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CATHERINE DE BOURGOGNE
ET LA
FÉODALITÉ DE L'ALSACE AUTRICHIENNE
ou
UN ESSAI DES DUCS DE BOURGOGNE
pour constituer une seigneurie bourguignonne en Alsace
(1411-1426)
OUVRAGES DU MEME AUTEUR
SUR l'alsace :
Le pouvoir temporel des évéques de Bâle et le régime muni-
cipal depuis le XIII^ siècle jusqu'à la Réforme. Paris, Larose
et Forcel, 1891, 2 vol. in 8°.
Le régime colonger dans la Haute-Alsace et les pays voisins, à
propos d'un rôle colonger inédit du XV^ siècle. Paris, Larose
et Forcel, 1893, in 8°.
Les origines de l'annexion de la Haute-Alsace à la Bourgogne en
1469 (Etude sur les terres engagées par l'Autriche en Alsace
depuis le XIV' siècle, spécialement la seigneurie de Flori-
mont). Paris, Larose, 1901, in 8°.
La description de plusieurs forteresses et seigneuries de Charles-
le-Téméraire en Alsace et dans la haute vallée du Rhin, par
maître Mongin Contault, maître des comptes à Dijon (1473).
Paris, Larose, 1902, in 8°.
Les possessions bourguignonnes dans la vallée du Rhin sous
Charles-le-Téméraire, d'après l'information de Poinsot et de
Pillet, commissaires du duc de Bourgogne (1471). Paris, La-
rose, 1904, in 8°.
Comptes du domaine de Catherine de Bourgogne, duchesse
d'Autriche, dans la Haute-Alsace, extraits du trésor de la
chambre des Comptes de Dijon (1424-1426). Paris, Larose et
Tenin, 1907, in 8».
Deux documents relatifs à Catherine de Bourgogne, duchesse
d'Autriche, comtesse de Ferrette et d'Alsace, extraits du tré-
sor de la chambre des Comptes de Dijon (1421-1422; 1423-
1424). Paris, Nancy, Berger-Levrault, 1907, in 8°.
Le livre des fiefs alsaciens mouvants de l'Autriche sous Cathe-
rine de Bourgogne, duchesse d'Autriche, comtesse d'Alsace et
de Ferrette, tiré des archives de la chambre des (Comptes d*i
Dijon. Paris, Larose et Tenin, 1910.
Rappoltsteinisches Urkundenbuch. Compte rendu. Extrait des
« Annales de l'Est ».
LOUIS STOUFF
CATHERINE DE BOURGOGNE
ET LA
FÉODALITÉ DE L'ALSACE AUTRICHIENNE
ou
UN ESSAI DES DUCS DE BOURGOGNE
pour constituer une seigneurie bourguignonne en Alsace
(1411-1426)
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PARIS
LIBRAIRIE DE LA SOCIÉTÉ DU RECUEIL SIREY
22, RUE SOUFFLOT, 22 (V«)
L. LAROSE et L. TENIN, Directeurs
1913
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INTRODUCTION
Tous les ducs de Bourg^ogne de la maison de Valois ont
eu des vues sur l'Alsace. Leur opulence, l'éclat de leur
cour sans rivale ont été ici leurs meilleurs instruments de
conquête. Ils ont désiré principalement la contrée la plus
voisine de leur duché, (( la seigneurie d'Autriche »*. Ce
territoire si étranger pour des princes français, ce pays
tout à fait « de par de là », ce n'est pas seulement
la moitié de l'Alsace, c'est le bout occidental des Pays
Antérieurs autrichiens qui s'étendent des Vosges jusqu'à
l'Arlberg, limite occidentale du ïyroP. Peut-être, un jour,
la Forêt-Noire, les villes forestières, la haute vallée du
Rhin, prolongeront-elles à travers l'éparpillement des
seigneuries allemandes le vigoureux domaine bourgui-
gnon. Beau rêve qu'accomplit un instant le Téméraire.
La seigneurie d'Autriche est d'une nature compliquée.
Les Habsbourg ont en Alsace d'antiques alleux, propres
de leur famille"'. Ils n'ont cessé d'y joindre, depuis
une époque très ancienne, des acquêts. Ils ont donc le
droit de seigneurie, au sens spécial de ce mot, sur des
terres nombreuses. La plupart de ces terres se groupent
en un corps de domaine d'un seul tenant, situé dans l'Al-
î. Herrschaft Oesterreich. Dominium Ansfrie (?sPA., VII, j). i;).
2. Trans montes Arel^ trans montes Avley, disent les Autrichiens
(NPA, X, 1°, B, C, pp. 57, 58).
3. Sur les droits des Habsbourg en Alsace, Schulte, Gcschichte dev
Habsbiirger in den crstcn drei Jahrhundcricn (Innsbruok, 1S87) ; Abbé
Schmidlin, Ursprnng und Entfaltung dev habsburgischcn Rechte in Oberel-
5ass(Fribourg en Brisgau, 1902) ; Quel., XV, 2, pp., 541, ss.
— 2 —
sace Supérieure. Ce sont Ensisheim, Landser, Tliann,
Massevaux, Cernay, AUkirch, Ferrette, Belfort, Rose-
mont, Délie, Florimont. D'autres forment des enclaves au
dehors. Ce sont Ortemberg et le Val de Ville dans le sud-
ouest de la Basse- Alsace, Hoblandspurg et Bergheim au
nord-ouest de la Haute-Alsace, Mûnchenstein, sur la
Birse, au sud de Bàle, Glères et Montjoie dans la vallée
du Doubs, au revers méridional du Lomont, et sur la
rive droite du Rhin, Istein et le domaine de Muren au
territoire de Bellingen. On considère comme dépen-
dances du domaine d'Alsace ces possessions isolées parmi
des seigneuries étrangères K
Quelque grande que soit la seigneurie autrichienne, il
s'en faut de beaucoup qu'elle embrasse la Haute-Alsace
tout entière. En dehors de la seigneurie d'Autriche, la
Haute-Alsace renferme des fiefs de l'Empire, les villes li-
bres de Colmar et de Mulhouse, la ville impériale de
Kaysersberg, des domaines d'église, tels que le Mundat
Supérieur, comprenant Eguisheim, Herlisheim, Pfaffen-
heim, RoulTach, Jangholtz, Hartmannswiller et Soultz,
dont le maître est l'évêque de Strasbourg, et les posses-
sions de deux grands monastères, l'abbaye de Murbach
avec Saint-Amarin, Watwiller, Guebwiller, et l'abbaye
cistercienne de Lucelle.
D'autre part, les ducs d'Autriche, en leur double qualité
de comtes de Ferrette et de landgraves en Haute-Alsace,
sont les successeurs des anciens comtes du pays d'Alsace
Supérieure. Ils ont comme ceux-ci la « fonction publi-
que ». Mais, au lieu d'être fonctionnaires, ils sont j)ro-
1. Hohlandspurg. Au temps de rurbaire il était le chcf-liou d'un bail-
liage coinprciiaiil Kirntzliciin, Aininerschwihr. Moywihr. Katzentlial.
Nicdcnuorscliwilir, Iii^'^crslieiin, Turclcheiin. Wintzonhrini (T. III, p. 51).
Mùnclicnsli'iii et (Hrrex-Monljoie. Le livre des liefs de Rodolphe place ces
deux douiaiues sous la rubrique Siuuigan iind Elsass (Qucl.,\\\ i, pp. 434,
454). Istein Hgure au Lf. dans la section des lieTs mâles relevant de Fer-
rette (1). Muren est ég-alemeiil au Lf. parmi les tiefs de Gauthier d'Andlau,
dont tous les autres liels sont alsaciens (9). En outre le Lf. indique
comme liels autrichiens un hôtel à Mulhouse (i4) et des droits à Buix (16).
- 3 -
priétaires, l'emploi fait partie de leur patrimoine. Les
Bourguignons appellent cet ensemble de droits comté de
Ferrette et d'Alsace. Ils appellent aussi vicomte d'Alsace
le landgraviat, et les Allemands le nomment landgraviat
en Alsace et Sundgau, c'est-à-dire en Haute-Alsace, le
Sundgau ou Alsace du Sud se confondant alors avec l'Al-
sace Supérieure 1. Le comté de Ferrette se compose des
seigneuries d'Altkirch, Thann, Belfort, Délie, Florimont,
Gernay, Massevaux et du comte particulier de Ferrette
formé lui-môme de la ville de Ferrette et des mairies de
BouxAviller, Môrnach, Muespach, Pfetterhouse, lliespach
et Wolschwiller. Le landgraviat contient les seigneuries
d'Altkirch et de Thann tout entières, la partie orientale
de la terre de Belfort et la mairie de Suarce, partie de la
seigneurie de Florimont. Belfort et Florimont restent en
dehors du landgraviat ainsi que la plus grande partie de
leurs seigneuries. Il en est de même du comté particulier
de Ferrette, excepté la mairie de Riespach, et de la terre
de Délie, y compris la mairie de Sepois. Outre les do-
maines dépendant du comté de Ferrette, le landgraviat
comprend Hohlandspurg et Ensisheim avec leurs terri-
toires et il s'étend au plus grand nombre des seigneu-
ries qui ne sont pas à l'Autriche. Le pouvoir du land-
grave cesse à la limite des territoires des villes libres et
des domaines des églises investies de l'immunité. Mais les
ducs d'Autriche, comme avoués du Mundat et de Saint-
Amarin, comme protecteurs attitrés de Lucelle et suze-
rains de cette abbaye pour certaines terres, retrouvent
dans plusieurs de ces enclaves, sous un autre nom et sous
une autre forme, quelques parcelles de cette autorité -.
1. Conté de Ferrette et viconté à.'Aulsay (Les possessions honrgiiignonnes
dans la vallée du Rhin sous Charles le Téméraire, Paris, 1904, appendice, 33,
34). Landgrafschattt in Elsass und Sundgau. 11 est distinct delaLandvog-
tei de l'Empire qui s'élend à la Haute et à la Basse-Alsace. Sur les
limites du comté de Ferrette, Quel., XV, i. p. 409, n. i; Schmiilliu. p. 81.
2. Pour les immunités et les possessions de Lucelle, v. Liber priiitegioruni
ceu bullarum summorum pontificuin vidimataruni Lusciscellensium, mss.
petit in f", 540 pages, relié en bois couvert de parc|iemin ; sur la couver-
._ 4 -
Les titres de comte de Ferrette et de landgrave donnent
aux ducs d'Autriche la jouissance des prérogatives et des
pouvoirs de gouvernement, l'exercice de la souveraineté.
Ils ont la plénitude du pouvoir judiciaire, la haute justice
et le droit de bâtardise qui en est une dépendance. Ils
battent monnaie dans leur atelier de ïhann^ Ils ont le
domaine sur les hautes forêts, sur la Hart, sur les
« hautes routes », ou voies romaines restées grands
chemins de l'Empire. De là résulte pour eux le droit de
donner des sauf-conduits et des escortes à ceux qui les
parcourent et le pouvoir d'établir des péages. Telles
sont la voie du Rhin de Bàle à Strasbourg avec le péage
très productif d'Ottmarsheim, celle de Besançon à Kembs,
celle de Lorraine par le col de Bussang ou Pertuis
d'Estrée, avec le péage de Thann qui guette les voyageurs
au bas de la montagne^.
Les ducs dAutriclie, seigneurs ici, là souverains, ajou-
tant ailleurs la seigneurie à la souveraineté, se trouvaient
être les maîtres efl'ectifs de la Haute- Alsace. La force que
leur donnait cette situation les portait à étendre leurs
droits et leur donnait le moyen de le faire. Au xiv* siècle,
ils n'étaient encore qu'avoués de Massevaux et de Cernay,
Bergheim appartenait aux seigneurs de Ribeaupierre,
turc est un A avec cette ctiquctte : Protocol. 34- Auno 1721. Copiœ
prwileg'ioruDi nposloliconim et episcopaliam siib I). Xicolao abbate. C'est
une copie authentique. Chaque pièce est suivie de l'attestation et de la
signature du notaire Techterman. Le manuscrit a fait partie des archi-
ves de Lucelle jusqu'à la Révolution. — Sur la condition des couvents en
territoire autrichien, NPA,VlI(i4<)9), § 11. p. 20. Ilssontde la (////o, c'est-à-dire
du landgraviat. Ils sont hors des doininia, c'est-à-dire que l'Autriche n'y a
pas la seigneurie. Néanmoins, elle y a, comme en ses domaines, la gîte
aux chasseurs et aux chiens. Ils sont vis-à-vis d'elle dans une certaine
dépendance, conséquence de la suzeraineté, de la protection, de l'avouerie
((juitijuil... ohedientie. Sur la valeur de ce mot. v. § 15. p.ai.uuécuyer qui ne
fut pas en hi dé[)endanc(' — ohedientia — de la duchesse d'Autriche). lis
doivent aux ducs d'Autriche les marques d'honneur et de respect aux-
quelles ont droit les plus hauts seigneurs (principales reverentias). ,
I. Schœpilin, LWlsacc illustrée, traduction llavenez, IV (Mulhouse, 18Ô1),
p. 104.
•2. Péages de Tlumu, Comptes, |). 7 ; Nl'A., XIV, p. 83; d'Ottmarsheim,
Comptes, p. -2- ; de MuUersheim. J.f'., 3.
- 5 —
Glères et Montjoie relevaient du comté de Monthéliard
et le landgraviat était exclusivement « la fonction publi-
que. ' » On n'avait pas imaginé, comme on le Taisait déjà
au commencement du xv* siècle, de déclarer les Habsbourg
seigneurs de tous les territoires dont ils n'étaient que
landgraves et de leur attribuer le pouvoir de conférer
tous les fiefs et de recevoir les serments de féauté de tous
les vassaux dans l'étendue du landgraviat.
L'Alsace, à la limite des Welclies et des Allemands,
passage pour les invasions, est, en outre, agitée par d'in-
nombrables querelles locales. Les guerres continuelles,
sauvages, n'épargnant pas les églises, dispersant fréquem-
ment un couvent comme Lucelle, ont fait d'elle un pays
tout militaire-. Elles tiennent en haleine les milices sei-
gneuriales et municipales, allèchent une foule de merce-
naires, hérissent vallées et montagnes d'une multitude
de forteresses. Toutes les villes sont naturellement des
places fortes. Mais il y a, en très grand nombre, dans les
villages et auprès des villages, des maisons fortes ou ma-
noirs fortifiés, et, surtout le long des frontières, des châ-
teaux-^. Les uns se dressent sur les contreforts des Vosges
et les pentes du Jura, du côté du nord Bilstein au Val
de Ville , Ortemberg , Bergheim « la clé » du land-
1. La place de Bergheim lut disputée longtemps entre les Habsbourg et
les Ribeaupierre. Elle est définitivement à l'Autriche dès i3i3. Toutefois,
du temps de Catherine et même plus tard, des terres sises au ban de
Bergheim paient des redevances à la seigneurie de Ribeaupierre (Qurl.,
XV, I, p. 269, n. 2. Orig., Il, p. 17. RUB., III, lyS, 1420, i" avril; 744> i433,
26 janv., 865 et 866, ï435, 17 nov.). Sur la valeur stratégique de Hergheim,
NPA., Il, p. 6. Sur le landgraviat, notamment sa transformation en pro-
priété et en suzeraineté, Schmidlin, pp. ii3, n. i ; 118, n. i et 204.
2. Ghron. Lucel., NPA., IX, 5° (1424-1425).
3. Les textes appellent ordinairement la maison forte /<ai;s,/jf/.s (Selnvei-
ghausen, Ilirtzbach, Stettenberg, Lf., 2, 26; Blochmont, Hasl. Chron.,
IV, p. 455, i44^')- L(^ château s'appelle : v Schloss, .s7oss (florimont, Oriff.,
II, 18, etc.); 2° veste (Florimont, 4; Banvillars, /./. , 4; Morimonl, 19;
Ilohlandspurg, RUB., III. 29); 3° />f?7o- (\Mllenheim, Brunstall, Ri([uewihr,
Lf.,^, 10); ^^ schloss nnd bar g (Florimont, Orig., II, 11) ou veste (Banvil-
lars, L/., 20). 5" cnstriiin, (Ortemberg, Ensisheim, Isenheim, Landser,
Ferrette, Altkirch, Florimont, Belfort, Rosemont, Délie, Orig.. II. 44- 4'');
6" quelquefois également fiaiis (Montjoie, Lf., 5. JUisl. ('hron., iW p. 437).
— 6 —
graviat d'Autriche ; puis, en descendant vers le sud,
Hohiandspurg, Hohattstatt, Windeck, Laubeck, Thann,
Rougemont, Rosemont, la Roche de Belfort, Befurt an
dem Stein, Moron et Montjoie dans la terre de Glères,
Morimont, Liebenstein, Ferrette, Blochmont, Waldeck,
Banvillars, à la frontière du comté de Bourgogne, poste
avancé de Belfort sur la route de Montbéliard ^ Grand-
villars. Délie, Florimont, Altkirch et le château de Mau-
vais Florimont, garnissent le pays entre Vosges et Jura.
Landser, Brunstatt, Wittenheim, Isenheim, Ensisheim
tiennent la plaine d'Alsace. Istein en interdit l'approche.
Plusieurs châteaux sont doubles ou triples. Bilstein et
Morimont se décomposent chacun en une forteresse haute
et une forteresse basse, Istein en trois châteaux superpo-
sés. Toutes ces forteresses fixent solidement l'Alsace aux
mains de ses maîtres et (( nul ne peut entrer en Alsace
sans leur danger ».
La capitale du domaine est Ensisheim. Là se tiennent
les deux grandes assemblées du pays, le conseil dont le
duc d'Autriche prend, quand il le veut, l'avis pour les
actes de gouvernement, et la « justice du pays », déléga-
tion du conseil spécialement chargée des affaires judi-
ciaires. Mais à côté de cette juridiction permanente le
plait général du pays continue à siéger périodiquement.
On y appelle comme jurés, suivant la nature des affaires,
des clercs, des nobles, des chevaliers, des gens du com-
mun. L'assemblée est demeurée carolingienne. De vieux
usages en fixent le lieu à Meyenheim, Thann, Pleigne, au
Schildberg, à Bergheim et lui assignent trois époques par
an : le printemps, l'été, l'automne. Elle administre la jus-
tice du landgraviat concurremment avec le tribunal du
I. Pour liilsloin, Lf.,\6e[ Scherlen, Die Herren von Ifattstatt iind ihre
//<',s//cN/)/,'r/i (Sti'iisl)ourg-, Colmar. i()()8). p. r36,nio(loiii;uis, nioderritlefhaus
liilstein. IlohliatLslatl, au moins à Tépociur do C^allieriiu', était forteivsse
autricliienne (/</., aS). V. cependant Scherlen, p. 164, Hohhatlstatt aurait
été fiol' relevant de.-, comtes de Ilorbourj?, puis des Wurtemherjf depuis
1188 jusqu'en 1585 sans interruption.
— 7 —
pays. Les deux juridictions se servent du môme sceau
pour authentiquer leurs jugements ^
Ensislieim est aussi la résidence du bailli de Ferrette
ou grand bailli d'Alsace, du chancelier et du trésorier de
Ferrette ou receveur général de Ferrette et d'Alsace ^. Le
1, Conseil. — Le conseil est présidé une fois par le chancelier ((Joniptes,
p. 37). Il siège à Ensisheim, à Belforl, depuis que Catherine a fait de cette
ville le chef-lieu de son g-ouvernernent, mais se transporte assez souvent,
en tout ou en partie, ailleurs, à Dannemarie. Thann, Brisac, Bàle (1*1*. 6,
8, 16, a3, 29, 70). Ses membres ne résident pas nécessairement à Ensisheim.
Le compte de Stauffenberg- mentionne k les despens d'aucuns des gens du
a conseil et autres du pais, lesquelz il a mandé par pluseurs fois au lieu
« d'Erngiicssey « (P. i4). L'attribution principale du conseil est de déli-
bérer sur les affaires du pays, « aviser aux besognes de madame » (Ibid.).
Mais il prononce des amendes (Amendes de la mairie de Bue « échues »
devant le conseil, p. 5-j. Cpr. p. 34). Il « appointe », c'est-à-dire arrête les
sommes à payer (Créance de Mûnch de Gachuang, le Moynne de Gathe.
niarch, p. 23). Il entend et clôt quelques comptes (Comptes de Jean Guil-
laume de Chaux, Jean Bernard d'Asuel, Jean de Morimont et d'Arnold
de Rotberg, pp. 31,67, 72, 76). Pour conclure, il n'y a rien de fixe ni dans
l'organisation ni dans la compétence du conseil. On n'est pas conseiller,
comme on est bailli, par exemple. Tout dépend de la volonté du souverain
ou de son représentant, grand bailli ou chancelier. Us appellent au conseil
qui bon leur semble, nobles, roturiers, ofliciers, vassaux, marchands,
notables. La participation du conseil aux actes du gouvernement est
indiquée dans les écrits qui les constatent, notamment lorsque ces actes
émanent du souverain en personne. On distingue les actes que le souve-
rain fait de lui-même et ceux qu'il fait en conseil Cette distinction appa-
raît dans une clause finale. Exemples : 1° Domina ducissa per se. Cathe-
rine abandonne l'angal à la ville de Florimont {Orig., II, 8, i4o4, 26 févr.).
Anne de Brunswick engage Florimont à Jean de Thierslein (11, 1421,
16 avril). 1" Domina ducissa in consilioou. per consiliiun. Par madame la
duchesse, présent son conseil. Catherine répond à Maximin au sujet de
l'entrevue projetée entre Ulman de Massevaux et Thierry de Weilen-
mùhle (RUB., II, 706, 1406, 18 janv.)Elle donne à Jean sans Peur quittance
d'un acompte de 4000 francs sur sa dot (i4n, 22 juin, NPA., p. 03). Ré-
ponse de Catherine au comte de Savoie au sujet de la destruction du
château de Blauenstcin (NPA., XV, 3°, i4i3, i3 sept., p. 89). Elle nomme
les plénipotentiaires qui négocient avec ceux de Frédéric le traité de
Bâle (NPA., XXIX, r. A, 1422, 19 oct , p. 147). Elle arrête le compte de Jean
Guillaume de Chaux relevé de son emploi (C'07/*pfc,s-, p. 33, 1424, 4 ;»oùt).
2» Justice du pays. Landgericht. Judicium provinciale. Sur le tribunal
d'Ensisheim, NPA., VII, §§8,9, pp. 19, 20; Les possessions bourgnig-nonnes,
83-85 (huit conseillers gagés pour rendre la justice, résidant à Ensisheim,
siègent sous la présidence du lieutenant du grand bailli); Schmidlin, pp. 6S,
209; Scherlen, p. 221. Pour h; plait général, T., IV, 270 (i3i)3, T» sept.); NP.V.,
XXIX, 3% B, p. i53; Schœpilin-Ua venez, V, p. 455 ; abbé Ilanauer, Les cons-
titutions des campagnes de l'Alsace au moyen-âge {Paris, Strasbourg, 1S64),
p. i6a: Schmidlin, pp. (in, 75.
2. Bailli (le Ferrette. Landvogt in Llsns, un Suntgai^' (Orig., Il, 7,
1401, i3 sept.). Bailli de Ferrettcs et iVAussais {Comptes, p. 4)- Trésorier de
Ferrette {Comptes, pp. 5, i3, 22, 66, 67, 70, 72, 75, 7S).
- 8 -
grand bailli, lieutenant du duc, exerce l'autorité de land-
grave, en outre gouverne le plus souvent le Brisgau et
parfois la Souabe, l'Argovie et la Thurgovie. Il préside
les trois assemblées supérieures. Mais la justice et le plait
général peuvent avoir un président spécial, le justicier
du pays^ Au dessous du grand bailli, les châtelains ou
baillis régissent chacune des circonscriptions entre les-
quelles la seigneurie d'Autriche est partagée avec assez
de régularité. Au degré inférieur sont les receveurs, fonc-
tionnaires des finances, et les maires et prévôts qui cumu-
lent les attributions administratives et la basse juridic-
tion 2.
Les revenus que les ducs d'Autriche tirent du pays sont
d'abord les redevances directes sur les personnes et sur
les biens, dîmes, mainmorte, taxes sur les fonctionnaires,
taxes sur les bêtes de labour, taille et gîte aux chiens,
redevances de chapons, poules et cire, gerberies, char-
ruages, impôt des toises des maisons et cens fonciers ou
d'héritages-^. Mais ces redevances d'origine très ancienne,
quelques-unes se rattachant au servage personnel à peu
près disparu, d'un taux peu élevé, payables en nature, ne
donnent que des revenus médiocres. Ce sont « de petits
cens ». De meilleur rendement que ces droits surannés
sont les tailles, les amendes, Yangal ou ungelt, taxe de
consommation imposée ordinairement sur le vin, et la
réserve seigneuriale. Par là il faut entendre les immeu-
bles exploités directement par les ducs, étangs et rivières
avec leurs pêcheries, vignobles et prairies. A ïhann sont
le cru renommé de Rangen et une prairie où pait un trou-
1. Landrichter.
2. Sur les circonscriptions adininistralives de l'Alsace des Habsbourg,
NPA.III, p. 9.
3. Sur les revenus du domaine d'Alsace, NPA., IV, p. lo. On ne ren-
contre l'iinpôl des toises (iu'à Belfort, la gîte aux chiens qu'à Châtenois
{Comptes, pp. 33, 38). La mairie de Bethonvilliers ne doit ni angal, ni
banvin, ni taille aux chiens (P. 36). Seule, dans la chàtellenie de Rose-
mont, la mairie d'Arj^iésans ne paie i)oint de dîme (F. 4î))- On pourrait
multiplier les exemples.
- 9 —
peau de plus de mille botes à laine. Il y a aussi les forêts
du Jura, des Vosges, de la plaine. Au revenu de leur
exploitation se joint celui des redevances diverses, af-
fouage, foresterie, pesnage, qui sont comme le loyer de
l'usage laisse aux habitants. Dans la réserve rentrent
encore les monopoles ou banalités, le banvin qui assure
le placement du vin seigneurial en contraignant le
sujet d'acheter ce vin de préférence à tout autre, les mou-
lins, fours, boucheries, auberges, tavernes, halles, scie-
ries, marchés et le mesurage du blé et du sel, accessoire
habituel du marché.
Les ducs d'Autriche profitent de ces droits ; ils ne les
ont pas établis. Ils les ont trouvés en vigueur dans les
seigneuries nombreuses dont la réunion opérée peu à peu
a constitué leur propre seigneurie. Où ces redevances
étaient, ils les ont maintenues ; où elles n'étaient pas, ils ne
les ont pas introduites. Mais dans le recouvrement des
taxes on perçoit vite la manière autrichienne, amodiation
pour les banalités, les dîmes et certains biens de la réserve ;
perception sans intermédiaire pour les autres revenus;
comptabilité méticuleuse entre les maires et les prévôts,
agents de perception, les receveurs ou les châtelains qui
recueillent les recettes des mairies ou des prévôtés, le tré-
sorier de Ferrette qui réunit les comptes et les reliquats
des receveurs; enfin les châteaux du pays érigés en chefs-
lieux de chàtellenies, demairies ou de prévôtés, c'est-à-dire
en bureaux de finances, et prêts d'ailleurs à soutenir de
leur puissance militaire les agents des recettes ^ C'est la
gestion forte, serrée, méthodique, uniforme, centralisée, le
moule fiscal que l'Autriche applique à tous ses domaines.
Les Bourguignons connaissent les avantages qu'aurait
pour eux la possession de la seigneurie d'Autriche. Il est
vrai que la plus grande partie de la Haute-Alsace est de
langue allemande et, comme ils le disent eux-mêmes,
ï. Exemples de lu iniiiutie des comptes : vj>i>:xYiij ticlines j (juart et ij
tiers,. . . liij gclines iij quars j tiers de quart de g-eline {Coniptfs, p. ^S).
- 10 -
« marche d'Allemagne ». Lorsque, venant de Lorraine, on
traverse le Pertuis d'Estrée, ils disent qu'on entre en
Allemagne. Ils placent en Allemagne Ensisheim, Masse-
vaux et Cernay où l'on parle allemand et Vézelois, village
welche des environs deBelfort^ Mais leurs ducs possè-
dent déjà un pays germanique, la Flandre, et la diversité
de langue et de race ne leur parait pas un obstacle à l'in-
corporation de la belle Alsace à la puissante Bourgogne.
« C'est, disent-ils, un très grand et très riche pays que
« le comté de Ferrette et le pays d'Alsace. Il touche au
« comté de Bourgogne. Il s'y trouve plusieurs grandes
« villes et de beaux châteaux presque imprenables. Bel-
« fort est un très beau château. Il est avec Rosemont les
« entrées du comté de Ferrette ))^. Les ducs de Bourgogne
surveillent ce qui se passe en Alsace et dans les pays
d'alentour. Ils savent que les deux grandes puissances de
l'Empire sont la féodalité et les municipalités, les a bonnes
villes », disent les Bourguignons transportant aux cités
allemandes le nom en usage pour les communes de
France. Ils se tiennent en rapport avec les nobles et les
bourgeois d'Allemagne par des messages, par des mis-
sions auxquelles ils ont soin d'emploj^er toujours les
mêmes hommes. La plupart sont secrètes. Les tréso-
riers de Bourgogne les mentionnent en termes mysté-
rieux et s'en rapportent pour l'évaluation des frais aux
affirmations et à la conscience des envovés ^^
1. (Joinptes, pp. 20, 56, 5t), 70. Orig., II, 3; (i454, nov., § 2!$, p. 91). NPA.,
XXVI, 1°, p. i38-, p. i58. Henri de Bubeiuberch, chevalier, de Berne en
Allemagne (B, 10579. Peincedé, Inventaire, VII, p. n5).
2. Deux documents, p. i5.
3. La veuve de Jean sans Peur envoie Thomas de Grammont au comte
palatin du Rhin et à d'autres seigneurs d'Allemagne pour leur signifier la
« traîtrevise et déloyale mort « de son mari (Mandement de paiement,
i^ii), 12 oct. B, 11932. Orig. Parch. Scellé sur simple queue d'un sceau en
cire rouge dont il ne reste (ju'un fragment). Missions secrètes. Exem-
ple : Pour trente à six jours entiers que je allerme en ma loyauté et cons-
cience auoir vaquez en certains A'oiaiges secrelz que par rordonndnce et
pour les hesoingnes (;t artères de mon dit seigneur j'ay faiz (Quittance
d'IIélion de .laclcville. i4i5, 16 juil.. H, 355). Aler en aucuns, en certains
lieux secrcz, certain voyaige loinglain où mon dit si'igneur l'a enuoyé.
— 11 —
Les ducs estiment que beaucoup d'entreprises leur sont
possibles dans la bande de terrain qui forme la lisière
des pays de langue allemande du côte de la Bourgogne.
Le contour en est flottant. Une ligue alsacienne pour
la paix publique couvre de sa protection le domaine en-
tièrement bourguignon de l'abbaye de Lure K Sei-
gneurs welches et seigneurs allemands possèdent dans
l'indivision ou se partagent quelque territoire allemand
ou welche. Des mariages, des successions, le désaveu
d'un vassal transférant à un suzerain de son choix l'hom-
mage de son fief, l'oblation des alleux en fief font passer
tantôt à un maître allemand, tantôt à un maître welche
quelque fragment de territoire. La seigneurie de Belfort
est un ancien fief de Montbéliard. Il en était de même de
la seigneurie de Grandvillars avant que la volonté de son
seigneur l'eût placée sous le domaine des ducs d'Autriche.
Au XIV® siècle, Héricourt était une ville bourguignonne.
Vers la fin du siècle elle devient autrichienne. Mais les
Habsbourg la donnent en fief à une famille du comté de
Bourgogne, les comtes de NeuchàteP. De siècle en siècle
tz'es, grandement touchant son bien et honneur, dont il ne voult autre
declaracion en estre faite (H, 1G28). ISTA., p. i6o.
1. Landfriedensbïmdniss. En font partie l'Alsace entière et levèque de
Bàle. Du côté de la Bourgogne, la limite dans laquelle la ligue s'engage à
maintenir la paix va du Schlossberg, au-dessus du lac do Bit* une, à Roche
d'Or, puis à TIll, au couvent de Lure et aux Vosges (RUB., II, 3j, i36<î,
17 octobre, p. 27).
2. L'an i332, Henri de Grandvillars offre en lief à l'Autriche les nouvelles
fortifications de la ville de Grandvillars. Dix ans après, il en fait autant
pour la ville même (Schœpflin-Ravenez, V, p. 6;2; cpr. IV, p. i3i). Lèo-
pold III enlève Héricourt au comte de Linanges en i36a et riiifèode àThiè-
baud VI de Neuchàtel en Bourgogne en 13^; {/iasl. CViron., V,p. 58, nn. 10,
12. Tuetey, Evénements militaires en Franche-Comté et dans le pays de
Montbéliard, i370-i44'^, Montbéliard, 1S71, p. 6. De même Grandvillars et
Morvillars. Suzerain, l'évêque de Bàle. Vassaux au xiii" siècle, les comtes
de Montbéliard; au xv« siècle les ducs d'Autriche. Arrière-vassaux pour
Grandvillars les nobles de ce nom (Schœpflin-Ravenez, IV, p. i3i). — Léo-
pold le Superbe prend l'église de Saint-Crsanne sous sa protection (T., IV,
3o5, i397, a6 août). Peut-être y est-il poussé par sa femme. A ce moment,
le château de Saint-Ursanne est engagé aux Neuchàlel-liourgogne. — Les
gens de Lèopohl et de Catherine occupent le territoire de labbaye de Lure.
Une garnison commandée par Henri de Moriinont se tient dans une tour
de l'abbaye pour la sûreté des droits de l'Autriche et île Tabbe (NPA., IX,
— 12 —
les comtés de Montbéliard et de Ferrette se prennent et
se cèdent des territoires.
Les institutions, comme les hommes, des deux races se
rencontrent dans cette zone intermédiaire, le fîef castrai et
le fief mâle en honneur chez les Allemands, avec ce qu'ils
appellent le « fief welche )) ou « fief de Bourgogne »,
c'est-à-dire le fief de quenouille^ Dans les familles de la
noblesse allemande, on sait le « roman », on traduit en alle-
mand des livres français 2. Un dialecte bourguignon bar-
bare, parfois d'allure germanique et semé de mots tudes-
ques, règne dans les territoires de Rosemont, Belfort,
Délie, Florimont et dans plusieurs villages de la châtel-
lenie de Ferrette ^ Les mariages sont fréquents entre fa-
milles bourguignonnes et familles allemandes. Nombre de
féodaux, les Tavannes, Thierstein, Asuel, Kiburg et d'au-
tres hésitent, pris par l'attrait welche, retenus par leurs
origines et leurs traditions germaniques ^. Parmi ces in-
2", 1407, 25 jtiuv., p. 32). — A l'inverse, au temps de Catherine, les comtes
de Montbéliurd ont droit de recept àGrandvillars, forteresse autrichienne
(Tiietey, p. i3, n. 2, i385 et i4oç)).
1. Guille de Loray, veuve d'Othes d'Accolans, tenue à sept semaines de
j^arde à Neuchâtel eu Bourgog-ne (Abbé Richard, Recherches historiques et
statistiques sur Vancienne seigneurie de Neuchâtel en Franche Comté, Be-
sançon, Dambelin, i84o, p. 173, an. i388). — Welsches Lehen. Kunkelle-
hen. Feoduni Burgundie. Le livre des fiels de Rodolphe indique deux fiefs
de quenouiile dans la partie welche du domaine d'Alsace : Fief de Ilen-
mann de Dornach à Bourogne, und ist welche lechen (Quel., XV, i, p. 4i<î)-
Fief de Trétudans à lioncourt, tenu par Henri de Délie, et est feodum
Burgundie (V . 45;).
2. Un l)ourg'eois de Bàle envoie sou enfant à Belfort pour apprendre « ro-
man » (Orig., If, X\X, 1433, sept., i^ 12). — Lettres en français : i» de Maxi-
min de Rii)eaupierre; 2» de Pierre de Morimont, bailli de Ferrette, à Thié-
baud de Neuchâtel, maréchal de Bourgogne. Dimanche après Sainte-Lucie.
1/année n'est pas indiquée (li, 207. Orig. Pap.). /hisl. Chron., IV, p. 62, n.3.
Marcpiard voin Stcin traduit le livre du chevalier de la Tour Landry (Orig.,
I, p. 3o, n. 1). X. Kohler, Alsaciennes (l*orreuti'uy, 1S71), p. (m.
3. Exemples de ce dialecte : />/., pièces annexes, 4? NPA., V, XXXIV,
XLVL
4. Contrai de niariage de Walraf de Thierstein et d'Isabelle de Ray. Elle
apporte a son mari des biens à Valent igney et à Mandeure, au comté
(le .M(tulitèliar(l (B, 11713, iSSi). Véreiu" d»' Thierstein. mariée à Pierre de
Cly, seigneur <le Boche d'Or (T., IV. j). Si)»), généalogie de la famille
<r.\suel, fin tlu xv siècle). Adélaïde, lille de Thièbaïul VI de Neuchàlel-
Boiirgogue, épouse Thuriug de Ramslein (Abbé Richard, p. 174, 1391).
- 13 -
décis, ces oscillants, les ducs cherchent des recrues. A
ceux qui sont disposés à les renseigner, à les aider, sei-
gneurs, bourgeois, aventuriers, bâtards, ils distribuent
cadeaux, argent, titres honorifiques, fiefs, emi)lois ^ Ils
les appellent à leur cour 2. Ils se les attachent comme ser-
viteurs, conseillers, chambellans, échansons, panetiers,
c'est-à-dire comme gens à leurs gages '. Leurs armées
fourmillent de mercenaires allemands.
Au commencement du xv^ siècle, une réunion de cir-
constances, trop avantageuse pour être fortuite, sert les
ducs de Bourgogne dans la région qui les intéresse. L'aide
leur vient de toutes parts, d'une cité plébéienne et alle-
mande, s'il en fût, Bfde; de grandes familles, les unes,
leurs vassales ou leurs pensionnaires, les autres, indé-
pendantes, les unes de l'antique Bourgogne transjurane,
d'autres allemandes ou welches, les sires de Ribeau-
pierre, les comtes de Neuchâtel en Bourgogne ''. Les com-
tes de Montbéliard tiennent des ducs des places au comté
de Bourgogne, deux entre autres qui sont des forteresses
d'avant-garde, le château de Franquemont sur la rive
Jeannelle, lille de Marguerite de Pierrefontaine, veuve de Perrin Jacque-
mard de Lanans, épouse de Jean Renaud, bâtard de Thierslein (T., V,
p. 753, i4'^3, lajanv.). Pierre de Hagenbach, mari d'une des filles d'Henri
d'Accolans (Tuetey, p. i8). Guillaume de Saint-Georges est l'oncle d'Aimé
de Sarrebriick (Bertin, Le sièg-e du château de Vellexon en i^og, Vcsoul,
1901, p. 126, n. 3).
1. Jean sans Peur donne au margrave de Bade un lianap garni de i)ic'r-
res. La femme du margrave reçoit un collier de dix-huit grosses perles;
le comte de Wurtemberg un hanap d'or et sa femme un collier de pierre-
ries (Peincedé, Inventaire, XXII, p. 49!^, i4iï' sept.).
2. Reprise de lief par le duc de Bourbon, en présence de Conrad, comte
de Fribourg en Hrisgau, et de Jean de Thierslein , 1409, 28 mai (Tierseing.
R, 1044^5, fol. 71, v. Peincedé, Inventaire, XXI, p. 559).
3. Diener. Diepolt Zibol, de Râle, serviteur de Jean sans Peur(NPA.,
p. 4i)- Nombreuses quittances de pensions ou gages de chambellans du
duc (B, 355). Accelin d'Osterichc, palefrenier du duc de Rourgogne (R,
i5S8, fol. xiiij*^" iij).
4. Les Neuchàtel-au-Lac, Grandson, Vaumarcus servent dans larmée du
duc de Bourgogne. Le comte de Montbéliard est seigiu'ur d'Orbe, Lciial-
lens et Grandson, etc. Sur la maison de rseuchàtel-Rourgogne, Dunod,
Histoire du comté de Bourgogne, II (Dijon, 1737), p. 298: abbé Richard ; abbé
Loye, Histoire de la seigneurie de Neuchâtel- liourgogne (Montbéliard, 1890).
— 14 —
droite du Doubs, et Montbéliard, lieu de rendez-vous
pour les conférences entre Welches et Allemands, point de
départ des routes qui s'engagent dans la terre alsacienne ^
La plus vaste seigneurie de la Haute-Alsace est alors
l'évêché de Bàle. Elle va du Doubs au Rhin, de l'Aar
à la frontière méridionale de la Basse-Alsace. L'évêque
est suzerain des ducs d'Autriche pour la plupart de leurs
possessions d'Alsace, les vallées de Munster, de Masse-
vaux, le comté de Ferrette, Istein, Mûnchenstein^. La sei-
gneurie de Ribeaupierre et le plus grand nombre des do-
maines de Murbach et de Lucelle sont fiefs mouvants du
domaine temporel^. Jusque là l'évêché était une princi-
pauté allemande ; rarement le choix du chapitre assem-
blé pour élire un évêque s'était porté sur un Welche. Les
familles de Montbéliard et de Neuchàtel en Bourgogne
rapprochent de la France ce fief de l'Empire germanique.
Des emprunts répétés tont acquérir la majeure partie des
terres occidentales de l'évêché à ces familles. L'évêque
1. Etienne de Montbéliard eut de son mariage avec Marguerite de Cha-
lon, Henri, mort à la croisade de Hongrie en iSgô. Du mariage d'Henri
avec Marie de Fères naquirent quatre lilles: Henriette, mariée à Eberard IV
de Wurtemberg; Jeanne, à Louis de Chalon, prince d'Orange; Margue-
rite, qui épousa Humbert, comte de la Roche, seigneur de Viliersexel. et
Agnès, mariée à Tliiébaud VIII de Neiichàtel en Hourgogne (B, locia. Pa-
pier. T., IV, 3o(i, 1397, 3i oct.). Sur la seigneurie de Franquemont, dépen-
dance du comté de Hourgogne, T , H, p. cxiv.
2. Quelques inféodations et déclarations de fiefs rappellent que le fief
est dans l'évêché de Bàle, inféodation-gagerie de Florimont (Orig.,
II, p. 29), inféodation de Merxliciin et de Hàdorshcim (Lf., ^o), déclara-
tion du lier de Mortzwillèr (47). Cpr. le livre des liefs de i3(ii, Slein-
brunn {Quel., XV, i, p. 428). I our la consistance du licf que l'Autriche
tient de l'évêché, v. la reprise du 22 janvier i3()i : seigneurie, chtàteau et
ville de Ferrette avec ses dépendances, savoir : Blochmont, Lowenbourg,
IMorimonl, Lichenstein, Altkirch, Aminortzwiller, Speclibach. Ilohcnack,
Windeck, domaines de (>rnay,Triaucourt, Bouxwiller. Uiespach ; Altkirch
avec ses mairies de Spechbach, Aiumertzwiller, Buruhaupt, Schweighau-
sen, ville et village de Thann, en deçà de la Thur; village, avoueries et
mairies de Dannemarie, domaines et mairies d'Illfurth et de liohenro-
dern ; avouerie de Massevaux ; chàleau, ville et faubourg de Florimont
avec les villages (jui en dépendent (T., IV, 6.5 et Quel., XV, 1, p. 409,
n. 1). Bellingen appartenait également à l'évêque de Bàle. A l'époque du
Lf. il était devenu propriété (eigeu) de l'Autriche qui l'avait donné eu
iicULf., 8).
3. Sur Hibeaupieri'i', lief de révêche de Bàle, RVli., III. 124.
— 15 —
Imier de Ramstein engage au comte Etienne de Montbé-
liard Porrentruy et presque toute la chàtellenie d'Ajoie, et
à ïhiébaud VII de Neuchàtel les châteaux de Saint-
Ursanne, Chauvelier et Muriaux ^ Ilumbert de Neuchàtel,
évêque de 1895 à i4i8, engage à son neveu Thiébaud VIII,
fils de Thiébaud VII, les châteaux de Roche d'Or et de
Pleujouse, le reste de la chàtellenie d'Ajoie et les Fran-
ches-Montagnes-. Plusieurs de ces territoires, Muriaux,
les Franches-Montagnes, Chauvelier touchent Franquc-
mont. La Bourgogne pénètre comme un coin dans le sud-
ouest du domaine épiscopal. Au cœur même de l'évêcbé,
dans la vallée de la Birse, et à la limite de la Haute-Alsace,
ïhiébaud de Neuchàtel et d'autres Bourguignons acquiè-
rent des fiefs ^.
Le long du Rhin, de la Hollande à Bâle, la Bourgogne
a des amis, le duc de Glèves, pensionnaire et gendre
de Jean sans Peur, le duc Louis de Bavière, frère de
la reine Isabeau, Rodolphe et Guillaume, margraves de
Bade-Hochberg, seigneurs de R6teln\ A la cour de Bour-
I. Vente a réméré à Etienne de Montbéliard des villages de Bressau-
court, Villars, Fontenais, Gourgenay, Courtari, Courtamblin, Courtcmau-
Iruy, Cornol, Fregiécourt, Charmoille, Aile, Damphreux, Bonfol, heurne-
vésain, Lugnez, Varcroille, Monligncz, Cœuve, Boncourt, Buix, Courte-
maiche, Le Maira(T. IV, 223, i386, 5 juillet).
'1. Koteler Clironik (Basl. Chron.,\, p. i84, n. i). Chronik lieinrichs von
Beinheiin (P. 352. n. 8), T. IV, p. 85i (vers 1397). Hiimberl rachète les châ-
teaux de Roche-d'Or et Saint-Ursanne en 1404 (V, p. 715), le château de
Pleujouse en 1409 (P. 730). Mais Thiébaud reste en possession (NPA., V,
1408, n. st., Il murs, p. i5). Ilumbert lui engage Roche-crOr, Chevt-nez,
Grandfontaine, Uéclère, Damvant (P. ^38, i4i3, 9 nov.).
3. Thiébaud VllI de Neuchàtel, donne en tielà Jean et Thiébaud de Bla-
mont ses droits sur le château de Soyhiéres, les moulins de Laufon et les
territoires de Porrentruy et de Beurnevésain. Thiébautl \i de Neiichâlcl,
grand-pere de Thiébaud VllI, avait acquis ces droits de Jean L Iric de
Délie et les lui avait rendus en fief. Jean Thiébaud. fils de Jean Ulric, n'a
pas lait hommage, Thiébaud VIII a retiré le fief (T., V, 32, 1402, aO sept. ;
abbé Richard, pp. 171, 180). Vente par Pierre d'Aviley, Isabelle de .Mout-
bozon, son épouse, Henri de Voillans et Jeanne de Belnioul, son épouse,
au chapitre de Saint-lJrsanue, d'un fief castrai ([u'ils tiennent de l'église de
Bàle, assis sur divers biens à Delémont, Courfaivre, Glovelier et Basse-
court (T., V, 26, 1401, 3 févr.).
4. Le comte de Cléves, marié à Marie de Bourgogne depuis i4o(j (Ernest
Petit, Itinéraires de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur. Paris, 1888,
— 16 —
gogne, on nomme familièrement Rodolphe le « comte
Riido ». Eberard de Wurtemberg, vassal bourguignon,
parce qu'il a épousé Henriette de Montbéliard, reçoit à
Stuttgard des envoyés de Jean sans Peur venus pour le
requérir de servir en armes son suzerain et le roi de
France contre les Anglaise Les comtes de Fribourg en
Brisgau, seigneurs de Neuenburg sur le Rhin et de Neu-
chàtel au Lac, sont dans la main des ducs de Bourgogne.
Peut-être la gêne, mal habituel des grands seigneurs
allemands, a-t-elle contribué à les v mettre. Mais l'un
d'eux, Conrad, est le beau-frère de Rudo, et sa femme
est Marie de Vergy, fille de Jean, sœur d'Antoine,
maréchaux de Bourgogne^. Il est du nombre des cheva-
liers qui s'assemblent à Dijon en iSqi sous le maréchal
de Bourgogne, Guy de Pontailler, de l'armée que Jean
sans Peur conduit à Paris en i4o5^. Jean, son fils, a
pp. 583, 645). Louis de Bavière, hôte de Jean sans Peur en décembre
1409, février 1412, janvier et février i4i3 (PP. 372, 387, dgj. — Guillaume
de Ilochberg, conseiller de Philippe le Bon, l'un de ses ambassadeurs
au concile de Bàle (B, Ii6i5, i433, i*^^' sept.)-
1. Il meurt en 1419 (T. V, p. ^51). Mais les relations se continuent jus-
qu'à la mort de sa veuve en i444- — Etienne de Montbéliard est vassal
du comté de Bourgogne pour les terre, ville et forteresse de la Grange
au territoire de Besançon (i386, 5 oct., Peincedé, Inventaire, I, ]). 849).
2. A messire Erart du Four, clieualier, conscillicr et chambellan de
monseigneur le duc de Boiirgoingne et son bailli A''Ajnont ou conté de
Iiourgoingne,\ii somme de soixante trois Irans qui deuz lui estoient pour
les despens de lui, ses gens et cheuaulx, fais par vint et vng jour com-
mençant le V jour d'octobre Tan mil cccc et dix huit et fenissant le xxvj»
jour du dit mois tout inclux, qu'il a vacqué on auoir esté de Grav, par
l'ordonnance de ma dame la duchesse de Boiirgoingiu' deuers le conte de
Vitamberg à Estoquart en VAlemaingne^ lui requérir de venir seruir en
armes le roy et mon dit seigneur à rencontre des Angloix^ seiournaut il-
lecques pour attendre sa response et retournant en son chastel au dit
Gray, pour cIkiscuu des quelx jours ma dicte dame, par ses lettres pa-
tentes données à liomire le xix* jour de nouembre, ou dit an mil cccc et
dix huit, lui a tauxé auoir et pranre trois frans par jour, ainsi qu'il a acos-
tumé toutellbis (ju'il cheuauche hors de son bailliaige pour les besoin-
gnes de mon dit seigneur. Pour ce, paie à lui et reni les dictes lettres de
m;', dicte dame et ipiittance sur ce du dit messire Erard, par laquelle il af-
firme en sa loyaulté et conscience auoir vacquer les journées dessus
dictes, et pour les dictes causes, Ixiij frans (B, 151)4, fol. cviij, r°).
3. Rôle des chevaliers ((ue le duc avoit fait assembler à Dijon, le 19 sep-
tembre i"59i (11, 11753). (iabriel Duuiay, (iiiv de l'ontailli'r. sirr de Talrnar.
maréchal de lionrgogne, i3l)4-i3yi (Dijon, iiK>7), piéc. juslif . rj5. j). aij. Ln
- 17 -
beau être bourgeois de Berne, sa vie est celle d'un
Bourguignon. Il épouse Marie de Chalon-Arlay, fille de
Jean III, prince d'Orange, de la maison des comtes
de Bourgogne, aide à prendre Vellexon, expose sa vie
et perd la liberté au pont de Montereau pour sauver
Philippe le Bon ; dans la suite, guerroyé les Anglais, as-
siste au siège de Calais, combat les Ecorchcurs et les
gens des compagnies qui envahissent la Bourgogne. Jean
sans Peur et Philippe le Bon font sa fortune. Il est leur
familier, leur vassal pour une terre en pleine Bourgogne.
Ecuyer banneret chef d'une compagnie, puis chevalier,
Philippe le nomme capitaine général et maréchal de
Bourgogne'. Son vassal, Jean de Yaumarcus, partage
l'an i4o5, es mois d'octobre, novembre et décembre, le duc mena une ar-
mée autour de Paris pour le bien du roi et de son royaume, l'un des chefs
étoit Conrad de Fril>ours>' et Neiifcastel et Jean de Nenfchatel [Vaumarcus],
son cousin et chambellan (Compte de Jean ChousaL i4o5, i4o6. Peinccdé,
Inventaire). Mort en 1422 {/Jasl. Chron., IV, p. i55, n. 4)- Rudo avait
épousé Anne, sœur de Conrad (V, p i8(j, n. 7).
1. 1° Ses fiefs en liourgogne. Domaine à Perceyle-Grand (i444j R' '^^'')-
Seigneur de Venues (B, ii834), de Champlitte (1442, B, n4<)4). Son dénom-
brement de Longecourt, Tard-la-Ville et Potenge}' (i445, 12 avril, B, 10573,
Orig., Parch. Etait scellé de sou sceau sur double queue). — a» Ses ser-
vices, emplois et missions. Ecuyer banneret (B, 11799). — A'ellexon (XI*A.,
p. 4o)- — Pont de Montereau. Es wurden auch ellicli herreu gefangeii die
bi dem herzogen von Bargnnd warent, namlich ^vaïï Hanns von Fribnrg,
herr zu Nàwenburg, burger ze Bern, der mit grosseu gut kum erlosel
ward (Justinger, Berner Chronik, Berne, 1819, p. 38i). Wackernagel, p. 4*>i-
Philippe le Bon lui donne 4 000 livres à titre de récompense (1420, 6 sept.,
R, i()ii). — Se jette dans Chalon (1422, 21 oct.. B, 162'?. et les montres de sa
compagnie à Saint-Jean de Viez Maisel les Chalon, 21 oct. et 7 nov., lî.
11799)- C'est la declaracion de pluseurs lettres enuoyés le vij« jour de raay
m iiij- xxiiij à pluseurs cheualliers et escuiers du pays de Bourgoingne. de
par messire Anthoine de Vergey...^ gouucrneur du dit pays, poui- estre
tous prestz en armes pour résister aux ennemis de monseigneur, <(uanl on
leur fera sauoir, aussi à pluseurs bonnes villes d'icellui pays, poui- faire
bon guet et garde jour et nuyt pour la seurté d'icelles. . . Le conte de Fri-
bourc et le seigneur de Neufchastel (B, 11884. Orig. Parch.). — Négocie la
paix entre Thiébaud de Neuchàtel et l'évêque de Hàle (Ileiisîer. p. 346,
1426, 7 mai). —Envahit le Sundgau (LJ., p. 19). — Conseiller de Philippe le
Bon et l'un de ses ambassadeurs au concile de Hàle (i433, i" sept., B,
u6i5). — Capitaine général de Bourgogne (i434-i440' B,38o). — Ati siège de Col-
longes-les-Vineuses (i434. 10 avr., B, 11806 et Compte 9^ Mahiet Hegnaull)
— Montres reçues par son ordre (1435, i5 juil., i", 20 sept., B, 11807). — Au
siège de Calais (i436, B. 11842). — Montres, etc. (B, ii7i<>, iiy(»3). — Maré-
chal de Bourgogne (i4to-i4l7). Montre, etc. (i44o- ''• iiSSi). — A la tète de»
troupes qui gardent les frontières de Bourgogne contre les Ecorcheurs et
2
- 18 —
son dévouement à la Bourgogne. D'une branche bâtarde
de l'ancienne famille des comtes de Neuchàtel-au-Lac,
seigneur de Vaumarcus sur le lac de Neuchâtel et de
Badenweiler dans le Brisgau, propriétaire du domaine
de Michelfelden dans la Haute-Alsace, bourgeois de Bàle,
Vaumarcus est chambellan et, à l'occasion, ambassadeur
de Philippe le Bon. 11 sert dans la compagnie de Jean de
Fribourg et prend part, avec le rang de chevalier, à
l'expédition des Bourguignons dans le comté de Ferrette
en 1428 ^
Les Ribeaupierre sont la plus grande famille seigneu-
riale de la Haute- Alsace, la seule qui y possède des
droits régaliens^. Maîtres de Ribeauvillé ainsi que des
trois châteaux qui dominent la ville, du sommet et des
flancs de la même montagne, la Haute Ribeaupierre, la
Pierre et le Château Bas, ils barrent la frontière septen-
trionale de la Haute-Alsace, comme les Fribourg, les
Neuchâtel, les Montbéliard, les Wurtemberg gardent les
autres limites^. Au commencement du xv^ siècle, le chef
de cette famille s'appelle Maximin. Son père, Bruno, a été
prisonnier de guerre de Philippe le Hardi. Mais le duc l'a
tiré de la chartrc du château de Vergy, pour lui donner
une geôle dorée, son propre palais^. H l'a conduit à Pa-
les gens do compagnie (1442. 24 févr., B. 38o). — Montre, elc. (1442? 4 Diars,
M, 11809). — Capitaine général fie f?ourgogne. Emeute des habitants
d'Auxonne. Jean, faisant campagne contre les Ecorcheurs, doit traverser
leur ville avec ses hommes d'armes. Les habitants font leurs conditions.
Il ne passera pas plus de dix ou douze cavaliers à la fois. Les habitants
le chassent. Enquête sur ces faits (i447i B> 11881).
1. Basl. Chron., IV, p. 4i, n. 5: V, p. 141, n. 3. Montres ci-dessus de la
compagnie de Jean de Fribourg en 1422. UB. liaseU VI, a46 (1428, 9 déc);
397 (1432, 8 févr.). Orig., I, p. 11, n. i. Comptes, p. 14. Wackernagel, pp.
420, 421, 454» vassal engagistc de Jean de Fribourg pour Badenweiler.
Cpr. B, 11:99.
2. Landeshoheit. Schœpflin-Ravenez, IV, p. 297; droit de frapper la
monnaie d'argent, V, p. 6i5, Schmidlin, p. 175.
3. Ilohe Rappoltstein ou AUenkastel; Girsberg ou Stein ; Niderburg,
llnterschloss ou (îross Kapi)oltslein (Schœpflin-Uavenez. IV, p. aS^. liCB.,
I, II. tables).
4. Bruno fut prisonnier au cliàtcau de \ ergy du i" novembre i3d8 axi
l" novembre iJtwHi'i'lil. Itinéraires, p. .\'6).
- 19 —
ris, auprès du roi de France Charles VI. Les splendeurs
des cours de France et de IJourgogne ont ébloui le sei-
gneur allemand. La gratitude, une légère pression, une
forte somme, de solides contrats l'ont rendu l'obligé et
l'homme lige du duc de Bourgogne et du roi de France*.
Il a engagé la foi de ses descendants. Pour le mieux te-
nir, lui et sa lignée, on l'a marié à une Française, Jeanne
de Blamont-Magnières. Les domaines de la femme, gage
de la loyauté du mari, sont en pays welche, Bourgogne,
Champagne, Lorraine. Bruno perd sa femme, mais il se
remarie avec une Welche, Anne de Grandson^. Des trois
filles qu'il a eues de son premier mariage, l'une, Isabelle,
épouse Guillaume de Yergy, fils du sénéchal de Bour-
gogne, l'autre, Jeanne de la Haute Bibeaupierre, un
Allemand, Egon de Kiburg, mais les domaines que les
époux ont hérités de Jeanne de Blamont les rattachent
à la France '. Du second mariage de Bruno est né Maxi-
min. C'est un homme avisé, dévoué à ses intérêts, les
trouvant plutôt du côté de la Bourgogne que du coté
1. Douze instruniens laits sur le fait des promesses et obligations faittes
par inessire de lîibaupicrrc (Pclil, lUnérnircs. p. 4!^'-^. «t»- i'^7o). CJiarles \l
notiiie que Bruno est devenu son lionune pour 8.(.mm) francs d'or et qu'il
s'est obligé à le servir contre le roi d'Angleterre, le roi des Romains et
contre tout autre, excepté contre les ducs de Bourgogne, de Lorraine et
d'Autriche, les évéques de Bâle et de Strasbourg et la ville de Slrasbouig
(HUB., II, 2()3. Arras, i'38(>, 28 sept).
2. Sur Bruno de Ribeaupierrc et Jeanne de Blainont-Magmeres, Annales
de VËst, 1901, compte-rendu du lîUB. Bruno est vassal du roi de France
avec sa belle-sœur Marie de Blamont-Salm pour des biens à l'rville et
Humbécourt (Haute-Marne) et Rouvres (Aube. RU li , II. 102. i3-2, 3i juil).
3. Jean de Vergy, père de Guillaume, doniu' à Isabelle de la Haute Bibeau-
pierre la Joviissance viagère de Montenot prés Salins et du .«sixième qui lui
appartient en la saunerie du bourg communal de Salins (RU fi., 11,775, i4oo,
24 mars). Le parlement de Paris met en possession de Saint-Dizier en l'ar-
tois, comme uniques béritiers d'Edouard de Sainf-Di/.ier. Jeanne de la
Haute-Ribeaui)ierre, veuve de Volmar de Geroldseck et Isabelle de la
Haute-Bibeaupierre, dame de Port, veuve de Guillaume de Vergy (75i.
ï4o8, 18 août). Les autres domaines de Jeanne de la Haute Ribeaupierrc
étaient a INIagnières. Vignory, Romont. l'rville. Humbècoui-t, Rouvri-s.
Rienville. Masilhey'.* Mortenne? c'est-à-dire en (Ihanipagne et Lorraine
Vente par Egon et sa femme à Charles VI. roi de l-rance, de leurs
domaines de Saint-Dizier et de Vignory (Rl'R.. III, 23, 2<i. 1410. a; juin.
2 juil.). Tiirler, Dns lùulr der Grafcn von Kibiir^r (HIdtter Dir hcrnischc
Geschichtc. 1909, p. 27H).
— 20 -
de l'Autriche \ Son père et lui ont aidé les ducs de
Bourgogne de leur argent dans la guerre contre les
Anglais ; il est, à ce titre, leur créancier. Fils aîné, le
premier tenu par les promesses de son père, il a pour
garant son oncle, Guillaume de Vienne, seigneur de
Saint-Georges et de Sainte-Croix, l'un des plus fidèles
serviteurs de Philippe le Hardi, de Jean sans Peur et de
Philippe le Bon, fait prisonnier lui aussi à Montereau^.
Philippe le Hardi et Jean sans Peur connaissent Maxi-
min. Hs ne peuvent le rembourser, ils redoutent de
perdre son amitié*. C'est leur aide et leur espoir en
1. Bruno avait été créancier successivement de Léopold le Preux et de
Lèopold le Superbe (RUB., II, 241, i385, i; i'évr.; 586, iSg;, 3 mai).
2. Und viengent da den lierren von Sant Goeringen vnd grauve Hansz
von Nûwenbiirg-, myns swagers grave Cuonrats von Ni'iwenburg suon
(Journal du margrave Rodolphe de Bade-Hoch])erg, seigneur de Uôtcln.
Rôteler Ghronik, Basl. Chron..\\ p. 186).
3. Plusieurs lettres de la duchesse de Bourgogne, régente. Maximin ré-
clame son dû (RUB.. III. 6;), vers 1412). La duchesse s'eftorce de le faire
patienter (90, i4i4- 3 avr.). Mais Maximin vient à Dijon. Mécontent
de la réponse que lui ont faite les gens des comptes, il retourne en
Alsace sans prendre congé de la duchesse qui est à Rouvres. La du-
chesse lui écrit pour le prier d'être à l'avenir, comme par le passé, bon
ami de son mari (92, 12 mai). Nouvelle réclamation de Maximin (94 a.
94 b, 95. i4i4) 14 mai). Elle est api)uyée par une lettre de Catherine (çH\.
!9 mai) et suivi(; d'une réponse de la duchesse renouvelant à Maximin la
prière de « demourer en la bonne amour de monseigneur, ainsi que tout
le temps passé auez esté » (99, 25 mai). Lettre du duc de Bourgogne (loa,
2^ juin). Deux jours après, lettre de la duchesse : (c Si vous prions, très
« chier et bien amé, tant a certes (|ue i)lus pouons. (jue de ce ne veuillez
« point estre mal content, maiz toujours eslre et demourer bon ami de mon
« dit seigneur, comme vous auez esté continuement ou temps passé (io3,
« 39 juin). Que vous veuillez toujours eslre et demeurer bon ami de mon-
<< seigneur, ainsi que vous auez acoustumé. sans estre mal content de luy >»
(io5, 5 juil.). Cha(iue fois que la duchesse écrit à Maximin. elle écrit à dx-
therine pour lui demander son intervention la plus active auprès de Ma-
ximin afin « qu'il demeure bon ami de mon dit seigneur, ainsi qu'il a esté
« tout le temps passé (93, i4i4> ^^ mai). Pour ce vous prie, très chiere et très
« amé suer, que toujours vous i)laise entretenir yoellui sire de ii/7;aH//j<'7Tt'
« eu la bonne amour de mon dit seigneur (98. i4i4« 25 mai), ^'ous plaise par-
ce 1er par meilleur et plus gracieuse manière que vous pourrez au sire de
« Ribaultpcrrc qu'il soit et demeure bon ami de mon seigneur et ne se
veuille point si hanter d'auoir response tic son fait "(106, 10 juil.). Enfin le
seigneur de liibeaupierre vient à Hoiivres où séjourne la duchesse (Petit,
Itinéraires, p. ()o5. i4i4- if» août, le sieur de Rihaupicrrc; p. <io<>. 18 août.
le Jiriw de Hibiiiipirrrr) Il ne jicul s'agir qwv de .Maximin. Bruno était
mort en i3<)S.
- 21 -
Alsace'. Aussi ne (;esscnt-ils de le llalter et de le choyer-.
Pour les Vaumarcus, les Uibeaupierre, les Fribourg, la
Bourgogne est devenue comme une seconde patrie. Quel-
ques années ont sulîi pour faire pres([ue des Français de
ces grands nobles allemands. Bàle, l'autre conquête des
ducs de Bourgogne, est une ville de négociants, de
changeurs et de banquiers, « Les habitants de Baie et
« autres marchands de par de là », dit-on en Bourgogne^.
Elle-même fait la banque et prête volontiers de l'argent.
Les plus hauts personnages sont ses clients et ceux de ses
riches bourgeois, les Zibol, zum Haupt, Olfenburg ». FA\e
est le principal marché de la vallée supérieure du Rhin.
Beaucoup de monnaies circulent en Haute-Alsace. Les
villes de Bergheim, Brisac, Colmar, Kaysersberg, Mul-
house, Turckheim, les abbayes de Lucelle et de Murbach,
les ducs d'Autriche et les seigneurs de Ribeaupierre bat-
tent monnaie. Des monnaies étrangères font concurrence
aux monnaies indigènes; dans le nord du Sundgau, la
monnaie de Strasbourg; dans l'Alsace welche, la mon-
naie estevenant originaire de Besançon. Mais les gens des
ducs d'Autriche comptent en argent bâlois '. C'est la mon-
naie officielle.
Puissante par son commerce et sa richesse, Bàle l'est
I. Les olliciors de Jean sans Peur au sièg-e de Vellexou lui demandent
s'il y a des assemblées en Alsace (NPA., p. 40 «'«'Jin sans Peur certifie
que .Maxiniin est venu le voir en France vers la Pentecôte 1407 pour le ser-
vice de Catherine, ({u'il a toujours trouvé en lui un serviteur loyal et
lidèle dans ses allaires et celles de sa s(eur (in omnibus agendis dicte so-
roris nostre ac etiani nostris veruni et lideleni reperinius servilorenu, et
que Maximin ne lui a jamais adressé de requête ou parlé qu'au sujet des
attaires personnelles et honorables de Catherine (ipse nos rogauerit seu
nobis bxjutus l'uerit de alla re ([uacuncjuc nisi duuilaxal de ueyociis pro-
priis et honorabilibus nostre sororis antedicte. RUli., III. 11. i4i>9. aamai).
•2. Philippe le Hardi le nomme son echansou (V. IV. p. S6a. 1J99, la déc).
Maximin est conseiller et chambellan du duc de Hourg-ojfne (UB. liasel,
VI, I, i4cK), 26 janv.; JtUJi., III. 70. i4i'3, 17 mars).
3. NPA , p. aa-i.
4. Frédéric d'Autriche engage à (ùourad /uni llaupt et à Ilenman OlVen-
burg' une robe i)our 1.800 ducats d'or (Lichnowsky, (ieschichtc des JJimses
Habsburg-, V, Vienne, 1841, Verzeichniss der l'rkunden, p. n., iv uàM\,
1409. S janv.).
5. Sur les monnaies eu cours dans la Haute-Alsace, NPA, VI, p. iii.
— 22 —
aussi par l'énergie, l'audace, la volonté ferme et cons-
tante de s'imposer aux plus forts et par les moyens qu'elle
tient toujours prêts pour l'aire triompher sa volonté, sa
milice bourgeoise, ses bandes de mercenaires, ses canon-
niers, ses maîtres d'engins, ses prisons, ses bourreaux,
tous également renommés ^ Elle se sent forte, parle
haut, n'a pas peur et lait peur-. On redoute sa ma-
nière expéditive. Elle nettoie le pays des féodaux pil-
lards, enlèv(^ en un tour de main leurs châteaux, brûle la
forteresse, lait justice de la garnison par le glaive et la
noyade et, s'il reste quelqu'un dont elle puisse attendre
des représailles, lui dicte, avant de déposer les armes,
une promesse de ne pas se venger^. On recherche son
alliance. Elle forme sans cesse des confédérations et ses
confédérés sont Berne, Zurich, Lucerne, Soleure, les
deux Fribourg, Strasbourg, Mulhouse et les villes impé-
riales d'Alsace. Elle intéresse à ses griefs les villes les
plus lointaines et veut que sa cause soit celle de toutes
les cités libres^. C'est pourquoi ses ennemis jugent que ce
ne serait pas trop pour la réduire d'une coalition des
ducs de Bourgogne, d'Autriche, de Savoie, de Bar, de
Lorraine et du comte de Wurtemberg \ On fait cas de sa
protection. Elle ne la marchande pas à qui lui appartient,
I. La Bourgogne lui demande des maîtres d'engins et des canonniers et
l'Autriche des bourreaux (Coniplrs, p. 9).
a. l'n noble autrichien (ait prisonnier un Billois. « Si le prisonnier n'est
« pas remis en liberté », lait-cUe dire au grand bailli, « et s'il est retenu la
« moindre chose de ce qui lui a été pris, nosseigneurs de Bâle verront à
« faire ([uerelle à la seigneurie d'Autriche et à ses lerres »(NPA., VII, §20,
p. u'J). Le grand bailli re(;oit Tordre d'avoir de la déférence pour les hommes
et les biens de Hàle (§ 3, p iS). Des bourgeois de Massevaux, chargés d'une
mission de Catherine pour Hàle, apprennent dans cette ville l'arrestation
d'un Bàlois par un écuyer «pii n'est même pas sujet de Catherine. Ils se
sauvent aussilùl dans un hôtel qui a droit d'asile (.^ i5, p. 21).
'i. l^xpédilions d(>s Bàlois contre les Tliierstein (i4o(), Or/if.. Lp. 79), Lup-
fen Ci4()y, Wackernagel, I, p. Stig), Bourquard ISIimch, Bodolphe de Ncuens-
lein (i^n, \\\-2, Ihisl . Chron .,\, pp. 14."», i4")- — La promesse de ne pas
se venger est Vurfi-hdc. \ . un exemple Nl'A., Vll, § u, p. 21.
4. Klle reçoit de Catherine un deli qu'elle juge irrégiilier. Aussitôt elle
le fait sav«)ir à Augsbourg (Lichnowsky, V, Verz., p. civ, n- 1116, 1409.
•j3 oct).
5 NFA., l\, j% F, p. r)i.
— 23 -
on le sait, et que ni démarches ni «guerre à entreprendre
ne la font reculer, que cette protection vaut mieux que
celle de l'Autriche, mieux que celle d(; l'empereur, parce
qu'elle est plus proche, moins banale, plus soigneuse,
plus tenace. Aussi Bàle a-t-elle chez elle et au dehors une
quantité de bourgeois étrangers 1. P^lle en attire du plus
loin qu'elle peut. Il lui en vient de la vallée du Doubs.
Elle se fait des citoyens avec les sujets des autres, avec
ceux de son propre seigneur, son évêque. Ainsi s'ac-
croissent sans cesse le nombre des hommes de sa dépen-
dance et son domaine lui-même. Se faire recevoir bour-
geois de Baie, c'est presque toujours se soustraire à tout
ce que l'on doit au seigneur du pays, se mettre en dehors
de toutes les règles du droit commun, s'affranchir du ser-
vice militaire, de la justice du seigneur, de ses péages, de
ses impôts. C'est contracter l'obligation de s'acquitter en-
vers elle de toutes ces prestations. Le vassal qu'elle ad-
met au droit de cité désavoue en quelque sorte son suze-
rain et avoue la municipalité pour sa suzeraine.
L'Autriche est le grand danger pour Baie. La cité se
préserve en dérobant les sujets, en dépeuplant les terri-
toires autrichiens. Elle répand des proclamations. A ceux
qui deviendront ses bourgeois, elle promet de les défen-
dre de préférence à tous. Les paysans alsaciens désertent
pour venir habiter dans ses murs ou sa banlieue et les
nobles, leurs maîtres, les suivent pour ne pas perdre leurs
hommes-. Les religieux demandent une place parmi les
« bourgeois cloîtrés » ; la bourgeoisie foraine s'accroît
de monastères entiers '. Les justices des Habsbourg font
ombrage à la justice bàloise. Malheur à qui oserait citer
devant les tribunaux autrichiens et surtout devant « la
justice du pays » un citoyen de Bàle K En 1409, lorsque
I. Le bourgeois du dehors ou bourgeois ft)raiu est VexcUùs, ussburger
(NPA., vu, ^§4, 5, p. 18).
•2. NPA., VII, § I, p. 17. — Cet exposé des griefs de rVulriche contre
Bàle peut être soupçonné d'exagération.
3. Claustrales cives (NPA., VU, § ii, p. 20).
4. Ils font des exécutions pour dettes et des arrestations d'hommes mi»
— 24 -
la guerre éclate entre elle et l'Autriche, le bailli de Fer-
rette, qui est le landgrave de Stiihlingen, Jean deLupfen,
appelle aux armes les nobles. Bâle défend à ses bourgeois
d'obéir. Ils restent chez eux i. La plèbe bCdoise chasse dans
les forêts des Habsbourg. « Nous voulons voir s'il se trou-
« vera quelqu'un assez hardi pour nous priver du plaisir
« de la chasse- ». Les péages autrichiens gênent le com-
merce de Bàle et les monnaies autrichiennes contrarient
sa monnaie. Elle s'empare du maître de la monnaie de
Thann, le tue, et fait plusieurs guerres à l'Autriche à cause
des péages '-. Si évidente est sa supériorité que des sujets
autrichiens renouA ellent à son profit la pratique de la ces-
sion à plus puissant. Un Rodersdorf, en contestation au
sujet d'une dîme, hypothèque l'objet du litige à un bour-
geois de Bâle pour se soustraire à la justice autrichienne *.
Il juge ses suzerains moins forts que les artisans bâlois et
les Habsbourg conviennent que Bâle tient en échec tous
leurs droits, landgraviat, suzeraineté, seigneurie, garde,
avouerie. Elle est la maîtresse du Sundgau. « Elle a subju-
« gué leur domaine-' ».
Les ducs de Bourgogne se font une haute idée de Bàle
rivale de l'Autriche et se servant des mêmes procédés
que le roi de France pour gagner des sujets. Elle doit
leur paraître plus forte que leurs nobles municipalités
des Flandres. La guerre qu'elle a soutenue contre eux en
1409 leur a montré qu'il ne fait pas bon lavoir pour enne-
mie. Aussi leurs relations avec Bâle sont cordiales appa-
au ban (proclamati), tians le territoire autrichien (§§ 5, i3, pp. 18. ai). Un
sujet autrichien traduit un Bâlois devant la justice du landgraviat. On
l'assassine près d'Ensisheiui, pendant que Catherine est dans la ville.
Des mercenaires bâlois sont complices, les meurtriers trouvent un asile
a Hâle (^ 8, p ly).
I. NPA., vu, ij j, p 18.
•2. ^'PA., vil, S 10, p. ao.
3. IS'1*A., vil, ^ 7, p. 11). — Les Bâlois soutiennent un des leurs qui refuse
le droit de marché à Badenweiler, mais ils établissent un péag^e eu terre
autrichienne (§§ 17, ly, p. m).
4 NPA , VH,§«i. p. 19
5 NPA., VII, § I. p 17.
— 25 —
remment. « Nos grands amis les magistrats de Bfde » est
une formule de la chancellerie de Jean sans l*eur et de
Philippe le Bon^ De son côté, Bàle sert ordinairement la
Bourgogne. Les marchands et les ouvriers qui remplis-
sent les magistratures urbaines sont flattés des atten-
tions du plus puissant seigneur de leur voisinage. En
réalité, la sympathie fait défaut. Ce n'est point par
atïection, ni dans l'espoir d'obtenir reconnaissance ou
sincère amitié qu'ils se rendent utiles^. Dans un jour de
mauvaise humeur et de dépit, cet aveu leur échappe. Ils
ont l'esprit trop positif, la tête trop forte pour se laisser
détourner de la recherche de leur avantage par des dou-
ceurs et des égards et pour se défaire de leurs répu-
gnances héréditaires à l'égard du Welche. A la vérité,
Bàle et la Bourgogne ont des adversaires communs, l'Au-
triche, la féodalité soumise à l'influence autrichienne ou
vassale des Habsbourg, qui enserre la ville et s'introduit
jusque dans le comté de Bourgogne^. L'intérêt unit les
ducs et les bourgeois.
Les princes bourguignons ont mieux encore que Bàle
et les nobles dont on vient de voir les noms. L'une des
fdles de Philippe le Hardi, Catherine, a épousé le maître
des Pays Antérieurs, Léopold, fils de Léopold le Preux et
de Yiride Yisconti, de l'illustre famille de Milan ^. Petite
1. NPA., XXXIII. i6» (i4a8, la oct.), p. aai.
2. Sur les rapports de Philippe le Bon avec Bàle, Basl. Chron., V, pp. '44,
n. 4 (i443), 322 (voyajçc du duc de Bourgogne à Bàle eu 1454), 4St), u. 7
(1444).
3. Vers la lin du xive siècle, les ducs d Autriche ont dans le comté (U^
Bourgogne, dans la région de Baume-les-Dames et de Vercel, hi seigneurie
du Chàtelot et les fiefs de Gusance, Belmont et Champterin. Thiél)aud de
Neuchàtel est leur vassal pour ces possessions (T. IV, p. ^ilJ, i3tH), 4 avril :
p. 717, i369, 21 août). Quel., XV, I. pp. 624, n. 5, et 790. OW^., I, p. 58, n. 5.
4. Léopold était né en iS^i (Lichnowsky, V, p. 3o6, n. 3). Catherine na-
quit à Montbard après le i() mai iS^ç), probablement dans le menu* nu>is.
Elle y lut bai)tisée le 27 août suivant (Petit, Itincraires, p. ."io;). Sou père lit
acheter un drap d'or pour servir à son baptême (1*. 5o8), — Le mariage fut
célébré à Dijon, entre le 14 et le 17 septembre i387. Le 6 du même mois,
à l'abbaye de Luxeuil, les termes à payer pour la dot avaient été lixés
entre Philii)pe le Hardi et le duc d'Autriche. Les fêtes « pour laccomplis-
sement du mariage » eurent lieu à Dijon, dans les premiers jours du mois
- 26 -
fille de roi de France, elle parait à la cour d'Autriche
avec le prestige d'une origine noble entre toutes et des
qualités de sa race. Elle est charitable, active, vaillante,
d'une culture supérieure à celle des princes autrichiens.
Son mari est un gros homme, indolent. Il mourut,
dit-on, d'un accès de colère ^ La cour de Bourgogne a
produit sur lui l'effet ordinaire. Voulant à son tour étonner
les princes allemands, il se montre à la diète de Franc-
fort dans un appareil si magnifique, entouré d'un cortège
si nombreux et si noble que nul ne peut rivaliser avec lui
et qu'il remporte le surnom de Superbe-.
Léopold et ses frères Guillaume, Ernest et Frédéric
voient dans la fille du duc de Bourgogne le remède à tous
les maux dont souffre leur maison. Leur [)ère a péri dans
le désastre de Sempach et, depuis, les incursions des
Suisses ne leur laissent pas de répit. Catherine leur
apportera la victoire. Frédéric montre à ses sujets de
l'Argovie, de la Thurgovie et du pays rhénan Jean
sans Peur qui certainement vient à eux. « Tenez bon,
« ayez tous confiance, ne craignez point de pareilles
(( guerres, soyez virils, nous ne rencontrerons pas d'obs-
« tacle ' ». — (( Il n'est homme en toute l'Allemagne ».
ajoutent Maximin et le bailli Lu[)ren, « (jui oserait
de mai i'M,y2. « Le .">, y arriva nit)iis('igiUMir le duc d'Aulriclir à loul Ires
grand c()ini)af,''nie de y;cns ». Mais Catherine ne f|nitta sa laniille que l'an-
née suivante (l)oni Plancher, lll, preuves, (MA\'I1, p. clx\. Ilartl, pp. 44»
47.51. Petit, Jtinérairrs, pp. 189, 525, 7>\'i. O/'/V., II, [) 7). — Ce sont les
joyaux que ma danioiselle d'OstiTirhc en a porte auec elle ([uant elle s'en
est alée ou pais de nionseig-neur d'Austerirlir. la<|uelle se partit de ujon-
seifi^neur son père le jeudi xviij* jour de septenil)re mil iiij cjuatre vins
et treze (B. 'j;»;. Pap.). \'. aussi B, rio(J4, loi. "iK,», v", promesse de faire acconi.
plir mariage entre Léopold, duc tlWutriche, et Catljerine de Bourgogne
dans certains It-mps (i3i)i, a; mars) Léopohl le Preux était déjà mort au
moment du mariage de son lils. Léopold le Sui)erbe lui-même venait de
l)rcndre possession de IWlsace et de recevoir le serment des villes. Anno
IJomini x'iS"] ilo nam herzog Liipoll das lande /e /iV.sa.s in. und swuorend «ni
die sli'lte. l'nd des selben jares d«» nam er des her/ogen von Hurffunden
tochter (Kleinere iia>ler Annalen. Itnsl. ("firon., \' . p. (»7).
1. Lichnowsky, \, p. i3<|.
•j. Chron. Lucel. (NP.\ . VIII, 1 . p. a5>.
i. NPA., IX, 5 (1409, a4 sept.), p. 3y.
— 21 —
(( s'armer contre le duc de Bourgogne' ». La [)auvreté
la plus rebelle est l'autre })Iaie des Habsbourg. Ils enga-
gent ou alVerment pièce par [)ièce leurs domaines. De
quelle ressource vont être pour eux la dot, le trousseau,
les joyaux de la princesse française ! Lcopold, nouveau
marié, attend les deniers dotaux et l'cquipage de sa
l'emme avec non moins d'impatience, il donne à le croire,
que sa fenmie elle-même. Marguerite de Flandre désire
garder sa ûlle auprès d'elle quelque temps encore. Klle de-
mande avec des paroles touchantes un délai à son gendre.
Il consent à ce retard qui ajourne la délivrance des efi'ets
de mariage. Mais il est de méchante humeur, sa réponse
le montre et surtout sa menace d'user de ses droits -.
En i4o8, Léopold et ses frères empruntent à Catherine
4.000 florins pour leur guerre contre les gens d'Appen-
zell et lui engagent la seigneurie de Badenweiler '. Au
1. NPA., IX, 6» (1409, déc). p. 4q.
2. Cum dominus Leupoldus, dux Austrie, princeps illustris, nuper
Diiiionem suos direxerit gressus ad haboiidani et ad partes suas tradu-
cendam dominam Katherinam Biirgiindir, conthorak-m suaiu, iiixta teno-
rera littoraruni quas ambassiatores dicli diicis oblimierunl postreiiio a
domino duce liurguiidic, hiue est ([uod idem dominus dux Austrie, ad
i-equestam domine ilueisse Bnrgundie cordiaiitcr desiderantis quod prefa-
tus dominus dux liurgundie, nunc in remotis agens, valcat iu Iradicioue
et liberacione lilie sue interesse, concessit prefate domine dueisse quod
dicta tilia sua remaneat pt^ies eam usque ad proximum l'estum Assump-
(ionis lîeate Marie Virginis, lioc mediante quod dicta liiia eidem domiiu»
duci Austrie, in diclo termino, in villa de Visolio u<'l de Monte Justino, si
dominus dux lUirgnndie presens fucrit, eidcra duci Austrie, vna cum dena-
l'iis dolalibus et céleris neccessariis et promissis. Quod si presens non
luerit, per deputandos ab ipso, in villa de Ltira, Iradelur el expedietui-,
ac si pei'sonaIit(M' interessel. Et si predicla von eomplert'ulur in dicl»)
Icrmino, ([uod absit, prelatus dominus dux Austrie litteris et promissio-
nibus per diclum dominum ducem liurgundie sibi l'actis iuuare sepoleril.
non obstantibus supradictis. Et bec omnia dicta domina ducissa prefat*»
domino duci liurgundie {vwci nolilicare necnon procurare pro posse »iu«>il
idem dominus dux Austrie super biis babeltil lilteras appenso si^rillo
sigillalas ab ipso domino duce Burgundie a data presencium inlra men-
sem, in quibus omnia et singula premissa obseruare el expedire promit-
lat, prorogacionc ([ualibet tune semota. Aclum et datum />/nj(»nc, sub
sigillo dicli domini ducis Austrie, die iiij'» junii, anno Domini millesimo
lr(>cenlesim() nonagesimo lercio (U, -jijS. Orig. Parcb. Elait scelle d'un
sceau plaqué rond en cire rouge. Reste de la légende : [Leopoldus] gracia
I)ei dux Au.sjtrifJ.
3. N1»A., IX, 3^ (1408, 8 mai), p. 30. llartl, p. Oi (1409, 18 juil et a4 sept )
— 28 —
moment où ils vont avoir la guerre avec Bàle, Zibol tient
en gage leurs seigneuries de Rheinfelden et de Laufen-
bourg, Hauenstein, la Forêt Noire et des droits à Seckin-
gen. Catherine évince le Bàlois en rachetant le gage'. A
première vue, le mariage de Léopold est une bonne for-
tune pour la maison d'Autriche.
Par son traité de mariage, Catherine obtenait immé-
diatement des droits sur le domaine de son mari et la
l'acuité de prendre part à la gestion de ce domaine pour
la conservation de ses droits -. Plus tard, Léopold, tou-
jours en route, à Vienne, à Presbourg, à Gratz, dans la
Forêt Noire, l'Argovie, le Tyrol, l'Autriche, la Styrie,
s'en remit lui-même sur sa femme du soin d'administrer
le landgraviat et la seigneurie d'Alsace. Ce pouvoir,
d'abord intermittent, devient une régence à partir de
i4o6 ^ Tout concourait à rendre difllcile la tâche de la
1. Léopold et ses trères donnèrent à (Catherine i)oiivoir de raclieter les
domaines engagés à Zibol pour les tenir an même titre, en garantie de la
somme constituant le prix du rachat et subsidiairement les retenir à titre
d'assignal des 40.000 francs l'estant dus sur sa dot. A la mort de Catherine
les territoires devaient revenir à rAulriche (Lichnowsky, V, Verz., p. cii,
n" 1098. Hartl, p. 60, 1^09, 2G juil). dette convention ne reçut qu'un com-
mcnceiuent d'exécution. A la lin de i40t), les bourgeois de Rheinfelden
s'emparèrent deZibol et du chàttuiu de Hheiiifclden. (latherine leur ordonna
de remettre leur i)rise aux mains de son mari (NPA., 9 nov., p. 47). (^est le
seul acte de possession qu'elle paraisse avoir accompli sur ces domaines.
Il est vraisemblable qu'elle comjitait sur le paiement du reliquat de sa
dot i)Our payer elle-même son acquisition. Ce paiement n'eut jamais lieu.
Léopold moui'ail moins de deux ans api'cs. I/occasi(jn êlait perdue faute
d'argent.
2. Le traité de mariage associe Catherine a l'administration de son
mari, en ce qui concerne les domaines grevés de l'assignai de la dot et
du douaire. Pour les assignauv de dot de ('<atherlne, NP.V., X (i38(i-i4a5),
p. fjS.
.'{. Dés les premiers mois de i'|<h), Lcopold s'éloigne de l'Alsace. 11 va
dans le Tyrol. Pendant les années i^oi, 1.^02 et i4<»i, il est dans le Tyrol, à
^■ienne et à Gratz. Il passe à Cralz la i)his grande partie de Tannée i4o3.
En i4<>», il pousse Jus(pra Presbourg et à Aienue. Mais il est surtout à
(îrat/. Ku I jo."), il séjouru»' a (îrat/. el à Vieuiic. Ou le reti'ouve dans le
Tyrol au coniuiencemenl de i4<»<'- La giu'rre d'.\ppen/ell le ramène vers
l'ouest . Il erre autour des Suisses, à Constance, Scliairouse, Ensisheim
(0 avril), llacUMi et Itrugg <>n .Vrgovie. Neuenburg. Puis il reprehd la route
du Tyrol et de N'ii'une. Depuis le 14 septembre 1 |i><», jus(iu'à sa nuu-t arri-
vée le 3 juin 1411, il demeure a \'ieniie à peu près continuellement (Lich-
nowsky, \'. \ (M/ ). — Le mandat perni;meiil tle Callicrine commence en
- 29 -
landgravine, la race, la langue, les rudes mœurs des sei-
gneurs et des vassaux. Mais, jusqu'à Tannée i4oo, les
lointains itinéraires de Léopold furent coupés de longs
séjours que les époax faisaient ensemble dans les châ-
teaux de Thann et d'Ensisheim '. D'ailleurs, soit par un
privilège de la naissance, soit par l'eftet d'une éducation
appropriée à leur futur établissement, les princesses
s'adaptaient avec une merveilleuse aisance au monde
souvent inconnu où leur mariage les introduisait. Leurs
maris pouvaient les associer à l'exercice du pouvoir,
leur confier le gouvernement. Elles savaient employer
à propos les hommes et les procédés d'administration
du pays, s'initier à la direction donnée avant elles
aux affaires ou bien inaugurer leur propre politique.
Anne de Brunswick, épouse de Frédéric d'Autriche,
Marguerite de Flandre, femme de Philippe le Hardi,
Marguerite de Bavière, femme de Jean sans Peur, les
soeurs de Catherine, Marguerite, mariée à Guillaume de
Bavière, Marie dont la mort fit un tel vide que son mari
Amédée de Savoie se retira dans un monastère, Catherine
elle-même, toutes possèdent cette science de la cour et du
gouvernement et le don de se naturaliser partout.
Mandataire de son mari ou régente, Catherine se com-
juiu 140O ol linit par la mort de Léopold (Orig., I, p. 5) .Même après avoir
été investie de la régence, Catherine suit son mari dans ses déplacements.
(Cependant elle était en Alsace depuis plusieurs mois quand il mourui el
déjà antérieurement au début de la régence les époux se séparaient quel-
quefois et Catherine restait seule avec la charjfe du gouvernement. Ainsi,
le 26 février 1404, elle est à Ensisheim. Il semble que le 23 Léopold soit à
Vienne. En tout cas, il est à Presbourg le 7 avril. Or le i3, Catherine
se trouve à Ensisheim. Le i8 janvier et le i4 mars i4o6, elle est à Ensis-
heim. Le 18 janvier, Léopold est à Innsbruck, il est le 8 mars à Constance
et le 28 à Schaffouse. Le 27 mai de la même année, Catherine est à Fri-
bourg en Hrisgau et le 29 mai à Neustadt dans la Forêt-Noire. Le 26 mai,
Léopold est à Baden (Lichnowsky, V, Verz , notamment p. lxix, W'^^ï-
:44 et n46, NPA.,xi, p. :i).
I. Léopold est à Thann le 3() novembre 1395; à Ensisheim du 12 novem-
bre i3})(j au 3o août i39^ et le 9 mars 1398; à Thann du 21 au 27 juin 139S ;
à Ensisheim du 22 novembre iSgS au i" avril 1399 ; à Thann du 22 au
29 juillet 1390 ; à Ensisheim du 29 août 1399 au 8 mars i4uo et W 19 novem-
bre 1400 (Ibid.).
- 30 —
porte avec la résolution que lui donne plutôt que l'expé-
rience la volonté d'être la maîtresse de l'Alsace. Il ne
lui suflit pas de faire des actes d'administration, de con-
firmer des franchises, de procéder aux mutations de fiefs.
Elle accorde des libertés nouvelles ^ Elle mène la guerre
contre les seigneurs et les municipalités. Dans la guerre
de l'Autriche avec les Thierstein, dans celle des Pays
Antérieurs contre Bâle et les villes alliées de Bàle. c'est
elle qui est belligérante^. « C'est ma guerre », dit-elle.
Elle suit les opérations, donne son attention à la prise du
château de Rheinfelden et de l'ancien créancier de l'Au-
triche Zibol, aux confiscations de marchandises, aux for-
teresses enlevées, à tous les détails \ Elle discute en pro-
1. Sa lettre à IMaximin sur le projet de conférence entre Thierry de
Weiteniniililo et IJlman de Massevaux (RUJL. II, 70O. 1406, 18 janv.). Elle
notifie que Wernier de Wis\\ lier par ell(> autorisé a mis Maximin en com-
munauté avec lui pour le château de Schaffgiessen, qu'il tient en fief de
l'Autriche (709 a, i4o6, 14 mars). Abandon de l'angal à Florimont (Orig., II,
H. i4o4, 26 févr.). Confirmation des privilèges de Ferrette (Buhm. PJîrt
ncchsl Umgehiing, Mulhouse. 1892, p. 80. i4o()). Sa lettre à la ville de Fri-
hourg eu Brisgau (Lichnowsky, |Y, Verz., p. cviii, n" 1166, 1410. 26 oct.,
lilnsisheim). Etc.
2. La RoteLer Chronik dit bien (jue Hernard de Thierstein fit la guerre à
Léopold (VAutriche et à sa femme qui lui avaient pris les forteresses de
Floi'iiiioiit et Délie (llasL Chron.. V, ]). i'i5). Mais les Lh'rcs du Conseil, qni
sont un document officiel, parlent de la guerre des Thierstein avec ma-
dame d'Autriche, in dem kriege deu si battent mit unser frouwen die
hertxogin von Oestcrrich (IV, p. 23). Les Thierstein s'expriment de la
même manière, in disem vergangen ki'iege den unser gncdige frouwe von
Oslerricli und ouch wir, von unser selbs \\egeu, wider si gehebt hand
{['fi. Basel, VI. 44î ï4"? 23 janv). V. également l'accord conclu entre les
Thierstein et Bàle au cours de cette guerre afin de prémunir la ville des
contre-coups de la lutte (V, 349. 1406, 6 nov.). Même remarque pour la
guerre de H;ile. Frédéric ]>ar]e de cette guerre : von des vergangenen
kriegs wegen, der zwùschen der hochgeporen lïirstin unsrer beben swes-
tern Kalhcreitien von Ihirgiinden, etc. und den egenanten von Jiasel gcwç-
sen ist (VL 51, i4ii, 10 juil.). Les cartels de défi que Bàle reçoit au début de
la guerre {UB. naseL\\l, i4, 1409, i/-3/, 4-i3 oct.; 6/, 6 cet.; -j-gl, - cet.; 10/,
oct.; 5/, 5 dèc). la promesse faite parle maître-bourgeois et le conseil de
Bàle de ne pas reslitiu*r Istein enlevé le 11 nt>vembi'c à Bourquard Miinch,
sans le consentement des VI anciens et nouveaux de toutes les tribus (i6,
12 nov.), les quittances et congés des mercenaires bàlois à la fin de la
guerre (23, 2j, i4io, 9 janv.), rarriuigemenl conclu entre Bàle et les Thiers-
tein à raison <le celte guérie à lacjuebe ils ont pris part du côté autrichien
(i4. \.\u. 23 janv.) iiulicpu'Ul tous (<at herine comme l'adversaire d»' Bàle.
3. NI'.\, l.\, 7"^ («40^}, 9 nov. — 1410, .'» janv), pp. 4.")-«'>4-
- 31 —
pre personne à la diète crKnsisheim, avec les députés des
confédérés les articles de la paix ^ Elle a ses ambassadeurs
et les fait durement respecter. Avec elle se concluent les
traités^. Le bailli de Ferrette, les conseillers, les châ-
teaux autrichiens sont le bailli, les conseillers, les châ-
teaux de « madame d'Autriche^ ». Elle commande, elle ex-
prime ses désirs et tous, Allemands et Bourguignons, la
traitent en souveraine de l'Alsace*. « Son seigneur » Léo-
pold donne des ordres. Elle les réforme ou les modifie '. Il
pense mettre Zibol à rançon. Vite elle écrit au bailli de
Ferrette : <( Ayez soin qu'il m'en advienne quelque profit
« pour l'employer à ma guerre''. » Elle pousse dans l'om-
bre son mari allemand. Si l'on ne savait que Léopold fut
attiré en Autriche par la mort de son frère Guillaume et la
tutelle de son cousin Albert, on croirait que la nomination
de sa femme à la régence était destinée à l'écarter lui-même
du gouvernement de l'Alsace. Puisque Catherine continue
1. So \vo(4lc si sy verlioeren (Koleler Chronik, Basl. Chron., W p. i44)-
2. Traité de paix avec les Thierstein (UB. Jiasel, V, 353, 1407, 124 janv).
Catherine et la ville de Bàle notifient chacune de leur côté la décision
arhitrale du margrave Rodolphe de Bade-IIochberg qui met lin à la guerre
entre elles (34, i4i<), 3 nov.).
3. 1407. Smaszman von Boppoltztein, der o])genanton unser frou\\cn von
Osterrich lantvogt, disent les Thierstein {UB. Basel, V, 358, 24 mai). 1409.
Granit' Uans von Lup/Jcn. myner frowen von Oesterrich lanlvogl im Simt-
f[-o\ia'e (H()leler Chronik, JiasL Chron., V, j). i3H). Miner frowen relt (BU H..
II, 764, v ; 767, VIII, 1408, pp. 584, 385). Miner frowen schloss (7()i, 11, 1408.
p. 58o). Unser munien aoii Oesterrich. amptlut't vnd rele (III, ]). 9).
4. V. BUB., HT, 36 (i4ii^ 7 mai) la manière dont Catherine écrit a Maxi-
rain an sujet des difticultés de celui-ci avec les Waldner. Cela ne lui es!
pas agréable, dit-elle. Maximin est prie de faire la paix jusqu'à la Saint-
Jean. Dans l'intervalle, avec ses conseillers, elle cherchera un accommo-
dement.
5. On compte les actes où Léopold figure axec sa femme. En voici quel-
ques-uns : 1° Léopold et Catherine écrivent à ^faxiniin, leur grand bailli
en Alsace, au sujet d'une plainte du maître de la maison de Tordre de
Saint-Antoine à Isenheim contre Jean Ulric de Ilaus, d'Isenheim (BUB.,
III, 1188, 1406, 27 mai). 2° Ils promettent de payer à Bernard de Thierstein
7.000 florins du Rhin (1189, 1407. 10 avril). 3° Nomination de Jean de Lup-
fen aux fonctions de grand bailli (Harll, p. 60, 1408, S juin) 4' Réclamation
réciproque entre Léopold et Catherine d'une part, Maximin d'autre part,
se rapportant à l'époque ou Ribeaupierre était grand bailli {BUR., 111,
3-6, 1409, 5-i6 mars). Mais à i)artir du ir .\ il n'est plus ([uestion que de Ca-
therine.
6. NPA., p. 53.
- 32 —
à vivre avec son mari, cette régence ne sert-elle pas
avant tout à établir l'autorité personnelle de la land-
gravine ? Léopold meurt avant le temps et sa mort ouvre
pleinement les droits matrimoniaux de sa veuve, donne à
Catherine le droit d'agir avec plus de liberté encore. Mais
on ne s'aperçoit pas du changement, tant était grande, du
vivant du duc d'Autriche, l'indépendance d'allures de sa
femme. Quinze ans plus tard, Catherine meurt le 26 jan-
vier 1426, à quarante six ans. Ce sont, par conséquent
près de trente années pendant lesquelles l'Alsace obéit à
une Française déterminée, remuant tout pour aboutir.
Or madame d'Autriche s'est toujours conduite en bonne
Bourguignonne. Elle voudrait fondre ensemble l'Alsace et
la Bourgogne * . Fidèle aux siens, « courtoise et bonne » pour
eux, au témoignage de son frère, elle use de son influence
sur son mari et de tous ses moyens en Alsace au profit de
sa famille. Elle reçoit, en retour l'aide de ses parents.
Entre elle et Jean sans Peur, c'est un échange continu de
bons offices. Mais il plaît au duc de Bourgogne de donner
plus qu'il ne reçoit. Les services qu'il rend sont un place-
ment d'avenir. Il sème abondamment. « Nous réputons nô-
(( très », dit-il à ses officiers, « les intérêts de notre sœur.
« Faites pour elle ce que vous feriez pour nous-même.
« Nous voulons que Ton traite ses sujets doucement et
« gracieusement. Gardez-les de toute oppression comme
(( s'il s'agissait des nôtres ». Espère-t-on acquérir quelque
bien. On porte un intérêt prématuré à sa conservation.
On ne le perd pas de vue. On le soigne par avance avec
sollicitude. Tel est le sentiment que le duc de Bourgo-
gne éprouve pour les domaines de sa sœur. Il s'en voit
le futur seigneur et leur accorde déjà le premier bienfait
qu'un seigneur doit à ses sujets, la protection. Apprend-
il les mauvais projets des ïhierstein, du comte de Bla-
moijt, du comte de Salm. il ordonne à son maréchal
Jean de Vergj- de se mettre, avec ses troupes, à la
I . Nl'A., l\, w (1407, a5 junv), p. 3a.
- 33 -
disposition de Calhei'ine « attendu, dit-il, que nous
« sommes prêt à défendre notre sœur, même en laissant
{^ de côté nos propres affaires ^ ». On rapporte à la cham-
bre des comptes de Dijon que les châtelains d'Alsace et
celui de Badenweiler n'auraient point prêté à Catherine
le serment de fidélité. Les châtelains écrivent à la chambre
des comptes pour se disculper : « On vous a fait un grave
« mensonge, celui qui l'a commis ne s'en réjouira pas et
« n'en tirera pas honneur^ ». Catherine est reconnais-
1. NPA., IX, 1' (i4o(), i3 Juillel), p. 3i. La famille do lilainont rtail une
branche de celle de Salm (liertin, p. 12). Wackerna^el, p. 3S3. RUB.. 11,5^2.
A celle guerre se rapporte, semble-l-il, Tarlicle de compte suivant : A re-
uerend pcre en Dieu monseigneur l'abbé de Liire, eonseillier de mon dit
seigneur, la somme jde] iij' frans, laquelle mon dit s<'igneur lui ordonna
pieça eslre paiéc pour certains voyages par lui fai/ du commandement et
ordonnance de mon dit seigneur, tant deuers ma dame d'Austericht\
comme ailleurs, ou pais d'Alernaigne, de laquelle somme Jehan de Pressy
lui leua pieça vne descharge signée de son saing manuel (leuée sur Guil-
laume Cheuily, pour lors receueur gênerai de Bonrgoingne, donnée xv d'oc-
tobre mil cccc et vij), (a) par vertu de laquelle il ne rcceut aucune chose,
cy rendue^ paie à lui par vertu du mandement de mon dit seigneur donne
à Paris le xxvij' jour de januier, l'an mil cccc et onze (1412, n. st.), lettres
closes de mon dit seigneur signées de sa propre main, mandement de mes-
seigneurs des cf)mi)tes à Dijon, cy rendus (auec la dicte descharge) (b). et
et quittance du dit abbé, iij frans (c)
(Fol. iiij'^x XV, v'').(ab) Ecrit au-dessus de la ligne. (c)|En marge, deux anno-
tations de répoque :] Nota. Super dictum Johannem de Pressi. — Isti \iy
franci redduntiir per primum compotum dicli Johonnis de Pressi liniliim
ad xxijuM nouembris cccc vij, fol. x".
2. Dominis et noslris amicis gentibus consilii cl canu^rc compulonim
illustrissimi ac potentissimi princii)is domini ducis Ihirgimdie in Diuionc.
Johannes de Fridingen, miles, locum tenens in patria de Alsacia metuen-
dissime domine domine nostre ducisse Aiislrie, necnon caslellanus Firrc-
tnrnm, Wcrnhcnis de Harncslorf, castellanus in Knsislwin, Johannes de
Morinionte, castellanus in Belforte. Ruodoljiis de Andelo, caslellanus in
FLorenionte^ dictus Mantz de LiehtnoH'e, castellanus in Valleniasonis, Jo-
hannes de Schweighiisen, castellanus in Altkirch, Petermaniis Haseler, cas-
tellanus in Landser, et Johannes de Coliior, castellanus Bosernonlis, hono-
rem et reuerenciam cum nostris seruiciis premissis. Amici karissimi, vobis
multum et pcrcordialiter regraciamur ex parte nostre domine ducisse
bonum festum, honorem et curialitatem que fecistis in Hiiiione IJeinrico
de Morimonie, Johanni de Morimonte, eius nepoti, et dicto Xieolao de Rose-
monte, nunciis nostre domine predicte. Eciam regraciamur vobis, in quan-
tum valemus, bonam penam et magnam diligenciam quas fecistis et facitis
de soluendo nostre domine predicte pecuniam sibi debitam, ut scilis,
sicuti predicti Heinriciis. Johannes et Nicolaiis retulerunt et nobis a paru il
per litleras vestras, quod, vestrum araore, honore ahjue reuerencia. nos-
tre domine ducisse scripsinuis ef notifticamus. Oterum dictus Xirolaiis.
nolilicauit nobis (juia quidam uobis inlelligerc ([uia no> non fecimus
3
— 34 —
santé. Son premier soin, à l'instant où elle devient régente
est d'appeler aux fonctions de grand bailli l'agent bour-
guignon, Maximin. Léopold et Catherine le révoquent
moins de deux ans plus tard*. On accuse son adminis-
tration, sa négligence, ses abus. Son tort n'est-il pas
plutôt d'être un créancier qui réclame toujours et qui est
intraitable ? En 1409, Catherine fait sienne la querelle de
son frère avec le comte de Blamont. Durant le siège de
Vellexon, bien qu'elle soit engagée dans la guerre des
Pays Antérieurs, elle ne cesse de procurer au duc de
Bourgogne renseignements, mercenaires d'Alsace, arba-
létriers d'Allemagne qu'il préfère à ceux des milices
de ses communes-. A son tour, elle lui demande un
juramentmn nostre domine Austric, quod, vestro honore salue, non est
Veritas, set mendacium. Maiora autem et grauiora mendacia dixit qui
vobis ipsa retulit. Quapropter tenore presencium notificamus vobis quia
nos et quilibet nostrum jurauimus nielnendissinic domine nostre predicte
fidem, legalitatem et obedicnciam in omnibus, tanquam sui subiecti tide-
les et ofliciarii. Et lioc prolcstamur et teslillifamus per juramentum nos-
trum quod fecimus. Idcirco, j)restantissimi domini et amici carissimi, talia
et quam plurima alia do quibus informati estis, mendacia credere non
debetis. Et illc qui de talil)us vobis seruiuit, non gaudcbit nec habebit
honorem. Hec vobis cerlilicumiis sub sigillis nostris présent ibus in signum
verilalis nostrorum jnramentorum appensis. Et quia Hcinriciis de IJon-
hurg. castellanus in Tannis, Joliannes de //o/'/is/ein, castelianus in Delà, ci
Jiolinus, castellanus in /Indcimùlr, pro nunc sunl absentes in patria, ego,
Jolinnucs de Fridingrii, i)redictus locum lonens. vobis certilïico per jura-
mentum meum ([uia 1res [jredicti castellani jurauerunl in manibus dicte
nostre domine sicut et nos. In quorum tcstimonium, in corum absencia,
uominibus ipsorum. présentes sigillaui. Datum in Enshcin. die lune anlc
fesluuï Ascensionis Domini, anno millesimo quadringenlesimo octauo(H,
295. Orig. Pap. Scellé de huit sceaux plaqués, chacun est en cire verte
recouverte d'un carré de papier, .\u-dessus de chaque sceau est inscrit un
nom : Fridingen^ HarnesdorJ\ Moriniont, Andelo, Liehtnon\ SiK'eigkusen^
Hasseler, Colour. — Au revers, de deux écritures de l'époque : Lettres du
serement de chastelains. Bona.)
I. jMaximin était grand bailli depuis le 27 mai i4»»<». lorscju'un rapport
du maître d'iiôlel (Conrad Martin amena sa <h'stitulion le (i janvier :4o8
{RUlh, II, 743, ^(jo). « On a toujours été consentant », dit .Martin dans sou
réquisitoire, « à lui faire un compte amical, et. en ce qui concerne ses créan-
« ces, à lui payer ce qui serait reconnu juste (wissentlich vnd rediich).
« Mais il n'a jamais voulu le recevoir » (Hl'Jt., II, 761, 11. i^'v'^. p. 58i)
Q. Correspondance du maréclial «le Ilourgogne. des baillis d'Amont et
d'Aval et de Jacques de (]ourtiambles avec Luplen, bailli de Ferretlc. Ils
lui écrivent des choses secrètes. Ils voudraient des nouvelles de la guerre
de (Catherine avec Hâle. Ils demandent à Lupl'en vl a Maximin s'il y a des
rassemblements de ^ens <r;irnie.s et si rt>n pourrait procurer au duc loo
- 35 -
secours ^ Le duc envoie en Alsace une troupe commandée
par Antoine de Vergy, le terrible « Fersu » ou « Warscy »
des Allemands -. La landgravine convient avec son
frère de tenir ouverte à l'armée bourguignonne les forte
resses alsaciennes. Vergy s'avance jusqu'aux portes de
Bàle"^. Il fait des prisonniers. Catherine défend au bailli
Lupfen de composer avec eux, et, d'une manière générale,
de conclure aucun arrangement avec Tennemi sans le
consentement de son frère. Elle lui ordonne d'obéir au
duc de Bourgogne. Léopold, ce sont ses affaires cepen-
dant, passe après Jean sans Peur. Sa femme le met sous
la tutelle de son beau-frère, il se laisse faire. « Nous
<( avons recommandé aux nôtres d'agir d'après votre con-
« seil et votre plaisir », écrit-il à Jean sans Peur ' ». Ca-
therine fait les volontés du duc de Bourgogne et Léopold
arbalétriers. Autre demande à Lupfen de 5o bons arbalétriers. Lettre
au même pour obtenir la bombarde du château de Massevaux. Lupfen
accorde le prêt, envoie le maître canonnier et paie le transport, llorry
Lalomcnt va cbercher en Allemagne 20 bons arbalétriers. (NPA.,pp. 3<)-î3).
1. A Conrart Martin, trésorier de madame la duchesse d\l»5^cr/c/tr, la
sonunc de x.\ escuz d*or, que mon dit seigneur lui donna ou uiois de sep-
tembre mcccc et neuf, pour et en récompense des frai/ et despenses <[u'il
auoit lors faiz en venant lors deuers mon dit seigneur à Paris, de i)ar ma
dicte dame. Par mandement de mon dit seigneur donné à Paris, le viij'
jour de nouembre, l'an mcccc et dix, cy rendu, auec quiclance du dit
Corart seulement, xx escu/. .
(Compte deuxième de Jean de Noidant. B, i5()0, fol. iiij'^^^xviij, r°).
2. Fersii, Warsey {HUB., III, table). Warse (NPA., IX, :", E, p. 5i). ^■e^s-
chey (Rotelcr Chronik, Basl. Chron., V, p. I3<)).
3. Chron. Lucel. (NPA., VIII, r, p. 26). Wackern;igel, l. p. 3(i8. .Ie;iii sans
Peur est notoirement l'auxiliaire de sa sceur. ^■on des herlzogen von Jitir-
gundy wegen, der oach miner froi/wen von Ocstcrrich bruoder und hclHVr
waz (R<)teler CTironik, Basl. Chron., V, p. i3()) Bàle écrit au duc Jean le
12 octobre 1409. Elle lui fait des observations sur son altitude (Ibid.. n. ^).
— La campagne de Vergy en Alsace est très courte. Des le ai novembre,
le maréchal de Bourgogne, alors devant Vellexon, écrit à Bàle sur l'ordre
de son maître (NPA., p. 40). Le duc désirerait la paix. I) tient à Râle un
langage conciliant. Und hette der vorgenant hertzog gern einen friden mit
inen gemacht und fùrbasser frûntlichen darzu geredt (Roteler Chronik,
p. i3()). Les gens de (ialherine se plaignent des domniages causes au pays,
pendant la guerre, par Bàle et les bourgeois de Strasbourg alliés de Bàle.
Sur le rapport de Maximin, Jean sans Peur, alors à Paris, donne un sauf-
conduit aux ambassadeurs de Bàle et de Strasbourg qui viennent devant
lui répondre à ces plaintes (/? TV/.. IIL i() - l'/l. Pascl, \h i, i4ii), 2()jan> .).
4. NPA.. p. 5i.
- 36 —
les volontés de sa femme. Le mariage de Catherine a donc
établi une sorte d'alliance officieuse entre elle et Léopold,
d'une part, et Jean sans Peur, d'autre part, et fait du duc
de Bourgogne le chef de cette union.
Les frères de Léopold ont consenti, suivant la coutume,
au traité de mariage de Catherine ^ Mais depuis, ils ont
été témoins de l'entente de leur belle-sœur avec sa famille
et ils ont vu trop souvent la fille de Philippe le Hardi faire
de l'Alsace une dépendance de la Bourgogne. Le plus
jeune, Frédéric, ronge son frein. Capricieux, prompt
à faire ses volontés, la « Bourse Vide » est un dange-
reux cadet. De 1402 à 1406, il gouverne les pays autri-
chiens comme associé à l'administration de Léopold et
il vient quelquefois à Ensisheim. Depuis le mois de mai
i4o6, il est le seul maître des Pays Antérieurs, à l'exclu-
sion des territoires assignés à Catherine par convention
matrimoniale. Dès lors il ne se montre plus en Alsace ^
Mais il brûle de se mêler de l'Alsace. Catherine a l'œil
sur lui. « Faisons les affaires ensemble », écrit son mari à
Jean sans Peur, pendant la guerre des Pays Antérieurs,
« ne laissons pas Frédéric s'y introduire ». — « Défaites-vous
« poliment de Frédéric », écrit-il à Lupfen, « son interven-
« tion ne nous conviendrait pas ». Et Catherine ajoute :
(( Prenez garde qu'il ne se mette dans nos châteaux-^ ».
Survient la mort de Léopold, Frédéric et Anne de Bruns-
wich commencent aussitôt à persécuter la veuve restée
sans enfant. Ils réussissent à lui arracher l'Alsace de lan-
1. Deux documents, p. ^. C'est un exemple de la laudatio donnée par la
famille. Fréd«''ric cl son frère l'>nesf ratiliciit ég-alement les assignations
faites par leur père et leur oncle Albert d'Autriche pour la dot et le
douaire de Catherine (Nl'A, X, i\ B, C. pp. 56, 58, i4o5, Sniars; i4o;, ; mars).
2. Frédéric était né en i382 (Harll, p. ^G). Deux documents, p. 17. Wac-
kernaffel, p. 362. A Ensisheim, les 20 sept., i", 24 oct. i4e4; 3o, 3i mars,
i3 avril i4o5 (Lichnowsky. V, Ver/., p lx, n** 644, 647, 653; p. lxiv, n" 695-
3. NPA., pp 49» •''I) 53. Même senlimcnt de deliance a Icgard d'Ernest
exprimé dans une lettre de Léopold à Catherine. Si Ernest veut entrer à
Neustadt pour affaire avec les bourgeois, veiller à ce qu'il n'ait avec lui
<|ue de»i\ personnes et pas d'autre escorte (I.ichuowsky, V, Ver/ . p. x-r.vi,
n* io3i. Vienne, i4<k'<, 3o juin).
— a? —
gue allemande et à la garder pendant dix années. En i4a3,
le traité de Bàle la rend à Catherine. Seulement des ré-
serves surabondantes sauvegardent les droits de l'Au-
triche.
Les ducs de Bourgogne ont songé parfois à s'emparer
de vive force du domaine autrichien. Leurs armées con-
naissent le chemin de l'Alsace. Quatre fois elles envahis-
sent le comté de Ferrette dans le premier tiers du xv* siè-
cle. Plus souvent ils ont employé des procédés en harmo-
nie avec l'esprit du temps. Sans doute la guerre à main
armée est profitable. Les rançons, le butin sont une source
de richesse. Mais les hommes de guerre d'alors ont appris
autre chose que se battre. C'est le siècle de la chicane et
des arbitrages, l'âge d'or pour les juristes habiles à mettre
les projets des puissants en règle avec la légalité. Licen-
ciés ou docteurs en lois, ils savent l'art d'envelopper
l'adversaire dans un réseau d'obligations, de le faire évo-
luer dans une procédure tortueuse d'où il sort plus dé-
pouillé qu'il ne l'eût été par les armes *. « Ne lie-t-on pas
« les bœufs par les cornes et les hommes par les paroles ? »
Les ducs de Bourgogne désireraient s'installer en Alsace
d'une manière juridique, par la convention, traité de ma-
riage, contrat de fief. A diverses reprises, leurs conseil-
lers tâchent de former un lien féodal entre leurs maîtres
et les ducs d'Autriche. En 1469, par le traité de Saint-
Omer, Charles le Téméraire devient le vassal de Sigis-
mond pour l'Alsace, la Forêt Noire, et les villes forestières.
Déjà les conseillers de Jean sans Peur et de Philippe le
Bon avaient, au contraire, invoqué la suzeraineté des ducs
de Bourgogne sur les ducs d'Autriche ayants-cause des
comtes de Ferrette et d'autres seigneurs d'Alsace. Cette
suzeraineté faisait partie de la succession des comtes de
Bourgogne. Au xiii« siècle, les palatins de Bourgogne
Hugues et son fils Otton avaient re^u l'hommage des
I. Guy Armenier, docteur en lois (NPA., XXV, p. iSj). Guy Gelenier. li-
cencié en lois (XXXIII, iJ-, j). 218). (lillos .lourdiiin, de Toulouse, licencié
en lois (XLV, p. 266).
- 38 -
comtes de Ferrette Ulric I" et Thicbaud, fils d'Ulric.
Otton avait compris Thiébaud dans la déclaration de ses
vassaux au roi de France Philippe le Bel. Les titres
qu'Otton avait pris soin d'établir pour constater sa suze-
raineté existaient encore, affirmaient les Bourguignons.
Il y avait de « belles lettres, saines et entières » au trésor
de leur duc. Gernay, Rougemont, Belfort, Rosemont,
Scbonenberg, la terre de Yézelois, Laubeck, d'autres
domaines, les conseillers disaient « la plus grande partie
« du comté de Ferrette », étaient ainsi une terre de Bour-
gogne inféodée aux Habsbourg. Plusieurs l'ois on avait
requis inutilement le duc d'Autriche de rendre l'hommage.
Le duc de Bourgogne « ferait bien d'y pourvoir ' »,
L'autre base des revendications de la Bourgogne ce
sont les conventions matrimoniales de Léopold et de Ca-
therine, c'est-à-dire le traité de mariage conclu l'année
même de la naissance de la princesse bourguignonne, et
I. Ol ton ('tait en querelle avec son frère Jean. Le duc de Bourgogne
Robert II soutenait Jean. Philippe le Hel était arbitre. — Deux documents,
p. 19 ()rit(.. II, 37(1454? 'i'*^'-)! P- 91- Parmi les pièces relatives au comté
de liourf^ogne (jui étaient autrefois à la chambre des comptes de Dijon et
qu'elle rendit en 1730 à celle de Dôle, se trouvait en vidimus une reprise
faite par L'Irlc (Henry) P', comte de Ferrette, d'Hugues, comte palatin de
Bourgogne, et d'Alix, sa femme, du fief que le seigneur de Laubeck (Lebe-
guace) devait tenir d'eux. i256, juil. (Peincedé, Inventaire, I, p. 85;). V. sur
Otton, GoUut, Mémoires des Bourgougnons de la Franche Comté. Puis
estant venu a la succession de Hourgongne. il feit r'afraichir les debuoirs
par les mesmes; et Thiebauld de Neufchastel, comte de mont-Beliard, re-
print pour ses seigneuries, et mesmement pour son comté, en l'an 1280. . .
Lan précédent, 1279, Thiebauld, comte de Ferrette, en hauoit faict autant^
et le ratifiât en l'an 1296 entre les mains de Hugues de Bourgougne, frère
du comte Otto. Ce que conllrmoit les reprinscs de Hugues, père de Thie-
bauld, au lieu du sieur de VHobegasse, qui debuoit le lief lige aux comtes
de Bourgougne. Et précédemment, l'an 1292, ledict Thiebauld hauoit faict,
mesmes pour la mairie, ou voirie de Lare, la courtine de rflst't'i5 et de
Meneurs, Roge-mont en Allemagne, la moitié de Salene, et Senëhard. avec
ItMirs apperlenances (Liure VII, chap. 20. P. 43i). (ioUut cite le « Parti de
la chamhie des comptes à Dijon, signé Xoblet Tabourot. » Thiébaud de
l'"errette élail, en l'éalilé. lils d'I'lric. — Le.-i querelles tjue le comte palatin
Otto liai eu auee .leau .son Jr ère. el les dissentions de lur mesme auec le duc
de Bourgougne... Faisant doncques ceste déclaration de ses vassaux, il
tUct »iue... le comte de Ferrette (tenoit de luy) la garde de Lure, Salignéen
Assars, Senebarl el l'O/x'^'-i/.s-.sf (Cliap. 3«k PP. 4m' »Î5) - M«'nrurs serail-il
Méroux ou Menoncourt dans la région de Hellorl?
- 39 -
les nombreux pactes qui furent adjoints au contrat pen-
dant toute la vie de Catlierine. Il est déjà question du
parti que l'on en pourrait tirer dans l'accord conclu à
Luxeuil le i6 mai i4ii, peu de jours avant la mort de Léo-
pold, entre Mar^çuerite de Uavière et Catherine. La mai-
son de Bourgoi^ne met le plus j^rand soin à préparer ce
traité. Jean sans Peur tient un an durant un agent en
mission secrète auprès de sa sœur. Gauthier de Ruppes,
son premier ambassadeur, entre en Alsace en même
temps que Vergy et les bandes de Bourgogne ^ Les propo-
sitions du duc marchent avec son armée et comme on a
besoin de l'une, il faut bien goûter les autres. Au mois
d'avril i4io, Jacques de Villers, qui remplace Ruppes,
rejoint à Vienne Léopold et Catherine et reste à coté
d'eux jusqu'au mois d'octobre*. Vers la fin de l'année,
1. A mcssire Gaiillicr de Ruppes, cheuallier, chambellan de monseigneur,
la somme de vij' xxx frans d'or, qui lui estoient deuz pour vijj^xvj jours en-
tiers que, par l'ordonnance et commandement de monseigneur, il a vac-
qué en alant ou pais d'Austeriche, deuers madame la duchesse d'illec, par
deuers laquelle mon dit seigneur a enuoir le dit mcssire Gaultier pour
certaines causes que enchargées lui auoit. Lequel messire Gaultier mena
auec lui Jehan de Moriniont, escuier de ma dicte dame d''Austeriche, et
autres de ses gens, à ses despens. Pour chascun desquelz vijxxvj jours,
commençans dei)uis le xj* jour de nouembre derrencment passé, qu'il se
parti de Pai-is pour aler ou dit pais, jusques au xiij* jour d'auril mcccc et
dix, l'un et l'autre inclus, oiiqucl temps sont rcbatuz viij jours, que le dit
messin; Gaultier a esté en son hoslcl à Tricliastel, mon dit seigneur lui a
ordonné et tauxé prandrc et auoir v frans d'or de lui, pour la cause des-
sus dicte, qui montent à la dicte somme de vij- xxx frans. Par mandement
de mon dit seigneur donné à /V/r/.s, le derrenier jour d'auril, l'an mcccc rt
dix, cy rendu, auec ccrLilicacion du maistrc de la chambre aux tlcniers de
nu)n dit seigneur contenant le dit messire Gaultier non:iuoir aucunement
esté compté à gaiges durant le dit temps [)ar les estroes de l'ostel d'icel-
lui seigneur ne prins aucune liurée en ycellui pour lui, ne ses gens, et
(luiltance du dit messirt; Gaultier contenant alllrmacion. Pour ce, vij"xx\
frans [Kn marge, écriture de l'époque :J ^'ideanlur slrobe (juod non cepe-
rit aliqua vadia per tempus hoc declaratum (B, i^fio, fol. ij'xv, r»).
2. A Jaquot de Villers, escuier, eschançon de monseigneur, la somme de
iijc iiijxxxvj frans d'or, laqude lui estoit deue pour auoir esté de Paris
deuers monseigneur et madame dWusIericlie, à Vienne sur la Duhe, auec
Jehan de Molinwnt, escuier d'cscuierie de nu)n dit seigneur et Jehan de
Colent, son pannetier, pour aucunes choses secrètes que mon dit seigneur
luy a chargées leur dire, où il a vacqué depuis le premier jour iraurii
derrcnement passé jusques au xv jour d'octobre ensuigant incluz. qu'il
arriua deuers nu)ns(Mgneur, où sont comprins ix^^ xviij jours entiers, les-
quclz, à ij frans poui' chascun que mon dit seigneur lui a tauxé auoir de
40 —
Callierine fait le voyage de Bourgogne pour se rencontrer
avec son frère ^ La duchesse de Bourgogne part enfin
pour Luxeuil munie des pouvoirs de son mari donnés en
lui, valeiiL la dicte somme de iij'^ iiijxx xvj frans. Par mandement de mon-
seigneur donné à Paris le xxje jour d'ottobre, Tan mil cecc dix, cy rendu,
auec quittance du dit Jacob par laquelle il afferme auoir vacqué ou dit
voiag-e par les dictes journées, et certificacion du maistre de la chambre
aux deniers du dit seigneur, contenant que, durant le dit temps, ycellui
Jaqiiot de ViLlers n'a point esté compté à gages par les estroes de la des-
pense de l'ostel du dit seigneur, escripte au doz d'icellui mandement,
l'our ce, iij' iiij^" xvj frans.
[En marge, de trois écritures de l'époque :] \'ideantur strobe. — In dicto
tempore stmt solum viij<'' xix jours qui valent solum iij-^ Iviij francos.
Quare radiuntur de ista somma xxxviij franci qui recuperentur per dic-
tum receptoreni super dictum ./rtcoôam de Villers, si sibi bonum videtur.
— ^ mo débet dict^re, prout quod continetur in ista parte, ix^x x\ iij et iij^
iiij"-- xvj francos. Sic recorrigata fuit ista pars per me Mareschal xxij»
septembris mcccc et xiij (B, i56o, fol. xijxx ijj^ r").
1. Le 10 décembre i4io, Jean de Courberjon part pour Lille. 11 porte au
duc des lettres du maréchal de Bourgogne Jean de Vergy, concernant la
venue de (iatherine. Ci-dessous le mandement de paiement du duc au pro-
fil de Courberjon et la cerlilication du vcnage par le maréclial : Jehan, duc
de Bourgoingnc, conte de Flandres, d'Artois et de Bourgoingne, palatin,
seigneur de Salins et de Malines, à noz amés et feaulx les gens de noz
comptes à Dijon, salut et dilection. Comme Jehan de Courberjon, par le
commandement et ordonnance de nostre très chier et féal cousin et ma-
reschal de liourgoingne messire Je/iande Vergey çX de nostre bailli d'yl monf,
ait esté de (JJiariey en nostre dit conté de liourgoingne, par deuers nous,
en ceste nostre ville de Lille en Flandres, nous apporter lettres touchans la
venue en nostre dit pais de nostre 1res chiere et très amée suer la du-
ciicsse (VOstericttc, où il ait vac([ué en venant, demourant cy lez nous et
attendant son expedicion, et vacquera en soy retournant, par vint et cinq
jours entiers, commençans Iv xviij» jour de décembre derrenierement
passé, nous, i)Our chacun desdiz jours, audit Courberjon auons tauxé et
tauxons par ces présentes dix solz tournois, qui montent ensemble à la
somme de douze frans et demi, et vous mandons allouer es comptes de
nostre bien araé trésorier de Vesoul Pierre le Montât ycelle somme de xij
frans demi et rabatre de .sa recepte par rapportant, avec ces présentes,
sur ce quictance du dit Courberjon contenant en sa conscience assercion et
cerlilicacion de nos diz mareschal et bailli d'.-lnion/ seulement, sans aucun
contredit ou dilliculté. Non obslanl que ces présentes ne soient vérifiées
par nostre trésorier et quelxconques ordonnances, mandemensou défen-
ses à ce contraires. Donné en nostre dite ville de Lille, le iij» jour de jan-
uier. l'iui de grâce mil cecc et dix (i4ii, n. st.). Par monseigneur le duc, à
vostre relacioii. De Sduls (H. i iy3i). Orig. Parch. Scellé d'nn sceau rond en
cire rougi' dont l'empreinte est prescjuc ellacée). — Nous Jehan île IVr^,)', ma-
reschal de Hourgoingr, et Erart Dujour, bailli iXWviont ou conté de Bour-
goingne, c<'rt illions à tous en vérité (jue par nostre commandement et
oi'donnaiice Jehan de Courberjon, demoranl a (^hariey,i\ esté des Ckarir>-,
qui est ou dit conté de fhturgoingne, à Lille en Flandres, vers monseigneur
de Hourgoingne. lui portiM- de pur nous certaines lettres que lui escripuioni
touchant la \ cniie ou ilit (•i)nle de nuidanu' la duchess»' d'..4jj/cnV/j<', ou quel
- 41 -
grand conseil. Rllo amène un praticien de Dijon, le no-
taire Jean de Marie, et des conseillers, le prince d'Orange,
entre autres ^
Dans les années suivantes, à l'époque du dépouillement
de la landgravine, après le traité de Hàle, après la mort de
Catherine, les ducs de Bourgogne ne perdent jamais de
vue ces conventions. Jean sans Peur, puis Philippe le Bon,
héritier de madame d'Autriche, les citent en leur laveur. Ils
en multiplient les copies-. En i454, un mémoire rédigé par
ordre de Philippe le Bon les vise en première ligne ^. Les
gens des comptes de Charles le Téméraire fouillent encore
ces vieux documents pour y trouver des arguments en
faveur de leur maître.
Catherine était commune en biens avec Léopold, non
pas à la manière d'Allemagne, pour un tiers, mais à la
mode de Bourgogne, pour moitié. De cette communauté
le traité de mariage ne disait rien. La coutume seule par-
voyage le dit Jehan a vacqué, comme il nous a affermé en sa conscience,
XXV jours entiers commençant le xviij' jour de décembre derrenement
passé, que lors lui bailliasraes les dictes lettres pour les porter comme dit
est. Tesmoings noz seelz cy mis le xv« jour de mars, l'an mil cccc et dix
(i4n. n. st. B, 11939. Orig. Parch. Scellé sur simples queues de deux sceaux
ronds en cire rouge, le sceau ùc Verg}^ à |)eu près détruit, le sceau d'ïlrard
Djifour assez elTacé, on y distinguer encore un écu armorié soutenu par
deux lions et quelques lettres de la légende : S. Era[rt Dnf\our, chler (che-
valier).
I. NPA., XII, 1° (!4ii, i4févr.): 2° ( 16 mai), pp. :3, :4.
3. Lettres de Lcopol d'Autriche, comte de Tirol, par lesquelles il rattifîe
le traitté de mariaige accordé entre luy et Marguerite de Iiourgons>ne par
LeopoL duc d'Ans/ric//r, jadis son père, et Philippe de Bouroongne, père
de la dame, du t4 septembre i38; et copie du 8 janvier 1401. Cothées iiij*'
XXV (B, 12064, toi 3i8, y). Lettres de Frédéric de Cael, chancelier, et autres
oflîciers de Léopold, duc d'Autriche, par lesquelles ils promettent de faire
accomplir les conferances matrimoniales d'entre ledit Leopol et Catherine,
duchesse d'Austriche, lille du duc de Bourgongne, du 28 décembre i4o3. Cot-
tées iiij-xxvj (Ibid.). Copies des assignations de i38() et iSS; laites à la même
date. — Copies des lettres laites sur le traité et pour le fait du mariage
de madame Catherine de Bourgogne. 1411, 3 mai (B, 2y5. Orig., II, 3). Co-
pies faites pour être présentées au roi Sigismond, (NPA., XXI, 1% 1417.
3 mars, p. 124). — Enfin, le 28 septembre )4^3, Philippe le Itou fait tirer,
sur l'original dépose dans la chambre des comptes, une copie de l'assignai
de la dot de Catherine fait à Scliallbuse le 6 avril 1.^06 sur Altkirch, l'As-
sise, Belfort, Danjoutin, OlTemont, Chévreraont, Bessoncourt, Rosemont,
Massevaux, Landser (B, 295).
3. Orig., Il, 3:,%^ 1-6(1454, iiov.).
- 42 —
lait. A la mort de Léopold, Catherine possédait au comté
de Ferrette des acquêts d'une valeur considérable.
Le lendemain du mariage, Léopold, se conformant à la
coutume germanique, avait offert à sa jeune femme le don
du matin ou niorgengahe. C'était la donation actuelle et
irrévocable de plusieurs forteresses d'une valeur d'envi-
ron 3.000 livrées de terre, c'est-à-dire dont le produit était
suffisant pour procurer à la donataire un revenu annuel
de 3.000 livres. Enfin le traité de mariage, rédigé d'après
les usages de Bourgogne, renfermait les trois clauses de
joellement, de dot ou mariage et de douaire. La future
recevait de ses parents des joyaux évalués à plusieurs
centaines de mille francs ^ LUe se les réservait en propre
et l'on en dressait inventaire. De plus, la coutume de
Vienne, suivie dans la maison d'Autriche, donnait à Ca-
therine le droit de prendre pour elle les meubles que Léo-
pold aurait lui-môme au moment de son décès. Or, à l'épo-
que de la guerre des Pays Antérieurs, Léopokl avait
envoyé sa femme à Jean sans Peur pour certaines négo-
ciations. Catherine avait laissé à Vienne, entre les mains
de son mari, une partie de ses meubles et joyaux valant
plus de 200.000 mille francs. Après la mort de Léopold,
les beaux-frères de Catherine avaient mis la main sur
eux. Ils ne voulaient pas les restituer et refusaient de re-
mettre à la veuve les meubles de Léopold estimés par
on-dit à plus de 5 ou 600.000 francs.
La dot consistait en une somme de loo.ooo francs. Au
commencement de 1406, Catherine n'avait reçu que
20.000 francs. « Mon frère ne me paie que de mots, »
disait-elle. Jean sans Peur lui fit alors un paiement de
20.000 francs et constitua une rente annuelle île O.ooo
iVancs représentant lintérèt au denier dix des (io.ooo francs
restant. Un versement de 4.000 francs fait le mois de la
I. (^allicriiic avait l't'ru crautrcs joyaux, jciiiic lill»- cl jeune loinrae, en
étrennes de son perc, cl, (jnelciues mois après son mariage, en eadean de
son père et de ses frères cl sanirs (Pelil, Itinérniri-s. pj) .Vi^ el 555. r3S6 cl
i3ij:; p. 545, i3y'i, sept.).
- 43 —
mort de Léopold abaissa cette rente à o.Goo francs. La rente
dotale fat assise sur des domaines et châteaux dans les deux
Bourgognes, parmi lesquels étaient le château et la ville
de Gray. Quant à la partie de la dot qui avait été payée,
Léopold avait le choix d'en faire l'emploi en immeubles
ou d'en faire l'assignai, c'est-à-dire d'hypothéquer des im-
meubles pour en garantir la restitution. Il préféra l'assi-
gnai.
Le douaire était une rente de iS.ooo francs réduite dès
1387 à 10.000 francs. On convenait également d'un assi-
gnai afin d'assurer le paiement de la rente. Les assignaux
de dot et de douaire devaient porter sur des immeubles
valant dix fois en capital leur revenu annuel, soit mille
francs pour cent francs de revenu. Ces immeubles devaient
être désignés d'un commun accord après le mariage et
situés autant que possible dans le comté de Ferrette, ou,
en cas d'insuffisance, sur des terres au-delà du Rhin, les
plus voisines possible du comté de Ferrette. L'assiette fut
plusieurs fois modifiée. L'Autriche cherchait, semble-t-il,
à l'éloigner de la frontière de Bourgogne, et plusieurs
terres, primitivement désignées pour être comprises dans
l'assignai, étaient l'objet de gageries antérieures au ma-
riage. Les droits que l'Autriche y avaient conservés ne
suffisaient pas à garantir la dot et le douaire. En i4o6, le
douaire assis jusque-là sur le château et la ville de Thann,
fut reporté sur la terre d'Endingen, de l'autre côté du
Rhin, et l'assignai du mariage, fixé dans l'origine sur les
châteaux et villes de Belfort, Florimont, Délie, les villes
de Massevaux, Bergheim, Altkirch, Ensisheim, les châ-
teaux de Rosemont et de Landser, celui d'Ortemberg avec
le Val de Ville, fut limité à Rosemont, Massevaux, Land-
ser et Belfort ^
I. Sur les conventions matrimoniales et les assignaux de Catherine,
notamment sur l'assignai de la rente de 6.000 fr., NPA., X, p. 60; Lich-
nowsky, V, Verz., p. lxxi, n° 7G2, (i4o(i, G avril); JiUI>., Il, 71') (1^06,
3i mai), Maxiniin se rend à Dijon avec Conrad Martin pour recevoir de la
chambre des comptes l'assignation de celte rente ; ;i8 (uU août), date où
l'assignation a lieu.
_ 44 —
Parmi les avantages matrimoniaux de Catherine, plu-
sieurs, l'assignai de dot, le inorgengahe, les conquêts,lui
donnaient un droit transmissible à ses héritiers. Mais
l'assiette de tous ces droits si divers était la même, la
Haute- Alsace. « Madame d'Autriche, » disent les conseil-
lers de Philippe le Bon, a tient le pays de Ferrette et le
« paj's d'Alsace tant pour l'asssignal de son mariage, son
« inorgangab que pour son douaire^ ». La maison de Bour-
gogne exploite ces conventions de manière à tenir l'Alsace
après Catherine. Si Catherine consent au traité de Luxeuil,
qui est un acheminement vers la dépossession de sa belle-
lamille, c'est pour parvenir à se faire accorder l'acompte
de 4-000 francs sur sa dot. Peu importe que du douaire ne
résulte pas naturellement un droit perpétuel. On y sup-
pléera par un emploi inattendu du droit de rétention. Les
F^ourguignons sont au courant des embarras pécuniaires de
l'Autriche. Ils savent qu'elle a manqué aux conventions
matrimoniales de leur princesse et ils espèrent qu'elle y
manquera encore. On lui aidera même à ne les point tenir,
en lui faisant accepter telles conditions qui en rendent
l'exécution difTicile, et l'on gardera l'Alsace en attendant,
c'est-à-dire à jamais. Du vivant de Léopold, les Bour-
guignons avaient arrêté ce plan et fait entrer dans
leurs combinaisons les gageries autrichiennes d'Alsace.
Catherine, désespérant de se faire payer par les tréso-
riers de Bourgogne les arrérages de sa rente dotale, sait
trouver le point sensible et faire peur à son frère. « Cet
argent. » lui écrit-elle, « était destiné à racheter des terres
« [)our moi et i)our mes hoirs. Je soulfre très grand
« préjudice de n'être point })ayée v\. ce dommage pour-
ce rait retomber sur vous. » Jean sans Peur touqu'cnd cette
allusion aux gageries et menace aussitôt ses trésoriers
de son courroux -. A Luxeuil, Catherine s'engageait à faire
son possible auprès d<» son mari pour obtenir à son
I. Dewx documents, p. S.
a. M*.\., \,J*. A (140M, i3 no\ ). p Gi.
— 45 —
frère l'aulorisation Je racheter les gageries et de les con-
server jusqu'à la restitution de la partie de la dot qui
avait été payée, sans que cette restitution put se faire
par acomptes. Dès à présent et jusqu'au remboursement,
le duc de Bourgogne gouvernerait le comté de Ferrette au
nom de madame d'Autriche et de Léopold et en son
propre nom. Catherine promettait d'envoyer à son mari
des ambassadeurs qui lui parleraient en ce sens. C'était
déjà le calcul de Charles le Téméraire négociant le traité
de Saint-Omer.
La future seigneurie bourguignonne d'Alsace ne ])0u-
vait être que la continuation de la seigneurie autri-
chienne. Nul ne songeait à introduire de nouvelles cir-
conscriptions ou d'autres façons de gouverner et de
faire du français la langue officielle. Dans les docu-
ments français du règne de Catherine, une multitude de
noms de personnes et de lieux alsaciens sont français. Si
une localité de nom allemand a aussi un nom français,
même peu connu, les Bourguignons emploient celui-ci de
préférence'. D'autres fois, ils traduisent le nom allemand
en français ou ils le francisent. Cliacune des deux races a
une manière d'écrire et de prononcer les noms venant
de sa rivale, bien propre à montrer qu'elles ne sont pas
faites pour s'entendre. Les Allemands rudoient les noms
welches, ils les font compliqués à écrire, durs à pronon-
cer. L(;s Bourguignons éprouvent pour les noms allemands
la ré])ugnance habituelle aux Welches et même aux Alle-
mands élevés en terre française. S'il leur faut s'en servir,
ils les adoucissent, ils les rapprochent de leur langage, et
leur ignorance qui leur fait voir en Alsace des similitudes
avec leur pays, ne leur est pas inutile, car elle leur four-
nit, sans qu'ils les cherchent, des formes nouvelles de
mots. Mais les ducs de Bourgogne ne se proposent pas
d'ôter à l'Alsace son caractère, de la rendre semblable à
la Bourgogne, de la changer en un pays français. En tout
I. M'A., XIII, p. 8i.
— 46 -
ils agissent discrètement avec elle. Jamais ils n'y entrent.
Ont-ils une entrevue avec le duc d'Autriche ou l'empe-
reur, ils ne dépassent pas Luxeuil ou Montbéliard*. Ils
n'y envoient même pas leurs femmes. Si Catherine prend
rendez-vous avec sa famille, c'est encore à Luxeuil, à
Gray, à Mirebeau que l'on se réunit. Les émissaires de la
Bourgogne ont évidemment pour instruction de ne pas
trop se montrer, d'agir plutôt par l'entremise de madame
d'Autriche. Il faut ne rien déranger en Alsace, et n'effarou-
cher ni les Alsaciens ni leurs maîtres. Sous Catherine, l'alle-
mand reste la langue du gouvernement. Les Bourguignons
ne s'avisent pas de lui substituer le latin, bien que ce soit
la langue qu'ils emploient avec les Allemands, par exem-
ple avec Bàle et les ducs d'Autriche ^. L usage du français
continue à être restreint à l'administration subalterne de
la partie ^velche de l'Alsace. Catherine écrit en français
aux Welches, en allemand aux Allemands. Sa chancelle-
rie n'emploie que l'allemand, même pour les pièces adres-
sées aux sujets de langue française, traduit en allemand
les actes qui lui viennent des vassaux Avelches et germa-
nise les noms de ces vassaux. Jean de Couleur devient
lïans von Luttersdorf, Henri Valée lleinricli Valley, Ilu-
gucnin Colin Hiiglin Kolin, Eude de A illers Otto vom
Dorlf\
I. I.nxriiil. Philippe \c Hardi cl le duc dAutriclio devaient s'y rencon-
trer (Telil, Itini'raircs, p. 171, i384. ïi déc). Convention pour les ternies de
la dot (Ci-dessus, p. 'i5, n. 'j). Convention de Luxeuil (NPA., XII. w. I4H,
i() mai, p. 74)- — Montbéliard. Conférences entre le duc d'Autriche et
Philippe le Hardi (Petit, pp. 142, rx)8, 509, 1379. aS-alî fèvr.), entre Jean
sans Peur et Sigismond (MPA., XXI, 7*, i4i8, ao-aS mai, p. ia8».
a. 0//,i.'., H, i3 (1423, y ocl.). Vue lettre des conseillers du duc de Bour-
jfogne aux niajî'istrats de Hàle est en français (NPA., XXXIII. ni». i4a8,
12 oct., p. 'J2i). Les actes par lesquels (iathcrine s'oblijre envers les bour-
geois de Bàle et l'invenlaire des joyaux qu'elle leur donne en gage sont
en allemand. On traduit les obligations en latin, l'inventaire en français
(P. 224. " 2).
3. Le receveur de Helfort cl le châtelain de Dellc font leurs comptes en
français. Les comptes des administrateurs de l'Alsact* de langue allemande
étaient en allemand, ("est une traduction française que nous en avons,
vraisemblablement celle de Hugues Briol (Nl'A, p. ai.'»). BischoO' refuse de
laisser traduire son compte (Co//i/)/es, p. a;). Le compte île l'hôtel est en aile-
— 47 —
Catherine s'est forme'; une j)etite cour d'ecclésiastiques et
de laïques. KUe a dans son entourage des Welches, la
plupart de la région de Belfort, Requier le chirurgien ;
Greveau, clerc des ofîices de l'hôtel; Estart de Villey et
Jean Bernard d'Asuel, maîtres d'hôtel ; Pierre le Watier,
receveur général et maître de la chambre aux deniers ;
Couthault de Trétudans, clerc de chapelle; Jean Simonin
et Hugues Briot, chapelains tous deux, l'un secrétaire,
l'autre conseiller et chancelier *. Mais les « Allemands »
sont plus nombreux : Ruiin de Sainte-C.roix-en-Plaine est
échanson, Iluneberg, écuyer tranchant; Singer, dépen-
sier; Siguclin, secrétaire ; Ilans Plessemberger et Fré-
déric de Haus, maîtres d'hôtel; Conrad Fridung, Kop-
fernagel et Conrad Martin do Zolingue, maîtres de cui-
sine; Georges de Lichtenau, serviteur: Agnès, femme de
Rulin, la petite Isabelle, sa nièce, Vérène Truchsess et
Vérène fdle de Henri de Rodersdorf, demoiselles de
madame d'Autriche 2. La landgravine forme-t-elle son
inand. Il m est de luêinr du Lf. tout entier, bien cju'il s'y trouve une sec-
tion relative à la circonscription féodale de Helfort, et l'on a vraisenibla-
hlenient traduit ou analj'sé en allemand plusieurs jiièces Irantjaises an-
nexées à ce chapitre (Vente par Eudes de Villers à Henri A'alée du fiel" de
Banvillars, 4, 20). La concession de l'angul à la ville welclie de Floriniont
est en allemand. Les eomi)tes mentionnent d('S mandements de paiement
« en thiai\ » établis a\i profit de Welches, llug'uenin (^olin et Jean de Bel-
fort (Co//jp/f. s, 52, 54). Les détails eux-mêmes restent allemands. I'ar<'xem-
ple, on sait que l'année commence à Pâques en pays français, à Noël en pays
allemand. (Test à la manière française que sont datés les Comptes du do-
maine. Le 26 Janvier i4'-i'"> dans le compte de Stautlenbery se ])laee en i^?A't.
Oculi 144 dans le compte de Hurchard ne peut être (pie le ii mars 142;").
Mais tandis qu'eu Bourjj^og-ne les comptes des receveurs ont pour point de
départ le i«r janvier et linisseut au 3i décembre, les comi)les de Jean Ber-
nard d'Asuel, Pommeaul d'Or, Jean de Morimont vont de Noël 1424 à
Noël 1425. Ceux de VValdner et de Rotberg commencent à Noël 1424 pour
s'arrêter à la mort de Catherine.
I. Requier (Conjp<*^.s, pp. 32, 5^). Asuel (PP. i3, 2.1, 52, 56). Pour Simo-
nin, Greveau, Villey, le Watier, Briot. NPA., XXXIII, r (1426. n st.,
ajanv.), p. 184, p. ï85, nn. 2, 3, 5 ; n» (1428, 18 avr.), p. 212.
•>.. Hnliti. Les documents français l'appellent Huellin ou Hueillin
{Comptes, pp. 17, 32, 55; NF*A., p. 207); le compte de l'hôtel /itilv (Deux do-
cuments, pp. 21, 22). Singer der spiser (P. 20). Sig'iielin {(k')niptes, p. 3S).
Plessemberger. [..éopold lui donne une habitation à Stein sur l'Etsch (Li-
chnowsky, V, Verz.,p. iv. n» 12, i395, 3o nov., Thann). — Frédérie de lions
(lU'H.. IlL 47' 1411» 27 dcc, p. 55: 71, i4ri. y avril; iiyo. vers i4i4^ —
- 48 —
conseil, coiifie-t-elle une mission ou une ambassade, soit à
l'un de ses officiers domestiques, soit à un autre de ses
hommes, elle appelle un « Allemand » aussi bien qu'un Wel-
che. Henri de Rodersdorf est son conseiller. Elle emploie
constamment Gauthier d'Andlau. Elle témoigne de l'inté-
rêt à ses « Allemands », les réclame si quelque affaire les a
conduits en prison, leur donne des fiefs, les emmène en
Bourgogne 1. La cour de Gray, qui suit son convoi à la
Chartreuse de Dijon, ne compte pas moins de soixante
gentilshommes, dames, demoiselles et serviteurs « d'Alle-
magne ».
Pour être conforme à sa devancière, il fallait aussi que
la seigneurie bourguignonne d'Alsace fût profondément
Fridung (Ibid. UB. Basel, VI, i32. I420. 3 sept ). — Kop ferna gel {Deux docu-
ments, p. "i^). — Lienarf, écrivain de forme {Comptes, p. 32). — Jean Xi-
hlung, clerc de la chapelle. Sa quittance d'une somme qu'il avait
avancée pour le service de Catherine (1422, 26 sept.)- Je Johannes, clerc de
chapelle de ma dame la duchesse d'Austeriche, contesse de Ferrettes, con-
fesse auoir eu. receu de Guion de Montbarrey. chastellain de Chaiilcins,
la somme de vnze frans que j'ay despensé, argent preste à ma dite dame
tant pour Jehan de Coleur, pour luy en retourner de Dijon en Alemaigne,
comme autre arg"ent baillé cayenerre pour le fait de ma dite dame. Tes-
moing mon saing manuel cy mis le xxvj" jour de septembre, l'an mil iiij'
vint et deux [Signé avec paraphe :] ./o/tan.v Xiblung (B. 29!). Orig. Pap.).
La famille Nibelung étail du nord de l'Alsace Supérieure ou du sud de
la H;isse-Alsace (Scliœi)flin-Ha venez, A'. i).<H>8). — Pour lluneberg. Georges
de Lichlenau et Conrad Martin, v. le testament de Catherine (>iPA.,
XXXIII, 1°, 1426, n. st., 2janv,pp. i85, i8t>). Il y a un Lichlenau en Bavière,
l'n autre était le chef-lieu d'un district outre Illiin de la seigneurie de
Liclilenberg sise elle-même dans l'Alsace Inférieure (Scluepllin-Ravene/,
IW p .")i<.»)- — D'une manière générale, pour les Allemands de (Catherine.
V. son testament et le règlement de sa succession (NPA., pp. 184-186, 193.
195, 2o3, 207).
I. Catherine charge son conseiller Henri de Rodersdorf, son maître
d'hôtel Frédéric de Haus et Ilartung de Haus de la représenter devant les
arbitres établis pour statuer sur les plaintes des Hàlois faits prisonniers
avant déli dans sa guerre avec Uàle (Uli. Jiasel, VI, 43, i4n. 21 janv.,p. .38).
Sur Henri de Rodersdorf, getreiie de Léopold, Ilartl, p. (ii (i4<^)) — Gau-
thier d'Andlau reçoit les comptes de Ruiin et d«' Jean de Morinu>nt (Deux
documents, pp. 22,23). Mandataire de Catherine dans l'allaire d'I'lman de
Massevaux d'il. Basel, VI, 1S2, 142^. 9 juin). Mêlé à la guerre des gageries
de Thiél)aud de Ncuchàtel (Comptes, p. i5). — Ct>nrad Martin, le « coqiie-
niaislre ». fait jilusieurs voyages vers les Bernois et ailleurs (Mandat de
|)ayer. 10 janvier 142."). n. st. (hmiples. p. r>4). Rulin fait « certain voyage »
(.Mimdal du i(> mai.> 142;), n. st., j). r-i5). Concession.> de liefs a l-"rèdéric de
Haus et a Conrad l'ridung (/./*. , 10, 0, 4<»).
- 49 -
féodale. De suite après sa restauration, Catherine fit faire
une sorte de tableau sommaire des vassaux et des fiefs du
domaine. C'est son Livre des Fiefs, semblable par les pro-
cédés d'exécution à celui de Rodolphe d'Autriche de i36i,
mais ébauche hâtive d'un cartulaire féodal que la mort de
la suzeraine empêcha de mettre au point.
En Alsace il n'était, en eifet, question que de fiefs et de
vassaux. Les grandes cités, féroces ennemies de la féoda-
lité nobiliaire, appréciaient, parmi leurs privilèges, le droit
pour leurs bourgeois d'acquérir des fiefs. Leurs plébéiens
usaient de cette prérogative pour entrer dans le vasselage
de l'empereur ou de quelque grand seigneur. De fait, le fief
servait à bien des usages. Au riche il procurait un place-
ment, il était matière à spéculation. On se mettait en so-
ciété pour faire valoir à frais et profits communs une
grosse gagerie^ Au pauvre il donnait le nécessaire ou le
moyen de se mettre au large dans ses revenus. On cédait ses
biens propres, ses acquêts, les biens mêmes que l'on avait
créés, les fortifications dont on avait entouré un village,
pour les recevoir en fief avec quelques autres biens ajou-
tés par le cessionnaire^. Par l'oblation des alleux s'en était
allé peu à peu le libre domaine. Le noble du xv^ siècle fai-
sait foi et hommage pour ce que ses ancêtres avaient en
maîtres. En définitive, le patrimoine de la plupart des
nobles et de beaucoup de bourgeois se composait surtout
de tenures féodales '^.
Pour le suzerain, le fief n'était pas moins utile. Les ducs
d'Autriche en avaient largement usé. Quand le fief, sous
la forme de gagerie, n'était pas un moyen de se procurer
de l'argent, il était un procédé de gouvernement. A leurs
1. Scherlen, p. n4 (1421, n mars).
2. V. plus haut p. II, 11.2, pour Grandvillars. Les fossés de Kientzlieim
creusés par ordre de Lupfou sont sa propriété particulière. Ses ayants-
cause, les Schwendi, les ollrent en lief u la maison d'Autriche (Schœplliii-
Ra venez, IV, p. 262).
3. Des terres tenues à cens, des rentes, des créances, des gageries, le
tout acquis avec les économies faites sur les revenus des liefs et des
offices constituaient le reste du patrimoine.
4
- 50 -
yeux, il importait au bon état de chacune de leurs seigneu-
ries d'y entretenir une féodalité^ c'est-à-dire une corpo-
ration d'hommes d'élite attachés par la force du ser-
ment, obligés de défendre le domaine soit en gardant les
forteresses, soit en combattant à l'armée, et possesseurs
d'une tenure qui répondît de leurs fautes \ Le groupe des
vassaux était comme une pépinière de fonctionnaires ou
plutôt les vassaux étaient eux-mêmes des fonctionnaires.
Pour ces motifs, chaque seigneurie devait avoir le nombre
de vassaux que les ducs jugeaient nécessaires à la marche
du gouvernement. Les ducs avaient mis en réserve une
part de leur patrimoine pour se procurer cet effectif. Ils
avaient constitué un fonds féodal. La masse des fiefs et le
corps des vassaux formaient un tout sur lequel ils veil-
laient avec un soin jaloux. Si l'interversion du titre par le
vassal faisant de son fief un alleu n'était plus redoutable
au XV* siècle, on craignait le désaveu du vassal*. 11 fallait
aussi chercher sans rélâche des biens et des hommes pour
en faire des fiefs et des vassaux. Le raccolage en dehors
de la seigneurie, et même en dehors des territoires autri-
chiens, au milieu d'hommes disposés à servir le premier
seigneur qui offrirait le plus haut prix, amenait aux ducs
les vassaux qu'ils ne trouvaient pas sur place. L'oblation
des fiefs était une autre ressource. Pendant des siècles,
une multitude de propriétés libres, parfois oll'ertes par des
vassaux eux-mêmes , vinrent compléter ou accroître le
fonds féodal, et une foule de propriétaires entrèrent dans
les rangs des vassaux autrichiens'.
I. Lehenschaft, Manschaft sont les noms du corps ft-odal (T. V, p. 788,
1439). Les nobles doivent le service militaire à celui sur le territoire du-
quel ils ont leur château ou leur maison (N1*A., VII, § a, p. i8).
a. Antoine de Ilallstatt de Virau ^■al ollre au duc de Lorraine la moitié
du château de Ilolihaltstatt et un (juart du château de Nicderhattstatt.
Le duc de Lorraine au},''niente, en retour, les liefs d'Antoine (Seherlen.
p. 345, i4io). Au commencement du xv siècle, les Montjoie désavouent les
comtes de Neuchatel en Bourgo^fue et ils avouent le» ducs d'Autriche
(Abbé Kichiird, Essai sur l'histoire de la maison et baronie de Montjoie,
Besançon, i8()i,p 35. NPA., p. a6o).
3. Thiébaud, comte de Ferretle, offre le château de StalTelfelden (Schœp-
llin-Havenez, IV. p. i;i, i3io). Le château de Wittenheim. lief autrichien,
— 51 —
Les Habsbourg aimaient peu à donner en fief leurs ter-
ritoires et moins encore leurs châteaux. Ils ne le faisaient
guère que pressés par le besoin d'argent, et, dans ce cas,
ils se réservaient l'ouverture de la place à leur gré'. A
l'époque de la restauration de Catherine, les châteaux les
plus considérables de l'Alsace, Belfort, Rosemont, Délie,
Ferrette, Landser, Thann, Ensisheim, Hohlandspurg, Or-
temberg, Bilstein n'étaient pas inféodés. C'est que les châ-
teaux n'étaient pas seulement destinés à défendre le pays.
Ils étaient des centres administratifs, des sièges judiciai-
res, des chefs-lieux de gouvernement. Mais, à titre féodal,
les ducs cédaient des droits lucratifs, profits de justice,
mainmorte, cens des maisons et des banques, banvin,
monopole des auberges et de la vente du vin en détail,
chasse, sauf-conduits et, surtout, des rentes sur les reve-
nus des bailliages, des prévôtés, des mairies et des cours
colongères ^. Ainsi composés, tous ces fiefs étaient, pour
ainsi dire, des rations à peu près équivalentes les unes
aux autres, des choses de genre pouvant se remplacer
entre elles. On promettait un fief de telle valeur sans dire
en quoi il consisterait ^ Un vassal recevait une ou plu-
sieurs de ces portions en raison de la valeur de ses ser-
vices. 11 existait des circonscriptions féodales comme il y
est un alleu de la famille de Haus. Jean Ulric de Haus eu fit oblation en
i3a2. Hartung- de Haus possédait le fief en 1419 (P- m). Diimienach est
offert parles Flaxlanden en i344 (V, p, 785) Ilenmann ()fl'enburg,qui tient
en gage des Kaisamhausen la moitié de Bartenheim, obtient en liof de la
maison d'Autriche l'autre moitié, moyennant convertir son gage en pro-
priété pour lui faire oblation de celle-ci et la reprendre eu fief (NFA., p. uôa).
Bourquard Miinch achète Sierentz au monastère d'Einsiedeln. En 1406, il en
fait oblation (Scho'pflin-Ravenez, IV, p. i^o). Conrad et Thuring d'Epling«'u
ollrent un grand nombre d'hommes propres (V, p. "j^^^). En résumé, Tobla-
tion tantôt accroît à la fois le fonds féodal et le nombre des vassaux lors-
qu'elle a pour auteur le propriétaire d'un alleu ou le vassal d'un autre
suzerain, tantôt augmente seulement la masse des fiefs lorsqu'elle est faite
par un vassal au profit de celui qui était déjà son suzerain.
I. NPA., II, pp. 7, 8.
a. NPA., XIV, p. 82, sur les fiefs autrichiens consistant en rentes an-
nuelles.
3. Henmann de Laubeck donne à Léopold une quittance générale, sous
réserve de la promesse que Léopold lui a laite de lui donner un fief d'une
râleur de 3oo florins (Lichnowsky, V, Verz., n» 3a7, 1399, a4 juin).
- 52 -
avait des cbâtellenies et des prévôtés. Le comté de Fer-
rette formait deux districts féodaux, Ferrette et Belfort*.
Les vassaux étaient partagés entre ces circonscriptions.
Dans chacune d'elles ils n'étaient que des soldats, des
agents qui venaient, à époque fixe, toucher aux caisses
des employés des finances ou recevoir, sous une autre
forme, les appointements féodaux. Les ducs d'Autriche
avaient domestiqué leur féodalité. Les plus grands vas-
saux, les Lupfen, Asuel, Ribeaupierre, recherchaient les
mêmes offices que les nobles d'un rang moins élevé et les
gens de roture. En modelant ainsi leur féodalité d'après
le type général de l'administration autrichienne, les Habs-
bourg l'avaient rendue presque inoffensive pour eux-
mêmes, mais moins résistante à l'influence étrangère. Les
ducs de Bourgogne se dirent qu'après tout cette influence
pourrait bien être la leur, et qu'il ne serait pas trop osé
de se rendre les maîtres de vassaux si bien assouplis.
Léopold mort, une femme de leur famille dame de 1 Al-
sace, ardente à les servir, habile à glisser dans le pays
leur autorité en la dissimulant derrière sa propre suze-
raineté, jamais occasion plus favorable ne pouvait tenter
leur ambition.
I. Manléchen von PJîrt (Fiefs de i36i, Quel., XV, i, p. 445)- Lf., i, 5, 22.
CHAPITRE PREMIER
La suzeraine bourguignonne
Veuve, Catherine porte tous les titres qu'elle par-
tageait avec son mari. Elle s'intitule duchesse d'Autri-
che, de Styrie, de Carniole et de Carinthie, comtesse
de Tyrol, de Ferrette et d'Alsace. Elle se considère tou-
jours comme la souveraine de l'Alsace et continue à
tenir sa cour à Ensisheim ainsi qu'à gouverner le landgra-
viat et la seigneurie d'Autriche. Cependant elle a cessé
d'être régente et certainement elle outrepasse les droits
que lui assignent ses conventions matrimoniales. Ils n ont
pour objet ni toutes les possessions autrichiennes d'Al-
sace, ni le landgraviat, et ils ne sont pas des droits de
propriété. La propriété est à Frédéric. Catherine n'a
que des droits de jouissance et des hypothèques. Mais
la longue possession équivaut à un titre. Le règne
qu'elle inaugure pour son propre compte lui paraît la
prolongation légitime de la plus libre des régences.
Aussi bien elle est créancière de l'Autriche et l'Autri-
che ne s'acquitte pas de ses obligations. Quoi de plus
juste que d'exploiter à son profit les domaines de Fréilé-
ric ? C'est une manière toute naturelle de tenir en nantis-
sement les terres et en otage les sujets du débiteur. Ainsi
pense-t-elle vraisemblablement, et sa façon de comprendre
sa nouvelle situation est pour Frédéric une cause de pré-
occupation. Ce n'est pas avec bienveillance que le nu-pro-
— 5i —
priétaire regarde l'usufruitier dont la jouissance retarde
l'ouverture de son propre droit. Mais il se résigne ; la
mort le délivrera tôt ou tard de ce fâcheux. Frédéric
aperçoit après Catherine la Bourgogne, la France peut-
être. Il faut donc surveiller de tout près cette inquiétante
belle-sœur, se mêler de son gouvernement, et, si elle y
répugne, la jeter comme une intruse hors de l'Alsace.
Les rapports de Catherine avec Maximin fournissent à
Frédéric le plus beau sujet de chicane. Beaucoup de gens,
dans les marches d'Allemagne, observent la veuve du
duc d'Autriche. Les nobles se demandent ce qu'ils peu-
vent oser. La mort de Léopold laisse subitement percer
leur hostilité et certains désirs de vengeance. Jean de
Flaxlanden lève le premier sa bannière, Rodolphe de
Neuenstein et Henri zu Rhein l'imitent i. Pendant la
guerre contre Bàle, les bandes autrichiennes leur ont
porté préjudice. La régente a refusé satisfaction. Aidés
de Rodolphe de Kipf, les deux nobles courent et pillent le
Sundgau. Ils enlèvent le château de Fûrstenstein à Jean
Ludman de Rotberg qui a le tort d'être bailli de leur enne-
mie à Altkirclî. Bientôt on attaque la veuve de toutes parts.
Elle est sans appui. Son frère est en Flandre, en Brabant,
en Hainaut, en Artois 2. La mort prématurée de Léopold
lui semble indiflerente. Catherine le dit elle-même : « ses
« parents la délaissent ». Elle cherche des défenseurs au-
tour d'elle, Bâle, la noblesse de l'évèché de Bàle et de l'Al-
sace, les parents de son mari, l'évêque de Strasbourg,
elle voudrait avoir tout le monde pour elle et tous s'écar-
tent, excepté Frédéric qui rôde, prêt à exploiter sa détresse
pour lui enlever ses gageries et ses assignaux, et Maximin
qui a d'autres ambitions^. A peu près du nu^me Age que
I. Vn compromis a lieu entre Catherine et Flaxlanden le H novembre
1411 (Ilarll, p. ()4. Nl'A., XV, 2°. 17 nm., p. S;). Mais Flaxlanden recom-
mence l'année suivante. Ses partisans envoient leurs délis à Catherine au
commencemenl d'octobre i4ia (Lf., pièces annexes, a).
•2. Ilarll, p. t')j. IVtit, Jtinrrairfs, p. '\-i).
3. ('atlierine consent au rachat par Frédéric de la forteresse de Terren-
berjç (Lichnowsky, V, Verz., p. c.xm, n« laai, i4ii, -xj juil.). Le rachat eut
lieu Tannée suivante (P. cxxi, n» l'iig, i4ia,a4juiu. N'PA.. p. 91. n. i).
- 55 -
Catherine, il est veuf d'une comtesse de Habsbourg-
Laufenbourg. De sa destitution qui avait failli lui faire
déclarer la guerre à ses anciens maîtres, il ne montre
plus de rancune'. Catherine oublie également ses griefs.
Il se fait son défenseur.
Maximin est alors en guerre avec son successeur dans
la charge de grand bailli, Lupfen, allié avec le duc Louis
de Bavière-H'^idelberg, palatin du Rhin, bailli de l'Empire
en Alsace. Ribeaupierre et Lupfen se disputent des fiefs
autrichiens, Hohenack, Hohlandspurg, que Lupfen tenait
en gagerie, et Bergheim. l^es adversaires de Ribeaupierre
sont puissants. Ils viennent de lui arracher plusieurs an-
ciennes forteresses de Bruno. Catherine a déjà beaucoup
d'affaires sur les bras. Néanmoins elle embrasse le parti de
Maximin 2. Cette guerre de princes et de hauts vassaux
secoue le pays d'un bout à l'autre. Aussi maltraitée que
son protégé, craignant de perdre l'Alsace, éperdue de
tout ce qui lui arrive en si peu de temps, Catherine
implore le secours de Frédéric. « De si grandes et si
« lourdes guerres et agr-essions m'assaillent, m'entou-
« rent, me nuisent dans mes pays et mes gens que je
« m'attends journellement à des usurpations nouvelles, à
« des dommages nouveaux \ » Elle donnait à son beau-
frère, moins de trois mois depuis la disparition de son
mari, l'occasion de se mettre en tiers dans ses rapports
avec l'Alsace et sa famille de Bourgogne.
Frédéric conclut avec elle, à Neuenburgsur le Rhin, du
I. Il avait eu l'intention de réunir une armée pour envahir le Sundgau.
Bâle était pour lui (NPA.. VII, 1409, § 2, p. 18). Catherine se préparait à
recevoir l'attaque. Eisa de Ribeaupierre écrivait à Maximin : v< Tout le
« pays est en armes autour d'Eusisheira et ce qu'il y a de g-t-ns de guerre à
« Constance et dans les Pays Supérieurs de monseig-neur d'Autriche est à
« Reguisheim. On dit que ces préparatifs sont dirigés contre toi. Tu ferais
« bien d'envoyer un message à ces pays pour leur dire qu'il est injuste de te
« faire la guerre, d'autant que tu as servi madame et le pays lidèlement et
w que tu as conliance que personne ne peut dire le contraire » (RU IL, 11,
^55, 1408, 6 oct.).
a. Lichnowsky. V, p i35.
3. NPA., XVI, 20, p. 93.
- 56 —
7 au 9 août i4ii, cinq conventions dont l'ensemble forme
ce que l'on appelle le traité de Neuenburg-i. D'abord, il
déclare que l'Alsace et le Sundgau sont à lui, que les assi-
gnations dotales de sa belle-sœur ont été faites sur son
pays. Il prend les possessions alsaciennes de Catherine
sous sa protection spéciale. C'est encore une manière
d'affirmer son domaine supérieur sur le pays. Si Cathe-
rine, engagée dans quelque guerre, appelle Frédéric à
son aide, elle lui ouvrira ses forteresses pendant toute
la durée des hostilités. Est-elle sûre qu'il en retirera
ses troupes après la cessation de la guerre ? Le traité s'ar-
rête longuement sur certaines questions relatives aux
conventions matrimoniales. Frédéric promet de rendre à
Catherine à la Saint-Georges prochaine les joyaux qu'elle
a laissés à Vienne. Cette clause est bien insignifiante au
regard des articles qui donnent à Frédéric des droits sur
la rente dotale de Catherine. Jean sans Peur devait à sa
sœur 20.000 francs d'arrérages en retard. Catherine cède
cette créance à son beau-frère. A l'avenir, pendant dix
ans à compter du traité, elle ne prendra pour elle que
4.000 francs par an du revenu de la rente. Elle abandonne
à Frédéric le reliquat. Le traité évalue ce reliquat à
20.000 francs, comme si la rente eût été encore de G. 000
francs. En réalité, Frédéric n'aurait reçu que 16.000 francs.
Si Jean sans Peur ne peut continuer le paiement de la ren
te, la créance des arrérages impayés, dès qu'elle atteindra
20.000 francs, appartiendra également à Frédéric. Ces clau-
ses attribuent à Frédéric des sommes qui peuvent égaler le
montant de la créance dotale. l^]lles assurent ainsi, autant
qu'il est possible de le faire, au moyen de ressources pro-
curées par la Bourgogne elle-même, la libération des ter-
ritoires autrichiens chargés de l'assignai de dot et leur
retour à Frédéric. Si celui-ci ne dissipe pas les sommes
que Catherine lui livre, il les om[)l()iera contre la Bour-
gogne, en les ap[)liquant au dégrèvement de l'assignai.
I. Lichuowsky, V, Vor/., p. <.xni, ir* laso-iao}. RUIf., III, ^i. N1*A.,
XVI, p. 90).
- 57 -
En échange de la créance des intérêt^ arriérés dus par
le duc de Bourgogne, Frédéric cède à Catherine les reve-
nus de Rheinfelden et de Rougemont et le landgraviat en
Haute- Alsace, spécialement la collation des fiefs. Il dégage
ses vassaux de leur serment et leur ordonne de demander
le renouvellement de leurs fiefs et de jurer fidélité à Cathe-
rine. Il constitue la princesse bourguignonne suzeraine
de tous les territoires sur lesquels s'étend le landgraviat.
Mais il ne faut pas que cette abdication puisse faire
perdre définitivement l'Alsace à la maison d'Autriche. La
landgravine promet de ne rien vendre ni engager du
domaine, à peine de nullité des actes qu'elle consentirait.
A sa mort, l'Alsace fera aussitôt retour à l'Autriche et les
ofïlciers du domaine obéiront désormais à Frédéric. Le
duc d'Auti'iche se méfie des fonctionnaires que Catherine
mettra en Alsace, surtout de ceux qu'elle fera entrer dans
les forteresses, baillis, châtelains, administrateurs et
autres. Ce seront, à n'en pas douter, des hommes disposés
à servir la Bourgogne, comme le faisait le bailli de Ferrette
pendant le siège de Vellexon. Frédéric ne veut pas qu'elle
les choisisse librement. Ils devront avoir fief mouvant du
comté de Ferrette ou du landgraviat autrichien et seront
« Allemands ». Frédéric place l'Alsace welche dans un
état d'infériorité. La crainte que Maximin lui inspire se
montre dans un autre article. Le second mari de Cathe-
rine ne pourra faire acte d'autorité dans le pays, requéi'ir
l'obéissance d'aucun officier, avant d'avoir juré d'ob-
server toules les clauses arrêtées entre Frédéric et sa
belle-sœur.
Des conventions antérieures, assignaux bourguignons
et autrichiens ou autres actes, le traité de Neuonburg fait
deux parts. Les unes donnaient à Catherine des droits
contre sa famille. L'Autriche i)ourra désormais en user.
Catherine s'oblige à en remettre les actes à des personnes
qui ont la confiance de Frédéric. Les dépositaires lui i)ro-
teront ces titres, si elle en a besoin pour soutenir un pro-
cès contre son frère, sous la promesse de les leur rendre
- 58 -
dès qu'elle s'en sera servie. Les autres conventions confé-
raient à madame et à ses héritiers des droits contre l'Autri-
che. Catherine les annule en masse. Elles n'obligeront pas
Frédéric. Elles ne pourront lui être opposées. Ainsi le traité
anéantit les espérances que Philippe le Hardi et Jean sans
Peur avaient fondées sur Ips articles de mariage de Cathe-
rine et que la conduite de leur parente avaient autorisées
jusqu'alors. Il enlève à la maison de Bourgogne la position
que l'assignai de dot lui donnait en Alsace et ne laisse rien
subsister de la convention de Luxeuil. Catherine détruit
tout ce qu'elle avait fait et le remplace par le conti'aire. A
Luxeuil elle donnait l'Alsace à la Bourgogne. A Neuenburg
elle l'assure à l'Autriche. Aussi se garde-t-elle d'avertir sa
famille du traité qu'elle va conclure. Si plus tard, peut-être,
elle lui en parle, elle laisse ignorer les clauses concf^rnant la
rente dotale. Elle n'en dit rien à aucun des nombreux am-
bassadeurs que Jean sans Peur et Philippe le Bon lui en-
voyèrent pendant des années, et notamment à l'évêque de
Tournay, chancelier du duc de Bourgogne, qui fit le
voyage d'Alsace en 142 1. Son frère ne les connut jamais.
