  Saint- 
Denys  affigna  quinze  livres p^r////  de 
revenu  pour  l'entretien  d'un  chape- 
lain ,  fur  la  pif  voté  de  Paris.  S.  Louis 
légua  par  fon  teftam.ent  foixante  livres 
au  collège  des  Bons-Enfans  ;  fon  fils 
le  comee  d'Alençon  donna  au  mçnr.e 


19  2-  Calendrier  Historique 
collège  quarante  fols.    Voyez  S.  Vin- 
cent de  Paul,  au   ip.  Juillet. 

V  I  1 1.     JUIN. 

Paroi/Te  de  Saint  Medard,  évecjue. 
S.  u^dztd.  Il  eft  très  difficile  de  marquer 
au  jufle  l'origine  Se  la  fondation  de 
la  paroifië  de  Saint-Medard.  Elle  eft 
très-anciepné  5  ôc  fondée  par  le  Cha- 
pitre de  Fàbbaye  de  Sainte -Gene- 
viève ,  ôc  dont  les  Religieux  font  les 
Seigneurs  Se  les  préfentateurs.  Elle 
ctoit  peu  confidérable  au  commen- 
cement. En  1 5 86.  l'on  a  aggrandi  cette 
Eglife  de  toute  la  longueur  du  chœur. 
La  chapelle  de  la  communion  a  été 
bâtie  à  neuf  en  i6i$.  comme  elle  eft 
à  préfent, 

IX.    JUIN. 


Dédicace    de    tégUfe    paroifîîale    de 
Saint-Laurent,  rani^2p.  Y  oyez  faint 


Dédicace  de 

S.  Laurent ,  *      a 

l'au  Ï429.  Laurent,  lO.  Août. 

Profanation     Profanation  de  Péglife  de  S,  Medard  y 

de i'égiite de  le  27.  Décembre  1561. 

yl^ifti.'  U^^  miniftre  hérétique  nommé  Jean 
'  ?ylalo  ,  ci-devant  prêtre Jiabitué  de  la 
paroiite  de  S.  André  des  arcs ,  prêchant 
en  un  lieu  nommé  le  Patriarche ,  dans 
un  jardin  appelle  laCerifaie  faux  bourg 
S.  Marceau  proche  S,  Medard  ,  s'y 

trouva 


DE  l'Eglise  de  Paris,  i  9  5 
trouva  fi  interrompu  par  k  bruit  des  f .  J^^'** 
cloches  5  qu'il  envoya  quelques-uns 
de  (es  auditeurs  POur  les  faire  cefTer. 
Le  vacarme  fut  n  grand ,  que  l'églife 
deSaint-Medard  fut  profanée.  Gahaf- 
to/i ,  chevalier  du  Guet ,  entra  à  cheval 
dans  TEglife.  G^^^?/?^/?  qui  avoit  déjà 
une  fois  échapé  au  parlement  ,  fut 
condamné  à  être  pendu  pour  avoir 
excité  le  tumulte,  auiïi-bien  queAV^i 
d'argentWm  des  archers  du  Lieutenant 
du  PrevÔL  En  réparation  des  facrilé- 
ges  qui  fe  comm.irent  dans  l'églife  de 
Saint-Medard,  on  fit  une  procefiTion 
folemnelle  du  S.  Sacrement  le  14.  Juin 
de  l'an  1^62. 

Communauté  des   Frêtrcs   Anglais ,     Com*r«- 
Tan  1^87.  "^^'^    /^' 

ues  rarmee  16S4.  Jean  rerret  5  giois ,  Vin 
Thomas  Godent,  Jean  Beraut  ,  Sc^^^i- 
Bonaventure  Giffart  ,  dodeurs  en 
Théologie,  ôc  Edouard  Lutton,  tous 
cccîéfiaftiques  féculiers  natifs  d'An- 
gleterre ,  avoient  obtenu  des  lettres 
patentes  du  Roi  au  mois  de  Février 
pour  établir  à  Paris  ou  dans  les  faux- 
bourgs  une  communauté  d'EccIéfiaf- 
tiques  de  leur  nation ,  pour  y  vivre 
félon  les  ftatuts  qui  leur  feroient  dreiïes 
par  l'Archevêque  de  Paris.  Cet  Arche- 
vêque y  donna  fon  confentcmen.c  te 


1  94  Calendrier HTSTORrQUE 
12.  Septembre  i68y.  &  les  lettres  du 
Roi  furent  enregiiirées  an  parlement 
le  p.  de  Juin  de  Fan  1687. 

X.     J  U  I  N. 

ïQ.  j/^î».       5'^f«r  L^a:;2^r7  évêque  de  Paris  ,  fuc- 

s.la^ndry  cefieur  d'Audebert  fous  le  règne  de 

éve-i'ij    de  Cloyis  IL  Dans  ie  temps  d'une  grande 

*^^^^^^"^'^'*"difette  ce  faint  Evêque  vendit  jufqu'à 

fà  vàiiïelle  &c  (es  meubles  pour  foula^ 

gérla  mifére  publique,  fans  épargner 

les"  vafes  facrés  de  fon  Eglife,  L'Hôtel- 

Dieu  de  Paris  paffe  pour  im  monu-^ 

ment  de  la  piété  &  de  la  charité  de 

faint  Landr^jqui  le  premier  fonda  cette 

maifon  ,   mais   qui  a  été   beaucoup 

augmentée  depuis.  Elle  a  été  bâtie  à 

la  place  même  de  celle  d'Erchinoald 

maire  du  palais  de  France.  S.  Landry 

mourut  l'an  6j5.  Se  fut  enterré  à  Paris  -j 

dans  i'églife  de  S.  Vincent,aujOurd'hui 

S.  Germain-i'Auxerrois. 

Egiifc  ps-     La  paroiffe  dans  la  cité  qui  porte 

s?  Lanary  !  ^"  "^"^  ^^  ^'  Landry  ,  étoit  une  cha- 

on    ignoie  pcllc  oii  cc  faint  Evêque  venoit  faire  ^1 

l'f""^'''.  *^^  fes  prières  proche  la  m^fîfon  où  il  de-    1 

ion  origine.  '        •        A?    n  -rr  •     ,      .        I 

meuroit.  C  elt  une  parôiiie  qui  etOiC 
à  la  nomination  de  Saint  -  Ger-? 
rnain-rAuxerrois.  Maurice  De  Suily  , 
evêque  de  Paris ,  leva  le  corps  de  faine 
Landry  s  l'an  1 171.  (Se  le  mit  dans  une 


DE  l'Eglise  DE  Paris.  X95 
châfle  de  bois  doré ,  où  il  refta  juf-  '°'  •^"*^' 
qu*en  l'an  1408.  que  Pierre  D  Orge- 
inont  auffi  évêque  de  Paris  le  transféra 
dans  une  autre  châlTe  d'argent  Je 
4.  Septembre  de  la  même  année;  ôc 
après  en  avoir  tiré  âtux  ofTemens  pour 
Téglife  paroilTiale  de  S.  Landry  ,  il  fit 
élever  la  nouvelle  châfle  lur  une 
colornne  derrière  le  grand  autel  de 
'l'égliie  de  S.  Germain -TAuxerrois. 
Mais  elle  en  a  été  ôtée  depuis  que 
l'on  a  refait  en  m.arbre  le  grand  autel. 
On  voit  dans  régUCe  de  S.  Landry  le 
tombeau  en  marbre  de  l'habile  8c 
célèbre  fculpteur  Girardon,  mort  le 
premier  de  Décembre  171  J. 

X  L     J  U  I  N, 

Keparationjaite  a  L  image  de  lajainte  Réparation 
Vierge  ,   profanée  ,  rue  des  Roûers  ,  faite  n  l'ima.. 

Tan    1528.  ï  vierge" 

Ilfe  gîifla  fourdement  jufques  dans  profané?^  \ 
Paris  quelques  Luthériens  îconoclaf- ^"e  des  Ro- 
tes,  qui  la  nuit  du  Dimanche  de  la^^^^g^ 
Pentecôte  dernier  jour  de  Mai ,  abba- 
tirent  la  tête  d'une  figure  de  la  Vierge  , 
qui  étoit  dans  le  mur  d'une  miaifon 
de  la  rue  dts  Rofiers ,  qui  fait  le  coin 
de  la  rue  des  Juifs  qui  répond  à  la 
petite  porte  de  S.  Anfoine  :  ils  rom- 
pirent aufii  la  tête  de  l'enfant  qu'elle 

1  ij 


ï  9  6  Calendrier  Historique 
%i,  ]um.  tenoit,  les  jettérent  toutes  deux  der- 
rière des  pierres ,  donnèrent  quelques 
coups  de  poignard  dans  la  robe  de 
ia  figure,  foulèrent  aux  pieds  Se  traî- 
nèrent dans  la  boue  Ton  couvre-chef. 
Les  têtes  furent  trouvées  le  mardi,  ôc 
portées  au  Lieutenant  criminel.  Le 
Roi ,  averti  d'un  tel  facrilège ,  donna 
plu  (leurs  ordres  pour  la  découverte 
êc  là  punition  des  coupables,  avec 
promeile  de  mille  écus  pour  ceux  qui 
les  feroient  trouver.  Il  ordonna  qu^on 
fît  une  image  d'argent ,  de  la  grandeur 
de  celle  qui  avoit  été  profanée ,  6c 
qu'on  préparât  une  grille  de  fer  pour 
tenir  en  sûreté  l'image  nouvelle  après 
qu'il  l'auroit  placée  lui-rnême.  On 
apprit  en  même  temps  qu'en  un  village 
à  quatre  lieues  de  Paris  on  avoit  pris 
deux  hommes  qui  rompoient  une  autre 
image  de  la  Vierge ,  à  la  follicitation 
d'un  berger,  qui  confeiTèrent  qu'ils  en 
avoient  ainfi  mis  en  pièces  plu  (leurs 
autres  ;  &  que  pour  chaque  image 
qu'ils  rompoient ,  on  leur  donnoic 
cent  fous.  Le  Mardi  devant  la  Fête- 
Dieu  9,  de  Juin,  le  redeur  8c  luni- 
verfité  firent  une  procefTion ,  où  afTifîa 
le  clergé  de  Sairit-Gervais  en  chapes, 
avec  les  Religieux  de  Paris  ô:  un 
grand  luminaire,  Trente  jeunes  écQ- 


î>E  l'Egltse  DE  Paris.   19? 

liers  des  meilleurerfamilles,  <Sc autant  ".J^»'^^» 
de  chaque  collège  ,  au  nombre  d'en^ 
viron  cinq  cens  ,  portoienc  chacun 
un  cierge  allumé.  LaprôcelTicn  partit 
dQS  Mathurins ,  Se  fc  rendit  à  la  rue 
des  Rofiers ,  où  elle  s'arrêta  à  un  autel 
drefle  devant  l'image.  Chacun  y  fit 
préfentdefon  cierge.  Onallade-là  à 
Sainte-Catherine  du  Val,  où  l'en  chan- 
ta unemeiTefolemnelle,  accompagnée 
de  prédication.  Mais  la  cérémonie 
la  plus  éclatante  qui  fe  fit  pour  cette 
réparation,  fut  celle  du  11.  de  Juin 
jour  de  la  fête-Dieu.  Le  parlement 
fe  rendit  à  cheval  à  Sainte- Catherine 
du  Val  des  écoliers,  &  attendit  en 
ce  lieu  l'arrivée  du  Roi.  Il  y  eut  quel-  - 
ques  différends  au  fujet  du  pas  dans 
la  marche  de  la  proceffion  qui  fuc 
réglée  par  le  Roi  même.  François  I. 
arriva  un  peu  avant  onze  heures  à 
Sainte-Catherine ,  Ôc  TEvêque  de  Paris 
chanta  la  mefle  folemnelle.  Après  la 
3neffe,  laprocefTion  compofée  detouc 
le  clergé  de  Paris ,  de  plufieurs  évê- 
ques  ôi  abbés  ,  d'un  grand  nombre 
de  princes  Se  feigneurs ,  du  parlement 
&  de  la  ville ,  ce  qui  formoit  un 
nombreux  cortège ,  arriva  à  la.riiedcs*  . 
Rofiers ,  par  la  grande  rue  S.  Antoine.* 
Le  Roi  avoit  fait  faire  un  pilier  de  pierre 

1  iij 


î  9  8  Calendrier  Historique 
XI.  ]um,  avec  une  place  grillée  deftinée  à  rece- 
voir l'image  d'argent.  L'Evêque   de 
Lifieiix  pola  cette  image  fur  une  efpé- 
ce  d'airtel  qui  étoit  à  côté  ;  <Sc  le  Roi 
fe  mit  à  genoux  avec  toute  l'alTemblée  : 
alors  \qs  muficiens  de  fa  chapelle  chan- 
tèrent l'antienne  Ave ,  Regina  cœlorurriy 
Se  TEvêque  de  Lifieux  dit  une  oraifon. 
Enfuite  le  Roi  ôta  l'ancienne  image, 
Se  mie  la  nouvelle  à  fa  place ,  la  baifa , 
&  ferma  la  grille  de  fer  Iqs  larmes  aux 
yeux,  ût  fa  prière,  Se  s'en  retourna 
enfuite.  Les  Minimes  de  Migeon  vin- 
rent en   proceffion  à  cette  nouvelle 
image  le  Mardi    i6.  de  Juin,  Se  le 
lendemain  hs  Quinze- Vingts  ;  ils  aiîîf- 
térent  à  la  mefTe  à  S.  Gervais.  L'image 
d'argent  que  François  L  pofa,  fut  déro- 
bée en  l'an  15*45.  Se  on  en  mit  une 
autre  qui  n'étoit  que  de  bois  ;  mais 
celle-ci  fut  encore  brifée  par  les  héré- 
tiques en  l'an  15 5; T.  Se  TEvêque  de 
Pari^    en   pofa    folemnellement   une 
autre  qui  étoit  de  marbre. 

X  I  L     JUIN. 

11.  Juin.       Premier  départ  de  S.  Louis  pour  la 

Premier  cj-oi fade,  Tan  124.8. 

s.  wspot     Le  12.  de  Juin  ,  qui  étoit  un  Ven- 

^a croifVie , dredi  d'après  la  Pentecôte,  S.  Louis 

l'an  I  z-i-S.  ^11^  ^  Saint-Denys  où  le  légat  lui  don- 


DE  l'Eglise  de  Parts,    i  9  9 

na  les  marqurs  de  Ton  pèlerinage  pour  n.  Jf-^»» 
h  Terre-fM'.ce,  c'eft-à-dire ,  refcharpe 
&  le  bourJor. ,  avec  Toriflâme.  Saine 
Louis  revint  le  mèine  ionr  à  Paris ,  3c 
alla  nud*  pieds  enrendre  la  mefTe  à 
Notre-Dame  ôc  à  l'abbaye  de  Saine- 
Antoine  des  champs  ,  accompagné 
des  proceflions  de  la  ville  j  âc  d'une 
grande  foule  de  peuple  :  ayant  recom- 
mandé le  fuccès  de  Ton  voyage  aux 
Religieux  ,  il  monta  à  cheval  pour 
aller  à  Corbeil.  La  reine  Blanche  fa 
mère  l'accompagna  jufqu'à  Clugny  : 
la  jeune  reine  Marguerite  fon  époufe 
fit  tout  le  voyage  d'outremer  avec 
lui.  Mais  cette  croifade  fut  maiheu- 
reufe  pour  faint  Louis. 

XIV.    JUIN. 

D/part  du  roi  Louis  VIL  pour  la   14.  j«;». 
Terre-fainte  ,  l'an  1147.  Départ  de 

La  croiiade  avoit  ete  prechee  des  pour  ucroi- 
Tan  114J.  mais  le  Roi  ne  partit  de  ^^^^^  j    ^'^^ 
Saint-Denys  ,  après  y  avoir  pris  toutes  ^  ^  ^  ''  * 
les  marques  de  fon  pèlerinage ,  que 
le  Samedi  d'après  la  Pentecôte ,  le  14. 
de  Juin  de  l'an  1147.   &  ne  fut  de 
retour  de  cette  croifade*  qui  eut  un 
fort  mauvais  fuccès ,  qu'en  1 14p.  plus 
de  deux  ans  après. 

I  iv 


2  0O  CALENDKîEKHlSTOUfQyE 
1 4.  Juin,       Procelfion  folemnelle  à  Sainte  Me  dard , 
is.MeJard,!  an  i%ti,  al  occalicn  de  la  prorana- 
l'an  ifÉ-î.  tion  de  Cette églife  parles  proteÛans, 

l'an  I  j6i.  Voyez  S,  Medard  au  8.  de 

ce  mois. 

XV.    JU  I  N, 

if.j«w.     Jitahî'ifftment  des  ReVgteufes  de  Fontê^ 
Religieuses 'i;r^^/^,  noiTimées  Filles-Dïeii  à  Paris 
Yrau'/r pt ^"«^  Saint-Denys,^  Tan  149$; 
iis,ou  Filles-     Guillaume ,  évêque  de  Paris ,  ayant 
?^^cn  s"^c<^^verti  par  fcs  prédications  patheti- 
rân  i49f.'9ties  pîufieurs  ûlles  débauchées  ,  les 
railembla  dans  un  monsflére  ,   bâti 
fous  le  titre   de  Filles- Dieu,  Ce  fut 
d'abord  un  hôpital  pour  ces  pauvres    , 
filles  Se  femmes ,  qui  fut  bâti  'en  Ja 
cenfive  de  S.  Lazare  fur  la  terre  d'un 
bourgeois  de  Paris ,  nommé  Guiliau-  i 
me  Barbette.  Vers   Tan    1230  ,   on 
leur  permit  d'avoir  un  cimetière,  âts 
fonts  baptifmaux  ,  &  deux  cloches  , 
chacune  tout  au  plus  du    poids  de 
cent  livres,  Se  de  faire  des  procefîîons 
quand  elles  le  jugeroient  à  propos.  Le 
roi  faint  Louis  doit  être  regardé  com- 
me  le   fondateur  de    ce  monadcre  , 
puifqu'il  ordonna  qu'elles  feroient  au 
nombre  de  deux  cens ,  &  leur  affigna 
fur  fon  trefor  une  rente  de  quatre  cens 
livres,  qui  étoit  confidérable  alors. 


DE  L^EgLTSE  de  VAKïSé  lO  I 
Cette  coir.munauté  dans  le  fiécle  fiii*  u- J«/». 
vant  fut  réduite  à  moins  de  la  moitié  : 
l'an  1280.  lapefîe  emporta  une  partie 
de  ces  Religieufes ,  qui  furent  réduites 
à  foixante.  Le  roi  Jean  dans  la  fuite  fixa 
leur  nombre  à  cent.  A  caufe  des  guerres 
dts  Anglois  fous  le  règne  de  Char- 
les V.  ces  Religieufes  furent  obligées 
de  quitter  leur  première  maifon  qui  fut 
rafée ,  &  de  fe  retirer  au  dedans  de  la 
ville ,  au  lieu  où  elles  font  aujourd'hui 
rue  Saint-Denys.  C  etoit  ancienne* 
ment  un  hôpital  du  nom  de  Ste  Ma- 
deleine ,  auiïi  appelle  Maifon-Dieu , 
fondé  par  Imbert  de  Lions ,  bourgeois 
de  Paris.  Cet  hôpital  étoit  deftiné 
pour  recevoir  les  pauvres  femmes 
mendiantes  qui  pafleroient  à  Paris. 
Elles  y  logeoient  une  nuit,  ôc  étoient 
congédiées  le  lendemain  matin  avec 
un  pain  Se  un  denier.  Lqs  Filles- 
Dieu  bâtirent  donc  en  ce  lieu  dts 
lieux  réguliers ,  fépares  de  la  falle  de 
l'hôpital.  Elles  chantoient  les  divins 
offices,  comme  les  autres  Religieufes; 
êc  quelques  Sœurs  converfes  avoient  le 
foin  des  pauvres  femmes  qui  y  étoienc 
reçues  à  l'ordinaire.  Dans  la  fuite  cette 
maifon  dépérit  faute  d'œconomie ,  le 
fervice  divin  ne  s'y  faifoit  plus;  de 
telle  forte  que  le  roi  Charlc^  VIIL 

I  V 


loi  Calendrier  Historique 
î;.  jnm,  de  l'avis  de  Ton  confeil ,  la  donna  aux 
Religieufes   réformées  de  Tordre  de 
Font-évrault,  donc  la  princefTe  Marie 
d'Orléans  fa  parente  fe  trouvoic  pour- 
lors  abbelTe.   Jean  Simon  évêque  de 
Paris  ayant  donné  Ton  confencement, 
l'Archevêque  de  Bourges ,  que  le  pape 
Sixte  IV.  avoic  délégué  à  cet  effet , 
nomma  Tes  agens  ,  qui  introduifirent 
le  15*.  de  Juin  de  l'an  149  j.  huit  Reli- 
gieufes 6c  fept  Religieux  de  l'ordre  de 
Font-évrault  dans  la  maifon  dos  Filles- 
Dieu.  Depuis  ce  temps  cette  maifon 
eft  demeurée  unie  à  l'ordre  de 'Font- 
évrault  fondé  par  Robert  d'Arbriffelles 
Tan  iii^.   La    première  Prieure  du 
.    monaftére  dç.s  Filles-Dieu  de  Paris  > 
depuis  leur  union  à  Font-évrau!t,  fut 
Jeanne  Turquain,  religieufe  de  Fon- 
taine, du  même  ordre ,  proche  Meaux» 
L'année  fuivante  14^6.  on  commença 
le  bâtiment  de  YégW^Q  qui  e(î  encore 
aujourd'hui.    Elle  fut   achevée    l'an 
i5'o8.  &  dédiée  la  même  année  par 
Tévêque  de  Paris  Eftienne  Poncher. 
La  communauté   eft   à   préfent    au 
nombre  d'environ  quarante  Religieu- 
fes fans  \qs  converfes.  Deux  Religieux 
de  Font-évrault  5  nommés  par  l'Ab- 
beffe  générale  de  l'Ordre  ,  font  \ts, 
Diredeursde  cette  maifon.  L'an  1581. 


DE  l'Egxîse  DE  Paris,    203 

Pierre  de  Gondy,  évêque  de  Paris,  unie 
la  chapelle  de  rhôpital  à  Téglife  des 
Religieufes. 

XV  1 1  L    JUIN: 

Sainte  Marine,  l'an  1228.  n.'Suin, 

L'ée^lifede  Sainte-Marine  fut  bâtie  ,^'';^^'^  ^^ 

'-',,  r»      j  I      y^     •  1    S:e  Alarme , 

avançai  an  1228.  du  temj3s  de  Cjuii-Paa  1228. 
laume  III.  évêque  de  Paris.  C'efî  la 
paroiflè  de  TArchevêché.  Elle  eft  à 
la  nomination  de  l'Archevêque.  Elle 
eil  placée  dans  la  cité ,  rue  S.  Pierre 
aux  bœufs,  cul-de-fac  de  Sainte-Ma- 
rine. L'OfSciaiy  marie  celles  qui  onc 
manqué. 

XIX,     JUIN. 

Tranflat'ion  des  reliques   de  fainte  ^9-  .te. 
Honorine,  vierge  &  martyre,  le  19.  dT'ste^Ho*^ 

Juin   de  l'an    1082.  norine,l'aa 

Saint  Anfelme,  abbé  du  Bec,  <Sc^°^^* 
depuis  archevêque  de    Cantorbery  , 
aflifta  àcette  tranflation.  Y ojtz  fainte 
Honorine  ,  au  27.  Février. 

Saints  Gervais   &    Protaif    frères  ,   Hôpital  de 
martyrifés  à  Milan  durant  la  perfécu- f»âiwi7iV 
tion  de  l'empereur  Néron  au  premier 
fiécle. 

L'an  1171.  fut  fondé  Thôpital  de 
S.  Gervais.  Le  pape  Alexandre  IIL 
confirma  cet  établiffement  par  la  bulle 

I  vj 


104  Calendrier.  Historique 
'^f.  Ju^n.  ^g  j  j^p^  (2e  furent  des  Frères  qui  deiler- 
virent  d'abord  cet  hôpital.  Foulques  IL 
évêque  de  Paris  y  introduifît  quatre 
Reiigieufes  l'an  1300.  Le  cardinal  de 
Gondy    évêque  de   Paris    fupprima 
entièrement  les  Frères  l'an  1608°.  ôt 
confia  îe  gouvernement  de  cette  mai- 
fon  aux  Reiigieufes   de  l'Ordre   de 
S.  Auguflin  ;  elles  y  étoient  déjà  alors 
au  nombre  de  quatorze  Tan   16 5" y* 
Elles  achetèrent  l'hôtel  d'O  ,   vieille 
rue  du  Temple  ,  <Sc  y  furent  transférées 
pour   y  vivre  régulièrement ,    ôc    j 
continuer  rhofpitalité.  Leur  première 
chapelle  Ôc   demeure  fe  voit  encore 
aujourd'hui  rue  de  la  Tixeranderie. 
Elle  fut  dédiée  l'an  ii^i.  par  Guillau- 
me évêque  d'Evreux  ,  en  l'honneur 
de  fainte  Anaftafie  veuve  &  martyre. 
On  y  voit  la  repréfentation  d'un  an- 
cien hofpitalier  de   cette  maifon  ,   à 
genoux  aux  pieds  d'un  Crucifix ,  fur 
la  muraille  de  la  chapelle. 
Orioine      Pierre  Lombard ,  èvêquc  de  Paris , 
des  parSiflcs  érigea  en  paroiffe  l'églife  de  5.  Jean 
de  s.  Ger  ^^  Qréve  ,  ainfi  nommée  du  lieu  de  & 
Véo!  &  de  fituation  fur  le  bord  de  la  Seine.   Il 
s.  Jean  en  jugea  à  propos  de  partager  en  deux 
Vil!  ^''"  pour  cela  la  paroiiTe  de  S.  Gervais. 
Voyez  le  24.  de  ce  mois ,  S.  Jean  en 
Grève, 


CE  l'Eglise  de  Paris.    2  o  j 

Véglïfe  de  S,  Gervats  eft  l'une  des  T<),Juhfè 
plus  anciennes  de  Paris,  puifau'il  en 
efl  fait  mention  dans  la  vie  de  faint 
Germain  évêcjue  de  Paris  écrite  par 
Fortnnac  auteur  du  vi.  fiécle.  Eile 
fut  bâtie  d'abord  vers  l'an  560.  Se 
fut  dédiée  aux  faims  Martyrs  Gervais 
êc  Protais.  L  eglife  telle  qu'on  la  voit 
aujourd'hui,  efï  des  mieux  bâties.  La 
chapelle  de  la  Vierge  pafle  pour  belle, 
&  edeftimée  comme  un  chef-d'oeuvre. 
Dans  cette  paroiiTe  on  ne  fouffre  point 
que  perfonne  foit  enterré  dans  l'enclos 
de  cette  chapelle  ;  de  peur  qu'en 
ébranlant  les  fondemens,  on  ne  ruine 
ce  bel  ouvrage.  Le  modèle  du  portail 
fert  de  retable  à  l'autel  de  cette  chapelle 
de  la  Vierge  ;  il  efl:  racourci  par  pied. 
Ce  contretable  eft  de  bois  ,  fait  par 
Antoine  De  Hanci.  Le  tableau  du 
maître-autel  efl  peint  par  Varin.  Le 
portail  a  été  commencé  en  i6op.  Se 
eft  regardé  comme  un  chef-d'œuvre 
de  l'art  par  les  plus  habiles  architedles. 
Il  eft  compofé  des  trois  ordres  Grecs 
l'un  fur  Tautre  ;  le  Dorique ,  l'Ionique 
Se  le  Corinthien  ,  dont  toutes  les 
proportions  font  régulièrement  obfer- 
vées.  Les  deux  premiers  ordres  font 
chacun  de  huit  colomnes,  &  le  troi- 
fiéme  de  quatre  feulement.  Ce  portail 


2o6  Calendrier. HiSTepuQUE 
ï9'  J«^».  ^  vingt-fix  toifes  de  haut.  Jacques  De 
Brode,  Tun  des  plus  habiles  architec- 
tes de  Ton  temps,en  a  donné  le  deflein  ; 
&  Monart  l'a  exécuté.  Les  figures 
hautes  font  de  Guilain,  &  les  bades 
de  Boudin.  Les  portes  font  Ci  bien 
faites  Se  fi  bien  fufpendues ,  que  même 
dans  le  milieu  elles  ne  fe  joignent  pas 
moins  aujourd'hui  que  le  premier  jour. 
C'ed  l'ouvrage  du  nommé  De  Hanci. 
Le  roi  Louis  XI  H.  mit  la  première 
pierre  à  ce  magnifique  portail ,  à  la 
prière  de  l'intendant  de  Tes  bâtimens , 
de  Fourcy  ,  6c  des  marguilliers  de 
,   ^  cette  églife.    Ce  portail  doit  être  re- 

gardé comme  le  plus  beau  morceau 
d'architedure  qu'il  y  ait  en  France, 
s.jeanea      L'églifc  de  Saint-Gcrvais  ne  pou* 
Grève ,  a:cie  yaj^l;  pj^^g  contcuir  Ic  grand  nombre 
vais,'  énV*^^^  paroiffiens  qui  s'augmentoient  de 
en    paroirrejour  en  jour,  fut  obligée  d'ériger  en 
^'^^'"''•paroiiTe  l'an   1212.    la  chapelle  de 
S,  Jean  en  Grève  ,  qui   n'étoit  qu'une 
fuccurfale  ou  aide  de  S.  Gervais  :  mais 
l'éredion  de  la  nouvelle  paroifTe  de 
Saint-Jean    ne  put   fe  faire    qu'aux 
dépens  du   curé  de  Saint -Gervais, 
avec  le  confentement  de  l'abbé  du 
Bec,  du  prieur  de  Meulent,  &  de 
leurs  communautés ,  comme  patrons 
•de  la  .cure  de  Saint- Gervais.  Ce  drôic 


D£  l'Eglise  de  Paris.  207 
de  patronage  de  l'abbaye  du  Bec  &  19- J^^'^^» 
du  prieuré  de  Saint-Nigaife  de  Meu- 
lent  venoit  à  ces  monadéres  des 
Comtes  de  Meulent ,  feigneurs  d'un 
fief  appelle  encore  aujourd'hui  le 
monceau  ou  le  fré  Saint-Gervais ,  fon- 
dateurs du  prieuré  de  Saint-Nigaife , 
membre  dépendant  de  l'abbaye  du 
Bec  en  Normandie.  L'évêque  de  Paris 
Pierre  Lombard  partagea  le  plus  éga- 
lement qu'il  put  le  terrain  ôc  îespolTef- 
fions  de  l'églife  de  Saint- Gervais.  Il 
voulut  que  le  curé  de  Saint-Gervais 
garda  fe  maifon  contigue  à  fon  églife , 
&  qu'en  ligne  de  reconnoidance  6c  de 
dérivation  le  curé  de  Saint- Jean  fût 
déformais  obligé  à  quelques-unes  des 
anciennes  charges  de  celui  de  Saint- 
Gervais.  A  ce  rang  ilmet  i'obligauon 
de  donner  cinquante  fols  parifis  ôc 
trois  feptiers  du  meilleur  froment  à 
l'églife  de  Paris ,  lorfqu'elle  ira  le  jour 
de  S.  Gervais  célébrer  tierce ,  la  grand- 
meffe  ôc  fexte  à  Téglife  des  SS.  Gervais 
ôc  Prota's  ;  de  plus  le  jour  de  S.  Marc , 
de  fe  trouver  à  la  rue  de  la  Morteilerie , 
ôc  d'y  encenfer  ,  à  deux  encenfoirs  ? 
la  croix  ôc  le  chapitre  de  Notre-Da- 
me à  leur  palTage  pour  aller  en  pro- 
ceffion  à  S.  Paul  des  champs  ;  enfin 
de  donner  un  ou  deux  des  chapelaîiis 


2o8  Calendrier  Historique 
ï^.  Juin,  de  s.  Jean  ,  pour  porter  la  relique  de 
la  fainte  Vierge  le  lundi  des  rogations, 
jour  auquel  le  chapitre  de  Notre-Da- 
me va  proceffioneliement  à  Mont- 
martre. L'évêque  ajoute ,  que  tous  les 
ans ,  au  jour  des  morts  ,  le  curé  de 
S.  Jean  fera  obligé  d'aller  en  procef- 
fion  au  cimetière  de  la  paroiffe  Saint- 
Gervais, 

XXL     JUIN.      , 

11.  juin.       Saint  Leufroi,  abbé. 

ssVLeufrof,     ^^"^  ^^  régne  de  Charles  III.  dît 
Ouëii,  Tu- le  Simple,   mr  la  fin    du  neuvième 
AgoL'   f  ^^éck ,  les  Religieux  de  la  Croix  Saint- 
apporcées  l  Lcufroi ,  au  diocéfc  d'Evreux,  appor- 
raris,ix.fié- térent  à  Paris  les  reliques  de  S.  Leufroi 
fciCnfe!°^^ur  premier  abbé,  celles  de  S.  Ouën 
archevêque  de  Rouen ,  de  S.  Turiafve 
évêque  en  Bretagne ,  &  de  S.  Agofroî 
frère  de  faint  Leufroi.  Ils  dépoférenc 
ces  faintes  reliques   dans  l'abbaye  de 
S.  Germain  des  prés  pour  les  garantir 
de  la  fureur  des  Normans.  Lorfque 
les  moines  de  l'abbaye  de  la  Croix 
Saint-Leufroi  s'en  retournèrent  à  leur 
monaflére,  qui  eft  fitué  fur  le  terri- 
toire de  Madric  fur  TEure  ,  ils  laifle- 
rent  à  l'églife  de  S.  Germain  des  prés 
les  reliques  de  faint  Leufroi  Se  de  faint 
Turiafve  ,  en  reconnroiffance  de  la 


i 


DE  l'Egltse  de  Paris.    109 

retraite  qu'on  avoit  bien  voulu  leur  aI'J«/^ 
donner  clans  cette  abbaye.  Les  reli- 
ques de  S.  Leufroi  furent  gardées  d'a- 
bord dans  une  chapelle  ou  oratoire, 
qui  ctoit  une  aide  de  S.  Germain  TAu- 
xerrois ,  &  qui  fubfilloit encore  au  der- 
iner  fiécle  proche  du  grand  châtelet , 
mais  qui  ne  fubfifte  plus  depuis  l'an 
2584.  qu'elle  a  été  démolie.  Ce  Sainr 
eft  encore  aujourd'hui  le  patron  de  la 
chapelle  de  la  prifon  du  grand  châtelet. 
En  Tan  1222.  les  reliques  de  ce  S.  Abbé 
étoient  dans  l'églife  de  S.  Germain 
des  prés  ;  8c  l'abbé  Gautier  en  fit  faire 
cette  année  la  tranfîation  dans  une 
châlTe  neuve  de  bois  couverte  de  lames 
chargent ,  par  Gui  évêque  de  Carcai^ 
fone.  L'abbé  de  la  Croix  S.  Leufroi 
s'étant  trouvé  à  cette  cérémonie  ,  ob- 
tint un  olTement  d'un  bras  du  Saint, 
&  l'emporta  dans  fon  abbaye ,  après 
ravoir  faitenchâiïer  dans  un  reliquaire 
d'argent.  On  accorda  auffi  une  côte 
du  même  Saint  à  Téglife  paroiffiale 
^e  Surefne  à  deux  lieues  de  Paris  ,  pf,r^"ae  il 
où  faint  Leufroi  eft  honoré  depuis  ceparoi/îè  de 
remps-là  comme  patron  titulaire.        Surefne. 

X  X  I  L     JUIN.  "•  ^'"'^^ 

Mort    cîe 

Mort  de  Simon  de  Bîicy ,  évêque  de  1^"'''"  .  "î^ 

•n      •        1}  -^  '  i  Bucy ,    éve- 

X'ans,  lan   1304.  çuedeParls, 

l'ail  1304. 


1 1  o  Calendrier  HisTôRiQyfî 
^t.  Juin.  Simon  de  Bucy  après  avoir  fage- 
ment  gouverné  cette  églife  refpace  de 
quatorze  ans,  mourut  le  22.  de  Juin 
de  l'an  1304.  Il  eft  mis  au  nombre 
des  bienfaiteurs  de  la  Cathédrale,  à 
laquelle  il  donna  quarante  livres  tour- 
nois de  rente  amortie  qu'il  avoit  ac- 
quife  dans  la  prévôté  de  Montmo- 
rency. Il  légua  auiïi  par  teflament  » 
pour  la  fondation  de  fon  anniverfaire, 
la  terre  de  Graveline  ,  qu'il  avoit 
achetée  de  Gazon  évêque  de  Laon» 
Il  fît  encore  quantité  d'autres  legs  en 
faveur ,  foit  des  chanoines  de  S.  Denys- 
du-Pas.  foit  de  ceux  de  S.  Jean-!e- 
Rond ,  de  l'Hôtel  -  Dieu  ,  des  mar- 
guilliers ,  tant  clercs  que  laïques  de 
Notre-Dame  ,  Se  enfin  d'autres  parti- 
culiers. Tous  ces  dons  font  voir  que 
cet  Evêque  avoit  fçu,  par  fon  œco^ 
nomie ,  augmenter  de  beaucoup  fon 
temporel.  Il  rebâtit  à  grands  frais  la 
plupart  de  ks  maifons  à  la  ville  &  à  la 
campagne.  Il  eft  dit  en  particulier 
qu'il  conftruifit  la  grande  fale  de  Tévê- 
ché.  C'eft  la  même  qui  fubfifte  encore , 
Se  qui  fait  une  cks  principales  beautés 
de  ce  palais.  Il  fut  enterré  dans  la 
chapelle  qu'il  avoit  lui-même  ornée 
ôc  confacrée  fous  le  nom  de  S.  Rigo 
bert. 


j 


i3E  l'Eglise  de  Paris.   1 1 1 

XX  î  IL      JUIN,  Mort    de 

Geneviève 

Mort  de  Geneviève  Boucjîtet  ,  réior-  Bouquet    , 
matrice  de  l'Hôtel-Dieu ,  l'an  ^66$.'^'^^^ 
Voyez,  au  2<:>  Juillet,  Dieu,    Ta» 

•i66f. 

X  J\:  /  K     JUIN. 

Départ   de  ThUip^e-Augufte  pour  la     Départie 
croifade,  l'an  iioo.  .       Philippe  au- 

n»  •  !  •  A  n  •  •         •     T     ?"^e  pour  la 

rhilipe-Augiilte ,  qui  a  voit  pris  la  croifade  , 
croix  au  mois  de  Janvier,  J'an  iiS8.  ï'an  H9«>. 
dts  mains  de  Guillaume ,  archevêque 
de  Tyr,  ne  partit  cependant  que  le 
24.  de  Juin  de  l'an  iipo.  après  avoir 
été  fe  recommander  à  Dieu  &  aux 
faints  Martyrs  à  Saint-Denys ,  où  il 
reçut  des  mains  de  l'Archevêque  de 
Reims  les  marques  de  Ton  pèlerinage 
de  la  Terre- fa inte  ,  le  bourdon  &  la 
gibecière.  Il  prit  enfuite  delTus  Its 
corps  des  faints  Martyrs  l'orifiame  ou 
étendart ,  &  partit  avec  pour  Vezelai , 
accompagné  de  Richard  ror  d'An- 
gleterre. Il  fut  de  retour  au  bout  de 
deux  ans,  après  un  aflez  mauvais  fuc- 
ces  dans  fes  expéditions. 

Saint  Jean-Bapti/h  eft  le  patron  de    ^'  ^^^^  ^^ 
l'églife  de  Saint- Jean  de  Latran,  Les 
chevaliers  de  Saint  -  Jean  de  Latran 
font  du  même  ordre  que  ceux  du  Tem- 
ple. Ils  font  nommés  Frères  Hofpita* 


2  1 1  CaIêndiiier  MiSTORîQUÊ 
*4.  J«/».  tiers  de  Saint- Jean  en  Jerufalem.  Il  J 
en^a  de  trois  fortes;  i^.  des  nobles, 
qu'on  appelle  Ghevaliefs  de  S.  Jean 
de  Rhodes  ou  de  Malte  >  ils    font 
grands  Commandeurs  3  2°.  les  Che- 
valiers fervans,  ce  font  eux  qui  ont 
\qs  petits  prieurés  ;  enfin  hs  troifiémes 
Chevaliers  font  Prêtres  ,  pour  faire  le 
fervice  divin:ils  ont  \ts  chapelles,  cures 
6c  les  autres  petits  bénéfices  dé  la  colla- 
tion des  Commanderies.  On  n'efl  pas 
certain  de  Tantiquité  de  ce  lieu  bâti 
dans  rUniverfii!é.  Le  plus  ancien  mo- 
nument qu'on  en  trouve,  ell:  un  tom- 
beau de  l'an  1295).  On   appelle  cet 
endroit  S.  Jean  de  Latran  à  latere  ?a^ 
rifimfts  y   c'ed-à-dire  ,  à  côté  &  près 
de   Paris.   Voyez  les  Grands- Maîtres 
de  l'Ordre  de  Malte ,  à  la  fin  de  ce 
livre. 
5.Jean-lc-     L'églife  de  S,  Jean-le-Kond  proche 
ilond.        Notre-Dame  eft  dédiée  à  faint  Jean- 
Baptilie.  C'étoit  le  baptiftére  de  Végli- 
fe  cathédrale.  Elle  ell  très- ancienne. 
Elle  étoit  déjà  bâtie  au  IX.  fiécle. 

Saint  Jean-Baptifie  eft  le  patron  de 
Thôpital  de  Bicelire. 
^  Bicerire  ,      Biccflre  ou  Vinceflre  ,  appelle  da' 
Vzn  1Z04.  nomde  Jean  Wincederévêqueen  An- 
gleterre. Cette  maifon  lui  avoit  appar- 
tenu en  120^.  Le  duc  de  Berri  qui 


DE  l'Eglise  de  Paris,  i  t  ^ 
la  rebâtit  depuis,  la  donna  aux  cha-  x^'Jftm 
Doines  de  Notre-Dame  en  141(5.  Elle 
fut  abandonnée,  âc  devint  enfin  une  re- 
traite à  voleurs.  En  1 6$ 6,  elle  fut  don- 
née à  l'Hôpital-général  ,  &  fert  à  pré- 
fent  de  retraite  aux  pauvres.  L  cglife 
fut  bâtie  (Se  dédiée  (ousIq  nomdefaint 
lean-Baptifle.  Cet  hôpital  eft  une  des 
trois  maifons  de  l'Hôpital-général. 

Sam  Jean-Baptifie,  Saint  Jean 

Pierre  Lombard ,  évêque  de  Paris  3  P^^?^"^^^^* 
érigea  en  paroiflê  l'an  1212,  réglifes;"jcan  ca 
ie  S.Jean,  qui  n'étoit  avant  qu'une  ^'^'-"^^  »  ^'*" 
liccurfale  ou  aide  de  la  paroifTe  de*^'^' 
>.    Gervais.    En    1373.  le  cimetière 
jui  étoit  particulier  à  la  paroiflè  de 
>.  ^Jean,  fut  changé  en  marché  tel 
ju'il  efl:  aujourd'hui ,  à  l'occafion  de 
leux  frères  qui  s'y  entretuérent.   Le 
iroit  que  la  paroiflè  de  S.  Jean  s'tù. 
rrogé  d'enrerrer  dans  le    cimetière 
le  S.  Gervais,  ne  lui  vient  que  d'un 
ncien  ufage  ou  coutume  qui  a  pafle  en 
Toit,  quoique  dépendant  de  Saint- 
jervais  i  Se  ce  droit  a  été  confervé 

l'églife  de  Saint- Jean  par  ks  arrêts 
Li  parlement  de  1J63. 1^85.  ôc  1  J87, 
/éghfe  de  S.  Jeaii  en  Grève  efî  d'un 
oût  gothique;  elle  fut  bârie  en  132^, 

Ile  qu'elle  ed  aujourdliui.  Galeran 
:nite  de  Meulent  tranfporu  au  mof 


2  14  Calendrier  HisTORiCLUS 
;  s.i.Juin.  naftére  du  Bec  Se  à  celui  de  S.  Nigaife 
de  Meulent  la  nomination  qu'il  avoit 
des  églifes  de  S.  Gervais  6c  de  S.  Jean , 
l'an   1141.  Cette  ëglife  de  S.  Jean 
efl:  enrichie  de  quantité  de  faintes  reli- 
ques certaines   &    authentiques.   En 
13 12.  l'égîire  de  Saint-Jean  de  Lyon 
envoya  àl'égliie  de  S.  Jean  en  Grève 
à  Paris  un  petit  coffre  d'un  pied  âc 
demi  de  longueur  ou  environ  ,  dans 
lequel  étoient   renfermés  les  os  d'un 
bras  de  faint  Polycarpe ,  quelques  offe- 
mens  de  faint  Irenée  évêque  de  Lyon- 
Se  martyr,  un  bras  de  faint  Juft  aufli 
évêque  de  Lyon  ,  un  bras  de  S.  Ce-, 
faire  évêque  d'Arles ,  un  bras  de  faint 
Philibert  évêque  de  Bourges  ,   &c. 
L'églife  de  S.  Jean  poffede  de  temps 
immémorial  des  reliques  de  S.  Jean- 
Baotifte  ;  mais  on  ne  fçait  ni  d'où , 
ni 'de    quel  temps   on  les  a.   Cette 
églife  reçut  en  1673.    ""^  parcelle 
du  crâne  que  Ton  dit  être  de  S.  Blai^ 
évêque  de  Sebafte.  On  montre  au  m 
à  S.  Jean  en  Grève  une  mitre  dont 
faint  François  de  Sales  s'eflfervi.  Elle 
efl  de  fatin  blanc,  toute  fimple,  un 
peu  ufée  6c  gâtée  ,  ayant  été  pendant 
quelque  temps  fur  la  tête  du  S.  évêque 
dans  fon  tombeau.  Il  y  a  auffi  un  olTe- 
niem  du  fécond  doigt  du  pied  gauche 


DE  l'Eglise  de  Paris.    115 

de  ce  faine  évêque.     Cette  églife   a   ^^*  ^^^^* 
de  ce  Saint  un  fermon  de  rAflbm- 
ptiou    de   la  fainte   Vierge  ,     écrit 
tout  entier   de  fa   main  ,  Se  qu'il  a 
prêché  à    Saint  -  Jean   en  Grève   le 
jour  de  cette  fête.   On  conferve  auflî 
quelque  chofe  de  fon  foye ,  de  fa  chair 
Se  de  fon  fang.  Ce  fang  eft  de  celui 
qu'on  tiroit  à  ce  Saint  lorfqu'il  étoit 
nialadc.  Son  valet  de  chambre  en  por- 
toit  à  Madame  de  Chantai  ,  fonda- 
trice de  la  Vifitation  ,  qui  le  faifoit 
fécher  pour  le  conferver  par  refped, 
On  a  dans  cette  églife  un  quadre  d'ar- 
gent ,  avec  deux  glaces ,  lequel  ren- 
fermée la  protcftation  de  demoifelle 
Louife  de  Chatel ,  veuve  de  M,  Char- 
lemoify  ,  écrite  toute   entière  de  la 
main  de  faint  François  de  Sales.  Ce 
fut  pour  cette  demoifelle  que  ce  faint 
Prélat  compofa  fon  livre  de   Vlntro-^ 
dutiion  à  la  vie  dévote.  On   a  un  ro- 
chet    du  faint  Evêque ,   fon  bonnet 
carré   doublé   de   taffetas  violet.  Ce 
Saint  a  été  béatifié  en  1661.  &  cano^ 
nifé  le  19.  Avril   166^.  M.  Loifel  , 
curé  de  S.  Jean  en  Grève,  ôc  chance- 
lier de  Tèglifede  Paris,  fut  grand  ami 
de  S.  François  de  SdÀQs. 

En  1408.1e  célèbre  Jean  Gerfon, 
chancelier  de  Téglife  Se  de  l'univer- 


lié  Calendrier. Historique 
tjL  luin  fifé  de  Paris  ,  dont  le  nom  de  famille 
ctoit  Jean  Charlier ,  rut  nomme  cure 
de  S.  Jean  en  Grève;  mais  il  ne  gou- 
verna pas  long- temps  cette  paroiflè  : 
car  cinq  ans  après,  c'efi:  -  à-dtre  , 
en  1413.  le  roi  Charles  VI.  l'envoya 
au  concile  général  de  Confiance  en 
qualité  d'ambaiïadeur.  Il  fut  comme 
i^ame  de  ce  concile;  mais  après  fa 
tenue  n'ofant  revenir  en  France ,  où 
le  Duc  de  Bourgogne  étoit  alors  tout- 
puiiïânt,  il  s'exila  lui-même  ;&s'étanc 
déguiféen  pèlerin  ,  il  fe  retira  d'abord 
en  Bavière ,  &  enfuite  à  Lyon  cher 
\^s  Celeftins  dont  fon  irere  étoit 
prieur.  Etant  à  Lyon  en  141 8,  \q% 
Chanoines  de  S.  Paul  de  cette  ville 
le  firent  Prébende  &  Chanoine  hono- 
raire :  il  y  mourut  en  142p.  le  12.  Juil- 
let, âgé  de  66.  ans-,  il  fut  enterré  dans 
i'égiife  de  S.  Paul  de  Lyon.  Il  s'eft 
fait  à  fon  tombeau  un  grand  nombre 
de  miracles. 

Le  30.  Novembre  1724.  içx.t  de 
faint  André ,  le  nouveau  miaître-autel 
de  S.  Jean  en  Grève  fut  béni  par 
M.  le  Cardinal  de  Noailles,  archevê" 
que  de  Paris  ;  mais  la  chapelle  de  la 
communion  de  cette  paroiflè  n'a  été 
bâtie  que  ^\^  ans  après,  c'eft-à-diret 
t\\  1734.  des  deniers  de  AlefïireFelik^ 

Efnaulc^l 


I 


DE  lTglise  de  Paris.    117 

Efiiaulc,  curé  de  cette  églife.  Il  avoic   i^.jumr 
pus  pofTefiïon  de  cette  cure  en  Décem- 
bre 171 2.  &:  mourut  le  premier  Jan- 
vier 1742.  âgé  de  8(5  ans. 

C'efl:  en  mémoire  du  célèbre  mira- 
cle arrivé  en  1290.  fur  la  paroifïe  de 
S.  Jean  en  Grève  ,  rue  ôqs  Jardins  , 
que  l'on  nommiC  aujourd'hui  des  Bil- 
iettes ,  à  l'occafion  de  la  fainte  hoftie 
profanée  par  un  Juif,  qu'eft  établie 
la  pvt'ocefilon  qui  fe  fait  à  S.  Martin 
des  champs  tous  les  ans  le  mardi  de 
Pàque  ,  à  laquelle  afTiftent  les  révé- 
rends Pères  Benedidins  des  Blancs- 
manteaux,  les  révérends  Pères  Carmes 
Billettes,  les  RR.  PP.  Capucins  du 
Marais ,  M.  le  Chapelain  des  Audriet- 
tes ,  Mrs  hs  Prêtres  du  Saint-Efprit ,  ôc 
hs  enfans  de  cet  hôpital  s'y  trou- 
voie^it  autrefois. 

X  X  r  L     JUIN. 

Saint  BaboUin  ,  difciple  de  S.  Colom-  ^s^If^l.^ 
fcan ,  fut  premier  abbé  de  l'abbaye  de  e  o  l  e  i  y , 
S.  Pierre-des-Foffés^  dite  S.  Maur  A'  Z)'^^  ^^ 
proc-iie  rans. 

Saint  Babolein  gouverna  l'abbaye 
des  Foffés  jufqu'à  ce  qu'étant  prêt  de 
mourir  ,  il   choifit  pour  abbé  en  fa 

Elaceunde  Tes  difci pies  nommé  Am- 
roife  5  à  qui  l'on  donne  pour  îucceP 

K 


te 


2iS  Calendrier  Historique 
té,]mn.  feurs  Auftroalde ,  Valderane  ,  Mado- 
bode  &  Odon ,  fous  lequel  les  reliques 
de  faine  Maur,  abbé  de  Giannefeuil 
en  Anjou ,  furent  apportées  au  monaf- 
tére  des  Foffés  ,  qui  en  a  pris  depuis 
le  nom  de  S.  Maur.  Voyez  S,  Maur  y 

1 5.  Janvier. 

XXIX.     JUIN, 

%$,  Juin,  Saint  Pierre  ^faint  Paul  princes  des 
apôtres,  martyrifés  fous  l'empire  de 
Ncron  l'an    13.   de  fon  empire,  de 

-      J.C.77V 

Egiifesfous     II  y  a  à  Paris  plufieurs  églifes  dé- 

s^  Fie^^  '^^diées  en  l'honneur  des  bienheureux 

apôtres  S.  Pierre  ôc  S.  Paul  :  Clovis 

premier  roi  chrétien  fît  bâtir  fous  l'in- 

SainteGe- vocation  de  S,  Pierre  &  de  S,  Paul 

neviévc,yi. /'/^/jp  e^ui  porte  aujourd'hui  le  nom  de 
fainte  Geneviève  ,  au  fixiéme  fiéclco 
Vojtz  fainte  Geneviève  i  3.  Janvier. 

s.  Pierre  de»      Véglife  de  S.  Pierre  des  Arfls  eft  une 

ticle'  ^  '  ^'paroiffe  qui  n'a  rien  de  particuHer  qui 
mérite  d'être  rapporté.  Il  y  en  a  qui 
croient  qu'elle  fut  ainfi  nommée  de 
cette  maladie  épidémique  vulgaire- 
ment appellée  des  Ardens  ;  d'autres 
dérivent  ce  furnom  du  vieux  mot  fran= 
çois  Ars  qui  fignifie  brûlés.  L'ori- 
gine de  cette  églife  eft  du  douzième 
fiécle.  Elle  fut  bâtie  fur  le  terrain  que 


1 


DE  l'Eclîse  de  Paris,   i  19 
renfermoic  le  monaftére  de  S.  Martial ,  19»  J«w» 
dont  faiiite  Aure  étoit  abbeile,  &  qui 
fut  bâci  par  faine  Eloi. 

Léglije  de  S.  Fierre-aux-bœufs  efl:  une    s.  pirne 
paroille  qui  ne  fut  ainfi  nommée  que *'^^    Bœut$. 
parce  qu'elle  étoit  la  paroifie  dts  bou-^"* 
chers  de  la  ville  de  Paris ,  &  à  caufc 
des  figures  de  bœufs  qui  font  au  por- 
tail. Il  Y  3  ^^"^  bulle  du  pape  Inno- 
cent IL  où  il  eft  fait  mention  de  tou- 
tes ces  petites  églifes  dépendantes  du 
prieuré   de   S.  Eloi  :   cette  bulle  eft 
datée  de  Pife  le  10.  àts  Calendes  de 
Mars  de  Tan  1136.  fixiéme  de  fon  pon> 
tificat.  Ainfi  l'églife  de  S.  Pierre-aux- 
boeux  tire  fon  origine  duXIL  fiécîe. 

La  paroille  qui  porte  aujourd'hui  le  Egun?  d€ 
nom  de  S.  Sulpice^  étoit  anciennement -^"""^Suipice 
appellée  de  S.  Pierre,  qui  en  efl  le^";;,^^;^,^. 
premier  patron.  Voyez  au  19.  de  Jan^iéeS.  Piertc. 
yier,  faint  Sulpice, 

XXX.      JUIN. 

Cûmmémoratïon  de  faint  Paul  apôtre,   jo»  J«<«* 
-martyrifé  à  Rome  Tan  67.  de  J.  C. 

La  varoiffe  de  S.  Faul  qui  eft  aujour-    ^  .  .     , 
dhai  une  ûqs  prmcipalcs  de   Pans  ,]aparoiiredc 
étoit  dans  fon  origine  une  chapelle^,  p^ui,  vu. 
que  faint  Eloi  bâtit  au  v  11.  (îécle.  ^^^* 
On   Tappelloit  S,   Faul  des  champs  , 
parce  qu'elle  étoit  hors  la  ville  ;  <Sc  elle 


iio  Calendrier  Historique 
!••  jum,  étoic  jointe  à  un  cimetière  deftiné  aux  • 
Reli^j-ieufes  du  monaftére  de  Ste  Aure , 
que  ce  Saint  avoit  fait  bâtir  à  Paris, 
On  honore  à  S.  Paul  un  faint  Abbé 
pommé  Quintilien,^  fupérieur  des  moi- 
nes qui  gouvernoient   le   monaftére 
dont  fainte  Aure  étoit  abbefle.    Ce 
Saint  fut  inhumé  dans  cette  chapelle 
du  vivant  de  faint  Oiiein.  On  célèbre 
auffi  à  S.  Paul  la  fête  de  fainte  Aure 
le  J.  d'Odobre.  Voyez  le  5.0dobre, 
fainte  Jure. 
E.v.'-.  de   LV;^///^^^5'.F^w/n'aétéén^eeenpa- 
s.Pa^uiJeve-roifTe  qu'après  Tan  1107.  Elle  a  ete 
nueparoiffc^^l^^^l^  fous  Ic  régne  de  Charles  VII. 
'"'      "   Ellefutdédiée  l'an  143 1.  par  Jacques 
du  Châtelier ,  évêque  de  Pans.  C'ecoit 
autrefois  la  paroiiïe  de  nos  Rois ,  lorf- 
qu'ils  faifoient  leur  féjour  au   palais 
de  S.  Paul  &à  celui  des  Tournelles, 
fitués  pour  -  lors  fur   cette  parqiffe, 
Charles   I.   Dauphin  de  France  fut 
baptifé  à  S.  Paul  avec  une  pompe  ôç 
cérémonie    vraiment  royales  ,    l  an 
1268.  le   3.   Décembre.  Cette  cure 
eft  de  la  nomination  de  l'Archevêque 
de  Paris,  comme  doyen  de  S.  Maur 
&  prieur  de  S.  Eloi.  Le  charnier  eft 
•      un  des  plus  grands  &  des  plus  beaux 
qu'il  y  ait  à  Paris.  La  chapelle  de  a 
Gommunion  eft  fort   bpUe,  Nicollç 


2, 


DE  I'Eglise  de  Paris.  22  t 
Gilles,  qui  a  écrit  le  premier  les  An-  ^o.]uln> 
nalesdeFranceA'q'-'ii^^ourutle  10.  de 
Juillet  1J03.,  ell  enterré  à  S.  Paul. 
Robert  Cenalis,  très-fçavant  évêque 
d'Avranches,  mort  en  1560.  eft  en- 
terré dans  le  choeur.  Le  fameux  Fran- 
çois Rabelais  ,  natif  de  Chinon  en 
Lorraine,  &  qui  fut  curé  de  Meudon, 
fut  enterré  dans  le  cimetière  de  Saint- 
Paul  Tan  1553.  Jean  Nicot  Maure 
des  requêtes ,  ambaffadeur  de  France 
en  Portugal ,  d'où  il  apporta  à,  la  reine 
Catherine  de  Medicis  la  fameufe 
plante  nommée  tahac ,  efl  auffi  enterré 
en  cette  églife. 

L      J  U  1  L  L  E  r. 

Sam  Martial  evêque  de  Limoges,  i.  ^uilleu 
apôtre  d'Aquitaine  ,  mourut  au  troi- 
fîéme  fiécle. 

Ce  fut  faintEloi  qui  fit  conffruire  e?^'^^  ^^q 
dans  la  cité  l'églife  de  S.  xMartial  avec  ^^\^l'lf^l 
le  monaflére  ,  au  lieu  où  étoit  aupara- 
vant fa  maifon  :  il  yavoit  trois  cens  Re- 
ligieufes,  dont  fainte  Aure  fut  la  pre- 
mière abbeffe.  L'églife  de  S.  Martial 
étoit  le  chœur  de  l'églife  dt^  Reli- 
gieufes  de  cette  abbaye.  Saint  Eloi 
honora  cette  églife  dts  reliques  de 
faint  Martial,  qu'il  fit  venir  exprès  de 

Kiij 


111  CaiendkterHistokîqite 
t,  Juillet,  Limoges.  La  traniîation  en   fut  fort 
folemnelle,  accompagnée  de  la  déli- 
vrance des  priibnnicrs.  Cette  églife 
^     de  S.  Martial  a  été  réduite  en  paroifîe 
l'an  II 34.  Cette  églife  a  été  dans  la 
fuite  des  temps  divifée  en  deux ,  dont 
la  nef  fous  le  titre  de  faint  Eloi ,  fer  vie 
aux  Benédidins  de  S.  Maur  dts  FoA 
fés  ,  enfuite  aux  Prêtres  féculiers  qui 
leur  furent  fubftitués  l'an  1530.  par 
Jean   Du   Bellay   évêque  de  Paris  ^ 
abbé  dç  S.  Maur  des  Foilés ,  Se  prieur 
EtabiiiTc-^^  S.  Eloi;  ^  enfin  aux  Barnabites, 
ment  des  ré-  qui  l'ont  rebâtie  depuis  leur  établide- 
^ci^i'^iJ^h'-^^^'^  en  ce  lieuTan  163  i.  par  Jear^ 
xes  ,    i'aa"  François  De  Gondy  archevêque   de 
léji.       Paris.  De  l'autre  partie  de  la  même 
églife,  qui  étoit  le  chœur  dts  Reli- 
gieufes ,  on  ea  fit  la  paroifiè  qui  por- 
îoit  le  nom  de  S.  Martial ,  dont  Féglifc 
fut  rebâtie  fous  le  régne  d'Henri  IIL 
en  1 584.  mais  qui  eft  détruite  aujour- 
d'hui, èc  dont  il  ne  relie  que  la  place 
&  le  petit  portail  derrière  i'églife  des 
Barnabites, 
Mémoire      Mémoire   du   jmracle   des  Billettes  ^ 
aesB^^lmes'^'^^  i25)o.  Voycz  k  13.  de  Mai. 

i'aaia9o/  jj        JUILLET. 

a.  Juillet,       ^^  Vtjttatmi  de  lafaïnuVtergey  faite 
*  à  fainte  Elifabctb. 


DE  l*Egltse  de  Paris.    115 

Relmeiifes  de,  la  Vifitation  établies  à  ^'  l"*'^^^^; 
ans  1  an   16 19.  ^  de  u  vifua- 

Le  Cardinal  de  Savoye  avoit  amené  non  a  Paris, 
avec  lui  à  Paris  François  de  Sales ,  ^'^'^  ^   ^^' 
évêque  de  Genève ,  qui  avoit  fondé 
depuis  peu  en  Savoye  un   Ordre  de 
filles  fous  le   nom  de  la  Vifitation  de 
fainte  Marie.  Plufieurs  perfonnes   de 
piété  défirérent  en  avoir  un  femblable 
à   Paris.  On   lui  témoigna  ce  defir. 
A  Tes  ordres  la  vénérable  Mère  Jeanne- 
FrançoifeFremiot  de  Chantai  le  vint 
trouver,  &  amena  avec  elle  le  plus 
de  Religieufes  qu'elle  put.  Elle  arriva 
de  Bourges  à  Paris  avec  trois  Reli- 
gieufes \q6.  Avril  i6ip.  Elles  fepla-    vifitâdoti 
cérent  d'abord  au  fauxbourp[  Se  rue  ^^^  ^"^^  » 

ST  1)  x  1^  .--  rue    S.    Jac- 

.Jacques,  1  an  1623.  avec  la  permif- q„e$,  1613. 
fion   de  Henri  De  Gondy ,  cardinal 
de  Retz,  évêque  de  Paris.   Le  faint 
Evêque  leur  fondateur  y  célébra  la 
première  Melfe ,  &:  y  prêcha.  En  1 628.     vi/iration 
Ja  Merc  Helene-AngeliqueL'Huillicr,  \l^^^  ^j^^^[^^; 
pour- lors  fupérieure  &  bienfaiclrice  7ne,  léTs. 
de  cette  maifon  ,  les  plaça  rue  S.  An- 
toine ,    où  elles   font    aujourd'hui, 
M.  De  Syllery  fit  bâtir  l'églife,  dont 
il  pofa  la  première  pierre  le  3  i.  0<flo- 
bre  1632.  François  Manfart,  fameux  Didicacede 
architecte,  en  a  donné  le  deitein.  Ellercgin^-^dei» 
fut  dédiée  le  14.  Septembre   16^4.^''^'*';°"  • 

K  IV  ne,  16  H- 


2  14  Calendrier  Historiqite 
a.  juillet,  paj-  André  Fremioc   archevêque  de 
Bourges,  fous  le  titre  de  Notre-Damf 
des  Anges, 
vifîtation      On  fonda  encore  à  Paris  une  troi- 
Sre  Marie  ,fiéme  maifon  de  cet  Ordre  en  1660. 
l'Tn  167^9.' d^"s  la  rue  Montorgueil,  doncles  Re- 
ligieufes   furent  tranferécs  en    1673. 
rue  du  Bacq,  fauxbourgS.  Germain. 
Ces  Religieufes  fuivent  la  régie  de 
S.  Augufîin.  Elles  ne  chantent  point, 
ne  récitent  point  le  grand  Office,  ôc 
n'ont  point  \çs  auftérités  des  anciens 
Ordres.  Ce  genre  de  vie  efî  à  la  por- 
tée des  fiiles  les  plus  délicates. 

Dédwtice  de  léglije  des  révérends  Fera 

DécHcace-/^'^"^^'^»  ^^^  ^-  Antoine,  l'aa  1676. 
dp    l'é.ure  Voyez  S,  Imace ,  ^  1 .  Juillet. 

jélirtes ,  rue 

S.   Antoine,  /  / /.      JUlLL^ET. 

l'an  1676. 

^*  Juillet»      Image  de  la  fainte  Vierge  ,  maltraitée 

rue  aux  Oues,  Pan  1418. 
Image  de     Un  foldat  fuiOe  fortant  d'un  cabaret 

îa  Sce    Vier-  ^q  j^  ^^^q  ^ux  OuCS  ,  OÙ  11  avoit  pCtdu 

Tée  rue  aux fo^^  argent  au  jeu,  ie  3.  de  Juillet  de 
Oaes  ,  l'uni'an  1418.  s'empotta  dans  fa  fureur 
^*^^^'  jufqu'à  donner  plufieurs  coups  de 
couteau  à  une  image  de  la  Vierge 
ui  étoic  au  coin  de  cette  nie.  On 
it  qu'il  fortit  du  fang  de  cette  image. 
Le  inalheureux  fut  arrêté  &  puni  ati 


l 


DE  l*Eglise  de  Paris.    225 

même  endroit.  L'image  fut  tranfpor-  j.  juiUs:, 

tée  à  S.  Martin  àQs  champs  :  c'eft  celle 

qui  eft  à  une  des  deux  chapelles  qui 

font  aux  deux  côtés  de  la  grande  porte 

du  chœur  dans  la  nef  de  VéglKe.  On 

Ja  nomme  Notre-Dame  la  miraculeufe. 

Il  s  Y  fait  tous  les  ans  un  concours  de 

dévotion  le  3.  de  Juillet;  ôc  le  foir 

on  brûloir  un  SuiflTe  d'ofier  devant  une 

autre  image  de  la  Vierge ,  placée  au 

même  lieu  où  celle-ci  étoit  auparavant. 

Au  lieu  du  feu  d'artifice  qu'on  tiroit 

à  la  fête  de  la  Vifitation  rue  aux  Oues, 

il  fe  chante  à  préfent  un  falut  folem- 

nel  à  Saint-Leu  ,  qui  efl  la  paroiffe  de 

ce  quartier. 

IV.     JUILLET. 

4.  Juîlhf» 
Mort  de  Louis  De  Beaumont ,  dit  De  ^  ^;^°"  ^® 

1     T^     A        /A  j    D      •        lî  Louis       De 

la  Foret ,  eveque  de  Pans,  1  an  1472.    Beaumonr  , 
Louis  De  Beaumont,  évêque  de  =1^^ OeiaPo- 
Paris ,  mourut  le  4.  de  Juillet  de  l'an  aïpaS 
1472.  âgé  feulement  de  4J    ans.  Il  147-^ 
ordonna  par  fon  tefîament  qu'on  en- 
terrât fon  corps  fous  le  crucifix  à  la 
porte  du  choeur ,  dans  de  la  terre  ap- 
portée exprès  du  cimetière  des  Inno- 
cents. Voyez  Us  Evoques  de  Paris  ,  à 
la  fin  de  ce  livre. 


Kv 


%%6  Calendrier  Historique 
V.    JUILLET, 

s-  Jmllet,       Turlupins  hérétiques  ,  brûlés  à  Paris 

lieritf  7s"' ^'^"    1372. 

brûlés  "Sn      Quelques  hérétiques  nommés  TWr- 
^17^'       htpins  furent  brûlés  à  Paris ,  Tan  1 372. 
Ils  ajoûtoientaux  erreurs  àts  Beguards 
plufieurs  infamies.  Une  femme  entre 
autres,  nommée  Ferronne à! Aubenton f 
native  de  Paris  ,  ayant  été  condam- 
née comme  coupable  de  cette  heréfie, 
fat  brûlée  vive  dans  le  marché  aux 
pourceaux  hors  la  porte  S.  Honoré  9 
le  5.  de  Juillet  de  la  même  année. 
Proceffion      Trocejfion  àe  la.  Châjfe  de  fainte  Ge- 
ie  la  Ghnfieneviéve,  l'an  1725.  à  Toccafion  des 
Gcne^viéve   calamités  pubh'ques.  Cette  procefTion 
ran  1 7^7.  '  fe  fit  avec  les  cérémonies  ordinaires. 

VIIL     JUILLET. 

9.  Juillet,      Mort  dJdam  de  S,ViSÎ9r  ^  le  8.  de 

vSorVi'an  Adam  vivoit  du  temps  de  Richard 
^^77'  de  S.  Vidor.  Adam  étoit  Breton, 
II  Gompofa  quelques  ouvrages ,  auffi- 
feien  quefon  épitaphc  en  quatre  vers, 
que  Ton  voit  dans  le  cloître  de  l'ab- 
baye àtS,  Vidor,  où  il  a  été  entend* 
On  lui  attribue  piufieuis  miracles. 


DE  l'Eglise  de  Paris.     217 

IX.     JUILLET. 

Etahlijfemerjt  des  révérends  Pères  FeulU  9  •  hiUlet, 
Idfis  à  Paris,  rue  S.  Honoré ,  Tan  i  J87.  mentïesrl" 

Voyez,  le  25.   Juillet.  verends  Pe- 

Proceffion  de  la  Châfe  defameGerie^lll^f^^^'^^ 

viéve  ,  l'an    1622.  noré    *    l'an 

On  fit  le  9.  de  Juillet  1622.  une^''^^- 
proceffion  folemnelle  Ôc  générale ,  où  ,  P^^o^emoa 
fut  portée  la  châfle  de  fainte  Gène- deSt^Ge^î-^ 
viéve  avec    toutes    les    cérémonies  ^''éve ,  ran 
accoutumées.  C'étoit   à  caufe  de  la^^^'*' 
guerre ,  de  la  famine  6c  de  la  conta- 
gion qui  étoient  à  Paris  &  dans  le 
royaume. 

X     JUILLET. 

Dédicace  de  Véglife  de  S.  Rûch.  VoyeZ  lo.  ^itlîeu 
au  16.  Août,  ^^t 


XIL     JUILLET. 


s.  Roch. 


Tranjlation  de  plufieurs    reliques  ,  i^.  li*ilUu 
l'an  1444. 

'Plufieurs  faintes  reliques   que  les 
guerres  avoient  fait  tranfporter  ail- 
leurs, furent  rapportées  dans  leurs  égîi-  . 
fes.  Le  corps  de  faint  Cloûd,  gardé  du  "orpT de 
depuis  1 6  ans  dans  i'églife  de  S.  Sym-  ^aintcioud , 
phorien  de  la  cité ,  fut  reporté  le  12.  de^'*"  ^^^^' 
Juillet  de  l'an  1444.  dans  la  collégiale 
de  fon  nom  à  deux^  lieues  de  Paris. 

Kvj 


2z8  CALENDRïBa Historique 

XIIL     JUILLET. 

I  ^ .  Juillet,     Saint  Turiafve  ,  évêque  en  Bretagne 
Saint  Tu- ai^  VIL  fiécie.  Y oy cz  faînt  Leufroii 
£^cie-         au  21.  de  Juin. 

Mort  de  -^^^^  ^^  £'z^^f/  Dtf  ^yj/Z/^  ,  évêqUC  de- 
Eudes  ou  Paris,  Tan  1208. 
OiondeSui-  Eudcs û\s  d'Archarabaud/eigneur  de 
Zpadl,^ran  Sully ,  ôc  frerc  de  Henri  archevêque  d<5 
laoS.  Bourges ,  defcendusi'un  êc  l'autre  des 
Comtes  de  Champagne,  &  parens  du 
Roi  d'Angleterre  d'un  côté ,  &  du  Roj 
de  France  de  l'autre,  fucceda  à  Mau- 
rice de  Sully  dans  le  Siège  épifcopàl 
de  Paris.  11  fut  élevé  à  Paris  ,  appliqué 
aux  faintes  ledures  ,  faifant  l'aumône  3. 
&  pratiqua  \ts  autres  oeuvres  de  piété. 
Dans  un  voyage  qu'il  fut  obligé  de 
faire  à  Rome,  le  pape  Grégoire  VIIL 
&  les  Cardinaux  lui  rendirent  dts. 
honneurs  extraordinaires.  Avant  que 
d'être  évêque  de  Paris  ,  il  étoit  chan- 
tre de  l'églife  de  Bourges.  Il  eut  que^ 
ques  différends  avec  l'abbeffe  deChèl- 
les  de  ce  temps-là ,  au  fujet  de  la  jurif- 
did:ion.  Le  pape  Celellin  IIî.  donna 
gain  de  caufe  à  l'évêque.  Philippe- 
Augufle  lui  envoya  des  fold^ts,  qui 
le  maltraitèrent  avec  tant  d'indignité, 
qu'il  fut  obligé  de  fortir  de  fon  évê- 
ché  à  pied,  privé  de  tous  fes  biens ^ 


DE  lTgusë  de  Paris.   219 

à  caufe  qu'il  obéît  à  la  fentence  d'in-i3- J^»^^'^^ 
terdit  que  le  pape  Innocent  III.  jetra 
fur  tontes  les  églifes  du    royaume  , 
parce  que  ce  Roi  répudia  Ingeburge 
fa    femme    légitime  ,    pour    épouier 
Agnès ,  tille  du  Duc  de  Meranie  &  de 
Bohême.  Ce  prélat  eut  quelques  dif- 
férends avec  ks  chanoines  de  Sainte- 
Geneviève  au  fujet  de  la  paroiiTe  de 
Saint -Ertienne  du  mont;  ce  qui  fut 
réglé  à  Tavantage  des  deux  parties. 
Eudes   de  Sully  ,   évêque  de  Paris,     ^^^,^  ^,, 
mourut  le  13.de  Juillet  de  Tan  1208.^*^?^.^  Je 
après  douze  années  d'épifcopat.  Il  ^^^^.jj^ 
beaucoup  de  droiture  &  de  delmre- 
reflement  dans  la  difiribution  des  bé- 
néfices. Ses  ftatuts  fynodaux  font  les 
plus   anciens    que    nous    ayons    de 
l'Eglife  de  Paris. 

Dédicace  de  l'égUfe  des  Minimes  ou  DéJicacede 
Bons-hommes,   à  Chaillot ,   le   13.1'ég'ire    dci 

_.,,  oT7  or  -J    Minimes  oa 

Juillet    1578.    Voyez  S.  François  de^^^,.i,om- 
F  aide  ,  au  2.  AvriL  mes,àChaii, 

lot   ,     V'ait 

XIV,    JUILLET.  1^78. 

Saint  Bonaventure  y  mort  Tan  1274.  '^^'  >^^^ 
Saint  Bonaventure  ,  Religieux  de  j-^.^^°  g^^^^^ 
rOrdre  des  Mineurs ,  naquit  en  Ita*  vemure,i-a& 
lie  l'an  1221.    Alexandre   De  Halés  ii74'. 
Cordelier  ,  mort  à  Paris  le  21.  Août 
124J.  qui  enfeigna  la  Théologie  à 


î  30  Calendrier  Historique 
ii.Jmllet.  Paris  aux  Cordeiiers,  eut  pour  prin- 
cipal difeiple  le  grand  S.  Bonaven- 
ture  ,  qui  fut  auffi  dodeur  de  Paris 
le  mêrne  jour  que  S.  Thomas  d'Aquin , 
avec  lequel  il  contrada  une  fainte 
amitié.  Saint  Bonaventure  enfeignoic 
la  Théologie  à  Paris  ,  lorfqu'on  le 
choifît  pour  le  huitième  Miniftre  gé- 
néral de  Ton  Ordre ,  à  Vàge  de  trente- 
cinq  ans  ,  &  de  fa  profeffion  le  trei- 
zième, en  12 j5.  Saint  Bonaventure 
fut  un  de  ceux  qui  travaillèrent  à 
drefler  la  régie  de  l'abbaye  de  Long- 
champ,  en  1260.  Le  pape  Grégoi- 
re X.  le  fit  cardinal  ôc  évêque  d'Al- 
bani  ,  êc  le  manda  au  concile  de 
Lyon,  où  il  décéda  le  14.  de  Juillet 
de  l'an  1274.  étant  âgé  dé  cinquante- 
trois  ans.  Le  pape  Sixte  IV.  le  ca- 
nonifa  l'an  1482. 
Commu-      Communauté  de  la  fainte  Famille  à 

èeharonne,  Au  mois  de  Mai.  de  Tan  16S6, 
l*aîi  1^89.  Catherine  De  Chanlat,  veuve  du  fieur 
Le  Maire ,  avoit  obtenu  d^s  lettres 
patentes  par  lefquelles  il  loi  étoit 
permis  de  s'établir  avec  tel  nombre 
de  femmes  ou  filles  féculiéres  qu'elle 
jugeroit  à  propos  ,  dans  la  maifon 

Ïu'elle  avoit  acquife    au   bourg   de 
Ibaroniie  ,  pour  y  vivre ,   <Sc  celles 


DE  L'BGti^i  DE  Paris.   1 3  I' 

qui  leur  fuccederoient ,  en  commu-  i4.  Jf*illfîi 
nauté  5  fous  le  nom  de  Séminaire  des 
Filles  féc\iliéres  de  la  fainte  Famille  de 
V  adoration  perpétuelle  du  faim  Sacrement  ^ 
fous  la  direâ:ion  &:  la  dépendance  de 
FOrdinaire  ,  &  fuivant  les  fiatuts  & 
réglemens  qui  leur  feroient  donnés 
par  l'Archevêque  de  Paris  ;  y  recevoir 
&  y  attirer,  autant  qu'il  fe  pourroit , 
de  jeunes  filles  du  village  de  Cha- 
ronne  &  des  autres  lieux  qui  vou- 
droient  y  venir,  &  les  inftruire  gra- 
tuitement d^s  faints  mydéres  de  la 
Religion  catholique  ;  leur  apprendre 
à  lire  >  écrire ,  &  faire  \ts  ouvrages 
conv^enables  à  leur  fexe  &  à  leur  état. 
L'Archevêque  de  Paris  avoit  donné 
fon  confentement  le  15.  de  Mars 
1688.  Après  les  autres  formalités 
néceffaires  ,  le  Parlement  vérifia  les 
leures  patentes  le  14.  de  Juillet  i68p, 
à  condition  que  celles  qui  entreroient 
dans  la  communauté ,  ne  pourroient 
difpofer  de  leurs  biens  à  fon  profit 
au-delà  de  trois  mille  livres  ,  de  y 
payer  des  pen fions  au  deflus  de  ciûq 
cens  livres  par  an. 


23  i  Calendrier  Historique 
XVL    JUILLET. 

16.  Juillet.      Notre-Dame  du  Mont-CarmeL 

de  u  ^^lace       Etabltjjement  des  Carmes  de  la  placê 

Mauben  ,    Maubcrt,  l'an  12^6. 

Tan  i  z  î  6.  £^5  Carmes  de  Paris  tirent  leur  ori- 
gine du  Mont-Carmel  dans  la  Palefti* 
ne*  Saint  Louis  en  amena  ïix  avec 
lui  en  France  :  il  avoit  trouvé  ces 
Religieux  établis  fur  la  montagne  du 
Carmel.  Ces  Religieux  de  l'Ordre  de 
Notre-Dame  du  Mont-Carmel  font  re- 
monter leur  origine  jufqu'au  prophète 
Elie  ,  qu'ils  refpedent  comme  leur 
patriarche.  Saint  Louis  les  établit 
d'abord  à  Paris  hors  la  ville,  l'an  1256. 
fur  le  bord  de  la  Seine  ,  au  lieu  où 
font  aujourd'hui  \ts  Celeftins.  Us  y 
bâtirent  une  chapelle  avec  quelques 
pauvres  cellules  :  on'Ies  appelloit alors 
les  Barrés  ,  à  caufe  de  leur  man- 
teau barré  de  blanc  Se  de  brun ,  qu'ils 
quittèrent  dans  la  fuite  pour  en  pren- 
dre un  blanc.  La  première  maifoa 
qu'ils  occupèrent ,  étoit  dans  la  pa- 
roiffe  S.  Paul  proche  la  Seine,  comme 
nous  venons  de  le  dire.  Mais  \qs  inon- 
dations étoient  fi  grandes  depuis  plu- 
fieurs  années  ,  qu'ils  ne  pouvoient 
^Ibuvent  fortir  de  leurs  cellules  de 
n  alloient  qu'en  bateau  s  leur  maifon 


î>E  L*EôLisE  DE  Paris.  233 
en  étoic  rilinée  en  partie  :  de  pins  ils  i^.  ];ii!l(f, 
étoienr  fort  éloignés  de  PUniverfité, 
où  ils  ne  pouvoient  par  conféquent 
aller  étudier.  Le  Roi  ,  en  confidéra- 
tion  de  leur  fainte  vie,  leur  donna  la 
maifon  du  Lyon  ,  qui  avoit  autrefois 
appartenu  à  Pierre  De  la  Broche  ,  û- 
tuée  rue  &  montagne  Sainte -Gène* 
Tiéve ,  pour  y  bâtir  un  nouveau  ma- 
naftére  de  leur  Ordre,  Se  y  prier  Dieu 
tant  pour  lui  Se  fes  prédéceileurs  3 
que  pour  la  feue  Reine  fa  femme  ^ 
Jeanne  com.tefle  de  Champagne  Se 
reine  de  Navarre.  Les  Carmes  s'y 
établirent ,  &  Tévêque  de  Sagonne 
bénit  leur  nouveau  monaftére  le 
mardi  de  la  Semaine-Sainte  de  Pan- 
née  13  19.  auffi-bien  que  leur  cime- 
tière. 

A  l'endroit  oi\  ces  Religieux  ve* 
noient  de  bâtir  leur  nouveau  monaf- 
tére ,  était  une  ancienne  chapelle  de 
la  Vierge  ,  qui  dépendoit  de  la  Ca- 
thédrale, &  qui  fait  encore  aujourd'hui 
partie  de  l'églife  des  grands  Carmes. 
Ils  bâtirent  une  églife  plus  grande 
avec  le  fecours  des  libéralités  de  la 
reine  Jeanne  d'Evreux  ,  troifiéme 
femme  6c  veuve  du  roi  Charles  IV. 
dit  le  Bel.  Elle  fit  vendre  pour  cela 
tous  fes  joyaux  ,  perles ,  diamans  de 


1 3  4  Calendrier  Historique 

t€.  Juillet, {^  couronne,  émerauvies  ,  fa  couronne 

d'or^  Tes  pierreries,  ôc  la  fleur-de-lys 

d'or   couverte  de  pierreries  ,  qu'elle 

a  voit  eu   à  Tes   noces  ;   outre  cela 

quinze  cens  florins  d'or  qu'elle  donna 

Dédicace  pouf  cc  fujct  à  CCS  Religieux.   Elle 

des^cflmes  vit  cettc  églîk  achcvée  ,    &  aflTifta  à 

de  la  place  la  dédicacc  qui  s'en  fit  le  Dimanche 

Maubert  ,   j^  ^gj.^  ,  o  ^  o  par  Qui  dc  Boulopjne 

cardinal,  en  preience  de  trois  autres 
reines  ,  Blanche  de  Navarre  fille  du 
roi  Phihppe  III.  6c  veuve  de  Phi*" 
lippe  VI.  Jeanne  comreiTe  d'Auver- 
gne &:  de  Boulogne  ,  reine  de  France  5 
Se  Jeanne  de  France  fiiie  du  roi  Jean, 
reine  de  Navarre. 

Blanche  dont  nous  venons  de  par- 
ler ,  veuve  de  Philippe  VL  à  l'imita^ 
tion  de  la  reine  Jeanne  ,  donna  aux 
Carmes  par  teflament  un  reliquaire 
d'or  ,  enrichi  de  pierreries  ,  où  étoit 
enchâiTée  une  partie  d'un  des  clous  de 
notre  Seio^nenr.  Cette  Reine  mourut 
le  j.d'Odobre  de  l'an  1398.  Sitôt 
que  les  Carmes  en  eurent  la  nouvelle  9 
ils  vinrent  à  l'hôtel  où  cette  Reine 
étoit  dëcedée.  Six  d'entr'eux  étoient' 
revêtus  d'ornemens  d'éghfe  ,  Se  tous 
les  autres  avoient  des  cierges  allumés. 
Ils  prirent  la  fainte  relique,  Se  h  por- 
tèrent avec  foiemnité  dans  leur  églife^ 


M 


t>E  l'Egltse  de  Paris.    135 

çn  chantant  un  cantique  exprès.    A  lè,  JuUUr, 
l'entrée  de  rëglife  Girard  évêque  prit 
le  faint  clou ,  Se   le  pofa  fur  l'autel 
principal. 

Mort  de  Pierre  D^Oroemont  >  évêque  ^.  M°^,  ^* 
de  Pans,  1  an  1409.  ^   ^  gemontévè- 

Pierre  D'Orgemont  ,    évêque  de  quede  Paris, 
Paris    depuis    Tan    1384.   avoir  été^'"''  '•^''9* 
transféré  du  Siège  épifcopal  de  Te- 
jouanne  à  celui  de  Paris,  par  l'autori- 
té de  Clément  VIL  *  pape  d'Avignon.  *  Antipape. 
Pierre  étoit  fih  du  chancelier  D'Or- 
gemont,  &  mourut  à  Paris  le  id  Juillet 
de  l'an   1409.  Voyez  les  Evêques  de 
Paris,  à  la  fin  de  ce  livre. 

Dédicace  de  l'églïfe  de  l'hôpital  ^?/ de  l'é^^iife^de 


S»  Efprity  l'an  1503.  l'hôpuai  da 

Quelques  perfonnes  de  piété  ,  tou  ^^"Vf!;^/ 
chees  de  la  milere  ou  ils  voyoïent 
réduits  quantité  de  pauvres  orphelins 
deffituésdetoutrecours,acherérentune 
maifon  Se  une  grange  dans  la  Grève  , 
joignant  l'hôtel  du  Dauphin  ,  en  la  pla- 
ce de  laquelle  efl:  aujourd'hui  l'Hôtel- 
de-ville.  Jean  de  Meullenc  ,  évêque 
de  Paris ,  permit  d'y  bâtir  une  églife 
ou  chapelle  ,  où  il  établit  une  confré- 
rie du  S.  Efprit,  pour  exciter  les  Mé^ 
hs  à  contribuer  de  leurs  aumônes  à  . 
un  ouvrage  fi  digne  de  leur  piété. 
Le  pape  Urbain  V.   qui  fut  élu  la 


i  3  6  Calendrier.  Hisf  ortouê 
ti.  Juillet. tnème  année  à  Avignon  ,  confirma 
cet  écabliflement ,  Se  donna  un  an  8c 
quarante  jours  d'Indulgence  à  ceux 
qui  vifiteroient  le  nouvel  hôpital  ; 
ce  que  renouveilérent  depuis  Tes  fuc- 
cefTeurs  Grégoire  IX.  Se  C'ément  VIL 
Les  adminirtfateurs  en  l'an  1406. 
firent  bâtir  l'églife  qu'on  voit  aujout- 
d'hui.  Elle  fut  bénite  le  4.  Août  par 
Gérard  de  Montaigu ,  évêque  de  Paris, 
Elle  fut  depuis  dédiée folemnellement 
le  1(5.  de  Juillet  1J03.  Cet  hôpital 
s'eft  beaucoup  accru  depuis  par  les 
libéralités  de  plufieurs  particuliers. 
On  n^y  reçoit  que  des  enrans  de  l'un 
Se  de  l'autre  fexe  ,  nés  à  Paris  de  lé- 

fitime  mariage  ,  Se  auffi  baptifés  à 
aris ,  Se  dont  les  pères  Se  les  rneres 
font  décèdes  à  l'Horel-Dieu.  Ils  j 
font  reçus  au  defTous  de  Page  de  neuf 
ans.  Les  bâtards ,  les  étrangers  ,  Se 
les  enfans  trouvés  en  font  exclus.  Par 
lettres  patentes  du  roi  Louis  XIV. 
du  23.  de  Mai  de  l'an  1680.  l'admi- 
niftration  de  cet  hôpital  fut  unie  à 
celle  de  l'Hôpital  général  de  Paris  , 
Se  lesadminillrateurs  de  celui-ci  furent 
chargés  du  gouvernement  de  l'autre. 
La  confrérie  de  Notre-Dame  de  Liefle 
fut  fondée  le  8.  de  Septembre  de 
Tan  141 3.  dans  l'églife  de  l'hôpital 


DE  l*Eglise  de  Paris.    237 

du  Saint-Etprit.  Les  premiers  6c  pria-  16,  JuilUn 
cipaux  bienfaicleurs  furent  le  roi  Char- 
les Vï.  &  Ifabeau  de  Bavière  fa  fem- 
me 5  le  duc  de  Guyenne  leur  fils  aine, 
Jeanne  de  Bourgogne    du.cheiTe  de 
Betfort  ,    6c  Jacques  Du   Chaftelier 
cvêque   de  Paris  ;    6c  par  privilège 
fpécial  il  ell:  défendu  d'ériger  à  Paris 
aucune  autre  confrérie  du  même  nom, 
'  Dédicace  de  Véglife  des  Feuillantines ^  .'^^'^^^^^^^ 
le  1(5.  de  Juillet  Tan  1715).  par  Louis  VeuiiÎLti^-'^^ 
D'IUiers   d'Antragues  ,    évêqae    de""  »    l'aa 
Ledoure.  1719. 

XVIII.     JUILLET. 

Saint  Thomas  (î Aqidn.    A  Paris  on  ^^'ll'l^^'^' 
en  tait  la  rete  en  ce  jour  ;  mais ,  luivant  d'Aciuin. 
le  Romain ,  c'eft  le  7.  de  Mars.  Voyez 
le  7.  Mars.  _ 

XIX,    JUILLET. 

IranflationdeS.  Magloire ,  Tan  13  18.  «^^'  Jullleu 
Voyez  le  24.  d'Odobre  J'-f^AU. 

Saint  Vincent  de  Faut,  lan  looo.  gloire,  l'an 
L'inflitur  des  Miffionnaires  Laza-  ^  ^^^-^ 
rifles  prit  naiffance  au  collège  dts  s.  '  vinceiu 
Bons-Enfans  vers  le  commencemenc  '^^^^^^  '  ^*** 
(je  l'an  162J.  Le  faint  prêtre  Vincent  ^uiiôndes 
de  Paul  en  fut  le  fondateur.  Françoife  Bons-Enfani 
De  Silly  ,  comtefle  de  Joigny  ,  ^l'^^^^^r. 
h  comte  de  Joigny  Emmanuel  De 


13S  Cajlendrier Historique 
ï^.  JuHUf.  Gondy  Ton  époux  ,  Général  ôqs  Ga- 
lères de  France ,  furent  les  principaux 
bienfaiteurs  de  cette  congrégation. 
Ils  donnèrent  à  Vincent  de  Paul  une 
fomme  de  quarante  mille  livres  pour 
cette  fondation  ,  avec  pouvoir  de 
choifir  tels  eccléfiaftiques  qu'il  juge- 
roit  à  propos,  &  qui  feroient  fous  fa 
diredion  fa  vie  durant  ;  à  condition 
néanmoins  que  nonobflant  cette  di- 
reâ:ion,  il  relîeroit  dans  leur  maifon, 
pour  leur  continuer  &  à  leur  famille 
l'affiftance  fpirituelle  qu'il  leur  avoic 
rendue  dès  l'an  1609.  qu'il  y  étoit 
entré  en  qualité  de  précepteur  de  leurs 
enfans.  Vincent  de  Paul  s'étant  dans 
la  fuite  retiré  au  collège  des  Bons- 
Enfans ,  travailla  à  rétabliflement  de 
fa  congrégation  ,  qui  fut  approuvée 
par  l'Archevêque  de  Paris  le  24. 
d*Avril  1(526.  La  communauté  qui 
n'étoit  d'abord  que  de  quatre  perfon- 
nes  5  s'augmenta  confidérablement. 
Urbain  VI IL  érigea  par  une  bulle 
expreflfe  cette  compagnie  en  congré- 
gation ,  fous  le  titre  de  la  Miffion , 
permettant  au  fondateur  dedrelTer  des 
réglemens  pour  y  maintenir  le  bon 
ordre.  Louis  XII I.  autorifa  cet  inf- 
titut  par  fes  lettres  patentes  du  mois 
de  Mai  15-^2.  vérifiées  au  Parlement 


I 


DE  l*Eglise  de  Paris.    139 

en  Septembre   de   la   même  année,  ^9'  J^ii^^f» 
Les  prêtres  de  la  Mi f ion  en  1632.    ^^,ç^,,^^ 
entrèrent  dans  le  prieuré  de  S.  Lazare  s.   Lazaie  , 
à  Paris,  appartenant  pour-Iors    anx^'^^^^î** 
chanoines  réguliers  de  S.  Vidor,  qui 
le  cédèrent  à  ces  MiiTionnaires  par 
un  concordat  fait  entr'eux  le  7.  de 
Janvier  1632.  Cette  maifon  de  Saint- 
Lazare  ,  par  la  réfidence  que  le  Gér 
iKral  y  fait,  eft  devenue  le  chef-lieu 
de    la    congrégation    de   la  MiJJîon, 
Vincent  de  raul  eft  l'auteur  des  alfem- 
blées  ou  confréries  de  charité  dans 
chaque  paroifTe  de  Paris  :  il  a  établi 
les  Sœurs  de  la  Charité ,  6c  contribué 
à  établir  celles  de  la  Croix  :  il  aflifta 
Louis  XIIL  à  la  mort ,  &  fut  chargé 
pendant  dix  ans  du  foin  des  affaires 
eccléfiaftiques  :  il  acheva  de  compo- 
ferfes  régies  &  conftitutions  en  1658. 
Il  mourut  le  27.  de  Septembre  1 660, 
âgé  de  quatre-vingt-cinq  ans  ,  &  fut 
enterré  dans  le  chœur  de  l'églife  de 
S.  Lazare  ,  au  pied  du  maître-autel. 
Mais  il  en  a  été  levé  &  mis  dans  une 
châflfe.   Il  a  été  canonifé  &  mis  par 
Clément  XU.  au  catalogue  des  Saints. 
Gn  en  fait  la  fête  le  ip.  de  Juillet, 
jour  de  fa  canonifation.    Voyez  à  la 
fin  de  ce  livre,  les  Supérieurs  gêner  au;( 
de  cette  eongré^ation. 


5  40  Calendrier  Historique 

19.  Juillet.      Sœurs  de  la  Charité  ou  Sœurs  Grijh  > 

Sœurs  rie  la  Pan    l6^2. 
Chante,  ou        ti     5  '      •     J '•      r  '        1  1 

sœurs  grifes,  ^^  S  .cioit  cleja  tormc  ,  du  temps  de 
i^di)  i^fj.  faint  Vincent  de  Paul  ,  un  nouvel 
établifiement  très -utile  au  public  ; 
c'eil:  celui  des  Filles  de  la  Charité  ou 
Sœurs  Grifes  Cervantes  des  'pauvres. 
Elles  furent  placées  proche  la  maifon 
de  S.  Lazare  ,  &  la  demoifelle  Le 
Gras  leur  fondatrice  '\ts  mit  fous  la 
conduite  de  Vincent  de  Paul  inflitu- 
teur  de  la  Miffion,  On  les  a  depuis 
appellées  Sœurs  Grifes ,  à  caufe  de  la 
couleur  de  leur  habit.  Elles  ont  foin 
dts  pauvres  malades  ,  ôc  vont  dans  Iç,^ 
provinces  ,  &  même  dans  \ts  pays 
étrangers.  II  y  en  a  préfentement  plus 
de  douze  cens  difperfées  en  différens 
lieux  ,  &  même  jufqu'en  Pologne. 
Elles  ont  deux  cens  quatre-vingt-fix 
établiOemens ,  dont  il  y  a  environ  fix 
vingts  hôpitaux.  Toutes  leurs  maifons 
ont  relation  à  celle  de  Paris ,  où  la 
Supérieure  efl  élue  tous  les  trois  ans  » 
fous  la  diredion  perpétuelle  du  Ge- 
neral de  la  Million.  Il  y  a  quarante 
de  cts  filles  aux  Invalides ,  vingt  aux 
Jncurables  ,  ôc  plus  de  quatre-vingt 
dans  \qs  principales  paroilTes  de  Fa- 
ns^ JLeurs  ftaturs  &  réglemens  furent 
approuvés  par  le  Cardinal  de  RetSj 

-  le 


1 


DE  l'Eglise  di  Paris.  1 4  r 
le"  18.  Janvier  kSjj.  Se  elles  obtinrent 
des  lettres  patentes  au  mois  de  No- 
vembre i(5y8.  enregiftrées  au  Parle- 
ment le  i^.  de  Décembre  de  la  même 
«nnée, 

XX.    JUILLET. 

Mort  de  Robert  dit  U  Dévot ,  roi  de  ^^-  J«^*^^^. 
France,  l'an  103 1._  R,S,t 

Le  roi  Robert  étoit  fort  affidu  aux  Dévot,roide 
offices  divins ,  ôc  û  affedionné  aux  ^q  J j^'  ^*^* 
pauvres  ,  qu'il  en  avoit  toujours  en 
tous  lieux  grand  nombre  à  fa  fuite. 
Il  leur  lavoit  fouvent  les  pieds  ,  (5c 
leur  fervoit  lui  -  même  tous  \ç:s  jours 
à  manger  ;  ce  qui  lui  fit  donner  le 
furnom  de  Dévot,  Il  mourut  à  Melun  ^ 
dans  l'exercice  des  œuvres  de  piété, 
le  20.  Juilkt  de  l'an  103 1.  à  VdigQ  de 
fcixante-un  ans,  après  trente-trois  ans, 
neuf  mois  &  quatre  jours  de  régne. 
Il  fut  facré  roi  le  premier  jour  de  Jan- 
vier de  l'an  988.  du  vivant  de  fon 
père  ,  à  qui  il  fucceda  l'an  997.  II 
eut  pour  femmes  1°.  Berthe  ,  &  en 
fécondes  noces  Confiance  d'Anpu  » 
fiîle  de  Guillaume  I.  comte  de  Pro- 
vence. Le  corps  du  roi  Robert  fut 
apporté  de  Melun  à  Paris ,  <5c  à^-\k 
fiit  inhumé  à  l'abbaye  de  S.  Denys 
itsprès  de  Hugues  Capet  fon  perc, 

h» 


2  41  Calendrier  HisTORiQiJE 

19,  juillet.  VhumQUT  impérieufe  de  la  reine 
Confiance  donna  beaucoup  d  exer- 
cice Se  de  mérite  à  la  vertu  du  roi 
Robert,  qui  étant  naturellement  bon, 
ne  négligea  rien  pour  Tadoucir.  ^ 
Mort  de      Mort  de  Pierre  Lombard  ,  éveque 

1?lerreLom-  Jg  p^^jg  ^    l'an    I  l6o. 

detS     Pierre  Lombard  ,  éveque  de  Pans , 
îi6o.        appelle  le  maître  des  fentences ,  etoïC 
natif  de   Novarre  ville  d'Italie  dans 
la  Lombardie ,  d'où  il  a  tiré  fon  nom 
de  Lombard.   Il  y  en  a  qui  difenc 
qu'il  naquit  dans  un  htmeau ,  dit  en 
latin  Lumen  omnium,  qui  étoit  du  ter- 
ritoire de  la  même  ville.  Après  s  être 
diftingué  par  fon  fçavoir  dans  l'Uni- 
verfité  de  Paris  déjà  très-floridante  , 
il  fut  pourvu  d'un  Qanonicat  à  Char- 
tres. Philippe  fils  du  roi  Louis  VL 
dit  le  Gros  ,  &  frère  deLouis  V IL 
dit  le  Jeune,  qui  n'étoit  qu'Archidia- 
cre de  l'églife  de  Paris ,  refufa  cet  eve- 
ché  pour  le  céder  à  Lombard  c^ui 
avoit  été  fon  maître ,  en  confidération 
de  fon  rare  mérite ,  (Se  voulut  par  cette 
«eflion  lui  donner    des  marques  de 
fa  reconnoiiïance.    Pierre  Lombard 
fut  le  fucceffeur  de  Thibauld  dans  le 
Siège  épifcopal  de  Paris  ,  en  1 1  Jp. 
ou  II 60.  &  mourut  en  1160.   U  eit 
rauteur   de  l'excellent  ouvrage  dç§ 


E>E  lTglise  de  Paris.    245 
Sentences ,  divifé  en  quatre  livres  ,  '  &:  zo.  ]iiiUeu 
commenté  par  Guiliaume  d'Auxerre, 
Albert  le  Grand ,  S.  Thomas ,  S.  Bo- 
aventure ,  Guillaume  Durand ,  G'ûIqs 
De  Rame  ,  Gabriel  Major  ,  Scot , 
Okam  ,    Effius ,   &  plufieurs  autres. 
On  trouva  dans  cet  ouvrage  ,   après 
la  mort  de  Pierre  Lombard^  une  pro- 
poficion  qui  a  été  condamnée  par  les 
Scholaffiques  Se  par  Je  pape  Alexan- 
dre IM,  C'eft  celle  qui  eft  exprimée 
€n  CCS  termes  ;  Chriftus  fecimdîim  quod 
eft  homo  ,  nm  e/l  aliquod, 

Joachim  ,  abbé  de  Flore  dans  le 
royaume  de  Naples  ,   écrivit  contre 
le  JYlaitre  des  Sentences  ,   Se  fut  lui- 
même  condamné  dans  le  iv.  concile 
deLatrantenu  en  1215.  Pierre  Lom- 
bard a  auiïi  laiiTé  d^s  commentaires 
fur  [Qs  Pfeaumes  Se  fur  hs  Epitres  de 
famt  Paul.    Cet  évêque  fut   enterré 
dans  le  milieu  du  chœur  de  l'égfife 
de  S,  Marcel  au  fauxbourg  du  mcme 
nom  ,  où  l'on  voit  encore  fon  tom- 
beau &  fon  épitaphe.  Les  Bacheliers 
en   licence  de   la  Faculté   de  Paris 
jpnt  obligés  de  faire  tous  fes  ans  dans 
ieghfc  de  S.  Marcel  Ton  fervice ,  le 
io,  de  Juillet ,  qui  fut  le  jour  rfe  fa 


LJj 


2  44-  Calendrier.  Historique 

to.  Juillet,      Sainte  Marguerite,  ^ 

Paroiflc  de     L'églife  de  Sainte-Marguerite  faux- 
saiate-Mar-  Uç^^^nr  S.  Antoinc ,  autrefois  Uiccur- 
Î6zT/ &ïale  ae  S.  Paul  ,  fut  bâtie  vers  l'an 
i?iî-        1628.  d'abord  comme  chapelle  par- 
ticulière ,  pour  fervir  de  fépulture  a 
Paul  Fayet  dodeur  en  Théologie  , 
curé  de  S.  Paul,  &  chanoine  de  Notre--      , 
Dame.    Ce  fut  ce  pafteur  qui  la  ht      ^ 
conftruire  à  ks  frais  &  dépens.  JVlais      j 
cette  églife ,  après  avoir  été  fuccurlale 
de  celle  de  S.  Paul ,  fut  érigée  en  pa. 
roiffe  l'an  1712.   Le  fondateur  Paul 
Fayet  y  eft  enterré.  ^       ^ 

Monfieur  Jean-Baptiftc  Goy  prêtre, 
doaeur  en  Théologie  de  la  Faculté 
de  Paris  ,  a  été  le  premier  cure  de 
l'églife  paroiffiale  de  Stc  Marguerite 
fauxbourg  S.  Antoine.  ^}^^X\^ 
Paris  au  mois  de  Mars  1666.  ôc  cit 
mort  le  18.  de  Janvier  i73^'-  .      .    ; 

Mort  de  Jacques-Bonne  Gigault 
de  Bellefont ,  archevêque  de  Pans  , 
un  mercredi  20.  Juillet  1746.  en^- 
terré  le  jour  fuivant  dans  le  chœur  de 
la  Cathédrale, 

XXI.     JUILLE7. 
^i.  iHillet.     Saint  ViUor  mart^rifé  à  Marfeille  i\ 

s.*vS:'f"*l.ibaye  de  S.  Viftot  n'étoit  4m 


t>E  l'Eglise  de  Paris.  245 
Ton  origine  l'an  1108.  qu'une  chsL- zi,  Juilî^* 
pelle  hors  les  murs  de  Paris ,  dédiée 
Tous  le  nom  de  faint  Viclor  ,  dans 
laquelle  fe  retira  Guillaume  De  Cham- 
peaux ,  après  avoir  pris  l'habit  de 
Chanoine  régulier.  Louis  VI.  roi  de 
France  fut  le  fondateur  de  l'abbaye 
de  S.  Viclor  de  Paris.  Guillaume 
De  Champeaux  doit  être  regardé 
comme  rinftituteur  des  chanoines  de 
S.  Vidor ,  Se  Gilduin  Ton  fuccedeur 
comme  le  premier  qui  fut  honoré  du 
titre  d'AbSé  au  commencement  de 
l'an  iiij.  Cet  Abbé  gouverna  ce 
monaflére  quarante  ans.  Les  premiers 
chanoines  de  S.  Vider  étoient  fort 
éxads  aux  offices  divins  de  jour  Se 
de  nuit  :  ils  travailloient  des  mains 
à  certaines  heures ,  gardoient  le  filen- 
ce  ,  jeûnoient  régulièrement  depuis 
la  Ste  Croix  jufqu'à  Pâque,  faifoienc 
les  proclamations  en  Chapitre  ,  6c 
joignoient  l'étude  des  Lettres  au  de- 
voir de  leur  état.  Us  tinrent  même 
une  école  publique  ,  d'où  plufieurs 
fçavans  hommes  fontfortis.  S.  Bernard 
vifita  cette  abbaye  auffi-bien  que  faint 
Thomas  de  Cantorbéry  ,  en  paffant 
à  Paris.  On  garde  à  S.  Viclor  de  Paris 
le  manteau  de  S.  Bernard  Se  le  cilice 
du  faine  archevêque  de  Cantorbéry 

L  iij 


24^  Calendrier  Historique 

iï.  Juillet.  Thomas.  Dhs  le  temps  de  la  morts 
du  roi  Louis  VIII.  Tabbaye  de  Saint- 
Vii^or  de  Paris  devint  chef  d'une 
congrégation ,  <5c  comptoir  fous  elle 
quarante  abbayes.  Dans  la  fuite  plus 
de  cent  monafléres ,  plufieurs  églifes 
cathédrales  ôc  abbayes  illuftres  furent 
afibciées  &  le  font  encore  à  cette 
congrégation  de  S.  Vidor.  Elle  avoit 
£es  ftatuts  particuliers  rigoureufement 
obfervés  ,  &  (ts  chapitres  généraux 
tous  les  ans,  fur  le  modèle  de  l'Ordre 
de  Ckeaux.  Mais  la  congrégation, 
s'eft  défunie  par  le  malheur  àts  temps  » 
par  le  relâchement  de  chaque  monaf- 
tére  ,  ôc  par  l'établinèment  de  la 
congrégation  de  France ,  à  iaqnelle- 
ne  voulut  pas  fe  joindre  la  maifon 
de  Saint-Vidor;  parce  qu'il  falloir  fe 
fouflraire  à  la  jurifdidion  del'Evêque 
de  Paris.  Le  pape  Pafcal  II.  confirma 
la  fondation  de  l'abbaye  de  S.  Vidor 
de  Paris  par  une  bulle  datée  de  Latran 
le  premier  de  Décembre  de  l'an  1 1 14. 
viaorins  feiziéme  de  fon  pontificat.  L'abbaye  de 

Mkftres.       g^  y  .^^^  ^  ^^^^^  A^  |,£g|j^g  plufieurs 

grands  hommes ,  tels  que  le  bienheu- 
reux Thomas  prieur,Hugues,  Richard, 
Adam ,  Acard  dont  Monfieur  Gour- 
dan  a  traduit  les  œuvres  fpirituelles  ,, 
Sanceuil  ^,  Gourdan ,  ^  quantité  dau- 


DE  l*Eglise  de  Parts.    147 
très  ,    ainfi  qu'on  les   verra   chacun  11.  J»i7/</. 
aux  jours  de  leur  mort,  marqués  dans 
ce  calendrier.     Voyez    les   Abbés  de 
S.  ViElor  ,  à  la  fin  de  ce  livre. 

Fondation  de  l'abbaye  de  Gercy  ,   Abbaye  de 

Tan  1269.  ^  .  ?r6L'^'** 

Alfonfe  comte  de  Poiriers  ,  &  la 
comcefle  Jeanne  fon  époufe  fondèrent 
l'abbaye  de  Gercy  en  Brie,  au  diocéfe 
de  Paris  ,  avec  le  confentement  de 
i'évêque  Eftienne  ôc  du  Curé  de  la 
paroifie  de  Gercy  ,  pour  des  Reli- 
gieufes  de  l'Ordre  de  S.  Augufiin, <Sc 
de  l'obfervance  de  l'abbaye  de  Saint- 
Viclor  de  Paris.  Ils  leur  affignérent 
cinq  cens  livres  de  rente.  L'évêque 
de  Paris  Eflienne  confirma  cette  fon- 
dation  le  même  mois.  La  comtefle 
de  Poitiers  fondatrice  fut  enterrée 
dans  cette  abbaye.  Elle  mourut  le 
ij.  d'Août  de  l'an  1270.  La  première 
abbelîè  de  Gercy  s'appelloit  Auda 
ou  Oda.  Elle  mourut  en  1294.  Ame- 
line  lui  fucceda  ,  &  mourut  le  30, 
Septembre  1304- 

XXIL    JUI  L  L  ET. 

Sainte  Marie- Magdelewe,  Paroiirede 

L'cglife  de  la  Ma^deleine   fituéei^^^ag^-ieiei- 

t  i/^*')''  c   '  5  ne  dans  la  C> 

dans  la  Cite  n  etoit  autrerois  qu  une^éjranneeeft 
fimple  chapelle  de  S.  Nicolas,  chan- incatame. 

L  iv 


248  Calendrier HiSTORiQtrE 

ai.  J«i//^/.gée  depuis  en  paroilTe  ,  fous  le  nom 
de  Ste  Magdeleine,  dont  le  Curé  a 
le  titre  d'Archiprêtre  aufTi-bien  que 
celui  de  S.  Severin.  Dans  cette  églife 
efl  établie  la  grande  confrérie  de  Ja 
Ste  Vierge.  Voyez,  au  i^,  d'Août,  Saim 
î^icolas  eft  encore  aujourd'hui  un  des 
.  ,     patrons  de  cette  paroifl'e. 

