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Full text of "Catherine de Bourgogne et la féodalité de l'Alsace autrichienne; ou, Un essai des ducs de Bourgogne pour constituer une seigneurie bourguignonne en Alsace (1411-1426)"

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CATHERINE  DE  BOURGOGNE 

ET   LA 

FÉODALITÉ   DE    L'ALSACE    AUTRICHIENNE 

ou 

UN  ESSAI  DES  DUCS  DE  BOURGOGNE 
pour  constituer  une  seigneurie  bourguignonne  en  Alsace 

(1411-1426) 


OUVRAGES    DU    MEME    AUTEUR 


SUR  l'alsace  : 


Le  pouvoir  temporel  des  évéques  de  Bâle  et  le  régime  muni- 
cipal depuis  le  XIII^  siècle  jusqu'à  la  Réforme.  Paris,  Larose 
et  Forcel,  1891,  2  vol.  in  8°. 

Le  régime  colonger  dans  la  Haute-Alsace  et  les  pays  voisins,  à 
propos  d'un  rôle  colonger  inédit  du  XV^  siècle.  Paris,  Larose 
et  Forcel,  1893,  in  8°. 

Les  origines  de  l'annexion  de  la  Haute-Alsace  à  la  Bourgogne  en 
1469  (Etude  sur  les  terres  engagées  par  l'Autriche  en  Alsace 
depuis  le  XIV'  siècle,  spécialement  la  seigneurie  de  Flori- 
mont).  Paris,  Larose,  1901,  in  8°. 

La  description  de  plusieurs  forteresses  et  seigneuries  de  Charles- 
le-Téméraire  en  Alsace  et  dans  la  haute  vallée  du  Rhin,  par 

maître  Mongin  Contault,  maître  des  comptes  à  Dijon  (1473). 
Paris,  Larose,  1902,  in  8°. 

Les  possessions  bourguignonnes  dans  la  vallée  du  Rhin  sous 
Charles-le-Téméraire,  d'après  l'information  de  Poinsot  et  de 
Pillet,  commissaires  du  duc  de  Bourgogne  (1471).  Paris,  La- 
rose, 1904,  in  8°. 

Comptes  du  domaine  de  Catherine  de  Bourgogne,  duchesse 
d'Autriche,  dans  la  Haute-Alsace,  extraits  du  trésor  de  la 
chambre  des  Comptes  de  Dijon  (1424-1426).  Paris,  Larose  et 
Tenin,  1907,  in  8». 

Deux  documents  relatifs  à  Catherine  de  Bourgogne,  duchesse 
d'Autriche,  comtesse  de  Ferrette  et  d'Alsace,  extraits  du  tré- 
sor de  la  chambre  des  Comptes  de  Dijon  (1421-1422;  1423- 
1424).  Paris,  Nancy,  Berger-Levrault,  1907,  in  8°. 

Le  livre  des  fiefs  alsaciens  mouvants  de  l'Autriche  sous  Cathe- 
rine de  Bourgogne,  duchesse  d'Autriche,  comtesse  d'Alsace  et 
de  Ferrette,  tiré  des  archives  de  la  chambre  des  (Comptes  d*i 
Dijon.  Paris,  Larose  et  Tenin,  1910. 

Rappoltsteinisches  Urkundenbuch.  Compte  rendu.  Extrait  des 
«  Annales  de  l'Est  ». 


LOUIS     STOUFF 


CATHERINE  DE  BOURGOGNE 


ET    LA 


FÉODALITÉ  DE  L'ALSACE  AUTRICHIENNE 

ou 

UN  ESSAI  DES  DUCS  DE  BOURGOGNE 

pour  constituer  une  seigneurie  bourguignonne  en  Alsace 

(1411-1426) 


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PARIS 
LIBRAIRIE  DE  LA  SOCIÉTÉ  DU  RECUEIL  SIREY 

22,    RUE   SOUFFLOT,    22   (V«) 

L.  LAROSE  et  L.  TENIN,  Directeurs 
1913 


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INTRODUCTION 


Tous  les  ducs  de  Bourg^ogne  de  la  maison  de  Valois  ont 
eu  des  vues  sur  l'Alsace.  Leur  opulence,  l'éclat  de  leur 
cour  sans  rivale  ont  été  ici  leurs  meilleurs  instruments  de 
conquête.  Ils  ont  désiré  principalement  la  contrée  la  plus 
voisine  de  leur  duché,  ((  la  seigneurie  d'Autriche  »*.  Ce 
territoire  si  étranger  pour  des  princes  français,  ce  pays 
tout  à  fait  «  de  par  de  là  »,  ce  n'est  pas  seulement 
la  moitié  de  l'Alsace,  c'est  le  bout  occidental  des  Pays 
Antérieurs  autrichiens  qui  s'étendent  des  Vosges  jusqu'à 
l'Arlberg,  limite  occidentale  du  ïyroP.  Peut-être,  un  jour, 
la  Forêt-Noire,  les  villes  forestières,  la  haute  vallée  du 
Rhin,  prolongeront-elles  à  travers  l'éparpillement  des 
seigneuries  allemandes  le  vigoureux  domaine  bourgui- 
gnon. Beau  rêve  qu'accomplit  un  instant  le  Téméraire. 

La  seigneurie  d'Autriche  est  d'une  nature  compliquée. 
Les  Habsbourg  ont  en  Alsace  d'antiques  alleux,  propres 
de  leur  famille"'.  Ils  n'ont  cessé  d'y  joindre,  depuis 
une  époque  très  ancienne,  des  acquêts.  Ils  ont  donc  le 
droit  de  seigneurie,  au  sens  spécial  de  ce  mot,  sur  des 
terres  nombreuses.  La  plupart  de  ces  terres  se  groupent 
en  un  corps  de  domaine  d'un  seul  tenant,  situé  dans  l'Al- 


î.  Herrschaft  Oesterreich.  Dominium  Ansfrie  (?sPA.,  VII,  j).  i;). 

2.  Trans  montes  Arel^  trans  montes  Avley,  disent  les  Autrichiens 
(NPA,  X,  1°,  B,  C,  pp.  57,  58). 

3.  Sur  les  droits  des  Habsbourg  en  Alsace,  Schulte,  Gcschichte  dev 
Habsbiirger  in  den  crstcn  drei  Jahrhundcricn  (Innsbruok,  1S87)  ;  Abbé 
Schmidlin,  Ursprnng  und  Entfaltung  dev  habsburgischcn  Rechte  in  Oberel- 
5ass(Fribourg  en  Brisgau,  1902)  ;  Quel.,  XV,  2,  pp.,  541,  ss. 


—  2  — 

sace  Supérieure.  Ce  sont  Ensisheim,  Landser,  Tliann, 
Massevaux,  Cernay,  AUkirch,  Ferrette,  Belfort,  Rose- 
mont,  Délie,  Florimont.  D'autres  forment  des  enclaves  au 
dehors.  Ce  sont  Ortemberg  et  le  Val  de  Ville  dans  le  sud- 
ouest  de  la  Basse- Alsace,  Hoblandspurg  et  Bergheim  au 
nord-ouest  de  la  Haute-Alsace,  Mûnchenstein,  sur  la 
Birse,  au  sud  de  Bàle,  Glères  et  Montjoie  dans  la  vallée 
du  Doubs,  au  revers  méridional  du  Lomont,  et  sur  la 
rive  droite  du  Rhin,  Istein  et  le  domaine  de  Muren  au 
territoire  de  Bellingen.  On  considère  comme  dépen- 
dances du  domaine  d'Alsace  ces  possessions  isolées  parmi 
des  seigneuries  étrangères  K 

Quelque  grande  que  soit  la  seigneurie  autrichienne,  il 
s'en  faut  de  beaucoup  qu'elle  embrasse  la  Haute-Alsace 
tout  entière.  En  dehors  de  la  seigneurie  d'Autriche,  la 
Haute-Alsace  renferme  des  fiefs  de  l'Empire,  les  villes  li- 
bres de  Colmar  et  de  Mulhouse,  la  ville  impériale  de 
Kaysersberg,  des  domaines  d'église,  tels  que  le  Mundat 
Supérieur,  comprenant  Eguisheim,  Herlisheim,  Pfaffen- 
heim,  RoulTach,  Jangholtz,  Hartmannswiller  et  Soultz, 
dont  le  maître  est  l'évêque  de  Strasbourg,  et  les  posses- 
sions de  deux  grands  monastères,  l'abbaye  de  Murbach 
avec  Saint-Amarin,  Watwiller,  Guebwiller,  et  l'abbaye 
cistercienne  de  Lucelle. 

D'autre  part,  les  ducs  d'Autriche,  en  leur  double  qualité 
de  comtes  de  Ferrette  et  de  landgraves  en  Haute-Alsace, 
sont  les  successeurs  des  anciens  comtes  du  pays  d'Alsace 
Supérieure.  Ils  ont  comme  ceux-ci  la  «  fonction  publi- 
que ».  Mais,  au  lieu  d'être  fonctionnaires,  ils  sont  j)ro- 


1.  Hohlandspurg.  Au  temps  de  rurbaire  il  était  le  chcf-liou  d'un  bail- 
liage coinprciiaiil  Kirntzliciin,  Aininerschwihr.  Moywihr.  Katzentlial. 
Nicdcnuorscliwilir,  Iii^'^crslieiin,  Turclcheiin.  Wintzonhrini  (T.  III,  p.  51). 
Mùnclicnsli'iii  et  (Hrrex-Monljoie.  Le  livre  des  liefs  de  Rodolphe  place  ces 
deux  douiaiues  sous  la  rubrique  Siuuigan  iind  Elsass  (Qucl.,\\\  i,  pp.  434, 
454).  Istein  Hgure  au  Lf.  dans  la  section  des  lieTs  mâles  relevant  de  Fer- 
rette (1).  Muren  est  ég-alemeiil  au  Lf.  parmi  les  tiefs  de  Gauthier  d'Andlau, 
dont  tous  les  autres  liels  sont  alsaciens  (9).  En  outre  le  Lf.  indique 
comme  liels  autrichiens  un  hôtel  à  Mulhouse  (i4)  et  des  droits  à  Buix  (16). 


-  3  - 

priétaires,  l'emploi  fait  partie  de  leur  patrimoine.  Les 
Bourguignons  appellent  cet  ensemble  de  droits  comté  de 
Ferrette  et  d'Alsace.  Ils  appellent  aussi  vicomte  d'Alsace 
le  landgraviat,  et  les  Allemands  le  nomment  landgraviat 
en  Alsace  et  Sundgau,  c'est-à-dire  en  Haute-Alsace,  le 
Sundgau  ou  Alsace  du  Sud  se  confondant  alors  avec  l'Al- 
sace Supérieure  1.  Le  comté  de  Ferrette  se  compose  des 
seigneuries  d'Altkirch,  Thann,  Belfort,  Délie,  Florimont, 
Gernay,  Massevaux  et  du  comte  particulier  de  Ferrette 
formé  lui-môme  de  la  ville  de  Ferrette  et  des  mairies  de 
BouxAviller,  Môrnach,  Muespach,  Pfetterhouse,  lliespach 
et  Wolschwiller.  Le  landgraviat  contient  les  seigneuries 
d'Altkirch  et  de  Thann  tout  entières,  la  partie  orientale 
de  la  terre  de  Belfort  et  la  mairie  de  Suarce,  partie  de  la 
seigneurie  de  Florimont.  Belfort  et  Florimont  restent  en 
dehors  du  landgraviat  ainsi  que  la  plus  grande  partie  de 
leurs  seigneuries.  Il  en  est  de  même  du  comté  particulier 
de  Ferrette,  excepté  la  mairie  de  Riespach,  et  de  la  terre 
de  Délie,  y  compris  la  mairie  de  Sepois.  Outre  les  do- 
maines dépendant  du  comté  de  Ferrette,  le  landgraviat 
comprend  Hohlandspurg  et  Ensisheim  avec  leurs  terri- 
toires et  il  s'étend  au  plus  grand  nombre  des  seigneu- 
ries qui  ne  sont  pas  à  l'Autriche.  Le  pouvoir  du  land- 
grave cesse  à  la  limite  des  territoires  des  villes  libres  et 
des  domaines  des  églises  investies  de  l'immunité.  Mais  les 
ducs  d'Autriche,  comme  avoués  du  Mundat  et  de  Saint- 
Amarin,  comme  protecteurs  attitrés  de  Lucelle  et  suze- 
rains de  cette  abbaye  pour  certaines  terres,  retrouvent 
dans  plusieurs  de  ces  enclaves,  sous  un  autre  nom  et  sous 
une  autre  forme,  quelques  parcelles  de  cette  autorité  -. 


1.  Conté  de  Ferrette  et  viconté  à.'Aulsay  (Les  possessions  honrgiiignonnes 
dans  la  vallée  du  Rhin  sous  Charles  le  Téméraire,  Paris,  1904,  appendice,  33, 
34).  Landgrafschattt  in  Elsass  und  Sundgau.  11  est  distinct  delaLandvog- 
tei  de  l'Empire  qui  s'élend  à  la  Haute  et  à  la  Basse-Alsace.  Sur  les 
limites  du  comté  de  Ferrette,  Quel.,  XV,  i.  p.  409,  n.  i;  Schmiilliu.  p.  81. 

2.  Pour  les  immunités  et  les  possessions  de  Lucelle,  v.  Liber priiitegioruni 
ceu  bullarum  summorum  pontificuin  vidimataruni  Lusciscellensium,  mss. 
petit  in  f",  540  pages,  relié  en  bois  couvert  de  parc|iemin  ;  sur  la  couver- 


._  4  - 

Les  titres  de  comte  de  Ferrette  et  de  landgrave  donnent 
aux  ducs  d'Autriche  la  jouissance  des  prérogatives  et  des 
pouvoirs  de  gouvernement,  l'exercice  de  la  souveraineté. 
Ils  ont  la  plénitude  du  pouvoir  judiciaire,  la  haute  justice 
et  le  droit  de  bâtardise  qui  en  est  une  dépendance.  Ils 
battent  monnaie  dans  leur  atelier  de  ïhann^  Ils  ont  le 
domaine  sur  les  hautes  forêts,  sur  la  Hart,  sur  les 
«  hautes  routes  »,  ou  voies  romaines  restées  grands 
chemins  de  l'Empire.  De  là  résulte  pour  eux  le  droit  de 
donner  des  sauf-conduits  et  des  escortes  à  ceux  qui  les 
parcourent  et  le  pouvoir  d'établir  des  péages.  Telles 
sont  la  voie  du  Rhin  de  Bàle  à  Strasbourg  avec  le  péage 
très  productif  d'Ottmarsheim,  celle  de  Besançon  à  Kembs, 
celle  de  Lorraine  par  le  col  de  Bussang  ou  Pertuis 
d'Estrée,  avec  le  péage  de  Thann  qui  guette  les  voyageurs 
au  bas  de  la  montagne^. 

Les  ducs  dAutriclie,  seigneurs  ici,  là  souverains,  ajou- 
tant ailleurs  la  seigneurie  à  la  souveraineté,  se  trouvaient 
être  les  maîtres  efl'ectifs  de  la  Haute- Alsace.  La  force  que 
leur  donnait  cette  situation  les  portait  à  étendre  leurs 
droits  et  leur  donnait  le  moyen  de  le  faire.  Au  xiv*  siècle, 
ils  n'étaient  encore  qu'avoués  de  Massevaux  et  de  Cernay, 
Bergheim   appartenait  aux   seigneurs   de    Ribeaupierre, 


turc  est  un  A  avec  cette  ctiquctte  :  Protocol.  34-  Auno  1721.  Copiœ 
prwileg'ioruDi  nposloliconim  et  episcopaliam  siib  I).  Xicolao  abbate.  C'est 
une  copie  authentique.  Chaque  pièce  est  suivie  de  l'attestation  et  de  la 
signature  du  notaire  Techterman.  Le  manuscrit  a  fait  partie  des  archi- 
ves de  Lucelle  jusqu'à  la  Révolution.  —  Sur  la  condition  des  couvents  en 
territoire  autrichien,  NPA,VlI(i4<)9),  §  11. p. 20.  Ilssontde  la  (////o,  c'est-à-dire 
du  landgraviat.  Ils  sont  hors  des  doininia,  c'est-à-dire  que  l'Autriche  n'y  a 
pas  la  seigneurie.  Néanmoins,  elle  y  a,  comme  en  ses  domaines,  la  gîte 
aux  chasseurs  et  aux  chiens.  Ils  sont  vis-à-vis  d'elle  dans  une  certaine 
dépendance,  conséquence  de  la  suzeraineté,  de  la  protection,  de  l'avouerie 
((juitijuil...  ohedientie.  Sur  la  valeur  de  ce  mot.  v.  §  15.  p.ai.uuécuyer  qui  ne 
fut  pas  en  hi  dé[)endanc('  —  ohedientia  —  de  la  duchesse  d'Autriche).  lis 
doivent  aux  ducs  d'Autriche  les  marques  d'honneur  et  de  respect  aux- 
quelles ont  droit  les  plus  hauts  seigneurs  (principales  reverentias).     , 

I.  Schœpilin,  LWlsacc  illustrée,  traduction  llavenez,  IV  (Mulhouse,  18Ô1), 
p.  104. 

•2.  Péages  de  Tlumu,  Comptes,  |).  7  ;  Nl'A.,  XIV,  p. 83;  d'Ottmarsheim, 
Comptes,  p.  -2-  ;  de  MuUersheim.  J.f'.,  3. 


-  5  — 

Glères  et  Montjoie  relevaient  du  comté  de  Monthéliard 
et  le  landgraviat  était  exclusivement  «  la  fonction  publi- 
que. '  »  On  n'avait  pas  imaginé,  comme  on  le  Taisait  déjà 
au  commencement  du  xv*  siècle,  de  déclarer  les  Habsbourg 
seigneurs  de  tous  les  territoires  dont  ils  n'étaient  que 
landgraves  et  de  leur  attribuer  le  pouvoir  de  conférer 
tous  les  fiefs  et  de  recevoir  les  serments  de  féauté  de  tous 
les  vassaux  dans  l'étendue  du  landgraviat. 

L'Alsace,  à  la  limite  des  Welclies  et  des  Allemands, 
passage  pour  les  invasions,  est,  en  outre,  agitée  par  d'in- 
nombrables querelles  locales.  Les  guerres  continuelles, 
sauvages,  n'épargnant  pas  les  églises,  dispersant  fréquem- 
ment un  couvent  comme  Lucelle,  ont  fait  d'elle  un  pays 
tout  militaire-.  Elles  tiennent  en  haleine  les  milices  sei- 
gneuriales et  municipales,  allèchent  une  foule  de  merce- 
naires, hérissent  vallées  et  montagnes  d'une  multitude 
de  forteresses.  Toutes  les  villes  sont  naturellement  des 
places  fortes.  Mais  il  y  a,  en  très  grand  nombre,  dans  les 
villages  et  auprès  des  villages,  des  maisons  fortes  ou  ma- 
noirs fortifiés,  et,  surtout  le  long  des  frontières,  des  châ- 
teaux-^. Les  uns  se  dressent  sur  les  contreforts  des  Vosges 
et  les  pentes  du  Jura,  du  côté  du  nord  Bilstein  au  Val 
de  Ville ,    Ortemberg ,    Bergheim    «  la   clé   »  du   land- 


1.  La  place  de  Bergheim  lut  disputée  longtemps  entre  les  Habsbourg  et 
les  Ribeaupierre.  Elle  est  définitivement  à  l'Autriche  dès  i3i3.  Toutefois, 
du  temps  de  Catherine  et  même  plus  tard,  des  terres  sises  au  ban  de 
Bergheim  paient  des  redevances  à  la  seigneurie  de  Ribeaupierre  (Qurl., 
XV,  I,  p.  269,  n.  2.  Orig.,  Il,  p.  17.  RUB.,  III,  lyS,  1420,  i"  avril;  744>  i433, 
26  janv.,  865  et  866,  ï435,  17  nov.).  Sur  la  valeur  stratégique  de  Hergheim, 
NPA.,  Il,  p.  6.  Sur  le  landgraviat,  notamment  sa  transformation  en  pro- 
priété et  en  suzeraineté,  Schmidlin,  pp.  ii3,  n.   i  ;  118,  n.  i  et  204. 

2.  Ghron.  Lucel.,  NPA.,  IX,  5°  (1424-1425). 

3.  Les  textes  appellent  ordinairement  la  maison  forte /<ai;s,/jf/.s  (Selnvei- 
ghausen,  Ilirtzbach,  Stettenberg,  Lf.,  2,  26;  Blochmont,  Hasl.  Chron., 
IV,  p.  455,  i44^')-  L(^  château  s'appelle  :  v  Schloss,  .s7oss  (florimont,  Oriff., 
II,  18,  etc.);  2°  veste  (Florimont,  4;  Banvillars,  /./. ,  4;  Morimonl,  19; 
Ilohlandspurg,  RUB.,  III.  29);  3° />f?7o- (\Mllenheim,  Brunstall,  Ri([uewihr, 
Lf.,^,  10);  ^^  schloss  nnd  bar  g  (Florimont,  Orig.,  II,  11)  ou  veste  (Banvil- 
lars, L/.,  20).  5"  cnstriiin,  (Ortemberg,  Ensisheim,  Isenheim,  Landser, 
Ferrette,  Altkirch,  Florimont,  Belfort,  Rosemont,  Délie,  Orig..  II.  44-  4''); 
6"  quelquefois  également  fiaiis  (Montjoie,  Lf.,  5.  JUisl.  ('hron.,  iW  p.  437). 


—  6  — 

graviat  d'Autriche  ;  puis,  en  descendant  vers  le  sud, 
Hohiandspurg,  Hohattstatt,  Windeck,  Laubeck,  Thann, 
Rougemont,  Rosemont,  la  Roche  de  Belfort,  Befurt  an 
dem  Stein,  Moron  et  Montjoie  dans  la  terre  de  Glères, 
Morimont,  Liebenstein,  Ferrette,  Blochmont,  Waldeck, 
Banvillars,  à  la  frontière  du  comté  de  Bourgogne,  poste 
avancé  de  Belfort  sur  la  route  de  Montbéliard  ^  Grand- 
villars.  Délie,  Florimont,  Altkirch  et  le  château  de  Mau- 
vais Florimont,  garnissent  le  pays  entre  Vosges  et  Jura. 
Landser,  Brunstatt,  Wittenheim,  Isenheim,  Ensisheim 
tiennent  la  plaine  d'Alsace.  Istein  en  interdit  l'approche. 
Plusieurs  châteaux  sont  doubles  ou  triples.  Bilstein  et 
Morimont  se  décomposent  chacun  en  une  forteresse  haute 
et  une  forteresse  basse,  Istein  en  trois  châteaux  superpo- 
sés. Toutes  ces  forteresses  fixent  solidement  l'Alsace  aux 
mains  de  ses  maîtres  et  ((  nul  ne  peut  entrer  en  Alsace 
sans  leur  danger  ». 

La  capitale  du  domaine  est  Ensisheim.  Là  se  tiennent 
les  deux  grandes  assemblées  du  pays,  le  conseil  dont  le 
duc  d'Autriche  prend,  quand  il  le  veut,  l'avis  pour  les 
actes  de  gouvernement,  et  la  «  justice  du  pays  »,  déléga- 
tion du  conseil  spécialement  chargée  des  affaires  judi- 
ciaires. Mais  à  côté  de  cette  juridiction  permanente  le 
plait  général  du  pays  continue  à  siéger  périodiquement. 
On  y  appelle  comme  jurés,  suivant  la  nature  des  affaires, 
des  clercs,  des  nobles,  des  chevaliers,  des  gens  du  com- 
mun. L'assemblée  est  demeurée  carolingienne.  De  vieux 
usages  en  fixent  le  lieu  à  Meyenheim,  Thann,  Pleigne,  au 
Schildberg,  à  Bergheim  et  lui  assignent  trois  époques  par 
an  :  le  printemps,  l'été,  l'automne.  Elle  administre  la  jus- 
tice du  landgraviat  concurremment  avec  le  tribunal  du 


I.  Pour  liilsloin,  Lf.,\6e[  Scherlen,  Die  Herren  von  Ifattstatt  iind  ihre 
//<',s//cN/)/,'r/i  (Sti'iisl)ourg-,  Colmar.  i()()8).  p.  r36,nio(loiii;uis,  nioderritlefhaus 
liilstein.  IlohliatLslatl,  au  moins  à  Tépociur  do  C^allieriiu',  était  forteivsse 
autricliienne  (/</.,  aS).  V.  cependant  Scherlen,  p.  164,  Hohhatlstatt  aurait 
été  fiol'  relevant  de.-,  comtes  de  Ilorbourj?,  puis  des  Wurtemherjf  depuis 
1188  jusqu'en  1585  sans  interruption. 


—  7  — 

pays.  Les  deux  juridictions  se  servent  du  môme  sceau 
pour  authentiquer  leurs  jugements  ^ 

Ensislieim  est  aussi  la  résidence  du  bailli  de  Ferrette 
ou  grand  bailli  d'Alsace,  du  chancelier  et  du  trésorier  de 
Ferrette  ou  receveur  général  de  Ferrette  et  d'Alsace  ^.  Le 


1,  Conseil.  —  Le  conseil  est  présidé  une  fois  par  le  chancelier  ((Joniptes, 
p.  37).  Il  siège  à  Ensisheim,  à  Belforl,  depuis  que  Catherine  a  fait  de  cette 
ville  le  chef-lieu  de  son  g-ouvernernent,  mais  se  transporte  assez  souvent, 
en  tout  ou  en  partie,  ailleurs,  à  Dannemarie.  Thann,  Brisac,  Bàle  (1*1*.  6, 
8, 16,  a3,  29,  70).  Ses  membres  ne  résident  pas  nécessairement  à  Ensisheim. 
Le  compte  de  Stauffenberg-  mentionne  k  les  despens  d'aucuns  des  gens  du 
a  conseil  et  autres  du  pais,  lesquelz  il  a  mandé  par  pluseurs  fois  au  lieu 
«  d'Erngiicssey  «  (P.  i4).  L'attribution  principale  du  conseil  est  de  déli- 
bérer sur  les  affaires  du  pays,  «  aviser  aux  besognes  de  madame  »  (Ibid.). 
Mais  il  prononce  des  amendes  (Amendes  de  la  mairie  de  Bue  «  échues  » 
devant  le  conseil,  p.  5-j.  Cpr.  p.  34).  Il  «  appointe  »,  c'est-à-dire  arrête  les 
sommes  à  payer  (Créance  de  Mûnch  de  Gachuang,  le  Moynne  de  Gathe. 
niarch,  p.  23).  Il  entend  et  clôt  quelques  comptes  (Comptes  de  Jean  Guil- 
laume de  Chaux,  Jean  Bernard  d'Asuel,  Jean  de  Morimont  et  d'Arnold 
de  Rotberg,  pp.  31,67,  72,  76).  Pour  conclure,  il  n'y  a  rien  de  fixe  ni  dans 
l'organisation  ni  dans  la  compétence  du  conseil.  On  n'est  pas  conseiller, 
comme  on  est  bailli,  par  exemple.  Tout  dépend  de  la  volonté  du  souverain 
ou  de  son  représentant,  grand  bailli  ou  chancelier.  Us  appellent  au  conseil 
qui  bon  leur  semble,  nobles,  roturiers,  ofliciers,  vassaux,  marchands, 
notables.  La  participation  du  conseil  aux  actes  du  gouvernement  est 
indiquée  dans  les  écrits  qui  les  constatent,  notamment  lorsque  ces  actes 
émanent  du  souverain  en  personne.  On  distingue  les  actes  que  le  souve- 
rain fait  de  lui-même  et  ceux  qu'il  fait  en  conseil  Cette  distinction  appa- 
raît dans  une  clause  finale.  Exemples  :  1°  Domina  ducissa  per  se.  Cathe- 
rine abandonne  l'angal  à  la  ville  de  Florimont  {Orig.,  II,  8,  i4o4,  26  févr.). 
Anne  de  Brunswick  engage  Florimont  à  Jean  de  Thierslein  (11,  1421, 
16  avril).  1"  Domina  ducissa  in  consilioou.  per  consiliiun.  Par  madame  la 
duchesse,  présent  son  conseil.  Catherine  répond  à  Maximin  au  sujet  de 
l'entrevue  projetée  entre  Ulman  de  Massevaux  et  Thierry  de  Weilen- 
mùhle  (RUB.,  II,  706,  1406,  18  janv.)Elle  donne  à  Jean  sans  Peur  quittance 
d'un  acompte  de  4000  francs  sur  sa  dot  (i4n,  22  juin,  NPA.,  p.  03).  Ré- 
ponse de  Catherine  au  comte  de  Savoie  au  sujet  de  la  destruction  du 
château  de  Blauenstcin  (NPA.,  XV,  3°,  i4i3,  i3  sept.,  p.  89).  Elle  nomme 
les  plénipotentiaires  qui  négocient  avec  ceux  de  Frédéric  le  traité  de 
Bâle  (NPA.,  XXIX,  r.  A,  1422,  19  oct  ,  p.  147).  Elle  arrête  le  compte  de  Jean 
Guillaume  de  Chaux  relevé  de  son  emploi  (C'07/*pfc,s-,  p.  33,  1424,  4  ;»oùt). 
2»  Justice  du  pays.  Landgericht.  Judicium  provinciale.  Sur  le  tribunal 
d'Ensisheim,  NPA.,  VII,  §§8,9,  pp.  19,  20;  Les  possessions  bourgnig-nonnes, 
83-85  (huit  conseillers  gagés  pour  rendre  la  justice,  résidant  à  Ensisheim, 
siègent  sous  la  présidence  du  lieutenant  du  grand  bailli);  Schmidlin,  pp.  6S, 
209;  Scherlen,  p.  221.  Pour  h;  plait  général,  T.,  IV,  270  (i3i)3,  T»  sept.);  NP.V., 
XXIX,  3%  B,  p.  i53;  Schœpilin-Ua venez,  V,  p.  455  ;  abbé  Ilanauer,  Les  cons- 
titutions des  campagnes  de  l'Alsace  au  moyen-âge  {Paris,  Strasbourg,  1S64), 
p.  i6a:  Schmidlin,  pp.  (in,  75. 

2.  Bailli  (le  Ferrette.  Landvogt  in  Llsns,  un  Suntgai^'  (Orig.,  Il,  7, 
1401,  i3  sept.).  Bailli  de  Ferrettcs  et  iVAussais  {Comptes,  p.  4)-  Trésorier  de 
Ferrette  {Comptes,  pp.  5,  i3,  22,  66,  67,  70,  72,  75,  7S). 


-  8  - 

grand  bailli,  lieutenant  du  duc,  exerce  l'autorité  de  land- 
grave, en  outre  gouverne  le  plus  souvent  le  Brisgau  et 
parfois  la  Souabe,  l'Argovie  et  la  Thurgovie.  Il  préside 
les  trois  assemblées  supérieures.  Mais  la  justice  et  le  plait 
général  peuvent  avoir  un  président  spécial,  le  justicier 
du  pays^  Au  dessous  du  grand  bailli,  les  châtelains  ou 
baillis  régissent  chacune  des  circonscriptions  entre  les- 
quelles la  seigneurie  d'Autriche  est  partagée  avec  assez 
de  régularité.  Au  degré  inférieur  sont  les  receveurs,  fonc- 
tionnaires des  finances,  et  les  maires  et  prévôts  qui  cumu- 
lent les  attributions  administratives  et  la  basse  juridic- 
tion 2. 

Les  revenus  que  les  ducs  d'Autriche  tirent  du  pays  sont 
d'abord  les  redevances  directes  sur  les  personnes  et  sur 
les  biens,  dîmes,  mainmorte,  taxes  sur  les  fonctionnaires, 
taxes  sur  les  bêtes  de  labour,  taille  et  gîte  aux  chiens, 
redevances  de  chapons,  poules  et  cire,  gerberies,  char- 
ruages,  impôt  des  toises  des  maisons  et  cens  fonciers  ou 
d'héritages-^.  Mais  ces  redevances  d'origine  très  ancienne, 
quelques-unes  se  rattachant  au  servage  personnel  à  peu 
près  disparu,  d'un  taux  peu  élevé,  payables  en  nature,  ne 
donnent  que  des  revenus  médiocres.  Ce  sont  «  de  petits 
cens  ».  De  meilleur  rendement  que  ces  droits  surannés 
sont  les  tailles,  les  amendes,  Yangal  ou  ungelt,  taxe  de 
consommation  imposée  ordinairement  sur  le  vin,  et  la 
réserve  seigneuriale.  Par  là  il  faut  entendre  les  immeu- 
bles exploités  directement  par  les  ducs,  étangs  et  rivières 
avec  leurs  pêcheries,  vignobles  et  prairies.  A  ïhann  sont 
le  cru  renommé  de  Rangen  et  une  prairie  où  pait  un  trou- 


1.  Landrichter. 

2.  Sur  les  circonscriptions  adininistralives  de  l'Alsace  des  Habsbourg, 
NPA.III,  p.  9. 

3.  Sur  les  revenus  du  domaine  d'Alsace,  NPA.,  IV,  p.  lo.  On  ne  ren- 
contre l'iinpôl  des  toises  (iu'à  Belfort,  la  gîte  aux  chiens  qu'à  Châtenois 
{Comptes,  pp.  33,  38).  La  mairie  de  Bethonvilliers  ne  doit  ni  angal,  ni 
banvin,  ni  taille  aux  chiens  (P.  36).  Seule,  dans  la  chàtellenie  de  Rose- 
mont,  la  mairie  d'Arj^iésans  ne  paie  i)oint  de  dîme  (F.  4î))-  On  pourrait 
multiplier  les  exemples. 


-  9  — 

peau  de  plus  de  mille  botes  à  laine.  Il  y  a  aussi  les  forêts 
du  Jura,  des  Vosges,  de  la  plaine.  Au  revenu  de  leur 
exploitation  se  joint  celui  des  redevances  diverses,  af- 
fouage, foresterie,  pesnage,  qui  sont  comme  le  loyer  de 
l'usage  laisse  aux  habitants.  Dans  la  réserve  rentrent 
encore  les  monopoles  ou  banalités,  le  banvin  qui  assure 
le  placement  du  vin  seigneurial  en  contraignant  le 
sujet  d'acheter  ce  vin  de  préférence  à  tout  autre,  les  mou- 
lins, fours,  boucheries,  auberges,  tavernes,  halles,  scie- 
ries, marchés  et  le  mesurage  du  blé  et  du  sel,  accessoire 
habituel  du  marché. 