Philippe le Bon ne les sut que dix ans après le traité, par
les négociations du traité de Massevaux. S'il n'avait dé-
pendu que de Catherine, jamais sa famille n'aurait appris
son secret. « Elle ne lui en fit oncques semblant w^
Frédéric avait abusé des embarras, des craintes de Ca-
therine et du mécontentement qu elle éprouvait à l'égard
du duc de Bourgogne. Mal rassuré, il ne diminua rien de
ses prétentions à intervenir dans l'administration de l'Al-
sace. P^rédéric et Catherine ont chacun leur grand bailli à
Ensisheim, la landgravine à cause de l'Alsace, le duc
d'Autriche à cause du Brisgau dont le siège du grand
bailliage serait pourtant mieux placé à Fribourg. Le grand
bailli de la duchesse est le comte Bourquard de la Petite
Pierre, prévôt du chapitre de la cathédrale tic Strasbourg.
Celui de Frédéric est un homme pauvre, un fonctionnaire
I. Deux dorumrnls, i^. i3.
- 59 -
de carrière, BourquarJ de Mansberg. nnrien capitaine à
Hohenberg pour la duchesse Elisabeth, nommé, quekiues
mois auparavant, par Frédéric grand bailli des pays à
l'ouest de l'Arlberg*. Frédéric attache Mansl)erg à sa belle-
sœur. Au mois de décembre i4ii. Catherine s'allie avec
Bàle^. Elle est seule au traité. Seule, peu de jours après,
elle requiert liàle au nom de l'alliance d'attaquer Jean de
Neuenstein. Sans Frédéric, avec Maximin et la milice de
Bàle, elle surprend et démolit Blauenstein, le château de
son ennemi ^ Seule encore, au mois de septembre 1412,
elle invite les conseillers de la ville de Fribourg en Bris-
gau à l'assemblée convoquée à Guemar pour apaiser le
différend du margrave Bernard de Baden-Bade avec
l'évêque de Baie ^. Mais, le mois suivant, lorsqu'elle
s'allie de nouveau avec Bâle, Frédéric figure au traité
et y appelle Mansberg^. C'est Mansperg qui inféode la
I. Bourquard de la Petite Pierre. Vnserme lantvogle, dit Catherine
{RUIi.^ III, 4<î- i4'^ <J déc.)- Lantuogt der herschaft von Oatcrrich (-i. iîi3,
9 avr.). — Mourquard de iMansberg. Capitaine à Hohenl)erg (Lichnowsky,
V, Verz., p. xciv, n» 1017, 1408, 12 mal). Nommé Landvogt diesseits des
Arlherg-s (P. c.xxii, n» i3i2, 1412, i'^ juil., Fribourg en Brisgau). En Alsace
Landuogt des. . herczog Friderichs von Oesterrich (44, i4iIt 21 oct. VU. Ba-
sel, VI, 06, 1412, i"', i5 oct.; 67, i3 oct., p. 77; 70, 21 oct.). Vnseren lanluogl,
dit Frédéric {RUH., in,H5-(J8, 1412?). Il meurt débiteur d'une grosse somme
envers la ville de Bàle et son fils Bourquard est mercenaire de Bàle {UB.
Basvl, VI, 117, 1419, 0 janv.: i35, 1421, 18 janv. et p. 4'^i)-
2 Pour trois ans (UB. Basel, VI, 54, i4Hî 17 décembre).
3. En quelques jours, du 3o décembre 1411 au 5 janvier 1412, Rodolphe
de Neuenstein et ses partisans perdent les châteaux de Neuenstein.
Blauenstein et Fiïrstenslein. Les Bàlois rasent Blauenstein. Le château
appartenait à Jean de Blauenstein. Celui-ci proleste « Il n'était pas », disait-
il, « en possession du château au moment où les ennemis de Catherine
« s'en servaient contre elle ». Henri zu Bhein paie de sa tète, nuilgré l'oppo-
sition de Maximin, commandant le contingent autrichien, le plaisir de la
vengeance (llathsbucher. Basl. Chron., IV, p. 25. Hoteler Chronik. V.
p. 147). V. les urffhden de Jean de Blauenstein et de H(Hlol[)he de Kipf
{Uli. Basel, VI, 61, 1412, 21 mai; (î8, i3 oct.); la quittame donnée par Bàle
à Catherine d'une somme de 40 livres 10 sous pour sa part des frais de
démolition (ze slissende) de la forteresse de Blauenstein (8a, i4i3, 7 déc.) :
l'enquête sur ces événenuMits par l'ollicial de Bàle, à la demaiule de Ro-
dolphe de Neuenstein (VII, 73, 144^19-11 sept.) et le jugement des arbitres
statwant sur la plainte de celui ci (i43, i447, 3o oct., p. u'iS). NPA., X\ , 3»
(i4i3, l'Jsept), p. 88.
4. Lichnowsky, V, Verz., p. c.vxin, n" i34i (20 septembre).
5. Pour six ans (UB. Basel, VI, 67, 1412, i3 oct.; 69, ao oct.). Il est vrai
— 60 —
forteresse de Mûncbenstein, à la mort de Lutold Mûnchi.
C'est Frédéric qui donne l'investiture féodale à Pierre
Huser d'Eptingen, Jean de Montjoie, Eppo et Antoine de
Hattstatt, bien que les fiefs soient du domaine de Cathe-
rine et que l'acte d'investiture l'en proclame suzeraine-.
Frédéric se méconnaissait. Sa protection ne légitimait
pas ses hardiesses. Elle ne valait pas un si haut prix et
l'article du traité qui ouvrait au prince autrichien les for-
teresses d'Alsace la rendait trop dangereuse pour être de-
mandée sinon à la dernière extrémité. Catherine le lui fait
bientôt voir. Le traité de Neuenburg, plus encore que la
guerre avec le landgrave de Stûhlingen resserre les liens
entre elle et Maximin. Les alliés conviennent de tenter,
sans l'aide du duc d'Autriche, un suprême effort contre
Lupfen, dont ils se partagent d'avance les dépouilles.
Madame aura Bergheim pour elle seule et Hohlands-
purg en communauté avec Maximin ^ Elle met le siège
devant Hohenack et le château de Kientzheim et détruit
les vignes de Bergheim ^. Vainement le duc de Bavière
que Frédéric s'allie également avec Baie, à raison de ses propres do-
maines, Thurg-ovie, Argovie, Brisgau, pour la même durée et sous les
mêmes conditions que Catherine. Mais pourquoi ne pas faire deux actes
distincts?
1. I.'inféodation a lieu au profit de Flaxlanden réconcilié avec Catherine
le mois précédent et de trois Miinch de Mûnchenstein, Hartmann, le futur
évêquede Bàle, Jean Thuringet Goeizman (UBL Basel, II, 5p, 1411. aydéc;
S^tî. 5^;;, i4t2, 10 janv ). Cpr. une lettre de Jean d'Illzach à Catherine pour
lui demander, au nom de son fils Conrad, lils d'Elsin Miinch, celle-ci fille
de Lutold, l'investiture léodale de la part de la forteresse de Mûnchens-
tein que Conrad a héritée de sa mère (L/., 21).
2. Huser, NPA.. XLI. p. 253. — Les IlattstaU (Scherlen, p. 328).— Mont-
Joie (Al)l)é Richard, p. 35, Ensisheim, i4i2, 19 juin). Au contraire, c'est Ca-
therine ('lle-nu*'me qui, la même année, r se fondant sur ses droits de
landgra\ iiu', donne eu lief à Jean zu Rhein la cour colongére de Hasingen
(Schmidiin, p. 204); 2» visant la clause du traité de Neuenburg qui lui
donne le droit de renouveler les fiefs, accorde en lief Fontenelle, c<uifor-
mément à la coutume féodale de la seigneurie de la Roche de Bclfort
(7 sept.. NPA., p. «)(), n. 1. Hartl, p. 05).
3. nr/i.. III, 4}{i4n, Il sept.).
4- Anno Domiui i4ia( ducissa Austric et quam plures di>mini obsederunt
Kônszhin et castrum //o/jcno^^, et vineas in Iterckhin deslruxerunl contra
comitem de Luiitien et dux LikUkuchs de /Icidt'llwrff i>otenter lib<'ravil //o-
UenngfÇ (lUisl. Cliron., IV, p. 3;8). N'on dcr gesloss wegen Ktii-nsshi'in vnd
Amersivilr, des dorfes SigoUzbeim vnd des tais Hofwnnagk, das sy gewun-
— 61 —
et Flaxlanden avec ses nombreux partisans recrutés
jusque dans la Lorraine allemande, viennent au secours
de Lupfen. Le palatin ne réussit qu à délivrer Hohenack.
Lupfen se voit réduit à demander une trêve. Il l'obtient.
A l'instant Frédéric reparaît. Inquiet des conditions de
l'alliance et du succès qu'elle vient de remporter, il ofï're
sa médiation. Soucieuse de l'issue de la guerre, Catherine
l'accepte et Frédéric ne perd pas de temps pour s'en faire
donner le salaire. Catherine lui renouvelle l'engagement
qu'après elle son douaire fera retour à l'Autriche, et réi-
tère à ses oiïiciers et sujets l'ordre d'obéir à l'Autiiche dès
le moment où ce retour aura lieu. Alors seulement il
transmet à sa belle-sœur les propositions de Lupl'en. Il se
fait remettre en séquestre les places qu'elle a conquises et
fait un arrangement entre les adversaires ^
Catherine devait une récompense à Uibeaupierre. Dans
une lettre qu'elle écrivait à la duchesse de Bourgogne : « Il
<( s'est employé corps et biens à m'aider », disait-elle, « il a
« beaucoup souffert avec moi quand mon frère et ceux de
« mon lignage m'ont laissée sans aide ni confort^ ». Le pre-
mier usage qu'elle lit de ses droits de landgrave dut vexer
nen haben. Ces faits de g^uerre sont antérieurs à l'acte du 21 octobre 1411,
portant cessation temporaire des hostilités d'où provient le second des
extraits précédents {JWB., 111, 44)-
I. Louis de Bavière est en guerre avec Catherine depuis décembre 1411
{Basl. Chron.y IV, p. 3;8, n. 5. jN'PA., XV, 1% C, 1411, 16 déc., p. 8(j).
La trêve du 21 octobre 141 1 fut suivie d'une autre du 27 décembre {liUB.,
III, 47)- Une conférence eut lieu à Strasbourg. Le palatin y présenta, au
nom de Jea-u de Lupfen, des exigences ini([ues contre Catherine et Maxi-
min(i4i2, 29 février). Catherine écrit à Maxiniin pour le charger de por-
ter plainte au roi et à ses frères (vnserm herren dem kung, vnsern bi'Uf-
dern). Il s'agit de Sigisniond et des frères de Léopold le Sui)erbe. Ca-
therine implore leur secours (5i,8 mars). Instructions de Catherine à Tam-
bassadeur qu'elle envoie à Frédéric pour lui parler, entre autres choses,
du soin dont il s'est chargé de négocier la paix (53, avant le ui avr. i4''^"-*)
Catherine renouvelle ses engagements envers Frédéric le 12 mai (Lich-
novvsky, V, Verz., p. cxx, n° i3<)o; Hartl, p. 65). Frédéric transmet à Ca-
therine les pro[)osilions de paix faites par le comte palatin, au nom de
Lu[)fen, le 2(3 mai (Ibid.). Catherine accepte pour elle et les siens, notam-
ment Maximin. Le [)alatin ratilie en son nom et au nom de Lupfen (JtL'Ii.,
111, 55, a juin). Le traite de paix est du i3 juin (5;;.
a. RUB., III, 96 (1414^ 19 iwi^O-
— 62 -
celui qui les lui avait cédés. Le droit de bâtardise étant
un élément du landgraviat, Maximin n'aurait pu s'attri-
buer une succession de bâtard dans sa propre seigneurie.
Or il venait, parait-il, de s'y ouvrir une succession lu-
crative. Catherine donne à Maximin le droit de bâtardise
dans les limites du domaine de Ribeaupierre^ A partir de
ce moment Catherine et Frédéric se disputent Maximin.
Ribeaupierre part en ambassade auprès du roi de France
et du duc de Rourgogne. Frédéric croit lui avoir confié
cette mission. Il est persuadé que c'est « son ambassade ».
Maximin doit parler pour Frédéric et parler de l'Alsace,
faire son possible pour qu'elle vienne aux mains du duc
d'Autriche à charge pour celui-ci de subvenir « aux nécessi-
<( tés de sa sœur », c'est-à-dire de Catherine^. Maximin re-
çoit donc le mandat de négocier la spoliation de son alliée.
Mais Catherine lui a donné ses commissions. Il parlera
des ennuis qu'elle éprouve en Alsace, des joyaux que
Frédéric retient toujours, bien que le terme indiqué
pour leur restitution soit passé. Il tâchera de procurer à
madame, par le duc de fiourgogne et le roi de France,
l'appui du roi de Hongrie, du roi de Rohême, des comtes
de Clèves et de Wurtemberg, du margrave de Rade, des
villes du Rrisgau, et la bienveillance des frères de Léo-
I. Als wir in vnser lantgrafschafTt zuo L'isas solich reht liaben das was
banckarle sient. die von todes wegen abegant, das der erbe vnd gueter
vnser sicnl, also haben wir dora cdcln vnserm besundcrn lieben gctru-
weu Sniahsrnnnn, berroii zuo liappoitzstrin, die gnadr getan vnd tuont
mil dieseni bricfc, Avas banckarte fiinnan vorbas in sinre herscbaRt, die
docb in vnser obgenanlen lanlgrafcschatVl gelegen ist, von todes wegen
abegant, das er dor erbe vnd guetcr nemmen vnd haben sol {RUB., III,
46, 14 II, 6 déc.)
a. Vnd als auch er niw yelz in vnserr botschaft ^'on Frankchreich reyltet
vnd vus versprocbrn liai elleicli sacbcn grn dem kunig von Frnnkchreich
ze werbcn vnd sut-ndor sein vernuu'gcn zc tiifn gen den herczogen von
Burgiwndy von der huid wegen in Elsasscn vnd in SiivnkfCt'iuc daz die zu^
vnsern banden koininen, docb daz vnser swester nacb notdurft wol ver-
sorgl wi'rde : also liabcnt wir in gelobl vnd versprocben. ob das also fur-
gang g<'winnet, naeb dcin vnd das vnser reat mil iin bcredt band. daz
wir iiu demi dit lanluogley in Llsasscu ingeben vnd ini die in lanluogts
weise vmb ainen genanlen sold eniphelhen wellen (HL'D., 111, 60, 141a,
29 juin).
— 63 —
pold le Superbe ^ « Tu sais bien », disait-elle à Maxi-
min, parlant de ses beaux-frères et de Si^isiriond, a que
« s'ils ne viennent pas à notre aide, nous ne pouvons res-
« ter dans notre pays et nous en serons chassés » ^.
Ce sont là des instructions bien contradictoires pour un
seul mandataire. Frédéric connait-il celles de Catheiine ?
Ribeaupierre joue-t-il double jeu? S'apprcte-t-il à recevoir
I. Voici le résumé de la lettre de Catherine à Maxiniin. ('atherine demande
à Ribeaupierre : i-'de lui faire savoir sur l'heure (zu stund vnd lùrderlich) eu
quels termes il s'est séparé de ses frères et du roi et quelle est son im-
pression en particulier au sujet de ses joyaux (\vie du von vnserm herreii
dem kùng vnd vnsern brut'dern noch gescheiden siest, vnd wcs du dich
fùrer versehest, vnd besunder von vnser kleinot'ter wegen). -i" Obtenir de
ses frères et du roi (dem kùng vnd vnsern bruedern) qu'ils prient les évé-
ques de Cologne et de Mayence et le comte de (Hèves d'envoyer leur défi
aux ennemis de Catherine; 3° prier le duc de Bourgogne (vnserm bruoder
von Bargunden) d'adresser une semblable demande au seigneur de Wur-
temberg et au margrave de Bade ; 4* prier son frère et le roi (den kùng
vnd vnsern bruoder) d'écrire au roi de Hongrie de retirer au palatin toute
l'autorité qu'il tient de l'Empire, attendu le préjudice que Catherine en
éprouve ; 5* prier aussi le roi de France et le duc de Bourgogne d'écrire
au roi de Hongrie et de l^ohême d'écrire à ses beaux-frères d'Autriche de
se montrer favorables à Catherine pour toutes ses affaires (bitt ouch den
kùng von Frankrich vnd minen bruoder, daz sy schriben dem kùng von
Vngern vnd von Behern daz die selbon vnsern swagern von Oesterrich
schriben vnd sy bitten daz vns die in allen vnsern sachen lassen empfolhen
sin); 6" enfin obtenir que les deux rois de Bohème et de Hongrie écrivent
aux villes du Brisgau d'aider Catherine (vnd daz die selben bede kùnge
von Behern vnd von Vngern den stetten hie im Bi-isgaw schriben vnd bit-
ten, daz sy vns inen in vnsern sachen ouch lassent emphoihen sin vnd
behilHlich sient (58, avant le 20 juin 1412). Cette lettre est obscure. Aux
n»* I et 2, c'est sans doute de Sigismond et des ducs d'Autriche qu'il est
question. Gpr. la lettre de Catherine à Maximin du 8 mars 1412 (61). Après
avoir terminé auprès d'eux la mission orale dont cette dernière lettre le
chargeait, Maximin les a quittés. Il faut remarquer, d'autre part, que les
instructions à l'ambassadeur de Catherine auprès de Frédéric, antérieures
au a'i avril, contiennent un article sur les joyaux, Catherine les reclame;
le terme indiqué approche. Le roi du n» 4 est, semble-t-il, le roi de France.
Les rois de Hongrie et de Bohême sont Sigismond et son frère Venceslas.
Marie de Bourgogne, comtesse de (élèves, était, avec la cour de Boui'gogne,
à Saint-Dcnys et à Paris, le 25 février i4ia (Petit, Itiiu'raircs, p. 3S7). L'am-
bassade de Maximin auprès du roi de France et du duc de Bourgogne ne
doit pas être antérieure à la fin de la guerre contre Jean de Lupfen, c'est-
à-dire au i3 juin i^r2, j)uisque Catherine charge Maximin d'appeler tant de
monde à l'aide contre ses ennemis. Le 20 juin i4i-^, Frédéric pri»niet à
Catherine de lui rendre les joyaux à la Saint-Michel (ay sept. Hl'li., 111,
5y).
a. Wenn wie das nicht beschehe, weibtdu wol daz wir by vnserm lannde
nùt verliben moechtent vnd wùrden dauon verlriben (Lettre précitée du
8 mars i^\i).
~ 64 -
des deux mains ? En homme qui juge les autres d'après
lui-même, Frédéric expose immédiatement à Maximin
les récompenses qu'il lui destine. Dans la lettre où il trace
la conduite que le sire de Ribeaupierre doit tenir comme
ambassadeur, il le nomme son serviteur, le prend sous sa
protection, s'engage à l'aider de tout son pouvoir à re-
couvrer les anciennes forteresses de Bruno que Lupfen
garde encore par devers lui. Catherine n'avait donné à
Maximin qu'une parcelle du landgraviat; Frédéric lui
promet l'administration du landgraviat, c'est-à-dire l'of-
fice de grand bailli « avec un gage fixe », Par un acte spé-
cial, il l'autorise à racheter la gagerie de Hohlandspurg
et il ordonne à Mansberg de presser les opérations du ra-
chat et de le mettre le plus tôt possible enpossession^
Catherine ne fait aucune promesse à Maximin. Elle
attend le succès de son ambassadeur pour le récompen-
ser. Le roi de France, le duc de Bourgogne et le duc de
Guyenne Louis, dauphin, fils de Charles YI, gendre de
Jean sans Peur, chargent le bailli de la Montagne, Jean de
la Rochelle, d'une mission secrète. L'envoyé vient parler à
Catherine. Puis il visite Louis de Bavière, le comte de
Wurtemberg et plusieurs bonnes villes d'Alsace^. Quel-
1. RUB., III, 64-36(14 12?)
2. Je Jehan de la Jîouchelle, escuicr, bailli de la ^fontaignr, confesse
auoir eu et receu de Regnaull de Thoisy, receueur gênerai de monsei-
gneur le duc en ses duchie et conté de Bourgowgne, la somme de quatre
vins l'rans sur ce qui nie puet et pourra estre deu pour volage que je fais
prcsenlenient, de rordoiinance de mon dit soigneur, ou pais d'Alemoigne,
deuers ma dame d''Austcri(iH\ le duc Lors de liauicres, le marquis de
Baude, le comte de Wurlcnibcrt et en pluseurs bonnes villes du pais d'^lu-
cez, portant certaines lettres de créance du roy, de monseigneur de
Gnienne et de mon dit seigneur, aux dessus diz, touclians certainnes cho-
ses secrètes (pie mon dit seigneur ne vuelt autrement estre déclarées. De
la quelle somme de iiljxx frans je me tien pour content. Tesmoing mon
saing manuel cy mis le darrenier jour dejuingTan mil cccc et douze.
[Signé avec paraphe :] Jandiice. (Orig. Parch. Scellé sur simple queue d'un
petit sceau rond en cire rouge assez endominagé avec ce reste de légende
ROM). — Sagil-ll du palatin ou de Louis (i'Iiig«)lstadt .frère de la reine Isa-
beau, « celui (jui eut une femme de France, » ou plutôt qui en eut deux,
Anne de Hourl on et (Catherine de .Morlagne (l)er ein wip lialte von
Franckenrich . Koteler Chronik, Basl. Ctiron., V, p. i55) et qui fut sou-
vent riiôle de Jean sans l*eur (Petit. Itiniraires, p. 3S;). La mission de la
- 65 -
ques mois plus tard, la IJourgognc et la Bavière
deviennent alliées ^ Lorsque Maximin est de retour,
Catherine lui donne sa main. Jeanne de la Haute Ui-
beaupierre reçoit leurs paroles de fiançailles. S'adres-
Rochelle a-l-elle pour but de déterminer le premier à donner définitive-
ment la paix à Catherine ou de préparer entre les maisons de Bourgogne
et d'Ingolstadt le traité dont on trouvera le texte ci-dessous ?
I. Jehan, duc de liourgoingne, conte de Flandres, cVArtois et de liour-
goingne, palatin, seigneur de Salins et de Malines, et Loys, conte palatin
et duc en Jiauiere, à tous ceulz qui ces présentes lettres verront, salut.
Sauoir faisons que nous, considerans la grant aflinilé qui est entre nous
et la prouchaineté de lignage qui est entre les en fans de monseigneur le
roy et les nostres et des nostres l'un enuers l'autre, et atin de encores plus
nourrir, augmenter et entretenir amour et vraye union entre nous, eue
sur ce bonne et meure deliberacion, de nostre certaine science et propre
mouuement, et par especial nous, Loys de Bauiere, par la voulenté de ma
dame la royne et de mon seigneur de Giiienne, auons aujourd'uy fait en-
semble les aliances et coufederacions qui s'ensuient. Et premièrement
que, doresenauant et toutes noz vies, aurons l'un enuers l'autre bonne,
vraye et ferme amour ensemble, comme vrais et loyaulx amis doiuent
auoir, et promettons loyaulment garder, conseruer et deffendre de tout
nostre pouoir la personne, l'onneur et Testât l'un de Tautre. Item de faire
procurer et pourchacer à tousiours, en touz lieux et enuers touz et par
toutes voyes, au mieulx et plus loyaulment que nous pourrons et sau-
rons, le bien, honneur, prouflit et auancement l'un de l'autre. Item, se
nous sauons ou apprenons, par quelque voye que ce puist eslre, le dom-
maige et deshonneur l'un de l'autre, ne aucun qui le pourchace ou face
pourchacier, nous en aduertirons l'un l'autre et lui ferons sauoir tantost
et incontinent pour y pourueoir. Et aussi y obuierons et l'empescherons
de tout nostre pouoir. Item, par especial, trauaillerons et mettrons toute
paine et diligence à ce que bonne et parfaicte amour soit et demeure tou-
siours entre ma dicte dame la reine et mon dit seigneur de Guienne et
chascun de nous, comme raison est et faire se doit pour le bien d'eulx et
de nous et du ro3'aulme. Toutes lesquelles choses deuant dictes nous
auons juré et promis, jurons et promettons par la foy et serement de noz
corps et aux saintes euuangilles de Uieu par nous touchées corporelment,
tenir, garder et obseruer, sanz enfraindre en aucune manière, selon le
contenu des poins cy dessus spécifiiez et declairiez. En tesmoing de ce
nous auons fait sceller ces présentes lettres de noz propres seaulx et les
auons signées de noz propres mains. Donné à Paris le dymenche xij» jour
de mars, l'an de grâce mil quatre cens et douze. [Signé avec paraphe :|
Jehan. Loys.
[Sur le repli :] Par monseigneur le duc, presens l'cuesque de TournaVy
les chanceliers de Guienne et de Bourgoingnc, messeigneurs Conrad
Beyer, cheualier, et Jehan Chousat. [Signé avec paraphe :J Gignier, n. (B,
iigSa. Orig. Pareil. Etait scellé sur doubles queues du grand sceau en cire
rouge du duc de Bourgogne et du sceau de Louis de Bavière. Il reste un
fragment du premier. Au revers, d'une écriture de l'époque : Lettres de
aliances entre monseigneur de Bourgoingne et Loiz, duc en Bauiere, frère
de la royne, faictes à Paris le xij* jours de m»rs mil iiij' et xij, k e v p
est).
~ 66 -
sant d'abord à la duchesse d'Autriche, elle lui demanda :
(( Madame, voulez-vous mon frère en mariage ? » « Oui »,
répondit Catherine. Alors elle interrogea son frère.
« Frère, lui dit-elle, veux-tu Madame en mariage ? » Il
dit : c( Oui ». Cela se fit trois fois et ils échangèrent leurs
promesses en se tenant par les deux mains ^ Catherine
avait alors trente ans passés. Peut-être les souffrances
accumulées et les mortelles inquiétudes qui l'avaient dé-
terminée à consentir au traité de Neuenburg et à écrire
sa lettre à Maximin ne sont-elles pas les seules causes de
ces fiançailles inégales. Un autre sentiment abaissait la
cousine germaine de Charles Yl jusqu'au vassal alsacien.
Dans une lettre à Marguerite de Bavière, elle loue simple-
ment la loyauté, la fidélité qu'il a toujours témoignées dès
l'enfance à la maison de Bourgogne et confondant juste-
ment sa propre cause avec les intérêts de sa famille, elle
fait ressortir le dommage qu'éprouverait le duc de Bour-
gogne si Ribeaupierre s'éloignait^.
A la nouvelle des fiançailles Frédéric répondit par la
remise de Bergheim à Lupfen. Bien que privé désormais de
1. Von erst hat gesprochen die von liappoltstein zu miner frowen von
Oslerrich etc. : « Frow, wellent ir da niinen brader zu der ce ? » I)a sprach
min frow : « Ja. » Darnach sproch aber die von liappoltstein zu irembruo-
der : « Bruder wiltu da min irowen zu der ee » Da sprach er : « Ja. » Daz
ist also beschehen zu dem drillen mai, vnd habent daz also mit ir beder
henden gegen ein ander versprochen {RL'H., III, V2ij, avant le 4 novem-
bre i4i5).
2. Touchant les sentiments de Catherine pour Maximin vers cette époque,
V. une lettre d'elle à la duchesse de Bourgogne, sa belle-sœur, au sujet de
la créance réclamée par Maximin contre Jean sans Peur. (Conformément
au désir de la duchesse, Catherine a parlé de cette atlaire »< très alTectueuse-
« ment» avec son « très cher » Maximin. Llle redoute très fort que si l'on
ne lui donne satisfaction, il n'abandonne le duc de Bourgogne « au quel il
« a esté dez son enfence et encore est si parlait feaul. comme il l'a bien
« monstre en plusieurs cas, et pour l'amour ilu dit bel frère [Jean] a sem-
« blablement esté tant leaul à moy. (|u'il a mis corps et biens pour moy
« aidier et ait moult sonlVert auec moy, quant le dit bel frère et louscculx
« de nostre linage m'ont eu faillit et laissiet sans aide et confort, et encore
« le fait lealment en tant comme il put-t onques. et s'il convient qti'il de-
« guerpisse ainsi le dit bel frère, dunciues fais je grant double que parel-
« lement me tlcguerpira. laquel ehouse me vendroit moult très mal a
« point, et en pourroit en mon fait sourdre grant dommage et contraire
« au dit bel frère et à moy » {Ri' H., III, *j<). \^\\, ly mai).
- 67 —
l'appui de Louis de Bavière, celui-ci se servit de la forte-
resse dans le moment même pour recommencer la guerre.
Une exi)édition nocturne ne put emporter le château de
Ribeaupierre. Mais Luplen, pendant sa retraite, coupa
les vignes et brûla le pays. Maximin se plaignit dans une
lettre à Frédéric où il lui fait entendre qu'il le tient
pour complice ^ Cependant Frédéric courait à Ensislieim,
il y surprenait Catherine. Peut-être exigea-t-il l'abandon
actuel et définitif des forteresses dont il lui avait reconnu
la jouissance viagère. Au dire des Bourguignons, Cathe-
rine « ne voulant pas accorder tout ce qu'il requérait
(( d'elle », il lui fit une scène si violente et si brutale qu'elle
s'enfuit d'un trait en Bourgogne. Tandis qu'elle y trou-
vait « calme et rafraîchissement », Frédéric mettait la
main sur les châteaux de sa belle-sœur et s'installait dans
celui d'Ensisheim^. Il ne restait plus à la landgravine que
1. Cette lettre est du -jS avril i4i3. Maximin s'y plaint des ennuis qu'il
éprouve au service de Catherine. « L'ennemi », dit-il, >< parti de Bcrgheim
« contre tout droit, s'est présenté devant Ribeaupierre à une heure après
« minuit » (Hartl, p. 67).
2. Deux documents, pp. 8, 12. La date de 1412 donnée par le mémoire
pour Catherine est-elle exacte? Si elle l'est, Catherine a-t-elle réellement
perdu de suite et d'un seul coup toute l'Alsace, sauf Helforl et Rosemont?
En 1412, on rencontre Frédéric à Neustadt près de Vienne, à Baden en
Argovie, à Fribourg- en Rrisgau, sous le château de Telfan, à Kropfsberg, à
Grôdting et le 19 juin à Ensisheim (V. plus haut, p. 60, n. 2). En i^iS. il est
à Neustadt, Gratz, Innsbruck, Baden, Arco, Nieder-Baden, Ileiligen-
kreuz ; en i4i4) '<^ SchafTouse, liotzen, Neustadt, Innsbruck. Le 21 octobre,
il est à Feldkirch (Lichnowsky, V, Verz.). En 1412, Catherine est a
Ensisheim le 20 janvier (P. cxvii, n» 12(59), le 9 février et le i" mai
(NPA., XI, p. 71), le 7 mai (Lichnowsky, V, Verz., p. cxx, n- 1297), au châ-
teau de Thann, le 20 août (P. cxxni, n" i388); â Ensisheim, le 7 septembre
(NPA., XI), le 20 septembre (Lichnowsky, V, Verz., p. cxxiii. n" i34i). Lan-
née suivante, elle est à Ensisheim les 2 et 2G avril et le 2 octobre
(NPA., XI). En i4i4, on l'y trouve le 19 mai (Ibid.) et le 3 octobre. Le
uù avril i4i3, elle écrit à « son cher frère » Frédéric en termes aflectueux
et comme si leurs intérêts étaient communs. Dans la guerre entre elle et
son iidéle Maximin, d'une part, le comte de Lupfen, d'autre part, Frédéric
s'est interposé. Il a déterminé Catherine à faire la paix, bien qu'elle et
Maximin doutassent que le comte tiendrait le traité. Maximin a exprimé
ce doute au duc d'Autriche. Maintenant leur prévision est réalisée. Lupfen,
dans la nuit du 6 avril, attacjua Maximin et son frère Ulric. A Frédéric,
comme médiateur de la paix, d'apporter le remède. Autrement il est à
craindre que, les hostilités se prolongeant, Lupfen ne trouve le moyen de
s'arranger avec ses adversaires et de se tourner contre Catherine et Fré-
— 68 —
Belfort et Rosemont. Elle s'établit à la Roche de Belfort
et mit la forteresse en état de défense. De son côté, Maxi-
min se préparait à marcher, avec cent soixante cavaliers,
sur P]nsisheim^
Tout en se tenant en garde contre cette attaque,
Frédéric entreprit avec Catherine, le 24 novembre i4i4»
des négociations au sujet de Belfort et de Rosemont^.
Trois de ses conseillers, Frédéric de Hattstatt de Herli-
sheim, Vernier Harmstorfter, châtelain d'Ensisheim sous
la régence de Catherine, et Jean de Wolkenstein, maître
d'hôtel d'Anne de Brunswick, vinrent représenter à la
douairière <( le besoin que Frédéiic avait de ses forte-
ce resses ». Ils invoquèrent ses conventions écrites avec le
duc d'Autriche ^ Ils ne pouvaient avoir en vue la clause
déric. Dans ce cas, le pays inférieur, c'est-à-dire la partie septentrionale
de la Haute-Alsace, serait ouvert à l'ennemi. Catherine et Frédéric ne
sauraient trouver de point d'appui. Si Frédéric ne pouvait paraître dans
ces négociations, il pourrait envoyer avec de pleins pouvoirs Bourquard
de Mansberg, comme le plus convenable. Catherine termine en priant
Frédéric d'écouter son ttdéle Thierry de Weilenmiihle, qui lui en appren-
dra davantage (RUB., III, ijS). Le 5 mai i4i3, Maximin, à son tour, appelle
Frédéric à l'aide contre Luplen (;;4) Frédéric lui répond favorablement le
i3 juin (;6). Enfin Jean sans Peur aurait-il attendu jusqu'au commence-
ment de i4i5 pour réclamer auprès de Frédéric contre la dépossession de
sa sœur? Le 5 octobre i4i4? Catherine demande à la ville de Fribourg en
Brisgau de poster, le lo du même mois. 14 arbalétriers à Ràgesheim (Lich-
nowsky, V, Verz., p cxxxvi, n» 1488). Veut-elle se défendre contre une
agression de Frédéric? La scène ne serait-elle pas du mois d'octobre ou du
mois de novembre i4i4'? Frédéric est encore a Ensisheim les 3 janvier,
9 février et 8 avril i4i5 (Lichnowsky, V, Verz., p. cxxxix, n" iSi;, i53o).
1. Lettre de Jean de Wolkenstein à la ville de Fribourg en Brisgau pour
l'appeler à l'aide contre le seigneur de Ribeaupierre (RUB., III, loy. Sainle-
Croix-en-Plaine, i4i4' 26 nov.).
2. Quatre lettres de Frédéric à Catherine datées (rKnsislieim, deux des
24 et 2y novembre et deux du 6 décembre i4i4> traduites en fran\;ais par
les soins de Catherine ou de la cour de Bourgogne {Orig., II, 10). La tra-
duction, faite sans doute par un Allemand, est un mot à mot gros-
sier et inexact. Lassen est rendu par laisser au lieu de faire. Il s'y
trouve des expressions l)arbares. moitlirr pour f't'nmw, terniirn' pour terme,
etc. Cpr. Nl'A, XII, 3° (i4ii' jni")> P- 78, et I.f., piéc. annex., 4 (i4^.
•£> mars), qui sont du même style et peut-être du même auteur. — A cet
essai de négociations se rapporterait linlitulé suivant dun registre de
l'époque : Die verhandlung zwuschent herozog Fridcrich von Osterrich
viid minre l'rauwen von Bnrgundrn von anno (i4) i4< »lsi* fi* zu lamie kam
mit? miuic jurcherren von Jtapoltzsttin {lii'B., 111, h>8, i4>4> après le
i3 nov.).
3. Lettre de Frédéric à Catherine du 2t) novembre. — Harmstorffer était
— 69 -
du traité de Neuenburg qui obligeait Catherine de livrer
ses forteresses au duc en temps de guerre. Klle n'é-
tait alors en guerre avec personne. Il s'agissait plutôt
de l'article qui prévoyait le second mariage de la
duchesse d'Autriche. La rumeur publique fait dès à pré-
sent de Maximin le nouvel époux de la veuve de Léopold.
Les magistrats de Berne, écrivant à ceux de Bàle, disent
« la dame de Ribeaupierre, née de Bourgogne ^ ». La fa-
mille de Ribeaupierre considère le mariage comme ac-
compli. « Madame votre femme » écrit Egon de Kiburg à
Maximin 2. Il importe à Frédéric de partager la conviction
générale. Maximin, second mari de Catherine, ne peut
manquer de faire, à bref délai, des actes d'autorité sur le
domaine autrichien, s'il n'en a déjà fait. Or, il a manqué
à la condition préliminaire, garantie des droits de l'Autri-
che ; il n'a pas juré d'observer le traité de Neuenburg.
L'attribution des forteresses à Catherine est donc cadu-
que. Frédéric les lui réclame, mais d'une manière douce-
reuse. Elle répond du même ton qu'elle convoquera ses
conseillers. Avec eux, elle cherchera le jour où elle pourrait
aller voir Frédéric pour tâcher de s'accommoder avec lui.
Catherine veut gagner du temps. Frédéric est pressé.
A peine ses envoyés lui rapportent-ils cette réponse,
qu'il écrit de nouveau à sa belle-sœur. On est au
29 novembre '. « Il a bien d'autres négociations », dit-il, « à
« cause du pape, du roi des Romains, du concile qui vient
châtelain d'Ensisheim en 1401 (Lichnowsky, V, Verz., p. xi.iv, n'^6-j, 4 j"il)
et en 1408 (UBL. Basel, 563, 10 déc).
I. Der frot?wen von fiapollstcin, geborn von fiiircrund {RU/L, III, ii3,
i4i4, 19 déc).
a. L'affaire que vous aués pour le fait de ma dame vostre femme en ren-
contre du duc de liourgoingne et contre le jeune duc d'Ostcr riche (Hrii.,
III, iScj, 1416, 8 mars). — De même Thomas Ebendorffer de Ilaselbach.
écrivain autrichien du xv* siècle (Schœpflin-Ravenez, V, p. 455).
3. Le 24 novembre, Frédéric écrit à Catherine pour la prévenir qu'il lui
envoie ses conseillers. Le att, Tiin des envoyés, Jean de W'olkenstein, est
encore à Sainte-Croix-en-Plaine, entre Ensisheim et Colinar. d'où il écrit
à la ville de Fribourg la lettre précitée. Le 28, Catherine reçoit les ambas-
sadeurs de Frédéric. Le 29, Frédéric écrit à Cattierine la lettre que Ton va
voir.
- 70 —
« de s'ouvrir à Constance ». Il prie sa chère sœur d'être
à Ensisheim dans les huit jours. Elle descendra en l'hôtel
d'Harmstorffer. « Accorde-nous ta visite à nous et à notre
« femme, tu viendras au château d'Ensisheim, tu chasseras,
« tu te divertiras avec nous, en dépensant notre argent.
« Amène avec toi tes amis et tes conseillers et nous nous
« entretiendrons à l'amiable de toutes choses ». Catherine
ne bouge pas de Belfort. Quelques mois plus tôt, avant
ses fiançailles peut-être et pour faire équilibre aux pro-
messes de Frédéric, elle avait rendu à Maximin l'office
de grand bailli*. Par un nouveau mandement, elle or-
donne à ses baillis, officiers, villes et sujets d'obéir à Ri-
beaupierre en tout ce qu'il leur commandera au nom de
leur souveraine 2. Elle ne rappelle pas dans cet ordre la
fonction qu'elle lui avait confiée, ('e silence a une signifi-
cation. Ce n'est plus comme bailli que Maximin récla-
mera l'obéissance, c'est comme mandataire spécial de
Catherine, comme associé au gouvernement de la land-
gravine. Elle fait de l'homme que Frédéric craint et re-
garde comme un ennemi le chef de la Haute-Alsace, brave
le duc d'Autriche, déchire le traité de Neuenburg. Le
6 décembre, Frédéric envoie son défi à Catherine :
« Haute princesse, comme tu as contrevenu aux engage-
« ments que tu as pris envers nous au sujet de nos Ibrte-
« resses que tu tiens de nous à raison de tes droits de ma-
(( riage, et comme, en conséquence, celles-ci risquent de
« passer en des mains étrangères, nous te faisons savoir
« que nous voulons retirer à nous ces forteresses, et nous
« voulons sauvegarder notre honneur contre toi, tes aides
« et les tiens' ». Le jour même et les jours suivants, les
officiers de Frédéric, INlansbcrg, Wolkenstein, les vas-
saux autrichiens et les nobles de la Souabe. les villes de
Fribourg en Brisgau, Brisac, Neuenburg et llheinfelden
1. 11 porlcM'c titre dans 1rs actes suivants : Ul'li.. III, 97 (i4>4? 21 mai);
104 (4 juii.)-, ri: (»4i''>)-
2. nu IL, 111, 110 (1414, a tU'coinbrc).
3. Deuxième lettre de Frédéric à Oxlhcrine du 6 décembre.
— 71 -
appellent au combat la princesse française et Maxi-
min, le transfuge alsacien*. La fille de Philippe le Hardi
relève le gant. Les défis de ses partisans et de ses merce-
naires pleuvent sur Frédérics.
Ce n'était point par Maximin que Catherine devait être
tirée de cette nouvelle adaire. Ces querelles de féodaux,
grands ou petits, irritaient la bourgeoisie de Bàle. Il lui
déplaisait qu'on se battît auprès d'elle sans prendre son
avis. Son amour-propre en souffrait ; elle s'estimait l'ar-
bitre naturel dans la région qui l'entourait. Elle craignait
pour ses intérêts ; la guerre allait ravager le pays où elle
plaçait ses marchandises, intercepter les routes, entraver
le commerce. Déjà la guerre des Pays Antérieurs lui avait
causé des pertes d'argent. Elle avait enduré les que-
relles de Catherine avec les Thierstein et Lupfen. Et
voici que le pays était menacé du pire des maux, une
invasion welche. Strasbourg avisait Bàle que le duc de
Bourgogne se disposait à marcher sur le Rhin avec de
grandes forces^.
Avec leur résolution et leur promptitude habituelles,
les Bàlois agirent auprès de Frédéric pour empêcher la
déclaration de guerre. Il s'engagea seulement à ne point
la faire sans les avoir consultés ou informés d'avance.
Ecrivant à Catherine, le duc d'Autriche prétendait atten-
dre leur réponse et devoir y conformer le parti qu'il pren-
drait lui-même ^. C'était le jour où par une seconde lettre
il défia sa belle-sœur. La précipitation qu'il met à ouvrir
1. Le () décembre, déU de Fribourg- à Maximin (7? 6'/?., III, ui); le i3, car-
tel de Ilannemann de Liebegg- à n Katrey », duchesse de « Preguiiy >>, et à
Maximin (iia), enfin liste de ceux qui ont délié le seigneur de Hibeau-
pierre (ii4)-
2. Défis de Jean Slolle de Stauffenberg, Hugues Phatle, écuyer, Frédéric
Ruchleim, Thoman Turner, des écuyers Jean Henri de Regesheim, Ebe-
rhard de Nidereiler et de Jean de Strasbourg (Liciino\\sky, V, Verz.,
p. cxxxvii, n»' i499-i5o'j, i4i4. 21, 27 déc.)-
3. Bàle envoya ses agents aux renseignements et apprit d'eux, ainsi que
des seigneurs français qui passaient, allant au concile, que les préparatifs
du Bourguignon visaient le duc d'Orléans (W'ackernagel, p. ^o\).
4. I'" lettre de Frédéric à Catherine du 6 décembre i4i4-
— 12 —
les hostilités peut avoir pour but de prévenir les remon-
trances des Bâlois. Ou peut-être a-t-il reçu leurs observa-
tions après sa première lettre à Catherine. Elles sont,
comme il s'y attendait, contraires à sa volonté d'engager
la lutte. Il veut mettre la ville en présence du fait accom-
pli. Désormais les Bàlois surveillent la marche de cette
guerre qu'ils n'ont pu prévenir, se renseignent chez leurs
confédérés de Berne et s'occupent de rétablir la paix*. Un
mois ne s'est pas écoulé depuis l'envoi du cartel de Frédé-
ric qu'ils ont fait accepter à la comtesse de Ferrette et au
duc d'Autriche une trêve valable jusqu'à la Saint-Jean
d'été avec un projet de conférence*.
Le roi des Romains, Sigismond, qui se trouvait au con-
cile de Constance, n'ignorait pas le différend de la sœur
du duc de Bourgogne avec le jeune duc d'Autriche. Le
concile était vraiment le centre du gouvernement tem-
porel de la chrétienté. Du concile on avait l'œil sur les
princes, on épiait ce qui se passait dans leurs Etats, on
jugeait leur manière de régner. Les grands, le duc de
Bourgogne, y avaient leurs ambassadeurs et leurs agents
secrets, ils sentaient le besoin d'excuser et de justifier
leur conduite devant cette assemblée souveraine, la plus
haute des juridictions^. Bàle était représentée par son
illustre bourgeois plébéien Offenburg. Maximin, venu à
Constance dès les premières séances, y resta jusqu'à
la fin*. Or, au printemps de l'annnée i4i5, Frédéric,
jugé coupable par le concile et le roi des Romains
d'avoir aidé le pape Jean XXIII à s'enfuir et de l'avoir
accompagné dans sa fuite, encourut la mise au ban de
I. Lettre précitée de Berne ;i Hàle du 19 «léc. 1414-
a. Lettres patentes de Frédéric notiliant la trêve (/^T/i., IH, 116; VR. lia-
sel, VL 91. Knsisheim, i4il>, 3 janvier).
3. NPA., XIX, p. ii'«, p. ii3, n. a.
4. /?r//., IH, 115(1414): i37(i4i5). Ces textes sont d'un èrudit du xvii» siè-
cle. D'après le second, Maxiniin aurait eu au concile des nég-ociations ini-
I)ortantes avec Sig'isniond connue grand bailli des ducs d'Autriche, aida
alss ein lanlvogt der hertzogen auss Ot'strrrcich bey keysser Sifirisfniindfn
vil zu verrichlen Kt'Jïi*l>l Les textes de lepoque de Catherine manquent
pour contrôler ces renseignements. Cpr. 170 (après le ai mars 1418).
— 73 —
l'Empire*. Sigismond prononça la cor.fiscation de ses
domaines et fit appel à toutes les puissances de l'Kmpire,
municipalités et seigneuries, pour exécuter la sentence par
la guerre et par la conquête. Une foule d'ennemis et de
rivaux de l'Aulriclie s'empressèrent d'obéir. En un clin
d'œil, le duc perdit l'Argovie, les villes forestières et
ses territoires des Pays Antérieurs. Bàle hésita devant
l'ordre du roi, non point qu'un sentiment de pitié
la retînt et qu'il lui eût été désagréable d'occuper l'Al-
sace. Mais, ville libre, elle ne devait au roi le service
de guerre que pour une expédition en Italie ou pour la
croisade, et la promesse de Sigismond que sa complai-
sance n'établirait point un précédent contre ses franchises
ne la rassurait pas 2. Le palatin du Rhin Louis de Bavière
remplaça la difficile et méticuleuse cité. Il entra dans la
seigneurie d'Autriche et la saisit au nom de l'Empire'.
Jean sans Peur et probablement les Bàlois eux-mêmes
ne furent pas étrangers à la disgrâce de Frédéric. Le duc
d'Autriche venait d'ajouter à ses torts envers Catherine
celui d'avoir essayé de tromper le duc de Bourgogne. Il
avait annoncé à Catherine, quelque temps avant de lui
envoyer son cartel, son intention de conclure une alliance
avec Jean sans Peur. En effet, il avait désigné des ambas-
sadeurs pour aller à la cour de Bourgogne. Catherine,
I. Le pape s'enfuit le ao mars, Frédéric fut mis au ban le 3o (I.ichnowsky,
V, Verz.,p cxxxix, n" iSaG; Kleinere Basler Annalen, Basl. Chron.,\,
p. 67; Roleler Chronik, pp. i54, iSo; Heusler, p. 36;).
•2. Le 3 avril, Sig'ismond confirme les franchises de Râle. « Les services »,
dit le roi, « que Bàle m'a rendus et me rendra dans mes aflaires actuelles
«avec le duc Frédéric ne doivent pas préjudicier aux franchises de la
« ville » (Wann uns nu die egenanten von Basel in den gescheffteu der wir
uns iczund mit herczog Fridrichcn von Oesterreich von des richs weg-en
verfangen haben, czu dienen, czu helffen iind by czusleen czugeseyt ha-
ben, doru<'mb, mit wolbedachtem mute und rechter wissen, seczen und
Avofllen wir, daz in so^liche dienste, die sy uns iczund tun und nach «m-
nander tun werden, an allen iren rechten und friheiten keiuen schaden
brengen sol in dheinwise {Uli. Basrl, VI, 93). Le lendemain, il demande
à I5àle son aide contre Frédéric (i)^)-
3. Also fuor hertzog Ludei^'i^ von Pergern, der von HeidelherfC. in dem
Eilsas und in dem Sungoiuve und nam die slelte und das lanl ouch in
(lloteler Chronik, yyas/. Chron,\. p. i56).
— 74 -
heureuse de ces avances, entrevoyant déjà la restitution
de ses domaines, avait écrit à son frère une lettre très
favorable à son persécuteur et lui avait envoyé son maître
d'hôtel et quelques-uns de ses gens. Ses ambassadeurs et
ceux de Frédéric s'étaient acheminés de compagnie vers
Beaune, où ils devaient présenter au duc le projet de
traitée Jean avait accueilli la nouvelle et les envoyés
avec joie. Le 26 novembre, il les gardait au souper
et, le lendemain, il les retenait encore à la cour 2. Plu-
sieurs de ses hommes d'affaires se joignaient à eux pour
se rendre auprès de Catherine.
Peu après, le bruit de l'agression de Frédéric était venu
aux oreilles du duc de Bourgogne et ne l'avait pas peu
étonné à cause de l'opposition entre les actes et les paroles
du duc d'Autriche \ Frédéric, prévenu chaque jour que la
Bourgogne pourrait bien prendre la défense de Cathe-
rine, avait écrit à Jean sans Peur pour s'excuser*. « Sa
« belle-sœur », disait-il, « n'avait jamais eu d'autre assis-
(( tance que la sienne dans les nombreuses difficultés qui
(( avaient suivi la mort de son frère \ Mais le nouveau
« mariage de Catherine avec son sujet était un scandale
« pour la maison d'Autriche comme pour celle de Bour-
« gogne. Il était en outre une menace pour l'Autriche.
1. Sur les pourparlers entre Jean sans Peur, Catherine et Frédéric, v. la
lettre de Jean sans Peur à Frédéric du i" mars i4i5(n. st. Hartl, pp. 68, ss.
liUB., III, ii8, 120). Celt(^ lettre résume les négociations, et, en particu-
lier, la lettre écrite par Frédéric à Jean sans Peur le i5 février pour justi-
fier sa conduite envers Catherine et d'après laquelle le mariage de Maxi-
min et de Catherine est conclu (geslossen).
2. 141Î, novembre, 26, lundi. Tout le jour à lituumc, — vinrent au souper
les ambassadeurs venus vers mon dit seigneur de par madame trO.s/cnV/je
et de j)ar le duc Federic. — 37, mardi. Tout le jour à licaune, où estoient
les ambassadeurs du duc Federic et de madame d'Osterirhe. y fit mon
dit seigneur les nopces d'une des femmes de chambre de madame (Petit,
Itinéraires, [). 4i4)-
3. Ilarll, {). 08.
4. Quia cothidie adcusaciones accipilis, quod propler hoc in.iniicitias
vobis volumus inferre, predicta i)ro excusatione vestra nobis signilicaslis
(nun., III. 118).
5. l'ost dec('s.-.»im gcrmani vestri, dicte sororis noslre c«)niugis. ipsa so-
ror nosira habuit nuilla agcr<>. super «juo nisi vos nuUum habuit adiuto-
rem (liUIi., III. 118).
- 75 —
« Ribeaupierre avait des entente<ï avrr rertains princes et
« l'on pouvait craindre que des étrangers ne devinssent
« maîtres de l'Alsace. Frédéric se voyait exposé à perdre le
« bénéfice de ses traités avec Catherine i. » I^e duc d'Autri-
che faisait allusion à celles des conventions de Neuenburg
dont il pouvait parler sans inconvénient, la clause de
retour du domaine à l'Autriche après la mort de Catherine
et la clause d'inaliénabilité. « Ces considérations », ajoutait
Frédéric, « l'avaient contraint à reprendre les forteresses.
<( Mais il ne voulait que le bien et souhaitait vivre en
« bonne intelligence avec le duc de Bourgogne '^. »
Celte lettre ne produisit pas dans l'esprit du duc de
Bourgogne l'effet que Frédéric en attendait. Dei)uis les
derniers événements de la guerre de Lupfen, Jean sans
Peur avait repris des relations suivies avec sa sœur ainsi
que l'exécution de ses projets sur l'Alsace. Pendant tout
le mois de janvier i4i3, Catherine avait eu à côté d'elle
le maître d'hôtel du duc , Jacques de Yillers , uni-
quement occupé de ses intérêts. Au mois d'avril, de
graves affaires avaient ramené Ailiers en Alsace et, la
même année, Catherine recevait la visite de l'abbé de
Lure. L'année suivante, son frère lui envoyait de nou-
veau Villers avec Jean de Neuchàtel et Gauthier de
Ruppes. Après avoir délibéré avec elle sur le comté de
Ferrette, ils virent Frédéric, le comte de Wurtemberg et
les pires ennemis de l'Autriche, les Suisses ^
Cet ensemble de faits montre bien que Jean sans Peur
ne pouvait ignorer les rapports de Catherine et de Maxi-
I Kt tune loinporis iuter vos et ipsam fiieriiul ([iKHlam pcrtrat-tata, (luo
asserilis esse in certis litteris inserta, de quibus verebamini frustrari eo
niediante quod pretonditis ipsani sororem nostrani, in scandalum donius
Anstric cl doiniis Jitirgnndir, nialriiuoniuni contraxisse cuin soriio suo vi-
dclicot Srnasmanio; qui (juidcni Smostruinruis M^as cl coul'cdcri\c'\oucs jrc-
rebat erga qu«>sdani principes, ita quod limoiuUun erat qvuul lorra dicte
sororis nostre ad manus aliénas perveniret, obindeque coactus. ne terras
ipsas perderetis, castra et fortalicia ciusdem ad vcstras nianus cl potes-
tateni recepistis (//t//^., III, ii8).
2. Harll, p (ig.
3. NPA, XVII, pp. io4-ioO.
— 76 —
min. Il s'en servait et par là semblait les approuver. En
i4i4' il recommandait à Maximin sa sœur et ses propres
intérêts dans une lettre volontairement obscure d'où
ressort le rôle que tenait alors de la Bourgogne le
sire de Ribeaupierre^ A la même époque, à plusieurs
reprises , la duchesse de Bourgogne priait instam-
ment Catherine d'user de son influence pour apaiser ce
créancier trop véhément : « Parlez », lui écrivait-elle, (( de
« la meilleure et la plus gracieuse manière, afin qu'il
« garde son afl'ection à monseigneur*. » Une autre con-
clusion, c'est que la conduite de Catherine à l'égard de
Frédéric et de Maximin pendant les années i4i3 et i4i4
fut, en général, projetée de concert avec le duc de Bour-
gogne. L'assurance de Catherine à tenir tête à son beau-
frère, son intrépidité après le défi de Frédéric, si oppo-
sées à son afl'olement devant Lupfen et les féodaux, lui
venaient de la certitude que son frère la soutiendrait. De
fait, à peine celui-ci a-t-il eu le temps d'apprendre la rup-
ture qu'il envoie secrètement un vassal du comté de Bour-
gogne, Henri d'Accolans, au comte de Wurtemberg'.
Aussi Jean sans Peur ne montre-t-il aucune émotion des
éclats du jeune duc d'Autriche. « Quant au prétendu ma-
« riage », répond-il froidement, « je me suis renseigné,
« ma sœur m'a écrit, je n'ai rien appris qui puisse me
« faire croire à sa réalité*. » Il ne relève pas les propos
1. Ainsi nous vous prions que vueillez tousjours tenir la main par delà
pour belle suer d'Ansterichc et de nous sur ee que vous sauez, et ainsi
coin en vous en auons la fiance (IU'H., III, 102, (414. 27 juin).
2. RUn., III, loO [1414] 10 juil.. — V. plus haut, p. 20, n. 3.
3. A messire Henry d'Acolant, clieuallier et chambellan de monseigneur
la somme de xxx frans que mon dit seigneur lui a fail baillier sur ce qu
lui pourra eslre deu à cause d'unj^' voiage qu'il fait présentement, par
l'ordonnance du dit seigneur, en Alemaiirne, deuers le comte de W'istem
berch, pour parler à lui de choses à lui encliargées et qui grandement lu
touchent, desfjuelles il ne veult astre faicle autre dedaracion. par mande
ment du dit seigneur doniu" à Arffillr le x* jour de décembre mil cccc viiij
cy rendu, auec (juittance du dit cheualier tant seulement. Pour ce. xxx
frans (Kn marge, d'une écriluri' de l'epotiue : .Super ipsum. H, ir>;(>, fol. ce
xxxvij, v°).
4. Quantuuj autem est de dicto matrimonio dicte sororis nostre per vos
pretenso, inquisiuimus et eciam super hoc litleras habuinius a dicta sorore
— 77 —
de Frédéric sur les princes que Maxiinin servirait ;
ce sont ceux de Bourgogne. Mais « il lui est im-
« possible de rester tranquille devant la dépossession de
« sa sœur, d'autant plus contraire au droit manifeste de
« celle-ci que Frédéric et les frères de Frédéric ont con-
« senti à l'assignai. » Toutefois, puisque Frédéric exprime
son amour de la paix, le duc de Bourgogne désignera des
négociateurs qui se rencontreront avec ceux du duc d'Au-
triche ^ Il avait sans doute déjà donné ses instructions à
ses émissaires près du concile, et, quinze jours avant de
répondre au duc d'Autriche, un chevalier de Bohême,
Simon Occlinger, était encore allé à Constance en mission
secrète auprès de Sigismond^. Peut-être même ses en-
voyés bien approvisionnés d'argent par leur maître
avaient-ils pu déjà lui faire pressentir l'eflet de leurs
intrigues.
Quoi qu'il en soit, le 4 avril i/^id, le jour où Bàle
est requise de saisir les domaines de Frédéric, Sigismond
adresse une lettre collective à Catherine, qu'il appelle « sa
chère tante ». suivant l'usage du temps, aux villes, châteaux
et sujets assignés à Catherine pour son domaine et son
morgengabe, et aux villes, châteaux et sujets de Frédé-
ric"^. Il notifie sa volonté. Mais la décision du roi se res-
sent des préoccupations que lui donne le duc de Bourgo-
gne par ses empiétements sur des pays d'Empire, le Bra-
nostra, sed non peruenit ad noslrani noliciam quod se aliqualilor copu-
lauerit cum marito. {RUIi., III, 120).
1. IlartI, p. 69.
2. Je Simon Occlinger, cheuallier du pais de Bahaigne, confesse auoireu
et receu de Jehan de Noidrnt, conseillier et receueur g^euerai des finances
de monseigneur de Boiirgoingne, la somme de cent frans d'orque mon dit
seigneur m'a aujourduy fait baillier pour aler à Constance deuers le roy
de Hongrie, pour aucunes choses secrètes à moy enchargés par mon dit
seigneur. De laquelle somme de c frans je me tien ct)nlent et en (pacte
mon dit seigneur, son dit receueur et tous autres. Tesnu)ing le saing ma-
nuel de maistre Guillaiinie Gignier, secrétaire de mon dit seigneur, cy mis
à ma requeste, le xj" jour de feurier, l'an mil cccc et quatorze (i4i5, n. si).
[Signé avec paraphe :J Oignier, n. (B, 1193a. Orig. Parch.).
3. Lieby muom. — Sleten, slossen und undertanen die ir zu widerle-
gung vnd morgengabe in dem lande zu L'isasz und anderswo verschribeu
oder gegebeu sind {UB. Bascl, VI, 90, i4i5, 4 avril).
- 78 —
bant, le Luxembourg, et par ses relations avec Eberard
de Wurtenberg, le comte de Glèves et d'autres grands sei-
gneurs allemands'. Elle ne termine pas la contestation.
Sigismond se garde d'accorder à la duchesse d'Autriche la
restitution immédiate de l'Alsace. Il fait seulement savoir
qu'il a donné pleine autorité au maître bourgeois et aux
conseillers de Bâle pour prendre possession des domaines
du duc d'Autriche, y compris ceux que Frédéric a enlevés à
Catherine, retenir ces domaines dans l'intérêt de l'Empire
et régler le litige ^ Sigismond demande aux destinataires
de sa lettre « d'écouter et de croire les Bàlois comme si
« l'empereur leur parlait lui-même. Ils en auront grand
(( réconfort et pleine satisfaction ^ »
Cette lettre, où l'on est tenté de reconnaître la main
d'Offenburg, serait aussi décevante pour Catherine et
Jean sans Peur qu'elle est honorable pour Bàle, si elle ne
retirait l'Alsace à l'ancien allié de Lupfen pour la confier
à une ville plutôt favorable à la Bourgogne^. La soumis-
sion de Frédéric et sa réconciliation survenue dès le com-
mencement du mois suivant, moyennant la condition de
livrer le pape, de remettre tous ses domaines à la discré-
tion de l'empereur et de rester en otage à Constance, sont
1. Leroux, Nouvelles recherches critiques sur les relations politiques de la
France et de V Allemagne de i3~8 à I461 (Paris. iSyi), pp. i53-i58.
2. Mit dir obgenanlcr Calherinen \nd euch vorgeiuinten steten, slossen
vnd untcrlanen . . an unserr statt und von unsern und dez richs wegen
tzutej'dingen vnd zu lU'bcrkomcn und cuch oiich /u uns und dcm riche
zuem|)fahen und unsor siclierlieilc zugcben.
3. Die.... obgenanlen von liasel... uluemen und vorhoron und in alleu
sachen genlzlich gelouben A\ollet, als ob wir selber mil euch redlen. Das
w'ir hoiren, ir soédlet des groszlichen gcbessert wcrden und ouch ein
gantz benugcn doran haben.
4. Au mois d'avril i^U), OllVnburg fait j)arlie d'une députation bâloise
qui va successivement auprès du pape el de Frédéric à Fribourg en Hris-
gau, et auprès du concile et du roi (Wurstisen, //a.sc/er ChronieU, Uâle, 1580,
p. ce xxvj. Rôteler Chronik, Hasl. Chron., V, j). 154. Cpr. p. aoT), n. 3). La
nième année, les magistrats de Hàle écrivent à OlVenburgau sujet de trois
villes forestières conlis(juées sur Frédéric. Hlieiut\'lden, Laul'enburg et
Seckingen. «t OlVei.ourg ne p(»urrait-il pas les h>ur faire mettre dans leurs
« mains» (ob ich yneu... zu iren lianden gschatVen kocnde. Die Chronik
Ilenmann OH'enburgs, liasl. Chron. ^ V, p. aaii)? Heusler, p. 369.
- 79 —
un autre désappointement ^ Toutefois, une circonstance
laisse un peu d'espoir. Frédéric ne rentre pas encore en
possession des domîiines situés à l'ouest de TArlberg. Les
anciens territoires de Catherine restent sous le séquestre
de Bille-.
Jean sans Peur semble avoir pressenti ce dénouement
ordinaire des mises au ban. A peine connaît-il la lettre de
Sigismond qu'il dédouble sa politique. Catherine et lui,
car ils ne font qu'un, continuent à ména<^er par des
négociations et des actes diplomatiques le retour de l'Al-
sace à sa suzeraine légitime. Mais il veut se nantir lui-
même le plus tôt possible dans le pays.
Du château de Belfort où elle se tient prête aux événe-
ments, la landgravine écrit le 17 avril deux lettres à Maxi-
min. Par la première elle lui mande de voir Sigismond.
Ribeaupierre priera le roi des Romains de remettre à
Catherine, conformément au droit, les domaines dont elle
a été frustrée, recevra ces domaines et les gouvernera. La
seconde lettre, prévoyant une restitution faite par Frédé-
ric, donne à Maximinles mêmes pouvoirs que s'il recevait
les domaines de la main de Sigismond '. Cette démarche
n'aboutit pas. Dans les derniers jours du mois de juin,
Jean sans Peur envoie à Sigismond Simon de Saulx. abbé
de Moutier-Saint-Jean, Jean de Neuchàtel et Gauthier de
Ruppes. Les ambassadeurs font un long séjour à Cons-
tance sans avancer les atl'aires^. Enfin, lorsque Frédéric
est pardonné, Catherine met en route Maximin pour obte-
nir de lui qu'il se montre généreux à son tour, non pas,
évidemment, en rendant à la comtesse de Ferrette des
domaines dont il est toujours dessaisi, mais en consentant
1. Lichnowsky, V, Verz., p. (.xi.i, w i5r)() (i^iT), 7 mai).
2. Anonyinus bei Appemvilor (Ihtsl. Chron., IV, p. 4'^4' "• ('»> HoIoUt
Chroiiik (V, p. i5(), n. 1 ; p. iS;, n. i).
3. Lichnowsky, V, Verz., p. cxi., n» i53;;. liUB., III. rjj a, lij h (ChàU'au
de JîelCorl, 141;"), i; avril). Pour la suite des nétfociations entre .Maxiuiiu et
Frédéric en i4i5, Uarll, p. G9.
4. NPA., XVIII (i4i5, de la fin juin jusqu'au commencement d'août),
p. 109.
- 80 -
éventuellement à la main levée du séquestre de Bàle^
Derrière ces apparences ofïicielles il se passe des choses
sérieuses. La Bourgogne et l'Autriche poursuivent leurs
combinaisons et leurs pratiques. Selon le récit d'un
chroniqueur allemand, Anne de Brunswick serait ve-
nue à Constance demander au roi la grâce de son mari
et obtenir pour elle-même la garantie de son morgengahe
et de son douaire compromis par la confiscation des
domaines de Frédéric. C'était, dit la chronique, <( une
« jolie, accorte et blanche femme ». « Quel est votre
(( douaire? » lui demanda le roi. « Je n'en ai pas encore »,
répondit-elle. « Dites à votre seigneur de vous en assi-
« gner un ». — « Mon seigneur n'a rien lui-même. Votre
« Grâce est pour l'heure mon seigneur. » Le roi se mit à
rire, la prit amicalement par le bras et lui dit : « Ma chère
« dame, nous voulons vous bien traiter. » Et il lui assigne
Ensisheim, Massevaux, Délie et Altkirch. D'une partie
du douaire de Catherine il doue la femme de Frédé-
ric'. Le mari peut se consoler de tenir otage à Cons-
tance.
A la ruse et aux manœuvres autrichiennes, à la duplicité
de Sigismond, le duc de Bourgogne oppose la hardiesse,
mais une hardiesse prudente qui se cache, prépare ses
voies, choisit son temps. Dès le 7 avril i4i5, il fait partir
pour Belfort Yillers qu'il prend au débotter d'une première
course auprès de Catherine, et Gauthier de Ruppes^. Les
deux commissaires doivent persuader à la comtesse de Fer-
rette de livrer Belfort à son frère et la ramener avec eux. Ils
restent absents dix-sept jours. Ce fut donc pendant leur
séjour à Belfort, à la veille de son départ pour la Bour-
gogne, qu'elle nomma Ribeaupierre son mandataire*. Le
I. Ilarll, p. 70.
a. Einr hiibsche, subcrliflie, blciche Fraw. Le chroniqueur mot parmi
les assignations de Sigismond « Diepolt w. Quel est ce territoire (Lich-
iiowsky, V, p. iHo)?
3. NλA., XVII (i4i5, ai mars), p. 106.
4. Ibid. (?4i5, 7-a3 avr.). p. 107. Jehan, duc de nourgoingnc, conte de
Flandres, d'Artois et de Dourgoingne, palatin, seigneur de Salins et de
- 81 —
23 avril, elle arrivait à Dijon avec une escorte de quarante
chevaux '. \illers retourne en Alsace le mois suivant pour
des choses secrètes que son maître le charge de dire aux
habitants de plusieurs bonnes villes^. Au mois de juin, un
Matines, à nostre amé et fcal conscillicr et recoueiir gênerai de toutes noz
linances, Jehan de Noident, salut et dileccion. \ous voulons et vous man-
dons que des deniers de vostre recepte vous paiez et deiiurez à nostre
araé et féal chcuallier et maistre d'ostel messire Jaques de Villers la
somme de trente et quatre frans pour ses gaiges et despens faiz par dix
sept jours entiers qu'il a vacqué, i)ar nostre ordonnance et commande-
ment, en alant des nostre ville de Dijon deuers noslie très chiere et très
amée suer la duchesse d^Osteriche, qui lors estoit à Belfort, ou conlé de
Ferrate, séjourner illec en attendant le département de nostre dicte suer,
laquelle nous auions mandé venir deuers nous, et icelle nostre sueracom-
])aignier jusquesau dit lieu de Dijon. C'est assauoir depuis le vij jourdauril
darrenement passé, que le dit messire Jaques parti pour faire le dit voiage,
ouquel faisant il demoura jusques au xxiij-^ jour du dit mois, tous inclux,
pour chascun desquelz jours nous auons tauxé et tauxons par ces pré-
sentes à icellui nostre maistre d'ostel la somme de deux frans. Et par
rapportant auec ces présentes quictance d'icellui messire Jaques, par la-
quelle 11 affermera en sa conscience auoir vacqué en faisant le dit voyage,
par les diz xvij jours, nous voulons la dicte somme de xxxiiij frans estre
allouée en voz comptes et rabatue de vostre recepte par noz amés et
feaulx les gens de noz comptes à Dijon, auxquelz par ces mesmes pré-
sentes nous mandons que ainsi le facent, sans aucun contredit, non obs-
tans quelzconques ordonnances, niandemens ou dell'enses ad ce con-
traires. Donné en nostre dicte ville de Dijon, le v jour de nouembre, l'an
de grâce mil cccc et quinze. Par monseigneur le duc. [Signé avec pa-
raphe :J Bordes (B, iigSa. Orig. Parch. Scellé sur simple queue d'un
sceau rond en cire rouge dont il ne reste qu'un fragment).
1. i4i5, avril 23, mardi. Souper et gister à Dijon — et ce jour arriva ma-
dame la duchesse d'Osteriche, sueur de mon dit seigneur, qu'il dellraia de
tout et ses gens au nombre de xl cheuaulx (Petit, Itinéraires, p 4'7)-
2. Jehan, duc de Bourgoingne, conte de Flandres, dWrtois et de Bour-
goingne, palatin, seigneur de Salins et de Malines, à nos amez et feaulx
les gens de noz comptes à Diion salut et dilection. Nous voulons et vous
mandons que, sans aucun contredit ou dilliculté, vous allouez es comptes
et rabatez de la l'ecette de nostre amé et féal conseillier et receueur gêne-
rai de toutes noz finances, Je/iafi de Noident, la somme de trente frans que,
par nostre exprès commandement et ordonnance, il a aujourd'hui paiée
et deliurée comjjtant à nostre amé et féal clieuallier et maistre de noslre
liostel, messire Jaques de Villers, pour aler présentement de ceste nostre
ville de Dijon en la conté de Ferratte, où nous l'ennoyons faire certaines
choses secrètes que nous lui auons ordonnées, que nous ne voulons autre-
ment estre déclarées, par rapportant ces présentes et quittance sur ce du
dit messire /a^/z/p.s seulement, non obstant que autrement en appere des
choses dessus dictes et quelconques autres ordonnances, niandemens ou
defl'enses à ce contraires. Donné en noslre ville de Dijon Ac xviij« jour de
may, l'an de grâce mil cccc et quinze. Par monseigneur le duc. (Signé
avec paraphe :J D'Orgelet (B, iiyJa. Orig. Parch. Scellé sur simple queue
d'un petit sceau rond en cire rouge à peu près détruit).
Je Jaques de Villers^ maistre d'ostel de monseigneur le duc de Bour-
6
- 82 -
messager part en très grande hâte de Gray, où le duc est
venu, pour Belfort^ Enfin, vers l'époque où Huppes et
ses compagnons reviennent de Constance, l'éclat se pro-
duit. Une forteresse alsacienne, Rosemont, reçoit de la
main de Jean sans Peur un châtelain, et ce châtelain le duc
l'établit à vie. Jean de Couleur qu'il appelle à cette fonc-
tion est un simple écuyer. Les Allemands le nomment Jean
de Ludersdorf. Il serait étrange qu'il vienne de la Sty-
rie. On le croirait plutôt d'un pays à la limite des langues
française et allemande. Il habite Belf(»rt, circule entre la
Bourgogne et l'Alsace, reçoit des lettres en français, écrit
lui-même en français. La forteresse dont Jean sans Peur
lui remet la garde lui est familière. Il en était déjà châ-
telain sous la régence de madame d'Autriche. Sa nouvelle
nomination le trouve chambrier de Catherine. Dans la
suite, on le voit négocier pour elle, le duc de Bourgogne
et Maximin. Après la mort de Catherine, il disparaît*.
goingne, confesse auoir eu et receu de Jclian de Xoident. receueur gênerai
de toutes les linances démon dit seig-neur, la somme de tranle frans sur ce
qu'il me peut et pourra estre deu à cause d'un voiaig-e où mon dit seigneur
m'enuoye présentement en la conté de Ferrecte pour parler à aucuns
habilans des bonnes villes d'icelle conté d'aucunes choses secrètes que
mon dit seigneur m'a ordonné. De laquelle somme de xxx frans je me
tien pour content et en quicte le dit receueur et tous autres à cui quictance
en appartient. Tesmoing mon saing manuel cy mis le xviij» jourdemay,
l'an mil cccc et quinze. [Signé avec paraphe :] Jaques de Villers (B, iig'i-2.
Orig. rarch.).
I. A Thomas Sauon, le xviije de juing derrenereraent passé, pour porter
lettres très hastiuement de par nous, des nostre ville de Grev à licauf'ort,
pour le fait de nostre très chiere et très amée suer la duchesse d'.4us/f-
richc, et pour son retour, soixante solz tournois (B, iigly. Mandement de
Jean sans Teur, i4ii>, iS juillet. Orig. l'arcli. Ktait scellé sur simple
queue).
a. i4ii», 29 juillet. NP.V., XX, p. ii». Châtelain île Ho^enuml en i4«>t),
1407, 1409. Témoin de la pi'omesse des ambassadeurs de I.éopold relative-
ment à l'assignation éventuelle par leur maître de la partie du capital do-
tal restant due {liC'i., II, 719, Dijon, i4o<5, aS août). — Le nom de Couleur
se rapprociie de celui de Ludersdorf. Dur/ correspiuul à Court, Leur ou
Lure a Ludvr. Courroux, au val de Delemonl, dans l'evédié de Mâle, s'ap-
pelle Lulelsdorfou Liitlersdorf (T^y. /yti.si/. X. p. OJi). Luterstorf. employé
comme nom de personne, est dans deux cahiers des cavaliers de Bàle pen-
dant la guerre a ce Catlierine (.\rch. Hàle-Ville. Polit. H. 8). Les cavaliers
viennent à la nu)ntre avec leurs chevaux et l'on décrit sommairenuMil
leurs montures (N'ai rot mit einem blassen. brun, eschbar. \al hmg: rot,
- 83 —
Vers la fin de i4i5, Jean sans Peur invite de nouveau
sa sœur à venir à Dijon. Il veut l'avoir près de lui pour
suivre ses négociations avec Frédéric et l'empereur et
pour la décider à lui abandonner le comté de Ferrette.
Villers, porteur du message de son maître, l'ait, la
quatrième fois depuis le commencement de l'année, le
voyage d'Alsace. Dans les premiers jours du mois de no-
vembre, Catherine vient à Dijon. On prévoit une longue
résidence, car les maîtres d'hôtel de la duchesse de Bour-
gogne passent en son nom, avec des boulangers de Dijon,
un marché de fournitures pour une année entière ^ Dès
son arrivée, elle a un entretien avec Huppes, et le i4 no-
vembre Jean sans Peur nomme gouverneur de Bellort et
de Rosemont Jean de Neuchàtel, qu'il avait établi la veille
gouverneur du comté de Bourgogne-. Descendant des
comtes de Bourgogne par les femmes, de la famille de Neu-
chàtel-Bourgogne, seigneur de Montaigu, de Fontenay-en-
Voige et d'Amance, Neuchàtel était chambellan et con-
seiller du duc de Bourgogne. Quelques années aupara-
hat ein blassen; ist grow, apfel grôw). Dis hancl nil guote phert... Lu-
terstorff (i" cahier, loi. n, r"). Henman Lùierstorff. Val swartz lang s^va^lz
(2» cahier, fol. i6, v).
I. Marché fait par les maistres d'hostel de la duchesse pour boulange-
rie et pâtisserie. Jamson l'Advisé et Henry Maquereau, boulangers, demeu-
rent à Dijon, ont marchande de servir madame la duchesse de liourgoi-
gne, madame d'Osteriche et mes damoiselles Anne et Agnez de Bourgoigne
pour un an commençant au x^ jour de décembre mccccxv et finissant
l'an révolu (Petit, Itinéraires, p. 607). Marché de poulaillerie fait par les
maistres d'hostel de la duchesse. Jean de Besançon, boucher, demourant
à Dijon, servira madame la duchesse et madame d'Osteriche et mes damoi-
selles de poulaillerie es duché et conté de Bourgongne, par marché fait
à lui par messire Loys de Poissy, maistre d'hostel de ma dite dame la du-
chesse de Bourgongne, depuis que monseigneur se partira d'avec ma dite
dame jusqu'à caresme prenant mccccxv. Ce fut fait le xxx« jour d'octobre
MCCCCXV (P. 608).
a. La duchesse d^iulriche, sœur du duc, jouissant de la comté de Fer-
rette en Alsace, fut sollicitée par le duc de luy remettre cette comté. Pour
cet elïet luy envoya juques trois [foisj Jacque de Viler, chevalier, son con-
seiller et maître d'hôtel, pour traiter avec elle et l'obliger à venir a Di-
jon auprès du duc, ce qu'elle lit au mois de novembre i4i5, et en traita
par l'entremis de M-^ Gauthier de Huppe, seigneur de Soyes, son chambel-
lan, et du dit de Villers (Compte 5« de Jean de Noidant. Inventaire Pein-
cedé, XXII, p. 455. Le compte ne se retrouve plus).
- 84 —
vant, Jean sans Peur l'avait déjà investi de la capitaine-
rie générale des Deux Bourgognes. Il lui avait confié plu-
sieurs missions, il l'avait chargé de négociations auprès
de Maximin et de Sigismond. Neuchàtel était aussi un
homme de guerre. Il conduisait à l'armée du duc une com-
pagnie de plusieurs chevaliers et écuyers bannerets et de
soixante et onze écuAers. Il suivit le duc en Flandre, en
Artois, en Champagne. Les Bourguignons lui durent une
grande part de leur victoire sur les trente-deux métiers de
Liège. A la tète de deux cents chevaliers, il pénétra dans
Arras que les Français assiégeaient et ne purent enlever.
Dans ce même siège, il soutint un combat singulier avec
le comte d'Eu. Il reprit les villes de Champagne conquises
par La Hire pour le Dauphin. Plus tard, Philippe le Bon
le chargea de chasser de Bourgogne les grandes compa-
gnies. C'était peut-être au meilleur de ses chefs militaires
que Jean sans Peur confiait Belfort. Les gages qu'il lui
donnait pour garder les deux places alsaciennes dépas-
saient ceux de la capitainerie du comté de Bourgogne '.
Dorénavant le duc de Bourgogne allait gouverner au
nom de sa sœur et de lui-même une partie du comté de
Ferrette. Deux actes audacieux donnaient au plan tracé à
Luxeuil un commencement d'exécution. Les nouiinations
de Neuchàtel et de Couleur n'étaient pas seulement con-
traires au traité de Neuenburg. Elles constituaient une
usurpation sur les droits de l'empereur, un fait de gou-
vernement dans une terre de l'Empire. Pour ce motif peut-
être Neuchàtel ne porta jamais le titre de châtelain. Il
n'eut que celui de ca[)itaine ordonné à la garde et sûreté
des villes et forteresses de Belfort et de Uosemont, appar-
tenant à madame d'Autriche. Aucune durée ne fut assi-
gnée à ses fonctions. Il devait continuer de les remplir
tant qu'il j)lairait au duc. On s'abstint, contrairement
à l'usage, d'enregistrer sa nomination et jfa prestation
de serment pu livre des mémoires de la chambre des
I. Nl'A., XX, u\ p. lUi. Berlin, i>. j;. Abbé Uichuril. pp. 19*^», ly'i.
- 85 -
compte*; de Dijon. Jean sans Peur n'avait dû prendre con-
seil que de ses propi'os dTîsirs et d(î son iuipati(;nc!e ; ses
jçens du conseil et des comptes v,n j^ardrrent <hi ressenti-
ment; lui-même, en donnant à la nomination le caractcre
d'une mesure provisoire, en sui)primant toute solennité,
voulut peut-ôtre montrer quelcjuc discrétion envers l'em-
pereur son suzerain et suzerain de l'Alsace.
Par une témérité plus grande encore, Jean sans Peur
prétend mener à bien ses pourparlers avec Sigismond
durant les années suivantes et se gouverne de la ma-
nière la plus propre à les faire échouer, car il maintient
Neuchàtel dans les fonctions de châtelain alsacien.
Aussi les négociations traînent. Au commencement
de i4i6, l'abbé de Moutier-Saint-Jean et Neuchàtel
lui-même, dont le roi des Romains ne connaît peut-être
pas encore la nomination, vont à Lyon, près de Si-
gismond*. Une année plus tard, Catherine vient à Rou-
vres, où est le duc de Bourgogne, Deux notaires de Dijon
y établissent une procuration qu'elle donne et rédigent
plusieurs lettres pour le concile. Aidés de quatre autres
scribes, ils copient hâtivement les conventions matrimo-
niales de la douairière d'Autriche. Ruppes porte cette co-
pie à Sigismond qui est de retour à Constance. Il est évi-
dent que Catherine vient de charger Jean sans Peur de
faire valoir ses droits. Elle-même, quelque temps après.
I. NPA., W, a», p. 120. De la nièiïK; année, mission d'Hocorsquin. A mes-
sire Hocorsqiiin, chenallier, chambellan de mon dit seigneur, la somme de
vint frans, sur ce qui lui est deu à cause de certain voyai^-e par lui fait
par l'ordonnance de mon dit seijj^neur, des Chastrillon sur .SV/V/k* ou pais
d^Alernaiffni', deuos aucuns seigneurs du dit pais, de la reste duquel
voyaigc le dit Ilocorsquin en doit auoir obtenu lettres patentes de mon
dit seigneur. Pour ce payé à lui, par mandement de mon dit seigneur
donné à Diion le iiij' jour de juing mil iiij' et seze, cy rendu, auecques
quittance du dit messire (/yo<'o/-,s7J////)((0- Poui" ce, six frans.
(B, i588, fol. vij" xviij, v"). (a) Ajouté d'une écriture de répo([uc. - Ho-
corsquin est Jean Doctors ou Dotlors, seigneui* de Scey-sur-Saône et de
Crubelve. l*liilippe le lion est parrain de son enfant. Il donne à la femme
(l'IIocoi's(iuin, « sa commère ». comme cadeau de baptême, six tasses et
une aiguière d'argent valant cent francs (H, iliaJ, fol. vi" xv. r- ; 14/3, a5
sept.). Ilocorsquin est l'un de ses ambassadeurs au concile de Bàie(UB.
IJasel, VI, a84, i43i, v sept.).
- 86 -
envoie à Constance, aux frais de son frère, son vieux ser-
viteur, également éprouvé dans la guerre et dans les mis-
sions, Claus de Rosemont, porteur de lettres pour Sigis-
mond et pour les ambassadeurs du duc de Bourgogne au
concile. La reine de France Isabeau de Bavière et la du-
chesse de Bourgogne leur écrivent ainsi qu'au roi des
Romains ^ A mesure qu'approche la fin du concile, le duc
de Bourgogne active les démarches. Au mois de février
i4i8, Jean de Chalon-Arlay, accompagné de deux conseil-
lers, va au concile*. Le duc qui, depuis plus de deux ans,
voyageait ou faisait la guerre en Flandre, en Champagne
ou dans le nord de la France, revient à Dijon au commen-
cement du mois d'avril. Il y passe avec Catherine la plus
grande partie du mois '. Pendant ce temps, Ruppes voit
1. NPA,, XXI, 1° copie des conventions de mariage (avant le 3 mars i^i?),
p. 124; 2* procuration (avant le 12 mars), p. i25; 3° lettres de Catherine
pour Sigismond et les ambassadeurs à Constance (avant le 28 août), ibid.
Pour les lettres de la reine de France et de la duchesse de Bourgogne,
NPA., XIX, an. 1417, 1° (3i oct.), p. ii3.— Sur Claus de Rosemont, familier
et serviteur de Catherine, NPA., pp. 61, t25, receveur pour elle des chà-
tellcnies de Délie, Florimont, Belfort et Rosemont, Lichnowsky, V, Verz.,
p. cxxiii, n° i338 (i4i2, 20 août).
2. NPA., XIX, p. 114.
3. Avril, 8, vendredi. Souper et gister à Dijon, où ils demourerent jus-
qu'au xxivjourdu mois après disner, madame la duchesse, madame de
Guienne et d'Osteriche, mes damoiselles Anne et Agnez de Bourgong-nc, à
tous leurs estats, y estoient et demourerent pendant tout ce temps. — 28.
jeudi. Mons. et madame, mesdames de Guienne et iVOstcricfie, mes damoi-
selles et mons. de Saint-Pol, — disner au pont de Norges. — souper à Di-
jon (Petit, Itinéraires, pp. 43<), 44o)- — D'après le compte de Fraignot,
Ruppes serait venu à Montbéliard avec Chancey avant le 29 mars 141H et
serait allé seul trouver Sigi.smond pour une mission secrète de son maître.
Le duc de Bourgogne aurait été lui-même à Montbéliard le 29 mars (NPA.,
XXI, 4° P- 126). Mais cet article porte la marque super ipsiim avec ordre
de prendre garde que rien ne soit i>ayé pour cette cause. Du reste Jean
sans Peur était à Troyes à la date <|ue Fraignot assigne à la présence de
son maître à Montbéliard (Petit, Itinéraires, ji. 4^9). Au mois d'avril, le duc
serait revenu à Montbéliard où il aurait séjourné assez longuement. Il s'y
serait encore trouvé le i" du mois suivant. Mais le duc passe le mois
d'avril tout pnti<*r en Champagne et en l^cungogne et le v mai il est tout
le jour à Gray (P. 44^^)- ~ ■'^ Jaques i\v la liaulnie. seigneur de Afontfort, la
somme de (juaranle cinq IVans, que mon dit seigneur, jiar ses lettres
patentes données-. Monll)eliart le premier jour de may, l'an mil cccc et
dix huit, lui a ordonné et tauxé pour quinze jours entiers c«unmençanl le
xvij' jour d'auril, ou dit an mil cccc et dix liuit et fenissant le premier
jour du ilit mois de may inclux, (jue, par l'ordonnance île mou dit sei-
— 87 —
le roi des Romains ^ Deux Allemands au service de la
Bourgogne partent à leur tour, le serviteur Studebrecht
pour « certains lieux secrets », le ])anetier Hause de Bàle
pour Constance; il crève un cheval à courir sur la route 2.
Le 6 mai, le duc lui-même arrive à Montbéliard.
Le duc de Bourgogne a une suite nombreuse de pages
et de vassaux, les Saint-Georges, Vergy, Villersexel, Kay,
Beauvoir, Ghampdivers et d'autres. Le trésorier Fraignot
a transporté de Dijon une somme considérable et une vais-
selle d'argent que le duc a commandé tout exprès. Hup-
pes, le négociateur ordinaire pour les affaires d'Allema-
gne, est présent avec le bailli de Dijon, Richard de Ghan-
cey. Dès le i5 mai, des chevaliers et des grands seigneurs
allemands, le duc de Bavière, le duc de Berg, sorte
d'avant-garde de l'empereur, sont à Montbéliard. Le duc
de Bourgogne traite les principaux d'entre eux. Le 25 mai,
Sigismond se rencontre avec Jean sans Peur. L'entrevue
se poursuivit pendant quatre jours au milieu des fêtes. Le
duc reçut à diner le margrave de Bade-IIochberg et les
ambassadeurs de Sigismond. Il décora de son ordre un
chevalier de Bohême et lui donna de l'argent pour se
faire faire le collier. Fraignot faisait largesse à l'entourage
giirur, il a vacqué et demeuré en la compaigiiie du dit seigneur, au dit
lieu de Moniheliart, où icellui seigneur l'auoit mandé pour lui acompai-
gniei", chascun jour au feur de trois frans, que mon dit seigneur, par ses
dites lettres, lui a pour ce tauxé, valent et font ia tlite somme de xlv
frans. Pour ce, et rend les dites lettres, quittance sur ce du dit .la(jiu's, en-
semble certiflicacion des maistres d'ostel du dit seigneur contenant que,
durant le dit temps, icellui Jaques par les estroes de l'ostel de mon dit
seigneur n'a aucunement esté compté à gaiges, ne prins aucune liurée en
icellui hostel, xlv frans.
(B, 1594, fol. cxix, r»).
1. NPA., XXI, 5» (1418, avril), p. 127.
2. Hause de Bille (NPA., XXI, 6*, avant le 21 mai 1418). p 127. — A Gau-
thier Studebrecht, seruiteur de mon dit seigneur, la somme de st)ixante
frans, que mon dit seigneur, par ses lettres patentes données le iiij" jour
de may, Tan mil cccc et dix huit, lui a ordonné et tauxc pour estre aie en
certains lieux secrez, où mon dit seigneur l'auoit enuoyé pour faire au-
cunes choses que icellui seigneur lui auoit ordonné faire, tlont il ne veult
mencion estre faitte en ses dictes lettres. Pource.et rend icelles lettres el
quittance du tlit Gauthier, Ix frans
(B, 1594, fol. cxiiij, r»).
du roi et prodiguait ses générosités au fou de Sigismondi.
La conférence fut amicale, dirent les Bâlois^
Cependant Ruppes et Chancey travaillaient. Le duc de
Bourgogne put croire un moment qu'il avait touché le but.
Le 29 mai, lendemain du départ de Sigismond, il expé-
diait à sa femme, par Glaus de Rosemont, une lettre signée
de sa main où il lui ordonnait de remettre immédiatement
au messager les originaux des titres de la dot, du douaire
et du morgengahe de Catherine. Claus était chargé de
les porter en hâte à Bàle où Ruppes et Chancey l'atten-
daient. Il ne mit pas deux jours pour faire le voyage de
Dijon, Sans perdre un instant, Marguerite de Bavière
transmit aux gens des comptes l'ordre de son mari '. Le
duc de Bourgogne savait-il le changement qui s'était pro-
duit depuis quelques mois dans l'attitude de l'empereur
vis-à-vis de EVédéric, retombé en disgrâce pour s'être
évadé de Constance et toujours privé de ses domaines
occidentaux^ ? Au mois de mars, l'empereur lui avait
accordé un sauf-conduit s. Le 6 mai, à Constance, il s'était
réconcilié avec lui^. Deux jours après, il lui rendait tous
les territoires confisqués, sans excepter les possessions
que le duc d'Autriche avait arrachées à Catherine". Depuis
le 20 mai, Frédéric était à Bàle, attendant sans doute
avec confiance le résultat de l'entrevue de Montbéliard.
Si le duc de Bourgogne était averti de toutes ces choses,
comme il est probable, connaissait-il certaine convention
par laquelle Frédéric promettait à Sigismond de ne faire
1. Sur celte entrevue, Petit, Itinéraires, pp. 44i> 612 et NPA., XXI, -•,
p. 128.
2. l'iid hattenl gesprcch uiul frùntschalVt mit ciuunder (Rùtelcr Chro-
nik, liasl . Chron., V, p. 17J)
3. NPA., XXII, 1» (1418, 29, 3i mai), p i32.
4. L'évasion de Frédéric est du 28 mars i4i(> (liasl. Chron., IV, p 4^1
n. 6).
5. Lichnowsky, V, Ver/.., p. (.1x1, n* 1782(1418, 19 mars).
6. Lichnowsky, V, Verz., p. r.Lxii, u* 1793. /iasl. Chron., IV, p. 4^»
nn. 4' 7; V» P- ^"ï?» n- 0.
7. Liclinowsky. V, Ver/., p. i.i.xn. n i;^)') (8 mai. Constance). Il lui con-
firme tous les privilep:es et toutes l(>s libertés dont Jouissaient les prédé-
cesseurs de Frédéric (N* i^g;, 8 mai).
- 89 —
à Catherine aucune restitution de tcn iloire?< II fallait
l'ignorer pour espérer encore un jugement favorahle de
Bàle, tout en essayant de précipiter les choses.
Pendant les deux années qui suivent, la cause de la veuve
de Léoi)old semble perdue. En quittant Jean sans Peur,
Sigismond rejoint de suite Frédéric à Bàle. Le 4 juin, il
ordonne aux villes, châteaux et bailliages d'Ensisheim,
Thann, Massevaux, Ferrette, Landser et Altkirch de faire
foi et soumission à Frédéric, à condition qu'il tienne sa
promesse envers l'Empire 2. Jean sans Peur a été dupé.
L'empereur estime un prince allemand, même rebelle,
moins dangereux qu'un prince français. Dès ce moment,
l'horizon s'assombrit du côté de l'Allemagne. On parle en
Bourgogne de projets des princes et seigneurs allemands,
si menaçants que la duchesse régente envoie aux rensei-
gnements chez le duc de Lorraine, à Cologne et à Franc-
fort 3. Maximin parait avoir cessé toute relation avec Ca-
1. Frédéric rappelle celle convention dans ses iiistruclions à Clans, le
maître de cuisine, chargé d'une mission auprès de son Irère et de ses cou-
sins (Hartl, p. 70, §5. IN'PA., XXVIII, p. i^S). 11 est vraisemblable qu'elle
ait été contemporaine de Tacte même qui rétablit Frédéric dans ses do-
maines.
2. Lichnowsky, V, Verz., p. clxv, w i8a5, Hàle — Puis Frédéric suit le roi
des Romains à Strasbourg- et là Sigismond informe les villes du Hrisgau
de la réconciliation (1*. clxvi, n" 1480, 141B, yi) juin).
3. A Aymé Bourgois, escuier d'escurie de mon dit seigneur, la somme
de quatre vins frans à lui bailliez du commandement et ordonnance
de ma dite dame la duchesse, pour estre aie par son ordonnance, lui
tij" et iij' cheiiaiilx, deuers le duc <le Lorraine et d'ilec à Coloigne et à
VrancqUi'Jort, pour enquérir et rapporter à ma dite dame l'enprise (jue l'en
disoit que les princes et seigneurs d'ALcmaine laisoient pour pt)rter dom-
maige à mon dit seigneur, à ses pais et subgiez. Pour ce, par mandement
de ma dite dame donné le xiij' jour de mars mil quatre ci'ns et dix huit
(1419, n. st.), cy rendu, auec quittance du dit Ayrnc (H, 151)8, fol. cvij. r").
— Fraignot fait revenir son maître à Montbéliard a»i mois de mars i4u):
A Henry le Seigneur, escuier, panetier de mon dit seigneur, la somme île
quinze frans que mon dit seigneur, par ses lettres patentes données à
Monthelinrt le xvj-^^ jour de mars. Tan mil quatre cens et dix huit, a oi"-
donné lui estre baillie sur ce qu'il lui peut et pourra estre deu ])our vu
voiaige par lui fait, par l'ordonnance et commandement d'icellui seigneur,
en auoir mené et assemblé gens d'armes et de guerre à Lisr pour secourir
et aider à ceulx de la dite ville qui estoient assigies par les ennemis du
roy et de mon dit seign(>ur. Poui- ce, et rend les dites lettres et quittance
du dit Henri, w frans.
[En marge: j Super ipsum.
(B, i594, fol. vj", yo). Ce texte vaut autant que les articles cités plus haut
- 90 -
therine. Les deux fiancés vivent éloignés l'un de l'autre,
lui à Ribeaupierre, elle à Belfort, Gray ou Dijon. Il est au
ban de l'Empire pour une peccadille, en froid avec le duc
de Bourgogne qui ne le paie pas et commence à le tour-
menter pour ses fiançailles ^ Jean sans Peur regrette
maintenant l'intimité de sa sœur et de Maximin. Il tient
pour contraire à ses intérêts leur dessein de s'épouser.
Maximin, mari de Catherine et suzerain de la seigneurie
d'Alsace, porte ombrage à l'Autriche ; il est un obstacle à
la restauration de Catherine. Et puis, si la veuve et son
second mari allaient ériger le landgraviat de Haute-Alsace
en un grand fief indépendant et de l'Autriche et de la
Bourgogne, c'en serait fait des projets bourguignons sur
la vallée du Rhin.
Jean sans Peur demande à Maximin de relever Cathe-
rine de sa promesse de mariage. Il charge Ruppes et
Glaus de Rosemont de traiter cette nouvelle affaire.
« Que monseigneur et madame Catherine prennent un
« juge d'Eglise », répond aussitôt Maximin, « quelque
« soit celui qu'ils choisissent, je me présenterai devant
« lui, pourvu qu'on me donne un sauf-conduit, et je ferai
« mon possible pour aider monseigneur et madame à ré-
« aliser leurs désirs'. Préfère-t-on que j'écrive au juge ce
mentionnant des patcnlcs ducales datées de Montliéliard les 29 mars et
1 ' mai 1418. En réalité, pendant tout le mois de mars 1419. le duc séjourna
à Provins (Petit, Itint-raircs, p. 446)-
1. Au han pour un certain Heintze Oherndorf (/?r/?.. 111. 17."). 141S.
19 sept.).
2. Lettre de Maximin à Claus {RUB., III, iS."). 1419. avant le 10 sept.).
Otte lettre ne fut pas envoyée, le contenu en ayant été exposé oralement
(I)iser brieff mit munde geret worden vnd mit gesanl ist). Elle rappelle
d'abord les i)ourparIers antérieurs de Glaus et de Gauthier, ('laus a fait
connaître au duc de l5ourg^oî;:ne et à Gatlierine le sentiment de Maximin.
Gauthier a fait savoir à .Maximin la manière d»>nl Glaus sest ac(piillé
de cette tâche. .Maximin donne à (<laus de nouvelles instructions La let-
tre a pour but de lui indiciuer en détail le lan^rag^e t|ui doit être tenu par
1(^ destinataire au duc de Hourf^o^ne et a Gatherim\ — NtMne min hern*
vnd fr«)\ve einen ffcistlichen richtter. wellichen su wellent vnd in noch
irem bejfcren K<'h(>«'riK' oder g:«*felli}Ç sipe. . . fur den ^^il ich occh komen.
svnder an ende, aldo ich dan sicher si vnd hin kt>men mocge, vnd deui
selben richtter sagen vnd vmb n\ illen mins heren vnd minre frowcn, so
ich minsle mag',vmb daz min hère vnd min frowe tuo irem begeren desler
ekomcnt (P. ia4, 1. i6). — Uom Plancher, III, p. 49a.
— 91 -
« que je lui aurais (lit, je le ferais Madame Catherine
« veut-elle que je lui adresse ma lettre, j'y consens-.
(( Monseigneur et madame aiment-ils mieux un dédit ré-
« ciproque ? Qu'ils fassent l'aire deux actes de désiste-
« ment, et qu'ils me les envoient pour y souscrire. De
« cette manière, si madame ou moi-même nous voulons
« contracter un autre mariage, nos fiançailles n'y seront
« pas un empêchement'^ ». Maximin veut tout ce que
voudront Catherine et le duc de Bourgogne. « Il lui se-
rt rait pénible que l'on ne réussît pas ♦ ». Ce qu'il désire
avant tout, c'est rentrer en grâce auprès du duc et de sa
sœur^. C'est le langage d'un homme détaché, soit dépit et
fierté, soit plutôt intérêt personnel. Catherine, privée de
la plus grande partie de ses domaines, soumise pour ceux
qui lui restent à la surveillance des châtelains du duc de
Bourgogne, empêchée par des embarras d'argent déjà
anciens, qui n'ont fait que grandir depuis la mort de Léo-
pold, vivant pauvrement, soutenue par son frère, recevant
de celui-ci des secours réguliers déguisés sous l'honnête
appellation d'extraordinaire de madame d'Autriche, n'est
plus un parti avantageux 6. Une rupture serait profitable.
I. Oder wil aber dcin sclben geislliclien riclitter, so [mir] min horre vns
git, min sagen, allz for stot, in geschrift sendeu (L. 22).
«. Ob min her vnd frowe des och vs gienge, Mil ich minre f^o^^on sa-
chen vnd sagen in geschrilt nenien (L. a4).
3. Vnd meinet min liere ich soclle gaiitziich. . . von minre frowen sten
vnd ir des ein qwiltant/ige geben, des gelichen welle su mir ot'ch Ivon
(L. II). Ait/ su dan bede meinent wie ich min frowe fordervnge erlossen
vnd su des qwitlieren so(?lle, des gelich welle su mir voch tuon : do tùege
min hère vnd frowe zwo geschrifl enlwi'rfen vnd machen, wie bede qwit-
ancigen wisen socllenl, vnd sende mir die bede in der nu)s ail/ su gelrù-
wcnt, beden parten hienoch fiir/ewendende nùtz zvo sinde, svnder ob
iren gnoden vnd mir vus hienoch gebùrtle zuo verendren, da/ soUiches
nùt irrvnge brechlte (L -29).
4. Den mir leit wer da/ es nul beschehe (I^. 2<)).
5. Do dvrch oech wider in ir beder gnode kenu> (L. 27). Da/ ici» lii»"
mille wider /vo mins lieren vnd minre frowen gnoden koine (I*. i-jô,
1. 5).
6. En 1407, elle demande plusieurs lermes pour le paiement de l'indem-
nilé de guerre aux Thierslein {Oritr., I. p. 81). Tour Vcxtrnonlinairr de
Catherine, NPA., XXIII, p. i'i4. La duchesse de Bourgogne et la duchesse
de Guyenne avaient égalemenl leur fxtraordinairc (B, i588. fol. xij^ix. r' ;
xij"x, ro),
— 92 —
Jean sans Peur, reconnaissant à Maximin de s'y être
aidé, fera bien quelque chose pour lui. A tout le moins, il
lui donnera un acompte. Maximin finit sa lettre en priant
Glaus d'obtenir du duc et de Catherine les 11.666 francs
qui lui restent dûs. Ils sont bien dûs, en effet, à l'obsé-
quiosité du seigneur de Ribeaupierre.
Pendant que son fiancé achève de l'abandonner, Cathe-
rine a le spectacle de son beau-frère possédant ses terri-
toires et ne craignant pas d'empiéter sur l'étroit domaine
où il l'a confinée. Dans la façon de se conduire du duc
d'Autriche, on reconnaît la manière de Léopold, de Ca-
therine et de Jean sans Peur. Il s'attache à imiter ceux
qui l'ont précédé en Alsace. Jean sans Peur avait promis
à Sigismond son aide contre les Vénitiens ^ Frédéric
prend le môme engagements. Catherine avait été régente
de l'Alsace. Anne de Brunswick aura la régence^. Cathe-
rine était zélée à protéger les maisons religieuses, par
exemple, à garantir dans Lucelle la liberté des élections
abbatiales*. De tout temps, elle s'était montrée la bienfai-
trice des couvents, choisissant les plus pauvres, sans con-
sidérer peut-être que ceux-ci étaient les plus populaires,
associant, depuis son veuvage, le souvenir de son mari
aux témoignages de sa piété. Frédéric reprend les l)onnes
I. Constance, 141;;, 29 avril. Prcterea quia dicti Vcneti nobis et Sacro
Romano Imperio rebelles prcdictoque regno nostro Ilunscarie infesli sunt
el iniuriali, idem diix Biiro^nniUc tenelur et pollicilus est. ad omnem rc-
(liieslani noslrani.siue sihi de dicta siiinina peeunie. dainpnis et intéresse,
salisfaetuni i'uerit, siue non, lain(iuain eonsanj^wineus, vassahis. ainieus
et confederatus lidelis dilectus, dictos Venetos, vt rebelles et inimicos
noslros et suos, tenebitur persequi et ditridare(H, iiy"î.2. Orijr. Parch. Etait
scellé sur double (jueue du sceau de Sifrisniond).
•1. Liciinowsky. \ , p. k.)^.
3. Frédéric donne la rég-ence à sa IVinnie au mois d'août 1419 {fiasl.
Chron., V, p. 178, n. 3. Wackernajçel, I, p. 45a). Anne de Brunswick est à
Ensisheini, en i4.io. le 22 janvier (Lichnowsky, V, Verz., p. ci.xxiii. n" I92(>),
le ri février (P. ci.xxiv, n" i\)ii), le 3 mars (Ibid.. n* 1933) ; en U21, k 18 mars
(P. CLXxx, n" ^007).
4. De Catherine date la présence aux élections de I.ucelle de commis-
saires autrichiens «lésig^nés par le conseil de réjfence d'Ensisheim (Kxcel-
sum serenissima' Ati.ftriacd' domus Msaticiim parlamentum. NPA.,VI1I,
1-, p. 21)).
^ m —
œuvres de Catherine. Tx'opold et sa femme avaient relevé
le monastère de Sainte 13rigitte de Scliœnensteinhacli,
près d'Knsisheim'. Anne de Brunswick s'intéresse k la
prospérité du couvent^. A Bàle, Catherine avait fait du
bien à la commanderie de Saint-Jean, aux Madelonettes
du faubourg des Pierres et aux Clarisses du Petit-Bàle'.
Frédéric renouvelle la donation de Catherine au monas-
tère de Sainte-Glaire et il ajoute de nouveaux dons à
ceux qu'avaient reçus les sœurs de sainte Madeleine ».
Le peuple des campagnes et les villes est également l'ob-
jet des attentions d'Anne et de Frédéric. La landgravine
avait aboli la mainmorte dans les mairies d'Etuell'ont et
de Vézelois '. Elle avait libéré de certaines servitudes les
gens de la mairie de l'Assise. Frédéric approuve et con-
firme la charte de Catherine pour la mairie de l'Assise '\ II
1. Léopold renouvelle la fondation de Sch6nensteinbach(Lichnowsky,V,
Verz., p. XV, n" i3o). Le couvent qui suivait la régie de saint Augustin est
rattaché à Tordre de saint Dominique iSchœpllin-Uavene/, V, p. 3Ô2. 1397).
En 1407, Catlierine donne au couvent, restauré, dit-elle, par son mari, une
rente annuelle de 100 florins du Rhin sur les revenus de la seij^^neurie de
Landser qui lui appartient à raison de sa dot. Léopold donne son consen-
tement le lendemain (Lichnowsky, V, Verz., p. lxxxix, n*» 900 et y6i.
Vienne, 3 et 4 décembre).
2. Elle transporte sur les châtellenies de ïhann, Massevaux, Ferrette et
Allkirch l'assig'nation de la rente de 100 florins constituée par Catherine
sur la chàtellenie de Landser (Lichnowsky, ^',^■erz,, p. clxxiv, n^ lu'^i, i\'2o,
l'i lévrier).
3. En i4iï, concession à la commanderie de Malte, en retour de prières,
du droit de venir prendre chaque jour dans la llart un char de bois de
chauflage mais sans avoir le droit de le vendre (Schmidlin, p. 181, n. 6).
En i4a3, Catherine notifie aux villages de Karlenheim, l'iliuùm et IJlolz-
heim la permission qu'elle accorde au couvent des Pierres de jirendredu
bois dans la Ilart, moyennant une messe que le couvent fera célébrer cha-
que année pour les ducs d'Autriche. Le couvent des Pierres avait re\ju
semblables concessions du gouvernement de Léopold en TJyi, i393, i3<j7
(Jiasel im A7F'"' Jahrliundcrt, Bàle, iS.")!), p. iio; Schmidlin, ibid.).
4. Il autorise, comme Catherine l'avait fait précédemment, les religieuses
de Sainte-Claire à prendre deux chars de bois par semaine dans la forêt
de la Ilart (Lichnowsky, V, \'crz., p. ci.xvii. n» i853, i^\>r>, 17 juil ). 11 donne
au couvent de Sainle-.Madeleine des Pierres le droit île patronage et tous
ses autres droits sur la cure de Frikh et unit au couvent l'ensemble de ces
droits (P. cxci, w 2123, i4a3, 8 mai).
5. Orig., H, 9 (1412. I "^ mai).
6. Les gens tle l'Assise faisaient ancicnnenuMil le service tlu guet a Délie,
Catherine leur a permis de le faire à Beltort. De plus elle leur a remis à
perpétuité Tungelt de 3o sous estevenans. ^^■ir Fridrculi, c[c. tun kunt.als
— 94 —
renouvelle les franchises des bourgeois d'Ensisheim^ Il
n'ose peut-être pas en faire autant pour celles de Belfort.
Surtout il fait la cour à Bàle et Bàle plébéienne se laisse
faire. Elle aime qu'on la prenne au sérieux et ne dédaigne
pas les assiduités d'une grande dame allemande. La
cause d'une Welche vaincue ne lui plaît guère. La com-
mission dont Sigismond a chargé les bourgeois, en
i4i5, les embarrasse. Le duc d'Autriche, la landgravine
d'Alsace Supérieure, le sire de Ribeaupierre, le duc de
Bourgogne, tous ces personnages, tant de graves in-
térêts, c'est trop difficile à démêler, trop compromet-
tant. Habitués à ne pas se piquer de sensibilité, à trouver
un profit au bout de chacune de leurs actions, ils n'aper-
çoivent que des ennuis à réaliser. D'ailleurs, à bien re-
garder, les droits de la veuve de Léopoldsont éphémères,
Catherine morte, la Bourgogne se retirera chez elle.
L'Autriche sera toujours la voisine immédiate. Frédéric
à la Bourse Vide peut être un bon client pour la cité ban-
quière. Par des emprunts trop fréquents, Catherine a dé-
précié son propre crédit. Mais si Bàle veut prêter au duc
d'Autriche, il faut être en bons termes avec lui. Elle
n'y aura pas grande difficulté, car Frédéric fait les pre-
miers pas. 11 vient à Bàle et y demeure quelque temps.
La première visite de la régente Anne est pour Bàle.
L'accueil somptueux qu'y reçoit la nouvelle dame de
l'Alsace dut aller au cœur de la pauvre Catherine-.
die liocligcborn furslin vnser liebe swesler fraw Kathrein von Biirgunden,
herczogin ze Oslcrreich, etc., vnsern lioben gelrcwcn don von dcr Etschi-
scn, {ït'niainlicli man vnd frawen, ire rechl vnd {^rewonhait bosteltigel hat
mit ircin briei", viid sy ^■osworeu hand zcdienrn mit allon diensten vnd
reclilcii zu vnscrm sciiloss vnd veslen lir/ort, als sy von aller gen Tattcn-
riod gehoret band, vnd auch in ewikiicb gelassenhal daz vngelt daselben,
giltel XXX sbilling' slëbler, nacli dei* brief hiwl vnd sa}f, so dieselb vnser
swesler in darumb j^-cbcn bal. Also baben wir vnsern wiilen vnd gunst
(b»rczu g'eben vnd baben das also bestettif^el viid bestetten in ancli das mit
dem l)rief, doob vns vnd vnsern erben an vnsern reeliten vnsebedlicb.
Mit vrknnd, ele. Geben an snntag vor sand Marleinstafr. anno, etc. vice-
simo primo (Arcb. Innsbrnek. Libri frapnientorum. Hand 1. fol. 2i(»). Lich-
nowsky, V, ^■erz., p. ci.xxxiv, n" 2045. 14^1, y novembre).
1. Kiebnowsky. V, \erz., p. c.i.xxxi. n- joiB (i^ji.a-i mai).
2. La prise de possession de la régence et la \ isite à Uàle sont du même
mois (V. i)lns haut, p. 92, n. 3).
— 95 -
Frédéric et sa femme ne sont pas moins gracieux pour
la féodalité. Anne distribue; des litres. Le riche chevalier
J^ourquard Mûncli devient son conseiller*. Elle constitue
des rentes sur les recettes du pays, accroît les gageries
par des emprunts nouveaux, établit des fiefs de gage*.
Dès son arrivée en Alsace, elle emprunte i.5oo florins à
Jean Yolker de Soultzbach et lui remet en nantisse-
ment le banvin à Massevaux, les villages d'Angeot,
de Larivière, Vauthiermont, Noviliard et Saint-Cosme,
tous aux environs de Belfort ^ Un roturier du nom
de Billing tenait à titre de gagerie la forteresse de
Landser. Anne se fait prêter 5oo florins par Mi'inch
et l'autorise à racheter la gagerie ^. Pour une rente
annuelle de 800 ducats, Agstein de ïhann devient posses-
seur d'une forteresse ^. Les prévenances d'Anne et de son
mari s'adressent particulièrement aux familles qui ont le
mieux servi Catherine ou qui ont eu maille à partir avec
elle. Les filles du « comte Rudo » reçoivent le même avan-
1. OrlfT.^ II, II (1421, lO avril), p. 33.
2. Deux documents, p, i5. Le compte de Volker porte en dépense pour
arrérages échus au temps où Frédéric tenait le pays : i" i05 florins d"or
payés à Burchard Waldner ; a» 20 florins d'or à Albert, frère de Burchard ;
3" 33 florins d'or à Ilenman de Ramstein et à son frère; 4° ^'3 florins d'or à
la femme de Ilesselin de Sessinghem {Comptes, p. 23). Ci)r. Cartulaire des
seigneuries gageries, état des revenus et charges. Bailliage de Tliann.
llem Hetzels wip von Zessingen Ix guldin vil" Katherine (Fol. tiô). S'agit il
de dettes contractées par Frédéric ou d'intérêts qu'il n'avait pas payés ?
La seconde solution est plus probable. Les Comptes opposent « aux censés
du temps du duc d'Autriche » les censés du temps do madame (kitherine
(Albert et Burchard Waldner. l'P. 25, 2O).
3. Lettre d'engaigemont de Inngcltzot appartenant à Yscnhcim, pour
quinze cens florins, fait par le dit duc Friderich audit Hanns Volker et auec
ce lui consent le rachet d'aucunes gaigieres qui sont sus (Innsbruck, 1421,
3 janv. Cartulaire des seigneuries gageries, fol. 24, v°). Lichnuwsky, \',
Verz., p. CLXxix, n» kjiji. /,/"., pièces annexes, 3. La gagerie sur le banvin
de Massevaux est mentionnée dans l'acte du 28 septembre 14^3 (Nl'A.,
XXIV, p. i3<)).
4. Anne de Brunswick, en son nom et au nom de son mari, autorise
Bourquard Miiiuh de Landskron à racheter de Ilans Billing, pour 2.(hk) flo-
rins, la forteresse de Landser et à tenir celle-ci en gage pour cette somme
et de plus pour 5. 000 florins que Catherine avait assignés sur la forteresse
et pour 5oo florins que Miinch a prêtés à la duchesse Anne, au total 7.000
florins (Lichnowsky, V, Verz., p. clxxx, n' 2007. 1421. 18 mai).
5. LichnoNNsky, V, Verz., p. i.xxxiii, u" ao'34 (i4'^i> '7 sept.. Innsbruck).
— 96 -
tagc que le monastère Sainte-Claire de Bàle ^ Jean de
Tliierstein obtient en gage la seigneurie de Florimont^.
Anne donne le titre de serviteur à l'irréconciliable ennemi
de Catherine, Rodolphe de Neuenstein, et s'employe pour
le raccommoder avec Bâle*^. La plupart de ces faveurs
accordées aux féodaux ajoutent aux charges de l'Alsace,
mais elles fournissent au nouveau gouvernement les res-
sources pécuniaires qui lui sont utiles pour s'implanter
dans le pays. Advienne une restauration de l'ancienne
souveraine, elles la rendent moins nuisible à l'Autriche
en l'empêchant d'ctre complète. Catherine sera mal à son
aise tant qu'un rachat opéré à grands frais ne l'aura pas
dégagée des hommes de Frédéric. On peut réussir par les
petits moyens et par les petites gens. Frédéric et sa
femme font la surenchère et n'omettent aucun appui, au-
cune influence, depuis l'empereur jusqu'à la plus humble
1. Wir Fridreich, von Gots gnaden, etc, tun kiiiit daz ^vi^ tlurch vnd
vnser sunder gnad wegcn, die wir zu dem Gotshaws Sand Claren ordens
in der klainen stat /e Basel haben, der i'iblissin vnd deni conuent daselbst
ain sôlch gnad getan, daz sy, ail wochen, die zwen karren holcz ans der
Ilard, die in vormalen die hochgeborne fiïrstin vnser lieb swester fraw
Kathrein von Bargundie, licrczogin ze Ocsterreich, eic, gogûnnol het, in ir
closter fiircn niiigeii, docli iincz an vnser oder vnsern crben widorrulVen,
anch von sundcrn gnaden giinnen vnd vnsern lieben nuimen don von
Hochprrg-, marggraf Rudolf von Rôtelin tochtern, auch zwen karren holcz,
ail woch, ir leblag, ausser der Hard hinhaim zcfiiren, von mëniklich
viigehindert. Dauon eniphelhcn wir vnsern gelrewen allen Ilardmaistern.
Ilai'dkiieclilen vnd allen andern aniblleulen vnd viidorlanen, daz sy den
egenannlen closterirawen vnd auch den von Ilochpcrgiilno giinnen vnd sy
daran nicht hindern, noch irren, noch des nyemen anderm gestatlen,
wan wir das niayneii vnd wellen. Mil vrkund. etc.. aniio, die. loco quo
supra. (icben ze /iascl an suiitag vor Sand Marieiiinagdalonen tag (17 juil),
aniio Doniiiii, etc., cccc xvjij (Arch. liinsbruck. Libri Iragmentoruni, vol.
I, loi. i()5).
2. Pour 1.400 tlorins (Orig.. II. 11, i^ui, iG avril). Hernartl de Thiei'stein,
frère de Jean, tenait déjà cette seigneurie à litre île gage en i'i\YJl- A celle
date, Léopold le Superbe lui conlirnie la p(»s.m'ssion de la gagerie (4. i9aoùl).
Florinionl faisait alors pai'lie des assignations ilolales de Catherine. 11
cessa d'être compris dans ces assignations en i^t^» probablement (l, p. 3o ;
II, i>. i:)-
3. un. Ihisel, VI, l'i- (i|'Ji. 4 niars). Anne de Hrunswick conclut une
trêve d'un mois entre lui et Hàle (r^J' '3 sept.). Le ililVcrcnd entre Kodolphe
de Neuenstein et Bàle ne prend lin (jue vingt et un ans après la mort de
Catherine par le jugenuMit arbitral du 3o octobre i447 (l R- Boscl, Vil.
14-3).
— 97 —
communauté religieuse de femmes et jusqu'aux « pau-
vres gens » des villages. Pour comble de malheur, à l'ins-
tant où la femme de Frédéric prend en mains la régence,
l'assassinat de Jean sans Peur enlève à la veuve de
Léopold le soutien qui lui avait manqué rarement dans
les circonstances les plus graves, la guerre des Pays An-
térieurs et les vexations de Frédéric K
Philippe le Bon est jeune. Il vient d'avoir vingt-deux
ans. La mort de son père, la guerre en Champagne, les
aflaires de France détournent d'abord son attention 2.
Mais ses conseillers et ses agents, ceux de son père,
hommes méthodiques, soigneux, doués d'esprit de suite,
ne perdent pas de vue l'Alsace et la frontière de l'Est. Ils
observent les événements qui se succèdent en cet instant
avec rapidité. L'évcque Humbert de Neuchâtel vient de
mourir. Son successeur est un Allemand, Hartmann Miinch
de Mûnchenstein, élu tout exprès pour défaire son œu-
vre. Le nouvel évêque réprouve les aliénations des biens
de son église et ses conseillers intimes projettent d'enlever
à Thiébaud de Neuchâtel les gageries de l'évêché. Déjà les
hostilités commencent entre vassaux de l'évêché et nobles
du comté de Bourgogne, voisins ou vassaux des Neuchâ-
tel, les Accolans, Huppes, YillersexeP. La comtesse de
Montbéliard meurt sur ces entrefaites. Elle laisse, parmi ses
1. Jean sans Peur fut assassiné le 10 septembre 1419.
2. Les divisions qui ont esté et sont ou royaume de France (B, i588,
fol. ix" V, v). Peincedé, Inventaire, XXII, pp. 611, 6i3 et 6i6, ordre du duc
à tous ses chevaliers, écuyers et gendarmes des duché et comté de Hour-
gog'ne devenir le trouver en armes (Troyes, 1420, 2(5 avril).
3. Humbert de Neuchâtel mourut le 22 juin 1418 (T., V, ()4). L'un des
premiers actes de son successeur fut de défendre d'aliéner aucun bien de
l'église de Bàle et d'ordonner que les liefs retournant à la mense épisco-
pale ne seraient plus donnés à ce titre (P. 748, 141'*^. 22 sept.)- Sur le projet de
retirer à Thiébaud les gageries de l'évêché, Chroniken llcinriclis vdu Bein-
heim {Bas!. Chron., V, p 355). — Kn 1420, Uenaud, bâtard de Thierslein,
avec les gens de Rodolphe de Ramsteiu, pénétre à nuiin armée dans le
comté de Bourgogne. Il dévaste Beveuges, possession d'Henri d'Accolans,
et la terre de Villcrsexel (Orig-., H, p. 8<), i8»). Renaud est alors châtelain
de Florimont pour Frédéric d'Autriche et Henri d'Accolans est l'un des
nobles du comté de Bourgogne (jui, onze ans auparavant, envoyaient leur
déli à Bâle en guerre avec Catherine (UB. JJasel, VI. i4, 10% 1409).
- 98 -
fiefs, plusieurs forteresses au comté de Bourgogne. De
peur que « des gens étrangers » ne s'y « boutent », Margue-
rite de Bavière, usant du droit de suzeraineté qui appar-
tient à son fils, ordonne au bailli d'Amont, Jean Sardon,
de les occuper et d'y placer des hommes qui les garderont
sûrement. Elle lui commande également d'aller à Belfort.
On dit que des Allemands se proposent d'assiéger cette
forteresse. Il verra si la place est pourvue de garnison
et de vivres et fera le nécessaire pour la mettre en si-
tuation de résister à une attaque ^ Enfin le duc de Bour-
gogne, se gardant par l'olTensive, renouvelle l'acte de pos-
session que son père avait fait en Alsace. Il confirme Neu-
I. Marguerite, duchesse de Boiirgoingne, contesse de Flandres, d'Artois
et de Boargoingne, palatine, dame de Salins et de Malines, ayans le goii-
uernemenl en absence de nostre très chier et très amé fllz Phclippe, duc,
conte et seigneur des pais et lieux dessus diz. A nostre amé maistre
Jehan Sardon, conseillier de nous et de nostre dit iilz et lieutenant de son
bailli d Amont ou conté de Bourgoingne, salut. Nous auons sceu que nos-
tre cousine la contesse de Montbeliart est nagueres alée de vie à Irespas-
sement, laquelle auoit et lenoit à son viuant plusieurs villes et fortex-esses
ou dit conté de Bourgoingne, par lesquelles, se gens de estranges pais se
boutoient dedens icelles, plusieurs grans dommaiges et inconueniens se
pourroient ensuyr es pais et subgez de nostre dit Iilz ; et pour ce, nous,
voulans obuier aus diz dommaiges et inconueniens, vous mandons et
commettons par ces présentes que vous vous transportez par toutes les
dictes villes et forteresses et les mettez reaiment et de fait en la main de
nous et de nostre dit Iilz, et en icelles commettez et ordonnez de par
nous et nostre dit filz, gens ydonnes et souflisans pour les gouueruer et
garder seuremenl soubz la dicte main de nous et de nostre dit fllz. aux
frais et missions de la chose raisonnable, dont ilz seront tenuz de rendre
bon et loyal compte toutelfois que requis en seront la où il appai-tendra,
sans en faire aucune dcliurance ou recreance si non [)ar Tordonnance de
nous ou de nostre dit tilz. Et aussi alez à Belfort pour sauoir commantla
place est pourueue de gens et de vivres. Et se vous trouuez qu'il en y
ait besoing, en y pourueez aux dcspcns de la chose pour la tenir et gar-
der et résister à l'eneonlre d'auruns Aleniaiis que I'du dit auoir propos de
mettre le siège deuant le dit lieljort. Ue ce faire vous donnons pouoir,
auctorilé et mandement especial; mandons et commandons à tous les
chastellains, capitaines, gouuerneurs et ayans la garde des dictes villes
cl forteresses, et aussy à tous les justiciers, olliciers »'t subgez de nostre
(lit Iilz (jue à vous et à voz c«>mmis et députez, en ce faisant, obéissent et
entendent diligemment, et vous preslent et donnent conseil, <,'«>nft)rl et
ayde, se mestier en auez. Donné à Dijon le ix» de jung, l'an de grâce mi|
quatre cens et vint. Par madame la duchesse [Signe avec paraphe :](/. Le-
6o/s (B, 11880, (/rig. Pareil. Etait scellé sur simple (jneue dun sceau rond
en cire rouge). Peut-être la duche>sese rappelle-t-elle l'occupation deLure
par les Autrichiens en i4i>0-iî(»7 (NP.\., l.\. v, j). 3u).
— f)9 —
chàtel dans roHico de capitaine do Rosemont et de Bel-
fort. Cette nomination, comme la précédente, a lieu sans
enregistrement, sans procès-verbal de prestation de ser-
ment. Mais lorsque Fraignot prétexte ce vice de forme
pour refuser à Neucliâtel le premier terme de ses gages,
Philippe le Bon intervient impérieusement en faveur de
son châtelain ^
D'ailleurs c'est sans désintéressement que le duc de
Bourgogne se dispose à soutenir Catherine contre Frédé-
ric. Il veut être assuré de travailler pour lui-même et pou-
voir compter sur l'héritage de sa tante. Deux précautions
lui semblent utiles. Il faut, il est vrai, l'assentiment de
Catherine. Mais la gêne où elle se trouvait est devenue le
dénuement. Elle et ses gens ont peine à subsister. La vie
est chère, la monnaie faible et de petite valeur. Les
joyaux qu elle a conservés s'en vont pièce à pièce, au jour
le jour, chez les prêteurs à gage. Bàle en tient la plus
grande partie -. L'infortunée duchesse peut-elle opposer
un refus au neveu qui va s'employer à lui faire recou-
vrer ses domaines et qui lui continue, en attendant,
l'aide pécuniaire que lui donnait Jean sans Peur^?
Philippe se fait faire une donation entre vifs par
laquelle Catherine lui cède son patrimoine, tel qu'il se
comportera lors de son décès. Le duc de Bourgogne n'ou-
blie pas de remplir la formalité de l'insinuation sans la-
quelle la donation serait nulle *. Il est bon aussi de se dé-
barrasser définitivement de Maximin. Philippe renoue
les pourparlers interrompus par la mort de son père.
I. Cette seconde nomination est du 29 avril 1420. Les termes sont paya-
bles d'avance. Le premier échoit à la Pentecôte (a6 mai), même année. Les
lettres itératives sont du 20 juin suivant (NPA., XX, 2», C, p. 118).
a. 1421, juillet. Elle estoit en si grand neccessité qu'elle n'auoit de quoy
se vestir elle ne ses gens et seruiteurs ne auoir les viures qui lui sont
neccessaires ; ains lui en conuenoit chascun jour engaigier ses joyaulx et
autres biens (B, 1611, Marc, L'avènement du chancelier Hollin, décembre
1422, Dijon. 190(5, pp. 14, 24).
3. Subside de 3. 000 francs accordé à Catherine par Philippe le Bon (NPA.,
XXIII, 4°, 1420, 10 novembre, p. i35).
4. NPA, XXV (1420,4 juin), p. 13;.
- 100 —
Il prend à sa charge toutes les dépenses nécessaires pour
arriver à la rupture des fiançailles, celles, entre autres, des
sept voyages que Jean de Couleur fait en quelques mois,
désigne des commissaires, Villers, Guy Gelenier, le sei-
gneur de Saint-Georges, charge Guillaume de Vienne
d'inviter son neveu à s'aboucher avec eux et fait don-
ner à Maximin un sauf-conduit pour lui-même et pour
une escorte de dix-neuf cavaliers. Il se déclare prêt à
payer le seigneur de Ribeaupierre, à condition que les
fiançailles soient déclarées inefïicaces et prescrit à ses
commissaires de ne pas séparer la question du mariage de
celle de la créance*. Maximin et les envoyés du duc se ren-
I. A Jehan de Couleur, escuier, demourant à Beljort, la somme de huit
vins frans à lui payée, baillie et deliurée comptant et que ma dicte dame,
par ses lettres patentes données à lu Perrière le pénultième jour de mars,
l'an mil quatre cens vint et vng après Pasques, lui a ordonné et tauxé
par tout ce qui lui pouoit estre deu à cause de ses journées, fraiz, salaires
et despens faiz en sept voyaiges, ou enuiron, que, depuis le mois d'aoust
mil quatre cens et vint jusques au pénultième jour de mars mil cccc vint
et vng, il a fais pour le fait de madame d'Osteriche, en venant depuis le
dit lielfort, tant à Gray, par deuers ma dicte dame LVOsleriche, à Dijon.
par deuers le chanceiiier et les dictes gens du conseil de mon dit sei-
gneur, et aussi maistre Guy Gelinier, au lieu de Baulmes les Dames, où il
a esté, auec monseigneur de Saint George, à vue journée que naguerez y
a esté tenue sur certainne matière grandement toucliant icelle dame d'Os-
teriche, qu'elle auoit allaire auec Maxiniien, sire de Rihaulperre, et aussi au
dit Diion, pour auoir et quérir prouision de ses diz voyaiges, où il a vac-
qué pluseurs journées à très grans fraiz et missions. Pour ce, et rend cy
les dictes lettres de ma dicte dame, auec quictance du dit Jehan de Cou-
leur contenant afiirmacion d'auoir vac(jué parles voyages, pour les causes
et en la manière dessus dicte, viij" frans [gros pour xx deniers], (a) Ajoute
d'une autre écriture de la même époque (B, iGii, fol. Ixxvj, r»). — Deux
lettres de Philippe le IJon, Paris, 3 janvier i4ji (n. st.). L'une, patente,
notilie la nomination des commissaires. L'autre renferme l'ordre à Jean
de Noidant, trésorier généi-al, de paier ininiédiatement a Maximin la
somme dont celui-ci aura convenu avec les commissaires, « moiennant ce
qu'il nous quittera de la dite somme et que certaines convenences et
traitté de mariage que ledit Ma.ximin maintient estre entre nostre... tante
la duchesse d'Ostrriehe et lui soient <léclaré»'s nulles » (Don» Planclier.
I\', preuves, n" IX. Il, u^jd. Orig. Parch. Scellé sur simple <nu'ue d'un sceau
l'ond en cire rouge. Au revers, d'une écriture de l'époque : Mandement
adreçant à Noident pour paier les commissaires pour aler vers Ribeau-
pierre). Pour le sauf-conduit, JiUli., IIL -ioS (même date). V. aussi lettre
de Guy (i(>lenier à Couleur, um (ii février), dt u\ lettn'S de Guillaume tle
Vienne a Maxinii.i, un vjo février), uia (uS lévrier), autre lettre de Gelenier
à Maximin, uii (y mars) et la transaction de Baume-les-Dames du 18 mars
(2i4).
- 101 -
contrent à Baume-les-Dames et concluent la transaction
qui doit tout terminer. Catherine y désavouait sa promesse
de mariage ^ C'était Maximin ({ui lui avait parlé de
l'épouser. Reconnaissante des services qu'elle en avait
reçus, elle s'était engagée, mais en réservant le consen-
tement de son frère et de son lignage, avec l'espérance
que ce consentement lui serait refusé 2. Il fallait que
Maximin eût vraiment « l'amour de la paix et du repos »
et un bien grand désir de recevoir son dû pour recon-
naître, après de telles déclarations, la bonne foi de sa
fiancée "^ Ribeaupierre désignait comme juge (Charles de
Poitiers, évêque de Langres. Le juge devait interroger les
deux parties, décider si le mariage aurait lieu, et dans le
cas de la négative délivrer à chacune d'elles une attesta-
tion qui lui permettrait de se marier ailleurs. Dans sa se-
conde partie la transaction fixait le montant de la créance
de Maximin à 10.000 écus d'or, somme bien supérieure à
celle dont le duc était débiteur.
Tout en déblayant le terrain, Philippe engage les négo-
ciations du côté de l'Autriche. De nombreuses missions
et conférences marquent les années 1420 et i4î>'T.
Au mois de juin i^'20, au moment où Philippe qui
vient d'assister au traité de Troyes et au mariage de
Catherine de France et du roi d'Angleterre Henri Y,
se prépare à recevoir la donation universelle des biens
1. ï'romissiones malrimonialos dicta domina inea Katherina plane di-
fessa est, approbans ea non esse (P. i38, 1. 8). — Ce texte, ainsi que les
suivants sont extraits de la transaction.
2. Pro bonis seruitiis sibi a dicto Afaximino iinpensis in persecutione
causarum et negotioruni suorum post decessum ([uondani doniini nicidiicis
Austrie, sui conlhoralis, cui Deus dot veniani,eo leniportMjuo diclns Mnxi-
m/ntj.s locutus fuerat sibi de niatrinionio secum contrahondo, extunc res-
pondit et promisit in casum quo dux Johannes Borgondie^ eius frater. qui
nouiter ab hoc seculo decessit, cuius anima in pace iv<piiesfat, et alii sui
consang'winei et amici concordarent et contenu essent quod diclum malri-
moniiim inler ipsam et dictum Maxiininnin sortiretur etVeclum, extunc
placeret sibi et foret bene contenta, firmiter sperans quoil dicli eius fra-
ter, consanguinei et amici nuUomodo in eo consentirent (P., i3^, I. «j).
3. Dictas dominus .Vrt.v/V/J/njf.s, cupiens omnem pacen» et qiiielem. reco-
gnoscens bonam tidem dicte domine Katheriiu' su[)cr prcdicto negolio, in
iudicem nomiuauit (P. i38, 1. 24)
- 102 —
de Catherine, une première entrevue a lieu à Belfort.
Yillers et le bailli de Dijon représentent le duc et
Catherine ; Anne de Brunswick se fait assister des gens
de son mari. Les conditions du traité étaient les sui-
vantes : 1° attribution à Catherine des châteaux de Délie,
Florimont, Altkirch, Ferrette délivrés de toutes charges,
sauf de celles établies dans les six dernières années. Ca-
therine conserve les châteaux de Belfort et de Rosemont,
Frédéric eût été bien empêché de les lui enlever ; 2° res-
titution des joyaux restés en Autriche; 3^ application
de la coutume de Vienne aux meubles laissés par Léo-
pold. Il pouvait arriver que Catherine ou Frédéric refu-
sât de ratifier le projet de traité. En prévision de cette
éventualité, Anne de Brunswick et les gens de Frédéric
ofi'raient subsidiairement à la douairière, sa vie durant,
une rente de 2.000 florins d'or et la possession de Délie,
Belfort et Rosemont contre de bonnes sûretés que ces for-
teresses feraient retour à Frédéric. On se donnait rendez-
vous à Ensisheim le 3o septembre 1420 pour savoir la vo-
lonté des parties.
Philippe, saisi de ce projet par l'évèque de Tournay,
consentit à l'attribution des quatre forteresses, mais vou-
lut avoir la certitude de recouvrer, après la mort de sa
tante, la somme de 44ooo francs payée à Léopold à
compte sur la dot. 11 désigna de nouveau Villers et Chan-
cey pour assister à la conférence d'Ensisheim. Du siège
devant Melun, où il était avec le roi d'Angleterre, il écri-
vit à la régente Anne une lettre qui sentait la guerre. Il
voulait une prom[)te satisfaction. Autrement, w lui, ses
« seigneurs », c'est-à-dire les deux rois de France et d'An-
gleterre, « parents, amis et sujets seraient astreints à con-
« seiller et à aider sa tante*». Les commissaires du duc de
I. Très chierc et très amrr cousine, pour W .singulier désir (juo j'ay de
saiioir ades bonne.-, cl certaines nouuelles de voz estai et santé. jVscrips
I)resentenienl deuers vous et vous prie (juc bien sonnent nfcn vueiUiez
escrire la certuineté, car d'en oïr tousdiz en bien ce n\'est très parfait plai-
sir. El très chierc et 1res aniée cousine, se du mien estât sauoir vous
- 103 —
Bourgogne étaient en route pour la capitale de la îlaute-
Alsace lorsque Frédéric contremanda la journée, refusant
d'en fixer une autre*.
L'année suivante, les circonstances paraissent critiques.
Le mauvais vouloir du duc d'Autriche et peut-être le ton
plaisl, j'esloye à rcscripture de cesles en In-s bonne santé de ma personne,
la mercy Nostre Seigneur qui le semblable vous vueille tout temps ot-
troier. Très chiere et très aniée cousine, j'ay sceu que encores dure le dé-
bat ou qui de long' temps a esté entn; ma très cliiere et très aniéc tante
dame Katherine de lUmrgoingne, ducbesse àWnsterichc. et mon très chier
et très amé cousin, le duc Fedric iVAusteriche, vostre seigneur, pour occa-
sion du douaire et raorgangonghe de ma dicte tante et autrement, duquel
débat il me desplaist de tout mon cuer et suis très désirant que bonne et
bi'iefue paix et conclusion y soit mis<; pour l'amour naturelle que j'ay et
suis tenu d'auoir à ma dicte tante et aussi que, sauf le droit d'icelle, je
ayme et vouldroye adez le bien et honneur de mon dit <.'ousin d'Auste-
riche et le vostre et auroye très grant plaisir que ma dicte tante, mon dit
cousin et vous, eussiez toujours bonne paix et amour ensamble. Et pour
ce. très chiere et très araée cousine, que j'ay entendu que vous estes
chargée de ceste matière pour l'absence ou occupation de mon dit cousin
vostre seigneur, je vous prie si aHectueusement et cordialment, comme
plus ptiis, que vous vueilliez à ma dicte tante sur ce faire si bonne et
briefue raison qu'elle en doye estre contente et que ledit débat soit appai-
sie et mis en bonne amour. Autrement, ou tort et deflault de mon dit
cousin et de vous, dont il me desplairoit bien, je et aucuns mes seigneurs
et parens et pluseurs autres mes bons amis, subgiezet seruiteurs, serions
abstrains de conseillier et aidier ma dicte tante en son bon droit et pour
la conseruation d'icellui. Très chiere et très amée cousine, vueilliez moy
sur ce escrire par le porteur de cestes, ensemble se chose vous plaist (jue
puisse, et je le ferai de ires bon cuer et voulentiers. Le Saint Esperit
vous ait en sa saincte garde. Escript au siège deuant 3/^/e»n, le xv jour de
septembre [1420]. Vostre cousin le duc d(^ /iniir>>-oin<cne, conte de Flandres,
d'Artois et de liourgoingnc. [Au bas. à droite :| Menart [Paraphe]. (Au re-
vers :| A ma très chiere et très amée cousine dame Anne, duchesse d'.4u.s'-
/(77C'/ie (Bibliothèque de la ville de Dijon, fonds Baudot, 957 (40), porte-
feuille blanc, pièce n» 322. Orig. Pap.).
I. Deax documents, pp. 8, <>. — A messire Jaques de \'iUers, conseillier
et chambellan de mon dit seigneur, hMiucl mon dit seigneur, par l'auis de
monseigneur le chancelier et d'autres des gens de son conseil, ail ordonné
aler par deuers la duchesse d'AutUeriche, femme du duc Fedrich, et en sa
compaignie maistre RicJiart de Chancey, bailli de Diion, pour traictier et
accorder auec elle sur les debaz uieuz entre madame d'Aiithe riche, d'une
part, et le dit duc Fedrich, d'autre, la somme de cent frans. Pour ce (paie
à lui sur le dit voiaige) (a), par mandement de mon dit seigiuHir donné le
derrain jour de juing, l'an mil iiij= et vint, cy rendu, avec quiclance du dit
messire Jaques, c frans (B, i6o<), fol. iiij"xij. v). — (a) Au-dessus de la
ligne.
A messire Jaques de Villers, maistre Itichard de (Jliancey et à messire
Jehan de iVimf Vlaire, la somme de ijlv frans à eulx deue pour les cau-
ses que s'ensuigent, c'est assauoir au dit messire Jaques c frans, le xxix
de septembre cccc et vint, en presl.à cause d'un voiaige qu'il lit auec le
— 104 -
du duc de Bourgogne ont suspendu les négociations.
Philippe demande le concours du roi d'Angleterre qu'il
a reconnu comme le futur roi de France, comme celui qui
sera son suzerain, et qu'intéressent désormais, par consé-
quent, les projets de la Bourgogne sur l'Alsace. Les rois
de France et d'Angleterre et le duc « écrivent et récrivent»
à Frédéric « qu'il fasse raison à madame d'Autriche* ».
Les Bâlois se réveillent au bruit de ces allées et venues.
Dans la paix et la quiétude depuis plus de six années, ils
n'avaient pas encore rendu leur décision arbitrale. Mais
des brouilleries de la Bourgogne et de l'Autriche, de
Tévêché de Bâle et du comté de Montbéliard, pourrait
bien sortir une guerre entre Bourguignons et Allemands.
Les gens de Bâle se souviennent de 1409, de la seigneurie
de Landser dévastée par les Bourguignons, du maréchal
de Vergy à quelques lieues de leur ville, de leurs
citoyens retenus prisonniers et mis à rançon, de leur
défaite. La crainte du Welche est la fin de leur inaction.
Le margrave Rodolphe, qui avait déjà en i4io négocié la
paix entre Catherine et Bàle, croit voir de nouvelles
batailles à la frontière de ses domaines 2. La perspective
d'hostilités prochaines le détermine à lier société avec
Bàle et l'on réussit à inspirer des inquiétudes à la régente
Anne de Brunswick.
Dans le temps même où la diète de Baume règle le sort
de Maximin, Anne ouvre à Montbéliard une conférence
entre les nobles bourguignons et autrichiens qui, depuis
un an, se font la guerre de frontière. La présence d'une
délégation du conseil de Bàle montre d'oii vient la pen-
sée de la réunion et la force qui maintient les adversaires
assemblés et dirige leurs délibérations. Antoine de Ville,
(lit maistro liichnrd deniers la duchrsso dWiiIrriche. f<Mnin<* du duc Frdric^
pour les bes()iiijj:nes de u»a dame iVAnsIcrichc, seur de feu uionseigncur.
Au dit maistre Jiichard, j)our senililablc cause, sur son voiaijfc. cent frans
(Fol. cvj, r°). — Le duc de Hourjfogne emploie .Tacques de ^'ille^s à des
négociations avec la Savoie (Fol. civ, v).
I. Deux documents, p. »).
a. UB. Basel, Vl, 30 (1410, 3 no\ .).
— 105 -
Jean Louis de Tluiillier, lo « Zsclian Lois » des BAlois,
Henri d'Accolans, Ilumbert de Villersexel et le seignour
de Ronchamp « parlementent du matin au soir », écrit
Briot à Catherine, avec Jean de Thicrstein, Uodol[)he de
Ramstein, les nobles de Délie, Jean Renaud le bâtard de
Florimont et le sire de Montjoie. « Votre châtelain de
(( Belfort y était. Mais je ne sais ce qu'il a fait ». Tous,
obéissant à la même impulsion, sont disposés à s'accor-
der. « L'on traite à tout le monde, mais votre fait dort ».
Briot voudrait que madame s'entende avec Guy Gelenier,
conseiller du duc Philippe, pour demander une confé-
rence à la régente et que Philii)pe vienne lui-même au
plus tôt « pour que vous ne soyez pas toujours promenée
« par des atermoyements »^
I. Très haullo, très puissant et très graiit princesse ma très redoublée
et souuerainne dame, tant et si très humblement comme je i)uis, je me
recommand à voslre noble grâce et j)laise sçauoir la voslre noble seigno-
rie que les journeez qu'estoient prinsez a Bal/ne se sont tenues, aux
quelles est estez monseigneur de Saint George et monseigneur le pardes-
siz et m'a dit vng homme qui estoit au dit lieu que monseigneur le par-
dessiz ii ait dit qu'ilz se sont départir de Tautre partie sans nunlz appoin-
tement (a). Item, ma très redoublée dame, le conte Gnillainne de Monl/ort
(b), le comte Jehan de Tiert citey (c), Rendol de Hamistel (d) et le conseil
de Baille, s'est a sauoir monseigneur liroqnardt le Moinne, messire Cor-
rnnd d'Eptingue, messire liroquardt de Ring (e), Offenboiirc et pluseuis
aultres sont à Montheliard à la requeste de vostre belle suer d'Otteriche.,
et il ont ja}'' bien demorez quatre jours et ont tant pourchaissiez per le
moien dou baillif de Montheliard comme de ceulz de Monstnrculz (f) que
monseigneur de ViUers (g), Anthoinne de Ville (h), monseigneur de ^font
Jorg (i), Jehan Loys (j) et monseigneur Henry d'Eseollans (k) sont au dit
lieu et traitent du desacourt qui est entre eulx, c'est asauoir Anthoinne de
Ville hait acourt romi)puement trenchiement auec le comte Jehan et le
dit Reudol, ensamble ceulz de Délie et de Florimont. Item monseigneur
Henry d''Acollans hait acourt paroillement à eulx. Quant à Jehan Loys
il l'ay acourdé paroillement (jue il n'estoit que aidant dWnlhoinne de
Ville. Item quant à nu)nseigneur de Villard (1) et le comte .lehan l'on trait-
tent le plus fort que Ton peut entre deulx. et tient Ton tpi'ilz hauront
acourt. Item, ma très doublée dame, dou desaceourdt qu'estoit entre Tab-
bey de Mohre (m) et Jehan Loys et monseigneur Estienne de Saint Viz,ii la
requeste de ma dame d'Otte riche et du dit comte, le dil7(7/<j/j veult panre
et faire droit au dit abbey a lieu d'Enge.sey par dcuant nia dii'te danu'el
son conseil et ont treue/. sur ce. Item nxonseigneur de Mont .foye cl monsei-
gneur de lionchanz ont hauez vne journée pardeuanl le dit comte et tien
<iu'ilz hauront accourd. Item quant au dit sire de Mont .Ji>yi\ le comte
Jehan, ceux de Délie et de Florimont ont vgne monicion le jour «pie la
ournée de Jehan Loys seroy par deuant ma dicte dame. Item toutes ces
106
Dans les premiers jours du mois d'avril, le conseil de
Bourgogne décida d'envoyer une ambassade à Frédéric
et à sa femme ^ Au mois de juillet, le margrave et Briot
parties sont ancours au dit lieu de Montheliard et pellementent tous jours
ensemble daulx le main tanquc a soir. Vostre chastellain de liclfort il est
estez. AFas je ne scay que il ait fait. L'on traicle à tout le monde, mas
vostre faict dort. Et pour ce vuilliez hauoir vostre advis deuer maistre
Guy (n) de ce qui l'ut pour parller l'aultre jour de rescripre et enuoier par
deuers la dicte duchesse pour requérir et hauoir vne journée et les saulz
conduistz des seigneurs aux quelz monseig"neur vostre nepueura donner
sa puissance pour Iraittie de vostre lait pour vous et pour lui, afiin que
(piant nostre dit seigneur vostre nepueur vanray, que seray bien brief, se
Dieu plait, se sceut contenir en vos besoinnes et que vous ne fuissiez
plusainxi pourmenéeparadloinnes et que ce qui vous en plairay de faire
monseigneur le maistre d'otel en soit instrut et appourtoit les lettres de
ce que l'on il dauray besoingnie et vostre conseil par desay il seray vray
obéissant Ma très souuerainne dame, plaise sçauoir à vostre noble grâce
que le bon lattuaire de pernelles que vous pleut l'auUre jour à moy don-
ner m'a gairir, mas pour moy remettre sur. il vous a rescripre à vostre
recepueur qui me baille vne douzaiune de vos gelines de quelles monsei-
seigneur le maistre d'otel ne Iliignenin Colin ne maingeront jay, mas
seray pour moy remettre sur, adfîn que je puisse fort laborel en vos
besoingnes de par desay. Très haulte et très puissant et excellant prin-
cesse, ma très chierc, très redoubtée et souuerainne dame, je prie à Nostre
Seigneur (pii vous donne bonne vie et longue. Escript à Besançon le sey-
zieme jour du moy de mart [1421, n. st.J. [Au l)as, a droite :| ^'ostre humble
petit sugel et vray obéissant en tout Hague liriat de Bel/art [Au revers:]
A très haulte, très puissant et très excellant princesse dame Katherine de
lioargoing'ne, duchesse d'Ottheriche, ma très chiereel très redoublée dame
(HibliolluMiue de la ville de Dijon, fonds Baudot, 957 (jo), portefeuille
blanc. Orig. l'ap.) — (a) La conférence de Baume-les-Dames entre Maxi-
min et les plénipotentiaires du duc de Bourgogne fixée au i5 mars, termi-
née i)ar la transaction du 18 (Ri'B.. III, 2i3, 2(4) — Pour le passage sui-
vant sur les dillérends entre les nobles de Bourgogne et ceux d'Autriche,
Or/o-., II. 'i;, pp. 8i), ij 18: ()o, v;!^ 2o-'i'i. — (b) Guillaume de Montfort-'lell-
nang, maître dhôlel de Frédéric {lii'B., III, 2i(), i^Ji. 22 avr.).— (c) Thiers-
tein. — (d) Rodolphe de Ramstein. — (e) Bàle. Bourquard zu Rhcin. — (f)
Peut-être Jean de Montreux. — (g) Ilumbert de Villersexel. — (h) Le sei-
gneui- de Ville dans la Franche-.Montagne du comte de Bourgogne. — (i)
Jean de Monijoie. (j) Jean Louis de Tliuillier. — (k) Aecolans. — (I) \\\-
lersexel. — (m; Murbach)- — (i») Guy Gelenier.
1. A maistre Richart de (^hancey, conseiliier de mon dit seigneur...
Item, après se partit de son dit luistel de Dijon, le vj- jour d'auri) ensui-
gant(a), pour aler à la dicte /'err/Vre, deuers nostre dicte dame et mère (b),
auec et en la eompaignie des dessus diz (c), pour lui dire (jue l'on auoil
(lelil)eré d'enuoier en ambaxade deuers les due et duchesse d'Aiistcriche,
pour le fait de nostre belle tante la tluchesse dWtistcriche, où il vacqua
deux jours entiers, alant et retournant (B, it»3i,fol. vjv'' iij, r et v»). (a) 1421.
La date <jui précède immédiatement «'st le \xvij jour de mars, l'an mil
cccc xxj. (b) Marguerite de Bavieie. (e) (iiiv Gelenier. Dreue Ma,reschal.
— 107 —
firent, aux frais du duc de lîourgojrne, une visite à Frédé-
rici. A la fin derannécseuienicnt, le 2 décembre, une diète
eut lieu à Massevaux ^ Des envoyés de Frédéric y vinrent.
Philipi)e et Catherine avaient député Villers et Guy Gele-
nier \ Il s'y trouvait de plus un chevalier et un bourgeois
de Bâle pour Catherine et autant pour Frédéric. Les
Autrichiens, suivant les instructions secrètes de leur
maître, tergiversaient, se dérobaient, ne cherchaient qu'à
rompre la conférence. Les Bàlois se donnèrent tant de
mouvement qu'en trois jours ils eurent mis sur pied et
fait accepter une transaction '*.
Le nouveau traité se réfère aux écrits que madame a
donnés précédemment à Frédéric. Par ces expressions il
I. Change de monnoie. A Jehan Villain, orleure, demourant à Dijon,
la somme de trois cens vint frans à lui payé, bailliee et deliuréc comp-
tant, par le conunandcinenl et ordonnance de ma dicte dame, pour qua-
rante escuz d'or viez qui ont esté prins et achetez de lui, au pris de huit
frans la pièce, pour iceulx xl escuz d'or baillier et deliurer à Jehan
Mielon, clerc de chapelle de ma dame la duchesse d'Aiitherichc, qu'il
estoit venuz quérir à Dijon, deuers le dit Fraignot. pour les i)orter, bail-
ler et deliurer à messire Hugues Briot, prestre, pour aler. de par ma dicte
dame d'Aiitheriche, en la compaignie du conte liuedot des Soiwsse, de (iroy
deuers le duc Fcdrich et Hernest d'Aiitheriche, pour auoir, par le moyen du
dit conte Ruedo, la deliurance des terres et biens de ma dicte dame d'Os-
teriche. Poui* ce, par mandement de ma dicte dame la duchesse de liour-
goingnCy donné le xv j(uir de juillet. Tan mil cccc vint et vng, cy rendu,
auec cerlilllcacion du d'il Jehan Villain sur la deliurance des diz xl escuz
d'or, ensemble lettre de recepte du dit Mielion par laquelle il confesse
auoir reçu les diz quarante escuz et icelx auoir deliurez au dit messire
lingues pour la dicte cause, iij'' xx frans, gros pour xx deniers tournois
(B, 1611, fol. vijxx xvij, r°),
a. Deux doeunients^ p. m. NPA.. XXVI, p. i3S. I.e mémoire pour ('athe-
rine ne dit rit;n des conférences tenues à Belfort entre les ambassadeurs
de Frédéric et ceux du duc de Bourgogne et de Catherine, le 11 noverabie
(Saint .Martin d'hiver) 1421 et le i"" Juillet (Octave de la Sainl-Jean-Baptiste)
1422. Les envoyés du d\ic Philippe furent les mènjes aux deux assemi)lées :
rarchevè(pie de Besan(;on, Hui)pes, Villers, Cluincey, Guy (ielenier et
Etienne de Grandval, licencié en lois, ses conseillers (Procurations, Ai-ras,
1421 ; Dijon, 1422, 27 juin). Ils étaient chargés de demander « la restitution
des fonds et meubles de (^.atherine (l)oin Plancher, III, p. 207). Il est à
peine besoin de dire qu(" rien ne fut terminé dans ces réunions, et la
seconde assemblée de Belfort fut la dernière conférence Jus»iu"a celle ([ui
prépara le traité de Bàle.
3. Guy Gelenier fut à Dijon avant la conférence pi'ciulie (1< s litres près
des conseillers et au ti-ésor du duc (NPA., XXVI, i% p. i3i()-
4. Deux doeurneixts, \i\}. lo-ii. — Pour le traité, NPA., XX\ I, u (1421,
5 déc), p. i4<>.
— 108 —
vise le traité de Neuenburg. En principe, il n'est que la
confirmation de ce traité ; il fait revenir les parties à dix
années en arrière. Il rend à Catherine ses joyaux. Il ne
dit rien des meubles de la succession de Léopold. Mais
son silence ne saurait être interprété comme une renon-
ciation de la veuve au bénéfice de la coutume. Il rend
également à Catherine le domaine qu'elle possédait à la
mort de son mari ; elle le reprendra dans l'état où il se
trouve. Par conséquent, les gageries établies pendant son
expulsion lui sont opposables, mais il lui est permis de
lever une aide sur le pays pour les racheter. Catherine
renouvelle les promesses de Neuenburg, notamment
l'abandon de la créance des arrérages impayés jusqu'en
1411 et celui des prélèvements annuels à opérer sur les ar-
rérages depuis 1411. Il va de soi que depuis le jour où son
beau-frère avait occupé ses domaines elle ne lui avait pas
servi cette rente. Il est certain aussi que pendant le court
espace de temps qui sépare le traité de Neuenburg de
l'usurpation commise par Frédéric elle n'avait jamais
opéré un seul de ces prélèvements. En efi*et, le traité de
Massevaux fixe les deux sommes additionnées à 4^.000
francs. Il rend donc Frédéric créancier de Philippe pour
20.000 francs et créancier de Catherine pour une somme
égale.
A Massevaux comme à Neuenburg on s'occupe des ofii-
ciers préposés à la garde des forteresses. Ils s'obligeront
par écrit et par serment d'accomplir leur tâche suivant
les prescriptions du traité de Neuenburg. c'est-à-dire de
donner les garanties voulues par ce traité pour assurer
la restitution des forteresses à l'Autriche dès la mort de
Catherine. Pour le choix de ces ofiiciers. une seule des
conditions établies par le traité de Neuenburg est main-
tenue. Ils seront vassaux du domaine d'Alsace. On n'exige
plus qu'ils soient « AlhMuands ». Il sufiit qu'ils appartien-
nent à des familles du landgra viat ou du comté île Ferrette.
Les hommes originaires de l'Alsace de langue frant^'aise ne
sont plus écartés. Par contre, on réclame une condition nou-
— 109 -
vell(\ L'ofTicicr doit être chevalier ou ('cuver, liomnic de
bien, loyal, sa<!je, en possession d'un certain avoir. IMusde
ces aventuriers venus on ne sait d'oii et j)rêts à tout pour
le maître qui les paie.
Cet ensemble de précautions devait s'a[)i)liquer aux
forteresses de Belfort et de Uosemont; Catherine s'enga-
geait à « faire garder » ces deux places, c'est-à-dire à les
gouverner de la même manière que les autres forteresses
de la seigneurie d'Autriche. Le duc de Bourgogne acquies-
cerait à cette promesse par un acte scellé ; un acte revêtu
de son seing manuel ne serait pas suffisant. Cette clause
avait pour but de prévenir des nominations sendjlables à
celles de Couleur et de Montaigu et peut-être de con-
traindre Philippe à révoquer les deux châtelains. S'il ne
s'était agi pour les mettre en règle que de leur donner des
fiefs en Alsace, c'aurait été bientôt fait. Aussi bien sont-
ils tous deux au livre des fiefs de Catherine parmi les
vassaux de la mouvance de Belfort. Mais ils n'étaient pas
natifs d'Alsace.
Maximin n'est pas oublié. Neuf années ont passé sur les
fiançailles qui devaient faire de lui le seigneur de la
Haute-Alsace et donner à l'Autriche le rival le plus redou-
table. Frédéric ne pouvait ignorer la procédure d'annu-
lation, l'initiative que Philippe le Bon avait prise de l'en-
gager, rem})ressement des deux intéressés à y donner
leur consentement. Il était malaisé de ne pas croire à la
sincérité de ce qui s'était passé. Mais Frédéric craint un
souvenir. Maximin est donc le but de dispositions spé-
ciales. 11 n'aura ni droit de seigneui'ie, ni autorité dans le
domaine, ni pouvoir d'y pénétrer avec une force quel-
conque ou de se mêler du gouvernement à (pielque titre
que ce soit. Il ne pourra y faire aucun ennui, opposer
aucun obstacle au duc d'Autriche. Par là Catherine s'in-
terdit de lui confier, à l'avenir, l'ollice de grand bailli ou
le mandat d'administrer le domaine en son nom. Cet
entassement de clauses prohibitives montre à quel point
le fils de Bruno, l'ancien fiancé de Catherine, paraît en-
core dangereux.
— 110 —
Les ratifications ou les observations des parties con-
tractantes devaient être apportées à Bàle huit jours après
la Chandeleur 1422 ^ Une conférence aurait lieu le lende-
main. On ne laissait qu'un intervalle de deux mois entre
le projet et l'accord définitif Catherine était à Gray, Fré-
déric en Autriche, le duc Philippe en Flandre. Les dépu-
tés bourguignons allèrent d'abord à Gray. Catherine
acceptait avec enthousiasme les conditions de Frédéric.
« Que je recouvre mes terres », disait-elle, « monseigneur
« de Bourgogne et moi nous saurons bien trouver des
« chicanes et des joints pour empêcher que monseigneur
« les perde jamais. » Le projet de traité allait révéler à la
cour de Bourgogne les clauses jusque-là tenues secrètes
de la convention de Neuenburg. Les envoyés bourgui-
gnons objectaient à Catherine que peut-être son neveu ne
donnerait pas son consentement pour ne point se priver
des 40.000 francs qui devaient lui revenir à la mort de
sa tante. Cette somme, aurait-elle pu leur répondre,
représente des arrérages de ma rente dotale, des revenus
qui n'appartiennent qu'à moi. Sur ces revenus, mon neveu
n'a rien à prétendre. Mais, lui aurait-on répliqué, la
créance de 40.000 francs que vous faites acquérir à Frédé-
ric viendra, au jour où vous mourrez, en compensation de
la créance en restitution de votre dot et réduira cette
créance à 4 000 francs au préjudice de votre neveu.
La compensation fera perdre au duc de Bourgogne ou
40.000 francs sur la dot, en admettant que les héritiers
de Léopold soient en état de rembourser la dot, ou les
assignaux de la dot, c'est-à-dire les territoires qu'il désire
conserver.
Les commissaires de Philippe blâmaient aussi Catherine
d'avoir dissimulé à sa famille le traité de Neuenburg. Ils
lui disaient crueinent qu'elle avait mal fait. « Je ne me
<( souvenais plus de cet acte, » répondit-elle. « Mais ce
« n'est pas pour cette somme qu'il faut repousser le traité.
I. 10 li'vrier.
— 111 —
« Que mon neveu ne laisse de le passer et je le lui rendrai
« bien ». T^lle odVait de pn^ndre, parmi les joyaux qui lui
seraient rendus, ce qu'il i'allait i)our atteindre à la valeur
de 5o ou 60.000 francs et de le déposer dans un cod're en
l'église Saint-Bénigne de Dijon. On fermerait le coffre
avec trois clefs. Le duc en aurait une, Catherine l'autre et
l'abbé de Saint-liénigne la troisième. A la mort de sa
tante, le duc de Bourgogne ouvrirait le coffre et prendrait
pour lui les joyaux qui s'y trouveraient.
De Gray les envoyés furent chez la duchesse de Bour-
gogne. Après avoir examiné l'allaire, elle les renvoya au
conseil ducal à Dijon. Le projet fut débattu en grand con-
seil; on passa en revue le pour et le contre, et, finalement,
un long mémoire fut envoyé à Philippe le 9 janvier 1422.
On y exposait la question depuis ses origines. Résumé des
conventions matrimoniales de madame d'Autriche, récit de
son expulsion, de la tentative d'accommodement de Belfort,
des négociations qui avaient abouti à la diète de Masse-
vaux, délibérations de cette diète, traduction française du
projet de traité, délibération qui avait eu lieu ensuite en
Bourgogne, discussion très détaillée des avantages et des
inconvénients du projet, tout s'y trouvait réuni, afin de
permettre au duc de se prononcer en connaissance de
cause.
Conclure le traité, disait le mémoire, ce n'était pas seu-
lement causer au duc de Bourgogne un dommage pécu-
niaire très considérable. Mais madame abandonnait à son
beau-frère les revenus des territoires qui lui avaient été
enlevés, à partir du jour de la spoliation. De plus, le duc
d'Autriche ne faisait pas une entière restitution, car on
évaluait les gageries qu'il avait constituées pendant son
usurpation à la somme de 6 à 8.000 llorins. La guerre ne
valait-elle pas mieux que ces onéreuses renonciations?
Avec Belfort et Rosemont que le duc de Bourgogne tient
déjà, avec une puissante armée et les vassaux d'Alsace
que la comtesse de Ferrette n'a jamais dégagés de leur
serment de fidélité, on reprendrait aisément le pays.
— 112 -
D'autre part les arguments contre la guerre se présen-
taient en abondance. Elle durerait longtemps ; les forte-
resses d'Alsace arrêteraient l'armée de Bourgogne. Elle
coûterait très cher et madame d'Autriche y perdrait ses
meubles et joyaux. Le duc d'Autriche les vendrait ou les
engagerait pour soutenir la guerre. Ce serait grand dom-
mage. Il les avait montré, il y avait moins de trois mois, à
certaines personnes qui les évaluaient à plus de loo ou
I20.000 francs. Supposé le succès, on n'aurait le pays que
dévasté. Peut-être, au cours des hostilités, aurait-on en-
dommagé les pays de grands seigneurs voisins, ce qui en-
gendrerait de nouvelles guerres. Les conseillers bourgui-
gnons voient plus loin. La dispute de Catherine et de Fré-
déric, c'est la querelle des Welches et des Allemands, la
querelle éternellement ouverte. L'Allemagne se lèvera
derrière le duc d'Autriche. Frédéric est malade. S'il meurt,
son frère Ernest le remplacera. Ernest a de puissants al-
liés. Quant à Frédéric, s'il voit qu'on veut lui faire la
guerre, il aura vite trouvé des alliances. Par exemple, il
peut bien se liguer avec les villes allemandes. Que dirait-
on s'il mettait le territoire contesté entre les mains d'un
allié si puissant que Ton ne puisse le reprendre? Déjà le
vieil ennemi de Catherine, Louis de Bavière, lui ollre
100. ooo florins d'or, avec son alliance, en échange du com-
té de Ferrette. On peut craindre aussi que le duc d'Autri-
che, poussé à bout, ne soumette le litige au jugement de
l'empereur et des princes de l'Empire. Ce serait une
chose si longue qu'on n'en verrait pas le terme.
Jamais traité n'a été si avantageux pour madame. Il n'y
a pas à tenir compte des 4o.ooo francs. Ils sont à madame.
Monseigneur ne i)eut même pas les réclamer à Frédéric,
puis(ju en délinilive madame, par ses conventions, en tient
(juilte son beau-frère. D'ailleurs, qu'est-ce que cette somme
au regard des meubles et des joyaux que le traité rend à
madame et qui reviendront à monseigneur? Que sont éga-
lement G ou même 8.000 florins de charges nouvelles sur le
pays auprès de ce que vaut l'Alsace? Au surplus, le traité
— 113 —
veutquo madame retrouvo son dû sur le pays et le pays est
d'accord pour le payer. Que, le traité conclu, madame
soit en possession de l'Alsace, on tirera du duc d'Autri-
che, s'il veut ravoir le pays, bien au-delà des sommes
qu'on lui abandonne; on obtiendra de lui plus de loo.ooo
francs en renouvelant les demandes faites autrefois et à la
dernière conférence. Enfin, les conseillers reprennent le
grand argument de Catherine : « Si un bien petit seigneur
(( avait la possession du pays, il trouverait toujours tant
« de querelles et de traverses qu'à peine pourrait-on ja-
(( mais le mettre hors de ses mains. » Il serait donc pré-
férable de passer le traité. C'est l'avis de la mère de ma-
dame et du conseil. Si tel est le plaisir de monseigneur, le
conseil l'engage à écrire bien doucement à madame pour
lui marquer son étonnement du contrat secret avec
Frédéric et bien affectueusement aux Bàlois pour les re-
mercier de leur zèle et leur recommander les affaires de
madame. On flatte Bàle. Elle est presque maîtresse de la
situation. On ménage madame. Craint-on un coup de
tête de la fille de Philippe le Hardi?
Ces négociations n'eurent point de suite. La guerre de
la succession de France, c'est-à-dire la guerre de l'Angle-
terre contre la France, donnait au duc de Bourgogne
d'autres soucis. Philippe ne trouvait pas son compte dans
le traité. A quoi bon faire rendre l'Alsace à Catherine, si
la renonciation à la créance de 40.000 francs supprime le
moyen le plus sûr, le plus incontestable, de garder ce pays
à la Bourgogne, lorsque Catherine ne sera plus? A la
mort de sa tante, Philippe n'aurait donc rien, ni argent,
ni territoire. Ce serait sacrifier l'avenir à une jouissance
présente, mais éphémère, et payer trop cher la restaura-
tion de la duchesse d'Autriche.
Pendant que son neveu réfléchit, Catherine s'impa-
tiente. « Elle prie et prie toujours que le traité se passe.
« On ne peut rien en avoir d'autre. » Subitement elle se
décide. Naguère des personnes puissantes en Alsace et
connaissant le pays lui allirmaient qu'elle rentrerait en
S
— 114 —
possession de son domaine à condition de se rendre ;ï
Belfort avant la journée de Masse vaux. Ces assurances
n'avaient pu lui taire quitter la Bourgogne. « Je n'irai k
« Belfort », disait-elle « que sur le conseil de mon neveu,
(( bien escortée, pour vite revenir. » ElUe craignait un
guet-apens et pensait à Montereau. Maintenant l'indigna-
tion a chassé la crainte. Elle vient à Belfort préparer
l'invasion de l'Alsace ^ Philippe lui fait parvenir des
armes pour la défense de la place et met sur le pied de
guerre les garnisons du comté de Bourgogne ^. 11 veut
savoir quel secours militaire lui peut fournir la féodalité
alsacienne. Aussitôt Catherine songe à établir son livre
des lîefs. On ne s'attardera pas à y marquer la consistance
des tenures féodales, on donnera la seule chose qui inté-
resse présentement, la nomenclature des vassaux tenus le
plus étroitement par la nature de leurs fiefs à marcher à
l'ennemi. Ce sera une œuvre de combat. En même temps
Catherine se procure de l'argent et des alliés, elle engage
de ses joyaux à Guy Gelenier et fait avec le comte Con-
rad de Fribourg une alliance offensive contre l'Autriche.
Le traité ne prendra fin que par la restitution de l'Alsace
à sa souveraine légitime. La duchesse promet à son
allié le libre accès de Belfort et de Hosemont pour la
durée de la guerre, Conrad prend le même engagement
vis-à-vis de Catherine à l'égard de ses forteresses*. On
1. Deux documents, pp. 12-14; i^^-if^-
2. Après la mort de Catherine, les coininissaii-es de Philippe le Boa
Iroiivciit a [Jelfort et rappoi'lent a Dijon (juator/e arbalètes et nu trenil
on j,''nindal. Ces armes appartiennent a leur nniitre (NPA., XWIII. tî°,
1428, juil. -août, p. 197). — Mandement de Guy Armenier a tons les eapi-
taines du eomte (Orig., 11, p. ^, n. i, 1^12, -2^ sept).
3. Orig.^ II, la {i^-r2. 7 oet ). — Pour les rapports tles comtes de Kril>onr}r
avec la |{()nr}^"()j;:ne vers celte épcxpie, v. le docunu'nt suivant :
Je Jehan île Fribouix\ escnier. confesse anoir eu l't receu de Jelinn Frai-
)(n.ol^ receueur gênerai de HourgoitiKne. la somme de quatre intl iVaus,
la(juelle sonnne monseigneur le duc de liourgoini(ue qui a présent est. par
ses lettres patentes données a l'avis le cinciuiesmc jt)nr tU'januier dei'rain
passé, en iiij et vinl(i4*Ji. n. st.), m'a donnée île sa grâce, pour vue lois,
pour consideracion des seruices que j'ay lais ou temps pusse a leu mon-
seigneur le duc de Bourg-oingne, son père, dont Dieu ayt Pâme, et entre
les autres, an Jour et lieu «>n l'eu mon dit seigni'ur lut tray et mnrlry.aus-
- 115 —
verra donc peut-être les soldats do Philippe et do Catlie-
riiio de Bourgoj^ne dans les places de la rive droite du
Rhin. Quels territoires traverseront-ils pour s'y rendre?
De tels préparatits ne pouvaient manquer d'agiter les
Bàlois. Sigisinond leur demande des hommes pour son
expédition contre les Hussites. Ils lui envoient de l'ar-
gent. Pour les renforts, ils s'excusent sur la querelle de
monseigneur et de madame d'Autriche. « Nous sommes
<( obligés de nous garder contre les Welches ^ » Enfin,
s' unissant au margrave, ils tentent une dernière démar-
che. Oll'enburg s'achemine vers Belfort avec son conci-
toyen Hugues zer Sunnen. Un autre bourgeois, Arnold
de Rotberg, se rend à Innsbruck. Bàle prétend agir dans
l'intérêt de la Bourgogne. Elle n'attend pas, dit-elle,
« grande gracieuseté » en retour de ses peines-.
Frédéric n'était pas moins soucieux que les Bàlois.
11 lui revenait que Philippe, aidé par certains nobles
du comté de Bourgogne et par le comte de Fribourg
était sur le point d'entrer en Alsace. Au nombre crois-
sant de difficultés de toute sorte qu'il rencontre dans
la vallée du Rhin, Frédéric devine les intrigues de
la maison de Bourgogne. Il sollicite l'appui de son
frère et de ses cousins. Craignant que sa famille ne
l'accuse d'avoir rendu la guerre inévitable par son intran-
sigeance, il s'excuse sur sa convention avec Sigismond du
quelx jour et lieu je fuz prins et emprisonné par les ennemis du roy nos-
Ire sire et de lau mon dit seigneur, et mesmement pour moy releuer en
partie des Irais de ma raen^-on et pertes iaictes à cause de ma dicte prinse
et raensonnement, comme toutes ces choses sont plus aplaiu déclarées es
dictes lettres de mon dit seigneur sur ce Iaictes. De la quelle somme de
iiij"' Irans je suis content et bien payé et d'icelle quicte et enuers tous pro-
mez acquiter mon dit seigneur le duc de liourgoingne. son dit receueur
et tous autres. En tesmoing de ce j'ay lait mettre mon propre seel à ceste
présente quictance et Tay lait signer par Plwlibcrt de Vaudrey, escuier, et
par Olhenin de Cleron, mon seruiteur, le xix*' jour de may. Tan mil cccc et
vingt vng. [Signé avec paraphes :J Phelibert de Vaiidrey^ Othenin de C7(J-
ron (II, 11886. Orig. Parch ) Etait scellé sur simi)le queue,
I. So mùssen wir uns von den \Valclien schirmen (lleusler, p. 3i5, n. 1).
Basl. Chron., IV, p. 28, n. 3.
a. Sur la politique welche de Bàle à cette époque, Wackernagol. p. 4^3.