3a  m^àçiti-      Paroiflè  de  la  Magdekine  à  la  Ville- 

iie  de  la  Vil-  rEvêcjlte, 

itnfé^"!'  ,  L'églife  de  la  VilIe-FEvêque  fut 
érigée  en  paroifle  l'an  1639.  ^t  Tan 
3659.  le  8.  Juillet  le  fieur  Sevin 
coadjuteur  de  Cahors  ^  ancien  évêque 
de  Sarlat,  bénit  la  première  pierre  de 
ia  nouvelle  égiifc.  Elle  fut  pofét 
par  Madenioifeile.  Anciennement  ce 
n'étoit  qu'une  chapelle  dont  le  roi 
Charles  VIII.  avoit  pofé  la  première 
pierre ,  &  où  ce  prince  avoit  fait  éri- 
ger une  confrérie  royale ,  dans  laquelle 
il  s'étoit  fait  enregiflrer  le  premier 
avec  la  reine  fon  époufe, 
r a  Ma gde-     Eta bl  iffement  des  Filles  de  la  Magdt^ 

leinerue  des /^-^^       n^^    t/CtQ 

pjoche  le  nobert  De  Montry  ,  marcliand  de 
'^.^"^P-^' ^'^'^  Paris  ,  ayant  rencontré  dans  cette 
ville  deux  filles  débauchées  qui  lui 
témoignèrent  un  grand  defîr  de 
converfion,  les  retira  chez  lui  proche 
la  Croix-rouge  fauxbourg  S.  Germaias 


DE  L'Eglise  de  Paris.  249 
La  marquife  de  Maigneiay ,  foeur  du  n.  julHef 
cardinal  De  Gondy ,  fe  rendit  leur 
fondatrice, -en  leur  achetant  une  mai- 
fon  le  1(5.  Juillet  162a.  qu'elles  occu- 
pent préfentement,  rue  des  Fontaines 
proche  le  Temple,  fous  le  nom  de 
Filles  de  la  Magdeleme.  Elle  leur  fit  don 
de  cent-un  mille  fix  cens  livres  par 
teftament.  Louis  XlîL  donna  Tes  lettres 
patentes  en  Mai  1625.  enregiftrées 
à  la  Chambre  dts  comptes.  Ur- 
bain VII  L  autorifa  cet  inftitut  par 
une  bulle  du  15.  Décembre  163 1. 
Cette  communauté  eft  d'environ  foi- 
xante  perfonnes.  Elles  profeflent  la 
régie  (Je  S.  Auguflin,  Cette  maifon 
eff  gouvernée  par  quatre  Religieufes 
de  rOrdre  de  la  Vifitation ,  au  choix 
de  l'Archevêque  de  Paris.  Leuréglife 
fut  bâtie  en  1680.  &  dédiée  fous 
l'invocation  de  la  Vierge,  par  l'Eve- 
que  de  Digne ,  le  premier  Dimanche 
de  Septembre  r^Sj. 

Religieufes  de  la  Magâeleine  de  Trot-  J^%^^^^^^ 

f       ij^         •    o  ^  ^^  Trainel, 

nel ,  tan  1648.  ^  l'an  1648, 

L'érablifTement  des  Religieufes  de 
Trainel  fut  confirmé  par  lettres  pa- 
tentes. Anne  d'Autriche  régente  leur 
fit  des  libéralités.  La  prieure  de  la 
Magdeleine  de  Trainei  e(i  nommée 
par  l'Abbefle  du  Paraclet.    Meflire^ 


\3 


2  5^0  Calendrier  HîsTOKiqy^ 
ti.  Juillet.  Marc-René  De  Voyer  de  Paiilmi  d'Af» 
genfon  ,  chevalier ,  minière  d'état  9 
garde  des  Sceaux  de  France ,  Se  chan- 
celier de  l'ordre  militaire  de  S.  Louis  ^ 
décédé  le  19.  de  Mai  1721.3  beau- 
coup contribué  par  Tes  hbéralités  au 
rétabliiïement  &  à  la  décoration  dé 
l'églife  de  ce  monaftére,  à  côté  de 
laquelle  il  a  fait  bâtir  une^  chapelle 
fous  le  titre  de  S.  René  ,  où  il  a  or- 
donné par  Ton  tedament  que  Ton  cœur 
fût  mis.  Il  a  aulli  bien  rétabli  le  tem- 
porel de  cette  maifon ,  &  fait  élever 
au  dehors  de  fort  beaux  bâtimens. 
Voyez  à  la  fin  de  ce  livre  les  Prieures- 
ferpécuelks  de  Traiftel, 

X  XIV.     JUILLET. 

24.  Juillet,      Etahliffement   des    Enfans  -  Rouges  y 

Hôpital  des  l'an   I  534». 

^'f  """^raT  Marguerite  de  Valois  ,  foeur  unique- 
fnV  *"  de  François  I.  première  femme  de 
Henri  d'Albret  roi  de  Navarre,  établit 
l'hôpital  des  Enfans-Dleu  ,  mieux 
connu  aujourd'hui  fous  le  nom  d^s^ 
Enf ans-Rouges.  Le  Roi  fon  frère  lui 
céda  à  cet  effet  une  fomme  de  trois 
mille  fix  cens  livres  tournois ,  donc 
douze  cens  livres  furent  employées 
par  le  préfident  Briçpnnec  à  l'achat 
d'une  maifon  avec  coui  &  jardin^ 


DE  l*Eglise  r)E  Paris.  2  5  r 
ainfi  que  porte  le  contrat  de  vente  *4.  J^iiteti 
du  24.  de  Juillet  de  l'an  1534.  Le 
'refte  fut  em ployé  en  réparations  9 
meubles ,  nourriture  Se  autres  befoins 
des  premiers  enfans  admis  dans  le 
nouvel  hôpital  fitué  rue  Portefoin 
près  du  Temple.  François  I.  qu'on 
peut  regarder  comme  le  premier  fon- 
dateur de  cet  hôpital,  avec  la  Reine 
fa  fœur  ,  donna  ks  lettres  patentes 
en  faveur  des  Enfans-Bieu  ,  au  mois 
de  Janvier  de  l'an  i$^6.  Elles  furent 
enregiflrées  au  Parlement  le  premier 
de  Mars  de  la  m.ême  année.  Il  s'y 
déclare  le  fondateur  de  cette  maifon;; 
il  veut  qu'on  y  reçoive  tous  hs  pau- 
vres petits  enfans  qui  feront  trouvés 
à  l'Hôtel-Dieu,  orphelins  de  père  & 
de  mère  ;  exceptés  ceux  qui  feront 
nés  Ôc  baptifés  à  Paris ,  qui  doivent 
être  reçus  à  l'hôpital  du  S.  Efprir  r 
Se  non  les  bâtard^- ,  que  le  doyen  Se 
le  Chapitre  de  Notre -Dam^e  ont 
acccûtiimé  de  recevoir  Se  de  faire 
nourrir  pour  l'rmour  de  Dieu  ;  &. 
il  ordonne  que  ces  petits  Enfatis-Dieu: 
foient  vêtus  d'étoffes  rouges  en  f3gn& 
de  charité  ,  &  perpétuellement  appel- 
lés  Enfans- Duu^ 


t  vj 


1^1  CAlENDKIERHlSTORrQjrg 

X  XV.    JUILLET. 

2^.  Juillet.     Tranjlamn  de  S.  Germain  évêqne 

defaintGer-ae  Faris ,  1  an  754. 

main  évéque     H  y  eut  à  Paiis  unc  célébre  céré- 

dePans,l'an^^^jg    .     ^^    ^^^    ^   l'oCCafion    de    la 

Tranflation  du  corps  de  S.  Germain 
évêque  de  Paris ,  à  laquelle  le  roi 
Pépin  affifta  avec  fes  deux  fils  Char- 
les âgé  de  douze  aîis  y  ôc  Carloman.. 
11  s'y  trouva  un  grand  nombre  d'évê- 
ques  ôc  de  feigneurs  ,  Se  une  prodi* 
gieufe  foule  de  peuple.    Il  y  avoiti 
cent  dix-huit  ans  que  le  faint  Evêque 
avoit  été  inhumé  dans  la  chapelle 
de  S.  Symphorien,  joignant  le  vefli- 
bule  de  Téglife  de  S»  Vincent.  Ce 
fut  Lantfroy   qui  ëtoit  pour-lors  abbé 
de  ce  monaftére  depuis  vingt  ans  , 
qui  en  forma  le  deflein  &  le  mit  en 
exécution.    Le  24.  au  foir  on  tira  de 
terre  le  cercueil  de  pierre  dans  lequel 
ëtoit  le  corps  de  S.  Germain  ,  que 
l'on  tranfporta    de   la    chapelle    de 
S.  Symphorien  au  bas  de  la  nef  de  :b 
grande  églife,  où  il  refla  la  nuit  fui- 
vante  qui  fe  pafTa  toute  en  chant  &  ea 
prières.    Le  lendemain  matin  25.  de 
Juillet  de  Tan  7J4.  le  Roi  fe  rendit 
àl'églife  accompagné  des  deux  prin-- 
CCS  fes  fils  >  des  évêques  &  des  fei 


DE  l'Eglise  de  Paris.    2^5 

gneurs  de  fa  Cour,  comme  le  ]om^f»  Jf*^^^fU 
précédent.  Il  porta  par  honneur  fa  part 
d'un  û  faint  fardeau  ,  aidé  de  plufieurs 
feigneurs.  Ils  portèrent  le  faint  corps 
jufque  fous  le  rond  point  de  l'églife» 
derrière  le  grand-autel ,  où  le  cercueil 
fans  avoir  été  ouvert ,  fut  defcendu 
dans  la  fofle  ;  parce  que  la  coutume 
lie  s'étoit  pas  encore  introduite 
d'élever  les  corps  âcs  Saints  fur  les 
autels.  Ce  fut  depuis  ce  temps  que  Temps  an- 
Téglife  de  S.  Vincent  changea  peu-  f  <^ii'^\b^y« 

,     D  j     c    Tr*  °        r  de  S.    Vin- 

a-peu  fonnom  decy.  Vincent  en  celui  ceut  aprisie 
de  S.  Germain  des  prés ,  qu'elle  a  tou-  nom  de  Saint 

,1  •       \T  r  i^  •       Germain  de» 

jours  porte  depuis.  Voyez  S.  Germain,  prés  ,    i»an 
au  28.  Mai.  T4- 

Révélation  faite  au  pape  Eftienne  II.  névébtion 
dans  l'éÊjlife  de  l'abbaye  deS.Denys,^^''.^  ^"p^?^ 

t,  °  '  ^    ^  Eftienne  II* 

^2^754.  l'an  7  f 4. 

Ce  Pape  étoit  venu  en  France  Tan 
7J4.  pour  implorer  le  fecours  du 
roi  Pépin  contre  Its  Lombards  :  il 
tomba  malade  à  l'extrémité  à  S.  De- 
nys ,  où  le  Roi  Favoit  fait  conduire» 
Les  mxdec^ns  défefperérent  de  fa  fan- 
té  ;  mais  ce  Pape  rempli  de  foi,  alla 
fe  mettre  en  prières  dans  I  eglife  de 
S.  Denys  ,  où  ,  dans  la  ferveur  defon 
oraifon  il  vit  devant  l'iutel  \ts  apô- 
tres S.  Pierre  &  S.  Paul  avec  le  bien- 
heureux martyr  S.  Dcnys;  qui  le  guéril 


2  54  Calendrier  Histortoue 
^f.  Juillet,  ^  i^{i  ordonna  de  dédier  Tautel  de 
cette  églife  en  l'honneur  des  Apôtres 
Pierre  &  Paul  ;  ce  qu'il  exécuta  le 
lendemain.  Ce  Pape  raconta  au  Roi 
ce  qu'il  avoit  vu,  Se  comme  il  avoit 
été  guéri. 
Paroi iTe de  Saint  JacijUCf  le  Majeur i  Apôtre. 
faBoudfe'dJ^  Saint  Jacques  le  Majeur  eft  le  pa- 
l'année  ^jn-  tron  de  S.  Jacqucs-de-la-Boucherie. 
certaine.  A  Téglifc  de  S.  Jacqucs  a  été  donné 
le  furnom  de  la  Boucherie  ,  Toit  à 
caufe  du  voifinage  de  la  grande  bou- 
cherie, foit  à  caufe  que  les  bouchers 
avoient  leurs  maifons  autour  de  cette 
églife.  Son  origine  eft  obfcure.  On 
dit  que  c'étoit  anciennement  une  cha- 
pelle de  Ste  Anne  ,  qui  fous  le  régne 
de  Philippe  Augufte  devint  paroifîè. 
C'eft  le  Prieur  &  ks  Religieux  de 
S.  Martin  des  chan^ps  qui  préfentent 
à  la  Cure  de  cette  paroifîè.  II  y  a 
dans  la  même  églife  trois  chapelles 
qu'ils  confèrent  alternarivement  avec 
l'Archevêque  de  Paris.  Le  Prieur  de 
S.  Martin  a  la  moitié  du  cafucl  de 
la  Cure.  Plufieurs  Curés  de  S.  Jacques 
ont  voulu  fe  délivrer  de  cette  obliga- 
tion, mais  fans  aucun  fuccès  ;  le  pape 
Innoce- f  III.  donna  une  bulle  du 
20.  Décembre  i20jp.  en  faveur  des 
Religieux*  Le  concile  de  Bafle  porta- 


i 


n 


DE  l*Eglise  de  Paris.  255 
le  même  jugement.  Le  Parlement  de  if*  Jttîl^eU 
Paris  a  prononcé  de  même  en  1626» 
en  laiiTant  cependant  au  Curé  le  choix 
de  cinq  cens  livres  tous  les  ans  avec 
la  moitié  des  cires  ou  la  moitié  du 
eafuel. 

Saint-Jacques deV Hofîtal^ l'an  1 3  10.  s.  Jacqa?» 
Saint-Jacques  de  l'Hôpital  fut  ainfi  t'^^^^^lf' 
nommé  à  caufe  de  l'hôpital  qui  étoit 
joint  à  la  chapelle  pour  les  pèlerins 
&  pauvres  pafTans  de  l'un  &  de  l'autre 
fexe,  fondé  environ  l'an  1315).  Ce 
ne  furent  d'abord  que  des  chapelains 
qui  deffervirent  la  chapelle  de  cet 
hôpital.  Depuis  1482.  l'églife  de 
S.  Jacques  a  été  delTervie  par  vingt 
titulaires ,  dont  les  huit  premiers  ont 
pris  le  titre  de  Chanoines  ,  &  \qs 
douze  autes  ont  retenus  le  nom  de 
Chapelains.  La  première  pierre  de 
l'églife  fut  pofée  par  la  reine  Jeanne 
d'Èvreux  troifiéme  femme  de  Char- 
les le  Bel.  Elle  fut  dédiée  par  Jean  pédîcace^e 
De  Marigny,  évêquedeBeauvais,  lel^?!!^  "^S 

r\k    \.  r>      r  S.  Jacques  dç 

premier  Octobre  1327.  Le  rut  cette  l'hôpitai^-M 
Beine    qui  donna  à  cette  églife  un^^*/^ 
doigt  de  l'Apôtre  S.  Jacques,  qui  y 
fot  porté  de  S.  Magloire  en  grande 
pompe  le  2.  Mai  de  la  même  année 

£ar  TEvêque  de  Paris.  Depuis  1722. 
i  collation  des  bénéfices  de  Saint* 


1^6  Calendrier HisTourQui 

i;. /«/^^r.  Jacques  appartient  au  grand-maitre 
de  l'Ordre  du  Mont-Carmel  ôc  de 
S.  Lazare  de  Jerufalem ,  auquel  ordre 
cet  hôpital  efî  uni  maintenant.  Les 
huit  chanoines  &  Its  douze  chapelairrs 
font  tour  à  tour  de  femaine  l'office 
divin  8c  le  fer  vice  canonial. 

On  comptoit  dans  cet  hôpital  qua- 
rante-fîx  Hts  &  plus ,  où  chaque  nuit 
ctoient   reçus    foixante  ou    quatre- 
vingts  pauvres  ;  chaque  pauvre  reçu 
au  gîte  la  nuit ,  avoit  le  quart  d'un 
pain ,  un  denier,  &  un  goblet  devin, 
dont  les  trois  faifoient  la  chopine.  Ce 
furent  des   bourgeois  de    Paris  qui 
avoient  fait  le  voyage  de  S.  Jacques 
CD  Galice,  qui  commencèrent  cet  hô- 
pital  vers  l'an  13  ij.  Se  ils  rétabli- 
rent enfuite  me  S.  Denys ,  l'an  1 3  ip* 
Saint  Chrifiophîe ,  martyr. 
ParoîfTetle      L'ëglifc  de  Saint-Chriftophlc  étoît 
chieM''Jnn^e  ^^us  fou  Origine  la  chapelle  de  la  mai- 
' edi  incertai  fou  d'Erchiuoîld  maire  du  palais  de 

'^fiécie"^  ^"'  F^^"^^'  ^  comte  de  Paris.  Il  donna 
^  ^^*  cet*"e  chapelle  à  l'églife  de  Paris.  Elle 
devint  paroifië  de  fa  Cité.  Les  Cha- 
noines de  Notre  -  Dame  de  Paris  y 
Dommoiert  comme  curés  primitifs. 
Ils  y  alloitnrcertains  joirrsde  Pannée 
en  procefTion  y  faire  le  fer  vice  divin  > 
comme  le  jour  de  la  fête  de  S.  Chfi(^ 


DE  l'Eglise  de  Paris.  257 
Sophie  ;  ils  y  faifoient  dation  aux  ly.  ]**iltti. 
premières  Vêpres ,  &  les  chantres  y  fai- 
foien^  l'office.  Les  Chanoines  y  por- 
toient  les  cendres  le  premier  jour  de 
carême.  On  a  commencé  à  démolit 
cette  églife  fi  ancienne  le  Lundi-Saint 
27.  Mars  1747.  pour  faire  une  place 
plus  étendue  devant  la  Cathédrale. 

Sawt  Chriflophle  eft  le  titulaire  ^^  ^^^^''^J'^fJ* 
Téglife,  de  V HoteUDieu  de  Paris,  qui ^ej^"a'né3*o 
dansfon  origine  étoit  lamaifon  d'Er-  ou  690. 
chinoald,  &  enfuite  devint  un  monaf- 
tére  dont  une  nommée  Landeîrude 
étoit    une    des   premières  abbefles  , 
l'an  690,  Ce  fut  faint  Landry  évê- 
que  de  Paris  qui  commença  le  pre- 
mier cet  hôpital ,  qui  fut  doté  de  là 
dîme  des  biens  de  rtglife  de  Paris. 

En  1384.  on  fit  des  réglemens 
pour  l'adminiftration  de  cet  hôpital, 
qui  ne  font  plus  en  vigueur» 

En  1 1 68.  les  lits  de  Tévêque  de 
Paris  <5c  dts  Chanoines  morts  de 
Notre-Dame  étoient  donnés  à  l'Hô- 
tel-Dieu. En  150J.  cet  hôpital  fut 
confié  à  huit  adminiftrateurs   bour- 

feois.  On  y  fit  une  nouvelle  réforme.     **o^  ^ 
'    c  \        \         '       Geneviève 

,nnn  au  commencement  a\\  dernier  Bouquet 

fiécltGeriewéve  Bouâjuetj  dite  du  S.  Nom  réformatrice 

de  Jefus,  établit  une  nouvelle  réforme,  cicu'"^^*tâ 

Elle  étoit  fille  d'un  orfèvre  de  Paris >  ii^%\ 


258  Calendrier  HisTORiQijg 
ât.  ^mliet.  Se  fut  placée  dans  fon  bas  âge  auprès 
de  la  reine  Marguerite.  Elle  retourna 
chez  Tes  parens.  Par  le  cicfir  de  la  retrai- 
te ,  elle  forma  le  deiîêin  d'entrer  à 
V^ve- Maria  ;  mais  elle  fut  entraînée 
à  l'Hôtel-Dieu  dans  la  vue  d'y  fervir 
les  pauvres  malades.  Elle  y  prit  Thabit 
à  vingt-deux  ans.  On  n'y  faifoit  alors 
profeffion  qu'après  douze  ans  d'épreu- 
ve. Elle  y  fit  profeffion  à  3  j.  ans. 
Elle  devint  maîtreffe  dts  Novices. 
Elle  rétablit  la  vie  commune  dans  la 
maifon.  On  l'envoya  fervir  les  pefti- 
ferés  à  l'Hôpital  S.  Louis.  Elle  pan- 
foit  ces  malades,  &  même  baifoic 
leurs  puftules  les  plus  horribles.  Elle 
retourna  enfuite  à  THôtel-Dieu,  où 
elle  prit  foin  de  Tapoticairerie.  Elle 
fut  faite  prieure  malgré  elle.  C'eft  elle 
qui  fit  faire  dts  tours  de  lits ,  car  il 
n'y  en  avoit  point  encore  aux  lits  de 
cet  hôpital.  Elle  fit  donner  dçs  fan- 
dales  aux  malades,  qui  avant  écoienc 
obligés  de  marcher  nuds  pieds.  Ce 
fut  par  fes  confeils  que  les  Religieufes 
quittèrent  leurs  noms  de  famille  pour! 
prendre  ceux  de  quelques  Saints  A 
Dour  être  inconnues  au  monde.  Après] 
3lufieurs  autres  réglcmens  ,  allant  à 
'oraifon  avec  fa  communauté  la  veille  f 
deS.  Jean-Baptifleen  1665.  ellemoi^j 
lut  fubitement  à  l'âge  de  7^.  ans,. 


I 


TJE  l'Eglise  de  Paris.    2  5^9 

L'ëglife  de  rHôtel-Dieii  fut  bâtie  2;.  jutUeL 
par  Oudard  de  Maucreux  changeur  ôc  ,  ^giife  de 
bourgeois  de  Paris ,  qui  moumt  le  27.  Dieu^,  l'an 
Décembre  138J.  Les  bienfaiteurs  de  13 §f* 
l'Hôtel-Dieu  font  le  cardinal  Antoine 
Du  Prat ,  légat  du  Pape  en  France  : 
il  mourut  le  3.  Juillet  15*  3  5*.  Henri  IV. 
qui  a  fait  conftruire  en  1606,  la  falle 
-de  S.  Thomas  ;  Pompone  De  Bellié- 
•Vre,  qui  a  fait  bâtir  la  falle  de  S.  Char- 
les. Jean  Forget  baron  de  Mafflé, 
préfident  au  Parlement  légua  en  1 61 1 . 
cent  mille  livres.  L'Archevêque  de 
Paris  en  cft  le  premier  adminiflrateur 
•  honoraire  avec  les  premiers  préfidens 
du  Parlement,  de  la  Chambre  des  com- 
ptes (3c  dt^  aydes  ;  le  procureur  géné- 
ral du  Parlement  ,  le  lieutenant  de 
police,  ôc  le  prévôt  des  marchands  , 
&  outre  cela  douze  bourgeois  admi- 
fîiflrateurs  comptables. 

L'hôpital  de  l'Hôtel-Dieu  de  Pams 
a  eu  pour  médecin  dans  le  dernier 
fîéclele  pieux  ôc  fçavant  Louis  Morin^ 
Il  naquit  au  Mans  en  i  63  J.  le  11.  Juil- 
Jét  de  pauvres  parens.  II  fit  Tes  huma- 
nités dans  fa  patrie ,  &  vint  enfuire  étu- 
dier la  philofophie  à  Paris ,  où  il  fut 
reçu  dodeur  en  médecine  vers  1662, 
Il  fut  médecin  de  l'Hôtel-Dieu  de 
faris.  Il  fe  levoit  régulièrement  tous 


2  6o  CaLENDKIEK  HiSTORiQUI 
î/.  Jutliet»  les  jours  à  deux  heures  du  matin  pouî 
prier  ,  Se  vifiter  les  pauvres  malades 
dans  les  falles  de  cet  hôpital.  Il  j\ 
guérit  un  homme  attaqué  de  la  rage  $ 
ce  qui  fut  regardé  comme  extraordi- 
naire. Il  fe  retira  à  Tabbaye  de  Saint- 
Viâ:or,oii  il  mourut  le  i.Mars  171 J. 
âgé  de  près  de  80  ans  ,  laiUant  à  Tes 
héritiers  une  bibliothèque  confidéra- 
blc  ,  ôc  un  Index  alphabétique  d'HypO- 
crate,  écrit  de  la  main. 
Jacobins  rue      Jacob'ws  à  Parts  rue  S,    Jacques  ^ 

aniii7.  g^.^^  Dominique,  dont  le  nouvel 
Ordre  approuvé  par  le  pape  Inno- 
cent IIÎ.  venoit  d'être  confirmé  par  le 
pape  Honoré  III.  fon  fuccefleur,  en- 
voya quelques-uns  de  (ts  principaux 
difciples  à  Paris  ;  fçavoir,  Matthieu 
avec  le  pouvoir  de  vicaire  général  : 
il  l'a  voit  fait  Supérieur  du  couvent  de 

«ouloufe;  Bertrand,  religieux  très- 
iftére,  &  deux  autres  pour  y  faire 
leurs  études  ,  fçavoir ,  Jean  De  Na- 
varre, &  Laurent  Anglois,  qui  furent 
fui  vis  par  Mannes  frère  de  laint  Do- 
minique ,  Michel  Efpagnol ,  &  Au- 
thiers  Normand  frère  convers ,  fept  en 
tout.  Ils  arrivèrent  à  Paris  le  12.  de 
Septembre  de  Tan  12 17.  Ils  fe  logè- 
rent d'abord  dans  une  maifon  proche 


DE  l'Egbise  de  Pakis.  1  5  I 
le  parvis  de  la  cathédrale  ,  entre  le  ij.  JuithK- 
palais  de  levêque  &  l'Hôtel -Dieu; 
mais  Jean  doyen  de  S.  Quentin  en 
Vermandois,  Se  TUniverfité  leur  don- 
nèrent, à  la  prière  du  pape  Honoré, 
une  maifon  vis-à-vis  Véglik  de  Saint- 
Eftienne  des  Grès.  Cqs  Religieux  s'y 
éîablirent  le  6.  d'Août  de  Tan  1218. 
L'Univerfité  leur  demanda  pour  toute 
reconnoiflance,  leurs  priéres,<S:  le  droit 
de  fépulture  dans  leur  églife.  Saint 
Dominique  leur  inftituteur  vint  Fan- 
née  fuivante  à  Paris,  &  trouva  ces 
Religieux  au  nombre  de  trente.  II 
leur  marqua  lui-même  les  lieux  régu- 
liers, le  cloître,  le  dortoir,  le  réfec- 
toire ,  ôc  des  cellules,  II  affedionna 
beaucoup  ce  convent.  Etant  allé  en- 
fuite  à  Boulogne ,  il  envoya  à  Paris 
Renaud  de  S.  Gilles dodeur célèbre, 
qui  y  avoit  enfeignc  autrefois  le  droit 
canon  pendant  cinq  ans.  Renaud  prê- 
cha dans  cette  ville  avec  un  fuccès 
incroyable,  mais  il  mourut  au  bout 
de  deux  ans  de  profeflîon  dans  l'Ordre, 
Ses  compagnons  n'ayant  point  encore 
ni  chapelle ,  ni  cimetière  à  Paris ,  ils 
enterrèrent  fon  corps  dans  1  eglife  du 
prieuré  de  Notre-Dame  des  champs 
ou  des  vignes ,  aujourd'hui  les  Car-^ 
gjçlites ,  mais  pour-lprs  poÛTedé  f^ 


2^1  Calendrier  Historique 
»f.  Jutlla.  Jes  Religieux  de  Marmoutier,  qui  leur 
permirent  pendant  quelque  temps  d'y 
faire  l'office  divin  ;  ce  qui  leur  mérita 
un  remerciment  de  la  part  du  pape 
Honoré  III.  Ce  Pape  écrivit  aufli  au 
Chapitre  de  l'églife  de  Paris  &  le  re- 
mercia ,  lorfqu'il  eut  appris  que  les 
chanoines  avoient  enfin  permis  aux 
Frères  prêcheurs  d'avoir  une  églife 
avec  un  cimetière,  en  faifant  défifter 
le  curé  de  S.  Benoit  de  fon  oppofi- 
tion.  Cette  lettre  du  Pape  efl  de  l'an 
I220.  C'efl:  de  cette  première  églife 
des  Dominicains ,  bâtie  à  Paris  dans 
la  rue  appellée  de  S.  Jacques ,  que 
leur  efl:  venu  le  nom  de  Jacobins  par 
.  toute  la  France.  Auffi  leur  églife  re- 
connoît  pour  patron  faint  Jacques  le 
majeur,  dont  ils  font  la  fête  le  2  j.  Juil- 
let, Saint  Louis  leur  fit  bâtir  depuis 
un  dortoir  Se  des  écoles.  Le  même 
Roi  fit  achever  la  nouvelle  églife  des 
Jacobins,  Se  leur  fit  beaucoup  d'au- 
tres largefles.  L'an  1556.  Nicolas' 
Hennequin,  bourgeois  de  Paris,  fin 
bâtir  leur  cloître  de  pierres  détaille, 
La  réforme  fut  établie  en  ce  monaf- 
tére,l'an  161 1.  Pierre,  cardinal  De 
Gondy ,  donna  cinquante  mille  livres 
aux  Religieux  de  S,  Jacques  ^  Se  Du 
Tillct  baron  de  la  Buiffiere  leur  fit 


DE  l'Eglise  de  Paris,    i  (î  3 

auffi  des  aumônes  très  confidérables.  if-  J«i//^'* 
Cet  Ordre  a  éré  très-célebre  par  le 
grand  nombre  de  dodeurs  qu'il  a  don- 
nés à  Téglife ,  Ôc  d'où  font  fortis  plu- 
fieurs  Papes  ,  quarante  -  huit  Cardi- 
naux 5  des  confeffeurs  ôc  des  prédica- 
teurs des  Rois  de  France ,  Se  un  très- 
gr.nd  nombre  d'Evêques&  d'Arche- 
vêques. L'églifè  des  Jacobins  ru€ 
S.  Jacques  eft  remplie  de  fépultures 
royales.  On  y  voit  ks  tombeaux  des 
chefs  de  trois  branches  de  la  maifon 
royales  ,  de  Bourbon ,  d'Evreux ,  Se 
de  Valois.  On  a  auffi  dépofé  dans  la 
même  cglife  les  coeurs  de  plufieurs 
Rois  6c  Princes. 

;  L'an  1229.  les  Jacobins  commen- 
cèrent à  ouvrir  leurs  chaires  de  Théo- 
logie. Ils  eurent  de  grands  différends 
avec  rUniverfité,  l'an  1 2  j  3 .  En  1 40  3  • 
ils  furent  rétablis  dans  rtJniveriîté.  Ils 
furent  réformés  l'an  1502.  6c  ils  tin- 
rent un  chapitre  général  en  16 11.  Ce 
fut  enfin  cette  année  qu'on  ouvrit  les 
premières  difputes  à  l'école  de  Saint?» 
Thomas   rétablie  deux  ans   aupara^ 
yant. 
'  Jacobins  rue  S,  Honoré ,  l'an  l^i  i.     Jacobins  me 
.  Le  zélé  du  père  Sebaftien  Michaë-  l'^^TelV 
lis  introduifit  une  nouvelle  réforme 
dans  quelques  conyents  des  Domini- 


1 64  Calendkieb.  HisTOKiQjrE 
■4y.  Juillet,  cains  du  Languedoc  &  de  la  Provence* 
Le  père  Galamin  général  de  l'Ordre  , 
&  depuis  cardinal,  fupplia  le  Roi  & 
la  Reine  régente  fa  mère ,  de  permettre 
au  Père  Michaëlis  de  bâtir  à  Paris  un 
nouveau  convent  de  Frères  prêcheurs 
de  fa  réforme  ;  ce  qui  lui  fut  accordé 
par  lettres  patentes  du  mois  de  Septem* 
bre  1611.  &  vérifiées  au  Parlement 
le  23.  de  Mars  161 3.  L'évêque  de 
Paris  Henri  De  Gondy  en  fut  le  prin- 
cipal fondateur,  par  le  don  qu'il  fit  de 
cinquante  mille  livres  pour  la  (Irudlure 
tant  du  convent  que  de  l'églife.  Jean 
Du  Tilla:  de  la  Buiffiere  y  contribua 
auffi  de  fes  largefTes.  Les  deux  reines 
Marie  de  Medicis  &  Anne  d'Autriche 
enrichirent  cette  églife  de  plufieurs 
reliquaires  très-précieux.  Ce  convent 
eft  devenu  depuis  comme  le  berceau 
de  la  réforme  des  Jacobins  de  la  pro- 
vince de  S.  Louis  ;  c'eft  leur  noviciat. 
Le  Père  Michaélis,  qu'on  peut  regar^ 
der  comme  le  reftaurateur  de  l'Ordre 
de  S.  Dominique  en  France  ,  fut  le 
premier  vicaire  général  de  cette  con- 
grégation réformée  ,  &  tout  à  la  fois 
premier  prieur  du  convent  de  la  rue 
S.  Honoré,  où  il  mourut  l'an  161 8. 
dans  une  grande  réputation  de  faiiL- 


.K 


DE  L  Eglise  de  Parts.    265 

Ce  convenc  a  donné  à  leglife  plu-  if.  luillgt, 
iieurs  excellens  écrivains;  enrr'autres  jj^^^'°^^'"^""* 
le  Père  Jacqaes  Goar,  mifTionnaire 
ap odolique  dans  Je  Levant ,  indruic 
à  fonds  des  différens  rits  des  églifes 
Grecques ,  (5i:  le  Père  François  Com- 
befis  aulîi  très-verfé  dans  \zs  langues 
fçavances  ^  Jacques  Quecif ,  Michel 
Le  Quien,  èc  plufieurs  autres  donc  on 
peut  voir  les  ouvrages. 

Jacobins  du  famcboiirg  S.  Germain  >    JacobîBt'âu 
Tan  i6ii.  -     ^^"^^o"l^. 

Le  même  elpric  de  retorme  quii'an  n^it, 
donna  naiiTance  au  convent  des  Ja- 
cobins de  S.  Honoré  ,  produifit  quel- 
ques années  après ,  celui  du  fauxbourg 
5\  Germain.  Leur  général  Nicolas  Ro* 
dol^pliieen  entreprit  la  fondation  fous 
le  titre  de  Noviciat  général  de  l'Ordre 
de  S.  Dominique  en  France.  Il  obtint  à 
ce  fujet  un  bref  du  pape  Urbain  VIIL 
en  date  du  20,  d'Août  1629.  portant 
défenfe  à  tous  fupéricurs  Domini-  " 
cains  des  convents  de  France  ,  de 
recevoir  aucun  novice  ,  que  dans  les 
maifons  réformées  de  l'Ordre  défi- 
gnées  par  le  Général  ,  à  peine  de 
nullité.  Il  obtint  auiïi  de  Louis  XIIL 
ÔQs  lettres  patentes  données  à  Fon- 
tainebleau au  mois  de  Juillet  16^2. 
T^fifiees  au  Pailemmc  le  4.  d'Août 

M 


i66  Calendrier  Historique 
tf.  Juillet. çIq  la  rnême  année.    Ce  fut  au  faux- 
bourg  S.  Germain,  où  ces  Religieux 
font  à  préfent  ,   que  coniiiiencerent 
à  s'établir  quatre  Religieux  tires  du 
convent  de  S.  Honoré  ;  ils  y  entrèrent 
I-^  jour  de  PAiTomption   Fan   1631, 
Le  Nonce  du  Pape  célébra   la  pre- 
mière   melTe    qui   fe   dit   dans   leur 
chapelle.   Le  cardinal  De  Richelieu 
ed  regardé  comme  le  fondateur  de 
ce  nouveau  convent ,  auquel  il  donna 
une  rente  de  deux  mille  livres  fur  la 
ville.    A  la  petite  chapelle  a  iiiccede 
une  églife  magnifique ,  du  dellein  de 
Pierre  Bulet  architede  du  Roi  &  de 
la  ville.    La  première  pierre  en  fuC 
pofée  le  y.  de  Mars  1682.  par  Hya- 
cinte    Serroni    premier    archevêque 
d'Alby  ,    ci-devant    Religieux    de 
S.  Dominique.  Elle  n'eft  point  encore 
achevée.  Ce  convent  fert  aujourd  hui 
de  noviciat  pour  les  maifons  réfor- 
mées :  il  eft  immédiatement  foumis 
à  la  iurifdiclion  du  Général  de  TOr- 
dre.    On  voit   dans   cette  églife   le 
tombeau  du  maréchal  De  Navaiîles. 
Abjuration     JhjuratîQn  d Hctiri  m  à  S.  Denys , 

d'Henri  IV. l'an    l<9^.  ^    .,, 

i'.ini5-y5-  j^^  Dimanche  2 J.  Juillet  IÇ.9^ 
Henri  IV.  alla  du  matin  à  S.  Denys 
en  ^<^rande  pompe?  ôc  s'arrêta  dcvanl' 


DE  l*Eglise  de  Paris.  267 
k  portail  de  Véglïk  abbatiale  ,  y  fît^T'  MV«<, 
fon  abjuration  entre  les  mains  de 
J'Archevêque  de  Bourges  ,  qui  lui 
donna  rabfoiution  des  cenfures  6c  le 
baifer  de  paix.  Le  Roi  entendit  la 
Mefle  folemnelle  ,  Se  la  cérémonie 
finit  au  bruit  des  acclamations  réité- 
rées de  Hw  le  Roi. 

XXVL     JUILLET, 

Dédicace   de    V autel  de   l'églife   dc,^^  ^^,7/^^ 
S.  p^nvy  par  le  pape  Eflienne  II.  en'  Dédicace' 
exécution  de  l'ordre  qu'il  en  avo^f^]^^'^"'^^**^*^ 
reçu  de  faint  Denys  même  dans  unes!"penTf, 
révélation,  la  veille  2j.de  ce  mois,i'an  7f4./ 
l'an  7J4.  II  le  dédia  en  l'honneur  des 
apôtres  S.  Pierre  &  S.  Paul.  II  accor- 
da de  grands  privilèges  à  Tabbaye  de 
S.   Denys.     Avant   de  quitter   cette 
abbaye  ^    il  fe  fit   donner   quelques 
reliques   du  faifit  Martyr  .  dont  il  fit 
préient  a  l'éj^Iife  qu'il  commença  de 
faire  bâtir  à  Rome  ,  fous  le  nom  de 
S.  Denys ,  &  que  le  pape  Paul  I.  du 
nom ,  fon  frère  6c  fon  fuccefleur,  ache- 
va après  lui. 

Tranflatïon  de  S.  Marcel  m  KHr.  fié-  Tranfînir.* 
çle.  Voyez  S.  Marcel ,  au  2.  No-^^  s.  M;^'r' 
yembre.  cei  auxni. 


M  if. 


i68  CAtENDRiiK Historique 

XXVIL    JUILLET. 

1-.  J^^'^^^'f'      rranflation  de  faint  Charlemagne, 

.^.rXtVoye.ie29,Jar^^-er. 

niagne.  Trandatton  des  reliques  des  bb.  Oeor- 

fef.^-^::;:  ^"dIx  "Rêl^-.eux   de   l'abbaye  de 
»'^-  S.  Germain  des  prés ,  Ufuard  &  Odi^ 

lard.entreprirent  le  voyage  d  bfpagne , 
dans  l'efpérance  d'avoir  facilement  le 
corps  de  faint  Vincent  martyrife  a 
Valence.  Us  partirent  avec  la  per-- 
miffion  de  leur  abbé  Hilduin  11.  qiu 
Ifur  obtint  même  pour  cela  des  lettres 
de  recommandation  du  roi  Charles  le 
Chauve.  Etant  arrivé  à  Uzcs ,  is_ fu- 
rent fort  étonnés  d'apprendre  de  1  eve- 
que  du  lieu,  nommé  Valfrid  ,  que  le 
■  corps  de  faint  Vincent  qu  ils  cher- 
choient ,  avoit  été  transfère  de  Valen- 
ce à  Bénevent  :  en  quoi  cebonhve- 
Gue  fe  trompoit  ;  puifque  ce  n  etoit 
pas  à  Bénevent ,  mais  a  Sarragofle 
ûu'il  avoit  été  porté  des  1  an  «JJ. 
par  Audalde  moine  de  Conques  au 
Siocéfe  de  Rodés  ,  à  qui    eveque 
Senior  l'avoit  enlevé ,  &  qu  il  confer- 
va  dans  l'églife  de  Sarragoffe  fous  le 
faux  nom  de  S.  Marin  ,  jufques  vetî 
l'an  864.  que   Salomon    comte  de 
Cerdaigne  l'obligea  de  le  rendre  pour 


DE   l*Eglise  de  Paris.   269 

être  apporté  à  Caftres.     Nos  deux  17*  J«»V/*/. 
voyageurs,  malgré  ce  qu'on  put  leur 
dire  ,  ne  laiiTérent  pas   de  continuer 
leur  route.    Arrivés  à  Barcelone,  ils 
s'adrefTérenc  à  Sunifroi  vicomte  de  la 
ville.   11  leur  parla  des  SS.  Georges 
ôc  Aurele  ,  qui  avoient,  depuis  peu 
fouffcrt  le  martyre  à  Cordoue.  Ufuard 
ôc  fon  conipagnon  fur  ce  récit  conçu- 
rent le  delTein  d'avoir  leurs  reliques  j 
pour  n'avoir  pas  fait  inutilement  un 
fi  long  voyage.    Ataufle  évêque  de 
Barcelone  ,  ôc  Sunifroy  leur  décla- 
rèrent le  grand  danger  des  chemins 
à  caufe  des  courfes  des  Maures  ;  mais 
hs  voyant  réfolus  à  tant  de  rifques  » 
ils  leur  donnèrent  des  lettres  pour  les 
plus  conGdérables  de  Cordoue.  A  la 
faveur  de  ces  lettres  ,  ils  obtinrent  de 
Saul  évêque  de  Cordoue  ôc  de  Samfon 
abbé  de  Pillemar  le  corps  entier  de 
S.  Georges  moine  ôc  martyr,  ôc  celui 
de  S.  Aurele ,  à  l'exception  du  chef  > 
avec  la  tête  de  fainte  Natalie  femme 
d'Aurele  ôc  martyrifée  avec  lui.  Avec 
un  fi   faint  préfent   ils  revinrent  en 
France  :  mais  au  lieu  de  venir  à  Paris, 
ils  s'arrêtèrent   à  Efmant  terre  de  la 
dépendance  de  leur  monaftére  au  dio- 
céfe  de  Sens  ,  où  ils  trouvèrent  la 
plus  grande  partie  de  leur  cornmu- 

M  il) 


1^0  Calendrier  Historiquï 
17.  j/////f^.j^auj-^^  qui  s'y  ctoit  réfugiée  avec  le 
corps  de  S.  Germain  évêque  de  Paris , 
pour  éviter  la  fureur  dts  Normans. 
Ils  y  arrivèrent  le  20.  d'Odobre.  Le 
roi  Charles  le   Chauve  fut  aufli-tôt 
averti  de  leur  arrivée  ,  &  témoigna  . 
beaucoup  de  joie  de  voir  fon  royaume 
enrichi  de  reliques  fi  précieufes.  Tou- 
tefois pour  s'aiTurer  davantage  de  la 
vérité,  \\  envoya  à  Cordoue  un  confi- 
dent ,  nommé  Mencion ,  qui  confirma 
ce  que   les    deux    moines    de    Paris 
a  voient  rapporté  del'hiftoire  àts  trois 
faints  Martyrs  ;  à  quoi  il  ajouta  mê- 
me de  nouvelles  circonRances ,  qui 
augmentèrent   la    vénération    qu'on 
avoit  pour  eux.  Les  ades  de  leur  mar- 
tyre avoient  été  écrits    par   Eu  loge 
prêtre  de  Cordoue,  &  depuis  martyr, 
Ge  fut  fur  ces  aélcs  Se  fur  le  récit 
d'Ufuard  &  d'Odilard  ,    qu'Aimoin 
moine  de  l'abbaye  de  Saint-Germain 
dies   prés    écrivit  l'hifîoire   de    cette 
tranflation.    Les  rehques  de  S.  Geor- 

fes  &  de  S.  Aurele ,  avec  le  chef  de 
te  Natalie  ,  font  encore  aujourd'hui 
honorées  dans  Féglife  de  S.  Germain 
des  prés,  d'où  leur  culte  s'eil  étendu 
dans  le  diocéfe.  On  célèbre  tous  les 
ans  leur  fête  le  27.  Juillet.  Ufuard 
Tun  de  ceux  à  qui  Ton  eft  redevabk 


DE  l'Eglise  de  Parts.   1 7  i' 

de  ce  préfent  ,  eft  l'auteur  du  marty-  ^7*  J«i^^'^ 
rologe  dédié  à  Charles  le  Chauve  , 
dont  on  fe  fervoit  dans  la  plupart  des 
églifes  de  France ,  fur-tout  dans  celle 
de  Paris.  Ufuard  étoit  François  de 
nation,  âc  fe  confacra  à  Dieu  en  pre- 
nant rhabit  de  Religieux  dans  le  mo- 
naftére  de  l'abbaye  de  S.  Germain  des 
prés  à  Paris. 
'     Profanation    du  faint   Sacrement   -?  j^'t!"sa^'' 

5.  Sulpice  y  Tan    164.8.  cremenc     à 

L'an  1648.  fut  commis  à  Paris  un  s.  Subice  , 
déteflable  facriiége  dans  l'églife  pa-  ^"  ^  +  • 
roilliale  de  S.  Sulpice.  La  nuit  du  27. 
au  28.  de  Juillet,  deux  voleurs  entrés 
par  une  fenêtre  de  l'églife  de  S.  Sul- 
pice ,  forcèrent  le  tabernacle  de  la 
chapelle  de  la  Vierge,  enlevèrent  le 
faint  ciboire ,  de  jettérent  hs  faintes 
hofties  dans  le  coin  d'un  confefTionnal, 
Le  bruit  de  ce  facriiége  s'étant  répan- 
du dans  Paris ,  alarma  toutes  Its  per- 
fonnes  de  piété.  En  réparation  on  fie 
une  proceiTion  folemnelle    le  jeudi 

6.  d'Août.  Toutes  les  boutiques  du 
fauxbourg  furent  fermées  ce  jour- là  , 
&  les  rues  par  où  devoir  paOer  la  pro- 
ceffion  tendues  detapifferies.  Le  Non- 
ce du  Pape  porta  le  S.  Sacrement  fous 
un  dais.    La  reine  Anne  d'Autriche 

accompagna  la  proceffion  ,  (Se  plu- 
Aï  iv 


17 1  Calendrier.  Historique 

fleurs  autres  princeiTes  &  dames  de 
la  Cour.  On  fait  tous  les  ans  à  Saint- 
Sulpice  une  réparation  folemnelle  de 
ce  facrilége. 

XXVIIL     JUILLET, 

28.  Juillet. 

Sufception      Sufccftion  de  la  fa'inte  Croix  ,  le  2 S, 
de  la  raime  j^^illç^       q^^j   ^^q\^   ^^^   Vendredi  de 

Croix,    l'an  ,.  ^  i      r^•  l      r  • 

1109.  i  an  II 09.  ou  le  Dimanche  luivant, 
Anfeau  chantre  Sz  prêtre  du  faint 
Sépulchre  de  Jerufalem  ,  envoya  à 
Galon  évcque  de  Paris  une  portion 
confidérable  de  la  vraie  Croix  pour 
fa  Cathédrale.  Galon  l5t  mettre  en 
dépôt  cette  fainte  relique  dans  l'éghfe 
de  S.  Cloud  à  deux  lieues  de  Paris  , 
ie  vendredi  28.  de  Juillet  11 05).  (Se 
3e  Dimanche  fui  vaut  il  alla  lever 
ce  précieux  dépôt  ,  accompagné  da 
clergé  de  Paris ,  de  l'apporta  dans  fon 
églife  en  grande  cérémonie.  Cette 
fainte  relique  eft  encore  aujourd'hui 
religieufement  confer\^ée  à  Notre-Da- 
me de  Paris ,  avec  les  adles  authenti- 
ques que  le  chantre  Anfeau  envoya 
en  même  temps  de  Jerufalem. 

'%r^^iéf;  XX  ÎX,     JUILLET. 

proccifion 

pour  la  ré-      Première  frecefflon  de  la  rédiiElion  de 

Tans  ,    l'att         ,  j-  •       M 

1^04.  Le  25?.  ae  ce  mois  il  y  eut  une 


i 


DE  l'Eglise  de  Paris.   2  7  5 

proceffion  générale  de  laSce  Chapelle  19.  Juillet*. 
a  Notre-Dame.  Outre  les  reliques  des 
paroilTes ,  on  porta  à  la  proceflion  le 
tableau  de  S.  Sebaftien  Se  le  chef  de 
S.  Philippe  5  qui  font  des  reliques  de  la 
Cathédrale  ;  Se  de  celles  de  la  Ste-Cha- 
pelle,  la  croix  de  Vidoire  ,  la  vraie 
croix,  la  couronne  d'épines  &  le  chef 
de  faint  Louis.  Le  Roi  aflifta  à  cette 
proceiïion  avec  tous  les  officiers  de  la 
Couronne  &  de  fa  maifon ,  ks  Cours 
fouveraines ,  le  Châtelet ,  Se  le  corps 
de  ville.  L'Evêque  de  Langres  y  offi- 
cia ,  Se  Miron  évêque  d'Angers  y  prê- 
cha après  l'Evangile.  Les  Ordres 
Mcndians  y  affilièrent ,  excepté  les 
Jacobins.    On  appella  depuis  cette 

S)roceffion  la  froceffion  du  Roi  y  qui  fe 
ait  encore  tous  les  ans  le  22,  de 
Mars  en  adions  de  grâces  de  l'heu- 
reufe  délivrance  de  Paris ,  &  de  fa  ré- 
dudlion  à  Pobéiffance  de  fon  légitime 
Souverain. 

Alort  de  Hugues  de  Befan^on ,  évêquè  Mort  de  Hu- 
de  Paris ,  Tan  1332.  P"  ^^  ^e- 

^ -*  lançon,  eve- 

X  XX  L     JUILLET.  T  ^^  ^'"'' 

Tan  1^52. 

Saint  Germain  évecjue  d'Auxerre  551.  juillet; 
mort  à  Ravenne  en  Italie  ,  l'an  449-j„f^j"^?yT 

Ce  fut  ce  Saint  qui  paffanc  par  q^uedUuxerl 
Kanterre    confacra,    à  Dieu  falncere,ran449» 


2.74  Calendrier  Historique 

II   imilet  Geneviève  encore  ieune.  L'églife  de 
'  EgiiCe  dêSaint-Germain-rAuxerrois  reconnmc 
s.  Germaiiv  Chîlcïebert  pour  Ton  fondateur.    Elb 
l'Auxenois.^^^^  d'abord  bâtie  en    l'honneur  de 
faint  Vincent.  On  lui  a  donné  depuis 
le  nom  de  S.  Germain  d'Auxerre  , 
fans  qu'on  fçache  l'origine ,  ni  la  rai- 
fon  de  ce  changement.  Saint-Germain- 
l'Auxerrois  fut  d'abord  un  monaflére 
pendant   long -temps.  On  appelloit 
cette  abbaye  Saint  -  Germain  -te-  rond. 
Le  roi-Robert  la  rebâtit  vers  l'an  iooo> 
On  ignore  le  temps  que  cette  abbaye 
fut  changée  en  un  Chapitre  de  cha- 
noines.   Humbert   évêque  de  Fans 
accorda  aux  chanoines  de  S.  Germain- 
TAuxerrois  la  collation  d^s  prében- 
des de  Ste-Opportune  l'an  ïo^o.  & 
c'eft  le  titre  le  plus  ancien  qui  falle 
mention  de  S.  Germain-FAuxerrois 
comme  d'une  églife  collégiale.  Saint- 
Germain  -  l'Auxerrois    étoit    encore 
deffervie  par  des  moines  au  xi.  fîécle» 
Le  Chapitre  nommoit  un  prêtre  pour 
la  cure  de  cette  églife.   Ce  prêtre  ne 
devoit  prendre  que  la  qualité  de  vicai- 
re perpétuel  : .  fon  clergé  faifoit  un 
corps  à  part  dans  la  même  églife.  Ce 
curé   avoit  place  dans  le  choeur  au 
côté  droit ,  immédiatement  après  le 
deruier  chanoine.  i»c  doyen  comme 


DE  l'Eglise  de  Pakis.  2  r  j 
chefcier  jouiflbit  de  tous  les  droits  dos  51.  JmUèr, 
curés  primitifs.  Il  avoit  toutes  les  cires, 
la  moitié  des  revenus  de  la  paroiile,  Se 
tous  les  profits  tant  des  jours  de  faine 
Germain ,  que  des  quatre  grandes  fêtes 
folemnelles.  II  étoit  défendu  au  curé 
de  faire  aucune  fonclion  curiale  aux 
cérémonies  où  le  Chapitre  fe  trou  voit 
en  corps.  Le  doyen  avoit  droit  d'admi- 
'  niftrer  les  facremens  ôc  de  faire  toutes 
les  fondions  curiales  le  jour  de  faint 
Germain  ôc  aux  quatre  fêtes  annuelles , 
à  la  réferve  de  1  Extrême-ondion  ôc 
du  faint  Sacrement  que  l'on  porte  aux 
malades.  C'eft  un  arrêt  du  Parlement 
du  p.  Mars  de  Tan  1634.  ^"^  ^^  ^^ 
règlement.  Par  un  autre  arrêt  du  23. 
de  Juillet  de  l'an  1639.  le  Parlement 
confirma  au  doyen  la  qualité  depafteur 
Se  de  curé. 

Enfin  les  chanoines  de  S.  Germain- 
l'Auxerrois  ont  été  réunis  à  ceux  de 
Notre-Dame  en  1744. 

La  châlTe  de  faint  Landry  évêque 
de  Paris  efl  dans  l'églife  de  Saint- 
Germain-l'Auxerrois  :  elle  étoit  autre- 
fois élevée  au  deflTus  du  maître-autel , 
avant  qu'il  fut  refait  en  marbre. 

L'églife  de  Saint-Germain  en  Laye  ,  S.  Germain 
aujourd'hui  églife  paroiiïiale ,  fat  bâtie ^^^^'ç^"'^'*'' 
par  le  roi  Robert ,  dit  le  Dévot ,  vers 

M  V j 


17  6  CAtENDRIHRHiSTOKîQUE 
3 T.  Juillet,  l'an  1000.  C'ctoitalorsunmonaftére, 
&  depuis  un  prieuré  dépendant  de 
l'abbaye  de  Colomb  de  l'Ordre  de 
S.  Benoît ,  ôc  enfin  une  paroifîe. 
etjfmKla^eur  ^^^'^^  Ignace  de  Loyola  ,  indituteur 
desjéfuïtes.  de  la  compagnie  de  Jefus ,  Tan  1 5: 5<5. 
raniyyé.  L'inftitut  des  révérends  Pères  Jc- 
fuites  efl:  celui  qui  s'cfl:  le  plus  étendu 
êc  le  plus  accrédité  dans  le  monde. 
Saint  Ignace  de  Loyola  leur  fondateur 
ëtoit  Efpagnol.  11  quitta  la  profellion 
des  armes  à  l'âge  de  trente-trois  ans 
pour  étudier  \ts  premiers  élemens  de 
la  langue  latine.  11  vint  à  Paris  étu- 
dier au  coWégQ  de  Montaigu  ,  il  étu- 
dia en  Philofophie  à  Sainte -Barbe 
fous  Jean  Pefia  célèbre  profelTeur,  & 
fit  fa  Théologie  aux  Jacobins.  Pierre 
LeFévre  Savoyard  ,  François  Xavier, 
Jacques  Lainez  ,  Alfonfe  Salmeron  , 
Nicolas  Bobadilla  ,  tous  quatre  Efpa- 
gnols  ,  &  Simon  Rodriguez  Portu- 
guais  furent  (qs  compagnons.  Le  i  j. 
Août  1534.  ils  entendirent  tous  hs 
fept  la  Meiïè  dans  VégYi(Q  de  Mont- 
martre,  y  reçurent  le  corps  de  notre 
Seigneur,  &  firent  vœu  à  haute  voix 
d'entreprendre  le  voyage  de  Jerufa- 
lem  pour  la  converfion  dts  infidèles , 
ou  toute  autre  mififion,  au  gré  du  Pape, 
Étôt  qii'ils  auroient  achevé  leur  cours 


DE  l'Eglise  de  Vakis.    177 

de  Théologie.  Ce  fut  dans  ce  faintM.  J^^^'^H 
lieu  quefaint  Ignace  jetta  les  premiers 
fondemens  de  fon  Ordre ,  qui  fut  ap- 
prouvé enfuite  fous  le  nom  dt  fociété 
ou  comfagniedi^  Jcfus ,  par  deux  bulles 
du  pape  Paul  III.  l'une  du  27.  Septem- 
bre  1540.  &  Tautre  du  mois  d'Odo- 
bre  1 54.9.  Saint  Ignace  futchoifi  pour 
général  perpétuel  de  la  nouvelle  fo- 
ciété.  Il  envoya  de  ^ç.s  difciples  en 
Allemagne  ,  en  Bavière ,  en  Efpagne, 
en  Portugal ,  en  Ecodè,  en  Irlande  ôc 
même  aux  Indes.  Il  refla  prefque  feul 
à  Rome.  Jacques  D'Equia  vint  en 
France  :  il  logea  à  Paris  avec  {q,s 
compagnons .  Jérôme  D'Omenefches 
&  Jean-Baptifle  Viole, au  collège  des 
Lombards.  Mais  en  15^0.  Guillaume- 
Du  Prat  évêque  de  Clermonc  les  re- 
tira chez  lui  rue  de  la  Harpe. 

En  i^jo.  faint  Ignace  obtint  du 

{)ape  Jules  III.  fucceÏTeurde  Paul  III. 
a  confirmation  de  fon  Ordre.  Alors 
les  Jéfuites  obtinrent  du  roi  Henri  II. 
des  lettres  patentes  pour  leur  établiiTe- 
ment,  Tan  i^yi.  au  mois  de  Janvier. 
Guillaume  Du  Prat  leur  bienfaiteur 
qui  mourut  le  22.  Odobre  1560. 
leur  légua  fix  mille  livres  pDur  établir 
un  collège  à  Paris ,  fans  compter  les 
feigneuries  de  Comede-le-Mode  & 


2  78  Calendrier HisT0Rï<5^UÊ 

^r.  Juillet»  Aimns  d'Artiere.    Il  leur  légua  auiH 
quinze  cent  quarante- cinq  livres  de 
rente  annuelle ,  Se  avec  cela  deux  cens 
écus  d'or  auiTi  de  rente  annuelle  Se 
perpétuelle  ,  à  condition  d'entretenir 
îîx  pauvres  écoliers.  Leur  Tociété  fuç 
approuvée  par  le  Clergé  de  France 
aiTembléeàPoilTy,  le  lundi  ij. Septem- 
bre 1561.   Ayant  été  mis  en  pofTef- 
fion  du  legs   de  l'Evêque  de  Cler- 
EtabïifTe- niont ,  ils  achetèrent  une  grande  mai- 
inencdes  jé.  fon  ,  appelléc  la  Cour  de  Langres ,  rue 
s!"j!cquer,  ^-  Jacques  ,  àç,s  fleurs  Hennequin  (Se 
Tan  i/éj.  Prévôt  en  î  J63.  Ce  fur  là  qu'ils  s  éta- 
blirent pour  enfeigner  la  jeuneiTe.  Le 
sp.  Février  de  la  même  année  ils  ou- 
vrirent leur  collège ,  auquel  ils  donnè- 
rent le  nom   de  collège  de  Clermont  de 
la  fociété  de  Jefus, 
Maifonpro-     Outrc  le  colIégc  de  Clermont,  ifs 
fuite$''"rue  ^^^nt  dans  Paris  deux  autres  maifons 
s.  AntQine ,  confidérables  ,    l'une  deflinée    aux 
l'an  1^80.  profès  ,    &  l'autre  aux  novices   de 
.  'Ordre.     Le    cardinal    Charles   De 
;  Bourbon  leur  iit  don  de  l'hôtel  à'Am^ 
ville  rue  S,  Antoine  :    il  l'acheta  de 
Magdelcine  de  Savoye  veuve  d^Anrre 
De  Montmorency  connétable  de  Fran- 
ce. L'a(^e  de  donation  efî  du  12.  Jan- 
vier 1580.  Ce  fut  Evrard  Mercurien 
général  des  Jéfuites  ?  qui  accepcâ  ^.3^ 

^1 


I 


BE  l'Eglise  de  Paris.    179 
donation  Je  26.  Février  de  la  même^î»  Ju'dhu 
année.  Le  cardinal  De  Bourbon  leur 
fît  bâtir  une  chapelle  fous  l'invoca- 
tion de  S.  Louis  roi  de  France.    En 
1619.  les  Jéfuices  firentelever  l'calife,,^^'^^^  "^^l 

15  •  •  j?L    •     r-     f      r         Jeiuice$,rue 

Sue  Ion  voit  au  jourd  hui.  Ce  tut  frère  s,  Antoine , 
lartel-Ange  Jéfuite  Lyonnois ,  habile i'*"  *  ^  ^  ?• 
architede,  qui  en  donna  Iqs  premiers 
defTeins.  Louis  XIIL  pofa  la  première 
pierre  le  7.  Mars  1627.  La  conduite 
de  cet  édifice  fut  abandonnée  au  Père 
François   Derand  ,  Jéfuite  Lorrain  , 
bien  inférieur  dans  la  connoiflànce  de 
Tarchitedure  au  frère  Martel -Ange. 
Cette  églife  fut  achevée  en  1641.  Le 
cardinal  de  Richelieu  en  fît  l'ouver- 
ture le  jour  de  i'Afcenfi.on ,  par  une 
meffe  folemnelle.  Cette  églife  ne  fut  Dédicace^ 
dédiée  fous  l'invocation  de  S.  Louis  «^^«'"«^égiifc, 
que  le  2.  Juillet  16^6,  par  François ^'"^^  ^^^^' 
Faure   évcque   d'Amiens.    Lqs    rois 
Louis  XIIL  6c  Louis  XIV.  ont  rendue 
cette  églife  dépofitaire  de  leurs  coeurs 
après  leur  mort. 

Le  Noviciat  des  Jéfuites  efî  fitué  NoTriciaî 
fauxbourfij  S.  Germain  à  la  place  de  "î"  •'^i""!*' 
1  ancien  hôtel  de  Mezieres.  Ce  fut 
Magdeleine  Luilh'er,  femme  de  Claude 
Le  Roux  fleur  de  Ste-Beuve,  conferl- 
ler  au  Parlement,  qui  acheta  cet  hôtel 
pour  ce  nouvel  établiffement  l'an  i  dia 


28 o  Calendrier HisTORic^i 
'"si*  Juillet,  On  Y  éleva  d'abord  quelques  bâtf- 
mens,  Se  une  petite  chapelle.  Mais 
on  a  bâti  depuis  une  églife  fort  peu 
fpacieufe  à  la  vérité  ,  mais  l'une  des 
plus  régulières  en  architedure  qui 
foient  dans  Paris.  C'eft  François 
Sublet  de  Noyers  fecretaire  d'état  ,  qui 
en  a  fait  la  dépenfe.  Frère  Martel- 
Ange  donna  les  defleins  de  cet  édi- 
fice, ôc  le  conduifit  lui-même  avec 
une  intelligence  qui  a  fait  voir  depuis 
à  tout  le  monde  combien  il  excelloic 
dans  Ton  art  au  defflis  du  Père  Derand , 
qu'on  lui  avoit  préféré  dans  la  conf- 
trudion  de  l'églife  de  Saint- Louis. 
Henri  De  Bourbon ,  évêque  de  Metz 
Se  abbé  de  S.  Germain  d^s  prés ,  y  mie 
*  la  première  pierre  le  lo.  Avril  1630. 

Cette  églife  fut  dédiée  fous  le  titre 
de  faint  François  Xavier  apôtre  des 
Indes. 

Saint  Ignace  mourut  l'an  i$<^6. 
feiziéme  de  la  fondation  de  fon  inP 
titut. 
Jéfuites  il-  Il  n'y  a  point  d'Ordre  dans  l'églife , 
^ies,  qui  ait  produit  plus  d'écrivains  en 
tout  genre  de  littérature.  Leurs  maifons 
de  Paris  en  ont  donné  un  grand  nom- 
bre, foit  théologiens,  foit  philofo- 
phes ,  hifloriens  ,  mathématiciens  , 
poètes ,  grammairiens  ;  &c.  Lqs  plus 


^  DE  l'Eglise  de  Vkkis.    iSr 

didingués  de  tons  font  les  Pères  Jac-  ^i»  IftHtefi 
ques  Sirmond  Se  Denys  Petau ,  dont 
le  nom  &  les  écrits  font  en  eftime 
chez  tous  les  fçavans  de  l'Europe. 
Ceux  qui  ont  porté  l'éloquence  de 
la  chaire  au  plus  haut  degré  de  per- 
feâ:ion  où  nous  l'ayons  vue  dans  le 
fîécle  pafTé,  font  les  PP.  de  Lingen- 
des,  Cheminais,  &  Bourdaloue,  tous 
trois  univerfellement  eflimés.  C'eft 
encore  de  la  focieté  des  Jéfuites  que 
nos  Rois,  depuis  Henri  llî.  jufqu'à 
Louis  XIV.  ont  tirés  leurs  confefieurs. 
On  en  compte  ij  choifis  pour  cette 
fonclion  ,  depuis  le  Père  Claude- 
Matthieu  qui  a  été  le  premier  honoré 
de  cet  emploi ,  jufqu'au  Père  De  Lu 
niéres, 

L'églife  des  révérends  Pères  Jéfui- 
tes de  la  maifon  profefTe  à  été  bâtie 
fous  l'invocation  de  faint  Louis ,  com- 
me nous  l'avons  dit.  Le  portail  de 
cette  églife  a  été  conflruirpar  ordre 
du  Cardinal  de  Richelieu  :  c'efl  ce 
que  porte  cette  infcription  qui  eft  au 
, portail  : 

SanElo  Ltidovîco  -régi  Ludovicus  XIîL 
rex  Bafilkam  ;  Armanâus   caràhnalis  , 
diix  de  Richelieu  ,  Bafil'iCd^  frontem  ^o- 
fuit. 

Ce  portail  ell  trop  chargé  d'orne- 


1  s  1  Calendrier  Historique 
'.^r.  Juillet,  rnens.  Le  corps  deréglifeferoit  beau, 
s'il  n'étoit  aiiffi  gâté  par  les  orne- 
mens.  La  chaire  eft  de  fer,  bien  tra- 
vaillée par  François  Le  Lorrain  :  Gaf- 
ton  duc  d'Orléans  en  a  fait  \ts  frais. 
Le  tableau  du  maître-aiitel  repréfentc 
faint  Louis  enlevé  au  ciel.  Cette  pein- 
ture eft  de  Vouct.  Louis  XI IL  amis 
la  première  pierre  à  cette  églife  ac- 
compagné du  premier  Archevêque  de 
Paris  M.  de  Gondy. 


/.    A  0  u  S  r. 

f .  Ao»t»        ^otre  -  Dame  de  la  Mercy  ,  fêtée  à 
Féglife  de  la  Mercy  le  premier  Dimian- 
che  d'Août. 
Religieux     Lcs  Rcligicux  de  la  Mercy  établis 

ilni^T/'^^  Paris,  l'an  ijiy. 
anifir.         y^   p^^^  p^j.|^  collège  fut  fondé 

à  Paris ,  pour  l'ufage  des  Religeux 
de  la  Mercy,  autrement  dit  de  Notre- 
Dame  de  la  Rédemption  d^s  captifs. 
Ces  Religieux  form.érent  un  nouvel 
Ordre  dans  le  treizième  fîécle.  Ils  com- 
mencèrent en  Efpagne.  Ils  reconnoif^ 
fent  pour  fondateur  Pierre  Noiafque 
gentilhomme  du  Languedoc ,  qui  s'af- 
focia  plu  (leurs  compagnons  ,  touchés 
comme  lui  du  defir  de'retirer  les  chré- 
tiens captifs  chez  les  Maures  :  il  fut 


DE  l'Eglise  de  Pakis.  283 

aidé  dans  Ton  entreprife  parRaimond   i.  Acàn 
de  PegnaFort,  Dominicain,  Ton  con- 
fcfieur,  (5c   par  Berenger  évêque  de 
Barcelone  ,   qui  lui  donna  folemnel- 
lement  l'habit  dans  fon  églife  cathé- 
drale ,  le   10.  d'Août  de  Tan  1223. 
en  préfence  de  Jacques  I.  roi  d'Arfa- 
gon  &  comte  de  Barcelone.  Sur  le 
icapulaire  il  y  avoit  lecu  des  armes 
d'Arragon  avec  une  croix  en  chef , 
comme  le  portent  encore  tous  ceux 
de  cet  Ordre.  Leurs  conRitutions  fu- 
rent  approuvées    par  Grégoire  1 X. 
l'an   139^.  Ce  qui  les  diftingue  des 
Mathurins  ou  Trinitaires  ,  employés 
comme   eux    à    la   rédemption    des 
captifs  5  eft  que  ceux  de  la   Mercy 
font  un  quatriéine  vœu,  qui  eft  d'aller 
racheter  \^s  efclaves ,  &  de  fe  livrer 
en  otage  pour  eux  ;  vœu  que  ne  font 
point   \ts  Trinitaires.    Quoique  cet 
Ordre  fe  fût  étendu  en  France  aufîi- 
bien  qu'en  Efpagne  3c  ailleurs  ,  dès 
le  premier  fiécle  de  fa  fondation ,  il 
n'avoit  encore  eu  aucune  maifon  dans 
la  capitale  du  royaume ,  jufqu'à  ce 
que  Nicolas  Barrière   bachelier   en 
théologie  ,    procureur  général  de  la 
Mercy,  acheta  d'Alain  d'Albret,  comte 
de  Dreux  une  place  près  de  S.  Hilaire , 
dans  la    ceiilive  de  Stc- Geneviève  ^ 


k 


1 8  4  Calendrïer  Historique 

«,  AoUf,  pour  y  bâtir  un  collège  &  une  cha- 
pelle pour  les  Religieux  de  Ton  Ordre 
envoyés  à  Paris.  Outre  ce  collège  hs 
Religieux  de  la  Mercy  obtinrent  de- 
puis par  la  faveur  de  la  reine  Marie 
De  Medicis ,  en  Tan  1 6i  3 .  l'ancienne 
chapelle  De  Braque  fondée  en  1348. 
par  les  feigneurs  Arnoul  De  Braque , 
ôc  Nicolas  De  Braque  père  Se  fils. 
Cette  chapelle  étoit  alors  deiTervie  par 
quatre  chapelains ,  qui  leur  cédèrent 
leur  maifon.C'eft  aujourd'hui  le  mo- 
naflère  de  Notre-Dame  de  la  Mercy. 
Cette  communauté  efl:  compofée 
d'une  vingtaine  de  Religieux  ,  fous 
un  Supérieur  qualifié  du  titre  de  Com- 
mandeur. 
Congréga-     Rdîgteiifes  de  la  Congrégation  de  Notre* 

Won  àc^o-  Dame  à  Charonne,  l'an  1644. 

cre-  Dame  à      q^^  Religicufcs  fc  placèrent  à  Cha. 

Charonne    ,  t-h'^  •        ^     î  j        i 

l'an  1^4.  ronne.  ïLWçiS  avoient  obtenu  des  let- 
tres patentes  dès  l'an  1643.  ^^'^  mois 
d'Août.  La  Ducheffe  d'Orléans  fut  la 
fondatrice  de  ce  monaflére  ;  elle  le 
dota  de  fix  mille  livres  de  rente ,  Ôc 
donna  foixante  &  cinq  mille  livres 
pour  l'acquifition  de  la  terre  de  Cha- 
ronne. Les  lettres  patentes  furent  en- 
rcgiftrées  le  23.  Février  1645:. 


1 


DE  l'Eglise  de  Paris.    285 

IL   A  OU  S  r. 

Troceffion  pour   la  profpérité  des    ^  >^^^^* 

J       T  •      T7TTT      P  .  P.'OCCfTion 

armes  de  Louis  Vlll.  1  an  1224.        ^our  laprof- 
On  fie  à  Paris  ,  le  1,  d'Août  pourpéiité   des 
la  profpérité  des  armes  de  Louis  VIIL  '^^"^^^  ^^^  ^^ 
une  proceflion  générale  de  toutes  les  l'an  1124». 
Cglifes  de  la  ville ,  depuis  Notre-Dame 
jufqu'à  l'abbaye  de  Saint-Antoine  àç,^ 
champs.  Trois   Reines    affiflérenc  à 
cette  proçeffion ,  fçavoir^  Ifamberge 
veuve  de  Philippe- A  ugufte ,  Blanche 
reine  de  France ,  &  Berengere  fa  nièce 
rsine  de  Jeruialem. 

Tranfiation  de  plufieurs  reliques ,  Tranflatio» 
Tan  144J,  \  f?"/f  "^"''^ 

Le  faint  clou  <Sc  la  portion  de  la  cour  ^'^^^  *  "^"^ ^* 
ronne  d'épines  de  notre  Seigneur,  qui 
fe  gardent  dans  le  trefor  de  S.  Denys, 
furent  rappoitées  de  Bourges  à  Paris  > 
&  dépofées  d'abord  à  Notre-Dame 
des  champs  le  2.  Août  de  l'an  1445» 
?LU  milieu  d'une  proçeffion  générale 
de  toutes  \qs  paroides  de  la  ville.  Le 
lendemain  l'on  porta  \qs  faintes  relir 
ques  à  S.  Maglojre  rue  S.  Denys,  où 
l'Abbé  &  les  Religieux  de  S.  Denys, 
revêtue  de  chapes^  les  vinrent  prendre 
accompagnés  des  paroiffes  de  Paris. 
On  chanta  une  m.efle  folemnelle  , 
après  (juoi  l'Abbé  de  }es  Religieux  ds 


2  8  6  C ALEN  DRIER  HISTORIQUE 
S.  Magloire   en   chapes  condt]i  firent 
par  honneur  ceux  de  S.  Denys  ju  fcjueîi 
hors  de  la  ville. 

/ / /.    A ov sr, 

5.  Aoîiu       ïntroduEiion  de  la  réforme  de  S.  Maur 
Réforme  de  à  rabbaye  de  S.  Denys,  Tan  1612. 
i'abbaye   de  Voyez  ^.  iTto.'r  au   15.  Janvier  ,   ou 
s.   Denyj  ,  S,  Denys  au  o.  Odobre. 

l'an  161%. 

IV.    A  o  u  s  r. 

4.  Août.         SrAnt  Dominique,  l'an  1 2 17. 

Saint  Do^      Saint  Dominîqi>e    inflituteur   des 

rlii 'i  2^1 7.  Frères- Prêcheurs ,  dits  Jacobins.  Voyez, 

le  2^.  Juillet. 

Filles  de      ^i^^^-T  ^^  <5'.  Thomas  ,  rue  d'Orléans 

S.  Thomas ,  au  Marais  ,    Se  rue  Vivienne  ,  l'an 

rue     d'Or-    J529. 

rais ,  &  rue  Lcs  Rcligieufes  de  Ste  Catherine  de 
Vivienne ,  Sicunc ,  de  l'Ordre  de  S-  Dominique, 
^  S  intFodui firent  a  raris  ,  &  avoient 
obtenu  des  lettres  patentes  dès  le 
mois  de  Décembre  162p.  enregidrées 
au  Parlement  le  3.  de  Juillet  1(530. 
Elles  font  placées  rue  d'Orléans  au 
Marais.  Il  y  a  un  autre  monallére  du 
même  nom  ôc  du  même  Ordre  ,  rue 
Vivienne ,  pkif  récent  cjue  celui  du  Ma^ 
r^Jf.  Il  y  a  auffi  unç  autre  maifon  de 
Filles  de  S.  Thomas  ,  au  fauxbourg 
S'  Germain  j  ruç  de  Se%'e  ,  vis-à-vis 


I 


DE  l*Eglïse  de  Paris.    187 

les  Petites  -  maifons  ;    mais  c'efl  de    4-  Août^ 
S.  Thomas  De  Villeneuve  archevêque  ^   "^Tlfomls 
de  Valence.    Ces  filles  font  hofpita- rie  viiie- 
liéres,c&  fuivent  la  régie  de  S.  Auguftin.  ^^  5^^^^  '"^^ 
Elles  font  des  voeux  (impies  ;    (Se  en  * 
Its  prononçant ,   elles  reçoivent  un 
anneau  d'argent  qu'on  leur  met  au 
doigt.   Leur  inftituteur  a  été  le  Père 
Ange  Le  Froufl: ,  Auguflin  réformié  , 
prieur   de  Lamballe  ,    mort   le    1 6. 
d'Odobre   1697.    Après  la  mort  du 
Père   Le    Prouft  ,   elles    élurent  feu 
Mr  De  la  Chetardie  curé  de  Saint- 
Sulpice  pour  fupérieur ,  auquel  a  fuc^ 
cédé   Mr  l'abbé  Languet  auiïi  digne 
curé  de  cette  paroilTe. 

Mort  de  Jean-Baptifie  De  Santeml^  Wort  de 
diacre  &  chanoine  de  Saint-Vidor  jf^De^^Saft- 
ian  1697.  tpjii    de 

Santeuil  naquit  à  Paris  le  12.  Mai  f;  ^'l^°f  • 
Ï631.  11  étudia  au  collège  des  Je- 
fuites.  Son  inclination  &  fon  génie 
poétique  furent  cultivés  ^hs  fa  jeunefle 
dans  fa  rethorique ,  par  le  Père  Coflart 
Jéfuite.  A  l'âge  de  vingt-deux  ans  il 
entra  dans  l'Ordre  des  Chanoines  ré^ 
guliers  de  l'abbaye  royale^e  S.Victor  : 
il  ne  voulut  point  recevoir  l'ordre  de 
prêtrife.  II  a  compofé  quantité  de 
pièces  de  poëfie  latine ,  dans  lefquelles 
^1  a  excellé ,  les  unes  facrées ,  &  Ic^ 


î88  Calendrier  Historique 
4*  Aoàt,  autres  profanes.  Ses  poëfies  facrées 
ou  eccléfiailiques  font  un  grand  nom- 
bre d'hymnes  d'une  rare  beauté  ,  ^ 
qui  font  inférées  pour  la  plupart  dans 
le  nouveau  Bréviaire  de  Paris,  &  dans 
celui  de  Cluny.  Il  a  fait  quantité 
d'înfcriptions  publiques  ,  d'épigram- 
rnes ,  &;  d'autres  pièces  élégantes  àQ 
fublimes.  Vers  la  fin  de  fa  vie ,  il  eue 
un  différend  avec  \^^  Pères  Jéfuites, 
au  fujet  d'une  épigramme  qu'il  avoic 
faite  fur  le  port  du  cœur  de  Mr  Arnauld 
à  Port-P\oyal.  lis  fe  battirent  en  vers 
à  coups  de  plumes  :  ils  fe  réconciliè- 
rent enfin.  Mr  le  Prince  De  Condé 
honora  Santeuil  de  fa  bienveillance, 
(&  le  mena  aux  états  de  Bourgogne 
en  I  (5p7.  Il  mourut  dans  ce  voyage 
à  Dijon  le  4.  d'Août  de  la  même 
année  ,  âgé  de  foixante-fix  ans.  Son 
corps  fut  rapporté  à  Paris  ,  &  enterré 
dans  le  cloître  de  l'abbaye  de  Saint- 
Vidor. 

K      AOUSt. 

y.  Août,       Saint  Yon ,  S,   Lucain  &  S.  Taxent, 

S.  \^^m  '  Les  reliques  <le  ce  dernier  font  àSaint- 

$£,s,  Paxent,Martin  des  champs.  Ils  furent  difciples 

^^'^•^^•-'^•de  faint  Denys,    &  furent  martyrifcs 

dans  différens  endroits  de  ce  diocéfç 

au  liï.  fiéçle. 

Dédicace 


BE  l'Eglise  de  Pakîs  .    2  S  9 

Dédicace  de  l'édife  des  FeuiUans  ,  péJkicecje 
rue  S.  Honore,  lan  1608.  Voyez  p^^iiia„s,j,^e, 
au  2C.  Avril,  dom  Jean   De  la.  Bar- s.  Honoré 

K  /.     A  0  U  S  7. 

EtahlvTement  des  Jacobins  à  Paris,    ^-^^l^-- 
lan  1218.  le  6.  d  Août.  Voyez  le  2  y.  i  Paus  . 
Juillet ,  Jacobins,  Tan  1 1 1  S. 

'  La  T'y  ans  figuration  eft  le  patron  de 
i'églife  de  S.  Sauveur,  l'an  12^4., 

L'é^life    de  S.  Sauveur  ctoit  ori-^^i^®'^*^  ''•* 

.    ^  t  11  ï  s.  Sauveur   » 

ginaircment  une  chapelle  qu  on  nom- l'au  i  ^ ,- ^.. 
irioit  la  chamelle  de  la  T'our ,  bâtie  par 
faint  Louis  vers  Tan  12^4.  Cette 
chapelle  dans  la  fuite  devint  fuccur- 
iale  de  I'églife  de  S.  Germain^rAu- 
xerrois.  Elk  fut  rebâtie  &  aggrandie 
Tan  1560.  Le  charnier  à  côté  de  la 
facriflie  fut  rebâti  en  1622.  Cette 
cure  étoit  de  la  nomination  du  Chapi- 
tre de  S.  Germa in-l' Au xerrois. 

J-lopitaldesFetites-maifonf,  Pan  IJ  jy.      HA-^i^ai 
L'églife    des    Petites  -  maifons  eft^es  Pecùc*- 
bâtie   fous  le  titre  de  la  Transû^ura-T'''''^  ' 
tîOH  ou   de  ô.   ôauveur.    Cet  hôpital 
dans  fon  origine  étoit  une  maladrerie 
où  l'on  renfermoit  les  lépreux  Se  autres 
malades.  ^  En  i  J44.  cette  maladrerie 
fut  détruite  par  ordre  de  la  Cour  du 
Parlement.  En  1^57.  THôtei-de  ville 


2  90  Calendrier  Historique 

é.  Aûùu  y  rebâtit  un  hôpital  pour  y  renfermer 
I  o.  les  mendians  incorrigibles ,  2^.  les 
vieux  &  les  infirmes  ,  3'^.  les  enfans 
teigneux,  les  femmes  fujettes^  au  mal 
ca^uc  ,  &  les  pauvres  infenfés.  Jean 
Luillier  fieur  de  Bouiencour  ,  préfi-, 
dent  à  la  Chambre  à^s  comptes  ,  con- 
tribua beaucoup  à  rétabhflement  de 
ce  nouvel  hôpital.  Ce  fut  un  chirur- 
gien habile  qui  en  fut  d'abord  le 
gouverneur,  avec  un  autre  chirurgien 
pour  le  foulager.  On  y  mit  deux  prê- 
tres pour  y  dire  la  Meffe  Se  admmiilrer 
les  Sacremens.  Les  pauvres  les  moins 
malades  fervoient  les  autres.  Quelques 
vieilles  femmes  lavoient  le  hnge.  Le 
nom  de  Petites -maifons  eft  venu  à 
cet  hôpital  dts  m.aifons  baiTes  &:  peti- 
tes ,  où  font  logées  autour  de  la  cour 
quelques  perfonnes  âgées  &  infirmes. 
La  chapelle  a  été  rebâtie  en  1615.  & 
bénie  le  6.  Avril  de  la  même  année. 
Rcpiratioiî      réparation  au  S,  Sacrement  de  l'autel 

"::.::.' f  profané  à  S.  Sulpice  l'an  1648.  Voyez. 

s.  Si^^ice,^^  2j.  Juillet. 

i  an  1 64^.       ^^^^^  ^^  François  Du  Harlay  ,  arche- 

Pz.^î,o"  Du  vêque  de  Paris ,  Tan  1 69  J .         ^ 
Haiiav,  a.»      François  Du  Harlay  ,  archevêque 
^:;^^^';.f:;de  Paris,   duc   6c  pair  de  France  , 
prpvifeur  de  Sorbonne  ôc  de  Navarre , 
'un  des  quarante  de  l'académie  Fran- 


I 


DE  l'Eglise  DE  Pakis,  2.91 
çoife  ,  fils  d'Achilles  ,  marquis  de  <^.  -^-'■ 
Champvallon,  naquit  à  Paris  en  162J. 
L'étude  des  belles  Lettres  fut  fa  paflion 
dominante  ;  Ôc  les  progrès  qu'il  y  iir , 
lui  acquirent  un  grand  fonds  d'éru- 
dition. La  Théologie  n'eut  pas  moin.s 
de  charmes  pour  !ui ,  il  s'y  appliqua 
avec  un  fuccès  très -heureux  ;  &  les  , 
applaudiflcmens  qu'il  reçut  en  Sor-  , 
bonne  où  il  prit  le  bonnet  de  douleur, 
portèrent  l'Archevêque  de  Rouen  Ton 
oncle  à  fe  démettre  en  fa  faveur ,  de 
l'abbaye  de  Jumiéges  Ordre  de  faint 
Benoit.  Peu  de  temps  après ,  l'Abbé 
De  Champvallon  parut  à  raflembléc 
du  Clergé  en  165*0.  en  qualité  de  député 
du  fécond  ordre.  Se  y  donna  des  preuves 
d'une  habileté  confommée.  Son  oncle 
réfolut  alors  de  fe  repofer  fur  lu  i  du  far- 
deau de  fon  Eglife  ;  Se  l'aiTemblée  ap- 
plaudilTant  à  ce  choix,  fur  lequel  elle 
avoitété  confultée,députa  vers  laReinc 
régente  en  faveur  de  l'abbé  de  Champ- 
vallon ,  qui  fut  nomm.é  archevêque 
à  l'âge  de  vingt- fix  ans.  Cette  grande 
jeuneiTe  ne  lui  fit  rien  perdre  Je  l'at- 
tention qu'il  dev^oit  à  la  conduite  de 
fon  diocéfe.  II  y  ûgnala  fon  entrée  par 
un  fermon  qu'il  fit  dans  fon  églife 
métropolitaine  ,  &  s'étudia  dans  la 
fuite  à  m.archer  fur  [qs  traces  de  foi| 

Nij 


29  1  Calendrier  Historique 

6.  Amt,  préciecefTeur  ;  mais  rien  ne  lui  fut  plus 
giorieux  dans  \t^  vifites  fréquentes 
qu'ii  faifoit  de  fon  diocéfe,  que  \ç,^ 
converfions  qu'il  y  fît  par  fes  prédica- 
tions ,  en  faveur  de  la  Religion  catho-- 
lique.  \^^^  preuves  qu'il  donna  de  fon 
zélé  pour  le  repos  de  l'Etat  dans  le 
tumulte  des  guerres  civiles,  le  firent 
choifirpour  mettre  la  couronne  fur  la 
tête  du  roi  Louis  XIV.  au  jour  folem- 
nel  de  fon  Sacre  à  Reims  en  1 6  54,  Huit 
ans  après  ,  ce  Prince  le  mit  au  nom- 
bre des  Commandeurs  de  fon  Ordre 
du  S.  Efprit.  A  la  réception  du  car- 
dinal Chigi  à  Paris  en  i(564.  ce  fut 
l'Archevêque  de  Rouen  qui  fut  choifi 
par  le  Clergé  pour  porter  la  parole. 
Dans  un  fçavant  difcours  qu^il  y  fie 
en  latin  ,  il  foûtint  parfaitement  cette 
haute  réputation  d'éloquence  qu'il 
s'étoit  acquife  en  tant  de  rencontres , 
&  fur-tout  dans  un  carême  qu'il  avoic 
prêché  à  Paris  dans  l'églife  des  Mini- 
mes, avec  une  affiuence  prodigieufe 
d'auditeurs.  La  pefte  qui  défola  la 
ville  de  Rouen  en  1658.  le  fît  déter- 
miner à  s'y  enfermer  :  mais  cette  ville 
ne  jouit  pas  long-temps  de  {ç:%  foins  ; 
car  le  Roi  pour  remiplir  la  place  de 
IvJ.  de  Perefîxe  archevêque  de  Paris , 
n^ort  en  l'an  i57i.  jetta  les  yeux  fur 


I 


DE  L'Eglise  de  Paris.  293 
PArchevêqne  de  Rouen.  Il  feroit  trop  ^'  -^^^'* 
long  de  marquer  par  combien  de 
nouveaux  établiffemens  il  s'efi  fignalé 
dans  le  diocéfe  de  Paris.  Les  miiTions 
qu'il  difiribua  dans  toutes  les  paroif- 
ks  ,  parlent  aflez  pour  lui,  aufli-bien 
Gue  les  rëglemens  falutaires  des  Syno- 
des tenus  en  1673.  ^  1^74-  ^es  confé- 
rences publiques  de  morale  qu'il  fie 
en  1682.  1683.  &  1684.  dans  la  gran- 
de falle  de  Ton  palais ,  avec  un  fruit 
inconcevable  ;  \ts  mandemens  qu'il 
publia  fur  la  fin  de  fa  vie  pour  le  fou- 
lagement  des  pauvres,  {on  zélé  pour 
la  converfion  des  hérétiques,  &  pour 
Tinflrudion  des  nouveaux  convertis. 
11  a  préfidé  en  chef  à  plus  de  dix 
atlembîées  générales  du  Clergé.  Il 
étoit  à  la  tête  d'un  bureau  compofé 
de  plufieurs  confeillers  d'état,  qui  fe 
tenoit  dans  l'archevêché  pour  les  af- 
faires eccléfiafliques.  Le  Roi  admet- 
toit  une  fois  la  femaine  l'Archevêque 
de  Paris  à  une  audience  particulière 
dans  fon  cabinet,  à  laquelle  il  s'étoit 
préparé  par  une  meure  difcuilion  des 
matières  qu'il  devoit  rapporter.  Auiîi 
fa  Majeflé  lui  a  fouvent  donné  des 
maraues  publiques  de  la  fatisfaclion 
qu'elle  avoit  de  (ts  fervices ,  foit  par 
l'affranchiiTement  de  la  Terre  de  Bie- 

N  iij 


2  94  Calendrier  Historique 
6.A€Ùt,  val,  qui  fut  détachée  du  domaine  en 
fa  faveur;  foit  par  Péreclion  d'un  du- 
ché (Se  pairie  pour  les  Archevêques 
de  Paris  ;  foit  enfin  par  la  nomination 
de  fa  perfonne  au  cardinalat,  dont  une 
mort  trop  prompte  l'empêcha  de  re- 
cueillir rhonneur  &  le  fruit.  Il  fut 
frapé  d'une  apoplexie,  qui  l'emporta 
le  6.  Août  i6pî.  âgé  de  70.  ans. 

VIL    A  0  u  S  r. 

7.  Acîtt,        Saint  Gaétan, 
Théatins      Le  cardinal    Mazarin  fit  venir  de 
a   Taris    ,  Romc  à   Paris  quelques   Théatins  , 
i'.nié^S.  |,^^  j^^g^  ^,^  nombre  defquels  croit 

dom  Ange  De  BiiTari,  qu^il  choiCt 
pourfon  confeiTeur.  11  leur  acheta  une 
maifon  fur  le  quai  Maîaquais  ,  vis-à- 
vis  les  galeries  du  Louvre,  le  26.  Mai 
1642.  pour  la  fomme  de  cinquante- 
quatre  mille  livres.  Le  7.  Août  164^. 
dom  Placide  RoulTel ,  prieur  de  l'ab- 
baye S.  Germain  dts  prés  bénit  la 
chapelle ,  célébra  la  m.elTe ,  fit  fonner 
les  cloches ,  &  expofa  le  S.  Sacrement, 
^ur  les  onze  heures  avant  midi  le  Roi 
arriva  accompagné  de  la  Reine  mère , 
&  plaça  la  croix  qu'on  voit  encore 
aiijourdluii  fur  le  frontifpice  de  leur 
maifon,  qui  porte  le  nom  de  Ste.Anne 
U  Ruy:ut.   Dom  François -Marie   De 


DE  l'EglîSe  de  Paris.  195 
Monaco,  premier  Supérieur  de  cette 
maifon,  obrint  du  Roi  des  lettres  pa- 
tentes enregidrées  au  Parlement  le 
29.  Mai  i<5j3.  Cette  maifon  des 
Théatins  eft  la  feule  qu'il  y  ait  en 
France  de  cet  Ordre ,  fort  étendu  en 
Italie  où  il  prit  nailTance  vers  l'an 
1524.  fous  le  nom  de  Clercs  régu- 
liers. Ils  reconnoilTent  pour  fondateur 
'  S.  Gaétan  Gentilhomme  Vicentin  , 
avec  fon  compagnon  Pierre  Caraffe 
évêque  de  Théati  au  royaume  de  Na- 
ples  5  dont  ils  ont  été  appelles  Théa- 
tins. Pierre  Caraffe  fut  depuis  pp.pe 
fous  le  nom  de  Paul  IV.  Les  Théa- 
tins font  profeflion  d'un  entier  aban- 
don entre  les  mains  de  la  .Providence , 
&  d'une  vie  toute  apoftolique.  Leur 
inftitut  à  été  approuvé  par  Clé- 
ment VII.  en  1524.  Les  Théatir>s 
n'eurent  à  Paris  qu'une  aflez  petite 
chapelle  :  mais  le  cardinal  Mazarin 
leur  fondateur  leur  légua  par  fon  tefla- 
ment  cent  mille  écus  pour  bâtir  une 
églife,  dont  la  place  qu'ils  achetèrent 
Je  9.  d'Avril  1662.  leur  coûta  72  mille 
livres.  Dom  Guarino  Guarini  célèbre 
architecte  de  leur  congrcgatfon  ,  ôc 
qu'ils  firent  venir  d'Italie  à  Paris ,  com- 
mença le  nouvel  édifice  d'un  dQiïeln 
lurdi  Si  fingulier.  Le  Prince  de  Conti 

N  iV 


Aotft, 


illutlr 


196  Calendrier HiSTORK^uE 
7.  Aoât.  en  pofa  la  première  pierre  au  nom  dé 
Louis  XIV.  le  28.  Novembre  1662. 
Cette  ég  ife  demeura  imparfaite  juf- 
qu'en  17 14.  qu'on  a  repris  l'ouvrage 
fur  de  nouveaux  deflèins  donnés  par 
Lievain  archirecle  de  Paris,  les  fonds 
n'étant  pas  fuffifans  pour  l'entière  exé- 
cutions des  premiers  deflèins. 
Titéatins  l^çs  Percs  Théatins  ont  donné  à 
l'Eglife  d'habiles  prédicateurs,  entre 
autres ,  le  Père  Du  Bue  fçavant  conrro- 
verfite,  le  Père  Quinquet,  le  Père  Bour- 
fault ,  mais  fur-tout  le  révérend  Père 
François  Boyer,  que  le  Roi  a  nommé 
llicceirivemenr  en  1730.  Evêque  de 
jMirepoix  ,  en  J736.  Précepteur  de 
Monlèigneur  le  Dauphin  ,  en  1745. 
Aumônier  de  Madame  la  Dauphine  , 
Ôc  à  qui  il  a  depuis  trois  ans  confié  la 
feuille  des  bénéfices.  C'efl  par  les 
libéralités  dudit  feigneur  ancien  Evê- 
que de  Mirepoix  ,que  feconftruit  cette 
préfente  année  1747.  le  portail  de 
Téglife  des  Pères  Théatins  fur  ks  def- 
feins  du  fieur  Des  Maifons  architede. 
Le  portail  efl  compofé  de  deux  ordres 
d'architedure  ,  le  premier  Ionique  & 
ie  fécond  Corinthien  ,  ôc  eft  terminé 
par  lin  fronton  où  fe  voit  la  Religion 
foulant  à  ks  pieds  l'heréfie  :  enfuire 
dudit  portail  cd  un  vedibule  orné  de 


DE  l'Eglise  de  Pa?vI4.    :i  97 

piladres  d'ordre  Dorique,  S:  termi- 
né par  un  portique  qui  fait  l'entrée  de 
ladite  églile. 

X.  A  0  u sr. 

Saint  Laurent  archidiacre ^  martyrifé   ig.  /^rùt. 
près  de  Rome  fur  le  chemin  de  Tivoli ,    P-jroifîe  •« 
l'an  258.  fous  l'empereur  Valerien  ,^y\^^  14I9V 
quelques  jours  après  la  mort  de  faint 
Ayfle  pape. 

'La  paroifle  de  S.  Laurent ,  fous  la 
première  race  de  nos  Rois,  éroit  une 
abbaye  d'où  faint  Domnole  abbé  fut  ^   . 

tiré  en  566.  pour  être  évêque  du 
Mans. 

Cette  abbaye  efl  devenue  depuis      Didxace 
une  adez  grande  paroilTe ,  dont  l'églife  derégi.fe  de 
fut  dédiée  l'an  1429.  le  9.  Juin  par  J  „ J'^^^^^  * 
Jacques     Du  Chafteliei"    évêque    de 
Paris.  Elle  a  été  rebâtie  prefque  à  neuf 
fous  Henri  IIÎ.  en  ijp^.    En  1622. 
on  a  bâti  le  portail  qui  eft  affez  beau. 

Cette  ancienne  abbaye  de  S.  Lau- 
rent étoit  poffedée  par  faint  Domnole 
du  temps  de  Childebert  L  Elle  com- 
prenoit  avec  l'églife  de  S.  Laurent 
tout  le  terrain  occupé  depuis  par  le 
prieuré  de  S,  Lazare. 

C'efl  Le  Pautre  architede  célèbre  , 
qui  a  donné  ledeflein  du  maître-autel , 
qui   eft  d'un  goûc  tout  particulier, 

N  V 


298  CALEi^DRitR. Historique 
10.  Aoàt.  Les  ftatues  méritent  toute  ratt^'nuon 
des  curieux.  La  chapelle  de  la  Vierge 
fut  fondée  en  1^3 1.  par  Dame  Jeanne 
De  TaiTeiine ,  veuve  de  noble  homme 
Regnault  de  Guilionnec ,  écuyer  pan- 
netier  de  Charles  VIL  roi  de  France. 
Le  curé  de  S.  Laurent  a  droit  de  don- 
ner cette  chapelle  avec  l'agrément  de 
l'Archevêque.  ^ 

ori^inede     En  iJ^iMe  ^o.  d'Aout  OH  com- 
■  la  paroifie  de  mença  à  bâtir  une  chapelle  a  la  v  iiic- 
vdr'Ta;  neuve,  qui  eft  aujourd'hui  la  paroilTe 
/rri'.        Notre-Dame  de  Bonne -nouvelle  , 
pour  la  commodité  à^s  habitans  qui 
étoient  trop  éloignés  de  la  paroifie  de 
S.  Laurent.  . 

La  paroiiTe  de  S.  Laurent  efl  de  la 
nomination  du  Prieur  &  Religieux  de 
S.  Martin  des  champs. 
w,„  Mort  du  cardinal  Du  Bols ,  l  an  1723  • 

ja  ordinal  GuiUaume  Du  Bois  ,  cardinal  , 
Du  Bois,  aj-chevêque  ,  duc  de  Cambrai  ,  prin- 
'^^'^'^'^  cipal  &  premier  miniftre  de  Fran- 
ce ,  naquit  à  Brive-la-Gaiîlarde  dans 
le  bas  Limoufin  le  6.  Septembre  1 656. 
Ce  fut  Innocent  XllL  qui  le  fit  car- 
dinal le  16.  Juillet  1721.  LeRoile 
créa  principal  &  premier  niiniltre 
le  22.  d'Août  1722.  Le  cardinal  Du 
Bois  mourut  à  Verfailles  le  ic  Août 
1^23.  âgé  de  foixante-fept  ans.  litut 


i  an  12  2  0, 


DE  l'Eglise  de  Paris.    199 

inhumé  le  19.  en  Téglife  de  S.  Honoré  i<^-  -^<^^^> 
à  Paris,  donc  il  étoir  chanoine-hono- 
raire. On  y  voit  Ton  tombeau  en 
marbre  ,  fur  lequel  il  efl  repréfenté. 
Il  eft  dans  la  première  chapelle  en  en- 
crant à  main  droite. 

XL     A  OU  ST. 

La  Sufception  de  la  fainte  Couronne  n.  AGÛt, 
d épines  à  Paris,  l'an  12^0.  _,  Sufccpcicn 

V    •         r         •  '     ^      -n  de    la  fajnte 

!>amt  Louis  roi  de  l^rance  envoya  couronne  , 
à  Conflantinople  deux  Dominicains, 
Jacques  &  André  ,  pour  délivrer  la 
fainte  Couronne  d'épines  engagée 
pour  des  fommes  très- confidéra blés. 
Mais  comme  on  fut  dans  rimpoiïibili- 
té  d'y  fatisfaire  ,  un  nommé  Quirini 
Vénitien  prêta  la  fomme  de  13  134 
hyperperes.  L'an  123  8.  en  Septembre, 
la  fainte  Couronne  arriva  heureufe- 
ment  à  Venife.  Le  Roi  &  la  Reine 
envoyèrent  dts  ambaffadeurs  à  la  ré- 
publique de  Venife,  quirembourférent 
au  terme  marqué  la  fomme  que  Qui- 
rini avoit  avancée.  Le  Roi  &  la  Rei- 
ne allèrent  au  devant  de  ce  précieux 
inftrument  de  notre  falut.  Ils  rencon- 
trèrent la  fainte  Couronne  à  Ville- 
neuve-l' Archevêque  entre  Troyes  & 
Sens.  Cette  fainte  relique  étoit  ren- 
fermée en  une  triple  caffette.  La  pre- 

N  vj 


300  Calbndrîer  Histortque 
I j.  AoUt.  miére  étoir  de  bois  :  on  l'ouvrit ,  Se 
on  vérifia  ies  fceaux  qui  étoient  fur 
\à  féconde  cafTetre  d'argent.  Après 
\^s  avoir  rompus,  elle  fut  ouverte  ;  & 
l'on  trouva  la  fainte  Couronne  d'épi- 
»  Elle  eft^^s  dans  une  cadette  d'or.  *  On  l'ex- 
dansuncryf-pofa  à  la  véuération  de  tous  \qs  aflif- 
tai  de  roche,  ^.^j^g^  Cecî  fc  pafTa  le  lo.  Août  1239. 
On  arriva  à  Paris  huit  jours  après.  La 
fainte  Couronne  fut  portée  parle  Rai 
<&  le  comte  d'Artois  ion  frère ,  d'abord 
à  la  Cathédrale,  &  d^-lk  à  la  chapelle 
de  S.  Nicolas  dans  l'enceinte  du  Pa- 
lais ,  autrefois  bâtie  par  le  roi  Roberto 
Guillaume  évêque  de  Paris  &  tout  le 
clergé  de  cette  ville  fe  trouvèrent  à 
cette  cérémonie  :  la  mère  &  Tépoufe 
de  S.  Louis  y  aflidérent.  Cette  céré- 
monie fe  fit  le  jeudi  18.  d'Août  1239. 
Voyez,  le  1 8.  Août. 

xiiL   jousr. 

ï;.  Août,       Sairjt  Hîppolyte ,  martyr, 
s^  hT^^oi"^^     11  eft  parlé  de  l'églife  de  S.  Hippo- 
té  :  l'annJe'  I/tc  dausunc  bullc  du  papc  Adrien  IV. 
eii  incerui-  en  date  du  27.  Juin  1 1 58.  Cette  églife 
*'**  eft  d'une  très-ancienne  fondation  >  ôc 

on  ne  fçait  pas  en  quel  temps  elle  a 
été  érigée  en  paroifie.  Le  curé  de 
S.  Hippolyte  a  droit  de  nommer  alter- 
nativement avec  le  chapitre  de  Saint' 


DE  l'Egltse  de  Parts.    301 
Benoît  à  la  cure  de  S.   Jacques   du  ij.^^^^ 
Haurpas.    Mais  c'efl:  le  Chapitre  de 
S.  Marcel  ^ui  nomme  à  la  cure  de 
S.  Hippolyte. 

Mort  de  Henri  De  Gondy ,  évêque     Mort  àc 
de   Paris,     ôc    cardinal   de    Retz  ,»^'^y    P*v 

1  an   1622.  que  de  Pari», 

Henri  De  Gondy,  évêque  de  Pa-i'«it^  ^*^»« 
ris  Se  cardinal  de  Retz,  fuivoit  le  Roi 
en  Poitou  &  en  Guyenne,  en  qualité 
de  Ton  premier  miniftre,  lorrqu'il  fut 
attaqué  d'une  fièvre  maligne  au  camp 
devant  Béziers,  dont  il  mourut  le  13. 
d'Août  de  la  même  année,  à  lagede 
cinquante  ans  ,  après  vingt -quatre 
années  d'épifcopat.  Son  corps  fut 
apporté  à  Paris  ,  &  enterré  à  Notre- 
Dame  dans  la  chapelle  de  fa  famille, 
le  7.  d'Oclobre  1622. 

Profanation   du  faint   Sacrement  à  Profanation 
S.  Jean  en  Grève  ,  l'an  1648.  '^^  ^^'"^,  ^f 

L  auteur    du  lacrilege   commis   asainc-jean 
S.  Sulpice  cette  même  année  dem.eura ^,"    ^^^o^» 
inconnu.    Mais   il  n'en  fut  pas    de  *"  '  "^  ' 
même  de  celui   qui  en  commit  un 
fembîable  dans  Téglife  de  S.  Jean  en 
Grève  le  1 3.  d'Août.  Il  fut  découvert 
&  puni ,  comme  il  le  m,éritoit.  On  fit 
auffi  une  réparation  publique  au  faint 
Sacrement  par  une  procefïion  folem- 
Beile,qui  fe  fit  le  Dimanche  6.  Septem- 


5  02  Calendrier  Historique 
iS*Aûf*t,  bre.  Plufieurs  perfonnes  de  la  première 
diftindion  y  affidérent.       _ 

XV,     A  O  U  S  7. 

Cathédrale  L' AJfompt'ton  de  la  Ste  Vierge  efl:  depuis 
fous  ^e  titre  très-long- temps  la  fête  principale  de 
Dame? dès l'églife  Cathédrale  de  Paris.  Iq.  Ce 
le  VI.  ficcie.  fut  faint  Denys  qui  fit  bâtir  la  première 
églife  à  i'endroic  même  où  Ton  voie 
encore  la  Cathédrale.  20.  On  croie 
que  ce  fut  par  le  confeil  de  S.  Germain 
cvêque  de  Paris  ,  que  Childebert  en- 
treprit de  rebâtir  l'églife  de  Paris  trop 
petite  alors.  II  la  rebâtit  fur  les  ruines 
de  l'ancienne ,  bâtie  par  les  premiers 
fidèles  à  la  pointe  de  Tifle.  Il  y  a  des 
auteurs  qui  difent  que  Clovis  L  la 
commença  :  il  eft  certain  au  moins 
que  Childebert  l'acheva.  Elle  étoic 
foûtenue  de  trente  colomnes  de  mar- 
bre. On  y  mit  des  vitres  qui  répan- 
doient  au  dedans  une  grande  clarté. 
Enfin  Fortunat,  poète  du  temps,  dit 
que  Childebert  n'oublia  rien  pour 
augmenter  le  culte  divin  ,  par  les  am- 
ples revenus  dont  il  dota  cette  églife. 
Saint  Germain  Se  Childebert  vivoienc 
au  VI.  fiécle.  On  voit  par  un  tire  de 
l'an  quarante-feptiéme  du  réf  ne  de 
Childebert,  que  l'églife  de  Paiis  por- 
toit  dès-lors  le  nom  de  la  fainte  Visr- 


DE  l'Eglise  de  Parts.    303 
ge.    Ce  qui  peut  faire  croire  que  la  ly.  Ack^ 
première  égJife  bâtie  par  faintDcnys, 
ctoit  dédiée  fous  Finvocation  de  la 
Mère  de  Dieu.    Il  eli  très-certain  au 
moins  que  depuis  Childebert  lafainte 
Vierge  efî  la  patrone  titulaire  de  l'égli- 
fe  cathédrale  de  Paris.   Les  premiers 
chanoines  de  Notre-Dame  avoient 
coûtumie  d'aller  à  certains  jours  laver 
les  pieds  àts  pauvres  à  THôtel-Dieu. 
Ces  chanoines  étoient  établis  à  No- 
tre-Dame avant  le  ix.  (iécle;  <5c  c'efl 
à  ce  temps  qu'on  doit  rapporter  leur 
infiitution.  Ils  étoient  gouvernés  par 
àts  doyens  ,    dont  Ton  conferve  en-         ^    ^^^ 
core  aujourd'hui  une  longue  fuite, p^^^L  àt 
au  moins  depuis  l'an  ppi.    Il  paroît^'^^''^'  ^' 
que  les  chanoines   de  Notre-Dame  ^^''"/'/f-,^^ 
vivoient  en  commun  au  ix.  fiécle.     £giife  <ic 
Maurice  De  Sully,  évêque  de  Paris, ^°''"^  •^*" 
efl  le  principal  auteur  du  bâtiment  de 
l'égliie  cathédrale  de  Paris ,  telle  qu'on 
la  voit  aujourd'hui.  On  ne  fçait  pas 
précifément  l'année  qu'il  en  jetta  \ts 
premiers  fondemens.    Ce  fut  le  pape 
Alexandre  III.  réfugié  en  France ,  qui 
en  pofa  la  première  pierre.  Le  grand- 
autel  fut  confacré  la  quatrième  fête  de 
la  Pentecôte  de  l'an  1 182.  par  Henri 
légat  apoftolique  ,    &  par  l'évêque 
Maurice  De  S\À\^.  Ce  grand  édifice 


j 


3  ^4  Calendrier  Htstoriqijs 
f  y.  Août,  ne  fut  pas  achevé  du  temps  de 
Maurice  ,  comme  on  en  peut  juger 
par  l'infcription  gravée  au  portique 
méridional  de  la  croifée  ,  du  côté  de 
l'Archevêché  ,  qui  dit  que  ce  morceau 
d'ouvrage  ne  rut  commencé  qu'en 
12^7.  par  maître  Jean  De  Chelles 
architede.  Anno  Dom'mi  MCCLVIL 
menfe  Februano  ,  Id.  11.  hoc  fuit  incœ- 
ptum  Chrifti  Genitricis  honore ,  Kallenfi 
latomo  vwente  Joanne  magifiro.  CeC 
édifice  a  dans  oeuvre  65  toifes  de 
longueur  fur  17.  de  haut,  &  24.  de 
largeur.  A  deux  à^%  portes  de  l'églife 
S.  Denys  efl:  repréfenté  en  fculpture 
avec  une  partie  de  fon  crâne  coupé. 
Les  ferrures  des  portes  ont  été  faites 
depuis  plus  de  cent  cinquante  ans. 
Un  nommé  Bifcornet  en  fut  le  ferru- 
rier.  Les  gonds  en  font  admirables. 
On  croit  que  c'eil:  du  fer  limé  &  fondu. 
On  ne  fçait  comment  les  portes  on: 
été  pendues.  On  montoit  autrefois  à 
cette  églife  par  treize  marches.  Sesfon- 
demens  font  affis  fur  pilotis.  Au  dedus 
Ats  trois  portes  ,  fur  une  même  ligne, 
de  toute  la  largeur  du  frontifpice  font 
vingt-huit  figures  en  pierre  des  Rois 
\ts,  principaux  bienfaid:eurs  de  cette 
églife  ,  depuis  Childebert  \,  jufqu'à 
Philippe-Augufle  ,  fous  le  régne  du- 


DE  l'Eglise  de  Parts.  5  o  5 
quel  on  croit  que  le  portail  fut  ache-  ^^ 
vé.  La  hauteur  des  tours  eft  de  34 
toifes.  La  plus  grofTe  cloche  pefe 
quarante-quatre  mille.  Le  derrière  de 
l'églife  Se  tous  les  dehors  font  décorés 
de  pyramides ,  d'obélifques ,  de  co- 
lomnes,  de  figures,  Se  de  tant  d'orne- 
mens  qu'ils  font  à  profufion.  La  ma- 
gnificence du  dedans  furpaHe  les  beaux 
dehors  de  cet  augufte  temple.  Dans 
la  nef  les  tableaux  qui  font  aux  piliers 
de  l'églife  ,  font  autant  de  prefens 
que  les  orfèvres  ont  faits  le  premier 
jour  de  Mai.  La  Pentecôte  de  Blan- 
chart  eO:  univerfellement  admirée  , 
comme  la  lapidation  de  faint  Eflienne 
&  le  martyre  de  S.  A  ndré  par  Le  Brun , 
la  converfion  de  S.  Paul  par  La  Hire. 
Le  chœur  e(l  le  plus  beau  de  Paris , 
fur-tout  depuis  que  le  maître-autel  a 
été  refait  avec  hs  chaires  dçs  chanoi- 
nes, Se  les  deux  chapelles  de  la  fainte 
Vierge  6c  de  faint  Denys ,  aux  deux 
côtés  de  la  porte  du  chœur,  fous 
le  pontificat  de  monfei^neur  l'illuf- 
trirtime  Se  réverendiffime  Louis- 
i^ntoine  deNoailles,  archevêque  de 
Paris;  le  tout  conflruit  par  ordre  de 
Louis  XIV.  en  éxecution  de  la  décla- 
ration du  roi  Louis  Xin.  ditle  Jufre, 
donnée  à  S.  Germain-en-Laye  le  io> 


Mk. 