Les  ducs  d'Autriche  profitent  de  ces  droits  ;  ils  ne  les 
ont  pas  établis.  Ils  les  ont  trouvés  en  vigueur  dans  les 
seigneuries  nombreuses  dont  la  réunion  opérée  peu  à  peu 
a  constitué  leur  propre  seigneurie.  Où  ces  redevances 
étaient,  ils  les  ont  maintenues  ;  où  elles  n'étaient  pas,  ils  ne 
les  ont  pas  introduites.  Mais  dans  le  recouvrement  des 
taxes  on  perçoit  vite  la  manière  autrichienne,  amodiation 
pour  les  banalités,  les  dîmes  et  certains  biens  de  la  réserve  ; 
perception  sans  intermédiaire  pour  les  autres  revenus; 
comptabilité  méticuleuse  entre  les  maires  et  les  prévôts, 
agents  de  perception,  les  receveurs  ou  les  châtelains  qui 
recueillent  les  recettes  des  mairies  ou  des  prévôtés,  le  tré- 
sorier de  Ferrette  qui  réunit  les  comptes  et  les  reliquats 
des  receveurs;  enfin  les  châteaux  du  pays  érigés  en  chefs- 
lieux  de  chàtellenies,  demairies  ou  de  prévôtés,  c'est-à-dire 
en  bureaux  de  finances,  et  prêts  d'ailleurs  à  soutenir  de 
leur  puissance  militaire  les  agents  des  recettes  ^  C'est  la 
gestion  forte,  serrée,  méthodique,  uniforme,  centralisée,  le 
moule  fiscal  que  l'Autriche  applique  à  tous  ses  domaines. 

Les  Bourguignons  connaissent  les  avantages  qu'aurait 
pour  eux  la  possession  de  la  seigneurie  d'Autriche.  Il  est 
vrai  que  la  plus  grande  partie  de  la  Haute-Alsace  est  de 
langue  allemande   et,    comme   ils    le  disent  eux-mêmes, 


ï.  Exemples  de  lu  iniiiutie   des  comptes  :  vj>i>:xYiij  ticlines  j  (juart  et  ij 
tiers,. . .  liij  gclines  iij  quars  j  tiers  de  quart  de  g-eline  {Coniptfs,  p.  ^S). 


-  10  - 

«  marche  d'Allemagne  ».  Lorsque,  venant  de  Lorraine,  on 
traverse  le  Pertuis  d'Estrée,  ils  disent  qu'on  entre  en 
Allemagne.  Ils  placent  en  Allemagne  Ensisheim,  Masse- 
vaux  et  Cernay  où  l'on  parle  allemand  et  Vézelois,  village 
welche  des  environs  deBelfort^  Mais  leurs  ducs  possè- 
dent déjà  un  pays  germanique,  la  Flandre,  et  la  diversité 
de  langue  et  de  race  ne  leur  parait  pas  un  obstacle  à  l'in- 
corporation de  la  belle  Alsace  à  la  puissante  Bourgogne. 
«  C'est,  disent-ils,  un  très  grand  et  très  riche  pays  que 
«  le  comté  de  Ferrette  et  le  pays  d'Alsace.  Il  touche  au 
«  comté  de  Bourgogne.  Il  s'y  trouve  plusieurs  grandes 
«  villes  et  de  beaux  châteaux  presque  imprenables.  Bel- 
«  fort  est  un  très  beau  château.  Il  est  avec  Rosemont  les 
«  entrées  du  comté  de  Ferrette  ))^.  Les  ducs  de  Bourgogne 
surveillent  ce  qui  se  passe  en  Alsace  et  dans  les  pays 
d'alentour.  Ils  savent  que  les  deux  grandes  puissances  de 
l'Empire  sont  la  féodalité  et  les  municipalités,  les  a  bonnes 
villes  »,  disent  les  Bourguignons  transportant  aux  cités 
allemandes  le  nom  en  usage  pour  les  communes  de 
France.  Ils  se  tiennent  en  rapport  avec  les  nobles  et  les 
bourgeois  d'Allemagne  par  des  messages,  par  des  mis- 
sions auxquelles  ils  ont  soin  d'emploj^er  toujours  les 
mêmes  hommes.  La  plupart  sont  secrètes.  Les  tréso- 
riers de  Bourgogne  les  mentionnent  en  termes  mysté- 
rieux et  s'en  rapportent  pour  l'évaluation  des  frais  aux 
affirmations  et  à  la  conscience  des  envovés  ^^ 


1.  (Joinptes,  pp.  20,  56,  5t),  70.  Orig.,  II,  3;  (i454,  nov.,  §  2!$,  p.  91).  NPA., 
XXVI,  1°,  p.  i38-,  p.  i58.  Henri  de  Bubeiuberch,  chevalier,  de  Berne  en 
Allemagne  (B,  10579.  Peincedé,  Inventaire,  VII,  p.  n5). 

2.  Deux  documents,  p.  i5. 

3.  La  veuve  de  Jean  sans  Peur  envoie  Thomas  de  Grammont  au  comte 
palatin  du  Rhin  et  à  d'autres  seigneurs  d'Allemagne  pour  leur  signifier  la 
«  traîtrevise  et  déloyale  mort  «  de  son  mari  (Mandement  de  paiement, 
i^ii),  12  oct.  B,  11932.  Orig.  Parch.  Scellé  sur  simple  queue  d'un  sceau  en 
cire  rouge  dont  il  ne  reste  (ju'un  fragment).  Missions  secrètes.  Exem- 
ple :  Pour  trente  à  six  jours  entiers  que  je  allerme  en  ma  loyauté  et  cons- 
cience auoir  vaquez  en  certains  A'oiaiges  secrelz  que  par  rordonndnce  et 
pour  les  hesoingnes  (;t  artères  de  mon  dit  seigneur  j'ay  faiz  (Quittance 
d'IIélion  de  .laclcville.  i4i5,  16  juil..  H,  355).  Aler  en  aucuns,  en  certains 
lieux  secrcz,  certain   voyaige  loinglain   où  mon  dit  si'igneur  l'a  enuoyé. 


—  11  — 

Les  ducs  estiment  que  beaucoup  d'entreprises  leur  sont 
possibles  dans  la  bande  de  terrain  qui  forme  la  lisière 
des  pays  de  langue  allemande  du  côte  de  la  Bourgogne. 
Le  contour  en  est  flottant.  Une  ligue  alsacienne  pour 
la  paix  publique  couvre  de  sa  protection  le  domaine  en- 
tièrement bourguignon  de  l'abbaye  de  Lure  K  Sei- 
gneurs welches  et  seigneurs  allemands  possèdent  dans 
l'indivision  ou  se  partagent  quelque  territoire  allemand 
ou  welche.  Des  mariages,  des  successions,  le  désaveu 
d'un  vassal  transférant  à  un  suzerain  de  son  choix  l'hom- 
mage de  son  fief,  l'oblation  des  alleux  en  fief  font  passer 
tantôt  à  un  maître  allemand,  tantôt  à  un  maître  welche 
quelque  fragment  de  territoire.  La  seigneurie  de  Belfort 
est  un  ancien  fief  de  Montbéliard.  Il  en  était  de  même  de 
la  seigneurie  de  Grandvillars  avant  que  la  volonté  de  son 
seigneur  l'eût  placée  sous  le  domaine  des  ducs  d'Autriche. 
Au  XIV®  siècle,  Héricourt  était  une  ville  bourguignonne. 
Vers  la  fin  du  siècle  elle  devient  autrichienne.  Mais  les 
Habsbourg  la  donnent  en  fief  à  une  famille  du  comté  de 
Bourgogne,  les  comtes  de  NeuchàteP.  De  siècle  en  siècle 


tz'es, grandement  touchant  son  bien  et  honneur,  dont  il  ne  voult  autre 
declaracion    en   estre   faite  (H,   1G28).  ISTA.,  p.  i6o. 

1.  Landfriedensbïmdniss.  En  font  partie  l'Alsace  entière  et  levèque  de 
Bàle.  Du  côté  de  la  Bourgogne,  la  limite  dans  laquelle  la  ligue  s'engage  à 
maintenir  la  paix  va  du  Schlossberg,  au-dessus  du  lac  do  Bit* une,  à  Roche 
d'Or,  puis  à  TIll,  au  couvent  de  Lure  et  aux  Vosges  (RUB.,  II,  3j,  i36<î, 
17  octobre,  p.  27). 

2.  L'an  i332,  Henri  de  Grandvillars  offre  en  lief  à  l'Autriche  les  nouvelles 
fortifications  de  la  ville  de  Grandvillars.  Dix  ans  après,  il  en  fait  autant 
pour  la  ville  même  (Schœpflin-Ravenez,  V,  p.  6;2;  cpr.  IV,  p.  i3i).  Lèo- 
pold  III  enlève  Héricourt  au  comte  de  Linanges  en  i36a  et  riiifèode  àThiè- 
baud  VI  de  Neuchàtel  en  Bourgogne  en  13^;  {/iasl.  CViron.,  V,p.  58,  nn.  10, 
12.  Tuetey,  Evénements  militaires  en  Franche-Comté  et  dans  le  pays  de 
Montbéliard,  i370-i44'^,  Montbéliard,  1S71,  p.  6.  De  même  Grandvillars  et 
Morvillars.  Suzerain,  l'évêque  de  Bàle.  Vassaux  au  xiii"  siècle,  les  comtes 
de  Montbéliard;  au  xv«  siècle  les  ducs  d'Autriche.  Arrière-vassaux  pour 
Grandvillars  les  nobles  de  ce  nom  (Schœpflin-Ravenez,  IV, p.  i3i).  —  Léo- 
pold  le  Superbe  prend  l'église  de  Saint-Crsanne  sous  sa  protection  (T.,  IV, 
3o5,  i397,  a6  août).  Peut-être  y  est-il  poussé  par  sa  femme.  A  ce  moment, 
le  château  de  Saint-Ursanne  est  engagé  aux  Neuchàlel-liourgogne.  —  Les 
gens  de  Lèopohl  et  de  Catherine  occupent  le  territoire  de  labbaye  de  Lure. 
Une  garnison  commandée  par  Henri  de  Moriinont  se  tient  dans  une  tour 
de  l'abbaye  pour  la  sûreté  des  droits  de  l'Autriche  et  île  Tabbe  (NPA.,  IX, 


—  12  — 

les  comtés  de  Montbéliard  et  de  Ferrette  se  prennent  et 
se  cèdent  des  territoires. 

Les  institutions,  comme  les  hommes,  des  deux  races  se 
rencontrent  dans  cette  zone  intermédiaire,  le  fîef  castrai  et 
le  fief  mâle  en  honneur  chez  les  Allemands,  avec  ce  qu'ils 
appellent  le  «  fief  welche  ))  ou  «  fief  de  Bourgogne  », 
c'est-à-dire  le  fief  de  quenouille^  Dans  les  familles  de  la 
noblesse  allemande,  on  sait  le  «  roman  »,  on  traduit  en  alle- 
mand des  livres  français 2.  Un  dialecte  bourguignon  bar- 
bare, parfois  d'allure  germanique  et  semé  de  mots  tudes- 
ques,  règne  dans  les  territoires  de  Rosemont,  Belfort, 
Délie,  Florimont  et  dans  plusieurs  villages  de  la  châtel- 
lenie  de  Ferrette  ^  Les  mariages  sont  fréquents  entre  fa- 
milles bourguignonnes  et  familles  allemandes.  Nombre  de 
féodaux,  les  Tavannes,  Thierstein,  Asuel,  Kiburg  et  d'au- 
tres hésitent,  pris  par  l'attrait  welche,  retenus  par  leurs 
origines  et  leurs  traditions  germaniques  ^.   Parmi  ces  in- 


2",  1407,  25  jtiuv.,  p.  32).  —  A  l'inverse,  au  temps  de  Catherine,  les  comtes 
de  Montbéliurd  ont  droit  de  recept  àGrandvillars,  forteresse  autrichienne 
(Tiietey,  p.  i3,  n.  2,  i385  et  i4oç)). 

1.  Guille  de  Loray,  veuve  d'Othes  d'Accolans,  tenue  à  sept  semaines  de 
j^arde  à  Neuchâtel  eu  Bourgog-ne  (Abbé  Richard,  Recherches  historiques  et 
statistiques  sur  Vancienne  seigneurie  de  Neuchâtel  en  Franche  Comté,  Be- 
sançon, Dambelin,  i84o,  p.  173,  an.  i388).  —  Welsches  Lehen.  Kunkelle- 
hen.  Feoduni  Burgundie.  Le  livre  des  fiels  de  Rodolphe  indique  deux  fiefs 
de  quenouiile  dans  la  partie  welche  du  domaine  d'Alsace  :  Fief  de  Ilen- 
mann  de  Dornach  à  Bourogne,  und  ist  welche  lechen  (Quel.,  XV,  i,  p.  4i<î)- 
Fief  de  Trétudans  à  lioncourt,  tenu  par  Henri  de  Délie,  et  est  feodum 
Burgundie  (V .  45;). 

2.  Un  l)ourg'eois  de  Bàle  envoie  sou  enfant  à  Belfort  pour  apprendre  «  ro- 
man »  (Orig.,  If,  X\X,  1433,  sept.,  i^  12).  —  Lettres  en  français  :  i»  de  Maxi- 
min  de  Rii)eaupierre;  2»  de  Pierre  de  Morimont,  bailli  de  Ferrette,  à  Thié- 
baud  de  Neuchâtel,  maréchal  de  Bourgogne.  Dimanche  après  Sainte-Lucie. 
1/année  n'est  pas  indiquée  (li,  207.  Orig.  Pap.).  /hisl.  Chron.,  IV,  p.  62,  n.3. 
Marcpiard  voin  Stcin  traduit  le  livre  du  chevalier  de  la  Tour  Landry  (Orig., 
I,  p.  3o,  n.   1).  X.  Kohler,  Alsaciennes  (l*orreuti'uy,  1S71),  p.  (m. 

3.  Exemples  de  ce  dialecte  :  />/.,  pièces  annexes,  4?  NPA.,  V,  XXXIV, 
XLVL 

4.  Contrai  de  niariage  de  Walraf  de  Thierstein  et  d'Isabelle  de  Ray.  Elle 
apporte  a  son  mari  des  biens  à  Valent igney  et  à  Mandeure,  au  comté 
(le  .M(tulitèliar(l  (B,  11713,  iSSi).  Véreiu"  d»'  Thierstein.  mariée  à  Pierre  de 
Cly,  seigneur  <le  Boche  d'Or  (T.,  IV.  j).  Si)»),  généalogie  de  la  famille 
<r.\suel,  fin  tlu  xv  siècle).  Adélaïde,  lille  de  Thièbaïul  VI  de  Neuchàlel- 
Boiirgogue,  épouse   Thuriug  de   Ramslein  (Abbé   Richard,  p.    174,  1391). 


-  13  - 

décis,  ces  oscillants,  les  ducs  cherchent  des  recrues.  A 
ceux  qui  sont  disposés  à  les  renseigner,  à  les  aider,  sei- 
gneurs, bourgeois,  aventuriers,  bâtards,  ils  distribuent 
cadeaux,  argent,  titres  honorifiques,  fiefs,  emi)lois  ^  Ils 
les  appellent  à  leur  cour  2.  Ils  se  les  attachent  comme  ser- 
viteurs, conseillers,  chambellans,  échansons,  panetiers, 
c'est-à-dire  comme  gens  à  leurs  gages  '.  Leurs  armées 
fourmillent  de  mercenaires  allemands. 

Au  commencement  du  xv^  siècle,  une  réunion  de  cir- 
constances, trop  avantageuse  pour  être  fortuite,  sert  les 
ducs  de  Bourgogne  dans  la  région  qui  les  intéresse.  L'aide 
leur  vient  de  toutes  parts,  d'une  cité  plébéienne  et  alle- 
mande, s'il  en  fût,  Bfde;  de  grandes  familles,  les  unes, 
leurs  vassales  ou  leurs  pensionnaires,  les  autres,  indé- 
pendantes, les  unes  de  l'antique  Bourgogne  transjurane, 
d'autres  allemandes  ou  welches,  les  sires  de  Ribeau- 
pierre,  les  comtes  de  Neuchâtel  en  Bourgogne  ''.  Les  com- 
tes de  Montbéliard  tiennent  des  ducs  des  places  au  comté 
de  Bourgogne,  deux  entre  autres  qui  sont  des  forteresses 
d'avant-garde,   le  château    de   Franquemont  sur  la   rive 


Jeannelle,  lille  de  Marguerite  de  Pierrefontaine,  veuve  de  Perrin  Jacque- 
mard  de  Lanans,  épouse  de  Jean  Renaud,  bâtard  de  Thierslein  (T.,  V, 
p.  753,  i4'^3,  lajanv.).  Pierre  de  Hagenbach,  mari  d'une  des  filles  d'Henri 
d'Accolans  (Tuetey,  p.  i8).  Guillaume  de  Saint-Georges  est  l'oncle  d'Aimé 
de  Sarrebriick  (Bertin,  Le  sièg-e  du  château  de  Vellexon  en  i^og,  Vcsoul, 
1901,  p.  126,  n.  3). 

1.  Jean  sans  Peur  donne  au  margrave  de  Bade  un  lianap  garni  de  i)ic'r- 
res.  La  femme  du  margrave  reçoit  un  collier  de  dix-huit  grosses  perles; 
le  comte  de  Wurtemberg  un  hanap  d'or  et  sa  femme  un  collier  de  pierre- 
ries (Peincedé,  Inventaire,  XXII,  p.  49!^,  i4iï'  sept.). 

2.  Reprise  de  lief  par  le  duc  de  Bourbon,  en  présence  de  Conrad,  comte 
de  Fribourg  en  Hrisgau,  et  de  Jean  de  Thierslein  ,  1409,  28  mai  (Tierseing. 
R,  1044^5,  fol.  71,  v.  Peincedé,  Inventaire,  XXI,  p.  559). 

3.  Diener.  Diepolt  Zibol,  de  Râle,  serviteur  de  Jean  sans  Peur(NPA., 
p.  4i)-  Nombreuses  quittances  de  pensions  ou  gages  de  chambellans  du 
duc  (B,  355).  Accelin  d'Osterichc,  palefrenier  du  duc  de  Rourgogne  (R, 
i5S8,  fol.  xiiij*^"  iij). 

4.  Les  Neuchàtel-au-Lac,  Grandson,  Vaumarcus  servent  dans  larmée  du 
duc  de  Bourgogne.  Le  comte  de  Montbéliard  est  seigiu'ur  d'Orbe,  Lciial- 
lens  et  Grandson,  etc.  Sur  la  maison  de  rseuchàtel-Rourgogne,  Dunod, 
Histoire  du  comté  de  Bourgogne,  II  (Dijon,  1737),  p.  298:  abbé  Richard  ;  abbé 
Loye,  Histoire  de  la  seigneurie  de  Neuchâtel- liourgogne  (Montbéliard,  1890). 


—  14  — 

droite  du  Doubs,  et  Montbéliard,  lieu  de  rendez-vous 
pour  les  conférences  entre  Welches  et  Allemands,  point  de 
départ  des  routes  qui  s'engagent  dans  la  terre  alsacienne  ^ 
La  plus  vaste  seigneurie  de  la  Haute-Alsace  est  alors 
l'évêché  de  Bàle.  Elle  va  du  Doubs  au  Rhin,  de  l'Aar 
à  la  frontière  méridionale  de  la  Basse-Alsace.  L'évêque 
est  suzerain  des  ducs  d'Autriche  pour  la  plupart  de  leurs 
possessions  d'Alsace,  les  vallées  de  Munster,  de  Masse- 
vaux,  le  comté  de  Ferrette,  Istein,  Mûnchenstein^.  La  sei- 
gneurie de  Ribeaupierre  et  le  plus  grand  nombre  des  do- 
maines de  Murbach  et  de  Lucelle  sont  fiefs  mouvants  du 
domaine  temporel^.  Jusque  là  l'évêché  était  une  princi- 
pauté allemande  ;  rarement  le  choix  du  chapitre  assem- 
blé pour  élire  un  évêque  s'était  porté  sur  un  Welche.  Les 
familles  de  Montbéliard  et  de  Neuchàtel  en  Bourgogne 
rapprochent  de  la  France  ce  fief  de  l'Empire  germanique. 
Des  emprunts  répétés  tont  acquérir  la  majeure  partie  des 
terres  occidentales  de  l'évêché  à  ces  familles.  L'évêque 


1.  Etienne  de  Montbéliard  eut  de  son  mariage  avec  Marguerite  de  Cha- 
lon,  Henri,  mort  à  la  croisade  de  Hongrie  en  iSgô.  Du  mariage  d'Henri 
avec  Marie  de  Fères  naquirent  quatre  lilles:  Henriette,  mariée  à  Eberard  IV 
de  Wurtemberg;  Jeanne,  à  Louis  de  Chalon,  prince  d'Orange;  Margue- 
rite, qui  épousa  Humbert,  comte  de  la  Roche,  seigneur  de  Viliersexel.  et 
Agnès,  mariée  à  Tliiébaud  VIII  de  Neiichàtel  en  Hourgogne  (B,  locia.  Pa- 
pier. T.,  IV,  3o(i,  1397,  3i  oct.).  Sur  la  seigneurie  de  Franquemont,  dépen- 
dance du  comté  de  Hourgogne,  T  ,  H,  p.  cxiv. 

2.  Quelques  inféodations  et  déclarations  de  fiefs  rappellent  que  le  fief 
est  dans  l'évêché  de  Bàle,  inféodation-gagerie  de  Florimont  (Orig., 
II,  p.  29),  inféodation  de  Merxliciin  et  de  Hàdorshcim  (Lf.,  ^o),  déclara- 
tion du  lier  de  Mortzwillèr  (47).  Cpr.  le  livre  des  liefs  de  i3(ii,  Slein- 
brunn  {Quel.,  XV,  i,  p.  428).  I  our  la  consistance  du  licf  que  l'Autriche 
tient  de  l'évêché,  v.  la  reprise  du  22  janvier  i3()i  :  seigneurie,  chtàteau  et 
ville  de  Ferrette  avec  ses  dépendances,  savoir  :  Blochmont,  Lowenbourg, 
IMorimonl,  Lichenstein,  Altkirch,  Aminortzwiller,  Speclibach.  Ilohcnack, 
Windeck,  domaines  de  (>rnay,Triaucourt,  Bouxwiller.  Uiespach  ;  Altkirch 
avec  ses  mairies  de  Spechbach,  Aiumertzwiller,  Buruhaupt,  Schweighau- 
sen,  ville  et  village  de  Thann,  en  deçà  de  la  Thur;  village,  avoueries  et 
mairies  de  Dannemarie,  domaines  et  mairies  d'Illfurth  et  de  liohenro- 
dern  ;  avouerie  de  Massevaux  ;  chàleau,  ville  et  faubourg  de  Florimont 
avec  les  villages  (jui  en  dépendent  (T.,  IV,  6.5  et  Quel.,  XV,  1,  p.  409, 
n.  1).  Bellingen  appartenait  également  à  l'évêque  de  Bàle.  A  l'époque  du 
Lf.  il  était  devenu  propriété  (eigeu)  de  l'Autriche  qui  l'avait  donné  eu 
iicULf.,  8). 

3.  Sur  Hibeaupieri'i',  lief  de  révêche  de  Bàle,  RVli.,  III.  124. 


—  15  — 

Imier  de  Ramstein  engage  au  comte  Etienne  de  Montbé- 
liard  Porrentruy  et  presque  toute  la  chàtellenie  d'Ajoie,  et 
à  ïhiébaud  VII  de  Neuchàtel  les  châteaux  de  Saint- 
Ursanne,  Chauvelier  et  Muriaux  ^  Ilumbert  de  Neuchàtel, 
évêque  de  1895  à  i4i8,  engage  à  son  neveu  Thiébaud  VIII, 
fils  de  Thiébaud  VII,  les  châteaux  de  Roche  d'Or  et  de 
Pleujouse,  le  reste  de  la  chàtellenie  d'Ajoie  et  les  Fran- 
ches-Montagnes-.  Plusieurs  de  ces  territoires,  Muriaux, 
les  Franches-Montagnes,  Chauvelier  touchent  Franquc- 
mont.  La  Bourgogne  pénètre  comme  un  coin  dans  le  sud- 
ouest  du  domaine  épiscopal.  Au  cœur  même  de  l'évêcbé, 
dans  la  vallée  de  la  Birse,  et  à  la  limite  de  la  Haute-Alsace, 
ïhiébaud  de  Neuchàtel  et  d'autres  Bourguignons  acquiè- 
rent des  fiefs  ^. 

Le  long  du  Rhin,  de  la  Hollande  à  Bâle,  la  Bourgogne 
a  des  amis,  le  duc  de  Glèves,  pensionnaire  et  gendre 
de  Jean  sans  Peur,  le  duc  Louis  de  Bavière,  frère  de 
la  reine  Isabeau,  Rodolphe  et  Guillaume,  margraves  de 
Bade-Hochberg,  seigneurs  de  R6teln\  A  la  cour  de  Bour- 


I.  Vente  a  réméré  à  Etienne  de  Montbéliard  des  villages  de  Bressau- 
court,  Villars,  Fontenais,  Gourgenay,  Courtari,  Courtamblin,  Courtcmau- 
Iruy,  Cornol,  Fregiécourt,  Charmoille,  Aile,  Damphreux,  Bonfol,  heurne- 
vésain,  Lugnez,  Varcroille,  Monligncz,  Cœuve,  Boncourt,  Buix,  Courte- 
maiche,  Le  Maira(T.  IV,  223,  i386,  5  juillet). 

'1.  Koteler  Clironik  (Basl.  Chron.,\,  p.  i84,  n.  i).  Chronik  lieinrichs  von 
Beinheiin  (P.  352.  n.  8),  T.  IV,  p.  85i  (vers  1397).  Hiimberl  rachète  les  châ- 
teaux de  Roche-d'Or  et  Saint-Ursanne  en  1404  (V,  p.  715),  le  château  de 
Pleujouse  en  1409  (P.  730).  Mais  Thiébaud  reste  en  possession  (NPA.,  V, 
1408,  n.  st.,  Il  murs,  p.  i5).  Ilumbert  lui  engage  Roche-crOr,  Chevt-nez, 
Grandfontaine,  Uéclère,  Damvant  (P.  ^38,  i4i3,  9  nov.). 

3.  Thiébaud  VllI  de  Neuchàtel,  donne  en  tielà  Jean  et  Thiébaud  de  Bla- 
mont  ses  droits  sur  le  château  de  Soyhiéres,  les  moulins  de  Laufon  et  les 
territoires  de  Porrentruy  et  de  Beurnevésain.  Thiébautl  \i  de  Neiichâlcl, 
grand-pere  de  Thiébaud  VllI,  avait  acquis  ces  droits  de  Jean  L  Iric  de 
Délie  et  les  lui  avait  rendus  en  fief.  Jean  Thiébaud.  fils  de  Jean  Ulric,  n'a 
pas  lait  hommage,  Thiébaud  VIII  a  retiré  le  fief  (T.,  V,  32,  1402,  aO  sept.  ; 
abbé  Richard,  pp.  171,  180).  Vente  par  Pierre  d'Aviley,  Isabelle  de  .Mout- 
bozon,  son  épouse,  Henri  de  Voillans  et  Jeanne  de  Belnioul,  son  épouse, 
au  chapitre  de  Saint-lJrsanue,  d'un  fief  castrai  ([u'ils  tiennent  de  l'église  de 
Bàle,  assis  sur  divers  biens  à  Delémont,  Courfaivre,  Glovelier  et  Basse- 
court  (T.,  V,  26,  1401,  3  févr.). 

4.  Le  comte  de  Cléves,  marié  à  Marie  de  Bourgogne  depuis  i4o(j  (Ernest 
Petit,  Itinéraires  de  Philippe  le  Hardi  et  de  Jean  sans  Peur.   Paris,   1888, 


—  16  — 

gogne,  on  nomme  familièrement  Rodolphe  le  «  comte 
Riido  ».  Eberard  de  Wurtemberg,  vassal  bourguignon, 
parce  qu'il  a  épousé  Henriette  de  Montbéliard,  reçoit  à 
Stuttgard  des  envoyés  de  Jean  sans  Peur  venus  pour  le 
requérir  de  servir  en  armes  son  suzerain  et  le  roi  de 
France  contre  les  Anglaise  Les  comtes  de  Fribourg  en 
Brisgau,  seigneurs  de  Neuenburg  sur  le  Rhin  et  de  Neu- 
chàtel  au  Lac,  sont  dans  la  main  des  ducs  de  Bourgogne. 
Peut-être  la  gêne,  mal  habituel  des  grands  seigneurs 
allemands,  a-t-elle  contribué  à  les  v  mettre.  Mais  l'un 
d'eux,  Conrad,  est  le  beau-frère  de  Rudo,  et  sa  femme 
est  Marie  de  Vergy,  fille  de  Jean,  sœur  d'Antoine, 
maréchaux  de  Bourgogne^.  Il  est  du  nombre  des  cheva- 
liers qui  s'assemblent  à  Dijon  en  iSqi  sous  le  maréchal 
de  Bourgogne,  Guy  de  Pontailler,  de  l'armée  que  Jean 
sans   Peur   conduit   à  Paris  en   i4o5^.  Jean,  son  fils,  a 


pp.  583,  645).  Louis  de  Bavière,  hôte  de  Jean  sans  Peur  en  décembre 
1409,  février  1412,  janvier  et  février  i4i3  (PP.  372,  387,  dgj.  —  Guillaume 
de  Ilochberg,  conseiller  de  Philippe  le  Bon,  l'un  de  ses  ambassadeurs 
au  concile  de  Bàle  (B,  Ii6i5,  i433,  i*^^'  sept.)- 

1.  Il  meurt  en  1419  (T.  V,  p.  ^51).  Mais  les  relations  se  continuent  jus- 
qu'à la  mort  de  sa  veuve  en  i444-  —  Etienne  de  Montbéliard  est  vassal 
du  comté  de  Bourgogne  pour  les  terre,  ville  et  forteresse  de  la  Grange 
au  territoire  de  Besançon  (i386,  5  oct.,  Peincedé,   Inventaire,  I,  ]).  849). 

2.  A  messire  Erart  du  Four,  clieualier,  conscillicr  et  chambellan  de 
monseigneur  le  duc  de  Boiirgoingne  et  son  bailli  A''Ajnont  ou  conté  de 
Iiourgoingne,\ii  somme  de  soixante  trois  Irans  qui  deuz  lui  estoient  pour 
les  despens  de  lui,  ses  gens  et  cheuaulx,  fais  par  vint  et  vng  jour  com- 
mençant le  V  jour  d'octobre  Tan  mil  cccc  et  dix  huit  et  fenissant  le  xxvj» 
jour  du  dit  mois  tout  inclux,  qu'il  a  vacqué  on  auoir  esté  de  Grav,  par 
l'ordonnance  de  ma  dame  la  duchesse  de  Boiirgoingiu'  deuers  le  conte  de 
Vitamberg  à  Estoquart  en  VAlemaingne^  lui  requérir  de  venir  seruir  en 
armes  le  roy  et  mon  dit  seigneur  à  rencontre  des  Angloix^  seiournaut  il- 
lecques  pour  attendre  sa  response  et  retournant  en  son  chastel  au  dit 
Gray,  pour  cIkiscuu  des  quelx  jours  ma  dicte  dame,  par  ses  lettres  pa- 
tentes données  à  liomire  le  xix*  jour  de  nouembre,  ou  dit  an  mil  cccc  et 
dix  huit,  lui  a  tauxé  auoir  et  pranre  trois  frans  par  jour,  ainsi  qu'il  a  acos- 
tumé  toutellbis  (ju'il  cheuauche  hors  de  son  bailliaige  pour  les  besoin- 
gnes  de  mon  dit  seigneur.  Pour  ce,  paie  à  lui  et  reni  les  dictes  lettres  de 
m;',  dicte  dame  et  ipiittance  sur  ce  du  dit  messire  Erard,  par  laquelle  il  af- 
firme en  sa  loyaulté  et  conscience  auoir  vacquer  les  journées  dessus 
dictes,  et  pour  les  dictes  causes,  Ixiij  frans  (B,  151)4,  fol.  cviij,  r°). 

3.  Rôle  des  chevaliers  ((ue  le  duc  avoit  fait  assembler  à  Dijon,  le  19  sep- 
tembre i"59i  (11,  11753).  (iabriel  Duuiay,  (iiiv  de  l'ontailli'r.  sirr  de  Talrnar. 
maréchal  de  lionrgogne,  i3l)4-i3yi  (Dijon,  iiK>7),  piéc.  juslif  .  rj5.  j).  aij.  Ln 


-  17  - 

beau  être  bourgeois  de  Berne,  sa  vie  est  celle  d'un 
Bourguignon.  Il  épouse  Marie  de  Chalon-Arlay,  fille  de 
Jean  III,  prince  d'Orange,  de  la  maison  des  comtes 
de  Bourgogne,  aide  à  prendre  Vellexon,  expose  sa  vie 
et  perd  la  liberté  au  pont  de  Montereau  pour  sauver 
Philippe  le  Bon  ;  dans  la  suite,  guerroyé  les  Anglais,  as- 
siste au  siège  de  Calais,  combat  les  Ecorchcurs  et  les 
gens  des  compagnies  qui  envahissent  la  Bourgogne.  Jean 
sans  Peur  et  Philippe  le  Bon  font  sa  fortune.  Il  est  leur 
familier,  leur  vassal  pour  une  terre  en  pleine  Bourgogne. 
Ecuyer  banneret  chef  d'une  compagnie,  puis  chevalier, 
Philippe  le  nomme  capitaine  général  et  maréchal  de 
Bourgogne'.   Son  vassal,  Jean  de  Yaumarcus,    partage 


l'an  i4o5,  es  mois  d'octobre,  novembre  et  décembre,  le  duc  mena  une  ar- 
mée autour  de  Paris  pour  le  bien  du  roi  et  de  son  royaume,  l'un  des  chefs 
étoit  Conrad  de  Fril>ours>'  et  Neiifcastel  et  Jean  de  Nenfchatel  [Vaumarcus], 
son  cousin  et  chambellan  (Compte  de  Jean  ChousaL  i4o5,  i4o6.  Peinccdé, 
Inventaire).  Mort  en  1422  {/Jasl.  Chron.,  IV,  p.  i55,  n.  4)-  Rudo  avait 
épousé  Anne,  sœur  de  Conrad  (V,  p   i8(j,  n.  7). 

