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Full text of "Calvinisme de bearn"

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6000876018 




CALVINISME DE BfiAM 






Cet ouvrage est extrait du BuUetin de la Soci6t6 des sciences, 

lettres et arta de Pao 



CALVINISME DE BEARN 

POfiME BEARNAIS 

DE 

JEAN-HENRI FONDEVILLE 



Publie poar la premiere fois 



AVEC UNE NOTICE HISTORIQUE 



BT 



UN DICTIONNAIRE BfiARNAIS-FRANgAIS 



,.r . PAR 

, I , • I 



HILARION BARTHETY 

Secr^taire de Ia Sociâtâ des Sciences^ Lettres et Arts de Pao 

ET 

L. SOULICE 

Bibliothâcaire de Ia viile de Pau 




PAU 

LfiON RIBAUT, EDITEUR 
UBRAIRE DE LA S0CI6t6 DES SCIENCES, LETTRES ET ARTS 

I 

1880 



2SS ' A . l^tl. 



NOTIGE 

SUR LA FAMILLE ET LES OÎUVRES 



DE 



FONDEVILLE 



La Pastourale deu Paysaa a valu au nom de Fondevilte Thonneur 
de conserver une place importante dans Phistoire littfiraire du 
B^arn. Mais la renommee que cet ouvrage a m6rit6e ă son 
auteur n'a pas suffi pour dissiper Ies tân^bres dont sa vie est en- 
velopp6e ; on n'est m6me pas d'accord sur la question de savoir 
auquel des membres de la familie doit revenir la patemit6 de 
productions cit6es de tout temps parmi Ies plus consid6rables 
que le B6arn ait vu naître. Nous essayerons, dans cette notice, 
d'ajouter le plus possible au peu que Ton sait dâjâ, en expo- 
sant le r^sultat de recherches patientes et multipli6es faites dans 
nos archives. 

Le premier document ou le nom de Fondeville soit cit6 remonte 
â la fin du xvi* silele. Le 1" mai 1592, nous voyons Arnaud de 
Fpnsdeville, ministre de la parole de Dieu, figurer avec deux 
de ses coll^gues, Jean de Diserotte et Jacques de Bustanobis, 
dans un acte retenu par Tristan de Lassalle, notaire k Oloron, 
et par lequel ces trois personnages prennent â bail, de Bernard 
de Golom^s, conseiller et maître des requâtes du roi, ainsi que 
de Gratie de Gassion, sa femme, propri6taire de la seigneurie de 
Go6s, la moitiâ de la dime-du lieu d'Arette (1). 

Nous ne saurions dire si ce Fonsdeville (2) fut le p^re de Jean 
de Fondeville que nous rencontrons « maistre pass6 » cdntinuant 
ses 6tudes, tant en th^ologie qu'en langues hâbraîque et grecque, 

(i) E. 1799^ i^ 65. Nous dirons une fois pour toutes que, sauf indication 
contraire, toutes Ies cotes cit^es ce r^f^rent aux archives des Oasses- 
Pyrendes. 

(2) Le nom de Fondeville se retrouve ainsi orthographiâ â une ^poque 
post^rieure. (B. 3682, 3^48. 3845j. 






_ 2 - 

au college royal d'Orthez, du \^^ octobre 1611 au 1**' aout 1618, 
d'apr^s Ies certificats fournis par Ies profasseurs Blair, Majendie 
et Charles (3). En cette annee 1618, el ses etudes etaut terminees, 
Fondcville fut admis au saint ministere par le synode tenu ă 
Pau le 28 septembre; comme ii n*y avait pas en ce moment de 
place vacante sur le r61e des pasleurs payes par le roi, ii fut 
prâle a Tâglise de Bigorre jusqu'â la tenue du prochain synode (4). 
Ce preţ n'eut pas une longue duree, car, en janvier 1619, Fon- 
deville fut designa pour reniplacer, a Lucq, le ministre Paloque, 
alors malade (5); de Lucq, ii fut envoye la meme annee â 
Conchez, comme subsidiaire d'Arnaud de Puyol (6), et en 1620 
ii devint pasteur titulaire îi Osse (7). Son sejour dans cette 
localit6 dura peu et le colloque d'Oloron, de qui relevait Teglise 
d'Osse, dut bientât prononcer contre lui la peine rigoureuse de 
la d^position, contlrm^e par le synode naţional tenu ă Gharenton 
en 1623. La note relative a ce fait dans Ies proces-verbaux du 
synode est ainsi cong.ue : « Jean de Fondeville, autiefois pas- 
q: teur de TegUse d'Osse, dans la principaut6 de Bearn, de petite 
e stature, avec des cheveux blonds, un air fier, de grands yeux, 
a âg6 d'environ trente ans, depose par le colloque d'Oloron pour 
« cause d'adult6re, pour avoir eu du mepris pour le saint minis- 
« t^re et k cause de sa vanite insupportable qui Ta depuis fait 
« apostasier » (8}. 

Les interets p6cuniaires de Fondeville n'eurent point a souf- 
frir de l'abandon qu'il fit de sa religion. Pour faciliter la conver- 
sion des ministres h la foi calholique, ii 6tait d'usage de leur 
continuer, k titre de pension, les emoluments qu'ils touchaient 
comme pasteurs. Une ordonnance de Louis XIII, du 26 novem- 
bre 1624, lui attribua tout d'abord les 450 livres de ses gages 
de 1623 (9). L'assembl^e du clerg6 reduisit ce secours ă 200 livres 
vers 1625; mais T^v^que de Lescar prit en main la cause du 



(3, B. 3494. 3572. 

(4) n. 3598. 3597. 

(5) H. 3597. 

(6) n. 333. 

(7) B. 3640. 

(8) Aymon. t. ii, p. £96. II est sans doute prudent de rabatlre un peu 
des mefaits reprochfes â Fondeville. I a passion reiigicuse a entraîne de 
tout temps â bien des o.xagerations. 

(9) B. 3682- 



- 3- 

nouveau converti et le roi accorda d'une maniăre dăfinitive, le 
31 marş 1628, sur Ies charges locales du Bâam, Ies 480 livres 
qui auraient et6 pay6es k Fondeville s'il avait continua k exercer 
le ministere pastoral (10). 

Ce fut vraisemblabloment vers cette 6poque que Fondeville dut 
s'^tablir k Lescar, attir^ sans doute dans cette viile par son 
mariage avec Mărie de Gole, dont le fr6re, Pom Blaise, religieux 
de St-Paul, habitait le coll^ge des Barnabites (11). L'existence de 
Fondeville ne nous est signalee, depuis sa conversion, que par 
Ies quittances de sa pension, sign6es de lui et conserv6es dans 
nos archives (12), et par Ies difficultâs d'argent qui accompa- 
gnerent et suivirent la mort de sa femme, arriv6e k Lescar le 
26 fevrier 1642 (13). Lui-mâme 6tait assez gravement malade en 
1643 pour ne pouvoir signer la procuration qu'il donnait, le 23 
octobre, au P. Dom Hilaire Martin, religieux de St-Paul, pour 
Fautoriser k toucher en son nom Ies quartiers arri6r6s de sa 
pension (14). 

Fondeville ne devait pas sur\1vre longtemps k Mărie de Gole ; 
ii mourut en effet k la fm de l'annee 1646, ainsi que le constate 
un certificat par lequel Ies jurats de Lescar affirment qu'il laissait 
trois jeunes orphelins presque sans aucun bien et sans autres 
parents que le R. P. D. Blaisa Gole, leur oncle (15). 

Les trois enfants de Jean de Fi)ndeville 6taient: une fiUe, Mărie, 
qui 6pousa Jacob de Lechemia, et mourut le 4 avril 1688, ainsi 
que le constate T^pitaphe de sa tombe dans la cath6drale de 
Lescar (16), et deux fils. Tun qui devint prâtre et sur lequel 



fiO) Rev. de Gascogne 1879, p. 287. B. 3748. î 

(11) B. 3871. — Le college des Barnabites fut ouvert â Lescar en 
remplacement d*un college anterieur, par suite d'un traitd fait le 19 mai 
1624, devant Lahegorre, noţaire en celte viile, enlre l'dvâque, le chapitre 
et les jur.its, d*une part, et les P6res (!olom et Maurice d'autre part. — 
H. Barthety. L'ancien colUqe de Lescar, Pau, Vignancour, '1872. 

(42) B. 5992, 5993, 3773. 3627, 3794, 3801, 3802, 3806, 3878, 363, 
3858, 3849. 

(13) B. 3848. 

(14) B. 3848 Dom Hilaire, fi.s de Daniel Martin, ministre de Gastelis, 
eut Ia $:loire de ramener son p6re â la foi catholique et le răcit de cette 
conversion eut un nombre considerable d'6ditions. D. Hilaire joua un r61e 
tras actit pendant le xvii® silele, dans toutes les aifaires intăressant la 
religlon răiormăe. 

(15) B. 3871. 

(16) Pi6ces justificatives n* 12. 



- 4 — 

nousn'avons pas d'autres renseignements, (17) et Tautre, Jean- 
Henri, Taîn^ de tous, Tauteur des po6sies qui sont roccasion de 
cette etude (18). Ce dernier naqait vers 1633 et ne fut baptisâ 
que le 1«' avril 1638, ayant pour parrain Monseigneur Jean- 
Henri de Salettes, 6v^ue de Lescar (19). 11 ne parait pas avoir 
conserva, comme cela se fit parfois, la jouissance de la pension 
accordâe k son p6re. II toucha seulement une somme de 240 
livres que la chambre des comptes assigna, comme secours aux 
orphelins, sur Ies charges locales de B6arn de Tann^e 1647 (20). 

Nous aurions aim6 h retrouver dans Ies documents que nous 
avons parcourus des d6tails un peu circonstanciâs sur Texistence 
de Jean-Henri de Fondeville ; mais on peut dire que, sans ses 
po6sies, rien n'aurait appelâ Tattention sur sa personne. Les deux 
seuls actes parvenus h notre connaissance n*auraient point suffi 
pour pr6server son nom de Voubli. 

Par le premier, du 6 decembre 1683, Fondeville, avocat au 
Parlement, dâclare poss6der une pi^ce de terre noble, d'unarpent 
et demienviron, appel6e le champ de Nogyer et situâe k Larreule 
dans la s6nâchauss6e de Morlăas, terre qu'il aurait acquise le 30 
juillet 1677, de Jean de Penarnaud et de Mărie de Fea, sa 
femme (21). 

Par le second, du 6 fevrier 1689, Jean-Henri et Pierre de 
Fondeville, avocats en la cour, vendentâ Jeanne de Gamp, Pierre 

(17j Nous serions lentes de croire que c'cst â ce personnage que doit 
8*appliqiier la mentioii suivante extraite de Tetat des armoiries dressees 
en 1701, en vertu de Tedit du mois de novembre 1696: Jean de Fon- 
deville, prâlre, cur6 d'Elsaut, abb^ lay d'Osse, en la vallee d'Aspe, porte : 
coup6 au premier d'argent ă un coeur de gueules, somme d'une croix 
patee de sabie au pied fiche dans la bouche du cocur, qui est perce de 
deu!( fl^hes d'or passees en sauloir. le tout entoură d'une courunne 
d'epines de sinople, surmontâe d un bonnet carre de sabie et acr ostee 
de F F. adoss^e d^azur et de deux vaches passantes de gueules, Tune ă 
dextre contuiirnâe etTautre â senestre, chacune surmoi.t(5e d'une epoe 
i*n pal de mdme ; et au deuxi6me, d'azur â une tour d'argent ma^onnee 
et ajour^e de sabie, soutcnue par deux li«-ns affrontes d'or. (Manuscrit 
de la Bibliotheque de Pau). 

(18) B. 3871. ~ Arch. de Lescar, GG. 3. 

(19; Piâces justificative» n° 1. 

(20) B. 3871. 

h\) B. 671, fo 55. Ge champ avait fail pârtie des terres de la maison de 
Lescun, anoblies par Jean et Catherine, roi etreine de Navarre, en l'aveur 
de Teyrot de Lescun, 6cuyer, le 12 avril 1492. — Nous dirons â ce propos 
quii le de plac6 avânt le nom de Fondeville n'indiquait pas Torigine noble 
de la familie ; v. sur l'emploi en Bearn de cetle particule jointe aux noms 
propres^ Grammaire Bearnaise, p. 140. 



-5- 

de Marchand et Ramon de Câmp, un morceau de terre situ6 k 
Lescar (22). 

Mais nous devons k Tepitaphe encore lisible sur la tombe de la 
familie dans la cath^drale de Lescar, de pouvoir ajouter au titre 
d'avocat porte par Jean-Henri, le souvenir de ses brillantes qiia- 
lit6s de poete ; mc Patronns et poeta facundus^ » dit Tinscription 
(23), etcette ^pithete est pour nous comme un âcho de Topinion 
contemporaine sur le talent de Fondeville. 

Les dernieres annees du po^te sont non moms obscures que 
Ies premieres. Nous savons seulement qu'il mourut k Tâge de 
72 ans, le 22 octobre 1705, laissantde son mariage avec FranQoise 
de Gampagne, morte elle-mâme k Tâge de 21 ans, le 7 juillet 1667, 
deux fils, Pierre, n6 le 10 juillet 1664, et ... nâ le 11 septembre 
1666 (24). 

L'acte, malheureuseraent incomplet (25), qui nous râvdle 
Texistence de ce second enfant, ouvre le champ aux diverses 
suppositions suivantes. Nous avons lă, tras probablement, le point 
de d6part d'une autre branche de la familie de Fondeville, 
branche ă laquelle nous pourrions âtre tent6s de rattacher Jcan 
de Fondeville, chirurgien, que nous rencontrqns t^moin d'un 
bapteme, le 6 marş 1723 (26), et que nous retrouvons mariâ k 
Magdelaine de Yignau, lors de la naissance de leur fils Bernard, 
Ie20juinl745(27). 

(22) E. 1397 f«> 45. 

(23) Pi^ces justificaţi ves, n» 12. 

(24) Pi6ces justificatives. n • 2 3, 4, 12. 

(25) a L<' 23 janvier 1787, Thâtel-de viile de Lescar devint la p- oio des 
flammes. Une d^iiberation du conseil, prise le len âam m n ^ constate la dis- 
l>arition des papier^ reiţisti'es, documentsel'liliresdela eovimiinftutâ, etc, 
cont-nus dans Ies armoires qui avaieiti i(€ embrasees, et eHe explique 
que « malgi^ les seco^rs employte pour hi consenratiun tant de quelques 
parties du bâttment que deii diM' titres », 11 n'avait pu 6tre rien ou pre^que 
rien preserve. — Dans cet mcendie se perdit le fameui cartnlaire de la 
cathedi^ale? qui contenait les raeilleurs renseignements sur les origiiios 
b(^arnaise3 • t qui fut Ie principal objet d'^tudes de notre grand liistorien 
luarea. Des d^marchcs furent faites, trois ans apr^s, pour recueillir les 
rares titres et papiers qtii avaient pu âtre sauv^S, ainsi que le prescriv.ut 
une d('*lib6ration du conseil en date du 5 fevrier 1790, mais \*t resultat des 
recborches fut â peu prfes nul. » H. Barthety, Uancten 4vic}i4^e Lescar^ 
Pau. Ribaul 1878. •— On s'explique ainsi le fâcheux ^tat des archives de 
Lescar : aussi, les docuinentsque nous avons pu y trouver, dansles regis- 
irf s et cabiers peu nombreux qui subsistent encorCf ont-ils mdme d^^tasse 
nos espdranccs. 

(26) I escar, GG. sans num^ro. 
(37) Lescar, GG. 4. 



- 6 — 

Faut-il plutdt croire que ce Jean descendait de Paul de Fonde- 
viile, dit Peyroulet, qui ful baplise â Lescar, en ineincî Icnips que 
Mărie Du Plan, son epouse, le 31 octobre 1666 (28) ? Quoi qu ii en 
soit, ii nous paraît difficile d'identifier ce nouveau converti avec 
Paul de Fondeville, qualifie raaître apothicaire h Lescar, qui 
epousa, le 30 novembre 1702, Anne de Doazon, du diocese 
d'Oloron (29). II nous semblerait plus logique de supposer que ce 
Paul 6tait lasecond fils de Jean-Henri, ne en 1666, et dont nous 
ignorons le prânom. Nous chercherions ă appuyer cette hypolhese 
sur ce fait que Anne de Doazon, ayant mis un fils au monde le 
14 novembre 1705, Ies parents firent choix pour parrain et 
marraine, de Pierre de Fondeville, et de sa femme Mane de 
Claverie, qui auraient et6 oncle et tante du nouveau-ne (30). Les 
registres de bapt^me de Lescar constatent, â la date du 7 janvier 
1707, la naissaiice d'un autre fils du meme Paul et d'Anne de 
Doazon, lequel regut les noms de Jean-Galactoire (31). Le censier 
de Lescar de 1713 mentionne en outre que Paul de Fonde\ille 
possâdait une maison, rue de la Cite, acquise de M. de Capdeville 
(32). En 1739, cette maison âtait possedee par Pierre de Fonde- 
ville, apothicaire comme son p6re, et qui vivait encore en 
1780 (33). 

Nous n'avons pas cru pouvoir passer sous silence ces membres 
de la familie Fondeville qui n'ont cependant pas pour nous le 
mame int^rât que ceux de la ligne directe. Apr6s avoir 6lucide le 
mieux possible la question en ce qui les concerne, nous devons 
revenir sans plus tarder ă Pierre, raîn6 des descendants de Jean- 
Henri. II naquit, comme nous Tavons vu, le 10 juillet 1664 et ne 
fut baptist que le 13 janvier 1665; ii eut pour parrain, M. de 
Campagne, pr6tre et chanoine dans T^glise cathedrale, parent 
de sa m^re, et pour marraine sa grand'mere, Anne de Belloc. II 

(28) Lescar, GG. 3. Ou peiit conclare de cet acte que, bien apres la 
conversion du ministre Jean, ii existait encore des membres de la familie, 
vivant peul-âtre loin de Lescar, reslăs iid^les au protpstantisme. Un d^pla- 
cement, qui les soumit d'une fagon plus directe â rinf[u«*nce de leurs 
parents catholiques, fut sans doute la cause de cette conversion. 

(29) Lescar, GG. 13. 
(30j Lescar, GG. 13. 

(31) Le pr6nom de Galactoire 6tait souvenl donne autrefois aux enfants 
de Lescar, de mame que celui de Julien, en souvenir des saints prelats qui 
occupârent les premiers le si6ge episcopal de la Cită. 

(32) Lescar, CC. 3. 

(33) Lescar, CC. 4, 6. 



— 7 — 

porta, comme son p^re, le titre d'avocat, mais nous ne saurions 
rien ajouter ă cette indication trop br6ve (34), sinon qu'en 1713, 
ii possedait ă Lescar, rue Parvis, uiie maison appelee de Balher 
et divers champs dans la plaine. L'exarnen de nos archives nous 
apprend, en outre, qu ii eut de Mărie de Glaverie, de Sauvagnon, 
sa femme, decedee le 42 septenr»bre 1719, cinq enfants : Jean- 
Henri, Thereze, Jacob, Anne et Pierre. 

Anne, nee le 2 marş 1703, mourut a Tâge de 9 ans, le 6 
octobre 1711 (35). 

Jacob eut une plus longue carriere ; ii naquit le 5 avril 1695 (36), 
et entra dans Ies ordres; ii figure avec le titre de pretre dans le 
testament de Sanson de Maure, chanoine de T^glise cathedrale, 
fait h Lescar, le 19 janvier 1721 (37). En 1737, ii se trouvait ă 
Tabbîiye de Sablonceaux, en Saintonge, appartenant h Tordre de 
St-Augustin et dont Teveque de Lescar elait abbe commenda- 
taire (38) ; ii donne alors â son frere Pierre, curv5 de la paroisse 
Serres-Sainte-Marie, au dioc^se de Lescar, et dont Texistence ne 
nous est r^velee que par ce seul document, procuration pour 
prendre possession en son nom de la cure de Biliare, h laquelle 
ii avait ete nomin6, le 26 decembre 1736, par Ies vicaires g^neraux 
de Monseigneur Hardouin da Ghalon, evâque de Lescar (39). II 
se rapprocha promptement du berceau de sa familie et c'est lui 
probablement que nous r^trouvons, avec le titre d'archiprâtre, 
cure de la paroisse St-Julieri, de Lescar, et signant en cette 
qualite Ies actes de bapteme, mariage et sepulture de 1742 ă 
1746 (40). Le 19 janvier 1746, Jacob de Fondeville, docteur en 

34) L'cxeicice par Fondoxille de la profession d'avocat nous vaul la raen- 
lion suivawtc, extraile des cornptcs presentes aux Etats de Boarn, par le 
tresorier de la province, pour i ann^e 4702- « Douze livres pagades a 
iMon^ieur de Fondeville avocat, per aber consultat et dressat son abia 
conjun amenl dab Monsieur de Besingran, sus Talfar deus fouecs affran- 
quits. » (C. 88.», f • 88). 

Nous uvons vainement chercb6 le nom de Fondeville dans Io registre 
malric ale des avocals au Parlement de Navarre, conserve dans Ies archives 
de l'ordre, â Pau. Ce registre tr^s curieux contient Ies deliberations du 
conseil. de 1746 jusqu'â nos jours II existait probablement un registre 
îinlerieur qui dut etre detruit pendant l'incendie du palais de justice, 
arrivee dans la nuit du 22 au 23 janvier 4716. 

(35) Pi^ces justificatives n^^ 5 6. 

(36) Pieces justificatives n' 7. 

(37) E 1398, fo 32 v^ 

l38) Pouille du dioc^se de Sainles;— Almanach royal. 

(30) G. 300. 

(40 Lescar, GG. 45. 



— 8 — 

droit civil et canonique, archipr6trc de la Chambre, curo de h\ 
paroisse St-Jean de Gan, resigne cetle cure qu'il n'avait point 
desservie, en faveur de noble Pierre de Mons6gu, prâtre, bachelier 
en droit canon, moyennant une rente viagere de 400 livres, n'exc6- 
dant pas le tiers des fruits de ce benefice. (41) II de vin t enfin 
chanoine de Tâglise cath6drale, ainsi que le porte son ^pitaphe ' 
et mourut le 31 dâcembre 1761, apr^s s'âtre fait remarquer par 
sa pi6t6, son affabilit6 envers tous, sa bienfaisance h Tâgard des 
pauvres (42). 

L'auteur de la Socieii Bearnaisc av XVIII^ liMe (43) parle de 
Jacob de Fondeville et commet deux erreurs ă son sujet : la 
premiere, en disant que la descendance mâle de sa familie 
s'âteignit en sa personne, tandis que nous avons dejh etabli 
Texistence, en 1780, d'un Fondeville, auquel on peut rattacber, 
sans doute. Ies personnes de ce nom qui, de nos jours encore> 
ont habit6 ou habitent Bruges et Gan. La seconde assertion que 
nous devons contredire est celle qui fait de Jacob le fils du 
m^decin, tandis qu'il en 6tait le fr^re. 

Le cadet des enfants de Pierre de Fondeville âtait une fille, 
Th^r^ze, nâe le 8 octobre 1693 (44) ; nous n'avons pas d'aulre 
donnte sur elle, et nous ignorons Tepoque de sa mort. 

Aprfes avoir ainsi passe en revue le.s membres Ies moins im- 
portants de la familie, nous arrivons ă Jean-Henri, Taîn^ des 
eofants de Pierre, celui que Ton a parfois confondu avec son 
a^eul, en raison sans doute de la .similitude des pr^noms. II 
naquit le 26 juin 1692 (45) et embrassa la carridre medicale, oii 
ii acquit quelque c616britâ, puisque Bordeu le met au nombre 
des medecins qui firent honneur au Bearn (46). Ce fut sans 
doute la r6putation dont ii jouissait qui lui valut Thonneur d'6tre 
roQu, comme membre honoraire, ă TAcad^mie de Pau, le 9 jan- 
vier 1721, sur la pr6sentation de M. de Gassion, directeur, et 
apr6s examen d'un discours qu'il avait produit et qui fut « trouve 



(41) G. 304. — Jacob figure encore dans deux proc6s soulenus devant 
le Parlement de Pau en 1756 et 1758 (B. 4897. 4723). 

(42) Piâces justificatives n«* 8, 12, G. 326. 

(43) Pubiication de la SociâUdes Hibliophiles deB^arn, Pau, Ribaut, 1876. 

(44) Piâces justificatives n? 9. 

(45) Piâces justificatives n'» 10. 

(46) Recherches sur Tbistoire de la m^decine. (Euvres, t. ii, p. 701. 



digne » (47). Malheureusement, ii jouit peu de lemps dşs hon- 
neurs que son savoir Un avait valus; la mort Tenleva, le 14 
mai 4723, h raffection de ses concitoyens et cet evenement fut 
un jour de deuil pour toute la viile, dont ii etait Ic premier 
magistrat. L'expression de la douleur publique nous a 6t6 con- 
servee par son âpitaphe encore lisible dans la cath^drale de 
Lescar (48). 

Son pere, Pierre, vecut encore quelques ann6es et nous le 
voyons figurer, le 29 janvier 1724, dans Tacte de baptâme d'un 
fils de Frangois Sencricq (49) ; le 5 marş 1725, 11 intervient en 
qualit6 d'h^ritier de la familie de Gole, alli6e k son grand'pfere, 
dans - un proces plaidâ devant le Parlement de Pau (50). Le 
14 mai 1726, nous le rencontrons pour la derni^re fois donnant 
son nom comme parrain ă un fiOis de M. de St-Cricq, d'Arance, 
capitaine dans Ies bandes bâarnaises, et de Mărie de Lechemia, 
tr^s probablement sa cousine. La marraine 6tait Mărie de Blavier, 
de Pau, veuve de Jean-Henri (51). 

Cette derulare surv^cut k toute sa familie, et k sa fille Mărie, 
son unique enfant, n6ele 4avril 1723 (52), et qui âpousa un Gapu- 
ran« celui-lâ mdme trăs-probablement qui flgure, avec le titre de 
capitaine des bandes b6arnaises, dans le censier de 1739, comme 
propri6taire de la maison et place de Barthety. De ce mariage 
naquit au moins un fils, Jacob, dans Tint^rât duquel Mărie de 
Blavier, sa grand'm^re et sa tutrice, soutenait, en 1766, un proc6s 
contre le baron de Mavre, d6biteur du chanoine de Fondeville, 
dont l'enfant avait h6ritâ (53). Ce Jacob est, sans nul doute, le 
Capuran-Fondeville, cit6 au censier de 1780, comme propriâtaire 
de la maison de la rue du Parvis, provenant de la familie de sa 
m6re et limitrophe d'une autre maison possedee au meme moment 
par son p^re (54). 

(47) D. 13. 

(48) Pi^ces justificatives n» 12 ; le nom de Jean-Henri se retrouve 
encore dans un contrat de mariage du 25 septembre 1719, (E 1398, f» 4), 
dans Ies .ictes de proces pendant au Parlement de Pau en 1720, (6 4809) 
eteni722 (B 4687,4811). 

(49) Lescar, G6., sans num^ro. 

(50) B. 4815, fo5i. 

(51 ) Lescar, GG. 14. 

(52) Piâces justificatives n<*ll. 

(53) B. 4739. 

(54) Lescar, GG. 6. 



— 10 — 

M de Laussat, dans sa notice sur Fondeville, nous trace le 
portrait peu flalteur d'un Gapuran qui ne peut etre que Jacob : 
« c'est, dit-il en terminant, un vieux miserable incorrigible, ii 
modrra comine ii a vecu » (55). Nous croyons que ce personnage, 
heritier par sa mere des biens de Fondeville, ful. plus connu 
sous ce dernier nom que sous le sien propre. S'il faut ajouter foi h 
certaine tradilion populaire, sa fin fut en effet iiaalbeureuse; ii 
mourut, paraît-il, presquefou, au Ghâteau de Lourdes, oii Ton 
avaitdu le renfermer, apres une tentative faite par lui pour incen- 
dier sa maison (56). Son souvenir s'i;st conserve dans tout le pays 
conime celui d'un liomme instruit; cette instruction m6me lui 
avait valu le renom de sorcier ; on raconte encore Ies actes mer- 
veilleux qu'on lui attribue, en citant Ies lieux oii ils furent 
accomplis. Nous ne nous serions pas appesantis sur ces details 
qui ne rentrent pas directement dans nolre sujet, si nous n'avions 
retrouv6 un arrât du parlement.de Pau, du 29 aoilt 1767, ordon- 
nant une information au sujet de deux procedures dressees, Tune, 
le 10 juin 1767, par Ies jurats d'Aydius, et l'autre le 19 juillet, par 
ceux d'Urdos, contre Jenomm^ Fondeville, de Louvie d'en haut 
en Ossau, soi-disantmedecin, accuse de charlatanisme et de sor- 
tilege(57). Cette coîncidence de nom et d*accusation nous a 
păru curieuse â signaler, sans que nous puissions cependant 
d^cider s'il s'agit la d'une seule et unique personne. 

Les explications qui pr^cMent nous ont păru n6cessaires, en 
outre, pour qu*on puisse les rapprocher d'une opinion recemment 
Urnise sous toute^ reserve î, â propos de Fondeville, « magicien » 
ou « sorcier », dans une conference publique faite â la mairie de 
Pau (58;. 

Apr^s avoir expos6, de la fagon la moins aride possible, cette 
longue et fastidieuse genealogie de la familie Fondeville, ii nous 
reste k 6tablir d'une maniere indiscutable ă qui, de tous les per- 
sonnages cites ci-dessus, ti faut rapporter ia composition des 

(55) La Soc.ete Uearna'H*- au XVIIP sie.:le — p. 25 26 

(56) Cette maison fut jvendue au sieui- [\or^ti înarchand, par contrat 
du 22 janvier 1782 passe devant Labadie, îiotaire â Lescar ; la vente fut 
'!onsenti«* păr le sieur Ccustille, cui\.teur du sieur tapuran fils. -r Note 
m.irginale au ceMî?i«^r de 1780 

(57) B. 49:34, f 102. 

(58) H. Barthety. — La Sorcellerie en Beam et dans le Pays basque, — 
Pau, Ribaut, 1879, in-S». 



— 11 — 

poesies publiâes ou in6dites qui sont parvenues jusqu'ă nous. Sur 
ce point, deux opinions sont en pr6senc3 : au siecle dernier, 
Thâophile de Bordeu, etl'auteur des notes sur La Socicl} Biar- 
naise^ n'hesitent pasă attribuer au second Jean-Henri,le ni6decin, 
la composition de ces poâsies, dont tous deux font Teloge. Les 
autours modernes, qui du reste se copient tous, sans produire 
aucun renseignement nouveau, ont mieux connu la verite, sans 
toutefois donner aucune preuve îiTappui deleur opinion. Le plus 
explicite d'entre eux, M. Bascle de Lagr^.ze, se borne ă dire que 
Jean-Henri de Fondeville, bourgeois de Lescar, avocat au parle- 
ment de Navarre, qui a laiss6 divers ouvrages en Bearnais, 
vivait ă la fin da xvii* silele et mourut au commencement du 
XV!!!' (59). Tout est exact dans ces assertions auxquelles on ne 
peut reprocher que d'âtre trop br^ves. L^ r6sultat de nos recher- 
ches, telles que nous les avons expos^es plus haut, nous permet 
d'affirmer cette fois, sans doute possible que c'est bien v6ritable- 
ment au premier Jean-Henri, fils de rancien ministre, qu'il faut 
attribuer la paternit6 des oeuvres deja connues et des dialogu«s 
que nous publions aujourd*hui. La pierre tombale, conserv^e dans 
la cath^drale de Lescar, nous apprend la v6rit6, qui jusqu'ici 
restait indecise, et nous nous expliquons facilement l'erreur dans 
lesquelles on 6tait tomb6 au xviii^ si^'cle, en songeant ă la simili- 
tude de pr6noms entre Taieul et le petit fils. Nous ne saurions 
admettre, comme on pourrait 6tre tent6 de le faire pour concilier 
les temoignages d'auteurs, presque contemporains, avec les preu- 
ves formelles râunies par nous, que la familie Fondeville ait compt6 
deux po6tes parmi ses membres. Nulle trace de ce fait n'apparaît 
dans nos documents. II nous semblerait difficile, du reste, de faire 
le partage des oeuvres entre les%eux auteurs. Toutes portent, en 
eifet, un mame cachet, qui a 6t6 parfaitement caracteris6 par le 
Gentilhomme bearnais dont M. de Laussat a publi6 les souvenirs. 
Nous ne saurions mieux faire que de reproduire â ce sujet le 
passage suivant, auquel nous nous associons de tout point. 

« Nous avons de lui, en idiome bearnais, dont ii poss^de toute 
« r^nergie, toutes les finesses, plusieurs pi^ces de po^sie; ii 
« 6tait vraiment po^te et le seul ă verve que nous ayons eu » (60). 

(59) Essai sar la langue et la littârature du B^arn, p. 27. 

(60) La Soci^t^ Biamaise, p. 26. 



— 12 — 

Tous ceux qui ont Iu la Pastoiiralc deu Paysaa souscriront k la 
derni^re pârtie de ce jugement; tous ceux qui prendront con- 
naissance des Dlalogues sur le Cahinisme reconnaîtront combien 
la premiere pârtie en est fondee. 

Nous ne poss^dons malheureusement pas au complet Ies oeuvres 
mises au jour par Fondeville. Une seule d'entre elle jusqu'ici ă 
6te popularis6e par Timpression. Cest la Pastourale deu paysaa 
qui cerque mestie ci son hil chens ne troiiba ă' ron grat. Pesse di- 
rertissente et conegude en Beam ainsi que d'aiitis oulratgis deu 
medich authou. En quoale ades, — Pau, F. P. Vignancour, 1767, 
in-8* (61). Deux râimpressions plus modemes, toutes deux 
sans date, ont 6t6 jointes au Recueil des Poesies hearnaises r^unies 
et imprimâes par E. Vignancour, en 1827 et en 1860. Dans la 
preface de cette publication (62), T^diteur cite une autre pastorale 
en trois actes, compos6e par notre auteur, lors de T^rection de 
la statue de Louis XIV, ă Pau : « Malgr6 toutes mes recherches, 
« dit-il, je n'ai pu me procuror qu'un manuscrit presqua illisible 
« qui tombe en lambeaux. D'apr^s Ies fragmenls 6pars que je 
€ suiş parvenu ă d6chiffrer, j'ai vu que cette pi^ce 6tait consacrâe 
« â c61âbrer la m^moire des anciens princes de Bâarn. » Cest 
sans doute un extrait de ce po^me que M. Bascle de Lagrfeze a 
public, sans indication de provenance, et sous ce titre : Râceptian 
ă Pau de Henri IV, roi de Navarre, et de Marguerite de Valois, dana 
Ies pages consacr6es h Fondeville de son Essai sur la langue et 
litterature du Beam (63). 

Ges vers sont pour nous une nouvelle preuve que le po6te est 
bien Jean-Henri, Tavocat. En effet, Tdrection de la statae de 
Louis XIV eut lieu vers 1697, ă la suite de la proposition faite 
dix ans auparavant aux Etats d^6arn, par Charles de Salettes, 
6v6que d'Oloron (64). La pens6e de glorifier Ies souverains Bâar- 
nais a Toccasion de cet 6v6nement devait tout naturellemerit 
venir ă Jean-Henri, Tavocat, contemporain des faits, rattach6 par 

(61) Noulet, Essai sur Vhisioire littâraire des patois du Midi de la 
France au XYJIh siăcle, p. 192 

(62) Editlon de 1827, n. xi et odition de 1860. t. i ', p 13 
(aSi P. 28-30 

(64) Les details relatifs ă rcrection de la statue de Louis XIV ont et^ 
eclairăs d'un jour tout nouveau, par M. L. Lacaze dans sa « Notice sur la 
Pldce Royale de Pau. » — Pau, publication de la Sociâtâ des Hibliophiies 
du B6am, Ribaut, 1879, in-8o. 



- 13 — 

des liens spirituels k la familie de celui qui avait 6te le promoteur 
de cette acte de courtisanerie, ă « Texcellent po^te > qui, d'apr6s 
le P. Mirasson, critiqua tr^s-bien rinscription propos6e pour cette 
statue et « pr6senta aussi une inscription meilleure pcut-6tre, 
« mais qui fut refusee » (65). 

M. Vignancour, en rappelant ce fait, dans sa preface des Poesies 
bearnaises^ annonce qu'il publie ces vers parmi plusieurs autres 
consacrâs au raâme sujet, mais cette promesse n'a pas etâ realiste 
dans le cours de Tcuvrage, car chacune de ces pi^ces, citee dans 
Tune et l'autre âdition, porte une signature qui ne peut s'appli- 
quer ă Fondeville. 

N'6tait-ce pas egalement, au temps ou vivait notre auteur, un 
sujet d'actualit^ que la controverse contre Ies protestants? Fils 
d'un ministre converti, filleul d'un 6vâque, neveu d'un religieux, 
frere d*un pretre, Fondeville devait, plus que tout autre, âtre 
tente par une pareille entreprise. Ce la teneur meme du poeme, 
on peut conclure qu ii a ^t6 6crit peu apr^s la revocation de 
l'edit de Nantes, dont ii pr6sente d*une fagon d6tourn6e la jus- 
tification. Fondeville voulut lui aussi apporter son concours ă 
cette oeuvre et ii le fit dans la forme la plus k la porţie des 
intelligences qu'il desirait convaincre, celle du dialogue entre 
bourgeois et paysans. Rien ne lui sembla plus propre ă faire 
p6netrer dans Tesprit du peuple une sainte horreur pour Ies 
doctrines qu'on venait de proscrire, que le rappel des mesures 
violentes ă Taide desquelles le Calvinisme fut malheureusement 
introduit dans le B6arn, que cette discussion familiare dans la- 
quelle la situation sociale des interlocuteurs permettait Temploi 
d'assertions plus probantes en apparence qu'en r6alit6. 

Trois perşonnages figurent dans ces dialogues : RoUtg6, qui 
en est le principal, raconte Ies faits, Menjpu et Peyrot sont Ies 
auditeurs. CelUi-ci fait des reflexions presque toujours burlesques, 
tandis que Tautre en presente le plus souvent de judicieuses. 

Les mesures repressives prises par le pouvoir royal contre Ies 
protestants, fournissent â Menjou Toccasion d'entrer en mati^re 
et, s'adressant ă Routge, le savant du village, il lui pose cette 
question (66) : 

(65) Histoir^ des troubles arrivSs en Bdarn^ p. 368. 

(66) Vers 1 et suivants. — Dans les extraits que nous pr^sentons ici, 
nous avons observă, autant que possible, les regles derorttiographe, telles 



— 14 — 

Mossen Routg^, si-p platz^ bous qui sabetz lliistori 

Ei qui deu temps antic poudetz babă memori, 

Digatz-nous en quin an badon lous .huganautz 

Et si hon, quoand badân, homis h^ytz corn lous autz ; 

Ou si sourti hasen de maladite race, 

Qu'atau lou nouste rey lous castigue y lous casse ; 

Car despuixs bet temps ha, nous beJem grans edictz, 

Per lousquoaus son estatz de charges interditz 

Et son estatz desheytz lours prăches ou lours temples. 

Peyrot inter vient ă ce moment et, voulant faire preuve de 
science, ii ajoute : (67) 

Si sorti ben au mens de race deus Gagotz, 
Judius ou Sarrasiis ou Morous deus grans potz, 
Lousquoaus cassat babe, d'autes cops, Charlemagne, 
Perso qu'âren toutz de mechante petranhe, 
Qui bastin en B^arn las mottes ou caste tz, 
On s'estaben debens attutatza Iroupetz ?... 

Pos6e dans ces termes, la question devait provoquer une assez 
longue r6ponse. Le poeme tout entier en est la cons6quence. 
Routg6 6tablit tout d*abord Torigine des Calvinistes : (68) 

Ni Cagolz, ni Judius, Mourous ni Sarrasiis, 
Nou hon lous huganautz, mes de noble semence, 
Car lours vielhs debanc6s bon medixe credence, 
Que nous autz habem hoey, de lejaus chrcstiaas ; 
So qui n'habon jamăs Judius ni Jesitaas; 
Mes au temps qui renhabe assi la reyne Jeanne 
Com ere s'esbarri de la gl^yse romane, 
He tabe perberti son poble catholic, 
Et de fource ou de met lou he bade heretic. 

Puis ii expose Ies points principaux de leur doctrine ; la dis- 
cussion s'engage alors entre Ies interlocuteurs sur Ies differents 
dogmes qui ferment le fond des croyances Calvinistes. Nous ne 
saurions suivre Fondeville dans cette voie un peu aride ; en la 

qu'eiles sont ^tablies dans la Grammaire bSarnaise, noug râservant de 
reproduire ensuite textuellemeiit roeuvre du poete, ainsi que nous Texpli- 
qaons un peu plus loin. 

(67) Vers 41 et suiv. 

(68) Vers 20 et suiv. 



— 15 — 

parcourant, ii s'attache surtout h critiquer Ies pratiques du culte 
reforma. Cest \k de la polâmique religieuse pure qui n'est point 
de notre competencc, ni pour la juger, ni m6me pour Texposer. 
En reproduisant ces vers, en Ies presentant â Tetude de tous ceux 
qui s'int6ressent au langage b6arnais, nous n'avons eu en vue que 
laur valeur litteraire ou historique; nous passerons donc rapi- 
dement sur Ies trois preiniâres 6glogues qui traitent du chant des 
psaumes et de la musique, des sacrements, de la lecture de 
TEcriture, du refus d'honorerles saints et de la critique faite par 
Ies protestants des c6r6monies catholiques. La lecture de cette 
pârtie du poeme serait parfois fastidieuse, si Tattention n'6tait 
tenue 6veill6e par leur versification facile et Ies traits satiriques 
dont ils son' parsemes. 

La quatrieme eglogue abandonne le domaine purement thăolo- 
gique et nous fait entrer dans la narration historique. Dans cette 
pârtie du dialogue, Routge passe en revue Ies premi^.res annâes 
de Calvin, ii Enumere ses voyages, Ies disciples qu'il forma, Ies 
differents lieux ou sa doctrine fut pr6ch6e et s'6tablit. Les auteurs 
dans lesquels Fondeville dut puiser les 616ments de son recit ne 
nous sont pas connus, mais nous pouvons les mettre au rang de 
ceux qui furent le moins tendres pour Je Reformateur. A 
c6tâ de faits dont Texactitude ne saurait âtre contest6e, on ren- 
contre des erreurs que nous n*avons pu nous erapâcher de signa- 
ler en leur lieu, quoique notre r61e soit surtout celui d'un ^diteur 
aussi fidele que possible et non point d'un critique des opinions 
6mises par Fondeville. Cest dans cette quatrieme 6glogue que 
nous trouvons le premier passage digne, selon nous, d'6tre 
signal6 d'une maniere particuli^re. En parlant des erreurs dont 
Dieu pormet les manifestations en ce monde, Routg6 ajoute (69) : 

Las errous passaran, com passen las csclauses : 
L'ue au darră de Taute, apres pauses y pauses* 
L'csclause, chic a chic, que s'amasse y que creix, 
On, dabant lou moulii, longueshores croupeix; 
Puixs, quoand lou m^ste bed qu'ere sera prou borte. 
Au baylet mouline hâ Iheba la comporte. 
Et meylău lou baniu que n'ey pas abroucat, 
Que Taygue dab bigou sus lous arrodetz cad *, 

(69) Vers 1473 et suiv. 