^  oÊ  CalendrieuHistoRîqjje 
^S' Affût.  Février  1538.  par  laquelle  Sa  Majeflé 
pour  monument  immortel  de  la  con- 
fécration  qu'elle  a  faite  à  Dieu  de  fa 
perfonne  ,  de  fa  couronne ,  de  Ton 
fceptre  6c  de  Tes  fu  jets ,  fous  la  protec- 
tion de  la  fainte  Vierge,  a  promis  de 
faire  conflruire  de  nouveau  le  grand- 
autel  de  l'églife  cathédrale  de  Paris. 
Cette  déclaration  confirmée  par  celle 
de  Louis  XIV.  fon  fils,  fut  donnée  à 
Dijon  le  2^.  de  Mars  1650.  Il  n'y  a 
point  d'églife  au  monde  où  on  officie 
avec  plus  de  pompe  ôc  de  grandeur. 
La  mufique  eft  une  des  plus  complet- 
tes  ;  aufîi  le  Chapitre  qui  defire  que 
l'office fe  fafle  avec  majeftë  ôc  décence, 
eft  curieux  avec  raifon  de  bons  maî- 
tres ôc  de  belles  voix ,  ôc  les  récom- 
penfe  en  bons  bénéfices.  Les  hiftoi- 
res  gothiques  qu'on  voit  autour  du 
chœur  au  dehors  dans  les  bas  côtés, 
ont  été  commencées  par  maître  Jean 
Roux  5  ôc  achevées  par  maître  Jean 
Le  Bouteiller  l'an  1 3  J2.  On  n'enterre 
dans  le  chœur  que  des  princes ,  prin- 
cefles  ou  évêques.  Ce  fut  Philippe- 
Augufte  qui  fonda  à  Notre-Dame, 
l'an  1 186.  les  quatre  premiers  chape- 
lains ,  prêtres  deftinés  à  prier  pour 
l'ame  de  Louis  VII.  fon  père,  <5c 
de  Geoffroy  comte  de  Bretagne  en- 


DE  l'Eglise  de  Paris.    -^oJ 
terré  à  Notre-Dame.  C'eft  au  xii.  fiécle  i  f .  ^o^<' 
que  \t^  chanceliers  ont  pris  leur  ori- 
gine. 

Plufieurs  illuflresperfonnages,  tous  chanoinçs 
chanoines  de  cette  célèbre  cathédra-^^^^^'"' 
le,  ont  honoré  l'Eglife  de  Paris  ; 
entre  autres  Pierre  Le  Chantre  fameux 
dodeur,  auteur  de  plufieurs  fçavans 
ouvrages  de  théologie  :  il  fe  retira  dans 
l'ordre  deCîteaux  à  l'abbaye  de  Long- 
pont,  où  il  mourut  l'an  1 197.  Pierre 
De  Poitiers  chancelier  de  cette  égVik^ 
un  des  premiers  do(fleursrcholafîiques 
qui  compofa  plufieurs  traités  de  théo- 
logie: il  mourut  l'an  1200.  Michel  De 
Corbeil  doyen  de  cette  églife ,  arche- 
vêqiie  de  Sens  l'an  1 194.  patriarche 
de  Jerufalem ,  eft  mort  en  fvlovem.bre 
I199.  Pierre  De  Corbeil  chanoine  Se 
dodeur  de  l'églife  de  Paris,  évêque 
de  Cambray  ,  &  enfin  archevêque 
de  Sens  l'an  1221.  m.ourut  le  3.  de 
Juin  1222.  Hugues  De  Champ fleury  » 
après  avoir  été  chanoine  de  l'églife 
de  Paris,  fut  évêque  de  SoiiTons,  Se 
chancelier  de  France  fous  le  régne 
de  Louis  le  Jeune.  Pierre  Le  Mangeur 
qui  après  avoir  été  doyen  de  l'églife 
de  Troyes,  fut  chancelier  de  l'églife 
de  Paris  :  il  compofa  l'hifioirc  fcho- 
laitique  3  il  fe  retira  à  S.  Vidor,  où 


m 


3 ©s  Calendrier  Histgriq^/é 

i^.  Août,  il  mourut,  ^dam  De  P entrent  cha- 
noine de  Notre-Dame  l'an  114.J.  fut 
enfuite  évêque  de  S.  Afaph  en  Angle- 
terre: il  affifta  au  concile  de  Latran 
ôc  au  concile  de  Paris  de  Fan  1 14J. 

Odon  ou  Eudes  de  Chdteauroux  , 
chanoine  &  chancelier  de  réglife  de 
Paris,  fut  créé  cardinal  parie  pape 
Innocent  IV.  Tan  1244.  légat  du  faint 
Siège  dans  le  voyage  d'outremer  avec 
S.  Louis  qu'il  accompagna  à  Ton  re^ 
tour.  Il  mourut  à  Orviete  le  25*.  Jan- 
vier T273.  Il  a  compofé  dts  homélies 
que  nous  avons  en  deux  volumes. 
Je  pourrois  en  nommer  encore  plu- 
fleurs  autres  ,  mais  l'énum^ération  en 
feroit  trop  longue. 
Evéché  Je     L'évêché  de  Paris   a  été  érigé  en 

Paris    érisé  archevêché  par  le  pape  Grégoire  XV. 

îbéTrln^'^^^f  la  requifition  du  roi  Louis  XIII. 

j6i2.  par  bulle  du  13.  Novemibre  1622. 
On  lui  a  donné  pour  fuffragans  Char- 
tres 5  Meaux  Se  Orléans  :  avant  ce 
temps  c'étoit  un  évêché  fufFragant  de 
l'archevêché  de  Sens  :  les  Evêques 
de  Paris  étoient  confeillers  -  nés  du 
Parlem.ent ,  6c  ne  cédoient  le  pas  dans 
les  aflfemblées  qu'aux  Archevêques. 
Le  premier  archevêque  a  été  MelTire 
Jean -François  De  Gondy  ,  grand- 
maître  de  la  chapelle  du  Roi  ,   ôc 


I 


DE  l'Eglise  de  Paris.    309 

coinmandeur  de  l'Ordre  du  S.  Efprir.  '^*  '^^^^^ 
Le  Roi  a  illuHrë  ce  Siège  d'une  nou- 
velle dignité,  Payant  érigé  en  duché- 
pairie  par  lettres  patentes  données  à 
Verfailles  au  mois  d'Avril  1674.  ^"^^^^ 
le  titre  de  Duc  de  S.  Cloud. 

La  jurifdiclion  de  TArchevêché  ed 
rOfficialité  ,  compofée  d'un  officiai, 
d'un  promoteur  &  un  greffier,  la- 
quelle a  Ton  étendue  fur  tout  le  dio- 
céfe  de  Paris.  L'Archevêché  a  une 
autre  Jullice  appellée  la  Temporalité^ 
qui  eft  exercée  par  un  juge  qui  connoic 
dQs  appellations  des  jugemens  (Se 
fentences  rendues  en  matière  civile 
par  \t$  officiers  de  Juflice,  dépendan^- 
tes  du  temporel  de  l'Archevêché. 

L'Archevêché  de  Paris  a  préfente- 
ment  quatre  ruffiagans;fçavoir,Meaux, 
Chartres  ,  Orléans  &c  Blois.  Blois  a 
été  nouvellement  démembré  de  1  evê- 
ché  de  Chartres,  &  érigé  en  évêché 
l'an  165)8.  par  le  pape  Innocent  XIL 
à  la  requifition  du  roi  Louis  XIV. 
&c  a  été  donné  pourfuffi-agant  à  l'Ar- 
chevêché de  Paris. 

De  ces  quatre  évêchés  il  n'y  a  que 
celui  de  Meaux,  qui  foit  de  la  géné- 
ralité de  Paris. 

L'Archevêché  de  Paris  efl  divifé 
'n  fept  doyennés ,    non  compris  la 


310  Calendrier  Historique 
î s.  Août,  ville  ,  fauxbourgs  5:  banlieue  de  Pa- 
ris ;  fçavoir,  le  doyenné  de  Mont- 
morency, de  Cheîlcs ,  du  Vieil-Cor- 
beil  ,  de  Lagny  ,  de  Champeaux  » 
de  Monthléri ,  de  Châreaufort.  Il  efl 
corripofé  de  vingt-trois  Chapitres,dGnt 
il  y  en  a  treize  dans  la  ville  de  Paris; 
de  trente-une  abbayes  ,  dont  il  y  en  a 
quatre  d'hommes  ,  comprife  celle  de 
S.  Magloire  ,  unie  à  l'Archevêché  ; 
6c  fix  de  filles  dans  Paris  ;  de  fbixante- 
fîx  prieurés  ,  dont  onze  dans  la  ville , 
fauxbourgs  ôz  banlieue  de  Paris  ;  de 
cent  quatre-vingt-quatre  monafiéres 
&  communautés  lecuîiéres  8c  réguliè- 
res ,  dont  il  y  en  a  cent  vingt-quatre 
dans  la  ville ,  fauxbourgs  Ôc  banlieue 
de  Paris;  de  quatre  cens  foixante-qua- 
torze  cures,  dont  cinquante-neuf  dans 
la  ville  5  fauxbourgs  Se  banlieue  de 
Paris  ;  de  deux  cens  cinquante-(ix 
chapelles,  dont  quatre- ving-dix  dans  ^ 
la  ville  ,  fauxbourgs  Se  banlieue  de 
Paris,  non  comprifes  celles  de  Notre-  '| 
Dame;  de  trente-quatre  hôpitaux  pour  • 
les  malades,  dont  cinq  dans  la  ville  f.- 
fauxbourgs  Se  banlieue  de  Paris. 
chapitrecie  Le  Chapitre  de  Notre-Dame  de 
K-.tre-  Da-  Paris  efl:  le  plus  confidérable  du  royau- 
^^'  me  ,   moins  par  le  grand  nombre  de 

fcs  bénéfices  6c  de  leur  revenu  ,   que 


DE  l*Eglîse  de  Paris.   3  1 1 

par  le  mérite  Se  la  cliftindion  de  ly.  Mèe» 
meiïîeurs  les  ecclëfiaftiques  qui  le 
compofent.  Il  y  a  huit  dignités  qui 
peuvent  être  poiTedées  par  d'autres 
que  par  des  chanoines  ,  iT;ême  le 
doyenné.  1=^.  Le  doyenné  qui  a  une 
prébende  jointe  ,  a  le  double  du  reve- 
nu d'un  chanoine.  2°.  La  chantrerie  a 
le  double  d'une  prébende.  3  ^.L^archi- 
diaconé  de  Paris  ;  40,  Tarchidiaconé 
de  Jofas  ;  5;°.  l'archidiaconé  de  Brie  ; 
6^.  la  fouchantrerie  ;  7^^.  la  chan- 
cellerie; S^,  le  pénitencier  ,  Se  cin- 
quante -  un  canonicats.  Outre  ces 
dignités  Se  canonicats,  il  y  a  fix  vicai- 
res perpétuels  fous  le  titre  de  S.  Maur 
desFoflés,  âcS.  Denys  delà  Chartre, 
de  Saint -Viélor  ,  de  S.  Martin  des 
champs,  de  S.  Marcel,  Se  ancienne- 
ment de  S.  Germain-l'Auxerrois ,  Se 
deux  vicaires  de  Saint-Aignan,  &une 
chapelle  foudiaconale  de  ce  nom.  Il  y  a 
cent  cinquante  chapelles  fondées  dans 
leglife  de  Notre-Dame.  Lqs  chapelains 
font  divifés  en  deux  communautés, 
l'ancienne  Se  la  nouvelle.  L'ancienne 
a  le  droit  de  Commit timus. 

Les  Chapitres  de  S.  Denys-du-Pas,     Annexas 
compofé   de  douze  canonicats  ;   de i^  ^-j^^'^^^ '^^ 
S.  Jean-le-Rond ,  compofé  de  huit.  ^ 
Ces  Chapitres  font  ce  qu'on  appelle 


li 


3  I  i  Calendrier  Historique 
i^.Acûf,  |ç^  Annexes  de  l'Eglife  de  Paris.  Les 
matines  fe  chantent  à   minuit   dans 
cette  cathédrale.    Le  Chapitre  a  en- 
viron cent  quatre- vingt  mille  Hvres  de 
'    revenu  ,  non  comprifes  les   maifons 
canoniales  ,  qui  font  vendues  par  le 
Chapitre    aux    chanoines  ,    lorfque 
quelqu'un  d'eux  meurt  fans  les  avoir 
réfignées  en  perfonne  auChapitre.Ces 
meflieurs  ont  quatre-vingt-fcize   mi- 
nots  de  Tel  annuellement ,  par  fonda- 
tion faite  en  leur  églife   par  le  roi 
Louis  XIL  Se  Charles  duc  d'Orléans. 
Je  n'entreprendrai  point  de  décrire 
ici  les  privilèges ,  droits  &  exemptions 
de  cette  Eglife  :  il  me  fuffit  de  dire 
qu'elle  eil  la  première  du  royaume  , 
&  que  la  piété  de  nos  Rois  pour  cette 
bafilique  les  a  tous  portés  à  l'enrichir 
de  leurs  dons  &  concevons,  êc  à  lui 
laiiïèr  quelques  célèbres   moiiumens 
de  leur  zélé  pour  la  Religion. 

Le  Chapitre  de  Notre-Dame  efl 
appelle  Régent  de  l'Archevêché  de 
Paris  Scde  vacante  :  il  e(t  indépendant 
de  la  jurifdidion  de  FArchevêque  ,  ôç 
a  fa  jurifdidion  féparée,  qui  efl  exer- 
cée de  même  que  celle  de  l'Arche- 
vêque par  un  officiai ,  un  promoteur 
&  un  greffier  :  elle  s'étend  fur  les 
cuuaoiiics  ,  bénéficiers  ,   chapelains 


DE  l'Eglise  de  Parts.    3  t  ? 
&:  officiers  de  l'E^life  de  Paris  ,  fur  ^^  ^^*' 
les  quatre  Filles  de  cette  E^iife  ,  fur 
l'Hôtel-Dieu  de  Paris,  ôc  a'ncienne- 
ment  fur  Téglife  de  Saint- Chriftophe. 
Tous  les  bénéficiers  font  jufîiciables  de 
J'Officiai  du  Chapitre ,  c^  font  tenus  de 
comparoitrelc  19.  Marsan  fynode qui 
fe  tient  au  Chapitre,  Se  d'y  répondre 
en  perfonne.     Et  comme  Mgr  TAr- 
chcvêque  fait  {çs  vifitcs  dans  ce  qui 
dépend  de  fa  jurifdiction  ,  le  Chapitre 
tait  les  fiennes  de  même  par  ks  dé- 
putes dans  les  Heux  qui  font  de  fa  dé- 
pendance,  S:  pourfuit  les  coupables 
jufqu'à  fentence  définitive. 

Le  Chapitre  a  auiïi  une  autre  jurif  t 
didiion    pour    fa   temporalité  ,    qui 
s'exerce    par     un     bailhï  :    (   c'eft 
aujourd'hui    M.     Sarrazin    frère    de 
M.    Sarrazin   chanoine -diacre,    qui 
travaille  à  l'hiftoire  du  Chapitre  de 
cette    célèbre  Cathédrale.  )     Il  y  a 
un    procureur    fifcal   ôc    un  greffier. 
Cette  jurirdidion  s'appelle  la  Barre 
du  Chapitre  :  elle  a  été  accordée  par 
Jes  Rois  de  France  à  TEglife  de  Paris 
de  temps  ijnmémorial ,   notam.ment 
par  lettres  patentes  du  roi  Louis  XL 
du  mois  de  Septembre  14.^5'.  confir- 
mées par  autres  lettres  patentes   du 
'J4-.  Août  1576,  regiiîrées  au  Parle- 

O 


3Ï4  CAtENDUlERHlSTORlQUB 
i.Acàt.  ment  le  2.  Septembre  fuivant.   Les 
appels  de  ces  jurifdiaions  de  F  Arche- 
vêque   &   du  Chapitre   font  portés 
immédiatement  au  Parlement. 

'rEghfe  de  Paris  peut  être  regardée 
comme  la  mère  des  fciences.C'étoit  an- 
ciennement dans  le  parvis  de  Notre- 
Dame,à  la  maifon  qui  eft  entre  l'Arche- 
vêché &  rHôtel-Dieu  ,  que  fe  tenoit 
l'école  des  belles  Lettres.  C'eft  pour- 
quoi le  Chancelier  de  l'Eglife  de  Pans 
ell  Chancelier  de  FUniverfité,  &  le 
Chantre  a  le  gouvernement  des  peti- 
tes écoles.  Le  Pénitencier  a  auffi  une 
jurifdiaion  pour  les  cas  réfervés ,  & 
tout  ce  qui  regarde  le  for  intérieur,qu'jl 
exerce  par  lui-même  en  vertu  de  fa 


dignité 


Les  trois  Archidiacres  ont  chacun 
droit  de  vifite  dans  l'étendue  de  leur 
archidiaconé.  L'Archevêque  de  Pans 
a  la  préfentation  &  la  collation  des 
dionités  de  fon  Eglife  &:  des  canoni- 
cats  ,  à   la  réferve   des   dignités  de 
Doyen  5c  de  Souchantre ,  &  des  deux 
canonicats  de  S.  Aignan  ,   qui  font 
conférés  par  le  Chapitre.  Les  canoni- 
cats de  S.  Denys-du-Pas  &  de  S.  Jean^ 
le-Rond  font  auffi  à  la  préfentation 
&  collation  des  doyen  ,  chanoines 
Içghapitrec  Us  font  appelles  Bénéfice^ 


i 


DE  l'Eglise  de  Pakîs.  3  1 3 
fcrvitoriaux  ;  parce  qu'ils  ne  peuvent  is.Aiât. 
ccre  conférés  qu'à  dts  eccléiiafiiques 
qui  ont  fervi  dans  l'Eglife  de  Paris,  le 
temps  marqué  par  les  itatuts.  Outre  ces 
bénéfices  qui  font  à  la  collation  du 
Chapitre  ,  il  y  en  a  pludeurs  autres 
qu'il  a  droit  de  conférer  ,  dont  il  a 
cré  fait  une  diftribution  entre  Iq% 
chanoines  ;  enforte  que  chaque  pré- 
bende a  un  nombre  de  bénéfices 
annexés  à  fa  collation  particulière. 

Il  y  a  quatre  Chapitres  qu'on  appelle  Q.uatrcFiii« 
les  Filles  de  l' Archevêché ,  qui  font  tenus  y|chi^^'^'' 
de  marcher  quand  l'Archevêque  les 
inande  :  fçavoir, 

Saint  Marcel ,  anciennement  Saint- 
Cermain-l'Auxerrois ,  Saint-Honoré , 
à.  Sainte-Opportune.  Le  Chapitre 
de  S.  Marcel  a  un  doyen  Se  quatorze 
chanoines ,  &  dix-fept  chapelles.  Le 
tout  eft  à  la  collation  de  T Arche- 
vêque. 

Le  Chapitre  de  Saint- Germain-^ 
î'Auxerrois  étoit  compofé  d'un  doyen, 
d'un  chantre ,  &  de  treize  canonicats  , 
ôc  onze  chapelles.  Ces  bénéfices 
étoient  conférés  par  l'Archevêque  de 
Paris.  Mais  c  croit  le  Chapitre  de 
S*  Cermain  qui  donrioit  le  doyenné 
&  la  çhantrerie.  Ce  Chapitre  eft  réuni 
préfenremenc  à  celui  de  Notre-Dame, 

Oij 


î  I  (,  Calendrier  Historw3ue 
u.Acl».  Le  Chapitre  de  S.  Honoré  a  un 
chantre  &  onze  canonicats.  La  digni- 
té de  chantre  &  cinq  canonicats  fonc 
à  la  collation  de  l'Archevêque  de 
Paris ,  &  cinq  étoient  à  la  collation 
du  Chapitre  de  S.  Germain-l'Auxer- 
rois ,  &  Mr  l'Archevêque  &  le  Cha- 
pitre de  S.  Germain  alternativement 
avaient  la  collation  du  onzième  ca- 

nonicat.  „  .        ^ 

Le  Chapitre  de  Sainte  Opportune 
eftcompole  d'un  chefcier  &  de  neuf 
canonicats,  à  l'un  defquels  la  cure  & 
la  chefcerie  font  jointes.  Les  chanoines 
de  Saint-Germain-l' Auxerrois  avoient 
la  collation  de  ces  bénéfices.  . 
.-  -,...Tir„  Il  y  a  auffi  quatre  autres  Chapitres 
"-^N^ocre-  qu'on  nomme  Us  Filles  de  ^otre-Dame, 
~  fur  lefquels  le  Chapitre  de  i  Eg.lrib 
de  Paris  a  jarifdiaion  ;  fçayoïr,  baint- 
Mcrry  ,  le  S.  Sépulcre ,  S.  Benoit  &. 
S.  Eftienne-des-Giés. 

Le  Chapitre  de  Sa.nt-Merry  a  un 
chefcier  &  fix  canonicats.  Le  chefcier 
et  chanoine  &  curé.  Six  chapelles  en 
titre.  Ce  font  deux  chanoines  de 
Notre-Dame  qui  confèrent  ces  bene- 

^Té  Chapitre  du  Saint-Sépulcre  a 
feize  canonicats  t  ce  font  deux  cha- 
noines de  VEglife  de  Pans  qm  les 


de 


BE  l^Eglise  de  Paris.    3 1  7 

confèrent  akernativemenc ,  Se  les  admi-  i  ^.Ac^j. 
niftrateurs   de  rhôpical  du  Saint- Sé- 
pulcre. 

Le  Chapitre  de  S.  Benoit  n'eil  com- 
pofé  que  de  (ix  canonicats  fans  aucune 
dignité  :  ce  font  fix  chanoines  de 
rEghfe  de  Paris  qui  en  confèrent 
chacun  un.  11  y  a  douze  chapelains 
à  la  collation  des  chanoines  de  S.  Be- 
noît. La  cure  de  S.  Benoit  efl:  à  la 
nomination  du  Chapitre. 

Le  Chapitre  de  S.  Eflienne-des- 
Grés  efl  compofé  d'un  chefcier  Se  de 
douze  canonicats.  Ces  bénéfices  font 
à  la  collation  de  deux  chanoines  de 
Notre-Dame  :  ils  en  donnent  fix 
chacun. 

Depuis  S.  Denys  jufqu'à  MefTire 
Chriflophe  De  Beaumont,  aujourd'hui 
archevêque  de  Paris ,  on  compte  cent 
vingt  évêques ,  dont  fix  font  honorés 
comme faints  ;  dix,  qui  ont  été  Cardi- 
naux ,  &  quelques-uns  Chanceliers  de 
France. 

Pierre  Lombard  ,  évêque  de  Paris  Evèque?  de 
en    II 59.  fut  précepteur  de  Philip- ^^^^^^  i^^^- 
pes  de  France,  fils  de  Louis  VL  Cct^fence! 
évêque  fe  rendit  célèbre  par  fa  pro- 
fonde érudition. 

Guillaume  d'Auvergne  qui  lui  fuc- 
Geda ,  fut  fort  fçavant  dans  ks  lettres 

O  iij 


nlk 


3^8  Caljendrier  HisTôRtQyî 
îj.Acftt,  facrées  ôc  profanes  :  ce  fut  lui  qui 
dans  une  aiFemblée  de  dof^eurs  te- 
nue chez  les  Jacobins  en  1238.  ûz 
condamner  la  pluralité  dss  bénéfices. 

Le  cardinal  Du  Bellay,  évêque  de 
Paris,  n'oublia  rien  fous  hs  ordres 
de  François  I.  pour  contenir  Hen- 
ri VIIÎ.  roi  d'Angleterre  dans  l'unité 
de  la  foi.  Voyez  à  la  fin  de  ce  livre 
les  Evêques  y  Archevêques  &  Doyens 
de  l'Eglife  de  Paris, 
châffe  de  La  châiïe  de  S.  Marcel  eil  à  Notre- 
5.  Marcel.  Damc  ,  placée  fous  l'arcade  de  der- 
rière le  chœur.  Elle  efi:  de  vermeil 
doré  5  faite  en  forme  d'^égli^ç.  avec 
deux  bas  côtés  couverts  de  fleurs  de 
lys  cizelées  <Sc  appliquées  dans  âts 
compartimens  à  lozange ,  dont  Its 
enfoncemens  font  de  lames  d'or ,  en- 
richie tout  autour  de  plufieurs  figures 
d'or  qui  reprefentent  la  vie  du  Saint  5 
êc  de  vitrages  d'or  émaillé  ,  avec  un 
grand  nombre  de  toutes  fortes  de  pier- 
res précieufes.  Cette  châfle  étoit  pla- 
cée autrefois  derrière  le  grand  autel 
fur  une  plaque  de  cuivre  ,  &  foûtenue 
de  quatre  colomnes  aufli  de  cuivre  ^ 
d'environ  quatre  pieds  de  haut» 

Il  y  a  dans  l'églife  de  Notre-Dame 
quantité  d'autres  châdes  &  faintes  reli- 
ques très- vénérables. 


DE  l'Eglise  de  Paris.     5 1  9 

La  grande  Confrérie  de  la  Vierge  i^.Aohî, 
fut  établie  l'an  11 68.  dans  Fégliie  Grande 
delà  Magdeleine  de  la  cité.  Elle  nef;^^;;;^;;^^^^^^ 
fut  compofée  d'abord  que  de  trente- lau  uéS.' 
fix  prêtres  ,  &  d'autant  de  laïques 
feigneurs  ou  bourgeois  notables  de  la 
ville.  Les  femmes  n'y  furent  admifcs 
qu'en  1224.  au  nombre  de  cinquante. 
La  Reine  mère  (Se  plufieurs  dames  de 
piété  defirérent  d'y  être  admifes.  De- 
puis ce  temps -là  le  Roi  &  la  Reine 
en  font  toujours  confrères  ,  <$c  dans 
\^s  trois  ordres  de  cette  compagnie 
on  ne  reçoit  que  des  perfonnes  Xt'^ 
p]us  qualifiées.  Pour  être  reçu  dans 
cette  fociété  ,  il  faut  avoir  été  agréé 
par  quatre  des  confrères ,  deux  prêtres 
&  deux  laïques.  Cette  confrérie  a 
deux  principaux  officiers  qui  fe  font 
par  éiedion  ,  l'un  qualifié  Abbé  ,  qui 
eft  ordinairement  l'Archevêque  de 
Paris,  &  l'autre  porte  le  titre  de  Doyen  ; 
&  c'eft  toujours  quelque  magiilrat 
du  premier  rang.  La  principale  fête 
de  cette  confrérie  de  la  Vierge  efi:  le 
jour  de  TAfTomption  ;  &  le  lundi  dans 
Todave  de  cette  fête  tous  les  confrères 
affemblés  à  la  Magdeleine  dans  la  cité 
vont  en  proceffion  à  quelqu'églife ,  à 
leur  choix. 

Louis  XL  un  Dimanche  jour  de  la 
Oiv 


3  20  Calendrier  Historique 
i;.  Aok,  Nativité  de  la  Vierge  ,  fortit  de  fon 
hôtel  des  Tournelles   pour  aller  en 
dévotion  à  Notre-Dame  :  il  s'arrêta 
en  paflant  dans  1  eglife  de  la  Magde- 
leine  ,    où  il  fe  lit  infcrire  dans    la 
grande  confrérie    des  bourgeois   de 
Paris  ;   ce  que  tirent  auffi   en  même 
temps  l'Evêque  d'Evreux  5:  plufieurs 
feigneurs  de  la  fuite  du  Roi. 
Origine  des      Lcs  Keiigîeitfes  de  t  j4jf(»nfîion  ,  rue 
deïiiîbm'.^^^"^  Honoré,  tirent  leur  origine  des 
non,  °"^^  Haudriettes  établies  rue  de  laMortel- 
Tau  1^27.  jj^j-ie^  Pan  1327. 

Eftienne  Haudri  étant  allé  en  pè- 
lerinage au  tombeau  de  S.  Jacques  à 
Cofnpoftel  ,  demeura  fi  long-temps 
dans  fon  voyage  ,  qu'on  crut  qu'il 
Fondation  ^^<^^î  mort.  Quand  le  bruit  s'en  fut 
des  Hau-  répandu  5  Jeanne  fa  femme  ailembla 
rln^iTa?.  ^^^^  ^^  maifon  une  douzaine  de  pau- 
vres veuves ,  avec  qui  elle  s'occupoit 
d'oeuvres  de  piété.  Eliienne  Haudri 
trouvant  à  fon  retour ,  que  fa  femme 
avoit  fait  un  hôpital  de  fa  maifon  ,  ne 
voulut  pas  s'oppofer  à  \qs  intentions  : 
non -feulement  il  confentit  que  cette 
communauté  de  veuves  y  perfiflât  , 
mais  il  donna  même  de  quoi  en  alTu- 
rer  l'étabhffem.ent.  Eftienne  Haudri 
&  Jeanne  fa  femme  leur  bâtirent  une 
chapelle  dans  lemêmelieuj  où  ikfu- 


DE  l'Eglise  de  Paris.     5  1  î 

rent  enterrés    l'un  Se    l'autre.     Jean  if.  ^---'*'^ 
Haudri  leur  fils  dota  dans  la  même 
chapelle  de  l'hôpital  des  Haudriettes 
deux  chapellenies ,  de  Fagrément  de 
l'Evêque  de  Pariis ,  qui  lui  en  laiiTa  la 
préfentacion  pour  la  première  fois  feu- 
lement.   Cet  hôpital  ,   comme  tous 
les  autres  ,   avoir  (qs  flatuts  particu- 
liers ,   qui   furent   confirmés    par   le 
Cardinal  de  Pife  légat  du  Pape  en 
France,  l'an  1414.  ce  quifubfifta  juf-* 
qu'en  Tan  1622.  que  les  Haudriettes 
furent    transférées    proche    la    porte     EcabiifTc- 
S.   Honoré,  où  elles  ont  fait  bâtir ^J^'^^^^^'^ 
une  allez  belle  églife  fous  le  titre  dedci'Àiromp- 
VAJfomfùon.     Le    cardinal    François  "«'^'^^^^"Jf 
De   la  Rochefoucault,  qui  travailla  ;.^i^  lé^zV 
plus  que  perfonne  à  cette  tranflation , 
leur  donna  la  régie  de  S.  Auguftin, 
qu'elles  fuivent  aujourd'hui  fous  l'au- 
torité 6c  la    jurifdiclion   du    grand- 
aumônier  de  France  fupérieur-iié  de 
cette  maifon. 

Premiers  vœux  de  S.  Ignace  de  Loyola      Premiers 
l'an  1^4-  Voyez  S,  hnace  de  Loyola ,  V^""^    ^^ 

^  -'t'-  .,1       '  ^  s.    Ignace  , 

au    31.  Juillet.  l'aaifM. 

Vœu  de  Louis  XIIL  l'an  1638.  vœu  de 

Louis  XIÎI.  en  reconnoiffance  des f^ste'vier' 
vidloires  qu'il  remporta  en  1637.  parge  ,  l'an 
Tinterceffion de  la fainte  Vierge,  fe  mit/  ^  ^  ^' 
au  commencement  de  Tannée  fui  vante, 

Ov 


^22  Caiendrier.  Historique 
jj.  Aem,  I. li&fes  états  fous  fa  proredion  particu- 
lière. Il  en  fit  expédier  le  i  o.  de  Février 
des  lettres  patentes,  par  lerquelles  il  en- 
joignoit  à  tous  les  Archevêques  &Evé- 
ques  de  Ton  royaume  de  faire  faire  com- 
mémoration de  cette  déclaration  aux 
grandes  Méfies  qui  fe  diroient  tous  les 
ans  à  perpétuité  dans  Its  églifes  cathé- 
drales &  autres  de  leurs  diocéfes,  le  jour 
de  FAffomption.  II  ordonna  en  même 
temps,  qu'après  \^s  vêpres  du  même 
jour  il  fût  fait  une  procefTion  fotem- 
«elle ,  à  laquelle  affifleroient  les  Cours 
fouveraines  ou  principaux  officiers- 
des  lieux  :  ce  qui  s'ohferve  encore- 
aujourd'hui  par  toute  la  France.  Le 
Roi  fit  vœu  ,  par  cette  même  décla- 
ration ,  de  faire  conftrii  ire  de  nouveau 
le  grand-autel  de  Notre-Dame.  Vœu 
qui  n'a  été  accompli  que  long-temps 
après,  mais  avec  beaucoup  de  magnî- 
licence  ,  par  le  roi  Louis  XIV^  foîî 
^h  6c  fon  fuccefîèur. 

XVL   Aousr, 

t^.  Août,      Saint  Eoch  eft  le  patron  de  la  paroifle 
5^^^^°^^^^^  érigée  fous  l'invocation  de  ce  Saint  p. 
'  l'an  1 576. 

Le  9.  Novembre  1^21.  Jean  Di- 
nocheau  marchand  de  beflail  &  Jeanne 
D€Îa¥ai  fa  kmme  foiidéxeaî  &  &eB$ 


t>E  l'Eglise  de  Paris.  325 
bâtir  une  chapelle  fous  le  titre  des  i^»  -^«^^^ 
cinq  Plaies  de  notre  Seigneur  ;  à  con- 
dition qu'il  y  feroit  dit  trois  MeiTes 
par  femaine  ,  6c  que  les  Dimanches 
il  y  auroic  pain  béni  ôc  eau  bénite. 
En  1576.  cette  chapelle  fut  changée 
avec  celle  de  Ste  Sufanne  en  une  égiife 
pour  fervir  de  fuccurfaie  de  la  paroiiTe 
de  Saint-Germain-rAuxerrois.  Jean- 
François  De  Gondi  par  fes  lettres  du 
30.  Juin  1633.  érigea  cette  égiife  en 
paroiiTe ,  avec  toutes  les  folemnités 
6c  formalités  requifes  ,  6c  en  établie 
premier  curé  perpétuel  Jean  RoufTe  , 
qui  jufqu'alorsy  avoitfait  ks  fondions 
de  vicaire  amovible.  La  première 
pierre  de  Féglffe  de  S.  Roch  a  été 
pofée  par  Louis  XIV.  <5c  la  Reine  fa 
mère  au  mois  de  Mars  16J3.  Douze 
ans  après,  c'eft-à-dire  le  22.  Novem- 
bre 1(56 j.  TArchevéque  de  Paris  fit 
la  tranflation  d'un  os  du  bras  droit  de  Tranfration 
faint  Roch ,  que  le  curé  6c  les  marguil-^s  reliques 
liers  avoient  obtenu  de  l'Archevêque^'^f'^f^'j/ 
d'Arles,  du  Général  des  Mathurins  6c 
âQS  Confuls  d'Arles.  La  châffe  d'argent 
du  poids  de  cent  quarante  marcs ,  où 
cet  olTement  eft  renfermé ,  fut  dépofée 
d^abord  dans  l'églife  des  Capucins  ; 
&  c'eft  de  là  qu'elle  a  été  transférée 
à  S»  Roch  en  grande  cérémonie. 

O  vj 


3  ^4  CaLLNDIVÎBR  HlStORîCtUE 

ï6.  Août.  Le  portail  de  cette  égVikj  qui  vient 
d'être  achevé  ,  eft  d'un  très -bon 
goût  ôc  fort  eftimé  dçs  plus  fçavans 
en  architedure.  Il  eft  du  deiTein  du 
fieur  De  Cofte.  Il  a  été  conftruit  en 
1739.  ôc  achevé  en  1740.  ôc  le  Di- 
manche 10.  Juillet  de  la  même  année 
Dédicace  Cette  églifc  a  été  confacrée  par  Jean- 

cierégiifedcgapj-iflg.jQfgpl^  Languet   archevêque 

Saint  Rûchjj     V  A/r    ^i_  '      •  -J 

l'aa  1740.  de  Sens.  M.  Cheret  etoit  cure  de  cette 
paroifTe. 
Mort  de      Mort  de  Marguerite  De  Venix  d'A?'- 
De^^ven^x  ^<?^(A,  abbcfte  ôc  reformatrice  du  Val- 
d'Arboufe  ,  de-Grace  ,  Pan  1626, 
for^maafce^'     ^^^^^  abbaye  étant  tombée  dans  le 
du  Val  -  de-  relâchement ,  la  mère  Marguerite  De 
Grâce  ,      Vcnix  d'Arboufc  pourvue  de  cette 
abbaye  par  Louis  XIIL  en  161 8.  en- 
treprit avec  fuccès  d'y  rétablir  l'obfer- 
vance.    La  place   où  eft  fîtuée  cette 
abbaye  rue  S.  Jacques  ,  eft  celle  où 
le  cardinal  De  Berulle  logea  d'abord 
les  Pères  de  l'Oratoire ,  avant  de  \qs 
établir  rue   S.  Honoré.    Cette  place 
fut  achetée  au  nom  de  l'abbaye  du 
Val-de-Grace  le  7.  Mai  1621.  pour 
le  prix  de  trente- fix  mille  livres  que 
la  reine  Anne  d'Autriche  fit  donner, 
&  le  Roi  ûz  don  des  droits  feigneu- 
riaux.   La  tranflation  des  Religieufes 
dç  Yal-profond  ou  du  yal:de-Grac§ 


DE  l'Eglise  de  Paris.     ^15 

à  Paris,  feiic  le  20.  Septembre  1621.  ^^'-  -^^^*^' 
Denys  Le  Bianc  vicaire  général  de 
TEvêque  de  Paris  fît  la  bénédidion 
du  nouveau  monaflére ,  fous  le  titre  de 
Vahhaye  du  Val- de- Grâce  de  Notre-Da^ 
tne  de  la  Crèche ,  que  portoit  Fancienne 
maifon.  Le  7.  Janvier  1626.  après 
fept  ans  de  gouvernement ,  Margue- 
rite D'Arboufe  fe  démit  volontaire- 
ment de  la  charge  d'Abbeffe ,  &  la 
Mère  Louife  De  Milley  fut  élue  abbef- 
fe  triennale.  La  Mère  D'Arboufe  mou- 
rut le  16.  Août  1626.  à  Sery  près  de 
Dun-le-Roi.  Son  corps  fut  apporté  à 
Paris  le  22.  du  même  mois ,  ôc  enterré 
dans  le  chœur  d^s  Religieufes  du  Val- 
de-Grace  ,  d'où  il  a  été  transféré 
depuis  dans  une  chapelle  :  fa  mé- 
moire ell  en  vénération  dans  tout 
l'Ordre. 

A  droit  ôc  à  gauche  du  grand-autel 
font  deux  grandes  grilles  ,  dont  l'une 
féparele  chœur  des  PveJigieufes  d'avec 
l'églife,  ôc  l'autre  ferme  une  chapelle 
où  repofent  les  cœurs  de  la  Reine 
mère  Anne  d'Autriche  fondatrice  de 
cette  abbaye  ,  &  de  la  Reine ,  ôc  d'au- 
tres Princefles  du  fang  royal.  Voyez 
au  21.  Mars,  Bené divine  s  du  Val- de- 
Grâce.  Voyez  auffi  à  la  fin  de  ce  livre 
Içs  Abbejfes  du  Val-é-Gracçt 


326  Calendrier  Historique 
t%.Aok,  XVII L    Aousr. 

Sufception  Sufception  de  la  fainte  Couronne  d'épi- 
couronnr^^^  à  k  Saintc-Chapelle ,  Fan  1239. 
d'épines  ,  Saint  Louis  fut  celui  de  tous  nos 
Vin  i * ?^.  Rois  qui  fignala  le  plus  fon  zélé  pour 
les  inrtrumens  de  la  Paiïion  de  notre 
Seigneur  J.  C.  La  fainte  Couronne 
d'épines  fut  mife  en  gage  par  les 
Grands  de  Canftantinople ,  pour  une 
fomme  très-confidérable  qu'ils  avoienc 
empruntée  des  Vénitiens.  Pancrace 
Gaverfon  ,  camérier  commun  des  Vé- 
nitiens ,  en  fut  le  dépofitaire.  Elle  fut 
placée  dans  leur  églife  de  PanK)-Crator 
à  Conilantinople.  Saint  Louis  ayant 
appris  cet  engagement,  envoya auffi- 
tôt  à  Conftantinople  y  pour  la  déli- 
vrer ,  deux  Religieux  de  l'Ordre  de 
S.Dominique, Jacques  ôc  André,  qui 
furent  accompagnés  d'un  homme  affi- 
dé,  à  qui  on  donna  des  lettres  pour 
le  Bayle  ou  gouverneur  de  la  capi- 
tale de  cet  empire.  Ces  envoyés  étant 
arrivés  ,  on  ne  put  fatisfaire  le  roi 
S.  Louis,  à  caufe  de  l'état  préfent  des 
affaires.  Mais  il  fut  réglé  que  fcs  en- 
voyés porteroient  eux-mêmes  la  fainte 
relique  à  Venife ,  Se  feroient  accom- 
pagnés des  députés  de  l'Empire  de 
des  plus  nobles  d'entre  les  Vénitiens» 


DE  l'Eglise  de  Paris.  327 
Quand  dÏQ  fut  embarquée  ,  Vatace  ^^-^a^i^ 
empereur  dts  Grecs  arma  des  vaifTeaux 
Se  tâcha  de  l'enlever  ;  mais  elle  arriva 
heureufement  à  Venife.  Jacques  laif- 
fant  André  à  fa  garde ,  vint  en  dili- 
gence avec  les  députés  de  l'Empire  » 
informer  le  Roi  de  tout  ce  qui  s'étoit 
palTé.  Saint  Louis  Se  fa  mère  envoyè- 
rent des  ambafladeurs  à  la  république 
de  Venife  y  ôc  écrivirent  à  Tempereur 
Frédéric  pour  le  prier  de  donner  fû« 
reté  aux  porteurs  de  la  fainte  Couron- 
ne ,  quand  ils  reviendroient  en  France. 
Les  ambafladeurs  de  France  ne  furent 
pas  plutôt  arrivés  à  Venife  ,  qu'avec 
le  fecours  des  marchands  François 
qui  s'y  trouvèrent,  ils  rembourférent 
au  terme  marqué  la  fomme  que  Qui- 
rini  Vénitien  avoit  avancée.  Le  paye- 
ment fait ,  les  Vénitiens  permirent  de 
l'emporter.  L'empereur  Frédéric  de 
fon  côté  procura  toute  fureté  aux 
voyageurs  dans  les  provinces  de  fa  dé- 

fendance.  Durant  le  voyage  jufqu'à 
aris,  on  donna  à  cette  feinte  Cou- 
ronne des  marques  d'un  grand  refpeâ: 
par-tout  où  elle  palla.  Arrivée  près 
JParis  ,  on  drelTa  un  grand  échaffauc 
vis-à-vis  l'abbaye  de  S.  Antoine  des 
champs ,  d'où  pluiîeurs  prélats  revêtus 
|)ocitificalemeût  nioBtiérenî  la  faiBîe 


3iS  Calendrier  Historique 

M.  Aom,  Couronne  à  tout  le  peuple  affemblé. 
Le  Roi  ordonna  à  tous  ]ç,s  Chapitres 
&  monaftéres  de  Paris  de  venir  pro- 
ceiïionneliement  au  devant  de  la  fainte 
Couronne  d'épines,  avec  leurs  reli- 
ques; ce  qu'ils  exécutèrent.  Guillaume 
évêque  de  Paris  avec  tout  Ton  clergé 
y  vint.  Saint  Louis  dépofa  fes  habits 
royaux ,  vêtu  d'une  fimple  tunique  ; 
&  les  pieds  nuds ,  fe  chargea  de  Tho» 
notable  fardeau  de  la  fainte  Couronne. 
Voyez  le  lo.  Août,  la  Sufeeption. 
Mémoire      Mémoire  de  la  vi^ioire  de  Philippe  le 

delavidoireB^/,    l'an  I3O4. 

fe  ^Bcf  ^^^  Philippe  le  Bel  fe  voyant  engagé  à 
l'An  i  J04,  tle  grands  frais  pour  foûtenir  la  guerre 
qu'il  faifoit  contre  les  Flamands ,  avoit 
obtenu  du  pape  Boniface  VI IL  de 
lever  fur  les  églifes  du  royaume  de 
nouveaux  fubfides.  Il  fembloit  que 
cette  guerre  ne  dût  pas  finir  fi-tôt  ; 
mais  deux  vidoires  fignalées  qu'il 
remporta  en  moins  de  quinze  jours  » 
Tune  fur  mer,(Sc  l'autre  fur  terre ,  chan- 
gèrent toute  la  face  des  affaires.  Phi- 
lippe le  Bel  fe  trouva  en  perfonne  au 
combat  fur  terre ,  donné  à  Mons-en- 
Puele  entre  Lille  &  Douay.  La  ba- 
taille fut  des  plus  fanglantes.  Le  Roi 
y  fut  dans  un  extrême  danger  de  fa 
yic.    Les  Flamands  avoient  avancé 


t)E  l'Eglise  de  PaFvIS.  319 
quelques  propofitions  pour  amufer  'S- 
les  François,  qui  s'étoient  répandus 
çà  ôc  là  fur  la  vaine  adurance  d'un 
traité  qu'ils  croyoienc  qu'on  ailoic 
conclure ,  &  le  Roi  même  avoit  com- 
mencé à  quitter  une  partie  de  (on 
armure.  Les  Flamands  voyant  les 
chofes  en  cet  état ,  firent  irruption 
dans  le  camp  du  Roi  avec  tant  de 
violence,  que  le  comte  de  Valois  fut 
obligé  de  prendre  la  fuite.  Le  Roi 
prefque  tout  défarmé,  invoqua  lek* 
cours  de  la  fainte  Vierge ,  monta  à 
cheval ,  Se  repoufla  heureufement  les 
ennemis.  Anfeau  De Chevreufe  porte- 
oriflame  y  périt.  Le  Roi  attribua  à 
l'afTiflance  particulière  de  la  fainte 
Vierge  &  des  deux  principaux  pro- 
tedleurs  de  fon  royaume  S.  Denys  d: 
S.  Louis,  l'avantage  qu'il  eut  en  cette 
mémorable  journée.  A  fon  retour  à 
Paris  il  alla  faire  fes  prières  à  l'abbaye 
de  S.  Denys,  à  laquelle  il  donna  cent 
livres  de  rente  à  prendre  fur  le  trefor 
royal.  Il  vint  aulli  à  Notre-Dame  de 
Paris, rendre  fes  adions  de  grâces  à  la 
fainte  Mère  de  Dieu  :  il  donna  auffi 
cent  livres  de  rente  à  cette  cathédrale, 
La  figure  équeHre  de  Philippe  le  Bel, 
élevée  contre  un  des  piliers  de  la  nef 
de  Notre-Dame  du  côté  méridional, 


Af»fi 


3  3®  Calendrier  Histork^e 
ité4out,  ^  ^j.^  poféc  en  cet  endroir  pour  con- 
ferver  la  mémoire  de  cette  adion 
fignalée.  Elle  ne  reprefente  le  Roi 
armé  que  de  fon  cafque  &  de  k^ 
gantelets,  fans  braflars,  mais  tel  qu'il 
(e  trouva  au  moment  que  \ts  Flamaixîs 
voulurent  le  furprendre.  Dans  l'églife 
de  Paris  on  fait  encore  tous  les  ans  , 
le  t8.  d'Août,  mémoire  delà  célèbre 
vid:oire  remportée  parle  roi  Philippe 
Je  Bel,  fous  le  nom  de  Notre-Dame  de 
la  Vîâoire',  ôc  dans  celle  de  S.  Denys 
le  22.  qui  fut  le  jour  même  de  la  vic- 
toire ,  on  dit  une  Meile  d'adions  de 
grâces  en  l'honneur  du  faint  Martyr. 

^o.A.,u.  XX.   Aousr. 

Affaiîînatdu      Affaffmat    du    bienheureux  T'hcmas 
B. Thomas,  pjjeyj.  ^^  5^  Vlcloî  de  Paris ,  un  Di- 

prieur     de     ^  ,  a     ^      v 

S.  vidor,  manche  20.  Août  lan  1133. 

l'an  1 1  n.  Les  démêlés  qu'Eftienne  évêque  de 
Paris  eut  avec  Thibaut  Notier  archi- 
diacre de  fon  églife ,  furent  caufe  du 
meurtre  de  Thomas  prieur  de  l'abbaye 
de  S.  Vidor  de  Paris.  Eiîienne  étant 
allé  par  ordre  du  Roi ,  vifuer  Tabbaye 
de  Chelles  pour  en  réformer  \ts  abus, 
cet  Evéquc  fut  accompagné  de  l'Abbé 
&  du  Prieur  de  S.  Vidor,  de  l'Abbé 
de  S.  Magloire,  du  Souprieur  de  Saint- 
Martin  des  champs  3  &:c.  Comme  ils 


DE  l'Eglise  de  Paris.  5  3  t^ 
revenoient  de  cette  vifice,  paflantprès  ^o.  Ath 
du  château  de  Gournay,  les  neveux 
deThibaud  NorierjVaiTaux  du  feigneur 
de  Gournay,  vinrent  fondre  lepée  à 
la  main,  fur  cette  troupe  défarmée. 
Comme  ils  en  vouloient  particulière- 
ment au  prieur  Thomas ,  qu'ils  regar- 
doient  comme  le  confeil  de  l'Evêque^ 
ils  le  percèrent  de  coups  entre  les  bras 
de  Tévéque  Eftienne.  Thomas  eut  -^ 
encore  le  temps  de  faire  fa  confeiTion 
&  de  recevoir  le  faint  Viatique.  Tho- 
mas pardonna  à  fes  ennemis,  &  mou- 
rut pour  la  juflice  le  même  jour  qui 
étoit  im  Dimanche  20.  Août  de  Tan 
1133.  Le  pape  Innocent  II.  confirma 
la  fentence  d'anathême  du  concile  de 
Jouarre  contre  les  meurtriers  du  bien- 
heureux Thomas  >  il  priva  Thibaud 
Notier  &  fes  complices  de  leurs 
bénéfices  ;  mais  on  ignore  ce  qu'en 
ordonna  la  juftice  féculiére.  Le  bien- 
heureux Thomas  fut  porté  à  Paris  ^ 
inhumé  d'abord  dans  le  cloître  à  Saint- 
Vidor ,  &  bientôt  après  transféré  par 
ordre  du  Pape  dans  l'églife  qui  eft  au- 
jourd'hui la  chapelle  de  faint  Denys 
derrière  le  chœur.  Cette  tranflation  eff 
marquée  au  9.  de  Mars  dans  le  nécro- 
loge de  Tabbaye  de  S.  Vi^flor.  Voyez 
au  5) .  de  MdiXs^TranJlation  du  bunheuretix: 
Tho?nas. 


3  3  2L  CalendrierHistoriquê 

ao»  Aùùt,      Saint  Bernarà  ^  abbé  de  Clairvaux. 

Port- Royal  L'cibbaje  de  Fort  -Royal  des  champs 
rl-wzT'*^^  l'Ordre  de  Cîteaux,  eft  appellée 
'^*  dans  les  anciens  titres  Porroit ,  èc  a  pris 
depuis  le  nom  de  Port- Roy  al  d^s  champs. 
Ce  monaftére  fut  bâti  pour  des  fiiies 
dans  une  vallée  proche  deChevreufe, 
joignant  la  forêt  Iveline  à  fix  lieues  de 
Paris.  Eudes  De  Sully  évêque  de  Paris, 
&  Marthilde  De  Garlande  femme  de 
Matthieu  De  Marly  de  la  maifon  de 
Montmorency,  comblèrent  cette  ab- 
baye de  leurs  libéralités,  hts  rois 
Louis  VIÏI.  6c  faint  Louis  furent  auiîi 
\qs  bienfaiteurs  de  cette  abbaye  ,  <Sc 
Jean  comte  de  Montfort'TAmaury 
augmenta  conlîdérablement  \qs  fonds 
de  cette  maifon.  La  première  abbeiïè 
s*appelloit  Eremberge  :  elle  a  eu  quinze 
abbefles  en  tout.  Cette  Abbaye  ne 
fubfifte  plus. 

Port- Royal      Lcs  fondcmens  de  léglife  de  Port^ 

de    Paris,    i?(?)'^/ ^^  P^Hx  futCUt  jCttés  Ic  22.A  Vtil 

raui646.  j^^^^  Elle  fut  achevée  en  i6^8.  & 
bénite  le  7.  Juin  de  la  même  année 
par  l'Archevêque  de  Paris.  Le  but 
principal  de  cette  maifon  efl  l'adora- 
tion perpétuelle  du  très -faint  Sacre- 
ment. Voyez  les  Abbcjfes  de  F  or  t- Roy  d 
de  Paris  ^  à  la  fin  de  ce  livre. 

Le  cardinal  De  Noailles,  archevê- 


DE  l'Eglise  de  Paris.  3  3  3 
que  de  Paris,  lupérieur  de  l'abbaye  ^-o.Acut, 
de  Port-Royal  à^s  champs,  rendit  Je  ^i^^^^^"'^^*^^™ 
1 1.  Juillet  1709.  un  pecret  de  lupprel-  hcs champs, 
fîon  du  titre  d'abbatial  de  Port-RoyaU'a"  ^709» 
des  champs  &  de  réunion  de  ks  biens 
à  Port-Royal  de  Paris  après  une  bulle 
de  Clément  XI.  du  mois  de  Mars 
1708.  En  v^ertu  de  cette  bulle  Se  du 
décret  donné  en  conféquence  ,  la 
Dame  Rouflélet  de  Chateault  abbefle 
de  Port-Royal  de  Paris-  alla  prendre 
pofleffion  de  Port-Royal  des  chamjps 
^  le  premier  Odobre  170p.  ce  qui  fut 
fuivi  de  la  difperfîon  générale  des  Re- 
ligieufes  de  cette  maifon ,  au  nombre 
de  vingt-deux  ,  Se  de  la  deftruâ:ion 
totale  des  bâtimens  de  ce  mon-aîlére; 
Se  cela  par  un  arrêt  du  Confeil  d'état 
du  Roi  rendu  le  26,  Octobre  1709, 
Sç  exécuté  le  29.  fuivant  par  M.  Marc» 
René  D'Argemon  conieiller  d'état  ^ 
Sç  pour-lors  lieutenant  général  de  po- 
lice. La  deflrudion  des  bâtimens  ne 
fe  fit  qu'en  17 10.  Les  Religieufes  de 
Port-Royal  font  de  l'Ordre  de  faint 
Bernard.  Voyez  les  Ahbejfes  de  Tort-» 
Royal ,  à  la  fin  de  ce  livre,  Fétede faint 

Eîides  De  Sully  ,   évêque  de  P^^// ,  ^f "^"^^^  ^°"- 
inftitua  dans  la  Cathédrale  l'an  1207.  (lesDc^suny', 
la  fête  de  faint  Bernard  canonifé  par^'a-^i^i^^?' 
Alexa;idre  II L  depuis  çnviron trente 


5  3  4  Calendrier.  Historique 
^^^  Aolrt,  ans.  II  afligna  nn  fonds  pour  la  rétribn- 
tion  dQs  matines ,  qui  écoit  de  ^\x  de- 
niers pour  chaque  chanoine  préfent,  Se 
autant  à  chacun  des  quatre  marguiliiers 
prêtres. 

Ce  fut^y.  Bernard  qui  fit  condamner 
à  Paris  Abaillard  :  il  prit  la  défenfe 
d'ERienne  évêque  de  Paris,  &  s'em-- 
ploya  pour  cet  évêque  au  fujet  du 
meurtre  deThomas  prieur  de  S.  Vidor, 
L'an  ï  14J.  il* prêcha  la  croifade  ,  qui 
eut  un  fort  mauvais  fuccès.  11  fît  con- 
damner Gilbert  De  la  Porée  en  1 147. 
Il  convertit  Henri  frère  du  roi 
Louis  VII.  Il  fit  fubfifler  Pierre  Lom- 
bard ,  qui  fut  depuis  évêque  de  Paris. 
^Bernardins,  En  1244.  Eflienne  De  Lexinton  , 
abbé  de  Clairvaux  ,  Angîois  de  naif- 
fance ,  ôc  d'une  d^s  premières  familles 
de  fon  pays  ,  obtint  du  pape  Inno- 
cent IV.  la  permJ.ffion  d'établir  un 
collège  à  Paris  pour  y  faire  étudier 
les  jeunes  Religieux  de  fa  maifon. 
Tan  1244.  Il  avoit  fait  bâtir  dans  ce 
collège  de  S.  Bernard  une  chapelle 
qui  a  été  changée  en  une  grande  6c  ma- 
gnifique églifcjque  le  pape  Benoît  XIL 
qui  y  avoit  été  profeiïèur ,  ôc  le  çar^ 
dinal  Guillaume  Curti  furnommé  Le 
Biancj  entreprirent  dans  le  fiéclefui- 
vmt  î  mai5  qu'ik  n'ac.heyéfent  pas. 


fc'âiî  IS44.. 


DE  l^Eglise  de  Paris,    s  3  5 

Cette  églife  aiiroit  peu  de  pareille  ,  lo.  Aokt* 
fi  elle  avoic  été  achevée  ;  ce  qu'il  y  a_  ^s^^^^.  ^^^ 

\      r  •  n      i-i  1  '    r  \'  '       Bernardins» 

;de  tait,  eit  dune  beauté  iinguiiere. 
La  defîrudion  de  Port -Royal  des 
champs  a  contribué  à  Ton  embelIifTe- 
ment,  par  le  tranfport  qu'on  y  a  fait 
en  171  o.  du  grand-autel  &;  des  chaires 
du  clioeur  faites  du  temps  de  Henri  IL 
&  d'un  ouvrage  de  menuiferie  très- 
çurieufement  travaillé ,  &  fini  avec  arc 
6c  délicatefTe.  La  première  pierre  de 
cette  églife  a  été  pofée  le  24.  de  Mai 
23  3  8.  Guillaume  Du  Vair,  évêque  de 
Lifieux  &  garde  des  fceaux  de  France, 
eft  enterré  dans  une  chapelle  de  cette 
églife. 

Etahlîjfemerjt  des  Religieufes  de  V  Ordre  Zctnitàmci 
de  Citeaiix  ,   de  la  congrégation  de^^^^^'^SPf^- 
S.  Bernard  ,  <§c  de  la  million  de  Gre-j^f  8,' 
noble.  Elles  fe  placèrent  d'abord  rue 
Pot-de-fer  près  le  Noviciat  dts  Jéfui- 
IQS,  Leur  monafîére  porta  le  nom  de 
Sainte-Cécile.   Elles  furent  obligées 
de  quitter  ce  lieu  ,   &  elles  allèrenc 
demeurer  rue  du  Bac  ;  mais  deux  ans 
après   elles   achetèrent  trois  maifons 
d'Antoine  &  de  François  Bonigalic 
rue  de  Vaugirard ,  où  t\hs  ont  enfin 
bâti  le  monaftére  où  elles  demeu- 
rent à  préfent.   Leur  fondation  fe  fie 
àt$  aiimQnes  d^  diverfcs  perfcnnes? 


3  3^  Calendrier Histortque 
%o.Aoàt,  Louis  XIV.  donna  Tes  lettres  patentes 
en  Février  1666.  regiflrées  au  Parle- 
ment le  5".  Février  1669.    Ces  Reli- 
gieufes  firent  le  vœu  de  fe  confacrer 
au  culte  du  Sang  précieux  de  notre 
Seigneur  :  eUes  en  prirent  le  titre  au 
lieu  de  celui  de  Sainte-Cecile  ,  le  20. 
Février  KSjp.  La  cérémonie  s'en  fit, 
êc  le  p.  de  Janvier  de  l'année  1660, 
Je  culte  public  du  Sang  précieux  com- 
mença dans  leur  chapelle  par  l'expo- 
fition  du  faint  Sacrement  :  ce  qui  s'eft 
toujours  continué  depuis  tous  les  ven- 
dredis.  Leur  fupérieure  cil  triennale. 
La  première  fe  nommoit  Therefe  de 
Jeftis, 
Teuiiîans ,      FeuUlans  ,   Feu'îllantwes  ,   Voyez  le 
Feuiiiaïui-    2j.  Avril  ,  Jean  De  la  Barrière, 
"pantetronc       L'ahbaje  de  Pantemont  bâtie  fur  Ic 
ra»  \e-%.  penchant  de  la  montagne  de  S.  Sym-^ 
phorien  proche  Beauvais  ,  ayant  été 
ruinée   en   164(5.  par   les   fréquentes 
inondations  de  la  rivière  d'Avalon, 
elles  fe  retirèrent  d'abord  à  Beauvais 
proche  la  Cathédrale.    Mais  Hélène 
De  Cotentin  de  Tourville  ,  nommée 
Abbeffe  en  1567.  transfera  fa  commu- 
nauté à  Paris,  &  obtint  le  confente- 
ment  de  l'évêque  de  Beauvais ,  de 
rarchçvéque  de  Paris  <Sc  de  l'abbé  de 
Ciceaux  ,   &  des  lettres  patentes  ^% 

date 


DE  l'Egltse  de  Paris.   357 

date  du  mois  d'Août  1 672.  Elles  ache-  i<>.  Août, 
téreat  dQS  adminiftrateurs  de  l'Hô- 
pital général  la  maifon  qu'elles  occu- 
pent rue  De  Grenelle  ,  fauxbourg 
S.  Germain ,  où  avoîent  été  logées  les 
Beligieufes  du  Verhe  incarné,  L'abbede 
Hélène  De  Cofîentin  de  Tourville  y 
ed  morte  le  12.  de  Décembre  171  j. 
âgée  de  quatre -vingt^icux  ans.  Voyez 
les  Abbejjcr  de  Fantemont ,  à  la  fin  de 
.ce  livre. 

Religieiffes    Bernardines   de  Vahhaye     Abbaye 

aux  Bois  (tn  idj^.  î'aai6T4.' 

A  la  place  où  font  aiîjGurd'huî  les 
Religiçufes  Bernardines  de  l'abbaye 
aux  Bois^  étoient  auparavant  les  Filles 
de  l' Annonciade ,  dites  des  Dix-Vertus. 
Leur  monaftére  fut  donné  à  l'abbeffe 
de  l'abbaye  aux  Bois  en  Picardie  ,  Or^ 
dre  de  Cîteaux ,  au  diocéfe  de  Noyon. 
^ui  établit  en  ce  lieu  à  Paris  en  165*4. 
iHie  communauté  de  Religieufes, 
Voyez  les  Abbejfes  de  ce  monaftére,  à  la 
iîn  de  ce  livre. 

XXL    Aousr. 

Mort  d* Alexandre  De  Halès,tn  124  J.  ^{i  ^''f^' 
Voyez  faint  Bon  aventure  y  au  14.  deiexandrc"^  dé 

Juillet.  Haies,    l'am 

S.  Symphorten,  martyr  à  Autun.        '**^' 
Matthieu    comte  de  Beaumont  • 

P 


3  3^  Calendrier HîSTOKiQUE 
zi.Août.  pour  racheter  un  voyage  de  Jerufa- 
Charciie  i^j-^^  ^.j,^|'i[  devoir  faire ,  donna  à  E'ides 
f'^wT.y^'évêque  de  Paris  le  lieu  où  fut  bâde 
réc^life  de  S.  Symphorien  ou  de  S.  Blai- 
fe  en  1207.  appellée  aujourd'hui  U 
Chapelle   de   S.   Luc    ou    des  FeintrcS. 
Il  Y  établit  des  chapelains   obligés  à 
réhdence.   Alienor  comteffe  de  Ver- 
mandois    donna   le   fonds  principal 
pour  leurfubfiflance.Garnier  de  Sainte 
Lazare ,  bourgeois  de  Paris  ,  &  Agnès 
fa  femme  fe  joignirent  à  la  comtelTe 
de  Vermandois  pour  doter  la  nouvelle 
écflife.  Il  y  avoit  quatre  chapelains ,  & 
ils  dévoient  faire  l'office  divin  comme 
dans  une  collégiale.    Le  comte  de 
Beaumont  fonda  dans  cette  églife  un 
cinquième  chapelain.  Ce  comte  &  la 
femme  font  enterrés  dans  cette  églife. 
Y  oyez  faint  Luc,  le  18,  Odobre. 
Paroifleie      Saint  Sjmfborien  eft  le  fatrondeU 
s.  Sjmvi-^^'-paroijJe  de  S.  Symphorien   a   1  abbaye 
î^'n-iot"ae  S.  Germain  des  prés.   Cette  chapelle 
Tibbaye  de  a  été  bâtie  fur  le  tombeau  de  laint 
s.  G«mainç^^^^lj^  évêque  de  Paris  ,  Ôc  eft  de- 
^''  ^         venue  la  paroilTe  de  l'enclos  de  cette 
abbaye.  Ce  font  les  révérends  Pères 
Bénedi(ains  qui  la  delTervent.  Voyez 
au  29.  Odobre  la  mort  d'un  de  fes 
curés  céUbreSc 


Dr  L  Eglise  de  Paîiis.    339 

XXIV.   Aousr. 

Sam  Barthelemiy  apôtre  &  martyr ,  ^^-  ^'^^^' 
au_premier  (iécle. 

L'églife  paroiffiale  de  S.  Barthele-    ?aroire<^e 
mi  étoit  anciennement  une  collégiale  thelemi  T 
de  chanoines  ,    bâtie   par  nos  Rois.i'au  9^7. 
Hugues  comte  de  Paris ,  au  dixième 
fiécTe  ,  l'an  9 6 y.  dépcfa  dans  cette 
ég\\^Q:  \ç,s  corps  de  S.  Magîoire  ,  de 
S.  Samfon ,  de  S.  Malo ,  de  S.  Séna- 
teur ,  de  S.  Léonard  ,  de  S.  Levien , 
le  16.  d'Odobre.    Ce  comte  rebâtit 
cnfuite  magnifiquement  cette  églife , 
&  la  fit  dédier  fous  le  nom  de  Saint- 
Barthelemi  <Sc  d^S,  Magloire.  Il  l'éri- 
gea  en  abbaye  ,  dont  \qs  Religieux 
fui  voient  la  régie  de  S.  Benoît  :  il  fit 
de  grands  dons  à  cette  abbaye.   Les 
Religieux  de  ce  monadére  fe  trouvant 
trop  refferrés  dans  la  cité,  &  trop  im- 
porcunés  du  voifinage  de  la  Cour,  en 
1138.  ils  allèrent  fe  loger  proche  la 
chapelle  de  S.  Georges ,  que  Hugues 
le  Grand  ,  père  de  Hugues  Capet  > 
avoit  donnée'aux  chanoines  de  Saint- 
Barthelemi ,  chapelle  fituée  alors  hors 
\qs  murs  de  la  ville ,  du  côté  de  Saint- 
Laurent ,   lieu  où  font  à  préfent  les 
Filles  Fénitentes  rue  S.  Denys.    Les 
Moines  ayant  ainfi  quitté  leur  églife 

Pij 


^40  Calendrier  HisTORiQUB 
n.A^ùt.  j'e  Saint-Barthelemi,  elle  reprit  fo" 
ancien  nom ,  &  devint  paroiffiale.  11  Y 
refta  toutefois  un  Moine  avec  e  titre^ 
de  Prieur.fous  la  dépendance  de  1  Abbe 
de  S.  Magloire.  11  y  a  dans  cette  eglile 
quatre  chapelles  fondées  par  nos  Rois;    , 
fçavoir ,  les  chapelains  de  S.  Fiacre ,  de 
S.  Mathurin ,  de  Saint-Eftienne  aupur- 
d'hui  nommée  de  S.  Brieu-des-Vaux , 
de  Sainte- Anne  &  de  Sainte-Catherme. 
Sainte  Clotilde  femme  du  roi  Clo- 
vis  fit  baptifer  dans  cette  éghfe  deux 
enfans  qu'elle  eut  de  ce  Ro.  ,  1  un 
en  48 ï.  &  l'autre  en  486.  1   y  a  eu 
cette  églife  trois  confréries,  lune  de 
Ste  Catherine  érigée  en  1 3  H-  "."f  °^ 
S.  Sebaftien  &  de  S.  Roch  ,  engee 
en  149(5.  &  la  troifiémc  du  S.  Sacre- 
ment ,  qui  efl  la  première  du  S  Sacre- 
ment qui  a  été  établie  a  Pans  :  elle  tut 
érigée  en  I S 18.  Le  maître-autel  a  ete 
refait  fur  les  deffeins  du  fieur  Sloilte 
atchitefte.  Cette  cure  eft  de  la  nomw 
nation  de  M.  l'Archevêque  de  Pans, 
comme  Abbé  de  S.  Magloire.     ^ 
Mott  de    Saint  Ouën  ou  Dadon ,  archevêque 
f  ^Â7'de  Rouen,  l'an  683. 
^"^^'^       Avant  d'être  archevêque ,  S.  Oiien 
cardoit  le  fceau  du  Prince  en  qualité 
2e  référendaire  ou  chancelier.  C  etoi? 
du  régne  de  Dagobcr;,  Plufieurs  aftes 


DE  l*Eglise  de  PaPvîs.    341 

originaux  que  S.  Ouën  foufcrivic  de  ^4-  ^ofîf' 
fa  main  en  cette  qualité ,  font  foigneu- 
fement  confervés  au  monaflcre  de 
S.  Denys.  Saint  Ouën  fut  envoyé 
en  Aufîrafie  vers  Pépin  ,  pour  pacifier 
les  troubles  qui  étoient  alors.  A  {on 
retour  S,  Ouën  étant  venu  trouver  le 
roi  Thierri  à  Clichy ,  pour  lui  rendre 
compte  de  fa  négociation ,  il  y  fut  faiiî 
de  la  fièvre,  Se  troubla  bientôt  par  fa 
mort  la  joie  de  la  paix  qu'il  avoic 
rapportée.  Le  lieu  où  il  mourut  près 
de  Clichy  ,  a  pris  depuis  le  nom  dé 
S.  Ouën.  C'eft  préfentement  une  pa- 
roiile.S.Ouën  mourut  le  24. Août  68  j.' 

Introdu^ion  de  la  réforme  des -premiers  rai-bTye^ac 
Chanoines  régidiers  dans  l'abbaye  de  S:nnte  -  Ge- 
Sainte-Seneviéve.  Pan'i^s. 

Ce  fut  le  jour  de  faint  Barrhelenn 
24.  Août  environ  Tan  1 148.  que  l'ab- 
bé Suger  introduifit  dans  l'abbaye  de 
Ste-Geneviéve,  6cc,  Voyez  Ste  Gene- 
viève au  3.  de  Janvier. 

Dédicace  de  la  paroijfe  de  S.  Martin  D.'Jica:ede 
fauxbourpj  S.  Marceau  ,  l'an  1480.  par  c^^'l'f  *^^ 
Louis  De  Beaumont  eveque  de  raris.  faoxbourg- 

Journée  de  S.  Barthelemi ,  l'an  1  572!  jV  -^^i^rccau , 

Il  fe  paffa  dans  Paris  une  fcéne  dts  T  ^^,  °,' 
plus  tragiques ,  au  iujetde  laKeligion,  s.  Banhcio- 

Le  Samedi  2  j.  d'Août  après  diner, '"i   >    i'-^n 
la  Reine  niere  mena  le  Roi  âc  le  Duc  '  ^'^^* 
"      Piij 


3  4^  Calendrier  HiSTOKicyjE 
d'Anjou  fe  promener  dans  le  jardin  des 
Thuilleries ,  où  fe  trouvèrent  auffi  le 
Duc  de  Nevers,  le  bâtard  d'Angoulê- 
me,Biragiie  ôc  les  Comtes  deTa vannes 
Se  de  Retz.  Là  Te  tint  un  grand  confeiî 
fur  l'affaire  de  la  Religion.  La  Reine 
qui  défiroit  qu'il  n'y  eût  en  France 
que  la  Religion  Romaine  qui  dominât, 
commença  par  ouvrir  fon  avis ,  êc  dit  : 
Ceux  après  Icfqîuîs  nous  avons  couru  fi 
hng-ttm^s  ^font  maintenant  dans  U  filet. 
L'amiral  de  CoUgnî  .ft  au  lit  ,  &  ne 
peut  agir.  Le  Roi  de  Navarre  ç^  le  Frin^ 
ce  de  Condé  font  logés  au  Louvre^  bien 
gardés  ,  &  ne  nous  Jçauroicnt  échaj)er. 
Qucind  nous  ferons  déjaits  des  chefs,  nous 
n  avons  jlus  rien  à  craindre  du  refte. 
Tour  dix  Hugmnots  nous  avons  dix  mille 
Catholiques  a  leur  oppofer.  Les  Parifiens 
font  armés  ^  ils  feuvent  fournir  6o  mille 
hommes  hitn  équipés  s  &  il  ne  leur  faut 
pas  plus  dune  petite  heure  pour  extermi- 
ner toute  la  race  huguenote.  Si  Fon  perd 
une  fi  belle  occafîon  ,  la  France  fera  bicTh- 
tôt  tmbrafée  d'une  quatrième guer^'e  civile. 
Ce  fentimenr  de  la  Reine  fut  approuvé 
de  tous.  Le  Roi  de  Navarre  &  le  Prin- 
ce de  Condé  furent  épargnés ,  à  condi- 
tion qu'ils  rciitreroicnt  l'un  <5c  l'autre 
dans  l'ancienne  Religion  de  leurs 
pères.    Le  Duc  de  Guife  fe  chargea 


DE  l'Eglise  de  Paris.    343 
avec  plaillr  de  l'éxéciuioxi  fui  vante.  ^4  ^<^^f» 

Sur  le  foir  furent  pofés  par  ordre 
du  Roî  douze  cens  arquebuiiers  fur 
le  bord  de  la  rivière  le  long  des  rues  j 
êc  aux  environs  du  logis  de  l'Amiral, 
On  porta  quantité  d'armes  au  Louvre 
&  ailleurs.  La  nuit  venue,  le  Duc  de 
Guife  ordonna  de  la  part  du  Roi  à 
Jean  Charron  préfident  de  la  Cour 
àçs  aides ,  pour-Iors  prévôt  des  Mar- 
chand ,  d'avertir  Its  quarteniers  & 
dixeniers  de  faire  armer  leurs  gens  , 
âc  de  fe  rendre  eux  -  mêmes  fur  le 
minuit  à  PHôrel-de-viHe ,  pour  y  rece- 
voir fes  ordres.  Il  y  nt  auffi  venir  Clau- 
de Marcel  ancien  prévôt  cks  Mar- 
chands, fort  accrédité  parmi  le  peu- 
ple. Alors  il  leur  révéla  tout  le  fecret  : 
il  leur  dit  que  l'heure  étoit  venue  d'ex* 
terminer  tous  les  Huguenots  ;  que  le 
Roi  qui  ne  vouloir  pas  manquer  une 
fi  belle  occafion  ,  leur  ordcnnoit  de 
faire  mettre  les  bourgeois  fous  les  ar- 
mes ;  de  leur  faire  attacher ,  pour  fe 
reconnoître  ,  un  linge  blanc  au  bras- 
gauche  Se  une  croix  blanche  au  cha- 
peau ;  qu'après  minuit  on  allumât  par- 
tout des  flambeaux  aux  fenêtres  ;  que 
Je  tocfin  de  Thorloge  du  Palais  feroit 
le  fignal  pour  commencer  le  mafia- 
cre  des  Huguenots  dans  tout  Paris  5 

Piv 


3  44  Ca  lendrier  Historicvtje 
14.  AoHt.  &  que  le  Roi  prendroic  foin  que  dans 
\tî,  provinces   du  royaume  on  fuivit 
incontinent  l'exemple  de  la  capitale. 

Vers  le  minuit,  le  Roi  commanda 
de  faire  main  bafle  fur  tousjes  Hugue- 
nots. La  Reine  fitfonner  a  S.  Germain 
TAuxerrois  avant  le  jour  24.  d'Août, 
fête  de  S.  Bartheîemi.  Le  Duc  de 
Guife,  (Se  le  Chevalier  d'Angoulême, 
accompagnés  d'une  nombreufe  efcor- 
te ,  allèrent  auffi-tôt  au  \og\^  de  l'Ami- 
ral. -Labonne  qui  en  avoit  \t^  clefs , 
entendant  qu'en  demandoit  à  parler 
à  i'Arhiral  delà  part  d,\^  Roi ,  ouvrit; 
&  à  rinilant  il  fut  maffacré  à  coups 
de   poignards  avec  ceux  du  dedans 
qui  fe  préi entèrent.  Les  arquebufiers 
forcèrent  la  porte  de  la  baife  cour,  & 
fe  firent  jour  à  coups  d'épées  &;  de 
plftolersiufqu à  l'appartement  de  TA  mi- 
rai 5  qui  venoit  de  finir  i^ts  prières  avec 
Merlin  fon  minifîre  pour  fe  préparer 
à  la  mort.  Befne  Allemand,  domefli- 
que  du  Duc  de  Guife  ,  s'adreffant  à 
l'Amiral  qui  étoit  debout  en  robe  de 
chambre  :  N'es-tupas,  dit-il  yl'Amit'al? 
Ccfl  moi-même  ,    répondit-il  :  puis  , 
yAms  homme  ,  aJ3Ûta  -  t-il  ,   tu  devroîs 
davantage  refpetier  mes  cheveux  blancs. 
Mais  tu  ne  m'ahbregeras  la  vie  cjne  de 
fort  ^eiî.  Le  Befne  pour  toute  rcponfe 


-    ^1 


DE  l'Eglise  de  Paris.  345 
lui  porta  un  coup  dans  la  poitrine  ,  ^h-^oûu 
6c  d'un  fécond  coup  fur  ia  tête  leren- 
verfa  parterre.  Les  autres  l'ayant  ache- 
vé, jettérent  le  corps  par  la  fenêtre 
dans  la  cour.  Le  Duc  de  Guife  le 
voyant ,  dit  :  Cefi  lui-même  ,  je  le  recon^ 
nois  5  5c  s'écria  :  Courage  ^foldats  ,  710US 
avons  bien  commencé  ^  allons  aux  autres  ; 
le  Roi  le  commande. 

Cependant  fonna  le  tocfin  au  palais. 
On  cria  par-tout  :  Aux  armes,  La  tête 
de  l'Amiral  fut  féparée  de  fon  corps, 
portée  au  Roi  &  à  la  Reine  ;  fon  cada- 
vre fut  pendu  par  les  pieds  au  gibet 
de  Montfaucon.  Tous  \ç,s  Religion- 
naires  qui  fe  trouvèrent  chez  l'Amiral , 
ou  logés  aux  environs ,  furent  mafla- 
crés.  Un  femblable  carnage  s'exerça 
au  Louvre  fur  une  douzaine  de  Gen- 
tilshommes de  la  fuite  du  Roi  de  Na- 
varre 6c  du  Prince  de  Condé.  Nancy- 
capitaine  des  Gardes  les  ayant  fait 
-mener  hors  la  porte  du  Louvre  avec 
•leurs  domefiiques ,  ils  y  furent  tués 
par  les  Suiffes  fous  les  yeux  du  Roi, 
qui  crioît  d'une  fenêtre,  qu'on  n'en 
laiflatéchaper  aucun.  Le  Roi  fît  épar- 
gner Grammont  ,  Gamache  ,  Duras 
éc  quelques  autres ,  comme  étant  alTu- 
ré  qu'ils  changeroient  aifément  de 
^Religion,  jLe  Pxince  de  Condé  à  qui 

P  V 


^4^  Calendrier  Historique 
14.  Août*  Iq  f^oi  n'a  voit  accordé  la  vie  qu'à  ce 
prix,  rejetca  une  telle  condition  ;  mais 
il  fut  menacé  d'avoir  la  tête  tranchée  » 
s'il  ne  changeoit  de  fentiment  dans 
trois  jours. 

Pendant  que  ceci  fe  padoit  au  Lou- 
vre, le  Duc  deNevers ,  Tavannes  , 
&.Montpenller  couroient  par  les  rues 
à  cheval,  criant  que  l'Amiral  ôc  les 
Huguenots  avoient  confpiré  contre 
le  Roi,  la  Reine  fa  mère  ,  ks  deux 
frères ,  Se  même  contre  le  Roi  de  Na- 
varre; que  la  confpiration  avoit  été 
heureufement  découverte ,  ôc  que  le 
Roi  com.mandoit  de  faire  main  bafîè 
fur  tous  les  Religionnaires,  avec  per-» 
million  de  piller  Se  faccager  leurs  mai- 
ions.  Les  Bourgeois  armés  ,  6c  les 
foldats  partagés  dans  tous  les  quartiers  > 
faifoient  par-tout  de  terribles  exécu- 
tions. Plufieurs  feigneurs  de  marque 
furent  envelopés  dans  cette  fanglante 
adion.  Tout  le  Dimanche ,  jour  de 
S.  Barthelemi ,  fut  employé  à  tuer  ôc 
faccager.  Sur  le  foir  on  publia  à  fon 
de  trompe  par  tout  Paris ,  de  la  part 
du  Roi ,  ordre  à  chacun  de  fe  retirer , 
avec  défenfe  à  qui  que  ce  fût ,  fut 
peine  de  la  vie  de  fortir  de  fa  maifon  » 
a  rexception  des  Gardes  du  Roi ,  Ôc 
4es  Capitaines  de  la  yilie  avec  leurs 


I 


DE  l'Eglise  de  Palus.  347 
archers.  Le  carnage  continua  cette  nuit  14»  -^^«^ 
Se  les  deux  jours  fuivans.  On  planta 
des  corps-de-gardes  aux  portes  de  la 
ville  ,  dont  le  Roi  fe  fit  apporter  les 
clefs,  afin  qu'aucun  Huguenot  n'écha- 
pât  par  amis  ou  par  argent.  Pierre  De 
la  Place,  premier  préfidentde  laCour 
des  aides  fut  tué  le  lundi  ôqs  pre- 
miers, en  allant  au  Louvre^  où  Ton 
feignit  que  le  Roi  le  demandoit.  Il 
arriva  qu'en  ce  même  temps  une  épine 
blanche  refleurit  au  cimetière  des  In- 
nocents :  tout  le  peuple  y  courut,  cria 
Miracle ,  fonna  les  cloches ,  Se  prit  cet 
événement  pour  un  figne  vifible  que 
Dieu  vouloit  faire  refleurir  la  Religion 
catholique  par  la  deftrudion  des  héré- 
tiques. Ceux-ci  au  contraire  inter- 
prétèrent la  chofe  à  leur  avantage  ,  en 
comparant  au  buifibn  ardent  de  Moyfe 
cette  épine  fleurie  dans  le  feu  de  leur 
perfécution.  A  quoi  ils  ajoûtoient  que 
Dieu  avoit  permis  que  le  prodige 
arrivât  dans  un  lieu  donc  le  nom  étoic 
un  témoignage  public  de  leur  inno- 
cence. 

Il  y  a  des  Hiftoriens  qui  font  mon- 
ter le  nombre  de  ceux  qui  furent  tués 
dans  Paris  feul  Se  dans  les  fauxbourgs , 
à  plus  de  cinq  mille,  d'autres  à  dix 
mille, fans diftindion  d'âge,  defexe, 

Pvj 


34§  Calendrier  Historique 
24.  AûHt,  Se  de  condition  ;  Gentiishommes,  Ma- 
giftrats ,  marchands ,  écoliers,  artifans, 
femmes ,  filles  ôc  enfans.  Le  fameux 
Crucé  orfèvre,  en  montrant  fon  bras  , 
fe  vantoit  depuis  d'avoir  tué  400  per- 
fonnes  pour  fa  part  à  la  journée  de 
S.  Barthelemi. 

Le  mardi  fuivant  le  Roi  accompa- 
gné des  Princes  (es  frères,  du  Roi  de 
Navarre  ,  ôc  d'un  grand  cortège  de 
Seigneurs  de  fa  Cour  ,  après  avoir 
entendu  une  Méfie  folemnelle ,  alla 
tenir  fon  lit  de  juflice  au  Parlement, 
où  il  déclara  que  s'il  s'étoit  porté  à 
une  voie  G  violente  ,  ce  n'avoit  été 
que  pour  prévenir  l'horrible  conjura- 
tion de  l'Amiral  contre  toute  la  Mai- 
fon  royale,  ôc  contre  le  Roi  de  Na- 
varre même.  Ainfi  le  Roi  prévint  le 
malheur  de  voir  tomber  la  couronne 
fur  la  tête  du  Prince  de  Condé  chef 
du  parti  Huguenot ,  ôc  peut-être  fur 
TAmiral  même,  allez  ambitieux  pou£ 
ofer  monter  fur  le  thrône  ,  après  la 
ruine  de  toute  la  famille  royale. 
Abiuration  Lc  Roi  avoit  fort  à  cœur  la  conver* 
du  Roi^  de  fJQn  du  Roi  de  Navarre ,  Se  du  Prince 
du  pîincc  de  de  Condé  :  il  les  réduifit  enfin.  Ils  firent 
Condé.  abjuration  lun  «5c  l'autre  entre  les 
mains  du  Cardinal  de  Bourbon  leur 
joncle  j  ^  pour  les  lier  davantage;  on 


DE  l'Eglise  de  Paris.  549 
les  engagea  à  écrire  au  pape  Gregoî-  i4«  Aoh^ 
re  Xîil.  quiJes  félicita  de  leur  recour 
au  fein  de  l'Eglife  catholique.  Le 
Prince  de  Condé  fit  Ton  abjuration , 
dans  la  grande  chapelle  de  la  Vierge 
de  Tabbaye  de  S.  Germain  dts  présu- 
mais fa  converfionne  dura  pas.  Voilà 
la  fin  du  récit  de  cette  trifte  journée 
à  laquelle  on  donna  dans  la  fuite  le 
nom  de  S.  Barthelemi,  jour  auquel 
on  en  commença  l'exécution  &  qui 
eut  de  longues  fuites. 

Mort  du  Cardinal  de  Retz,    arche-     Mort  dé 
vêque  de  Paris,  Tan   1679.  à  l'âge ^arainai  de 

j    ^.-    .  r  r  ^nRetz   arche- 

de  loixante-ux    ans  ;    (on  corps  eltvèquedep^ 

enterré  à  S.  Denys, dont  il  étoit  abbé,  "s  ,   l'a» 

1679. 

XXV.  A  0  u  S  r. 

Saint  Louis  roi  de  France  fut  facré  25-.  Aorn.-  ' 
Tan   1226.  s.  Louis,- 

Il  fit  bâtir  à  Paris  l'églife  des  Corde- ^e!  ^'  ^**^ 
liers  vers  Tan  1230.  porta  la  fainte  Cou- 
ronne, nuds  pieds,  Tan  1239.  fonda  la 
Ste-Chapelle  à  Paris ,  l'an  1 242.  prit  la 
Croix  Fan  1244.  fonda  la  chapelle  de 
Vincennes  Tan  1248.  partit  pour  la 
croifade  l'an  1248.  revint  à  Paris 
l'an  12J4.  amena  \qs  Carmes  à  Paris 
la  même  année;  augmenta  \qs  fonds 
de  la  Ste-Chapelle  l'an  1256  établit 
les  Chartreux  à  Paris  l'an  1257,  éta- 


^  jo  Calendrier  Historique 

â;.  Acût.  blic  les  Religieux  de   Sainte  -  Croix 

l'an  1258.  fonda  les  Quinze-vingts 

l'an  1260.  fie  une  ordonnance  fan- 

glante  contre  ks  blafphémateurs  Tan 

Mort  de  12(53.  Il  mourut  Tan  i^yo.IIfutcano- 

lt'i^7o!'^i^?  l'an  1297.  Latranflation  de  ks 

reliques  fe  fit  Tan  1392.  Se  fa  fête  fut 

établie  de  précepte  Fan  i5i8. 

Paroifre  de      Paroîjjc  de  Saint^Louis  dans  rijle ,  au 

Saint- Louis  -     fiprlp 

dansHneau^Vl-    lieCle.  ^ 

XVI.  fiécie:      iNicoIas  Le  Jeune,  maître  Cou- 

ccaafne  *"    ^^^^^  '  ^^^^^  ^^^^  "^^^^^  ^^"^  ^'^^^  Notre- 

Dame  une  petite  chapelle  ,  où  l'on 
difoit  la  Méfie  les  Fêtes  âc  ks  Diman- 
ches. Quand  l'Ifle  eut  commencé  à 
fe  peupler,  Jean- François  De  Gondy 
premier  archevêque  de  Paris  érigea 
cette  chapelle  en  paroiffe.  A  cette 
chapelle  a  fuccedé  une  églife  qui  a 
été  bâtie  à  pluGeurs  repriles ,  par  le 
fecours  d'une  loterie.  Elle  fut  bénite 
fous  l'invocation  deS,  Louis  par  Har- 
douin  De  Perefixe ,  archevêque  de  Pa- 
ris, le  20.  Août  1 679.  ôc  le  grand  autel 
fut  confacré  par  l'Evêque  de  S.  Malo 
M.  De  Guemadeuc.  François  Le  Vau 
a  été  le  premier  architede  de  ceC 
édifice  :  c'efl;  Gabriel  Le  Duc  qui  a 
donné  les  deiîeins  fur  lefquels  on  a 
mis  cette  églife  en  i  état  où  elle  eft  g 
préfent. 


DE  L'Eglise  de  Paris.  3  5  r 
Le  portail  eft  orné  de  quatre  colom-  if.  ^o^f» 
nés  doriques  ifolées  ,  accompagnées 
d'un  entablement  Se  d'un  fronton  ,  le 
tout  d'une  architedure  fort  régulière  ôc 
d'un  goût  très-exad.  Le  cardinal  de 
Noailles  archevêque  de  Paris  pofa 
la  première  pierre  de  la  nef,  le  7.  de 
Septembre  1702.  Elle  fut  achevée 
en  17 14.  Louis  Guiard.  de  S.  Julien , 
chanoine  de  l'églife  de  Paris,  en  fut  le 
premier  curé.  C  eft  le  Chapitre  de 
Notre-Dame  qui  nomme  à  cete  cure. 

Saint  Louis  des  Jéfiiit  es  ,rut  S.Antoine,  s.  loafs  de» 
Voyez  S.  Ignace  de  Loyola  ,  31.  Juil-frn:ôi«? 
let. 

Les  Quinz.e'vingts ,  Tan  12  60.  EtabiiiTe-: 

Le  fameux  hôpital  dts   Quinze- mept  de 
vingts  pour  les  pauvres  aveugles  deî[^°^^j|j^^ 
Paris,  efl  aulTi  un  des  pieux  monumens  vingts ,  v^^ 
de  la  charité  de  S.  Louis.  En  1260. ^^^^* 
la  maifon  des  aveugles  étoit  déjà  bâ-- 
tie ,  aufli-bien  que  la  chapelle  de  cet 
hôpital  qui  fut  dédiée  à  faint  Rémi; 
S.  Louis  y  plaça  pour  chapelain  Jean 
Biram,  ci-devant  chapelain  dans  l'égli- 
fe de  S.  Jacques  de  Paris.   Quelques 
Hilloriens  modernes  fe  font  trompés 
quand  ils  ont  rapporté  que  S.  Louis 
fonda  cette  maifon  pour  trente  che- 
valiers à  qui  les  Sarrafins  avoient  cre- 
-yç  les  jeux  pendant  fa  captivitéc 


3  5  i  Calendrier  Historique 
is.  Août,  C'efl  une  pure  fable.  S.  Louis  dota 
cette  maifon  de  trente  livres  parifis  de 
rente  fur  Ton  trefor  pour  le  potage 
dQs  pauvres  ,  (Se  autres  befoins,  6c 
ordonna  que  le  nombre  de  trois  cens 
pauvres  par  lui  établis  en  cette  maifon 
y  feroit  toujours  confervé,  &  que  les 
places  vacantes  feroient  remplies  à  la 
nomination  du  grand  Aumônier  qu'il 
avoit  établi  vifiteur  de  cet  hôpital.  Le 
jour  de  la  fête  de  S.  Rémi  patron  de 
la  chapelle,  S.  Louis  alTifta  à  l'office 
que  les  aveugles  y  faifoient  faire  avec 
beaucoup  de  folemnité.  Le  pape  Aie-» 
xandre  IV.  par  une  bulle  du  23.  Juiî' 
let  1260.  adrefleeàS. Louis,  approu- 
va la  fondation  des  Quinze-vingts, 
&  accorda  un  an  d'indulgence  à  ceux 
qui  en  vifiteroient  la  chapelle  dans  les 
difpofitions  convenables  le  jour  de 
S.  Remi^,  &  lç:s  trois  mois  depuis  cette 
fête.  Clément  IV.  par  fa  bulle  du 
premier  Odobre  1265".  recommande 
cet  hôpital  à  tous  \ts  Evêques  &  Pré- 
lats de  France ,  afin  qu'ils  favorifent 
les  quêteurs  que  \ts  Quinze- vingts 
enverront  dans  lex  provinces  diffé- 
rentes. Le  pape  Jean  XXIIL  les 
éxemta  de  reconnoître  la  jurifdidioa 
de  l'Evêque  &  de  l'Archidiacre ,  êc 
Jes  fouKolt  à  celle  du  grand  Aumô? 


DE  l'Eglise  de  Paris.    3  5  3 

nier  de  France,  pourvu  qu'il  fût  dans  ir-  -^*M 
les  Ordres  facrés;  finon  l'autorité  de- 
voit  êcre  dévolue  au  premier  chape- 
lain de  cet  hôpital.  Voyez  les  Grands- 
Aumoniers  de  Fr.rnce  ,  à  la  fin  de  ce 
livre. 

Fondation  cr  hàtimenî  de  la  Ste^Cha-    Tondaticm 
velle,  Tan    1242.   124Ç.  &  achevée?^  .^^■^.'"^""'^ 

/  '  [J  j         .^''    .     ,      -p,  delà  Saintc- 

en  1247.  par  b.  Louis  roi  de  rrance.  chapcie  , 
Plufieurs "Reines  y  ont  été  couronnées,  i'^"  1 2.4^- 
Les  Evêques  &  les  Docteurs  s'y  font 
aiTeniblés  pour  détruire  (efchifme  qui 
s'éleva  l'an  i394.  \J^  impie  y  pro- 
fana la  fainte  Hoflie,  l'an  1 5  o  3 .  Le  feu 
prit  à  la  Sre-Chapelle,  l'an  1630.  La 
chantrerie  de  cette  égHfe  fut  fondée 
4'an  13  rp. 

Les  Cordeliers  6c  les  trois  autres 
Ordres  mendians  font  obligjés  à  cer- 
tains jours  d'y  venirfaire  l'office.  Outre 
bs  Auguftins  que  Philippe  le  Bel 
obligea  d'y  faire  le  fervice  divin ,  le 
même  Roi  y  obligea  auiïî  les  Jacobins 
&  les  Cordeliers,  le  jour  de  S.  Louis , 
ôc  les  Carmes  le  3.  de  Mai ,  fête  de 
l'invention  de  la  fainte  Croix. 

Les  hommes  illuflres  ds  la  Ste-Chapelle      HomtKrt 
font  Pierre  Dailly,  Adrien  DeBoifTy  ,['^^^^^^5^   j^ 
Philibert^Babou  ,  DelaBourdaifiere,ia  sle-Cha^ 
Odet    De   Châtillon.  &   Pierre   DeF^^^c* 
Gondy,  tous  cinq  cardinaux.   Jean 


I 


3  5  4  Calendrier  Historique 
,4;.  Août,  Morcis  chantre  ,  chanoine  de  la  Sainte- 
Chapelle,  &  cdnfeillerau  Parlement? 
qui  étoit  fort  inllruit  dans  ce  qui 
concerne  le  fpirituel  &  le  temporel 
de  Ton  églife,  dont  il  a  drt^t  un  état 
fort  infrrudif,  mourut  en  1481.  Phi- 
lippe Des  Pones  natif  de  Chartres  , 
poète  célèbre  qui  mérita  les  faveurs 
de  Henri  111.  &  de  Henri  IV.  mourut 
en  1606,  Jean  Gillot,  confeiller  au 
Parlement  ,  tra^/aiîla  au  Catholicon 
d'Efpagne  avec  Rapin,  le  Roi  ôi  Paf- 
ferat  ;  il  fit  faire  le  tableau  de  la  pro- 
cefl'ion  de  la  Ligue;  il  étoit  homme 
dode  &  très-officieux.  Nous  avons 
un  très-grand  nombre  de  {es  lettres 
imprimées  avec  celle  de  Scaliger  : 
il  mourut  en  1619.  Gilles  Dongois 
&  Charles  Du  Tronchay,  verfés  l'un 
&  l'autre  dans  las  antiquités,  &  parti- 
cuhérement  dans  celles  de  leur  Eglife, 
dont  ils  ont  laiffé  des  mémoires.  Jac- 
ques Boiieau  dodeur  de  la  maifon  de 
Sorbonne ,  auteur  de  plufîeurs  ouvra- 
ges d'érudition  ,  dont  on  peut  voir 
\çiS  titres  &  \ç.^  extraits  dans  la  Biblio- 
thèque dts  auteurs  èccléfialligues  par 
Louis-Elie  Du  Pin.  Jacques  Boileaii 
étoit  frère  de  Nicolas  Boiieau ,  le  plus 
fçavant  &  le  plus  célèbre  poëte  de 
ces  derniers  temps.  Nicolas  Orefiîis 


T)E  L'Eglise  dé  Paris.  3^5 
fvX  aiifn  un  des  plus  illuflres  chanoi-  ly»  -^'^^ 
nés  de  Ja  Sre-Chapelle.  Il  naquit  en 
Normandie  dans  le  xiv.  fiécle.  Il  firt 
dodeur  de  Paris  ,  grand-maître  du 
'  collège  de  Navarre  ,  chanoine  de  la 
Sainte-Chapelîe,  précepteur  de  Char- 
les V.  Ôc  enfuite  évêque  de  Lifieux 
en  n77.  après  Alfonfe  Chevrier.  Il 
traduifiten  François  la  Bible,  le  livre 
du  Ciel,  du  Monde ,  les  morales  ôc  la 
politique  d'Ariflote  avec  le  livre  des 
fvemcdes  de  Tune  ôc  de  l'autre  fortune, 
fait  par  Pétrarque.  Il  publia  un  fçavant 
Ouvrage  de  communie atione  idiomatum. 
On  garde  en  rnanufcrit  fa  vcrfion  fran- 
Çoife  de  la  Bible  dans  la  bibliothèque 
du  Roi.  Il  y  a  de  lui  plufieurs  autres 
ouvrages  manufcrits. 

Saint  Louis  fonda  un  Chapitre  corn-  chapîtie  u 
pofé  d'un  Tréforier,  de  huit  canoni-  ^'^^uç'jj^ç^P^- 
cats.  Philippe  le  Long  en  13 18.  enrf$. 
fonda  cinq  ;    enforte  qu'ils    font   le 
nombre  de  treize.  Le  Tréforier  a  droit 
d'officier  pontificalement  avec  la  mi- 
tre ,    fans  crofTe  quand  il  n'efl:  point 
cvéque.  Le  revenu  des  canonicats  eft 
inégal.   L'office  de  chantre  eÇx  atta- 
ché  à  une  prébende.     Les    bénéfî- 
ciers  font  logés.   Il  y  a  fix  chapelles 

f)erpétuelles.  Ces  chapelains  font  aufïï 
ogés.  Tous  ces  bénéfices  font  à  la 


7 

! 


5  5  6  Calendrier  Historique 
i;. -<^tf/é^  collation  du   Roi.  La  Sainte -Cha- 
pelle dépend  immédiatement  du  fainC 
Siège. 

Egiife  de      L'édife  de  la  Ste-Chavclle  efl  le  chef- 
la    Ste-Cha-   i7_   "^  ^    j     ^         1  ^1  r  •    * 

pelle ,  l'an  ^  œuvre  de  tons  les  temples  que  lamt 
u^i.&c.  Louis  a  fait  bâtir.  C'eft  un  des  plus 
fuperbes ,  &  un  édifice  des  plus  magni* 
flques.  La  piété  de  ce  pieux  Roi  a 
été  heureufement  fécondée  par  Pin- 
duflrie  des  architedes.  Ils  ont  furpaf- 
fé  la  portée  de  leur  fiécle  ,  &  même 
ils  font  Tadmiration  du  préfent;  ScW 
femble  que  quelque  main  plus  qu'hu- 
maine a  travaillé  pour  un  fan^fiuaire 
deftiné  à  garder  les  vénérables  reli- 
ques &c  inrtrumens  qui  ont  fervi  à  la 
paflion  de  notre  divin  Sauveur.  II  ne 
faut  plus  aller  en  Palefline  pour  y  trou- 
ver (Se  y  refpeder  les  vertiges  de  notre 
rédemption  :  ils  font  au  milieu  de 
Paris  ,  &  dans  le  fein  de  notre  grande 
ville;  puifque  faint  Louis  a  fait  bâtir 
cette  chapelle  pour  y  dépofer  la  cou- 
ronne d'épines ,  des  clous ,  l'éponge 
êc  la  lance  <Sc  une  grande  partie  du 
bois  de  la  Croix  ;  Sz  c'efi  à  caufe  de 
la  fainteté  de  ces  reliques ,  que  le  nom 
de  Sainte  a  été  donné  à  cette  Cha- 
pelle. La  charpenterie  du  clochec 
pafTe  pour  la  plus  belle  &  la  plus 
hardie  de  Paris  ;  ce  clocher  penche^ 


Ï5E  l'Eglise  de  Paris.  557 
Tnais  ce  défaut  vient  de  réxécution  1^»  J-^àtl 
<iu  travail,  &  non  du  deilein  ;  ce  clo- 
cher efi:  fait  en  cul  de  lampe.  Les 
vitres  de  cette  chapelle  font  trcs-bel- 
les ,  &  on  a  perdu  le  fecret  de  cette 
compofition  :  les  compartimens  de  fer 
qui  les  foûtiennent,  font  tous  difFérens 
à  fort  ingénieux, 

Au  lieu  même  où  la  Ste-Chapelle 
eft  bâtie ,  le  roi  Robert ,  fils  de  Hugues 
Capet  5  avoit  fait  bâtir  une  chapelle 
en  1022.  fous  le  nom  deNotre-Da^ 
me  de  l'Etoile ,  &  de  S.  Nicolas,  à 
caufe  de  l'ordre  des  Chevaliers  de 
TEtoile  qu'il  7  inftitua  depuis,  mais 
que  Charles  VII.  abolit  dans  la  fuite 
à  Clichy.  Voyez  les  Tréforurs  de  U 
Ste-Ch a-pelle  de  Paris,  à  la  fin  de  ce  livre. 

Sainte-Chapelle   de  Vincennes  ,    Tan  Saime-c^- 

1248.  pellede  Via- 

Ce  fut  s,  Louis  qui  dota  la  chapelle  1T4I!'   ^* 
de  Vincennes,  bâtie  fous  le  titre  de 
S.  Martin. 

Charles  V.  fit  bâtir  Tan  137p.  la 
chapelle  qu'on  y  voit  à  préfent.  Lts 
fondemens  de  cette  Sainte -Chapelle 
ëtoient  à  peine  jettes  lorfque  le  Roi 
Charles  V.  mourut  l'an  1 3  80.  L'ou- 
vrage fut  interrompu  fous  la  plûparç 
dts  Rois  ks  fucceiTeurs  jufqu'à  Fran- 
|ois  L  &  ne  fuç  entièrement  achevç 


5  5  s  Calendrier  HisTORîQfJE 
%$,  Aoh.  ^'-^s  fo'Js  Henri  IL  vers  l'an   1770. 
Cette  chapelle  a  le  titre  de  Sre-Chr:--- 
pelle  royale  de  Vincennes.  EHe  edau 
milieu  de  la  cour  de  l'ancien  château. 
Une  curiofîté  qui  fe  voit  dans  la  cha- 
pelle de  Vincennes ,  efl-  une  cuvette  de 
cuivre  rouge ,  ornée  de  plu  fleurs  figu- 
res ,   d'un  travail  très-ancien.  Cette 
pièce  a  fervi  de  baptiflaire  à  p'ufieurs 
enfans  de  France  :   on  l'a  portée  à 
Fontainebleau  pour  le  baptême   de 
Louis  XIII.  Jean  Coufin  fut  celui  qui 
peignit  les  belles  vitres  de  cetteSainte- 
Chapelle. 
Son  CUapi-      £^  Chapitre  de  la  Ste^Chapelle  au  loU 
de  Vincennes  eft  compofé  d'un  tréfo- 
rier,  d'un  chantre,  &  de  douze  cha- 
noines, compris  le  chantre ,  de  i\\  cha- 
pelains ou   vicaires  perpétuels ,   de 
quatre  enfans  de  choeur,  &  de  deux 
huifliers  bâtonniers.  Voyez  les  Tréfo^ 
riers  de  la  Sainte-Chapelle  de  Vincennes  , 
à  la  fin  de  ce  livre. 
s.  Lottttde»     ^^Int  Louis  des  Invalides ,  l*an  i  (Î74, 
Invalide»  ,      Louis  XIV.  de  gloricufc  mémoirCf 
r«tt  1674-  ^yp^^  donné  la  paix  à  fes  peuples  qui 
futfignée  à  Aix-la-Chapelle,  Sa  Ma- 
jefté  en  voulut  faire  goûter  les  avan- 
tages à  ceux  qui  aux  dépens  de  leur 
fang ,  &  au  péril  de  leur  vie  avoienc 
contribué  à  ce  glorieux  repos  dont 


«Cft 


DE  l'Eglîsh  de  Parts.  359 
jouiflbic  le  royaume.  C'efl  ce  qui  i^.xcut 
porta  ce  Prince  à  corriger  les  abus 
qui  fe  commettoient  depuis  long- 
temps par  les  Moines  laïcs ,  dont  il 
réunit  ks  biens  à  l'hôtel  des  Invali- 
des ,  en  y  joignant  deux  deniers 
pour  livre,  fur  la  dépenfe  qui  fe  fait 
dans  l'extraordinaire  des  guerres  du 
royaume.  Ce  grand  Roi  en  fit  un  fonds 
6c  dQs  revenus  fuffifans  pour  l'établif- 
fement  d'un  projet  que  les  Rois  ks 
prédecefleurs  avoient  plufieurs  fois 
tenté  fans  aucun  fuccès  ,  mais  dont 
l'accompliflement  étoit  réfervé  à  la 
prudence,  à  la  fageffe  &  àlapuiffance 
de  Louis  XIV. 

•  Vhotel  royal  des  Invalides  efî  fitué  H6tei  royâ! 
prefque  au  milieu  de  la  plaine  de^^*  invaii- 
Grenelle ,  à  l'extrémité  du  tauxbourg 
S.  Germain.  Il  efl:  environné  d'un 
payfage  qui  rend  fa  fituation  auflî 
agréable  que  l'air  qu'on  y  refpire  la 
rend  falutaire. 

la  principale  entrée  efl  du  côté 
du  Septentrion ,  <Sc  fait  face  à  la  Seine» 
Cette  entrée  fe  fait  remarquer  par  fa 
fymétrie  6c  fa  beauté.  Au  côté  du 
midi  le  portail  &  le  dôme  de  la 
grande  églife  fe  font  admirer  dans 
tous  les  ordres  qui  les  compofent. 

En  entrant  dans  cette  maifon  du 


3^0  Calendrier  Historiqus  ' 
^^f*  Aoht.coté  du  feptentrion  ,  on  fe  trouve 
dans  la  Cour  royale  ;  elle  efl:  environ- 
née de  quatre-vingt  portiques  qui  en 
Ibûtiennent  quatre-vingts  autres,  ce 
qui  forme  de  grandes  galeries.  Au 
fonds  de  cette  cour  efl:  le  portail  de 
Féglife  de  la  maifon  ,  cornpofG  de 
deux  ordres  d'architecture  ionique  Ôc 
oompoCte  à  la  Françoife.  II  y  a  un 
cadran,au  deiïïis  duquel  efl  une  grande 
lanterne  à  jour.  A  l'entrée  de  cette 
cour  royale,  font  à  droit  &  à  gauche 
quatre  grands  réfedoirs  pour  les  fol^^ 
dats.  On  j  voit  dts  tableaux  d'une 
grande  beauté  ,  qui  reprefentent  au 
naturel  les  guerres  <Sc  \qs  vidcires  de 
Louis  XIV.  Il  y  a  auffi  quatre  plus 
petits  réfedoirs  pour  Its  officiers ,  qui 
ne  cèdent  point  en  beauté  aux  plus 
grands, 
Egiîfe  des  L'éalife  des  Invalides  efl  divifée  en 
;&iyaiides.  deux.  La  première  efl  celle  qui  efl 
du  côté  du  feptentrion.  Elle  efl  com- 
pofée  de  la  nef,  des  bas  côtés  &  du 
chœur.  On  l'appelle  l'églife  de  la 
maifon ,  parce  qu'elle  efl  deftinée  pouc 
\q^  officiers  &  les  foldats  invalides. 
Lautre  églife  efl  du  côté  du  midi  ?  & 
s'appelle  l'églife  du  dôme ,  à  caufe 

[u'elle  ellpour  toutes  les  perfonne^ 

lu  dehors. 

Au 


3; 


DE  L*E<3LÎSE    DE  PaUIS.     3  6  î 

Au  bas  de  la  nef  de  l'églife  de  la  ^t-^'^'^^ 
maiibn  efl  un  jubé  qui  porte  un  buffet 
d'orgues  ,  qui  fe  fait  admirer  par  fa 
belle  menuiiërie.  Se  par  lafçavanre 
ordonnance  de  (qs  jeux.  Cette  égîife 
a  trente-deux  toifcs  de  long  fur  onze 
de  large.  Elle  efl:  éclairée  de  cinquan- 
te-quatre croifées.  La  partie  fupérieure 
de  la  nef  faitje  chœur  de  l'églife ,  d'où 
rien  n'empêche  les  féculiers  de  voir 
hs  fondions  eccléfiaftiques  ,  Se  Iqs 
cérémonies  qui  fe  font  à  l'autel.  Lar- 
chitcclure  de  cette  égîife  efl  d'un  ordre 
corinthien  qui  a  toutes  (es  proportions, 
qui  font  accompagnées  de  tous  les  or- 
nemens  de  fculpture  convenables. 