- 116 —
mois de mai i4i8. Le roi l'a fait en quelque sorte déten-
teur malgré lui des domaines d'Alsace. Gardien de ces
territoires pour le compte de l'Empire, il abuserait de la
confiance qui lui a été accordée s'il les restituait à leur
ancienne maîtresse ^ Toutefois il se déclare prêt à entrer
en arrangement. Il prie Catherine de lui envoyer quel-
ques uns de ses conseillers. De suite elle réunit son conseil
à Belfort, des plénipotentiaires sont désignés. Frédéric
fait attendre plusieurs mois la nomination de ses ambassa-
deurs^. Enfin le traité est conclu à Bàle le i!2 mars 1423 ^
Il rendait l'Alsace à Catherine, et lui donnait pouvoir
d'exiger des officiers l'obéissance, des vassaux le renou-
vellement de leurs fiefs. Mais si Catherine obtient ce qu'il
devenait trop difficile de lui refuser, ce n'est pas sans de
nombreuses restrictions. L'on a fouillé dans les traités
intervenus ou simplement projetés entre elle et Frédéric.
Le traité de Neuenburg reste en vigueur. Le duc d'Au-
triche répète sa déclaration de prendre l'Alsace sous sa
protection et Catherine sa promesse d'observer tous les
écrits qu'elle a donnés à Frédéric après la mort de son
mari. Du traité de Massevaux on tire l'obligation de
prendre les gardiens des forteresses parmi les hommes
originaires du comté de Ferrette et la clause qui met à la
charge de madame le prix du rachat des rentes et gage-
ries constituées durant son exil '. On ajoute seulement que
le duc d'Autriche paiera les intérêts échus pendant le
temps qu'il occupait le pays.
Les nouveautés ne manquent pas cependant. Pour la
première fois Maximin est passé sous silence. Depuis un
assez grand nombre d'années il s'est éloigné de la Hour-
I. M\\., XXVIII, Si 5, p. 145.
•j. NI*A., WIX, r, A, ph'Mipolentiaircs «le l^alhcriiu' (i^aa. 190CI.). p. i^6\
H, de Fiédéric {i^'ïi, ay juiiv.). p. 14s.
3. NPA., XX1\, J% p. i:r2.
4. Pour assurer l'exécution de celle clause, ceux (jni avaient reçu de»
g'affei'ies de l'rédéi'ic «)u de sa leuiuie tlùreul se déclarer i)ar éci'il prèls a
l'u recevoir le prix du rachal sans resislauce l.ellro de Huus N'olker
(M»A., XXIV, 14/3, u8 sept., p. i36).
— 117 —
p^ogne et rapproché de l' Autriche K II semble ne deman-
der qu'à phiire à Frédéric. Au contraire Frédéric se p^arantit
de sa belle-sœur et de la liourgogne par des précautions mi-
nutieuses dont il n'avait jamais été question jusque là. Si
Catherine néglige ou viole un article quelconque du traité,
les vassaux et les sujets seront aussitôt déliés de leurs
serments envers elle et devront obéissance à l'Autriche.
D'où il suit que s'ils restent fidèles à leur souveraine et,
par exemple, sont prêts à la suivre à la guerre, ils com-
mettent le crime de rébellion. Catherine se désiste de
toutes les réclamations qu'elle pourrait l'aire contre l'Au-
triche. C'est la renonciation aux revenus de ses domaines
indûment perçus par son spoliateur, l'abandon de ses
assignaux de dot, de ses joyaux, des meubles de son
mari. Elle annule tout acte souscrit par Léopold ou
par Frédéric qui pourrait appuyer ses revendications, en
quelque main que cette pièce se trouve, et promet de re-
nouveler cette renonciation dans le plait général du pays.
La condition d'origine exigée par le projet de Massevaux
pour les gardiens des forteresses devient le principe de
nouvelles rigueurs. Désormais le grand bailli lui-même
doit la remplir ; la nomination de tout officier soumis à
cette condition ne devient définitive que par fapprobation
de FVédéric et le fonctionnaire doit faire suivre le ser-
ment qu'il prête à la landgravine de celui d'obéir au duc
d'Autriche quand elle sera morte.
On a vu fardeur de la Bourgogne et de l'Autriche à se
disputer Belfort et Rosemont, les sollicitations de Frédéric
pour obtenir que sa belle-sœur se désintéresse des deux
places en sa faveur, les nominations de châtelains bour-
guignons qui furent la réponse, faite par Jean sans
I. Ix'S dernières lettres coiuiiios de Catheriiuî a Maximiii reiiioiileiit au
2(> décembre i4i5 et au 20 janvier 1417 (RU/i., III, i33, i50). Quelques jours
après la mort de Catherine, Couleur éci'lt à Maximin, au nom du duo de
Hourgogne, au sujet de la convention de Hauine-les-Dames (399, Jielfort.
i5 levr.). C'est peut-être la seule communication écrite entre les deux
parties depuis le 18 mars i4'^i, date de cette convention (214)
— 118 -
Peur, confirmée par Philippe le Bon, l'.'irticle du traité
de Massevaux dont cette entreprise sur les droits de l'Au-
triche provoqua la rédaction. Par le traité de Bâle Cathe-
rine cède Belfort à Frédéric. Pour conserver Rosemont
elle renonce à la forteresse de Thann. La portée de cette
double cession est toute militaire. Frédéric entretiendra
les fortifications des deux places et y mettra garnison. Sa
belle-sœur conservera les revenus des forteresses et de
leurs territoires. Ainsi se termine le débat sur Belfort par
une capitulation qui bouleverse la situation de la landgra-
vine et qui atteint durement le duc de Bourgogne. A
l'avenir, Catherine est isolée. Belfort aux mains du duc
d'Autriche la sépare de la Bourgogne. Sans Belfort elle
n'est plus dame en Alsace que de recevoir ses rentes. Une
clause rend ce coup plus pénible encore et de plus humi-
liant. Catherine s'oblige à contribuer jusqu'à concurrence
de 600 florins par an aux frais de défense et d'entretien
de Thann et de Belfort. Elle paie sa part de dépenses
dirigées principalement contre sa famille.
Le traité de Bàle est donc une aggravation de ceux de
Neuenburg. Pour l'accepter, Catherine devait être bien
lasse ou dans un état pire qu'au début de son veuvage. Le
21 mars i^iS, elle donne à ses beaux-frères d'Autriche
quittance de ses joyaux. Cette date si rapprochée de celle
du traité explique en partie son consentement à des con-
ditions si onéreuses. Au moment du traité tous les joyaux
que Catherine avait conservés sont chez les prêteurs sur
gages. Les frères de son mari retiennent les seules paru-
res avec lesquelles elle pourrait se procurer de l'argent.
« Agréez nos propositions, » lui disent-ils. « nous allons
« faire venir vos joyaux d'Autriche et, quand vous nous
« aurez donné votre consentement, vous les aurez <. »
On croirait volontiers que Philippe, comme autrefois
Jean sans Peur, vient d'abandonner tout à coup Cathe-
rine à elle-même, car si sa participation aux pourparlers
i. Nl'A., \XI\, s*, A. |). i.Vj. I.ichnowsky, V, Vor/.., p. t:\c, n* aiia.
— 119 -
(le Belfort et de Massevaux est manifeste, elle ne se mon-
tre giu're en ce qui concerne les négociations du traité de
Bàle. En réalité, l'héritier unique el pour le tout de Ca-
therine continue et ne cessera jamais de prendre le plus
Vif intérêt aux affaires de sa tante d'Autriche. « Gran-
(( dément elles le touchaient, grandement elles touchaient
« son bien et son honneur, » disent et répètent les comptes
bourguignons. Sa femme Bonne d'Artois aime Catherine
et ne lui permettrait pas de l'oublier ^ Il observe l'Alsace
et les pays avoisinants, y envoie les Ghancey, les Arme-
I. NPA., XXXII (1435, 0 oct). p. i8o, et cette lettre que Bonne d'Artois
écrivait, quelques jours avant sa mort, à sa tante d'Autriche : « Très chiere
et Ires amée tante, .j'ay recevi voz lettres que enuoié m'auez par le porteur
de cestes et par le contenu sceu vostre bon estât et santé dont j'ay esté et
suy moult lye et joyeuse. Nosti'e Seigneur m'en doint adez oïr de bien en
mieulx selon ({ue vostre cuer désire et que vouldroye pour moy mesmes.
Si vous prie qu'il vous plaise moy en rendre certaine pour ma très granl
consolacion. Et du mien dont par vos dictes lettres desirez estre acer[te]-
née, se sauoir vous en plaist, je, à l'escripture de ces lettres, esloye en
bonne santé de ma pei'sonne. la mercy Xostre Seigneur, qui le semblable
vous octroie. Très chiere et 1res amée tante, quant à vostre fait deuers
les vj' frans, pour sauoir sur qui en serez assignée, le receueur gênerai de
lionro-oinf^nc n'est pas pour le présent en ceste ville, maiz, lui retourné,
lui en feray parler et y feray du mieulx que pourray, et en tant que tou-
che la re<iuesle que Jehon dWuhonne vous a faicte sur ce qu'il dit lui estre
<leu des gages qu'il prenoit à cause de la capitainerie de Bcaufort, je lui
escripz touchant ceste matière qu'il sursee riens en demander jusques à
la venue de monseigneur ou de son chancellier par deçà, car n'y a qui y
peust ou sceust donner appointement ne response. Et pour vous acerte-
ner de toutes nouuelles. en grant joye ont esté faictes les nopces de belle
suer Agnez vostre niepce (a), et après l'ay conduicle et menée jusques
deuei's ma dame mère au lieu de Molins en Jiourbonnors, où en bonne
foy a esté receue grandement, joyeusement et a très grant plaisance, de
quoy regracie Nosti-e Seigneur sur tout. Et au dit lieu de Molins arriua
deuers moy, de par monseigneur, Anlhoinc de Villers, son escuiei- d'es-
cuerie, (jui m'a rapporté qu'il est en très bonne santé et (ju'il se trayoit ou
pays de Hollande, m'a fait par lui sauoir que pour la denunire qu'il y
conuient faire ou dit pays, et jusques je aye autres nouuelles de bii, soit
par moy retardé mon alée deuers lui. Si vous escripz ces choses pour en
estre informée. Très chiere el très amée tante, escriuez moy tousiours fea-
blement de voz nouuelles et s'aucune chose vous plaist que faire puisse,
car je le feray de très bon cuer et voulentiers. Nostre Seigneur v»)us ait
en sa très digne garde. Escriptà Dijon, le xxij» jour d'aousl. Nostre niepce
la duchesse de liourgoingne, contesse de Flandres, d'Artois et de liour-
o'ùingne. [Signé avec paraphe :| Gnudry. [Au revers :| .V ma très chiere et
très amée tante la duchesse (VAustrcrichc (Tonds Hautlot, porlef. blanc,
pièce n» 320. Orig. Pap.). (a) Agnes, fille de Jean sans l'eur. mariée l'an
1425 à Charles I", duc de Bourbon.
— 120 -
niers, les Gelenier, les Yillers, Henri Yalée, le bailli
d'Amont Guy d'Amanges. Lourdin de Saligny voyage
pendant tout l'hiver j^'i^-il^^o à travers les marches d'Al-
lemagne et le pays d'Autriche, visitant les seigneurs,
probablement le comte de Wurtemberg et le margra"
ve de Bade-Rôteln. Par ordre du duc, l'objet de
ses négociations est tenu rigoureusement caché. Philippe
prête à Catherine ses hommes d'affaires. Yillers et Chan-
cey séjournaient à Belfort auprès d'elle peu avant le
traité de Bàle. Gelenier, Amanges et Yillers viennent
l'assister dans les premiers mois de sa restauration '. Elle
reçoit du chancelier de Bourgogne, « monseigneur d'Au-
thume », Nicolas Rollin, des services si précieux pour la
conduite de ses affaires et de ses relations avec son neveu,
qu elle lui donne, peu de temps avant de mourir, une
somme de 4oo fi'ancs à titre de récompense *. Mais le duc
Philippe a lui-même du côté de l'Allemagne des embarras
qui le gênent pour appuyer ouvertement sa tante. Sigis-
mond cherche à lui ôter le comté de Bourgogne -K Bàle ne
saurait lui être utile. La guerre entre Jean de Fleckenstein
et Thiébaud de Neuchàtel pour les gageries de l'évêché
est imminente. La ville épiscopale doit combattre pour
son évoque et prévoit l'intervention armée du duc de
Bourgogne en faveur de ïhiébaud. Aussi, tout en protes-
tant de ses sentiments amicaux pour Philippe, elle préfère
le tenir un peu à l'écart. Toutes ces circonstances com-
mandent au duc une attitude réservée qui durait encore
lorsque Catherine mourut.
Bàle, auteur du traité, en procura l'exécution. Une pe-
tite troupe de ses soldats se rendit à Belfort pour assister
à la remise du château à Frédéi'ic, et ce fut escortée par
Rotberg et Offenburg et munie d'une somme avancée par
I. Sur les relations de Philippe avec Catherine, l'Alsace, etc., NPA.,
XXX (i42i-i4"3()), pp. i5G-i()2.
a. NPA., XXXIII, II" (i4a5, u: déc), pp. ai>:, jiî
3. Leroux, Xomwlles recherches crili<ines sur les relolians de la France
avec VAUcmofi'ne, de ij^.S' « i/Vi (Paris, iSy-i). pp. iGi,H>8(i4aa. doc).
— 121 —
les magistrats bâlois que Catherine quitta Belfort le 21 sep-
tembre 1423 et vint à Ensisheim y rétablir le siège de son
gouvernement*. Enfin « elle ravait tout le sien paisible-
« ment », selon l'expression de Marguerite de Bourgogne
félicitant sa sœur'. Deux jours après, le jeudi avant la
Saint-Mathieu, elle était au Schildberg où l'attendait le
plait général d'automne. Un vassal autrichien, liourquard,
seigneur de Bolhviller, justicier de Haute- Alsace, prési-
dait l'assemblée. Des chevaliers la composaient. Quel-
ques conseillers de Frédéric et son chancelier Ulric, curé
de Tyrol, représentaient leur maître. Chacune des deux
parties étaient assistées de son avant-parlier ou avocat,
chargé de porter la parole en son nom. Ulric montra et fit
lire l'acte par lequel Catherine et Frédéric mettaient fin à
leurs contestations et Catherine s'engageait à renouveler
en justice les renonciations qu'elle faisait dans cet acte.
Catherine reconnut ce qui venait d'être lu et se déclara
prête à s'y conformer. Alors Ulric demanda un jugement
proclamant les renonciations de madame, de manière à
leur donner la plus grande force et solidité. Le justicier
ayant requis les chevaliers de rendre leur jugement, il fut
reconnu par la majeure partie d'entre eux, sur leur ser-
ment, que, madame Catherine étant une princesse, assistant
à l'audience sous leurs yeux, devant leur banc de jus-
tice, puisqu'elle disait sur sa dignité et son honneur de
princesse, qu'elle connaissait le traité et qu'il avait eu lieu
de son gré et puisqu'elle confirmait toutes les renon-
ciations contenues dans l'acte, tout cela devait avoir
pleine force et vigueur, comme fait en la forme la meil-
leure et selon la coutume de la justice du pays, que tous
actes contraires détenus par madame étaient rétluits à
néant et ne pouvaient nuire à la seigneurie d'Autriche. Et
attendu cette déclaration et conformément aussi à la dé-
claration des chevaliers, le justicier remit à chacune des
I. /)«'i/.v documents, p. uj. Cojnptcs, p. '3i . AWickciMa^eK !>. ^ôi.
'2. NPA., XXXI (1425, 12 murs), [). 17;.
- 122 -
parties une notice de jugement scellé du sceau pendant de
la justice du pays i.
Par cette cérémonie publique, par l'emprunt que l'on
faisait aux plaits généraux de leurs solennités multiples
et minutieuses, on voulait attirer l'attention des féodaux
sur la situation précaire et transitoire qu'occuperait à l'a-
venir la dame du Sundgau. Alors seulement les vassaux
commencèrent à faire hommage à la suzeraine qui leur
était revenue et les engagistes à promettre qu'ils accepte-
raient d'elle le rachat de leurs fiefs \ Catherine ne jouit
pas longtemps de ses possessions recouvrées avec tant de
peines et peut-être au prix d'un grand sacrifice. Un peu
plus de deux années après, elle mourait à quarante-huit
ans, épuisée par une vie de luttes3. Maximin lui survécut
vingt-quatre ans. Il les passa presque entièrement au ser-
vice des Habsbourg. Il n'avait pas tardé à rencontrer ce
nouveau placement de sa fidélité. Un mois après la tran-
saction de Baume-les-Dames, Anne de Brunswick lui
adressait déjà ses remerciements. En i432. Frédéric le
nommait bailli d'Alsace et Brisgau et des villes de Villin-
gen, Waldshut, Laufenburg et Seckingen avec la Foret-
Noire '♦. La mort de Catherine l'avait rendu inofiensif.
L'Autriche avait cessé d'en avoir peur.
Catherine était morte à Gray, elle y avait demeuré la
dernière année de sa vie, peut-être avec la pensée de se
fixer encore plus loin de l'Autriche, au château de Ger-
molles dans le Chalonnais. Au temps de sa jeunesse, sur
le point d'être unie à Léopold, elle y avait fait un long
séjour d'été avec sa mère, sa sœur Bonne, morte peud'an-
I. M'A., \\I.\, -2", n (i4ii, ui sept ), p. ir.J. I-icImowsky, V. Vorz.. p.
cxciii, M' ui^.^. Ia* l'i août prrcrdt'iil, Krrih'i'ic avait (Idiiiir luaiidal à Guil-
laume de Monlforl, si'ijjriu'ur de Tt'Unanjr v[ a son chancriicr llric, euro
de Tyrol, Ions doux ses consoillors, do lorniinor los alVaires avoc Calho-
i-iiio (I*. c.xc.ii, u" '-uO."), lMnsi)rurk).
a. M'A., WIV (i4u3, uS so|.l ). |. liU.
.1 NPA., WllI, p. i8i.
4. HUli., m. ui() (i4-". 'Ja avili). I,irl»iu»\\>k.\ . \, \ 01/ . |). n.i.xxii, u*
■510J (9 avril). Ilarll, p. 75. Itasl. Chron.y IV, p. \n\. w. '3: p. 44'-
- 123 —
nées après et son frère Antoine Monsieur, tué à la ba-
taille d'Azincourt^. Les deuils récents de sa famille, nom-
breux et prématurés, assassinats de Jean sans Peur et de
Jean de Bavière, morts de Marguerite de Bavière, de Mi-
chelle de France et de Bonne d'Artois, la rapprochaient
des siens^. Elle suivait les affaires de France et de Bourgo-
gne, guerre des Anglais, campagne du dauphin, projets de
troisième mariage pour son neveu Philippe, différend du
duc de Bourgogne avec le duc de Glocester régent d'An-
gleterre, aventures de Jacqueline de Bavière; elle aimait
à être renseignée sur tout. Le mari de sa fdleule, Jean
Gueniot, auditeur des comptes à Dijon, lui envoyait une
sorte de journal de la cour de Bourgogne ^ Dans son tes-
1. Depuis le i'" aousl i3cj2 jusqu'à la tin de raniiée, la duchesse Margue-
rite de Flandre, mesdemoiselles Katerine, Bonne et Antoine Monsieur, de-
meurèrent en Bourgogne et passèrent la plupart du temps à Gerrnolles et
à Eoinire (Petit, Itinéraires, p. 544)- H ne saurait s'agir dans ce texte de
Catherine, fille de Jean sans Peur. Elle ne s'est appelée Catherine de
liourgogne qu'à partir de l'avènement de son père au duché de Bourgogne.
Jusque là elle portait le nom de Nevers.
2. Pour ses rappoi'ts avec Marguerite de Bavière, v. la lettre suivante.
qui est au plus tard du 12 septembre i4'<2, Marguerite de Havièrc mourut
le 14 janvier 1423. Très chiere et très amée suer, poui'le très grant et très
parfait désir que j'ay d'estre acertcnéc de vostre bon estât et comment
vous vous portez en vostre nouuel mesnaige à Gray, je escris deuers
vous par le porteur de cestes et vous prie, très chiere et très amée suer,
que briefment et souuant par les venans par deçà vous en plaise moy
rendre certainne et vous me ferez très grant amour et plaisir. Nostre Sei-
gneur par sa grâce m'en doint adez sauoir telles et si i)onnes nouvelles
que je vouldroye pour moy mesmcs. Et, très chiere et très amée suer, de
mon estât plaise vous sauoir que je suis en Ires bonne santé, la mercy
Nostre Seigneur, (jue le semblable vous vueille toulemps ottroyer. Et suis
aujourduy venue en voyaige à Nostre Dame du (Jfieniin et m'en yray, au
plaisir de Dieu, au giste de lieaune, pour y demeurer juscpies à ce que la
mortalité que est présentement à Dijon, à Rouvre et la enuiron, soit ces-
sée. Très chiere et très amee suer, s'aucune chose vous plaist que je
puisse, escripuez le moy feablement et je le feray très voulentiers et de
très bon cuer. Prians au Sainct Esperil quel vous ait en sa saincte garde
et doint bonne vie et longue. Escript à Xostre Dame du Chemin, le xij" jour
de septembre. Vostre suer, la duchesse de Bourgoingne, contesse de
Flandres, d'Artois et de Bourgoingne. [Signé avec pai'aphe :J G. Lel)ois.
[Au revers :] A ma très chiere et très amée suer la duchesse d'Osterriche
(liibliolhéque de Dijon, fonils Uaudot. {ffj (4<>), i)orteltMullc blam-, pièce
n" 021. Orig. Pap ) — 1/épidémie est peul-èlre celle d«)Mt paile (îueniol
(NPA., p. 180).
3. NPA., \XXll (1425, 6 oct), p. 178.
- 124 -
tament qu'elle fît le 2 janvier i^'iQ, elle renouvelait la do-
nation universelle de ses biens au duc de Bourgogne.
Elle choisissait tous les « solliciteurs » ou exécuteurs
testamentaires parmi les fonctionnaires de son neveu.
C'étaient Gueniot, Drcue Maréchal, maître des comptes,
Jacques de Villers, châtelain de Vergy, Jean de Noident,
trésorier. Elle les avait fait venir à Gray pour mettre
ordre à ses affaires. Son mari était enseveli dans le tom-
beau des Habsbourg à Saint-Etienne de Vienne. Elle l'y
laissa seul, elle élut sa sépulture dans l'église de la Char-
treuse de Dijon, fondée par son père. Son corps fut placé
dans la chapelle où reposait Philippe le Hardi, auprès de
Jean sans Peur, de Marguerite de Bavière, de Bonne d'Ar-
tois». Son testament est plein de legs aux églises de Di-
jon, les Chartreux, la chapelle du duc, Saint-Médard,
Saint-Nicolas, aux églises de Gray, aux Cordeliers de
Charrey, à la dame de la Marche, bâtarde de la maison
de Bourgogne, « parce qu'elle est de son lignage », à
Jeanne de la Marche, sœur aînée d'Olivier de la Marche,
à « sa bien aimée » la dame de Villers, à la femme de Gue-
niot, à Estartde Villey, son châtelain de Chaussin, à Pierre
le Watier, son châtelain de Gray*. Par ses dernières
préoccupations et ses dernières pensées, Catherine mon-
tre que trente années de sa vie écoulées en terre d'Alle-
magne l'ont bien laissée Franc^aise et Bourguignonne dans
l'âme.
Mais elle songea jusqu'au bout à ses « i)ays de par
I. NI'A, VIII, r, p. a5; XXXIll. r. p. i8j:j". p. 189. Cyprien Mongct, £a
Chartreuse de Dijon ^Montreiiil-siir-Mor. io»»i), II. p. S6.
a. B. 3(K). Orig:. Parch. Ktait socllr sur doubh's queues de deux sceaux.
Il reste le sceau rond eu cire brune de la cour de (iray avec contre-sceau.
Légende du sceau : ■}- S. cvrie coniilat\ s liorf(\ ntlie in (iraiaeo. Légende
du contre-sceau : Contras, (irayaci. — Au revers, de deux écritiires de l'é-
po(Iue, les paiements faits aux légataires et ce titre : Testament de ma-
dame Katherine de /{onr^oinsi-ne. duchesse iVAusteriehe. cui Dieu pardoint,
uns ou cofVre du trésor. NI'.\ ., XWIII, !• (i j*>. n st . , -ijanv.). p. 181 . — Sur
Marie dWy ne, cousine bâtarde du duc <ii' Bo<irg(»gn<\ lemnuMle (luillaume
de la Marche, Ib'uri Stein. Olieier ih- la Mnrehe (Uruxelles. l'jiris, 1888),
p. H. .Sur .leaniu' de la Marche. \). 11 cl pièces justificatives XIV et
XLVI bis.
— 125 —
delà ». Si elle y avait fioullert, les bons services et les dé-
vouements ne lui avaient pas fait défaut. Hàle, qui avait
été pour elle un banquier (complaisant et patient, où elle
avait trouvé soutien, réconfort, médiation, caution, était
un peu sa ville. « Nos particulièrement aimés les bour-
« geoisdeBide, » écrivait-elle un jour'. Elle avait au pays
de Belfort, parmi les gens de médiocre condition et dans
le clergé, des hommes de confiance, Jacot Uossel, prévôt
de la ville, Richard Prévost et ses frères Vuillemot et
Guillaume, Jean Ulric de Roppe, Claus de Rosemont,
Jean Clerc d'Evette et surtout les trois Belfor tains Hugue-
nin Colin, bourgeois de la ville, Jean Simonin et Hugues
Briot, chanoine de la collégiale.
Au conseil de Belfort, premier acte des négociations du
traité de Bàle, seuls deux Bourguignons assistaient, Vii-
ley et Jean d'Abonné, celui-ci châtelain de Belfort. Roppe,
Briot, Colin, Rossel étaient les autres conseillers. Des
deux plénipotentiaires l'un était Simonin. Briot avait
alors des sentiments si bourguignons et témoignait d'un
tel attachement aux intérêts de Catherine que les Alle-
mands le croyaient de Dijon. Il aidait la duchesse à vivre,
lui prétait, la cautionnait et payait, acquittait, au besoin,
les dépenses de l'hôtel. Le duc Philippe l'employait con-
tinuellement pour les affaires de Catherine. En 1421, il
avait accompagné le comte Rodolphe auprès de Frédéric,
il porta au duc de Bourgogne le mémoire du conseil de
Dijon sur le projet de Massevaux. Dans les deux an-
nées suivantes, il fit plusieurs voyages pour le « recou-
vrement » de l'Alsace et des joyaux de madame d'Au-
1. A titre d'exemple, une lettre de dédommagement (SchadU)sbrioO du
comte Hourquard de Liit/clslein, en faveur de Hàle, à raison d'une dette de
n)o florins contractée par Catiierine envers Jean de Flaxianden et pour
laquelle la ville s'est portée garante {UB. Basel, VI, ;a, 1412, 1; déc.)- Gau-
thier d'Andlau donne quittance d'une somme de 100 florins payée par
Hàle, au nom de Catherine, à déduire de 4uo llorins d'arrérages dus à Ro-
dolphe d'Andlau, son Irére, sur la seigneurie de Thanxi et demeurés en
retard (Versessener y.insen, UB. Basfl,\l, 17a, 1423, 24 dec ). lue paitie
des joyaux de Catherine est engagée à Bàle. etc.
— 126 -
triche. En 1426, il prépara le travail des commissaires
bourguignons envoyés dans le comté de Ferrette pour re-
cueillir les ell'ets de la défunte et pour apurer les comptes,
leur procura des sauf-conduits, se joignit à eux dans leur
tournée, traduisit les comptes, négocia le rachat des
joyaux engagés à Baie et la réduction de la créance, vint
en Hollande et en Zélande où le duc se trouvait, poussa
jusqu'en Hongrie. H avançait toujours les frais de ses dé-
placements ^
Les procédés de Catherine , sa simplicité , ses libé-
ralités entretenaient ces dévouements. Elle permettait
à ses serviteurs de causer longuement et familièrement
avec elle. « Ma très souveraine dame, » disait un jour
Briot, <( plaise savoir à Votre noble Grâce que le bon
« électuaire de prunelles qu'il vous plut me donner
« l'autre jour m'a guéri. Mais pour me remettre sus, écri-
« vez à votre receveur qu'il me donne une douzaine de
« vos poules. Monseigneur le maître d'hôtel et Huguenin
« Colin ne les mangeront pas et je n'en travaillerai que
I. NPA., p. 1&5, n. 5, pp. ai4, 221, n. i. — A nicssire Hugues Briot ^
presbtre, conseillier et secrétaire de madame la duchesse d^OsU'i'idie, la
somme de douze vins Irans, feible monnoye, à compter douze gros de la
monnoye ayant derrierement cours pour vng- franc, et vng- gros pour vint
deniers tournois, laquelle somme, par le conimandenient et ordonnance
de madame la duchesse de Bourgoingne, lui a esté paye, baillie et deliuré
comptant en trente cscus en or qui, en la présence du dit messire Hugues,
lurent achetez, la dicte somme de xij" IVans, dicte monnoye, c'estassauoir
huit irans pièce, tant sur ce qui lui pouoit estre d«'u pour le parpayement
d'un voyaige que deri-ierenuMit il fit deuers mon dit seigneur au siège de-
uant Saint Riquier pour les besoingnes et all'aires de ma dicte dame d'O.s-
teriche, sur lequel voyaige il n'auoit leceu que cent frans seulement de la
dicte feible monnoye à son parlement pour faire le dit voyaige, comme
en presl a lui fait sur vng voyaige (ju'il a (ail deuers les ducs dMf/.s/«'-
riche et ailleurs pour les diz all'aires de nui dicle dame d'Osteriehe (a).
Pour ce, par mandement de ma dicte daine la duchesse de Bourgoingne
donné le vj' jour de nouembre, l'an mil cccc vint cl vng, cy rendu, auec
quiclance du dit messire Jlugues Brioi sur l'achat el pris des dii escuz,
i-equise par le <lit mandement, xij" fi-ans. gros pour
XX deniers lournois. foible monnoye.
[En marge, d'une autre écriture de l'époque :J Sciatur ubi isli c franci
capiunlur pro solucione istius voagii et ibi corrigalur (B, lOii, fol. iiij"
viij, v°). (a) 11 s'agit du voyage que Briot lit avec le margrave, v. plus
haut. p. 107, n* 1.
— 127 —
« mieux à vos allaires de par deçà ». — « Très bien née
« et gracieuse dame, » écrivait un Allemand, Henri Kil-
« cher, « votre maladie me fait de la peine, comme de
« juste. Mais je suis joyeux que Votre Grâce soit guérie;
« ma femme ne voulait pas le croire. Quand je vins chez
« moi, elle était assise, criant et pleurant. Elle me dit que
« rien ne pouvait l'affliger davantage que de savoir sa
« gracieuse chère dame malade. Et je lui dis : « Madame,
« qui vous a dit cela? » — « La maîtresse d'hôtel me l'a
« écrit. » Et elle me fit lire la lettre. Alors je lui donnai
« aussi la lettre de Votre Grâce. Mais elle pleurait tou-
%i jours. Je la querellai. « Vous êtes une étrange femme, »
lui dis-je, « vous voulez croire le mal et non le bien. »
(( Ma gracieuse dame, que Notre Seigneur, du royaume
« du ciel, vous donne de vivre longtemps, car il convient
(( que nous mourions, moi et tous ceux qui sont à vous,
« plutôt que Votre Grâce »^
1. Durchli'ichtige hochg^eborue lïirstin, gneclige min frow, min gehor-
saïukeil viid willigeu dienst vwerii lûrstlicheii gnadon aile zit. Ilochge-
boriie gnedige tVovv, vwer krankheit vnd siechtag isl luir leit, als dz bil-
lich isl. Doch biii ich fro wer liai' vsskompt der seit dz vwer guad gesuiit
vnd wol niocgent sig, daz wil aber min IVow mit glouben. Als vwer gnad
dem botten lieuollien hett deii brieff mir zuom ersteii zuegebent den vwer
gnad ir gesant bat, also richt es ot'cli der bott vs won ieh vz mit heim.
Do gehielt er den brieff vnd als bald ich kam vnder dem tor, gab er mir
den brieff vnd seit mir dz vwer gnad mir beuollien lielt ich sole in vff bre-
ehen vnd leseii. Dz telt ich. Do ich hein kam, tlo sass min Irow vntl
schreyg vnd weint. Ich frage si wz ir gebraest. Si sprach ir gebrat'st nie
so vil ir gnedige herlzliebe frow wer siech. Vnd ich spi'ach : w Fro^^ , wer
« hat vcli dz geseil? » Si sprach : « Die hoffmeislerin hat mir es verschri-
K beii. » Vnd liess inich tien bi'iefflesen. Do stuond inn wie v\Ner gnad siech
wer gewesen vnd werent aber wol genesen. Do gab ich ir v\>er gnatlen
brieff opch. Aber si weint alwegen vnd ward sider nie gesunt. Do hab icii
inir ir gekriegt vnd sprich : « Si syg ein wunderlich wip, ob si dz bofs
« well gloi^ben vnd mit dz guol. » Nu hett si gern hin in geschikt zuu
vwern gnaden vnd wer ich selber gern geritten. So bin ich gew arnet durch
ein biderben maii der hat mir geseit dz ich gedeiik vnd /uo mir selbeii
luog, er hab so vil verslanden moeche ich herr \V'oe///j>i von Saut Uo//",
des herren sun von Hontschan, werden, er telt mir ein vnzuchl. Nu hab
ich vor vwern gnaden zwei malerzalt ilz ich imioler vml siinen gern redit
tuon wil vor vwern ginulen otler vwerm lantvogt vnd raeten, mag ich des
vrlob haben von minem herren von Jiasel. Vnd weis opcli mit unders
demi dz die selben wort vwer gnaden beide hoffmeister min herr von
Hasenbiirg vnd jungherr Stephan von Villr^' mil miner Irowen von JtontS'
cluiii zuo Jh'/'ort gereilt haben. iînedige IVonn, liell ich gelro«'Nven riten, ich
— 128 —
Le testament de Catherine nomme, à coté de Simonin et
de Briot, Jeanne de MorimontjVérène de Rodersdorf, Vé-
rène Truchsess, Conrad Martin, Huneberg et d'autres
Allemands. Elle les recommande à ses solliciteurs et à son
neveu. Ils lui doivent « leur expédition très honorable »,
c'est-à-dire les soins et les égards que Philippe le Bon met
à les rapatriera Elle fonde son anniversaire dans l'église
wer am dritten tag bi vwern gnaden gewesen. Doch wil ich die sach an
clen lantvogt bringen, ich getrùw er schaff mii- recht von vwer gnaden
wegen. Gnedige min Irow, Vnser Herr von hinieirich geb vwern gnad lang
zuo lebent, wan mir vnd allen den vwern wer weger wir sturbent dcnn
vwer gnad. Geben am sunnentag vor Sant Michels tag,anno l)ominini''cccc
xxiiij. [Au bas à droite:] Vwer fùrstlichcn gnaden armer caplan Heinrich
Kilcherr zuo Sewen. [Au revers :J Der durchlûchtigen hochgebornen
lurslin frow Katherinen von Bargundy^ von Gots gnaden hertzogin zuo
Oesterreich vnd grefin zuo Phirt, rainer gnedigen frowen (Bibliothèque de
la ville de Dijon, fonds Baudot, gSj (4o), portefeuille blanc, pièce n» 286,
Orig. Pap.). — A ce texte est jointe une traduction du xv!!*" siècle, un peu
trop française, c'est-à-dire aussi infidèle qu'agréable. — Septembre 1^1^. A
Son Altesse Madame rillustrissirac princesse Catherine de Bourgogne, i>a.T
la grâce de Dieu, duchesse d'Autriche et comtesse de Phirt. Madame, etc.
Je ne sçaurois exprimer le desplaisir de vostre maladie et incommodité,
comme il est juste et raisonnable. Toutefois ma douleur a commencé à se
diminuer, lorsque j\iy appris par le messager que vostre Altesse se portoit
mieux et qu'il y avoit grande apparence d'une santé parfaite. Le messager
a exécuté vos ordres et a délivré vos lettres entre mes mains, comme vous
l'auiez demandé. Je les ay lêues entre les portes de la ville ou il m'alten-
doit pour se mieux acquitter de sa charge, ne m'ayant pas rencontré au
logis à son arriuèo. De la je m'en allay chez moi ou ie trouuay ma femme
qui baignoit dans ses pleurs. Je lui dcmauday les raisons de ses tristesses,
elle me Ut i-éponce qu'elle n'en auoit jamais eu de si grande et que Son
Altesse sa très chère dame estoit malade, comme elle l'auoit appris par
la lettre de la maistresse d'hostel. le la voulu voir et eu faire la lecture et
j'y trouuay en elï'ect que vous aviez esté incommodée, mais que vous com-
menciez a estre restablie. Et depuis, ma femme ayant plus esgard à l'in-
lirmité passée qu'au l'establissement de la sancte de vostre Altesse, ne
s'en est pas bien portée. le l'aurois volontier enuoyé vers vous et auois
dessein de m'y transporter, mais je fus atluerly i)ar un honneste homme
«jui dit auoir appris quelque chose qui me concernoit et <iue je prisse
garde a moy. Dans cette suspension d'esprit ou il me laissa, je ne puis
m'imaginer que ce soit autre chose sinon l'aiVaire de Mous' Wœljlin de
Saint Loup, lils de Monsieur de Bontschan. le vous en ay fait ivcit par
deux fois et vous ay mouslré son injustice, l'espère (jue vostre Altesse ou
vos gouverneurs et couseillei's me feront justice, si mes seigneurs de Basle
me permette de traiter cette allaire par deuant vous et que l'on acconlera
ma juste demande poui- l'amour de vous, l'ependanl je prieray Dieu pour
vostre ^anté et j ros|>éritè. Donné le dimanche devant la S' Michel, a* 14*^4.
De Vostre A. S. le pauvic chapelain Ihnry Kcicht'Ier a 6'«7r»' (Pièce n*u85.
Ecriture du Wil' siècle). — Cpr. la lettre de Gueniot a Catherine (NPA.,
XXXII, 1425, G cet.), p. 178.
I. Piètre Seulet doit èlie un Allemand, George Lieuleno eu est un
(Cpr. Comptes, pp. ly, uo, ua, Mans Lietenot). i)m si>nt t la comtesse » et
- 129 -
du couvent des Pierres et lègue i.ocx) florins aux domini-
caines de Schonensteinbacli en leur demandant de prier
pour elle et son mari '.
Pour Belfort la comtesse de Ferrette fut généreuse.
C'était le seul territoire que son beau-frère d'Allemagne
n'avait pu violer, le refuge de ses nombreuses années
d'exil. Elle s'y montra « douce et gracieuse », comme le
désirait son frère Jean, prodigue de bienfaits et de fran-
chises au point d'éveiller successivement, pour des motifs
diflerents, la défiance des Autrichiens et des Bourgui-
gnons \ Après sa mort, les comptes de la chàtellenie de
« Anne », légataires chacune de 3oo florins? — NPA., XXXIII, 3» (1426, n.
st., 5 lévr.), p. 192.
I. Couvent des Pierres : Item aber ist Romen (a), an den zechenden, c
guldin; wurdent usser swester lohannen von Afoersperg (h) berlin geloest;
gehofi'ont zuo dem jortzit froiiw Katherinen von linrgundy, herlzogin
von Oestcrich CArch. Etat de Bàlc-Ville. Maria Magdalena, D. Giiterbuch
XIII-XV Jahrh., loi. i4- Texte communiqué par M. Aug. Huber). (a) Rora-
berg. Ilaut-Hhin, arr. de Belfort, cant. de Thann, com. de Rammersmatt
et de Roderen. (b) Est-ce Jeanne de Morimont, « demoiselle » et légataire
de Catherine? — Wackernagel, p. 453. — Schônensteinbach.'SPA., p. i83.
a. Cathei'ine donne le tabellionnè de Belfort au curé du lieu, messire
Pierre Dudin {Comptes, p. 35). Jean Clerc d'Evette est caution avec Hu-
guenin Colin et Richard, lils de Jacot Rossel, d'une dette de Clans de Ro-
semont envers Jean de Neuchàtel (NPA., XXXIV, 1416, i5 juil)., p. 23i.
Catherine donne à Jean de Sames, fils de le Clerc d'Evette, un demi bichot
de seigle « pour amour de feu son dit père » (Mandement du 11 janvier
1425, n. st., Comptes, p. Go). Vuillemot Prévost est fermier de la rente de la
halle de Belfort (P. 34). Peut-être est-il hôtelier avec ses frères. Ensemble
ils logent les conseillers du duc de Bourgogne et de Catherine et des no-
bles qu'elle fait venir en garnison à Belfort (PP. 5a, 60). — Elle contirme
trois fois les franchises de Belfort (1412, i4i3, 1424. Schœpflin-Ravenez, V,
p. 456. Liblin, Iteljort et son territoire, Mulhouse, 1877, pp. 63, 65). Le cha-
pitre collégial lie Belfort prend la dîme d'Eloye (P. 49)- Catherine lui
donne par testament 3oo francs pour faire son anniversaire (juatre fois
par an (NPA., p. i83). Une chapelle de la collégiale de Belfort est dédiée à
sainte Catherine. L'hôpital de Belfort jouit du revenu du moulin de l'As-
sise et prélève 5o livres bàlois sur les tailles de Rosemont et i5 bichot s
et demi de blé sur les dîmes de Vé/elois {Comptes, pj). 42, 5;, (k)). En i4i5,
Catherine donne le moulin de Danjoutin à la chai)elle de l'hôpital de Bel-
fort pour le repos de l'âme du duc Léopold. Le chapelain de l'hôpital pré-
lèvera une rente sur le revenu du moulin, à charge de célébrer des oftices.
S'il néglige l'accomplissement de cette obligation, le chapitre tle la collé-
giale de Hclfort devra y pourvoira sa place. Frédéric confirme celte dona-
tion en 1421 {Alsatia sacra, l*aris, 1899, I, p. ia6). Le moulin de Danjoutin
reste astreint envers l'Autriche à une redevance d'un bichot de seigle et
d'une livre de cire {Comptes, p. 47) — Le gouvernement de Catherine paraît
- 130 -
Belfort révélèrent une quantité de remises, abandons, do-
nations de droits lucratifs telle que les gens des comptes
de Philippe ne pouvaient y croire. Ils demandèrent des
pièces justificatives et des explications verbales ^ Les in-
térêts pécuniaires de leur maître étaient seuls en cause.
Pour Frédéric, les avantages que Catherine accordait à
cette partie de la seigneurie d'Autriche étaient autrement
graves. Ils faisaient aimer l'autorité d'une princesse bour-
guignonne par un pays qui ressemblait déjà beaucoup
trop à la Bourgogne. Les habitants de l'Alsace allemande,
comparant leur propre sort à celui de leurs voisins, pou-
vaient regretter la longue absence de leur maîtresse qui
accorder facilement des remises d'amendes; Stauffenberg- en remet une de
4o sous bàlois « à uu pauvre homme qui axait été prisonnier » (P. 20): le
chancelier Briot et le conseil réduisent ving-t amendes : 18 amendes contre les
gens de Chèvremont (P. 34); amende de 60 sous contre un homme de Bue
(P. 37); amende de 3o sous contre un homme d'Argésians (P. 4^5 n. 4) ; ces
deux amendes sont diminuées d'un tiers. Briot et le châtelain de Hellort,
Jean IJlric de Koppe, retranchent dans la même i)roportion une autre
amende de (io sous (P. 45)- l'" homme de Belfort que les échevins de la
ville avaient condamné également à 60 sous d'amende pour homicide par
imprudence, reçoit de (Catherine elle-même remise entière de sa peine
(I*. 54, n. I ; lettres patentes, 142."), n st., 4 février). Plusieurs redevances ou
banalités disparaissent ou sont l'objet de modérations. Catherine renonce
a la redevance sur les bétes de labour et au charruage dans la mairie de
Chàtenois {Comptes, pp. 38. 39), et réduit une redevance foncière que deux
hommes d(! Vescemont payaient pour leur franchise de tailles et de cor-
vées, parce que leurs héritages ne pouvaient supporter cett»' rente (i4<>
livres de fromage au lieu de iS() livres, p. ."M»), l^lle abandonne le revenu
du four d(; Belfoit aux habitants de la ville pour 5 ans (P. 34. lettres pa-
tenti's, i^iî), n. st., i4 février): décharge 1« s sujets de Bethonvilliers de
certains droits pour une sonnue de (k) sous bàlois (I*. .*)."), lettres closes,
1425) et renonce en faveur des habitants, au banvin dans la mairie de Vé-
zelois (P. 44, »• 1)5 il l'ungell dans la ville de Belfort et les mairies de Vé/c-
lois et de Chàtenois (PP. 33, 3(>, 44)- I-'ungelt et le banvin ne rendent rien,
« pour cette année. » dans les mairies de l'Assise et de (Ihevretnont parce
(ju' « on les a donnés aux sujets » (P. Ji).
I. V. leurs annotations en marge des comptes, ils veulent entendre le
comptable, voir les i)iee<'s, contnMe, eertilicalion. lettres, c'est-a-dire titres
portant remise ou abandon des droits (Uemise des anu*ndes de Chèvre-
mont, p. 34, n. 3; de l'anuMuie de Bue, p. 37. n. (»: donation du tabcllionné
de Belfort, p. 3.5. n. 4: de l'ungelt et de la taxe des bêles (|ui tirent aux
charrues dans la mairie de (Chàtenois, p. 3(i. n. j; p. ivS, nli; de l'ungelt de
la mairie de l'Assise, p. 4'» •>■ 4;/**' eelui de la mairie de Ne/.elois. p. 44?
n. a; déclaration d'après laquelle le revenu du moulin de l'Assise est a
l'hôpital de Belfoil. p. 42. n. 1: donation de l'ungelt de Belfort, p. 34.
n. I).
- 131 —
les excluait de ces faveurs. De même que Bàle, Catlierine
détournait par la séduction les sujets autrichiens. Ce fut
peut-être Tun des motifs pour lesquels le traité de Bàle
lui ôta Jîelfort, et lorsque le projet de iMassevaux lui im-
posait l'obligation de gouverner Belfort de la façon dont
Tétaient les forteresses de la seigneurie d'Alsace, cela pou-
vait signifier qu'elle devait s'abstenir de faire de la ville
et du pays une région privilégiée.
Les dernières années de Catherine furent tourmen-
tées par l'ordinaire fléau de l'Alsace, « les guerres du
pays », ou comme disait Jean sans Peur parlant du comté
de Ferrette, « les riotes, vexations et tribulations des uns
contre les autres », incursions d'Henri Gratf de la Petite
Pierre, siège de Staftelfelden et autres guerres locales,
guerres plus étendues rappelant celle de Jean de Luplen*.
En 1422, Strasbourg, Bàle, Fribourg en Brisgau et les
villss impériales d'Alsace avaient formé entre elles une
alliance qui visait le margrave Bernard de Baden-Bade et
choisi, quelques mois après le traité de Bàle, Maximin
pour être leur capitaine. Le margrave était un vieux
serviteur de la France et les Allemands lui avaient déjà
fait payer cher ce périlleux honneur. En 140^, le duc
Louis d'Orléans, frère de Charles VI et régent du royaume,
l'avait reconnu pour son homme lige. Le roi des Romains
Robert avait sommé le margrave de renoncer à un traité
qui faisait de lui l'allié des Français, et, sur le refus de
Bernard, il lui avait déclaré la guerre. Les domaines du
I . Le grand bailli Stauirenbcrg et le châtelain d'Ensishcim Cuninann de
Bolsenheiin tiennent avec Gratl une conlérence à Schlesladt et à Cohuar
pour prévenir la guerre qu'il veut faire à Catherine. La conférence dure
quatre jours. Les gens de Catherine qui s'y sont rendus sont au nombre
de douze. Ils ont amené autant de chevaux. Les frais de Catherine se
montent à 21 livres bàlois ((Joritptes, p. 15). Gralf ligure dans le compte de
Mocquestourme comme titulaire d'une rente de 75 Uorins d'or sur Cathe-
rine (P. 8). reut-ètre est-ce là que gît la cause de la guerre. Sur Henri de
la Petite Pierre ou Lulzelstein, dit Gref, JiUIi., lil, yit) (143;, i" janv ) ;
9^1, (i"-i5janv., p. 443, 1. 4). Pour le siège de StallVlfelden v. le compte
de Mocquestourme. Un y porte en déi)ense 6 tines et demie de vin que
StauU'enberg lit mener devant la forteresse pour abreuver les assiégeants
(P. II).
- 132.—
margrave furent dévastés et brûlés, on lui prit la ville de
Guemar. Maximin, qui trouvait dans cette guerre l'ocea-
sion de plaire à ses deux maîtres, le duc de Bourgogne
dépossédé de la régence de France au profit de Louis
d'Orléans, et le roi des Romains, s'était joint à Eberard de
Wurtemberg, à Bàle et aux villes impériales d'Alsace
pour cette expédition*. Vingt ans après, les adversaires
se mesuraient de nouveau.
Le premier acte de Catherine, lorsqu'elle eut régularisé
la situation des vassaux d'Alsace vis-à-vis de leur suze-
raine, lut de rejoindre, en entrant avec eux dans la ligue,
le seigneur de Ribeaupierre. Les alliés y comptaient et n'at-
tendaient qu'elle, selon toute apparence, pour commencer
les hostilités. Ce ne fut pas du côté du Rhin que la prin-
cesse bourguignonne vit arriver l'ennemi. Bernard avait
pour allié Louis de Chalon-Arlay. Le prince d'Orange en-
vahit le Sundgau avec Thiébaud de Neuchàtel, le seigneur
de Vars au comté de Bourgogne et quantité de gens de
guerre, dans le dessein de saccager le pays et de mettre le
siège devant Délie et Belfort. Catherine et les Bàlois mar-
chèrent contre eux et les forcèrent de se retirer*. Cette
I. Do kam liei'tzog Ludewig von Orlentz, des ki'injçes von Franchenruh
bruoder,... und wurdent sin manne und diener, mit namen... marjîgrauve
Bernhardt von Baden. Do dus kiing Buoprecht vernam, do vordert er an
den marggra/;ven von Baden das cv die manscliatl't und die bunlschalll
gegen dem hei'tzogen von Oi-lcnt: genlzlich abe tel (Koleler Chronik,
Hasl. Chron., V, j). i3o). Der marggraue wa/ geuaren zuo dem berlzogen
von Orlentze, der dem kiing von Frankrich zuogehorrl ; zuo dem halte er
sich verbiinden, der waz widcr die herren von Peigcv vndwiderdenkunge
(Conlinualion de KcHiigsbofen, RUIi., H, 685, a°).
•2. La ligue des villes (Strasbourg, haie, (^oimar. Seiileslatlt, K;iysers-
berg, Mulhouse, Turekhein), Frihourg-en-Hrisgau, Brisac, Neuenbuig, Kn-
dingcn) est du 3 octobre \^ii {UB. Basel, VI, i5<)). Maximin en était capi-
taine depuis juillet i4'i3 (HUli., III, j:."). i4'i4. avant le 8 juin. Wackerna-
gel, p. 44'^) ('alherine entra dans la ligue avec ses domaines d'Alsace le
6 avril i4'i4 (i'ii. fUtsel, \l, 177). Le cartel des \ illes fut renjis au château
de IJade le H juin (Wackernagel. j). 445)- Le sire de Chalon-Arlay elail iallié
de Hernard depuis i4'ii- Les C'omptes l'appellent le « prince de Chalon » ou
« le prince ». Sur sa campagne en Alsace cl les opérations de Catherine.
iS'I'A, N'Ill. '2". p. ay. — Au moinenl où il entre en Alsace, Callicrine de-
mande le secours de Bàle poui- chasser les \\ fli'lu'S. ir darinn hilllich ze
sinde, die Walclicn ze vertribende ^Rathsbiicher, Basl. C7jro/J..lV, p. 'i-j).
Le 18 juin. Arnold tle Rolberg. bailli d'Altkirch, informe Bàle des projets
- 133 -
guerre était à peine finie qu'éclata celle des p^ageries. A
son tour, Baie entraîna Catherine dans la lutte. ïhiébaud
de Neuchâtel enti'a une seconde (bis en Alsace. Catherine
mourut avant la paix ^
Aux misères de la guerre se joignait pour la veuve de
Léopold la pénurie d'argent la plus rebelle. Elle avait re-
couvré l'Alsace, elle avait de grands biens en Bourgogne.
Le château de Gray et la seigneurie de Lure constituaient
depuis nombre d'années la principale assiette de sa rente
dotale. Son neveu avait reconnu la donation universelle
qu'elle lui avait faite et le renvoi de Maximin en amélio-
rant sans cesse les assignaux de cette rente. En 1421, il les
avait étendus à Montmirey, Saint-Aubin, Chaussin et
Gharrey. Il avait, en 1422, assigné la rente jusqu'à con-
currence de 2.000 francs sur la saunerie de Salins, trans-
porté, en 1423, cette portion de rente sur le trésor de
Dole et ajouté, l'année suivante, aux anciens assignaux
les chàtellenies de Yerdun-sur-le-Doubs, Saint-Seine-sur-
Vingeanne, Orchamps et Lavans. En 1426, Catherine,
mécontente de ses assignaux du comté de Bourgogne,
était venue à Mirebeau se plaindre à Bonne d'Artois.
Philippe le Bon lui attribua, en complément d'assignal,
le château de Germolles, le domaine de Montaigu et
la châtellenie de Givry *. Catherine pouvait donc tirer des
revenus réguliers et considérables de l'ensemble de
ses domaines bourguignons et alsaciens. A Ensisheim elle
recevait le sel de Salins, à Gray des produits de l'Alsace
de reniienii, daz der voii Zschalon, der von Waj'sce und der von .V*ia'<vj-
biirg-ein grosz und meclilig' sammuiig haben und das land ineinent undcr-
stàn ze schedigen und nicinent /iej/ort und Taltenriclt le beligern {liricfc,
11,270). Wackernagcl, p. 44<'- La milice de Bàle veut se rendre à Heilort
(Grôssere Hasler Annalen, liasl. Chron., VI, p. u8o). La i)aix avec Hernartl
fut conclue le 3 juillet (f//i. Bascl, VI, i8"5, iiS4)- Mais le prince d'Orange
était toujours en Alsace et ne recula que devant une ex[)édition des Hàlois
vers Hirsingen. Avant le lo juillet il se retirait sur .Montbeliard (Ilathsbii-
cher, Basl. Chron., IV. p. 33).
I. La guerre conmience en octobre i4a4- Sur celte guerre, Nl*A., \Ul, i',
p. 29 et Orig., I, p. 84.
•2. NPA., pp. 05-71, ai3.
— 134 —
et des provisions de toute sorte que lui envoyaient ses re-
ceveurs du Sundgau'. Dès les premiers temps de sa res-
tauration, elle avait levé sur l'Alsace une aide de 2.5oo
florins d'or et les juifs de Thann lui avaient donné une
aide secrète de 120 florins ^
Ces ressources venues pour la plupart trop tardivement
ne compensaient pas la perte, prolongée pendant près de
dix années, de la plus grande partie des recettes de l'Al-
sace. Sur les vieilles dettes du temps de Léopold s'étaient
accumulées des dettes nouvelles, les unes dont Frédéric
et Anne avaient grevé le pays, « les dettes du temps de
monseigneur d'Autriche », les autres que la pauvreté
avait forcé Catherine à contracter; les plus lourdes pro-
venaient des emprunts qu'elle avait faits « pour secourir
à ses affaires » \ Sa restauration même l'avait mise dans
de grands frais. En i423, après le traité de Bàle, elle s'é-
tait obligée envers la ville de Bàle pour plus de 3. 800 flo-
rins ''. Tout compte fait, elle ne devait pas aux Bàlois
moins de 17.000 florins. Les intérêts de ces créances
étaient en retard. Dans les premières illusions du retour,
elle avait pu espérer que l'Alsace lui procurerait les
moyens de relever sa fortune. Elle avait destiné l'aide du
pays tant à retirer une partie de ses joyaux des mains des
bourgeois de Baie qu'à racheter les rentes constituées par
Frédéric \ Mais presque aussitôt elle avait dû pourvoir à
1. En 1425, elle se fait expédier par los receveurs de Massevaux el de
Belfort du stockfisch, de la viande salée, des chapons, des raisins, des
pois, de riiuile, du gruau d'avoine, de lorge, de la cire, du beurre, des
fromages, des épices, du treillis pour faire des robes et pour vêtir les
gens de sa cuisine, du drap de brimette pour faire des n»hes à ses demoi-
selles, de la bure, de la toile a faire sacs, des écuelles. tranchoirs, recul -
loux, quarlaux de bois, du -< loulou pour faire les pounteaulx du charriot
de ma dicte dame ». Presque tous ces envois sont faits à (iray (Coniptrs,
pp. 10, ig, ao, 5i, 52, 53, 54, 6i, (>a).
2. Comptes, pp. 4, i3, 22, 24. 77.
3. Emprunt à Agne Uoliertiii, fenune d'ilnjan (iast, de Neuenburg. le
23 avril i4iS(M'A., p. a-iO).
4. Deux obligations, l'une du 0 avril, l'aulre du -ïi décembre 1423 (NI* .V.,
pp. 224, 225).
5. Comptes, p. 22.
- 135 —
une foule de dépenses imprévues et urgentes, réparations
de forteresses, munitions, ga<^es de soldats, garnisons, in-
demnités à ses gens pour la perte de leurs chevaux
« morts à son service », messages, ambassades, confé-
rences laborieuses où l'on Amenait en nombre et monté
comme à une bataille' La guerre la surchargeait et dans
le même temps amoindrissait les revenus du domaine.
Les villages du bailliage de Landser brûlés de nouveau
par les Bourguignons du prince d'Orange, les seigneuries
de Belfort, Rosemont, Florimont et Ferrette ravagées par
ceux de Tliiébaud, les habitants chassés de leurs foyers,
les récoltes détruites sur pied, les meules coulées, Cathe-
rine ne percevait plus qu'une partie des produits de l'ex-
ploitation seigneuriale et se trouvait obligée de consentir
de nombreuses remises ou modérations de droits à ses su-
jets épuisés*.
1. Ouvrages faits aii château de Belfort, réparations aux châteaux de
Délie, Ferrette et Altkirch (Comptes, pp. 51, 60. 66, 71, 77). Salpêtre pour
rafraîchir la poudre à canon ([ue le châtelain de Délie a en g-arde (P. 6<î).
Giiges du maître des canons et de soldats (soudoiers). Brimcquin et son
varlct. soldais, reçoivent ensemble 150 florins d'or par an pour leurs gages
(P. 16). Entretien d'une garnison à Belfort pour la guerre entre Thiébaud
d(; Neuchàtel et les B;\lois (P. Ho). Indemnité à Staufl'enherg pour la perte
d'environ 7 ou H chevaux, Uxée par transaction à 100 livres bàlois (P. 17).
Thiébaud de Morimont portant le déii de Catherine au margrave de Bade
est fait prisonnier par le bâtard d'Andlau. Celui-ci lui permet de se reiulre
auprès de Catherine. La duchesse donne à Thiébaud de Morimont trois
llorins d'or pour retourner prisonnier en la main de d'Andlau (.Mande-
ment de payer du 25 août 14^45 P 53). Messages pour la guerre <lu pays
(PP. 10, 75, 77). Ambassades et conférences (PP. 14, à Ha»ime-les-Dames ;
i5, Brisac:55, u articles; 61). V. plus haut, p. i3i, n. i, les frais de la confé-
rence avec GratV.
2. Amendes des mairies de Chàti'uois, Pérouse. Belhonvilliers. Bavelier
et Hue, néant. On ne pouvait tenir la justice au plat pays à cause de la
guerre de Thiébaud de Neuchàtel (Comptes, p. 35). A Andelnans, un pré est
« en désert, nul ne le veut tenir»; néant (P. 43). Les gens du i)rinee
d'Orange au siège de Belfort ont « gâté et péché » l'étang d'Argiésans ;
néant (P 4'>) ïl^ ont endommagé la récolle sur pied à Vé/.elois; forte di-
minution dans le produit des dîmes de froment et d'avoine (P. 4^"^. •' ')•
Défaut du revenu des tailles et du banvin à Charmoille et à Oberlarg
« pour cause des guerres », et du revenu du banvin à Levoncourt. le vil-
lage ayant été brûlé (P. 70). Le receveur d'.AIlkirch ne peut recouvrer plu-
sieurs amendes, une partie des redevables étant absents ilu pays « pour
pauvreté », les autres morts si pauvres qu'il ny a « ([ue prendre » (P. 7(i).
Des terres n'ont pas été labourées, le grain manciuanl, et sont « en iniine »
(Ibid.). Les habitants de Florimont brûlé par les gens de Thiébaud ne
peuvent payer 40 tlorins d'or (P. 78). V. aussi abbé Schmidlin, p. ai3.
— 136 -
La nécessité la rend elle-même mauvaise payeuse. Elle
fait attendre le règlement de mémoires d'hôtellerie, prie
les Bâlois de payer à sa place des arrérages échus, donne
en paiement la jouissance de ses droits seigneuriaux,
offre des acomptes, voit les otages de ses dettes garder
dans les hôtelleries qui leur sont assignées, des arrêts de
longue durée, passer d'auberge en auberge pour la sûreté
de créances diverses, mener la vie la plus fatigante pour
eux, la plus dispendieuse pour elle^ « Festin d'otage, fes-
tin coûteux*. » Elle emprunte à son entourage, à ses
domestiques pour la dépense de son ménage ou consent
qu'ils avancent pour elle des sommes minimes et met à
contribution ses ofticiers. Les fonctionnaires de la chàtel-
lenie de Thann lui paient une aide afin de conserver leurs
emplois'. Elle donne comme otages et cautions le rece-
veur général de Ferrette et d'Alsace et d'un seul coup
tous les châtelains du Sundgau. C'est pour les officiers
une obligation professionnelle de se laisser faire. Ils
en sont tenus aussi longtemps qu'ils restent en fonction
et la transmettent à leurs successeurs \ Catherine
I. Des sommes provenant de l'aide sont employées à payer oerlaines
dépenses de l'hôtel de Catherine (poissons, grains), et les frais d'hô-
tellerie des gens du conseil de Catherine dus à l'hôtesse de la Nef à
Bàle {Comptes, p. 23). Abandon des rentes de cire, grains et volaille des
terres de Belfort, Rosemont et l'Assise à Jean Guillaume de Chaux, pour
les vendre chaque année jusqu'à entier paiement de certaines dettes
(Mandement du 4 août 14^4, p. 3u). Abandon aux frères Prévost des rentes
de la halle de Belfort pour les lever Jusqu'au paiement intégral de ce qui
leur est dû (I*. 5a).
a. Geiselmahl kôstliche Mahl (Chaiseraartin, I^roi'crhrs et inaxinws du
droit germanique, Paris, 1891, j). 264)- Pour les frais d'otage. (Comptes*
pp. iB (10 llorins d'or). 19 (25 sous bàlois), 20 (24 sous bàlois), 23 (9 llorins
d'or), 71 (lo livres bàlois).
3. 80 florins d'or, « affin qu'ils demourassent on leurs ofliees » (Comptes,
p. 24).
4. Burchard, otage près du margrave de liade ((htmptes, p. 20). Pom-
meaul d'or, et 1' « ammat » de Ferretle, otages à Bàle pour la créance de
l'hôtesse de la Nef (P. 71). Volker, otage à Massevaux pour la créance de
Mans de Lichtenau (P. 19), à Knsisheim pour celle de (lauthier d'Andlau
(P. a3), otage enc( re pour celle de .lean de Lupfen (A/'., pièces annexes, 4.
i4a5 n. st., 25 mars». Le trésorier de Ferrette otage avec' Volker a .Masse-
vaux (P. 19). Les châtelains de Délie, Laudser, Ferrette. Altkirch. Belfort et
Bosemont garantissent avec lui. en la même «jualite, la créance de
Lupfen.
- 137 -
subit les humiliations et pratique les expédients du
débiteur malheureux de haut parage. Un drap d'or l'avait
accueillie à son baptême. Elle finit ses jours en pauvreté,
grevée de dettes en Bourgogne comme en Autriche, lais-
sant dispersées chez les héritiers d'Ulman Gast, marchand
de Neuenburg, aux mains des religieuses de Scluinens-
teinbach et des magistrats de Bàle, des œuvres somp-
tueuses d'orfèvrerie, que, jeune fille ou jeune femme, elle
avait reçues « en bonnes étrennes » de son père, en pré-
sent de ses sœurs, qu'elle avait emportées quand elle avait
quitté sa famille pour vivre avec son mari, couronne d'or
garnie de diamants, d'émeraudes et de perles, hanap d'or
aux armes de Philippe le Hardi, manteau enrichi de pier-
reries, aiguière, colliers et fermails ou fibules en or, et
même une robe inachevée ^ Elle prie son neveu de main-
tenir son créancier, le receveur de Gray, en place jus-
1. NPA., XXXIII, y (1426, 14 juil.), p. 198 ; 16" {i\'2H, la oct.); PP- 224. n. i,
226. — L'inventaire de i39'5 indique plusieurs pièces d'orfèvrerie qui se
relrouvent dans l'inventaire des joyaux engagés aux Bàlois fait à Bàle le
14 juil. 142O : Item vne coronne d'or où il a ou cercle x euures,dont il a es
v, enchascun, vj balais, vne amerade,et es v autres a, en cliascun, v anie-
rades et j balay et cinq troiches de perles, chascune de iij,etou milieu de
chascune troiche a j diament. Item en la dicte couronne a v grans tlo-
rons et v petis, dont il a es grans, en chascun, vij arneraudes et iiij balais
et ix perles et ij dyamens et en chascun des petis a iiij balais, vne ame-
raude et v perles (Cpr.. p. 199)... Item vng autre fremail, a vne blanche
rose et autour du fremail a trois balaix et iij grosses perles et vng dya-
ment ou milieu de la rose. Item vng fremail, a vne siranne où il a ij
balais, vj perles et vue grosse perle qu'elle tient en sa main... Ilem vng
fremail et vng cardonnereul où il y a vng balay, ij saphirs et iij perles.
Item vng fremail d'or, a vne berbis laquelle a vng bala}' ou costè et ij
grosses perles. Item vng fremail, a vne dame blanche garny d'ung ruby.
d'une ameraude et de cinq perles, donné par ma damoiselle lionne à ma
dicte damoiselle à." Osterichc à son partenuMit ((^pr. p. 201). Des joyaux onl
pu être modifiés dans leurs détails ou perdre une partie de leurs perles
ou de leurs pierres. — Trois pièces en or, lianap aux armes de PhiHi)|)e
le Hardi, aiguière « poinsonnée » d'hommes sauvages, fermail ayant en
son milieu un ermite et un ange sont compris dans riiivenlaire de Bàle
(P. 199). Cependant elles avaient été engagées à Agne Bohertin pour
garantir l'obligation contractée par Catherine en i4iS. (Ci-dessus. i>. iJî,
n. 3). Le solde de cette dette fut acquitté par Philippe le Bon le 23 octo-
bre 1428. L'article du compte de Mahiet Begnault relatif à ce paiement et
à la quittance des héritiers de Gast donnée a cette occasion rappelle l'en-
gagement des trois joyaux fait à Gast et donne la description de ces
joyaux dans les termes mêmes qu'emploie l'inventaire de Bàle (P. jjti).
-^138 —
qu'à ce qu'il ait été payé, lui demande de racheter ses
joyaux et de payer ses dettes au pays de Bourgogne.
« Au regard », ajoute-t-elle, « de celles au pays d'Alle-
« magne, nous les laissons à la charge du duc d'Au-
« triche' ». Lourde charge, si l'on en juge par la peine
que Ton eut à liquider les dettes de Bourgogne et à déli-
vrer les legs. La chambre des comptes de Dijon fit vendre
de la vaisselle de la défunte, de ses joyaux, provisions de
vin, lits, ustensiles de cuisine, pour désintéresser les offi-
ciers, défrayer les Allemands de sa cour jusqu'à leur arri-
vée à Belfort et payer en partie ses obsèques*. Le rachat
des joj^aux et le règlement des legs traînèrent deux ans
durant et des arrangements entre les hommes d'affaires
du duc de Bourgogne et les légataires réduisirent tous les
legs, à la réserve de celui de Catherine Gueniot \
La joie de retrouver le libre gouvernement de TAlsace
aurait adouci un sort aussi rigoureux. Mais, rétablie dans
l'exercice des droits de comtesse de Ferrette et de
landgravine, Catherine peut regretter le temps où elle
n'était que régente. Pendant les années qui suivent le
traité de Bàle, Frédéric se tient dans le ïyrol. en Autri-
che, dans la Styrie, récent héritage de son frère Ernest^.
Excepté dans les [)remiers temps, il ne fait pas mine de
s'occuper de Catherine et de l'Alsace'. Cependant il
I. NPA., XX.MII, r, j). iS;.
'2. M*A., XXXllI. i (i42(>. II. st., 5 fcvr.). p. uja: 4» («< mars), p. i»»4.
3. Vérone de Uodcrsdorf, somme léguée, 3oo florins ; somme payée,
iH'i francs 0 sous 8 deniers tournois. La petite Véréne, lég^ué, 3oo florins ;
payé, !()() francs i3 sous 4 deniers tournois. A^ne. femme de Rulin, légué.
KM) florins ; payé, !^l francs i3 sous 4 deniers tournois. Isabelle de Sainle-
(]roix-en-l*laine. légué, 5o florins; payé, Ui francs i3 sous 4 deniers tour-
nois. Marguerite, so'ur de Jean Simonin, lègue, 5t) frans : payé, 25 francs.
Les frère et sœur de Jean (A)ulhaull, légué, ao francs; payé, lo francs,
(luillaume (iriveau, légué, 5o livjes lonruois; paye, 3<) livres tournois
(NPA., XXXm, If, pp. 2(Kj-ji3).
4. Il confirme les libertés de la Slyrie le i<( novembre i4vii. à Gratz (Lich-
nowsky, V, Verz., j). ce, n« aa3S).
."). Il demande a la ville de Kril)(»urg une copie de son alliance avec les
villes impériales d'.Msaci* conlre !«• margrave Hernaid (Lichno\\ sky. V,
\'erz., p. i.xc.n, w Ji^x, i4'j3, r sepl.). Il donne au monastère de Sainte-
- 139 -
intervient, on n'en saurait douter, dans la nomination
des principaux officiers. Abonne et Montai^u disparais-
sent. Couleur demeure châtelain de Rosemont, vestige
unique des libertés prises par Jean sans Peur. Montaip^u
Madeleine des Pierres de Bàle les droits de palrouage et de domaine sui"
l'église paroissiale de Frick. Innsbruck, 1423. 8 mai.
In nomine Domini, amen. Nos Fridericus, Uci gratia dux Austrie, Stirie.
Karinthie et Carniole, dominus Portiisnaonis et marchie Sclauonie, cornes
Kiburge, Tirolis, Habsparge et Ferrctis, marchio Durgowie et lantgrauius
Ellsacie, etc., ad perpetuam rei memoriam. Etsi de innatc nobis pietatis
clemcntia personas religiosas generaliter faucamus, illorum tamen spe-
cialiter commodo, quorum notitiam vitamque laudabilem fama contesta-
tur communis, frequenciori pulsamur attectu, quanto ex hiis nociori (a)
sue religionis solidamur ivulicio certiorique cxperientia edocemur. Hinc
est quod nos, attenta iugis (b) deuotionis exhibitione (c), qua venerabiles
et religiose sanctimoniales priorissa et conuentus monasterii sancte Marie
Magdalene nuncupati an den Stainen, ordinispredicatorum, in burgo liasi-
lee sltuati, se reddiderunt bone opinionis redolentes gratiores, pensa-
taque paupertate quam hacteuus sustulisse dinoscuntur, vtpote adhuc
degcnles modo videntur, volontés eorum uecessitati, mcnse eorum bene-
ficii munere misericorditer subuenire et statui bono prouidere, nos igi-
tur eorum precibus inclinali, satagentes (d) nichilominus lu eo inclite
memorie progenitorum ac illustris principis fratris nostri, nostre seu
heredum ac successorum uostrorum animarum saluli consulere, malura
dcliberatione "prehabita, predictis priorissae et connentui monasterii an
den Sleinen prefatis, quos,ob virtutum suarum mérita, singularibiis fauore
et gratia prosequimur, suisque successoribus vniuersis,jus i)alronatus ac
dominium et proprietatem, que nobis in ecclesia parocliiali in Frihli.
dicte liasiliensis dyocesis,compelisse dinoscuntur, proul nunc compclunt,
quorumquo possessionem paciticani dictus progenilor noster et nos a
tempore de(e)cuius contraria memoria non exislit.habuimuset tenuimus,
prout hodie habcmus et tenenius, Jure proprietalis perpetuo possiden-
dum, prout illam hacteuus possidimus, nostro ac nostri fratris omnium-
que heredum et successorum uostrorum vice ac nomiiu", prout melius
potuimus et valuimus, ex certa scientia, tradidimus, tlonauimus et con-
lirmauimus mcnseque sue, quantum nobis a jure pcrmiltitur, possessio-
nem eorundem ipsis et monasterio prcdicto efl'ectualiter largicndo, pre-
sentiura per tenorem, omne jus, dominium ac proprietatem in ecclesia
ipsa, utpote premittitur, nobis a dicto fratre. cuius vice in bac parte geri-
mus, ac successoribus nostris, quomodolibet competens seu (juod nobis
quocumque competere potuit, usque in presentem diem,inipsam prioris-
sam et conuentura ac successores eorum penitus et integraliler relerendo.
Nullum tamen per liane nostram traditionem, confirmât ionem et iucorpo-
rationem reclori ecclesie predicte seu litulum habenli in eadem, ([ui pro
tune fuerit (f), volumus preiudicium generare. In cuius ((uidem traiiicio-
nis. conlirmationis et ineorporationis ac possessionis nostre euidenliam
présentes litteras iussimus nostri sigilli appensione muniri. Dalum in
Innsprugga, octaua die mensis maij, anno Domini m cccc vicesimo tertio
(Arch. Innsbruck. Liber f'ragmenlorum, vol. 1, loi. i54. Communi(jué par
M. le directeur des archives), (a) Dans le texte ; maiori. — (b) Texte :
jugi. — (c) Texte : abréviation pour exhibitionem. — [d) Texte : satugen-
tes. — (e) Surcharge. — (f) runl.
- 140 —
est remplacé par un homme de la rive droite du Rhin,
Jean Ehrard Bock de Stauffenberg au pays de Rattstatt.
Jean Truchsess dit MoUy, châtelain de Thann, est de Dies-
senhofen en Thurgovie, Cunmann de Rolsenheim, châte-
lain d'Ensisheim, vient de la Basse-Alsace, Jean Bernard
d'Asuel, châtelain de Délie, est de l'évêché de Bàle et les
Bâlois Arnold de Rotberg et Bourquard Mûnch le Jeune
gouvernent l'un Altkirch, l'autre Landser. Mans de
Lichtenau est châtelain de Massevaux. Trois châtelains
seulement sont originaires du comté de Ferrette, Volker,
à Thann, Jean de Morimont, à Ferrette, et Jean Ulric de
Roppe, successeur d'Abonné. L'office de grand bailli que
Jean de Thierstein occupait en i423 a passé à Thierry de
Ratsamhausen de Stein dans la Basse-Alsace et dès 1424
à StaulTenberg qui reste cependant châtelain de Belfort'.
Les officiers sont donc tous des Allemands, Asuel, Roppe
et Couleur exceptés, des hommes de provenance très
diverse et pour la plupart étrangers. On n'observe pas la
condition d'origine établie par le traité de Bàle. Dès
l'instant où il a le dernier mot dans les nominations, Fré-
déric préfère à des hommes du pays, sujets de sa belle-
sœur, des gens assemblés de partout, attirés par l'appât
de gros gages, sans lien entre eux et sans indépendance.
11 revient au système des aventuriers châtelains.
Il ne suffit pas au duc d'Autriche de dégager de rinlluence
bourguignonne l'administration de la seigneurie. Dans le
chef de cette administration, StaulTenberg, il donne à sa
belle-somr un tuteur plus importun que Mansberg. aux
deux grands auxiliaires île la hindgravine, Briot et Jean
de Fribourg, un surveillant, aux châtelains qui semblent
attachés à leur souveraine. Couleur, Truchsess, Roppe,
Liclilenau, un maître-. Autrefois prisonnier de (Catherine,
I. Les {grands 'iaillis ci les ohàlclaiiis (l'Alsai'c sous la restauration i\c
Calhcriue (NPA., \\ XVI. !>. -iVA.
■2. (l'ost le coiulo Jean <lu roniplc de Slanllrnbcrjf pluUM (juc Jean de
l.upten appel»' dans 1<> nirnu' docunwMit ■> \c eonh- de I.onjîrs >< ^1*. i4). Il se
rend, en compagnie de SlaullenherK el du cUàlelain d'Ensisheim, à Neuen-
— 141 —
Stauiïenber^ était désigné pour la tenir dans une sorte de
captivité. Il est remarcjuahle que, depuis sa restaura-
tion, elle a été condamnée à faire appel aux Allemands
pour se défendre contre les Welches, parfois en des
termes où l'on ne reconnaît pas une Française, et que ses
adversaires ont été des Bourguignons et des clients de sa
famille. Le prince d'Orange est le fils de l'ami que Jean
sans Peur envoyait au concile*. Neuchàtel tient assez à
cœur à Philippe de Bourgogne pour que Jean de Fleckens-
tein s'excuse de le combattre et le duc lui cherche des
partisans parmi ses gens-. Evidemment Staulïenberg
s'autorisait de ses fonctions de grand bailli et des absences
de Catherine pour diriger les relations extérieures ^ Il est
l'auteur de la situation pénible où se trouve une fille de
Bourgogne prise entre ses origines et ses alliances. Le
margrave Bernard est depuis longtemps un ennemi de
Frédéric, ïhiébaud un danger pour l'Autriche \ En 1426,
il est vrai, surtout dans les derniers mois de Tannée,
Stauffenberg emploie tous les moyens pour mettre fin à
la guerre des gageries. Si grande est sa volonté de réussir
qu elle le rapproche de Briot et de Jean de Fribourg
burg pour écouter les réclamations de Jean de Vaumarcus, créancier de
Catherine (Il)id.). Le comte Jean du même compte (P. lO), qui semble bien
s'associer à la rébellion de Jean Bernard d'Asuel contre Catherine, serait
plutôt Jean de Thierstein, ainsi désigné dans un compte de Mahiet
Regnault. Le comte Jean, dit le receveur général, a reçu à Bellort des let-
tres de Jean Sardon et de Pierre le Watier (B, i63y, fol. Ixxxxiiij, v», 1428).
C[)r. NPA., p. i'j-2. — Lichnowsky, \, Verz., p. i.vii. n" 608(1404, i'3 avril).
I. Le duc oflVe trois messes le jour des obsèques du sire d'Arlay, « son
cher conseiller et chambellan » (Petit, JlinéraireSj p. (jia, 1418, 3 sept.).
a. Rathsbiicher, liasl. Chron., IV, p. Sa. NPA., XXXVII, p. 23(j ; XLV,
p. 268. A vng messaigier de l'euesque de Basle et Giiiot Ratote la somme de
huitgroz ([ue, par l'ordonnance de messeigneurs des conq)tes de mon dit
seigneur à Dijon^ leur a esté baillies en la manière que s'ensuit. C'est
assauoir vng franc au dit messaigier, ou mois de décembre mil cccc xxv,
pour auoir apporté du dit lieu de Basle à Dijon, à messeigneurs du con-
seil et à mes dis seigneurs des comptes, certainnes lettres closes du dit
euesque sur son excusacion des choses par lui faicles darrenement par
voye de guerre contre messire ThicbauU du Xeufchastcl (B, i()3i, loi.
ix^xvij, V).
3. Il conclut, au nom de Catherine, le traité monélaire du -^4 avril i4a5
(NPA., VI, p. i:).
4. Wackernagel, p. 43;.
- 142 —
pour travailler de concert avec eux au rétablissement de
la paix, et ses efTorts irritent Bàle et les villes alliées qui
lui demandent de l'aide au nom de la ligue. Mais la santé
de Catherine est chancelante, sa disparition peut être
prochaine ^ La lutte, en se prolongeant, consommerait la
ruine des domaines qui vont revenir à Frédéric. Le
grand bailli ne répond à la demande des villes qu'après
avoir été prendre les ordres du duc d'Autriche^. Arrive
la mort de Catherine. Stauffenberg, laissé par le duc
d'Autriche à la tète du bailliage d'Alsace, continue ses
tentatives de réconciliation jusqu'au jour où elles abou-
tissent, à quelques mois de là. Il a exécuté un plan tracé
par Frédéric.
Les impertinences des officiers d'Alsace à l'égard des
Bourguignons qui viennent à Ensisheim liquider la suc-
cession de madame d'Autriche sont également préparées.
Le duc a envoyé Villers et Etienne Armenier, son secré-
taire et garde des joyaux Boulogne, son serviteur Pierre
le ^Vatier^ A peine arrivés, ils se replient sur Belfort et
n'en sortent plus. Peut-être Staufl'enberg leur a-t-il fait
mauvais visage. A coup sûr, il ne facilite pas leur tâche. Il
leur jette un compte irrégulier de sa gestion, qui constitue
la défunte débitrice d'une forte somme et se retire promp-
tement du pays, soi-disant pour les affaires de son
maître. Les comptables subalternes imitent de leur mieux
l'exemple de leur chef. Stôr, receveur de Traubach,
accompagne Stauflenberg, « aussitôt son compte ouï », se
dérobant à toute question. Burchard, receveur de Masse-
vaux, n'attend pas l'audition de son propre compile pour
s'enfuir. Mocquestourme, receveur de Thann. refuse de
I. Vers le mois de décembre 1425, Calherine fait venir de Massevaux à
Gray maître Paule. pliysieien {(Mniptcs, pp. 10, ai).
■2. Slauflenberg- notilie nue suspension des hosUlilés (l'U. liascl, VI,
aiS, I, 14^6, II mars), lue seconde trêve fut conclue le a avril et lu paix le
7 mai (218, II, aïo). Le nom de Staullenberj; ne parait pas dans ces deux
derniers actes, bien (ju'il n'ait pas cessé d être grand bailli en Haute-Alsace
{HUIL, Ill,449,i4a6, la septembre).
3. NPA.,\XXIIl, 6» (142(5, juil.-août), p. 197.
— 143 —
verser son reliquat. On ne peut obtenir un compte tlétaillé
de Bischoir, receveur de la basse prévoté de Tbann. Il
remanie sans cesse sa comptal>ilité et ne souHre pas qu'on
la traduise en français'. Volker porte aux dépenses le
paiement d'intérêts de l'époque où Frédéric tenait le
pays, alléguant un traité entre Catherine et Frédéric,
et ne consent pas à faire recette de la laine des bre-
bis de madame et à livrer le troupeau". C^ette petite chi-
cane achève les commissaires. Rentrés à Dijon, ils décla-
rent n'avoir pu remplir leur mission et ne pouvoir certi-
fier la clôture d'un seul compte ^. Les officiers alsaciens
n'agiraient pas autrement s'ils avaient reçu de Frédéric
1. Comptes, pp. 4j 6, i8, 27. « 11 faut en passer par ce que veut JJissot, »
disent les cominissaires, « et tout jeter en une somme ».
2. Censés pajés a Burchard VValdner et à la femme de Hezelin de Zàsin-
gen {Comptes, p. 23). V. au contraire ci-dessus le traité de Bàle, p. 116.
Troupeau (ÏNPA., p. 12). Plusieurs comptables, Volker, Oberlin, Stôr,
omettent des recettes, inscrivent des dépenses à l'appui desquelles ils ne
montrent ni quittances, ni pièces justificatives, comptent deux fois la
même dépense, allèguent des gratifications de Catherine sans rapporter
un mandement ou des lettres patentes. {Comptes, p[). 5, 6, 12, a4, 28.)
3. Comptes, p. 3. La clôture ou arrêt du compte était « vérifiée w, on
disait aussi « certifiée », c'est-à-dire affirmée véritable et signée par Toyant
compte {Comptes, p. 28). Tous les comptes arrêtes à la mort de Catherine
sont faits eu forme d'état (PP. 3, 64, 08, 74» 7^)- Les commissaires disent, à
propos des comptes rendus à Belfort, qu'on n'a pu les avoir des officiers
en une autre forme (P. 3). Celui de Bischott" est fait « par manière d'état
abrège » (P. 26). Les comptes de Burchard et de ^ olker ont ele vus tout au
long par les commissaires en présence du comptable (PP. 18, 22). Tous les
comptes ont été ouïs et clos i)ar les commissaires, excepté ceux de Bur-
chard, Volker et Bischott' qui portent la mention « non oui et non clos »
suivie des justifications que voici : 1° Burchard, son déi)art précipité de
Belfort (P. 18). 2^ Volker, refus de porter en recettes le profit de la laine
et de livrer le troupeau (PP. 22, 24). Mais, à dire vrai, ce motif est étran-
ger à l'objet des comptes de Volker qui portent sur l'aide faite à Cathe-
rine par l'Alsace et sur le produit de la monnaie de Thanu. 3" Bischolf.
Trois causes sont indiquées. Jean Slor, trésorier de Ferrette, a levé une
somme sur la recette de Landser. Lui et Bischott' ne i)euvent se mettre
d'accord sur le montant de cette somme. Bourquard Miinch s'est fait payer
directement par certains maires de la prévôté d'une rente annuelle tle 5oo
florins d'(U' qui lui a été assignée sur la même recette. BischofVne sait ce
que Miinch a reçu. L'insuflisance des déclarations de Bischott' tant pour
les recettes que pour les dépenses et l'absence de toute pièce à l'appui
rendent impossible l'établissement d'un « compte final ». (PP. 2(j, u'). —
Pour les régies de comptabilité suivies à cette époque, eu Bourgogne,
Paul Biandey, Vorganisation fimincière de la Uotirgogne sous Philippe le
Hardi (Dijon, 1908).
— 144 —
ou du grand bailli l'ordre ou la permission de se moquer
des Bourguignons et de faire à leur maître un affront
qu aggrave la qualité des envoyés.
Ces marques de mauvais vouloir ne découragent pas
Philippe et le chancelier RoUin de maintenir le lien que la
longue domination d'une princesse bourguignonne a éta-
bli entre l'Alsace et la Bourgogne. Ils font venir le grand
bailli à Dijon, proposent des conférences, « des alliances
« pour le bien des deux pays ». Mais on dirait que Frédé-
ric, Stauffenberg et le successeur de Staufl'enberg, Jean
de ïhierstein, sèment la discorde et cherchent la guerre.
On exploite le mécontentement des légataires allemands
et les querelles que la succession de Catherine peut sus-
citer. Les incursions d'Allemands en terre bourguignonne
se font fréquentes et brutales. Des Autrichiens envoient
au duc de Bourgogne « leur défi de feu et de sang )). En
1428, les hostilités entravent les négociations. La crainte
de rencontrer les partis allemands qui battent l'estrade
arrête Etienne Armenier et Villers cheminant vers Bàle.
Une course du comte de Fribourg sur le pays allemand
fait manquer une conférence qui devait se tenir à Lure*.
I. NPA., XXX, an. 1427, 3° (aS sept.-ag ocL), p. 167; XXXUI, 12" (1428, 14-
27 mai), p. 21G; i3° (entre le 29 juil. et le 11 aont), p. 218. — Sur le rôle de
Nicolas Hollin, XXX, année 1427, 3°, p. Uy-j ; année 1428, m, p. 172; XXXIII,
10% p.2o5,et le texte suivant se rapportant aux voyages de Sardon aux mois
de février et de mars :
A maistre Jehan Sardon, conseillier de monseigneur le duc et lieutenant
gênerai de messire Guy iVAmange^ cheuallier, bailli d\47»Jonf, la somme de
quarenle frans, nionnoye a présent courant, qui deuz lui estoit pour ij
voyaiges qu'il u t'ai/ ; le premier à estre aie de son liostel en la ville de
Jl/onf&e/m/-/ auecet en lacompaignie de monseigneur de Traites^ uuireschal
de Jiourgoingne, et autres gens et ofliciers de mon dit seigneur, pour illec
tenir vue journée auee pluseurs Alcincus du pais et conté de Ferirllcs et
(le là enuiron, ou il a vacqué, en alaut, hesoingnanl. et retournant, neuf
joui's entiers, commençans \v. xiij- jt>ur de ieuurier darrenement passé et
fenissant au xxj' jour d'icellui nu)is ensuiganl ; et l'autre voyaigc à eslre
venu au lieu de Salins, où il fut mandé venir de par mon dit seigneur
pour ses Ix'soingiies et alVaires. et inesnuMuenl pour le fait de la diète
journée tenue au dit Monllx'liart, ou(juel voyaige faisant, denu)uranl au
dit Salins, J'oligni et autres lieux, deuers monseigneur dWuthunu', chan-
cellier de mon dit seigneur, pour attendre son expedieion de ce que dit
est, et pour son retour, il u vacqué par xj jours entiers, fenissans le viij*
- 145 -
Que faut-il conclure, sinon que sous le règne môme de
Catherine, Stauffenberg était, en réalité, le bailli du duc
d'Autriche^? Aux deux époques où Catherine, veuve,
posséda la totalité de la seigneurie d'Alsace, depuis la
mort de Léopold jusqu'à son expulsion et depuis le traité
de Bâle jusqu'à sa mort, ses actes furent rigoureusement
épiés par un agent officiel que le duc d'Autriche tint
auprès d'elle, Mansberg, d'abord, puis Stauffenberg. Déjà
l'on peut mesurer l'autorité qui lui restait pour disposer
des fiefs, gouverner les vassaux et constituer la seigneurie
de Bourgogne en Alsace.
jour de mars aussi darrenement passé, qui sont pour les diz deux voyai-
ges, vint jours entiers, pour vng chascun desquelx jours mon dit seigneur,
par ses lettres patentes, données à Diion le xviij» jour d'auril après Pas-
ques mil cccc xxviij, lui a ordonné et tauxé, oultre et par dessus ses
gaiges ordinaires, la somme de deux frans. Pour ce, et rend cy le dit rece-
ueur gênerai les dictes lettres, auec quittance du dit raaistre Jean Sardon,
contenant afiirmacion d'auoir vacqué continuelement es diz voyaiges par
le temps et en la manière que dit est, xl frans
(B, i639, fol. cix, v°).
I. Vingt ans après, il sert encore l'Autriche. Capitaine à Neuenburg, il
est l'un des deux arbitres qu'elle désigne pour juger son diflérend avec
Bàle (Heusler, p. 3o5. Basl. Chron., IV, pp. 3^, n. 6 ; 2o3, n. 8).
10
CHAPITRE II
La féodalité autrichienne, fiefs et vassaux.
Frédéric d'Autriche ne veut pas laisser une suzeraineté
bourguignonne s'établir en Alsace. Il ne peut éviter celle
de Catherine. Elle est fondée sur un traité de mariage et
les circonstances lui imposent le respect de ce titre. Mais
il tâche de s'assurer le retour des fiefs et la foi des vas-
saux lorsqu'expirera le droit de la suzeraine. Toutefois
ses précautions risquent d'être vaines s'il a été au pou-
voir de la douairière de rendre bourguignonne la féoda-
lité autrichienne en modifiant le nombre, la nature, la
consistance des fiefs, en remaniant les listes des vassaux,
en rejetant les coutumes des fiefs de la Haute-Alsace, cou-
tumier de l'évêché de Bàle suivi dans la plus grande par-
tie du Sundgau, usages particuliers des diverses circons-
criptions féodales \
I. Les fiefs.
Dans la constitution des fiefs tient presque tout entière
l'organisation militaire de la Haute-Alsace. Le fief est,
avant tout, une institution de guerre et le lien est étroit
entre les vassaux et les forteresses de la seigneurie d'Au-
I. Constitution féodale de Tévêché de Bàle (T , IV, 3, i35i, 20 juin).
Usaj^e du pays (Lantlouf) de la seigneurie de la lloche de Belfoit (V. plus
haut, p. 60, n. a).
— 148 —
triche. Tout seigneur a droit au service armé de ceux qui
habitent son territoire. « Ils doivent servir de la lance à
la seigneurie ^ » Mais habiter et être homme de guerre,
c'est autre chose. Le fief procure au seigneur un guerrier
de race. Le vassal est, par destination, un bon combat-
tant et un bon instrument d'acquisition. La rançon des
prisonniers qu'il fait à la guerre où son seigneur l'em-
ploie appartient, au moins pour une part, au seigneur.
Celui-ci est partie au contrat de rançonnement. Catherine
défend à Bernard de Thierstein de fixer sans elle le prix
du rachat des prisonniers bàlois ^
Les vassaux étant faits pour combattre, seul un homme
peut, en principe, tenir un fîef. L'usage présume mâles
tous les fiefs et la coutume de l'évêché de Bâle les déclare
tous masculins. Le vassal ne peut aliéner le fief qu à un
homme apte à la guerre. S'il meurt sans héritier mâle, le
fief revient au seigneur. Il faut à la veuve ou à la fille du
vassal la permission du suzerain pour conserver le fief et
cette permission ne lui est accordée que si la fille épouse
ou la veuve présente un homme de son rang, capable de
faire le service du fîef-^.
Le contrat de fief peut obliger le vassal à défendre une
forteresse. Les émoluments du fief sont, dans ce cas, le
prix du service de garnison. C'est le contrat de fief cas-
trai ou fief de garde. Mais les forteresses elles-mêmes
sont aussi inféodées. Au point de vue féodal, on les traite
comme des propriétés ordinaires. Un vassal peut en avoir
une part indivise, un huitième par exem[)le. Le seigneur
de la forteresse peut la diviser en parcelles pour donner
séparément chacune d'elles en fief. Un seul vassal ne pos-
sède pas toujours les châteaux d'une double ou d'une
triple forteresse. Dans un château, le seigneur distin-
guei'a le château proprement dit, c'est-à-dire le donjon et
les bâtiments; leur ceinture de murailles et de tours; le
I. M»A., \[A'I, p. a:o.
a. M»A., lX,r, F, p. 53(i4o9).
3. T., IV, p i<î
- 149 —
fossé qui les entoure et qu'une première enceinte basse ou
fausse braye protège du côté de la campagne ; la basse
cour ou avant-cour, refuge des populations du plat pays,
qui est un espace clos de murs entre les premières et les
secondes portes du château, sous l'enceinte principale.
Autant de fragments de forteresse, autant de fiefs que le
seigneur distribuera. Tous ces morceaux de place forte
sont susceptibles de procurer des avantages appréciables
en argent. On se loge dans les bâtiments. On pèche les
fossés. On y fait, ainsi que dans la basse cour, des jardins,
des étables, des écuries. On construit des maisons dans
Tavant-cour^ Les réfugiés paient quelque rétribution en
retour de la sûreté que leur donne la forteresse.
Les recettes générales de la chàtellenie contribuent
aux frais d'entretien et de garde du château 2. De plus, à
1. Avant-cour à Belfort. Un jardin avec les places de maison scitué dans
l'avant-cour de Belfort, derrière le château (Extrait regardant les liefs
principaux de la serenissime maison à''Antriche scitués au pays dit Wor-
land ou Pays Antérieurs et aux environs. Manuscrit du xvir siècle. Biblio-
thèque de Colmar, fonds Chauffour,mss i.CH, 20, fol. 161, v, 1478, 10 août).
— Roppe. (V. plus bas, p. i63, n. 1), — Florimont. Die wordern thor (Orig.,
II, p. i^S). — Wittenheim, Vorhof (L/. , 8). — Ortemherg. Devant la muraille
il y a une belle basse cour {La description de plusieurs forteresses et seigneu-
ries de Charles le Téméraire en Alsace et dans la haute vallée du Rhin par
maître Mongin Contault, Paris, 190a, § 76, p. 46). On passe trois portes avant
d'être en haut du château. A l'entour de la muraille sont une fausse braye
et le fossé avec ses étables {Les possessions bourguignonnes, § 57, p. 38). —
Ensisheim, château. Etables en la basse cour (§ 83, p. 40 — Thann, châ-
teau. Trois enceintes et trois portes précèdent le quatrième fort (Nerlin-
ger, Etat du château de Thann en Alsace au XV' siècle, Strasbourg, 1899,
p. 2). Gpr. Les possessions bourguignonnes, § 166, p. 52.
2. On subvenait de cette manière à trois sortes de dépenses : 1° Gages
des châtelains : Beljort. Premier châtelain, 3oo livres bâlois {Comptes, pp.
32,52,58). Deuxième châtelain, 40 livres, plus certains avantages accor-
dés par Catherine, consistant dans le produit de la pêche de la rivière de
Châtenois, évalué de 8 à 10 livres, et dans celui du pré sous le château de
Belfort (PP. 35, 35, 58). — Délie, 25o livres (P. 66). — Altkirch, 240 livres
(P. 77). — Ferrette, 200 livres (P. 72), — Thann. Château. 140 livres (35 li-
vres par trimestre, p. 25). Ville, 40 livres (P. 26). — Rosemont, 40 livres, plus
les petites amendes ayant valu en une année environ 20 livres (P. 58).
Les châtelains recevaient des acomptes en nature sur leurs gages : Truch-
sess, 2 charres 3 tines de vin valant 12 livres 18 sous bâlois (PP. 8, 11);
Volkcr, II charres et demie de vin (P. 12); Couleur, 3 bichots et demi blé
et 3 bichots et demi avoine, qu'il prend chaque année « sur ses gages »
(PP. 61, 62). — 2" Salaire des « soudoiers ». Châlellenies de lielforl et de
Rosemont {Comptes, p. 33). — 3° Trui'aux extraordinaires pour la forteresse.
Châteaux de Belfort, Délie, Altkirch (PP. 60, 66, 77).
— 150 -
chaque forteresse des biens sont attachés d'une façon per-
manente. C'est la dotation du château, la châtellenie, dans
un sens particulier du mot^ Une partie des produits de la
châtellenie sert à payer les réparations et les améliora-
tions faites à la forteresse, une autre, la gerberie des
guettes, est pour les veilleurs, une autre fournit au châte-
lain des services de poisson et de volaille, sa choucroute,
son foin, son bois de chauffage et le transport de ses mes-
sages. La châtellenie consiste en vignes, champs, prés,
forêts, droits d'usage sur les communaux, redevances sur
les habitants, droit d'exiger d'eux des corvées pour tra-
vailler aux bâtiments de la forteresse et compléter les
défenses par des terrassements et des palissades. Pour
cette raison on inféodait l'enceinte isolément, car à elle
appartenaient les guetteurs et les corvéables, les uns et
les autres paysans du voisinage que l'on pouvait exploiter
par un contrat d'abonnement 2.
On avait fixé la dotation, autant que possible, une fois
pour toutes et l'affectation était perpétuelle. Dans la ces-
sion que P'rédéric fait à Catherine des revenus de Rouge-
mont et de Rheinfclden, il réserve les revenus incorporés
aux châtellenies des deux forteresses 3. Voilà pourquoi
une ruine de château, l'emplacement d'un château, un
roc portant un amas de décombres, une butte, une motte
avec des fossés tout à Tentour, avaient encore une
I. Burghute. En ce sens: i» Gastellania de Delà (Fiefs de i36i, Quel., XV,
I, p. 4'^>2); 2* A Jehan de Couleur, à cause de sa chaslcUonie de lioscinont
(Comptes, p. 63). V. un essai de reconslilution de quelques châtellenies du
domaine d'Alsace (NPA., XXXIX, p. 240).
a. A Thann, rindeuinilé des guetteurs est le ivachtlwrn, le grain des
veilleurs (Cartulaire des gageries, fol. 66, r»). Les Hourguiguons tradui-
sent par « gerberie dos guettes ». {Comptes, pp. 5, 6). Parfois rindeninité
aux veilleurs, vi^ilntoribus, était en argent, e était le waclitpfennig {Quel.,
XIV, j). 317). — Tous les villages du bailliage de Landser doivent eouti-i-
buer à la défense du château en élevant des forlilications de bois(Scinuid-
lin, p. 19'ji). Les habitants de la châtellenie de Ferrette paient ao livres
bàlois par an pour les ouvrages et répai'ations du château {(Aimptes, pp.
()8, 71). dette rede.ance, connue colle des « niesnées », est sans doute un
abonnement, le prix du rachat des corvées; ollo a remplacé le burg^iverk
(Schmidlin, p. 161, n. i).
3. NPA., XVI, 5» (i4iï, vers le 9 août), p. ii)3.
— 151 —
valeur pécuniaire dans laquelle n'entrait pas en compte la
situation, toujours admirablement choisie, de la forte-
resse*. Le château était par terre, ses rentes demeuraient.
Le possesseur de la ruine ou du rocher avait droit à la
dotation. Il avait de quoi rebâtir le château un jour, s'il y
avait lieu, et, en attendant, il jouissait des revenus de la
ruine.
Les fiefs autrichiens d'Alsace étaient de trois sortes :
1° Les Qefs mâles, ils étaient les plus nombreux 2 ;
2° Les fiefs de gage, très nombreux, tantôt restreints à
certains revenus domaniaux, tantôt s'étendant à un vil-
lage comme Grosne ou à une seigneurie comme Bergheim,
Ensisheim, Thann, Cernay, Massevaux, Landser, Fer-
rette, Altkirch, Florimont, Délie, Rougemont, Rosemont,
Angeot^. Les règles sur les obligations militaires du vas-
sal et sur la transmission successorale de la tenure s'ap-
pliquaient généralement à ces fiefs, comme s'il se fût agi
de fiefs mâles proprement dits^. Parfois le suzerain ex-
cluait du gage la forteresse qui était le chef-lieu de la sei-
gneurie. La gagerie ne portait que sur la totalité ou sur
une partie des émoluments domaniaux. Le débiteur con-
servait le droit de faire usage de sa forteresse, de lui
donner un châtelain et d'y tenir une garnison. Il en était
ainsi de Délie au temps de Catherine^ ;
1. Burgstal. Angriitt (NI'A., p. 249). Bûhel. Ou échange contre d'autres
biens la butte d'Hartnianswiller avec les fossés y attenant (P. 25i). Le lieu
dit Piichcl, fossés à Giliwiller (Extrait des fiefs de la maison AWutriche,
fol. 582, \°). Kastel Grah à Buschwiller (Archives de l'ancien évèché de Hàle
à Berne. Livre des tiefs nobles de l'évèché, das ait Adeliche Lehen Buch,
niss. du xv siècle, fol. cxx, r").
2. Hermanni Vultei je, De feudis eoriundemque jure lihri duo, editio ter-
tia (.NLirpurgi, c. l j. l o. c II), pp. 35^, ss. Aile lehen soUen nianleheu sin
(Constitution féodale de l'évèché, T., IV, p. 6). — H y a des liefs de que-
nouille, probablement dans la partie welche de révêché, niais ces tiefs sont
féminins en ce sens seulement que les femmes y succèdent à défaut des
mâles (P. !()). — /</., 1,5.
3. Simples ra'enus. Jean l'iric de Ilatlstatt (NPA., p. 249). Villoiies.
Grosne (P. 260, Montjoie). Seigneuries. Délie. Rougemont (Schœpllin-Ra-
venez, IV, p. i3iî). Landser (P. i54).
4. T., IV, p. i5.
5. NPA., p. 255, Ilamstein.
— 152 —
3° Les fiefs castraux. La plupart des places que l'Au-
triche n'inféodait presque jamais, de celles que l'on pour-
rait appeler les forteresses de la réserve domaniale ou les
forteresses à châtelain, Belfort, Florimont, Rougemont,
Altkirch, Thann, Gernay et les quatre forteresses, Ensis-
heim, Hohlandspurg, Ortemberg, Bilstein, étaient pour-
vues de fiefs de garde en nombre proportionné à l'impor-
tance administrative et militaire de chacune d'elles ^ Les
possesseurs de ces fiefs étaient la fleur de la garnison. On
ne pouvait compter ni sur le courage des veilleurs,
troupe de rebut, ni sur le dévouement des arbalétriers,
des maîtres d'engins manœuvrant les vieilles machines à
cordes, des canonniers tirant les bâtons à poudre et les
bombardes, gens à gages, « soudoiers », comme l'on disait
alors, payés en raison de leur habileté dans leurs métiers
de guerre et changeant facilement de maître*. Dans les
vassaux de garde, le châtelain, responsable du salut de sa
forteresse, retrouvait ce qu'il était lui-même, des chefs
militaires, des hommes voués par leur naissance à la pro-
fession des armes, des écuyers et des chevaliers'.
I. Feodum castrense. Feodum gardie. Feodum gardie sivecastallie. Feu-
dum sedale. Sesslehen. Burglehen. Burkelhein. En français : bourque-
lain, bourgel, bourquele, bouquerelle, fye chcssel. Les vassaux sont les
castrenses, burgraanne. C'était également au moyen de fiefs castraux que
les évêques de Bàle assuraient la défense des places de leur réserve doma-
niale, Porrentruy, Bure, Roche d'Or, Pleujouse, Delémont, Liestall, Arguel,
Nidau, Schlossberg, Istein. On a employé, pour cette étude, plusieurs do-
cuments relatifs aux liefs de garde de ces forteresses ; en particulier, des
contrats de fief castrai, parce qu'ils expriment la coutume de l'évéché,
feodorum castrensium jus et consuetudo (T. III, p. 290). La plupart des
pièces sont du xive siècle. Mais la coutume et les formules étaient consti-
tuées à cette époque et ont peu varié depuis. Au xviii* siècle, par exem-
ple, on levait encore les redevances des bouqnerclles.
a. Six arbalestriers qui... ont esté et demeuré ou dit chastel pour la
garde, seurté et deffence d'icellui (B, i588, fol. xiij"xvj, v»). NPA., II
(1471), p. 8. — Sur l'artillerie des places alsaciennes au xv* siècle, Orig., I,
p. 86; La description de plusieurs forteresses et seif(neuries de Charles le
Téméraire, p. i5; l'état des objets mauqiuint au château d'Ensisheini quand
Maximin fut destitué de ses fonctions de grand bailli, .'S armbn^st (arba-
lètes), i^ lilachin, ein sagk mit biichssen bulfei" (poudre à canon). 3 fass
mit salpeter, a »teinbiK"hsseu (arbah'les à pierre, RI' IL, II, 762 (m), i4o8,
p. 58i).
3. NPA., XL, liste des liefs castraux de l'Alsace autrichienne (i3o3. i30i.
Vers i4j3), p. 242.
— 153 -
De fait, les possesseurs de fiefs castraux n'étaient pas
moins des mercenaires que le châtelain et les soldats*.
Leur suzerain les déplaçait suivant les besoins de la dé-
fense du territoire. Il transférait leur fief d'une forteresse
à une autre. Barthélémy de Wunenberg passa ainsi d'Alt-
kirch à Ensisheim^ Le vassal de garde, disait-on alors,
prend à bail le bien sur lequel porte son fief 3. Il manquait
un prix en argent pour que le contrat fût un louage de
choses et le vassal de garde fermier du fief. Mais on
estimait que l'obligation de défendre la forteresse tenait
lieu de ce prix. On n'eût pas commis une erreur juridique
plus grande et Ton se serait approché de la réalité en di-
sant que le vassal louait ses services militaires moyennant
des gages représentés par les profits de son fief.
Gomme un salaire, les émoluments du fief castrai étaient
fixes. Lorsque le fief consistait non pas en une rente en
argent, mais en un immeuble, un droit lucratif ou un re-
venu en nature, on s'assurait par festimation du fîef en
capital, et mieux encore par l'évaluation du revenu, que
le produit du fief équivalait à la rétribution que l'on se
proposait d'allouer au vassal^. D'ordinaire, les fiefs don-
naient aux vassaux, surtout à ceux qui desservaient la
même forteresse, des revenus pareils en valeur '.
1. Feudum g-uardiae... est feudum mercedis datum ob custodiam (Vul-
teius, p. 272).
2. NPA., p. 24^- Feodiim wig-ariter appellatum biu-glehen, qiiod... fra.
très de Hamstein in Bnrnentriid. . . habebant.., apud oppidum noslruni
Liechstal... transferimus (T. III, 58, i3o7). De même IV, p. 726 (i3;3,
12 mai).
3. Gonfessus fuit... se eadem bona... ab ipso doinino episcopo... nomiiie
Icodali..., vulgariter ze einem seslehen,... conduxisse ac etiam récépissé
(T., III, 385).
4. De là les formules et les expressions suivantes : Vnib c mark silbers
(Lf., 3o). Fiir Ix (36). Fiir 1 (3i, 32, 34, 35, 3:). Fiir xxxj (33). l'ro \ marcis
(T., III, 59, i3o7). Kedditus centum quarlalium bladi, oque silijfiiiis et
ordei,... nomine reddituum octo marcarum argcnti (140, i3a9). iStii. Daz
sesslechen ze Ensheim, lit fiir 100 markk (Quel., XV, 1, p. 43o). Item don
dinkhof ze Altkirch liant si ze bur^^i^lochen, stàl inen 80 markk (P. 432).
5. 1» D'après Turbaire, aô quarlauts de seig-ie et 25 d'avoiiu". — 2" Dans
révêché de Bàle, au commencement du xiv siècle, 4 marcs d'argent (T.,
III, 59, i3o7). Deux vassaxix ont plus de 8 marcs; deux, plus de 7 marcs;
— 154 -
Celui qui obtient un fief castrai s'oblige à défendre la
forteresse loyalement et de tout son pouvoir. Le plus
souvent, le contrat l'astreint à y faire résidence continuelle^
Le vassal doit y demeurer personnellement; il n'a pas le
droit de se faire remplacer. Il ne peut s'absenter plus d'un
mois sans la permission du suzerain, à peine de perdre
son fief 2. Parfois, il s'engage à résider seulement en cas de
nécessité ou de guerre ^ Ou bien il promet de faire la
garde, chaque année, pendant un certain temps, par
exemple pendant six semaines^. Si la place a plusieurs
fiefs de garde, il est possible d'établir un roulement entre
les vassaux, en sorte que l'un d'eux soit toujours présent.
Dans plusieurs châteaux est un édifice que l'on appelle
la maison des chevaliers 5. Les vassaux de garde l'habi-
tent. A la ville, ils logent à l'hôtellerie ou chez des parti-
culiers. Pendant la guerre des gageries, des nobles vien-
nent plusieurs fois tenir garnison à Belfort. On les répar-
tit entre les hôtels de Jacot Rossel, de Richard Prévost et
d'autres habitants ^.
Dans l'intérêt de la défense on tire les vassaux des envi-
rons de la place \ Ceux dont les noms indiquent une ori-
deux, 6 marcs; cinq, 4 marcs. Les forteresses à garder ne sont pas indi-
quées. — 3» A Ensisheim, en i36i, 5o quartauts argent. Fieft de Frantz et
Ule Stôr, de Heintz et Cun Stor et des Schultheiss de Guebwiller.
1. Personalem lacère residenliam, et ipsiim oppidum,.... pro suo posse,
sine dolo et fraude, defendere (T., III, 69).
2. La formule est celle-ci : Ego residenliam continuam et domicilium
tenere debeo apud castrum, et si ultra unum mensem, sine licentia ipsius
domini nostri episcopi, absent* fuero et domicilium non servavero, dicta
bona episcopo et ecclesie vacabunt (T., III, 30, i3o4, 4"^^ 44i i3o5).
3. Quandocuraque cl quotiescumque necesse fuerit, siuc guerra (T.. III.
09, i3o3).
4. Residentiam faciat ad sex septimanas, in anno (T., III. i.")!, v. i33i).
5. Ritlcrluis à Uilstein (Z-/., 7 et plus baut, p. (i, n. i); au cbàteau de
Tliann « la nuiison des clieuailiers » {La (tfscription de plusiriirs forteresses
et .seig-iieuries de Charles le Téméraire, S.*), p. 41 • Nerlinger, Etat du ehàteau
de Thann, pp. S, 17). Cpr. les six personnes logées dans la nouvelle tour
de l'abbaye de Lure (XPA., L\. 2», 1407, aSjanv , p. 33).
0. Jean de Monireux, Hurkliu de Murukirch, les deux (ils d'Henri de
Ilodersdorf, Antoine de IIagtM»l)ach, ^^ immut, iils du cbàtelain de Masse-
vaux, el d'autres {Comptes, p. (h>).
•j. l'our déterminer la provenance d'un vassal, nous n'avons le plus sou-
vent que le nom de la famille. Ce nom est celui dune localité. Ou bien,
— 155 —
gine éloignée étaient probablement fixés près de la for-
teresse depuis un certain temps ^ 11 est utile que le
vassal puisse jouir des émoluments de son fief sans être
obligé de les chercher à une grande distance. Un fief
mâle, un fief de gage sont rarement situés loin de la rési-
dence du vassal 2. Pour le fief de garde on réduit encore
la distance entre le lieu où le fief est assis et le château
que le vassal doit défendre. On assigne le fief non pas
sur la forteresse elle-même, mais à côté d'elle. Certains
fiefs sont « sous le château », « sous les murs ))^ Le péage
si ce n'est pas un nom de lieu, ce qui arrive pour les familles urbaines,
on sait que la famille qui le porte est originaire d'un certain pays.
Mais rien ne prouve que le vassal contemporain de Catherine, ni même
ses auteurs les plus rapprochés, soient eux-mêmes nés dans le pays d'ori-
gine de leur famille. Ils peuvent être des déracinés. Les d'Amoltern
avaient quitté leur paj's au moins un siècle avant d'être vassaux de Ca-
therine. Cette réserve faite, si nous prenons comme exemple le ch.àteau
deHohlandspurg, deux vassaux, zum Rust et le Schultheiss, viennent de
Colmar, à une lieue et demie Les localités dont les autres vassaux por-
tent le nom sont distantes, Turckeim d'une lieue, Niedermorschwihr d'une
lieue et quart, Gueljerschwihr, dont fait partie Nordgasse, d'une lieue et
demie, Kaj^sersberg de deux lieues et quart. Illzach, près de Mulhouse,
est seul éloigné. — Florimont est à un peu plus d'une lieue de Délie qui
lui donna ses plus anciens vassaux de garde, et les Ferrette qui succédè-
rent aux nobles de Délie dans leur fief résidaient à Florimont même.
I. Par exemple, à Ensisheim, en i3o3, les Schônenberg, de la limite du
Sundgau et du Salsgau.
3. V. les fiefs de Colin, de Reich de Kaysersberg et de Schweighauser
(NPA., XLI, pp. 245, 247, 25i).
3. Feodum castrensc in Burndrut, cum redditibus... infra muros ibidem
(T., III, 171, V. i32o). Une partie des émoluments (Wingcit, pfenniggelt,
hiinregelt) du lief castrai des Soultzbach à desservir à Thann est assise
sous le château de Thann (Hinder derburge ze Tanne, Quel., XV, i, p. 4i9)-
L'urbaire indique l'assiette de quinze liefs castraux d'I-lnsishcim, des tiefs
castraux de Ilohlaudspurg et de celui d'Orlemberg. Six liefs d'Knsisheim,
ceux des Illzach, zvir Lauben, Slor, Scluiltheiss de Guobwiller, Guillaume
Stôr et Laubeck sont assis dans le canton d'Ensisheim. excepté un llef des
Laubeck situé à Balgau. D'autres localités, Deinheim, Staftelfelden, Watt-
willer, Sausheim, Rixheim, Ilabsheim, Dintzheim sont un peu plus éloi-
gnées. Ilirsingue, Kirchheim, au canton d'IIuningue, avec Reinau, peut-
être au pays de Zuricli, sont seuls à une grande distaiico. Ouanl aux liefs
de Hohlandspurg, deux, ceux des Morswilr et des Kaysersberg, consistent
en rentes sur les revenus généraux de la seigneurie d'Autriche, quatre
sont assignés non loin du Rhin, au sud-ouest de Brisac, qui est lui-même
presque en face du château, à Dessenheim, Diernlicim, Nauïbsheim. In lief
est plus loin, au sud, entre Ensisheim et les A'osges, a rngersheim. Le lief
d'Ortemberg est assis dans la région même que le château défenil, au Val
de Ville.
— 156 —
de Tliann est dévolu à un vassal qui dessert la forteresse
de Thaiin. Le vassal, en se rendant à la forteresse que lui
marque sa lettre d'inféodation, se rapproche de ses reve-
nus. En y entrant, il s'installe à son bureau de recettes, et
peut-être les échéances coïncident-elles avec les périodes
de service militaire. Son fief est-il transporté à quelque
autre place, on en transfère les émoluments sur des biens
ou des revenus à proximité de sa nouvelle garnison ^
Parfois le vassal, pour obtenir le fief de garde, avait
versé une somme, abandonné un bien ou prêté de l'argent
au suzerain ^. En retour, il avait reçu, à titre de fief, en
capital ou en revenus, une valeur égale au montant de ce
qu'il avait lui-même fourni, et, en outre, une valeur d'au-
tant plus grande qu'il avait fourni davantage. L'ensemble
de ces deux valeurs constituait un fief mixte, fief de gage
et fief castrai. Le vassal avait le droit de retenir la pos-
session du fief jusqu'à restitution de ce qu'il avait donné.
L'urbaire appelle « gages » les biens assignés en fief cas-
trai pour la garde des quatre forteresses. « Ces biens »,
dit-il, « sont engagés aux vassaux de garde pour leurs fiefs
« castraux^ ». Cette combinaison mettait entre les mains
du suzerain une partie souvent importante du patrimoine
du vassal. C'était une sorte de cautionnement qui garan-
1. Le fief des frères de Ramstein est transféré de Porrentruy à Liestall,
à proximité de leur château patrimonial. Les émoluments consistaient en
une rente sur le revenu de l'impôt des chésaux à Porrentruy. Désormais
elle portera sur le produit de la taille personnelle au Petit-Bàle (T., IIL 58,
i3o7, 12 juin).
2. Le lils de Kusthein do Morswilr et (lauthier de Kaysersberjj:. tous
deux vassaux de garde à liohlantispurg, ont reçu de la seigneurie d'Au-
triche 5o marcs d'argent chacun. En retour, chacun d'eux doit donner de
son propre bien un capital suflisant pour rapjjorler annuellement 5o stûke
gelte/., c'est-à-dire 5/10 du capital, ce qui fait 5 marcs. Ils doivent recevoir
le tout de la seigneurie eu fief castrai. Haut von der lierschaft enphangen
5o mark silbers... Uarumbe sol ir jetweder sinez eigen guolez als vil uf
geben, so ez tragen mag 5o sluke geltez, und sol da/. enphahen von der
herscliaft ze rechlem burglen (QnrI.. XIV, p. 5n ; XV, a. p. 3otî).
3. 11 annonce ainsi la description de ces (iefs : I)iz sint <lii guot dii don
vorgenanten burgmanen ze ir burglehen geben und versetzel sind ((^f/c/.,
XIV, pp. 44» 4^)- ^^^^ vorgeschriben piiender, dit -il en terminant celle
description (P. 53). L/., i, p. 4î».
— 157 —
tissait au seigneur du fîef la bonne qualité des services de
son homme lige.
Ces arrangements entre seigneurs de fiefs et vassaux
expliquent plusieurs particularités. On opposait au fief
castrai la tenure que l'on appelait le « simple gage »,
parce qu'il existait une combinaison intermédiaire, le
gage mêlé de fief castrai *. Les fiefs de gage et les fiefs
castraux, même sans mélange de gage, avaient générale-
ment même durée; on les donnait pour douze années, et
les revenus donnés en fief castrai ou en fief de gage étaient
ordinairement de même valeur et qualité ^. Les fiefs cas-
traux d'une même forteresse n'étaient pas toujours d'é-
gale valeur ^ C'est que les uns étaient des fiefs castraux
gageries, les autres de purs fiefs castraux. Certains vas-
saux de garde tiraient de leur fief une rente de 9 à lo %.
C'est qu'ils étaient en même temps vassaux engagistes. La
rente représentait la récompense de leurs services mili-
taires et l'intérêt de leur argent. La plupart des fiefs de
garde pouvaient être rachetés par le suzerain. Le contrat
de fief le disait expressément et fixait le prix du rachat. Il
se peut que la convention qui obligeait le suzerain à payer
une somme au vassal quand il retirait le fiel, ait été une
clause pénale destinée à rendre plus stable la situation
du vassal*. Mais le rachat était plus souvent le rembour-
sement de la somme que le vassal avait versée. Le rap-
1 . Celui de Massevaux, dit Turbaire, reçoit en lief, pour dix-huit ans, une
une rente de trois foudres de vin à Wattwiller pour 70 marcs d'argent.
5o marcs forment son ficf castrai, le reste son simple gage (daz uberig sin
sleht phant (Quel., XIV, p. 45)-
2. Dans Turbaire, le lief de gage, comme le iief castrai, est de 5o marcs
en capital. Fiefs de B. Vitztum à Eswiller et Capelle, d'Henri de Laubeck
et de Nibelung à Ensisheim (Lf., pièces annexes, i, pp. 40, 41).
3. Par exemple, les iiels castraux d'Ensisheim. Tandis que trois liofs rap-
portent chacun 5o quartauts grain argent, le lief d'Ilertrich zu Hhein
donne un revenu de 60 quartauts et celui des Nordgasse de 100 quartauts,
plus six livres deniers.
4. Cum... episcopus michi..., tytulo castrensis feodi habendi in Burnen-
driit, rcdditus quatuor marcarum argonti concesserit ; et donec idem epis-
copus vel eius successor michi soluerit quinquaginta marcas argenti pro
supradictis redditibus, episcopales décimas in Ilirsingen duxerit obligan-
das (T., III, 42, i3o5, 7 juillet ; 4;, i5 décembre).
— 158 —
port entre le revenu du fief et le prix de rachat le prouve.
Il est le même que celui qui existe entre une valeur cons-
tituée en fief castrai et le revenu de cette valeur ^
C'était sur un fonds annexe à la châtellenie que le suze-
rain assignait les fiefs de garde. On mettait plus de ri-
gueur encore que pour la châtellenie à fixer la composi-
tion de ce fonds et à en assurer la conservation. Les fiefs
castraux des quatre forteresses sont assis dans le bailliage
d'Ensisheim. Ils sont une charge des revenus de ce bail-
liage. Mais ils ne portent pas sur la généralité de ces reve-
nus, les vassaux ne reçoivent pas leur paiement du rece-
veur du bailliage. On leur désigne un bien ou un impôt
en un lieu déterminé. Ils en doivent toucher le produit et
faire eux-mêmes le recouvrement ^. La spécialité du fief
assure sa solidité. Supposons, d'autre part, que le suze-
rain rachète le fief, ou le révoque et paie la peine stipu-
lée, ou rembourse au vassal ce que celui-ci a donné pour
se faire accorder le fief. Dans ces trois cas la somme que
le vassal reçoit n'est pas libre entre ses mains. Par une
clause du contrat de fief il s'est obligé à l'employer en
immeubles qu'il continuera de tenir à titre de fief castrai
pour le service de la môme forteresse ''^. Il en est de même
si le fief est un ancien alleu que l'on a cédé pour le repren-
dre à titre féodal, en se réservant le droit de rachat. Si le
vassal use de ce droit, le bien sera exonéré du lief castrai.
1. Voici quelques exemples de ce rapport :
Revenu : Prix :
4 marcs. 5o marcs (T., III, 42, i3o5).
6 — 60 — (5i, i3o(>).
3o livres bâlois. 110 — (58, i3o;).
100 quarlauls de blé estimés 8 marcs. 80 — (a4o, iSay).
5 livres bâlois. 100 livres bàlois (3;i, v. i348).
8 — 80 — (56, v. i36o).
25 — 25o — (IV, 70, i36i).
2. LJ.^ 30-3;.
3. Quibus sic solulis, easdem rcponcrc débet et einore bona immobilia
vbi voluerit, red lilus sex marcarum singulis annis solvenlia vcl de bonis
suis propriis equivalcntia rosignare. Kadein autem bona sic enipla vel
resi^nata a nobis et successoribus noslris jure f<'iHlali recipiel sui)ra dicto
(T., m, 5i, i3oG). De même 58 (i3o7), a4o (tSay), 3;! (vers i348); IV, .V (vers
i3()o), 70 (i3(>i).
— 159 —
il redeviendra propriété libre. Mais le prix du rachat sera
subrogé à ce bien. L'auteur du rachat le devra reprendre
en liei* castrai dans les mêmes conditions que si c'était une
somme payée par le suzerain pour racheter le fiel ^ Les
fonds provenant de la dotation des fiefs de garde sont donc
toujours sujets à remploi. Biens de fief castrai, pourrait-on
dire, ne doivent se perdre. On les frappe d'une sorte de
dotalité. De tous les vassaux les titulaires des fiefs cas-
traux ont les droits les mieux garantis et la moins grande
liberté. Ils sont trop nécessaires à leur suzerain. Us for-
ment le cadre des troupes que l'on met dans les places et
la base de la défense du pays.
IL Les vassaux'^.
I. Le livre des fiefs de Catherine donne un aperçu du
corps féodal de l'Alsace autrichienne. Il énumère les pos-
sesseurs des fiefs mâles des circonscriptions de Belfort et
de Ferrette. Rien n'était plus mélangé que la composition
de cette féodalité. Il s'y trouvait des Alsaciens du comté
1. Hugues Pfaffe, chevalier, donne à Jean Senn, évêque de Bàle, son do-
maine sur le Mont Saint-Pierre à Bàle et le reprend en fief castrai assijfué
à Liestall. Doch mit solichem gedinge vnd bescheidenheit, wenne ich
oder min erben vnd nachkommcn, ob ich nùt enwere, komnien mit viert-
zig marchen wert eigener gutern vnd geltes, vnd das vsgoben vnscrm
vorgenanten herren dem byschofe von Basel oder sinen nachkommen vnd
der stifft von Bascl, vnd es von inen erapfahen ze einem burglehen ze
Liestal, so sol vns der vorgenante hôte vnd gesesse ze Sont Peter ze Basel
darnach lidig vnd 1ère sin (T., III, 326, i34i, 4 juillet, p. 535). — Au demeu-
rant, on applique au fief castrai les règles de la transmission du fief mâle.
Le vassal peut disposer de son fief à titre gratuit ou à titre onéreux, mais
à condition que le service du fief soit assuré par l'acquéreur (T., V, p. 704,
1401, Il février; p. 711, i4o3, 9 février). Bien qu'ils soient les plus mili-
taires de tous les iiefs, les fiefs castraux sont parfois possédés par des
femmes. Enneliu, femme de Chumerer, tient un lief à Liestall (T. , IV, p. 7'j(j,
1372,12 mai), Catherine d'Eplingen, probablement veuve de Jean de Scha-
uenbourg, un iicf à Roche d'Or (III, 3o6, vers i33y), Marguerite de Bre-
moncourt, veuve de Bourquard Sporer d'Eptingen, un fief au château
de Porrentruy (IV, p. 791, i38(), 29 août). Elles avaient dû se mettre en
régie avec le droit féodal. C'est par le mariage de la fille du vassal que
le fief castrai de la famille de Délie a passé à la famille de Ferrette.
2. NPA., XLI. Les vassaux et les fiefs de l'Autriche en Alsace. Epiuiue
de Catherine.
— 160 —
de Ferrette, du landgraviat et des autres territoires du
Sundgau; des hommes de Bâle et de l'évêché de Bâle; des
gens de la Basse-Alsace, des Souabes, des Bourguignons,
des Lorrains.
10 Du comté de Ferrette étaient originaires les d' Auxelle,
de Roppe, de Montreux, de Grandvillars, d'Essaure, de
Délie, de Massevaux, de Morimont, Huguenin Colin, An-
toine de Zàsingen, le fils de Jean d'Etueffont, Ulrich de
Dornachdit Guterolf, Mathisd'Attegney,\VernlindeWit-
tenheim, les de Ferrette, ancienne famille de ministériels
des comtes de Ferrette, deHagenbach, Dietschin Agstein
de Thann, Jean Rodolphe de Reinach, Vernier de Schô-
nenberg, Ulric de Zillisheim, Bernard et Jean de Flaxlan-
den, le Rappeler, qui est ou Henri ou Jean, soit de Kap-
pelen près Landser, soit de la Chapelle sous Rougemont,
Volker, les zum Wighus, les Schweighauser et parmi
eux Jean de Schweighausen, Conrad de Burnkirch près
dlllfurt et les de Hirtzbach^
Etaient du landgraviat Thiébaud Berwer, les nobles
de Hattstatt, c'est-à-dire Antoine de Vir au Val, Frédéric
le Jeune de Herlisheim, son fds Antoine dit Thenig et
peut-être son autre fils Jean Ulric, les Stor d'Ensisheim,
Henri de Laubeck, Wernlin de Meyenheim, Jean de
Gundolsheim, Rodolphe dOstheim, Rodolphe de Rei-
chenstein près de Riquewihr, Agnès de Soultzbach. Le
nom de Ribeaupierre est biffé.
Thiébaud de Pfaffenheim, Jean de Wettolsheim et les
zur Lauben étaient du Mundat Supérieur. Du territoire
de fabbaye de Murbach sortaient Berthold et Hermann
Waldner, d'une famille de Guebwiller, Guillaume de
Hungerstein, non loin de GuebAviller, Pierre et Jacques
de Wattwillcr. Philippe Reich et Rodolphe Veringer
étaient bourgeois de la ville libre de Kaysersberg, Thierry
de Weitenmiïhle, Hermann Wûrmlin et les zum Rust,
I Un dcnombrcmcnl des iiefs donl Jean de SchiK^eiffliausen a esté
inucsty vers rannéc i4io (Kxtrait des Iiefs de la maison d'Autriche, fol.
45o, v°).
— 161 —
citoyens de Colmar. Mulhouse était la patrie des de
Wunenberg, de Conrad d'Illzach et des de Haus qui
avaient trois des leurs, Claus, Jean Ulric d'Isenheim et
Frédéric inscrits au livre des fiefs ^
2° Les Bàlois étaient en nombre, tous du patriciat, Fré-
déric Schilling et Henmann Olïenburg, de la classe des
huit bourgeois, c'est-à-dire de l'aristocratie inférieure nou-
vellement formée pour recevoir quelques élus des corpo-
rations d'artisans et de marchands, tous le? autres de la
classe des chevaliers. Arnold de Barenfels et ses fds
Arnold et Adelberg; les d'Eptingen, c'est-à-dire Conrad
et Thuring, les deux, fils de Pierre de Blochmont dit
Bisel, et Pierre dit Huser; la Grede, qui parait être Mar-
guerite Miinch, Bourquard Mûnch de Landskron le
Jeune, Jean Ludman et Arnold de Botberg, Bernard, Her-
trich, Jean Bernard et Jean zu Rhein, les Schaler et
Henmann Vitztum, descendant des vidômes épiscopaux,
étaient des restes de cette noblesse municipale qui, seule,
I. Après le décès du duc Leopold et sur une conuocation générale des
vassaux, le duc Frédéric d'' Autriche, l'rere du dit duc Leopold, a inuesty
Jean Ulric Vornhaiis de Isenhaim et ses héritiers, de la forteresse et du
village de Isenhaim, jurisdiction, banlieue, petit et grand criminel, auec
touttes les appartenances, ensemble de Tauocatie de Saint Antoine au dit
lieu et des cinquante florins en argent que le maître (allemand Maister) à
Saint Antoine estoit tenu de payer annuellement à la maison d'Autriche;
plus, du village de Richeshaim, auec jurisdiction, banlieue, grand et petit
criminel et touttes appartenances, ainsy qu'autres fois c'a esté un fief d'en-
gagement, auec l'ancienne borne du bois à la Hart dit Hullichsharst, auec
l'auoine dont elle a esté chargée en dernier lieu ; plus, d'une cour et mes-
nage (allemand Gesass) à Sultz dit liundschanshqUf ; plus, d'un grand pré
auprès de Veldkirch; plus, de la dixme à Polweiller pour la moitié; plus,
du droit de patronage à Ensishaim et de la dixme laïque audit lieu; plus,
du quart du château de Wittenhaim, ainsy qu'il est séparé par des bornes ;
plus, du quart du bois de Munenbruch , ainsy qu'il est séparé par des bor-
nes ; plus, du grand étang à Stainhach; plus, de l'auocatie du coliuent de
Stainbach; plus, de la coUonge dite Dinckhojff ; le village, jurisdiction et
banlieiïe, auec tous les droits, profits et appartenances à Kungershaim;
plus de la moitié à la collonge dite DinckhoJ}' ii Giltiwiller. auec ses appar-
tenances, soit gens, droits deus aux mutations et justices; plus, des liofs
et hommes prouenant de Wigiteus de Hattstatt, escheus de luy au père du
susdit Jean Ulric Voinhaus, auec reserve pourtant des droits du duc, si
aucuns il y a. Fait à Bade, le lundy auant la feste de l'Assomption de
Nôtre-Dame (8 août) de l'année 1412 (Extrait des fiefs de la maison d'Au-
triche, fol. 129, v).
11
— 162 —
au xiir siècle, avait rempli le conseil de ville et les magis-
tratures urbaines.
Plusieurs vassaux, les frères Bernard et Jean, comtes
de Thierstein, les barons Jean Bernard d'Asuelet Rodol-
phe de Ramstein, seigneur de Gilgenberg, le noble Henri
de Rodersdorf tiraient leur origine des montagnes du
Jura situées dans l'évêché de Bâle. D'autres habitaient la
partie de l'Ajoie engagée aux comtes de Montbéliard.
C'étaient Hartmann le damoiseau de la tour de Milan-
dres, les de Cœuve et quelques bourgeois de Porrentruy,
les Fursich, Richard Stocker, Renaud Oudriat et les Ma-
quabrey. Ce nom cache une race illustre au siècle suivant,
les Tavannes, originaires de la haute vallée de la Birse*.
3° Les familles de Ratsamhausen et d'Andlau, représen-
tées dans le cahier des fiefs, l'une par Jeratheus, l'autre
par Gauthier et Rodolphe, tous deux fils d'Henri, et par
Gauthier leur cousin, avaient pris naissance dans l'Alsace
Inférieure. Gôtz de Hûnenberg était de Hunebourg, au
nord de Saverne, plutôt que de Hûnenberg, au j^ays de
Zoug^. Les d'Amoltern avaient émigré du Brisgau en Al-
sace et Lupfen était un grand seigneur du Wurtemberg,
entre Neckar et Danube. Au comté de Montbéliard appar-
tenaient les d'AUanjoie des bords de l'Allaine, Jean Gache-
rat et deux personnages que le livre nomme « celui de
Montjoie » et « le bâtard de Montbéliard ». L'un était
Louis ou son fils Jean, l'autre Henri de Franquemont, fils
du comte Etienne de Montbéliard. Du comté de Bour-
1 . Les Stocker avuienl un fief à Bourog'ne. Pierre de Ma'rsperg^ cheualier
pour luy et pour ses héritiers, a esté inuesty d'une pièce de vigne à Tann
près de Itangiifn, qui autrefois auoit appartenu à ceux de Schœnberg : plus,
des pièces et biens, auec leurs appartenances, (pie feu Jean Henry de Speek-
hach et le Stoel:er de lirunentrut (Porenlrtiy) auoienl possèdes, scitués
dans le village et ban de /'<i// prés de (^;rrtn</ei7/ar.s. le dit lief estant re-
tourné au seigneur direct. Fait le jeudi auant le dimanche Quasiniodo
(ui avril) de Tannée 14OS (Extrait des liefs de la maison dWutriche, fol.
2. Godefroi de Iliinenberg, clievalier (T.. l\ , p. (>i)9, Zurich, i3<>5, 3o nov.).
Rodolphe de Iliinenberg est du nombre des seigneurs, chevaliers et var-
lels (jui ont envoyé leur deli à la seigneurie de Ribeaupierre dans la
guerre avec le comte Jean de Lupfen (liUP., Il.irjy. avant i4t«,0 févr).
— 163 —
gogne étaient issus les de Saint-Loup, sires de Ronchamp,
les fils de Perrecy ou Peterlin de l'Isle sur le Doubs, Ro-
bert de Ghagey près d'Hcricourt, Etienne et Conrad de
Domprey, « le sire d'Oiselay », Jean d'Oiselay probable-
ment ; Eudes de Villers-Pater, seigneur de la Roche sur
Linotte ; « celui de Neuchàtel », peut-être Montaigu, peut-
être ïhiébaud VIII, et les d'Essert. Sous leur nom qui
était celui d'un village de la châtellenie de Bel fort on
reconnaît une branche de la famille de Grammont près
Villersexel. Deux hommes du pays d'Epinal se joignaient
aux Bourguignons, Henri Valée, seigneur de Fontenoy en
Voige et Jean Louis de Thuillier, seigneur d'Hardemont.
Couleur se retrouve parmi les feudataires. L'origine de
trois vassaux de noms allemands, Conrad Fridung, Ro-
dolphe Gans et Conrad Leutsch reste aussi obscure que la
sienne.
La distribution des fiefs ne s'était pas faite au hasard.
Sur les soixante dix-huit noms de personnes ou de famil-
les qui forment la liste des fiefs de Ferrette, vingt sont
du comté de Ferrette, onze du landgraviat, dix-sept de
Mulhouse, Bâle et Colmar, quatre de la partie de l'évê-
ché de Bàle non engagée, le reste de l'Alsace et de la
rive droite du Rhin. Sur les vingt-huit noms qui compo-
sent la nomenclature des vassaux dépendant de Belfort,
sept seulement sont du comté de Ferrette. Le surplus
consiste presque exclusivement en vassaux welches étran-
gers à ce comté. Peu de noms sont écrits sur les deux
listes, Colin, Valée, déguisés à l'allemande dans la liste
ferrettaine, Claus de Haus, Thiébaud de Massevaux, les
Morimont. Aux hommes qui parlent allemand les fiefs du
pays de langue tudesque, aux Welches les autres. Lutters-
dorf a un fief au pays de Belfort. On s'en étonne, mais
l'on découvre qu'il a un autre nom. Il s'appelle Couleur
et c'est un Welche. Dans cette féodalité il y a séparation
entre ce qui est de parler français et ce qui est de langage
allemand et presqu'un abime entre les deux rives du
Rhin.
— 164 —
Le gouvernement de la seigneurie d'Autriche, attentif à
ne point dépayser ses vassaux et à conserver ce que l'on
serait tenté d'appeler la nationalité de ses fiefs, ne mon-
trait pas moins de soin dans l'attribution de ses forte-
resses. Les possesseurs de fiefs castraux étaient, par
exemple, Frédéric de Haus attaché à Ensisheim, Pierre
Huser employé à la défense de Thann. Tenaient en fief
des maisons fortes Henri de Rodersdorf à Stettenberg,
Jean Schweighauser à Schweighausen et à Hirtzbach.
Pour les places plus importantes, c'étaient de nouveau les
Ferrette avec le château de Liebenstein, Antoine de Hatt-
statt de Herlisheim et le château de Hohattstatt. Frédéric
de Haus possédait celui de Brunstatt, y compris l'enceinte
et les fossés, et le château de Riquewihr, Jean Ulric de
Haus d'Isenheim, la forteresse d'Isenheim. Jean de
Thierstein avait Fiorimont, Gauthier d'Andlau, le châ-
teau de Wittenheim, sans excepter les fossés ni la basse
cour, et de plus, le château de Butenheim; Bourquard
Mi'mch, Landser, l'ancienne châtellenie du château, c'est-
à-dire la dotation primitive, sans les accroissements
qu'elle avait reçue, et les châteaux haut et bas d'Istein ;
Jean de Lupfen, Bergheim, Kientzheim et Hohenack ; le
sire de Montjoie, Moron, Montjoie et la maison de Grosne ;
Valée, Banvillars ; la famille de Roppe, le château de
Roppe, avec l'avant-cour et les fossés*. Ces places étaient
I. La forteresse de Munrun, auec toutles ses apparlonanccs et le quart
aux biens scitucs aux banns de I]irsinf>-iu'n et de Rudcrhach. auec tous les
droits et apparlcnauccs, justices et les habitaiis dits eu alieuiaud « Aus-
Icuth )) leur (juart aux forests, paluraj^es, aux eaux, pesches. aux counuu-
naux, au droit pour le vin dit « l'njfuelt «et au vin du ban, en quel lieu
que le tout puisse être scitué, et quel nom qu'il puisse auoir, plus le droit
de patronage à Ilirsin^ucn et la mairie à Muspach, aussy auec ses appar-
tenances, dont Jacques de Scht'tlrrloii, cusU' à licims^ neueu de Louis de
Gliers, en conséquence du poiivdir dont il estoit numi du dit île (ilicrs cl
en qualité de porteur de lief d'iccluy (tant et si long temps que le dit de
Gliers ne se trouuera pas dans le pays), a denumdé au duc Frédéric d'AU'
triche et à ses IVeres rinucslilure, cl en a cslc inuesly pour le dit de Gliers
el pour ses héritiers mâles i)rocrecs de son corps, en ayant lieritc tic licrch-
told de Gliers, son cousin, lequel les aiioil tenus en lief des dits |)rccedcnts
princes et ducs (["Autriche. Fait à Knsishaiiu, le vendrcdy auanl la lesle
de Saint Simon Saint Jude (a4 octobre) de l'année 1404 (Extrait des liefs
- 165 -
presque toutes de second ordre, la plupart des vassaux
de seconde noblesse et souvent l'Autriche avait une ga-
rantie supplémentaire, la pluralité des vassaux pour une
même forteresse, soit qu'il y eût entre eux indivision,
soit que, par un surcroît de précaution, elle eût procédé
au lotissement de la place forte. Conrad d'illzach tenait
une partie de Mûnchenstein, les frères de Ferrette lesfos-
de la maison d'Autriche, fol, lOG, v). — La forteresse de Munrun, gens,
biens, jurisdiction et banlieiic. eaux et village en dépendant, auee tous les
droits et appartenances, ainsy que cela a esté d'ancienneté, plus Heimers-
torjf, auec touttes ses appartenances, auec gens, biens et auec le village
auprès et les appartenances d'iceluy, plus le quart aux biens scitués dans
le dit ban de Hirsingaen et de Ruderpach, auec tous les droits et apparte-
nances aux justices et les habitants dits en allemand « Ausleulh », aux prés,
pâturages, eaux, pesches. communaux, au droit de vin dit « Vnguelt », aux
reuenus en vin dits « Huebuin » et « Rechtvin », en quel lieu que le tout
puisse être scitué, et quel nom que ce puisse auoir; plus, le droit de patro-
nage à Hirsingnen et la mairie à Maspach^ auec touttes ses appartenan-
ces ; plus, le village de Recomierans, auec touttes ses appartenances, auec
gens et biens, ainsy que cela est escheu d'ancienneté à ceux de Gliers; plus,
Welschengrune, auec touttes ses appartenances, auec justice, gens et
biens, ainsy que cela a esté d'ancienneté; plus, la cour à Ruspach et tout
ce qui en dépend, auec gens, biens, auec tous les autres droits et appar-
tenances, ainsy que d'ancienneté les dits de Gliers en ont jouy et l'ont pos-
sédé, dont le duc Frédéric d- Autriche, lors de sa conuocation générale des
vassaux, a inuesty Jean de Gliers, sieur de Froberg, au nom de son père
Louis de Gliers et en son propre nom et en ccluy de leurs héritiers, et
ils seruiront et seront obéissant à l'égard du susdit château à dame Ca-
therine de Bourgogne, duchesse d'Autriche, sa vie durant, et après sa
mort au dit duc, à son frère et à leurs héritiers. Fait à Ensishaiin le diman-
che auant la Saint Jean (19 juin) de l'année i4ia (Fol. 167, r»). — Ruggen-
fraw. Louis de Gliers, seigneur de Froberg, a esté inuesty de la maison
dite Ruggenfraw, de la maison dite Grun et des gens au dit lieu, et de
la haute et basse justice à l'égard des gens dépendant de la paroisse
de Grun, plus, de tout ce qu'il possède à Ruschingen, à Geisenberg et à
Pheirusen . Fait la feste de la S'* Dorothée (6 février) de l'année 1376 (Extrait
des fiefs de la maison d'Autriche, fol. 4^4^ r"). — Roppach. Ceux de Rop-
pach ont esté inuestis du château, de l'auant cour et des fossés de Rop-
pach et de ses dépendances et des dixmes en dépendantes, soit à Rotpach,
à Winteringuen ou à Peckhusen, à Rosenl>erg ou ailleurs ; plus, des liefs con-
ditionnés de Rotenberg, de Refort et de Tann : plus, de la justice haute et
basse, sur tous les gens qu'ils ont; plus, de 12 boisseaux de sel en argent à
Souat. Fait eu l'année i36i (Fol. 420, r°). (]pr. Quel., XV, i, p. 445 : Hem es
haut enpfanpen die von Ropach, des ersten die burg, den vorholV und «.lie
graben ze Ropach und die geburen die do zuo gehorent, und die zechemle
die do zuo gehôren, sie syen von Ropach, von Winteringen (a) oder von
Peterhusse (b), von Rotenberg oder anderswa lier; — item die se.«<lehen /i*o-
tenberg, Refurt und ze Tanne: — item die gerichl klein und gross iiber
aile (lie lùte, die si haut; — item la sester saltz geltz ze Sanat (c), (a)
Vétrigne (b) Pfetterhouse (c) Suarce?
— 166 —
ses de Cernay, Pierre de Morimont une portion de la
basse forteresse de Morimont, Ulman de Massevaux sa
part au château de Stafïelfelden, Louis d'Amoltern la
maison des chevaliers à Bilsteini. Les copossesseurs ne
pouvaient manquer de se jalouser et de se surveiller. Lup-
fen partageait Hohlandspurg avec Maximin.
De tous ces vassaux, même allemands, un assez grand
nombre inclinent vers la Bourgogne ou sont à elle. La
réconciliation des gentilshommes de Bourgogne et de
ceux d'Autriche à l'assemblée de Montbéliard, en 1421, a
lieu par l'entremise du bailli de Montbéliard et des Mon-
treux. Jean de Morimont est l'époux d'une Bourgui-
gnonne, Jeanne de Villepersot. Un fief dépendant du
comté de la Roche au comté de Bourgogne fait de lui
le covassal du seigneur de Neuchâtel et de Gauthier de
Ruppes et l'arrière-vassal du duc de Bourgogne. Il est
écuyer de Jean sans Peur. Son maître l'envoie à Sigis-
mond et Marguerite de Bavière l'envoie au pape deman-
der la punition des assassins de son mari^.
Pour les patriciens de Bàle la Bourgogne arrive à un
moment opportun. Depuis la fin du siècle précédent, la
plèbe industrielle et marchande est maîtresse du gouver-
nement de la cité. Soupçonneuse, pénible, tyrannique,
acharnée à la ruine des anciennes supériorités, elle mène
de front la guerre contre le patriciat, en particulier
contre la classe des chevaliers, contre la noblesse des
environs et l'Autriche, appui de la noblesse urbaine et de
la noblesse rurale'. Klle poursuit cette guerre par des
moyens différents, suivant les adversaires. Elle veut avoir
1. Staffelfelden. Hartmann Schurer a resijfné sa part du château de
Stofl'clfelden et au village de Stoffelfeldcn eu faueur de Vlniann de Mas-
mimslcr, auquel sur ce la dite pari a esté couferée. Fait veudredy, auant
la fcstc de S" Mario Madelaine {20 juillet) de l'anuee i4«>3 (Extrait des
liefs de la maisou d'Autriche, fol. 4^3, v). llartmanu Schurer avait hérité
sa part des J'rère^ Ileuuuiun et Eglotl' (Fol. 201, r°).
2. Sou luariaj^e et sou liefde HourjroK"^* ('*' ii^T'i) Audtassadc à Sigis-
mond avec (iauthier de Hui)pes. 1417 (H. no3j). Auibassade au pape (U,
irn)',).
3. Milites Basilicnscs.
- 167 -
des magistrats à elle pour les opposer à la vieille magis-
trature patricienne, la maîtrise des bourgeois. Elle obtient
de l'évoque que le maître général des tribus ne sera pas
un patricien et de sa propre autorité elle crée la maîtrise
des échevins^ Puis les ordonnances de i4i2-i4i3, en
interdisant aux gens des tribus l'accès du patriciat, iso-
lent les membres de l'antique aristocratie municipale dans
leur haute chambre comme des pestiférés. On espère que
le patriciat, ne pouvant se renouveler, disparaîtra peu à
peu par l'extinction des familles qui le composent. A ces
mesures générales se joignent les expulsions. On n'épar-
gne personne. Jean Ludman de Rotberg, trois fois maître-
bourgeois de Bàle, est frappé pour avoir mal parlé de la
maîtrise des échevins2.
Contre l'Autriche, en pleine paix avec elle, Bàle lance
sa bourgeoisie foraine. Les Habsbourg logent leurs chas-
seurs et leurs chiens dans les couvents de leurs domaines.
Les Bàlois ordonnent à leurs bourgeois cloîtrés de ne
plus le supporter, d'une manière générale, de refuser à la
seigneurie d'Autriche toute marque de dépendance et se
décliarent prêts à les soutenir. Des bourgeois forains en
litige avec des sujets autrichiens attendent que ceux-ci
viennent à Bàle. On y arrête les Autrichiens et on les
retient en prison jusqu'à ce qu'ils aient accepté de plaider
devant la justice de la ville. Les magistrats bàlois envoient
des bourgeois forains faire des saisies et des arrestations
pour dettes en Alsace. Les bourgeois emmènent biens et
gens à Bàle'. Les citoyens forains sont les enfants perdus
de la belliqueuse municipalité.
Aus'ii cette république jalouse de sa liberté, qui se défait
de son patriciat, accueille-t-elle dans sa bourgeoisie foraine
1. Rôteler Chronik (Basl. Chron.,\, pp. 143,204, 1410).
2. Ileiisler, p. 285. na.sl. Chron., IV, p. 44? 1 4; P- i^r» "• 7? ^> P- "5.
Maître-bourg^eois en i4o5, 1407, itoi) (Ilciislor, p. -liyi). Prèle serment de ne
pas se venger de Bàle {UB. Bascl, VI, 35, 11, i4io, 2 août). Maître-bour-
geois en 1418 (114, 28 juil.) et en 1421 (iSg, 2 avril).
3. NPA., vil, §§ 4, 5, 9, II, pp. 18, 20 et plus haut, p. 3, u. 2.
— 168 -
les nobles des environs parce qu'ils ont les vertus militai-
res. Flaxlanden, Guillaume et Thiébaud de Massevaux,
Asuel, Berthold Waldner, Frédéric de Hattstatt, Pierre et
Conrad Huser d'Eptingen, Ulric et Pantaléon de Ferrette,
Louis de Montjoie consentent à être les concitoyens de la
plèbe la plus haineuse à Tégard de leur caste ^ Mais ces
nobles sont sans cesse chargés de querelles. Bâle promet
de défendre le citoyen forain contre toute guerre in-
juste au même titre que ses autres bourgeois 2. Maxi-
min, au temps où il était grand bailli, attaque des gens
de Mortzwiller. Leur seigneur, Guillaume de Massevaux,
se plaint à la ville de Bàle. Le maître-bourgeois Bour-
quard zu Rhein et le conseil obtiennent de Catherine
satisfaction pour leur concitoyen'. La bourgeoisie foraine
est pour les nobles comme un contrat d'assurance contre
les coups de force, les guerres privées et les mauvaises
sociétés, « le Rouge et le Noir », lorsqu'ils n'en sont
point membres eux-mêmes'^. Elle leur donne la même
sécurité que leurs confréries de gentilshommes. Elle équi-
vaut à leurs paix castrales, à leurs ganerbies qui trans-
forment le château de l'un des confrères en un refuge tou-
jours ouvert aux associés'. Bàle accueille ses bourgeois
forains dans son enceinte, dans les châteaux qu'elle pos-
sède autour d'elle, dans les villes de sa dépendance. Ce
sont des forteresses dont tous les nobles combourgeois
1 . Guillaume de Massevaux acquit le droit de cité le 9 avril 1407, Vitztum
et l'ierrc Iluser d'Eptingen furent reçus bourgeois en i4o8 (Rotberger Han-
del. Wie Wilhelin von ^faszrnl'lnster zu sineni burgrechten Icouinien ist,
liasl. Chron., V, p. 93. Wackernagel, pp. 3()5, 38;, 3,S8). Massevaux était
encore bourgeois de Bàle le 4 juillet i4i4 (RUIi., III, io4), Jean Bernard
d'Asuel fut admis à la bourgeoisie le 22 juin i4ao {UB. liasel, VI, i3o).
2. Wurde aber ich, dit Asuel dans l'acte de sa réception à la bourgeoi-
sie, von jemauden, wcar der were, wider redit bekrieget, gegen deni oder
den sot'llcnt mir diesell)en von liascl oucli bilJlich sin als andern iren
burgern {UB. Bascl, VI, i3o, 1420, 22 juin).
3. RUB., III, 104 (i4i4, 4 juil.).
4. Bot'ser gesellescbaft, den nian spriclit Rot und Sebwartz (f'/î. Basil,
V, i()6, 1391, 21 août).
5. Scho'pflin-Havenez, IV, p. 26.") (i4<»<>). paix easirale entre Maximin de
Ribeaupierre et Bernard, margrave de Bade, GiuMuar est place de refuge:
V, p. 734, ganerbie notamment entre les nobles de Golmar.
- 169 -
ont l'usage, de même que l'hôtel de ville est considéré
comme la maison commune de tous les bourgeois forains.
Séduits par ces garanties, les plus grands seigneurs
recherchent le droit de cité. Ils ont de vastes domaines et
de grands intérêts à défendre. A condition de s'acquitter
de leurs devoirs de citoyen, ce qui est comme la prime de
leur assurance, ils peuvent s'en remettre sur la ville de la
conservation de leur patrimoine. Louis de Montjoie est
chambellan et conseiller du duc de Bourgogne, de Louis II
d'Anjou, roi de Sicile, et du roi de France, maréchal du
pape et de la cour romaine, fils d'Eléonore de Savoie,
petit-neveu de Clément VIL Louis d'Anjou lui demande
de l'aider à conquérir son royaume et lui en confie la
vice-royauté 1. Montjoie ne veut point partir pour l'Italie
sans être bourgeois de Bàle. Son fils y vient solliciter. Le
conseil de ville refuse une première fois sur le rapport du
maître-bourgeois Jean Ludman de Rotberg et du maître
général des tribus Henmann Frowler d'Ehrenfels. Il au-
rait encore refusé si le cadeau d'un drap de Damas au
patricien, de dix florins d'or au plébéien n'avait changé
les auteurs de cet échec en avocats éloquents du vice-roi
de Sicile 2.
Si la combourgeoisie était avantageuse pour celui qui
l'obtenait, elle ne l'était pas moins pour la ville et pour la
plèbe. A la ville elle donnait les sujets les plus profita-
bles. Le bourgeois forain payait l'ungelt municipal, « par-
tageait les peines de la cité », la servait avec ses gens et
ses biens. Les forteresses des bourgeois forains étaient
accessibles en tout temps, jour et nuit, aux garnisons
qu'il plaisait à la ville d'y mettre. P]lles lui étaient « jura-
1. Abbé Richard, Essai sur Vhistoirc de la maison et baronic de Montjoie^
p. 3i. Schœpflin-Ravenez, V, p. 747.
2. Da rietent die egenanteu zwene ein andors iiiid si'iti'iil so vil nul/,
und furderunge, so dor slaft davon keme daz er ziio bui\nor omprangt'ii
wart.,. l)a bal sich kiiiillicli crfiindon da/ ber Jolians Lndnian von Ratper^
ein duocb von dainast, uiul llenman Eren/eils zolien guidin daruiub wor-
dcn sint (Uotborger Ilandcl, Jhisl. Chron., V, p. \y2). 11 fut ro<;u bourgeois
le 5 septembre 1409 (UB. liasel, VI, i3).
- 170 -
blés et rendables », Bàle en avait « l'ouverture » comme
si elle en eût été suzeraine ou qu'elle eût avec leurs maî-
tres une paix castrale^ A la plèbe la bourgeoisie foraine
donnait un supplément de nobles à tracasser. Les mar-
chands de Bâle ne traitaient pas leurs bourgeois forains
avec plus de douceur, avec moins de méfiance qu'ils ne
faisaient des chevaliers de leur patriciat. On ne les rece-
vait au droit de cité que pour cinq ans, et, pendant ce
stage, on ne cessait de les observer, d'éprouver leur fidé-
lité, leur constance, on abusait de ses droits et souvent
on finissait par les chasser. En i4ii, la plèbe rejette de la
bourgeoisie Hattstatt, les frères de Ferrette, Waldner,
Montjoie, Pierre Huser d'Eptingens.
Plèbe, patriciat, bourgeoisie foraine, la Bourgogne en
a tiré des hommes utiles à sa cause. Le premier de tous
I. V. pour les conditions de la bourgeoisie foraine les lettres de récep-
tion de Jean de Montjoie {UB. Basel, VI, i3, 1409, 5 sept.) et d'Asuel (i3o,
1420, 22 juin). Montjoie paie 5o florins par an (Ibid.). Il n'est pas question
d'ungelt dans l'acte d'admission de Jean Bernard. — Gehorsam ze sinde
vnd inen mit miner vestin Froberg und allen andern niinen geslossen,
vestinen, lùten und guotern, getruweliche zue wartende und ze die-
nende,. . . und ze besorgende daz sy, ire burgere und dienere, nahtes und
tages, ze allen ziten,... Aon den minen ingelassen werden in die vorge-
nant myne vestin Froberg und in aile andere raj'ne geslosse (i3). Mit
minem slosse H asenlmr g (i5o). Mais Asuel n'entend pas supporter les dé-
penses que les garnisons bàloises feront dans ses forteresses, doch daz
soelicher cost, so von zerunge wegen von den iren in den selben minen
slossen beschiht und uferslat, mich nit berueren sol in deboinen wege.
On avait coutume de réserver dans l'acte d'admission les prérogati-
ves du suzerain et de spéciûer les personnes contre lesquelles le bour-
geois ne serait pas tenu de servir. Jean de Montjoie réserve la seigneurie
d'Autriche, les seigneurs de Clialon et Tliiébaud de Neucliàtol. >\'ider
aller menglich hilflich ze sinde, uszgenommen >\ider myne gnedige hcr-
schaft von Ocsterrich, die herren von Zshalcn und graf Dieboltfn von iN'i/tc-
enhurg (i3). — Jean Bernard ne réserve que l'évèque de Bàle. Mais Bàle
promet de ne pas faire la paix avec un suzerain de Jean Hernard. à nioins
que ce suzerain ne fasse en même temps la paix avec Jean Bernard et ne
lui rende son lief. Weare aber sache das die von Hasel, in der zit der fiïnf
jaren, mit andern herren, von den ich ouch bclehnet bin,... ze kriege
kertnienl, und ich, vcn der von Hasel wcgen, denselben herren absagen
und mine lehcn ufgebeu wiirde. so soi'Ueiit sy mil denselben herren dhei-
nen suone nooli richiuiige ulliiennncii. ich sic deune darinn «)uch begrif-
fen und sient mir ouch ver dieselbcii mine ufgebenen lehen wider gelihen
^\•<)rden (i3o).
a. Wackcrnagcl, p. 388.
— 171 —
est Offenburg. Apothicaire à Bàle, tenant sa profession de
sa mère, conseiller de la tribu du Safran, c'est-à-dire des
marchands en détail ou merciers, beau-frère de l'armurier
Kupfernagel, de la tribu des forgerons, Offenburg gère
quatre fois la maîtrise générale des tribus en alternant
avec son beau-frère, Glaus Murer. Il débute en i4i3,
l'année des ordonnances contre le patriciat^ A mesure
qu'il s'enrichit, il se rapproche de la noblesse 2. Sa lille
épouse un écuyer, Pierre Truchsess de Rheinfelden.
Offenburg lui-même, en dépit des ordonnances, entre
dans la classe des huit bourgeois^.
Cet apothicaire a rédigé ses mémoires. Ils montrent à
quel degré d'élévation la victoire de la plèbe dans une
puissante cité portait des hommes de basse naissance,
mais riches et de mérite. Offenburg partage sa vie entre
l'exercice de sa profession, la gestion des magistratures
les plus roturières et les fonctions d'ambassadeur de Bâle
au concile de Constance et près du roi Sigismond qu'il
accompagne dans ses interminables itinéraires^. II fait sa
cour au roi avec la mênie aisance insinuante qui lui réus-
sit auprès de la plèbe. A cette époque, le bourgeois chargé
par ses concitoyens d'une ambassade permanente auprès
1. Sur Offenburg, Ilousler, pp. 324-33o, etc.; Abel Burchardt, Bilder ans
der Geschichte von liasel, II, pp. 41, ss.; Die Chronik Henmann Offcnburgs
(i4i3-i445), ou Mémoires d'Offenburg- publiés par Aug. Bernouilli dans
Basl. Chron.^\% pp. 201-^24; 225-325; Comptes, p. 29. L'apothicaire ven-
dait du salpêtre, de la cire i)Our cirer les cordes d'arbalètes, des cahiers de
papier (B, 11877, '^ol. 49. v»; 70, v). — Anne OlTeuburg, apothicaire en i3i)l),
mère d'IIcnmann, Basl. Chron., Y. pp. 2o3, 204. Rud. AVackernagel, Dasel
im A/F'" Jahrhiindert, p. j8. — Conseiller de la tribu du Safran. De i4o5à
1422 (Basl. Chron., V, p. 204). — Sur Kupfernagel. ibid. — Offenburg, maî-
tre général des tribus, i4i3, i4i5, 1417, 1^-21 (Ileusler, p. 324).
2. En i4<>i, sa fortune est évaluée, pour sa contribution aux charges
communales, à i.ooo tlorins; en 1421, il donne 2.700 llorins de dot à sa Mlle;
en 1426, il est l'un des vingt bourgeois de Bàle cautions de l'évêqiie et de
la ville pour la somme de 10.000 llorins dus à Thiébaud de Neuchàteî en
vertu du traité de paix ; en 1429, l'un des (puitorze bourgeois les phis riches
taxés pour une fortune de 10.000 lh)rins et au-dessus (l'B. Ba.scl, VI, 222,
142(5, 14 mai; Jiasl. Chron., Y, pp. 206, 207).
3. Basl. Chron., V, p. 207.
4. Pour sa présence au concile, Rôteler (]hronik {/(asl. Chron., V. p. i54).
Chronik Offenburgs (I*. 225).
— 172 -
de l'empereur recevait de celui-ci les titres et les émolu-
ments de serviteur et de vassal. Tel était l'usage, dange-
reux pour les commettants. Cependant, jamais Offenburg,
nommé serviteur de Sigismond l'année où, pour la pre-
mière fois, il occupa la maîtrise générale des tribus, et
plus tard banquier et favori de l'empereur, ne cessa
d'employer en faveur de Bâle l'influence qu'il avait ac-
quise sur son maître. Il soutint les droits et les libertés de
sa patrie contre la féodalité voisine et contre l'Autriche,
sans fléchir devant les résistances que Sigismond lui
opposait quelquefois 1.
Ce négociant diplomate avait du goût pour la vie nobi-
liaire et la gloire des armes. L'argentier du roi ne pou-
vait être mal accueilli des nobles. Ils l'admirent, certain
jour, à siéger comme arbitre, côte à côte avec le comte
Henri de Montfort-Tettnang, Rodolphe de Ramstein-Gil-
genberg, le chevalier Jean Reich de Reichenstein et Flax-
landen dans une affaire d'honneur entre Conrad de Burn-
kirch et Claus Stôr*. Tout bourgeois était alors homme
de guerre et la milice de Bâle était réputée. Offenburg,
comme vassal, par devoir féodal, peut-être aussi par affec-
1. Pour son litre de serviteur du roi, Heusler, p. 3a4, Chronik Offen-
hiirgs, p. 225. — Confirmation des franchises de Hàle par Sigismond (i4i5,
i433); rachat du péage de Kembs engagé <à Herthold de Stauffen (1421);
rachat de l'avouerie et des péages de Bàle engagés à l'Empire (1422); affaire
del'avouerie de Saint-Alban à Ranspach convoitée par l'Autriche que sou-
tient Sigismond et terminée, grâce à OfTenburg, à l'avantage de Hàle
(142S); à la suite d'une querelle de Bàle avec le margrave de Rolcln, con-
cession à la ville du droit de faire des ponts et chaussées (Briicken. stege
und wege) à un mille autour d'elle obtenue du roi par Offenburg avec
assez de peine (kunimerlich gnuoif) et droit d'ungelt accorde a Bàle la
même année (i4'5i- Chronik Offenburgs, pp. 221), 23j. Heusler, pp. 32^. 3^8.
Schmidlin, p. 11)9), — llarins, pp. io(>, lai.
2. Sentence arbitrale de Montfort, Gilgenberg, Thuring d'Eptingen et
Flaxlanden entre Bàle et Burnkirch, qui s'est emparé de Stor de Classe-
vaux, bourgeois de Bàle, et l'a conduit en prison à Zillisheim, sous pré-
texte <pie Stor était un proscrit (ein verschriben enchter). .\pros « beau-
coup d'écritures ei, de négociations» (vil geschriflt>n »ind manigerley hann-
delunge), le prisonnier ayant été remis en liberté, les arbitres jugèrent
ralVaire terminée, mais ils nommèrent des juges pour statuer sur les
injures (Scheltwort) échangées entre Burnkirch et sa victime (^7/. Ba.scl,
VI, 271, 1431, 2(5 mars).
— 173 -
tation, entretenait des hommes darmes. Pendant la guerre
des gageries il eut un cavalier à sa solde dans la garnison
de Florimont K II donnait dans les rafïinements de la che-
valerie errante. Ses concitoyens le virent, près de ses cin-
quante ans, monter la garde, à cheval, armé de pied en
cap, autour du champ clos où devaient combattre Henri
de Ramstein et don Juan de Merlo, le don Quichotte por-
tugais *. Plus tard, l'empereur, à Rome, sur le pont du
Tibre, le fit chevalier. Cependant l'usage de la cour et
l'habitude de parader n'effacèrent jamais ce qu'Offenburg
tenait de son origine et de sa première profession'. Sans
cesse Offenburg augmenta sa fortune en amassant des
fiefs de toute provenance et presque de toute nature. Ses
nombreux censitaires le connaissaient pour un propri-
étaire rigoureux. Il établit le compte des services que sa
ville avait reçus de lui. Il le commençait en notant que
lui-même avait payé tous les frais de ses bons offices et
marquait, en regard de chaque article, le montant de ses
déboursés *. Offenburg est le marchand gentilhomme.
Offenburg a servi Catherine au concile peut-être, dans
le moment de la disgrâce de Frédéric ; en 1421, à la
conférence de Montbéliard ; dans les négociations du
traité de Baie et dans l'exécution de ce traité, enfin par
les prêts d'argent qu'il lui a consentis. Dans ces diverses
occasions, il travaillait pour sa ville natale. Les bourgeois
forains et les patriciens obéissaient à d'autres sentiments.
Par sa dureté pour la haute classe, la plèbe se nuisait à
elle-même. Lors de la guerre des Pays Antérieurs, des ci-
toyens forains refusent de marcher. Les Hattstatt, les Mas-
sevaux ne se rendent pas à la montre ordonnée par les
1. Orig., II, i5 (1^25, 23 février — i4'^6, 28 janvier), p. 39.
2. Umbriter (Ralhsbïicher, /^n.sZ. (.^hron.,l\, p. i(k), 1428).
3. Nochdem uiid er ze lioin micli ull'der Tybcrbrugk ritlor schluog (Chro-
nik Onenburgs, liasl. Chron., V, p. 239).
4. In miueni eignen costen, one iren costen {liasl. Citron., \, pp. 225,
227, 23o, 23i, 233, 238). Celte partie de la chronique d'OlVenburjc a pour
titre : Ici conuncnce ce (jne j'ai l'ail pour la ville à mes frais. Der aufang-,
was ich der slatt in minem costen gellion hab (l*. 227).
— 174 -
magistrats. Frédéric de Hattstatt ofTre à la ville de lui
rendre le droit de cité. D'autres n'attendent que la ces-
sation des hostilités pour y renoncer*. Comme eux, les
patriciens se rebutent. Bien que dans les nombreuses
trêves de la persécution qu'ils subissent, la plèbe leur
permette de rentrer moyennant le serment de ne pas se
venger et leur rende au moins en partie leur situation,
ces vieux Bàlois sentent qu'ils sont de trop dans leur ville
natale, que leur patrie va leur manquer. La formule du
serment que l'on exige d'eux est celle que Bàle impose à
ses ennemis du dehors, lorsqu'elle les a vaincus. Ils tâ-
chent de se mettre dans la clientèle de quelque haut sei-
gneur du voisinage. L'Autriche surtout les attire. Ils en
reçoivent fiefs et offices, ils prennent Thabitude de vivre
sur ses domaines, n'usant plus que rarement de leur droit
de bourgeoisie, quelques-uns, les Schaler, les Mûnch, lais-
sant tomber en ruine leurs hôtels ou les abandonnant à
leurs créanciers, A peu près émigrés, ne tenant plus à
Bàle que par un fil, ils se donnent d'autres maîtres et une
nouvelle patrie^. C'est là le principal grief de la plèbe.
Elle leur en veut davantage d'être entrés au service de la
grande rivale de Bàle que d'avoir gouverné la cité pen-
dant trois siècles. Elle appelle trahison leurs relations
avec l'Autriche et justifie par cette accusation un redou-
blement de sévérités.
Il n'est pas difficile de s'imaginer les sentiments des pa-
triciens et des nobles du pays à l'égard de la plèbe. Les
patriciens, chassés du conseil et des emplois, exilés, rap-
pelés, chassés encore, les bourgeois forains témoins ou
victimes de la privation du droit de cité, tous enfin,
forains ot patriciens, jamais sûrs du lendemain, lésés
dans leurs intérêts, blessés dans leur honneur, ne peu-
vent être que des hommes aigris, pleins d'amertume, de
1. Die sinl nil vf dor monstrr gewesen... die von Hadstat, die Richin, die
von ^fnsslnnnstrr (Arch. Mâle-Ville. l'olil. H. S. Orig. Cahier. Pap. Fol. i;,
ro). — Wackernagel, p. '5SS.
2. lleusler p. u5;.
- 175 -
défiance, de rancune et de mépris pour le « peuple
immonde »'. Ils voudraient humilier et ruiner ces mar-
chands et ces ouvriers orgueilleux. Les ligueurs crois-
santes de leurs concitoj'ens les poussent et les attachent
plus fortement au service de l'ennemi. Ils ont plaisir à
être au seigneur qui leur procure le moyen de satisfaire
leur haine. L'Autriche leur donne en fief des péages
autour de la ville ou leur permet d'en établir dans leurs
fiefs2. Ils s'en servent pour frapper dans son commerce la
ville qui les accable.
Catherine partage, semble-t-il, les sentiments des no-
bles à l'égard de la plèbe. Mais elle a trop besoin de Bàle
pour montrer son antipathie. Elle sait ce qu'il en coûte de
piquer les plébéiens. Quelque temps avant la guerre des
Thierstein, elle envoie aux Bàlois son maître de cuisine
en guise d'ambassadeur. L'accueil qu'il reçoit est une des
causes de la guerre des Pays Antérieurs ^. Elle estime le
1. Katvolk. Le mot est de la dame de Ramstein. Il lui valut l'exil (Ochs,
Gescliichte der Stadt und LandschaJÏ Basel, II, p. 293, i384).
2. Heusler, p. 291. Wackernagel, p. 54a. Péages à Feldbach, Wereuzhau-
sen, Folgensbourg, Ottraarsheim, Habsheim, Wittersdorf, Dietwiller, Wal-
bacli, Sierentz.
3. Vers la lin de i4o; ou le commencement de 1408. Il s'agissait de pro-
poser aux Bàlois le renouvellement de leur alliance avec Catherine. Jean
Ludman de Rotberg, le maître bourgeois, et Henmann Frôwler d'Ehrenfels.
le maître général des tribus , tous deux patriciens, traitent l'envoyé
comme une personne déplaisante. Ils lui font une réception si désagréa-
ble que le maître de cuisine se retire sans vouloir ni parler de l'objet de
sa mission ni même montrer ses lettres de créance. l)a wart der selbe
kùchenmeister so unguctlich undals unfnïntlichen von hern IJansen Lud-
man und von Henman Erenfeils empfangen, das er davon nit me reden,
noch keinen gewalt, den er braht batte oder ira empfolhen A\az, nit zeu-
gen wolte. « Si les deux », continue le texte, « n'avaient pas accueilli le
« maître de cuisine comme un personnage déplaisant, nous nous serions
« épargné ia rude guerre que l'on nous a faite et qui nous menace encore ».
Were der kùchenmeister nit als unfrùntlichen empfangen worden von
inen zwein, daz v>\v dez herten krieges, so wider uns gewescîi ist und
fùrbasz wartend sind, ûberhebt werent worden (Kotberger Ilandel, liaal .
Chron., V, pp. 94, 95). Le maître de cuisine n'était pas indigne de traiter
avec la plèbe bàloise. Catherine l'envoyait comme ambassadeur à Berne,
ville de palriciat. Kn 1^99, il concourait à l'exécution de la convention
monétaire d'Ensisheim (NPA., VI, p. 16). D'après le traité, les nouvelles
pièces devaient être seules reçues en paiement à partir du 11 novembre. Il
aurait fallu en frapper une quantité suffisante pour remplacer les pièces
démonétisées. L'Autriche ne le lit pas. Les Bàlois réclamèrent; il demau-
— 176 —
dévouement de ses patriciens, mais elle n'ignore pas que
l'esclavage où le peuple les tient ne leur permet pas de le
lui prouver en toute circonstance. Arnold de Bârenfels,
fils d'un proscrit, suspect lui-même, sacrifie, pour se sau-
ver, la loyauté féodale à son devoir civique K La suzeraine
se montre indulgente, elle continue à employer le vassal
félon malgré lui-. Bourquard Mûnch, père du chef des
Armagnacs à Saint-Jacques, c'est-à-dire de Tennemi le
plus cruel que la plèbe ait eu, viole ses engagements en-
vers Bâle pour servir sa suzeraine. La ville l'en punit par
la destruction d'Istein. Catherine l'indemnise généreuse-
ment'^. Ce sont probablement des patriciens « certains
serviteurs » qu'elle entretient à Bâle et que les comptes
de ses domaines ne veulent pas nommer^.
La suzeraine peut également avoir confiance dans ses
dèrent que Léopold pressât la mise en circulation de la nouvelle monnaie.
Le maître de cuisine de Catherine informa Léopold de leur plainte et ce
fut à lui que le duc remit la monnaie nouvelle avec mission de parcourir
les villes et les villages de ses domaines pour Téchanger contre l'ancienne
(Lettre de Léopold à Bàle, Ensisheim, 1399, 18 nov., Harnis, p. 80, n. i).