1.  1°  Ses  fiefs  en  liourgogne.  Domaine  à  Perceyle-Grand  (i444j  R'  '^^'')- 
Seigneur  de  Venues  (B,  ii834),  de  Champlitte  (1442,  B,  n4<)4).  Son  dénom- 
brement de  Longecourt,  Tard-la-Ville  et  Potenge}'  (i445,  12  avril,  B,  10573, 
Orig.,  Parch.  Etait  scellé  de  sou  sceau  sur  double  queue).  —  a»  Ses  ser- 
vices, emplois  et  missions.  Ecuyer  banneret  (B,  11799).  —  A'ellexon  (XI*A., 
p.  4o)-  —  Pont  de  Montereau.  Es  wurden  auch  ellicli  herreu  gefangeii  die 
bi  dem  herzogen  von  Bargnnd  warent,  namlich  ^vaïï  Hanns  von  Fribnrg, 
herr  zu  Nàwenburg,  burger  ze  Bern,  der  mit  grosseu  gut  kum  erlosel 
ward  (Justinger,  Berner  Chronik,  Berne,  1819,  p.  38i).  Wackernagel,  p.  4*>i- 
Philippe  le  Bon  lui  donne  4  000  livres  à  titre  de  récompense  (1420,  6  sept., 
R,  i()ii).  —  Se  jette  dans  Chalon  (1422,  21  oct..  B,  162'?.  et  les  montres  de  sa 
compagnie  à  Saint-Jean  de  Viez  Maisel  les  Chalon,  21  oct.  et  7  nov.,  lî. 
11799)-  C'est  la  declaracion  de  pluseurs  lettres  enuoyés  le  vij«  jour  de  raay 
m  iiij-  xxiiij  à  pluseurs  cheualliers  et  escuiers  du  pays  de  Bourgoingne.  de 
par  messire  Anthoine  de  Vergey...^  gouucrneur  du  dit  pays,  poui-  estre 
tous  prestz  en  armes  pour  résister  aux  ennemis  de  monseigneur,  <(uanl  on 
leur  fera  sauoir,  aussi  à  pluseurs  bonnes  villes  d'icellui  pays,  poui-  faire 
bon  guet  et  garde  jour  et  nuyt  pour  la  seurté  d'icelles. . .  Le  conte  de  Fri- 
bourc  et  le  seigneur  de  Neufchastel  (B,  11884.  Orig.  Parch.).  —  Négocie  la 
paix  entre  Thiébaud  de  Neuchàtel  et  l'évêque  de  Hàle  (Ileiisîer.  p.  346, 
1426,  7  mai).  —Envahit  le  Sundgau  (LJ.,  p.  19).  —  Conseiller  de  Philippe  le 
Bon  et  l'un  de  ses  ambassadeurs  au  concile  de  Hàle  (i433,  i"  sept.,  B, 
u6i5). —  Capitaine  général  de  Bourgogne  (i434-i440'  B,38o). —  Ati  siège  de  Col- 
longes-les-Vineuses  (i434.  10  avr.,  B,  11806  et  Compte  9^  Mahiet  Hegnaull) 
—  Montres  reçues  par  son  ordre  (1435,  i5  juil.,  i",  20  sept.,  B,  11807).  —  Au 
siège  de  Calais  (i436,  B.  11842).  —  Montres,  etc.  (B,  ii7i<>,  iiy(»3).  —  Maré- 
chal de  Bourgogne  (i4to-i4l7).  Montre,  etc.  (i44o-  ''•  iiSSi).  —  A  la  tète  de» 
troupes  qui  gardent  les  frontières  de  Bourgogne  contre  les  Ecorcheurs  et 

2 


-  18  — 

son  dévouement  à  la  Bourgogne.  D'une  branche  bâtarde 
de  l'ancienne  famille  des  comtes  de  Neuchàtel-au-Lac, 
seigneur  de  Vaumarcus  sur  le  lac  de  Neuchâtel  et  de 
Badenweiler  dans  le  Brisgau,  propriétaire  du  domaine 
de  Michelfelden  dans  la  Haute-Alsace,  bourgeois  de  Bàle, 
Vaumarcus  est  chambellan  et,  à  l'occasion,  ambassadeur 
de  Philippe  le  Bon.  11  sert  dans  la  compagnie  de  Jean  de 
Fribourg  et  prend  part,  avec  le  rang  de  chevalier,  à 
l'expédition  des  Bourguignons  dans  le  comté  de  Ferrette 
en  1428 ^ 

Les  Ribeaupierre  sont  la  plus  grande  famille  seigneu- 
riale de  la  Haute- Alsace,  la  seule  qui  y  possède  des 
droits  régaliens^.  Maîtres  de  Ribeauvillé  ainsi  que  des 
trois  châteaux  qui  dominent  la  ville,  du  sommet  et  des 
flancs  de  la  même  montagne,  la  Haute  Ribeaupierre,  la 
Pierre  et  le  Château  Bas,  ils  barrent  la  frontière  septen- 
trionale de  la  Haute-Alsace,  comme  les  Fribourg,  les 
Neuchâtel,  les  Montbéliard,  les  Wurtemberg  gardent  les 
autres  limites^.  Au  commencement  du  xv^  siècle,  le  chef 
de  cette  famille  s'appelle  Maximin.  Son  père,  Bruno,  a  été 
prisonnier  de  guerre  de  Philippe  le  Hardi.  Mais  le  duc  l'a 
tiré  de  la  chartrc  du  château  de  Vergy,  pour  lui  donner 
une  geôle  dorée,  son  propre  palais^.   H  l'a  conduit  à  Pa- 


les gens  do  compagnie  (1442.  24  févr.,  B.  38o). —  Montre,  elc.  (1442?  4  Diars, 
M,  11809).  —  Capitaine  général  fie  f?ourgogne.  Emeute  des  habitants 
d'Auxonne.  Jean,  faisant  campagne  contre  les  Ecorcheurs,  doit  traverser 
leur  ville  avec  ses  hommes  d'armes.  Les  habitants  font  leurs  conditions. 
Il  ne  passera  pas  plus  de  dix  ou  douze  cavaliers  à  la  fois.  Les  habitants 
le  chassent.  Enquête  sur  ces  faits  (i447i  B>  11881). 

1.  Basl.  Chron.,  IV,  p.  4i,  n.  5:  V,  p.  141,  n.  3.  Montres  ci-dessus  de  la 
compagnie  de  Jean  de  Fribourg  en  1422.  UB.  liaseU  VI,  a46  (1428,  9  déc); 
397  (1432,  8  févr.).  Orig.,  I,  p.  11,  n.  i.  Comptes,  p.  14.  Wackernagel,  pp. 
420,  421,  454»  vassal  engagistc  de  Jean  de  Fribourg  pour  Badenweiler. 
Cpr.  B,  11:99. 

2.  Landeshoheit.  Schœpflin-Ravenez,  IV,  p.  297;  droit  de  frapper  la 
monnaie  d'argent,  V,  p.  6i5,  Schmidlin,  p.  175. 

3.  Ilohe  Rappoltstein  ou  AUenkastel;  Girsberg  ou  Stein  ;  Niderburg, 
llnterschloss  ou  (îross  Kapi)oltslein  (Schœpflin-Uavenez.  IV,  p.  aS^.  liCB., 
I,  II.  tables). 

4.  Bruno  fut  prisonnier  au  cliàtcau  de  \  ergy  du  i"  novembre  i3d8  axi 
l"  novembre  iJtwHi'i'lil.  Itinéraires,  p.  .\'6). 


-  19  — 

ris,  auprès  du  roi  de  France  Charles  VI.  Les  splendeurs 
des  cours  de  France  et  de  IJourgogne  ont  ébloui  le  sei- 
gneur allemand.  La  gratitude,  une  légère  pression,  une 
forte  somme,  de  solides  contrats  l'ont  rendu  l'obligé  et 
l'homme  lige  du  duc  de  Bourgogne  et  du  roi  de  France*. 
Il  a  engagé  la  foi  de  ses  descendants.  Pour  le  mieux  te- 
nir, lui  et  sa  lignée,  on  l'a  marié  à  une  Française,  Jeanne 
de  Blamont-Magnières.  Les  domaines  de  la  femme,  gage 
de  la  loyauté  du  mari,  sont  en  pays  welche,  Bourgogne, 
Champagne,  Lorraine.  Bruno  perd  sa  femme,  mais  il  se 
remarie  avec  une  Welche,  Anne  de  Grandson^.  Des  trois 
filles  qu'il  a  eues  de  son  premier  mariage,  l'une,  Isabelle, 
épouse  Guillaume  de  Yergy,  fils  du  sénéchal  de  Bour- 
gogne, l'autre,  Jeanne  de  la  Haute  Bibeaupierre,  un 
Allemand,  Egon  de  Kiburg,  mais  les  domaines  que  les 
époux  ont  hérités  de  Jeanne  de  Blamont  les  rattachent 
à  la  France '.  Du  second  mariage  de  Bruno  est  né  Maxi- 
min.  C'est  un  homme  avisé,  dévoué  à  ses  intérêts,  les 
trouvant   plutôt  du  côté  de  la  Bourgogne  que  du   coté 


1.  Douze  instruniens  laits  sur  le  fait  des  promesses  et  obligations  faittes 
par  inessire  de  lîibaupicrrc  (Pclil,  lUnérnircs.  p.  4!^'-^.  «t»-  i'^7o).  CJiarles  \l 
notiiie  que  Bruno  est  devenu  son  lionune  pour  8.(.mm)  francs  d'or  et  qu'il 
s'est  obligé  à  le  servir  contre  le  roi  d'Angleterre,  le  roi  des  Romains  et 
contre  tout  autre,  excepté  contre  les  ducs  de  Bourgogne,  de  Lorraine  et 
d'Autriche,  les  évéques  de  Bâle  et  de  Strasbourg  et  la  ville  de  Slrasbouig 
(HUB.,  II,  2()3.  Arras,  i'38(>,  28  sept). 

2.  Sur  Bruno  de  Ribeaupierrc  et  Jeanne  de  Blainont-Magmeres,  Annales 
de  VËst,  1901,  compte-rendu  du  lîUB.  Bruno  est  vassal  du  roi  de  France 
avec  sa  belle-sœur  Marie  de  Blamont-Salm  pour  des  biens  à  l'rville  et 
Humbécourt  (Haute-Marne)  et  Rouvres  (Aube.  RU  li  ,  II.  102.  i3-2,  3i  juil). 

3.  Jean  de  Vergy,  père  de  Guillaume,  doniu'  à  Isabelle  de  la  Haute  Bibeau- 
pierre la  Joviissance  viagère  de  Montenot  prés  Salins  et  du  .«sixième  qui  lui 
appartient  en  la  saunerie  du  bourg  communal  de  Salins  (RU fi.,  11,775,  i4oo, 
24  mars).  Le  parlement  de  Paris  met  en  possession  de  Saint-Dizier  en  l'ar- 
tois,  comme  uniques  béritiers  d'Edouard  de  Sainf-Di/.ier.  Jeanne  de  la 
Haute-Ribeaui)ierre,  veuve  de  Volmar  de  Geroldseck  et  Isabelle  de  la 
Haute-Bibeaupierre,  dame  de  Port,  veuve  de  Guillaume  de  Vergy  (75i. 
ï4o8,  18  août).  Les  autres  domaines  de  Jeanne  de  la  Haute  Ribeaupierrc 
étaient  a  INIagnières.  Vignory,  Romont.  l'rville.  Humbècoui-t,  Rouvri-s. 
Rienville.  Masilhey'.*  Mortenne?  c'est-à-dire  en  (Ihanipagne  et  Lorraine 
Vente  par  Egon  et  sa  femme  à  Charles  VI.  roi  de  l-rance,  de  leurs 
domaines  de  Saint-Dizier  et  de  Vignory  (Rl'R..  III,  23,  2<i.  1410.  a;  juin. 
2  juil.).  Tiirler,  Dns  lùulr  der  Grafcn  von  Kibiir^r  (HIdtter  Dir  hcrnischc 
Geschichtc.  1909,  p.  27H). 


—  20  - 

de  l'Autriche  \  Son  père  et  lui  ont  aidé  les  ducs  de 
Bourgogne  de  leur  argent  dans  la  guerre  contre  les 
Anglais  ;  il  est,  à  ce  titre,  leur  créancier.  Fils  aîné,  le 
premier  tenu  par  les  promesses  de  son  père,  il  a  pour 
garant  son  oncle,  Guillaume  de  Vienne,  seigneur  de 
Saint-Georges  et  de  Sainte-Croix,  l'un  des  plus  fidèles 
serviteurs  de  Philippe  le  Hardi,  de  Jean  sans  Peur  et  de 
Philippe  le  Bon,  fait  prisonnier  lui  aussi  à  Montereau^. 
Philippe  le  Hardi  et  Jean  sans  Peur  connaissent  Maxi- 
min.  Hs  ne  peuvent  le  rembourser,  ils  redoutent  de 
perdre  son  amitié*.   C'est  leur  aide   et    leur  espoir  en 


1.  Bruno  avait  été  créancier  successivement  de  Léopold  le  Preux  et  de 
Lèopold  le  Superbe  (RUB.,  II,  241,  i385,  i;  i'évr.;  586,  iSg;,  3  mai). 

2.  Und  viengent  da  den  lierren  von  Sant  Goeringen  vnd  grauve  Hansz 
von  Nûwenbiirg-,  myns  swagers  grave  Cuonrats  von  Ni'iwenburg  suon 
(Journal  du  margrave  Rodolphe  de  Bade-Hoch])erg,  seigneur  de  Uôtcln. 
Rôteler  Ghronik,  Basl.  Chron..\\  p.  186). 

3.  Plusieurs  lettres  de  la  duchesse  de  Bourgogne,  régente.  Maximin  ré- 
clame son  dû  (RUB..  III.  6;),  vers  1412).  La  duchesse  s'eftorce  de  le  faire 
patienter  (90,  i4i4-  3  avr.).  Mais  Maximin  vient  à  Dijon.  Mécontent 
de  la  réponse  que  lui  ont  faite  les  gens  des  comptes,  il  retourne  en 
Alsace  sans  prendre  congé  de  la  duchesse  qui  est  à  Rouvres.  La  du- 
chesse lui  écrit  pour  le  prier  d'être  à  l'avenir,  comme  par  le  passé,  bon 
ami  de  son  mari  (92,  12  mai).  Nouvelle  réclamation  de  Maximin  (94  a. 
94  b,  95.  i4i4)  14  mai).  Elle  est  api)uyée  par  une  lettre  de  Catherine  (çH\. 
!9  mai)  et  suivi(;  d'une  réponse  de  la  duchesse  renouvelant  à  Maximin  la 
prière  de  «  demourer  en  la  bonne  amour  de  monseigneur,  ainsi  que  tout 
le  temps  passé  auez  esté  »  (99,  25  mai).  Lettre  du  duc  de  Bourgogne  (loa, 
2^  juin).  Deux  jours  après,  lettre  de  la  duchesse  :  (c  Si  vous  prions,  très 
«  chier  et  bien  amé,  tant  a  certes  (|ue  i)lus  pouons.  (jue  de  ce  ne  veuillez 
«  point  estre  mal  content,  maiz  toujours  eslre  et  demourer  bon  ami  de  mon 
«  dit  seigneur,  comme  vous  auez  esté  continuement  ou  temps  passé  (io3, 
«  39  juin).  Que  vous  veuillez  toujours  eslre  et  demeurer  bon  ami  de  mon- 
<<  seigneur,  ainsi  que  vous  auez  acoustumé.  sans  estre  mal  content  de  luy  >» 
(io5,  5  juil.).  Cha(iue  fois  que  la  duchesse  écrit  à  Maximin.  elle  écrit  à  dx- 
therine  pour  lui  demander  son  intervention  la  plus  active  auprès  de  Ma- 
ximin afin  «  qu'il  demeure  bon  ami  de  mon  dit  seigneur,  ainsi  qu'il  a  esté 
«  tout  le  temps  passé  (93,  i4i4>  ^^  mai).  Pour  ce  vous  prie,  très  chiere  et  très 
«  amé  suer,  que  toujours  vous  i)laise  entretenir  yoellui  sire  de  ii/7;aH//j<'7Tt' 
«  eu  la  bonne  amour  de  mon  dit  seigneur  (98.  i4i4«  25  mai),  ^'ous  plaise  par- 
ce 1er  par  meilleur  et  plus  gracieuse  manière  que  vous  pourrez  au  sire  de 
«  Ribaultpcrrc  qu'il  soit  et  demeure  bon  ami  de  mon  seigneur  et  ne  se 
veuille  point  si  hanter  d'auoir  response  tic  son  fait  "(106,  10  juil.).  Enfin  le 
seigneur  de  liibeaupierre  vient  à  Hoiivres  où  séjourne  la  duchesse  (Petit, 
Itinéraires,  p.  ()o5.  i4i4-  if»  août,  le  sieur  de  Rihaupicrrc;  p.  <io<>.  18  août. 
le  Jiriw  de  Hibiiiipirrrr)  Il  ne  jicul  s'agir  qwv  de  .Maximin.  Bruno  était 
mort  en  i3<)S. 


-   21   - 

Alsace'.  Aussi  ne  (;esscnt-ils  de  le  llalter  et  de  le  choyer-. 

Pour  les  Vaumarcus,  les  Uibeaupierre,  les  Fribourg,  la 
Bourgogne  est  devenue  comme  une  seconde  patrie.  Quel- 
ques années  ont  sulîi  pour  faire  pres([ue  des  Français  de 
ces  grands  nobles  allemands.  Bàle,  l'autre  conquête  des 
ducs  de  Bourgogne,  est  une  ville  de  négociants,  de 
changeurs  et  de  banquiers,  «  Les  habitants  de  Baie  et 
«  autres  marchands  de  par  de  là  »,  dit-on  en  Bourgogne^. 
Elle-même  fait  la  banque  et  prête  volontiers  de  l'argent. 
Les  plus  hauts  personnages  sont  ses  clients  et  ceux  de  ses 
riches  bourgeois,  les  Zibol,  zum  Haupt,  Olfenburg  ».  FA\e 
est  le  principal  marché  de  la  vallée  supérieure  du  Rhin. 
Beaucoup  de  monnaies  circulent  en  Haute-Alsace.  Les 
villes  de  Bergheim,  Brisac,  Colmar,  Kaysersberg,  Mul- 
house, Turckheim,  les  abbayes  de  Lucelle  et  de  Murbach, 
les  ducs  d'Autriche  et  les  seigneurs  de  Ribeaupierre  bat- 
tent monnaie.  Des  monnaies  étrangères  font  concurrence 
aux  monnaies  indigènes;  dans  le  nord  du  Sundgau,  la 
monnaie  de  Strasbourg;  dans  l'Alsace  welche,  la  mon- 
naie estevenant  originaire  de  Besançon.  Mais  les  gens  des 
ducs  d'Autriche  comptent  en  argent  bâlois  '.  C'est  la  mon- 
naie officielle. 

Puissante  par  son  commerce  et   sa  richesse,   Bàle  l'est 


I.  Les  olliciors  de  Jean  sans  Peur  au  sièg-e  de  Vellexou  lui  demandent 
s'il  y  a  des  assemblées  en  Alsace  (NPA.,  p.  40  «'«'Jin  sans  Peur  certifie 
que  .Maxiniin  est  venu  le  voir  en  France  vers  la  Pentecôte  1407  pour  le  ser- 
vice de  Catherine,  ({u'il  a  toujours  trouvé  en  lui  un  serviteur  loyal  et 
lidèle  dans  ses  allaires  et  celles  de  sa  s(eur  (in  omnibus  agendis  dicte  so- 
roris  nostre  ac  etiani  nostris  veruni  et  lideleni  reperinius  servilorenu,  et 
que  Maximin  ne  lui  a  jamais  adressé  de  requête  ou  parlé  qu'au  sujet  des 
attaires  personnelles  et  honorables  de  Catherine  (ipse  nos  rogauerit  seu 
nobis  bxjutus  l'uerit  de  alla  re  ([uacuncjuc  nisi  duuilaxal  de  ueyociis  pro- 
priis  et  honorabilibus  nostre  sororis  antedicte.  RUli.,  III.  11.  i4i>9.  aamai). 

•2.  Philippe  le  Hardi  le  nomme  son  echansou  (V.  IV.  p.  S6a.  1J99,  la  déc). 
Maximin  est  conseiller  et  chambellan  du  duc  de  Hourg-ojfne  (UB.  liasel, 
VI,  I,  i4cK),  26  janv.;  JtUJi.,  III.  70.  i4i'3,  17  mars). 

3.  NPA  ,  p.  aa-i. 

4.  Frédéric  d'Autriche  engage  à  (ùourad  /uni  llaupt  et  à  Ilenman  OlVen- 
burg'  une  robe  i)our  1.800  ducats  d'or  (Lichnowsky,  (ieschichtc  des  JJimses 
Habsburg-,  V,  Vienne,  1841,  Verzeichniss  der  l'rkunden,  p.  n.,  iv  uàM\, 
1409.  S  janv.). 

5.  Sur  les  monnaies  eu  cours  dans  la  Haute-Alsace,  NPA,  VI,  p.  iii. 


—  22  — 

aussi  par  l'énergie,  l'audace,  la  volonté  ferme  et  cons- 
tante de  s'imposer  aux  plus  forts  et  par  les  moyens  qu'elle 
tient  toujours  prêts  pour  l'aire  triompher  sa  volonté,  sa 
milice  bourgeoise,  ses  bandes  de  mercenaires,  ses  canon- 
niers,  ses  maîtres  d'engins,  ses  prisons,  ses  bourreaux, 
tous  également  renommés ^  Elle  se  sent  forte,  parle 
haut,  n'a  pas  peur  et  lait  peur-.  On  redoute  sa  ma- 
nière expéditive.  Elle  nettoie  le  pays  des  féodaux  pil- 
lards, enlèv(^  en  un  tour  de  main  leurs  châteaux,  brûle  la 
forteresse,  lait  justice  de  la  garnison  par  le  glaive  et  la 
noyade  et,  s'il  reste  quelqu'un  dont  elle  puisse  attendre 
des  représailles,  lui  dicte,  avant  de  déposer  les  armes, 
une  promesse  de  ne  pas  se  venger^.  On  recherche  son 
alliance.  Elle  forme  sans  cesse  des  confédérations  et  ses 
confédérés  sont  Berne,  Zurich,  Lucerne,  Soleure,  les 
deux  Fribourg,  Strasbourg,  Mulhouse  et  les  villes  impé- 
riales d'Alsace.  Elle  intéresse  à  ses  griefs  les  villes  les 
plus  lointaines  et  veut  que  sa  cause  soit  celle  de  toutes 
les  cités  libres^.  C'est  pourquoi  ses  ennemis  jugent  que  ce 
ne  serait  pas  trop  pour  la  réduire  d'une  coalition  des 
ducs  de  Bourgogne,  d'Autriche,  de  Savoie,  de  Bar,  de 
Lorraine  et  du  comte  de  Wurtemberg  \  On  fait  cas  de  sa 
protection.  Elle  ne  la  marchande  pas  à  qui  lui  appartient, 


I.  La  Bourgogne  lui  demande  des  maîtres  d'engins  et  des  canonniers  et 
l'Autriche  des  bourreaux  (Coniplrs,  p.  9). 

a.  l'n  noble  autrichien  (ait  prisonnier  un  Billois.  «  Si  le  prisonnier  n'est 
«  pas  remis  en  liberté  »,  lait-cUe  dire  au  grand  bailli,  «  et  s'il  est  retenu  la 
«  moindre  chose  de  ce  qui  lui  a  été  pris,  nosseigneurs  de  Bâle  verront  à 
«  faire  ([uerelle  à  la  seigneurie  d'Autriche  et  à  ses  lerres  »(NPA.,  VII, §20, 
p.  u'J).  Le  grand  bailli  re(;oit  Tordre  d'avoir  de  la  déférence  pour  les  hommes 
et  les  biens  de  Hàle  (§  3,  p  iS).  Des  bourgeois  de  Massevaux,  chargés  d'une 
mission  de  Catherine  pour  Hàle,  apprennent  dans  cette  ville  l'arrestation 
d'un  Bàlois  par  un  écuyer  «pii  n'est  même  pas  sujet  de  Catherine.  Ils  se 
sauvent  aussilùl  dans  un  hôtel  qui  a  droit  d'asile  (.^  i5,  p.  21). 

'i.  l^xpédilions  d(>s  Bàlois  contre  les  Tliierstein  (i4o(),  Or/if..  Lp.  79),  Lup- 
fen  Ci4()y,  Wackernagel,  I,  p.  Stig),  Bourquard  ISIimch,  Bodolphe  de  Ncuens- 
lein  (i^n,  \\\-2,  Ihisl .  Chron .,\,  pp.  14."»,  i4")-  —  La  promesse  de  ne  pas 
se  venger  est  Vurfi-hdc.  \  .  un  exemple  Nl'A.,  Vll,  §  u,  p.  21. 

4.  Klle  reçoit  de  Catherine  un  deli  qu'elle  juge  irrégiilier.  Aussitôt  elle 
le  fait  sav«)ir  à  Augsbourg  (Lichnowsky,  V,  Verz.,  p.  civ,  n-  1116,  1409. 
•j3  oct). 

5    NFA.,  l\,  j%  F,  p.  r)i. 


—  23  - 

on  le  sait,  et  que  ni  démarches  ni  «guerre  à  entreprendre 
ne  la  font  reculer,  que  cette  protection  vaut  mieux  que 
celle  de  l'Autriche,  mieux  que  celle  d(;  l'empereur,  parce 
qu'elle  est  plus  proche,  moins  banale,  plus  soigneuse, 
plus  tenace.  Aussi  Bàle  a-t-elle  chez  elle  et  au  dehors  une 
quantité  de  bourgeois  étrangers  1.  P^lle  en  attire  du  plus 
loin  qu'elle  peut.  Il  lui  en  vient  de  la  vallée  du  Doubs. 
Elle  se  fait  des  citoyens  avec  les  sujets  des  autres,  avec 
ceux  de  son  propre  seigneur,  son  évêque.  Ainsi  s'ac- 
croissent sans  cesse  le  nombre  des  hommes  de  sa  dépen- 
dance et  son  domaine  lui-même.  Se  faire  recevoir  bour- 
geois de  Baie,  c'est  presque  toujours  se  soustraire  à  tout 
ce  que  l'on  doit  au  seigneur  du  pays,  se  mettre  en  dehors 
de  toutes  les  règles  du  droit  commun,  s'affranchir  du  ser- 
vice militaire,  de  la  justice  du  seigneur,  de  ses  péages,  de 
ses  impôts.  C'est  contracter  l'obligation  de  s'acquitter  en- 
vers elle  de  toutes  ces  prestations.  Le  vassal  qu'elle  ad- 
met au  droit  de  cité  désavoue  en  quelque  sorte  son  suze- 
rain et  avoue  la  municipalité  pour  sa  suzeraine. 

L'Autriche  est  le  grand  danger  pour  Baie.  La  cité  se 
préserve  en  dérobant  les  sujets,  en  dépeuplant  les  terri- 
toires autrichiens.  Elle  répand  des  proclamations.  A  ceux 
qui  deviendront  ses  bourgeois,  elle  promet  de  les  défen- 
dre de  préférence  à  tous.  Les  paysans  alsaciens  désertent 
pour  venir  habiter  dans  ses  murs  ou  sa  banlieue  et  les 
nobles,  leurs  maîtres,  les  suivent  pour  ne  pas  perdre  leurs 
hommes-.  Les  religieux  demandent  une  place  parmi  les 
«  bourgeois  cloîtrés  »  ;  la  bourgeoisie  foraine  s'accroît 
de  monastères  entiers  '.  Les  justices  des  Habsbourg  font 
ombrage  à  la  justice  bàloise.  Malheur  à  qui  oserait  citer 
devant  les  tribunaux  autrichiens  et  surtout  devant  «  la 
justice  du  pays  »  un  citoyen  de  Bàle  K   En   1409,  lorsque 

I.  Le  bourgeois  du  dehors  ou  bourgeois  ft)raiu  est  VexcUùs,  ussburger 
(NPA.,  vu,  ^§4,  5,  p.  18). 

•2.  NPA.,  VII,  §  I,  p.  17.  —  Cet  exposé  des  griefs  de  rVulriche  contre 
Bàle  peut  être  soupçonné  d'exagération. 

3.  Claustrales  cives  (NPA.,  VU,  §  ii,  p.  20). 

4.  Ils  font  des  exécutions  pour  dettes  et  des  arrestations  d'hommes  mi» 


—  24  - 

la  guerre  éclate  entre  elle  et  l'Autriche,  le  bailli  de  Fer- 
rette,  qui  est  le  landgrave  de  Stiihlingen,  Jean  deLupfen, 
appelle  aux  armes  les  nobles.  Bâle  défend  à  ses  bourgeois 
d'obéir.  Ils  restent  chez  eux  i.  La  plèbe  bCdoise  chasse  dans 
les  forêts  des  Habsbourg.  «  Nous  voulons  voir  s'il  se  trou- 
«  vera  quelqu'un  assez  hardi  pour  nous  priver  du  plaisir 
«  de  la  chasse-  ».  Les  péages  autrichiens  gênent  le  com- 
merce de  Bàle  et  les  monnaies  autrichiennes  contrarient 
sa  monnaie.  Elle  s'empare  du  maître  de  la  monnaie  de 
Thann,  le  tue,  et  fait  plusieurs  guerres  à  l'Autriche  à  cause 
des  péages  '-.  Si  évidente  est  sa  supériorité  que  des  sujets 
autrichiens  renouA  ellent  à  son  profit  la  pratique  de  la  ces- 
sion à  plus  puissant.  Un  Rodersdorf,  en  contestation  au 
sujet  d'une  dîme,  hypothèque  l'objet  du  litige  à  un  bour- 
geois de  Bâle  pour  se  soustraire  à  la  justice  autrichienne  *. 
Il  juge  ses  suzerains  moins  forts  que  les  artisans  bâlois  et 
les  Habsbourg  conviennent  que  Bâle  tient  en  échec  tous 
leurs  droits,  landgraviat,  suzeraineté,  seigneurie,  garde, 
avouerie.  Elle  est  la  maîtresse  du  Sundgau.  «  Elle  a  subju- 
«  gué  leur  domaine-'  ». 

Les  ducs  de  Bourgogne  se  font  une  haute  idée  de  Bàle 
rivale  de  l'Autriche  et  se  servant  des  mêmes  procédés 
que  le  roi  de  France  pour  gagner  des  sujets.  Elle  doit 
leur  paraître  plus  forte  que  leurs  nobles  municipalités 
des  Flandres.  La  guerre  qu'elle  a  soutenue  contre  eux  en 
1409  leur  a  montré  qu'il  ne  fait  pas  bon  lavoir  pour  enne- 
mie. Aussi  leurs  relations  avec  Bâle  sont  cordiales  appa- 


au  ban  (proclamati),  tians  le  territoire  autrichien  (§§  5,  i3,  pp.  18.  ai).  Un 
sujet  autrichien  traduit  un  Bâlois  devant  la  justice  du  landgraviat.  On 
l'assassine  près  d'Ensisheiui,  pendant  que  Catherine  est  dans  la  ville. 
Des  mercenaires  bâlois  sont  complices,  les  meurtriers  trouvent  un  asile 
a  Hâle  (^  8,  p    ly). 

I.  NPA.,  vu,  ij  j,  p  18. 

•2.  ^'PA.,  vil,  S  10,  p.  ao. 

3.  IS'1*A.,  vil,  ^  7,  p.  11).  —  Les  Bâlois  soutiennent  un  des  leurs  qui  refuse 
le  droit  de  marché  à  Badenweiler,  mais  ils  établissent  un  péag^e  eu  terre 
autrichienne  (§§  17,  ly,  p.  m). 

4  NPA  ,  VH,§«i.  p.  19 

5  NPA.,  VII,  §  I.  p    17. 


—  25  — 

remment.  «  Nos  grands  amis  les  magistrats  de  Bfde  »  est 
une  formule  de  la  chancellerie  de  Jean  sans  l*eur  et  de 
Philippe  le  Bon^  De  son  côté,  Bàle  sert  ordinairement  la 
Bourgogne.  Les  marchands  et  les  ouvriers  qui  remplis- 
sent les  magistratures  urbaines  sont  flattés  des  atten- 
tions du  plus  puissant  seigneur  de  leur  voisinage.  En 
réalité,  la  sympathie  fait  défaut.  Ce  n'est  point  par 
atïection,  ni  dans  l'espoir  d'obtenir  reconnaissance  ou 
sincère  amitié  qu'ils  se  rendent  utiles^.  Dans  un  jour  de 
mauvaise  humeur  et  de  dépit,  cet  aveu  leur  échappe.  Ils 
ont  l'esprit  trop  positif,  la  tête  trop  forte  pour  se  laisser 
détourner  de  la  recherche  de  leur  avantage  par  des  dou- 
ceurs et  des  égards  et  pour  se  défaire  de  leurs  répu- 
gnances héréditaires  à  l'égard  du  Welche.  A  la  vérité, 
Bàle  et  la  Bourgogne  ont  des  adversaires  communs,  l'Au- 
triche, la  féodalité  soumise  à  l'influence  autrichienne  ou 
vassale  des  Habsbourg,  qui  enserre  la  ville  et  s'introduit 
jusque  dans  le  comté  de  Bourgogne^.  L'intérêt  unit  les 
ducs  et  les  bourgeois. 

Les  princes  bourguignons  ont  mieux  encore  que  Bàle 
et  les  nobles  dont  on  vient  de  voir  les  noms.  L'une  des 
fdles  de  Philippe  le  Hardi,  Catherine,  a  épousé  le  maître 
des  Pays  Antérieurs,  Léopold,  fils  de  Léopold  le  Preux  et 
de  Yiride  Yisconti,  de  l'illustre  famille  de  Milan ^.  Petite 


1.  NPA.,  XXXIII.  i6»  (i4a8,  la  oct.),  p.  aai. 

2.  Sur  les  rapports  de  Philippe  le  Bon  avec  Bàle,  Basl.  Chron.,  V,  pp.  '44, 
n.  4  (i443),  322  (voyajçc  du  duc  de  Bourgogne  à  Bàle  eu  1454),  4St),  u.  7 
(1444). 

3.  Vers  la  lin  du  xive  siècle,  les  ducs  d  Autriche  ont  dans  le  comté  (U^ 
Bourgogne,  dans  la  région  de  Baume-les-Dames  et  de  Vercel,  hi  seigneurie 
du  Chàtelot  et  les  fiefs  de  Gusance,  Belmont  et  Champterin.  Thiél)aud  de 
Neuchàtel  est  leur  vassal  pour  ces  possessions  (T.  IV,  p.  ^ilJ,  i3tH),  4  avril  : 
p.  717,  i369,  21  août).  Quel.,  XV,  I.  pp.  624,  n.  5,  et  790.  OW^.,  I,  p.  58,  n.  5. 

4.  Léopold  était  né  en  iS^i  (Lichnowsky,  V,  p.  3o6,  n.  3).  Catherine  na- 
quit à  Montbard  après  le  i()  mai  iS^ç),  probablement  dans  le  menu*  nu>is. 
Elle  y  lut  bai)tisée  le  27  août  suivant  (Petit,  Itincraires,  p.  ."io;).  Sou  père  lit 
acheter  un  drap  d'or  pour  servir  à  son  baptême  (1*.  5o8),  —  Le  mariage  fut 
célébré  à  Dijon,  entre  le  14  et  le  17  septembre  i387.  Le  6  du  même  mois, 
à  l'abbaye  de  Luxeuil,  les  termes  à  payer  pour  la  dot  avaient  été  lixés 
entre  Philii)pe  le  Hardi  et  le  duc  d'Autriche.  Les  fêtes  «  pour  laccomplis- 
sement  du  mariage  »  eurent  lieu  à  Dijon,  dans  les  premiers  jours  du  mois 


-  26  - 

fille  de  roi  de  France,  elle  parait  à  la  cour  d'Autriche 
avec  le  prestige  d'une  origine  noble  entre  toutes  et  des 
qualités  de  sa  race.  Elle  est  charitable,  active,  vaillante, 
d'une  culture  supérieure  à  celle  des  princes  autrichiens. 
Son  mari  est  un  gros  homme,  indolent.  Il  mourut, 
dit-on,  d'un  accès  de  colère  ^  La  cour  de  Bourgogne  a 
produit  sur  lui  l'effet  ordinaire.  Voulant  à  son  tour  étonner 
les  princes  allemands,  il  se  montre  à  la  diète  de  Franc- 
fort dans  un  appareil  si  magnifique,  entouré  d'un  cortège 
si  nombreux  et  si  noble  que  nul  ne  peut  rivaliser  avec  lui 
et  qu'il  remporte  le  surnom  de  Superbe-. 