L'églife  du  dôme  eft  au  midi,  elle 
efl:  de  figure  carrée,  de  26  toifes  ou  en- 
viron à  chaque  face  :  aux  quatre  coins 
font  quatre  belles  chapelles  ornées  de 
fculpture  Se  de  peinture.  Au  dQŒus 
(i'un  vuide  de  douze  toifes  de  diamè- 
tre ft  yoit élevé  le  fuperbe  dôme  fup- 
porté  par  huit  gros  piladres.  Le  fanc- 
tuaire  eft  dans  un  efpace  ovale  de 
neuf  toifes.  Le  grand-autel  eft  ifolé , 
Se  fort  admirable  pour  fa  ftrudure. 
Cette  églife  eft  pavée  de  pierres  de 
iparbre  entrelaffées  de  différentes  coup- 
leurs. Lqs  peintures  de  cette  églife 
£i>nt  admirables, 

Q 


3  6 1  Calendrier  Historique 
xs.Août,  Les  beautés  du  dehors  de  cette 
églife  ne  cèdent  en  rien  à  celles  du 
dedans.  Son  frontifpice  fait  face  au 
niidi ,  avec  vingt  quatre  colomnes 
détachées  fur  deux  ordres  qui  régnent 
fur  les  faces.  L'ordre  dorique  &  le 
corinthien  foûtiennent  le  portail  ;  on 
monte  à  cette  égVik  par  quatorze  ou 
quinze  marches  :  à  fon  entrée  font 
deux  autres  colomnes  faites  fur  le 
modèle  du  veftibule  du  temple  de 
Salomon.  Ce  fuperbe  édifice  eft  éclair 
ré  tout-autour  de  cinquante-une  fenê- 
tres hautes  5c  larges, &  de  douze  lucar* 
nés  dans  la  calote  du  dôme. 

Ce  font  les  Prêtes  mifïïonnaires  de 
S.  Lazare  ,  au  nombre  de  vingt,  qui 
exercent  dans  Féglife  &  la  maifon 
royale  <\qs  Invalides  les  mêmes  fonc- 
tions que  les  curés  dans  leurs  paroif* 

Dédi-âce        Dédïçace  de  S.    Louis  du  Louvre  ^ 
'^fc^'e^l'a"   1744-    Voy^^  i^  ^9-   '^^  Décem- 

l'an  1744.  hre. 

S.  Louis  L'eglîfe  du  collège  des  Qu(Ztre-Nations 
àc%  Quatre  efl;  fous  Tinvocation  de  faint  Louis, 
N.c:ous.  Yoyez  le  p.  Mars,  /^  cardinal Maz,a^ 
rin. 

Sacriiécre      Sacrtlégc  commis  à  la  Ste^Chapelle  l 

€h!.dk''°''^^  IÎ03. 

p"»rfo;.'     Un  vendredi  25.  d'Août  de  Tan- 


DE  l'Eglise  de  Paris.    3  6  3 
née  1503.  un  jeune  homme  appelle  is-Aeàt. 
Hermon  de   la  FoiFe   entra  dans  la 
Ste-Chapelle  pendant  la  grand'MelTe , 
ëc  arracha  la  fainte  Hoftie  des  m.ains 
d'un  Prêtre  qui  difoit  une  Mefle  baffe 
dans  la  nef:  le  peuple  courut  auiïi- 
toi  fur  lui ,  &  Tarréta  fur  l'cfcalier  » 
où  il  laiffa  tomber  cette  fainte  hoflie. 
Il  fut  conduit  en  prifon  à  la  concier- 
gerie  du  palais.    Y)hs  que  la  grand'- 
MelTe fut  linie  ,  le   Prélat  officiant  , 
accompagné  du  Clergé  de  la  Sainte- 
Chapelle  ,    alla  proceffionnellemcnt 
recueillir  ce  qui  étoit  reflé  de  la  fainte 
Hoftie  fur  le  pavé  de  l'efcaher.  On 
n'en  demeura  pas  là.  Pour  réparation 
du  facrilége ,  le   même  Clergé  avec 
les  quatre  Ordres  mendians  <Sc  les  Ma- 
îhurins  fie  une  proceffion  folemnelle 
le  Dimanche  27.  d'Août;  ôc  le  Ven- 
dredi fuivant,  la  Cathédrale  accom- 
pagnée de  rUniverfité  ,   d^s  quatre 
Ordres  mendians ,  &  dts  paroifîes  de 
la  cité ,  alla  prpceffionnellement  au 
palais.  Dans  ces  deux  proceflîons  le 
S.  Sacrement  fut  porté  avec  beaucoup 
xie  folemnité  &  de  révérence.  A  l'égard 
du  criminel ,  il  fut  condam.né  par  arrêt 
du  Parlement ,  à  avoir  le  poing  coupé 
au  bas  de  Tefcalierdela  Ste-Chapelle, 
4c  à  être  enfuite  mené  au  marché  auj§t 


3  64  Calendhier  Historique 

^^,Aout.  pourceaux,  où  il  eut  la  langue  cou- 
pée j  <Sc  fut  brûlé  vif. 
s.  Louis      Hofnal  général  ,  Tan   1656.   dont 
de  l'Hôpital  ^^  Louis  elt  le  patron  titulaire. 
S;^dZ      Ce  ne  fut  qu'en    1656.  mie  l'on 
Veiu6,-6.  commença  à  travailler  avec  lucces  ;a 
l'éxecution  des  projets  formés  depuis 
long-temps  touchant  les  pauvres  vali- 
des qui  étoient  en  grand  nombre  dans 
Paris.  Louis  XIV.  informé  de  l'utilité 
d  un  tel  deffein ,  donna  Ton  édit  au 
mois  d'Avril  1656,  portant  établie 
ment  de  l'Hôpital  général,   pour  y 
renfermer  les  pauvres  mendians  de  la 
ville  &  fauxbourgs  de  Paris.  Cet  édic 
ïvt  vérifié  au  Parlement   le  premier 
Septembre  fuivant.  Le  Roi  donna  les 
maifonsde  Bicêtre&  de  la  Salpêtriere 
pour  cela.  Louis  Abelli,  depuis  éve- 
«ne  de  Rodés,  en  fut  le  premier  Rec- 
teur. On  ne  peut  voir  ces   maifons 
&  l'ordre  merveilleux  qui  s'y  obferve 
à  l'égard  dufpirituel  &  du  temporel, 
qu'on   ne   foit   frapé   d'admiration  , 
comme  du  plus  bel  ouvrage  que  la 
charité  ait  jamais  produit.  Aufliétoit- 
il  refervé  à  la  piété  du  roi  Louis  XIV, 
qui  entre  les  autres  monumens  dont 
il  a  illuftré  Paris ,  a   voulu  favorifec 
celui-ci  d'une  manière  particuhére , 
en  s'en  déclars^t  le  fondateur  ôç  Jg 
protçfteqr, 


DE  l^Eglise   de  Paris.    365 

X  XV L     A  0  U  S-ï, 

Concile  à  Paris  i  l'an   12^4.  z^.Acut, 

Le  Cardinal  de  Ste-Cecile  Simon  ^   J^^^^'^-^ 
de  Brie  ,   légat  du  S.  Siège  ,    préfida  \^,^  i^i  64. 
à  un  concile  tenu  à  Paris,  l'an  1264. 
le  26.  d'Août.  S.  Louis  qui  fe  trouva 
à  ce  concile,  excité  par  les  remontran- 
ces du  Légat  5    fit  une  ordonnance 
très-févére  contre  les  blafphémateurs. 
Le  Roi  tint  la  main  à  l'exécution,  &  Bi^^^p^-.f^a- 
fit  punir  un  bourgeois  de  Paris  blaf- '^^^^^'^'^  ' 
phémateur,  en  lui  faifant  appliquer  un 
fer  chaud  fur  les  lèvres  ;  6c  pour  im- 
pofer  filence  à  tous  ceux  qui  murmu- 
roient  de  cette  févérité  ,  il  dit  ces  pa*  ■ 
rôles  dignes  de  remarque  :  Je  vouârois 
être  marqué  de  même ,  &  je  porter  ois  vo- 
lontiers cette    difformité  toute  ma  vie  , 
"çourvH  que  ce  vice  fut  entièrement  banni 
de  mon  royaume, 

XXV  IL    Aousr. 

17.  Aoutk 

■■  Uranjlation  â^t^  reliques  Aq.S.  Geor-  Trar.nuioa 
ges,  defaint  Aurele  &:  de  fainte  Na-gJs ,  ÂÙreie 
talie  martyrifés  à  Cordoue.  Voyez  ^^' ^^ i me  xa- 
le  27.  Juillet,  i'.  Georges,  "^^"• 

Mort  de  Guillaume  De  Montfort  évê-  '^.^^'^^  '^^ 
que  de  Pans,  lan  iiot.  Ce  Mm.r- 

Guillaume  I.  fils  de  Simon  comte  i'^^'-f  -  ^^'è.^"'= 
de  Montfort,  fut  élevé  à  Chartres  par  f,^,,  ^''''  ' 


3^6  Calendrier  Historique 

%■].  Août,  le  célèbre  Yves  qui  en  étoit  évêque* 
Il  fut  facré  Evêque  de  Paris  par  Richer 
archevêque  de  Sens/on  métropolirainj 
quelques  jours  avant  la  S.  Rémi  de 
Tan  iop(5.  L'ëvêque  Guillaume  fit 
un  voyage  à  Rome  au  fujet  d'un  dif- 
férend qu'il  avoit  avec  les  Religieux 
de  Lagny  ,  touchant  leurs  privilèges. 
Guillaume  donna  aux  Chanoines  de 
fa  cathédrale  l'églife  de  S.  Chriftophe 
&  tous  ]€S  droits  qu'il  pouvoit  y  pré- 
tendre, l'an  105)7.  ^^  donna  aux  Moi- 
nes de  S.  Martin  des  champs  le  pa- 
tronage des  Curés  de  Conflans,  de 
Clamard,  de  Montmartre  &  de  Pan- 
tin. Il  ne  gouverna  l'Eglife  de  Paris 
qu'environ  cinq  ans  ,  âc  mourut  le 
27.  Août  de  l'an  iioi. 

XX VI IL  j  OU sr. 

18.  Août.      S-  ^ngiiflin  évêque  d'Hyppone. 
Grands-       l,es  Grands  Auçuftms  furent  fondés 

rZa^o  '^'«n  i^jo  fous  le  régne  de  S.  Louis. 
Leur  première  eghle  etoit  la  cha- 
pelle de  la  Jiiiïienne  ou  de  Siç:  Marie 
d'Egypte  ,  rue  Montmartre  :  ils  y 
étoient  encore  en  125p.  Ils  allèrent 
demeurer  enfuite  dans  un  lieu  aflez 
folitaire,  c'eft-à-dire  au  Chardonnet, 
au  lieu  même  où  efi:  bâri  aujourd'hui 
le  collège  du  Cardinal  le  Moine  ^  &: 


DE  l'Eglise  de  Parts.  3  67 
enfin  ils  s'établirent  fur  le  bord  delà  iZ.Aout^ 
Seine  au  lieu  même  où  ils  font  encore , 
6c  où  demeuroient  avant  eux  les  Fre^ 
res  Sachets ,  avec  qui  ils  s'accommo- 
dèrent. Leur  églife  a  été  bâtie  à  plu* 
fiCLu-s  reprifes.  Charles  V.  eut  la  prin- 
cipale part  à  cet  ouvrage.  Elle  fut 
dédiée  l'an  1453.  par  Guillaume 
Chartier  évêque  de  Paris. 

Ils  furent  réformés  en  i6^ç.  par  le 
pape  Paul  Luchini  leur  General.  Ce 
font  eux  qui  font  le  fervice  divin  à 
la  Ste-Chapelle  le  jour  de  la  tranfla- 
tion  des  reliques  de  S.  Louis.  Ils  fu- 
rent encore  réformés  en  16-^1.  C'ed 
dans  leur  églife  qu'a  été  fondé  âc 
inftitué  l'Ordre  du  faint  Efprit.  Le 
tableau  de  l'autel  de  la  chapelle  du 
S.  Efprit,  eft  de  Bunel,  habile  pein- 
tre. Il  reprefente  la  defcente  du  Saint 
Efprir  fur  les  Apôtres.  Le  poète  Bel- 
leau  a  été  enterré  dans  la  nef  de  cette 
églife,  aufli-bien  que  Du  Cauroi  fa- 
meux muficien.  Jean  -  Baptifle  De 
Gond/  &  Barthelemi  Le  Prieur  font 
enterrés  dans  cette  églife.  L'afTemblée 
du  Clergé  fe  tient  chez  les  Grands- 
Auguflins.  Le  Parlement  y  a  aulTi 
tenu  fes  féances. 

Fetits- Auguflins  i  l'an   1612.  Petit?- Au- 

La  reine  Marguerite  De  Valois,  pour  f 5^/" 
Qiv 


3  6  8^ Calendrier  Historique 
i!^.  Août,  s'acqiiiter d'un  vœu,  logea  dans  l'en- 
ceinte  de  Ton  hôtel  \çis  Auguftins  dé-* 
chauffés ,  (  dits  aujourd'hui  Petits -Pe" 
res)  qu'elle  fit  venir  d'Avignon,  hç 
Père  Matthieu  de  Ste-Françoife ,  vicai- 
re général  de  cet  Ordre ,  étoit  à  leur 
tête.  Elle  avoit  deffein  d'en  faire  un 
monallére  de  Ç\x  Religieux  Prêtres  y 
&  quatorze  Frères.  Mais  ayant  été  mé- 
contente du  Père  François  Amet  pro- 
cureur général  de  cet  Ordre  ,  &:  con- 
feffeijr  de  cette  Reine ,  tWt  ItSr  obligea 
d'en  fortir  en  ï6i2,  ôc  elle  pafla  un 
contrat  avec  les  Auguftins  chauffés" 
de  la  réforme  de  Bourges.  Paul  V. 
approuva  ce  changement  par  un  Bref 
du  i^.  Août  1^13.  Louis  XÎIÏ.  don- 
na Tes  lettres  patentes  en  Décembre 
fuivant,  regiflrées  au  Parlement  le  9. 
Février  1 614.  La  reine  Anne  d'Autri- 
che pofa  la  première  pierre  de  leur 
églife  le  i^.  Mai  i6ij.  on  mit  deux 
ans  à  la  bâtir.  A  côré  du  makre-autei 
eft  la  chapelle  de  la  Vierge  ,  qui  eft 
.  celle  que  la  reine  Marguerite  avoit 
fait  bâtir,  dont  la  voûte  ed  en  dôme, 
la  première  qu'on  ait  vu  à  Paris  bâtie 
de  cette  forme.  C'eft  là  que  repofe  le 
cœur  de  cette  Reine.  L'églife  fut  dé- 
diée fous  le  nom  de  S.  Nicolas  de 
;  Tolentin.  Ce  conventelHe  neuvième 


DE  l'Eglise  de  Paris^.    3<j9 

des  trente-un  de  la  réforme  de  Bour-  £8.  Août\ 
ges,  gouvernée  par  un  feul  Provin- 
cial, fous  la  dépendance  du  Général 
de  tout  rOrdre  des  Auguftins ,  qui  fait 
fa  réfidence  à  Rome.  Ces  Religieux 
renoncent  au  titre  de  do6leurs. 

FetitS'Teres,  l'an  1^20.  LesPetits- 

Quelques  années  après  s'établirent  piacc-des- 
au  fauxbourg  Montmartre  les  Petits- y^^^'^o^^^^*  ? 
Pères ,  6c  y  demeurèrent  dix  ans  ;  mais  '  *  ^  ^   \^V 
enfin  en  1 629.  ilsfe  placèrent  au  lieu  où 
ils  font  encore  aujourd'hui.  Louis  XIII, 
pofa  la  première  pierre  de  cette  églife  le 
9.  Décembre  1625).  fécond  Dimanche 
d'Avent.  Elle  a  été  achevée  fur  \ç,s  def- 
feins  du  fleur  Cartaut  architede. 

Le  Roi  voulut  que  la  nouvelle 
églife  portât  le  nom  de  Notre-Dame 
des  Vidoires  ,  en  reconnoiflance  de 
celles  que  Dieu  lui  avoir  fait  rem- 
porter à  la  Rochelle  qu'il  avoit 
réduite  l'année  précédente.  Le  Roi 
donna  ks  lettres  patentes  au  même 
mois  de  la  même  année.  Elles  furent 
regiftrées  au  Parlement  le  25.  Juin 
de  Tan  1633. 

Thomas  de  Je  fus  ,  Auguftin  Portu- 
gais,  de  Tillurtre  maifon  d'Andrada, 
fut  le  premier  auteur  de  la  réforme 
des  Auguftins  déchaufles  >  &  la  fiC 
recevoir  en  Portugal  en  ic6c.  Les 

9.  y. 


3  7o  Calendrier  Historique 
18.  Jc^cpcîes  Matthieu  Se  François  Amet  en 
furent  les  propagateurs  en  France,  où 
par  la  fuite  elle  a  formé  trois  provin- 
ces ,  qui  comprennent  trente-quatre 
con vents  ,  fous  un  vicaire  général , 
approuvé  par  le  Supérieur  général  du 
grand  Ordre  des  Auguftins ,  réfidanr 
à  Rome.  Ces  Religieux  ont  une  mai- 
fon  à  Argenteuil ,  6c  une  autre  aux 

Les  Loges, Loges  dans  la  forêt  de  S.  Germain- 
1  an  1648.  ej^.^Laye.  Ce  dernier  monaflére  fuc 
fondé  par  la  reine  Anne  d'Autriche , 
en  Février  1648.  fous  le  nom  de 
JSJotre- Dame  de  Grâce.  Louis  XI  IL 
donna  (es  lettres  patentes  au  même 
mois  de  la  même  année. 

On  a  établi  depuis  dans  1  eglife  de 
Notre-Dame  des  Vidoires  à  Paris 
une  confrérie  des  Sept  douleurs  de 
la  Vierge ,  dont  la  reine  Anne  d'Au- 
triche fe déclara  protectrice,  par  lettres 
patentes  du  20.  Décembre  16^6. 

Reliîïieures     RcUguufes  de  la  Miféricorde  ,   l'ap 

clelaMiféri-  j^^  j, 

corde  proche       -/     *  >        •  t         o    t*    •      r 

S.  suipice ,  La  congrégation  dts  KeLgieufes 
l'anséfio  de  la  Miféricorde  de  l'Ordre  dç 
S.  Augullin  a  commencé  dans  la  ville 
d'Aix  en  Provence ,  fous  la  diredioa 
d'un  faint  Prêtre  nommé  Antoine 
Yvan.  Leur  principal  inftitut  ell  de 
recevoir  des  Reiigieufes  faiis  dot.  Elles 


BE  lTolise  de  Paris.  57  i 
s'établirent  au  fauxbourg  S.  Germain  ^%.  Actn. 
en  16 ji.  Urbain  VI 11.  avoit  déjà 
approuvé  leurs  flatuts  le  3.  Juillet 
164-2.  Le  Père  Yvan  mourut  d'apo- 
plexie à  Paris  dans  la  facriftie  â^s  Reli- 
gieufes  de  la  Miféri corde,  le  8.  Oclo- 
bre  1653.  Il  fut  enterré  dans  le  chœur 
de  ce  monaftére.  La  Reine  mère  vifi- 
toit  fouvent  la  Mère  Magdeleine  reli- 
gieufe  de  ce  monaflére,  qui  en  fut  la 
première  fupérieure  &  bienfaiâ:rice. 

Chanoineffei  Au^u faines  de  Belle-chaffe ,  Chanoinef- 
l'an  1636.    _     ^  _     ,  '^Xf^ 

Les  religieufes  Chanoinefles  du  16^6.' 
Saint-Sépulcre,  établies  à  Belle-chafle, 
arrivèrent  de  Charleville  à  Paris  le 
jour  des  Rameaux  de  l'année  1632. 
La  baronne  de  Plancy  les  attira  en 
cette  ville.  Barbier ,  riche  partifan , 
obtint  de  Louis  XIH.  des  lettres  pa- 
tentes  qui  furent  vérifiées  au  Parle- 
ment ;  après  quoi  il  difpofa  de  fa 
maifon  firuée  au  fauxbourg  S.  Ger- 
main ,  en  faveur  des  Chanoinefles  du 
Saint-Sépulcre.  Le  jour  delaPréfen- 
tation  de  Notre-Dame  21.  Novem- 
bre 1636.  elles  vinrent  en  proceffion 
à  leur  nouveau  convent ,  où  la  Croix 
du  Saint-Sépulcre  fut  plantée,  &  la 
première  Mefle  dite  folemnellement. 
jElks  étoient  au  nombre  de  cinq ,  ôç 

Qvj 


3  72  Calendrier HrsTOîiiQiJB 
iS  Acm,  avoient  pour  fupérieure  la  MereOdi- 
lie  de  Caiîro.  La  Mère  De  Verdaille 
qui  fut  prieure  ,  fut  la  principale  bien- 
faiclrice  de  cette  maifon.  C'eft  de  ce 
Gonvent  de  Paris  que  font  forties  X^s^ 
Religieufes  chanoinefTes  du  Saint- Sé- 
pulcre, dont  Louis  Charles  D'Albrec 
duc  de  Luynes   s'efl:  fervi    pour  éta- 
blir une  maifon  du-  même  Ordre  dans 
^  ,.  .    ,  fa  terre  de  Luynes  vers  l'an  i(5c6. 
de  l'Âffom-     Augufhnes  de l  Jjfomftton ,  rue  S.  Ho- 
pîion  ,  ru€  noré.  Voyez  le  1 5".  Août ,  rAffomption. 
s.  Honoré.       Augitftines  Hoffitaliéres  de  la  Place- 
.f^ttft^oyÛQ  ôc  de  la  Raquette ,  l'an  1^29. 
ce-royale  &     Lc  2^.  de  Juin  1 629.  Iqs  premières 
deURaquet-Religieufes  Hofpitaliéres  fondées  par 
2^529.  ^"  ^^  Pvlere  Françoife  De  la  Croix ,  firent 
leurs  vœux  ,    après  que  Magdeleine 
Brulart,  veuve  du  fieur  Faufe  maître- 
d'hôtel  du  Roi  ,  fe  fut  déclarée  leur 
fondatrice.  Elles  logèrent  d'abord  aiî 
fauxbourg  S.  Germain ,  où  elles  vécu- 
rent d'aumônes.  La  reine  Anne  d'Au- 
triche leur  facilita  les  moyens  de  s'éta- 
blir auprès  des  Minimes  de  la  Place- 
royale.  Elles  en  obtinrent  la  permif- 
(ion   de  Jean  -  François  De  Gondy 
archevêque  de  Paris  ,  qui  leur  avoic 
donné    des    flatuts    dès   Tan    162^, 
Urbain  VI IL  approuva   ces  flatuts 
par  un  bref  du  10.  Décembre  kS^j, 


BE  l'Eglise  DE  Paris.     373 
Le  monaliére  de  la  Raquette  a  reçu  *s.  Aûûti 
d'autres  conflitutions  ,    que  le  faint 
Siège  n'a  point  encore  approuvées. 

Ces  Religieufes  achetèrent  une  autre 
maifon  au  fauxbourg  S.  Antoine ,  au 
quartier  de  la  Raquette,  où  elles  onc 
établi  un  fécond  hôpital.  La  chapelle 
efl:  dédiée  à  faint  Jofeph.  Dans  cette 
maifon ,  comme  à  celle  de  la  Place- 
royale  ,  on  fait  vœu  d'hofpitalité  , 
fous  la  régie  de  S.  Augufîin,  &  l'on 
y  eft  fournis  à  la  jurifdidion  de  TAr- 
chevêque  de  Paris.  Les  lettres  paten- 
tes pour  f  hôpital  de  la  Charité  de 
I^otre^Dame  de  la  Raquette  font  du 
mois  d'Odobre  1639.  vérifiées  au 
Parlement  le  ip.  Décembre  fuivant. 

La  MereFrançoifeDe  la  Croix,  à 
qui  le  public  efl  redevable  de  PétabliiTe- 
ment  de  cette  congrégation  en  faveur 
des  pauvres-  fem.mes  malades ,  naquit 
au  diocéfe  d'Orléans  fur  la  fin  diî 
xvL  fiécle.  La  balTeiTe  de  fa  nailfance 
Se  de  fa  fortune  ne  Tempêcha  pas 
d'afpirer  &  même  de  réuffir  à  une 
entreprife  aufîi  grande  que  celle  de 
fonder  un  nouvel  Ordre  de  Religieux 
{es  ,  qui  s'eft  répandu  en  beaucoup 
d'endroits.  Elle  étoit  entrée  jeune 
dans  un  monaftére  d'Hofpitaliéres  3 
au  diocéfe  d'Evreux  en  Normandie^ 


3  74  Calendrier  Historkmje 
lî.AoAt.  Mais  elle  en  fortic  ,  avant  d'y  avoir* 
prononcé  Tes  vœux ,  Se  vint  fe  réfu- 
gier à  Paris  avec  trois  ou  quatre  autres 
novices  du  même  monaflére ,  Se  elle 
établit  en  cette  ville  ce  nouvel  infîitur. 

A^Sduc  i^'^'f^""''  ,^^^^^^f'^  au  fauxbourg 
fauxbourg    ^'  Antoine,  1  an  1655". 

f'âif  r^°'"^  '  ^^^  Religieufes  Angloifes  de  l'Ordre 
^^'  de  S.  Auguftin  s'établirent  proche 
la  porte  S.  Antoine,  Ôc  obtinrent  dts 
lettres  patentes  au  mois  de  Mars  de 
cette  année  i(5jj.  enregiftrées  au 
Parlement  :  par  ces  lettres  il  eft  die 
que  l'Abbeffe  Se  \ts  Religieufes  ne 
pourroient  avoir  de  Françoifes  plus 
de  dix  Religieufes  profefTes. 

XXIX.  Aousr. 

^v'J'i'i   . ^^î^^  '^''''y  ^" ^^^"t  Mederic  abbé 

Chapitre   de  VlVOit  aU  VII.  fiéck. 

s.Merry,au  Saint  Mctrjr  étoît  d'uHc  famille 
sii.iiecie.  ^Q|3|g  d'Autun  :  il  fut  abbé  du  mo- 
naflére de  S.  Martin  dans  cette  ville. 
II  fe  retira  à  cinq  quarts  de  lieues  de 
la  ville  5  dans  un  hermitage  qu'on 
appelle  aujourd'hui  la  Celle  de  S.  Merry. 
Il  fut  fait  prêtre.  Dans  un  voyage  de 
dévotion  ,  venant  à  Paris  aux  tom- 
beaux de  S.  Denys  &  de  S.  Germain 
dont  le  nom  étoit  fi  révéré  à  Autun  , 
il  tomba  malade  en  chemin,  &  s'arrêta. 


T)E  lTglise  de  Parts.  375 
à  Melun  dans  le  monaflére  de  Cham-  ^5.^^^^: 
peaux ,  qui  eft  aujourd'hui  une  collé- 
giale de  chanoines.  Etant  arrivé  à 
Paris,  il  fe  logea  dans  un  des  faux- 
bourgs  au  nort  de  la  ville  ,  dans  un 
monaflére  qui  joignoit  la  chapelle  de 
S.  Pierre.  II  y  vécut  deux  ans  Se 
neuf  mois  dans  de  grandes  infirmités  ; 
enfin  il  mourut  un  29.  d'Abût.  Il  fuc 
enterré  dans  la  chapelle  même  de 
S.  Pierre  ,  fur  les  anciens  débris  de 
laquelle  a  été  bâtie  au  xvi.  fiécle , 
fous  le  régne  de  François  L  une 
églife  qui  efl  devenue  depuis  collé- 
giale Se  paroiffiale  ,  du  nom  de 
S.  Merry,  foumife  à  la  jurifdidion  du 
Doyen  &  du  Chapitre  de  N.  Dame. 

Il  y  a  fept  prébendes  dans  cette 
églife  ,  en  comptant  le  chefcier  ou 
curé  5  toutes  à  la  collation  du  Chapitre 
de  Notre-Dame. 

La  tranflation  du  corps  de  faint 
Merry  dans  un  endroit  plus  honora- 
ble que  celui  où  il  avoir  été  enterré , 
fut  faite  fous  le  pontificat  de  Gozelia 
évêque  de  Paris  ,  Theodebert  étant 
curé  ou  chapelain  de  S.  Merry  le  29. 
ou  31.  d'Août  de  l'an  884.  Les  reli- 
ques de  faint  Merry  font  dans  une 
châfle  d'argent  ;  élevée  au  deflus  du 
^rand-autel. 


3  7^  Calendrier MisTORiQUE 

^9.  Aotit.  Saint  Frodulphe  que  Je  vulgaire 
s.  F  R  o- appelle  Af;7^  Frou,  ôc  qui  étoit  difci- 

faine  Ffou.  P^^  de  laint  Merry  ,  qui  1  avoit  levé 
dts  Fonts  de  baptême ,  confeilla  à 
faint  Merry  de  venir  en  dévotion  à 
Paris  aux  tombeaux  de  S.  Germain 
&  de  S.  Denys.  Il  vint  avec  lui  à  Paris, 
où  il  mourut.  Son  corps  eft  confervé 
dans  Téglife  de  S.  Merry ,  où  il  eft 
honoré. 

Dédicace  de       Dédicace  de  Véglife  des  Minimes  de 

Mmimes  "  Pai'is  ,  l'au  1675).   Voycz  s,  François. 

Placeroya'e,  i^^  Faule  ,  aU  2.   Avril. 
Tan  1679. 

XXX,   Aousr. 

rSé'jica^cTde      Dédicacc  de  Véglife  des  Recollets ,  Fan 
l'égiife   des  161^,  Voyez  au  4.  Odobre. 

Recollets    , 

raai6i4.  XXXI,     A  OUST, 

3 1.  Août.  Etablijfement  de  la  fête  de  la  htenheu-^. 
Fête  delà  ^^^X  ifalelle  de  France ,  vieree  ,  fon- 

btenheuieufe    i    -^  •    "^    i      t  t  i'      -r»      • 

ifabeiie    de  datricc  de  Longchamp  proche  Paris, 

France,  ton-  l'an   I  5'2I. 

tongdiamp,  "^^^^  ^^^^^  iœut  de  faint  Louis  , 
i*ani;2i.  prînceflè  plus  diftinguée  par  Tes  vertus, 
que  par  ta  fplendeur  de  fa  naiffance. 
Elle  n'eut  point  d'autre  époux  que 
Jefus-Chrift ,  par  le  confeild-Haimeri, 
autrement  dit  Henri  De  Vari  chan- 
celier de  TEglife  de  Paris ,  fôn  confef- 
feur.  Elle  fit  jetter  les  premiers  fonde^ 


DE  l'Eglise  de  Paris.    377 

mens  d'une  égîife  l'an  1260.  ôc  d'un  51.  AosiA 
monaftére  de  filles  de  l'Ordre  de 
S.  François ,  avec  le  fecours  du  Roi 
Ton  frère  ,  dans  une  prairie  agréable  , 
appellée  Longchamp  ,  couverte  d'un 
côté  par  le  bois  de  Boulogne  ,  Se 
bornée  de  l'autre  par  Ja  rivière  de 
Seine.  Saint  Bonaventure ,  Guillaume 
De  Millctonne  ,  Eudes  De  Roni  , 
GeoÇroi  De  Viezon  Se  Guillaume 
D'i^rcombourg  ,  tous  de  l'Ordre  de 
S.  François ,  travaillèrent  avec  la  prin- 
cefTe  Ifabelle  à  drefler  \ts  flatuts  qui 
furent  approuvés  par  le  pape  Ale- 
xandre IV.  mais  qui  furent  mitigés 
par  Urbain  IV.  Ton  fuccefleur.  Ce  qui 
fit  que  les  Religieufes  de  Longchamp 
furent  appelîées  Urbanifies ,  Se  toutes  * 

celles  de  leur  Ordre  qui  s'y  confor- 
mèrent dans  la  fuite.  Le  monafîére 
fut  achevé  en  1261.  le  25.  de  Juin  de 
la  même  anrée.  Vingt  fiWts  reçurent 
l'habit  de  Religieufe  :  on  donna  à  cette 
maifon  le  titre  de  V Humilité  de  Notre- 
Dame  ;  elle  a  repris  celui  de  Long^ 
champ. 

La  mauvaife  fanté  de  la  princefle 
Ifabelle  l'empêcha  de  fe  confacrer  à 
Dieu  par  les  vœux  folemnels  de  la 
Religion  :  après  une  vie  pénitente  , 
die  mourut  le  22.  ou  le  23.  Février 


3  7§  Calendrier  Historique 
)i*  Aokn,  l'an  126p.  à  l'âge  de  quarante- cincï 
ans.  Léon  X.  par  un  bref  de  Tan  1521. 
-  déclara  Ifabelle  de  France  bienhea- 
reufe  ,  &  permit  aux  Religieufes  de 
Longchamp  d'en  faire  tous  les  ans  la 
fête  le  31.  d'Août,  veille  de  i'odave 
de  S.  Louis.  Urbain  VIIL  permit  de 
lever  fon  corps  de  terre  &  de  l'expofer 
dans  une  châlTe  à  la  vénération  des 
fidèles.  Ce  qui  fut  exécuté  le  4.  de 
Juin  1637.  par  Jean -François  De 
Gondy ,  premier  archevêque  de  Paris. 
L'abbaye  de  Longchamp  a  fervi  & 
lert  encore  aujourd'hui  de  retraite  à 
un  très-grand  nombre  de  filles  de  la 
première  qualité,  qui  s'y  font  confa- 
crées  à  Dieu  parles  voeux  folemnels. 
Leur  AbbefTe  eft  triennale  ,  fous  la 
diredion  des  Cordeliers.  La  première 
églife  fubfide  encore  avec  la  plupart 
des  autres  bâtimens  réguliers.  Voyez 
lesAbheJjes  de  Longchamp  dans  la  Pré- 
lature  Parifienne  ,  à  la  fin  de  ce 
livre. 


..Sefternh.  ^-      SEPTEMBRE. 

u^pSele     ^^^^t  Leu  ,  falnt  Gilles  font  ks  pa- 
s.Leus.Gii  tronsdelaparoifle  qui  porte  leur  nom  , 

sLIdIT  ^^^"^^  ^"^  ^'  -D^^y^-  ^^^^  ^^^^^  ^^^^ 

v'il\i^l']!' gmdLiïtmQnt  une  petite  chapelle  fuc- 


T)E  l'Egltse  de  Paris.  379 
curfale  de  la  paroilTe  de  S.  Barthelemi ,  i  •  ^^pf^h 
pour  la  commodiré  de  ceux  qui  ha- 
bitoient  rue  S.  Denys.  Les  habitans 
s'étant  augmentés  ,  on  fut  obligé  de 
défunir  la  chapelle  d'avec  S,  Barthe-* 
Icmi ,  de  l'ériger  en  églife  paroiffiale, 
&  d'y  mettre  un  curé  l'an  1235.  du 
pontificat  de  Guillaume  III.  évêque 
de  Paris.  En  161 1.  on  augmenta  de 
beaucoup  cette  nouvelle  paroifle  : 
André  Du  SauiTay ,  depuis  évêque  , 
en  étoit  pour-  lors  curé.  Il  eut  de 
grandes  conteftations  avec  Pierre  BefTe 
curé  de  S.  Barthelemi,  qui  ne  furent 
terminées  que  le  11.  d'Août  1617. 
Cette  églife  a  dix-huit  toifes  de  long 
fur  huit  de  large.  On  honore  dans 
cette  paroifle  fainte  Cordule  vierge  ôc 
martyre  ,  l'une  des  compagnes  de 
fainte  Urfuîe ,  à  ce  que  l'on  dit  :  on 
y  vo't  fon  chef  enchâfle  en  argent  ; 
la  fête  s'en  fait  le  Dimanche  fuivant 
celle  de  fainte  Urfuîe.  Il  y  a  deux 
chofes  de  remarquables  dans  cette 
églife  ;  10.  le  tableau  du  maître-autel  ; 
c'eft  un  chef-d'oeuvre  <5c  le  dernier 
effort  du  peintre  Porbus  ,  ôc  l'une  dts 
merveilles  de  Paris;  ce  tableau  repre- 
fente  la  dernière  cène  de  notre  Sei- 
gneur avec  ^Qs  Apôtres.  C'eft  dom- 
mage que  cet  habile  peintre  ait  man- 


3  §0  Calendkteïl  Histokic^e 
t* Septemh.  que  dans  un  point  de  l'hiftoire  ,  qui 
reprefenre.  toujours  ks  orientaux  cou- 
chés ,  Se  non  aiïîs  pour  prendre  leur 
repas.  2^.  Dans  une  chapelle  à  côté 
droit  du  chœur ,  un  tombeau  de  mar* 
bre  merveilleufement  travaillé  :  c'eft 
celui  de  dame    Marie   Des  Landes 
cpoufe  de  Chrétien  De  Lamoignorl 
préfident  à  mortier  ,  6c  mère  de  Guil- 
laume De  Lamoignon  premier  préfi- 
dent.  Marie  Des  Landes  mourut  le 
31.  Décembre  de  l'an  16^1.  La  pa- 
roifle  Saint-Leu ,  Saint-Gilles  eft  de  la 
nomination  de  Mr  l'Archevêque  de 
©é.iicace  de  ^^^'^^  5  comme  abbé  de  S.  Maglcire. 
régiife    des      1.  Dimanche  de  Seftembre  ,  dédicace 
Ma  ^deidne*  de  Téglife  d^s  Filles  de  la  Magdeleine 
prodie  "k  proche  le  Temple,  l'an  1685. 

lîaTé'sr!  //.    SEPTEMBRE. 

luSeptemh.      Saint  Laz.are  rejfnfcité par  J.  C,  étoiû 
frère  de  Marie  de  de  Marthe  qui  reçu- 
rent chez  elles  J.  C.   Voyez,  au  ip.  de 
Juillet, 
5.  Lazare     ^^  maifon  de  s.  Lazare  dans  Ton 

juxii.frécie. origine  étoit  un  prieuré  au  commen- 
cement du  XII.  fiécle.  Cette  maifon 
devint  un  hôpital  de  lépreux  jufqu'à 
la  fin  du  xvT.  fiécle.  Les  Religieux 
de  cette  maifon  fui  voient  la  régie  de 
S.  Auguftin^  &  l'an  1536.  quand  oa 


DE  l'Eglise  de  Paris.  3  8  i 
reforma  l'Hôtel-Dieu  de  Paris,  Saint-  ^*  Septewbi 
Lazare  fut  Tune  des  quatre  maifons 
d'où  Ton  tira  des  chanoines  réguliers 
pour  ks  mettre  dans  cet  hôpital.  Voye;?;, 
le  i^.  Juillet. 

Mort  de  Claude  Du  Moulinet ,  illufîre  Mort  d^ 
Genovéfain.  11  naquit  à  Châlons  en  ciaude  D\« 
Champagne  ,  l'an  1620,  il  étudia  à  ^^^^"f ^|y^ 
Paris  en  philoibphie  :  il  fe  fit  cha- 
noine régulier  de  Sainte-Geneviève  ; 
ii  fut  procureur  général  de  cette  con- 
grégation. Sqs  ouvrages  font  les  lettres 
d'Eflienne  évêque  de  Tournai,  enri^ 
chies  de  notes  très-fçavantes  ;  Vhifioire 
des  Papes  par  médailles  depuis  Martin  V, 
jufcju^ à  Innocent  Xl.çiz  1 6 jS,  Réflexions 
fur  V origine  des  chanoines  féculiers  ,  ^ 
fur  l antiquité  des  chanoines  réguliers  ; 
des  dijférens  habits  des  chanoines  &  des 
ehanoineffes  régulières  ;  Dijfertation  fur 
la  mitre  des  anciens  ;  Dijfertation  d'une 
tête  diris ,  trouvée  à  Paris  au  cabinet 
de  Ste  Geneviève ,  imprimée  en  1 65)2. 
Il  a  compofé  beaucoup  d'autres  ou-^ 
yrages  qui  n'ont  point  paru.  Claude 
Du  Mouhnet  mourut  à  Paris  dans 
r.abbaye  de  Sainte-Geneviève  ,  le  2^ 
Septembre  de  l'an  1 687.  âgé  de  foixai]^ 
t^-fept  ans. 


381  Calendrier.  Historique 
VIL     SEPTEMBRE. 

7.  Septemh.      Saint  Clûud  prince  du  fang  royal  de 
France  ,  fils  de  Clodomir  roi  d'Or- 
léans. 
Collégiale     Saint  Cloud  s'étant  fauve  du  maiTa- 

4eS.  Cioud.^j.^  de  (es  frères,  fe  mit  fous  la  con- 
duite de  faint  Severin,  Ôc  fe  fit  moine. 
Il  fe  retira  enfuite  en  Provence ,  d'où 
il  revint  à  Paris  ,  où  Eufebe  évêque 
de  cette  ville  le  fit  prêtre.  Ce  Saine 
bâtit  un  monaflére  à  Nogent  fur  Seine 
à  deux  lieues  de  Paris  ;  il  y  finit  Tes 
jours  vers  l'an  j6o.  Le  monaflére  de 
S.  Çloud  fubfidoit  encore  du  temps 
de  Charlemagne,  oc  même  long-temps 
après.  Il  a  été  changé  depuis  en  ur^ 
collégiale  de  neuf  chanoines,  qui  pof- 
fedent  les  reliques  de  leur  faint  patron, 
Nogent  étoit  un  village  d'où  s'efl 
formée  une  petite  ville  appellée  au- 
jourd'hui S.  Cloud  5  avec  titre  de 
duché  appartenant  aux  Archevêques 
de  Paris. 
Séminiire      Etahlljfement  du  fémîfîaire  des  Trente-^ 

1^5-7.  On  efl  redevable  de  la  pieufe  fon^ 

dation  du  féminaire  des  Trente- trois 
à  Claude  Bernard  ,  appelle  commu- 
nément/^  p^/zi^r^  Prêtre.  Louis  XIV. 
donna  fes  lettres  patentes    au  ^moi? 


DE  l'Eglise  de  Paris.     ^  8  5 

d'Avril  i65'7.  enregidrées  an  FrïIq'7»  Se^temhi^ 
mène  le  7.  de  Septembre  de  l'année 
fuivante. 

Les  pauvres  clercs  deftinés  à  for-^ 
mer  ce:te  communauté  achetèrent  , 
avec  les  libéralités  des  perfonnes 
pieufes,  l'hôtel  d'Albiac  ,  rue  Mon- 
tagne-Sainte-Geneviéve,  où  ils  font 
aujourd'hui.  Anne  d' Autriche  fut 
leur  bienfaiclrice  ,  auiïi-bien  que  les 
fleurs  Gauftre  maître  des  Comptes  , 
&  Juif  bachelier  en  Théologie.  Il  eft  Hommes 
forti  d'excellens  fujets  de  cette  mai-  iiiuftres  des 
fon  :  entr'autres  le  fieur  Filleux ,  qui  a ^^^"'^■^^'^^•* 
confommié  fa  vie  dans  les  mifîions 
aux  infidèles  ;  le  fieur  Beauvais  ,  du 
diocéfed'Am.iens,  bachelier  en  Théo- 
logie de  la  Faculté  de  Paris ,  6c  plu- 
fîeurs  autres  qui  ont  travaillé  utiiemenç 
pour  l'Eglife. 

VI  IL     SEPTEMBRE. 

Nativité  de  la  très-fainte  Vierge  efl  î.Septewh, 
la  fête  principale  de  l'é^life  paroifiTiale  ronjation 
de  Notre-Dame  de  Boulogne  proche deB^'^i^^;^/^ 
Paris,  fondée  Fan  1320.  l'an  13 19/ 

Comme  les  pèlerinages  étoient  fort 
à  la  mode  en  ce  temps-là ,  quelques 
bourgeois  de  Paris ,  qui  a  voient  fait 
autrefois  celui  de  Notre-Dame  de 
Boulogne  fur  mex ,  ôq  cjui  s'étoienç 


'3  §4  Calendrier  Historique 
'$,  Sepemh.  aflociés  à  la  confrérie  établie  au  même 
jieu,  crurent  ne  pouvoir  mieux  fatif- 
faire  aux  engagemens  qu'ils  avoienc 
contrariés ,  qu'en  fondant  une  chapelle 
de  Notre-Dame ,  fur  le  miOdéle  de 
celle  de  Boulogne.  Gircrd  De  la 
Croix  &  Jean  De  la  Croix  fon  frère, 
avec  quelques  autres  de  la  confrérie 
de  Notre-Dame  de  Boulogne  fur  mer , 
s'adreflerent  pour  cela  au  roi  Phi- 
lippe V.  qui  leur  permit  de  faire  bâtie 
une  églife  ou  chapelle  au  village  de 
Menus  près  S.  Cloud  ,  ôc  d'y  éri- 
ger une  confrérie  entr'eux  ;■  mais  il 
voulut  que  le  prévôt  de  Paris  ou  quel- 
que député  de  la  part  affiflât  à  leurs 
aflemblées ,  pour  empêcher  qu'il  n'ar- 
rivât du  fcandalé.  Ses  lettres  patentes 
font  datées  du  Viviers  en  Brie  ,  au 
mois  de  Février  1319.  Le  village  de 
Menus  faifoit  partie  d^s  fonds  donnés 
par  le  roi  Louis  VL  pour  la  fondation 
de  Tabbaye  de  Montmartre  :  ce  qui 
fut  caufe  qu'il  fallut  avoir  recours  à 
Jeanne  De  Repenti  qui  en  étoit  pour- 
loi;s  abbeffe.  Non-feulement  tWç,  con- 
fèntit  à  la  condrudion  de  la  nouvelle 
églife  ;  mais  elle  donna  de  plus  l'amor^ 
dflTement  d'une  place  contenant  cinq 
arpens  de  terre  ou  environ  ,  pour  y 
bâtir  cette  églife ,  qui  ferqit  appeilée 


DE  l'Eglîse  de  Paris,    3  S  j 

la  chapelle  de  Notre-Dame  dcBoulog-ne  §.  Sepemhi 
far  Seine,    C'eft  ce  qu'on  voit  par  \ts 
lettres  de  l'abbefTe  Jeanne  De  Repenti 
132G.  Cette  égliie  fut  peu  de  temps 
après  érigée  en  paroifTe,  6c  démembrée 
de  celle  d'Auteuil.  Mais  il  j  eut  di^s 
conteftations  entre  TEvêque  de  Paris 
d'une  part  ,  &:  ks  Curés  &  confrères 
de  l'autre  ,   qui  furent  terminées   le 
10.  Février  de  Tan  1343.  par  fentence 
,  de  Foulques  De  Chanac  évêque  de 
Paris/uccefTeur  de  Guillaume  De  Cha- 
cacfon oncle, établi  patriarche  d'Ale- 
xandrie l'an  1242.  par  le  pape  Clé- 
ment  VI.  L'Evcque  précendoit  que  h 
collation  de  la  cure  <5c  de  tous  ks  bé= 
néfîces  fondés  ou  à  fonder  à  Notre- 
Dame  de  Boulogne,  lui  appartenoit; 
qu'on  lui  devoit  rendre  compte  de 
rous  les  deniers  des  revenus  de  cette 
Gglife  ;  qu'il  devoit  avoir  le  droit  de 
procuration  dans  la  vi/ite  de  cette 
même  églife.    Les  confrères  difoienc 
de  leur  côté,  que  comme  fondateurs. 
ils  Revoient  être  patrons  de  l'églife 
ôc  de  tous  ks  bénéfices  qui  y  étoient 
ou  y  feroient  fondés  ;  que  l'Evêquc 
n'avoir  rien  avoir  dans  les  comptes; 
enfin  que  l'Evêque  n'ayant  point  droit 
de  procuration  dans  l'églife  d'Auteuil 
à  caufe  qu'elle  étoii:  dans  la  banlieue 

R 


3^6  Calendrier  Hîstoriqus 

s.  Scuemh,  ^-  ^^^'^^  »  ^^  ^^'^^  devoir  point  avoir 
*  non  plus  dans  celle  de  Boulogne  , 
pour  la  même  raifon.  Le  Curé ,  d'autre 
parc,  fc  plaignoit  que  \ts  revenus  que 
\ç.s  confrères  lui  avoient  alîignés  5 
étoient  trop  modiques.  Sur  tous  ces 
différends  il  fut  dit,  du  confentement 
des  parties,  qu'à  la  première  vacance 
de  la  cure  i'Evêque  la  conféreroit  de 
plein  droit-,  qu'à  la  féconde  vacance, 
\ts  confrères  préfenteroient ,  &  ainlî 
alternativement  dans  la  fuite  ;  qu'en 
cas  que  le  Curé  voulût  permuter  , 
FEvcque  recevroit  fa  réfignation  ,  Se 
conféreroit  la  cure  de  plein  droit ,  fans 
préjudice  de  l'alternative  dans  \qs  au- 
tres vacances.  La  même  alternative 
fut  établie  pour  \cs  vicaireries ,  chapel-f 
lenies .  &  autres  bénéfices  fondés  ou 
à  fonder  dans  cette  églife.  Aux  comptes 
de  la  Fabrique  affiflera  le  Curé  au  nom 
de  I'Evêque  ,  avec  les  députés  (}q% 
Gonfreres.  L'églife  de  Boulogne  de- 
meurera quitte  du  droit  de  procura?» 
tien,  moyennant  la  fomme  ae  vingt 
livies  parifis  de  rente  non  amortie  , 
que  \qs  confrères  affigneront  à  I'Evê- 
que à  Paris  ou  ailleurs  dans  fon  fief, 
A  l'égard  d^s  demandes  du  Curé  ,  il 
fiit  arrêté  qu'on  s'en  tiendroit  au 
Concordat  que  les  confrères  ayciene 


F 


f 

DE  t/Eclise  de  Paivis.    587 
fait  avec  lui.  Cette  fentcnce  en  forme  8.  Seftcmh. 
d'accord  fut  confirmée   par  le  pape 
Clément  VI.  le  10.  Mai  i^4). 

La  Nativité  de  la  très-fainte  Vierge     ^7.  tî^me 
ed  la  féconde  fcte  de  la  confrérie  de  ^^  toute  joie 
Notre-Dame  de  tmte  joie  ou  de  la  Car  oie  ^  ^'^j^^^  ^  ^*" 
ainfi  nommée,  parce  que  ce  fut  Char- 
les Vî.  qui  l'établit  à  S.  Martin  dt% 
champs  Fan  1302.  La  Chandeleur  cii 
cfl  la  premiiére  fête. 

XL     SEFtEMBRE, 

Mort  de  Maurice  D^  Sully  cvéquc    ir.  sept. 
de  Paris,  l'an  1196.  m^^"  ^^ 

Maurice  De  Sully- ,  après  avoir  été  sv^iyT^^^ 
archidiacre  de  l'églife  de  Paris,  en  fut  q«€  Je  Par  s. 
fait  évêqne  Pan  1160.  Il  étoit  d'une ''^'' ^^^^' 
famille  pauvre  &  obfcure  :  il  enfeigna 
à  Paris  la  Théologie ,  Se  y  prêcha  avec 
applaudiHement  :  il  baptifa  Philippe 
Augufle  fîls  du  roi  Louis  VU.  Se  d'A- 
délaïde fa  femme ,  l'an  r  1 6^,  Depuis 
que  Maurice  De  Sully,  père  des  pau- 
vres, lailTa  l'an  ï  i6i>.  fon  lità  l'Hôrel- 
Dieu  ,  les  Evêques  5c  chanoines  de 
l'Eglife  de  Paris  depuis  ce  temps  font, 
obliges  de  laîffer  après  leur  mort  leur  lie 
à  cet  hôpital.  Ce  fut  ce  zélé  Se  pieux 
prélat  qui  fit  rebâtir  Téglife cathédrale • 
de  Paris  5  tel  le  qu'on  la  voit  encore  au- 
jourd'hui. VQyez./'^^wpn'i?;?,  1  ^\Aoùtr- 


3  88  Calendrier  Historique 

^i  s,pf  Maurice  De  Sully  gouverna  l'Eglifed^j 
Paris  trente-fix  ans  ,  &  mourut  le  1 1 . 
Septembre  de  l'an  ii  96.  Il  fit  de  grands 
biens  8c  de  grands  prefens  à  Ton  églife  : 
il  fonda  quatre  abbayes ,  deux  de  cha- 
noines réguliers,  Herivaux  Se  Hermié-. 
'  res  ,  ôc  deux  de  filles ,  Hier  &  Gif,  de 
rOrdre  de  S.  Benoît.  Comme  plufieurs 
fçavans  du  temps  de  Maurice  doutoient 
de  la  réfurredion  des  corps ,  ce  digne 
prélat  fit  écrire  ce  fameux  paflage  de 
Job:  Credo  quôd  Kedempor  meus  vivlt,6cc. 
il  ordonna  qu'après  fa  mort  on  mît 
cet  écrit  fur  fa  poitrine.  11  fut  inhumé 
au  milieu  du  cœur  de  l'abbaye  dç 
S.  Vidor ,  où  l'on  voit  fon  épitaphe. 

XIL    SETtEMBKE. 

11. Sept*  Arrivée  des  Jacobins  h  Paris  ,  l'an 
à  "^^^îm  "'  î  ^  ï  7-  Voyez  au  2  5 .  Juillet ,  Jacobins^ 
:-aaixi7»  x///.    SEPtEMBRE, 

ï^^.Sept,        j[^Qj'f;    cTEftietwe  Temfier    évêquc 

nen^exl-de  Paris,  Pan  1279.  ^  ^ 

pier,évéque     Eftiennc  Tempier  eveque  de  Pans 

ae  Paris,   j-^ourut  Ic  1 3 .  dc  Septembre  1279, 

"^^'''"  Le  martyrologe  de  l'Eglife  de  Paris 

fait  mention  du  grand  nombre  d^ks 

libéralités ,  parmi  lefqueiles  on  compte 

deux  pots  d'argent  doré  du  poids  de 

fingt-deux  marcs  6c  plus,  deftinés  à 


DE  l'Eglise  de  Paris.    389 

fjarder  les  faintes  huiles  ;  d'un  calice  lySefti 
d'or  avec  fa  patène  denveme  métail, 
du  poids  de  quatre  marcs  ,  dont  on 
fit  un  ciboire  pour  conferver  les  fain- 
tes hoflies  ;  de  plufieurs  livres  &  or- 
nemens ,  Se  d'un  legs  duquel ,  après 
fes  dettes  payées ,  fon  fuccefleur  fît  un 
acquêt  confidérable  à  Gentilly.  Eflien- 
ne  Tempier  étoit  en  grande  confidé- 
ration  auprès  de  S.  Louis  ;  puifque 
ce  faint  Roi  lui  avoit  laifTé  ,  pendanc 
fon  voyage  de  la  Terre-Sainte  ,  le 
pouvoir  de  conférer  tous  hs  bénéfi- 
ces qui  vaqueroient  à  la  nomination 
du  Roi.  Philippe  III.  eut  aufîi  pour 
ce  prélat  beaucoup  de  vénération  ,  Se 
lui  donna  une  place  diflinguée  dans 
un  confcil  de  régence. 

XIV  SEPTEMBRE. 

IJ Exaltation  de  la  faint e  Croix,  14,  Sept, 

L'empereur  Heraclius  ayant  vaincu 
Cofroës  ,  roi  des  Perfes ,  rapporta  la 
vraie  Croix  dans  la  ville  de  Jerufalem  , 
Fan  629. 

La  -paroijfe  de  Sainte-Croix  de  la  Cité     Ste-Croîx 
étoit  originairement  un  oratoire  dé- '^^  ^^  ^-^^^  *« 
dié  fous  le  titre  de  S.  Hildebert  ou  ""'''  '''^^'' 
Hildevert  évêque  deMeaux,  &difci- 
ple    de  faint  Faron  ,    auffi-bien  que 
(on  fuccefleur.  Cette  églilè  fut  érigée 

R  iij 


3  90  Calendrier, Historique 
É4»Sept.   en  paroifTe   du  temps   que   le  pape 
Pafca]  II.   vint  len  France  au  com- 
mencement du  xri.  fîécJe  ,  (5c  prit  le 
nom  de  fainte  Croix.    Eile  fut  com- 
mencée à  être  bâtie  en  1450.  *elle  fat 
dédiée  fans  être  achevée  en  1 5 11.  & 
enfin  finie  en  152^. 
înrtmt-nens      Injïritmens  de  la.    Taffion   de   /.    C» 
^^J^^-'^^'^'^apportés  à  Paris  ,  l'an  124.1. 
lonés  àPa-     Baudouin  empereur  de  Conflanti- 
lis  ,    l'an  nople  ayant  été  oblige  d'engager  la 
^^^'        plupart  dts  reliques  de  fa  chapelle  ? 
fnint  Louis  dé:^êcha  d^s,  perfonnes  de 
confiance  ,  avec  l'argent  néceffaire  ^ 
de  les  dégagea.  C'étoit  un  fort  long 
morceau  du  bois  de  la  vraie  Croix , 
fur  lequel  \ts  empereurs  faifoient  leurs 
fermens  folemncîs  ;  le  fer  de  la  lance. 
Une  partie  de  l'éponge  »  une  partie 
du  rofeau ,  une  partie  du  manteau  de 
pourpre.  Toutes  ces  faintes  reliques  fu- 
rent apportées  à  Paris  à  la  Ste-Chapelle 
le  1 4.  Septembre  t  24 1 .  S.  Louis  alla  au 
devant  avec  toute  fa  Cour  &  le  Clergé 
de  Paris  ,  $c  on  leur  rendit  les  mêmes 
refpeds  qu'à  la  fainte  Couronne. 
E  atli.Te-      Etabli ffement  de   Sainte-Croïx  de  la 

irent      de     „     ^  ■'  .        i,  ^o 

5ainte.Croix-S?"f^O«?7m^,    laU    12^8. 

de  ja  Breton-      Lcs  EeligTCux  de  Saintc-Croix  font 
i^.''V  '^'^  UI1S   congrégation  de  chanoines  ré- 
guliers inftituée  vers  le  commence-» 


Dï  l'Eglise  de  Pakîs.    3  9  t 

ment  du  xiii.  fîécle  par  le  bienheureux  U'  Seft* 
Théodore  de  Celles ,  chanoine  de 
Liège.  Le  chef-lieu  de  cet  Ordre  efl 
le  monaftére  de  Clairlieu  bâtie  fur 
une  colline  proche  l'Hui  ,  entre 
Liège  ôc  Namur.  Saint  Louis  informé 
de  la  fainte  vie  de  ces  Religien.ix  ,  en 
fît  venir  à  Paris  ,  Se  les  établit  dans 
le  lieu  qu'ils  occupent  aujourd'hui 
rue  de  la  Bretonnerie.  Leur  églife 
a  été  dédiée  fous  le  titre  de  VExalta^ 
tion  de  Sainte-Croix.  Le  plus  remar- 
quable entre  ceux  qui  font  enterrés 
dans  cette  églife ,  eft  Barnabe  Briiicn 
préfident  à  mortier  au  Parlement  de 
jParis  :  c'étoit  l'un  des  plus  fçavans 
hommes  de  fon  temps ,  &  célèbre  par 
les  cruautés  que  les  fcize  exercci'enc 
contre  lui  en  i  jpi.  Il  fut  enterré  k 
16.  Novembre  de  la  même  année  , 
fous  le  régne  de  Louis  XIIÎ.  Le  cardi- 
nal De  la  Rochefoucaulr ,  qui  aimoit 
le  bon  ordre ,  introduifit  les  ch^^noincs 
réguliers  de  Sainte-Geneviève  dans 
le  monaftére  de  Sainte- Croix  de  la 
Bretonnerie.  Ils  n'y  rcflérent  que  trois 
mois  5  &  fe  retirèrent  par  ordre  du 
Roi  du  i^.  Odobre  1641. 

Le  Calvaire  ou  le  Mont  -  Valerien  , 
fîtué  à  deux  lieues  de  Paris  ,  entre 
Surefne  &  Ruel ,  eft  une  montao;ne 

R  iv 


3  9i  Calendrier  Historique 
14.  Se^t,  afTezroide ,  fur  laquelle  on  a  bâti  pliî=^ 
fleurs  petites  chapelles,  où  l'on  a  repré- 
fenré  plafieurs  fujets  de  la  PafTion  de 
notre  Seigneur ,  que  les  ûdélcs  vien- 
nent honorer,  fur-tout  dans  l'odave 
de  rExaltation  de  la  fainte  Croix. 
naM^°"'d^5  L'éghïe  Se  le  bâtiment  des  Prêtres 
p.'èt'^es,  l'an  font  fiir  h  fommct.  En  1633.  s'eft 
^^3  3-  établie  en  ce  lieu  une  congrégatian 
fous  le  nom  de  Fret/ es  du  Calvaire, 
Le  roi  Louis  XIIL  engvîgea  un  faine 
Prêtre  ,  appelle  Mr  Charpentier  ,  à 
venir  faire  cet  étabhffement.  Leurs 
premières  lettres  patentes  furent  expé- 
diées au  mois  d'Août  1(^33.  &  con- 
firmées par  autres  lettres  patentes  de 
Louis  XIV.  données  à  Paris  au  mois 
deJui-n  1650.  regiftrées  au  Parlement 
le  13.  Décembre  dt  la  même  année. 
Voyez  les  Supérieurs  de  cette  congrêga" 
îxon  du  Calvaire  dans  la  Prélature  Pa- 
riiienne  ,  à  la  fin  de  ce  livre. 

Plu  (leurs  perfonnes  de  piété  vont 
en  cette  maifon  faire  dts  retraites  édi- 
fiantes. La  vénération  de  ce  lieu  avoit 
introduit  une  efpéce  de  pèlerinage  , 
que  l'on  7  faifoit  la  nuit  du  jeudi  au 
vendredi  faint  ,  en  portant  àç^s  croix 
d'une  cxceiTive  groffeur;  mais  l'indé- 
cence &  les  abus  qui  s'y  commettoienr, 
en^a^érenc  feu  Mr  le  Cardinal  D^ 


-  DE  l'Eglise  de  Paris.     393 
Noaillcs  à  fupprimer  cette  dévotion.   14.  Scp, 
Ce  lieu  eft  de  la  paroilTe  de  Ruel. 

Mais  ce  qui  efl  aofii  d'une  grande  Solitaires, 
édification  ,  ce  font  des  folitaires  ou^'^'^  \aoo, 
hermites  qui  fe  font  retirés  en  ce  lieu , 
où  ils  fe  maintiennent  toujours  fous 
une  régie  très-auflére.  Ils  tirent  leur 
origine  de  plufieurs  fiécles.  Pierre  IV. 
du  nom,  {xanoTdméD'Orgtmont^  qua- 
tre-vingt- quatorzième  évéque  de  Paris, 
.mort  le  16.  Juillet  1409.  rapporte  en  la 
quatrième  partie  de  Tes  œuvres ,  que 
l'an  1400.  fous  le  régne  de  Charles 
de  Valois,  feptiéme  du  nom  ,  roi  de 
France  ,  il  y  avoit  un  hermitage  au 
Mont-Valerien  ,  auprès  de  Surefne  ; 
&  qu'un  pénitent,  nommé  Antome  ^ 
s'étoit  renfermé  fur  ce  Mont  en  une 
cellule  fort  étroite  :  cette  cellule  fut 
abbatue  du  temps  des  guerres  civiles 
entre  X^s,  Ducs  d'Orléans  &  de  Bour- 
gogne, &  depuis  on  a  bâti  l'hermi- 
tage  de  S.  Sauveur  au  fommet  de  cette 
montagne.  En  cet  hermitage  fut  une 
Anachorète  ,  fœur  Guillemette  Fof- 
fard  native  de  Paris,  &  de  la  paroiiTe  . 
de  S.  "Sauveur  ,  laquelle  fit  bâtir  la 
chapelle  fous  ce  titre,  avec  la  grande 
cellule  ,  par  les  aumônes  de  "Henri 
Guyot  &  de  Gilles  Martine  fous  le 
régne  de  Henri  IL 

Rv 


3  94CALENDRIERHlSTORtQUE 
3  4.  Sept.  Q^  rapporte  de  cette  fainte  fille  , 
qu'après  s'être  mife  en  prières  pendant 
la  nuit,  elle  prenoit  de  l'eau  au  pied 
de  la  montagne  &  la  portoit  Jufqu'au 
fommet,  en  fi  grande  quantité ,  qu'elle 
fuffifoit  aux  maçons  pour  tout  le  jour>. 
ce  qui  fut  regardé  comme  une  mer- 
veille. Elle  pratiquoit  de  grandes 
auftérirés  ,  ne  fe  nourriiTant  fouvent 
que  de  pain  ôc  d'eau  5  ôc  fe  conten» 
tant  prefque  de  la  fainte  Communion. 

Ayant  pafle  cinq  années  en  jeûnes ,. 
en  prières  Se  en  grande  pénitence ,  elle 
mourut  faintement  Tan  1561.  fous  le 
régne  de  Charles  IX.  Se  fut  enterrée 
à  l'entrée  de  la  chapelle  de  l'hermi- 
tage  de  S»  Sauveur  qu  elle  avoit  bâtie» 

Jean  HoufTet  ,  natif  du  viHage  de 
Chaillot  près  ks  Bons-hommes ,  ayant 
pris  rbabit  d'hermire,  fucceda  à  Guil- 
lemete  Foffard  ,  Se  fut  le  troifiémc 
anachorète  du  Mont-Valerien.  Il  y 
fut  entretenu  parles  aumônes  de  Henri 
Guyot^  dont  il  avoit  été  domeflique> 
êc  par  les  fecours  d'autres  perfonnes 
charitables  :  il  a  pafle  quarante -lix 
ans  en  cet  hermitage ,  où ,  après  avoir 
mené  une  vie  très-auflere  Se  très-édi* 
fiante  ,  il  mourut  le  3.  Août  160^^ 
êe  fut  inhumé  près  de  fœur  Guille- 
fîiette Foffard,  enprcfence  du  clergé^ 


DB  l'Eglise  de  Pari5.    5  9  f 
de  plufieurs  feigneurs,  Se  d'une  mul-    j^  ^^^^ 
titude  de  peuple ,   le   j.    du   même 
mois. 

Séraphin  De  la  Noue,  Parifien  , 
quatrième  anachorète  de  cet  hermita- 
ge ,  en  fut  mis  en  polTeffion  par  l'Abbé 
de  S.  Denys  ,  &  par  Henri  De  Gondy 
cardinal  de  Retz ,  évêque  de  Paris  ^ 
le  8.  Août  i(5op.  II  avoit  reçu  Thabic 
d'hermite  à  pareil  jour  un  an  aupara- 
vant ,  par  les  mains  du  Père  Ange 
MaOSeus  ,  anachorète  Florentin  ,  en 
l'hermitage  du  Mont  S.  Ange  ,  de 
l'évêché  de  Viterbe.  Cet  anachorète 
du  Mont-Valerien  fut  entretenu  par 
les  aumônes  de  la  reine  Marguerite  de 
Valois,  première  époufe  d'Henri  IV. 
Se  la  dernière  PrincefTe  de  la  niaifon 
de  Valois.  Voilà  l'origine  des  Soli- 
taires du  iMont  Valerien. 

Boterays  en  fon  Poème  intituië  , 
Lutetia  ,  loue  Se  honore  fort  cet  hef- 
mitage  en  ces  termes  : 

Imminet  aecherio  propc  vcrtice  Valerins  mon«, 

Inclufî  fpelunca  Senis  qui  limen  eremi 
Sex  propè  abhinc  luftris  non  exiit  :  iile  vetcflos 
Agypti  patres ,  Syrixque  horrentis  adéquat , 
Qualis  erat  nigro  qui  paftus  ab  alite  Paulus , 
Hirfutxqne  hnjus  tunica:,  qui  Amonias  hau'eSr 
ïortunate  fenex ,  qui  fammâ  i  rupe  jacente* 

Ryj 


3  9^  Calendrier HiSTOiiiQ.uï 

14.    q  »    Defpicis  urbis  opes  &  verè  defpicis ,  urbs  eft 
Magna  tibi,  mons  exigvius ,  provincia  &  ingens 
Scruptaque  in  hoirenti  defbira  ergaftula  faxor 

Leur  églife  a  été  rebâtie  depuis 
quelques  années  fous  le  titre  de  l'An- 
vonciation.  Mgr  le  Duc  de  Chartres 
en  a  pafé  la  première  pierre. 
^cr'^oi/^  ^^'^^^-^  ^^  ^^  Croix,  Fan  1641. 
l'an  1641/  L'établifiement  des  Rdtgieufes  de  la 
Croix  ^  de  l'Ordre  de  S.  Dominique  ,- 
dans  la  rue  de  Charonne  au  fauxbourg 
S.  Antoine. 

Leur  fondatrice  fut  Marguerite  De 
Senaux,  femme  de  Raymond  De  Garî- 
bal  confeiller  au  Parlement  de  Tou- 
loufe.  Son  mari  fe  fit  Chartreux  ,  de 
elle  Religieufe  de  l'Ordre  de  S.  Do- 
minique ,  où  elle  prit  le  nom  de  Mar- 
guerite de  Jefitf,  Elle  entra  dans  h 
monaftére  qu'elle  avoit  fondé  ,  rue 
de  Charonne ,  le  16.  Janvrer  1 641. 
:Rue  Royale,  Les  Filles  de  la  Crol-c  y  rue  Royale  y 
Fan  1 6+3 .  firent  inftituées  par  la  dame  De  Villes- 
neuve.  La  DuchefTe  d'Aiguillon  (2 
porta  pour  leur  fondatrice  l'an  1(543. 
êc  leur  donna  trente  mille  huit  cens 
cinquante-une  livres.  Elles  obtinrent 
des  lettres  patentes  au  mois  de  Juillet 
1(544.  enregiflrées  au  Parlement  h 
3,  de  Septembre  16^6* 


DÉ  l'Egli5E  de  Paris.    397 
Charlote  de  Lancy,  Tune  des  filles  l'^^Scpt- 
de  cette  communauté  de  la  Croix  , 
lue  Royale  ,  en  forma  une  nouvelle 
du  mê777e  inflitiit  à  Rucl ,  avec  la  per-    a  Ruel  j 
miflion    de    l'Archevêque    de   Paris ^'^^^ '^^^' 
donnée  le  4.  de  Mai  1 649.  Elle  obtint 
du  Roi  des  lettres  patentes  le  17.  de 
Septembre  16^5;.  enregiftrées  au  Par- 
lement le  7.  Septembre  léj^. 

Enfin  Hardoain  De  Perefixe,  arche- 
vêque de  Paris,  confentit,  Tan  16^4. 
Ieliu5.  de  Mai  ,  à  un  autre  établilTe- 
ment  de  Filles  de  la  conçrég-aùon  de  la    .^"^  ^*  P*^ 
Croix  5    dans  la  paroille  S.  Cjervais.  vais  ,    Tau 
Le  Roi  donna  Tes  lettres  patentes  au  i68#^^ 
mois  d'Août  i68(5.  par  lefquelies  il 
veut  qu'elles  jouilTent   de  toutes  les 
immunités  (Se  exemptions  dont  jouif- 
fent  les  maifons  cloîtrées  &  religieu- 
{ç,s  du  diocéfe  de  Paris.    Ces  lettres 
furent  enregiftrées  au  Parlement  l'an- 
née fuivante. 

Dédicace  de  ïêglïfe  de  la  V'ifiîaûon ^^^^^^^^ 
rue  S.  Antoine,  Tan  1654.  VoycTL  ^î/ laviiftanon;, 

2.   Mllet.  "«^    s.  An- 

toine )   ian 

XV,    SEFtEMBRE,  ^^^^' 

Saint  Lîihin  ,    évèque  de  Chartres  ^  1  s.  Sept, 
ctoit  l'un  des  plus  illullres   qui  com-  ^yê^e^^  d^ 
poférent  le  fécond  concile  de  Paris ,  cha«i€«,  . 
affemblé  pour  la  dépoûtion  de  1  cv^« 


5  9  s  Calendrier  Historiqjtb 
t s»  Sept,  que  Salfaraque  ;  avant  l'épifcopat  il 
avoic  été  moine.  Le  roi  Childebert 
Thonoroit  d'une  manière  particulière. 
Ce  Roi  l'invita  de  venir  palier  les  fêtes 
de  Pâque  à  Paris ,  pour  y  officier  à  la 
place  de  l'Evêque  qui  étoit  nouvelle-^ 
ment  décédé.  11  logea  à  S.  Laurent 
qui  étoit  pour-lors  un  monalîére.  II 
appaifa  par  Ces  prières  un  embrafement 
qui  menaçoit  toute  la  ville  d'un  in- 
cendie général  au  vi.  fiécle. 
Mort  de      Mort  de  Marie  Le  Bouthillier  abbefle 

î^ol"hiiii«^  *^^  S.  Antoine  des  champs,  le   ij» 

Tan  1 6  f  a .  '  Septembre  i6$.2, 

Marie  Le  Bouthillier  fufcceda  à 
Ren-ée  De  la  Salle.  Elle  établit  entiè- 
rement la  clôture  que  Renée  De  la 
Salle  avoit  commencée  de  faire  obfer- 
ver  dans  l'abbaye  de  S.  Antoine  des 
champs.  Elle  augmenta  le  clos  de 
cette  abbaye  de  feize  arpens  :  elle 
obtint  du  roi  Louis  XIV*  la  confir- 
mation de  tous  les  privilèges  accordés 
à  fon  abbaye  par  les  Rois  ks  prédé- 
cefleurs  :  elle  bâtit  un  nouveau  logis 
abbatial.  Elle  mourut  le  i  j.  Septem- 
bre de  l'an  i6j2.  Voyez  les  Abbejfes 
de  S,  Antoine  des  champs  dans  la  Pré- 
lature  Parifienne ,  à  la  fin  de  ce  livre, 

i^^?if?'d«      Dédicace  de  régîife   des    Cekftins  à 

ceLfiins  , '  Farisy  en  l'honneur  de  l' Annonciation^ 


DE  l'Eglise  di  Paris.    399 
par  Guillaume  De  Melun  archevêque    u.  ^^P^* 
de  Sens,  Fan  1370.  ^   ^  ^^^^^  ^^ 

Mort  de  Denys  Du  Moulin  évèqueDç,,ys    d^, 
de  Paris,  Tan  1447.  Mouiin,évc- 

Denys  Du  Moulin  patriarche  ^ ^^-^^J^ll^^jJ 
tioche ,  ci-devant  archevêque  de  Tou- 
loufe,  &  l'un  des  principaux  confeil- 
lers  du  roi  Charles  VII.  ésoit  un 
homme  fort  avare  &  très-ami  du  pro- 
cès ,  deux  qualités  bien  oppofées  à 
celles  que  faint  Paul  demande  dans 
un  évêque.  11  confacra  Téglife  du 
Petit-Saint- Antoine  ,  en  l'an  i^^2^ 
celle  des  Innocents  en  l'an  144J.  & 
celle  d^s  Béguines  ou  de  l'A  ve-Maria  , 
en  l'an  1447.  Il  étoit  natif  de  la  ville 
de  Meaux ,  en  faveur  de  laquelle  il  fi^ 
quelques  fondations  avant  fa  mort , 
qui  arriva  le  15.  de  Septembre  de- 
l'an  1447. 

XVL    SEPTEMBRE. 

Ahfoluti&n  publique  (^ Henri  IV,    à    ^f}^,'^^* 
Rome   par  le  pape  Clément  VIII. a-Henri  ivi 
Tan  lypj.  l'amyçy; 

XVIL    SEPTEMBRE, 

Saint  Lambert  ç{\  le  patron  titulaire   i7-Septi; 
de  la  paroifTe  de  Vaugerard  proche  v^ugTrard  * 
Paris,  l'an  1341.  i'aiiM4i* 

Gérard  Moret ,  abbé  de  S.  Germain 


40  0  Calendrier  Historique 
i7.  Sefh  (^Qs  prés  ,  fit  bâtir  une  maifon  régu- 
lière pour  les  Religieux  convalefcents 
de  fon  abbaye  ,  avec  une  chapelle  dé- 
diée à  S.  Vincent ,  à  Valboitron  ;  mais 
le  nom  de  Valboitron  fat  changé  dans 
la  fuite  en  celui  de  Val  ou  Vaugerard , 
à  caufe  des  bâtimens  qu'y  avoit  faits 
cet  abbé  Gérard.  Il  ne  relia  que  la 
chapelle  qui  a  été  abbatue  fur  la  fin 
du  XVII.  (lécle.  Vaugerard  étoit  de 
la  paroifTe  d'iflfy  :  mais  les  habitans 
du  village  de  Vaugerard  voulurent 
avoir  une  paroifTe  particulière.  On 
commença  par  bâtir  une  chapelle 
l'an  1341.  Foulques  évêque  de  Paris 
confentit  à  l'éredibn  de  cette  chapelle 
en  paroifTe.  Simon  De  BulTy  confeiller 
d'état  fut  le  bienfaicleur  &  le  fonda- 
teur de  cette  paroifle ,  qui  porte  au- 
jourd'hui le  titre  de  S,  Lambert, 

XVIIl.    SEPTEMBRE. 

iS.  Sgpt,       ^^'^'^t  Thomas  de  Villeneuve  ,   arche^ 

vêque  de  Valence. 

Tilles  He     Lcs  Hofpitaliércs  de  S.  Thomas  3 

S.  Thomas ,  ^^  fauxbourg  S.  Germain ,  rue  de  Sève, 

^^ 'vis-à-vis  les  Petites-maifons ,  fuivenîr 

la  régie  de   S.  -Auguftin  ^   Voyez,  h 

4.  Août, 


DE  l*Eglise  de  P  ARÏS.    4  0  1 

XX,    SEPTEMBRE, 

Saint  Euftache  mjirtyr,  V oy tzfainte   s^.°Êus'ta«^ 
Aznès .  le  21.  Janvier.  chi. 

XV,   SEPTEMBRE. 

Saint  Firmin  évêque,l'an  izjo.        ^s-^eft. 
Le  féminaire  des  Bons-enfans.Ft?)'^;^  '    ^^^"^* 
le  7.  de  Juin, 

XXVI.    SEPTEMBRE, 

La  première  pierre  de  la  nouvelle  ^^*Se^U 
églife  des  Enfans-Trouvés ,  rue  Neuve 
Notre-Dame  ,  fut  pofée  par  madame 
la  Ducbelle  de  Luynes  ,  au  nom  de 
la  Reine  ,  le  lundi  au  matin  26,  Se- 
ptembre 1746. 

XXVÎI,   SEPTEMBRE. 

Saint  Ceraune,  ou  S,  Ceran ,  fucceda   17.  Se^t. 
à  révêcjue  Simplice.  s.  cerau- 

Il  afliffa  au  fixiéme  concile  de  Paris dc^parTs!^^^^ 
tenu  dans  Téglife  des  SS.  Apôtres  , 
aujourd'hui  Ste-Geneviéve.  Il  étoic 
verfé  dans  l'étude  àt^  faintes  Ecritu- 
res :  il  s'appliqua  à  recueillir  les  ades 
àts>  faints  Martyrs  de  Ton  temps.  On 
doit  beaucoup  regreter  la  perte  de 
ce  recueil  qu'avoit  flut  S.  Ceran  ;  ce 
qui  nous  auroit  pu  iniîruire  de  ce  qui 
regarde  les  Martyrs  des  Gaules  <5c  \z% 


4^2  Calendrier  Historiqjjb 

*7.  -S'^/^  premiers  Evêques  de  Paris ,  dont  on 
ne  fçaic  prefque  rien.  A  Sainte-Ge- 
neviève ,  lieu  de  la  fépulture  de  ce 
faint  Evêque ,  on  en  fait  une  fête  fo- 
Jemnelle  le  27.  de  Septembre.  La 
châfTe  de  faint  Ceran  eft  expofëe  à  la 
vénération  des  fidèles  qui  vifitent  ce 
jour-là  fon  tombeau  dans  la  chapelle 
fouterraine  de  1  eglife  ,  à  côté  gauche 
de  celui  de  fainte  Geneviève.  On 
célèbre  auffi  tous  îes  ans  dans  la  même 
églife  la  fête  de  la  Tranflation  de  ks 
reliques ,  le  1 6.  de  Novembre. 
Saint  Cofme  &  S.  Damien, 
PâroijTc  de  Ce  fout  Ics  Religieux  &  P Abbé  de 
i»"n^ 2^2. 'S. Germain  des  prés  qui  ont  fait  bâtir 
Téglife  de  S.  Cofme  &  de  S.  Damient 
vers  Tan  12 12.  &  dont  le  patronage 
leur  avoit  été  confervé  par  l'accord 
fait  entr'eux  &  TEvêque  de  Paris  ; 
^  mais  le  patronage  de  cette  paroiflê 
appartient  préfentement  à  l'Univer- 
fité  ,  par  arrêt  du  Parlement  de  Fan 

Mort  de      Mort  de  fatnt  Vincent  de  Paul  y  Scc> 
c'b.V'b  Voyez  le  ip.  Juillet. 

Paul.  XXVIIL   SEPTEMBRE, 

""s'  Chaû-      ^^''^^  Chaumont, 
mont,   tue     La  Sœur  Anne  De  Croze  eft  re* 
s.  Denys  ,  prardée  à  iufte  titre  comme  la  fondai? 


DE  L'Eglise  DE  Paris.  403 
trîce  du  féminaire  des  ûllcs  de  Wmon  18.  Seffi, 
Chrétienne  pour  l'inflrudlion  des  nou- 
velles Catholiques  ,  &  des  filles  ddW" 
tuées  de  protedion  <5c  de  fecours  tem- 
poreL  Elle  fut  la  première  Supérieure 
de  cette  communauté.  Louis  XIV. 
leur  donna  Tes  lettres  patentes  au  mois 
de  Février  1673.  En  1683.  elles 
achetèrent  pour  quatre-vingt-douze 
mille  livres  l'hôtel  de  S.  Chaumont, 

Eres  la  porte  S.  Denys ,  où  elles  s'éta- 
lirent  trois  ans  après.  Leur  principal 
emploi  eft  d'élever  de  jeunes  filles  dans 
\ç:S  exercices  de  la  piété,  &  particu- 
lièrement dts  orphelines  &  àts  nou- 
velles converties. 

Mort  du   Père  Ange   De    Joyeufe  'pç^^^'l/g 
Capucin,    l'an    1608.  ^  D^JoyeuTe! 

rîenri  De  Joyeufe ,  com.te  de  Bou-  Capudn  , 
chage ,  fut  fi  touché  de  la  mort  de  fa*'^"  '  ^""^^ 
femme  Catherine  De  la  Valette  foeur 
du  Duc  d'Epernon  ,  qu'il  quitta  le 
monde  ,  &  le  fit  Capucin  le  4.  de 
Septembre  de  Tan  1  587.  malgré  les 
regrets  du  Roi  &  de  tous  Tes  amis. 
Il  eft  connu  fous  le  nom  du  Père  Ange 
De  Joyeufe.  Il  mourut  à  Rivoly  en 
Piedmont  le  27.  de  Septembre  1 608. 
âgé  de  quarante-fix  ans  ,  au  .retouf 
d'un  Chapitre  général  tenu  à  Rome. 
La  Duchefle  de  Montpenfier  fa  fiU^ 


49 4  Calendrier  Historique 

àî^Sepi,  unique  fît  rapporter  en  France  fon 
corps  ,  qui  fut  inhumé  au  pied  du 
grand  autel  de  Péglife  des  Capucins 
de  S.  Honoré. 

XXIX.    SEPTEMBRE. 

*?.  Sept.        Sam  Michel  OU  la  Dédicace  de  tégUfe 

de  faint  Michel  Archange  au  mont 

Gargan  en  la  Fouille  ,  au  vl  fiéclé. 

Eglife  ou       Véalife  de  S,  Michel,  cour  du  Palais^ 

s/^MkHcI^  étoit  déjà  bâtie  au  xii.  fiécle  ;  puifque 

cour  du  Pa*  Louis  VII.  y  fit  baptifct  fon  fils  Phi- 

XII.  iîéde."  ^^PP^  Augufte ,  le  Dimanche  22.  A0Û6 

l'an  Ti6j.    Cette  églife    s'appelloic 

S.  Michel  de  la  Fiace.  Fhilippe  Au- 

;ufl:e  y  fonda  Tan  12 10.  la  confrérie 

le  S.  Michel  du  Mont-de-la-mer,  pour 

\qs  pèlerins  qui  ont  fait  le  voyage  de 

S.  Michel 

Mort  de      Mort  de  Claude  De  SanteuU  de  S.  Ma- 

s-Magioire,  Claudc  De  Sautcuil  de  S.  Magloire- 
Van  i6§4.  étoit  frère  de  Santeuil  chanoine  régu* 
lier  de  S.  Vidor.  Il  naquit  à  Paiis  le 
3.  de  Février  de  l'an  1628.  Il  étoit 
en  commerce  avec  les  fçavans  de  fon 
temps  :  il  compofa  un  grand  nombre 
d'Hymnes ,  dont  peu  ont  vu  le  jour. 
Sa  converfation  étoit  agréable  ôc 
enjouée.  Il  excitoit  les  gens  de  lettres 
à  écrire  ôc  à  donner  leurs  ouvrages 


1: 


r>E  lTglîse  de  Paris.  40  j 
au  public.  Claude  De  Sanceuil  mourut  ^''  ^^t^ 
à  raris  le  29.  de  Septembre  1684. 
à  l'âge  de  cinquante-fix  ans  6c  huic 
mois,  ôc  fut  enterré  dans  le  cimetière 
de  la  paroifle  de  S.  Jacques  du  Haut- 
pas.  11  avoir  demeuré  au  féminaire 
de  S.  Magloire;  ce  qui  lui  fit  donner 
k  titre  de  Madorianus, 

o 


/.     OCTOBRE, 

Dédicace  de  Véglife  de  S,  Jaccjues  de  Dédicace  de 
tHopitaly  Tan  1^27.    Voyez  le2C,^-  Jacques 
de  Juillet.  '  f-::^;^';^. 

Defiritciion  de  Vabbaye  de  Port-royal  Deflruaioa 
des  champs ,  Van  170p.   V07ezle20.de    Por:- 

d'Août.  diam^'"''* 

/.  Dimanche  d'Octobre,  S.  CW/wown'anT/ o  o , 
archevêque  de  Lyon  ,  l'an  1(573,  ^-  Chaî/. 
Voyez  le  28.  Septembre.  mont  , 

^  1  an  1 6  7  5  , 

//.     OCTOBRE. 

Mort  de  M.  Pierre  De  Beridle,  z,03ohre. 
Van  162Q.    Voyez  le  24.  d'Odobre.  ..^'^^  '^e 

"^  *  "*■  Air  De  Ee- 

ïulle  ,  cardi- 

Les  faints  Anges  Gardiens  font  les  '"'^i  .    l'ai; 
titulaires  d'une  maifon  de  Feuillans  ,  ^f^^^^;  ç>^^^ 
rue  d'Enfer  proche  le  Luxembourg,  diens  ,  t^ 
Voyez  au  25.  d'Avril  ,  dom  Jean  De  ^'^^'^^* 
la  Barrière, 


4o6  Calendrier  Historique 
III.     OCTOBRE. 


ç.  Ocîohre, 


S.GER.ARD,      Sawt  Gérard  ,   moine  de  S,  Dstjyr  , 

rifi  97/.^  '  Gérard  ,  feigneur  de  B rogne  ,  fut 
envoyé  par  Berengcr  comte  de  Na- 
mur  vers  Robert  comte  de  Paris ,  avec 
qui  il  avoit  une  affaire  à  traiter.  Gé- 
rard venant  à  Paris  pafia  par  S.  Denys, 
où  la  piété  (5c  la  curiofité  l'arrêtèrent. 
Comme  il  y  entendit  parler  de  plu- 
sieurs Maintes  reliques  honorées  dans 
cette  églife  ,  il  fouhaita  d'avoir  celles 
de  faint  Eugène  niartyrifé  autrefois  à 
Deuil  près  de  Montmorency.  Les 
Moines  de  cette  abbaye  regardoienc 
ce  Saint ,  non-feulement  comme  dif- 
ciple  de  faint  Denys  ,  mais  encore 
comme  le  premier  évêque  de  Tolède. 
Ils  ne  parurent  pas  difpofés  à  fe  def- 
faifir  de  (ts  reliques.  Quelques-uns 
pourtant  firent  entendre  à  l'Envoyé 
de  Namur  qu'on  pourroit  le  fatisfaire 
un  jour,  s'il  vouloit  fe  faire  Religieux- 
parmi  eux.  C'étoit  un  honnête  refus  ; 
mais  la  chofe  toutefois  n'étoit  pas  fi 
éloignée  qu'ils  fe  l'imaginoient  :  foie 
que  Dieu  eût  déjà  infpiré  le  dégoût 
du  monde  à  Gérard  ,  foit  qu'il  fe  fentit 
pour-lors  frapé  des  exemples  de  ver-, 
tu  qu'il  remarqua  dans  ceue  maiibn  , 


DE  l'Eglise  DE  Paris.    407 
il  en  fortk  avec  la  réfolucion  d'y  re-  5-  ^^^^'''t 
venir  pour  Te  confacrer  à  Dieu  dans 
la  retraite.  En  effet  il  n'eut  pas  plutôt 
terminé    fa   négociation    auprès    du 
Comte  de  Paris,  qu'étant  retourné  à 
Namur  en  rendre  compte  à  Berenger , 
il  lui  fit  en  même  temps  l'ouverture 
de  Ton  defléin.    Il  en  communiqua 
auffi  avec  Efîienne  évèque  de  Ton- 
gres,  qui  étoit  tout  à  la  fois  Ton  oncle 
maternel  &  fon  évêque  ;  ôc  après  avoir 
obtenu  leur  permifTion  ,   il  revint  à 
.  S.  Denys,  demanda  l'habit  monafiique, 
&  fut  admis  dans  la  communauté  , 
à  laquelle    il  donna  plufieurs  biens 
qu'il  poUedoit  en  Lorraine.  Quoiqu'il 
fut  déjà  homme  fait ,  il  n'avoit  aucune 
teinture  des  lettres  :  il  commença  par 
fe  faire  inftruire  ;  Se  en  peu  de  temps 
il  fit  un  tel  progrès  dans  l'inrcHigence 
des  faintes  écritures ,   aufll-bien  que 
dans  toutes  les  vertus  de  fon  état  , 
que  dès  la  féconde  année  de  fon  entrée 
dans  la  maifon  ,  le  Doyen  qui  gou- 
vernoic  le  monafiére  fous  les  Abbés 
laïcs,  le  jugea  digne  d'entrer  dans  les 
Ordres  facrés.  Theodulphe  pour-lors 
évêque  de  Paris  le  fit  d'abord  acoly- 
te ,    (Se   foudiacre   l'année  fuivante. 
Fulrard  fon   fuccefleur  le  fit  diacre 
i'aniiée  d'après ,  &  à  cinq  ans  dç-là 


4e$  Calendrier HisTORic^uE 
f*0^ûbre»  Gérard  fut  ordonné  prêtre  par  Adelme 
qui  a  voit  fuccedé  à  Fulrard  dans  le 
Siège  épifcopal  de  Paris.  Gérard  , 
après  dix  ans  de  féjour  à  S.  Denys  , 
(e  crut  affez  bien  dans  l'efprit  des 
Moines,  pour  en  obtenir  les  reliques 
de  faint  Eugène  qu'il  a  voit  tant  dëfi- 
rées.  lis  lui  accordèrent  en  effet  une 
bonne  partie  du  corps  du  faint  Martyr, 
avec  la  permiffion  de  fe  retirer  à 
Brogne.  Il  mena  avec  lui  douze  Reli- 
gieux de  S.  Denys  ,  qui  fer  virent  à 
former  la  nouvelle  communauté  qu'il 
fubftitua  en  la  place  des  clercs  qu'il 
avoit  mis  à  Brogne  dix  ans  aupara« 
vant.  Il  fut  tout  à  la  fois  Se  le  fonda- 
teur 6c  le  premier  Abbé  de  ce  mo- 
naflére  ,  qu'il  fournit  d'abord  à  Tab- 
baye  de  S.  Denys  ;  mais  il  le  délivra 
depuis  de  cet  ailujettiffement.  II  mou- 
rut à  Brogne ,  couronné  de  travaux  & 
de  mérites  ,  l'an  9J9.  le  3.  d'Oslo* 
bre ,  jour  auquel  le  martyrologe  de 
l'Eglife  de  Paris  en  fait  mention.  On 
compte  jufqu'à  dix-huit  monafléres  , 
la  plupart  dans  les  Pays-bas  ,  qu'il 
réforma.  Tant  d'heureux  fuccès  &  le 
mérite  de  fa  fainteté  le  doivent  faire 
regardernon-feulement  comme  un  des 
célèbres  reftaurateurs  de  la  difcipline 
féguliéïQ  du  dixième   fiéçle  ,    mais 

encore 


©E  l'Eglise  de  Parts.  409 
encore  comme  un  des  plus  fainus 
Religieux  qui  ayent  honoré  le  diocéfe 
de  Paris. 

ir,  o  croBR  E. 

Saint  François  d'jîjjlfe. 

Ecabliffemenc  d^s  Cordeliers  à  Pa-  4.  oâohre. 

fis,   Pan    1230.  ^  ^^    ^  4Pam,rari 

Durant  le  pontificat   de  i'évêque  li?^' 
Guillaume,  les  Frères  Mineurs,  ap- 

E elles  vulgairement  Cordeliers ,  s'éta- 
lirenc  à  Paris  au  même  endroit  où 
ils  font  aujourd'hui,  avec  la  permif- 
fion  de  l'Abbé  Se  des  Religieux  de 
S.  Germain  des  prés.  Saint  François 
ayant  deflein  de  p aller  en  France ,  en 
fut  détourné  par  le  cardinal  Hugolin , 
depuis  Pape  fous  le  nom  de  Grégoi- 
re IX.  mais  il  envoya  feulement  quel- 
ques-uns de  ^Qs  difciples  ,  qui  furent 
reçus  à  Paris  favorablement  dhs  Pan 
12 17.  fans  toutefois  y  avoir  encore 
<Fétablifrement  fixe.  Le  cardinal  De 
Vitry,  qui  vrvoit  alors ,  fait  un  grgnd 
éloge  de  cet  ordre  naidant.  Ces  Re- 
ligieux s'établirent  enfin  fur  le  terri- 
toire de  S.  Cofme  6c  de  S.  Damien  , 
fauf  les  droits  curiaux  de  S.  Cofme  , 
afu  mois  de  Mai  Pan  1230.  Dix  ans 
après  leur  établifiement,  on  Icurper- 
fnk  d'avoir  une  églife,  des  clocher  & 


4  î  o  Calendrier  Historique 
4.  Octobre,  un   cimetière.    Saint  Louis  fit  bâtir 
Dédicace  de  leuf  églife.  EIIc  ne  fut  dédiée  qu'après 
.régiKe  cics(-Qj^  retour  de  la  Terre-fainte ,  le  6.  de 
i*ani26^  Juin  de  lan  1263.  lous  iinvocation 
de  Ste  Magdeleine.  Le  Roi  leur  laifla 
une  partie  de  fa  bibliothèque  ,  avec 
quatre  cens  livres  d'argent ,  qui  étoit 
Dour-lors  une  fomme  fort  confidéra^ 
3le.  Le  19.  de  Novembre  de  Tan  1  j8o. 
'églile  des  Cordeliers  fut  brûlée  :  le 
choeur ,  Its  chapelles ,  une  partie  du 
cloître ,  plufieurs  tombeaux  de  marbre 
&  de  bronze  furent  ruinés.    Le  bâti- 
'  ment  ,  tel  qu'il  eft  aujourd'hui ,    fut 
réparé  par  les  libéralités  du  roi  Hen- 
ri III.  èc  par  Its  foins  de  Chrifîophe 
De  Thou  premier  préfident  ,  6c  de 
Jacques -Augu (le  De  Thou  fon  fils. 
Cette  églife  a  trois  cens  vingt  pieds 
de  longueur,  &  plus  de  quatre-vingt- 
dix  de  largeur  ,  y  comprifes  l^s  cha- 
pelles. Le  grand-autel  a  été  réparé  &ç 
orné  magnifiquement  l'an  1703.  il  efi; 
foûtena  de  colomnes  de  marbre  jafpé , 
fort  hautes  Se  bien  choifies.  Le  tableau 

Ïui  eil  très-beau  ,  a  été  peint  par  Le 
ranc.  Le  fleur  De  Buliion  furinten- 
dant  a  fait  les  frais  de  cet  autel ,  ôc  un 
nommé  Mercier  en  a  donné  le  defiein. 
Deux  célèbres  confréries  font  dans  cet- 
te égliiejriine  du  tiers  Ordre  de  S.  Fran^ 


DE  l*Eglise  de  Parts.    41  t 

5;ois,  Se  l'autre  du  faine  Sépulcre  dont  4-  Ocî$hrc. 
es  Cordeliers  ont  la  garde  à  Jerufa- 
lem  depuis  Tan  1336.  Leur  cloître 
conftruit  Tan  1683.  eft  le  plus  fpa- 
cieux  &  le  plus  beau  qui  fe  voye 
dansaucune'Maifon  religieufe  de  Paris^ 
Il  contient  environ  cent  cellules.  Le 
rcfedoire  eftauffi  très-grand.  Ce  con- 
venc  eft  le  collège  de  tout  l'Ordre.  Il 
a  donné  à  l'égliie  de  très-grands  6c 
célèbres  dodeurs  ;  entr'autres  Aie-  Cordeiia-s 
xandre  De  Halès  ,  Anglois;  Jean  D-^^^"^"'^^' 
la  Rochelle,  l'un  de  ceux  qui  donnè- 
rent leur  avis  fur  la  pluralité  des  béné- 
fices en  1238.  Guillaume  DeMeliton; 
Jean  De  Parme,  Général  de  l'Ordre 
en  1247.  fainr  Bonaventure  qui  fut 
difciple  d'Alexandre  De  Halès.  Ce 
Saint  fut  docteur  de  Paris  ,  huitième 
miniftre  général  de  fon Ordre ,  à  VkgQ 
de  trente -cinq  ans,  enfuite  évêque 
d'Albe,  &  cardinal  ;  Nicolas  de  Lyre  ; 
Jean  Scot.  Voilà  les  plus  fameux 
d odeurs  Cordeliers  qui  ont  brillé  à 
Paris. 

Cordelières  de  V  Ave- Mari  a. 

Les  Religieufes  de  Ste  Bepue ,  au-  Reiigi'enrrs 

<.     r    •  ^  '       -n  •  ^-  5        de      l'Ave- 

trerois  nommées  tSeguines ,  mais  qu  on  j^^.^^^ 
ne  connoît  plus  depuis  long-temps  1 484' 
que  fous   le  nom   de  ï  Ave- Maria  , 
doivent  leur   établilTement    au    roi 

Sij 


.ria  ,  l'au 


4r  1  Calendrier  Historique 
Ocîohre,  faint  Lonis ,  qui  en  fit  venir  un  grand 
nombre  à  Paris,  vers  Tan  12 j8.  Leur 
principal  érabliffement  étoit  au  mo- 
naflére  de  V Ave- Maria;  mais  il  yen 
avoit  auflî  à  Sainte- Avoyç  <Sc  ailleurs. 
Cétoient  des  Religieufes  qui  vi voient 
fous  la  eondiiite  d'une  Abbefie  :  elles 
faifoient  les  trois  voeux  de  Religion. 

Par  lettres  patentes  du  roi  Louis  XL 
en  date  de  l'année  1^80.  ce  Roi 
donna  le  monaftére  d^s  Bégui- 
nes près  les  Celefîins ,  aux  Reli- 
gieufes de  la  tierce  Ordre  pénîtcnte  & 
observance  de  Monfieur  S,  François  ,  & 
ordonna  que  la  maifon  des  Béguines 
s'appeliât  déCorm^k  l'Ave-Maria.  Ces 
lettres  furent  enregifîrëes  au  Parlement 
le  premier  jour  de  Mars  de  la  même 
année.  On  parla  bientôt  après  d'éta- 
blir les  Religieufes  de  Ste-Claire  dans 
cette  maifon.  L'Univerfité  y  donna 
fon  confentement  ;  &  Jean  Berenger 
dodeur  en  théologie,  parlant  pour  le 
Recleur,  déclara  au  Parlement  le  8.  de 
Février  1482.  que  l'Univeriîté  conti- 
nuoit  dans  l'oppofition  qu^elIe  avoit 
fait  autrefois  à  l'établiflement  des  Re- 
ligieufes du  tiers  Ordre  dans  la  mai- 
fon des  Béguines  ,  &  confentoit  que 
les  Filles  de  Ste-Claire  ,  qui  deman- 
jdcient  a  y  demeurer,  7  fuflent  admifps. 


t)E  l'Eglise  dî  Parts.   415 

Xa  Cour  répondit  qu'elle  verroit  le 
procès  appointé,  &  qu'elle  feroit  juf- 
tice  aux  parties,  ainfi  qu'il  appartien- 
droit  par  raifon.  Il  y  eut ,  pour  ainfi 
dire,  conflit  de  lettres  patentes  ;  car 
Anne  de  France  fille  de  Louis  XL  Se 
Dame  de  Beaujeu ,  en  obtint  en  faveur 
des  Filles  de  Ste-Claire  ,  contraires  à 
celles  qu'il  avoit  accordées  aux  R'eli- 
g.icufes  du  tiers  Ordre.  Plufieurs  par- 
ties intervinrent  dans  le  procès,  qui 
fut  porté  à  ce  fujet  au  Parlement ,  qui 
par  arrêt  du  2.  de  Septembre  de  l'an 
1482.  enregiftra  hs  lettres  patentes 
obtenues  par  les  Religieufes  du  tiers 
Ordre.  La  Dame  de  Beaujeu  &  les 
Religieufes  de  Ste-Claire  furent  dé- 
boutées de  l'effet  de  leurs  lettres  pa- 
tentes ;  mais  en  même  temps  il  fut 
défendu  aux  Religieufes  de  VAve- 
Maria  d'ériger  en  ce  lieu  aucun  cou- 
vent de  Cordeliers  de  l'obfervance  , 
ni  aucun  autre  édifice  pour  les  loger. 
Les  Religieufes  de  VAve-Maria ,  après 
avoir  défendu  leurs  droits  contre  les 
Filles  de  Ste-Claire ,  pafférent  bientôt 
de  la  conteftation,  à  l'admiration  des 
vertus  <5c  dts  aufférités  de  ces  Reli- 
gieufes ,  (5c  les  invitèrent  d'elles-mêmes 
à  venir  s'établir  dans  leur  maifon. 
Cela  fe  fît  l'an  1^8^.  par  l'entremife 

S  ii], 


4T  4  Calendrier  HisTORiQjJ* 
de  la  Reine,  qui  avec  le  confentementî 
du  pape  Innocent  VIÎI.  fît  venir  de 
Lorraine  quatre  de  ces  Religieufes  , 
pour  les  mettre  à  VJlve-Marîa.  Elles 
y  furent  conduites  par  Nicole  Jeffroy  • 
fondatrice  du  couvent  de  Metz.  Elle 
étoit  demeurée  veuve  ,   à    VkgQ   de 
vingt'  trois  ans,  du  feigneur  De  Louve 
deLe(liniet,qui  FavoitlailTée héritière 
de  tous  Tes  biens.  Après  hs  avoir  tous 
vendus ,  Nicole  pofa  la  première  pierre 
du  convent  de  Metz  qu'elle  fonda  ,  ôc 
alla  faire  fon  noviciat  Se  ks  vœux  au 
convent  d'Anvers;  enfuire  de  quoi, 
elle  fe  renferma  dans  celui  de  Metz 
avec  onze  Religieufes  en  Tan  1481. 
Ce  fut  de-Jà  qu'on  la  tira  au  grand 
regret  de  fes  Filles  ,  pour  établir  à 
Paris  par  fon  moyen  ce  merveilleux 
genre  de  vie ,  qui  lemble ,  par  fon  auf- 
térité  furprenante ,  fu rpalTer  les  forces 
de  la  nature  humaine.  En  peu  de  temps 
la  m  ai  fon  de  VAve-Alaria   fe  trouva 
remplie  de  cinquante-huit  filles  ,   ôc 
elles  font  encore  à  peu  près  le  même 
nombre    préfentement.     Elles   n'ont 
aucunes  rentes,  Se  ne  vivent  que  d'au- 
mônes :  elles  n*ont  aucun  commerce 
au  dehors  ,   8c  elles  fe  contentent  de 
n'être  connues  que  de  Dieu  feul ,  de 
qui  elles  attendent  leur  récompenfe  l 


DE  l*Egltse  de  Paris.   41  y 

elles  ne  répandent  point  dans  le  pu- 
blic de  lettres  circulaires  fur  la  mort 
de  leurs  plus  faintes  Sœurs.  Comme 
les  Religieufes  de  Ste- Claire  de  Metz 
ctoient  conduites  par  ks  Religieux 
de  l'Obfervance  de  S.  François  de  la 
province  de  Paris  réformée  ,  celles  de 
VAve-MarJa  demandèrent  au  roi  Char* 
hs  VllI.  d'être  auffi  gouvernées  par 
les  mêmes  Religieux.  II  le  leur  accor- 
da ;  Se  par  ks  lettres  patentes  de  l'an 
148  j.  il  leur  flit  permis  de  loger  douze 
de  ces  Pères  auprès  d'elles.  Par  les 
libéralités  de  la  Keine  mère,  on  bâtie 
Je  convent  des  Religieux  ,  où  l'on 
voit  encore  une  à^s  anciennes  tours 
de  la  ville.  Ces  Religieufes  marchent 
pieds  nuds  à  plate  terre  en, tout  temps  : 
elles  ne  mangent  jamais  de  viande  , 
ni  ne  prennent  de  bouillons  gras,  même 
dans  les  plus  dangéreufes  maladies. 
Elles  jeûnent  toute  l'année  ,  excepté 
les  Dimanches  &  le  jour  de  Noël  ;  <5c 
dans  leurs  jeûnes  elles  ne  font  qu'un 
repas  vers  l'heure  du  midi.  Elles  n'ont 
point  de  cellules,  ni  de  Sœurs  conver- 
ks  :  elles  font  elles-mêm.es  tous  les 
travaux  pénibles  de  la  maifon  ,  cou- 
chent fur  la  dure  ,  ne  portent  point 
de  linge ,  6c  Te  lèvent  à  minuit  :  elles 
dem.eurent    au  chœur    jufqu'à  trois 

S  iv 


4  ï  6  Calendrier  Historkjui 

4^  Q^ohe.  heures.     En    confidération    de    leuf 
mrême  pauvreté,  ie  Parlement,  par 
Ion  arrêt  du  17.  de  Janvier  de  l'aa 
i(5o4.  leur  permit  de  faire  quêter  en 
toutes  ks  égJifes  de  Ja  ville  ôc  faux- 
bourgs,  non-feulement  en  Carême., 
mais  encore  tous  ks  Dimanches  6c 
fêtes  de  Tannée ,  conformément  aux 
lettres  patentes    qu'elles  en  avoîent 
obtenues  le  28.  de  Juillet  de  l'an  1603.. 
Dans  le  chapitre  de  ces  Religieufes, 
font  enterrés ,  par  permiffion  du  Pape , 
Matthieu  Mole  garde  des  fceaux  de 
France,  Se  Renée  Nicolaï  fa  femme: 
ks  autres  perfonnes  de  leur  famille 
ont  leur  fépulture  dans  Végl'ik  ,   de 
même  que  celle  de  la  maifon  De  la 
Mark.  11  y  a  dans  cette  églife  plufieurs 
n^^;.,-..  (epultures  de  perfonnes   illuftres  mt 
i^Ihir  dT  [^"^  naiffance.  L'églife  de  V^ve^Arlria 
l'Ave  -  AU-  fut  dédiée  le  1 8.  de  Mars  de  Tan  1447 
'44-   ^''"  P^^  ^e^ys  patriarche  d'Antioche,  <Sc* 
éveque  de  Paris.   Voyez  les  Abbejfe^ 
de  V  Ave-^ Maria  dans  la  Prélature  Pa- 
nfienne ,  à  la  fin  de  ce  livre, 
d^'^'ïonr  •  ^'""^'^'^^'^ '^^  i^ongchami^  proche  Pa- 
champ.    ^   ^*^s.  Fbr^:2L /<r2  5.  FfW/Vr.   Voyez  auffi 
/^/  Ahhejles  de  Longcham^ ,  à  la  fin  de 
ce  livre. 


Cordeliè- 
res ,  rue 


'l'^      Cordelières  du  fauxhourg  S,  Marcçaii 
ronifine  ,  Tue  de  rOurfine,  l'an  1280. 


T)E  l'Eglise  de  Parts.    417 

Thibaud  VIL  roi  de  Navarre,  S:  4.  oachr^ 
comte   de   Champagne  ,   qui   avoir 
époufé  Ifabeau  féconde  fille  de  faine 
Louis ,  fonda  Tan  1270.  dans  un  des 
fauxbourgs  de  Troyes  un  monafïére 
de  filles  tous  Ja  régie  de  S.  François, 
comme  elle  étoit  obfervée  dans  l'ab- 
baye de  Longchamp  près  de  Paris  , 
dont  ks  Religieufes  furent  appellées 
Urbanifles  ;  parceque  leur  obfervance 
futaurorifée  parle  pape  Urbain  IV.- 
qui  leur  permit  d'avoir  dts  rentes   à 
la  diftindion  des  Religieufes  de  Sainte- 
Claire  ou  Clarifies,  qui  n'en  ont  point, 
conformément  à  leur  première  régie 
approuvée  par   Innocent  IV,     Cqs 
Religieufes  de  Troyes  furent  transfé- 
rées l'an  1289.  à  Paris  au  fauxbourg 
S.  Marceau.  Gallien  DePois,chanoine 
del'Eglifede  S.  Omer,  légua  par  fon 
tefîament  de  l'an  1287.  ^^o^s  maifons 
qu'il  avoit  dans  ce  même  endroit  ^ 
pour  fervir  à  la  fondation    de  leur 
convent.  L'églife  fut  bâtie  fous  l'in- 
vocation de  S.  Eftienne  &  de  faintc 
Agnès..  L'an  1497.  le  grand-autel  fut  Dédicace  d^-^ 
bati  avec  un  autre  qui  eft  proche,  &  ^'égiife  des-» 
l'un    &  rautre  furent  confacrés    le.^et'our!: 
123.  Avril  de  la  même  anné€  ,  par  fine,    l'iui* 
Jean-Simon  De  Champigny  évêque  ^'^^^' 
deJ^aris,  le  grand-autel  fous  les  noji^: 

SVv 


4i  S  Calindrier  Historique 
4.  Ocîohre.  de  Ste  Claire  Se  de  S.  François ,   & 
l'autre  fous  celui  de  S.  Louis  évêque 
de  Marfeille.   Henri  IL  par  Tes  lettres 
du  mois  de  Février  de   Tan    1551. 
regiflrées   au  Parlement  le  8.  Août 
I5'J3.  confirma  aux  Religieufes  & 
Abbeffes  du  couvent  des  Cordelières 
deTéglife  de  Sainte-Claire  à  TOurfine 
lès  Saint-Marcel  près  de  Paris  ,  tous 
les  privilèges ,  franchifes ,  libertés  & 
exemptions  qii'elles  avoient  de  la  libé- 
ralité   des    Rois    {qs    prédécefleurs. 
Marguerite  de  Provence ,  veuve  du  roi 
faint  Louis  ,    s'étoit  retirée  depuis 
long-temps  dans  ce  mcnaftére  ,  dont 
elleeft  regardée  comme  la  fondatrice. 
Cette  Reine  mourut  à  Paris  ie  mer- 
credi avant  Noël  de  l'an  125?  5.  Blan- 
che fille  aînée  de  faint  Louis,  3c  veuve 
de  Ferdinand  fils  aîné  d'Alfonfe  X, 
roi  de  Léon  &  de  Callille  ,  fe  retira 
dans  ce  monaftére,  &  y  fit  de  grandes 
^  largefTes.  Elle  y  mourut  le  7.  de  Juin 
'  de  l'an  1 3  22.  &  y  fut  inhumée.  Voyez 
les  Abbejfes  de  ce  monafiére ,   dans  la 
Prélature  Parifîenne,  à  la  fin  de  ce 
livre. 