1. Bârenfels a beau avoir combattu contre l'Autriche dans la guerre des
Pays Antérieurs. Il ne pouvait sans doute s'en dispenser. Catherine lui
montre qu'elle ne lui en veut pas en lui faisant rendre le château de Stei-
negg, dans la vallée de la VVehra, et ses autres possessions de la Forét-
Noire que Frédéric lui avait enlevées en châtiment de sa félonie (UB. Basel,
VI, 3(), II, i4io, 3 nov., p. 3i). — L'indulgence de Catherine naurail-elle pas
été forcée? Bâle n'en aurait-elle pas fait une condition de la paix? Bâren-
fels avait été maître bourgeois en 1896, i4o3, i4oô, 1408 {Basl. Chron., IV,
pp. 22, 24). — Sur Steinegg appelé Bârenfels par les successeurs d'Arnold,
V, j). 145, n. 4; Quel., XV, i, p. 546.
2. Il réconcilie avec Bâle un noble bourguignon, Henri de BaufTmnont,
seigneur de Scey (Uli. liascl, ^'I. 9a, i4i.">, i5 mars). 11 est mandataire de
Catherine dans une attaire d'argent avec UJraan de Massevaux (18a, 1424,
9 juin). Catherine le charge d'une obligation (versolzt) envers la ville de
Bâle, celle-ci en réclame rexécution (u35, i4'i8, 17 janvier),
3. Bericht ûbcr den Bolberg-Freulelsischeii Ilandel (liasl. (Jhron., V,
p. 96, n. 4)- iB. Basel, VI, i5 (1409, i5 oct.); 19 (10 déc.) ; 3(5, p. 3o; .H9 (1410,
3 nov.). Pour la démolition d'Istein, NPA., XLIl (1410) p. 2G2. Catherine
récompensa Miinch par une indemnité de H.cumi florins, une pension de
400 llorins, la concession de revenus à Sicrenlz et la nomination aux
fonctions de bailli de Landser (Lichnowsky, V, Verz., p. i:ix, n- n8i», i4'i»
3 janv. Basl. Chron., V, p. 35i, n. 7). En i4a4-i4'-i5, la rente de Mùnch étiiit
de 5oo florins {Comptes, pp. 26, 3o).
4. Dimx mandements de Callierine jiour les paier. montant ensemble à
180 livres (Coniples, p. a8).
— 177 —
vassaux de langue française qui sont aux entrées de l'Al-
sace du côté de la Bourgogne. En i^o(j, les Konchamp,
Roppe, Délie, Ghagey, l'Isle sur le Doubs, Neuchâtel, en-
voient leurs défis à Bàle et marchent à la rencontre des
milices de la ville avec les Bourguignons du comté sous
la conduite de Vergy ^ Quelque temps avant le traité de
Bàle, quand Catherine pensait à la guerre comme au der-
nier moyen de recouvrer l'Alsace, Jean de Montjoie se
prépare à suivre les comtes de Fribourg^. Parmi ces vas-
saux la Bourgogne a des hommes de guerre, des feuda-
taires, des affidés, Jean Perrecy de l'Isle qui était au siège
de Vellexon, dans la chambre de Montaigu, Robert de
Ghagey, Jean de Ronchamp, les Domprey, compagnons
d'armes du prince d'Orange en Champagne, Roche,
Oiselay, présent à la conférence de Montbéliard de
i4i8, Allanjoie, châtelain pendant seize ans de Chàtillon
les Besançon, Jean de Montjoie que Jean sans Peur,
après la bataille d'Azincourt, envoie à Matines revendi-
quer la mainbournie du duché de Brabant et que Philippe
le Bon appelle au siège de Saint-Riquier, le bâtard de
Montbéliard, arrière-vassal bourguignon pour Franque-
mont, trois hommes enfin qui se distinguent par leur
situation et par les services qu'ils rendent à la Bourgogne
en Alsace, chacun à leur manière. Colin, Valée, Neuchâ-
teP.
1. Jehan de Sant Loup, sire de Ronchamp, et llanment de Roppe,... Robert
de (jheige... (Jonrat lo wallet a sire de Ronchamp... et Chantere de Roppe
{UJi. liasel, VI, i4, 3/1409, i3 oct.). Jehan de Nnefchastel, seigneur de Mon-
tagu et de Fontenoy en Voyge (5/6 oct.)- Girardin de Ronchant... Theuein de
Liste ((^l'j oct.). Défi d'Henri de Délie (NPA., XLIII, 1409, 7 oct), p. 2(>3.
2. Hartl, p. 70.
3. Perrecy de Vlsle (Bertin, pièc. justif., III, p. i54). — Robert de Ghagey.
Montre de Jean de Rlonstureul, écuyer, et de vingt-sept autres écu} ers. Près
d'Auxonne, i4i4, 10 sept. (B, 11786). Montre de Thiébaud de Neuchàtel. 1417,
3i dioni {^^w]^).— Etienne de Domprey , marié à Marguerite de Faucogney ;
Conrad, marié à Guillaume, sœur de Marguerite, tous deux vassaux du
duc de Bourgogne. Dénombrement donné par Etienne. 14^3, aa mars (B,
io564). Etienne est dans la montre de Guillaume de (îrandson. Chàtillon-
sur-Seine, 1414, 3o mai (B, 11785). Il est avec Conrad, dans celle de Louis
de Chalon. Troyes, i4ai, 28 oct. (B, 11798). Un autre Domprey, Vauthier,
du parti de Catherine dans la guerre contre Bàle, est également au ser-
12
— 178 —
Golin se livre à des opérations de banque et trafique de
toutes sortes de marchandises. Il achète à sa suzeraine des
produits du domaine, du blé, de la cire. A son tour, elle
lui achète du drap pour faire une robe et un chaperon
à son chirurgien, de la brunette pour les robes de ses de-
moiselles, de la viande salée pour la dépense de son hôtel.
Il avance les salaires de messagers, d'ouvriers qui ont
travaillé à Tétang de Belfort, les frais des nobles qui sont
vice de la Bourgogne {UB . Basel, VI, 14, 10, i^og, [oct?J, p. 12). Est dans la
montre de monseigneur de Chàteauvilain. Chàtillon sur Seine, 1414» 29 mai
(B, U783). De rh(3tel du seigneur de Saint-Georges et de la garnison de
Màcon, avec son tils Antoine, a donné quittance de ses gages et fourni sa
montre. 1417 (B, 375). — Jean de Ronchamp, vassal du duc de Bourgogne
pour des tiefs très nombreux (B, io564). — Eiide de Roche, chevalier ban-
neret, avec Tliiébaud de Neuchàtel, dans la montre de Montaigu, reçue
par Guillaume de Maillj^, chambellan de Jean sans Peur, au siège de Ghà-
teau-Ghinon. 1412, 3 juil. (B, 11779). — Jean de Mont joie. Pour sa mission en
Brabant, Gomple Q" de Jean de Mousans. i4i6, 12 sept. (B, 11932). En 1420,
il paraît être dans le comté de Namur ou dans celai de Hainaut. En 1421,
il reçoit un courrier de Philippe le Bon, alors au siège de Saint-Riquier,
pour le prier de se rendre en armes à ce siège (Gompte 2« de Guy Guilbaut
(B, 1612, fol. ccv, v°). — Le bâtard de Montbêliard. Henri, légataire d'Etienne
de Montbêliard pour la seigneurie de Franquemont, ne saurait être Henri,
seigneur d'Orbe, mort à Nicopolis, Tannée qui précéda la confection du
testament. A la vérité, son père n'a pas perdu toute espérance de le revoir.
Mais il distingue bien Henri de Montbêliard, chevalier, seigneur d'Orbe,
son vL tils », et Henri, sans titre ni qualité, son « nourri, » et c'est à celui-ci
qu'il fait le legs (T., IV, 3ofi, 1397, 3i oct.). Sur le bâtard de Montbêliard,
Tuetey, Evénements ynilitaires en Franche-Comté et dans le pays de Montbê-
liard, p. 18, n. I (1429, 3avr ); T., V, pp. 778(1438, iS juil.), 814 (i450, 14 juin. —
Allanjoie. Gapitaine du château de Ghàtillon les Besançon depuis la Tous-
saint 1406 jusqu'au 28 mai 1422. V. neuf quittances de lui à Pierre le Mo-
nat, trésorier de Vesoul, pour ses gages. B, 11826. Orig. Parch. Scellés
sur simple queue de son sceau rond en cire rouge. 1407, 14 nov. (écuyer);
1410, 22 juil. (chevalier); i4ii (n. st.), 16 fév.; 1411, 27 a vr.. après l'àques
(chambellan du duc de Bourgogne); i4i3 (n st.), 8 janv.; 1414, 11 déc. (pour
mes gages et à cause de la pension de dame Jacote d'Orf^es, ma femme,
qu'elle prant sur monseigneur, chascun an); 1 420, 28 juin; 3i oct.: 1422,
3() sept. GUàlelain du château de Vesoul en i43i. Sa quillunce pour ses
gages (1432, n. st., 8 janv.). B, ii834 Orig. Parch. Scellé sur simple queue
de son sceau rond en cire brune subsistant en partie. Au siège de Vellexon
dans la chambre d'Erard du Four, bailli d'.Vmont (Hertin, piéc. juslif. . IH,
p. 155). Pour sa nussion en Lorraine, NIW , \l.l\' (i4n, t3 avr >. 4>. -Hi^. —
Oiselay. (Chevalier. i4«>i> 25 oct. (B, io5{9). Deux reçus de lui à Jean Perrol,
conimis à payer les frais du siège de Vellexon (B, 11878. Orig. Parch. Scel-
lés sur simple queue du sceau d'Oiselay, rond en cire rouge, les sceaux
endommagés). Pour Jeanne d'Oiselay, veuve de Jean de Vienne. Livre tles
nuMuoircs. fol, cw (ii;»), r' (\^iÔ, 12 deo). (Chevalier bannerel de la montre
lie Jean de W-rgy. Bauvais, 1417. 3i aoàl (B, 117SS).
— 179 —
venus à Belfort pendant la guerre de Thiébaud de Neu-
châtel, les gages du grand bailli Staufïenberg ^ C'est l'un
des nombreux argentiers de la pauvre duchesse.
Valée est un négociateur comme Ofïenburg. Conseiller
et chambellan de Jean sans Peur et de Philippe le Bon, maî-
tre d'hôtel de Marguerite de Bavière, il est vassal de Bour-
gogne pour les seigneuries de Saint-Mars sur Seine et de
Velle-le-Châtel, bailli d'Aval, châtelain d'Apremont, châ-
telain de Poligny. Ces titres et ces avantages récompen-
sent de continuels services militaires ou diplomatiques.
En i4i5, depuis dix ans déjà, il servait « le mieux qu'il
pouvait », au témoignage de son maître, dans toutes les
armées de Bourgogne. Il avait été à xArras en la compagnie
de Montaigu avec quinze hommes d'armes dont il fournis-
sait l'entretien. En 1428, il défendait Cravant contre les
Français et perdait presque tous ses chevaux. 11 revenait
de Lorraine préparer un traité lorsqu'il fut envoyé à
la diète de Massevaux. De là il se rend à Rouen pour
les négociations qui suivent le mariage d'Anne de Bour-
gogne avec le régent de France. Il retourne chez le
duc de Lorraine. C'est le moment de la guerre des gage-
ries, des conférences entre Fleckenstein et Neuchàtel. Il
représente Catherine à la première conférence et le duc
de Bourgogne à la dicte de Porrentruy. Catherine morte,
il traite le règlement des dettes qu'elle a laissées dans les
« pays de par delà, » et le rachat des joyaux engagés
à Baie ^
Grand seigneur du comté de Bourgogne et de la Lor-
raine, Thiébaud VIII de Neuchàtel est d'une race qui
s'élève depuis deux siècles. Thiébaud IV, qui vivait à la
tin du xiii^ siècle, possédait déjà dans le comté un grand
nombre de fiefs ^. Thiébaud V était gardien du comté au
1. Comptes^ pp. 3a, 52, 53, 55 60.
2. Sur Valée, NFA., XLV, p. 264.
3. Uénombroment des villes et chastels de Vlsle sur le Dont, Diamant,
le Chastela et Cusance et Baumoiit, la Roche de Dampierre, le chastel de
Loyc, Montlxirri'X, lians, Ruche sur Saône et xx.x livres de lei'res au puis
à inuire de Salins. 128*) (B, 12004, 1^1- 2S2, v eolé vij^^ viij).
— 180 —
milieu du siècle suivant *. Les fiefs bourguignons de Thié-
baud VI formaient un groupe imposant dans le voisinage
du comté de Montbéliard^. Thiébaud VIII a hérité de ses
ancêtres l'alleu de Neuchâtel en Bourgogne, l'Isle et Ghâ-
tillon sur le Doubs, la vicomte de Baume et, sur la rive
droite du Doubs, au sud de Montbéliard, Blamont, Clé-
mont et le Ghâtelot. Son père, ïliiébaud VII, lui a laissé
les gageries de l'évêché de Bàle et sa mère, Alix de Vaudé-
mont-Joinville, Château sur Moselle, Bainville-aux-Mi-
roh'S et Chaligny '. Lui-même acquiert de l'évêque de Bàle
de nouvelles gageries et du duc de Bourgogne d'autres
fiefs ^. Son mariage lui donne la seigneurie d'Orbe sur le
versant oriental du Jura ^
Thiébaud est uniquement un soldat. Il a commencé
l'apprentissage de la guerre sous son père, choisi par Phi-
lippe le Hardi pour accompagner le comte de Nevers
dans- la croisade contre les Hongrois et mort à Nicopo-
lis \ Treize ans plus tard, toujours au service de Jean
sans Peur, il campe sous les murs de Paris \ Il est l'un
1. Mandement au preuost de Montboson de l'aire venir en armes tous
nobles et non nobles de la dite preuosté au lieu de Monjastin poiir résis-
ter aux Alanians qui vouloient entrer au comté. 1355, 12 juillet (Ibid.,
fol. 20a, v, n° 519 ; fol. 190, n° 5o4).
2. Abbé Richard, p. 170 (i385).
3. Dénombrement donné par Thiébaud VIII de la terre de Blamont
(Peincedé, Inventaire, I, p. 85i, 1407, 14 juin). UH. Bascl, VI, -nS (1426,
II mars). Abbé Richard, pp. 17O, 189. Paul Fournier, Chaligny\ ses sei-
gneurs et son comté (Nanc}', 1907), pp. 48* t>5.
4. Dénombrement de 4o francs de rente sur le partage d'Auxerre on la
saunerie de Salins. i4oi>, '-^ févr. (Peincedé. Inventaire, I. j). 844)- H reconnaît
avoir reçu de Raoulin Deniachy, trésorier du duc en la saunerie de Salins,
5uo francs en déduction de 3.'wo à lui dûs par le duc pour les arrérages de
la rente de ii'io livres qu'il prend en nom et à cause de dame Agnès de
Montbéliard, sa femme, sur le partage de Chalon en la dite saunerie. 1418
(n. st.), r-^ nuirs (H, U55. Orig. Parch. Scellé sur simple (lueue d'un sceau
en cii'e rouge à peu prés détruit). Donne (luillauce au tr«'sorier du partage
d'Auxerre en la sauuerie de Salins de la sonune de 4o livres estevenans de
rente annuelle qu'il tient en lief du duc de bourgogne. i4i3. a sept. tB, 3;5^
Orig. Pareil. Scellé sur simple queue d'un sceau rond en cire rouge).
5. Abbé RicharrI, p. nji.
0. Chevaliers ([ue « monseigneur a orileniuv. aler t)U voiaige de Hongrie
en la compaignie de mouseigu»'ur de yeucrs .. Thebaut de Xuefchastel^ lui
iij« » (B. nS;»»).
7. Le 9 noveuibre iJimj. à Paris, le duc île Bt)urgogne voulant congédier
- 181 -
des capitaines qui font capituler le château de Nogent K
Chevalier banneret, il présente à une montre d'armes
faite en 1417 à Beauvais par le maréchal de Bourgogne,
une compagnie de trois chevaliers, deux écuyers banne-
rets, quatre chevaliers bacheliers, cent vingt-neuf écuyers,
vingt-sept hommes de trait et un trompette, en tout cent
soixante-huit hommes 2. En i4i9» Jean sans Peur lui
alloue 6.000 francs pour ses services dans la guerre contre
les Anglais^. Peu après, quand le duc se rencontre avec le
Dauphin au ponceau de Pouilly près Melun, pour faire
serment de combattre l'Angleterre, Thiébaud est parmi
les seigneurs qui accompagnent le roi et jurent le traité ^
son armée fît présent à tous les seigneurs qui l'avaient suivi de cent
marcs d'or et de quatre cents marcs de vaisselle d'argent et de vermeil.
Thiébaud et Jean de Neuchàtel reçoivent une part (B, 11876. Peincedé,
Inventaire, XXII, p. 406).
I. C'est le traictie fait aujourd'hui, xviij"^ jour de juillet, l'an mil cccc et
dix sept, par monseigneur d'Arf^ueil, monseigneur de Neufctiastel, mon-
seigneur de Montagn, monseigneur de Chasteauuillain, messire Jehan de
Vienne, monseigneur de Thoulongon^ messire Jehan de Baiiffremont, mes-
sire Henry de Champdiiiers et autres tenant le siège deuant le chastel de
Nagent, pour mon très redoublé seigneur monseigneur le duc de Bonr-
goingne, d'une part, et les compaignons estans présentement ou dit chas-
tel, dont Giiion Aubert et Estienne de Solaiges sont capitaines, d'autre
part (B, 11879. Orig. Pap.).
3. Montres commencées à faire à Beauvais par le maréchal de Bour-
gogne le darrenier jour d'aoust iiij° et dix sept. A messire Thibault de
Neufchastel, pour lui et trois autres cheualiers bannerez, deux escuiers
bannerez, iiij cheualiers baichillers, cent et vingt neuf escuiers, vingt sept
hommes de trait et une trompette, tous de sa compaignie... xij'= Ixxvj
frans (B, 1594, fol. xiij"iij. Peincedé, Inventaire, XXII, p. 585). Dom Plan-
cher, III, p. 590.
3. A Thiébaud de Neuchàtel, par lettre, par le feu Jean sans Peur (Pro-
vins, 18 avr. 1419), lui donnant 6.000 francs pour récompense de ses servi-
ces, pour le paiement de ce qu'il lui devoit à cause des gens d'armes et de
trait qu'il a eus à son service, et pour l'aider à mettre sus pour venir en
armes au service du roi et du duc de Bourgogne lui-même. Reste dû sur
cette somme 3. 000 francs. Payé par lettres patentes de Philippe le Bon
(Troyes, 1420, n. st., i" janvier, B, 1606, fol. vj"j, v». Analyse de Peincedé).
4. Traité de paix entre (Charles, fils de roy de France, dauphin de Vien-
nois, et Jean, duc de Bourgogne, par lequ(>l le duc pi-omet tle servir le dau-
phin et que les forces de l'un et de l'autre seront employées contre VAn-
glois. Cette paix a été jurée par le dauphin, le duc de liourgogne et de
nombreux seigneurs parmi lesquels Thibault de Neufchatel, Jean de Neuf-
chatel, seigneur de Monlagii, Gauthier de Iiupi)e. Sur le ponceau, au droit
chemin de Paris, assez prés de Poilly le Fort, le 11 juin 1.J19 (B, 11896. Pein-
cedé, Inventaire, I, pp. 5;o, 571).
— 182 —
Au temps du traité de Bâle, homme d'âge mûr, passé
maître aventurier, il en remontre à l'un des rudes chefs
de bande que la Bourgogne a pris à son service pour com-
battre les Français, Perrenet Grasset, le conquérant et le
châtelain de la Charité sur Loire. Neuchâtel attaque
Grasset sur la route de Dijon, le détrousse. I^e vainqueur
des Français qui ne respecte rien, qui menace son maître
de livrer sa prise aux Anglais et qui est assez connu pour
effrayer par ses menaces, reste dompté par Thiébaud.
Invité par le duc à une conférence, il s'excuse, il n'ose
plus, dit-il, entrer en Bourgogne*.
Ces exploits accréditeraient déjà leur auteur auprès
de la féodalité alsacienne. Thiébaud a de plus pour lui
ses domaines, ses alliances et son lignage. Par ses gage-
ries il avoisine immédiatement la seigneurie d'Autriche *,
Il est l'oncle paternel de Montaigu, le cousin germain
d'Antoine de Hattstatt de Vir au Val, le beau-frère d'Ebe-
rard de Wurtemberg et du prince d'Orange par son ma-
riage avec Agnès de Montbéliard ^. Il est le seigneur de
Valée. Robert de Chagey sert dans sa compagnie. Les
Oudriat, Chagey, Roppe, de l'Isle, Glères sont ses vas-
saux*. A la croisade de Hongrie, son père avait pour
compagnons des Mûnch, zu Rhein, Schaler, Ilirtzbach,
Haus, Andlau. « De tous ceux-là », dit la chronique bâ-
1. Ce n'est peut-êire qu'un reproche indirect au duc de Bourgogne ou
un prétexte pour éviter un tête à tête avec son maître. NPA., XXXVII,
2° (1425, 6 nov.), p. 237.
2. Fief à lîcurnevésain dans révêché de lîàle au sud et à rcxtrême
limite de la Ilaute-Alsace autrichienne (Orifç., I, p. 33).
3. Abbé Richard, p. 191. Dominus Johanncs de Novocnst ro, doin'uui!> de
Montana,... dominus Theohaldus, ejus patruus {UB. Basel, VI, 218, i42<>.
II mars, p. 220). Antoine de Ilaltsialt était liîs de Jeanne de Xeuchàlel et
pelil-liis de Thiébaud VI de Neuchâtel (Sdierlen, p. 33i). Sur le mariage de
Jeanne de Neuchâtel et de « Ftvri de Jlcnstiul » (Frédéric de IIattstat),abhë
Richard, p. iy3.
4. Renaud de Chagey, vassal de Thiébaud \l pour la dot de sa femme
Isalx'lle à Roneourt (T.. IV, p. Sio, l'ivS.)). — Les Oudriat. vassaux des Neu-
châtel à Thaiin (IlU/i., III. ii«)5. i43i-i43:). Renaud Oiidrial, vassal à Dale
(Abbé Richard, p. 179, iSgo). — Guillaume de (ileres, vassal pour les seigneu-
ries de Vaufrey, Soignes, RIantreine et Châtel-Mouljoie (Ibiil.). — Henri de
Roppe, vassal pour ses possessions à Rourogne (I*. 180, i4«x)). — Jean Pier-
resy de l'Isle, vassal de Tliiébaud Vill (P. iSj, 1406, 5 juillel).
- 183 —
loise, « aucun n'est encore revenu et personne ne sait, en
« vérité qui est mort ou vivant. Dieu veuille que beaucoup
« vivent encore et reviennent vite sains et saufs* » ! Nul
ne revint. Mais les familles des disparus demeurent, dissé-
minées dans les fiefs de l'Alsace. Elles gardent le souvenir
du seigneur bourguignon comme de l'un des plus vail-
lants capitaines de la croisade.
IL La féodalité que l'on vient de voir s'était constituée
peu à peu pendant des siècles. La plupart des vassaux, en
très grand nombre originaires de l'Alsace, tous « Alle-
mands », deux exceptés, dans la partie de l'Alsace où Ton
parle allemand, tenaient au sol par de nombreuses racines.
Indépendamment des fîefs de la seigneurie d'Autriche,
ils avaient en Alsace leurs manoirs, leurs châteaux avec
des terres à l'entour et des propriétés éparses. Entre
tous ces biens on reconnaît parfois l'ancien propre de
la famille qui, rarement au xv« siècle, avait conservé la
« liberté allodiale » et n'avait figuré dans aucune reprise
de fief. Ses possesseurs en portaient le nom ou lui
avaient eux-mêmes donné leur nom. Niederhattstatt,
Thierstein, Ribeaupierre, Reichenstein, Andlau, Schauen
berg, Schweighausen, Stôrenberg, Gœuve étaient primi-
tivement des alleux \
Plusieurs vassaux étaient propriétaires dans une ville
d'une cour ou courtine, c'est-à-dire d'un manse dominical,
d'un hôtel •^. Hartung de Haus et après lui Jean Ulric de
Haus et Gauthier d'Andlau avaient un hôtel à Ensisheim*.
A Belfort, Jean de Morimont vendit sa maison aux bour-
1. I)ir aller keiner noch nil herwider kommen ist, nocli nieiuan mil
rechter warhrit wisso wer noch lebent odor lot isl. Gol wolU* da/ ir
noch vil lebcn und gesunl schicr herwider konien (Koteler Glironik, Basl.
Chron., V, p. 129).
2. Pour Thierstein, Orifr., I, p. 56; Stôrenberg, Schœpnin-Ravencz, IV,
p. 241.
3. Ilof.
4. NPA., p. 257.
— 184 —
geois pour en faire la maison de ville*. Le logis des
Maquabrey de Tavannes était à Porrentruy, dans la rue
des Malvoisins, et parmi les trois courtines qui dressent
encore, dans le bas de cette rue, leurs façades, chacune
flanquée d'une tour, il y avait probablement un manoir
des Miïnch, la Cour aux Moines ^ Les zum Rust habi-
taient Thann et la rue de l'Orme à Golmar, les Stor,
Laubeck, Hattstatt, Haus, Waldner, Schauenberg, Wet-
tolsheim, la ville de Guebwiller, où ils formaient une
puissante association ^ A Porrentruy encore, les Stocker
et les Maquabrey étaient des fondateurs de l'hôpital, les
Fursich bienfaiteurs de la chapelle Notre-Dame de la
Vieille Image érigée dans l'église Saint-Pierre, les Stocker,
des collateurs de l'autel de cette chapelle ^
Beaucoup de vassaux occupaient des emplois de géné-
ration en génération. Leurs familles avaient toujours été
1. Dubail-Roy, Belfort au XV'' siècle (Bulletin de la Société belfortaine
d'émulation^ 1908, p. 68, 1420, 17 avril).
2. En 144^5 Thiébaud Maquabrey de Tavannes, écuyer, demeurant à
Porrentruy, lègue au chapitre de Saint-Michel, dont il est confrère, une
rente de 4 sols sur sa maison en la rue de Malvesin (Livre de vie de la con-
frérie de Saint-Michel, Doyen Vautrey, Notices historiques sur les villes et
les villages du Jura bernois^ II, Delémont, 186S, p. 269). — Sur la rue des
Malvoisins, qui aboutissait alors à la rue du Haut de la Ville, T., V, p. j47
(i4i8, 22 avril), rue de Malvisin ; p. 761 (1427, 28 mai), rue des Maleisin;
p. 771 (1435, 12 mars), en la rue de Malvesin,.. la ruate du Crobelin, d'une
part. — Les trois courtines touchaient par derrière le côté intérieur du
mur de ville entre la fontaine de la Ghaumont et le torrent de Greugonat.
La Gour aux Moines est la plus rapprochée du torrent Au xviii' siècle,
ces courtines appartenaient l'une au maire Munck, c'est la plus voisine de
la Ghaumont, celle dont la porte de la tour est surmontée de deux ècus-
sons, l'autre, celle du milieu à Guélat, et la Gour aux Moines à la véné-
rable abbaye de Lucelle. V. un document inédit mélangé d'éléments du
commencement du xix' siècle : Atlas contenant les plans géométriques du
ban et territoire de Pourentrui levez par ordre de Son Altesse en vertu
d'un décret de commission en datte du 29""' avril 1752 ensuite du bornage
général ordonné de la part de Saditte Altesse et suivant l'indication du
sieur Jean Germain Z/'/Zos/c, juré et preud'homme à ce expressément éta-
bli, et de plusieurs propriétaires des pièces y contenues aux années 1752 et
1754, par nous, les commissaires sous signés, J. Jacquet. J" Laubscher. Docu-
ments pour servira l'histoire de la ville de Porrentruy au xviii' siècle tirés
de l'ancien plan parcellaire de la ville.
3. Scha«pflin-Ilavenez, IV, p. 226. NPA., p. 249.
4. T., V, 4» (i4"^>' I" nov.). X. Kohler, L'Hôpital bourgeois de Porrentruy
(Porrentruy, uSOO), p. 3. — T., IV, p. O84 (i36i, 20 avr.) ; p. r>i)7 (i36r>. 3 juin).
Doyen Vautrey, 11, pi>. 23o, 297.
— 185 —
mêlées aux affaires du pays. Wûrmlin fut prévôt de Col-
mar. Il représentait sa ville natale à la diète des villes
alsaciennes qui conclut la trêve entre Catherine et Luplen.
Arnold de Biirenfels exerça cinq fois la charge de maître-
bourgeois de Bàle. Ulman de Ferrette, aïeul des frères
de Ferrette, Ulric Thiébaud d'iVsuel, aïeul de Jean Ber-
nard, Frédéric de Hattstatt le Vieux, père d'Antoine de
Vir au Val, Glaus de Haus, Maximin, Lupfen, Jean de
Thierstein furent grands baillis de Haute- Alsace, Henri
de Rodersdorf lieutenant de Lupfen dans cette fonction i.
Dès la fin du xiii® siècle, l'ancêtre des Amoltern, Louis,
gouvernait la forteresse d'Ortemberg. Du temps de Ca-
therine, Bourquard Maquabrey était châtelain de Porren-
truy, Jean de Schweighausen d'Altkirch, Rodolphe d' And-
lau de Florimont, Jean de Morimont de Belfort et Frédé-
ric de Hattstatt de Herlisheim le Jeune de Rouflach^.
L'assemblage que constituaient les fiefs avec les familles
féodales était durable. On donnait habituellement le fief
« à titre perpétuel, au vassal et aux héritiers du vassal,
« pour lui et tous les héritiers de son corps ayant l'apti-
« tude féodale "^ ». Ainsi s'exprimaient les formulaires.
1. Schœpflin-Ravenez, V, pp. SSô-Sgi.
2. Pour Jean de Schweighausen, v. i^lus haut, p. 33, n. 2. Jean, comte de
Lupfen, landgrave de Stiihlingen, seigneur de Hohenack et ollicier (Anit-
mann) de la duchesse d'Autriche, Jean de Fridingen, châtelain de Fer-
rette, les chevaliers Jean de Horenstein, châtelain de Uelle, Rodolphe
d'Andlau, châtelain de Florimont, Jean de Morimont, châtelain de Belfort,
Mantz de Lichtenau, châtelain de Massevaux, Conrar Marti, secrétaire de
la duchesse, font savoir qu'ils ont vendu à Etienne Vogtz de Porrentruy,
seigneur de Courcliavon, pour le prix de 8oo florins, une rente annuelle
de 53 florins sur les château et ville de Florimont, payable à la Saint-Mar-
tin, àMontbéliard, Porrentruy ou Courchavon, et en donnent avis aux
habitants de Florimont. Henri Musiat et Hugues Bosselât promettent, au
nom de ceux ci, le paiement ponctuel des arrérages de la rente. Cautions :
Jean de Baumotte (Balmeta), abbé de Lure, Henri de Morimont. Jean Ber-
nard de Morimont, Thiébaud de Grandvillars, Jean l'iric dWngeot. \\<m),
3o novembre (Arch. Bas-Rhin, fonds du grand bailliage autrichien de
Haute-Alsace, n" 23. Orig. Parch. Scellé de douze sceaux dont deux man-
quent. Traduction d'une analyse de M. Kaiser, archiviste).
3. Rodolphe d'Autriche donne aux frères Conrad et AN'allher de Kay-
sersberg ses biens in villa Ohcvnhcringen in castrense feodum apud cas-
trum Lanspiirc pcrpetuo promerendum (SchœpUin-Ravenez, IV, p. a47,
1289). Lf. 2S. Fiir raich vnd aile min libes erben lehens genoss (Lf. nobles.
— 186 -
Rapprochons l'urbaire de i3o3, le livre des fiefs de Ro-
dolphe et celui de Catherine: quelques familles sont vas-
sales pendant plus d'un siècle, le plus souvent dans la
même région'. Les Stôr sont pour ainsi-dire immuables
dans les fiefs castraux d'Ensisheim et les Amoltern dans
ceux de Bilstein\ Le même fief, composé des mêmes élé-
ments, gardant sa nature première, se conserve dans une
famille en dépit des changements de suzerains et des muta-
tions de vassaux. Jean d'illzach a les fiefs de son fils Con-
rad ; Henri Rappeler les fiefs de Frédéric son père. Les
tenures que Jean de Dornach et Chuntzman d'Eptingen
possédaient en i36i ont passé respectivement, les unes à
Ulric Guterolf, les autres à Pierre Huser d'Eptingen qui
les transmet lui-même à Conrad d'Eptingen ^ Les frères
de Ferrette succèdent aux fiefs de leur cousin Frédéric de
Ferrette'^. Frédéric de Haus tenait déjà de la seigneurie
Ij, y, t4'23, 2J juil.) Ensishaim . Le duc Frédéric d'Autriche, lors de sa nou-
iielle conuocation des vassaux, a inuestj'^ en commun Rudolphe de Ostain
et Jerothée de Osfain, fils de feu Jean de Ostain, comme aussy Vlric.
Antoine et Pantaleon de Ferrette, frères, et leurs héritiers, de la quatrième
partie à la dixme d'Ensishaim et du droit de patronagre a\i dit lieu, auec
oblig'atioii de leur part d'être obéissant au regard du dit fief à dame Cathe-
rine de Bonrffogne, duchesse d'Autriche, sa vie durant, et. après son décès,
au duc et à ses héritiers. Fait le samedy après le jour de Saint Vite (i8 juin)
de l'année 1412 (Extrait des fiefs de la maison d'Autriche, fol. i5q. v*).
I. Noms communs aux trois documents : Schônenbcrg-, Ilaltstatt. Haus,
Massevaux, Rodersdorf, lllzach, zur Lauben, Stor, Wattwiller, Laubecl:,
zum Rust, Amoltern. Un nom, Waldner, est commun à l'urbaire et au Lf.
Mais l'urbaire donne seulement quelques noms de vassaux, ceux qui
tiennent les fiefs castraux de Ilohlandspiirg'. Ensisheim. Hilstein et Ortem-
berg. Noms communs au livre des fiefs de \'M\\ et à celui de Catherine :
Morimont, zu Rhein, Dornach. Flaxlanden. Wuneiiberg-, Ileber, Ratsam-
hausen, Ferrette, Rotherg, Eptiiigren, Ziisingen, Soultzbach, Hagenbach,
Hirtzbach, Asuel, Kappeler, Schaler, Roppe, Wittenheim, Schullheiss de
(iiu'bwiller, Vitztum, Glères-Montjoie. (îrandvillars. Délie.
Q. Slôr(S\*X., p. 943)- Amoltern. Louis, châtelain (advocatus) à Ortem-
berg en 1282, vassal pour un fief castrai dans le mên\e château, ainsi que
Jean, à l'époque de l'urbaire. I.,a veuve de Louis vend des revenus sis à Scher-
willer en \\i\ {Quel., XIV, p. 44> "• 4 \ ^^ ' P- 4^!>' "• 1) Louis, son fils, en
nfii. et Louis, au temps du Lf. et en \\V-t. tiennent le Ritterhus de Rilstein
et des fiefs au Val de Ville (Schopllin Havcnez, ^^ pp. !>(). .'kii) Ludlin,
propriétaire au ban de llunawihr en \\'î\ (lU'U., III. \w, p. i^fi).
3. Lf., 21. NI»A., p. 253.
4. Sniasmann, sieur de HappoU.Klain, grand baillif pour la maison d'.lw-
triehe c\\ la Haute AL-iacr et au Sunluau, confei-e en fief masculin, au nom
— 187 —
d'Autriche les fiefs qu'il tient de Catherine et son fief est
identique à celui que Glaus de Haus avait reçu de Rodol-
phe d'Autriche une cinquantaine d'années auparavant K
Parfois la consistance d'un fief varie. Le fief de Jacques
de Wattvviller vers i423 difi'ère en plusieurs points du fief
de Jacques de Wattwiller en i36i 2. Des fiefs sortent
d'une famille ou vont d'une ligne à une autre ligne. Hoh-
hattstatt, autrefois fief de Simon I^'' de Hattstatt, de la
branche des Jeunes, est advenu à l'époque de Catherine
à Thenig de Hattstatt. Mais la volonté du suzerain n'est
sans doute pour rien dans la plupart de ces changements.
Ils se produisent par application des règles du droit
privé. Le suzerain ne fait que les homologuer. 11 ne
saurait dépendre de lui de toucher au fief ou de don-
ner au vassal un successeur de son choix en dehors des
cas prévus par la coutume féodale. Tout fief naît d'une
convention. Le suzerain, comme le vassal, doit obéir à la
loi du contrat. Aussi bien il est le débiteur d'une partie
des vassaux, les engagistes et plusieurs possesseurs de
fiefs castraux.
Il s'ensuit que parfois le seigneur peinait à se procurer
les biens dont il voulait faire des fiefs. S'il imaginait de
disposer du fief de l'un de ses vassaux en faveur d'une
autre personne, il lui fallait attendre une occasion, exer-
cer sa patience, celle du vassal futur, celle du vassal ac-
tuel. Si celui-ci aliénait son fief, le suzerain pouvait refu-
ser l'investiture à l'acquéreur jusqu'au moment où le vas-
sal lui présentait le successeur voulu. Une vacance de
fief pouvait aussi survenir. Mais un fief caduc était
chose rare. Le livre des fiefs indique seulement celui
et de la part de la seigneurie d'Autriche, à VIric de Fcrrctte, escuyer. et à
Tenny et Pantalcon de Ferrette, ses frères, en coniniun, le fief dont eux et
feu Frédéric de Ferrette, leur cousin, auoient ci deuant esté inuestis en
commun. Fait à Ensishnim, le jeudy après la feste de Dieu (2 juin) 1407
(Extrait des fiefs de la maison d'Autriche, fol. 277. v°).
1. Lf., p. 4'^) ^ !•>■ Il 'l'y il (lu'une seule dillerence. La description de i3()i
n'indique pas l'aU'ectation au lief castrai d'Knsisheim de la redevance
assise sur cette localité.
2. Lf., p. 43, § 43.
— 188 —
d'Henmann de Laubeck que reçut après lui Conrad Mar-
tin et celui de Rodolphe Rûtzlin d'Ottmarsheim ^ La va-
cance n'avait lieu que dans des cas exceptionnels. Le vas-
sal résignait son fief. Il n'avait pas d'héritier, sa famille
s'était éteinte par sa mort. Il ne laissait pas d'héritier
mâle et le suzerain refusait de laisser les femmes succéder
au fief. Le vassal perdait son fief par la commise, pour
manquement à ses devoirs féodaux ou par la confisca-
tion, suite d'une condamnation criminelle. Mais il semble
que le suzerain était indulgent ou que le droit de confis-
quer le fief était illusoire. Jean Ulric de Haus engage son
fief d'Isenheim à Henmann Winckler de Schlestadt. Léo-
pold, trompé par son vassal, donne son consentement. Il
croit que Haus possède Isenheim en gage. Quand il ap-
prend la vérité, il retire le fief. Deux ans après, il le rend
au coupable 2. Maximin promet à Léopold que si, un
jour, il fait la guerre à la seigneurie d'Autriche, il aban-
donnera auparavant les fiefs qu'il a d'elle '. Cet acte
montre la difficulté que le suzerain éprouvait à exercer le
retrait contre certains vassaux. Le seigneur de fief fait ap-
pel à la loyauté de son homme et lui demande de s'exécu-
ter lui-même, le cas échéant. Pendant sa guerre avec
Bàle, Catherine retire leurs fiefs à ceux qui, bourgeois ou
soldats de la ville, ont envoyé leur défi à leur suzeraine,
r^a paix faite, elle pardonne. Rappeler est l'un des vas-
saux qu'elle a punis. Elle l'inscrit au cahier de ses vas-
saux*. Lupfen retrouve tous les fiefs qu'il avait perdus
dans sa guerre contre elle. Hartuns: de Haus a encouru
la peine capitale. Ses fiefs sont retournés à la seigneurie
d'Autriche. Cependant sa famille ne les perd pas défini-
I. L/., 3, u, 18. NPA., pp. 2 49.1252.— nrunstait .. Conrad Martin a. esté
inuosty de tous los liefs que Ifcinann do Laubsi'oss auoit possedt'' et, outre
cela, il a eu par içracc la coucossiou d'oug'ajî'er ou de vendre les susdits
iiefs. Fait le nicrcrcdy après la fesle de SaiiU llylaire (if» jaiiv.) de l'année
1409 (ICxlrait des liefs de la maison d'Autrielie. fol. 8«i, r).
a. Sch(ri)llin-navenez, 1\', p. Kîi); l'enj^aj^enient est de i3j^.
3. nun., Il, Cm) (1^00, 19 juin).
4. NPA., VU, !:j 2, p. iS; IX. 7% c (1409. 9 nov). p. 48.
— 189 -
tivement. On en rend une partie à Jean Ulric de Haus,
son héritier, et le reste à son gendre Gauthier d'Andlau^
Telle était la stabilité du titre féodal. Le suzerain ne
pouvait songer à modifier d'autorité l'état féodal de l'Al-
sace. Les fautes les plus graves du vassal ne le privaient
pas nécessairement de son fief. Le suzerain avait-il épuisé
sa provision de fiefs, il ne pouvait la renouveler que par
des expédients ou l'acquisition de biens qu'il aliénait de
suite par une inféodation. En provoquant une oblation, il
obtenait le vassal désiré ainsi que la plus grande partie
des éléments qui constitueraient le fief. Il n'avait plus
qu'à tirer de son propre fonds l'augment de fief, prix or-
I. Jean Ulric vom Haus de Isenhaim, ponv luy et pour ses héritiers mâ-
les procréés de sou corps, a esté inuesty de la part du cliàLeau de Wilten-
haim qui auoit apparteuu à Hartmann voui Haus et de la haute justice au
dit lieu, plus du château de Battenhaini et des villages de Pelickon^ llom-
berg, Landau, Nufern, Zûinershaim, Echenwilier et des deux hefs coiidi-
tiouués que le susdit Hartmann auoit tenu de la maison d'Autriche et qui
sont retournés. Fait etc., en Tannée i4iH (Extrait des fiels de la maison
d'Autriche, loi. 582, v). Hartung vom Haus auoit encouru la peine de mort
et de confiscation de tous ses biens, mais il est decedè et sur ce Jean Ulric
vom Haus a hérité de ses liefs et en a esté inuesty. Ces tiefs sont sa part
au château de Wittenhaiin, auec la haute justice et autres biens scitués au
ban de Witlenliaim; plus, la forteresse de BuHenhaim, plus Bclliken, Ham-
berg, Landau et NuJ'ar, ces villages, auec haute et basse justice, grand et
petit criminel et toutes les appartenances; plus, les villages de Escholtz-
willer et Zimershaim, auec jurisdiction et banlieue, hautes et basses jus-
tices, grand et petit criminel, et touttes les appartenances ; plus, sa part
à la coUonge dite « DinckoU"» de Gillweiller, laquelle le dit Hartung et Jean
Ulric vom Haus auoient tenue en fiel" en commun; plus la cour a Ensis-
haim et le fossé et le jardin au dit lieu, auec ses appartenances, qui est
fief conditionné d'Ensishaim, et autres biens délaissés par le dit Hartung
vom Haus. Fait le jour de la leste de l'Assomption de Notre Dame (i5
août) de Tannée 1409 (ibid.). Dans les deux inféodations des biens de Har-
tung de Haus faites au profit de Gauthier d'Andlau, i)lusieurs éléments
énumérés plus haut se retrouvent ou semblent se retrouver (//_/., 8, 9).
l*remiére inléodaliou : les châteaux de Wittenheim et de Bultenheiin,
Thôtel d'Ensisiieim, le jardin et le fossé, les villages d'Escholtzwiller, Zim-
mersheim et Belliken. Deuxième inféodation: le domaine de Haute-Eglise
et le village de Nitfer. La première inféodation s'adresse également aux
covassaux de Gauthier. Jean Ulric de Haus devait en être un. La seconde
inféodation peut être antérieure ou postérieure à celle que reijul Jean
Ulric ; le domaine de Haute-Eglise peut être distinct de la cour colongére.
Les éléments propres aux inféodations obtenues par Gauthier sont les
dîn\es laïques à Ensisheim, le lief castrai assigné dans cette ville, les prai-
ries de Bartenheini, le domaine de Muren et les rentes de Sleinbruan. —
Le fief conditionné est le lief caslral.
- 190 —
dinaire de l'oblation. Le père de Jean de Dornach offre le
château de Schweighausen et ses droits aux villages de
Schweighausen et de Niderspach. Il reçoit en fief, outre
ses anciens propres, les villages de Schweighausen, Enne-
weiller et Michelbach qu'il tenait auparavant en gage *.
Bourquard Mûnch cède la cour colongère de Sirentz qu'il
vient d'acquérir de l'abbaye des Ermites et la reçoit avec
divers droits au même lieu^. Conrad et Jean d'Eptingen
oQ'rent les serfs qu'ils ont hérités de leur père et ceux
qu'Adélaïde Puliantin d'P]ptingen leur avait cédés '^. La
conquête, l'achat étaient d'autres ressources. Le seigneur
I. Ciinmann Hagkh de Schweighausen, de son propre mouvement, a
olfert en fief le château de Schweighausen, auec terres labourables, prez,
bois, champs et tous les autres fruits et proffits, rentes et generallement
touttes les appartenances, et encore tous les cens au village de Schwaig-
hausen, auec encore tous les fruits ou proffits, cens, rentes et biens à Ni-
derspach, le tout son propre bien, et a requis d'en inuestir luy et Jean de
Schwaighausen, son tils, ce qui non seulement a esté fait, mais de plus, par
grâce, les villages de Schwaighausen, Enneweiller et Michelnbach, auec tout
ce qui en dépend, soit jurisdiction, banlieiie, touttes les justices, hautes
et basses, pesche (allemand : Vischwaid) et tous autres droits, ainsy que
le dit Cunemann de Schweighausen auoit cy douant possédé les dits villa-
ges qui luy auoient esté engagés, leur ont esté conférés en fief. Fait la
veille de la feste de S' Jean Baptiste (;'.3 juin) de Tannée iSg; (Extrait des
liefs de la maison d'Autriche, fol. 45o, r°).
a. Sirentz. Le village de Sirentz, auec jurisdictions et banlieues et tout
pouuoir, ainsy qu'il est enuironné de hayes, la coUonge dite Dinckhof au
dit lieu nommée Oberhoff, dont enuiron quatre vingt personnes, y com-
pris femmes et enfans, dépendent, qui payent à la dite colonge 66 shillings
en argent enuiron, et en rentes et dixmes près de cent mesures dites \S"irn-
zahl de seigle et de bled dit Dinckcl en argent, et deux foudres de vin en
argent, et enuiron cent poules en argent ; plus, le droit de patronage au dit
lieu rapportant annuellement enuiron cent resaux de seigle et de bled dit
Dinckel en argent cl cent poules en argent enuiron, sans les menues dix-
mes ; les(iuels Burch'art Munich de Landscron, a olferts et reconnus en
lief, les ayant acheplés en pro[)re d'un abbé A" Einsideln. et en a esté in-
uesty ensuilte auec encore vingt mesui-es dites Vini/ahl d'aucine au dit
village de Sirentz, dit Fuderhabern et Holtzhabern, et auec les gens de la
seigneurie au dit village, dont il y en a enuiron dix huit et payent annuel-
lement enuiron quatre shillings, nionnoye de lUisIc, plus ou moins, à l'ex-
ception pourtant de la haute justice huiuelle appartient à la seigneurie.
Fait le lundy après la feste de r.\soension 1406 (24 mai) (Extrait des iiefs
de la maison d'i^utriche, fol. 464, r°)-
3. Conrad d'Eptingucn et Jean Tiiring d'Eptingucn, son frère, ont olTert
en lief et ont ensuite esté inuestis de tous les hommes propres à eux
cschus de leur père et aussy de tous les hommes ]>ropres qui auoient
appartenu a .li/f//jfj7<' d'Zi/>//n^ni<7» dite l'ulantiu et «pii leur ont este codes
par elle. Fait le jeudy après la feste de S' Uartholomé (u8 août) 1421 (Ex-
— 191 —
se faisait vendre par le vassal d'un autre suzerain le
fief que possédait ce vassal ou par un autre suzerain
un droit de suzeraineté. Ce furent les divers procédés
que Frédéric et Catherine trouvèrent en usage et qu'ils
eurent à leur disposition pour modifier la composition du
corps féodal d'une manière conforme à leurs desseins sur
l'Alsace.
Pendant son usurpation, le duc d'Autriche donne à des
vassaux d'Alsace des fiefs dans ses propres domaines et des
ollices. Il place dans les fiefs devenus libres des hommes
dont il se croit sûr. S'il était permis de faire fond sur la
reconnaissance, à Frédéric appartiendraient Bourquard
Mûncli le Jeune, son vassal pour le château d'Angenstein
à l'entrée de la vallée de la Birse, les Mùnch de Miin-
chenstein, Flaxlanden, Jean de Thierstein, Volker, Frédé-
ric de Hattstatt, Yernier Harmst(»rfer, Agstein de Thann
et surtout Lupfen *. Frédéric lui a fait reconnaître par la
landgravine une créance de i.ooo florins à titre d'indem-
nité de la gestion du grand bailliage de Ferrette, il l'a dé-
livré d'une guerre malheureuse et lui a mis en main sa
vengeance en lui livrant Bergheim.
Frédéric est-il obligé de rendre l'Alsace, il prétend dic-
trait des liefs de la maison d'Autriche, fol. 36, vo). — Adélaïde d'Ei)liiigen,
lille de Jean Puliant d'Eptingen, nmitre bourgeois de liàle, et leuiiue de
Gotzinan Mïmch de Mùnchensteiu (Basl. Chron., V, p. iu8, n. 5).
1. Miinch. Wackernagel, Schloss Angcnstcin, p. 4- — Flaxlanden et les
Miinchenstein. Jean de Flaxlanden, en son nom et au noju de trois de
il/u/if/jtvw^ai/i, a obtenu comme un iief d'engagement, le château de Mun-
chenstain, auec toutes ses appartenances et auec Tauanl chasteau (a), et eu
a esté inucsty. Fait le jour de S' Mathieu (ai sept.) de l'année 1412 (Extrait
des fiels de la maison d'Autriche, fol. 355, r»). (a) Vorburg. Ci)r. le Vor-
bourg prés de Delémont. V. plus haut, p. Go, n. i. — Le i"^ mai i433,
Frédéric donne en lief à Jean Thuring de Miinchenstein de Lowenberg le
château et l'avant-chàteau de Miinchenstein {UHL. JJasel, 641). Cpr. l'Ex-
trait des liefs de la maison d'Autriche : Turing Munieh de Miinchenstain a
esté inuesty du château de Munchenstain et de l'auant châleau et du bien
dit « Kutt », auec toutes les appartenances, jurisdictions, banlieues, jus-
tices, futage et petits bois, champs, pâturages, eaux, pesches, places à
moulins et tous autres honneurs et droits, sans en rien excepter. Fait le
vendredy auant la teste de S' Jean Baptiste i4^3 (Fol. 355, r"). — Agstein.
Frédéric lui allerme une forteresse avec la seigneurie qui en di'[)entl pour
800 ducats par an (Lichnowsky, V, Verz., p. CLXxxm. n .2o3î, 1 \-2i, 17 sej»l.).
— Lupfen. NPA., XLVil (i4-i4> >^ nov.), p. a;3.
- 192 -
ter à sa belle-sœur de Bourgogne les nominations aux fiefs
vacants tout aussi bien qu'aux offices. Il pensait aux vas-
saux et particulièrement aux vassaux de garde autant
qu'aux châtelains et aux receveurs lorsqu'il exigeait cer-
taines conditions des hommes auxquels Catherine confie-
rait les forteresses. La clause du traité de Bâle conçue
dans les termes les plus généraux ne s'appliquait pas seu-
lement aux officiers. Jusque-là on n'avait pas exclu les
étrangers, même des fiefs castraux. Au commencement
du XIV* siècle, les Amoltern avaient déjà le fief de
Bilstein, et parmi les vassaux qui gardaient Ensisheim, les
Baldegg et les Wartenfels étaient venus de la vallée de
i'Aar, près d'Olten et les Helfenstein du Wurtemberg.
Le duc d'Autriche agit selon les circonstances. Le gou-
vernement de Catherine exploite, à ce qu'il semble, les
embarras de certaines gens. Se propose-t-il d'augmenter
le fonds féodal de la seigneurie d'Autriche en vue d'inféo-
dations nouvelles, il songe à ses fonctionnaires. Payés de
leurs gages, quand il ne reste aucun autre créancier à dé-
sintéresser, payant la licence d'exercer leurs fonctions,
payant pour éviter une révocation arbitraire, achetant le
renouvellement de leurs nominations, livrés par leur sou-
veraine à ses créanciers en garantie de ses dettes, ce sont
des hommes inféodables à merci. Les redevances établies
sur eux peuvent être données en fief. On en peut élever le
taux et faire servir le surcroît à créer des fiefs. Les frères
de Ferrette reçurent une rente annuelle de 5^ livres sur
tous les officiers du comté de Ferrette, à charge de desser-
vir un fief castrai à Cernay *. Dans le voisinage de l'Alsace,
il y a des suzerains en mal d'argent. Léopold, débiteur de
Conrad de Fribourg, est devenu son créancier. Il lui a
racheté la lucrative gagerie d'Istein et acheté, à réméré,
pour 28.000 Uorins, la seigneurie de Badenweiler^. Conrad
I. NPA., p. 246.
•2. Eu i3j'j. Léopold rachrir pour 3.uk) llorins Istriii (pic UMiaicnl on gago
(a)iira(l, la coinli's.sf de .NoiuMilturg cl le marina vc ilc Holcln (Schœplliii-
- 193 —
dit en quelque endroit que Catherine détient une partie
de son héritage paternel. On voit ailleurs qu'il a donné au
bailli de Thann le pouvoir de dégager ses vassaux de leur
foi pour les mettre sous la suzeraineté autrichienne*. Ca-
therine aurait-elle profité du dérangement des alTaires de
Conrad pour obtenir de lui la cession de ses droits de su-
zeraineté ?
Il est dit de plusieurs vassaux qu'ils ont reçu de Cathe-
rine l'investiture de leurs fiefs. C'est le cas de Jean Louis,
de Fridung, Gauthier d'Andlau, Schweighauser, Guterolf,
Miïnch, Offenburg, Valée, Pierre et Catherine de Mori-
mont et Jean d'Illzach. Tantôt l'acte nomme Catherine ou
l'indique tout aussi nettement par le titre de « madame
de Bourgogne ». Tantôt on y lit « madame d'Autriche »
ou simplement a madame^ ». Personne ne s'y trompait.
Ces expressions désignent la princesse française et non
pas Anne de Brunswick.
Quelques investitures ont pu avoir lieu en vertu des
traités de Neuenburg et de Bàle, puisqu'ils obligeaient les
vassaux à reprendre leurs fiefs des mains de la douairière
d'Autriche. D'autres sont des prises de saisine à la suite
de mutations. Andlau et lllzach viennent d'hériter de
leurs fiefs, Valée d'acheter le sien, Ofïenburg d'acquérir
celui de Hans Heber. Telles investitures peuvent être de
pures formalités. D'autres ont eu pour motif l'intérêt de
Catherine et de la Bourgogne.
Il n'y avait en i36i qu'un seul vassal welche dans l'Al-
Ra venez, V, p. 4i>3). Revers de Léopold pour Conrad au sujet de renyaj^^e-
ment de Badenvveiler (Lichuowsky, V, Verz., p. xxv, n» a53, iSgS, 26 juil.,
Thann). Cpr. NPA., IX, 3° (1408, 8 mai), p. 3G.
1. NPA., XXVII, 1° (1422 au plus tard), p. 142; 2° (i423, 22 avril), p. 143.
2. Madame (Catherine de Bourgogne (L/., 8, 40) • Madame de Rt)urgogue
(10, 42). Madame d'Autriche (3-5, 47). Madame (12-14, 18). Cpr. Ilarms,
Der Stadtliaushalt Basels im ausgehcnden Miltclaller, II, 1 (Tubingue, lyio),
p. 154.
13
— 194 —
sace où Ton parle allemand, Gyat de Plancher*. Sous le
règne de Catherine ils sont deux, Colin et Valée. En outre,
Jeanne de Plancher, la dernière de sa race, a obtenu^
deux ans après le mariage de Léopold, que le fief possédé
par son père et son grand-père dans la région de Thann
deviendrait fief de Bourgogne^. L'Alsace de langue fran-
çaise ne comptait sous Rodolphe que trois vassaux wel-
ches étrangers, tous originaires du comté de Montbéliard,
Jean de Glères, Aiguelot de Glay et Rodolphe de Mont-
joie ^ Léopold y ajouta un Bourguignon, Pierre de Cly,
I. Gyat reçut trois fois l'investiture féodale, en iSaa, i36i, iSgS. La com-
position de la tenure avait sensiblement changé en i36i.
Tenure de i36r
4 sôm win geltz ze Wattewilr in
den lechen uff" rebcn und ufF mat-
ten ;
I matten ze Tanne dem dorf, der
sprichet man bi dem Grossen Nuss-
bônm;
Hus und hof und garten ze Tanne
anenander.
Tenure de 1822
Quatre mesures dites saum de
vin blanc en argent à Wattweiller ;
Sept arpents de près scitués au
bas du village de Thann près le
Grand Noyer;
Une maison, cour, grange, ver-
ger, ensemble tout le bien dit « Ge-
sâss » avec tous les droits scitués
en la ville de Thann;
Une maison et un bien dit « Gc-
sàss » scitué en dehors de la ville
de Tann, sur le fossé;
Plus des gens à Riuiere et à Su-
lunhc, les granges de IVlang et tout
le bien dit « Gesiiss » au dit Riuiere,
le moulin à Riuiers ;
Le bien dit « Blamcrschautzgut »
et le bien dit »< Adatesgut» (Extrait
des llefs de la maison d'Auli'iche,
fol. 553, v°).
Manque. 4 1/2 Ib. pfennig gellz ze Tanne in
der slalt;
Manque. Ze Trôbaeh S Ib. geltz (Fiefs de
\M\\. Quel., XV. I. p. 440).
a. Gint de Planlschier, en son nom cl au nom de Jean Louis de Plants-
ehier, sou lils, a (hMVchef esté inuesly des susdits tiefs, tout comme il Vu
esté en rannée lijj. El au cas que les dits de l'iantsrhier, père et lils. dé-
cédassent sans héritiers mâles procréés de leurs corps, ce iief passera par
grâce à sa lilïe Jeanne et à ses héritiers habiles de succéder aux liefs. Fait
\v. samedy après le premier jour de Tan l'iy') (Extrait des liefs d« la maison
(rAutriclie. fol. Tio», r).
Manque.
Ze Risaers ( Variante : Rifers) den
hof, dieguotei- und die luit, diedar
zuo hôrent.
Mancjue.
3. Pour Aigiu'lol de (ilay (%/o/ von Gle. (Juel.. W. i, p. 445).
— 195 —
seigneur de Roche-d'Or. Il lui donna Rosemont en gage*.
Mais Léopold était déjà l'époux d'une Rourguignonne.
Pendant le veuvage de Catherine, dans l'arrondissement
féodal de Relfort, les vassaux du comté de Montbéliard,
de la Rourgogne et de la Lorraine forment, au contraire,
la majorité. A qui attribuer ce brusque changement si ce
n'est à la suzeraine bourguignonne? D'ailleurs, si le traité
de Brde interdit à la landgravine d'introduire des étran-
gers dans les forteresses autrichiennes, c'est qu'elle l'a
fait ou le fera. Certains hommes touchent de trop près à
elle ou à sa patrie pour ne pas lui devoir leur place dans
la féodalité. Thiébaud de Massevaux, mari de Jeanne de
Plancher, partageant avec elle, en vertu d'une nouvelle
grâce de la suzeraine, le fief de quenouille du pays de
Thann est l'un des « Allemands » les plus dévoués de Ca-
therine. Elle en fait ce quelle veut; elle l'enrôle dans la
chambre d'un seigneur bourguignon, Jean de Cusance,
seigneur de Flagey, et l'envoie au siège de Vellexon*. Il
n'y a qu'elle également ou ses parents de Rourgogne qui
aient pu avoir la pensée de prendre pour vassaux un
fournisseur et un domestique de la comtesse de Ferrette,
Colin et Fridung, un châtelain et un officier de Jean sans
Peur, Allanjoie et Oiselay, un grand vassal de Philippe le
Ron, Neuchâtel, un homme que son frère et son neveu
emploient aux plus hautes missions, Valée, et surtout
seuls ils pouvaient penser à faire de Valée un vassal en
pays allemand.
Enfin, pour plusieurs vassaux on voit la suzeraine à
l'œuvre. Les actes d'inféodation sont restés, ils montrent
comment elle a dû s'y prendre pour d'autres vassaux.
Dans sa guerre contre Neuenstein, elle s'empare de la
I. Lichnowsky, V, Verz., p. xxvi. n» 258 (iSoS, i ■■ août, riiaun)
a. Jeanne de PlantscJiit'r, épouse de Thichaud tle Massinnnster, a resijjné
les susdits lieCs et a associé à ses tieJs sou dit niary et sur ce les dits tiel's
leur ont esté conférés. Fait le lundy après la feste de S' Philippe S' Jac-
ques (3 mai) de Tannée i4o6 (Extrait des liefs de la maison d'Autriche
fol. 534, r°). Pour Massevaux. à Vellex.on, Bertin, pièc. juslif., 111, p. i4'3.
- 196 —
lierre d'Hâsingen qu'Henri zu Rhein avait en fief de l'ab-
baye de Murbach et la donne à Jean zu Rhein comme fief
dépendant de la circonscription d'Ensisheim ^ En i4i4»
elle ajoute des fiefs à ceux qu'elle avait accordés trois ans
auparavant à Frédéric de Hattstatt. A ce moment, elle est
menacée de perdre l'Alsace. Hattstatt, conseiller de Fré-
déric d'Autriche, peut la servir ou lui nuire. Volker, le
serviteur du duc d'Autriche, avait Grosne en fief de gage.
Après sa restauration, elle rachète le fief, le change en fief
mâle et le donne à Jean Louis ^ Le nouveau vassal promet
de la servir en temps de guerre, pendant un mois, à ses
frais, avec ses armes et avec un certain nombre de gens.
Elle achète de ses deniers propres de Frédéric de Haas les
villages de Radersheim et Merxheim, et les inféode à Fri-
dung-^. Peu de jours avant la mort de son mari, elle avait
donné à Eudes de Villers deux fiefs sous Relfort, à savoir un
domaine à Bavilliers et la forteresse de Banvillars et, dans
cette occasion, elle avait fait entrer en Alsace avec un
vassal bourguignon les lois féodales de son pays. Eudes
avait reçu l'investiture suivant le droit et les coutumes de
Bourgogne. L'année qui suivit le traité de Neuenburg, il
vendit à Valée ces fiefs pour Goo livres, monnaie de France,
et Catherine donna la saisine à l'acheteur. C'était une
vente politique. Dans l'instant où la situation de la
1. L'abbaye, TAutrichc et les zu Hliein curent ensemble un long procès
à ce sujet (Schœpflin-Ravcnez, IV, p. i52).
2. Comptes, p. 2(). C'pr. Sehœptlin-Ravenez. V, p. ^47 (i424)-
3. Merxheim. Les (lt;ux villa^^es de lielleishaim et de .l/<•^;^'•<^s/lrtlV7l, scituez
Qn reuesclié de Hasle, auee gens, fruils, cens, tailles, seruices, droits deuz
aux mutations, biens, jurisdiclion et banlieiie, auee touttes leurs appar-
tenances, lesquelles Catherine de Bourgogne, duchesse AWiitriche, auoil
aciiepté comme un bien proi)re. diî Frederie vom Ilaiis. son niaislre d'hô-
tel, ont esté conférés en licf à Conrad Fridnng. escuyer de cuisine et —
(lluebnïaisler). Fait le vendredi après la feslc de la Nativité de Nôtre
Dame (i4 septembre) de l'année i4i4- — (À)nrad Fridung' a ilerechef este
investy de ce lif^f. Fait le vendredi auaut la Saint Jean Baptiste (21 juin)
i4i5. — Sur une convocation générale. Conrad Fridung- a, pour la troi-
sième fois, esté inucsly des deux villages de Mergcsheim et Hetlershcim,
auee touttes leurs appartenances, comme cy dessus. Fait le mercredy
auant la feste de Saint Andrc (iy nov.) de l'année I420 (Extrait des iiefs de
la maison d'.Vutriche. fol. 33;. v).
- 197 -
veuve de Léopold était fortement ébranlée, cette trans-
mission amenait le grand diplomate bourguignon dans la
féodalité de l'Alsace et ce premier pas le conduisit, quel-
que temps après, parmi les féodaux alsaciens de langue
allemande ^
Catherine est donc l'auteur d'une partie des inféodations
qui sont contraires aux exigences de Frédéric, parce que
les bénéficiaires sont des étrangers, Bàlois, Bourgui-
gnons, Welches. Si le temps ne lui eût manqué, elle eût
sans doute appelé à la suite de Neuchâtel et de Valée, Jean
de Fribourg, Vaumarcus, Jacques de Villers et Vergy. A
ces vassaux, elle indique un maître. Elle gouverne avec
les conseils de Ribeaupierre, le prend pour grand bailli,
ordonne à ses sujets de lui obéir comme à son procureur,
le charge de recevoir la restitution de ses domaines, elle
lui destine, en lui promettant le mariage, l'exercice de sa
propre suzeraineté, en qualité de « légitime administrateur
de sa personne et de ses biens. » Après la brouille, le
chef qu'elle laisse entrevoir est Thiébaud de Neuchâtel.
I. Odetus de Rochia, chevalier, reconnoit de tenir en fief de Catherine
de Bourgogne, duchesse d'Autriche, le fort ou château de Banmillers, alle-
mand liannweiller, avec ses appartenances et dépendances, et d'en auoir
pris l'investiture suivant le droit et les coutumes de Bourgogne. Fait le
10 mai en l'année i4ïi. — Henry Valey, chevalier, de Fontenay en Voges,
a achepté, moyennant la somme de six cens Hures tournois, de Otto von
DortJ\ seigneur de Ratschia sur la Leying dans la comté de Bourgogne, le
château et le fort de Bannvillers et appartenances consistant en quatre
parts (allemand Iluben) lesquels sont possédés présentement par trois pos-
sesseurs (allemand Hubner) ; plus, les dixmes des villages de Bannvillers
et de Doneram, aiiec tous les champs, terres labourables, prés, bois, eaux,
ruisseaux, conduits d'eau, g-rands et petits canaux (allemand : ^^■asser-
runtzeu mit gros und klein lechen), auec tous les antres droits, honneurs
et appartenances, en quel endroit qu'ils soient scitués et (jucl nom qu ils
puissent auoir, sans en rien excepter, relevant de la Pierre et fort de
Befort, duquel fief le dit Henry Valey a esté iimesly par damr Catherine
de Bourgogne, duchesse d\{utriche, pour le tenir en lief de la seigneurie
d'Autriche et de ses successeurs à la seigneurie de Befort. Fait le vendredy
après la fesle de Saint Barlholomé (2 septembre) de rannée 1412. (Extrait
des fiefs de la maison d'Autriche, fol. 33, v»).
- 198 —
III. Le vice de cette féodalité est de n'être point facile
Cependant elle devrait l'être, car elle est très divisée. On a
pris les vassaux partout. Ils se séparent en deux féodalités :
l'une d'épée, celle des fiefs masculins et des fiefs de forte-
resse ; l'autre d'argent, celle des gageries. Mûnch, engagiste
de Landser, Rodersdorf, qui tient Sainte-Croix en gage, et
Offenburg appartiennent seuls aux deux groupes. Les fa-
milles indépendantes par le rang ou par la fortune existent
à peine. Il y a quelques barons ou grands seigneurs, Neu-
châtel, Lupfen, Ramstein, Ribeaupierre, Asuel, Montjoie,
les Thierstein; des chevaliers en petit nombre, Arnold de
Barenfels, Mûnch, les Rotberg, Gauthier d'Andlau, Gu-
terolf, Frédéric de Hattstatt, Jean de Morimont, Roche,
Oiselay, Allanjoie, Rodersdorf, Berthold Waldner, Ulric
de Zillisheim, Claus de Haus, Asuel et Conrad d'Eptin-
gen. On ne voit d'autres riches que les Ribeaupierre,
Thierstein, Mûnch, Volker, Colin, Offenburg et Agstein
de Thann qui paie 800 ducats par an pour le loyer d'une
forteresse et d'une seigneurie autrichienne*. Le surplus
des vassaux consiste en varlets ou garçons nobles, damoi-
seaux, écuyers, bourgeois de petite ville, gentilshommes
campagnards^. Ils sont nobles parce que, de père en fils,
ils ont fait des armes leur aflaire, quelques-uns ayant un
valet ou des sergents à leur solde, d'autres levant des par-
tisans pour une expédition. Ce sont les hommes des peti-
tes guerres, des querelles à main armée; Flaxlanden as-
saille Pierre Kilcher dans une rue de Ferrette-^. Ils se
battent contre les Suisses et dans les guerres de l'Alsace.
I. Barons. Freie. Freie Ilcrreu. Johans von Glicrs, cin fryc {Quel., XV. i,
p. 446, i36i). Frobcrg, ein frye (UB. liasel, VI. i3, 1409, .5 sept.)- — Pour
Colin, V. une transaction entre l'Autriche et le comte Jean de Frihourg-,
avec clause pénale de G.cxk) llorins à la charg^e de l'Autriche ; celle-ci four-
nit un grand nombre de codébiteurs (Mitschuldeuer), parmi lescpu^ls
Ilùfrlin Colin, VI, a44, 1428, i3 sept., p. j()I). Pour ia36 llorins du Rhin
(Lichnowsky, V, Verz., p. ccxiv, n- a4i4, 14^6, aa mars).
3. Edelknechte. .lungherreu.
3. NPA., XV, a' (141 1, 17 nov), |). S;. In Kilcher était au service de Bàle
à la lin du xiv siècle. Item h'ilchrrrfn lïir siii plierit xviij Kuldin (Ilarms,
Sladlhanshalt Basi'ls,i>. ;i, i39;-i3y8).
— 199 -
Ils partent même pour la croisade. Un fils d'Henri d'An-
dlau a disparu dans la catastro[)he de Nicopolis i. Antoine
de Hattstatt de Vir au Val engage un fief pour aller en
Bohême.
Beaucoup de vassaux souffrent du mal que leur suze-
raine connaît, qui n'épargne petit ni grand, misère de no-
ble. Le régime de la portion féodale les éprouve. Leur
genre de vie les gêne. Les guerres les endettent. Us vien-
nent accroître l'innombrable clientèle d'emprunteurs et
de débiteurs de rentes que Baie s'est faite dans toutes les
classes 2. Leurs noms se mêlent dans les comptes de la ville
à ceux des grands débiteurs, le bailli Mansberg, Tévè-
que de Bàle, Frédéric d'Autriche, Catherine de Bourgo-
gne*. La banque municipale prête à Fiaxlanden et à Fré-
1. Rôteler Clironik (Basl. Chron., V, p. 128, i3ç^î).
2. La formule suivante se rencontre très fréquemment dans les comptes
de Bàle : item N. n. fl., mit den von im abg-ekouft sint n. guldin g-elts
(Harms, Stadthaushalt Basels, p. 120, i4i2-i4i3). — Pierre de ^Veitenmiihle
a emprunté 61 florins « pendant cette dernière guerre » (in disem vergan-
genen criege. P. 112, 1409-1410). C'est la guerre des Paj's Antérieurs.
3. Compte de Mansberg. La ville achète de lui, de son frère Yolmar et de
ses deux tils une rente de 60 florins argent au prix de 1200 florins. Bour-
quard est, à cette époque, grand bailli (Lantvogt) à Ensisheim pour Fré-
déric (Harms, Stadthaushalt Basels, p. 120. i4i2-i4i3). Cpr. plus haut, p. 59,
n. I. — Compte de Vévêque de Bàle. Prêté (verli'ihen), sur la maîtrise géné-
rale des tribus, 2000 florins. Donné (geben) 1604 florins sur les 4000 que la
ville lui a prêtés (Harms, Stadtshaushalt Basels, pp. i58, iSq, 1424-142.")).
Prêté 200 florins (P. 164, 1425-1426). C'est le temps de la guerre des gage-
ries. — Compte de Frédéric. Prêté 6100 florins (P. i35, i4i"-i4i8). Frédéric
se réconcilie avec le roi et sa femme sera régente de l'Alsace Tannée sui-
vante (V. plus haut, pp. 88, 92). — Compte de Catherine. Tous les articles
se rapportent à la préparation et à l'exécution du traité de Bàle. 1° Déli-
vrance à Catherine par la chancellerie d'Autriche des « lettres d'appoin-
tement », c'est-à-dire d'un exemplaire des conventions de Neuenburg.
Bàle a fait à la duchesse lavance des droits de chancellerie. Item iinser
frofjwen von Biirgunden verlihen cxxx viij g\ildin umb die richtuugbriefe
usz der canczlie ze Ocsterrich ze lo<'sende, faciunt cxlvj Ib. i s. (Harms,
Stadthaushalt Basels, p. i5i, 1422-1423). — 2° Voyage d'Arnold de Hotberg
en Tyrol, « vers l'Etsch » (V. plus haut, p. iiT)). Louage du cheval (Hoszlon)
et delfraiement (Zcrung) d'Arnold, 88 florins, plus 3 livres 16 sous 7 de-
niers de supplément. Catherine, ayant demandé ce voj'age, se propose de
rembourser la ville (Als er an die Etsch reit, von beatle wegen ùnser
frofnven von Burgunden, die sy uns meynet wider ze gebende (Harms,
Stadthaushalt Basels, p. i54, 1423-1424)- — 3» Remise de Belfort à Frédéric
(als Befurt ûbergeben ward). Rotberg vient à Belfort. Son delTraiement,
6 florins, Louage de son cheval, 3o sous. Catherine doit les remboursera
- 200 —
déric de Haus*. Asuel lui emprunte 8i florins sur une
ceinture d'argent. Il en rendra loo. La différence tiendra
lieu des intérêts qu'il serait illicite de stipuler^. Ces vas-
saux cherchent des ressources et des moyens d'aug-
menter leurs revenus en tirant le meilleur parti de
leur patrimoine et de leurs services. Ils offrent leurs
propres en fief, mettent leurs fiefs en gage. Roders-
dorf, Jean Ulric de Haus, Fridung demandent à la seigneu-
rie d'Autriche la permission d'engager leurs fiefs. Les
requêtes de cette nature sont si fréquentes que la seigneu-
rie a rédigé des formules et tracé des règles fixes pour les
autorisations \ En temps de guerre, on fait venir ces gen-
la ville (Sol ouch iinser frouw keren. Conrad d'Epting-en, Balthazar Rot et
Léonard zum Bluraen séjournent ij jours à Belfort avec i3 arbalétriers,
maître Lamprecht et Koerper, le cuisinier, 5i livres 17 sous. A cela s'ajou-
tent le salaire (Lon) des arbalétriers, de Lamprecht et du cuisinier, y com-
pris le cheval de Lamprecht qui a été emprunté (mit meister Lamprechiz
entlelinet phearit), 10 livres moins i sou. Aux messagers envoj'és de Baie
à Belfort (daselbshin), louage de cheval, 12 livres. Au charreton (Karrer),
17 journées faisant 6 livres 16 sous. Mais on ne les comptera pas à la du-
chesse (Non computetur ducisse sed nobis). — 4° Reprise de posession du
pays par Catherine (als ùnser frouw von Burgunden das lande innam) et
retour de la landgravine à Ensisheim. A Rotberg, 11 journées de louage
de cheval, 3 livres moins 5 sous. A lui et à Ulman im llof, leur deffraie-
ment à Ensisheim, de la part de « celui de Falkenstein » (parte des von
Vallienstein), 6 livres 11 sous 5 deniers et louage de cheval de Bàle à En-
sisheim (daselbshin), 2 livres (Ibidem).
1. A eux et à deux autres 3oo florins = 325 livres (P. i5S, i424-i435)
2. Item dem von Hasemhiirg Ixxxj guldin verlùhen und sol c guldin, da-
fi'ir stot ein silber gi'irtel, faciunt Ixxxv Ib. i s. (P. i6a, i42.')-i426).
3. Jean Ulric von Hus, du consentement du seigneur direct, a engagé
sa part à la coilonge de Gilia'eiUer, auec touttes ses appartenances,
laquelle est lief, à Bride Richeim, de Basic, pour la somme de 700 florins, ie
dit consentement donné à condition de dégager le dit fief dans le
terme de dix années. Fait le saniedy après la feste des Roys (9 janv.)
en l'année i4oi (I^xtrait des fiefs de la maison d'Autriche, fol. 58j, r").
— Jean Ulric vom Haus a engagé la coilonge dite « DinckofT » à Gilt-
weiller, auec le bien dit Piichel, fossés, cens, dixme, justice et autres
appartenances, <à Bride Richin, de Basic, pour la somme de 710 florins, et
le seigneur féodal y a consenti et a seulement excepté les gens que le dit
vom lions tient aussy en lief. Fait le niardy ai)res la feste de la Sainte
Croix d'automne (20 sept.) de Tannée 1401 (Ibid.) Jean l'iric von Haas, de
Iscnhairn, a obtenu le gré et le consentement d'engager et hypothéquer
ses fiefs pour la somme de i5oo florins. Fait le mardy après la feste de
Saint .laocjucs (jO juil.) de l'année i jiS (Fol. 5S2, v).— Henry de lialtersdorfT
a obtenu le gré et consentement d'engager (juatre vingt résaux de bled en
argent qu'il a sur le village et sur le revenu dit « Cîewerfl « de liet^i.shaim.
— 201 —
tilshommes pour rendre les garnisons plus fortes. Ils peu-
plent les fiefs castraux. Les hommes riches ou d'une no-
blesse plus élevée leur abandonnent des tenures qui assu-
jettissent et abaissent le vassal jusqu'à être l'égal du sol-
dat. Chaque famille peu fortunée a, pour ainsi dire, sa for-
teresse qui la nourrit et sur qui elle s'est jetée tout entière,
les deux frères de Flaxlanden, Gernay; les trois frères de
Ferrette et les quatre Stor, Ensisheim ; les deux Wattwil-
1er, qui sont cousins germains, les deux frères de Thann et
les cinq frères de Soultzbach, le château de Thann^ Les pa-
triciens bâlois appauvris par les vexations de leurs conci-
toyens, s'aident pour subsister des salaires que ceux-ci
leur abandonnent dans les périodes d'apaisement. Arnold
de Bârenfels et Jean Ludman de Rotberg touchent les
60 florins gages annuels de la maîtrise des bourgeois^.
Henmann Vitztum reçoit un cadeau de 3o florins pour
avoir servi la ville dans la guerre des Pays Antérieurs -^
D'autres vassaux s'engagent résolument comme soldats
d'un seigneur ou d'une ville ou, par un contrat d'une
nature spéciale, ils se font « serviteurs »; ils mettent,
moyennant un salaire ou la jouissance d'une terre, leur foi,
leur obéissance, leur corps, leurs armes, leurs forteresses
à la disposition de celui qui les emploie'*. Parmi ces mo-
à Nicolas et Frédéric vom Haiis, et cinquante resaux de bled en arg:ent
qu'il a sur le village et sur le revenu dit « Oewerfl"» de Sagsen, à Klaux
Seckler, à condition toutteslbis de dégager et libérer les tiefs dans le terme
de cinq années. Fait le lundy auant la feste de Saint Thomas (17 déc.) de
l'année 142.") (Fol. 400, r»). — Conrad Fridiuig^ a obtenu le gré et le consen-
tement d'engager et hypothéquer ce lief, ainsi qu'il Jugera luy estre util et
conuenable. Fait le dimanche Laetare (2 mars) de raniiée i4"-ii (Fol. 337, v).
— Il a esté concédé à Conrad Fridiing d'engager le lief Jusques à la somme
de huit cent florins, s'il veut. Fait la veille de la feste de Saint Michel
(q8 sept.) de l'année 14^3 (Fol. 337, ^"')-
1. NPA., XL, p. 243.
2. Jarlou. Biirenfels (Ilarms, Stadthaushaît Basels, p. 121, i4i3-i4i4)- Jean
Ludman (P. i38, 1418-1419).
3. So ist geschenkt worden Henman Vitzthnom x\x guldiu von sius
dienstes wegen den er uns in dem kriege getan bat (I*. 110. i4tH)-i4io).
4. Exemples de ce contrat : Liclinowsky, V, Ver/., p. xl, n° 41^5 ti î«>.
2j>août) ; p. xLi, n" 429 (3o novembre) ; p. liv, w 575 (i4i>3, 2 octobre); p. i.xx,
n» 757 (1406, 17 mars).
— 202 -
destes vassaux, ces familles vivant du produit de leur lance
et de leur épée, Catherine trouve à foison conseillers, offi-
ciers, serviteurs, messagers, mandataires, témoins, soldats
pour son frère et pour elle-même, gens à tout faire. Tels
sont les Essert et les Roppe ses châtelains de Belfort, Fré-
déric et Hartung de Haus, Guillaume de Massevaux, Thié-
baud de Morimont que le bâtard d'Andlau saisit comme il
portait le défi de sa suzeraine au margrave Bernard et
met en chartre privée*.
Malgré ces différences d'origine et de situation, beau-
coup de choses rapprochent les vassaux, et ceci est une
première cause d'anarchie. Il serait aisé aux vassaux de
se liguer contre leur souveraine. Le danger auquel elle est
exposée est d'autant plus sérieux qu'un grand nombre
d'hommes féodaux doivent être plus disposés à obéir aux
Habsbourg, à quelque autre feudataire allemand, voire
aux citoyens de Bâle, qu'à une Welche. Entre eux ils ont
souvent quelque chicane. Ils se font des guerres longues
et pour ainsi dire périodiques, comme les Ribeaupierre
et les Lupfen en i4oo, 1408, i4ii, i4i3, i4i3-. Ils se dévas-
tent mutuellement leurs domaines, se démolissent réci-
proquement leurs châteaux, se font prisonniers. Violences
1. Jean d'EtuelTont et Guillaume de Massevaux, témoins de la pro-
messe des ambassadeurs de Léopold relative à l'assig^nation éventuelle
I)ar leur maître du capital dotal restant dû {RUB., II, 719, Dijon, 1406,
28 août). — Jean Ulric de Roppe, le seul noble alsacien présent au conseil
tenu par Catherine à Helfort lors des prcliniinaires du traité de Hàle (NPA.,
XXIX, I», 1422. A, 190CI., p. i47)- — Thiébaud de Morimont apporte à Stauf-
fenberg et fi Hans Stôr, receveur général de Ferretle, des lettres de Cathe-
rine (Comptes, p. 21). Pour Thiébaud de Morimont, v. plus haut, p. i35, n. i.
C'est de lui qu'il s'agit dans le traité de paix du 3 Juillet 142». mais il au-
rait été fait prisonnier à son retour. Il était encore en prison au moment
de la conclusion du traité. Als der Hasthart von OltenheyrUy der hochge-
bornen furstynnen frauwe Kaihrincn von Biirf;i-undicn. hertzogynnen zu
Osirrich, witwen, einen iren diener, der dem vorgenanten margralTe
Jifi-nhart iren w idersagtsbrlef bracht, an sineuï widerlicyme ryten gefan-
gen hat, haben >vir neuilieh betcydiugcl das der marggralV denselben
gelangen der gefengnisz auch zu stund und unverczuglich ledich schalTen
sal (T//. fiasd, VI, 183, p. iS5). Otlenhcim était le sobricpiet du bâtard
d'Andlau (Wackernagcl, p. 458).
2. liUH., II, (Ht) (Avant i^ck), (i fevr ) ; 111. .'> (iiot). .•> mars) et plus haut,
pp. 55, tio, (il, CH).
— 203 —
et dommages se compensent. Ce sont querelles de ménage.
Il leur plaît de se battre. Tous ils se connaissent, ils ont
tant d'occasions et de lieux de rencontre, les réunions de
leurs sociétés, les châteaux communs de leurs paix cas-
trales, les séances des justices, tribunal du pays, plait géné-
ral du landgraviat, tribunaux d'arbitres, cour féodale de
l'évêque de Bâle, où se jugent les procès des fiefs. En
iSgS, au plait général de Pleigne, Guillaume Stiir, Ulric
de Dornach, des zu Rhein, Eptingen, Vitztum, Schaler,
Ramstein, Waldner, Flaxlanden, PfafTenheim sont éche-
vins du justicier ^ En 1420, la cour féodale, assemblée à
Bâle, « sur le Palais », prononce sur la suzeraineté de
Valengin, disputée entre l'évêque de Bàle et Conrad de
Fribourg. La session réunit Jean Ludmann de Rotberg et
Weitenmùhle, qui portent la parole, l'un pour l'évêque,
l'autre pour le vassal Guillaume d'Arberg ; Asuel, Arnold
de Rotberg et Conrad d'Eptingen, qui sont échevins, et
le justicier Bernard de Thierstein*.
Souvent les vassaux sont parties dans les mêmes con-
trats, garantissent les mêmes dettes en qualité de cau-
tions ou d'otages. La même ville les a reçus dans sa bour-
geoisie. Ils ont des fiefs par indivis. Ils se donnent des
fiefs les uns aux autres. Les zur Lauben sont une branche
de la famille de PfafTenheim. Flaxlanden est apparenté
aux Miinch de Miïnchenstein. Lutold Miïnch, père d'Eisa,
est leur cousin. Jean de Morimont se marie à Elisabeth
Waldner, Jean Rappeler à Catherine de Morimont et l'on
donne à sa femme Stocker pour tuteur. Frédéric de
Hattstatt, par son mariage avec Suze de Ferrette, est
l'oncle des trois frères de Ferrette. Oncle et neveux
tiennent en commun des fiefs de Catherine. Gauthier
1. Schœplliii-Ravenez, V, p. 454- Rodolphe d'Aiullau ot Jorallicus de
Ratsamshausen zuiu Stein sont parmi les arbitres convoqués en i4i3 par
le roi Sigisniond pour vider le débat au sujet du passatre dans GratVens-
taden. (P. 5<13).
2. M^"^ Vautre}', Histoire des évéqucs de Bâle (Einsiedeln, i884), I» P- 4^2
= T., V, p, ^52 (i4'^o, 2 déc,). Lf. nobles, fol. xxv, r" — xxviij, r.
— 204 —
d'Andlau est le gendre de Hartung de Haus, Ulman de
Massevaux celui de Vérène d'Asuel, qui est une Thiers-
tein, Jean Bernard d'Asuel, le neveu des frères de Thiers-
tein. 11 possède avec eux la plupart de ses fiefs. Offen-
burg, Frédéric de Hattstatt, Conrad d'Eptingen, Arnold
de Rotberg sont ses hommes liges. Arnold a de lui
en fief son propre château de Rotberg. Louis de Mont-
joie est suzerain de Stocker et des Dornach et Jean
de Montjoie de Guillaume de Hungerstein *. La com-
munauté des souvenirs renforce celle des intérêts et
les liens d'alliance et de parenté. On a fait la guerre
ensemble, subi les mêmes désastres où chaque famille a
laissé de ses membres. A Sempach, autour du suzerain et
avec lui, meurent des Andlau, Eptingen, Flaxlanden,
Haus, Ratsamhausen, Reinach, Laubeck, Waldner, Mon-
treux, Morimont, Hattstatt, Massevaux, Barenfels*. La
féodalité alsacienne est un écheveau embrouillé. Par quel-
que bout qu'on la prenne, on ne sait ce que l'on amènera.
Nombre de vassaux occupaient plusieurs fiefs ou cumu-
laient des fiefs avec des offices et des commandements mi-
litaires. Les uns le faisaient par ambition, par amour du
I. Frédéric de Hattstatt, Jean Ludman de Rotberg et d'autres vendent
une rente à la veuve de Gôtzman Miinch de Munohenstein (Scherlen,
p. 336, 1420). — Jean d'Illzach et Conrad de Burnkirch ont, des liefs com-
muns (/>/"., 21). — C'est en communauté avec les Hattstatt que Berthold
Waldner possède l'asile (Freihof) d'Ammerschwihr (Sclierlen, p. 73. i4i4)-
La protection que donne l'asile aux personnes poursuivies par la justice
se paye comme celle que la basse cour procure aux retrayants. — Floch.sz-
landcn, l'inser vetter vnd or'chem (Uli. L. Basel. 5^5, i4iî, 29 déc). —
Mariage Ka})pel(M'-Morimonl (Schœpflin-Havcnez, V, p. 60;), i4o3). —
Stocker et Catherine de Morimont (T.. V. p. 749» ^4^91 28 janvier). —
Frédéric de Hattstatt (Scherlen, p. 335). — Andlau (Lf. 0) — Massevaux
(HartI, p. 6(5). — Asuel. neveu des Tiiierstein, i)osséde dans l'indivision
avec eux les (iefs qu'il tient de l'évéclié de Hàle (T.. V, \\. ~^^ç\, 1 {02. Q.'i juil-
let); suzerain d'OflcMiburg- (1*. 7H3, i43i). i3 févriiM'' ; de Frédéric «le Hatts-
tatt, pour des revenus et dîmes à Witlenhcim, Hcininifcn, StalTelfelden
(Scherlen, p. 335 i4o8):d'Fptinjçen, pourOberdorf (T., V, p. 750,1419. 3o sept.);
Ilotberg (54, i4i3, 10 janv.). —Vassaux de Louis de Montjoie: i* Stocker, une
rente de dix livres estevenans et des jiiéces de terre à >*orrentruy (i4o3,
•i.! juin); •!" Les Dornach (r»"'») Abbc Richard, p. 3a). Vax \\\^, Jean de .Mont-
joie permet à (iuillaume de Hunirerstein de constituer un douaire sur les
dîmes de Hochstatt (Sclnx'pllin-Ravenez, V, p. 74r')'
a. SchœptUn-Havenez, V, pp. 4>'>2. ttog, (>77, (»oo).
— 205 —
lucre ou par vanité, comme Ofl'enburg, le collectionneur de
fiefs ; les autres parce que la modicité de leurs tenures
féodales les y engageait. La situation du suzerain pou-
vait devenir fâcheuse si le vassal s'adressait à d'autres
grands seigneurs afin de compléter la somme de revenus
qu'il désirait posséder. Berlhold Waldner tenait en fief de
l'Empire la libre courtine ou l'asile d'Ammerschwihr, les
Haus trois villages au Val Saint-Grégoire, Ratshamhau-
sen deux manses à Ottenrode, une dîme à Obernai, le châ-
teau de la Pierre et le tiers de l'Œdenburg, partie ruinée
du château de Kônigsburg^ Frédéric de Hattstatt, vassal
de l'évêque de Strasbourg pour Herlisheim, l'était aussi
de l'abbaye de Murbach, du comte de Wurtemberg et du
du duc de Lorraine^. Cinq autres vassaux, Hermann Wald-
ner, Thenig de Hattstatt, Glaus de Haus, Jean Bernard
zu Rhein et Henri Rappeler étaient entrés en la foi de
l'évêque de Strasbourg^. Les Fursich, les Maquabrey et
Jean de Thierstein faisaient hommage au comte de Mont-
béliard. Hartmann de Milandre avait de lui en fief la tour
dont il portait le nom, et Thiébaud de Neuchàtel des fiefs
en Ajoie, notamment Beurnevésain*. En 1422, Lupfen et
1. Waldner (Scherlen, p. ^3, i4i4)- — Les Haus (Schœpllin-Ra venez, V,
p. 676). — Ratsamhausen. Acte d'inféodation du 2 mai 1417 : die burg zu
dem Stein,... zwcn hove zu Ottenrode,... eincn czehcuden zu Oln'rm'hein-
heim,... ein dritteyle an der oden burg zu Kungsberg- (Wiegand, /ur (h\s-
chichte der Hohkônigsbarg, als manuscript gedruckt, p. 5, n" 12). En i3y8, le
grand bailli impérial en Alsace avait déjà, au nom de l'empereur Ventes-
las, donné en lief une partie du château de Konigsburg aux Ratsamhau-
sen. La destruction de la partie occidentale du château se placerait entre
1398 et 1417- La partie orientale était la Hohkonigsburg (Wiegand, p. vi)-
2. Dates des inféodations : par le duc de Lorraine, 1404 ; par l'église de
Strasbourg, 1407; par Tabbaye de Murbach, 1411 ; autres inféodations par
cette abbaye et inféodations par le comte de Wurtemberg, i4ac)-i4.2.") (Scher-
len, pp. 327, 334, 33(j, 337).
3. Scherlen, p. n4 («421. n mars). Henri Kappeler, vassal de lévOque de
Strasbourg pour le château et la petite ville de Jungholtz et le village de
Riinbach n'est peut-être i)as celui du Lf. Les Waldner, vassaux des églises
de Strasbourg et de Murbach pour le château de Freuiulslein au Val
Saint Amarin (Schœptlin-Ravenez, IV, p. 212).
4. Sur Bourquard Maquabrey de Tavannes, écuyer, châtelain de Porren-
truy,T., V, pp. 731 (1410, 4 avr.), 735 (i4ii,2nov. ; 141a. 9 févr.). 745 (1417,
21 mai), 755 (1424, i5 mai), 7(52 (1427, 14 août). Jeau et Bourquard Maquabrey,
vassaux d'Henriette de Montbéliard pour CJémontval (Tuetey. E^cncmcnls
— 206 —
Maximin, au service du duc de Lorraine, assiégeaient le
château de Girsperg^ L'empereur était représenté à Mul-
house par un prévôt qui avait le pas sur le maître des
citoyens et le conseil de ville. OfTenburg reçut cette fonc-
tion de Sigismond à titre de gage^. Son hôtel de Bàle,
ancienne demeure de la famille patricienne des Pfaff,
était un fief impérial '. OfFenburg fut simultanément vas-
sal de Catherine et des beaux-frères de Catherine. Elle
était sa dame pour un fief à Ottmarsheim. Le duc Ernest,
du consentement de Frédéric, inféoda la moitié de Bar-
tenheim à Offenburg en 1424^.
L'évêque de Bàle n'avait pas seulement pour arrière-
vassaux Jes Eptingen pour Blochmont, les Ferrette pour
Liebenstein, Lupfen pour Hohenack, et bien d'autres,
parce qu'il était lui-même le suzerain de la seigneurie
d'Autriche \ Mais plusieurs vassaux de madame d'Au-
triche étaient, en outre, officiers ou vassaux directs de
l'évêque. Jean de Fleckenstein s'était attaché Flaxlanden
comme maître d'hôteP. Conrad d'Eptingen, Bourquard
Miinch, les Bârenfels et Yernier de Schônenberg rece-
vaient un salaire « à cause des fonctions qu'ils avaient de
l'évêque ». Bàle leur paie en argent l'antique redevance
de poivre attribuée aux ministériels épiscopaux". Les
Thierstein, comtes palatins de l'évêché, présidaient la
militaires, p. 14, n. 2). — Jean de Thierstein se reconnaît vassal d'Eberard
pour Bélieu, Valentigney et Fesche (P. 19, n. a). — Milandre (T., V, pp. 789,
14 15; :;()(), 1429).
1. Anno i4*i'J, sexta post Gorporis Christi, cornes Johonncs de Luphcn et
domicellus Sinazinnn de liapolstcin, in servitio ducis Liitheringe. obsede-
runt castrum Girsperg in vale Sancti Gregorii (Die Annalen von Paris,
Basl. Chron., IV, p. 3^9).
2. Schœpflin-Ra venez, V, p. '^>8 (1417)
3. Chronik Ilenniann OtlenhurtJ^s (/^<js/. Ghron.. V, p. 24^, i4ïj)-
4. V. plus haut, p. 5o, n. 3, et l'Extrait des liefs d(> la maison d'Autriche,
loi. 36, V» (1424, '-il mars).
5. Les inféodi'tions faites par le duc ilodolphc en Alsace sont du mois
même où lui et ses frères reprennent en fief de Têg'lise de Hàle le comté de
Ferrette {Quel., XV, i, p. 408, n. i).
0. Lettre des maire et conseil de Uienne à Flaxlanden (Briefe. III. ii3.
i4'-25, Toussaint).
;. Item herr Ciionraten von Eptingen, hcvv lUiehart Miinch, Wernher
— 207 —
cour des vassaux i. Les deux Rotberg, llodersdof et Jean
de Schônenberg tenaient de l'évêché des dîmes en Alsace
et ailleurs, les Schaler la mairie et une partie de la haute
justice à Hïigenheim et des redevances dans la ville de
Bâle sur les banques des changeurs du Marché aux Pois-
sons, sur les boulangeries et dans le faubourg de Spalen,
OlTenburg des droits à Brisac sur la monnaie épiscopale
et sur l'impôt des maisons et des terres, et, de plus, l'em-
placement du château de Reguisheim dit les Fossés du
Château, Guillaume de Massevaux les châteaux de Khei-
neck et de Massevaux, Bourquard Miinch de Landskron
le château de Landskron, Rodolphe de Ramstein celui de
Gilgenberg, le sire d'Asuel, une multitude de fiefs, châ-
teau et village de Miécourt, grande terre à Fregiécourt
dépendant du château de Miécourt, fiel castrai à Pleu-
jouse, la haute justice et la grande cour colongère à Saint-
Ursanne, la basse justice et la cour colongère à Glovelier,
colonges à Cornol, villages ou hameaux de Montgremay,
la Combe, Charmoille, Vendelincourt, Courtedoux, la
traite foraine en parlie sur les marchandises provenant
des Franches Montagnes^.
von SchoGnemberg, den von Bernfels und Peter Richen, viij Ib. lûr i Ib.
pheffers von des bischols amples weg-en pro lesto Purilicationis Marie
(Harms, Stadthaushalt Basels, p. i58, i424-i4'-^5). Cpi*. en 1400-1407, Arnold
de Barenfels, GonUiier Marchalk, Jean Ueich, la veuve de monseigneur
Bourquard Mûnch, le damoiseau (Junker) Bourquard Miincb et le damoi-
seau Henri de Schônenberg, viiij Ib. xviij s. tùr gelt undpbell'er, daz mau
in git von dem zolle des byschotts, von ir empter wegen die si habent
von dem byscholl(P. io'2).
I. Jean (T., V, p. ;5o, 1419, 20 juil.); Bernard (P. -jo-i, i42o, 2 déc.).
a. Arnold de Rotberg. Dîmes de llolstetten, Witterschwiller, Bethonvil-
liers; dîme à Oberwiiier; biens à Huttingen, Istein et dans le Schonlal
(T., V, 67, X420, 3 déc.). — Jean Ludnian de Rotberg. Claude Ulric Truchess
de Courlavon lui a vendu à réméré sa part de dîme à llUurth, laquelle est
lief de l'évêché. 11 promet à llumbert de Neuchàtel d'user de son droit de
rachat dans les trois ans qui suivront la date de la promesse (Lf. nobles,
fol. cix, r", 1412, 1" févr.). — Henri de Rodersdorf. Reprend de Jean de
Fleckenstein son lief, mit uamen einen achtentheil des zelienden zuo Macli-
teltzheim vnd einen vierleii des zehenden ze Frenningcn (l'ol. ciij, r% 142O,
6 sept.), — Jean de Schônenberg. Gênant von TasJ'an. La dime à Malleray
(Fol. cix, r," i4i8, i5 nov.).— Les Schaler. Hermann Schaler, écuyer, reprend
de Jean de Fleckenstein, en son nom et au nom de ses proches (Veller) :
— 208 -
L'autorité séculière de l'évêque gardait encore, au
temps de Catherine, sa constitution palatine et féodale
du xii^ siècle. Elle continuait à reposer sur les fiefs de
Ferrette, Ribeaupieire, Zwingen et Asuel, que l'on consi-
dérait comme nécessaires au maintien du domaine tempo-
rel et à la sûreté de l'église de Bàle, et sur les offices de
camérier, d'échanson, de maréchal et de sénéchal, assimi-
lés à des fiefs héréditaires et devenus avec le temps des
fonctions de gouvernement ^ Cette aristocratie suprême
des quatre grands vassaux et des quatre grands officiers
se composait surtout de vassaux de Catherine. Flaxlan-
den était camérier. Les Bïirenfels avaient l'office d'échan-
son, Conrad d'Eptingen celui de maréchal. Ils étaient les
Das meygertume zu Hegenhein, mit allen zuogehoerungen, so denne einen
vierteil des hohen gerichten zuo Hegenhein. Item fùnf viernzai roggengeltz,
so die brotbegken ze Basel jarlichs geben sollent von dem brotbcgken
messe zuo Basel. Item zuo Basel in der vorstatt An den Spalen, gênant ze
Steinen Crûtz, ein phunt vnd einen schilling zins phenning geltz vnd
syben hùnre geltz. Item zuo Basel, in dem Vischmerkte, vff den wechsel
bencken, zwey phunt vnd zwene schilling zins phenning geltz. so die
hussgenossen daselbs geben soellent (Fol. cj, v, i423, 27 juil.). — OjJ'enburg.
Le schlegschatz, den bischofïlichen hofTezins der hùserer vnd hôlFen vnd
hoffstetten der statt ze Brisach, die drissig vnd scchs viertel korngeltz in
dem banne ze Wittenheim gelegen vnd das burgstal ze Regessen gênant
der Kastel Grabe in Biiswilr bann gelegen (Fol. cxx, r% i423, 3o juil.). —
Guillaume de Massevaux. Feodum Wilhermi de 3/assm«/}s/er, armigeri. II
reconnaît avoir reçu en fief de l'évêque Hartmann, pour lui, ses hoirs et ses
communiers(Gemeindern), ce qu'il avait de l'église de Bàle. Item Rineche^dxe
burge, mit ire zuogehocrden, ist des altcn Sweighusers vnd min gemein
lehen. Item einen vierdentcil des korn zehenden zo Betershein vnd einen
vierteil des zehenden ze Bollwilr, dartzuo gchoerent sechs vierteil roggen
vss dem zehenden ze Veltkilch. Item die burg ze Massmiinstcr, als verre
der Stein begriflen hat, vssgenommen Thieboltz teil von Massmiinstcr, das
iiberige ist min vnd mins bruoders seligen sùno gemein lohen. Doch so
habe ich den meren teil an dom slosse vnd ist vngoteilt (Fol. 63, v% 1419,
18 juil.). — Rodolphe de Rarnstein. Als Ti'iring von Ramstein, hcrre ze 6'i7-
genherg, sine lehen von byschof //ar/nmn emplangen hat (Fol. 1, v, 1418.
(i oct.). Hodolphe l'ait aveu de ses licl's (Fol. Ij, v, i4'i3, 27 juil). — Jean
Jiernard d' Asuel. T., V, 5i (i4ii> i3 févr.). Engage le château de Miécourt
pour Goo florins avec le consentement de son suzerain Ilumbert de Neu-
chàtel (Lf. nobles, fol. xlj, v, i4i3, a6 août). T., V, 72 (1421, 3 oct.); ;8
(i4a4, 10 nov.) ; p. jSi (i4ao, 28 juil.) = NPA., XLVI, p. 269.
1. Tout nouvel évéque jurait de ne plus les inféoder après l'extinction
des familles qui les possédaient ; der kilchen beheben vm dass er sinen
slat desler bass geheben vnd die kilchen beschirmen mog. De là leur
nom de tiefs jurés, verschworne lehen (Consliluliou féc»ilale de l'évèché,
T., IV, 3, 1351, 7 juin, p. (3. i'oj/coir temporel, II, i. p. 2).
— 209 —
successeurs des familles de ministériels qui occupaient
anciennement ces emplois et qui en avaient pris le nom,
les Sclienk et les Marschalli^ Rodolphe de Ramstein tenait
Zwingen et Jean Bernard joignait Asuel à tous ses fiefs 2.
Si ces hommes comparaient aux fiefs qu'ils avaient de
madame d'Autriche ceux que « leur seigneur de Bàle »
leur avait donnés, ils voyaient facilement auquel des
deux suzerains ils étaient le plus redevables. Les fiefs épis-
copaux étaient les plus anciennes tenures de leurs familles,
les plus lucratives, les châteaux où ils faisaient leur rési-
dence ordinaire. Pour eux, le principal seigneur, le véri-
table maître était l'évêque.
De même que l'évêque, Ribeaupierre a prise sur les
hommes féodaux de sa suzeraine. Ses tuteurs ont été
Jean Ulric de Haus, mari de sa sœur Eisa, et Jeratheus
de Ratsamhausen^. Herzlaude de Ribeaupierre, sa cou-
sine germaine, a épousé Lupfen qui donne à Maximin le
nom de frère *. Des intérêts communs ainsi qu'une paix
castrale assise sur le château d'Eckerich unissent Ribeau-
pierre avec Frédéric de Hattstatt\ Gauthier et Rodolphe
d' Andlau, Wettolsheim, Antoine de Hattstatt de Vir au Val
sont ses vassaux, Thierry de Weitenmûhle et Wittenheim
ses serviteurs et affidés\ Ainsi entouré, le fiancé mé-
1. En 13^7, Henri Schenk avait résigné son office à condition que les
frères Luti et Arnold de Barenfels en fassent investis (T. IV, 176,
3 janv.). Les Eptingen héritèrent le leur de la famille Marschalk éteinte
en i4i5 {Basl. Chron., VI, p. 3o8, n. 7).
2. Pour Zwingen v. T., V, p. 754 (1423, 27 juillet).
3. Sinre muntbar (RUB., III, 1187, 1399, 11 nov.?). — 80, 81 (i4i3, 18 nov.).
4. Meineni brut'der (y;L7^., III, 146, i4i6, 3i oct.). Lieben bruoder (788,
1434, II mai). — 038 (i43o, 21 mai).
5. Hattstatt caution des Ribeaupierre (RUB., II, 63o, 63i, 1399, 6, 19 mai).
Créance d'une rente à la charge des Ribeaupierre pour moitié, de Hattstatt
pour l'autre moitié, au profit de Dieschin de Ilungerstein (III, 225, 1421,
29 sept.). Burgfriden zuo Eckerich gehoerende (2, 1409, S fèvr.; ioo3, vers
1437)-
G. Ilartung de Ilaiis tenait en gage de Maximin et d'Ulric de Ribeau-
pierre le village de Ilausen. En mariant sa fille à Gauthier d'Andlau, il lui
constitue cette gagerie en dot. Maximin et Ulric donnent l'investiture à
Gauthier (fît/ Z^., III, 148, 1416, 10 déc,). Maximin donne en fief mâle à Gau-
thier et à Rodolphe d'Andlau le village de Diebolsheim (239 a, 1422, 21 août).
— Jean de Wettolsheim reçoit de Maximin l'emplacement du château d'An-
14
— 210 —
connu pourrait nuire à la Bourgoi^ne. Peut-être en est-il
bien tenté. Cachant son exaspération sous les formules
les plus respectueuses, il implore du duc Philippe le paie-
ment de la somme qui lui fut promise « au temps passé »,
à Baume-les- Dames. Il rappelle au fils la dette du père et
du « père du père » '. Le conseil de Bourgogne ne le com-
grâtt près de Guebwiller, à titre de tief mâle. Mais, par une faveur (Gnade)
du seigneur de Ribeaupierre, les filles légitimes (eliche) de Wettolsheim
pourront jouir du fief à condition de le faire reprendre par un homme aj-ant
la capacité féodale (Doch also das sy solich lehen guot empfahent durch
ein man der Ichens genosz ist. 588, 1428, 3 nov.). Cette concession n'est
peut-être qu'un simple renouvellement. — Antoine de Hattstatt de Vir au
Val, ayant formé le projet d'aller en Bohême faire la guerre aux infidè-
les, vend à réméré à Gauthier Fulweiss, maître de la ville de Colmar, sa
part de droits sur Walbach, avec le consentement de Maximin dont il la
tient en fief, et promet de payer sa dette et retirer son gage dans le pre-
mier trimestre de l'année qui suivra son retour (221, 1421, igjuil.; Scher-
len, p. 345). — Weitenmûhle. Serviteur particulier (Inniger diener) de
Maximin pendant la guerre des Thierstein contre Catherine {RUE., III, 6,
1409, 16 mars, p. 6). Lupfen a rompu la paix avec Catherine et Maximin.
La duchesse charge Weitenmûhle d'une lettre et d'une commission ver-
bale, à ce sujet, pour le duc d'Autriche (^3, i4i3, 26 avril, p. 67). Cpr. plus
haut, p. 6j. Lettre de Thierry à Maximin {78, Limbourg, i4i3, i; ocl.). Pen-
dant le concile, Ribeaupierre a emmené Thierry à Constance. Rappelé
par une guerre avec quelques seigneurs, il accrédite Weitcnmiihle auprès
d'Eberard, comte de Neuenburg (159, 1417, 16 juil). « Veuillez, » disent Ca-
therine en i4i3, Maximin en 1417, dans leurs lettres de créance, « croire ce
« que Thierry vous dira de notre part en cette affaire ». Wellent... ÏHetri-
chen... gelouben das er ùch zu disem maie sagend wirt von unsern wegen.
— Wittenheirn. Min man vnd diener, dit Maximin (IIl, 3i4, i424- 6 nov.).
1. Coppie. A tous prelaz et princes temporelz, seigneurs, chcualiers,
escuiers, maistres et autres estans du conseil, qui demeurent dessoub très
hault prince et seigneur monseigneur Phelippe, duc de lioiirgoingne, conte
de Flandres, d'Artois et de liourgoingne, etc., mon très redoubté seigneur,
je Maximiens, seigneur de liil)oupierre, me recommande à vous, mes très
chiers seigneurs et bons amis. Pour icelles debtes dont bonne mémoire le
père du père mon dit seigneur de Bourgoingne et par especial monsei-
gneur le duc Jehan, son père, me sont esté tenuz, que l'on me doit enco-
res, qui sont pour pluseurs notables seruices que je leur ay faiz et des-
pendu le mien en bonne foy et mis sur eulx et en leiir diz seruires. des-
quelz despens et debtes le conseil de mon dit seigneur, présent par espc.
cial et nommeement noble seigneur mon bien amè seigneur et nepueu le
seigneur de Saint George et autres du dit conseil de mon dit seigneur,
ont appointie et traittie auec moy, ou leinps ])assé, au lieu de lianlme,
j)our la somme de x'" viez escuz d'or (pii me doiuenl esli-e payez parle dit
traittie, comme dit est. El en icellui ti'aitlie ilz m'ont oslé et rabatu vne
grande somme d'argent montant à plus que la moitié, duquel, pour Pa-
mour de mon dit seigneur, je suis esté content et me suis voulu luissier
traictier et appninlicr bien doulcement. desciuelles choses je me Iraiz et
rapporte nu dit conseil. Neantmoins l'on m'a tousiours détenu le nnen,
— 211 -
prend pas, ignore tout, ne voit en lui qu'un serviteur reve-
clie. Ce n'est plus le « cher » seigneur de llibeaupicrre. On
lui refuse les titres d'honneur et les marques d'amitié que
la cour de Bourgogne lui prodiguait jadis. On traite d'un air
hautain ou plaisant ses olt'res de dévouement, sa proposi-
tion de dépenser au service du duc la somme qu'il récla-
me. « Vous ne faites en cela, il nous semble », lui écrit-on
après la mort de Catherine, « que vous acquitter loyale-
« ment, car vous êtes issu de gens féaux de notre sei-
« gneur ))K Maximin considère la destinée à laquelle les
comme dit est, de laquelle chose Ton m'a fait, comme il me semble, dom-
maige et despiaisir. Combien que je voaldroye seruir et complaire à mon
dit seigneur, je vous prie tous et vng chascun par lui, très acertes et pour
lousiours à desseruir, qu'il vous plaise à parler à mon dit seigneur de
BoLirgoingne pour moy et lui prier que en ce lui plaise à estendre sa graice
en commandant à aucuns des siens tant et si amplement que je soye payé
de ma dicte debte, sans moy plus auant ce retarder ne prolongier. Lequel
argent et autres de mes biens je vueil en bonne foy despendre à lui ser-
uir des ores en auant à tousiours obéir à lui et estre appareillie comme
tousiours en toute ma vie ay fait à mes dis seigneurs ses grans père et
père, cui Dieu absoille, se n'estoit que plus auant l'on me voulsist le mien
retenir, comme dit est, de laquelle chose je ne faiz nul doubte et ne m'en
coniie point en mon dit seigneur que ainsi le voulsist faire, ains me conlie
en sa grâce qu'il me fera payer et satisfaire de ma dite dcbte. Et vous y
plaise si très humblement monstrer et faire, comme j'en ay fiance en vous
et à vng chacun de vous, et ce je desseruiray très voulentiers enuers
vous. J'ay chargie à Jehan de Couleur el ordonne porteur de cestes, de
vous dire aucune chose de ma part et à vng chascun de vous, comme il le
vous dira et saurez bien par lui. Donné soubz mon seel placque en cestes
au dimenche après Reminiscere (6 mars) m cccc xxviij (Bibliothèque de
Dijon, fonds Baudot, 95^ (40), portefeuille blanc, pièce n° 288. l*ap. Ecri-
ture de l'époque). Cpr. la lettre originale de Maximin en allemand, HL'B.,
111, 355.
I. Très honnoré (a) seigneur, nous nous recommandons à vous et vous
plaise sauoir que le xvj jour de ce présent mois de mars, Jehan de Cou-
leur, escuier, porteur de ces présentes, nous présenta et bailla en cesle
ville de Dijon, en la chambre du conseil de nostre très redoublé seigneur
monseigneur le duc de Boargoingne, vues lettres patentes de vous en [)a-
pier, escriptes en f/i/o/.s, données soubz voslre seel le dimanche après Hemi-
niscere derrenement passé, lesquelles lettres s'adressent à tous prelas et
princes temporelz, seigneurs, cheualiers, escuiers, maistres et autres eslans
du conseil et qui demeurent dessoubz nostre dit 1res redoublé seigeur et
font icelles lettres mencion de pluseurs choses etespecialement de certain
traictie que vous dictes auoir esté fait auec vous au lieu de Baulnie par
vostre bien amé seigneur et nepueu monseigneur de Saint George et
autres du conseil de nostre dit 1res redoublé seigneur, par lequel traiclie
et pour les causes contenues en icellui vous deuez auoir de nostre dit 1res
redoublé seigneur, (eomuie vous dites) (b), la connue de dix mil vie/ esciiz
k
— 212 —
Welches ont élevé sa famille. Il ne faut pas éloigner à ja-
mais leurs bienfaits ; aucun prince allemand n'est en état
de lui donner l'équivalent de ce qu'il risquera de perdre
d'or, lesquelz vous deiient estre payez comme contiennent vos dictes let-
tres, selon la manière du dit Irailtie, et que de ce vous vous rapportez au
dit conseil, et neantmoins vous n'auez point de la dicte somme de x" escuz
esté payé ne contenté, dont il vous semble que Ton vous ait fait dommaige
et desplaisir, combien que de tout vostre pouoir vous vouldriez seruir
et complaire à nostre dit très redoublé seigneur et que la dicte somme
de X'» escuz, se receue l'auiez, et autres voz biens, vous vouldriez en bonne
foy despendre ou dit seruice, doresenauant et tousiours, toute vostre vie,
obéir à nostre dit 1res redoubté seigneur, comme fait auez,le temps passé
à noz très redoublez seigneurs, nos seigneurs ses ayeulet père, dont Dieu
ait les âmes, et priez par vos dictes lettres aus diz prelaz, princes tempo-
relz, seigneurs, cheualiers, escuiers, maistres et autres du conseil de nos-
tre dit très redoubté seigneur qu'il leur plaise de ceste matière parler
pour vous à icellui seigneur et lui prier qui lui plaise y extendre sa grâce,
en commandant à aucuns des siens si emplement que vous soyez payé de
la dicte debte. Et avec ce, très honnoré (c) seigneur, auons oye sur ce la
créance que de par vous nous a dicte le dit Jehan de Couleur, laquelle en
eftect et par ses rapport etexpedicion, contient que vous vouldriez bien
que aucune journée fust prinse à certain jour prochain au lieu de Mombe-
liart, de Lure ou de Beaufort, à laquelle fussent aucuns des gens du con-
seil de nostre dit seigneur, et vous vous trairiez par deuers eulx pour
besoingnier et entendie en la matière dessus dicte. Sur quoy vous plaise
sauoir, très honnoré (d) seigneur, que des bonnes voulenté et afleclion
que tousiours auez eues et aucz à seruir et complaire à nostre dit seigneur,
comme fait auez à feux nos diz seigneurs ses ayeul et père, nous sommes
très liez et joyeux et très affectueus[ementj vous en remercions de par lui
tant que plus pouons (et, en ce faisant, nous semble que vous acquittez
lealement, attendu que vous estes extraict des gens, seigneurs et fealx de
nostre dit très redoubté seigneur) (e). Vos dictes bonnes voulenté, alleccion
et olfres, ainsi que (dictes et faictes pour complaire et seruir nostre dit
seigneur, lui signifïierons et escriprons pour d'icelles estre mieulx acer-
tené) (f), lequel nostre dit très redoubté seigneur, depuis trois aiis en ça,
a tousiours esté et encore est es parties des pays de Flandres, Hollande et
Zellande, grandement occupé pour le fait de sa guerre et autres ses affai-
res de par delà, comme auez peu et pouez sauoir. Et en tant qu'il touche
le dit traictie et debte des diz x°" escuz d'or, dont nous n'auons trouué par
deçà aucun vray enseignement des dis monseigneur de Saint George ne
autres du conseil de noslre dit très redoubté seigneur, que Ton dit auoir
esté à latlicte journée de Banlme, (insoil ce que nous en aions faicte bonne
diligence) (g), et (que) (h) d'icellui traittie ne nous est encore aucunement
apparu par lettres ne autrement, nous en vouldrions bien sauoir la vérité,
et se vous en auez aucunes lettres (jue (ricelles nous feissiez apparoir (ou
nous en enuoyer la co|)pie signée de autentiquée) (i), pi>ur nous [)lus em-
plement eini)l()ver et de ceste matière parler plus au vray à nostre dit 1res
redoubté seigneur, à sa prochaine venue en ses pays de liourgoingne, la-
quelle nous desirons moult à son bon plaisir, bien et honneur, et y faire
lors tout le mieulx (|ue nous pcnirrons et autre chose de nous n'y pouons (j),
tie pri'senl ut- jus(iu;'s à la dicte prochaine venue de nostre dit seigneur,
boniienuMt Wnw, connu;' \ ous niesuies pouez assez sauoir et considérer. El,
— 213 --
et manquera de gagner s'il en vient à un éclat. La pru-
dence, l'illusion tenace d'un paiement à venir, un reste
de déférence peut-être à l'égard de la très haute princesse
très honnoré (k) seigneur, se chose vous plaist par deçà que puissions, si
le nous signifiiez et escrisez feablement pour l'acomplir de très bon cucr.
Et scet Nostre Seigneur, etc. Escript à Dijon le xxij jour des mas, l'an mil
cccc xxvij. Les tous vostres les gens du conseil et des comptes de mon-
seigneur le duc et conte de Bourgoingne. A (1) très honnoré (m) seigneur
Maximin, seigneur de Ribavpierre (n). — (a) (c) (d) (k) (m) Ecrit au-dessus
du mot — chier — biffé. — (b) Ecrit au-dessus de la ligne. — (e) Ajouté
en marge, remplaçant ce passage du texte : car ainsi l'ont tousiours fait,
le temps passé, messeigneurs vos prédécesseurs. — (f) Au-dessus du pas-
sage suivant raturé : ces choses signiffierons et escrirons très briefment
et par propre messaige à nostre très redoubté seigneur. — (g) (h) (i)
Au-dessus de la ligne. — (j) Les mots — ne sauons — qui suivaient,
biffés. — (1) Le mot — nostre — raturé. — (n) Les mots suivants
biffés : escuier, conseillier et chambellan de monseigneur le duc et
conte de Bourgoingne (Ibid., pièce n» 287. Minute. Pap.). Cpr la lettre, telle
qu'elle fut écrite à Maximin, RUE., III, 557. — Les gens des comptes en
référèrent au seigneur de Saint-George par la lettre suivante :
Très honnoré seigneur, nous nous recommandons très affectueuse-
ment à vous et vous plaise sauoir que, mardi derreneraent passé, vng
escuier du pays d''Alemaigne nommé Jehan de Couleur nous présenta et
bailla en la chambre du conseil de nostre très redoubté seigneur monsei-
gneur le duc de Bourgoingne, en ceste ville de Dijon, vne lettres patentes
de Macemin de Ribaupicrre escriptes en papier et scellées du seel du dit
Maxemin, comme disoit le dit escuier, lesquelles lettres faicles en thiois
nous auons fait translater en français par messire Hugues Briot, jadis ser-
uiteur de feue madame d'' Austeriche dervencment trespassée, cui Dieu par-
doint. Pour auoir meilleur aduis et entendement sur le contenu d'icelles
lettres et de la dicte translacion vous enuoyons la coppie cy dedens
enclose et vous requérons de par nostre dit seigneur et de par nous
prions très acertes que vous plaise auoir bon aduis sur le contenu
d'icelles lettres et aussi sur ce que le dit Jehan de Couleur nous a dit par
sa créance dont font mencion les dictes lettres, que le dit Macemin
requiert que en accordast vne journée auec lui au lieu de Mombeliart, de
Lare ou de Beaufort, où l'en enuoyast aucuns des gens de nostre dit sei-
gneur, deucrs lesquelz il se trairoit pour besoingnier auecques eulx sur
le fait et traittie decleré es dictes lettres, et que vous nous escrisez et
signiffiez, s'il vous plaist, tout ce que vous i)Ouez sauoir du dit fait et se
auec le dit Macemin fut fait, au lieu de Baulmc, par vous et autres des
gens de nostre dit seigneur, aucuns traitie ou accord par lequel nostre dit
seigneur fut lie et obligé de payer lex dix mil escuz d'or viez dont font
mencion les dictes lettres, afin que, eue sur ce A'ostre responce, nous
puissions de ceste matière rescrire, (se mestier est) (a), deuers nostre dit
seigneur et faire responce au dit Macemin, telle qu'il appartendra, et
nous adez signifïier se chose vous plaist que nous puissions pour l'acom-
plir de très bon cuer. Très honnoré seigneur, le Saint Esperit par sa
sainte grâce vous ait en sa lienoite garde et vous doint bonne vie et lon-
gue. Escript à Dijon le xviij'- jour de mert. Les tous vostres les gens des
chambres du conseil et des comptes de monseigneur le duc do Bour-
goingne à Dijon. A nostre très honnoré seigneur monseigneur de Saint
- 214 —
qui consentit à échanger avec lui une promesse de
mariage, tout cela retient le créancier perpétuellement
bafoué.
Voilà les puissants seigneurs qui ont droit à la fidélité
et aux devoirs des vassaux de Catherine; Maximin, le
duc de Lorraine, le comte de Wurtemberg, les évêques
de Strasbourg et de Bâle, les ducs d'Autriche, le roi des
Romains. Entre ces hauts hommes, parfois rivaux ou en-
nemis déclarés, les vassaux se partagent de leur mieux,
ou bien ils ne servent qu'un maître. En 1408, Couleur est
vassal de Maximin, châtelain et peut-être déjà vassal de
Catherine. Sa maîtresse a révoqué son suzerain. Elle at-
tend le cartel de Maximin. « Noble seigneur damoiseau
« Maximin de Ribeaupierre », écrit Couleur, « je Jean
« de Couleur, châtelain de Rosemont, vous fais savoir
« que, comme j'ai fief de vous et que je suis votre homme
« et que cependant je suis obligé à ma gracieuse dame
« d'Autriche en telle manière et si fortement que je veux
« vous rendre mes fiefs, je vous les remets et me dé-
<( gage d'eux envers vous par cette lettre. Et ne m'en
« veuillez pas de mal, car je dois le faire ))^
Ce qui nuit aussi à la suzeraine, c'est le souvenir tout
frais de ses infortunes, les séjours fréquents et prolongés
qu'elle fait en Bourgogne, le moindre attachement qu'elle
semble marquer aux choses d'Alsace, ses embarras finan-
ciers, les nombreuses dettes qu'elle a contractées dans les
familles de ses vassaux. Conrad d'Eplingen et Rolberg
assistaient à la remise de Bel fort. Oflenburg, Flaxlanden,
Pierre et Jean de Morimont, Ulman de Massevaux,
George et de Sainte Croix, (a) Ecrit au-dessus de la lij^^ue. (Ibid., pièce
n» 319. Minute. Pap).
1. ImIcUt lierre juncher .S'/jjf///.s/;ui/J, lierre /uo liapoltzstein. Ich Ilans von
Li'iterfitorJ)', vogl zuo Jlosern\'ls, lasse neh wissen, als ich von ùch bflehnt
vnd ùwer man bin, do bin abcr ich miner gcnedigen frowen von Oestrr-
rieh in solicher masse vnd so vasl verbunden, das icb ùch die leben vlTge-
ben wil. Ich gibe ùch ouch die selbeii lelien vlV vnd ver/ihe mich der
gegen ùch mil disem biief. .. Vnd wellent es nit fur vbel von mir haben
wand iehs tuon muos (RU H., II, :4«), i4oS, 3o juil). — C.pr. plus haut les
combourgeois, p. 170, n. 1.
— 215 ^
Asuel, Gauthier et son frère Rodolphe d'Andlau, Volker,
Henri, fils de Gôtz de Hûnenberg, sont les créanciers de
Catherine, on dirait volontiers ses victimes. Acheter à
ses vassaux, en recevoir des services, leur emprunter,
devoir à leurs femmes des sommes qui représentent
peut-être leurs gages de demoiselles de sa maison,
tarder à payer pendant des années , faire intervenir
ses vassaux pour garantir ses obligations et les laisser
souffrir de leur corvée de caution ou d'otage , aban-
donner Thiébaud de Morimont à son sort ; lorsqu'il
vient auprès d'elle, avec la permission du bâtard d'An-
dlau, demander probablement sa rançon, lui donner
3 florins « pour retourner prisonnier », c'est se faire des
ennemis ^ Des intérêts heurtés plus que l'amour-propre
I. Le sire d'Essert et Jean de Morimont cautions pour Catherine (NPA.,
XII, 3% i4ii, 3-24 .juin, p. 78). Elle est débitrice d'ITlman de Massevaux, le
billet (Houptbriel) est déposé chez les Bàlois (hinder den von Basel). Les
Bâlois concluent une transaction (UB. Basel, VI, 182, 1424,9 juin). Pierre
de Morimont reçoit, par mandement de sa suzeraine, 64 florins d'or rame-
nés à 6j livres bàlois (Comptes, p. 71). Jean de Morimont obtient, en 1437
seulement, de Philippe de Bourgogne le paiement d'une dette de Cathe-
rine (Quittance du 3o oct., B, 11932). NPA., XXXV, XLYII. Henri de
Hûnenberg, auquel sa femme défunte, Marguerite de Heideck a légué une
créance de 100 florins du Rhin qu'elle avait contre Catherine à raison de
sa dot, et qui était lui-même créancier de Catherine à cause de services
qu'il lui avait rendus, reconnaît par acte scellé de lui et de son père, Gôtz
de Hûnenberg, avoir reçu de la débitrice le paiement de ces deux créances.
1421, 22 avril.
Ich Heinrich von Hûnenberg, edelknecht, tuon kunt mengelichen, als mir
Margaretha von Ileidehke, wilent min eliche husfrowe, in sinon jnngesten
willen vnd ordenunge, geben habc hunderl rinscher guldin, dicselben
hundert guldin ir die durluchtige hochgcborne fursline mine gnedige
frowe frowe Katherina von Biirgunden, hertzogin zuo Ocsterrich, etc.,
schuldig was, von ir estùr wegen, das ich der egonanlen hundort guldin
von derselben minen gnc^digcn frowen vnd och von allon minen tlionslcn
so ich ir getan habe, gentzlich vnd gar bezalt bin, dz mich von ir wol
bnu^get, dar vmb so habe ich, fur mich vnd allen minen erben vnd nach-
komen, minen egenantcn gnedigen frowen vnd ir erben quit, lidig vnd los
geseit vnd sage och mit vrkûnd dis briefs, vnd dar zuo so iiabe ich vers-
prochen, bi minen geschwornen eid, miner egeuanlen huslrowe selige
ordenunge vnd hinderste wille vest vnd stett ze habende, als si ilon gomaht
vnd geschaft bat, vnd niemer do wider ze tuonde noch schaflen getan, in
deheime wise, weder heimelich noch offenlich, ane aile geuerde, vnd och
niemer me mit ze vordernde von den egenantcn huudert guldin vnd von
minen egenantcn diensten. Hie bi sint gewesen lier Ilans Simonin, von
Bejort, priester, Ciiontz Uofsnider, Clans Tàrhueter, Johanncs Sciniolcr, von
- 216 —
offensé, ont détourné Maximin. Ils ont failli allumer la
guerre entre lui et ses maîtres Léopold et Catherine et
l'ont fait éclater entre Lupfen et sa suzeraine. La guerre
est la forme que revêt la saisie lorsque débiteur et créan-
cier sont de grands seigneurs.
Catherine a contre elle sa situation personnelle et sa
manière de vivre, la multiplicité des suzerains et des maî-
tres, la nature et la composition du corps féodal, et
le tempérament des vassaux. Un grand nombre, les Burn-
kirch, Morimont, Mûnch, Jean Louis, par exemple, ne
sont rien moins que les prudhommes réclamés par le trai-
té de Bâle. Ils sont prompts à l'insubordination, portés à
la révolte, pillards et gens de coups de main. Toujours en
armes et en quête, ils chevauchent jour et nuit par le
pays, se tiennent à l'affût des journées entières et gîtent,
au besoin, sur les champs. Ils arrêtent sur les grands che-
mins. Jean de Morimont et ses fils, Pierre et Conrad, sur-
prennent une ambassade française près de Boncourt. La
femme du chevalier François de Grignan, son chapelain,
ses serviteurs restent entre leurs mains ^ Jean Louis, à
peine reçu vassal, attaque un procureur de sa dame de fief
en tournée de saisies sur les territoires de Bel fort et de
Rosemont et lui enlève son cheval qu'elle est obligée de
remplacer de ses deniers ^. Ces nobles malfaiteurs don-
nent triste renom au domaine de Catherine. En i^iS, des
ambassadeurs que Philippe de Bourgogne envoie à Bàle,
der Capelle, Oclin Heitzcr vnd Clewin von Masmânster. Des zuo vrkiindo so
habe ich milieu vatter Gotz von Hùnenberg gebclten das cr siu iiiçcsigel
zuo den minen henke an disem brief, das ich oeh der egenante Gotz
getan liabe. Der gebeii ist uf deni nehsten zinslag vor Sant Georgen tag
des jores do inan zalte von Gotz geburt vierzeheii huiulorl vnd ein zwen-
zig jore (H, ii;4o- Orig. Parch. Scellé de deux sceaux sur doubles queues
de parchemin. Fragment important du sceau rond en cire brune de Gotz
de lliinenberg, a-cc celte légende : S. Go \trofrc] ai de Uvneberg. — Sur
les Ileideck, Schœi)(lin-Ra venez, IV, pp. ^o"), 597).
I. Waekeniagel, p. 45i) (i4'^.î) ^^^i''!)-
Q. Comptes, pp. u5, 55. L'inféodalion de Grosne à Jean Louis est, au plus
tôt, du 29 mars i425. jour du remboursement de Volker. Le mandement
de Catherine au profit de Guillaume Fcrté, le procureur, pour le paiement
du cheval, est du 20 avril.
— 217 -
interrompent leur voyage à Montbéliard^ Henri Kilcher,
le serviteur de Catherine, s'effraie à la pensée d'un voyage
chez sa maîtresse. « J'aurais envoyé volontiers ma femme
(( à Votre Grâce et moi-même je serais parti. Mais un
« homme honorable m'a prévenu de penser à moi et de
« me garder ; monseigneur Lupicin de Saint-Loup, fils du
« seigneur de Ronchamp, pourrait me maltraiter. Gra-
« cieuse dame, si j'avais osé, le troisième jour j'étais près
« de Votre Grâce »2. Kilcher se souvient de l'agression
deFlaxlanden contre son parent^.
Ces vassaux tiennent de leur famille une sorte d'idéal
chevaleresque et quelque sentiment de fhonneur; de leur
siècle le souci des formes et des apparences juridiques^.
Ils se font scrupule de faire la guerre sans l'avoir décla-
rée par un défi régulier et ils aiment à couvrir leurs bri-
gandages du nom du droit, à se présenter aux voyageurs
qu'ils dévalisent comme les exécuteurs des jugements des
justices municipales et des sentences de l'empereur. L'af-
faire des vins de Sigismond leur est une belle occasion
de satisfaire leur amour du bien d'autrui et de la léga-
lité.
Le roi allemand, voulant faire un cadeau à son allié, le
roi d'Angleterre, a traité l'expédition à Londres de deux
cent cinquante foudres de vin, avec des marchands de
Bâle qui ont formé tout exprès une société \ Le duc de
Brabant s'empare du convoi au passage. Sigismond auto-
rise les marchands à se dédommager de leurs propres
mains sur les biens du duc. Aussitôt, les associés sont
1. Orig., II, i3 (1423, 9 oct.).
2. V. plus haut, p. 127, n. I.
3. V. plus haut, p. 198, n. 3. Un Kilcher paraît être un cavalier au
service de Bàle. Item Kilcherren fur sin pherit xviij guldin (Ilarms, Stad-
thaashalt Jiascls, p. "ji, 1397-1398).
4. V. plus haut. p. 172, n. 2, l'aflaire Burnkirch-Stor.
5. Les Bùlois ont la pratique de ce genre de présent. Ils donnent à Fré-
déric d'Autriche, pour le Carnaval, 20 quartauls d'avoine qui leur coûtent
14 livres 10 sous 4 deniers (Ilarms, Stadthaashalt Jiasels, p. 107, i4o8-i4(H)).
Une autre fois, ils dépensent 46 livres 4 sous 5 deniers pour du vin qu'ils
lui offrent (P. ii6, 1411-1412).
— 218 —
sous les armes et aux champs. La compagnie commer-
ciale se change en une bande de coureurs qui rançonnent
les gens des Pays-Bas. L'un des principaux associés, Jean
Schreiberlin, trafiquant et changeur, en devient le chefi.
Il recrute des féodaux experts dans Tart des embuscades^.
Flaxlanden s'enrôle. Mûnch et son fds en font autant. Le
chevalier partage avec le plébéien le commandement de
la troupe^. Les associés guettent les voyageurs qui sui-
vent les deux rives du Rhin et ceux qui naviguent sur
le fleuve. Flaxlanden et Mûnch prêtent leurs châteaux de
Mûnch en stein et d'Angenstein pour servir de prison. Ils
y enferment des gens de la Hollande, du Brabant et du
Hainaut ''. Les Bâlois, bien qu'ennuyés de ces atteintes à la
1. Wackernag-el, p. 460. Le présent de Sigismond au roi Henri est de
i4i7- La permission accordée aux Bâlois par Sigisraond suit immédiate-
ment. Elle est révoquée en février 1422, mais remplacée, au mois d'octobre
de la même année, par la mise au bande 1 Empire d'un certain nombre de
villes des Pays-Bas. Aux yeux des Bâlois, la mise au ban équivaut à la
permission qui a été retirée. Ils continuent les pillages et les arrestations.
Sigismond lève le ban à la lin de i42'3. — Les principaux documents sont les
pièces du procès en dommages-intérêts intenté à la ville de Bâle par le
damoiseau Jean de .Miillheim, l'un des associés. MiiUheim se plaint du
préjudice que Bâle lui a causé en faisant mettre en liberté plusieurs per-
sonnes arrêtées par la bande. Bâle réi)ond que Schreiberlin ayant consenti
à la libération des prisonniers, Miillheim doit se conformer à la volonté de
son chef. V. i» la décision du duc Etienne de Bavière, palatin du Bhin
(Un. Jiasel, VI, a88, i4'îi, 23 déc); 2° le sauf-conduit accordé par Bâle à
Miillheim (289, i432, 7 janv.); 3° la déclaration faite par le conseil de Bâle
devant les libres échevins des libres justices secrètes de W'estphalie
(Vryenschellen der vryen heymelichen gerihte ze Wrstuah'n, 290, 22 jan-
vier) : 4° le procès-verbal notarié des débats (21)0, (i févr.). — Les arres-
tations dont il est question dans ces textes datent de l'époque où les
Pays-Bas étaient au ban ; les personnes arrêtées sont qualiliècs « pros-
crits )) (OlTene ehterc) ; l'arrestation des ambassadeurs de Marguerite de
Bavière est de i42'i, après le 12 mars, date du traité de Bâle, car il est dit
(pie Thierry de Batsainhausen était alors grand bailli de Catherine
(P.2yi).
2. La manière dont il sollicite le concours de .Miillheim est remarquable.
Les gens des Pays-IJas lui ont fait tort et violence, ainsi qu'à sa compa-
gnie, le roi des Bomains lui a remis une lettre de mise au ban (.VhtbrietT),
il a un jugement (OrlelbrielV) (lu conseil de Bàle (P. 28»), 11. j'i, 20).
i /lans von F/«(7i.s7(//ir/(Vi. ouch desselben .S'(7ir/7><T//n.v hellTer... lier Wiir-
ghart Monich und Srln-ihcrliii... . (h\ ile sic heuptlnle der sachen werent
(P. 2S(,, 11. -33. 41).
4. I''tliche von Ilollaïul, Uranniul und /{rnnrirnciK'i' die gefangen hiu"
der sich geiu .[ucf[slcin (P. 2'>ij, 11. \), ^^). Voii der gefangen wcgen, so Hans
- 219 -
liberté de la circulation dans leur banlieue, ne peuvent in-
tervenir ouvertement que lorsque l'association excède les
limites fixées par l'acte royaU. Un jour, elle se saisit d'un
homme de la Savoie. La ville, qui désire conserver l'ami-
tié d'une famille alliée à Catherine, le fait mettre en
liberté ^. Mïmch proteste. On lui fait tort. Il réclame aux
Bàlois 600 florins d'indemnité, plus ses frais qu'il évalue à
3oo florins^ Une autre fois, les Mûnch et Jost Warten-
berg, homme de la haute plèbe où l'on prend les maîtres
généraux des tribus et les maîtres des échevins, fils
de l'hôtelier de la Coupe d'Or, font neuf prisonniers ^.
Les captifs se trouvent être un écuyer, Colart de Hay-
min, et d'autres serviteurs de Marguerite de Bourgo-
gne, comtesse de Hainaut, Hollande et Zélande, mais
étrangère au méfait du duc de Brabant. Elle n'a de rap-
ports avec les Pays-Bas qu'à raison de son douaire qui
s'y trouve assis, mais il lui est impossible d'entrer en
possession, car son beau-frère de Bavière est un autre
Frédéric. Les gens de la douairière de Bavière étaient
des ambassadeurs qui s'en retournaient de la cour de Sa-
voie. Bâle venait de leur faire l'accueil le plus courtois ;
elle avait donné des fêtes en leur honneur et ce sont de
von Flachslanden zii Monichcnstein hindor imc liatte,... wurdent also
wider und fur gein Monichenstein und zu leste gein Angesiein gefuret
(P. 291, 11. 38. 4'3).
1. Miillhcira est depuis assez longtemps raiixiliairc de Schreiberlin
lorsqu'il croit savoir (jue les Bàlois sont mécontents. Il interroge Schrei-
berlin qui invoque de nouveau le jugement (Orlelbrietl) du conseil. IMu-
sieurs prisonniers s'évadent et se réfugient à B«îlc chez les Auguslins, les
Bàlois ne s'opposent pas à leur sortie du couvent (P. 209, 11. 33, 35).
2. Ein Saphoicr by denselben gefangcncn und ehleren gefangen wurde»
haben die von Bast'l begert an die gemeyne gemeynlich da/ si iuu^ keren
und ledig sagen solten, das gesciiec (W 290, 1. 5).
3. l)a uieynt herr Bnrg'hart Monich, ritter, er ki'inde der von finscl ijal[>
soliche gefangen nit von hauld gelaszen. daune er nit gerue darumi) vcr-
di'irbe (Ibid., 1. 10).
4. Oswalt Warlenberg, maître général des tribus (Harms, Stadthanshalt
Bascls, p. ii5, 1411-1412), maître des échevins (P. 118, i4i2-i4i3). Claus et
Ilans Warlenberg vendent de l'argent à la ville; Claus, du salpêtre
(PP. i5^, iSg, 1424-1^25; 165, i4'25-i42()). A Jost, 4'^ livres pour un cheval
(P. iG2, 1425-1426) et 41 livres 3 sous pour sa perte a Klorimonl, dans la
guerre des gageries (P. lO;, 1426-1427). N1*A., p. 176, n. 3.
— 220 —
ses bourgeois qui les arrêtent sur le bateau à quatre
milles de la ville. Ils prennent à leur tour le chemin d'An-
genstein*.
Les magistrats de Baie représentent à Schreiberlin
la position fausse et déshonorante où il les met et
le sermonnent tant qu'il finit par céder^. Mais Bour-
quard ne veut pas lâcher sa proie. Marguerite écrit
à sa sœur. Celle-ci n'est-elle pas la suzeraine de
Mûnch ? Ne pourrait-elle lui faire entendre que la
comtesse de Hainaut ne doit pas payer pour le duc de
Brabant^ ? La duchesse de Bavière ne connaît pas les
féodaux d'Alsace. Catherine veut bien écrire, elle écrit
(( beaucoup », mais elle s'adresse au conseil de Bâle et
à Schreiberlin'^. Plusieurs princes s'en mêlent à la
demande de Marguerite. « Que Sa Grâce Madame Ca-
« therine », répond Schreiberlin, « veuille bien trai-
(( ter la chose avec Bourquard Miïnch, son vassal,
« son conseiller, son sujet. Quant à moi, c'est une
« chose entendue avec Bâle, je consens à la délivrance
1. Darnach sich gefuget habe das einc erbere trefïliche botschaflt von
der hochgcpornen furstynncn vraiïw Margrethcn von Bcyeren, herlzo-
gj'^nne von Bargùnden, grafïin zu Hennegovwe, Holland und Seland. zu«
dem hochgcpornen fursten dem hertzogen von Soaphoere geschicket
wordc. Diesclben, als sic danncn schieden, in ire stadt qwamen, yn ire
wyne schanglcn, anch dentze, ère nnd frundtscliall't erbotten wurde, da sie
nù von yn schieden und zu schilf saszen, sy yn nachgefraget so verre das
von Hans Schriberen und sinen helfTeren mit so viel luden, die ir mehlig
wurden, nydwendig irer statd by vier mih'n gefangen und hingefuret
haben (P. 290, 1. 28).
2. Schreiberlin. k* coup fait, n'avait plus reparu à Hâle. On U* décide à
y revenir et on lui fait observer waz yn und ir gemeyn statd davon zuge-
rctte und zu uneren zùgezogen werden inohte, solte solich trefTelich
botschafTt by yn gewesen. zucht und ère erbotden sin, darnach von ilen
iren und iren hellferen nidergclacht und gt*vangen werden, und triben
das gut zyd und so lange mit irem burger daz. . . (Ibid , 1. 4^)
3. NPA., XXXI (i4'i!ï, ï'-i mars), p. i;6. La lettre de .Marguerite de Hour-
gognc est postéi'ieure de plus d'une année à l'événement (Orig., p. 6;,
n. 3).
4. Als sie nue mit ir^Mu bnrger Ifons .Vc/jri/jcr usztrag der sachen gewon-
nen hatten, so sy der hafll an Hiinkart Uon/c/j \ orgenant gewesl, der die
gefangen in siner gewalt batte, deshalben die hocbgeporne furstynne
fraûwe Knthcrina von lhirgundii% hertzogin ze Ostrrich, une decke und
vil geschriben (P. 2<)t, 1. 7).
— 221 —
« des prisonniers^ ». Enfin Mûnch relâche les captifs^.
Madame avoue son impuissance à contenir ses vassaux
sans le concours des bourjjeois de Bàle. Les Bàlois font la
police de son pays. Ils mettent à la raison les agresseurs de
la dame de Grignan, ne cachent pas aux envoyés de Phi-
lippe les périls des chemins et leur oHrent de joindre des
hommes d'armes à leur escorte pour traverser le Sundgau.
Ils ont ce qui manque à la duchesse pour faire cette beso-
gne, une inclination naturelle chez la plèbe, qui l'a portée
à créer, dès ses premières victoires, les commissaires « se-
crets », et leur puissance financière'. Elle leur permet de
peser de l'autorité du créancier sur les vassaux qu'ils ont
obligés et d'inscrire dans leurs comptes annuels de larges
allocations pour les « choses secrètes, )) pour leurs opéra-
tions militaires à travers le pays et la démolition des châ-
teaux seigneuriaux^. Cependant, non moins que les vas-
1. Als die sachen von etlicheii lursten, den solichs von f'rauwe Margre-
then, der hertzogin vorgenunt, verbolschafl'tet worde, werbende ■\varen
und begereiide, daz die gelangen ledig gezalt wurden derselben ytzge-
nanten Irauwe Katherinen, hertzogin zu Osterich, wurde von irae geant-
wurtet daz ir gnade mit demselben Barghart Monich, irem manne, rate
und underscsse beschalFen wolte (Ibid , 1. ii). Danne sie mit dom iren dem
heuptsecher gutlich geschatiet, und er yn zugesaget hette die gelangen
wollen ledig sagen (L. 17).
2. Die selbe Irauwe in irem lesten briefe yn volliglich antwurte sie hette
mit Barghart Monich dem iren solichs uszgetragen und geschatiet das er
die gelangen laszen und ledig sagen wollte (Ibid., 1. 19).
3. Heimlicher. Leur salaire ligure régulièrement parmi les gages des
valets du conseil (Ratzknechle) et des secrétaires de ville (Schriber) dans
les comptes de la ville à partir de 1396-1397 (Harms, Stadthaushalt Basels,
p. 69).
4. Heimlich sach. Par exemple, pendant le veuvage de Catherine, les
crédits montent à 141 livres en 1410/11 ; 189 livres, l'année suivante; 34b li-
vres en 142^/23 ; 718 livres en 1425/26 (Ilarms, Stadthaushalt Basels, pp. ii3,
Ii5, i5o, i6i). Ils tombent à 23 livres en 1417/18; 22 livres en i4i2/i3; 19 li-
vres en i4i4/iî>; 17 livres en 1420/21; 16 livres en 1416/17; i livre eu i4i'3/i4
(PP. 118, 121, 124, i32, i'33, 143). Les autres années, le minimum est 44 livres
en 1418,19, le maximum 89 livres en 1423/24 (PP. 137, i53) et la moyenne des
trois années restant (1419/20, 1421/22, 1424/25) est de 58 livres. Les crédits
sont donc peu élevés durant la période de la (juiétude bàloise, assez éle-
vés au moment du traité de Xeuenburg, ils sont presque doubles a l'épo-
que du traité de Bàle et la guerre des gageries les porte au ohiUre le plus
considérable. — Par exemple, irais de Texpédition à Ensisheim et à Thann
à la suite de la mise au ban de Frédéric (P. 126, i4i4 ^^ ^ • P'^'^ haut, p. 77).
— La démolition des trois forteresses de Blauenstein, Neueiibteiu et Fiirs-
- 222 -
saux, ils mettent en danger la souveraineté de la douai-
rière d'Autriche. En recourant à leurs services, Catherine
abdique en partie, de même que ses vassaux amoindris-
sent leur liberté lorsqu'ils se font bourgeois forains pour
mettre leurs domaines sous la garde des Bâlois. Au temps
où Catherine était régente, un vassal alsacien meurt à
Massevaux. Elle accorde l'investiture du fief à l'un des
proches du défunt. Survient un soi-disant habitant de Bàle
qui réclame le fief. Le mort n'était pas citoyen, les magis-
trats n'en prennent pas moins parti pour leur habitant.
Ils le font bourgeois pour lui donner un prétexte de por-
ter sa réclamation devant leur justice et, selon leur habi-
tude, lorsqu'ils ont un différend avec quelque seigneur,
ils prennent un otage. C'est un homme de Massevaux, su-
jet de la comtesse de Ferrette^
Quand elle appelle les Bâlois, Catherine met le loup dans
son troupeau. Mais elle n'a que le choix entre le sans-façon
des plébéiens et le sans-gêne de ses hommes de fief. Les
Thierstein lui font une guerre de brigands qu'ils termi-
nent par la paix aux torts de leur suzeraine^. A peine
sort-elle de la guerre avec son vassal Lupfen que son vas-
sal Flaxlanden fait tomber sur elle un déluge de cartels.
« Haute princesse Catherine de Bourgogne », lui écrivent
à la fois vingt partisans, « je vous fais savoir que je veux
« aider Jean de Flaxlanden dans son droit contre vous et
« les vôtres et que je veux être dans sa paix et dans sa
« guerre. Donc je veux me garder contre vous et les vo-
<( très -^ )) Maximin lui prend plusieurs sujets, (Uewin, le
riche écrivain de Tliann, des juifs, bourgeois d'Altkinh
et de Kientzheim, et les jette en prison pour leur airacher
de l'argent*. Il est jaloux des fiefs que Fridung a reçus
lcnsl<Mii coùlc KJ2 livres (T. iit>, i4ii/ia). CoUo d'IsU'iu l'sl IraiU'e à forfait
pour 'Jio livres (Nl'A., 4^? i4'*J» P- '■^♦>3)-
1. NPA., VlI(i4oy), § i8, p. -j-i.
2. UB. Jiasel, V, :i5J (i4o;, a4 janvier).
3. Z;/"., i>ièces annexes, 11 (1412, 4*7 oetobrc).
4. V. rélat (les sommes et des preslalions en nalure (jiie Maximin. pen-
ilaiil (|u"il élail ^land bailli, a tii-ees de l>le\\ in (lilH., II. -(^^ (\\), i4o8). Lel-
— 223 —
d'elle. Une dame de Werdenstein qu'il va chercher dans
la contrée lointaine de l'Entlebuch l'ournira prétexte à
une chicane. Maximin emprisonne le maître de cuisine et
lui donne pour compagnon de captivité Rulin, l'échanson
de sa fiancée \ « Cher féal », écrit-elle à Ribeaupierre,
« ce que tu nous a mandé, nous l'avons bien compris.
(( Mais qu'ils aient mérité cela de toi, qu'ils t'aient fait
« quelque chose qui vaille que tu les traites ainsi, nous en
« sommes surprise. Car nous n'avons jamais trouvé chez
<( eux que dévouement et loyauté dans tes aflaires, en
« sorte qu'ils devraient être traités équitablement. Nous
(( te prions donc de les laisser aller avec leur avoir. Tu ne
« peux nous faire un plus grand plaisir ^ » Maximin ne
se laisse pas toucher. Il lui faut, pour rançon, les fiefs de
Fridung. Un acte de déguerpissement en forme, muni du
consentement de la suzeraine, sanctionne la spoliation du
vassal qu'elle s'était fait à ses frais '^.
très de Catherine à Maximin pour lui réclamer : i* deux de ses bourgeois
d'Altkirch et de Kientzheim, juifs à en juger pur leurs noms : Elyoch, Le-
nen Hakkeniennyn sun, iîenneL Vsaks sun (G97, 1404, 3o nuii); 2" un juii"
d'Atkirch (761 (11), 1408, p. 58o).
1. HUB., 111, 1190, p. 558. n. i et deux lettres de Catherine à Maximin :
la première du 26 décembre i4i5 (i33), la seconde du 20 janvier 141; (lôO).
La première indique bien les prisonniers, den kuclienmeisler vnd Riihclin;
la seconde ne les désigne pas, mais peut se rapporter a la même all'aire.
2. Lieber getruiwer, als du vns verschriben hast, daz haut wir wol vers-
tandcn; do nimt vns wnder hant su daz vmb dich verschuldet oder in
semlicher mosse wider dich geton, daz du sut also haltest, wend wir doch
nie entphlunden hant denne daz sut fromklich vnd getru/lich in dinen
sachen geton haut, daz su doch billich geniessen sodlen. Do bitten wir
dich aber daz du sui lidig losest varen mit dem yren : do tuost du vns ein
gancz gevallen an (2"^ lettre).
3. L'acte d'abandon porte que Catherine avait acheté Merxheim et Ua-
dersheim à Tintention de son ancien maître d'hôtel, Frédéric de llaus. Die
wir bii ziiten vmb vnsern lieben getrùwen Friderichen vom lliise, wilenl
vnsern hotlemeister, koutt't haben (RUB., 111, 1190, sans date). Veut-ou
ménager l'amour-propre de la suzeraine? AntérieurenuMit à la rédaction
du livre des liels, iJeut-ètre à Tepoque des négociations de Itaumc-les-
Dames, Fridung recouvra sou iiel". 11 le conserva délinitivement. Conrad
Fridung, sur vue nouvelle conuocation, a derechef esté inuesty de ce lief.
Fait le samedy auant la leste de S' Michel (25 sept.) de Tannée \^Xi. —
Conrad Fridung dii Kudwnmaisler a derechef esté inuesty de ce tief. Fait
le lundy auanl la leste de l'Aposlre S' Mathieu (18 sept.) i44: (F\lrait vies
liels de la maison dWulriche, fol. 33^, v)- Cpr. plus iiaut, i>. iy(), n. 3.
— 224 -
Des hommes de cette trempe installés dans un office en
usent comme d'un fief, c'est-à-dire comme ils feraient de
leur alleu. Grand bailli de Haute-Alsace, Lupfen laisse
sans réponse les messages réitérés de la landgravine dans
les plus graves circonstances de la guerre des Pays Anté-
rieurs ^ Châtelain de Landser, Mûnch se fait payer direc-
tement par les maires, il ne veut connaître ni les rece-
veurs, ni les règles de comptabilité du domaine ^.
Châtelain de Délie, Jean Bernard refuse de faire obéis-
sance pour la forteresse dont il a la charge. Madame
appelle Frédéric à l'aide et finalement négocie avec le re-
belles.
Mais c'est surtout à l'occasion de ses relations au dehors
qu'elle voit se produire l'indépendance de ses vassaux.
Elle est opposée à la guerre entre Bâle et ïhiébaud de
Neuchâtel. Ses vœux sont pour Thiébaud et c'est Flaxlan-
den qui déchaîne la guerre. Il décide l'évêque Hartmann
Mûnch à se retirer et lui choisit pour successeur un prélat
pourvu de solides alliances, l'abbé de Seltz, Jean de Flec-
kenstein*. La guerre obtenue, il lui donne ses soins, cor-
respond avec Bâle et les villes liguées contre Neuchâtel,
dirige opérations et négociations \ Cependant les vassaux
I. NPA., IX, 7», H, (i4io, 5 jaiiv.), p. 54.
a. Comptes, pp. 26, 28.
i. Stautreiibcrg et les conseillers de Catherine vont à Brisac, auprès du
comte Guillaume de Montlort-Tettnang, chercher un accommodement
(appointement) avec Lupfen et Asuel. Staufl'enberg envoie un chevau-
cheur au duc d'Autriche pour lui « signilior la désobéissance du seigneur
d^Asuel » {Comptes, p. 16'. Ces deux articles du compte des dépenses de
Slaullenberg sont postérieurs au 10 août i4a4 ^^ paraissent antérieurs au
6 décembre de la même année. liriot et le bailli de Gray vont conférer à
Danuomarie avec Asuel. Le l)ailli de (îray reste quinze jours absent. Le
mandement de paiement est du ui juin 14^5 (I*. 5ti).
4. Stipatus amicis et fautoribus fClironik Ileiurichs von Beinheim, liasl.
Vhron., V, p. 355). La démission de l'évêque Hartmann .Mùnch est du mois
de mai i^i'i, deux mois environ après le traité de Bâle.
5. I>ettre de Bâle à révêipie (Orig.^ H, a'3, i4i5, 28 avril). Lettre de Bienne
à riaxlanden, préparation de rexpédilion contre lléricourt (Briefe, 111,
ii3, i»"- nov.). Lettre de Briot à StautlVnberg lui demandant compte d'une
entrevue qu'il vient d'avoir avec le maître d'Iiôtel de l'évêque (laS, nov.?
avant le 3o). Conférence à Brisac entre SlaulVeiiberg, Tliierry de Ratsam-
hausen et le maître dhôtel de l'évéciue {Comptes, p. i5, avant le a(»janv.
142O).
— 225 —
de Catherine se divisent entre les deux camps, sans tenir
compte de ses préférences. Jean Louis et Montaigu sont
du parti de Thiébaud^ Antoine de Hattstatt de Vir au
Val lui ouvre les portes de son château 2. Thiébaud de
Grandvillars et Conrad de Burnkirch, sur un ordre de
Bâle, ferment aux Welches le château de Grandvillars ^
Les compagnons bâlois chevauchent avec leur capitaine,
Conrad d'Eptingen^. Asuel se met du côté de l'évoque.
Jean de Thierstein, qui reconnaît parmi les alliés de Neu-
châtel son ennemi personnel, le sire de Villersexel, intro-
duit à Florimont un détachement de Bâlois \ Jean de
Montjoie fait la campagne contre Héricourt qui met fin à
la guerre par l'écrasement de Thiébaud et l'incendie d'une
forteresse de Bourgogne '.
1. Dans les trêves entre l'évêque de Bàle et Thiébaud sont compris
(coraprehensi) nommément du côté de l'évêque Jean de Montjoie, Jean de
Flaxlanden et Jean Bernard d'Asuel ; du côté de Thiébaud, Jean de Neu-
chàtel (UB. Base!., VI, 218, 1426, 11 mars, p. 220).
2. Deux lettres de Bâle du 2 avril i4'i5 (Feria secunda post Palmarum,
anno, etc. xxv. Missiven, III, i3o, i3i) : 1° Bàle à Strasbourg. Ouch ist
uns fùrkomen das sich Anthonie von Hadstatt, graff Dieboltz von Xùwem-
burg vetter muotter halb, da nidenan by l'ich und vmb ùch vaste bewerbe
und des obgenanten graff Dieholtz helffer wider unsern gnedigen herren
von Basel und uns werden welle. Bàle demande si le fait est vrai. 2* Bàle
an den ersamen bescheidcnen Andres Ospernellen, Henmann von Tonsel
und anderen unseren burgeren gemeinlich und insunders, die iecz in die
messe gen Franckenfurt gefaren sind. Bàle leur fait savoir, comme dans la
lettre à Strasbourg, qu'Antoine de Hattstatt tient une conduite suspecte.
Ils doivent garder le secret le plus rigoureux sur cette information. Ouch
wissent das der egenante graiï Diebolt drûhundert j)herde usserlesender
reysiger gesellen ze lantwere geleit und die in sinen sloose (celui de Hatt-
statt) geleit hatt als uns das eigentlich geseit und fùrkomen ist.
3. Le conseil de Bàle leur écrit de tenir ferme, daz grosze samuunge von
Welschen land harusz in Tiïcsch land zichent und das beschaedigcn wel-
lent. 1425, la mars (Missiven, III, i>5).
4. Item v Ib. vj s. verzarten die gesellen so mit herr Conrat von Eptin-
gen gcritten warent, als er ir houptman was (Harms, Stadthaiishalt Basels,
p. 162).
5. Gpr. dans l'acte par lequel Anne de Brunswick engage Florimont à
Jean de Thierstein, la clause défendant à celui-ci de se servir de la forte-
resse pour sa guerre avec Villersexel (Ori^., II, 11,6", 1421, i6avr.), et la série
(de documents qui montrent, au contraire, le parti que les adversaires de
Thiébaud ont tiré de Florimont dans la guerre des gageries (i5-25, 1425,
23 févr. — 1426, i8 janv.).
6. Bathsbïicher (Basl. Chron., IV, p. 3y). Héricourt fut pris le 11 novem-
bre 1425.
15
- 226 —
L'humeur turbulente des féodaux sous le règne de Ca-
therine contraste avec leurs habitudes de fonctionnaires,
calmes et soumis , sous les ducs d'Autriche. Peut-être
trompe-t-elle l'attente de la Bourgogne; elle comble les
espérances de Frédéric. Lorsqu'il obligeait Catherine à
prendre les vassaux dans le comté de Ferrette et le land-
graviat et leur donnait Stauffenberg pour grand bailli, il
préparait, ce semble, l'anarchie. Des hommes venus du
dehors n'auraient pas opposé une telle cohésion, une réu-
nion de mauvaises volontés et d'inimitiés semblable à
celle qui, plus tard, amena la mort de Hagenbach et la
chute de la domination de Charles le Téméraire. Dans
la pensée du duc d'Autriche, Stauffenberg devait être le
chef de l'anarchie féodale.
CONCLUSION
Vers la fin du xiv^ siècle, en pleine guerre contre les
Anglais, les rois de France Charles V et Charles VI et le
duc de Bourgogne Philippe le Hardi décidèrent de péné-
trer en Alsace. Ils y clierchaient des auxiliaires et des
soldats, des territoires et des vassaux. Dans le plan qu'ils
semblent avoir préparé ensemble, la seigneurie de Ri-
beaupierre occupa d'abord la première place ; elle était la
seigneurie maîtresse du pays d'entre Vosges et Rhin, par
ce qu'elle le divisait par le milieu, et la famille de Ribeau-
pierre, race de guerriers maraudeurs et de mercenaires,
promettait de donner à la France de bons recruteurs et
de bons chefs de bandes*. Ils se firent les protecteurs de
cette famille. C'était se ménager des occasions fréquentes
d'intervenir dans les affaires d'Alsace. On vit un jour
Strasbourg en querelle contre Bruno de Ribeaupierre se
I. Le roi traite Bruno en mercenaire. Il ordonne à ses généraux con-
seillers sur le lait des aides ordonnées pour la guerre de payer à Hruno
les 8.000 francs qui sont comme le prix de rengagement contracté par le
seigneur de Ribeaupierre (RUB., II 264, i38(), 28 sept.). L'acte où Bruno se
lie définitivement au service du roi de France contient son signalement :
homme ayant blans cheueulz et barbe, de moyenne estât ure, de menil)res
asses bien fourmes et le viaire sur le rond, ai)parans de l'<'age d'entre cinc-
quante et soixante ans (267, 3o sept., Arras). Charles VI ordonne à Bruno
de faire prisonniers tous les Anglais et partisans de son adversaire d'An-
gleterre qu'il pourra trouver. Bruno en fei-a son prolit (aSg, l'iST, i" déc).
Le roi, le duc de Bourgogne et le seigneur de Coucy (Kusse) invitent
Bruno à une chevauchée contre les Anglais et lui disent d'anuMiei' le plus
de monde qu'il pourra. Le service du duc d'Autriche, en empêchant Ribeau-
pierre de se joindre à cette expédition, lui fait perdre plus de 800 francs.
Bruno les réclame au duc d'Autriche (585, vers 1397, 3 mai, p. 439.).
— 228 -
justifier auprès de Philippe le Hardi et de Charles VI et
choisir pour arbitre du différend le gendre du duc de Bour-
gogne, Léopold d'Autriche ^
Les deux princes français pensaient aussi à « la seigneu-
rie d'Autriche », dont l'acquisition leur aurait donné à
peu près toute la Haute-Alsace. Philippe, avec l'audace de
son succès sur les Ribeaupierre, entreprit de la transfor-
mer en un domaine bourguignon. Son fils et son petit-fils
rimitèrent. Le mariage de Catherine de Bourgogne avec
Léopold de Habsbourg fît régner pour la première fois sur
l'Alsace les fleurs de lis ^. La conduite des ducs de Bour-
gogne fut habile; certaines circonstances leur furent avan-
tageuses, longue régence et long veuvage de Catherine,
projet de second mariage entre elle et Maximin de Ribeau-
pierre. Mais il s'agissait d'évincer la domination plusieurs
fois séculaire des Habsbourg, c'est-à-dire de bons maîtres
presque indigènes, auxquels l'Alsace obéissait sans peine '^.
Pouvait-il y avoir pour la princesse étrangère une situa-
tion autre que celle de mandataire de Léopold d'Autriche,
de douairière n'exerçant, en vertu de son titre même, que
des droits passagers? Sa qualité de Française la vouait à
la méfiance et à l'exclusion. Si quelques Alsaciens offraient
leurs fiefs au duc de Lorraine, nul autre que Bruno ne fit
hommage au roi de France ou au duc de Bourgogne, et
Bruno était leur captif C'était rêver, semble-t-il, qu'espé-
I. Bruno avait porté sa plainte au roi de Franco et au duc de Bourgo-
gne. Le roi lui-même envoya son chambellan Guillaume de Grancey à
Strasbourg parler pour son protogr. Ipso dominus rex dominum IV///**-/-
mnm de (îranse, eius cubiculariiim, ad nos misit ad tractandum ot collo-
(picndum ex parte domini liriinonis (RUB., Il, 774 [i3i)5|, 27 ocl., p. 588,
1. 36). Les Strasbourgeois écrivent à Philippe un long exposé des torts et
prétentions de Bruno, qu'ils terminent par la désignation de l'arbitre :
Lcopaidnm, Dci gracia Anstrir ducem. elc , nate vestre predarissime con-
sorlem conthoralem (P. 5()<>, 1. 8). V. le protocolle des discussions entre
Bruno et les délégués de Strasbourg, devant les délégués de Léopold. à la
diète de Fribourg (46^, i396, a août».
a. Le sceau de Catherine porte accolées les armes de Bourgogne et d'Au-
triche (Sclnrpflin-Havcne/. V, pp. /,.'),'), ^ViS et monumens des landgraves de
PAlsace supérieiire, planche 11, ligure 2. N1*A., p. i4<), n. ^).
3. Die guten Fiirsteu von (Kslerreich, dit .Icau de .Mrill(>r (Ileusler,
p. 290).
- 229 -
rer la transformation de la possession précaire de la land-
gravine bourguignonne en une suzeraineté perpétuelle de
la Bourgogne.
Les princes bourguignons voulurent dominer l'Alsace
par sa féodalité. Il y avait péril à user de ce moyen. La
féodalité autrichienne était un dédale où pouvait se perdre
un suzerain nouveau venu, une construction antique, sa-
vante et solide ; il n'était pas aisé de changer quelque détail,
de détacher quelque fragment. L'immutabilité des fiefs et
des vassaux défendait l'Autriche. Quelques vacances de
fiefs permirent seulement aux ducs de Bourgogne de glis-
ser parmi les vassaux un petit nombre de leurs hommes.
La pauvreté de la suzeraine servit également les Habs-
bourg. Elle empêcha Catherine d'épurer le corps féodal
par des rachats de fiefs, d'augmenter le nombre des vas-
saux welches par la création de nouvelles tenures. Mais
les aventures de Bruno avaient appris aux Welches qu'il
n'était pas indispensable de chercher hors de l'Alsace le
chef et les éléments d'une féodalité. Le chef élu par la
duchesse d'Autriche, du consentement tacite de sa famille
de Bourgogne, fut Maximin. Les éléments, elle pensa les
tirer de l'ensemble des vassaux autrichiens ; à tous les
féodaux, sans acception de race ni de rang, elle demanda
l'aide sous toutes les formes, vaillance et science militai-
res, services diplomatiques, argent.
Les ducs de Bourgogne furent trop souvent distraits
de l'Alsace par la guerre de France, par les affaires de
leurs lointains domaines du Nord. Leurs querelles avec
l'empereur, souverain suprême de l'Alsace, leur nuisi-
rent. C'était assez d'avoir à la disputer au suzerain immé-
diat, le duc d'Autriche. Frédéric défend son chez soi, le
patrimoine reçu des ancêtres, avec l'acharnement du pro-
priétaire menacé. 11 en a la vigilance; il ne perd pas des
yeux les actes de sa belle-sœur. Il en a les habiletés ; il
met et entretient l'insubordination et le désordre parmi
les vassaux d'Alsace, la guerre entre Catherine et les
grands vassaux de Bourgogne, mais lui-même fait trêve à
— 230 —
la querelle héréditaire de sa maison avec les Bàlois. Trois
fois, après la mort de Léopold, après la mort de Jean sans
Peur et à la fin de 1421, les hommes d'Etat bourguignons
hésitent devant tous ces obstacles. Frédéric saisit l'ins-
tant et il impose à la landgravine les traités de Neuenburg
et de Baie. La Bourgogne aurait pu les qualifier de trahi-
sons si la crainte, une sorte de lésion, le dépit de se voir
abandonnée par les siens, le mécontentement de leur
inexactitude à exécuter son traité de mariage n'avaient
vicié le consentement de celle qui les consentait ^ Par
l'intrigue et la violence, par l'exil, la gêne, la longueur
des débats, les alternatives d'espoir et de découragement,
Frédéric fait de la riche et fière princesse qui assistait l'Au-
triche de sa fortune et gouvernait l'Alsace peut-être mieux
qu'un Habsbourg une femme vieille avant l'âge. User la
fille de Philippe le Hardi, la sœur de Jean sans Peur
n'était pas chose facile. Les brigandages seigneuriaux et
communaux de la fin du règne de madame marquent le
succès du duc d'Autriche.
La résistance désespérée de Frédéric restreignit singu-
lièrement l'exécution des projets de la maison de Bour-
gogne. Au lieu de la seigneurie bourguignonne d'Alsace
qu'ils avaient espérée, les ducs n'eurent qu'une ébauche
de domaine ; au lieu d'une féodalité, un parti bourgui-
gnon dans la féodalité alsacienne, et ce parti semble
avoir cessé de vivre en môme temps que la suzeraine.
Mais du gouvernement de leur parente datent des rela-
tions entre la Bourgogne et l'Alsace qui se prolongèrent
jusqu'à Charles le Téméraire. Depuis le mariage de Cathe-
rine jusqu'à sa mort, ce fut, surtout à l'époque de sa régence
et de son veuvage, une aflluence de messages et de mis-
sions venant de Bourgogne. Les ducs y emploient le choix
de leurs hommes de guerre et de leurs hommes d'aiïàires,
les compagnons de leur vie, ceux qu'ils associent aux
I. Catherine « mal contente » de son frère (NPA., a», A, i4o6, n. st.,
ao mars, p. 60).
- 231 -
actes les plus importants de leur gouvernement, les Vergy,
Neuchàtel, Orange, BaufTremont, Yillers, Armenier, leur
vieux Gelenier et Nicolas Rollin*. Catherine et ses proches
ne l'ont qu'un. Sa régence est la leur ; sa guerre contre
Bàle amène auprès d'eux, à Paris, l'ambassade de la
ville ; ils sont chassés du pays avec Catherine ; ses tenta-
tives de restauration sont leur ouvrage ; ils rentrent avec
elle dans la seigneurie d'Autriche^. C'est pour eux qu'elle
y règne et par eux. Elle suit leurs directions, s'eflace s'il
leur plaît d'accomplir directement quelque acte d'autorité.
Leur intervention dans son gouvernement est continuelle.
Ils paient les frais de son administration, appellent dans
leur conseil, dans leur armée, dans les fiefs et les fonc-
tions de leur domaine ses Alsaciens, lui envoient leurs
conseillers pour l'aider à gouverner. On dirait que cette
terre des Habsbourg est devenue leur propriété. Ils ren-
dent et demandent à la seigneurie d'Autriche les mêmes
services que maîtres et sujets échangent entre eux. Aussi
longtemps que vit Catherine, un gouvernement bourgui-
gnon fonctionne en Alsace. Répulsion pour son beau-
frère, dans lequel s'incarne le type de l'Allemand, désir
de revanche, dévouement à sa race et à son pays, ou souci
de ses intérêts personnels, quels que soient les motifs qui
la déterminent, elle s'est faite de grand cœur la sentinelle
de la Bourgogne et de la France sur le Rhin. L'Autriche
n'a pas été heureuse dans ce mariage.
Après la mort de la landgravine, la cour de Dijon ne
parle que de continuer « le bon amour » entre l'Alsace et
la Bourgogne. Quarante années durant, les agents de Phi-
lippe et de Charles le Téméraire gardent ouverte la que-
relle sur les articles de mariage de la défunte. « 11 est
1. Déjà en i386, Gelenier s'occupe d'une aftaire des Ribeaupicrre (RUB.,
II, 265, 29 sept).
2. So hat botschafft ^cn Parisz gckostet mit zerung und roszlon \'y xxx
vij Ib.. Item Mantzlin gen Paris eynen trostbrielV zo er^verbend von dem
hertzogen zuo Burgiinn, xiiij guldin. Item sint geben RudollY zeni Lntït
viij guldin fur sin phert daz im uffder vai't gen Paris abgangen isl (.Ilarms,
Stadthaushalt Dasels, p. m, i^o»^-\\\o).
— 232 -
nécessaire », disent-ils, « que monseigneur avise et pour-
« voie à ce qu'il y a à faire avec le duc d'Autriche ^ »
L'armée des ducs, de 1428 à i43i, leurs ambassadeurs,
Philippe lui-même, dans son entrevue avec le roi des
Romains, Frédéric d'Autriche, à Besançon, en i44^' inter-
rompent, en quelque sorte, la prescription ^ Les ducs ne
cessent d'agir jusqu'au moment où le traité de Saint-
Omer leur donnant, outre l'Alsace, Rheinfelden et les ter-
ritoires dont Catherine fut engagiste un moment, d'autres
régions encore, étend leur autorité souveraine sur les
deux rives du Rhin. Leur persévérance à se souvenir et
à vouloir, la continuité de leurs vues, leur application à
se faire « avertir sûrement », la valeur des renseignements
rapportés par leurs agents ou recueillis dans leur cour
fréquentée par les « étrangers » et les ambassadeurs de la
moitié de l'Europe, la méthode de leurs approches, la
vigueur de leurs actes, une politique, en un mot, exem-
plaire, devaient donner, d'une manière définitive, dès le
xv^ siècle, des maîtres français à l'Alsace. Mais la mort,
se rangeant du parti allemand, enleva soudainement les
trois champions de la Bourgogne, Jean sans Peur, Cathe-j
rine et le Téméraire.
ï. NPA., XXXI, 4» (1426, n. st. 8 mars), p. 196.