— 16- 

Si Tesclaose dehens demoarabe adroumjde, 
Gom de b^re presou qu'en sort dab gran brousside. 
Et, dab haste, cabbat lous canâs se houneix. 
Lasbetz tout lou moulii se turmente y brouneix : 
Mey rede que lou bent TaiTode se tournege ; 
Lou claquet truque bort ; la moule borombege ; 
De la tremouge cad lou milh ou lou roument ; 
Hens Ifi. moule que-s mout pendent aqu< t turment. 
Mes au cap d*u chiquet, aquere gran esclause, 
Qui debens lou moulii tout aquet turment cause, 
Que passe tout a f^yt, et nou toume pas mey 
Turmenta lou moulii, ni ha-u moule jamey. 
[Aprăs,] pendent u iemps, lou moulii se repause, 
Dinquio que tourne, puixs, passa bare aute esclause. 
Tau medix qu'en ira de la gl^yse de Diu : 
Las errous creixeran com i'esclause au baniu, 
Et Diu permetera, com TEseriture porte, 
Quauque cop a Satan de Iheba la comporte» 
Per ha cade Terrou, cabbat lous passe-Iis, 
Sus la gleyze, com hâ Taygue sus lous niouliis. 
Lasbetz nou s*audira, dehens la gleyse sancte, 
Que gran brut de malhurs, de perilhs y de crante. 
Mes quoand u cop baura l'beresie passat. 
Om bedera pertout aquet gran brut cessat ; 
Y puixentcs jamey la medixe heresie, 
Per plaa qui sera grane ou per longue qui sie, 
Sus la glâyse de Diu nou tournera brouni ; 
Mes com Tesclause h^, que s'anira bouni; 
Et la gleyse lasbetz, de b^re tempourade, 
De nade errou despuixs nou sera tourmentade, 
Dinquio qu'au cap d'u temps, au bon Diu plasera 
Que de bare aute, apr^s^ segoutide sera. 

II nous a păru que ce morceau de po^sie descriptive donnait 
une idee assez exacte du style de l'auteur, de sa facilita ă plier 
ridiome b^arnais aux exigences du vers et de Ja rinae et que, tant 
par la forme que par le fond, ii etait de nature k 6lre extrait des 
pages oti peut-6tre on n'irait pas le chercher. 

Au nombre des pays ou Ies disciples de Calvin p6n6tr6rent se 
trouve le B6arn, et c'est ainsi que par une voie un peu longue 
peut-âtre, nous arrivons aux faits qui nous touchenl de prfes. 



— 17 — 

Routg6, en poursuivant son r6cit dans la cinqui6me 6glogue, 
cherche k satisfaire la curiositâ que Menjou manifestai! en ces 
termes (70) : 

Sabâ nous deşiram, dab grane impaiience, 
Quin, en nouste Beam, apportan la semence 
Dequet mechant uraa, dequet orp ou carbou, 
Qui de la fee romane embruma lou fruct bou. 

Nous entrons d6s lors dans la pârtie la plus intâressante pour 
nous du po^me, dans celle oii Tauteur, relatant Ies progres et Ies 
vicissitudes de la Reforme dans nos contrâes, nous montre d'abord 
Antoine deBourbon protegeant ou r6pudiant tour ă tour Ies doc- 
trines nouvelles, selon le penchant de son esprit ou Ies n6cessit6s 
de la politique, ce qui fait dire ă Peyrot (71) : 

Nouste rey nUiabou donc de toutz plaps, corn la pigiie ! 
U cop quc hou de Diu^ puixs que bou de Satan, 
Puixs euta Diu tourna 

Nous arrivons ensuite ăl'âtablissement dâfinitif du culte r6form6 
dont Texercice fut regl6 par Merlin, venu tout expres de Gen6ve 
dans ce but, sous le r^gne de Jeanne d*Albret. 

Au d6but du sixi^me et dernier dialogue, Menjou reclame de 
Routg6 (72) : 

de prene donc la pene 

D'acaba, deus malburs, lou recit comensat, 
Qui causa nouste Jeanne en lou siâcie passat, 
Et sustout a Lescar, dthens la cathedrale, 
Qui de tout lou Beam, ^re la principale. 

L'intârât tout particulier que l'auteur du po^me devait porter 
ă sa \ille natale, explique et la question et le soin mis â rappeler 
en d^tail Ies faits qui se passd'rent ă Lescar. Routgâ nous fait donc 
assister aux scenes qui accompagn^rent rarriv6e des commis- 
saires envoy6s par la reine pour enlever de la cathâdrale Ies 
images et Ies objets servant au culte catholique et y inaugurer 
le prĂche. Ces faits se passaient le samedi 17 juillet 1563, et le 

[70) Vers 1894 et suiv. 
7i) Vers 2046 et suiv. 
72) Vers 1532 et suiv. 



— 18 — 

lendemaîn, la reine devait assister ă « la misse deu diable », nom 
sous lequel Routge entend designer la câl6bration de la Câne. 
Cest ă ce moment du r6cit que se place la fameuse description 
de Torage qui fondit sur Lescar, au milieu du sermon prononc6 
dans Tapr^-midi de ce jour, description dâjă signalâe par divers 
auteurs, comme le morceau capital du poame et trop longue 
pour figurer parmi Ies extraits rapport^s dans cette notice (73). 
Cette fureur des elâments, qui fut pour Ies catholiques le signe 
de la col6re câleste contre Ies actes de la reine, fut consid^r^e 
par Ies ministres comme des presages favorables. Ils rappel6rent 
k Jeanne d'Albret (74) : 

Que Diu nou poudâ pas da-u nad mage senhau 
Que lour religiou per toutz punctz approubabe» 
Puixsque dab eslambrecxs y perigles parlabe ; 
Car quoand sus Israel eth boulou domina, 
Et da-u sons mandamenlz sus lou mont de Şina, 
A son poble tiengou lous bâtz medixs lengoadges 
De perigles, de bentz, d'cslambrecxs y d'ouradges 



Les ordonnances eccl^siastiqnes vinrent bient6t apres g6n6ra- 
liser dans le Bâarn l'interdiction du catholicisme et Torganisation 
du culte râformâ (75) : 

Assi, duran lodgtemps tuutes las gl^yses tristes, 
Au loc de caperaas^ nou bodân que mani.<tres, 
Lousquoaus ha nousto rey deu royaume ca sat, 
Corn seductous deu poble, en lou siecle passat. 

• 

Ici s'arrâte le r^cit de Fondeville; son intention etait sans doute 
de le prolonger, car ii ajoute (76) : 

Nous auti:} parleram dilh^u, quauque begade, 
Que puixsque Theresie es de France cassade, 
Betlău, pertout alhous tabee que finiră. 
Are, per quauque temps, ed nous Ciu retira. 

Tel est, autant que nous avons pu le r^sumer en ces quelques 



f 



73) Vers 2366. 

74) Vers 2472 et suiv 

(75) Vers 2613. 

(76) Vers 2617. 



- 19- 

pages, Ie po6me de Fondeville, que tous Ies amis des lettres 
b6arnaises ont cit6, mais qiie nul d'entre eux n'a peut-6tre Iu en 
entier. Ils auraient pu, du reste, invoquer une excellente excuse : 
le seul manuscrit complet qui nous soit rest6, mieux conserve que 
celui dont nous parle M. Vignancour, offre cependant de r^elles 
difficult6s k la lecture. L*6criture en est excessivement fine et 
bizarre; pour se familiariser avec elle et la d6chiffrer sOrement, 
ii faut une patience h toute 6preuve et une attention scrupuleuse. 
Ce sont sans doute ces motifs qui ont retarda aussi longtemps la 
mise au jour d*une ceuvre qui peut compter k bon droit parmi Ies 
monuments Ies plus considârables de la langue b^arnaise. En 
obtenant de M. le Maire de Pau, l'autorisation de publier ce 
po6me dont le manuscrit est aujourd'hui propriet^ de la viile et 
d6pos6 dans sa Biblioth^que, nous n'avons eu qu'un but : le sau- 
ver de la destruction qui atteint fatalement, un peu plus t6t, un 
peu plus tard, tout exemplaire unique, quelque soigneusement 
conserva qu'il puisse Ătre. 

En terminant cette notice, nous exposerons Ies r^gles que noiis 
avons cru devoir suivre dans la transcription du texte. Ainsi que 
nous l'avons d^jă dit, la composition du po^me peut se placer 
entre 4685 et Ies premi^res annâes du xviii® sifecle (77) mais l'au- 
teur, qui a traversa le xvn* silele presque en entier, nous en a 
conserva et Ies formes de langage et la reprâsentation des sons 
usitâe k cette 6poque. A ce titre seul, ce tâmoin d'un autre âge 
m6ritait d'âtre scrupuleusement respecta. Ajoutons que notre 
manuscrit est de la main m6me de Fondeville, ainsi que nous 
avons pu nous en assurer en confrontant Tecriture avec une 
signature de Jean-Henri retrouvâe au bas du d^nombrement de 
4683(78). La similitudlS de certai nes lettres tr^s caracteristiques 
nous permet d'âcarter toute incertitude k cet 6gard. Les ratures, 
corrections et variantes, toutes de la mame main, apportent ă 
cette preuve une nouvelle force, tout en indiquant que la compo- 
sition du po6te ne se pr6sente ainsi qu'â l'^tat de brouillon origi- 
nal. Css consider ations nous ont păru fixer impârieusement le 

(77) Les deux seules sources d'informations fournies par le poame Iui 
xnâme sont reproduites ci-de^sus. L'untî cite « lou silele passat » en par- 
lant des changements op6res par Jeanne d'Albret, et 1' autre nous olîre Ies 
memes termes en rappelant Textinction du culte r6form6 op6r6e par 
Louis XIV. 

(78) B. 671 f« 55. 



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PIECES JUSTIFICATIV ES 



r I. 

Die 1* inensis aprilis anno dni 1638, baptizavi Joannem 

Henricum filium legitimum dni Joannîs de Fondeville ei doae 

Marias de Ck>le. Patrinus fuit d. d. Joannes Henricus de Salettes 

episcopas Lascariensis. 

Laran p. 
Areh. de Lescar, G. G. 42. 

r 2. 

• 

L'an miile sept cents cinq et Ie \ingl deuxieme du mois d'octo- 

bre mounit dans la communion de l'eglise le sieur Jean Henri de 

Fondeville, avocat, apres avoir receo Ies sacremens de penitence, 

d'eucharistie et d*extrâme onction, son corps a et6 inhumâ dans 

r^glise cathâdrale et paroissiale Notre-Darae de Lascar, et Ies 

ofHces luy ont ât6 fiaits suivant la coutume par mov soussign6 

GuiCHAURET cure de Lascar. 
Arcb. de Lescar, G G. 43. 

r 3. 

Le treiziâme janvier mii six ccnts soixante et cinq, par moy 
80ubsign6 a est6 baptise Pierre de Fondeville qui nasquit le 
dixiâme de juillet miile six cents soixante et quatre et est fîls 
I(^time de Monsieur de Fondeville, ad^** au parlement de 
Navarre, et de Damoiselle Frangoise de Campaigne. Parrins 
Monsieur de Campaigne, p*'* et chanoine dans T^glise cath^drale 
de Lesca, et damoiselle Anne de Belloc, grand'm^re du d. 
enfant, Ies tous de la d. p°'* viile. 

DE FORTAXER. 

Arch. de Lescar, G. G. 3. 

r 4. 

(1).. 

lequel avoit 6t6 baptis6 auparadvant par moy soussigne par dis- 

(1) Le commencement de Tacte manque. Sa place dans le re^stre 
rapporte & Tannâe 4666. 



— 23 - 

pense de Monseig' Tâvesque, n6 ronzi^me de septepibre dernier 
et fils legitime de Monsieur de Fondeville, ad*'»* au parlament, et 
de damoiselle de Campaigne, de la p"'* viile. Parrins M. de Fon- 
deville p*'* et frere du d. de Fondeville et damoiselle Mărie, sa 
soeur, femme k Mons' de Lechemia. 

DE FORTANER. 

Arch. deLescarG. G. 3. 

r 5. 

Le deuxiesme marş [1703] naquit un enfant fille 16gitime de 

M* Pierre de Fondeville ad** au pariement et de Damoyselle Mane 

de Claverie habitans dans la p»'* viile, mary et femme, et le 

quatriesme du mame moys elle a ăt6 baptiste par moy vicaire de 

M. do Guixauret. Parrin M* Jean Paul Lachemia, m' m6decin, et 

damoyselle Anne de Lafitau, son espouse, et la dit6 fille a ât6 

nomm6e Anne. En foy de quoy ay signâ. 

Campo p*'® et vicaire. 
Arch. de Lescar, G. G 13. 

r 6. 

Le 6* octobre 1711 mourut en la communion de Tâglise dem** 
Anne de Fondeville, ag6e d'environ neuf ans. Son corps a 6t6 
enseveli dans T^glise de St-Julien, aprfes Ies offices ord"', par moy 

archip»^'. 

Debat. 
Arch. de Lescar, G. G. 13. 

r 7. 

L'an mii six cens nonante cinq et le neuvi^me du mois d'avril a 
est6 baptist par moy soussignâ un garcon fils de M. Pierre de 
Fondeville, advocat, et de damoiselle Mărie da Claverie, son 
6pouse, qui naquit le cinqui6me du p"* mois et a est6 presente au 
baptĂme par M« Jacob da Lachemia, parrin, et demoiselle Anne 
de Lafitau, sa belle fille, marrine ; et lenom de Jacob lui a est6 
donnâ. 

Pr6sens M« Pierre de Goz^s ad*' et M« Paul de Lechemia 
medecin. En foy de quoy ay sign6. 

CAMPop'^^ 
Arch. de Lescar, G. G. sans n*. 



— 24 — 



N«8. 



Le premier jour du mois de janvier de rann6e mii sept cens 
soixante deux, le corpsde Messire Jacob de Fonde viile, prâtre e^ 
chanoine de T^glise cath^dralle de la presante viile et paroisse, 
d6c6d6 le jour d'hier, ag6 d'environ soixante sept ans, aprfes avoir 
regeu avec beaucoup de piti6 et d'edification Ies sacremens de 
p6nitence, eucharistie et extrâmontion, a (§te inhume dans Iad. 
6glise cath6dralle. Pr6sens le s' Jean Therria, clerc tonsur6, et 
Jacob Laborde, sonneur des cloches. L'office Iui a 6te fait par 
Messire de Disse, chanoine, suivant I'usage. 

Therria p«% Laborde p"% 
BoRDENAVE cur6 de Lescar. 



Arch. de Lescar, G. G. 7. 



r 9. 



L'an 1693 et le 25 du moys d'octobre a est^ baptisee Th^reze de 
Fondeville fiUe de W Pierre de Fondeville ad*' et de Mărie Cla- 
verie deSauvagnon, mary et femme, de la p^^e viile. Son parrin 
M'« Jean Gaston de Claverie, de Sauvagnon, son grand p6re, et 
marraine demoiselle Frangoise de Rognon, de Lescar. Elle 
naquit le 8« du d. moys. En foy de quoy me suiş sign^. 

Campo p''^«. 

Arch. de Lescar, G. G. 11» 

r 10. 

L'an mii six cent quatre vingts douze et le vingt huiti^me du 
moys de juin a 6t6 baptist Jean Henry de Fondeville fils legitime 
de M** Pierre de Fondeville, ad*' au parlement de Pau, et de Mărie 
de Claverie, sa femme, ii naquit le vingt et six du mame moys, 
son parrin est M** Jean Henry de Fondeville son grand p6re, et sa 
marrine Jeanne de Claverie, de Souvaignon. En foy de quoy me 
suiş signd. 

Vignau p'*. 

Arcb. de Lescar, G. G. 11. 



-25 — 

r II. 

Aujourd'hui quatrieme d'avril mii sept cens vingt et trois par 
rnoy soussign6 cur6 de Lescar aet6 ondoyee dans T^glise cath6- 
drale Mărie de Fondeville, n6e le m6me jour du s"" Henry de Fon- 
deville, docteur en m^decine, et de (1) Blavier de Pau, niari^s, de 
oette paroisse, Ies c6r6monies de batâme ayant 6t6 diffâr^es par 
Monseignenr r^vâque. En foy de quoy me suiş sign6. 

Casenave cur6 de Lescar. 
Ârch. de Lescar, G. G. — sans n<». 

(1) Prânom en blanc. — Mărie probablemcnt. 



- 26 — 



r 12 

Epitaphes des tombes de la familie de Fondeville da?îs Finterietir 

de la catnidrale de Lescar, 



...IST LE CORPS DE 
...LLB MĂRIE DE 
...VERIE 6P0USE 
...Sl^ DE FONDEVILLE 
...CAT LAQUELLE 
,..ES AUOIR PASS6 
...IE DANS LA 

...TIQVEDELA UERTV 
...VRVT LE 12 

, . .BRE 1749 ag6e de 

...ANS PRIES POVR 
...E REPOS DE SON 
AME 



TRES lACENT SUB HOC TUlkl® 
AVUS AVIA NEPOS. OBIIT AVIA 
FRANCISCA DE* CAMPAGNE 
DIE 7 lULLH 4667 ^TATIS SU^ 
24. OBUT A\i:S I. H. FONDEVILLE 
PATRONUS ET POETA FACUNDUS 
DIE 22 OCTOBRIS 4705 ^TAŢIS 
SU^ 72. OBIIT TANDEM 

NEPOS ALTER L H. 

FONDEVILLE DOCTOR 

MEDICUS ACADEMICUS 

HUIUS URBIS CONSUL 

PRIMUS SINGUIJS ERU (4) 
DIE 44 MAn ANNO 4723 

JETATIS SU^ 34. H^C 

FUIT DIES LUCTUS 

TOTIUS C VITATIS. 

ORATE PRO EIS. 



(1) RRU. — LV et Vu sont seuls bien marquâs et une autre lettre est effacâe k 
la suite. II y a lâ, sans doute, une abrâviafion du mot eruditus, comme ă Ia fin 
de la premiere ligne ii y a une abr^viation du mot tumulo. 



HIC lACET D. lACOB DE 
FONDEVILLE PRESBITER 
LASCUBRIENSIS HUIUS 
BGGLESI^ CATHEDRALIS 
CANONICUS ET DI^CESIS 
PROMOiOR PIETATEINSIG 
NIS OMNIBUS AFFABILIS 
EROA INOPES BENEFICUS 
OBIITDIE 34 MENSIS XBRis 

4764 

BTATIS SUJE 68 ORATE 
PRO EO 



(2) 






1 


^^ : :..i 


CY GIST 


AVSSI 


LE 


CORPS 


DE DLB MĂRIE DE 


FONDEVILLE 1 


FEMME A 


lACOB DE LECHEMIA 


QVI DECEDA LE 


48 


AVRIL 




4688 






CY GIST 


AVSSI lACOB 


DE LE 


CHEMIA QUI DECEDA LE 


6 9brk 


4699 AGE DE 


6a 


ANS 


PRIES 


DIEV POVR 


LVY 



(2) Une longue âpitaphe, sur cctte 
m6me pierrc toml a<e, concerne d-abord 

« DAMOISELLB MĂRIE DE SALETTES 
FAMS A NOBLE lACQVES DESLAYON' », 

d^c^d^e le 10 avril 1666. 



CALVINISME DE BEARN 



DIVISAT EN SEYS EGLOGUES, 



EGLOGUE P-. <*> 



ROUTGE, PEYROT, MENJOU. 



MENJOU. 



Mossen Routge, si-p plats, vous qui scabet (2) rhistori 

Et qui deu temps anticq poudet abee memori, 

Digat-nous en quing an badon lous huganauts 

Et si hon, quoan baden, homis heits corn lous auts, 

Ou si sourti hasen de maladite race, 

Qu'atau lou nouste rey lous castigue y lous casse ; 

[Car, despeuhx bet temps a (3),] nous bedem grans edicts. 

Per lousquoaux son estats de charges interdits 

Et son estats desheits lours preches ou lours temples, 

On, per lous comberti, n'a heit d'autes exemples. 10 

(i) On r^marquera plus loin que Fonde viile a souvent acrit ge, gi, pour 
grM, gui, Exemples : trage, aige, segi, pour irague, aigrie, segui Cest 
ainsi que^ dans Ies titres des âglogues suivatites, on voit, contrairement 
â eelui-ci : egloge pour eglogue. Nous avons ramenă tous ces titres ă la 
meilletire orthographe, en ăcrivant : eglogue. Partout, autrement, comme 
nous Tavons d6jâ expliquă, nous nous sommes attach^ â reproduire 
scrupuleusement le texte, mame pour Ies mots ăcrits de diff^rentes ma- 
niâres, en faisant cependant figurer Ies divers s gnes de ponctuation que 
Fondeville a presque enti^remcnt ni^gligâs, mais qui sont nâcessaires pour 
rendre la lectura lacile et le sens intelligible. 

(2) Fondeville, dans l'orthographe de ce mot, et de ce mot seul, a 
associâ Ies deux consonnes se pour reprâsenter le son de s ou g, 

(3) Variante : — Car, despeuhx quausqiMS ans. 



— 28 — 

PEYROT. 

Si sortiben, au mens, de race deus Cagots, 
Judius ou Sarraisis ou Mourous deus grans pots, 
Lousquoaux cassat abe, d'autes cops, Charlemaigne, 
Per co (1) qu'eren touts gens de mechantepetraigne; 
Qui bastin en Beam las mottes (2) ou castets, 
Ons'estaben dehens attutats a troupets; 
Grcn chens fee ni credence, adounane a touts vicis, 
A bandalousitats, murtres et larronissiis, 
Qui pillaben souben lous vilatges vesiis? 

ROUTGE. 

Ni Cagots ni Judius, Mourous, ni Sanrasiis 20 

Nou hon lous Huganauts, mes de noble semence, 

[Car lours vieils debances (3)] on mediche credence 

Que nous auts abem oey de lejaux chrestiaas, 

Co qui n'abon james Judius ni Jesitaas. 

Mes au temps qui regnabe assi la reyne Janne, 

Com ere s'esbarri de la gleise romane, 

He tabee perberti son poble catholicq, 

Et, de fource ou de met, lou hee bade hereticq. 

MENJOU. 

Lour credence, Routge, be hou donques nabere? 

ROUTGE. 

Paria nou s'en abe james audit enquere. 30 

PEYROT. 

Quigne hou doncq, Rotge, tale religiou, 
Quoan aquets huganauts ne hen professiou? 

(i) co prononcez so^ ainsi que Ton Tâcrit aujourd'hui ; la c6dille d'ailleurs 
n'existant pas en B^arnaîs. 

(2) Ces ouvrages de castramătation se montrent encore sur una infinită 
depoints de cettc region. Vcy. ă cet ^ard le mămoire : Des anciennes 
fortifications en terrassements, par H. Barlhety. — Congrfes scientifique 
de France, xxxrx' session. — Pau, Vignancour, 4873» 2 voi. in-S®. 

(3) Var. Car lours anticqs anjous, . Nous n'avons conserva que Ies variantes 
non rayees par Tauteur, la reproduction des vers sacrifiâs 4^finitiyement 
nous ayant semblă iuutile. 



— 29 — 

ROUTGE. 

Lour credence, pastous, hou bere galamaigne, 

Gomposade en sous puncts de diff«^.rente graigne, 

Car mesclat nou j-aben que fort chicq de bou graa, 

Et lou reste nou hou q'yrage, besse, uraa. 

Eds prengon quauques graas de la credence antique 

Ou lous puncts principaus de la fee catholique ; 

Car eds creden com nous en u Diu benadit, 

Tres persounes en Diu : Pay, Filh, et Sanct-Sprit (1), 40 

Et que lou Filh viencou per rachepta lou monde, 

Per nous aubri lous ceus et lous ihers confonde; 

Qu'horai se hee corn nous et per sa passiou, 

En mourin, opera nouste redemptiou 

Sus Tarbe de la crouts, et que toute persoune, 

En creden aquets puncts, abee la fee prou boune, 

[Enta, dab certitude (2),] opera son salut, 

Qu'atau, per sa bontat, Diu qu'at abe volut. 

MENJOU. 

Eds aben doncq com nous la mediche credence, 

Sinou que la fee soule efface toute offence. 50 

Aquet punct es, Routge, subjet a cautiou. 

PEYROT. 

Quings austes puncts creden en lour religiou? 
Aben gleises com nbus, authaas ni tabernacles? 
Haunouraben lous Sancts ni creden lous miracles? 

ROUTGE. 

Authaas eds n'aben pas, tabernacles ni crouts, 
Et disen que nous auts idolatres em touts, 
D'abee lou crucifix, d'haunorâ lous imatges, 
Et truflfa se hasen de noustes sentouratges, 

(i) Lisez : Sanct-Esprit. Les B^arnais ayant Thabitude, dans la pronon- 
ciation, de faire pr^c^der d'un e les mots qui commencent par s suivi d'une 
consonne : estatiou pour statiou, estatue pour statue, on comprend com- 
ment Fondeville a M entraîn6 â ecrire sprtt pour esprit, 

(2) Var. -^^iSnta, suffisamens,,,. . 



-30 — 

Deux cantatges deux morts, de las processious, 
Disen qu'aquo nou son que superstitious. 
Mais sustout nou hasen que trufEa-s de la misse. 

MENJO. 

En audin aquero, Io peu be s'em arisse, 
Et senti que lou co bee s'em Ihebe a bets sauts, 
D'entene lous rnesprets qui han lous huganauts 
De la fee chrestiane et deu divin servici. 



60 



PEYROT. 



Si jou houssi labets estat bras de justici, 
B'aberi leu scabut si la cane deu cot 
Dequets grands truffandecqs housse estade d'acot. 
Abei james badut race ta maladite? 



ROUTGE. 

Se truffaben tabee de Taige benadite, 

De noustes cauterous, isops y benites, 

De noustes chapelets, rousaris y contes, 

De noustes candelous, deux olis [y sanct cresme (1)]. 

Eds nou hasen james vigilis ni coaresme; 

Las tempourres tapocq, disaptes ni dibees ; 

Minjaben toustem car, ches dejoua jamees. 

Are donques deux Sancts nou hasen nade heste 

Que lou dimmenche soul ; tribaillaben lou reste 

De toute la sepmane, et nou perden journau, 

Quan se houre escadut que housse heste en nau. 



70 



80 



MENJOU. 



Vous dîseet que n'aben oliis ni lou sanct cresme : 
Doncques nou creden pas tapocq au sanct baptesme? 



ROUTGE. 



Eds lou daben, Menjou, dab aige soulamens, 
Ches seigna lous enfans. 

(4) Var. — y deu chresme, 



cO 



-31-^ 

MENJOU. 



Mes nom daben, au mens, 
Aux enfans, com per nous au baptesme es pratique? 



ROUTGE. 



O plaa, mes poms tirats de Tescriture anlique (1), 
Corn lous noms d'Abraham, dlsac et dlsrael, 
De^Moise, Josue, Gedeon ou Samuel (2), 
David ou Salomon, Elie ou Hyeremie (3). 



PEYROT. 



Deu judaisme doncq lour credence germie, 90 

Car atau lous Judius en lour religiou 
Nomaben lours enfans en la circoncisiou. 



MENJOU. 



^ Et perque diset doncq que lou huganautisme 
Nou tiene, sus nat punct, de l'anticq judaisme, 
Peuhx que porten lous noms deux Sancts Judius anticqs, 
Qui son plaa differens deux Sancts deux catholicqs? 

PEYROT. 

Lous noms deus huganauts deus Judius an lou şapte. 
Mes si hasen, au mens, heste tout lou disapte, 
Et si sabat, corn eds, hasen sanctifica ? 

ii) Calvin s*âtait en effet pr^occupă du choix des noms â donner aux 
eniants ct avait obtenu du conseil de Geneve utie ordonnance (22 novem- 
bre 1546), relative â cet objet. Voyez â ce sujet le memoire sur Ies noms 
de familie publiă en 1875. par M Engine Ritter, dans le Recueil des 
iravaux originaux ou traduits, relattfs â la philologie et ă l'histoire 
littSraire, 5^ fasc. p 53-76; mâmoire dont Tanalyse a etâ donnăe dans 
le Bulletin du Protestantisme (1877, p. 476). 

(2) Vers tlâfectueux. 

(3) Le manuscrit porte en raarge Ies quatre vers suivants, qui, par le 
sens, devraient se placer ici, mais qui viennent couper Tharmonie des 
deux rimes : Hyeremie t germie. 

Las gojates tabee que nomaben Saraas, 
Rebecas ou Rachels, las autes [Zephoras (4)], 
Judicq, Esthers et las autes Susannes (2) 
Lous noms eren commus a dames et paisanes, 

(4) Var, — Debboras, 



— 32 — 

ROTGE. 

Nou, mes, cade dimenche, eds hasen predica 400 

Hens lour temple, bastit coum bere synagoge. 

PEYROT. 

La ley doncq deus Judius [eds tornaben en voge, (1)1 

Carlous Judius atau sinagoges aben, 

On Tescriture sancte explica lous scaben, 

Tout die de sabat, lours doctous hypocrites, 

Com lous pontifes grans, caperas y levites, 

Y scribes y rabiis, dab lous pharisiens, 

Qui sancts boulen passa permi las autes gens, 

En se mortifican per junis, abtinencis, 

Pregaris, charitats y d'autes penitencis ; HO 

Mes deu poble lou bee pelaben entertan. 

Atau Diu lous dise qu'eren filhs de Satan. 

• 

MENJOU. 

A d-aquets tau medihx lou gran S*-Joan apere 
Au Nouveu Testament enjencis de vipere. 
Mes aben, com nous auts, caperas ni rectous? 

ROUTGE. 

Nou, mes en lour credence aben d*austes doctous, 

Manistres mentabuts, pastous d'aute petraigne 

Que noustes caperaas. Aquets la galamagne, 

Com desja vous ey dit, mesclade de tous graas, 

Predicaben vestits, nou pas com caperaas, 120 

Mes coţn bets avocats, dab granes raubioUes; 

Tout dimmenche hasen deus cops lours predicoUes 

En frances, en biarnes, chens nat mout de laţii, 

Et cânta que-us hasen, tant vespre que maţii, 

Lous psaumes de David, virats k la francese 

Per Marot y per Bese, y mey a la biarnese 

(1) Var. eds remeton en voge. 



-33- 

Per u doctou, natiu de la viile de Pau, 

Qui hou deus huganauts ministre principau (1). 

Aquets canteis hasen Mbssus et Damiselles, 

Lauradous, artisaas, tan mascles que femeiles, 130 

Touts amasse mesclats, lous grans dab lous cicois; 

Hens lou preche, en cautan, hasen ^ans lerabois, 

Et lous canteis aquets nomaben las pregaris. 

MENJOU. 

Eren per l'amne doncq aquets cants salutaris? (2) 

(1) Une variante ray^e et dont la c^sure du premier vers serait d^fec- 
tueuse^ porte : 

Per un nomat Salettes, ministre de Beam 
Qui predica hase de minja toustem car. 

ţi $:agit en effet de Arnaud de Salettes, fils naturel de Jean de Salettes, 
conselller ordinaire de la reine Jeanne d'Albret, maitre des requdtes de sa 
maison, prâsident de Ia chambre des coraples et conseî] ordinaire dans Io 
pays de Băarn. Arnaud de Salettes nous est connu par le testament de son 
pire, du 7 juin 1571, dans lequel ii est inscrit pour un legs de cent livres 
et par divers 'actes aaxquels ii assiste comme tămoin en 1575 et 1580 et 
dans lesquels ii est qualifiă de ministre de la parole de Dieu. (Arch. B.-P. 
E. 2001, 2002, 2003, 2004.) 

Lescun s'exprime ainsi sur cet auteur : a Cette familie a v^ritablement 
M illustr^e par Ies m^rites du feu sieur de Salettes, ministre, fils du 
pr^ident, lequel, comme un autre Homâre, a est6 si heureux en Ia version 
po^tique des Psaumes et autres ouvrages qu'il fist en son temps, en^ 
tangage du pays, quMi n*a laisse personne aprâs lui qui le puisse, non 

Îtlos qu'il n'en avoit trouv6 aucun auparavant, lequel ii peut imiter. id 
Apologie p 204). 

L'oeuvre â laquelle ii est fait allusion a pour titre : Los Psalmes de 
David, metuts en rima bernesa, per Arnaud de Salettes, M. — A Ortes. 
per Louis Rabier, imprimur deu rey. 1583, in-8» 560 p. n. eh. (La dMi- 
cace au roi de Navarre a ^tâ traduite en frangais dans le BuUetin du 
Protestanlisme (1857-1858 p. 346 et suiv.) Au sujet de ce livre ranssime, 
ca peut consulter : Forestiâ Un chapitre de l'histoire de rimprimerie k 
Montauban. — Mary Lafon. Tableau de la langue romano-provenţale. — 
Lagr^ze. Litterature du B^arn. — Revue d'Aquitaine t. 1«' p. 163. — Les 
cinattahte premiers psaumes ont 6t6 r^imprim^s rdcemment par M. 
Taboâ Bidache, sous le titre de : Ung flouquetot coelhut bens los Psalmes 
de David, metutz en rima bernesa per Arnaud de Salettes en Taneia 
MDL XXXIII. — Pau, Ribaut, 1878, in-8o, XIV — 196 p. 

(2) Aprâs ce vers, les quatre euivants, dont le premier est la continua* 
tion de Tinterrogation, se trouvent marquăs pour âtre supprim^s dans le 
manuscrit : 

Quoan lou dimenche atau hasen devotiou ? 

ROUTGE. 

Nat luminări aben en lour religiou. 

PEYROT. 

Quigne religiou ere donques aquere, 

Si lampes n'aben pas, ni candelles de sere? 



PeTBOT. 

B'abonssi bien volat, quoan cantaben, audi-us! 

ROUTGE. 

Lons nns eren coîntats et lous aotes tardius, 

Et haseiiy en cantan, enradjade musiqae. 

Un cop, estan gojat, que te-m gaha la crique 

D'ana-m, daban lou temple, un dimenche planta, 

On lou [psaume (1)] qui secq lous entenu cânta : 140 

Ouvre senlement 
Ta bouche bien grande, 
Et soudainement, 
Ebahi seras, 
Que tu la verras 
Pleine de viande (2). 

MENJOU. 

Lou sens d'aquet verset eds creden plaa sabee, 
Et minjan car toustem, hasen plaa lour debee (3). 

PEYROT. (4) 

Atau compliben plaa lou sens de la pregari. 

ROUTGE. 

O plaa, mes d'austes cops que hasen lou contrari ; 
Car au medihx pseaume en lou second verset, 
Cantaben co qui secq, comprengut lou terset : 

{i) Var. Verset. 

(2) Ps. 8i. Nous avons r^tabli le texte de ce passage et des suivants 
d'apr^ « Les psaames de David mis en rime fraii^ise par Clement Marot 
etTbăodore de Beze.» — Gharenton. Lucas, 4666, in-i2. 

(3) Les deux vers 8ui?ants, qui forment une yariante, sont en pârtie 
barr^ : 

Be crey que hasen bien trihailla lous cachaus 
Quoan aben lous boussis hens la ganie a machaus. 

(4) Le vers suivant conservă par Tauteur devrait sans doute âtre 
sapprimă : ** 

Per lour religiou lou cant que hase bee. 



-35- 

Qu'on oye chansons 
De douce musique : 
Qu'on oye Ies sons 
De harpe et tambour : 
Le luth k son tour 
Soiine son cantique. 

Au premier du mois 
Sonnez la trompette 
A toutes Ies fois 
Que pour faire honneur 
A son droit Seigneur 
Israel fait feste. 

Cependen eds n*aben james nade pratique 

De harpes, de tambours, ni de cors de musique, 

Ni hestes prumedie que (1) nou hasen james, 

Com hasen lous Judius a cade cap de mes. 150 

Mais, au darre pseaume, eds cantaben eiiquere, 

Et hasen, en cantan a mesele, gran boilere : 

Soit joint aveques la voix 
Le plaisant son de haut-boîs : 
Psalterions h leur tour, 
Et la harpe et le tartibour 

Haut sa louange râsonnent. 
Phifres âclattent leur ton, 
Orgues, musette et bourdon 

D'un accord son los entonnent. 

Soit le los de sa bontâ 
Sur Ies cymbales chantâ, 
Qui de leur son argentin 
bon nom sans cesse et sans fin 

Fassent retentir et bruire. 
Bref tout ce qui a pouvoir 
De souffler et se mouvoir 

Chante h jamais son empire (2) 

Si) Ia prosodie exigerait que le mol que fut remplacâ par eds, pour 
ision de Ve final de prumedie. 
(2) Ps. 150. 



-36 - 



MENJOU. 

Eds que cantaben doncq, dab gran deboutiou, 
Co qui ha deffenden en lour religiou ? 
Cale qu'aquere gen n'aboussen pas memori 
Ou lour religiou housse contradictori, 
Peuhx qu'eds medix cantan, gausaben accorda 
Que, per plaa lauda Diu, quale bien encorda 
Harpes, psalterions, lous luths y las cymballes 
Et marida las vouts en mesures esgoalles. 



160 



PEYROT. 

Autan lous huganauts be pouden plaa scabe 
Qu'en lour religiou deben donques abee 
Orgues, psalterions,. harpes, hautsbois, musiques, 
Enta bien lauda Diu per himnes y cantiques ; 
Car si n'at creden pas, nou s'en deben bantaa. 
Ni james taux versets deux pseaumes cantaa, 
Com hasen, sa diset, a mode de boilere. 
Car leur religiou pareche mensongere ; 
Et si nou poden pas la musique senti, 
En cantan taux versets, nou hasen que menti. 



170 



MENJOU. 

Coustume a lou mentur de son co contredise, 
Quoan nou he co qui dits, ni nou creţ a son dise ; 
Et touts lous huganauts aben pergut lou sens 

De cânta que deben lauda Diu dab orgens, 
Harpes, psalterions, cimbales et musettes, ^ 

Dab piphres y hautsbois et dab souns de trompettes, 
Et hens lou cap abee contrari intentiou, 
Com u punct deffendut en lour religiou. 



ROUTGE. 



Lous huganauts, pastous, aben piri credence 
Et creden que nou auts a Diu hasem offence 
De lauda-u, com hasem, dab musiques y sous,«j 
Et truffa se hasen de las noustes faicous. 



180 



-37- 

PEYROT. 

Et com nou cale pas que toute creature 

Ousse emplecq per lauda Tauthcu de la nature ? 

ROUTGE. 

Atau ere reglat an lou poble Judiu, 

Qui, per lou temps anticq, hou lou poble de Diu. 

MENJOU. 

Lous huganauts hon pecqs qu'en nat locq deu royaume, 

Eds lechessen cânta jamais aquet pseaume. (1) 

Abans, perlour haunou, lous deben susprima 

Et nou deben james habe-us heits imprima. 190 

ROUTGE. 

Chasquu d'eds a son cap Tescriture explicabe : 

Tantost que la tourse, quauque cop l'abracabe, 

Et si trouba hase de contraris nat locq, 

Dise qu'ere apoucrif ou qu'ere badalocq. 

Que si nat cathoulicq james lou abertibe 

Que Tescţiture sancte en nat punct nou mentibe, 

Eds respounen lasbets qu'eren mielles doctous 

Lours mendres artisaas que lous noustes rectous ; 

Que nous autis, papauts, n'abem nade tinture, 

Ni noustes caperaas, de la sancte escripture. 200 

MENJOU. 

Que-ns nomaben, a nous, atau lous huganauts? 

ROUTGE. 

Toustem nous aperen papistes ou papauts . 

PEYROT. 

Mestournan a perpaus de musiquesou nottes, 
Vous abet dit, Routge, que goujes et hemnottes, 

(1) Fondeville avait primitivement mis ces deux mots au pluriel : aquets 
pseaumes; c'est oe qui explique Ies pronoms pluriels conservâs dans Ies 
deux vers soivants. 



- 38- 

Dab homis y goujats que mesclaben las bouts, 

Et qu'amasse en lour temple eds que cantaben touft. 

Las femelles^dilheu, dab lours bouts de cigalles, 

Que serbiben lasbets de clarous ou cimballes ; 

Et lous^mascles tabee, tan riches que couquis, 

Serbiben de [bassous (1)] ou de cornebouquis. 210 

ROUTGE. 

Nou parlem plus dequo : trop biraree la rode 
Suffit qu*a la vertat lour can nou s'acommode 
Et que lour fondatou s'es bere confondut 
D'abe-us lechat cânta co qui-us a deffendut. 

MENJOU. 

Mais d'aban de passa sus nade aute rubrique 

Et per plaa concludi lou feit de la musique, 

Digat-nous, si vous plats, lous vostes sentimens 

De noustes caperaas et deus musiciens. 

Lous huganauts disen las medicbes pregaris 

Que noustes caperaas legin hens lours berbîaris ? 220 

Et disen, recitan l'offici tout maţii, 

Lous psaumes de David imprimats en laţii ? 

Nostes chantres tabee, ab lou medixh lengoatge, 

Lous canten a la gleise a|rhore deu cantatge, 

Et las hestes audim que lous musiciens 

Lous canten en musique et dab bere instrumens ? 

ROUTGE. 

Nous hem labets cânta com l'escriture mande ; 

Mes quoan lous huganauts, en lengue francimande, 

Aquets psaumes, virats per Bese ou per Maroth, 

[Lous cantaben au temple, a bets uns au grand troth, (2)] 230 

D'autresau petit pas, [chens regie ni mesure, (jS) ] 

Eds nou cantaben pas com mande Tescriture ; 

(i)Yar. — Serpens. 

(2) Var. — Lous cantan assemblats, a bets uns au ^rand irot, 

(3) Var. — Chens nade tablature. 



— 39 - 

Et quoan cantaben touts, goujates y moulhes, 
Lours cans nou pouden pas jamais esta goilhes ; 
Car lou prouberbi cret [fausses las canteries, (1) ] 
Que quoan canlen hasaas que canten las garies. 
L'escriture dits plus, com S'-Pau declara, 
Qu'a las gleises se deu toute hemne oara. (2) 

PEYROT. 

Cau que toute james hens ma teste conserbi 

Lou dise bertade, fondai sus lou pr.oberbi : 240 

Que jamais om n'enten, en nats locqs ni parsaas, 

Las garies cânta quoan canten lous hasaas. 

Et si cau que la hemne en las gleises se cari, 

Peuhx que lous huganauts hasen ha lou contrari, 

Nous poudem concludi, com un punct principau, 

Que lour religiou nou bou la de Sanct Pau. 

MENJOU. 

Contre lous huganauts nous touquam bone corde, 

Si lour religiou dab Sanct Pau nou s*acorde. 

Commenca pouderem desja de concludi 

Que debe nouste rey ha-le horabandi, 250 

Com a heit per edicts deu royaume de France. 

Mes com j-a d'autes puncts de plus maje importance, 

Vouleri que Routge lous voulousse esclari, 

Et puchens tout a feit jo-m determinări. 

ROUTGE. 

Apres lou jutjamen de nouste gran monarque, 

Nous auts nou deberem ha plug nade remarque, 

Et crede nous debem qu'a trop rafinat Toeil, 

Que s'i pousque pecca james dab son conseil. 

Mais com lous huganauts son toustem opiniastres 

Et disin que lou rey a causat grans desastres, 260 

En Tore pe harey d'austes puncts remarqua, 

Per probes que lou rey bou fondat d'attaqua 

!4) Var. — Pegues las canteries, 
2) Ep. \^^^ aax Gor. eh. 14. v, 34. 35. (Note de Fondeville). 