Léopold  et  ses  frères  Guillaume,  Ernest  et  Frédéric 
voient  dans  la  fille  du  duc  de  Bourgogne  le  remède  à  tous 
les  maux  dont  souffre  leur  maison.  Leur  [)ère  a  péri  dans 
le  désastre  de  Sempach  et,  depuis,  les  incursions  des 
Suisses  ne  leur  laissent  pas  de  répit.  Catherine  leur 
apportera  la  victoire.  Frédéric  montre  à  ses  sujets  de 
l'Argovie,  de  la  Thurgovie  et  du  pays  rhénan  Jean 
sans  Peur  qui  certainement  vient  à  eux.  «  Tenez  bon, 
«  ayez  tous  confiance,  ne  craignez  point  de  pareilles 
((  guerres,  soyez  virils,  nous  ne  rencontrerons  pas  d'obs- 
«  tacle  '  ».  —  ((  Il  n'est  homme  en  toute  l'Allemagne  ». 
ajoutent    Maximin   et    le    bailli    Lu[)ren,    «    (jui    oserait 


de  mai  i'M,y2.  «  Le  .">,  y  arriva  nit)iis('igiUMir  le  duc  d'Aulriclir  à  loul  Ires 
grand  c()ini)af,''nie  de  y;cns  ».  Mais  Catherine  ne  f|nitta  sa  laniille  que  l'an- 
née  suivante  (l)oni  Plancher,  lll,  preuves,  (MA\'I1,  p.  clx\.  Ilartl,  pp.  44» 
47.51.  Petit,  Jtinérairrs,  pp.  189,  525,  7>\'i.  O/'/V.,  II,  [)  7).  —  Ce  sont  les 
joyaux  que  ma  danioiselle  d'OstiTirhc  en  a  porte  auec  elle  ([uant  elle  s'en 
est  alée  ou  pais  de  nionseig-neur  d'Austerirlir.  la<|uelle  se  partit  de  ujon- 
seifi^neur  son  père  le  jeudi  xviij*  jour  de  septenil)re  mil  iiij  cjuatre  vins 
et  treze  (B.  'j;»;.  Pap.).  \'.  aussi  B,  rio(J4,  loi.  "iK,»,  v",  promesse  de  faire  acconi. 
plir  mariage  entre  Léopold,  duc  tlWutriche,  et  Catljerine  de  Bourgogne 
dans  certains  It-mps  (i3i)i,  a;  mars)  Léopohl  le  Preux  était  déjà  mort  au 
moment  du  mariage  de  son  lils.  Léopold  le  Sui)erbe  lui-même  venait  de 
l)rcndre  possession  de  IWlsace  et  de  recevoir  le  serment  des  villes.  Anno 
IJomini  x'iS"]  ilo  nam  herzog  Liipoll  das  lande  /e /iV.sa.s  in.  und  swuorend  «ni 
die  sli'lte.  l'nd  des  selben  jares  d«»  nam  er  des  her/ogen  von  Hurffunden 
tochter  (Kleinere  iia>ler  Annalen.  Itnsl.  ("firon.,  \' .  p.  (»7). 

1.  Lichnowsky,  \,  p.  i3<|. 

•j.  Chron.  Lucel.  (NP.\  .  VIII,  1  .  p.  a5>. 

i.  NPA.,  IX,  5  (1409,  a4  sept.),  p.  3y. 


—  21  — 

((  s'armer  contre  le  duc  de  Bourgogne'  ».  La  [)auvreté 
la  plus  rebelle  est  l'autre  })Iaie  des  Habsbourg.  Ils  enga- 
gent ou  alVerment  pièce  par  [)ièce  leurs  domaines.  De 
quelle  ressource  vont  être  pour  eux  la  dot,  le  trousseau, 
les  joyaux  de  la  princesse  française  !  Lcopold,  nouveau 
marié,  attend  les  deniers  dotaux  et  l'cquipage  de  sa 
l'emme  avec  non  moins  d'impatience,  il  donne  à  le  croire, 
que  sa  fenmie  elle-même.  Marguerite  de  Flandre  désire 
garder  sa  ûlle  auprès  d'elle  quelque  temps  encore.  Klle  de- 
mande avec  des  paroles  touchantes  un  délai  à  son  gendre. 
Il  consent  à  ce  retard  qui  ajourne  la  délivrance  des  efi'ets 
de  mariage.  Mais  il  est  de  méchante  humeur,  sa  réponse 
le  montre  et  surtout  sa  menace  d'user  de  ses  droits  -. 
En  i4o8,  Léopold  et  ses  frères  empruntent  à  Catherine 
4.000  florins  pour  leur  guerre  contre  les  gens  d'Appen- 
zell  et  lui  engagent  la  seigneurie  de  Badenweiler  '.  Au 


1.  NPA.,  IX,  6»  (1409,  déc).  p.  4q. 

2.  Cum  dominus  Leupoldus,  dux  Austrie,  princeps  illustris,  nuper 
Diiiionem  suos  direxerit  gressus  ad  haboiidani  et  ad  partes  suas  tradu- 
cendam  dominam  Katherinam  Biirgiindir,  conthorak-m  suaiu,  iiixta  teno- 
rera  littoraruni  quas  ambassiatores  dicli  diicis  oblimierunl  postreiiio  a 
domino  duce  liurguiidic,  hiue  est  ([uod  idem  dominus  dux  Austrie,  ad 
i-equestam  domine  ilueisse  Bnrgundie  cordiaiitcr  desiderantis  quod  prefa- 
tus  dominus  dux  liurgundie,  nunc  in  remotis  agens,  valcat  iu  Iradicioue 
et  liberacione  lilie  sue  interesse,  concessit  prefate  domine  dueisse  quod 
dicta  tilia  sua  remaneat  pt^ies  eam  usque  ad  proximum  l'estum  Assump- 
(ionis  lîeate  Marie  Virginis,  lioc  mediante  quod  dicta  liiia  eidem  domiiu» 
duci  Austrie,  in  diclo  termino,  in  villa  de  Visolio  u<'l  de  Monte  Justino,  si 
dominus  dux  lUirgnndie  presens  fucrit,  eidcra  duci  Austrie,  vna  cum  dena- 
l'iis  dolalibus  et  céleris  neccessariis  et  promissis.  Quod  si  presens  non 
luerit,  per  deputandos  ab  ipso,  in  villa  de  Ltira,  Iradelur  el  expedietui-, 
ac  si  pei'sonaIit(M'  interessel.  Et  si  predicla  von  eomplert'ulur  in  dicl») 
Icrmino,  ([uod  absit,  prelatus  dominus  dux  Austrie  litteris  et  promissio- 
nibus  per  diclum  dominum  ducem  liurgundie  sibi  l'actis  iuuare  sepoleril. 
non  obstantibus  supradictis.  Et  bec  omnia  dicta  domina  ducissa  prefat*» 
domino  duci  liurgundie  {vwci  nolilicare  necnon  procurare  pro  posse  »iu«>il 
idem  dominus    dux   Austrie    super   biis    babeltil    lilteras   appenso  si^rillo 

sigillalas  ab  ipso  domino  duce  Burgundie  a  data  presencium  inlra  men- 
sem,  in  quibus  omnia  et  singula  premissa  obseruare  el  expedire  promit- 
lat,  prorogacionc  ([ualibet  tune  semota.  Aclum  et  datum  />/nj(»nc,  sub 
sigillo  dicli  domini  ducis  Austrie,  die  iiij'»  junii,  anno  Domini  millesimo 
lr(>cenlesim()  nonagesimo  lercio  (U,  -jijS.  Orig.  Parcb.  Elait  scelle  d'un 
sceau  plaqué  rond  en  cire  rouge.  Reste  de  la  légende  :  [Leopoldus]  gracia 
I)ei  dux  Au.sjtrifJ. 

3.  N1»A.,  IX,  3^  (1408,  8  mai),  p.  30.  llartl,  p.  Oi  (1409,  18  juil    et    a4  sept  ) 


—  28  — 

moment  où  ils  vont  avoir  la  guerre  avec  Bàle,  Zibol  tient 
en  gage  leurs  seigneuries  de  Rheinfelden  et  de  Laufen- 
bourg,  Hauenstein,  la  Forêt  Noire  et  des  droits  à  Seckin- 
gen.  Catherine  évince  le  Bàlois  en  rachetant  le  gage'.  A 
première  vue,  le  mariage  de  Léopold  est  une  bonne  for- 
tune pour  la  maison  d'Autriche. 

Par  son  traité  de  mariage,  Catherine  obtenait  immé- 
diatement des  droits  sur  le  domaine  de  son  mari  et  la 
l'acuité  de  prendre  part  à  la  gestion  de  ce  domaine  pour 
la  conservation  de  ses  droits  -.  Plus  tard,  Léopold,  tou- 
jours en  route,  à  Vienne,  à  Presbourg,  à  Gratz,  dans  la 
Forêt  Noire,  l'Argovie,  le  Tyrol,  l'Autriche,  la  Styrie, 
s'en  remit  lui-même  sur  sa  femme  du  soin  d'administrer 
le  landgraviat  et  la  seigneurie  d'Alsace.  Ce  pouvoir, 
d'abord  intermittent,  devient  une  régence  à  partir  de 
i4o6  ^  Tout  concourait  à  rendre  difllcile  la  tâche  de  la 


1.  Léopold  et  ses  trères  donnèrent  à  (Catherine  i)oiivoir  de  raclieter  les 
domaines  engagés  à  Zibol  pour  les  tenir  an  même  titre,  en  garantie  de  la 
somme  constituant  le  prix  du  rachat  et  subsidiairement  les  retenir  à  titre 
d'assignal  des  40.000  francs  l'estant  dus  sur  sa  dot.  A  la  mort  de  Catherine 
les  territoires  devaient  revenir  à  rAulriche  (Lichnowsky,  V,  Verz.,  p.  cii, 
n"  1098.  Hartl,  p.  60,  1^09,  2G  juil).  dette  convention  ne  reçut  qu'un  com- 
mcnceiuent  d'exécution.  A  la  lin  de  i40t),  les  bourgeois  de  Rheinfelden 
s'emparèrent  deZibol  et  du  chàttuiu  de  Hheiiifclden.  (latherine  leur  ordonna 
de  remettre  leur  i)rise  aux  mains  de  son  mari  (NPA.,  9  nov.,  p.  47).  (^est  le 
seul  acte  de  possession  qu'elle  paraisse  avoir  accompli  sur  ces  domaines. 
Il  est  vraisemblable  qu'elle  comjitait  sur  le  paiement  du  reliquat  de  sa 
dot  i)Our  payer  elle-même  son  acquisition.  Ce  paiement  n'eut  jamais  lieu. 
Léopold  moui'ail  moins  de  deux  ans  api'cs.  I/occasi(jn  êlait  perdue  faute 
d'argent. 

2.  Le  traité  de  mariage  associe  Catherine  a  l'administration  de  son 
mari,  en  ce  qui  concerne  les  domaines  grevés  de  l'assignai  de  la  dot  et 
du  douaire.  Pour  les  assignauv  de  dot  de  ('<atherlne,  NP.V.,  X  (i38(i-i4a5), 
p.  fjS. 

.'{.  Dés  les  premiers  mois  de  i'|<h),  Lcopold  s'éloigne  de  l'Alsace.  11  va 
dans  le  Tyrol.  Pendant  les  années  i^oi,  1.^02  et  i4<»i,  il  est  dans  le  Tyrol,  à 
^■ienne  et  à  Gratz.  Il  passe  à  Cralz  la  i)his  grande  partie  de  Tannée  i4o3. 
En  i4<>»,  il  pousse  Jus(pra  Presbourg  et  à  Aienue.  Mais  il  est  surtout  à 
(îrat/.  Ku  I  jo."),  il  séjouru»'  a  (îrat/.  el  à  Vieuiic.  Ou  le  reti'ouve  dans  le 
Tyrol  au  coniuiencemenl  de  i4<»<'-  La  giu'rre  d'.\ppen/ell  le  ramène  vers 
l'ouest .  Il  erre  autour  des  Suisses,  à  Constance,  Scliairouse,  Ensisheim 
(0  avril),  llacUMi  et  Itrugg  <>n  .Vrgovie.  Neuenburg.  Puis  il  reprehd  la  route 
du  Tyrol  et  de  N'ii'une.  Depuis  le  14  septembre  1  |i><»,  jus(iu'à  sa  nuu-t  arri- 
vée le  3  juin  1411,  il  demeure  a  \'ieniie  à  peu  près  continuellement  (Lich- 
nowsky, \'.  \  (M/  ).  —  Le  mandat  perni;meiil  tle  Callicrine   commence    en 


-  29  - 

landgravine,  la  race,  la  langue,  les  rudes  mœurs  des  sei- 
gneurs et  des  vassaux.  Mais,  jusqu'à  Tannée  i4oo,  les 
lointains  itinéraires  de  Léopold  furent  coupés  de  longs 
séjours  que  les  époax  faisaient  ensemble  dans  les  châ- 
teaux de  Thann  et  d'Ensisheim '.  D'ailleurs,  soit  par  un 
privilège  de  la  naissance,  soit  par  l'eftet  d'une  éducation 
appropriée  à  leur  futur  établissement,  les  princesses 
s'adaptaient  avec  une  merveilleuse  aisance  au  monde 
souvent  inconnu  où  leur  mariage  les  introduisait.  Leurs 
maris  pouvaient  les  associer  à  l'exercice  du  pouvoir, 
leur  confier  le  gouvernement.  Elles  savaient  employer 
à  propos  les  hommes  et  les  procédés  d'administration 
du  pays,  s'initier  à  la  direction  donnée  avant  elles 
aux  affaires  ou  bien  inaugurer  leur  propre  politique. 
Anne  de  Brunswick,  épouse  de  Frédéric  d'Autriche, 
Marguerite  de  Flandre,  femme  de  Philippe  le  Hardi, 
Marguerite  de  Bavière,  femme  de  Jean  sans  Peur,  les 
soeurs  de  Catherine,  Marguerite,  mariée  à  Guillaume  de 
Bavière,  Marie  dont  la  mort  fit  un  tel  vide  que  son  mari 
Amédée  de  Savoie  se  retira  dans  un  monastère,  Catherine 
elle-même,  toutes  possèdent  cette  science  de  la  cour  et  du 
gouvernement  et  le  don  de  se  naturaliser  partout. 

Mandataire  de  son  mari  ou  régente,  Catherine  se  com- 


juiu  140O  ol  linit  par  la  mort  de  Léopold  (Orig.,  I,  p.  5)  .Même  après  avoir 
été  investie  de  la  régence,  Catherine  suit  son  mari  dans  ses  déplacements. 
(Cependant  elle  était  en  Alsace  depuis  plusieurs  mois  quand  il  mourui  el 
déjà  antérieurement  au  début  de  la  régence  les  époux  se  séparaient  quel- 
quefois et  Catherine  restait  seule  avec  la  charjfe  du  gouvernement.  Ainsi, 
le  26  février  1404,  elle  est  à  Ensisheim.  Il  semble  que  le  23  Léopold  soit  à 
Vienne.  En  tout  cas,  il  est  à  Presbourg  le  7  avril.  Or  le  i3,  Catherine 
se  trouve  à  Ensisheim.  Le  i8  janvier  et  le  i4  mars  i4o6,  elle  est  à  Ensis- 
heim. Le  18  janvier,  Léopold  est  à  Innsbruck,  il  est  le  8  mars  à  Constance 
et  le  28  à  Schaffouse.  Le  27  mai  de  la  même  année,  Catherine  est  à  Fri- 
bourg  en  Hrisgau  et  le  29  mai  à  Neustadt  dans  la  Forêt-Noire.  Le  26  mai, 
Léopold  est  à   Baden  (Lichnowsky,  V,  Verz  ,  notamment  p.  lxix,  W'^^ï- 

:44  et  n46,  NPA.,xi,  p.  :i). 

I.  Léopold  est  à  Thann  le  3()  novembre  1395;  à  Ensisheim  du  12  novem- 
bre i3})(j  au  3o  août  i39^  et  le  9  mars  1398;  à  Thann  du  21  au  27  juin  139S  ; 
à  Ensisheim  du  22  novembre  iSgS  au  i"  avril  1399  ;  à  Thann  du  22  au 
29  juillet  1390  ;  à  Ensisheim  du  29  août  1399  au  8  mars  i4uo  et  W  19  novem- 
bre 1400  (Ibid.). 


-  30  — 

porte  avec  la  résolution  que  lui  donne  plutôt  que  l'expé- 
rience la  volonté  d'être  la  maîtresse  de  l'Alsace.  Il  ne 
lui  suflit  pas  de  faire  des  actes  d'administration,  de  con- 
firmer des  franchises,  de  procéder  aux  mutations  de  fiefs. 
Elle  accorde  des  libertés  nouvelles  ^  Elle  mène  la  guerre 
contre  les  seigneurs  et  les  municipalités.  Dans  la  guerre 
de  l'Autriche  avec  les  Thierstein,  dans  celle  des  Pays 
Antérieurs  contre  Bâle  et  les  villes  alliées  de  Bàle.  c'est 
elle  qui  est  belligérante^.  «  C'est  ma  guerre  »,  dit-elle. 
Elle  suit  les  opérations,  donne  son  attention  à  la  prise  du 
château  de  Rheinfelden  et  de  l'ancien  créancier  de  l'Au- 
triche Zibol,  aux  confiscations  de  marchandises,  aux  for- 
teresses enlevées,  à  tous  les  détails  \  Elle  discute  en  pro- 


1.  Sa  lettre  à  IMaximin  sur  le  projet  de  conférence  entre  Thierry  de 
Weiteniniililo  et  IJlman  de  Massevaux  (RUJL.  II,  70O.  1406,  18  janv.).  Elle 
notifie  que  Wernier  de  Wis\\  lier  par  ell(>  autorisé  a  mis  Maximin  en  com- 
munauté avec  lui  pour  le  château  de  Schaffgiessen,  qu'il  tient  en  fief  de 
l'Autriche  (709  a,  i4o6, 14  mars).  Abandon  de  l'angal  à  Florimont  (Orig.,  II, 
H.  i4o4,  26  févr.).  Confirmation  des  privilèges  de  Ferrette  (Buhm.  PJîrt 
ncchsl  Umgehiing,  Mulhouse.  1892,  p.  80.  i4o()).  Sa  lettre  à  la  ville  de  Fri- 
hourg  eu  Brisgau  (Lichnowsky,  |Y,  Verz.,  p.  cviii,  n"  1166,  1410.  26  oct., 
lilnsisheim).  Etc. 

2.  La  RoteLer  Chronik  dit  bien  (jue  Hernard  de  Thierstein  fit  la  guerre  à 
Léopold  (VAutriche  et  à  sa  femme  qui  lui  avaient  pris  les  forteresses  de 
Floi'iiiioiit  et  Délie  (llasL  Chron..  V,  ]).  i'i5).  Mais  les  Lh'rcs  du  Conseil,  qni 
sont  un  document  officiel,  parlent  de  la  guerre  des  Thierstein  avec  ma- 
dame d'Autriche,  in  dem  kriege  deu  si  battent  mit  unser  frouwen  die 
hertxogin  von  Oestcrrich  (IV,  p.  23).  Les  Thierstein  s'expriment  de  la 
même  manière,  in  disem  vergangen  ki'iege  den  unser  gncdige  frouwe  von 
Oslerricli  und  ouch  wir,  von  unser  selbs  \\egeu,  wider  si  gehebt  hand 
{['fi.  Basel,  VI.  44î  ï4"?  23  janv).  V.  également  l'accord  conclu  entre  les 
Thierstein  et  Bàle  au  cours  de  cette  guerre  afin  de  prémunir  la  ville  des 
contre-coups  de  la  lutte  (V,  349.  1406,  6  nov.).  Même  remarque  pour  la 
guerre  de  H;ile.  Frédéric  ]>ar]e  de  cette  guerre  :  von  des  vergangenen 
kriegs  wegen,  der  zwùschen  der  hochgeporen  lïirstin  unsrer  beben  swes- 
tern  Kalhcreitien  von  Ihirgiinden,  etc.  und  den  egenanten  von  Jiasel  gcwç- 
sen  ist  (VL  51,  i4ii,  10  juil.).  Les  cartels  de  défi  que  Bàle  reçoit  au  début  de 
la  guerre  {UB.  naseL\\l,  i4,  1409,  i/-3/,  4-i3  oct.;  6/,  6  cet.;  -j-gl,  -  cet.;  10/, 
oct.;  5/,  5  dèc).  la  promesse  faite  parle  maître-bourgeois  et  le  conseil  de 
Bàle  de  ne  pas  reslitiu*r  Istein  enlevé  le  11  nt>vembi'c  à  Bourquard  Miinch, 
sans  le  consentement  des  VI  anciens  et  nouveaux  de  toutes  les  tribus  (i6, 
12  nov.),  les  quittances  et  congés  des  mercenaires  bàlois  à  la  fin  de  la 
guerre  (23,  2j,  i4io,  9  janv.),  rarriuigemenl  conclu  entre  Bàle  et  les  Thiers- 
tein à  raison  <le  celte  guérie  à  lacjuebe  ils  ont  pris  part  du  côté  autrichien 
(i4.  \.\u.  23  janv.)  iiulicpu'Ul  tous  (<at  herine  comme  l'adversaire  d»'  Bàle. 

3.  NI'.\,  l.\,  7"^  («40^},  9  nov.  —  1410,  .'»  janv),  pp.  4.")-«'>4- 


-  31  — 

pre  personne  à  la  diète  crKnsisheim,  avec  les  députés  des 
confédérés  les  articles  de  la  paix  ^  Elle  a  ses  ambassadeurs 
et  les  fait  durement  respecter.  Avec  elle  se  concluent  les 
traités^.  Le  bailli  de  Ferrette,  les  conseillers,  les  châ- 
teaux autrichiens  sont  le  bailli,  les  conseillers,  les  châ- 
teaux de  «  madame  d'Autriche^  ».  Elle  commande,  elle  ex- 
prime ses  désirs  et  tous,  Allemands  et  Bourguignons,  la 
traitent  en  souveraine  de  l'Alsace*.  «  Son  seigneur  »  Léo- 
pold  donne  des  ordres.  Elle  les  réforme  ou  les  modifie  '.  Il 
pense  mettre  Zibol  à  rançon.  Vite  elle  écrit  au  bailli  de 
Ferrette  :  <(  Ayez  soin  qu'il  m'en  advienne  quelque  profit 
«  pour  l'employer  à  ma  guerre''.  »  Elle  pousse  dans  l'om- 
bre son  mari  allemand.  Si  l'on  ne  savait  que  Léopold  fut 
attiré  en  Autriche  par  la  mort  de  son  frère  Guillaume  et  la 
tutelle  de  son  cousin  Albert,  on  croirait  que  la  nomination 
de  sa  femme  à  la  régence  était  destinée  à  l'écarter  lui-même 
du  gouvernement  de  l'Alsace.  Puisque  Catherine  continue 


1.  So  \vo(4lc  si  sy  verlioeren  (Koleler  Chronik,  Basl.  Chron.,  W  p.  i44)- 

2.  Traité  de  paix  avec  les  Thierstein  (UB.  Jiasel,  V,  353,  1407,  124  janv). 
Catherine  et  la  ville  de  Bàle  notifient  chacune  de  leur  côté  la  décision 
arhitrale  du  margrave  Rodolphe  de  Bade-IIochberg  qui  met  lin  à  la  guerre 
entre  elles  (34,  i4i<),  3  nov.). 

3.  1407.  Smaszman  von  Boppoltztein,  der  o])genanton  unser  frou\\cn  von 
Osterrich  lantvogt,  disent  les  Thierstein  {UB.  Basel,  V,  358,  24  mai).  1409. 
Granit'  Uans  von  Lup/Jcn.  myner  frowen  von  Oesterrich  lanlvogl  im  Simt- 
f[-o\ia'e  (H()leler  Chronik,  JiasL  Chron.,  V,  j).  i3H).  Miner  frowen  relt  (BU H.. 

II,  764,  v  ;  767,  VIII,  1408,  pp.  584,  385).  Miner  frowen  schloss  (7()i,  11,  1408. 
p.  58o).  Unser  munien  aoii  Oesterrich.  amptlut't  vnd  rele  (III,  ]).  9). 

4.  V.  BUB.,  HT,  36  (i4ii^  7  mai)  la  manière  dont  Catherine  écrit  a  Maxi- 
rain  an  sujet  des  difticultés  de  celui-ci  avec  les  Waldner.  Cela  ne  lui  es! 
pas  agréable,  dit-elle.  Maximin  est  prie  de  faire  la  paix  jusqu'à  la  Saint- 
Jean.  Dans  l'intervalle,  avec  ses  conseillers,  elle  cherchera  un  accommo- 
dement. 

5.  On  compte  les  actes  où  Léopold  figure  axec  sa  femme.  En  voici  quel- 
ques-uns :  1°  Léopold  et  Catherine  écrivent  à  ^faxiniin,  leur  grand  bailli 
en  Alsace,  au  sujet  d'une  plainte  du  maître  de  la  maison  de  Tordre  de 
Saint-Antoine  à  Isenheim  contre  Jean  Ulric  de  Ilaus,  d'Isenheim  (BUB., 

III,  1188,  1406,  27  mai).  2°  Ils  promettent  de  payer  à  Bernard  de  Thierstein 
7.000  florins  du  Rhin  (1189,  1407.  10  avril).  3°  Nomination  de  Jean  de  Lup- 
fen  aux  fonctions  de  grand  bailli  (Harll,  p.  60,  1408,  S  juin)  4'  Réclamation 
réciproque  entre  Léopold  et  Catherine  d'une  part,  Maximin  d'autre  part, 
se  rapportant  à  l'époque  ou  Ribeaupierre  était  grand  bailli  {BUR.,  111, 
3-6,  1409,  5-i6  mars).  Mais  à  i)artir  du  ir  .\  il  n'est  plus  ([uestion  que  de  Ca- 
therine. 

6.  NPA.,  p.  53. 


-  32  — 

à  vivre  avec  son  mari,  cette  régence  ne  sert-elle  pas 
avant  tout  à  établir  l'autorité  personnelle  de  la  land- 
gravine  ?  Léopold  meurt  avant  le  temps  et  sa  mort  ouvre 
pleinement  les  droits  matrimoniaux  de  sa  veuve,  donne  à 
Catherine  le  droit  d'agir  avec  plus  de  liberté  encore.  Mais 
on  ne  s'aperçoit  pas  du  changement,  tant  était  grande,  du 
vivant  du  duc  d'Autriche,  l'indépendance  d'allures  de  sa 
femme.  Quinze  ans  plus  tard,  Catherine  meurt  le  26  jan- 
vier 1426,  à  quarante  six  ans.  Ce  sont,  par  conséquent 
près  de  trente  années  pendant  lesquelles  l'Alsace  obéit  à 
une  Française  déterminée,  remuant  tout  pour  aboutir. 

Or  madame  d'Autriche  s'est  toujours  conduite  en  bonne 
Bourguignonne.  Elle  voudrait  fondre  ensemble  l'Alsace  et 
la  Bourgogne  * .  Fidèle  aux  siens,  «  courtoise  et  bonne  »  pour 
eux,  au  témoignage  de  son  frère,  elle  use  de  son  influence 
sur  son  mari  et  de  tous  ses  moyens  en  Alsace  au  profit  de 
sa  famille.  Elle  reçoit,  en  retour  l'aide  de  ses  parents. 
Entre  elle  et  Jean  sans  Peur,  c'est  un  échange  continu  de 
bons  offices.  Mais  il  plaît  au  duc  de  Bourgogne  de  donner 
plus  qu'il  ne  reçoit.  Les  services  qu'il  rend  sont  un  place- 
ment d'avenir.  Il  sème  abondamment.  «  Nous  réputons  nô- 
((  très  »,  dit-il  à  ses  officiers,  «  les  intérêts  de  notre  sœur. 
«  Faites  pour  elle  ce  que  vous  feriez  pour  nous-même. 
«  Nous  voulons  que  Ton  traite  ses  sujets  doucement  et 
«  gracieusement.  Gardez-les  de  toute  oppression  comme 
((  s'il  s'agissait  des  nôtres  ».  Espère-t-on  acquérir  quelque 
bien.  On  porte  un  intérêt  prématuré  à  sa  conservation. 
On  ne  le  perd  pas  de  vue.  On  le  soigne  par  avance  avec 
sollicitude.  Tel  est  le  sentiment  que  le  duc  de  Bourgo- 
gne éprouve  pour  les  domaines  de  sa  sœur.  Il  s'en  voit 
le  futur  seigneur  et  leur  accorde  déjà  le  premier  bienfait 
qu'un  seigneur  doit  à  ses  sujets,  la  protection.  Apprend- 
il  les  mauvais  projets  des  ïhierstein,  du  comte  de  Bla- 
moijt,  du  comte  de  Salm.  il  ordonne  à  son  maréchal 
Jean    de   Vergj-  de   se   mettre,    avec   ses   troupes,    à   la 

I .  Nl'A.,  l\,  w  (1407,  a5  junv),  p.  3a. 


-  33   - 

disposition  de  Calhei'ine  «  attendu,  dit-il,  que  nous 
«  sommes  prêt  à  défendre  notre  sœur,  même  en  laissant 
{^  de  côté  nos  propres  affaires  ^  ».  On  rapporte  à  la  cham- 
bre des  comptes  de  Dijon  que  les  châtelains  d'Alsace  et 
celui  de  Badenweiler  n'auraient  point  prêté  à  Catherine 
le  serment  de  fidélité.  Les  châtelains  écrivent  à  la  chambre 
des  comptes  pour  se  disculper  :  «  On  vous  a  fait  un  grave 
«  mensonge,  celui  qui  l'a  commis  ne  s'en  réjouira  pas  et 
«  n'en  tirera  pas  honneur^  ».  Catherine  est    reconnais- 


1.  NPA.,  IX,  1'  (i4o(),  i3  Juillel),  p.  3i.  La  famille  do  lilainont  rtail  une 
branche  de  celle  de  Salm  (liertin,  p.  12).  Wackerna^el,  p.  3S3.  RUB..  11,5^2. 
A  celle  guerre  se  rapporte,  semble-l-il,  Tarlicle  de  compte  suivant  :  A  re- 
uerend  pcre  en  Dieu  monseigneur  l'abbé  de  Liire,  eonseillier  de  mon  dit 
seigneur,  la  somme  jde]  iij'  frans,  laquelle  mon  dit  s<'igneur  lui  ordonna 
pieça  eslre  paiéc  pour  certains  voyages  par  lui  fai/  du  commandement  et 
ordonnance  de  mon  dit  seigneur,  tant  deuers  ma  dame  d'Austericht\ 
comme  ailleurs,  ou  pais  d'Alernaigne,  de  laquelle  somme  Jehan  de  Pressy 
lui  leua  pieça  vne  descharge  signée  de  son  saing  manuel  (leuée  sur  Guil- 
laume Cheuily,  pour  lors  receueur  gênerai  de  Bonrgoingne,  donnée  xv  d'oc- 
tobre mil  cccc  et  vij),  (a)  par  vertu  de  laquelle  il  ne  rcceut  aucune  chose, 
cy  rendue^  paie  à  lui  par  vertu  du  mandement  de  mon  dit  seigneur  donne 
à  Paris  le  xxvij' jour  de  januier,  l'an  mil  cccc  et  onze  (1412,  n.  st.),  lettres 
closes  de  mon  dit  seigneur  signées  de  sa  propre  main,  mandement  de  mes- 
seigneurs  des  cf)mi)tes  à  Dijon,  cy  rendus  (auec  la  dicte  descharge)  (b).  et 
et  quittance  du  dit  abbé,  iij  frans  (c) 
(Fol.  iiij'^x  XV,  v'').(ab)  Ecrit  au-dessus  de  la  ligne.  (c)|En  marge,  deux  anno- 
tations de  répoque  :]  Nota.  Super  dictum  Johannem  de  Pressi.  —  Isti  \iy 
franci  redduntiir  per  primum  compotum  dicli  Johonnis  de  Pressi  liniliim 
ad  xxijuM  nouembris  cccc  vij,  fol.  x". 