2. Et aussi fut question de madame Marguerite de Bourgoingne, mariée
au duc Lupus d^iustrice, et demandoit monseigneur de Bourgoingne de
grans arreraiges deubz en ceste partie sur les biens du dit Lupus (Cathe-
rine et non Marguerite. Olivier de la Marche, Mémoires, Paris, 1888, p. 379).
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
La seigneurie autrichienne d'Alsace 1
Les ducs de Bourgogne Philippe le Hardi, Jean sans
Peur et Philippe le Bon projettent d'en faire une seigneu-
rie bourguignonne 9
Leurs auxiliaires, Maximin de Ribeaupierre, Bàle, Ca-
therine, fille de Philippe le Hardi, veuve de Léopold d'Au-
triche, suzeraine bourguignonne de la seigneurie autri-
chienne d'Alsace 13
Administration de Catherine en Alsace, sa régence. ... 28
Elles réalisent l'union la plus étroite entre la Bourgogne
et l'Autriche, avec prépondérance de la Bourgogne 32
L'adversaire des ducs de Bourgogne : Frédéric d'Au-
triche 36
Les fondements des prétentions des ducs de Bourgogne
sur l'Alsace 37
1* Anciens droits de suzeraineté en Alsace 37
2* Le traité de mariage de Catherine et la convention de
Luxeuii 38
La seigneurie bourguignonne d'Alsace sera modelée sur
la seigneurie autrichienne et, par conséquent, féodale. ... 45
CHAPITRE PREMIER
La suzeraine bourguignonne. Lutte entre la Bourgogne
représentée par Catherine et l'Autriche représentée par
Frédéric pour la possession de la féodalité d'Alsace :
1° De la mort de Léopold à l'expulsion de Catherine
(1411-1414) 53
— 234 -
Traité de Neuenburg 55
Catherine et Maximin fiancés 60
Catherine perd l'Alsace de langue allemande 66
2° De l'expulsion de Catherine à la mort de Jean sans
Peur (1414-1419) 68
Tentative du duc de Bourgogne auprès du roi Sigis-
mond pour la restauration de sa sœur, concile de
Constance 73
Châtelains bourguignons établis par Jean sans Peur
dans TAlsace de langue française 80
Négociations de la Bourgogne avec TAllemagne et
conférence de Montbéliard entre Jean sans Peur et
Sigismond 85
Gouvernement de Frédéric dans l'Alsace de langue
allemande 92
3* De la mort de Jean sans Peur au traité de Bàle
(1419-1423) 97
Belfort et le comté de Bourgogne menacé par les
Allemands 97
Les châtelains bourguignons confirmés par Philippe
le Bon 99
Maximin rejeté par la Bourgogne 99
Négociations entre la Bourgogne et l'Autiiche et
projet de traité de Massevaux 101
4" Du traité de Bâle à la mort de Catherine (1423-1426). 116
Catherine restaurée 120
Son gouvernement contrarié par l'agent de Frédé-
ric, Siauffenberg 138
CHAPITRE II
La féodalité autrichienne, fiefs et vassaux 147
\° Les fiefs, on particulier les fiefs militaires, fiefs mâ-
les, fiefs castraux ou de forteresse 147
2" Les vassaux 159
I. Composition du corps féod.'U et répartition des forte-
resses entre les vassaux 159
Recrutement très mêlé des vassaux, Alsaciens. Bâ-
lois et vassaux de l'évéché de Bàle. Sonabes, Bourgui-
gnons, Lorrains 159
— 235 —
De ces vassaux, lesquels sont à la liourgogne? 166
Les patriciens bâlois 166
Les bourgeois forains de Bâle 167
Offenburg 170
Les vassaux welches 176
Henri Valée 179
Thiébaud VIII de Neuchàtei 179
II. Dans quelle mesure Catherine est-elle l'auteur de la
composition du corps féodal et de la répartition des fiefs?. 183
Difficultés d'un remaniement, la féodalité a ses racines
dans le passé et est, pour ainsi dire, immuable 183
Changements accomplis cependant par Catherine dans
l'intérêt de la Bourgogne 189
III. L'anarchie féodale principal obstacle à la politique
bourguignonne de la suzeraine 198
Cette anarchie est factice, le corps féodal devrait être
plus maniable 198
Causes d'anarchie, cohésion des vassaux, difficultés
pécuniaires de la suzeraine, pluralité des suzerains et
des maîtres 202
Manifestations de l'anarchie, brigandages et rébel-
lions des vassaux, l'affaire des vins du roi Sigismond . 216
Stauffenberg peut être le principal auteur du désordre . 226
CONCLUSION
La domination de Catherine sur TAlsace fait partie d'un
plan général d'occupation de ce pays par la Bourgogne et
la France 227
Résultats de cette domination :
1° Formation éphémère d'un parti bourguignon dans
la féodalité alsacienne 230
2° L'annexion de l'Alsace autrichienne à la Bourgogne
rendue possible 231
3° Charles le Téméraire recueille le fruit de la politique
de Catherine 232
DEUXIÈME PARTIE
NOTES ET PIÈCES ANNEXES
DEUXIÈME PARTIE
NOTES ET PIEGES ANNEXES
I
Documents principaux et abréviations employées pour les
citations les plus fréquentes.
1° Documents inédits publiés les uns en note, les autres à la
suite de cette étude dans les notes et pièces annexes, NPA
Ceux pour lesquels une autre provenance n'est pas indiquée
sortent du fonds de la chambre des comptes de Dijon aux ar-
chives de le Côte d'Or. Un assez grand nombre viennent des
archives du Tyrol ou archives provinciales d'Innsbruck, no-
tamment d'une enveloppe portant la suscription Papierurkun-
den, Briefe, Verzeichnisse, 22 StQcke zzz Papurk.
Les principaux textes utilisés sont : \° (Comptes des rece-
veurs généraux de Bourgogne, Régnant de Thoisy, B, 1569
(1411-1412); Jean de Noidant, B, 1576 (1412-1414); Jean Frai-
gnot, B, 1588 (1415-1417), 1594 (1417-1418), 1606 (1419, 1420), 1611
(1420,1421), 1623 (1422,1423), 1625 (1423), 1628 (1424.1425), 1631
(1425,1426)1; Mahiet Regnault, B, 1635 (1426, 1427), 1639 (1427,
1428), 1643 (1428, 1429;, 1645 (1430).— 2° Livre des mémoires^
Livre des mémoires de la chambre des comptes de Dijon, U, 15.
I. De nombreux articles des comptes de Jean Fraig^iiot sont suspects.
Philippe le Bon releva Fraijfiiot de ses Com-tious. Jean de Noidant, suc-
cessenr de Fraignot, examina, par ordre du duo, les comptes de sou pré-
décesseur. Il refusa d'allouf^r plusieurs dépenses (pii s'y trouvaient por-
tées et eu rejeta la charge sur Fraignot {super ipsiun).
— 4
Pareil. 239 feuillets, intitulé : C'est le livre des mémoires de la
chambre des comptes à Diion, commencé au mois de may mil
CGC iiijxx et six. =2'' Cartulaire des seigneuries-gageries autri-
chiennes, B, 1048. Parmi les pièces de date et de provenance
diverses qui forment ce recueil, trois cahiers sont du temps de
Catherine : 1° Etat des revenus et charges grevant les recettes
des deux prévôtés de Landser (Fol. 31-39) : Diss nochgeschri-
ben sind die sturen und ni'itz des nidern Lau/iserambtz(Fol.31,
ro). Das ober ampt Lanser (Fol. 36, r°;. — 2" Etat des revenus
annuels du bailliage de Thann. Dis nach geschribne sint die
jarnûtze des ampts Altkilch, so zu dem scloss vnd herschafft
Altkirch gehoerent (Fol. 45-50). Ces deux cahiers sont de la
forme d'un agenda. — 3° Etat des revenus et charges de la chà-
tellenie de Thann (Fol. 59-66). Format carré. Renferme entre
autres textes la liste des rentes assises sur les revenus du
bailliage : Dis sint die zinse die do von vallent (Fol. 65, v*). —
4° Correspondance de la ville de Bâle à l'époque de la restaura-
tion de Catherine, dans Bnefbueh ou Brieje, volumes II et III
(1424-1429), lettres missives originales adressées à la ville, et
dans Missioen, volume III, minutes des lettres missives de la
ville de Bâle, ces deux recueils aux archives de l'Etat de Bàle-
Ville K
Chron. Lucel. = Chronicon Lucellense R. P. Bernardini
Walch senioris et archivarii monasterii Lucellensis de abbati-
bus Lucellensibus et rébus memorabilibus sub iis gestis usque
1445.
2° Documents imprimés.
. Basl. Chron. = Basler Chronikep, (Leipzig, 18S0-19O2).
UB. Basel. = Urkundenbuch der Stadt Basel (Bâle, 1890-
1910).
UBL. Basel. = Boos, Urkundenbuch der Landschaft Ba-
seZ (Bâle, 1881-1883).
Hartl == //ariZ, Die ôsterreichisch-burgundische Heirat des
XIV Jahrhunderts, grôsstentheils nach urkundlichen Quçllen
dargestellt. Als Manuscript gedruckt (PP. 37-82). C'est le re-
I. Je dois à rohlijfoancc do M. rarchivislr Auffnslo Ilubor tous les ex-
traits de celte correspoiulance reproduils en noie, ôc renouvelle ici l'ex-
pression de ma gratitude a MM. Klaar, directeur des archives du Tyrol,et
WackernaKel, archiviste de l'Etat de Bàle-Ville. dont la bienveillance
m'est dès lonjflemps connue.
— 5 -
geste ou la compilation des analyses d'un grand nombre de
pièces relatives au mariage de Léopold le Superbe et de Cathe-
rine de Bourgogne, la plupart fournies par les archives impé-
riales de Vienne, les autres parles archives du Tyrol.
Heusler, Verfassungsgeschichte der Stadt Basel im Mitiel-
alter (Bàle, 1860).
Quel.z=: Qtiellen 2ur Schweizer Geschichte (Bàle) renfermant,
XIV (1894^ Maag, Das Habsburgische Urbar; XV, 1" partie
(1899), textes annexes, parmi lesquels le livre des fiefs du duc
d'Autriche Rodolphe de 1361; 2' partie, travaux de Schweizer
et Glàttli sur Turbaire et les textes annexes, notamment JBesc/irei-
hung^ Geschichte und Bedeutung der Habsburgischen Urba-
raufzeichnungen .
Dom Plancher, Histoire générale et particulière de Bourgo-
gne {D\}on, 1739-1781).
RUB. = Albrecht, Rappoltsteinisehes Urkundenbuch (Col-
mar, 1891-1898).
Documents publiés antérieurement par l'auteur de la présente
étude dans les quatre ouvrages suivants :
Orig. = Les origines de l'annexion de la Haute-Alsace à la
Bourgogne en 1469 (Paris, 1901).
Deux documents = Deux documents relatifs à Catherine de
Bourgogne, 1421-1424 (Paris, Nancy, 1907).
Le premier est un mémoire pour Catherine rédigé à la suite
de la diète de Massevaux, entre le 6 décembre 1421 et le 9 jan-
vier 1422. Le texte a reçu une addition postérieure à la mort
de Catherine (P. 18). La seconde pièce est un compte des dé-
penses de l'hôtel de Catherine depuis le jour de son retour à
Ensisheim, après le traité de Bâle, jusqu'au 10 janvier 1424.
Comptes = Comptes du domaine de Catherine de Bourgo-
gne dans la Haute-Alsace, 1421-1426 (Paris, 1907). Ce sont les
comptes de Stauffenberg, grand bailli, Hans Volker, châtelain,
et Mocquestourme, receveur de Thann, Burcliard, receveur de
Massevaux, Stôr, receveur de Traubach, BischofE, receveur de
la basse prévôté de Landser, Aberlin (Oberlin) Brotz (UB. Ba-
sel,Yl,lll, 1424, 6 avril, p. 175), prévôt (schultheiss) de la haute
prévôté dudit lieu, de Jean Guillaume de Chaux, receveur de Bel-
fort, Rosemont et l'Assise, de Jean Bernard d'Asuel, châtelain
et receveur de Délie, de Burquelin Pommoaul d'Or (Bûrcklin
Schatïner de Lebeucourt, Ibid.), receveur, et de Jean de Mori-
- 6 —
mont, châtelain de Ferrette, de Berthold Waldner, receveur, et
d'Arnold de Rotberg, châtelain d'Allkirch. — Le compte de Thô-
tel de Catherine précité correspondante un mois environ, treize
comptes du domaine se rapportant pour la plupart à moins
d'une année, presque aucune des pièces que les comptables
produisaient à l'appui de leurs comptes, ordonnances (>u man-
dements de payer, parties ou mémoires, terriers, certifications,
quittances, dégrèvements, voilà ce qui reste de la comptabilité
d'un gouvernement qui a duré près de quinze ans.
Lf. = Le livre des Jlejs alsaciens mouvants de l'Autriche
sous Catherine de Bourgogne. Vers 1423 (Paris, 1910). Ce livre
et les comptes se complètent. L'un traite des biens que le sei-
gneur a placés hors de son exploitation directe. Ceux-ci s'ap-
pliquent à la partie du domaine qu'il fait valoir lui-même.
T. = Trouillat, Monwmen?!s de l'histoire de l'ancien évêché
de Baie (Porrentruy, 1852-1867).
II
Les gens de Charles le Téméraire lui conseillent le rachat de la
ville de Bergheim engagée au margrave de Bade.
1471*.
Berckein-
Item, ainsy comme mon très redoubté seigneur monseigneur
le duc, etc., sur aucuns aduertissement que son grant bailly de
Ferrate ly a fait touchant le rachetde la ville de Berkein, veult
estre aduerty que c'est de cert de la dite ville de Berkein et de
quoy elle ly peult seruir, aussi de ce qu'ilz peuUent auoir méf-
iait enuers mon dit seigneur.
Premièrement est assauoir ([ue Berkein est vne petite ville
bonne et forte, située en bon pays et au debout de la vyconlé
à'Aussaz, des terres d'icelle comprise en celle gagiere, et est la
I. Avch. InnshrucU, Schatzarohiv, Ladr iiT) (Bnrgund). Orig. Double
IViiillc pap.
a. Fol. I, Y°.
_ 7 —
frontière à rencontre de l'euesque et cytez de Strasburr/^
aussi de monseigneur le conte palatin et aultres princes de la
Basse Aussa:z, car c'est la clez de la dite vycontez et pays de
mon dit seigneur de par deçà à l'encontre des dessusdiz. Et
quant elle seroit en la main de mondit seigneur, nungz ne pour-
roit entrer en ses pays de par deçà de ce costey, se ce n'estoit
par le dangier de la ditte ville de Berkein. Aussi n'et elle que
à vne lieu d'Ortemberg et seroit vne chose bien consonant
ensemble et grant seurtez et secours pour les pays et subgez
de mon dit seigneur de par deçà.
Item icelle ville de Berkein fut mise en gaige par monsei-
gneur le duc Aulbert d'Osterich à monseigneur le marquis de
Baude, pour la somme de quatre mil florin de Rin, et y fut
reseruez l'ouuerture comme es aultres gaigierez de par deçà.
Depuis, monseigneur le marquis la remist en gaige à vng gentil
homme nommez Henry Baiger, lequel est vng riche homme et
bourgeois de la cyté de Strasburg. Ledit Henry a tenu la dite
ville de Berkein en gaige l'espasse de viij ou de ix ans, et derre-
nement, depuis la prinse du dit bailly, monseigneur le marquis
l'a rachetée de lui. ne sauons à quel fin. Samble au dit bailly et
aultres du conseil que monseigneur ne fera pas bien de la lais-
sier es mains dudit marquis, mais, à toute dilligeance, doit
entendre à la racheter, veu que c'est la clez du païz, et se aul-
cung trouble se leuoit quant elle seroit contraire à mondit sei-
gneur, on en griefueroit fort les payz de par deçà et aussi rom-
peroit on le passaige de ceulx qui vouldroient aller par delà
deuers monseigneur par les païz de par deçà.
ntem, le dit rachet estre fait, samble audit bailly et aultres
que, quant mondit seigneur pranroit lesdiz de Berkein par
justice, que il se pourroit rambourser des deniers dont il les
ara rachetez, à cause de ce qu'ilz ont niespris enuers mondit
seigneur, dont la manière s'ensuit.
Item, l'année passée 2, quant monseigneur de Montaguz,
ledit bailly et aultres capitainnes, par l'ordonnance de mondit
seigneur, alirent deuant Oriemberg, pour la mettre en son
obéissance, ledit bailly et aultres, en alant, furent enuoyez de
par monseigneur de Montagu pour demander l'ouuerture et
1. Fol. I, V.
2. T470. Les possessions bourguignonnes, p. 10, n. a.
- 8 —
des viurez, pour leur argent, à ceiilx de Berkein, leurs remons-
trant comment il estoient des terres de ladite vyconté dWus-
saz, dont monseigneur estoit au présent seigneur, ayant l'ou-
uerture, le rachet et toutes aultres preminances, haulteur et
souuerainnitey sur eulx, que messeigneurs d'Osterich y auoient
eulx jeusquez ad cy, leur requérant l'ouuerture de par mondit
seigneur, aussy qu'ilz voussisient amener viure, et on leur
paroit très bien. Mais ilz en furent du tout refusant et n'en
voussirent riens faire.
En oultre, au retour du siège d'Ortemberg, ledit bailly,
ensemble plusseurs notables gens, tant des payz de Bourgoin-
gne comme des païz de par deçà, par aduiz et ordonnance de
monseigneur de Montagu et aultres capitainnes et gens du
conseil de mondit seigneur, alirent à la porte dudit Berkein, et
par la bouche du lieutenant dudit bailly premièrement, et après
par ledit bailly aussi, fut de rechief esdiz de Berkein bien gra-
cieusement remonstré la manière dessusdite, demandant et
requérant Tounerture de par mondit seigneur, en leur prome-
tant que on ne leur feroit ne soufferoit affaire nulz dommaigez.
Mais ilz en furent du tout refusant et se monstrarent désobéis-
sant et rebelle, car sans ce que on leur lieut riens meffaiz ou
entrepris sur eulx, et sans faire aultre aduertissement es gens
de mondit seigneur qui estoient à grant nombre de notablez
gens venu au plus prez de leurs portes, et non point en enten-
cion ou manière de leur pourter dommaigc, lesdiz de Berkein
boutirent le feu en plusseurs de leurs bâtons de pouldre et
tirarent d'iceulx et d'aultres trais vne grant quantitey esdiz sub-
gez de mondit seigneur et les entreprirent de tuez et muitrir
maluaisement', et, ce Dieu n'y heut mis remède et pourueu, il
y heut heu vng grant meschief. Et pourtant samble à tous que
mondit seigneur doit racheter ladite ville, quelque chosse que
on lui en puisse dyre au contraire, et après les prandre par
justice, et ilz seront condampnez à vne grant somme, et ne
peult chaloir, quar ilz ont bon garant, car ilz veulent dire que
toute la rébellion et ce qu'il en tirent leur fut commander par
leur seigneur gaigier, lequel estoit présent.
I. Fol. 2, r».
- 9 -
III
Quelques circonscriptions administratives de l'Alsace autri-
chienne, chàtellenies, prévôtés, recettes, mairies, au temps
de Catherine, notamment d'après les Comptes et le Cartu-
laire des gageries.
1" Chàtellenies. — A. Altkirgh (^Comptes, p. 74). Dépen-
dances : Bettendorf, Bôse Blumenberg, Hirsingue, Hirlzbach,
Hochstatt, Illfurlh, le val de Hundsbach, Largitzen, Rieveler,
Saint-Léger, Walbach, Zàsingen, et de plus des droits à Em-
lingen, Heimersdorf, Hirsingue, Oltingen, Tagolsheim, Wal-
heim, Wittersdorf (Cartul. des gageries, fol. 45).— II. Belfort
{Comptes, p. 58). — III. Belle (P. 64). Dépendances : Croix,
Lebetain, Montbouton, Saint-Dizier, etc. (PP. 65, 66). — IV.
Ensisheim (P. 15). — V. Ferrette (P. 68). — VI. Florimont
fOrig., I, p. 51). — VII. Massevaux {Comptes, p. 9). — VIII.
RosEMONT (P. 61). — IX. Thann. Deux chàtellenies, château et
ville. Celle-ci est chàtellenie de la terre de Thann (PP. 4, 22,24,
26). — Certains territoires restent en dehors de la division en
chàtellenies. Ce sont l'Assise et la seigneurie de Landser.
2° Prévôtés. — La seigneurie de Landser est divisée en deux
prévôtés, haute et basse, ober amt, nider amt {Comptes, pp. 4,
26, 28. Cartul. des gageries, fol. 31, r; 34, vo; 36, r°). Basse
prévôté. D'après les Comptes : Hautessain (Ostheim?), Saus-
heim, Ottmarsheiin, Dessenheim, Rûmersheim, Bantzenheim?
Blodelsheim, Battenheim. D'après le Cartulaire des gageries :
Dfssenheim, Blodelsheim, Riimersheim, Bantzenheim, Oltmars-
heim, Ilabsheim, Sausheim, Battenheim, Baldersheim (Baltt-
hersheim) ist abgangen, Mûnchousen(Mùnckhausen), llirtzfel-
den, Schlierbach, Dietwiller. — Haute prévôté. D'après le Car-
tulaire des gageries : Landser, Rantzwiller, le petit couvent
(klôsterlin) de Michelbach ou Saint-Apollinaire, Kolzingen
(Koelzingen), Waltenheim, Geispitzen, Uflheim, Magstatt-le-
Haut et Magstatt-le-Bas, Stetten, Attenschwiller, Ranspach-
le-Haut et Ranspach-le-Bas, Blotzheim, Bartenheim, Ilelfrantz-
kirch, Kappelen, Michelbach-le-Bas et Michelbach-le-Haut.
— 10 —
3» Recettes. — Les Comptes indiquent les receveurs de Thann
(P.24),de Traubach (P. 4), de Massevaux (PP. 4, 13), de la basse
prévôté de Landser (PP. 4, 12), de Belfort, Rosemont et l'As-
sise (P. 31), de Délie qui est le châtelain (P. 64), de Ferrette
(P. 68), d'Altkirch (P. 74).
4* Mairies. — La châtellenie de Belfort comprend cinq mai-
ries : Bavilliers, Bethonvilliers, Bue, Chàtenois, Pérouse(P.35).
L'Assise forme une mairie (P. 41). La mairie de Chèvremontet
les villages d'Andelnans, Bessoncourt et Sevenans en dépen-
dent (PP. 41, 42'. La mairie de Seppois est une dépendance de
la châtellenie de Délie (P. 66). Il y a peut-être, dès cette épo-
que, quatre mairies dans la châtellenie de Florimont : Cour-
celles, Grosne, Suarce et Florimont {Orig., I, p. 51). Il y en a
neuf dans la châtellenie de Rosemont : Argiésans (P. 44).
Chaux (P. 43). Dépendances : La Ghapelle-sous-Chaux, Serma-
magny (P. 45). Etueffont (P. 44). Dépendance : Danjoulin
(P. 47)? EGette{P. 4i). Dépendances : Eloye, Valdoye (P. 47).
Vézelois (P. 48). Dépendance : Méroux (P. 49). Rougegoutte
(P. 46). Dépendance : Gros Magny (Ibid.). Vescemont (PP.
43, 50). Dépendances : Giromagny, Le Puix (PP. 46, 50),
La châtellenie de la ville de Thann se compose de la mairie
de Roderen, du village d'Aspach (Comptes, p. 24), des mai-
ries * de Thann, Traubach, Soppe, Soultzbach, Balschwil-
ler, Reiningen, Zillisheim et Burnhaupt (Cartul. des gageries,
loi. 62).
IV
Les revenus de l'Alsace autrichienne.
Le code de l'exploitation autrichienne en Alsace, au temps de
Catherine, est toujours l'urbaire ou terrier de 1303. S'il n'avait
pas conservé quelque intérêt, on n'en aurait pas inséré des
extraits dans le Lf. et les archives de la chambre des comptes
de Dijon, héritières des archives de Catherine, n'en contien-
draient pas une copie très usagée du commencement du xv'siè-
cle^. Je renvoie donc au commentaire que Schweizer a fait de
I. .'Einlci*. Le mot amt, qui signilie parfois châtellenie. désigne aussi la
prévôté, la recette et la mairie,
3. B, 1047.
-li-
ce document ainsi qu'à l'ouvrage déjà cité de Schmidlin. Je me
propose seulement de contribuer à l'étude de cette exploitation
par quelques notes tirées des Comptes et du Lf.
1° Sources de retsenus. A. Petits cens. Klein zinse von korn,phe-
ningen vnd hûnren (L/., 10). — A/ainmorie, val), besthaupt, droit
de meilleure bête. Elle existait à Délie, à Etueffont et à Vézelois,
peut-être aussi à Florimont, et on la prenait des sujets welches
de Traubach {Orig., I, p. 49, n. 4; II, 9, 1412, 1- mai). Le Lf.
la mentionne à Charbes (7). Mais elle s'étendait à tous les villa-
ges de la mairie de Ville, du temps de Charles-le Téméraire, à
plus forte raison du temps de Catherine fLfis possessions bour-
guignonnes, p. 34). L' « eschoite » ou « denot » d'un lit de Jean-
nette Sichegal, de Bavelier, que Jean-Guillaume de Chaux porte
en recette est, semble-t-il, un cas de mainmorte {Comptes,
p. 37). — Gerberie. Dans les mairies de Chaux, Rougegoutte,
Evette, Etueffont (PP. 45, 47). — Taxe sur les bêtes qui tirent aux
charrues et eharruage. Mairie de Châtenois (PP. 38, 39).
— Gite aux chiens. Même mairie (P. 38). — Redevance de pou-
les, chapons et cire. La redevance de poules est tantôt un
accessoire de la taille (PP. 39, 40), tantôt une redevance per-
sonnelle indépendante de la taille, c'est ainsi qu'elle existe à la
charge de plusieurs habitants des mairies de l'Assise et de Chè-
vremont (P. 42). La redevance de chapons est une charge fon-
cière fibid.j. La redevance de cire a parfois le même carac-
tère. Mais d'autres fois elle est un loyer (amodiation de fours
et de moulins, les bois de la terre de Rosemont « laissiez à
cyre »), ou une forme de la dîme ou le prix de l'affranchisse-
ment; on paie la redevance « pour sa franchise ». (Jean de Bo-
tans, Bourquin fils de Perrin Bichon de Bavelier, le Bacaillat
de Châtenois, la femme Petrement de Pérouse, Jean fils Per-
rin d'Offemont (PP. 40, 41, 43, 44, 49).— Impôt des toises. On
disait : payer les toises. Cette taxe existait aussi à Porren-
truy et à Montbéliard. A Porrentruy, elle était d'un sou par
mesure de 8 pieds en largeur, de qualibet mensura octo pedum
in latitudine, et on la percevait sur les terrains bâtis ou non
bâtis situés dans la ville (T., III, 78, 1309, 13févr, ; IV, pp. 758,
1379, 23 nov.; 797, 1387, 7 nov.).
B. Taille, amendes, ongal. — Ajnendes. Aux amendes se joi-
gnent comme profits de justice, le droit de tabellionnage
(Comptes, p. 35), les confiscations, les épaves et les « eschoi-
— 12 —
tes », c'est-à-dire les successions des bâtards et les successions
en déshérence ou « denots ». Du 8 août 1424 au 8 août 1425, pas
d'échoite ni d'épaves dans la mairie d'Argiésans, pas d'épaves
ni de succession de bâtards dans la châtellenie de Belfort,
pas d'échoites, de confiscations ni d'épaves dans la mairie de
l'Assise, aucun denot dans la mairie de Châtenois, l'échoite
d'un homme dans la mairie de Pérouse de la valeur de 9 1. ;
dans la mairie de Bue plusieurs échoites valant en tout 20 1.
(PP. 36, 37, 41, 44).
G. Produits de la réserise domaniale. Foresterie et forestage
ne sont pas la même chose. Les bois de la terre de Rosemont
ne rapportent rien pour foresterie, « pour ce qu'ilz sont laissiez
à cyre que sera cy après declarie en recepte de cyre » (P. 44).
En effet, sous le titre « recette de cire », on trouve que ces bois
ont rendu 50 livres de cire de forestage (P. 50). La foresterie
est la taxe sur les usagers pour l'exercice de leur droit d'usage
sur le bois, le forestage est le fermage du bois. Le pesnage,
autrement dit paisson ou paissonage, s'exerce sur les bois de
Belfort (P. 35). — Rivières de la terre de Thann, rivière de
Châtenois (PP. 7, 36). Etang Moseviller (Morschwiller ?) en la
terre d'Altkirch; étangs de Belfort, Argiésans, Méroux, Pérouse
(PP. 23, 34, 45, 51). - Prés de Thann et troupeau de 800 à 1.000
brebis (PP. 13, 22, 25). Pré sous le château de Belfort (P. 35).
— Moulins d'Argiésans, Belfort, Bethonvilliers, Danjoutin,
Etueffont, deux à Thann (PP. 7, 40, 41, 47, 49, 50). Fours de Bel-
fort, Bavelier (PP. 34, 39). Scieries sur la rivière de Vesce-
mont et du Puix (P. 50). Mesurage du sel et du blé à Thann
(P. 7)
2" Tableau du prix de diverses choses et de divers services
en vue de Vévaluation des revenus. On ne connaît pas, pour
l'époque de Catherine, une liste estimative dos principales den-
rées semblable à celle qui fut établie sous Charles-le-Témé-
raire (Orig., II, 48, 1469). Les Comptes ne donnent que les indi-
cations suivantes. La poule valait un sou et la livre de cire
4 sous (PP. 65, 66, 69) ; le quarteron de blé, 20 deniers (P. 7) ;
le quarreçon de blé 10 sous (Ihid.), mais on voit ailleurs
20 quarreçons de blé vendus 16 livres, et 60 quarreçons de blé
estimés 24 lives {W 5), ce qui met le quarreçon à 16 et 8 sous;
192 « fiertelz » (viertel) d'avoine se vendent 106 livres 7 sous, ce
qui fait un peu plus de 132 deniers le fieriel (P. 29), 6 livres sont
- 13 -
le prix tantôt d'une charre, tantôt d'une charre et demie devin;
la charre était de 20 tines (PP. 8, 13). La charrette de foin
vieux vaut une Hvre (P. 7). 2 veaux et 4 agneaux valent 2 H-
vres(P. 13) ; 100 aunes de treillis pour faire des robes, 7 livres
10 sous, et 12 aunes de toile à faire sacs, 7 sous (P. 19) ; une
robe et un chaperon en drap de Malines pour le chirurgien de
Catherine, 12 livres (P. 57); une selle pour un cuisinier de
Catherine, 1 livre (P. 22); un cheval, 40 florins d'or (P. 16).
Port de lettres de Massevaux à Bàle, 8 sous ; à Délie, 5 sous ;
d'Ensisheim à Belfort, 3 sous (P. 21). Services du bourreau :
couper une tête et frais de l'exécuteur, 7 livres 2 sous ; noyer
une femme et dépens du bourreau, 6 livres 18 sous fibid.j. Un
bourreau de Bàle vient à Thann à deux reprises, d'abord pour
pendre deux malfaiteurs, puis pour « pendre et couper les
couls » à quatre malfaiteurs. La première exécution coûte
10 livres 15 sous, la seconde 15 livres 12 sous 3 deniers. La
« peine et salaire » de l'exécuteur est comptée 3 livres 5 sous
par tête (6 livres 10 sous et 13 livres, P. 9).
3° Les revenus du domaine classés d'après leur importance.
On a laissé de côté les redevances en nature dont on ignore
l'équivalent en argent. — A. Recette de Trauhach (P. 4).
Somme de la recette, 134 1. 15 s. 10 d , dont : 1» Banvin, 31 1.;
2° Amen les, 17 1. 10 s.; 3° Affouage, 14 1.; 4° Gerberie, 12 1.;
5' Ongal, 11 1. 5 s. 10 d.; 6° Pêcherie, 8 1.; 7° Moulin, 8 1. — B.
Recette de Thann (P. 6). Somme de la recette argent, 155 1.
19 s. 1 d. 1° Terres seigneuriales. Cru de Rangen, 25 charres
4 tines et demie de vin = 151 1. 7 s.; 2' Amendes, 52 1.; 3* Ban-
vins, 461. 6 s. 8 d.; 4° Ongaux, 30 1. 2 s. 13 d.; 5° Pêcherie des
rivières, 10 1. 16 s.; 6° Moulins, 6 1. 8 s. 4 d.; 1° Péage, 5 1. 5 s.;
8° Mesurage du blé, 2 1. — C. Recette de Massevaux (P. 19).
Somme de recette, 838 1. 2 d. : V Tailles, 550 1.; 2" Amendes,
101 1. 13 s.; 3° Ongaux de vin, 99 1. 19 s. 2 d.; 4° Banvins, 80 1.
16 s.; 5° Redevances en cire, 5 1. 12 s. — D. Châtcllenie de la
ville de Thann {P. 24). 1" Monnaie forgée à Thann, 139 1.; 2°
Amendes, 23 1.; 3" Terres seigneuriales. Foin du pré près de
Thann, 20 1. ; 4° Affouage (Thann, Aspach, plusieurs villages
de la mairie de Roderen), 50 1. — E. Recette de la basse pré-
vôté de Landser (P. 27). P Péage d'Ottmarsheim, 171 1.; 2°
Amendes, 1141.; 3" Ongaux, 60 s.— F. Recette de la haute pré-
vôté de Landser (P. 28). 1» Tailles, 72 I.; 2* Ongal, 67 1. 12 d.;
- 14 -
3" Banvin, 55 1.; 4° Poules, 400 = 20 1. — G. Recette de Bel-
fort, Rosemont et l'Assise (P. 33). a) Belfort, ville : 1° Bana-
lités. Halle, 100 L; Four, 32 1. + 7 1. cire = 1 1. 8 s., total, 33 1.
8 s.; Moulin, 9 1. cire = 1 1. 16 s. (P. 40). Total des banalités,
135 1. 4 s. 2" Amendes, 44 1. 10 s.; 3° Toises, 9 1. 4 s. 5 d. esle-
venans ; 4° Dîmes, cire, 3 1. 16 s. bàlois. — b) Belfort, mairies
(P. 35) : 1° Tailles, 180 L; 2° Affouage, 50 1.; 3° Echoiies, 31 1.;
4° Pêche de la rivière de Chàtenois, 8 ou 10 L; 5° Poules, 120 =
6 1.; 6° Taille aux chiens, 3 1. 8 s. 8 d.; 7° Amendes (revenu très
réduit par la guerre), 2 L; 8° Banali es (revenu considérable-
ment amoindri par des donations ou remises de droits ; four de
Bavelier, moulin de Bethonvilliers), 16 s. — c) Mairies de l'As-
sise et de Chèdremont (P. 41) : 1° Tailles, 100 L; 2" Redevances
foncières. Cens d'héritages, 14 1,; Redevances sur des héri-
tages, cire. 8 1. r= 1 1. 12 s.; Total, 15 1. 12 s.; 3° Amendes, 12
1.; 4» Dîmes. Vin, 3 L; Cire, 8 1. == 1 1. 12 s.; Total, 4 1. 12 s.;
5" Poules, 80 = 4 1.; 6" Banalités (même observation que ci-des-
sus ; moulin de l'Assise), cire, 14 1. = 2 1. 16 s. — d) Terre de
Rosemont (P. 43) : 1° Tailles, 400 1.; 2° Poules, 621 = 31 1. 1 s.;
3° Amendes, 13 L; 4° Forestage, 50 1. cire = 10 L; 5" Dîmes,
cire, 49 1. 3/4 = 9 1. 19 s.; 6° Cens des prés, 6 1. 4 s. 1 d.; 7°
Taille aux chiens, 3 1. 11 s. 6 d.; 8° Ongal (même observation
que ci-dessus; Elueffont) 1 1. 10 s. — H. Recette de Délie (P.
64). — a) Terre de Délie. Somme de recette : 494 1. 8 s. 6 d. :
1° Tailles, 72 1. 13 s. ; Redevance accessoire à la taille, 10 1.;
Total, 82 1. 13 s.; 2° Amendes, 50 1. 10 s.; 3° Affouage, 36 1. 6 s.
6 d.; 4° Redevance des colongers, 24 1.; 5° Banvin. De la
« courtine » ou cour colongère de Délie, 8 1.; En dehors de la
courtine, 8 1. Total, 16 1.; 6" Cens de deniers. Cour colongère
de Délie, 10 1.; Ville de Délie, 4 1.; Total, 14 1.; 7» Charrues
(Délie, Saint-Dizier, jMonlbouton, Croix, Lebetain, les francs),
5 1. 6 s.; 8» Vente du marché, 5 1.; 9° Chavonage, 2 1. 14 s.; 10'
Ongal (Saint-Dizier), 2 1. 10 s. — b) Mairie de Seppois (P. 66) :
1° Tailles, 100 1.; 2" Amendes, 31 1. 13 s.; 3" Ongaux, 25 1.; 4°
Banvins, 4 L— IX. Recette de Ferrette{V. 68'. 1" Tailles, 218 1.;
Redevance accessoire à la taille, 20 1.; Total, 238 1.; 2" Ongal,
114 1. 18 s. 11 d.: 3° Banvin, 64 1.; 4' Amendes, 61 1.; 5" Rede-
vances pour le château, l'une destinée aux ouvrages et répa-
rations, 20 1., l'autre aux a maignées « ou ii-ansports par char-
riot, 8 1.; Total, 28 1.; 6" AlTouago, 24 l.— I. Recette dWltkirch
- 15 -
(P. 74) : 1° Tailles, 418 1.; 2° Amendes, 129 1. 0 s.; 3» Ongal,
123 1. 6 s. 6 d.; 4° Banvins, 37 1. 19 s. 6 d.; 5" Affouage, 20 1.; 6"
Censejj de deniers, 141. 6 s.
Thiébaud VIII de Neuchâtel en Bourgogne, seigneur engagiste
de Saint-Ursanne, confirme les franchises de la ville.
1408 (n. st.), 11 mars».
Je Thiebal, seignors de Nuefchastel et de Blanmont et vit
conte de Bame, du dyocese de Besançon, fait savoir à toux
ces qui verront et oront ces présentes lettres que, comme je
tient à présent telx droit, taille, action comme mon seignors et
oncle Humbert de Nuefchastel, par la graice de Dieu et du
Sainz Siège de Rome euesques de Basle, puhoit ne dauoit auoir
tant ou chasteil et ville de Sainz Ursanne, de Chauillier et de
MUrialx et de toute les apartenance d'ycelles, je, pour moy et
mes hoirs et pour toux les haiant de moy, ait promit et jurier
en bone foy de tenir et guerder bien et lealment es dit bourgois
et prodomes et habitant des dit lieu toute lour libertey et fran-
chisse, vs et costume que il ont vsé du temps paissée. et de
que il ont lettre sellée de monseignors mont grand père, cuy
Dieu pardon, comme des aultres seignors qui sont estez sei-
gnors de Sainz Ursanne. En tesmoignaige des chouses dessus
dictes, j'ay fait mattre mont seel pandant en ces présentes let-
tres faicte et donée le dimange que ont chante en Sainte Es-
gleise Reminiscere, l'an de graice corant mil quatre cent et
sept.
I. Arcli. Saint- Ursonne, n° XVI. Orijf. P;irch. Etait scellé sur simple
queue, à laquelle reste adhérent un Iragiuent de cire rouge. Au revers, d'une
écriture du xv« siècle : Lettres sur la datte de mccccet vij. comment Thie-
bal de XfaJJ'chaistel, concernant la signorie de Saint ['i-sannr, ait promis
de garder es bourgeois leur franchise. Et, d'une écriture plus moderne :
Lettre sur le devis que Tliiebeaiild de NeufchasteL a promi de garder à la
ville et seigneurie de Saint Ursanne en i4o;. T., V. 44 (1407, 21 février).
16 —
VI
Les monnaies en cours dans la Haute-Âlsace à l'époque de
Catherine; rapports de valeur entre ces monnaies.
Les comptes du domaine de Catherine sont établis en livres,
sous et deniers bàlois. Les autres monnaies employées dans
l'Alsace autrichienne sont : 1° la monnaie autrichienne frappée
à Thann. On y forge la monnaie au coin de Catherine jusqu'au
24 juin 1426, plusieurs mois après la mort d3 la duchesse
{Comptes, p. 24. Sur le droit de battre monnaie à Thann ou à
Ensisheim concédé à Catherine le 12 mars 1424 par le roi des
Romains Sigismond, Leroux, p. 161, n. 1); 2" la monnaie de
Strasbourg en cours dans la partie de la seigneurie d'Autriche
qui est de la Basse-Alsace (L/., 46); 3° les florins d'or; 4° la
monnaie estevenant qui doit son nom à Saint-Etienne de Besan-
çon (Alsatia sacra, I, p. 122, n. 2). Le produit de l'impôt des
toises à Belfort est calculé en monnaie estevenant {Comptes,
p. 33); 5" les francs, mentionnés dans un article des comptes
de l'hôtel de Catherine à Ensisheim ; mais il s'agit de revenus
qu'elle tire de Salins (Deux documents, p. 24), et dans un arti-
cle des comptes du domaine (P. 55). Le florin d'or équivaut à
1 franc (Deux documents, p. 24). Sa valeur varie de 18 sous
estevenans (1405) à 15 sous bons estevenans (1416, T., V, 38 et
p. 740', et de 21 à 22 sous bàlois {Comptes, pp. 55, 67, 77, 78).
Le franc vaut 17 sous 6 deniers estevenans (P. 33), ou 24 sous
bàlois (P. 55).
Les rappoits monétaires de Bàle avec l'Alsace autrichienne à
l'époque de Catherine, ont été réglés par quatre conventions
successives : 1° celle de Bàlc. du 14 septembre 1387, établis-
sant une grande union monétaire entre seigneurs, prélats et
villes de la région supérieure du Rhin flJD. Basel, V, 94). Le
duc Albert d'Autriche y stipule pour les fils de Léopold le
Preux et les villes d'Allkirch, Ferrette, Belfort, Florimont,
Délie, Massevaux, Thann, Ornay, Ensisheim: 2° celle d'Ensis-
heim, du 1" septembre 1399, entre Léopold le Superbe et Bàle
(259); 3" celle du 24 février 1403 entre Frédéric de Hatlsiatt,
— il —
grand bailli autrichien en Alsace et Brisgau, et les villes de
Bàle, Fribourg-en-Brisgaii, Colmar et Brisac (302); 4" celle du
24 avril 1425 entre Stauffenberg, grand bailli de Catherine, et
les mêmes villes (VI, 199). Ces conventions sont à terme assez
court (5, 6 ou 10 ans). Elles déterminent les territoires dans
lesquels auront cours les monnaies des parties contractantes;
par exemple, d'après le traité de 1403, le cercle monétaire
comprend le territoire des quatre villes et le pays depuis Rhein-
felden jusqu'à l'Eckenbach qui forme la limite des deux land-
praviats de Haute et de Basse-Alsace. Elles établissent l'unité
monétaire^ fixent le type et l'aloi des monnaies dont elles
autorisent la frappe, marcs, livres, pfennige, gros, blapharte,
rappes, stebler, ainsi que les rapports de valeur entre ces di-
verses monnaies, organisent le contrôle de leur fabrication et
prévoient la fabrication de fausse monnaie. V. le commentaire
de ces conventions dans Bernhard Harms, Die Mûnz und
Geldpolitik der Stadt Basel im Mittelalter (Tubingue, 1907),
pp. 69, 77, 88, 96.
VII
Griefs de la seigneurie d'Autriche contre Bàle.
1409'.
Hii sunt articuli dominii Austrie et specialiter domine Ka-
therine de Burgundia, ducisse etc., contra Basilienses
2 Item, primo, Basilienses publice proclamari fecerunt in
ciuitate eorum quod quicunque eandem ciuitatem intraret, ipsis
cohabitando et conciues existendo, illos manutenere pre omni-
bus et defendere vellent, quod eciam in terris dominii Austrie
sic vndique secus diuulgatum fuit, quod quamplurimi gentis do-
minii Austrie, de suis propriis fundis, eorum conciues tacti, ci-
uitatem inhabitant, et non solum \vlgus populi, set eciam no-
biles et armigeri timentes ne alias totaliter de suis colonis pri-
uarentur. Per hoc enim terras et dominia domus et precipue
dicte domine ducisse Austrie sibi subiugauerunt.
I. Arch. Innsbruck. Schatzarchiv, Lade ii5 (Burgund). Pap. Minute ou
copie de l'époque. Deux feuillets.
a. Fol. I, r».
— 18 —
2° Item dominus de Rapoltzstein extitit intencionis monendi
exercitum contra terras Alsacle et Suntgoie que sunt dicte do-
mus et domine d\icisseAustrie. Que comperto, dominus cornes
de Luopfen, iam generalis bailiuus earundem terrarum, requi-
siuit, noTiine dominii, et monuit omnes nobiles quatenus se
prepararent ad custodiam etdefensionem et non alias terrarum
predictarum. Qua monicione comporta, iidem Basilienses no-
biles eosdem qui ipsorum conciues sunt, per juramenta ipsis
prestita, monuerunt ne id facerent, videlicet quod terras pre-
dictas custodirent. Quod dicti nobiles tune fecerunt, licet con-
tra decentem honestatem, prout iidem nobiles et armigeri, in
territoriis predictis, cum suis castris et mansionibus, habent
residentiam. Et ita ipsi Basilienses dictum dominium et domi-
nam ducissam Austrie de suis nobilibus et armigeris, wlgo et
populo, destitueront et sibi ipsis attraxerunt. Per quod dicte
terre maxima incurrerunt dampna et maiora percepissent, si
saltim ciuitates in Bris^oia cum dicto domino baliuo et gente
sibi commissa non conuenissent.
3° Item,velud eciam gentes dominii Austrie, solum causa de-
fensionis, posite fuerunt in villas et opida, tune commissum
fuit strictius per capitaneos gencium quod omnes déferrent bo-
nis et hominibus Basiliensibus, vitra quod, tamen contigit quod
in quadam villa dicta Richesheim ^ tantum recepta fuerunt vic-
tui neccessaria, ut et moris est expedicionis, de subditis Basi-
liensibus, quo cognito, dicti Basilienses gentes dicti dominii
Austrie ceperunt, terruerunt-, cippaueruntet lantum restrinxe-
runt, cogentes ad predictorum solutionem plusquam triplam.
4" Item quicunque vero de territoriis dominii /iMs^rie dicto-
rum Basiiicnsium conciues lacti fuerunt, quilquit bii quouis
habuerunt contra gentes extra ciuitatem habitantes et speciali-
ter pertinentes dominio Austrie, eosdem intrantes ciuitatem
arrestauerunt et tenuerunt, tantum cogentes quod ipsorum
conduis consequebalur totum intentum suum, neque contra
exciuem in debilo loco et corani suo iudice nokierunt iusticiam
postulare.
5° Item maximme ciues Basilienses exierunt seu miserunt ad
gentes excires, pro debitis etaliis, inpignorantes et eadem pig-
I. Kixheim.
a. Trnucnuil ?
-ig-
nora portantes et duccntes in ciuitatem suam, nullo requisito
ofïiciale uel indice, eciam debitoribus negantibns uel confessis.
Insuper, de hiis non conlonti, quosdam percucientes et wlne-
rantes, secum in ciuitatem duxerunt, eosque terruerunt^ in-
carcerauerunt et cippis ac compedibus incluserunt, cum tamen
ipsis semper in hiis et similibus oblila fuit iusticia et nuilatenus
denegata.
2 6° Item quidam armiger Johannes de Ratterstorf ei vxor
sua nobilis Knoeringerin, inter se discordes pro quadam dé-
cima sita in territorio dominii Austrie, idem Johannes intrauit
Basileam, volens eandem decimam ibidem vni burgensium
obligare, pro quadam pecunie summa, quod tamen dictus do-
minus de Luophen, bailiuus, iibenter intercepisset, ex eo quia
dicta décima dicte Knoeringerin, iure maritagii, pertinebat, et
ab eodem bailiuo intermisse iusticiam postulabat, et contra dic-
tum suum raaritum contenta luisset in statutis locis de jure,
prout decuisset. Quod et dictis Basiliensibus bene notum fuit,
neque hoc considérantes et perinpendentes, officialem dicte de-
cime. Met certum, captiuauerunt et eos incarcerauerunt, licet
de facto et de jure per hoc inducentes dominio Austrie dedecus,
sumptus, expensas non modicos et labores.
7^ Item, sicud dudum dominium et domina ducissa Austrie
cum Basiliensibus de quadam moneta concordauerunt, prout et
alie ciuitates exstitere concordes^, fuit factum quod magister
monete, siue monetarius dominii Austrie de Tannis,c\iin. dolo
et fraude, Basiieam tractus et illectus fuit. Quo veniente,
mox caplus, traclus, calhenatus et tandem morti miserabiliter
traditus fuit. Cum tamen ipse dominus bailiuus ipsis de eo
quam pluries liendi et faciendi iusticiam, lilterarum monete
iuxta ficlam concordiam, obtulisset, maximeque ipse bailiuus,
per se intrans ciuitatem, obtulit pro eo iusticiam, eciam quam
ipsi iurauerunt, secundum litterarum ipsius monete continen-
tiam et concordiam inter ipsos initam, quod tamen optinere ne-
quiuit, ut premissum est.
8° Item factum est quod quidam ciuis de Enseshin, dominii
Austrie subditus, aliquos de Basilea traxit in judicium prouin-
I. Tenuerunl?
•2. Fol. I, V,
3. NPA., VI (i4o3, 24 févr.).
- 20 -
ciale, pro debitis quibusdam, ad quem in Enseshin venientes
certi malefactores, quorum vnus erat compater subditi predicti,
comedentes et bibentes secum, sollicitantesque eum et fraudu-
lose inducentes, quod cum ipsis opidum in Enseshain exiuit,
quem eciam, aliquo modo remotum ab opido, ibidem occide-
runt, et ad tune venerunt stipendiarii Basilienses, latantes
équestres in nemore, dictos malefactores ad suos equos loca-
uerunt, eos saluos ducentes Basileam. Hoc insuper fecerunt
dura adhuc dicta domina princeps personaliter in Enseshain
exstitisset.
9° Item e contrario, notatur quod vnus, scilioet Johannes Ri-
chesheim, qui de Enseshin exiens et conciuis Basiliensis fac-
tus, dudum quendam dicti dominii Austrie subditum traxit ad
prouinciale iudicium, ibidem pluribus terminis conseruatis, et
uiulto tempore litigauit. Tandem, dicto subdilo veniente Basi-
leam, ad instanciam dicti Johannis, eorum conciuis, capitur,
carceratur et cogitur, donec obediret iusticie Basiliensi, quam-
uis eum, ut premittitur, judicio prouinciali diucius turbauerit
atque lesit, sicut eciam ipse paratus fuit judicio eidem slare et
parare, quod tamen idem Johannes facere neglexit, ex quo
idem subditus expensas non modicas fecit et dampnum et scan-
dalum reportauit.
10° Idem predictus dominus de Luphen, bailiuus, de mandato
dominii et domine ducisse Austrie predictorum, edicendo pu-
bliée precepit ne aliqui venarentur in siluis, nomoribus et li-
gnis dicti dominii Austrie, quod tamen quidam de Basilea ciues
parui pendentes et immo aduersantes, dicta nemora friuole et
temerarie intrantes, venati sunt sepius, dicentes publiée quod
velint videre si quis sit qui ipsis ludum venandi audeat inipe-
dire, in quo eorum considerari poterit proteruia et pertinacia
singulares.
* 11* Item apud domum Austrie anliqua tenet consueludo
quod ipsi suos venatores et venaticos canes locant in monaste-
riis sue dicionis et sicut in suis dominiis, Basilienses^ non so-
lum nobiles et wlgares recipienles pro ciuibus, set eciam pres-
biteros, rcligiosos et raonarhos, talibus clauslralibus suis ciui-
bus mandant ne dictos venatores, seu canes, adniiitant, offe-
rentes palam se quod ipsos in eo manu tenere et defendere
1. Fol. a, r*.
- 21 —
velint, prout manu tenuerunt et defenderunt, volontesque ne
quispiam eorum claustralium quitquam dominio Austrie obe-
dienciam prestet. In quo intimantur obseruaciones, jura, con-
suetudines et principales reuerencias impelere et multo magis
impedire, licet de facto et non de jure.
12° Item dicti Basilienses plures manu friuola intrauerunt
dicciones et terras, opida et villas dominii Austrie et domine
ducisse, eciam ibidem plures temeritate propria captiuantes,
et, quod peius est, aliquos interficientes, et eisdem villis diffî-
dantes et minas voraginis ignis exprimentes, quod et notorium
est, nec contenti tune eos coegerunt de juramento pro illatis
eos reddi tutos et securos.
13° Item insuper, dicti Basilienses crebrius miser[u]nt in ter-
ras,dominia et villas dicti dominii Austrie et domine principisse
supradicte, ibidem nullo requisito, seu petito, aut optento, iudi-
cio, quosdam proclamatos bomines et malefactores, ut pre-
tenderunt, captiuantes et friuole secum ducentes, eciam raorti
tradentes, in eo infringentes jura et libertates dominii supra-
dicti.
14' Item dictorum Basiliensium magister zûnfte, de facto, re-
cepit possessionem vnius ville dicte Wolffenwilr^ sibi vsurpans
jurisdiociones, potestates, nemora, coberciones et pertinencias
eiusdem, cum tamen de jure non poterit, sicud id ante tempore
juridice claruit, adbuc poterit et clarere.
15" Item dudum ciues Vallismasonis de dominio et domine
ducisse Austrie subditi. intrantes Basileam, ibidem, pro parte
dicte domine principisse, volentes solvere tria milia floreno-
rum, medio tempore, quidam scutifer, qui non fuit de obedien-
cia dicte domine Austrie, quendam burgensem de Basilea cap-
tiuauit et aduxit. Quo comperto, predicti ciues de Vallismaso-
nis, territi, intrauerunt in Basileam quandam curiam que alias
gauisa est asilo, credentes quod ibidem saluarentur, quia pre-
muniti ab importunitate Basiliensium. Nam Basilienses, vi et
friuole infringentes dicte curie libertatem, eos captiuauerunt et
incarcerauerunt. Cum tamen dictus dominus bailiuus eis scri-
beret quatenus eosdem solutos uel saltim extraderont, aut co-
ram rege Romanorum domino Ruperto amicabiliter conueni-
rent, aliter de iusticia gauderent, aut de arbitris communibus
contenti essent, quorum uenturorum nec aliquod facere volue-
runt, et sic eos, quasi tribus annis, captiuos tenuerunt, in
— 22 —
eoriim expensas, sumptus, non modicum dampnum pariter et
grauamen K
16" Item Clauvinus, officialis dicte domine principis, in Basi-
lea, de parte dicte domine, percepit tria milia florenorum, quos
secum portare ad certum locum disposuit. Quod noscentes qui-
dam de Basilea ciues, ponentes sibi in pluribus locis custodias,
ut ipsum caperent et sibi dictas pecunias propriarent, quamuis
contra iusticiam et eo nesciente, prout postea premonitus fuit.
17° 2 Item quidam institor veniebat a Basilea ad nundinas
in Badenwilr, a quo famuli custodientes nundinas petiuerunt
duodecim coligulas, prout a certis institoribus receperunt.
Dictus vero institor in verba prorupit contumeliosa, nolens
quitquam dare, set dixit conqueretur dominis suis Basiliensi-
bus, qui vindicarent hoc factum. Vnde officiales eum tenuerunt
et ipse, commisso juramento treugarum, omnia rehabuit que
sibi fuerunt recepta et ad propria remeauit. Basilienses vero
propterea suos miserunt de facto in dominium Badewiler de-
predantes gentes abducentes gregem animalium, et subditos
coegerunt quod eos oportuit institori predicto dare decem ta-
lenta denariorum Argentinensium, ex quo dominium et do-
mina Austrie et sue gentes non modicum dampnum percepe-
runt.
18' Item quidam homo, non existens concivis Basiliensis,
moriebatur in Vallismasonis, dimittens quedam bona de feodo
dominii et domine ducisse Austrie. Tune quidam inhabitans
Basileam et tamen adhuc non existens eorum eonciuis, preten-
de[n]s se amicum defuncti, factus est ciuis Basiliensis, ut dic-
tum feodum non coram domino feodi set iudicio Basiliensi im-
peteret. Dicta vero domina princeps antea dictum feodum alteri
de amicis mortui contulit. Basilienses vero voluerunt quod coram
se et nulla[tenu]s al[i]bi de iusticia huiusmodi facli videretur;
propter quod vnum de Vallemasonis captiuauerunt et maximis
dampnis incluserunt.
19° Item Basilienses mittunt foris metas civitatis sue, ôd mé-
dium miliarc de Almanin, postulantes et recipientes ab merca-
toribus et aliis negociantibus theoloneuni siue exacciones, cum
I. Cpr. rarrang^cmonl inlcrvonu outre les villes de llàk' cl do Masse-
vaux (UB. Jiasel, V, 36(), 1407, i" nov.).
a. Fol. 3, v°.
~ 23 -
tamen territorium respiciat dominium et dominam ducissam
Austrie, neqiie alias fieri consuetum est. Et taliter innouantes,
quosdam currus onustos in ciuitatem ducentes coarcauerunt
ad jurandum, in eo, contra nieram iusticiam, friuole, libertati,
consuetudini ac juribus dominii Austrie obuiantes, et inducen-
tes sumptus, dampna et expensas non modicas.
20" Item, tempore quo dictus dominus de Luphen luerat
bailiuus generalis superiorum terrarum Ergoie etc., que eciam
sunt de dominio domus Austrie, quidam de Dasilea per quon-
dam Hugonem de Landenherg captus fuit, prout dicli Basilien-
ses cum Beronensibus colligati sunt. Venit certus nuncius Ba-
siliensis ad dictum dominum bailiuum dicens expresse : « nisi
dictus captiuus redderetur solutus, et sibi restituerentur om-
nia, et vsque ad minimum, alias domini sui Basilienses inten-
derent cercius dominio Austrie et suis terris litem mouere ».
2r Item eciam dicti Basilienses dominum Hermannum, co-
mitera de Sultz, bailiuum Brisgoie, violenter coegerunt quod
ipse eis oportuit dare fortalicium Olten, velis, nolis, etc..
24 —
VIII
Extraits du Chronicon Lucellense relatifs à l'histoire
de Catherine.
lo
Léopold et Catherine consentent à Valiénation à l'abbaye de
Lucelle d'une gagerie que les frères de Ferrette tenaient
d'eux. Catherine fait respecter la liberté des élections abba-
tiales à Lucelle. Guerre entre V Autriche et Bâle. Mort de
Léopold.
1407?— 14111.
Circa haec tempora, Henricus Bbbas^ ab Ulrico, Antonio et
Pantaleone, nobilibus a Pfird, germanis fratribus, ex praedi-
cato ad hoc Leopoldi et Catharinae coniugis, Austriae archi-
ducum, cum consensu mutuo, recipit pluoba in Heimsbrun illis
pignoris concessa, cum maxima nionasterii pernitie, quam,
anno sequenti, cum iure patronatus aliisque pertinenliis et juri-
bus, nobili Wilhelmo a Masmunster, 1000 florenis aurais, ven-
didit, eamque Conradus, ipsius successor, red,emit. Ob has et
plures alias huius modi bonorum alienationes graves, de illius
inutili regimine et pernitiosa domui Lueellensi administra-
tione, ad capitulum générale hoc anno celebralum querelae pas-
i. Le P. Walch, auteur du Chronicon, esl le reliprieiix qui a renouvelé,
en 1745. le Nécrologe de l'abbaye de Lucelle (T., III, p. \ II). Le luanuserit
du Chronicon dont on trouvera plus haut les extraits est une copie, fau-
tive souvent, du manuscrit original. Exécutée du vivant même du
P. Walch, elle fit partie des archives du couvent jusqu'à l'époque révo-
lutionnaire. Le Chronicon n'est donc qu'un ouvrage du xviir siècle. L'au-
teur remplace les mots propres jiar des termes de ranti(iuité. Le grand
bailli est un préret, les baillis sont des satrapes et les Hourguignons les
Séquanes. Mais le P. Walch suit et même fréquemment transcrit les
textes anciens, chroniques rédigées dans la région, chartes conservées
dans les archives du monastère. Il cite presque toujours ses sources.
Le Chronicon est donc utile à consulter a défaut des documents originaux
que la Révolution a dispersés.
a. Henri Stockhelm, de Cernay.
— 25 —
sim deferuntur. Res Morimundensi et Dellatsallensi abbatibus
discutienda commissa.
Intérim Leopoldus dux, Wiennae in palatio, graviter aegro-
tare coepit et, circa annum 1408 ^ iuxta probabiliorem tempo-
rum supputalionem , ex fîstulae morbo, sine proie relicta,
vitam cum morte commutavit, Lucellensium protector, Pinguis
sive Crassus a quibusdam, ab aliis Superbus sive Ambitiosus
dictus, quodjFrancoJurti, in comitiis, omnes principes magni-
ficentia superasset, ubi, praeter aulicum familitium, 52 comités
et barones in comitatu habuisse dicebatur. Demortui corpus ad
D. Sfephani maiorum sepuichro illatum. Uxor eius fuit Catha-
rina, Phillppi Audacis, Sequanorum seu Burgundionum prin-
cipis filia, quae nullam, iuxta scriptores, prolem suscepil(a).
Extincto Leopoldo duce, etiam Henrici abbatis quaelibet
pro voluntate agendi libido suppressa fuit ; nam supradicti duo
Morimundensis et Dellevallensis abbates, assumpto Loci (Jres-
centis praesule socio, inquisitione facta, et comperto quod, sub
Henrici regimine, non modo monastica observantia plurimum
in deterius commulala, verum totum Lucellense cœnobium in-
tolerabili debitorum onere opprimeretur, insuper Henrieus sor-
dide, segniter et muliliter res administraret et ultra undecim
millia florenorum débita, uti ex Joannis, abbaiis Beltecallensis,
attestatione liquet, contraxisset, et, inter haec, calices, turibu-
lum, vasque benedictionis, S. Eucharistiae pixidem alibque
argentea ecclesiae, scyphosque nonnuUos, cum plurimis insi-
gnibus libris manuscriptis, oppignorasset, ipsum, ceu inutili,
abbatiae officio ac dignitate exuerunt, atque intérim, ut de alio
eidem subslituendo dispensatore magis fideli consilium cape-
rent, Conradum Hohacker, olim 5. Urbani professum, prio-
rem et abbatiae Lucellensis administratorem instituerunt.
Henrieus, ad futurum générale interposita'^, summam sibi
illatam esse iniuriam ratus, ad Humbertum, Basiliensem epis-
copum, contendens, de eodem graviter conquaeritur. Humher-
tus, ira effervesceiis, concitatis in Valle Dclspergensi rustico-
rum turmis, monasterium Lucellense, antpquam alius eligeretur
abbas, vi armatos obruere mandat. Quo cognito, Morimun-
I. Léopold est tellement cflacé dans los événements des années sui-
vantes que le chroniqueur le lait mourir trois ans trop tôt.
(a^ Roo [fangus]. 2. Appel au concile lulur.
- 26 -
densis, Bellevallensis et Loci Crescentis abbates ad propria
redeQnt. Conradus prior et monachi, fuga delapsi, Senhemium
primum, et quod minus ibi tutum sibi fore arbitrarentur, Mûl-
husium demigrarunt, quos cives, contra quos vis insultus, de-
fendendos suscipiunt. Inter haec, monasterium Lucellense,
rusticorum praedae datum, fitque Deiparae domicilium latroci-
nantium spelunca. Henricus tantum apud Alsatiae praefectum,
Joannem, Lopudonensem^ comitem, et regiminis proceres effi-
cit ut plerique ad Lucellenses spectantes reditus arrestarentur,
conaturque, modis omnibus, Humberti episcopi praecipua
opéra, adversus abbatis electionem.
Res a conventu ad Catharinam, Austriae ducissam, Leo-
poldi viduam, defertur, eiusque imploratur auxilium contra
electionem impedientes. Ducissa, litteris Joanni Lupodunensi,
comiti, Suntgoiae prefeclo, mandat, Wiennae, feria sexta ante
Exaltationis S. Crucis festivitatis 1409 datis^, ut Lucellensem
conventum in suis immuni[tatibus], ne in electione facienda,
contra ordinis sui instituta, turbari permittat, sed firmo defen-
sionis auxilio praesto sit manuteneatque, sicut et caeteras illo-
rum immunitates et privilégia, quae se quoque conservaturam
spondet(a).
Eodem tempore, a generali capitulo sententia lata Henrici
depositionem justissime factam, jubeturque conventus, quam-
primum fieri possit, de alio sibi pastore idoneo providere et
prospicere. At novum ponitur obstaculum acciditque calamités
calamitati ob ortum inter Basilienses et Austriacos praetectos
dissidium. Nam praedictus Joannes, comes Lupodinensis, qui
Suntgoiam et Alsatiam moderabatur, atque Hermanus, comes
a Sulz, a Frlderico duce Brisgoiae et Ergoiae praefectus,
cum multis nobilibus et equitibus, junctis sibi Antonii de
Vergtj^ ducis Burgundiae, copiis, qui per Lucellensium fines
populabundus venit, indixerunt bellum civibus Basiliensibus^.
Gausam fuisse scribunt venditae a Friderico episcopo Minoris
Basileae et Austriae domui olim pignori datae-'. Exuruntur
T. Lupfcn.
a. i3 septembre.
(a) Bernfardinus]. 3. La guerre commença le 5 octobre 1409.
4. Frédéric de Blanckenheim. évoque de Slrasbourp, administrateur de
/l'évêché de Hàle, avait conlirmé la vente du retit-Hàle à la ville de Bàle
UB. liascl, V, 160, 1391, gjuin).
— 27 —
circa Dasileam pogi et vici, quaenobilium fîasiZeae habitantium
erant, Gruteltingen^, Binningen, Bottmingen, RoderstorJ, Hae-
singen, Hiiningen, Bencken et Blozheim, cum sacrarum vir-
ginum coenobio-. Nitebatur quidem Ludovicus, dux Bavariae,
cornes palatinus, conventu Mûlhusii indicto, dissidentes com-
ponere, sed irrito conatu^. Basilienses vero, confoederatorum
suorum Bernensium, Solodorensium et Argentinensium freli
auxilio, ex altéra Rheni parte, Rheinfeldam versus, movenles,
exuslis Nollingen, Wilen^ Warnebach^ pagis, circa festum
S. Martini, utramque arcem Istein captam diripiunt^. Paulo
post, Austriaci, Rheinfelda errumpentes, Basiliensium ditione
Wallenburg et Liechstal^ expoliata, cum iisdem congrediun-
tur, 80 ex suis, Basiliensibus vero 26 caesis. Cum Basilienses
deinde in Austriacum territorium Landser, pluribus juxta
Hopsen'^f sicut et in Brisgoia, incensis, multam praedam ab-
duxissent, interea pacis induciae, ad annum duraturae, inter
partes, mediantibus Ludomeo, palatino, et Rudolpho, Hochber-
gensi marchione, Keyserspergae factae, bellumque hoc ali-
quamdiu sopitum est ^.
Rébus patriae nonnihil paccatis, Conradus et eius fratres
Lucellam redierunt, novum viduato cœnobio abbatem consti-
turi; adfuit etiam Joannes, Bellevallensis abbas, et, Cathari-
nae ducissae jussu, Joannes, cornes a Lvpoduno, cum pluri-
bus aliis nobilibus, habebatque, in vicino Ferretensi comitatu,
paratam ad refringendos forsan Humberti episcopi insultus
mililum manum. Mense decembri, Salutiferae Dominicae ortus
Nativitatis, sicut olim universo orbi pacem attulit, ita quoque
eandem Lucellensi monasterio copiose reddidit. Nam, ipsius
festivitatis vigilia, cum maximo omnium applausu, comnmni
fratrum calculo, electus et declaratus Lueellensis abbas Con-
I. Gundeldingen.
Q. 6-12 octobre.
3. La source parait être ici la Rôteler Ghronik {Basl. Chron.. V, p. i39).
4- 5 novembre. Wyhlen, Warmbach.
5. II novembre.
H. Vers le i8 novembre. Waldenburg, Liestal.
7. Habshcim.
8. V. le traité du 10 décembre 1409, suspendant les hostilités seulement
entre Catherine et Bàle et n'aboutissant à la paix définitive que prés d'un
an plus tard, le 3 novembre 14 10 {UB. Basel, VI, 19). Cpr. à la chronique
de Lucelle Rathsbùcher {Basl. Chron., IV, p. 24); Iloteler Chronik (V,
pp. i38i4i), Wurstisen, Baszler Chronick (Bàle, i58o), pp. ccxiiij-ccxvj.
~ 28 ~
radus Hohacker, vir tanto imprimis honore dignissimus, de
que mox sermo erit(a).
Conradus IV, vigesimus sextus abbas.
Conradus Hohacker, Basiliensis, Rauracus, eximiae doctri-
nae ac singularis virtutis adolescens, in S. Urbani monaste-
rio, sacrum Cisterciensem ordinem professus, tantos per vi-
ginli annos in monastica observantia fecit progressas ut in
maiorem loci cellerarium assumeretur. Circa annum Christi
1384, cum S^. Vrbani conventus, ob bellicos tumulius, disper-
geretur alioque migrari compelleretur, ipse, cum Rudolpho
abbate multisque fratribus, Lucellam pervenit, ubi, cura ultra
septennium degisset, nec spes affulgeret ut res in confœderato-
rum partibus in melius restituerentur, ipso resignatam profes-
sionem apud S. Urbanum olim factam, Lucellae, in Nicolai
abbatis manibus, stabilivit praeluxitque deinde Lucellensibus
tanto meritorum exemplo ut, Henrico de abbatial! sede [depo-
sito], decreto a Morimundensi et Bellevallensi abbatibus, prior
et administrator Lucellensis abbatiae, concordibus fratrum pre-
cibus, constitueretur. Mox dédit palam fîeri quam fidelis ali-
quando futurus esset paterfamilias,qui super multa merito cons-
titueretur. Nam, licet cœnobium Lucellense horrendis premere-
turdebitorum oneribus, nilominus precoriam 20 vie[r]zellaerum
frumenti, quam, ob collatum jus patronatus in Calmis, Joanni
Bernardo, baroni ab Hasenburg, annuatim pendere debebant,
160 florenis aureis, anno 1409, redemit, et a Catharina, archi-
ducissa Austriae, omnium privilegiorum Lucellensis monaste-
rii confirmationem obtinuit et Henriei depositi conatus fregit.
Hinc, piaesenti anno, ipsa sacra Natalis Domini vigilia, com-
muiii frati'um assensu, concorditibus votis, Joanne, Belleval-
lensi praeside, Lucellensium abbas, ordine vigesimus sexlus,
et Conradi nomine quartus, cum omnium applausu et b^titia,
est declaratus, vir iiiter Lucellcnses praesules immortali virlu-
tum et rerum optime gestarum laude dopredicandus (b).
Aderai, cum multis magiialibus, Joannes, comos à Lupo-
duno, Suntgoiae praefectus, Catharinae arcbiducissae jussu,
armata miliium manu in proximo Ferretensi dominio posita,
qui Henrico episcopo, si quid forsan contra Lucellenses violen-
(a) Bernnrdiiius.
(b) Bern.
— 29 -
tiae machinarentur, cum potestate resisteret. Ex hinc usquo
hodie laiidabilis mos iuvaluit ut, quotiescunque Luccllae iiovus
eligitur anlistes, duo sempor ab excelso sereuissimae Austria-
eae domus Alsatico parlaniento advocanlur commissarii, qui,
(lum electionis actus porficerotur, in monasterio praesentes
sint praevideantque ne domus Lucellensis aliqua moleslia affli-
gatur novumque abbatem temporalium Imperii et dictao augus-
tissimae domus nomine conférant.
Invasion du prince d'Orange en Alsace.
1424.
Dum episcopus belli necessaria parât, Basilienses, 1424, cum
ArgentinensibuSj subsidio venere Ludovico, palatino Rheni,
contra marchionem Badensem, e cuius parte stabat, suppetias-
que laturus princeps Oraîigiae, domus de Cabilone, magna
militum manu, e Burgundia in Suntgoiam, per Lucellensium
agrum, avelleraie tcntabat, Lucellensibus pavore perlerritis et
Basileam confugientibus(a). Catharina, Austriae ducissa, Leo-
poldi vidua, coUectis copiis, adiunctis Basiliensibus, quibus-
cum fœdera iunxerat, Cabilonensi, per fines nostros, obviam
progressa, hostem terga vertere coegit, nec Lucellensium bonis
a praedonibus sparsum.
Guerre de Véct-que Jean de Fleckenstein et de Thiébaud
de Neuchâtel.
1424, 1425.
Anno 1425, Joannes episcopus exercitum mille ducentorum
equitum, una cum Basiliensium copiis, conira Theobaldum de
Nooo Castro direxit. Ne vero, belli huius occasione, domus
Lucellensis damna aliqua paterelur, sequentibus id literis, in
suam fidem et tutelam suscepit, abbate Conrado rogante, prius-
(a) Mûnsterus. Stumpfius.
- 30 -
quam ad pugnam processit, qiiae, quia insignem antistitis ad
Lucellenses favoi'Oin redoleiil, placuit eas intégras de verbo ad
verbum insérera : Joannes, Dei et Sedis Apostolicae gratia,
humilis Basiliensis ecclesiae episcopus et eadem Dei permis-
sione abbas in Seho, venerabilibus et dilectis fralribus nostris
abbati et conventui monasterii Lucellensis, ordicis Cistercien-
sis^ nostrae Basiliensis diœcesis, saluiem et pacem in locis
nostris. CoUuctatio qua nobis cum mundi huius rectoribus pu-
gnare necesse est, nos fortitudinis armaturam assumere et
ecclesiae nostrae, quam Christus acquisiuit sanguine suo, in-
iurias, zelo justitiae et iustae defensionis gladio, longius pro-
pulsare compellit. Hinc est quod vos, Christi oviculas, inter mé-
dias praeliorum huius naodi seditiones positos, cupientes sal-
vos semper et illaesos conservari, atque a pravorum hominum
incursu et insidiis, protectionis nostrae clypeo, defensandos
suscepimus, et, praecipiendo per praesentes, mandamus ne
aliquam violentiam aut pressuram vobis inférant, vel quoquo
modo inferri patiantur, vos autem ante Deum, pacis authorem,
vestris devotis orationibus, nobis placatum reddite, ut, sedatis
fluctuantis pelagi huius procellis, studia nostra ad tranquilli-
tatis poitum perducat dirigatque pedes nostros in viam pacis.
Datum Basileae, apud S. Albanum, 6 calendas novembris*,
anno 142t. Quamvis vero Conradus tutelae huius a Joanne
magnam percepisset fiduciam, quia varios tamen subinde esse
non ignorabat Basileae^ paucis, qui audaciores erant, Lucellae
relictis fratribus, ipse, cuni reliquis, Basileam sese ultra
annum conlendil. Intérim, conflictu edito, pênes episcopum
Victoria stetit, brevique temporis spatio, anno videhcet Christi
1425, arcem Guldenfels, oppi(hmi Sancti Ursicini^ arcem Plu-
viosam^ Lucellae, coniiguam, Spiegelberg cum Monte Falconis,
cum adiacentibus ditionibus, [occupavii]. Gonies victus recessit
nec multo post arma contra Joanncm reassumere tentavit.
llinc compulsus episcopus, longo tempore, praetei' équestres
quingentos, pédestres, niagnis impensis, alere, comperloque
consilio, arcem Elicourt, (piae paucis lioris a Monte Belligardi
abest, expugnanilam Basiliensium auxiho, aggreditur, cai)lam-
que cum oppido, circa iS. Martini festuni -, anno prae-
senti, diruit. Ferebant opiM-am episcopo JoanneSy cornes a
I. a; octobre.
•j. 1 1 novembre.
- 31 —
Thierstein, e Castro Bluemberg, uli etiam Froburrjici ba-
i'ones(a).
IX
Union entre l'Autriche et la Bourgogne et réciprocité de ser-
vices résultant du mariage de Catherine et de Léopold.
1406-1410.
Jean sans Peur, à la requête des officiers de Catherine, or-
donne au maréchal de Bourgogne et aux baillis d'Amont et
d'Arsal de protéger le comté de Ferrette contre les ennemis
qui le menacent, en particulier contre les comtes de Bla-
mont, de Salm et Bernard de Thierstein.
^ 1406, 13 juillet ^
Jehan, duc de Bourgongne, conte de Flandres, à! Artois et de
Bourgongne, palatin, seigneur de Salins et de Malines, à nos-
tre amé et féal cousin mareschal de Bour-gongne et gouuerneur
de nostre dit conté de Bourgongne et à noz bailliz di Amont et
à'Aual en icelui nostre conté ou à leurs lieuxtenans, salut. De
la partie des gens et officiers de nostre très chiere et très
amée seur la duchesse d'Auteriche nous a esté exposé que,
comme le conté de Ferretes, sur laquelle nostre dicte seur est
assignée à cause de son mariage, et les subgez, villes et citez
d'icelle soient en voie de venir en grans contens et discencions
et quierent guerres, riotes, vexacions et tribulacions les uns
contre les autres, et se parforcent de porter dommage par
guerre et autrement à nostre dicte seur et à ses subgez, pour
ce qu'elle n'est pas présentement au païs, et par especial le
conte Bernard de Florimont, le conte de Blanmont, le conte
de Saulmes et uutres leurs alliez, et pour ce nous aient losdiz
officiers requis que, pour contemplacion de nostre dicte seur,
nous vueillons sur ce pourueoir et remédier et leur donner
(a) Stumpf. Munsterus.
I. Arch. Iiinsbruck, 8152. Orig. pareil. Mutil»- dans la partie inti'rit.*ure.
Devait être scellé sur simple queue.
— 32 —
confort, aide et faueur. Pour quoy, nous, ces choses considé-
rées, qui reputons, comme raison est, les fais et besongnes de
nostre dicte seur les nostres et qui vouldrions le bien de ses
diz subgez et les garder comme les nostres propres, voulons
et vous mandons, et à chascun de vous, si comme à lui appar-
tendra, que aus dictes gens et officiers de nostre dicte seur
vous donnez conseil, confort et aide, toutes et quantesfois que
mestier en sera et requis en serez, pour remédier à l'encontre
des maies voulentez du dit conte Bernard et autres dessusdiz,
afin qu'ilz ne meffacent à icelle nostre seur ses païs et subgez
en aucune manière, et y faites comme vous feriez pour nous
mesmes. Donné à Paris, soubz nostre petit seel, en l'absence
du grant, le xiij« jour de juillet, l'an de grâce mil quatre cens
et six.
Par monseigneur le duc en son conseil.
[Signé avec paraphe :]
« FORTIER n.
Convention entre Jean de Morimont, châtelain de Belfort, re-
présentant de Léopold et de Catherine, et les représentants
de Vabbé de Lure, en vue de préparer la solution de certai-
nés difficultés survenues entre leurs commettants. Jean de
Morimont promet de retirer les gens de ses maîtres qui occu-
pent le pays de I^ure. Henri de Morimont tiendra garnison
dans la tour neuve de r abbaye avec six autres personnes jus-
qu'au règlement du conflit. La garnison jure de maintenir
d'une manière égale Vhonneur et les droits des parties. En
conséquence : i** -Si les gens du duc et de la duchesse d'Autri-
che qui viendraient dans le pays n observaient pas la conven-
tion, Jean de Morimont retirerait la garnison; 2° si les gens
de l'une des parties employaient la force pour résister à la
garnison, celle-ci remettrait la tour à l'autre partiel L'abbé
peut rentrer dans l'abbaye et Henri de Morimont doit s en
retirer, à condition que Vabbé ne se présente qu avec sa suite
ordinaire et quil jure entre les mains d'Henri de Mori-
mont qu'il n'a pas échangé l'abbaye. S'il refuse ce serment,
ses représentants, ainsi que les nobles présents dans l'ab-
- 33 -
haye^ jurent de ne rien Jaire, à rencontre du duc et de la
duchesse d'Autriche^ pour le faire rentrer. Enfin, les repré-
sentants de l'abbé peuvent avoir auprès d'eux autant de gens
du pays qu'ils veulent, notamment rappeler ceux qu'ils
avaient auparavant, moyennant que ces gens prêtent le
môme serment que la garnison.
1407, 25 janvier*!.
In dem jor als man zalt von Gottes gebi'irt thusing vierhun-
dert vnd siben jor, an den xxv loge des manatz genuarii, ist
man ûber einkomen vnd betedinget zwi'ischent mins lierren
vnd miner frowen von Oesterrich lutte, zû einen teil, vnd dez
aptes von Luder lutte, zu dem andern teil, durch Hannsen von
Môrsperg, vogt zû Befûrt, zii eine leil, vnd Erhart Sac vnd
Ilug Profenscheriit, stathaltter der aplye ze Luder, in nammen
dez herren von Luder, zii dem andern teil. Vnd ist die einhel-
liingen vnd die tedinge also dz Heinrich von Môrsperg sol sin
in der aptye ze Luder, vnd hat sin tniwe geben, liplich geswo-
ren, ze behiUtende nucz vnd ère vnd recht dez herren von Luder
vnd darnach dez herren vnd frowen von Oesterrich, vnd fûrbas-
ser Huge der probest vnd Johans de Zschalunfeler, mit sampt
Hugen genanten Zschan Gronney, Dumaschin ZscJian Gro-
neys thoterman, Doincos Boyke, Thomas der hingkende, Lôllent
sin in dem nûwen thurne. Vnd hat ir iegkelicher, vf dem heil-
gen ewengelien, gesworen ze behilttende vnd zû haltende nucz
vnd ère vnd recht mins herren von Luder vnd darnach ainns
herren vnd frowen von Oesterrich. Vnd sollent haben Erhart
Sac vnd Ilug Profenscherat als mennigen vnd als vil lanlhitte
sy wellent bi innen vnd werdent sweren vf dem heilgen ewen-
gelien aile die die sy bi innen wellent haben in der aptye ze
Luder, ze behûtende vnd ze behaltende nucz vnd ère vnd recht
dez herren von Luder vnd darnach dez herren vnd frowen von
Oesterrich. Vnd wenne der herr von Luder kunt in sin aptye /e
Luder, mit sinem tegdichen gosinde, vnd gewonlich bi ime
hat vnd mit im rittent, vnd or swert in haut Ileinrichs von
Môrsperg dz cr die aptye von Luder nût vorwesselt habe, noch
keincn wechssel mit der aptye getan habo, uoch kcin audere
Gotz gabe enphangen, so sol er blibon in siner aptye fridelich
I. Arch. Inusbruck. Piip. urk. Friede : 34, XXXVlll. Miiuilc. Au revers,
d'une écriture de l'époque, Liioders.
— 34 —
viid rueweklich, als vor. Vnd wcMinc or also ges^voren hat iii
liant (lez vorgeiianttMi Heinrlclis vnd cin bcnuegen der selbc
Heinrich hat, so sol der selbe Heinrieh vsgon vnd abtretton.
Were aber dz der herr von Luder mit wolte sweren als verbe-
ret ist vnd dz missebellungen vnd vnwille werc zwûschent ime
vnd dem vorgcnanlen Heinrich von Morsperg von dz vorge-
nanten swerendes wegen, die vorgenanten sechs personen die
in dem vorgenanten thurne wonende sint, sollent den vorge-
nanten thuren behutten vnd behalten in sernlicher masze dz sy
enwederem teil gehorsam syent, als lange vncz dz die vorge-
nanten der herr von Luder vnd Heinrich von Morsperg einhel-
lig werdent, von dez vorgenanten swerendez wegen, ze lùnde.
Vnd were dz die amptlûtte vnd die lutte dez herren vnd fro-
wen von Ocsterrich in keinen weg mit kraft \vidersasten gegen
den die in dem vorgenanten thurne sint, so sôUent sy dem her-
ren von Luder, oder sinen lûtten, lideklich wider geben vnd in
antwQrtten. Were aber dz der herr von Luder vnd sine lutte
sich mit kraft sasten wider die die in dem thurne sint, so sol-
lent sy den selben thuren lideklich wider geben den lutten vnd
amptiûtten dez herren von Oesterrich. Vnd die die do sint,
oder werdent, in der vorgenanten aptye, von dez herren von
Luder wegen, sôUent der vorgenanten sechs personen die in
dem thurne sint, kost vnd ir notdurft dienen vnd vsrichten.
Vnd haut die vorgenanten Erhart Sac wnd Hugo Projensche rat
verhiessen vnd gesworen, were dz der vorgenanle herr von
Lwrfe/' do wider were vnd mit sweren wolie in dez vorgenanten
Heinrich von Morsperg hant, so haut sy aber verhiessen, bi
gesworenen eyden, dz sy sich mit weilen seczen wider minen
herren vnd frowen von Oesterrich, also dz der vorgenante herr
von Luder wider in sin aptye komme. Vnd dar vber der vorge-
nante Erhart Sac wnd Hugo ProJ'enscherat, nach der vorgenan-
ten tedinge vnd l'iberkommung, sich hant versprochen mil
allen den edehi so in der vorgenanten aptye gewesen sint, ze
tùnde als der selbe Erhart vnd Hugo, vsgenommen die Mun-
che. Oech hat verheissen vnd gesworen Hans von Morsperg,
vogt zii Dejïirt, nach der vorgenanten tedinge vnd geschicht
vnd volfuerung, dz er aile die hUle mines herren vnd miner fro-
wen die sint in dem lande ze Luder, heisse von dannan ziehen.
Vnd were och dz die ampthitte vnd die lutte dez herren vnd
frowen von Ocsterrich kennent gen Luder, oder on die selben
— 35 -
lant, vnd niclit ballon woltcnt die tedinge vnd ûberkonjmung so
geschehen ist durcli die vorgenanlen Hannsen von Môrsperg,
Erhart Sac, Hugo Projenscherat, er bat voibeissen vnd ges-
woren der vorgenani; Ilans von Morsperg, vogt zû Dejiirt, ze
koin monde gon Luder vnd wider riiffen Ileinrichen von Môrs-
pergj vnd aile die bi ime in dem tburne sinl vsz zû ir'i'ibonde von
der aptye,vnd sylidig sagen irs eyds, vnd allô die dio darurnbe
gesworen liant. Oecb verbengelte der vorgenante Ilans von
Môrsperg dz die vorgenanlen Ei^hart Sac vnd Hugo^ Profens-
cherat wider lûffen die die bi innen gewesen sint vnd aile die
die, zû den zitten, by d[em] ifor], v[on] d[er] s[lal] ^ von Luder
oder von dem land, bi tedinge vnd ubeikommung, gewesen
sint. Ailes dz vorgescbr-iben volfuerl vnd gescheben isl durch
vns vnd vnser gegenwûrtikeit Hans von Môrsperg, vogl zu
Bejurt, Erliart Sac vnd Hugo Profenscherat, an dem xxv tage
des manatz genuarii, in dem vorgenanlen jor als vor, zuo pri-
men zil, vl'der brugke der aplye ze Luder. Dz baben wir ver-
heissen vnd gesworen, by unsern eyden, stetle vnd feste ze
haltende vnd ze tûnde vnwider rûfïenlich, in keinemweg hie wi-
der ze lûnde. Dez ze vrki'inde, wir Hans von Môrsperg, Erhart
Sac, baben, zû einer worbeit, vnser ingesigele disen gegen-
wi'irltigen brief^. Der geben ist als do vor, vnd sint dirre brief-
fen zwene, dez bat Hans von Môrsperg einen vnd Erhart Sag
den andern,vnd ist dis gescheben ze gegenwnrttikeil der edeln
Heinrichs von Môrsperg, Hans von Lûtterstorjf, vogt ze Ros-
senvels, vnd dez erben berren berr Symonn, kilcberre ze Befi-
ler, berr Peter gênant Gattulat, berr Stejfan Hacgart, kil-
cberre zû Kauppenach.
I. Verso.
'2. Quatri^ inoLs environ effacés par un pli.
3. 11 manque le mot gchcnckrt ou le mot gedrackl.
- 36 —
Les dues cT Autriche Léopold et Frédéric engagent à Cathe-
rine la seigneurie de Badenweiler avec la justice du pays,
en garantie d'une dette de 4.000 florins qu'elle leur a prê-
tés pour les aider à soutenir la guerre contre les Appenzel-
lois.
Bade en Argovie^ 1408, 8 mai ^
Wir Leupold vnd Fridrieh geprûder, von Gots gnaden herc-
zogen ze Oesterrich, tun kunt fur vns, vnser priider vnd erben,
daz wir der hochgeporen fûrstin frawn Katherina von Bur-
gundien, herczogin ze Oesterrich, etc., vnser herczog Lew/)o^d
gemaheln vnd vnser herczog Fridrieh swestern, gelten sûUen
vnd schuldig sein vier tausent gûter Reinischer guldein die si
vns berait gelilien hat zu aufrichlung vnsers kriegs wider die
Appenzeller, vnd fur dièse vier tausent guldein y\'\v ir ingege-
Len vnd versetzt liaben, ingeben vnd versetzen, auch mit kraft
dicz briefs, vnser vest vnd herschaft zu Badenwilr, mit dem
landgericht vnd allen andern eren, rechten, wirden, zwingen,
bennen, piissen, vcUen vnd zugehôrangen, sunderlich mit den
nûtzen vnd gulten die gegenwuriilvlich daiczi'igehôrent vnd die
zu disem mal noch vnuersetzt sind, in sôllicher mass daz si vnd
ir erben die egenanten vest vnd herschaft, mit den obgenanten
iren zugehorungen, in ains rechien, v.erenden, pfands weise
innhaben vnd niessen sûllent, ane ali absleg der nûiz, alslang
vntz daz wir si, oder ir erben, des egenanten gelts gënczlich
gerichtcn vnd bezalen. Diesse bezaluiig wir ir tûn sullen zu
Ensisheim oder zu Tann, wederchalben si wil. Die egenante
vnser gemahel vnd swester, oder ir erben, sûllent vns, vnsern
prûdern oder erben, auch der losung der egenanten herschaft
statten vnd gehorsam sein, wenn wir, oder vnsern gwiss bo-
ten, von vnsern wegen, der begern vnd die an si vordern", auch
I. Apfli. Iimsbruck. Pap. iirk. Mi mile. Au revers, do doux ocrituros. Tune
du XV sioolo, l'autre tlu xvr siècle : liiirgundi. — Wio die fiirslo vou Os-
lerreich Badcmcilr IVawon Katherina vou /iitrf^nndi vorphouudou iiij"
guldoiu 1409, — La date de Tanuée niauquo. La paix outre rAutrichecl les
Appou/i'llois est du i^ avril 1408 (//«s/. C.'liron., IV, p. ^'iu, a. 2).
— 37 —
ane ailes verziehen vnd geuT-rde ^ (vnd sunderlich densselben
satz vmrûsclich innhaben vud die leut vnd vndertane dass l'ibcr
die gwônlichen ziiis nicht verrer drengen, noch besworn, in
dhain weis, au[c]h an ailes geuerde. Vnd des zu ainen warn vr-
kund der sach, geben wir, fur vns, vnser priider vnd erben, der
egenanten vnsrer gemaheln vnd swestern vnd iren erben, den
brief versigellen mit vnsrer baidrer anhangenden insigln, der
geben ist zu Baden in Ergôw, an zinstag nacb Sant Johans tag
ante Portam Latinam.
40
Jean sans Peur ordonne à Jean de Vergrj, maréchal de Bour-
gogne, de défendre le domaine et les sujets de Catherine
contre les entreprises dont ils sont V objet, à toute réquisition
du bailli ou du trésorier de sa sœur.
Paris, 1409, 20 avril 2.
Jehan, duc de Bourgongne, conte de Flandres, d'Artoi:; et
de Bourgongne, palatin, seigneur de Salins et de Matines, à
nostre amé et féal cousin et mareschal de Bourgongne, mes-
sire Jehan de Vergey, salut et dilection. Nous auons entendu
que plusieurs se sont efforciez et efforcent, de jour en jour, de
faire et porter dommage, preiudice et desplaisir aux gens et
subgez de nostre très chiere et très amée sœur la duchesse
d^Auteriche et à ses terres et seigneuries, qui nous tourne à
très grant desplaisir et non sans cause. Et pour ce que nous
desirons les gens et subgez de nostre dicte seur estre traictez
I Renvoi dans le texte, correspondant à nu antre renvoi en marg-e.
Celui-ci précède le texte entre parenthèses qui remplace le passage sni-
A'ant, raturé, de la teneur primitive : AVir habon anch der egenanten
vnsrer lieben gemaheln vnd swestern gegûnnet, was zinsen oder gulten
auf der vorgenanten vnser herschalt zu liadcnivilr versetzt sind, daz si
die auch an sich gelôsen raag vnd sol, vnd was si also solher zinsen vnd
gulten an sich erlediget, des si vns mit den erlosten brietVn erinnert.das
sol si auf der vorgenanten vnsrer herschaft auch in pt'andsweise hahen,
in aller der mass als vorgeschriben stet, vnd si'iUen aucli wir, oder vnser
priïder vnd erben, diesse gûlt, mit sampt den obgcnanten vier tausent
guidein, von ir oder iren erben erlosen.
2. Arch. Innsbruck, 8i54. Orig. Parch. Scellé sur double queue d'un sceau
rond en cire rouge assez bien conservé.
— 38 -
doulcement et gracieusement et estre gardez et deffenduz de
toutes oppressions, molestacions et inquietacions indeues,
comme les nostres propres, nous voulons et vous mandons
que, es fais et besongnes touchans nostre ditte seur, sesdiz
pays, gens et subgez, dont par les bailli et trésorier d'icelle
nostre seur et chascun d'eulx, vous serez requis, vous vous
emploiez et joigniez et adunez auec les gens d'icelle nostre
seur en y procédant et pourueant comme vous feriez pour noz
propres besongnes et subgez. Donné à Paris le xx* jour
d'auril l'an de grâce mil quatre cens et neuf.
Par monseigneur le duc,
[Signé avec paraphe] :
Portier n.
Frédéric d'Autriche, à la iseille d'atsair la guerre avec les
Confédérés suisses, adresse une proclamation à ses sujets
d' Argome, de Thurgovie et du pays rhénan. Il les engage à
prendre confiance, car il est assuré de iappui du duc de
Bourgogne, son allié par mariage.
Tyrol, 1409, 24 septembre*.
Wir Friderich, von Gots gnaden herczog ze Oesterreich, ze
Steyr, ze Kernden vnd ze Krain, graf ze Ty^ol, etc., embieten
vnsern lieben getru^ven allen vnsern stetten, landen vnd lewten
im Ergôw, im Thurgôw vnd an dem Reyne, darczû andern
vnsern vndertanen, den diser brief geczaigt wirdt, vnser gnnd
vnd ailes guot. Als die Aydgenossen vnd iro verpundcn vns vnd
ew yeczen lange zpytt her beswert vnd gedrungen haben, vnd
ew auch noch swerlich obligen, als wir denn das teglich ver-
nemmen, das vns doch billich layd ist vnd zo In^rczon geot. vnd
wan abor hochgepoi'n fiirst, vnser lieber swager, der hèrczog
von Burgundy sich mit in verworron vnd sy maynt zo bckrie-
gen, das vns vnd ew vast trostlich ist, vnd nuigen vnsere altcn
I. Ari'li. ImmsImmicU. Orit;". l'ap. Au i'cncps, Irat'cs d'un caclicl roiwl eu
c'wc rouge et fos nuMtlious i\c drux écriturrs du xv siècle : ^'on liolsel
kricK- — Trosthrief liurguml krieg contra AUignossen.
— 39 —
scheden wol zukommen vnd an in gerochen werden, dauon so
bitten vnd manen wir ew, alJere trewen, damit ir doch ye stet
vnd vest sey an vns beliben, daz ir ab solichen kiyogen nicht
erschreket, sunder manlich vnd vest seyt, wan, so bald der
kryeg anget vnd vns verfengenlich ist darczû ze tCm, so wellen
wir vns. ane hindernisse, allere sacben hinauss fiigen vnd in
den krieg mit macht legen, daz ir sehen siiUet daz wir ew trost-
lich ze hilff vnd ze statten kommen wellen, des wir, mit sampt
ew, mit des Gots bilff, nutz, eere vnd frewd gewiinnen. Geben
auf Tyrol, an eritag nach Sant Matheus tag, anno Domini mil-
lesimo quadringentesimo nono.
Dominus dux per consilium.
Jean-sans-Peur, au siège de Velle.ron, entretient des intelli-
gences avec Catherine^ le grand bailli d'Autriche en Alsace,
Maximin de Ribeaupierre, le comte de Fribourg en Brisgau,
le comte de Wurtemberg et les pays allemands et en obtient
aide et secours.
1409, 28 septembre-1410, 22 janvier^.
A Srjmonin Vosat, demeurant à Vezoul, auquel fust paie par
le dit commis, le xxviij" jour de septembre l'an mil cccc et ix,
pour porter lettres, de par monseigneur le mareschal et les
bailliz d'Amont et d'Aual, adreçans au bailli de ma dame d'Os-
teriche, par lesquelles lettres ilz escrisoient au dit bailli que,
se Ten faisoit en Alemaingne point d'assemblée de gens
d'armes, qu'il leur feist sauoir par le pourtour desdictes lettres
ou par autre. Pour ce payé à luy, par le commandement de
mon dit seigneur le mareschal, viij gros. Pour ce viij gros.
2 A Ilenement Alement^ escuier, auquel a esté baillie comp-
tans pour pourter lettres, de par monseigneur le marosclial et
les bailliz A' Amont et û'Aual deuers le bailli de ma dame
I. B, 11877. (^rig-. Volume. La seconde date est celle de la prise de Vel-
lexon. Fol. 81, r". c
a. Fol. 81, V.
- 40 —
d'Osteriche en Alemaingne, le derrenier jour de septembre
mil cccc et ix, par lesquelles ilz lui escrisoient certaines cho-
ses secrètes...
^ A Othenin Pillot, de Pontellie, auquel a esté baillie comp-
tans, pour pourter lettres, de par monseigneur le mareschal et
les baillis à' Amont et à'Aual, le iij* jour de nouembre mil cccc
et ix, dois Valexon au Nuefehastel en Alemaingne, par les-
quelles lettres ils escrisoient au conte de Fribourg que en-
uoiast au dit siège de Valexon Vauthier le basiard du Nuef-
ehastel, pour doittier aux charpentiers faire angins, ou, s'il
auoit aucun bon maistre d'angin par delà, qu'il l'enuoiast auec
le dit Vaulthier. Payé au dit Othenin, pour ses despens,
penne et salaire d'auoir fait le dit voaige, ou quel il a vacqué
viij jours entiers commançans le dit iij\jour de nouembre l'an
que dessus et feniz le x* jour du dit mois suigant tout inclux,
par le commandement et ordonnance de mon dit seigneur le
mareschal, j franc viij gros. Pour ce j franc viij gros.
"^ X. Jehan laVaiehe, à' Esche no l,d.v\(\\ie\ a esté bailiie comptans
par le dit commis pour pourter deux lettres closes, l'une de par
monseigneur de Bourgoingne et l'autre de par messire Jaques
de Courtiambles, adreçans au conte de Los^, bailli d'^ws^eric/ie
auquel le dit messire Jaques escrisoit qu'il lui enuoiast res-
ponse des lettres de mondit seigneur, et aussi qu'il luy escri-
sit Testât de la guerre de ma dame d'Osteriche et de ceulx de
Baie. Payé au dit Jehan, pour auoir pourté les dittes lettres au
dit bailli dois Valexon en Alemaingne, le xxviij' jour de nouem-
bre mil cccc et ix, par le commandement dudit messire ./a^wé^s,
viij gros. Pour ce viij gros.
•* A Jelian de Quinceg, sergent de monseigneur de Bourgoin-
gne, auquel a esté baillie comptant pour pourter lettres, de par
monseigneur le mareschal et messire Jaques de Courtiambles,
dois Valexon èi Baie, le xxiij*" jour do nouembre mil cccc et ix,
par lesquelles lettres ils escrisoient aux gouuerneurs du dit
Baie sur le fait de la guerre qu'est entre monseigneur et ma
1. Fol. H',, v.
2. Fol. ()o, r°.
3. Fol. 91, r".
- 41 —
dame d'Osteric/ie, d'une part, et eulx, d'autre, et dont mon dit
seigneur en auoit escript au dit monseigneur le mareschal qu'il
vouloist incontinent escrire au dit Baie. Pour ce, paie audit
Jehan, pour ses despens, penne et salaire d'auoir fait le dit
voaige, ouquel il a vacqué xij jours entiers commençans xxiiij*
de nouembre, l'an que dessus, et feniz le iiij* jour du mois de
décembre suigant, par le commandement et ordonnance de
mondit seigneur le mareschal, iiij frans. Pour ce iiij frans.
' A Thibaut Chihoule, auquel fust baillie par ledit commis,
par le commandement et ordonnance de monseigneur (\eMon-
tagu, le v* jour de décembre mil cccc et nuef, pour pourter
lettres, de par mon dit seigneur de Montagu au conte de Vis-
fembert, auquel mon dit seigneur de Montagu escrisoit que par
le pourteur d'icelles lui feist sauoir s'il auoit nulles assemblées
de gens d'armes ou pays à'Alemaigne ennemis de mon sei-
gneur, ouquel voaige le dit Thibault a vacqué depuis le dit
V jour, l'an que dessus, jusques au xij" jour du dit mois sui-
gant, ouquel temps sont vj jours entiers. Paye à luy, en la
présence de monseigneur de Montagu et par son commande-
ment, pour le dit voaige, ij frans iij gros.
Pour ce ij frans iij gros -.
A Jehan Trebeillot, auquel fut baillie comptans par le dit
commis, le vj* jour de décembre mil cccc et nuef, par le com-
mandement et ordonnance de monseigneur de Montagu et
messire Jaques de Courtiambles, pour pourter deux lettres, de
par eulx, en VAlemaingne, c'est assauoir vne au l)ailli de mon-
seigneur à'Austeriehe, et les autres lettres à messire Masse-
min, par lesquelles lettres ilz leur escrisoient que par le
l)0urteur d'icelles leur vouloissent escrire et faire sauoir s'il
auoit aucunes assemblées de gens d'armes ou pays d'Ale-
maingne ennemis de mondit seigneur, et aussi se l'on pourroil -^
finer esdittes })arties d'Alemaingne de cent bons arl aleslriers.
f . Fol. 92, r".
2. Cpr. Wuckernagel, pp. 3;i, 38(), sur Jacciiics Zibol, serviuuir de la
Bourgogne, et la famille Zibol de Bàle. et Les possessions hoiirirniiinonnes,
p. 5o, pension de 100 florins d'or et 3« livres tournois payée par le duc de
Bourgogne à une veuve noble de Bàle à cause de Bourquard Loingnou
(Zibol). — Fol. 92, V.
3. Fol. 93, r".
- 42 —
Lesquelz bailliz et messire Massemin ont escript à mesdis sei-
gneurs qu'ilz ne sauoient homme en toute VAlemaingne qui se
osast armer contre mon dit seigneur ne ses gens. Et quant aux
arbelestriers, l'en en y finera de très bons pour seruir mondit
seigneur. Ouquel voaige le dit Jehan Trebeillot a vacqué
depuis le dit vj* jour de décembre jusques au pénultième jour
du dit mois suigant, ou quel temps sont xxv jours entiers tout
inclux. A luy payé pour le dit voaige, présent le dit monsei-
gneur de Montagu et par son commandement, pour chascun
jour, demi franc, pour ce, et rent quittance, xij frans demi.
^ A Thibault Fuguet, auquel a esté baillie comptans, par le
commandement et ordonnance de monseigneur de Montagu,
messire Jaques de Courtiambles et Jehan Chousat, le xij' jour
de décembre mil cccc et ix, pour pourter lettres de par mes dis
seigneurs de Montagu, Cortiambles et Chousat, adreçans au
bailli d'Austeriche, par lesquelles lettres ilz luy escrisoient
qu'il leur enuoiast au siège de Vellexon 1 bons arbelestriers,
et en oultre ordonnèrent de boiche au dit Thibault que alast
secrètement à Baie et en autres lieux ou pays d'Alemaingne,
pour veoir s'i pourroit trouuer point de bons maistres d'angins
ne de bons canonniers pour les faire venir au dit siège, pour
ce qu'il n'y auoit personne qu'il se sceust aidier d'angins, et en
oultre que l'en se doubtoit que les bombardes qui rompirent si
souuent ne rompissent pour faulte des maistres -. Lequel Thi-
I. Fol. 93, V.
-2. I.es ducs de Bourgogne prenncMit dos soldats dans les pays d'Empire.
Parmi « les arbalétriers et com|)ag-nons armés la lance au poing », plu-
sieurs sont « Alemens ». L'un est de Fribourg, l'autre de Ilaguenau. Jean
de Raignebert les commande (B, i588, fol. ceci, ccciiij, ccovj). Jean Fre-
del, de Saint-Dié, écuyer du pays de Lorraine, recrute des hommes
d'armes en Allemagne pour être employés à rencontre des ennemis du
roi et du duc de Bourgogne (R, i5()î, fol. xiij ^^^ xvij, v). Ailleurs on
trouve Jean de Strasbourg (H, i(k)6). Les noms suivants sont inscrits dans
les montres d'armes des capitaines bourguignons : Ulric de Ribeaupierre,
de la compagnie de Jean de Vienne (B, n::;); Henri de Porrcntruy,
écuyer. dans une montre de Jean de Vergy (B, n:8S, Beauvais. 1417,
3i août); Jean IJlrie de Rodersilorf (B, ii7<.)S,Troyes, i4-ii, 2S oet.) ; Oudot de
Ribeau|)ierre, aans la montre de Claude de Beau vois (B, iiSm, 1427,
i3 juin): un Briot, peut-être parent du chanoine de Belfort. à la montre de
Guillaume, seigneur de (^hiiteauvillain, reçue à Beauvais le 3i août 1417 et
dans celle reçue par les baillis du ('harolais et de Clïalon le 7 mars 1429
(B. 11788, 11802). Les grands seigneurs bourguignons font comme les ducs.
Henri Iveppely d'Eglingen, à la solde de Thiébaud de Neuchàtel, envoie
- 43 -
bault a demeuré et vacquc ou dit voyaige depuis le dit xij" jour
de décembre inclux jusques au xiij" jour de januier suivant
exclux, que le dit Thibaut amena des arbelestriers et canon-
niers du dit pays d' A le main g ne, ouquel temps sont xxxij jours
entiers. Payé à Juy, pour cliascuii des diz jours, par le com-
mandement (les diz seigneurs, demi franc.
Pour ce xvj frans.
A Horry Lalement, auquel a esté baillie comptans par le dit
commis, le xv* jour de decembie mil cccc et ix, pour pourter
lettres deuers le bailli de ma dame d'Osteriche en Alemaigne,
à Maisonuault, où il estoit, de par mon seigneur de Montagu
et messire Jaques de Courtiambles, par lesquelles il luy escri-
soient qu'il leur enuoiast au dit siège de Valexon la bombarde
de monseigneur d' Austeriehe , estant en son chasteP de Mai-
sonvaul, ensamble son maistre canonnier, et, par vertu des dittes
lettres, le dit bailli enuoya incontinanf au dit siège, sur vn
cherre, la ditte bombarde, à ses despens, ensamble le maistre
canonnier. Ouquel voaigs le dit Henri Lalement a vacqué de-
puis le dit XV" jour de décembre jusques au derrenier jour du dit
mois suigant. Pour lequel voaige luy a esté paie par le dit com-
mis, par le commandement et ordonnance des dessus diz sei-
gneurs, xiij frans demi. Pour ce xiij frans demi.
-Au charreton qui, de par mon seigneur dWusteriche, a ame-
née la bombarde du dit seigneur dois le chastel de Maisonvaul
jusques au dit siège, aux despens d'icelli seignfui-, que luy a
esté baillie comptans par le dit commis, x gros, pour don que
monseigneur de Montagu et messire Jaques de Courliambles
son cartel à lu ville de Bàle {Orig.. I, p. 89, n. i, 142», oct.). I^e soigneur do
Vellcxon avait des mercenaires allemands. Lorsqne le château eut élé
pris, les vaintiueurs firent le triage de la garnison. Un soldat lut con-
damné à être i)endu parce qu'il était du domaine du duc de Honrgogne.
On expulsa les autres après leur avoir fait jurer de ne j)lus porter les arujes
contre le duc et les avoir marqués au 1er rouge aux armes du duc, afin de
les reconnaître, s'ils manquaient à leur promesse. A treize d'entre eux
qui étaient Allemands, ne savaient pas le fran(;ais et n'avaient pas d'ar-
gent, on paya leurs frais de voyage pour s'en aller hors du comté de
Bourgogne (Fol. 7;"), r°). Le vaiiniueur les traite en hommes qui se bat-
tent pour vivre et qui, demain peut-être. scM-ont à son service.
1. Fol. 94, r<>.
2. Fol. 9;. r».
- 44 -
luy ont fait, le dei renier jour de décembre mil cccc et ix. Pour
ce X gros.
A Horry Lalement, auquel a esté baillie complans par le dit
commis, le derrenier jour de décembre mil cccc et nuef, pour
sa penne et salaire de luy, son varlet et ij cheuaulx, pour xiij
jours entiers coramençans le derrenier jour de décembre mil
cccc nuef et feniz le xiij' jour de januier suigant, qu'il a
vacqué en alant dois Valexon en VAlemaingne^T^m- le comman-
dement et ordonnance de monseigneur de Montagu et messire
Jaques de Courtiamhles, au pourchasser et amasser xx bons
arbelestriers, pour ce qu'au dit siège de Valexon n'auoit que
arbelestriers de commune et pour deffault d'iceulx pluseurs
dommaiges aduenoient au dit siégea Lesquelx xx arbelestriers
le dit Horrtj a amené au dit siège, le dit xiij* jour de jan-
uier. Pour ce, payé au dit Horry, pour auoir fait le dit voaige,
par le commandement des dessnsdiz seigneurs, v frans x gros.
Pour ce V frans x gros.
2 A Horry Lalement, auquel a esté baillie comptans par le dit
commis, le xxij" jour de januier mil cccc et ix (1410, n. st.), par
le commandement et ordonnance de monseigneur de Mori^a^yM,
messire Jaques de Courtiamhles et Jehan Chousat, pour auoir
esté continuelment auec les xx arbelestriers qu'estoient venus
d'Alemaingne pour leur administrer leurs viures et pour
leur ordonner ce que l'en commandoit, pour ce qu'il n'en n'y
auoit point que sceussent parler françois et le dit Horry sauoit
parler françois et alement. Pour ce, payé à luy, par le com-
mandement des dessusdiz seigneurs, j franc j gros demi. Pour
ce j franc j gros demi.
T. Gpr. B, 34s. C;ihier, pap., huil feuillels, intitulé: SVnsuijrent cy après
les aineiidos aducniics et adiugies ou bailliajfc dWniont par messire Erart
Diifour, scij^neui' dWrscniiillc, l)ailli diidit bailliage, et par ses lieuteiians
(1410. 11. st., 1" Janvier. — i4ii, n. st.,3i mars), l'ol.O, r": Girardin Si^ncry,
de Montjnstin, pour amende en quoy il a esté condempné, pour ce que,
lui estant au siège de Vellcxon nncc pluseurs autres, auoit esté consentant
au iaire vne noise et esmutc que fut faite audit siège par les gens de com-
mune à rencontre des genlilz hommes estant au dit siège, où il fut fait
ung très grand tumulte.
U Fol. (il), v.
- 45 -
Lettres de Catherine et de son mari à Jean de Lupjen, leur'
bailli de Haute Alsace^ Hermann de Soultz, leur bailli d'Ar-
gocie et de Brisgau, et Conrad Martin, leur maître d'hôtel,
au sujet de la guerre des Pays Antérieurs et de l'appui que
le duc de Bourgogne leur donne pour cette guerre^.
Catherine recommande à Lupjen et à Soultz de ne conclure
aucun accord avec l'ennemi au sujet des prisonniers et des
châteaux qu'il a perdus sans le consentement de son frère de
Bourgogne et de soîi main et sans son propre consentement.
Elle a écrit à son frère que les prisonniers ne seraient relâ-
chés que moyennant ce consentement. Elle ordonne à Soultz et
à Lupjen de tenir les forteresses ouvertes à son frère conjor-
mément au traité intervenu entre elle et lui.
Vienne, 1409, 9 novembre-.
Katherina von Burgunden, von Gots gnaden herczogin ze
Oesterrich, etc. Edeln, liebeii ôheimen vnd lantuogte, als du, von
Lupjen, vns yetzunt gescliriben hast von der sach \vegen gen
den von Basel, das haben wir wol verstanden vnd lassen nch
wissen daz vns das zemol wol geuellet, nach sôlichem vbermuot
vnd vnrechten, so si, lang zit, n:iit vns vnd den vnseren getri-
ben habent, vnd begerent ernstlich daz ir liinfiir ouch das beste
tuond vnd uch die sach getn'iwelichen empfolhen sin lassent,
als wir daran ouchnichtzwifein domitte wir des ein loblich,guot
ende gewinnen vnd fi'irbas sôlichs von inen entladen sient, das
wellenwirgnadiklich gen ûch erkennen.Denn,vondergefangen
vnd geslossen wegen die da gefangen vnd gewuiinen sind. ist
unser meynung daz ir kein tiiding mit den tuond noch vlnemment
1. Arch. Hàle-Ville. Politischcs. lî, 8. Kriog mil Kalliaiiiiii von nurfçuiul.
1409, 1410. Copie de i'epoquc. Cahier, quatre feuillets, papier. — Les sept
lettres de Léopold ou de Catherine qu'il renferme y sont nuiuérotées eu
marge en chiffres arabes anciens.
2. Fol. I, r^
— 46 —
onc vnsersbruoders voii Burgunden .xn^ers gemahe\s vnd vnser
wissen vnd willeii, suiider die gefaiigen daruff j^ewlsslich hal-
tent vnd der keinen ledig lassent wand vns billich ein merkiich
summe geltz darvsz got, als wir ouch das vnserem egenanten
bruoder von Durgunden geschriben babent daz ir der keinen
lidig lassen sellent an vns. Besunderlich empbalhent wir ûch
daz ir sebent vnd scbaffent daz man mitden geslossen vnserem
obgenanten bruoder gewertig sie vnd die often hab, nach be-
griffung der briefen die vnser egenante bruoder vnd wir da-
rumb besigelt haben, vnd des nit lassent, daz wellent wir sun-
derlich gen l'icb erkennen. Geben ze Wien, an samstag vor
Martini, anno, etc. nono.
Domina ducissa.
Den edeln vnseren lieben ôheimen graf Hansen von Luphen,
vnserem lantuogt in Elsasz vnd in Suntgôw, vnd grafï Ilerman
von Sultz, vnserem lantuogt im Ergôw vnd im Briszgôw.
B
A Lupjen et à Martin. A la suite de Vexpédition des bour-
geois de R/ieinJelden contre le château de leur ville dont ils
ont fait prisonnier le seigneur engagiste Jacques Zibol, Ca-
therine fixe la rançon de Zibol à 12.000 fiorins et ordonne de
prélever sur cette rançon 200 fiofins qui seront distribués à
ceux qui ont enlevé le château K
Même date que ci-dessus.
Katherina von Burgunden, von Gots gnaden berczogin ze
Ocsterric/i, etc..
Edeler lieber obcim vnd lantuogt vnd lieber getrûwer huob-
meister. Als du, lantuogt, vns yetzunt geschriben hast, von der
sach wegen gen den von Basel, da? haben wir wol verstanden
vnd lassen l'ich wissen daz uns das zuo mal wol geuellet, nach
sôlichem vbarmuot vnd vnrechten so sy, lang zit, mit vns vnd
den vnseren getriben babent, vnd begerent ernstlich das ir
hinfùr ouch das beste tuond vnd iich die sach getrûwelich las-
I. La prise du chàlcau est antérieure au 5 novembre i^v^j (Kotel. Ghron.,
JJasl. Clirun., V, p. i4o, n. u). Wurslisen, p. ct:xv.
— 47 —
sent empholhen sin, aïs wir^ouch daran nyt zwifelnt domilte
wir dcr ein loblich vnd guo( ende gewinnen viid fVirbas solichs
von inen sienl entladen, das wellent wir gnadiklich gen ùch
erkennen. Denne, von liinfelden wegen, emphelhen wir iich
ernstlicli daz ir gedenkent ein erber botschaft daselbs hin zuo
den burgern, vnuerzogenlich, ze tuonde vnd die selbe vestin,
mit sampt dem ZibolLen der dar inné ist gefangen worden, zuo
vnsèrs lieben herren vnd gemahels handen ze vordernde vnd
ze bringende^ vnd die denne zuo sinen handen inn ze ha-
bende vnd ze versorgende vncz uff sin sunder botschaft vnd
schi'iben. Sunder ist ouch vnser meynung, wenne es ûch am
fûgklichosten bedunke, daz ir denne an den vorgenanten
Zibollen, von des obgenanten vnsers gemahels wegen, ein
vorderung tuond vmb zwôlff thusent guldin, vnd daruff ouch
bhbent, vnd, so die geuallen, daz ir denne den burgern vnd der
statt ze Rynjelden, vnd w elhe die vestin doselbs haben geholf-
fen gewynnen, fur ir muge, zweythusent guldm dauon vszrich-
tent vnd sy domilte -begnadent, vnd des nyt lassent. Das ist
genczhch vnser meynung. Geben ze Wien, an samstag vor
Sant Marlins tage, anno Domini, etc. coco nono.
Domina ducissa per se.
Billet de Catherine à Lupjen inelus dans la lettre précédente.
Si Frédéric d'Autriche fait quelque démarche du côté de la
ville de Rheinjelden, que Catherine considère comme sienne^
au sujet soit du château de Rheinfelden soit de Zibol, que
Lupjen recommande aux bourgeois de Rheinfelden d'en réfé-
rer à Léopold et à Catherine, etc.
Zedula inclusa.
Lieber lantuogt, ob vnser iieber bruoder herczog Fridrich
suochung an vnser statt Rijnfelden tund wi'irde, es were von
der vestin Rinfelden odcr des Zibollen wegen, ist vnser begii-
rung daz du mit den selben burgern, vsz vnserem glocbsbrieff,
den wir dir hiemitte an sy shiken, redest daz sy darinne nûtzit
tuond noch endrit, sunder die sach an vnseren heben gemahel
vnd vns schribent. Lieber lantuogt, wie sich aile sachen hinfûr
I. Fol. I, V».
— 48 ~
schiken werdent oder sich yetzent haltent, das lasse vns stati-
klich wissen.
Dem edeln vnserem liebenoheim Hansenxon Luphen, vnse-
rem lantuogt in Elsas, vnd Ciinrat Martin, vnserem huob-
rneister daselbs.
Catherine prie Lupfen et Martin de la tenir au courant des
nouvelles de la guerre entre son frère^ et Baie, de retirer les
fiefs de ses vassaux qui sont bourgeois de Bâte et qui sont cou-
pables de défection, en particulier les fiefs d'Henri Rappeler
et de Jean Guillaume de Girsberg, qui servent Bàle comme
mercenaires, et de luijaire parvenir du drap expédié de Franc-
Jort à Stœr, et que Lupfen et Martin ont saisi.
Même date.
Katherina von Burgunden, von Gots gnaden lierczogin ze
Oesterrich, etc..
Kdeler vnd lieber ôheim vnd getrmvér huobmeister. Aïs yecz
der hochgeborn fi'irsle vnser lieber bruoder mit den von Basel
kryeget, als oucli denne wol wissentlich ist, da begerent wir
daz ir vns aile sacb vnd kryege wissen lassent, wie sich die
vnseren vnd ouch die von Basel, vnd ir lielffere, vnd ir eilge-
nosse, gegen einander haltent. Wir emphelent ouch vnd wel-
lent ernsllich daz ir aile lehen, gûter, gûlt, nntz vnd zinse, so
wir yecz, von des kryeges wegen, veruallen sind von denen
die burger ze Basel sind, vnd die vns ouch abgeseit liabent,
aile zuo vnseren handen nemment vnd verhoflent, vnd vns der
selben lehen abgeschriften schikent. Ouch, als Friderich Cap-
peller elwas lehen, zins vnd zolle liât, wo die gelegen sind, da
bal- sin sun Heinrich Cappeller vnd Ilans Wilhelm von Girs-
perg, sin IViind, vns ouch abgeseit vnd sint soldenor ze Basel
worden, darumb billich ulle ire lehen vnd was sy hubent vns
verfallen ist, da schalïent wir mit ùch daz ir aile ire lehen vnd
was si habent zuo vnseren handen nemment. Vnd als dem
Stôren tuoch kommen isi von Franhjurt, daz ii' genommen
I. Frédéric d'Aulrichc plulùl (luo Joau sans rciir
a. Fol. a, 1^
- 49 -
habent, da ist vnser ineynung daz ir vns das iiarab schikent.
Das ist genczlich ailes vnser meynung. Geben ze Wyenn, an
samstag vor Martini, anno, etc. cccc nono.
Domina ducissa.
Dem edeln vnsercm lieben olieim graff Hansen von Luphen,
vnserem lantuogt, vnd Cuonrado, vnserem liuobmeister.
D
Léopold accuse réception à Lupfen d'une lettre que celui-ci
lui a écrite au sujet de la guerre. Il lui recommande de mettre
ses soins à terminer heureusement sa querelle aeec les Bâlois.
Il lui eujsoie copie d'une lettre qu'il écrit au duc de Bourgogne.
Lupfen doit éditer la coopération de Frédéric. Léopold lui
demande de garder en main les châteaux pris à l'ennemi.
Lupfen ne doit pas, sans le consentement du duc de Bour-
gogne, de Léopold et de Catherine, ni entamer des négocia-
tions avec les Bâlois, ni relâcher les prisonniers, attendu que
Léopold veut tirer de ceux-ci une bonne somme. D'ailleurs il
a prévenu le duc de Bourgogne que, sans ce triple consente-
ment, on ne les délivrerait pas.
Même date.
Leupolt, von Gotes gnaden herczog ze Oesterrich.
Edeler lieber ôheim vnd lantuogt. Als du vns vnd vnserem
lieben gemaliel yeczunt verschriben hast, von der sach wegen
gegen den von Basel, das haben wol verstanden, vnd lassent
dich wissen daz vns das ze mol wol gefallet, nach sôlichem
vbermuot vnd vnrechten, so sy, lang zit, mit vns vnd den vnse-
ren getriben haben, vnd begeren ernstlich daz du hinfïir ouch
das beste lûgest, vnd dir die sach getriiwelichen lassest emp-
folhen sin, als wir daran ouch nyt zwifeln, das wellent wir gn.i-
diklich gen dir erkennen, domitte wir der ein loblich vnd guot
ende gewinnent vnd daz wir vnd die vnseren solichs von den
egenanten von fîaseZ furbas entladen sient. Wir schribent ouch
sunderlich vnserem bruoder vnd schwager von Burgunden, als
du an der abgeschrift wol hôren wirst, darnach wisse dich ze
richtende. Ouch meynen wir, ob vnser bruoder herczog Fride-
4
— 50 —
rieh sich in die sach seczen wôlte in hilfï, oder in tâding wise,
daz du dich des denne entslahest hoflich, wand du wol verstost
daz vos das nyt lùgklich were. Denne, von der gefangen vnd
gesloss we^en, meynen wir vnd begerent ouch daz du die wol
versorgest und zuo vnseren handen haltest, vnd daz ouch da-
rurnb, noch ouch in der sach gen den von Basel, kein entlich
tdding beschech on vnsers obgenanten swagers, vnser vnd
vnser gemahel wissen vnd willen, vnd sunderhch der gefangen
keinen lidig lassest, als wir ouch dem selben vnserem swager
geschriben habent daz du der keinen lidig lassen sôllest an sin,
vnser vnd vnser gemahel wissen vnd willen, wand vns billich
ein merklich summe geltz darvsz get. Geben als dauor.
E
Copie de la lettre de Léopold à Jean sans Peur incluse dans
la lettre précédente. Léopold remercie son beau-frère de l'aide
qu'il lui a donnée pour sa guerre contre Bâte et le prie de la
lui continuer. Que le duc de Bourgogne veuille bien ne pas
permettre à Frédéric d'Autriche de se mêler de cette affaire.
Léopold a recommandé à son grand bailli de ne pas relâcher
les prisonniers sans son consentement et celui de sa femme, vu
qu'il en veut tirer une notable rançon. Les officiers de Léo-
pold doivent se conformer en cela et pour les autres choses à
la volonté du duc de Bourgogne'^.
Die abgeschrift des herczogen von Burgunden.
Hochgeborner fùrste vnd lieber bruoder, daz ir l'iwer liebe
gemahel vnd aile die l'iweren wol môchlent vnd gesunt werent,
vnd l'ich in allen sachen glûklich vnd wol gienge, das horten
wir ze mol gerne, vnd wand wir nyt zwifeln ir hôrent das ouch
gerne von vns vnd vnserem lieben gemahel, l'iwcr swester, so
wissent daz wir wol moegent vnd gesunt sint, vnd vns, von
den gnadcn Gottes, in vnseren sachen wol vnd gelûklich geet.
Sôlichs wol môgen vnd ailes guot wir ûch, ze glicher wise,
wûnschent vnd begerent daz ir vns ùwer wolmôgent ouch wel-
-o'
1. Fol. a, \*.
- 51 —
lent stiitiklichen verki'inden, daran ir vns sunder frônd erzoevi-
gent. Demie, als ûwer liebe wol weis vnd von vnseren anîptlû-
ten erzalt ist daz vnrecht vnd den vbermuot den die von Dasel
den vnseren, vnd ouch den l'iweren, in mengen weg, erzoeûgt
vnd geton hand, darumb sy, am nehsten, vnser lantuogt vnd
voegte, mit hilff ûwers lantuogtes, des von Warse vnd anderer
der ùweren, angegriffen, geschiidiget vnd etwas gestrotfet ha-
bent, vnd noch, mit ûwer hilff, stroffen vnd bekryegen mey-
nent, des wir iich gar flizz danken, dauon bitten wir ûwer liebe,
mit allem flizz vnd ernst, daz ir ûch die selben vnseren lan-
tuogt, vôgte vnd amptlûte, vnd land vnd lûte, wellent lassen
empflolhen vnd als hilfflich sin, domitte ûch, vns vnd vnser
gemahel, landen vnd lûten, der selben sach ein loblich vnd
guot ende werde, vnd, ze beider sit, dauon niitz vnd ère beia-
gent vnd gewinnent, vnd daz ouch ir vnd wir sôlichs muotwil-
len hinfur etwas von inen vberhaben sient. Sunderlich begeren
wir, ob sich vnser bruoder herczog Friderich in die sach stos-
sen wûrde, daz ir des nyt verhengent, sunder daz die sach
durch ûch vnd vns dar gee, wand wir getrûwent, mit ûwer hilft',
daz die on das ze guotem ende bracht werde. Ouch, lieber swa-
ger, ist vnser begerung, als sich doch, von den gnaden Gottes,
die sach gen den von Basel glûcklich verlofïen hat vnd mer-
klich gefangen do sind, die zuo ûweren handen ouch standent,
daz ir daran sient, als wir ouch das vnserem lantuogt empho-
Ihen habent daz die nyt ledig werdent gelassen, ûch vnd der
egenanten vnser gemahel gange dennc dar usz ein merklich
summe geltes, als das wol gesin mag. Vnd haben darumb sun-
derlich empholhen den vnseren daz si das vnd ander sachen
nach ûwerem rate vnd gefallen handelent.
Dem edeln vnserem lieben ôheim graiï Hansen von Luphen^
vnserem lantuogt in Elsas.
F
Catherine prie Lupfen de recommander sérieusement sa
cause au duc de Bourgogne, de manière que celui-ci la prenne
à cœur. Lupfen demandera au duc de Jaire intervenir en
faveur de Catherine le comte de Wurtemberg, les ducs de Bar
et de Lorraine et son beau-Jrère de Savoie. Que Lupjen garde
— 52 —
bien les châteaux pris à la guerre. Qu'il prie les gens de
Rheinfelden de ne pas traiter à Vinsu de Catherine. Si Frédé-
ric faisait mine de s'approprier la forteresse, que Lupfen en
avertisse Catherine, car la Jorteresse est à elle, la guerre
n étant dirigée que contre elle et étant sa propre guerre. S'il
voulait occuper le pays et y camper, que Lupjen veille sur les
châteaux, afin qu'ils restent au pouvoir de Catherine. Elle a
entendu dire que Léopold voulait mettre Zibol à rançon. Lup-
fen aura soin qu'il en revienne quelque profit à Catherine
pour sa guerre. Bernard de Thierstein a pris quelques bour-
geois de Bâle, à raison de la guerre. Lupfen lui dira de ne
faire aucun accommodement à ce sujet sans Catherine. Que
Lupfen lui-même ne conclue pas d'accord si ce n'est du con-
sentement du duc de Bourgogne, de Léopold et de Catherine K
Vienne.
Katherina von Burgunden, von Gots gnaden herczogin ze
Oesterrich, etc.
Edeler vnd lieber getrûwer. Als du mir geschriben hast von
des kriegs wegen gen den von Basel, der empfilhe ich dir
ernstlich daz du minem bruoder von Burgunden den krieg
ernstlichen emphelhest, von minen wegen, daz er im den lasse
ze herczen gan, vnd ouch min land vnd min armen liUe, vnd
bitte in daz er minem bruoder von Safoy bitte vnd mane, von
sinen wegen vnd von minen wegen, daz er vns des Ivryeges
behulffen sie, vnd vnseren vetteren den herczogen von Bar
vnd den herczogen von Lutteringen vnd den von Wurtemberg,
daz er die selben awe bitte vnd mane daz si vns hilfflich sient,
ob vns des not geschehe. Ouch, als ethch geslosser gewunnen
sind, als du mir verschriben hast, empfilhe ich dir daz du die
selbe geslosser, odcr was ir noch gewinnen werdent, versor-
gest, vnd in guoter huoi habest, als wii* des ein guot getrûwen
zuo dir babent. Ouch empfilhe ich dir, von der vestin wegen
Rinjelden, daz du mit den von lîinfelden redest, vnd si, von
mms berren vnd minen wegen, bittest daz si mit nycmand kein
lading vf nemment denne mit vnseren willen, wand der kryeg
min ist vnd aile absagung von minen wegen geschehent. Ouch,
I. Fol. 3, r.
— 53 —
ob sich min bruoder Friderieh fugen wûrde gen Rinjelden,
oder sin botschaft dar tiile daz man im die vestin in solte ant-
wûrten, do gedeik an vns daz vns die vestin in werde, wand du
wol verstost daz der krieg vber nyemand gat denne vber mich
vnd vber min land vnd lûte. Ouch, von des Zibollen wegen der
vff Rinfelden gefangen ist, da hab ich vernommen daz min
herre in meynet ze sclietzende, da getrûwe ich dir wol daz du
mich dar inné nieldest, vnd versorgest daz mir etwas ze statten
komme an minen krieg. Ouch, ob es sich also fugend wûrde
daz sich min bruoder Friderieh legen wôlte in min land, wo
das denne were, da getrûwe ich dir wol daz du mich versorgest
daz die geslôsser in miner gewalt blibent, als du das wol vers-
test. Ouch als graff Bernhart etlich burger getangen hat von
Basel, von minen w^egen, do rede mit dem selben daz er kein
tâding vf nàme denne mit vnserem willen. Ouch emphelhen wir
dir daz du mit niemand kein tdding vff nemmest, es sie denne
mit mins bruoders von Burgunden will vnd mins herren vnd
min will. Dauon so empfelhen wir dir, als vnserem besunderen
guoten frûnd, daz du dir aile vnser sachen von gantzem herc-
zen lassest empholhen sin, wand wir das hinfûr gnàdiklich gen
dir bèkennen wellent. Geben ze Wyenn. Domina ducissa par
se, etc.
Dem edeln vnserem lieben ôheim graff Hansen von Luphen,
vnserem lantuogt.
G
Catherine recommande de nouveau à Lupfen ses intérêts et
le prie de lui faire connaître sans délai ce qui se passe.
Vienne, 1409, 16 décembre.
Katherina von Burgunden, von Gots gnaden herczogin ze
Oesterrich, etc.
Edeler lieber ôheim vnd lantuogt, wir schribent aber yetz-
unt dem hochgebornen fûrsten vnserem lieben bruoder dem
herczogen von Burgundien, von der sach vnd des kiyeges we-
gen gegen den von Basel, daz er im die flizzlich lasse emphol-
hen sm vnd sich in soelicher massen dar in secze vnd dazuo
tûge damitte er vnd wir der ein loblich ende gewinnen vnd daz
— 54 -
wir vnd die vnseren sôliches uberlastes von in fûrbas entladen
werdent. Bitten wir dich vnd begerent ouch mit ernste daz du
dir die selbe sach, vnd vnser land vnd lûte, da obnan flizzlich
lassest empfolhen sin, vnd das beste darinne tûgest, als wir dir
des vnzwifelich wol getrûwent, domitte vns des ein guot ende
werde, vnd vns vnuerzogenlich by dem schuoler verkûndest wie
sich die vnd ander sachen da obnan haltent vnd wie die stan-
dent, daz wir vns darnach wissen ze richtende, daran erzôugst
du vns ein guot geualnisse. Geben ze Wyenn, an mentag vor
Sant Tbomans tage, anno, etc. cccc viiij°.
Ducissa per se.
Dem edeln vnserem lieben ôheim graft Hansen von Luphen,
vnserem lantuogt im Elsas vnd im SuntgoMw.
H
Catherine a ent5oyé suecesswement trois messages à Lupfen
et à Martin; Us ne lui ont pas répondu. Qu'Us lui envolent des
nouvelles de la guerre.
Vienne, 1410, 5 janvier.
Katherlna von Burgundlen, von Gots gnaden herczogin ze
Oesterrleh, etc.
Edler vnd lieber ôheim vnd getn'iwer huobmeister, als wir
ûch zuo dryn malen vnser botschaft hin vsz gesant habent vnd
ir vns kein botschaft harwider in tuond, das vns vnzitlich be-
dunket, da emphelhen wir ûch daz ir vns botschaft tuond von
des krieges wegen, wie es gange vnd in welher masse ir ûch
vnd die vnseren haltent. Das ist vnser meynung. Geben ze
Wyenn, an suntag vor der Ileiligen Dryer Kunigen tag, anno,
etc., x"".
Dem edeln vnserem lieben ôheim graff Hansen von Luphen^
lantuogt, vnd Cuonraten, vnserem huobmeister in Elsasz.
55 —
8°
Antoine de Vergy, créancier du bailli et du trésorier de Cathe-
rine en Alsace, ainsi que des châtelains de Délie et de Rose-
mont, à raison des pertes subies par les gens d'armes de
Bourgogne dans la campagne quils ont faite pour le ser-
mce de Catherine, promet de leur donner quittance moyen-
nant le paiement de ce qui lui est dû.
1409, 15 décembre*.
ie Anthoine de Vergey faisassauoir à touz que, comme noble
homme le conte de Louphen, bailli de ma dame à'Osterriche,
Jehan de Hormstein, chastellain de Délie, Jehan de Coulour,
chastellain de Rosemont, et Conrrault Martin, trésorier de ma
dicte dame, et chascun d'eulx, me soient obligiez par lettres
soubz leurs seaulx, pour les perdes faictes par les gens d'ar-
mes de Bourgoingne venus auec moy par deçà, ou seruice de
ma dicte dame à'Osterriche, en la somme de quatre cens et
quarénte six florins, j'ay promis et promet par ces présentes et
par la foy de mon corps, que, touteffois que on me paiera la
dicte somme de iiij " xlvj florins, que je bailleray ma lettre de
quittance à cellui qui les me paiera, telle et si bonne comme au
cas appartendra. Tesmoing mon seel placquey cy mis le xv
jour de décembre l'an mil cccc et nuef.
X
Les assignaax de la dot et du douaire de Catherine.
1386-1425.
Deux documents, pp. 5, 6. Orig., II, pp. 14 ss.; 37 (1454.
nov.), §§ 1-3, p. 85.
I. Arch. Innsbruck. Orig. Pareil. Vestiges d'un sceau plaqué au bas, à
gauche, de la teneur; le parchemin a été ouvert en triangle pour river le
sceau.
— 56
1° ASSIGNAUX AUTRICHIENS.
Assignations Jaites par les ducs d'Autriche Léopold III et
Albert, père et oncle de Léopold le Superbe, pour la garantie
de la restitution de la partie de la dot qui a été payée.
Les premières assignations sont de 1386 et 1387. Aultres
lettres du duc Leopol par lesquelles il confesse auoir receut du
duc Philippe de Bourgongne, pour le mariage de Catherine de
Bourgongne, femme de Leopol d'Austriche, son fils, la somme
de xx" frans en tant moins de cent mille à elle accordez par
son mariage qu'il assignat spécialement sur son chasteau et
forteresse d'Alteclic [Altkirch], du 20 janvier 1385 et par copie
du 28 décembre 1403, cottées iiij c xx vij. (B, 12064, fol. 318, v).
Du 17 septembre 1387, assignation sur Thann, Héricourt, Belfort,
Rosemont, Massevaux, Bergheim, Ferrette, Florimont, Délie,
Altkirch de nouveau, Ensisheim, Landser, Ortemberg avec le
Val de Ville, Rougemont {Orig., II, p. 16, n. 3; p. 17, n. 1).
B
Frédéric d' Autriche ratifie les assignations de forteresses,
terres et revenus que les ducs d'Autriche Léopold et Albert
avaient consenties, de leur vivant, pour la dot de Catherine.
Feldkirch, 1405, 8 mars*.
Nos Fridericus, Dei gracia dux Austrie, Styrie, Karinthie
et Carniole, comes Tyroli, etc., recognoscimus per présentes,
valut retronctis tcmporibus illustres principes nostri predilecti
pater et patruus Lcupoldus et Albcrtus, folicis recordationis,
I. Arch. Ii\nsl>i'iick. I^ap. iirk , Si.m). ('»>|)i«\ Au revers, diMix écritures de
r«'|)oquc: (iopia liltere ;i|)|)r(>bat'ionis (loiuini tliicis Frcdcrici de assigrna-
cionc dolis domine iiiee ducissc. — Copia der eo viid sach Burgandx.
— 57 —
duces Austrie, etc., magnifice principi domine Katherine de
Burgundia, incliti principis Leupoldi, ducis Austrie, etc., fra-
tris nostri precarissimi conthorali, nostre carissime sorori,
quedam fortalitia, castra, bona, redditus, terras, siue census, in
nostro et jamdicti fratris nostri perdilecti districtu trans mon-
tes Arel et principaliter in dominiis seu districtibus Alsacie,
Sunntgoye et Brisgoye sita, cum suis certis, descripserunt,
nominauerunt et assignarunt, litteris, de et super ipsius pre-
tacte nostre sororis assignacione et de nominacione maritagii,
dotis, siue dotalicii, seu reconpensa, iaxta earundem iittera-
rum per predictos nostros patrom et patruum nobis predilec-
tos pie memorie desuper confectarum et datarum continenciam
et tenorem, ita et nos prefate assignacioni totaliter nostros
prebuimus et presentibus prebemus voluntatem omnimodam et
consensum, pro nobis et heredibus atque nostris fîdelibus qui-
buscunque, sub nostro dignitatis honore proroittentes, tali sub
condicione quod quantumque pecunia ipsa, nomine dictorum
maritagii, dotis, siue totalicii, seu eorum in reconpensam no-
minata, siue litteraliter expressa, antedicto duci Leupoldo,
fratri nostro precarissimo data, seu presentata, siue alias quo-
modocumque ad ipsius vtilitatem prestita fuerit, quod tune mox
ipsa fortalicia, castra, bona, redditus terre, siue census, que
dicte sorori nostre carissime, per predictos patrem et patruum
nostros dilectos, ut premittitur, assignata et nominata sunt,
occasione maritagii, dotis, siue dotalicii et reconpense premis-
sorum, secundum continenciam litterarum exinde confectarum,
cum omnibus suis punctis, clausulis et articulis, absque impe-
dimento et obstaculis omnibus, obseruare atque rata et firma
tenere, neque verbis aut factis in contrarium obuiare, publiée
uel occulte, neque contradicere aut contraire volentibus fauere
aut consentire intendimus, neque ipsos in huiusmodi volumus
confortare, sed spocialiter debemus et volumus dictam dominam
Katherinam, sororem nostram dilectissimam, in pretactis om-
nibus et singulis manu tenere fideliter et fîrmiter defensare.
Et renunciamus insuper presentibus, ex certa sciencia, pro
nobis omnibusque heredibus et successoribus nostris, vniuer-
sis et singulis, juribus et consuetudinibus, clausulis. punctis
et articulis quibus posset obuiari in contrarium, seu quibus
nos iuuare quoniodolibot credorenuis. Nam volumus et lirmi-
ter intendimus quod hic noster consensus et promissio près-
— 58 —
cripta robur et firmitatem habeant taliter ac si eadem forlali-
cia, castra, bona, redditus terre, siue census, dicte sorori nostre
precare, de et super predictis assignacionibus maritagii, dotis,
siue dotaiicii et eorum reconpensa, in litteris contractus matri-
monii huiusmodi assignata, nominata et expressa forent, pre-
sentibus nominaliter et specifice hic inserta, dolo et fraude
quibuslibet prelermissis. Data in Veltkilchen, die viij mensis
marcii, anno millesimo cccc° quinto.
Ernest d'Autriche donne la même ratification.
Vienne, 1407, 7 mars *.
Nos Ernestus, Dei gracia dux Austrie, Styrie, Karinthie et
Karniole, cornes Tyrolensis, etc., (recongnoscimus) - vt quon-
dam illustri principes et domini nostri predilecti dux Leuopol-
dus, pater noster, et duxAlbertus, patruus noster, pie memorie,
quibus Deus det graciam ^, illustri principi domine Katherine
de Burgundia, sorori nostre preamande ac conthorali ^ predi-
ecta fratris nostri ducis Leupoldi, ei ordinauerunt et prescrip-
serunt dotalicium super aliquibus nostris et'' predilecti fratris
nostri dominiis, castris, fortaliciis (et terris)*' situatis (trans)"
montes Arley, scilicet in Elsacia, Sungaudie (et)^ Brisgaudie,
secundum tenorem litterarum per predictos patrem et patruum
nostros super hoc confectarum ; hinc inde, ob spéciales com-
placencias et dilectiones quas fréquenter habemus et gerimus
erga prefatam nostram sororem atque pro utilitate et profectu
terrarum et subditorum, ad prefatam donacionem etexpedicio-
nem dotaiicii nos dedimus et damus nostrum consensum et
1. Arcli. Innsbruck. Pap. iirk. Minute.
2. Dans rinlci'lipnc. au dessus des mots Xotnm facimus raturés.
3. Suivent les mois suivants raturés : Siciit prefoti duces.
4. Dans l'interligne, au-dessus du mot consors, raturé.
5. Fratris raturé.
6. Dans Tinterlig-ne.
•j. Dans rinlcrliîrne, a\i-dessus des mots rx alio parte, biffés.
8. Dans Tinterligne, uu-dcssus du mol Brisgojc, biffé.
- 59 —
voluntatern manifeste et confirmamus predictom donacionom
per présentes litteras, et vtprefata nostra soror de Burgundia
predictam donacionem obtineat^, possideat (et de eisdem gau-
dere valeat) -, secundum tenorem litterarum per predictos
patres et patruum nostros super hoc confectarum (volentes
eciam) 3 eandem sororem nostram in predicta expedicione et
donacionibus ac castris et fortaliciis, bonis et redditibus, abs-
que omni contradictioneet inpedimento, eam tenere, et predicta
in omnibus punctis et articulis rata et grata ■' firmiter tenere et
nullo modo contraire, nec precipere alicui in contrarium, nec
consentire quouismodo, specialiter predictam dominam Kathe-
rinam de Burgundia, ducissam Austrie, pro predictis fideliter et
firmiter tenere et dcfendere,sine fraude. (In tuius rei)^ testimo-
nium (sigillum nostrum presentibus duximus appendendum.
Datum)^ Wienne, die lune'^ proxima post dominicam qua can-
tatur in Ecclesia Dei Letare, in média quadragessima, anno
Domini millesimo quadragesimo et septimoanno.
Dominus dux per se. Audiencie présentes de Prouchaim et
frater dictus Fledinez.
1. El, biffé.
2. Dans l'interlig-ne, sur et fruatur, biffés.
3. Dans l'interligne, sur siniiliter volumus, biffés.
4. Et, biffé.
5. Dans riiiterlig-ne, sur et hoc in, biffés.
6. Dans l'interligne, au dessus de hiiius littere que data est.
7. Dans l'inlerligne, au dessus de feria secunda, biffés.
60 —
Assignations faites par Jean sans Peur et Philippe le Bon
pour le paiement de la rente dotale correspondant à la par-
tie du capital de la dot qui n'a pas été payée.
Les acomptes sur la dot se montent à 44.000 francs, dont
20.000 versés en 1385, 1386 ; autant en avril 1406 ; 4.000 en juin
1411, à un moment où, semble-t-il, Léopold n'était pas encore
mort ou bien à un moment où la cour de Bourgogne ignorait
encore la mort de Léopold.
Rente primitive de 6.000 francs
a) La Chambre des comptes reçoit de Jean sans Peur l'ordre
défaire assignai de la rente dotale de 6.000 Jrancs.
1406 (n. st.), 20 mars.
Mémoire que le samedi après disner, voille de mycaresme, xx*
jour de mars mccccv.fut baillie par maistre A. Paste, présent
maisive Jehan Pelluchot Ql Droin Mareschal, à messirc An-
thoine Chujfain, bailli de Dijon, vnes lettres patentes de mon-
seigneur par lesquelles mondit seigneur mande faire assignai
à ma dame d'Autheriehe, sa suer, pour et en lieu de Ix™ francs,
en sa conté de Bourgoingne ou en son duchie,de vj™ francs. Et
est la cause pour ce que madame d'Autheriche et ses otïiciers
dient que monseigneur ne l'a fait que paiement de parolle et
que l'en ne li tient point de vérité et se tiennent mal contens de
monseigneur, elle et ses gens, et pour ceste cause ont esté
bailliees lesdites lettres audit monseigneur le bailli, pour les
monstrer, se mestiers est, à ma dite dame dWutherichc et à
ses gens, à la journée qui doit eslre dimancbe proucbain.
(Livre des mémoires, fol. Ixx, r'). — La rente de 6.000 francs
fut consiituée avant le 31 mai. Elle était assigiH'e : 2.000 fi-ancs
sur les foii'es de Chalon, 2.000 francs sur la saunerie de Salins,
— 61 —
2.000 francs sur les recettes des trésoriers de Dole, Fauco-
gney, Vesoul.
b) Jean sans Peur enjoint au recetseur général du duché et
comté de Bourgogne^ aux recenseurs de Faucogney et du bail-
liage de Ckalon et aux trésoriers de Dole, de Vesoul et de la
saunerie de Salins de payer immédiatement à Catherine les
arrérages en retard de la rente susdite.
Dijon, 1408, 15 novembre ^
Jehan, duc de Bourgongne, conte de Flandre, d'Artois, de
Bourgongne, palatin, seigneur de Salins et de Matines, à noz
bien amez Guillame Chenily, receueur gênerai de noz finances
en noz diz duchié et conté de Bourgongne, Nicolas Champe-
nois, nostre receueur ou bailliage de Chalon, Iluguon Druet,
nostre trésorier de Dole, Pierre le Monniat, nostre trésorier
de Vesoul, Huguenin Passart, nostre trésorier en nostre saul-
nerie de Salins, et Simon Panes, nostre receueur de Faucoin-
gny, salut. Claux de Rosemont, famillier et seruiteurde nostre
très chère et amée suer la duchesse dWusteriche, nous a fait
exposer que, combien que, des long temps a, ycellui Claux
soit venu par deçà, de par nostre dite suer, pour receuoir les
arrérages par vous à elle deuz, à cause de vj"" Irans de rente
que nous li auons assignés à pranre, chascun an, à rachat de
soixante mil frans, à cause de son mariage, et que, pour rece-
uoir de chascun de vous ce que vous lui deuez, des termes
passez pour la dite cause, il ait esté par pluseurs foiz et enuoié
par deuers vous, mesmeiuent pour estre paie par vous, rece-
ueur de Chalon, de trois mil frans qui lui sont deuz pour les
foires chaudes de l'an mil cccc et vij et des deux foires darre-
nement passées, et aussi pour estre paie de viijc frans que vous,
trésorier de nostre saulnerie, lui deuez de reste du terme de la
Saint Jehan darrenement passée et de vc frans que vous, tréso-
rier de Vesoul, lui deuez du terme de la Toussains mil cccc vj,
I. Arch. Innsbruck, Pestarchiv. Ghronol. Fridericiuna (xxxviii). Oiitr
Parch. Etait scellé sur simple queue. Le sceau manque. xVu revers, d'une
écriture cursive du xvi* siècle : Clausen von Rosmont der hcrzog'in von
Ostcrreich d[ijener zubegaben.
— 62 -
neantmoins il n'a peu estre paie de vous d'icelles restes, jasoit
ce que, par pluseurs foiz, vous en aient escript les gens de
nos comptes à Dijon, et que, de par nous, en aiez, chascun de
vous, exprès mandement et ordonnance de paier la dite rente
aux termes ad ce ordonnez. Pour deffault duquel paiement,
nostre dite suer a, pour ce, enuoié par deçà, à deux volages,
depuis vn an ença, de ses conseilliers et officiers, afin de auoir
les dites restes, pour conuertir en certains rachas de terres
qu'elle a rachetées pour elle et ses hoirs et elle acquiter enuers
pluseurs ses créanciers qui lui ont preste finances, parmi certain
proffit qu'elle leur en doit faire tant qu'elle tenra ledit argent.
Et pour ycellui deffaut de paiement desdites restes, a souste-
nuz pluseurs grans frais, missions, dommages et interestz et
encore plus pourroit soustenir, qui pouiroit aussi redonder en
nostre très grant dommage et preiudice, se par nous n'esioit
sur ce pourveu de remède, duquel le dit exposant nous a hum-
blement supplié. Pourquoy, nous, vueillans nostre dite suer
estre paiée et contentée de sa dite rente, aux termes et par la
manière que promis lui auons par noz lettres de la dite assigna-
cion, voulons, vous mandons et estroittement enioingnons par
ces présentes, et à chascun de vous, pour tani qu'il lui touche,
que nostre dite suer vous paiez de ses diz arrérages qui de
termes passez lui sont par vous deuz, et doresenauant. à chas-
cun terme, ce qui li sera par vous deu, à cause de sa dite assi-
gnacion, senz plus autre mandement attendre de nous ou
d'autre, et gardez que en ce ne faictes faulte, sur quanque vous
doiibtez nous courrecier, car il nous en desplairoit se faulte y
faisiez tele que par vostre deffault nostre dite suer eust cause
de renuoier par deuers nous. Nonobstant quelxconques excu-
sacions d'autres charges ou autres allegacions que vous pour-
riez ou vouldriez alléguera rencontre. Donné en nostre ville
de Dijon le x\" jour de nouembre l'an de grâce mil cecc et huit.
[D'une autre écriture :) Par monseigneur le duc, à vostre re-
lacion : J. Bonost. [Paraphe.]
- 63 -
B
RENTE RÉDUITE A 5.600 FRANCS,
a) Assignaux faits par Jean sans Peur.
Le versement de 4.000 francs sur le capital est du mois de
juin 1411. Récépissé du 22 (B, 297. Minute. Pap.). Quittance du
2b(0rig., II, p. 18, n. 2). Jean sans Peur assigna la rente de
5.600 francs sur le château et la viile de Gray le 27 décembre
1412 (Ilaril, p. 65).
Il ordonne que, si les revenus de Gray ne suffisent pas au
paiement des arrérages, la trésorerie de Dole paiera le sur-
plus de la rente.
Paris, 1413, 17 août.
Catherine déclare avoir reçu le titre du nouvel assignai.
Ensisheim, 2 octobre '.
[Au revers :] Récépissé des lettres du nouel assignai que
monseigneur le duc a fait à ma dame d'Osterriche à Gray, etc.
Katherine, par la grâce de Dieu duchesse d'Osterriche, etc.,
à tous ceulx qui ces lettres verront, salut. Sauoir faisons nous
auoir receu les lettres de nostre très chier et très amé frère le
duc dQ Bourg oing ne, sainnes et entières, contenant la forme
qui s'ensuit : Jehan, duc de Bourgoingne, conte de Flandres,
d'Artois et de Bourgoingne, palatin, seigneur de Salins et de
Matines, sauoir faisons à tous, comme traictie et accordé est
entre nostre 1res chiere et très amée suer la duchesse d'Auster-
riche, d'une part, et nostre chier et bien amé chancellier le
seigneur de Courtiuron, pour et ou nom de nous, d'autre, que
nous auons à nostre deuant ditte suer la duchesse d'Auster-
riche assis et assigné la somme de cinq mil et six cens frans
de rente annuelle sur nostre chastel, ville et appartenances de
I. B, 196. Orig. Parch. Etait scellé sur double queue.
_ 64 —
Gray sur Soone, en nostre conté de Bourgoingne, en tant
comme en et sur la ditte ville de Gray et es appartenances
d'icelle asseoir et assigner pouons et deuons, et auec les re-
uenues de la ditte ville de Gray et des appartenances, en et
sur toutes les receptes, rentes et reuenues de nostre trésorerie
de Dole, es lieux au plus près de la ditte ville de Gray, si
comme tout ce est plus clerement comprins et contenu es let-
tres que nous en auons baillie à nostre ditte suer, et comme
es dittes lettres que nous auons à nostre ditte suer baillie sur
le dit assignai ne soit pas declairie et deuisé que expressé-
ment soit enioint et commandé à nostre trésorier de Dole, qui
à présent est, ne à ceulx qui y seront en temps auenir, qu'ilz
paiassent, chascun an, la ditte somme de cinq mil et six cens
frans, en tant comme il pourra auoir de reste après les reue-
nues de la ditte ville de Gray et des appartenances d'icelle, si
est que nous voulons et ordonnons par ces présentes lettres et
commandons et enioingnons, tant acerles et si expressément
comme plus faire le pouons, à touz noz hommes, noz subges et
officiers quelconques du dit Gray et des appartenances et à
nostre chier et bien amé Jaquot Vvrry, à présent nostre tré-
sorier de Dole, et à touz autres qui du temps auenir noz tréso-
riers et officiers seront es lieux dessus nommez, que, inconti-
nant, à la veue de ces lettres, ilz et chascun d'eulx facent se-
rement stipulez et ordonnez en la main de nostre bailli d'Aual
de nostre dit conté de Bourgoingne, que chascun, en toute la
vie de nostre ditte suer durant, premier que à nous mesmes et
par deuant touz autres, quelz qu' ilz soient, ilz facent, sens au-
cun contredit et sens attendre ou demander aucun autre man-
dement ou commandement de nous ne d'autres, plain et entier
paiement et satisfaccion, chascun an, des diz v"* et vj"" frans de
l'ente annuel, aux termes cy après declairez. c'est assauoir
deux mil huit cens frans le jour de la Penthecoste et les autres
deux mil huit cens frans le jour de Toussains, desquelz V"
vj>^ fiuns, sur les tei'mes de Penthecoste dernièrement passé
et de Toussains prouchainement venant de l'année commen-
çant le premier jour de januier dernièrement passé, ont esté
paiez par nostre dit trésorier de Dole à nostre ditte suer la
somme de trois mille fi'ans, et tout ce qu' ilz paieront ainsi à
nosire ditte suer, ou à son certain commandement, nous vou-
lons et ordonnons des maintenant, par ces présentes lettres,
- 65 —
qu' il leur soit entiereiTient getlé, rabatu et descompté touiours
aux premiers coniptes (ju' ilz feront à nous ou à iioz officiers
generalx sur ce de par nous députez. Et sur ce quittons plain-
nement, par ces présentes lettres, pour nous et pour noz hoirs,
à touiours mais, nos diz trésoriers et autres officiers qui paie-
ront la ditte rente du dit assignai, de tout ce qu' ilz monslre-
ront par lettres de quictance qu' ilz en aient de nostre ditte
suer, tout mal engin hor mis. Aussi voulons nous et ordonnons
par ces présentes, des maintenant et pour toutes les quantes
foiz que le cas y auiendra, que noz officiers deuant diz, soient
trésoriers ou autres, seront altérez et muez, ou depposez
d' icelles offices, pour cause quelconque, que nulz autres ne
puissent estre trésoriers ou officiers es diz lieux, ne vser
d' icelles offices, qu' ilz ne aient premièrement fait le serement
en la main de nostre dit bailli, et en la présence des gens et
officiers de nostre ditte suer, se presens y vuelent estre, d'esire
obeissans et de faire les paiemens du dit assignai, chascun an,
aus diz lermes, toute la vie de nostre ditte suer durant, sens
aucuii mal engin, toutes excusacions a ce contraires cessans
et arrière mises. En tesmoing de ce nous auons fait mettre
nostre seel à ces présentes. Donné à Paris le xvij" jour d'aoust
l'an de grâce mil iiij'' et treze. Ainsi signé : Par monseigneur
le duc, vous presens. J. de Sauls. En tesmoing de laquelle re-
cepcion nous auons fait mettre nostre seel à ces présentes.
Donné à Enses/ieim, le second jour du mois d'octobre, l'an de
grâce mil quatre cens et treze.
b) Assignaux faits par Philippe le Don»
Le duc de Bourgogne confirme l'assignai en 1420. Lettres
confirmatoires passées entre monseigneur le duc et madame
d'Austeriche, sa tante, le xxij* de juing mcccc et vint (B, 296*).
Il étend l'assignai :
!• En 14iil, à Montmirey, Saint-Aubin, Chaussin, Charrey;
I. Orig. Pareil. Scellé sur doubles queues de trois sceaux ronds, le
grand sceau eu cire rouge de Philippe le Hou, le sceau en cire roviire de
Catherine, le sceau en cire brune du bailli de Dijon.
- 66 —
2" Le 26 mai 1422, àla saunerie de Salins (NPA., XXXII, 11%
1428, 18 avril, fol. xlviij, v°. Deux documents^ p. 24).
3» Le 13 février 1424, à Verdun, Saint-Seine sur-Vingeanne,
Lavans et Orchamps.
Salaire alloué à Etienne le Goux, clerc, demeurant à Dijon,
« pour avoir escript deux minutes et la grosse d'un mandement
sur le fait de l'assiete et prisée des villes et terres d'Orchamps,
Gendrey, Lavans et autres terres bailliees de par mon dit sei-
gneur [le duc de Bourgogne] à ma dame d'Osteriche. Pour ce,
par mandement de mes dis seigneurs des comptes donné
XXV» d'auril mil iiij'^xxv après Pasques. » (B, 1628, fol. ix'^^'vii,
v"). Au dit Jaquot [Poisot, demeurant à Dijon] la somme de
quarante solz tournois à lui ordonnée et tauxée par mesdis-
seigneurs des comptes auoir en oultre la somme de six frans
qu'il a eu de madame d'Osteriche, pour avoir escript en papier
et parchemin toutes les minutes, lettres closes et patentes,
qu'il a conuenu faire tant pour la seurté de mon dit seigneui'
que pour ma ditte dame sur la deliurance faitte à ma ditte dame
des chastellenies de Verdun, Saint Seigne sur Vingenne, Or-
champs, Lauans et leurs appartenances. Pour ce, par mande-
ment de mesdisseigneurs des comptes donné le xxj' jour de
juing miiij'^xxv cy rendu, auec quittance du dit Jaquot escripte
au doz du dit mandement, requise par icellui, xl solz (fol.ix''''xv,v*).
A Jehan Gueniot, auditeur des comptes de monseigneur le duc
de Bourgoingne à Dijon, la somme de vnze frans, Jehan Gros,
procureur de mon dit seigneur, dix frans, et Berthelot Lambin,
notaire publicjue, demeurant au dit lieu de Dijon, cinq frans et
demi, à eulx tauxés par messeigneurs des comptes, en oultre
leurs gaiges ordinaires, et par leurs lettres patentes données à
Dijon le xviij' jour de may mil iiij'xxv, pour pluseurs journées
et vacacions par eulx faictes de l'ordonnance de mes dis sei-
gneurs des comptes, à auoir fait les prisées des terres et reue-
nues d' Orchamps, Gendreij, Lauans et Saint Seigne sur Vin-
genne. bailliees de par mon dit seigneur et madame d'Osteri-
che, sa tante, en appoinctement des terres que monseigneur lui
a ordonnées sur son mariaigo, et quatre frans que les dessus
diz ont paies pour les despons de pluseurs personnes venues
deuers eulx, à leurs niandemens, pour eulx informer sur la
valeur des dites terres, pour plus seurement faire la dite prisée,
- 67 —
ainsi que de ce apport par les dites lettres de mes dis soigneurs
des comptes, auec quictance des dessus nommez escriple au
dos d' icolies lettres, (jui sont ataichéos à deux mandemons pa-
ïens de mon dit seigneur seruans à la matière, tout cy rendu.
Pour ce, paie par ledit receueur aux dessus nummez pour les
parties dessus dites xxx frans demi
(B, 1G28, fol. ix^'^xviij, r").
A Viuien de Home, cheuaucheur de l'escuierie de mon dit
seigneur, la somme de dix huit gros, pour auoir porté certaines
lettres de par mes dis seigneurs des comptes, touchant le fait
des terres bailliees à madame d'Osteriche, par deuers monsei-
gneur le chancellier, que l'en disoit estre à Os^^m. Pour ce, par
mandement de mes dis seigneurs des comptes donné xxv^ de
may iiij'^xxv et quictance du dit mandement cy rendue, xviij gros
(Fol. xij^% v°).
40 Lq |er août 1425, à GermoUes, dont Givry est une dépen-
dance.
Philippe le Bon est débiteur envers Catherine : 1" d'une rente
de 5.600 francs assignée sur plusieurs de ses terres au comté
de Bourgogne^ et, pour le surplus, sur le trésor de Dole, jus-
qu'à concurrence d'une somme de 88 livres, 9 sous, 10 deniers
tournois; 2" de l'arriéré d'une partie de cette rente assignée
jusqu'à concurrence de 2.000 livres tournois sur la saunerie
de Salins, cet arriéré se montant à 1 .100 Jranes. Leduc règle
sa dette par une convention avec sa créancière. Celle-ci pren-
dra 600 francs de l'arriéré sur la saunerie de Salins. Reste
1.100 Jranes et la rente sur le trésor de Dôle. Philippe assi-
gne à Catherine le château de GermoUes, les revenus de ce
château et de la terre de Montaigu, estimés ensemble 400 li-
vres. Catherine pourra faire sa résidence au château de Ger-
moUes. Elle percevra les revenus de GermoUes et de Montaigu
comme suit. Les revenus lui appartiendront jusqu'à entier
paiement de la somme de 1.100 Jranes. Elle prendra aussi sur
eux le complément de rente payé auparavant par le trésor de
Dôle qui est désormais déchargé.
— 68 —
Dijon, 1425, l'^aoùt^
Phi lippe, duc de Bourg oiîig ne, conte de Flandres, d'A rtois et de
Bourgoingne, palatin, seigneur de Salins et de Malines,-d tous
ceulx qui ces lettres verront, bnlut. Sauoir faisons, comme na-
gaires nostre très chiere et très amée compaigne la duchesse
et nostre très chiere et très amée tante la duchesse d'Austeri-
ehe aient été assemblées en la ville de Mirebel, entre Dijon et
Gray, et illec, en la présence de nostre amé et féal cheuallier
et chancellier le seigneur d'Authume, nostre dite tante se soit
complainte de pluseurs choses, et entre les autres de Tassiete
de cinq mille et six cens liures tournois de rente que lui auiens
fait baillier et assigner sur pluseurs de noz terres et seigneu-
ries en nostre dit conté de Bourgoingne et ailleurs et aussi de
la somme de enuiron xvij'' francs que lui dénions pour reste de
iijï" francs qui deuz lui estoient de ij'" liures tournois que elle
prenoit nagaires par an en nostre saulnerie de Salins, pour
partie des diz v" vj'^ liures, et procedoient iceulx iij"" liures pour
les termes de Noël mil ccc xxiij. Saint Jehan Baptiste et Noël
mil cccc xxiiij '^. Et de laquelle somme de xvij*^ francs 1 auons
faicte appoinctier de la somme de vj' francs sur nostre dite
saulnerie de Salins, qui se paieroit, c'est assauoir en la fin des
mois de septembre, octobre, nouembre et décembre prouchai-
nemenl venans, en la fin d'un chascun mois, c IVancs, et en la
fin des mois de feurier et de mars ensemble, ij*" francs. Ainsi
reste qu'elle maintient encores à elle eslre deuz des diz xvij'
francs, la somme de xj'' francs, en requerrant le paiement d'i-
ceulx xj*^ francs. Et après pluseurs paroles sur ce eues entre
noz dite compaigne et tante, et en la présence que dessus, a
esté traictie et appoinctie auec icelle nostre tante, et de son
consentement, que, par manière de prouision et jusques ad ce
que par nous en soit autrement ordonné, icelle nostre tante
aura pour faire sa demourance nostre chastel de Gernioles'^j
I. Livre des niiMuoiros, IdI. viij ^^^ xij (17O), r". I/aïuion minirr.o i\ ^^x et
xij est bille.
•2. |Eii inarg'e, de deux autres éerilures de ré|)0([ue :| Gcrnwlcs, l)aillie à
ma dame d'Aiislcrrichc par les eoudieions ey deelairees. — Ces lellres
n'ont point sorti leur ell'et pour ce que ma dite dame trespassa le xxvj de
januier eccc xxv (i4'Jt), n. st.) el ne la praure.el aussi elle a institué mon-
seigneur le duc son neueur son héritier seul vi pour le tout.
3. SaOne-et-Loire, arr. de Clialon-sur-Saône, eaut. île Givry,com. de Mel-
lece}' .
- 69 —
ensemble toutes les rentes, reuenues, profïis et emolumens ap-
partenans à icellui nostro chastel, auec les rentes et reuenues
quelconques que auons à Montagu^ près du dit Germoles, tant
en ordinaire comme en gruerie, pour le pris et somme de iiij"
liures tournois de rente par an, à commancier de leuer icelles
rentes pour la dite somme le premier jour de januier prouchai-
nement venant, pour et en lieu de iiij'''' viij liures ix solz x de-
niers tournois 2, dont elle estoit assignée sur nostre trésor de
Dole pour le parpaiement de l'assignacion des dites v" vj° liu-
res de rente. Item de xx liures tournois que elle sera tenue de
paier, chascun an, au cappitaindu chastel du dit Montagu, pour
ses gaiges dadit office, lequel chastel nous retenons en nostre
main. Et le demeurant d'icelles iiijMiures montant à ij" iiij"" xj
liures x solz ij deniers tournois nostre dite tante retendra et
receura par sa muin sur et en déduction et jusques ad ce que
elle sera parpaiée des dis xj"= francs. Et, elle parpaiée de la dite
reste de xj" francs, les dis ij'' iiij"" xj liures x solz ij deniers
tournois de rente restans desdis iiij*' liures tournois seront et
retourneront à nous et les receura de là en auant nostre rece-
ueur de Chalon et ne demourra-à nostre dite tante que la dite
somme de iiii"" viij liures ix solz x deniers tournois et les xx
liures pour le dit cappitain de Montagu sur lesdites reuenues de
Germoles et Montagu. Et moyennant cest appointtement nos-
tre trésorerie de Dole sera et demourra deschargie d'icelles iiij'"'
viij liures ix solz x deniers tournois pour l'année commençant
le dit premier jour de januier prouchainement venant et de là
en auant. Et en demourront chargées les dites reuenues de
Germoles et de Montagu pareillement que en estoit la dite tré-
sorerie. Item aura icelle nostre tante sa dite demourance en
nostre dit chaste! de Germoles^ comme dit est, et y pourra aler
faire sa dite demourance présentement et touteftbiz qu'il lui
plaira et y commettre chastellain et cappitain telz que bon lui
semblera, qui soit nostre homme et subgiet, et tiendra icellui
nostre chastel auec les vignes qui nous appartiennent, assises
et situées es finages des diz Germoles et Montagu, franche-
ment et sans aucune prisée, à commancier à tenir lesdites vi-
gnes et en faire les fruis siens des le dit premier jour de jan-
1. Montaig-u, mêmes dép., tirr. el ciinl., com. tU' Couclu's.
2. Fol. viij_xx xij, v°.
- 70 —
uier prouchainement en auant. Lesquelz chastel de Germoles
et vignes elle sera tenue de maintenir, soustenir, faire et rendre
en bon et souffisant estât, à ses propres fraiz, missions et des-
pens, et aussi la haulte justice, moyenne et basse et collacion
de bénéfices, pareillement et semblablement comme elle a es
autres terres que bailliees lui auons en noz diz duchie et conté
de Bourgoingne et reserué à nous les aydes, fiefz et toute sou-
ueraineté. Si donnons en i mandement à noz amez et feaulx les
gens de noz comptes à Dijon que nostre dite tante facent,
seuffrent et laissent joir et vser par manière de prouision,
comme dit est, des choses dessusdites et dependences d'icel-
les, en prenant d'icelle nostre tante lettres ad ce appartenans,
et ces dites présentes enregistrent en la chambre de noz diz
comptes. Mandons en oultre à tous noz autres justiciers et
officiers que à icelle nostre tante, es choses dessusdites, obéis-
sent et entendent diligemment. Car ainsi nous plaist il et vou-
lons estre fait. Nonobstant quelzcvnques ordonnances, mande-
mens ou deffenses ad ce contraires. En tesmoing de ce nous
auons fait mettre nostre seel à ces présentes. Donné à Dijon,
le premier jour d'aoust, l'an de grâce mil cccc vint et cinq.
Ainsi signé : Par monseigneur le duc, à vostre relacion.
T. Bouesseau ^.
Collatio facta fuit cum originali signato et sigillato ut supra,
retento in caméra compotorum Diuioni et posito in ligacia lit-
terarum tangencium terras positas extra manus domini, que qui-
dem ligacia ponitur in coiïreto thesauri iija augusti mccccxxv».
Per me /. de Velery [Paraphe]. Et me G. Courtot [Para-
phe].
Item s'ensuit l'exécutoire de messeigneurs des comptes à
Dijon sur les lettres dessus declairées, dont la minute est mise
auec les dites lettres.
Les gens des comptes de monseigneur le duc de Bourgoingne
à Dijon au bailli de Chalon, son lieutenant, au receueur du dit
bailliage, au chastellain de Germoles et de Montagu, et à tous
les autres justiciers et officiers de nostre dit seigneur, et à
chascun d'eulx, si comme à lui appartient, sur ce requis,
I. Fol. viij^>: \iij (177), r". l/aiicii*ii luimt-r») i\^^ et xiij est liiirr.
a. Ce qui suit e^l d'une autre écriture.
— 71 —
salut. Nous auons veues les lettres patentes de nostre dit sei-
gneur, desquelles la teneur s'ensuit : Philippe, etc., par vertu
et auctorité desquelles lettres nous vous mandons, et à chas-
cun de vous si comme à lui appartient, que les dites lettres
vous entérinez et acomplissez, en lessant et souffrant joïr et
vser ma dite dame àWusterriche des chastel de Germoles, vi-
gnes et rentes qui y appartiennent et des vignes et rentes de
Montagu, à commencier, quant à leuer lesdites rentes le pre-
mier jour de januier prochainement venant, tout selon et par
la forme et manière que contenu est esdites lettres et que nos-
tre dit seigneur le veult et mande par ycelles, car nous auons
prins et retenu par deuers nous lettres de ma dite dame par la
quelle elle a pour agréable le contenu en ycelles lettres. Et par
rapporter par vous, chastellain du dit Germoles, copie ou vidi-
mus de ces présentes collacionné en la chambre des diz comptes,
ou soubz seel autentique, vous en serez et demourrez quittes et
deschargiez en voz comptes par la manière qu'il appartient. Et
ces présentes auons fait enregistrer tout au long ou Hure des
mémoires estant en la chambre des diz comptes, fol. ix'^'xij et
xiij. Donné en la chambre desdiz comptes le second jour d'aoust
l'an mil cccc xxv.
XI
Itinéraires de Catherine.
1404-1426.
1404. Ensisheim, 26 février (Orig., II, 8), 30 mai (RUB., II,
697). — 1406. Ensisheim (Bôhm, PJirt, p. 80j, 18 janvier, 14 mars
(RUB., II, 706, 709 a). Fribourg en Brisgau, 27 mai {RUB.,
II, 713 a ; III, 1188). Neustadt dans la Forêt-Noire, 29 mai
(RVB., II, 714). — 1407. Vienne, 10 avril (1189). — 1408. Krems,
8 juin (Flartl, p. 60). — 1409. Vienne, 13 septembre (NPA., VIII,
1»), 9 novembre, 16 décembre (NPA., IX, 7») — 1410. Vienne,
5 janvier (Ibid.). Revient de Vienne à Ensisheim avant le 29 sep-
tembre (Basl. C/iron., V. p. 143). — 1411. Ensisheim, 7 mai
(RUB., 111,36). Luxeuil, 16 mai (NPA., XII, 2"). Ensisheim,
1«' juin (NPA., XII, 3°), 22 et 25 juin (X, 2«, B, a). — 1412.
Ensisheim, 9 février {RUB., III, 50), 8 mars (ôl), 1" mai
(Orig., II, 9). Rheinfelden, 12 mai (Hartl, p. 65). Ensisheim,
- 72 —
7 septembre (NPA., XVI, 3% B, note). — 1413. Ensisheim,
2 avril (RUB., III, 73). Délie, 13 septembre (NPA., XV, 3°).