~ 40- 

Et banni per edicts lour religiou fausse ; 

Que permou dequero lou bon Diu que Texause, 

Com ed a prometut d'exausa tout bou rey 

Qui goardha per son poble bara (1) sa sancte ley ; 

Et si de son royaume ed lous casse y deîjpeise, 

C'es qu'eds nou bolin pas tourna dehens la gleise, 

De laquoalle, autes cops, lours ajous perbertits 

Eren per faux sendes laugeramens sortits ; 270 

Mes per lous y tourna, tout perme, dab caresses, 

Aux grans de bets emplecqs hase lou rey promesses ; 

Aux manistres tabee, per tira pensious, 

Que promette de daa bounes provisious. 

PEYROT. 

Contre lous huganauts be cau que deu prouberbi 
Deus chibaus ou mulets opiniastres me şerbi, 
Qui dits : que nou j-a pas ni talie ni desgoast, 
Aux quirefusen sere, en ahira-us lou bast I 

(1) Vh devrait âtre aspir^e dans ce mot ; raais ii faut la consiclcrcr 
comme inuette, pour Ies exigences de la prosodie* 



EGLOGUE 2. 



ROUTGE, MENJOU, PEYROT. 



MENJOU. 



Apres abe boutat lous cans de la musique 

Contre lous huganauts sus u pe chens replique, 280 

Sus lour religiou nous fail examina 

Si poirem d'austes puncts tauraedix termina, 

Com de musique abem claudit las harmonies. 

Explicat doncq, Routge, d'autes ceremonies ; 

Parlem sus austes puncts, et tout permeramens, 

Si creden eds, com nous, en l«us sep sacramens : 

Au baptisme, perme, despuhx au courrumatge, 

Et peuhx aus autes cincq, compres lou maridatge. 

ROUTGE. 

Eds no-n creden que deus en lour religiou : 

Loji baptisme y la cene ; adoacq confirmatiou 290 

Disen que n'ere pas sinou farse de Rome. 

PEYROT. 

Enseignat lous auri quing Tabesque courroume ; 
Et si de plomb lous oussi applicat lous si£flats, 
Pensat si n*oussen eut lous macheras eslats 
Ni qu'eds abossen eut prudaignes au visatge. 
Nou praticaben doncq, tapocq, lou maridatge ? 

ROUTGE. 

Si hasen plaa, Peyrot : nou pas com sacramen, 
Mais suffibe, enter eds, lou soul consentimen, 
En [hasen (1) ] un contrat com de bere gasailhe. 

(1) Var. — passan. 



- 42 - 



PEYROT. 



Aquere]nou cau pas qu'aux|huganauts se bailhe. 300 

Eds que passaben doncq, quoan prenen las moulhes, 
A mieges de profieit, lous contrats gasailhes. 
Dilhett qu'eren sourtits dequets anabaptistes, 
Qui mesclats se ,hasen coucouts a beres vistes. 



MENJOU. 



B'abousse mielhe dit lou qui-us abe batiats, 
Si noumat lous abe lous asous ... d'estats (1) 
Car qu'aberen poudut ha de piri las bestis ? 



PEYROT. 



Tout aben en commu, dab bou temps y carestis : 

Paa, bii, car y bestis, maisous, argen y bee, 

Mainatges, domesticqs, y las hemnes tabee. 310 



MENJOU. 

Be crey qu'eren souben en de granes baraiihes, 

Quoan ed ere questiou de parti las gasailhes : 

Ou lous uns ou lous auts en deben bien pati, 

Peuhx que lous fruts deus tiers, com sous, deben parti. 

ROUTGE . 

Lous huganauts, Peyrot, surnomats calvinistes, 

Nou hon pas de la ley dequets anabatistes ; 

Au contrari, chascu goardabe sa moulhe ; 

Lou manistre tabee, de lours troupets aulhe, 

Seguibe lou perme Testat deu maridatge ; 

Car manteniben touts, de conforme lengoatge, 320 

Que goujats a quatourse et filhes a doutze ans. 

Se deben marida, si voulen esta sancts , 

[Que (2) ] per aquet moyen meritaben la graci, 

Peuhx que nat homi cau que de moule se passi, 

(i) Vers d^fectueux, un mot d'une syllabo ayant, sans do^te, ^tâ oiais. 
(2j Var. — Car 



— 43 - 

Ni Ja hemne tapocq se passi de mărit ; 

Et que deu maridatge abe dat Diu lou rit, 

Quoan ou format Adam, lou marldan dab Eve, (1). 

Que touts lou maridatge a sainctetat esleve, 

Peuhx que lou Saubadou, hens lou bourcq de Cana, 

L'abe santificat, quoan en noupces ana, 330 

[Dab sa may, dab disciples (2)], on, contre tout obstacle, 

He l'aige bade bii per son perme miracle. 

Aquet deu maridatge ere lour sentimen, 

Mais eds nou creden pas que housse sacramen. 

MENJOU. 

Peuhx que lou maridatge ere tan efficaci, 

Que sus hous huganauts attirabe la graci, 

Et peuhx que segon eds per bibe en sainctetat, 

Cale que chascu d'eds seguisse aquet estat, 

Sembla [nous (3)] deu, Routge, seguien ma conechence, 

Que sane n'ere pas sus tau punct lour credence; 340 

Car si lou maridatge eds creden soulamen, 

Housse bere gasailhe et nou pas sacramen, 

Quing pouden avanca, per sentimen contrari, 

Que per la sainctetat lous ere necessari, 

Et si la saintetat he tout nouste salut, 

Que housse sacramen tau gasailhe a calut ; 

Car noustes sacramens son Tordinari vie, 

Per laquoau lou bon Diu sas gracis nous embie (4), 

Et lou merite he de son sang applica, 

Per lou nloyen deuquoau nous bou sanctifica. 350 

PEYROT. 

Mais digat-nous, Routge : quoan la ceremonie 
Hasen deu maridatge, aben eds compagnie? 
Et hasen presenta, co.m nous auts aux rectous. 
Per davant lour ministre au temple lous spous (5)? 

fi) Forme et discours du ministre lors du mahage. (Note deFondevîlle). 

y2) Gesure defectueuse. — Var. Be quauqu*u sou parent 

(3J Var. me. 

(4) Le b et le V s'employaient Tun pour Tautre anciennement, ainsi que 
Texplique la Grammaire băarnaise. La rime est donc parfaite, malgr^ la 
difTerence d'orthograpbe. — On a deja pu remarquer plusieurs fois que 
Fondeville met indiffăremment 6 ou v. 

(5) Pron. espous^ — V, une note cidessus â propos du mot esprit. 



\ 



— 44 — 

Ou si tant soulasmens lous eren necessaris 
Lous contrats retiengut per daban lous noutaris? 

ROUTGE. 

Eds anaben, Peyrot, dab gran formalitat, 

Au temple presenta-s, en lou medixh estat, 

Acoutrats y bestits corn bets Raminagrobis, 

Que nous auts presentam en la gleise lous nobis. 360 

Lou manistre lasbets, dab gran devotiou, 

Hase permeramens son exortatiou, 

Disen que Diu mandat abe lou maridalge 

Enta que deus fideus duresse lou linatge : 

Peuhx deus nobis voule scabee lou sentimen ; 

Et quoan touts deux aben dat lou consentimen ; 

Aperabe a tesmoins touts lous deu consistori, 

Que de tau maridatge aboussen la memori. 

MENJOU. 

Mes lours consentimens eds aben declarat, 

En passan en publicq, tout perme, lou contrat? 370 

D'on aben aprengut ni tirat doncq Texemple 

Qu'au ministre cale reitera-u hens lou temple, 

Sinou que housse un punct de lour religiou ? 

Car be houre autemens grane derisiou 

Qu'au temple housse heit enta que heit balousse, 

Sinou que sacramen lour maridatge housse, 

Peuhx qu'au temple de Diu nou pratiquen dehens 

Que pregaris, laudous, predicqs y sacramens ; 

Et si nat sacramen n'ere lour maridatge, 

Nou poude pas esta sinou concubinatge. 380 

Atau lous huganauts non deben, per haunou, 

Que housse sacramen jamais dise que nou. 

Car si nou housse pas que gasailhe civille. 

De ha-le hens lou temple ere fort inutille; 

Ni daban lou ministre eds nou deben ana 

[De Diu per un tau feyt (1)] Io temple profana . 

(1) Var. — J)e Diu corn eds creden» 



-45- 



PEYROT. 



Daban de concludi lou punct deu maridatge, 

Digat-nous, si vous plats, si goardaben Tusatge 

De publica com nous, lous dimenches, tres bans, 

Per scabe tout perme si j-aboure oppausans ? 390 



ROUTGE. 

Lou manistre, perme, lous tres bans publicabe, 
L'un dimenche apres Taut, l'hore qui predicabe. 

PEYROT. 

En publican lous bans eds segiben au mens 
.De la gleise Roumane atau lous mandamens; 
Car en un gran Concile (1) et d'authoritat grane, 
Hon establits lous bans per la gleise Romane ; 
Et si lous huganauts hasen com hou restat, 
De la gleise Romane aboan Tauthoritat. 

ROUTGE. 

Eds n'at disen atau, mais que per ordonnance (2), 

Lous bans abe mandat [Frances, un rey de France. (3)] 400 

MENJOU. 

Peubx que lous buganauts labets creden lou rey, 
Perque lou nouste doncq crede nou bolin oey ? 

PEYROT. 

Dilheu lou rey Frances seguibe lour credence? 

(1) GoDcile de Trente, depuis 1545 jusques en 1563, sous trois Papes, 
Paul III, Jules III et Paul IV. ( Note de Fondeyille ). 

(2) Ordonnance de Blois; art... (Note de Fondeville ). — Cette ordon- 
nance faite k la suite de la tenue des Etats assemblăs â Blois en 1576 fui 
public par Henri III en 1579. Elle consacrait dans son art. 40, relatif â la 
publication des bans, la discipline du Concile de Trente qui n'avait jamais 
âtâ reţue ni publice eu France par l'autoritâ du roi. Y. sur ce point, 
Guyot. R^pertoire univ. de jurisprudence. Y^bans et Boutaric, Explication 
de i'ordonnance de Blois. Art. 40. 

(3) Var. — au preche (?) un rey de France, — Le nom de Frances 
devait d*ailleurs âtre supprimâ pour ăviter une erreur historique. 



— 46 — 



ROUTGE. 



B'en ere bien goardat, car lasbets la semence 
De lour religiou n'aben pas semiat 
Ou n'abe pas, au mens, en France germiat. 
Aquet rey, corn son pay, respectabe lou Pape, 
Mes nou j-a huganaut que tout james nou glape 
Qu'en tout temps ey estat lou Pape rAntechrist. 

PEYROT. 

Un desmentit au nas lous auri dat tout gist ; 410 

Et touts lous huganauts auri boulut confonde, 

Car apres rAnthechrist deu leu fini lou monde. 

Et peubx que l'on a bist, despeuhx setze cens ans, 

Que papes an regaaX a Rome tans y tans, 

Et que portan lou monde es enquere en nature, 

Eds eren doncq menturs ou be men Tescriture ! 

Car vous, qui Tescriture abet legut y bist, 

Be scabet qu'ere parle atau de rAnthechrist ? 

ROUTGE. 

Nou bets que Theretic^a co qui dits nou songe, 

Per co que son hils touts deu peys de la mensonge. (1) 420 

MENJOU. 

Nou parlem dequero, mais enta leu claudi 
Lou feit deu maridatge et touts puncts conclud!, 
Digat si lou manistre aux nobis confessabe 
Et si, corn lous deus bans, aquet punct praticabe. 

ROUTGE. 

Bee s'en goardabe bien, car la confessiou 
Nou praticaben pas en lour religiou, 

(1) Les quatre verssuivants sont marqu^s pour âtre supprim^s : 

Car Tescriture dils que daban de fini, 
Deu monde on bedera la ley de Diu banni; ;< 
Que lou monde lashets, ou que toute la terre 
Croubira de peccats, de murtres y de guerre. 



• 



— 47 — 

Nou pas tan soulasmens quoan eds hasen la cene ; 

Car plus que touis lous auts, tau punct lous hase peyne^ 

Et nou disen jamais un scul meâ culpa. 

PEYROT. 

Si dat lous n*oussi tres, lous auri heits tapa, 430 

Et crey que, bet tempsot, de lour estomacq Tarque, 
Deus ungnets de mons dits ousse pourtat la marque ; 
Eds aberen lasbets aprengut, a lour dam, 
Quin nous autis perdou deus peccats demandam. 

MENJOU. 

Nou cau pas que mesclem tan d'herbes au poutatge ; 

Acabem de paria, nous auts, deu maridatge : 

En quin loc an poudut lous huganauts trouba 

Qu'arres, chens marida-s, nou-s poude pas sauba? 

Car, segon aquet dise, avesques et calonges, 

Rectous y caperas, menouresses et monges, 440 

Que segui n'an voulut lou maridatge nats, 

Donques be caleree que houssen touts damnats *? 

Aquet punct nou cau pas qu'aus huganauts se gely. 

Digat-nous doncq, Routge : parle atau l'evangely ? 

Ou si tiren aquo de l'apostou St-Pau ? 

Vous bedet qu*aquet feit es un punct principau. 

Car la religiou, per sa fii principalle, 

Deu cerqua lou cami de la vitte eternalle. 

ROUTGE. 

Tres exemples pe bouilh pourta permeramens, 

Contraris tout a feit a d-aquets sentimens, 450 

Et qui deus huganauts prouben prou la holie : 

Lou perme qu'ey prengut deu gran prophete Elie, 

Qui hou rabit aux ceus, chens esta maridat, 

Sus un carriot de houecq per deux anjous tirat. 

L'aute exemple, pâstous, qui probe dabantatge 

Que Ton pot esta sanct, hore deu maridatge, 

Es l'exemple qui den lou nouste Saubadou 

Et Sanct Joan Thermitaa, son perme serbidou, 



— 48 — 

Qui, chens se marida. dehens un desert triste, 

Anan t'âus pecadous dise lou catechiste. 460 

Jou que trobi d'ailhous escriut en Samct Mathiu, 

Qui dressa lou perme l'evangely de Diu 

Et de sa vite hou lou temoin oculari, 

Touquan lou maridatge un dise plaa contrari : 

Car aquet gran apoustou (1 ) estime hurous Testat (2) 

Deu qui, per şerbi Diu, s'y medixh s'ey crestat 

Ou qui viscut aura toustem en continenci. 

Et l'apostou Sainct Pau dits, seguien sa credenci, 

A laquoalle chascu de nous se deu hida, (3) 

Que lous incontinens se podin marida, 470 

Mais de nou marida-s que hen enquere milhe, 

Et de qui la raisous la glesi a poudut couilhe. 

Per lasquoalles boulou que lous ecclesiasticqs 

Nou houssen pas carquats de moulhes corn laicqs, 

Ni que de şerbi Diu, per goeys de maridatge. 

Nou houssen distrahits de moulhes ni niainatges. 

MENJ0U« 

Atau doncques, Routge^ la gleise que trouba 
Que, chens lou maridatge, on se poude sauba. 

PEYROT. 

Et nou hon las rasous de la glise plausibles, 

Peuhx que de Nouste-Seigne apostous y diciples 480 

Aben dit, et touts eds per Texemple proubat, 

Qu'om bade mey leu sânt de vive en celibat. 

Quings locqs de Tescriture et quings mielhes registres 

Aben lous huganauts et lours scabens manistres ? 

Et quigne mage probe aben poudut proba 

Que, chens lou maridatge, om nou-s poude sauba. 

MENJOU. 

Doncq la religiou deus huganauts sortibe, 
Touquan lou maridatge^ au mens de la judibe ; 

(4) II fautlire : apouste, pour r^lision. 

(2) Ch. 19, V. 12 (note de Fondeville). ^ 

(3) Epist. i& ad Gorinth., cap. 17, v. 3 et 4 (note de Fondeville). «^ 
Gette citation n'est pas exacte^ nous croyons qu'il s'agit du ch. 7. 



-49- 

Car lous judias aben c^eraas maridats, 

Et que hon en mesprets si n'eren mainadats. 490 

ROUTGE. 

Nou bets que lous judius aben per prophethie 

Que debe de lour race arriba lou Messie. 

Et corn cade tribut attende tau fabou, 

Chascu de marida-s gran fondamen abou. 

[Et nats nou bolon pas priba-s de maridatge, (1) ] 

Enta que de ha-u [bade (2) ] oussen touts l'abantatge. 

C'es perque de mesprets hou la sterilitat, 

Et goarda nou boulen nats la vir{;i;initat. 

Mais nouste saubadou, qui bii lour rebarie 

Boulou nache pourtant de la vierge Mărie, 500 

[A laquoale digou l'anjou St-Gabrieu 

Que sa virginitat abe plagut au ceu (3)]. 

MENJOU. 

Apres vostes rasous ta clares et sensibles, 

Jou bey que hon fondats apostous et diciples, 

Et la glesie apres eds, en co qui hou restat 

A touts ecclesiasticqs de bibe en puretat. 

Doncq la religiou qui houre la plus pure, 

Nous debem concludi qu'ere la plus segure. 

Et peuhx que lou manistre et touts lous huganauts 

[Nou biben puramens et qu'an d'autes defauts, (4)] 510 

Lour religiou donc qui nou hou continente 

Ni de Diu, ni deus sancts nou segibe l'entente. 

ROUTGE. 

L'esprit d'incontinenci es Taujo de Sathan, 
Qui souben a Sainct Pau souffloteyabe tan (5). 

(1) Var. — Et nats nou priba pas lour ley de maridatge, 

(2) Var. — 'Nache, 

(3) Var. en pârtie ray6e : 

Per mucha que Vest ai de pucelle ou puceu 
Es lou plus agradable et presat kens lou ceu, 

!4) Var. — Biben incontinens et qu'an d'autes defauts, 
5) Epist. 2 ad Gorinth., cap. 12 v. 7. (Note de Fondeville). 

4 



-50 " 

PEYROT. 

Nou failh apres aquo que tout lou monde dişe 

Que Sathan abe doncq [fourgat (i)] en sa boutige 

Lous permes huganauts et lour religiou 

Qui per Tincontinenci aben devotiou, 

Et qu'a la puretat aben birat la care. 

Aquet punt es claudit. Parlem d'ausles adare. 520 

ROTGE. 

Mielhe harem, jou crey, prene drin de repaus; 
En Tore torneram reprene lou perpaus. 

MENJOU. 

Peuhs qu'abem concludit lou feit deu maridatge, 

Sus aqui nou cau pas resona dabantalge. 

Vous abet dit, Routge, si plaa me mombre au mens, 

Que touts lous huganauts creden deux sacramens : 

Lou perme lou baptisme et lou segon la cene. 

Aqueste darre mout m*a causat quauque peyne. 

Nat sacramen nomat nous n'abem corn aquet ; 

Aquet mout, si vous plats, cau que vous expliquet. 530 

ROUTGE. 

I 

La cene, segon eds, hou nouste eucharistie : 

Eds hen dab paa commii co qui nous dab Thostie, 

On nous auts receben lou cos deu Saubadou, 

Lou medix qui deu sang de la vierge badou ; 

Mais eds que perbertin lou sens de Vescripture, 

Disen que n'ere pas que deu cosla figure, 

Et que deu Filh de Dieu hou tau l'intentiou, 

Quoan he tau sacramen daban sa passiou. 

Noustes religious, sus aquet punct diverses, 

An causat enter nous de granes controverses ; 540 

Et tan de miile cops a calut disputa, 

Que jou be craigneri voste esprit rebuta. 

Si hasi lous recits deus combats et las luttes 

(1) Var. — Hargoat. 



V 



k- .. 



— 51 - 

Que dab rasous hasen en aqueres disputes. 
Mais james n'an poudutha-us entene rasou. 

MtCNJOU. 

Digat-nous, si vous plats, la forme ou la faicou, 

£t quings dies hasen lous huganauts la cene : 

Si hasen tout dimenche, a toute hoiectene (4)? 

Ou si nou la hasen quo cade heste en nau, 

A Pasques, Pentacousle, a Touts-Sancts, a Nadau? 550 

ROUTGE. 

Lous huganauts james nou hasen nade heste, 
Com ey dit. Cest perque, tira-pe de la teste 
[De (2)] hestes, james plus, deus huganauts parlaa. 
Eds auren mey boulut carbous bius abalaa, 
Que las hestes causi per celebra lour cene. 

PEYROT. 

Enta que plaa chascu de nous autis comprene 

Aquet punct, com lous auts, digat doncq en quin lemps, 

Si Testiu, si Tautomne, en biber ou primptemps, 

Lous huganauts sQlen ha tau ceremonie, 

Et si la hasen souls ou touts en compaignie. 560 

ROUTGE. 

Com la Pasquaux toustem en dimenche cade, 
[La (3)] cene de printemps lasbets que s'escade; 
Et dab paa communau, heit de medout y crouste, 
Lasbets que la hasen. Et com la Pentecouste 
En dimenche tabee cade toute james, 
La de Testiu hasen d'abance [preş d'un mees (4)]; 
[La lerce que hasen (5)] u dimenche en septeme; 
Et com la de Thiber eren h la clau preme, 

(1) Pron. hoi-ec-tene, car en lisant, comme on dit aujoard*hui : oey-tene 
le vers paraîtraît dâfectueux. 

(2) Var. — Sus. 

(3) Var. — Ix)ur, 

(4) Var — quau^ue mees; 

.g,. «. j Uautomne la hasen .... 
(o; var. | j^^ ^^ Vautomne hasen. 



-52 — 

Chausiben de Nadau lou dimenche plus preş, 

Louqual barrave Tan, en aubrin Taut apres. 570 

PEYROT. 

De tres mes en tras mes anelats en cadene, 
Quoatte cops touts lous ans, eds hasen doncq la cene, 
Dab u paa communâu, corn vous nous avet dit; 
Mais tau paa lou ministre ave doncq benadit? 

ROUTGE. 

Nou, mais daban la taule, aprigade d'u linge, 

A touts que defende, jus pene d*escomminge, 

Que ta hous ni hardits eds que nou hossen pas 

De prene nade part a d-aquet sânt repas, 

Et tout permeramens tout haut escominjabe 

Idoulatre, hereticq, si da-quet paa minjabe; 580 

Seditious, mutis, peuhs lous blasphemadous, 

Et de pays ou de mays touts lous mespresadous; 

Peijuris y lairous, paillards et adulleris; 

Lous mau parles tabee, qui disen getiperis; 

Touts avaricious, touts briacs y gormans ; 

[Et puchs quoan ed abe (1)] publicat aquets mans, 

Qui toucaben, chens doubte, a heres de la troupe, 

Lous partibe lou paa, puch, lous dabe la coupe ; 

Et per ordi, chascu prene paa, bebe bii, 

Car atau at abee volut regla Calvii. 590 

PEYROT. 

Que mau loup ahamiat lous ministres se mingi, 
Qui benadi creden lou paa dab escommingi ! 
Cade huganaut doncq sortibe escomminjat, 
Quoan abe dequet paa lou sou tailhuc mirijat, 
Car deus vicis nomats chascu n'ere pas nette. 
A Tescomminge doncq taus s'anaben sousmette. 

MENJOU. 

Deu manistre dilheu, en lour confessiou, 
En aben recebut ample absolutiou 

(i) Var. ^ Etpucheus quoan abe.... 



— 53 — 

PEYROT. 

Atau auren, corn nous, credut la penitenci î 

Mais per tau sacramen eds iraben pas credenci, 600 

Com Routge nous a dit, et chens se confessa, 

Creden que lours peccats pouden touts elîaca. 

James de confessa-s [nou-s pouden pas resolbe] (4) 

Ni credoun que nat homi eus ne poudousse absolbe. 

MENJOU. 

Eds nou creden pas doncq que nouste Saubadou 
Da ta granne puchance a nat hommi poudou? 

ROUTGE. 

Lou Filh de Diu digou, toutes bets, a Sainct Pierre : 

Co qui tu ligaras ou desnodis sus terre 

Sera tabee nodat ou desligat au ceu. 

Aquo hon deus poudes qui jogen au rampeu. 610 

El d'absolve ou liga hou dade la puchance 

A Faposte sainct Pierre, au pees de sa balance, 

Segon que plus ou meings pesessen lous peccats, 

Deusquoaus lous peccadous conegousse tacats ; 

L'un dab Taute poudee nou hou dat en partilhe. 

MENJOU. 

Lour religiou doncq de Satan ere hilhe, 

Peuhx que, dequet poude qui hou dat a sainct Pe, 

Eds an prengut lou cap et qu'an iechat lou pe. 

Lous manistres an preş aquet cap qui ligabe, 

Et qu'an Iechat a part lou pe qui desnoudabe. 620 

Lous huganauts ligats seran doncq de Sathan. 

ROUTGE. 

Nous debem crede touts aquet punct importan ; 
(1) Var, — Nou pouden se resolbe. 



— 54 — 

Car si lou Filh de Diu digou hens Tescripture, (1) 

En Tendret on a heit deus damnats la pinture, 

Que hore son agleise ed nou j-a nat salut (2) 

Et si d'aute coustat ed a tabee volut 

Que saint Pe housse un rocq, on sa gleise bastire, 

Laqualle tout Tbiher jamais nou destrusire ; 

Et que, lasbets medixs, deu ceu lou dee las claus, 

Dab tout ample poudee sus lous peccats mortaus, 630 

Per desliga lous us et per ne liga d'austes, 

Corn St-Joan dits bou dat a touts apostous autes. (3) 

Si doncq lous huganauts nou creden tau poudee, 

Louquoau de Diu lou Filb a sous apostous dee, 

Deus apostous de Diu nou bou pas lour credence. 

MENJOU. 

Per remette ou retiene aux peccadous ToiTense, 

Et sabee lous moyens de poude-us redressa, (4-) 

Lous peccadous perme s'en deben confessa 

Et dise touts peccats qu'aben poudut commette, 

Per sabe si cale retieniie ou remette. 640 

Car Sainct Pe ni lous auts qui deben succedi-u, 

Auxquoaux, parlan a d-et, paria lou Filb de Diu, 

Nou pouden debina deus peccals la malici. 

Si de confessadous n'aboussen heit Toffici 

Et si lous penitens n'aboussen explicat, 

Se confessan a d-eds, lous secrets deu peccat. 

ROUTGE. 

Tu rasones fort plaa ; mes be cau que t'estaques 
Contre lous huganauts au dise de Sainct Jacques : 

(i) Un rcnvoi, placa â cdte de ce vers, semb'e rattacher â ce passage 
es six vers suivants places en roarge 

Car corn antiquamens Noe. sanct patriarche, 

Dab sas hilhes et hilhs se sauban dehens l'arche 

Qdi, daban lou delutge, aben heit en nabiu, 

Et la figure bou de la gleise de Diu. 

Si dehens Tarche doncq, df la gleise fîgure, 

Los restf'S hon saubats de Thumane nature. .. 

(2) St-Mathieu, chap. 16, v. 18 et 19. (Note de Fondeville). 

(3) S*-Jean, eh. 20, v. 22 (Note de Fondeville). 

(4) Conc Trid. (Note deFondeviU»).- • ' ' ' ^ '• ^ lî» 



- 55 — 

Car Tapostou, parlan de la confessiou, 

Dits qu'ere de pratique et de professiou 650 

Enter lous chrislias, com parle son epitre, 

Mes touts lous huganauts disen qu'aquet chapitre, 

Ta contrari a lour sens, ere apoucrif ou faus, 

Qui hou lou gran enguen qui metten a touts maus ; 

Car eds toute james tienen medix lengoatge, 

Si Tescripture aben contrari en nat passatge; 

Et pretenden chascu que, per lour haut esprit, 

Gonechen si faux ere aquet passatge escrit. 

Car dab aquet esprit, tout huganaut se vante 

De sabe lous faux locqs de Tescriture sancte, 660 

Et que'lo mendre d'eds es toustem en estat 

De sabe distingă lou faux de la bertat. 

Aquet punct es tabee de lour fausse credenci. 

PEYROT. 

Doncques per concludi lou punct de penitenci, 

Nous debem touts soustiene, et manteni plaa hort, 

Que si lous huganauts n'an la dau deu ressort, 

Per aubri lou portau deu royaume celeste. 

De lasquales S'-Pee Diu que lecha lou meste, 

Lour credence n'ey pas, et qu'ey a contre-pe. 

De la religiou de Tapostou S* Pe, 670 

Deus apoustous tabee de S* Joan et S' Jacques. 

ROUTGE. 

Per aqui cau, Peyrot, qu'aqueste punct abraques; 
Et per lou concludi, jus talie cautiou, 
Digam que fausse doncq hou lour religiou. 

MENJOU. 

Tres apostous ta grans son de bonnes fermances. 

ROUTGE. 

Tantost expliquaram d'austes fausses abances, 

Per lasqualles Calvi, per mette-s en credit, 

De touts lous hujganauts a [lou sens (4)] estourdit, 

(1) Var, «- resprit ■^•^ \^ 'vv v • .-uiV (I) 



EGLOGUE 3. 



ROUTGE, MENJOU, PEYROT. 



MENJOU. 



Vous nous diset tantost, sus la sancte escripture, 

Que touts lous huganauts ne hasen la lecture, 680 

Ministres y gentius, bourges y sabates, 

Tisnerots, artisas, marchans y pourquates ; 

Pastourets y sargans y gens de malletrottes, 

Las dames taumedix. bourgesses y hemnottes, 

Dab Tesprit sanct qui hou de lour particula, 

Touts passatges y locqs saben articula. 

Digat-nous, si vous plats, si Tescripture mande 

Qu'aux pobles et qu'aux pecqs la dessen en commande, 

Et si lou Saubadou, quoan vive, commanda 

Que chascu, de son sens, la poudousse muda. 690 

ROUTGE. 

Aux pobles toustem Diu parlabe en paraboles 

Qui semblaben esta contes y babioles, 

De que lou demandan sous diciples rasou 

Perque parlabe au poble en aquere faicou, 

Lou hilh de Diu digou que tans de [peirotsleris (1)] 

Nou deben pas deux Ceus coneche lous misteris ; 

Qu'aquet ourdi son pay que nou Tabe pas dat, 

Mais qu'aux diciples souls ed que Vabe mandat 

Deux misteris deus Ceus de da-us la counescjience ; 

Car dise que sou pouble ere mechante engence 700 

(i) Var, ^^ pecqs y leris, . 



- 57 — 

Qui bedeen he l'abugle, en audin he lou sourt, 

Et deus [ enguens (1) ] de viste en he pousous de mourt ; 

Que deus pobles voule paria la prophettie (2) 

Qui publicat abe lou prophete Isaie, 

Quoan dise qu'en audin eds que n*enteneran, 

Et qu en tabee beden eds que nou vederan; 

Car, dab u co crassous, auren Taureilhe dure 

Et, dab lous oeils uberts, auren la viste escure, 

Ta plaa que nat salut nou pouderan senti, 

Ni lour Go malhurous a nat bee converti. 710 

En aute locq se dits de Tescriture sancte (3) : 

De nou da lou fruct sanct aux caas, race gourmante, 

Ni las perles tapocq daban lous porcqs jetta, 

Qui Iheu trop, daplous pes, las pouderen fretta, 

Et peuhx, en las mesclan dab las horniladures, 

Las pouderen goasta ă& miile tacadures, 

[ Et peuhx, contre vous auts (4),] mutis s'arrebendi, 

Qui d'abe-usheit taus dons pe heren rependi. 

Diu, per aquets endreţs de la sancte escripture, 

Deus pobles estourdits nous lecha la pinture, 720 

Qui, beden, hen lous orbs ; en audin, hen lous sourds, 

Plus gormans que lous caas et plus que lous porcqs lourds. 

Atau de Diu lou Filh a sons diciples mande 

De. nou jetta-us daban aquere sancte viande, 

Laquoalle, dab lous pes, eds pouderen goasta ; 

Mais qu'autemens cale lou chucq ha-us ne tasta ; 

Que cade caperaa, qui tiengoure la place 

D'apostou ou de diciple a nade populace, 

Debo ha coum hasen touts lous sages pastous, 

Qui la sau deu sale daben alours moutous, 730 

Chicq a chicq. sus las mas, qui tout moutou lecabe, 

Et qui daban jamais nou la-s y barejabe ; 

Qu'atau lous caperaas deben mainatjeja 

La sau de Tescripture et nou la barreja. 



(2) St Mathieu. Ch.'i3, v. 10 â 18. (Note de Fondeville) , 

(3) St-Mathieu, eh. 7. v. 6et 7 ( Note de Fondeville). 

(4) Var. — Et pouyren contre t?oiw,.... 



— 58 — 

PEYROT. 

Nou debe nat ministre entene Tescripture, 

Peuhx qu'aux pobles atau la daben per pasture, 

Qui pouden, quauque cop, da-u sens a contre pe 

Ou sas perles, corn porcqs, presti debat lou pe. 

Et si de Tescripture aben touts la science, 

Deus pobles aux pastous nou j-abe diiîerence : 740 

Car corn de Tescripture ere chascu saben, 

Contraris en lou sens pouden estasouben. 

MENJOU. 

Audit dise jou b'ei qu'u cop la ministrande 

Contre lou sou mărit este de contrebande, 

Sus u loq qui dise que lou plus grand doctou, 

Qui deu popie de Diu passe per conductou, 

Et [loquoau Diu paria (1)], lou prophete Moîse, 

Qui lous dets mandamens pourta sus peire lise, 

Escriuts deu dit de Diu sus lou mont de Şina, 

Deus Judius que metou lou poble a devină : 750 

Que Diu, quoan lou paria dab foudres y tempeste, 

L'ousse boulut bouta las cornes sus la teste (2) ; 

Moîse cependen abancabe lou pas, 

Et que housse cornut que nou-s coneche pas ; 

Messascorn3S au poble aportan tau heresse, 

Qu'aprocha de Moîse ed n'abe la hardiesse. 

La ministrande doncq concludibe dequiu 

Qu'un ministre, portan la paraule de Diu, 

Cale que, com Moîse, au cap cornes abousse 

Et que d'esta cornart ed que nou-s conegousse. 760 

PEYROT. 

Be crey qu'ere fachat lou ministre mărit 

Qu'au [ cap (3) ] sa ministrande ousse tau sanct-sprit ; 

Et que, deu maridatge outrepassan las bornes. 

Lou hesse, com a Moyse, (4) au cap pourta las cornes. 

(1) Var. — qui dab Diu paria. 

(2) Exode, eh 34, v. 29 et 30. (Note de Fondeville). 

(3) Var. — co. 

(4) Pron. Moy-sBy şn d.eu% syllabeş şeulemeivt, comme Pindique la 
mesure. ■ •,«•.■ •,^^•.■•. • ■'' r.. / (♦) 



— 59 - 



MENJOU. 



Lou ministre bet temps pensa bade luecq, 

Disen a sa moulhe que son sens ere pecq; 

Et mei de miile cops, que Tapera pecore, 

Car dis3 qu'aquet locq n'ere que metaphore, 

Et voule hens lou cap de sa moilhe hica 

Que debe d'aute sens aquet locq explica. 770 

Mais ere, tournan lege aquet locq de Texode, 

L'explicabe toustem de la mediche mode ; 

Ta plaa que lou manistre eu digou lou juif 

Ere gen visionari et l'exode apoucrif, 

Et qu'eu ne defeudou hortamens la lecture. 

Mais ere respounou, segon sa tablature, 

Qu'ere libre d'esprit et de discretiou 

Et que per tau passatge abe deboutiou ; 

Ta plaa qu'a son mărit he bira la calotte. 

PEYROT. 

Autan ne poude ha tabee cade hemnotte 780 

De genţi us, de bourges, de marchans, d'artisaas, 

De tailleurs, sabates, de brasses y paisaas. 

Diu sap si saben plaa, fondades deu passatge. 

Contre touts lous marits prene lour abantatge, 

Peuhx que nou poden pas cade en confusiou 

De dise taus peccats en la confessiou, 

De laqualle jamais n'admeton la pratique, 

Qui hou per lous marits trop mechante rubrique ; 

Eds credon per aqui las hemnes aleea, 

Mes la plage aus marits eres [ que hen (1) ] leca. 790 

ROUTGE. 

Com plus que lou deus auts chascu son sens estime, 
Vous auts bedet que hou trop mechante maxime 
Que cade huganaut, segon sa vanitat, 
D'explica l'escriture oasse la libertat, 
Corn contre son mărit hase la ministrande. 
Aquere libertat la gleise nou commande 

(1) Var. •— ^(wen. ..:.■ ):<. 



- 60 - 

Et vou que cade poble aye lou sou pastou, 

Per regi-u, com apostou, en prophete [ ou (1) ] doctou (2) 

Qu'apostous nou son touts, ni tapocq touts prophetes, 

Ni deus sermous de Diu touts tapocq interpretes ; 800 

Que dab gran soing cadu dau segi son emplecq, 

Ghens prene holamens a touts mesties lou plecq. 

MENJOU. 

Lous manistres deben mouri touts de bergoigne 
Que lou mendre pendart y la mendre carroigne 
Sus Tescripture sancte eus desse un desmentit, 
L'explican a lour sens com aben consentit. 

ROUTGE. 

Lous manistres aquo nou deben pas permette. 

PEYROT. 

Passem sus d*autes puncts, car aquet es trop nette ; 

Et digat-nous, Routge, perque touts hereticqs 

Se truffen adarron de nous auts catholicqs, 810 

Quoan bedin que nous auts souben dessus la faci 

Hem lous signes de crouts a touts maux efficaci; 

Car nous nomen lasbets casse-mousques a touts.... 

MENJOU. 

Et com ? 

PEYROT. 

Perco qui hem aquets signes de crouts; 
Car disen que lasbets nous auts cassam las mousques. 

(Menjou arrit.) 
Be m'estouni, Menjou, qu'arridetu t'en pousques 
D'entene qu'eds nous dan un nom ta trufandecq. 

MENJOU. 

Perco qui crey, Peyrot, tout huganaut gran pecq 

(1) Var. — en, 

(2) St-Paul, epit. l-^e au Corinthiens. Ch. 12, v. 28, 29 et 30. (Note de 
Fondeville). 



— 61 — 

De dise de nous autB aquere gran pegesse; 

Car si lou cathoulicq lou signe de crouts hesse, 820 

Per las mousques bira-s, corn dits per desdeigna, 

Nous-deberen pas doncq de tout l'hiber seigna, 

Peuhx que, despeuhx lou temps qui cadin las tourrades, 

Toutes las mousques son ou mourtes ou sarrades?.... 

ROUTGE. 

Tu t'i poires pequa mey que de la mieitat, 
Et l'hereticq, Menjou, pot dise la bertat. 

MENJOU. 

Be seret bere fi si m'at poudel ha crede 1 

ROUTGE. 

Et jou que crey pourtan de t'at poude ha bede; 

Car, que crets-tu, Menjou, mousques et mousques j-a, 

Qui bienin a l'entour de nous auts roudeja : 

Las qui hissen las maas, las cames, las macheres^ 

Au cos nou podin ha que hissades leugeres; 

Aqueres mousques son las mousques communaux; 

Mes austes mousques j-a qui hen de majes maux. 

4 

MENJOU. 

Quignes mousques son doncq aqueres mauhaseques? 

ROUTGE. 

Las qui son de hissans dehens Tamne gasheques 

Las brespes, lous tabaas y boussalous d'hiher 

Qui roudejen toustem, tan Testiu que l'hiber (1), 

Et qui toute james nous tiren las hissades 

De las tentatious y mechantes pensades ; 840 

(1) Picrrius, dans ses Hierollitiques; lib. 26, eh. de Musca, fo 191, tir4 
de St-Hierome (note de Fondeville). 

II s'agit ici de Tonvrage intitula : Ilieroglyphica, seu de sacris ^Egyptio- 
rum aliarumquej genţi um htteris, commentarii. a Joanne Pierio Vale- 
riano. . redacti. — Lugduni, Soubron, 1594, in-f». 



-62- 

Enfiis lous diables son, per at dise en dus mouts, 
Las mousques qui cassam dab lous sigiies de crouts. 
Atau doncq la bertat, per u cop d'escadence, 
Lou huganaut que dits mieihe Iheu que nou pense. 

PEYROT. 

Ed n'at entene pas, nat peu, dequet estrem; 
Mais lous signes de crouts cred que nous auts nou hem, 
Sinou que per bira-ns las mousques de la care. 
Atau que son touts pecqs, nous era d'accord adare, 
Car qui james, com eds, tau pegesse digou 1 

ROUTGE. 

Et Menjou [chens subjet (1)] jou que crey qu'arrigou 850 

Las paraules qui tu deus hugânauts alleges 

Podin esta, Peyrot, plus machantes que peges ; 

Eds parlen adarron de la mediche bouts, 

Car son grands enemicqs deu signe de la crouts. 

Mais Saint Paul dits dequets, de son dise soubien-te (2), 

Que taux gens que n'an pas aute Diu que lou bente. 

PEYROT. 

Aquets an doncq chausit per patrou S*-Pansard, 

Qui pren plasee d'esta toustem hart et pitard. 

Sas agleises que hon lous chais y las cousines, 

Las taules sous authaas enta cânta matines. 860 

Peuhs brespes eds y ban dise cade brespau. 

La hartere toustem hou son but principau. 

Et de tout son salut ed fonde Tesperance 

De poude-s empleia de bous boussiis sa pance. 

Sas pregaris que hen sanglauts, toussits, arrauts. 

MENJOU. 

De tau religiou son Iheu lous hugânauts, 



(i) Var. — Eolamens, 

(2) St-Paul, aux Phil, eh. 3. V. 18 et 19. (Note de Fondeville.J 



— 63- 

Qui minjen toustem car disaptes y vigiliis, 

Corn eds troben escriuts dehens las evangiliis (1), 

Et manteni que hen qu'escriut n'ey pas en locq 

Que mandat aye Diu lou coaresme tapocq ; 870 

Mes que troben abans, hens la sancte scripture, 

Que quoan la gen biben en la ley de nature, 

Minjaben de tout pea d'animaux y d'ausets, 

Mais que nou hossen pas entecats ni mesets ; 

Com abe Diu medix mandat au patriarche (2), 

Lou nouste pay Noe, quoan hou sortit de Tarche; 

Louquoau planta lasbets bignes y bereignes 

Et sus la terre hou lou perme deus vignes ; 

Lou qui perme tabee tasta dequet beuratge, 

Qui tan aux homis da de force y de couratge ; 880 

Q'usa doncques cale, com ere permetut, 

De bon bii per beuratge et car per neuritut. 

Aquets huganauts doncq banin de lours cousines 

Toute sorte de peihx, sustout las eschardines, 

Lous harencqs rous y blancs, y lou marlus salat, 

Perco qu'aquero hen bade lou bente eslat, 

Et peuhx,' per neteja-u dequeres grans salurges, 

Lou cale bugada de potinges y purges 

Mes enta nou da pas emplecq aux medecis, 

Ed se cale toustem nauri de bous boussis : 890 

Bone car de maset, bous capous y garies ; 

Et que per se goarda d'abe las passeries, 

L'oly qui hens lou cos com bet bii nau boureihx, 

Eds que horabandin tau medichx que lous peihx. 

PEYROT. 

Pocq debin abe met que lous guilhems-pescaires 
Las amnes en mourin lous s'enlhebin aux aires, 
Perque debien senti la pudou deu marees. 

MENJOU. 