2.  Dominis  et  noslris  amicis  gentibus  consilii  cl  canu^rc  compulonim 
illustrissimi  ac  potentissimi  princii)is  domini  ducis  Ihirgimdie  in  Diuionc. 
Johannes  de  Fridingen,  miles,  locum  tenens  in  patria  de  Alsacia  metuen- 
dissime  domine  domine  nostre  ducisse  Aiislrie,  necnon  caslellanus  Firrc- 
tnrnm,  Wcrnhcnis  de  Harncslorf,  castellanus  in  Knsislwin,  Johannes  de 
Morinionte,  castellanus  in  Belforte.  Ruodoljiis  de  Andelo,  caslellanus  in 
FLorenionte^  dictus  Mantz  de  LiehtnoH'e,  castellanus  in  Valleniasonis,  Jo- 
hannes de  Schweighiisen,  castellanus  in  Altkirch,  Petermaniis  Haseler,  cas- 
tellanus in  Landser,  et  Johannes  de  Coliior,  castellanus  Bosernonlis,  hono- 
rem  et  reuerenciam  cum  nostris  seruiciis  premissis.  Amici  karissimi,  vobis 
multum  et  pcrcordialiter  regraciamur  ex  parte  nostre  domine  ducisse 
bonum  festum,  honorem  et  curialitatem  que  fecistis  in  Hiiiione  IJeinrico 
de  Morimonie,  Johanni  de  Morimonte,  eius  nepoti,  et  dicto  Xieolao  de  Rose- 
monte,  nunciis  nostre  domine  predicte.  Eciam  regraciamur  vobis,  in  quan- 
tum valemus,  bonam  penam  et  magnam  diligenciam  quas  fecistis  et  facitis 
de  soluendo  nostre  domine  predicte  pecuniam  sibi  debitam,  ut  scilis, 
sicuti  predicti  Heinriciis.  Johannes  et  Nicolaiis  retulerunt  et  nobis  a  paru  il 
per  litleras  vestras,  quod,  vestrum  araore,  honore  ahjue  reuerencia.  nos- 
tre domine  ducisse  scripsinuis  ef  notifticamus.  Oterum  dictus  Xirolaiis. 
nolilicauit  nobis  (juia  quidam  uobis   inlelligerc  ([uia    no>    non    fecimus 

3 


—  34  — 

santé.  Son  premier  soin,  à  l'instant  où  elle  devient  régente 
est  d'appeler  aux  fonctions  de  grand  bailli  l'agent  bour- 
guignon, Maximin.  Léopold  et  Catherine  le  révoquent 
moins  de  deux  ans  plus  tard*.  On  accuse  son  adminis- 
tration, sa  négligence,  ses  abus.  Son  tort  n'est-il  pas 
plutôt  d'être  un  créancier  qui  réclame  toujours  et  qui  est 
intraitable  ?  En  1409,  Catherine  fait  sienne  la  querelle  de 
son  frère  avec  le  comte  de  Blamont.  Durant  le  siège  de 
Vellexon,  bien  qu'elle  soit  engagée  dans  la  guerre  des 
Pays  Antérieurs,  elle  ne  cesse  de  procurer  au  duc  de 
Bourgogne  renseignements,  mercenaires  d'Alsace,  arba- 
létriers d'Allemagne  qu'il  préfère  à  ceux  des  milices 
de    ses   communes-.    A  son  tour,   elle  lui    demande  un 


juramentmn  nostre  domine  Austric,  quod,  vestro  honore  salue,  non  est 
Veritas,  set  mendacium.  Maiora  autem  et  grauiora  mendacia  dixit  qui 
vobis  ipsa  retulit.  Quapropter  tenore  presencium  notificamus  vobis  quia 
nos  et  quilibet  nostrum  jurauimus  nielnendissinic  domine  nostre  predicte 
fidem,  legalitatem  et  obedicnciam  in  omnibus,  tanquam  sui  subiecti  tide- 
les  et  ofliciarii.  Et  lioc  prolcstamur  et  teslillifamus  per  juramentum  nos- 
trum quod  fecimus.  Idcirco,  j)restantissimi  domini  et  amici  carissimi,  talia 
et  quam  plurima  alia  do  quibus  informati  estis,  mendacia  credere  non 
debetis.  Et  illc  qui  de  talil)us  vobis  seruiuit,  non  gaudcbit  nec  habebit 
honorem.  Hec  vobis  cerlilicumiis  sub  sigillis  nostris  présent ibus  in  signum 
verilalis  nostrorum  jnramentorum  appensis.  Et  quia  Hcinriciis  de  IJon- 
hurg.  castellanus  in  Tannis,  Joliannes  de  //o/'/is/ein,  castelianus  in  Delà,  ci 
Jiolinus,  castellanus  in  /Indcimùlr,  pro  nunc  sunl  absentes  in  patria,  ego, 
Jolinnucs  de  Fridingrii,  i)redictus  locum  lonens.  vobis  certilïico  per  jura- 
mentum meum  ([uia  1res  [jredicti  castellani  jurauerunl  in  manibus  dicte 
nostre  domine  sicut  et  nos.  In  quorum  tcstimonium,  in  corum  absencia, 
uominibus  ipsorum.  présentes  sigillaui.  Datum  in  Enshcin.  die  lune  anlc 
fesluuï  Ascensionis  Domini,  anno  millesimo  quadringenlesimo  octauo(H, 
295.  Orig.  Pap.  Scellé  de  huit  sceaux  plaqués,  chacun  est  en  cire  verte 
recouverte  d'un  carré  de  papier,  .\u-dessus  de  chaque  sceau  est  inscrit  un 
nom  :  Fridingen^  HarnesdorJ\  Moriniont,  Andelo,  Liehtnon\  SiK'eigkusen^ 
Hasseler,  Colour.  —  Au  revers,  de  deux  écritures  de  l'époque  :  Lettres  du 
serement  de  chastelains.  Bona.) 

I.  jMaximin  était  grand  bailli  depuis  le  27  mai  i4»»<».  lorscju'un  rapport 
du  maître  d'iiôlel  (Conrad  Martin  amena  sa  <h'stitulion  le  (i  janvier  :4o8 
{RUlh,  II,  743,  ^(jo).  «  On  a  toujours  été  consentant  »,  dit  .Martin  dans  sou 
réquisitoire,  «  à  lui  faire  un  compte  amical,  et.  en  ce  qui  concerne  ses  créan- 
«  ces,  à  lui  payer  ce  qui  serait  reconnu  juste  (wissentlich  vnd  rediich). 
«  Mais  il  n'a  jamais  voulu  le  recevoir  »  (Hl'Jt.,  II,  761,  11.  i^'v'^.  p.  58i) 

Q.  Correspondance  du  maréclial  «le  Ilourgogne.  des  baillis  d'Amont  et 
d'Aval  et  de  Jacques  de  (]ourtiambles  avec  Luplen,  bailli  de  Ferretlc.  Ils 
lui  écrivent  des  choses  secrètes.  Ils  voudraient  des  nouvelles  de  la  guerre 
de  (Catherine  avec  Hâle.  Ils  demandent  à  Lupl'en  vl  a  Maximin  s'il  y  a  des 
rassemblements  de   ^ens  <r;irnie.s  et  si  rt>n    pourrait    procurer  au  duc  loo 


-  35  - 

secours  ^  Le  duc  envoie  en  Alsace  une  troupe  commandée 
par  Antoine  de  Vergy,  le  terrible  «  Fersu  »  ou  «  Warscy  » 
des  Allemands  -.  La  landgravine  convient  avec  son 
frère  de  tenir  ouverte  à  l'armée  bourguignonne  les  forte 
resses  alsaciennes.  Vergy  s'avance  jusqu'aux  portes  de 
Bàle"^.  Il  fait  des  prisonniers.  Catherine  défend  au  bailli 
Lupfen  de  composer  avec  eux,  et,  d'une  manière  générale, 
de  conclure  aucun  arrangement  avec  Tennemi  sans  le 
consentement  de  son  frère.  Elle  lui  ordonne  d'obéir  au 
duc  de  Bourgogne.  Léopold,  ce  sont  ses  affaires  cepen- 
dant, passe  après  Jean  sans  Peur.  Sa  femme  le  met  sous 
la  tutelle  de  son  beau-frère,  il  se  laisse  faire.  «  Nous 
<(  avons  recommandé  aux  nôtres  d'agir  d'après  votre  con- 
«  seil  et  votre  plaisir  »,  écrit-il  à  Jean  sans  Peur  '  ».  Ca- 
therine fait  les  volontés  du  duc  de  Bourgogne  et  Léopold 


arbalétriers.  Autre  demande  à  Lupfen  de  5o  bons  arbalétriers.  Lettre 
au  même  pour  obtenir  la  bombarde  du  château  de  Massevaux.  Lupfen 
accorde  le  prêt,  envoie  le  maître  canonnier  et  paie  le  transport,  llorry 
Lalomcnt  va  cbercher  en  Allemagne  20  bons  arbalétriers.  (NPA.,pp.  3<)-î3). 

1.  A  Conrart  Martin,  trésorier  de  madame  la  duchesse  d\l»5^cr/c/tr,  la 
sonunc  de  x.\  escuz  d*or,  que  mon  dit  seigneur  lui  donna  ou  uiois  de  sep- 
tembre mcccc  et  neuf,  pour  et  en  récompense  des  frai/  et  despenses  <[u'il 
auoit  lors  faiz  en  venant  lors  deuers  mon  dit  seigneur  à  Paris,  de  i)ar  ma 
dicte  dame.  Par  mandement  de  mon  dit  seigneur  donné  à  Paris,  le  viij' 
jour  de  nouembre,  l'an  mcccc  et  dix,  cy  rendu,  auec  quiclance  du  dit 
Corart  seulement,  xx  escu/. . 
(Compte  deuxième  de  Jean  de  Noidant.  B,  i5()0,  fol.  iiij'^^^xviij,  r°). 

2.  Fersii,  Warsey  {HUB.,  III,  table).  Warse  (NPA.,  IX,  :",  E,  p.  5i).  ^■e^s- 
chey  (Rotelcr  Chronik,  Basl.  Chron.,  V,  p.  I3<)). 

3.  Chron.  Lucel.  (NPA.,  VIII,  r,  p.  26).  Wackern;igel,  l.  p.  3(i8.  .Ie;iii  sans 
Peur  est  notoirement  l'auxiliaire  de  sa  sceur.  ^■on  des  herlzogen  von  Jitir- 
gundy  wegen,  der  oach  miner  froi/wen  von  Ocstcrrich  bruoder  und  hclHVr 
waz  (R<)teler  CTironik,  Basl.  Chron.,  V,  p.  i3())  Bàle  écrit  au  duc  Jean  le 
12  octobre  1409.  Elle  lui  fait  des  observations  sur  son  altitude  (Ibid..  n.  ^). 
—  La  campagne  de  Vergy  en  Alsace  est  très  courte.  Des  le  ai  novembre, 
le  maréchal  de  Bourgogne,  alors  devant  Vellexon,  écrit  à  Bàle  sur  l'ordre 
de  son  maître  (NPA.,  p.  40).  Le  duc  désirerait  la  paix.  I)  tient  à  Râle  un 
langage  conciliant.  Und  hette  der  vorgenant  hertzog  gern  einen  friden  mit 
inen  gemacht  und  fùrbasser  frûntlichen  darzu  geredt  (Roteler  Chronik, 
p.  i3()).  Les  gens  de  (ialherine  se  plaignent  des  domniages  causes  au  pays, 
pendant  la  guerre,  par  Bàle  et  les  bourgeois  de  Strasbourg  alliés  de  Bàle. 
Sur  le  rapport  de  Maximin,  Jean  sans  Peur,  alors  à  Paris,  donne  un  sauf- 
conduit  aux  ambassadeurs  de  Bàle  et  de  Strasbourg  qui  viennent  devant 
lui  répondre  à  ces  plaintes  (/? TV/..  IIL  i()  -    l'/l.  Pascl,  \h  i,  i4ii),  2()jan> .). 

4.  NPA..  p.  5i. 


-  36  — 

les  volontés  de  sa  femme.  Le  mariage  de  Catherine  a  donc 
établi  une  sorte  d'alliance  officieuse  entre  elle  et  Léopold, 
d'une  part,  et  Jean  sans  Peur,  d'autre  part,  et  fait  du  duc 
de  Bourgogne  le  chef  de  cette  union. 

Les  frères  de  Léopold  ont  consenti,  suivant  la  coutume, 
au  traité  de  mariage  de  Catherine  ^  Mais  depuis,  ils  ont 
été  témoins  de  l'entente  de  leur  belle-sœur  avec  sa  famille 
et  ils  ont  vu  trop  souvent  la  fille  de  Philippe  le  Hardi  faire 
de  l'Alsace  une  dépendance  de  la  Bourgogne.  Le  plus 
jeune,  Frédéric,  ronge  son  frein.  Capricieux,  prompt 
à  faire  ses  volontés,  la  «  Bourse  Vide  »  est  un  dange- 
reux cadet.  De  1402  à  1406,  il  gouverne  les  pays  autri- 
chiens comme  associé  à  l'administration  de  Léopold  et 
il  vient  quelquefois  à  Ensisheim.  Depuis  le  mois  de  mai 
i4o6,  il  est  le  seul  maître  des  Pays  Antérieurs,  à  l'exclu- 
sion des  territoires  assignés  à  Catherine  par  convention 
matrimoniale.  Dès  lors  il  ne  se  montre  plus  en  Alsace  ^ 
Mais  il  brûle  de  se  mêler  de  l'Alsace.  Catherine  a  l'œil 
sur  lui.  «  Faisons  les  affaires  ensemble  »,  écrit  son  mari  à 
Jean  sans  Peur,  pendant  la  guerre  des  Pays  Antérieurs, 
«  ne  laissons  pas  Frédéric  s'y  introduire  ». — «  Défaites-vous 
«  poliment  de  Frédéric  »,  écrit-il  à  Lupfen,  «  son  interven- 
«  tion  ne  nous  conviendrait  pas  ».  Et  Catherine  ajoute  : 
((  Prenez  garde  qu'il  ne  se  mette  dans  nos  châteaux-^  ». 
Survient  la  mort  de  Léopold,  Frédéric  et  Anne  de  Bruns- 
wich  commencent  aussitôt  à  persécuter  la  veuve  restée 
sans  enfant.   Ils  réussissent  à  lui  arracher  l'Alsace  de  lan- 


1.  Deux  documents,  p.  ^.  C'est  un  exemple  de  la  laudatio  donnée  par  la 
famille.  Fréd«''ric  cl  son  frère  l'>nesf  ratiliciit  ég-alement  les  assignations 
faites  par  leur  père  et  leur  oncle  Albert  d'Autriche  pour  la  dot  et  le 
douaire  de  Catherine  (Nl'A,  X,  i\  B,  C.  pp.  56,  58,  i4o5,  Sniars;  i4o;,  ;  mars). 

2.  Frédéric  était  né  en  i382  (Harll,  p.  ^G).  Deux  documents,  p.  17.  Wac- 
kernaffel,  p.  362.  A  Ensisheim,  les  20  sept.,  i",  24  oct.  i4e4;  3o,  3i  mars, 
i3  avril  i4o5  (Lichnowsky.  V,  Ver/.,  p    lx,  n**  644,  647,  653;  p.  lxiv,  n"  695- 

3.  NPA.,  pp  49»  •''I)  53.  Même  senlimcnt  de  deliance  a  Icgard  d'Ernest 
exprimé  dans  une  lettre  de  Léopold  à  Catherine.  Si  Ernest  veut  entrer  à 
Neustadt  pour  affaire  avec  les  bourgeois,  veiller  à  ce  qu'il  n'ait  avec  lui 
<|ue  de»i\  personnes  et  pas  d'autre  escorte  (I.ichuowsky,  V,  Ver/  .  p.  x-r.vi, 
n*  io3i.  Vienne,  i4<k'<,  3o  juin). 


—  a?  — 

gue  allemande  et  à  la  garder  pendant  dix  années.  En  i4a3, 
le  traité  de  Bàle  la  rend  à  Catherine.  Seulement  des  ré- 
serves surabondantes  sauvegardent  les  droits  de  l'Au- 
triche. 

Les  ducs  de  Bourgogne  ont  songé  parfois  à  s'emparer 
de  vive  force  du  domaine  autrichien.  Leurs  armées  con- 
naissent le  chemin  de  l'Alsace.  Quatre  fois  elles  envahis- 
sent le  comté  de  Ferrette  dans  le  premier  tiers  du  xv*  siè- 
cle. Plus  souvent  ils  ont  employé  des  procédés  en  harmo- 
nie avec  l'esprit  du  temps.  Sans  doute  la  guerre  à  main 
armée  est  profitable.  Les  rançons,  le  butin  sont  une  source 
de  richesse.  Mais  les  hommes  de  guerre  d'alors  ont  appris 
autre  chose  que  se  battre.  C'est  le  siècle  de  la  chicane  et 
des  arbitrages,  l'âge  d'or  pour  les  juristes  habiles  à  mettre 
les  projets  des  puissants  en  règle  avec  la  légalité.  Licen- 
ciés ou  docteurs  en  lois,  ils  savent  l'art  d'envelopper 
l'adversaire  dans  un  réseau  d'obligations,  de  le  faire  évo- 
luer dans  une  procédure  tortueuse  d'où  il  sort  plus  dé- 
pouillé qu'il  ne  l'eût  été  par  les  armes  *.  «  Ne  lie-t-on  pas 
«  les  bœufs  par  les  cornes  et  les  hommes  par  les  paroles  ?  » 

Les  ducs  de  Bourgogne  désireraient  s'installer  en  Alsace 
d'une  manière  juridique,  par  la  convention,  traité  de  ma- 
riage, contrat  de  fief.  A  diverses  reprises,  leurs  conseil- 
lers tâchent  de  former  un  lien  féodal  entre  leurs  maîtres 
et  les  ducs  d'Autriche.  En  1469,  par  le  traité  de  Saint- 
Omer,  Charles  le  Téméraire  devient  le  vassal  de  Sigis- 
mond  pour  l'Alsace,  la  Forêt  Noire,  et  les  villes  forestières. 
Déjà  les  conseillers  de  Jean  sans  Peur  et  de  Philippe  le 
Bon  avaient,  au  contraire,  invoqué  la  suzeraineté  des  ducs 
de  Bourgogne  sur  les  ducs  d'Autriche  ayants-cause  des 
comtes  de  Ferrette  et  d'autres  seigneurs  d'Alsace.  Cette 
suzeraineté  faisait  partie  de  la  succession  des  comtes  de 
Bourgogne.  Au  xiii«  siècle,  les  palatins  de  Bourgogne 
Hugues   et   son  fils   Otton  avaient   re^u  l'hommage  des 

I.  Guy  Armenier,  docteur  en  lois  (NPA.,  XXV,  p.  iSj).  Guy  Gelenier.  li- 
cencié en  lois  (XXXIII,  iJ-,  j).  218).  (lillos  .lourdiiin,  de  Toulouse,  licencié 
en  lois  (XLV,  p.  266). 


-  38  - 

comtes  de  Ferrette  Ulric  I"  et  Thicbaud,  fils  d'Ulric. 
Otton  avait  compris  Thiébaud  dans  la  déclaration  de  ses 
vassaux  au  roi  de  France  Philippe  le  Bel.  Les  titres 
qu'Otton  avait  pris  soin  d'établir  pour  constater  sa  suze- 
raineté existaient  encore,  affirmaient  les  Bourguignons. 
Il  y  avait  de  «  belles  lettres,  saines  et  entières  »  au  trésor 
de  leur  duc.  Gernay,  Rougemont,  Belfort,  Rosemont, 
Scbonenberg,  la  terre  de  Yézelois,  Laubeck,  d'autres 
domaines,  les  conseillers  disaient  «  la  plus  grande  partie 
«  du  comté  de  Ferrette  »,  étaient  ainsi  une  terre  de  Bour- 
gogne inféodée  aux  Habsbourg.  Plusieurs  l'ois  on  avait 
requis  inutilement  le  duc  d'Autriche  de  rendre  l'hommage. 
Le  duc  de  Bourgogne  «  ferait  bien  d'y  pourvoir  '  », 

L'autre  base  des  revendications  de  la  Bourgogne  ce 
sont  les  conventions  matrimoniales  de  Léopold  et  de  Ca- 
therine, c'est-à-dire  le  traité  de  mariage  conclu  l'année 
même  de  la  naissance  de  la  princesse  bourguignonne,  et 


I.  Ol ton  ('tait  en  querelle  avec  son  frère  Jean.  Le  duc  de  Bourgogne 
Robert  II  soutenait  Jean.  Philippe  le  Hel  était  arbitre.  —  Deux  documents, 
p.  19  ()rit(..  II,  37(1454?  'i'*^'-)!  P- 91-  Parmi  les  pièces  relatives  au  comté 
de  liourf^ogne  (jui  étaient  autrefois  à  la  chambre  des  comptes  de  Dijon  et 
qu'elle  rendit  en  1730  à  celle  de  Dôle,  se  trouvait  en  vidimus  une  reprise 
faite  par  L'Irlc  (Henry)  P',  comte  de  Ferrette,  d'Hugues,  comte  palatin  de 
Bourgogne,  et  d'Alix,  sa  femme,  du  fief  que  le  seigneur  de  Laubeck  (Lebe- 
guace)  devait  tenir  d'eux.  i256,  juil.  (Peincedé,  Inventaire,  I,  p.  85;).  V.  sur 
Otton,  GoUut,  Mémoires  des  Bourgougnons  de  la  Franche  Comté.  Puis 
estant  venu  a  la  succession  de  Hourgongne.  il  feit  r'afraichir  les  debuoirs 
par  les  mesmes;  et  Thiebauld  de  Neufchastel,  comte  de  mont-Beliard,  re- 
print  pour  ses  seigneuries,  et  mesmement  pour  son  comté,  en  l'an  1280. . . 
Lan  précédent,  1279,  Thiebauld,  comte  de  Ferrette,  en  hauoit  faict  autant^ 
et  le  ratifiât  en  l'an  1296  entre  les  mains  de  Hugues  de  Bourgougne,  frère 
du  comte  Otto.  Ce  que  conllrmoit  les  reprinscs  de  Hugues,  père  de  Thie- 
bauld, au  lieu  du  sieur  de  VHobegasse,  qui  debuoit  le  lief  lige  aux  comtes 
de  Bourgougne.  Et  précédemment,  l'an  1292,  ledict  Thiebauld  hauoit  faict, 
mesmes  pour  la  mairie,  ou  voirie  de  Lare,  la  courtine  de  rflst't'i5  et  de 
Meneurs,  Roge-mont  en  Allemagne,  la  moitié  de  Salene,  et  Senëhard.  avec 
ItMirs  apperlenances  (Liure  VII,  chap.  20.  P.  43i).  (ioUut  cite  le  «  Parti  de 
la  chamhie  des  comptes  à  Dijon,  signé  Xoblet  Tabourot.  »  Thiébaud  de 
l'"errette  élail,  en  l'éalilé.  lils  d'I'lric.  —  Le.-i  querelles  tjue  le  comte  palatin 
Otto  liai  eu  auee  .leau  .son  Jr ère.  el  les  dissentions  de  lur  mesme  auec  le  duc 
de  Bourgougne...  Faisant  doncques  ceste  déclaration  de  ses  vassaux,  il 
tUct  »iue...  le  comte  de  Ferrette  (tenoit  de  luy)  la  garde  de  Lure,  Salignéen 
Assars,  Senebarl  el  l'O/x'^'-i/.s-.sf  (Cliap.  3«k  PP.  4m'  »Î5)  -  M«'nrurs  serail-il 
Méroux  ou  Menoncourt  dans  la  région  de  Hellorl? 


-  39  - 

les  nombreux  pactes  qui  furent  adjoints  au  contrat  pen- 
dant toute  la  vie  de  Catlierine.  Il  est  déjà  question  du 
parti  que  l'on  en  pourrait  tirer  dans  l'accord  conclu  à 
Luxeuil  le  i6  mai  i4ii,  peu  de  jours  avant  la  mort  de  Léo- 
pold,  entre  Mar^çuerite  de  Uavière  et  Catherine.  La  mai- 
son de  Bourgoi^ne  met  le  plus  j^rand  soin  à  préparer  ce 
traité.  Jean  sans  Peur  tient  un  an  durant  un  agent  en 
mission  secrète  auprès  de  sa  sœur.  Gauthier  de  Ruppes, 
son  premier  ambassadeur,  entre  en  Alsace  en  même 
temps  que  Vergy  et  les  bandes  de  Bourgogne  ^  Les  propo- 
sitions du  duc  marchent  avec  son  armée  et  comme  on  a 
besoin  de  l'une,  il  faut  bien  goûter  les  autres.  Au  mois 
d'avril  i4io,  Jacques  de  Villers,  qui  remplace  Ruppes, 
rejoint  à  Vienne  Léopold  et  Catherine  et  reste  à  coté 
d'eux  jusqu'au  mois  d'octobre*.  Vers  la  fin   de  l'année, 


1.  A  mcssire  Gaiillicr  de  Ruppes,  cheuallier,  chambellan  de  monseigneur, 
la  somme  de  vij'  xxx  frans  d'or,  qui  lui  estoient  deuz  pour  vijj^xvj  jours  en- 
tiers que,  par  l'ordonnance  et  commandement  de  monseigneur,  il  a  vac- 
qué  en  alant  ou  pais  d'Austeriche,  deuers  madame  la  duchesse  d'illec,  par 
deuers  laquelle  mon  dit  seigneur  a  enuoir  le  dit  mcssire  Gaultier  pour 
certaines  causes  que  enchargées  lui  auoit.  Lequel  messire  Gaultier  mena 
auec  lui  Jehan  de  Moriniont,  escuier  de  ma  dicte  dame  d''Austeriche,  et 
autres  de  ses  gens,  à  ses  despens.  Pour  chascun  desquelz  vijxxvj  jours, 
commençans  dei)uis  le  xj*  jour  de  nouembre  derrencment  passé,  qu'il  se 
parti  de  Pai-is  pour  aler  ou  dit  pais,  jusques  au  xiij*  jour  d'auril  mcccc  et 
dix,  l'un  et  l'autre  inclus,  oiiqucl  temps  sont  rcbatuz  viij  jours,  que  le  dit 
messin;  Gaultier  a  esté  en  son  hoslcl  à  Tricliastel,  mon  dit  seigneur  lui  a 
ordonné  et  tauxé  prandrc  et  auoir  v  frans  d'or  de  lui,  pour  la  cause  des- 
sus dicte,  qui  montent  à  la  dicte  somme  de  vij-  xxx  frans.  Par  mandement 
de  mon  dit  seigneur  donné  à  /V/r/.s,  le  derrenier  jour  d'auril,  l'an  mcccc  rt 
dix,  cy  rendu,  auec  ccrLilicacion  du  maistrc  de  la  chambre  aux  tlcniers  de 
nu)n  dit  seigneur  contenant  le  dit  messire  Gaultier  non:iuoir  aucunement 
esté  compté  à  gaiges  durant  le  dit  temps  [)ar  les  estroes  de  l'ostel  d'icel- 
lui  seigneur  ne  prins  aucune  liurée  en  ycellui  pour  lui,  ne  ses  gens,  et 
(luiltance  du  dit  messirt;  Gaultier  contenant  alllrmacion.  Pour  ce,  vij"xx\ 
frans  [Kn  marge,  écriture  de  l'époque  :J  ^'ideanlur  slrobe  (juod  non  cepe- 
rit  aliqua  vadia  per  tempus  hoc  declaratum  (B,  i^fio,  fol.   ij'xv,  r»). 

2.  A  Jaquot  de  Villers,  escuier,  eschançon  de  monseigneur,  la  somme  de 
iijc  iiijxxxvj  frans  d'or,  laqude  lui  estoit  deue  pour  auoir  esté  de  Paris 
deuers  monseigneur  et  madame  dWusIericlie,  à  Vienne  sur  la  Duhe,  auec 
Jehan  de  Molinwnt,  escuier  d'cscuierie  de  nu)n  dit  seigneur  et  Jehan  de 
Colent,  son  pannetier,  pour  aucunes  choses  secrètes  que  mon  dit  seigneur 
luy  a  chargées  leur  dire,  où  il  a  vacqué  depuis  le  premier  jour  iraurii 
derrcnement  passé  jusques  au  xv  jour  d'octobre  ensuigant  incluz.  qu'il 
arriua  deuers  nu)ns(Mgneur,  où  sont  comprins  ix^^  xviij  jours  entiers,  les- 
quclz,  à  ij  frans  poui'  chascun  que  mon  dit  seigneur  lui  a  tauxé  auoir  de 


40  — 


Callierine  fait  le  voyage  de  Bourgogne  pour  se  rencontrer 
avec  son  frère  ^  La  duchesse  de  Bourgogne  part  enfin 
pour  Luxeuil  munie  des  pouvoirs  de  son  mari  donnés  en 


lui,  valeiiL  la  dicte  somme  de  iij'^  iiijxx  xvj  frans.  Par  mandement  de  mon- 
seigneur donné  à  Paris  le  xxje  jour  d'ottobre,  Tan  mil  cecc  dix,  cy  rendu, 
auec  quittance  du  dit  Jacob  par  laquelle  il  afferme  auoir  vacqué  ou  dit 
voiag-e  par  les  dictes  journées,  et  certificacion  du  maistre  de  la  chambre 
aux  deniers  du  dit  seigneur,  contenant  que,  durant  le  dit  temps,  ycellui 
Jaqiiot  de  ViLlers  n'a  point  esté  compté  à  gages  par  les  estroes  de  la  des- 
pense de  l'ostel  du  dit  seigneur,  escripte  au  doz  d'icellui  mandement, 
l'our  ce,  iij'  iiij^"  xvj  frans. 

[En  marge,  de  trois  écritures  de  l'époque  :]  \'ideantur  strobe.  —  In  dicto 
tempore  stmt  solum  viij<''  xix  jours  qui  valent  solum  iij-^  Iviij  francos. 
Quare  radiuntur  de  ista  somma  xxxviij  franci  qui  recuperentur  per  dic- 
tum  receptoreni  super  dictum  ./rtcoôam  de  Villers,  si  sibi  bonum  videtur. 
—  ^  mo  débet  dict^re,  prout  quod  continetur  in  ista  parte,  ix^x  x\  iij  et  iij^ 
iiij"--  xvj  francos.  Sic  recorrigata  fuit  ista  pars  per  me  Mareschal  xxij» 
septembris  mcccc  et  xiij  (B,  i56o,  fol.  xijxx  ijj^  r"). 

1.  Le  10  décembre  i4io,  Jean  de  Courberjon  part  pour  Lille.  11  porte  au 
duc  des  lettres  du  maréchal  de  Bourgogne  Jean  de  Vergy,  concernant  la 
venue  de  (iatherine.  Ci-dessous  le  mandement  de  paiement  du  duc  au  pro- 
fil de  Courberjon  et  la  cerlilication  du  vcnage  par  le  maréclial  :  Jehan,  duc 
de  Bourgoingnc,  conte  de  Flandres,  d'Artois  et  de  Bourgoingne,  palatin, 
seigneur  de  Salins  et  de  Malines,  à  noz  amés  et  feaulx  les  gens  de  noz 
comptes  à  Dijon,  salut  et  dilection.  Comme  Jehan  de  Courberjon,  par  le 
commandement  et  ordonnance  de  nostre  très  chier  et  féal  cousin  et  ma- 
reschal de  liourgoingne  messire  Je/iande  Vergey  çX  de  nostre  bailli  d'yl monf, 
ait  esté  de  (JJiariey  en  nostre  dit  conté  de  liourgoingne,  par  deuers  nous, 
en  ceste  nostre  ville  de  Lille  en  Flandres,  nous  apporter  lettres  touchans  la 
venue  en  nostre  dit  pais  de  nostre  1res  chiere  et  très  amée  suer  la  du- 
ciicsse  (VOstericttc,  où  il  ait  vac([ué  en  venant,  demourant  cy  lez  nous  et 
attendant  son  expedicion,  et  vacquera  en  soy  retournant,  par  vint  et  cinq 
jours  entiers,  commençans  Iv  xviij»  jour  de  décembre  derrenierement 
passé,  nous,  i)Our  chacun  desdiz  jours,  audit  Courberjon  auons  tauxé  et 
tauxons  par  ces  présentes  dix  solz  tournois,  qui  montent  ensemble  à  la 
somme  de  douze  frans  et  demi,  et  vous  mandons  allouer  es  comptes  de 
nostre  bien  araé  trésorier  de  Vesoul  Pierre  le  Montât  ycelle  somme  de  xij 
frans  demi  et  rabatre  de  .sa  recepte  par  rapportant,  avec  ces  présentes, 
sur  ce  quictance  du  dit  Courberjon  contenant  en  sa  conscience  assercion  et 
cerlilicacion  de  nos  diz  mareschal  et  bailli  d'.-lnion/ seulement,  sans  aucun 
contredit  ou  dilliculté.  Non  obslanl  que  ces  présentes  ne  soient  vérifiées 
par  nostre  trésorier  et  quelxconques  ordonnances,  mandemensou  défen- 
ses à  ce  contraires.  Donné  en  nostre  dite  ville  de  Lille,  le  iij»  jour  de  jan- 
uier.  l'iui  de  grâce  mil  cecc  et  dix  (i4ii,  n.  st.).  Par  monseigneur  le  duc,  à 
vostre  relacioii.  De  Sduls  (H.  i  iy3i).  Orig.  Parch.  Scellé  d'nn  sceau  rond  en 
cire  rougi'  dont  l'empreinte  est  prescjuc  ellacée). —  Nous  Jehan  île  IVr^,)',  ma- 
reschal de  Hourgoingr,  et  Erart  Dujour,  bailli  iXWviont  ou  conté  de  Bour- 
goingne,  c<'rt illions  à  tous  en  vérité  (jue  par  nostre  commandement  et 
oi'donnaiice  Jehan  de  Courberjon,  demoranl  a  (^hariey,i\  esté  des  Ckarir>-, 
qui  est  ou  dit  conté  de  fhturgoingne,  à  Lille  en  Flandres,  vers  monseigneur 
de  Hourgoingne.  lui  portiM-  de  pur  nous  certaines  lettres  que  lui  escripuioni 
touchant  la  \ cniie  ou  ilit  (•i)nle  de  nuidanu' la  duchess»' d'..4jj/cnV/j<',  ou  quel 


-  41  - 

grand  conseil.  Rllo  amène  un  praticien  de  Dijon,  le  no- 
taire Jean  de  Marie,  et  des  conseillers,  le  prince  d'Orange, 
entre  autres  ^ 

Dans  les  années  suivantes,  à  l'époque  du  dépouillement 
de  la  landgravine,  après  le  traité  de  Hàle,  après  la  mort  de 
Catherine,  les  ducs  de  Bourgogne  ne  perdent  jamais  de 
vue  ces  conventions.  Jean  sans  Peur,  puis  Philippe  le  Bon, 
héritier  de  madame  d'Autriche,  les  citent  en  leur  laveur.  Ils 
en  multiplient  les  copies-.  En  i454,  un  mémoire  rédigé  par 
ordre  de  Philippe  le  Bon  les  vise  en  première  ligne  ^.  Les 
gens  des  comptes  de  Charles  le  Téméraire  fouillent  encore 
ces  vieux  documents  pour  y  trouver  des  arguments  en 
faveur  de  leur  maître. 

Catherine  était  commune  en  biens  avec  Léopold,  non 
pas  à  la  manière  d'Allemagne,  pour  un  tiers,  mais  à  la 
mode  de  Bourgogne,  pour  moitié.  De  cette  communauté 
le  traité  de  mariage  ne  disait  rien.  La  coutume  seule  par- 


voyage  le  dit  Jehan  a  vacqué,  comme  il  nous  a  affermé  en  sa  conscience, 
XXV  jours  entiers  commençant  le  xviij'  jour  de  décembre  derrenement 
passé,  que  lors  lui  bailliasraes  les  dictes  lettres  pour  les  porter  comme  dit 
est.  Tesmoings  noz  seelz  cy  mis  le  xv«  jour  de  mars,  l'an  mil  cccc  et  dix 
(i4n.  n.  st.  B,  11939.  Orig.  Parch.  Scellé  sur  simples  queues  de  deux  sceaux 
ronds  en  cire  rouge,  le  sceau  ùc  Verg}^  à  |)eu  près  détruit,  le  sceau  d'ïlrard 
Djifour  assez  elTacé,  on  y  distinguer  encore  un  écu  armorié  soutenu  par 
deux  lions  et  quelques  lettres  de  la  légende  :  S.  Era[rt  Dnf\our,  chler  (che- 
valier). 