Ensisheim, 2 octobre (NPA., X, 2", B, a). — 1414. Ensisheim,
19 mai (RUB., ÏII, 96). Belfort, 2 décembre (110). — 1415. Belfort,
17 avril (122 a). Dijon, 4 novembre (130), 26 décembre (133). —
Les renseignements font à peu près défaut pour les années
suivantes jusques et y compris 1421. Catherine était à Dijon le
20 janvier 1417 (156), à Rouvre à la fin du mois de février ou
dans les premiers jours de mars (NPA., XXI, 2°) et à Gray en
juillet 1421 (Jules Marc, L'avènement du chancelier Rolin,
Dijon, 1906, p. 14, n. 3). — 1422. Belfort, 19 octobre (Hartl,
p. 72). — 1423. Belfort, fin février, commencement mars, fin
mai, commencement juin (NPA., XXX, 1°, 2"). Quitte Belfort
pour aller à Ensisheim, 21 septembre (Deux documents, pp.
19 s.). S'y trouve en octobre (NPA., XXX, 3°), le jeudi avant
Norl (B, 1639, fol. liv, r\ Cpr. NPA., XXX, 4°), le 28 décembre
(Comptes, p. 25). — 1424. Ensisheim, 12 février, 4 et 8 août,
(PP. 31, 33, 51, 60). Arrive à Belfort le 21 août, venant d'Ensis-
heim « pour aler en ses pays de Bourgoingne », y séjourne jus-
qu'au 24; elle est à Lure le 25 (PP. 53, 61). Cependant elle
donne deux mandements à Ensisheim, l'un le 22, l'autre le 25
(P. 52). Gray, 27 août, 23, 24 novembre (PP. 53, 61, 62).— 1425.
Gray, 10, 11, 26 janvier, 4 février (PP. 54, 61). Dijon, 20 février
(Ibid. et p. 61). Gray, 7, 10 mars (PP. 55, 61). Elle revient encore
en Alsace et retourne en Bourgogne. Le compte de Bur-
chard, qui commence au 11 mars, mentionne une selle prise à
Massevaux pour un cuisinier de Catherine, quand elle s'en alla
dernièrement en Bourgogne (P. 22). Gray, 20 avril, 19 mai, 21,
30 juin, 10 juillet (PP. 55, 56 , fin septembre. Jacques de Vil-
1ers part de Dijon le 24 septembre pour aller à Gray notifier à
Catherine la mort de Bonne d'Artois, seconde femme de Phi-
lippe le Bon, arrivée le 17 du même mois. Il vacque à ce voyage
huit jours entiers (NPA., XXX, 3°). 5 novembre (Comptes, p.
51). Décembre (P. 20). Environ Noël (P. 10). — 1426. Gray,
janvier (NPA., XXXII, 1'}.
- 73 —
XII
La convention de Luxeuil.
1411 (n. st.), 14 février-juin.
1°
Jean sans Peur ordonne à Marguerite de Bat^ière, sa femme,
de se rendre auprès de Catherine pour traiter la question
de la dot et du douaire de Catherine^ ainsi que celle du
comté de Ferrstte. Il promet de ratifier ce que fera sa
femme.
Gand, 14 février*.
Jehan, duc de Dourgoingne, conte de Flandres, d'Artois et
de Bourgoingne, palatin, seigneur de Salins et de Matines, à
nostre très chiere et très amée compaigne la duchesse, salut
amiable et dileccion très fauorable. Comme pour pluseurs
grandes et pondereuses charges et occupacions que depuis
nostre derrenier partement de Paris nous sont survenues et de
jour en jour surviennent, nous ne puissons estre ne aler par
deuers nostre très chieie et très amée sueur la duchesse dMMS-
terriche et vous si prestement comme empris et ordonné
l'auons, qui nous tourne a très grant desplaisance et non sanz
cause, mesmement pour le très grant et ardant désir que nous
auons de veoir la ditte belle sueur et vous, et pour aussi enten-
dre et vacquer à l'expedicion de pluseurs grandes et grosses
besongnes que, par sa courtoisie et bonté, elle et nous auons à
faire ensemble, nous qui en vous auons de toutes choses grei-
gneur et plus entière confidence que en personne viuant, ainsi
que auoir deuons, confians bien à plain, comme de nous mes-
mes, de vostre bonne prudence et discrecion, vous signilFions
I. B. 29fi. Orig. Pareil. Scellé sur double queue du jîrand seeau en cire
rouge du duc de Bourgogne, le sceau presque enlièrenieut détruit. — De
deux écritures de l'époque, au revers : Puissance pour traictier auecques
ma dame d'Osterriche de son dot et douaire, etc. Puissance pour tractie
auecques ma dame d'Osterriche de son dot et douaire, etc. .
— 74 —
qu'il nous plaist et voulons que par deuers la dite belle sueur
vous vous transportez, pour icelle, en nostre absence et de par
nous, veoir et visiter, et auec elle traittiez, besongniez, faittes
et accomplissez tant sur le fait de son dot et douaire comme de
la conté de Ferrettes, et autrement en toutes choses quelxcon-
ques, tout ce que nous mesmes y ferions et faire pourrions, se
presens y estions en propre personne, car de ce faire vous
donnons plain pouoir et auctorité par ces présentes, en pro-
mettant par icelles, en bonne foy et soubz l'obligacion de touz
noz biens meubles et immeubles, presens et aduenir, de tenir,
entretenir, auoir agréable, entériner et acomplir tout ce qui
entre la dite sueur et vous sera fait, traittie, passé, accordé,
promis et enconuenancie, sanz aler ne venir à rencontre, par
nous ne noz successeurs, ores ne ou temps aduenir, en quel-
que manière que ce soit. En tesmoing de ce nous auons fait
mettre nostre seel à ces présentes. Donné en nostre ville de
Gand, le xiiij""' jour de feurier, l'an de grâce mil eccc et dix.
[Sur le repli :]
Par monseigneur le duc estant en son grant conseil,
ouquel vous et pluseurs autres estiez.
[Signé :] Gignier n [Paraphe.]
[Sur l'attache du sceau :]
Pour ma dame.
CouGention entre Marguerite de Bavière et Catherine relative
au traité de mariage de celle-ci. 1" Par suite de ce traité, Jean
sans Peur doit à Catherine 60.000 francs. Il lui ajait pour
cela une assignation de 6.000 Jrancs de rente. On proposera
au duc de Bourgogne de livrer à sa sœur des terres dans le
duché ou le comté de Bourgogne jusqu à la valeur de 6.000
francs de revenu. 2" On proposera au mari de Catherine
d'abandonner le comté de Ferrette au duc de Bourgogne qui
le gouvernera au nom et au profit de Léopold, de Catherine
et de lui-même, dans la mesure de leurs intérêts respectijs. On
tâchera d'obtenir de Léopold qu'il autorise le duc de Bour-
gogne à racheter les gageries du comté de Ferrette et à les
retenir Jusqu'à restitution de la dot de Catherine faite en-
— 75 —
tièreinent en une seule fois. 3° La valeur des gagerics ainsi
rachetées sera déduite de l'assignation susdite à J aire dans
le duohé ou le comté de Bourgogne. Ces gageries seront à
Catherine comme si Léopold avait fait sur elles assignai de
dot, en supposant les deniers dotaux réellement versés. Léo-
pold et Catherine promettront à Jean de lui céder les actions
tendant au rachat des gageries et de lui remettre tous les
titres concernant la faculté de rachat à V Assomption pro-
chaine. 4° Quant aux arrérages réclamés par Catherine à
sonjrére, il lui sera remis 4.000 francs à Belfort le lende-
main de la Pentecôte (1" Juin). Si Léopold accepte la pré-
sente convention, ils viendront en déduction desdits arré-
rages. Sinon, ils seront imputés sur la partie du capital
dotal restant due et Léopold fera assignai de 400 Jrancs de
revenu annuel au duc de Bourgogne, au profit de Catherine
et de ses enjants à naître, et, à leur déjaut, au profit du duc
de Bourgogne, conjormément au traité de mariage. En ce qui
concerne le surplus des arrérages, la duchesse de Bourgogne
Jera son possible auprès de son mari pour que Catherine
obtienne satisjaction.
Luxeuil, 16 mai '.
1° Domina ducissa Burgundie suos destinabit ambassiatores
domino duci Burgundie, exposituros si placuerit ei quod, de
presenti,in ducalu et comitatu Burgundie vel altero eorumdem,
certe terre nominande ei eiigende vsque ad valorem sex mi-
lium francorum tradantur et in manibus domine ducisse Aus-
trie ponantur pro ea et ad commodum ipsius et heredum suo-
rum naturalium et legitimorum ex proprio corpore suo pro-
creandoriim, quousque dictus dominus dux Burgundie, seu
sui heredes, vel ab ipso causuni habentes vel habituri in futu-
rum, de summa sexaginta mille francorum eidem domine du-
cisse Austrie, aut suis heredibus predictis, satisfecerint, secun-
dum formam et tenorem litlerarum tam de et super matrimonio
dictorum dominorum ducis et ducisse Austrie ({uara super re-
demptione sex mille francorum annui redditus eidem domine
ducisse Austrie pro dicta somma Ixta mille francorum dudum
assignatorum confectarum, hocmediante quod dicta domina du^
I, B. ayC.'Orig. Parch.
- 76 -
cissa Austrie renunciabil eidem assignacioni sibi, ut prefertur,
facte et omnibus litteris et contractibus super eadem confec-
tis.
2" Et similiter dicta domina Austrie suos ambassiatores ad
dominum conthoralem suum transmittet ad sciendum si suum
fuerit beneplacitum quod comitatus Ferretarum ex nunc in gu-
bernacionem et regimen domini ducis Burgundie, ad ipsum
comitatum regendum et gubei'nandum nomine et ad commo-
dum dictorum dominorum ducis et ducisse Austrie, ac ipsius
domini ducis Burgundie, prout ad ipsos et quenlibet ipsorum
pertinebit, ponatur, et eciam ad obtinendum ab ipso domino
duce Austrie consensum quod dictus dominus dux Burgundie,
ad sui et heredum suorum et causam ab eo habencium et habi-
turorum vtilitatem et commodum, possit omnes gaigerias, seu
census et redditus dicti comitatus Ferretarum quibuscunque
personis invadiatos, debitos, seu pignoratos, super terris et do-
miniis dicti comitatus, reddimere seu luere, et eosdem censas,
redditus et gaigerias tenere et possidere quousque dicto do-
mino duci Burgundie, suis heredibus, aut ab ipso causam ha-
bentibus vel habituris, de tota pecunie somma tam per dictum
dominum ducem Burgundie quam suos predecessores in dictis
luitione, redemptione et pro dote dicte domine ducisse tradiia
et tradenda, fuerit plenarie et simul et semel salisfactum.
3° Item, si contingat predictum dominum ducem Burgundie
luere seu reemere quoscunque redditus seu gaigerias dicti co-
mitatus Ferretarum pro quaciinque pecunie quantitate, dicti
dominus dux et domina ducissa Austrie tenebuntur ipsos red-
ditus, pro quantitate et valore annuis eorundcm, recipere et
tantumdem diminuere seu minus recipere de assignacione
sex mille francorum, vt prefertur, assignandorum in dictis
ducatu et comitalu Burgundie. Quodque dicti redditus seu
gaigerie sic reempteet tradite predicte domine ducisse Austrie
cèdent sibi pro quantitate et valore annuis, prout assignale
in dicto comitatu Ferretarum lieret, si pecunia dotalis reali-
ter traderetur, juxla contractum matrimonii inter ipsos do-
minos ducem et ducissam Austrie celebrati, pro eadem domina
ducissa et eius heredibus de suo proprio corpore légitime pro-
creatis, nec non pro dicto domino duce Burgundie et eius he-
redibus, si contingat ipsam dominam ducissam decedere abs-
que heredibus predictis, tenende et possidende prout assignale
- 77 —
clotis teneri et possideri débet. Quodque iidem doinini dux et
ducissa Austrie tenebuntur cedere acciones sibi compétentes
pro luicione seu reempcioiie predictis, dicto domino duci Bur-
gundie etipsius heredibus, ac eciam traders articulatim et spé-
cifiée omnes et singulas gaigeiias seu reddilus impignoralos
per dictos dominos duceni et ducissam Austrie et eoium pre-
decessores, ad dictum comitatum Ferretarum spectantes, ac
litteras facultatis reempcionis diciaruai gaigeriarum, seu du-
plum , vel transuniptum earundem litterarum dicto domino
duci Burgundie, et expedire infra festum Assumpcionis Béate
Marie proxime venturum.
4° Et quantum tangit factum arreragiorum per dictam domi-
nam Austrie petitorum, domina ducissa Burgundie^ nomme do-
mini sui conthoralis, faciet solui dicte domine Austrie, seu
gentibus domini ducis Austrie et suis habentibus sulficiens
mandatum ad recipiendum et quitlandum, in loco Bellifortis,
int'ra crastinum Pentbecousles proxime venturum, quatuor mille
francos, quiquidem quatuor mille franci, in casu quodictus do-
minus dux Austrie cedulam presentem, siue in ipsa contenta,
concordabit et annuet, cèdent et erunt in deduccionem et dimi-
nucionem arreragiorum per dictam dominam ducissam Austrie
petitorum. Si autem contenta in ipsa cedula minime concorda-
uerit et rata babuerit, dicti quatuor mille Iranci cèdent in de-
duccionem Ixta mille francorura dicte domine ducisse Austrie
debitorum pro resta seu residuo centum mille francorum pro
dote sua eidem promissorum, et pro ipsis, eidem domino duci
Bwr^wndie assignabuntur quatuor centum libre annui redditus,
secundum formam litterarum tractatus matrimonii dictorum
domini ducis et ducisse Austrie, pro ipsa domina Austrie et
suis beredibus de suo corpore légitime procreatis, et, in de-
fectu ipsorum, pro dicto domino duce Burgundie. Et de residuo
arreragiorum dicta domina ducissa Burgundie scribet domino
suo conthorali et faciet pro toto suo posse quod dicte domine
Austrie satifiet de maiori parte ({uani ipsa domina Burgundie
procurare poterit erga eum.
Acta fuerunt bec et concordata in Luxouio, die sexta décima
mensismaii, annoDomini millesimo cccc'xj", per illustreset incli-
tasprincipissas tlominas Margaretam Burgundie el Catherinam
Austrie ducissas, presentibus et consulenlibus magnificis ac
nobilibus et generosis viris dominis Johannc de Cabillone Al-
— 78 -
laii, Guillermo de Vienna Santi Georgii, Johanne de Vergeyo
Fontisvenne et Humberto Villarii Cersetidomm'is,ac Galthero
de Ruppes, Jacobo de Cortiambles, mihlibiis, nec non venera-
bilibus et discretis viris domino Guidone Armenier, legum
doctore, naagistris Petro Bourgois, Richardo de Chanceyo et
Johanne Bonnost, consiliariis domini ducis Burgundie, et plu-
ribus aliis.
/. (le Marie [Paraphe].
En vue d'exécuter la conrsention de Luxeuil, Marguerite de
Bavière, agissant au nom de son mari, ajait, le lendemain
de la Pentecôte de la même année, une tentative pour payer
à Léopold la somme de 4.000 francs acompte de la dot de
Catherine. Léopold étant absent et Catherine n'ayant point
reçu de son mari poueoir suffisant pour donner quittance,
la duchesse de Bourgogne a déclaré qu'elle délivrerait la
somme sur la simple quittance de Catherine, à condition de
lui procurer avant Noël quittance ou ratification de Léo-
pold et fournir caution. En conséquence, Renaud de Baingt,
seigneur d'Essert, et Jean de Morimont s'obligent comme
cautions envers la duchesse de Bourgogne.
Juin, après le 2, avant le 25*.
Nous Rcgnaut, signeur à'Exers^, et Jehan de Morimont,
escuiers, chastelain de Belfort pour très haute, puissant et
très redoublée princesse ma dame Katherine de Bourgoingne,
duchesse d'Austeriche, sauoir fassons à tous que, comme sur
la demande et peticion que nagueres fassoit nostre dite dame
au lieu de Luxul à très excellant et puissant princepz monsi-
gneur le duc de Bourgoingne. son frère, à la personne de nostre
très chiere-^ dame la duchesse de Bourgoingne. sa femme,
I. H, ^9;. Deux ininulcs papier. (|ue je tiésig-iu' par A v[ H. La minuto A
est surchargée do ràturrs. ne donnr que les mots lalhis Domina... auo.s, etc.,
et s'arrête aux mois encouru on sonbstrnu. B contient la transcription de
la convention de Luxeviil et, de plus, ([uel(|uos additions d'une seconde
écriture de la nuMue épocjue.
a. A. VE.vers, en surcharg-e des mots de lianiott'z, raturés. B. liegnaut
de Baingt. seigneur d7i.vfrs.
3. B. Entres redoublée.
— 79 —
illec par nostre dit seigneur do Bourfjoingne pour ce enuoyé,
de la somme de Ix mille frans que elle disoit à elle estre
dehus de reste par son dit fiere de la somme de cent mille
frans à elle donnée ou traittier du mariage de elle et de monsi-
gneur d'Austreriehe^, son mary, ou de l'assignai de vj mille
liureez de terre annuelle, qu'elle disoit que fait lui auoit esté du
commandement de yceiui monsigneur de Bourgoingne par
ses gens et officiers en ses duchié et conté de Bourgoingne,
pour les dis Ix mille frans et en l'acquit d'iceux, et de certains
arrarages qu'elle disoit par yceiui signeur son frère à elle
estre dehus pour pluseurs anneez passeez qu'elle disoit que l'on
ly auoit deff'ailli de payer ycelles vj mille liurées, ait esté
entre 2 nos dictes dames de Bourgoingne et à' Austreriche-^ fait
et aduisé le traittier qui s'ansuit : Domina ducissa Burgundie
suos, etc., et par la darreniere clause du dit traittier eust esté
accordé par ma dicte dame de Bourgoingne de 1ère baillier à
ma dicte dame d'Austreriche^' ou es gens de monsigneur son
mary ayans souffisant puissance de receuoir et de quitter, au
lieu deBelfort,\a somme de iiij mille frans, dont la dicte clause
fait mencion, deans le jour du landemain de la feste de la Pen-
thecouste lors ensuigant (1" juin), et pour ce eust nostre dicte
dame de Bourgoingne, pour et ou nom de nostre dit signeur
son mary, enuoyé ses gens au dit Beljort pour payer et pré-
senter ycelle somme, pour ue[u]^ qu'ilz eussent eu du dit
payement^ souffisant puissance". Et pour ce que là n'en trou-
uerent point, se fussent, le dit jour, ses dictes gens trais à
Enguessey^, deuers nostre dicte dame d'Austreriche-\ pour
veoir et sauoir^" quel puissance elle auoit de monsigneur son
mary de receuoir et quitter la dicte somme, et de ce fere n'eust
aucune puissance, à tout le moins telle comme les gens de
nostre dicte dame de Bourgoingne disoient que meslier esloit
I. B. Osteriche.
•2. B. Par.
3. A. Osteriche.
4- B. Austeriche.
5. B. Pourueu.
0. B. Qu'ilz eussent du dit paiement receuoir.
7. B. Et de quitter.
8. B. Enguesse.
y. B. Austeriche.
10. B. Asauoir.
— so-
dé^ ce fere, et après ces chouses notiffieez à nostre dicte
[damej de Bourgoingne, eust escripl à nostre dicte dame
d'Austreriche^ et n ses dictes gens la dicte somme à elle estre
deliurée à sa simple quittance, en donnant pour elle souffisant
plege ou caucion de procurer, auoir et enuoyer à nostre dit
signeur de Bourgoingne, ou es gens de ses comptes à Dijon,
quittance soulfisant de monsigneur son mary, deans la Natiuité
Nostre Signeur proclienement venant, par laquelle il confessera
auoir eu et receu la dicte somme desdiz iiij mille frans, ou au
moins ratifficacion, par laquelle il ratiffiait et ait agréable le
payement des diz iiij mille frans fait à nostre dicte dame d'Aus-
treriche-^ et ycelle vuille valoir ycelui tout payement tout au tant
comme se fait eust esté à la mesme ou à elle par son commande-
ment. Et pour consinger son dit payement des diz iiij mille frans,
selon les dictes lettres de nostre dicte dame de Bourgoingne^
nous ait requis de nous obligier^ enuers nostre dit signeur de
Bourgoingne de lui fere auoir et enuoyer la dicte quittance ou
ratifficacion de nostre dit signeur son mary bonne et souffisant,
pour demorer quitte d'icelle somme deans le dit temps, ou es
gens de ses comptes ou dit'^ Dijon, il est ainsin que nous les
dessus diz Regnaut de Bamotez^ et Jehan de Alorimont, et
cbascun de nous pour le tout, à la requeste et exorlacion des-
sus dicte, promettons'' à nostre dit signeur de Bourgoingne^
à Perrenot le Moniet, son tresourier de Vesoul, à Jehan Mois-
son, son recepueur de Dijon, chargiez de fere la deliurance du
dit argent, eux et chascun d'eux stipulans pour et au proffit
d'icelui signeur et d'eux mesme. en tand qu'ilz les luiche et
peut tuichier, que nous procurerons ensamble effet que mon
dit signeur d'Austreriche^, deans le dit temps, enuoyera, et
nous mesme, se mestier est, promettons pourter ou enuoyé à
mon dit signeur de Bourgoingne ou à ses dictes gens de
I. U. Pour.
a. 15. Aulherichc.
3. U. Aulherichc.
4. B. Et conslilucr plcj^cs (de la seconde écrituiv, ilans l'interligne).
5. B. Au dit.
G. B. Balinote.
7. B. l'ar nos sereniens [cl soult/ la £reM(MMl(>] obligacion de tous nos
biens, niobles et innnobles, presens et aduenir (de la seeonde écriture,
dans l'inlerligne).
8. B. Ostcriche.
- 81 —
comptes à Dijon, la dicte quittance ou ratifficacions de nostre dit
B\gx\Qwv à'Austreriehe^ ou acquitter et fere tenir quitte ycelui
signeur de Bourgoingne enuers le dit d'Austreriche'^ d'icelle
somme ou autrement paier tous coustz, frais, missions, inte-
rest que, pour deffaut des chouses dessus dictes à lui non
accompliees, il aura encouru ou soubstenu. [En submettant
nous, nos hers et tous nos diz biens pour fere et acomplir les
chouses dessus dictes à nostre dit seigneur de Bourgoingne, à
ses hoirs ou ayans de lui cause, à la jurisdiction et contraintte
de toutes cours tant d'eglize comme seculeres, par lesquelles
nous et chascun de nous et nos hoirs voulons estre controins à
ycelles et chascune d'icelles fere et acomplir, l'une des dictes
cours non cessant pour l'autre. En tesmoing desquelles chou-
ses nous auons requis et obtenu le seel de... etc. Donné, etc. •^]
XIII
Comment les Bourguignons traitaient les noms allemands
de personnes et de lieux.
!• Ils les Jrancisaient. A. Noms de personnes. Abraher
(Albrecht). Annes Hassetin (Hans Agstein). Bertoul (Berthold).
Bissot (Bischof). Broquart, Burquet (Burchard). Fouquet (Vol-
ker). Hance (Hans). Hennebert (Iluneberg). Hennemant (Hen-
man). Ilorry ou Orry (Ulrich). Lietenot, Lieuteno (Liechtenau).
Mans (Mantze). Nielon (Niblung). Oleman (Ulman). Piètrement
(Peterman). Steurre (Slor). Troussesse, Tronces, Troncesme
(Truchsess). MoUin ou Morlin Troussesse (Truchsess de Miili-
nenouTruchsess deDiessenhoffen dit Molly). Vauldener(Wald-
ner). — B. Noms de lieux. Assay, Aussay (Elsass). Anguesain,
Anguessey (Ensisheim). Altechiquelle, Auteclique (Altkirch).
Burnequeliquc (Burnkirch). Emronne (Ileimsbrunn). Ilouguos-
sain (Ungersheim). Bonnes, Ilauronnes (Boderen, Ilohenro-
I a. B. Aiilheriche .
3. Ce qui est entre crochets est de la seconde écriture de B,
— 82 -
dern). Saligny (Senheim). Seneberg, Senebart (Schœnenberg).
Staftebaille (Staffelfelden). Stembault (Steinbach)i.
2" Ils les traduisaient en Jrançais. Belle Montagne (Schœ-
nenberg). Large Moulin (Wittenmuhle). Loste (Gast ou Wirth).
Le Moine (Munch). Du Rhin (Zu Rhein).
3° Ils employaient le nom Jrançais^ lorsqu'il existait, de pré-
férence au nom allemand. Colombier (Colmar), Dannemarie
(Damerkirch). Gomacourl (Gommersdorf). Soppe (Sultzbach).
Trobe (Traubach)^.
XIV
Sur les fiefs autrichiens consistant en rentes annuelles.
^
Les états des revenus et charges des deux prévôtés de
Landser et du bailliage de Thann, ainsi que les comptes de
Catherine mentionnent de nombreux rentiers, parmi lesquels
plusieurs vassaux nommés au L/., Rodolphe d'Andlau, Baren-
fels, les frères de Ferrette, Antoine de Hattstatt, Fiédéric de
Haus, Henri Kappeler, Laubeck, Guillaume et Thiébaud de
Massevaux, Bourquard Mûnch, Ramstein, Henri de Roders-
dorf, les de Roppe, Werner de Schônenberg, Schultheiss,
Schweighuser, les Stœre, Hans Volker, BerthoJd Waldner,
Wattwiiler, la femme de Thierry de AVeitenmiihlen, Jean Ber-
nard zu Rhein. Il est probable que les rentes auxquelles ils
avaient droit constituaient un élément de leur fief, peut-être
même leur fief tout entier. — I. Revenus et charges des pré-
I. Il eu fout uutaut do quel(}iics uoms couimuus : Ammat (Aniptmaun,
Comptes, [). "ji). Lester, puuder (Lcisleu, plaudeu (Lf., pièces auuexes, 4>
P- 49)- — 1^6 leur côté, les AJleiuauds germauisenl les uoms frau\;ais :
Alauscho (Allaujoie). Auscholin (l)anjoutiu). Bafelor (Bavilliers;. Hauliler
(Hauvillars). Dorl" (Villers). Easriiisrn (L'Assise). Kschier (Ksserl). Hiinls-
chan (Hoiichaïup). Schaj,'^ey (Chagey). ^■a^u>^};:u ou Fauierkù ^Vaumarcus).
ZschaluulVler (Chalouvillars).
•2. Au surplus, les procédés sout les uu^ues pour les uoms élraugers à
l'Alsace aulrichieniie. lîaude (Badcn). Haudeville (Badi-uweih'r). Estoquarl
(Stuttgarl). EslrabouiK (Slrashourg-)- IIauj,MUMU)l (llagueuau). Lieranges
(LciniuKeu). Losl (Luplen). Neuchàlel sur le Bhiu (Neuiyiburg). Noir
Chaslel (Schwar/.burg). Hodeslol (Bodersdorf). Homeslaiu (Bamsteiu).
Uoupart (Holberg). Uosselouse (Ualsamhauseu). Seleslat (Schlestadl).
— 83 -
volés de Landser. Basse prévôté. Bladeltzhein... Item den
Stoeren \'y vierlel korn. Item xxxvj guldin junckher RuodolJ
von Watwill vnd sinen miterben... (Fol. 31, V). — Das dorff
Rumersshein... Item dem von Loubgass sundrig Ixxx vierlel
haber, xlv vierlel rogken. Item xxx s fur im fuoder holtz. Item
von jedem huss ij huoner... (Fol. 32, i°). — Bantzenheim das
dorff.... Item den von Hadstatt xl vierlel rogken... (Fol. 32, v°).
— Das dorff Otmarshein... Item her Werly von Berenjelss,
XX Ib.., (Fol. 33, r°), — Das dorff Habehesshein... Item vnd x
Ib. her Burckhartt Mûnch vnd Adelberg von Baden... (Fol. 33,
v°;. — Das dorff Sôwesshein... Item Ix vierlel rogken vnd haber
dem Waldner. — Das dorff Batteiiliein... Item sust sundrig
den Waldner xxx vierlel rogken vnd haber. Item xxx vierlel
rogken vnd haber dem man spricht bugking (Fol. 34, v"). —
Mûnehusseîi das dorff... Item es gitt sundrig dem Stoeren
Ixxx vierlel rogken vnd haber vnd hand die andern Stoeren
ouch teil dor an (Fol. 35, r").— Das dorff Hirtzfelden... Item es
git sundrig den Stoeren xxv Ib. Item aber den -Stoeren vnd den
von Hadstalt Ixxxx vierlel rogken vnd haber (Fol. 35, v°). —
Schlierbach... Item der besserung ist der zweyteil der herrs-
chaffl, der dritte teil Hans Bernhart ze Ryn... — Dietwiler.
Item die besserung sint halber der herrschafft vnd dz ander-
halb IJans Bernhart zuo Ryn... Item xxx f. haber sint halber
miner herrs-îhafft vnd die anderhalb Ilans Bernhart ze Ryn...
(Fol. 36, v°). — II. Revenus et charges du bailliage de Thann.
1° Item Heinrich Cappler viij lib. von zol, Natiuitalis Marie
(Fol. 65, V). Item Friderich von Hus xxviii guldin herbst
sture... Item junckher Anthenien von Ilattstat clxx guldin,
Nicolay... [En marge :] nil. Item Berthol Waldner vnd sinen
sunen Ix guldin, Natiuitalis Mario... Item Rudolif \on Andelow
cl gulden, Thome...Item dem von Rampstein xxxiiij guldin, vff
Martini. Item Wilhelm von Massmûnster xxij guldin ze mert-
zen sture (Fol. 65, v°;. Cpr. pour Henri Rappeler le livre des
fiefs de 1361 : Item es bat enpfangen her Heinrich der Kapel-
ler des crslcn 8 lib. gellz uff dem zol ze Tann zuo eini sessle-
chen, daz sesslechen sol man ze Tann besitzen {Quel., XV, 1,
p. 440). Pour Antoine de Ilattstalt v. le compte de Siauffenberg :
A lui, qu'il a paie à Anthonne Assestat et Dewibec, qui lui est
deu de rente pour l'an iiij'' xxiiij, au terme de Saint Nicolas, clxx
florins d'or (Co/njD^es, p. 17). — Pour Rodolphe d'Andlau,f7ii. Ba-
- 84 —
seZ,VI, 172(1423, 24déc.) : Gauthier d'Andlau, mandataire de son
frère Rodolphe, reconnaît avoir reçu de la ville de Bâle, agissant
au nom de Catherine de Bourgogne, 100 florins à rabattre des
400 assignés sur la seigneurie de Thann et donne quittance à
Catherine. — 2° Amt Burnhouhtem : Item Wernher von Scho-
nemherg xxxiiij omen... Item jungher Sweighuser ix mos (Car-
tulaire des seign. gag., fol. 64, v°). — 3" Das ampt ze Reinin-
gen. Item die von Hus von der ern sture iiij mark silber, tut
xxviij gulden, vnd xlv viertel rocken von des grauen gutern...
Item die von PJirt von Zullisheim xxv viertel. Item Dietrichs
wip von der Wittenmulen vj lib. geltz vnd einen dinckhouff
(Fol. 62, v°). Dans les articles 2° et 3", les personnes désignées
sont non pas des redevables, mais bien des rentiers, car l'on
trouve parmi elles l'hôpital de Thann : Item der spital xij moss
(Fol. 62, v). Or, l'hôpital Saint-Antoine de Thann recevait un
char de vin des recettes de Thann (Comptes, p. 11). Rappro-
chons de ces états des revenus les comptes du domaine de
Catherine. Thiébaud de Massevaux a une rente de 50 florins
d'or sur la recette de Thann ; Hans Volker une rente de
80 livres bàlois sur les banvins de Massevaux (PP. 20, 21).
Bourquard iVlimch a des rentes sur les deux prévôtés de Land-
ser. Sa rente sur la recette de la haute prévôté est de 500 flo-
rins d'or. Le receveur de la basse prévôté lui paie un acompte
de 123 livres 9 sols 6 deniers bàlois (PP. 28, 29). Le receveur
de Belfort, Kosemont et l'Assise, paie à Henri de Rodersdorf
une rente de 90 trancs et aux seigneurs de Roppe une rente
de 4 livres bàlois (P. 57). Antome et Pantaléonde Ferrette tou-
chent à la recette de Ferrette 133 florins d'or (P. 70). Cette
rente correspond au capital de 2.000 florins que Catherine leur
a constitué en Hef, ainsi qu'à leur frère Ulric (Fiefs des seigneurs
de Ferrette, Quel., XV, 1, p. 591). La rente a été calculée au
taux ordinaire de 10 %• l'^3 florins représentent la part d'in-
térêts des deux frères.
— 85
XV
Les guerres de Catherine en Alsace à la suite de la mort de son
mari.
1°
Guerre avec Jean de Lupfen, Louis de Bamère, comte palatin
du Rhin, et l'évêque de Strasbourg.
1411 1.
A
Plusieurs partisans de Véisêque envoient leurs défis à Cathe-
rine.
10 octobre 2.
Durchlûchtige hochgeborn fûrstin frôwe Katherina von Bûr-
gynne, herczogin zû Osterieh, wir dise nochgeschrieben, mit
nammen Cûntzel von Awen, den man nennet Klebesattel, Ja-
cob von Hegcheim, Hans von Nûrenberg, Gerge von Peigern,
Cïmtzel von Richeshouen dem man spricht Hamerster^ Conrat
von Steinwuck dem man spricht Munschi vnd Heinrich Lang-
halsch von Buszwiller^ lant vch wissen dz wir uvere figent
wellent sin, von wegen des erwûrdigen vnsers gnedigen her-
ren von Strazburg, vnd wellent vns, des wegen, ùch, uwern
helffern vnd den uwern bewart han. Besigelt mit juncher//em-
richs Mûnichs ingesigel von Wildesperg durch vnser bette
willen. Geben vff samstag vor Sancten Gallen dag, anno Do-
mini m" cccC* xj°.
B
Louis de Bavière envoie des ambassadeurs à Catherine au
sujet de la guerre de cette princesse avec Jean de Lupfen.
Haguenau, 28 novembre ^.
Vnsern fruntlichen dinst beuor. Hochgeborn fùrstynne, liebe
miime. Als wir nehst Walther von Than, vnsern vndernlant-
I. Arch. Innsbruck. Pap. urk. Originiuix.
a. Restes d'un sceau rond en cire verte plaqué.
3. Restes d'un cachet rond en cire rouge qui fermait la lettre.
- 86 -
fogt, vnd Burckarten von Mulnheim, ritter, vnsern schultheis-
zen zuo Hagenawe, zuo uwer liebe gesant hatten, von soli-
cher kriege vnd fyentschafft wegen so zwûschen vch vnd graûe
Hansen von Luoppfen sint, die hant vns wol gesaget soliche
antwort die ir yr dann off die ziit geben habent, nuo schicken
wir aber zuo uch dise gemwortigen vnsere liebe getrûwen Bur-
ckart von Mulnheim, ritter, vnsern schultheiszen zuo Hage-
nawe, vorgenanten, vnd Wolmar von Kûnheim, als von der
vorgenanten sache wegen, vnd begeren vnd bitten uwer liebe
frùntlichen, mit ernste, den gentzlichen zuo glauben waz sie
vch, zuo dieser ziit, von vnsern wegen, sagen vnd erczelen wer-
dent, glichei* wise als ob wir das selber mûntlichen mit vch
retdent,, vnd uch auch vmbe vnsern willen darynne bewisen,
als wir des ein sunderlich getrûwen zuo vch han, das wollen
wir auch besunder gerne vmbe uch beschulden. Datum Hage-
nawe, quinta feria post Béate Katherine virginis, anno Domini
m cccc vndecimo.
Ludwig, von Gots gnaden pfaltzgraue by Ryne, des heiligen
Romischen richs ertztruchsesz vnd hertzog in Beyern.
[Au revers :] Der hochgebornen furstynnen frauwe Kathe-
rinen von Burgûndien, hertzogynnen zuo Osterrich, etc., vnser
lieben mûmen.
Conrad de Weinsberg, partisan du palatin^ enroie son déjl
à Catherine.
16 décembre '.
Durchluchtige, liochgeborn furslynne vnd fràwe frawe Kathe-
rina von Burgundigen, herezoginne zu Osterriche, etc., ich
Conrat, herre zu \Vinsperg,\osz uch wiszen,als der durchluch-
tige hochgeborn fursle vnd herre lier Ludewig, pfaltzgraue by
Iline, (les heiligen romischen rishs ercztruchsesz, vnd herczog
in Beyern, min lieber, gnediger herre, ùwer frcûnd* worden
ist, des wil Ich desselben myns gnedigen herren hertzog Lude-
wigs helffer, wider uch vnd die uwern, vnd in sinem friede vnd
I. Traces d'un sroau pUiqui" en cire brune.
a. Il faudrait fcind.
— 87 —
vnfrieden gein uch vnd den uwern sin, vnd wil des myn ère,
gein uch vnd den uwern, bewart han mit disem mynen ofïen
brieff. Vnd dez zu vrkunde, so han ich myn eigin insigel zu
ende diser schrifft gedrucket. Geben vfï den mitwochen nach
Sant Lucien tag, in dem jare als man schribet nach Gristi ge-
burt vierczehenhundert vnd eylff jare.
GUERRE AVEC JEAN DE FLAXLANDEN.
Les adoersaires ont convenu de s'en rapporter au jugement
de Bourquard de Staufen et de quatre autres arbitres. Jean
de Flaxlanden soumet aux mêmes arbitres les griefs de
Pierre Kilcher, victime à Ferrette d'une agression de sa
part.
1411, 17 novembre ^
Ich Hanns von Flaehszlanden tun kunt vnd vergihen mit
disem brieffe, als die durchliichtige hochgeborne fûrstin frocw
Katherina von Burgundtje,\\QTizog\n ze Osterrich, der schaffe-
ner vnd die gemeinde des amptes ze Phirte^ mit mir, vmb die
stoesse vnd zuosprûche so vvir gehept hand, zuo einem satze
kommen sint viï Burkarten von Stovuffen vnd vier schide-
manne, die wir darzuo setzen soellent, nach wisung des anlass
so darûber geben ist, vnd wande nuo Peter Kilchere ouch
vyentschafft vnd zuospn'ich wider mich gehept haot, von sache
wegen das or meinde ime were von mir vnd minen helifern
schade bescheahen, do wir, zuo Phirte, in vicient vnd daselbs
angriffent, das da ich Hanns von Flachsslanden mit domselben
Peter Kilchherren, vmb die obgesagten zuospn'icho vnd vyent-
schaft't, gentzlich vbertragen, vereinbert vnd gericht bin, also
das ervor dem obgenanten von StouJ^en vnd den vier schyde-
mannen, so zuo ime gesetzt werden, vmb dieselben zucsprûch,
zu mir clagen mag, ob er wil, vnd das ich ime ouch vor den-
I. Arch. înnsbruck. Fridoriciana. Orig-. Pap. Scellé d'un sceau en papier
plaqué, d'une impression très défectueuse. — Le compromis entre Flax-
landen et Catherine est du i3 novembre.
- 88 -
selben, vmb sine vorgenanten zuspniche, redites gehorsara sic
vnd statt tuon sol, vnd, ob ime daselbs l'itzit p^esproehen wirt
von mip ze tuonde, globen ich mit disem brieffe ze haltende
vnd ane vertziehen ze voUefùrende, vnd dawider nit ze redende,
noch ze tuonde, an aile geuerde. Ze vrkûnt hab ich min ingsi-
gel gedruckt in disen brieffe, der geben ward am zinstage nach
Sant Martins tage, nach Christs gepùrteviertzehenhundert vnd
eyliffen jare.
GUERRE AVEC RODOLPHE DE NEUKNSTEIN.
Jean de Blauenstein, dont le château de Blauenstein a été
abattu dans la guerre entre Catherine et Rodolphe de
Neuenstein^ par les gens de la duchesse et les Bâlois leurs
auxiliaires, a Jait une démarche auprès d'Ame, comte de
Savoie, heau-Jrère de Catherine. Celui-ci s'est adressé aux
Bernois pour obtenir de Bâle un dédommagement en faveur
de Jean de Blauenstein. Catherine écrit à son tour au comte
pour lui expliquer que le château n'était plus en la possession
de Jean de Blauenstein au moment de sa destruction. Rodol-
phe de Neuenstein s'en était emparé ; il s'en servait pour
causer de graves dommages au domaine de Catherine. La
duchesse prie son beau-Jrère de faire en sorte que les Bàlois
n'aient pas à souffrir de représailles à raison de l'assistance
qu'ils lui ont donnée.
Délie, 1413, 13 septembre'.
Hochgeborner fûrste lieber bruoder. Als vor ziten Ruodolff
von Nûwenstein, Heinrich ze Rine vnd andern fîgentschafTt
vnd krieg mit vns battent vnd vns grossen schadon schuoflfent,
1. Arch. IJàle-Ville. (»olitisohos. B, 9. Blauonstoiner Fehdo. 1412, i4i3.
Copie. Pap. Au revers, de trois écritures du xv siècle: Quarta.,— Copia
des brieTcs den min frowe von Ocstcrreich niiniMi herren von Saiiore ges-
chriben het von Hlau'enstein wegen. — ...sicut dicit nos fecisse p. apilcs. —
Jean de Blauenstein était l'oncle maternel de Rodolphe de Neuenstein
(T. IV, p. 867, 1400, 9 septembre). Le ai mai i4ia, Jean de Blauenstein
avait promis de ne faire aucune réclamation contre C^-alherine et les
Bàlois au sujet de la destruction de son château. Il leur avait abandonné
le rocher sur lequel la forteresse avait été bâtie cl il s'interdisait d'y
construire {UB. liasel, VI, 61).
- 89 -
an land, lûten vnd gûtern, als wir uwere liebe vormals sôlichs
ouch verschriben hand gehabt, da gewuonnent die obgenanten
vnser figende das slosz zu Blawenstein, vnd geschach vns dar
vs vil schaden, das wir in die lenge nicht wol vertragen kun-
den, vnd dar vnib so ruofften wir vmb hilff an die erbern
wisen vnsere besundern lieben die burgern der stat Basel,
vnd zugent die, mit den vnsern, vor das slos Blawenstein.
Da vns die egenanten von Basel also zu hilff kament, vnd
nachdem si vns ouch verbunden worent vnd noch sint, so wart
das selbe slos Blawenstein vnd andern gewunnen vnd gebro-
chen, vnd geschach das nicht vfï Hannsen von Blav:enstein,
wand das slos zuo der zit nicht in sinen handen was, vnd bat-
tent es ime die die vnser figend warent, als vor stot, ange-
wonnen, das vns doch leit was, wande were es in sinen handen
bliben, vns, noch den vnsern, w.ere vil lichte kein schade dar
vs beschehen. Nuo ist vns fuorkommen wie das ûch der obge-
nante Hanns von Blawenstein elwas in den sachen fûrbrocht
habe, dar vmb ir den von Berne geschriben habent das si an
die obgenanten von Basel werbent das si dom selben von Bla-
wenstein ettliche kerunge do von tûgent vnd inen ouch sicher
lassent wandeln in den lendern vmb sin recht ze fordernd. Rit-
ten wir uwer liebe mit ernste das ir die obgenanten von Basel
vnd die iren vmbekv'imbert wôUent lassen. wand si das in vns
hilffe getan hand, als vor stot, da wir ouch getruwent das inen
uwer liebe dar vmb danken sôlle vnd si ouch fùrer bitten vns
getruwlich ze heiftend vnd bizestonde wo wirir bedôrffent, vnd
bittent uwer liebe inen das also /uo schribend vnd vns des
uwer verschribenen antwurt ze lassen wissen, vnd tuond dar
inné als wir ûch in den vnd in allen andern sachen sûnderlich
getruwent vnd billich getruwen sollent. Datum in Castro nostro
de Delà, xiij° die mensis septerabris. Anno, etc. cccc x iij"".
[A droite :] Dem graffen von Savoije.
[Au milieu :] Katherine, etc.
[A gauche :] Domina ducissa per consilium.
-« 90 —
XVI
Traité de Neuenburg sur le Rhin.
1411, 7-9 août.
Frédéric d'Autriche rappelle que feu son frère Léopold a fait
assignai de dot à Catherine sur ses pays d'Alsace et Sund-
gau. Après la mort de Léopold, Frédéric et Catherine se
sont accordés à l'amiable et Frédéric a pris Catherine et
ses domaines présents et futurs sous sa protection. Catherine
a laissé plusieurs de ses joyaux en Autriche. Frédéric pro-
met de les lui remettre d'ici la Saint- Georges prochaine (23
avrilj à Ensisheim. La forteresse de Terremherg est engagée
à Catherine. Frédéric promet de payer la dette, à la même
époque, contre remise des lettres de gage. Catherine a fait
à Frédéric l'amitié de lui céder la créance de 20.000 francs
d'arrérages non payés de la rente que son frère doit lui ser-
vir pour sa dot. En retour Frédéric abandonne à Catherine,
pour la me de celle-ci, le landgramat en Haute- Alsace et le
pouvoir de conférer les fiefs. Les sujets doivent jurer d'ob-
server fidèlement les conventions arrêtées entre Catherine
et Frédéric. Catherine ne doit mettre dans les forteresses
aucun châtelain ou officier qui ne soit Allemand et ne fasse
partie de la Jéodalité du comté de Ferrette ou de l'Alsace.
7 août '.
Wir Fridreich, von Gots gnaden hertzog zo Oesterreich^ ze
Steir, ze Keernden vnd ze Krain, graue ze Tyrol, etc., tuon
kunt, als ^^eilent der liochgel)orne fûrst, vnser lieber bruoder,
hertzog Lewpold, lôblicher gedeechtniiss, die hochgeborne fûrs-
tinn, vnser liebe swestor, frawen Kathrein von Durgundy,
hertzoginn ze Oesterreich, etc., soin gemahelin. zuo den zei-
1. Arc'h. liinsbruck. l'eslarchiv, I. 4- i4»»4ï4"- Minute. Pap. Hartl, p. 63,
p. 8o, H. 9^.
- 91 —
ten do er dennoch in leben was, vmb ir heyratguot, auf vnser
lannd im Elsassen vnd im Sunggow geweist hat, vnd aber wir
vns mit ir, nach seinem tod, veraint, vnd vns zuo ainander
verpflicht vnd verbrieft haben, aïs das denn billich ist, vnd mit
sunderheit ainen taiding mit ainander ingangen sein, des wir
von ainander brief haben, darinn sy vns im sôlch frewntschaft
hat ertzaigt, das wir das billich bedenkhen, vnd haben auch da-
durch die egenante vnser swester frawen Kathrein von Bur-
gundy, ali ir egenante lannd, lewt vnd vndertanen, die sy yetz
hat, oder hernach zuo iren hannden zewhet, vnd die ir zuover-
sprechen stand, in unsern sundern schërm genommen, vnd
wellen sy handhaben, schirmen vnd ir beygesten, mit gantzer
macht, vnd nach vnserm vermûgen, wa vnd wenn sy des be-
durffen, vnd vns. oder unsern landtuogt, darumb anrûffen, ge-
trewdich vnd vngeuiM^ich. Als auch die egenante vnser swester
etlich irer klainad hinder ir ze Oesterreich gelassen hat, ist
beredt das wir ir die von stukh ze stukh, was sy vns der ges-
chribens geit, hie zwischen vnd dem nëchsten Sand Joergentag,
gen Ensisshein, an iren schaden, siillen anlwûrten, nach
vnserm vermiigen, auch vngeuërlich. Denn von der vesten Ter-
remberg wegen, die ir steet, sûllen vnd wellen wir das gelt
darumb sy die verpfandt hat, in dem obgeschribnen zil. auch
in obgeschribnen mass, gen Ensissheim antwuorten, oder aber
das ze Wyenn betzalen, an die steet, da sy das hin verschaffet,
nach begreifiung der pfandbrief die sy darumb hat, doch das sy
vns dieselben pfandbrief herauss gebe, angeuërde *. Als auch
denn die egenante vnser swester vns die frewntschaft getan
hat, vnd vns die zwaintzig tausent guldein frankhen versessner
zinns geschaft bat, die ir der egenante ir bruoder, noch an irer
eestewr herauss sol antwuorten, nach begreiiïung irs briefs,
den sy vns darumb gegeben hat, dauon so haben wir ir hin-
wider auch gegûnnt vnd gantzen gewalt gegeben das sy, ir leb-
tàg, das lanndgericht in Obern Elsassen, mit allen iren eren,
rechten, niitzen, vëllei; vnd zugehôrungen, als wir das her-
bracht haben, innhaben, bezetzen vnd entsetzen, mit/en vnd
niessen, mit disem brief, vnd auch ail manschaft vnd lehens-
chaft, geistlich vnd weltlich, leihen sol vnd mag, alsoft das
zeschulden kumt, nach lawt vnd sag des briefs den wir ir von
I. Frédéric racheta Terrenberg à Catherine, le a4 juin i4ia (Ilarll, p. 6ô).
— 92 —
derselben manschaft vndlehenschaftwegen sunder gegeben ha-
ben. Vnd sûllen auch darauf ail vnd yeglich mann, lëwt vnd
vntertanen, swern steët ze haben vnd ze vollfûren ail vnd yeglich
stukh vnd artikl, nach begreiffung der brief die darumb zwis-
chen vns gemacht werden, getreuiich vnd vnzerbrochenlich vnd
vngeuëriich. Mer ist beredt vnd getaydingt daz die egenante
vnser swester auf dhain ir vesten vnd sloss kainen vogt, pfle-
ger, noch sûst kainen ambtmann, setzen sol, denn ainen
Deûtschen, der mit lehenschaft in die graffschaft ze P/irt oder
in Elsass gehôrt, der selb sol denn auch sweren der egenanten
vnser swester, ire lebtëg, gehorsam vnd gewërtig ze sein, vnd
daz sich auch kainer lass enlzetzen, es hab denn der den man
setzen wuorde vorhin gesworn ze volfûren des er sich verbun-
denhet, auch an ail geuërde. Vnd des zuo ainer stëtten sicher-
heit geben wir ir den brief versigelten nait vnserm aigen an-
hangendem insigel. Geben ze Newemburg /m die Afïra naartiris,
anno Domini etc, vndecimo.
2°
Catherine rappelle que son mari lui a fait assignai de dot sur
l'Alsace et le Sundgau, qu'actuellement elle est. de tous cô-
tés, en butte à des agressions et à de grandes guerres, que
Frédéric d'Autriche lui fait par écrit la promesse de sa pro-
tection fraternelle. En retour, Catherine prend les engage-
ments suivants : 1° Elle abandonne à Frédéric la créance
de la somme de 20.000 francs que son frère le duc de Bour-
gogne lui doit pour arrérages non payés de la rente dotale de
6.000 francs. Après sa mort, Frédéric ou ses héritiers em-
ploieront cette somme au rachat des pays d'Alsace gretsés de
Vassignal de dot. 2" Elle promet de ne nommer aucun bailli
ou fonctionnaire qui ne soit Allemand et ayant fief du comté
de Ferrette et du landgramat d'Alsace. 3° Si ('atherine re-
court à la protection de Frédéric, elle s'engage, de son cutéy
à aider Frédéric et à se Joindre à lui, pendant toute la.durée
des hostilités, et elle promet de lui ouvrir ses forteresses et
willes.
9 août K
Wir Katherina von Burgundy, von Gots gnaden hertzogin
ze Oesterreich, etc. bekenne vnd tuon kunt mit dem brief, fur
I. Arch. Innsbruck. Pestarchiv, I, 4. 1404-1411. Minute. Pap. Harll, p. Ô3,
p. 80, D. 90.
- 93 -
vns vnd vnser erben, als, vor zeilen, der hochgeboine furst,
vnser lieber herr vnd gemahel hertzog Lewpold, hertzog zc
Oesterreicli, etc., lôblicher gedechtnûss, vns, vmb vnser hey-
ratguot, auf das lannd in Elsassen vnd in Sunggow geweist
het, vnd aber vns nu soelch gross vnd swer krieg vnd angriff,
an allen enden, anstiessen, des wir gross scheeden an landen
vnd leewten empfiengen, vnd hinfur tOglicher ziïgriff vnd kunf-
tiger scheden wartund waren, vnd wan aber der hochgeborne
fûrst, vnser lieber brueder, hertzog Fridreich, hertzoge ze
Oesterreich, etc., sich, vmb vns, freuntlich vnd bruederlich
annam, vnd sunder vns, vnser lannd vnd lewet in seinen
scheerm genommen bat, des wir seinen sundern brief haben,
also haben wir im, von billicher erkantnuss empfangens guots
vnd auch von des wegen, wan wir stetter hilf, lurdrung vnd
freuntschaft von im wartend sein, hinwider aine sôlch sunder
treuntschaft getan, mit kraft ditz gegenwurtigen briefs, in aller
der weis vnd form, wort vnd werkh, so wir das aller pest ge-
tûn kûnden oder môchten, vnd als es denn in alweg aller maist
kraft und macht gehaben mag, in der mass als das hernach
dennbegriflen ist : Des ersten, als der hochgeborne furst, vnser
lieber bruoder, herzog Hanns von Burgundy, vns jerlich sechs
tausent guldein frankhen gelts ausrichten vnd geben sol, von
der sechstzig tausent guldein vnsers heyratguts wegen, vnd
vns zwaintzig tausent guldein frankhen, von versessen zinns
wegen desselben vnsers heyratguots, noch schuldig ist, also
haben wir vns des verpflicht vnd begeben daz die selben
zwaintzig tausent guldein vnserm egenanten bruoder hertzog
Fridreichen, oder seinen erben, ob er nicht enwër, nach
vnserm abgang, geuallen, vnd an der losung der egenanten
lande ze statten komen sûllen, an ail widerred aller vnsern er-
ben vnd meeniklich, an ail geuerde, wan er das vmb vns wol
vorschuldt* vnd vns souil nûtz vnd gûlt herwider verschriben
hat daz wir des ain billich beniigen haben. Es ist auch zwischen
vns beredt vnd vertaidingt das wir, Katherina von Burgundy
egenante, kainenvogt, pfleger noch ambtleut setzen sûllen ne-
vor allein Dewtsche, die von der grafschaft ze Pjlrt vnd der
lanndgrafschaft in Elsassen belehent sein, die auch vns, vnser
lebtëg, denn hulden vnd sweren gehorsam vnd gewT'rtig ze sein,
vnd daz sich der kainer lass entzetzen, es hab denn ain ander
I. Verschuldt.
- 94 —
der nach im geselzt wûrde, vorhin gesworen steatt ze halten
vnd zeuolfûren wes er sich vorbunden * bat, an ali geutn'de.
Nemlich vnd aucb sunderlich baben wir vus des veraynt, ob
sich fuogte das yemand vnser land vnd lewt bekriegen wiirde,
vnd daz wir vnsern egenanten bruoder bertzog Fridreichen,
oder seinen landuogt vnd sein lannd, anruoffen wuorden, vnd
daz sy vns hilf tëtten, damit sy gegen vnsern veinden aucb in
krieg vnd veindscbaft këmen, daz wir in denn, so in des nôt ges-
chiht vnd vns darunf».b ermane, mit macht, oder nach gelegen-
beit der sacb, zuozieben vnd belfen sùllen, als lang der krieg
wert. Vnd siillen aucb in ail vnser vesten, sloss vnd stet offen
sein, daz sy darinn vnd darauss wandeln vnd werben mûgen,
nach irem fuog, doch vngeuërlich. Vnd ob sy darinn ligen
wuorden, daz das in irer aygen kost vnd zerung sol beschehen
an geûerde. Vnd des zuo ainen stetten vnd vesten vrkund, ba-
ben wir vnser aigen insigel gebenckt an dysen brief vnd baben
aucb gebeten die etc., daz sy aucb ire insigl zuo getzeugnuss,
in an schaden, an den brief gebenckt baben. Der geben
ist, etc.
A. Frédéric d'Autriche, en son nom et au nom de son frère
Frnest, donne à Catherine pouvoir de conférer les fiefs
dépendant du landgraviat autrichien en Haute-Alsace, du
comté de Ferrette, de la Roche de Beljort et dans le Sund-
gau. En conséquence^ il relève les vassaux de leur serment
et leur ordonne de le prêter à Catherine et de la considérer
comme leur suzeraine. Mais, à la mort de Catherine, ces
fiefs Jer ont retour à V Autriche.
B. De son côté, Catherine promet à Frédéric que, si elle se
remarie, son mari ne pourra faire acte d'autorité sur les
châtelains et autres officiers, sujets, châteaux et domaines
de V Autriche avant d'avoir juré de tenir tous les engage-
ments que Catherine a pris par écrit avec son beau-frère.
9 aoûts.
A
Wir Fridreich, von Gols gnaden bertzog ze Oesterreich,
etc., bekenne offenlicb vnd tuon kunt meeniklichen, als die
1. Vrrbuiulcn.
•j. Aich. Imusbruck. Peslarchiv, I, 4. i4oî-i4ii. .Minute. Pap. Hartl,
pp. 03, 04, So, nu. 91, y4-
- 95 -
hochgeborne fiirstinn vnsre liebe swest(;r' fraw Kathrein von
Burgundy, weilent des liochgebornen fûrsten, vnsers lieLen
bruoders, herlzog Lewpolds, herlzogen ze Oesterreich^ etc.,
des sele Got gneedig sey, witiben, nach lawt der briefe, die ir
von weilent den hochgebornen fûrsten iren vnd vnsern \eai-
tern vnd vettern, vnd auch von demselben irem gemahel vnserm
bruoder seligen, nach der beredunge der ce vnd gomahels-
chdfte, so zwischen inen beredt, beschehen vnd volbracht ist,
vnd sunderwar, als wir obgenant herlzog Fridreieh, ains tails,
vnd auch dieselb vnsere fc.wester, des andern tails. nûzemal,
freuntlich vnd geentzlich, mit ainander vbertragen vnd veraint
sein, sunder vnd auch neemhch von der manscheefte vnd des
nachgeschribnen stukhs wegen, nach dem als das denn in
dem brief derselben vnser veberlragunge erlawtert ist vnd
begrifïen, also haben wir, fur den hochgebornen fûrsten, vnsern
lieben bruodern, herlzog Ernsten, hertzogen ze Oesterreich,
etc., vnsselben vnd vnsern erben, derselben vnser lieben swes-
tern gegeben, vnd geben auch wissentlich, mit dysem brief,
gantze macht vnd voUen gewalt daz sy nu hinfur, die weil sy in
leben ist, volliklich aile mannscheefte, lehen, vnd manuslehen,
hohe vnd nidre, geistliche vnd weltliche, die da gehôrnt vnd ze
lehen sind, von vnsrer lanndgraffschaft in Obern EUassen vnd
von vnsrer graffschafte ze Pflrt, ze Bejort an dem Stain, vnd
in dem Sunggow, mit allen iren zûgehoerungen, iren herlikei-
ten, wir den, eren vnd rechten, vertigen vnd gelihen mag, wenn
vnd wie ofïte, vnd wie dikhe des durlU beschiht, vnd das an sy
geuordert wirdet, vnd zuoualle kuemt, doch der heischafft,
nach irem tod, an irer mannschaefle vnscheedlich. Ynd davon
so sagen wir die mann vnd lehensleuet nutzemal gantz ledig
vnd loes der geluebde vnd ayde so sy vns vnd vnserm vettern,
vntz her, von wegen derselben mannscheeiïten vnd lehens-
cheefften, pflichtig vnd gebunden sind gewesen, vnd empfeh-
len vnd gebieten in daz sy dieselben ire lehen, nu hinnach,
vor derselben vnsrer lieben schwester, neemlich ir lebiaeg,
als dikh des durfït beschiht, empfahen vnd nemen, vnd auch
ir, damit vnd dauon, dienstlich, geweertig vnd gehorsam
sein, nach lehens vnd landsrochten, vnd tuon ailes das daz
mann vnd lehenslewet iren lehenherren vnd lehenfraweu gebun-
den vnd pflichtig sind vnd billich tuen suellen, doch also, wenn
vnd so die egenanle vnser liebe swester von Burgundy erstes
- 96 —
abgangen ist mit dem tôd, daz denn dieselben mann vnd lehens
leuet, von den selben iren mannsclipaften vnd lehen wegen,
fûrbas damit niemand anders denn vns, vnsern erben vnd der
herscbaft zuo Oesterreich pflichtig vnd gebunden, gehoerig
vnd geweartig sein, in aller der mass als sy vntzit her getreu-
lich sind gewesen vnd getan habent. Mit vrkund dis briefs.
Geben, etc. ^
B
Wir Katherina von Burgundy, etc., bekenne ofïenlich mit
dem briet daz wir vns mit dem hochgeboren fûrsten vnserm
lieben bruoder hertzog Fridreich, hertzogen ze Oesterreich^
etc., in soolcher mass verpflicht vnd verbunden haben, ob das
wear daz wir vnsern witiben stuol vereanderten, vnd ain gema-
hel nemen wûrden, daz denn demselben vnserm gemahl kain
purguogt, vogt, ambtleuet, noch vndertane, in dbain weis, mit
kainen vesten, slossen, zinnsen, gûlten, noch in kain ander
weg, gehorsam noch gewërtig sein sûUen, newr allain er hab
dann voran gesworen ailes das zevoUfuren ailes des wir vns
gegen vnserm egenanten bruoder verbrieft haben, vnd des
auch ainen brief geb vns oder vnserm landuogt, nach lawt
ainer versigelten nottel die darumb gemacht ist, an ail geuerde.
Und ze vrkund, etc.
I. La pièce suivante semble avoir été rédigée pour appliquer la conven-
tion ci-dessus :
Catherine, attendu qu'elle et son beau-frère Frédéric sont appelés d concé-
der à nouveau tous les Jiefs dont ils sont suzerains, donne, en fief, selon la
coutume de la Boche de lielfort, à Nicolas Pirsin de TerilL le i'illasi'e et les
gens de Fontenclle, qui étaient autrefois lo fief de feu Jean Pirsin, prre de
Nicolas, puis de niaitre Pont, chanoine de Langersz.
1 Ensisheim, 1412, 7 septembre.
[Recto] Wir Katrina von Ihirgund, von Gottes gnaden hertzogin zuo
Otisterrich, tuond kunl, als Avir vnnd der hochgeporne lïirst vnnser lieber
bruoder hertzog Fridrich, hertzog zuo Ocsterrich, etc.. aile vnnser lehen
von uiiAvcn dingen beri'ilVl habeu zuo liheu, also haben wir vnnserm lie-
beu getruwcu Nichuisen rirsin von Terill veriyhen das dorlV vnd liil zuo
Fùnlùnel, mit /.w ing vnd pann vnd giitter, mil den frjiueln vnnd gerichten,
als die Ilanns Pirsin, sin vatter selig, von der herschaftt Oesirrrich zuo
lehen gehept haut vnnd die wiland maisler Pont, corherr zu Lanngersz,
gewesen sind, vnd lichiMi och wissenclich, mit dera brielT, was wir im
daran zuo recht lihen sollen oder mugend, in lehens wisz inn zuo hallen
vnd zuo niessen, als lehens lanntlotl vnnser herschaft des Felsz zuo Be-
- 97 -
A. Catherine, en considération des bons procédés de Frédéric
à son égard et en souvenir de son mari qui l'a toujours
traitée princièrement, prend les dispositions suivantes. Son
Jrère Jean, duc de Bourgogne, lui doit payer, chaque année,
une rente de 6.000 jrancs à raison de la partie du capital
de sa dot non encore payée, cette partie se montant à
60.000 francs. Pendant les dix prochaines années, Cathe-
rine ne prendra pour elle que 4.000 francs par an, mettant
en réserve 2.000 francs, ce qui fera, au bout de dix ans,
20.000 francs. Cette somme, ajoutée à une autre somme
égale due à Catherine par le duc de Bourgogne pour arré-
rages de la rente dotale non payés, appartiendra au due
Frédéric ou aux héritiers de celui-ci, après la mort de
Catherine. Il l'emploiera au rachat des pays d'Alsace gre-
vés de Vassignal de la dot de Catherine, pour les 40.000
francs du capital dotal qui ont été payés. Si le duc Jean
venait à suspendre le paiement de la rente dotale, la créance
des arrérages laissés en souffrance appartiendrait égale-
ment à Frédéric, dès que la somme de ces arrérages attein-
drait 20.000 francs, et cette créance viendrait en déduction
du prix du rachat des pays susdits. Catherine livre tous les
titres relatifs à sa dot, quelle tient du duc Jean, à des
hommes honorables qui les garderont, sa vie durant. Ils les
/ùr/ rccht ist. Vnd S()llcn vnns, vnuscr leblall, vnnd nacli vnnsonn toil,
I Verso] dem egcnannlen vnnseriu bruoder vnnd crbon gclrinv vnnd
diensllich vnnd geliorsani sin, als leh(Mi hit piliclilig vnd g(*i)iindcn sind,
one gcuerlich. Mit vrknnd dis bricfs goben /no Kiiscn, an niit>vochiMi
Vnnser Frowen aubend zu herbst, nach Crists gepurt tnsrnl vierhunderl
vnnd darnacb in dem zwolfl'ten janr (Arch. Inssbrnck. Orig. Pap. No
porte aucune trace de sceau. Au verso, d'une écriture de l'époque :
Jlanns Willielm, bastart von Gronmwvlr, Dicpold). Hartl, pp. (>5, 8i, n. u>4.
— I/écriture de ce document est une gothicjue très soignée dont je ne
connais d'exemple que dans les inscriptions. Presque tous les noms, Pir-
sin, Terill, Pont, Langersz sont inconnus. Fontenelie est une commune
du canton de Bellbrt. L'orlliograpbe est bi/arrc : liochgeporn. ^'er/ylwn,
pann, haut, maister, corlierr, lanntlofJ\ i>rpnndi'n. Jùtsen. luiln-rut. Sei-ious-
nous en présence d'un modèle établi en vue des nouvelles inleodalions
qu'exigeait le traité de Neuenburg?
— 98 —
lui remettront pour s'en sermr^ si elle a un procès ai5ec son
frère. Mais elle les leur rendra aussitôt qu'elle n'en aura plus
besoin. A sa mort, l'Autriche sera mise en possession de ces
titres. Catherine promet de ne rien aliéner des pays d'Al-
sace et elle ordonne à tous châtelains, officieras et sujets
d'obéir, après sa mort, au duc d'Autriche comme à leur
seigneur naturel.
B. Frédéric fait savoir à son grand bailli, à ses officiers et à ses
sujets qu'il s'est entendu amicalement awec Catherine et qu'il
la prend sous sa protection ainsi que les pays d'Alsace et
Sundgau. Il leur ordonne de défendre CatJierine de tout leur
pouGoir contre quiconque voudrait lui faire dommage.
9 août».
Wir Katherina von Burgundy, etc. -, bekenii vnd tuen kunt
mit dem brieffe, fur vns vnd allen vnsern-^ erben, wan * wir vns
mit dem hochgebornen fûrsten, vnserm lieben bruoder, hertzog
Fridreichen, hertzogen^ze Oesterreich, etc., von sundrer fur-
drung vnd wolgetruwens^ wegen so wir zuo im haben, vns mit
im veraint'' vnd im etlicli vortail vnd fraunlschaft haben getan ^,
des'-' er vnsern brieff hat, also haben wir vns noch pass^^ be-
dacht daz vns von^^ vnserm herren vnd gemaheln^- hertzog
Lewpold^'-\ lôbHcher gedàchtniss^^, seinem bruoder, vil eren
1. Arch. Innsl)ruck. — A. Pestarchiv, I, 4. 1404-1411. Minute. Pap. Harll,
pp. &2, 64 et 80, nn. 89, 95. — B. 8157. Copie. Pap. Au revers : Copey einer
verschreybung- wie l'raw Katherina von Jhirgiindi lierc/og Friilrcich von
Osterreich bey irem bruder ein g-ell verordnet hat. — Suivent dans les
notes les variantes de B.
2. Von Gots gnaden hertzogin ze Ovslcri'eicli, /e b'terr, ze Kernden vnd
zc Krain, grelin ze Tyrol, etc.
3. AU vnser.
4 Wann.
5. Ilerizog.
(). Wolgetrawens.
7. Veraynt.
'é. Vortail haben gclan.
9. Dez.
10. l'azz.
11. Von weilent vnserm.
12. Geniahel.
i3. LeupoUen.
14. Loblicher gedechtniss.
- 99 —
vnd giiots ist geschehen, vnd vus iurstlich in ail weg ' hat
gehaldon^, das'^ wir doch billich i)ekenneii, vnd haben im law-
terlich, flechtiklich ^, williklicli wolbe vnd dëchtiklich, vnd nach
zeitigem rai ■', so es denn aller best krafft" vnd macht gehaben
mag, vnd zuo den zeiten do wir es wol getuon mochten, ain
sôlch'^ freuntschaft getan vnd tuon aucli wissentlich mit dem
brieffe^. Als der hochgeborne fiirst, vnser lieber bruoder, hert-
zog Hanns von Bargundjj, vns, ail jar, sechslausent guldein'-^
frankhen raichen sol, von der sechsizigtausent guldein vnsers
heyratsguots wegen, daz wir desselben gelts, ail jar, nicht naer
innemen suUen denn sibentausent ^^ guldein die nëchsten
zehen jar'', vnd siiUen die zwaitausent guldein auflahen'-,
daz ir aucii zwaintzig tausent guldein w^erden in den ege-
nanten zehen jaren , vnd sûUen aucli denn dieselben '-'^
zwaintzig tausent guldein, initsambt'* den zwaintzig tau-
sent guldein '•'• die vns vnser egenante bruoder '**, von
vnsers heyratguots wegen, noch schuldig ist, nach vnserm
tôd, dem egenanlen vnserm bruoder hertzog Fridreicli '" oder
seinen erben, an der losung der lannd im Elsassen vnd im
Sunngow^^, die vns, iur vnser heyratguot, verschriben sind, ze
statten kommen, vnd an in oder sein erben lidiklich gefallen '•'.
Wër auch daz vnser egenante bruoder hertzog Hanns -^ vns
die sechslausent guldein versëss-' vnd vns die nicht raicht --,
1. In ail wcg Iurstlich.
2. Gehailen.
3. Daz.
4. Flechtlich.
5. Williklich vnd wolbedechUich, nach /eitigem lal.
6. Craft.
7. Sôlich.
8. Brief .
9. Le mot toujours écrit : guldin.
10. 11 faut lire: vierlausonl.
11. Desselben gelts nichl mer innemen siillen, die nëchsten zehen jar,
denn, ail jar, vier tausent guldin.
12. Aufslahen.
i3. Guldin frankhen werden. Vnd sùllen auch dieselben.
i4- Mitsampt.
i5. Guldin franlihen.
16. Hertzog //anns, von versezzner zinns wegen, noch schuldig ist.
17. Fridreichen.
18. Land im Elsàzz vnd in Sunkgoiv.
19. Lediklich geuallen.
ao. Von Bûrgundy .
ai. Versezz.
22. Uaichle.
- 100 —
wann demi* der versessen- zinns souil wirdt>^ daz es hintz
zwaintzig tausent guldein"^ gelanget, so sol aber vnserm ege-
nanten bruoder^ hertzog Fridreich vnd seinen erben dasselb
gelt geuallen vnd werden*5 als vorgeschriben stat, also daz
im" die egenanten lônnder^, mit allen eren, nûlzen, vesten,
leûten, gùtern", lûr die viertzig tausent guldein vnsers hey-
ratsguots^o, nach^^ vnserm tôd'^, von vnserm bruoder hertzog
Hannsen^'^ von Burgundy vnd allen vnsern erben ^^ sùUen
ledig sein, vnd wider an sy, an ail widerred i^, geuallen. Vnd
sol vnsern egenanten bruder hertzog Fridreich^^, noch die
herschafft von Oesterreich kain brieff^"^ der von der herschaft
von Oesterreich, vmb vnser heyratguot, herrûret ^^, vnd die
vnser egenante bruoder hertzog Hanns, wir, oder yemand^-*,
von vnsern wegen, innhat, nicht mer pinden noch in zeschaden
komen^o, wan wir die gëntzlich abnemen vnd vernichten in
kraft-* ditz brieffs. Vnd darauf, so haben wir, von guotem aigen
willen, ail die brief, so wir von vnserm egenanten bruder hert-
zog Hannsen heten^^^ v^ab die sechtzigtausent guldein vnsers
heyratsguots,hinder gemaine erber leuet gelegt, mit namen...^^,
also daz sy die zuo^^ getrewer hand halten, vnser lebtag, vnd
1. Dann.
2. Derselben versezzn.
3. Wirdet.
4. Giildin frankhen.
5. Demselben vnserm bruoder.
6. Fridreiehen dasselb gelt voran geuallen, vnd an der losung abgan.
7. Oder seinen erben.
8. Lender in Elsazzn vnd im Siinngôw.
9. Vnd alleu /ugeluuMingen.
10. Guldin tVanklien die von vnserm heyratgut herriïrent.
11. Noch.
la. Tod. *
i3. Hansen.
14. Genczlich vnd gar.
i5. An widerred.
16. Fridreiehen.
17. Brief.
18. Von Ocsferrcich hvvvnvl.
19. Yeniant ander.
ao. In liiufur /.c schaden konien.
ai. Crall.
aa. llcttou.
ai. Vnsers heiratguls, gelobt vnd verhaizzen ze legen liindcr geraain
erber W\\[.
■2I Zc.
- 101 —
vns die nicht herauss geben. Es wër denn daz wir mit vnserm
egcnanten bruoder, von desselben gelts wegen, rechien miis-
ten^ oder wolten, so sullen sy vns die leihen, daz wir vns
damit behelfen, doch daz 2 wir in gewisheit tuon, alsbald wir
dieselben brieffe^ genûtzen, daz wir die denen '*, hinder sy, an
widerred, legen^. Vnd wann wir mit dem tôd abgen^, das Got
land'7 wende, so sûUen sy dieselben brieffe^ zuo der herschaft
von Oesterreich handen herauss anlwerten vnd darumb lodig
sein^. Doch daz die herschaft von Oesterreich vnsern bruder,
von derselben brief wegen, nicht hôher ansprechen denn^^
alsuerr als das vnser heyratguot*' anrûrt, angeuërd^^^ Wir
sullen auch in den egenanten landen ze Elsass vnd im Sung-
gow^^, vber sôlch verschreibung, nichtz verkauffen, versetzen
noch verandern, vnd ob aber^* wir das^^ tëiten, so sol es doch
kain kraft 1^ haben, an ail geuërde ^'^. Vnd also schaffen wir
mit allen vnsern vogten*^, purggrauen, pflegern, ambtleûten,
rëtten*^, burgern, landleûten vnd vndertanen -o, wann Got ûber
vns gebeut^^ vnd daz wir von dyser welt geschaiden 22^ daz sy
denn dem egenanten vnserm bruoder hertzog Fridreich^'-^ oder
seinen erben, oder den die sy, von iren wegen, mit dysem
1. Mùssen.
2. Das.
3. Briof.
4. Dann.
5. Legen sullen.
6. Abgeen.
7. Lang.
8. Brief.
9. Handen liinaus geben vnd autwurten, vnd sy sullen dann darumb
ledig sein.
10. Dann.
11. Daz vnser egenant heyratgut.
12. An ail geuerde.
i3. Elsazzn vnd in Sunkgow.
14. Verendern. Ob aber.
i5. Daz.
16. Craft.
17. Auch an ail geuerde.
18. Vôgtcn.
19. Ptlàgern, amptlcuten, reten.
20. Burgern vnd vndertïin, wan.
ai. Gepewtet.
22. Welte schaiden.
23. Fridreichen son Oesterreich.
— 102 —
brieff ermanen ^, mit allen vesten, gslossen^, zinnsen^, nût-
zen vnd in ail weg, gehorsam vnd gewërtig sein, als iren ^
rechten natûrlichen herren, vnd auch in der veslen, gsloss
vnd steet*' abtretten, vnd in damit gewarten ze stund vnd
anuertziehen, vnd" darinnkain fûrwort, waygrung, noch wider-
red haben, in dhann weis, wan wir in das emphelhen auf ir trew
vnd ère, vnd sagen auch sy voran yetz ledig darauf irer ayd^
vnd ailes des sy vns pflichtig vnd gebunden sind ^ gewesen, an
ail hinderlist vnd geuërde^^. Vnd des zuo ainem stëtten**
waren vrkund, so haben wir vnser aigen insigP^ gehenckt^^
an dysen brieff*^ Der geben ist ze Aeic;m6Mr^, vigilia Laurentii
141115.
B
Wir Fridreich, etc., embieten vnsern lieben getrewen ainem
yeglichen vnserm landuogt, dartzuo allen andern vnsern vôgten,
schultheissen, rëtten, burgern, ambtleùten vnd vndertanen,
gegenwûrtigen vnd kiinftigen, vnser gnad vnd ailes gaot. Wir
lassen ew wissen daz wir mit der hochgebornen fi'irstinn fraw
Kathrein von Burgundy, hertzogin ze OesterreicJi, etc., freunt-
lich veraint, vnd sy, mitsambt dem lannde in Elsassen vnd in
Sunggow, in vnsern scherni genommen haben, vnd hab«,^n vns
auch mit freuntschaft zuo ainander verpflicht. Dauon so em-
phehien wir ero, allen vnd yeglichen, vnd schaffen auch wir ew
I. Dio si, mit disem brief, von ini wcg-en, ermuuen.
Q. Gesloz/.en.
3. Gulten.
4- Irem.
.^. Siozz.
0. Slctt.
7. Vnd aucli.
8. Vnd sagen auch sy. ail vnd yoglicli l)Csiind<M'. yecz voran daranf
ledig irer ayd.
(). Gepnndcn sinl.
10. Geuerd.
11. Stelen.
iQ. Insigel.
i3. Haiss(Mi henklien.
i4- Disen i)ri<'f.
i5. Xcunihnr^ an h'ryn, an Sand Loronivenlag. nachCrists gepurd in deu»
vi«Mizoiienhunderlislen vnd dcin ayndleflen jare.
- 103 -
ernstlich, ob yemand wër der die egenante vnser swestern, ir
lannd oder lewet, wider recht, wolt angreiiïen, beschedigen
oder beswëren, daz ir das ze stund, denn nach dem vnd ir
darumb ermant werdt, helffet wenden, vnd ir hilfleich, rëtlich
vnd beygestendig seit in allen sachen, dartzuo sy ewer bedûrf-
fend werd, mit gantzem ewerm vermugen, vnd in aller der
mas als ob es vns vnd ewr aigen sach wër. Das ist gëntzlich
vnd ernstlich vnser will vnd maynung. Gcben ze Newmburg,
etc.
Frédéric ayant égard aux procédés amicaux de Catherine
relativement à V Alsace^ lui cède, pour en jouir tant quelle
vivra, les revenus de Rougemont et de Rheinfelden, déduction
faite d'une rente assignée aux Bâlois sur les revenus de
Rheinfelden, de rentes constituées à d'autres sur les revenus
de Rougemont et des revenus incorporés aux « châtellenies »
de Rheinfelden et de Rougemont.
Vers le 9 aoùt^.
Wir Fridreich, etc., tuon kunt mit dem brief, wan die hoch-
geborne farstinn, vnser lieb swester, fraw Kathrein von Bur-
gundy, hertzogin ze Oesterreiêh, etc., vns, von des lands wegen
ze Elsassen, sôlch freuntschaft getan bat, der wir sy billich erget-
zen, davon so haben wir ir hinwider, ir lebtag, verschriben vnd
vermacht die nûtz vnd gûlt die zuo Rotemberg im Sunggow
gelegen gehôren, vnd auch ail nutz vnd gûlt die zuo Rynuelden
gehôren, ausgenommen die drew hundert gulden die wir den
von Basel, vmb ir geltschuld, aul" denselben nûtzen ze Rynuel-
den verschriben haben, vnd auch die zinns vnd gelt der vor
andern leueten, auf den nutzen ze Rotemberg verschriben ist,
vnd auch souil als denn den purguôgten ze Rynuelden vnd ze
Rotemberg ze purkhuot jeerlichgeben sol, aiso daz sy die veber-
tewr der egenanten nûtz vnd gûlt, als vorbeschaidon ist, ir
lebtag, innhab, nûtz vnd niess, von vns, vnserm bruoder vnd
erben, daran vngehindert vnd vnangesprochen, an ail geueerde.
I. Arch. Innsbruck. Peslarchiv, I, 4- i4^>4-ï4ii- Mi'iuU*. Doux leuilles
pap., primitivement cousues bout ù bout.
- 104 —
Dauon so schaffen wir mit ainen yeglichem vnserm ambtmann
ze Rynuelden vnd ze Rotemberg, des sy die egenante nûtz, in
vorgeschribner mass, jeerlich, zuo vnser swester handen geben
vnd raichen, vnd ir damit gehorsam vnd gewertig sein als
vnsselber, wan wir sy darumb gëntzlich ledig sagen vnd qiiit-
tieren. Mit vrkund ditz gegenwQrtigen briefs. Der geben ist,
etc.
XVII
Missions adressées par Jean sans Peur à Catherine.
1413-1415.
Année 1413.
Missions de Jacques de Villers.
PREMIÈRE MISSION
1"-31 janvier ^
A messire Jaques de Villers^ cheualier et maistre d'ostel de
monseigneur le duc, la somme de iiij ^^ xiij frans à lui deuz
pour ses gaiges de tout le mois de januier mil cccc xij darre-
nement passé (1413. u. st.), ouquel sont xxxj joui's entiers,
lesquelx il affirme en sa conscience auoir vaqué en auoir esté,
de l'ordonnance de monseigneur le chancellier, deuers ma
dame la duchesse d'Austeriche, suer de mon dit seigneur le
duc, pour faire aucunes choses à lui enchargées par le dit mon-
seigneur le chancellier touchans le lait de la dicte dame, pour
chascun desquelx jours mon dit seigneur le duc lui tauxe
iij frans en oultre et par dessus sa pension ordinaire qu'il prent
du dit seigneur, sans autres gaiges ne liurée. Valent les diz iiii
XX xiij frans, ainsi comme il appert par mandement de mon dit
seigneur donné à Paris-, lexvj"jour d'aurilauant Pasques mil
cccc xij (1413, n. st.), ueriffié au doz par le dit Joceran, lequel
mandement est cy rendu, auec quittance du dit cheualier con-
tenant la dicte assercion et certifficacion du dit maistre de la
chambre aux deniers du dit seign(^ur, par laquelle il certiffie
I. 11. 1570, fol. ce xxviij, r°
a. ^■t•^so.
— 105 —
que, durant le dit temps, le dit messire Jaques n'a esté compté
à aucuns gaiges ne liurée par les estroes de la despense du dit
hoslel seulement. Pour ce, iiij ^^ xiij frans ^
DEUXIÈME MISSION -
Au dit messire Jaques [de Viliers], pour aler et retourner en
Austeriche, deuers ma dite dame d'Austeriche, où mon dit sei-
gneur l'enuoya le iiij" jour de ce mois, pour certaines et grosses
besoingnes, xl frans... Ainsi comme tout ce appert par man-
dement de mon dit seigneur donné à Monthar le x* jour de
nouembre mil cccc viiij, cy rendu.
TROISIEME MISSION
A partir du 15 décembre 'K
Je Jaques de Villers, cheuallier, confesse auoir eu et receu
pour et ou nom de révérend père en Dieu monseigneur l'abbé
de Lure, de Regnault de Thoisij, receueur gênerai de monsei-
gneur le duc en ses duchie et conté de BourgoiiKjne, par la
main de Maciot Escibourt, la somme de vingt quatre frans sur
ce qui lui sera et pourra estre deu pour les despens de lui, ses
gens et cheualx, en alant deuers madame la ducbesse d'Os/er-
riehe, où madame la duchesse de Bourgoingne l'enuoye, auec
autres, par l'ordonnance de mon dit seigneur le duc et pour cer-
taines choses grandement touchans mon dit seigneur le duc et
la seurté de ses pais de Bourgoingne, et aussi en seiournant
par deçà deuers ma dicte dame la duchesse. Desquelx xxiiij
frans je, ou nom que dessus, me tien pour bien content et en
quicte et promet acquiter lesdiz Regnault et Maciot enuers
ledit abbé et tous autres qui pour ce seront acquitter. Tesmoing
1. [En marg-c, écritures do l'époque :J Videantur strobe. — Dicte strobr
fuerunt vise et nihil computatur.
2. B, iSjÔ, fol. ce XX viij, v». — « Ce mois, » c'est le mois d'avril i4i3(u. st.).
La date qui précède immédiatement est le 1(5 avril )4i3 (n. st.), date du
mandement délivré à Villers pour sa mission de janvier auprès de Cathe-
rine.
3. B, 11932. Orig'. Pareil. Scellé sur simple queue d'un petit sceau rond
en cire brune avec cette légende : S. Jacob de Vill [ei's\.
— i06 —
mon seel cy mis le xv' jour de décembre l'an mil quatre cens
et treize.
Année 1414?
Mission de Jean de Neuchàtel-Montaigu, Gauthier de Ruppes
et Jacques de Villers auprès de Catherine et ailleurs.
Avant le 31 octobre^
Le duc envoya ses ambassadeurs Jean de Neufchatel, sei-
gneur de Montagu, et messire Gauthier de Ruppes, seigneur
de Soye, et Jacques de Villers, chevalier, ses chambellans, par
devers la duchesse d'Autriche, pour raison de la comté de
Ferrette et de là par devers Frédéric d'Autriche, le comte de
Virtemherg, ses cousins, et devers ceux du pays de Suche (ou
Suisse).
Année 1415.
Mission de Jacques de Villers.
21 mars-.
Je Jaques de Villers, cheuallier, chambellan et maistre d'os-
tel de monseigneur le duc de Bourgoingnc, confesse auoir eu
et receu de Jehan de Noident, conseillier et receueur gênerai
de toutes les finances de mon dit seigneur la somme de vint
deux frans demi sur ce qu'il me pourra estre deu à cause de
mes gaiges du voyaige où mon dit seigneur ra'envoye présente-
ment de Dijon jusques en la conté de Ferrattes, deuers ma
dame d' Au the riche, sa fiUe^, de laquelle somme de xxij frans
demi je me tien pour content et paie et en quicte mon dit sei-
gneur, son dit receueur gênerai et tous autres. Tesmoing le
saing manuel de honnorable homme et saige sire Jehan Chou-
sat, conseillier de mon dit seigneur, cy mis à ma requeste le
xxj* jour de mars, l'an mil quatre cens et quatorze.
[Signé avec paraphe :1
J. Chousat.
I . Arcli. Côlc-crOi-, rciuccdr, Invcntairo, XXII, p. 4f>"J, analyse du compte
4' de Hcgnaiill de Toisy coininençant au i" janvier i4i3 et Unissant au
d(MMiicr octobre i4i4- — ^'C compte lui-même ne se retrouve |>lus.
u. M, ii<(ij Orijf. l'areh.
3. Il l'iuutrait dire : sa so'ur.
— 107 -
Mission de Jacques de Villers et de Gauthier de Ruppes.
7-23 avril.
Gauthier de Ruppes donne au reeerseur général des finances
du duc de Bourgogne quittance de la somme de 40 francs
que celui-ci lui a fait payer pour les frais de cette mis-
sion.
1415, 30 avrili.
Nous, Gaultier de Bauffremont, dit de Ruppes, seigneur de
Soye, cheuallier, conseillier et chambellan de mon seigneur le
duc de Bourgoingne, confessons auoireu et receu de Jehan de
Noident, receueur gênerai des finances de mon dit seigneur,
par la main de Martin de Chapes, clerc des comptes à Dijon,
la somme de quarante frans. pour le voiage que j'ay présente-
ment fait, par l'ordonnance de mon dit seigneur, des Dijon à
Belfort, deuers ma dame c^'Os^eric/ie, et icelle aidie à conduire
doiz le dit lieu de Beaufort, jusques au dit lieu de Dijon. De
laquelle somme de xl frans nous nous tenons pour bien con-
tent et paie et en quittons mon dit seigneur, le dit Jehan de
Noident et tous autres. Tesmoing nostre seel cy mis le darre-
nier jour d'auril, l'an mil cccc et quinze.
Jean sans Peur donne à la chambre des comptes de Dijon l'or-
dre d'allouer aux comptes du receveur général de s>es Jînan-
ces la somme de 40 francs énoncée ci-dessus.
Dijon, 1415, 5 novembre'-.
Jehan, duc de Bourgoingne, conte de Flandre, d'Artois et
de Bourgoingne, palatin, seigneur de Salins et de Malincs. à
noz amez et feaulx les gens de noz comptes à Dijon, salut et
1. B, 355. Orig. Pareil. Scellé sur simple ([lunie (Vxin sceau ronil eu cire
rouge assez euclouimagé.
2. B, 355. Orig. l'urch. Scellé sur siuiple (jueue d'uu sceau eu cire roug<'
très eudoiumagé.
- 108 —
dileccion. Nous voulons et vous mandons que la somme de
quarante frans, laquelle nostre amé et féal conseillier et rece-
ueur gênerai de toutes noz finances Jehan de Noident a paiée
et deliurée à nostre amé et féal cheuallier, conseiller et cham-
bellan messire Gaultier de Huppes, sire de Soye, pour les des-
pens de lui, ses gens et cheuaulx, fais en alant des nostre ville
de Dijon à Belfort, deuers nostre très chiere et très amée
suer la duchesse d'Austeriche, seiourner illec pour traittier et
trouuer manière que nostre dite suer s'en venist deuers nous
et nous deliurast la forteresse du dit Belfort et aussi nostre
dite suer acompaignast dez le dit lieu de Belfort jnsques au
dit lieu de Dijon, moiennant la quelle somme receuant nostre
dit conseillier a esté content de son dit voiage,ou quel il a vac-
qué par enuiron xvij jours commençans le vij' jour d'auril dar-
renement passé, vous, par rapportant, auec ces présentes,
quittance du dit messire Gaultier, allouez icelle somme de xl
frans es comptes de nostre dit receueur et rabatez de ses re-
ceptes, sans aucun contredit. Non obstans quelconques ordon-
nances, mandemens ou deffenses ad ce contraires. Donné en
nostre ville de Dijon, le cinquième jour de nouembre, l'an de
grâce mil cccc et quinze.
Par monseigneur le duc.
[Signé avec paraphe :]
Bordes.
Quittance de Jacques de Villers pour ses frais
de mission.
8 novembre'.
Je Jaques de Villers, chevallier, conseillier et maistre d'os-
tel de monseigneur le duc de Bourgoingne, confesse auoir eu
et receu de Jehan de Noident, conseillier et receueur gênerai
de toutes les finances de mon dit seigneur, par la main de Mar-
tin de Chapes, clerc des comptes à Dijon, la somme de trente
quatre franc, que mon dit seigneur m'a ortlonné estre bailliez
pour mes ga'ges et despens fais par dix sept jours entiers par
lesquel? jo afTerme, en ma conscience, auoir vacqué en alant
I. H, ii()32. Orig. Parch. Sccllr sur simple queue i\\\\\ petit sceau rond
eu cire roujre assez bien conservé. On y lit encore : \J\acoh.
— 109 —
de Dijon à Belfort, deuers ma dame d'Osteriche, seiourner illec
en attendant le département de ma dicte darne et icelle acom-
paignier en venant du dit lieu de Belfort au dit Dijon deuers
mon dit seigneur, c'est assauoir depuis le dimenche vij' jour de
ce présent mois que je parti du dit lieu de Dijon, jusqacs au
mardi xxiij" jour ensuiuanL tout inclus, qui valent, au pris de
deux frans par jour que mon dit seigneur m'a pour ce ordonné
et tauxé, la dicte somme de xxxiiij frans. De laquelle somme je
me tieng pour bien content et en quicte mon dit seigneur, son
dit receueur et tous autres. Tesmoing mon seel cy mis le viij'
jour de nouembre, l'an mil cccc et quinze.
XVIII
Jean sans Peur envoie Gauthier de Ruppes
au roi des Romains.
1415, de la fin juin jusqu'au
commencement d'août.
Gauthier de Ruppes, sur le point de partir, donne au rece-
veur général du duc quittance d'une avance de 100 francs
sur les gages qui lui seront dûs pour sa mission.
1415, 24 juin».
Je Gaultier de Ruppes, seigneur de Soye et de Trichasiel^
conseillier et chambellan de monseigneur le duc de Bourgoin-
gne, confesse auoir eu et receu de honorable homme Jehan de
Noident, receueur gênerai de toutes les finances de mon dit
seigneur le duc, par la main de Guillaume Boillardet, demou-
rant à Dijon, la somme de cent frans, que mon dit seigneur
m'a ordonné prandre et auoir présentement, pour et en deduc-
I. li, 355. Orig:. Pareil. Scellé sur simple (lueiie d'un sceau rond on cire
rouge, en partie détruit. — Sur Gauthier de Huppes, v. le texte suivant :
A raessirc Gauthier de liupcs, cheuallier hanneret, conseillier et chambel-
lan de monseigneur le duc, la somme de v^ iiij>>'' v Irans, en prest et paie-
ment à lui fait, sur ce qui lui puet et pourra estre deu pour les gaiges de
— 110 —
cion de ce qui me pourra estre deu par mon dit seigneur de
mes gaiges d'aler à Constance^ auecques autres des gens du
conseil de mon dit seigneur en certainne ambassade où il nous
enuoye deuers le roy des Romains. De laquelle somme de c
frans je me tiens pour comptent et en quitte mon dit seigneur,
son dit receueur et tous aultres à qui quittance en appartient.
En tesmoing de ce j'ay mis mon seel en ceste présente quit-
tance faite et donnée le xxiiij* jour de juing l'an mil iiij'= et
quinze.
2*
Jean sans Peur donne à la chambre des comptes l'ordre d'al-
louer aux comptes du receveur général l'avance de 100 francs
énoîicée ci-dessus.
Gray, 1415, 24 juin ^
Jehan, duc de Bourgoingne, conte de Flandres, à^ Artois et
de Bourgoingne, palatin, seigneur de Salins et de Matines, à
noz amez et feaulx les gens de noz comptes à Dijon, salut et
diieccion. Nous voulons et vous mandons allouer es comptes
et, sans contredit ou difficulté, rabattre de la rccepte de nostre
amé et feaul conseillier et receueur gênerai de toutes noz
finances Jehan de Noident, la somme de cent frans, laquelle,
par nostre ordonnance et commandement, il a paie, baillie et
deliurée comptant à nostre amé et feaul cheuallier, conseillier
lui, duug- cluMiallier (banncret) (a), (vng clicuallier bachcler) (b), de lix es-
cuiers, xvij archiers (et arbelostriers) (c) cl d'une tromprcto, vcnuz soub/
lui el en sa compaignic, au mandement de mon dit seigneur, en la dicte
ville de Vandcs, pour aler seruir ycellui seigneur ou voiage que dessus,
receuz et passez à monstre par les diz messircs (iiiv de Salins et de Saint
Ylaitr, comme il appert par leur cerlitlioacion faicte le dit xxix' jour de
januier mil cccc xiij, cy rendue, auec la monstre et quictance du dit mes-
sii'e Gaiitliicr, pour lui et ses di/ compaignons enuers lesquelx il iiromel
de ce acciuilter mon dit seigneur, la<pielle (luiltanoe fut l'aicte ce dit xxix'
our de januier.
Pour ce, v iiij ^>^ v frans (B, lo^G, fol. ce iiii>^^
vij, r*).
(a) Dans l'interligne, au-dessus du mol u baeheler » raturé,
(bc) Dans l'interligne.
1. B, 355. Orig. l'arch. Scellé sur simple queue d'un sceau rond en cire
rouge à moitié détruit.
— 111 —
et cliambellan niessire Gaultier de Huppes, seigneur de Soye
et de Trichastel^ le xxiiij" jour du mois de Jung darrenierement
passé, sur ce que par nous luy sera et pourra estre deu à cause
du voiage qu'il a naguère fait de par nous en embassade, auec
et en la compaignie de nostre amé et féal cousin et chambellan
messire Jehan de Nuefchastel, seigneur de Montagu, au Saint
Concilie estant à Constance, deuers le roy des Romains, par
rapportant ces présentes et quittance souffisant sur ce du dit
messire Gauthier, des diz c francs seulement. Non obstans
que autrement ne vous apparc des choses dessus dites que par
ces présentes seulement, et quelxconques ordonnances, man-
mens ou deffenses à ce contraires. Donné en nostre ville de
Gray (le xxiiij' jour de jung^), l'an de grâce mil cccc et quinze.
Par monseigneur le duc. T. d'Orgelet [Paraphe].
Gauthier de Ruppes donne au receveur général quittance de
la somme de 204 francs qui lui restaient dus pour ses gages
d raison de cette mission.
1415, 14 novembre-.
Je Gaulthier de Boff remont, dit de Ruppes, seigneur de
'Soye et de Tilchastel, cheuallier, conseillier et chambellan de
monseigneur le duc de Bourgoingne, confesse auoir eu et receu
de Jelian de Xoident, conseillier et receueur gênerai de toutes
les finances de mon dit seigneur, la somme de deux cens
quatre frans à moy deue et restant à paier de la somme de iij°
iiij frans à quoy ont monté mes gaiges do viij frans par jour,
que mon dit seigneur m'a ordonnez et tuuxez par ses lettres pa-
tentes données à ^lr^i//j, le xxij* jour de septembre derreniere-
ment passé, desseruiz par trente huit jours commenciez le jour
de saint Jehan Baptiste précédant et fenissant continuelment
suiguant, par lesquelx je afferme, en ma loiaulté et conscience,
auoir vacqué par ordonnance et pour les besoingno et afTeres
de mon dit seigneur, en alant auec et en la compaignie de mon-
1. Ces cinq mots paraissent écrits après coup,
2. B, 355. Orig. Parch. Scellé sur simple queue dun sceau rond eu cire
rouge, dont la légende est: S. Gautier de liaufreviont 9. de Sore.
— 112 —
seigneur Tabbé de Mostier Saint Jehan et messire Jehan de
Nuefchastel, seigneur de Montagu et de Fontenoy en Voyge,
conseilliers de mon dit seigneur, de la ville de Gray sur Sone
à Constance, deuers le Saint Concilie et le roy des Romains,
demorant au dit et en retornant deuers mon dit seigneur, pour
les causes par la manière plus applain contenue en ses dites
lettres. De laquelle somme de ij'^ iiij frans, pour le reste que
dessus, je me tien pour bien contens et en quitte mon dit sei-
gneur, son dit receueur gênerai et tous autres qui acquitter en
sont. Tesmoing mon seel cy mis le xiiij* jour de nouembre, l'an
mil cccc et quinze.
[Signé :] G. dWmance [Paraphe].
XIX
Relations de Jean sans Peur avec le concile de Constance ^
Année 1416.
I^es trois états du duché de Bourgogne assemblés à Rouvre
consentent à l'envoi par le duc d'une ambassade au concile-.
A maistre Guillame d'Argey, notaire publique, le xvj* jour
d'aoust mil iiij'= et seze, deux frans pour les despens de lui et de
son cheual faiz par deux jours qu'il a vacqué en alant de Diion
à Rouure, deuers ma dame la duchesse lors illec estant, de-
mourant au dit Rouure, pour receuoir instrument du consen-
tement des trois estas du ducliie de Bourgoingne illec assem-
blez pour l'ambassade qui a esté enuoyé au Saint Concilie de
Constance, pour le fait de mon dit seigneur, pour son retour
au dit Diion et pour avoir minué et grosse le dit instrument.
1. B, 1588, 1.594.
2. H, i5S8, fol. xjj^^- viij, r*.
113 —
Année 1417.
1° La reine de France et la duchesse de Bourgogne écrivent
à Constance, à l'empereur et aux ambassadeurs de Jean sans
Peur.
31 octobre ^
Au dessus dit Thute, cheuaucheur de l'escuierie de mon dit
seigneur, vij frans et demi à lui deliurez par le dit receueur pour
auoir porté de par ma dicte dame à l'empereur et aux embas-
seurs de mon dit seigneur lors estans à Constance lettres
patentes et closes de par la royne et de par elle à eulz enuoyés
pour le bien et honneur du roy et de mon dit seigneur^. Pour
ce, par mandement de ma dicte dame donné à Rouure, le ij*
jour de décembre, ou dit an mil iiij*" et dix sept, cy rendu, auec
quittance du dit Tute, vij frans demi.
2° Le receveur général de Bourgogne fait délivrer 500 écus
aux ambassadeurs de son maître à Constance'^.
A Humbert Viard, maistre particulier des monnoyes de mon
dit seigneur en son païs de Bourgoingne, la somme de deux
cens cinquante frans que mon dit seigneur, par ses lettres pa-
tentes données le xxviij' jour d'auril mil cccc et dix huit, lui a
ordonné et tauxé, de grâce especial, pour et en ^ recompensa-
cion de la perte qu'il a eue et soustenue pour le change de
I. B, i588, fol. xj xx XV, v.
2 II s'agissait d'expliquer au concile les causes pour lesquelles le duc
« se partit du siège de deuant Corbneil et estoit aie à Chartres, afin ((ue
l'on ne creust au dit concilie qu'il se fcust departy du dit siège pour autre
cause et que l'on ne creust les mensonges que l'en poroit pour ce rappor-
ter au dit concilie ».
3. B, i594, fol. viij ^x xiiij, v. [En marge, d'une écriture de répo(}ue :]
Loquatur, quia débet quittanciani et cerlitlicacionem a dicto Johanne
Fraignot. - Reddidit quittanciam que ponitur in suc loco. — [Et d'une
autre écriture de la même époque :| Dictus Johanncs Fraignot asseruit ad
burellum sic esse vj » aprilis m» cccc» xix" ante Pasoa. — A', également
fol. ccx,r° et ss. : Autres despeuses pour le fait du Saint Consille tenu en
la cité de Constance es années m cccc xv, xvj et xvij. — Il s'agit principa-
lement des frais de Pierre Cauchon, évêque de Beauvais, représentant
ordinaire de Jean sans Peur au concile.
4- Fol. viij XX XV, v.
8
— 114 —
cinq cens escus en monnoye qu'il fit en l'an mil cccc et dix
sept, deliurez en escuz d'or par l'ordonnance du dit Jehan
Fraignot, aux ambaxadeurs lors estans de par mon dit sei-
gneur au Saint Concile de Constance. Pour ce, et rend les dic-
tes lettres, quittance sur ce du dit Humhert, ensemble certiffi-
cacion du dit Jehan Fraignot par laquelle il appert des dictes
deliurances et change des diz cinq cens escus, ij'^ 1 frans.
Année 1418.
Le duc de Bourgogne envoie à Constance le prince d'Orange
et deux de ses conseillers, accompagnés de l'un de ses che-
vaucheurs.
Février ^
A Guiot Laurens, cheuaucheur de l'escuierie de mon dit
seigneur, la somme de douze frans, que icellui seigneur, par
ses lettres patentes données le xxv jour d'octobre, l'an mil cccc
et dix huit, lui a tauxé (pour vue foiz)^, pour trame jours en-
tiers qu'il a vacqué en auoir esté, par l'ordonnance d'icellui
seigneur, auec et en la compaignie de feu monseigneur le
prince d'Oranges, seigneur d\lr/a?/,maistres Jehan de Mailly
et Jehan Beau Père, conseilliers de mon dit seigneur, par lui,
ou mois de fjurier mil cccc et dix sept, enuoyer à Constance,
pour aucunes ses besoingnes et affaires, les illec auoir seruir de
son office de cheuaucheur. Pour ce, et appert par les dictes
lettres, cy rendues, auec quittance du dit Guiot, xij frans.
XX
Les châtelains de Jean sans Peur et de Philippe le Bon dans le
domaine autrichien d'Alsace. Jean de Couleur, châtelain de
Rosemont. Jean de Neuchâtel, capitaine de Rosemont et Bel-
fort.
1415-1420.
1* Jean de Couleur.
Jehan de Colour, chambrier de madame la duchesse à'Aus-
teriche, inslitué par monseigneur chaslellain de la maison et
chaslel de Rosemont tant comme il viura, auxgaiges declairées
1. B, i5ii4, fol i^ '''' ^iij. r°.
•A. Dans l'interligne.
— 115 —
es lettres de monseigneur données xxix de juillet cccc et xv,
fist le serement du dit olïice es moins de messeigneurs des
comptes le iij' jour de juiiig mil cccc et xvj (Livre des mé-
moires, fol. cxv (119), v°). — Jean de Couleur est le même que
Jean de Ludersdorf. 1" Celui-ci, en dépit de son nom, est plutôt
un Welche ; il demeure à Belfort et il est vassal de la circons-
cription féodale de Belfort, où il n'y a, pour ainsi dire, que des
vassaux welches (L/., 5). 2° Jean de Couleur est châtelain de
Rosemont à l'époque à laquelle se rapporte le compte de Jean
Guillaume de Chaux, c'est-à-dire pendant l'année commençant
le 8 août 1424 pour finir le 8 août 1425 {Comptes, p. 58). Or,
Jean de Ludersdorf est châtelain de Rosemont le 25 mars 1425
(n. st. L/., pièces annexes, 4). 3" Le 6 mars 1428, Maximin
écrit aux sujets et conseillers de Philippe le Bon à propos de
la créance qu'il a contre le duc. Ludersdoif porte la lettre
{RUB., III, 555). Les gens du conseil et des comptes de Phi-
lippe le Bon répondent à Maximin le 22 mars et, dans leur
lettre, disent que la lettre de Maximin leur a été remise le 16
par Jean de Couleur (557).
Jean de Couleur était châtelain de Rosemont « pour ma dame
d'Austeriche », le 11 février 1421 (210). Il est qualifié châtelain
(vogt) de Rosemont le 6 avril 1424 (UB. Basel, VI, 177). Il
était encore en fonctions le 15 février 1426 (RUB., III, 399).
Jean Ulric de Rodersdorf occupait sa place le 13 septembre
1428 (f/7i. Dasel, VI. 244). Couleur avait déjà, semble-t-il, cessé
de la remplir au mois de mars, car il ne porte plus le titre de
châtelain dans la lettre des conseillers du duc de Bourgogne.
Cette lettre lui donne seulement la qualité d'écuyer.
Sur ses relations avec la Bourgogne, v. ci-dessus la quit-
tance de Niblung (1122, 26 septembre); une lettre de Guy le
Gelenier à Couleur {HUB., III, 210, 1421, 11 février); une
lettre de Couleur à Maximin (399, 1426, 15 février) et la corres-
pondance entre Maximin et les conseillers de Philippe le Bon
(1428, mars).
116 —
2" Jean de Neuchâtel.
Jean sans Peur le nomme enpitaine de Rosemont
et de Belfort.
Ghàtillon, 1415, 14 novembre ^
Au dit messire Jehan de Neujchastel, capitaine ordonné de
par mon dit seigneur et par ses lettres patentes données à
Chastillon le xiiij^ jour de novembre mil iiij' et quinze, à la
garde, tuicion et seurté des villes et forteresses de Rosemont
et de Beaufort appartenant à ma dame la duchesse d'Austor-
riche, aux gages de mille frans par an. que mon dit seigneur
lui a ordonné prandre et auoir, chascuri an, tant comme il lui
plaira à paier, aux termes de Pentliecoste et de Saint Martin,
dont le premier terme et paiement est escheu et commencie à
la Panlhecouste mil iiij'^ et seze». Pour ce, payé à lui, c'est assa-
uoir huit cens frans sur ce qui lui puet ou pourra estre deu
comme capitain et garde des dites villes et forteresses com-
mençant en januier mil iiij'' et quinze et quatre cens frans sur
le terme de l'an commençant le premier jour de januier, ou-
dit an mil iiij'' et seze, et rend copie desdites lettres coUacio-
nées en la chambre des comptes de mon dit seigneur le iij'
jour^de feurier mil iiij'^ et seze et iij quittances du dit messire
Jehan de Neu^chastel [et six cens fians sur ses dits gaiges de
l'année commençant en januier mil iiij'' et xvjj-, xviij'
frans.
1. H, 1588, fol. vij x" vij, r".
2. Ajoute, s<Mnl)l('-l-il, (Ir la inôiuo tVriliirc. - [En inarK*', i»u rcclo:!
Nouus habcl Gai^^cs à cause do la ifanlc de liclfort et de Hoscmout ; jau
verso :] Visis lilleris sue relencionis debereutur ei, j)ro lenuino Penllie-
costes et sancli Martini ccec xvj cl cece.xvij cadonles iu islo conipolo,
ij"' franc! et j)ro isla parte habuit xviij- frauços. Sic restai quod doben-
lur oi pro résidu ) dicloruu» iiij" t»'rniinoruui, ij"" fraïui Solulus est de
diclis ij'jfrancis per couii«)luui sequenleiu.
- 117 —
B
Sommes diverses payées à Jean de Neuchâtel pour ses ga-
ges de la capitainerie de Delfort.
1417, 22 moi. 1418, 13 août.
Au 1 dit messire Jehan de Neujchastel, cappitain ordonné de
par mon dit seigneur à la garde, tuicion et seurté^ des villes et
forteresses de Rosemont et de Beauffort appertenant à ma
dame la duchesse d'Autheriche, aux gaiges de mille frans par
an, que mon dit seigneur lui a ordonné pranre et auoir, chas-
cun an, tant comme il lui plaira, aux termes de Penthecoste et
de Saint-Martin. Pour ce, paie à lui sur ce qu'il lui est et pourra
astre deu à cause de ses diz gaiges, et quictance faite le xxij*
jour de may mil iiii'' et dix sept, vj'^ frans.
A lui la somme de quatre cens frans ^, en déduction de la
somme de mil frans à lui deuz à cause de ses diz gaiges et pour
la garde des dictes villes et chastel de Rosemont et Benujort,
pour l'année commençant en januier mil iW]'' et dix sept. Pour
ce, par quictance de lui faitte le xiij* jour d'aost mil ïu]" et dix
huit, cy rendue, iiij'' frans.
A lui la somme de six cens frans qui lui restoient à paier de
la somme de mille frans qui deuz lui estoient à cause de ses gai-
ges de la garde des dictes villes et chastel de Rosemont et Bel-
fort, pour la dicte année commençant en januier mil coco et dix
1. B, i594, fol. ciiij, r°. [A l'article précédent ses g'aj^es conini(^ cajjitaine
général de Bourgog'ne et en marge de cet article, de deux écritures de
répoque :| Super ipsum et fiât corapotus. Persolulus est de islo vadio
et donec ad x""' septembris cccc xix, per compotum Johannis Fraif^not
finituin ad vltiimiin dccemhris ccccxx, folio Ixxvj, iii vna parte ascenden-
tc ad i.j'" vj' xxxv francos xj grossos. — Gaiges coiuuie capilain gênerai
de Dourgoingne.
2. Fol. ciiij, v">.
3. [En marge, de deux écritures de l'époque:] Gaiges à cause de Beljort
et Rosemont. — Viso compolo prccedenti, fol. vij "^ vij (a), debcnturei, pro
residuo iiij" terminorum, videlicet Pcuthecostes et Sancti Martini cccc xvj
et cccc xvij, ij" franci, et pro terminis IVnthecostes et Sancti Martini
cccc xviij, qui cadunt in isto compoto mil[le] franci ; pro toto, xij'
franci qui transeunt hic, virtute très quictancias ascendenles ad xvj'
francos, qui scruiunt in istis iij ""* partibus. (a) B, i588.
— 118 -
sept. Pour ce, paie à lui, et rent quittance du dit messire Jehan
faitte le xiij' jour d'aoust mil cccc et dix huit, cy rendue,
ij'= frans *.
Philippe le Bon nomme Jean de Neuchâtel châtelain de Ro-
semont et de Belfort.
Troyes, 1420, 29 avril.
Il réitère au receveur général l'ordre de lui payer ses gages,
bien que Jean de Neuchâtel ne justifie point par écrit quil
ait prêté le serment accoutumé.
Dijon, 1420, 20 juin 2.
GAIGES d'officiers.
A messire Jehan de Neufchastel, seigneur de Montagu et
d'Amance, institué, ordonné et commis par mon dit seigneur le
duc et par ses lettres patentes données à Troyes le xxix* jour
d'auril mil quatre cens et vint, cappitaine des villes et forteres-
ses de Rosemont et de Baufort, aux gaiges de mil frans, mon-
noye royal, que mon dit seigneur, par ses dictes lettres, lui a
pour ce ordonné prandre et auoir de lui, chascun an, aux ter-
mes de Penthecoste et de Saint-Martin d'iuer, par moitié, dont,
mon dit seigneur, par ses dictes lettres, a voulu le premier
terme commancier à la dicte feste de Penthecoste mil iiij*' et vint,
du quel terme de Penthecoste, que monte à x" frans, le dit
Fraignot a esté refusant de lui payer, soubz vmbre de ce (que
le dit seigneur de Montagu ne lui pouoit faire apparoir par let-
tres de serement)'^ du dit office de cappitaine. (Et pour ce)*
mon dit seigneur, par ses ^ lettres patentes données à Dijon le
XX* jour de juing. Tan que dessus (iteratiues des dessus dictes
autres lettres de retenue)^, vuelt et mande icellui seigneur de
1. [En marg"e, écriture de l'époque:] De ista parte radiuntur iiij' franci
causa contenta et scripta super partibus preccdcntibus.
2. B, i(io6, fol. Ixxij, v.
3. [Les mots entre parenthèses sont biffés et remplacés par les mots
suivants écrits au-dessus :] qu'il n'apparoit aucuiuMuent que ycelli che-
uallier eust lait le serement es mains de monseig^neur.
4- [De même, rem[)iacés par :] recjuis par les dictes lettres dont.
5. [Au-dessus est écrit :) autres.
(). Ajouté au-dessus de la ligne.
— 119 —
Montagu paier de la dicte somme de v" francs pour le dit
terme (de Penthecoste cccc vint tant seulement) ^, non obstant
qu'i n'appere (par lettre) ^ dudit serement. Pour ce, payé à lui,
pour le dit terme de Penthecoste, et rend les dictes lettres de
mon dit seigneur, ensemble quictance sur ce du dit seigneur de
Montagu et copie des dessus dictes lettres de retenue du dit
office de cappitaine collacionnées à l'original en la chambre des
domptes de mon dit seigneur à Dijon, vérifiées par Jehan de
Noident sur le dit Fraignot, v" frans^.
Pour la carrière de Jean de Neuchàtel v. les documents sui-
vants :
1° Ses fonctions. Chambellan (Peincedé, Inventaire, XXII,
p. 489,1411). Capitaine général des duché et comté de Bourgogne.
Copie des lettres de deffiance que Loys de Chalon, jadiz conte de
Tonnerre, enuia, ou moisd'aoust miliiij'=etonze,àmessire7e/ian
de Nevfchastel, capitainne gênerai de Bourgoingne (B, 11879.
Pap. 1411, 10 août). Capitaine général du comté de Bourgogne
aux gages de 940 livres par an (B, 1588, fol vijxx vj, v°, 1415). —
A messire Jehan de Neufchastel, seigneur de Montagu et de
Fontenoy en Votjge, cheuallier, conseillier et chambellan de
mon dit seigneur, garde et cappitain gênerai du pays de Bour-
goingne, la somme de trois cens soixante frans, sur ce qu'il
lui est et sera deu à cause de ses gaiges do la dicte cappitaine-
rie, qui sont de iiij^x frans par mois, à lui ordonnés par mon dit
seigneur, ainsi que plus aplain est contenu ou compte précè-
dent (Fol. vijxx vj)^. Pour ce paie à lui, par sa quittance donnée
le XV* jour d'aost mil cccc et dix sept, cy rendue, iij*" Ix frans
(B, 1594, fol. ciiij, r°). — A Jean de Neuchàtel, 2635 francs
1 gros pour ses gages de 80 francs par mois à lui ordonnés par
Jean sans Peur (Lettres patentes. Provins, 1418, 23 mars)
pour l'office de la capitainerie générale de Bourgogne et pour
1. Ces mots écrits au-dessus de la ligne.
2. Ces mots ])ifrcs.
3. [En marg-e les mentions suivantes, de diverses écritures de l'époque :]
Nouus habet. — Gaiges pour les chastel de Relfort et de Roscmont. —
Viso compoto precedenti fol. cj, bene capit. — Caueatur quod de istis
vadiis nichil soluatur pro termino beali Martini cccc° xx», nec de cetero,
donec docuerit de juramento requisito per lilteras sue retencionis.
4- Les mots entre iiarenthèses sont dans l'interligne.
— 120 —
ses gages du temps qu'au vivant de Jean sans Peur il fut en
garnison à Arras, « ou fait de laquelle cappitoinerie il a vac-
qué » du 14 novembre 1415 jusqu'au 10 septembre 1419, jour de
la mort de Jean sans Peur, ce qui fait 3 ans 9 mois 10 jours,
moins 3 mois « pour lesquelx ledit cheuallier a vacqué en ses
besoingnes et affaires », demeure 3 ans 6 mois et 10 jours, ce
qui fait 3386 francs 8 gros, sur quoi il n'a reçu que 1750 francs
15 sols tournois. Pour ce, par mandement de Philippe le Bon
(Troyes, 1420, 17 avril;, 2635 francs 1 gros (B, 1606, fol. Ixxiij,
V*).
2° Ses V)oyages, missions et négociations. Négociateur avec
Maximin (RUB., III, 93, 1413, 13 mai). — Avec le roi des Ro-
mains. Voyage à Constance (1415, juin-août. NPA., XVIII).
Voyage à Lyon (1416. n. st., janvier, février). A messire
Jehan de Neufchastel, seigneur de Montagu et de Fontenay
en Voige, la somme de deux cens quatre vins seze frans que
deue lui estoit pour ses gaiges de trante sept jours (commen-
çans v de januier ccecxv et fenissans x de feurier ensuigant) *
qu'il a uacqué en alant de son hostel à Chemily, deuers ma
dame la duchesse, qui l'auoit mandé venir deuers elle et
les gens du conseil de mon dit seigneur à Diion, comme
d'illec estre aie par l'ordonnance de mon dit seigneur et de ma
dicte dame, auec et en la compaignie de mon dit seigneur de
Moustier Saint Jehan, deuers le roy des Romains, lors estans
à Lyon sur le Roone, pour les besoingnes et affaires de mon
dit seigneur. Pour chascun desquelx jours mon dit seigneur,
par ses lettres patentes données à Diion le xj» jour de feurier
mil iiij*^ et quinze (1416, n. st.), lui a tauxé (par jour) ^ huit
frans, qui font la dite somme 'le ij'= iiij^x seze frans. Pour ce, et
rend les dites lettres et quittances du dit messire Jehan conte-
nant affirmacion d'auoir fait le dit voyaige pour les causes con-
tenues en icelles lettres, ij" iiij-^'^ xvj frans
(B, 1588, fol. vijxx xiiij, r°). Cpr. un mandement de paiement
du 1" mars 1416 (n. st.) pour les seigneurs de Moutier
Saint Jean et de Montagu, envoyés avec Huguenin Cœur
de Roy, chevaucheur, en ambassade à Lyon « deuers le roy
des Romains » le 10 janvier même aniiée (Fol. xj^^^ vj, r*).
I, a. Dans Pintorlif^ue.
— 121 —
— Voyage en Flandre. A Neufcliastel, hcrault du sire de
Neufchastel, pour son retour de Montbeliart deuers son dit
maistre ou pais àe Flandres, dix francs (B, 1594, fol. vjxx xij,
v).
3° Ses seroices militaires. Lettre du duc de Bourgogne, en
laquelle la commission du roi de commander l'armée est trans-
crite, en vertu de laquelle il mande à Jean de Chalon, seigneur
d'Arlay, prince et capitaine général du duché et comté de
Bourgogne,... Thibaut de Neufchatel, Jean de Neufchatel, sei-
gneur de Montagu et de Fontenay,... pour et en son nom
assembler le plus de troupes qu'ils pourront, courir sus aux
ennemis avec icelles, les battre et assiéger (Paris, 1412,
30 mars. B, 11893. Peincedé, Inventaire. I, p. 670). Philippe le
Bon lui abandonne les dîmes de vin à Gharrey et le village de
Montigny en récompense de ses services, savoir : voyage à
Saint Denis et devant Paris, en 1412, avec six vingt hommes
d'armes, où il fut fait capitaine général des troupes de Bour-
gogne; en garnison à Arras, en 1414, pendant le siège et depuis
le siège levé avec deux cent vingt hommes d'armes ; depuis en
garnison à Chàtillon, où il a été toujours capitaine général
(Amiens, 1424, n. st., 29 février. B, 1057).
Il donne quittance au duc de Bourgogne du paiement des
gages dus à lui et aux gens de guerre de sa compagnie pour
avoir accompagné le duc en Artois (1414, n. st., 30 janvier).
Nous Jehan, seigneur de Montagu et de Fontenay en Voige,
cheuallier banneret, conseillier et chambellan de mon seigneur
le duc de Bourgoingne, confessons auoir eu et receu de Jehan
de Noldent. conseillier et receueur gênerai des finances de
mon dit seigneur, la somme de huit cens quarante cinq frans
quinze solz tournois, sur ce qu'il nous peut et pourra estre deu
pour les gaiges de nous, deux autres choualliers bannerez, vng
escuier banneret, cinq cheualliers bacheliers, soixante vnze
escuiers, trois archiers, vne trompette et trois menestriers,
venuz soubz nous et en nostre compaingnie, au mandement de
mon dit seigneur, en la ville de Vandes les Troyes, pour aler
seruir mon dit seigneur le duc ou voyaige qu'il fait présente-
ment faire, de ses pays d'Artois, en France, deuers le roy et
monseigneur de Guienne, et aler au deuant de lui, quelque part
qu'il soit, pour l'acompaingnier et seruir ou dit voyaige, comme
k
- 122 —
mandé le nous a. De laquelle somme de viij'= xlv frans xv solz
tournois nous nous tenons pour contens et en quittons mon-
seigneur, son dit receueur gênerai et les en promettons à
acquiUier enuers yceulx nos diz compaingnons et tous autres
qu'il appartendra. Tesmoing nostre seel cy mis le xxx' jour du
mois de januier, l'an mil quatre cens et treize (B, 355. Orig.
Parch. Scellé d'ua sceau rond en cire rouge assez endom-
magé).
Expulsion des compagnies qui sont en Bourgogne. Mande-
ment de paiement (1416, 4 juin). A messire Jehan de Neufchas-
tel, seigneur de Montagu, la somme de ij*" frans qui par l'or-
donnance de ma dame la duchesse de Bourgoingne, lui ont esté
bailliez et deliurez pour emploier es fraiz et missions qui lui a
convenu faire pour faire vuidier et faire oster hors du païs de
Bourgoingne pluseurs gens d'armes de compaigne lors estant
ou dit païs. Pour ce, par mandement de mon dit seigneur
donné à Diion le iiij* jour de juing mil cccc et seze, cy rendu,
auec quittance du dit seigneur de Montagu, l'y frans (B, 1588,
fol. ccij, r°).
Effectifs de sa compagnie. 1414. Gens d'armes du pays de
Bourgoingne et des mettes d'enuiron.
A messire Jehan de Neufchastel, seigneur de Montagu ft
de Fontenoy en Voige, cheualier banneret, conseillier et cham-
bellan de monseigneur le duc, la somme de viij"= xlv frans
XV solz tournois, en prest et paiement à lui fait sur ce qui lui
puet et pourra estre deu pour les gaiges de lui, de ij autres
cheualiers banneres, vng escuier banneret, v cheualiers bache-
liers, Ixxj escuiers, trois archiers, vne trompette et trois me-
nesteriers venuz soubz lui et en sa compaignie, au mandement
de mon dit seigneur, en la ville de Vandes lez Troijes, pour
aler seruir mon dit seigneur le duc ou dit voiage qu'il fait pré-
sentement à Paris, deuers le roy et monseigneur le duc de
Guienne qui l'auoit mandé à toute puissance, et pour aler
deuers lui, quelque part qu'il soit, pour l'acompaignier ou dit
voiage, receuz et passez à monstre par messire Guy de Salins
et messire Jehan de Saint Ylaire, cheualiers, conseilliers et
chambellans de mon dit seigneur et ses commis, en absence de
son maroscliHl. à receuoir les monstres et reueues des diz gens
d'armes de Bourgoingne^ comme il appert par les dictes lettres
- 123 -
de monseigneur cy dessus transcriptes et rendues, par certiffî-
cacion des diz cheualiers faicte le xxix* jour de januier mil cccc
xiij (1414, n. st.) et monstres du dit seigneur de Montagu et de
ses diz compaignons, cy rendues, auec quittance du dit seigneur
de Montagu ou dit nom faicte le xxx'= jour du dit mois, par la-
quelle il promet de ce acquitter mon dit seigneur enuers ses
diz compaignons seulement.
Pour ce, viij" xlv frans xv solz tournois ^
(B, 1576, fol. ce iiij"'^ vj, r").
1417. Montres commencées à faire à Deaucais le derrenier
jour d'aoust cccc xvij. A messire Jehan de Neufchastel, sei-
gneur de Montagu, cheuallier banneret, pour lui et cinq autres
cheualliers bannerez, iiij cheualliers baicbiliers, cent quarante
buit escuiers, vint cinq bommes de trait à cbeual, deux trom-
pettes, vne couple de menestriers, tous de sa compaignie....
xiij'' Ixvij frans (B, 1588, fol. xiij^tx liij^ v"). — Jean de Neucbâtel
est créancier de Jean sans Peur « pour voyages faits par lui
pour les affaires du duc tant en armes qu'autrement » depuis
Pâques Charnel (3 avril) 1412, jusqu'à l'accord intervenu entre
les deux parties le 21 mars 1419 (n. st.). Cette convention fixe
le montant de la créance à 14.000 francs pour sept ans environ,
2.000 francs en moyenne par an. B, 355 : 1° La convention, en
deux exemplaires, dont un tailladé ; 2" La quittance de Jean de
Neucbâtel du 20 juin 1419. Originaux. Parcb. Scellés sur
simple queue d'un sceau rond en cire rouge.
I. [En marge, écriture de Tépoquc :] Super ii)suiu. Cipr. sa (luillance du
3o janvier i4i4> ci-dessus, p. 121.
- 124
XXI
Négociations de Jean sans Peur et de Catherine avec le roi des
Romains au sujet du différend de Catherine et de Frédéric
d'Autriche.
1417 (n. st.). 14181.
Etablissement de la copie des titres relatifs au mariage de
Catherine ; envoi de cette copie à Sigismond.
Mandement de paiement des frais
de copie, 1417, 3 mars-.
A maistre GuillamecV Argey, Jehan Gros, Oudot le Bedier,
Guiot Disot, Martin le Feure et Jehan le Bon la somme de
douze frans deux gros pour auoir transcript hastiuement dix
huit lettres, que grandes que petites, qui estoient ou trésor de
mon dit seigneur à Diion^, touchant le mariage de ma dame
d'Austerriche et de feu le duc Lampol d'Auterriche, jadiz son
mary, et iceulz transcripz auoir par les diz maistre Guillame
et Jehan Gros, notaires appostoliques et imperiaulx, en la
forme qu'il appartient, pour les enuoier à messire Gauthier de
Huppes et maistre Jehan Happiot, pour les porter à Constance^
deuers le roy des Romains, ainsi que mon dit seigneur l'a
mandé % et pour dix huit grans peaux de parchemin en quoy
ilz ont esté escripz. Pour tous lesquelz transciipz leur a esté
tauxé par messeigneurs des comptes, c'est assauoir pour l'es-
cripture d'iceulz, iiij frans huit gros et pour los dictes dix huit
peau'x de parchemin, dix huit gros, et pour h^s painnes des aiz
deux notaires apposloliques, pour avoir mis en forme et colla-
cioné, superscript et signé Its diz transcripz, six frans, qui sont
pour tout la dicte somme de douze frans ij gros. Pour ce, payé
à euix, par mandement de mes dis seigneurs dt s comptes donné
I. H, ir)Ss, I. ■>()',.
a. B, i588, fol. xj x" xvj, v».
3. Fol. \j "t wij. r°.
4- Sijfisinoiul avait (initié Constance le ai juillcl i4i.'). 11 y n-viiil h'
aj janvier i^i;.
- 125 -
le Hj^jour de mars mil iiij'^etxvj, cy rendu, auec quittance des
dessus diz notaires escriple au dos du dit mandement, xij frans
ij gros.
Lettres closes^ dont l'une contenant procuration de Catherine
faite à Rouwre par deux notaires de Dijon pour être portées
au concile.
Mandement de paiemeiït,
1417, 12 mars'.
A maistre Guillame d'Argpy et Jehan Gros, notaires pu-
bliques (demoi-ans à Dijon)'^, la somme de vint sept gros tour-
nois, que mes diz seigneurs des comptes leur ont tauxé pour
leurs paines et salaires d'auoir esté à Rouure, deuers ma dame
d'Osterriche, receuoir vne procuracion passée par deuant euiz
par ma dicte dame et icelle procuracion auoir minuté et gros-
sée et fait autres lettres closes pour porter au Saint Concilie à
Constance. Pour ce, par lettres patentes de mes dis seigneurs
des comptes données le xij' jour de mars mil iiij'^ et seze-*, cy
rendues, auec quittance des diz maistre Guillame et Jehan Gros,
xxvij gros tournois.
Claus de Rosemont porte des lettres de Catherine à Cons-
tance, pour Sigismond et les ambassadeurs du duc de Bour-
gogne.
Mandement de paiement.
Dijon, 1417, 28 août ^.
A Claux de Rosemont, seruiteur de ma dame la duchesse
à'Austerriche, la somme de dix fVans à lui deliurez par le ilit
receueurpour ses despens d'estre aie à Constance porter lot
1. H, i588, fol. cc'xv, r".
2. Diins riulei'ligiic.
3. 1417, n. st.
4. H, ir)88, fol. xj ^J' xix, V». — Clans do HoseiuDiil, aimuat do IIdso-
moiil, puis de Ik-lfort, \\n\ dos inessagors ordinaiios di.' Catliorino, dos los
premièros aniiéos du siôclo (Ilarll, p. 60. NPA., X, a*. A, b, 1408, i5 nov.).
11 ouvoie sou déii aux Hàlois daus la guorro des Pays Antorieurs (UB.
Basel, VI, i4, 2, 1409, 12 oc t.).
- 126 —
très de par ma ditte dame d'Austerriche à l'empereur et auxi
aux embaxeurs de mon dit seigneur lors estans à Constance,
pour les besoingnes et affaires d'icelle dame. Pour ce, par man-
dement de ma ditte dame de Bourgoingne donné à Diion le
xxviij* jour d'aoust mil iiij"" et dix sept, cy rendu, auec quittance
du dit Claulx, x frans.
Gauthier de Ruppes et Richard de Chancey, bailli de Dijon,
tsont à Montbéliard et de Montbéliard Gauthier de Ruppes
se rend auprès de Sigismond, le tout par ordre et pour les
affaires secrètes de Jean sans Peur.
Mandement de paiement, 1418, 29 mars ^
A messire Gaulthier de Ruppes, cheuallier, conseillier et
chambellan de mon dit seigneur, la somme de cent cinquante
frans à lui bailliez 2, du commandement et ordonnance de mon
dit seigneur et par ses lettres patentes données à Montbeliart
le xxix" jour de mars, l'an mil cccc et dix huit, pour son vouaige
fraiz, despens et missions par lui faiz en auoir esté des le dit
Montbeliart deuers le roy des Romains, où icellui seigneur l'a-
uoit enuoyé pour certainnes ses besoingnes et affaires dont en
ses dictes lettres ne veult aucune mencion eslre faicte. Pour
ce, et rend les dictes lettres semant en l'article ensuigant et
quittance sur ce du dit messire Gauthier, cl frans.
[En marge] : Super ipsum, et caueatur quod pro ista causa
nichil capiat per compotum. J. de Noident.
A maistre Richart de Chancey, conseillier de mon dit sei-
gneur et son bailli de Dijon, la somme de quatre vins frans à
lai bailliez sur ce qui lui sera deu pour le vouaige, fraiz, mis-
sions et despens qu'il a fait en auoir esté, du commandement
et ordonnance de mon dit seigneur, au dit lieu de Montbeliart,
auec et en la compaignie du dit messire Gauthier et pour la
cause pardeuant escriplo. Pour ce, paie à lui, par les l^etlres de
mon dit seigneur rendues cy dessus, iiijxx frans.
[En marge :] Super ipsum.
I. B, i594, fol. cxvij, r»
u. Fol. cxvij, vv
— 127 —
Mission de Gauthier de Huppes auprès de Sigismond,
1418, avril '.
A niessire Gaulthier de Huppes, seigneur de Soye et de
Triehastel, cheuallier, conseillier et chambellan de mon dit
seigneur, la somme de quarante cinq frans, que mon dit sei-
gneur, par ses lettres patentes données à Montheliart le
xx= jour de may mil cccc et dix huit, lui a ordonné et tauxé
pour les fraiz, missions et despens qui lui a conuenu faire en
vng voyaige où icellui seigneur l'a enuoyé pour ses affaires, de-
uers l'empereur roy des Homains, des Dijon, dont il partit ou
mois d'aunl, ou dit an mil cccc et xviij. Pour ce, et rend les
dites lettres du dit messire Gauthier, xlv frans.
Jean sans Peur envoie son panetier Hause de Belle
à Sigismond alors à Constance.
Mandement de paiement, 1418, 21 mai^.
A Hause de Basle, escuier, panetier do mon dit seigneur, la
somme de cinquante six liures cinq solz tournois pour don à
lui fait par mon dit seigneur pour et en recompensacion d'un
cheual qu'il perdit quant mon dit seigneur l'enuoya hastiue-
ment deuers le roy des Homains à Constance. Pour ce, par
mandement d'icellui seigneur donné le xxj" jour de niay, l'an
mil cccc et dix huit, cy rendu, auec quittance du A'\\. Hause,
Ivj iibures v solz tournois.
1. li, i594, fol- ex, r%
2. B, i594, fol. vjxx xviij, v
I
— 128 —
7°
Conférence de Montbéliard entre Sigisraond et Jean sans
Peur. Personnages de la suite du duc de Bourgogne. Vais-
selle d'argent neuise et somme de 2.000 francs apportées de
Dijon par ordre du duc. Largesses aux personnages de la
suite du roi des Romaijis.
1418, 25-28 mai.
I^ — Au dit Jehan Fraignot la somme de quarante cinq
frans, que mon dit seigneur, par ses lettres patentes données
à Dijon le ix^ jour de jung, ou dit an mil iiij'^^ ^t (\[^ huit,
lui a ordonné et tauxé pour son voyaige d'auoir esté, par son
commandement et ordonnance, dez Dijon, deuers lui à Montbe-
liart où lors estoit mon dit seigneur deuers l'empereur-^, c'est
assauoir pour quinze jours entiers commançans le mardi après
la fesie de Penthecoste xvij* jour de may, ou dit an, et feniz le
mercredi ij* jour de jung suiguant, qu'il y vacqua à y faire me-
ner et conduire argent et finances (pour la despense) ^ de mon
dit seigneur et autres ses affaires, tant en alant, seiournant,
comme en retournant au dit Dijon, lui vj' de cheuaulx et au-
tant de personnes qui lui conuint neccessairement mener pour
la conduite et seurté du dit argent, à trois frans pour vn chas-
cunjour, que icellui seigneur lui a tauxé par ses dictes lettres,
comme dit est, valent et font la dicte somme do xlv frans. Pour
ce, et rend les dictes lettres et quittance de lui escripte au dolz
d'icelles lettres par laquelle il affirme en sa loyaulté auoir vac-
qué ou dit voiaige ou nombre des jours et quantitez des gens
et cheuaulx et pour la dicte cause, xlv frans.
H '^ — Au dit Jehan Fraignot la somme do deux cens sept
frans, laquelle, du commandement et ordonnance de mon dit
seigneur, il a paie, baillie et deliuré comptant aux personnes
I. lî, i5i)4> toi. c\iiij,r°.
a. Fol. cxiiij, v°.
3. [Imi inarjîo :] Doducanlur sua vadia ordinaria por istos xv dies, co
quod non dicit in diclo niandaniento : ultra sua vadia ordinaria, cl super
hoc cauoatur.
4- Ajouté dans rinterligno.
5. Vi)\. vij XX V, V*.
— 129 —
qui s'ensuiguent, et pour don à eulx fait paricellui seigneur, de
grâce especial, c'est assauoir, aux héraulx, trompettes et me-
nestriers du roy des Romains, cent frans, à ses huissiers d'ar-
mes et varlet de chambre, cent trans; au varlct de messire
Dorre^our, deux frans iij gros, et à vng autre fol de la compai-
gnie du dit roy des Romains, qui jouhoit de la quitterie et tom-
boit deuant mon dit seigneur par pluseurs fois, quatre frans
ix gros. Pour ce, par mandement du dit seigneur donné à
Montheliard le xxix' jour de may mil cccc et dix huit, cy rendu,
auec certifficacion de messeigneurs Philibert de Saint Ligier
et Jaques de Villers, cheuaUers, maistres d'ostelz de mon dit
seigneur, par laquelle il appert de paiement et deliurances des
dictes sommes, i]" vij frans.
A messire Borrefour, fol du roy des Romains, la somme de
cinquante huit frans quatre gros pour don à lui fait par mon
dit seigneur, de grâce especial, en faneur et pour contemplacion
du dit roy des Romains. Pour ce, et par mandement de mon dit
seigneur donné le xxviij' jour de may mil cccc et dix huit, cy
rendu, auec certifficacion de Philippe Musnier dit* Jossequin,
conseillier et garde des joyaulx de mon dit seigneur, sur le paie-
ment et deliurance de la dicte somme, Iviij frans iiij gros.
Au dit Jehan Fraignot la somme de cent seze frans demi, la-
quelle, du commandement et ordonnance de mon dit seigneur,
il a baillie et deliurer comptans, c'est assauoir cent douze frans
demi à vng cheualier de Bahaigne nommé messire Ilannecly
de Bahagne, estant en la compaignie du dit roy des Romains,
et quatre frans à vn seruiteur du dit cheualier, auxquelz mon
dit seigneur a icelles sommes données de grâce especial, c'est
assauoir au dit cheualier les diz cent douze frans demi pour
faire affere vng colier de l'ordre de mon dit soigneur. Pour ce,
par mandement de mon dit seigneur donné le xxvij" jour de
may, l'an mil cccc et dix huit, cy rendu, auec cerlitficacion de
Girart de Bourbon et Jehan de Monnon, escuiers d'escurie de
mon dit seigneur, sur le paiement et deliurance des dictes som-
mes, cxvj frans demi.
IIP. — A Henry de Chajfour, escuicr, conseillier do mon dit
1. Fol. vij XX vj, r'.
2. Fol. vj XX xij, r".
— 130 —
seigneur, la somme de vint frans pour don à lui fait par le dit
seigneur pour lui aidier à supporter les fraiz qu'il a euz et sous
tenuz à Montbeliart en la compaignie et seruice de mon dit sei-
gneur, auquel lieu icellui seigneur l'auoit mandé. Pour ce, par
mandement du dit seigneur donné au dit Montbeliart le
xxiij* jour de may, l'an mil quatre cens et dix huit, cy rendu,
auec quittance du dit Henri, xx frans.
IV^ — A monseigneur de Saint George et de Saincte Croix,
messire Anthoine de Vergy, au sire de Ray, au conte de la
Roche sur VOignon, au seigneurs de Villers Cessey, à Jaques
de la Baulme, seigneur de Montfort, à messire Guy de
Pontoiller, au sire d'Oiselay, au sire de Villeneufue, au sire de
Costebrune, au sire de Beluoir et à messire Henri de Champ-
diuers, la somme de quatre cens quatre vins quinze frans à
eulz bailliez et deliurez par le dit Fyaignot, du commandement
et ordonnance de mon dit seigneur, c'est assauoir audit sei-
gneur de Saint George, iiij^x frans, audit messire Anthoine
1 frans, au dit sire de Ray xl frans, au dit conte de la Roche
XX frans, au dit seigneur de Villercessey xlv frans, audit Ja-
ques de la Baulme xl frans, au dit messire Guy de Pontoiller
quarante frans, au dit sire d'Oyselay xl frans, au dit sire de
Villeneufue trante frans. au dit sire de Costebrune xl frans, au
dit sire de Beauuoir xl frans et au dit messire Henri de Champ-
diuers xl frans.
V2. — A Jehan Martin, de Paris, corduanier et varlet de
chambre de mon dit seigneur, la somme do six frans vj deniers
tournois à lui bailliez, du commandement et ordonnance de mon
dit seigneur, pour ouseaulx qu'il a deliurez à ses paiges et aux
paiges de mon seigneur de Saint Pol, quand icellui seigneur
partit de Dijon pour aler à Montbeliart, deuers le roy des
Romains. Pour ce, par mandement de mon dit seigneur donné le
XXX' jour de may mil cccc et dix huit, cy rendu, auec quittance
du dit Jehan Martin et certifficacion de Girart de Bourbon,
escuier d'escuierie d'icellui seigneur, pour le pris et deliurance
des diz ouzeaulx et quantité d'iceulx, vj frans vj deniers tour-
nois.
I. Fol. viij "x ij, r».
a. Fol. viijxx ix, v.
— 131 —
A maistre Jehan Venignon, phisicien, Jehan du Puis et à
Pierre Vousaulx, clerc de la chappelle de mon dit seigneur, la
somme de trante francs à eulx baillie, du commandement et
ordonnance d'icellui seigneur, pour eulx deftrayer des despens
qui iiont fais en la ville de Montbeliart à cause de leur mala-
die. Pour ce, par mandement do mon dit seigneur donné le x*
jour de juing mil cccc et xviij cy rendu, auec quittance des des-
sus nommez escripte au dolz du dit mandement, xxx frans.
VP. — A Kstienne Thibault et à vn aultre cheuaucheur la
somme de cinq frans à eulz bailliez, de l'ordonnance de mon
dit seigneur, c'est assauoir au dit cheuaucheur deux frans pour
auoir porté hastiuement lettres closes de par mon dit seigneur
des Montbeliart à Dijon, au douant de Jehan de Noident, à
maistre Eudes de Verranges, maistre de ses comptes à Dijon
et à Jehan Villain, son orfeure, par lesquelles il leur escripsoit
lui enuoyer au dit* lieu de Montbeliart certaine vaisselle d'ar-
gent qu'il auoit ordonner faire au dit orfeure, et au dit Estienne
trois frans pour auoir esté du dit Montbeliart à Dijon, deuers
le dit Jehan de Noident, quérir deux mille frans pour les por-
ter du dit lieu à mon dit seigneur, au dit Montbeliart, pour les
conuertir ou fait de sa despence. Pour ce, par mandement de
mon dit seigneur donné le xxvj' jour de may mil cccc et dix
huit, cy rendu, auec certifficacion de Philippe Musnier^ dit
Jossequin, conseidier et garde des joyaulxde mon dit seigneur,
pour les diz deux franz bailliez au dit cheuaucheur, comme dit
est, et quittance du dit £"5^1671716 pour les diz trois frans escripte
au doz du dit mandement, v frans.
1. Fol. ix^x ix, r°.
2. Fol. ixxx ix, V».
132 -
XXII
1° Jean sans Peur ordonne à sa femme, régente'de ses domaines,
de se faire délivrer par le garde du trésor de son duché, les
titres originaux relatifs aux conventions matrimoniales de
Catherine et de les remettre à son messager Claus de Rose-
mont. Celui-ci doit les porter à Bàle, au bailli de Dijon, pour
servir aux négociations entre le duc de Bourgogne, l'empereur
et le duc d'Autriche, concernant les affaires de Catherine. Le
duc recommande à sa femme de se hâter.
Montbéliard, 1418, 29 mai*.
2° Ensuite de cet ordre, Marguerite de Bavière ordonne aux gens
des comptes et au garde des chartes du trésor du duc à Dijon
de remettre de suite à Claus les originaux des conventions
matrimoniales de Catherine.
Rouvre, 1418, 31 mai 2.
De par le duc de Bourgoingne, conte de Flandres, à.Wrtois
et de Bourgoingne.
Très chiere et très amée compaigne, nous voulons et vous
ordonnons que vous faictes commandement aux gens de noz
comptes à Dijon et à maistre Jehan de Maroilles^ garde du
trésor de noz lettres et Chartres de nostre dit duchie, que sans
delay baillent et deliurent à Claux, porteur de cesle, tout ce
qu'ilz auront des lettres originaulx des douaire, mariage et
morghenghoghe de belle seur d'Austeriche, et autres seruans
au cas présent, pour les porter à nostre bailli de Dijon, lequel
envolons présentement à Basle, auec messire Gaultier de
Ruppes, pour la prosecucion de toutes les besoingnes de nostre
dicte seur deuers rempcreur et le duc dWusteriche, mesme-
ment contre le dit duc, et qu'il n'y ait point de deilaut en la de-
liurance des dictes lettres originaulx, car l'on ne pourroit point
besoingner et n'ajousteroit point de foy aux copies que le dit
I et -2. H, 296. Originaux.
3. Pap. Etait liTiné par un caclu't do ciro rouge.
- 133 -
bailli a des diz originaulx. Et si faictes deliurer argent au dit
Claux pour son retour. Très chiere et très amée compaigne,
le Saint Esperit vous ait en sa benoite garde. Escript à Moni-
beliart, le xxix' jour de may mil cccc et dix huit.
[Signé au bas, à droite :] Sauls. [Paraphe.]
[Au revers :] A nostre très chiere et très amée compaigne la
duchesse de Bourgoingne, contesse de Flandres, d'Artois et
de Bourgoingne.
Oo 1
Marguerite, duchesse de Bourgoingne, contesse de Flan-
dres, d'Artois et de Bourgoingne, palatine, dame de Salins et
de Malines, ayans en absence de monseigneur le gouuerne-
ment des pays et lieux dessus diz, à nos amez les gens des
comptes de mon dit seigneur à Dijon et maistre Jehan de Ma-
roilles, son secrétaire et garde des lettres et Chartres estans
en son trésor au dit lieu de Dijon, salut et dilection. Nous
auons receu les lettres de mon dit seigneur à nous aujourduy
apportées et présentées par Claux de Rosemont, seruiteur de
nostre très chiere et très amée suer la duchesse d'Osterriche,
desquelles la teneur s'ensuit : [Transcription intégrale de la
lettre de Jean sans Peur ci-dessus]. Par vertu et auctorité des-
quelles nous vous mandons et estroictement enjoingnons que,
tantost et sanz delay, vous baillez et deliurez au dit Claux de
Rosemont toutes les lettres originaulx des douaire, mariage et
morghenghoghe de nostre dite suer et autres seruans à son fait,
que vous auez deuers vous, pour les porter au bailli de Dijon,
ainsi et par la manière que ces dites lettres le contiennent, en
prenant du dit Claux lettres de récépissé, par lesquelles rap-
portant, auecques ces présentes, vous en demourrezdoschar-
giez par tout où il appartendra. Donné à Roure le darrenier
jour de may l'an de grâce mil cccc et dix huit.
Par madame la duchesse. G. Lehois. [Paraphe.]
I. Parch. Scellé sur simple queue du sceau rond en cire roug-e de la
duchesse de Bourgojçne. Lég-ende : S. Margarctc, [duei&se] Biirgundie,
coiaiiisse Flandrie, A[rtesii et B]urgundie.
- 134 —
XXIII
Catherine reçoit des secours en argent de Jean sans Peur, puis
de Philippe le Bon.
1416 (n. st.), 1" janvier — 1420, 10 novembre.
Année 1416*.
A ma ditte dame d'Austerriche la somme de iiiij'' iiijxx vj frans
iiij gros demi à elle bailliez par le dit Fraignot pour auoir au-
cune des neccessitez d'elle et de ses gens et autrement pour
en faire son plaisir et ce pour l'an commençant le premier
jour de januier mil cccc et quinze. Pour ce, par mandement
de mon dit seigneur à Auxerre, le xviij* jour de décembre
l'an mil cccc et dix sept, [cy rendu, auec trois quittances d'i-
celle ma dame d'Austerriche montant à la somme de iiij'^ iiijx^f
vj frans iiij gros demi, iiij'= Ixxij frans iiij gros demi]^ (conte-
nant que la ditte somme soit déduite à ma ditte dame d'Osteri-
che sur ce que monseigneur lui doit à cause de son mariage et
autrement, par iij quittances, la première de iij*" xvij frans don-
née xvij de may m cccc xvj, la seconde de vjxx frans donnée xv
d'aoust ensuigant et la tierce le xxvjour de juing, ou dit an cccc
xvj, de xlix frans iiij gros deray. Pour ce, iiij'" iiij'fx vj frans iiij
gros demi)3. Somme, vij'' iiij^x vj frans iiij gros demi.
[En marge, d'une première écriture :] Super dictam dominam
Austrie. Obiit mense januarii cccc xxv et fuit dorainus dux
hères suus solus, quare nihil est repetendum. [D'une deuxième
écriture :] Ma dame d'Austeriche.
I. B, i588, fol. xij '''' X, v°.
3. Ce qui est entre crochets est raturé.
3. Ce qui est entre parenthèses a été ajouté.
- 135 -
Année 1417^
Extraordinaire de ma dame d'Austerriche. A ma ditte dame
(ÏAusterriche la somme de ii]*" frans à elle bailliez par le dit
Fraignot, du commandement et ordonnance da ma dame la
duchesse de Bourgoingne, pour son dit extraordinaire de l'an-
née commançant le premier jour de januier mil cccc et seze
(1417, n. st.) et ainsi que mon dit seigneur l'a escript à ma ditte
dame la duchesse et que plus aplain est declairé es lettres pa-
tentes d'icelle dame. Donné à Rouure le vij*jourde feurier, l'an
mil cccc et seze (1417, n. st.), cy rendu, auec quittance sur ce
de ma ditte dame d'Austerriche requise par les dittes lettres,
iij' frans.
Année 14182.
Extraordinaire de ma dame la duchesse d'Austerriche que
monseigneur lui a ordonné pour ses aumosnes et deuocions.
A ma dicte dame d'Austerriche la somme de trois cens frans,
que mon dit seigneur, par ses lettres patentes données à Troies
le ix'jour de mars, l'an mil quatre cens et dix sept (1418, n. st.),
lui a ordonné auoir de extraordinaire, pour ses aumosnes et
deuocion. Et ce pour l'an commençant le premier jour de jan-
uier mil quatre cens et dix sept. Pour ce, et rend les dictes let-
tres de mon dit seigneur, ensemble quittance sur ce de ma dicte
dame d'Austeriehe, iiy francs.
Somme par soy.
Année 1420 3.
A madame Katherine de Bourgoingne, duchesse d'Osteriche,
la somme de iij"* frans que mon dit seigneur le duc, par ses
lettres patentes données au siège deuant Meleun, le x* jour de
I. Ibid.
a. B, i5g4, fol. ce, v.
3. B. i6o6, fol. vj "x vij, \*.
— 136 —
nouembre, l'an mil cccc et vint, lui a donné, pour vne fois, pour
supporter pluseurs grandes et excessiues charges pour main-
tenir son estât, mesmement que les monnoyes sont à présent
très feibles et de petite valeur et les viures très chiers, et pour
aidier à fournir sa despense ordinaire et extraordinaire. Pour
ce, et rent cy les dictes lettres de mon dit seigneur, ensemble
quictance de ma dicte dame d'Osteriche, iij" frans.
XXIV
Jean Volker, de Soultzbach, auquel Frédéric d'Autriche et Anne
de Brunswick ont engagé la justice et le bailliage d'Angeot,
ainsi que le banvin de Massevaux, se déclare prêt à se sou-
mettre au rachat de ces gageries, lorsque Catherine voudra y
procéder.
Ensisheim, 1423, 28 septembre ^
Ich Hanns Volker, von Sultzbaeh, vogt ze Tanne, tuon kunt
vnd bekenn offenlich als ich von den dùrlûchtigen hochgebor-
nen fiirsten vnd fûrstin hertzog Friderichen, hertzogen ze Oqs-
terrich, etc., mmem gnedigen herren, vnd frow Anna von
Brunnswigk, ouch hertzogin zu Oesterrich, sinen gemahel,
miner gnedigen frowen, Ingelzôt, das gericht vnd ampt, mit
sinei- zuogehôrde, vnd den banwin zuo Maszmùnster ver-
phendet vnd sy mir das verschriben haben, nach miner phand-
briefe sag die ich darûber habe, sol vnd wil ich miner gnedigen
frowen, frow Katherinen von Durgunden, hertzogin zuo Oester-
rieh, etc., mit der lôsung gehorsam sin, vnd des geslatten,
wenn jr gnad mich dar umb mit deni gelte ermant, ane aile
widerrede vnd geuerde. Vnd das ailes hdn ich gelopt vnd zuo
Got vnd den Heiligen gesworn getrûlich vnd vngeuarlich ze
halten vnd ze vollefurende. Des zuo vrkunde so han ich min
jnsigel ofïcnlich gehenckt an disen brief. Gehen zuo Ensiszhein,
an mentag vor Sant Michels tag nach Cristi gebi'irt viertzehen-
hundert vnd dru vnd zweintzig jarc.
I. B, Ii7i4- Oriji:. Pareil. Scellé sur double queue d'un sceau rond en cire
jaune subsislant en parlie. Les lellres S(igilluni| lions L'iolkcr] encore
lisibles. Au revers : Nicliil valet, quidam noniine VoUicr faletur domine
mce se proraptum esse de reempcione vadiorum suoruin.
- 137 —
XXV
Philippe le Bon nomme Guy Armenier et Jacques de Bussul ses
procureurs, à l'effet d'accepter la donation entre vifs que
Catherine a l'intention de lui faire de tout son patrimoine, tel
qu'il se comportera lors du décès de la donatrice, de procéder
à l'insinuation de la donation et de faire le nécessaire.
Troyes, 1420, 4 juin^
Phelipe, duc de Bourgoingne, conte de Flandres, d'Artois et
de Bourgoingne, palatin, seigneur de Salins et de Malines, à
tous ceulx qui ces présentes lettres verront, salut. Sauoir fai-
sons que nous confians à plain des sens, loyaulté, preudommie
et bonne diligence de noz amez et feauix conseilliers messire
Guy Armenier, docteur en loys, et Jaques de Bussul, nostre
maistre d'ostel, yceulx et chascun d'eulx auons fait, constitué
et ordonné, faisons, constituons et ordonnons noz vrais, légi-
times, generaulx et irreuocables procureurs et messages espe-
ciaulx et leur auons donné et octroyé, donnons et octroyons
par ces présentes et à chascun d'eulx plain pouoir et auctorité
de accepter et aggreer en nostre dit nom certaine donacion
entre les viz, concession et octroy que nostre très chiere et
très amée dame Katherine de Bourgoingne, duchesse d'^«s-
terriche, nous fera et entend afaire de tous les biens, droiz,
accions, seigneuries et possessions qui lui competeront et
appartendront pour quelconque cause ou tiltre que ce soit, ou
temps et pour le temps de son trespassement, et de requérir et
demander icelle donacion estre insinuée par deuant juge com-
pétent et de obtenir la ditte insinuacion, et generalment de
faire et exercer toutes autres choses qui seront requises ou
neccessaires à faire les choses dessus dittes, leurs circons-
tances et deppendences. En tesmoing de ce nous auons fait
mettre nostre scel à ces présentes. Donné à Troijes le iiij* jour
de juing, l'an de grâce mil iiij'' et vint.
I. B, 296. Orig-. Pareil. Etait scellé sur double queue d'un sceau n>nd
en cire vermeille. Au revers, d'une écriture du tenii)s : Procuracion pour
accepter la donacion de ma dame à.''Austerriche.
- 138 —
XXVI
Traité de Massevaux.
1421.
Les négociateurs bourguignons préparent le traité.
. A partir du 14 novembre 1.
A messires Jaques de Villers, conseillier et chambellan de
mon dit seigneur, Henry Valée, maistre d'ostel de madame la
duchesse de Bourgoingne, cheualliers, maistre Guy Gelenier,
conseillier d'elle et de mon dit seigneur, Estart de Villey,
maistre d'ostel, et à messire Jehan Symonin, chappellain de
madame la duchesse d'Osteriche, la somme de deux cens trente
et vng franc, forte monnoye, à compter- quarante huit gros
pour vng franc et vng des diz gros pour cinq deniers tournois,
et la somme de vint florins de Rin, eualuez par ma dicte dame à
la somme de trente six frans dix deniers tournois, dicte mon-
noye, à eulz paiez, bailliez et deliurez et que ma dicte dame,
par ses lettres patentes données le vint et cinquiesme jour de
décembre l'an mil quatre cens vingt et vng, leur a ordonné et
tauxé, oultre et par dessus leurs gaiges et pensions ordinaires,
pour les causes et en la manière qui s'ensuit, c'est assauoir :
Au dit messire Jaques de Villers, la somme de ix frans pour
trois jours entiers, commençans le xiiij* jour de nouembre l'an
mil quatre cens vint et vng et fenissans le xvj" jour du dit
mois, tous incluz, qu'il a vacqué en auoir esté des sa maison,
du dit lieu de Villers, h Diion, en entencion d'aler, par l'ordon-
nance de ma dicte dame et de mon dit seigneur, auecqucs et en
la compaignie des dessus diz, à Maisonual en Alemaigne^ pour
illec traictier auec les ambaxadeurs du duc Frederick d'Ostc-
riche du fait de la comté de Ferrettes et autres terres et biens
que détient le dit duc Frederick, qui doiuent appartenir a ma
1. B, i6ii, fol. iiij XX xj, V.
2. Fol iiij "x xij, r».
— 139 —
dicte dame d'Osteriche, lequel voyaige fut lors rompu et con-
tremandé pour certainnes causes, lesquelz trois jours valent,
à trois frans par jour, la dicte somme de ix frans. Au dit
maistre Guy Gelenier, quinze frans pour cinq jours entiers,
commençans le xvij" jour du dit mois de nouembre et fenissans
le xxj* jour d'icellui mois, tous inclux, qu'il a vacquez à venir
des son hostel, de Gray à Diion, pour prendre pluseurs lettres
touchant le fait de la dicte journée, tant par deuers les gens
du conseil de mon dit seigneur à Diion, comme par deuers
maistre Jehan de Maroilles, garde du trésor de mon dit sei-
gneur, et en son retour en son dit hostel, lesquelz cinq jours
valent, au fuer de trois Irans par jour, la dicte somme de
quinze frans. Aus diz messire Jaques de Villers, messire
Henry Valée, et maistre Guy Gelenier^, deux cens sept frans,
c'est assauoir, à chascun d'eulx, soixante nuef frans pour vint
et trois jours entiers, commançans le xxv* jour du dit mois de
nouembre et fenissans le xvij" jour de décembre ensuigant,
tous incluz, que eulx et chascun d'eulx ont vacqué en vng
voyaige par eulz fait, par l'ordonnance de ma dicte dame et de
mon dit seigneur, au dit lieu de Maisonual, pour illec traictier
de la matière dessus dicte auec les diz ambaxadeurs du dit duc
Federich, auoir seiourné au dit lieu de Maisonual pour la dicte
cause, et en leurs retours, lesquelz vint et trois jours valent, à
trois frans par jour, pour chascun d'eulz, la dicte somme de
Ixix frans, qui font, pour eulz trois, la dicte somme de ij*" vij
frans, et aus diz Estart et messire Jehan les diz vint florins
de Rin en la valeur des diz xxxvj frans x deniers tournois, dicte
monnoye, pour auoir esté ou dit voyaige, auec les dessus diz,
par l'ordonnance de ma dicte dame et pour la dicte cause, et
par accord fait auec eulz. Pour ce, et rond cy les dictes lettres
de ma dicte dame veriffiées au doz par Jehan de Noident sur
le dit Fraignot, ensemble trois quictances des dessus nommez,
la première des diz messires Jaques et Henry Valée, cheual-
liers, de la somme de vijxx vij frans, dicte monnoye, de v de-
niers le gros, contenant affirmacion par laquelle ilz afferment
auoir vacqué ou dit voyaige pour les causes, par les jours, en
la manière dessuz diz, la seconde du dit maistre Guy, de la
somme de iiijxx iiij frans, dicte monnoie, la tierce et derreniere
I. Fol. iiij XX xij, v».
— 140 —
du dit Estart, de la somme des diz vint florins de Rin, conte-
nant affirmacion par laquelle il afferme en sa conscience auoir
vacqué ou dit voyaige de Maisonual par les jours et pour
les causes dessuz dictes, tout requis par les dictes lettres de
ma dicte dame. Pour ce, (ij' xxxj frans et xx florins de Rin, en
la valeur de xxxvj frans x deniers tournois, gros pour v deniers
tournois^).
Le traité.
5 décembre 2.
1" In der sach vnd misshell zwûschent dem durluchligen
hochgeboren fûrsten herczog Friderichen^hevczogen zuo Oes-
terrich, etc., einsteils, vnd der durluchtigen hochgeborn furs-
tin îrow Katherinen von Burgûndan, herczogin zuo Oesterrich,
des andern teils, ist geredt vnd getedinget, vff disen hûttigen
tag, datum diser nottel, zuo Massmûnster, von der voa Basel
erber bottschafft, die dazwûschen geredt vnd getedingt habent
in die wise als hienach geschriben stat, doch also daz der obge-
nanten beder herren vnd frowen reate die sach vnd teding,
wider hinder sich, an ir beder herren vnd frowen bringen vnd
denn darumb widerumb zuo tagen gon Basel, mit vollem
gewalt, komen soeilen, aht tag nach Vnser Frowen tag der
Liechtmess nechst komend, zuo naht, zuo Bosé?/ daselbs zuo
sinde, vnd mornendes widerumb von den sachen fûrbassor ze
redende. Wer aber sach daz vnsern obgenanten herren oder
frowen von Oasterrich soelichs, als hienach geschriben stat,
nit komlich were vfczuonemmen noch zuo demselben tag zuo
komen, die muogen es dem andern teil vorhin viertzehen tag
verkûnden vnd den tag absagenvnd widerbieten.
2° Item des ersten, daz der vorgenant vnser herr herczog
Friderieh von Oesterrich vnser frowen frow Katherinen von
/}wr7W7irfen, herczogin zuo Oesterrich, widerumb geben vnd zuo
I. Les mois enlrc parciilhèscs sont bilTés cl remplacés par los suivants
d'une autre écriture de la même époque : ij' xxxj frans, gros pour v deniers
tournois, xxxvj frans x deniers tournois, j,'ros pour v deniers tournois.
■2. Alcli. Innshruek. l'estairhiv, XWVin, a}. Minute. Pap. Extraits dans
lil'li., III, yjH. Analyse llartl, pp. 71, Si. Traduction française de l'époque
dans Deux docnnH'nts, p. ii.
_ 141 -
iren handen inantwurten sol aile die sloss disshalb dos Rines,
so er ir vormals ingenommen vnd der er sy enlwert hat, als er
die yelz innhat, also vnd mit soelliclien gedingen vnd furworten
daz vnser egenant frow von Oesterrich vnsern egenannten
herren von Oesterrich des von nûwen einen^ versigelten brief
geben sol, damitt sy aile die briefe, so sy vormals im gegeben
hatle, bestetige, daz die by iren krefften - beliben soellen, vnd
ouch daz sy soeliche sloss mit niemant anders beseczzen soelle
denn als das vormals verbrieft ist vnd verscbriben, besunder
mit soellichen erbern, frommen, wisen vnd habenden rittern
vnd knechten, die von den geslecbten im land zuo Elsass vnd
zuo Suntgow vnd besunder von der graffsch^fft von Phirt
oder landgraiï'schalï't von Elsass belehnt sient, die ouch, so in
soelliche sloss soellen ingegentwurt werden, sweren vnd sich
verbriefen zuo gelicher wize als die vorgenanten brief das inn-
haltent. Es soUen ouch die sloss Befort vnd Rasenfels, mit
iren emptern vnd zuogehoerden, v/iderumb vallen vnd beseczt
werden zuo gelicher wise als die andern sloss Es sol ouch der
durchluchtig fi'irst herr Phillip, herczog zuo Burgunden, das
alles^ so dauor geschriben stat, mit sinem versigelten brief,
verwilligen.
3° Item, als ouch ettlich der selben sloss in dem vorgeschri-
ben lande verseczt smd, da mag vnser fi*ow von Oesterrich, so
sy zuo dem land kunt, vfnemmen, von dem obgeschribenen
lande, ein schaczung, soeliche sloss vnd emptern ze loesen.
Das sol ir vnser herr von Oesterrich goennen vnd verwilligen
mit sinen briefen.
4° Item ouch sol vnser herre von Oesterrich vnser frowen
von Oesterrich harus geben vnd antwurten aile die kleinoeter,
die er hat vnd im geantwurt worden sind, die ir zuo gehoerent,
als verr er die weiss, by sinen fûrstlichen triiwen, vnd wenn er
das luot, so sol sy in darumb ganlz quitieren vnd ledig sagen
mit ire m versigelten brief.
5° Ilem es sol ouch vnser egenanter herr herczog Fryderich,
von der kleinoeter, so sin bruoder herczog Ernst hat, mit
frùntlicher bette, sin bestes tuon daz er die widergebe.
1. Brief rùiluré.
2. Une rature.
— 142 —
6° Item der edel herr Smassman, herr ziio Rappolczstein, sol
nyemer komen in dehein gewaltsame der obgenanten landen,
slossen vnd stetten, noch vnser vorgenanten herschafft darinn
dehein irrung tuon.
1° Item es soellen ail sachen zwuschen vnsern obgenanten
herren vnd frowen in guoten dingen beston bis vsgander Oster-
wuchen nechst komend. Vnd sind diser notteln drye gelich,
der vnser herren von Oesterrich landuogt vnd rete ein, vnd
vnser egenanten frow Katherinen von Burgunden rete die
andern, vnd der stat Basel erbern bolten die dritten hant.
Geben vnd geschribeo zuo Massmûnster, an Sant Niclaus abent
episcopi, anno, etc. xxj".
XXVII
Sur les rapports de Conrad, comte de Fribourg-en-Brisgau, avec
Catherine et la seigneurie d'Autriche.
Conrad, mis en demeure par Guillaume de Massevaux de s'ac-
quitter d'une obligation à défaut de cautions qui sont mor-
tes, prie Catherine de faire en sorte qu'il ne soit plus in-
quiété, vu que c'est à elle quil incombe de remplir cette
obligation, car elle détient une partie du bien paternel de
Conrad.
1422 au plus tard *.
Edle, hochgeborne frôw, minen vndertenigen diensl zuo allen
zilten. Ich lasz iiwer gnad wissen dz mich Wilhelm von Mass-
mûnster gemant hat, als vmb abgeslorbenen bûrgen. wie dz ich
imme leiste, nach lut vnd sag siner briefïen, etc. Bitt ich ûwer
gnade, mit ganczem flisz vnd ernste, vnd iemer durch mines
diens tes wille, dz ûwer gnade alswol tuon welle vnd don selben
Wilhelm ab tragen welle, dz er vnklagber belibe vnd dz er de-
I. Arch. Innsbruc'k. Pap. urk. Orig. Au revers, d'une écriture cursive
du XV» ou xvi" siècle : Frilmrg leydt von Masmunster ledig zu werden,
dunn sy liut siner giiter inn.
— 143 -
heinen schaden, noch kosten, me daruff tribe, wand ûwergnade
\tol weis dz ir das abtragen soellent viuJ ir mines velterlichen
erbe inn liant. Wisz ôch ûwer gnade dz ich ûcb den manbriefï
harin beschlossen sende, als er micb gemant hatt, vnd ôch ein
zedelin da aber die abgestorbenen bûrgen geschriben stant.
Edle, gnedige, hochgeborn frôwe, iuege ûwer gnade harinn als
ich ûch des sunderlich wol truwe, vnd kan oder mag ich ûczit
geiuon das ùweren gnaden gefellig sige, dz lasz mich ûwer
gnade wissen dz wil ich gern tuon, wand ich aizitt gern tett dz
ûwer gnad liep vnd dienst were. Geben ze Nûwenburg, an Sant
Augusteinns tag.
Gràff Cuonrad von Friburg, graff vnd herr ze Nûwenburg.
[Au revers :] Der durchh'ichligen hochgebornen frôwen frôw
Katherinen von Burgunde, herczogin ze Oesterrich, etc., mi-
ner gnedigen frôwen.
Heman Preller, de Wattwiller, bailli de Thann, a reçu pou-
voir de dégager tous les vassaux de Conrad sur les deux
rives du Rhin de leur foi et hommage envers le comte et de
leur ordonner de reconnaître la seigneurie d'Autriche pour
suzeraine. Ceci résulte d'une attestation d'André de Stûh-
lingen qui déclare avoir vu le pouvoir.
1423, 22 avril».
Ich Andres von Stuelingen, bekenn vnd tuon kunt das ich ze
Tann, in hand vnde gewalt //emman Prellers seligen, \ox\Wat-
wilr, wilent vogt ze Tann, einen brief gerecht vnde gantz als
er sin soit, vnd och das ingesigel daran hangende, wol ges-
choowet vnd in miner hand gehebt ban, das er von groff Cuon-
ratz wegen von Fryburg vollen gewalt batte vnd dz im enpfol-
hen wz ail man hie dise sit vnde enesit Rines, in dem Brisz-
goewe, von sinen wegen irr mannschaefte vnd eyden, lidig ze sa-
gende, vnd miner gnedigen herschaft von Oesterriche, etc., ze
hulden vnd ze swerend gehorsam ze sinde vnd die lehen von
inen ze enpfohende, also su dz vormols von imnie geton het-
tent, vnd das ich den selben brief, als vorgescbriben stot, ge-
I. Arch. Insbruck. Pap. urk. Orig. Sceau rond en cire verte plaqué.
— 144 -
sehen hab, dz sprich ich by miner worheit vnd wie ich dz billi-
chen sprechen sol, vngeuorlichen, mit vrkûnt disz briefs besi-
gelt mit minem vfgetrugkten ingesigel ze ende diser geschrift.
Geben vf dornstag vor Sant Joeriien tag, anno Domini m° cccc
xxiij".
XXVIII
Frédéric d'Autriche donne à son fidèle Claus une mission auprès
de son frère et de ses cousins au sujet des événements d'Al-
sace et de Brisgau, prise du château de Girsberg, menaces de
guerre du margrave de Baden-Baden, de Conrad de Fribourg,
de Lupfen, du seigneur de Montjoie et du duc de Bourgogne.
1422, après le 16 juin *.
Getrewr Klaws gedenkh an vnsern brader vnd vettern ze
werben vnd ze bringen.
1° Am ersten, von der leawft wegen im Ellsass vnd im Bris-
gow, wie der von Luphen fiirsten vnd herren manet, mit vnsers
herren des Rômischen kunigs brieuen, darauf vns auch nu
herczog Ludweig der phalczgraf, herczog Karl von Luttrin-
gen^ der marggraue von Nidern Baden geschriben vnd vnsers
herren des kûnigs brief abgeschriben gesand haben, der aller
wir in auch abgeschriben hinab senden -.
2" Item wie sy auf disen snyt maynen in die egenanten land
zeziehen vnd das korn ab dem veld ze furen, damit es in die
sloss nichtkome.
I. Arch. Innsbruck. Orig:. Pap. Scellé d'un sceau rond en papier dont
la lég'cude est efTacée. Au verso, d'une écriUire ancienne : Mémorial. i4u».
Analyse Harll, p. 71. Le document n'est pas daté, mais il est antérieur
au traité de Bàle qui nu'ttait lin à la crainte d'une guerre entre la Bour-
gogne cl rAulriche. D'autre part, Frédéiic annonce à sa fumille la prise
et l'incendie du château de Girsberg prés Hibeauvillé. Or, c'est le i() juin
i^'2-2 (pie Jean de Lupfen et Maximin de Ribeaupierre détruisirent ce châ-
teau (Annalen von Paris, Jiasl . Cliron., l\ , p. J;*)). Les instructions ne
doivent pas être bien postérieures à celte date ; Ribeaupierre et Lupfen
tiennent encore la campagne. Ils pensent pousser plus loin, dit Frédéric,
car ils ont un fort parti.
'2. Lupfen avait gouverné les Pays Antérieurs ct)mme bailli impérial
pendant toute la durée du ban de Frédéric (liasl. (Jiron., IV, p. i54, n. G).
— 145 -
3° Item wie darnachder marggraf, der von Lwp/ien vnd ander
ir helfer maynent in das land ze cziehen vnd das gar von vnsern
handen ze dringen.
4° Item v^ie sy nu ainem vnserm diener gênant Hanns Wil-
helm von Geyrsperg sein vesten Geyrsperg habend angenom-
men vnd ausgebraiit, in erschossen vnd sein gesellen geuun-
gen, vnd maynent damit verrer ze rukhen, wan sy gar gross
samnung haben.
5° Item wie wir gewarnet sein der von Burgundy well vns,
von seiner mûmen wegen, vnsrer swester, etc., in das land ze-
ziehen vnd maynt das land ze haben von irs heyratguts wegen,
des wir ir nicht kunen noch geturren vbergeben, von solher
schrift wegen, als wir vns gegen vnserm herren dem Romischen
kûnig verbrieft haben.
6* Item wie vns graf Chunrat von Fryburg, sein sun vnd der
von Frôherg vnd ettlich ander das land angreifien.
7° Item wie sich die egenanten vnser veind geaynt haben vnd
maynen den zug mit einander ze lûn.
8° Item wie der marggraf von Nidern Daden hochczeit bat
gehabt mit dem von Lutringen vnd habend ire kind zu ainan-
der geheyrat, da herczog Ludweig vnd ander fûrsten vnd her-
ren bey ainander gewesen sind, vor den sich der von Luphen
groblich ab vns beclagt bat vnd habend ira die fursten vnd her-
ren ir hilf wider vns angesagt ^
9° Item wie die stett Fryburg^ Brysach, Kenczingen, Enn-
dingen vnd der merer tail ini Brisgow warnung an vns suchen
wider ménnildich, nyemand ausgenomen wan den kïinig, vnd
hoffen die von Basel, die von Strasburg vnd ander, auch darinn
ze bringen, ob wir vns vnsrer veind dester pas gewern moch-
ten vnd getrawen, dadurch vnd mit vnsers bruders vnd vnsers
vettern vnd irer hilf, als wir hoffen, wider zu vnsern lannden
ze komen vnd ainen grossen anhang ze machen.
10° Darauf bitt sy vns in den saclien zeraten vnd ze hclfen,
vnd sunderlich an vnsern herren den Romischen kùnig zewer-
ben daz er vns vnsre land gnediglich well entslahen vnd leilig
sagen, daz wir vmb seinen gnad diemutiklich verdienen wellen,
I. Verso.
10
— 146 —
wan wir den vnrat von nyemand anders haben, denn von
vnserm herren dem Rômischen kiinige, vnd ye pelder sy zu den
sachen tuon, ye niitzer in vnd vns des wurdt, ee es sich ze
swerlich one reisse, wan es ir sach alswol ist als die vnser.