Si credes de sauba-t, huganaut te harees. 

(i) Sl-Luc, cb. 12, V. 19 (Notede Fondeville). 
(2) Genfese, 9, v. 2. (Note de Fondeville). 



-64 — 

PEYROT. 

Y quau sere lou pecq, Menjou, qui nou s'en hesse, 

Si sauba nou-s poudem dab la machere lesse? 900 

MENJOU. 

B'abere hens lou ceu de gros y de grans sancts, 
Si sancts deben esta lous gouluts y gormans; 
Pocq bolin goadaigna lou paradis per hami. 

PEYROT. 

Nat huganaut nou crey que per tau cas y brami; 
Met auren de dely detire hens lous ceus, 
Quoan lous calousse la bibe de regardeus. 

ROUTGE. 

Tas paraules, Peyrot, parechin temeraris ; 

Si vos alau paria, haras mielhe que-t caris. 

De la glori deus ceus cau paria dab haunou, 

Dab crente y dab respect, car Tom peque sinou. 910 

PEYROT. 

Jou scey qu'es deffendut, jus grand peccat de Tamne, 

Et que, corn libertiis, la gleise que condamne 

Aquets qui, chens respect, en lours perpaus a grat, 

Prophanen, en jasan d'un misteri sacrat. 

Mes quoan leujeramens a la bouque s'escape 

Quauque mout, lou perme qui per hasard attrape, 

Per boulee prpmptamens y dab haste escapsa 

La pensade qui pot per hens lou cap passa, 

Si lou co, qui deuree toustem esta la guide, 

De la' lengue prou leu nou pot sarra la bride, 920 

Ou si la bouque abans es u trompeur echo, 

Qui n'escapse pas plaa la vouts de nouste co. 

Per quauque mout leuge, si lou co nou mau pense, 

Jou nou crey pas lasbets que lou bon Diu s'offense. 



— 65- 



ROUTGE. 



O plaa, mes quauque cop lous qui son a l'escout 

Receberan au co gran plage dequet mout ; 

Car quoan nou sere pas, com tu dits, voulontari, 

Lous qui Tenteneran crederan lou contrari. 

De dise dequets mouts toustem se cau goarda, 

Qui machan pensamen aux autes podin da. 930 

PEYROT. 

Mes la parauie doncq qui se-m es escapade, 
Perque bous a poudut da mechante pensade? 

ROUTGE. 

Dise qu'en Paradis de regardeus om biu 
N'ey pas paria com cau de la glori de Diu ; 
Aquets mouts hen pensa que-t truffis et que jasis. 

PEYROT. 

Jou bouli dise doncq que lous sancts seran sasis, 

Et que chens nat talen eds biberan contens, 

Trop hurous de bedee lou bon Diu soularaens. 

Peuhx donc qne lou bonheur du Paradis consiste 

A gaudi solamens dequere soule biste, 940 

Jou b'ey credut poude ma pensade explica 

Deu mout de regardeus, chens crede de pecca; 

Et com lous huganauts trecten noustes misteris 

Dab termis truffandecqs y dap grans getiperis, 

Per truflfa-m tabee d'eds, ey chausit aquets mouts; 

Car peuhx-ja que toustem bolin esta sadouts 

Et harts de bous boussiis penden aqueste vite, 

Chens maseda la gorge, aquere gen merite 

Qu'om s'en pousque trulfa et qu'om dige que Iheu 

Eds nou pouderen pas vive dehens lou ceu : 950 

Et que d'anai tapocq nat d'eds n'a pas embeje, 

Peuhx que de bous boussiis aqui nou s'y caneje, 

Chens Tusatge deuxquoaux auren met de delii. 

Aquero qu'ere doncq co qui dise boulii. 



-ii — 






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-67-^ 

Car disin que lous sancts quoan en terre son mourts, 
Per bede noustes ops son avugles y sourts ; 
Que d*amicqs ni parens eds n'an ni soing ni cure. 

PEYROT. 

Troben eds doncq lour dise en locq de Fescripture? 

ROUTGE. 

Au contrari, Peyrot, lou npuste saubado (1), 

Parlan publicamens, sus Tbistori cadou 

Dequet riche goulut y deu praube Lazare, 

Laquoalle tout au long counta nou boii adare : 

Quoan hon morts, Tun [trouba repaus dab Abraham, (2)] 

Et lou riche goulut hens Thiher a son dam. 990 

Au miey de sous turrnens, de crits se desconforte 

Et lou pere Abraham apera de tau sorte 

Qu'Abraham sas cridous de plaa loing entenou, 

Qui de son sanct repaus a sous crits respounou, 

Ed qui vist nou Tabe james penden sa bite. 

Et peuhx qu'aquet damnat lou filh de Diu nous cite, 

Deuquoau lous cridous hon audits per Abraham, 

[A plus forte rasou, (3)] nous autis crederam 

Que, per aquet recit, ed boulou ha comprene 

Corn noustes crits lous sancts deu ceu podin entene ; 1000 

Et que quoan [per lous obs (4)] lous bouleram prega, 

Preş de Diu se poiran per nous auts emplega. 

Adjoustem au recit lou dise de sainct Pierre, 

Parlan aux chrestias, quoan bibe sur la terre : (5) 

Digou qu'apres sa mourt ed abe resolut 

De prega Diu per eds que hessen lour salut. 

MENJOU. 

Lou dise de saint Pierre et deu riche Tbistori 
Hen probe que lous sancts audin et qu'an memori, 

ii) Pour Saubadou, 
2) Var. — qu*ana hen lou see d* Abraham» 

(3) Var. — Per mage rasou doncq ^ 

(4) Var. — humblemens, 

(5) S*-Pierre, Ep. 2, eh. 1, v. 14 et 15. (Note de Fondevilie.) 



— 68 - 

Et que, quoan lous pregam nous autis a bets cops, 

Poiran interceda tabee per noustes obs, iOlO 

Peuhx que poiran aux ceus audi noustes pregaris ; 

Sus que lous huganauts, a nous autis contraris, 

Nou son pecqs soulasmens, mais de sens estourdits, 

Peuhx que-s truffen deus mouts qui Tescripture dits. 

PEYROT. 

Nou parlem plus dequo, [parlem de (1)] la rubrique 
Deus olis sancts, deuxquoaux condamnen la pratique : 
Digats, Routge, si-p plats, on an eds doncq troubat 
Que noustes olis sancts aye Diu reproubat. 

ROUTGE. 

Nous Iroubam, au contrari, en la sancte escripture, 

Que sainct Marcq nous a [heit (2)] la permere penture 1020 

De nouste sacramen de l'extreme-onctiou, 

Quoan dits que d'olis hee tout apoustou onctiou 

En passan deus a deus, per viile ou per bourgade, 

Quoan Diu lous he marcha la segonde begade, 

Et que, per lour cami, quoan troubaben raalaus, 

Dab olis lous untan et ir^oarin de lours maus. 

De qui se probe doncq com es plaa salutari 

D*unta noustes malaus dab olis en pregari. 

MENJOU. 

Aquet punct, com lous auts, demoure trop proubat, 

Touquan l'oli ; paşsem sus u darre debat 1030 

Qui hen lous huganauts sus candelles y lampas, 

Qu'a la gleise alucam com la noeyt a las crampes. 

Et disen que la gleise es Tescure presou ; 

Car lou die autemens la luts n'ey de sesou. 

Explicat-nous, Routge, sus nouste luminări, 

D'on es biencut Tusatge. Apres aquo me cari. 

ROUTGE. 

Jou ponderi tira de Tanticq testamen 

Et deus pays de la glise u long resonamen, 

(1) Var. — passem a. 
(2j Var. — dat. 



— 69 — 

Per proba hens la gleise aquet anticq usatge ; 

Mais enta fini leu, chens [triga (1)] dabantadge, 1040 

Jou trobi que sanct Paul, u cop, en predicau, (2), 

En la gleise de Diu las lampes alucan : 

Et Tescripture nome aquet locq un cenacle, 

On sainct Paul daban touts he lasbets un miracle ; 

Car d'un haute frineste, un s'esten esleurat, 

On ed s'ere adrouniit, au cenacle que cat, 

Et daban tout lou poble ed que pergou la vitte ; 

Mais sainct Paul, deban touts, d*abord lou resuscite, 

Co qui dee de l'apostou au poble opiniou, 

Qui prengou peuhx a touts, de la communiou, 1050 

Dehens aquet cenacle ornat de luminaris. 

MENJOU. 

I 
A Tescriture doncq lous huganauts contraris 
Que son sus aquet punct, ta plaa corn sus lous auts, 
Et lour religiou contien tan de deffauts, 
Que de la primitive es toute differente, 
Sustout peuhx que n'ey pas pure ni continente, 
Que secq touts lous plasees, chens mortificatiou, 
Que deu culte de Diu n'a pas devotiou. 
Ni de pompous arre nou he per son servici. 

ROUTGE. 

Digat plus : que n'an pas authaas ni sacrifici; 1060 

Car aqueres be son las marques principaux 

De la religiou, com lous mages seignaux ; 

Car, despeuhx lou delutge, a, cade patriarche, 

D'authaas a Diu basti, chascu heit la desmarche, 

Com he lou pay Noe, quoan de l'arche sautaa, 

Qui de tire au bon Diu construisi son authaa, 

On l'immola dessus animaux en victime. 

Et toustem deus authaas a heit Diu gran estime, 

Com u seignau segu de la religiou, 

Dont lous homis fideus heren professiou ; 1070 

(1). Var. — paria, 

(2) Actes des apdtres. eh. 20, v. 7 â 11. (Note de Fondevilie). 



— 70 — 

Corn loas apostoos hen, peuhx qu'an boului scribe : 
Que qui serp a Tauthaa doTauthaa que deu bibe (1;. 

PEYROT. 

Doncques lous huganauts nou podin pas bantaa-s 
D'abe religiou, peuhx que n'an pas authaas. 
Et quoau bou lou luecq, a qui gaha Tauruge 
De ba religiou la seque y tan eschuge? 

ROUTGE. 

£n l'ore dequero nous autis parlaram ; 
Are drin de repaus prene nous aniram (â). 

(i) St-Paul, £p. i aux Cor. eh. 3, t. 13 {Note de FondeTille) 
i2) A ce point da niaDascrit se trouve la mention : « Fiu de la 3* 
ăglogue », saÎTie cependant encore de ces quatre aatres Ters : 

Dia qui de son Iheyt es sortit corn bet spoas, 
Haanoarat esta dea d'an serrici pompoas ; 
Et plus granes hauuous que merite et que crompe, 
Peuhx qu*ed nous da lous bees y sas gracis dab pompe. 



EGLOGUE 4 



ROUTGE, MENJOU, PEYROT. 



MENJOU. 



Sus la religiou deus huganauts, adare, 

Qui noma poderam heite de male care, 1080 

Digat si rinventa nat saben rabii. 

ROUTGE. 

Lou pay deus huganauts hou meste Jean Calvi, 
Galonge y caperaa d*un bourq de Picardie, 
[Qui, per un grand (1)] despeit qui l'aben heit u die, 
Se bouta hens lou cap de pusa hens Thiher 
De plus negres pousous que n'abe heit Lulher, 
Qui drin daban Calvi, de bere aute magaigne. 
Las gleises embruma per toute TAllemaigne. 

MENJOU. 

Luther doncq y Calvi que hon deux loups aulhes*? 

PEYROT. 

Digat meilhe, Menjou, que hon deus hitilhes, 1090 

Lousquoaux, per embruma lous graas, an de coustume 

D'ana jetta dessus lous pousous de la brume ; 

Et quoan dequets pousous lous gras son embrumats, 

Que badin cargats d*orp, alenguits ou cremats. 

ROUTGE. 

Quoan abou doncq gahat a Calvi la houlie 
De quitta son peys, houegou hens Tltalie : 

(1) Var, — Loquoau, per un,,,» 



— 72 — 

La, sa religiou d'irage, besse, tiraa, 

Fabrica, chens mescla-y juste peu de bou graa. 

Ed boule doncq lasbets, et nou scabe quing hesse, 

Semia son uraa, son irage y sa besse. liOO 

De [courre (1)] debejat, ed sonja d*abourri-s, 

D'ana-s secretamens escoune-s a Paris, 

Perdequi sas errous semia per las Frances. 

Contre lous hereticqs aben dat ordonnances 

Que bius, a petit houecq lous hessen touts mourîi, 

Et sustout a Paris, on meste Jean Mourii, 

Lou loctenen deu crim, desja, bere begades. 

Per las maas deu bourreu n'abe heit carbouades. 

Quoan bin lous hereticqs que-us y hasen usclaa, 

De met, loing de Paris s'anen esparisclaa. lilO 

Mes quoan, en quauque locq, es passade la peste, 

Tout jamais dequet mau quauque arradits y reste ; 

Tau medixh, a Paris soubra quauque hereticq, 

Mais nat no n'ere pas conegut en publicq, 

Et d'esta cathoulicqs hasen touts boune mine, 

Chens gausa de Luther banta plus la douctrine, 

Sinou hens las maisous, enter eds, a sousmacq. 

Calvi doncques lasbets abe plee Testoumacq 

Deus pousous abalats de sa fauce credence 

Et qu'ere hens Paris per vomi-n la semence ; 1120 

Mais de met que Mourii, si n'abe quauque hum, 

Com aux auts hereticqs [loii desse (2)] lou pertum, 

Et nou gausabe pas sons puncts mette en dispute ; 

Mais la noeict, a l'escu, sortibe de sa tute 

Ed qu'anabe, en secret, hica-s en lous houstaux 

Deus hereticqs cuberts qui sabe qu'eren taux 

Et qui dab gay scabe que-u bouloren recebe : 

A d-aquets, en secret, sons pousous hase bebe. 

Atau doncq s'affraira dab gens do son esclop, 

Et sustout d'un doctou nomat Nicolas Cop, 1130 

Lou permc hens Paris deus regens de VescoUe. 

A mon doctou ta plaa Calvi que dee 1* ^^^^® 

(1) Var. — trouta. 

(2) Var. — hesse da. 



-73- 

Et, lâudan son scabee, talasmens l'enguicha, 

Que mon Nicolas Cop s'abourri de precha 

Un sermon sus lous sancts qui l'hereticq pudibe. 

Quauque monge descaus qui son predicq audibe, 

Corn eds an lou nas bou, lou senti leu Falet ; 

Et, pensan ha-u bouta Tarpe sus lou coulet, 

De tire Tacusa per daban la justici. 

Cop doncques bou citat de respone en judici : '4140 

Et que s'ere apoutiat per ana compari, 

Quoan quauqu'u lou digou que-u pondere apari, 

Si nou-s saubabe leu, d'entra dehens la trappe. 

PEYROT. 

Deus qui houegin quauqu'u toustem be s'en escape. 

ROUTGE. 

Aquet compte que hee lasbets Nicolas Cop ; 
Car ed houegou de tire a gran pous de galop 
Loing per dela Paris, en la ciutat de Basle, 
On de touts hereticqs receben poup y basle, 
Et qu'ere la ciutat on Cop ere badut. 

MENJOU. 

Si housse enter las mas de Jean Mourii cadut, 1150 

B'en abousse heit ha quauque bet houecq de joge. 

PEYROT. 

Be crey que-u sabou mau quoan s'escapa la poge. 
Mais meste Jean Caivi que debiencou lasbets ? 

ROUTGE. 

Mourii rusadamens descroubi lous secrets 

Et lous heits de Calvi dab Cop, meste d'escolle. 

Ed boule doncq hica Calvi hens la caujoUe ; 

Et bet see, bere noict, ed manda lou prevot 

Deus arches de Paris et qu'en hee lou complot. 

Pensan doncq, un maţii, de da-u la camisade, 

Lou prevot arriba, sequit de son escouade, 1160 



— 74 — 

Et Mourii, daban Taube, ab eds accompaignat, 
Que marche et chens qui la, pergut ni goidagnat, 
Dab touts aquets arches ana bouta lou sietge 
Tan daban que darre deus portaux d'un coUetge, 
On abe Jean Galvi coustume d*aloutja-s ; 
. Et pensan finasmens de gaha-u hens lou jas, 
Entra dab lou prevost et dab six ou sept goardes, 
Armats de pistoulets et de grans halabardes ; 
Mes Galvi qui la noict senti lou mau parat, 
Cabat un frinestou s'en ere debarat, 1170 

Y lous lincous deu Iheit se hee şerbi d'escalle ; 
Mes bee pensa bede la debarade male : 
Car com abe noudat dab haste, sus lou sou, 
Las unes dab las auts, la pernes deu linsou, 
Quoan bou tout envirat, se desnodan las pernes, 
Et dessus la carrere ed cadou de paternes, 
On dessus lous caillaux dee tan gran tombailhat, 
Que credou que lou cap be s*abousse escailhat, 
Lasbets ed bii lou ceu tout crugerat d'estelles. 
Car lous oeils lou hasen lanternes y candelles, 1180 

Et lou cerbet au cap tout lou s'armiroua. 

MENJOU. 

Malage talamens, ed nous s'escurroua, 

Que plus n'ousse poudut ha nat pas ni camade ! 

ROUTGE. 

Mourii l'abousse heit, au locq de Talarmade, 

Applica per goari-u, bien caut quauque peget : 

Car quoan lou bii saubat, hee ta gran arnoget, 

Que Ton conegou plaa que hens son co crebabe ; 

Et lous peungs, de despieit, juste s*arroganabe, 

En dan sus lou soule souben grans cops de pees. 

Peuhx cerqua per la crampe et trouba sous papees. 1190 

Tan que de ha ressercq meste Mourii s'emplege, 

Jean Calvi de Paris secretamens s'splege, 

Et qu'ana, loing dequi, clepa duran un mes; 

Peuhx que las y plega dret au pays Angomes. 



- 75 — 

Dab un calonge, la, que hee gran concchence, 

Et que-u dee lous pousous de sa fausse credence. 

Ed ere mentabut meste Louis Tillet, 

En la maisou deuquoau Galvi clepa soulet. 

Et la de sas erroiis commenca l'institute ; (1) 

Mes com aux hereticqs pertout daben persutte, 1200 

Et Tillet et Calvi tremoulaben de pou 

Que Tanessen trouba hens aquet estujou. 

De met touts deus anan gourri las Alemagnes, 

On de grans hereticqs bin de toutes petragnes 

Enter austes, sustoiat Meste Martin Bucher, 

Qui hens lou cap abe las errous de Luther. 

Eds y bin tau medihx lou fort scaben Erasme, 

Qui d'en esta toucat abee tabee lou blasme. 

A d-Erasme Bucher que presenta Galvi, 

Qui ta leu que Tou bist, com ere miey debii, 1210 

Homi here sensat y de fort bonne teste, 

Digou que Jean Galvi houre piri que peste 

Et de religiou lou maje bouto houecq. 

MENJOU. 

Quing conegou ta leu de Jean Calvi Tentecq, 
Et quin sabou ta plaa da-u la male aventure? 

ROUTGE. 

Quoan au rebouix Taudi paria de Tescriture, 
Et lods puncs de la fee quausques uns de trubes, 
Et d'austes touts afifeit expliqua deu lembes. 

PEYROT. 

Demouran donques eds gran temps en Allemaigne ? 

ROUTGE. 

Nou, car Jean de Tillet (2), qui scabou la magaigne 1220 

(i) C'est-â-dire le livre intitula : Christianae religionis Instituţie... dont 
râdition fut la plus anciennement citee fut publice â Bâlc en 1536. 

(2) II y eut deux fr^res portant ce nom : i'un greffier au Parlement de 
Paris, un des savants Ies plus estimables de son temps ; Tautre egalement 
trudit, entra dans le clerge et fut successivement ăvâque de St-Brieuc et 
de Meaux. Cest â ce dernier que Ton doit attribuer, d'aprâs ia Nouveile 
Biographie g^nârale, le retour â TEglise de Louis du Tillet. 



— 76 — 

De son fray dab Cal vi, com ere homide bee 

Et qu'aimabe son fray, hee ta plaa son debee 

Qu'ed Tana ha tourna bien convertit en France. 

Quoan Cal vi se bii soul, chens argen ni pitance, 

Que-s retira tabee dret au peys de Poictou. 

Aqui he, quauque temps, lou sanct y lou doctou, 

Debat la pet d'aignet, d'u loup abe la rauge, 

Et per tout aquet peys ed aporta Tescauge, 

Sustout en la ciutat famouse de Poeties, (1) 

On dab gens de tout peu, d'estat y de mesties, 1230 

Tiengou dens uns casaux secrettes assemblades. 

Et quoan au cap lous ou sas errous prebaignades, 

La noeict, com bets mousquits, atroupats hens lous chais, 

De sa religiou hen lous permes essais. 

Et la, lou perme cop, administra la cene 

A d-aquets entecats, miron quauque bintene. 

Mais lou plus principau qui bou dequet secret. 

Ere un regen doctou (2) qui dictabe lou dret 

Et toutes las lecous de la chicanerie 

Au collegte de leys nomat manistrerie (3). 1240 

Cal vi que bouta doncq au cap dequet regen 

D'ana de sas errous eniraga la gen. 

Mon regen entecat que quitte son escoUe 

Et s*en ba peu peys, bestit dab sa raubioUe, 

On commenca pertout de ha lou predicau 

Et de boule bouta las gleises a l'incan. 

Dequets regen sortit de sa manistrerie, 

Manistres a nomat la huganauterie 

(1) Calvin y sejourna cn 1534 et T^glise fui formâe cn 1554. 
"V. Lettres de Calvin, p. p. J. Bonnet. 

(2) II s'agit probablement du jurisconsulte Albert Babinot. Y. ce nom 
dans la France protestante. 

(3) On lit dans Florimond de Raemond. livre vir, eh xi, que la salle de 
TEcole de droit de Poitiers, dans laquelle se faisaient la lecture des Insti- 
tutes, portait le nom de ministrerie. Dreux du Radier (Bihliotheque hist. 
du Poitou ( t. 5, p 465, note ) combat en cps tîrmes T^tymologie imii- 
qu6s dans Ies vers suivants, d'aprăs Flonmoud de Pisemond : 

a L'auteur pr6tend qne le nom de ministre lire si pri-mi^re origine de 
\a ministrerie ou salle oii on lisait Ies Institutes Le contraire pourrait bien 
âtre ; c'est-â-dire que le nom de ministrerie ne fut donnâ aux âcoles de 
droit, qiie parce que quelques professcurs prirent la qualitâ de ministres 
de la nouvelle religion. » 



-77- 

Lous qui, corn eds, se son mellats de ha predicqs 

Et de pastoureja Testail deus hereticqs ; 1250 

Qui, corn aquet regen y las gens de chicane 

Porten en predican raubes a manche grarie, 

Dab rebats empesats y dab larges chapeux, 

Hens lours temples atau prechen a lours Iroupeux. 

MENJOU. 

Be-us he beroy bedee dab aquets equipatges 
Eds semblen doncq esta predicatous saufcatges. 

PEYROT. 

Lous manistres son doncq sortils deus chicaneurs : 
Jocq pergut si nou son bavarts y grans parleurs, 
£t si nou scabin bien debita las mensonges. 

MENJOU. 

Tu poires debina mielhe Iheu que nou songes i260 

Et dise la vertat en pensan pegeja ; 

Car com Satan boule contre Diu pleyteja, 

Et contre la vertat de la gleise romane, 

Ed se boulou şerbi de las gens de chicane, 

Qui souben, la pluspart, nou hen difflcultat 

De manteni lou faux ta plaa com la vertat. 

Atau Calvi fort plaa chausi lou temps y Thore 

De ha marcha daban lous chicanurs de d'ore, 

Per conduşi pertout, en mensonges contan. 

Contre Nouste-Seignou lou pire de Sathan 4270 

PEYROT. 

Voala predicadous sortits de boune escoUe, 
Que las costes deus loups ossen eut per caujoUe. 

ROUTOE. 

Calvi doncques atau sas errous semia, 

Et lous manistres hee lasbets eschemia, 

Qui per France, despeuhx, chic a chicq, Tom bii creche ; 

Mais per ed, en publicq, nou gausabe pareche ; 



- 78 - 

Car de la grane met qui Tabe heit Mourii, 

Ed craigne que-u haren d'ore ou tard perbourii. 

Quoaii abou la jettat Tesprit de la mensonge, 

Ed Fana semia per lou peys de Xentonge, 1280 

Et de la, peuhx apres, per lou pey de Bordeu, 

En embruman pertout la semence deu ceu. 

En aquet temps vive la reyne Margalide, 

Moulhe de nouste rey ; Galvi doncq abou hide 

Que, corn dab ere abee deux caperaas cafifards, 

Hereticqs Lutheraas, et, com Cal vi, Picards, 

L'un Fabri (1), Taut Roussel (2), crede, dab lour ajude, 

Que sa religiou houre plaa recebude. 

Dab Merlii, de Bourdeu, s*eri part esticq-estacq, 

Per reade-s en la cour resi^ente a Neracq : 1290 

La, dab Roussel y Fabri abou gran conference ; 

Mes eds nou volon pas recebe sa credence, 

Et touts deux que viscon, com hen lous caperaas, 

Car tau medix com nous, qu'en an lous Lutheraas. 

Quoan Calvi nou poudou dab eds uni-s a d-uee 

Et bii que n'ere pas per ed boune la lue, 

En la cour de Neracq nou hee pas iong estang, 

Et tout dret a Paris tira de but en blancq, 

En creden que Mourii, qui loing lou crede bere, 

Per ha-u nat desaguis a d-ed plus nou pensere ; 1300 

Mais quoan ed ou scabut, per sons secrets amicqs, 

Que hasen tout jamais persutte aux hereticqs. 

Las y flisca tout dret, en la ciutat de Basle, 

Trouba Nicolas Cop et lous de sa caballe. 

La, com aux hereticqs ere tout permetut, 

En frances deu laţi vira son institut. 

Quauque tempsot apres, lou gaha la tantare 

De pourta sas errous en la cour de Ferrare ; 

Car ed ere segu que la moulhe deu ducq (3) 

De touts pousous nabets abalave lou chucq. 1310 

(1) Plus connu sous le nom de Le Fevre d'Etaples. 

(2) G^rard Roussel, chapelain de la reine Marguerite qui lui fit avoir 
l'abbaye de Clairac, puis r6vech6 d*01oron. 

V. Schmidt. G. Roussel, pr6dicateur de la reine Marguerite de Navarre. 
Strasbourg, 1845. in 8o. 

(3) Ren^e de France, fille de Louis XII. 



— 79 — 

MENJOU. 

Lou ducat de Ferrare es dehens Tltalie : 
De trouta Calvi doncq ave quauque houlie. 

s 

PEYROT. 

Lous hereticqs [hen doncq, (1)] quoan bolin ha deu mau, 

Tau medichx corn la'boup, rafinat animau, 

Qui per here de locqs au desert he sa tute, 

Per poude-s, au besoing, en la, sauba-s a hutte, 

Car quoan, ă Tentour d'uee, a heit prou de desgoast 

Et que-s creţ descuberte, ere s'en sort en hoast. 

Loing dequi, bet tempsot, enta l'aute s'aplegue, 

On per ha d'autes maux sas finesses emplegue, 1320 

ROUŢGE. 

Atau lous faux douctous hen juste touts lous cops, 

Daban en nat peys nou ban ha de lours ops. 

Debat Tale deus grans se ban ha quauque tute. 

Per sauba-s, aqui hens, si-us bolin ha persutte ; 

Et que hen, tau medihx, corn la boup aux deserts, 

Car si jamais, en locq, se bedin descuberts 

Et qu'a Tombre d'un gran auran heit prou de tales 

De [l'aute (2)] s'aniran hica debat las ales, 

Et deus uns houegeran, bet tempsot, enta-us auts. 

Atau hase Calvi, lou pay deus huganauts. 1330 

PEYROT. 

Quing bou doncques Calvi .recebut a Ferrare? 

ROUTGE. 

La duquesse deu locq lou bii de boune care 
Et que-u hee predica daban ere, en secret. 
Sas naberes errous, dehens son cabinet; 

(1) Var. — gtie hen, 

(2) Var. — bet aut. ' 



-80- 

Car daban n'arriva dehens aquere viile, 

Ed que prengou lou nom de moussu Happevile, (i) . • 

Et la qu'ere arribat en capera vestit, 

Perco que, de perme, ere estat abertit 

Que lou ducq hase bien estira las costures 

Aux qui torse hasen las sanctes scriptures. 1340 

Atau nou gausa pas aqui porta son nom, 

De met que housse la cognegut per renom ; 

Mais ta pla nou poudou debita sa doctrine, 

Que lou ducq, chicq a chicq, n'esbentesse la mine, 

Et sonjabe dejia, per ha-u punitiou. 

De bouta-u enter mas de Tinquisitiou. 

MENJOU. 

Aquet ducq a Calvi l'aboure heite grise. 

ROUTGE. 

Calvi qu'en ou Tavis et que plega balise. 

Mais ed nou gausa pas, com trop aprehende, 

Enta Basle tourna per lou medihx sende ; 4350 

Et prengou son cami tout dret enta Genebe, 

Ciutat qui de nat rey ni prince non relhebe. 

La, rencontre que hee de Guilhaumes Farel, 

Qui camarade bou de Fabri y de Roussel. 

Aqui de las errous que regnabe la peste, 

Et Farel ere la, tout jamais, en consteste. 

D'aise, quoan bii Calvi, nou cabe hens la pet 

Et que-u prega d'aida-u a regi son troupet. 

Farel prengou lou soing d'esta lou predicaire, 

Et Calvi d'enseigna co qui nou sabe goire, 1360 

Car ed chausi d'esta meste theologien , 

Et que ne-y poude pas esta magicien, 

P.euhx que deu pe jamais n'abe pausat la sole, 

Ni mey hicat lou nas dehens aquere escoUe ; 

(1) Le vârilable pseudonyme pris par Calvin est Charles d'Espeville; ii 
signa aussi ses leitres d^'s noms de Bonneviile, Passelius et Lucanius. 

V. Letlres franţaises de Calvin publides par J. Bonnet et BuU. du Pro- 
testantisme, 1857-1858, p.l40. 



— 81 — 

Et que hou meste doncq daban qu'aprenedis, 

Per mucha lous sendes de gaigna paradis. 

Eds regin doncq un temps aquere populasse, 

Farel en predican et Galvi hens sa classe ; 

Mais com, here souben, dab preceptes nabets 

Aux pobles hereticqs biraben lous cerbets, 1370 

Aquero lous failli causa gran disfortune, 

Car, per deus sindicats de toute la commune, 

En lours charges que hon a Geneve interdits, 

Etpeuhx, com boutte-houecqs, dequi horabandits. 

Galvi lasbets tourna gourri las Alemaignes. 

MENJOU. 

B'abe dpncques aux pes aquet homi prudagnes, 
Que jamais nou hase que courre et que trouta? 

PEYROT. 

[ Deus feancts (1) ] de Sainct Trouti mette lou calera ; 

Et tout ministre cau qu'en sous preches lou proni 

Auta courriu com hou lou porcq de Sainct Antoni I 1380 

ROUTGE. 

Galvi que chausi doncq la ciutat de Strasbourcq, 

On rencontra Bucher sus quauque coairahourcq. 

Bucher, son gran amic, obtiengou la licence 

Que poudousse Galvi predica sa credence, 

Au mens aux hereticqs, de France houegetius, 

Qui houegon la, de met d'esta cremats touts vius. 

Galvi per piratiqua lous puncts de sa doctrine, 

Per Tavis de Bucher prengou bere fadrine (2), 

Veude d'anabatiste et de professiou 

De ha l'homi cornart per gran devotiou. 1390 



(1) Var. — Deu reng, 

(2J Idelette de Bure, k laquclle M. L Bonnet a consacra une notice eten- 
due ^Uuis le Bulletin de la Soci^t^ de rhistoire du protestantisme fran(;ais 
t. 4 p. 636. 

6 



— 82 - 

PEYROT. 

Be boulou doncq esta lou pay deux calvinistes 
Confraire, per lou cap, dequets anabatistes, 
En s'ahira com eds un bet berret de Roueu, 
Et lour religiou gran hounou ne receu. 

ROUTGE. 

Quoan Jean Calvi se hpu coifat d'aquere mode; 

De sa fourtune leu se torneja rarrode ; 

Car la gen de Genebe eu preguan de tourna, 

Per ană-y de Satan lous troupets gouberna. 

Ed s'en y tourna donq, dab sa jegon predare, 

Et que-y bou recebut dab crits, dab anilhere, 4400 

Tan y tan a las fiis, engourrit y rodat, 

Que d'hereticqs aqui se he leu gran dedat. 

Pape deus huganauts, aqui fini sons dies, (1) 

Encarcerit au Iheyt de nau grans malaudies.... 

MENJOU. 

Hurous enquere bou de mouri hens son leict 1 
Mais digat-nous, Routge, per quing cas ou despieit, 
A Jean Calvi gaha lou ben de tremontane 
De revolta-s, com hee, de la gleise romane ; 
Car bous nous abet dit qu'ed ere caperaa. 

ROUTGE. 

Here gens an escriut [ qu'ed ere un gran (2) ] marraa, 1410 

Qui niarri las brevits, qui medihx confessabe; 

Et las beres sustout adaron desbauchabe. 

Lou jutge de Noyou qui lou proces jutja 

Per son crim tout perme he Calvi mousqueja (3), 

(1) Mort en 1541 (Note de Fondeville ) ; la date exacte est le 27 mai 
1564. 

(2) Var. — Qu*ere un machan, 

(3) Au sujel de ce pa.ssage, on peut consulter Ies Annales de l'âglise de 
Noyon par le chanoineJacquesLe Vasseur danslesquellesPauteur explique 
tres clairement (p. 470) qu'ii ne faut pas confondre Baiduin le jeune, con- 
damne pour incontinence, avec Jean Calvin, Theretique. Toutes<îes expli- 
cations sont exactement analys^es dans la preface du t. 3, de l'Histoire de 
la Răformation au 16e sifecle par Merle d'Aubignâ. — Paris, Didot, 1841. 



- 83 - 

Et tout nud^ de la cinte enquio sus las escheres, 
£d lou ,hee passeja per toutes las carreres, 
Dab haunou ; peuhx apres, Tespalle lou flouran, 
Dab tau flou qui nou cat ni nou passe nat an : 
Ere nou sort jamais ni nou pareihx nabere, 
Com hen, dab lou temps dous, las de la primebere 1420 

Et bade nou pot pas tau petraigne de flou 
Qu'un cop en medihx locq, y dabgrane calou. 
Nade besti nou bou, ni siubatge ni meche, 
Aquere flou de preş ana senti ni peche, 
*Sinou, tan soulasmens, las vaques qui lou Rey 
He da, h^ns lou Bearn, en gasailhe a jaraei ; 
Car touts aquets auxquoaux de taus baques on bailhe, 
Tan lou cap que lou trut gaignen de la gasailhe. 
Aqueres baques son las qui Tom a troubat 
Peche en u medihx locq on aquere flou bat. 1430 

MENJOU, 

Aquet esbat, Routge, passabe raillerie. 

ROUTGE. 

Calvi dequet afron abou gran facherie 
Qu'un capera com ed hoasse tractat atau. 

PEYROT. 

Be debe doncq esta son crim plaa capitau, 
Peuhx que lous caperaas, segon lour priviletge, 
Nou poudin pas esta jutgats en aute sietge 
Sinou que de Tabesque ou son ofiicial, 

ROUTGE. 

Nou bets qu'eds lou livran a son jutge royal. 

Per esta câştigat de pene corporalle : 

Dab bous bimiis aquet lou he freta sa galle ; 1440 

Apres lou he flouqua Tespalle d'un he caut. 

PEYROT. 

Que dits doncq sus aqui lou poble huganaut ? 



- 84 - 



ROUTGE. 



Ed dits que Tescriba hou mentur apocriphe, 
Qui tau cas [inventa (1) ] de lour sage caliphe, 
Loquoau nou hou subjet au peccal de la car. 
Et tout manistre dits qu'aqucl hou faux encare 

rEYROT. 

L'histori de Calvi qu'ey doncq de la nature 

Deus libes apoucrifs de la sunete escripture, 

Lousquoaux de rejetta que troben lou secret, 

Et qui, corn bertades, la fee romane creţ. 1450 

Dequet [ cas (2) j de Calvi tienin medihx lengoatge, 

Et nous auts lou credem bertade davantatge, 

Peuhx que d'un capera lou jutge de Noyou 

He ha publicamens ta gran punitiou. 

MENJOU. 

Nou cau pas s'estouna si dab tan de furie 
Calvi de tout l'hiher braqua Tartillerie, 
Et si de sous pousous lous pobles illusi. 
Per poude-us de la fee romane seduşi, 

MENJOU (3). 

Mais quing se pot, Routge, qu'aquere male brune, 

Qui tan de pobles oey [ peu (4) ] tour de France ahume, 1460 

Hou jettade en Bearn, a meings qu'aquet flaunacq 

Passesse per aci, quoan anabe a Neracq. 



ROUTGE. 

Sas errous en Bearn hon portades de France ; 
Mais com trop duraren lous pas dequere dance 

(1) Var. — Scribou, 

(2) Var. — Crim. 

(3) Cest sans doute le nom de Peyrot que Fondeville voulait mettre ici. 
II faut voirdans celui de Menjou un lapsus du poate. 

(4) Var. — • deu. 



- 85 — 

Et qui seree trop long adare aquet perpaus, 
Nous iram, de perme, prene drin de repaus, 

(1) 

PEYROT. 

Lheu qu'en aparira dequet huganautisme 

De mediche faicou com deu lutheranisme : 

Aquet brut, un tempsot, per aci bougara, 

Et puchens, chicq a chicq, eJ que s'esbajara. 4470 

ROUTGE. 

* ■ 

Lou bon Diu, com lou plats, las causes mainatjege ; 

Mes en tot, d'ore ou tard, be cau quo que s'at bege ;| 

Que, com an heit las auts, fmesque aquere errou, . 

Quoan, per noustes peccats, durat abera prou. 

Las errous passaran com passen las esclauses : 

L'ue au darree de Taute, apres pauses y pauses. 

L'esclause chicq a chicq que s'amasse y que creix, 

On daban lou molii longes hores croupeix. 

Peuhx, quoan lou meste bet qu'ere sera' prou horte, 

Au bailet moline he Iheba la comporte ; • 14f80 

Et meileu lou baniu que n'ey pas abroucat, 

Que l'aige dab bigou sus lous arrodets cat. 

Si dehens l'esclause demorabe adroumide (2), 

Com de bere presou ne sort dab gran brousside, 

Et, dab haste, cabbat lous canes se houneix. 

Lasbets tout lou mouli se turmente y brouneix : 

Mey rede que lou ben Tarrode se tourneige ; 

Lou claquettruquehort, la moule borombege ; 

De la tremoge cat la mii ou lou romen : 

Hens la mole que-s mout penden aquet turmen. 1490 

Mais au cap d'u chiquet, aquere gran esclause, 

Qui dehens lou moulii tout aquet turmen cause, 

(i) En cet endroit du manuscrit de Fondeville, Ies mols : « Fin de la 
4® eglogue, » se trouvenţ ray6s, et le dialogue se poursuit. 
(2; Vers dăfectueux, ă moins qu'on ne lise : 
St V esclause dehens 



1 



— 86 - 

Que passe tout a feit ; et nou tourne pas mey 
Turmenta lou moli ni ha-u moule jamey. 

penden u temps, lou molii se repause (1), 

Denquio que tourne peuhx passa bere aute esclause. 

Tau medihxqu'en ira de la gleise deDiu : 

Las errous crecheran corn l'esclause au baniu, 

Et Diu permetera, com Pescriture porte, 

Quauque cop a Satan de Iheba la comporte, 1500 

Per ha cade Terrou, cabat lous passelis, 

Sur la gleise, Com he l'aige sus lous mouliis. 

Lasbets nou s'audira dehens la gleise sancte 

Que gran brut de malheurs, de perilhs y de crante; 

Mes quoan u cop aura Theresie passat, 

On bedera pertout aquet gran brut cessat ; 

Y puchentes, jamey la mediche heresie, 

Per plaa qui sera grane ou per longue qui sie, 

Sus la gleise de Diu nou tournera brouni ; 

Mes com Tesclause he, que s'anira houni. 1510 

Et la glise lasbets, de bere teinpourade, 

De nade errou despuch nou sera tourmentade, 

Dinquio qu'au cap d'u temps, au bon Dieu plasera 

Que de bere aute apres segoutide sera. 

Atau Diu qu'at a dit, et nous auts debem crede 

Que passera Terrou qui per lou peys om bede. 

Despuch setze cens ans, atau de quoan en quoan, 

An passat las errous despuch qui commensan ; 

Atau be fail tabee qu'aqueste adare passi, 

Com tan d'austes an heit despuch la ley de graci 1520 

Qui per plaa que duran no-n reste arre nat tail, 

Sinou la soubenence au monde de bet tail. 

PEYROT. 

Diu la hasse fini com las eslembrecades, 
Qui morin auta leu qu'eres son alucades ! 

MENJOU. 

Ou sinou per lou meinchs que la bejam passa, 
Com las brumes qu'om bet per lous bens amassa 1 

(i) II manque deux syllabes au premier hâmistiche de ce yers. 



-87- 



ROUTGE. 



Tan qu'a Diu plasera, que sera de durade 

Car dab Taune deu temps l'a desja mesurade : 

Contre sa voulontat lous homis, dab lours soings, 

Arre nou hen dura james ni plus ni meings. 1530 



PEYROT. 



Nou3 autes nous debem a son boule sousmette, 

Quoan lou mau quauque cop per gran bee bou permette, 

Com sa mort, austes cops, aux judius permettou (1). 



(1) Cette eglogue ne paratt pas terminâc, car ce vers devrait Ă're suivi 
d'un autre pour complăter la rime 



EGLOGUE 5. 



ROUTGE, MENJOU, PEYROT. 



MENJOU. 



Sabee nous deşiram, dab grane impatience, 
Quing en nouste Bearn aportan la semence 
Dequet mechan uraa, dequet orp ou carbou, 
Qui de la fee romane embruma lou fruct bou. 



ROUTGE. 



Quoan Cal vi, de Bordeux, au temps de Margalide, 
A Neracq arriba, Merlii qu'abe per guide. 
L'un ni Taute en Bearn lasbets que nou passa, 
Et lou rey, noste Henricq, de Neracq lous cassa. 
Eds aben engendrat nouste princesse Jeanne, 
Qui longtemps corn son pay segi la fee romane. 
Eds lou den per mărit Anthoni de Borbou, 
Prince deu sang royal, here cortes y bou. 
Mais bet tempsot apres, here gens d'importance, 
Deus pousous de Calvi hon embrumats en France, 
Sus tout de gens de cour lous sprits libertiis, 
Qui [nou sonjan en Diu (1)] de sees ni de matiis. 
Aquet hum penetra hens la race royalle, 
Car l'un deus principaux de toute la caballe, 
Qui hou plus ahumat deu hum dequet carbou, 
Hou lou prince Conde, dit Louis de Bourbou : 
Ed ere fray cadet de nouste ducq Anthoni, 
Dab la princesse Jeanne unit en matrimoni. 



1540 



1550 



(1) Var. — fi aben Diu daban. 



- 89 — 

Qui commensat abe de prene lou sende 

De l'errou ; nou pas tan corn son fray de Conde, 

Mais dequet hum abe Tamne drm ahumade, 

Daban de vine assi la seconde begade. 1560 

La princesse pourtan, enquere, Diu mersee, 

Per la fee catholicque abe lou co sansee. 