I.  NPA.,  XII,  1°  (!4ii,  i4févr.):  2°  (  16  mai),  pp.  :3,  :4. 

3.  Lettres  de  Lcopol  d'Autriche,  comte  de  Tirol,  par  lesquelles  il  rattifîe 
le  traitté  de  mariaige  accordé  entre  luy  et  Marguerite  de  Iiourgons>ne  par 
LeopoL  duc  d'Ans/ric//r,  jadis  son  père,  et  Philippe  de  Bouroongne,  père 
de  la  dame,  du  t4  septembre  i38;  et  copie  du  8  janvier  1401.  Cothées  iiij*' 
XXV  (B,  12064,  toi  3i8,  y).  Lettres  de  Frédéric  de  Cael,  chancelier,  et  autres 
oflîciers  de  Léopold,  duc  d'Autriche,  par  lesquelles  ils  promettent  de  faire 
accomplir  les  conferances  matrimoniales  d'entre  ledit  Leopol  et  Catherine, 
duchesse  d'Austriche,  lille  du  duc  de  Bourgongne,  du  28  décembre  i4o3.  Cot- 
tées  iiij-xxvj  (Ibid.).  Copies  des  assignations  de  i38()  et  iSS;  laites  à  la  même 
date.  — Copies  des  lettres  laites  sur  le  traité  et  pour  le  fait  du  mariage 
de  madame  Catherine  de  Bourgogne.  1411,  3  mai  (B,  2y5.  Orig.,  II,  3).  Co- 
pies faites  pour  être  présentées  au  roi  Sigismond,  (NPA.,  XXI,  1%  1417. 
3  mars,  p.  124).  —  Enfin,  le  28  septembre  )4^3,  Philippe  le  Itou  fait  tirer, 
sur  l'original  dépose  dans  la  chambre  des  comptes,  une  copie  de  l'assignai 
de  la  dot  de  Catherine  fait  à  Scliallbuse  le  6  avril  1.^06  sur  Altkirch,  l'As- 
sise, Belfort,  Danjoutin,  OlTemont,  Chévreraont,  Bessoncourt,  Rosemont, 
Massevaux,  Landser  (B,  295). 

3.   Orig.,  Il,  3:,%^  1-6(1454,  iiov.). 


-  42  — 

lait.  A  la  mort  de  Léopold,  Catherine  possédait  au  comté 
de  Ferrette  des  acquêts  d'une  valeur  considérable. 

Le  lendemain  du  mariage,  Léopold,  se  conformant  à  la 
coutume  germanique,  avait  offert  à  sa  jeune  femme  le  don 
du  matin  ou  niorgengahe.  C'était  la  donation  actuelle  et 
irrévocable  de  plusieurs  forteresses  d'une  valeur  d'envi- 
ron 3.000  livrées  de  terre,  c'est-à-dire  dont  le  produit  était 
suffisant  pour  procurer  à  la  donataire  un  revenu  annuel 
de  3.000  livres.  Enfin  le  traité  de  mariage,  rédigé  d'après 
les  usages  de  Bourgogne,  renfermait  les  trois  clauses  de 
joellement,  de  dot  ou  mariage  et  de  douaire.  La  future 
recevait  de  ses  parents  des  joyaux  évalués  à  plusieurs 
centaines  de  mille  francs ^  LUe  se  les  réservait  en  propre 
et  l'on  en  dressait  inventaire.  De  plus,  la  coutume  de 
Vienne,  suivie  dans  la  maison  d'Autriche,  donnait  à  Ca- 
therine le  droit  de  prendre  pour  elle  les  meubles  que  Léo- 
pold aurait  lui-môme  au  moment  de  son  décès.  Or,  à  l'épo- 
que de  la  guerre  des  Pays  Antérieurs,  Léopokl  avait 
envoyé  sa  femme  à  Jean  sans  Peur  pour  certaines  négo- 
ciations. Catherine  avait  laissé  à  Vienne,  entre  les  mains 
de  son  mari,  une  partie  de  ses  meubles  et  joyaux  valant 
plus  de  200.000  mille  francs.  Après  la  mort  de  Léopold, 
les  beaux-frères  de  Catherine  avaient  mis  la  main  sur 
eux.  Ils  ne  voulaient  pas  les  restituer  et  refusaient  de  re- 
mettre à  la  veuve  les  meubles  de  Léopold  estimés  par 
on-dit  à  plus  de  5  ou  600.000  francs. 

La  dot  consistait  en  une  somme  de  loo.ooo  francs.  Au 
commencement  de  1406,  Catherine  n'avait  reçu  que 
20.000  francs.  «  Mon  frère  ne  me  paie  que  de  mots,  » 
disait-elle.  Jean  sans  Peur  lui  fit  alors  un  paiement  de 
20.000  francs  et  constitua  une  rente  annuelle  île  O.ooo 
iVancs  représentant  lintérèt  au  denier  dix  des  (io.ooo  francs 
restant.  Un  versement  de  4.000  francs  fait  le  mois  de  la 


I.  (^allicriiic  avait  l't'ru  crautrcs  joyaux,  jciiiic  lill»-  cl  jeune  loinrae,  en 
étrennes  de  son  perc,  cl,  (jnelciues  mois  après  son  mariage,  en  eadean  de 
son  père  et  de  ses  frères  cl  sanirs  (Pelil,  Itinérniri-s.  pj)  .Vi^  el  555.  r3S6  cl 
i3ij:;  p.  545,  i3y'i,  sept.). 


-  43  — 

mort  de  Léopold  abaissa  cette  rente  à  o.Goo  francs.  La  rente 
dotale  fat  assise  sur  des  domaines  et  châteaux  dans  les  deux 
Bourgognes,  parmi  lesquels  étaient  le  château  et  la  ville 
de  Gray.  Quant  à  la  partie  de  la  dot  qui  avait  été  payée, 
Léopold  avait  le  choix  d'en  faire  l'emploi  en  immeubles 
ou  d'en  faire  l'assignai,  c'est-à-dire  d'hypothéquer  des  im- 
meubles pour  en  garantir  la  restitution.  Il  préféra  l'assi- 
gnai. 

Le  douaire  était  une  rente  de  iS.ooo  francs  réduite  dès 
1387  à  10.000  francs.  On  convenait  également  d'un  assi- 
gnai afin  d'assurer  le  paiement  de  la  rente.  Les  assignaux 
de  dot  et  de  douaire  devaient  porter  sur  des  immeubles 
valant  dix  fois  en  capital  leur  revenu  annuel,  soit  mille 
francs  pour  cent  francs  de  revenu.  Ces  immeubles  devaient 
être  désignés  d'un  commun  accord  après  le  mariage  et 
situés  autant  que  possible  dans  le  comté  de  Ferrette,  ou, 
en  cas  d'insuffisance,  sur  des  terres  au-delà  du  Rhin,  les 
plus  voisines  possible  du  comté  de  Ferrette.  L'assiette  fut 
plusieurs  fois  modifiée.  L'Autriche  cherchait,  semble-t-il, 
à  l'éloigner  de  la  frontière  de  Bourgogne,  et  plusieurs 
terres,  primitivement  désignées  pour  être  comprises  dans 
l'assignai,  étaient  l'objet  de  gageries  antérieures  au  ma- 
riage. Les  droits  que  l'Autriche  y  avaient  conservés  ne 
suffisaient  pas  à  garantir  la  dot  et  le  douaire.  En  i4o6,  le 
douaire  assis  jusque-là  sur  le  château  et  la  ville  de  Thann, 
fut  reporté  sur  la  terre  d'Endingen,  de  l'autre  côté  du 
Rhin,  et  l'assignai  du  mariage,  fixé  dans  l'origine  sur  les 
châteaux  et  villes  de  Belfort,  Florimont,  Délie,  les  villes 
de  Massevaux,  Bergheim,  Altkirch,  Ensisheim,  les  châ- 
teaux de  Rosemont  et  de  Landser,  celui  d'Ortemberg  avec 
le  Val  de  Ville,  fut  limité  à  Rosemont,  Massevaux,  Land- 
ser et  Belfort  ^ 


I.  Sur  les  conventions  matrimoniales  et  les  assignaux  de  Catherine, 
notamment  sur  l'assignai  de  la  rente  de  6.000  fr.,  NPA.,  X,  p.  60;  Lich- 
nowsky,  V,  Verz.,  p.  lxxi,  n°  7G2,  (i4o(i,  G  avril);  JiUI>.,  Il,  71')  (1^06, 
3i  mai),  Maxiniin  se  rend  à  Dijon  avec  Conrad  Martin  pour  recevoir  de  la 
chambre  des  comptes  l'assignation  de  celte  rente  ;  ;i8  (uU  août),  date  où 
l'assignation  a  lieu. 


_  44  — 

Parmi  les  avantages  matrimoniaux  de  Catherine,  plu- 
sieurs, l'assignai  de  dot,  le  inorgengahe,  les  conquêts,lui 
donnaient  un  droit  transmissible  à  ses  héritiers.  Mais 
l'assiette  de  tous  ces  droits  si  divers  était  la  même,  la 
Haute- Alsace.  «  Madame  d'Autriche,  »  disent  les  conseil- 
lers de  Philippe  le  Bon,  a  tient  le  pays  de  Ferrette  et  le 
«  paj's  d'Alsace  tant  pour  l'asssignal  de  son  mariage,  son 
«  inorgangab  que  pour  son  douaire^  ».  La  maison  de  Bour- 
gogne exploite  ces  conventions  de  manière  à  tenir  l'Alsace 
après  Catherine.  Si  Catherine  consent  au  traité  de  Luxeuil, 
qui  est  un  acheminement  vers  la  dépossession  de  sa  belle- 
lamille,  c'est  pour  parvenir  à  se  faire  accorder  l'acompte 
de  4-000  francs  sur  sa  dot.  Peu  importe  que  du  douaire  ne 
résulte  pas  naturellement  un  droit  perpétuel.  On  y  sup- 
pléera par  un  emploi  inattendu  du  droit  de  rétention.  Les 
F^ourguignons  sont  au  courant  des  embarras  pécuniaires  de 
l'Autriche.  Ils  savent  qu'elle  a  manqué  aux  conventions 
matrimoniales  de  leur  princesse  et  ils  espèrent  qu'elle  y 
manquera  encore.  On  lui  aidera  même  à  ne  les  point  tenir, 
en  lui  faisant  accepter  telles  conditions  qui  en  rendent 
l'exécution  difTicile,  et  l'on  gardera  l'Alsace  en  attendant, 
c'est-à-dire  à  jamais.  Du  vivant  de  Léopold,  les  Bour- 
guignons avaient  arrêté  ce  plan  et  fait  entrer  dans 
leurs  combinaisons  les  gageries  autrichiennes  d'Alsace. 
Catherine,  désespérant  de  se  faire  payer  par  les  tréso- 
riers de  Bourgogne  les  arrérages  de  sa  rente  dotale,  sait 
trouver  le  point  sensible  et  faire  peur  à  son  frère.  «  Cet 
argent.  »  lui  écrit-elle,  «  était  destiné  à  racheter  des  terres 
«  [)our  moi  et  i)our  mes  hoirs.  Je  soulfre  très  grand 
«  préjudice  de  n'être  point  })ayée  v\.  ce  dommage  pour- 
ce  rait  retomber  sur  vous.  »  Jean  sans  Peur  touqu'cnd  cette 
allusion  aux  gageries  et  menace  aussitôt  ses  trésoriers 
de  son  courroux  -.  A  Luxeuil,  Catherine  s'engageait  à  faire 
son    possible   auprès   d<»    son   mari    pour   obtenir    à    son 


I.  Dewx  documents,  p.  S. 

a.  M*.\.,  \,J*.  A  (140M,  i3  no\    ).  p    Gi. 


—  45  — 

frère  l'aulorisation  Je  racheter  les  gageries  et  de  les  con- 
server jusqu'à  la  restitution  de  la  partie  de  la  dot  qui 
avait  été  payée,  sans  que  cette  restitution  put  se  faire 
par  acomptes.  Dès  à  présent  et  jusqu'au  remboursement, 
le  duc  de  Bourgogne  gouvernerait  le  comté  de  Ferrette  au 
nom  de  madame  d'Autriche  et  de  Léopold  et  en  son 
propre  nom.  Catherine  promettait  d'envoyer  à  son  mari 
des  ambassadeurs  qui  lui  parleraient  en  ce  sens.  C'était 
déjà  le  calcul  de  Charles  le  Téméraire  négociant  le  traité 
de  Saint-Omer. 

La  future  seigneurie  bourguignonne  d'Alsace  ne  ])0u- 
vait  être  que  la  continuation  de  la  seigneurie  autri- 
chienne. Nul  ne  songeait  à  introduire  de  nouvelles  cir- 
conscriptions ou  d'autres  façons  de  gouverner  et  de 
faire  du  français  la  langue  officielle.  Dans  les  docu- 
ments français  du  règne  de  Catherine,  une  multitude  de 
noms  de  personnes  et  de  lieux  alsaciens  sont  français.  Si 
une  localité  de  nom  allemand  a  aussi  un  nom  français, 
même  peu  connu,  les  Bourguignons  emploient  celui-ci  de 
préférence'.  D'autres  fois,  ils  traduisent  le  nom  allemand 
en  français  ou  ils  le  francisent.  Cliacune  des  deux  races  a 
une  manière  d'écrire  et  de  prononcer  les  noms  venant 
de  sa  rivale,  bien  propre  à  montrer  qu'elles  ne  sont  pas 
faites  pour  s'entendre.  Les  Allemands  rudoient  les  noms 
welches,  ils  les  font  compliqués  à  écrire,  durs  à  pronon- 
cer. L(;s  Bourguignons  éprouvent  pour  les  noms  allemands 
la  ré])ugnance  habituelle  aux  Welches  et  même  aux  Alle- 
mands élevés  en  terre  française.  S'il  leur  faut  s'en  servir, 
ils  les  adoucissent,  ils  les  rapprochent  de  leur  langage,  et 
leur  ignorance  qui  leur  fait  voir  en  Alsace  des  similitudes 
avec  leur  pays,  ne  leur  est  pas  inutile,  car  elle  leur  four- 
nit, sans  qu'ils  les  cherchent,  des  formes  nouvelles  de 
mots.  Mais  les  ducs  de  Bourgogne  ne  se  proposent  pas 
d'ôter  à  l'Alsace  son  caractère,  de  la  rendre  semblable  à 
la  Bourgogne,  de  la  changer  en  un  pays  français.  En  tout 

I.  M'A.,  XIII,  p.  8i. 


—  46  - 

ils  agissent  discrètement  avec  elle.  Jamais  ils  n'y  entrent. 
Ont-ils  une  entrevue  avec  le  duc  d'Autriche  ou  l'empe- 
reur, ils  ne  dépassent  pas  Luxeuil  ou  Montbéliard*.  Ils 
n'y  envoient  même  pas  leurs  femmes.  Si  Catherine  prend 
rendez-vous  avec  sa  famille,  c'est  encore  à  Luxeuil,  à 
Gray,  à  Mirebeau  que  l'on  se  réunit.  Les  émissaires  de  la 
Bourgogne  ont  évidemment  pour  instruction  de  ne  pas 
trop  se  montrer,  d'agir  plutôt  par  l'entremise  de  madame 
d'Autriche.  Il  faut  ne  rien  déranger  en  Alsace,  et  n'effarou- 
cher ni  les  Alsaciens  ni  leurs  maîtres.  Sous  Catherine,  l'alle- 
mand reste  la  langue  du  gouvernement.  Les  Bourguignons 
ne  s'avisent  pas  de  lui  substituer  le  latin,  bien  que  ce  soit 
la  langue  qu'ils  emploient  avec  les  Allemands,  par  exem- 
ple avec  Bàle  et  les  ducs  d'Autriche  ^.  L  usage  du  français 
continue  à  être  restreint  à  l'administration  subalterne  de 
la  partie  ^velche  de  l'Alsace.  Catherine  écrit  en  français 
aux  Welches,  en  allemand  aux  Allemands.  Sa  chancelle- 
rie n'emploie  que  l'allemand,  même  pour  les  pièces  adres- 
sées aux  sujets  de  langue  française,  traduit  en  allemand 
les  actes  qui  lui  viennent  des  vassaux  Avelches  et  germa- 
nise les  noms  de  ces  vassaux.  Jean  de  Couleur  devient 
lïans  von  Luttersdorf,  Henri  Valée  lleinricli  Valley,  Ilu- 
gucnin  Colin  Hiiglin  Kolin,  Eude  de  A  illers  Otto  vom 
Dorlf\ 


I.  I.nxriiil.  Philippe  \c  Hardi  cl  le  duc  dAutriclio  devaient  s'y  rencon- 
trer (Telil,  Itini'raircs,  p.  171,  i384.  ïi  déc).  Convention  pour  les  ternies  de 
la  dot  (Ci-dessus,  p.  'i5,  n.  'j).  Convention  de  Luxeuil  (NPA.,  XII.  w.  I4H, 
i()  mai,  p.  74)-  —  Montbéliard.  Conférences  entre  le  duc  d'Autriche  et 
Philippe  le  Hardi  (Petit,  pp.  142,  rx)8,  509,  1379.  aS-alî  fèvr.),  entre  Jean 
sans  Peur  et  Sigismond  (MPA.,  XXI,  7*,  i4i8,  ao-aS  mai,  p.  ia8». 

a.  0//,i.'.,  H,  i3  (1423,  y  ocl.).  Vue  lettre  des  conseillers  du  duc  de  Bour- 
jfogne  aux  niajî'istrats  de  Hàle  est  en  français  (NPA.,  XXXIII.  ni».  i4a8, 
12  oct.,  p.  'J2i).  Les  actes  par  lesquels  (iathcrine  s'oblijre  envers  les  bour- 
geois de  Bàle  et  l'invenlaire  des  joyaux  qu'elle  leur  donne  en  gage  sont 
en  allemand.  On  traduit  les  obligations  en  latin,  l'inventaire  en  français 
(P.  224.  "    2). 

3.  Le  receveur  de  Helfort  cl  le  châtelain  de  Dellc  font  leurs  comptes  en 
français.  Les  comptes  des  administrateurs  de  l'Alsact*  de  langue  allemande 
étaient  en  allemand,  ("est  une  traduction  française  que  nous  en  avons, 
vraisemblablement  celle  de  Hugues  Briol  (Nl'A,  p.  ai.'»).  BischoO' refuse  de 
laisser  traduire  son  compte  (Co//i/)/es,  p.  a;).  Le  compte  île  l'hôtel  est  en  aile- 


—  47  — 

Catherine  s'est  forme';  une  j)etite  cour  d'ecclésiastiques  et 
de  laïques.  KUe  a  dans  son  entourage  des  Welches,  la 
plupart  de  la  région  de  Belfort,  Requier  le  chirurgien  ; 
Greveau,  clerc  des  ofîices  de  l'hôtel;  Estart  de  Villey  et 
Jean  Bernard  d'Asuel,  maîtres  d'hôtel  ;  Pierre  le  Watier, 
receveur  général  et  maître  de  la  chambre  aux  deniers  ; 
Couthault  de  Trétudans,  clerc  de  chapelle;  Jean  Simonin 
et  Hugues  Briot,  chapelains  tous  deux,  l'un  secrétaire, 
l'autre  conseiller  et  chancelier  *.  Mais  les  «  Allemands  » 
sont  plus  nombreux  :  Ruiin  de  Sainte-C.roix-en-Plaine  est 
échanson,  Iluneberg,  écuyer  tranchant;  Singer,  dépen- 
sier; Siguclin,  secrétaire  ;  Ilans  Plessemberger  et  Fré- 
déric de  Haus,  maîtres  d'hôtel;  Conrad  Fridung,  Kop- 
fernagel  et  Conrad  Martin  do  Zolingue,  maîtres  de  cui- 
sine; Georges  de  Lichtenau,  serviteur:  Agnès,  femme  de 
Rulin,  la  petite  Isabelle,  sa  nièce,  Vérène  Truchsess  et 
Vérène  fdle  de  Henri  de  Rodersdorf,  demoiselles  de 
madame   d'Autriche 2.    La   landgravine   forme-t-elle    son 


inand.  Il  m  est  de  luêinr  du  Lf.  tout  entier,  bien  cju'il  s'y  trouve  une  sec- 
tion relative  à  la  circonscription  féodale  de  Helfort,  et  l'on  a  vraisenibla- 
hlenient  traduit  ou  analj'sé  en  allemand  plusieurs  jiièces  Irantjaises  an- 
nexées à  ce  chapitre  (Vente  par  Eudes  de  Villers  à  Henri  A'alée  du  fiel"  de 
Banvillars,  4,  20).  La  concession  de  l'angul  à  la  ville  welclie  de  Floriniont 
est  en  allemand.  Les  eomi)tes  mentionnent  d('S  mandements  de  paiement 
«  en  thiai\  »  établis  a\i  profit  de  Welches,  llug'uenin  (^olin  et  Jean  de  Bel- 
fort  (Co//jp/f. s,  52,  54).  Les  détails  eux-mêmes  restent  allemands.  I'ar<'xem- 
ple,  on  sait  que  l'année  commence  à  Pâques  en  pays  français,  à  Noël  en  pays 
allemand.  (Test  à  la  manière  française  que  sont  datés  les  Comptes  du  do- 
maine. Le  26  Janvier  i4'-i'">  dans  le  compte  de  Stautlenbery  se  ])laee  en  i^?A't. 
Oculi  144  dans  le  compte  de  Hurchard  ne  peut  être  (pie  le  ii  mars  142;"). 
Mais  tandis  qu'eu  Bourjj^og-ne  les  comptes  des  receveurs  ont  pour  point  de 
départ  le  i«r  janvier  et  linisseut  au  3i  décembre,  les  comi)les  de  Jean  Ber- 
nard d'Asuel,  Pommeaul  d'Or,  Jean  de  Morimont  vont  de  Noël  1424  à 
Noël  1425.  Ceux  de  VValdner  et  de  Rotberg  commencent  à  Noël  1424  pour 
s'arrêter  à  la  mort  de  Catherine. 

I.  Requier  (Conjp<*^.s,  pp.  32,  5^).  Asuel  (PP.  i3,  2.1,  52,  56).  Pour  Simo- 
nin, Greveau,  Villey,  le  Watier,  Briot.  NPA.,  XXXIII,  r  (1426.  n  st., 
ajanv.),  p.  184,  p.  ï85,  nn.  2,  3,  5  ;  n»  (1428,  18  avr.),  p.  212. 

•>..  Hnliti.  Les  documents  français  l'appellent  Huellin  ou  Hueillin 
{Comptes,  pp.  17,  32,  55;  NF*A.,  p.  207);  le  compte  de  l'hôtel  /itilv  (Deux  do- 
cuments, pp.  21,  22).  Singer  der  spiser  (P.  20).  Sig'iielin  {(k')niptes,  p.  3S). 
Plessemberger.  [..éopold  lui  donne  une  habitation  à  Stein  sur  l'Etsch  (Li- 
chnowsky,  V,  Verz.,p.  iv.  n»  12,  i395,  3o  nov.,  Thann).  —  Frédérie  de  lions 
(lU'H..    IlL   47'    1411»  27  dcc,  p.  55:  71,    i4ri.  y  avril;  iiyo.   vers  i4i4^    — 


-  48  — 

conseil,  coiifie-t-elle  une  mission  ou  une  ambassade,  soit  à 
l'un  de  ses  officiers  domestiques,  soit  à  un  autre  de  ses 
hommes,  elle  appelle  un  «  Allemand  »  aussi  bien  qu'un  Wel- 
che.  Henri  de  Rodersdorf  est  son  conseiller.  Elle  emploie 
constamment  Gauthier  d'Andlau.  Elle  témoigne  de  l'inté- 
rêt à  ses  «  Allemands  »,  les  réclame  si  quelque  affaire  les  a 
conduits  en  prison,  leur  donne  des  fiefs,  les  emmène  en 
Bourgogne  1.  La  cour  de  Gray,  qui  suit  son  convoi  à  la 
Chartreuse  de  Dijon,  ne  compte  pas  moins  de  soixante 
gentilshommes,  dames,  demoiselles  et  serviteurs  «  d'Alle- 
magne ». 

Pour  être  conforme  à  sa  devancière,  il  fallait  aussi  que 
la  seigneurie  bourguignonne  d'Alsace  fût  profondément 


Fridung  (Ibid.  UB.  Basel,  VI,  i32.  I420.  3  sept  ).  —  Kop ferna gel  {Deux  docu- 
ments, p.  "i^). —  Lienarf,  écrivain  de  forme  {Comptes,  p.  32).  —  Jean  Xi- 
hlung,  clerc  de  la  chapelle.  Sa  quittance  d'une  somme  qu'il  avait 
avancée  pour  le  service  de  Catherine  (1422,  26  sept.)-  Je  Johannes,  clerc  de 
chapelle  de  ma  dame  la  duchesse  d'Austeriche,  contesse  de  Ferrettes,  con- 
fesse auoir  eu.  receu  de  Guion  de  Montbarrey.  chastellain  de  Chaiilcins, 
la  somme  de  vnze  frans  que  j'ay  despensé,  argent  preste  à  ma  dite  dame 
tant  pour  Jehan  de  Coleur,  pour  luy  en  retourner  de  Dijon  en  Alemaigne, 
comme  autre  arg"ent  baillé  cayenerre  pour  le  fait  de  ma  dite  dame.  Tes- 
moing  mon  saing  manuel  cy  mis  le  xxvj"  jour  de  septembre,  l'an  mil  iiij' 
vint  et  deux  [Signé  avec  paraphe  :]  ./o/tan.v  Xiblung  (B.  29!).  Orig.  Pap.). 
La  famille  Nibelung  étail  du  nord  de  l'Alsace  Supérieure  ou  du  sud  de 
la  H;isse-Alsace  (Scliœi)flin-Ha venez,  A'.  i).<H>8). —  Pour  lluneberg.  Georges 
de  Lichlenau  et  Conrad  Martin,  v.  le  testament  de  Catherine  (>iPA., 
XXXIII,  1°,  1426,  n.  st.,  2janv,pp.  i85,  i8t>).  Il  y  a  un  Lichlenau  en  Bavière, 
l'n  autre  était  le  chef-lieu  d'un  district  outre  Illiin  de  la  seigneurie  de 
Liclilenberg  sise  elle-même  dans  l'Alsace  Inférieure  (Scluepllin-Ravene/, 
IW  p  .")i<.»)-  —  D'une  manière  générale,  pour  les  Allemands  de  (Catherine. 
V.  son  testament  et  le  règlement  de  sa  succession  (NPA.,  pp.  184-186,  193. 
195,  2o3,  207). 

I.  Catherine  charge  son  conseiller  Henri  de  Rodersdorf,  son  maître 
d'hôtel  Frédéric  de  Haus  et  Ilartung  de  Haus  de  la  représenter  devant  les 
arbitres  établis  pour  statuer  sur  les  plaintes  des  Hàlois  faits  prisonniers 
avant  déli  dans  sa  guerre  avec  Uàle  (Uli.  Jiasel,  VI,  43,  i4n.  21  janv.,p.  .38). 
Sur  Henri  de  Rodersdorf,  getreiie  de  Léopold,  Ilartl,  p.  (ii  (i4<^))  —  Gau- 
thier d'Andlau  reçoit  les  comptes  de  Ruiin  et  d«'  Jean  de  Morinu>nt  (Deux 
documents,  pp.  22,23).  Mandataire  de  Catherine  dans  l'allaire  d'I'lman  de 
Massevaux  d'il.  Basel,  VI,  1S2,  142^.  9  juin).  Mêlé  à  la  guerre  des  gageries 
de  Thiél)aud  de  Ncuchàtel  (Comptes,  p.  i5).  —  Ct>nrad  Martin,  le  «  coqiie- 
niaislre  ».  fait  jilusieurs  voyages  vers  les  Bernois  et  ailleurs  (Mandat  de 
|)ayer.  10  janvier  142.").  n.  st.  (hmiples.  p.  r>4).  Rulin  fait  «  certain  voyage  » 
(.Mimdal  du  i(>  mai.>  142;),  n.  st.,  j).  r-i5).  Concession.>  de  liefs  a  l-"rèdéric  de 
Haus  et  a  Conrad  l'ridung  (/./*. ,  10,  0,  4<»). 


-  49  - 

féodale.  De  suite  après  sa  restauration,  Catherine  fit  faire 
une  sorte  de  tableau  sommaire  des  vassaux  et  des  fiefs  du 
domaine.  C'est  son  Livre  des  Fiefs,  semblable  par  les  pro- 
cédés d'exécution  à  celui  de  Rodolphe  d'Autriche  de  i36i, 
mais  ébauche  hâtive  d'un  cartulaire  féodal  que  la  mort  de 
la  suzeraine  empêcha  de  mettre  au  point. 

En  Alsace  il  n'était,  en  eifet,  question  que  de  fiefs  et  de 
vassaux.  Les  grandes  cités,  féroces  ennemies  de  la  féoda- 
lité nobiliaire,  appréciaient,  parmi  leurs  privilèges,  le  droit 
pour  leurs  bourgeois  d'acquérir  des  fiefs.  Leurs  plébéiens 
usaient  de  cette  prérogative  pour  entrer  dans  le  vasselage 
de  l'empereur  ou  de  quelque  grand  seigneur.  De  fait,  le  fief 
servait  à  bien  des  usages.  Au  riche  il  procurait  un  place- 
ment, il  était  matière  à  spéculation.  On  se  mettait  en  so- 
ciété pour  faire  valoir  à  frais  et  profits  communs  une 
grosse  gagerie^  Au  pauvre  il  donnait  le  nécessaire  ou  le 
moyen  de  se  mettre  au  large  dans  ses  revenus.  On  cédait  ses 
biens  propres,  ses  acquêts,  les  biens  mêmes  que  l'on  avait 
créés,  les  fortifications  dont  on  avait  entouré  un  village, 
pour  les  recevoir  en  fief  avec  quelques  autres  biens  ajou- 
tés par  le  cessionnaire^.  Par  l'oblation  des  alleux  s'en  était 
allé  peu  à  peu  le  libre  domaine.  Le  noble  du  xv^  siècle  fai- 
sait foi  et  hommage  pour  ce  que  ses  ancêtres  avaient  en 
maîtres.  En  définitive,  le  patrimoine  de  la  plupart  des 
nobles  et  de  beaucoup  de  bourgeois  se  composait  surtout 
de  tenures  féodales '^. 

Pour  le  suzerain,  le  fief  n'était  pas  moins  utile.  Les  ducs 
d'Autriche  en  avaient  largement  usé.  Quand  le  fief,  sous 
la  forme  de  gagerie,  n'était  pas  un  moyen  de  se  procurer 
de  l'argent,  il  était  un  procédé  de  gouvernement.  A  leurs 


1.  Scherlen,  p.  n4  (1421,  n  mars). 

2.  V.  plus  haut  p.  II,  11.2,  pour  Grandvillars.  Les  fossés  de  Kientzlieim 
creusés  par  ordre  de  Lupfou  sont  sa  propriété  particulière.  Ses  ayants- 
cause,  les  Schwendi,  les  ollrent  en  lief  u  la  maison  d'Autriche  (Schœplliii- 
Ra venez,  IV,  p.  262). 

3.  Des  terres  tenues  à  cens,  des  rentes,  des  créances,  des  gageries,  le 
tout  acquis  avec  les  économies  faites  sur  les  revenus  des  liefs  et  des 
offices  constituaient  le  reste  du  patrimoine. 

4 


-  50  - 

yeux,  il  importait  au  bon  état  de  chacune  de  leurs  seigneu- 
ries d'y  entretenir  une  féodalité^  c'est-à-dire  une  corpo- 
ration d'hommes  d'élite  attachés  par  la  force  du  ser- 
ment, obligés  de  défendre  le  domaine  soit  en  gardant  les 
forteresses,  soit  en  combattant  à  l'armée,  et  possesseurs 
d'une  tenure  qui  répondît  de  leurs  fautes  \  Le  groupe  des 
vassaux  était  comme  une  pépinière  de  fonctionnaires  ou 
plutôt  les  vassaux  étaient  eux-mêmes  des  fonctionnaires. 
Pour  ces  motifs,  chaque  seigneurie  devait  avoir  le  nombre 
de  vassaux  que  les  ducs  jugeaient  nécessaires  à  la  marche 
du  gouvernement.  Les  ducs  avaient  mis  en  réserve  une 
part  de  leur  patrimoine  pour  se  procurer  cet  effectif.  Ils 
avaient  constitué  un  fonds  féodal.  La  masse  des  fiefs  et  le 
corps  des  vassaux  formaient  un  tout  sur  lequel  ils  veil- 
laient avec  un  soin  jaloux.  Si  l'interversion  du  titre  par  le 
vassal  faisant  de  son  fief  un  alleu  n'était  plus  redoutable 
au  XV*  siècle,  on  craignait  le  désaveu  du  vassal*.  11  fallait 
aussi  chercher  sans  rélâche  des  biens  et  des  hommes  pour 
en  faire  des  fiefs  et  des  vassaux.  Le  raccolage  en  dehors 
de  la  seigneurie,  et  même  en  dehors  des  territoires  autri- 
chiens, au  milieu  d'hommes  disposés  à  servir  le  premier 
seigneur  qui  offrirait  le  plus  haut  prix,  amenait  aux  ducs 
les  vassaux  qu'ils  ne  trouvaient  pas  sur  place.  L'oblation 
des  fiefs  était  une  autre  ressource.  Pendant  des  siècles, 
une  multitude  de  propriétés  libres,  parfois  oll'ertes  par  des 
vassaux  eux-mêmes ,  vinrent  compléter  ou  accroître  le 
fonds  féodal,  et  une  foule  de  propriétaires  entrèrent  dans 
les  rangs  des  vassaux  autrichiens'. 

I.  Lehenschaft,  Manschaft  sont  les  noms  du  corps  ft-odal  (T.  V,  p.  788, 
1439).  Les  nobles  doivent  le  service  militaire  à  celui  sur  le  territoire  du- 
quel ils  ont  leur  château  ou  leur  maison  (N1*A.,  VII,  §  a,  p.  i8). 

a.  Antoine  de  Ilallstatt  de  Virau  ^■al  ollre  au  duc  de  Lorraine  la  moitié 
du  château  de  Ilolihaltstatt  et  un  (juart  du  château  de  Nicderhattstatt. 
Le  duc  de  Lorraine  au},''niente,  en  retour,  les  liefs  d'Antoine  (Seherlen. 
p.  345,  i4io).  Au  commencement  du  xv  siècle,  les  Montjoie  désavouent  les 
comtes  de  Neuchatel  en  Bourgo^fue  et  ils  avouent  le»  ducs  d'Autriche 
(Abbé  Kichiird,  Essai  sur  l'histoire  de  la  maison  et  baronie  de  Montjoie, 
Besançon,  i8()i,p  35.  NPA.,  p.  a6o). 