Far  lettres  patentes  du  roi  Louis  Xllh 
en  date  du  2j.  Mars  1632.  vérifiées 
au  Parlement  le  17.  Août  1633.  ^^ 
tut  permis  aux  Abbe0e  ^  Prieure  & 


Be  l'Église  de  Paris.    419 

COnvent  de  Sre-Claire  5  dncsCordelié-  4^0c7ohrf, 
ref,  fifes  au  fauxbourp:  S.  Marcel,  de 7f !^" '^'^'■' 
ronder  ôc  inltituer  dans  la  ville  un  de  Greneiie, 
petit  convent  de  leur  Ordre  en  forme  ^"^"xbourg 
de  fecours  à  leur  monaftére  du  fsi^'^^- i-lxi^Ts^V 
bourg  ;  (S:  à  cette  fin ,  d'acquérir  les 
places  ôc  maifons  néceflaires  pour  cet 
établidement.  Dès  la  même  année  le 
3  I .  Décembre,  Pierre  Poncher  audi- 
teur en  la  chambre  des  Comptes  ,  ôc 
Sœur  Marguerite  Poncher  fa  fœur  , 
leur  donnèrent  une  maifon  ôc  une 
place  dans  la  rue  Des  Francs-Bour- 
geois au  Marais  ,  ôc  FArchevêque 
de  Paris  agréa  ce  nouvel  établifîe- 
ment  par  (es  lettres  du  23.  Mai  de 
l'an  1632.  Ce  monaftére  prit  le  nom 
de  Rellgienfes  de  Ste-Claire  de  la  Natu 
vite.  Elles  s'y  trouvèrent  trop  à  l'étroit, 
ôc  achetèrent  l'hôtel  de  Beauvais  fitué 
dans  la  rue  de  Grenelle  au  fauxbourg 
Saint-Germain ,  à  l'entrée  de  la  rue  , 
où  le  Doge  de  Gènes ,  accompagné 
de  quatre  des  principaux  Sénateurs  de 
la  république  ,  avoit  lo^é  en  1686, 
avec  une  nombreufe  fuite.  Le  roi 
Louis  XIV.  par  fes  lettres  patentes 
du  mois  d'Août  de  Tannée  fuivant^» 
vérifiées  au  Parlement  le  2.  Septem- 
bre 1687.  permet  à  ces  Religieufes  de 
s'y  établir.  Ces  Religieufes  ont  £ak 

S   V) 


41  o  Calendrier  Historique 

4,oBobre..  leur  églife  de  la  falle  des  bals  de  cel- 
hôtel  de  Beau  vais  ,  avec  fort  peu  de 
dépenfe.  Outre  le  nom  de  Filles  de 
la  Nativité,  on  leur  donne  au  (fi  celui 
de  Petites  Cordelières,  Elles  reçoivent 
leurs  confefleurs  de  la  main  de  l'Ar- 
chevêque de  Paris  ;  mais  elles  font 
cependant  foumifes  aux  Supérieurs 
généraux  des  Cordeliers ,  fans  aucune 
dépendance  du  convent  de  S.  Mar- 
ceau ,  d'où  elles  ont  été  tirées  origi- 
nairement. Elles  fuivent  la  régie  des 
Religieufes  de  S.  François ,  appellées 
Urhamfiesy  avec  des  conftitutions  par- 
ticulières ,  Se  ont  une  AbbelTe  perpé- 
tuelle. Voyez  les  Ahhejjes  de  ce  mmaf- 
tére ,  dans  la  Prélature  Parifienne ,  à  la 
fin  de  ce  livre. 
Capucins,     EtabHJfement  des  Capucins  k  Paris  ,. 

î^eS-Hcmol'gn    157/5. 

j^,?'^..  *"  Le  cardinal  Charles  de  Lorraine 
ayant  connu  les  Capucins  au  concile 
de  Trente  ,  en  fit  venir  quatre  en 
France  ,  qu'il  établit  dans  fon  parc 
de  Meudon  l'an  1 5  64.  Mais  ces  quatra 
Capucins  Italiens  retournèrent  dans, 
leur  pays  après  la  mort  du  Cardinal., 
Le  Père  Pierre  Defchamps  ,  natif. 
d'Amiens  ,  qui  a  voit  quitté  les  Co  -* 
deliers,  pour  prendre  la  réform  edes^ 
Jgapuçins   d'Italie,  en  iSJZ*  fut  l^ 


DE  l'Eglise  de  Paris.    4 1  r 

ipremier  Capucin  François.  Il  établit  ^*  ^^'^^^*'- 
a  Picpus  près  Paris  un  petit  convent 
de  fon  inrtitut,  avec  la  permiffion  du 
pape  Grégoire  XIII.  âc  du  roi  Char- 
les IX.  l'an  1574.  Mais  bientôt  après 
arriva  le  Père  Pacifique  de  Venife  en 
qualité  de  commiffaire  général  de  fon; 
Ordre  en  France ,  avec  douze  de  fes 
Frères  prêtres  ôc  deux  laïcs.  Ils  dcf-- 
cendirent  d'abord  au  convent  de  Pic- 
pus  ,  d'où  la  Reine  mère  Catherine 
deMedicis  les  tira  tous  l'an  1576.  pour 
les  établir  dans  la  rue  S.  Honoré,  où 
ils  font  aujourd'hui.  Leur  églife  a  été 
bâtie  fous  le  titre  de  VJJfomption,  Le 
fameux  Le  Brun  a  peint  le  tableau 
du  maître-autel,  où  la  Vierge  eft  fort 
bien  reprefentée  enlevée  au  ciel.  Cette 
églife  a  été  rebâtie  en  partie  en  173  y, 
furledeflei  ufieurTanneveauarchi- 
tede.  Il  y  a  dans  ce  convent  environ 
cent  ou  fix-vingt  Capucins. 

Ils  ont  encore  deux  autres  maifons    Convent- 
dans  Paris ,  fans  compter  celle  de  Mew  de  MeSdon  *' 
don  ^  bâtie  par  le  cardinal  de  GuifePâni;7^' 
neveu  du  cardinal  de  Lorraine,  en 
1576.  &  renouvellée  en  i68p.  parle 
Marquis  de  Louvois  miniflre  &  fecré-- 

taire  d'état.  ^.m„<.;«*, 

.  .  Gapucinss 

Le  noviciat  des  Capucins  eft  dans  de    la   racL- 
feur  maifon  du  fauxboijrg  S.  Jacques  pvJilTu. 


412  Calendrier  HisTôRiQ.uE 

OMre,  où  les  établit  le  cardinal  Pierre  De 

Gondy  évêque  de  Paris  Tan  1613,  La 

place  leur  fut  léguée  par  François  De 

Godefroy  feigneur  de  la  Tour.  Porbus 

a  peint  le  tableau  du  maître-autel. 

Capwcins       Leur  Convent  dn  Marais   fut  bâtî 

du  Marais,  l'an  1022.    lls  cu  foHt  redevables  au 

Vmiôzi.  ^^^jij.  ^  ^^  ^^1^  ^y   p^j.^   Athanafe 

Mole,  qui  en  fut  le  premier  Supérieur 
ou  Gardien.  Le  tableau  du  maître- 
autel  reprefente  la  nailTance  de  J.  C, 
Il  cft  de  La  Hire ,  comme  celui  de 
S.  François. 
Origine  des  Les  Capucins  viennent  d'une  réforme 
Capucins.  ^^  l'Ordre  de  S.  François,  commen- 
cée en  Italie  l'an  i  J25.  par  un  Frère 
Mineur  nommé  Matthieu  BaiTi ,  du 
convent  de  Montefalcone.  Leur  pre- 
mier chef  fut  Bernardin  Okhin  natif 
de  Sienne  en  Tofcane  ,  qui  fut  depuis 
un  miférable  apoftat  êc  hérétique. 
Leur  nom  de  Frères  Mineurs  Capu^ 
ans  leur  a  été  donné  de  leur  capu- 
chon pointu  ,  qu'ils  croient  être  la 
vraie  forme  de  l'habit  de  S.  François. 
Ce  fut  le  pape  Paul  III.  qui  confirma 
la  réforme  des  Capucins  Tan  i$^6. 
&  leur  donna  un  vicaire  général. 
Nos  Rois  édifiés  de  la  vie  auflére  de 
ces  nouveaux  enfans  de  S.  François, 
les  ont  gratifiés  de  plufieurs  pri v  iléges  ^ 


Illuares. 


T)E  lTglise  de  Pakts.  413 

par  lettres  patentes  regiftrées  au  Parle-  4.  oBoln^ 
ment.  On  compte  en  France  fix  à  fept 
Aîiille  Capucins  ,  diftribués  en  trois 
cens  quatre-vingt-feize  convents. 

Entre  les  plia  diftinçués  des  Camidns    Capucim 
on  doit  mettre  au  premier  rang  Henri 
De  Joyeufe  ,  compte  de  Bouchage. 
Voyez,  jfa  mort ,  le  27.  de  Septembre. 

Le  Père  Jofeph  de  Paris ,  fî  connu 
dans  le  monde  fous  Je  miniftére  du 
Cardinal  de  Richelieu.  Il  donna  Tes 
premières  années  aux  miiTions  :  il 
compofa  quelques  ouvrages  de  piété, 
6i  enrichit  TEgliie  de  France  du  nou- 
vel Ordre  ûts  Bénédictines  du  Cal- 
vaire. Le  Cardinal  de  Richelieu  goûta 
fon  efprit ,  &  fe  fervit  de  lui  dans  dt% 
affaires  importantes.  Ses  fervices  furent 
fi  agréés  ,  que  le  Roi ,  pour  le  récom- 
penfer,  le  nomma  au  cardinalat.  Mais 
la  mort  qui  le  prévint  en  1639.  ne 
lui  permit  pas  de  parvenir  à  cette  haute 
dignité.  Les  autres  Capucins  les  plus 
illuftres  font  Jean-Baptifle  Brufîart , 
commiffaire  général  des  Capucins  en 
France;  Benoît  De  Canfeld ,  Anglois, 
&  Archange  De  Pembrok,  Ecolfois, 
tous  deux  de  noble  naiffance  &  zélés 
miffionnaires  ;  Michel  De  Marillac 
laommé  à  l'évêché  de  S.  Malo ,  mort 
k2p.de  Juillet  1631.  Bernardin  P« 


4^4  Calendrier  HisTORTQuE 

>0^.^r..Xhois  de  la  famille  des  Souffier,  iî 
refiafa  l'évêché  d'Amiens  auquel  il  fut 
nommé;  Bernard  De  la  Tour  prédi- 
cateur de  Louis  XIII.  Jean-Marie 
DéFreflbn  confeiTeur  de  Henriette  de 
France  reine  d'Angleterre  ,  femme  da 
toi  Charles  L  enfin  le  Père  Séraphin 
de  Paris ,  que  Louis  XIV".  choifit  pour 
Tun  de  (es  prédicateurs  ordinaires» 
G'étoit  un  vrai  prédicateur  évange- 
lique  Se  digne  de  fervir  de  modèle 
aux  autres.  Il  mourut  à  Paris  dans  le 
eonvent  de  S.  Honoré  le  lo.  de  Se^ 
ptembre  171 3.  à  l'âge  d'environ  foi- 
xante-dix-fept  ans. 
Ori'^ine  ^^^^  Religieux  du  Iters- Ordre  di 
'&  étabilrte-vî.  François  ^  qu'on  nomme  Tênnens  <^- 
Scpu/res"^'*  s'établirent  à  Paris  l'an ^  1600.  Ce 
l'An  1600',  n'étoit  dans  leur  origine  qu'une 
congrégation  de  perfonnes  féculiéres 
de  l'un  &  de  l'autre  fexe.  Mais  cette 
congrégation  étant  devenue  régulière 
dans  la  fuite  ,  eut  le  même  fort  que 
la  plupart  àts  autres  Ordres.  'Les  Re- 
ligieux fe  relâchèrent  de  l'auftérité 
primitive.  L'un  d'entr'eux  nommé- 
Vincent  MufTardjParifien,  pouffé  d  uni 
faintzéle,  les  réforma  vers  Tan  15*95.. 
Le  premier  couvent  de  cette  réforme* 
eft  Francon ville  entre  S.  Denys  & 
Bofîtoife  I  &le  (econd  celui  de  Picpus^ 


'de  l'Eglise  de  Paris.    415 

petit  village  joint  à  préfent  au  faux-  ^»  OâifhiB' 
bourg  S.  Antoine.  C'efl:  de  ce  lieu 
que  le  peuple  les  a  nommés  Ficpt/Jjes^ 
quoique  leur  vrai  nom  foit  celui  de 
Témttnts  réjormés  au  tiers  Or  are  de 
S.  Franfois,  Certe  réforme  s'ell  depuis 
fort  étendue  dans  le  royaume.  Elle 
eft  divifée  en  quatre  provinces  ,  qui 
comprennent  foixante  convents.  Le 
chef  de  tous  eft  celui  de  Picpus  ,  où 
ces  Religieux  furent  établis  par  Jeanne 
Du  Sault  veuve  de  René  De  Roche- 
chou  art  comte  de  Mortemar ,  da 
confentement  du  roi  Henri  IV.  <5c  de 
Henri  De  Gondy  évéque  de  Paris. 
Louis  XIII.  pofa  la  première  pierre 
de  Téglife  le  13,  de  Mars  de  Tan  1611. 
&  leur  donna  le  3.  de  Juillet  1621, 
des  lettres  patentes,  dans  lefquelles 
il  prend  k  qualité  de  fondateur  de  ce 
conVent.  Ces  lettres  furent  vérifiées 
au  Parlement  le  21.  d'Août  de  la 
même  année.  Cette  communauté  eil 
de  plus  de  foixante  Religieux. 

Les  mêmes  Religieux  ont  un  autre  Pi?re»  it 
fetït  convent  à  Paris  ,  qui  leur  ^ert^^^^"^^^^  * 
d'hofpice,  fous  le  titre  d^  Notre-Dame 
de  Naz^areth.  L'églife  ôc  le  convent  ont 
été  bâtis  en  161 3.  Les  PicpulTes  en 
achetèrent  la  place  la  même  année  , 
far  contrat  paffé  pardevaat  Le  Moine 


4  i  ^  Ga  LENDRIER  HlSTORTQUë 
4'OMre,  ^  Parques  notaires  au  Châtelet  dâ 
Paris  ,  le  30.  Oélobrc  de    la  même 
PicnufTes  de  année.  La  maifon  qu'ils  ont  â  Bellcville, 
Bciiev^'e  ,  a   été   Fondée  par  Jean   Bordier    Se 
^  '  Marie  Bricard  fa   femme   en   1(538. 
fous  le  titre  de  Notre-Dame  de  Mifé- 
rîcorde, 
Reliçrienfes     Les  RcUgieufes   de  Sainte -Elifabeth 
heth]^vll^  P^nV  fuivent  la  réforme  de  Picpus, 
adjj.       &  doivent  aufli  leur  établiiTement  au 
Père  Vincent  Muflard,  En  161 3.  c^s 
Filles  furent  fondées  par  plufieurs  par- 
ticuliers, qui  leur  donnèrent  d^s  mai- 
fons  ou  dQs  rentes.  Le  Roi  leur  donna 
fes  lettres  patentes  au  mois  de  Janvier 
1614.  Ces  lettres  furent  enregifirées 
au  Parlement  le  premier  d'Août  de 
l'an  1617.  En  i6i(5.  deux  Religieu- 
fes  du  couvent  de  Salins  en  Bourgogne, 
nouvellement  aggrégées  à  la  nouvelle 
réforme,  vinrent  à  Paris  pour  diriger 
douze   Religieufes  ,  tant   fiW^s   que 
veuves  ,  qui  les  attendoient.    De  ce 
nombre  étoit  une  fœur  du  Père  Muf- 
fart  avec  leur  belle-mere.    La  reine 
Marie  de  Medicis  mère  de  Louis  XIIL 
affifta  à  la  cérémonie  de  leur  clôture, 
avec  la  reine  Anne  d'Auftriche  épou- 
fe  de  ce  Prince  ,    &  fe  déclara  leur 
fondatrice  ,    conjointement    avec  le 
Roi  fon  fils.    Ce  fut  elle  qui  mit  1^ 


,    t)E  l'Egiise  de  Paris.    41? 

première  pierre  de  l'églife  Se  du  mo-  4. 0^(?Jr^ 
iiaflére,qui  furentcommencéseni  628. 
éc  où  les  Religieufes  n'entrèrent  que 
deux  ans  après  :  car  elles  avoient  de- 
meuré dans  une  maifon  que  les  Re- 
ligieux de  Picpus  leur  avoient  achetée 
*dc  l'autre  côté  de  la  rue ,  pour  leur 
fervir  d'hofpice  ,  en  attendant  que  leur 
monaftére  fut  bâti.  Leur  première  Su- 
périeure fut  la  Merc  Claire-Françoife 
De  Befançon  ,  qui  fut  fondatrice 
conjointement  avec  Françoife  De  Be- 
fançon fa  mère  ,  du  monaflére  de 
'Verceil  à  trois  lieues  de  Befançon, 
transféré  depuis  à  Salins  dans  le  comté 
de  Bourgogne. 

Recollets  l'an  1(^03.  Ceux-ci,  non  ^  Recoiietd 
plus  que  les  Pénitents,  n'ont  point  de  '*"  ^^°^» 
Général  particulier  comme  \ts  Ca- 
pucins. Ils  reconnoiflent  celui  des 
Cordeliers  ,  qui  efi:  regardé  comme  le 
chef  de  tout  TOrdre  de  S.  François. 
Ce  fut  principalement  à  la  foUicita- 
tion  de  François  de  Gonzague  ,  ci- 
devant  Général  des  Francifcains ,  de- 
puis évêque  de  Mantoue ,  &  pour-lors 
nonce  du  Pape  en  France,  que  fut 
introduite  dans  ce  royaume  la  réforme 
dts  Recollets,  qui  avoit  pris  naiffance 
en  Itahe  quelques  années  auparavant. 
Henri  De  Gondy  évêque  de  Paris 


I 


45-8  CAtïNftRiER  HlSTOKlQtît 
%,0^ohre,  i^^^  permit  dès  le  4.  d'Avril    i6oî* 
de  s'établir  dans  cette  capitale  ;  mais 
ils  ne  fe  fixèrent  au  fauxbourg  S.  Mar- 
tin dans  la  maifon  de  Jacques  Cotard 
marchand  tapiflier  &  d'Anne  Gofife- 
lin  fa  femme  ?  bourgeois  de  Paris  > 
qu'ils   reconnoifTent  pour  leurs  pre- 
miers fondateurs,    qu'en  l'an  i6oj- 
comme  il  paroît  par  le  contrat  de 
donation  de  la  maifon,  pafTé  le  14.de 
Décembre  de  la  même  année  ,   âc 
autorifée  par  lettres  parentes  du  roî 
Henri  IV.  données  à  Paris  le  6.  Jan- 
vier 1604.    Ils  bâtirent  d'abord  une 
petite  églife,  que  LeonorD'Eftrappes 
Uidicacede  archevêque  d'Aufch  confacra  le  19. 
l'église  des  Décembre  de  Tannée  i6oy.  mais  qui 
?Ji°i 614!  f"^  bientôt  changée  en  une  plus  gran- 
de ,  dont  le  même  prélat  fît  la  dédi- 
cace fous  le  titre  de  V Annonciation 
de  la  fainte  Vierge,  le  3  o.  d'Août  1 6 1 4. 
Le  fieur  De  Bullion  furintendant  des 
Finances  ,  &  Pierre  Seguier  chance^ 
lier  de  France  ,  font  leurs  principaux 
bienfaiteurs.  La  reine  Marie  de  Me^ 
dicis  qui  les  affedionnoit ,  fe  déclara 
par  fes  lettres  de  Janvier  160^.  fon- 
datrice de  ce  convent  de  Recollets,  & 
frotedlrice  de  leur  réforme.  Le  feu  roî 
,ouis  XIV.  \ts  a  employés  en  qualité* 
de  fes  aumôniers  dans  fes  armées^ 


î)H  l'Eglise  de  Paris.  419 

Le  roi  Henri  IV,  donna  fon  confen"  4.  OSiohr/l 
iement  à  rétabliffement  d'un  conventyjiZ/^^'c)!^* 
de  Capucines  ,  comme  il  paroît  par 
fcs  lettres  vérifiées  en  Parlement  le 
12.  Oflobrc  1602.  11  accorda  cette 
Çermiffion  à  la  prière  de  Françoife  de 
Lorraine  Ducheffe  de  Mercœur,  qui 
fe  chargea  d'exécuter  l'ordre  que  la 
feine  Louife  De  Vaudemont  veuve  de 
Henri  III.  en  avoit  laifle  par  fon  tef- 
Cament  au  prince  Piiilippe- Emmanuel 
de  Lorraine  5  Duc  de  Mercœur,  {on 
frère  &  fon  héritier  univerfel ,  lequel 
mourut  en  1 5o2.  environ  un  an  après 
la  Reine  fa  fœur.  La  reine  Louife 
avoit  defliné  pour  cette  fondation  une 
fomme  de  vingt  mille  écus.  Mais 
cette  fomme  n'étoit  pas  fuffifante,  5c 
la  DuchefiTe  de  Mercœur  fuppléa  au 
îefte.  Elle  acheta  Fhôtel  de  Retz  , 
appelle  l Hôtel  du  Perron  ,  vis-à-vis 
les  Capucins  ,  aufquels  elle  avoit 
fouhaité  que  les  nouvelles  Religieufes 
fuflent  foumifes.  Ce  que  le  pape  Clé- 
ment VIII.  agréa  par  fon  bref  de  l'an 
1603.  qui  ordonne  aux  Capucins  de 
fe  charger  de  leur  conduite.  Cet  hôtel 
fut  bientôt  converti  en  monaftére  , 
dont  laDucheffe  mit  la  première  pierre 
ïe  29.  de  Juin  160^.  Se  l'an  1 606.  Dédicace  de 
îe  18.  de  Juin  l'églife  fut  dédiée  p^îcfucwet'\ 
£iaude  Cocquelay  évêque  de  Digne.  l'anT'i't" . 


I 


4  3  <^  Calendrier  HrsTORTQug 
^*        '^^'Pendant  qu'on  travailloit  à  cet  édifi. 
ce ,  la  DucheiTe  de  Mercœur  afiembla 
dans  une  maifon  qu'elle  avoit  à  la 
Raquette,  au  fauxbourg  S.  Antoine, 
douze  filles  qui  demandoient  à  être 
admifes  au  nouveau   monadére  ,  ôc 
leur  fit  donner  l'habit  de  l'Ordre  dès 
le  14.  de  Juillet  de  Tan  1604.    La 
maifon  qu'on  leur  bâtiiToit,  fe  trouva 
en  état  de  les  recevoir  vers  la  fin  du 
înois  de  Juillet  de  l'an    1606»    La 
Ducheflê  de  Mercœur  hs  fit  venir  en 
Ton  bôtel  qui  en  étoit  proche  ;  d'où 
hs  Capucins ,  au  nombre  de  quatre- 
vingt  ,  les  allèrent  prendre  en  pro- 
ceffion  ,   pour  les  conduire  en  leur 
églife.  Le  cardinal  Pierre  De  Gondy , 
affifté  de  l'Evêque  de  Paris  fon  neveu, 
les  y  attendit  ,  revêtu   de  Tes  habits 
pontificaux-.   Après  quelques  prières, 
ce  Prélat  leur  mit  à  chacune  une  cou- 
ronne d'épines  fur  la  tête ,  &  la  Du- 
chefTe  de  Mercoeur  prefenta  à  chacune 
des  PrincelTes  qui  afTiftoient  à  la  cé- 
rémonie ,  une  Religieufe  à  conduire  , 
au  nouveau  monaftére.  Les  Capucins 
continuèrent  à  marcher  en  proceffion. 
Les  Rehgieufes  les  fuivoient,  &  après 
elles  marchoit  le  Cardinal  De  Gondy , 
accompagné  du  Provincial  Se  du  Perc 
Ange  De  Joyeufe ,  pour-lors  Gardien 
des  Capucins  de  la  rue  S.  Honoré. 


15E  l'Eglise  de  Parts.  431 
La  Mefle  fut  célébrée  Iblemnellcment  4.  Off^bre^ 
par  le  Cardinal  ;  ôc  après  la  prédica- 
tion du  Père  Ange,  les  Religieuies 
furent  introduites  dans  leur  cloître. 
Les  douze  novices  firent  profeflion 
le  21.  Juillet  de  l'année  iuivante  , 
c'eil-à-dire,  Tan  1607.  Les  Capuci- 
nes relièrent  dans  ce  lieu  fort  étroit 
&  fort  incommode  ,  jufqu'en  1688. 
Ce  font  maintenant  à  la  place  xies 
Capucines,  des  Benédidines  fous  le 
titre  de  la  Conceptio/7.  Elles  en  forti- 
rent  pour  habiter  le  nouveau  monafté- 
re  que  le  roi  Louis  XIV.  venoit  de 
leur  faire  bâtir  ,  beaucoup  plus  fpa- 
cieux  Se  plus  commode ,  vis-à-vis  le 
monaftére  des  Feuillans  ,  à  Tune  des 
deux  ouvertures  de  la  nouvelle  place 
des  conquêtes  ou  de  Louis  le  Grand, 
élevée  fur  les  ruines  de  l'ancien  hôtel 
de  Vendôme.  On  y  transfera  le  corps 
de  la  reine  Louifc  leur  fondatrice. 
Le  Duc  de  Crequi' ambailadeur  du 
Roi  à  Rome  ,  ayant  reçu  du  pape 
Alexandre  VIL  en  166^.  un  corps 
àes  catacombes  honoré  du  nom  de  . 
faiftt  Ovide  martyr  ,  en  fit  depuis 
prefent  aux  Capucines ,  qui  l'expofent 
tous  les  ans  dans  lear  églife ,  où  il  y 
a  pour -lors  un  grand  concours  de 
peuple.  Le  portail  de  leur  églife  a  été 


tedte.    Ces  Keligieufes  furnafTent  de 
.beaucoup   l'auaérité   d^s  Capucins. 
iNon-ieulement  comme  eux,   eJies 
Vivent  d'aumônes;  mais  encore  mar» 
clîenttoujours  pieds ntids, fans  Toques 
niiandaies,  dans  tous  leurs  lieux  ré- 
guliers,  excepté  la  cuifine  âc  le  jardin  - 
eiles  prati<]uent  une  telle  abftinence , 
-qu  dks  n'ufent  jamais  de  chair,  même 
ûans  les   maladies  mortelles.    Avec 
cela  elles  pratiquent  un  jeûne  ,  ua 
lilence,  une  folitude ,  Se  d'autres  ma- 
-cerations  corporelles  ,  qui  paroîtroient 
au  deffus  des  forces  de  la  nature  ,   fi 
^iles  n'étoieat  accompagnées  de  h 
toi  Se  de  l'efpérance  d'une  vie  future 
a:  bienheureufe.  Ce  couvent  efl  k 
ieul  des  Capucines  qu'il  y  ait  en  Fran- 
ce. Ces  Religieufes  font  fous  la  con- 
duite des  Capucins  ,  qui  les  dirigent 
&  Jeurfourniflènt  des  frères  pour  la 
q^jete.  ^ 

V.     OCTOBRE. 

Sre  AuKE ,  au  monaltere  que  faint  Eloy  fit  bâtir 
abbefrc,raiia  Pans  ,  compofé  de  trois  cens  Reli. 
^^î"        gîeufes,  l'an  ô^s- 

,F^^^y^  clont  fainte  Aure  étoit 
^beile ,  portoit  le  nom  de  S.  Martial , 

iiruéc 


BE  l'Eglise  de  Parts.    435 

fituée  dans  la  Cité  ,  qui  enfuite  n  a  f-  Ociolrc, 
plus  été  qu'une  paroiiTe  détruite  depuis 
quelques  années,  &  réunie  à  la  cure  de 
S.  Pierre  des  Ar-cis.  Sainte  A  ure  prédit 
fa  mort,  Se  à  cent  foixante  de  Tes  Reli- 
gieufes  qui  moururent  avec  elle  de  la 
peile  dont  la  ville  de  Paris  fut  alors 
frapée,  ie  4.  d'Oiftobre  de  l'an  <55'J. 
fous  le  pontificat  d'Agilbert  évêquc 
de  Paris.  Leurs  corps  furent  tous  in- 
humés dans  le  cimetière  de  S.  Paul, 
d^oxi  celai  defainte  Aure  fut  apporté 
cinq  ans  après  dans  le  cimetière  de 
Ton  abbaye  de  S.  Martial.  Il  eii  confer- 
vé  dans  l'églife  de  S.  Eloi,  qui  a  été 
bâtie  depuis  au  même  lieu  proche  le 
palais  ,  5c  qui  efl  deffervie  par  \qs 
Barnabites.  On  célèbre  tous  les  ans 
fa  fête  le  J.  d'Odobre  dans  le  diocéfe 
de  Paris ,  mais  avec  folemnité  dans 
l'églife  de  S.. Paul  ôc  dans  celle  de 
S.  Eloi.  Voyez  la  commémoraifon  de 
S.  Paul,  le  30.  Juin  ;  Se  le  premier 
Décembre  ^faint  Eloi  ,*  Se  faim  Martial^ 
le  premier  Juillet, 

VL    OCTOBRE. 

Saint  Bruno,  fondateur  de  l'Ordre  ^-^^ohre. 

des  CharrreiiY  Eubhflè- 

aes  ^^narcreux.  ^     ment    des 

(^aand  1  Ordre  des  Chartreux  vmt  chartreux  à 
«'établir  à  Paris ,  il  y  avok  déjà  près  \f'^l^  ^'** 


43  4  Calendrier  Historique 
^»  Ocîohre.  ^^  ^^^"^^  qiiatre-vingts  ans  qu'il  étoit. 
inflitué.  Saint  Bruno  leur  Fondateur 
fe  retira  avec  quelques  compagnons 
dans  des  rochers  efcarpés ,  lieu  qu'on 
nomme  encore  aujourd'hui  Chartreufe^ 
audiocéfe  de  Grenoble.  Ce  Saint  étoit 
natif  de  Cologne  ,  &  chanoine  de 
Rheims.  Saint  Louis  écrivit  en  1257, 
à  dom  Bernard  De  laTour  prieur  de  la 
grande  Chartreufe,  6c  treizième  Géné- 
ral de  rOrdre  ,  pour  l'engager  à  lui 
donner  quelques-uns  de  fcs  Frères  qu'il 
vouloit  établir  près  de  Paris.  Le  Gé- 
néral obéit  au  Roi ,  &  envoya  dom 
Jean  De  JofTeram  prieur  du  Val- 
Sainte-Marie,  au  diocéfe  de  Valence , 
avec  quatre  autres  Religieux  vers 
S.  Louis  ,  qui  leur  affigna  d'abord 
pour  demeure  le  village  de  Gentilly , 
à  une  heue  de  Paris;  mais  ils  fupplié- 
rent  le  Roi  de  leur  accorder  fa  maifon 
de  Vauvert  entourée  de  hautes  mu-^ 
railles.  Le  Roi  la  leur  céda  volontiers. 
Le  chemin  ou  la  rue  qui  y  conduit, 
s'appelîoit  le  chemin  dijfy,  enfuite  la, 
rue  de  Vauvert ,  Se  enfin  la  rue  d'Enfer , 
à  caufe  de  l'opinion  où  a  été  long- 
temps le  menu  peuple  de  Paris,  que 
le  château  de  Vauvert  étoit  autrefois 
une  retraite  de  malins  efprits  qui  tour- 
fpentoient  ceux  qui  en  ofoient  appro- 


• 


DE  l'Eglise  de  Pakis.  43  5 
cher.  Les  Chartreux  établis  en  ce  heu  6.  cHohn- 
qui  eft  dépendant  de  la  paroiiîc  de 
S.  Severin  ,  eurent  quelques  conte/ta- 
tions  avec  leur  curé  ;  mais  elles  furent 
terminées  en  préfence  de  l'évêque  Re- 
naud cette  même  année  125*8. 

Piufieursperibnnes  de  piété  contri- 
buèrent par  leurs  libéralités  à  la  conC- 
Crudioa  de  leur  monaflére.  L'ancienna 
chapelle  du  château  ,  qui  fert  encore 
aujourd'hui  de  réfedoire  ,  étoit  leur 
première  églife  :  ils  bâtirent  quelques 
cellules  à  la  hâte.  Saint  Louis  ht  com- 
mencer la  grande  églife ,  dont  fa  mort 
interrompit  le  bâtimenr.  On  le  reprit 
en  1276.  Jean  De  Gérées  tréibrierde 
TEglife  de  Lizieux  <5c  chapelain  du 
roi  Philippe  le  Long  ,  employa   de 
grandes  Tommes  à  achever  cette  égàïÇ,^ 
û  y  fervit  même  de  m.anoeuvre.    La 
charpente  fut  pcfée  S:  achevée   de 
couvrir  Fan  1324.  L'églife fut  dédiée  T^é^ksccde 
l'année  fui  vante ,  le  26.  Mai ,  par  Jean  ''.'-^^^  ^   ''*^« 
D'Aubigny  évêque  de  Troyes  ,  fous  v^nT^Trl 
l'invocation   de  la  trè^-fainte  Vierge 
Se  de  faint  Jean-Baptifle.  L'églife  e/l 
accompagnée  de  fept  chapelles  bâties 
&  fondées  par  différens  particuliers. 
Il  y  a  une  huitième  chapelle  hors  de 
l'églife,  6c  c'eft  la  feule  où  les  femm.es 
eatrent.    Elle  fut  confacrée  fous  l'iû- 

Xij 


43^  Calendrier. Historique 

6»  Octobre,  vocation  de  la  fainte  Vierge  &  de 
faint  Blaife  ,  le  14.  de  Mai  1^60. 
Le  vaifTeau  de  la  grande  églife  efl: 
fort  réfonnant.  La  boiferie  efl  fort 
belle.  Le  cloître  où  font  \ts  ce 'Iules 
cfl:  d'une  grande  étendue.  On  y 
compte  vingt -huit  cellules  féparées 
Tune  de  l'autre  ,  dont  chacune  efl 
accompagnée  d'un  jardin  6c  compofée 
de  deux  ou  trois  pièces  de  logement. 
Jeanne  d'Evreux ,  femme  du  roi  Char- 
les le  Bel  ,  alloit  fouvent  vifiter  ces 
Religieux  :  elle  fit  bâtir  leur  infirme- 
rie avec  fix  cellules  accompagnées  de 
jardins,  avec  une  chapelle;  &  le  tout 
fut  achevé  en  1341.  Plufieurs  perfon^ 
nés  de  diflindion  font  enterrées  dans 
réglTe  dts  Chartreux  ;  fçavoir  entre 
autres ,  Pierre  de  Navarre  comte  de 
Mortain  mort  en  141 2.  Jean  De  Dor- 
mans  mort  le  7.  Novembre  1373. 
évêque  de  Beauvais  ,  cardinal  & 
chancelier  de  France  ;  Guillaume  De 
Dormans  fon  frère  aufTi  chancelier  ^ 
mort  le  II .  Juillet  1373.  enterrés  tous 
deux  dans  le  chœur.  Plufieurs  évêques 
y  font  aufTi  enterrés.  Au  même  lieu 
font  aufTi  Amé  de  Genève  mort  le 
4.  Décembre  1 3  69.  Philippe  D'Har- 
court  premier  chambellan  du  roi 
Charles  VI.  Ce  Philippe  mourut  Iç. 


DE  l^Eglise  de  Paris.  437 
^5.  d'Odobre  1414.  Jean  De  la  e.oMre, 
Lune  qui  mourut  en  135)5.  Guillau- 
me de  Sens  premier  préfident  au 
Parlement  de  Paris,  mort  le  11. 
d'Avril  135)9.  Adam  de  Cambrai  , 
aufli  premier  préfident  ,  mort  le  ij. 
Mars  1456.  Le  petit  cloître  eft  en- 
vironné de  tableaux  qui  reprcfentent 
la  vie  de  faint  Bruno  ,  peints  fous  la 
conduite  d'Euftache  Le  Sueur ,  dont 
il  y  en  a  trois  de  fa  main.  C'étoit  un 
des  plus  habiles  peintres  du  fiécle  der- 
nier. Les  vers  latins  qui  accompagnent 
ces  tableaux,  font  aflez  mauvais.  Ces 
tableaux  font  couverts  de  volets  de 
bois  5  pour  les  préferver  de  la  malice 
des  envieux.  Les  Religieux  de  cette 
Chartreufe  font  au  nombre  de  quarante 
(ans  Us  Frères  6c  les  donnés. 

VIL     OCTOBRE, 

Notre-Dame  de  la  vlBoîre  ,  ou  Cha^-  7*  ^^obr(. 
fîûincjfes  de  S,  Denys  de  la  Vi^oire  ,  à  f^s  de  PicpL~ 

PicpUS,  l'an  1640.  l'an  1640.' 

Jean-François  De  Gondy  ,  arche- 
Vêqiie  de  Paris ,  fît  venir  de  Rheims 
fîx  Keligieufes  pour  commencer  l'éta- 
bliflement  des  Chanoineffes  de  S.  Au- 
guftin ,  du  titre  de  Notre-Dame  de  la 
l'ivoire  de  Lepante ,  dont  elles  font  la 
fête  le  7,  d'Odobre.    Louis  XIV. 

Tiij 


45  s  CALlBMt)RTERHlST0Rr(3Ul 

.7.  Ocîtfèrf.  leur  accorda  Tes  lettres  patentes  au 
mois  de  Décembre  164.7.  enreginrées 
au  Parlement  le 4. d'Août  1655".  Ces 
Reîigieufes  font  établies  à  Picpns ,  au 
fauxbourg  S.  Antoine.  Leur  première 
prieure  fut  Sufanne  Tubeuf  fœur  de 
Tubeuf  furintendant  des  finances  de 
la  Reine  ,  Se  depuis  préfident  de  la 
chambre  des  Comptes.  îl  y  a  préfen- 
tement  quarante  Reîigieufes  de  choeur 
Se  dix  Converfcs  dans  cette  maifon  , 
fous  une  Prieure  triennale  ,  dont 
l'éledion  doit  être  confirmée  par 
TArchevêque  de  Paris.  Elles  ne  re- 
connoiiTent  ni  fondateur  ,  ni  fonda- 
trice ,  ôc  ne  font  point  hofpitaliéres. 
Elles  fui  vent  la  régie  commune  de 
S.  Augufcin. 

VI  ÎL     OCTOBRE. 

s.  cBohre,      Sainte  Pélagie  Se  la  Pitié. 
^'"'^hi^l     C'eft  au  zélé  de  madame  De  Mi- 
w<:.iciaPici',ramion  qu'on  eft  redevable  de  l'éta- 
rau  166),  blidement  des  refuges  de  la  Pitié  Se 
de  Ste  Pélagie.  Elle  donna  dix  mille 
livres  pour  ce  deffein  ,  aufli-bien  que 
les  Dames  ,  la  Ducheffe  d'AiguiJIon, 
Farinvilliers  6cTraverfé,  qui  en  don- 
nèrent autant.  Madame  De  Miramion 
drefla  la  régie  de  ces  maiibns.  Le  Roi 
donna  ks  lettres  patentes   au  mois 


DE  l'Eglise  DE  Paris.  43^) 
d'Avril  1665.  qui  furent  enregiflrées 
au  Parlement  le  y.  Juin  fuivant.  Ces 
maifons  furent  établies  pour  ks  filles 
6c  femmes  débauchées  ,  quoicju'il  y 
en  ait  de  bonne  volonté. 

IX,     OCTOBRE, 

S.v,m  D^nys  ,  Afotre  de  la  l'rj'nce  ,  <).cjictre, 
premier  évcqiie  de  Paris  ,  où  il  vint^p:-^^;^^^'^^' 
prêcher  la  foi  de  J.  C  vers  Tan  250.  rrance  ,  de 
fous  le  pontificat  de  faint  Fabien.  H  premier  évè- 
■y  ht  batir  une  egliie  a  1  endroit  ou\'aaifo. 
e(t  aujourd'hui  la  Cathédrale.  Il  eut 
la  tête  tranchée  avec  le  prêtre  Ruflique 
6c  le  diacre  Eleuthere  ^cs  compagnons, 
fur  la  montagne  confacrée  à  Mars  , 
appellée    depuis   Montmartre.    Il  fut 
enterré  dans  le  lieu  où  fe  voit  aujour- 
d'hui à  deux  lieues  de  Paris  la  célèbre 
abbaye  de  fon  nom. 

Ce  fut  fous  le  régne  de  Childeric 
roi  de  France  au  cinquième  fiécle  , 
que  faince  Geneviève  fit  élever  fur  le 
tombeau  de  faint  Denys  la  première    ^  Premier 
ésilife  qui  ait  jamais  été  bâtie  en  fon  ,?'.'[" '^''^  y 
honneur.    Ce  rut  aux  trais  oc  dépens  s.  Dciys,aa 
du  Clergé  &  du  peuple  de  Paris,  ^^f^"}^^^^^ 
Sainte  chargea  du  foin  de  la  conftruc-  inccnaine,^^ 
tion  de  cette  églife  un  prêtre  nommé 
Genès. 

Dagobert  roi  de  France  efl  le  fon- 

Tiv 


440  Calendrier  HiSTORK^^UE 

f .  OBohre,  dateur  principal  de  la  célèbre  abbaye 
de  S.  Denys.  Dodon  efi:  le  plus  an- 
cien abbé  de  ce  monaftére.  Dagobert 

Second  Bâ-  rebâtit  tout  à  neuf  Téglife  Se  le  mo- 

nment,l>an  ^^^^^^^  ^,^|  ^  ^^.^j^  -qJ^^  ^  -j  ^embellit 

de  toutes  fortes  d'ornemens  précieux; 
il  la  dota  d'amples  revenus ,  pour  Ten- 
trerien  d'une  communauté  nombreufc 
qu'il  voulut  qui  chantât  les  louanges 
de  Dieu  le  jour  ôc  h  nuit,  à  l'exem- 
ple des  Acemétes  d'Orient,   6c  ainfi 
qu'on  le   pratiquoit    aux  monaflércs 
d'Agaune  ,  de  S.Martin  de^Tours ,  6c 
de  S.  Germain  des  prés. 
HôteVDicu      H  fonda  aufii  près  de  i'églife  un 
J^^^'^P'^^Ji^^J  hôpital  pour  Jes  pèlerins..    C'efl:  au- 
éz^\  ]Ourd'hui   r Hôtel-Dieu  de  la  ville  de 

Saint-Denys.    Dagobert  fonda  ceue 
abbaye  l'an  629. 

Le  pape  Eltienne  II.  dédia  l'autel 
de  Téglife  de  S.  Denys  le  26.  de 
Juillet  de  l'an  7^4.  Voyez  à  ce  fujet 
le  26.  Juillet  ,  Dédicace  de  l'autel  de 
S.  Denys,  (Sec. 
Troifiémc  L'églifc  de  S.  Denys  fut  rebâtie  de 
Eitiment.  nouvcau  Sc  commencée  par  Pépin  Se 
Charlemagne ,  6c  fut  achevée  par  les 
foins  de  Fulrard  abbé  de  ce  monaflérê. 
Il  refle  encore  aujourd'hui  de  cette 
ancienne  églife  le  portail  &  les  deux 
tours  qui  l'accompagnent.  La  dédi- 


DE  l'Eglise  DE  Paris.  441 
cace  s'en  fit  le  24.   de  Février   de  ^.  oaohrf, 
l'an  775.  Voyez  le  24.  Février,  Dé-  Dédkacedt; 
dicace  de  Véglife  de  S,  Denys.  sf^Denys  ' 

Hilduin,  abbé  de  Saint-Denys  auvan  77  r.  ' 
îx.  fiécle,  fous  Je  régne  de  l'empereur 
Louis  le  Débonnaire  roi  de  France, 
mit  la  réforme  dans  cette  abbaye  ; 
Benoît  abbé  d'Aniane  6c  Arnould  de 
Nermontier  n'y  avoient  pu  réuffir. 
Il  fixa  le  nombre  des  moines  à  cent 
cinquante.  Au  même  fiécle 5  dans  la 
crainte  de  la  fureur  des  Normans,  les 
moines  de  l'abbaye  de  Saint-Denys 
tranfportérent  les  corps  àts  faints 
Martyrs  leurs  patrons  à  Nogent  fur 
Seine,  dans  le  Hurepois ,  à  fix  lieues 
de  Troyes ,  au  mois  d'Odobre  Tan 
859.  Les  Normans  continuant  tou- 
jours leurs  ravages  dans  la  France  , 
les  moines  de  S.  Denys  tranfportérent 
les  reliques  dts  faints  Martyrs  leurs 

Satrons  à  Confevreux ,  le  premier  de 
fovembre  876.  Les  faintes  reliques 
furent  mifes  depuis  dan<  Téglife  de 
S.  Martin  ,  où  cPes  reftérent  jufqu'au 
mois  de  Juin  de  l'année  fui  vante  877* 
La  mort  de  faint  Mayeul ,  que  Hugues 
Capet  avoit  prié  de  réformer  l'abbaye 
de  S.  Denys  ,  fufpendit  pour  quel- 
ques temps  cette  réforme ,  qui  fut  en- 
Cuite  exécutée  au  dixième  fiécle  par 

Ty 


44^  Calendrier  Historique 
$,Ocîohre,S.  Odilon  fucceffeur  de  S.  MayenU 
Il  rétablit  dans  cette  abbaye  l'obfer- 
vance  régulière  ,  qui  y  étoit  entière- 
ment déchue.  Au  même  fiécle  dans 
cette  abbaye  fe  tint  un  concile  qui 
n'eut  aucun  fuccès. 

Vers  l'an  1053.  ^^  ^^  répandit  un 
faux  bruit  que  le  corps  de  faint  Denys 
premier  évêque  de  Paris  avoir  été 
trouvé  dans  l'églife  de  S.  Emeran  à 
RatiilDonne,  ôc  qu'on  l'avoit  fait  voir 
au  pape  Léon  IX.  qui  étoit  pour-lors 
en  Bavière.  Pour  faire  cefler  les  bruits 
qui  fe  répandoient  de  plus  en  plus  à 
ce  fujet  en  Allemagne  ?  on  fit  publi- 
quement l'ouverture  de  la  châiTe  de 
faint  Denys  5  &  on  expofa  fes  reliques 
aux  yeux  de  tout  le  monde  ;  cette 
cérémonie  fe  fît  le  p.  de  Juin  de 
Tan  10J3.  Malgré  cette  vérification 
les  habitans  de  Ratifbonne  continuent 
toujours  d'ailurer  que  le  corps  de  faint 
Denys  efl:  à  S,  Emeran  ,  quoiqu'ils 
n'en  puilîènt  rien  montrer.  Ils  difent 
qu'il  y  a  été  tranfportè  fous  l'empereur 
Ârnoul  par  un  nommé  Gifalbert  qui 
l'avoit  enlevé  furtivement  de  l'abbaye 
de  S.  Denys  du  temps  de  l'abbé  Eble? 
vers  l'an  892.  Cette  fable  n'a  rien 
diminué  de  la  dévotion  des  étrangers 
lîe  toutes  nations  >  aulli-bien  <jue  €ks 


DE  l'Eglise  DE  Paris.  443 
François  ,  pour  ks  reliques  de  faint  9.  oâdrei 
Denys  premier  évêque  de  Paris.  Plu- 
fleurs  Papes  qui  font  venus  en  Fran- 
ce, ont  eu  pour  demeure  Fabbaye  de 
S.  Denys  ,  pendant  leur  féjour  dans 
ce  royaume.  Au  xii.  fiécle  Suger  abbé  ^ 

de  S.  benys  fit  rebâtir  i'églife  de  cette  sc^fjf,^^^^ 
abbaye,  telle  qu'on  la  voit  aujourd'hui,  Bâtiment  de 
à  l'exception  du  portail  Se  des  deux  ^'^P}^^   ^^ 
tours  qui  raccompagnent,   qui  lont xn. fiéde. 
encore  les  refies  vénérables  cie  l'an- 
cienne églife  ,  rebâtie   par  Pépin  ôc 
Charlemagne.    Celle  qui  exifte  au- 
jourd'hui eii  faite  en  forme  de  croix  ; 
fa  longueur  efi  de  trois  cens  quatre- 
vingt-dix  pieds,  fa  largeur  de  cent, 
âc  fa  hauteur   de  quatre- vingt.  Elle 
fut  confacrée  Pan  1140.  au  mois  de 
Juin    par    Samfon    archevêque     de 
Rheims,  afTifié  de  dix-huit  prélats, 
qui  dédièrent  ks  autels  des  chapelles 
en  préfence  du  roi  Louis  dit  le  Jeune, 
de  fa  mère  ,  de  fon  époufe ,  âc  des 
principaux  feigneurs  de  fa  Cour,  La 
réforme  de  S.  xMaur  flit  introduite  dans     Referme 
cette  abbaye  par  Tentremife  du  Car-  f's^Den^! 
dinal  de  la  Rochefoucault,  le  5.  Aoûtran  lé^j. 
1633.    Voyez  les  Abhés  de  S.  Denys 
dans  la  Prélature  Parifienne ,  à  la  fin 
de  ce  livre» 


444  Calendrier  Historique 
'•  ^^'^''-      Ce  font  les  Dames  de  S.  Cyr  qui 

Î)ofredent  maintenant  les  revenus  de 
a  menfe  abbatiale  de  S.  Denys, 
s.  Denys      Saint  Denys  de  la  Chartre, 

fre,iuSé-  ^^^^  ^^  commencement  du  xi.  fié- 
cie!  '  cle  Anfold  &  Reitrude  furent  les  pre- 
miers fondateurs  de  l'églife  de  S.  De- 
nys de  la  Chartre.  Elle  fut  d'abord 
pofledée  par  dts  chanoines ,  enfuite 
par  le  Roi ,  &  enfin  donnée  à  S.  Mar- 
tin des  champs. 

Le  roi  Louis  VL  dit  le  Gros  , 
l'an  II 3 3.  donna  aux  Religieux  de 
S.  Martin  des  champs  S.  Denys  de  la 
Chartre  en  échange  de  l'églife  &  des 
dixmes  de  Montmartre,  que  ces  Re- 
ligieux cédèrent  au  Roi  en  faveur 
d'une  abbaye  de  Filles  ,  que  la  reine 
Adélaïde  fa  femme  fonda  au  même 
lieu  fous  la  régie  de  faint  Benoît ,  au 
XII.  fiécle  vers  l'an  1 133.  Cet  échan- 
ge fe  fit  par  l'entremife  d'Eliiennede 
Senlis  évêque  de  Paris.  Les  Religieux 
de  S.  Martin  àts  champs  poffedent 
encore  aujourd'hui  ce  prieuré  :  l'ade 
de  cet  échange  fe  fit  dans  le  Chapitre 
de  Notre-Dame,  l'an  1133.  Le  car- 
dinal Mazarin  voyant  en  i6ç8.  que 
les  Rehgieux  de  Ckiny  avoient  aban- 
donné ce  prieuré  ,  y  établit  la  con- 
yentualité  le  23,  de  Février  de  1^ 


I 


r)E  l'Egli5e  de  Paris.  445 

même  année  ,  en  y  introduifant  des  ^«0^^^^^ 
Religieux  du  même  Ordre  ,  tirés  de 
S.  Martin  des  champs.  La  menfe 
priorale,  après  avoir  été  pofledée  par 
quelques  Prieurs  commendataires  ,  a 
été  enfin  réunie  à  la  communauté  de 
S.  François  de  Sales  ,  fondée  en  fa- 
veur des  Prêtres  invalides  du  diocéfe 
de  Paris  ,  par  Louis-Antoine  cardi- 
nal de  Noaiiles,  archevêque  de  cette 
ville. 

Uahhaye  de  Montmartre  ,  lieu  du,^bbaye<îtf 
martyre  de  lajnt  Denys  premier  eve-i'aa  1133, 
que  de  Paris,  l'an  1133. 

Ce  furent  d'abord  dts  eccléfiafli- 
ques  féculiers  qui  pofîedérent  l'églife 
de  Montmartre  ,  jufqu'à  ce  qu'elle  fut 
donnée  aux  Religieux  de  S.  Martin 
des  champs  ,  qui  la  cédèrent  au  roi 
Xouis  VI.  dit  Le  Gros ,  au  xn.  fiécle, 
Tan  113^.  pour  la  fondation  d'une 
abb-nye  de  Filles, que  la  reine  Adélaïde 
fa  femme  voulut  faire.  Le  roi  Louis  VL 
donna  l'an  1134.  fa  chartre  de  fon- 
dation de  l'abbaye  de  Montmartre. 
Le  pape  Honoré  IIL  confirma  cette 
fondation.  Innocent  IIL  étant  venu 
en  Fr:mce,  alla  à  Montmartre  Tan 
1 147.  le  premiier  jour  de  Juin  ,  &  y 
dédia  le  ^^rand-autel  en  l'honneur  des 
feints  martyrs  Denys  ,  Ruflique  & 


44^  Calendrier  Histork^e 

t*  Ocîohe,  Eleuthere ,  Se  accorda  des  indulgen- 
ces à  ceux  qui  vifiteroient  cette  égiife 
en  ce  jour.  La  première  abbefle 
s'appelloit  Adelaïs.  Voyez  les  Ahbejfes 
de  Montmartre ,  à  la  fin  de  ce  livre  9 
dans  la  Prélature  Parifienne.  C'efl 
peut-être  la  fondatrice  même;  car  la 
reine  Adélaïde  ,  fondatrice  de  ce  lieu , 
s''y  retira  &  y  mourut  l'an  1154.  un 
an  après  fa  retraite.  Son  tombeau  , 
quoique  fort  (impie  ,  étoit  autrefois 
devant  le  grand-autel  ;  mais  l'an  1 645, 
Marie  De  Beauvilliers  ,  abbefle  de 
Montmartre  ,  le  ûi  transférer  dans  le 
chœur  dts  Religieufes  ;  &  quelque 
temps  après ,  Françoife-Renée  de  Lor- 
raine ,  qui  a  voit  fuccedé  à  Marie 
De  Beauvilliers,  fît  refaire  à  neuf  ce 
tombeau ,  (Se  y  fît  graver  une  épitaphé 
moderne  ,  pour  faire  revivre  la  mé- 
moire de  cette  pieufe  Reine  ,  fonda- 
trice de  cette  abbaye.  On  ignore  de 
quel  endroit  la  première  AbbeiTe  & 
les  prcn^éres  Religieufes  de  Montmar- 
tre furent  tirées. 

L'églife  de  la  paroifle  de  Mont- 
martre  etoit  ancienrement  1  egliie 
des  Religieufes  ,  &  qui  aupara- 
vant fcrvoit  aux  Religieux  de  Saint- 
Martin  dQ.s  champs  ,  qui  la  poffé- 
doient. 


% 

'    DE  l^Egltse  de  Paris.   447 

Véglife  de  S.  Denys  du  P.is  fut  fondée  9.  Ocîohrtè 
Pan  1 148.  fous  le  pontificat  de  Thi-  s.  Dcaya 
baud  évêque  de  Paris.  Ce  furent i»aa  ii"s/ 
plufieurs  chanoines  de  la  Cathédrale 
qui  la  fondèrent  ,  fçavoir  Simon  de 
Pecy  ou  PoilTy ,  Ofmont  fon  frère  ,  & 
Simeon  de  S.  Denys.  11  y  eut  d'abord 
cinq  prébendes  ,  divifées  en  dix  par 
ordonnance  du  Chapitre  de  Notre- 
Dame  l'an  1282.  aufquelles  on  en 
ajouta  encore  deux  ,  pour  faire  le 
nombre  de  douze.  Mais  il  n  y  a  plus 
aujourd'hui  que  dix  chanoines,  cinq 
prêtres  &:cinq  diacres  ou  foudiacres  s 
tous  fournis  à  la  jurifdidion  de  la 
Cathédrale.  L'églife  de  S.  Denys  du 
Pas  fut  ainfi  nommée  ,  foit  à  caufe 
que  le  faint  Martyr  endura  quelque 
fupplice  en  ce  lieu  ,  foit  à  caufe  du 
degré  qu'il  falloir  monter  pour  y  en- 
trer. Cette  églife  étoit  bâtie  au  dou- 
zième fiécle. 

XL     OCTOBRE. 

Mort  dMilhert ou  Jdihert^  évêque  ^\'  ^^^f: 
cle  rans ,  1  an  680.  gibert, hrè- 

Agilbert  étoit  de  Paris  même.    Hque  de  Paris» 
pafla  en  Irlande,  puis  en  Angleterre,^'^"  ^^^^ 
pour  s'infîruire  dans  les  faintes  écritu- 
res :   il  fut  évêque  de  Dorchefîer  que 
Jui  donna  Coinwalch  roi  de  Weflfex 


44?  CalendrierHistoriqijh 
if.  OM.  ou  des  Saxons  occidentaux.  Il  revint 
en  France ,  à  caufe  de  quelque  mé- 
contentement ,  où  il  fut  fait  évêque 
de  Paris  :    il  gouverna  cette  églife 
avec  le  zélé  &  la  vigilance  d'un  véri- 
table pafteur.     Le  Roi  de  Wefîfex 
envoya  vers  lui ,  pour  lui  faire  fatisfacr- 
tion  Se  le  prier  de  revenir;  mais  ilfe 
contenta  d'y  envoyer  Eleuthere  prêtre, 
qui  étoit  fon  neveu  ,  qui   fut  facré 
évêque  de  Weftfex  par  Théodore  ar- 
chevêque de  Cantorbery.    Agilbert 
étant  allé  à  l'abbaye   de  Jouarre  en 
Brie,  diocéfede  Meaux,  dont  Tele- 
childe   ou    Techilde   fa  fœur    étoit 
la  première  Abbeffe  ,    il  y  mourut 
en  l'année  6So.  âc  fut  enterré  dans 
le  caveau  de  la  chapelle  qu'il  y  avoit 
fait  bâtir  en  l'honneur  de  faint  Paul 
premier  hermite.  Son  corps  a  été  trou- 
vé le  j.  d'Avril  de  l'an  16^2.   dans 
la  même   chipelle  ,    mais  dans  un 
autre  endroit  où  il  avoit  été  caché  , 
de  peur  que  ks  Parifîens  qui   le  re- 
demandoient  ,  n'en  eulTent  connoif- 
fance  Se  ne  TenlevalTent. 
Recinfes      Rtcliifes  ait  cimetière  des  Innocens  ^ 

des      Inno    iaiT   144.2. 

cenrs ,  l'an       Un  auteur  du  XV.  fiécle  parle  d'une 

'H42.       reclufe  nommée  Jeanne  La  Vodriére, 

que  TEvêque  de  Paris  enferma  dans 


ï>E  l'Eglîse  DE  Paris»   449 

tine  petite  cellule  bâtie  tout  à  neuf  n.'o^eh 
dans  le  cimetière  des  Innocens ,  le 
II.  d'Odobre  de  l'an  1442.  ce  qui 
fe  fit  avec  cérémonie,  puisqu'il  y  eue 
fennon  pour  la  reclufe  en  préfence 
d  une  grande  foule  de  peuple.  Telle 
flit  aurti  AlixfurnomméeLaBougote, 
qui  après  avoir  fervi  quelques  années 
à  l'hôpital  de  Sainte -Catherine,  fut 
conduite  en  cérémonie  au  même  ci- 
metière des  faints  Innocents ,  &  renfer- 
mée dans  ime  cellule.  Elle  y  vécue 
fi  faintement  ,  que  le  roi  Louis  XL 
lui  fit  élever  depuis  un  tombeau  de 
bronze  après  fa  mort,  arrivée  le  Di- 
manche 2p.  de  Juin  de  Tan  146^, 
Ce  fut  par  une  reclufe ,  que  commença 
la  dévotion  du  Mont-Valerien  ou  du 
Calvaire  proche  Paris  ,  où  s'établi- 
rent depuis  àçs  prêtres  Se  des  foli- 
taires. 

X  I  L     OCTOBRE. 

Deflnimon  des  Chevaliers  du  Temple,  ^^'^^'^* 

j-      cr-        /•  -ni  •!•  T       -D    1        Abolition 

dits  Templiers  ,  par  rhiiippe  Le  Bel ,  de    l'Ordre 
dont  cinquante-fept  furent  brûlés  vifs^  *^"    '^^'^•' 

1,  -^      Tr-  o      ;  •  phers ,  l'an 

an  1307.  Voyez,  au  20,  de. ce  mois,      1307. 

XV.    OCTOBRE.  ,^.ofl,j. 

Sainte  theréfe  vierge,  Meic  &  réhr- j^"{^'^';^ 
jïiatrice  des  Carmes   &  Carmélites  s.  Jacques , 

l'an  iés4< 


4  î  o  Calendrier  Historique 
'^^  O^ch,  déchaufTés ,   de  l'étroite  obrervance. 
Cette  Sainte    mourut  fur  le  ibir  du 
quatrième  jour  de  ce  mois  ,  au  feizié- 
me  (iécle  ,  Tan  i  ^S^. 

Uéglife  de  Notre-Dame  des  champs, 
aujourd'hui  les   Carmélites  de  la'  rue 
S.  Jacques,  appartenoit  (Se  étoit  ancien- 
nement occupée  par  les  Religieux  de 
Marmoûtier.   En  Tan   1342.  ce  mo- 
naftére  étoit  éxemt   de   l'Ordinaire. 
Foulques   évêque  de  Paris   dans   la 
même  année  fe  fit  facrer  évêque  dans 
cette  églife  par  le  cardinal  Ambaud, 
évêque   de  Tufculum   ou  Frefcati  , 
nonce   du  Pape.    Ce  prieuré  a  été 
deflervi  par  les  moines  de  Marmoû- 
tier jufqu'en  l'an  1604.   R"^  l'églife 
fut  donnée  avec  lemonaftére  aux  Re- 
ligieufes  Carmélites  de  la  réforme  de 
fainte  Theréfe. 
Etabiifle-      Ce  fut  uu  commencement  du  régne  de 
Ca^rmcsd"  ^^^^^  XHL  quc  s'établirent  à  Paris 
chlTf^é%  \  les  Carmes  déchaufles.  Paul  V.  écrivit 
l'âniéii.  à  Henri  IV.  pour  l'engager  à  les  re- 
cevoir dans  la  capitale  de  fon  royau- 
me.   Il  lui  envoya  en  même  temps 
deux  de  ces  Religieux  avec  un  brefi 
Ceux-ci  étoient  encore  en  chemin  , 
lorfqu'iîs  apprirent  la  mort  tragique 
du  roi  Henri  IV.  Ils  arrivèrent  à  Paris 
au  mois  de  Juin.    Robert  Ubaldin 


DE  l'Eglîse  de  Paris.  451 
'•tîonce  leur  procura  un  logement  aux  ij.oMth 
Marhurins;  mais  ils  pafTérent  bientôt 
de-Ià  au  collège  de  Cluny  ,  où  ils 
refiérent  jufqu'à  ce  qu'ils  eulTent  ob- 
tenu Pétabliiïement  qu'ils  fouhaitoient. 
Ce  fut  par  rentremife  Se  le  crédit  du 
cardinal  De  Joyeufe  ,  qu'ils  obtinrent 
des  lettres  patentes  en  date  du  mois 
de  Mars  161 1.  qui  furent  enfuite  en- 
regiflrées  au  Parlement.  Henri  De 
Gondy  évêque  de  Paris  leur  donna 
fes  lettres  le  22.  Mai  de  la  même  année. 
Le  même  jour ,  fête  de  la  Pentecôte , 
les  Carmes  déchauffés  prirent  pofîêf- 
fion  de  la  maifon  qui  leur  fut  donne'e 
au  fauxbourg  S.  Germain  ,  rue  de 
Vaugerard ,  par  Nicolas  Vivian  maître 
des  Comptes ,  leur  fondateur.  La  reine 
mère  Marie  de  Medicis  ,  le  20.  de 
Juillet  161^.  pofa  la  première  pierre 
de  leur  églife ,  qui  ne  flit  achevée  qu'en 
1 620.  bénite  le  19.  de  Mars  par  Char- 
les de  Lorraine  évêque  de  Verdun  , 
&  dédiée  folemneilement  le  21.  de  Dédicace  de 
Décembre  i6z<y.  fous  l'invocation  decafmc's  jI! 
S.  Jofeph  ,  par  Eleonor  D'Eflampeschauflés  , 
de  Valençay  évêque  de  Chartres.  Cette ^'^"  1  éz  j-« 
églife  eft  une  des  plus  ornées  qu'il  y 
ait  à  Paris.  Le  couvent  dts  Carmes 
déchaufles  efl:  très-auflére  Se  très-ré- 
gulier :  il  a  produit  un  grand  nombre 


'*r  aai.  iK  p^^^NDRiER  Historique 
.«/.  OS>b.  de  Religieux  contemplatifs  ,  dokr  la 
Vie  toute  cachée  en  J.  C.  a  été  &"eft 
retire     ""^^'^"'''^  édification  pour 

Dédicace   de   l'églife  des  Cekftim  , 
ian  1370.   Voyez,  le  ip.  Mai. 

XVI.     OCTOBRE. 

^e  S.  Ma.§'°'i;^  '  de  S.  Samfon ,  de  S.  Malo  , 
gloire     au  de  i,.  Sénateur  ou  Sinier,  de  S.  Leo- 

^ard,deS   Levien,&c.  àl'égHfe 
fie  S.  Barthelemi,  au  dixième  fîécle 

More  J°J^^  ^-.Vr''  ^"  ^4.  Oaobre. 
Philippe  i^-^o'-t  de  Philippe  de  France  archi- 
France.  ar-diacre  dcl'Eglife  de  Paris,  l'an  ii6i 

rB^ir.t,,r  "''PP^d?  ^^'"^^  ^^«'^  f^^^^  du 
P«i. ,  l'an  "^01  LOUIS  VIL  Par  une  humilité  & 
*i6i.       une  genérofité  qui  a  fait  &  fera  l'admi- 
ration de  la  poflérité  ,   il  céda  fon 
droit  a    'evéché  de  Paris  à  Pierre 
Lombard ,  &  refta  archidiacre  de  cette 
H'![e;  mais  il  fe  maria  à  une  fil  Je  de 
Ihibaud  comte  de  Champagne,  dont 
Il  tut  fepare  par  Samfon  archevêque 
de  Kheims  ,    à  caufe  du  degré  de 
confanguinité.    Il  rentra  dans   letat 
eccleùaltique,  &  mourut  le  1 6.  d'Oclo- 
bre  ii5i,  il  fut  inhumé  derrière  le 
grand-autel  de  l'églife  cathédrale  de 
taxis,  ou  l'on  a  trouvé  fon  combeaB 


E>E  l'EglisI  de  Paris.  453 
de  plâtre  en  iC^ç.  Il  y  avoit  l'infcr^  i^.  0^^^ 
ption  fuivance  lur  la  pierre  qui  le 
CGUvroit.  Uic  jacet  fUiiis  Ludovici 
Craffi  régis  Francoritm  ,  archidiaconns 
I  Ecck/t£  Parijïenjïs  ,  qui  ohiit  an^ 
!  vo  MCLXL  On  compte  auiïi  un 
Pierre  De  Clermont  fils  de  Robert  De 
Bourbon  ,  &  petit-fils  de  faint  Louis  , 
entre  les  archidiacres  de  cette  églife. 

f         XVII L     OCTOBRE. 

Saint  Luc  ,  Evangeîifie  y   mourut  à  it.Ocîohà. 
Fatras  ville  d'Achaïe  ,  fuivant  quel- 
ques-uns ,  ou  en  Bithinie,  fuivant  le 
martyrologe    Romain  ,    au  premier 
fîécle. 

La  chamelle  de  S.  Luc  ,  qui  eft  au-  Chapelle 
jourd'hui  la  chapelle  des  Peintres  ,  ^,^  ^^  j^^JJ 
étoic  dans  Ton  origine  au  xt.  fiécle 
une  paroifie  qu'on nommoit  S.  Gilles, 
S.,  Leu ,  mais  différente  de  celJe  qui 
porte  le  nom  de  ^S".  Leu  ,  S.  Gilles  , 
fîtuée  dans  la  rue  S.  Denys.  On  voit 
dans  la  chapelle  baffe  d^s  Peintres  un 
puits  ,  des  fonts  &  trois  autels  ;  ce  qui 
prouve  qu'elle  fut  une  paroiffe  :  mais 
dans  fa  première  origine  c'étoit  une 
collégiale  de  trois  ou  quatre  chanoi- 
nes ,  avant  d'être  devenue  paroifle. 
Cette  paroiffe  eft  maintenant  fuppri- 
p?^e ,  &  réunie  à  la  paroiffe  qç  ii 


454  CalendrieBcHistor.iquev 

Xt.oBûb.  Magdeleine  dans  la  Cité.  Cette  cha- 
pelle portoit  autrefois  le  nom  de  pa- 
roiiTe  de  S.  Symphorien.  Elle  ferc 
ms intenant  de  chapelle  aux  Peintres  , 
qui  lui  ont  donné  le  nom  de  S.  Luc 
leur  patron.  Voyez  S.  Sym^horkn  ,  le 
22.  Août. 

XIX.    OCTOBRE. 

ï9.  Ocîob.      Mort  de  Garin^  abbé  de  S.  Viclor, 

More    de  ij^^    ,  ,  ^  . 

des.viaor,  L'ahbaye  de  S.  Vidor  fut  rcmife 
r«aii94.  j^^^  ^j^  nouveau  luftre  fous  le  gou- 
vernement de  l'abbé  Garîn.  Il  donna 
plufieurs  de  Tes  Religieux  qu'on  lui 
avoit  demandé  des  pays  étrangers  pour 
gouverner  des  monaftéres.  L'arche- 
vêque de  Bourges  Eftienne  De  la 
Chapelle,  &  l'évêque  de  Lifieux  Ar- 
noul  choifirent  l'abbaye  de  S.  Vidor 
pour  fe  retirer.  Garin  s'aiTocia  à  plu- 
fieurs monaftéres  de  l'Ordre  de  S.  Be- 
noît, à  S.  Germain  des  prés,  S.  Mar- 
tin des  champs,  Hiére,  Se  plufieurs 
autres.  Il  vit  un  de  fes  difciples ,  nom- 
mé Hugues ,  de  la  maifon  de  Pierre 
de  Léon  ,  élevé  au  cardinalat.  Mais 
il  eut  en  même  temps  la  douleur  de 
voir  mourir  les  meilleurs  fujers  de  fou 
abbaye,  fçavoir  Leonius  poète,  &  ci--' 
devant  chanoine   de   S.  Benoix  .de 


1 


DE  l'Egltse  de  Paris.    455 

Paris,  more  en  Décembre  de  l'an  1187.  ^^'  ^^^^« 
Adam  de  S.  Vidor ,  qui  Fut  connu  par 
ces  hymnes  appelléesPro/fj,  Se  en  ufa- 
ge  de  ion  temps  dans  Téglife.  -Adam 
de  S.  Vidor  étoit  Breton  de  naiilance  : 
11  mourut  en  Juillet  Tan  iip2.  On 
prétend  qu'il  a  fait  plufieurs  miracles, 
tudes  premier  abbé  des  chanoines 
réguliers  de  Sainte- Geneviève,  reve- 
nu à  S.  Vidor,  d'où  il  avoit  été  tiré, 
Ôc  qui  mourut  le  y.  Mai  de  Tan  1 1^3, 
L'abbé  Garin  mourut  le  ip.  Gdobre 
de  l'an  1 194. 

Mort  de  BartheUmi ,  évêque  de  Pa-     ^^rt  de 

ris      Tan    10.11  Bartheiemi, 

ris,   1  an    1227.  „^^     ,  ,    évêque     de 

Le  20.  ou  le  ip.  d  Octobre  de  Pans ,  raa 
Tan  1227.  mourut  l'évêque  de  Paris  ^*'*^* 
Barthelemi  ,  qui  fut  enterré  dans  le 
chœur  de  fon  églifc  cathédrale.  Le 
jour  de  fon  décès  ell  marqué  au  20. 
dans  fon  épitaphe,  mais  dans  le  mar- 
tyrologe de  l'églife  de  Paris  il  eft  mis 
au  19.  Son  épitaphe  le  compte  pour 
le  foixante-quatorziéme  êvêque  de 
Paris.  Barthelem i  eut  quelques  contef- 
tations  avec  le  Chapitre  de  S.  Ger- 
main-FAuxerrois.  On  nous  a  auffi 
confervé  deux  ades  de  l'évêque  Bar- 
thelemi 5  J'un  daté  de  Pan  1224.  au 
fujet  des  différends  entre  le  Doyen  de 
Saint -Germain  Se  le  Curé  de  ladite 


45  ^  Calendrier  Historique 
cglife  ;  ôc  l'autre  du  mois  d'Odobre 
de  l'an  122^.  qui  contient  un  régie- 
iBent  pour  la  réfîdence  des  chanoines 
de  S.  Marcel. 

XX.     OCTOBRE. 

i«.  O^oh»       Mandement  de  Mgr  V Archevêque  dt 

ï:^t^"Kll^'''  P^"^  ^^  retranchement  de  plu- 
ciKrl'que  deheurs  fêtcs ,  l'an  16(56*. 

f/rètranïè'.     ^^  "Ombre  de  fêtes  caufoit  alors 
meiude'pki'^^-e  t^op  ^équcntes  interruptions  dans 

,iîeurs  fères  .fecommcrce  &  dans  le  travail.  L'Ar- 

i'a»  iéé6.  chevêque  de  Paris ,  par  un  mandemenc 
du  20.  d'Odlobre  de  l'an  1666.  en 
retrancha  une  partie;  &  le  Roi,  pat 
fes  lettres  de  cachet  du  27.  Novem- 
bre ,  ordonna  au  Parlement  de  tenir 
la  main  à  l'éxecution  du  mandement, 
-&  d'entrer  au  palais  \^^  jours  à^s  fêtes 
retranchées.  Le  Parlement ,  par  foa 
arrêt  du  premier  Décembre ^  le  réfer- 
va  de  vaquer  les  jours  de  S.  Barthe- 
lemi,  de  S.  Nicolas  ,  àç,s  Innocents, 
&  de  la  dernière  fête  de  la  Pentecôte; 
&  du  refte  ordonna  l'enregiftrement , 
Ja  publication  &  l'exécution  du  man- 
dement de  l'Archevêque  éç  des  lettres 
du  Roi. 
Evêché  de      Evêché  de  Parts  érigé  en  Archevê^ 

^l^.'^^'  l'an  i(Î22,  V,yc^k  is.d4oût, 

ché   ,    r^i>  * 


1 


% 

DE  l'Eglise  de  Paris.    457 
XXL     O  Cro  B  R  E. 

Sainte  Vrfuîe    vierge  6c  martyre  ^^^'Oc%hrç, 
pQtrone  de  Sorbonne. 

Qri^we  &  établlffeTnent  de  la  célèbre  ^^^^^^ ^fW 
ma'îfon  de  Sorbonne  ,   l'an  12^0.  Sorbonne   , 

On  place  l'origine  du  Fameux  col-^*^^  ii^o. 
iége  de  Sorbonne ,  defliné  à  l'étude 
de  la  Théologie ,  à  la  première  année 
de  l'épifcopac  de  Renaud  De  Corbeil 
cvêque  de  Paris.   Les  commencemens 
de  cette  maifon    furent  fort  petits  , 
inais  elle  e(l  devenue  trcs-confidéra- 
h\t  dans  la  fuite.    Robert  De  Sor- 
bonne ou  Sorbon ,  ainfi  nommé  du 
lieu  de  fa  naiflance  auprès  de  Rhetel 
en  Champagne ,  en  fut  le  premier  fon- 
dateur.   Il  fut  chanoine  de  Cambrai, 
&  enfuitede  l'Eglife  de  Paris  :  faint 
Louis  l'eflimoit  fort.    Robert  obtint 
de  la  reine  Blanche  une  maifon  fituéc 
vis-à-vis  le  palais  dts  Thermes ,  rue 
Coupe-gueule  ou  Coupe-gorge, ainfî 
qu'on  la  nommoit  alors  :  c'étoit  peur 
^  loger  quelques  clercs ,  &  leur  facili- 
ter le  moye^  d'étudier  en  Théologie* 
Cette  maifon  s'accrut  confidérable- 
lîienten  peu  de  temps.  Leurs  premiers 
maîtres  furent  Guillaume  De  S,  Amour^ 
Eudes  De  Douay  &  Laurent  Langtoîu 
X'établiiTcmenc  de  ce  collège  oeca* 


4î8  Calendrier HiSTORiQUH 
i-i'Ocîohre.iiQ^^^  dV  transférer  les  leçons  de 
Thcalogie  qui  fe  faifoient  auparavant 
dans  l'évêché.  Robert  mourut  Tan 
J274.  Cette  maifon  efl  maintenant 
très-con(idérable,  fur-tout  depuis  que 
le  Cardinal  de  Richelieu  Ta  renou- 
vellée  dans  fes  bâtimens ,  ornée  d'une 
magnifique  églife ,  &  comblée  de  fes 
bienfaits.  La  première  pierre  de  ce 
fameux  collège  fut  pofée  le  4.  Juin 
de  Tan  1629.  ôc  l'on  mie  deffus  une 
grande  médaille  d'argent ,  où  la  Sor- 
bonne  étoit  repréfentée  fous  la  figure 
d'une  vénérable  vieille ,  qui  tenoit  une 
bible  de  la  main  gauche,  6c  avoit  la 
droite  appuyée  fur  le  temps  ,  avec 
cette  infcription  autour  :  IJuîc  forte 
îgiife  deho'/iâ  fenefcebam.  On  bâtit  enfuite 
Sorbonne  ^'^prlife  :  Qn  en  mit  la  première  pierre 
au  mois  de  Mai  103  J.  on  y  mit  une 
grande  médaille  ,  où  étoit  gravé  le 
portrait  du  Cardinal  de  Richelieu  , 
avec  de  grandes  infcriptions.  Les 
chanoines  de  Sainte-Geneviève  con- 
fervent  dans  leur  bibliothèque  une 
médaille  femblable,  en  bronze.  L'af- 
ped  de  ce  fuperbe  temple  eft  magni- 
fique :  le  portail  de  devant  eft  ma- 
jeilueux  ;  \qs>  colomnes  ,  Its  pilaflres 
ôc  les  niches  du  premier  ordre  font  ua 
très-bel  effet.  Les  quatre  Docteurs  cie 


DE  l'Eglise  DE  Paris.    459 

l'Eglife  placés  au  delTus  des  pilaftres  n.o^ohre* 
qui  foûciennent  le  dôme  ,  font  très- 
bien  faits.  La  voûte  an  dedans  du 
dôme  cfl  peinte  par  Champagne* 
Guilain ,  fameux  fcuipteur ,  a  fait  deux 
figures  qu'on  admire,  Tune reprefente 
la  Science  foulant  les  livres  aux  pieds 
avec  un  foleil  à  la  main  fait  en  miroir,, 
6c  élevée  fur  la  croifée  gauche  du 
porche.  L'autre  figure  elt  de  l'autre 
côté  :  elle  reprefente  la  Vérité  tenant 
de  la  main  gauche  un  livre ,  de  la  droi- 
te une  pahr.e  ,  Se  auprès  d'elle  une 
•églife  fur  laquelle  elle  met  un  pied. 
Toutes  ks  figures  font  de  pierre  de 
Ton  n ère  ,  prefqu'auffi  belles  que  le 
marbre.  Les  quatre  piiaflres  qui  foû- 
tiennent  le  dôme  ,  font  vuides.  La 
cloche  de  cette  églife  s'entend  bien 
loin  dans  Paris  ,  depuis  neuf  heures 
du  foir  jufqu'à  neuf  heures  Se  demie. 
Le  chrifl:  de  marbre  qui  efl  au  maître- 
.auteljell:  un  chef-d'œuvre  de  fculpture, 
auiïi-bien  que  le  tombeau  du  Cardi- 
nal qui  elt  au  milieu  du  choeur.  Ce 
collège  a  donné  à  l'Eglife,  Se  fur-tout 
à  celle  de  Paris,  un  très-grand  nom- 
bre de  célèbres  docteurs  ,  qui  l'ont 
illuflrée  par  leuréminente  piété  Se  par 
leur  fcience  profonde.  Il  feroic  im- 
poflible  de  les  nommer  tous  ici, 

V  il 


460  Calendrier  Historique 

% \. Octobre»  UrfuUnes  5  rue  S,  Jacques ,  Fan  i6llf 
ru^^s^ Tac-  ^^  ^^^  naître  une  communauté  de 
ques  ,*  l'an  Religicufes  Uffulines  par  les  foins  de 
%ôii>  Magdeleine  Luillier  ,  qui  en  efl  rcr 
gardée  comme  la  fondatrice.  Elle  étoiç 
fille  de  Jean  Luillier  préfident  de  la 
chambre  des  Comptes  de  Paris ,  &  de 
Renée  Nicolaï.  Sur  la  réputation  que 
les  Urfulines  établies  à  Aix  en  Pro- 
vence s^étoient  acquife  d'élever  par^ 
faitement  bien  la  jeuneffe  de  leur  fexe, 
on  en  avoit  fait  venir  deux  à  Paris  \ 
Tune  appellée  Françoife  De  Bermont , 
êc  l'autre  Lucrèce  De  Montez,  Elles 
arrivèrent  en  cette  ville  au  mois  de 
Mars  1608.  elles  furent  logées  à  l'hôtel 
de  S.  André ,  rue  S.  Jacques.  Magde- 
leine Luillier  voulut  former  une  com- 
munauté de  ces  Filles;  mais  elle  exi- 
gea en  mênxe  temps  ,  que  de  fécu* 
Tiéres  &  fans  clôture  qu'elles  ^toient 
alors ,  elles  feroient  déformais  Reli- 
gieufes  cloîtrées,  &  feroient,  outre 
les  trois  voeux  ordinaires  de  Religion, 
un  quatrième  vœu  particulier  de  va^ 
quer  à  l'*inftrudlio.n  des  jeunes  filles, 
A  ces  conditions  elle  paffa  un  contrat 
de  deux  mille  livres  de  rente  perpé- 
tuelle pour  l'entretien  de  douze  Reli- 
gieufes  ,  après  en  avoir  obtenu  per«? 
giiflion  pcir  letp:es  ptentes  du  flpj 


I 


t)E  lTgiise  de  Paris.  461 
en  date  du  mois  de  Décembre  161 1.  ii.o^*^*- 
regiftrées  au  Parlement  Je  12.  de 
Septembre  de  l'année  fuivante.  Le 
pape  Paul  V.  permit  d'ériger  en  corps 
de  Religion  ce  qui  n'étoit  auparavant 
qu'une  communauté  de  Filles  fécu- 
liéres.  Sa  bulle  eli  datée  du  13.  de 
Juin  161 2.  Se  adrelTée  à  TEvêque  de 
Paris.  L'hôtel  de  S.  André  fut  converti 
en  monaftére.  AnneDeRou(Tj^,abbefle 
de  S.  ERienne  de  Rheims  ,  arriva  à 
Paris  le  11.  de  Juillet  1612.  pour 
former  aux  exercices  du  cloître  les 
fujets  qui  fe  préfenteroient ,  &  le  11. 
de  Novembre  fuivant  elle  donna  l'ha- 
bit à  douze  filles.  Henri  De  Gondy 
préfent ,  officia  à  la  Mefle ,  &  pofa  le 
îaint  Sacrement  dans  la  chapelle  du 
nouveau  monaftére.  Cette  première 
chapelle  dQS  Urfulines  fut  changée 
quelques  années  après  en  l'églife  qui 
fubfilte  aujourd'hui  ;  à  quoi  la  fon- 
datrice contribua  d'une  fomme  de  fix 
mille  livres.  La  première  pierre  en 
fut  pofée  par  la  reine  Anne  d'Autri- 
che, le  22.  de  Juin  1620.  miars  elle 
ne  fut  achevée  qu'en  1627.  &  bénite 
le  14.  de  Mars  de  la  même  année  par 
Jean -François  De  Gondy,  premier 
archevêque  de  Paris.  On  compte 
jQuatorze  cens  convents  de  cet  Ordre 

Viij 


46  i  Calendrier  Historkmje 
':^i.0Mre,  dérivés  de  celui  de  Paris.  C'eft  de  ce 
premier  monafîére  que  furent  tirées 
les  Lrfuljnes  de  la  rue  Sainte-Avoye  , 
aufFubien  que  celles  de  Pontoife  ôc 
ce  S.  Denys. 

ruY^'sai'nce:  ^^'   'T'"'  f'  ^^''^'^''''   ^^    ^^'^'^'^ 

Avoye,i'an^^^>'^  ^^^  "H  changement  qui  fut  fait, 
iéz2.       puîiqu'il  7  avoir  depuis  long-temps 
une  communauté  dans  le  même  lieu. 
On  voit  par  un  aéle  de  l'Official  de 
c   A^  ^^  l'-n  1283.  qu'un  chefcier  de 
S.  Merry  ,  nommé  Jean  Suivant,  Se 
une  veuve  de  Paris,  appellée  Conftan- 
ce  de  S.  Jacques,  y  avoientfaitbâtirà 
frais  communs  une  maifon  en  faveur 
de  quarante  pouvres  veuves  ,  fous  la 
direction  des  cliefciers  de  S.  Merry. 
Cette  maifon  &  la  chapelle  étoient 
encore  occupées  par  des  Religieufes 
Begumes  ,   lorfque    les  Urfulines  y 
furent  introduites  ,  par  un  concordat 
que  celles-ci  firent  avec  ks  Urfulines 
ôc  avec  le  curé  ou  chefcier  de  S.  Merry , 
comme  patron  de  cette  ancienne  mai- 
fon. ^  Ce  concordat  paiTé  le  31.  de 
Janvier  1612.  Se  approuvé  par  Henri 
De  Gondy  cardinal  de  Retz  Se  évê- 
que  de  Paris,  fut  confirmé  par  lettres 
patentes  du  Roi ,  du  mois  de  Février 
1623.  &  vérifiées  au  Parlement  dans 
le  même  mois.   Les  Urfulines  font 


T>E  l'Eglise  de  Paris.  463 
fous  la  régie  réformée  dcS.  Au gu{\in;^^'Oclobrf . 
Se  Paul  V.  voulut  que  leur  premier 
monaftére  de  Paris  fut  bâti  fous  le 
titre  de  Saune -Urfule},  ôc  Guillaume 
Geflin  ,  Jacques  Gallemand  ôc  Tho- 
mas Gallot  dodcurs  de  Sorbonne  , 
en  euflent  la  conduite  dépendamment 
de  l'Ordinaire.  Mais  Urbain  VIII. 
par  fa  bulle  du  6.  de  Novembre  1 626. 
leur  permit  d'avoir  deux  eccléfîafli- 
ques  féculiers  ou  réguliers  ,  de  queî- 
u'Ordre  que  ce  fût  ,  pour  être  l'un 
eux  fupérieur  ôc  adminiftrateur  du 
inonaflére,  au  choix  de  l'Evêque  de 
Paris  5  qui  pourroit  les  continuer  fix 
ans  Ôc  davantage ,  s'il  le  jugeoit  né- 
ceffaire. 

XXIl.     OCTOBRE. 

Saint  Gérard  moine  de  l'abbaye  de  ^i-'O^Uhre. 
S.  Denys,  étoit  feigneur  de  BroanCs.c'^^J^l^'j; 
avant  d'être  moine.  II  mourut  à  Bro-i'àu  9^9.  ' 
gnele  22.  d'Octobre  de  l'an  95-9.  au 
dixième  fiécle.  Voyez  le  3.  d'Odobre, 
faint  Gérard, 

Révocation    de    tEdit    de    Nantes  ,      Ban  ni, Te- 


i 


menràuCal- 
_         .     _^_  ,        vinifme     , 

Louis  XI V.  lan  168 y.  raméSr. 


ou  bannifTement  du  Calvinifme  paryj^,j,,ne 


Vir 


4^4  Calendrier  Historkqji 
XXIK    OCTOBRE, 

z^.OMre.      Saint  Magloire ,  évêcjue  en  Bretagne  , 
mort  dans  Tifle  de  Gerfey,  au  feptic- 
me  fiécle. 
ï^îfFérentes     Ses  reliques  furent  tranfportées  au 

J;r";ïhues?'''"f  ^ï^  ^^  -^^^^^^  P^^s  de  Dlnan,. 
de  S.'  Ma-  ^  c^"'e  aes  ravages  des  Normans  l'an 
gloire.  8^7-  Sous  le  régne  de  Lothaire  au 
dixième  ^léclQ  ,  ks  corps  de  S.  Ma- 
gloire  ,  de  S.  Samfon,  de  S.  Malo  , 
de  S.  Sénateur  ou  Sinier,  de  S.  Léo- 
nard,  de  S.  Levien  ,  âc  de  pluiieurs 
autres  ,  furent  apportés  à  Paris  ,  6c 
furent dépoies  dans  VégUCe  collégiale, 
anciennement  bâtie  par  nos  Rois  fous 
l'invocation  de  S.  Barthelcmi  :  cette 
tranilation  fe  fit  le  i6.  d'Odobrc 
avec  beaucoup  d'appareil.  Quand 
Jes  Bretons  voulurent  s'en  retourner, 
le  comte  de  Paris  Hugues  retint  le 
corps  de  S.  Magloire  avec  une  por- 
tion âts  reliques  de  S\  Samfon  ,  de 
S.  Malo,  de  S.-  Sinier,  Sec.  Le  conite 
Hugues  fit  alors  de  la  collégiale  de 
S.  Barthelemi  une  abbaye  de  moines 
de  l'Ordre  de  S.  Benoît  fous  le  titre 
de  .y.  Af^^.W^,  &  leur  fit  de  grandes 
libéralités.  Voyez  à  ce  fùjet  au 
24.  Août,  S.  Barthele-mi.  Les  Moines 
de  l'abbaye  de  S.  Magloire  ,  pai  la 


Bî  L'Et;LisE  DE  Paris.  ^  46  5 

yonation  de  Hugues  Capet ,  étoient  ^j^.ocîohr^- 
entrés  en  poflefTion  de  la  chapelle  de 
S.  George  ,    que  Hugues  Je  Grand 
fon  père  avoit  donnée  aux  chanoines 
de  S.  Barthelemi.  Cette  chapelle  étoît 
fîruée  hors  les  murs  de  la  ville  du  côté 
de  S.  Laurent ,  avec  la  terre  adjacente 
pour  fervir  de  cimetière.    Cette  cha- 
pelle de  S.  George  portoic  alors   le 
nom  de  S,  Magloire  ,  &  c'eft  où  de- 
puis   a   été  transférée   l'abbaye   de 
S.  Magloire,  au  lieu  où  font  à  préfenî: 
les  Filles  Pénitentes  rue  S.  Denys  , 
l'an  1 1 3  8.  que  \ts  Moines  de  l'abbaye 
de  S.  Magloire  fe  trouvant  trop  refTer- 
rés  dans  la  cité  ,    s'y  allèrent  loger, 
Aloïs    la  chapelle   de   faint    Geor- 
ge fut  changée  en  une  églife  dédiée 
fous  le  nom  de  J'.  Magloire  ,  &  Ton- 
y  mit  fes  reliques.  Ces  Moines  refïé- 
rent  dans  cette  abbaye,  rue  S. Denys, 
jufqu'en   1572.  que  par  un  double 
changement  on  les  contraignit  de  paf- 
fer  à  S.  Jacques  cîu  Hautpas ,  où  efl 
aujourd'hui  le  féminaire  de  S.  Ma- 
gloire, &  l'on  transfera  hs  Filles  Pé-^^^^^^^^f 
nitentes  de  l'hôtel  d'Orléans  (  à  pré-  jTioite ,  rur 
fentdeSoiflbns,)  à  Tabbaye  deSaint-f  ^^"T*  ^^ 
Magloire,  rue  S.  Denys,  où  elles  font^'"^^*  ^fi^- 
encore  aujourd'hui. 
La  confulîon  &  le  trouble  que  les 

Vv 


4^6  Calendrier  Historique 

.â4.0^(>^rf.dérordres  de  la  ligue  jettérent  dans 
les  cloîtres ,  prodiiifit  un  grand  relâ- 
chement parmi  les  Filles  de  Saint- 
Magloire. 

Pour  y  remédier ,  la  Mère  Marie 
Alvequin   fut  tirée    de    l'abbaye    de 
Montmartre  ,   avec  Tept  autres  Réii- 
gieufes,  qui  entrèrent  à  S.  Magloiré 
le  2.  Juillet  de  l'an  1616.  La  fainte 
vie  ôc  les  exhortations  des  nouvelles 
Religieufes  y  rétablirent  en  peu  de 
temps  le  bon  ordre ,    toutefois  avec 
quelques  modifications  des  anciennes 
auflérités ,  auparavant  pratiquées  dans 
ce  monaflére ,  tant  à  l'égard  des  veilles, 
Gue  de  l'abfiinence  en  certains  jours. 
Cette  maifon  eft  gouvernée  par  une 
Supérieure  ,  qui  s'élit  tous  les  trois 
ans  ,    mais    qui  peut  être  continuée 
jufqu'à  quatre  ou  cinq  fois.  L'évêqiie 
de  Paris  Jean  Simon,  dans  hs  confti- 
tutions  qu'il  donna  à  ces  Religieufes, 
avoit  ordonné   qu'il  y  auroit  proche 
le  même  monaflére  des  Religieux  , 
qui  fuivroient  aulTi  la  régie  de  S.  Au- 
guftin  ,   (Se  qui,  après  une  année  de 
noviciat ,  feroient  profefTion  à  la  gran- 
de grille  du  convent  entre  les  m3ins 
de  la  Supérieure  ôc  du  Père  Confef- 
feur.  Ce  deffein  n'étoit  pas  nouveau , 
m  fans  exemple  :  mais  il  y  a  lieu  de 


DE  l'EgItse  de  Paris.    467 
douter  fi  la  chofe  n'en  demeura  pas  i4'0.'?^^r^. 
au  fimple  projet  ;  puifque  les  chroni- 
ques de  cette  maifon  âc  les  hiftoriens 
ue  font  aucune  mention  de  ces  Reli- 

fieux  proche  le  monaftére  des  Filles 
énitentes   ou  de  S.  Magloire. 

La  reine  Catherine  de  Medicis  fît 
fécularifer  l'abbaye  de  S.  Magloire  , 
ôc  le  tout  fut  réuni  à  la  menfe  épifco- 
pale  de  Paris.  Elle  réfolut  auffi  de 
bâtir  un  nouveau  palais  à  l'hôtel 
d'Orléans  occupé  par  ks  Filles  Péni- 
tentes ,  qu'elle  fe  propofa  de  transfé- 
rer au  monaflére  de  S.  Magloire ,  en 
transférant  les  Religieux  de  S.  Ma- 
gloire à  l'hôpital  de  S.  Jacques  du 
Hautpas  au  fauxbourg  S.  Jacques. 
Cette  affaire  traîna  quelques  années. 
Le  Roi  donna  {qs  lettres  patentes  au 
mois  de  Décembre  1572.  mais  les 
bulles  de  Grégoire  XII L  ne  furent 
expédiées  que  le  premier  ât  Mars 
de  l'an  1  580.  &  ne  furent  enregifirées 
que  le  7.  du  même  mois  de  Tan  1586. 

La  congrégation  des  Fr êtres  de  VOra-  pj^l^ls*"' '^J* 
tQtre  prit  i^^aiilance  à  Paris  au  mois  rontoire  , 
de  Novembre  1611.    Pierre  De  Be-^'*"  ^^^'* 
rulie  encore  pour-lors  fimple  prêtre  > 
mais déjafort connu  par Tétabliffcment 
des  Carmélites  de  France  ,    en   fut 
J'inftiÊUteur.  11  étoit  de  Paris ,  fife  de 

y  vj 


4^8  Calendrier  Hi^TORrQcJË 
X^.oMre.  Claude  De  Berulle  confeiller  en  Par- 
lement ,  &  de  Louife  Seguier  tante  da 
chancelier  de  ce  nom.  Après  avoir 
pafie  fes  premières  années  dans  Tétude 
des  faintes  lettres  ôc  dans  1  exercice 
de  toutes  fortes  de  bonnes  œuvres  ,  il 
s'appliqua  entièrement  à  établir  une 
congrégation  de  Prêtres  >  avec  ki^'- 
quels  il  pût  procurer  la  réformation 
du  fécond  ordre  du  Clergé  ;  en  quoi 
iine  fit  que  fuivre  les  fages  confeifs  de 
S.  François  de  Sales ,  ôc  fur-tout  la  vo- 
lonté de  fon  évêque  Henri  De  Gondy^, 
Pour  réuffir  dans  ce  grand  deiTein  3 
il  s'aflbcia  cinq  prêtres  fçavans  ôc  ver- 
>j>j.ç^jejs  tueux  >  Jean  Barjce ,  François  Baurgoin 
ïrêcres  de  dcpuis  général  y  Fattl  Mctéz^eau,  Ziri" 
iX>£àtQUe^  /:É>f^^  Berard  >.  ôc  Giûllaume  Gibieu  , 
prefque  tous  dodeufs  en  Théologie 
de  la  Faculté  de  Paris.  La  reine  Ma- 
rie de  Medicis  favorifa  de  tout  fon 
pouvoir  une  fi  fainte  entreprife  ;  car 
non-feulement  elleFautorifa  par  lettres 
patentes  du  Roi  dhs  le  mois  de  Dé- 
cembre 161 1.  vérifiées  au  Parlement 
le  4.  Décembre  1612,  mais  encore 
voyant,  deux  ans  après,  le  merveilleuji: 
progrès  de  ce  nouvel  inflitut,  elle  en 
follicita  l'approbation  du  faint  Siège; 
Paul  V.  en  effet  l'approuva  par  fa 
.Jbullfr  du  iQ.  de  Mai  11611*  ^^^^  ^^ 


Be  lTglise  de  Paris.    4.6  9 

tïOm  de  congrégation  de  l'Oratoire  de  i^^.O^ohr^ 
N.  S.  J,  C.  en  France  ,  fur  le  modèle 
de  celle  de  Rome  fondée  par  le  faiiK 
prêtre  Philippe  De  Nerf.  La  dévo- 
tion principale  de  Pierre  De  Berulle , 
êc  qu'il  a  rendue  commune  à  toute 
fa  congrégation,  a  été  d'honorer  d'ua 
culte  particulier  les  myftéres  de  J.  C. 
da»s  fon  Incarnation ,  dans  fon  enfan- 
ce ,  ôc  dans  les  autres  adions  de  fa 
vie.  hts  Prêtres  de  f  Oratoire  s'éta- 
blirent d'abord  en  une  niaifon  qu'ils 
louèrent ,  rue  S.  Jacques ,  appellée 
îhotel  du  fetit  Bourbon  y.  habité  ci-de- 
vant par  des  hérétiques  >  &  abbata 
depufs  pour  faire  place  aux  nou^ 
veaux  bâtimens  de  l'abbaye  du  Val- 
de-Grace. 

Les  F  ère  s  de  t  Oratoire  achetèrent  i^orat©^*-^^ 
de  la  Duché 'e  de  Guife   l'hôtel  du  rue  s.  hc^ 
Bouchage  ^  dont  la  principale  entrée  ^^^^  y  l'^a 
ctoit  pour-lors  fur  la  rue  du  Cocq  ,  ^   ^''' 
tenant  d'un  côté  au  Louvre  ,   &  de 
l'autre  à  la  rue  S.  Honoré.  Cet  hôtel 
leur   fut   vendu    quatre -vingt -mille 
francs.    Ils  firent  bâtir  l'éghfe  qui  y 
cil  jointe,  Se  qui  pafTe  pour  une  des 
plus  régulières  de  Paris ,  dans  le  goût 
de    i'architedure    antique- moderne. 
Elle  ne  fut  achevée  >  telle  qu'elle  eft 
auiouidhui,  qu'en  idji,  Marie  &: 


470  Calendrier  Historique 
ii»0&ohre.Medïds ,  Marguerite  De  Gondy  maf- 
qiiife  de  Maignelais ,  ôc  Achille  De 
Harlay  ,  pour-lors  prêtre  de  TOratoi- 
re  5  6c  depuis  évêque  de  S.  Malo  , 
contribuèrent  Je  plus  ?_ux  frais  de  cet 
édifice,  qui  eft  du  defTein  de  Jacques 
Le  Mercier  habile  architede.  Le  por- 
tail a  été  commencé  en  1744.  ^ 
achevé  en  1745.  ^^  ^^  ^^  deffein  du 
fleur  Cacquet  architede.  Comme 
la  réputation  du  Père  De  Berullc 
augmentoit  tous  ks  jours,  il  fut  appelle 
à  la  Cour  ,  ôc  employé  par  le  Roi 
dans  plufieurs  négociations  délicates. 
Quand  la  Reine  mère  ,  mécontente 
fe  fut  retirée  à  Angoulême ,  il  eut  ordre 
de  l'aller  trouver  ;  &  il  fit  fi  bien ,  qu'il 
lui  perfuada  de  retourner  à  la  Cour 
avec  le  Roi  fon  fils.  Il  fut  envoyé 
peu  après  vers  Urbain  VI IL  pour 
îolliciter  la  difpenfè  du  mariage  entre 
Ch  r'es  prince  de  Galles,  depuis  roi 
d'Aniîleter'-<^ ,  «S:  Henriette  de  France 
fœur  =ie  L  nis  XIII.  &  après  l'avoir 
obtenue ,  il  accompagna  en  Angleterre 
la  jeune  Princelfe,  à  qui  le  Roi  Tavoit 
donné  pour  fon  principal  confeiller. 
A  fon  retour  il  perfuada  au  Roi  dé 
tourner  {qs  armes  contre  les  hugue- 
nots ,  6c  l'on  3tti  'bua  à  (gs  fages  confeils 
M  fiége  delà  Rochelle.  Urbain  VIIL 


t)E  l'Egc^se  de  Paris.  471 
iaccorda  au  Roi  le  chapeau  de  C^rdï-  ^^^Q^che» 
nal  pour  le  Père  De  Berulle ,  qui  ne 
jouit  pas  long-temps  de  cette  dignité , 
puifqu'il  mourut  le  2.  d'Odobre  de 
ran  1 62p.  deux  ans  après  fa  promo- 
tion. La  congrégation  de  l'Oratoire 
eft  aujourd'hui  compofée  d'environ 
quatre-vingt-maifons.  La  maifon  de 
la  rue  S.  Honoré  ,  la  première  Se  la 
plus  conlidérable  de  toutes  ,  fut  fort 
favorifée  de  Louis  XIIL  qui  la  déclara 
Chapelle  royale  du  Louvre  ,  par  ks 
lettres  du   mois  d'Avril    1627.    Le  = 

même  Roi  par  fon  brevet  du  dernier 
Mars  1637.  permit  l'union  de  Tabbaye 
de  Notre-Dame  de  Juilly  de  l'Ordre 
de  S.  Auguftin  à  la  même  maifon  , 
qui  en  jouit  a  prêtent. 

Uenri  De  Gondy ,  cardinal  de  Retz.  ,    Séminaire 
qui  avoît  contribué  en  qualité  d'évê-gf^j^e'^^^ê 
que  de  Paris,  à  l'établinement  de  las.  Jacques, 
co  grégotiondeTOratoire,  lui  donna ^'^"  ^^i^> 
une  nouvelle  marque  de  prédilerlion, 
en   rintroduifant   dans  l'abbaye    de 
S.  M  g'oire  transférée  à  S.  Jacques 
du    Haurpas  ,    préférablement   aux 
autres    communautés    régulières.    11 
obtint  à  ce  fujet  en  leur  faveur  des 
lettres  patentes  en  date   du  mois  de 
Juillet  161 8.  regiftrées  au  Parlement 
Je  p,  de  Février  i6ip.  Il  chargea  en 


47  î  Calendrier.  HisTORi^irë 

^i»0o7obre,  même  temps  ces  Pères  d'inftruire  Sc 
d'entretenir  douze  féminariftes  ou 
efpéces  de  bourfiers ,  qui  doivent  être 
nommés  par  l'Archevêque  de  Paris. 
Ainfî  la  maifon  de  S.  Magloire  doit 
être  regardée  comme  le  premier  fémi- 
naire  de  ce  diocéfe.  Le  Père  Tho- 
maffin ,  fi  verfé  dans  l'antiquité  ecclé- 
fîaflique ,  y  a  commencé  ôc  établi  des 
conférences  fur  l'hiftoire  de  l'Egiife 
Sc  des  Conciles. 
'  Maifon  de  Les  Fr êtres  de  P Oratoire  ont  une 
Pînfticution,  troifiéme  maiTon  au  deflus  des  murs 
Mil  i6f  0.,  j^^  Chartreux  ,  qu'on  nomme  rinfli- 
tution.  C'ell  le  lieu  où  ils  donnent  les 
premières  inftruélions  aux  jeunes  gens 
qui  Te  prefentent  jx)ur  être  du  corps 
de  leur  congrégation.  Cette  maiibn 
fut  fondée  en  kSjo.  par  NicoIas^ 
Pinetce ,  treforier  de  Gafton-Jean-Ba- 
^'  ptifte  duc  d'Orléans.  Ce  Prince  lui- 

.     même  obtint  des  lettres  patentes  du 
Roi.    La  première  pierre  de  l'églife 
flit  pofée  en  fon  nom   le  1 1.  de  No- 
vembre K^jy.  &  le  7.  de  Novem- 
bre   16^7.    François    De    Caulet  j 
©éaîace  de  évêque  de  Pamiers  ,  confacra  cette 
rinfthutioa  églifc    ttï  Thonncur  du  myftére   de 
de  roratoi-  la    Trinité   ,     fous    le   titre   de   la 
te  ,    l'an   ;pYéfentat\on  de  mtrt  Seigneur  J.  C  am^ 


DE  l'Egltse  de  Parts.   47  3 

La  congrégation    de   l'Oratoire  ,  i^.Octolrte* 
GUoiqued'inRitution  nouvelle,  a  déjà  .„  /'^"^ 

P  A  j  1  j>  11  ilUiftres   de 

toLirni  un  grand  nombre  a  excellens  l'Cjnoirc 
fujers.  Ils  ont  fur-tout  brillé  dans  les 
chaires.    C'efl  au  Père  Senault  à  qui 
Ton  eft  redevable  d'avoir  purgé  l'élo- 
quence   de  la    chaire    de  cet  amas 
confus  d'érudition  profane  ,  dont  les 
prédicateurs  chari3;eoient  leurs  fermons 
avant  lui.    Les  Pères  Guillaume  Le 
Boux  6c  Jules  Mafcaran  ,  tous  deux 
morts  évêques  ,   l'un  de  Perigueux  , 
&  l'autre  d'Agen ,  ont  encore  enchéri 
fur  le  Père  Ssnault  ;  &  en  dernier  heu  , 
le  célèbre  Père  MafTiHon  évêque  de 
Clermont.  Mais  ce  n'cfl  pas  feulement 
dans  l'éloquence  ,  que  ]ts  Pères  de 
rOratoire  ont  excellé.    Le  Père  Jean 
Morin  ,  de  la  mxme  congrégation  , 
a  mérité  la  réputation  d'un  des  plus 
fçavans  hommes  de  fon  fiécle ,  par  la 
connoifTance  des  lan,2:ues  orientales. 
Jean  Morin  naquit  à  Blois  Tan  i  Jpi. 
de  Luc  Morin  &  de  Jacquette  Gauf- 
fand,  tous  deux  Calviniftes.  Il  fit  fes 
humanités  à  la  Rochelle  :  il  étudia 
en  Philofophie  à  Leydeen  Hollande> 
les  Mathématiques  5c  le  Droit  ;  enfuite 
il  s'adonna  entièrement  à  la  Théo- 
logie &  aux  langues  orientales.    Il 
]rinc  à  Paris,  &  fut  coaverti  à  la  Re- 


474  Calendrier  Historique 
%^,Oâohe,  ligion  Catholique  par  le  cardinal  Du 
Peron  :  il  entra  parmi  \ts  Pères  de 
l'Oratoire  ;  il  fît  imprimer  à  Paris  la  - 
verfion  des  Sentantes  en  1628.  u  dé- 
fendit cette  verfion  par  un  ouvrage 
dont  la  première  partie  fut  imprimée 
en  1633.  ^^^^^  ^^  ^^^^^  ExercttationeS 
hihliothec^  S  la  féconde  partie  fut  im* 
primée  après  fa  mort  en  1 669. 11  a  voit 

Î)lus  de  quarante  ans,  quand  i!  publia 
'hiftoire  de  la  délivrance  de  l'Eglife 
par  Conftantin  ;  Se  de  la  grandeur  Se 
fouveraineté  temporelle ,    donnée  à 
l'Eglife  Romaine,  imprimée  en  1630., 
Il  a  donné ,  Exercitattones  EccUJtafticd  ; 
de  Pœnïtentia  ;  de  facris  Ordimhus.  Il 
fit  revivre   le  Pentateuque  Hébreu^ 
Samaritain  ,  dont  on  n'avoit  point 
parlé  depuis  S.  Jérôme  ;  il  le  fit  im- 
primer dans  la  bible  polyglote  de  Pa- 
ris. Le  Père  Jean  Morin  fut  fans  con- 
tredit un  des  plus  profonds  fçavans 
de  fon  temps.    On  a  de  lui  quantité 
d'ouvrages  pofthumes.    11  mourut  le 
28.  Février  idjp.  âgé  de  foixante- 
huit  ans.     Sa  vie  a   été  écrite  par 
Mr  Simon.  Le  Père  Jérôme  Vignier, 
auffi  fort  verfé  dans  les  mêmes  lan- 
gues ,  a  paru  fort  inftruit  de  Thilloire 
particulière  de  France ,  tant  facrée  , 
que  profane^  en  quoi  fe  font  auffi 


DE  l'Eglisb  de  Paris.  47  5 
diftingiiés  le  Père  Charles  Le  Comte i^>Oflohtr, 
Se  fon  difciple  le  Père  Gérard  Du  Bois. 
Les  Pères  Louis  Thomaffin,  écrivain 
de  la  plus  vafte  érudition  ,  Nicolas 
Malhranche ,  grand  philofophe  ,  Ber- 
nard Lami ,  auteur  de  plufieurs  traités 
de  divers  genre  ,  Jacques  Le  Long  , 
Se  plufieurs  autres  ont  illuftré  la  ré- 
publique des  Lettres  par  l'excellence 
de  leurs  ouvrages.  Voyez  à  la  fin  de 
ce  livre,  dans  la  Prélature  Parifienne , 
les  Supérieurs  généraux  de  la  congréga- 
tion de  l'Oratoire. 

XXVllL     OCrOBRE. 

Saint  Simon  ,  faint  Jude  ,  apôtres  ^i%.oHolr€% 
martyrifés  en  Méfopotamie  ,    après 
avoir  converti  plufieurs  Gentils   à  la 
foi ,  au  premier  fiécle. 

11  y  a  des  hifloriens  qui  prétendent    Les  chè- 
que ce  fut  fous  le  régne  de  Louis  VIL  ^^l'^^ç  ^^^ 
que  les  Chevaliers  du  Temple  s'éta-i'an  1211'. 
blirent  à  Paris   l'an   1148.  Mais  je 
crois  qu'il  faut  reculer  plus  tard  leur 
fondation   au  xiv.  fiécle.    On  n'a 
prefque  nulle  connoifiance   des  an- 
ciens titres  de  ce  lieu.  Le  plus  ancien 
titre  connu  efl  un  ade  de  121 1.  du 
mois  de  Novembre. 

L'Ordre  dts  Templiers  efl  îe  plus    Ordre  des 
ancien  de  tous  ks  Ordres  militaires.  J^mpiieis  , 

l'an  II 18. 