PEYROT. 

Mais esta nou poude qu'ere nou counegousse 
Que lou ducq sou mărit de l'errou tacat housse? 

ROUTGE. 

Ed se pot que lasbets ere n'at coneche, 

D'autant que son mărit catholicq pareche : 

Car corn Henricq segon, qui hens France regnabe, 

Gran persutte lasbets a touts hereticqs dabe, 

Qui, penden qui viscou, nou gaignan pas gran chucq, 

Tan qui dehens sa cour demoura nouste ducq, 1570 

He toustem. lou semblan et boune contenence 

De segui tout jamais la roumane credence ; 

Mais quoan lou nouste rey, d'u cop de soupte mau, 

Hou raourt hens lou casteţ deu bourcq de Hagetmau, (1) 

Per deces deu sou pay, nouste princesse Jeanne 

De Nabarre hou reyne et des? i soubirane. 

Ere, dab son mărit, de France, fort hastats, 

Se biencon a (2) recebe en lous permes estats, (3) 

Com Anthoni lasbets nou debe pas depende. 

Ni compte au rey Frances de sas actious rende, 1580 

Cinq ou siex mees apres qui Taboii recebut, 

Dab gran estonamen hou per Beam scabut 

Que certan faux doctou secretamens neuribe, 

Loquoal bere gentius en la cour perbertibe. 



(1) Le 25 may 1555. (Note de Fondeville ) Son corps fut (Mpos6 dans 
la cathâdrale de Leacar. V. Poeydavant, Histoire des troubles survenus 
en Bâarn, t. 4*' p. 77. 

(2) Pour ha, 

(3) Le 18 acut 1555. (Note de Fondeville.) 



-90 — 

De here nom la gen aquet doctou noman : 
Lous uns Pierre David, lous auts lou bet Norman, (1) 
Lous auts Francois lou gay, d'austes maiste La Pierre ; 
Ed mudabe de noms corn hen la gen de guerre. 

PEYROT. 

Et perque prene doncq tans de noms differens? 

ROUTGE. 

Per n'esta pas ta leu conegut de las gens ; 1590 

Car en gourrin lous mons, quoan per lous locqs passabe, 

De nom corn de camîse en cade locq mudabe, 

Et jamais lou medihx a darron nou prene; 

Atau, qui diables ere, arrees nou comprene. 

Doncques aquet doctou que hica dab finesse 

Las errous en secret, au cap de la noblesse, 

Et here de gentius corrompou chicq a chicq. 

Enfîis ed s'abourri de ha quauque predicq, 

Preş Pau, hens lou castet deu seignou de Maserees, (2) 

A [las (3)] gens qui n'aben las amnes plaa sancerees. 1600 

Quoan bin que nouste rey souffribe aquet flaunacq, 

Lous rectous escribon a Georgis d'Armaignacq, 

Qui drin ere paren de la nouste regine 

Et loquoal, per rasou de sa grane doctrine, 

Lou pape heit abee, despeuhx chicq, cardinau. 

Las lettres nou hon pas heites en baganau ; 

Car aquet cardinau detire hee responce, 

Per laquoalle, tout court, ă nouste rey denonce 

Corn, hens la cour de Rome, anabe lou dibit 

Que certan fauxldoctou, nomat Pierre David, IfttO 



(1) Fondeville confond â tdrt Pierre David avec Francois Leguay. Au 
sujet du premier, qui est inscrit en 1557, pour 120 livres de gages, dans le 
compte du trăsorier-genâral de Băarn et Navarre, on peut consulter Haag 

it. 4 p. 216) et Ies lettres de Calvin, publiăes par J. Bonnet. Frangois 
jCguay, sieur de la Pierre, dit aussi Boisnormand ou Beaunormand, vint 
dans cette viile le 4 juin 1614; on le trouve cite comme ministre de Navar- 
renx de 4571 ă 1613 ; ii mourut en B6arn en 1557 

(2) Mazâres-Lezons, commune du canton de Pau-ouest. 
(8) Var. — taus. 



- 91 — 

Et dequets austes noms qui Thereticq portabe, 

Hens lou peys de Beam las errous predicabe, 

Co qui nou debe pas jamais lou rey pati ; 

Sus que, Tabe volut, com paren, aberti 

Que leu lou faux doctou dessi horabandisse, 

Car sinou grans maiheurs ere dange que bisse, 

Per co qu'ed houre a Rome, un cop escominjat 

Et lou Beam d'ailhous bedere rabadjat 

De guerres, d'asassiis, de vols et d'incendies, 

Qui lous fructs maladits son de las heresies. 1620 

MENJOU. 

Tau lettre be debe lou co deu rey touca 
Et contre lou Norman son courrous aluca. 

ROUTGE. 

Tabee lou touca drin ; mais Henricq, rey de France, 

Hee despeuhx tout a feit lou pees a la balance; 

Car quoan ed deuBearn taus nouvelles scabou, 

Faschat, a nouste rey, de Paris scribou 

Perque dehens sa cour un faux doctou souffribe, 

Et que sus aquero la lettre l'abertibe 

Que leu lou debe ha dessi horabandi, 

Sinou lou protesta qu'eu ne bere pendi; 1630 

Car ed biencoure ha-u la gerre dab furie. 

Et lou Beam croubi de sa gendarmerie. 

Co qui tiene desja be s'at debe per dit; 

Lasbets bou lou Norman dessi horabandit; 

Mais un chicet trop tard, car desja la semence. 

Ou Turaa maladit de sa fause credence. 

Au co de bere gens arradits abe heit 

Et las amnes a Diu per lou Diable sustreit. 

PEYROT. 

Qui hon lous decebuts dequeres tromperies? 

ROUTGE. 

Courtisaas adonats ă la gourrinerie 1640 



— 92 - 

De desbauches, de jocqs, de hemnes y festiis, 
Eniîis here gentius perguls y liberliis, 
Qui juste la pluspart hasen glori deu viei. 

PEYROT. 

Mais lou rey de Tenrou permete Texercici ? 

ROUTGE. 

Chardit, de bet chicquet, ed aboure gausat, 
Despeuhx qui lou Frances Tabou tan miassat, 
Car, en la qualilat de prince et ducq, Anthoni 
Grans bees dehens la France abe de patrimoni ; 
Et com ere lou prim de touts princes de sang, 
Nou podou hens Bearn ha goiare long estang. i650 

Dab la regine doncq ed que nou triga here ; 
En France s'en ana per gouari la coulere 
Deu rey Frances fachat; daban que de parti, 
. Heit abe de Bearn lou bet Norman sorti, 
Peuhx hee Louis d'Albret, capdet de Couarase, (4) 
Per regi lou Bearn et lous ahas de case, 
Son vis-rey, mentabut generau locienen, 
Et de son hilh Henricq lou hee meste ou regen. 

PEYROT. 

Qui hou Louis d'Albret? 

ROUTGE. 

Ed hou lou secretari 
De nouste rey deffunct ou son protonoutari ; 4660 

Peuhx quittan lous ahas a la glese es hica, 
Et desja qu'ere heit abesqne de Lesca. 

MENJOU. 

Ed debe bien esta badut en boune lue 
Et las hades Taben plaa hadat a la cue, 

(1) Goarraze, aujourd'hui canton de Nay-est arrondissement de Pau — 
Louis d'Albret, oncle de la reine Jeanne, fui ăveque de Lescar, de 1556 â 
1560. 



-93 - 

Peuhx que de capdet simple ed abou lou bonheur (1) . 
D'esta nomat abesque y chausit goubernur. 

ROUTGE. 

Ed scabe lous ahaas deu peys (2) per routine 

Et qu'ere drin paren de la nouste regine, 

Car deu deffunci Henricq lous barous de Miussens, (3) 

Seignous de Couarase, eren proches parens. 4670 

Atau, daban lou ducq nou parti pas en France, 

Deu gouber de Bearn lou lecha la puchance, 

Et tabee de son hilh ; mais tout lou monde creţ 

Que, daban de pârtii, Tourdi qu'eu dee secret 

Que lechesse en Bearn precha lou calvinisme 

Et qu'eu hesse, a son hilh, inucha lou catechisme. , 

PEYROT. 

Atau Louis d'Albret. avesque de Lesca, 
A Terrou se seree volut doncq embesca, 
Et l'avesque qu'aure quittat la fee romane? 

ROUTGE. 

Et la religiou: dilheu, mahoumetane 1680 

Ed aure professatper complaselou rey !... 

MENJOU. 

Aquo, Mossen Routge, nou crederi jamey... 

ROUTGE. 

Quoan bou partit lou rey, b'at dee bien a coneche, 
Car Terrou de Calvi detire lecha creche, 
Gom adare, Menjou, nous au tis bederam, 
D'autan que recebou fray Henricq de Barram, (4) 

(1) Bonheur se prononce bonhur et rime ainsi parfaitemen^ avec 
goubernur, 

(2) Peys, en d'autres endroits monosyllabe, doit se lire ici : pe-is, 

(3) Miossens, aujourd'hui canton de Theze, arrondissement de Pau, 
formait la sixiâme grande baronnie de B^arn. 

(4) Honn Barran, prâcha â Pau dâs 1557 et est cita comme ministre de 
cette viile en 1562 et 1573. 



— 94 — 

Homi seditious, qui, de monge quittaire, 
Manistre s'ere heit. 

PEYROT. 

Nou debe bale goire, 
Et per probe dequo b'ey prou que vous digat 
Que manistre se hee de monge renegat. 1690 

ROUTGE. 

Barran deu calvinisme assi Iheba la belle ; 

A Paris ne hou leu scabude la nouvelle. 

A nouste rey lasbets Georgis (1) d'Armaignac, 

Residen a Paris, hee reproche a sousmac. 

Anthotii, nouste rey, qui de met tremoulabe, 

Digou que de Barran tout lou feyt ignourabe, 

Et per da-u lou semblan de mescontentamen, 

Priba Louis d'Albret de son goubernamen 

Et hee lou cardinau son bis-rey per patente, 

De que nouste regine ere ta plaa contente, 1700 

Que detire prega, pe-u biene ha lou tour, 

Lou cardinau bis-rey de parti de la cour. 

Ed parti de Paris dab grane diligence, 

Et de gaha Barram per tout lou camţ pense. 

Barram, qui nou poude tout aquero scabee. 

De manistre, en Beam, que hase lou debee. 

Lou cardinal bis-rey sus aquero qu'arribe 

Et deu goubernamen Louis d'Albret que pribe; 

Peuhx, tout esticq estacq, chens aute si ni ca, 

Lou manistre Barram en presou he hica. 1710 

Com ere cardinal et delegat de Rome, 

Lou manistre Barram de respone que somme, 

Com abe predicat fause religiou, 

Per tradusi-u despeuhx a l'inquisitiou. 

A l'abesque d'Albret he tabee Iede froigne. 

Qui tremoula hase de met et de bergoigne. 



(1) Georgis doit former ici trois s^rllabes : Ge-or-gis 
iln*en a qne deux : Geor^gis^ comme on Ta dâjâ vu. 



, tandis qu'aiUeurs 



— 95 — 



MENJOU. 



Barran hou doncq atau gahat a Tescrepet. 
Et com nou hee gaha tabee Louis d'Albret, 
Peuhx qu'ed abe lechat predica tau doctrine? 

ROUTGE. 

Perco qu'ere paren de la nouste regine 1720 

Et que dressa bole, perme, lou cardinal 

Contre lous hereticqs quauque proces verbal. 

En France, dequet temps airiban grans barailhes, 

Qui causan, peuhx apres, grans combats y batailhes. 

Lou rey Frances segon a Paris que mourii (1) 

D'u cop qui, chens pensa-y, lou de Mongomeri. 

Charles nau, lou sou fray, enquere drin mainatge, 

Apres qui hou sacrat, que dee trop d'abantage 

Sus lous prînces de sang a deus princes guisarts 

Qui boulon comensa de ha trop lous hagards, 4730 

Co qui desplagou fort un cop au conestable 

Anne Momorancy, seignou considerable, 

Peuchens au ducq Anthoni et son fray de Conde, 

Qui las errous lasbets de Calvi defende. 

Aquets tres de despieit quittan Paris detire ; 

Anthoni dab sa hemne [a Nerac se retire ; 

Et chicq de temps apres qui hou dehens Neracq, (2)] 

Lou prince de Conde biencou dab un flaunacq, 

Manistre bet parlur, nomat Theodore Bese, (3) 

Qui soustiengou ta plaa de sas errous la these, 1740 

Que dab fauses rasous lous esprits confonde. 

Mais mielhe resouna lou prince de Conde ; 

Car digou^ dab secret, â la regine Jeanne 

Com [lour (4)] lige aben heit lous huganauts ta grane 

(1) Lisez : Henri II, et deux vers apr6s : Fran^ois II, son fils. 

(2) Var., rayăe en pârtie par Tauteur : 

...... en Beam se retire, 

Et dessi que passan apres enta Neracq. 

(3) Th. de Be^e fut envoye de Geneve â N6rac le 30 juillet i560, ii y 
demeura jusqa'au^ois de novembre. 

(4) Var. - la. 



-96 - 

Que per France hasen here [reites (1)] arma 

Et que tres capitaas, dab dages a la ma, 

Au rey Frances haren deus bius plega balise, 

Per fabourisa trop lous deus princes de Guise, 

Deusquoaux lou ducq son fray recebe plus de tort 

Et qu'atau lou partit debe tiene plus bort, 1750 

Peuhx que dab lour secours poude ha gran escarre 

Et contre TEspagnol recruba la Nabarre. 

La regine trouba ta bounes sas resous 

Que de Bese lasbets abala lous pousous: 

Louquoau, daban parti, Iccha Guilhem Barbaste, (2) 

Monge cârme machan qui tan presti la paste 

Et lous pousous lou hee de Beze saboura, 

Qu'ere nou bolou plus a Neracq demoura, 

Et dab lou ducq assi biencou, corn bere holle, 

Per ha sorti Barram detire de cajoUe. 1760 

Anthoni, nouste rey, de gran joye rabit, 

He detire tabee tourna Pierre Dabit, 

Qui tardiu nou bou pas d'arriba dab gran haste. 

Donques aquet Norman, dab Barram y Barbaste, 

Que tournan en Bearn las errous predica. 

MENJOU. 

Be crey qu'en bou content Fabesque de Lesca 1 
Lou cardinau bis-rey lasbets doncques on ere? 

ROUTGE. 

Ed s'en ere tournat en France, de coulere, 

Enta ha-us cita touts a Tinquisitiou. 

Mais labets descroubin la grane traitiou 1770 

Contre lou rey Frances (3), de que Larenaudie 

Et deus autes mourin, chehs nade malaudie, 

(1) Var.— pohles, 

(3) Arnaud Guilhem Barbaste est cită en 1564 et 1573 dans Ies comptes 
de la maison royale de Navarre ; ii administra le baptâme â Pau en 1577 
et figure^ comme ministre d'Oraas, (colloque de Sauveterro) dans le rdle 
des gages attribu6s aux ministres de B^rn en 15*78. Y. du reste son 
article dans la France Protestante. 

(3) Ou plutdt contre Ies Guises ; la decouverte de la conjuration d'Am- 
boise amena la mort de plus de deux conjurăs. V. H. Martin, Hist. de 
France. 



Perco que hon troubats principaux treitures. 

Labets lous huganauts hon resercats de preş, 

Etper resentimen, lous deus princes de Guise 

Aux deus frays de Bourbon qpe la pensan ha grise : 

De France convocan lous Estats Orleans, 

On se deben trouba lous princes y lous grans, 

Qui possedi hasen terres en lou royaume. 

Nouste rey que-y hou doncq et que Ty den espaume, d780 

Car de-y perde la vitte ed y he bet escap. 

A Conde que bolen tabee tailla lou cap, 

Et nouste rey Anthoni auside a cop de dage : 

Lou rey Frances debe ha-u la permere plage ; 

Peuhx murtri lou deben seix homis plaa goailhards : 

Aquo se debe ha per ordi deus Guisards; 

Mais Diu qui sus lous reys et sus lous princes beilhe, 

Au rey Frances que dee, ta gran, u mau d'aureilhe, 

Que detire raourii qui hou crebat Tabces. 

Ataleu de Conde revocan lou proces. 1790 

La may deu rey defunct, la reyne Gathaline, 

Hilhe de Medecis, princesse here line, 

Deu fray deu rey deffunct, aperat Charles nau, 

Hou nomade regente enta plaa gouberna-u. 

Per sas ruses, lasbets, ere que hee de guise 

Que per abale drin lou pode deus de Guise 

Et per da-us au gouber u bou conlretenen, 

Nouste rey hee noma generau loctenen, 

Per dab ere regi touts lous ahas de France. 

PEYROT. 

Que he doncq quoan se bii dab tante de puchance? 4800 

Nou hee horabandi de France lous Guisarts 

Et haa pene, detire, aquets autes pandarts 

Qui dageja-u deben, ou ha-us da cops de barre? 

ROUTGE. 

En France aberee heit trop de brut y d'escarre, 
Enquere housse la, lasbets lou principau. 
Detire hee parti messatges enta Pau, 



Enta da lous abis a la gen huganaute. 
D'aise nouste regine a la nouvelle saute ; 
Et tout dret a Paris detire que parti. 
Mais daban qui tournesse, ere s'en repenti. 



/.: 



1810 



PEYROT. 



Quing se poude jam'ais de tante d'alegresse, 
Daban de s'en tourna, repenti la princesse? 



MENJOU. 

En la biste long temps nou dure lou plasee : 
Tau qu'arrit lou maţii, que plourara lou see. 

ROUTGE. 

m 

Ere que parti doncq dab son hilh et sa hilhe. 
Quoan bii lou ducq Anthoni arriba sa familie 
Dab pots, dab abrassats, ed que la recebou ; 
Et per lous ha bede qu' Anthoni de Bourbou, 
Generau loctenen a Paris ere meste 
De sa religiou tau medixh com deu reste, 
Hens son houstau que hee manistres predica, 
Co qui lous cathoulicqs y lou rey que pica. 
Mais com d'esta sacrat enquere n'abe l'atge, 
De ha brut dequero n'abou pas lou couratge, 
Ni d'en esta fachat que nou hee pas semblan. 
Lasbets lous huganauts here Qops s'assemblan, 
Aupres deu ducq Anthoni, en Thoustau de Navarre, 
Et juste aux cathoulicqs volen ha contrecarre. 
Mais detire qui hou lou rey Charles sacrat, 
Lous huganauts bin leu gran brume de barat ; 
Car ed hee publica per Paris ordonnance 
Que souffrii nou boule nat huganaut en France, 
Et lous manistres touts que hon horabandits. 

PEYROT. 

Un bou cop de feruUe ed lou dee sus lous dits. 
Que digou sus aquo nouste rey de Nabarre? 



1820 






1830 



- 99 - 

ROUTGE. 

Lous huganauts dab ed hen gran brut et batsarre, 

Et heres se boulen detire rebella ; 

Mais eds que s'abisan, de perme de paria, 

Que hessen assembla preş Paris un colloque, 

Sus lour religiou qui tant de bruts provoque. 1840 

Aquet colloque hou convocat a Poissis : 

Lou rey Charles y hou, sa may de Medicis, 

Lou nouste ducq Anthoni y la regine Jeanne, 

Six cardinaux, et Tun de doctrine fort grane. 

Trente avesques ou plus, dab here de doctous; 

Lous huganauts y hen presenta lours pastous, 

Biroun de dets et hoeit ; mais deux, per parantese, 

Lous plus scabens que hon Mariorat (1) et Bese 

Lou cardinal saben ere lou de Tournou : 

A Bese aquet ta plaa que sarra Tesperou, 1850 

Sus lous puncts de la fee, que lous princes de France 

De Bese sus ,tauts puncts conegon Tignorance. 

MENJOU. 

Ed nou poudou pas doncq, per rasous de tricqtrac, 
Gonfbnde lous sprits aqui corn a Neracq? 

ROUTGE. 

Las assemblades houn l'ue de l'aut diverse : 

A Neracq nou scaben arrees la controverse, 

On Bese prouba tout corn ere bet parleur ; 

Mes en France, a Poisis, passa per bataleur, 

Sinou que hens Tesprit de la nouste regine, 

De la reyne tabee de France, Cathaline, ' • 1860 

De lasquoalles lou co Bese que perberti. 

Mais lou ducq nouste rey lasbets se converti 

Et que nou [voie (2)] plus souffri lou calvinisme, 

Co qui causa detire en sa familie un schisme. 

La regine Paris dab sa hilhe quitta 

Y here domesticqs, per lous bruts esvita. 

(i) Augustin Mariorat, ministre de Rouen. 
(2) Var. — pode. 



- 100- 

Tout dret enta Bearn que s'en tourne dab haste, 

On las gens deu conseil et lous nobles que taste, 

Per sonda si seren enquere huganauts : 

Sus aqui ne trouba la pluspart here cauts. 1870 

A d-aquets declara qu'ere ere huganaute 

Mais deux qui trouba rets en secret lou co maute, 

De met que n'at scabousse Anthoni, son mărit, 

Qui s'abe de l'entecq djus huganauts gouarit, 

MENJOU. 

Quedisen sus aquiDavid, Barran, Barbaste? 

ROUTGE. 

Cadu d'eds, en secret, here gentius que goaste, 

Sustout gens deu conseil qui parechen plus rets : 

En France cependen que hen complots secrets. 

Lous huganauts mutiis que hen de tale sorte 

Que s'emparan enfiis de quauque ciutat horte. 1880 

PEYROT. 

Quing nomen la ciutat de laquoau s'emparan ? 

ROUTGE. 

Aquo hou la ciutat ou viile de Rouan, 
Qui de la Normandie ere la capitalle. 
Per lou sietge marcha doncq Tarmade royalle, 
Laquoalle nouste rey, loctenen generau, > 

Commanda com de France ere lou principau. 
La place hou detire per assaut emportade, (1) 
Mais au ducq nouste rey que den tau mousquetade 
Que chicqs dies apres de la plage mouri. 

PEYROT* 

Qui defende Tassaut ? 

(1) Ce vers, dont la c^aure est fausse, devrait Atre constitui ainsl i 
La place pef* assaut hou detire emportade. 



- 101 — 



ROUTGE. 



Lou ducMj Mongoumeri, 1890 

Qui pourtan se sauba quoan la viile hou prese. 

MENJOU. 

Ed murtrii doncq deux reys de la race francese. 
Si mourii nouste ducq, au mens, bou catholicq, 
Et de la fee romane? 

ROUTGE. 

O, Menjou, que t'at dicq; 
Car dab lous catholicqs ere lasbets de ligue. 

• 

PEYROT. 

Nouste rey n'abou doncq de touts plaps com la pige : 
[U cop (1)] que hou de D'iu, peuhx que hou de Satan, 
Peuhx enta Diu torna... Mais son cos on boutân? 

ROUTGE. 

Dab lous sous debances lou portan a la hosse, 

Et que hen las haunous qui hen a la gen grosse. 1900 

Lou prince de Conde, deu huganaut partit, 

De la mourt de son fray hou detire abertit. 

A la regine expres la nouvelle qu'en mande 

Et d'esta huganaute ed que Tarrecommande; 

Car Texpres lou digou que, penden tout Passaut, 

Tirat sus son mărit n'abe nat huganaut, 

Mais que, penden lou houecq de la mousqueterie, 

Un soldat cathoulicq dequere infanterie, 

Qui composa hase lou regimen Guisart, 

D'un cop treite (2), l'abe [birat de Paute part. (3)] 1910 



(1) Var, — Longtemps, 

(2) Pour Ies dâtails de cet âvânement, consuUer : Relation de Ia mort 
du roi de Navarre, arrivăele 17 novembre 156â, dans Ies Archives curieuses 
de rHistoire de France, t. 5, p 67-72 et Cabinet higtoricjue t. viu. Docu- 
ments, p. 257-263. 

(3) Var. -^ heit cc^e deu ranparţ. 



— 102 — 

De la mourtde son fray, Coi:de hase de gaise 
De jetta lou soupcou sus lous princes de Guise, 
Car en France dise qu'aux alias de l'Estat 
Dabe gran contrepees a lour aathouritat. 

MKNJOU. 

La nouvelle jou crey causa tristesse grane 
Hens Tesprity lou co de la regine Janne. 

ROUTGE. 

Ere jura lasbets, et lou sermen tiengou, 

Que touls lous cathoulicqs trectere dab rigou ; 

Et qu'assi nou lechere avesques ni calonges, 

[Rectous (1)] ni caperas, menourettes ni monges; 1920 

Mais perme finamens au partit aleea 

Mossen Louis d'Albret, avesque de Lesca, 

Here gens deu conseil et gentius de co double 

Que creden de pesca lasbets en aige trouble. 

MENJOU. 

Souben lou mage Diu de tau sorte de gen 
Son rhaunou, lous plasees, la richesse y Targen ; 
Que nou son james harts deu bee dequeste monde 
Et qu'en desiren mey tan plus n'an en abonde. 

PEYROT. 

Vous avet desja dit qu'aquet Louis d'Albret 

En la fee, de perme, nou marchabe pas dret. 1930 

Atau jou nou crey pas que goiare faicous hesse 

De segui lou partit lasbets de la princesse. 

ROUTGE. 

Quoan son partit prou hort a la reyne sembla, 
A Pau de here locqs, ministres assembla. 

PEYROT. 

A quignes fiis hase convQca Tasşemblade? 

(1) Var. — abbats, 



- 103- 

ROUTGE. 

Per combine d'un rit ou fourme pi a reglade, 
Qui pratiqua deben en lour religiou. 
Car nade no- n'aben a lour confusiou. 

# 

MENJOU. 

Aquo proubabe prou, peuhx qu'ere ta nabere, 

Que lour religiou n'ere pas bertadere. 1940 

PEYROT. 

Quings manistres biencon per regla lou rit nau ? 

ROUTGE. 

Eds hon Viret, Flajol, Solon, Martel, Larrau, (1) 

Et lou chesau que hou lou manistre Lamothe, 

Qui, mey que touts lous auls, here regles que cotte. 

Aquets sieix s'assemblan per combiene deu rit 

Dab Barram, dab Barbaste y dab Pierre David, 

Mais fort en baganau, car chascu d'eds aboue 

Que de rit nou scaben trouba ni cap ni coue. 

La regine, qui bet que nat dequets nou sap 

A sa religiou da ni coude ni cap, 4950 

De rauge y de despieit, dehens son co que crebe, 

Et he parti d'abort, en poşte, enta Genebe 

Un gentilhoini sou, mentabut St-Marti, (2) 

De Bigorre natiu, qui part lendematii. 

(1) Pierrre Viret, dont le testament, conserve aux archives des Basses- 
Pyren^es, a M analy.>â dans le BuUetin du protestantisme. (1865, p. 297). 

Les nonis de Flajol et Larrau, âcrits d'une maniere trâs-distincte dans 
le manuscrit, ne se retrouvent cites ni dans les auteurs du temps, ni dans 
nos archives. 

Bernard Solon est dâsignă comme ministre d'Orthez de 1572 â 1582. 
En 1583^ ii âpousa Mărie de Bacadano de Maslacq. II est cite comme 
dâfuntenl596. 

Pierre Martel, Parisien, etudiait ă Genăve en 1559; on le trouve cit6 
pour la premiere fois comme ministre de Pau dans son contrat de mariage 
avec Anne de Oastagn^de, en date du 26 juillet 1565. A partir de cette 
^poque, ii exer^ regulierement sa charge en cette viile jusqu'ă la fin 
du XVI» silele. 

(2) Le voyage de cet envoy6 eut lieu en 1557 et eut pour râsultat 
rarriv6e en Bâarn de Fran9ois Le Gay. V. Bordenave. Hist. de Navarre, 
p. 53. 



— 104 — 

Arribat â Genebe, assemblan consistori, 

On hou de St-Martii legut tout lou memori ; 

Et detire chausin loa manistre Merlii, (2) 

Qui passad'autes cops a Neracq dab Cal vii. 

Aquet pourta la regie, a Genebe conforme, 

De las religious prelendude reforme (3) 1960 

PEYROT. 

La nouste boulen bien tout a feit disforma, 
Peuhx que nou s'y bolen en nat punct conforma. 

R013TGE. 

Quoan de la regie abou Merlii dictat la notte, 
Hou comettut de touts lou manistre Lamothe, 
De part de la regine, a Moussen de Lasca, (4) 
' Per ana-u de Terrou tout a feit enteca. 
L'abesque lou caresse, escoute sa paraule, 
Lou leche predica, lou neureihx a sa taule, 
Et chicq a chicq aqui Terrou talasmens creihx 
Que here catoulicqs de la fee perberteihx. 1970 

MENJOU. 

Un bou pastou james nou debere permette 
Qu'en son estail bestia tacat se bienque mette. 
Aquet es d'u pastou lou gran soing y l'emplecq, 
De scabee bien goarda son troupet de l'entecq 
De maus aprenedis, de pigotte ou d'escauge, 
Quis'apren aux troupets, com aux caas he la rauge, 

PKYROT. 

Et plus asidamens y dab mage dange, 
Car un moutou tacat d'u troupet estrange 

(1) Y. Ies lettres de Merlin ă Galvia lui rendant c<fmpte de sa mission 
en B^arn, en juillet et decembre 1563. Bulletin du protestantisme 1865, 
p. 230-248. 

(2) La discipline ecclesiastique du pays de Bearn, dressee en 1563. 
a et6 publiâe en 1877 par M. Gh L. Frossard, d'apr^s des documenLs 
con«erv^s aux archives des Ba-ses-Py^nees et â la bibiiothăque de Pau. 

(3) Lasca pour Lasear — Lescar, ancien siege episcopal de Uearn, 
aujourd'hui simplement chef-lieu de canton, arrondissement de Pau, etait 
appelâ autrefois Lasear. A T^poque ou vivait notre po6t6, pq ecrivaiţ 
indiff^reipn^ent Lasear o\\ Lescar LV pe şe prononce pas, 



- 105 — 

Apreri au troupet sa Tescauge ou la pigolte, 

Si peihx au medix prat ou sus mediche rnotte, 1980 

Ou si ba, per nat cas, gitalha, nade noict, 

Hens un medihx clcdat ou debat medixh teict ; 

Au locq qu'aus caas ii'ey pas la rauge accomanade 

Que quoan n'at arraujous lous da quauque naicade. 

HOUTGE. 

A co qui dits, Peyrot, here pla tu t'escats, 

Car lous hereticqs son, com lous moutous, tacats 

De pigotte ou d'entecq de doctrine mau sane, 

Qui per lous trop hanţa tout jamais s'acommaiie; 

Et com vous auts goardat lous Vi»stes troupets saas 

D'ana, dab lous lacatş, peche en medihx jjarsaas, 1990 

La gleise aux cathoulicqs deffen, jus escomingi, 

Que nat dab hereticqs nou hanti ni nou mingi, 

De met qu'en Theresie eds s anin embesca, 

C6m arriba lasbets a las gens de Lesca. 

MENJOU. 

La lăute d'un pastou n'ey james perdonnable, 
Quoan s'affraire d'un loup, et d*un loup com lou diable. 
Un tau pastou que met en denge son troupet 
Do bede-n daban ed arrebira la pet. 

ROUTGE. 

Per aqui commencan assi las desfortunes. 

La reyne, per edict, ren las gleises communes(l) 2000 

Enter lous cathoulicqs et pobles huganauts, 

Per ha-y lours fonctious lous uns apres lous auts. 

PEYROT. 

De la gleise de Diu ha de Satan Testable ! 
Aquet edict, Routge, n'ere pas suportable, 
Car souben ed poude querelles provouca. 

(i) D*apr^s le reglement fait le 28 mai 1566 pour Teglise de Gonchez, 
lesheures do c^l^bration du culte piotestant elaient ainsi fixees : de sept â 
neuf beures du matin en hiver, de six â huit en 6iâ ; Ies catho- 
liques lestaient 1 brcs de se r^unir pour leurs Plfices pendant tout le reste 
de la journ^e. (Arch. B.-Pyr. G. 1230) 



\ 



- 106 - 

ROUTGE. 

Ed y calou pourtan aux cathoulicqs bouca. 

Lous seignous huganauts, chascu hens son vilatge, 

Aux jurats y rectous estreman lou coaratge. 

Apres Jeanne defen here devotious, 

Las publiques sustout, com las processious : 2010 

Et la de Diu sustout, enter autes, supprime, 

De laquoalle hase la gleise plus d'estime. 

Tout lou monde aubedeihx ; mes per la manteni, 

La moilhe d'u bourges iiomat Sarraceni, (1) 

A Lascar, lou daban de son houstau tapisse ; 

Peuhx, dab sas hilhes sort, per entene la misse, 

Bestides propimens, dab berois coutilhous, 

En poiîrtan a las maas de cere candelous. 

Quoan bou ditte ia misse, alucan lours candelles, 

Sortin en abachan lours coifures de telles, 2020 

Peuhx anan Jialour tour, marchan devotamen. 

Per on soulen pasa dab lou sânt sacramen ; 

Pregan Diu doucamens per toutes las carreres, 

Et sustout en lous locqs on soulen ha caperes 

Ou deu ?anct sacramen authaas d'estaliou ; 

Peuhx tournan a la gleise en gran devotiou, 

Longe pause prega daban lou tabernacle, 

Chens que lous huganauts lous hessen nat obstacle. 

MENJOC. 

Aquere hemiie doncq dab^sas hilhes proba 

Que per la fee cale touts lous danges braba ; 2030 

Et que, contre Tedict de la regine Janne, 

A Diu rende Thaunou voule de chrestiane. 

HOUTGE. 

Ere que merita deu poble catoulicq 

Las laudous qui digon lous judius a Judicq, 

(l)J^^Gette' 'anecdote, qui date de 1564. est racont^e âgalement par 
Poeydavant. dans son « Histoi e des troubles survenus en Bearn » t. 1®*' 
p. 228. Guilhem de Sananceuy ajurat et administradon deus praubes 
de l'hospitau âe Lescar » ost dte dans un arret du Parlement de Navarre 
du 28 jiiiilet 1563. Un autre arrdt du 31 octobre 1564 lui fait commande- 
ment « de far et cccerdr Ja vhorge et ofpri de jurai ». Arch. de Lescar, 
F. F. 1. 



Qui,.per lous garanţi de las maas d'Holophernes, 
D'u picq [lou he sauta (1)] lou cap de sus las pernes. 

PEYIIOT. 

Aquere hemne [doncq (2j] de Tedict, a Lesca^ 

Si nou Tabraca tout, here que l'esbreca ; 

Et si, corn ere, touts aben eust Tamne liorte, 

A semblables edicts auren barrat la porte, 2040 

En rejetan aquet, dab mesprets y bigou. 

ROUTGE. 

Lous qui segin apres hon de mage rigou. 
Et quoan me bouil mombrade la regine Jeanne, 
De dolou deux malhurs juste lou co s'em pane. 
Mais tantostlou recit jou que bouilh acaba-b : 
Nou manquet pas, liillots, assi doncq de trouba-b 

(1) Var. — que Vahrara, 

(2) Vai. — atau. 



EGLOGUE 6. 



ROUTGE, MENJOU, PEYROT. 



MENJOU. 



Are, quoan un chiquet abet prengut halene, 

Pe plasera, Routge, de prene donc la pene 

D'acaba deus malheurs, lou recit comensat, 

Qui causa nouste Jeanne, en lou siecle passat, 2050 

Et sustout a Lasca, dehens la cathedralle, 

Qui de tout lou Beam ere la principalle?(l) 



PEYROT. 



Peuhx que [Louis d'Albret (2)] manistres arcoilhe, 
Lous praubes cathoulicqs aben un loup aulhe! 
Aquet homi hou pecq ou b'ere en pipiatge? 

ROUTGE. 

Ed hou fort ignoren et simple personatge. 
Deu monde soulasmens couneche lous ahaas, 
Deuxquoaux deu co james nou poudou desgahaa-s. 

PEYROT. 

Que disen deux edicts lous Messieurs de calonges? 

ROUTGE. 

Disen qu'aquets edicts que passeren com songes 2060 

(i) La cathddrale Notre-Dame de Lencar, dont la constructioil date da 
commencement du xi® silele, existe toujours et fait Tadmiration des 
archeologues Glassee parmi ies monuments historiques. elle est remar- 
quable par la s^v^re beau te de son style roman et par ses vastes eţ 
majestueuees proportions. 

(2) Var, — - Vfihesque la. 



- 109 - 

Et qu*eds de şerbi Diu nou cesseren james. 
Denquio que bin apres, au cap de quauque mes, (1) 
Que defendut aben, en laţii lous cantatges, 
Et las gleises deben despulha deus imatges, 
Com hen lous cometuts, bet disapte maţii, 
Permeramens, a Pau, la gleise Saint-Martii ; (2) 
Peuhx bincon a Lesca. sus l'hore de complettes. 

PEYROT. 

Qui hon lous cometuts ? 

ROUTGE. 

Lou president Sallettes, (3) 
Lavigne, conseilhe, lou percuraire Ychard (4) 
Qui Tourdi recebon, d'aban de lour depart, 2070 

Que, com Louis d'Albret ere de lour caballe, 
L'anessen amucha la patente royalle, 
D'executa laquoalle aben commissiou, 
Et que hesse tout ha dab gran submissiou, 
Au cas que s'y troubesse opposans temeraris. 
L'abesque caressa lous seignous commissaris ; 
Et que hen tanticam lous jurats assembla. 
Lous praubes cathoulicqs commencan de trembla, 
De met qui touts aben de quauque benaleje. 
Aux cossus bou mandat de prene la livreje. ' 2080 

L'abesque y lous seignous aben perme legut 
Co qui hens l'ordonance ere au long contiengut. 
Ichard donc Tordonance enter sas mas que porte, 
Et dret enta la gleise anan deban la porte. 
Aqui donques Ichard he requisitiou. 
De lege la tenour de la commissiou ; 
Et dequero somma lous seignous commissaris, 
Qui dab eds deu conseil aben un deus notaris ; 

(1) Juillet 1563. (Note de de Fondeville). Sur tous ces faits, consulter 
Poevdavant, « Histoire des troubles survenus en Băarn d, 1. 1*^. 

(2) L'ancienne ^glise St-Martin, qui âtait celle de Tunique paroisse 
d'alors, â Pau. 

(3) Jean de Salettes, p^re d'Amaud, dont nous avons parl6 plus haut. 

(4) Guillaume Lavigne ătait second president au Gon^eil souverain, 
lorsqu'il fut mis â mort par Ies catholiques en 1569. — Jean d'Etchart| 
procureur gânâral en B^rn. 



— HO ~ 

Deus calonges lasbets arriba lou sindicq, 

Segit de tout lou cos, chasca gran catholicq, 2090 

Sustout de Dupuy/d'Audios dit Latorte. (1) 

Ichard, d'aute coustat, per agi dab ma forte, 

He trouba sus lou locq unshuganauts goufTits, 

Qui, de perme, per ed eren estats chausits. 

Lasbels pren un pargam, heit corn bere patente, 

On abe la regine explicat son entente. 

Lou notari la pren et la legou tout haut. 

La patente bantabe au poble huganaut 

Gom lou poble chausit et deus autes la trie, 

Qui deu monde debe cassa Tidolatrie, 2100 

Et que Diu per sa graci eslege abe volut, 

Enta tourna la gen au cami de salut. 

Que per aquets motius et rasous salutaris, 

La regine, en Conseil, ave dat commissaris 

Per biene de sas parts, et la religiou, 

De la gleise, a Lasca, prene possessiou ; 

Et per la reforma da-u la forme d'un temple, 

En loquoau lendoma debe, dab gran exemple, 

La regine daban lou poble de Lesca, 

Ha la cene, en publicq, y here predica 2110 

Aux manistres lous puncts de la doctrine sane 

Et contre lous abus de la gleise romane ; 

Mais que per commensa de bouta-s en estat 

De respecta de Diu la soule raajestat, 

Cale permeramens las idoles abatte. 

Ichard, sus aquets mouts, que hee lou diable a quatte, 

Et com bet arraujous, nou he que turmenta-s, 

Requerin que cale despulha lous authas ; 

Car manteni hase, dab miile babioUes, 

Que n'eren lous authas que nits de las idoles, 2120 

Et que cale brisa figures et tableux, 

Per adora d'esprit lou soulet Diu deus ceux ; 

Qu'ed requeribe aquo com publicq percuraire. 

Aux jurats aquets mouts que n'agradan pas goire, 

(i) Bertrand de La Torte, dit Audiyos ou Audejos, qui fut pendu par 
ies Hâform^s en 1569, en mame temps que Jacques du Puy. V. Bordenave 
p.281. 



- 111 - 

Et tout dous, enter eds, commensan de brouni 
Fourbet, Fanquet, Mauco, Tourne, Sarraceni, (1) 
Disen que, de perme, peu miey se haren hene ! 
Mais Ichard lous digou qu'ed lous haree touts pene 

MENJOU. 

Un poirit huganaut ere donques Ichard! 
Mais ere homi plaa heit? 

ROUTGE. 

Plus lee que nat mounard ! 2130 

Ta contreheit qu'arres no-n dere tres baquettes 

Tabee be-u s'en truffa lou president Salettes, 
Et sqistout quoan boule trop fransimandeja : 
Gependen nou hase sinou bascourreja. 
Car ed ere natiu de la Bache-Navarre. 

PEYROT. 

Be crey que s'en a heit Satan boune chingarre ! 

MENJOU. 

Malage, de perme, taillat en serimous, 

Nou poudou de Tiher ha lous brases humous I 

PEYROT. 

Que digou lou chapittre aux seignous commissaris'? 

ROUTGE. 

Lou sindicq s'opposa touquessen aux sanctuaris, (2) 2140 

Sus lousquoaux n'abe pas la regine poudee, 

Ni sus l'espirituau nade cause a bedee. 

Ed digou, d'aute part, que las causes sacrades 

Nou deben pas esta per lous laicqs toucades. 

Nou pas tan soulamens dab lou soul cap deu dit, 

Car Diu lous at abe talasmens interdit, 

(1) Parmi îes noms des jurats, nous retrouvons ainsi celui de Sarraceni, 
le a bourgeois » de Lescar mentionne plus haut. v. 2014. 

(2) Pour que ce vers ne paraisse pas defectueux, ii faut lire le mot 
santtiaris comme s'il âtait acrit : sanc-toa-ris, par trois syllabes seule* 
ment. 



- 112- 

Que grans punilious de mourt y males antes 

Narraben, de taus cas, las escriptures sanctes; 

Et dequo lou sindicq Texemple perpausa 

Deu hilh d'Aminadab, lou malhurous Osa, 2150 

Qui per abe toucal Tarche, dab bonne entente 

Et per necessitat qui semblabe apparente, 

Toutesbels dequero Diu hou tant imtat, 

Que punibe de mourt hou sa temeritat ; 

Et per d'austes rasous qui lou sindicq pourtabe, 

Per part deu Gapitoul, digou que s'oppausabe 

Passessen plus aban a Texecutiou, 

Lous seignous deu Gonsdil, de lour commissiou. 

Mais Ichard requeri que housse passat oustre ; 

Et, parlan au sindicq, que Tapera peilloustre, 2160 

Gapeiranot, foirous, idolatre, papaut, 

Et Texecutiou que requeri plus caut. 

MENJOU. 

Et que respone doncq lou sindicq, quoan audibe 
Qu'aquet Mossen Ichard tan lou bilipendibe ? 

ROUTGE. 

Dab gran humilitat, ed suportabe tout. 