11° Item daz sy vns zestund iren rat vnd maynung herwider
auf schreiben.
12° Item daz sy dem egenanten herczog Ludwigen vnd herc-
zog Karlen auch. von der sach wegen. schreiben zugleicher-
weys als wir in geschri ^ [ben] vnd in des abgeschrift gesandt
haben.
13° Item von der drewtausend guldein vnd entslahung der ge-
waltsam wegen, etc.
14° Item gedenkh etwas haymiichs ze reden, etc.
XXIX
Traité de Bàle.
1»
Négociation du traité. Nomination des plénipotentiaires'-.
A
Plénipotentiaires de Catherine.
Belfort, 1422, 19 octobre^
Wir Katherina von Bûrgunden, von Gots gnaden herczogin
ze Osterrich. etc., tuen kûnt, als der horhgeborne fi'irst vnser
lieber bruoder herczog Friderich, herczoge ze Ocsterrichf
etc., vns liatt kùnt vnd ze wissen geton by vnserm lieben
1. Déchirure sur lo bord, lacune.
2. Hartl, p. 71J.
i. Arcli. lunslMMick. Hurj^'-uud. ii5. OrifJT. Pareh. \\i revers, de deux écri-
tures de l'éj)0(jue : (ticalt. — (^oniniissio cause prosecpuMide iuler Katheri-
rinam de /iurKundi e[ suuiu Iratrem d. a. 1412. Scellé d'un sceau rond en
cire roujfe entouré d'un collet de cire vierjçe. Léjfende : S. Katherine de
Hurgiindia, I)ei gracia ducis^e Austrie, etc.
— 147 -
getruowen Ilansen von Morsperg, rilter, das wir citllichon
unsern reatteii zuo ime santerit mit einem ganczen, einidenden
vnd vollen gewalt, so wolt er, durch dene, mil vus guetlich
veberkommen von allen den zuo spruche vnd vordrunge so wir
zuo ime haben, os syeg von vnsers heratez guolz, morgengabe,
widei'Ieigunge vnseren lender-n deren gt-affscbaffl von PJl''^
vnd landgraffschafft in Obr Elhzas, mit \v zuogeboerunge,
andern gescblaesern, kleinetern, guotz vnd haben wegen, vnd
ouch von der versessener zmse vnd andern vnseren sachen
wegen, nûtzit vssgenommen, das liant wir geton vnd hant dem
eigenaiiten Hansen von Moersperg vnd vnser getruewen an-
dechtigen Ilansen Syniond von Bejort, priester, vnseren reat-
ten, die obgenanten vnseren sachen vnd zuo spruche allen
empholhenn ze verandelenn vnd in vnseren volen, ganczen
gewblt geben vnd gaben ouch wisentlichen, mit dem brief, ze
tuonde vnd ze lossende, die sachen ze vollenfuerende vnd zein-
dende, ze quitierende, ze verbinden vnd ze verbrieffonde, wie
das mit einem vol eind vnd vsstrag nottorftig wûrde, mit dem
eigenanten vnsern bruoder von Ostterich, zuo gelicher wise als
ob wir selber da werent, vnd was do von denselben vnseren
reatten geton, verbrieffet, quitieret oder verandellet wûrde, ge-
loben wir vnd versprechen, by vnsern fùi-stlichen truowe, stett
und veslen ze habende, ze volfuerende vnd ze tuonde, vnd da
wider, mit reiden nach schaff, geton werdenn, in deheincn
wise, ane geuerde. Ilye by sintgewessen vnseren retten Estart
von Villey, vnser hofmeister, Mans \on Abone, vnsern vogt ze
Bejort, Hans Volrichen von Roppach, Huog Briot, Iluog Kolin
vnd Schakat Schaffner^, vnseren realten. Mit vikûnd diz
briefes besigel mit vnseren ingesigelen, geben in vnserm ge&-
chlossen ze Befort an mendag nach Sant Galleii tag, auno
Domini millesimo cccc" vicesimo secundo. [Signé :] Katerine.
— Domina duxissa per consilium. [Signé avec paraphe :] Hug
Briot.
I. Peut-êti'c Jacot Rossel, prévôt de Belfort.
— 148 —
B
Plénipotentiaires de Frédéric.
Innsbruck, 1423, 29 janvier^
Caspar Hornperger^ decrelorum licencialus, curie PaZaî/ieri-
sis officialis, et nos, Irater Martinus, abbas monasterii Beale
Marie Virginis al[ia]s Scotorum Wiennensis, vniuersis el Singu-
lis ad quos présentes litière seu presens publicum transsump-
tum peruennerit seu peruenit, salutem in Domino et presen-
tibus fidem indubiam adhibere. Nouerit vniuersitas vestra quod
venerabilis in Christo pater dominus Wolfgangus, prepositus
collegii Béate Marie Virginis Noue Cioitatis, Salzeburgensis
diocesis, serenissirai et inuictissimi principis et domini nostri
gloriosissimi domini Friderici, Romanorum régis ac Austrie,
Stirie, Karinthie, etc., ducis secretarius, coram nobis alque
notariis et testibus infrascriplis personaliter consiitutus, quas-
dam litteras in wlgari et theutonico scriplas olim illustris prin-
cipis et dommi domini Friderici, Austrie, Stirie, etc., ducis,
sigillo rolundo eiusdem domini Friderici de cera rubea, cere
communi impressa, in cedulis pergameneis pendente, sigilla-
tas, nomine prefati domini nostri Romanorum régis ac ducis
Austrie, in médium exhibuit et produxit, petens, débita cum
instancia, huiusmodi litteras transsumi et exemplari, ac iii pu-
blicam transsumpti formam, eciam cum interposicione decreti
ordinarie auctoritatis, redigi mandare, sub tali modo et forma
ut huiusmodi transsumpto, vbique locorum, tamquam ipsis
originalibus litteris, possit plenai'ie fides adhiberi, cum, prop-
ter viarum discrimina aliasque causas et variabiles euentus,
ipse litière originales ad loca vbi ipsarum habetur indigencia.
I. Arch. Innsbruck, 8i<>(). Vidimus. Parch. Scclh' sur doubler qiu'ucs
de deux sceaux of^ivaux en cire rouj,'^e entourés chacun d'un collet de
cire vierge. Légendes : S. otiicialis curie J'at(H'iensis. — S. .V(jr/j>ji, abbatis
monasterii Beute Marie Scotorum Wienne. Au revers de la pièce, de la
même écriture que la teneur : Vidimus herczog Fridrcichs von Ocsterreich
gewaltbrief mil frawen Kathrcin von liur^undi ze taidingen. Datum
Ynsprug an Ireilag vor l'user Lieben Frauen tag der Liechtmess. unno,
etc., xxiij.
— 149 —
comode et secure duci non valeant. Nos igitur, Caspar Ilorn-
perger et frater Martinus, abbas, prefati, attendentes peticio-
nem huiusmodi iustam fore et consonam racioni, caucius tamen
in negocio huiusmodi ac secundum juris disposicionem agere
volantes, citacionem per edictum ad valuas ecclesie maioris in
Wienna, contra omnes et singulos qui sua circa preraissa
interesse habere putarent, ad certum terminum peremptorium
decreuimus, eandemque in valais pretacte ecclesie atlixam, dé-
bite executam, eoram nobisque reproductam, et nullo opposi-
tore comparente, supradictas litteras ad nos recepimus, ipsas-
que vidimus, inspeximus et, vnacum notariis infrascriptis, aus-
cultauimus diligenter, quibus sic visis, inspectis et auscultatis,
easdem sanas, intégras et illesas, omnique prorsus vicio et
suspicione carentes reperimus et inuenimus. Idcirco, ad ins-
tanciam prenominati domini Wolfgangi, prepositi, huiusmodi
litteras per notarios subscriptos transsumi de verbo ad ver-
bum et exemplari, ac in publicam transsumpti formam, nil
addendo uel minuendo quod sensum variet aut mutet intellec-
tum, redigi mandauimus. Et nos Caspar Hornperger^ officialis
prenominatus, decretum nostrum, auctoritate nostra ordinaria
nobis commissa, interposuimus et interponimus per présentes,
volentes et auctoritate iamdicta decernentes ut presenti trans-
sumpto publico, tanquam ipsis litteris originalibus, vbique
locorum, in iudicio et extra, fides plenarie possit et debeat adhi-
beri. Quarum litterarum originalium ténor de verbo ad verbum
sequitur et est talis : Wir, Fridreich, von Gots gnaden herc-
zog ze Osterreich, ze Steir, ze Kernden vnd ze Krain, graue
ze Tyrol, etc,, tun kunt, als wir mit der hochgebornen fûrslin
vnser lieben swestern fraun Katherinen von Burgundy, herc-
zogin ze Osterreich, etc , ainer tayding vnd verschreibung
ainig worden sein, von vnser land wegen in Obern Elsassen
vnd in Sunggow, der wir ainander versigelt zedeln vbergeben
haben, also sennden wir hinausz den ersamen vnsern lieben
getrewen andechtigen Ilainrichen, probst zu der Neicenstift
bey Brichserij vnsern rat, vnd haben dem vnsern ganczen vnd
vollen gewalt gegeben, wissentlich mit dem brieue, mit sambt
den hernachgeschriben vnsern retten, mit namen marggralY
Rudolfen von Hohperg, herren ze Roteln, graf Ilannsen von
Tyernstein, vnsers landuogts, Hauirichs von Randegg, vnsers
vogts ze Phirt, Ilannsen Drukchsessen von Dyessenhouen
— 150 —
gênant Molly, vnsers vogts ze Tann, Hainrichs von Gachnang
gênant Minich, vnsers vogts ze Altkilch, dieselb tayding, nach
innhalt der zedein die wir ainander vbergefeen haben, ze han-
deln, auszerichten vnd ze besli<'ssen, dem landuogt, vogten,
rittern, knechten, lehenslewten, sletten, anabtlcwten vnd an-
dern inwonern der egonanten land, edeln vnd vnedeln, in der
landgrafschaft ze Ellsassen vnd der grafschaft ze P/ii>^, ir ayd
zuernev^en, ayd, gelubd vnd verschreybung von in aufzenemen,
landvogt, vogt vnd ambtlewt ze entsetzen vnd ze setzen, vnd
ailes das zetuon und ze handeln das denn die versigelten
tayding zedein zwischen vnser vnd der egenanten vnser swes-
ler innhalten vnd begreyffen, in aller der mass als ob wir selber
da w'eren vnd dis tetten, vnd was der egenante probst, mit
sambt den obgenanten vnsern rëten handelt, tut oder bes-
lewsset, als vor stat, das geloben wir stelt ze ba'den vnd
dawider nicht ze reden noch ze tuon, in dbainweis, ange-
uerde. Vnd ze vrkund haben wir vnser insigel gehengt an
dysen bnef. Der geben ist ze Insprugg an freytag vor Vnser
Frawntag zu der Liechtmesz, nach Cristi geburde vierczeben-
hundert vnd in dem drey vnd zwaintzigisten jare. In quo-
rum omnium et singulorum fidem euidensque testiraonium
premissorum présentes nostras litteras, seu presens publi-
cum instrumentum, sub forma transsumpti, per notarios pu-
blicos subs^riptos, exinde fieri, subscribi et publicari sigil-
loque maiori officialatus curie Patauiensis, necnon sigillé
domini abbatis supradicli, iussimus appensione communiri.
Datum et actum Wienne. Patauiensis diocesis, in stuba com-
mun! nostre solite residencio, sub anno Domini miliesimo
quadringentesirao quadragesimo septimo. indiccione décima,
die vero jouis vigesima tercia mense raarcii, hora vesperorum,
uel quasi, pontificatus sanclissimi in Chrislo patris et domini
nostri domini Eugenii, diuina prouidencia pape quarti, anno
decimo septimo. Presentibus ibidem honorabilibus cl discretis
viris dominis fratre Wilhelmo Siringkriest, commendatorc
domus Thcutonicorum Wierinensis, Xicolao Schrot, de Newn-
burga, claustrali pi'osbitero, Johanne Welser, oj)idi Wiennen-
sis, Petro Sehalchanner, de Obernperg, Symon Koglar, de
Wienna, laïco, Patautensin diocesis, Johanne Vgler. de ciui-
tate Pataulem^i, et OswaUio Sanger, de Veldkirchen, Churien-
sis diocesis, teslibus ad premissa vocatis specialiter atque
rogatis.
— 151 —
[Signum solituin.] Pctrus Sartoris. Kl ego Potrus Sartoris,
de Kirchain, baccalarius in decrelis, clericus Misnensis dio-
cesis, publicus impérial! auctorilale notarius causarumque,
coram supradiclo domino Caspar, officiali, sciiba, quia predic-
tarum iitterarum exhibicioni, produccioni, auscuitacioni ac
decreli ordinarie auctoritatis interposicioni omnibusque aliis et
singulis premissis, dum sic, vt preniittitur, agerentur et fiè-
rent, vnacum nolario publico infrascripto et testibus prenota-
tis, personaliterinterfui eaque sic fieri vidi et audiui, ideo, ideo,
de speciaii mandato antedicti domini officialis, predictas litteras
originales, de verbo ad verbum transsumpsi fideliter et copiaui,
nil addendo uel minuendo quod sensum variet aut mutet intel-
leclum, habitaque collacione diligenti, cum nolario infrascripto,
de presenti transsumpto ad litteras originales supradictas, et
quia per omnia concordare inueni, presens exinde, vnacum no-
lario subscripto, publicum instrumentum, transsumptum huius-
modi in se continens, confeci et in hanc publicam formam re-
degi, signoque et nomine meis solitis et consuetis, vnacum
appensione sigillorum, videlicet maiori oiïicialalus curie Pa-
tauiensis ac venerabilis in Ghristo patris domini Martini, ab-
batis memorati, consignaui in fidem et euidens lestimonium
omnium et singulorum premissorum.
[Suit un autre signum solitura, avec cotte légende :] S. Nico-
lai Gerlaei [et cette autre attestation :] Et ego Nicolaus Ger-
laci, de Kônigsberg, ciuitate Samhiensi, publicus imperiali
aucloritate notarius, quia diclarum litterarum exhibicioni, pro-
duclioni, auscuitacioni ac decrelo ordinarie auctoritatis inter-
posicioni omnibusque aliis et singulis premissis, dum sic age-
rentur et fièrent, vna cum nolario prescripto et testibus pre-
notalis, interfui eaque sic fieri vidi et audiui, ideo, de speciaii
mandato domini officialis antedicti, presens publicum instru-
mentum, transsumptum seu exemplum litterarum hniusmodi,
débite collacionatum, de verbo ad verbum in se continens, in
hanc publicam formam exinde corredegi ac signo meo solilo,
vnacum sigillorum appensione, videlicet maioris officialatus
curie Patauiensis ac venerabilis in Chrisio patris domini Mar-
tini, abbatis memorati, consignaui in fidem et euidens tosti-
monium omnium et singulorum premissorum.
— 152 -
Le traité.
1423, 12 mars.
Dom Plancher, III, 208. UB. Basel, VI, 164. Hartl, p. 72.
Lichnowsky, Geschichte des Hauses Habsburg, V, Ver-
zeichniss, p. glxxxix, n° 2108. Fester, Regesten der Markgra-
fen von Baden vnd Hochberg, I (Innsbruck, IPOO), h, 111, n" h.
1060.
Actes consécutifs.
Catherine reconnaît que Frédéric a tenu les promesses ren-
fermées dans le traité relativement à ses Joyaux, c'est-à-dire
quil lui a restitué tous ceux qu^il avait reçus lui-même de
l'archiduc Ernest et quil a fait de son mieux pour obtenir
d'Ernest la restitution des joyaux que celui-ci pouvait encore
détenir ; en conséquence elle quitte Frédéric et Ernest de toute
réclamation à ce sujet.
1423, 21 mars *.
Wir Katherlna von Burgunden, herczoginn ze Oesterreich,
bekennen vnd tuond kunt, als wir mit dem hochgebornen furs-
ten herczog Fridreichen, herczogcn ze Oosterrich, etc., vnserm
lieben bruoder, yeczend, von nûwen dingen, vmb aile vnser
spenne vnd zweyung die wir miteinander gehept hand, verricht
vnd vereynet sind, nach lut der richtungDrief darumbe gege-
ben, darinne, mit sunderheit, begriffen ist daz er vns aile
vnser kleynotter die er von dem hochgeborn fiirsten, ouch
vnserm lieben bruoder, herczog Ernsten, erczherczogen zuo
Oesterrich, etc., emphangen bat, nach begrilTung der zedeln,
daran die klainotter verczeichnet warent, wider antwurlen sol,
vnd ouch gegen dem selben vnserm bruoder sin bestes tuoo,
ob er der ich'z mer inn bette, daz er vns ouch die also geben
I. Arch. Innsbruck, II' 8162. Vidinius. Parch. Scellé d'un sceau ogival
eu papier, plaqué sur le parchemin, représentant un abbé, la crosse à la
main. Légende illisible. Analyse Ilartl, p. •]!^.
— 153 -
vnd wider antvurten sol, aiso hat vns der egenant vnser bruo-
der herczog Fridreich dieselben kleynotler, nach innhaltung
der obgenanten zedeln, genczlich vnd vôlleklich geantwurtet,
vnd ouch gegen dem egenanten sinen bruoder herczog £"^5^6^
sin vermôgen getan des vns wol vnd gancz von im benuoget,
darumb sagen wir die vorgenanten vnser lieben brûdere herc-
zog Ernsten vnd herczog Fridreichen vnd ir erben, vmb die
obgeschriben kleynotter, genczlichen qiiitt, ledig vnd lôs, mit
ganczer verzihung aller vordrung vnd zuospruoch, die wir zu
inen darumb gehebt haben, oder in dheinen weg gehaben
môchten, one aile geuearde. Des zû vrkunde se haben wir
vnser ingesigel getan hencken an disen brief. der geben ist vf
Sand Benedicten tag, dez heiligen aptes, des iares als man
zalt nach Krists gebûrt vierczehen hundert zwenczig vnd dru
iar.
Wir /o/ia/ins, von Gotts gnaden abbt zu Wiltein, bekennen
vnd tun kunt daz wir den brief, als die gegenwi'irtig copi, von
wort zu wortt lautet, gannczen, gerechten vnd vnuerschertten,
der schrifit, pergamens vnd sigl, gesehen vnd gelesen haben,
vnd haben zu geczeugnuss vns insigl gedrukcht zu ennd diser
schrift, doch vns, vnserm goczhaus vnd nachkomen anscha-
den. Das ist geschehen ze Wiltein an mittichen nach Sand
Jacobs tag, anno Domini millesimo quadringentesimo vicesimo
nono.
[Au bas du feuillet] : Tertius com. habet.
B
Les chevaliers siégeant au plait général de Haute- Alsace,
sous la présidence de Jean de Dollwiller, justicier du pays, en
présence de Catherine de Bourgogne et des représentants de
Frédéric d'Autriche, proclament par Jugement les renoncia-
tions que Catherine a faites dans le traité au profit de Frédé-
ric et au détriment de sa propre famille.
Le Schildberg, 1423, 23 septembre*.
Vor vns Burckeharten, herren zu Bollwilr, lanntrichter in
Obern Ellsazz, am lanntagg am Schiltperg-, an donrstag nach
1. Arch. Innsbruck, n» 8iGi. Yidimus. Parch. So«Mlr d'un sceau plaqué
ogival, en papier, représentant un abbé, la crosse à la main. Légende : Si-
gillum abbatis de Wiltin. Analyse Ilartl, p. 74-
2. Schild est un lieu-dit assez fréquent dans le Haut-Rhin (communes de
- 154 —
Sand Matheus tag, warend in gerichte die durleuchtige hoch-
geborn fiirstinn fiaw Katherina von Burgundi, herczogin ze
Osterreieh^ vnd des durleuchtigen hochgebornen fûrslen herc-
zog Fridreichs, herczogen ze Osterrich, etc., voiler gewalt,
mit namen her Vlreich, cannczler des vorgenanten meins gne-
digen herren, vnd ander sein rette, als er des ainen gewaltz-
brief zaigte in gerichte, der darumb aigenlich gelesen vnd ver-
hoert ward, vnd telt da, durch seinen fûrsprechen, ainen ùber-
tragsbrief lesen, wie die egenant mein gnedige fraw von Bur-
gundi, etc., vnd der egenant mein gnediger herr herczog
Fridreich von Osterreich, etc., vmb aile ir spenn vnd misshe-
lung, lieplich vndgiitlich ûberkomen wearn, vnddaz die vorge-
nant fraw Katherin von Burgundi, mein gneadige fraw, sich,
etc., eesti'ir, morgengab, klainoter, pûnten vnd andrer artikeln,
so in dem obgenanten ûbertragsbrief verschriben steend, nichtz
libéral auzgenomen, sich in gerichte enczeihen vnd begeben
soite, als das der yeczgenante ûbertragbrief, mit mer worlen,
aigenlicher, inné haltet vnd begreiffet; wolt si dem also nach-
geen, das môchte si sagen, so wolten si im auch nachgeen vnd
fûrer dartzuo anlwurtten vnd reden daz dem vorgenanten mei-
nem gneadigen herren herczog Fridrichen vnd seinen erben,
notdurftig weare ; darlzuo antwurttet aber die egenant moin
gnedige fraw Katherin von Burgundi, etc., si wolt es auch bei
dem ûbertragsbrief lassen beleiben vnd dem nachgeen, wie er
(las inuhielte, vngeuearlich, vnd als nu die egenant mein gnea-
dige fraw Katherin von Burgundi, etc , durch irn fûrsprechen
geantwnrtet hat, si wolt bei dem ûbertragsbi'iefgern beleiben
vnd dem nachgeen, als vor gescliriben stet, da hat aber der ob-
genant her Vlreich, mit andern meins herren reatlen, un des
vorgenanten meins gneadigen herren herczog Fridreichs stat,
im ze eruarende an der ritter vrtnil, wie denn die yeczgenant
mein gnedige fraw sich der obgenanten pûnten vnd aller arti-
keln in (lom obgenanten ûbertragsbrief geschriben, verczeihen
vnd begeben solle, daz si aller pestkralft, macht vnd hanntvest
haben solle vnd muge, nu vnd hienach, im rechten vnd lausser-
hall) des rechten, vngouearlich. Da ftagten wir, der obgenant
richter, der v.tail vmb. Da ward eiUannt. nach vnsrer frag, von
ZiinuKM'slifiiii. où il osl (ItMioiniuo aussi Au dem Schillberg, Dirlinsdorf
Masscvaux, Uciniuffen, Steinbrunn le Haut et Thaiin).
- 155 —
dem merer tail dor ritlern, auf dcn aid, wann die egenant moin
gneaô'ige fraw Kaiherin von Durgundi, etc., ain fCirslinn weare
vnd vnder augen in gerichte seasse, wenn si denn spreach,
bei irn furstlichen wirden vnd ern, daz der ubertragsbrief vnd
aile pûnt vnd artikl. so dar inné geschriben stunden, genczlich
vnd gar, mit irm willen vnd wissen, zugangen vnd beschehen
wearn, vnd si sich denn auch, in gerichte, wissentlich vnd wol-
ledeachtiaclich, verczige vnd bpgebe, ewiclichen, aller vordrun-
gen, zuspruche vnd ansprachen, so si, ir vater seliger vnd vetter
oder yeman, von irn wegen, vnd vnib ir eestewr, widerlegung,
kleinater oder aller andrer sachen, nichlz ausgenomen, zu
vnsrer gnedigen herscbafft von Osterrich hett oder gehaben
môchte, von erst als si denn vnserm gnedigen herren herczog
Leupolten, seligen, zugemëhelt ward vncz auf heutigen tag, daz
sein dann hiemit gnuog v^eare, vnd wol kraft, macht vnd bant-
uesthaben solle vnd môge, nu vnd bienacb ewikcblich, sblech-
ticlich vnd vngeuearlicb, vnd solten dann darauf aile die brief,
so vnser egenant gnedige fraw, ir vetler, oder yemand andrer,
von vnsrer gnedigen herschaft von Osterrich, vmb aile zus-
prucli, als vor statt, hett, wa die fûrkeomen oder funden wur-
den, tod vnd zenichte sein, vnd hinftir kain kraft mer haben,
noch vnsrer gnedigen herschaft von Osterrich hinfiir ewiclich,
nymermer, zu kainem schaden komen. Vnd wan auch die ege-
nant vnser gnedige fraw von Burgundi, die, die verczeibung
vnd was hieoben geschriben stat, nach erkanntnuss der ritter,
williclichen, bereatenlichen vnd vnbezwungenlichen tetl vnd
getan bat, vor vns, an vnsern lanntschrannen, in der form als
es denn aller pest kraft vnd macht gehaben sol vnd mag, hie
vnd hinnach, vnd nach sitten vnd gewonheit des lanntgerichls,
darumb so baben wir yelwederm lail der des denn begert, des
einen gerichtzbriof gegeben, als das auch von den rittern zum
rechten erkannt ward, versigeit mit vnserm des obgenanlen
lantgerichtz anhangpnden insigl. Geben vnd gescheben auf dem
obgenanten tag, in dem jare do man zalte nach Crists gepûrd
in dem vierczehenhundertestem vnd dem drew vnd zwainczigis-
ten jare.
Wir Johanns, von Gotes gnaden abbt zu \\ildtein, beken-
nen vnd tûn kund daz wir den brief, als die gegenburtig copi
von wort ze wort lauttet, ganczen, gerechten vnd vnuerscher-
ten, der schrifft, pergamens vnd sigel, gesehen vnd gelesen ha-
— 156 —
ben, vnd haben, zu gezeugnûss, vnser insigel gedrukcht zu
ennde diser schrifft, doch vns, vnserm gotzhaus vnd nachko-
men anschaden. Das ist gescheben zu Wildtein, an mitichen
nacb Sand Jacobs tag, anno Domini millesimo quadringe[ntej-
simo nono.
[Au bas du feuillet :] Sextus cant. babet.
XXX
Relations de Philippe le Bon avec Catherine, l'Alsace, l'Autriche
et les pays avoisinant l'Alsace.
1423-1430.
Année 1423
Missions auprès de Catherine.
l" Mission de Jacques de Villers et de Richard de Chancey.
19 février-5 mars ^
A lui et à maistre Richart de Chancey, bailli de Dijon, la
somme de soixante neuf frans qui deue leur estoitpar mon dit
seigneur pour vng voiaige qu'ilz ont fait à Beaufort, deuers ma
dame d'Osteriche^ c'est assauoir au dit mcssire Jaques de Vil-
lers xlv frans pour xv jours qu'il a vacquez ou dit voiaige des le
xix' jour de feurier mil cccc xxij, qu'il partit de son hostel. jus-
ques au v" jour de mars ensuiguant incluz, en alant, demou-
rant, seiournant et retournant, c[ui font en tout les diz xv jours
entiers, pour cliascuii desquelx jours mon dit seigneur, par ses
lettres patentes donnùes le derrenier jour d'auril mil cccc xxiij,
lui a tauxé iij frans monnoie courant. Kt au dit maistre Richart,
xxiiij frans pour xij jours qu'il a semblnbloment vacquez oudit
voiaige auec le dit mossire Jaques, c'est assauoir des le xxj* jour
du dit mois de feurier jusques au iiij* jour du dit mois de mars
ensuiguant incluz, qui sont les diz xij jours entiers, alant, uenant,
seiournant et retournant, pour cbascun desquelx jours mon dit
I . H, Kia"?. fol. ex, rv
— 157 -
seigneur lui a semblablement tauxé, par icelles mesmes lettres,
deux frans oultre et par dessus ses gaiges ordinaires, qui est
icelle somme de xxiiij frans. Montent les dictes deux parties en
tout la dicte somme de Ixix frans oultre et par dessus les gaiges
ordinaires du dit bailli. Pour ce, paie à eulx, par vertu desdictes
lettres veriffiées au doz par Jehan de Noident sur ledit Frai-
gnot, cy rendues, ensamble deux quictances des dessusdiz,
chascun de sa porcion, contenant affirmacion d'auoir vacqué ou
dit voiaige par les jours, pour les causes et en la manière des-
sus declairées, requises par lesdictes lettres,
Ixix frans de xxiiij solz le franc.
2* Mission de Jacques de Villers, Guy d'Amanges et Richard
de Chancey.
23 mai-8 juin '.
Au dit messire Jaques, la somme de cinquante vng frans qui
deuz lui estoient pour dix sept jours entiers qu'il a varquez en
vng voiaige par lui fait, par l'ordonnance de monseigneur le
chancellier, à Montheliart et à Beavfort, deuers madame d'Os-
teriehe, auec et en la compaignie de messire (ruy d'Amanges,
cheuallier, bailli d'ylmon^, et mmsive Richart de Chancey^ bailli
de Dijon, pour aucunes besoignes et affaires qui grandement
toucboient mondit seigneur. Lequel messire Jaques se parti de
son hostel de Villers pour aler oudit voiaige le jour de Pentlie-
coste, xxiij" jour de may cccc xxiij, et retourna d'icellui en son
hostel dudit Villers le viij" jour de juing ensuiguant. Ainsi sont
lesdiz xvij jours entiers qu'il vacqua en icellui voiaige faisant,
pour chascun desquelx jours mon dit seigneur, par ses lettres
données le xviij* jour de juillet cccc xxiij, lui a ordonné et
tauxé, pour ceste foiz, oultre et par dessuz ses gaiges ordinaires
qu'il prent de mondit seigneur, trois frans, monnoie courante,
pour ce qu'il fut en pays estrange où la monnoie de monsei-
gneur ne se prent pas à tel et si hault priz comme elle a cours
es pays de mon dit seigneur et aussi qu'd lui conuint aler a plus
de gens et de chevaulx, tant pour l'onneur de mon dit seigneur
comme pour sa seurté, qu'il ne fait quant il a accoustumé de
I. B, i6a3, fol. cix, v». Chancey voyage du 24 "'^i au ~ juin. (B, i63i,
fol. cxv, r"). V. aussi Livre des mémoires, fol. loi) v» ; 14S, v».
— 158 —
cheuauchier par les pays de mon dit seigneur, lesquelx iij frans
par jour montent pour les diz xvij jours à la dicte somme de
Ij frans. Pour ce, paie à lui, par vertu desdictes lettres veriffiées
au doz par Jehan de Noident sur \eù\i Fraignot, cy rendues,
ensamble quictance dudit cheuallier, par laquelle il afferme en
sa conscience les diz xvij jouis auoir vacquez ou dit voiaige en
la manière que declairée est cy dessuz et pour la dicte cause,
Ij frans de xxiiii solz le franc.
3° Mission de Guy Gelenier, Jacques de Villers et Guy d'A-
manges.
27 septembre-28 octobre ^
I. — A maistre Guy Gelenier, conseillier de mon dit seigneur,
la somme de soixante six franz huit groz, que mon dit seigneur
lui a ordonné et tauxé, c'est assauoir Ixij frans pour xxxj jours
entiers continuelz. commençant le xxvij' jour de septembre
iiij'' xxiij, pour estre aie, par l'ordre de mondit seigneur, en
ambaxade auec messire Jacques de Villers et messire Guy^
seigneur à'Amenges, deuers la duchesse d'Osteriche, à In-
guessen, ou pays d'Alemaigne, pour les besoignes et affaires
de mon dit seigneur.
II 2, Au dit messire Jaques la somme de quatre vins seize
frans qui deuz lui estoient pour xxxij jours entiers commen-
çant le xxvij' jour de septembre mil cccc xxiij, qu'il se parti, par
l'ordonnance de mon dit seigneur, pour aler auec et en la com-
paignie de messire Guy d'Amanges, cheval ier, bailli d'Amont,
et maistre Guy Gelenier en ambaxade de par mondit seigneur
deuers ma dicte dame d'Osteriche à Angezan en Allemaigne et
Unissant le xxviij' jour d'octobre ensuigant. tant en alant,
besoignant, séjournant comme en retournant deuers mon dit
seigneur'^ le dit messire Jaques a vacqué par les diz x.txij jours
entiers, pour chascun des(]uelx jours mon dit seigneur, par ses
I. Il, i()23, fol. vjxx ij, v. |Kn marge do deux «crituros de répoque :j Lo-
(;ualiir pi'ojiU'r inonctain cl vidoalur inaiidamcnuuu. — Transit, viso
inaiidaiiicnto. — (lapiatur quia, duraiitibus dicUs xxxj dirbus iiuipicnti-
bus dicla xxvija seploiiibris cccc xx iij, non ccpil alicpia vadia ad causum
canuTC consilii Diaioncnsis.
•j. Fol. ex, r". [En marge, d'une écriture de l'époque :] (-apiatur (piia,
durauU- islo Icmpore. non cepil aliijua vadia ad causan» camerc consilii
Diuionrnsis.
3. A celle mission se rai)porle une Icllrc des magistrats de Uàle aux
- 159 —
lettres patentes données à Dijon le xxx' jour d'octobre mil cccc
xxiij, lui a ordonné et Inuxé la somme de iij frans, monnoie
courante, qui montent ensemble à la dicte somme de iiij^x xvj
frans. Pour ce, paie à lui, par vertu des dictes lettres veriffiées
au doz par Jehan de Noident sur le dit Fraignot, cy rendues,
ensamble quictance du dit messire Jaques, par laquelle il afferme
en sa conscience auoir vacqué par les diz xxxij jours ou dit
voiaige, pour la cause que dessuz, et aussi qu'il n'a point esté
compté ne prins gaiges ou liurées par les estroes de la despense
de l'ostel de mon dit seigneur, escripte au doz des dictes lettres
et requise par icelles, iiij xx xvj frans de xxiiij solz le franc.
4° Mission de Jacques de Villers.
Fin de l'année.'
A messire Jaques de Villers, cheualier, conseiller et cham-
bellan de mon dit seigneur, la somme de 1 frans, monnoye à
présent courant, en prest à lui fait sur vng voyaige par lui lait
en auoir esté de par mon dit seigneur deuers madame à'Au-
iheriche, à Henguesain, en la conté de Ferrectes, pour certaines
matières qui fort touchoient mon dit seigneur. Pour ce, par
lettres de messeigneurs des comptes de mon dit seigneur à
Dijon données le xj" jour de mars mil iiij' xxiij, cy rendues, en-
semble quictance du dit messire Jaques requise par les dictes
lettres, 1 frans.
Année 1424-1425
Mission de Lourdin de Saligny auprès du duc de Lorraine
et en Autriche.
2 novembre-18 février-.
A messire Lourdin, seigneur de Saligny, cheuallier, con-
seillier et chambellan de mon dit seigneur, la somme de mil
trois ambassadeurs de Philippe le Bon, <iui sont à Mc)iill)éliard, pour
s'exeuser ne pouvoir leur assurer l'accès de Hàle à travers la terre de
Catherine, ni envoyer des ambassadeurs à Montbéliard pour prendre i)art
à une conférence {Orig., I, p. j; II, l'i. i4-^3 9()ct ).
I. lî, 16^5, fol. vij ^^x \ij. v". [En inarj^e, d'une écriture de rep«»que :]
Super ipsum. — La lettre de la ehanibre des comptes est du ii mars i4"-i4-
La mission se place après le 21 septembre i4*-i3. Elle est, au i)lus tard, ilu
commencement de 1424.
•2. B, 1628, fol. vj XX xvij, y. Les pays parcourus i)ar le commissaire
paraissent être l'Alsace, la Forêt-Noire et le margraviat de Bade.
— 160 —
quatre vins dix frans, c'est assauoir par Guy Guilbaut, rece-
ueur gênerai de toutes les finances de mon dit seigneur, c frans
et par les mains du dit Jehan Fraignot, neuf cens quatre vins
dix frans, auquel la ditte somme estoil deue pour cent neul
jours entiers commençans le ij' jour de nouembre mil iij"" xxiiij
et finissans au xviij^ jour de feurier suiuant, ou dit an, pour vng
voiaige qu'il a fait, de l'ordonnance et commandement de mon
dit seigneur, pour estre aie des Paris, dont il partit le ij" jour de
nouembre, deuers le duc de Lorraine et d'illec es marches
d'Alemaingne, ou païs d'Osterriehe, deuers aucuns des sei-
gneurs de par delà, pour aucunes besoignes qui enchar-
giees lui auoient esté touchant le bien et honneur de mon
dit seigneur, lesquelles il ne veult estre declairiees aucu-
nement. En faisant lequel voiaige il lui a convenu faire de très
grans fraiz, tant en guides et gens, pour leur compaignier sur
les chemins pour la seurté de sa personne, et par especial des
le dit lieu de Paris jusques à Bar sur Aulhe, qu'il en mena
neuf archiers de mon dit seigneur mesmes à ses despens de
boire et de meingier, et du dit lieu de Bar sur Aulbe jusques à
Joinuille lui conuient aussi prandre gens d'armes pour plus
seurement conduire Jehan dWssonuille, mareschal du dit duc
de Lorrainne, lequel se doubtoit du bastart de Vergy et de ses
gens qui lors estoient sur les dittes marches, et aussi à son
retour lui conuint prandre guides de ville en ville par tout le
dit pays d'Osteriche et cellui du conté de Obtemhter, en quoy
lui a conuenu semblublement faire de grans frais et donner
auec ce du sien; mesmes à aucuns des seruiteurs du marquiz
de Baude et autres, à la cause dessus ditte, ait aussi baillie du
sien, mesmes la somme de quinze frans à Hennequin^ de la
Dicque, cheuaucheur de l'escuerie de mon dit seigneur, oultre
ce qui lui auoit esté baillie par son ordonnance pour aler auec
le dit seigneur de Saligny ou dit voiaige et fraie aussi grande-
ment à changer l'or que pour cellui auoit esté baillie en prest
sur le dit voiaige. Pour occasion desquelles choses, mon dit
seigneur, par ses lettres patentes données à Dijon le xv* jour
de mars mil iiij*" xxiiij, pour et recompensacion de toutes les
choses dessu!'^ dittes, en regartet consideracion aux grans fraiz
et despens qu'il a conuenu supporter et souslenir au dit mes-
1. Fol. vj ^x xviij, r.
— 161 —
sire Lourdin, ou voiaige dessus dit, comme dit est, lui a
ordonné et tauxé prandre et auoir de lui la somme de dix liures
tournois par jour, monnoye courant, qui sont pour les dis cix
jours, la ditte somme de m iiijxx x frans, en ce non comprins la
perte des cheuaulx faite par jcellui seigneur de Saligny en
jsellui voiaige. Pour ce, paie à lui, par vertu des diltes lettres
de mon dit seigneur veriffiées au doz par Jehan de Noident
sur le dit Fraignot ix'^ iiijxx x frans, en oultre et par dessuz
c frans paiez au dit seigneur de Saligny en prest au dit lieu de
Paris, à son parlement, par les mains du dit Guy Guilbaut,
comme dit est. Pour ce, et rend cy les dittes lettres et quit-
tances du dit seigneur de Saligny contenant assercion d'auoir
vacqué ou dit voiaige durant le temps dessuz declairie
ix*= iiijxx X frans.
Année 1425
1° Mission d'Henri Valée à la conférence de Porrentruy
relative à la guerre de Thiébaud de Neuchâtel et de Jean de
Fleckenstein.
Avant le 16 mai'.
2" Mission de Jacques de Villers auprès de Catherine.
9-16 juillet 2.
A messire Jaques, seigneur de Villers, cheuallier, conseillier
et chambellan de monseigneur le duc la somme de quatorze
liures tournois qui deue lui estoit pour sept jours entiers qu'il
a vacquez depuis le ix" jour de juillet mil iiij'= xxv jusques au
xvj» jour du dit mois jncluz, pour estre aie, par l'ordonnance de
mon dit seigneur, de Dijon à Gray sur Soone, deuers madame
d'Osteriche, pour aucunes affaires qui grandement touchent
mon dit seigneur, pour vng chacun desquelz jours jcellui sei-
gneur, par ses lettres patentes données à Dijon le xxiij' jour de
juillet mil iiij° xxv, lui a ordonné et tauxé la somme de xi solz.
Pour ce, et rend cy le dit receueur les dittes lettres veriffiées
sur lui par/e/ia;i de Noident, auec quittance du dit seigneur de
1. V. plus loin NPA., XLV, 4».
2. B, 1628, fol. vijx'' vj, r».
11
— 162 —
Villers contenant assercion d'auoir^ vacqué par le temps des-
sus dit et certifficacion de Guillame Bon Ami, maistre de la
chambre aux deniers de madame la duchesse de Bourgoigne,
par laquelle il appert que le dit seigneur de Villers n'a point
esté compté par les estroes de la despense de l'ostel de ma
ditte dame ne prins liurée durant ledit temps, requises par les
dittes lettres. Pour ce, xiiij liures^.
3° Mission de Jacques de Villers auprès de Catherine
pour lui notifier la mort de Bonne d'Artois.
23 septembre 3.
A messire Jaques de Villers, cheuallier, conseillier et cham-
bellan de monseigneur le duc, la somme de huit frans que, par
l'auiz et ordonnance des gens du conseil et des comptes, le dit
messire Jaques partit de Dijon le xxiij' jour de septembre der-
renement passé, pour aler à Gray, deuers madame la duchesse
d'Austeriche, lui notiffier et faire sauoir la mort et trespasse-
ment de feue madame la ducîhesse de Bourgoingne, femme de
mon dit seigneur^, nouuellement trespassée, qui Dieu pardoint,
ou quel voiaige le dit messire Jaques a vacqué par l'espace de
huit jours entiers. Pour ce, par lettres de mes dis seigneurs du
conseil et des comptes données le x* jour d'octobre m cccc xxv,
auec quittance du dit messire Jaques escripte au doz des
dittes lettres, viij frans.
4° Etienne Armenier et le maréchal de Bourgogne assistent
à une conférence à Baume- les-Dames pour la guerre de
Thiébaud de Neuchâtel avec l'évêque de Bâle.
27 septembre-2 octobre''.
1. Fol. vijxx vj,v'.
a. [En marpc (lu v] Lixiualur (juia dcbot allirinacioncm requisilaïu.
I*er inandatuin anirinauil ad burelluiu. — Vidt'autur slrobe.
3. H, lO'ii, loi. vj -^x vj. i".
4. Fol. vjxx vjj V».
5. NPA..XXXMII.
- 163 -
Année 1426
Après la mort de Catherine, des pourparlers ont lieu entre
la Bourgogne et l'Alsace autrichienne.
1° L'abbé de Lure se rencontre à Roderen avec le châtelain
de Massevaux et Jean Stôr, trésorier de Ferrette et Alsace,
pour s'entretenir des affaires du domaine de Catherine en
Alsace.
30 janvier ^
2° Le maréchal de Bourgogne parle au bailli de Ferrette
qu'il a fait venir à Dijon, du désir de Philippe le Bon de con-
server la paix avec l'Alsace.
Avant le 22 avril 2.
3* Délibérations du conseil du duc de Bourgogne et de la
chambre des comptes de Dijon sur certains projets de rela-
tions à entretenir entre la Bourgogne et l'Alsace.
15 décembre -K
A Joceran Frepier, conseillier de mon dit seigneurie somme
de soixante douze frans pour pluseurs voiaiges par lai faiz par
Tauiz de monseigneur le mareschal de Bourgoingne et des
gens du conseil et des finances de mon dit seigneur à Dijon,
c'est assauoir pour auoir esté deuers les dessus diz en la ville
de Dijon, où ^ il arriva le xv' jour de décembre mil cccc xxvj
et y demeura par ix jours entiers et continuelz. durans les-
quels ix jours les dessus diz ont eu aduiz, consu[l]tacion et deli-
beracion tant sur le fait neccessaire à la prouision de la fron-
tière de Mailly le Chastel comme de certainnes ambaxades,
assemblées et conuencions auisées estre faittes tant à Montbe-
liart auec le bailli de Ferrettes et auti'es des païs d'Allemaigne.
I. Comptes, p. 9.
a. NPA, XXXIII, 5».
3. B, itiSi, fol. ij" xxiv, \*.
4. Fol. ij'= XXV, rv
— 164 —
4° Mission de Régnier Pot, à la suite des délibérations pré-
cédentes, en vue d'une conférence à tenir à Alontbéliard avec
le bailli de Ferretie et d'autres Allemands.
Avant le 31 décembre •.
A messire Régnier Pot, seigneur de la Roiche de Nolay,
cheuallier, conseillier et chambellan de monseigneur le duc, la
somme de soixante frans, lequel, par l'aduiz de monseigneur le
mareschal et des gens du conseil et des finances de mon dit
seigneur à Dijon, le dit messire Régnier a esté par deuers le
dit monseigneur le mareschal et les dictes gens du conseil et
des finances de mon dit seigneur, en la ville de Dijon, par trois
voiaiges, pour auiser tant sur le fait neccessaire à la prouision
de la frontière de Mailly le Chastel, comme pour certainnes
ambaxades, assemblées et conuencions auisées estre faictes
tant à Montbeliart auec le bailli de Ferrettes et autres du païs
iïAlemaigne... Pour ce, par mandement de mon dit seigneur
le mareschal donné le derrenier jour de décembre mil cccc
xxvj, cy rendu, auec quittance du dit messire Régnier requise
par icellui, Ix frans.
Année 1427
1" Mission de Jacques de Villers à Montbéliard pour s' accor-
der aoec des Allemands qui guerroyaient le duc de Bourgogne.
5-20 février 2.
A messire Jaques de Villers, cheuallier, conseiller et cham-
bellan de monseigneur le duc de Bourgoingne, la somme de
cinquante quatre frans pour vng voiaige, par l'ordonnance de
monseigneur de Thoulonjon et de Senecey, gênerai capitaine
et mareschal de Bourgoingne, et par l'auiz et deliberacion-' des
gens du conseil et des comptes de mon dit seigneur estans à
Dijon, auec et en la com[)aignie du dit monseigneur le mares-
chal, ou mois de feurier cccc xxvj, au lieu de Montbeliart,
1 . Fol. VJ xx vj, v.
a. H, i()"3i, fol. ijc xviij, v°.
3. Fol. ij< xix, r".
— 165 —
poui' illecques journoier, traictier et accorder auec pluseurs
Alemans qui faisoient guerre à mon dit seigneur. Lequel mes-
sire Jaques se partit de son hostel pour aler au dit lieu de
Mon^^eZiar^e v' jour du dit mois de feurier et seiourna, de-
meura et retourna du dit voiaige en son dit hostel le xx" jour
du dit mois incluz, où sont seze jours entiers. Et deux fois
qu'il a semblablement vacqué en venant des son dit hostel au
lieu de Dijon faire son rapport, auec le dit monseigneur le ma-
reschal, de ce que à la dicte journée auoit esté besoignie, où
sont pour tout xviij jours entiers et incluz, pour chascun des-
quelz jours icellui monseigneur le mareschal, par l'aduiz et
deliberacion que dessuz, a tauxô au dit messire Jaques de
Villers trois frans, qui sont ses gaiges ordinaires quant il
cheuauche pour les besoignes et affaires de mon dit seigneur,
qui est pour les diz xviij jours, au dit pris de iij frans par jour,
la dicte somme de liiij frans. Pour ce, par mandement de mon
dit seigneur le mareschal donné le xxvij« jour du dit mois de
feurier m iiijc xxvj, cy rendu, auec certifficacion de mes dis sei-
gneurs du conseil et des finances de mon dit seigneur à Dijon,
contenant que par leur adu'z la dicte somme a esté paiée, sur le
paiement des diz liiij frans fait au dit messire Jaques par le dit
Fraignot, pour la cause que dessuz, escripte au doz du dit man-
dement, et quittance d'icellui messire Jaques, par Inquelle il
afferme en sa conscience auoir vacqué ou dit voiaige par les
jours et en la manière que dessus, liiij frans.
2° Mission de Jean de Thoulongeon, maréchal de Bourgogne,
Antoine de Thoulongeon, Guy d'Amanges, Etienne Armenier
et Jean Sardon, conseillers du duc de Bourgogne, à Montbé-
liard, pour négocier avec le bailli de Ferrette Stav£fenberg, la
paix entre la Bourgogne et V Autriche.
11, 12 février.
P. — A messire Jehan, seigneur de Thoulonjon et de Sene-
cey, gênerai capitaine et mareschal de Bourgoingne, la somme
de dix frans qui deuz lui estoient et qu'il auoit paies, lui estant
à Montbeliart le mardi xj" jour de feurier mil cccc xxvj pour
journoier et besoignier sur aucunes grandes matières touchant
I. B, i63i, fol. ijc XXV, y.
- 166 —
mon dit seigneur et ses païs et subgez du conté de Bourgoin-
gne, auec Jehan Erard, escuier, bailli des conté et pays de
Ferrett.es et d'Aussaye, à vng messaige propre à cheual, qu'il
enuoia des le dit lieu de Montbeliart deuers monseigneur le
duc de Sauoie.
in. — A messire Anthoine de Thoulonjon et messire Guy
d'Amanges, cheualliers, conseilliers et chambellans, maistre
Estienne Armenier et maistre Jehan Sardon, conseilliers de
mon dit seigneur, la somme de quatre vins cinq frans, c'est
assauoir au dit messire Anthoine de Thoulonjon xxx frans, au
dit messire Guy d'Amanges xx frans, au dit maistre Estienne
Armenier xx frans et au dit maistre Jehan Sardon xv frans, à
eulx paies, bailliés et deliurés en prest sur leurs fraiz, salaires,
despens d'un voiaige par eulx fait par l'auiz de messire Jehan,
seigneur de Thoulonjon ^ et de Senecey, gênerai capitaine
et mareschal de Bourgoingne, et des gens du conseil et des
finances de mon dit seigneur à Dijon, en la ville de Montbeliart,
pour estre et assister en consel auec mondit seigneur le mares-
chal et autres gens du conseil de mon dit seigneur 3, à vne
journée auisée et accordée illec estre tenue au xij' jour de
feurier mil cccc xxvj entre le dit monseigneur le mareschal et
autres gens de mon dit seigneur, d'une part, et les bailliz de
Ferrettes, de Montbeliart et autres gens des pays d'Alemaigne,
d'autre part, pour l'appaisement de certains debaz et diuisions
estans entre les gens des diz païs de Bourgoingne et d'Alemai-
gne, dont inconueniant irréparable estoit en voye de sordre et
auenir. Pour ce, par mandement de mon dit seigneur le mares-
chal et de mes diz seigneurs du conseil de mon dit seigneur à
Dijon donné le xxvj* jour du dit mois de feurier mil cccc xxvj,
cy rendu, auec quatre quittances des dessus diz, chacun de sa
part et porcion, iiij^^x y frans.
I. Fol. ijc xxvj, r».
a. Fol. ijc xxvj, V.
3. |En marge:] Super ipsos.
— 167 -
3* Voyages de Jean Sardon, conseiller, lieutenant général
du bailli d'Amont, au sujet de la continuation des hostilités.
25 septemhre-29 octobre*.
A maistre Jehan Sardon, conseillier de mon dit seigneur et
lieutenant gênerai de son bailli d'Amont ou conté de Bour-
goingne, la somme de soixante deux frans, monno\e royal à
présent courant, qui deue lui estoit pour trente vng jours
entiers qu'il a vacquez pour les causes et en la manière qui
s'ensuit ; cest assauoir pour estre venu, par l'ordonnance de
monseigneur d'Authume, chancellier de mon dit seigneur, de
la ville de Ve;:soul deuers le dit monseigneur le chancellier et
les gens du conseil de monseigneur à Dijon, pour le fait de
pluseurs des marches d'Alemaigne, qui auoient deffîe mon dit
seigneur, les aucuns de feu et de sang, pour pluseurs que-
relles qu'ilz^ dient auoir à rencontre d'iceliui seigneur, tant à
cause de feue ma dame d'Aus ter riche, sa tante, cui Dieux par-
doint, comme autrement, auquel lieu de Dijon le dit maistre
Jehan Sardon arriua le xxve jour de septembre derrenement
passé et y demoura, en attendant son expedicion, jusques au
iiij' jour d'octobre ensuigant, tous incluz, et iiij jours pour ses
alée et retour en son dit hostel, où sont xij jours entiers. Item
pour vng autre voyaige fait par le dit maistre Jehan Sardon,
par l'ordonnance que dessus, à estre venu du dit lieu de Vezoul
à Beaune, par deuers le dit monseigneur le chancellier et les
dictes gens du conseil y tenans le parlement, pour la matière
deuant dicte, et aussi pour autres choses touchant les beson-
gnes et affaires de mon dit seigneur, auquel lieu de Beaune il
arriua le ix» jour du dit mois d'octobre, en illec seiournant, en
attendant son expedicion, jusques au xiij* jour du dit mois en-
suigant, et six jours pour ses alées au dit lieu de Beaune et
retour au dit lieu de Vezoul, où sont xj jours entiers. Et pour
vng autre voyaige fait par le dit maistre Jehan Sardon, par
l'ordonnance que deuant, à estre venuz du dit ]^ezoul à Beaune,
par deuers les diz messeigneurs le chancellier et gens du con-
seil, pour la cause que dessus, et aussi sur autres affaires tou-
I. B, i635, fol. Ixxvj, r.
a. Fol. Ixxvj, V»,
- 168 —
chant le fait de mon dit, seigneur et de son dit bailliaige
d'Amont, et arriua le dit maistre Jehan^ Sardon au dit lieu de
Beaune, le xxviij* jour du dit mois d'octobre et y demoura, en
attendant sa deliurance, jusques au xxix* jour du dit mois en-
suigant et six jours pour ses alée au dit lieu de Beaune et
retour viij jours entiers. Ainsi a vacqué, en faisant les diz
voyaiges, par les diz xxxj jours entiers, pour vng chascun des-
quelz jours mon dit seigneur, par ses lettres patentes sur ce
faictes, données au ditBeaune, le xxx^jour du dit mois d'octobre,
l'an mil cccc et xxvij, lui a ordonné et tauxé prendre et auoir de
lui la somme de deux frans. Pour ce et rent cy le dit receueur
gênerai les dictes lettres, ensemble quictance du dit maistre
Jehan Sardon, contenant assercion d'auoir continuelment
vacqué durant le temps, pour les causes et en la manière que
dit est, Ixij frans.
4" Voyages de Pierre le Watier et de Jacques de Villers, en
vue d'une conférence que Von projetait de tenir à Monthéliard
le 8 décembre'^.
27 novembre-4 décembre.
A messire Jaques, seigneur de Villers, cheuallier, conseil-
lier et chambellan de mon dit seigneur, et au dit Pierre le
VuatierXd. somme de cinquante six liures quinze solz tournois
qui deue leur estoit, c'est assauoir au dit monseigneur de
Villers xlviij frans quinze solz tournois pour les gaiges et
salaires de lui, ses gens et cheuaulx, de trois voyaiges qu'il a
faiz. Le premier es mois d'auril et de may m cccc xxvj, en fai-
sant à pluseurs foiz, auec monseigneur de Villernoul, Jehan
Chousat et Jehan de JSloident et pluseurs autres des gens de
mon dit seigneur, l'inuentoire des biens meubles ma dame
Bonne d'Artois, jadiz duchesse de Bourgoingne, darrenement
trespassée, cui Dieu pardoint, en l'ostel de mon dit seigneur à
Dijon, où il a vacqué vint et vng jours entiers, au pris, chascun
jour, de vint et cinq solz tournois, sont vint six liures cinq solz
tournois. Le second voyaige par lui fait à estre venu de son
hostel de Villers à Chalon, deuers mon dit seigneur le chan-
I. Fol. Ixxvij, r».
a. B, i639, fol. iiij ^^ xv, r».
— 169 —
cellier pour prandre conclusion pour aler à vne journée qui se
deuoit tenir à Montheliart ^, au viij* jour de decennbre, l'an
mil cccc vint et sept, pour le fait de mon dit seigneur, où il a
vacqué cinq jours entiers, commençans le darrenier jour de
nouembre cccc xxvij et fenissans le iiij" jour du mois de
décembre, au pris, chascun jour, de soixante solz tournois,
font XV libures tournois. Et le tiers voyaige par lui vacqué en
aient de son dit hostel à Dijon, deuers mon dit seigneur le
chancellier, pour aler à la dicte journée de Montheliart qui fut
continuée depuis ledit viij* jour de décembre jusques au xv« jour
de januier ensuigant, où il a vacqué vj jours entiers, commen-
çans le viij* jour du dit mois de januier, au pris de vint cinq
solz tournois pour chascun jour, font vij libures x solz tour-
nois; et au dit Pierre le Vautier \\\] libures tournois pour ses
gaiges, salaire et despens de lui et deux cheuaulx, de viij jours
entiers, commençans le xxvij' jour de nouembre mil cccc xxvij,
qu'ils vacquez en alant de Dijon au dit lieu de Chalon, deuers
mon dit seigneur le chancellier, qui illecques l'auoit mandé pour
aler auec le dit monseigneur de Villers au dit lieu de Monthe-
liart, à la dicte journée, pour la cause que dessus, qui est pour
vu chascun des diz jours vint solz tournois, ainsi que toutes
ces parties sont plus aplain contenues en vng roole de parche-
min au dessoubz duquel est escript le mandement de mon dit
seigneur donné à Dijon le xxij" jour de januier mil cccc xxvij -,
cy rendu, ensamble quittance des diz monseigneur de Villers
et Pierre le Watier, contenant assercion d'auoir vacqué ou
dit voyaige par le temps et ainsi que dit est,
Ivj libures xv solz tournois.
Année 1428
1° Voyages d'Elienne Armenier et de Jacques de Villers au
sujet de la conférence de Montbéliard renvoyée du S décemhre
précédent au 15 janvier.
8-13 janvier "^
1. Fol. iiij xx XV, V».
2. 1428, n. st.
3. V., outre les textes suivants, ci-dessus année 1427. 4* (27 nov. — 4 déc.,
etNPA., XXXIIl, 9° (5-a8 févr.), i3° (entre le 29 juillet et le 11 août.)
— 170 -
2° Mission d'Antoine de Thoulongeon, Jacques de Villers,
Guy d'Amanges, Guy Gelenier^ Jean Sardon, Etienne et Jean
Armenier, Pierre le Watier, à la conférence de Montbéliard,
renvoyée du 15 janvier au 15 février et tenue ce jour avec
Jean de Thierstein, bailli d'Alsace et Ferrette, et d'autres
Allemands, pour Vexécution du testament de Catherine et la
cessation des attaques des Allemands contre la Bourgogne.
2-18 février.
3' Missions de Guy d'Amanges, Jean Sardon, Etienne et
Guy Armenier à des Journées tenues au mois d'avril, à
Montbéliard, avec Jean de Thierstein, bailli de Ferrette, et
autres Allemands pour le maintien des trêves conclues à la
journée de Montbéliard.
12-17 avril.
4° Mission d'Antoine de Thoulongeon, Jacques de Villers,
Guy d'Amanges, Guy Armenier, Guy Gelenier, Jean Sardon
à la Journée tenue avec Jean de Thierstein, bailli de Ferrette,
à Lure, entre le 15 et le 20 Juin.
8 juin.
5" Mission du maréchal de Bourgogne, de Jacques de Vil-
lers, Guy d'Amanges et Jean Sardon à une conférence qui
devait avoir lieu à Lure avec le bailli de Ferrette, à la fin du
mois de Juillet ou au commencement du mois d'août.
29 juillet-11 août.
6" Mission du maréchal de Bourgogne, de Jacques de Vil-
lers, Guy d'Amanges à la Journée tenue le 3 août, à Montjus-
tin, avec Jean de Thierstein.
2-5 août.
7* Mission de Jean Sardon à une journée tenue à Lure avec
— 171 —
les gens du duc d' Autriche pour le maintien des alliances
entre la Bourgogne et le pays de Ferrette.
Novembre.
n. — A lui 2 la somme de deux cens frans, monnoye royal à
présent courant, qui deue lui estoit pour vng voyaige qu'il a fait
par l'ordonnance de monseigneur le duc, de son hostel à Clecy
au lieu de Montbeliart, à vne journée qui illecques a esté tenue
par le dit monseigneur le maresclial et aucuns des gens et offi-
ciers de mon dit seigneur, d'une part, et le bailli de Ferrettes
et autres des marches de par de la, d'autre part^, tant pour
reconfirmacion des aliances pieça prinses entre les pays du
conté de Bourgoingne et ceulx des contez de Ferrettes et
d'Auxais, comme aussi pour remédier sur certaines courses et
dommaiges faiz tant sur mon dit seigneur, comme sur ses
hommes et subgez de son conté de Bourgoingne, et pour estre
venu au lieu de Salins où il auoit esté mandé de par icellui sei-
gneur sur certaines grandes matières touchans ses besoingnes
et affaires, et mesmement pour faire son rapport de ce qui auoit
esté besoingnie au dit lieu de Montbeliart, ouquel voyaige il a
vacqué xxj jour[s] entiers, commençans le jeudi vj* jour de
feurier mil cccc xxvij et fenissant le xxvj' jour d'icellui mois, et
quatre jours pour son retour du dit Salins en son dit hostel de
Clessey, où sont vint cinq jours entiers, pour vng chascun des-
quelz jours mon dit seigneur, par ses lettres patentes données
à Salins le xxvj" jour du dit mois de feurier, l'an que dessus,
lui a ordonné et tauxé prandre et auoir de lui la somme de huit
frans. Pour ce, paie à lui, par vertu des dictes lettres cy ren-
dues, auec quittance du dit monseigneur le maresclial conte-
nant affirmacion d'auoir vacqué par la manière dessus declai-
rée, la dicte somme de ij' frans.
IP. — A Messire Guy, seigneur d'Amanges, cheuallier, con-
seillier et chambellan de monseigneur le duc, et son bailli d'A-
mont ou conté de Bourgoingne, la somme de vint et quatre
frans que mon dit seigneur le duc, par ses lettres données à
Salins le xxvj* jour de feurier mil ccccxxvij. lui a ordonné et
tauxé prandre et auoir de lui, pour douze jours entiers, com-
I. B, i639, fol. Ixxviij, v».
a. Antoine de Thoulongeon, maréchal de Bourffogne.
3. Fol. Ixxix, r°.
4. Fol. iiij »* ij, Y».
_ 172 —
mençans le xiiijejour du dit mois de feurier, ou dit an, et fenis-
sant le xxv* jour d'icellui mois ensuigant, qu'il a vacquez tant en
alant des Chatillon le Due les Besançon, dont il est capitaine,
et y a sa demourance, auec monseigneur de Traues, mareschal
de Bourgoingne, et autres gens du conseil de mon dit seigneur,
au lieu de Montbeliart, à vne journée qui illec a esté tenue au
XV* jour d'icellui mois de feurier auec le conte Jehan de Stiers-
iain et autres gens du pays d'Alemaigne, pour les affaires de
mon dit seigneur, comme soy en retournant au dit Salins, de-
uers mon dit seigneur le chancellier et mes dis seigneurs du
conseil, pour parler à eulx de ce qui auoit esté besoingnie en
ceste matière, comprins en ce son retour au dit Chastillon, qui
est pour vn chascun des diz jours deux frans *. Pour ce, payé à
lui, par vertu des dictes lettres cy rendues, auec quictance du
dit bailly requise parles dictes lettres xxiiij frans-
IIP. — A maistre Estienne Armenier, conseillier de mon-
seigneur le duc, la somme de vint deux frans, monnoye cou-
rant, qui deue lui estoit pour vng voyaige qu'il a fait par l'or-
donnance de monseigneur d'Authume, chancellier de Bour-
goingne, et les gens des chambres du conseil et des comptes à
Dijon, a »stre aie du lieu de Besançon, où est à présent sa de-
mourance, au lieu de Montbeliart, auec et en la compaignie de
messire Guy d'Amanges et maistre Jehan Sardon, son lieute-
nant gênerai ou bailliage à'Amont, pour appointtier auec le
conte Jehan de Tierstain , bailli de Ferrettes, sur l'entretene-
ment des abstinances darrenement prinses et accordées au dit
lieu de Montbeliart, entre les païs de Bourgoingne et dWle-
maigne, et pour estre retourné du dit lieu de Montbeliart es
villes de Dijon et Ostun, deuers le dit monseigneur le chancel-
lier, où il a vacqué par huit jours entiers, foniz le xxiij' jourd'a-
uril après Pasques mil cccc xx viij, et trois jours pour son re-
tour du (lit Ostun au dit Besançon, qui sont pour tout xj jours,
I. Fol.iiiJ "x iij, r°. — [En marge, d'une écriture derépoqué, ce qui suit :]
Deducantur vadia sua ordinaria ad causam sui ollicii bailliui. pro islis
diiodecini diebus, quia in litteris domini non conlinetur vitra ipsa. De
hoc lit uKMUoria ad honeracioiuMU dicti bailliui, super parte vadiorum
suoiMMU, in conipolo thcsaurarii de Vcsoiil tinito ad vltiuiain decerabris
cccc xxvij, f* Iviij.
a. Fol. iiij «x xij, rv
- 173 -
pour vng chascun desquelz jours mon dit seigneur, par ses
lettres patentes données au dit Ostun le xxiij' jour d'auril, ou
dit an (m cccc xx viij après Pasques, lui a ordonné [et] tauxé ij
frans par jour)*, cy rendues, auec quittance du dit maistre £"5-
tienne Armenier contenant assercion d'auoir vacqué par le
temps dessus dit, xxij frans.
IV 2. — Au dit messire Jaques de Villers la somme de cin-
quante sept frans, monnoye courant, qui deue lui estoit pour
les despens, salaires et gaiges de lui, ses gens et cheuaulx, de
estre aie, par l'ordonnance de mon dit seigneur, de son hostel
de Villers à Montbeliart, en la compaignie de monseigneur de
Traues, mareschal de Bourgoingne, et autres gens du conseil
de mon dit seigneur, à vne journée illecques tenue au quin-
ziesme jour de feurier m cccc xxvij, auec le bailli et autres gens
des contez de Ferrettes QidJAuxay^ pour l'entretenement de paix
des pays de Bourgoingne, de Ferrettes et (ÏAuxay, où il a
vacqué, tant en aient, seiournant comme en soy retournant en
son dit hostel, par dix neuf jours entiers, commençans le viij'
jour et fenissant le xxvj* jour du dit mois de feurier. Pour vn
chascun desquelz jours mon dit seigneur, par ses lettres pa-
tentes données à Dijon le xvj» jour d'auril cccc xxviij après
Pasques, lui a ordonné et tauxé prandre et auoir de lui la
somme de trois frans. Pour ce payé à lui, par vertu des dictes
lettres, cy rendues, auec quittance du dit seigneur de Villers
contenant assercion d'auoir vacqué ou dit voyaige par les diz
six jours et pour la cause dessus dicte, Ivij frans.
V^. — A maistre Jehan Sardon, conseillier de monseigneur
le duc et lieutenant gênerai du bailli d'Amont en son conté de
Bourgoingne, la somme de trente deux frans, monnoye à pré-
sent courant, qui deue lui estoit pour seze jours entiers ' qu'il
a vacquez en la manière qui s'ensuit, c'est assauoir vij jours à
estre alez de son hostel au lieu de Montbeliart, auec Pierre le
Wautier, clerc en la chambre des comptes à Dijon, pour oyr
le compte de pluseurs officiers de Ferrattes, iceulx jours com-
I. Ajouté au-dessus de la lig-ne.
a. Fol. iiij xx xvj, r».
3. B, 1643, fol. Ixxj, V.
4. Fol. Ixxij, r".
_ 174 —
mençans le xxiij" jour de mars mil cgcc et xxvij et finissans
au xxij" jour d'icellui mois ensuigant, l'un et l'autre incluz.
Item, pour estre depuis aie au dit lieu de Montbeliart, auec
messire Guy d'Amanges, bailli d'Amont, et maistre Estienne
Armenier, pour illec tenir certaine journée auec le bailli de
Ferrattes, qui auoit esté prinse et accordée par monseigneur
le mareschal de Bourgoingne, pour le fait de Tentretenement
des abstinences faictes entre les pays de Bourgoingne etceulx
de Ferrattes, en quoy il a vacqué, en alant, seiournant et re-
tournant, trois jours entiers, commençans le xiiij'jour d'auril
ensuigant. Et pour vng autre voiaige fait par le dit maiçtre
Jehan, à estre venu de Vezoul à Dijon, où il auoit esté mandé
par monseigneur le chancellier et les gens des comptes au dit
lieu de Dijon, pour pluseurs affaires et besongnes touchans
mon dit seigneur, ouquel voiaige faisant, il a vacqué en alant,
besongnant et retournant, par six jours entiers finissans le xx'
jour du dit mois d'auril, qui sont en tout les diz xvj jours, pour
vng chascun desquelz jours mon dit seigneur, par ses lettres
patentés données à Dijon le xxvj* jour du dit mois d'auril
mil cccc et xxviij après Pasques, lui a ordonné et tauxé, en
oultreetpar dessus ses gaiges et pensions ordinaires, ij frans.
Pour ce, et rend cy le dit receueur gênerai les dictes lettres,
auec quittance dlcellui maistre Jehan contenant affirmacion en
sa conscience d'auoir vacqué durant le temps et par la manière
que dit est, xxxij frans.
Année 1430
Jean de Neuchâtel, commissaire du duc de Bourgogne, d'ac-
cord avec le comte Guillaume de Montfort-Tettnang, reporte
au J2 mai la conférence en vue du rétablissement de la paix
entre les seigneurs de Bourgogne et ceux d'Alsace qui n'avait
pu avoir lieu le 23 mars précédent.
3avriP.
A tous ceulx que ces présentes verront Jehan de Nuefchastel,
seigneur de Montagut et d'Amance, commissaire en ceste
partie, salut. Sauoir faisons que comme entre messire An-
I. Arch. Innsbruck, 8i66. Orig. Pap. Restes d'un sceau en cire rouge,
plaqué sous la teneur.
— 175 -
thoine de Thoulongeon, seigneur de Traues et de la Bastie^
gouuerneur et mareschal de Bourgoingne, d'une part, et le
gouuerneur et bailli de Ferre tes elù'Auxois le conte Guillame
de Montfort, d'autre part, feust esté prinse et acoidée vne
journée à tenir au lieu de Lure, au juedi après Oculi mei,
xxiij' jour du mois de mars derrenement passé, pour le fait de
l'entretenement des aliances prinses et faictes ja pieça entre
les seignourz des diz païs de Bourgoingne, de Ferretes et
d'Auœois, auquel jour et lieu deuoient estre et comparoir plu-
seurs qui y auoieut querelles, d'une part et d'autre, laquelle
journée n'ait point prins son etïet, pour ce que le dit conte
Guillame n'est point venu à la dite journée, combien qu'il y
ait seulement enuoiez certaines gens ayans puissance de part
lui, combien que nous et autres conseilliers de mon très re-
doublé et souuerain seigneur monseigneur le duc de Bourgoin-
gne, commis ad ce de part mon dit seigneur, y soient esté pour
sattisfaire à la dite journée, nous, pour aucunes causes qui ad
ce nous ont meu et à la requeste du dit conte Guillame, qui la
dite journée, de son costé, a continuée en tel estât jusques au
douzième jour du mois de may prouchainement vennant, par
ses lettres patentes, auons, par l'aduis des dites gens du conseil
estans auec nous, icelle journée du xxiij* jour de mars conti-
nuée et continuons par ces présentes jusques au dit xij*" jour de
may prouchainement vennant, au dit lieu de Lure, pour icelle
tenir en la forme et manière comme appoinctie auoit esté de te-
nir la dite journée du dit xxiij* jour de mars, et les lettres de
trieues et surestat faictes par le dit monseigneur le mareschal
de Bourgoingne et le dit conte Guillame demouront en force
et vigueur, senz les enffraindre ne changer, juscjues au terme
et jour, forme et manière contenues en icelles, sans nul mal
engin. En tesmoing des choses dessus dites auons en ces pré-
sentes mis et placqué en marge nostre seel, faictes et données
le lier jour du mois d'auril, Tan mil cccc vint et neuf auant Pas-
ques.
Par le commandement de monseigneur.
[Signé avec paraphe :] //. Raison.
— 176 —
XXXI
Marguerite de Bourgogne, duchesse de Bavière, comtesse de
Hainaut, Hollande et Zélande, écrit à Catherine pour se plain-
dre de l'arrestation par Bourquard Mûnch et ses complices,
entre Bàle et Strasbourg, d'une ambassade qu'elle avait en-
voyée au duc de Savoie.
Le Quesnoy en Hainaut, 1425, 12 mars K
Très chiere et très amée suer, tant et si amiablement que en
ce monde puis ne say, à vous me recommende et pour ce que
continuelmeiit sui désirante de sauoir le certain de vostre bon
estât et santé, vous prie, très chiere et très amée suer, que par
voz lettrez et tous messaiges qui entrevendront par decha m'en
vueiilies la certaineté certefyer et en bonne foy ce me sera et
est touttesfois que oïr en puis bonnes nouvelles, la gregneure
joie que auoir puis en ce monde, comme raison est. Et, très
chiere et très amée suer, se pareillement du mien estât désirés
sauoir, j'estoie au parlement de cestes en très bonne santé de
ma personne, grâces à mon Créateur auquel je fais prières que
le samblable par son douch plaisir tous temps ottroyer vous
vueille. Très chiere et très amée suer, comme nagaire euisse
enuoyé vers mon très chier et très amé frère le duc de Sauoie
mon bien amé escuyer et seruiteur Colart de Haymin acom-
paignies d'aullres mes subges et seruiteurs, jusques au nom-
bre de eulx viij à cheuai, et à leur retour ont eslet prins,
entre Bazele et Strasbourch sour le Rin, de vn appelle sire
Brocart Le Moinne, cheualier, de son fil appelle Brocart de
Ilanstabre'^, de Bazele, et deJosse de \\ artenberg''\ fil de l'oste
de le Couppe d'Or, du dit Bazele, et de leurs complices, et ont
estet menés en vn chastel du dit sire Brocart, non sachans
aucune cause. Et s'aucunenient les dis preneurs voloient main-
I. B, 1 1942, lettre 11" 43. Orig^. Pap.
a. Laiidskroii?
3. Jost Warlenberg. plus tard prévôt de Lieslal (UB. Basel, VU, i34,
1447, 23 août ; '2bS, i45o, 17 mars).
- 177 -
tenir, comme on dist que oyl, que c'est pour aucuns vins que,
du temps de la gherre d'entre ma très chiere et très amée fille
la ducesse de Gloucestre, contesse de Ilaynnaut, Hollande et
Zeellande, et mon frère de Daiuiere, furent prins en Hollande,
que ce ne doit touchier à moy ne à mes seruiteurs et subges
du pays de Haijnnaut, car onques ne fui, de ce tamps ne
depuis, cause de la dicte gherre, et ne ay es dis pays de Hol-
lande et Zeellande aultre chose que mon douaire que mon très
redoubté signeur et mary le duc Guillaume de Baiuiere, cui
Dieux pardoinst, me ordonna, lequel mon dit frère de Baiuiere
me détient à tort, non obstant qu'il le m'avoit confremé par ses
lettrez seelleez, dont je me plaings à Dieu, à vous et à tous
mes bons amis. Et meismement, pour le fait des dis vins, à ma
pryere, les marchans en furent recompensés, comme il appert
par lettres qu'il en baillèrent sour leurs seaux, desquelles let-
tres enuoie vn vidimus sour seel autentike par ce présent por-
teur, pour monstrer par tout où besoing sera. Par quoy on
puet plainement perceuoir que mes seruiteurs et subges du
pays de Haynnaut ne sont ne doiuent estre de prinse raison-
nable pour les affaires des dis. Sy vous prie, très chiere et très
amée suer, si affectueusement que je puis ne say, que vous
vueillies labourer et tenir la main à la deliurance de mes dis
seruiteurs et subges, par touttes les milleurs voyes que pores,
comme faire volroie as vostrez par decha, se mestier en
auoient, afïin que mes seruiteurs et subges puissent paisible-
ment aller et repairier es marches par delà, et pareillement
ceulx de par delà conuerser es marches par decha, comme il
ont fait jusques à ores, et que chascun doit désirer par raison.
En oultre, très chiere et très amée suer, ay entendu que vous
raves tout le vostre paisiblement, dont je suis moult joieuse en
cuer. Pleuist à Dieu que ainsi fust il du mien, que mon dit
frère de Baiuiere me détient à tort et que nous peuissons estre
plus souuent ensamble que nous ne sommez pour dire noz
nouvellez li vne à Tautre. Très chiere et très amée suer, adès
m'escripués de touttes vos bonnes nouuelles de par delà, faisans
asmisijer ensamble, s'il est chose en ce monde que pour vous
faire puisse, et je le feray de très bon cuer. Che scet Nostre
Seigneur Dieux qui vous ait en sa sainte garde et vous doint
en brief l'acomplissement de tous voz désirs. Escript en mon
hostel du Quesnoy en Haynnaut le xii' jour de march. Vostre
12
— 178 —
suer, Marguerite de Bourg oing ne, ducesse de Baiuiere, con-
tesse de Haynnaut, Hollande et Zeellande.
[Au revers :] A ma très chiere et très amée suer la duchesse
d'Oste riche.
XXXII
Jean Gueniot écrit à Catherine, dont sa femme est la filleule,
pour lui donner des nouvelles de France et de Bourgogne : que-
relle de Philippe le Bon et du duc de Glocester, Jacqueline de
Bavière et la succession de son mari Jean de Bourgogne, la
guerre entre la France et l'Angleterre, la Bretagne se déclare
pour le dauphin, les Anglais assiègent les châteaux sur la route
de Paris, mort de Bonne d'Artois, vœux et conseils de Gueuiot
pour un nouveau mariage du duc de Bourgogne.
Dijon, 1425, 6 octobre ^
Ma très redoublée dame, tant et si très humblement comme
je puis, je me recommaride à vous, et vous plaise sauoir, ma
très redoublée dame, que quant j'ay sceu par Jehan, vostre ser-
uiteur^ pourteur de cestes, vostre bonne prospérité et santé,
il m'en est eu vne grantjoyeet consoiacion, et est touteffois
que j'en puis oyr ainsin bonnes nouuelles, et si est il à vostre
humble filole Katherine, ma femme, qui très humblement se
recommande à vous. Ma très redoublée dame, des nouuelles
de par deçà plaise vous sauoir que maistre Richard de Chan-
cey, conseillier de monseigneur vostre neueur, est venuz de
Paris cesle sepmaine et nous a dit en la chambre des comptes
à Dijon, des nouuelles de par delà, c'est assauoir quant au débat
que mon dit seigneur et le duc de Clocestre, Anglais, ont, dont
estoit chargiez monseigneur le régent, après ce que qu'il a
esté proposé, en la grant sale du roy Saint Loys, ou Palais^
à Paris, d'une partie esleue pour sauoir se du dit débat deuoit
cheoir gaige, et d'autre pariie s'il n'en y deuoit point çheoir ;
fui dit et déclaré par monseigneur le régent et par sentence et
ordonnance, oue il n'y cheoit point de gaige et que les diz sei-
j. B, ni)4'Ji "° 46. Orig:. Pap.
•2. Jean Nibluiig?
— 179 —
gneurs, chascun en droit soy, auoient escript vérité, car mon-
seigneur disoit vérité de ce qui auoit esté fait de son costé et
l'autre de son costé, et ont esté ordonné certains ambasseurs
pour aler à chascun exposer et dire la dite declaracion et qu'il
soient et demeurent amis, de laquelle nous sûmes par deçà
bien joyeulx. Item que mon dit seigneur vostre neueur auoit
eu lettres de madame vostre niepce de Haynault^ qui estoiten
vne ville de Ollande ou Ziellande, là où elle est alée, et s'est
partie de Gand par nuyt, en habit dissimulé, elle iiij% et tant
que par sa grant conduite elle est arriuée ou dit païs d'Ollande,
où monseigneur est alez, a iij" hommes d'armes, pranre la
possession des païs à lui aduenuz de feu monseigneur Jehan
de Biuiere'^ et là verra ma dicte dame de Ilaynault, et aussi
pour mectre en pais les villes qui tiennent parties contraires,
combien qu'ilz dient que tout le païs requiert mon dit seigneur
vostre neueur, que Dieu, par sa sainte grâce, vueille conduire,
sauueret garder et lui donner femme et lignie bien brief. Item,
ma très redoubtée dame, plaise vous sauoir que maislre Colas
Briffaut, maislre de la chambre aux deniers de madame de
Guienne, wosire niepce, dist et rapporta yer en la dicte chambre
que il ot dymenche xv jours que il estoit ou païs de Bretaigne,
en certaine place où les gens des trois estaz de Bretaigne
estoient assemblez, presens monseigneur le duc de Bretaigne et
les barons de son païs, lequel par l'ordonnance, volenté et con-
sentement de ses dictes gens, se déclara pour le Dalphin, pour
estre contre les Anglais, et dit que monseigneur de Richemont,
qui se porte conestable de France, a en sa compaignie le
conte de Fois et d'autres gens à^Escosse que gouerne le Borne,
conestable d'Escosse, et dit qu'il sont bien x"' hommes d'armes,
et dit que ilz ont entencion de résister contre le conte de Sar-
bery, qui a gaignie vn grant païs et tient le siège devant le
Maingne, et fait faire le duc de Bretaigne en son païs, es plus
fors païsans de son païs, gros jaques et des haiches et mar-
teaulx, et tient l'on que, de cy à vn mois, il y pourra auoir de
1. Jacqueline de Bavière, comtesse de Ilainaut, Hollande et Zolande,
femme de Jean de Bourgogne, duc de lîrabant, tils d'Antoine do Bourgogne,
comte de Rethel, lui-même fils de Philippe le Hardi, mariée, du vivant de
son mari, avec le duc de Gloceslor (Fin janv. i4j3, n. st.).
2. Jean de Bavière, comte de llainaut-lloUande, oncle de Philippe le Bon,
mort le 2 janvier i4a5 (n. st.).
— 180 —
la meslée, dont, les Anglais ne se abeissent point et s'en tien-
nent tous reconfortez. Les diz Anglais ont ordonné de asseigier
les chasteauix qui nuysent en alant à Paris et si est le siège
devant Moyenne *. Et est madame la régente vosire niepce^ en
très bon point, la mercy Dieu, comme dit maistre Richard, au-
quel elle a fait par delà grant honeur et fait grande recognoia-
sance es gens de monseigneur et de ses païs. Des nouuelles
de Dijon et du païs, ilz sont moult milancorieux de la mort de
feu madame, oui Dieu pardoint, qui estoit telle et si bonne,
comme Dieu scet, et qui vous amoit et pourtoit bien vostre fait.
Dieu vueille, par sa sainte grâce, qui nous en doint une bien brief
qui vous soit et au païs aussi bonne. Quant à la vignee de ce
païs, plaist vous sauoir, ma très redoublée dame, que l'on n'a
pas fait tant de vins de prez de la moitié que l'on Ht Tannée
passée et ancor vouldroye que je n'en eusse gaire et monsei-
gneur fust bien mariez et pour auoir lignie. L'on dit qu'il y a
cinq belles dames josnes et frisques, cui Dieu beiiye, qui sont
à marier, c'est assauoir la tille Robert de Bar, les deux seurs
au roy de Nauarre, la fille au roy de Portugal'^ et une giant
dame en Angleterre, et se vous, ma très redoublée dame, en
sauez d'autres, si les mectez auec, car il fait bon bien choisir
en tel cas qui est comme vn champ de bataille, il coulent que
l'un y demeure. Touteuoies vostre tilole dit que non est, car elle
veult morir quant je morray, mes, s'elle venoit en ce cas où il
coulent certainement venir, et je 11 deisse : « Ou tu muer ou
tu gai'iz », je scey bien lequel elle esliroit, et vous ceitilïie qu'elle
esliroit cellui que monseigneur vostre maistre d'oslel m'a fait
tenir, moy eslaiil deueis vous, car, à l'ayde de lui et du cireur
de vostre sale, l'impedimie ^ ne m'auoit doublé de lerir, doat
je vous mercie, ma très redoublée dame, et tous les biens que
m'auez fais, tant et si Ires humblement que je puis plus, prians
au Benoit b'iiz de Dieu qui par sa sainte grâce vous ait en sa
benoîte garde et vous doint bonne vie et longue, et acomplir
vos bons désirs. Escript à DJon le vj" jour d'octobre. Vostre
très humble et obéissant serviieur, Jehan Gueniot.
I. Mayoïino.
a. Aline do IJoui'ifoj^iie, lille lic Jean sans l\'ur, clail depuis le i3 avril
i^'j'i, la l'einine de Jean, due de liedford, réjfent de Franee.
3. Isabelle, lille île Jeau b% roi de l'orluj<:al, nui fui, en ellel, la troisième
leuiiue de Philippe le lion et la luere de Charles le Téméraire.
4- Kpidémie.
- 181 -
[Au revers :] A très haute et excellant princesse ma ires
redoubtée dame madame Katherine de Bourgoingne. duchesse
d'Austeriche et dame de Gray.
XXXIII
Les dernières volontés et le règlement de la succession
de Catherine.
1426 (n. st.), 2 janvier — 1428, 16 novembre.
1»
Testament de Catherine.
1426 (n. st.), 2 janvier*.
Copie. En nom de la Saintte Trinité, du Père, du Eilz et du
Saint Esperit et de la Glorieuse Vierge Marie et de toute la
court celestial de Paradis. Nous, Katherine de Bourgoingne^
duchesse à'Austerriche, estans en bon sens de pensée et
d'entendement, combien que soyons malade de corps, voulans
toutesuoyes de nostre ame et de nostre corps et des biens
temporelz à nous donnez et ottroyez par Nostre Souuerain
Créateur, ordonné et disposé aux loux de Lui et de la Glorieuse
Vierge Marie Sa Mère, considéré que, comme il ne soit chose
plus certaine de la mort et plus incertaine de l'eure (ficelle et
que ne doyons ne voulons morir sans testament ou darreniere
voulenté escripte, nous faisons et ordonnons nostre testament
ou darreniere voulenté et ordonnance par la manière que s'en-
suit.
Premierenient nous confessons que, purement et simple-
ment, durant nostre vie, nous auons creu et créons en la loy et
en la foy catholique.
Item prions et requérons très afft'ctuinisement et de cuer
nostre très chier et très amé neueu Philippe, duc de Bourgoin-
I. B, Sog. Copie de l'époque. Cahier, pap., six feuillets. — Cpr. Bibl.
nat., fr. anc, 9484, 2 f. 586, an. i425. — Fol. i, rv
- 182 -
gne, conte de Flandres, à'Artois et de Bourgoingne, nostre
héritier vniuersal, qu'il lui plaist de entretenir et faire entrete-
nir et acomplir entièrement nostre dit testament et ordonnance
en la manière cy après declairée.
C'est assauoir que nous eslisons nostre sépulture en l'église
des Chartreux lez D(/ori, à laquelle église nous donnons^ nostre
belle croix d'or et nostre chasuble de perles où il a vng cru-
cify en l'offroy darrenier, pour nostre dite sépulture et enter-
rement. Et afin que les diz religieux, prieur et couuent des diz
Chartreux soient tenuz de dire et célébrer vne messe cothi-
dienne perpétuelle et quatre anniuersaires par an, à chascun
quart d'an vng, pour le remède de nostre ame et de noz prédé-
cesseurs, nous leur donnons et laissons la somme de mil frans,
pour acquérir rentes et heritaiges pour la fondacion d'icelle
messe cothi'dienne et quatre anniuersaires.
Item, le jour de nostre obit, ait vint poures personnes qui
tendront chascun vne torche et qui auront chascun vne robe de
drap noir.
Item que les processions de toutes les églises de Dijon qui
leur plaise estre à conuoier nostre corps en la dite église, et
soit donné à chascune procession selon ce qu'il sera aduisé
par les gens de nostre dit nepueu ou par noz soliciteurs, et
pour chascun prestre qui vouldra chanter messe le dit jour en
la dite église, cinq solz tournois, sans autre chose donner, et
aux prelaz et notables gens qui seront au dit jour de nostre
obseque, que l'on leur^ donne à disner au dit lieu des Char-
treux^. Et s'il leur fault aucune chose donner, nous nous en
remettons à l'ordonnance de nostre dit nepueu ou de ses dites
gens, et aussi de x'aire et auoir autre luminaire.
Item et que à la chapelle de nostre très chier neueu à Dijon,
nous donnons et laissons la somme de cent frans pour acqué-
rir rente pour faire chascun an vng anniuersdire pour le re-
mède de nostre ame.
Item pour l'onneur du glorieux corps saint monseigneur
saint Medarl, qui repose à Dijon, lequel, par la grâce de Dieu,
I. Fol. I, V.
a. Fol. a. r».
3. Dans les « pays d'Allemag-ne » on rendit les derniers honneurs à
Catherine par un vin bu à Thôtel de ville (Comptes, p. ii).
— 183 --
nous a aidie et preseruée de pluseurs maladies, pour la fabri-
que de son église, dix frans.
Itena, pour l'ediffîcacion et fabrique d'une chappelle de saint
Nicolas que l'on fait neufue à Dijon, vint frans.
Et pour ce que monseigneur le duc Lupoz, que Dieu par-
doint, jadis mon mary, et nous, auons remis sus vne abbaye dé-
serte nommée Steinherg^ près d'Anguessey en VAlemaigne^,
en laquelle sont cinquante deux dames enfermées et y a trois
frères de l'ordre des Jacobins, où nous auons fondé quatre
anniuersaires l'an, c'est assauoir chascun quart d'an vng, pour-
quoy nous leur auons donné pour prier Dieu pour mon dit sei-
gneur et mary, pour nous et les nostres, la somme de mille flo-
rins de Rin, pour vne foyz, que nous leur auons donné et vou-
lons qu'ilz soient paiez et prins sur tous noz biens.
Item donnons à la chappelle fondée ou chastel de Gray
nostre croix d'argent et iij^ frans pour vne foyz, parmi ce que
les chanoines d'icelle chappelle, eulx et leurs successeurs, fe-
ront perpetuelment quatre anniuersaires l'an, c'est assauoir à
chascun quart d'an vng. Et seront tenuz tous les diz chappel-
lains qui seront prestres de dire, à chascun anniuersaire, vne
messe perpetuelment. Pour laquelle somme ilz seront tenuz de
acquérir rentes et heritaiges, au regard de noz solliciteurs. Et
prie à nostre dit neueu qui leur veuille tenir pour admortiz.
Item donnons aux Cordelliers de Gray deux cens frans,
parmi ce qu'ilz se-'ont tenuz de faire vniuersaire et autres cho-
ses telz qui seront accordez et auisez auec eulx par noz sollici-
teurs 3.
Item donnons, pour vne foiz, aux Cordeliers de Charrey cin-
quante frans, pour faire vng anniuersaire. tel que sera accordé
comme dessus.
Item donnons à l'église des chanoines de Belfort, pour faire
anniuersaire à chascun quart d'an, perpetuelment, trois cens
frans, pour vne foiz, et dont seront acquis heritaiges selon l'ad"
uis que dessus.
Item donnons et laissons, pour vne foiz, à la dame de la
I. Le mot écrit deux fois; la première fois bille. — Schonensteinbach,
Haut-Rhin, arr. et cant. Nord de Mulliouse, com. do Wittenheim.
a. Fol. a, v.
3. Fol. 3, r».
— 184 —
Marche, en recompensation des aggreables seruices qu'elle
nous a fait, et pour ce qu'elle est de nostre lignaige, ij'= frans,
vne robe de velou noir fourrée de penne de gris, et prions à
nostre dit nepueu que lui plaise laisser à la dite dame de la
Marche le chaffault de Brangney, ensamble la grange ^
Item donnons à noz damoiselles, c'est assauoir à la contesse
trois cens florins, à Jehanne de Morimont trois cens florins, à
Anne trois cens florins, à Jehanne de 1p Marche trois cens flo-
rins, à Frêne de Rodestor trois cens florins, à la petite Fresne
Troncesme trois cens, et voulons que à nos dites damoiselles
soient données noz robes, à chascune vne, ou à chascune. en
lieu de chascune robe, cinquante frans 2.
Item donnons à nostre bien amée la dame de Villers vne de
noz robes.
Item donnons aux autres noz femmes, c'est assauoir, à
Jehanne, femme de chambre, cent frans, à Angnez, femme de
chambre, cent florins, à Marguerite, femme Cointhe, nostre
tailleur, cinquante florins, à Ysabel, fille de Colinet Danfer,
femme de nostre barbier, cinquante frans, que nous lui auons
donné en mariaige, pour son mary, et à elle, pour ce que l'a-
uons norrye; à Marion, pour son mariage, cinquante frans; à
la petite Ysabel, niepce de Annez, cinquante florins.
Item donnons à nostre fiUole Katherine, femme Jehan Gue-
niot'\ pour fillolaige et pour ce qu'elle soit tenue de prier Dieu
pour nous, c frans, pour vne foiz.
Item à Estart de Villey, nostre maistre d'ostel, que nostre dit
nepueu lui laisse, sa uie durant, demeurer ou chastol de Çhau-
eins, et qui lui conserve sa capitainerie du dit lieu de iiij'^x frans
par an. Et lui donnons vne de noz robes, c'est assauoir vne de
vellou noir fourrée d'ormines"*.
1. Marie dWyne, mi're d'Antoine de la Marclie, soijjneur de (]hastel
He^-narl (Cliàtcau-Kcnaud, Saône-el-Loire), chevalier, chambellan du duc
de Bourgog-ne, (B, i588, fol. ix ^'^ ij, v").
2. Fol. 3, V».
3. Jean Gueniot, clerc de la chambre des comptes de Dijon, nommé
auditeur des comptes le 4 j"in !4ja (Livre des mémoires, fol vij «x xj (i.V)),
r). Il écrit à Catherine (NPA., XXXI, i4j5, G oct.). Catherine le lit venir à
Gray avec .Iac'(iues de \'illers pour sa maladie. I/un des solliciteurs du
testament de (iathorine, employé après la mort de la duchesse, au règle-
ment des afTaires les plus pressantes ((M-dessous, 3°, 4")
4. Fol. 4. r.
- 185 —
Item donnons à Ilennehert, nostre escuier trenchant, cent
florins de Rin, ou monnoie à la valeur, et vng de nez che-
uaulx* ; à Pierre de Marchy, escuier, cent florins de Rin et
vng de noz cheuaulx.
Itenn que Piètre Seulet soit paiez de ses gaiges, selon l'aduis
du dit Estart, et vng cheual ; à George Lieuteno, j chenal et ses
despens pour lui en aler, telz qu'ilz seront aduisez ; Anthoine
de Villers, vng cheual ; à Jehan de la Tournelle, vng cheual.
Item donnons à Pierre le Vauthier, nostre receueur gêne-
rai, pour les aggreables seruices qu'il nous a faiz, cinquante
frans, pour vne foiz. Et prions à nostre dit nepueu qui lui
plaise conseruer au dit Pierre l'office de chastellain et capitain
des chastel et chastellerie de Gray, que nous lui auons baillié
et ottroyé, à telz gaiges que contiennent ses lettres 2.
Item donnons à messire Jehan Simonin, nostre chappellain,
pour les aggreables seruices qu'il nous a faiz, cinquante flo-
rins, pour vne foiz-^.
Item donnons à messire Hugue Briot, pour semblable cause,
cinquante frans, pour vne fois. Et voulons que le dit ^ messire
Hugue soit paiez de ce que nous lui pourrons deuoir, parmi ce
qu'il comptera deuant les gens de nostre dit neueu et sera cer-
tiffié par noz maistre d'ostel et clerc d'office^.
1. Sur Huneberg", Comptes, p. 20.
2. Sur le Watier, NPA.,XXX, an. 1427, 4° (27 nov.-4 déc ) : XXXin,2'(i4a6,
n. st., 3i janv.); 3» (5 févr ); 6» (juil.-aoùt) ; 7° (14 juil): 9° (1428, n. st.,
5-28 févr.) ; 10» (19 mars-3 avr.) ; 160(12 oc t.) ; 17» (22 2^ oct .)
3. Sur Simonin, Comptes, pp. 32, 5i, 56, 61, 63. Ilans Synioni dans le
compte do Thôtcl (Deux documents, pp. 20 ss.). Le même certainement que
le prêtre Simon de Belfort, conseiller de Catherine et néprociateur du
traité de Bàle (NPA., XXVI, 10 1421, à partir du 14 nov.). XXIX. \\ A (1422,
19 oct.); XXXIII, II» (1428, 18 avr.); XXXV (1423-Ï426).
4. Fol. 4, v°.
5. Sur Hugues Briot, Comptes, pp. 11, 15.22-24,29,32, 33, 44^ 54-56, (ii. Deux
documents, pp. 19-24. Pendant la guerre des gageries, Arnold de Rotberjf,
bailli d'Altkirch, écrit ,à Bàle que Gauthier d'Andlau et Hugues Briot ont
signalé la marche des Welches sur Belfort. Ilerr Wdltlierr von Andelaa'
und herr Tlufr Priot von Dysion harusz ge.scliril)on hahcnt (^iie les enne-
mis, uir morgen odcr mittwuchen, schlachen und legen Avelient fiir Bef'-
fcrt mit fufnf'zechen tusent pferden (Briefe, II, 270, 1424, 18 juin). Orig., I.
p. 9, n. I. NPA., XXXIII, 6° (1426, .juil.-aoùn ; it°(i4a8. 18 avr); XXXV
(1423-1426) ; XXXVIII (142.5). Mossmann, Cartulaire de .\rulhouse, II, 63o.
63i, etc. Dubail-Roy. Belfort au XV' siècle d'après les comptes communaux
(Bulletin de la société belj'ortaine d'émulation, iy<)8, pp. 76, So). Enlin le
texte suivant relatif aux voyages et frais de messagerie de Briot pour les
- 186 —
Item donnons à messire Conraude Martin^ prestre, nostre
escuier de cusine, pour les aggreables seruices qu'il nous a
faiz, pour vne foiz, cinquante frans^
Item donnons à frère Estienne Felice, jacopin, pour ce qu'il
nous a seruy long temps et qu'il soit plus abstraint de prier
Dieu pour nous, cinquante frans.
Item donnons à Guillaume Greueaul, clerc des offices de
nostre hostel, cinquante frans, pour vne foiz 2,
Item donnons à frère Jehan Beguinot, cordellier, nostre
beau père, vint frans, pour vne foiz.
Item donnons à Jehan Touchault, nostre clerc de chappelle,
pour^ le aidier à tenir à l'escole pour apprandre, pour ce qu'il
a entencion d'estre prestre, afin qu'il soit tenuz de prier Dieu
pour nous, vint frans.
affaires de Catherine jusqu'au 9 mai i4'ji3: A messire Hugues Briot,
chappellain et seruiteur de madame d'Osteriche, la somme de cinquante
frans, que mon dit seigneur lui a ordonnée et tauxé pour vne fois prendre
et auoir de lui, par i'aduiz de messeigneurs des comptes, pour la
reste de ce qui pouoit estre deu à cause de pluseurs voiaiges et messai-
geries qu'il a faiz pour ma dicte dame d'Osteriche, pour le recouurement
des pays des contés de Ferrettes et d''OasaY et aussi des joyaulx de ma
dicte dame, par l'ordonnance de madame la duchesse de Bourgoingne,
ayant, en l'absence de monseigneur le duc son filz, le gouuernement de ses
pays de Bourgoingne, et aussi de messeigneurs du conseil des comptes et
des finances de mon dit seigneur, icelles parties de voiaiges et messaige-
ries plus aplain declairécs en vng roole de parchemin au dessoubz
duquel est escript vng mandement de mon dit seigneur donné ix* demay
cccc XX iij sur la tauxe du reste des diz voiaiges et aussi de tous autres
voiaiges que le dit messire Hugues a faiz de tout le temps passé jusques
au dit ix« jour de may touchant mon dit seigneur ou ses aflaires, veriliiée
au doz par Jean de Noident sur le dit Fraignot, cy rendu, aucc quictance
d'icellui messire Hugue» escripte au doz du dit roole tant de la dicte
somme comme de toutes choses qu'il pourroit demander à mon dit sei-
gneur à cause des dessus diz voiaiges, requise par le dit mandement,
1 frans de xxiiij solz le franc (H, 1623, menues messaigeries, fol. ix "x ix,
r*). Deux documents, p 19. Pour son voyage à Hàle, H, i645, fol. iv «x vij, v».
I. Sur Conrad Martin de Zolingue. trésorier, maître de cuisine, écuyer
de cuisine de Catherine, Orig., 1. pp. 79, n. i ; 99, n. 3; II, p. 18. Comptes,
p. 54. NI* A., IX, 7», H, C (i^oi), 9 nov.). II (1410, 5 janv.). Léopold lui pro-
met de le recommander pour un canonicat dans le cas de vacance de
l'abbaye de Lure. Martin est alors maître de cuisine de Catherine (Lich-
nowsky, V, Verz., p. xix, n* 181, iSg;, 3oaoût). II s'engagea lui réserver
l'abbaye de Rriiders ou la prévôté de Munster (P. xxxviii, n* 395, 1400,
S mars). Il lui permet de transmellre à un autre sa cure de Krems (P. xi.,
n° 4^0, 5 novembre).
a. V. sur lui Comptes, pp. 5i, 52, 54, 61, 62 ; NPA., XXXIII, n* (i4a8,
18 avr.).
3. Fol. 5, rv
— 187 —
Item voulons et ordonnons qu'il plaise à nostre dit neueu
qu'il laisse à Huguenin des Molins, nostre receueur de Gray,
sa recepte en ses mains jusques à ce qu'il soit paiez de ce qui
lui est deu par la fin de ses comptes feniz au darrenier jour de
juing eccc vint et cinq. Et auec ce lui donnons vne robe jus-
ques à la somme de douze frans pour les aggreables seruices
qu'il nous a fait.
Item voulons et chargeons nostre très chier et amé neueu de
paier tous noz variez et seruiteurs de ce qui sera certiffié par
nostre maistre d'ostel de ce qui leur sera deu, tant de leurs
gaiges, salaires, comme autrement. l<it auec ce donnons à vn
chascun ce qui sera regardé qu'ilz pourront despendre en alant
chascun en son hoslel.
Item chargeons à nostre dit neueu de paier toutes noz
debtes que nous pourrons deuoir es pays de Bourgoingne seu-
lement, qui apparrent^ estre deues par lettres patentes de
nous et autres debtes que seront certiffiéos par nostre dit
maistre d'ostel et nostre dit clerc d'office. Et au regard des
debtes que nous pourrons deuoir ou pays d'Alemaigne, nous
les laissons à la charge du duc d' A us ter riche.
Item voulons que nostre dit neueu praigne et ait tous noz
joyeaulx qui sont en gaige à Basle et autre part, parmi ce qu'il
paye l'argent que nous deuons sur iceulx joyeaulx.
Item prions et requérons à nostre dit nepueu que en nous
deschargeant, lui plaise donner à toutes noz gens, tant hommes
comme femmes, à chascun et à chascune, vne robe noire, pre-
mier qu'ilz se partent pour eulx en aler, c'est assauoir à vng
chascun selon son estât, et à Berthelot Lambin, pour les ser-
uices et paines qu'il a faiz pour nous, vne robe jusques ô dix
frans.
Item, comme nous ayons ja accordé et ordonné nostre dit
neueu deuoir estre nostre héritier seul et pour le tout, ancor
de rechief, nous faisons, instituons et ordonnons nostre vray
héritier vniuersal, seul et pour le tout, nostre dit nepueu, parmi
ce qu'il sera tenu de acomplir le contenu de ce présent testa-
ment^.
Item voulons et ordonnons noz soliciteurs enuers nostre dit
1. Fol. 5, V.
2. Fol. 6, r».
— 188 —
neueu, pour lui prier, requérir et soliciter de faire les paiemens
et acomplir ce présent testament, c'est assauoir messire
Jaques ôe Villers, cheuallier, Estard de Villejj, escuier, nostre
maistre d'ostel, maistre Dreue MarescJial, maistre des comptes
de nostre dit neueu, Jehan de Noident, son trésorier, et Jehan
Gueniot, auditeur des diz comptes, les cinq, les iiij ou les trois,
à chascun desquelz nous donnons pour leur paine, salaire et
labour de faire la dite requeste et soli[ci]tation à nostre dit
neueu et autre part où il sera besoing de par lui, cent escuz,
dont nous voulons qu'ilz soient paiez et satisfaiz, auec des des-
pens et autres fraiz qu'ilz pourront faire et faire faire pour 1»^
fait et poursuite de ceste ordonnance et accomplissement
d'icelle, et que d'iceulx despens ilz soient creuz par leurs sere-
mens. Et voulons et ordonnons par ces présentes que tantost
après nostre decez, toutes les terres, chastellenies, rentes et
reuenues d'icelles que nous tenons ou pays de Bourgoingne
par assignation des deniers de nostre mariage, et aussi tous
noz joyaulx et autres biens quelconques, soient et demeurent
es mains de noz diz soliciteurs et reçoiuent les prouffiz, issues
et emolumens par les mains des officiers qui à présent y sont
commis et instituez de par nous, pour les dites rentes et roue-
nues d'icelles terres distribuer* et faire baillier et deliurer pour
l'entérinement et jusques à l'acomplissement de ce présent tes-
tament, ou nom de nostre dit neueu et comme nostre héritier
seul et pour le tout, lequel nous prions et requérons très affec-
tueusement et de cuer que ainsi le vueille et souffre astre fait.
Item reuoquons et adnuUons, du tout en tout, tous autres
lestamens, codicilles et ordonnances que nous auons ou pour-
rons auoir faites ou temps passé, parmi ce que nous voulons
que ce pr(»sent testament et ordonnance soit vaillable perpe-
tuelment et soit fait au ditié de saige, la substance non muée.
Presens messire Jehmn Chappuisot, curé de Gray, messire
Estienne Nardin, messire Jean Gaigie. prostrés Anthoine
Gauthiot, Jaqaot Robot, Guillaume le Lieure, Huguenin dos
Molins, bourgeois de Gray, elJçhan de Louaise, escuier. Pro-
mettant en parole de princesse, t»tc.; renun<;ant. etc.; ol)ligeant
biens, etc. Ce fut fait et passé par dtMiant Besançon Roussel^
tabellion gênerai du conté do Bourgoingne, et Berthelot Lam-
I. Fol. f), v°.
- 189 —
bin, clerc, notaire publique et juré de la cour de monseigneur
le duc et conle de Dourgoingne, le ij' jour de junuier, l'an mil
cccc vint et cinq. [Ajouté d'une autre écriture de l'époque :]
Ainsi signé : B. Roussel et B. Lambin.
Copie coilacionnée à la copie de l'original de cestes par moy
Jacot Boisot, de Dijon, clerc, juré de la court de monseigneur
le duc de Bourgoingne, le v joui' du mois de feurier, l'an mil
cccc vint et cinq. [Signé :] /. Boisot [Paraphe.]
Enterrement de Catherine à la Chartreuse de Dijon.
1426 (n. st.), 31 janvier*.
Au dit Jehan Fraignot la somme de six vins deux liures sept
solz trois deniers maille tournois, qu'il a paie pour le fait de
l'enterrement de feue madame Katherine de Bourgoingne, du-
chesse d'Austeriche, dont Dieu ait l'ame, qui fut fait en l'église
des Chartreux lez Dijon, le mercredi, pénultième jour de jan-
uier mil cccc xxv, aux personnes, pour les causes et en la
manière qui s'ensuit, c'est assauoir à pluseurs chappellains et
religieux, pour sept vins vnze messes qui furent dictes et célé-
brées en la dicte église des Chartreux, ie }0[ir de l'enterrement
de feue ma dite dame d'Austeriche, que Dieu pardoint, pour le
remède et salut de son ame, à cinq solz tournois pour chascune
mysse, ainsi qu'elle l'ordonna à son testament et derreniere
volenté, comme de ce appert par ceriifficacion de Pierre le
Wathier, jadiz maistre de sa chambre aux deniers, qui tint le
compte des dictes messes-; xxxvij liures xv solz aux dames et
damoiselles de feue ma dicte dame pour les otïerandea qu'elles
feirent le jour du dit enterrement en la dicte église des Char-
treux, et appert, comme dessuz; x solz tournois à pluseurs
poures pour aulinosne à eulx faite le jour du dit enterrement,
alin qu'ilz feussent tenuz de prier Dieu pour le salut de l'ame
I. B, iG3i, fol. vij XX XV, v°. [Eu marge:] Knlcrroiiiciil de icac ma clame
d'Ostericlw.
'2. Videatur, si scil neccesse, vnam aliiieam sequeulem capilulum iuci-
piens post folium ij" xxxij.
— 190 —
de feue ma dicte dame d'Austeriche, et appert comme dessuz;
viij liures tournois à Jehan de Champlite, marchant, demeu-
rant à Dijon, le xxviij" jour du dit mois de januier, ou dit an mil
cccc XXV, pour quatre vins huit liures de cire prinses et ache-
tées de lui, pour vint torches pesans chascune quatre liures et
quatre cierges pesans chascun deux liures, pour le fait du dit
enterrement, au priz de* xxiiij frans le cent, valant^ xxj hu-
res ij solz iij deniers obole tournois; à lui, pour trente liures
de lumignon, pour emploier en Touuraige des dictes torches et
cierges, à xij deniers la liure, xxx solz tournois; à lui, pour
vint verges de boiz, pour mettre es dictes torches, à x deniers
la pièce, xvj solz viij deniers tournois^; à Girart Laboque,
pour sa peine et salaire d'auoir fourni les dictes vint torches et
quatre cierges dessuz diz, xx solz ; à maistre Henry Bellechose,
paintre de monseigneur, pour les estoffes et façon de vint
escussons armoyez aux armes de feue ma dicte dame d'Austeri-
che, pour mettre es vint torches dessus dictes, le jour du dit
enterrement, à xx deniers tournois la pièce, xxxiij solz iiij de-
niers; à Guillemot Porteret, dit de la Maison Ronde, le xxviij*
jour de januier, l'an que dessuz, pour la vendue et deliurance de
soixante aulnes de drap noir prinses et achetées de lui, pour
vestir ceulx qui portèrent les xx torches dessuz dictes le jour du
dit enterrement, selon l'ordonnance du testament de feue ma
dicte dame, qui est à chascun trois aulnes, l'aulne au priz de treze
solz quatre deniers tournois, font xl liures tournois *; à Jaquot
Mainc/iot, concierge de l'ostel de monseigneur à Dijon, pour
trois jours entiers, commençans le xxviij' jour du dit mois
de januier, ou dit an, qu'il a vacquez pour auoir fait ouurir le
charnier de la dicte église des Chartreux pour enterrer feue ma
dicte dame d'Austeriche,auo'\r fait faire tiois tresteaulx depiere
pour reposer son corps et auoir mis en euure les maçons, et
aussi pour auoir'' fait faire les dictes torches et cierges, tout
1. Fol. vij "x XV, V».
2. Ecrit au-dessus.
3. [Eu marge :] Loquatur, quia dobot quicl^mciam a dicto Johanne de
Champlite, pro islis lril)us partibus asctMulcutibus ad xxiij lil)ras viij soli'
dos xj (loiiarios oboluiu luronciisos. [D'une autre écriture :J Uetldidit quic-
tauciani el ponilur in ioco suo.
4. [En marge :] Loqualur quia débet (luictauciani a dicto Guillemot
Porteret de islis xl libris. — [U'uiie autre écriture :1 Reddidit quictanciam
et ponitur in Ioco suo.
5. Fol. vij "x xvj, r*.
— 191 —
pour le fait dessus dit, xl solz; ù Perreaul Foueaut, clerc, de-
mourant à £)i/o;i, qui semblablement lui ont esté ordonnés pour
trois jours entiers, cominençans le xxviij'jour de januier, l'an
que dessuz, qu'il a vacquoz, pour estre alez, par pluseurs foiz,
en toutes les églises de Dijon faire sauoir aux chappellains et
religieux qu'ils veinssent au deuant du corps de feue ma dicte
dame à'Austeriche, pour le conuoyer jusques en l'église des
Chartreux, et aussi pour auoir conduit ceulx qui portèrent les
dictes torches le jour du dit enterrement, xl solz; îx Nicolas
Griuel, sergent de mon dit seigneur, demourant à Dijon, pour
estre aie de Dijon à Gray, de l'ordonnance de messeigneurs des
comptes, pour sauoir le jour que le corps de feue ma dicte dame
seroii amené à Dijon, et pour retourner depuis, le jour qu'elle
fut enterrée, ou deuant du dit corps, pour sauoir quel chemin
l'on tiendroit, XXX solz tournois; et aux merrigliers des églises
de la chappelle de Dijon, de Saint Bénigne, de Saint Estienne
et des six paroiches de la dicte ville, c'est assauoir Xostre Dame,
Saint Jehan, Saint Nicolas, Saint Michiel, Saint Pierre et Saint
Philebert, qui, la veille du jour que le corps fut amené, sonnè-
rent les cloiches pour notiffier le trespassement de feue ma dicte
dame, afin de prier pour elle, et le lendemain que le corps fut
amené, qui passa par Dijon, à chascune église, x solz tour-
nois^, font iiij Hures x solz tournois. Pour ce, par mandement
de messeigneurs des comptes donné en la chambre des diz
oomptes à Dijon le vij* jour de feuurier mil cccc xxv escript
au dessoubz d'un roo'.e de parchemin où sont escriptes les
dictes parties, cy rendu, auec certifficacion du dit Pierre le
Wathier au regart des dictes trois premières parties, certiffi-
cacion de maistre Guillaume Courtot sur l'achat des dictes
Ix aulnes de drap noir et sept quittances des auti'es parties cy
dessuz declairées, excepté de la derreniere partie des dictes iiij
liures x solz, tout requiz par le dit mandement,
vjxx ij liures viij solz iij deniers obole tournois.
I. Foi. vij XX xvj, v
— 192 —
Les gens du conseil et des comptes à Dijon envoient à Gray
Jacques de Villers, Dreue Maréchal et Jean Gueniot, sollici-
teurs du testament de Catherine, avec Jean de Leschenel dit
Boulogne, garde des joyaux du duc de Bourgogne, et Pierre
le Watier, receveur général et maître de la chambre aux
deniers de Catherine, o,Jin de régler la situation des Alle-
mands de Ventourage de la défunte, payer Venterrement,
Jaire inventaire des meubles et joyaux que Catherine avait
à Gray, en vendre ce qu'il faut pour payer ce qu'elle doit et
amener le reste à Dijon au trésor du duc.
Pour le fait et expedicion des gens de feue ma dame à'Auste-
riche, cui Dieu pardoint.
1426 (n. st.), 5 février*.
Le mardi, v* jour de feurier m cccc xxv, fui ordonné et déli-
béré par messeigneurs du conseil et des comptes, où estoient
pour ce assemblez, en l'église des Cordelliers de Dijon, mon-
seigneur le marescbal de Bourgoingne, messeigneurs de la
Roi'jhe de Commarien et de Villarnoul, messire Jaques de
Villers, sire Jehan Chousat, raaistres G. Courtotj Dreue JSIa-
reschal, Jehan de Velery, J. Bojfeau, G. le Changeur et J . l^e-
rier, que, pour le fait et expedicion des gens et otïiciers, tant
gentiiz hommes, dames et damoiselles d'Alemaigne et autres
seruiteurs de l'osiel de feue ma darne Katherine de Bourgoin-
gne, duchesse (ÏAusteriche, cui Dieu pardoint, tante de mon-
seigneur, laquelle trespassa le xxvj' jour de januier darrenere-
ment passé, et son corps admené et inhumé en l'église des
Chartreux lez Dijon, ainsin qu'elle l'auoit ordonné par son tes-
tament, lesquelles gens et olliciers, ou la plus grant partie, qui
estoient venuz à conuoier le corps de ma dite dame, par l'or-
donnance et aduis du dit messire Jaques de Villers et àé Jehan
Gueniot, auditeur des diz comptes, qui auoient esté enuoiez à
I. Livro iU*s mrinoirrs, fol. viij "x xviij (iSu), v. — Lo litre ci-dessus est
eu luarge. — l)om l'ianclier, 111, preuves, ii" ccxxxii.
— 193 —
Gray, deuers elle, à sa requeste, pour sa maladie, s'en esloient
retournez au dit lieu de Gray, où ilz seiournoient à grans frais,
et pour faire la vuidainge d'iceulx et les contenter de leurs sa-
laires et paier les frais et l'obseque d'icelle dame ou partie, et
aussi pour faire inuent.oire de ses biens et joieaulx estans au
dit Gray ; que le dit messire Jaques de Villers et les diz mais-
tres Dreue et JeJian Gueniof, solliciteurs du testament de feue
ma dite dame, que l'on commet ad ce, mesmement que ce tou-
che grandement le bien et honneur de monseigneur, et (jue par
le dit testament la dite feue dame sa tante l'a fait et institué ton
héritier seul et pour le tout, etc., iront au dit lieu de Gray pour
faire ladite vuidainge, et auec culx Jehan de Laschenal dit Bo-
loingne, garde des joieaulx de mon dit seigneur ', pour veoir
les diz biens et joieaulx, et auec ce menront auec eulx Pierre le
Watier, jadis receueur gen<n'al et maistre de la chambre aux
deniers de la dite feue dame, lequel l'on commet à tenir le
compte tant de ce qui ja a esté fait à la cause dessus dite
comme pour contenter les diz ofliciers, et paieries frais du dit
obseque ou partie, et les deffraier jusques au jour de congie
qui leur sera fait à Gray, et aussi des diz Halemens, hommes
et femmes, jusques à Belfort, et autres frais et debtes ad ce
appartenans, et que, attendu que les gens de finance n'ont en
leur puissance aucuns deniers des receptes de monseigneur,
comme ilz dient, que les commis dessus diz vendront de la
vaisselle et joieaulx, ensemble les garnisons de vin, lis, vlilz de
cuisine et autres menuz biens meubles demorans du dit decez,
pour conuertir ou paiement des choses dessus dites, et le de-
morant d'iceulx joiaulx, vaisselle et nuti'es biens feront adme-
ner à Diion, pour en faire par eulx inuentoire, le dit Boloigne
toujours présent, auquel ilz les bailleront pour les mettre ou
trésor de monseigneur, et les lis, pour la garnison des offices
de son hostel, bailleront ou concierge du dit hostel, et les fera
reuestir de toille, s'il est besoing. Et tout ce que le dit Pierre le
Watier aura pour ce despensé par l'aduis des diz messire Ja-
ques, maistre Dreue et Jehan Guenioé, commis dessus diz, sera
alloué es comptes du dit Pierre, en rapportant ces présentes,
dont sera fait mandement de commission, etc., et certiffication
I. Sommelier de corps et garde des joyaux de la chapelle du duc (Livre
des mémoires, fol. i8a, v).
13
— 194 —
des diz commis de ce que ainsin aura esté par eulz ordon-
né, etc. 1.
4o
Jacques de Villers, Dreue Maréchal et Jean Gueniot présen-
tent au maréchal de Bourgogne, pour en faire part à son
maître, un mémoire concernant les affaires de Catherine.
Ils rendent compte de ce qu'ils ont fait, règlement de la
situation des Allemands de la cour de Catherine, inventaire
de ses biens, paiement de son enterrement et de ses gens Ils
appellent l'attention du duc sur les joyaux engagés par elle
aux Bâlois, sur la nécessité de régler les affaires de Cathe-
rine avec le duc d'Autriche et sur leurs bons services. Ils
prient le duc d'exécuter le testament de Catherine.
Dijon, 1426 (n. st.), 8 mars 2.
^ Mémoire touchant le fait de feue madame d'Oustreriche.
S'il plait à monseigneur le mareschal de Bourgoingne, il dira
et exposera à monseigneur le duc de Bourgoingne les choses
cy après declairées que li baillent par escript, par manière de
mémoire, messire Jaques de Villers, ma\slve Dreue M areschal
et Jehan Gueniot, solliciteurs du testament de feue madame
d'Oustreriche.
i . De IHerre le Waiier, nagaires reccucur général des finances de feues
mes très redoublées daines Marguerite de liiniiere, jadiz dueliesse de
liourgoingne, niere de mon dit seijiiu'ur, et Katherine de Bourgoingne,
jadi/ duchesse iVAiisterrirlie, (jue Dieu absoille, et aussi commis à paier
les frais, dons, legas et debtes fai/ i)our l"en(eri'<'ment de feue ma dicte
dame iVAuslerriche, sur ce que le dit Pierre puet et pourra deuoir à mon
dit seigneur par la tin et adinement de ses comptes renduz et à rendre à
cause des dictes recepte et commission et aussi de la vendue de la vais-
selle, joyeaulx et autres l)iens meubles de ma dicte danu" d\4/(.s7crrj<7jc, (jui
furent vendu/ incontinent apn-s le trespas d'elle, pour conuertir es diz
frais, dons, legaz et debtes <pie dessus, la somme de quarante neqf liuivs
cinq solz viij deniers tournois, en deniers paiez pour conuertir ou fait
de l'ollice du dit Maliiet Jtegnault. Pour ce. par lettre d'icellui ^^ahiet
faicte le xxvij'j.>ur de juing mil cccc xxviij, xlix liures v solz viij deniers
tournois. lEn nuu'ge, dune autre écriture :J Capiunlur per compolum
dicti receploris, fol. 1 (B, i63i), fol. xxxj, r).
a. B, Sig. Pap. Double feuillet.
3. Fol. 1, r».
- 195 —
Premièrement.
Dira au dit monseigneur la bonne expedicion et bien bonora-
ble par eulx faicie pour le fait de la dite deliurance et expedi-
cion qui a esté laite de tous les escuiers, dames, daaioiselles et
seruiteurs de feue ma dite dame, en especial, de ceulx du pais
d'Alemaigne, ou nombre de enuiron Ix, qui ont eslé menez
aux. frais de mon dit seigneur jusques à Belfort.
llem qu'ilz ont esté tous vesluz de noir aux frais de mon dit
seigneur, bien et honorablement, et tous paiez de leurs salaiies
jusques au jour de leur département, excepté des legaz conie-
nuz ou dit testament.
^ Item dii'a à mon dit seigneur que les diz messire Jaques,
maistre Dreue et Jehan Gueniot ont promis aux ge^tilz hom-
mes, dames, damoiselles, temmes de chambre et autres sei-ui-
teurs de teue ma dite dame des marches à' ALemaigne, que, au
lieu de Belfort, ilz auront response de monseigneur deans le
jour de Saint George proucham, qui sera le xxiij' jour d'auril
prouchain, sur ce que mon dit seigneur leur vouldra faire tou-
chant les legaz à eulz fais par le dit testament, dont monsei-
gneur doit auoir le double par deuers lui.
Item dira à mon dit seigneur que, après ces choses faites et
l'ostel de feue ma due dame deschargie, les dessus diz ont pio-
cedé à faire l'inuentoire des biens de feue ma dite dame, le
double du quel le dit monseigneur le mareschal baillera à njon
dit seigneur, et, en ce faisant, ont vacqué par plus de xl jours
continuelx.
Item dira à mon dit seigneur que les frais fais depuis le tres-
passement d'elle, tant pour son enterrement comme pour le
paiement des dites gens et autres frais, monte enuiron xnij"
frans, qui ont esté prins sui' les biens de feue ma dite dame.
^Item dira à mon dit seigneur que, au lieu de Balle, feue ma
dite dame auoit et a de beaulx joyaulx, sur lesquelx, ja pieça,
les diz de Balle presieient xvij" florins, dont ne leur est deu de
reste que iij™ viij"= liorins, et qu'il est expédient que monsei-
gneur les enuoye ueoir et viseter et trouer maniei-e d'appoinie-
meut auec eulx, car l'on dit qu'ilz uaillent mieulx de x\'" escuz
d'or.
I. Fol. I, v°.
a. Fol. a, r'.
- 196 —
Item aussi est neccessité que mon dit seigneur aduise et pour-
uoye ad ce qu'il a faire auec le duc d'Austeriche.
Item qu'il plaise au dit monseigneur le maresch^l remons-
trer à monseigneur la grant peine et diligence que ont eue les
dessus diz messire Jaques maistre Dreue et Jehan Gueniot
ou fait dessus dit, en especial ou fait du testament, afin que
monseigneur leur face aucun bien par don, car l'on ne leur a
tauxé à Dijon de leurs gaiges, c'est assauoir au dit messire Ja-
ques XXX frans, au dit maistre Dreue xx frans et au dit Jehan
Gueniot xij frans, et vous, monseigneur le mareschal, auez
prinse la charge de faire bien la besoingne sur ce.
^ Item et au demorant dira à monseigneur qu'il lui j laise faire
acomplir le dit testament, attendu qu'elle le fait son héritier
seul et pour le tout parmi ce qu'il acomplisse le dit testament
qui ne pourra monter que enuiron la reuenue de ses terres
d'une année.
Escript à Dijon, le viij'- jour de mars m cccc xxv.
Le maréchal de Bourgogne fait tsenir à Dijon le bailli de Fer-
rette et lui parle, entre autres choses, des joyaux de Cathe-
rine engagés à Bâte.
1426, avant le 22 avril 2.
A Huguete, vefue de feu Guillame Morisot, hostesse de l'os-
tel du Signe de Dijon, la somme de treze fians (]ui deuz lui es-
loient pour les despens du bailli de Ferrettes faiz en son hostel
par lui, ses gens et cheuanix, par vng jour et demi entier, au-
quel lieu le dit bailli auoit esté mandé venir par l'aduiz et deli-
beracion de monseigneur le mareschal de Dourgoingne, pour
parler à lui de pluseurs matières touchant grandement le bien
de mon dit seigneur et de ses païs, mesmement de la dicte
conte de Ferrettes, les joyaulx de feue madame dWusteriche
qui sont en gaige en la ville de Baie, et pour fiilretenir bonne
amour et confederacion entre les païs de mon dit seigneur et
I. Fol. a, V».
a. H, i63i, fol. viij xx j, r*.
-- 197 —
les païs de Ferrettes. Pour ce, par mandement de niesseigneurs
du conseil des comptas et dos finances de mon dit seigneur à
Dijon donné en la chambre des diz comptes le xxij* jour d'auril
mil cccc xxvj après Pasques, cy rendu, auec vng fueillet de
papier ataché au dit, mandement, ouquel sont declairées les
parties de la dicte despense et quittance de la dicte Huguete
escripte au dessous du dit fueillet, xiij fruns ^
Voyage en Haute-Alsace de Jacques de Villers, Etienne Ar-
menier, Jean de Leschenel, Pierre le Walier, assistés
d'Hugues Briot, pour recevoir les comptes du domaine et li-
quider les droits de Catherine.
1426, juillet-août 2.
Recepte commune. De Pierre le Watier, sur ce qu'il peut et
pourra deuoir à monseigneur à cause de certaine commission
qu'il a nagueres eue ou conté de Ferrettes et A'Aussays, pour
compter aux officiers de recepte de feue ma dame à'Austeriche,
derrenement trespassée, qui Dieu pardoint, la somme de qua-
rente huit Hures treze solz et quatre deniers tournois, en de-
niers paies à messire Jaques de Villers, cheuallier, conseillier
et chambellan de monseigneur le duc. Pour ce, par lettre du dit
Fraignot faite le derrenier jour de nouembre mil cccc xxvj.
xlviij libures xiij solz iiij deniers tour-nois.
3 A Jaquot de Roiehes la somme de cinq frans demi qui deuz
lui estoient par marchie fait à lui pour auoir mis à point et
1. Cet article est bifFé.
2. B, i63i, fol. Ixxiij, v°. — La commission se rend d'abord à Hàle et à
Ensisheim. En juillet, elle reçoit à Ensisheini les comptes de HischolT,
Oberlin, l'ommeaul d'Or, Morimont et llolberg. Ce dernier compte est
ouï et clos par Jacques de Villers en présence de StaulVenberg et des
conseillers de Frédéric {Comptes, pp. ii6, 28, 08, 7-2, :0). La commission est à
Belfort dès le même mois. Elle y termine encore en juillet le compte de
Bernard d'Asuel qu'elle avait commencé à Ensisheim. (1* (5}). Elle y
reçoit dans le mois d'août les comptes de Slor, Mocquestourmc, Broquart,
Volker et Staufl'enber}? (PP. 4, 6, la, 18, 22, 24). Elle part de Helfort le
22 août (P. 22). Le 25, Armeni(»r, Villers et Boulojrne sont à Besançon et
cinq jours après à Dijon, où Armenier fait son rapport. — Sur la parti-
cipation de Briot à cette mission, v. ci-dessous 11°.
3. Fol. viij xx xvj, F".
— 198 —
garni de cordes neufues quatorze arbalestres d'if et vng guin-
dal, esquelles n'auoit point de cordes, et aussi y failloit deux
noiz et les aucunes a conuenne renerué et naettre à point les
serres, lesquelles xiiij arbalestres et guindal messire Jaques &^
Villers, Bouloigne et Pierre Watier ont fait annener de Beaul-
fort, ou conté de Ferrettes, et deschargier en la chambre des
comptes à Dijon, comme plus aplain est declairie ou liure de
l'artillerie, fol. iiij^" et xij, estant en la ditte chambre. Pour ce,
par mandement de mes dis seigneurs des comptes donné xxij*
d'octobre mil cccc xxvj, cy rendu, auec quittance du dit Jaquot
escripte au dessoubz du dit mandement, v frans demi^
Item a vacqué le dit maistreE'sïienne... v jours, commençans
le XXV* jour d'aoust mil cccc xxvj et finissans continuelment en-
suigans, qu'il a vacqué à estre venu de Besançon à Dijon faire
son rapport, auecques messire Jaques de Villers et Bouloi-
gne, du voiaige oîi il auoit esté en la conté de Ferrettes, pour
le fait des comptes et debtes deuz ou diz païs à feue madame
d'Austeriche derrenement trespassée, que Dieu pardoint,...
pour chascun desquels jours mon dit seigneur le mareschal et
messeigneurs du conseil lui ont ordonné et tauxé xl solz outre
et par dessus ses gaiges et pensions ordinaires qu'il a et prent
de mon dit seigneur 2.
Jacques de ViVers, Etienne Armenier, Jean de Leschenel dit
Boulogne et Pierre le Watier, commissaires de Philippe le
Bon, font Vint^entaire des joyaux de Catherine engagés aux
liâlois.
Bàle, 1426, 14 juillet 3.
^Inuenloire des joyaulx de feu ma dame la duchesse d'Aws-
terriche, cui Dieu pardoint, appartenans à présent à monsei-
gneur le duc de Bourgoingne, son héritier seul et pour le tout.
1 . Fol. Ixx iij, vv
2. Fol. ij'= XX vij, V".
3. .\rch. !iàl(*-Ville, Fiirst(Mi. R 4' ï- Burj?UMd Hor/.ojjthuin. Orip. Cahier,
papier, quatre feuillets. Au verso du dernier feuillet : habetur theutonice
in lil)ro diuersaruni reruui. — C'pr. Tinventairc do i393 « touchant (Cathe-
rine de /ioiirgo^nc, pour la n'slilution de ses joyaux et meubles» (B, ag^).
Dom l*lancher, III, pp. clxx-clxxij.
4 l'ol. I, r».
— 199 -
lesquelz sont à présent en la main de ceiilx de Basle et les-
quelz ils ont monstres à messire Jaques, seigneur de Villers^
chambellan, maistre Estienne Armenier, Jehan de Leschenal
dit Bouloingne, conseilliers, et I^ierre le Watier, secrétaire,
et embasseurs de mon dit seigneur, enuoiez au dit lieu de
Basle par l'ordonnance de mon dit seigneur, monseigneur son
mareschal et les gens de son conseil, pour cesle cause. Et fut
fait le dit inuentoire au dit lieu de Basle, le xiiij* jour de juil-
let mil iiij" vint et six.
Et premièrement.
Vng chappel d'or garny de dix fermaulx, dont les cinq sont
garniz de six balaiz et vne grant amaraude ou millieu, et les
cinq autres garniz de cinq amaraudes. Cinq troiches de perles.
En chascune troiche trois perles et vng dyament pointu ou
millieu des dites perles. Et en chascun des diz fermaulx dessus
diz a vng balay ou millieu. Et fault en deux des diz termaulx
trois arriaraudes. It<^m cinq grans florons seruans au dit chap-
pel, faisans coronne, garniz, chascun floron, de quatre balaiz,
quatre amaraudes. Au dessus de chascun floron vne troiche de
perles, chascune de trois perles, et vng diament ou millieu. Et
au dessoubz du derrain balay a vne troiche de perles de quatre
perles et vng diament ou millieu, et deux autres perles au
cousté du dit balay. Et au plus bas des diz florons a six diamens
à pointe, assis trois à trois, et cinq autres peliz florons, garniz
de quatre balaiz, vne amaraude ou millieu. Et au plus hault des
diz florons a ti'ois perles. Pesant
cinq mars iij onces demie, comprins le borrelet.
* Item vng hanap d'or couuert, garny d'un saphir au dessus
du dit couuercle et de six perles au tour. Et est le dit hanap
armoié aux armes de monseigneur le duc Phelippe, père de
feu ma dame dWusterriche. Et est le dit hanap poinssonné à
bei'bis et à marguerites. Pesant trois mars cinq onces demie.
Pour ce, iij"" v demie.
Item vne haguiere d'or garnie au plus hault d'un saphir et de
cinq petites perles autour. Et est la dite haguiere poinssonnée
de hommes sauuaiges. Pesant deux mars quatre onces. Pour
ce, ij" iiij'.
Item vng grant fermail d'or, Duquel a ou millieu vng her-
I. Fol. I, V.
— 200 -
mite, vne angle deuont lui, et au dessus du dit hermite a vne
chieure. Et est garny le dit fermail de quatre saphirs, trois
balaiz et de six troiches de perles, trois à trois, de trois perles.
Pesant^ deux onces dix escallins. Pour ce, ij° x esc.
Item vne eschappe d'or garnie de quarente cinq balaiz et de
quarente quatre saphirs et de vint et cinq amaraudes, comme
aussi de deux cens soixante et sept perles et de soixante et
onze sonnectes d'or. Pesant vint deux marcs deux onces
demie, comprins le tixur. Pour ce, xxij" ij° demie.
2 Item vng coulier d'or garny de seze fermilles d'or, dont les
huit sont garniz chascun d'un balay et de huit perles, les autres
huit garniz chascun de vng saphir et huit perles. Pesant vng
marc deux onces. Pour ce, j" ij°'
Item vng aultre coulier d'or garni de dix fermilles, les cinq
garniz de troiz balaiz, vng saphir ou millieu, et trois troiches
de perles, trois à trois, et les cinq autres garniz de trois
saphirs, vng balay ou millieu, et de trois troiches de perles,
trois à trois. Et fault en l'un des diz fermaulx vng saphir.
Pesant trois mars trois onces. Pour ce, iij"" iij».
Item deux pièces d'or en façon de coulier garny de vint et
sept grenas, de dix neuf amaraudes et de quatre vins et treze
perles. Pesant vng mar demi. Pour ce, j™ demi.
Item vng fermail d'or garni de quatre balaiz, une angle ou
millieu ; en sa poiterine vng saphir quarré et huit perles, deux
à deux, assises chascune entre deux balaiz. Pesant quatre» onces
cinq escallins. Pour ce, iiij' v esc.
3 Item vng grant fermail d'or garny ou millieu d'un gros dia-
ment à pointe et quatre perles entour, de doux balaiz et de
deux saphirs et de quatre troiches de perles, chascune troiche
quatre à quatre, et, ou millieu de chascune troiche vng petit
diament à pointe. Pesant trois onces quinze escellins. Pour
ce, iij° XV escellins.
Item vng autre fermail d'or garny de trois balaiz, vng saphir
ou millieu et deux perles et vng oysel esmaillie de noir. Pesant
deux oncOv^. Pour ce, ij'.
][^m vng autre fermail d'or en façon de roses, garny d'un
1. If, es mots suivants biffés :] dix escallins. Pour ce.
a. l'^ol. a, r*.
3. loi. a, V.
- 201 —
saphii' ou millieu, vng balay dessus et cinq perles. Pesant
deux onces. Pour ce, ij".
Item vng autre fermail d'or garny de trois saphirs et trois
perles et vng balay ou millieu. Pesant vne once treze escellins.
Pour ce, j' xiij escellins.
^ Item vng autre fermail d'or garni d'un balay ou millieu, vng
saphir dessus, et cinq perles. Et est assise la dite pierre sur
une fleur esmaillie de blanc. Pesant vne once demie. Pour
ce, j" demie.
Item vng autre fermail d'or gariiy d'un balay ou millieu et
cinq perles autour. Et y peut lettres m et y. Pesant vne once
sept escellins. Pour ce, j" vij escellins.
Item vng autre fermail d'or qui est en façon de roses, garny
ou millieu d'un gros diament à pointe, trois balaiz et trois
perles. Pesant vne once sept escellins. Pour ce j° vij escellins.
Item vng autre fermail d'or, ouquel a ou millieu vne dame
esmaillie de blanc, tenant deuant elle vne amaraude, vng balay
et cinq perles entour. Pesant dix huit escellins ou enuiron.
Pour ce, xviij escellins ou enuiron.
2 Item vng autre fermail d'une serainne garnie de deux balaiz,
vne grosse perle ou millieu et six perles entour, assises deux à
deux. Et a la dite serainne vng ch^ppel en sa teste. Pesant
deux onces. Pour ce, ijo.
Item vng autre fermail d'or fait d'un charderenail assiz sur
une branche, garni d'un balay et vng saphir et trois perles.
Pesant vne once deux escellins. Pour ce, j" ij escellins.
Item vng autre fermail d'or fait d'un mouton esmaillie de
blanc, garni d'un balay. vne grosse perle et deux petites.
Pesant vne once douze escellins. Pour ce, j" xij escellins.
Item vng petit bracelet d'or garni de neuf petiz fermilles, les
quatre garniz de trois amaraudes et vng saphir, et les cinq
autres garniz de deux grenas, trois grains d'amaraudes et de
six petites perles entour. Pesant seze escellins. Pour ce,
xvj escellins.
•'^Item vng petit chappel de perles à deux mordans d'or.
Item deux mars de perles enuelopez en vng drapper scellé.
I. Fol. 3, T'
a. Fol 3, V
3. Fol. 4, r»,
^ 202 —
Item vne robe de drap de laynne bleu, seumé de chappellez
plain de roses, faiz de brodure en pluseurs lieux, enrechiz de
perles de pluseurs sortes et de compas fait de brodure de
perles. Et n'est mie la dite robe escheuée.
La chambre des comptes de Dijon, dépositaire du testament
de Catherine, décida de délivrer aux légataires copie des
clauses /es concernant.
1428 (n. st.), 10 janvier!.
Le X* jour de januier m cccc xxvij, en la chambre des
comptes, où estoient monseigneur d'Authume, chancellier,
messire Anthonne de Thoulongeon, mareschal, les seigneurs
de Viilarnoul et de Villers, conseilleis et chambellans de
monseigneur le duc, sire Jehan Chovsat, maislre G- Courtot^
D. MareschoA, J. de Velerij, J . de No'ident et Mahiet R^gnault,
a esté délibéré sur le fait du testament de f^^ue madame Kathe-
rine de Bourgoingne.^ jadis duchesse û'Austeriche, cui Dieu
pardoint, par lequel elle a fait et constitué monseigneur le duc
son neueur pour héritier seul et pour le tout, etc., que, vfu le dit
testament estant en la chambre des comptes et mis ou coffre
du trésor, grosse et scellé, etc., donné le ij^ jour de januier
m cccc XXV (1426, n. st.), pour le bien de mon dit seigneur et
acquitter lame de ma dite feue dame sa tante, Ton lieuera et
baillera en la chambre des diz comptes les clauses des dons et
legaz fais par la dite feue dame à ceulx qu'elle a donné et légué,
nommez et declairez ou dit testament, touteff'ois que les léga-
taires, et chascun d'eulz, les requerroient et qu'ilz en auront
mandement de mon dit seigneur pour en paiez et contentez,
etc.
I. Livre des mémoires, fol. ix xx ix (ly}), r". — En marge: Pourlefait du
testament de feue madame à.'' Austcriche .
— 203
Voyage de Pierre le Watier à Montbéliard pour payer les
Allemands qui étaient au service de Catherine.
1428 (n. st.), 5-28 février 1.
Au dit maistre Estienne Armeniery Pierre le Vauthier et
Anthoine Borne, demourant à Salins, la somme de soixante
six frans quatre gros et demi qui deue leur estoit en la manière
qui s'ensuit, c'est assauoir : Au dit maistre Estienne xxviij
frans pour les despens, gaiges et salaires de lui, ses gens et
cheuaulx, d'auoir esté, par l'ordonnance de monseigneur le
chancellier, des Vadans à Besançon, pour d'illec aler à vne
journée qui se deuoit tenir au lieu de Montbeliart au xv" jour
de januier m cccc xxvij. laquelle fut continuée jusques au
XV* jour de feurier ensuigant, où il a vacqué, tant en alant au
dit Besançon comme pour son retour au dit Vadans, trois jours
entiers, commençans le xj^jour du dit mois de januier, et pour
retourner du dit Besançon au dit lieu de Montbeliart, auec et
en la compaignie de monseigneur de Traues, mareschal de
Bourgoingne, et autres gens du conseil de mon dit seigneur, à
la journée du dit xV de feurier, pour illecques besoingner pour
le fait des diz pays de Bourgoingne et d'Aleniaigne, où il a
vacqué, tant en alant, besoingnant, retournant par Salins
deuers mon dit seigneur le chancellier pour faire son rapport,
comme pour son retour ou dit Besançon, par vnze jours en-
tiers, commençans le xiiij" jour d'icellui mois, ainsi a vacqué en
tout xiiij jours, qui est, pour vn chascun des diz jours, deux
frans. Et au dit Pierre le Watier, xxxj frans xvij solz vj de-
niers tournois qui deuz lui estoient, c'est assauoir : xxiiij frans,
en oultre et par dessus ses gaiges ordinaires, pour les des-
pens et salaires de^ lui, son varlet et deux cheuaulx, pour
son voyaige de esire aie, par l'ordonnance que dessus, de
Dijon à Salins, deuers le trésorier d'illec. pour receuoir de lui
mil frans, pour icellui argent porter au dit lieu de Montbeliart
I. Fol. iiij XX xij, v
a. Fol. iiij ^^x xiij, r»
- 204 —
à la journée dessus dicte, pour faire certains paiemens à plu-
seurs gentilz hommes, damoiselles et autres gens du pays
d'Alemaigne, pour le fait du testament de feue ma dame d'Aus-
teriehe, cm Dieu pardoint, ouquel voyaige il a vacqué tant en
auoir conduit la dicte finance du dit Salins à Montbeliart,
seiournant illecques pour la cause que dessus, soy en retour-
nant par Salins deuers le dit monseigneur le chanceliier pour
parler à lui de ce qui auoit esté besoingnie en ceste matière,
comme pour son reiour au dit Dijon, par xxiiij jours entiers,
commeiiçans le \^ jour du dit mois de feurier, ou dit an^ et
fenissant le xxviij" jour d'icellui mois ensuigant, qui est, pour
vng chascun des diz jours, vint solz tournois. Item qu'il a paie
comptant à vng homme de cheual pour auoir porté de Dijon au
dit Salins enuiron iij*" frans, en monnoye, pour parfaire la dicte
somme de mille frans, et pour son retour ij frans ^ Item,
samblablement il a paie à deux autres hommes de cheual qui
ont conduit en son compaignie la dicte somme de mille frans,
en niant de Baulmes au dit Montbeliart, par marchie fait à
eulx, xviij gros. Item qu'il a encores paie à deux autres hom-
mes de cheual qui ont pareillement aidie a conduire le dit
Pierre et vne partie du dit argent des le dit Montbeliart, en
retournant jusques au dit Besançon, ij frans. Item qu'il a paie
pour papier et parchemin pour minuer et grosser les quittances
qui 2 ont esté nécessaires à faire le paiement dessus dit, v ij solz
vj deniers tournois ; et qu'il a paie encores à trois clercs du dit
Montbeliart, pour leurs peine et salaire d'auoir escript, minué
et grosse trois lettres en parchemin contenant traittie et accort
fait au dit Montbeliart, à la dicte journée, entre les gens de mon
dit seigneur et ceux du duc d'Austeriche, ij frans -^ Ainsi mon-
tent les dictes parties à la dicle somme de Ixvj frans iiij gros
demi. Lesquelles parties sont plus à plain contenues et declai-
I. [Ce qui sviit est ajouté de la même étrilure dans l'interligne et en
marge :| A Antoine Borne, demorant a Salins, vj frans demi pour auoir
mené sur deux mules, en la compaignie dudit /'irrre UViZ/Vr. des le dit
Salins jusciues au dit Montbeliart, les dlz milU" frans pour faire le dit
paiement.
•2. Fol. iiij XX xiij, v».
3. [Ce qui suit est biffé :] Et au dit Anthoinc Borne vj frans demi pour ses
despens, peines et salaires d'auoir mené, ou dit mois de feurier, auec le
dit Pierre le Watier, du dit Salins à Montbeliart, sur deux mules, la dicte
somme de mil frans, comprins en ce son retour au dit Salins.
- 205 —
rées en vng roole de parchemin au dessoubz duqijf3l est escript
le mandement de mon dit seigneur, donné le darrenier jour de
feurier, ou dit an mil cccc xxvij, cy rendu, ouec quittance des
diz maistre Etienne Armenier ei Pierre le Watier, des sommes
par eulx paiées, contenant affirmacion au regard de leurs
voyaiges, d'auoir vacqué en iceulx par le temps dessus declairé,
et quant aux menues parties contenues en la quittance du dit
Pierre le Watier, il ailirme icelles auoir paies et aussi quit-
tance du dit Anthoine Borne et cerlifficacion du dit monsei-
gneur le mareschal sur le paiement des ij frans baillies aux
trois cleics dessus diz. Pour ce, Ixvj Irans iiij gros demi.
10*
Voyage de Pierre le Watier et de Jean Sardon à Montbé-
liard pour recevoir certains comptes du domaine alsacien
de Catherine.
1428 (n. st.), 19 mars-3 avril i.
Au dit Pierre le Watier, clerc commis à Faudicion des
comptes de monseigneur le duc à Dijon, la somme de trente^
Tng franc deux gros, qui deuz lui estoient, c'est assauoir dix
neuf frans pour deux voyaiges qu'il a fais, lui ij" et deux che-
uaulx, l'un, des Dijon à Montheliart, pour veoir et oir auec
maistre Jehan Sardon, conseillier de mon dit seigneur, cer-
tains comptes des officiers de recepte et autres des coulez de
Ferrette et d'Auxay, du temps et au viuant de feue ma dame
d'Austerriche, cui Dieu pardoint, où il a vacqué par seze jours
entiers, commençans le xix'"jour de mars m cccc xxvij et fenis-
sant au iij' jour d'auril ensuigant, et l'autre voyaige dez le dit
Dijon à Authume, deuers mon dit seigneur* le chancellier, pour
lui faire son rapport de ce qui auoit esté fait et besoirignie au
dit Montheliart sui' ce que dit est, où il a vacqué trois jour's
entiers, commençans le ix"" et fenissans le xj* jours du dit
mois d'aui'il, comprins en ce son retour en son hostel, en oultre
et par dessus ses gaiges ordinair'es, qui est, pour vng chascun
des diz jours, vint solz toui'nois. Item, que le dit Pierre a paie
I. B, i639, fol. iiij "x xiij, v».
a. Fol. iiij ^^ xiiij, r°.
— 206 —
pour les despens d'un cheual qui a porté des Dijon au dit
Montbeliart et rapporté au dit Dijon pluseurs comptes, regis-
tres, papiers et autres escriptures touchans le lait des diz
comptes, par les seze jours dessus diz, au pris de six blans
par jours, font deux frans. Item, pour le louaige du dit cheual,
par le dit temps, par jour, ij gros, font ij frans viij gros. Item,
pour les despens et salaires de quatre conipaignons qui ont
conduit et mené, en alant de Baulmes au dit Montbeliart, ledit
Pierre, ensamble les diz comptes et papiers, ij frans. Item,
pour les despens d'un homme qui est venu au dit Montbeliart,
auec le dit Pierre, au dit Dijon, qui a apporté sur son cheual
partie de certain argent qui illec^ auoit esté laissie par le dit
Pierre des le quinziesme jour de feurier mil cccc xxvij ^, pour
paier les legaz de feue ma dicte dame d'Austerriche, et pour
son retour au d'il Montbeliart, iij frans. Item, pour les despens
et salaire d'un messaige qui a aporlé lettres closes de par mes-
seigtjeurs du conseil a Dijon, du dit Montbeliart deuers les
bourgois et habitans de Basle, louchant le fait des joyeaulx de
feue ma dicte dame, et pour sou retour, ij frans. Et a vng autre
messaige, pour auoir porté autres lettres de par les diz maistre
Jehan Sardon et Pierre le Watier, du dit Montbeliart à Beau-
fort, deuers le conte Jehan, vi gros. Pour ce, paie au dit
Pierre, pour la cause que dessus, par vertu des lettres patentes
de mon dit seigneur sur ce faicles, données à Dijon le xviij»
jour d'auril mil cccc xxviij après Pasques, cy rendues, auec
quittance du dit Pierre le Vautier, par laquelle il alîerme en sa
conscience auoir vacqué es diz deux voyaiges, par les temps
dessus diz, et aussi auoir paie les dictes parties, montans xij
frans ij gros, aux personnes et pour les causes dessus declai-
rées, i-equise par les dictes lettres, xxxj fians ij gros.
11»
Philippe le Bon ordonne aux gens des comptes de Dijon d'al-
louer en la dépense des comptes de Mahiet Regnault, les
paiements faits au à J'aire par celui-ci pour l'exécution dés
dispositions renfermées dans le testament de Catherine de
1. Fol. iiij XX xiiij, v
2. i4aS, II. si.
— 207 -
Bourgogne^ moyennant qu'il rapporte : 1° la présente ordon-
nance ; 2" les quittances des légataires; 3° les clauses du
testament vérijiées par la chambre des comptes ; 4" les cer-
tifications des arrangements intervenus ou à intervenir
avec les légataires pour la réduction des legs, délivrées par
la chambre des comptes pour les légataires de Bourgogne et
par Pierre le Watier pour les légataires d'Allemagne.
Dijon, 1428, 18 avril.
En exécution de cette ordonnance, le receveur général rend
compte du paiement des legs faits à Vérène de liodersdorf
Vérène Truchsess de Mûlinen, Agne. femme de Jean Ruellin.
Isabelle de Sainte-Croix-en Plaine {quittances du 23 février
1428, n. st.J, aux héritiers de Jean ^Simonin, à ceux de Jean
Couthault [quittances du 15 JévrierJ, à Guillaume Griveau
{quittance du 1"' Jévrier).
Le receveur général rtnd également compte de diverses
sommes payées en exécution de plusieurs lettres patentes de
Philippe le Bon, savoir : sommes léguées par Catherine de
Bourgogne à sa filleule Catherine, femme de Jean Gueniot
{lettres patentes du 16 janvier 1428, n. st.) et à Berthelot
Lambin (lettres patentes du 20 janvier) ; somme donnée par
Catherine de Bourgogne au seigneur dWuthume {lettres de
Catherine du 27 décembre 1425 ; lettres patentes du duc du
^3 décembre 1427J ; sommes dues à Hugues Briot à différents
titres, fournitures à la maison de Catherine, somme payée
par lui comme caution de Catherine, somme léguée par Cathe-
rine (lettres patentes du 16 janvier 1428), voyage en Alsace
avec Jacques de Villers et autres, par ordonnance du maré-
chal de Bourgogne, pour les comptes du domaine de Catherine,
et traduction de ces comptes d' allemand en français, voyage
en Hollande, Zélande et Hongrie pour le duc de Bourgogne
{lettres patentes perdues par jeu le maréchal de Bourgogne).
• Deniers paiez par le dit receueur gcneial, tant pour l'acquit
du testament de leue ma dame Katherine de Bourgoingne,
jadiz duchesse d'Austerriche, contesse de Ferrettes et dWuxay,
I. B, i639, fol. xlv, r.
- 208 —
tante de mon dit seigneur le duc, par vertu des lettres patentes
d'icellui seigneur, cy rendues, dont la teneur est cy après es-
cripte, comme autrement pour le fait de feue ma dicte dame, en
la manière cy après declairée ^
Phelippe, duc de Bourgoingne, conte de Flandres, d'Artois
et de Bourgoingne, palatin, seigneur de Salins ei de Matines,
à noz amez et feaulx les gens de noz comptes à Dijon, salut et
dileccion. Comme feue noslre très chiere et amée tante dame
(Katherine )^^ de Bourgoingne, jadiz duchesse d'Ausierriche,
cui Dieu pardoint, ait par son testament et (en sa)^ darreniere
voulenté fait pluseurs legas pieux, comme anniuersaires, messes,
suffraiges et autres prières et oroisons dire, faire et célébrer
pour le remède et salut de son ame, aussi à pluseurs ses ser-
uiteurs et familliers ait fait pluseurs autres legaz, ainsi que
par son dit testament puet clerement apparoir, et pour ceste
cause soient encores deues pluseurs sommes de deniers, pour
ce est il que nous, ces choses considérées, et que nous voulons
acquitter en ce que dit est, comme héritier do feue nostre dicte
tante. Et pour ce entériner et acomplir entièrement sa bonne
voulenté et ordonnance, comme raison est, voulons et expres-
sément vous mandons que tout ce qui, pour ceste cause, est
desia et sera paie par nostre amé et féal conseilltr et receueur
f!:eneva[ de Bourgoingne Mahiet Regnault vous passez et al-
louez en la despense de ses comptes et rabatez de sa recepte,
sans aucun contredit ou difficulté, en rapportant, auec ces pré-
sentes, sur ce quittance souttisant des paiemens qui à cestè
cause ont esté et seront faiz, auec les clauses du testament de
nostre dicte feue tante, sur chascune partie qui ainsi aura esté
ou sera paiée par no>tre dit receueur gênerai, verilïiées chascune
des dictes clauses en la chambre de nos diz comptes et certiflica-
cion d'iceulx gens de noz comptes sur les trailtie et composicions
qu'ilz feront auec les legatoires des marches de Bourgoingne, et,
au regart des legatoires des debtes des ' marches d'Alemaigne,
certilficacion de Pierre le Vautier ou de cellui qui sera ordonné,
sur les traittiez et composicions faiz à eulx tant seulement.
I. [Eu marge, d'une autre écriture de la nu'me époque :] Paiement tou-
chant le fait du testament de madame d' Ouste riche.
a. Ecrit au-dessus du mot : Marguerite, qui est bifle.
3. Ecrit au-dessus de la ligne.
4. Eol. xlv, v°.
— 209 —
Non obstant qaelxconques rnandomens ou dellenses ad ce con-
tiaires. Donné en nostre ville de Dijon le xviij* jour d'auril
après Pasques, l'an de grâce nnil quatre cent vint et huit. Ainsi
signé : Par monseigneur le duc, à vosire relacion, T. Bones-
seau.
Gollatio facta fuit originali hic retento et reddito por audito-
rem huius compoti xija lebruarii m° cccc xxviij»^ Per me
[Signé :] J. Gueniot [Parai)he] et me [Signé :] C. Courtot [Pa-
raphe].
A damoiselle Fraigne de Rodestot, fille de messire Henry de
Rodestot, cheualier, chastellain de Anguestein, jadiz femme
de chambre de feue ma dame Katherine de Bourgoingne, du-
chesse d'Austerriche, cui Dieu pardoint, la somme de neuf
vins trois frans six solz huit deniers tournois, monnoie cou-
rant, pour et en lieu de la somme de iij'' florins ({ue feue ma
dicte dame lui a donnez et ordonnez estre bailliez et deliurez par
son testament et darreniere voulenté, pour les causes et en la
manière plusaplain declairez en icellui testament de ma dicte
dame estant en la chambre des comptes de mon dit seigneur à
Dijon. Pour ce, paie à elle, par vertu des dictes lettres patentes
rendues cy dessus, ensamble la clause du dit testament verif-
fiée en la dicte chambre des cotTiptes, semblablement cy rendue,
auec certifficacion de Pierre le Watier, commis à faire cer-
tains paiemens à pluseurs officiers et seruiteurs de feue ma
dicte dame, pour et à cause de son dit testament, faite le darre-
nier jour de mars mil cccc xxvij 2, seruans cy et aux autres
parties ensugantes, et quittance de la ditte Fraigne de Rodes-
tot faite le xxiij* jour de f'eurier m cccc xxvij (1428, n. st.), par
laquelle elle quitte, de sa pure et libérale voulenté, mon dit sei-
gneur et les ayans cause de lui des diz iij'' florins pour la dicte
somme de ix^-^ iij frans vj solz viij deniers -K
1. 1429, n. st.
2. i4a8, n. st.
3. En marg^e, do trois écritures difrérentcs de la inômo époque: Clause
facte super donaciouibus, etc., luerunl exlracte in cauiera c'onii)olorum
de dicto teslamento et scribuntur in vno rotuio pergameni. hic reildito,
signato per nos clcricos canicre coni[)olorun», seruicnli hic et pro aliis
l)artibus sequentibus, eciani in conipolo sc«|uciili, et solucione pUiriuni
siniiliuni parciuni. — Solucio legatoruni in islo capitule declaratoruni
scripta est a tergo litteraruni dicli testanienli. — Constat per diclaui
certifficacionera seruienteni hic et pro v parlibus sequentibus.
14
— 210 —
^ A damoiselle dicle la petite Fraigne, fille de Jehan dit Dapi-
Jer^, escuier, demourant à Luthebourg, jadiz femme de cham-
bre de feue ma dicte dame d'Osterriche, la somme de huit vins
six frans treze solz quatre deniers tournois, pour et en lieu de
la somme de trois cens florins que feue ma dicte dame lui a
donnez et ordonnez eslre bailliez et deliurez par son testament
et darreniere voulenté, pour les causes deciairées ou dit testa-
ment. Pour ce, paie à elle, par vertu des dictes lettres patentes,
dont cy deuant est faite mencion, comme parla dicte cerliffica-
cion du dit Pierre le Watier et la dicte clause d'icellui testa-
ment, puet apparoir, par quittance d'icelle faite les diz jour et
an, cy rendue, par laquelle elle quitte semblablement mon dit
seigneur et ses hoirs des diz iij<= florins pour la dicte somme de
viijxx vj francs xiij solz iiij deniers tournois.
A Agne, femme de Jehan Rulin de Saintte Croix en Alemai-
gne, jadiz (femme de chambre et)^ semante de feue ma dame
d'Austerriche, la somme de quarante vng franc treze solz
quatre deniers tournois, monnoie courant, pour et en lieu de
la somme de cent florins, que feue ma dicte dame lui a sembla
blement donnez et ordonnez estre bailliez et deliurez par son
dit testament et darreniere volunté, desquelz c florins la dicle
Agne a, de sa propre et pure voulenté, quitté et quitte mon dit
seigneur et ses hoirs, pour les diz xlj frans xiij solz iiij deniers,
comme, par quittance d'icelle Agne faite le dit xxiij' jour de
feurier, ou dit an mil cccc xxvij, cy rendue, et aussi parla dicle
certifficacion du dit Pierre le Vautier et la dicte clause du dit
testament puet apparoir. Pour ce, payé à elle, par vertu des let-
tres patentes de mon dit seigneur, dont declaracion est faite cy
deuant, xlj frans xiij solz iiij deniers tournois.
^ A la petite Ysabel de Saintte Croix en Auxay, niepce de la
ditte Agne;:;, jadiz semante de feue ma dame d'Austerriehe, la
somme de seze frans treze solz quatre deniers tournois, pour et
en lieu de la somme de cinquante florins, que feue ma dicte
dame lui a semblablement donnez et ordonnez estre bailliez et
deliurez par son dit testament, ainsi que par quittance d'icelle
ïsabel faite le vint et tioisyme jour de ieui'ier, ou dit an mil
I. Fol. xlvj, r'.
a. C'est-à-dire Triichscss ou sénéchal.
3. Ecrit au-dessus de la lijfiie.
4. Kol. xlvj. v°.
— 211 —
cccc vint et sept, cy rendue, et aussi par la dicte certifficacion
du dit Pierre le Vautier et clause d'icellui testament, dont cy
dessus est touchie, puet apparoir. Desquelz 1 florins elle a
quittie et quitte mon dit seigneur et ses hoirs, de sa pure et
libérale voulenté, pour la dicte somme de seze frans treze soiz
quatre deniers tournois. Pour ce, payé à elle, pai- vertu des let-
tres patentes de mon dit seigneur, rendues cy deuant, xlij frans
viij solz iiij deniei-s tournois.
A Marguerite, femme de maistre Andrie Lami, suer ger-
mame de feu messire Jehan Simonin, prestre, jadiz secrétaire
et chappellain de feue ma dicte dame d'Austerriche, et k Perre-
not Monnier, tuteur et curateur de Jehannot, iilz de feu
Richarde, suer germaine de Marguerite et de feu le dit messire
Jehan Symonin, héritiers en tout du dit delTunct, la somme de
vint et cinq frans, pour et en lieu de cinquante frans que feue
ma ditte dame donna et ordonna estre bailliez par son dit tes-
tament et darreniere voulenté au dit messire Jehan Symonin.
Lesquelz^ héritiers ont, de leur propre et pure voulenté, quitté
et quittent mon dit seigneur et ses héritiers des diz 1 frans,
pour la dicte somme de vint et cinq frans, comme par quittance
des diz Marguerite et Perrenot Monnier faite le quinziesme
jour de feurier mil cccc xxvij, ensamble cerliflicacion de mes-
sire Hugue Briot, prestre, demourant à Beaufort, iadiz chan-
cellier de feue ma dicte dame, faille le xxvij" jour de mars, ou
dit an, seruant cy et à la partie ensuigant, par laquelle il appert
que les dessus diz sont heiiiiers du dit feu messire Jehan
Symonin, cy rendue, et aussi par la dicte certifficacion de
Pierre le Watier et la clause du dit testament cy deuant décla-
rée, puet plus aplain apparoir. Pour ce, paie aux dessus diz,
par vertu des lettres patentes de mon dit seigneur, dont men-
cion estfaitte cy deuant, la dicte somme de xxv frans.
A Perrin et Pernette, frère et suer, ent!"ans de Petremant
CouUhault, de Trestondans, héritiers en tout et pour le tout
de feu Jehan Couthault^ leur frère, jadiz clerc de cliappelle de
feue ma dicte dame d'OsterricJie, comme par la cerliflicacion
du dit messire Hugue Briot, rendue en l'article précédant, puet
apparoir, la somme de dix frans, monnoye courant, pour et en
I. Fol. xfvij, r».
— 212 —
lieu de la somme de vint frans que feue ma dicte dame âLÂus-
terric/ie, a donnez et ordonnez estre bailliez pour vne foiz au
dit feu Coutkault, pour les causes contenues ou dit testament.
Pour ce, payé aus diz héritiers, par^ vertu des lettres patentes
de mon dit seigneur declairôes cy deuant, par quittance d'iceulx
héritiers faitte le xv* jour de feurier m cccc xxvij, cy rendue,
par laquelle ilz ont quittie et quittent, de leur propre et libérale
voulenté, mon dit seigneur et ses hoirs des diz vint frans,
pour la dicte somme de x frans, comme par la dicte cerliffica-
cion du dit Pierre le Vautier et la dicte clause d'icellui testa-
ment, dont cy dessus est faitte mencion, puet apparoir.
A Guillaume Griueau, jadiz secrétaire de feue ma dicte dame
d'Osterriche, la somme de trante liures tournois, monnoie à
présent courant, pour et en lieu de la somme de cinquante
liures tournois, que feue ma dicte dame lui a donnez et laissiez
par son dit testament, pour les causes contenues en icellui.
Pour ce, payé à lui, par vertu des lettres patentes de mon dit
seigneur, dont cy dessus est faitte mencion, et par quittance
du dit Guillaume Griueau faitte le premier jour de feurier mil
cccc xxvij, cy rendue, comme par la dicte clause d'icellui tes-
tament puet apparoir, la ditte somme de xxx liures tournois,
en laquelle le dit Guillaume Griueau a esté condempné en vne
amende par messeigneurs du conseil et des comptes de mon dit
seigneur à Dijon, pour certain cas declairé ou liure des causes
de la dicte chambre des diz comptes, de laquelle condempnacion
est faitte mencion au doz de la dicte quittance d'icellui Jehan
Griueau, soubz le saing manuel de Jehan Gueniot, auditeur
d'iceulx comptes. De laquelle somme de trante liures tournois
le dit receueur gênerai fait recepte cy deuant ou chappitre de
reccpte commune, fol. (xxv°)-.
1. Fol. xlvij, v°.
2. [On lit au loi. xxv, r" : | De Giiillaunu' (iritieaii, ]aA\/. socrclairo de fexie
ma (lame lu duchesse dMj/.s/tvr/c/jc, cui Dieu pardoint, par In main de
l'hi'liberl le Guix de J'roinpdcnaulx, demoraul à (Jhalon, son pleine en
ceslc partie, la sonune de trante liures tournois pour vne amende par lui
deue en la(|uelle il a esté eondempne par messeij^neurs de la chambre du
conseil de mon dit seigniHir a Dijon. Pour c«\ paie, par lettre du dit Màhit-t
JiegnniiU l'aille le pi-emier j»)Mr de Icuimim' mil cccc xx vij. xxx liures tour-
nois.
flin marg'c •.) (]orri|4'itiu' iii compoto /'. Ci)lii'i\ recephMM» explettoruni
eamere coiisilii linilomm ad \ Itimam decendiris ccccxxn ij. folio xxiiij, in
([uo capit tliclos xxx IVancos in expensis pro denuriis per euni reddilis et
u«)ii ri'ceptis.
- 213 —
* A Jehan Gueniot, auditeur des comptes de monseigneur le
duc de Dourgoingne à Dijon, et à Katherine, sa femme, la
somme de cent frans, laquelle somme feue ma dicte dame
(ÏAusterriehe, par son testament et ordonnance de derreniere
voulenté, a ordonné à la dicte Katherine , sa filleule, pour vne
foiz, pour consideracion des plaisirs et seruices que Marie,
mère d'icelle Katherine, lui a faiz à son norrissement et
depuis, en maintes manières, et mesmoment pour considera-
cion de ce que la ditte Katherine est filleule de feue ma dicte
dame à' Ans ter riche. Pour ce, paie au dit Jehan Gueniot et
Katherine, sa femme, par vertu des lettres patentes de mon dit
seigneur données à Dijon le xvj* jour de januier m cccc xx vij,
cy rendues, ensamble la clause especial du dit testament de
feue ma dicte dame sur le dit don de cent frans extraitle et col-
lacionnée en la chambre des diz comptes et quittance des diz
Jehan Gueniot et sa dicte femme à ce seruans, c frans.
A maistre Berthelot Lambin, de Dijon, clerc, jadiz secré-
taire de feue ma dicte dame d'Austerriche, la somme de dix
fi'ans, que feue ma dicte dame lui a donnez et léguez par son
dit testament et ordonnance de darreniere voulenté, pour con-
sideracion des peines et seruices que le dit Berthelot lui a faiz,
tant en auoir esté auec Jehan Gueniot, auditeur des comptes
de mon dit seigneur à Dijon, qui, par l'ordonnance d'icellui
seigneur, fut enuoyé à Gray, pour oïr les comptes des gens de
recepte d'icelle feue ma dame, comme ou fait de son office.
Pour ce payé à lui, par vertu des lettres patentes de mon dit
seigneur sur ce faittes, données à Dijon le xx* jour de januier
m cccc xxvij-, cy rendues, auec la clause especial du testament
de feue ma dicte dame, extraitte et collationnée en la chambre
des diz comptes et quittance du dit Berthelot.
A monseigneur d'Aut hume, cheuallier, chancellier de mon dit
seigneur, la somme de quatre cens frans, monnoye royal à
présent courant, que feue ma dicte dame d'Austerriche, par
ses lettres données soubz son seel le xxvij' jour de décembre
mil cccc xxv, adreçans à Roolin de Machij, trésorier de Salins,
lui a donné, pour les bons et aggreables seruices par lui à elle
faiz en ses besoingnes et affaires et deuers mon dit seigneur.
1. Fol. xlviij, r°.
2. Fol. xlviij, v°.
— 214 -
ou temps passé, en deduccion et rabat de ce que le dit tréso-
rier de Salins pouoit deuoir à feue ma dicte dame à cause de
l'assignacion de deux mille frans, laquelle monseigneur luifit,
en mil cccc vint et deux, sur la reuenue d'icelle saulnerie, à
prandre et auoir chascun an en jcelle *. Pour ce, paie à lui, par
vertu des lettres patentes de mon dit seigneur le dutî sur ce
faittes, données en la ville de Leyde en Hollande, le xiij" jour
de décembre mil cccc vint et sept, adressans à son dit receueur
gênerai, cy rendues, auec les dittes lettres de leue ma dicte
dame cy dessus declairées, et quittance du dit seigneur d'Aw-
thume faitte le xx^ de décembre, ou dit an mil cccc xxvij, requi-
ses par icelles lettres, iiij" frans.
2 A messire Hugues Briot, de Beaufort, prestre, la somme de
huit vins frans, monnoye à présent courant, qui, de son con-
sentement, gré et voulenté, lui ont esté ordonnez estre bailliez
et deliurez par mon dit seigneur et par ses lettres patentes sur
ce faictes, données à Dijon le xvj" jour de januier mil cccc xxvij,
pour les causes et en la manière cy après escriptes. C'est
assauoir iiij^x xv frans pour la vendue de dix queues de vin du
creu de Geurey en Soonois par lui achetez de ses propres
deniers, lesquelles ont esté despensées en l'ostel de feue ma
dame cVAusteriche, cui Dieu pardoint, au lieu de Gray, comp-
tées par les estroes de la despense d'icellui hostel sur le xxvij'
jour d'aoust mil cccc xxiiij. Item xlviij frans pour la vendue de
huit beufz gras pour la cuise et despense du dit hostel, comptés
par les dictes estroes, qu'il fîtadmener de son hostel à Beau-
fort, et furent tauxez chascun yj frans, ainsi que de ces deux par-
ties puet plus aplain apparoir par deux certifficacions de Estart
de Ville, lors maistre d'hostel, et Guillaume Griueau, jadiz
clerc des olficea de feue ma dicte dame, données le iij'' jour de
feurier m cccc xxv^. Item 1 florins d'or que le dit messire Hugue
auoit paie, pour feue icelle dame, à {Manchz de Lietenol), son
chastellain de Maisonval (en déduction de ij*" florins •*), depuis
son trespas, comme respondant qu'il en estoit pour elle et à sa
requeste, comme par quittance et certifficacion du dit chastel-
lain faite le iiij'jour de juing m cccc xxvij, et par certifficacion
1. N P A., X, 2», B, b, p. 66.
a. Fol. xlix, r».
3. 1426, n. st .
4. Les mots entre parenthèses sont écrits au dessus de la lig:ne.
— 215 —
de messire Henry de Rodestor^ cheuallier, et du dit Estart de
Villetj, faite le x' jour de feurier m cccc xxvj^, puet apparoir.
Et 1 frans que feue ma dite dame lui a donnez par son tpsta-
raent et darreniere voulenté, comme de ce appert^ par la clause
du dit testament extraitte en la chambre des comptes à Dijon
le xvj" jour de januier m cccc xxvij ^. Et depuis ce que dit est, le
dit messire Hugues Briot a, par l'ordonnance et commande-
ment de feu monseigneur de Thoulonjon, jadiz mareschal de
Bourgoingne et des gens des chambres du conseil et des
comptes d'icellui seigneur à Dijon, vacqué es marches d'Ale-
maigne, enuiron six sepmaines, es faiz des comptes de feue ma
dite dame, après le trespas d'icelle, en auoir iceulx translatez
de thioiz en francois, en la compaignie de monseigneur de Vil-
lers et autres des gens et officiers de mon dit seigneur''*. Et
aussi a depuis esté par deuers mon dit seigneur en ses pais de
Hollande et Zellande (et semblablement es païs de Hongrie et
ailleurs), pour le bien de lui et de ses seignouries, à ses fraiz
et despens. Desquelles choses il n'a aucunement esté recom-
pensé, se non toutesuoyes de la somme de ij'= frans à lui ordon-
née estre paiez par mon dit seigneur en recompensacion d'au-
cunes des choses dessus dites, dont à feu mon dit seigneur le
mareschal furent bailliez, ou dit païs de Hollande, lettres
patentes de mon dit seigneur, pour les baillier au dit messire
Hugue Briot, ou païs de Bourgoingne, lesquelles lettres ont
esté perdues par icellui feu mareschal, comme tout ce est plus
aplain spécifié et declairé es dictes lettres patentes de mondit
seigneur le duc. Pour ce, paie à lui, par vertu des dictes lettres,
cy rendues, ensamble les lettres et certifficacions dont cy des-
sus est faitte mencion, et quittance d'icellui messire Hugues,
par laquelle il quitte mon dit seigneur et ses hoirs de tout ce
que, pour les causes et parties declairéos es dictes lettres, le lui
pourroit, ou temps auenir, (aucune)-' chose demander, et aussi
promet et oblige lui et ses hoirs, que, se le mandement des diz
1. 1427, n. st.
2. Fol. xlix, v.
3. 1428, n. st. [En marg-e :] Caueatiir super soluciono dictorum Vy flore-
norum, quod isti 1 florcni soluti pcr dicluin doiniuum //. Briot deducau-
tur, etc.
4. V. ci-dessus, 6°, voyage de la commission, 142O, juil.-aoùt.
5. Au-dessus de la ligne.
- 216 —
ij' frans, dont cy dessus est touchie, venoit en ses mains, il le
portera et rendra en la chambre des* comptes à Dijon, pour ce
que d'icellui ne se entent doresenauant aidier, en quelque ma-
nière que ce soit, et de tout le contenu en icellui renunce entiè-
rement au prouffit de mon dit seigneur, ayans toutes les choses
contenues es dictes lettres patentes ores et pour le temps aue-
nir aggreables. La dicte somme de viijxx frans.
12°
Tentative de Goyage de Jacques de Villers et d'Etienne Armé-
nien à Bâle pour le rachat des joyaux.
1428, 14-27 mai 2.