\ 


47^  Calendriïr.  Historique 

"iiî^Oâohre,  H  prit  naiflance  à  Jerufalem  en  1 1 18. 
Ils  furent  logés  près  du  Temple,  d'où 
ils  prirent  le  nom  de  Templiers.  Leur 
principale  fondlion  fut  de  garder  hs 
chemins  contre  les  voleurs,  pour  îa 
fureté  des  pèlerins.  Le  pape  Honoré  IL 
êc  le  Patriarche  de  Jerufalem  Eftienne 
leur  donnèrent  une  régie  &  un  habit 
particulier  :  ils  faifoient  les  trois  vœux 
de  Religion.  Cet  Ordre  s'étendit  en 
peu  de  temps  par  toute  la  chrétienté. 
On  vie  dans  le  fiécle  fuivant,  que  le 
progrès  de  cet  Ordre  ne  répondit 
point  à  ces  heureux  commencemens, 
C'efl  pourquoi  S.  Bernard  dit  d^s 
premiers  Templiers  ,  qu'ils  aliment  la 
douceur  des  moines  à  la  valeur  des  gens 
de  guerre. 

L'Ordre  des  Templiers  devînt  fi 
riche  &  fi  nombreux ,  qu'il  fe  rendic 
formidable  aux  Puiflànces  mêmes. 
Philippe  le  Bel  fut  le  premier  des 
Souverains  de  l'Europe  ,  qui  fe  dé- 
clara ouvertement  contre  l'Ordre 
des  Templiers.  Ayant  été  inftruit 
par  deux  chevaliers  d'entr'eux  ,  Tua 
prieur  de  Monfaucon  dans  la  pro- 
vince de  Touloufe  ,  &  l'autre  nom- 
mé Noffb-Dei,  Florentin,  des  défor- 
dres  &  àçs  abominations  qu'ils  di- 
foient  s'y  commettre;  fur  leur  récit ip 


î)E  l*Eglise  de  Paris.  477 
il  y  eut  un  ordre  d'arrêter  tous  les  ^S.OiSr^'^r/^ 
Templiers  du  royaume  en  un  même 
jour.  Ce  qui  fut  exécuté  le  vendredi 
15.  Octobre  de  l'an  1307.  Tans  exce- 
pter Je  Grand-maître  ou  Prieur  ,  qui 
étoit  pour-lors  au  Temple  ,  Se  qui 
fut  arrêté  comme  les  autres.  Tous  les 
biens  de  l'Ordre  furent  faifis  en  même 
temps  par  toute  la  France.  Cette  ma- 
nière de  procéder  contre  un  Ordre 
religieux  choqua  d'abord  le  Pape  , 
que  le  Roi  appaîfa  dans  la  fuite  ;  ôc 
ils  s'unirent  fi  bien  enfemble  ,  qu'ils 
concoururent  l'un  Se  l'autre  à  la  def= 
trudion  de  cette  fociété.  Le  Pape 
envoya  vers  le  Roi  deux  de  Ces  Car- 
dinaux, Berenger  &  Eftienne,  qui 
reftérent  à  Paris  depuis  le  mois  d'Août 
de  l'an  130p.  jufqu'au  mois  de  Mars 
de  l'an  1 3 1 1.  tout 'occupés  des  pro- 
cédures faites  par  les  Inquifiteurs  de 
la  foi  <5c  les  autres  juges  en  divers  lieux. 
Le  Roi  de  fon  côté  fit  une  juftice  fe- 
vére  Se  publiqiie  des  Templiers  dé- 
clarés les  plus  criminels  ,  dans  une 
affemblée  des  Evéques  de  la  province 
de  Sens  tenue  à  Paris.  Ces  pauvres 
miferables ,  au  nombre  de  cinquante- 
neuf ,  furent  brûlés  vifs  en  pleine 
campagne,  aux  environs  de  Tabbayc 
jje  §•  4ûtoine  des  champs ,  commç 


47  8  Calendrier  Historique 

^ s. Oc7c^rÉ-. coupables  d'heréfie  ,  Se  du  crime  in-»^ 
fàme  toujours  puni  par  le  feu.  Ils 
fouffrirent  tous  ce  fupplice  avec  la 
dernière  confiance  ,  protefîant  tou- 
jours de  leur  innocence  devant  tout 
le  peuple.  Neuf  autres  Templiers  fu* 
rent  audi  brûlés  peu  après.  On  poufla 
la  rigueur  jufqu'à  exhumer  le  corps 
de  Jean  De  Thurcy  ,  ci-devant  tréio- 
rier  du  Temple  ;  &  ce  qui  fe  trouva 
de  fes  offemens  fut  brûlé,  comme 
les  re (les  d'un  hérétique  déclaré,  Se 
d'un  homme  femblable  aux  habitans 
de  Sodome.  On  tint  enfuite  le 
concile  général  de  Vienne  ;  Se  dans 
la  deuxième  feffion  ,  où  le  Pape  Se 
le  Roi  de  France  étoient  préfens  le 
22.  Mai  de  l'an  13 12.  fut  publiée  la 
bulle  de  condamnation  Se  d'abolition 
de  l'Ordre  des  Templiers  ,  avec  dé- 
fenfe  à  qui  que  ce  fût  d'en  prendre 
l'habit ,  fous  peine  d'excommunica- 
tion. Ondifpofa  en  même  temps  des 
biens  &  des  particuliers  de  l'Ordre. 
Jacques  De  Molay ,  Grand-maître  , 
gentilhomme  Bourguignon,  Se  trois 
autres  principaux  de  l'Ordre  ;  fçavoir, 
Guy  commandeur  de  Normandie  Se 
frère  du  Dauphin  d'Auvergne,  Hu- 
gues De  Peraldo  ,  Se  un  quatrième 
furenc  feulement   condamnés   à  uno 


OE  l'Eglise  de  Paris.  479 

priibn  perpétuelle,  à  la  prière  du  Pape  i%,Ocîohr^ 
qui  o'en  étoit  réfervé  Je  jugement.  Il 
envoya  pour  cela  à  Paris  deux  Car- 
dinaux ,  qui  firent  drefler  devant  le 
grand  portail  de  la  Cathédrale  un 
cchafaud  ,  où  montèrent  après  eux 
ces  quatre  accufès.  Là  en  prèfence  de 
tout  le  peuple  ,  fut  lue  la  confefîion 
qu'ils  avoient  faite  de  la  corruption 
générale  de  leur  Ordre.  On  lut  auflî 
la  fentence  qui  Iç^s  condamnoit  à  une 
prifon  perpétuelle.  Mais  après  cette 
iedure  ,  toute  raffemblée  fut  fort  fur- 
prife  d'entendre  le  Grand-maître  ôc 
le  frère  du  Dauphin  fe  rétraèler  hau- 
tement ,  ôc  dire  que  tout  ce  qu'ils 
avoient  avancé  contre  leur  Ordre 
devant  les  juges  ,  étoit  faux  ;  qu'ils 
n'avoient  parlé  de  la  forte  que  par 
complaifance  pour  le  Pape  &  pour 
le  Roi  ;  que  leur  Ordre  étoit  très- 
faint,  &  qu'ils  étoient  prêts  à  fouffrir 
Ja  mort  pour  foûtenir  cette  vérité.  Lqs 
Cardinaux  déconcertés  par  ce  défa- 
veu  folemnel  ,  remirent  \ts  accufés 
-entre  les  mains  du  Prévôt  de  Paris  , 
qui  les  reconduifit  en  prifon.  Le  Roi 
averti  de  ce  qui  venoit  d'arriver,  en 
communiqua  avec  fon  Confeil  ;  de  le 
foir  même  qui  étoit  un  lundi  11.  de 
Mars  de  l'an  13 14.  Ton  çooduifit , 


4So  Calendi?lier  Historique 
^sO^fihrf,  fans  autre  forme  de  procès ,  le  Grand-, 
maître  Molay  Se  Gui  commandeur  de 
Normandie ,  dans  une  petite  ifle  de 
la  Seine ,  du  domaine  de  J'abbaye  de 
5.  Germain  des  prés ,  entre  le  jardin 
du  Roi  &  les  Auguftins  ^  où  tous  deux 
furent  brûlés  vifs.  Ils  perfîflérent  juf- 
qu'à  la  mort  dans  leurs  derniers  fen- 
timens ,  en  laiffant  d'eux  une  mémoirô 
féquivoque  d'innocence  ou  d'opiniâ- 
treté 5  fuivant  qu'il  pkit  à  chacun 
d'en  juger.  Les  deux  autres  qui  ne 
s'étoient  pas  dédit,  eurent  la  vie  fauve , 
mais  ils  furent  enfermés  dans  uneprî- 
fon.  Telle  fut  la  fin  -de  l'Ordre  des 
Templiers  ,  dont  on  peut  voir  la 
condamnation  décrite  plus  au  long 
par  Pierre  Du  Pu  y  ,  dont  l'ouvrage 
poflhume  a  été  imprimé  en  1654. 
avec  l'extrait  de  tous  hs  ades  authen- 
tiques ,  qui  concernent  cette  affaire, 
Tùne  des  plus  importantes  qui  fe  fût 
agitée  depuis  long-temp5.  En  France  • 
en  Angleterre,  &  dans  la  plupart  dos 
autres  royaumes  ,  les  biens  des  Tem- 
phers  furent  unis ,  avec  tous  leurs  pri- 
vilèges ,  à  l'Ordre  des  Hofpitaliers 
de  Saint- Jean  de  Jerufalem  ,  depuis 
appelles  l^s  Chevaliers  de  Rhode ,  ôc 
_enfin  de  Malthe ,  qui  en  jouiflent  depui<; 
fç  teinps-là^ 

Clàiienç 


DE  l'Eglise  de  Pakis.  48  i 
Clément  V.  par  une  bulle  adrelTée  iS.  oâùâ» 
aux  adminiftrateurs  des  biens  des 
Templiers,  leur  ordonna  de  remettre 
ces  mêmes  biens  entre  Iqs  mains  du 
Grand-maître  âc  des  Fre!"es  de  l'Ordre 
de  S.  Jean  de  Jerufalem  ,  nommés 
aujourd'hui  les  Chevaliers  de  Malthe^ 
Ce  qui  fut  exécuté  avec  quelqijes 
coiKeiiations,  à  caufe  que  le  trefor  du 
Roi  ayant  été  long-temps  en  dépôt  au 
Temple,  il  étoic difficile  que  la  dé'i- 
Trance  d'cs  biens  fe  pût  faire  fans  cela,aii 
fujet  des  comptes  que  demandoient  les 
officiers  du  Roi.  Outre  les  biens  confia 
dérables  qu'ils  héritèrent  des  Tem- 
pliers ,  on  leur  en  donna  encore  beau- 
coup d'autres;  &  toutes  ces  richedes, 
jointes  aux  grands  exploits  de  guerre 
que  ces  Chevaliers  ont  faits  en  tant 
d'occafions  pour  l'utilité  &  l'honneur 
du  nom  Chrétien  ,  ont  rendu  cet 
Ordre  le  plus  floriiTant  de  tous  les 
Ordres  militaires  de  la  Chrétienté. 

//.     NOVEMBRE. 

Saint  Eîiflache,  Voyez  Sainte  Agnès ^  ^*s^  EusTa- 
au  21-  Janvier.  ch>;. 

Mort  d;  Jacques  Du  Chalîellier  , ,  ^^°"  ^'* 
eveque  de  Fans,  1  an  1438.  Il  mou- chafteiiicr , 
rut  de  la  contagion  qui  étoit  à  Paris  :  évéque  à^ 
il  fut  enterré  dans  le  choeur  de  Notre-  iT's  ^'^* 


4Si  Calendiiier  Historique 
Dame.    II    avoir    dédié    Téglife    de 
S.  Laurent   Tan    1425).    &  celle  de 
S.  Paul  Tan  143  t. 

///.    NOVEMBRE. 

^.Novemb.  Saint  Marcel ,  le  pins  illiifire  Se  Ic 
év^qte^^^dJ  P^"s  connu  des  évêques  de  Paris  de^ 
Piris  ,  au  puis  S.  Dcnys  ,  vivoit  du  temps  dés 
XV.  aéde.  empereurs  Gratien  &  Théodofe.  Il 
fucceda  à  Prudence  dans  le  Siège 
épifcopal  de  Paris.  On  fçait  peu  de 
chofe  de  Ton  pontificat.  Fortunat ,  qui 
a  écrit  fa  vie ,  s'eft  beaucoup  plus 
étendu  fur  fes  miracles  que  fur  la 
conduite  de  fa  vie.  Saint  Marcel  fuC 
inhumé  hors  de  la  ville  dans  une 
chapelle  dédiée  à  S.  Clément  ,  âc 
qui  étoit  jointe  à  un  cimetière  au 
ïv.  fiécîe.  Sous  Louis  le  Débonnaire 
cette  chapelle  fut  changée  en  une 
églife  du  nom  de  S.  Marcel ,  qui  ayant 
été  détruite  Se  réparée  plufieurs  fois, 
fubfifte  encore  à  préfent,  Se  eft  defler- 
chapkre  de  vie  par  un  Chapitre  de  chanoines, 
i^n^^r'^s  '  Cette  églife  a  premièrement  été  defler- 
vie  par  des  moines  ;  mais  elle  tomba 
enfin  entre  les  mains  des  chanoines 
féculiers  vers  Tan  11 58.  Les  reliques 
de  S.  Marcel  furent  tranfportées  fous 
k  pontificat  d'Eudes  DeSullyévêquc 
de  Paris ,  &  fous  le  régne  de  Philippe 


DE  l'EglîSe  de  Pakis,  4S  5 
Augufte  au  xii.  ficelé,  dans  l'Eglife  3.^VJ^^K 
cathédrale  ,  où  elles  font  confervées 
avec  piété  6c  refped.  On  en  célèbre  la 
Tranfiacion  le  2(5.  Juillet.  Saint  Marcel 
cfl  honoré  avec  S.  Dcnys  Ôc  Ste  Gene- 
viève, comme  l'un  des  trois  principaux 
îutélaires  de  cette  grande  ville. 

Pierre  Lombard^  évêque  de  Paris, 
qui  mourut  en  1 1 6^  efi:  enterré  à 
S.  Marcel.  On  7  voit  Ton  cpitaphe 
que  Mr  Morel  ,  chanoine  de  cette 
cglifc,  a  fait  faire  en  l'honneur  de  ce 
fçavant  &  illuftre  Evêque.  La  voici. 

Hîc  jczcet  Tetrus  Lombardus  Pari^ 
f en  fis  Epifcopns ,  cjui  compo/iih  l'ibnim 
Sententiarum  ,gîoJfaf  Pfaîmorum  cr  Epi" 
flolartim  ^  cujus  ebitûs  dies  efl  l^*  Kal, 
Ai^gufii, 

IV.   NOVEMBRE. 

SiHnt  Chartes  Borr ornée ,  archevêque  4.  ^owtfé* 
de  Milan,  de  cardinal. 

Lts  Pères  de  la  Dodrine  Chré-  ^eres  ée 
tienne  font  du  nombre  de  ceux  dont  h  Ç^^^'^"^ 

ïi^  ni  II-  Il  A,  <-nrecienne, 

la  Cour  &  le  pubhc  ont  le  plus  goûte  ran  i6z6. 
i'inftitution.  Dès  l'an  1610,  la  reine 
Marie  de  Medicis  leur  fît  expédier  de3 
lettres  patentes  fous  le  nom  du  roi 
Louis  Xni.  fon  fils ,  pour  approuver 
leurétabliiTement  en  France.  En  1 626^ 
Jcan-jFrançois  De  Qondy  ,  premier 

Xij 


4S4  Calendrier  Historique 
^^^'^^'^^' archevêque  de  Paris,  les  reçut  en 
'  cette  ville  &  dans  tout  fon  diocéfe  , 
par  un  acle  du  2S.  Août  de  ia  même 
année.  Le  16.  Décembre  de  la  fui- 
vante,  le  Père  Antoine  V'igier,  Tun 
des  premiers  difciples  du  vénérable 
Céfar  De  Bus  inftituteur  de  la  con- 
grégation de  la  Dodrine  Chrétienne, 
acheta  de  Julien  Joly  eccléfiafiique 
du  diocéfe  du  Mans,  une  vieille  & 
Tpacieufe  maifon  ,  appellée  rhotel  de 
Verherie  ,  rue  des  FofTés  S.  Vidor. 
C'efl:  fur  les  ruines  de  cet  hôtel  que 
les  Pères  de  la  Dodrine  Chrétienne 
commencèrent  en  1(533.  la  maifon 
qu'ils  occupent  aujourd'hui.  Lesper- 
fonnes  qui  ont  le  plus  contribué  à  la 
fondation  6c  au  bâtiment  de  cette 
maifon,  font  Martin  Ciftole,  chanoi- 
ne régulier  de  Sainte-Geneviève ,  & 
curé  de  S.  Eflienne-du-Mont ,  Guil- 
laume Perrochel  doyen  de  la  chambre 
des  Comptes  ,  mort  en  1658.  Julien 
Joly  dont  nous  venons  de  parler ,  Jean 
Du  Tillet ,  greffier  en  chef  du  Parle- 
ment de  Paris  ,  Louis  De  Cailleboc 
Sieur  de  la  Salle,  Pierre  Hinfehn  cor- 
relieur  des  Comptes  ;  avec  les  fecours 
qu'ils  tirèrent  de  la  reine  Anne  d'Au- 
triche ,  de  la  PrinceUe  de  Condé  , 
du  Cardinal   de  Richelieu  ,    <S;   çIq 


DE  lTglise  dê  Paris.    48  5 

Îlufieurs  autres   perfonnes  qualifiées.  4'^ov(n.h, 
.a  chapelle  de  ces  Pères  efl:  fous  l'in- 
vocation de  S.  Charles. 

Ils  ont  une  autre  maifon  à  S.  Julien      s.  juHen 
des  Menefirters  ,  rue  S.  Martin.    A  "^^^.^r^^'f;^ 
place  d^s  Prêtres  établis  à  S.  Julien  s.  Martin  , 
dts  Meneflriers  par  les  adminillrateurs  j"^jF^'"^^^ 
de  la  confrérie  des  maîtres  joueurs  de  chrédcnnc  > 
violon  ou  maîtres  à  danfer,  la  reine  l'ar^  1^4+' 
Anne  d'Autriche  établit  les  Pères  de 
laDotflrine  Chrétienne  en  1644.  avec 
beaucoup   d'oppofitions  de  la    part 
d^^  maîtres  à  danfer.  Par  fentence  de 
l'Officialité  du    15).   Juin    1649.    la 
chapelle  <Sc  lç,s  lieux  en  dépendans  fu- 
rent unis  à  la  congrégation  ôts  Dodri- 
naires  ;  6c  le  Grand-aumônier  par  Tes 
lettres  du  20.  Juillet  1^53.  confentit 
que  rhôpital  de  S.  Julien   qui  avoic 
alors  quatre  cens  livres  de  rente ,  fût 
uni  à  la  même  congrégation.  Toutes 
ces  unions  furent  confirmées  par  arrêt 
du  Confeii  du  2.  Juillet  1658. 

Sainte  Berthille  ,  -première  ahbejfe  de    Ste  Bfje.- 
Chelles,  étoit  d'extraclion  noble  ,  <^' p^f^jére  ^  ' 
un  modèle  de  la  piété  la  plus  parfaite.  abbcOe  de 
Ce  fut  fainte  Bathilde  qui  la  donna  à^^^'";  *»* 
l'abbaye  de  Chelles    pour  premiére^^^* 
Abbefie.   Sainte  Berthille  mourut  un 
4.  de  Novembre  au  vu.  fiéclc.  Voyez 
les  Abhejfcs  de  Chelles,  à  la  fin  de  ce  livre* 

X  ii] 


486  Calendrier  Historiqùh 

^  «  h^c^rt*  ^^^^^W^'^^^t  de  l' hôpital  des  hwttra-- 
bies  ,"Ta*n^^^-^3  ^^  fauxboufg  Saint  -  Germain  ^ 
aéj4.       Tan  1634. 

Le  Cardinal  De  la  Rochefoucaiift 
en  eft  le  principal  fondateur.  Par  adc 
du  4.  Novembre  1634.  ^^  donna  à 
cet  hôpital  deux  mille  huit  ceB5  foi- 
xanre-fix  livres  de  rente ,  êc  une  fom- 
mc  de  fept  mille  fix  cens  livres  :  il 
donna  auffi  une  autre  fomme  de  qua- 
torze cens  livres  ;  ôc  enfin  ce  chari- 
sable  Cardinal ,  pour  procurer  aux 
malades  les  confolations  fpirituellcs , 
Se  faire  faire  le  fervice  divin  dans  cet 
hôpital ,  par  contrat  du  S,  Août  de 
l'an  1636.  donna  jufqu'à  trente -huit 
mille  livres,  tant  pour  bâtir  unecha-* 
pelle ,  que  pour  y  entretenir  le  fervice. 
Louis  XIII.  donna  ks  lettres  patentes 
au  mois  d'Avril  1637.  enregiflrées  au 
Parlement  le  6.  Mai  de  la  même 
année. 

VIL    NOVEMBRE. 

7.  novemh,  Chrifiophe  De  Baumont  de  Repair  prît 
Mgr  De  pofleffion  de  l'archevêché  de  Paris 
^.^he'^êque'  î^  lundi  au  matin  7.  Novembre  174(5. 
de  Paris  ,  Dicu  nous  confetvc  un  Prélat,  qu'il 
rm  17^6,  j^Q^^  a  donné  félon  fon  coeur.  Longî^ 

tnâme  dierum  repleut  îllnm ,  &  cjlemast 

iiUi  falmare  fuum^ 


DE  l^EgÛse  de  Paris.    487 
XL      NOVEMBRE. 

Saint  Martin  archevêque  de  Tours ,   1 1 .  î^cv^ 
mortjla  nuit  du  fanicdi  au  Dimanche  , 
Vàn  3P7. 

Le  monaflére  de  S.  Martin  des  champs  s.  Martin 
eft  un  monument  de  la  piété  du  roi[!"^^'|'^'^!^'^^ 
Henri  I.  qui  le  fonda  Pan  io5o.  Du 
temps  des  Rois  de  la  première  race , 
il  y  avoir  déjà  hors  de  la  ville  de  Paris 
une  éghfe  du  nom  de  S.  Martin  d^s 
champs  ,  qui  fut  ruinée  par  l'irruption 
&  la  cruauté  des  Normans.  Henri  I. 
rebâtit  cette  éghfe  tout  à  neuf,  <5c  j 
mit  dts  chanoines.  Ce  Roi  donna  de 
grands  privilèges  à  cette  éghfe  ,  &  y 
fit  de  grands  dons.  A  la  mort  du  roi 
Henri  cette  églife  n'étoit  pas  eiiciére- 
ment  bâtie.  Philippe  fon  fucceffeur  fgn 
fit  achever.  Elle  fut  dédiée  7  ans  après 
en  préfence  du  Roi.  Les  chanoines 
ne  reftèrent  dans  S.  Martin  des  champs 
que  jufqu'en  107p.  que  le  roi  Philippe 
leur  fubftitua  les  moines  de  Cluny  y 
pour-lors  en  grande  vénération.  Saint- 
Martin  àts  champs  n'a  que  le  titre 
de  Prieuré  gouverné  par  des  Prieurs, 
foit  réguHers  ,  foit  commendataires. 
Le  premier  prieur  établi  paj S.Hugues 
abbé  de  Cluni,  fut  Uriïon.  Sous  le 
gouvernement  des  premiers  Prieurs  ^^ 

X  iv 


4S8  Calendrier  Htstorique 

ii,Nov.  fut  donné  au  monaftére  de  S.  Martin 
des  champs  Ste-Opportune  de  Moucy, 
aujourd'hui  prieuré  fimple.  Le  prieuré 
de  S.  Martin  des  champs  compte 
aujourd'hui  vingt-neuf  prieurés  de  fa 
nomination ,  deux  vicaireries  perpé- 
tuelles dans  Téglife  de  Notre-Dame 
de  Paris  ;  une  autre  dans  Notre-Dame 
d'Edamjpes;  quatre  cures  dans  la  ville 
de  Paris  ;  fçavoir  ,  S.  Jacques  de  la 
Boucherie  5  S.  Nicolas  d^s  champs, 
S.  Laurent ,  S.  JoiTe,  outre  vingt-cinq 
autres  dans  le  diocéfe  de  Paris  ,  ôc 
environ  trente  en  d'autres  diocéfes  , 
fans  parler  de  plufieurs  chapelles.  Ce 
fut  Urbain  II.  auparavant  moine  de 
Cluny  ,  qui  confirma  par  une  bulle 
de  1097.  Tacquifition  que  firent  les 
moines  de  Cluny  de  Tabbaye  de 
S.  Martin  des  champs.  Voyez  à  la 
un  de  ce  livre  ,  les  Prieurs  de  S»  Mar- 
tin  des  champs  ,  ôc  les  Supérieurs  géne^ 
raux  de  cet  Ordre, 

Saint  Martin  premier  titulaire  de 

la  Sainte -Chapelle   de  Vincennes  , 

l'an  1248.  Yoyczfaint  Louis,  au  25. 

Août. 

s^^M^rtln     ^"^^^^  Martin  efl  le  titulaire  de  la 

ériirée  en  pa- paroilTe  bâtie  fous  Ton  nom  au  faux- 

roifle ,  l'an  bourg  S.  Marccau ,  l'an  1480.  ^ 

^^  ®*  Sous  le  pontificat  de  Louis  De 


BE  l'Eglise  de  Paris.  489 
Beaumont  évêqae  de  Paris  ,  l'églife  n.Nov, 
de  S.  Martin  joignant  S.  Marcel ,  ^ 
qui  n'ëtoit  dans  fon  origine  qu'une 
chapelle  ,  fut  érigée  en  paroille  Tan 
1480.  On  la  rebâtit  Se  on  l'accrut 
alors,  ôc  elle  fut  dédiée  parTEvêque 
de  Paris  le  24.  d'Août  de  la  même 
année.  On  7  a  fait  depuis  des  répa- 
rations confidérables ,  qui  l'ont  rendue 
plus  commode. 

Fondation  du  collège  de  Chiny  ,   Tan    Collège  c^e 

Ce  fut  Yves  De  Vergy,  abbé  deizoc^. 
Cluny  ,  qui  fonda  ce  collège  à  Paris. 
Il  acheta  la  place  ,  bâtit  le  réfedoire, 
le  dortoir  &  la  moitié  du  cloître. 
Yves  ,  fon  neveu  &  fon  fuccefleur , 
bâtit  l'églife  ,  le  chapitre  Se  l'autre 
moitié  du  cloître  ,  avec  une  biblio- 
thèque. Ce  collège  fut  defliné  pour 
le  logement  dçs  Religieux  de  l'Ordre 
qui  viendroient  étudier  à  Paris.  On 
fît  d^s  réglemens  pour  ce  QoWégt  , 
dont  voici  l'extrait  principal.  Suivant 
ces  flatuts  ,  le  collège  de  Cluny  eft" 
particulièrement  deftiné  à  l'étude  de 
la  Théologie.  Toutes  les  femaines ,. 
ou  du  moins  de  quinze  jours  en  quinze 
purs ,  il  y  aura  dts  difputes  for  des 
queftions  de  Tl:téoIogie.  Chacun  étu- 
diera en  filence  dans  fa  chambre  :  oa 

Xy 


49 o  Caeendrier Historique 
iii.l^cv,  ne  fréquentera  point  la  ville,  Se  on  nj;' 
fera  point  de  courfes  ;  on  ne  mangera 
dehors  qu'avec  des  perfonnes  de  l'Or- 
dre y  Se  on  ne  le  fera  qu'avec  la  per- 
miflion  du  Supérieur..  Perfonne  ne 
fortira  fans  permiflion.  Quand  quel- 
qu'un fera  obligé  de  fortir  pour  quelque 
affaire,  on  lui  donnera  un  compagnon  : 
deux  jeunes  gens  ne  forciront  point 
cnfemble  ;  perfonne  ne  paflera  la  nuit 
hors  du  collège  ,  à  Tinfçu  &  fans  la 
permiflion  du  Supérieur ,  qui  ne  rac- 
cordera que  dans  le  cas  d'une  grande 
Se  urgente  néceflité.  Perfonne  ne  fera 
admis  dans  ce  collège,  s'il  n'apporte 
fa  penfion  en  entier,  quelque  capa- 
cité qu'il  ait  d'ailleurs.  Aucun  Rieli- 
gieux  de  l'Ordre  de  Cluny  envoyé 
à  Paris  pour  étudier,  ne  logera  ailleurs 
qu'au  collège  de  l'Ordre  ,  fans  une.- 
permiflion  fpéciale  de  l'Abbé. 

XIL    NOVEMBRE, 

Mort         Mort  de  Kenoul  D' Hambliere  évêquc. 
D'Ho^X'de  Paris,  l'an  1288. 
i€  ,  évêque     Eenoul  D'Hombliere  OU  D'Hom-* 
«a  i^ll  '  bloniere  Normand ,  dodleur  en  Théo- 
logie ,  célèbre  par  fa  doélrine  Se  par 
fa  vertu  ,  avoit  été  curé  dtS.  Gervais^ 
Se  étoic  alors  chanoine  de  ia  Gathé- 
ilralci,  comme  il  paroît  par  une  lettre.: 


( 


j 


que  le  Pape  dcrivk  fur  fon  ilîjet  au  i^-  -^'^'y•' 
roi  Philippe  le  Hardi,  en  date  du  27. 
Juin  1280.  Rcnoul  ne  tint  k  Siège 
que  neiîf  ans  ,  &  mourur  ie  12..  de 
Novembre  1288.  Il  laifla  ai  fon  églife 
on  calice  d'or  avec  fa  patène,  le  tout 
du  poids  de  plus  de  trois  marcs  d'or. 
Il  légua  auffi  par  fon  teftament  la^ 
fomme  de  trois  cens  livres  parifis  , 
pour  fonder  l'office  de  la  fête  de  la 
Conception  de  lafainte  Vierge,  dont 
îl  paroit  avoir  été  rinftituteur  dans 
fon  églife.. 

XITL   NOVEMBRE. 

Mort  de  Henri  de  France  ,  l'an  1 1 74r  1 3  •  "^^ov;- 
Henri  porta  le  titre  d'abbé  de  Saint-  ^^^Jf^  ^. 
Denys  de  la  Chartre.  Il  étoit  chanoi-  Fratiœ    ,; 
ne  de  Notre-Dame  de  Paris  :  il  eut  i'ani^74*- 
plufieurs  bénéfices  ;  il  fe  fît  moine  de 
Clairvaux ,  mais  il  fut  enfuite  élu  évê- 
que  de  Beau  vais  en  1 1 49.  &  fut  enfuite 
archevêque  de  Reims ,  jufqu'à  fa  mort 
Qui  arriva  le  13..  de  Novembre:  de 
lan  1174. 

XIV.     NOVEMBRE.^ 

14.  N(n/i' 
Tranfiation  de  la  relique  de  S,  J'^^^  J^'lf^"^^', 
'de  Dieu,  V^"^  î66o.  Voyez  au  8.Mars/de  s/je?n! 
Svhan  de  Dieu.  de-Dîeu  j, 


49  i  Calendrier  Historique 

XVI,    NOVEMBRE. 

1^.  Nov.       'ïranjlathn  des  reliques  de  S,  Ceran 
Trannation  q^  Ceraune  ,   évêque  de  Paris.  Voyez^ 

des   reliques  «  o  /  * 

de  S.  Ceran.  /^  27.  Sepembre, 

XIX.  NOVEMBRE. 

sfintf  em-     ^^^''^^^  EUfaheth.  Voyez  le  4.  d'Odo- 

sABiTH.     bre. 

Concile      -^^  19*  '^^  Novembre  de  Tan  12 ($4. 

à    Paris ,  il  fe  tint  à  Paris  un  concile ,  où  Von 

rani  264.  ^j.^^^^^  fur  le  clergé  un  fubfide  de 
vingt  fols  par  cent  livres  ,  pour  les 
befoins  de  la  Terre-Sainte. 

XX.  NOVEMBRE. 

10,  Nov.  Saint  Edmond  >  roi  &  martyr. 
Benédidins  Les  Bcnédidins  Anglois  demcnre'- 
a  ^^'^''^''"rentd^abord  au  fanxbourgS.  Germain , 
enfuite  au  fauxboiirg  S.  Jacques.  La 
première  pierre  de  leur  églife  fut  pofée 
en  1674-  Cette  é2:lire  fut  bénite  en 
1677.  P^^  Ml"  ^^  Noaiiles ,  fous  l'in- 
Tocation  de  S,  Edmond,  Louis  XIV» 
donna  Tes  lettres  patentes  le  28.  Juin 
1684  regiftrées  au  Parlement  le  30* 
Avril  1689. 

21.  N.'u.  XXL    NOVEMBRE. 

Préfenta-  /;  a        i     ,  //- 

tfon,  rue  des      Le  monaftere  de  la  Préfentatton  ,  rue 
^jf%!  ^'"  des  Poftes  j  tire  fon  origine  de  Marie 


I 


DE  l'Eglise  de  Paris.    49  5 

Coiirtin,  veuve  de  noble  homme  Ni-  ^i-  ^''^'' 
colas  Billard,  feigneur  de  Carrouge; 
laquelle  veuve  donna  Pan  1649.  une 
rente  annuelle  de  deux  mille  livres 
à  Magdeleine  De  Vallès,  Marguerite 
DeFromont,  Michèle  Richou  &  Ca- 
therine Rondeau  ,  toutes  quatre  Reli- 
gieufes  Benédidines ,  qui  avec  la  per- 
miffion  de  l'Archevêque  de  Paris  Jean- 
François  De  Gondy ,  vivoient  enfem- 
ble  retirées  dans  une  maifon  de  la  rue 
d'Orléans ,  paroifTe  S.  Medard ,  ôc  vin- 
rent enfuite  demeurer  l'an  1671.  dans 
celle  qu'ils  achetèrent  du  fleur  Oli- 
vier, fituée  rue  des  Fortes  fauxbourg 
S.  Vidtor ,  où  elles  font  aujourd'hui. 
Voyez  le  2 1 .  Mars ,  Benédl^ina  de 
la  FréfentatiorK 

XX  IL     NOVEMBRE,  n.i^ov. 

Mort     dc 

Mort  de  Jean  De  Mentant,  évêque  ]i^''.  f^ 
de  Pans,  lan  1364.  Il  mourut  de  la  évêque  de 
perte  qui  étoit  à  Paris»  à  l'âge  de  p^^^s»  ^'^n. 
quatre-vingts  ans.  ^  ^  ^' 

tranflation  des  reliques  de  S,  Rock  r  ^^'^f^y^^^^^ 
l'an  1665.  Y ojqzIq  1 6.  Aoùu S. Rock. de  s.  Rochj^ 

_  Tan  I  66  f. 

XXIV,    NOVEMBRE, 

Saint  Severin  ,  moine  ôc  folitaire  24.  Nov^ 
proche  Paris ,  fous  la  conduite  duquel  ^^^^^^"^ 
fe  retira  faint  Cloud.  Nous  n'avons  "" 


4  94  CALENDMERHiSTORIQUE 
%é*Nov.  aucune  hiftoire  de  ce  Saint.  Après 
avoir  pafle  plufîeurs  années  dans 
réxefcice  de  la  contemplation  ,  fa 
haute  piété  lui  mérita  la  vénération 
des  peuples  pendant  fa  vie  Se  après  fa 
mort.  Saint  Severin  mourut  fous  le 
régne  de  Childebert  le  24.  de  No- 
vembre. Ce  n'eff  point  ce  Saint  qui 
cft  le  patron  de  l'églife  paroifTiale  de 
S.  Severin  à  Paris  ;  mais  celui  dont  on 
fait  la  fête  le  11.  de  Février. 
ivtort  d'Ef-  Mort  d'Eftienne  Boumt ,  évêque  de- 
tienneBour- Paris  ,  Tan  1325". 
Tc'parir,  .L'évêquede  Paris  Eflienne  II L 
*Aft  i?ar#'  dit  Bourrer  ,  mourut  le  24.  de  No- 
vembre 132^.  C'étoit  un  prélat  fort 
attaché  à  la  do<^rine  de  S.  Thomas  ^. 
qu'il  fît  examiner  par  vingt -quatre 
dodeurs  &  trente-neuf  bacheliers  , 
qui  tous  la  déclarèrent  très-faine,  & 
conforme  à  la  foi  &  aux  bonnes 
mœurs.  Il  fit  fare  cet  examen  pour 
fermer  la  bouche  à  quelques  faux  fça- 
vans ,  qui  prétendoient  que  S.  Tho- 
mas étoit  tombé  dans  quelques  erreurs 
condamnées  par  les  évêques  de  Paris  r 
calomnie  qui  retomboit  fur  le  faint 
Siège ,  qui  avoit  mis  depuis  peu  Tho- 
BQas  d'Aquin  au  catalogue  des  Saints,> 


Dï  l'Eglise  de  Paris.   495^ 
XXV.    NOVEMBRE. 

Sainte  CatheriTU,  vierge  &  martyre  ,  1;.  N^v.. 
au  IV.  fiécle. 

Le  grand  concours  des  pèlerins  ^^^^fj^^^ 
l'hermitagede  Notre-Dame  des  Bois, ^j^'^">„V,  l'an 
aujourd'hui  Sawte-O-pportime ,  a  donné  1184. 
lieu  à  la  conftrudion  de    l'hôpital 
voifin  ,  appelle  de  Sainte-Gatherïne  , 
rue  S.  Denys  ,   <&  quelquefois   aufli 
l'hôpital  dtSaime-Opportme.  Cet  hô- 
pital au  fondé  l'an  1 1 84.  il  fut  d'abord 
adminiftrcpar  des  Frères  Hofpitaliers, 
qui  fe  firent  enfuite  aider  par  des  Soeurs. 
Leur  chapelle  fut  rebâtie  &  réparée 
l'an  1479.  Se  la  dédicace  s'en  fit  fous 
l'invocation  dtfainte  Catherine  ôc  de 
fainte  Marguerite.  L'an  1521.  François 
Poncher  ,  évêque  de  Paris ,  ordonna 

Su'il  n'y  auroic  plus  à  l'avenir  des 
Religieux  dans  cette  maifon.  Les  Re- 
ligieufes  fuivent  la  régie  de  faint 
Auguftin.  Suivant  les  ftatuts  de  cette 
maifon  ,  autorifés  par  Euftache  Du 
Bellay  évêque  de  Paris ,  les  Religieu-^ 
fes  doivent  être  au  moins  au  nombre 
de  neuf;  mais  elles  font  préfentement 
au  nombre  de  trente  ou  environ,occu« 
pées  au  fervice  de  près  de  cent  per- 
fonnes  qu'elles  nourrififent  &  qu'elles 
jbgenc  5  ou  dont  elles  payent  le  gîte 


49  ^  Calendrier  Historique 

l^s*Nûv,  pendant  plufieurs  jours.  Elles  font 
enfevelir  Se  enterrer  dans  le  cimetière 
des  SS.  Innocents  les  corps  de  ceux 
qui  meurent  dans  les  prifons  de  Paris, 
ou  que  l'on  trouve  noyés  ou  morts 
dans  les  rues  de  cette  grande  ville. 
Origine  du  Véglife  de  Sainte-Catherine  de  l'Ordre 
slin"e^  Ci-  ^^  ^^^  ^^^  écoliers  fut  bâtie  à  Paris  , 
therine  de  l'an  1229.  Cet  Ordre  avoit  été  fondé 
la  couiture ,  ciès  Fan  i2or.  par  quatre  célèbres 
an  1Z29.  pj.Qfe(feyj.s  de  Paris,  Guillaume,  Ri- 
chard, Evrard  &Manafsès,  dans  une 
vallée  profonde  &  fauvage,  du  diocéfe 
de  Langres  ,  fur  \ts  confins  de  la 
Champagne  &  de  la  Bourgogne.  Ils 
y  bâtirent  d'abord  quelques  mafures 
avec  un  oratoire  ,  &  fe  fournirent  à 
l'obfervcuice  dts  Chanoines  réguliers 
de  S.  Vidor.  Un  grand  nombre  d'éco- 
liers fe  joignit  à  eux ,  ce  qui  fit  donner 
à  leur  inftitut  le  nom  d'Ordre  du  Val 
des  écoliers.  Ils  eurent  l'approbation 
du  faint  Siège  &  de  l'Evêque  de 
Langres.  Mais  ils  ne  purent  demeurer 
long-temps  dans  ce  premier  féjour  au 
milieu  dts  rochers  ,  incommodés 
tantôt  par  l'abondance  des  neiges  , 
par  la  chute  des  eaux  caufées  par  la 
chaleur ,  &  e:  fin  par  les  vents  8c  les 
tempêtes.  Robert  De  Torote ,  évêque 
de  Langres  ,  les  transfera  dans  uae 


De  lTgltse  de  Paris.  49  7 

autre  vallée  plus  agréable  ,  l'an  1224.  -^*  ^^"^^ 
où  ils  bâtirent  une  églife  Se  un  mo- 
naftére.  Alors  ils  cherchèrent  les 
moyens  de  s'établir  à  Paris  ,  pour  y 
pouvoir  vaquer  à  l'étude.  Dans  cette 
vue  ils  y  envoyèrent  un  des  leurs  , 
nommé  Manafsès  prieur  de  Notre- 
Dame  dans  rifle  à  Troyes.  Nicolas 
Gibouin  bourgeois  de  Paris  ôc  Pierre 
De  Bruine  donnèrent  trois  arpens  de 
terre  Se  un  champ  pour  ce  nouvel 
établiflëment  ;  Se  comme  ce  champ 
ëtoit  cultivé ,  cela  fit  donner  le  nom 
de  Coultiire  à  tout  le  terrein  d^s  envi- 
rons. En  ce  même  temps  \ts  archers 
de  la  garde  du  Roi  ,  appelles  alors 
Sergens  d'armes  ,  bâtirent  l'églife  de 
Ste-Catherine  dans  le  lieu  qui  avoit 
été  donné  aux  chanoines  du  Val  âts 
écoliers.  Guillaume  évêque  de  Paris 
y  donna  Ton  confentement ,  Se  faint 
Louis  dota  la  nouvelle  églife  de  trente 
deniers  par  jour.  Les  fucceileurs  de 
ce  pieux  Roi  ,  Philippe  le  Hardi , 
Philippe  le  Bel  ,  Charles  V.  & 
Louis  XI.  firent  depuis  de  grands 
préfens  Se  concefTions  à  leglife  de 
Sainte- Catherine.  Les  fergens  d'armes 
en  bâtifiant  cette  églife  s^acqu itèrent 
du  vœu  qu'ils  avoient  fait  à  la  bataille 
de  Bouvines ,  lorfque  gardant  le  pom: 


49  8  Calendrier.  HisTORiQUB 
a;.  î^fiv»  de  cette  place  ,  &  voyant  Philippe 
Augufle  en  danger ,  ils  avoient  pro- 
mis de  bâtir  une  égïife  à  l'honneur 
de  fainte  Catherine ,  fî  Dieu  délivroic 
heureufement  le  Roi.  Dans  le  xiv.  fic- 
elé vers  Tan  i^6$.  ces  fergens  d'ar- 
mes s'érigèrent  en  confrérie.  Pour  y 
être  admis  ,  il  falloit  donner  deux 
francs  d'or  en  y  entrant ,  Se  un  tous 
les  ans.  Tous  les  mardis  de  la  Pen- 
tecôte les  confrères  dînoient  dans 
l'églife ,  Se  avoient  droit  de  fépulture 
dans  le  cloître  .ou  dans  le  chapitre. 
Quand  quelque  fergent  d'armes  étoit 
mort,  Ton  ccu  Se  famalTe  étoient  fuf- 
pendus  dans  l'églife.  On  voyoit  en- 
core fous  Henri  III.  plufieurs  tombes 
de  ces  fergens  d'armes  du  Roi  dans 
le  cloître  de  Sainte-Catherine ,  avant 
qu'il  eut  été  rebâti  à  neuf,  comme  il 
eft  aujourd'hui.  La  fondation  de  cette 
églife  eft  écrite  fur  deux  pierres  du 
portail  ,  où  eft  auiïi  repréfenté  d'un 
côté  le  roi  S.  Louis  entre  deux  archer$ 
de  fa  garde ,  qui  tiennent  chacun  une 
mafTue ,  Se  de  l'autre  eft  un  chanoine 
régulier  revêtu  de  fa  chape  ,  ayant 
à  fes  côtés  deux  hommes  armés  de 
pied  en  cap.  Les  deux  infcri prions 
difent  :  A  la  prière  des  fergens  d'armes  y 
Mr  S,  Louis  fonda  cette  églife ,  &  y  mit 


DE  l'Eglise  de  Paris.  499 

la  fremiére  fierre.  Ce  fut  pour  la  joie  ^^  ^^'^' 
de  la  viEloire  qui  fut  au  -pont  ds  Bouvineft 
Van  12 14.  Les  fergem  d'armes  four  le 
temps  gardoient  ledit  pont ,  &  vouèrent 
^ue  fi  Dieu  leur  donnait  vi^oire  ^  ils  fort^ 
deroient  une  églife  de  fainte  Catherine  ; 
er  airtfi fut-il.  Après  Manafsès  qui  for- 
ma ce  nouvel  écabliiTement,  ce  mo- 
naftére  fut  gouverné  par  Guy  ,  & 
après  lui  par  Evrard  ,  &  fucceflive- 
rnent  par  quinze  autres  prieurs  régu- 
liers ,  jufqu'à  Philippe  Hurault  le  pre- 
mier des  commendataires  ,  décédé 
l'an  I  J39.  Dans  le  dernier  fiécle  que 
Fabbaye  de  Sainte-Geneviève  fut  ré- 
formée ,  le  Père  Faure  premier  Su- 
périeur général  paiïa  un  concordat 
avec  \qs  Religieux  de  Sainte-Cathe- 
rine y  Se  prit  podeflion  de;  ce  monaf- 
tére ,  accompagné  de  fix  dé  fcs  Reli- 
gieux ,  le  2J.  d'Avril  de  l'an  162c, 
Les  fépultures  tes  plus  remarquables 
dans  cette  églife  font  celles  de  Pierre 
D'Orgeraont  chancelier  de  France  , 
décédé  le  20.  de  Juin  de  l'an  138p. 
d'Antoine  Sanguin  cardinal  ,  mort 
en  1559.  de  Valence  Balbienne  y 
femme  de  René  De  Birague  ,  depuis 
cardinal  ôc  chancelier  de  France  , 
morte  le  premier  de  Janvier  de  l'an 
1572.  du  cardinal  René  De  Biragu^i 


500  Calendrier  Historique 

chancelier  de  France  ,  marié  avant 
que  d'être  d'églife,  décédé  à  l'âge  de 
foixante-quatorze  ans ,  le  24.  de  No- 
vembre l*an  1  J83. 

XXVL     NOVEMBRE. 

"lê.Nov.        Mémoire  du  miracle  des  Ardens. 

neviTve  des  ^^  ^^'^^  ^^  ^^^^^^  ^^^  affligée  d'uîie 
Ardens,  l'an  maladie  qu'on  nommoit  dts  Ardens  , 
»^i9«  l'an  1129.  Eftienne  De  Senlis  pour- 
lors  évêque  de  Paris  ordonna  d^s 
prières  publiques.  Dans  cette  calamité 
on  réclama  raiTiiîance  de  fainte  Ge- 
neviève ,  on  fie  une  proceflion  for 
Jemnelle  avec  ks  reliques.  Les  mala- 
des en  foule  s'emprefTérent  de  la  tou- 
cher ;  &  l'on  aflfure  qu'au  même  mo- 
ment tous  furent  guéris,  à  l'exception 
de  trois  ,  dont  l'incrédulité  ne  fervit 
qu'à  faire  briller  davantage  la  gloire 
de  fainte  Geneviève.  Le  pape  Inno- 
cent IL  qui  vint  en  France  Tan  1 1 30. 
ayant  été  informé  du  fait ,  en  confa- 
cra  la  mémoire  par  une  fête  qui  fe 
fait  tous  \ts  ans  à  Paris  le  26.  de 
Novembre ,  fous  le  nom  du  Miracle 
des  Ardens.  L'on  bâtit  enfuite  au  lieu 
où  arriva  ce  miracle  proche  Notre- 
Dame  ,  une  églife  du  titre  de  Sainte- 
Geneviève  la  -petite  OU  des  Ardens,  Elle 
appartint  d'abord  aux  chanoioes  de 


DE  l'Egl?se  de  Paris.     501 

Sainte-Geneviève  ,  qui  la  cédèrent  i^.N^v* 
depuis  à  l'Evêque  de  Paris  Tan  1202. 
Se  el!e  ètoit  une  des  paroides  de  la 
cité.  Mais  en  1747.  elle  a  ère  démo- 
lie ,  pour  faire  place  à  l'hôpital  des 
Enfans- Trouvés  qu'on  bâtit  en  ce 
lieu, 

XXX.    NOVEMBRE. 

Saint  André  9  apôtre  Se  martyr,  au  ^'^^^Nov, 
premier  fiécle. 

Saint  André  ètoit  frère  de  faint 
Pierre,  Se  le  premier  qui  fut  appelle  à 
l'apoRoiat  ,  l'un  des  quatre  qui  de- 
mandèrent à  J.  C.  quand  arriveroit 
la  deftruction  de  Jerufalem. 

L'ègJife  paroiffiale  de  S.  André  des  s.  André 
Arcs  ètoit  dans  fon  origine ,  du  temps  i^*  ^'^^  ' 
de  Chiidebert  vers  l  an  5*57.  un  ora- 
toire ou  chapelle  que  ce  Roi  donna  au 
monafîère  de  S.  Vincent  qu'il  venoic 
de  fonder ,  à  la  prière  de  S.  Germain 
évêque  de  Paris,  Le  premier  titulaire 
de  cette  paroiffe  eftS.  Andeol  martyr, 
fous  l'invocation  duquel  cette  premiè- 
re chapelle  étoit bâtie.  Depuis ,  l'Abbé 
Se  les  Religieux  de  S.  Gefmain  des 
prés  firent  bâtir  en  12 12.  ou  environ 
Fèglife  de  S.  André.  Le  patronage  en 
appartient  à  l'Uni verfitc,  parunarrcc 
iJu  Parlement  de  Fan  1345. 


r®i  Calendrier  Historique 

'  '•  '■  '       '       1 1  ^1  »i 

/,  DECEMBRE. 
t,  Décemk  Saint  Eloy  prit  tiaidance  dans  le 
Saine  Eloy  Lîmoufin  i  il  fut  orfévre  ck  monétaire, 
éf^9l  *"  iï  vint  à  Paris  :  il  fur  honoré  de  Clo- 
taire  IL  &  de  Dagobert  fucœflêur  de 
Clotaire.  Ce  Roi  l'envoya  en  Bre- 
tagne pour  négocier  le  retour  des  Bre- 
tons à  Ton  obéiiïànce.  Il  orna  d'or  Se 
de  pierreries  les  châiTes  de  fainte  Ge- 
neviève ,  de  S.  Germain  de  Paris  ,  de 
S.  Marcel ,  de  S.  Severin ,  de  fainte 
Colombe,(5c  de  plufieurs  autres.  Il  orna 
le  tombeau  de  S.  Denys  d'un  ouvrage 
admirable.  On  voit  encore  aujourd'hui 
le  nom  de  S.  Eloy  fur  quelques  mon* 
noies  d'or  frapées  à  Paris  fous  Dago- 
bert I.  &  Ciovis  IL  II  fonda  le  mo- 
naftére  de  Solignac  près  de  Limoges 
pour  des  hommes ,  &  un  autre  pour 
des  filles  dans  la  maifon  que  le  Roi 
lui  avoit  donnée  à  Paris  :  il  y  aflem* 
bla  jufqu'à  trois  cens  Religieufes  ,  fous 
la  conduite  de  fainte  Aure  qu'il  leuf 
donna  pour  première  abbefîe.  Lô 
circuit  cle  cet  ancien  monaftére  ,  au* 
t refois  fermé  de  hautes  murailles  » 
s'appelle  encore  aujourd'hui  la  cein- 
ture de  S,  Eloy  ,  &  comprend  les  rues 
de  la  cité  où  font  les  églifes  paroiffia- 
îes  de  Sainte-Croix  autrefois  hôpital  > 


DE  L  Eg\ise  DE  Paris.  503 
de  S.  Pierre  ûqs  Arfis  Se  de  S.  Mar- »•  l>^i'f^^* 
tial.  Il  bâtit  une  chapelle  hors  la  ville , 
que  l'on  appelloit  S.  Paul  des  champs  ; 
elle  ëtoit  jointe  à  un  cimetière  deftiné 
aux  Religieufes  de  Ton  monaftére  de  .^. 
Paris.  Cette  chapelle  eff  devenue  une  lapaîoin-e dp 
des  principales  paroides  de  Paris.  Le  s.  Paul. 
Supérieur  des  moines  qui  gouver- 
noienc  la  communauté  de  Ste  Aure , 
s'appelloit  Quintilien.  Il  fut  inhumé 
dans  cette  chapelle  du  vivant  de  faint 
Ouën.  On  en  fait  la  fête  tous  les  ans 
à  S.  Paul.  Saine  EI07  répara  dans  la 
cité  l'églife  de  S.  Martial ,  premier 
evêque  de  Limoges  ;  &  il  l'honora  ât% 
reliques  du  même  Saint ,  les  ayant  fait 
venir  exprès  de  cette  ville.  Il  appaifa  un 
grand  incendie  à  Paris  :  il  pourkiivit  les 
hérétiques  de  fon  temps  5  &  fur-tout  \q% 
Monothélites  qu'il  fit  chafler  du  royau- 
me. Enfin  il  fut  fait  évêque  de  Noyon, 
vers  l'an  646.  &  mourut  l'an  6^^. 
Sainte  Bathilde  alla  à  Noyon,  &  affilia 
à  fes  funérailles  dans  une  grande  triftet 
fe.  Le  corps  de  faint  Eloy  eft  à  la  Ca- 
thédrale de  Noyon  ,  &  fon  chef  a  été 
donné  depuis  à  Tabbaye  de  Chelles, 
&  l'un  de  fes  offemens  à  l'Eglife  ca- 
thédrale de  Paris.  Les  Religieufes  du 
xnonaftére  de  S.  Eloy  s'étant  déréglées, 
^  ayant  perdu  toute  pudeur,  furent 


5  ©  4  Calendrier  Historique 
vécemh.  enfin  chaflees  de  (eur  inonafiére  l'an 
1 107.  après  cinq  cens  ans  d'écablifle- 
menten  ce  lieu.  Ce  monafîére  conte- 
noit  le  terrein  occupé  aujourd'hui  par 
les  rues  de  la  Caiendre ,  de  la  Barille- 
rie  ,  de  la  Draperie,  de  Sainte-Croix 
êc  de  la  Juiverie.  La  difperfion  de  ces 
Religieufes  donna  lieu  àTëredionde 
plufieurs  paroiUes ,  qui  font  S.  Martial , 
dont  on  prétend  que  l'églife  aujour- 
d'hui ruinée  étoit  l'ancien  choeur  de 
celle  des  Religieufes  de  Saint-Eloi, 
8.  Pierre  des  Arfis  ,  S.  Pierre  aux 
Bœufs  5    &  de  Sainte-Croix  de  la 

•  cité.  L'abbaye  de  S.  Eloy  l'an  1 1  34. 
fut  réduite  en  prieuré  dépendant  de 
l'abbaye  de  S.  Maur  desFofles.  L'égli-^ 
fe  des  Barnabites  ,  dite  de  S.  Eloy, 
efl:  une  partie  de  l'églife  de  S.  Mar- 
tial bâtie  par  faint  Eloi  ,  mais  qui 
dans  la  fuite  fut  divifée  en  deux  par- 
ties, dont  l'une  fous  le  titre  de  i*.  Eloy, 
fervit  aux  Benédidins  de  S.  Maur  des 
Fofles,  'enfuite  aux  Prêtres  féculiers 
qui  leur  furent  fubftitués  l'an  1^30. 

•  par  Jean  Du  Bellay  évêque  de  Paris  , 
abbé  de  S.  Maur  des  Foiïes ,  &  prieur 
de  S.  Eloy  ;  Se  enfin  elle  appartient 
aujourd'hui  aux  Barnabites,  qui  Tonc 
rebâtie  depuis  leur  étabîidement  dans 
ce  lieu  Tan  163  i.  par  Jean-François 

De 


DE  l'Eglise  DE  Paris.  505 
De  Gondy  archevêcjue  de  Paris.  De  i.  Bis^emt;, 
f  autre  partie  de  ia  même  ëglife  ,  on 
en  fît  la  paroifle  qui  portoit  le  nom 
de  S.  Mamial,  dont  réglife  fut  rebâ- 
tie fous  le  régne  d^Henri  111.  Tan  i  j  8-^. 
mais  qui  eft  détruite  aujourd'hui ,  Se 
■dont  il  ne  refie  que  la  place  Ôc  le 
petit  portail  derrière  l'églile  dQs  Bar- 
nabi  tes. 

Les  Clercs  réguliers  de  la  congrêga-  Bjrnnbîtes, 
tion  de  S,  Paul  ,  nommés  autrement ''^''^^/ 9° 
Barnahiies  ,  s'établirent  à  Paris  Tan 
1629.  Le  9.  de  Juin  16^1.  TArche- 
vêque  de  Paris  les  mit  en  poffeiriou 
du  prieuré  de  S.  Eloy ,  où  ils  font  au- 
jourd'hui proche  le  Palais.  Louis  XÎIL 
leur  donna  Tes  lettres  patentes  en  date 
du  II.  Décembre  163^.  L'éghre  de 
S.  Eloy  étoit  fi  baffe  ,  quand  elle  k]t 
donnée  aux  Barnabites  ,  qu'il  falloic 
defcendre  dix -huit  marches  pour  y 
entrer.  Ils  en  ont  confidérablement 
relevé  le  plan,  &  l'ont  embellie  peu  à 
peu.  Il  y  a  préfentement  un  portail 
d'une  architecture  correde,  conduite 
fiir  \ç:^  defleins  de  Cartault.  Ce  fi.c 
vers  Tan  1530.  que  l'Ordre  des  B  ;r- 
nabites  prit  naiflance  à  Milan.  Artoine- 
Marie  Zacharie  ,  Barthclemi  Ferrari  c^ 
Jacques-Antoine  Morigia  ,  tous  trois 
geaul^homrae-s  ,  le  premier  de  Cr(>- 

y 


i 


5oé  Calendrier. Historique 
ï.  Décewhrnonc  ,  Se  les  deux  autres  de  Milan  , 
en  font  regardés  comme  les  premiers 
fondateurs.  Ces  Clercs  réguliers  furent 
appelles   de  S.  Paul  du  nom  de  leur 
première  chapelle  à  Milan.    Le  nom 
de  Barnahites  leur  a  auffi  été  donné  » 
à  caufe  de  Téglife  de  S.  Barnabe  à 
Milan ,   dont  ils  étoient  en  podefrion 
dhs  Fan    1545".   Ces  Clercs  réguliers 
ne  vivoient  d'abord  que  d'^aumônes  , 
(Se  n'avoient  aucuns  revenus,  fuivant 
leurs  premières  conftirutions  dreiTées 
par  Antoine-Marie  Zacharie  :  ce  qui 
a  changé  dans  la  fuite.    Ils  font  éta- 
blis pour  les  miffions  &  autres  fonc-- 
tions  facerdotales.    Clément  VII.  fa- 
vorifa  de  approuva  cet  inflitut  parfon 
bref  du  mois  de  Février  i>33.  Ils 
font    les    trois   vœux   de    Religion, 
Paul  III.  en  iH)-  ^^s  mit   fous  la 
protedion  du  faint  Siège.  Le  Supé- 
rieur général  de  cet  Ordre  s'élit  tous 
les  trois  ans ,  fans  pouvoir  être  conti- 
nué que  pour  trois  autres  années  feu- 
lement. 
Chapelle     ]^q  bâtiment  de  la  Chapelle  des  orfèvre f, 
ra!wj-T"'à  l'endroit  où  il  eft  m.aintenant ,  étoic 
anciennement  un  hôpital  avec  une  : 
chapelle  appellée  la  chapelle  de  la  Croix 
de  la  Reine,    Cette  chapelle  eft  fituée 
proche  le  grenier  au  Sel  fur  la  pa« 


DE  lTglîse  de  Paris.    ^07 

toide  de  S.  Germain-rAuxerrois.  Lci^- ^^^"-^^-^^ 
place  qu'elle  occupe,  fut  achetée  par 
ks  Gardes  de  l'orfèvrerie  ,  Tan  1 399. 
On  y  bâtit  un  hôpital  avec  une  cha- 
pelle fous  rinvocation  de  faint  Eloy. 
Mais  ce  bâtiment  ne  fut  achevé  que 
fous  le  régne  de  Louis  XII.  Tan  i  >  1 5"° 
Il  y  avoit  une  fale  où  Ton  mit  des  lits  : 
au  deflus  on  pratiqua  des  logemens. 
Les  pauvres  marchands  orfèvres  ,  âgés 
ou  infirmes,  de  même  que  les  pauvres 
veuves  d'orfèvres  furent  reçus  dans 
leur  nouvel  hôpital.  Sous  le  régne 
de  Henri  IL  le  corps  des  marchands 
orfèvres  arrêta  que  ces  vieux  bâtimens 
feroient  démolis  ,  ôc  qu'on  éleveroit 
à  la  place  une  chapelle  de  pierres  de 
taille  ornées  de  fculpture ,  ôc  conRruite 
fuivant  les  proportions  de  l'architeclu- 
re.  Le  bâtiment  ne  fut  achevé  que 
fous  Charles  IX.  en  l'an  1^66.  Les 
figures  de  Moyfe  ,  d'Aaron  Se  des 
Apôtres  ,  que  Ton  y  voit  ,  font  du 
fameux  Pilon.  La  chapelle  eiî  delTer- 
vie  par  un  chapelain  ,  un  diacre  5c 
tin  foudiacre  d'Office  ,  ôc  deux  chan- 
tres, ôcc  tous  aux  gages  du  Corps, 
&  à  la  nomination  des  Gardes  en 
charge.  Les  pauvres  marchands  orfè- 
vres déplacés  par  la  démolition  de 
Tancien  hôpitaL  furent  diflribués  dans 


\ 


fo8  Calendrier  HïsroRîQUE 

I,  Décemh,  les  chambres  des  maifons  dépendantes 
du  bureau  ,  fituées  depuis  la  chapelle 
en  tournant  le  long  de  la  rue  Jean- 
Lointiers  ,  ou  ils  font  toujours  demeu- 
rés depuis  ,  &  où  le  Corps  continue 
de  pourvoir  à  tous  leurs  befoins ,  avec 
une  charité  dont  on  voit  peu  d'exem- 
ples dans  les  autres  compagnies. 
Mort   de      Mort   de  la    comtejfe   d'Hercfvvïde  , 

u  comtefiej^çiiprip^.fg   j^    l'abbave  de  Chelles. 

au  vir.  fie-  Elle    avoit    ete    auparavant    temme 
de.  d'Edelher  &  m.ere  d'AduIfe  roi  d'Ei- 

tangle  en  Angleterre,  ou  d^s  Anglois 
orientaux.  Elle  mourut  à  Chelles  dans 
les  exercices  de  la  plus  haute  piété  , 
au  VII.  fiécle,  un  premier  Décembre. 

IL     DECEMBRE. 

t,  Décemh,      Conc'ik  de  Farts,  l'an  1104.  à  Toc- 
conaie  de  ^^^Qj^  de  rabfolution  donnée  àPhi^ 

paris  ,    lan  -     j       t 

S 104.  lippe  1.  roi  de  rrance  excommunie 
pour  fon  commerce  criminel  avec 
Bertrade.  Lambert  évéque  d'Arras  , 
nommé  par  le  Pape  en  la  place  de 
Pichard  fon  légat,  y  préfida.  Le  Roi 
le  préfenta  à  l'aflembiée  dans  la  pof- 
ture  d'un  pénitent  \qs  pieds  nuds  , 
renonça  publiquement  à  fon  péché, 
(5c  reçut  l'abfolution  ;  après  quoi  ayant 
touché  lesfaints  Evangiles ,  il  s'adrefla 
à  l'Evêc^ue  d'Arras  comme  délegug 


DÉ  lTglîse  DE  Paris.  509 
cîu  S.  Siège  ,  ôc  fie  ferment  de  renon-  *•  i>^cemh 
cer  à  tout  commerce  criminel  avec 
Bertrade,  de  de  ne  fe  trouver  avec 
elle  qu'en  préfence  de  témoins  non 
fufpedis.  Bertrade  jura  la  même  chofe 
furies  Evangiles,  &  reçut  aufli  l'abfo- 
lution.  Ceci  fe  paffa  le  deuxième  jour 
de  Décembre  de  Tan  1 1 04-.  en  pré- 
fence de  deux  Archevêques,  d'Âm- 
bert  de  Sens,  &  Raoul  de  Tours  ;  de 
dix  Evêques ,  fçavoir,  Yves  de  Char- 
tres ,  Jean  d'Orléans,  Humbaud  d'Au- 
xerre.  Galon  de  Paris,  Manaffés  de 
Meaux,  Bâudry  de  Noyon,  Si  Hu- 
bert de  Senlis,  (Scc.de  quatre  Abbés, 
Adam  de  S.  Denys,  Rainold  de  Saint- 
Germain  des  prés,  Olric  de  S.  Ma- 
gloire,  &  Renaud  de  la  Sainte-Trinité 
d'Eftampes,  avec  plufieurs  autres  per- 
fonnes  de  diftindion  clercs  ôc  laïques. 

Saint  François  -  Xavier  apôtr.e  des     Mimons 
Indes  ,  èc  un  des  premiers    compa- ^,"*"S^'"  3 
gnons  de  S.  Ignace  de  Loyola.  ■*"  ^     ^' 

Bernard  de  Sainte-Thérefe,  évêque 
de  Babylone,  érigea  le  Séminaire  d^s 
Miflîons  étrangères ,  rue  du  Bacq  , 
derrière  les  Incurables ,  en  faveur  des 
miffions  dans  \ts  pays  étrangers  ,  ôc 
par  préférence  dans  la  Perfe  ,  où  il 
avoir  travaillé  avec  beaucoup  de  fuc- 
cès.  En  1683.  l^s  diredeurs  du  Se- 

Y  iij 


5  I  o  Calendrier  Historique 
%»Vécemh.r[\mdJ\ït  ont  fait  bâtir  une  églife  à 
deux  étages ,  dont  la  première  pierre 
fut  pofée  par  François  De  Harlay  ar- 
chevêque de  Paris.  Voyez  les  Supé- 
rieurs du  Sémiûuî're  des  MiJJlons  étran-*_ 
gères ^  à  la  fin  de  ce  livre. 

IV,    DECEMBRE. 

4,  t>écemh.  Van  1641.  /f  4.  De  Décembre  moii^ 
M<^rt  du  rut  à  Paris  le  Cardinal  de  Richelieu: 
j^ichcieu  ^  âgé  de  5"  8.  ans ,  dont  il  en  avoit  pafle 
Pan  2642.  vingt  dans  leminiflére.  Il  fut  inhumé 
dans  Téglife  de  Sorbonne  qu'il  avoiî 
fait  bâtir.  Le  Roi  fit  faire  un  fer  vice 
folemnel  pour  lui  à  Notre-Dame,  où 
toutes  \ts  Cours  afTiilérent  par  (on 
ordre  :  le  cardinal  Mazarin  y  affifta» 
La  pompe  du  convoi  répondit  à  la 
grande  autorité  que  ce  Miniflre  avoit 
eu  pendant  fa  vie.  Ce  Cardinal  étois 
troifiéme  fils  de  François  Du  PlciTis, 
feigneur  de  Richelieu,  chevalier  des 
ordres  du  Roi,  &  grand  prévôt  de 
France,  &  de  Sufanne  De  la  Porte, 
Il  naquit  à  Paris  le  5.  de  Septembre 
de  l'an  i  58  J.  Il  fe  nommoit  Armand- 
Jean  Du  Pleiïis  de  Richelieu.  Il  fut 
élevé  dans  les  lettres,  où  il  fit  en  peu 
de  temps  un  très-grand  progrès.  Son 
inclination  le  portoitaux  grandes  cho- 
fes.  Dans  la  fuite  il  fut  fait  cardinal  > 


t>E  l'Eglise  de  Paris.    511 

dont  il  reçut  le  chapeau  de  Grégoi-4.  vécemK 
re  XV.  le  5.  Septembre  1622.  duc 
de  Richelieu  Se  de  Fronfac  5  abbé  gé- 
néral de  Cluny ,  de  Cîteaux ,  de  Pré- 
montré 5  de  Mont-majour  -  lès-Arles  3 
de  Fleury  ,  de  S.  Medard  de  Soif- 
fons ,  de  S,  Riquier,  de  Charoux  ,  de 
Ja  Chaife-Dieu,  de  Signy,  Sec.  Pair 
ôc  Amiral  de  France,  commandeur 
des  Ordres  du  Roi  ,  grand  -  maître  , 
chef  Se  furintendant  général  de  la 
navigation  Se  commerce  de  France , 
gouverneur  Se  lieutenant  général 
pour  le  Roi  en  Bretagne,  fécretaire, 
Se  enfin  principal  minifire  d'état.  Ce 
Miniflre  avoir  de  grandes  qualités, 
quoique  Tes  ennemis  lui  reprochaffenc 
une  infinité  de  défauts.  C'étoit  un 
génie  fort  élevé ,  qui  fçat  habilement 
fe  fervirdes  moyens  que  les  occafions 
lui  préfentoient  de  monter  au  premier 
rang.  11  compofa  un  livre  de  contro- 
verfes.  Se  plufieurs  autres  de  piété. 
On  a  publié  fous  fon  nom  en  1688. 
un  teftament  politique  qui  marque  une 
grande  étendue  de  génie,  Se  une  pro- 
fonde connoiiTance  des  intérêts  de  la 
monarchie.  Aubry  Se  le  Père  Le  Moine 
ont  écrit  fa  vie.  On  en  a  auffi  im- 
primé une  à  Amflerdam  en  16^5. 


iV 


5  II  CalenDrtïk  Historique 

VL    DECEMBRE, 

<■.  Décemh.      Saint  Nicolas  évêcjue  â?  Myre  en  Lycté^ 
chapeUede,^^Qj.j  ^^^^  y^^  ^^^^  ^^^^  Tempire  du 

s.  Nicolas  au  .^        n         •      o     i.  r    i     ^^  ' 

pa'ais ,  l'an  grand  Conltantin.Kobcrt  dit  Je  Devot, 
jooo.  f5{s  cJe  Hugues  Capet,  fit  bâtir  quel- 
ques années  après  être  monté  fur  le 
thrône,  une  Chapelle  de  S,  Nicolas  dans 
Ton  palais,  vers  l'an  looo. 
s.  "Micoiss  Robert  comte  de  Dreux  ^  frère  du  roi 
l'L^Tr-V Louis  VIL  fonda  un  hôpital  en  faveur 
dts  pauvres  clercs  écoliers  l'an  1187- 
au  lieu  où  étoit  autrefois  S.  Nicolas 
du  Louvre.  Comme  i'églife  de  Saint- 
Thomas  du  Louvre  devoit  être  com- 
mune aux  chanoines  8c  aux  écoHcrs 
de  l'hôpital ,  logés  les  uns  &  les  autres 
daU'S  le  même  enclos  &  dotés  par  le 
même  fondateur ,  ils  eurent  enfemble 
dts  différends  qui  feccrminérent  aune 
réparation.  Le  maître  de  l'hôpital  & 
les  écoliers  obtinrent  de  l'Evêque  de 
Paris,  l'an  12 17.  permiffion  d'avoir 
une  chapelle  &  un  cimetière  pour 
eux  ëc  leurs  domefliques  ,  en  dédom- 
mageant la  paroifle  de  S.  Germain- 
l'Auxerrois  de  fes  droits.  Cette  maifon 
fut  alors  appellée  Vhopital  des  pauvres 
écoliers  de  S,  Nicolas ,  fous  le  nom  duquel 
fut  bâtie  leur  chapelle.  Ces  écoliers 
€n  1226.  avoient  une  aflbciation  de 


1 


DE  l'Eglise  de  Paris.  5 1  3 
prières  avec  les  abbayes  de  S.  Denys,  i.Décemh 
de  S.  Germain  des  prés,  (Sec.  Entre  Jcs 
fujets  qui  furent  élevés  dans  cet  hôpi- 
tal, il  y  en  eut  plufieurs  d'un  mérite 
fingulier,  &  par-delTus  tous  S.  Yves, 
Breton  de  naiilance,  avocat  de  pro- 
feflion ,  que  fa  piété  rare  &  fa  charité 
pour  les  pauvres  ont  fait  placer  au 
catalogue  des  Saints.  Le  cardinal  Jean 
Du  Bellay  évêque  de  Paris  fuppri- 
ma  l'an  1541.  le  maître,  \ts  deux 
chapelains ,  &  les  quinze  écoliers  ou 
bourliers  de  cet  hôpital ,  &  mit  en  leur 
place  dix  chanoines  aufquels  il  donna 
pour  chef  un  prévôt.  Depuis  ce  temps 
cet  hôpital  a  été  changé  en  une  collé- 
giale ,  qui  portoit  anciennement  le 
nom  de  S.  Nicolas  du  Louvre.  Ce  font 
\qs  Archevêques  de  Paris  qui  nommenc 
à  ces  canonicats  ,  excepté  à  un  feul 
appelle  Gallichiers ,  qui  eft  en  patro- 
nage laïque.  En  1744.  les  chanoines 
de  S.  Nicolas  du  Louvre  ont  été  réunis 
à  ceux  de  S.  Thomas,  &  ne  font  plus 
qu'un  corps.  On  \ts  nomme  à  préfent 
Us  ch.inoines  de  S.  Louis  du  Louvre, 

S,  Nicolas  eft  le  patron  de  l'églife 
p^roiffiale  qui  porte  le  nom  de 5".  Ni-   Orfîtinede 
çol.is  des  champs,  Végive   de 

Il  y  a  un  ade  de  Guillaume  De^tschamoV 
Dcignelay  ,  eu  qualité  deveque  deranxi^o, 

Y  V 


4i4  Calîndriek  Historique 
'f*  Vécemh.Fatis  y  daté  du  mois  de  Mars  1220. 
qui  contient  la  conceiTion  du  cime- 
tière de  S.  Nicolas  des  champs  par 
le  prieur  ôc  les  religieux  de  S.  Martin 
des  champs.  S.  Nicolas  des  champs 
qui  efl:  aujourd'hui  une  dts  grandes 
paroiffes  de  Paris,  n'étoit ,  ainfi  que 
bien  d'autres ,  dans  Ton  origine ,  qu'une 
fîmple  chapelle  qu'on  fut  obligé  de 
convertir  en  paroiiTe  par  l'accroifle- 
ment  des  habitans  de  ce  lieu  autrefois 
defert  &  inhabité.  Cette  paroifTe  n'eut 
d'abord  pour  cimetière  que  la  cour 
du  prieuré  de  S.  M  irtin.  Dans  la  fuite 
le  Prieur  Se  les  Religieux  de  ce  mo- 
naflére  cédèrent  à  la  paroilTe  de  Saint- 
Nicolas  des  champs  une  place  vuide, 
fpacieufe  Se  fermée  de  murailles,  pour 
fervir  de  cimetière.  Ce  furent  les. 
moines  de  S.  Martin  des  champs  qui 
firent  bâtir  à  leurs  frais  Se  dépens 
réglife  paroifîiale  de  S.  Nicolas  des 
ehamps,  telle  qu'on  la  voit  aujourd'hui. 
Origine  de  ^'  Nicolas  cff  auffi  le  patron  de 
régiife  del'églife  paroifTialequi  porte  le  nom  de 
âô  Chardon- ^-  Nicolas  du  Chardonnet^ 
»et  ,  i*an  Guillaume  évêque  de  Paris  deman- 
•'*5®*  da  aux  religieux  de  Tabb^ye  de  Saint- 
Vidor  la  terre  du  Chardonnet  pour- 
lors  inhab'tée.  Ces  chanoines  la  lui 
accordèrent.  Guillaume  y  bâtit  uî^ê 


DE  L'ESLISE  DE  pARîS.      5  I  f 

chapelle  l'an  1230.  dont  les  environs  6,  T>écmh*'^ 
fe  peuplèrent  de  telle  forte  que  treize 
ans  après,  c'e(t-à-dire,  l'an  1243.16 
même  Evêque  fut  obligé  de  changer 
la  chapelle  en  une  églife  paroiffiale , 
fous  l'invocation  de  S.  Nicolas.  Cette 
églife  fut  rebâtie  de  dédiée  l'an  3425. 
le  1 3 .  de  Mai  par  Jean  De  Naut  evê- 
que de  Paris ,  à  la  requête  de  MefTîre 
Auguftin  liabarre  curé  de  cette  églife. 
Etant  tombée  en  ruine ,  on  recommen- 
ça à  la  rebâtir  Tan  i6^6,  Martin  tré- 
forier  de  France  pofa  la  première 
pierre.  Elle  fut  difcontinuée,  &  ache- 
vée en  partie  Fan  1705).  par  le  fecours 
d'une  loterie.  On  voit  dans  cetteéglife 
les  tombeaux  de  plufieurs  iîlufJresper- 
fonnages;  de  Jean  Selve  premier  pré- 
fîdent  du  Parlement,  mort  en  1529,  • 

de  Jérôme  Bignon  avocat  général  , 
mort  le  7.  Avril  16^6.  âgé  de  67.  ans  y 
magiftrat  d'une  piété  éxemplaire,d'une 
équité  la  plus  éxade,  &  d'un  fçavoir 
immenfe  ;  de  Charles  Le  Brun ,  que 
le:,  ouvrages  de  peinture  qu'il  a  faits 
immortaliferont. 

Le  Sém'maïre  de  S.  Nicolas  du  Char-    séminaifc 
donnet  reconnoît  pour  fon  inftituteur^^J:,'^';^^^^ 

«,.        r,  iTA  ,^  -      du  Chardon- 

Adrien  Dourdoiie  prêtre,  ne  le  premier  ^et  ,   v^ï\> 

Juillet  1J84.   à  Brou  au  diocéfe  de  1 651» 

Chartres ,  de  païens  peu  avantagés 

Y  V) 


5 1 6  Calendrier  Historique 
4,  Décemh.  des  biens  de  la  fortune.  Ce  faint  Prê- 
tre avoit  dès  Tannée  1 6x2.  le  jeudi 
de  la  première  femaine  de  carême  , 
^  commencé  une  communauté  de  dix 
eccléfiadiques  au  collège  de  Reims. 
Ils  vinrent  loger  enfuite  dans  une  mai- 
fon  voifine  de  S.  Nicolas  du  Char- 
donnet ,  où  ils  furent  introduits  par 
Compain  fîls  d'im  fécretairedu  Roi, 
à  qui  cette  maifon  appartenoit.  Ar- 
mand de  Bourbon,  prince  de  Conti, 
leur  donna  quarante  mille  livres  pour 
en  faire  le  payement ,  fans  autre  char- 

fe que  celle  de  n'en  parlera  perfonne. 
Is  obtinrent  des  lettres  patentes  da- 
tées de  S.  Germain  en  Laye,  au  mois 
de  Mai  de  la  même  année,  enregidrées 
au  Parlement  le  8.  du  même  mois.  Ces 
pieux  eccîéfiaftiqnes  faifoient  dès  le 
commencement  de  leur  inftitution  , 
de  fréquentes  conférences  fur  leur  état  > 
qui  devinrent  en  peu  de  temps  fort 
célèbres.  Jean  François  De  Gondy , 
premier  archevêque  de  Paris,  érigea 
leur  fociété  en  féminaire  en  1644.  Le 
Supérieur  de  ce  féminaire  ne  prend 
que  le  titre  d'économe.  Voyez  les 
Suféieiirs  du  Sémi?îaire   de   S.    Nicolas 

Bâfnêmede'^''  ^^<^^^ortnet ,  à  îa  fin  de  ce  bvre. 

Chules  vr.       Baf  terne  folemnel  de  Charles  VI.  Dau^ 

Y^lll^;^^' r^i'^  ^  l'an  1368. 

aa/368/     Charles  VI.  naquit  à  l'hôtel  de 


k 


DE  l'Eglise  de  Paris.     5 1  7 

S.  Paul  à  Paris  ,  un  Dimanche  3.  Dé-"^*  ^écemb^ 
cembre  de  Tan  1368.  Le  Roi  voyant 
Tes  vœux  accomplis,  alla  au  fil  tôt  à 
Notre-Dame ,  où  il  fit  chanter  une 
Mefle  en  actions  de  grâces  à  Tautel  de 
la  Vierge  hors  du  chœur.  Quelques 
jours  après  le  Roi  alla  à  S.  Denys,  & 
fît  diftribuer  aux  ëglifes  collégiales  de 
Paris  trois  mille  florins  d'or.  Le  mer- 
credi fuivanr,  le  nouveau  Prince  fut 
baptifé  dans  l'églife  de  S.  Paul  en 
grande  cérémonie.  Deux  cens  valets 
de  pied  portant  chacun  une  torche  de 
cire  blanche,  commençoient  la  mar- 
che; mais  vingt-cinq  feulement  entré-: 
rent  dans  l'églife ,  &  \ts  autres  repè- 
rent au  dehor>.  Enfuite  marchoit  Hu- 
gues de  Châtiilon  maître  dts  arbalef- 
triers  de  France ,  avec  un  cierge  à  la 
main.  Suivoit  immédiatement  le  com- 
te deTancarville  ,  portant  une  coupe 
où  étoit  le  fel.  Enfjite  venoit  la  reine 
Jeanne  d'Evreux  qui  portoit  l'enfant, 
ayant  à  côté  d'elle  le  Comte  de  Dam- 
maftin.  Le  Duc  d'Orléans  oncle  du 
Roi  fuivoit,  8c  après  lui  les  Ducs  de 
Berri ,  de  Bourgogne  ,  de  Bou'hon, 
&  pinceurs  autres  Seigneurs.  Après 
p^roifToit  la  reine  Blanche  veuve  de 
Phi'ippe<]e  Valois,  accompagnée  de 
la  DucheHe  d'Orléans  ,  de  la  Com- 
teffe  d'Harcorurt ,  de  la  Dame  d'Aï- 


5  î  S  Calendrier  Historique 
é,  Décemh.hret ,  ôc  des  autres  Princefles  Se  Dames 
de  la  Cour ,  toutes  richement  vêtues, 
avec  des  couronnes  fur  la  tête.  Le 
Cardinal  de  Beauvais,  Jean  de  Dor- 
iTians  chancelier  de  France,  les  atten- 
doit  à  la  porte  de  l'églife,  accompagné 
d'Eftienne  ancien  évêque  de  Paris  , 
cardinal,  des  Archevêques  de  Lyon  & 
de  Sens  ;  des  Evêques  d'Evreux ,  de 
Coûtance ,  de  Troyes  ,  d'Arras ,  de 
Meaux  ,  de  Noyon ,  &  du  nouvel 
Evêque  de  Paris  ;  Se  avec  eux  étoient 
les  Abbés  de  S.  Getm-^in  des  prés, 
de  Sainte-Geneviève,  de  S  Vi(flor,& 
de  S.  Magloire,  tous  en  aabits  pon- 
tificaux, la  mitre  en  tête,  ôc  la  crofîe 
à  la  main.  Le  Cardinal  de  Beauvais 
baptifa  le  petit  Prince ,  qui  fut  appelle 
Charles ,  du  nom  de  fon  père  Ôc  de 
fon  parrain  Charles  De  Montmorency, 
Le  Roi  fit  enfuite  diliribuer  à  la  porte 
de  l'églife  de  Sainte-  Catherine  du  Val 
des  écoliers  vingt  deniers  parifis  à 
tous  ceux  qui  fe  préfentérent  ;  &  la 
prefiè  fut  II  gran  Je,qu'il  y  eut  plufieurs. 
femmes  étouffées  dans  la  fc  ule. 

é.Décemh.       VIII.    DECEMBRE. 

Religieufes       n    ,-    ■      r       i     i     ^  -  r'^- 

Àe  b  Con  Keligiettjes  de  la  Lonceftton ,  rue  baint- 
cepiion  ,  rue  Honoré  vis  -  à  -  vis  les  Capucins  ^ 
^aifj'rs's.  '  l'^^  1688.  Voyez  Ca^uâneSf  4.  Odob, 


Î5E  i'Eglîse  de  Parîs.    519 

Kelmeiifes  de  la  Conception  ,  rue  du  8.  DérfrrB, 
Bacqlauxbourg  S.  Germain,  ou  i^.-^^^^/J"/,^^^ 
collèges.  Voyez  au  4.  Odobre. 

XIIL    DECEMBRE. 

Saint  Joffe  frère  du  comte  Judicael  tn 
Bretagne,  vint  à  Paris  avec  le  Comte 
fon  frère  :  il  fe  retira  enfuiteen  Pon-  *^'  ^^'^^^* 
thieu  où  il  fe  fit  moine. 

L'églife  de  S.  Jodè  fut  bâtie  à  l'en-  Paroi.Tedt 
droit  où  ce  Saint  avoir  demeuré.  Ce  Saim-joire  5 
fut  d'abord' un  hôpital  pour  les  paflans**^  ^^  ^^ 
&  les  pèlerins ,  dont  la  chapehe  ëtoit 
fur  le  territoire  de  S.  Lauren-t.  Du 
temps  de  Regnaud  évêque  de  Paris  ^ 
on  fit  de  cette  chapelle  de  S.  JoiTe 
une  paroifTe  l'an  1260.  avec  le  ccnfen- 
tement  d'Evrard  prieur  de  S.  Martin 
éts  champs,  &  de  Jean  curé  de  Saint- 
Laurent.  Radulphe  archidiacre  de  Pa- 
ris ,  &  Luc  chanoine  de  la  même 
ëglife  ,  furent  com.mJs  pour  l'éredion 
de  cette  paroiiïe,  &  ordonnèrent  que 
cette  paroiiïe  fcroit  comme  à  l'ordi- 
naire du  patronage  de  S.  Martin  dts 
champs. 

Pierre  De  Nemours ,  évêque  de  Paris ,     ^^^^^  ^^ 
partit  au  commencement  de  Fan  12 18.  é!4o'J^e""de 
pour  la  croifade  avec  fon  frère  Gau-  P^^is  .  l'a», 
tier  chambellan  du  Roi,  le  Comte  de  ^^^^' 
Ne  vers  ^  plufieurs  autres  Seigneurs ,  & 


j  2  o  Calendrier  Historique 

îyVéçmh.  quQÏquQs  évêques.  Car  on  ne  faifoit 
alors  aucun  fcrupule  d'abandonner  Ton 
troupeau  pour  ces  fortes  d'expéditions. 
Pierre  avant  fon  départ  fit  Ton  tefta- 
ment,  par  lequel  il  légua  tout  ce  qu'il 
avoit  en  fonds  de  terre ,  en  argent ,  en 
ornemens ,  aux  églifes  ôc  aux  hôpi- 
taux de  fon  diocéfe.  Il  laifTa  à  l'ab- 
baye de  S.  Vidor,  outre  un  prefent 
confiderable  en  argent  &  en  ornemens, 
fa  grande  bibliothèque,  c'efl-à-dire,     j 
une  bible  ou  quelqu'autre  corps  d'où-     ' 
vrageen  dix-huit  volumes.  Son  tefta- 
ment  dl  du  mois  de  Juin  de  l'an  1 2 1 8. 
S'étant  embarqué  fur  mer,  il  arriva 
devant  Damiette ,  que  les  croifés  ne 
prirent  que  le   13.  de  Novembre  de 
l'année  lui  vante.  Ce  voyage  fut  fore 
trifte  pour  TEvêque  de  Paris  :  car  il  y 
mourut  devant  Damiette,  peu  de  temps 
après  fon  arrivée  en   l'année   1218. 
le  1 3.  de  Décembre ,  comme  le  mar-  i|l 
que   le  Nécrologe  de  S.  Vidor.  Son 
frère  y  fut  pris  par  les  Sarrafins. 

XIV,     DECEMBRE.  '1 

u.vécemh  Conco  daf  de  Léon  X.  avec  François  I. 
Conjor.^atqui  (lonue  lux  Rois  de  Fr  mce  la  no- 
^^  !'^''pja'^.  mi»' lotion  aux  bénéfices  ,  Se  aux  Pnpes 
ç^fs"  I.  Wn  les  .i.:inat  s  0.1  revenus  d'un  an.  des 
^Pf'        bénéfices 3  l'aa  1515. 


ï>E  l'Eglise  db  Pams.    jii 

XX,    DECEMBRE,      . 

Z7^  c/f?r  nommé  Amattry,  natif  de  i^-^^'f^^^- 
Bene  au  pays  de  Chartres,  enfeignag^  pumuon 
long-temps  à  Paris  la  Philofophie,  d'où d'Amaury  32 

il  pafTa  enfuite  à  la  Théolopie.  C'étoit  ^^  ^"  ^^?f' 
un  Içavant  a  lentimens  particuliers,  mo. 
Tous  les  catholiques  fe  récrièrent  con- 
tre fa  nouvelle  dodrine.  Amaury ,  pour 
fe  défendre ,  alla  au  Pape  qui  le  con- 
damna. Lorfqu'il  fut  revenu  à  Paris  , 
rUni\'^erfîté  l'obligea  de  fe  rétracter. 
II  le  fit  de  bouclie ,  mais  non  de  cœur. 
Le  chagrin  6c  le  dépit  qu'il  en  conçut, 
le  rendirent  malade  ;  <5c  étant  mort 
bientôt  après  ,  il  fut  enterré  dans  le 
cimetière  joignant  l'églife  de  S.  Mar- 
tin des  champs.  L'erreur  ne  finit  pas 
avec  lui.  Après  fa  mort  s''élevérent 
quelques-uns  de  fes  difciples,  infedés 
de  nouvelles  erreurs  ^  de  maximes 
les  plus  corrompues.  Ils  enfeignoient 
que  la  puiiTance  du  Père  éternel  avoir 
duré  autant  que  la  loi  de  Moyfe  ; 
que  Jefus-Chrifî  qui  Tavoit  abolie, 
avoir  fondé  la  nouvelle  loi ,  laquelle 
finifToit  en  leqr  temps,  c^ell-à-dire  , 
au  bout  de  1200.  ans;  &  qu'à  celle- 
là  fuccederoit  la  loi  du  S.  Efprit  qui 
devoit  mettre  fin  aux  Sacremens ,  & 
fanclifîer  les  hommes  par  TefFuilon  de 


J22  Calendrier  Historique 
ïoP/rm^.fa  grâce,  fans  aucun  adle  extérieur. 
Ilsétendoient  la  vertu  de  charité  juf- 
quk  dire ,  que  ce  qui  étoit  péché , 
cefToit  de  Têtre  quand  il  étoit  fait  par 
charité  ;  Ôc  en  conféquence  commet- 
toient  les  dernières  infamies,  en  pro- 
mettant l^impiinité  aux  femmes  Ôc  aux 
,    fimples  dont  ils  abufoient ,  fous  pré- 
texte que  Dieu  eft  la  bonté  même, 
com.me  s^il    ceflbic  pour  cela  d'être 
jufte.  Ils  nioient  le  paradis ,  Tenfer  ôc 
laréfurredion  des  morts  :  ils  condam- 
noient  d'idolâtrie  le  cuite  des  Saints 
ôc  Thonneur  rendu  à  leurs  reliques.  Ils 
difoient  que  Jefus-Chrift  n^eft  pas  au- 
trement dans  TEuchariflie  ,  que  dans 
tout  autre  pain  ;  que  Dieu  avoit  éga- 
lement parlé  par  Ovide  ôc  par  faint 
Auguftin  ;  que  le  Pape  étoit  Tante- 
chrift  ,  ôc  Rome  une  Babyione  ,  ôc 
plufieurs  autres  impiétés  de  ce  genre. 
Ils  publioient  aufîi  que  le  Roi  feroit 
le  maître  de  Tunivers,  ôc  fon  fils  im- 
mortel. Le  bruit  de  cette  nouvelle 
dodrine  vint  aux  oreilles  de  Pierre 
cvêque  de  Paris ,  ôc  de  Frère  Guerin 
de  rOrdre  de  S.  Jean<ie  Jerufalem, 
principal  confeiller  du  roi  Philippe- 
Augufte  ,   ôc   depuis   chancelier    de 
France  <Sc  évêque  de  Senlis.  Ils  en- 
voyèrent fecrétemenc  un  clerc  nom^ 


% 
DE  lTglîse  de  Paris.  523 
mé  Raoul  de  Nemours ,  homme  expé-  ^^  T>^c(fnH 
rimenté;  on  lui  donna  un  prêtre  pour 
adjoint.  Ils  parcoururent  en  trois  mois 
\ts  diocéfes  de  Paris ,  de  Langres  , 
de  Troyes  de  de  Sens ,  pour  connoître 
à  fond  \ts  gens  de  la  nouvelle  lede 
compofée  de  Prêtres  ,  de  Clercs  ,  Se 
laïques  de  Tun  Se  de  Tautre  fexe.  On 
les  prit,  Se  on  \ts  emmena  *à  Paris 
dans  les  prifons  de  TE  vêque.  Ils  étoient 
(Quatorze  :  fçavoir,  Guillaume  de  Poi- 
tiers foudiacre  ,  Bernard  foudiacre  ; 
Guillaume  orfèvre,  qui  et  oit  regar- 
dé comme  le  chef  de  la  bande  Se  leur 
prophète  ,  Efliennc  curé  du  Vieux- 
Corbeil;  Efiienne  curé  de  la  Celle, 
Dudon  ou  Dadon  élevé  du  .  dodeur 
Amaury  ;  ilavoit  étudié  la  théologie 
près  de  dix  ans  :  Elyman  acolyte , 
Eudes  diacre ,  Guerin  prêtre ,  Se  quel- 
ques autres.  Pour  les  examiner,  on 
aflèmbla  les  Evêqucs  voifins  Se  plu- 
fieurs  Dodeurs  en  théologie.  Dans 
ce  concile  on  propofa  leurs  erreurs , 
que  quelques-uns  d'eux  reconnurent 
Se  foûtinrent  opiniâtrement.  Lts  autres 
parurent  d'abord  ébranlés  ;  mais  fe 
voyant  predés  de  fe  dédire,  ils  per- 
fiftérent  dans  leurs  premiers  fentimens 
avec  les  autres.  Etant  convaincus  d*he- 
réfic  ils  furent  condamnés ,  dégradés 


j  24  Calendrier  Historique 

^bVécemy.  publiquement  de  leurs  Ordres,  Se  livrés 
à  laCour  du  Roi, qui  écoit  pour-lors  ab- 
fent.  A  fon  retour ,  il  fie  mener  les  cou- 
pables hors  la  porte  deParis  dans  le  lieu  ■ 
appelle  Champeaux ,  c'ed  à-dire  aux 
halles ,  où  dix  furent  brûlés  ;  ks  qua- 
tre autres  furent  condamnés  à  une  pri- 
fon  perpétuelle.  Une  infinité  de  monde 
fut  préfente  à  cette  exécution ,  qui  fe 
fit  le  20.  de  Décembre  de  l'an  1210. 
Le    concile    condamna   la  mémoire 
d'Amaury.  Son  corps  fut  déterré ,  Se 
fes  os  jettes  fur  le  fumier.   Mais  on 
parJonna  aux  femmes  que  les  héréti- 
ques avoient  féduites.  Le  concile  gé- 
néral de  Latran  afiemblé  en   1215*. 
confirma  la  condamnation  d'Amaury 
&  de  fa  dodrine  ,  comme  méritant 
d'être  traitée  d'infenfée,  plutôt  que 
d'hérétique. 
Condam-        ^^^  livres  de  la  métaphy/îcfue  d! Arlftote 
nation    des  apportés  de  Conflantinoplc ,  6c  tra- 
lirrcs  d'A-  ^  jj^    ^j    p,j.g^  ^^  j^^-jj^    étoicnt  pour- 

riftote,  l'an  ,  ^  .o     ,  i  /       i  uT 

fa  10.  lors  enfei^nes  dans  les  écoles  publi- 
ques de  Paris.  Les  Evêques  &  les 
Dodeurs  du  concile  de  Paris  croyant 
que  les  fubtilités  de  ces  livres  avoient 
donné  lieu  à  la  nouvelle  heréfie  ,  & 
pouvoient  devenir  la  fource  de  pîu- 
fieurs  autres  ,  ordonnèrent  de  les  jet- 
ter  tous  au  feu  ,  &  défendirent  fous 
peine  d'excommunication  deleslire^ 


DE  l'Eglise  de  Paris.  515  ,  , 
oe  les  tranlcnre  ,  ou  de  \ç,s  retenir. 
Qi]ant  aux  livres  de  la  phyfique  du 
même  Philofophe ,  qu'on  enfeignoir 
depuis  quelques  années  à  Paris,  la 
lednre  en  fut  interdite  pour  trois  ans. 
Les  livres  d'un  dodeur  nommé  David, 
&  les  traités  de  théologie  en  François, 
furent  en  même  temps  condamnés 
pour  toujours,  &  jettes  au  feu.  Gré- 
goire IX.  dans  une  de  (qs  lettres  de 
Tan  12^1.  fait  mention  dts  livres  de 
la  phyfique  d'Ariflote  défendus  par 
le  concile  de  Paris. 

XXL    DECEMBRE. 

Dédicace  de  l'églife  des  Carmes  ^^'^^f^/^^^^ 
déchauffés,  Fan  162^.  Voyez  au  i^.v^oufc^  des 
d'Octobre  ,  SamuThérefe,  Carmes  dé. 

châuflés  l'ai; 

XXIIL    DECEMBRE.        ^^^r- 

Dédicace  de  la  première  églife  de 
S.  Germain  des  prés  fous  le  titre  de 
la  Sainte-Croix  &  de  Saint-Vincent, 
i'an  ^^y.  Voyez  le  28.  de  Mai  ^  Saint 
Germain  évêqite  de  Paris. 

Anniversaire  de  Childehert  &  d'Ul- .  .^""î^^.^^" 
trogothe  fa  femme ,  à  l'abbaye  S.  Ger-  aebef/?^& 
main  des  prés,  dont  ils  fonr  les  pre-^'uitrogo* 
jniers  fondateurs.  J;'^/*  ^^^"^ 

Après  que  Childebert  eut  été  long- 
$cmp5  malade  au  iic ,  il  mourut  enfii;^ 


me. 


î  2  é  Calendrier.  Historique 
itfVécemh.y.^^  J58.  à  Paris,  Sa  pompe  funèbre 
fe  fit  avec  beaucoup  d'appareil  dans 
1  eglife  de  S.  Vincent  ou  de  Ste  Croix. 
S'il  eut  d'abord  un  tombeau  élevé  de 
terre ,  (  ce  qui  n'étoit  guéres  d  ufage 
pour-lors  )  ou  fi  on  lui  en  éleva  un 
depuis,  il  eft  certain  qu'il  ne  fut  pas 
plus  refpeclé  dans  les  ravages  des 
Normans  que  tant  d'autres  ornemens 
magnifiques  dont  l'égîife  même  étoic 
décorée  ;  ce  qui  a  donné  lieu  aux  Reli- 
gieux de  cette  abbaye  de  renouveller 
<Sc  d'orner  Tancienne  fépulture  de  leuc 
fondateur ,  toutes  \ç.s  fois  qu''ils  ont  en- 
trepris la  réparation  de  leur  églife. 

h^s  Religieux  réformés  de  la  Con- 
grégation de  S.  Maur  en  i6j6.  intro-' 
duirs  depuis  plus  de  trente  ans  dans 
Tabbaye  de  S.  Germain  d^s  prés  , 
ayant  donné  une  nouvelle  forme  au 
chœur  de  leur  églife ,  tranfportérent 
le  tombeau  du  roi  Childebert  de  la 
place  où  il  étoit  fous  Tabfide  entre  le 
grand  autel  &  Tautel  matutinal,  au 
milieu  du  choeur  ,  comme  il  eft  à 
prefent.  On  mit  dans  un  même  cer^ 
cueil  de  plomb  ,  divifé  en  deux  par- 
ties ,  d'un  côté  Its  oflfemens  du  roi 
Childebert ,  &  de  l'autre  ceux  de  la 
reine  Ukrogothe ,  avec  deux  infcrip- 
cioBs  gravées  fur  deux  lames  de  cuivre. 


CE  l'ÏÏgItse  de  Paris.     517 

Sur  ce  cercueil  commun  à  l'un  &  kisVêcemh 
l'autre  fut  mife  une  table  de  plomb 
femée  de  fleurs  de  lys ,  avec  les  noms 
de  Childebert  âc  d'Ukrogothe.  Tout 
cela  ell  pcfé  en  terre ,  &  au  delTus  a 
été  élevé  un  tombeau  de  pierre  orné 
de  plufieurs  pièces  de  marbre.  Les  Reli- 
gieux de  cette  abbaye  célèbrent. fort 
folemnellementtous  les  ans  le  23.  Dé- 
cembre VanniverfaWe  du  roi  Childebert 
&  de  la  Reine  Ultrogothe  leurs  fonda- 
teurs . 
Monde  Jean  Simon  évtQUQAtV^ùs.      ^°:*  ^^ 

.,  /-.         ,     A  *  ..  J      1     Jea"   Simon 

Tan  1502.  Cet  eveque  mourut  de  la  évèque     de 
perte  qui  ravageoit  Paris.  P"is  »   i'aa 

XXVL     DECEMBRE, 

Saint  Eflienne  premier  diacre  Se  prcr 
mier  martyr ,  lapidé  par  les  Juifs  près 
de  Jerufalem  ,  quelques  mois  après 
rÀfcenfion  de  Notre  Seigneur,  rre- 
mier  fiécle. 

Véglife  de  S,  Eflienne  des  Grés  étoit     Egiife  de 
anciennement  une  abbaye,  &  eft  la^-   Ef^ie'i"^ 
plus  ancienne  églife  de  Paris.  Il  y  a  l'année'^L- 
des  hirtoriens  qui  difent  que  cette  ëgli-  co«nue, 
fe   fut  confacrée  autrefois  avec  celle 
de  Notre-Dame  des  champs ,  &  de 
S. Benoît, par  S.  Denys  premier  évè- 
que de  Paris.  M.   Baluze  allure  que 
le  concile  de  Paris  de  l'an  82p.  fe 
pnc  enTéglife  de  S.  Eflienne  des  Grés, 


d-Déce  h^  ^^  Calendrier HistoRiQif S 
%  ,  ecem  rQç^^^ç^  églife  a  pris  pour  furnoin  dans 
ks  titres  en  latin  de  Greffibiis  ,  &;  non 
pas  de  Grdcïs ,  ou  ah  cgrejfis.  Le  Cha- 
pitre de  Notre-Dame  avoit  coutume 
de  venir  en  prcoeflîon  à  S.  Eftienne 
des  Grés  le  jour  de  l'invention  de 
S.  Eftienne,  &  de  recevoir  fix  livres 
parifis  de  rente  annuelle  pour  cette 
procefîion.  S.  Eflienne  à^s  Grés  efl:  un 
Chapitre  qui  eftune  des  quatres  filles 
de  Notre-Dame.  11  efl  fujet  à  la  jurif- 
diflion  du  Chapitre  de  l'Eglife  de 
Paris.  11  efl  compofé  d'un  Chefcier  de 
de  douze  canonicats.  Ces  bénéfices 
font  à  la  collation  de  deux  chanoines 
de  Notre  -  Dame,  lis  en  nomment 
fix  chacun. 

Saint  François  deSaîes  étudiant  au 
collège  dts  révérends  Pères  Jéfuites 
alloit  fouvent  faire  Tes  prières  dans 
Téglife  àtS.  Eflienne  dts  Grés  devant 
l'image  de  latrès-fainte  Vierge  Notre- 
Dame  de  Bonne -délivrance.  Il  y  fît 
même  vœu  de  chafleté.  La  confré- 
rie de  Notre-Dame  de  Bonne- déli- 
vrance fut  établie  dans  l'églifc  de 
S.  Ellienne  des  Grés ,  Tan  I  y  J2. 

11  y  avoit  anciennement  une  églife 
bâtie  fous  l'invocation  de  S.  Eflienne- 
le-> vieux ,  à  l'oppofite  de  S.  Jean  le 
Rond;  à  l'autre  côté  delà  Cathédrale. 


BE  l'Eglise  de  Pakis.    529 

Saint  Efiiemie  eft  le  patron  deTéglire  i6.Déa-m9, 
paroiiTiale  qui  porte  le  nom  deSainc- 
Edienne  du  Mont. 

Comme  1  eglife  bafTe  de  Ste-Gene-    zgiifc  de 
viéve ,   qui  fervât  d'abord  de  paroifle  l*  EJ^^ennc 

,     I  ^  j  '  ,      du     Monc  , 

aux  habicans  de  cette  montagne  de  ^'amaai. 
Ste-Geneviéve,  ne  pouvoit  plus  conte- 
nir le  grand  nombre  de  paroiiTiens ,  on 
obtint  en  1222.  du  pape  Honoré  IIL 
la  permiffion  de  bâtir  une  nouvelle 
eglife  pour  le  fervice  de  la  paroifTe. 
Elle  fut  contigue  à  celle  de  Ste-Ge- 
neviéve  ;  Se  il  n'y  avoit  point  de  porte 
à  l'extérieur ,  enforte  qu'on  n'y  entroid 
que  par  celle  de  Ste-Geneviéve.  On 
voit  encore  deux  arcades  de  pierre  dans 
le  mur  de  l'aile  du  côté  de  S.  Ellienne , 
qui  fervoient  d'entrée  à  cette  eglife 
par  celle  de  Ste-Geneviéve.  Les  fonts 
baptifmaux  ne  furent  ôtés  de  la  cha- 
pelle baffe  de  Sainte-Geneviève  qu'en 
1(524.  Ce  furent  ks  Marguiîliers  qui 
en  1JÏ7.  firent  bâtir  une  nouvelle 
eglife,  qui  eft  celle  qu'on  voit  à  pré- 
fent;  l'Abbé  de  Ste  -Geneviève  leur 
céda  du  terrein  pour  cela  ,  en  obli- 
geant feulement  les  paroiffiens  de  lui 
préfenter  tous  les  ans,  le  jour  de  la 
fête  de  S.Eflienne ,  une  livre  de  bou- 
gie rouge.  En  1637.  Philippe  Le  Bel 
qui  en  étoit  curé ,  fit  bâtir  le  choeur, 

Z 


5  3  0  Calendrier  Historique 
.i^.  Décem.  Les  Margiiilliers  Tan  1 605.  firent  bârir 
Jes  charniers.  Jofeph  Foulon  abbé  de 
Sainte-Geneviève  en  donna  la  place. 

Le  2.  d'Août  de  Tan  1610.  la  reine 
Marguerite  de  Valois  pofa  la  première 
pierre  du  portail ,  comme  on  le  lit  fur 
une  table  de  marbre  noir  qu'on  y  a 
placée.  Cette  Reine  donna  mille  écus 
pour  cet  ouvrage.  En  1624.  l'Abbé 
donna  permiffion  aux  paroifTiens  de 
hauiTer  leur  tour ,  à  condition  que  les 
cloches  ne  fulTent  point  plus  él^véts 
que  la  couverture  de  l'églife.  Par  ar^ 
rêt  du  8.  Avril  163  J.  TAbbé  ôc  \qs 
Religieux  de  Sainte- Geneviève  font 
maintenus  dans  la  feigneurie  fpirituelle 
êc  temporelle  de  S.  Eflienne  du  Mont , 
dans  le  droit  de  préfider  à  la  procef-- 
fîon  du  S.  Sacrement,  d'y  porter  la 
croix  &  le  ciboire  de  l'abbaye ,  d'offi- 
cier aux  deux  fêtes  du  patron  ,  de 
nommer  le  prédicateur  du  carême,  de 
lui  donner  la  bénédidion , 6c  détenir 
la  première  place  dans  l'Œuvre.  L'Ab-? 
bé  Se  \ts  Religieux  fe  font  relâchés 
depuis  de  quelques  -  uns  dts  droits 
que  cet  arrêt  leur  donnoit,  Le  plus 
ancien  curé  de  cette  paroifTe  s'appel- 
loit  Barthélémy,  dont  il  eft  fait  men- 
tion du  temps  de  Maurice  de  Sully 
çvêque  de  Paris ,  environ  l'an  1 1 8Qa 


DE  L^GLISE  DE  PaRIS.     5  3  I 
Ce  Curé  eil  qualifié  Capcllamisfar2ùiéi2.6,Décemh 
Genovefd, 

Le  pape  Innocent  III.  rendit  une 
fentence  en  date  du  24.  de  Décem- 
bre  de  l'an  1201.  au  fujet  d'un  diffé- 
rend qui  s'éleva  alors  entre  Eudes  de 
Sully  évêque  de  Paris  ,  &:  Jean  abbé 
de  Sainte-Geneviève  &  les  chanoines 
pour  la  paroiile  de  Saint-Efiienne  du 
Pvîont.  Le  Pape  déclara  que  l'Abbé  de 
Sainte- Geneviève  pouvoit  placer  ôc 
deftituer  le  Curé  de  S.  Eftienne  du 
Mont,  Se  adjugea  du  relie  \qs  autres 
droits  épifcopaux  dans  toute  la  paroifle 
du  Mont.  Au  mois  de  Juin  fuivant , 
l'Eveque  de  Paris  cS:  l'Abbé  de  Ste-Ge^ 
neviéve  paiTérent  cntr'eux  un  concor- 
dat qui  mit  lin  à  tous  leurs  différends.- 
Voyez  le  3.  Janvier  ,  Savate-Geneviève. 

XXV IL   DECEMBRE. 

Saint  Jean  lEvangeliflc  efî  le  fécond  ^7.  T>écem, 
patron  de  ré^Ziiireparoifîi aie  de  S.  Jean,.^'^'^^"^^"^'* 
en  Grève.  Cette  egliie  rut  dediee  fous  2.  patron  iè 
l'invocation  des  SS.  Jean-Baptifte  &  '^f  Jeaneu 
i'Evangelifle.  VoyeT^U  1^,  Juin.  ^''^^^c. 

Mort  d'Enée  évêque  de  Paris,  l'an    MorH'E- 

870.  "^^  î  évêque 

Enée  avoit  d'abord  été  notaire  dui'au  s^'ol 
palais  de  Charles  le  Chauve ,  fous  le 
C^I^aacelier  de  France  Louis  abbé  de 

Z  ij 


^^    ,        552  Calendrier  Historique 
•Décerna  S.  Denys.  Enée  fut  enfuite  élu  évêquc 
j  de  Paris  d'une  commune  voix,  à  la 

I  prîe'î"e  du  Roi  ,    comme  peiTonnage 

I  indruic  dans   les  fciences  divines  Ôc 

ij  humaines  ,  très-di flingue  à  la  Cour 

l  par  fa  probité  Sç  h  régularité  de  (es 

I  mœurs;  enfin  comme  prélat  d'un  fore, 

grand  mérite.  Enée  eut  part  aux  prin- 
î  cipales  affaires  eccléfiafliques  de  fon 

temps.  On  lui  défera  l'honneur  de  ré- 
pondre aux  reproches  des  Grecs  par- 
tifans  du  fchifme  de  Photius,  com- 
miiïîon  qui  ne  fut  confiée  qu'aux  plus 
fçavans  Evêques  ,  &  aux  écrivains  les 
plus  renommés  de  ce  temps-là.  Son 
ouvrage  nous  eft  reflé  avec  celui  de 
vRatram  moine  de  Corbie  ,  qui  écri- 
vit aulTi  fur  cette  matière.  Par  cet 
ouvrage  Enée  nous  fait  alTez  connoî- 
tre  qu'il  étoit  fçavant  dans  la  ledure 
des  Conciles  3c  des  Pères.  Enée  mou- 
rut en  870.  Ingelvin  lui  fucceda  dans 
le  Siège  épifcopal  de  Paris  ;  on  i2:nore 
le  jour  de  fa  mort,  qui  arriva  Tan  884. 
:i:iâaoa  Profanation  de  l'égiife  de  S.  Medardj 
..^^"^j^Vmz  le  s.  Juin, 

XXVIIL    DECEMBRE, 

,  Zgiiiè  ass  Les  faints  Innocents  mafTacrés  à  Be-^ 
Saiius-inno-  fj^leem  6c  aux  environs  par  l'ordre  du 
I  pJlc  "'"''''' roi  Kerodc.  On  aiîlire  que  l'égiife  de§ 


DE  l'Eglise  de  Paris.    533 

Saints-Innocents  a  été  bâtie  des  dé- ^^'^^^^''''^' 
pouilles  des  Juifs  qui  commirent  tant 
d'excès  au  xîl  fîécîe  ,  Se  qui  ayant  fait 
foufFrir  le  martyre  à  un  jeune  enfant 
de  douze  ans,  furent  enfin  chaffés  du 
royaume,  l'an  1 182. 