Mais quoan ed bii l'abesque arride a son sadout, 

Aquet brabe sindicq lou requereihx y somme, 

Que si nou boule pas esta citat a Rome 

Et deu pape sus ed Tescominge attira, 

Que hesse lous seignous deu Gonseil retira ; 2170 

Gar ed lou gausa bien hardidamens mantiene 

Que, chenssa volontat, nou houren voluts biene. 

PEYROT. 

Que digou sus aquo Mossen Louis d*Albret ? 

ROUTGE. 

Ed responou, d*u mus emboutumat y ret, 
Que [ debe (1)], dab respect, aubedi la regine. 
Lou sindicq lou respon, dab resolude mine, 

(i) Var. — Cale. 



- 113 - 

Qu*a Diu, nou pas a d-ere, aubedi que failhe. 

Peuhx lou dits sus lou nas : « Vous ets un loup aulhe, 

« Qui tradit las brebits qui p'a dat Nouste-Seigne ; 

> Mais sonjat, qu'ed pe pot, dab son bras long, ateigne, 2180 

> Et que-p hara senti lou gran pees de sa maa, 

> Si son courrous la he conti'e de vous arma. » 

A Tavesque taus mouts que hen tan de bergoigne, 
Qu'ed demoura tout mut et basti Iede froigne. 
Mes per sons oeils dise, dab sons regards de hicq, 
Que minjere lou hitge y lou co deu sindicq, 

PEYROT. 

Que disen, sus aqui, lous seignous conimissaris ? ^ 

4 

ROUTGE. 

Eds escoutan fort plaa toutes rasous contraris, 
Qui pourta lou sindicq per oppositiou, 
Per davant eds medihx, de lour commissiou ; 2190 

Car las qui jou p'ey dit que n'eren pas soulettes. 
Sustout las escouta lou seignou de Salettes, 
Et pareche qu'en ere en son co bien toucat. 
Mais Ychard, [ batalan (1) ] toustem corn bet aucat, 
Chens rime ni rasou, tout jamais persutabe 
Que la commissiou que housse executade, 
Chens qu*a tales rasous aboussen nat esgoard. 
De ha verbal sinou que proutestabe Ichard, 
Et ha raport deu tout, si, sus Thore presente, 
Nou hasen, en touts puncts, Tordi de la patente. 2200 

Lou seignou de Salettes (2), .[ horai (3) ] de gran renom, 
Lou respounou lasbets, dab un ton de prudom ; 
« Tout beu, Mossen Ichard, vous debet prene goarde 
» De nou lecha-p au nas tan puja la moustarde : 
» Per un procuradou, vous parechet trop caut 

> Et pariat, daban nous, un chiquetou trop haut. 

(1) Var. ^ en eridan. 

12) La prosodie exige la suppression de Vs finale au tiiot Salettes. 
(3) Var. ^jutge ; maisavec ce mot, ii n'y a pas de liaison possible et 
le vers devientiaux. ^ 

8 



— 114 — 

» Las miâsses qui het parechin temerar is ; 

» Nous sabem lou debee de sageis commissaris. > 

Peuhx, parlan au sindicq, lou dits chens passiou : 

« A la regine touts deben sousmissiou ; 2110 

» Car quoan n'at haret pas, vous auts bedet adare 

» Que nou pouderet ha sinou que male care. » 

L'avesque peuhx apres ed que tire a l'escart, 

Dab Mossen de La Vigne, enta parla-us a part : 

Aqui, secretamens, lou chapeu debat l'ache, 

Debisan enter eds, dab la bouts here bache ; 

Et sus co de sacrat se passa lour debis, 

Car quoan on debisat, bou prononcat Tabis, 

Qui hou fort approubat de toute Tassemblade, 

Segon louquoal debe toute cause sacrade 2220 

Esta per caperaas prese desus Tautha, 

Lasquoalles lou sindicq poudoure aprecapta ; 

Sustout lous corporaux, patenes y caUcis, 

Et tout co de sacrat per lous sancts sacrificis ; ; 

Dab la capse tabee, heite d'argen y d'or, 

On ere sus l'authaa, barrat corn un thresor, 

Lou cos deuglorious y grand Sanct Galatori, (1) 

Dab lous libes anticqs contienen son histori, 

Et de Sanct JuUa (2), dab lous miracles grans, 

Qui hen, tan que biscon, aquets avesques sancts. 2230 

Desus l'autba hou doncq debarade la capse, 

Per quoatte caperaas, gens de force y d'escapse ; 

Etd'autes que boutan, chascu dehens Testut, 

Lous calicis sacrats, corn ere permetut. 

De tout co de sacrat lou sindicq hou doncq meste ; 

Et corn nou boule pas esta presen au reste. 

Ni bede-s lous authaas daban desmanega, 

Dab touts sons compagnous a Toustau s'aplega. 

Lasbets bon debarats toute sorte d'oubratges, - 

De retaules daurats, de tableux et d'imatges ; 2240 

(i) Sl-6alactoire, âvâque de Lescar ( Beneharnum ) en 506. — Dans 
une Etude historique sur cet illustre prâiat, par Hilarion Barthety, — 
Pau. Ribaut, 1878, — ies indications contenues dans ces vers ont 
^t6 signal^es, pourmettre en doute ia destructioa des reliques et alder 
peut-6lre â Ies relrouver. 

(2) St-Julien, premier 6fâqae de Lescar (Beneharnum) en 407. 



— 115 — 

Et despulhade bou toute }a cathedrau, 

D*ornaroenSy de yalou de dets miile escus d'au, 

Lous seignous deu conseil, de hieu, hen, en aguilhe, 

Escribe sus pape toute aquere despeuilhe : 

Moussen Salettes, peuhx^ toute i'accommanda 

Aux jurats, en lous dan ordi de la goarda ; 

Et quoan enter lours maas l'ou boutade en commande, 

De la gleise chascu que sort y que-s desbande. 

L'avesque de las gens deu conseil s'esparti, 

Qui per a Pau tourna que s'en boulon parti : 2250 

Et com se hase noict, que s'aplegan detire (1) ; 

Peuhx apres, tout lou roonde a l'oustau se retire. 

MENJOU. 

Que dise sus aqiu lou poble de Lesca ? 

ROUTGE. 

Lous praubes cathoulicqs nou hasen qu'arbeca ;• 
Et daban las maisous eren a beres pielles, 
On, dab lou co clabat, sedisen las nouvelles 
Que Tabesque medihx sortibe de tradi-us. 
Et touts larrnes y moucq, pieitat ere d'audi-us. 

PEYROT. 

Passan doncques la noeict tristes, dequere sorte ? 

ROUTGE. 

Deus callonges, bets uns, anan, porte per porte, 2260 

Et, dab lours bets pei*paus, hen ta plaa lour debee, 
Que touts perde voulen las vites dab lou bee, 
Perme que separa-ş dş la gleise romane. 

MENJOU. 

Tau resolutiou pareche chrestiane. 
Et j'ere lou sindicq ? 

ROUTGE. 

Nou ; mais lou monde creţ 
Que lous vases sacrats boutabe en locq secret, 

(1) Ceci arriva le samedy 17 )uilletl563. (Note de FondeTilie). 



- 116 — 

Dab tres de sons amicqs, de met que Ia princesse 

Empara s*en volusse et demanda lons hesse, 

Lou lendoma maţii, quoan housse a Ia ciutat. 

C'es perque, daban I'aube, eds abon touts quitat. 2270 

PEYROT. 

Be crey que lendoma hou doncq un triste die. ! 

ROUTGE. 

Sus Taube nou sonan nat trucq d'Ave Mărie ; 

Las campanes nou den nat braniou ni nat tocq 

Deus ofâcis de Diu, ni de misses tapocq, 

Corn abencoustumatde ha cade dimmenche. 

Mais Diu, qui dequero voulou prene revenche, 

Hee souna, lou brespau, de plus terribles sous , 

De la voute deus ceus y deus campanes sous ; 

Corn vous aprenerat bitare dab heresse. 

Sus las sept hores doncq, arriba la princesse, 2280 

Seguide de gentius, manistres, escudes. 

De soldata dab tabarts y de halabardes. 

Quoan hou hens la ciutat, toute la soldatailhe. 

Per daban Tabescat (1) hou renjade en batailhe ; 

Ere qu'entra dehens dab lous plus grans gentius. 

Lous praubes cathoulicqs eren mey mourts que bius : 

Lous uns de lours houstaus que hen barra la porte, 

On chasque pay sons hilhs et familhe conforte; 

D'austes aux pees de Diu s'anan ajulia, 

En la gleise deu bourg deu gran S*-Julia, (2) 2290 

(1) Le palais episcopal, qui se trouvait pr^s de la cathâdrale, fut aban« 



donnâ apr^s 1790, âpoque de la suppression de T^vâchâ de Lescar. Venda 




appui, 

Sciencesy Lettres et Arts de Pau, II ne reste plus debout aujourd'hui, 
ă la place de ce palais, qne Ies ruines d^une tour carrâe et queiquesţans 
de murs â la suite. 



tants 



(2) L'âglise $aint-Julien qui existait alors fut dâtruîte par Ies protes* 
mts en 1569. Cest sur ses ruines que Ton âleva, aprâs lo20, — c'est-ă- 
dire ă Tăpoque du râtablissement de la rcligion catholique en B^am par 
Louis XIII, — Ia modeste petite ăglise que Ton voit actiiellement ă la 
basse-ville de Lescar et qui porte âgalement le vocable de S^ Juliea. 



— 117 — 

On dab larmes y moucq hen pregaris chens cesse; 

D'austes que s'embarran debens^S^'-Gonfesse (1), 

Et d'autes s'en anan a la de S'-Miqueu (2) 

Dab gemits demanda quauque confort deu ceu. 

Entan lous huganauts debens la catbedralle, 

Arrengaben lous bancqs corn debens bere balle. 

Lou manistre Lamotbe entertan apresta 

La taule de la cene et lou bii que tasta. 

Enfîs, quoan tout bou prest per la misse deu diable, 

Las campanes sonan d'u tocq espabentable. 2300 

MENJOU. 

Lbeu que boulen merca, dab lour tocq esbargiu, 
Que serbiben lasbets Satban y nou pas Diu 

« 

ROUTGE. 

Lou raanistre be donc lasbets souna lou precbe, 

On debe son troupet de mensonges repecbe. , 

Lous buganauts marchan corn enta bet marcat, 

La regine tabee sorti de Tabescat, 

Dab manistres, gentius y tout Taute seguici. 

Lous soldats, quoan la bin, ben corn bet exercici 

Et tiengon sus lou cot, tout jamais, lou mousquet, 

Tan qui sas gens passan, qui dura bet cbicquet. 2310 

Mais lous balabardes, partits en aute sorte, 

Tan daban que darre, lou serbiben d'escorte, 

Et s*anan de la gleise a la porte planta. 

Debens, lous buganauts commencan de cânta, 

Corn an acoustumat, quoan eds ben las pregaris. 

Uns cants touts barrouecqs, com crits de calbabaris. 

Lamotbe, quoan on beit, lou maţii predica ; 

Et lou sens deu predicq sus la cene applica. 

(i) L'ăglise SainteConfesse fut dătruite de mdme, en 1569 : ii n'en 
reste que le norn, donn^ et conserva au quartier ou elle avait exista, 
au-dessus et â Touest du chemin appelâ Bie grane, qui conduit ă la 
ffourquie ou place du march^ au betail. 

(2) L*egiise SaintMichel dispărut aussi pendant Ies troubles religieux ; 
elle se trouvait dans un des quartiers de la viile haute, qui en garde eocore 
le souvenir en portant son nom 



- 118 — 

Quoan abou predicat, la reyne hee la cene ; 

Et lous auts [huganauts, de vintene en vintene, 2320 

Atau, dinquio miey die, emplegan lou maţii. 

Puchens a l'abescat anan ha gran festii : 

La regine en un locq, dab l'abesque y lous mages; 

Las fllhes en bet aut, dab escudes y pages. 

Lous autes huganauts de mendre qualitat 

Hon combidats tabee per lous de la ciutat. 

Lous jurats hen pourta pa, bi, dab bituaiihe^ 

Sus la place de Tom (1), enta la souldathailhe. 

PEYROT. 

Lous praubes cathoulicqs que hasen entertan ? 

ROUTGE. 

Tout lou die lous uns en las gleises restan. 2330 

De nade neuritut aqui nou s'y parlabe, 

Et dab gemits chascu lou bon Diu que pregabe. 

Bets uns goardan l'houstau, de met que lous souldats 

Lous anessen pilha, si s'eren desbandats ; 

Corn eds aberen heit, si Diu, qui tout domine, 

N'abousse heit de pou tremoula la regine, 

Et touts lous huganauts, per u cop de sa maa, 

N'abousse juste heit hens la viile abismaa. 

Car quoan on un chicquet jasat Tapres-disnade 

A la gleise tornan en segonde begade. 2340 

Lou manistre Merlii, de touts lou principau, 

Et saben estimat, que precha lou brespau : "^ ' 

Ed fonda son predicq sus lous biels pariatges 

Que Diu he dab Moyse, y sus lous abantatges 

Qui hon, per taus accordâ, aux Judius prometuts, 

Quoan en possessiou deu peys houron metuts, 

On la leit y lou meu coulaben a grans chourres, 

Per canettes de hons, per arrius, per escourres ; 

Mais dab si, toutes bets, aquero hou restat : 

Que lou poble haree de Diu la volontat, 2350 

(1) La place Notre-Dame ou Sainte-Marie, qui separait la cathedrale da 
palais Episcopal, ătait appel^c le plus i'ouveut : place de Voum ia cause de 
rorme superbe (ţui l'ornait eţ l'ombrageait. 



— 119 — 

Et, pcrme d'empara-s dequere terre hurouse, 

Hare bot de şerbi sa majestat jelouse 

Et seguire toustem sons ordis et sas leys ; 

Qu'au moyen dequero veni:ere touts lous reys, 

Bouledous de faux dius, d'idoles et d'imatges, 

Qui dequet peys hurous aben lous heretatges, 

Lousquoaux touts adarron ed caîe massacra 

Et per lour sang a Diu tout lou peys consacra. 

Sus aqget fondamen et sus tale doctrine, 

Merlii, tout furious, que dits a la regine ; 2360 

€ Madame, vous debeiî, corn lou poble judiu ; 

« Per murtres consacra voste Beam a Diu ; 

« Et per gran bes de sang purga voste patrie 

« Deu culte maladit de toute idolatrie ! d 

En disen aquets mouts, s'entenou bet brut sourt, 

Et Tom audi truca lou tabart de la mourt. 

Hens lou ceu commenca de brouni lou perigle ; 

Et penden que toustem sus lou medihx arUcle : 

Lous murtres y lou sang, predicabe Merlii, 

Grans nubles sus Lesca hasen Tarremoulii. 2370 

Eres se combaten, et, brume contre brume, 

D'un mus emboutequat, que hasen a la tume, 

Com haren sus un prat lous marrous ou lous taus. 

Las unnes parechen clares com bets cristaux, 

Heites com bets castets, com tours ou citadelles, 

On lusiben dehens grans magasiis de grelles. 

D'austes preings de caumas, de colou de botum, 

Deux haillous abitats aletaben lou bum 

Et hen bade lou ceu plus negre que la souge, 

En lechan escăpa de grans goultes de plouge. 2380 

Enfiis tout lou malees que s'estanga de plomb, 

Tout dret dessus la gleise et la place de l'omb. 

Aqui dessus sembla que lou ceu s'acroupisse 

Et, de son propi pees, chicq a chicq, s'esbounisso. 

James lous bius nou bin ta gran escuretat, 

Car ed semblabe noeict hens toute la ciutat, 

Peuhx, de houecq, tout d'un cop, las nubles alucades 

Commencăn de lanca de grans eslambrecades : 



- 120 — 

Lons haillous qui dehens se troubaben barrats, 

De perigle, en sourtin, hen ta grans esparrats, 2390 

Que la viile credon debousse perii toute. 

De la gleise souben se segoutti la voutte ; 

Et que nou j-habou pas arceu ni piala 

Que ta grans sparrats nou hessen tremoula. 

Merlii, tout esbarjat, quitta la cadiere ; 

La regine houegou tout dret hens la capere, 

On ere susterrat son pay dab sons anjous. (i) 

Aqui dehens pensa mouri de miile pous : 

A tout gran sparrat, a toute eslambrecade, 

Crede que per dessus la mourt Pere passade ; 2400 

Au miey de sons gentius, chine comme un gusmet, 

Acroupide de goilhs, tremoulabe de met, 

En se clucan lous oeilhs, en boussan las aureilhes ; ' 

Lous autes huganauts, com eschamis d*abeilhes, 

Aux cantous de la gleise eren acomoulats. 

Enta dehens tab6e se sauban lous souldats, 

Saisits per tout lou cos de grane tremoulere, 

Herits deus eslambrecqs y de la periglere ; 

Mais aquero nou bou que lou commencamen. 

Per Taire s'entenou detire un gran turmen : 2410 

De las nubles lasbets la grele desclousside 

Commenca sus lous teits de cade dab brousside, 

Com si deu ceu boulee la viile acailaba. 

Gran tempeste de ven tau medihx se Iheba : 

Lous arretges deus teits hon enlhebats en brumes ; 

Las loses, dab lou ben, que boulaben com plumes ; 

Lous cabirous lancats dab force, com bets darts. 

De Tun teit enta Taut passan en here parts. 

Ni lous bius ni lous mourts, en nat temps ni nat alge, 

Nou bin james deu ceu cade ta gran ouratge. 2420 

Lou penele toustem, dab esparrats y pets, 

Hase tout tremoula ; lou ben, dab sons bouhets, 

At segoutibe tout et tout at petbirabe ; 

Et la gresie adarron lous teits esbrigalabe. 



(1) La cathddrale de Lescai* servait jadii de lieu de s^pulture aux 
pnnces et aux rois : elle âtait le SainUDenis du B^arn. 



- 121 -^ 

Lâ regine crede, quoan bit ta gran turmen, 

Que be houre lasbets lou darre jutjamen . 

Et dise dab gemits, plaignen son abenture : 

« Hurous ets lou me pay, hens voste sepulture, 

« Hurous ets mons anjous, dehens vostes tombeus, 

c De nou bedee corn nous, oey desronta lous ceus, » 2430 

MENJOU. 

Lou ceu voulou juste, per aquere tempeste, * 

Puni deus huganauts Ia maladite heste : 
Et lou bon Diu boulou ha pare son courroux 
Qu'oussen en son agleise enseignat las errous. 

ROUTGE. 

James lou cas semblan nou s'ere bist enquere, 

On Diu tan ousse heit pareche sa coulere : 

Car tout aquet malees dcssus Lesca soulet. 

Corn bet delutge gran, que fondou de galet, 

Ghens que dehore aux fructs en locq hesse damnatge. 

PEYROT. 

Dura doncques, Routge, longe pause l'ouratge? 2440 

ROUTGE. 

Ed que dura miron de tres hores ou mey : 
Nou pas que hesse ben ou grele tout jamey ; 
Mais quoan abon cessat lou ben y las peirades, 
Ed plabou, peuhx apres, a cautes ou herrades : 
L'aige de las maisous trauca lous fondamens, 
Et per here de locqs s'en entrabe dehens. 

PEYROT. 

Aquet brespau hou doncq bet imatge herutge 

Deu dare jutjamen ou de l'anticq delutge. 

On eren doncq lasbets lous praubes cathoulicqs? 

ROUTGE. 

Toustem pregaben Diu, a las gleises deus bicqs, 2450 

Sustout a S'-Julia, dab plous y gemitere, 
Que voulou'sse contre eds apaisa sa coulere 



— 122 — 

Et nou voulousse pas Ia viile ha peri, 
Ni de tan de terrous sons serbidous heri. 

MENJOU. 

Quoan la plouge hou doncq en la ^ille passade, 
La regine que hee? 

ROUTGE. 

S'en parti fort hastade. 
Lous manistres tabee, herits corn bets perguts, 
De parti lous permes parescon plus aguts, 
Mandan de leu marcha, per ordi de la reyne. 
Lous souldats y gentius marchan ribon-ribelnne. 2460 

Atau lous huganauts n*abon pas lou lesee 
De ha co qui creden, a Lesca, dequet see : 
Car si Diu n'abe pas format aquet ouratge, 
Deus bees deus cathoulicqs aboussen heit pilatge ; 
Mais lou souldat herit arre n^endomatja. 

PEYROT. 

Atau lous huganauts pouden dequi juţja 

Que de Diu lous courrous a d-eds souls persegibe. 

ROUTGE. 

Lou contrari credon, corn souben lous arribe 

De prene co de Diu tout a l'arrebouhii. 

Car corn s*eren de met pensats esbatouhii, 2470 

Merlii que conegou lou co de la princesse 

Dequet ouratge gran tout sasit de tristesse, 

Per exemples anticqs s'esfourca d'enseigna-u 

Que Diu ne poude pas da-u nat mage seignaa 

Que lour religiou, per touts puncts, approubabe, 

Peuhx que dab eslambrecqs, y perigles parlabe : 

Car quoan sus Israel ed boulou domina 

Et da-u sons mandamens, sus lou mont de Şina, 

A son poble tiengou lous bets medihxs lengoatges 

De perigles, de bens, d'eslambrecqs y d'ouratges, 2480 

Qui hen juste de met touts lous judius mouri. 

Atau que quoan Diu bou son poble favouri 



- 123 ~ 

Y que hens son conseil, a bets cops, delibere 

De regi-i; detramens y de faicou nabere, 

Ed bou sa voulontat dab terrous explica, 

Per que nou gausi plus lou poble sou pecca* 

Et per talles rasous, aquet ta gran oratge 

De lour religiou n'ere qu'un bou presatge, 

Peuhx que dehens Lesca, touts amassc assemblats, 

Dab sa terrible bouts Diu lous abe parlats; 2490 

Et com ere Lesca deu jBearn lou theatre 

On abe plus parut tout lou poble idolatre, 

Diu son courrous abe, sus aquere ciutat, 

A son poble chausit lasbets manifestat, 

Enta da-u per abis, dab aquere tempeste, 

Que la religiou deus papistes deteste 

Et que la reyne abe here plagut a Diu 

D'abee horabandit la idoles dequiu; 

Mais que deus cathoulicqs debe banni tout culte. 

Lasbets lous huganauts cridan dab gran tumulte, 2500 

En han touts mage brut que claquets de moulii, 

Que nou poude james mielhe paria Merlii. 

Atau a la regine estreman la memori 

De la met deus perils; et peuhx, en consistori, 

Restan que lendoma tres seignous deu conseil 

A Lesca tournaren, au couchan deu soureil, 

Per ana prohibir, juspene de la vitte, 

Que nade misse plus aqui nou housse ditte. 

Ni per lous caperaas nats auficis cantats. 

Sus que lous tres seignous medihx hon deputats : 2510 

Ychard, Moussen Lavigne et Moussen de Salettes, 

Qui la noict deu dilheus, arriban en cachettes, 

Et loux dimarx maţii, hen perme publica, 

Per touts lous quoairehourqs et cantous de Lesca, 

Que touts lous huganauts se boutessen en armes. 

MENJOU. 

Tau dam aux cathoulicqs dee, jou crey, grans alarmes; 
Car crede be pouden qu'eren en gran periL 




— 124 - 

ROUTGE. 

Eds aben touts lou co chin corn un graa de mii. 

Lasbets tout huganaul poudre dab bales crompe. 

Doncques, apres disna, toume souna la trompe 2520 

Que hens la cathedralle oussen a transportaa-s, 

Enta desmassouna tout a feit ious authaas. 

Deban lou gran authaa, per dessus au vitratge, 

Ere de Diu lou pay plaa figurat i'imatge. 

Un paisa huganaut, nomat Pe de Perdits, 

Quoan l'ou bist eu entran, dab sacriletge dits : 

< Sauba-t leu, Diu lou pay! » Peuhx, dab rodoraontade, 

Au bitratge tira ta grane mousquetade, 

Que lou bitrage bou brisat en miile tros. 

Mais de Tesquerre ma que sauta lou dit pos, 2530 

A mon Pe de Perdits, tout dret dehens la bouque ; 

Et deu pous qui Ty dee, rede mourt lou suffouque, 

Car deu mousquet, au hons, la culasse creba. 

PEYROT. 

Bee deben bien lasbets Ious huganauts reba 
Que bou Pe de Perdits punit deu sacriletge? 

ROUTGE. 

Eds credon qu'ai-riba sa mourt per sourtiletge ; 

Com credon que Touratge arriba lou brespau, 

Daban que Ious seignous s'en tournessen a Pau : 

Car tan que deus authaas hasen desha Ious restes, 

A Lascar, tout d'u cop, arriban taus tempestes, 2540 

Que la permere, au pa, n'ere que bet arrous, 

Tan de Diu, lou dimarx, hou mage Ious courrous! 

[Exprimi (1)] nou scaure la lengue plus abigle 

L'esbarge deus grans pets y patacqs de perigle, 

Y deus foudres volans Ious ambrecqs eslamats, 

Deusquoaux Ious de Lesca caden touts spaumals. 

James, ni leu tapocq quoan perira lou monde, 

Nou bederan deu ceu plus gran ouratge fonde : 

(i) Var. — Explica, 



— 125 - 

Las greles de mirailh que serbiben au houecq ; 

Hens la glace om bede penetra Teslambrecq ; 2550 

Et Tom bede lasbets esta d'accord amasse, 

Per houni la ciutat, et lou houecq et la glace. 

Las gresles sus lous teicts, plus granes qu'arrebots, 

Corn bales de perigle, y hasen traucqs y clots. 

Lous seignous deu conseil, quoan bin ta gran turmente, 

Dab touts lous huganauts, on tagrane espabente, 

Que touts casi credon qu'ere punitiou 

De 00 qui heit aben per lour commissiou : 

Aquo credou sustout lou seignou de Salettes. 

Quoan Touratge ou passat, desloutjan chens trompettes. 2560 

A Pau, lou lendouma, que juran dab boutecq 

Que per Lesca james nou prengouren emplecq, 

Et que ne-y tournaren houra nade carrere. 

MENJOU. 

Aquere be bou doncq la begade darrere 
Qui bou lous cathoulicqs a Lesca turmentats? 

ROUTGE. 

Lous seignous deu conseil despeuhx nou j-anan nats. 

Mais per emmali plus lou co de la princesse, 

Lous manistressonjan, per nabere ânesse, 

De dise a la regine, en lours entretiens, 

Que touts lous caperaas eren magiciens ; 2570 

Que causats eds aben, per lou moyen deux diables, 

Aquets perigles grans y tan spabentables. 

MENJOU. 

Doncq, sus lou medihx feit, en abance boutan, 
Tantost que hase Diu, peuhx que hase Satan ; 
Co qui he plaa bedee que l'esprit de mensonge 
Souben a co qui dits nou pense ni nou songe ; 
Et que trop bertade lou proberbi pareihx : 
Que souben lou mentur medix se contredeihx. 

PEYROT. 

Et qui james abe, per mensonge semblable, 

Dit que la bouts de Diu housse la bouts deu diable? 2580 



— 126 - 

Pouden de faux douctous plus grane probe da, 
Que quoan a Diu boulen dab Satan acourda! 

MENJOU. 

Aquets son affronturs y descuberts fausaris, 
Qui bolin en un cop manteni deus contraris ; 
Aquo sufQbe soul enta ha-us accassa, 
£t per grans impousturs en lou publicq passa. 

ROUTGE. 

Ed arriba pourtan, corn arribe bet ormi, 

Que chens que lou bou sens nat resonamen fourmi, 

Per la facilitat deus sprits trop leuges, 

Que son here souben creduts lous mensonges ; 2590 

Corn lous manistres hon lasbets per la regine, 

Qui credou que, per Tart de magie plus fine, 

Lous caperaas aben voulut ha-le abisma. 

Aquero contre d-eds talasmens Tanima 

Que de rauge, lasbets, et dab un co de loube, 

Ere hee mandamen a Mous d'Artigaloube 

Que touts lous caperaas prengousse mourts ou bius, 

En lou dan per expres ourdi de persegi-us 

Per touts locqs de Bearn, tan de noicts que de dies, 

Dab poude do Iheba de soldats compagnies; 2600 

Que grans magiciens eren lous de Lesca, 

Et de hâ-us gran persutte ere que l'aleca, 

En lou dan lou poude de pilla las cap eres 

Et las gleises deus vicqs, here riches y beres ; 

Peuhx de ha tanticam pourta hens son castet 

Tout co qui troubaree de riche ni de bet, 

Dab co qui lous jurats goardaben en commande^ 

Et de ha diligenci ere l'arrecommande. 

Mossen d'Artigaloube, en acceptau l'emplecq, 

Hee de mobles de gleise en son castet applecq. 2610 

Apres, aux caperas. ed que hee gran persutte, 

Qui, d'esbarge herits, que s'en anan a hutte : 

En Espaigne lous uns, enta France lous auts ; 

Et şoulets, en Bearn, restan lous huganauts. 



— 127 - 

Assi duran longtemps toutes las gleises tristes; 

Au locq de caperas, nou beden que manistres, 

Lousquoaux a, nouste rey, deu royaume cassat, 

Corn seductous deu poble en lou siecle passat. 

Nous autis padaram dilheu quauque begade, 

Que peuhx que Theresie es de France cassade, 2620 

Bet leu per tout alhous tabee que finiră. 

Are, per quauque temps, ed nous cau retira. 



FIN 



DICTIONNAIRE 



BEARNAIS-FRANQAIS 



En joignant ce dictionnaire h Toeuvre de Fondeville, nous croyons 
utile de le faire pr6ceder de quelques explications sommaires : 

1" Les mots y ont d'abord 616 port6s corome Ies a 6crits le po6te 
(sauf Taccentuation , que nous y avons ajout6e), pour que la 
recherche en soit plus facile aux lecteurs des eglogues, 

•2® Ils ont 6t6 r6p6t6s ensuite conformâment aux r6gles gramma- 
ticales, c'est-ă-dire avec les changements exig6s par Torthographe, 
toujours d'apr6s le dialecte Lescarien, adopt6 dans le manuscrit. 

3* Ils sont accompagnes, en outre, du num6ro d'ordre des vers 
dans lesquels ils ont 6t6 employ6s ; ce qui doit permettre h tout 
chercheur de mieux se rendre compte de leur application et de 
leur sens. * 

4» La signification n'en a ât6 donn6e que touchant Temploi fait 
par Fondeville, d'autres indications ne pouvant se produire sans 
d6passer le cadre trac6 pour cette publication. 

5® Le B et le V ayant 6t6 usit6s indiff6remment autrefois en b6ar- 
nais, on trouvera certains motscommenQant par ces lettres, tantdt 
au V, tant6t au B , et quelquefois aux deux lettres. Cette disposi- 
ion a 6t6 n6cessit6e par la maniere d'6crire de Fondeville. 

6* Pour plus de r6gularite dans la composilion de ce travail, 

nous avons le plus souvent ramen6, savoir : les verbes, k rinfinitif ; 

9 



- 130- 

les substantifs, au singulier ; Ies pronoms , Ies adjectifs et Ies par- 
ticipes, au masculin singulier. 

!• Enfin Ies diflKrentes « esp^ces » de mots n'ont et6 signal^es 
que pour Ies homonymes, afin d'eviter des longueurs â coup sAf 
sans s6rieuse utilit6. 



131 — 



A, 4063, p. Aa, verbe hahe» 

Voy. abee. 
A, 1064, prep., ă. 
AB, 223, avec. — 1161', par. 

Voy. dab. 
ABACHA, 2020, p. abaxa, abaisser. 
ABATE, 1796, abattre, r^duire. 
ABBAT, 1920 (variante), p. abat, 

abb6. 
ABEE, 2, alias XBE^ p. habe, avoir. 
ABESCAT, 2284, ev6ch6, palais 

Episcopal. V. aiesque. 
ABIGLE, 2543, p. habiglCy habile. 
ABiTAT, 2378, allum6. 
ABONDE, 1928, p. abotmde, abon- 

dance. 
ABOURRi-s, 1101, s'^lancer, se 

donner de Man, — 1134, se 

risquer. 
ABRACA, 192,raccourcir. —672, 

trancher. 
ABRASSAT, 1817, embrassement. 
ADROUCAT, 1481, mis en perce. 
ABSOLBE, 604, absoudre. 
ABUGLE, 701,aveug.le. Voy. Orb. 
ACABA, 2D45, achever. 
ACAiLABA, 2413, p, acalhaba^ 

lapider. Voy. caillau, 
ACCASSA, 2585, p. acassa^ chas- 

ser. 
ACCOMMANDA, 2245, p. acou- 

manda^ confier. 
ACHE, 2215, aisselle. Voy . eschire. 
ACI, 1469, p. assi, Voy. ce mot. 
ACOMMANA-s, 1988, p. acouma- 

nas, se communiquer, se 

transmettre. 



ACOMOULAT, 2405, p. acoumovr 

lat, dccumulâ, entass^. 
ACOT, 68, appui, soutien servant 

ă accoter. 
ACOUSTUMAT, 2315, accoutumâ. 
ADARE, 848, maintenant. Voy. 

are, 
ADARRON, 810, p. adarroundj 

sans exceplion, partout k la 

ronde, en suivant. 
ADONCQ, 290, p. adonc, conj., or. 
ADOUNANE, 17, p. adoutiade, f6m. 

de adoimat^ adonne. 
ADROUMi-s, 10 16, s endormir. 
ADROUMiT, 1483, endormi. 
AFFKAiRA-s, 1129, p. afrayra'Sy 

s'accoler, fraterniser. 
AOLEiSE, 625, p. agleyse ou plu- 

i6igleyse.\oY'Cedern\evmot. 
AGRADA, 2124, plaire. 
AGUiLHE, 2243, p . agulhc, aiguil- 

le. 
AGUT, 2458, prâoccup6, presse 

(d'agir). 
AHAMiAT, 591, affam6. 
AHA, 1656, aifaire. Lons ahas de 

case : Ies affaires de la maison, 

de chez soi. 
AHiRA, 278, ajuster, appliquer. 
AHUMA, 1460, enfumer. 
AiGE, 70, alias aigue, p. aygue. 

eau. 
ATGNET, 1227, p. anhet, agneau, 
AiRE, 896, p. ayre, aif. Aiisayres; 

dans Ies airs. 
AiMA, 1222, p. ayma, aimer. 



— 132 - 



AisiDAMENS, 1977, p. aysida- 
mentZy facilement, ais6ment. 
AJOii, 269, aîeul, ancetre. 
AJLDE, 1287, aide, secours. 
AJULiA-s, 2289, s'agenouiller. 

AL ARMADE, 1184, doUleUF. Au 

loc de Valarmade: ă l'endroii 

od âtail le mal. 
ALE, 1323, aile. . 
ALEGA, 789, all6cher. 
ALENGtiT, 1094, 6tiol6. 
ALET, 1137, p. hclet^ haleine. 

Voy. halene^ let. 
ALETA, 2378, p. haleta^ respirer. 
ALHOUS, 2621, ailleurs. 
ALLEGA, 850, all^guer {allâges, 

p. alligues). 
ALOUTJA-s, 1165, se loger. 
ALUCA, 1032, allumer. 
ALUGAT, 1524, allum6, en feu. 
AMASSA, 1526, raihasser, ras- 

sembler. 
AilASSE, 131, ensemble. 
AMBRECQ, 2545, p. ambrec; alias 

ESLAMBRECQ. Voy. ce mot. 
AMNE, 134, âme. 
AMUCHA, 2072, p. amuxa^ mon- 

trer, faire voir. Voy. mucha. 
AN, 3, subst. an, ann^e. 
AN, 1074, p. Aaw, verbe hahe. 

Voy. ahee. 
ANA, 139, aller. 
ANELAT, 571, annelâ. 

ANGOUMES (PAYS), 1194, TAn- 

goumois. 
ANiLHâiRE, 1400, criaillerie. De: 

anilhet, cri prolong6 expri- 

mant une exclamation quel- 

conque. 



ANJOU, 454, ange. 

ANJOii, 22 (var.), p. ajoi'i. Voy. 

ce mot. 
ANTES (males), 2147, inaux, 

accidents autoieurs. 
ANTHONi. 1545, Antoine. 
ANTiCy, 2448, p. antiCy antique, 

ancien. 
APARI, 1142, arriver, echoir. 
APERA, 113, appeler. 
APLEGA-s, 1192, se relirer; m. 

ă m. se replier. Voy. plega. 
APOUCRiF, 1448, apocryphe. 
APOUTiA-s, 1141, approcher, se 

rendre plus preş. 
APPLECQ, 2610, p. aplcCj acca- 

parement, emmagasinage. 
APRENEDis, 1365 subst., ap- 

prenti. 
APRENEDIS, 1975, adj. conta- 

gieux. 
APRENE-s, 1776, se communi- 

quer, gagner par contagion. 
APRiGAT, 575, couvert. 
AQiu, 2253, p. aqui ou aco. Voy. 

aqtti, aquo, 
AQUERO, 62, cela, Voy. aquo. 
AQUET, 1228, ce, celui-lă. 
AQUI, 1442, p. aco, pr. dem., 

cela. 
AQUI, 1854, p. aquiu, adv., Ik. 
AQUO, 60, p. aco, cela. Voy. 

aquero. 
ARBE, 45, arbre. 
ARBEGA, 2254, murmurer, mau- 

grâer. 
ARCEU, 2393, arceau, arcade. 
ARCHE, 1158, archer, officier su- 
balterne de j ustice ou de palici . 



- 133 - 



ARCOiLHE, 2053. p. arcoelhe, aller 

au devant pour accueillir. 
ARB, 77, maintenant Yoy.ndare, 
ARissA-s, 62, se h^risser. 
ARMADE, 1884, arm^e. 
ARMiRouA-s, 1181, p armiroa-s^ 

s'entrelacer, s^î recoquiller. 
ARNEGET, 1186, p. amegtiet ^ 

mugissement, cri de rage. 
ARPE, 1138, horpon, main dis- 

•pos6e en harpon. 
ARQUE, 431, arche, Arque de 

ViStoiimac .[charpeute osseuse 

des c6tes. 
ARRADiTs, 1112, p. arraditz, 

raci ne 
ARRAUJOUS, 1984, enrag6. 
ARRAUT, 865, rot. 
ARRE, 1059, rien. 
ARRERENDi-s, 717, se rebiffer, 

regimber. 
ARREBiRA, 1998, retrousser, mel- 

Ire ăl Ten vers. 
ARREBOT, 2553, p. arrabot, di- 

minutif de : arrabe^ navet. 
ARREBOUHiT (a l'), 2469, au re- 

bours. 
ARRECAPTA, 2222, metlre soi- 

gneusement en lieu convena- 

ble, en lieu silr. 
ARRECOMMANDA, 2608, p. ane- 

coumanda^ recommander. 
ARREES, 1856, p. arres^ person- 

ne, nul, aucun. 
ARREMOULii, 2370, lourbillonne- 

ment. 
ARRENGA, 2296, p. orrenJG^ ar- 

ranger, disposer. 



ARRETGE, 2415, p. arrftdgSy plan- 

chelte de bois tenant lieu de 

tuile ou d'ardoise dans Ia cou- 

verture de certains loits. 
ARRiDE, 816, rire. 
ARRiu, 2348, pelite riviere. 
ARRODE, 1396, roue. 
ARHODET, 1482, p. arroudety roue 

de moulin. 
ARROGANA, 1188, p. arrouganhGy 

ronger. 
ARROUS, 2541. ros6e. 
Asou, 306, âne. 
ASSASii, 1619, assassinat. 
Assi, 1691, ici. 
ATALEU, 1790, p. aiiiaUUy aussi- 

t6t. 
ATAU, 6, ainsi. 
ATEiGNE, 2180, p. atenhe^ attein- 

dre. 
ATGE, 2419, p. adge, âge. 
ATTUTAT, 16, p. atutaty cach6 

dans une laniere. De : tute, 

Voy. ce nîot. 
AU, 1480, art. contr.; com. en 

fr., au. 
AU, 2242, p. flwr, subst., or. 
AUBEDi, 2013, ob6ir. 
AUBRi, 42, ouvrir. 
AUCAT, 2194, oie. 
AUDEJA, 970, p. audejaa, audi- 

leur, assistant. 
AUDI, 30, entendre, ouîr. Voy. 

entene, 
AUBici, 2509, office. 
AUjo, 513, p. aujou^ bouff^e de 

chaleur. 



- 134 - 



AULHE, 1089, pasteurdebrebis. 

— 2054, loup-aulhd, loup- 

pasteur. 
AUMANis, 968, plur., maiîieres. 
AUNE, 1528, aune (mesure an- 

cienne). 
AunEiLLE,976,p.aMrp/A<',oreille. 
AURUGE, 1075, p. aurugue, folie, 

exiravagance, bizarrerie. 
AUSET, 873, oiseau. 



BABiOLE, 692, com. en fr., babio- 

le, recit sans vaieur. 
BADALOCQ, 194, p. badaloc^ insi- 
pide, inepte. 
BADE, 3, naître. Voy. nache, — 

28, devenir. 
BAG AN AU (en), 1606, p. m baga- 

nauty en vain. 
BAiG, 251 6 , bas. Boiitz Mre baxe : 

voix tres-basse. 
BAiLET, 1480, p. baylet, valet. 

Baylet moulM : gargon meu- 

nier. 
BAiLHA-s, 300, p. balha-s, se 

donner, se baillcr. 
BALE, 1688, verb., valoir. 
BALE, 2519, subst., balle (d'arme 

k feu.) Voy. basle, 
BANDALOUSITAT, 18, acte de ban- 
ditisme. 
BANI, 883, bannir. 
BANiu, 1481, bassin, râservoir 

d'eau d*un moulin. 
BAQi.ETTE, 2131, p. baqiiete, 

monnaie b^arnaise (la quatrie- 

me pârtie d'un ligrd). 



AUSiDE, 1783, p. aucide^ tuer, 

occire. 
AUT, 4, alias aute^ adj. ind6f., 

autre. 
AUT, 2324, subst., atours. Bit 

aut : beaux atours. 
AUTiiAA, 53, p. anta^ autel. 
AUTUOU, 184, p. autoUy auteur. 
avesque, 439, p. abesque, evâ- 

que. Voy. abescat. 



BARAiLHE, 311, p. buralke^ diflfe- 

rend. 
BARAT, 1830, fosse, bas-fond. 
BARRA, 2040, fermer. 
BARREJA, 732, verser, r6pandre 

par terre. 
BASCOURREJA, 2134, parloF bas- 

que sans le vouloir ou sans le 

savoir (ici, sans le vouloir.) 
BASLE, 1147, n. prop-JBâle, viile 

de Suisse. 
BASLE,1148,p. 6'/te, subst. cora., 

băile, glunne, enveloppe qui 

couvre legrain de bl6 avânt le 

battage. Voy. bale. 
BAST, 278, bât. 
BASTi, 15, batir. 
BATALA, 2194, bavarder, jacas- 

ser. 
BATALEUR, 1858, i^/botalur, ba- 

teleur, charlatan. 
BATiA, 306, baptiser, donner un 

iiom, une qualifîcation. 
BAT3ARRE, 1836,tapage, bagarre. 



— 135 - 



BE, 2136, particularit6 de la conj . 
bâarnaise; mot qui pr6cMe 
souvent le verbe, k toutes Ies 
personnes et dans tous Ies 
temps, comme le fait aussi le 
mot que, Voy. que. 

BEBE, 1128, boire. 

BEDE, 7, voir. 