3.  Thiébaud,  comte  de  Ferretle,  offre  le  château  de  StalTelfelden  (Schœp- 
llin-Havenez,  IV.  p.  i;i,  i3io).  Le  château  de  Wittenheim.  lief  autrichien, 


—  51  — 

Les  Habsbourg  aimaient  peu  à  donner  en  fief  leurs  ter- 
ritoires et  moins  encore  leurs  châteaux.  Ils  ne  le  faisaient 
guère  que  pressés  par  le  besoin  d'argent,  et,  dans  ce  cas, 
ils  se  réservaient  l'ouverture  de  la  place  à  leur  gré'.  A 
l'époque  de  la  restauration  de  Catherine,  les  châteaux  les 
plus  considérables  de  l'Alsace,  Belfort,  Rosemont,  Délie, 
Ferrette,  Landser,  Thann,  Ensisheim,  Hohlandspurg,  Or- 
temberg,  Bilstein  n'étaient  pas  inféodés.  C'est  que  les  châ- 
teaux n'étaient  pas  seulement  destinés  à  défendre  le  pays. 
Ils  étaient  des  centres  administratifs,  des  sièges  judiciai- 
res, des  chefs-lieux  de  gouvernement.  Mais,  à  titre  féodal, 
les  ducs  cédaient  des  droits  lucratifs,  profits  de  justice, 
mainmorte,  cens  des  maisons  et  des  banques,  banvin, 
monopole  des  auberges  et  de  la  vente  du  vin  en  détail, 
chasse,  sauf-conduits  et,  surtout,  des  rentes  sur  les  reve- 
nus des  bailliages,  des  prévôtés,  des  mairies  et  des  cours 
colongères  ^.  Ainsi  composés,  tous  ces  fiefs  étaient,  pour 
ainsi  dire,  des  rations  à  peu  près  équivalentes  les  unes 
aux  autres,  des  choses  de  genre  pouvant  se  remplacer 
entre  elles.  On  promettait  un  fief  de  telle  valeur  sans  dire 
en  quoi  il  consisterait  ^  Un  vassal  recevait  une  ou  plu- 
sieurs de  ces  portions  en  raison  de  la  valeur  de  ses  ser- 
vices. 11  existait  des  circonscriptions  féodales  comme  il  y 


est  un  alleu  de  la  famille  de  Haus.  Jean  Ulric  de  Haus  eu  fit  oblation  en 
i3a2.  Hartung-  de  Haus  possédait  le  fief  en  1419  (P-  m).  Diimienach  est 
offert  parles  Flaxlanden  en  i344  (V,  p,  785)  Ilenmann  ()fl'enburg,qui  tient 
en  gage  des  Kaisamhausen  la  moitié  de  Bartenheim,  obtient  en  liof  de  la 
maison  d'Autriche  l'autre  moitié,  moyennant  convertir  son  gage  en  pro- 
priété pour  lui  faire  oblation  de  celle-ci  et  la  reprendre  eu  fief  (NFA.,  p.  uôa). 
Bourquard  Miinch  achète  Sierentz  au  monastère  d'Einsiedeln.  En  1406,  il  en 
fait  oblation  (Scho'pflin-Ravenez,  IV,  p.  i^o).  Conrad  et  Thuring  d'Epling«'u 
ollrent  un  grand  nombre  d'hommes  propres  (V,  p.  "j^^^).  En  résumé,  Tobla- 
tion  tantôt  accroît  à  la  fois  le  fonds  féodal  et  le  nombre  des  vassaux  lors- 
qu'elle a  pour  auteur  le  propriétaire  d'un  alleu  ou  le  vassal  d'un  autre 
suzerain,  tantôt  augmente  seulement  la  masse  des  fiefs  lorsqu'elle  est  faite 
par  un  vassal  au  profit  de  celui  qui  était  déjà  son  suzerain. 

I.  NPA.,  II,  pp.  7,  8. 

a.  NPA.,  XIV,  p.  82,  sur  les  fiefs  autrichiens  consistant  en  rentes  an- 
nuelles. 

3.  Henmann  de  Laubeck  donne  à  Léopold  une  quittance  générale,  sous 
réserve  de  la  promesse  que  Léopold  lui  a  laite  de  lui  donner  un  fief  d'une 
râleur  de  3oo  florins  (Lichnowsky,  V,  Verz.,  n»  3a7,  1399,  a4  juin). 


-  52  - 

avait  des  cbâtellenies  et  des  prévôtés.  Le  comté  de  Fer- 
rette  formait  deux  districts  féodaux,  Ferrette  et  Belfort*. 
Les  vassaux  étaient  partagés  entre  ces  circonscriptions. 
Dans  chacune  d'elles  ils  n'étaient  que  des  soldats,  des 
agents  qui  venaient,  à  époque  fixe,  toucher  aux  caisses 
des  employés  des  finances  ou  recevoir,  sous  une  autre 
forme,  les  appointements  féodaux.  Les  ducs  d'Autriche 
avaient  domestiqué  leur  féodalité.  Les  plus  grands  vas- 
saux, les  Lupfen,  Asuel,  Ribeaupierre,  recherchaient  les 
mêmes  offices  que  les  nobles  d'un  rang  moins  élevé  et  les 
gens  de  roture.  En  modelant  ainsi  leur  féodalité  d'après 
le  type  général  de  l'administration  autrichienne,  les  Habs- 
bourg l'avaient  rendue  presque  inoffensive  pour  eux- 
mêmes,  mais  moins  résistante  à  l'influence  étrangère.  Les 
ducs  de  Bourgogne  se  dirent  qu'après  tout  cette  influence 
pourrait  bien  être  la  leur,  et  qu'il  ne  serait  pas  trop  osé 
de  se  rendre  les  maîtres  de  vassaux  si  bien  assouplis. 
Léopold  mort,  une  femme  de  leur  famille  dame  de  1  Al- 
sace, ardente  à  les  servir,  habile  à  glisser  dans  le  pays 
leur  autorité  en  la  dissimulant  derrière  sa  propre  suze- 
raineté, jamais  occasion  plus  favorable  ne  pouvait  tenter 
leur  ambition. 

I.  Manléchen  von  PJîrt  (Fiefs  de  i36i,  Quel.,  XV,  i,  p.  445)-  Lf.,  i,  5,  22. 


CHAPITRE  PREMIER 
La  suzeraine  bourguignonne 


Veuve,  Catherine  porte  tous  les  titres  qu'elle  par- 
tageait avec  son  mari.  Elle  s'intitule  duchesse  d'Autri- 
che, de  Styrie,  de  Carniole  et  de  Carinthie,  comtesse 
de  Tyrol,  de  Ferrette  et  d'Alsace.  Elle  se  considère  tou- 
jours comme  la  souveraine  de  l'Alsace  et  continue  à 
tenir  sa  cour  à  Ensisheim  ainsi  qu'à  gouverner  le  landgra- 
viat  et  la  seigneurie  d'Autriche.  Cependant  elle  a  cessé 
d'être  régente  et  certainement  elle  outrepasse  les  droits 
que  lui  assignent  ses  conventions  matrimoniales.  Ils  n  ont 
pour  objet  ni  toutes  les  possessions  autrichiennes  d'Al- 
sace, ni  le  landgraviat,  et  ils  ne  sont  pas  des  droits  de 
propriété.  La  propriété  est  à  Frédéric.  Catherine  n'a 
que  des  droits  de  jouissance  et  des  hypothèques.  Mais 
la  longue  possession  équivaut  à  un  titre.  Le  règne 
qu'elle  inaugure  pour  son  propre  compte  lui  paraît  la 
prolongation  légitime  de  la  plus  libre  des  régences. 
Aussi  bien  elle  est  créancière  de  l'Autriche  et  l'Autri- 
che ne  s'acquitte  pas  de  ses  obligations.  Quoi  de  plus 
juste  que  d'exploiter  à  son  profit  les  domaines  de  Fréilé- 
ric  ?  C'est  une  manière  toute  naturelle  de  tenir  en  nantis- 
sement les  terres  et  en  otage  les  sujets  du  débiteur.  Ainsi 
pense-t-elle  vraisemblablement,  et  sa  façon  de  comprendre 
sa  nouvelle  situation  est  pour  Frédéric  une  cause  de  pré- 
occupation. Ce  n'est  pas  avec  bienveillance  que  le  nu-pro- 


—  5i  — 

priétaire  regarde  l'usufruitier  dont  la  jouissance  retarde 
l'ouverture  de  son  propre  droit.  Mais  il  se  résigne  ;  la 
mort  le  délivrera  tôt  ou  tard  de  ce  fâcheux.  Frédéric 
aperçoit  après  Catherine  la  Bourgogne,  la  France  peut- 
être.  Il  faut  donc  surveiller  de  tout  près  cette  inquiétante 
belle-sœur,  se  mêler  de  son  gouvernement,  et,  si  elle  y 
répugne,  la  jeter  comme  une  intruse  hors  de  l'Alsace. 

Les  rapports  de  Catherine  avec  Maximin  fournissent  à 
Frédéric  le  plus  beau  sujet  de  chicane.  Beaucoup  de  gens, 
dans  les  marches  d'Allemagne,  observent  la  veuve  du 
duc  d'Autriche.  Les  nobles  se  demandent  ce  qu'ils  peu- 
vent oser.  La  mort  de  Léopold  laisse  subitement  percer 
leur  hostilité  et  certains  désirs  de  vengeance.  Jean  de 
Flaxlanden  lève  le  premier  sa  bannière,  Rodolphe  de 
Neuenstein  et  Henri  zu  Rhein  l'imitent i.  Pendant  la 
guerre  contre  Bàle,  les  bandes  autrichiennes  leur  ont 
porté  préjudice.  La  régente  a  refusé  satisfaction.  Aidés 
de  Rodolphe  de  Kipf,  les  deux  nobles  courent  et  pillent  le 
Sundgau.  Ils  enlèvent  le  château  de  Fûrstenstein  à  Jean 
Ludman  de  Rotberg  qui  a  le  tort  d'être  bailli  de  leur  enne- 
mie à  Altkirclî.  Bientôt  on  attaque  la  veuve  de  toutes  parts. 
Elle  est  sans  appui.  Son  frère  est  en  Flandre,  en  Brabant, 
en  Hainaut,  en  Artois  2.  La  mort  prématurée  de  Léopold 
lui  semble  indiflerente.  Catherine  le  dit  elle-même  :  «  ses 
«  parents  la  délaissent  ».  Elle  cherche  des  défenseurs  au- 
tour d'elle,  Bâle,  la  noblesse  de  l'évèché  de  Bàle  et  de  l'Al- 
sace, les  parents  de  son  mari,  l'évêque  de  Strasbourg, 
elle  voudrait  avoir  tout  le  monde  pour  elle  et  tous  s'écar- 
tent, excepté  Frédéric  qui  rôde,  prêt  à  exploiter  sa  détresse 
pour  lui  enlever  ses  gageries  et  ses  assignaux,  et  Maximin 
qui  a  d'autres  ambitions^.  A  peu  près  du  nu^me  Age  que 

I.  Vn  compromis  a  lieu  entre  Catherine  et  Flaxlanden  le  H  novembre 
1411  (Ilarll,  p.  ()4.  Nl'A.,  XV,  2°.  17  nm.,  p.  S;).  Mais  Flaxlanden  recom- 
mence l'année  suivante.  Ses  partisans  envoient  leurs  délis  à  Catherine  au 
commencemenl  d'octobre  i4ia  (Lf.,  pièces  annexes,  a). 

•2.   Ilarll,  p.  t')j.  IVtit,  Jtinrrairfs,  p.  '\-i). 

3.  ('atlierine  consent  au  rachat  par  Frédéric  de  la  forteresse  de  Terren- 
berjç  (Lichnowsky,  V,  Verz.,  p.  c.xm,  n«  laai,  i4ii,  -xj  juil.).  Le  rachat  eut 
lieu  Tannée  suivante  (P.  cxxi,  n»  l'iig,  i4ia,a4juiu.  N'PA..  p.  91.  n.  i). 


-  55  - 

Catherine,  il  est  veuf  d'une  comtesse  de  Habsbourg- 
Laufenbourg.  De  sa  destitution  qui  avait  failli  lui  faire 
déclarer  la  guerre  à  ses  anciens  maîtres,  il  ne  montre 
plus  de  rancune'.  Catherine  oublie  également  ses  griefs. 
Il  se  fait  son  défenseur. 

Maximin  est  alors  en  guerre  avec  son  successeur  dans 
la  charge  de  grand  bailli,  Lupfen,  allié  avec  le  duc  Louis 
de  Bavière-H'^idelberg,  palatin  du  Rhin,  bailli  de  l'Empire 
en  Alsace.  Ribeaupierre  et  Lupfen  se  disputent  des  fiefs 
autrichiens,  Hohenack,  Hohlandspurg,  que  Lupfen  tenait 
en  gagerie,  et  Bergheim.  l^es  adversaires  de  Ribeaupierre 
sont  puissants.  Ils  viennent  de  lui  arracher  plusieurs  an- 
ciennes forteresses  de  Bruno.  Catherine  a  déjà  beaucoup 
d'affaires  sur  les  bras.  Néanmoins  elle  embrasse  le  parti  de 
Maximin 2.  Cette  guerre  de  princes  et  de  hauts  vassaux 
secoue  le  pays  d'un  bout  à  l'autre.  Aussi  maltraitée  que 
son  protégé,  craignant  de  perdre  l'Alsace,  éperdue  de 
tout  ce  qui  lui  arrive  en  si  peu  de  temps,  Catherine 
implore  le  secours  de  Frédéric.  «  De  si  grandes  et  si 
«  lourdes  guerres  et  agr-essions  m'assaillent,  m'entou- 
«  rent,  me  nuisent  dans  mes  pays  et  mes  gens  que  je 
«  m'attends  journellement  à  des  usurpations  nouvelles,  à 
«  des  dommages  nouveaux  \  »  Elle  donnait  à  son  beau- 
frère,  moins  de  trois  mois  depuis  la  disparition  de  son 
mari,  l'occasion  de  se  mettre  en  tiers  dans  ses  rapports 
avec  l'Alsace  et  sa  famille  de  Bourgogne. 

Frédéric  conclut  avec  elle,  à  Neuenburgsur  le  Rhin,  du 


I.  Il  avait  eu  l'intention  de  réunir  une  armée  pour  envahir  le  Sundgau. 
Bâle  était  pour  lui  (NPA..  VII,  1409,  §  2,  p.  18).  Catherine  se  préparait  à 
recevoir  l'attaque.  Eisa  de  Ribeaupierre  écrivait  à  Maximin  :  v<  Tout  le 
«  pays  est  en  armes  autour  d'Eusisheira  et  ce  qu'il  y  a  de  g-t-ns  de  guerre  à 
«  Constance  et  dans  les  Pays  Supérieurs  de  monseig-neur  d'Autriche  est  à 
«  Reguisheim.  On  dit  que  ces  préparatifs  sont  dirigés  contre  toi.  Tu  ferais 
«  bien  d'envoyer  un  message  à  ces  pays  pour  leur  dire  qu'il  est  injuste  de  te 
«  faire  la  guerre,  d'autant  que  tu  as  servi  madame  et  le  pays  lidèlement  et 
w  que  tu  as  conliance  que  personne  ne  peut  dire  le  contraire  »  (RU IL,  11, 
^55,  1408,  6  oct.). 

a.  Lichnowsky.  V,  p    i35. 

3.  NPA.,  XVI,  20,  p.  93. 


-  56  — 

7  au  9  août  i4ii,  cinq  conventions  dont  l'ensemble  forme 
ce  que  l'on  appelle  le  traité  de  Neuenburg-i.  D'abord,  il 
déclare  que  l'Alsace  et  le  Sundgau  sont  à  lui,  que  les  assi- 
gnations dotales  de  sa  belle-sœur  ont  été  faites  sur  son 
pays.  Il  prend  les  possessions  alsaciennes  de  Catherine 
sous  sa  protection  spéciale.  C'est  encore  une  manière 
d'affirmer  son  domaine  supérieur  sur  le  pays.  Si  Cathe- 
rine, engagée  dans  quelque  guerre,  appelle  Frédéric  à 
son  aide,  elle  lui  ouvrira  ses  forteresses  pendant  toute 
la  durée  des  hostilités.  Est-elle  sûre  qu'il  en  retirera 
ses  troupes  après  la  cessation  de  la  guerre  ?  Le  traité  s'ar- 
rête longuement  sur  certaines  questions  relatives  aux 
conventions  matrimoniales.  Frédéric  promet  de  rendre  à 
Catherine  à  la  Saint-Georges  prochaine  les  joyaux  qu'elle 
a  laissés  à  Vienne.  Cette  clause  est  bien  insignifiante  au 
regard  des  articles  qui  donnent  à  Frédéric  des  droits  sur 
la  rente  dotale  de  Catherine.  Jean  sans  Peur  devait  à  sa 
sœur  20.000  francs  d'arrérages  en  retard.  Catherine  cède 
cette  créance  à  son  beau-frère.  A  l'avenir,  pendant  dix 
ans  à  compter  du  traité,  elle  ne  prendra  pour  elle  que 
4.000  francs  par  an  du  revenu  de  la  rente.  Elle  abandonne 
à  Frédéric  le  reliquat.  Le  traité  évalue  ce  reliquat  à 
20.000  francs,  comme  si  la  rente  eût  été  encore  de  G. 000 
francs.  En  réalité,  Frédéric  n'aurait  reçu  que  16.000  francs. 
Si  Jean  sans  Peur  ne  peut  continuer  le  paiement  de  la  ren 
te,  la  créance  des  arrérages  impayés,  dès  qu'elle  atteindra 
20.000  francs,  appartiendra  également  à  Frédéric.  Ces  clau- 
ses attribuent  à  Frédéric  des  sommes  qui  peuvent  égaler  le 
montant  de  la  créance  dotale.  l^]lles  assurent  ainsi,  autant 
qu'il  est  possible  de  le  faire,  au  moyen  de  ressources  pro- 
curées par  la  Bourgogne  elle-même,  la  libération  des  ter- 
ritoires autrichiens  chargés  de  l'assignai  de  dot  et  leur 
retour  à  Frédéric.  Si  celui-ci  ne  dissipe  pas  les  sommes 
que  Catherine  lui  livre,  il  les  om[)l()iera  contre  la  Bour- 
gogne, en  les  ap[)liquant  au  dégrèvement  de  l'assignai. 


I.  Lichuowsky,  V,  Vor/.,  p.  <.xni,    ir*  laso-iao}.   RUIf.,   III,   ^i.  N1*A., 
XVI,  p.  90). 


-  57  - 

En  échange  de  la  créance  des  intérêt^  arriérés  dus  par 
le  duc  de  Bourgogne,  Frédéric  cède  à  Catherine  les  reve- 
nus de  Rheinfelden  et  de  Rougemont  et  le  landgraviat  en 
Haute- Alsace,  spécialement  la  collation  des  fiefs.  Il  dégage 
ses  vassaux  de  leur  serment  et  leur  ordonne  de  demander 
le  renouvellement  de  leurs  fiefs  et  de  jurer  fidélité  à  Cathe- 
rine. Il  constitue  la  princesse  bourguignonne  suzeraine 
de  tous  les  territoires  sur  lesquels  s'étend  le  landgraviat. 

Mais  il  ne  faut  pas  que  cette  abdication  puisse  faire 
perdre  définitivement  l'Alsace  à  la  maison  d'Autriche.  La 
landgravine  promet  de  ne  rien  vendre  ni  engager  du 
domaine,  à  peine  de  nullité  des  actes  qu'elle  consentirait. 
A  sa  mort,  l'Alsace  fera  aussitôt  retour  à  l'Autriche  et  les 
ofïlciers  du  domaine  obéiront  désormais  à  Frédéric.  Le 
duc  d'Auti'iche  se  méfie  des  fonctionnaires  que  Catherine 
mettra  en  Alsace,  surtout  de  ceux  qu'elle  fera  entrer  dans 
les  forteresses,  baillis,  châtelains,  administrateurs  et 
autres.  Ce  seront,  à  n'en  pas  douter,  des  hommes  disposés 
à  servir  la  Bourgogne,  comme  le  faisait  le  bailli  de  Ferrette 
pendant  le  siège  de  Vellexon.  Frédéric  ne  veut  pas  qu'elle 
les  choisisse  librement.  Ils  devront  avoir  fief  mouvant  du 
comté  de  Ferrette  ou  du  landgraviat  autrichien  et  seront 
«  Allemands  ».  Frédéric  place  l'Alsace  welche  dans  un 
état  d'infériorité.  La  crainte  que  Maximin  lui  inspire  se 
montre  dans  un  autre  article.  Le  second  mari  de  Cathe- 
rine ne  pourra  faire  acte  d'autorité  dans  le  pays,  requéi'ir 
l'obéissance  d'aucun  officier,  avant  d'avoir  juré  d'ob- 
server toules  les  clauses  arrêtées  entre  Frédéric  et  sa 
belle-sœur. 

Des  conventions  antérieures,  assignaux  bourguignons 
et  autrichiens  ou  autres  actes,  le  traité  de  Neuonburg  fait 
deux  parts.  Les  unes  donnaient  à  Catherine  des  droits 
contre  sa  famille.  L'Autriche  i)ourra  désormais  en  user. 
Catherine  s'oblige  à  en  remettre  les  actes  à  des  personnes 
qui  ont  la  confiance  de  Frédéric.  Les  dépositaires  lui  i)ro- 
teront  ces  titres,  si  elle  en  a  besoin  pour  soutenir  un  pro- 
cès contre  son  frère,  sous  la  promesse  de  les  leur  rendre 


-  58  - 

dès  qu'elle  s'en  sera  servie.  Les  autres  conventions  confé- 
raient à  madame  et  à  ses  héritiers  des  droits  contre  l'Autri- 
che. Catherine  les  annule  en  masse.  Elles  n'obligeront  pas 
Frédéric.  Elles  ne  pourront  lui  être  opposées.  Ainsi  le  traité 
anéantit  les  espérances  que  Philippe  le  Hardi  et  Jean  sans 
Peur  avaient  fondées  sur  Ips  articles  de  mariage  de  Cathe- 
rine et  que  la  conduite  de  leur  parente  avaient  autorisées 
jusqu'alors.  Il  enlève  à  la  maison  de  Bourgogne  la  position 
que  l'assignai  de  dot  lui  donnait  en  Alsace  et  ne  laisse  rien 
subsister  de  la  convention  de  Luxeuil.  Catherine  détruit 
tout  ce  qu'elle  avait  fait  et  le  remplace  par  le  conti'aire.  A 
Luxeuil  elle  donnait  l'Alsace  à  la  Bourgogne.  A  Neuenburg 
elle  l'assure  à  l'Autriche.  Aussi  se  garde-t-elle  d'avertir  sa 
famille  du  traité  qu'elle  va  conclure.  Si  plus  tard,  peut-être, 
elle  lui  en  parle,  elle  laisse  ignorer  les  clauses  concf^rnant  la 
rente  dotale.  Elle  n'en  dit  rien  à  aucun  des  nombreux  am- 
bassadeurs que  Jean  sans  Peur  et  Philippe  le  Bon  lui  en- 
voyèrent pendant  des  années,  et  notamment  à  l'évêque  de 
Tournay,  chancelier  du  duc  de  Bourgogne,  qui  fit  le 
voyage  d'Alsace  en  142 1.  Son  frère  ne  les  connut  jamais. 
Philippe  le  Bon  ne  les  sut  que  dix  ans  après  le  traité,  par 
les  négociations  du  traité  de  Massevaux.  S'il  n'avait  dé- 
pendu que  de  Catherine,  jamais  sa  famille  n'aurait  appris 
son  secret.  «  Elle  ne  lui  en  fit  oncques  semblant  w^ 

Frédéric  avait  abusé  des  embarras,  des  craintes  de  Ca- 
therine et  du  mécontentement  qu  elle  éprouvait  à  l'égard 
du  duc  de  Bourgogne.  Mal  rassuré,  il  ne  diminua  rien  de 
ses  prétentions  à  intervenir  dans  l'administration  de  l'Al- 
sace. P^rédéric  et  Catherine  ont  chacun  leur  grand  bailli  à 
Ensisheim,  la  landgravine  à  cause  de  l'Alsace,  le  duc 
d'Autriche  à  cause  du  Brisgau  dont  le  siège  du  grand 
bailliage  serait  pourtant  mieux  placé  à  Fribourg.  Le  grand 
bailli  de  la  duchesse  est  le  comte  Bourquard  de  la  Petite 
Pierre,  prévôt  du  chapitre  de  la  cathédrale  tic  Strasbourg. 
Celui  de  Frédéric  est  un  homme  pauvre,  un  fonctionnaire 

I.   Deux  dorumrnls,  i^.   i3. 


-  59  - 

de  carrière,  BourquarJ  de  Mansberg.  nnrien  capitaine  à 
Hohenberg  pour  la  duchesse  Elisabeth,  nommé,  quekiues 
mois  auparavant,  par  Frédéric  grand  bailli  des  pays  à 
l'ouest  de  l'Arlberg*.  Frédéric  attache  Mansl)erg  à  sa  belle- 
sœur.  Au  mois  de  décembre  i4ii.  Catherine  s'allie  avec 
Bàle^.  Elle  est  seule  au  traité.  Seule,  peu  de  jours  après, 
elle  requiert  liàle  au  nom  de  l'alliance  d'attaquer  Jean  de 
Neuenstein.  Sans  Frédéric,  avec  Maximin  et  la  milice  de 
Bàle,  elle  surprend  et  démolit  Blauenstein,  le  château  de 
son  ennemi  ^  Seule  encore,  au  mois  de  septembre  1412, 
elle  invite  les  conseillers  de  la  ville  de  Fribourg  en  Bris- 
gau  à  l'assemblée  convoquée  à  Guemar  pour  apaiser  le 
différend  du  margrave  Bernard  de  Baden-Bade  avec 
l'évêque  de  Baie  ^.  Mais,  le  mois  suivant,  lorsqu'elle 
s'allie  de  nouveau  avec  Bâle,  Frédéric  figure  au  traité 
et   y  appelle   Mansberg^.   C'est  Mansperg  qui  inféode  la 


I.  Bourquard  de  la  Petite  Pierre.  Vnserme  lantvogle,  dit  Catherine 
{RUIi.^  III,  4<î-  i4'^  <J  déc.)-  Lantuogt  der  herschaft  von  Oatcrrich  (-i.  iîi3, 
9  avr.).  —  Mourquard  de  iMansberg.  Capitaine  à  Hohenl)erg  (Lichnowsky, 
V,  Verz.,  p.  xciv,  n»  1017,  1408,  12  mal).  Nommé  Landvogt  diesseits  des 
Arlherg-s  (P.  c.xxii,  n»  i3i2,  1412,  i'^  juil.,  Fribourg  en  Brisgau).  En  Alsace 
Landuogt  des.  .  herczog  Friderichs  von  Oesterrich  (44,  i4iIt  21  oct.  VU.  Ba- 
sel,  VI,  06,  1412,  i"',  i5  oct.;  67,  i3  oct.,  p.  77;  70,  21  oct.).  Vnseren  lanluogl, 
dit  Frédéric  {RUH.,  in,H5-(J8, 1412?).  Il  meurt  débiteur  d'une  grosse  somme 
envers  la  ville  de  Bàle  et  son  fils  Bourquard  est  mercenaire  de  Bàle  {UB. 
Basvl,  VI,  117,  1419,  0  janv.:  i35,  1421,  18  janv.  et  p.  4'^i)- 

2    Pour  trois  ans  (UB.  Basel,  VI,  54,  i4Hî  17  décembre). 

3.  En  quelques  jours,  du  3o  décembre  1411  au  5  janvier  1412,  Rodolphe 
de  Neuenstein  et  ses  partisans  perdent  les  châteaux  de  Neuenstein. 
Blauenstein  et  Fiïrstenslein.  Les  Bàlois  rasent  Blauenstein.  Le  château 
appartenait  à  Jean  de  Blauenstein.  Celui-ci  proleste  «  Il  n'était  pas  »,  disait- 
il,  «  en  possession  du  château  au  moment  où  les  ennemis  de  Catherine 
«  s'en  servaient  contre  elle  ».  Henri  zu  Bhein  paie  de  sa  tète,  nuilgré  l'oppo- 
sition de  Maximin,  commandant  le  contingent  autrichien,  le  plaisir  de  la 
vengeance  (llathsbucher.  Basl.  Chron.,  IV,  p.  25.  Hoteler  Chronik.  V. 
p.  147).  V.  les  urffhden  de  Jean  de  Blauenstein  et  de  H(Hlol[)he  de  Kipf 
{Uli.  Basel,  VI,  61,  1412,  21  mai;  (î8,  i3  oct.);  la  quittame  donnée  par  Bàle 
à  Catherine  d'une  somme  de  40  livres  10  sous  pour  sa  part  des  frais  de 
démolition  (ze  slissende)  de  la  forteresse  de  Blauenstein  (8a,  i4i3,  7  déc.)  : 
l'enquête  sur  ces  événenuMits  par  l'ollicial  de  Bàle,  à  la  demaiule  de  Ro- 
dolphe de  Neuenstein  (VII,  73,  144^19-11  sept.)  et  le  jugement  des  arbitres 
statwant  sur  la  plainte  de  celui  ci  (i43,  i447,  3o  oct.,  p.  u'iS).  NPA.,  X\  ,  3» 
(i4i3,  l'Jsept),  p.  88. 

4.  Lichnowsky,  V,  Verz.,  p.  c.vxin,  n"  i34i  (20  septembre). 

5.  Pour  six  ans  (UB.  Basel,  VI,  67,  1412,    i3  oct.;  69,  ao  oct.).  Il  est  vrai 


—  60  — 

forteresse  de  Mûncbenstein,  à  la  mort  de  Lutold  Mûnchi. 
C'est  Frédéric  qui  donne  l'investiture  féodale  à  Pierre 
Huser  d'Eptingen,  Jean  de  Montjoie,  Eppo  et  Antoine  de 
Hattstatt,  bien  que  les  fiefs  soient  du  domaine  de  Cathe- 
rine et  que  l'acte  d'investiture  l'en  proclame  suzeraine-. 
Frédéric  se  méconnaissait.  Sa  protection  ne  légitimait 
pas  ses  hardiesses.  Elle  ne  valait  pas  un  si  haut  prix  et 
l'article  du  traité  qui  ouvrait  au  prince  autrichien  les  for- 
teresses d'Alsace  la  rendait  trop  dangereuse  pour  être  de- 
mandée sinon  à  la  dernière  extrémité.  Catherine  le  lui  fait 
bientôt  voir.  Le  traité  de  Neuenburg,  plus  encore  que  la 
guerre  avec  le  landgrave  de  Stûhlingen  resserre  les  liens 
entre  elle  et  Maximin.  Les  alliés  conviennent  de  tenter, 
sans  l'aide  du  duc  d'Autriche,  un  suprême  effort  contre 
Lupfen,  dont  ils  se  partagent  d'avance  les  dépouilles. 
Madame  aura  Bergheim  pour  elle  seule  et  Hohlands- 
purg  en  communauté  avec  Maximin  ^  Elle  met  le  siège 
devant  Hohenack  et  le  château  de  Kientzheim  et  détruit 
les  vignes  de  Bergheim  ^.  Vainement  le  duc  de  Bavière 


que  Frédéric  s'allie  également  avec  Baie,  à  raison  de  ses  propres  do- 
maines, Thurg-ovie,  Argovie,  Brisgau,  pour  la  même  durée  et  sous  les 
mêmes  conditions  que  Catherine.  Mais  pourquoi  ne  pas  faire  deux  actes 
distincts? 

1.  I.'inféodation  a  lieu  au  profit  de  Flaxlanden  réconcilié  avec  Catherine 
le  mois  précédent  et  de  trois  Miinch  de  Mûnchenstein,  Hartmann,  le  futur 
évêquede  Bàle,  Jean  Thuringet  Goeizman  (UBL  Basel,  II,  5p,  1411.  aydéc; 
S^tî.  5^;;,  i4t2,  10  janv  ).  Cpr.  une  lettre  de  Jean  d'Illzach  à  Catherine  pour 
lui  demander,  au  nom  de  son  fils  Conrad,  lils  d'Elsin  Miinch,  celle-ci  fille 
de  Lutold,  l'investiture  léodale  de  la  part  de  la  forteresse  de  Mûnchens- 
tein que  Conrad  a  héritée  de  sa  mère  (L/.,  21). 

2.  Huser,  NPA..  XLI.  p.  253.  —  Les  IlattstaU  (Scherlen,  p.  328).—  Mont- 
Joie  (Al)l)é  Richard,  p.  35,  Ensisheim,  i4i2,  19  juin).  Au  contraire,  c'est  Ca- 
therine ('lle-nu*'me  qui,  la  même  année,  r  se  fondant  sur  ses  droits  de 
landgra\  iiu',  donne  eu  lief  à  Jean  zu  Rhein  la  cour  colongére  de  Hasingen 
(Schmidiin,  p.  204);  2»  visant  la  clause  du  traité  de  Neuenburg  qui  lui 
donne  le  droit  de  renouveler  les  fiefs,  accorde  en  lief  Fontenelle,  c<uifor- 
mément  à  la  coutume  féodale  de  la  seigneurie  de  la  Roche  de  Bclfort 
(7  sept..  NPA.,  p.  «)(),  n.  1.  Hartl,  p.  05). 

3.  nr/i..  III,  4}{i4n,  Il  sept.). 