Sainte- Opportune  a  toujours  eu  ^Supériorité 
fous  fa  dépendance  Téo-life  des  Saints-  tZ  ï''"c''^" 

-  r  fc>  .  nés  de    Sic- 

Innocents ,  comme  on  le  peut  voir  par  o.^porrunc 
plufieurs  bulles  des  Papes ,  Adrien  IV.  Jf^.'^^c.^^'l.'^f^ 
du  12.  de  Mai  de  l'an  11  JS?.  Alexan-cem^îi'  "''°' 
drelll.du  t.  d'Oclobrede  l'an  11 78. 
6c  Urbain  III.  du  ^ .  de  Juin  1 1 8(5.  Cela 
a  duré  depuis  ;  la  cure  Se  les  autres 
bénéfices  de  l'Eglife  des  Sts-Innocents 
font  encore  à  préfent  à  la  nomination 
des  Chanoines  de  Ste-Opportune. 

XXIX.    DECEMBRE. 

Sûint  'Thomas  archevêque  de  Can-  i^.Décem, 
torbéry  5    martyrifé    dans  fon  é.^life  e^^'i^."'"^''^ 
i  an  1170.  pour  en  avoir  loutenu  les  du  Louvre, 
droits  contre  Henri  II.  roi  d'Angle-  ^'^"  »i^7« 
terre.  Ce  fut  le  pape  Alexandre  IIL 
qui  le  canonifa. 

Robert  comte  de  Dreux ,  frère  de 
Louis  VII.  roi  de  France,  fit  bânr  à 
Paris  une  églife  l'an  1 1 87.  fous  l'in- 
vocation de  S,  Thomas  archevêque 
de  Cantorbéry  Se  martyr  :  il  y  fonda 
quatre  canonicats.  En  14.28.  il  yavpic 

Z  iij 


5  54  Calendrier  Historique* 
30.  Décem»  vingt-huit  prébendes  ,  qui  ont  été  ré- 
duites depuis  à  un  doyen  éledif ,  & 
à  onze  chanoines  dont  ce  Chapitre  efi 
maintenant  compofé.  Le  Roi ,  entré 
dans  les  droits  des  anciens  Comtes  de 
Dreux  5  nomme  à  quatre  canonicats  : 
ëc  à  l'égard  dts  autres ,  il  a  l'alternative 
avec  l'Archevêque  de  Paris. 

Leur  égiife  a  été  rebâtie  en  1744. 
ôc  les  Chanoines  réunis  à  ceux  de 
S,  Nicolas  du  Louvre  la  même  année. 
La  dédicace  de  leur  égiife  a  été  faite 
fous  l'invocation  de  S.  Louis  roi  de 
France  ,  par  l'archevêque  de  Paris 
Charles  GafpardeVintimille  desCom- 
tes  de  Marfeille  du  Luc ,  le  jour  de 
S.  Louis  de  la  même  année  1744. 

Le  cardinal  Fleury  efl  enterré  dans 
cette  égiife,  qu'on  nomme  préfente- 
ment  S.  Louis  du  Louvre. 

XXX.    DECEMBRE. 

>'airon  de      EtûUijfement  de  la  maifon  royale  de 

Saint  cyr  ,  S.  Louis  à  S.  Cyr  pour  l'éducation  de 

-U16S6.  jj,QJ^  j.çj^  jeunes  Demoifelles  nobles, 

Tan   1686.  Le  15.  de  Juin  de  cette 

même  année  la  manfe  de  S.  Denys  , 

^    fuivant  la  volonté  de  Louis  XIV.  fut 

jointe  &  donnée  à  ce  fujet  à  la  maifon 

royale  de  S.  Cyr.  Voyez,  dans  la  Préla^ 

ture  ^arifienne ,  Us  Abhés  de  S.  Cj/r, 


PRELATURE   PARISIENNE 
0  U 

CATALOGUE 

HISTORIQUE  ET  CHRONOLOGIQ^UE 

Des  Evêques  ,  Archevêques  &  Doyens 
de  l'Eglife  Métropolitaine  de  Paris  ;  des 
Abbés  Réguliers  &  Commendataires  > 
Abbefles ,  Prieurs  &:  Supérieurs  Généraux 
des  Abbayes  ou  Congrégations  de  ce 
Diocéfe. 


EVES  §JJES    DE    PARIS, 

t      Saint   denys,  ran    ifo, 

Mallon. 

MafTus. 

Marcus, 
f         AJventus. 

Viclorin  ,  ?4^» 

Paul,  560. 

Prudent. 

Saine  M  AR  CEL. 
I©     Vivien. 

Félix. 

Flavien. 

Urficin. 

Apedemius ,  Apcdinius  ,  ou  Apedianns  , 
Ij-     Heraclius,  l'an   5-11.   fi^, 

Probac. 

Melius,  ^'ôn-j-j].   j-^S.   r4i. 

Safarac,  5-49, 

Eufebe  I,  j-  5-  i , 

Ziv 


53^        Trélatître  Tarlfunne  , 

ao      Saint  GiraiaiNj  Van.   f  f  f , 

Ragnemode,  «-7^, 

Eulcbe  II. 

Faramnnde. 

Siniplice. 
aj"      Saint  CerauNI. 
^  Leuf^ebert. 

Audoberr. 

Saim  Landry, 

Chrodoberc ,  ^  f  <?» 

50      Sigobode. 

Importun  ,  (366» 

Saint  Agilbert  cv.  Aglibert. 

Si  go  ("roi ,  69  T. 

Tiunoalde,  i)()6, 

<3  f      Adulphe. 

Bernechaire. 

Saint  HuGUis  j    mon  m  71®» 

Aîerfeïde. 

Fcdole. 
40      Ragnecapt, 

Madalbert. 

DcodeFroi  7T7. 

Erchcnradc  I,  7  7  f» 

Ermenfrede,  809. 

4f      Inehade  ,  S  i  i. 

£rchenrade  II,  S^  i. 

£née  ,  mort  en  8  ^o. 

ïngelvin  ,  871. 

Gozelin  ,  mort  en  886.  ou  807. 

yo      Anfcbcric. 

Thcodulfe. 

Pnlrade  ,  ç  2  î. 

Adelhelme. 

Gautier   I. 
5"  7      Alberic. 

Confiant, 

Garin. 

Rainauld  I. 

Eiifiard. 
éo      Giflebert. 

Ramïuld   II, 

Azelin  Des  Trancins, 

Francon, 


Evêdjiieî  de  Paris, 

Imbert  De  Vergy  , 

Gaufroi  De  Boulogne  , 

Guillaume  I.  DeMontfort, 

Foulque. 

Gaion. 

Girbert , 

Eftienne  I.  De  Senlis. 

Thibaud. 

Pierre  I.  Lombard  ,    mort  en 

Maurice  De  Sully  ,    mort  en 

Odon  De  Sully. 

Pierre  II.  De  Nemours,  mort  en 

Guillaume  II.  De  Scignclny, 

Barthélémy. 

Guillaume    III. 

Gaultier  II.  De  Château-Thierry  5 

Rainauld  III.   De  Corbeil. 

Eftienne  1 1.   Tempier  ,    mort  en 

ReuGulf  D'Hombliere. 

Simon  Maciras  ,   dit  De  Bucy. 

Guillaume  IV.  De  Baufet  j  dit  D'Au 
rillac. 

Eilicnne    III.  De  Bourret , 

Hugues  II.  De  Befançon. 

Guillaume  V.   De  Chanac. 

Foulque  1 1.  De  Chanac. 

AudoLiin  ou  Ouen  Aubert. 

Pierre  IlL  De  la  Forée. 

Jean  I.  De  Meullent. 

Eilienne    IV.   De  Paris. 

Aimeri  De  Maignac. 

Pierre  IV.  D'Orgcmont,  mort  en 

Gérard  De   Moncaigu. 

Jean    II.  De  Courcecuiffe. 

Jean  JII.  De  la  Roche-taillée.. 

Jean   IV.   De  Nant. 

Jacques   Du  Chaftellier  , 
100  Denys  II.    Du  Moulins, 
mort  en 

Guillaume  VI.    Charrier. 

Louis  De  Beaumor.c,  dit  De  la  Forêt 

Jean  V.  Simon  De  Cham^n^ny. 

EHieniie  V,  De  Ponchcr. 
JOf  François   I.  De  Pencher, 

Z  V 


^r 


70 


7r 


'80 


Sr 


90 


^r 


io?o. 
ic6  r. 
1097. 


II 17 

1 164. 
1 196. 

1119. 

1249- 

IS79. 


I  î^o. 


I4C9, 


141  S. 
1459. 

34+7. 

1472. 


'5  3  s  trilature  Farîfienne , 

Jean  VI.  Du  Bellay. 

EutUche  Du  Bellay.. 
108  Guillaume  Viole  , 

Pierre  V.  De  Gondy. 
110  Henri  De  Gondy. 

ARCHEVES^JJES    DE    PARIS, 

I  Jean-François  De  Gondy, 

z  Jean-François-Paul  De  Gondy. 

3  Pierre  VI.   De  Marcî. 

4  Hardoin  De  Peretîxe  de  Beaumont. 
y  François  De  Harlay  de  Champvalon. 
é  Louis- Antoine  De  Noailles,   mon  U 

4.  Mal  de  Van  Ijiq-a 

y  Charles- Galpar  Guillaume  De  Venti- 
mille  des  Comtes  de  Marfeille  du 
Luc  ,    mort  le  i^.  Mars  174^, 

8        Jacques-Bonne  Gigault  de  Bellefont. 
ç         Chriftophe    Beaumont  Du  Repair  » 

Archevêque  de  Paris,  U  7  .Novembre  174^* 
à  qui  Dieu  donne  un  paiiîble  & 
long  gouvernemeni.  Doinïnus 
conjervet  eum  ,  6'  viyipcet  eum  , 
&  beatum  fadat  illum  in  gloria 
fua. 


DOYENS  DE   LA   METROPOLE 
de    Paris, 


H 


I  X  A  I  R.  ». 

Maldaguin, 

Garin. 

Alberic. 
f        Francon. 

Ingelard. 

Lizierne. 

Odon. 

Milon. 
ïo      Jean  I.  De  Grand- Pom. 

Foulcon, 

Bernicr, 


Doyens  *de  la  Métropole.        539 

BArtheleim  De  Senlis. 

Clément. 
X  f      Barbedor. 

Hervé  De  Montmorency  de  Marly. 

Michel  De  CorbeiU 

Huçues  I. 

EflFenne  I.  l'an  izlê* 

10     Gautier. 

Hugues  II. 

G. 

Ernaud  De  Courveville, 

Philippe  De  Nemours. 
J  f      Jean  II.  De  Provins. 

Giraud. 

Luc  De  Lœudêves 

Guillaume  I.  De  Valgrigneufe. 

Godefroi  I.  De  Poatcherroa  1264. 

^o      Godefroi  II. 

Nicolas    I.  1^9)' 

Jean    III. 

Pierre  I.  De  Belle-Perche. 

Roger  D'Armigniac. 
;  f      Simon   De  Guiberville. 

Amiûus  Le  Ratit. 

Guidon  De  Baudet. 

Olivier  Saladin. 

Pierre  II.  De  Gros. 
40     Firmin   De  Coquerel. 

Vital  De  Pruilly. 

Raimond  Saïga. 

Pierre  III.  De  Montercvelle. 

Eftjcnne  II.    De  Paris. 
4f      Aimery  De  Maignac. 

Jacques  Le  Riche. 

Pierre  IV.  De  Pacy. 

Jean  IV.   Chanteprime. 

Jean  V.  Tudert. 
j-O     Guillaume  II.  Cottin. 

Albert  De  Rourvroy  de  S.  Simon, 

Thomas  De  Courcelles, 

Jean  VI.  L'Huillier. 

Jean  VII,  L'Huillier. 
y  f      David  Chambellan, 

Guillaume  III, 


Zvj 


5^4^  Trelature  Partjîennel 

Jean  VII T.    Du  Drac. 

Jean  IX.  Jouvenel  des  Urfîns. 
Antoine   Le  Cirier. 
6q      Auguitin  Le  Cirier. 
Louis  Seguier. 
Jean-Franqois  De  Gondy* 
Dominique   Seguier. 
Nicolas  1 1.  Tuderc. 
G^      Jean-Baptille  I.  De  Contes. 

Jean-Baptifte  II.  De  Bongueret  le  Blanc,  cfe 

Bourchardieres  de  Mofni. 
Jean-Bapcifte-Charles  Des  Frifches  de  Braf- 

feufe  de   Preiieigny. 
Jacques  Alain  de  Gontaut. 
Louis-Abraham    De  Harcourt  de  Beuvron, 
70      Jean-Cyprien  De  S.  Exupery  ,  natif  de  Sarlat, 
Chanoine    de    la   Carhédrale    de   Paris  , 
le  j.  Février  27J0.    Chantre    le    i6.   No" 
vembre  1739-  6*  Doyen  le  lundi  14.  Avril 
3747.  ^  °^l^  heures  du  matin» 


ABBE'S  DE  s.  GERMAIN  DES  PRES. 

3       Saint   DROCTOVrE  y    difciple  de 
faint  Germain  ,  l''^'^   f  f  ^» 

mort  en  Mars  le  vj.  des  ides  f8o. 

Scubillon  ,  iriorc  le  2,z.  Septembre  606^, 

Didier,  qui  gouverna  feize  ^^s. 

Gaufeion  ,  mort  en  636» 

y         Germain. 

Sigon. 

Childerann. 

Hunfrid. 

Authairc    l. 
JO      Valdr  orner ,  _         ^9  7* 

mort  le  x.  des  calend.  de  Mai. 

Ckedelmaire  ,  il   gouverna  dix-fept  ans. 

Bahon . 

Sigofroi  gouvemoit  eri  7  30f 

^utkaire^IL 


'jihhes  d%S,  Germain  dts 'prés.    5*4.1 

■J  f      Lantfredc   ou  Lantfroy  en  7?r»' 

Sous  Ion  gouvernement  fut  transféré 
de  l'on  tombeau  dans  la  grande  églife  le 
corps  de  faim  Germain  q.ii  étou  en- 
terré dans  la  chapelle  de  S.  Symphorien. 
Cette  tranflation  fe  f::  le  viij.  des  calend. 
d'Août ,  ou  2f.  Juillet,  7  7+' 

Lanttrede    mourut    le  xj.  des  ides   de 
Février  7  7r« 

Wichad  ou  Inchad  gouverna  à  peine  trois  ans. 
Il  mourut  les  calend.  de  Novenibre. 

Robert  I.  précepteur  de  Pépin  perc  de  Char- 
lemagne.  Ce  fut  ce  Robert  qui  établit 
dans  fon  monaftérc  une  académie  d'étude, 
d'où  Ibrtircnt  dans  la  luice  de  Içavans 
écrivains  ;  comme  j  Abbon  ,  Aimoin  , 
Ufuard  ,   &c. 

Il  mourut  le  viij.  des  calendes  de  Mars 
environ  8  il 

Hïrminon.  Le  jour  de  fa  mort  cft  marqué 
le  1  o.  d'Avril. 

Hilduin  1.  mort  le  22.  Novembre         84l« 
10      Ebroin  y  mort  le   i  S ,  Avril  85*  8, 

Qo^lin  I. 

Hilduin  IL  abbé  de  S.  Germain  l'an  878. 
mort  le  vij.  des  ides  de  Juin  877. 

Co\elin  II.  mort  le  xvj.  des  calendes  de 
Mai  §86. 

Ebules  OLi  Eblon.    Ce  fut  lui   qui    donna   ua 
bras  de  laine  Germain  à  i'églifc  aujour- 
d'hui appelJjée  de  S.  Germain-U-vieux .    Il 
mourut  levj.des  nones  d'Odobre  892. 
a  f      Huholde. 

Robert  II.  comte  de  Paris.  Sa  more  le  if, 
de  Juin  un   Dimanche  92.?* 

Hugues  I.  fur  nommé  h  Grand,  \\  mouruc 
à  Dourdan  ,  un  Dimanche  xvij.  des 
calendes  de  Juillet  9  f  6. 

Hugues  IL  dit  Capet .,   roi  de  France,  mort 

le  2+.  Octobre  99  7- 

Gualon ,    abbé  l'an  979.    mort   le   18.    de 

Janvier ,  du  temps  du  roi  Lothaire. 

50     Aîberic  ,  abbé  ran-990.    more  le  yiij.  des 

calendes  d'Odobre, 


'54^       T ^ stature  Tartjienne] 

Morard.  De  Ion  temps  les  études  fleurirent 
dans  fon  monaftére.  Ce  fut  lui  qui  bâtit 
l'égiife  de  l'abbaye  de  S.  Germain  ,  tcile 
qu'on  la  voit  aujourd'hui.  Il  mourut  les 
calendes  d'Avril  l'an  1014. 

In^on  de  la  famille  royale.  Il  mourut  le 
iv.  des  calendes  de  Février  1026. 

Le  bienheureux  Guillaume  I.  Il  mourut  à 
Fcfcamp  ,  les  calendes  de  Janvier  10^  i. 

Adralde ,   more  le    xviij.   des   calendes   de 
Septembre. 
5  j-      Hubert  y  abbé  l'an  106 1.  mort  le  xv.   des 
calendes  de  Janvier  1062. 

Robert  III.  mort  le  29.  Janvier         1072. 

Pierre  I.  De  Lolfeleves  ,  abbé  l'an  107^. 
mort  le  viij.  des  calendes  de  Jan- 
vier 1082, 

Hugues  III. 

Ifembert  ,  mort  le  xv.  des  calendes 
d'Août  lioj. 

^.O      Rainauld. 

Guillaume  II.  Abbé  l'an    1109. 

Rainauld  ,  pour  la  féconde  fois  abbé  ,  mort 
le   1  <\ .  Décembre  i  i  i  6, 

Hugues  IV.  moine  de  S.  Denys.  Ce  fut  fous 
fon  gouvernement  que  les  Religieufes 
d'Argenteuil  furent  chafTées  »  &  le  mo- 
naftére rendu  à  l'abbaye  de  S.  Denys 
l'an  II  29.  Hugues  eut  pour  neveu  le 
fameux  Guillaume  ,  abbé  de  Refchilde. 

Gllon  ,  moine  de  S.  Denys ,  enfuite  Prieur 
de  S.  Germain  des  prés  ,  fut  fait  Abbé 
malgré  lui.   Il  mourut  en  1147, 

4  y  Hugues  V.  De  Crefpy  ,  moine  de  Cluny  , 
entuite  Priecir  de  S.  Arnoulf  de  Crefpy, 
mort  le  I  9 .  Avril  1172. 

Godefroi  I.  mort  le  i  6.  Février         1 1  f  f» 

Thihauld ,  moine  de  Vezelay  ,  mort  à  Vezelay 
le   2î.  Juillet  1 1  62, 

Hugues  VI.  De  Moncelle ,  moine  de  Vezelay 
l'an  1162.  Ce  fut  fous  fon  gouverne- 
ment que  réglife  de  S.  Germain  des  prés 
fut  dédiée  ,  après  Pâques  ,  par  le  pape 
Alexandre  III,  le  ai.  Avril  1163.  Ce 


(Ahhés  de  S,  Germain  des  frés.     J43 

tue  ccc  Hugues  qui  tinc  lu r  les  fonts  du 
baptême  le  fils  du  roi  Louis  VU.  appelle 
dans  la  fuite  Phili;ipe  Augufte ,  un  Di- 
manche 22.  d'Août  116).  avec  Hervé 
abbé  de  S.Vi(flor,  &  Odon  qui  Tavoic 
été  de  Sainte  Geneviève  ,  mort  le  vj, 
des  calendes  d'Avril  i  i  8  i , 

Foulcon ,  mort  le  2.  Mai  1192. 

yo      Robert  IV.  mort  le  i+.  Mars  1204. 

Jean  1.  De  Vernon ,  abbé  en  1207.  Delon 
temps  s'éleva  un  grand  différend  entre 
l'Evêque  de  Paris  ,  le  doyen  Hugues  8c 
le  Chapitre  de  Paris  ,  8c  Guillaume  ar- 
chiprêtre  &  curé  de  S.  Severin  ,  d'une 
part  ;  Sc  Jean  abbé  de  S.  Germain  des 
prés  &  Radulphe  curé  de  S.  Sulpice  ,  de 
l'autre  ,  touchant  la  jurifdiclion  épifcopale 
&  paroiifule  ,  fpirituelle  dans  le  territoire 
de  S.  Germain  des  prés  ,  au-delà  du  Petit- 
pont.  Ce  fut  auifi  en  ce  temps  que  Jean 
fit  bâtir  l'églife  de  S.  André  de  Laas  , 
appelle  dans  la  fuite  de  S.  André  des 
Arcs  ^  à  l'endroit  où  il  y  avoit  une  cha- 
pelle de  S.  Andeol  martyr.  Il  fit  auflï 
bâtir  celle  de  S.  Cofme.  Il  mourut  le 
4.  Novembre  121  6. 

Hugu:s  Vil.  De  Flaicort ,  mort  le  premier 
Décembre  1220. 

Gaultier,   mort  le  f.  Février  1224. 

Odon  y  mort  le  i  ^  .  Mai  ^  ^  1  î  • 

tr      Simon,  mort  en  1244, 

Hugues  VIII.  d'IJfiac  ,  mort  le  f .  Dec.  124e. 
Sous  fon  gouvernement  fut  bâtie  la  ma- 
nifique  chapelle  de  la  Vierge ,  qui  eft  au 
dedans  dumonaftére.  11  le  fervitdu  même 
architecte  ,  qui  avoit  bâti  le  léfedoirc 
qui  efl:  d'une  grande  beauté. 
Thomas  De  Mauleon  ,  abbé  en  1248.  mort 
le  Dimanche  des  Rameaux  2i.  du  mois 
de  Mars  i^ff- 

Gérard  De  Moret.  Ce  fut  de  fon  temps  que 
les  moin^rde  l'abbaye  de  S.  Germain 
des  prés  eurent  du  Pape  l'an  I2f8.  la 
permiflion  de  fefcryir  d'aumuiTes  conve» 


544  Trélature  Tarl/ienne  ; 

iiables  à  leur  état,  po'jr  fe  garantir  da 
froid.  Ce  qui  a  été  en  ufage  à  l'abbaye 
S.  Germain  des  prés,  julqu'à  ce  que  la 
réforme  de  Chezal-Bei.oit  'fut  introduite 
dans  ce  monallére.  Mort  le  24.  Décem- 
bre 1278. 

Raimond  y  Religieux  de  S.  Viclor  de  Mar- 
feille  ,  abbé  en  iij<^.  mort  en  iiSS, 
60      Jean  IL    De  Commes. 

Jean    III.   mort  en  i  ■»  o,?  , 

Pierre  II.  De  Corpalaîs ,  mort  le  ^.  du  mois 
d'Avril  I  ^  ^^. 

Jean  I V.  De  Prejfy ,  natif  de  Bourgogne 
l'an  1^40.  Il  traduiflt  en  François  le 
commentaire  de  Bernard  Religieux  du 
Mont-Caiîîn,  fur  la  régie  de  S.  Benoit. 
Cette  verfion  eft  gardée  encore  aujour- 
d'hui dans  la  bibliothèque  de  S.  Germain 
des  prés.  Mort  le  i  7.  Décembre  1 9  f  ^  . 
Il  eft  enterré  dans  la  chapelle  de  iaint 
Symphorien. 

Gaudefroi  II.   De   Coutures  ,    mort    le    24.. 

Avril  j^  1  rÇ. 

é  f       Nicolas  Deladlte  ,  mort  le  i  o.  Juillet     1^67. 

Ricard  D'Atry  ou  De  Laître ,  moit  le  i  f. 
Juillet  M  87. 

Il  eft  enterré  devant  le  grand-autel  de 
réglife  fous  une  tombe  de  marbre. 

Guillaume  III.  L'Evêque.  Cet  Abbé  futpré- 
fent  l'an  1^92.  à  la  tranflation  des  reli- 
ques de  faint  Louis  dans  une  châffe  d'or  , 
commencée  par  Charles  V.  &  parfaite 
par  Charles  VI.  Mort  le  11.  de  Décem- 
bre de  l'an  141  8, 

Jean  V.  Bourron  ,  mon   i  f.  Avril       14^6. 

Drogonde  Montaudier.  Il  fe  démit  en  14^9. 
^O      Hervé  Morillon  f  mort  2  f.  Février       1460. 

Henri  I.  Mené  t  mort  21.  Avril  1461. 

Robert  IV.  De  Lefpinajfe.  Cet  Abbé  dilTipa 
les  biens  de  fon  abbaye.  Il  eut  un  grand 
procès  avec  fes  Religieux,  qui  le  gagnè- 
rent l'an    T  47  f . 

God^froi  III.  Flofeau.  Ceik  du  temps  de  cet 
Abbé  Fan  1484.  que  fut  éublie  la  fouç 


A  ll^s  de  £.  Germain  des  prés.     5*4  J 

Saint -Germain  par  lettres  patentes  de 
Louis  XI.  8c  l'ouverture  de  cette  foire 
le  fie  le  ^.  de  Février  de  l'an  14S6. 
Cette  foire  ell  coinpolee  de  trois  cens 
quarante  perites  loges  ou  boutiques.  Cet 
Abbé  mourut  le  30.  Avril  i  f  o^* 

Guillaume  IV.  Briçonnet  fut  premièrement 
marié  ;  ealuite  Archevêque  de  Rheims 
&  de  Narbonne  ,  Cardinal,  &  Chancelier 
de  France;  Abbé  en  1^04.  Il  réfigna  à 
fon  lils  en  i  fO?» 

Guillaume  V.  Briçonnet,  évèque  de  Meaux. 
Ce  fut  lui  qui  procura  le  2  f .  Janvier  de 
l'an  ifié.  la  réforme  de  Chezal  -  Be- 
noit à  Ion  monaftére  relâché.  Cet  Abbé 
mourut  le  24.  Janvier  i  f  5  ?• 

f^rançoïs ,C^iA\v\xi  deTournon.  Sous  cet  Abbé 
fut  unie  à  l'abbaye  S.  Germain  la  congré- 
gation de  Chezal-Benoit  l'an  i  5-4^.  Ce 
fut  (eus  Ton  gouvernement  que  Charles  IX. 
choifit  Tabbaye  S.  Germain  pour  fa  de- 
meure pendant  quelque  temps ,  le  5.  de 
Juin  if6i.  à  caufe  des  différends  qui 
étoient  entre  les  novateurs  &  les  Catho- 
liques. Cet  Abbé  eft  enterré  dansTéglifc 
du  coîL^ge  des  Pcres  Jéfuitcs  à  Tournon, 
Mort  le   2.2.  Avril  iféz. 

€harUs  I.  de  Bourbon  ,  cardinal  ,  archevêque 
de  Ro'Jen  ,  abbé  de  S.  Ouën  de  Vendôme  , 
de  Corbie,&c.  Sa  fœur  Renée  de  Bourbon 
abbe/Te  de  Chelles ,  dans  la  crainte  des 
hérétiques  qui  ravageoient  tout ,  fe  retira 
avec  Tes  Religieules  dans  la  maifon  abba- 
tiale de  Ion  frère,  le  28.  Juin  if6z, 
jufqu'au  2é.  de  juillet  fuivant.  Elles  y 
pratiquèrent  tous  les  exercices  réguliers  , 
chantant  la  Mefle  &  les  Vêpres  dans  la 
grande  chapelle  de  la  Vierge  de  ladite 
abbaye. 

Sous  fon  gouvernement  l'an  ij"??. 
la  chapelle  de  Puteaux  fut  érigée  en  fuccur- 
fale   de  la  paroiffe   de   SureTne. 

Mort  à  l'âge  de  foixance-fept  ans , 
un  mercredi  9.  Mai  if9^» 


54^  'Prélattire  Tarlfienne  , 

Charles  IL  de  Bourbon  ,  fils  de  Louis  Prince 
de  Condé,appeIlé  Cardinal  de  Vendofme, 
eniuite  de  Bourbon.  More  Ibudiacre  9 
à  râgc  de  trente  -  deux  ans  ,  un  famedi 
^o,  Juillec  I  f  94* 

Jean  VI.  Percheron;  mais  François  de  Bourbon 
Conti  en  perçut  les  revenus  ,  quoique 
marié  :  il  étoic  fils  de  Louis  de  Bourbon 
Prince  de  Conti  ,  &  d'Eleonore  de 
Roye. 
Jo      Louis  I.  Biàffon  ,  mort  en  léiy. 

Henri  II.  de  Bourbon  ,  duc  de  Verneuil  & 
évêquc  de  Metz.  Cet  Abbé  confentit  à 
l'établilTement  des  Petits- Auguftins  dans 
le  fauxbourg  S.  Germain  l'an  léi^.  8c 
à  celui  des  Récollectes  de  Sainte  -  Claire 
de  Verdun,  ruerluBaq,    l'an  1627.  Le 

I  O.  Avril  l'an  1630.  il  pofa  la  première 
pierre  de  l'égliie  du  noviciat  des  Pcres 
Jéfuites  ,  rue  Pot  de  fer  au  fauxbourg 
S.  Germain.  Il  permit  l'établiflement  du 
noviciat  des  Jacobins  dans  ledit  fauxbourg, 
le  10  Juin  i6^a.  celui  des  Incurables^ 
le  2  o .  Janvier  16^8.  celui  des  Rcligieu- 
fes  du  S.  Sacrement  ,  rue  Caffecte  ,  le 
9.  Mars  i6f  ?.  Il  fe  démit  le  1 1.  Octo- 
bre de  l'an  1669.  &  mourut  le  28.  Mai 
de  l'an  168  2. 

Jean  CaJImir ,  roi  de  Pologne  ,  arriva  à  l'abbaye 
le  24..  Novembre  1669.  Mort  le  16. 
Décembre  1672, 

II  ell  enterré  à  Cracovie  en  Pologne 
dans  réglife  des  Percs  Jcluites.  Son  cœur 
eft  a  l'abbaye  S.  Germain  dans  la  chapelle 
de  S.  Placide  ,  appellée  aujourd'hui  de 
S.  Cafimir.  Tous  les  ans  le  16.  Dé- 
cembre on  fait  fon  anniverfaire  folemnel 
à  l'abbaye  S.  Germain. 

Qu'dlaume  VI.  Egon  ,  cardinal  de  Pursftem- 
berg  ,  mort  dans  ion  palais  abbatial ,  le 
10.  Avril  1704. 

âgé  de  foixante-quatorze  ans.  II  eft  en- 
terré dans  réglife  de  l'abbaye  S.  Germairi 
dans  la  chapelle  de  fainte  Marguerite ,  ok 


Allés  de  S.  Germain  des  frés.    5'4'y 

eic  Ton  combeau  Se  Ion  épicaphe  en 
marbre, 
^«(/kr  cardinal  D'Efirées^  troifiéme  fils  d'Àn- 
nibal  D'Eftrées  maréchal  de  France.  Le 
z^.  d'Août  1704.  il  pofa  la  première 
mpierre  du  fuperbe  maître- autel  de  l'abbM'e 
S.  Germain.  Il  mourut  d  Tâge  de  qua- 
tre vingt  fept  ans ,  dans  Ton  palais  abba- 
tial ,  étant  évéque  d'Albe  ,  abbé  de 
Longpont  ,  cardinal,  doyen  de  l'Acadé- 
mie Françoife  ,  commandeur  des  Ordres 
du  Roi,  &c.  le  18.  Décembre  à  dix 
heures  de  nuit  i  7  i+» 

11  ell  enterré  dans  la  même  chapelle  que 
fon  prédcce fleur. 
$r  HeRri  III.  De  Thiard  de  Biffi  ,  évêque  de 
Meaux  ,  cardinal  ,  prie  poflc/ïion  de 
l'abbaye  S- Germain  le  jour  des  Cendres 
6.  Mars  i  7 1  f .  Il  pofa  la  première  pierre 
du  fécond  pilier  de  la  net  de  l'églife  de 
S.  Sulpice  ,  à  gauche  en  entrant  ,  le  17. 
Février  1722.  A  l'e$  dépens  8c  à  ceux 
Àe  la  congrégarion  de  S.  Maur ,  fut  bâti 
le  fameux  efcalier ,  qui  conduit  du  dortoir 
au  chœur,  en  17^6.  avec  une  aile  du 
eloitre  ,  du  côté  du  Septentrion  ,  8c  trois 
étages  de  bâcimens  au    deffus. 

Cet  Abbé  mourut  dans  fon  palais  abba- 
tial ,  un  vendredi  z6.  Juillet  17^7. 
Il  fut  illuftre  par  la  pureté  de  fes  mœurs  , 
&  fur-tout  par  fes  grandes  largefies  envers 
les  pauvres.  Il  etl  enterré  dans  fon  églife 
cathédrale  de  Meaux. 
%6  Louis  IL  de  Bourhon-Condé ,  Comte  de  Cler- 
mont  ,  proclamé  Abbé  par  le  Roi  le 
if.  Août  17^7.  après  s'être  démis  des 
abbayes  de  S.  Claude  ,  de  Marmoûtier  & 
de  Cercamp  :  il  prit  pofreflîon  par  pro- 
cureur le  révérend  Père  dom  René  La- 
neau  Supérieur  général  de  la  congréga- 
tion de  S.  Maur,  le  7.  Septembre  de  la 
même  année. 


54^  Trélature  Tarifitnne , 


SUPERIEURS      GENERAUX 

de  la  congrégation  de  S.  Maur. 


# 

• 

Martin  tesniere. 

Colomhan  Régnier. 

Martin  Tefniere  ,  pour  la  quatrième 

fois. 

Maur  Dupont. 

Jean  y   dit   Grégoire  TarriJJe  , 

ié2^. 

Jean  Harel , 

1648. 

Bernard- Jean  Àudebert  , 

1660, 

Vincent  Mar folle  , 

161  z. 

Michel,  dit  Benoît  B racket  , 

i6Si. 

10 

Evroult- Claude  Boitard, 

16S7. 

Simon  Bougis  , 

J  699. 

Arnoulf  De  Loo , 

17  i  I. 

Charles  Petey  De  l'HoJîallerle , 

1714. 

Denys  De  Sainte-Marthe  , 

17x0. 

If 

Pierre   Thibaut  , 

17^7- 

Jean'BaptiJie  Alaidon  , 

17^9' 

Hervé  Menard  , 

I7n- 

Claude  Du  Pré, 

11^6. 

I^ 

René  Laneau  , 

T7?7. 

Gineral  pour  la  troifîéme  fois  ) 

1742. 

ABBÉS    DE    S.    DENYS 

en  France. 

DoDON,  l'an        627. 

Cunoald  ,  ^  ?  I  • 

Aigulfe,  ^  6rr. 
Ce  fut  lui  qui  fie  vendre  les  vafes  facrés 

de  l'églife  de  S.  Denys  pour  les  pauvres, 

Wandeberthte  ,  ^  f  7 . 

Charderie ,  "                     678. 

Chaînon,  6^6» 

Dalphin  ou  Dauphin» 


Jhbés  de  S.  Benys  en  France,     5'4p 

Chillart  ,  7  1  6. 

Turnoalde.    Il  mt  enfuice  évéque  de  Paris. 

Hugues   1. 

BcTthoalâ ,  7  2^» 

Godohald  j  726. 

Analbert ,  TfO. 

Fuirard  ,  7  f  o. 

Ce  Fuîrard  renàit  de  grands  fervi^es  à 
Ton  abbaye  pour  les  revenus  tciriporels  : 
&  c'cd  de  Ton  temps  que  fut  dédiée 
réglile  de  S.  Dcnys  bâtie  par  le  roi 
Pépin. 

Maginaire  ou  Malnairc  ,  7  84. 

Fardulphz  ,  natif  de  Lombardie ,  &  mort  le 
zz,    Uéjembre  786, 

Vdldon  ou  V ait  on. 

De  fon  temps  vivoit  un  nommé  Dun^ 
^j/,  reclus  dans  lemonaIl:ére  de  S.  Denys, 
homme  pieux  &  fore  Içavanc. 

H'dduin  ,  difriple  d'Alcuin  ,  8x4. 

Il  mourut  le  30.  Oclobre  84 2. 

Louis  I. 

Charles  L  die  le  Chauve ,  roi  de  France ,  efl 
mis  au  Qombre  des  Abbés  de  S.  Dcnys  » 
pour  avoir  employé  les  revenus  de  cette 
abbaye  en  faveur  du  peuple.  Ce  Roi 
mourut  le  6.  Odobre  S  7  7. 

Cofdin  L  qui  fut  cnfuite  évéque  de 
Paris.  878. 

Ehulon  ,  neveu  de  Gofclin  ,  mort  en  Oclo- 
bre  892, 

Odon  I.  roi  de  France,  mort  le  3.  Janviec 
de  l'an  8 9 S. 

Robert  I.  Duc  de  Bourgogne ,  &c.  mort  en. 
l'an  925. 

Hugues  IL  dit  le  Grand,  Duc  de  France  , 
Comte  de  Paris,  mort  le  16.  de  Juia 
de  Pan  9f  6. 

Hugues  IIL  dit  Capet  roi  de  France  ,  en- 
terré à  S.  Denys  en  99 7 1 

Gofelin   IL 

Robert  IL 

Garin . 

Viyisn.  ÎOcS» 


IJO  Trélature  Tanfienne^ 

Hugues  I  y. 

Ramier  ,  lo6t. 

Mort  le  i8.  Janvier  1071, 
Guillaume  I.  I O  7  I  • 

Yves  1.   mort  en  1094.   Ce  fut  lui  qui  reçut 

dans  l'abbaye    de  S.    Denys    Suger    dès 

fa  plus  tendre  jeuncfie, 
|f       Adam,  1099» 

Suger  y  abbé  très-célebre,    naquit  l'an  loSi. 

en  Allemagne  dans  un  petit  village  pca 

connu.  Il  fut  abbé  de  S.  Denys  l'efpacc 

de  vingt-neuf   ans,    &  mourut    à  l'âge 

de  foixante-dix  ans  ,  l'an   ilfi. 
Odon  IL    de  Deuil    lieu    de    fa   naiflancc  , 

abbé  en  1 1  j-  i. 

Mort  en    i  \6z  . 
Odon   m.  de   Taverny  ,   lieu  de  fa  naiflance 

à  trois    lieues   de   Saint  -  Denys  ,    mort 

en    I 1 ^9» 
Yves  IL  abbé  en  11^9» 

More  en   1172. 
j^o      Guillaume  de  Gap  abdiqua  en  il 86. 

Hugues  V,  Foucault  y  abbé  en  liS^,-, 

More    un    vendredi    24.    d'Oclobre    de 

l'an    1197. 
Hugues  VL   de  Milan  ,   mort   le  1  i.  Avril 

de   l'an    i  ZQ4. 
Henri  L  Trqon  ,  abbé  en  12  04, 

Mort  le  2  2.  dilobrc   1221. 
pierre  L  de  Nantçuil ,  mort  le  6.  Février  de 

l'an   1228. 
vj-       Odon  IV.  Clément,  1229, 

Sa  piété  fut  en  (i  grande  vénération  an 

roi  S.  Louis ,  qu'il  le  choifîc  pour  tenir  un 

de  fes  fils  fur  les  fonts  facrés  du  baptême 

&  le  nommer  ,  l'an  1244.  v 

Guillaume  III.   De  Macouris ,  m0rtle4.de 

Mars  I  2  r4. 
Henri  IL   Mollet  ,    noble   de    Normandie  9 

abbé   en  Février  I2,f4. 

Mathieu  de  Vendcfme  ,    mort    au  mois    de 

Seprembre   128e. 
Reignault  Giffart.  De  fon  temps  l'an   1297^ 

faint   Lpuis  roi  de  France,   enterré  44 


'Ahhés  de  S.*De77yf  en  Francs,     j  j  i 

s.  Denys  ,  tue  levé  de  terre  8c  canonils 
par  Boniface   VIII. 

Reignault  GiiTarc  mourut  au  mois  de 
Mars   I  •{  04. 
fO      Gilles  I.  De  Pontoifc  f  abbé  en  1^04, 

Mort  à  la  £11  de  Janvier   1  5  Z  f . 

Guidon  I.  De  Châtres  ,abbéen  i^zf. 

Mort  le  22.  Février   i^ro. 

Gilles  II.  Rigaud  ,  mort  le  Dimanche  des 
Rameaux    10.  Avril    i  ^  f  i. 

Gautier  De  Pontoife ,  mort  le  4.  Novembre 
de  l'an   r  "J  r4. 

Robert  II.  De  Fontenay  ,  mort  en    i  ^  é^. 
ff      Guidon  II.  De  Monceau,  mort  le  2 S.  Avril 
de  l'an    1^98. 

Philippe  I.  De  Vlllette ,  abbé  en  l  59S. 

Jl  fut  tué  le  12.  Juin    1418. 

Jean  I.  De  Bourbon  ,  abbé  eu  1418. 

Il  permuta  en   14?  o. 

Guillaume  IV.  De  Farrechal  ,  natif  de  Bour- 
gogne ,  abbé  en  143  O, 
Mort  le    16.  Janvier   1440. 

Philippe  IL  De  Gamaches  ,  uditiîàeV'icztàic^ 
abbé  en  i++^« 

Mort  le   2  S.  Janvier   1464. 
^O      Jean  II.  Geoffroi  ,  moine  de  Lizieux  ,  abbé 
le   I  z.  Juin  1464, 

Mort  le  24.  "NTovembre    14''^. 

Jean  III.  De  Vllliers  ,  dit  De  la  Grofiaye , 
abbé  le  I  ^.  Mai  I474« 

Mort  à    Pvome  le  é.  Août   1499. 

Antoine  De  la  Haye  ,  natif  d'Angers ,  abbé 
le  7.  Oclobre  1499» 

Mort  le  20.  Janvier  l  704. 

Pierre  IL  Gouffier  de  Boljfy  ,  abbé  le  26.  de 
Décembre  ifOf* 

Mort  le  8.  Janvier   Iflé. 

Aimar  Gouffier,  abbé  le  ^O.  Mai         If  17» 
Mort  le  9.  Oclobre   if2S. 
6^      Louis  IL  De  Bourbon-Vendofme ,  abbé  le  z6% 
Mai  ifzÇ» 

Mort  à  Paris  le  1 1 .  Mars  iff?* 
Son  coeur  eft    à  S.  Denys    fous  une  co- 
lomne  de  maibre ,  hors  le  choeur  à  côté 


yy2         Trélattire  Tarijlennel 

de  la  grille  du  cô:é  du  feprentrion  :  il 
eft  repréfenté  à  genoux  au  haut  de  cette 
colomne  ,  fur  laquelle  cl1:  cette  infcri- 
pcion  :   Le  caur  du  Cardinal   de  Bourbon^ 

Charles  IL  de  Lorraine  ,  abbé  en  J  f  f7. 

Mort  à  Avignou  Is  26.  Décembre  de 
l'aa   ij'7+- 

Son  corps  fut  apporté  à  Rheims  ,  8c 
enterré  dans  l'égli'è  cathédrale  Tous  une 
ton:be  de  marbre  noire,  le  ^o.  Janvier 
fuîvant. 

Lculs  III.  de  Lorraine  ,  abbé  le  1 1 ,  Octo- 
bre de  l'an  î  f  "  f? 
Tué  à  Blois  le  24..  Décembre  ifSS.  i 
l'âge  de  trente-fix  ans. 

Charles^  1  IL  Cardinal  De  Vendofme  &  en- 
fuite  De  Bourbon  ,        ^  ifSç, 

Il  tut  préfent  à  l'abjuration  de  Henri  IV. 
dans  l'églife  de  S.  Denysle  zf*  Juillee 
de  l'an  i  f  9  ^ .  Mort  dans  l'abbaye  de 
S.  Germain  des  prés  le  ^o.  Juillet  de 
l'an  I  ^94.  à  l'âge  de  trente- deux  jins. 

Louis  IV.    de'  Lorraine  ,  abbé  en  l  J'94» 

Mon  le  2,  I.  Juin  i6zï . 
^O  Henri  III.  de  Lorraine,  29.  Octobre  1622» 
De  Ton  tem.ps  la  réforme  de  S.  Mauir 
fut  introduite  dans  le  monaftére  de  Sainte 
Denys  Pan  16^5.  Il  quitta  l'état  ecclér 
fiaftique  pour  'c  marier  en   1641. 

Armand  de  Bourbon  ,  Prince  de  Conty  , 
abbé  le   1  7.  Juillet  1642. 

Il  quitta  ics  bénéfices  pour  le  marier  avec 
Anne-Marie  Martinczzi  ,  nièce  de  Jules 
cardinal  Mazarin  ,  le^  2  2  .  Février   ï6f^. 

Jules  Cardind  Maiarin  ,  régent  du  royaume  , 
abbé  le    16.  Mai  16^4. 

Mort  le  9.  Mars  166  x.  On  célèbre 
tous  les  ans  fon  anniverfaire  à  S.  Denys 
folemnellement  le  7.  Novembre. 
Y  5  Jean-François-Paul  De  Gondy  ,  archevêque  de 
Paris,  cardinal  de  Retz,  abbé  2  2.Juiilec 
de  l'an  iî?62. 

Mort  le  24.  Août  1679*  à  l'âge  de 
foixaute-cinq  ans  onze  mois. 

Depuis 


Ahhés  de  €".  Dcnys  en  France,     y  J  5 

Depuis  ce  dernier  Abbé  ,  la  mcnic 
abbatiale  de  S-  Denys  a  été  réunie  d  U 
mai  on  lovale  de  S.  Cyr  l'an  réS6. 
Voyci  dam  ce  Calendrier  au  dernier  Dé- 
cembre. 

On  doit  ajouter  à  ce  caralo^ue  un 
nommé  Aléert ,  prêtre  &  abbé  de  Sainc- 
Denys  ,  mort  le  iv.  des  calcnd-'s  d'Août  : 
mais  on  ignore  l'année.  C'eû:  ce  que 
marque  un  ancien  nécrologe  de  l'abbaye 
de  S.  Germain  des  prés. 


ABBÉS    DE    S.  VICTOR 
de  Paris. 

5        CrILD  U  IN,   natif  de  Paris,  difciple  de 

Guillaume  De  Champeaux  premier  infti- 

tuteur  des  Chanoines  réguliers  de  Saint» 

Victor,  mort  le  i  ^ ,  Avril    i  i-ff. 

Achard ,  natif  de  Donifrout  en  Normandie, 

élu  évéque  en    lié:. 
Gontîer  ,   dilciple   de  Guillaume  De  .C'^am- 
peaux  ,  abbé  en  i  i  6  z. 

Mort  le  2  f .  Juil'et  de  la  même  année. 
E-nife  ,  Anglois,  dit  Hervé  ,  quicca  l'on  ab>aye 
en  1172. 

Mourut  un   13.  de  Mai  trois  ou  quatre 
aas  après. 
ç-         GaW^    mourut    en    i  i  94.    îe    19.  Octobre  , 
après   avoir  gouverné   vingt -un  ins   8c 
demi. 
M.ohert  I.  abbé  en  l^Çf» 

Mort  le    16.  Novembre   1197. 
Bernard  I.   mort  en   i  198.  le^zS.  Mai. 
^hfalon  mort  en  120^    le  i  7.  Septembre. 
Jesui  J.  natif  d'All.'magne  :   après   avoir  été 
vin^t-fix  aiîs  abbé  ,    il   renjnça   à  cette 
dignité  ,    &  mourut  un  z^.  Novembre 
quelques  années  aprè*. 
■^0       Pierre  L  abbé  en  1229. 

Mourut  le  i6,  d'Odobre  12  H» 

Aa 


5J4         Tréhture  Farîjîenne  ; 

X  I       Raoul  abbé  en  Ï2?4« 

Il  fe  démit  de  Ton  abbaye  ,   &  mourut 
le   8.   Novembre   1x41. 

Afcclin  t  qiii  moarut  le  i  1 .  Janvier  \i6l, 
s'é  ant  démis  de  'on  abbaye  en      i  i  f  4. 

Robert  II.  natif  de  Melun  ,  mourut  le  18. 
Décembre   iz6^. 

Thibault  ,  compagnon  des  SS. Thomas  d'Aquin 
&     Bonavencure  ,    mourut  le   1 1 .  Juia 
de  Tan   1274. 
If      Pi<rr«  //^.  mourut  le  2+.  Octobre  1189, 

André  I.  De  Galles  mourut  le  a.  Avril  1294, 

£u^5  ou  Orfcf  mourut  le  7 .  Septembre  i  3  ©o, 

Ga_y  mourut  le   19.   Novembre    1^02. 

Guillaume  De  Resbe^  mourut  le  4.  Novem- 
bre   1  ^  [  I. 
%0      Jean  II.  mourut  le  2^.  Novembre   i?29. 

Aubert  De  Mallly  ,  natif  de  Picardie  ,  mouruc 
le    I  2.  Avril  i  î+f. 

Guillaume  II.  dit  (^  S.  Lo  d*pù  il  naquît  ) 
mourut  le  8.    Juin   1^49» 

Jean  III.  dit  de  Bruyères ,  réfigna  fon  abbaye 
entre  les  mains  du  Pape  l'an  13(^0.  dC 
mourut  le  v  Avril  i  ^64. 

Bernard  IL  furnommé  de  Me:^o  ,   mourut  le 
2  I     Mai  1367. 
4f      Pierre    III.    furnommé    de  Saul^  ,    d'où  il 
naquit,   mourut  le  7.  Octobre   1583, 

Pierre  IV.  dit  le  Duc  ,  natif  de  Roiiîy  en 
France,  mourut  le  12.  Juin    1400. 

Jean  l  V.  dit  le  Boiteux ,  natif  de  Puifeaux 
en  Gaftinois,  mprt  le  28.  Octobre  4c 
l'an   1400. 

Geoffroi  Pellegay ,  natif  de  Paris.  Ce  fat  cet 
Abbé  qui  le  5  .  Juillet  1402.  reçut  du 
Duc  de  berry  Jean  ,  oncle  du  Roi  de 
France  ,  le  pied  de  S.  Vidor  patron  de 
ladite  abbaye.  Ce  pied  efl:  demeuré 
jufquà  ce  jour  lan$  corruption  avec  fa 
«hair.  On  le  voit  le  jour  de  S.  Vicier 
cxpofé  dans  le  choeur.  Il  ell  enchâfle  dani 
une  pyramide  de  cryftal. 

GeofFroi    mourut    le   5,   d'Août    4^ 
r«n  1452. 


jihhes  de  S.  ViElor.  Ç JÇ 

^jMri  1 1.  furnommé  Barre  ,  natif  de  ViUiers- 
le  bel,  mort   le  2f.  Octobre    1448. 
)•      Jtan  V.  dit  la  Maffè  ,  natif  de  Paris  ,  mort 
le  ^  I.  Mai    145"  S. 

Jean  VI.  fiirnommé  Nicolài  jt  natif  de  Paris» 
mort  le  28.  ou  29.  Novembre  1474. 
Ce  furent  les  parens  de  cet  Abbé  qui 
donnèrent  à  l'abbaye  de  S.  ViAor  un 
oflement  du  bras  de  fainte  Marie-Maçrde- 
leine  ,  enchâfle  dans  doure  marcs  d'ar- 
gent. On  'porte  cette  châfTe  tous  les 
ans  en  proceilion  le  jour  de  faince  Magde- 
leine. 

Cermain  Le  Moine ,  natif  de  Paris ,  mort  le 
dernier  de  Septembre  14S8. 

Nîcaife  Delorme  j  natif  de  Noyon  en  Picar- 
die ,  en  I  f  14. 
Il  réfigna  fon  abbaye  à  Jean  Bordier  , 
&  mourut  le  6    de  Janvier  if  16. 

Jean  VU.  dit  Bordier,  natif  de  Paris.  C'eft 
cet  Abbé  qui  a  fait  élever  en  ifi?. 
réglife  de  S.  Victor  ,  telle  qu'on  la  voit 
aujourd'hui  ,  mais  qui  eft  demeurée  im- 
parfaite par  fa  mort.  L'Evéque  de  Lan- 
gies  Michel  Boudet  le  8.  de  Décembre 
de  la  même  année  pofa  la  première 
pierre  de  cette  églife  ,  &  ledit  Abbé 
celle  du  choeur.  Cet  Abbé  mourut  le 
16.  de  Novembre  if4^.  après  avoir 
réfigné  piufîeurs  fois. 
I  r  Antoine  Caracciolo  ,  fils  de  Jean  Prince  de 
Melphe  ,  Napolitain  ,  maréchal  de 
France  1  &c.  11  fut  contiaint  de  fe  dé- 
mettre de  fon  abbaye ,  qu'il  réfigna  à 
Louis  de  Lorraine  frère  du  cardinal  de 
ce  nom,  l'an  1  f  fo. 

ABBÉS  COMMENDATAIRES 

de   S.  Vidor. 

t  Pierre  LIZET,  natif  de  Salers  en 
Auvergne,  premier  Préfident  de  Paris» 
»orc  le  7.  Juin  1  f  f4. 

A  a  ij 


5  J  5        Treîature  T-artfîenne  , 

a         Louis  de  Lorraine ,  cardinal  de  Guife  ^  mort 
la  nuit  du  vendredi  laint  aa  i'amedi  29-, 
Mars   1778. 
Charles  de  Lorraine ,    fils  de  Charles  Duc  de 
Lorraine  ,    &   de   Madame    de    France, 
Henri  1 1  T.  le  fit  Abbé  de  S.  Vidor    à 
l'âge  d'onze  ans.  Il  mourut  le  24.  No- 
vembre 1607.  à  Nancy,  où  il  cfl  enterré 
dans  réglife  primaciale. 
François  De  Harlay  ,  natif  de  Paris,  abbé  de 
5.  Vidor  à  l'â^e  de  Ceize  à  dix-fep:  ans, 
f         Monfieur  De  Coajlin ,  abbé  en  166^, 

Mort  en  1706.  L'abbaye  en  œccnomac 
jufqu'en   I  7  i  6, 
Le  cardinal   Gualurio ,  mort  en    1728. 
7         Monfieur  i>é/7//^-ydme5  de  Benrich,  Eyéqiie 
de  Solfions ,  abbé  en  1728. 

ABBÉ3  DE  SAINÏE-GENEVIÉVE. 

I        OdON    l  1148. 

Alhsrt ,  1161, 

Garln  ,  1  i   .  • 

Hugues  y  II.» 

y        Eftienne  I.  natif  d'Orléans,  évéqu€  de  Tour* 
n^^'.  .  IÎ76. 

/ean  /.  Z7e  Tocy  ou  roi^ry  ,  1192. 

Galon  y  abbé  en  1222, 

Mort  en   122  g. 
Herhert ,  abbé  e.i  3  2  :  X» 

More  en  t  24O. 
Rchert  L  De  la  Ferté-Milon  ,  abbé  eni  240, 
Du  temps  de  cet  ALbé  l'an  1242.  les 
xeliqncs  de  fainte  Geneviève  furent 
transférées  d'une  vieille  cbâffe  de  bois 
dans  une  d'argent.  L'annivcrfaire  de 
Robert  cft  le  xiV.  des  «calendes  ds 
Septembre. 
JO       Bi^^HZi,  abbé  en  124^. 

Mon  à  Rome  en  1247.    Scvn  annivef' 
faire  ell  le  o.  de  Mai. 
Odoh  IL  e\  enterré  daiu  k  cloître  à  l'entrée 
du  Chapitre,  X  247^ 


jiihés  àt  Sittnte-Gemvuve,      5*  J7 

î  2.      Arnoulf  Di  RcmainvlUe. 

Il  le  détr.it   avant  fa  more    le    vi,    dej 
ides  d'Oaobre   12S6. 
Son  anniverfaire  elfc  le  10.  Octobre. 
GuHlauTTte  I.  d'Juxtrre. 

Jl  ne  gouverna  que  deux  ans  ,  &  mourut 
le  xiv.  des  calendes  de  Mai. 
Gucrïn  d'Anddy,    Son  annivertaire  le28.de 
Fé^-rier. 
j  j"      J&an  IL  De  Vi ,  déjà  abbé  en  1292, 

Mort  le    2f.  d'Aoû:    1298. 
Jean  III.  De  Roïjfy ,  mort  en   1^07. 

Sous   Ibii  gouvernement    mourut  Pierre 
D'Alliac,  chanoine  deSain:e-Geneviéve, 
perlbnnage    d'une  grande  piété,    le  20» 
Septembre  I  307. 
Jean  IV.  de  S.  Leu  ,  1  ^c8. 

More   en     i  ^  ^4.    Son    anniyerfaire    le 
xvr.  des  calcn.ies  d'Août, 
Jean  V.  De  Borrefte  ,  abbé  en  1114» 

More  en   i  34^  . 
Robert  II.  De  la  Garene. 
ftO     J^^  ^ ^-  ^^  ^'O'  J  ^^^è.  en  I  ^4.4. 

More    en    13  f  8.     Son   anniverfaire   le 
viTi,  des  caleiuies  de  Février. 
Jean  VIL  d'Ardenne ,  abbé  en  ^1^8. 

Mort  en     1563.     Son   anniverfaire   le 
X.  des  calenâf-s  de  Juin. 
Jean  VIII.  De  Bafemain. 

Il  eli  le  premier  des  Abbés  de  Sainte- 
Geneviève ,  qui  Tan  1377,  le  1  3  .  Fé- 
vrier ,  ait  entré  dans'la  Cathédrale  avec 
fes  habits  pontificaux  ,  en  mirrc  &  -la 
crofTe  à  la  main.  Ce  qui  ne  le  fîc  qu'avec 
la  permifîion  du  Dt^ycn  &  des  Chanoi- 
nes. Jean  mourut  le  vi.  des  calendes  de 
Novembre. 
Ejîlenne  II.  De  la  Pierre  étoic  déjà  abbé  en 
l'an  13S9' 

Mort  en  1405'.  Sons  fon  îrouverne- 
ment  mourut  le  26.  du  mois  de  Mars 
de  l'an  1404..  le  célèbre  Thomas - 
Benoit,  prieur  régulier  de  Sainte  Genc- 
yiéve, 

Aâ  il] 


J  J  8  frélafure  Tart/tertne  ; 

François  1.  De  Nyons ,  1406» 

More  le  6.  Juillet  à  Avignon  ,  1424. 
Sf      Radulfe  Marefchal ,  14 '4* 

Priioiinier  par  les  Anglois  .  il  paya  pour 
fa  rançon  vingc  écus  d'or.  Il  mourut 
le  <-.  d'Aoûc  1^16. 

Robert  III.  Michon.  Sa  mort  le  ix.  des  ca- 
lendes de  Novembre  ,  ou  i  f .  Odobre  dc 
l'an   1471.  11  eft  enterré  dans  l'églife. 

Pierre  l.  Caillou ,  ^  4 1  JT» 

Il  célébra  l'office  en  habits  pontificaux 
dans  la  Cathédrale  de  Paris  le  1  ^.  Oclo-  . 
bre  143  «'.  pour  Ifabellc  reine  de  France, 
veuve  de  Charles  VI.  morte  le  ^0.  de 
Septembre  précèdent.  Pierre  mourut  le 
»*.  d'Août   1460. 

fean  IX.  Bouvier ,  mort  le  17.  ou  18.  No- 
vembre  1479. 

Philippe   I.  L* Anglois ,  abbé  en  1479. 

M  rr  le  IV.  dts  cal.  de  Nov.  1488. 
|9     Philippe  II.  Cou^n,  i^^ZZ» 

Morr  le  xv.  des  cal.  de  Mai  l  f  Ht 

Guillaume  IL  Le  Due, 

Mort  !e  5.  Juillet  i  fî?*  v»  ^^^  nonci 
de  Juillet. 

Philippe  III.  Le  Bel ,  mort  en   17^8. 

Joftph  Foulon  ,  natif  de  Paris ,  abbé  en  i  J"  fS, 
Mon  le  7.  Août  1607.  Il  eft  enterré 
au  milieu  de  la  chapelle  de  Notre-Dame 
deMiléricorde,  où  on  voit  Ion  maufoléc 
travaillé  par  le  célèbre  Nicolas  Pilon, 

Benjamin  De  Brlchanteau  ^  abbé  en  1607» 
Mort  en  1619.  1.  III.  ^es  ides  de  Juillet, 
3f  François  II.  De  la  Rochefoucault  ,  cardinal, 
eft  celui  qui  ace.  p.ant  l'abba-ye  de  Sainte- 
Geneviève,  y  a  in-roduit  la  réfirme  de 
l'abbaye  de  S.  Vincent  de  Senlis  le  zy, 
ë*Aviil  1624.  Il  prit  poiîr  coopéiateurs 
de  cette  cntreprife  N.  De  Marillac  garde 
des  Sceaux  ,  le  préfident  Mole  ,  &  les 
fieurs  De  Lczeau  &  De  Venhamont  : 
Gtegoi  e  larifTe  général  de  la  congré- 
gation de  S.  M  ur,  &  faint  Vincent  de 
Paul  fuient  conieiilexs  dans  cetie  affaixeo 


Ahhés  de  Salnte-Genevuve.     y  5 9 

Il  mouriu  le  14.  Février  :  645*.  à  l'Age 
de  quatre-vingt-l'epc  ans.  11  rendit  les 
Abbés  de  Saiute-Geneviéve  éledifsTrien- 
naax  &  Supérieurs  généraux  de  toute  la 
congrégation.  Il  fut  le  feul  Abbé  com- 
mendâ  taire. 

ABBFS     TRIENNAUX 
Et  Supérieurs  Généraux  de  Sainte- Geneviève. 

j  Charles  Faure ,  16^4. 

François  I.  Boulart,  1640. 

Charles  Faure  ,    pour  la  féconde  fois,  1643. 

Mort  le  4.  Novembre  1644. 
François  II.   Blanchart. 
If        François  B lanchart  y  pour  la  féconde  fois. 
Antoine   I.   Sconin. 
François  Blanchart ,  pour  la  troifiéme  fois  & 

curé  de  S.  ElHenne  du  Mont. 
François  III.  Boulart ,  mort  le  v.  des  ides  de 
Janvier    1667.     de  fon    âge    foixantc- 
deux. 
François  Blanchart ,  mort  le  Vu.  des  ides  de 
Février    167  f.    de    fon    âge   foixanve- 
neuf. 
30     Paul  Beurrier ,  mort  le  af.  Janvier  1696. 
à  l'âge  de  quatre-vingt-huit  ans. 
Erard  Fîoriot ,  "  1681. 

M  or t  le  14.  Janvier  i  é  8  f .  âgé  de  foixan- 
te-trois  ans ,  de  proteflion  4+. 
Jntoine   II.  Watrle  ,  mort    le    ^\.   Juillet 
de  l'an  i6i8.   âgé  de  foixante-dix-Iept 
ans. 
François  IV.  Morln  ,  mort  le  16.  Novem- 
bre  1691. 
Jtan  J.   De  Montenay.    Sous  fon  gouverne- 
ment tu:  faite  une  proceflîon  de  la  châffe 
de  fainte  Geneviève  )  fçavoir  le  27,  Mai 
de  l'an    1  694. 
J  f     Jean-Baptijîe  Chauhert  ,    mort   le  3 .  Mai  de 
l'an  1703.  âgé  de  fojxame-un aris. 


y^O  Trélature  Tarifitrine^    - 

i  6      hin  De  Mont&nay  ,  mort  le  lo.  Juin  i  707, 
âgé  de  loixance-quacorze  ans. 
Claude  Paris,  mort  le  if.  Juiliec  171 1.  âgé 
de  roixanre-feize  ans. 

Jean  II.  Paulin'ur ,  abbé  en  1709» 

Du  temps  de  cet  Abbé,  l*an  1710, 
Charles-Maurice  Le  Tellier  ,  archevêque 
de  Reims,  laifTa  par  fon  teftament  figné 
de  fa  main  le  y.  Novembre  1700.  à 
Sainte-Geneviève  la  bibliothèque  com.po- 
lee  de  feize  mille  volumes.  Cet  Arche- 
vêque mourut  le  22.  du  mois  de  Févriet 
de  l'an    1710. 

Gabriel  De  Riberolles  ,   i^atif  de  Paris  ,    abbé 
en  171  f, 

5  0      Jean  Paidimer  ,   élu    pour  la  troifiéme  fois. 
Mort  le  6.  Mars  ifz'j .  âgé  de  81  ans.^ 

Gabriel  De  Riberolles  ,  élu  pour  la  quatrième 
fois. 

Mort  le  ^.  Novembre    1737.    âgé  de 
quatre- vingtTept  ans, 

Pierre  Sutaine. 

François  III.  Patot  ,  abbé  en  17  J9, 

14      Lazare  Chambroy ,  en  Se^'.ÇxnhTif  I74λ 


PRIEURS  DE  S.  MARTIN  DES  CHAMPS. 

j         L/RSUS  ou   Urjîon ,  1079» 

Thibauld  I.  1108» 

Matthieu  I.  cardinal,   évéque  é'Albe ,  légat 

du  faint  Siège  ,  i  109» 

Odon  I.  1127, 

f         Matthieu  II.  1 1 2  9. 
Hugues  I. 

Thibauld   II.  XI  4*. 

in  fuite   évêqoe  it  Pans. 

Odon  II.  1 144. 

Simon  De  Merlo  ,  l  1  f  i .. 

J  O      Barthélémy  ,  Il  r'4, 

GuiUaumt  /.  1 1  T  7» 

Vùh.vild  III.  1 1  f  9> 


'Prieurs  de  ^  Martin  des  Champs,    ^6l 

.1  ^       Gaultier  de  Catalogne  ,  1  i  68. 

enluite  abbé  de  Cluny  ,  117e. 
Robert  I,  3  19?» 

If       Guillaume  II.  I20  7-, 

en  luire  abbé  dc  Clany  le  dix-huitiéme  y 
l'an  12C7. 
Guidon  I,  I  î  O  f 

PUrre  1.  1  îo8. 

Foulcon  I,  I  209, 

Jean    I.  1  2  2  ^  . 

S  0      Baudouin  ,  I  2  2  f . 

Evrard  Du  Pas  ,  l  2  4  i. 

Jdilon  De    VergiaCj  1  261, 

cnluite    Piienr    <\e  Sainte -Marie    de  la 
Cbari-é   fur  Loire. 
Hugues  IL  De  Vergiac  on  Du  Verger ,  1262, 
Vves   De  Chafant  ,  1272* 

enfuite  abbé  de  Clany,  ï  2  7  f . 
j  y       Pierre  II.  I  28f. 

Robert  IL  1289. 

Pierre  III.  De  Ruillé ,  1  29  i. 

Jacques  L  l  î  9  8 . 

Odon  ou  Eudes  III.  De  Chapitelle  de   Troan» 
de  y  I  ^  O  I. 

30      Hugues    HT.  1^14» 

Bertrand   De    Pehriac  ,    évéque    de  Vabre   , 
Tan  I  5  2  I. 

Jean   IL  De  Pinu  ou  Du  Pin,    dodeur  en 
Théologie  ,  i  ?  f  ?• 

enfuite    prieur  de   Cluny  ,  i  5  6<). 
Bernard  I.   Le  Févre ,  I  ^  70. 

Bernard  IL   D'Aigrefeuil ,  i?7?' 

cnui:e  évéque  du  Vivarais  ,1^76. 
^  j      Guillaume  III.  De  Bajule  ,  i  ^  7  é. 

Pierre    IV.  De  Montaigu ,  cardinal,   évéque 
de  Lordun  ,  I  3  S  é. 

Jean  III.  De  Boume-^eau  ,  1^88. 

Pierre   V.  '^  7,90, 

Foulcon  IL  De  Blandes ,  1^91. 

^O      Jean  I  V.   Alvema  ,  i  4.  o  f . 

Guidon  IL    De    Nourry  ,  I4.17. 

Guillaume  IV.   De  Bofcovarion  ,  1422. 

Jacques  IL  Seguin,  '  14,24» 

évéque  de  Fit  jus ,  I4f2. 


S62  Preîature  Vanfieme  ; 

Jac^is  Juvenal  Des  Urfins  ,  l4.fU 

pacriar.he   .l'Antio.he  .    archevêque    de 
Beims  &  évéqiie  de  Poitiers ,  le  quacre- 
vjng'  cinquième,  I4fô. 
4f     Jean  De  Montlamhirt ,  14.^7. 

eniuite    éveque    de    Poitiers  ,  &   enfin 
éveque  de  Montauban  ,  1470. 

Cuillaume   V.  DeJiouteviUe ,  cardinal    &  ar- 
cheveque  de  Rouen  ,  ,.7  , 

Robert  IJL  Defpinay,  évêqae    de  Nantes  1 

Jatgues  IIJ.  d'Jmèci/è ,  jj^l] 

■  >  //^^  1.^  ^'"""^  ^^  quarante-troifîéme. 

^»<£ri  Defpnay  ,  cardinal  prêtre  ,  archevêque 

&  connte  de  Lyon  ,  archevêque  de  Bour- 

deaux ,  primat  des  Gaules  &  d'Aquitaine, 

l'an  J4q8 

fO      ^A'i^e  Bourj^omg,  jjJo! 

Elt:enne  Gentils  ,  1  ro8. 

Hermand  Nicolas  ,  I  f  ?  ^* 

Antoine  ViaUrt  ,  archevêque  de  Boiiracs  ,* 
primat  d'Aquitaine,  &  patriarche  ,  i  r  6  ? . 

/ac^ww  7  f^  ^TO«/or  ,  i  f  7  é». 

ff      François  Chapellier,  J^Qz', 

Claude  Dormy ,  évêquc  de  Boulogne  ,    i  r  o  c! 

Jacques  V.  rignier,  j  ^\l^ 

■LMiS  I.  cardinal  prêtre,  archevêque  de  Bon e  , 
^^^"  1622. 

Louis   II.  De  Nogaret  ,    cardinal  de  la  Va- 
lette, i6««. 
60     Armand' Jean  Du  Plefis  ,  cardinal,   duc  de 
Richelieu  ,  pair  de  France  ,  &  cinquante- 
unième  abbé  de  Cluny ,  i^n» 

Jean-Baptifie  Amadour  de  Richelieu  ,  mon 
en  I  662. 

Emmanuel -Jofeph  De  Vignerot  du  PleJlîs  , 
comte  de  Richelieu  ,  mort  à  Venife 
en  I  66  r. 

Pierre   VI.  De  Godefroi  de  Beauvilliers. 

Jules-Paul  De  Lionne  ,  mort  le   f .  Juin    de 
Tan  I  7  2  I. 
$f     Charles  De  Saïnt-Albin  ,     né   le    f.    d'Avril 
de  l'an  1698.  a  pris  pofle/Iion  le  26. 


Siijirteurf  f^eneraux  de  Cluny»    J  < j 

Février  1718.  11  ell  a  lîî  archevêque 
de  i^ambrai  ,  abbé  de  S.  Oucn  de  Rouea» 
&  de  S.  Evroult. 


SUPERIEURS      GENERAUX 
de  rétroiçe  Obfervance  de  l'Ordre  de  Cluny, 

j     Hubert  roliet,  jé^, 

Grégoire  Tarijffe  ,  l  6    6, 

Hubert  Rûllet ,  pour  U  l'econde  fois  ,  1641-. 

Perte  Lucas  ,  ié+6, 

f         Jo/cph  B raconter ,  I64.9. 

Mayeul    Vorvcle  ,  I  <   f  O. 

OdiLon  De  Bujfiere  ,  1 6  f  i  « 

Antoine  De  Montfiquet ,  I  6  f  î» 

Théophile  Guillot  ,  16f^., 

2  0      /éJn  Morlet  ,  I  é  f  f» 

Antoine  De  Moitjiquet  ,  pour  !a  féconde 
os  l6f6» 

Matthieu  Jaqueffbn. 

Arfene  Mathelin  ,  l66r» 

Théophile  Guillot ,  pour  la  {cconde  fois ,  1662, 
J  j-      Eufebe  Thordlon  ,  1664. 

Théophile  Guillot,  pour  U  troifiéme  fois  , 
l'an  I66f. 

Eufebe  TkorlUon  ,  pour  la  féconde  fois ,  1669. 

Théophile  Guillot,  pour  la  4e  fois,         1670, 

Eufebe  ThorUlon  ,  pour  la  ^e  foii  ,  1  67  i, 
t •      Theoph'li  Quillot  ',  pour  la  f  c  fois  ,  167e. 

Pierre  Simon  ,  1  6  7  8 . 

Matthieu  Melin  f^  1  6  8  f . 

Pau/  Rabujfon  ,  1699, 

Matthieu  Melin  ,  pour  la  féconde  fois  y  i  70  i . 
f,y      lldefonfe  Sarrasin,  '7^4^ 

PW  Rabujfon  ,  pour  U  troifiéme  foi$  1  i  7  ol. 

Sebafl'un  Vincent,  I714. 

C/au^e  Rabufon  ,  171  7. 

Gérard  Poncet  ,  11  il* 

9  o      /*««  Fricaut  ,  1  7  2  8  . 

Jcan-Baptifte  Maître  ,  1  7  ?  i. 

^tbafiUu  VmiTU ,  pour  la  féconde  fois ,  1 7  3  j-. 


^6^  Trélature  Farîjîcnne  ; 

Gérard  Poncet^  ponr  la  tioifiéme  fois ,  17^?, 
le  27.  Septembre  au  Chapicre  général 
tenu  à  Cluny.  Les  Vifiieurs,Jean-Baptifle 
Maitre  ,  &  Jean-François  Dcshéc  ;  prieur 
de  S.  Martin  des  champs  ,  Nicolas 
Lefpinafre  j  procureur  général  ,  Claude 
Baudinot. 
^4      PUrre  René  ,  17+6, 

élu  à  l'afTemblée  générale  de  la  Réforme , 
tfnuc  le  Zf.  Juin  1746.  au  prieuré  de 
Souviîjny  près  Moulins  en  Bourbonnois, 
Les  Viliteurs ,  Nicolas  Fourefticr  ,  Sc 
Jean  Bouché  j  a/fillans  du  Général ,  Ge- 
rarcJ^Poncet  ,  Jean  Fricaut  ;  procureur 
général  ,  Claude  Baudinot  ;  prieur  dc 
S.  Martin  des  champs  ,  François  RoUet. 


ABBESSES    DE   CHELLES. 
Sainte  berthilde,       s^êi 

Vilcome. 
Ermangardc. 
p         Clémence. 
Afccl'ine  1. 
Sybille. 
Marjîlie. 
Gifle  ou  Gl/elU. 
IQ     Helv'idc  /.ou  Hçgilvîde. 

Hirmintrude  ,  fem  11e  de  Charles  le  Chaavc  ^ 

morte  en   i  O  69. 
Rôti  de ,   fille  de  C-'^^rles  le  Chauve^ 
Matkilde  L  morte   en   ma, 
Ameline  l.  ou  Aveline  ,  ï  l  ?  7* 

Maale  ou  Mathilds  IL  1 1  f  6. 

Helvide  II.  1  I  f  6. 

Afcçline  IL  1178. 

Marie  L   De  Duny  ,  Il  78.  &    i  i  8  ^. 

Ameline     IL  i  1 9^• 

Marie  II.  Di  Nery  ,  120^. 

Mathildc  11 L  De  Berchcrc*  i  2  o  S . 

Mathild^, 


If 


S^0 


Mhcfs  âe  Chellef.  C^Ç 

MathïUi  IF  De  CorbcïL,  iizo. 

Florence  ,  12  2:. 

Marguerite  I.   De  Nery  ,  I  2  ;  o . 

t,  j*      PetroniUe  I.  De  Mareuil  ,  I  2  ^  i  . 

Mathilde    V.   De  Nanterre   ou  De  Nar.tiuil  , 

l'ai)  12  fo. 

Adeitne  De  NcRt:uil ,  I2S0. 

Alix   L  Cllgnet  d'Oùs  ,  ï  ,♦  I  I , 

Marguerite  II.  De  Pacy  ,  1^17, 

3  O      Paronïlle  IL    De  Paroy  ,  I  ?48. 

Alif  oa  Adeline  IL   De  Pacy  ,  I  ,'  ^4. 

Jeanne  L  De  Soijjy  ou  Soïfy  ,  1^6  ,», 

Agnès  L  De  la  Queue  ,  i  ?  64, 

Jeanne  IL  De  la  Forefi ,  l-^b^, 

^f      Jeanne  III.    De  Roye,  1^82. 

As,nès  II.  De  Neufviile  ,  ^'^9  9» 

Alix  IL  DcTu^oiote  ou  De  Thorete ,  1414. 

Marie  IIL    DeClcry,  14.20. 

IJ'ahelU  ou   EUiabeih  De  Pollye ,  1429» 

40      Cathirine  De  Lignieres ,  ^47  f« 

ABBESSES    TRIENNALES. 

I  Jeanne    L  De  la  Rivière,  l  f 00. 

Marie  I.   De  Reilhac  y  If  lO. 

Marie   II.   Cornu. 

Catherine  0-1  Marguerite  De  Chatriprond,  I  f  i  8. 

ç-         Barbe  De  TalUnfac  ,  religieule  de  Chelles , 

l'an  ifiS. 

Magdelcine  Des   Chelles  .  1  f  2  8 . 

7        Jacqueline  D'Amignon  ,  religieufe  de  Chelles  , 

Vin  ïr4*» 

ABBESSES    TITULAIRES 

Et  perpétuelles  ,    de  nominadon  royale. 

s  Rtnée  De  Bourbon  ,  cinquième  fille  <}iC  Char- 
les Duc  de  Vendofme  ,  Religieuse  de 
Fontevrauld  ,  l  '4?« 

Marie  De  Lorraine,  fille  de  ClauJe  Duc  d*Au- 
male  &  de  Loui'e  De   Brerc ,      1^79, 
HarU' Henriette  De  Bourbon  ,  l6zy. 

Bb 


^66       Prélatîfre  Tartjïenne , 

Magdeldne  Vc  la  Porte  de  la  Mellhraye  ^ 
l'an  1629, 

ioLis  fon  gouvernement  l'abbaye  de 
Ch'-lles  refleuric  en  toute  forte  de  ver- 
tus. Il  (eroit  trop  long  de  rapporter  ici 
tout  le  bien  que  cette  digne  Abbeffc 
a  fait.  C'cft  elle  qui  a  fait  élever  & 
refaire  le  maitre-autel  en  marbre  ,  & 
orné  de  cuivre  doré  ,  le  tabernacle  d'ébc- 
nc  bc  d'argent,  &  plusieurs  châfTesd'Hii 
travail  admirable,  les  jardins  &  le  nou- 
veau dorroir ,  &c.  Elle  donna  en  prefenf 
en  164.7.  aux  religieux  Benédicîins  de 
Corbie  une  portion  confidérable  de  la 
mâchoire  lupérieure  de  fainte  Bathilde-, 
Elle  mourut  un  vendredi  4.  Septembre 
léyi.  âgée  de  foixante -quatorze  ans, 
François  Senaut,  précre  &  fupérieur  gé- 
néral de  l'Oratoire  de  Jefus,  a  fait  fon 
oraifon  funèbre. Madame  De  Blemur  a  fait 
fon  éloge  au  tome  1 1.  page400,  des  Reli- 
gieufes  Bénédictines  qui  fe  font  diftin- 
guées  par  leur  pi  té  dans  le  fiécle  dernier, 
j-  Marguerhs -  Guldone  De  Coffé ,  fille  de  Fran- 
çois De  CofTé  Duc  de  Brifiac  ,  Pair  de 
France  ,  Si  de  Guidone  Ruellan  fon  épou- 
le;  abbeiïe  ,  167  i, 

Catherine ^De  Scorailles  de  Roujfde  ,         1  680. 

Marguérite-Guidone  De  Cojfé  ,  pour  la  féconde 
fois  abbe/Te,  ^  1688. 

Agnes  ou  Charlote-Jgnès  De  Villars  ,  fille  de 
Pierre  marquis  6c  chevalier,  &c.  &  de 
Marie  -  Anne  Gigault  de  Bellefonds  , 
en  ^707. 

Adélaïde  tfOrleans  »  fille  de  Philippe  Duc 
d'Orléans,  régent  du  royaume.  Elle  fie 
(es  voeux  a  Chelles  fous  le  gouverne- 
ment de  Charlcte  -  Aillés  De  Villars, 
Louis  XV.  la  fit  abbefle  de  Chelles  le 
iC.  Mai  1719.  Elle  en  prit  polTelîîon 
le  6.  Juin  de  la  même  année.  Cette 
Prineeflê  a  fait  rebâtir  à  neuf  prefque  tout 
le  monaftére  de  Chelles  à  (ç%  propre 
iépcri»  3  &  ayec  vii^e  libéralité  yxaimeuç 


Jhhejféf  de  Montmartre:       J67 

royale.  Elle  (e  démit  de  Ton  abbaye  par 
une  humilité  &  une  modeftie  qui  ont 
peu  d'exemples ,  le  3  .  d'Odobre  17^4. 
Se  le  retira  à  Paris  danis  le  mt>naftére  de 
la  Magdelc-ine  de  Trainel ,  où  elle  ell 
mor-e. 
I©  Anne  De  CUhnont  Gejfan  ,  religieufe  de 
Chclles ,  après  avoir  été  abbeffe  de  S.  Paul 
de  Beaurepaire  ,  de  l'Ordre  de  Cifteaux  « 
diocéfc  de  Vienne  ,  fut  faite  abbeffe 
de  Chelles  ,  èc  a  pris  poffefTîon  le  zji. 
Janvier    173  f* 


ABBESSES    DE    MONTMARTRE. 


Ad 


20 


EL  AÏS,  iii4« 

Chrifiïnc  De  Courtehrom s  11  37» 

Adèle  ,  1 1  f  4» 

Eiifabeth ,  l'^79» 

Heloife  I.  laiS. 

PetronilU  ,  1  ^  ?  9  • 

Agnès   I.  12,47, 

Emeline ,  1 1 6  O  • 

Heloife  II,  izà*. 

Mathilde  Du  Frenoy  ^  1270. 

Alips ,  X280. 

Adeline  D*Ancllly  ,  IzSf. 

Philippe ,  1299. 

^ie  Efe  Mîncy  ,  l  î  O  f . 

I  f      Jeanne  I.   De  Repenti ,  l  ?  1  7» 

Jeanne  1 1.  De  Valengoujart ,  1^28. 
Jeanne  III.  De  Morteri  ou  Dt  Morten,  l  ?  f  4. 

JfabeUe  De  Rieux  ,  1^76. 

Jeanne  IV.   Du  Coudray  ,  1^98, 

%0     Simone  D'Hervdle ,  1429. 

Agnès  II.  Des  lardins ,  I4?^« 

Petronille    II.  De  Harajfe  ,  14^?. 

*j      Marguerite  J.  Langlefche  o^x  Langîoîs  ,  l^TJ* 


Bb 


5^8        Trilature  Tartjtenne; 

ABBESSES  TRIENNALES. 

2         Marie  I    Cornu  ,  i  f  O  t , 

Martine  Du  Moulin  ,  religieuse  de  Chellcs  , 

l'an  iflO. 

Claudine    Mayelle  ,     religieufe    de   Chelles  , 


l'an 


1  r  I  f. 


Antoinette   Augjer  ,   religieufe    de   Chelles  , 

puis  abbede    de   Gif  ,    enfin   abbeiîe   de 

Montmartre,  ifiS. 

j         Catherine  De  Charron,  J^i6. 

Antoinette  Augler  ,  pour  la  féconde  fois. 
Ce  fut  fous  fon  fécond  gonrernement 
que  S.  Ignace  vint  à  l*abbaye  de  Mont- 
martre ,  &  y  fit  fes  premiers  vœux  avec 
neuf  de  fes  compagnons  ,  le  jour  de  TAf- 
fomption  ,  i  f  j^, 

Marie    IL    Cathln  ,  i  740» 

Jeanne  Le  Lièvre  ,  1  î"4-l» 

9        Marguerite  De  Hctvard ,  I  f4.2, 

ABBESSES    TITULAIRES, 

de  nomination  royale. 

ï      Catherine  de  clermont 

» 

fille  d'Antoine  II.  baron  &  vicomte  de 
Clermont ,  confeiller  &  Chambellan  da 
Roi  ,  &  d'Anne  de  Toiticrs,         l  f6o. 

Claude  De  Beauvllllers ,  X  f  89, 

Catherine  II.  De  Havard  ,  I  f  ÇO. 

N.  De  Cenante. 
f        Marie   De    BeauvVUers ,  ir98« 

Françolfe-Renée  De  Lorraine  deGuife,  1664, 

Marie- Anne  De  Lorraine  d'Harconrt ,    i  6  8  | . 

Marie  Eleonore  Gîganlt  de  Belle  fonds  t  1700. 

Marguerite  De  Kochouart  de  Montpipeau  ^ 
l'an  I  7  I  7. 

AbbefTe  qui  gouverna  avec  prudence  ,  & 
qui  remit  tout  en  bon  état  dans  fon  mo» 
naftére. 
ÏO      Louife-Emllie  De  la  Tour-d' Auvergne ,   l'jï'j, 

Catherine  III.  Dt  la  Rechefêucault  Coujage , 
l'an  J7Sr« 


$69 


ABBESSES  DE  S.  ANTOINE  DES  CHAMPS 

à  Paris. 


Tf 


HE0PHAN2E,  laïa. 

Agnès  I.  12 14. 

Amick ,  12  21. 

Agnès  IL  De  Mauvoifin  ,  fœur  <Ju  fondatcnr 

de  la  chapelle    S.  Pierre   à    Pcntrée   da 

monaftére  *  i  *  1  1  • 

y        ^m/«V  //.    D%  Brian  de  Vill^cfhf ,   1240, 

Jeanne  1.  2  2  f  ^  . 

Guillcnutte  ,  l  2  f  J". 

Jeanne  II.  2  2^6. 

Philippe  ,  1267. 

20      Agnès   III.  I27r. 

Heldife    1.  De  Moncy  d'Aunoy  ,  1287. 

Laure  De  TrefeiKens,  I29f. 

Gillette  De  Beaumont-au-bois  >  l  2  9  8  • 

Alix  De  la  Roche  ,  î  5  04« 

X  f      Heloife  IL  AUaire  ,  2  ^  l  S . 

Murguerite  L  Petit,  1114» 

tille  d'un  bourgeois  de  Pari*. 
Petrondle  I.  De  Coudé  ,    pareoic    de    Pierre 
De    Condé    archidiacre    de    5oifl*ons   , 
l'an  1 19  ï  • 

Aftulifu  De  Bourdon ,  native  de  Paris  >  i  ^  1  S. 
)  Marguerite  IL  D'AlUmant ,  native  de  Paris, 
/  l'an  .         Iir9« 

ÎO      Drocque  De  Chevrel  ou  Dé  Bourgoîgne,  i  3  7  2.  • 
C'eft  elle  qui  a  fait  fondre  la  principale 
cloche  de  cette  abbaye. 
Jeanne  IIL  Du  Pont ,  2  3  8  I . 

Jacqueline  De  C hantepr  17714 ,  *19^« 

Marguerite  1 1 1.  1416. 

PetronilU    IL     U  Duc ,    dite   lé  DucheJJe  , 


»T 


l'an 

1417 

Emerentienne  De  Calonn€  , 

1419 

Marie  L   De  Gouy  , 

2440 
2489 

Jeanne  IV.  Thibouji  , 

Martine  Ballltt , 

1497 

JfabeUi  Simon  , 

Xf02 

Bb  ilj 


570  Trelature  Parl/temel 

1 9      Jtanne  V.  De  Longuejoue ,  i  T  ^  f  « 

Sous  fon  gouvernement  fut  réformée 
l'abbaye  de  S.  Antoine. 

Marguerite  IV.  De  Vaudetar  ,  17  74» 

Anne  De  Thou  ,  i  f  7  2 . 

Jeanne   VI.  Camus  de  Pontcarré,  i  f^é. 

Magdeleine  I.  Brulaft  ,  I  ^  ^6, 

5f      Jeanne    VIL     Du   Puy ,   de  la   famille    de 

Vatan  ,  I  f  97» 

Renée  De  la  Salle  ,  i6qo, 

Marie  II.  BouthilUer  ^  i6^6. 

Elle  établit  la  clôture.  Elle  mourut  en 
l'an  i6f2. 

Magdcleine  IL  Mole  ,  religieufe  de  Chellcs  , 
l'an  i6f2, 

Françoife  Mole,   auflî  religieufe  de  Chelles, 

l'an  l6Si. 

40      Marîe-Magdeleine  De  Mornay  de  MontchevreuU, 

l'an  1709» 

Marie- Annt'Eltonore  De  Bourèon-Condé  ,  fille 
de  Louis  III.  duc  de  Bourbon  ,  8c  de 
Louife  Franqoife  de  Bourbon  ,  appellée 
Mademoifelle  De  Nantes;  née  le  il. 
Décembre  1690.  prit  le  voile  dans 
l'abbaye  de  Fontevrauld  le  2  o.Ma:  170e. 
fît  profefTion  le  26.  Mai  1707.  &  fut 
abbefle  de  Saint- A  moine  le  9.  Mai  172^» 


GRANDS- AUMONIERS 

de  France. 


S 


Al  NT    GERMAIN  ,    évêque    de 

Paris. 
Saint  Bertkaîrc  ou  Bercaîre  ,   qui  fut  en  fuite 

évèqae  de  Chartres. 
Saint  Sulplce,  archevêque  de  Bourges» 

Saint  Rujlic, 
Saint  Gènes. 
Saint  Leodigar» 
Aglibert. 
Theutaire, 
Ourjimau 


GranâS'Âimomers  de  France,     J7? 

XO      Saint   Vulfran. 

Grimon  f   abbé  de  Corbie. 

Fidrard  )  abbé  de  S.  Denys. 

Ens:ilram. 

Hildebolde  ,  archevêque  de  Cologne» 
I  j-      Hilduin  I.  abbé  de  S.  Denys. 

DrôgoK  y   évéque  de  Metz  ,   fils   naturel  de 
Charlemagne. 

Ehroln  y  évéque  de  Poitiers. 

Hdduin  IL 

Goiclin ,  évéque  de  Paris. 
ZO      Odon  y  évéque  de  Beauvais. 

Hugues  I.  àh  Le  Vénérable. 

Liutuvari  ,  évéque  de  Verceil. 

Ebule  y  abbé  de  S.  Germain  des  prés. 

Gautier. 
'  a  j-      Anfcherlc  ,  évéque  de  Paris. 

Herivé  y  archevêque  de  Reims. 

Abb»n  y  évéque  de  Soiflbns. 

AnfegLJe  ,  évéque  de   Trois- Châteaur. 

Valbert  ,  évcque  de  Noyon. 
^0      Artald y  auparavant  archevêque  de  Reims, 

Oldaric  y  archevêque  de  Heims. 

Adalbcron. 

Rainaud  y    fils  de  Bouchard  comte   de  Ven- 
dolme. 

Roger  I.  fils  d'Odon   comte  de  Blois  &  de 
Chartres. 
^  f      Francon  ,  doyen  de  l'Eglife   de  Paris. 

Baudouin  I. 

Alard y  cnfuite  évéque  de  Soiflbns. 

Richard  y  enfuite  archevêque  de  Bourges. 

Gervais  ,  archevêque  de  Reims. 
jLQ      Baudouin  II. 

Eujiache. 

Pierre  I.  abbé  de  S.  Germain  des  présa 

Gaudefroi  I.  évéque  de  Paris. 

Urfion  y  énfuite  évéque  de  Senlis. 
45-      Roger  IL 

Guillaume  L  évéque  de  Paris. 

Gilbert  y  enfuite  archevêque  de  Tours. 

Eftienne  I.  De  Garlande. 

Hervé  D  e  Montmorency  dc  Marly  ,  doyen  de 
ÎEglife  de  Paris. 


J72  Trêlature  Tartfienne  ; 

j-  o      Michel  I.    De  Corheil ,    doyen  de  l'Egîife  de 
Paris  ,  &  enfuite  archevêque  de  Sens. 
Pierre  IL  De  Belleperche ,  doyen  del'Eglifc 

de  Paris,  enfuitc  archevêque  de  Sens. 
Guerin  De  Montaigu ,   évêquc  de  Senlis. 
Guillaume  II.  De  Mejmes. 
Gautier  De  Chamhly  ,  évêque  de  Senlis. 
yj*       Guillaume  III.  De  Sana ,  l'an  izSy. 

Frère  Simon  De  la  Chambre,      IZ96.&  18. 
Legier  on   lÀfier  ,  1^,00. 

Prête  Jean  I.  Des  Granges  ,  prieur  de  Royal- 
lieu  ,   de  l'Ordre  du  Val  deî  Ecoliers. 
Pierre  III.  ï  ?09» 

<o     Jean  II.  De  S.  Juft. 

Frère   Jean    III.  Du  Tour ,   de  l'Oidre  des 

Templiers. 
Gilles  I.  De  Condé. 

Frère  Jean  IV.  De  Grandprè  y  de  l'Ordre  d  a 
Val  des  Ecoliers,  1I14- 

Frerc  Guillaunu  I V.  De  Unais  ou  D'Igny  , 
l'an  151  j. 

6f      Gilles  IL  De  Pontoife ,  abbé  de  S.  Denys. 
Frère  Jean  V.  De  Brumei  ,    de   TOrdre    de 
la  fain te  Trinité  ,  l^zi. 

Guillaume  ou  Jean  Morin, 
Nicolas  De  Neuville  ,  ï  1  2,  ?• 

Guillaume  V.  De  FeucheroUes  ,  Prcie  de  l'Or- 
dre de  S.  Jean  de  jerufalem  ,       J3i9« 
^O      Rainaud  L   Saget, 

Pierre    IV.  De  S.  Placide»  i  ?44' 

Michel  IL   De  Brecht,    doAcur  en  Théolo- 
gie de  la  Faculté  de  Paris,  i  f  H» 
Jean   VL    Drain. 

Garnier  De    Beron  ,  chanoine  de  la  Saintç- 
Chapelle  de  Paris  ,  I?  f?» 

^  j*       Gace  De  Charuepie. 

Sylvejire  De  la  CeroelU  ,    enfuite  évêque  de 

Cou^an:es  ,  ^  ^  ^4» 

Pierre  V.   DelProuverville ,  1^66» 

Denys  De  Co  ours  ,  IJoO. 

Michel  II L   De  Crenay ,  138a. 

So     Pierre    VL  D'Ailly  ,  né  à    Compiégr-  de 

pauvres  par  eus ,  1388. 

Il  fut  grand- maître  <la  collège  de  Na- 


'Granâf"  AHmomers  de  France,     y 7  î 

varrc  ,  chancelier  de  l'Esli'e  de  Paris  , 
tréforier  de  la  Sainre  Chapelle  ,  enfuitc 
archevêque  de  Cambrai  ,  &  enfin  car- 
dinal. 
fl  G'dUs  m.  Defchamps ,  natif  de  Rouen  y 
enfuice  eveque  de  Coutanccs  j  &  car* 
dinal. 

Pierre  VIL  Mignot ,  l  ^  9  f» 

Hugues  IL  BUnchet ,  IÎ97» 

Jl  fut  au/ïi  tréforicr   de    la  Sainte-Cha- 
pelle de  Paris. 

Pierre  VI IL   Prophète,  I?99» 

Jj*      /caa  F//.   De  Courucuiffe ,  I409. 

11  tut  enîuite  évéque  de   Paris. 

Philippe  I.  Aymenon  ,  1412. 

Efiienne  IL  De  Montmoret ,  1422. 

Jean  VI IL  2?âu^,  profcfTeur  en  Théologie» 
tréforier  de  la  Sainte -Chapelle  de  Paris  , 
grand-aumonier  du  Roi,  &  évéque  de 
Langres ,  1449» 

lùuîs  I.  De  Comhorn  «  chanoine  &  comte  de 
Lyon,  1461, 

90      Guillaume    VI.   Guyot, 

Jean  IX.  Balue,  34^4. 

Il  fut  évéque  d'Angers,  &  cardinal. 

Pierre  IX,  De  Gadoï ,  archevêque  de  Bour- 
ges. 

-Jnge  Catthon  de  Naple«,  médecin  de  Louis  XI. 
enfuite  archevêque  de  Vienne. 

Jean  X.  Thuyer ,  148^» 

f  f  Jean  XL  De  RJiely ,  doâeur  en  Théologie 
de  la  Faculté  de  Paris  ,  chanoine  de 
réglife  de  Paris  ,  doyen  de  S.  Martin 
de  Tours ,  &  évéque  d'Angers  3  confefleur 
de  Louis  XI, 

Godcfroî  IL  De  Pompadour ,  natif  de  Limo- 
ges ,  chanoine  &  comte  de  Lyon  ,  pré- 
fident  à  la  cour  des  Aides  ,  confeiller 
du  Roi  ,  &  en  même  temps  évéque  de 
Perigueux  ,  &c.  ^491* 

François   I.    Le  Roi. 

Adrien  Gouffier  ,  évêqut  de  Coutancf  s  »  & 
cardinal,  'fl?* 

Il  fut  enfuite  érêquc  d'Albe. 


s 74'         Trilatme  Tariftennè  \ 

François  II  DefmouUns  Rochtfort ,       i ,«  y  -, 
n    avoïc    été    nommé     à    l'évêché    de 
Cnndom. 
îOO  Jean  X IL   U   Veneur,    ûis   da  comte   de 
pl'ieres,  j 

^I,  fut   cardinal  ,   évêque    &    comte   de 

Jmtomi  Sanguin  ,    dit  Cardinal  de   Mtudon , 
J  an  ' 

évêque  d'Orléans,    archevêque  de  tÙ^ 
îou'e,   abbé  de  Flexjry. 

P/^i/ip/^ér  //.   Z?c  Co/e  ds  Brîjac  ,  j  r.- 

Mort  Je  24.  Novembre  1  r 4.8. 

/'/Vrr^  X.  Du  Chatel ,  j  -    g 

Mort  le  ^  Février  1  nz.   Il  fut  évéquê 
de  Maçon. 
5^r«ûri   P^  /J,,/A/ir  ,    abbé  de   Pontîevov  , 
l'an  ^  ' 

Mort  le  r.  Mai    ij-r^. 
îOf  Louis  IL  De  Breié,  tréforier  de  la  Sainte- 
Chapelle  de  -Paris ,    évêque  de  Meaux  , 
l'an  irrp. 

Charles   D'Humiéres  ,    évêque    de   Baveux  , 
1  an  i^TQ 

Jacques  Amiot,  doyen  de  l'Eglifc  d'Orleanf* 
•»  l'an  j  ré4.. 

Mort  le  6.  Février   ifOî. 
Ralnaud  IL  De  Beaune,  IfÇ?. 

archevêque  de  Bourges  ,  mort  à  Paris  lé 
27.   Septembre   t5o6. 
/ac^uw  77.  Davy  du  Perron  ,  évêque  d'Ev reux 
&  cardinal  ,    créé  Grand-Aumonier  en 

Mort  le  Î-.  Septembre  161  8.   de  Ton  âge 
loixante  trois   ans. 
110  François  III.   Delà  Rochefoucault  ,   cardinal 
évêque  de  Senlis  ,    Grand-Aumonier  en 

abbe  de  Samte-Geneviéve  en   léio 
Alfonfe-Louis  DuPUjîs  de  Richelieu  ,  co^x'àïnzl 

Grand-Aumonier  en  1622, 

M^rt  à  Lyon  le  z^.  Mars    lôf^. 
Antoine  Barberin  ,  neveu  du  pape  Urbain  VIIT. 

cardinal  évêque  de  Poitiers ,  Grand- Au- 


Tréforiers  dtla  Sawte-Chapelle.   J  7  J 

monier  de  Louis  XIV.  en  i6f  ^.  ar- 
chevêque de  Reims  &  abbé  de  S.  EvrouU» 
Mort  à  Rome  ^  Aoûc  1671. 
llj  Emmanuel  -  Th€odofe  De  La  Tour  ,  cardinal 
de  Bouillon,  abbé  de  Cluny  ,  de  S.  Oucn  » 
de  Rouen,  &c.  Grand- Aumônier  en 
Tan  1671, 

More  à  Rome  le  7.  Mars  1700.  de  Ion 
^ge  foixante  douze. 
PUrre  XL  Du  Camhout  de  Coîjlin  ,  chanoine 
de  l'EgliCe  de  Paris ,  abbé  de  S.  Vidlor 
de  Pansi  &c.  cardinal  évéque  d'Orléans , 
GranJ-Aumoi.ur  en  1  700, 

Mort  à  Verlaillcs  le  f.  Février  1706. 
•î  I  f  Toujfaint  De  Forbin  de  Janfon  ,  abbé  de 
S.  Pierre  de  Corbie  ,  &c.  cardinal  çvèque 
deBeauvais;  Grand-Aumonier  en  iyo6. 
Mort  à  Paris  le  24..  Mars  171^. 
Armand-Gaflon-Maximilien  cardinal  De  Rohan , 
archevêque  de  Strasbourg  ,  Grand- Aumô- 
nier en  1711» 


TRESORIERS 
de  la  Sainte- Chapelle  de  Paris. 

Matthieu  mort  en  1278. 

Grégoire     De  Meullent. 

Pierre  I.  Micourt  ,    trérorier  en  I  ^  O  I . 

Çuidon    I,  î  ^  O  I  • 

Ce  fut  de  fon  temps  que  fut  apporté  le 

chef  de  faine  Louis  à  la  Sainte- Cbapelle 

en  1^06. 
Oudart  en  I  ^  £  8. 

Mort  le  1 2.  Octobre  1^5^.  enterré  aux 

Chartreux. 
Jean  /.  De  Meullent ,  tréforier  en         1^4^» 

évéque  ie   Paris  à  la  fin  de   i^fi. 
Hugues  I.  De  Neaufle  ,  de  chanoine  devenu 

tréforier,  l^f*. 

Pierre  II.  Houdanc  ,  tréforier  en  i  î  J"  *» 

More  le  4.  Juin  i^6^. 


57 5  Trélature  Tarijtenne  l 

Amotiif  J.  De  G  r an  dp  ont  f  en  IJ^t» 

More  en   1^76. 
XO      Hugues  IL  Boileaut   çv\  I  ^  7  <$. 

Pierre  III.  D'A'dly ,  natif  Ae  Compiégne  , 

homme  de   profonde  érudition  ,  tréfo- 

rier  en  i  ^  9^, 

Clément  Petit ,  de  chanoine   fait  tréforicr  en 

l'an  ^^96, 

Mort  en    1^99. 
Guidon  II.   Chrétian  t  en  ï?97» 

Hugues  III.  Blanchet  y    de  chanoine    tréfo- 

rier  en  1  ^  99, 

Mort  le   24.  Avril   I406. 
j  f      Ifambert  Martel ,  qui  portoit  l'oiiflâme    fous 

Charles  V.  trélbricr  en  1406. 

Mort  le   îS.  Avril   1408. 
Jacques   I.  De  Bourbon  ,  trélorier  À  l'âge  de 

quatorze  ans  en  140  8, 

C'eft  depuis  ce  temps  U  qu'il  ne  peut  y 

avoir  de  tréforier  qui  ne  foit  Prêtre. 

Mort  moine  CclelUn    le   il.  de  Juillet 

de  Tan    1429. 
Arnoulf  IL  Charreton. 

Jean  II.  Manchon,  confefTcur  dc  Charles  VI» 
Philippe  I.  De  RuUy. 

Mort  le   7.  Septembre  1440. 
ao      Pierre  I V.  Bechebien ,  médecin  de  Charles  VII, 

tréforier  en  J  44'^» 

enfuite  évêqne  de  Chartres. 
Olivier  I.  Du  Chanel,  évéc^c  d'Uzès  ,  tré- 
forier en  I44r« 
Antoine  I.  Du  Bec  Crefpin  ,   de  chanoine  de 

l'Eglife  de  Paris  trélorier  en          I447« 

enfuite  archevêque  de  Narbonne,  &c. 
Jean  III.  D'AuJfy  ,   né  de  pauvres  parens  , 

bourfier  du  collège  àc%  Cholers ,  célèbre 

docteur  ,  confcflcur  de  Charles  VII.   fou 

grand-aumonier  »  &  tréforier  en    1449. 

enfuite  évéq^ie  de  Laagces. 
Guidon  III.  Le  Bel,  clerc  tonfuré,  nommé 

tréforier  en  I4r  S, 

2 y      Jacques  II.   Le  Moreau  ,  tréforier  en  146 8, 

Guidon,   IV.    U  BeJ.  jouic   de    la   tréforcric 

ça  1469. 

Olipltf 


Tréfcrïers  He  la  Sainte-Chapelle,    -J77 

■Oliv'ur  IL  De  Ponthrlsnt ,  fouiia:re  nommé 

à  la  trérorcrie  ;  mais  n'en  jouit  qu'après 

avoir  été  fait  Prêtre,  en  1476- 

Cilla  I'  De  Ponthriant ,  tréfbricr  en     l  fOf. 
Nicolas    I.    De    Coijuehourne  ,     tréforicr    en 

i'aii  iflO. 

j^O      Robert    I.    De    Coputhourne  ,     tréforier     et\ 

l'an  ^  I  r  I  7. 

Phâip-pe    II.   Pot   ,    tréforier  en  l  f  20. 

More  le    i.  Avril    1724. 
Robert  IL  Cenal ,   natif  de  Paris  ,  dodeur  de 

Sorbor.ne  ,  tréforier  e-i  if  if» 

Mott  le   27.   Avril  is6o. 
Philibert    Bahou    de     la    Bouidaljiert  ,     très- 

r<;avaiit  en  Grec  &  en  Latin,   tréforier 

en  Jr?l- 

enAïue  évéqae   d'Auxerre,  &c. 

Jean. IV  Du  Dric  ,    doyen    de  l'Eglife   àz 

Par'5  ,   tr-^forirr  en  I  \  4^^* 

I  j-      Antolm  IL  D'E^rées  ,  rréforîer  en     i  r  f  f. 

François  T..  De  Butor,  tréforier  en  l  f  f 9. 
François  II.  Babou  de  la  Bourdaljiere  ,  fou- 
diacre,  mais  tréforier  en  if6o« 
par  autorité  d'une  bulle  du  fouverain 
Ponti-'e. 

Pierre  V.  De  Gondy ,  natif  de  Lyon  ,  tréso- 
rier en  ^  I  j-6é* 
de-i^x  -ans  a^rès  évéqne  de  Paris^ 

Lau'is  De  Bre^é 3  évéque  de  Meaux  ,  Bcz, 
tré'or:er  en  1  5-70. 

4,0  Nicolas  IL  De  Vdlars  ,  chanoine  de  l'Eglife 
de  Paris,  en.uiie  évêque  d'Agen  ,  tréfo- 
rier en  ^  I  $-89, 
Mort  le    10.  Décembre  160 S. 

Claude  De  Gelas  ,  tréforier  des  Saintes-Cha- 
pelles de  Paris  &  de  Vincences,  &  évèque 
d'Ase»^. 

Bernard  Pnvojî ,  :haaoine  de  l'€glife  de  Paris, 
tréfo.  et  en  i  r94-« 

Jean  V.  Touchart ,  précepteur  du  cardinal  De 
Bourbon  ,  ivèque  de  Meaux.,  more  le 
8.    luillct   1797. 

Ahcl  De  Moatliaru 

Ce 


J7S  Trélamre  Tanfienne  , 

4f      Charles  De  Baliac  ,  évêque  de  Noyon  $   & 

auparavant  créforier  en  IfçS» 

Gi//e5  //.  DeSouvré  ,évçq\:kc  d'Auxerre,  &c. 

trélbrier  en  i6l  ^, 

Çahriel  De  Marand ,  nommé  en  lô'^i-   dc 

n'en  jouit  qu'en  ^  ^1  î« 

Mort  le  7.  Avril  i6^<^, 
Annas  De  Levls  de  Vantadour  ne  fut  tréfo- 

rier  que  dix  jours,    &   s'en  démit  pour 

être  archevêque  de  Bourges. 
Edouard  Mole  ^  évéqae  de  Bayeux,  tréforicr 

en  ié49> 

Mort  à  Paris  le  7.  Avril   \6<;^^ 
10     Pierr4  VI.  Mole,   fans  ècre  d^ns  les  Ordres 

iacrés  ,  jouit  de  la  trélbrerie  un  an  ,  mai» 

il  s'en  démit. 
€l<iude  Auvry  ,  évêquc  de  S.  Flour  >  &c.  tré- 

forier  en  16 fî» 

Mort  le  9.  Juillet  léS?» 
Lotùs-Gafion  FUuriau  ,  natif  de  Tour$j  tréfo- 

rier  en  1687, 

cnfuite  évêque  d'Orléans. 
Antoine  III.  Bochart  de  Champîgny  de  Noroy , 

tréforicr  en  i  699. 

«4     Nicolas  Vichi  de  Chamron  ,  tréforier  le  22.  de 

Septembre  17 19» 


TRESORIERS 

de  la  Sainte- Chapelle  de  Vincennes» 

Pierre  de  moiins,  tréforier 

en  MSf, 

Guillaume  I.  Crétin  ,  ancien  chantre  de  la 
Sainte -Chapelle  de  Paris  ,  tréforier  en 
l'an  If  20. 

N.  Florette  ,  confeiller  du  Parlement  de  Paris, 
tréforier  en  l  f  7  7 

Jean  Halmlton  ,  tréforier  en  ^f9l» 

N.  De  Morenne  ,  curé  dc  S.  Gervais ,  tré- 
forier en  iî97i 


'Doyens  du  Chapitre  de  S.  Marcel   J  *jç 

C         Guillaume  IL  Dupeirat,  trél'otiei  en      1604. 

Claude  De  Gelas  ,  tréforicr  des  Saintes  Cha- 
pelles de  Vincennes  &  Paris.        i  6  i  2, 

Philippe  RioUan. ,  abbé  de  Plavigny,  tréfo- 
r-er  en  i  649. 

Henri-Félix  De  Tajfy ,  tréforier  en  167  i. 
10  Nicolas  Héron  ,  dodeur  de  Sorbonne  j  tré- 
forier en  1790. 

Jean-Jacques  Bochan  de  Saron  ,  tréforier  en 
l'an    1  704. 

Antoine  Arrault ,  tréforier  en  I  7  2  ^ . 


XO 


If 


DOYENS 

du  Chapitre  de  Saint-Marcel. 


H 


U B ERT y  du  temps  de  Lizierne  dcycn 
de  l'Eglife  de  Paris ,  &^d'Imbert  evéquc 
de  Paris. 
Gilbert ,  en  1 1  ?  ?  • 

De  Ton  temps  Eftienne  évêque  de  Paris , 
de  fon  confentement  ,  donna  une  pré- 
bende à  l'abbaye  de  Saint- Victor  dC 
Paris. 


Guidon , 

xifS. 

Nivelon. 

An  feinte  , 

1171. 

AfceliH  , 

1177. 

Mort  un  svi.  des  cakndes  d*Avril. 

Rainauld  L 

119e. 

Hugues  , 

IZOf. 

Michel  7. 

12  08» 

Rainauld  II. 

12^8. 

Pierre    L    De   Condct , 

1271» 

Vincent  De  Barret  ou  Darvct , 

1272. 

Eftienne  De  Dernei  , 

1272, 

Pierre  IL  De  Villepreux , 

127?. 

Nicolas   I.  De  S.   Diiier.    Il   fu: 

enterré  i 

S.  Marcel  en  1^x7. 

Pierre  III.  Caucher  , 

Mît- 

Jean  L  De  Nanterre  , 

J41  ê* 

Jean  IL  D'Huh&rt, 

14]  i- 

CciJ 

5^0        Trêîature  Tarifienm  ; 

Jean   II L  De   Courfd ,  I4Tr*- 

SO      Jean  IV.    Chuffart ,  1  +  3T* 

J^an   V.  Fournier  ,  l^fo.. 