•^ A lui la somme de quarante deux frans que messire Anthoine
de Thoulonjon, seigneur de Traues et de la Bastie, gouuerneur,
capitaine gênerai et mareschal de Bourgoingne, et les gens des
chambres du conseil et des comptes ordonnez ez diz duchie et
conté de ■' Bourgoingne, par leurs lettres données à Dijon le
xj" jour de juing mil cccc xx viij, lui ont ordonné et tauxé
pour ses gaiges, salaires et despens de quatorze jours entiers,
commençans le xiiij* jour de may, ou dit an, et fenissant conti-
nuelment ensuigant, qu'il a vacquez à estre aie de son hostel
au lieu de Besançon pour d'illec aler, par l'ordonnance de mes
diz seigneurs, à Basle, pour appoinctier auec les bourgeois et
habitans du dit lieu, sur le fnit et rachat de certains joyeaulx
de feue ma dame d'Austeric/ie, cui Dieu pardoint, qui par elle,
à son viuant, furent bailliez et engaigiez es mains des diz de
Basic, auquel lieu de Basle le dit messire Jaques de Villers
n'a point esté pour doubte de estre prins et empeschie d'aucuns
Alemans qui lors se tenoient sur les champs, combien (jue,
par certain messaige, icellui messire Jaques et maistre Es-
tienne Armenier estant auec lui, aient escript aus diz de Basle
I. Fol. 1, r*. |En marj;-e :] Caiicalur <iuod, si diclum inandaraeiitura
rcperiliir. sit iiullias valoris.
a. H, iO'3(), loi. iiij "x xvj, i".
3. .lacciucs do Villers.
4- Fol. iiij "" xvj. V.
— 217 -
sur la matière dessus dicte, ouquel voyaige il a vacqué, tant
en alant de Dijon au dit Besançon, seiournant illecques
pour attendre et auoir la cerlaineté du fait et comune des diz
Alemens^ afin de sauoir se lui et le dit maistre Estienne pour-
roiont passer plus auant, comme pour la deliurance du mes-
saige qu'ilz enuoyerent du dit Besançon ou dit Basle, pour la
cause dessus dicte, et pour son retour, par les diz xiiij jours
Pour ce, et rend cy le dit receueur gênerai les dictes lettres et
quittances du dit seigneur de Villers contenant assercion d'auoir
vacqué les jours, pour la cause et en la manière que dessus,
xlij frans.
13'
Jacques de Villers et Guy Gelenier attendent à Montjustin
une réponse des Bâlois au sujet des joyaux.
1428, entre le 29 juillet et le 11 août K
A messire Jaques, seigneur de Villers, la somme de soixante
quinze frans, monnoye à présent courant, qui deuz lui estoient
pour vint cinq jours entiers, tous incluz, qu'il a vacquez pour
les besoingnes et affaires de mon dit seigneur, c'est assauoir :
douze jours, commençans le xij*' jour de juing darrenement
passé et fenissant le xxiij' jour d'icellui mois ensuigant, pour
estre venuz de son hostel de Villers à Dijon, deuers monsei-
gneur de Traues, mareschal de Bourgoingne, d'illec estre aie
au lieu de Lure à vne journée qui illcc se deuoit tenir entre
les gens de mon dit seigneur et ceulx de monseigneur d'^4«s-
terriche , et treze jours, commençans le xxix*jourdu dit mois
de juillet et fenissant le xj*" jour d'aoust ensuigant, qu'il a
semblablement vacquez en auoir esté de son dit hostel de Vil-
lers, en la compaignie du dit monseigneur le mareschal, mes-
sire Guy d'Amanges, bailli d'Amont, et malsive Jehan Sardon,
au lieu de Lwre, pour illecques besoingner auec le- bailli de
Ferrettes et autres, pour le bien des pais et contez de Bour-
goingne, de Ferrettes et d'Auxay, et ne se tint point la jour-
1. B, i63g, fol. cvj, r°.
2. Fol. cvj, v°.
- 218 -
née au dit lieu de Lure pour l'empeschement de certaine course
que les gens du conte de Fribourg firent lors es diz païs de
Ferrettes et d'Auxay, et ou dit voyaige, seiourna le dit mes-
sire Jaques de Villers, tant au dit lieu de Monjustin, en atten-
dant response de certaines lettres enuoyées à ceulx de Basle,
pour le fait du rachat des joyaulx de feue madame à' Austerri-
che, oui Dieu pardoint, comme pour son retour en son dit hos-
tel, parles diz treze jours entiers, pour vng chascun desquelz
vint et cinq jours dessuz diz, mon dit seigneur le mareschal et
les gens des chambres du conseil et des comptes de mon dit
seigneur à Dijon lui ont ordonné et tauxé la somme de trois
frans, ainsi que par leurs lettres sur ce faictes le xxvj^ jour du
dit mois d'aoust mil cccc xxviij, cy rendues, puet apparoir, auec-
ques quittance du dit seigneur de Villers contenant affirma'îion
d'auoir vacqué par le temps et en la manière que dit est,
Ixxv frans.
* A mnistre Guy le Gelenier, licencié en lois, conseillier et
aduocat fiscal de monseigneur le duc, la somme de quarante
huit frans pour ses ga ges de vint quatre jours entiers qu'il a
vacquez. c'est assauoir : douze jours, commençans le xij' jour de
juing mil cccc et xxviij et fenissant le xxiij* jour d'icellui mois
ensuigant, pour estre alez au lieu de Lure, en la compaignie
de messire Jaques, seigneur de Villers, à vne journée qui
illec se deuoit tenir entre les gens et officiers de mon dit sei-
gneur et pour ses besoingnes et affaires, et ceulx du duc dMî/s-
terriche, et xij jours, commençans le xxix' jour de juillet en-
suigant et fenissant au xij* jour d'aoust, qu'il a semblablement
vacquez à auoir esté de son hostel de Dijon, en la compaignie
de monseigneur le mareschal de Bourgoingne, du dit messire
Jaques de Villers et antres, au «lit lieu de Lure, pour illec
besongnier auec le bailli de Ferrattes et autres, pour le bien
des pais des contez de Bourgoingne et de Ferrâtes et à'Auxaii,
et ou dit voyaige seiourna le dit maistre Guy tant au lieu de
Montjustin, en attendant la response de certaines lettres
enuoiées à ceulx de Basic pour le fait du rachat des joyaulx
de feue ma dame d'Austerriche, que Dieu pardoint, comme
pour son retour en son dit hostel, par les diz xij jours, pour vng
1. R, ir)4'5, fol. Ixxiij, r*
— 219 -
chascun desquelx xxiiij jours ^ dessus diz, mon dit seigneur,
par ses lettres patentes données à Dijon le xviij" jour de juing
mil cccc et xxix, lui a ordonné et tauxé, oultre et par dessus
ses gaiges ordinaires qu'il a et prent comme aduocat, deux
frans. Pour ce et rent cy le dit receueur gênerai les dictes
lettres, auec quictance d'icellui maistre Guy, contenant affîr-
macion en sa conscience d'auoir vacqué et seiourné es diz
voiaiges par le temps et en la manière que dit est,
xlviij frans.
14°
Voyage d'Henri Valée à Bàle pour le rachat des joyaux.
1428, 6-28 octobres.
A messire Henry Valée, cheuallier, conseillier et chambel-
lan de monseigneur le duc et son bailli à' Anal, la somme de
soixante six frans, monnoye courant, que mon dit seigneur,
par ses lettres patentes données à Dijonle xiiij' jour de januier
mil cccc xxviij ^, lui a ordonné et tauxé prandre et auoir de lui
en oultre et par dessus ses gaiges ordinaires, pour vint deux
jours entiers et continuelz, tous inclux, commençans le vj' jour
d'ottobre darrenement passé, qu'il a vacqué à estre aie au lieu
de Dasle, par l'ordonnance des gens de la chambre du conseil
de mon dit seigneur, pour le fait du rachat des joyeaulx de
feue ma dame d'Austerriche, cui Dieu pardoint, qui est, pour
chascun des diz jours, trois frans. Pour ce, et rend cy le dit
receueur gênerai les dictes lettres et quittance du dit bailli
contenant assercion d'auoir vaccjué ou dit voyaige par le temps
et en la manière que dit est, Ixvj frans.
1. Fol. Ixxiij, v.
2. B, i63t), fol. cviij, r".
2. 1429, n. st.
— 220 —
15°
Voyage de Jean Sardon à Gray et à Bâle pour le même motif.
1428, 7-9; 12-27 octobre^
Au dit maistre Jehan Sardon la somme de cinquante frans
qui deuz lui estoient pour les causes et voiaiges qui s'ensui-
gent. C'est assauoir, pour vng voiaige fait par le dit maistre
Jehan, commençant le vij" jour de juing mil cccc et xxviij, à
estre alez de son hostel de Vezoul au lieu de Lures, auec mes-
sire Jaques de Villers et maistre Guy le Gelenier, pour le fait
de certaines journées qui se deuoient tenir avec le conte Jehan
de Stierstain, bailli de Ferrattes, en quoy il a vacqué deux
jours entiers. Item, pour vng autre voiaige par lui fait de son
dit hostel de Vezoul, dont il partit le vij* jour d'octobre ensui-
gant pour aler à Gray, deuers monseigneur le mareschal et les
gens de la chambre du conseil de mon dit seigneur, pour le fait
de certains joyaulx qui feurent à feue madame d'Austerriche,
que Dieu pardoint, qui estoient en gaige au lieu de Basle, pour
iceulx aler quérir, ouquel voiaige il a vacqué, comprins son
retour en son dit hostel, par trois jours entiers. Item pour vng
autre voiaige par lui fait, commençant le xij' jour du dit mois
d'octobre, à estre alez de son dit hostel de Vezoul, en la com-
paigiiie des bailliz d'Amont et d'Aual, Pierre le Watier et
Jehan de Janly, au dit heu de Basle, pour là faire le rachat des
diz joyaulx. Ou quel voiaige faisant, seiournant et retournant
en son dit hostel, il a vacqué par seze jours entiers fenissans
xxvij* jour du dit mois incluz. Item, pour \ng autre voiaige fait
par le dit maistre Jehan, ou dit mois de nouembie ensuigant,
p;ir l'ordonnance du dit monseigneur le mareschal, à çstre aie
du (lit lieu de I^ure à vne journée illec assignée entre les gens
et officiers de mon dit seigneur le duc et ceulx du duc d'Ai/5-
terrlehe sur le fait et entretenement des aliances des pays de
Bourgoingne et de Ferrattes, ouquel voiaige il a vacqué vng
jour entier. Et pour vng autre voiaige par lui fait de son hostel
I. H, i6n, fol. Ixxij, v°.
- 221 -
(le Vezoulii Montjustin, par deuors mcsseigneurs les mar-es-
chal et bailli à' Amont, pour illec conclure ce qui csloit à faire
d'une journée qui se deuoit tenir au dit lieu de Lure, où il
vaqua par trois jours, commençant ie xxvj<= jour de januier cn-
suigant. Pour vng chascun desquelx jours mon dit seigneur le
duc, par ses hHtres patentes données à Dole le ix'^jourde mars
mil cccc et xxviij, kn a ordonné et tauxé deux frans ouitre et
pardessus ses gaiges ou pensions ordinaires. Pour ce, et rend
cy le dit receueur les dictes lettres et quittances du dit maistre
Je/ian contenant assercion d'auoir vacqué es diz voiaiges pour
les causes et en la manière que dit est, 1 frans.
16°
Les conseillers de Philippe le Don accréditent auprès des
magistrats de Pâle Jean Sardon, Pierre le Watier et Jean
Girard de Jaîily, chargés de régler la dette de Catherine
envers la ville et de retirer les joyaux quelle lui avait en-
gagés.
Gray, 1428, 12 octobre i.
A honnorables et saiges et très chers seigneurs et grans
amis messire Burcart de Rin^ maistre bourgois, et le conseil
de la ville de Basle-.
Honnorables hommes et saiges et très chers seigneurs et
grans amis, nous nous recommendons très affectueusement à
vous et vous plaise sauoir que, de par nostre très l'edoublé
seigneur, monseigneur de Bourgoingne, sont à présent par
deuers vous, messire Guy, seigneur à.\\manges, bailli iV Amont,
messire Henry Valée, bailli di'Aual ou conté de Bourgoingne^
1. Arch. Bîile-Ville, Fiirsten, B, 4, i. Bur^uiul. Ilerzoylliiim. Orij,--. l*ai).
Restes du cachet rond en cire rouge qui fermait la lettre. — Ilugue IJriot
accompagnait les commissaires. A messire liagiws h'riut, chanoine de
l'eglise colleg-ial de Bclfort, qui obtint des sauf/, conduiz pour les (.>llieiers
d<î mon dit seigneur et qui alla avec les amhassatleurs pour le lail du
rachat des di/ joyaulx. en (fuoy il se employa très grandement et dili-
gemment. Pour lesquelx racheter lui lui accordé et promis (jue s'il se em-
ploioit a laire auoir bon compte des arreraiges deuz à cause trieeulx
joyaulx. qu'on lui doni'oit, pour une toi/, la somme de 1 Iran/, en oubre
des di/ voiaiges (lî, i64r), fol. iiij '<'' vij, v°).
2. Ceci est au verso.
- 222 —
cheualliers, maistre Jehan Sardon, conseilliers, Pierre le
Wathier, secrétaire, et Jehan Girart de Jaulei/, clerc du rece-
ueur gênerai des finances de nostre dit très redoublé seigneur,
pour veoir et sauoir au vray ce que deuement et raisonnable-
ment est deu par nostre dit très redoublé seigneur sur les
joyaux et gaiges de feue nostre très redoublée daine ma dame
Katherine de Bourgoingne, à son viuant duchesse d'Osterri-
che, dont Dieu ait l'âme, estans en voz mains, lesquelx com-
pétent et appartiennent à nostre dit très redoublé seigneur,
comme vous sauez, et pour faire le payement et acquittement
de la dite debte et, pour ce, recouurer, rauoir et apporter par-
deça, au protïit de nostre dit très redoublé seigneur, les diz
joyaux, comme raison est. Si vous prions et requérons, honno-
rables hommes et saiges et 1res chers seigneurs et grans
amis, le plus acerles que faire pouons, de par nosire du très
redoublé seigneur et de par nous, que, auec les dessus diz gens
de nostre dit seigneur, le conte Jean de Tierstain, gouuerneur
et bailli des pays de Ferrattes et d'Aussay, se bonnement
eslre y peut, et messire Hugues Briot, conseiUier de nostre dit
seigneur, vous faicles, ou faictes faire par voz députez ad ce,
bon et loyal compte de la dite debte et en receuoir le paiement
doulcement et conuenablement par Varrelich de Fierdement,
bourgoiz et marchant à Basle, lequel est chargie de conduire
le dit paiement, et, icellui paiement fait, faire rendre et rebti-
tuer aus dites gens de nostre dit Ires redoublé seigneur yceulx
joyaux, ensemble toutes lettres que sur ce pouez auoir de feue
nostre dite très redoublée dame, pour le tout rapporter par
deuers nosire dit 1res redoublé seigneur, comme raison est. Et
à ce ne vous plaise faillir. En vous y acquittant tellement que
nostre dit seigneur ait cause de le recongnoistre enuers vous
et vous en doye sauoir bon gré, comme il en a en vous singu-
lière confiance. En nous adez signiffiant se chose vous plaist
que faire puissons pour i'acomplir de Ires bon cuer, honnora-
bles hommes et saiges et très chers seigneurs et grans amis,
le Saint Esperit, par sa sainte grâce, vous ait en sa benoile
garde. Escript à Gray sur Soonne le xij' jour d'octobre mil
cccc xxviij.
Les gens de la chambre du conseil de monseigneur de Bour-
goingne ordonnez en ses pays de Bourgoingne et de Charro-
loiz^ tous vostres. Gros s.
— 223 —
17«
Jean Sardon, Pierre le Watier et Jean Girard de Janlij
rachètent les joyaux de Catherine engagés à Baie et à Ole-
man Loste de Neuenhurg sur le Rhin.
1428, 22, 23 octobre 1.
Deniers puiez comptans par le dit receueur gênerai pour le
rachat de certains joyaulx de feue ma dame Katherine de Bour-
goingne, iddiz duchesse d'Austerriche, contesse de Ferrettes el
d'Au.iay, cui Dieu pardoint, tante de mon dit seigneur, lesquelz
joyeaulx qui estoient es mains des habitans de Bàsle et autres
marchans de par de là. Et du paiement qui sur ce a esté lait
pour le rachat d'iceulx joyeaulx la déclaration s'ensuit^ :
A messire Broquart du lihin, cheuallier, maistre de la cité
et aux gens du conseil de Basle, la somme de quatre mil ciuq
cens douze Irans demi, monuoye à présent courant, pour la
valeur de iij'" huit cens florins d'or de lîin, qui est chascun flo-
rin le pris de quatoze gros cinq deniers tournois, qui deue leur
estoit pour reste de plus grant somme et de compte et accort
fait auec eulx par nobles seigneurs messire Guy d'Amanges,
cheuallier, conseillier et chambellan de mon dit seigneur et
son bailli d'Amont, messire Henry Valée, aussi conseillier et
chambellan d'icellui seigneur et son bailli d'Aual ou conté de
Bourgoingne, maistre Jehan Sardon, licencié en lois, conseil-
lier, Pierre le Watier et Jehan Girard de Jauly, olliciers et
seruiteurs de mon dit seigneur, ambasseurs et commissaires
en ceste partie du dit seigneur, auec eulx appeliez Jehan For-
quet de Soppes, chastellain de Beaufort, et messire Hugues
Briot, prestre, du dit lieu de Beaufort, pour prest lait par les
1. B, i6'59, fol. lii, r°.
2. En marge de deux autres écrilurcs (A el 15) de l'épixiue : A. Uacliat des
joyaulx de leue ma dame d'Aiisleriche. — Mandaliim ilomini hie retUlitum
seruit iu parte se(iuenti eciam eertillicacio super solueioni' islaruin par-
eium et valore islorum Jlorenorum. — Locjualur (luod di'l)el litleram re-
cepte a Johanne de Laschenal, custode jocaliuiu domini, super reeepcione
istorum jocalium requisitam per dictum mandatum ilomini. — B. Hadia-
tur ob deHeclum litière douiini Johauuis île Laschenct sujier reeepcione
diclorum jt)calium, prout per litleras domini ri'ciuirilur. — Tous les arti-
cles suivants soûl en ellet rayés jusqu'à celui coanuencjanl par les mots
à Jehan Forqiiet exclus.
— 224 -
diz bourgois et habitans de Basle à feue ma dame Katherine
de Dourgoingne, jadiz duchesse d'Austerriche, contesse de
Ferrettes et d'Auxarj, dairenement trespassée, cui Dieu par-
doint, tante de mon dit seigneur, pour secourir à ses affai-
res, pour les causes et en la manière que bien aplain est
contenu et declairé en certaine quittance sur ce faicte par le dit
messire Broquart et conseil de Basle le xxij* jour d'octobre
mil cccc vint et huit, comprins en ce les montes et arreraiges
qui, pour occasion du dit prest, leur pouoient estre deuz. Pour
laquelle somme de iij™ viij'' florins d'or de Rin, les diz bourgois
et habitans de Basle auoient en leurs mains pluseurs meubles
et joyeaulx de feue ma dicte dame qui par elle et à son viuant
furent bailliez et mis en leurs mains pour la cause que dessus,
qui de présent appartiennent à mon dit seigneur, dont la decla-
racion s'ensuit :
[Suit la déclaration, dans les mêmes termes que l'inventaire
ci-dessus.] ^ Ainsi que des joyeaulx dessus diz puet plus aplain
apparoir par la copie et double de l'inuentoire d'iceulx joyeaulx,
lequel inuentoire est en la chambre deF comptes de mon dit sei-
gneur à Dijon^, ausquelz bourgois et habitans du dit lieu de
Basle a convenu traittier, accorder et besoingnier selon le con-
tenu de certaines lettres obligatoires escriptes en thieois, que
feue ma dicte dame d'Auster riche leur fist à son viuant pour
occasion du dit prest, tant pour le principal comme pour les
montes et arreraiges dessus diz, qui montent à la dicte somme
de iij'" viij'= florins d'or, les vnes données le mardi après la
1. Fol. liiij, r°.
2. En marge, d'une autre écriture de Tépoque : Les deux lettres obliga-
toires de leuc ma dicte dame dWiislcrichc, par lesquelles elle cstoit obligie
aux diz bourgois et habitans de Jiasle. lesquelles sont en thiois, ont esté
translatées en latin en deux kaiers de papier cy rendus et aussi rinucntoire
des diz joieaulx qui est en thiois seellé de leurs seaulx a esté translaté en
François, dont la copie en parchemin est cy rendue. Et les originaulx des
dictes lettres obligatoires, auec le dit inuentoire el la Iranslacion eu fran-
çois d'icellui signé de Pierre Vautier, l'un des commissaires, auec vn
autre inuentoire signé dudit 7*i<îr/'e Vautier de certains joyeaulx que ont
en leurs mains les religieuses prieure et conuent de ^tenibault, auec la
({uitlance des diz de lUisle sur le paienienl de la somme contenue en
cesle partie, sont mis à pari ou collVe de la ciiamhre ad ce ordonné pour
les mettre ou trésor de mon seigneur, et la copie de la dicte quittance
collacionnée en la chambre des comi>les auec les autres lettres et cerlifli-
cacions ad ce seruans, dont en ceste partie est faicte mencion, sont cy
rendues et mises auec les lettres de ce présent couiple.
— 225 —
Saint Ambroise, vj' jour d'auril auant I^asques mil cccc xxij * et
les autres données à Ensiseherim le jeudi auant Noël m cccc
xxiij. Duquel paiement est faicte mencion es lettres patentes
de mon dit seigneur le duc sur ce faictes, données à Chalon 1©
xvj" jour de nouembre mil cccc xxviij, cy rendues, ensarnble
les dictes lettres obligatoires de feue ma dicte dume, la copie
de l'inuentoire des diz joyeaulx, la dicte quittance des diz
bourgois et habiians de Basle, dont cy dessus est faicte men-
cion, auec certifficacion des diz bailli d'Amont, d'Aual, maistre
Jehan Sardon et Pierre le Vautier, ambasseurs et commis que
dessus, sur le paiement et deliurance de la dicte somme, et aussi
certifficacion de messeigneurs de la chambre du conseil et des
comptes de mon dit seigneur à Dijon, par laquelle ilz certiffient
que faire le paiement du rachat des diz joyeaulx a esté par eulx
traittie et accordé, en la présence de mon seigneur de Traues,
mareschal de Bourgoingne, à Varlic Fredicquement'^, mar-
chant, demourant au dit Basle, de faire le dit paiement du
rachat d'iceulx joyeaulx en florins de Rin, c'est assauoir chas-
cun florin le pris de quatorze gros cinq deniers, pour ce que la
monnoie de par deçà n'a point de cours au dit lieu de Basle, et
lettre de recepte de Jehan de Leschenal dit Bouloingne, garde
des joyeaulx d'icellui seigneur, sur la recepcion d'iceulx, lequel
inuentoire des diz joyeaulx, les certifficacions des diz ambas-
seurs et gens du conseil et des comptes et lettre du dit Bou-
loingne seruent cy et à la partie ensuigante. Pour ce, pour la
valeur des diz iij" viij'^ florins d'or, au dit pris de xiiij gros v
deniers tournois pièce, font la dicte somme de
iiij" V xij frans demi^.
A Jehan Loste, de Neuchastel sur le Rin, et à Conrault Hen-
seng, maistre des citoyens du dit lieu de Neufchastel, pour et
I. i4a3, n. st.
a. Fol. liiij, v°. — Frilscheman?
3. [En marge, d'une autre écriture de l'époque :] Iste ij" partes acolate
ascendentes ad sunmiam de iiij"' viij' Ixviij francoruni xv solidoruni turo-
nensium, recapiunlur post foliuni vijxx et j, virtule litière recepte Ju/umnis
de Leschenal dit lioloigne, cuslodis jocaliuin doniini, super reeepcione
jocalium in istis duabus parlibus declaratoruin, re(iuisite per niandatuni
doniiui, que liltera ponitur in Une prime ligancie lillerarum huius com-
poti et rémanent ibi omnes alie littere cum dicto mandat© seruiente ad
dictas duas partes, de quibus lit lacius declaracio a lergo in capile huius
partis.
15
- 226 —
en nom de Agne ditte Rohertin, jadiz femme de feu Oleman
Loste, frere da dit Jehan, et lui faisant fort en ceste partie pour
lui et la dicte Agne, et chascun d'eulx, tant coniointtement
comme diuisement, la somme de trois cens cinquante six frans
cinq solz tournois, monnoie à présent courant ^ pour la valeur
de trois cens florins d'or de Rin, qui est chascun florin qua-
torze gros cinq deniers tournois, qui deue leur estoit pour
reste de plus grant somme, par trailtie et compte fait auec les
dessus diz, par nobles seigneurs messire Guy d'Amdnges,
cheuallier, conseillier et chambellan de mon dit seigneur et
son bailli d'Amont, mess'we Henry Valée, cheuallier, aussi con-
seillier ^ et chatnbellan d'icellui seigneur et son bailli d'Aual
ou conté de Bourgoingne, maistre Jehan Sardon, conseillier,
Pierre le Vautier et Jehan Girard de Jauly, seruiteurs et offî-
cier'S d'icellui seigneur, ses commissaires et ambasseurs en
ceste partie, appeliez auec eulx Jehan Forquet, de Soppes,
chaslellain de Beauffort, et messire Hugues Briot, prestre,
pour prest fait par feu le dit Oleman Loste à feue ma dicte
dame, et à son viuant, pour secourir à ses affaires, comme par
lettres obligatoires de feue ma dicte dame, escriptes en tyeois
et translatées en françois, par elle faicles au diiOleman le jour
de Saint George mil cccc et dix huit, et par quittance des diz
Jehan Loste et Conrault Hensing sur ce faicte le xxiij\jour
d'ottobre mil cccc xxviij, puet plus aplain apparoir. Pour la
quelle somme de trois cens florins d'or furent mis et bailliez es
mains, par l'ordonnance de feue ma ditie dame, au dit Oleman
Loste les meubles et joyeaulx cy après declairés, de présent
appartenans à mon dit seigneur, c'est assauoir vng hanap d'or
couuert, garni d'un saphir au dessus du dit couuercle et de six
perles entour, et est le dit hanap armoyé aux aimes de feu
monseigneur le duc Phelippe, père de feue ma ditte dame
d'Austerriche, et est icellui hanap poinçonné à brebiz et à
marguerites, pesant trois mars cinq onces demie. Item vne
1. |En marge, etc. :] Loqualur ([uia débet litteram recepte istonim joca-
liuni a ùiclo Johnnne de Laschcnal, iil super parle précédente. (El d'une
autre écriture plus grosse, également contemporaine:] Hadietur "caiisis
super parte précédente.
2. Fol. Iv, v.— [En marge, d une aulre écriture de l'époque:] Mandatum
domini cum inueiuario dictorum jocalium et certillicacio super ipso trac-
tatu et valore dictorum tlorenorum redduntur in parte précédente.
- 227 —
aiguière d'or garnie au plus hault d'un saphir et de cinq petites
perles autour, et est la ditie aiguière poinçonnée de hommes
sauuaiges, pesant deux marcs quatre onces. Et vng grant
fermail d'or ouquel a ou milieu vng hermite, vng ange deuant
lui, et au dessoubz du dit hermite a vne chieure, et est garni le
dit* esmay de quatre saphirs, trois balaîz et de six troiches de
perles trois à trois, de trois perles, pesans deux onces dix
esterlins, comme par le double de l'inuentoire dont declaracion
est faicte en l'article précédant, appert bien aplain. Duquel paie-
ment est faicte mencion es lettres patentes de mon dit seigneur
sur ce faictes, données à Chalon le xvj* jour de nouembre mil
cccc xxviij, rendues ou dit article. Pour ce, paie aux dessus
nommez Jehan Loste et Conrault Hensing, par leurs dittes
quittances, cy rendues, auec les dittes lettres obligatoires de
feue ma ditte dame, dont cy deuant est parlé, et par vertu des
lettres et certifficacions declairées et rendues en l'article pré-
cèdent, ad ce seruans pour la valeur des diz trois cens florins,
au pris que dessus, font la ditte somme de
iijc ivj frans v solz tournois.
A Jehan Forquet, chastellain de Beauffort, Jehan Horry,
escuier, le bastard de Florimont, Henry de Hodestot, chastel-
lain de Rosemont, escuier, messire Hugue Briot, prestre,
demourant au dit lieu de Beaufort, Varlit Fredicquementy
marchant, demourant à Basle, Oudot Molain, marchant, et
Ame le Noble, bourgois, demourant à Chalon, et pour autres
parties paies par le dit receueur gênerai, en la manière qui
s'ensuit, la somme de sept vins deux frans quinze solz tour-
nois, c'est assauoir : aus diz Jehan Forquet, Jehan Horry le
bastard de Florimont, Henry de Rodestor, messire Hugues
Briot et autres, ou nombre de enuiron vingt personnes, ensam-
ble leurs cheuaulx, le xvij" jour d'otlobre mil cccc xxviij, lij
frans v solz tournois pour leurs- frais, salaires et despens
d'auoir esté du dit lieu de Beaufort au dit lieu de Basle, auec
et en la compaignie de messire Guy d'Amanges, cheuallier,
bailli d^Amont, messire Henry Valée, cheuallier, bailli d'Aual,
maistre Jehan Sardon et Pierre le Vauthier, ambasseurs et
commis à faire le rachat des joyeaulx de feue ma dame d'.lws-
1. Fol. Iv, v».
2. Fol. Ivj, r°.
- 228 —
terriehe, cui Dieu pardoint, tant pour conduire les diz ambas-
seurs du dit Beauffort au dit Basle, auquel lieu ilz ont demeuré
et seiourné, par l'ordonnance d'iceulx noz embasseurs, en atten-
dant chascun jour que le rachat et paiement d'iceulx joyaulx
feust fait, qui se deuoit faire de jour en jour, jusques au
xxiiij" jour d'icellui mois d'ottobre ensuigant, comme pour
attendre vng marchant de Neufchastel sur le Rin nommé Jehan
Loste par ij jours entiers après ce que les diz ambasseurs ont eu
besoingnie auec les diz de Basle, lequel marchant auoit en ses
mains vne partie des diz joyeaulx, pour argent par lui preste à
feue ma ditte dame d'Austerriche, à son viuant. Item pour
achat de cotton pour enuelopper et mettre à point les diz
joyeaulx, pour toille dont on a faiz sacz pour iceulx mettre de-
dans, façon des diz sacs, pour l'achat d'un bas garni de san-
gles, cordes pour iceulx enfardeler, grosses et escriptures de
lettres et copi^^s faictes par deux clers du dit lieu de Basle
seruans au fait dessus dit, v frans demi. Au dit Varlit, pour
pluseurs voyaiges par lui faiz du pays de Bourgoingne au dit
lieu àeBasle, pour le lait et paiement du rachat des diz joyeaulx,
pour lesquelz voyaiges lui a esté tauxé par mon dit seigneur
xl frans. Au dit Oudot Molain, qui lui ont semblablement esté
ordonnez et tauxez par mon dit seigneur, tant pour certainne
perte qu'il a eue et soustenue en seze marcs d'or par lui receuz
pour fournir le paiement d'iceulx ^ joyeaulx comme pour trois
voyaiges qu'il a faiz du dit Chalon h Dijon et par deux foiz à
Gray pour le fait des diz joyaulx, par composicion faicte auec
lui, XXX frans, et au dit Ame le Noble, pour son voyaige d'auoir
esté du dit lieu de Chalon a Besançon, lui iij*, à iiij cheuauix.
où il a vacqué par six joui'S entiers, commerigans le xix'jour de
nouembre passé, pour amener et conduire les joyeaulx dont
cy deuant est faicte mencion, du dit Besançon au dit Chalon,
deuers le dit receueur gênerai, auquel lieu de Besançon ilz
auoient esté bailliez en garde à Jacot le Vaul, du dit Besançon,
en les amenant du dit lieu de Basle es diz pays de Bourgoin-
gne, XV frans, ainsi que de tout ce puet plus apluin apparoir par
lettres patentes de mon dit seigneur sur ce faictes, données à
Marcennay \es Dijon le i?econd jour de decembi-e mil cccc
xxviij, cy rendue, auec cerlifficacion des diz ambasseurs au
I. Fol. Ivj, V».
_ 229 -
regart des deux premières parties, montent Ivij frans xv solz
tournois, et quittance des diz Varlic, Oudot Molain et Ame le
Noble, chascun de sa porcion requise par les dictes lettres.
Pour ce vij"" ij frans xv solz tournois.
Somme vij^x jj frans xv sols tournois.
*Et il est deu au dit receueur la somme de iiij™ viij'' Ix viij
frans xv solz tournois, qu'il a paiée, par l'ordonnance de mon-
seigneur et par ses lettres patentes données le xvj'jourde no-
uembre mil cccc xxviij, pour le rachat de pluseurs joyaulx qui
appartenoient à feue ma dame d'Osteriche, et lesquelz estoient
en gaige tant à Basle comme autre part, iceulx joyaulx plus
a plain declairiez en deux parties royées cy deuant, fol. lij, liij,
liiij et Iv, selon l'inuentoire illecqaes rendu, auec le dit mande-
ment et autres lettres requises par icelly, et royé, comme dit
est, par deffault de lettre de recepte de Jehan de Leschenal dit
Bouloigne, garde des joyaulx de mon dit seigneur, requise par
le dit mandement, laquelle lettre de recepte faicte par le dit
Bouloigne, soubz son seing manuel, le premier jour de juing
cccc xxix, est cy rendue et mise en la fin de la première liasce
des letti^es rendues par ce présent compte 2, et les autres let-
tres seruans aux dictes deux parties sont demourées cy deuant
et mises en leur lieu, et s'ensuit la teneur de la lettre de recepte
du dit Jehan de Leschenal : Je Jehan de Leschenal dit Bouloi-
gne, varlet de chambre et garde des joyaulx de monseigneur
le duc de Bourgoingne, confesse et certiffie auoir reçu de
Mahieu Regnault, conseillier d'icellui seigneur et son rece-
ueur gênerai de Bourgoingne, certains meubles et joyaulx que
feue ma dame Katherine de Bourgoingne, jadiz duchesse
d'Austeriche, contesse de Ferrâtes et d'Avxay, tante d'icellui
seigneur, fit baillier, à son viuant, aux maistre bourgois et
habitans de la cité de Basle et autres marchans de par delà,
pour prest par eulx à elle fait, à son viuant, pour secourir à
ses affaires, desquelx joyaulx la déclaration s'ensuit : [Suit
l'état ci-dessus]-^ Lesquelz joyaulx, qui depuis sont et appar-
I. Fol. vijxx j^ v».
3. [En marge, d'une écriture de l'époque :] Correspontlet supra, fol. lij,
liij, liiij et Iv. — [Et plus bas. eu reg-ard de la lettre de Uoulojîue :[ Sii|>«>r
dictum Johannenulv. LeschciKtl dit Ih)tilois>ni\ pro omnibus jt)calibus in ista
parte declaratis.
3. Fol. vijxx ijj r».
- 230 —
tiennent à mon dit seigneur, comme héritier de feue ma dicte
dame sa tante, ont nagueres, par son ordonnance, esté rachetez
des mains des diz de Basle et marchans des marches illecques
prouchaines*, desquelz meubles et joyaulx je promes rendre
bon et loyal compte à mon dit seigneur le duc, à son bon plai-
sir et volenté, selon et par la manière que cy deuant est declai-
rie. Tesmoing mon seing manuel cy mis le premier jour de
juing, l'an mil cccc xxix. Ainsi signé : ,/. de Leschenal. Et au
dessoubz de la dicte lettre est escriple la certiffication de la-
quelle la teneur s'ensuit : Nous Pierre le Watier, clerc com-
mis à l'audicion des comptes de monseigneur le duc de Bour-
goingne à Dijon, Jehan Girart de Jauly, receueur du bailliage
de Chalon pour icellui seigneur, et Jehan Vilain, orfeure, de-
mourant à Dijon, certiffions à tous que les meubles et joyaulx
ci dessus declairiez ont le jourdui esté pesez par moy le dit
Jehan Vilain, en la présence de nous les diz Pierre et Jehan,
et pèsent en tout xliiij mars vo vj^ demi, au marc de Paris,
comprinz en ce vng petit chappel de perles à deux mordans d'or,
dont cy deuant est faicte mencion, et iceulx joyaulx nous auons
trouuez sains et entiers et bien garniz de pierres, tout selon et
par la forme et manière que contenu est cy deuant. En tes-
moing de ce, nous les diz Pierre le Watier et Jehan Girart
auons signé ces présentes de noz seingz manuelz, et je, le dit
Jehan Vilain, y ay fait mettre le semg manuel de Oudot Che-
nal, clerc, notaire publique, demorant au dit Dijon, le premier
jour de juing, l'an mil cccc xxix. Ainsi signé : Pierre le Watier,
J. Girart et O. Chenaul. Pour ce, iiij" viij*= Ixviij frans
XV solz tournois.
I. Fol. vijtx ij, V».
- 231 —
XXXIV
Jean Ulric de Roppe, écuyer, Huguenin Colin, Jacquot Dangeat,
Richard fils de Jacquat Rossel, prévôt de Belfort, Jean Clerc
et Jean Joly, d'Evette, Perrol, maire de Vescemont, Aubertin
de Giromagny et Vuillemin Maréchal, habitants de Belfort, se
portent cautions d'une somme de 800 florins pour Claus de
Rosemont et Grede, sa femme, envers Jean de Neuchâtel.
1416, 15 juillet*.
Nous officiai de la court de Besançons faiçons sauoir à touz
que en la présence de monseigneur Guillame Musquet , de
Belfort, presbtre, notaire juriez de la court de Besançons,
nostre commandement especial, auquel nous auons commis et
commaictons nostre pouhoir quant es chouses cy après escrip-
tes et quant à plus granz, estaubliz personalment et pour ce
especialment venanz nouble homme Jehan Orry de Roppe,
escuier, Huguenins Colin. Rechart filz Jaiquat Rosselz, pre-
voust de Belfort, Jaiquot Dangeat, Jehan Clerc, des Vettes,
Perrol, maire deVecemont, Jehan Joly , desVettes, Aubertin de
Glramalngny et Vuillemin Marechalx, demorant à Belfort,
les quelx non controins, non decehu, non bairetez, mais de lour
pure et franche voluntey, ont confessey et publement recogneu,
en droit, per deuant nostre dit juriez et les tesmoins cy après
escripz, lour estre mis plaige, principalx rendour et propre
debteur, comme ce fut lour propre pur fait, ou prie et some de
huit cent florins balois, ou quinze soulz esteuenans pour le flo-
rin, pour et non de Claus de Rosemont et de Grede, sa fome,
que, ou cas que le dit Claus et Grede, sa fome, faroient aulcuns
default en pluseurs clauses escriptes et contenues en aultres
lettres touchant à se dit fait, à cause de très nouble homme
monseigneur Jehan de Nuef Chais tel, seigneur de Montaigny
et de Fontenoy en Vouge, que les dicte plaige sont et saroient
entenus de paier les dis huit cent florins, sens contredit. Et
I. B, 375. Orig. Parch. Etait scoUé sur simple (lucue. Le sceau manque
Au revers : Sol vil très albos magiios pro scriptura.
— 232 —
sontdeuisez et perliez ainsi comme il s'ensuit, c'est assauoir :
très nouble home Jehan Orry de Roppe pour la some de douz
cent florins, Huguenins Colin pour douz cent, Jaiquot Dangeat
pour cent florins, Reehert Preuost pour cinquante florins,
Jehan Clerc, des Vettes, Perrolz, maire de Veeemont. Jehan
Joly, des Vettes, Hauhertin de Giraimaingny et Vuillemin
Merechal, demourans à Beljort, pour le remenant des dis huit
cent florins, et se debuent paier et rendre les dis huit cent flo-
rins en la main de Jehan d'Abonné ou en celle que muex aper-
tandray, ou temps de presens ou per le temps qu'est aduenir,
ainsi comme contenus est es aultres lettres. Item se le dit Claus
et Grede, sa fome, moroient deans le terme feste Nostre Dame
de Ceptanbre, les dicte plaige sont et dauoient estre quitte des
chouses par tel manière et condition que les biens des dit Claus
et de Grede, sa fome, sont eschois en la main de monseigneur
dessus dis, ou en celle à cuy muex appertandray, soit en prey,
en champs, en debtez, en rentes et en toute aultre chouse quel-
cunque, pour la some desus dicte. Et se sont obligiez et obli-
gent les dicte plaige desus dicte, vng chaiscuns pour la some
desus dicte, lours, lour biens, pour lui et pour lour hoirs,
tous et singuliers lours biens moubles et non moubles, pre-
sens, aduenir, quelcunques, où qui soient ou se pourroient
trouer, ou temps de présent et ou temps aduenir, par lour
serement donné corperalment, solenne stipulacion enlreue-
nant, et sub la ypotheque, obligacion de tous lours biens
comme desus, de non jamais venir au contraire, per lour
ne per aultruy, ne consentir que aultre y voingne, en appert
ou en resconduit, non obstant aulcune exception de fait,
de droit ou de coustume, en disans que général renuntia-
cion non valoir se la cspecial ne précède. En tesmoingnaige de
la quelz chouse, nous, officiai desus dit, à la requeste et proiere
des desus dis et per la relacion de nostre dit juriez, auons fais
mettre le seel de la court de Besançons en ces présentes let-
tre, que furent faitte et donnée prosens nouble homme Giiil-
lame de Bainans. escuier, Jehan du Chaistcl, curé de Belfort,
presbtre, monseigneur Jehan Busellet, monseigneur Jehan
Chenellet, presbtres, Jehan Chaldet et Esteuenins de Longe-
ville, ad ce appeliez cl requis, le merdi douant Mariez Mada-
gloingnc, l'an Nostre Seigneur mil courrant quaitre cent et seze.
[Signé :] G. Muiqnet (Paraphe].
— 233 -
XXXV
Les créanciers de Catherine, d'après les Comptes du domaine.
1423-1426.
!•
Créances résultant d'achats^ prêts ou avances.
La ville de Bâle.
Jean Bernard d'Asuel. Un cheval vendu par lui à Cathe-
rine 40 florins d'or (P. 16;.
Obligation, 20 florins d'or (P. 67).
Hugues Briot^ prêt pour la dépense de l'hôtel, 112 livres
12 sols bâlois. (Mandement de paiement, 1423, 28 décembre,
p. 25;.
Prêt, 10 livres 5 sols
(Mandement de paiement , 1424, 4 août, p. 32).
Autre prêt pour la dépense de l'hôtel, acompte sur la somme
prêtée, 95 livres bâlois
(Mandement de paiement, 14^5. 7 mars, n. st., p. 54, n. 2).
Mans de Lichtenau, prêt (P. 19)*.
Claus Rulin, valet de chambre de Catherine, obligation.
40 florins d'or; paiement d'un acompte de 20 florins (P. 17).
Bôtsckelin de Weitenmukle, obligation, 43 florms d'or
et demi (P. 16).
Jean Simonin, chapelain et secrétaire de Catherine, avance
de frais relatifs à un procès en cour de Rome pour la prévôté
de Saint-Amarin (P. 56).
Conrad Martin, de Zofingue, maître de cuisine do Catherine,
avances pour voyages à Berne et ailleurs ; paiement d'un
acompte de 14 livres 5 sols bâlois
(Mandement de paiement, 1425, n. st., 10 janv., p. 54).
1. Sur iManlze de Lichtenau, RUB., II, OSg (avant lo 6 févrirr i|tH)); 74Î
(1408, 6 janvier).
— 234 -
2°
Créances pour dépenses de Vhôtel.
Jean Simonin, ses offrandes de deux ans et demi. Cette
créance, jointe à celle ci-dessus, forme un total de 50 livres
bâlois; paiement d'un acompte de 24 livres
(Mandement de paiement, 1425, 10 juillet, p. 56).
Gauthier d'Andlau, grains fournis pour l'hôtel, 50 florins
d'or (P. 23).
Eehanson, valet de chambre, charreton, charretier, chirur-
gien, écrivains de Jor me, fruitier, bouchers, terrassier, maré-
chaux, sommes variant de 4 à 29 livres bâlois (P. 32).
Les Jrères Prévost, de Belfort, dépenses faites en leur hôtel
par les gens de Catherine (P. 52).
L'hôtelier du Collier de Roses, à Bàle ;
V hôtelier du Lièvre, deNeuenburg, peut être le même qu'Ole-
man Loste (NPA., p. 223).
L'hôtesse de la Nef, à Bàle {Comptes, pp. 17, 29. Pour
l'hôtellerie zum Schiff, RUB., III, 6, 1409, 16 mars, pp. 10, 12).
Dettes dont la cause n'apparaît pas.
« Le marquis )), probablement le margrave de Bade-Hoch-
berg. Claus, le valet de chambre de Catherine, se rend auprès
do lui comme otage (P. 20).
Jean de Vaumarcus (P. 14).
Jeaîi de Lupjen, créance remontant à l'époque où il était
bailli de Ferrette et Alsace (1409-1410;, 700 florins du Rhin.
Il demande son argent. Stauffenberg a deux conférences avec
lui ;\ Brisac et à Fribourg en Brisgau (P. 14). Cpr. NPA.,
XLVII.
Jeanne de Morimont,
Jean Simonin,
Huguenin Colin,
- 235 -
Volker, de Massevaux, et d'autres créances allant de 8 à 120
livres bàlois (P. 32). Volker a une gagerie de 4 livres bàlois de
revenu annuel sur la halle de Belfort, «. à cause du comte Jehan,
qu'il l'a mis en gaige », c'est-à-dire depuis le temps où Lupfen
était grand bailli (P. 57).
XXXVI
Les grands baillis et les châtelains d'Alsace sous la restauration
de Catherine.
1° Les grands baillis. — Thierry de Ratsamhausen vom
Stein, près de Schlestadt, UD. Basel, VI, 182 (1424, 9 juin);
288 (1431, 23 décembre), p 291. En 1425, il est au service de
l'évêque de Baie. Avec Jean de Flaxlanden, maître d'hôtel de
l'évêque, il envoie aux bourgeois de Bienne l'ordre de se trou-
ver en force le samedi 3 novembre à Cornol (Cornaud) pour
une expédition contre Thiébaud de Xeuchàtel. Il s'agit de la
campagne d'IIéricourt. (Lettre de Bienne à Flaxlanden, 1" no-
vembre, Briefe, III, 113). V. aussi Comptes, pp. 15, 16, 25. —
StaMjffenberg. Catherine promet à la ville de Fribourg en Bris-
gau de ne pas relâcher Stauflenberg et d'aunes qu'elle tient en
prison, sans le consentement du conseil de ville (Lichnowsky,
V, Verz., p. LVII, n° 608, 1404, 13 avril, Ensisheim). Il ménage
une transaction entre Bàle et deux hommes qui ont attaqué et
dépouillé un bourgeois de la ville. Il ne porte alors aucun titre.
{UB. Basel, VI, 99, 1416, 11 avril». Son compte commence le
10 août 1424; c'est la date à laquelle il a dû prendre ses fonc-
tions de grand bailli. {Comptes, p. 12). Pour ses fonctions de
châtelain du château de Belfort, v. pp. 25, 32 (Lettrts patentes
de Catherine du 4 août 1424), 52, 58.
2° Les châtelains. — Documents principaux : 1' UB. Basel,
VI, 177 (1424, 6 avril), p. 175; 2» les Comptes; 3» Lf., pièces
annexes, 4 (1425, n. st., 25 mars); 4° UB. Basel, VI, 244 (1428,
13 sept.), pp. 259, 260. — l'' A/^A-i>c/i, Arnold de Uotberg, 1424,
19 juin (Basl. Chron., IV, p. 32, n. 3j; 1425, 25 mars. Rem-
placé par Henri de Gachnang, 1428. — 2' Beljort. Jean Ulric
de Roppe, 1425, 25 mars {Comptes, pp. 35, 5S). — 3" Délie.
Jean Bernard d'Asuel, 1424, 6 avril; châtelain et receveur, 1424-
— 236 —
1425 {Comptes^ p. 64); hoffemeister, 1425, 19 mars fOrig.,
II, 21) ; châtelain, 25 mars. A pour successeur, en 1428,
Claus Stôr, receveur de Traubach. — 4° Ensisheim. Cunmann
de Bolsenheim, 1424-1426 (Comptes, pp. 14, 15). — 5» Ferrette,
Jean de Morimont, 1424, 6 avril; 1424, Noël-1425, Noël (P. 72);
1425, 25 mars; encore en fonctions à la mort de Catherine
(P. 73). En 1428, Conrad de Morimont le remplace. — 6° Land-
ser. Bourquard Mûnch, 1424, 6 avril; 22 novembre (/?f/jB., III,
319); 1425, 25 mars. — 7° Massevaux. Mans de Lichlenau
(NPA., XXV, 1"). Comptes, pp. 19, 20,22.-8° Rosemont. Jean
de Couleur (NPA., XX, 1°). —9° Thann, cille. Hans Volker,
1424,6 avril; 1425, 25 mars; en 1428, remplacé par Jean Truch-
sess, de Diessenhofen, devient châtelain de Belfort (NPA.,
p. 223). — 10° Thann, château. Jean Truchsess, de Diessen-
hofen, ditMoUy ouMorly, plutôt que deMûlinen,1425(Com/)^es,
pp. 8, 11, 25, 26. NPA., p. 149, Lichnowsky, V, Verz.,
p. LXXVII, n" 823, 1407, 7 janv.; p. CLXXXIII, n° 2033, 1421,
17 sept.).
XXXVII
Relations de Philippe le Bon avec Thiébaud de Neuchàtel pen-
dant la guerre des gageries de révéché de Bàle.
1425.
Mission de Jean de Salins auprès de Thiébaud.
Mandement de paiement, 1425, 27 avril ^
A Jehan de Salins, escuier, la somme de six frans à lui doue
pour reste de certain voiaige qu'il fait par l'ordonnance de ma-
dame la duchesse par deuers monseigneur de Xeufchastel.
Pour ce, par mandement de mon seigneur donné à Dijon le
xw!]"" jour d'auril mil iiij»-" et xxv, cy rendu, auec quittance du
dit Jehan de Salins, vj frans.
I. Il, i6jS, fol. ij iiij. r*
— 237
Perrenet Grasset, gouverneur de la Char ité- sur- Loire ^ è excuse
auprès de Jean de Tlioulongeon, maréchal de Bourgogne^ de
ne pas se rendre à la conférence que celui-ci lui a indiquée
à Chalon ou à Dijon, sur ce qu ayant été appelé antérieure-
ment par le seigneur de Listenois au secours de Thiébaud de
Neuchâtel contre Véisêque de Bàle, ses compagnons ont été
attaqués en Bourgogne, nonobstant les sauf-conduits de
Philippe le Bon.
La Charité-sur-Loire, 1425, 6 novembre ^
« Monseigneur de Lisz!e7io//s m'enuoya requérir que voulsisse
aler auec lui en Alemaigne au secours du dit messire Thibaut
de Aeufchastel et je lui rescrisy que je n'oseroye entrer ne
approuchier les pays de mon dit seigneur se je n'auoye lettre
de seurlé, lesquelles il m'enuoya, mais elle m'a esté très mal
tenue, dont je me plains à vous ». Au moment où Grasset
obtient ce sauf-conduit, il y a guerre entre la Bourgogne et le
Nivernais, et le sauf-conduit ne fut délivré à Grasset qu'après
lui avoir fait « jurer de tenir les treues et d'euacuer le pays de
mon dit seigneur [de Bourgogne] et de ne pas y entrer jusqu'à
Noël ». Grasset, confiant dans la lettre de sûreté qu'il vient de
recevoir, entre en Bourgogne. Mal lui en arrive. Près de la
Saône, Thiébaud de Neuchàlel lui-même détrousse les compa-
gnons de Grasset et leur fait perdre 40.000 écus. « Messire Thi-
bault de Neujchastel, messire Jehan et messire Thihauld, bas-
tard, auec piuseurs de leurs parans aliez, ont mauuaisement
murtriz, batus et desrobez mes compaignons sur le sauf conduit
de mon dit seigneur ».
I. B, iiyi4- Coppie de plusoiirs lettres doses escriples par monseij;neur
le mareschal ù Pierre Grasset et de par le dit Perrenet à mon dit seijfueur
le mareschal tant pour le fait de la Charité comme pour la priuse de mon-
seigneur de la Tremoille détenu prisonnier par ledit Perrenet au dit
lieu de la Charité, en deux cayers cy alaehez ensiMuhle, pour le toul porter
à monseigneur le duc de Jiourg^oing-ne. Orig. Cahier. l*ai)., 3j leuillels.
Cpr. de liarant«, Histoire des ducs de Bouri/^Oi:ne de la maison de Valois
(Bruxelles, i838), I, p. 4'>i-
238
XXXVIII
Le grand bailli Stauffenberg et la gueire des gageries
de l'évéché de Bâle.
1425.
Projet de conférence pour la paix à Saint-Hippolyte ou à
Vars en Franche-Comté {Orig., I, p. 84, n. 4).
Lettre de Bàle à Stauffenberg lui annonçant l'abandon de ce
projet. L'évêque de Bàle propose une conférence à Porrentruy
ou à Montbéliard. Il sera dans deux ou trois jours à Bàle. Que
Stauffenberg y soit le dimanche 18 février pour délibérer. Si
l'évêque ne vient pas, on délibérera quand même avec Stauf-
fenberg (Missiven, III, 63, 1425, 16 février). — Catherine s'est
informée auprès de Bàle si l'on a fait quelque chose pour la
paix. Les Bàlois lui écrivent que l'évêque a conféré à Bâle avec
Stauffenberg. Il y aura une trêve jusqu'au 18 mars (uff den sun-
nentag Letare ze mitte vasten) et une assemblée est convoquée
à Porrentruy pour le 12 mars (uff den nehsien mentag nach
dem sunnenlag Oculi. 95, 20 février). — Sur la demande de
Stauffenberg, Bàle annonce à celui-ci la conclusion de la trêve
en question (181, 27 février). — Bàle à Stauffenberg. La ville ac-
cuse réception de la lettre du grand bailli sur les négociations
que lui et Etienne de Châtelvouhay ont conduites à la confé-
rence de Porrentruy. L'évêque a vu cette lettre, mais il entend
conserver les châteaux qu'il a recouvrés. En conséquence
Stauffenberg fera ôter et couler les meules de tous les moulins
des terres de madame d'Autriche, il avisera les gens de madame
de gagner des refuges, daz aller miilinen miilnsiein in unser
gnecdigen frowen von Oes^erric/i landen gelegen uszgenommen
und versengket werden und daz oech der obgenanten unser
gnecdigen frowen von Oeslerrick lùte daz ir Hochent ah die
ende, da si getrûwent inen daz nucz und trestliclien sye (123,
16 mars). — C'eat la continuation de la guerre, mais Stauffen-
berg persiste à négocier la paix, sans plus s'occuper de Bàle
et des autres alliés de Catheiine. Il rechigne aux demandes de
renfort que les alliés lui adressent. Bàle exprime son mécon-
- 239 ~
tentenient et sa méfiance (Lettres de Bàle des 19 mars, 1" et
9 juin, l*""^ septembre 1425; lettre de Jean de Thierstein du
8 septembre. Orig., I, p. 9, n. 1. Lettres de Râle à Stauffen-
berg du 5 mars et de Jean Bernard d'Asuel à Bàle du 19 mars,
II, 17, 21). Conférence de Baume-les-Dames, entre Thiébaud
de Neuchàtel, Stauffenberg, le maréchal de Bourgogne et les
conseillers de Philippe le Bon. Une trêve y est décidée (27 sept.-
2 oct. Comptes, p. 14). A maistre Estienne Armenier, clerc,
licencié en loiz, conseiliier de mon dit seigneur, la somme de
soixante treze liures tournois pour le parpaiementde la somme
de iiijxx xviij liures tournois, pour pluseurs voiaiges par lui
faiz auec et en la compaignie de monseigneur le mareschal de
Dourgoingne, tant ou duché de Sauoye... comme autrement,
en la manière et par les jours et causes ci après declairiees.
Premièrement pour la journée que par mon dit seigneur le
mareschal et les gens du conseil de mon dit seigneur, qui fut
appoinctée au lieu de Baulmes pour le fait des guerres et debaz
estans lors entre messire Thiebault, seigneur de Neujchastel,
d'une part, et les habitans de Basle, d'autre part, auquel lieu
le dit maistre Estienne ala le xxvij" jour de septembre mil cccc
XXV et y demeui-a auecques le dit monseigneur le mareschal
jusques au ij' jour d'octobre. Pour ce vj jours... (B, \6'M, fol.
ijc xxvij, 1°). — Les membres de la conférence se rendent à Bri-
sacpour « confirmer » les trêves, c'est-à-dire les faire accepter
par les adversaires de Thiébaud, et rentrent chez eux {Comptes,
ibid.). — Continuation des négociations de Slaulïenberg pour
la paix. L'évèque et Bàle y donnent leur assentiment, pensant,
avec raison, que ces négociations sont inspirées par Catherine,
von wegen der selben unser liowen umbe einen friden werbende
was (Rathsbucher et lettre de Bàle du 13 oct. Basl. Chron., IV,
p. 37, n. 7). Autre lettre de Bàle à ce sujet, on y sent que la
ville soupçonne Stauffenberg d'une certaine partialité pour les
Welches (20 oct. Orig., I, p. 9, n. 1). Puis, iriités de voir les
pourparlers traîner depuis plut» de cinq semaines, by lunfihalb
wuchen umbegezogen von dem selben lantvogt und Hmj Bnjat,
dem cantzeler, mit geverden, des uns beduchte, ils décident
l'expédition contre Hérieourt (Bathsbiicher, Basl. C/iron., IV.
pp. 37, 38;. Lettre de Briot à Stautïenberg pour lui faire part
de ses craintes au sujet de ce projet d'expédition et lui annoncer
une conférence. Wissent daz ich uff hûtt fruo sûnlag vor der
— 240 -
messe gein Befort komen bin und han die fridbrisff brocht ver-
sigelt der Wellischen herren halp und den tag beredt, Und sind
ouch des ingegangen in aller der maszen als denne minesz her-
ren von Basel hoffmeister, ir und ich darumbe von einander
gescheiden sind, denne so vil mer daz sich minesz frawen gnad
des friden gemechtiget bat untz uff den zwentzigisten tag nach
Wihenachten nechst. La conférence aura lieu à Belforl à la
Saint André (30 nov. Briefe, III, 128, Orig., ibid.;. Les Bàlois
prennent Héricourt le 7 novembre. — Conférence à Brisac
entre Stauffenberg et les Bàlois qui réclament l'aide de Cathe-
rine contre Thiébaud (Huit jours avant le 27 décembre. Comptes,
p. 15). — Stauffenberg fait trois autres voyages, sans doute à
la suite de cette conférence. Il se rend auprès du duc d'Autri-
che, par ordonnance de Catherine. Il retourne à Brisac pour
exposer la volonté du duc aux gens de Bâle, Brisac, Fiibourg
et autres villes alliées avec Catherine, et revient une dernière
fois dans la même ville pour une entrevue avec Thierry de
Ratsamhausen et Jean de Flaxlanden, maître d'hôtel de l'évê-
que de Bàle, afin de trouver un accommodement (Comptes,
p. 15).
XXXIX
Quelques châtellenies du domaine d'Alsace.
Époque de Catherine.
1» Thann. La « chàtellenie » se compose d'une rente de 200
florins et de redevances consistant en vin, sel, poisson, poules,
cire, bois à brûler. Die burghûte Tanne. Item ijc guldin. Item
iiij fuder win. Item Ixx viertel korn in Kestembach. Item x ses-
ter saltz. Item ij"= uel iij"= hunre. Item das wacht korn, Ixxx
uel c viertel. Item stur geltz von den amplern by xl lib. Item
holtzgelt c uel cxx lib. Item iiij vischentz ze Tanne. Item viij
vischentz zuo Gowenheim vnd Heiningen. Item das how vff der
ober matten. Item xij pfunt wachs. Item ze Balswilr zwo vis-
chentz (Cartulaire des gugeries, fol. 66, v*). Morly Truchsess,
châtelain du château de Thann, prend 36 services de poisson,
évalués 2 sous bàlois le service, et 3 charretées de foin des
greniers de Catherine (Comptes, p. 8).
— 241 —
2» Landser et Ensisheim. Le château de Landser prélève des
redevances en bétail, vin, argent, bois de construction et de
chauffage sur presque tous les villages des deux prévôtés. La
forteresse d'J'insisheim a également des droits dans deux loca-
lités. Thessenhein .. Item ein kalb gon Launser ze Ostern. -
Blodeltzliein... Item ein kalb gon Lansser vff schloss. — Das
doriï Rumersshein... Item ein kalb gon Lanser... Item ij lem-
her goa Ensheim vfï die vesty... — Dantjenheim das dorff...
Item ij lamber gon Layinsser... — Das dorff Otmarshein... Item
j kalb gon Launser vff schloss... — Das dorff Habehesshein...
Item j kalb gon Launsser. Item Sant Vrbans hoff gitt v s. zuo
burgkhuott vnd dem vogt von Lanser j fuoder win, vnd sol
es antwurtten gon Lanser. — Das dorff Sôweshein... Item ij
lember gon Lansser. Item j kalb gon Lanser. — Das dorff
Battenhein... Item ij lamber gon Lansser... — Mûnchhussen
das dorff... Item ij lamber gon Lanser... — Schlierbach...
Item zuo der vesti Lanser buholtz. — Ilirtzfelden ne donne
rien (Revenus et charges de la basse prévôté de Landser,
Cartulaire des gageries, fol. 31-36). — Koetzingen... Item v s.
ze burghuot... — Waltenhein... Item v s. zuo burguot... —
Vjff'hein. Item j fiertzal habern zuo burguot... — Nider Mag-
statt... Item x fiertel haber von ettenholtz gehoert gon Enses-
hein von der Hart Obermagstatt... Item v s. zuo burguot... —
Atmanswiler ^ . Item iij s. zu burguot... — Ober Ranspach...
Item iij s. ze burguot... — Blotzhein. Item j Ib. zuo burguot
gon Lanser. Item x s. gitt dz kloster zuo burguott... — Capel-
len... Item iiij fuoder holtz soent sy fueren gen Lanser... —
Nider AI ichelbach... Item iij s. zu burguot... — Ober Michel-
bach, iij s. ze burguott. Landser, Rantzwiller, le petit couvent
(das klôsterlin) de Michelbach, Geispitzen, Ranspach-le-Bas,
Bartenheim, Ilelfrantzkirch ne paient rien (Revenus et char-ges
de la haute prévôté de Landser, fol. 36-39). — Le châtelain de
Landser prend en outre 200 poules par an dans la haute pré-
vôté de Landser (Comptes, p. 29).
3° Isenheim. Le château a des prairies. Item vnd sint dis die
matten zu dem sloss Isenhein gehorend (Cartulaire des gage-
ries, fol. 23, V).
4° Altkirch. Le châtelain prend 100 poules par an {Comptes,
pp. 75, 76).
I. Attenschwiller.
16
_ 242 —
5° Ferrette. Les habitants de la chàtellenie de Ferrette paient
par an 8 livres bàlois pour les « maignées >. ou « mesnées » du
château, c'est-à-dire pour les charrois au château (Comptes,
pp. 68, 73).
6° Florimont. Orig., I, p. 49. Le bodenwein à Florimont pa-
raît être une redevance foncière destinée à fournir le vin du
châtelain de Florimont. Lorsque Léopold donne à Frédéric de
Haltstatt le vieux les fiefs et biens laissés par Jean Thiébaud de
Délie, il excepte le bodenwein qu'il conserve pour lui. C'est
vraisemblablement parce que le bodenwein est un élément de
la « chàtellenie » de Florimont. Sans doute Jean Thiébaud de
Délie ne jouissait pas de cette redevance. Elle était déjà réser-
vée. Léopold parle au passé : den wir uns vorbehalten haben.
La réserve du bodenwein est une application du principe de
l'immutabilité de la « chàtellenie » (II, 7, 1401, 13 septembre).
7° Délie. Le châtelain prend le produit de l'affouage de la chà-
tellenie {Comptes., p. 66).
8° Beljort. Les habitants de Rieveler lui doivent, chaque
année, 4 cents de » composte », c'est-à-dire de choucroute
(P. 35).
9° Rosemont. Le châtelain lève à son profit la gerberie de la
mairie de Chaux et la gerberie de froment de la mairie d'Etuef-
font (PP. 45, 48). Il touche des mains du receveur, à cause de
sa chàtellenie, 150 poules par an (P. 63). Enfin, il prélève, pour
son vin, 1* la gerberie des mairies de Rougegoutte, Evette et
Etueffont (PP. 46, 47); 2° sur les dîmes des mairies de Chaux,
Sermamagny, la Chapelle, Vescemont, le Puix, Giromagriy,
Rougegoutte, Grosmagny, 6 quartes seigle par mairie; sur les
dîmes d'Etueffont et de Danjoutin, 6 quartes blé; sur les dîmes
de Vézelois et de Méroux, 6 quartes pois et un demi bichot
froment (PP. 45-48).
XL
Les fiefs castraux de l'Alsace autrichienne.
1303. 1361. Vers 1423.
Trois notables recueils donnent des indications sur les fiefs
castraux autrichiens en Alsace, l'urbaire de 1303. le livre des
fiefs de Rodolphe et celui do Catherine. On sait que tout ce
— 243 -
que le livre de Catherine dit des fiefs castraux de Hohlands-
purg, Ensisheim, Bilstein et Ortemberg est copié sur l'urbaire
(27-39). De l'époque même de Catherine il ne s'y trouve que
trois mentions, fief castrai de Jean Schweighauser, émoluments
à Aspach-le-Bas et Thann (2), fief castrai de Gauthier d'An-
dlau, émoluments à Ensisheim (8), on ne dit pas les forteresses
à desservir; fief casiral de Jacques de Wattwiller, émoluments
à Amantzwilr, Thann à desservir (43).
Dans les trois recueils les fiefs castraux sont désignés par
les noms des titulaires. Voici, d'après ces documents, la liste
des vassaux de garde établie par forteresses en 1303, 1361, et
au temps de Catherine. Les lacunes sont nombreuses.
I. Ensisheim. 1303. Les de Wartenfels, Schônenberg, de
Baldegg, de Hattstalt, de Schauenberg, de liaus, Thierry et
Ulric Waldner, les de Massevaux, de Rodersdort, d'Illzach, zur
Lauben, Stôr, les Scbultheiss de Guebwiller, Guillaume Siôr
et son frère, le fils de Guillaume Stôr, de Wattwiller, Rutlieb
et le fils de Jean de Nordgasse, Cûntzman de Hattstatt, Peter-
man de Helfenstein (L/., 26). 1361. Hertrich zu Rhein (Qwe/.,
XV, 1, p. 416), Herman de St-Amarin et Lutzman de Roders-
dorf (P. 418), Heintzman de Massevaux (P. 421), Giferman et
Benignosa de Nordgasse (P. 425), Frantz et Uele Stôr (P. 427),
Simon de Hattstatt (P. 430), Ileintz et Cun Stôr (P. 442), Rudger
Schultheiss de Guebwiller et ses cousins du même nom (P. 445)*.
— Commencement du xV siècle. Les frères Ulric, Antoine et
Pantaléon de Ferrette (P. 59U).
II. Hohlandspurg . 1303. Cûntzman zum Rust, Ludman de
Turckheim, Jean et Rutlieb de Nordgasse, Jean le Schultheiss
de Colmar, Ulric d'Illzach, le fils de Rudiger ou Rusthein de
Morswilr, Gauthier de Kaysersberg (28).
III. Ortemberg . 13U3. Louis d'Amollern (29).
IV. Bilstein. 1303. Jean d'Amoltern (Ibid.).
V. Altkireh. 1361. Barthélémy de Wunenberg (Quel., XV,
1, p. 417). Commencement du xv" siècle. Les trois frères île
Ferrette (P. 591).
VI. Thann. 1361. P Les cinq frères de Soult/.bach, Otto,
Henri, Hugues, Rutsche et Sifrid ; 2** les deux frères de Thann,
Henri et Richard; 3" les deux cousins germains de Wattwiller,
I. 13;^. Barthélémy de Wunenberg (Schœptlin-Ilavenc/, V. p. ;3o).
— 244 —
Jacques, fils de feu Richard, et Jacques, fils de feu le frère de
Richard; 4° Henri Kappeler; 5° les de Roppe; 6° Wernli Tru-
chsess de Rheinfelden ; 7° Cuntzman d'Eptingen (Quel., XV,
1, pp. 419, 433, 439, 440, 443, 444, 450). Le L/., aussitôt
après le fief de Jacques de Waltwiller, décrit un fief appar-
tenant à Agnès de Soultzbach, qui le tient de son père André,
mais ne dit pas que ce soit un fief castrai (44). La description
qu'il en donne n'a aucun rapport avec celle des fiefs des frères
de Soultzbach dans l'état de 1361.
VIT. Cernaij. 1361. Les frères Hennaan et Claus de Flaxlan-
den {Quel., XV, 1, p. 412). Commencement du xv siècle. Les
trois frères de Ferrette (P. 591).
Vin. Rougemont. Les de Roppe (P. 443).
IX. Beljort. Les de Roppe (Ibid.).
X. Florimont. Les de Délie (Orig., I, pp. 39 et 47).
XLI
Les vassaux et les fiefs de rAutriche en Alsace.
Epoque de Catherine.
D^Auxelles. — L/., 5.
De Roppe. — L/., 5. Ils tiennent en fief le banvin de Belfort
(Comptes^ p. 34).
De Montreux. — Lf.,b.Jean(Compies^ p. 60). Junglierr Ilan-
sen von Munstrael{UB. Dasel, VI, 296, 1432, 6 février). Basl.
Chron.,lV, p. 501.
De Grandoillars. — L/., 5. Thiébaud et Henri (17).Tuetey, {).
13, n. 2.
D'Essaure. — LJ., 5.
De Massecaux. — Guillaume, Ulman {Lf., 1), Thiébaud (1, 5).
De MorimoTit. — /-./.,1, 5, 15, 16, 19. Sont vassaux : i' Cathe-
rine, fem[ne de Jean de Kappelen, écuyer (T., \', p. 749, 1419,
28 janvier); 2" Jean, chevalier, châtelain de Kerretlo, 1424-1425
(Comptes^ pp. 69, 71); 3° Pierre ou Peterman, écuyer (P. 71);
4° Switzerillenvi de Morimonl dit Switzer, T., IV, p. 778, 1383);
5° Thiébaud, frère de Catherine. Switzer et Thiébaud sont dans
la liste des liefs masculins de Ferrette, Jean est dans celle des
liefs masculins de Belfort. En outre, le L/. décrit plusieurs
— 245 -
tiefs tenus par les Morimont : 1' le rjuart de la dime d'Aile, dite
la part de Morimont (Morsperg teil), possédée par Thiébaud et
Catherine sa sœur (15); 2' divers biens et droits possédés par
Thiébaud, savoir à Morimont un petit bien dit le bien de Ri-
chard Grad {Richart Grats gut) les droits du cousin de Thié-
baud à Morimont et à Lairdge, et droits, gens, biens, rede-
vances, mainmorte à Levoncourt et à Courtavon (16;; 3° la part
de la basse forteresse de Morimont (den teil an der nidern
vestin MorspergJ, telle qu'elle était autrefois aux Truchsess de
Rheinfelden, et les droits qui appartenaient à Heintzman Nusse
de Morimont dans les bans et villages de Morimont, Lairdge,
Levoncourt et Vanchelle (19). Sur les Xuss de Morimont, se-
conde naoitié du xiv° siècle, v. T., IV, p. 919.
Huguenin Colin. — L/., 5. Vassal pour Tréludans au terri-
toire de Belfort (45).
Antoine de Zàsingen. — L/., 1.
D'Etueffont. — />/'., 1. Plutôt que Jean de Staufen, dans le
Brisgau, chevalier, déjà mort le 26 juin 1421, laissant des
enfants mineurs ; il avait plusieurs fils, Bourquard, Henri, Ver-
nier {UB. Basel, VI, 49, 1411, 26 mai ; 141, 1421, 26 juin ; 144,
16 sept).
Guterolf. — L/., 1. Deux descriptions de son fief (12, 47). Il
consiste dans le village de Mortzwiller, avec les gens, la jus-
tice et tous les revenus. D'après la première description Gute-
rolf tient ce fief en communauté avec Ilertrich zu Rhoin.
D'Attegney, deWittenheim, de Ferrette. — L/., 1. Le Lf. est
complété, en ce qui concerne une branche de la famille de
Ferrette, par la note des fiefs reçus de Catherine par les trois
frères de Ferrette, Ulric, Antoine et Pantaléon (Quel., XV, 1,
p. 590, vers 140O). Ces fiefs sont de deux sortes : 1° Fiels dont
la note n'indique pas la nature. Ce sont, par conséquent, des
fiefs mâles, les fiefs mâles annoncés par lo /./. Ils consistent
dans la forteresse (vesten) de Liebenstein ; le village de Cars-
pach avec droit de justice (twing und bann) ; celui de Ben-
dorf également avec droit de justice, et, de plus, avec les gens
qui en dépendent ; le domaine haut (ober hof) à Cernny avec le
jardin et les fossés autour de la ville ; l'auberge (taferne) de
Reiningen ; deux rentes de grain argent, savoir 32 quarlauts
(viertel) à Ammertzwiller et 30 sur le moulin situé dans l'inté-
rieur de Cernay (uf die inneren muillin) ; le péage (zol) et la jus-
- 246 -
tice du marché (marketgerichte) à Ferrette, enfin 2.000 florins
que les frères de Ferrette doivent assigner en manière de fief
sur des biens, de façon à donner sûreté à madame (die si, in
lehens wise, anlegen sollent uf guettern, daran min frowwe
besorget sie). — 2° Fiefs castraux. I. Fief à desservir à Cer-
narj (ze Senhin besitzen). 52 livres argent sur tous les officiers
du comté de Ferrette (ut allen amptlûtten in der graftschaft ze
Pfirt). H. Fief à desservir à Altkirch. Ce sont presque exclu-
sivement des rentes : à Thann, sur les prairies. 2 charretées
(fuder) de foin ; sur le moulin du haut (uf der owbern mufllin),
8 quartaux 4 setiers de blé argent ; sur des biens (uf guetteren)
situés dans le ban, 2 charres et 5 mesures {Amen, l'ame = 50
litres, Quel., XV, 2, p. 274) de vin argent; dans la ville et le
territoire, 14 livres argent; à Tagolsheim, le quart de la dîme,
valant 22 quarlauts argent ; à Wittersdorf, 24 quartauts argent ;
à Ungersheim, 20 quartauts grain argent ; à Durmenach,
21 quartauts grain argent, 15 sols et 8 poules argent; sur le
moulin inférieur (nidern muillin) d'Alkirch, 9 quartauts, 4 se-
tiers grains argent, enfin le moulin supérieur (oï^ber mi'iUin). —
Les trois frères de Ferrette étaient les fils d'Ulric Thiébaud,
lui-même le troisième fils d'Ulman, grand bailli d'Alsace et
Sundgau (1342-1368. Quel., XV, 1, p. 421. n. 10 et Démons-
tration par laquelle on fait voir que les tiges encore existantes
de la famille de Ferrette, — Florimont, Cernarj, Carspach et
Zillisheim, — descendent d'Ulric de Ferrette, leur souche,
fol. 1, r°. Arch. de M, le marquis de Scey de Brun au château
de Buthiers, Haute-Saône. Cette démonstration est faite en
grande partie d'après le registre mortuaire de la famille de
Ferrette, renouvelé en 1478). Si l'on compare la consistance
des fiefs des trois frères de Ferrette à celle des fiefs que leur
aïeul Ulman possédait en 1361, on relève seulement quelques
analogies, cour colongère à Bendorf, avec les gens qui en
dépendent, auberge de Reiningen, 26 quartauts argent sur le
moulin supérieur de Cornay, 50 livres argent sur tous les offi-
ciers du Sundgau (ufl allen amptlùten in dem land ze Sungôic).
— Sur les nobles de Ferrette, Scbd^pHin-llavenez, V, p. 752.
Dietschin Agsiein. - /./'., l.IIans Agstein est prévôt (schafner)
de Thann en 1424-1425(^7/]. Basel,\l, 177, 1424, 6 a vr., p. 175.
Comptes, p, 12). Thiébaud (Diepolt) Agstein, résidant à Thann
(da zemal inné der hei'schafft von Ostcrrich ze Ta n n gesessen)
- 247 —
prend part à la guerre de péages faite à Bàle par l'Autriche, en
établissant avec Hugues Briot des péages à Otlmarsheim, Ilabs-
heim, Feldbach, Werentzhausen, P'olgensbourg (UB. Basel,
VII, 64, 1446, 28, 30 juil., p. 77 ; 83, 27 sept., p. 128 ; 84, 27 sept.,
3, 4, 19oct., pp. 130, 143, 149).
De Reinaeh, de Schônenberg, de Zillisheim. — L/., 1.
Jean de Flaxlanden. — Lf., 1. Il s'agit de Jean deFlaxlanden
le vieux, mari d'Anne Spender, père du maître-bourgeois de
Bàle et du doyen de la cathédrale de Bàle, Jean Vernier, reçu
bourgeois de Bàle en 1406, écuyer en 1412, conseiller de l'évê-
que Hartmann Munch de Mûnchenstein, maître d'hôlel en 1425
et grand chambellan en 1426 de l'évêque Jean de Fleckenstein,
vassal pour le château de Landskron en 1430, haut bailli (ober-
•vogt) de Laufenbourg en 1437, mort en 1443 et enterré à
Lucelle. Basl. Chron., IV, p. 81, n. 3 ; V, p. 91, n. 5; p. 92,
n. 3 ; p. 353, nn. 9-11, pp. 354, 355. T., V, p. 795 (1443, 11 juin).
VB. Basel, VI, 71 (1412, 21 oct.) ; 418 (1437, 13 août), n. a. Le
château de Freningen dans la seigneurie d'Allkirch était alors
inféodé aux Flaxlanden (Schœpflin-Ravenez, IV, p. 95).
Jean de la Chapelle. — L/"., 1. Quel., XV, 1, p. 440. Mari de
Catherine de Morimont. (Lf. 15). Hans von Zschappel und
Tyne von Moersperg, sin eliche frot^w [VBL. Basel, 572, 1411,
1" juil.). Notons cependant un certain Henri Rappeler ou
Kapler {RUB., III, 505, 1427, 4-10 mai). Il défie Antoine et Jean
Ulric de Hattsttat à cause de son seigneur (wegen minss gne-
digen junchern) Maximin de Ribeaupierre (968, 1437, 16 juil.).
Il est vassal de Maximin pour la cour colongère d'Egiiisheim
(1126, 1441, 17 mars).
Schweigauser. — Lf., 1,2. Il tient en fief : 1° Schweigausen,
manoir, pêcherie, toutes les dépendances; Michelbach avec ses
dépendances ; Hirtzbach, manoir, pêcheries, banvin, ungelt ; la
moitié d'un vivier à GaKingen ; au ban de Leimbach une prai-
rie et 16 schatz de vigne (le schatz = 1/5 d'ouvrée ou mann-
werk) ; 2' les fiefs de feu Cimtziin de Ilochstatt, sis à Masse-
vaux. Ces fiefs sont décrits dans l'état de 1361. Ce sont : au
Miihlbach, manoir, cour, moulin, étable (cuenhus), jardin ;
dans la vallée de Massevaux les moissonneurs du prévôt (die
schultheiss sniter) ; 4 ouvrées de prairie lieu dit A Endbach; au
lieu dit An Bruchen 2 sous et tout droit (ail recht) ; au lieu
dit A Willerbach les bois et tout terrain de montagne ou
- 248 -
tout terrain minier (ailes bergelende, Quel., XV, 1, p. 442) ;
3' un fief castrai, savoir que nul ne peut à Aspach-le-Bas
vendre du vin en détail sans sa pernaission, 36 quartauts
argent et 8 amer (4 hectol.) de vin à Thann (//., 2).
Conrad de Burnkirch. — L/., 21.
De Hirtzbaeh. Eléments de leur fief : 1° 10 livres argent sur
le domaine d'Oltingen et à Lutter ; 2° grain et vin à Illfurth ;
3° une dîme du vin à Soultz ; 4° 20 quartauts grain argent à
Gommersdorf (L/., 22)
Berwer et Berwart sont deux formes équivalentes. On disait
Berwerstein ou Berwartstein (Schœpflin-Ravenez, V, p. 328).
Des Berwart vivaient à Riquewihr, à lUzach et à Strasbourg
au xiv« siècle (P. 651).UB.Basel, VII, 48(1445, 21 juil.), p.63.
Berwart, famille notable de la bourgeoisie de Bàle au xiii"
siècle (Heusler, p. 140); Henri Berward, doyen de la confrérie
de Saint Jean sur la Burg à Bàle, en 1406 {VB. Basel, VI, 352,
10 déc), Jean Guillaume Berwart Stôr (RUB., III, 682, 1431,
2 avr.), les Berwart d'IUzach {UB. Basel, VII, 48, 1445, 21 juil.,
p. 63 ; T., II, p. cxxvii).
De Hattstatt. Antoine de Hattstatt de Vir au Val (L/., 1, 25).
11 était fils de Frédéric le Vieux, bailli autrichien en Alsace et
Brisgau (1398, 1401, 1403), mort avant le 4 novembre 1404, et de
la comtesse Jeanne de Neuchàtel en Bourgogne, fille de Thié-
baud VI de Neuchàtel. V. pour ses fiefs (anciens fiefs de Jean
Thiébaud de Délie, Autrage, Eschêne, etc.), Scherlen, p. 146.
Antoine épousa Ursule de Gundelfingen. Il mourut en 1440.
— Frédéric de Hattstatt de Herlisheim ou le Jeune (Lf., 1).
Bailli à Rouffach en 1391 et 1395, conseiller de Frédéric
d'Autriche en 1414, d'Anne de Brunswick en 1422, cheva-
lier. Il était fils de Cuntz, mort en 1382. Il mourut en 1431.
Catherine lui lit trois concessions de fiefs. Il reçut : 1° le
14 février 1411, en communauté avec ses neveux de Ferrette,
les fiefs laissés libres par la mort de Frédéric de Ferrette et
consistant dans un domaine à Lutran et le village d'Oltingen ;
2° la même année, le 18 novembre, en communauté avec Jean
de Morimont, châtelain d(3 Belfort, les anciens iiefs d'Henri et
de Peterman d'Eptingen de Blochmont ; l'acte d'investiture ne
précise pas ces fiefs ; 3' le 7 août 1414, des rentes en nature
à Ferrette (Scherlen, pp. 147-149, 337 et table 6 C). — Ses
fils : 1° Antoine ou Thenig, marié successivement à Ursule de
— 249 -
Reinach et à la margrave de Rade-IIochberg, mort en 1445
(Scherlen, pp. 340, ss., table généalogique 6 C). Dans une
autre branche de la famille de Hattstatt, la branche dite « les
Jeunes », il y eut successivement deux Simon, le premier marié
à Catherine de Ribeaupierre, mort en 1372 ; le second, dit de
Furstenberg, petit-fils du premier, mort en 1435 (Scherlen,
table généalogique 1). Thenig posséda des fiefs autrichiens qui
avaient appartenu à l'un et à l'autre Simon. Il reçut en fief, dit
le Lf., Hohattstatt et ses dépendances, comme les tenait feu
Simon de Hattstatt, c'est-à-dire Simon I (25). En 1422 il obtint,
pour les tenir en communauté, les fiefs de Simon II, et ces fiefs
étaient ceux que Simon I reçut en 1361 du duc Rodolphe, rede-
vances à Sainte Croix en Plaine, prairies à Wolschwiiler,
domaine à Soultz et fief castrai à Ensisheim (Scherlen, pp. 137,
341. Quel., XV, 1, p. 430). — 2» Jean Ulric, fiancé en 1407 avec
Agnès de Grûnenberg, qui fut sa première femme (Scherlen,
p. 535). Il tient en fief de gage 50 florins sur les tailles de mars
du bailliage de Thann. Item Hans Ulrich von Hattstat, funfftzig
guldin, ist pfantlehen von der mertz stur (Cartul. des gageries,
fol. 65, V*). — Le château inférieur de Bilstein était un fief des
Hattstatt (Scherlen, p. 136).
Stôr, Cune, Guillaume, Bourquard, Berschin. — Lf., 1.
On a vu que deux autres Stôr étaient, l'un, receveur de Trau-
bach, et, l'autre, trésorier de Ferrette et d'Alsace.
Lauheek. — Lf., 1. Ilenman de Laubeck laisse un fief va-
cant à Rumersheim (11).
Gundolsheim. — Lf., 1.
Rodolphe d'Ostheim. — Lf., 1. Le RJjB. donne Jean d'Os-
theim, écuyer (edelknecht), habitant à Ribeauvillé et proprié-
taire au ban de Hunawihr (III, 1191, 1417, 20 juin ; 622, 1429,
24 août).
Jean de Wettolsheim. — Lf, l.Y . sur lui RUB., 111,225(1421,
29 sept.), écuyer (edelknecht), demeurant (sessehaft) à Gueb-
w^iller, vassal de Maximin de Ribeaupierie pour la ruine du
château d'Angratt, près de Guebwiller (588, 1428, 3 nov.) ; mari
de Claire d'Ellenwiller près de Ribeauvillé (589, 1428, 5 nov.;
959, 1437, 8 juin); bailli de Ribeauvillé (1121, 1440, 12 nov.).
Volker. — Lf., pièces annexes, 3, les fiefs de gage qu'il tient
par concession de Frédéric du 3 janv. 1421, et NPA., XXIV
(1423, 28 sept.), p. 136.
- 250 -
Agnès de SouU:^baeh. — Elle tient en fief, cononne ayant-
cause de son père André. 14 quartauts grain (seigle et avoine)
argent, 8 poules argent, 15 arpents de bois au ban de Dieff-
matten iZ./., 44).
Pfaffenheim-Zur Lauhcn. — Lf. 1. Pour les Zur Lauben,
branche de la famille de Pfaffenheim, v. Quel.. XV. 1. p. 432.
n. 6.
W aldner. — Berthold. chevalier (RUB., III, S-DO, 1424, 1"
sept.). Schœpflin-Ra venez. V. p. 764.
Guillaume de Hungerstein. — RUB.. III. 682 (1431. 2 avr.v.
écuyer (edelkneeht. 711, 1432. 2 févr.i; caution de Maximin de
Ribeaupierre (760, 1433, 25 juil.^: témoin dans une transaction
entre Bàle et l'Antriche > UB. Basel. VI. 396. 1436. 31 juil.).
Pierre de Waîtieiller. — î.f.. 1,
Jacques de Wattieiller. — Un Jacques de Waltwiller était
prévôt de l'église de Saint-Ursanne en 1394 (T.. IV. p. 837. 19
déc). Le Lf. donne la description des fiefs de Jacques de Wat-
twiller (43 . L'état des fiefs de 1361 décrit les fiefs de Jacques,
fils de feu Richard de Wattwiller. et de Jacques, fils de feu le
frère de Richard <'Quel.. XV. 1. p. 439;. Cette description et
celle do Lf. ont quelques éléments communs . 1* un fief cas-
trai se composant de la cour colongère de Hartmanswiller. Le
Lj. ajoute : et la petite maison où l'on fait le rapport de la cou-
tume du domaine, cesi-à-dire le rapport qui avait lieu dans
les plaits généraux des cours colongères : 2* 10 quartauts ar-
gent à Hartmanswiller. Le Lj. dit que c'est un cens foncier de
3 quartauts seigle argent qui a toujours valu 10 quartauts ar-
gent; 3° 12 livres argent sur la taille (stùr) à Schweighausen ;
4* une maison que l'état de 1361 place à Thann. le Lf. à Cer-
nay, mais que l'un et l'autre l^xte mettent près du pont. Ici
commencent les différences. L'état de 1361 mentionne 24 quar-
tauts seigle argent à Sch\i-eighaasen. 10 ouvrées de pré et 22
ouvrées de champ à Thann. enfin le village de Kappelen et la
moitié de la basse justice dans ce village, ces deux choses
possédées f>ar Jacques de Wattwiller, ayant cause de ses pa-
rents Le Lj. énumère : 1* la cour colongère de Wattwiller. y
compris le droit d'y tenir les plaits; 2* 40 charrues de champ
donnant ensemble annuellement 2 livres 5 sous argent de
cens: 3* 27 quartauts 2 setiers d'avoine de cens, sur lesquels
les forestiers prélèvent 7 quartauts: 4* champs et biens ^
— 251 -
Wattwiller ou ailleurs, suivant les indications des titres. Quant
à ceux qui ont été échangés contre la butte (l'IIartmanswiller
et les fossés y attenant, ils sont situés au ban de Wattwiller et
contiennent environ 12 arpents ; 5° champs et prairies à Er-
benheim; on les donne à cens comme on peut, actuellement le
cens est de 9 sols et 2 poules ; 6" prairies au Butzenholtz à
Cernay ; 7° 24 quartauts seigle argent sur le moulin de Ilart-
muhl, mesure de Cernay, mais « ceci n'existe plus ».
Philippe Reich de Kaysersher g . — Lf.,\. Description détaillée,
avec indication des lieux dits, noms des voisins et des rede-
vables. Les fiefs de Reich consistent surtout en vignes et ont
deux provenances : !• il a reçu les uns de la seigneurie d'Au-
triche, savoir : en vignes, à Kientzheim, une acre ; lieu dit In
der Mi'ilin Gassen, 1 arpent; lieu dit Im Kurtzgelend, 12 ar-
pent; en rentes 10 amer (5 hectol.) de vin rouge sur la dime
lieu dit Au Miroir (Uf dem Spiegel); 8 sous et 3 chapons sur
un chésal et un jardin contigus à la terre de l'abbaye de Pairis à
Kientzheim (23); 2° il tenait les autres fiefs de la seigneurie de
Wolhusen et ceux-ci sont advenus à la seigneurie d'Autri-
che, savoir : en vignes, au ban de Savamont, un blotz ; au ban
de Kientzheim, lieu dit An dem Alten Berge, un quartier conti-
gu au bien du château de Kaysersberg; dans les prairies de
Fessenheim, un demi arpent (24).
Rodolphe Vringer ou Veringer. — L/., 1, 2, 3. Schœpflin-
Ravenez, V, p. 720.
Thierry de Weitenmiïhle. — Lj'., 1.
Zum Rust. — Lf., 1. Der «em Ruoste hof, lit in Ruostergasse
(Curiosités d'Alsace, II, 25, 1367). Pour leur résidence de
Thann, Schœpflin-Revenez, IV, p. 104.
Wûrinlin. — Lf., 1. Député à la diète des villes d'Alsace
(RUD., III, 47, 1411, 27 déc). Prévôt (schultheiss) en 1413 (71,
9avr.), 1419(184, 8 févr.).
De Haus. — Clans (Lf., 1, 5). 11 s'agit du grand bailli de
Ferrette en 1391, administrateur du bailliage d'Alsace et Sund-
gau en 1393 et 1394, enfin bailli de Ferrette et Brisgau en 1397 et
1398 {UB. Dasel, V, 166, 1391, 21 août; 200, ni, 1393, 7 déc. ;
IV, 1394, 5 janv. T. IV, 276, 1393, 5 sept.: 305, 1397, 26 août.
Quel.,X.y, 1, p. 458, n. 1). Le fils de Clans portail le même nom
que son père. Mais il partit pour la croisaile en 1396 et ne re-
vint pas (Rôteler Chronik, Basl. Chron., V, pp. 128, 129). —
— 252 —
Jean Ulric, d'Isenheim, beau-frère de Maximin de Ribeau-
pierre, souvent nommé dans les textes, plutôt qu'un certain
Jean Ulric, de Wittenheim {UB. Basel,\ , 231, 1397, 4 juil., et
peut-être RUE., III, 45, 1411, 30 oct.). — Frédéric. C'est le
maître d'hôtel de Catherine. Le Lf. décrit ses fiefs (10) : Brun-
statt, le château avec enceinte et fossés, petits cens de grain,
deniers et poules dans le village, deux prairies hors du village,
et comme dépendance de Brunstatt, 30 quartauts avoine et 1
poule par maison à Rantzwiller ; 2* Riquewihr, château, basse
justice, bois, champs, prés et pâturages communaux ; 3° à Rei-
ningen, 70 quartauts de seigle et 4 marcs d'argent ; 4° à Ensis-
heim, 40 quartauts de grain argent, le L/. ajoute que c'est un
fief castrai à desservir à Ensisheim ; 5' le service d'escorte et
sauf-conduit au plait général du pays.
De Wunenberg. — Lf., 1.
Conrad d'Ilhach. — Son fief se compose de : 1' sa part de la
forteresse de Mûnchen^tein; 2° sa part de la dîme de Blotz-
heim ; 3° son bien à Galfingen ; 4" à Hirtzbach, pour la totalité,
les gens et le gezog, c'est-à-dire ou le droit de conférer des fiefs,
ou le droit de juger les appels, ou la taxe sur la liberté d'émi-
gration {Lf., 21. Quel., XV, 2, p. 279). - Le Lf. donne les
noms de deux autres vassaux originaires rie Mulhouse, déjà
morts à l'époque de sa rédaction et représentés par leurs gen-
dres, Hartung de Haus, beau-père de Gauthier d'Andlau. et
Hans Zobel dit Heber, beau-père de Jean Bernard zu Rhein (9,
14).
Frédéric Schilling. — Lf, 1. En 1428, conseiller de Bâle et
umbriter, c'est-à-dire garde du champ clos, dans le duel de
Jean de Merlo et de Henri de Ramstein (UB. Basel,W, 242,
1428, 22 mai. Basl. Chron., IV, p. 160).
Ilcnmann Offenburg. — Lf, 1. Il a : 1° un fief de feu Jean
Heber, consistant en une maison à Mulhouse à côté des Dé-
chaussés. Catherine l'a investi de ce fief à la demande de Jean
Bernard zu Rhein (14); 2" des fiefs reçus de madame d'Autri-
che. Rodolphe Rutzlin, d'Ottmarsheim, les possédait aupara-
vant, ils sont devenus vacants. Ce sont : le quart du petit péage
d'Ottmarsheim et huit quartauts do seigle argent que les reli-
gieux de Lucelle donnent de leur domaine do Mutersheim(3, 18);
3" le village de Bartenheim. Ce village était divisé en deux mai-
ries que séparait la grande route. L'une était un fief de la fa-
- 253 —
mille d'Eptingen, Offenburg l'acquit en 1424; l'autre apparte-
nait à Jeratheus de Ratsarnhausen qui l'avait acheté de Jean
de Habsbourg. Offenburg en fit aussi l'acquisition et la tint éga-
lement en fief (Smidlin, p. 23, n. 4).
De Bàrenfels. — Lj., 1. Arnold, chevalier, maître bourgeois
en 1396, 1403, 1406,1408, 1411. Mort en 1413 ou 1414. Ses fils :
1° Arnold, chevalier, maître bourgeois en 1439, chassé du con-
seil de ville comme vassal autrichien en 1445; 2° Adelberg, s'en-
gage à servir Bàle et à chevaucher contre les Ilussites en
1431, nommé bailli autrichien à Laufenbourg en 1443, exilé en
1445 (Basl. Chron., IV, pp. 22-24, 44, 192; VI, p. 299. UB. Ba-
se/, VI, 282, 1431, 24juil.)
D'Eptingen.— Lf., 1. Pierre dit Bisel. Peterman von Eptin-
gen den man nempt Bisel, écuyer (edelknecht. UB. Basel, VI, 27,
1410, 19 tévr.). Basl. Chron., IV, pp. 39, n. 2 et 493. Son fils
Conrad, chevalier, suppléant du comte palatin de l'évêché de
Bâleen 1419(T., V., p. 750, 20 juil.), capitaine d'une compagnie de
quinze lances (glefen) dans l'armée de Bâle pendant la guerre de
Thiébaud de Neuchàtel {UB. Basel, VI, 196, 1425, 16 mars.
Rathsbûcher, Basl. Chron., IV, p. 39), maréchal de l'église de
Bàle en 1425 (Ileusler, p. 95, n. 4), bourgeois de Bâle {UB. Ba-
sel, VI, 222, 1426, 14 mai). Ilerman d'Eptingen. au(]uel la plèbe
bâloise interdit le séjour de la ville en 1445 et enlève le château
de Blochmont en 1449, est le neveu de Conrad (Heusler, pp. 304,
306. UB. Basel, VII, 48, 1445, 21 juil. Basl. Chron., IV, p. 56,
n. 7).
Pierre dit Iluser. — Léopold d'Autriche lui donne en fief un
certain nombre de gens dans le sud-est de la Haute-Alsace à
Ilelfrantzkirch, Ranspach, Berentzwiller, Ilausgauen, Knorin-
gen, Grentzingen, Ligsdorf, Riespach, Muespach, Ilausen,
Ilundsbach. Steinbrunn. Pierre Huser tenait déjà ce fief des
prédécesseurs (vordern) de Léopold {UBL. Basel, 505, 1398,
21 mars). En 1361, Chuntzman d'Eptingen recevait en fief de
Rodolphe d'Autriche deux chars et demi de vin blanc argent,
à titre de fief castrai à Thann (2 12 fuder wiss win gellz von
dem sesslechen ze Tann. Quel., XV, 1, p. 450). En 1399, Pierre
Huser d'Eptingen est investi de ce fief par l-éopold (di'itthalb
fuoder wingeltz ze Tann, die sine sezzlehen sind {LBL. Basel,
511, 1399, 13 janv.). Frédéric confirme ce fief à Pierre Huser
(580, 1412, 2 juin), et Guillaume de Ilochberg, grand bailli de
- 254 —
la seigneurie d'Autriche, en investit Conrad Huser au nom de
la seigneurie (709, 1440, 5 juil.). Les Bàlois prennent et pillent
la maison forte de Conrad à Waldighofen, à la suite de la ba-
taille de Saint- Jacques (1445, 19 mai, Basl. Chron., IV, p. 276,
n. 3; V, p. 274. UB. Basel, VII, 95, 1446, 18, 20 oct., p. 173 ;
143, 1447, 30 oct., p. 237), Conrad et son fils Antoine, accusés
d'avoir combattu à Saint-Jacques du côté des Armagnacs, sont
au nombre des personnes (personen) auxquelles est défendu le
séjour de Bàle (48, 1445, 21 juil. Basl. Chron., V, p. 275, n. 1,
p. 566).
La Grede. — Lf. 1. C'est ou bien Grede Mûnichin, der man
spricht Waldnerin, mère de Jean Guillaume de Girsperg,
temme d'Erard Waldner (RUB., III, 32, 1410, 26 sept.; 235,
p. 150, n. 2. Scherlen, p. 253, 1414), ou bien Marguerite Schàl-
finger, veuve de Lûtold Mûnch, Greden der Mûnchinen wilend
Lûtoltz des Mûnchs seligen elichen \Yirtin (UBL. Basel, 577,
1412, 10 janv.; 645, 1424, 15 avr.), plutôt que feue Grede Dech}'
déjà morte le 25 mars 1425 {Comptes, p. 57).
Bouquard Mûnch. — Lf., 1, 13. Né en 1370, remarié à Jeanne
de Thierstein en 1430, chevalier, mort en 1431. Il avait deux
homonymes, son père, Bourquard le Vieux, écuyer, mort en
1410, son fils, chevalier, tué à la nataille de Saint-Jacques en
1444 {Basl. Chron., IV, p. 379, n. 7; V, p. 35, n. 5; p. 96, n. 4;
p. 140, n. 3). Comme héritier de son père, il tenait de l'Autri-
che en fief de gage Istein et Landser. Léopold d'Autriche avait
engagé à Bourquard le Vieux Istein pour 3.100 florins, en 1392,
et Landser, pour 5.000 florins, en 1406 (T. IV, p. 829, 1392,
l"^' juil. Schœpflin-Ravenez, IV, p. 154). Bourquard le Jeune
avait obtenu le renouvellement de la gagerie de Landser,
y compris l'ancien hurghut, en 1411 (Schmidlin, p. 210, n. 5).
Dans une lettre écrite probablement après la mort de son père,
dont le Lf. donne un fragment, Bourquard le Jeune prie Cathe-
rine de lui accorder l'investiture lèodale du domaine haut de
Sierentz, du domaine de Wentzwiller et de la chasse aii des-
sous jusqu'à la Haute Route, c'est-à-dire jusqu'à la voie romaine
qui longe la riv3 gauche du Rhin (13).
Arnold de Rotberg. — Lf, 1.
Zu Rhein. — Bernard (Lf., 1). Ilcrtrich tient Morlzwiller en
communauté avec Ulrich Guterolf (12). Pour Jean Bernard,
V. ci-dessus Off'enburg. Jean, ministériel de l'abbaye de Mur-
— 255 —
bach, vassal de Catherine pour la cour colongère de Ilàsingen
(Schœpfliii-Ravenez, IV, p. 152, 1412; Schmidiin, p. 204j.
Schaler. — />/., 1. En 11^61, Pierre Vernier et Ludman
Schaler, chevaliers, reçoivent l'investiture de fiefs assis à Bat-
tenheim, Illzach, Modenheim, et sur la banque du change (weh-
selbenken) à Bâle {Quel., XV, 1, p. 441). Au xv siècle, anté-
rieurement à la guerre de Saint-Jacques, ils ont Ilabsheim en
gage et se servent de leur droit de seigneurie pour établir à
Habsheim des péages préjudiciables au commerce de Bàle
(Heusler, p. 290).
Vitztum. — L/., 1. En 1361, Henjaann Vitztum dit de Bulen-
heim reçoit du duc Rodolphe l'investiture féodale de Waldeck,
des cours colongères de Leimen et de Zeiswiller, du droit de
patronage à Ranspach, de 18 quartauts (viertel) argent à We-
renlzhausen et 8 livres argent sur la forêt (forst) de Roders-
dorf (Quel., XV, 1, p. 446). V. encore sur Henmann Vitztum
de Waldeck, T., IV, p. 868 (1400, 16 nov.) et p. 934.
Jean Bernard d'Asuel. — Lf., 1.
Celui de Ramstein. — Lj., 1. Rodolphe de Ramstein, sei-
gneur de Gilgenberg, était le petit fils de Thuring, frère de
l'évêque Imier de Ramstein, et le fils de Thuring, l'un des rares
survivants de Nicopolis (Ralhsbiicher et Anonymus bei Ap-
penwyler, Basl. Chron., IV, pp. 34, 430; V, p. 109, n. 1. LiBL.
Basel, 646, 1425, 25 janv.). En 1421, Rodolphe assigne à sa
femme Ursule de Geroldseck un douaire de 6.000 florins du
Rhin, dont 3.300 sur le château et la ville de Délie (623, 29
juin). Il avait donc une gagerie sur Délie. Celte gagerie existe-
t-elle encore en 1425? Le compte de Jean Bernard d'Asuel,
châtelain de Délie, n'en dit rien (Comptes, p. 64j. — La famille
des barons de Ramstein est distincte de celle des nobles de
Ramstein. Celle-ci était du patriciat de Bâle, de la classe des
chevaliers. Henri de Ramstein, bourgeois de Bâle, tils du maî-
tre-bourgeois Cuntzman, lui-même conseiller de Bâle, de 1431
à 1435, puis châtelain d'Altkirch, vassal de la seigneurie d'Au-
triche pour le château et la ville d'Altkirch, frappé de l'inter-
diction de séjourner à Bâle pour participation à l'expédition du
Dauphin, était de la famille des nobles de Ramstein {Basl.
Chron., IV, p. 40, n. 4; p. 199, n. 3. UB. Basel, VII, 48, 1445,
21 juil.; 143, 1447, 30 oct., pp. 230, 250). Le Lj. n'indique pus
les Ramstein de Bâle parmi les vassaux de Catherine.
— 256 —
Henri de RodersdorJ. — L/., 1. Lieutenant (statthalter) du
grand bailli, Jean de Lupfen (UD. Basel, V, 324, 1404, 4 nov.,
p. 341, Harms, p. 93). Châtelain d'Ensisheim (VI, 244, 1428,
13 sept.). Il tient le fief de Stettenberg, avec manoir, cour,
prairies, champ, jardin, etc. (LJ., 26).
Bernard et Jean de Thierstein. — L/., 1.
Hartman de Milandre. — L/., 5. T., V, p. 729 (1409, 6 oc-
tobre).
De Cœuve. — LJ.,b. Voicellatet PerrinBourgoignon, écuyers,
frères, fils de Perrin Ruequelin (T., p. 706, 1401,11 déc; p. 707,
1402, 23 mars; p. 722, 1406, 16 et 17 nov.). Huguenin dit Hu-
gard et Jean, fils de feu Richard, frère d'Huguenin, Etienne, tous
écuyers (P. 754, 1424, 7 mars; p. 757, 1426, 31 mai).
Fursieh, — Lf., 5. Peterman ou Perrin Fursich, écuyer, fils
de Jean, écuyer et fils de Richard Domzellat (T., IV, p. 911 ; V,
p. 729, 1409, 6 oct.; p. 747, 1418, 26 févr.). Perrin est vassal de
l'Autriche pour la dîme de Porrentruy, en communauté avec
Jean Richard Stocker (T., IV, 272, 1393, 20 mai; 286, 1394,
12 févr.) et homme lige d'Etienne de Montbéliard pour des
terres au ban de Porrentruy (290, 1394, 20 avr.; p. 831, 1393,
30janv.).
Richard Stocker. — Lf., 5. En 1348, les 4 et 20 septembre,
Jean de Montaigu, bailli du comté de Bourgogne, rend compte, en
vue du remboursement de ses dépenses, de diverses missions
dont il s'est acquitté. Il a eu deux conférences avec « Jehan Sto-
quart fil monseigneur Richart Stoquar, de Porraintru^ pour
plusours chouses dont il suigoit monseigneur le duc et en hau-
oit jai gaigie sur et en la terre dou dit monseigneur de hun
prison et pluseurs autres chaitelx » (H, 11875. Deux pièces.
Orig. Parch. Etaient scellées sur simple queue). Le chevalier
Richard Stocker, nommé dans ces documents, a donc pour fils
Jean. Celui-ci est le père d'Henri, lui-même père de Jean Ri-
chard qui est peut-être le Richard du Lf. (T. IV, p. 929). V. pour
Richard Stocker, tuteur de Catherine de Morimont, femme de
llans Rappeler, V, p. 749(1419, 28 janv.).
Maquabrey. — Lf., 5. Jean et Bernard, écuyers.
Renaud Oudriat. — Lj.,b.T. IV, p. 772 (1382,25 avril); p. 818
(1391, 22 murs), possession à Courchavon et à Boncourt; V,
p. 722 (1406, 16 nov.). RVD., III, 1195 (1431-1437 f).
D'Andlau. Gauthier d'Andlau, fils d'IIeuri, a un fief mâle de
— 257 —
Ferretto (/>/., 1). Le LJ. décrit ses fiefs : I. Fiefs dont il u hérité
de son père : 1" le village d'Obersausheim, avec basse justice,
cour colongère, etc. ; 2° la cour colongère d'Orschwihr, vignes,
prairies, terres, censés, revenus, mainmorte. Son frère Rodolphe
et son cousin Gauthier sont covassaux (42); II. Fiefs provenant
de son beau- père Hartung de Ilaus : 1° Deux châteaux, Buton-
heim et Wittenheim. celui-ci avec la basse-cour (vorhofi et les
fossés; 2" à Ensisheim, les maison et cour de Hartung et le
jardin devant la porte Saint-Martin, le fossé devant la ville, le
huitième des dîmes laïques et, à titre de fief castrai, 75 quar-
tauts argent; 3° les villages d'Eschentzwiller, Zimmersheim,
Bellingen et Nit!'er ; 4" domaines à Muren dans le finage de
Bellingen et à Haute Eglise, prairies à Barîenheim et 84 quar-
tauts d'avoine argent à Steinbrunn (8, 9. Cpr. pour Gauthier
d'Andlau succédant en 1419 à Hartung de Haus pour le château
de Wittenheim et quelques villages entre autres Kungersheim,
Schœpflin Ravenez, IV, p. 111).
Jeratlieus de Ratsamliausen. — LJ., 1. Vassal à Bartenheim
(Lettre de fief de 1400, Schmidlin, p. 23, n. 4). L'un des tuteurs
de Maximin de Ribeaupierre {RLlB., III, 1187, vers 1399).
L'un des arbitres dans les différends de Maximin avec Jean de
Lupfen, en 1413, et avec Eberard de Lupfen, en 1438 (71, 1413,
9 avr.; 1012, 1438, U mars).
Gôtj^ de Hune bourg esl \aiSS3i\ a à cause d'Istein » dit le Lf. (1).
Mais on sait qu'Istein était lief de Bourcjuard Miinch le Vieux.
Les Bàlois prirent les deux châteaux d'Istein dans leur guerre
avec Catherine (1409, 11 nov. Rathsbiicher et Rôteler Chro-
nik, Basl. Chron., IV, p. 24: V, p. 140). Ils firent marché avec
l'un de leurs concitoyens, Dietrich Ereman, pour garder la for-
teresse (L^B. Basel, VI, 22, 1409, 28 déc). Le traité de paix
laissa les châteaux d'Istein aux Bàlois, et les villages et reve-
nus qui en dépendaient à Catherine, tout en léservant la
créance des Mimch sur la seigneurie d'Istein (36, 1410, 3 nov.,
p. 30). Les Mûnch ratifièrent le traité le même jour (39). Le
vieux Miinch mourut peu après et Catherine indemnisa le
jeune en assignant sa créance sur la gagerie que déjà ils
avaient à Landser. Les Bàlois démolirent les châteaux l'année
suivante (Anonymus bei Appenwiler, Rôteler Chronik, Grôs-
sere Basler Annalen, Basl. Chron., IV, p. 432; V, p. 40, n. 3;
p. 145, n. 1; VI, p. 274, n. 9. NPA., XLII). Le lief de Gôtz de
17
— 258 -
Hunebourg ne peut donc porter que sur tout ou partie des
biens et droits lucratifs conservés par Catherine à Istein.
Les d'Amoltern, Ludlin dWmoltern. — L/., 1. Louis d'Amol-
tern (/, 46). Un Louis d'Amoltern est parmi les vassaux dans
l'état des fiefs de 1361 {Quel., XV, 1, p. 439). Il avait pour père
Louis, qui était titulaire en 1303 d'un fief castrai à desservir à
Ortemberg (29). La description que le Lf. donne des fiefs de
Louis n'a qu'un seul point commun avec celle de 1361, c'est que
le fief est situé au val de Ville. Le fief de 1361 se compose de
diverses rentes annuelles, 20 livres strasbourgeois, 5 foudres
de vin argent, 14 quartauts avoine argent. Celui du Lf. com-
prend : 1° la maison des chevaliers à Bilstein ; 2° des redevances
en argent, savoir : sur la cour colongère de Ville, 3 livres
strasbourgeois; sur celle de Bruche, 2 livres 2 sous; sur celle
de Lalaye, 1 livre; à Urbeis et à Charbe 1 livre; sur la taille
(gewerff), 8 livres; à Scherwiller, 6 livres; sur la prairie Rus-
cher, 1 livre ; sur la forêt de la LandzoU à Charbe, 1 livre ; enfin,
16 sous de cens sur les maisons (peut-être à Ville et à Charbe)
et 3 sous pour arbres et fromages; 3° redevances établies, au
moins primitivement, en nature, à Breitenbach, 1 foudre de vin
argent; à Saint-Martin, Meisengott, Bassenberg, 1 foudre de
vin par localité; à Ville et à Charbe, 60 poules et chapons; à
Charbe, 8 quartauts argent moitié seigle, moitié avoine; à Ville
et à Erlenbach, 14 quartauts argent; enfin à Charbe, la main-
morte jusqu'à concurrence de 6 vaches (kueclien) d'après la
première description, sur 6 sujets (knechlen) d'après la seconde
description.
Jean de Lupjen. — Lf., 1. Grand bailli en 1408-1409 {Orig., I,
p. 99). Vassal autrichien pour : 1° Bergheim. Frédéric lui en
donne ou plutôt lui en renouvelle la concession (Hartl, p. 68,
texte de 1413, 28 avr.,) ; 2° Kientzheim et Ilohenack {Dasl.
Chron., IV, p. 378, n. 4); 3° Hohlansdspurg. Léopold d'Autri-
che lui donne ce château en fief de gage. Lupfen fait foi et
obéissance à Léopold {RL ii., III, 29, 1410, 18 août). Il possède
encore ce fief le 21 octobre 1411 (41). L'autorisation d'acheter
la gagerie donnée peu après par Frédéric à Maximin ne sort
pas son plein elTei, car Lupfen, à l'époque de sa moil, au com-
mencement de 1437, tenait Ilohlandspurg en communauté avec
Maximin. Celui-ci ayant reçu, de nouveau, de Frédéric, la per-
mission d'acheter le fief, fait obéissance et foi au duc d'Au-
- 259 -
triche le 15 mars (949). Mais, le 22 juillet, l'empereur Si^is-
mond investit les fils de Jean de Lupferi de tous les fiefs qui leur
sont échus tan sy geuallen; par la mort de leur père, entre au-
tres Hohlandspurg (973). Le fief reste dans la famille de Lupfen
(Johannis Knehel Diarium, Dasl. Chron., II, p. 14, 1473). Cpr.
Schœpflin-Ravenez, IV, p. 252 et A. I. Ingold, Note sur les sei-
gneurs successifs du IIoJi Landsherg {Revue d'Alsace^ 19G0,
p. 337).
Les d'AllanJoie. — Lj., 5. Sur AUanjoie v, Bardy, Allanjoie
(Monibéliard).
Jean Gâcher at. — L/., 5.
Le bâtard de Monthéliard. — L/., 5. Un nommé Jaquot de
Monibeliart, du parti de Catherine, envoie sou défi à la ville
de Bàle le 7 décembre 1409 {UB Basel, VI, 14, 9, p. 12;.
De Montjoie. — Lf. 5. De Montegaudii, alias de Gliers
{Quel., XV, 1, p. 454, 1361). Johans von Gliers, lierre zuo
Froberg {UB. Basel, VI, 13, 1409, 5 sept.). Sur Louis et Jean
de Montjoie v. abbé Richard, Essai sur l'histoire de la mai-
son et baronie de Montjoie, pp. 28-38. Louis, fils de Guillaume,
épousa en 1360 Jacqueline de Cly-Roche-d'Or. Il mourut à Avi-
gnon le 23 juin 142j. Il eut deux lils, Guillaume, évêque de
Béziers. et Jean, marié en 1386 avec Jeanne, fille de Henri,
comte de la Roche, seigneur de Villersexel, et de Guillemette
de Vergy. 11 mourut, sans héritier mâle, antérieurement au
mois d'août 1428, date de l'expédition de Jean de Thierstein
contre le château de Montjoie que Jean Louis retenait indue--
ment au préjudice de la veuve de Jean de Montjoie (T., IV,
p. 787, 1386, 19 févr.; V, p. 778, 1438, 18 juillet. Anonymus bei
Appenwiller, Basl. Chron., IV, p. 437). — Le château de Mont-
joie fut construit par Richard I" de Glères vers la lin du xii' siè-
cle. Celui de Moron fut bâti de 1315 à 1335 par Guillaume de
Montjoie (Abbé Richard, pp. 19, 23).
Les de Glères sont vassaux autrichiens dès le commencement
du xiv* siècle. Ils tiennent, dès cette époque, en fief des biens
au territoire de Grosne. La possession de ce territoire parait
avoir été alors incertaine entre les ducs d'Autriche et les
comtes de Monthéliard {Quel., XV, 1, p. 268). En 1361, Ro-
dolphe d'Autriche donne en fief: 1° à Jean do Glères, Glères et
le château de Moron, c'est-à-dire des biens qui t'ont partie du
domaine primitif de la famille de Glères, et en Ilaute-Alssce
— 260 —
les mairies d'Einlreigne et de Muespach et le domaine d'Hir-
singue avec le quart de la justice, le patronage (kilchensatz) et
les hommes que Jean de Glcres possède déjà (P. 446); 2° à Ro-
dolphe de Montjoie ou Glères divers biens que celui-ci avait
auparavant, savoir : une partie du territoire de la paroisse de
Glères, des biens dans la paroisse de Grosne, avec la justice et
tous les arbustes venant dans cette paroisse (omnia arbusta ve-
nientia), des hommes et femmes dans la paroisse de Phafïans
(P. 454). Les investitures accordées par le duc Rodolphe ne
sont donc, à vrai dire, que des renouvellements de fiefs. Louis
de Montjoie, père de Jean, acquiert la forteresse de Moron par
engagement de son cousin, Berthold de Glères. Il en fait hom-
mage à Léopold d'Autriche en 1382. Frédéric lui en donne Tin-
vesliture en 1404. Les fiefs dont Frédéric investit Jean de Mont-
joie, en 1412, sont Moron, et en Alsace Reoouvrance, Grosne et
des domaines à Hirsingue et au sud-est d'Hirsingue à Hei-
mersdorf, Ruederbach, Riespach et Muespach (Abbé Richard,
p. 36). Moron et Grosne sont donc les fiefs attitrés, immuables,
de la famille de Glères. Cette famille tendait à devenir alle-
mande par la possession de fiefs considérables dans la région
d'Hirsingue.
Dans aucun de ces actes il n'est question du château de
Montjoie. Au contraire, ce château est le seul fief du seigneur
de Montjoie qu'indique le Lf. Cette indication a été ajoutée
après coup au nom du vassal (5). Au xiii' siècle, les de Glères
étaient vassaux des comtes de Montbéliard pour le château de
Montjoie. En 1300, le comte Renaud de Montbéliard cédait à
l'évêque de Bâle Montjoie, que tenait alors Villerin de Glères,
et le reprenait de l'évêque à titre de fief (Q«e/., XV, 1, p. 454,
n. 1). Les Montjoie devinrent ainsi arrière-vassaux de l'église
de Bâle. Dans le premier tiers du xiv*" siècle, les comtes de
Montbéliard cédèrent leur suzeraineté à Thiébaud V de Neu-
châtel en Bourgogne. Guillaume II de Glères reprit Montjoie
des mains de Thiébaud le 29 décembre 1336 (Abbé Richard,
p. 27). En 13P8, Thiébaud VI do Neuchâtel était suzerain de
Montjoie (P. 29). Le château n'était pas encore fief autrichien
en 1412, car il ne ligure pas dans la lettre d'investiture accor-
dée par Frédéric à Jean de Montjoie. Il passa sous la suzerai-
neté de l'Autriche entre 1412 et la date où fut rédigée l'addition
au LJ. indiquée plus haut. Ce fut probablement un acte de
— 261 -
désaveu qui enleva Montjoie aux Neuchâtel. Louis de Mont-
joie, autrefois prisonnier de guerre de Thiéhaud VI et dure-
ment traité par son vaincjueur, et Jean de Montjoie, qui fut
l'un des plus rudes adversaires de Tiiiébaud VIII dans la
guerre des gageries de l'ôvêché de Bàle, offrirent Montjoie à
l'Aulriclie pour le recevoir de nouveau en fief (Abbé Richard,
pp. 29 ss. T., IV, 149, 1373, 23 mai-1" juii.).
De Ronchamp, les Jils de Peterlin de VIsle. — L/. , .0.
D'Essert. — L/., 5. Liblin, p. 145.
Robert de Chagey, Etienne et Conrad de Domprey, le sire
d'Oiselay. — L/., 5.
Eudes de Villers Pater, plutôt que le comte de La Roche
sur rOgnon. L/, 5. Enoncé de ses fiefs à propos de la vente
qu'il en fait à Henri Valée (4, 20). Le premier article est une
analyse de l'acte de reprise du fief par Valée, le second un
extrait de l'acte de vente. L'élément principal du fief est la for-
teresse de Banvillars. A cela se joignent, d'après la reprise, des
gens à Bavelier et quelques ouvrées de champs et prairies, prés
banaux, communes pâtures, etc., et d'après la vente, 4 colon-
gers qui possèdent 3 colonges et des dîmes afférant (gen) à
Banvillars et à Dorans, champs, prés, bois, cours d'eau, etc.
Celui de Neuchâtel. — Lf., 5.
Jean Louis de Thuillier, — Pour Grosne et a les apparte-
nances du seigneur de Montjoye » {Comptes, p. 26). Lettre de
Philippe le Bon à Jean Louis (RUB,, III, 483, 1427, 17 janvier).
Henri Valée. — Lf., 1, 4, 20.
Jean de Couleur. — Lf., 5. — Cpr. Ellenweiler près Ribeau-
villé engagé, en 1348, à Pierre de Lutersdorf (Schtppflin-Rave-
nez, IV, p. 262).
Conrad Fridung dit Kuchenmeister. ~ Lf, 6, 40. Les dcnix
villages de Radersheim et Merxheim, dans l'évêché de Bàle.
Catherine les a achetés de son avoir pour les inféoder à Fri-
dung. Celui-ci a donné en retour une somme de 1600 florins
(Lf, 6). Fridung peut être le maître de cuisine chargé par
Catherine d'une mission à Bàle et malmené par les Bàlois
(1407, 1408). Il est maître de cuisine de Frédéric et s'acquitte,
pour son maître, d'une mission à Bàle en 1420 (l)B. Basel, VI,
132, 1420, 3 septembre). A l'occasion de la mort de Frédéric IV
d'Autriche le Vieux, Maximin demande une indemnité pour les
pertes et dommages qu'il a éprouvés par suite de la gestion du
- 262 -
grand bailliage de Haute-Alsace et du retrait de l'administra-
tion de Délie. Il adresse cette réclamation, entre autres per-
sonnes, à Fridung, qui se trouve ainsi en compagnie de hauts
personnages, tels que les ducs Sigismond et Albert d'Autriche
(RUB., III, 1084, 1439, vers la fin juin).
Un certain Conrad Gans est propriétaire au territoire de
Ribeauvillé au commencement du xv* siècle (RUB., III, p. 595).
XLII
Traité entre Bâle et Henman Pflegler pour la démolition
de la forteresse d'Istein.
1410^
Wir Johans Wiler, ammenmeister, Clans Murer, Lienhart
zem Bluomen, Oswalt von Wartenberg, Heintzman Murer
vnd Cuonrat Henikin, als botten von meister vnd rate ze
Basel dazuo geschikt vnd geordent, hand verdinget Henman
PJlegler die vestm Ysfein, das ober vnd das nyder hus, ze slis-
sende vnd ab ze brechende in die wise als hienach geschriben
stat.
Des ersten, sol der obgenante Henman PJlegler die ringk-
mure des vnderen huses ab werffen vnd slissen dem grund glich
inwendig, vnd dazuo den inbuw ouch genczlich slissen vnd
abtuon, vnd ouch die miltelmur die do ist zwuschent den zwein
hûseren glicher wise slissen inwendig dem grund glich, uszge-
nommen die zwo cappellen.
Item so sol er das oberhus ouch slissen vnd abwerffen vntz
vff den fels, vnd sol den mantel wider den Rin vellen. Were
aber sach daz der muren vlT dem vels im obercn hus, oder der
muren ob dem grund im nyderen hus'*^, vtzit blibe stonde, mit
nammen eins halben mannes hohe, das sol Henman PJlegler
keinem schaden bringen, noch verbunden sin daunanchin fi'irer
vtzit daran ze slissende, noch ab ze brechende, in dehcin wise.
I. Arrli. Bàlr-Villo. Pdlilischcs. H,8. Kriojr mit Katharina von l^iirpriind.
i4o<)-i4io. Minute. Papirr. Au revers, oolte mention répétée de deux écri-
tures de répoque : Ystein verdinget ze slissende. — La démolition com-
mença le 27 nov. i'|io.
•j. [Eu marge:) mitlelmuren.
— 263 -
Ouch sol ailes holczwerk, so in den zwein hûseren ist vnd
dazuo gehôrt, llenman PJlegler blibeii, ob er sin bedarff zuo
dem werk die hi'isere ze slissende.
Man sol ouch PJlegler lihen geschirre so dazuo notdurflig
ist, es sient bikel, hebysen, bissen, slegel, howen, seyl, ex,
ladysen, vnd des glich, das ouch er vnseren buherren wider
aniwurten sol, es si gancz oder gebrochen, es were denne daz
es im verfiele.
Darumb hand wir im, in nammen meistervnd rates ze Basel,
fur sin erbeit vnd Ion, vnd fiir allen kosten, so er des haben
sol vnd muosz, gelopt ze gebende ij'= x Ib. den. Vnd scellent im
ouch schirm geben, mit wacht vnd huoten, aile die wil er do
werket, vngevorlich.
XLIII
Henri de Délie et ses auxiliaires, partisans de Catherine,
envoient leur défi à la ville de Bàle.
1409, 7 octobre ^
Aux maistres bourgoiz et gouuerneurs et à toute la commu-
naulté de la cité de Basle.
Je Henry de Délie, escuier, vous fais assauoir que je suis
tant tenus à ma très redoublée dame madame Katherine de
Bourgoingne, duchesse d'Osterriche, que je la seruiray de
ceste présente guerre contre vous et voz aidans, en la com-
paignie de mon très chier seigneur et maistre messire An-
thoine de Vergey. Et nous Jehan de Voulnan, Guillame de
Florimont, variez et seruens du dit Henry de Délie, Vauchier
de Saint Rémi, Guiardel de Saint liemi et Huguenin de Gy,
vous faisons assauoir par la manière que le dit Henry de Délie.
Et pour ce que ce soit chose véritable, nous vous escripuons
ces présentes lettres de deffîance faictes et données soubz le
seel de moy le dit Henry de Délie, pour touz les dessus nom-
mez, le vij" jour d'ottembre, l'an mil cccc et nuef.
I. Arch. lîiilo-Ville. Polilisciics. R, S. Krifg mit Katharina von Rurpiind,
1409, 1410. Oriff. Pap. Traces d'un sceau plaqué en cire verte. — (]pr. Uli.
Bascl, VI, 14, 7, p. IV.
9AA
64 —
XLIV
Jean d'Allanjoie reconnaît avoir reçu du duc de Bourgogne une
somme qui lui était due pour une mission dont il avait été
chargé auprès du duc de Lorraine, au sujet de la guerre.
1411, 13 avrin.
Je Jehan d'Alenjoie, cheuallier, chambeilan de monseigneur
le duc de Bourgoingne, confesse auoir eu et receu de Jehan
Moireaul, clerc des offices de l'ostel du dit monseigneur et
commis à la recepte générale de ses duché et conté du dit
Bourgoingne, la somme de dix frans qui m'ont esté ordonnez
auoir pour aller, de par ma dame la duchesse, deuers monsei-
gneur de Lorraine^ quelque part qu'il soit en son païs, pour
lui exposer et dire, de par ma ditte dame, aucunes choses tou-
chant le fait de la guerre. De laquelle somme de x frans je me
tien pour content et en quitte mon dit seigneur et son dit com-
mis. Tesmoing mon^ seel cy mis le xiij* jour d'auril, l'an mil
quatre cens et vnze après Pasques.
XLV
Henri Valée.
1° Ses fiefs. — Henri Valée Jait sat^oir à tous que le duc
lui a donné, sa me durant, les maison forte et terre de Saint
Mars sur Seine pour les causes et de la manière déclarées
dans les lettres patentes du duc datées du château de Mont-
bard le 10 notsemhre 1414.
1415, vendredi, 27 septembre"*.
[Suit la transcription de ces lettres:] Nousauons receue [dit
le duc] humble siiplicacion de nostre amé et féal cheualieret
I. B. 355. Orig. Pa:cli. Scrllo sur simple <iiioiu' d\\\\ scrau rond on
cire roug-t- dégradé.
a. Les mois seing manuel biiïrs.
3. B, io56o. Orig. Parch. Signé par Martin Lofoure, coadjnleur de Phi-
lipo Miisnirr dit Jossequin. tahollion ducal à Dijon. — Cerche des feus du
bailliage de la Montagne, cliàtoUenie cl prévoie d'Aisc}' (B, 1156;).
— 265 -
chambellan mcssire //e^iri/ Valée, de Fontenoy, contenant que,
comme depuis dix ans en ça, il nous ait serui, acompuignie de
gens, le mieulx qu'il a peu, en toutes noz armées, et en espe-
cial ait esté en nostre ville d'Arras, en lacompaignie de nostre
amé et féal cousin le sire de Montagu, ucompaignie de quinze
hommes d'armes qu'il a sousienus à ses frais et missions, et
durant le dit voiaige, le bailli de Chaumont et les gens au duc
de BoLr aient arces au dit supliant deux de ses villes, pour ce
qu'il estoit en nostre seruice, dont il est grandement dommai-
geez, supliant humblement, pour lui recompenser des dites
pertes et seruices, que nous plaise lui donner à sa vie nostre
maison et terre de Saint Mars sur Saine, ainsi que elle se com-
porte, estans en nostre bailliaige de la Montaigne et en la
chastellenie d'Aisey, ensamble les drois, prouffis et eraolu-
mens y appartenans. laquelle terre n'est pas d'ancienneté de
nostre domaine, et peut valoir, en toutes choses, par an, six
vins liures parisis ou enuiron, laquelle terre tient à présent
dame Hugote de Frelois, dame de Saint Vincent, mère de la
femme du dit Henry.
Pour la seigneurie de Velle-le-Châtel, près Sccy-sur-Saône,
RUB., III, 844(1435, 10 mai).
2° Ses fonctions.
Maitre d'hôtel de la duchesse de Bourgogne (B, 1611, fol.
iiij^^ xj, v% 1421, 25nov.).
Bailli d'Aval. De 1423 à 1451 (Gollut, Mémoires des Bourgui-
gnons de la Franche-Comté , réimpression, p. 1754. Peincedé,
Inventaire, I, p. 742. B, 259, 1450, 20 oct.).
Henri Valée nommé bailli dAval par Philippe le Bon est
mis en possession de son ojfice par la chambre des comptes de
Dijon.
1423, 8 octobre».
Messire Henry Valée, cheuallier, conseillier et chambellan
de monseigneur, retenu par mon dit seigneur et par ses lettres
patentes données à Dijon le viij'^ jour d'octobre mccccxxiij, son
I. Livre dos mémoires, fol vij '«^x xix (i03), r".
— 266 —
bailli ou bailliage d'Aual du conté de Bourgoingne, en lieu de
maistre Estienne Armenier, que mon dit seigneur a deschargie
pour les causes declairies es dites lettres, a esté mis en pos-
session du dit office de bailli par messeigneurs des comptes et
par vertu des dites lettres, le xvj' jour du dit mois et en a fait le
serment es mains de mon dit seigneur, comme contiennent
les dites lettres.
Châtelain d'Apremont au sud ouest de Gray.
Henri Valée donne quittance au trésorier de Dôle de ses
gages de châtelain d'Apremont.
1426, 28 novembre^
Je Henri Vaulée, de Fontenotj, conseillier et chambellan de
monseigneur le duc et son bailli d'Anal ou conté de Bourgoin-
gne, cognois et confesse auoir eu et receu de Jaquot Vurri,
tressorier de Dole, par les mains de Jehan Bel, recepueur de
Gray et d'Aspremont, la somme de vint liures esteuenans, qui
m'estoient deheues à cause de mes gaiges de la chastellenie
du dit Aspremont, du terme de la Saint Michiel darrenement
passée, desquelx xx liures je me tien pour bien contant et
paiez, et en quicte mon dit seigneur, les dis tressorier et recep-
ueur et tous aultres. Tesmoing mon soing et mon seel cy mys
le xxviije jour du moys de nouembre, l'an mil quatre cens vingt
et six. [Signé avec paraphe :] H. Valée.
Châtelain de Poligny. Sa quittance pour ses gages (Peincedé,
Inventaire, XXIV, p. 111. B, 348). Gilles Jourdain de Tho-
louse, demeurant à Poligny, licencié en loix, conseiller du duc
de Bourgogne, certifie qu Henry Valée, chevalier, capitaine du
château de Poligny, a fait continuelle résidence au dit château
la dite année et y tient ménage la plus grande partie du temps
(Peincedé, Inventaire, XXIII, p. 223. B, 11831).
3° Seroices militaires.
A messire Henry Valée, conseillier et maistre d'ostel de ma
dicte dame |la duchesse de Bourgogne], la somme de cinquante
Irans qu'elle lui a donné de grâce especial, tant pour conside-
I. Il, 348. Orig. Pareil. Etait scellé sur simple queue d'un sceau rond en
cire rouge à moitié détruit.
— 267 —
racion des bons et aggreables seruices qu'il lui a fait en temps
passé et fait chascun jour, comme pour l'aidier à releuer des
pertes qu'il a tenu en la garnison de Creuent qu'il a aidie à te-
nir à rencontre des ennemis qui y ont esté desconffis le darre-
nier jour de juillet cccc vint trois, en laquelle garnison il a
perdu la plus grant partie de ses cheuaulx, par lettres patentes
de ma dicte dame signées de sa main, données à Dijon le iij»
jour d'octobre, l'an dessus dit mil cccc vint trois, et p-ir quit-
tance du dit messire Henry, cy rendue. Pour ce 1 frans (mon-
noie de v doubles pour x deniers tournois, B, 1623 bis, fol.
Ixiij, r"). Cpr. fol. xxiij, v".
Rôle des nobles des duché et comté de Bourgogne et du
Charollois auxquels le duc avoit mandé d'être devers lui entour
la ville de Tournus le 1" octobre 1424, pour le servir à la jour-
née assignée à la reddition de la forteresse de la Roche de
Solutrey, au mois de septembre dudil an 1424... Messire Henry
Valée, bailly d'Aisal... (B, 11721). — Montre reçue à Beauvais
le dernier août 1417, de messire Jean de Vergy, chevalier ban
neret, seigneur de FouGans, conseiller et chambellan de mon-
seigneur le duc et son maréchal de Bourgogne, avec lui 8 autres
chevaliers bannerets, 24 chevaliers baclieliers, 347 écuyers,
70 hommes de trait à cheval, 2 trompettes de guerre et 4 autres
trompettes venus en sa compagnie... Chevaliers bacheliers...
Messire 7/e 71 r|/ Valée (B, 11788). — Montre reçue autour de
la ville à'Avalon de la compagnie de Jean de Thoulonjon, gar-
dien, gouverneur général, capitaine et maréchal de Bourgo-
gne... Messire Henry Valée, chevalier, bailli iVAval (Peincedé,
Inventaire, XXVI, p. 370. B, 11801). — Montre des hommes
d'armes d'Antoine de Thoulongeon, 1431, 3 août (B, 11803).
4° Voyages, missions et négociations.
Au mois de mai 1420, la duchesse de Bourgogne se rendit à
Montbéliard auprès du duc. Elle se fit accompagner par Valée
(B, 1606).
Il fit trois voyages avec Guy Gelenier « pour le fait des trai-
tés des pays du duc de Bourgoingne et de ceux des ducs de
Bar et de Lorraine » (B, 1611, fol. ùV]^^ ij, r% 1421, mai-juillet).
Il partit le 25 novembre 1421 avec Jac(|ues de A'illers pour la
diète de Massevaux (NPA., XXVI, 1°, p. 138).
- 268 —
Henri Valée, bailli d'ÂGal, accomplit plusieurs missions
pour le duc de Bourgogne. Il fait un voyage à Rouen, auprès
du duc de Bedford, régent de France (1424, 17 décembre-1425,
7 février), accompagne hors de Bourgogne Jean d'Haussonville,
maréchal de Lorraine (8-15 février), assiste à une conférence
qui se tient à Porrentruy en vue de rétablir la paix entre
Vévêque de Bâle et Thiébaud de Neuchâtel (antérieurement au
16 mai).
1424, 17 décembre-1425, avant le 16 mai ^
A messïre Henry Fa/ée, cheuallier, conseillier et chambellan
et bailli de monseigneur le duc en son conté de Bourgoingne
ou bailliage à'Aual, la somme de cent quatre vins douze frans,
monnoye roial, qui deue lui estoit pour les voiaiges et en la
manière cy après declairée, c'est assauoir pour estre aie de par
mon dit seigneur et pour ses besoignes et affaires deuers le
régent le royaume de France duc de Bethfort, lors estant à
Rouen, dont il partit de Dijon le xvij' jour de décembre mil
iiijc xxiiij et y vacqua jusques au vij'jour de feurier ensuigant,
alant, besoignant et retournant deuers mon dit seigneur à
Dijon, où il a cinquante deux jours entiers. Et depuis, par l'or-
donnance de mon dit seigneur, le dit messire Henry Valée ala
conuoyer Jehan de Haussonuille, mareschal de Lorrainne, hors
du pais de Bourgoingne, des la cité d'Ostun, où lors mon dit
seigneur estoit, en quoy il vacqua neuf jours entiers, en alant
et venant'^ commençans le viij' jour de feurier dessus dit,
ou dit an. Et derrenierement pour auoir esté, par l'ordon-
nance que dessuz, auec le bailli d'Amont et maistre Es-
tienne Armenier, conseillier de mon dit seigneur, à Porren-
tru, pour la journée amiable qui se y tint nagueres pour cui-
dier appasier le débat estant entre messire Thiebault, seigneur
de Neufehastel, et Teuesque de Basle, en quoy il vacqua, en
I. B, 1628, fol. vij XX vij, v. — Cpr. au môme compte, fol. ix ^t ix, v :
A Symonnet de ^fliiaf/Ze, cheuaucheur de l'escurie de mon dit seigneur..-.
Yj frans le xxix" jour de décembre mil iiij ^ xxiiij sur mp voiaigc que
lors y lisl, par rordonnance de mon dil seigneur, de Dijon deuers le
régent le royaume de France, duc de licthfori. auec et en la eompaignie
de messire Henry Valèe^ cheuallier, conseillier el chambellan de mon dil
seigneur et son bailli iVAual.
a. Fol. vij x.\ viij, r".
- 2G9 -
alant, besoignant et retournant en son hostel, par neuf jours •.
Et ainsi a vacqué, en faisant tous les diz voiaiges, par soixante
dix joui's entiers, pour vng chacun dcsrjueiz jours mon dit sei-
gneur, par ses lettres patentes données à Salins le xvj' jour
de may mil iiijc xxv, lui a ordonné et tauxé, c'est assauoir pour
vng chascun des diz lij jours qu'il a vacquez ou dit voiaige de
Rouen, considéré les periiz et cherté de viures et des chemins,
trois frans, et pour vng chascun des dix huit jours des deux
autres derreniers voiaiges dessus diz, deux frans. Et par ainsi
montent en tout jceulx voiaiges la ditte somme de ciiij^x xij
frans, monnoye que dessuz. Pour ce, et rend cy le dit receueur
les dittes lettres veriffiée sur lui par Jehan de Noident, tréso-
rier de mon dit seigneur, et quittance du dit messire Henry
Valée, escripte au doz des dittes lettres, contenant assercion
d'auoir vacqué par le temps et en la manière dessuz declairée.
Pour ce ciiijx-"^' xij frans.
[En marge :] Deducantur sibi vadia sua ordinata tanquam bail-
liuus balliuatus inferior de comitatu Burgundie, pro dictis Ixx
duobus, quia in liiteris hic redditis non continentur, vitra ipsam,
de hic fit memoria in compoto thesaurarii de Dola f[inito] ad
sanctum Michaelem ccccxxv, fol. \}^^ xiij, super parte vodio-
rum dicli bailliui.
Mission pour le retrait des joyaux de Catherine engagés à
Bàle (NPA., XXXIII, 14», 1428, 6-28 cet., p. 219).
XLVI
Arbitrage entre Jehan Bernhard, seigneur d'Asuel, d'une part, et
les maires et conseil de la ville de Saint Ursanne, d'autre
part, que la Combe llugonin est de la dépendance et commu-
nauté de Saint Ursanne.
1420, 28 juillet 2.
Nous Vernier Carnet, maire et le consoil de la ville de Po^r-
rantruy, de la diocèse de Besançon, et Jehan Monnier, maire
et le consoil de la ville de Deleymont, de la diocèse de Baisle,
1. Cette conférence est postérieure à celle que mentionne le compte de
Jean Guillaume de Cliaux {Comptes, p. 55). — NPA., p. i(ji.
2. Arch. de Saint-Ursanne, n" XXIV. Orig-. l'arch. .\u dos, d'une écriture
du XVI' siècle : Lettres comment iceulx de la Coinbt' Oiicnat sont acltenuz
— 270 —
faiçons sauoir à touz que, comme debais et questions fuissient
mehuz et pluix grans espérer àmouoir entre nouble home etsi-
gnour Jehan Bernhard, signour d'Esuel, d'une part, et maire
et le consoil de la ville de Sainct Ursanne, en nom de leurs et
de touz les bourgoix de la ville de Saint Ursanne, d'autre part,
pour occasion du lieu que Ton appelle la Combe Hugonin séant
près de Saint Ursanne, sur ce que le dit signour d'E'sï^eZdisoit
et proposoit ycelle Combe Hugonin, ensemble les appartenan-
ces, appartenir à luy et que les personnes estans ou demeu-
rant en la dicte combe daiuent seruir a dit signour d'Esuel et
estre obéissant de faire les seruitutes accoslumez et non à
aultre?, pour cause de ce que il tenoit et possidoit ycelle
combe en fiez et les censés d'icelles estient et dauient estre a
dit signour d'Esuel. Et comme les dis maire et consoil de Sainct
Ursanne respondient a dit signour d'Esuel, en et sur la dite
demande, et disoient par la voix de vénérable personne mes-
sire Jehan de Willer, chanoine et tressorier de l'église de
Sainct Ursanne, ycelle demande non estre vray, et proposoit
en excipant que la dite Combe Hugonin appartenoit par droit
et dauoit appartenir à la signorie de la dicte ville de Sainct
Ursanne, et anciennement hauoit appartenuz de si long temps
que home n'auoit mémoire de l'encommancement, et que les
résidant ou demeurant en ycelle Combe Hugonin estient de la
quemenaltelz et parochiens de l'église de Sainct Ursanne et
seruir de la lance à la signorie de Sainct Ursanne, et ensin de
touz temps passez il auient appartenuz. Sur et desquelz debais
les dites parties, de leurs bonne volentey et pour bien de paix,
sont venuz et descenduz sur nous les maires et conseil dessus
dis et nous hent nommez pour amis et amiables compositeurs,
et hent promis les dites partiez, par leurs foy et serement peur
ce donnez, tenir icrmement pour tous jourmaix, tout ce que
per nous, les dis maires et consoil, eu per la pluix grant par-
tiez de nous, saroit dis, prenunciez, sentenciez et rappourlez.
de respoiulrc à la reihc de Sainct l'isannc. Etait scrlii' sur simples queues
des sceaux de Porrentruy el de Delémont annoncés au bas de l'acte par
ces mots placés au dessus des attaches: Poiirrantniy, Dclcvmont. Le sceau
de l'orreiilruy juanciue. Sceau de DeléniDut, Dgival. eu cire verte, assez
bien conservé. Au centre la crosse épiscopale posée sur trois montagnes.
Légende: 1S|VNIVE|HS1TATISJ. DE. TELSUERIC]. Analyse, T.. V, p. :5i
(1420, 28 juillet).
— 271 —
Nous, les dis maires et conseil dessus dis, hauons pris la cherge
de terminer des dis debais, liauons assignez journée es dites
pariiez sur le dit lieu le vingt et huitième jours du mois de
juillet, Tan mil quaitre cent et vingt, pour' fere ce que s'ensuet.
C'est à sauoir que vne chescune partie à la dicte journée dauoit
monstrer ou mettre auant tout ce de quoy il ce vouloit ou pour-
roit aidicr en celluy fait, fut per lettres ou per tesmoins. A la
quelle journée les dites partiez personelmentcomparisserent per
deuant nous et proposèrent lours demandes et lours defïenses
Gommant dessus. Et car les dis de Sainct Ursanne se présen-
tèrent de vérifier lours entention, selon ce que il hauient mis
auant, laquelle chose lours fut congnuz et outroiez de faire,
exhibèrent par deuant nous une lettre contenant en effaict,
entre plusours aultres choses, que la dite Combe Ilugonin sie-
soit deant la signorie et destrait de la preuostey de Sainct
Ur&anne. Auxi il produxerent plusours tesmoins dignez et de
foy, c'est à sauoir messire Pierre Raby, chapellain de l'église
de Sainct Ursanne, Hugenin Burneschun, demorant à Mont-
joye, Burkin Fauche, damoui'dnt h Pourrantruy. Pirrin Bir-
thon, bourgoix de Pourrantruy, Genin Wourmée, hourgoix de
Sainct Jjrsanne, et Colliat fil Jehan Furbellat, burgoixde Pour-
rantruy, Lesquelz tesmoins nous hauons fait a juriez per lours
serement de dire la veritey de ce que il sauient du fait dessus
dis, et ont rappourtez, per lours dis serement, ({ue il sauient
pour vray et ne virent unques le contraire, que les pei'sonnes
demeurant et résidant en la dite Combe Ilugonin ont appar-
tenuz à la ville de Sainct Ursanne et seruir a signour du dit
lieu de Sainct Ursanne du seruice de la lance, ensin commant
les aultres hourgoix de Sainct Ursanne, et que les dis résidant
et demourant en la dite combe sont estez anciennement et
dauont estre de la quemenallez et parochiens de la ville et
église de Sainct Ursanne. Le dit signour d'Esuel fui requis per
nous, les dis maires et conseil, se il vouloit aulcune chose de
son fait vérifie, lequel disa que non. Et car le dit signour
d'Esuel n'ay vousuz vérifiez les parolles et choses per luy pro-
posez, nous, les dis amis et amiables compositours, hauons
hehu conseil premièrement sur les dis debais, hauons rappourtez
et per ces escripz nous rappourtons, tuiz d'ung inoyme accourt,
que les personnes lesidant et demourant en la dite Combe Ilu-
gonin dauont seruir du seruice de la lance a signours de la
- 272 —
signorie de la ville de Sainct Ursanne et dauont estre de la
quemenaltez et de la paroche de Sainet Ursanne et dauont
demeurer perpetuelment ensin commant du temps passez et
anciennement lours prédécesseurs ou deuantriez sont demou-
rez desoub la signorie de Sainet Ursanne, senz empachement.
Et quant des censés et rentes lesquelles le dit signour d'Esuel
ha hehu anciennement en la dite Combe Hugonin, ycelles li
dauont estre saluez et reseruez pour panre et leuer commant
du temps passez, senz fraude et senz barait et non aultres
choses. Et des missions que les bourgoix de la ville de Sainct
Ursanne hont fait contre Jehan Chauot, chapuix, de Sainct
Ursanne, pour occasion de plusours debais et descourt que les
bourgoix de la ville de Sainct Ursanne hont hehu contre le dit
Jehan, il en demoure quitte, et ycelles missions la dite ville de
Sainct Ursanne ou les habitans d'ycelle n'en dauont jemaix
aulcune chose recourer ne demandé a dit Jehan Chauot ou es
siens. Et ceste notre pronunciation, rapport et sentence diffî-
nitive nous commandons les dites partiez de tenir fermement,
perp3tuelment et inuiolablement acomplir per lours dis sere-
ment et non jemaix faire, dire ne aller au contraire, per lours
ne per aultres, ne consentir que aultres il aillient, dient ou fai-
cient, tasiblement ou expressément. En tesmoingnaige de
veritey des choses dessus dites, nous les dis maires et consoil
de la ville de Pourrantruy et de la ville de Deleymont, hauons
fait mettre les seelz des dites dues villes pendant en ces pré-
sentes lettres, que furent faites et données l'an de graice cour-
rant mil quaitre cens et vingt, le vingt et huithieme jours de
jullet.
— 273 -
XLVII
Jean de Lupfen, créancier de Catherine à raison de ses an-
ciennes fonctions de grand bailli de la duchesse, pour une
somme que Frédéric d'Autriche a fixée à 1.500 florins du Rhin
par une transaction conclue entre les parties, donne quittance
de 800 florins à sa débitrice et s'engage à lui remettre le titre
de créance au moment oii il recevra le paiement du reliquat.
Fribourg-en-Brisgau, 1424, 13 novembre •.
Ich graff Hans von Luppffen, lantgiaff zuo Stulingen vnd
herre zuo Hochnnack, etc., tuon kunt, als ich vor ziten derer
durchlûchtigen fuerstin fra^Nen Katherinen von Burgundien,
hertzogin zuo Oesterrick, etc., miner gnadigen frawen, lantvogt
was, vnd ir gnad vnd ich, vmb schuld vnd anders die selben
lantvogly beruerent, etwas irrung vnd spenne halten, darvmb
der bochgeborne furst min herre hertzog Fnjdrich, herizog
zUo Oesterrich, etc.. die obgenante min fiàwen von Oesterric/i
vnd mich verainbart vnd ûbertruog, in soelicher masz das min
fràw von Oesterrich mir geben vnd bezalen sol funfftzehen-
hundert Rinischer guldin, als das der Qbertragsbrieft dariiber
gegeben wiset, an der selben summa mir noch vszstannd sy-
benhundert /^misc/ier guldin, die selben sjbenhundert guldin
die obgenant min gnadige fraw von Oesterrich mir vszrichten
vnd bezalen soll vtï sôlich zil vnd in der masz als das ain sun-
der hobtbriei!' darùbergegeben innhall vnd des datum wiset, vtY
cinstag vor dem Balmtag ditz gegenwûrtigen jares, also sag
ich, fur mich vnd min erben, die obgenante min gniidig frawen
von Oesterrich vnd ir eiben achthundert guldin an den obge-
nanten funfftzehenhunderl guldin vnd aller schuld von der
obgenanten lantvogty wegen darruerent, vszgenommen der
egenanten sybenhundert guldin, quit, ledig vnd losz, vnd wenn
mir, oder minen erben, die selben sybenhundert guldin bezalt
I. Arcli. Innsbruck, 3ai;. Ori^. Paivh. ScelU* svir doubU' quruo d'un
sceau rond en ciro brune placé dans un collet en cire jaune. Au revers,
d'une écriture de réi)0(iue : Lupfen, viije guldin.
18
werdent, so sôUen ich, oder min erben, der obgenanten miner
gnàdigen frawen, oder iren erben, den selben hobtbrieft hin
vszgeben. Zuo vrkund ist diser briefï versigelt mit minem an-
hangenden ingsigel. Geben zuo Fryburg in Bryszgàw, vff men-
tag nechst nach Sant Marlins tag, do man zalt von der geburt
Gristi viertzehenhundert zwaintzig vnd darnach in dem vierden
jar 1.
I. Gpr. Lf., pièces annexes, 4 (i425, n. st., 25 mars), p. 48.
XABLK DKS NOTKS
Eï PIÈCES ANNEXES
I. — Documents principaux et abréviations employées pour
les citations les plus fréquentes 3
II. — Les gens de Charles le Téméraire lui conseillent le ra-
chat de la ville de Rergheim engagée au margrave de Bade
1471 6
III. — Quelques circonscriptions administratives de l'Alsace
autrichienne au temps de Catherine 9
IV. — Les revenus de l'Alsace autrichienne 10
V. — Thiébaud VIII de Neuchàtel en Bourgogne confirme les
franchises de Saint-Ursanne. 1408 (n. st.), 11 mars 15
VI. — Les monnaies en cours dans la Haute-Alsace à l'époque
de Catherine, rapport de valeur entre elles 16
VIL — Griefs de la seigneurie d Autriche contre Bàle.1409. . 1
'&
VIII. — - Extraits du Chronicon Lucellense relatifs à l'histoire
de Catherine. 1407M425 24
1' Léopold et Catherine consentent à l'aliénation à l'abbaye
de Lucelle d'une gagerie que les frères de Ferrette tenaient
d'eux. Catherine fait respecter la liberté des élections abba-
tiales à Lucelle. Guerre entre l'Autriche et Bàle. Mort de
Léopold. Ii07?-Ull 2i
— 276 —
2" Invasion du prince d'Orange en Alsace. 1424 29
3* Guerre de l'évêque Jean de Fleckenstein et de Thié-
baud de Neuchâtel. 1424, 1425 29
IX. — Union entre l'Autriche et la Bourgogne et récipro-
cité de services résultant du mariage de Catherine et de
Léopold. 140H-1410 31
1" Jean sans Peur ordonne au maréchal de Bourgogne et
aux baillis d'Amont et d'Aval de protéger le comté de Fer-
rette contre les ennemis qui le menacent. Paris, 1406, 13 juil-
let 31
2° Convention relative à l'abbaye de Lure. 1407, 25 jan-
vier 32
3" Les ducs d'Autriche Léopold et Frédéric engagent à Ca-
therine la seigneurie de Badenweiler en garantie d'un prêt
qu'elle leur a fait pour la guerre d'Appenzell. Bade-en-Atgo-
vie, 1408, 8 mai 36
4° Jean sans Peur ordonne au maréchal de Bourgogne de
défendre le domaine de Catherine. Paris, 1409, 20 avril. . 37
5" Frédéric d'Autriche, à la veille d'une guerre contre les
Confédérés, rassure ses sujets en leur garantissant l'appui
de Jean sans Peur. Tyrol, 1409, 24 septembre 38
6" Jean sans Peur, au siège de Vellexon, reçoit l'aide de
Catherine et de grands seigneurs allemands. 1409, 28 septem-
bre-1410, 22 janvier 39
7" Lettres de Catherine et de Léopold à Jean de Lupfen,
leur bailli de Haute-Alsace ; à Hermann de Soullz, leur bailli
d'Argovie et de Brisgau, et à Conrad Martin, leur maître
d'hôtel, relatives à la guerre des Pays Antérieurs et à l'ap-
pui que Jean sans Peur leur donne pour cette guerre. 1409,
9 novembre — 1410, 5 janvier 45
A. Catherine défend aux deux baillis de conclui'o aucun
accord avec l'ennemi au sujet des prisonniers et des châ-
teaux (ju'il a perdus, sans son consentement et celui de
son mari et de Jean sans Peur. Ordre de tenir les forte-
resses ouvertes au duc de Bourgogne. Le tout conformé-
ment aux arrangemenis pris entre Catherine et son frère.
Vienne, 1409, 9 novembre 45
— 277 -,
B. Catherine fixe la rançon de Jacques Zibol fait prison-
nier par les bourgeois de Rheinfelden et ordonne de pré-
lever sur la rançon une somme à distribuer aux bourgeois
à titre de récompense. Même date 46
C. Catherine demande à Lupt'en et à Martin de la tenir
au courant des nouvelles de la guerre, elle leur ordonne
de retirer les fiefs de ses vassaux bourgeois de Bâle
coupables de défection, notamment d'Henri Rappeler et de
Jean Guillaume de Girsberg, mercenaires bàlois, et de lui
faire parvenir une pièce de drap de Francfort confisquée
sur Stôr. Même date 48
D. Léopold recommande à Lupfen sa querelle avec Bâle.
Il lui envoie copie d'une lettre qu'il écrit au duc de Bourgo-
gne. Lupfen doit éviter la coopération de Frédéric d'Autriche
et garder en mains les châteaux pris à l'ennemi. Défense
de négocier avec Bâle et de relâcher les prisonniers sans
les consentements indiqués dans la lettre précédente de
Catherine. Même date 49
E. Copie de la lettre de Léopold à Jean sans Peur.
Léopold remercie son beau-^rère de l'aide qu'il lui donne
pour la guerre contre Bàle. Que le duc de Bourgogne ne
permette pas à Frédéric d'Autriche de s'en mêler. Léopold
informe Jean sans Peur des recommandations qu'il a don-
nées à ses officiers touchant les prisonniers. Pour cela,
ajoute-t-il, et pour les autres choses, les officiers obéiront
au duc de Bourgogne 50
F. Nombreux avis de Catherine à Lupfen : recomman-
der sa cause au duc de Bourgogne, obtenir par lui l'aide
du comte de Wurtemberg, des ducs de Lorraine et de Bar,
de son beau-frère de Savoie. Se garder de Frédéric, soit
que celui-ci veuille s'approprier le château de Rheinfelden,
soit qu'il songe à occuper le pays. Au sujet des prison-
niers et notamment de Zibol, nouvelles recommandations
et confirmation des avis précédents. Vienne 51
G. Catherine recommande de nouveau ses intérêts à
Lupfen et lui demande des nouvelles. Vienne, 1409, 16 dé-
cembre 53
H. Elle s'étonne de ne pas avoir reçu de réponse aux
trois messages qu'elle a envoyés à Lupfen et à Martin.
Vienne, 1410, 5 janvier 54
- 278 —
8° Antoine de Vergy, créancier de certains officiers de Ca-
therine à raison de l'expédition des Bourguignons dans la
guerre des Pays Antérieurs, promet de leur donner quittance
contre paiement de son dû. 1409, 15 décembre 55
X. — Les assignaux de la dot et du douaire de Catherine. 1386-
1425 55
1° Assignaux autrichiens 56
A. Assignations faites par le père et l'oncle de Léopold
le Superbe. 1386, 1387 56
B. Confirmation de ces assignaux par Frédéric d'Autri-
che. Feldkirch, 1405, 8 mars 56
C. Ernest d'Autriche les confirme à son tour. Vienne,
1407, 7 mars 58
2" Assignaux bourguignons pour la rente dotale 60
A. Rente primitive de 6.000 francs 60
a) La chambre des comptes reçoit de Jean sans Peur
l'ordre de faire assignai. 1406 (n. st.), 20 mars 60
b) Jean sans Peur ordonne aux receveurs sur les re-
cettes desquels la rente a été assignée de payer sans
délai les arrérages en retard. Dijon, 1408, 15 novem-
bre 61
B. Rente réduite à 5.600 francs 63
a) Assignaux faits par Jean sans Peur. 1412, 1413. . 63
b) Assignaux faits par Philippe le Bon, 1420-1425. . 65
XL — Itinéraires de Catherine. 1404-1426 71
XIL — La convention de Luxeuil. 1411 (n. st.), 14 février-
juin , ià
1° Ordre de Jean sans Peur à Marguerite de Bavière de se
rencontrer avec Catherine pour négocier. Gand, 14 fé-
vrier 73
2" La convention. Luxeuil, 16 mai 74
3* Premier acte d'exécution de la convention. Juin. ... 78
— 279 —
XIII. — Comment les Bourguignons traitaient les noms aUe-
mands de personnes et de lieux 81
XIV. — Sur les fiefs autrichiens consistant en rentes
annuelles 82
XV. — Les guerres de Catherine en Alsace à la suite de la
mort de son mari. 1411-1413 85
1° Guerre avec Jean de Lupfen, Louis de Bavière et l'évê-
que de Strasbourg 85
A. Plusieurs partisans de l'évêque envoient leurs défis à
Catherine. 10 octobre 85
B. Louis de Bavière envoie des ambassadeurs à Cathe-
rine. Haguenau, 28 novembre 85
C. Conrad de Weinsberg, partisan du palatin, envoie son
défi à Catherine. 16 décembre 86
2° Guerre avec Jean de Flaxlanden. Les adversaires ont
fait un compromis. Flaxlanden soumet aux arbitres désignés
un litige particulier. 17 novembre 87
3° Guerre avec Rodolphe de Neuenstein. Lettre de Cathe-
rine à son beau-frère Amé, comte de Savoie, relative à la
destruction du château de Blauenstein. Délie, 1413, 13 sep-
tembre 88
XVI. — Traité de Neuenburg sur le Rhm. 1411, 7-9aoùt. . 90
Première convention. 7 août 90
Deuxième convention. 9 août 92
Troisième convention. Même date 94
Quatrième convention. Même date 97
Cinquième convention. Vers le 9 août 103
XVII. — Missions adressées par Jean sans Peur à Catherine.
1413-1415 104
Année 1413. Missions de Jacques de Villers 104
Année 1414V Mission de Jean do Neuchàtel-Montaigu, Gau-
thier de Huppes et Jacques de Villers 106
— 280 -
Année 1415. Mission de Jacques de Villers 106
Jean sans Peur envoie Jacques de Vjllers et Gauthier de
Ruppes à Catherine. 7-23 avril 107
1° Quittance de Gauthier pour les frais de sa mission. 1415,
30 avril 107
2° Ordre du duc à la chambre des comptes d'allouer ces
frais aux comptes du receveur général. Dijon, 1415, 5 no-
vembre 107
3° Quittance de Jacques de Villers. 8 novembre 108
XVIII. — Jean sans Peur envoie Gauthier de Ruppes au roi
des Romains. 1415, de la fin juin jusqu'au commencement
d'août 109
1° Quittance de Gauthier pour une avance. 1415, 24 juin. 109
2° Ordre du duc à la chambre des comptes d'allouer cette
avance aux comptes du receveur général. Gray, 1415, 24
juin 110
3° Quittance de Gauthier de Ruppes pour le surplus de ses
frais. 1415, 14 novembre 111
XIX. — Relations de Jean sans Peur avec le concile de
Constance 112
Année 1416. Les trois états du duché de Bourgogne consen-
tent à l'envoi par le duc d'une ambassade au concile 112
Année 1417 113
1° La reine de France et la duchesse de Bourgogne écri-
vent à l'empereur et aux ambassadeurs de Jean sans Peur à
Constance. 31 octobre 113
2" Le receveur général de Bourgogne fait délivrer cinq
cents écus aux ambassadeurs de son maître à Constance. 113
Année 1418. Le duc de Bourgogne envoie à Constance le
prince d'Orange et deux de ses conseillers. Février. . . . 114
XX. — Les châtelains de Jean sans Peur et de Philippe le
Bon dans le domaine autiichien d'Alsace. 1415-1420 114
— 281 —
1° Jean de Couleur, châtelain de Rosemont 114
2" Jean de Neuchàtel, capitaine de Rosemont et Belfort. 116
XXI. — Négociations de Jean sans Peur et de Catherine avec
le roi des Romains, au sujet du différend de Catherine et de
Frédéric d'Autriche. 1417, 1418 124
1* Etablissement de la copie des titres relatifs au mariage
de Catherine; envoi de cette copie à Sigismond. Avant le
3 mars 1417 124
2" Lettres closes, dont l'une contenant procuration de Ca-
therine, faites à Rouvre par deux notaires de Dijon pour
être portées au concile Avant le 12 mars 1417 125
3° Claus de Rosemont porte des lettres de Catherine à
Constance, pour Sigismond et les ambassadeurs du duc de
Bourgogne. Avant le 28 août 1417 125
4° Voyage de Gauthier de Ruppes et de Richard de Chan-
cey à Montbéliard, mission de Gauthier auprès de Sigismond.
Avant le 29 mars 1418 126
5' Mission de Gauthier auprès de Sigismond. 1418 ,
avril 127
6° Jean sans Peur envoie son panetier Hause de Bàle à Si-
gismond. Avant le 21 mai 1418 127
7* Conférence de Montbéliard entre Sigismond et Jean sans
Peur. 1418, 25-28 mai 128
XXII. — 1° Jean sans Peur ordonne à sa femme de remettre
à Claus de Rosemont, pour les porter à Bàle, les titres origi-
naux relatifs aux conventions matrimoniales de Catherine, en
vue de ses négociations avec l'empereur et Frédéiic d'Autriche.
Montbéliard, 1418, 29 mai 132
2° Ordre de Marguerite de Bavière aux gens des comptes et
au garde des chartes à ce sujet. Rouvre, 1418, 31 mai. . . . 133
XXIII. — Catherine reçoit des secours en argent de Jean
sans Peur, puis de Philippe le Bon. 1416 (n. st.), P'janvier-
1420, 10 novembre 134
- 282 —
XXIV. — Jean Volker, engagiste pour la justice et le bail-
liage d'Angeot, ainsi que pour le banvin de Massevaux, se dé-
clare prêt à se soumettre au rachat de ces gageries par Cathe^
rine. Ensisheim, 1423, 28 septembre 136
XXV. — Philippe le Bon nomme ses procureurs à l'effet
d'accepter la donation de tous les biens présents et à venir de
Catherine. Troyes, 1420, 4 juin 137
XXVI. ~ Traité de Massevaux. 1421 138
1° Les négociateurs bourguignons préparent le traité.
A partir du 14 novembre 138
2" Le traité. 5 décembre 140
XXVIL — Sur les rapports de Conrad, comte de Fribourg-
en-Brisgau, avec Catherine et la seigneurie d'Autriche.. . 142
1° Il recourt à Catherine au sujet d'une obligation dont
Guillaume de Massevaux lui réclame l'exécution. 1422, au
plus tard 142
2° Ses vassaux dégagés de sa suzeraineté et placés sous
la suzeraineté de l'Autriche. Avant le 22 avril 1423 143
XXVIII. — Frédéric d'Autriche donne à son fidèle Claus
une mission auprès de son frère et de ses cousins au sujet des
événements d'Alsace et de Brisgau. 1422, après le 16 juin 144
XXIX. — Traité de Bàle 146
1» Négociation du traité. Nomination des plénipoten-
tiaires 146
A. De Catherine. Belfort, 1422, 19 octobre 146
B. De Frédéric. Innsbruck, 1423, 29 janvier 148
2° Le traité. 1423, 12 mars 152
3° Actes consécutifs 152
A. Catherine reconnaît que Frédéric a tenu les pro-
messes renfermées dans le traité relativement A ses
joyaux. 21 mars 152
- 283 — ,
B. Les chevaliers siégeant an plaît général de Haute-
Alsace proclament par jugement les renonciations que
Catherine a faites dans le traité. Le Schildberg, 23 sep-
tembre 153
XXX. — Relations de Philippe le Bon avec Catherine, l'Al-
sace, l'Autriche et les pays avoisinant l'Alsace. 1423-1430 156
Année 1423.
Missions auprès de Catherine :
1° De Jacques de Villers et de Richard de Chancey. 19 fé-
vrier-5 mars 156
2° De Jacques de Villers, Guy d'Amanges et Richard de
Chancey. 23 mai-8 juin 157
3° De Guy Gelenier, Villers et Amanges. 27 septembre-
28 octobre 158
4° De Villers. Fin de l'année 159
Années 1424-1425.
Mission de Lourdin de Saligny auprès du duc de Lorraine
et en Autriche. 2 novembre-18 février 159
Année 1425.
1° Mission d'Henri Valée à la conférence de Porrentruy.
Avant le 16 mai 161
Missions de Villers auprès de Catherine :
2" 9-16 juillet 161
3' 23 septembre 162
4° Mission d'Etienne Armenier et du maréchal de Bour-
gogne à la conférence de Baume-les-Dames. 27 septembre-
2 octobre 162
Année 1426.
1' Entrevue de l'abbé de Lure avec le châtelain de Masse-
vaux et le trésorier d'Alsace et Ferrette à Hoderen. 30 jan-
vier 163
2° Entrevue du maréchal de Bourgogne et du bailli de Fer-
rette à Dijon. Avant le 22 avril 163
- 284 -
3° Délibérations du conseil du duc et de la chambre des
comptes sur les relations à entretenir avec l'Alsace autri-
chienne. 15 décembre 163
4° Mission de Régnier Pot à la suite de ces délibérations.
Avant le 31 décembre 164
Année 1427.
Missions à Montbéliard :
1» De Villers. 5-20 février 164
2" Du maréchal de Bourgogne, d'Antoine de Thoulongeon,
d'Amanges, de Jean Sardon et d'Etienne Armenier. 11, 12 fé-
vrier 165
3" Voyages de Sardon. 25 septembre-29 octobre 167
4° Voyages de Pierre le Watier et de Villers. 27 novembre-
4 décembre 168
Année 1428.
1° Voyages d'Etienne Armenier et de Villers au sujet de la
conférence projetée à Montbéliard. 8-13 janvier 169
Missions à Montbéliard :
2° D'Antoine de Thoulongeon, de Villers, d'Amanges, de
Gelenier, Sardon, d'Etienne et de Jean Armenier et de Pierre
le W^atier. 2-18 février 170
3° D'Amanges, de Sardon, d'Etienne et de Guy Armenier.
12-17 avril 170
Missions à Lure :
4' D'Antoine de Thoulongeon, de Villers, d'Amanges, de
Guy Armenier, Gelenier, Sardon. 8 juin 170
5* Du maréchal de Bourgogne, de Villers, d'Amanges et de
Sardon. 29 juillet-11 août 170
6" Mission du maréchal de Bourgogne, de Villers et d'Aman-
ges à Montjustin. 2-5 août 170
7* Mission de Sardon à Lure. Novembre 170
Année 1430.
8" Conférence projetée en vue du rétablissement de la
paix entre les seigneurs de Bourgogne et ceux d'Alsace.
3 avril 174
— 285 - .
XXXI. — Marguerite de Bourgogne, duchesse de Bavière,
écrit à Catherine pour se plaindre <ie Tarrestalion par Bour-
quard Munch d'une ambassade qu'elle avait envoyée au duc de
Savoie. Le Quesnoy-en-Iiainaut, 1425, 12 mars 176
XXXII. — Jean Gueniot écrit à Catherine pour lui donner
des nouvelles de France et de Bourgogne. Dijon, 1425, 6 oc-
tobre 178
XXXIII. — Les dernières volontés et le règlement de la
succession de Catherine. 1426 (n. st.), 2 janvier — 1428, 16 no-
vembre 181
1" Testament de Catherine. 1426 (n. st.), 2 janvier. . . . 181
2° Enterrement de Catherine à la Chartreuse de Dijon.
31 janvier 189
3" Les solliciteurs du testament de Catherine envoyés à
Gray avec Jean de Leschenel dit Boulogne et Pierre le
Watier pour prendre les mesures urgentes. Dijon, 5 fé-
vrier 192
4" Mémoire des solliciteurs du testament sur le règlement
de la succession de Catherine. Dijon, 8 mars 194
5° Entrevue du maréchal de Bourgogne avec le baiili de
Ferrette à Dijon. Avant le 22 avril 196
6° Voyage en Haute-Alsace de Jacques de Villers, d'Etienne
Armenier, de Jean de Leschenel, le Watier, commissaires
de Philippe le Bon, et d'Hugues Briot, pour les comptes du
domaine et la liquidation de la succession. Juillet-août. 197
7° Les commissaires de Philippe le Bon font l'inventaire
des joyaux de Catherine engagés aux Bàlois. Bàle, 14 juil-
let 198
8° La chambre des comptes de Dijon, dépositaire du testa-
ment de Catherine, décide de délivrer aux légataires copie
des clauses les concernant. 1428 (n. st.), 10 janvier 202
Voyages à Montbéliard :
9° De Pierre le Watier pour payer les Allemands qui
étaient au service de Catherine. 5-28 février 203
— 286 —
10" De Pierre le Watier et Jean Sardon pour les comptes
du domaine alsacien de Catherine. 19 mars-3 avril 205
11° Philippe le Bon ordonne aux gens des comptes d'al-
louer en la dépense du receveur général les paiements faits
ou à faire pour rexécution des dispositions du testament de
Catherine. Dijon, 18 avril 206
En exécution de cette ordonnance le receveur général rend
compte du paiement de divers legs 207
Il rend également compte de diverses sommes payées en
exécution de plusieurs lettres patentes du duc de Bourgogne,
relatives à la succession de Catherine 207
12° Tentative de voyage de Villers et d'Etienne Armenier à
Bâle pour le rachat des joyaux. 14-27 mai 216
13° Villers et Guy Gelenier attendent à Montjustin une
réponse des Bàlois au sujet des joyaux. Entre le 29 juillet et
le 11 août 217
14" Voyage d'Henri Valée à Bàle pour le rachat des joyaux.
6-28 octobre 219
15° Voyage de Jean Sardon à Gray et à Bâle pour le même
motif. 7-9 ; 12-27 octobre 220
16' Sardon, le Watier et Jean Girard de Janly sont accré-
dités auprès des Bàlois pour le rachat des joyaux. Gray,
12 octobre 221
17° Ils rachètent les joyaux engagés à Bâle et Oleman
Loste de Neuenburg sur le Rhin. 22-23 octobre 223
XXXIV. — Jean Ulric de Roppe, Iluguenin Colin et d'au-
tres habitants de Belfort et de la région de Belforl se portent
cautions pour Claus de Rosemont envers Jean de Neuchàtel,
1416, 15 juillet 231
XXXV. — Les créanciers de Catherine d'après les Comptes
du domaine. 1423-1426 233
XXXVI. — Les grands baillis et les châtelains d'Alsace sous
la restauration de Catherine 235
- 287 -
XXXVII. — Relations de Philippe le Bon avec Thiébaud
de Neuchàtel pendant la guerre des gagerios de l'évêché de
Bàle. 1425 236
1" Mission de Jeun de Salins auprès de Thiébaud. Avant le
27 avril 236
2° Le gouverneur de la Charité -sur-Loire s'excuse de ne
pas se rendre à une conférence indiquée en Bourgogne, sur
ce qu'ayant été appelé antérieurement au secours de Thié-
baud contre l'évêque de Bàle et ayant un sauf-conduit de
Philippe le Bon il a été attaqué en Bourgogne. La Charité-
sur-Loire, 1425, 6 novembre 237
XXXVIIL — Le grand bailli Stauffenberg et la guerre des
gageries de l'évêché de Bàle. 1425 238
XXXIX. — Quelques châtellenies du domaine d'Alsace.
Epoque de Catherine 240
XL. — Les fiefs castraux du domaine d'Alsace. 1303. 136L
Vers 1423 242
XLL — Les vassaux et les fiefs de l'Autriche en Alsace.
Epoque de Catherine 244
XLIL — Traité entre Bàle et Henman Pflegler pour la démo-
lition de la forteresse d'Istein. 1410 262
XLIIL — Henri de Délie et ses auxiliaires, partisans de
Catherine, envoient leurs défis à la ville de Bàle. 1409, 7 oc-
tobre 263
XLIV. — Quittance de Jean d'Allanjoie au duc de Bour-
gogne pour ses frais d'une mission auprès du duc de Lorraine.
1411, 13 avril 264
XLV. — Henri Valée 264
- 288 -
XLVI. — Le fief juré d'Asuel. Arbitrage entre Jean Ber-
nard d'Asuel et la ville de Saint-Ursanne relatif à une préten-
due dépendance de ce fief. 1420, 28 juillet 269
XLVII. — Quittance de Jean de Lupfen, créancier de Cathe-
rine, pour une partie de la dette. Fribourg-en-Brisgau, 1424,
13 novembre 273
IMT. L. MARCIIAL, DIJON
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DD Stouff, Louis
801 ^ Catherine de Bourgogne et
A36S8 féodalité de l'Alsace
autrichienne
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