BEE, 309, bien, propri6t6, do- 
maine. 

BEGADE, 1024, fois, Tcprise. Se- 
gounăe begade : seconde fois. 

BEiLHA. 1787, p. belha, veiller. 

BELLE, 1691, p. bele^ cime ou 
fleur mâle du mais. 

BEN, 1407, p. bent^ vent. 

BENADiT, 39, b^ni. — 70, b6nit. 

BENALĂJE, 2079, p. benaldgey 
âv^nement fatal, aventure fâ- 
cheuse. 

BENiTi:, 71, b6nitier. 

BENTE, 856, ventre. 

BERBiARi, 220, br6viaire. 

BEREiGNfe, 877, p. berenhiy pro- 
vin, sarment. 

BERGOiGNE, 1716, p. bergounJie^ 
vergogne, confusion, honle. 

BEROi, 2017, p. beroy, adj. joii. 
Voy. beroy. 

BBROY, 1255, adv., joliment. Voy. 
beroi. 

BERRET, 1393, coiffure bâar- 
naise et basque ; bâret ou ber- 
ret. Berret de boeu^ coiffure 
de boeuf. Ies cornes. 

BERTAT, 662, v6rit6. 

BERTADE, 240, vrai. 

BES, 2363, p. bers, effusion (de 
sang). 



BESSE, 36, vesce. 
BESTi, 307, bâte, animal. 
BESTIA, 1972, betail. 
BESTis, 309, vâtement, 
BESTIT, 1244, vâtu. 
BET, 1393, beau, grand. 
BET LEU, 2621 , p. betUu, bient6t. 
BETS (toutes), 607. Voy. toutes- 

bets» 
BfeTS UNS, 230, p. bilz ns, quel- 

ques-uns, Ies uns. 
BfeT TEMPS, 765, longtemps. 
beu (tout), 2203, p. tout bet, 

interj., tout beau. 
beuratge , . 879 , p. betiradge ^ 

breuvage, boisson. 
BiARNESE (a la), 126, h la bâar- 

naise, en bâarnais. 
BiCQ, 2450, p. 6ic, vie, quartier. 

(Lescar, au xvii® siâcle, âtait 

divise en plusieurs vics). 
BiEL, 2343, p. bielhj vieux. Voy. 

vieiL 
BiGNE, 877, p. binhe, vigne. 
BiGOU, 1482, vigueur. 
Bii, 309, subst., vin. 
Bii, 1186, p. bi^ verb. bede. Voy. 

ce mot. 
BiMii, 1440, p. bimi, rameau 

d'osier. 
BiNTENE, 1236, p. bingtene, ving- 

taine. 
BiRA, 211, tourner. — 821, d6- 

tourner, âcarter. — 1910, re- 

tourner, renverser. 
BiROUN , 1847 , environ . Voy. 

miron. 
Bis-REY. 1767, vice-roi. 
BiTARE, 2279, tout k l'heure. 



— 136 — 



BITE, 995, uluM BICTE, p. Mf^ 

vie. Vov, risie. 

m 

BiTUAiLHE, 23*27, p. biiuatke^ 
Biu, il(â, vif^ en vie, vivant. 
BLASME, 1208, blâme. 
BOILERE, 152, p. boylfre, beugle- 
ment. Vov. lerahoi. 

m 

BONTAT, 48, p. hoHnlat, bontâ. 
BORDEU, 1281, p. BourdeUy viile 

de Bordeaux, 
BOROMBEJA, 1488, p. bourToum- 

bfja^ ronfler, produire un bruit 

sourd et prolonge, par le bri- 

sement rapide de Tair. 
BOT, 2352, v(Bu. 
BOTUM, 2377, p. bouium ou bitum 

bit urne. 
BOU, 1538, adj. bon. 
BOU, 1532, verb. boule. Voy. ce 

mot. 
BOUCA, 2006, mander, faire sa- 

voir. 
BOUGA, 1469, voguer, planer. 
BOL'UET, 2422, souffle \iolent. 

De: bouha, souffler. 
BOULA, 2416, voler, se mouvoir 

et se transporler dans Ies airs, 

avec des ailes ou comme avec 

des ailes. 
BOULE, 108, verb.,vouloir. 
BOL'Lâ, 1531, subst., vouloir. 
BOULEDOU, 2355, qui veut, qui 

exige. 
Boup, 1314, renard. 



BOUQUE, 915, boache.Toy . gauie. 
BOi'RGES, 681, bouq^eois. 
BOURI, 893, bouillir, f»tnenter. 
BOURREU, 1108, bourreau. 
BOussA, 2103, boucher. 
BOussALOU, 837, frdon. 
Boussii, 864, morceaa. 
BOLTA, 279, mettre. 
BOUTECQ, 2561, p, bouiec, mooe, 

mutinene. Yoy. embomiequai. 
BOUTS, 2490, p. bouU, voix. 
BRABA, 209O, braver. 
BRAXA, 904, braire, pleorer. 
BRANLOU, 2273, branle, volee. 
BRASE, 2138, brasier. 
BRASSE, 782, ouviier travaillant 

ă bras, manouvher. 
BREBiT, 2179, brebis. 
BRESPAU, 861, aprâs-midi. Voy. 

respre. 
BRESPE, 837, gu^pe. 
BRESPES, 861, vâpres. 
BREvrr, 1411, p. brMt, Voy. ce 

mot. 
BRL\c, 585, homme ivre. 
BROUNi, 1486, bruire. — 2387, 

ronfler, gronder. 
BROUssiDE, 1484, bruissement 
BRUME, 1092, brouiUard, brume, 

comiption dans l'air. — 1526, 

nuage. 
BRLT, 1469, bruit. 
BUGADA, 888, lessiver. 



c 

CAA, 712, chien. cabrat, 1485, vers le bas. 

GABALLE, 2071 , p. cobalf^ Cabale, cabe, 1357, contenir. 
menâe sourde, intrigue. cabirou, 2417, chevron (de toit). 



— 137 — 



CACHAD,142 (variante), p. caxan, 

grosse dent. 
CADOET, 1555, cadet, puîne. 
CADE, 100, adj. indic, chaque. 
CADE, 1046, verb., tomber. 
CADENE, 571, chaîne. 
CADiERE,2395, chai:^e, chaire. 
CADU, 1876, alias chascu, p. 

chacu, chacun. 

CAGOT, 11, mĂme raot en fr.; 

hommeappartcnantăiunerace 

de parias, profondâment m6- 

pris6e, qui existait autrefois 

!e long des Pyr6n6es et que 

le temps et la civilisation ont 

enfin effac^e, en la laissantse 

mâler peu ă peu k la soci6t6. 

CAiPiiAS, 974, p. cayphas, nom 

de Caîphe, avec Taugmenta- 

tif en as, qui y attaclie une 

id6e de m(^pris. 

CAILLAU, 1197, p. calhau^ cail- 

lou. 
CAJOLLE, 1760, p. caujole, Voy. 

ce mot. 
CALE, 155, falloir. 
CALHABARi, 2316, charivari. 
CALiPHE, 1444, p. calife, calife. 
CALONGE, 439, chanoine. 
CALOU, 1422, chaleur. 
CAMADE, 1183, enjambâe. 
CAME, 831, jambe. 
CAMi, 1025, p. camii, chemin. 
CAMiSADE,1159, mame mot enfr., 
mais vieilli; atlaque de nuit. 
CAMisE, 1592, chemise. 
CAMPANE, 2273, cloche. 
GAMPANE, 2278, docher. 



CANDELLE, 1031, p. candeUy 

chandelle, cierge. 
CANDELOU, 73, cierge mînce et 

roul6 (aujourd'hui răt de cave). 
CANE, 1485, passage, venelle. 
CANE DEU COT, 67, m. ăl m. : 

canne du cou, barre du cou, 

pairtie de la colonne verte- 
brale adjacente â la tâte. 
CANEJA, 952, mesurer.De : cane^ 

canne (ancienne mesure de 

longueur). 
CANETTE, 2348, p. canele, petit 

tuyau de fontaine, robinet. 
CANT, 2316, chant. 
CANTATGE, 59, p. cantadge, chant 

funfebre d'6glise. 
CANTEi, 129, p. cantij/y chant 

peu s^rieux. 
CANTERiE, 235, simulacre de 

chant, mauvais chant. 
CANTOU, 2405, angle, encoi- 

gnure.— 2514, angle de rues. 
CAP, 150, bout. Cap de mees : 

bout de mois. — 177, tâte. 

Voy. teste. 
CAPEiRANOT, 2161 , p. capeyranot^ 

petit pr6tre (sens ironique), 

prâtre de rien ; diminutif de : 

caperaa, 
CAPERAA,106, prâtre,chapelain. 
CAPERE, 2024, chapelle, repo- 

soir. 
CAPiTAA, 1746, chef, capitaine. 
CAPOU, 891, chapon. 
CAPSE, 2225, châsse. 
CAR, 91, conj., com. en fr., car. 
CAR, 76, p. carUy subst., chair, 

viande. 

10 



— 138 — 



CARA-s, 908, se taire. 

CARBOU, 1535, charbon (maladie 
des bl6s), nielle. Voy. oty. 

CARBOU, 554, charbon (du feu). 
Carbous bius: charbons ar- 
dents. ^ 

CARBOUADE, 1108, p. carboado^ 
carbonade, viande grill^e. 

CARE, 519, figure, visage. — 
1080, male care: mauvaise 
mine, mauvaise apparence. 

CARESTi, 308, chert6, penurie. 

CARQUAT, 274, p. car cat y alias 
CARGAT, charg6. 

CARRERE, 1176, chemin, rue. 

CARRiOT, 454, char. 

CARROiGNE, 804, p. carroiinhe, 
femme vile. 

CASAU, 1231, local, demeure, 
habitation (aujourd'hui : jar- 
din). Dens m casaus: dans 
maintes habitations, dans cer- 
tains locaux. Voy. case, 

CASE, 1656, maison, le chez soi. 

CASi, 2557, p. quasij presque, 
quasiment. 

CASSA, 815, chasser. 

CASSE-MOUSQUES, 813, chassB- 
mouches. 

CASTET, 15, château, lieu de 
d6fense. 

CÂŞTIGA, 6, châtier. 

CATHALiNE, 1791, Gatherinc. 

CATHEDRAU, 2241, emp. adjec- 
tiv, p. gleyse cathedrau: âglise 
cathedrale. 

CAUJOLE, 1156, cage, prison. 

CAUMAS, 2377, chaleur âlectri- 
que de l'atmosph^re. 



CAUSA, 1492, causer. 

CAUSE, 980, chose. 

CAUSi, 455, p. ckausi. Voy. ce 

mol. 
CAUT, 1185, chaud. 
CAUTE, 2444, chaudron. 
CAUTEROU , 71 , petit b6nitier 

d'eglise portatif (diminitif de 

cauld.) 
CERBET, 1181, cerveau, cervelle. 
CERE, 2018, cire. 
CERQUA, 1190, p. cerca^ cher- 

cher. 
c'es perque, 497, alias c'est 

PERQUE, loc. fr. alt^r^e : c'est 

pourquoi. 
CEU, 42, ciel. 
cnAi, 859, p. chay^ chai. 
CHAPEU, 1253, chapeau. 
CHARDiT, 1640, exclam., pas si 

hardi. 
CHARiTAT, 110, p. caritate cha- 

rit6, aumdne. 
CHAUSi, 1666, choisir. 
GHEiSAU, 1943, p. seysaUy sixie- 

me. 
CHENS, 1098, alias ches, p. sens^ 

pr6p., sans. 
ches, 76, alias chens, p. sens. 

Voy. chens. 
CHiBAU, 276, cheval. 
CHiCQ, 35, p. chiCy peu. — 731, 

chic â chic : peu ă peu. 
CHIN, 2401, petit. 
CHiNGARRE, 2136, moFceau de 

lard pr6sent6 au feu avec une 

fourchette pour âtre r6ti ; gril- 

lade de lard. 



139 



CHIQUET (u), 1491, dimînutif de 

chlCy un petit peu. 
CHiQUETOU, 2206, autre dimi- 

nutif de chic^ tout petit peu. 
CHOUURE, 2347, flot, cascade,— 

A grans choiirres : k grands 

floU. 
CHRiSTiA, 651, p. christiaay ou 

chrestiaa^ chretien. 
CHUCQ, 726, p. chuc^ suc, jus. — 

1569, gran chuc : grand suc, 

grand'chose. 
cicoi, 131, p. chicoy^ petit. Voy. 

chin. 
ciNTE, 1415, ceinture. . 
ciUTAT, 1147, cita, viile. 
CLA, 2374, clair. 
CLABAT, 2256, ferm^. De : clau^ 

clef. 
CLAM, 2516, clameur, publica- 

tion. 
CLAQUET, 1488, cliquet. 
CLAROu, 208, musette. 
CLAU, 568, clef. A la dau preme: 

au moment de fermer et d'ou- 

vrir. 
CLAUDi, 283, ^olaircir, expliquer. 
CLEDAT, 1402, parc de troupeau 

entourâ de claies. 
CLEPA, 1193, dissimuler, cacher 

son jeu. 
CLOT, 2554, creux, cavit6. 
CLUCA, 2403, couvrir, cacher k 

la lumi^re. 
CD, 24, p. so, adj. d6m., ce. So 

qui : ce que. 
co, 63, p. coo^ subst., coeur. 
COAIRAHOURCQ, 1382, p. coayra- 

hourc, carrefour. 



COARESME, 74, car^me. 
coiNTAT, 136, affairâ (dit ici 

pour : empressâ). 
COLLE, H32, p, coley mensonge; 

fam., colle. Da la coky donner 

le change. 
COLLETGE, 1240, p. couUdge de 

leySy coU^ge de lois, facultâ 

de droit. 
COLOU, 2377, p. couloUy couleur. 
coM, 1567, p. coum, comme. 
GOMBiDA, 2326, p. coumbida^ 

convier. 
COMETUT, 2065, p. coumetuty 

commis, d^l6guâ. 
cOMMissARi, 2139, p. coumissariy 

commissaire. 
COMPARI, 1141, p. coumpariyCom' 

paraître. 
GOMPLASE, 1681, p. coumplase^ 

complaire. 
GOMPLi, 143, p. coumplioix acoum- 

pliy accomplir, exâcuter. 
coMPLETTES,2067,p. coumpletes^ 

complies. 
COMPORTE, 1480, p. coumporley 

vanne. 
coNBiNE, 1936, p. coumhienSj 

convenir. 
CONCLUDI, 217, p. councludiy con- 

clure. 
CONECHE, 754, p. counexBy con- 

naitre. 
CONFRAIRE, 1392, p. counfrayrey 

confr^re. 
cONSiSTORi, 1945, p. counsisioriy 

consistoire. 
CONTE, 692, p. counte^ conte. 



— 140 



CONTE, 72, p. coumpU^ compteur 
pour pri^res. Ce mot se re- 
trouve dansune chanson sati- 
rique en bearnais, datant des 
commencements de la Refor- 
me et publiâe, non sans quel- 
ques erreurs de leciure, dans 
le BuUetin de la societâ du 
Protestantisme frangais (1868, 
p. 477 et suiv.) : 

Prenetz, prenetz los condees 

Tan solamen 

Et pregatz Diu et los sans 

Devotaraen. 

CONTRECARRE, 189,8, p. countrc- 

carre^ opposition. 
CONTREHEIT, 2131, p. countre- 

hiyty contrefait. 
CONTRETENEN, 1797, p. countre- 

tenent, contre-tenănt, cham- 

pion. 
COP, 122, ocup. Dus cops^ deux 

fois. — 269, autes copSy autre- 

fois. — 2483, a Mtz cops, par- 

fois. 
CORNEBOUQUI, 210, p. cornebour 

quiiy cornemuse. 
CORTES, 1546, p. courtes, cour- 

tois. 
cos, 533, p. cors^ corps. 
cossu, 2080, p. cossou, officier 

municipal, jMrflf^ Voy. ce mot. 
COSTE, 1272, c6te. 
cosTURE, 1339, p. cousture, cou- 

ture. Ha estira las coustures, 

faire 6tirer Ies coutures, faire 

tirer h quatre chevaux. 



COT, 2309, cou. 

coucouT, 304, p. coiicut, terme 

de m6pris d6signant un 6poux 

trompa. 
couE, 1948, alias coude, queue. 
couiLHE, 472, p. coelhe, recueil- 

Jir, prendre. 
couLET, 1138, collet. 
couQui, 209, p. couquii, coquin, 

gueux. 
couRRE, 1377, courir. 
couRRiu, 1380, coureur. 
couRRUMA, 292, confirmer. 
COURRUMATGE, 287, p. couvru- 

madge^ confirmation. 
cousiNE, 859, cuisine. 
cousTAT, 2092, c6te. 
cousTUMAT, 2275, p. acoustumat. 

Vov. ce mot. 

« 

couTiLHOU, 2017, cotillon, jupe. 
CRAMPE, 1032, chambre. 
CRANTE, 1504, alias crente, 

crainte, (5ipouvante. 
CREBA, 1187, crever. 
CRECHE, 1275 p. crexe, croître. 
CREDE, 39, croire. 
CREDENCE, 17, croyance. 
CREMAT, 1094, p. cresmaty brulâ, 
CRESME, 73, p.chresme, 73 (var.), 

chrâme. 
CRESTA- s, 466, se châtrer. 
CRTDA, 2500, crier. 
GRiDOU, 993, clameur, lamenta- 

tlon. 
CRiM, 1107, p. cmm, crime. 
CRIQUE,138, fantaisie. 
CRiT, 2316, p. crid, cri. 
CROMPA, 1078 (var.)jp.croMm/î(z, 

acqu6rir. — 2519, acheter. 



— 141 - 



GROUBi, 420 (note), co'jvrir. 
CROUPi, 4478, erou pir. 
CROUSTE, 5C3, croiite. 
CROUTS, 45, p. croutz, croix. 
CRUGERAT, 1 170, tapisse. 
CUBERT, 1126, couvert, cach6. 



CUR, 1604, p. cnhe ou couhe, 
coifîe. Hiidat a la cuhe, m. ă m. 
enchante ^ la coifîe, cVst h 
dire de maniere h nailre coi(î6. 

CURE, 983, soin, souci. 



B 



DA, 83, donner. 

DAB, 47, avec. Voy. ab. 

DABAN, 1087, p. (thnntz, prep. 

ou adv., avânt. 
DABAN, 1139, p. dahanl ou dehant, 
prâp., devant. — 2312, adv., 
devant. 
DAGE, 1546, p. dague, dague. 
DAGEJA, 1803, p. dagueja^ frap- 

per k coups de dague. 
DAM, 433, d6pens. — 990, dam, 

damnation. 
DAMNAT, 442, damn6. 
DAMNATGE, 2439, p. damiiadge 

ou doumadge, dommage. 
DARRâ, 151, adj., dernier. 
DARRE, 2312, adv., derri6re. 
DARREE, 1476. p. darri\ prep., 

derrifere. 
DART, 2417, p. rfarv/, dard, jave- 

lot, flfeche. 
DAURAT, 2240, dor6. 
DEBANCfe, 22, ancâtre, devancier. 
DEBARA, 1170, descendre. 
DEBARADE,1172, descen te. /)('/>«- 

rademale: descente funeste. 
DEBAT, 1323, sous, dessous. 
DEBE, 1688, verb., devoir. 
DEBEE, 1222, subst., devoir. 
DEBEJAT, ilOl, ennuy6. 



DEBii, 1210, devin. 
DEBis, 2217, conversation. 
DEBisA, 2-216, deviser, causer. 

DECEBLT, 1039, (irCU. 

DEUENS, 1570, dans, dedans. 

Voy. dens, hrns. 
DEHORE, 2439, dehors. 
DEJOUA, 76, p. dejoa, jeuner. 

Voy. juni. 
DELY, 905, p. deli^ d^perir. 
DEMORA, 1483, p. dcmoura, de- 

meurer, rester. 

DENQUIO QUE, 1496, flUâS^ DIX- 

QUio QUE, jusqu'îi ce que. Voy. 
eiiquio. 

DENS, 1231, ^//Us HKNS, DKIIENS. 

Voy. ces mots. 
DEQUEuo, 1824, p. dUiquero^ de 

cela. Voy. dvquo, 
DEQUET, 68, p. d'aqui'ty decelui- 

lă. 
DEQUi,! 103, p. dcquia ou d'aquiu, 

de la. 
DEQUO, 2149, p. d'aco, de cela. 

Voy. deqiiero. 
DEsAGUis, 1300, d6gilt, pr(^judice. 
i)ESCAUS,l 136, decliaussc. Moan- 

ge descaus : cârme dechaux. 
DESCLOLSSIT, 2ill, p. desglons- 

sily detache, egrene. 



— 142 — 



DESCROum, 1154, decouvrir. 
DESCUBERT, 2583, (lecouvert, 

reconnu. 
DESGAHA-s, 2058, se dâtucher, 

se dâgager. 
DESGOAST, 278, d^gât, dommage. 
DESHA, 2539, defaire, d^truire. 
DESLIGA, 609, dâlier. 
DESLOUTJA, 2560, dâloger. 
DESMASSOUNA, 2522, dâmolip. 
DESNODA, 608, p. desnouday d6- 

nouer. 
DESPEiSA, 267, p. despaysa, d6- 

payser, expatrier. 
DESPEIT, 1084, p. despih/t, d^pit. 
DESPEUiLHE, 2244, p. despulhe, 

dâpouille. 
DESPUCH, 1512, p. despuixs, de- 

puis, ensuite. 
DESPULHA, 2064, d^pouiller. 
DESRONTA, 2430, p. desrounta, 

bouleverser, mettre sens des- 

sus dessous. 
DESSi, 1576, p. d'assi, d'icL 
DESUS, 2221, p. dessus, sur, 

dessus. 
DESMANEGA, 2237, boulevcrser, 

mettre en desordre. 
DETiRE, 905, aussit6t, de suite. 

Voy. tanticam. 
DETS, 1847, p. detz^ dix. Detz et 

oeyt, dix-huit. 
DEU, 65, art. contr. sing., du. 

Voy. deus. 
DEU, 238, verb. debe, Voy. ce 

mot. 
DEUS, 289, alias deux, p. dus, 

adj. num., deux. 



deus, 2089, alids deux, p. deus^ 

ari. contr. plur., des. Voy. 

deu. 
D7.UX, 1872, p. deu8, pron. d^m., 

de ceux. 
dibees, 75, vendredi. 
DiBiT, 1609, bruit, nouvelle. 
DiE, 105, jour. — 2321, miey-rdiey 

midi. 
dilueu, 207, alias LHfeu, peut- 

Ătre. Voy. Ihiu. 
dilheus, 2512, p. dilhui^ lundi. 
DiMARX, 2513, p. dimartz^ mardi. 
DiSAPTE, 75, p. dissapte^ samedi. 
dise, 60, verb., dire. 
DiSE, 648, subst., dire. 
DiSFORTUNE, 1371, p. disfourtUT 

ne^ infortune. 
DisNA, 2520, dlner. 
DiSTRAuiT, 476, distrait, dâtour- 

n6. 
DiT, 432, p. digt^ doigt. Voy.po« 

(dit). 
Diu, 695, Dieu. 
DOCTRINE, 1844, p. douctrine^ 

doctrine, ensemble de con- 

naissances. 
DOLOU, 2044, p. doulou, douleur. 
DONCy, 90, alias doncques, p. 

dounc, ou dounqueSy donc. 
DRET, 1225, adv., droit, directe- 

ment. 
DRET (lou), 1238, subst., le 

droit, la l^gislation. 
DRiN, 1087, un peu. 
DUCAT, 1311, duch6. 
DURADE, 1527, dur6e. 



— 143 — 



E 



ED, 83, p. eth (f6m. ere), lui. — 

2357, ii. Ed cale, \lM\ai\t. 
EDICT, 2000, âdit, ordonnance. 
EMBARRA-s, 2292, s'enfermer. 
EMBEJE, 951,envie. 
EMBESCA, 1678, engluer. 
EMBIA, 348, envoyer. 
EMBOUTEQUAT, 2372, p. emboute- 

cat, refrogn6. Voy. boutecq. 
EMBOUTUMAT, 2174, bituriîin^, 

de couleur de bitume. 
EMBRUMA, 1091, embrouiller, 

entacher. 
EMMAîj, 2567, p. esmali, irriter, 

mettre de mauvaise humeur. 
EMPLECQ, 184, p. emplec, emploi. 
EMPLEIA. 864, emplir. 
EMPLEGA, 1320, employer. 
ENCARCERiT, 1404, incarc(^r6, 

retenu. 
ENCARE, 1446, p. encar (licence 

po6tique), encore. Voy. enqu^- 

re, 
ENCQRDA, 158, munir de cordes, 

accorder. 
ENGOURRiT, 1401, accapar6. 
ENGUEN, 654, p. engoenh, on- 

guent. 
ENGUiCHA, 1133, p. engtiixa, 

exciter. 
ENiRAGA, 1242, remplir d*ivraie, 

gater avec Tivraie. 
ENLHEBA-s, 896, s'envoler, s'en- 

lever 
enOuere, 32, encore. 



ENQUio, 1415, p. denquio ou din- 

quio, jusque. Voy. denquio. 
enradjat, 137. p. enratjat, en- 

rag6. 
enta, 47, pour. — 1867, vers. 
ENTAN, 2295, p. enterlant ou 

entertemps. Voy. entertan. 
entecat, 874, alteint de mala- 
die. 
entecq, 1214, p. entec, tare, 

vioe int^rieur. 
entene, 64, entendre. Voy. 

audi. 
ENTERTAN, 111, p. cntcrtant ou 

entertemps, loc. adv., pendant 

ce temps, entre-temps. 
ENviRA-s, 1175, p. embira-s, se 

laisser aller vers le bas. 
ERROu, 1199, erreur. 
ESBAjA-s, 1470, baisser, s'6va- 

nouir. 
ESBARGE, 2544, 6pouvante, efîa- 

rement. 
ESBARGiU, 2301, qui cause de 

reffarement. 
ESBARJAT, 2395, effar6. 
EŞBARRi-s, 26, s'6garer, s'6loi- 

gner en s'6garant. 
ESBAT , 143 , divertissement , 

6bats. 
ESBATOuHii-s, 2470, p. esbatou- 

hi-s, tomber en syncope. 
ESBENTA, 1344, 6venter. 
ESBOuNi-s, 2384, s'6bouler, s'ef- 

fondrer. 



— 144 — 



ESBRECA, 2038, 6br6cher. 
ESBRIGALA, 2424, p. esbfigalha^ 

âcraser, mettre en pi^ces. 
ESCADENGE, 843, rencontre, ha- 

sard. 
ESCADE-s, 80, se rencontrer. — 

562, tomber juste. 
ESCAiLHA-s, 1178, p. escalha-s, 

s'âcraser, s'6cailler. 
ESCALLE, 1171, p. escale, ^chelie. 
ESC AP, 1781, action d*6viter. 
ESCAPA-s, 915, s'6chapper. 
ESCAPSA, 917, debrouiller. 
ESCAPSE, 2232, dext^rite. 
ESCARNi, 959, subst., raillerie. 
ESCARRE, 1751, balayage, net- 

toiement. 
ESCART, 2213, 6cart. 
ESCAUGE, 1228, maladie conta- 

gieuse des bâles de Tesp^ce 

ovine, sangde rate. 
ESCHAMi, 2404, p. cxami, essaim. 
ESGiiARDiNE, 884, sardine. 
ESCHEMIA. 1274, p. exemia, es- 

saimer, former un essaim. 
ESGHJIRE, 1415, aisselle. Voy. 

ache, 
ESGHuc, 1076, sec. 
ESCLARi, 253, âclaircir. 
ESCLAUSE, 1475, eau s'^cbap- 

pant du bassin d*un moulin, 

quand T^cluse est ouverte. 
ESCLOP, 1129, sabot. Dab gens de 

soun esclop : avec des gens de 

son esp^ce, de sa categorie. 
EScoLLE, 1131, p. escolCy 6cole. 
ESCOMiNJA, 679, p. escoumiuja^ 

excommunier. 



ESCOMMiNGE, 576, p. escouminje^ 

excommunication . 
ESGOUNE-s, 1102, se cacber. 
ESCOURRE, 2348, ruisseau, tor- 

rent. 
ESCOUT (a l'), 925, aux ecoutes. 
ESCREPET, 1717, pi^e en forme 

d'arc pour prendre Ies oiseaux 

par la patte, casse-pied. 
ESGRiBA, 1443, p. escriban, 6cri- 

vain. 
ESCRiBE, 1410, âcrire. 
ESGU, 707, adj., obscur. 
Escu, 1124, subst., obscurit6. 

Voy. escuretat, 
ESGUDE, 2281, 6cuyer. 
ESGURETAT , 2385 , obscurit6. 

Voy. escu. 
ESCURROUA-s, 1182, p. escur- 

roa-s, se rompre Ies fesses; 

m. ă m. mais ieilli: s'6culer. 
ESGOAL, 160, 6gal. 
ESGOARD, 2197, âgard. 
ESLAMAT, 2545, enflamm^. 
ESLAMBREGADE, 2388, luml^re 

produite par Tâclair de lafou- 

dre. 
ESLAMBRECQ, 2408, p. eslombrcc^ 

6clair. 
ESLAT, 294, enfl6. 
ESLEGE, 2101, 61ire. 
ESLEURA-s, 1045 p. eslurt^a-Sj 

glisser, tomber en glissant. 
ESPABENTABLE, 2300, ^pouvan- 

table. 
ESPABENTE, 2556, ^pouvante. 
ESPALLE, 1417, epaule. 



— 145 - 



ESPARRAT, 2390, grand bruit de 

d^chirement. 
ESPARTi-s, 2249, s'6carter, se 

sâparer. 
ESPARiscLA-s, 1110, p. espavris- 

clas, ou esbarriscla-s, se re- 

pandre, s'eparpiller. 
ESPAUME,1780, epouvante, emoi. 
ESPEROU, 1850, 6peron. 
ESPiRiTUAU, 2142, spirituel. 
ESQUER, 2530, gauche. — Esquer^ 

re maa, main gauche. 
ESTA, 8, verb., âtre. 
ESTACA-s, 647, s'attacher. 
ESTAiL,1250, p. estalh, troupeau, 

secte. 
ESTANG, 1297, arr6t, sâjour. 
ESTANGA-s, 2381, s arrâter. 
ESTA-s, 16, rester, demeurer. 
ESTAT, 358, 6tat, position. Voy. 

Esiats. 
ESTATiou, 2025, station. 



ESTATS (PERMES), 1578, p. per- 
mâs EstatSy premiers Etats, 
c'est-â-dire le Grand Corps. 
Les Etats de B6arn, se com- 
posaient : 1* du Grand Gorps 
forra6 du clergâ et de la no- 
blesse, pr6ceden)ment le Pre- 
mier et le Second Etats ; 2® du 
Tiers-Etat, comprenant les 
deputes des villes et commu- 
nes qui relevaient directeraent 
du roi. 

ESTELLE, 1179, p. estele, 6toile. 

ESTiCQ-ESTACQ , 1289, p. estic- 
estaCy 6troitement attach6 ; 
bras dessus, bras dessous. 

ESTiRA, 1339, 6tirer. 

ESTiu, 558, 6tâ. 

ESTREM, 845, c6t6. 

ESTREMA, 2008, chasser, mettre 

de c6t6. 
ESTUJOu, 1202, cachette. 
ESTUT, 2233, 6tui. 



F 



FACI, 811, face. 

FADRiNE, 1388, femme de con- 
duite 16g^re , de mauvaises 
moeurs. 

FAicou, 1468, p. fayssouj ma- 
niere, faQon. 

FAILHK, 2177, p. falhe, falloir. 
Voy. cale. 

FAUSARI, 2583, p. famsariy faus- 
saire. 

FEE, 17, foi. 

FERMANCE, 675, autorltâ (d'opi- 
nious). 



F^YT, 1696, fait, action. Voy. 

hHi. 
FiDfeu, 364, fidele. 
FI, 827, p. fii, adj., fm, rus6. 
FII, 447, subst., fin, but. — 1935, 

a quines fiis : k quelles fms, 

dans quel but? 
FiLH, 112, p. hilh. Voy. ce mot. 
FLAUNACQ, 1461, p. flaunhuc, 

calin, indolent. 
FLISCA, 1303, flanquer, d6co- 

cher. Las y flisca : ii partit. 
FLOU, 1418, fleur. 

11 



- 146 — 



FLOUQUA, 1441, p. flouca, orner 

d'un bouquet. 
FLOURA, 1417, marquer, orner 

d*une fleur. 
Fomous, 2161, p. fouyrous, foi- 

reux. 
FOURCE, 28, alids FORCfi, force. 

FRANCIMANDE (lENGUE), 228, 

langue frangaise. 
FRANSiMANDEJA, 2133, p. franci- 
mandeja, parler frangais sans 



le vouloir ou sans savoir (ici, 

sans savoir). 
FRAY, 1221, fr^re. 
FRETTA, 714, p. freta^ frotter. 
FRiNESTE, 1045, fenâtre. 
FRiNESTOU, 1170, petite fenâtre, 

lucarne. 
FROiGNE, 1715, p. frounhe^ 

refrognement, air du visage. 

L^de frounhe : laide mine. 
FRUCT, 712, fruit. 



€} 



GAHA, 138, saisir. — 1075, pren- 

dre. 
GALAMAiGNE, 33, p. galumanhe, 

pot-pourri. 
GALET, 2438, entonnoir. 
GALLE, 1440, p. gale, affection 

contagieuse, gale. 
GARiE, 236, poule. 
GA8AILHE, 299, ^.gosalhc^ chep- 

tel. 
GASAiLiiE, 302, p. gasalM, qui 

concerne le cheptel. 
GASHEC, 836, p. gahec, qui s'at- 

tache, qui se cramponne. 
GAUDi, 940, jouir. 
GAuâA. 157, oser. 
GAUTK, 142 (var.), gueule, bou- 

che. Voy. bouque. 
GAY (dab), 1127, avec plaisir. 
GELA-s, 443, se geler, se perdre 

par la gelâe. 
GEMiT, 2294, g^missement. 
GEMiTERi, 2451, lamentation. 

GENERAU-LOCTENEN , 1657 , p. 

generau'loctenent^ lieutenant- 
g^nâral. 



GENERE, 1351, viile de Geneve, 

en Suisse. 
GENS, 1923, p. gentz, gens. 
GENTiu, 681, noble, gentilhom- 

me. 
GERMiA, 90, germer. 
GETiPERi, 584, prob. p. jupiteri, 

imprâcation. 
GiST, 410, couch6 ă plat, 6tendu. 

Tout gist : bien appliqu6. 
GLAPA, 408, r6pandre des nou- 

velles, rapporter en canea- 

nant. 
GLEiSE, 26, alias agleise, p. 

gleyse^ 6glise. Gleyse roumane : 
t'^^glise romaine. 
GLORi, 909, gloire. 
GOADAGNA, 903, p. goadanha, 

gagner, conqu6rir. 
GOADAGNAT, 1162, p. goadahhat, 

d6courage, vaincu. 
GOAiLHARD, 1785, p. goalhord, 

vigoureux. 
GOARDA, 1974, garder, pr6ser* 

ver. 



— 147 — 



GOARDK, 1467, garde, archer. 
Voy. arche, — 2203, prene 
goarde, prendre garde. 

GOARi, 1185, gu6rir. 

GOASTA, 710, gater. 

GOEYS, 475, souci, soin. 

GOiLH, 2402, p. joulh, genou. 

GOH.HE, 234, p. goalhe, r6gulier, 
d'accord. 

GOiHE, 1360, p. goayre, gu^re. 

G0JAT,.138, i>, goujat. Voy. ce 
mot. 

GOJATE, 89 (note), p. goiijate. 
Voy. ce mot. 

GOUBER, 1672, p goubern, gou- 
vernement 

GOUFFiT, 2093, p. goiifit, confit, 
rnitonn^. (pour pr6par6). 

GOUJAT, 205, jeune gargon. 

GOUJATE, 233, jeune fille. 

GOUJE, 204, p. gouge, servante. 

GOURRi, 1203, courir en vaga- 
bond, vagabonder. 



GOURRiNERiE, 1640, vagabonda- 

ge. 
GRAA, 35, grain. 

GRAiGNE, 34, p. granhe, graine. 

GRAT, 913, gr6. Perpaus a grat : 

propos tenu sciemment. 
GRELLE, 2376, p. grHe^ gr^lon, 

grain de grâle. 
GRESLE, 2424, p. grile, gr6le. 
GROSSE, 1900, comme en fr., 

fem. de gros. La gent grosse : 

la classe elev6e de la societ6, 

le grand monde. 

GUILHEM-PESCAIRE, 895, p. guU- 

heni-pescayrey h6ron. 
GuiSART, 1729, p. Giiisard^ de la 

familie de Guise. 
GuiSE (ha de), 1795, faire sem- 

blant, dissimuler. 
GUSMET, 2401, peloton (de fil, 

de coton, etc.)- 



H 



HA, 61, faire. 

HÂDA, 1664, enchanter, jeter un 

charme. 
HÂDE, 1664, fee. 
HAGARD (ha lou), 1730, faire le 

terrible, se montrer farouche. 
HAiLLOii, 2378, p. halhoii, allu- 

mettes. Halhous abitatz^ allu- 

mettes en feu. 
halabarde, 1168, hallebarde. 
HALABARDE, 2282, hallebardicr. 
halene, 2047, haleine. Voy. lei, 

alet. 



HAMi, 903, faim. 

HARGOA, 516 (var.), affiler un 

instrument tranchant, la faux, 

la faucille, en frappant la lame 

avec un marteau. 
HART, 858, repu. 
HARTERE, 862, bombance, gran- 
. de ch^re. 
HASAA, 236, coq. 
HASTAT, 1577, empresse. 
HASTE, 917, hâte, empresse- 

ment. Voy. hoast. 



— 148 - 



HAUNOU, 909, honneur. — 4926, 
el6vation dans Ies fonctions, 
dans Ies dignit^s. 

HAUNOURA, 54, honorer. 

HAUNous, 1900, plur., funerail- 
les. 

HE, 1441, p. hdr^ fer. Her caut^ 
fer chaud. 

HEiT, 1155, p. Myt^ fait, action. 
Lous heytz de Calbii^ Ies ex- 
ploits de Calvin. Voy. fiyL 

HEMNE, 238, femme. 

HEMNOTTE, 204, p. hemtiole^ di- 
minutif de hemne^ petite fem- 
me, femme de condition infâ- 
rieure. 

HENE, 2127, fendre. 

HENs, 319, dans. Voy. dehens^ 
dens. 

HERE, 2110, verb. ha. Voy. ce 
mot. 

HERE, 226, adv., beaucoup. 

HERES, 587, adj. plur., plusieurs 

HERESSE, 755, effroi. 

HERETATGE, 2356. p. hevetadge^ 
h6ritage. 

HERi, 2454, effrayer. 

HERMiTAA, 458, ermite. 

HERRADE, 2444, vase en bois 
ayant la forme d'un cdne tron- 
que, avec cercles « en fer » 
et oreilles ou poign6bS. La 
herrade tient lieu de cruche 
dans la plupart des localit^s 
du B6arn. Ce mot se traduirait 
exactement par : ferr^e (sous- 
ent. : cruche). 

HERUTGE, 2447, p. herudge,^j[i0U' 
vantable, ^mouvant. 



HESTE, 77, fâte. — 80, heste en 
nau, grande f6te ; m. ă ni. f^te 
en neuf, pour fâte « nouvelle » 
ou bien jour de fâte oîi Ton 
met des v6teraents « neufs », 
usage qui se fait remarquer 
encore dans nos campagnes, 
ă Pâques, ă la Pentecote, etc. 
Des auteurs ont vu ailleurs, 
dans une telle designation 
b6arnaise, une alt6ration de : 
hesle annati, f6te annuelle. La 
pr6c6dente opinion paraît pre- 
f6rable. 

HiBER, 822, hiver. 

HiCA, 769, metlre, faire entrer. 

Hicy, 2185, p. hiCy panaris. Re- 
gard de hic (dit ici pour oelh 
de hic) : oeil hideux, regard 
affreux. 

HiDA-s, 469, se fier. 

HIDE, 1284, confiance, 

HiEu, 2243, fii. 

HiHER, 628, p. iher. Voy. ce 
mot. 

HiLH, 695, aVm filh, fils. 

HiLHE, 616, fiUe. 

HiLLOT, 2046, p. hilhot^ diminutif 
de hilh. Hilhotz , employâ 
comme terme d'amitie, de 
protection : mes enfants, chers 
enfants. 

iiissA, 831, piquer avec le dard. 
Voy. hissan. 

HISSADE, 839, piqure, coup de 
dard. 

HISSAN, 836, p. hissant, dard, 
aiguillon (de mouche), 

HiSTORi, 1, histoirş. 



— 149 — 



HiTGE, 2486, p. hidge, foie. 
HiTiLHE, 1090, mauvais g6nie, 

sylphe. 
HOAST, 1318, hâte, precipitation. 

Voy haste. 
HOiECTENE, 548, p. oeytenc, hui- 

taine. 
HOMi, 1221, homme. Homi de 

6^e:hommedebien. 
HORABANDi, 250, mettre dehors, 

chasser, bannir. 
HORE, 224, heure. Voy. ore. 
HORNiLADURES, 715, p. hournil' 

hadures, plur., balayures. 
iiORT, 1933, fort, puissant. — 

1880, ciutat horte : viile forte. 
HOSSE, 1999, fosse. 
Hou, 29, verb. esta. Voy. cemot. 
HOii', 577, adj., fou. 
HOUECQ, 254, p. hoec, feu. — 

1213, boute-hoec, boute-feu. 



HOUEGE, 1096, p. hoegOy fuir. 
HOUEGETiu, 1385, p. hoegetiu, 

fugitif. 
HOULiE, 1095, folie. 
HOUNi, 2552, abattre, accabler 

en tombant. 
HOUNi-s, 1485, se lancer avec 

force vers le fond, vers le bas, 

se pr6cipiter. 
HOURA, 2563, fouler. 
HGUSTAU, 1125, p. oustaUy mai- 

son, hotel. Voy. ovstau. 
HUGANAUT, 3, huguenot, calvi. 

nişte. 
HUM, 1121, fum6e. Habe hum^ 

avoir fum6e (comme on dit : 

avoir vent). 
HUMOUS, 2138, charge d'humeur, 

graisseux. 
HUTTE (a), 1316, p. a hutey en 

fui te. 



IHER, 42, enfer. 

iLLUSi, 1457, illusionner. 

INCAN, 1246, encan, vente k 



Tencan. 
IRAGE, 1097, p. iraguey ivraie, 
ISOP, 71, p. hisopy aspersoir. 



jam6s, 74, alias jamey, jamais. 

jAs, 1166, gîte. ♦ 

JEGON, 1399, p. joene., f6m. de 
joeriy jeune. 

JELOUS, 2352, jaloux. 

JESiTAA, 24, p. Gesitaa, G6sitain, 
Sarrasin devenu chr6tien. Les 
Gâzitains, qne Ton accusait 
de ladrerie, âtaient appeles 
ainsi, du nom de Giezi le 



16preux, mentionn^ dans la 

Bible. 
jocQ, 1258, p. joCy jeu. 
JOGA, 610, p. jouga, jouer. 
jOGE, 1151, joie. Hoec de joge, 

feu de joie. 
jou, 66, je, moi. 
jouRNAU, 79. journee, salaire 

du jour. 
jUDiu, 12, juif. 