De  ("on  temps  en  1469^.  furent  fondues 

les  cloches  de  S.  Marcel. 

Arture  De  Vaudetar  ,  147  f, 

Guillaume  De  Vaudetar ,  1404, 

Marc   Tenacler ,  mort  le   ïO- Janvier  1496. 

enterré  à  Notre-Dame. 
«  f      Louis  Seguier ,    préfident  du  Parlemeac  ,  en 

l'an  ir22, 

Maurice  Bullion  ,  i  f  ^  9'. 

Gilles  S  pi  famé ,  I  f  r  6. 

François  I.  Le  Court  >  I  f  <5  î  • 

Gabriel  Le   Dean,  If66. 

fO       Jjcqucs   II.   Naudct  y  lyyo. 
Nicolas  II.  Moyen. 

Jean   VI.   Le  Tëllier  ,  1  f  74«- 

Jean   VU.   Du    Vair  ^  îfSf.. 

François  II   Pefiel,  1  fS8, 

^  f      Pierre   IV.   De  la  Porte ,  ï5'9+« 

Laiare  Brouffel  ,  J  é  2  ^  . 

Jacques  III.  B  arrin  ,  I  ^  4  f  • 

Prieur    de    Laï  ,     &    chanoine    de    la 

Sainte  Chapelle  de  Paris. 

Florent  Millet ,  1664, 

De    Ion    temps    Louis   XJV.  unit    la 

Juftice     du    Chapitre    de  Saint-   Marcel 

au  Châtelet  de  Paris ,  &  abolit  le  droiç 

de   maîtrile    au    fauxbourg    S.  Marceaiu 

De  fou  temps  auffi  fut  établie  la   manii- 

facHiure  l^cs  Gobelins. 

Michel  IL  Millet,  léSf, 

40     Louis-Henri  Colonne  du  Lac,  jyoï. 

Mort  en    1  7  ?  5.  <. 

Jion-Jofeph  Li  Normant ,  17  31* 


ABBESSES    DE   GIF. 
2       E  REMBURGE,  iiSo. 

IfahelU  De   S.  Aubin,  ItSo. 

Jeanne  I.  De  S.  Mars,  I^fé. 

J  Yfene  Du   Voifin  ,  J^6z. 

Bcattix  D'Argcnteuil ,  I57O0 

Jeanne   II.    D'Aunoy-,  I^^j^. 

Jacqueline  La  Salvarcjfe  ,  1 4.  i  f  . 

Marguerite  I.   Carouffy  ,  I  ^.i  ^  » 

XO      Marguerite   II.    La  Picarde,  l^fz, 

Jeanne    III.    De   Rauville  ,  141-2. 

Marguerite  III.  Dorouer  ,  J /^èj, 

Jeanne   IV.  De  Sully  ,  147  e. 

Jeanne   V.  De  la  Rou£.,  l^jg, 

2  f      Florence  De  Forge  ,  149^.. 

Jeanne  VI.  De  Francieres  ,  If  ce. 

ABBESSES    TRIENNALES. 

î         Antoinette  I.  Augier ,  I  p  7» 

Marguerite  I.  De  S.  Benoit,,  i^z^, 

Marguerite  II.  Gouge,  If 29. 

Hélène      ruLrd ,  I  T  1  7« 

y         Jeanne  Boullard ,,  If43a- 

ABBESSES    TITULAIRES,- 

de  noQiination  royale. 

%        Jeanne  r.  De  Blojjet ,.  I'f4^,. 

Jeanne  IL   De  Carna^a  ,  If.71. 

Anroinette  De  la  Beraudiere »  l  rS+« 

Françolfe  I.   M'ée  de.  Guifpré ,  I600, 

J^-     j  Magde'eine  1.   De  Montenay  ,  I  6  T  O, 

,  '     .j.  Magdeleine  II  DeMornay  FillarceoMe  ,  fille - 
dr    Louis   le:j^eur    de    Villjr^<cni;:   .    & 
d:  Mi'^df  rine  de  Ciro'.iches  .  ré.ii. 

idagdeleim   1 21.     De    Mornay    Vïllatceaux   3, 
méi;e  de  là  précédents,  ^        163.841. 

Ce  iij 


'$$2         Frétature  Tarïftenne  l 

Catherine  Morant ,  I^tTr 

françoifc  II.  De  Courtili  de  Boyon,    l6f4. 
Morcc  en    1669. 
10       MagdeUinc  IV.  Hurault  de  Cheverny  ,  i66g, 

Anne-Vicloire  De  CUrnwnt  dc  Monglat  ,   etl 
l'an  167  U 

Morte  en   i  701. 

Anne-EleonorC'Marle  De  Sethune  d'Orval  , 
fille  de  François  comte  ,  8c  enfuite 
duc  d'Orval ,  premier  écuyer  de  la  reine 
Anne  d'Autriche  ;  &  d'Anne  de  Har- 
ville  de  Palaifeau  fa  féconde  fiemmc. 
Morte  en  175^, 
t  f  Mark-Anne.  De  Segur  de  Ponchat  ,  1 740» 
modèle  de  vertu  8c  de  piété. 


ABBESSES   DE   S. 

CYR. 

X         GaNESINE,  çix 

iiSz» 

Mildehurge , 

1200. 

Milefende  , 

i|07. 

Petronllle  I.  DePeU^ 

1^8. 

p         IfabelU  I.  De    Varenne,. 

157?. 

Jeanne  I.  De   Verfailles, 

Denyfe  I.   Du  Coudrai  ,. 

1590» 

Jeanne  II.  Du  Coudrai  , 

1^90. 

Joyeufe   De   Nemours  , 

1406» 

10      Jeanns  III.  De  G ar entières , 

i^if- 

Cécile  Turpin  ou    La  Turpine , 

1441. 

Guilleme.te  La  Servante  , 

I4fi. 

Jfabelle  H.  De  Montboucher  », 

1479. 

Jeanne  IV.  De  Humiéres , 

147Ï» 

j  f     Marguerite  I.  Le  Fevre  , 

1480* 

Magdeleine  l.  De  Luxembourg  y 
Robine    Appricarde  , 

J486. 

1490. 

Agnès  Guitlerme , 
Petronille  II.   Guillerme  » 

ir47- 

if49. 

Elle  fit  rebâtir  le  dortoix. 

«0      Marguerite  IL  Ra^uier  j, 
Françoijh  L  DupleJ^  y 

I  r  r  r» 

1Î63. 

Ckatloîc  Jboty 

2>S^P 

MagdeUlnt  1 1.  HcnnequÏR  ,  fort  peu  de  temps. 

Marguerite    III.   Pardier ,  IfTï. 

%  ^      D^nyfe  IL   De  Saillis  ,  i  f  9 1  • 

Claudine  De  Beaune ,  if^f» 

Jeanne  V.  Arnaud  t  fœur  de  Jacqucline-Marie- 
Angellque  Arnaud.  Jeanne  fucabbeffe  de 
S.  Cyr  à  l'âge  de  fix  ans ,  par  la  tavear  de 
Mr  Marion  avocat-général  au  Parlement 
de  Paris.  Jeanne  Je  démit  en  i  6q7,- 
&  te  retira  à  Port-royal  ,  où  elle  f-'ut 
appeilée  la  Mère  Agnès  Arnaud. 

Marguerite  1  V,  Dcjportes ,  fille  de  Mr  Def- 
portes  auditeur  des  comptes  )  abbeiïe  en 
l'an  i^O?.' 

Morte  en  l6z  ^, 

Catherine  Defportcs  ,  1 6  f  r  • 

JO      Eliiabeth  D^Aligre,  i66^r 

Morte  en  1699.   â  Pantemont  à  Paris. 

Françoife   II.   D'Aligre,  léS8. 

Morte  en  i  7  i  9. 

Françoife   III.  D'AUgr€p  172^, 

3  5      De  Chavigny. 


ABBESSES   D'HIERRÊ. 

t        HlLDIJRDE,  iMÎr 

Clémence  /.  1 1  f  9  • 

Eve  y  ri77»- 

Euftachie   I.  IZirJ^ 

y         Aveline ,  12-3  7  r 

Ermengar34. 

Eufiachie.  1 1. 

Jfabelle  I.  12^0.. 

Marguerite  F^  127  J» 
%Çf     Jeanne  /. 

Agnès  l. 

Marguerite  II»-  lîçi»- 

Elifahetk   I. 

Marguerite  III.  Dû  Courteoay,  fille  de  Jean  IL 

leigneur  d'Hierie  ^  mo«e  civ  ifiz. 

jj^      Agnès  IL  TL%lZo- 
CUmçnic  II*' 


'^S^         Trélatùre  Tarifienne  , 

Ellfabeth  II.  De  VerfailUs ,  morte  en  x  ^  ^  g;. 

Agnès  III. 

Agnès  IV.  Delà  Charteretu,monc  en  i  ^  6q» 
SjO      Petronille  De  Machau ,.  i960., 

Marguerite  IV. 

Marguerite  V.  Des  Chefnes. 

Marguerite  VI. 

Marguerite  VII.  De  Montaglanti. 
Zf      Huguette  D£  Chacy ,  I447i- 

Marguerite    VIII.   De   Guaculs. 

Guillemette  I.  Le  Camus  ^  morce  en  14^9. 

Jeanne  IL   D&  Rauville. 

Jeanne  III.   Allcgrin^.  14.88  a 

^.O      Guillemetti  II.  ALlegrin* 

ABBESSES   TRIENNALES.. 

I        Marie    I.    De   Savoîfyé 

Marie    IL    D'EfioutevilU: ,    fille  de- Charles 
leigneiir  de    ViUsbgn  ,  &  d'Helene  De 
Beaiivau.    Morte   en    if^y», 
Marguerite  Le   Grand  ^  morte  en    I  744?- 
Anne  De   Rainville. 
JV        EJliennette  De  Guaigny. 
Marie  De  Pijfeleu, 

ABBESSES    TITULAIRETS,, 

de  nomination  royale. 

îi  Atttoinette  De  Luxembourg ,  fille  de  Charles 
comte  de  Bricnne  ,  &  de  Charlotte 
D'Edouteville  ,  i  r  f  y». 

Catherine- Al fonfe  Des  Urfms  ,  RWe  de  Chrif- 
tophe  baron  de  Trainel ,  feigneur  de  lav    . 
Chapelle,  &c.    &    de    Magdeleine    de- ♦ 
Luxembourg.  i6iz.. 

Morte  en    i  6^  6.. 
Claire-  Diane    D'Angennes   dé  Ramhouiltet  ,, 
fille  de  Chnrle5  iriarquis  de  Rambouillet  ,. 
chevalier,  des   Ordres    du    Roi  5    &.  dé.' 
Catherine  De  Vivcnnc., 
Morte  en   1707,. 


Athejfes  ctHlerre.  ^^^ 

Cathertne-Charlote  D'Angennes  ,  foeur  de  la 
précédente, 

Sufanne  De  Crujjûl  d'I/fei,  fille  de  Franqois 
duc  d'Ufez  chevalier  des  Ordres  du  Xoi, 
8c  de  Marguerite  Apchier  ù  féconde 
femme,  ^        1 6  9  i . 

Morte  au  monaftére  du  Précieux-Sang 
à  Paris,  le  12.  Janvier   1730» 

Marie-Tnercfe  Defmarefi  ,  fille  de  NiCola» 
Deimareft  conleiller  d'Etat ,  &  de  Mag- 
dcleine  De  Bccharnel.  ^jo^» 


PREMIERES     ABBES  SES 
au.  Val   de    Grâce, 

I       Ad  A  RIE    L  1204, 
Efliennette  De  Villeneufvc 

Edouarde  ,  1  2  i  ^  • 

Marie    IL  1  2  ^  s. 

jf         Agnès,  1182» 

Jeanne    I.  I  ^oo»- 

Mabille   De   Champlajfreux ,  n^^g» 

Denyfe  La  Ninode ,  I3  77»^ 

Jeanne    IL    La    Ninode ,  ^3  99*^ 

10       Marguerite  1.    Du   Rouvray ,  14^01, 

Marguerite    IL    De  Prei,  I44O. 

Jeanne    III.    Hermade ^  Î4fl» 

Guillemette  De  Sully  ,  i^6g^ 

Philippe  De  Rondon  »  I48G. 

J  j"      Antoinette  De  Conan ,  I481» 

Catherine  De   Tcrcy  y,  I494.. 

Jacqueline  De  Ballieu  ,  I  f  I  I  • 

ABBESSES    TRIENNALES. 

X  Anne  De   Broyés ,  I  f  I  f , 

Urfule   Enjorrant  ,  I  f  :0<» 

Marguerite  Le   Jongleur  ,  I  f  4 1  • 

Ifabelle    Charles  ,  I  5-4r .. 

t         Anne   L    Da     U.r„;il. 


'SS6       TriîatureFarîfîetîjfi: 

Françoife  Jabln ,  "^  '  ., 

7         Anne  IL    Le  Bret ,  ^ràE, 

I  r  74- 

ABBESSES    TRIENNALES, 
de   nomination   royale. 

1         Zoalfe    De   Reîlhac ,  ,,„, 

î         HdcneBnmct,  ^  p  ^' 

?  Marguerite  De  Veny  d'Arhou^t  ,  '  6  i  g' 

^éef  f  îS2^    de   Val-proPonde  tranfl 

^^B^SSES    TRIENNALES, 

d'indulc   royaL 

r        Anne   IL   De   Mungot  ,    de  l'Incarnation  , 


Marguerite  Du  Four,  pour  la  féconde  foit', 

en  T  /  Q 

Anne  De  Mangot  ,    pour  la  féconde  io\%\ 


léSé, 


Anne  I  II,  De    Barry  ,    de  S.  Jofeph  :eâ 

lan  i^aA 

•  ^      ff  «r^«:^  Perreau  ,  de  S.  Paul ,  1 6  o  p* 

JO      Mane.FrançoifeBillon,d^.UV^f^xo^^,     ijVÛ 

Geneviève   Perreau  ,     pour  Ja   féconde   fois  , 

en  I7i8 

Ai-a^^/.;/:^  Zan^/ci,    ,    de    S.    Hyacinthe  ,' 


1724, 


mcoU  De  Compans  ,  de  Sainte-Mechtilde', 
en  172^ 

GabrUlle  De  Migenna  du  Bourgneuf  ,  di 
Saxuce  Sophie ,  •  1729., 


587 


ABBAYE     AUX-BOIS. 


A 


GNES    I. 


r»  1207. 
Aux  De  Grampré  ,  .  ,  ^  , 

BUnchi  De  Varenne  ,  IZ^.' 

Agnes   IL   De   Morans,  Hl^l' 

T         Nicole   Rufine,  IIV' 

Nicaife   DeU   Barre,  \fji' 

Petronule  De  la  Ruelle,  i  ri  6 
Marie  I.  De  Sainte-Maure  .  r  ^  ,  / 

-    GabrielleDeBarencoun,  WH' 

X©      Florence  De  Belloy  ,  ^yl\ 
Anne   de  Bay encourt  ,  I  r  q  -  ' 

Jeanne  De  Rueïl  Defrmrejis  ,  l6or' 

Magdeleme    De  lannoy  ,  ,eoç\ 

Charlote  De  Lannoy  ,  i  Arl 

If      Marie   II.    De  Lannoy,  r6zV 

^^  Marie -Magdeleine- Urbaine -Thenfe  D'Albert 

d'Ailly  de  Pequigny  y  j^^é, 
Marguerite  de  Monchy  de  Montcavrel  ,1687 
Mane-Anne  De  HarUy    de  Chanvallon  ,    ea 
l'an  r  7  I  r 

f  9      Marie.AngeUque~Gabrielle  Dg  Seaglie  Ferrite 
en  * 

I7ZZ. 


ABBESSES  DE  LONGCHAMPS. 

J       AgNTS   I.  D'Annerl,  j^^t, 

Mathllde  De  Guiencourt ,  ti»A*' 

Agnès  II     De   Harcourt,  lA' 

Julunne  De  Toyes  ,  morte  en  I  2  7  o,          ^  ' 

f         Jeanne   I.   De  Nevers ,  '^   t-,Q3 

Jeanne   IL  De    Grèce,  \lll' 

Jeanne   IIL    De   Vitry ,  Wlf 

Jeanne  IV.    De  Harcourt,  '^^l' 

,«      iî''"^'  ^'r^^!-  ^"'"'^'  vingt-un  ans  »bhcik\ 
1 0      Marie  L  De  Lions  ,  ,  ^  3 

fe^nns  FL  Df  BouchivilU ,  j  \^^' 


'53  3  Prétature  Partfteme , 

Jgrtès  III.  Du  Liège,  1149* 
Marie  IL    De  Gueux,  abbcfle  douze  ans. 

Agnès   IV.    La    Chevrd  ,  11^9- 

l  ^      Jeanne  VIL  D&  U  Neuville  ,  I  ?  7  f- 

Laurence  Jacob ,  ^^9^» 
Jeanne   VI  IL    La  Godicharde. 

Agnès  V.  D'Ijfy,  i+OZc 

Jeanne  IX.  Des  Effarts  ,  1 4 1  8. 

2,0      Marie    IIL    I>e  U  Poterne ,  143  7- 

Marguerite  Gentianne  ,  '^î'* 

Jeanne    X.    La   Porchère,  ^^J' 

Jeanne    XL  Gerente  ,  1484. 

.     Jacqueline  De  Mailly  ,  Ifoo- 

4^      Jeanne  XIL  De  Hacqueville  »  1  r  I4« 

Catherine  L  Picard,  1^2- 
Jeanne  XIU.  De  Mailly,  morte  en  i  f  40. 

Georgette  Cœur ,  morte  eu  I  î  yo* 

Louifc  De  Ccnafme,  ir&O. 

.  -o      Marie  IV.  Lotùn ,  /^^^' 
CAar/cf <;  Z?e  ^^  Chambre  ,  morte  ca  i  y  6  7 • 

^72/22  De  Fontaines  ,  I  TTS. 

Jeanne  XIV.  De  Mailly  ,  i  f  So» 

Françoife  Potiers  ,  ^  t°f 

^r      Bonne  P'Amours,  ^  ^°o 

Claudine-EVtfabeth  De  Madly ,  1629. 

Maedeleine  Placain. 
40      cJmne  ///.    ^^   Bclhevre,  1 6  n^ 

Claudine    De  BeUievre  ,  1668. 

Ckudine-Ifabelle  De  Madly  ,  pour  la  troiliemc 
.  .  107^* 

Catherine-Marie  Dorât,  lill' 

Catherine-EVifabeth   De  Gourn<ty ,    •      167^. 
4 r      Marguerite-Ifahelle  De  Flecelles  ,  1 679. 

^  ^      Catherine-Marie  Dorât ,  pour  la  féconde  fois  , 

I  6  o  Z« 

CarAmne-iW^ri.    Dorât  ,    pour    la  troifiemc 

r  o      MarU-Anne  Dorat,^om  la  féconde  fo  s,i  694. 
^         Cath^r^e-Marie  Dorât,  pour  la    q^^^^^^^^^^^ 


Alhejfts  de  Longchampf,       3:89 

f*  Marlc-Anm  Dorât,  pour  la  troilîétr.e  fois, 
en  _  1700. 

Elifaheth-Henrlette  Gu'.gnard^  I700. 

Catfurine-Marie  Dorât  ,     pour  la  cinquième 

fois ,  170^. 

ff      Marguerite-Agnès  NoUt  i  I7c6« 

£lifabeth- Henriette  Guignard ,  pour  la  féconde 
fois,  1709. 

Marguerite- Agnès  Nolet ,  pour  la  féconde  fois 5 
en  17 12. 

Catherine-Elifabeth  Le  Cofquino  ,  I  7  i  f  » 

Marguerite- Agnès  Nolct ,  pour  la  troifîéme  fois, 
en  171s, 

.éo  Catherine-Elifabeth  Le  Cofquino  ^  pour  la  fé- 
conde foi«. 

Marie- Anne  Le  Tau ,  X  7  2  I  « 

Catherine-Elifabeth  Le  Cofqùno  ,  pour  la  a-oi- 
(îéme  &  quatrième  fois,  en  1724,. 
&   eu  172-7-. 

Marie-Anne  Le  Jau  3  pour  la  féconde  fois  , 
en  17^  o^ 

Catherine-Elifabet  Le  Cofquino  ,  pour  la  cin- 
quième &  iîxiéme  fois ,  ea  17??* 
&  en  173  e. 
é  f      Therefe  De  Tourmont ,  ^l'il» 

Anne  De  Teurmont  ^  1740* 


ABBESSES    DE   PANTEMONT. 

z     Marguerite  l  ii%6. 

IfabelU  ,  I  î  ^4, 
Oie. 

f         Margueriu  IL 

Marguerite  IIL  De  Vu  mît ,  l^So» 

Marguerite  I V.  De  Rinçâvilh  ^  ï  ?  7  f» 

Henriette ,  I41  f« 

Marthe  Maquerelle  ,  1428. 

19     Nicole,  144  ï» 

Marguerite  V.  I479. 

jrfn/Kî  /.   Z?jf  CatélUs,  149^» 


55cO.        Trélamre  Parîjtenne  ; 

Marguerite  Vl.   Trifd  ,  I  f  î  ^. 

Anne  IL  I  ^zi^ 

Ij      Huguctte  Du  Creil   ou  Z?£  Cre'dly ,.       if^o» 

Françoife  I.  Ogïer  ou  Ogcr,  Xff  z, 

Franço!je  IL   De   Fontaines,  i<ç6z, 

Catherine  I.   Loifel. ,  1  f  68a 

Margiie/ltc  VIL  Loifel  ,  î  y  6  8 . 

2  0      Catherine  IL  De  Guivcrlay ,  1786. 

Charlotte  I.   De    Cavois  ou  Z?<;  Cavoîe,  1623. 

Jeanne  I.  Thierry  f   morre  en  i  0^1. 

Jeanne  IL  De  Berry  ,  dite  Oger ,         1641» 

Françoife  IIL  Le  Charron,  I  644. 

Z,f      Heleine-Cojlentin    De  Tourville  ^  lééy. 

Charlotte    IL    Colbert  de  CroiJJy  ^  1718a 

Anne^Benigne-ConJlance-Julie  De  Rohan  ,  fille 

de  Charles    prince  de    Guemenée  ,   duc 

de  Montbafoa    &  Pair  de  "France  ;    née 

en  t  6  8  7 .  le  ;  I.  Octobre  ,  de  Charlotte- 

Elifabeth    De    Cochefilec   ,    abbefle    de 

Pamemont  ça  Décembre  î.719» 


ABBES  S  ES    DES   CORDELIERES^ 

rue  de  l'Ourfine ,  fauxbourg  S.  Marceau. 

I      Gilles  de  sens  aux palec^ 

TEAUX,  i27f, 

Edeline    L 

Edeline.  IL   De  VilUnetryCrU-^ol ,  129S» 

Felicie  De  Paris  ,  1309.. 

j^         Marie  L  D&   Provins,  1^22» 

Marguerite    L   De  S.    Quenùn, 

Marguerite    IL  De  Pontoife  ,  l  3  ^  4, 

Marguerite  IIL  De  Meaux  )  ^  ?4I« 

Marie  IL    Recaupée  y  I144«» 

1 0      Jeanne    L    Çulioé ,  l  3  f  l  • 

Marie   IIL   De^  Hangefi ,  1360, 

Jeanne  Culdoé  ,  1^72» 

pour  la  féconde  fois.  Morte  en  odeur  de 

fainteté. 

Marie  De.  Hangefi ,    pour  U  féconde  fois  9 


ALd^JJef  des  Cordeliens.  Jpl 

'Confiance  IfiheUe  ,  I  l  9  f  • 

5  j-      Philippe  I.   La  Mlgnonn: ,  I407-. 

Marie   IV.    De  Pellierc  ,  141S. 

Marguerite   IV.    De    Landres  ,  1410. 

Elifakîîh   De  PcUiere  ,  14^5' 

Jeanne  II.   La  Brune,  144'^» 

-2  0      Jeanne  III.  De  Brucelles,  I44)« 

Marguerite  De  Landres  ,  pour  la  féconde  tbis , 

en  I4ri' 

Jeanne   l  V.  De  la  Grange  ,  14^9' 

Marguerite    V.    De    Bellefqye  ,  1  ^6  ■^  , 

Antoinette   Cendre,  I474. 

if      Jeanne   V.   Pied-de-fer  ,  ^477. 

Jeanne  VI.  Formant,  14S0. 

Marie   V.  De  Bajîncourtf  I4S4, 

Jeanne  VII.  De  Croy  ,  I4S4. 

Margueritte    VI.    Hafierelle  ,  î  f  1  2. 

■50      Jeanne  VII  h  De  la  Grange  ,  l  f  i  6. 

Renée  Loiiet ,  I  f  20. 

Magdelelne  I.  De  Befançon^  J  f  i  8  . 

Françcife   De    Couvrcn  ,  I  f  |  9 . 

Catherine  Maulevam  ,  ïf44' 

JJ*     Jeanne  IX.  De  Monceault  ,  i  Î4^. 

Claire  De  Clerq  ,  I  f  î"  O . 

Jeanne  X.  De  Soulefour  ,  i  T  é  ^ . 

Philippe    IL    D'Antennes  ,    de  Rambouillet  , 

en  J  5-64. 

Geneviève  De  Befançon  ,  1^7  6. 

40      Marie   VI.  De  Bergeresu  ,  1  f  S  i-, 

Denyfe    Bourdereul  ,  1  6Q4. 

Marie    VII.    Jacquette  ^  160 S. 

Marguerite   VIL  De  Villemontéi  ,  16  lé. 

ABBESSES  TRIENNALES. 

j          Magdeleine   I.    Le  Prêtre,  i^^f' 

Magdelelne   IL    Le    Réovrs ^        ,  ^^?f 

Judith   De   Forgues ,                         '  1 6  ?  S* 

Marie  Chapellier  ,  1641. 

f  Jacqueline  Crefpin  ,  3  6  44  • 
Marie  Chapellier  ,  pour  la  féconde  fois ,  i  6  f  é« 
Jacqueline  Crefpin  ,    pour  la  cinquième  fois  > 

en  J  6  î  9  • 

D  d  ij 


çpa  Prétature  Tanfienm  ; 


ÏO 


ïf 


5® 


Magdelelne  III.  Neret,  l66î: 

EUfaheth  Meraut ,  1674, 

Geneviève  Le  Febvre ,  i  é  7  f , 

Magdeleinc  IV.   Gaudart  ,  1684. 

Geneviève  Le  Febvre ,    pour  la  feconùe  fois  , 
en  I 699, 

pour  la  féconde  fois  y 

I  70  I . 

1704, 
pour  la  troifiéme  fois  , 

17CT. 

I7M. 

1-719. 

1  7^  T' 

I7?i 


MagdeUint    Gaudart 

en 
Claude    Gaudart  ,  ■ 
Magdeleine  Gaudart 

en 
Heleine  Gayardon  , 
Catherine  Marchand , 
Marie-Anne  Gayardon 
Anne-Marguerite  De  Meromont , 


Marie- Anne   Grayardon  , 
quatrième  fois  , 


pour  la  troifiéme  8c 
i-'^j,8c  I  741.. 


ABBESSES    DES   PETITES   CORDELIERES  t 
rue  de  Grenelle  ,  fauxbourg  S.  Germain. 

I     Marguerite  poncher,     léir. 

Michel  Le  Triboulcau  ,  I  6  6  0 . 

Jeanne  Le  Febvre  d'Eaubonne. 
N.    Berthaud. 
y        Denyfe-Elifabeth  De  Sallo  ,  morte  le  a  f .  de 
Mai  17^9. 
Anne  Greffe,  1719» 


ABBESSES    DE    L'AVE-MARIA. 


B 


ARBE  L  LE  CONTE,  morte  en 

l'an    If 02. 

Jeanne  I.  Banchere  ,  i  f  O  »« 

Bénédicte  Louet  ,  i  T  1 4» 

Marguerite  Bajfejie^f  If  19* 

^;î«e  Regnard.i  If 4s a 


Alhjfes  de  ?  Ave- Marra.      ^5^5 

%         Barbe   IL    Amoureufe ,.  I  f  49,- 

F~ançoïfe    L    Mdiand ,  Iffé. 

^rançoifê  II.  Dt    Mallgnac ,.  If  62. 

GabrielU    I.  Royer ,  lyjg, 

10       Marie  T.  Royer ,  1  T79» 

Jeartne  IL  De  Montgermaîn. ,.  ^  Î90. 

Cécile  Scanant ,  1  f  9  ^ , 

Jeanne   III.   Le   Sage,  If 94., 

Claire  Lambert  ,  I  f  9  f  » 

ïj»      Agnès  I.    Bellier,  1610. 

Jeanne    IV.    de  la  Croix,  J6zi, 

MagdeUine  L  Petit,  de  la  Pa/îion  ,  r6zf, 
Marie  IL  de  S.  Jean  l'Evangelif^e  ,  1628,- 
MagdeUine- Petit  y  delà  Tafiion  ,  l<^4?» 

20      Agnès    IL   de  S.  Didac ,  l6f4.. 

Jeanne  V.  de  la  Transfiguration,  léyé, 
w^^/2«  ///.    de  Jefus,  1680- 

Françoife   IIL    Du  Hamel ,  des  Stigmates  9 

en  1692. 

Françoife   IV.    Germain,    de  Saint -Michel  , 

en  I7I2, 

îf      Af<3ritf    IIL  Aury,  duS.-Efprît,  17^24. 

^flr^e  m.  Le  Conte ,  de  la  Sainte-Trinité, 

en  1  7  î  ^. 

Magdeleine    II.    Guiot  ,    de  Sainte- Anne  , 

en  17^8.- 

Françoife   IV.    Du    Pleffîs    d*Argentré  ,      de 

Sainte-Marguerite  ,  i  74  !»• 


SUPERIEURS     GENERAUX 

de  la  Miîîïon  de  S.  Lazare. 

Saint  VINCENT  de  paul,, 

né  le  24    Avril  i  f-6. 
Sa  Congr  eation  en  164.1, 

Mort  le  27.  Septembre  1660.  décla- 
ré bienheureux  par  Benoit  XIII.  en. 
Tan  1704.  canonifé  par  Clément  XII. 
lé  16.  de  Juin  1737.  Louis  Abelly 
a  écrit  fa  vie, 
Reni  Alnwa^^  xéêi^. 


Dd  iij: 


ÎP4       Trêlature  Tarijtennè  J 

Edme  Jolly  ,  I^T^t 

Nicolas  Pierrott  ,  ï  ^  9  7  • 

f         François  Watel ,  170^0 

Tiea/i  /,  Bonnet  ,  1711. 


SUPERIEURS     GENERAUX 

de  la  Doârine  Chrétienne» 

I  César  DE  BUS  ,  mort  le  jour  de 
Pâque  If.  Avril  1607»  à  l'âge  de 
foixante  trois  ans, 

Antoine.  I.   Sifoine  ,  1 6  0  7 . 

Antoine   1 1.    Vigur  ,  i  6  i  o. 

Hercule  Audifret ,               '  1647. 

j-         Baudouin  De   Breux  t  I  é  r  ^ . 

AiX/2   /.  AJlier  ,  I  6  f  7 . 

-François  f.  Aujas  ,  I  é  é  6  . 

Jieaxï   //.    Vincent,  JÔj'^. 

Charles   Gauiherot ,  1678. 

I  o       Thomas  Chevalier  ,  I  é  8  f  . 

Mari-Antoine  De  Roys  ,  1  6  S  8 . 

Arnauld  Milhet ,  1689. 

Pierre   Annat ,  i  694. 

Barthelemi  L'Hôpital ,  1700. 

î  j*     Pierre  Annat,  pour  la  féconde  fois >  lyof. 

François  II.  Bouilhade,  I  7  1 1- 

/^a/z    II.    Griffon  ,  Il  11. 

EJiiennC'René  Ckaujfac  ,  1729. 

Mathurin  Baccarere  ,  173^. 

20     Antoine  III.  Jaume ,  17^7, 


SUPERIEURS     GENERAUX 
de  l'Oratoire  de  Jefus. 

Pierre  de  berulle  ,  i  é  i  lo 

Charles  De  Gondren  ,  1629. 

François  Bourgoing  ,  I  64 1. 


Supérieurs  de  Séminaires,  y  9  y 

Jean-François    Senault ,  16^5, 

Ahsl-Louis  De  Sainte-Martht ,  ibjz. 

Pierre-François  D'Arercs  de  la  Tour  f  1696c 

Louis  Thomas  de  La.  Valette ,  17?^, 


SUPERIEURS 
-du  Séminaire  de  S.  Nicolas  du  Chardonnec. 


Nicolas  bourdoise, 

I  6zo, 

François  ÎP'iart. 

Thomas  Le  Juge , 

1647- 

Nicolas  1 1.  Thiery  , 

I  6  )-  4. 

Jean  I.  Barrât, 

1660. 

&  pour  la  féconde  fois  j 

i66^ 

Gilles  PaJÎCy 

ié66. 

Jean  IL   De  Beauvais , 

I  6Gq, 

&  pour  la  féconde  fois, 

167a. 

Michel  ChamiUart , 

167B. 

pour  la  féconde  fois  « 

T6Sr. 

pour  la  troifiéme  fois , 

1690. 

Pierre  PiUon  ,  quatre  fois  fupérieur  en  16S+, 

1695.   I  696.  &   I  70f. 

Lambert  Berton  , 

1687, 

Firmin  Palet ,   fept  fois  fupérîei^  , 

1699. 

1702.    1  7  14.   11  in.  I  7Z  j. 

1726. 

& 

172-9. 

ÎO 


Gilbert   Gandolia  Defcoureaux  ,    trois  fois  fu- 
périeur ,en    1708.1711.    &    172  e. 
Jean    II L    Cfievrelat  ,   deux  fois    fupérieur  , 
en  17  12.  &  _i  73  r. 

ï  4     Philippe-Leonore  Le  Vallois  ,    deux  fois  fupé- 
rieur ,  en  I  7^8.  &  1741. 


SUPERIEURS 
du  Séminaire  de  Saint- Sulpice. 

JeAN-JACQUES    OLIER,  léfo. 

Mixandre  Le  Ragois  de  BraonvilU^s  ^    i6s7» 


Î9:S  r.      ^r Stature  Tanftenne ,. 

Louis  Tronfon  ,  t/CSa^ 

François.  Lcfchafier,  \Zl^^* 

f        Charles-Maurice  Le  Pdetkr ,.  172  r' 

Jean.  Couturier  ,  r  -,  -,  l 


I7?î 


A  B  B  E  S  S  E  S    D'  I  S  S  Y. 

£^  RJNÇ0I5E- HENRIETTE     DE    LA: 
FONTAINE,  15,^.,^ 

Julie  Bouthdlier ,  ■  lérS.. 

Elifabeth  B outhïlUer  ,  1694.! 

Charlotte  De Caumont  de  la  Force,,       I  7  1 4I 


SUPERIEURS 

des   Prêtres   du   Mont  -  Valerien. 

31        Hubert  CHARPENTIER  ,,   cinq   foh 

fupérienr,  léfo, 

Pierre   I.  Loifel  ,    docleitr    de    Sorbonne    8c 

curé  de  S.  Jean  en  Grève  ,  i  6f  i, 

^7r</re  7:  Baillu  ,  I  6  f  7, 

/«d/z   De  la.  Fond,  i6éo* 

Principal  du  collège  de  Nàrbonne. 
%       Pierre  IL  Coudere  ,.  vicaire  de  S.  Sulpice  de 

Paris,  lééy. 

Gabriel' De  Ley'is  de  Quelus-,  léyj,. 

Jacques  Hardy, .[nette  de  la  congrégation  de 

S.    Sulpice  ,    8c    fupirieur  du    Calvaire 
*     5'V  1680. 

Xowj  D^  Màr'dlac,  prêtre  de  Paris  &  dodeur 

de   Sorbonne. 
Jean^FranççU  12 è  Valderîe  d$  Ufcure  >    i  é  S  |. 
iO      /'ierz-é  /.//.    Ckurïer  de   Fefcamps ,  léSf* 

Jean-François   De  Valderk  de  Lefcure  ,    pour 

la  féconde  Fois  ,  1688, 

François    I.    De    Mofny  ,    prêtre  de  Paris  ,. 

Jofepk.  Bfunet  ,,   do<fle-ur  de  Sorbonne  ,   eU: 


Supérieurs  du  Mont-VaUrun .     J p 7 

François   De  Mofny  ,    pour   la  troifîéme    & 

quatrième  fois  ,  ^1701.    1704* 

3  f      Jofeph   Brunet  ,     pour   la    féconde   fois ,    en 

l'an  1704. 

André  IL  Anicle  ,  prêtre  de  Paris  ,  deux  fois 

fupérieur  en  1710.   171^. 

Jofeph   Brunct ,    pour  la  troifiéme  fois  ,     en 

l'an  1716. 

Claude    Henneqiûn    d'Ecquevîlly    ,      chanoine 

honoraire   de    l'EglUe    de   Paris  ,   deux 

fois,  en  1  f  1  C).  8c    i-j  zi^ 

François  11.  Du  Sault  ,  dccleur  de  Navarre, 

en  172  f.  &   1  728. 

3,0      Leuïs-Aïexandre  ^o/rcf,  docteur  de  Sorbonne^ 

en  171?» 

Jean-Jacques-FrançoU  De  la  Roque ,  prêtre  de 

Paris  ,  17^6. 

Louis- Alexandre  Nolret ,  pour  la  féconde  fois , 

en  I74-λ 


PRIEURES   PERPETUELLES 
de  la  Préfentation  ,  rue  des  Polies. 

Catherine  bachelier,     léfo. 

Marie-Therefc-Berthe  De  Clermont. 

Marie  -  Charlotte   Du    Chalard  ,      morte    en 

l'an   170^. 
Charlotte  D''Argoug4s  de  Rannt  ,    morte  en 

l'an  1709. 
f^.   De  Riherolles  ,  1709-, 

Marguerite  -  Elifabith  ^  Armand  Di  Richelieu  » 

en  1712, 


5P^  Prêlamre  Tarîfienne. 

SUPERIEURS 
du  Séminaire  des  MifTions  Etrangères. 

I     Michel   gazil,  ,^6^. 

François    I.    De    Meurs,  j^^ 

Michel  Ga^L     pour  U  leconde  fois ,    i6(it\ 
François  IL  Be^ard,  1670. 

f         Luc   tcrmand ,  1674^ 

Fran<;oh  Beiard,  pour  la  féconde  fois  ,  i  6  7  7 
Jacques-Charles   De  Brifacier  ,  léBi.* 

&  encore  huit  fois  après. 
Louis  Tiherge  ,  .  /: 

N.  Jobard  f    '  ;f9'* 

BO      Jacques-Charles  De  Brlfacïcr  ,    le  même^  que* 
ci-deiTus,  1776, 

More    à  Paris    le    25.    Mars   de   là 
même  année. 
Alexis  De  Comhes  ,  17%  6, 


ABBESSES    DE  PORT-ROYAL 

de  Paris, 

I        DoROTHE'E  PERDREAU,      166^, 
Elifabeth-Marguerite  De  Harlay  de  ChanvaUon  , 

Marie -Anne    De    Harlay    de    ChanvaUon   , 

Mane-Louife-Françoife  De  RoufeUt  de  Château- 
Rcgnault,  jéç. 

^         £o/«y«   £)e  Montpeiroux ,  1711. 

«ncore  vivante  en  i  741, 


Trelature  Tartjîenne,  ^f^ 


ABBESSES 

de  Sainte- Geneviève  de  Chaillot  , 
de  nomination  royale. 

Claire -CECILE  colbert,  parc«tc 

du  fameux  Coibert  ininiltie  d'éra:  , 
en  i6jj, 

Marie-Magddeine  Perreau  ,  i  6  S  t  . 

Marle^Anne  Le  Llere  ,  l6Sé. 

hannc-Magdeleine  De  Prunelé  de  S.  Germain  ^ 
fille  de  Jacques  IV.  De  PruHelé  baron 
de   S.  Germain  ,    8c    de   Jeanne-Agnès 


^^. 


De  Rigné  ,  prit  pofleffion  le  6.  Décem- 
bre I  7  I  î  • 
le  démk  en  17^2.  &  le  ^  i.  Décembre 
s'efl^etirée  aux  Petites-Cordeliéres  du 
fauxbourg  S.  Germain. 
Louife  -  Françoife  Du  Vivier  de  Toumefort  » 
profelîe  du  moaaftére  de  Belle-ChafTe  , 
en  1752. 


PRIEURES    PERPETUELLES 
de  TraineL 

X     Isabelle  de  vespant,      14x6. 

Efiiennette ,  1468, 

Catherine   Le  Grand.  I47r. 

HeUine  De  TourguiUeray ^  149  a.. 

f         Eleonore  De    Coquillera^ ,  149  6, 

Jacqueline  De   Dye  ,  If  12. 

Michelle  De  Beguyin  *      ^.  2  f  44. 

Antoinette  De   CouJJaye ,  '  ^^64,, 

Louife  De  Coujfay  ,  ir^7«&lj'7a. 

10     Philippe   De  la  Fin,  1784. 

Claude-Philippe  De  Veny  d'Arhouic ,  1621. 

&  l6Z2, 

'    Charlotte  Di  Vfny  d'Arbouse  ^  l66f. 


^00  Frêlature  Parîjîenne. 

Cïlhertine  ,    Franço'ife    De  Veny  d'Ârbow{i  dd 

V'dlemont  t  I700. 

14     Imcc  D'Artagnan  de  Montefquîou ,        1724» 


PRIEURES    PERPETUELLES 
du  Cherche-Midi, 

Françoise  de  longaunay  de 

FRANQUEVILLE  ,  morte  le  18.  Juin 

de  l'an   lépf.    âgée  de  foixante-quinze 

ans. 
Charlotte  De  Longaunay  de  Fran^uevllU  ,  morte 

en  1712. 
Marie  De  Walmejky  ,  de  S.  Benoît,^  12» 
Annc-Valere    Mcraut ,  t?^Z4. 

L»ulfi'Efîiennem  De  U  Jarrle  ,  171  f« 


% 


TABLE    ALPHABETIQUE 
DU    CALENDRIER 

KlSTORlâ^JE  ET  CHRONOLOGIQUE 

DE    L'EGLISE   DE  PARIS* 


yi.Baillard.  VoVes   4  1.  Avril   1141.  pag.  ii6- 
^iJ^îye  -  aux  -  Bois  ,  v.  20.  Août  16^4.  pag.   3^7, 
•  Ses  ibbefles  ,  J'.  Prélatnre  P ar'ifiennc ,  p.  5-87. 
'Abjuration   du    Roi   de   Xavine    6<;  du  Prince    àz 

Condé,    V.   Z4.  Août  y  p.  ■54.3. 
'Jihjolutïon.  d'Henri  IV.    v-    l  6.    Septembre   i  j-^  )-« 

^(iim   abbé  de   S.   Dcnys  ,    v.   19.  F&vrï^r  iizi, 

pdg.  if  6. 
Adam  de  S.  Viclor  ,   v.  8.  Juillet  iiyy./j,  aaé, 
A-glibert  évêqiic  de  Paris.    Sa  mort,   680.  /j  447. 
^^;z«   (Ste)  ,    V.  2  1.    Janvier  ,    2.    Novembre    & 

20.  Septembre. 
Amand  [  S.)    Dccouveite  de  fes  reliques,     y.    é. 

Février  1267.  /?.   47. 
Amaury  hérétique.    Sa  punitîoH  ,  *-.  20.  Décembre 

l'an  izi0i  p.  f  2  1. 
^nt^rc  -  des  -  Arcs  (  S.  )   voy^^    ^  o.   Novembre   f  f  7, 

pû^.    j-oi. 
'-(^rt^c    De  Joyeufe  ,  Capucin    (Le  P.)    Sa  mort  y 

V.  28.  Septembre  1608    p.  40  5  . 
Angélus  ordonné,  v.  i.   Mai  1472.  ;?.  1^0. 
Anges  Gardiens,  ou  Feuillans ,  rued'Ewfer  ,  ifoyer 

2 .  Octobre  ,  p.  40  ^ .  6*  2  r  •  Avril,  p.  126. 
Anglais  (  Benédidins  )  ,r.  20.  A'bv.  i  674.  ^,  4g2, 
Anglais  (Communautc  dQS  Prêtres)  ,    v.  9.  Juin  , 

L'an   I  6  S  7   p&g.  19^. 
Anglais    (Séminaire)   v.  9.  /«in    1687.  />.  19?» 
Angloifes  [  Religicu  es  )  du  Champ  dc-1' Alouette  , 

Vo2.i.  Mars   lOiq.pag.    8j. 

a 


îj  f  j4   B   L    E 

Anglol/es  (  Rclis^ieufes  )  au  fanxbourg  S.  Antoine  , 

*-.  2  8.  Août  T  6f  f.  p.  ?  74. 
Anniverfaire  de  Childeben  à  l'abbaye  S.  Germain  , 

V.  1^    Décembre,   2 S.  Aidi. 
Annonc'iades  Bleues ,  rue  Couture-Sainte- Catherine  y 

V.  z  f  .  Mars   1612.  /7â^.  loi. 
Annonciades  à  S.  Dcnys  proche  Paris  ,   v.  2j-.  «fé 

A/ar5  1629.  pag.   102. 
Antoine    [S.]  abbaye  ,    v.  ij.  4e  Janvier    T198, 

pag.  z6.   ij.  &c.     Ses  abbefles  ,  v.  PréUture 

Par'ijlennc  i  pag.  ^6c). 
Antoine  (Le  Petit"  S.  )  v.  17.  Janvier  i^é'è.  p,z%^ 

Chanoines- Réguliers  ,   izgj.p.   30. 
Arbouse    (  Marguerice    De  V^enix  d'  ).    Sa  mort  y 

16.  Août   I  626.  p.  ^24. 
Archevêché  de  Paris.  Son  érection  j  r.  i  f .  ^•iîf  1622. 

pag.  -508. 
Archevê<jues   de    Paris  >    v.   /a   Prélature  Parificnnc , 

pag.  ns. 

Archidiacre  de  Paris  ,  v.  i  é.  Octobre  iiéi./>.  4^2, 
Ardens  1  Miracle    des)  ,    v.   26.    Novembre  &   %, 

Janvier. 
Argenteuil  prieuré  proche  Paris,  v.  21.  Mars  800» 
Arijîotc.  Condamnation  de  ics  livres,  l'ani  21c. 

V.  20.  Décembre  y  p.  f  24. 
AJfomption  ,   Fête  de  la  Cathédrale  ,  v.  i  7 .  -<^ouf. 
AJJomptlon  (  Religieufes  de  1'),  t^.  i  f .  ^oîlf  1622, 

p^l'.  1ZO.&  521. 
Augujlins  (  Grands-  )  ,  v.  2  S.  y^ouï  i  2  yo.  p.  ^  66, 
Auguftins  (  Petits-  ) ,  v.  28.  -4o««  i  6  i  2.  p.  ■?  67. 
Aumôniers   (  Grands-  )   de  France  y   v.  la  Prélature 

Parifienne ,  pag.  r70. 
Ave-Maria.  Cordelières- Réformées,  v. 4^.  Octobre  y 
1484.  />.  411?  Leurs  abbeiTes,  v.  la  Prélature 
Parifienne,  pag.    f9  2. 
^i^ar/l  Sainte)  abbefle,  yoyei  f.  Octobre  t  l'an  6f  J". 
pag.  ^%Zf 


B. 


Jl  L^HABETKlV  E.  iij 

B. 


Aholùn  [  S.) ,  premier  abbé  de  S.Maur  JesFo.îés,' 

vcyci^    1  f.  Jdnyier  ,  png.   ii. 
Bamabites  ,    y.   j.  Décemhre  1629.  pa^.    fCf.    Ô 

I.  /uifZ^t  16^1.  ^^.  2  z  2.  ' 

Barrière  {   Dom   François  De  la  )  voyj^  z  f .  -4rrii 

1600.  /J«^.    I  2  2. 
Baptême  loiemnel  de  Charles  V  I.   v.  6.  Décembre  , 

l'an  1368./?.   r  l'Ç . 
BartheUmi    (S.)    ParoifTe  ,      v.    24.    ^o«i    96  f. 

Bart/wUmi   (  MaHacre  de  U  S.  )  v.  24.  Août  i  y  7  a . 

BartniliTTÙ  évèque  de  Paris,  v.  19.  Oclohre  izif , 

pag.  4  5-^. 
Bathilde  (Sainte"),  v.  ^o.  /:ir2v;Vr  éSo.  pag,  45", 

Sa  Tranflation  ,  V.  26. /Vvri^r  83^.  />.   60. 
B&aumont  {   Mr  De  )  archevêque  de  Paiis  ,    vovq 

V.  "j .  Novembre  1746.  f<îg.   48  6. 
B<lU-<h£^c  [  ChanoiiieiTes  de  ^  v.  ;  S .  Août  i  (î  5  6  . 

F^g'_  17  1. 
Benédiciins    Anglois  ,  voye^   20.    Novembre   iCj-i-, 

pag.4.^z. 
Bénédictines  du  fauxbcurg  S.  Vidor  ,  v,  21. -Mari, 

l'an   I  649.  p.  89. 
Benoit  (  S.  )  Pccit  Chapitre  ,  ParouTe  ,  v.  21.  Mars. 
Bernard   ^S.)   v.  zc  Août. 
Bernard   {S.)  Sa  fé:e  fondée  dans  la  Cathédrale  , 

V.  20.   Août  1207.  p.  '^'^^' 
Bernard  (Claude)  ,  die  le  pauvre  Prêtre,  v.  23. 

Mars  I  641.  p.  97. 
Bernardines  de  l'abbaye  •  aux    Bois,    f.  20.  Août  , 

l'an  I  6f4.  p.  337. 
Bernardins.     Leur    églife  ,    v,    20.    -<4or?t     1 244« 

/"ig.  314-   .         ,    ,      , 
Berquin  ,   Hérétique  exécute,  v.  16.  Avril  i  5'29. 
BerthllU  [  Sainte  )  ,  première  abbcffe  de  Chellej  , 

V.  4.  Novembre  y  p.  48  f. 
Berulle  (Cardinal  de  ^.  Sa  mort,   1629.  p.  40  f . 

f.    2.  6*   24.  Octobre. 
Biceflre  ,    hôpital,  ♦.  14.  7«m  1204.  p.  212, 
Billettcs  [  Miracle  des)  ,  v.  i.  Juillet  1290. 


ïv  T  ^  s  z  i: 

Élancs-manteaux  ,   v    i  f  .  Janvier:   La  réforme    de 
S.    Maur  y   eft  in  roduice  ,    1618.  pag.    u. 
Leur  églile  ,  i6S^.  p.  22. 
Bon  [  S.  ]    ou    S.  Bonnet  ,    v.    1  ^ .  di  Janvier.    S3 

chapelle  proche  S.  Mcrry ,  11  ^6.  p.    z^. 
Bonavcnture  ;  (  S.  )  v.  14.  Juillet.  Sa  mort ,   1  274» 
Bois   [   Le    cïrduial  Du)  ,  v.   10.    Août    iji-f, 

fag.  2 9 S. 
Sonne- Nouvelle  ,    Ta  roi  H  e  ,    v.  2f.   JVfarj   i7f2o 

^tig.    I  00.  6*  I  o.  -r^oyf  I  5"  f  I.  j>.  298. 
Bons   Enfans  ,    féminaire   ,     5'.   19.  Juillet   j6lf. 

&  z  ^,  Septembre.    Origine  de  cette  maifbn  j 

V.  7.  Juin  y  pag.  191. 
Bons-Hommes  ,   de  Chailloc  ,   v,   2.    Avril    149  ^# 

/Jdg.    loé.  6*  I  ^.  Juillet  y  p.   219. 
Bon-Secours  ,  taaxbourg  5.  Antoine  j  v.  2  i.  Marsy 

Van    1670.  f^^.    9  I . 
Boulogne^  CNocr'-  Dame  de)  pap&ifle  proche  Paris  , 

V.   8.  Septembre  l'^zo.  p.  ^S^. 
Bouquet   (Geneviève  i.    Sa  mort,    r.  2  f .  Juilliti 

l'an  ié6f.  j3.  2Ç7.   6?  2f  S. 
Bourret  \  Eftienne  )  évèque  de  Paris.  Sa  mort ,  y.  24, 

Novembre  i^^z^.  pag.  494. 
Bouthiilier  (  Marie   Le)    abbcfîe  de  Saint  Antoine^ 

Sa  more  ,  v.  i  j*.  Septembre  16  f  2«  ^.  5  9  S, 


G. 

LyAlvalrs  (  Le  Petit-  *)  ,  fauxbourg  S.  Gcrmftin  9 

V.   2  1.  Mars  i6zi.  pjg.   84. 
Calvaire  ,   au   Marais ,   v.   2  i.   ikfiJ/'i  1655. 
Calvaire,   ou    Mont-Valerien.    Prêtres,  Solitaires  5 

V.  1^.  Septembre  y  p.  ?  9^1.   ^9^- 
Calvlnifme  banni  du  royaume  ,  v.  2  2.  Octobre i62>  f» 

pag.  4^^ 
Capucins  y   rue  S.  Honoré  ,    v.  4.  Oclohre    1^7^. 

pa^.  420. 
Capucins   de  Meudon  ,  v.  ^.Octobre  ifé.  /?.  42  r» 
Capucins  y    rue  S.  Jacques  ,    v.   4.  Oâobre    1615» 

f^^.  4^1.   422. 
Capucins  du  Marais,   v   4.  Octobre  i  622.^.422, 
Capucins  ilibUlres,   v.  4.  Oclohre  ,  p.  42?» 


'j4  I^PKÀBETlqU  r.  V 

Capucines  ,  y.  4.  Oclchre   i  604.  p.  429» 

Carmes  de  la  Place  Mauberc ,  v.  j6.  Ju'dla  ll%6- 

pag.   151,  &  j6.  Mars. 
Ca/T7ï«  Billettes ,  vojq   i  ^.  Mai  1294.  P-  ^l^* 
Dédicace  de  leur  églile ,   i  ? .  Mai ,  a/inée  incer- 
taine. 
Carmes  Déchaufîes  ,    v  If.  Ocïohre  y    l'an  i6il» 

pag.  4f  o.  &c. 
Carmélites,  rue  S.  Jacques,  %\  I  J*  Octobre   1604. 

/.ag.  449.  S-c.  „    ^  . 

Caro/é  (  Notre-  Dame  de  la  )  ,  v.  8 .  Septembre  1^02. 

/»tg.  5  S  7. 
Cathédrale  de  Paris,  v.  i  f .  Août,  au  fixiéme  fiécle  , 

pag.  ■J02.  ô-c. 
Catherine  de  la  Cukure  (Sainte),  prieuré,  y.  îf. 

Novembre  1  2  2  9^  p.i^.  496. 
Catherine   (  Siinte  )  hôpital  de  Pilles  ,  v.  if.  iVo»- 

vemhre  i  i  84.  pag.  49  f . 
Celejiini  ,   v.  2  5-.  iWari  ,   i  9.  Mal  i  '^^t.  p,  I  f  4. 
Saint  Pierre  Ceieftin  canonisé  le  19.  Mai., 
l'an   3^i^' 
Ceraune  évéque  de  Paris    (S.)    v.  27.  Septembre  y 

pag.  40  1 .  6'c. 
Chapelle    1  Sainte- ]  ,    y.    2  f .   ^o«r ,    /'<!«    1241, 
pag.  t  î  ^  •  ^-c. 

Sacrilège  commis    à   la  Sainte-Chapelle  y 

V.   2  f .  Août  Van  J  f  o  5 .  pa^.  362. 
Tréforiers  de  la  Sainte  Chapelle  de  Paris  , 
y.  Prclature  Tarifenne ,    pag.   f7f.' 
Chapeke  de  Vincennes  (  Sainte-  ) ,  v.  2  t..Aoutiz^2. 
pag.  3  f  7^   6"   II.  Novembre. 

Tréforiers   de  la  Sajnte-Cbapelle  de  Vin- 
cennes  ,  voyeb  la  Prilature  Parifienne  , 
pag.   ^78. 
Chapelle   des  Orfèvres  ,  voyei  i.   Décembre  ifiÇ. 

p«ig.  fo6. 
Charité  [  Les  Frères  de  la  ) ,    v.    2.  Mars    1  6oi, 

pag,   66.  &c. 
Ckarlîc  f  Soeurs  de  la  ")  ,  ou  Sœurs  Grifes,  v.  19» 

Juillet  léf^.  pag.    140. 
CharUmagne    (S.)    v.  i8.  Janvier  y   27.  Juillet.    Sa 

tT^^ort  ,814.  pd^.  40.  6'c. 
Charles  VI.    Son  Baptême,  v.  6.  Décembre   l  5  6 S, 
fJ^.  fié. 

^  iij 


\ 


V]  T  ^  B   L    É 

Charles  De  Condrin  ,  fécond  Général  de  PÔritofr^, 

V.  7.  Janvier  t  pag»  14. 
Charonne  s  Congrégation  de  Notre  Dame  à  ) ,  voy£i 

I.  Août  lèjf^.pag,  284. 
Chartisr  éveque  de  Pans  (Mort  de  Guillaume)  > 

V.   \ .  Mai    1^1  z.  pag,    i  ^  i . 
Chartreux ,  v.  5.  Odobre  1278.  pag.  4^  ^ . 
Chafiellier  évêqie  de  Paris   ^Morc  de  Jacques  Du  ) 

V-  2 .  Novembre   14^8.  pag.  48  I , 
Chaumont    (  S.)  Communauté,   rue  Saint-Denys, 
voye:^  I .  Octobre  ,   6*  28.  Septembre  Van    1686. 
pag.  ^:iz. 
"Chelles  ,  abbaye.  Son    origine  ,   t.   ^.  Juin  ,  vers 
5140.    iSj./»    18?.  6*  /â«vier,  p.  4f. 

HerelVvide,  comteHe,  religieufe  de  Chelles, 
Sa  more,  v.  1    Décembre,  au  feptiéme 
(îécle,  /)aj:.  f  08. 
AbbefTes  de  Chelies,  v.  PrilatureParîfienn^, 
pag.  764. 
Cherche-midi  y  prieuré,  v.  21.  M^.'-5  16^4..  p-  8  f. 
Ses  Prieures  perpétuelles ,  v.  Prélature  Parifiennea 
pag.  600. 
Chevaliers  du   Temple,  yoj^^    28.  Octobre  iail« 

pag.  47  r .  ô-c. 
Chevaliers  de  l'Ordre  du  S.  Efprit ,  voy^^  i.  Janvier 9 

pag.  2. 
Cblldebert  Roi  de   France  .    fondateur  de  l'abbaye 
S.  Germai  n,v.  28.  Af^i,  pag.  i  68.  Son  anni- 
verlaire  j  v.  13.  Décembre,  pag.  f  2f. 
Ckrljlophe  i,  S.  )  paroifl'e  ,  y.  2  f.  Juillet ,  au  feptiéme 

fiécle  ,  /ûg.    2  f  6. 
Circondjîon.   Premier  modèle  de    la  Circoncifion  ^ 
ou  du  retranchement  de  nos  defirs  déréglés , 
pag.    I . 
Ctaade    Du  Moulinet.   Sa  mort  ,   r.  2.  Septembre 

1687.  f<i|r.  -581. 
Cîctllde  [  Sainte  ]  reine  de  France  ,    fondatrice  de 
Chelies,  v.  ^o.  Janvier,  p.  4^.  Ù^.Juin  f4f« 
pag.    182. 
Cloud  [S.]    petit  Chapitre  &  paroifle  proche  Paris, 
V.  7.  Septembre.   Sa  Tranflation  ,  v.  i  z.  Juillet ^ 
Van   1444.  p^^.   227. 
■  Crofw    roi   de   France  ,   fondateur   de   l'abbaye  de 
Sainte-Geneviève,  v,  3.  Janvier,  pag.  4, 


i 


>  L  PfJ  J  B  ET  I  CiV  S,  VIJ 

tiuny  i  Collège,  v.    i  i.  Novembre  iz6g.  p.  ^Sq. 

Supérieurs  généraux  de  l'étroicè  Obfervanrede 

C'-uny,   V.  PréUture  Panfienne  ,  pag.    fo^. 

Conception  (  Première  confrérie  de  la  )  y.    i  i.  de 

c        Février,   fo. 

Conception  {  Retigieufes  de  la  1  %   rue   S.   Honoré  , 
V.    2  1.  Mars,   8.    Décembre   de  l'an    i68S, 
pag.  nS. 
Conception   {  Religieufes    de    la  )  ,  rue   du    Bacq  j 

V.  8.   Décembre  ,  pag.   ^\<)' 
Conciles  à  Paris  ,  v.    14.    Février    84e.   pag.    f  4. 
f.    Mai     1214.    pag.     1^4.     6.    Juin     829. 
pag,    18^.  z  6.  Août  izôjf..  p.  '^6').  10.  No- 
vembre 1264./'.  492.  6"  2.  Décembre    1104, 
pag.  foS. 
Concordat    enrre  Léon  X.  pape  &  François  I.  roi 
de  France  ,  v.    14.  Décembre  I  f  i  f .  pag-  y  ao. 
Cf   22.  AI ar5  I  f  I  7 .  p.   94. 
■Condren  \  Mort  de  Charles  De  1 ,   fécond  Général 
de    l'Oratoire  ,    v.    7,  Janvier  ,    /'an    1641. 
p^g.    14. 
ConfeJJîon  accordée  aux  crkninels,  v.  11.  Ftvner ^ 

l'an    1^96.  pag.    fz. 
Canfians  Sainte- Honorine  ■,    prieuré  proche  Paris  , 

V.   2  7  .  Février  ,    19.  Juin, 
Confrérie  (  Première  )  de  la  Vierge  établie  en  Fran- 
ce ,    V.    II.  Février  I  ^  i  i . 
Confrérie  de  Norre   Dame  de  Bonne -délivrance  , 

V.   i6.  Décembre  iffZ.p.    fzS. 
Confrérie  (  La  grande  )  de  la  Vierge  ,  v.  i  j.  Août 

1168.  pag.   -?  I  9 . 
Convalefcens  (  Hôpical  des),    v.    8.  Mars   164a, 

pag.  68. 
Cordeliers ,  v.  4.  Odlobre   12^0.  pag.  409.  Dédi- 
cace de  leur  égliie  ,  126^.  pag.  410. 
Cordeliers   illuftres ,  v.  4.  Octobre  y  pag.  411. 
Cordelières,  rue  de  l'Ourfîne  v.  4.  Oflobre ,  1289. 
Dédicace  de  kur  églii'e  ,  v.  4.  Octobre  ,  p.  41  7-, 
27.  ^vri/  149 7.  Leurs  abbeffes ,  v.Prélature 
Parifienne  i  pag.  f90. 
Cordelières  ,   rue    de    Grenelle  ,   fauxtourg    Saint- 
•  Gern-ain  ,    voye^  4.    Octobre    de  l'an    1687» 
p.  419.  Lcius  abbellirs ,  v,  PréUture  Parifienne-^ 
pag.   5-92. 


VÎi]  T  ^   B   L    £ 

Cofme  (  S.  )  paroi-fl'e  ,     v.    i-j.    Septembre    1212;; 

pag,    402. 
Couronne  d'Epines  (  Su.'ceprion  delà  fainte  ) ,  v.  i  lo 

6*  I  S .  Août  12^9.  pag.  299.  92e.  '?27.  &c, 
Croifades  ,    v.    14     Juin    1147-    24.   Juin    1190* 

11^  Juin    T  248.  ;j<i^    199.198.  III. 
Croix  ^  Suîcepcion  delaldinte  ) ,  y,  zS.  Juillet  1109» 

pag,  11%. 
Crc/Af  penchante.  Son  miracle^  v.  22.  Afâi  1274, 

pag.   i6t. 
Croix  (  Portion  de  la  vraie  )' donnée  à  l'abbaye  de 

S»Deny$,   v,  7.  Juin   1207.  />.    190. 
Croix  (  Filles  de  la  )  ,  v.  14.  Septembre,  p.  3  9  5.  &:c» 
€^roi.v  (  Sainte  )  dans  la  cité ,  paroi/Te  ,  au  xij.  lîécley 

V.  \  .^.  Septembre  y  pag.  '^'èq. 
Croix  (   Sainte)    de  la  Bretonnerie  ,  v.   14.  Sep^ 

temhrc  12^8.  pag.   390.  391. 
Cyr  (S.)   proche  Verfailies  1   1686.  v.  ■50.  Decenr-. 

bre  ,  pag.  ^  3  4.   Ses  abbeffes ,  v^  PréUture  Pa- 

rijîennc  ,  pag.    J■S^. 

D. 

J^  Agohert  roi  de  Fraryce.Sa  mort ,  v.  21.  lanviir^ 

l'an  638.    Son  annivcrl'aire  ,  pag,  37. 
Dédicace   de  l'éslife   de  Saint-Germain  des   prés> 

V.  2  I .  Avril  ii6j.p:îij.&zS.  Mai  f  f  7. 
^/j^.    174. 
Dédicace  de  l'ésiife  rie  l'abbaye  de  Sa:nr-Denys, 
-    voyei  24.  Février,  l'art  7  7  f .  p.  79.26.  Juillet  y 

9.  Octobre. 
Dédicace  de  réglifc  de  l'abbaye   de  Montmartre  9 

V.  i ,  Juin  ,  I  14-7.^.  I  S  2.  9.  OBobrc,  p.  44f , 
Dédicace  de  î'églife  de  l'abbaye  S.  Antoine  5  voy^^ 

1  7.  Janvier  1233.  /jû^.  2  7 . 
Dédicace  de  l'éslife  des  Ccrdelkrs ,  6.  Juin  ji6f» 

V.  4.  Octobre,  pag.  410.  . 
Dédicace   de    I'églife  des   Chartreux  ,  Z'tf;i    1325-,. 

Dédicace  de  I'églife  de  Saint  Jacques  de  l*Hôpital  7 
I .  Octobre   1327.   r.  2  f  .  /wf/Zez ,  p.  2  f  f . 

Dédicace  de  I'églife  des  Carmes  ,  place  Maubert  j 
1  6.  Mars  13  f  J .  V.  i  6,  Juillet ,  p.  a  34. 


Dédlcau  de  l'é^life  des  Celeftins ,  i  f  •  Ociobre  1^70, 

V.    10.  Mai  ,    pag.    I  r  f . 
Dédicace  de  l'églife  de  Saint-Laurent,  v.  9.  Juin^ 

l'an    1420.  pag.  i  9  7 . 
Dédicace  de  l'egliîe  du  Petic-Saint-Antoine  ,  voye^ 

I  7.  Janvier  I  44Î  .  f  û^-  î  P  . 
Dédicace  de  réglife  de  i'Ave-Maria  ,  r.  1  S  Mars  , 

l'an  144.'-.  V.  jif..  OHobre  ,  pag.  4.1  é. 
Dédicace  de  l'églife  paroiffiale    de    Saint  -  Martin  , 

V.  24.  Août  T4S0.  /J.  ■541.  I  i.A^ov.p.48  8. 
Dédicace  de  l'églife  des  Cordelières  ,  rue  de  l'0«r(i- 

ne  ,     2^r    -4vri/    1497.    voye^    4.    OHohre , 

pag.    417. 
Dédicace  de  Téglife  du  Saint-Efpric  ,  y.  16.  Juillet, 

l'an    I  f  o?.  /?•  2^  f . 
Dédicace  de  l'églife  de  la  Saïï/Taye  ,    v.  lo.  Afji, 

/'jn   I  f  I  ^.  pdg.    \  11. 
Dédicace  de  l'églife  des  Bons-Hommes  à  Chaillotj 

i '^ .  Juillet^  1  ^  1  2 .    V.    z.  Avril,    p.  106. 
Dédicace  de  l'éclife  des  Capucmes,  i  8.  Juin  1606. 

V.  4.  Oclohre  ,  pac-  4^9. 
Dédicace  de  réslife  des  Feuilîans ,  rue  Saint -Ho- 
noré ,    ^.Août  160  S.   V.   1^.  Avril,  p.  189. 
Dédicace  de  l'églife  des  RpcoUets  à  Paris,  ^C  Août 

l'an  1614.  V.  4.  Oclohre  y  pag.  428. 
Dédicace  le  l'églife  des  Carmes  DschaufTés  ,21.  Dé- 
cembre i6zf.  V.  1  ^.  Oclohre,  pag.  45"  i^ 
Dédicace  de  Tédife    des   Cirmes  Billettes  »    ro)'^Ç 

I  ^.  Mai  i   année  incertaine,  pag.  14-i. 
Dédicace  de  Péelife  de  la  Villtation,  rue  S.  Antoi- 
ne ,    14.   Septembre   16^4.    roye^   2.  Juillet  > 

paçr.    22^. 
Dédicace  de  l'églife  de  l'Inftitution  de  l'Oratoire  ) 

7.   Novembre   i6f  7.  v.  24.  Oclohre,  p.  472. 
Dédicace  de  l'églife  paroifîiale  de  Saint-Louis  dans 

rifle  ,  V.  27.  Août,  p.   ^  f  o. 
Dédicace  de  l'églife  des  Jefuites     rue  S.  Antoine j 

2.  Juillet   1676.  V.   %i.  Juillet,  p.  279. 
Dédicace  de  l'églie  des  Mir.imes  de  Paris,  29.  Août 

l'an   1610.   V.   z.  Avril,  p.  109. 
Dédicace  de    l'égli'e  de  la  M^sz-lcleine    proche   le 

Temple ,  voyei  en  Septembre  i  6  S  r .  pag.  ■780. 
Dédicace  de  l'églife  des  Feuillantines,    i  6.  JuiUit  ^ 

L'an  1719.V.  z  f .  Avril ,  T^3^,  117. 


X  r  ^   B  L   £ 

Dédicace  de  l'églife  paroiffiale  de  S.  Rocîi ,    voye^ 

^    lO.  Juillet  y  p.  17    6»  i6.  ^dûr  i  740. />.  ?  44. 

Dédicace  de  l'églife  de  S.  Louis  du  Louvre  ,  2  r.  ^oiïr 

/'a;z   1^44.  v.  29    Décembre  f  pag.  f  34. 
Dédicace  de  l'églife  paroiilîale  de  S.  Sulpice,  3  o .  /«/« 

/'^72  I  7  4  f .  V.  19.  Janvier ,  p.   3  f . 
Dédicace  de  l'autel  de  l'églife  de  S.  Denys ,    voye:^ 

26.  Juillet  7  ^4.  p,  267. 
Denys  (  S.  )  abbaye ,  au  cinquième  fiéde  ,  v.  9.  Oclo- 
hrc,  pag.  439.  &G. 

Abbés  de  S.  Denys ,  v.  Prélatwe Parljîenne  , 
pag.   r48. 
X/^/î^5  de  la  Chartre ,  au  xj.  iiéde  ,  v.  9.  Octobre  , 

pag.  444. 
Denys^  (  S.  )  du  Pas ,  petit  Chapitre  ,  v.  9.  OBohre  > 

/'û/ï  114S.P.  447. 
Denys  (  Chanoinefîes  de  Saint-)   de   la  Victoire  à 

Picpus ,  V.  7.  Octobre   i  640.  f.  437. 
Denys  T)i\  Moulin  évèque  de  Paris.  Sa  mort,  foy^^ 

If.  Septembre    1447.  p.  ^99» 
Doctrine-  Chrétienne   (  Pères  de  la)  v.  ^.Novembre  » 
l'an   1616.  pag.  48  3. 

Supérieurs  Géreraux  de  la  Dodlrine  Chré- 
tienne ,  v    Prélature  Parljzcnne  ,  p.  794. 
Dominique  (S.)  v.  2f.  Juillet,  ^.  Août  y  p.   260. 

&  286. 
Doyens  de  l'églife  de  Paris  )  v.  Prélature  Parifienne , 

pag-  r^S. 

Doyens  du  Chapitre  de  S.  Marcel,  v.  Prélature  Pa^ 

rifienne  ,  p.    5-79. 
Droctûvée   (S.)    >-.    io.Af<ir5   y  80.    i^.  Avrils 

X^,  Mai  j  p.  76.   122.  &   17?. 


xi  Co/<;  (  Ouverture  de  1'  )  de  S.  Thomas  d' Aquin  , 

V.  7.  Mars  1  6  I  I .  pag,  64. 
£iiï  (^  Révocadon  de  1'  )  de  Nantes,  v.  22.  Octo" 

bre    i  68  f.  pag.  46  3. 
Elifabeth. .  Sainte  ) ,  couvent  proche  le  Temple ,  voyei 

4.  Octobre    1613.  pag.  42  e. 
Elcl  (  S.)  prieuré,  v.  Barnabitesy  v.  i.  Décembre 3 

pag.  f  02.  &C. 


  LP^n  A  s  ET  1  q^v  E,         y\ 

Eloi  ou   Chapelle  des  Orfèvres,    v.  i  .  Décembre, 

pag.   foé. 
Emilien   [S.)   v.    lO.  Mars  647  pag.  76. 
Ence  évèque    de   Paris.    Sa  mort,   v.  27.  Dccem' 

ère  Sjo.  pag.    7  ^  I. 
Enfans-Trouvés f    voyei   i6.  Septembre    l'an    jj^6» 

pag.  ^01. 
fifprit  ^Iniiiciuion  de  l'Ordre  du  S.)   v.  i,JanvUrg 

l'an     1  f  -9   pag.  z. 
Efprit  (Le  S.)   hôpital,  v.    i .  Juillet  y   p.   28  f. 
Efiknne  (  S.  )  des  Grés ,  petit  Chapitre  ,  v.i6.  Dc^ 

cembre  ,  pag.  y  Zl , 
EJlienne  (S.)  du  Mont  ,  paroiffe  ,   v.  lô.Déccm^ 

bre    I  2  z  2    pag.  729. 
Efilennt  Tempier.  Sa  mort ,  v.  i  ^  .  Septembre  izjg, 

pag    ^8  8. 
jEudes  ,  premier  abbé  de  Sainte-Geneviève  ,    roye^ 

f.  Mai   119^  pag.  1^4. 
Evéques  de  Paris.     Foje^  /e  catalogue  des  Evêques  6» 
Arcluvcqucs  de  Paris  ,  dans  la  Prclature  Pari" 
Jîenne  ,   pag    r  ^  5" .  &c. 

Erchenrade ,  évêque  de  Paris.  Sa  mort,  voyet 
9.   Mai    8f7.  p.   I^f. 

EJlienne  ,  évéque  de  Paris.  Sa  mort ,  voyet 
6.  Mai   I  142.  />.    I  ^4.. 

Thibaud,  éveque  de  Paris.  Sa  mort ,  voyer 
8.  Janvier  1  i  fO.  fag.    i  6. 

£uif«  i?£  5a//y  ,  évéque  de  Paris.  Sa  mort  y 
V.    ir. Juillet  120 S.  p.  2 2 S. 

Pierre  D'Orgemont  ,  évéque  de  Paris.  Sa 
more,  V.  16.  nj/i//e/  1409   p.  25^: 

Louis  De  Beaumont  ,  évéque  de  Paris.  Sa 
mort,   V.  4.  Juillet    1472.  p.   22  f. 
Bvêché  de  Paris  érigé  en  Archevêché  ,  v.  i  j-,  ^o«r, 

pag.  309. 
Eujîache  (  S.  )  pafoifle  ,  r.  2  i.  Janvier  i  2  5-4.^.  5  6, 


Jr Amille  (La  fainte  1  Communauté  à  Charonne, 

V.   \^.  Juillet  !$%().  p.  2^0. 
Fcf«  retranchées ,  J'.  10,  Octobre  i  666.  pag.  ^^ é, 
Feuillans  à  Paris ,  rue  S.  Honoré  ,9.  Jnille^  l  f  87. 

y.   Zf.  Avril,  pag.  124, 


XÎJ  T  .4    B    X   £ 

FeuilUns  ,   n\t  d'Enfer,    voyei  if.  Avril    K^j^. 

pag.  \  z6.  &  X.  Octobre ,  pag.  ^o  f  . 
Feuillantines,  voyez    2r.  Avril  lôzi.pa».   126c 
Filles-  Dieu  ,    rue  S.  Deuys ,  î'.   if.  /«ôi   I49f, 

vag.  zoo. 
Firmin  [S.)  v.   i  f .  Septembre  ,  pag.  40  r . 
Foulques ,  évgque  de  Paris,  v.  8.  yivriZ  i  104..  p.  11^, 
Frant-ois  de  Paulc  (S.)*  »'•  z. Avril.,  pag.  107.  Sa 

canonifation  /^  i.  Mai    1^19.  pag.   i  ^  i . 
François  de    Sales    (S.)    à  Paris,   v.  z^.  Janvier  ^ 

l'an   1619.  pa^.  4+.   6-   2.  /u/Z/é/  ,  p.  2  t  5  .  Sa 

canonifation,   le    19.    ^m/    lééf.    Béatifié 

fan  ï  661  -  pag.  lié, 
François  (Le  bienheureux)  abbé  ,   v.   a  j-.  Avril, 

l'un  1  600.  /Jdg.  122. 
Frodulphe  ou  Fro«   (  S.  )  ,   f.  29.  Août ,  p.   ^76^ 
/«r^   (S.)  à  Lagny  ,  v.    16.  Janvier,  l'an   éfO. 


\j"-r4Zort  ,    (  Mort  de  )  évêque  de  Paris ,  v.  2  ^ .  Fî^ 

vrier  \  116.  pag.   7  7 . 
Garin,  abbé  de  S.  Victor,   v.   19.  Octobre  1194. 

f^^-  4^4- 
Gaufre   (  Mr  Le  )  ,  J'.   2  I .  JWari   i  é4<î.  p.  2o. 
Gautisr  févèque  de  Paris.  Si  mort ,  i  2  fO.f.  i  90. 
Geneviève   [  Sainte]   patrone  de  Paris,   au  fixiéme 
fiécle  ,  V.  z.  Janvier  joq.  pag.  ^.  Son  églile , 
pag.  4.   reftaurée  ,  pag.  S . 

Celte  Sainte  mile  dans  une  châfle  au  neu' 
viéme  lîéclc ,  v.  '^.Janvier,  pag.  7. 

Réforme  de  cette  abbaye,v.  24.^0tt(  I  14S» 
pag.  ■541.  6*  ^.  Janvier  ,  pag.  6. 

Chancelier  de  Sainte-Geneviève,  f.  9. 
Diiférends  entre  les  Abbés  de  Sainte-Ge- 
neviève 3c  les  Evéques  de  Paris ,  terminés  en 
1202.  &  166S.  pag.  10. 

Dernière  rérorme  de  l'abbaye  de  Sainte- 
Geneviève  U  Z^.  Avril  i<>24.  V.  ^.Janvier, 
pag.   12. 

Procédons  de  la  cUâffc  de  Saiiue-Çenevié- 
ye ,  p.ag.  .13. 


A  LT  tf  ^  B  ET  I  (lU  s.  \n\ 

Abbés  [  de  laintc  Geneviève  ,  vo^ei  pag.  f  f6. 

&  rf?.  ^c. 

Ccncvicve  [SdÀ\Mc  ^  des    Ardens ,  ParoiflCjV,  a^. 

Novembre  l  i  2  9 .  ^tzg.  f  o  O . 
Geneviève  (^  Sainte  )  de  Chaillot ,  vojej  fes  AbefTes  ^ 

Geneviève  Bouquet,  Réformatrice  del'H6cel-Dieu. 

Sa  mort ,  L'an  i  6  6  f.  v.  2  f .  Juillet ,  p.  a  f  7. 
Gérard  (Saint).    Sa  mortjvoyq    ^.  Octobre  9f9, 

Ccrcy  ,  Abbaye  ,  voyei  z  i .  /uiZ/c'f  r  2  6g.  pag.  247. 
Germain  (  Saint  )  évéquc  de  Paris ,  v.  28.  A£di  f  7 6. 

pag.   léf. 
Germain    (   Saint]  des    Prés  ,  Abbaye,  /W  f  fO^ 

y.  2 S.  iVijz,p.  167.  6-  21.  Avril,  p.  i  i  7.  i  i  8. 
Germain  (  S.  )  des  Prés ,  vo)'.;^   les  Abbés  ,  Prélaturc 

Parijîenac  ,  pag.  740. 
Girmain  ie  vieux  (  Saint  ) ,  Paroiiïc  ,  yoye^  28.  3ffl*  , 

pag.   17  7"  année  incertaine. 
Germain  d'Auxerre  [^  Saint  ) ,  voye^   ^  i .  Juillet  449. 

pag.  17  ^  .  Pareille  ,   r.  pag.  274.  6*  27  f . 
Germain  ça  Laye  (  Saint  y ,     Prieuré    à  4.    lieue* 

de    Paris,    l'an    lOOO.     fpj'«{     ^j.     Juillet, 

pag.    27  f.  û-c. 
C^z-vaii  (  Saint  )>  voyc(   19.  7ai/z     ^60.  pag.  2040 

20  f . 
Gervais,  CH6pital  de  Saint  )  ,  voyci  i  9 .  /«in  1 1  7 1 « 

Gi/"  {  Abbeiïes  de  ) ,  v.  pag.  f  S  r .   r  ^  i, 

Gilduin  ^  ptemïet  Abbé  de  Sainr  Victor,  v,l%. 
Avril  1  I  fo.  ;».  I  1  4.  6"  1 1.  /^i7/^i ,  pag.  247. 

Ciri«« ,  évêque  de  Pans,  y.  29.  Janvier  ,  1114, 
pag.  42. 

Goielitt  .évêque  de  Paris,  yoyei  16.  ^vri/  S8é.  0» 
887.  p.   II  f. 

Guillaume  d'Efchild  (  Saint  ] ,  chanoine  féculier  de 
Sainte  -  Geneviève  ,  voj-e^  ';.  Janvier  j  yi^.  j , 
&  6.  Avril,   120?.    /?fl^.   III. 

Guillaume  Berruyer  (  Saint  )  ,  clxinoine  de  Notre- 
Dame,  r.  10.  Janvier  1209.  p.  17.   l8. 

Guillaume  de  Chaaac.  Sa  mort,  y.  '^.Mai  i^^6» 
pag.   M  s. 


xir 


^  e  L  x 


H. 


H. 


Arlay  ,  archevêque  de  Paris  {  François  du  ").  5^ 
n\on  ^  V .  6 .  Août   1697.  p.   290.  fi'c. 
Haudriettes  ,  l'an  I  ^  2  7 .  v.  l  y .  Août  ,  pag.   321. 
Henri  de  France  ,    Abbé  de  Saiiit-Dcnys  de  la  Char- 

tre  ,  V.  I  ^ .    Novembre    i  r  74.  pag.  49  i . 
Henri  IV.  Roi  de  France.  Son  abjuration  ,  fon  ab- 

Iblution,  V.  zf.  /ui//ef  .f^^.  266.  267.  &  16» 

Septembre.  l  f  8  f  .  pag.   ^99. 
Henri  dr  Go'ndi ,  évêque  de  Paris.  Sa  mort ,  v.  i  ^  . 

Août  162  i.pag.  ^01. 
Hérétiques  exécutés  à  mort  ,  v.  21.  Janvier  If^f. 

j3â^.  ^  S .  6*  20.  Décembre  i  £  i  o.  pfl|'.    f  2  i .  é'c. 
H  terre  \  Abbeffes  d'  )  -.  '»'•  pag.  f  8  ^ .  6*c. 
Mdalre  (  Saine  ),  Paroifle,  roy^^  i  5.  Janvier,  p.  I  8. 
Hippolyte  (  Saine  "),  Paroifie  jV.  i-^.  Août,  pag.  300. 

dnng'e  incertaine. 
Honoré \S3.int] ,  Chapitre, Z'«;i  i  20i.»'<>_r^{  16.  Afa/, 

p.   14e.    &c. 
Honorine  (Conflans  Sainte-),  Prieuré  ,  v.  zj.  Février, 

p ,  6  1 .  6*  I  9 .  Juin  10  S  2 .  pag.  205. 
Hôpital  des  Enfans  rouges,  l'an  i  5-  5  4.  r.  24.  Juillet, 

pag.  2f  O.  if  I. 
Hôpital   général  ,  l'an  i6f6.  voyei      2f.  Août, 

p.  ^64. 
Hofpitaliéresy  Place  royale ,  Z W  i  é  2  9 .  r.  28.  ^o«< , 

p.    ?7  2. 

Hofpitaliéres  de  la  Raquette,  Z'd/î  l  5  5  9.  r.  2  8 .  -<4oz2/, 

Hôtel-Dieu  ,  voyei  10.  /«/'«  ,  p.  i  94.  fi'  2  ^.Juillet  , 

pag.   25-7. 
Hugues  [  Saint  )  ,  évêque  de  Paris ,  r.  9.  -<4mZ  753, 

;7û^.    I  ij.    114. 
Hugues  de  Belançon  ,  évêque  de  Paris  >  V.  2,9 .  /w'i-. 

Iftl^^lZ.pag.i-JS' 


J  LP>lt  j  t  STI<lO  M.  XV 

J. 

J Acoh'im  ,  rue  Saint- Jacques ,  Van  1217.  ^«  -f  • 

Juillet  y  p.  2,éo. 
Jacobins  y  rue  Saint  Honoré  ,    Van     1611,  v.   2). 

Juillet,    p.  26^. 
Jacobins  fauxbourg  Saint-  Gprmain  ,    l'an    16^1* 

V.  1  ^.JuUiei^  ç.  i6f.  &c. 
Jacebines  J  rue  d'Orléans  au  Marais,  l'an  1619.  v.  4. 

Août ,  p.  .28  e. 
Jacobines^  rue  Viviemie  ,-  voye^  ^.  Août ,    p.    tS6, 
Jacques  [  Saine  )  de  la  Boucherie  ,  vov«{    x  f .  JullLt  , 

pag.    z^/\..  année  incertaine. 
Jacques  (Saint)  de  l'Hôpital,  Van  i  ^  i  9.  r.  2.  ^.Juillet, 

p.  aff. 
Jacques  [  Saint  )  du  Haut-pas  ,  Z'^n  i  f65.  v.  i.  Mai  , 

p.    128. 
/w/l  (  Saint  s  le  Rond  ,  au    IX.  fiécU  ,  y.  24^  Juiny 

pag.  211.   212. 
/e.3«  I  Saint  )  de  Latran  ,  voye^  24.  Juin  ^  p.  2  t  2 . 
Jean  (  Saint  )  en    Grève  ,    Paroin'e  ,    v.     19.  Juin 

1212.^5^.104.   6"    24.   Juin.,   pag.2iî;. 
Jean  [  Saint  \  de  Dieu  ,  v.  8.  Mars  if  f  o.  p.  64.  ^c. 

\^.  Novembre,  pag.  491. 
/«;jn  dcMeulant,  évèque  de  Paris,  v.  22.  Novem- 
bre^ 13  6.^.  pag.  49  ^. 
Jefuites  rue  Saint  Jacques  ,  /'an  i  7  6  ^ .  r.  31.  /«///«  , 

p.   27S._ 
Jefuites  rue  Saint  Antoine ,  /'un  i  y  80.  v.  ^  l .  Juillet  y 

pag.   278.    279. 
Jefuites  rue  Pot-de-fer,  fauxbourg  Saint-Germain, 

ZW  1  6  10.  pag.  279.  6'c. 
Ignace  [  Saint  )  ,  de  Lovola  ,    v.  ^  i.  Juillet   i  f  ^  é. 

p.  276.  6*   I  f .  Août. 
Incurables  ,  Hôpital ,  l'an  16^4.  v.  p.  y6.6'p.  485. 
Innocens     {  les  Saints)   ,  Paroifle,  au    XII.  JiécU , 

V.  18.    Décembre,  pag.    f^z. 
Inflitution-,  mailbn  des  Pères  de  l'Oratoire  ,  l'an  i  6  j  o. 

pag.  ^7Z. 
Jnjh-uclion  ,  Communauté  de     filles  ,  l'an   16^4. 


3tvf  r  ^  B  Z   E 

7.v.Z.^, ,  H6te^^royal ,  l'an  x  6  74.  v.>.,  .  ,.  Ao^^ 

Jofeph  [Smn],  Sa  /été,  y.  19.  Af^;.,  ,^61. 
/(#.  (Saint  ),  Paroi/Te,  Van  i  2 6 ^ .  r.  i  5 .  P.Vm^,,, 
IfahclU  de  France  r la bienheiireufe)  ,v.  2*.  F.'m> 

1^,  Abbaye  proche  pXrîs,  /'d/i   I  6  f  7.  y.  2  1  Mar, 
/«  f.n  (Saint  )  le  pauvre  ,  v.  9.  /.„v/.r  ,  p!a    x  6 

p'  4L  6^  ^17.^""^^^'-^  ^44.  v;27:>Jw, 

/«^.^ne  (  Chapeile^cie  la) ,  ^on  2  a  f  9  •  ^«>^q  2 .  ^m7, 

L. 

LjAmlert  (Saint)   „  Paroi(!e  de  Vau^irard  ,  rafi 

1^41.   v.ii.  Septcmhn  y)^.  xqq,  A.00, 
Landry  (Saint  )  ,  Paroifle  ,  V.  10.  A'i/z ,  pag.  i  94. 

année  incertaine.  ^^ 

Laur.nt,   Saint)  ,  Paroifle  ,  Van  1429.  y.  10,  Août, 

p.  297. 
i-^î^re,  1  S.  )  au  XlI.fiécU ,  V.  2.  Septembre,  pag.  ,  So. 

Ses  miiïîon narres  ,   ^^1622.0^^.   228.    fr 

^relaturePar'ifienne,\',.^<^'^^. 
Itu  (S.int),  Pj£oiiîè,^'a/ii2jy.y.i.  5^/fcm^rtf, 

p.  ?78.  "^^  -^ 

i:^«/roi  (  Saint  ),  Patron  de  la  chapelle  du  grand  Cbâ- 
T'  /r'  IV  ''"  ^-^•/^'^''^^)  V.  2  1 .  jzùn  ,  p.  20S.  20g. 
i-ie//«î,(  Notre-Dame  de  ), Bénédictines ,  ^^n  1  é  2  S. 

1'.  21.  Aftfr5,  p.  8é. 
Ligueurs,  leur    prccelïïon  ,  roje^   14.  Afai  irgo. 

/'^^.  14?.  144.  é-c.  '^ 

-to^«  i  les  )  , /-a;!  i6^8.  r.  28.  ^oiîr,  p.  Î70. 
Lombard  [  Pierre)  évèqne  de  Paris,  v.  20.  /«i/Ztf/ 

I  160.  ;7.  242.  fi-c.  Son  Epitaphe,  pag  482, 
Longchamp,  abbaye  proche  Paris ,  Z'^/z  i  2  6©%    2  7 
.  i'evr/^;-,  p.  7  7 .  ^  8 .  Ses  AbbefTes ,  p.  r  S 7.  é-c. 
i^««  (Saint),  Roi  de  France,  v.  2  f.  Août,^,  o.q  ^g. 

Sa  pompe  funèbre,  ;>.  161.   léa. 


louis  l  Saint  )  dJ  Louvre  ,  Chapitre  .v.l^.Aout, 
ZoJ:yuV^rJ;ne,raroi(Ie,.«^r^/^c/*, 

lue  [  Saint  )  ,  Chapelle  des  Peintres ,    au  XL  JicBc , 
y.  18.  Octobre,  çi^'^n- 

M. 

JMAzddclne   (  Sainte  ),Paroifre  de  la  Cité  ,y.  2i, 

Juillet     uacr.   247.  û-c.  année  inurtains. 
Mas^lé^  ;  sinte  ^t  Parole  de  la  Ville- l'Evcquc  , 

>|.^:.„^t\â;a^i-âeJa)delaVine^^^^ 

MagcUUlne  de  Trainel ,  Benedrctmes  ,  i  an   164». 
V.  1.  Juillet,  p.    249.  ,0 

Ma^Jc/on«r«,  rue    des    Fontaines  ,   I  an     161 5. 

Magloîfci  s\Tnt* ) ,  maifon  de  l'Oratoire  ,  l'an  l  é  i  S. 

V.  24.  Oc?oi«, p.  471.  ^,, 

Jliarc.Zl  Sainte  évéque    de    Paru,  au    ^f^'/^"' 

V   \  .  Novembre  ,  pas^.  482.  Chapitre  de  S.  Mar- 

pas.  î  iQ. Ses  Doyens  ,  p^g.  f  79-  T^o- 
Margii..^.  Sainte  ]  ,  Paroi-Je  ,  .n  i  6^8.  6-  i  7  I  a. 

V.    ZO.  Juillet  ,    p.  1^.  J»^,-,»S 

Aiarinc(  Ste  ).  Paroi(re  de  l'Archevêché  ,/ fl/i  I  2  2b. 

v.iî>.  Juin,  p    203.  . 

Martin  l  Saint!  des  chariips ,  Prieure  ,    Z  an  lOéCT. 

venir  I  I .  Novembre  ,   pag.  4S  7  •     Ses  Prieurs , 

p.  r60.  Ê-c.Ses  Supérieurs  généraux  ,  p.   T  6?. 
Hjin  (  Saint  ) ,  ParoKTe  ,  Var.  1  4^0.  v  1 1.  Ao>e«. 

^mp.  488.Sadédica:e,v.  -4.  .4o«r ,  p.  341- 
JWa»A«rm5,  Z^an  i  .-OP.  v.  lO.  Mat,  p-  MT-  ^^• 
JWa«r  (  S.WesFofTés, /W  6^9- Cl«P«fe  >  ^'^  ^  î- •'^'»" 

Ala«r  (  R^^orme  de  Saint)  aux  Blancs-mameaux  ,m 
Tôfs  P  4  2.  A  l'abbaye  Saint  Germain  des 
Pré  en  1^6 ,  l  •  p.  2  V  A  l'abbaye  de  S.Denys ,  en 
fé!,  p.  U.  ni"ft^^^  ^'  ^"^  Congrégation  de 
^lac  Maur,  i^.  z  3 .  6-c.  Ses  Supériet^rs  généraux  , 


Maurice  de  Sully  évêque  de  Paris.  Sa  mort ,  r.  î  T. 

Septembre  ii<^  6.  p. '^  S -j» 
Maiarin  [  le  Cardinal  ).  Sa  more ,  v.  9.  Mars  16  6u 

pag,   69. 
Medard  (  Saint  ),  ParoifTe  ,  v.  S.  Juin,   paa.  102, 

année   incertaine,    Pioce/fion   à   cette  ParoifTe , 

V.   1^.  Juin  \  s  6t.  p.  zoo, 
Mercy  { la  )  ,  ûr.  XIU.  fiicU ,  v.  29.  Janvier,  pag.  4.2. 

Merry  (  Saint  )  ,  ParoifTe  &  Chapitre  ,  v.  29.  Aoûts 

,..    PfS-   ^4-   ?7f. 

;vi;cAe/  1  Saint)  ,  Chapelle  cour  du  Palais,  au  XII, 

JïccU  ,  V.  2  q  .  Septembre  ,  p.  404. 
Minimes  de  Chaillot,  /'an  149  ^.  v.  2.  ^m/,  p.  i  o^. 
De  Vinccnncs  ,  l'an  i  f  8f.  ^.  i©^.  De  Paris, 
i-*n\6\o.  p.  10%.  &c. 
Miramiones  ,  l'an  i  é6  f.  v.  24.  Afûr5 ,    p.  99. 
Miféncorde  (  Religieufes  de  la  )  proche  Sainc-Sulpice, 

/'dTî  léfi.  V.  28.  Août,    pag.   570. 
Mïjfions  étrangères,  Van    1665.  v.  a-  Décembre, 

p.  r  09.  Ses  Supérieurs,  p.  y  98. 
Mont-martre  ,   abbaye  ,   /W    i  i  ^  ^  .  v.  9.  Ociohrc  , 

p.4+f.  6- i8  2.SesAbbeflcs,/  5-6-.6'c. 
Mont-Valerien  ovi   Calvaire,  voyei    i^.  Septembre  ^ 

p.   ^91.6'C.Ses  Supérieurs,;?.  ^(^6.    ^qj. 
Morin  (  Louis  )  ,    médecin     de   l'Hôtel  -    Dieu  y 
/û^.  2^9.  &c. 

N. 

fSlAiareth  (  les  Pères  de  )   proche  le    Temple  , 

Ifn    I  6  I  5  .  y.  4.  Offo^re  ,  p.  42  j-.  àBelleviUe , 

lan  I  6;  8.  p.  426. 
Armo«/-5( Pierre  de)  évèque  de    Paris.  Sa  mort, 

r.  I  ^.Décembre  1218.  p.  ^:g.  j-20. 
iVïco/a5  ^  Sa:^-  ),    chapelle  du  Palais  ,    l'an  looo. 

V.  6 .  Décembre  ,  p.  5-12. 
Nicolas  iSaiiu  )  du  Louvre,  r<i?z    1187.  v.   6.  Z?g- 

eembre  ,   p.   ^  i  2. 
i^co/di  (  Saint  )  des  Champs,  ParoifTe  ,  Van  lizo. 

p    fi?-    r  14- 
ificolas(  Saint  ]  du  Chardonnet,  Paroi/Te.  l'an  12^0. 
p.  f  14.  Son  féminaire  ,p.  f  i  7,  Ses  Supérieurs  5 


'A  f^H  A  iET  1  <IV  E,  XIX 

f^oaUles  [  Louis  Antoine  de) ,  Archevêque  de  Paris, 

Sa  mort  .  v.  4.  Mai  i -j  zc} .  p.  1  -^z.  &c. 
Notre-Dame    ou  la  Cathédrale  ,  vc»re{   i  f.   Août , 

p.    502.   Oc.   Ses    Evèques  &  Archevêques  , 

p.  y  3  f .  Ses  Doyens ,  p.  f  3  S . 

O. 

^ Lier  (M.  )  ,    Curé   de   S.    Sulpice.    Sa    morr, 

V.    2.  Avrill  6tS.  p.  III. 
^f Fortune  (  Sainte) ,  Chapitre  &  ParoiJe ,  ro>q  2  2. 

Avril,  pag.    iiS.  e><;. 
Oratoire  [  les  Pères  de  ),  Ta/z  i  é  lî.  v.  24.  Octobre, 
p.  464.  è-c.  Ses  Supérieurs  généraux  ,  p-  r  94. 
Orfèvres    {  Chapelle   des  )  ,    voye^   i.   Décembre    , 

pag.    306.  ô-c. 
Orphelines  (^  Communauté  des  j ,  v.  24.  ^ar5  1679. 

fa^.   100. 
Ouïn  (  Saint  ,  ParoifTe  proche  Paris,  v.  24.^0*/, 
pag.   340.   541. 

P. 

y   ^ijf  {  Notre  Dame  de  la)  ,  v.  13.  Févrieri<t  4^  ^ , 

p.    f4. 
Pantemont  ^  Abbaye  ,  v.  20.  y^o«r  ,   p.  3  ^  6.  &c.  Ses 

Abbefîcs ,  />.  fSç.  5'90. 
Pdr/5  (  Rédudion  de  )  ,  voye:^^    22.  Afar5    1^94. 

p.    94    &c 
PaJJlon  de  J.  C.  (  Inftrumens  de  la  )  apportés  à  Paris,, 

V.  1^.  Septembre   114.1.   p.    39O. 
Paul  (  Sa!  nt  ") ,  ParoifTe ,  voye^  %  o ,  Juin  ,  pag.  220, 

&    221. 
Paxent  [  Saint  ]  ,  ///.  y?ec/e ,  v.  f .  Août ,  pag.  288. 
Peintres  [  Chapelle  des  )  ,  v.  18.  OHobre  ,  pag.  -473. 

&  4r4- 
Pénitence   (  Sacrement  de  )    rendu    aux  criminels  , 

V.    II.  Février   i  3  9  6.  /».    r  2 .   ô-c. 
Pélagie  (  Sainte  ' ,  refuge  ,  /'û/ï  16  6  y .  v.  8.  Octobre , 

pag.   438. 
Petites-Maifons  ^  Hôpital ,  Z'j/î  i  j- y  7,  v.   6,  Août  , 

p.  289.    290. 


PethS'Peres  de  la  place  des  Vidoires  ^  l'an    i6i^, 

y.  z8.  Août ,  p.  389. 
Philippe    de    France  ,    Archidiacre    de    Paris.     Sa 

more,  V.  16.  Octobre,  ij6  ï  >  pag.  /^.^  2. 
Picpujfes  (  Religieux  ) ,  l'an  1600.  voyei  4.  Octobre  , 

p,   424. 
Piepus'y  Chanoineffes  de  ] ,  l'an  1  640.  v .  7 .  Octobre  , 

?•     4?7- 
Pierre  (  Saint  )  &  Saint  Paul ,  Patrons   de    l'abbaye 

de  Sainte-Geneviève  ,  v.  5.  /anriet ,  poig,  ^.  ô-c, 

29.  /wi»  ,  pag.  irS. 
Pierre  ;  Saint  )  ,  premier  Patron  de  rEglife  de  Saint- 

Sulpice,r.  i<).  Janvier,  pag    ^  i.  &c. 
Pierre  {  Saint  ),  premier  Patron  de  l'Eglife  des  Frères 

de  la  Charité,  /.'.    u. 
Pierre  {  Saint  )  des  Arfis ,  Paroiffe  dans  la  cité ,  au XII, 

fiêcle  ,  V,  ic).fuin,  pag.  218. 
Pierre  fSaint  )   aux  bœuts  ,  ParoifTe  ,  au  XÎI.  fiéde, 

pag.  2:9. 
Pitié {  la  S  Hôpital,  Van  166  f.  voyei  S.  Ocloère , 

p.   4^6. 
Port-Royal  de  Paris,ri:ni646.  v,  20.  yioaf,  p.  j  ^  2, 

Ses   AbbefTes ,  p.  f  9  8. 
Prémontrés  ,  rue  Hautefeuille  ,  /*â/ï  12  f  2.  v.  6.  /ui»^ 

p.    187. 
Prémontrés  de  la  Croix  rouge  ,  fauxbourg  S.  Ger- 
main ,  lan   1672.  p.  18S. 
Préfentation   (  Réligieufes  de  la),    rue  des  Pofles, 

l'an  ié49.v,  21.  Novembre,  \).  492.  Ses  Priearcs 

perpétuelles  ,  /?.  f  97. 
Procejficn  delà  chà(îc  de  Sainte  Geneviève  ,  y.  17^ 

Afdri  I  r94..;?  77-î-  Janv.^,\%.C).  JuU.  1  622, 

/>.  2  2  7  .  f .  AiZ/eî   I72f.  p.    226. 
Profanations   du    lamt    Sacrement    aux     Billettcs  j 
y.    i.  Juillet  1290.   ;>.  2  22.  à  Saint  -  Sulpice  , 

^f.  Juillet   1648./^.  271.    6.  Août,  pag.  z  g  Q, 
à  la  Sainte  Chapelle  ,  2f.^o««  iro?-  f»  ?  T?* 

6-  ^62.  ô-cSi:  aSaint-JeancnGréve,  i^.A^iii 
1648. /«i^.  301. 


n  ^' 

\^l/atre-Nations  y   Collège    célèbre,   yani66fo 

P^ë-   7r.  7  6. 
Quinie-vingts  ,  Hôpital  ^Van   12  6o.  v,    a  f.    Atùt  , 

p.    ^  +  1.    fi-c. 

R. 

I\.Aquettc  (la;  >  Hofpitaliércs ,  /'û«  lôaç.  y.  aS, 

Août ,  p.    ^72. 
ReJufes  àu.  Cimetière  des  Innoccns,  y.  11.   03.olr6 

1442.6'  1466. /7.  44S.  6-449. 
Recollets  ^  Tan    160S.V.   4^,  Octobre,   p.  429.  ô-^:. 
Rcduclion  de    Paris,   lo)^  zz.  Mars  ,  Van    1994. 

ftf^.   94.  ô-c. 
RenouL  d'Hombliere,    évêque  de  Paris.  Sa  mort  > 

r.  r2.  Novembre  1  2S8.  /).  490. 
iSew  (  le  Cardinal  de  )    Z'^ni  6  7  9 .  royg^   14^..  Août  , 

P-   149- 
Richard  de  Saint  Vitlor  ,  rojq    lo.  Mars   i  175. 

P^S'll- 
Richard  [Saint  )   martyr,    ioyei  2f.  Al<:rj    lïSlé 

^       pag.    10^. 
Richelieu  (  le  Cardinal  de  ) ,  v.    4.  Décembre  1642, 

/7.  rio.  fi  I. 

iJo^e  (  la  Sainte  )  de  Notre  Seigneur  ,  v.  21.  Mars 

II  ré.  /J.    81.   82. 
Rtch  [  Saint  )  ,Paroifîe  ,  l'ani^jé.  v.  16.  Août  y 

p.   522.  &c. 
Rochefoucanlt  (\q  Cardinal  de  la  ) ,  voyci   14.   Fé- 
vrier l64f .  p.  4r. 
Rouges  {   Enfans  )   ,  Hôpital,  l'an    If  34.    r.   24. 
Juillet ,    p.  2  fO.  2  f  1. 

S. 

O  écrément  (  Relîgieufcs  du  faint  )  rue  CafTette, 
l'an  lér^.  -J'.  2  1.  Mar5,  p.  89.  Au  Marais  , 
en    I  684.    /?.  92. 

Salpêtrlere  ou  Hôpital  gênerai.  Van  16  ^  6,r.l^.Aoât, 
p.    -564. 


XXÎÎ  T  .4    B    L   È 

Sang  ;>r«zV«j»(Religieufes  du  ),  l'an   léf  8.  v.iÇi, 

Santeuil  Je  Saine  Magloire.  Sa  mort,  y.  29.  Sepum- 

bre   1684./?.  404. 
Santeuil  re  Saint  Victor.  Sa  more,  y.  4,  Aoùtiég'j , 

p.  2S7. 
5âa//âyeCReligieufes*dela  ]  ,/'û«  i  fif.v.  21.  Aîûr5, 

P-9Î-. 
Sauveur  )  Samc ) ,  Paroiffe  ,  l'aniz  f 4.  voj<e^  6.  Août, 

p.    28Q. 
Scpulchre  (  Saint  )  petit  Chapitre  ,  Van  i  ^  29.  v.  iS. 

Aliii ,   p.  I  fo.  &c. 
Severin  (  Saint  ")  ,   Paroifle  ,  l'an    i  2  i  o.    voyei  1 1, 

Février  ,   p.   48. 
Scverin  Solitaire  ,  v.  24.  Novembre  ,  p.  49  ^  . 
Simon  de  Bucy  ,  évèque  de  Paris.  Sa  more,  v.  la, 

/uin  1304.  p.  loq. 
Simon  (Jean).  Sa  mort,  r,  z-^.  Décembre   1  f0  2, 

f.    fi?. 
Symphorien  [  Saint  ^  ,  ParoifTe  de  Penclos  de  l'Ab- 
baye de  Saint-Germain  ,  v.   2T  .Aoùt^  p.  ^58, 
i'truri  Gri/èi  .   Z'dn   i  6  7  ? .  v.  1 9 .  Juillet  ,  p.   240. 
Solitaires  au  Calvaire  ,  Z'd/i  1400.  v.  14.  Septembre  j 

p.   ^  9  ^ .  &(:.  ( 

Sorbonne.  Collège  célèbre  ,/W  12  f  O.  r.  21.  Ociobre, 

p.  477.  6'c. 
5«^r,   Abbé  de  Saint  Denys.  Sa  mort,  v.  l'^.Jan-' 

vler  1 1  f  I .  ;>.  1 9 . 
Sulpicc  I  Siint  ).  Paroifie  célèbre,  v.    1^.  Janvier , 
p.    3î.6v. 

Son  S-n-.inaire,  i6^2.pag.  ■j  5-,  Les  Supérieurs 
dudic  Séminaire  ,  p.  ç  9  f .   796. 
Supplice    d'hérétiques,    vcry^l   21.     Janvier    i^ff. 

pag.    38.  5  9  * 
Sufception  de  la    fainte  Couronne  d'épines  à  Paris, 
r^/r  12  3  9.V.  Ti.  ^our,  p.  299.  à  la  Sainte- 
Chapelle,  V.  iS.^owt,  pag.j2  7.6^c. 
Sufception  de  la  vraie  Croix  ,  r.  a 8.  /w7/«  1 1  Ç9, 
/.  a  7  a. 


Atr  *A  atT  i<ioB.         xinj 
T. 

±EmpU[  le),    Templiers  ,   royei  28.    Oclohrij 

pag.  475-.  &c. 
Théatins  ,  l'an  16^8.   v.  7.  Août,  p.   294.  6*^. 
Théodulphe  ,  évèquc  de  Paris.  Sa  mort ,  v.  24.  -/4wii 

Thomas  à^  \q\ûn  [  Saint] ,  >-.  f  .Mars  y  p.  62.  6"^. 
Thomas  (  Le  bienheureux  ,  )  Prieur  de  Saine  Vidor  , 

y.  20.  Août  \  1  '^■^.  p.  l'^o.  &  ().  Mars ,  p.  69, 
Thomas  [  Filles  de  Saint  )  ,  rue  d'Orléans  au  Marais , 

&  rue   Vivienne  ,  v.  4.  Août ,  pag.  286. 
Thomas  {  Filles  de  Saint])  ,  rue  de  Sève,  voyq  iS, 

Septembre,  p.   40 O^ 
Trente-trois ,  Communauté  eccléiiaftiquc ,  l'an  16  fj, 

^.  ?:  ?S2.  385 

Trinité,  Hôpmi  ,  l  an  1101.  "V-  6.  Juin,  p.  109. 
Turlupins  hérétiques  ,  r.    f .  /«i//«  1^72.  /r,  22  5. 


V. 


r. 


Al-di-Grace  ,  Abbaye,  i'^n  1 6  2  i .  v.  p.  724.  Ses 
Abbefles,  p.^^S-    fSé.  - -^  ^ 

Valdofne çtoche  Paris,  l'an  1700.  royc^  ii.Mars^ 

p.    92. 
ITau^lrard  {  Paroifle  de  j  l'an  i  7  4  î .  v.  i  7 .  Septembre  , 

p.  399  400. 
Vicloïre  de  Philippe  le  Bel ,  l'an  1  5  04.  y.  i  S.  Août  , 

p.  5  28.  6*^. 
TiBor  [  Saint  )  ,  Abbaye  ,  l'an  1 1  o  S .  >.  21.  JuilUtj 

p.  244.  t-f.  Ses  Abbés  ,/>.   f  f  7.  Ê-c. 
Vierge  [  Images  de  la    fainte  )  profanées  ,    rue  aux 

Ouës  ,>.-?.  Juillet    141  8. p.    224.  Rue   des 

Roficrs  ,  l'an  i  j-  2  S.   v»  11.  Juin  ,  p.  197.  &c. 
Vierge  [  première  Confrérie  de  la  Sainte  )  ,  établie  i 
'         Paris  ,  l'an  i  ^  1 1.  r.   11.  Février  ,  p.    j-o. 
Vintent    (Saint)  de  Paul,  ♦'.19.    Juillet    1660. 

p.  257.  fi-c. 
Vifitation  Sainte  Marie  ,  l'an  i6l<^.  voyçi>  2.  Juillet^ 

p.    11-^.  &c. 
Vau  de  Louis  XIII.  >  l'an  1678.  yp)^^  z  ;■.  Açût, 

p.  321. 


XXIV  *ï  .4    h    L  E, 

Votust  (  premiers  )  de  faine  Ignace  de  Loyola  ,  Van 

l/rfulines    rue     Saine  -  Jacques  ,   l'An  i6li.  voyci^ 
Zip    Octobre,   pag.  460.  é^tf, 

Y. 

Jl  Ves ,  (  Saint),    VaH    X347.  royei    19.   Uù  ^ 
pag.  I  f9.  iee. 


FIN. 


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