— 150 — 



JUNI, 109, jeiine. 

JURAT, 2077. Les membres des 
corps municipaux 6taient ap- 
pel6s autrefois jurals dans 
plusieurs villes du midi de la 



France. Voy. cossu, livreje. 
jus, 576, sous, k moins de. Jus 

pene de : sous peine de. 
JUSTE, 2431, justement. 
JUTJA, 1413, juger. 



LA, 102, art., f^m. de lou. Corn. 

en fr., la. 
LA, 906, adv., lă. — 1316, en la, 

au loin. 
LABETS, 66, alias lasbets, p. 

labetZj alors. 
LAiROU, 583, p. layrou, voleur, 

larron. 
LARRONissii, 18, p. larrounici, 

voi, rapine. 
LATANis, 967, plur., litanies. 
LAŢII, 2063, latin. 
LAUDA, 158, louer, louanger. 
LAUDOU, 378, louange. 
LAURADOU, 130, laboureur. 
LECA, 731, 16cher. 
LEGHA, 214, p. lexa, laisser. 
LEE, 2130, p. Ud, laid. 
LEGE, 220, lire. 
LEiCT, 1405, p. IMyt. Voy. ce 

mot. 
LEIT, 2347, p. Uyt, lait. 
LEJAU, 23, franc, sincere, loyal. 
LEMBES (deu), 1218, p. de Vem- 

berSy k Tenvers. 
LENDEMATii, 1954, le lendcmain 

matin. 
LENDOMA, 2108, p. lendoumaQy 

lendemain. 
LENGOATGE, 223, p. leugoadge, 

langage. 



LERABOi, 132, p. layraboy, coup 

de voix, criard et prolongâ. 

De : layra, hurler. Voy. 6oi- 

lere. 
LERi, 695 (var.), nigaud, niais. 
LESEE, 2461, p. lese, loisir. 
LES, 900, uni, poli. Max^re lesse, 

belle joue, joue potel6e. 
LET, 1137, p. halet, Voy. ce mot. 
LEU, 920, t6t. Prou Uu, assez 

vite. 
LEUGE, 832, lâger. 
LEY, 1520, loi. 
LHEBA, 1691, lever. 
LHEBA-s, 63, se soulever. 
LHEU, 714, alias dilheu. Voy. 

ce mot. 
LHfeYT, 1078 (note), lit. 
LiBE, 1448, livre. 
LIGA, 608, lier. 
LiGE, 1744, p. ligue, union, asso- 

ciation. 
LiNATGE, 364, p. linhadge, li. 

gnage. 
LiNCOii, 1171, p. linsoUy drap de 

lit. 
LIVREJE, 2080, p. librege, livr6e, 

insignes. Pour les cossous ou 

jurats de Lescar, c'6tait le 

chaperon rouge, doubl6 de 

noir. 



151 — 



LOCQ, 187, p. ioc, lieu. — 869, 

en loc^ en aucun lieu. 
LOCTENEN, 4107, p. loctenent, 

lieutenant, chef d616guâ.Voy. 

generaU'loctenen. 
LOSE, 2416, ardoîse. 
LOU, 1849, art., le. 
LOU, 1849. pron. d6m., celui. 
LOUBE, 2595, louve. 
LOUQUOAL, 2220, p. louquoau, 

lequel. 



LOUR, 29, p. Jwf, pron. pers., 

leur. 
LOURD, 722, adj., sale, charg6 

de salet6s. 
LUE, 1296, lune. 
LufecQ, 765, p. tw^c, lunatique, 

illuminâ. 
Lusi, 2376, luire. 
LUTHERAA, 1286, Luth6rien. 
LUTs, 1034, p. lutZy lumi6re. 



m 



MA, 731, p. matty main. 
MAGHAU, 142 (var.), p. maxau, 

macheli^re, molaire (dent). 
MACHERA, 294, p. maxeraa, ma- 

choire (employ6 pour: joue). 
MACH^RE, 831, p. maxSrey joue. 
MAGAiGNE, 1087, p. maganhe, 

tracasserie, agissement de d6* 

sordre. 
MAGE (lou), 1925, adj. superi., 

le plus grand. Voy. maje. 
MAGES (lous), 2323, subst. plur.. 

Ies grands. Ies gens de cour. 
MAiNADAT, 490, p. maynadat, 

ayant des enfants. 
MAiNATGE, 310, p. mayuadge^ 

enfant. 
MAiNATjEJA, 733, p. mayuadgeja^ 

manager. 
MAJE, 252, p. mage^ adj. comp., 

plus grand. Voy. mage. 
MALADiT, 69, maudit. 
MALAGE, 1182, interj., m. km, 

mal alt ; maudit soit, malheur ! 
MALAU, 1025, malade. 



MALEES, 2381, p. maleSy calamitâ. 

MALLETROTTE, 683, p. maltotey 
maltâte. Gens de maltote, per- 
cepteurs d*imp6ts, malt6tiers. 

MAN, 586, p. mand, mandement. 

MANiSTRE, 117, empl. souvent 
p. ministre y ministre (qui prift- 
side au culte protestant). 

MANTENi, 2013, maintenir. 

MARCAT, 2305, march6. 

MARÂES, 897, p. marhy marais. 

MARGALiDE, 1539, n. prop., Mar- 
guerite. 

MARiDA, 160, marier, unir. 

MARiDA-s, 494, se marier. 

MĂRIT, 325, 6poux, mari. 

MARLUs SALAT, 885, morlus sal6, 
merluche, morue sal6e. 

MARRAA, 1410, alias MARROU. 

Voy. ce mot. 
MARRi, 1411, saillir. 
MARROU, 2373, b61ier. 
MASCLE, 209, mâle. 
MASEDA, 948, mettre un frein, 

habituer au frein, dompter. 



— 152 — 



MASET, 891, boucherie. 
MAŢII, 1550, matin. 
MATRiMONi, 4556, mariage. 
MAU, 1112, subst., mal; alias 

mau, adj., mauvais, mâchant. 
MAUHASEC, 835, malfaiteur. 
MAUTA, 1872, secouer, remuer. 
MAY, 582, m^re. 
MEîCHEi 1423, p. mexe, k T^tat 

domestique, apprivoisâ. 
MEDiHx, 145, p. medix, m6me.— 

466, si-niedix : soi-mĂme. 
MEDOUT, 563, mie (depain). 
MEES, 566, alias mes, p. meeSy 

subst., mois. 
MEiLEu, 1481, p. mey Uu, plus 

tdt, alias meyUUy plut6t. 
MEiNGS (a), 1461, p. a mens^ h 

moins. Voy. mens. 
MEMORi, 2y m6moire. 
MENDRE, 2325, moindre. 
MENOURESSE, 440, nonne. 
MENOURETTE,;1920, Tp.mmowete. 

Vov. menouresse, 
MENS, 11, moins. — Au mens, 

au moins, 
MENSONGE, 2590, mentour. 
MENTABUT, 117, nomm6, desi- 
gna. 
MERGA, 2301, marquer. 
MERSEE, 1561 , p. merce ou merces^ 

merci. Diu merce : Dieu merci. 
MES, 98, alias Wkis, conj., mais. 
MES, 1193, p. m^eSj subst. Voy. 

mees. 
MESCLA, 35, mâler. 
MESCLE (a), 152, ă la fois, pâle- 

mâle . 
MESET, 874, ladre. 



MESPRESADOU, 582, qui m6prise. 
MESPRETs, 64, p. m^spritz, me- 

pris. 
MESTE, 668, maître. 
MESTiE, 802, m6tier. 
MET, 28, crainte, eflfroi. 
Mfeu, 2347, miel. 
MEY, 825, plus. 
MiASSA, 1646, menacer. 
MUSSE, 2207, menace. 
MiEGES (a), 302, k moili6. 
MiEiTAT, 825, p. mieytaty moiti6. 
MiELiiE, 483, alias melhe, p. 

mielhe, meilleur. — 521, mieux, 
MiEY, 1210, demi. — 2127, mi- 
lieu. — 2321, miey die, midi. 
MiL, 1489, p. milh, mii, millet. 
MiLHE, 471, p. mielhe. Voy. ce 

mot. 
MiNiSTRANDE, 743, femme du 

ministre. 
MINJA, 76, manger. 
MiRAiLH, 2549, p. miraUiy miroir. 
MiRON, 1236, p. miroun. Voy. 

Biroun, 
MissE, 61, messe. 
MOBLE, 2610, p. muble, meuble, ' 

objet mobilier. 
MODE, 167, maniere. 
MOMBRA-s, 525, p. moumbra-s^ 

se souvenir. 
MONGE, 440, p. mounge, moine. 
MONT, 1591, p. mount, petite 

mpntagne , coteau. Gourri 

lous mountz : vagabonder par 

monts (et par vaux). 
MossEN, 1, p. mousseny monsieor. 
Voy. moussu, 
MOTiu, 2103, p. m^utiu, motif. 



— 153 — 



MOTTE, 15, motte, plăteau 61ev6, 

avec fortifications en terras- 

sements. 
MOUGQ, 2258, p. mouCy m. k m. 

m^che (de morve). 
MOULâ, 324, p. moulhij subst. 

Voy. moulhi, 
MOULE, 1490, verb., moudre. 
MOULHE, 233, femme marile, 

6pouse. 
MOULii, 1492, moulin. 
MOUNARD, 2130, siDge. 
MOUROU, 12, Maure. 
MOURT, 2286, a(y., mort. 



MOURT, 2366, subst., mort. 
MOUSQUE, 815, mouche. 
MOUSQUIT, 1233, moucberon. 
Moussu, 1336, monsieur. Voy. 

mossen. 
MOUT, 916, m6t. 
MUCHA, 501 (var.), p. muoca^ 

montrer. — 1676, enseigner. 

Voy. amucha. 
MUDA, 690, changer. 
MUS, 2174, museau (pour : figu- 

re, air, pbysionomie). 
MUT, 2184, muet. 
MUTi, 717, p. mutiij mutin. 



N 



NABET, 1310, nouveau. 

NABiu, 623 (note), navire. 

NAGHE, 500, p. naxe^ naltre. Voy. 
bade. 

NADAU, 550, Noa. 

NAIGADE, 1984, p. naycade^ ou 
plutdt gnacadey morsure. 

NAS, 410, nez. 

NAT, 94, aucun. 

NATiu, 126, natif. 

NAU, 893, adj. qual., neuf, nou- 
veau. Voy. histe. 

NAU, 1404, adj. num., neuf. 

NAURi-s, 890, p. neuri-Sy se 
nourrir. Voy. neuri. 

NEGRE, 1086, noir. 

NET^A, 887, nettoyer. 



NEURi, 1583, nourrir, entrete- 

nir. 
NEURiTUT, 2331, nourriture. 
NOBi, 360, quâlification donnâe 

aux fianc6s Ie jour de leur 

mariage : lou nobi, la nobi^ 

lous nobis. < 

NODA, 609, p. nouda. Voy. ce mot. 
NOEYT, 1082, aUis noigt, p. 

noiyty nuit. 
NOU, 382, non. 
NOUDA, 1173, nouer. 
NouPGEs, 330, p. nouces, plur., 

noces. 
NOUSTE, 1798, notre. 
NUBLE, 2370, nuage. 
NUD, 1415, nu. 



o, 86, oui. O plaay oui bien, cer- oeil, 1180, p. oelh^ oeil. 

tainement. oey, 23, p. hoej/f aujourd'hui. 

OBS, 1001, p. ops. Voy. ce mot. ou, 73, aliis oly, huile. 

12 



— 154 — 



OM, 2328, p. oum^ subst., orme, 

ormeau. Voy. ormi. 
OM, 2366, alias ON, p. otim, outi, 

pron. ind^., on. 
ON, 1767, p. oufif adv., oh. 
ON, 2317, p. houUj verb. habe. 

Voy. abee. 
0P3, 982, plur., cBuvres, actions. 
ORB, 721, aveugle. Voy. abugle. 
ORDi, 1786, p. ouriij ordre. 
ORB, 261, p. hare^ heure. En 



Vhore, tout h rheure.— 1278, 

d*hore ou tard, t6t ou lard. 
ORGEN, 174, p. drguent ou piu- 

tot orguey orgue. 
ORMI, 2587, p. ourmi, orme. 

Voy. om. 
ORP, 1094, charbon (maladie 

des bl6s). Voy. carbou. 
OURATGE, 2420, p. ouradgCj 

orage. 
OUSTAU, 2238, maison. 



p 



PA (au), 2541, p. au par y en com- 

paraison. 
PAA, 309, pain. 
PAGE, 2324, comme enfr., page, 

jeune homme au service de 

la reine ou des princes. 
PAiSA, 2525, p. paysaOj paysan. 
PANCE, 864, p. panse^ panse, 

ventre. 
PANA-s, 2044, s'âmouvoir, s'ef- 

frayer. 
PAPAUT, 199, papiste« 
PAPEE, 1190. p. papi, papier. 
PARAT, 1169, position, situation, 

Mau parat j mauvaise position, 

situation critique. 
PARAtiLE, 907, parole. 
PARE, 2433, paraltre. Voy. pare- 

che. 
PAREGHE, 168, ţ.parexej parat- 

tre. 
PARGAM, 2095, parcbemin. 
PARiATGE, 2343, p. pariadge, 

accord, convention. 
PARLE (mau), 584, mâdisant. 



PARSAA, 241, contrâe, quartier. 
PARTi, 312, partager. — 1703, 

partir. 
PARTICULA, 685, p. particular, 

apanage. 
PARTiLUE, 615, partage. 
PASSA, 1431, dâpasser. — 1462 

passer. 
PASSEJA, 1416, proroener. 
PASSELis, 1501, d6versoir. 
PASSERIE3, 892, plur., muguet 

(maladie cbez Ies enfants). 
PASTE, 1756, pate. 
PASTOU, 33. pasteur, berger. 
PASTOUREJA, 1250, conduire pas- 

toralement, ou plutdt ici : 

caresser., flatter. 
PASTOURET, 683, petit pasteur. 
PASTURE, 736, pâture. 
PATAGQ, 2544, p. pcUaCf coup. 
PATERNEs (de), 1176, pattes en 

Fair (se dit seulement k pro- 

pos d'une chute). Cade de par 

ternes : tomber pieds et mains 

en Tair, ou tout de son long. 



— 155 — 



pATt, 313, souflHr. 
PATRiMONi, 4648, patrimoine. 
PAU (s'-), 237, S*.Paul. 
PAUSE, 2441, moment. Loungue 

pause : un long moment. 
PAY, 697, p^re. — 1039, Pays de 

la gUse o\x de la gleyse^ Peres 

de rEglise. 
pâ, 280, p. p^ey pied. 
pfe (s'-), 617, S^-Pierre. 
PECADOU, 460, p. peccadou^ pâ- 

cheur. 
PECCA, 2486, p6cher. 
PECCA-s, 258, se tromper. 
PECCAT, 786, p6ch6. 
pâCHE, 4424, p. piXBy paltre. 
PECORE, 767, comme en fr., p6- 

core, personne stupide. 
PECQ, 187, p. piCy stupide, sim- 
ple d'esprit. 
PEES, 612, poids. 
PEGEJA, 1261, p. peguejQy plai- 

santer, s'amuser avec des 

riens. 
PE6ESSE,.819, p. peguesse^ sot- 

tise. 
PEGET, 1185, p. peguetj emplâ- 

tre de poix. 
PEIHX, 884, p. peiXy subst., pois- 

son. 
pfeiHx, 1980, p. piXj verb. pixe. 

Voy. piche. 
PKiLLOUSTRE, 2160, p. pelhous^ 

tre, mal v6tu, va-nu-pieds. 

De : pelhey vâtement commun. 
i^RADE, 2443, p. peyrade^ lapi- 

dation. Yoy. acailaba. 
pâiRE, 748, p. piyrej pierre. 

Piyre lisej pi^re lisse. 



MSYROTLĂRi, 096, pîeiTOt mîiis, 

imbecile. Voy. liri. 
PELA, 111, peler, ddpouiller. 
PENDi-s, 1630, se repentir. 
PENE, 1439, subst., peine. Pene 

coufpourale : peine corporelle. 
PENE, 1802, verb., pendre. 
PENSAMEN, 930, p. pensamentj 

pensee. 
PER, 4S, par. — 1540, pour. 
PERBOURii, 1278, p. perbouriy 

passer dans Teau bouillante, 

bouillir. 
PERCO gUE, 1773, p. perso gue^ 

parce que. Voy. perco qui. 
PERCO QUI, 814, p. perso quij 

parce que {qui employ6 sou- 

vent pour que). Voy. qui. 
PERCURAiRE, 2123, ]?.percurayrej 

procureur. Voy. procuradou. 
PERDE, 79, perdre. 
PERGUT, 1642, perdu. 
PERiGLE, 2367, alias perigle, 

tonnerre. 
PERiGLERE, 2408, gTondemeut 

du tonnerre. 
PERJURi, 583, parjure. 
PERMfe , 271 , premier. Tout pef*- 

mij tout d'abord, avânt tout. 

— 1838, de permi (fe, avani 

de. 
PERMOu, 264, pour cause. 
PERNE, 1174, laize. 
PĂRNES (las), 2036, plur., Ies 

âpaules. 
PERPAus, 203, propos. 
PERPAUSA, 2149, proposer. 
PERQUE, 809, pourquoi. 



- 156 — 



PERSEGi,[2467, p,persegui,ţo\jiT' 

suivre. 
PERSUTA, 2195, poursuivre,pr6- 

tendre. 
PERSUTTE, 1200, ^. per sute ^ipour- 

suite. Dapersutc: donner la 

chasse, poursuivre. 
PERTUM, 1122, perturbation. 
PESCA, 1924, pâcher. 
PET, 1227, peau. 
PET, 2421, dâtonation. 
PETBiRA, 2423, retourner, inet- 

tre â Tenvers, culbuter. 
PETRAiGNE, 14, p. petraiihe ^ 

composition, nature (empl. en 

mauvaise part). 
PEu, 62, chevelure, alias che- 

veu. — 845, nat peu, en au- 

cune fagon. — 873, peu, poil. 

— 1098, juste peUy Tâpaisseur 

d'un cheveu, d*un poil. 
PEU, 1244, p. per lou, par le, 

â travers le. 
PEUHX, 2178, p. puixs^ puis, 

aprfes. Voy. puchens. 
PEUHX QUE, 95, p. puixque^ puis- 

que. 
PEUNG, 1188, p. punh, poing. 
PEYS, 1225, p. pays, pays. 
PiALA, 2393, pilier. 
PiCQ, 2036, p. pic, piqure, cou- 

pure. 
PiEiTAT, 2258, p. pieytaty pitiâ. 
PIELLE, 2255, p. piile^ tas, 

groupe. 
PIGE, 1896, p./)igfw^,pie, (oiseau). 
PIGOTTE, 1975, p. pigote, mala- 
die] contagieuse des bâtes de 



l'espfece ovine, clavel6e, cla- 

veau. 
PILATGE, 2462, p. pilhadge, pil- 

lage. 
pipiiRE, 176, p. pi fire ou fi fire, 

instrument de musique, fifre. 
PIPIATGE, 2055, p. pipiadge, ra- 

dotage. 
piTARD, 858, avin6, plein devin. 
PLAA, 141,bien. 
PLABE, 2444, pleuvoir. 
PI.AGE, 790, p. plague, plaie. 
PLAP, 1896, tache. 
PLASE, 1527, verb., plaire. 
PLASEE, 1057, p. plase^ subst., 

plaisir. 
PLEGQ, 802, p. plec, pli. 
PLEE, 1118, plein. 
PLEGA, 1194, plier. Que las y 

plega : ii s'en alia. 
PLEYTEJA, 1262, plaider. 
PLOMB (de), 293, p. d'aploumb, 

d'aplomb, tout droit. 
PLOU, 2451, pleur, larme. 
PLOUGE, 2380, pluie. . 
PLOURA, 1814, pleurer. 
POBLE, 27, peuple. 
POCQ, 895, p. pauc, peu. Voy. 

chicq. 
POETIES, 1229, viile de Poitiers. 
POGE, 1152, p. proge, proie. 
poiRiT, 2129, p. pouyrit, pounri. 
poRGQ, 738, p. porc, comme en 

fr., porc, cochon. 
PORTAU, 1164, p. pourtau, gran- 

de porte coch^re. 
pos (dit), 2530, p. digt pos, 

pouce. Voy. dit. 



- 157 — 



POT, 12, subst., 16vre. 
POT, 1817, subst., baiser. 
POT, 2180, verb., poude. Voy. 

poudee, 
POTINGE, 888, ^poutingue^ po- 

tion, mâdicameat. 
poti, 1201, peur. Voy. met, 
POUDEE, 941, p. poude, verb., 

pouvoir. 
POUDE, 2141, subst., pouvoir, 

puissance. 
poup, 1148, dâpouille des âpis 

de bl6 apr^s le battage. 
POURQUATE, 682, p. pourcaU, 

porcher, marchand de porcs. 
pous, 1146, poussee. A gran 

pom de galop : â.toutesjambes. 
pousou, 702, poison. 
PRAT, 1980, pre, prairie. 
PRAUBE, 987, pauvre. 
PREBAiGNA, 1232, p. proutaiiha, 

provîgner, enraciner. 
PREDARE, 1399, conquĂte. 
PREDICA, 2317, prâcher. 
PREDiCAN, 1245, p. predicam, 

aliâ.s predicadou, predicayre, 

pr6dicateur. 
PREDicOLLE, 122, p. predicole, 

terme iron., sermon absurde, 

sans valeur. 
PRiDiCQ, 1136, ^.predic, prâdi- 

cation. 
PREGA, 1001, prier. 
PREGARi, 110, pri^re. 
PREING, 2377, i^.prenhy imprâgnâ. 



PREME, 568, presser. Voy. dau. 
PRENE, 1557, prendre. 
PRESOU, 1484, prison. 
PRESTi, 738, p^trir. 
PRIM, 1649, premier, principal. 
PRiMEBERE, 1420, primevere 

plante qui fleuiit aux appro- 

ches du printemps. 
PROBE, 262, preuve. 
PROCURADOU, 2205, ţ.proucura- 

dou, procureur. Voy. percu- 

raire, 
PROU, 46, assez. 
PROUBERBi, 235, proverbe. 
PRUDAiGNE, 295, p. prudanhe 

ddmangeaison. 
PRUDOM, 2202, p. prud'homi, 

prud'homme. 

PRUMEDIE (hESTE), 149, fâtC du 

premier jour (du mois). 
PUBLICA, 2513, publier. 
PUCHANCE, 1672, p. puxance, 

pouvoir, puissance. 
PUCHENS, 1470, alias puchentes, 

p. puixens, ou puixentes, ou 

plutot puixSy puis, aprfes. Voy. 

peuhx. 
PtJDi, 1135, râpudier. 
PUDOU, 897, miasme, puanteur. 
PUJA, 2204, monter. 
PUNCT, 34, p. punt, subst., point. 
PURGE, 888, p. purgue, m6de- 

cine, purgation. 
PUSA, 1085, p. putza, puiser. 



— 158 — 



Q 



QUALE, 158, p. eale. Voy. ce 
mot. 

QUAUQUE, 1598, quelque. 

QUE, 3^9 coDj., comme en fr., 
que. — 693, pron. relat.« qnoi. 

QUE, 1381, particularit^ de la 
conj., b^amaise ; mot pr6câ- 
dant le verbe et remplacâ 
quelquefois par be. Voy. ce 
mot. 

QUi, 140, pron. reiat., comme 
en fr., qui. — 731, erapl. pour 
que (emploi fir6quent,en b^ar- 
nais, de qui pour que, pron. 



reiat.) Voy. perco qui. 
QUIN6, 3, p. quin, (jueL — 1099, 

comment. 
QunTAiRE, 1687, p. qmtaifre^ 

dâserteur, dâfiroque. 
Quo. 1472, p. qu^aco, Voy. aquo. 

QUOAIBEHOURCQ, 2514, p. COOy- 

rahourc, Voy. coairahourcq. 
QUOAN, 1224, p. quoand, quand, 

lorsque. ~ 1517, de quoand 

en quoand, de temps k autre; 
QUOATTE, 2232, p. quoate, qua- 

tre. 



R 



BABi, 453, verb., ravir, enlever. 
RABii, 1081, subst., rabbin. 
RAMiNAGBOBis, 359, mot plai- 

sant, signif. comme en fir., 

Prince des chats. 
RAMPEu, 610, rampeau, terme 

de jeu employ6 pour le second 

coup d'une pârtie. 
RASOU, 1741, aUăs resou, raison. 
RAUBE, 1252, robe. 
RAUBiOLLE, 121, p. rauMole, 

robe ( sens ironique ). 
RAUGE, 1227, rage. 
REBARiE, 499, reverie. 
REBAT, 1253, rabat. 
REBELLA-s, 1837, SC r6volter, se 

montrer rebelle. 
REBOUix (au), 1216, au reboiirs, 

k contre-sens. 
RECEBE, 533, recevoir. 



RECRUBA', 1752, recouvrer, re- 
prendre. 

RECTOu, 440, cura. En Bâam, 
autrefois. Ies cur^s de paroisse 
6taient appel^s recteurs, com- 
me ils le sont encore, du reste, 
dans quelques parties de la 
France, notamment en Bre- 
tagne. 

REDE, 1487, adv., vite, raide ; 
alias REDE, adj., f6m. de ret, 
Voy. ce mot. 

REGARDEU, 906, contemplation. 

REGINE, 1651, reine. Voy. reyne. 

REiTE, 1745, reytre, reître. 

RELHEBA, 1352, relever, 6tre 
sous la d^pendance. 

REPAUS, 1466, repos. 

REPECHE, 2304, p. repexe^ re- 
paître. 



— 159 — 



RESERCA, 1774, p. recerca, tst 

chercher. 
RESOLBE-8, 603, 86 r^soudre. 
RESSERCQ , 1191 , p . recerc^recher- 

che. 
RESTA, 2349, p. arresta^ arrâter, 

convenir. 
RET, 1872, froid. 
RETAULE, 2240, retable. 
RETiENE, 636, retenir. 
REY, 1284, roi, 

REYNE, 1283, reine. Voy. regine, 
RiB<:)N-RiBEiNNE, 2460^ p. riboun- 

ribeyney k droite et ă gauche, 

k la dârive, p. kla d6bandade. 



RiGOU, 2042, rigueur. . 

RODAT, 1401, p. rondat, eniour6^ 

serrâ de pr^. 
RODE, 211, p. arrode. Voy. ce 

mot. 
ROMEN, 1489, p. roument, fro- 

ment. 
ROMiNAGROBis, 971, p. ramina" 

grobis, Voy. ce mot; . 
ROMiu, 963, p. roumiu, romain, 

c. k d. de r^glise romaine. 
ROUDEJA, 830, roder, voltiger. 
ROUSARi, 72, rosaire. 
RUSADAMENS, 1154, p. rusoda- 

mentz, avec ruse. 



8 



SA, 48, comme en fr. , pron. 

poss. i6xn,, sa. Sa bountat: sa 

bont6. 
SA,.167, pron., empl. quelquefois 

pour si. Sa disetz^ p. si disetz : 

dites-vous. 
SAA, 1989, adj., sain. 
SABAT, 99, sabbat. 
3ABATE, 681, savetier. 
SABEN, 2342, p. sabent, savant. 

Voy. scabe, 

SADOUT, 946, adj., rassasiâ, repu. 

SADOUT (A son), 2166, p. fl soun 

mdout, substantivement, tout 
son soul. 

SAiNCT-jAGQUis, 963, p. sent-Jac- 
ques, pelerin de St-Jacques. 

SALE, 730, sali^re. 

SALURGE, 887, p. salurgm^ salai- 
son. 



SANCT, 1226, p. sânt ou tenU 

saint. 
SANCTIFICA, 99, sanctifier. 
SANGLAUT, 865, sanglot. 
sANs6, 1562, entier, intact. 
ŞAPTE, 97, gotlt, saveur. 
SARGAN, 683, p. sarjant, sergent. 
SARRA, 1850, serrer, presser. 
SARRAisi, 12, p. sorrasii, sarrasin, 

.musulman. 

SARRAT, 824, serr6, cach6. 

SASi, 936, entierement repu. 

SASiT, 2472, saisi. 

SAU, 730, sel. 
SAUBADOU, 457, sauveur. 

SAUT, 63, saut, bond. 

scABE, 1, p. sabe, savoir. Voy, 

saben. 

SEDUŞI, 1458, s6duire. 

SEE, 989 (var.), sein* 



-160 — 



SEE, 1550, p. seer, soir. 

8EG1, 1544, p. seguu Voy, ce înot. 

SEGON, 1567, p. segound, adj. 

num., seconă, Henric segoimd, 

Henri II. 
SEGON, 2220, p. segound^ pr6p., 

salon, suivant. 
SEGOUTi, 2423, secouer, agiter, 

6branler. 
SEGOUTTi-s, 2392, p. segouti'S, 

s'6branler. 
sEGU, 498, sCir. 
SEgui, 319, suivre. 
SEGUici, .2307, suite, escorte. 
SEGUiEN, 468, p. seguient, pr6p., 

suivant, selon. Voy. Segon. 
SEiGNA, 84, p. senha.,., lou$ en- 

fantz, faire le signe de la croix 

sur Ies enfants. 
SEiGNA-s, 822, p. senhas^ faire 

le signe de la croix sur soi- 

mâme, se signer. 
EiGNAU, 2474, p, senhau, signe^ 

tâmoignage. 
siiiGNOu, 2081, p. senhou, sei- 

gneur. 
SEMiA, 1100, semer. 
SENDE, 270, sentier, chemin. 
Sens, 141, subst.,sens,significa- 

tion. — 173, sens, sentiment. 

Voy. chens. 
SENTOURATGE, 58, p. sentowa- 

dge, culte des saints, p61eri- 

nage. 
SENTOURE, 962, qui professe le 

culte des saints, pâlerin (terme 

ironique), 
SEPMANE, 79, p. sempmane^ se* 

mâine. 



SEPTEME, 567, septembre. 

SERE, 134 (note), p. cere. Voy. 
ce mot. 

SERE, 278, selle. 

SERiMOUS, 2137, plur., r6sida des 
mprceaux de lard que Ton a 
fait fondre en graisse. Tra- 
duction vulgaire : graisserons, 
mot qui ne figure pas Ies dic- 
tionnaires. 

SI, 169, conj., comme en fr,, si. 

SI, 2349, pron., soi. Dab si, au 
fond, intimement, m. k m., 
avec soi. 

siEix, 1945, p. seys^ six. Voy. 
chcisau. 

siFFLAT, 293, p. sifkU, gifle- 

SI NI CA (CHENS AUTE) 1709, p. 

sens aule si ni car, conj., sans 
autre si ni car, c. h d. sans 
explications. 
SOLE, 559, alias boule, verb., 
avoir coutume. 

* 

SOLE DEU p£:e, 1363 (sotesubst), 
. plante du pied. 
sou, 1566, alias son, p. sotm, 

sou, adj. poss., son, sien. 
soii, 1173, subst., sol. 
sou, 2277, subst., son (bruit). 

Voy. soun, 
soubirane, 1576, souveraine. 
SOUBRA, 1113, rester, se trouver 

comme reste. 
fouffleteja, 514, p. soufleteja, 

souffler. 
SOUGE, 2379, suie. 
souldathailhe, 2328, p. souldc^ 

talhe^ la soldatesque. 



— 161 - 



SOULE, 2022, alids sole, verb. 

Voy. sole. 
SOULE, 1189, plancher d'un 6tage 

de maison. 
souLET, 1198, alids soul, seul. 
SODN, 176, alias sou, son, bruit 

harmonieux. Voy. sou. 
sotrpTE, 1573, subit. 
souREiL, 2506, p. sourelh, soleil. 
sousMAC (a), 1117, â râcart, en 

cachette. 
SPABENTABLE, 2572, p. espabm- 

table. Voy. ce mot. 



SPARRAT, 2394, p. esparrat. Voy. 

ce mot. 
SPAUMAT, 2546, p. espaumat, 

6pouvant6. Voy. espaume. 
spous, 1078 (note), p. espom, 

âpoux. 
SPRIT, 978, p. esprit, comme en 

fr., esprit. 
susTERRAT, 2397, p. sousterrat, 

entenrâ, inhum6. 
susTREiT, 1638, p. soustreyt^ 

soustrait. 



T 



TABAA, 837, taon. 

TABART, 2282, tarabour. 

TABBE, 27, p. tabe, aussi, âgale- 
ment. 

TABLâu, 2122, tableau. 

TACADURE, 716, tache, souillure. 

TACAT, 1564, tach6, entachâ. 

TAiL, 1521, p. talh, dâcoupure, 
morceau.'ilrre nat talh, p. nat 
arretalh, aucune rognure, au- 
cun vestige. — 1522, classe, 
categorie. Mounde de hH talh, 
grand monde, beau monde. 

TAiLHUC, 594, p. talhuc, portion, 
morceau« 

TAiLLA, 1782, p. talha, tailler, 
hacher. 

TALASMENs, 2594, p. talamentZy 
tellemeiit. 

TALE, 31, f6m. de tau, ou tal, 
adj. Voy. tau. 

TALLE, 277, p. tale, subst.^ tare^ 
d6pr6ciation. 



TANTARR, 1307, nom de la cigale, 

synonyme ici de : dâmence, 

folie. 
TANTiCAM, 2077, aussit6t. Voy. 

detire. 
TAPOCQ, 75, p. tapauc, non plus. 
TARDiu, 136, tardîf. 
TARGA-s, 971, se targuer. 
TASTA, 878, tâter, gotiter. — 

1868^ tâter, sonder. 
TAU, 755, adj. des deux genres, 

alias TAL, mase, tel. 
TAU, 2373, subst., taureau. 
TAULE, 575, table. 
TAU MEDiHx, 113, p. tau mcdix, 

tout de mame, pareillement. 
TfeiGT, 1980, p. t^t, toit. 
TELLE, 2020, p. tele, toile. 
TEMPOURADE, 1511, p6riode, es- 

pace de temps. 
TEMPOURRES, 75, plur., quatre- 

teraps. 



— 162 - 



TEMPS (bou), 308, abondance, 

bon temps. 
TEMPSOT, 1307, diminutif de 

temps^ court espace de temps. 
TENOUR, 2086, teneur. 
TERCE, 567, troisi^me. ' 
TESTE, 239, tâte. Vpy. cap. 
TiENE, 94, tenir. 
TiNTURE, 199, teinture. 
TiSNEROT, 682, diminutif de tisnă^ 

petit tisserand. 
TOCQ, 2273, p. toc, tintement, 

coup de battant sur la cloche. 
T0MBAiLHAT,dl77,p. toumbalhat, 

choc, coup de chute. 
TOMBEU, 2429, p. toumbdu, tom- 

beau. 
TORNEJA, 1396, p. toumeja, tour- 

ner. 
TORSE, 1340, tordre, forcer, 

dânaturer. 
TOT, 1472, p. tout, comme en 

fr., tout. 
TOUCA, 1621, toucher. 
TOUCAT, 1208, touch6, atteint. 
TOURNA, 203, revenir. — 2102, 

rendre, remettre. 
TOURRADE, 823, forte gelâe. 
TOUSSiT, 865, 6clat de toux. 
TOUSTEM, 76, p. toustemps, tou- 

jours. 
TOUTESBETS, 2153, p. toutesbctz, 

toutefois. 
TRADi, 2179, trahir, tromper. 
TRADUŞI, 1714, traduire. 
TRAiTiou, 1770, p. traytiou, tra- 

hison. 
TRAPPE, 1143, p. trape, trappe, 

prison. 



TRAUGA, 2445, percer, passer ă 

travers. 
TRAUCQ, 2554, p. tratic, trou. 
TRECTA, 943, p. treta, traiter. 
TREiTURE, 1773, p. treyture, 

traître. 
TREMOGE, 1489, p. tremouge; 

trâmie. 
TREMONTANE, 1407, p. tratnoun- 

tane, tramontane, c6t6 du nord 

dans la M6diterranâe, 6toile 

polaire. Bent de trarnouritane, 

vent de trouble. 
TRKMOULA, 1201, Iremblef. 
TREMOULERE,2407,tremblemeiît. 
TRES, 2131, trois. 
TRiBAiLLA, 78, p. tribalha, tra- 

vailler. 
TRiCQTRAG, 1853, p. tfictroc , 

comme en fr., trictrac, jeu. 

Rasom de trictrac, raisons 16- 

gâres, sans importance. 
TRIE, 2099, choix, triage. 
TRiGA, 1040, lambiner/ 
TROS, 974, morceau. Trosde.,.. 

(expression de mâpris) : reje- 

ton de.... Voy. caiphas, 
TROUPET, 318, aUâs troupeu, 

troupeau. 
TROUTA, 1312, trotter, voyager. 
TROUTI (s*),1378, nom fantaisiste, 

S'-Trottin . De : trouta. Voy. ce 

mot. 
TRUBES (de), 1217, de travers. 
TRUCA, 1488, battre. 
TRUCQ, 2272, p. truc, coup. Truc 

d'Ave Mărie : sonherie d'Ave 

Măria, d'angelus. 



— 163 - 

TRUFFANDECQ, 68, p. trufatidic, TUME, (ha a la), 2372, cosser, 

moqueur. frapper â coups de tĂte. 

TRUFFA-s, 58, trufa-s, semoquer. tute, 1124, taniere. 



u 



UNGNET, 432, p. unhet, jointure 
des phalanges. 



UBERT, 708, ouvert. 

UEE (a D-), 1295, p. a d-ue, âtroi- 

tement, de maniere â. ne faire unta, 1026, oindre, frotter. 

qu'un. URAA, 36, foile avoine. 

UN, 1045, p. u (sous-ent. d'ethz), usci<a, 1i09, flamber. 

Tun d'eux. 



V 



vAQUEj 1425, p. baque, vache. 
VASQUA-s, 980, p. vasca-s, s'oc- 

cuper. Vasca-s d'aute cause, 

s'occuper d'autre chose. 
VERBAL (ha), 2198, p. ka berbal 

ou berbau, verbaliser. 
VERTAT, 212, p. bertat, v6rit6. 
VESii, 19, p. besii, voisin. 
VESPRE, 125, p. brespe, apres- 

midi. Voy. brespau, 
VESTIT, 120, p. bestit, vâtu. 
VEUDE, 1389, p. beude, veuve. 
viEiL, 22, p. bielh. Voy. bieil. 
viENE, 41, p. biene, venir. 



viGNE, 878, p. binhi, vigneron. 
VINE, 1560, p. biene, Voy. viene- 
VIRAT, 125, p. birat, traduit. 
Yis-REY, 1657, p. bis-rey. Voy. 

ce mot. 
viSTE, 304, p. bistCy vue. A bires 

bistes, h belles vues, sans ver- 

gogne, sans honte, publique- 

ment. 
VISTE, 702, p. bite, Voy. ce mot. 
viTTE, 1781, p. bite. Voy. ce mot. 
voGE, 102, p. vogue ou bogue, 

vogue, usage. 
vouTS, 160, p. boutz, Voy. bouts. 



xENtONGE, 1280, p. Sentounge, Saintonge , ancienne province de 
France. 



Y 



Y, 71, alias ET, conj., et. 
Y, 1725, pron., y, ă cela. 



Y, 2532, adv., y, lâ, dans cet 

endroit-lk. 
YRAGE, 36, -p. irague* Voy. irage. 



ERRATA 

Malgre Ies soins donnâsă la publication du Bulletin de la SocUti^ 
quelques fautes de composition subsistent dans Timpression du 
travail concernant Fondeville. II nous a păru utile de signaler Ies 
principales, dans la note suivante, afln que îe lecteur puisse faire 
lui-m6me Ies rectifications dâsirables. 

Page 6^ notes 52 et 53, au lieu de CC. lisez GG. 
P. 7, n. 54, dernifere ligne, au lieu de arriT^e^ lls£z arrivS, 
P. 9, ligDC 25, au lieu de Mavre, lisez Maure. 
P. 9, n. U, au lieu de CC, lisez GG. 
P. 12, 1. 6, au lieu de elle, lisez elles, 
P. 15, 1. 2, au lieu de cette, lisez cet, 
P. 15, 1. i O, au lieu de 6dition, lisez ^^t^ton^. 
P. 14, 1. 15, apr^s toutz, ajoutez^^n^. 
P. IH, n. 69, au lieu de 1473, lisez 1475. 
P. 16, 1. 20, au lieu de gleyze, lisez gleyse, 
P. 17, n. 70, au lieu de 1894, lisez 1535. 
P. 47; n. 7t, au lieu de 2046, lisez i896. 
P. 17, n. 72, au lieu de 1552, lisez. 2048. 
P. 48, n. 74. au lieu de 2472, lisez, 2474. 
P. 48, n. 75, au lieu de 2615, lisez, 26i5. 
P.il8, n. 76, au lieu de 2617, lisez, 26i9. 
P. 22, n. 1, ajoutez le k la fin de la premiere ligoe. 
P. 26, 2^ 6pit., av. d. ligne, au lieu de c vitatis, lisez, civitatis. 
P. 54, fi. 3, t^ vers, au lieu de gante, lisez gaute. 
P. 56, vers 468, au lieu de leur, lisez lour, 
. P. 56, T. 180, au lieu de nou, lisez nous, 
P. 56, V. 490, au lieu de habe-us, lisez abe-tis, 
P. 57, V. 495, au lieu de lou, lisez lous. 
P. 44, y. 581, au lieu de non, lisez nou, 
P. 119, Y. 441, iiu lieu de que, lisez qui^ 
P. 48, V. 466, au lieu de s'y, lisez si. 
P. 48, y . 472, au lieu de la, lisez las, 
P. 49, Y. 514, au lieu de souffleteyabe, Wzezsoufjfletejabe, 
P. 51, Y. 568, au lieu de ă, lisez a. 
P. 52, n. au lieu de pucheus^ lisez puchens. 
P. 65, T. 951, au lieu de se-m es, lisez se m'es, 
P. 65, Y. 959, au lieu de du, lisez deu. 
P. 78, n. 2, au lieu de Glairac» lisez Clarac. 



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P. 81. ▼. iSdS, aa liea de Rooea, lisez boueu. 

P. 88, Y. 1555, aa liea de cadet, lisez caddet. 

P. 90, ▼. 1585, ao liea de nom, lisez noms. 

P. 96, ▼. 1747, aa liea de haren, lisez hasen. 

P. 99, T. 4852, aa liea de tauts, lisez iaus. 

P. i02, T. 1914, aa liea de que, lisez qui. 

P. 404, cbiffres de renroi, aaliea de 2, 3, 4, lisez, i, 2, 3, 

P. i05, T. 1984, aaliea de n'at, lisez nat. 

P. 106, Y. 2022, aa liea de pasa, lisez passa. 

P. 111, D. 2. aaliea de santaaris. lisez sanctt*aris, 

P. 114, ▼. 2231, aa liea de desas, ]îseide sus. 

P. 122, Y. 2471, ao liea de que, lisez qui. 

P. 136. 1. 18, l'* col., 10 iieo deaob, lisez bou. 

P. 136, 1. 19, aa Iieo de mmj, lisez bo&. 

P. 142, 1. 17, 2* col., ao liea de disfoartorne, lizez disfourtune. 

P. 146, 1. 21, 1* col., ao liea de gasaohe (l*r mot)> lisez GAsiaoB. 



PAU. — IMPRIMERIE VERONESE 
ii, RUE PRâFECTURE 



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