4-  Anno  Domiui  i4ia(  ducissa  Austric  et  quam  plures  di>mini  obsederunt 
Kônszhin  et  castrum  //o/jcno^^, et  vineas  in  Iterckhin  deslruxerunl  contra 
comitem  de  Luiitien  et  dux  LikUkuchs  de  /Icidt'llwrff  i>otenter  lib<'ravil  //o- 
UenngfÇ  (lUisl.  Cliron.,  IV,  p.  3;8).  N'on  dcr  gesloss  wegen  Ktii-nsshi'in  vnd 
Amersivilr,  des  dorfes  SigoUzbeim  vnd  des  tais  Hofwnnagk,  das  sy  gewun- 


—  61  — 

et  Flaxlanden  avec  ses  nombreux  partisans  recrutés 
jusque  dans  la  Lorraine  allemande,  viennent  au  secours 
de  Lupfen.  Le  palatin  ne  réussit  qu  à  délivrer  Hohenack. 
Lupfen  se  voit  réduit  à  demander  une  trêve.  Il  l'obtient. 
A  l'instant  Frédéric  reparaît.  Inquiet  des  conditions  de 
l'alliance  et  du  succès  qu'elle  vient  de  remporter,  il  ofï're 
sa  médiation.  Soucieuse  de  l'issue  de  la  guerre,  Catherine 
l'accepte  et  Frédéric  ne  perd  pas  de  temps  pour  s'en  faire 
donner  le  salaire.  Catherine  lui  renouvelle  l'engagement 
qu'après  elle  son  douaire  fera  retour  à  l'Autriche,  et  réi- 
tère à  ses  oiïiciers  et  sujets  l'ordre  d'obéir  à  l'Autiiche  dès 
le  moment  où  ce  retour  aura  lieu.  Alors  seulement  il 
transmet  à  sa  belle-sœur  les  propositions  de  Lupl'en.  Il  se 
fait  remettre  en  séquestre  les  places  qu'elle  a  conquises  et 
fait  un  arrangement  entre  les  adversaires  ^ 

Catherine  devait  une  récompense  à  Uibeaupierre.  Dans 
une  lettre  qu'elle  écrivait  à  la  duchesse  de  Bourgogne  :  «  Il 
<(  s'est  employé  corps  et  biens  à  m'aider  »,  disait-elle,  «  il  a 
«  beaucoup  souffert  avec  moi  quand  mon  frère  et  ceux  de 
«  mon  lignage  m'ont  laissée  sans  aide  ni  confort^  ».  Le  pre- 
mier usage  qu'elle  lit  de  ses  droits  de  landgrave  dut  vexer 


nen  haben.  Ces  faits  de  g^uerre  sont  antérieurs  à  l'acte  du  21  octobre  1411, 
portant  cessation  temporaire  des  hostilités  d'où  provient  le  second  des 
extraits  précédents  {JWB.,  111,  44)- 

I.  Louis  de  Bavière  est  en  guerre  avec  Catherine  depuis  décembre  1411 
{Basl.  Chron.y  IV,  p.  3;8,  n.  5.  jN'PA.,  XV,  1%  C,  1411,  16  déc.,  p.  8(j). 
La  trêve  du  21  octobre  141 1  fut  suivie  d'une  autre  du  27  décembre  {liUB., 
III,  47)-  Une  conférence  eut  lieu  à  Strasbourg.  Le  palatin  y  présenta,  au 
nom  de  Jea-u  de  Lupfen,  des  exigences  ini([ues  contre  Catherine  et  Maxi- 
min(i4i2,  29  février).  Catherine  écrit  à  Maxiniin  pour  le  charger  de  por- 
ter plainte  au  roi  et  à  ses  frères  (vnserm  herren  dem  kung,  vnsern  bi'Uf- 
dern).  Il  s'agit  de  Sigisniond  et  des  frères  de  Léopold  le  Sui)erbe.  Ca- 
therine implore  leur  secours  (5i,8  mars).  Instructions  de  Catherine  à  Tam- 
bassadeur  qu'elle  envoie  à  Frédéric  pour  lui  parler,  entre  autres  choses, 
du  soin  dont  il  s'est  chargé  de  négocier  la  paix  (53,  avant  le  ui  avr.  i4''^"-*) 
Catherine  renouvelle  ses  engagements  envers  Frédéric  le  12  mai  (Lich- 
novvsky,  V,  Verz.,  p.  cxx,  n°  i3<)o;  Hartl,  p.  65).  Frédéric  transmet  à  Ca- 
therine les  pro[)osilions  de  paix  faites  par  le  comte  palatin,  au  nom  de 
Lu[)fen,  le  2(3  mai  (Ibid.).  Catherine  accepte  pour  elle  et  les  siens,  notam- 
ment Maximin.  Le  [)alatin  ratilie  en  son  nom  et  au  nom  de  Lupfen  (JtL'Ii., 
111,  55,  a  juin).  Le  traite  de  paix  est  du  i3  juin  (5;;. 

a.  RUB.,  III,  96  (1414^  19  iwi^O- 


—  62  - 

celui  qui  les  lui  avait  cédés.  Le  droit  de  bâtardise  étant 
un  élément  du  landgraviat,  Maximin  n'aurait  pu  s'attri- 
buer une  succession  de  bâtard  dans  sa  propre  seigneurie. 
Or  il  venait,  parait-il,  de  s'y  ouvrir  une  succession  lu- 
crative. Catherine  donne  à  Maximin  le  droit  de  bâtardise 
dans  les  limites  du  domaine  de  Ribeaupierre^  A  partir  de 
ce  moment  Catherine  et  Frédéric  se  disputent  Maximin. 
Ribeaupierre  part  en  ambassade  auprès  du  roi  de  France 
et  du  duc  de  Rourgogne.  Frédéric  croit  lui  avoir  confié 
cette  mission.  Il  est  persuadé  que  c'est  «  son  ambassade  ». 
Maximin  doit  parler  pour  Frédéric  et  parler  de  l'Alsace, 
faire  son  possible  pour  qu'elle  vienne  aux  mains  du  duc 
d'Autriche  à  charge  pour  celui-ci  de  subvenir  «  aux  nécessi- 
<(  tés  de  sa  sœur  »,  c'est-à-dire  de  Catherine^.  Maximin  re- 
çoit donc  le  mandat  de  négocier  la  spoliation  de  son  alliée. 
Mais  Catherine  lui  a  donné  ses  commissions.  Il  parlera 
des  ennuis  qu'elle  éprouve  en  Alsace,  des  joyaux  que 
Frédéric  retient  toujours,  bien  que  le  terme  indiqué 
pour  leur  restitution  soit  passé.  Il  tâchera  de  procurer  à 
madame,  par  le  duc  de  fiourgogne  et  le  roi  de  France, 
l'appui  du  roi  de  Hongrie,  du  roi  de  Rohême,  des  comtes 
de  Clèves  et  de  Wurtemberg,  du  margrave  de  Rade,  des 
villes  du  Rrisgau,  et  la  bienveillance  des  frères  de  Léo- 


I.  Als  wir  in  vnser  lantgrafschafTt  zuo  L'isas  solich  reht  liaben  das  was 
banckarle  sient.  die  von  todes  wegen  abegant,  das  der  erbe  vnd  gueter 
vnser  sicnl,  also  haben  wir  dora  cdcln  vnserm  besundcrn  lieben  gctru- 
weu  Sniahsrnnnn,  berroii  zuo  liappoitzstrin,  die  gnadr  getan  vnd  tuont 
mil  dieseni  bricfc,  Avas  banckarte  fiinnan  vorbas  in  sinre  herscbaRt,  die 
docb  in  vnser  obgenanlen  lanlgrafcschatVl  gelegen  ist,  von  todes  wegen 
abegant,  das  er  dor  erbe  vnd  guetcr  nemmen  vnd  haben  sol  {RUB.,  III, 
46,  14 II,  6  déc.) 

a.  Vnd  als  auch  er  niw  yelz  in  vnserr  botschaft  ^'on  Frankchreich  reyltet 
vnd  vus  versprocbrn  liai  elleicli  sacbcn  grn  dem  kunig  von  Frnnkchreich 
ze  werbcn  vnd  sut-ndor  sein  vernuu'gcn  zc  tiifn  gen  den  herczogen  von 
Burgiwndy  von  der  huid  wegen  in  Elsasscn  vnd  in  SiivnkfCt'iuc  daz  die  zu^ 
vnsern  banden  koininen,  docb  daz  vnser  swester  nacb  notdurft  wol  ver- 
sorgl  wi'rde  :  also  liabcnt  wir  in  gelobl  vnd  versprocben.  ob  das  also  fur- 
gang  g<'winnet,  naeb  dcin  vnd  das  vnser  reat  mil  iin  bcredt  band.  daz 
wir  iiu  demi  dit  lanluogley  in  Llsasscu  ingeben  vnd  ini  die  in  lanluogts 
weise  vmb  ainen  genanlen  sold  eniphelhen  wellen  (HL'D.,  111,  60,  141a, 
29  juin). 


—  63  — 

pold  le  Superbe  ^  «  Tu  sais  bien  »,  disait-elle  à  Maxi- 
min,  parlant  de  ses  beaux-frères  et  de  Si^isiriond,  a  que 
«  s'ils  ne  viennent  pas  à  notre  aide,  nous  ne  pouvons  res- 
«  ter  dans  notre  pays  et  nous  en  serons  chassés  »  ^. 

Ce  sont  là  des  instructions  bien  contradictoires  pour  un 
seul  mandataire.  Frédéric  connait-il  celles  de  Catheiine  ? 
Ribeaupierre  joue-t-il  double  jeu?  S'apprcte-t-il  à  recevoir 


I.  Voici  le  résumé  de  la  lettre  de  Catherine  à  Maxiniin.  ('atherine  demande 
à  Ribeaupierre  :  i-'de  lui  faire  savoir  sur  l'heure  (zu  stund  vnd  lùrderlich)  eu 
quels  termes  il  s'est  séparé  de  ses  frères  et  du  roi  et  quelle  est  son  im- 
pression en  particulier  au  sujet  de  ses  joyaux  (\vie  du  von  vnserm  herreii 
dem  kùng  vnd  vnsern  brut'dern  noch  gescheiden  siest,  vnd  wcs  du  dich 
fùrer  versehest,  vnd  besunder  von  vnser  kleinot'ter  wegen).  -i"  Obtenir  de 
ses  frères  et  du  roi  (dem  kùng  vnd  vnsern  bruedern)  qu'ils  prient  les  évé- 
ques  de  Cologne  et  de  Mayence  et  le  comte  de  (Hèves  d'envoyer  leur  défi 
aux  ennemis  de  Catherine;  3°  prier  le  duc  de  Bourgogne  (vnserm  bruoder 
von  Bargunden)  d'adresser  une  semblable  demande  au  seigneur  de  Wur- 
temberg et  au  margrave  de  Bade  ;  4*  prier  son  frère  et  le  roi  (den  kùng 
vnd  vnsern  bruoder)  d'écrire  au  roi  de  Hongrie  de  retirer  au  palatin  toute 
l'autorité  qu'il  tient  de  l'Empire,  attendu  le  préjudice  que  Catherine  en 
éprouve  ;  5*  prier  aussi  le  roi  de  France  et  le  duc  de  Bourgogne  d'écrire 
au  roi  de  Hongrie  et  de  l^ohême  d'écrire  à  ses  beaux-frères  d'Autriche  de 
se  montrer  favorables  à  Catherine  pour  toutes  ses  affaires  (bitt  ouch  den 
kùng  von  Frankrich  vnd  minen  bruoder,  daz  sy  schriben  dem  kùng  von 
Vngern  vnd  von  Behern  daz  die  selbon  vnsern  swagern  von  Oesterrich 
schriben  vnd  sy  bitten  daz  vns  die  in  allen  vnsern  sachen  lassen  empfolhen 
sin);  6"  enfin  obtenir  que  les  deux  rois  de  Bohème  et  de  Hongrie  écrivent 
aux  villes  du  Brisgau  d'aider  Catherine  (vnd  daz  die  selben  bede  kùnge 
von  Behern  vnd  von  Vngern  den  stetten  hie  im  Bi-isgaw  schriben  vnd  bit- 
ten, daz  sy  vns  inen  in  vnsern  sachen  ouch  lassent  emphoihen  sin  vnd 
behilHlich  sient  (58,  avant  le  20  juin  1412).  Cette  lettre  est  obscure.  Aux 
n»*  I  et  2,  c'est  sans  doute  de  Sigismond  et  des  ducs  d'Autriche  qu'il  est 
question.  Gpr.  la  lettre  de  Catherine  à  Maximin  du  8  mars  1412  (61).  Après 
avoir  terminé  auprès  d'eux  la  mission  orale  dont  cette  dernière  lettre  le 
chargeait,  Maximin  les  a  quittés.  Il  faut  remarquer,  d'autre  part,  que  les 
instructions  à  l'ambassadeur  de  Catherine  auprès  de  Frédéric,  antérieures 
au  a'i  avril,  contiennent  un  article  sur  les  joyaux,  Catherine  les  reclame; 
le  terme  indiqué  approche.  Le  roi  du  n»  4  est,  semble-t-il,  le  roi  de  France. 
Les  rois  de  Hongrie  et  de  Bohême  sont  Sigismond  et  son  frère  Venceslas. 
Marie  de  Bourgogne,  comtesse  de  (élèves,  était,  avec  la  cour  de  Boui'gogne, 
à  Saint-Dcnys  et  à  Paris,  le  25  février  i4ia  (Petit,  Itiiu'raircs,  p.  3S7).  L'am- 
bassade de  Maximin  auprès  du  roi  de  France  et  du  duc  de  Bourgogne  ne 
doit  pas  être  antérieure  à  la  fin  de  la  guerre  contre  Jean  de  Lupfen,  c'est- 
à-dire  au  i3  juin  i^r2,  j)uisque  Catherine  charge  Maximin  d'appeler  tant  de 
monde  à  l'aide  contre  ses  ennemis.  Le  20  juin  i4i-^,  Frédéric  pri»niet  à 
Catherine  de  lui  rendre  les  joyaux  à  la  Saint-Michel  (ay  sept.  Hl'li.,  111, 
5y). 

a.  Wenn  wie  das  nicht  beschehe,  weibtdu  wol  daz  wir  by  vnserm  lannde 
nùt  verliben  moechtent  vnd  wùrden  dauon  verlriben  (Lettre  précitée  du 
8  mars  i^\i). 


~  64  - 

des  deux  mains  ?  En  homme  qui  juge  les  autres  d'après 
lui-même,  Frédéric  expose  immédiatement  à  Maximin 
les  récompenses  qu'il  lui  destine.  Dans  la  lettre  où  il  trace 
la  conduite  que  le  sire  de  Ribeaupierre  doit  tenir  comme 
ambassadeur,  il  le  nomme  son  serviteur,  le  prend  sous  sa 
protection,  s'engage  à  l'aider  de  tout  son  pouvoir  à  re- 
couvrer les  anciennes  forteresses  de  Bruno  que  Lupfen 
garde  encore  par  devers  lui.  Catherine  n'avait  donné  à 
Maximin  qu'une  parcelle  du  landgraviat;  Frédéric  lui 
promet  l'administration  du  landgraviat,  c'est-à-dire  l'of- 
fice de  grand  bailli  «  avec  un  gage  fixe  »,  Par  un  acte  spé- 
cial, il  l'autorise  à  racheter  la  gagerie  de  Hohlandspurg 
et  il  ordonne  à  Mansberg  de  presser  les  opérations  du  ra- 
chat et  de  le  mettre  le  plus  tôt  possible  enpossession^ 

Catherine  ne  fait  aucune  promesse  à  Maximin.  Elle 
attend  le  succès  de  son  ambassadeur  pour  le  récompen- 
ser. Le  roi  de  France,  le  duc  de  Bourgogne  et  le  duc  de 
Guyenne  Louis,  dauphin,  fils  de  Charles  YI,  gendre  de 
Jean  sans  Peur,  chargent  le  bailli  de  la  Montagne,  Jean  de 
la  Rochelle,  d'une  mission  secrète.  L'envoyé  vient  parler  à 
Catherine.  Puis  il  visite  Louis  de  Bavière,  le  comte  de 
Wurtemberg  et  plusieurs  bonnes  villes  d'Alsace^.  Quel- 


1.  RUB.,  III,  64-36(14 12?) 

2.  Je  Jehan  de  la  Jîouchelle,  escuicr,  bailli  de  la  ^fontaignr,  confesse 
auoir  eu  et  receu  de  Regnaull  de  Thoisy,  receueur  gênerai  de  monsei- 
gneur le  duc  en  ses  duchie  et  conté  de  Bourgowgne,  la  somme  de  quatre 
vins  l'rans  sur  ce  qui  nie  puet  et  pourra  estre  deu  pour  volage  que  je  fais 
prcsenlenient,  de  rordoiinance  de  mon  dit  soigneur,  ou  pais  d'Alemoigne, 
deuers  ma  dame  d''Austcri(iH\  le  duc  Lors  de  liauicres,  le  marquis  de 
Baude,  le  comte  de  Wurlcnibcrt  et  en  pluseurs  bonnes  villes  du  pais  d'^lu- 
cez,  portant  certaines  lettres  de  créance  du  roy,  de  monseigneur  de 
Gnienne  et  de  mon  dit  seigneur,  aux  dessus  diz,  touclians  certainnes  cho- 
ses secrètes  (pie  mon  dit  seigneur  ne  vuelt  autrement  estre  déclarées.  De 
la  quelle  somme  de  iiljxx  frans  je  me  tien  pour  content.  Tesmoing  mon 
saing  manuel  cy  mis  le  darrenier  jour  dejuingTan  mil  cccc  et  douze. 
[Signé  avec  paraphe  :]  Jandiice.  (Orig.  Parch.  Scellé  sur  simple  queue  d'un 
petit  sceau  rond  en  cire  rouge  assez  endominagé  avec  ce  reste  de  légende 
ROM). —  Sagil-ll  du  palatin  ou  de  Louis  (i'Iiig«)lstadt  .frère  de  la  reine  Isa- 
beau,  «  celui  (jui  eut  une  femme  de  France,  »  ou  plutôt  qui  en  eut  deux, 
Anne  de  Hourl  on  et  (Catherine  de  .Morlagne  (l)er  ein  wip  lialte  von 
Franckenrich .  Koteler  Chronik,  Basl.  Ctiron.,  V,  p.  i55)  et  qui  fut  sou- 
vent riiôle  de  Jean  sans  l*eur  (Petit.  Itiniraires,  p.  3S;).  La  mission  de  la 


-  65  - 

ques  mois  plus  tard,  la  IJourgognc  et  la  Bavière 
deviennent  alliées ^  Lorsque  Maximin  est  de  retour, 
Catherine  lui  donne  sa  main.  Jeanne  de  la  Haute  Ui- 
beaupierre   reçoit   leurs   paroles  de  fiançailles.   S'adres- 


Rochelle  a-l-elle  pour  but  de  déterminer  le  premier  à  donner  définitive- 
ment la  paix  à  Catherine  ou  de  préparer  entre  les  maisons  de  Bourgogne 
et  d'Ingolstadt  le  traité  dont  on  trouvera  le  texte  ci-dessous  ? 

I.  Jehan,  duc  de  liourgoingne,  conte  de  Flandres,  cVArtois  et  de  liour- 
goingne,  palatin,  seigneur  de  Salins  et  de  Malines,  et  Loys,  conte  palatin 
et  duc  en  Jiauiere,  à  tous  ceulz  qui  ces  présentes  lettres  verront,  salut. 
Sauoir  faisons  que  nous,  considerans  la  grant  aflinilé  qui  est  entre  nous 
et  la  prouchaineté  de  lignage  qui  est  entre  les  en  fans  de  monseigneur  le 
roy  et  les  nostres  et  des  nostres  l'un  enuers  l'autre,  et  atin  de  encores  plus 
nourrir,  augmenter  et  entretenir  amour  et  vraye  union  entre  nous,  eue 
sur  ce  bonne  et  meure  deliberacion,  de  nostre  certaine  science  et  propre 
mouuement,  et  par  especial  nous,  Loys  de  Bauiere,  par  la  voulenté  de  ma 
dame  la  royne  et  de  mon  seigneur  de  Giiienne,  auons  aujourd'uy  fait  en- 
semble les  aliances  et  coufederacions  qui  s'ensuient.  Et  premièrement 
que,  doresenauant  et  toutes  noz  vies,  aurons  l'un  enuers  l'autre  bonne, 
vraye  et  ferme  amour  ensemble,  comme  vrais  et  loyaulx  amis  doiuent 
auoir,  et  promettons  loyaulment  garder,  conseruer  et  deffendre  de  tout 
nostre  pouoir  la  personne,  l'onneur  et  Testât  l'un  de  Tautre.  Item  de  faire 
procurer  et  pourchacer  à  tousiours,  en  touz  lieux  et  enuers  touz  et  par 
toutes  voyes,  au  mieulx  et  plus  loyaulment  que  nous  pourrons  et  sau- 
rons, le  bien,  honneur,  prouflit  et  auancement  l'un  de  l'autre.  Item,  se 
nous  sauons  ou  apprenons,  par  quelque  voye  que  ce  puist  eslre,  le  dom- 
maige  et  deshonneur  l'un  de  l'autre,  ne  aucun  qui  le  pourchace  ou  face 
pourchacier,  nous  en  aduertirons  l'un  l'autre  et  lui  ferons  sauoir  tantost 
et  incontinent  pour  y  pourueoir.  Et  aussi  y  obuierons  et  l'empescherons 
de  tout  nostre  pouoir.  Item,  par  especial,  trauaillerons  et  mettrons  toute 
paine  et  diligence  à  ce  que  bonne  et  parfaicte  amour  soit  et  demeure  tou- 
siours entre  ma  dicte  dame  la  reine  et  mon  dit  seigneur  de  Guienne  et 
chascun  de  nous,  comme  raison  est  et  faire  se  doit  pour  le  bien  d'eulx  et 
de  nous  et  du  ro3'aulme.  Toutes  lesquelles  choses  deuant  dictes  nous 
auons  juré  et  promis,  jurons  et  promettons  par  la  foy  et  serement  de  noz 
corps  et  aux  saintes  euuangilles  de  Uieu  par  nous  touchées  corporelment, 
tenir,  garder  et  obseruer,  sanz  enfraindre  en  aucune  manière,  selon  le 
contenu  des  poins  cy  dessus  spécifiiez  et  declairiez.  En  tesmoing  de  ce 
nous  auons  fait  sceller  ces  présentes  lettres  de  noz  propres  seaulx  et  les 
auons  signées  de  noz  propres  mains.  Donné  à  Paris  le  dymenche  xij»  jour 
de  mars,  l'an  de  grâce  mil  quatre  cens  et  douze.  [Signé  avec  paraphe  :| 
Jehan.  Loys. 

[Sur  le  repli  :]  Par  monseigneur  le  duc,  presens  l'cuesque  de  TournaVy 
les  chanceliers  de  Guienne  et  de  Bourgoingnc,  messeigneurs  Conrad 
Beyer,  cheualier,  et  Jehan  Chousat.  [Signé  avec  paraphe  :J  Gignier,  n.  (B, 
iigSa.  Orig.  Pareil.  Etait  scellé  sur  doubles  queues  du  grand  sceau  en  cire 
rouge  du  duc  de  Bourgogne  et  du  sceau  de  Louis  de  Bavière.  Il  reste  un 
fragment  du  premier.  Au  revers,  d'une  écriture  de  l'époque  :  Lettres  de 
aliances  entre  monseigneur  de  Bourgoingne  et  Loiz,  duc  en  Bauiere,  frère 
de  la  royne,  faictes  à  Paris  le  xij*  jours  de  m»rs  mil  iiij'  et  xij,  k  e  v  p 
est). 


~  66  - 

sant  d'abord  à  la  duchesse  d'Autriche,  elle  lui  demanda  : 
((  Madame,  voulez-vous  mon  frère  en  mariage  ?  »  «  Oui  », 
répondit  Catherine.  Alors  elle  interrogea  son  frère. 
«  Frère,  lui  dit-elle,  veux-tu  Madame  en  mariage  ?  »  Il 
dit  :  c(  Oui  ».  Cela  se  fit  trois  fois  et  ils  échangèrent  leurs 
promesses  en  se  tenant  par  les  deux  mains  ^  Catherine 
avait  alors  trente  ans  passés.  Peut-être  les  souffrances 
accumulées  et  les  mortelles  inquiétudes  qui  l'avaient  dé- 
terminée à  consentir  au  traité  de  Neuenburg  et  à  écrire 
sa  lettre  à  Maximin  ne  sont-elles  pas  les  seules  causes  de 
ces  fiançailles  inégales.  Un  autre  sentiment  abaissait  la 
cousine  germaine  de  Charles  Yl  jusqu'au  vassal  alsacien. 
Dans  une  lettre  à  Marguerite  de  Bavière,  elle  loue  simple- 
ment la  loyauté,  la  fidélité  qu'il  a  toujours  témoignées  dès 
l'enfance  à  la  maison  de  Bourgogne  et  confondant  juste- 
ment sa  propre  cause  avec  les  intérêts  de  sa  famille,  elle 
fait  ressortir  le  dommage  qu'éprouverait  le  duc  de  Bour- 
gogne si  Ribeaupierre  s'éloignait^. 

A  la  nouvelle  des  fiançailles  Frédéric  répondit  par  la 
remise  de  Bergheim  à  Lupfen.  Bien  que  privé  désormais  de 


1.  Von  erst  hat  gesprochen  die  von  liappoltstein  zu  miner  frowen  von 
Oslerrich  etc.  :  «  Frow,  wellent  ir  da  niinen  brader  zu  der  ce  ?  »  I)a  sprach 
min  frow  :  «  Ja.  »  Darnach  sproch  aber  die  von  liappoltstein  zu  irembruo- 
der  :  «  Bruder  wiltu  da  min  irowen  zu  der  ee  »  Da  sprach  er  :  «  Ja.  »  Daz 
ist  also  beschehen  zu  dem  drillen  mai,  vnd  habent  daz  also  mit  ir  beder 
henden  gegen  ein  ander  versprochen  {RL'H.,  III,  V2ij,  avant  le  4  novem- 
bre i4i5). 

2.  Touchant  les  sentiments  de  Catherine  pour  Maximin  vers  cette  époque, 
V.  une  lettre  d'elle  à  la  duchesse  de  Bourgogne,  sa  belle-sœur,  au  sujet  de 
la  créance  réclamée  par  Maximin  contre  Jean  sans  Peur.  (Conformément 
au  désir  de  la  duchesse,  Catherine  a  parlé  de  cette  atlaire  »<  très  alTectueuse- 
«  ment»  avec  son  «  très  cher  »  Maximin.  Llle  redoute  très  fort  que  si  l'on 
ne  lui  donne  satisfaction,  il  n'abandonne  le  duc  de  Bourgogne  «  au  quel  il 
«  a  esté  dez  son  enfence  et  encore  est  si  parlait  feaul.  comme  il  l'a  bien 
«  monstre  en  plusieurs  cas,  et  pour  l'amour  ilu  dit  bel  frère  [Jean]  a  sem- 
«  blablement  esté  tant  leaul  à  moy.  (|u'il  a  mis  corps  et  biens  pour  moy 
«  aidier  et  ait  moult  sonlVert  auec  moy,  quant  le  dit  bel  frère  et  louscculx 
«  de  nostre  linage  m'ont  eu  faillit  et  laissiet  sans  aide  et  confort,  et  encore 
«  le  fait  lealment  en  tant  comme  il  put-t  onques.  et  s'il  convient  qti'il  de- 
«  guerpisse  ainsi  le  dit  bel  frère,  dunciues  fais  je  grant  double  que  parel- 
«  lement  me  tlcguerpira.  laquel  ehouse  me  vendroit  moult  très  mal  a 
«  point,  et  en  pourroit  en  mon  fait  sourdre  grant  dommage  et  contraire 
«  au  dit  bel  frère  et  à  moy  »  {Ri' H.,  III,  *j<).  \^\\,  ly  mai). 


-  67  — 

l'appui  de  Louis  de  Bavière,  celui-ci  se  servit  de  la  forte- 
resse dans  le  moment  même  pour  recommencer  la  guerre. 
Une  exi)édition  nocturne  ne  put  emporter  le  château  de 
Ribeaupierre.  Mais  Luplen,  pendant  sa  retraite,  coupa 
les  vignes  et  brûla  le  pays.  Maximin  se  plaignit  dans  une 
lettre  à  Frédéric  où  il  lui  fait  entendre  qu'il  le  tient 
pour  complice ^  Cependant  Frédéric  courait  à  Ensislieim, 
il  y  surprenait  Catherine.  Peut-être  exigea-t-il  l'abandon 
actuel  et  définitif  des  forteresses  dont  il  lui  avait  reconnu 
la  jouissance  viagère.  Au  dire  des  Bourguignons,  Cathe- 
rine «  ne  voulant  pas  accorder  tout  ce  qu'il  requérait 
((  d'elle  »,  il  lui  fit  une  scène  si  violente  et  si  brutale  qu'elle 
s'enfuit  d'un  trait  en  Bourgogne.  Tandis  qu'elle  y  trou- 
vait «  calme  et  rafraîchissement  »,  Frédéric  mettait  la 
main  sur  les  châteaux  de  sa  belle-sœur  et  s'installait  dans 
celui  d'Ensisheim^.  Il  ne  restait  plus  à  la  landgravine  que 


1.  Cette  lettre  est  du  -jS  avril  i4i3.  Maximin  s'y  plaint  des  ennuis  qu'il 
éprouve  au  service  de  Catherine.  «  L'ennemi  »,  dit-il,  ><  parti  de  Bcrgheim 
«  contre  tout  droit,  s'est  présenté  devant  Ribeaupierre  à  une  heure  après 
«  minuit  »  (Hartl,  p.  67). 

2.  Deux  documents,  pp.  8,  12.  La  date  de  1412  donnée  par  le  mémoire 
pour  Catherine  est-elle  exacte?  Si  elle  l'est,  Catherine  a-t-elle  réellement 
perdu  de  suite  et  d'un  seul  coup  toute  l'Alsace,  sauf  Helforl  et  Rosemont? 
En  1412,  on  rencontre  Frédéric  à  Neustadt  près  de  Vienne,  à  Baden  en 
Argovie,  à  Fribourg-  en  Rrisgau,  sous  le  château  de  Telfan,  à  Kropfsberg,  à 
Grôdting  et  le  19  juin  à  Ensisheim  (V.  plus  haut,  p.  60,  n.  2).  En  i^iS.  il  est 
à  Neustadt,  Gratz,  Innsbruck,  Baden,  Arco,  Nieder-Baden,  Ileiligen- 
kreuz  ;  en  i4i4)  '<^  SchafTouse,  liotzen,  Neustadt,  Innsbruck.  Le  21  octobre, 
il  est  à  Feldkirch  (Lichnowsky,  V,  Verz.).  En  1412,  Catherine  est  a 
Ensisheim  le  20  janvier  (P.  cxvii,  n»  12(59),  le  9  février  et  le  i"  mai 
(NPA.,  XI,  p.  71),  le  7  mai  (Lichnowsky,  V,  Verz.,  p.  cxx,  n-  1297),  au  châ- 
teau de  Thann,  le  20  août  (P.  cxxni,  n"  i388);  â  Ensisheim,  le  7  septembre 
(NPA.,  XI),  le  20  septembre  (Lichnowsky,  V,  Verz.,  p.  cxxiii.  n"  i34i).  Lan- 
née  suivante,  elle  est  à  Ensisheim  les  2  et  2G  avril  et  le  2  octobre 
(NPA.,  XI).  En  i4i4,  on  l'y  trouve  le  19  mai  (Ibid.)  et  le  3  octobre.  Le 
uù  avril  i4i3,  elle  écrit  à  «  son  cher  frère  »  Frédéric  en  termes  aflectueux 
et  comme  si  leurs  intérêts  étaient  communs.  Dans  la  guerre  entre  elle  et 
son  iidéle  Maximin,  d'une  part,  le  comte  de  Lupfen,  d'autre  part,  Frédéric 
s'est  interposé.  Il  a  déterminé  Catherine  à  faire  la  paix,  bien  qu'elle  et 
Maximin  doutassent  que  le  comte  tiendrait  le  traité.  Maximin  a  exprimé 
ce  doute  au  duc  d'Autriche.  Maintenant  leur  prévision  est  réalisée.  Lupfen, 
dans  la  nuit  du  6  avril,  attacjua  Maximin  et  son  frère  Ulric.  A  Frédéric, 
comme  médiateur  de  la  paix,  d'apporter  le  remède.  Autrement  il  est  à 
craindre  que,  les  hostilités  se  prolongeant,  Lupfen  ne  trouve  le  moyen  de 
s'arranger  avec  ses  adversaires  et  de  se  tourner  contre  Catherine  et  Fré- 


—  68  — 

Belfort  et  Rosemont.  Elle  s'établit  à  la  Roche  de  Belfort 
et  mit  la  forteresse  en  état  de  défense.  De  son  côté,  Maxi- 
min  se  préparait  à  marcher,  avec  cent  soixante  cavaliers, 
sur  P]nsisheim^ 

Tout  en  se  tenant  en  garde  contre  cette  attaque, 
Frédéric  entreprit  avec  Catherine,  le  24  novembre  i4i4» 
des  négociations  au  sujet  de  Belfort  et  de  Rosemont^. 
Trois  de  ses  conseillers,  Frédéric  de  Hattstatt  de  Herli- 
sheim,  Vernier  Harmstorfter,  châtelain  d'Ensisheim  sous 
la  régence  de  Catherine,  et  Jean  de  Wolkenstein,  maître 
d'hôtel  d'Anne  de  Brunswick,  vinrent  représenter  à  la 
douairière  <(  le  besoin  que  Frédéiic  avait  de  ses  forte- 
ce  resses  ».  Ils  invoquèrent  ses  conventions  écrites  avec  le 
duc  d'Autriche  ^  Ils  ne  pouvaient  avoir  en  vue  la  clause 

déric.  Dans  ce  cas,  le  pays  inférieur,  c'est-à-dire  la  partie  septentrionale 
de  la  Haute-Alsace,  serait  ouvert  à  l'ennemi.  Catherine  et  Frédéric  ne 
sauraient  trouver  de  point  d'appui.  Si  Frédéric  ne  pouvait  paraître  dans 
ces  négociations,  il  pourrait  envoyer  avec  de  pleins  pouvoirs  Bourquard 
de  Mansberg,  comme  le  plus  convenable.  Catherine  termine  en  priant 
Frédéric  d'écouter  son  ttdéle  Thierry  de  Weilenmiihle,  qui  lui  en  appren- 
dra davantage  (RUB.,  III,  ijS).  Le  5  mai  i4i3,  Maximin,  à  son  tour,  appelle 
Frédéric  à  l'aide  contre  Luplen  (;;4)  Frédéric  lui  répond  favorablement  le 
i3  juin  (;6).  Enfin  Jean  sans  Peur  aurait-il  attendu  jusqu'au  commence- 
ment de  i4i5  pour  réclamer  auprès  de  Frédéric  contre  la  dépossession  de 
sa  sœur?  Le  5  octobre  i4i4?  Catherine  demande  à  la  ville  de  Fribourg  en 
Brisgau  de  poster,  le  lo  du  même  mois.  14  arbalétriers  à  Ràgesheim  (Lich- 
nowsky,  V,  Verz.,  p  cxxxvi,  n»  1488).  Veut-elle  se  défendre  contre  une 
agression  de  Frédéric?  La  scène  ne  serait-elle  pas  du  mois  d'octobre  ou  du 
mois  de  novembre  i4i4'?  Frédéric  est  encore  a  Ensisheim  les  3  janvier, 
9  février  et  8  avril  i4i5  (Lichnowsky,  V,  Verz.,  p.  cxxxix,  n"  iSi;,  i53o). 

1.  Lettre  de  Jean  de  Wolkenstein  à  la  ville  de  Fribourg  en  Brisgau  pour 
l'appeler  à  l'aide  contre  le  seigneur  de  Ribeaupierre  (RUB.,  III,  loy.  Sainle- 
Croix-en-Plaine,  i4i4'  26  nov.). 

2.  Quatre  lettres  de  Frédéric  à  Catherine  datées  (rKnsislieim,  deux  des 
24  et  2y  novembre  et  deux  du  6  décembre  i4i4>  traduites  en  fran\;ais  par 
les  soins  de  Catherine  ou  de  la  cour  de  Bourgogne  {Orig.,  II,  10).  La  tra- 
duction, faite  sans  doute  par  un  Allemand,  est  un  mot  à  mot  gros- 
sier et  inexact.  Lassen  est  rendu  par  laisser  au  lieu  de  faire.  Il  s'y 
trouve  des  expressions  l)arbares.  moitlirr  pour  f't'nmw,  terniirn'  pour  terme, 
etc.  Cpr.  Nl'A,  XII,  3°  (i4ii'  jni")>  P-  78,  et  I.f.,  piéc.  annex.,  4  (i4^. 
•£>  mars),  qui  sont  du  même  style  et  peut-être  du  même  auteur.  —  A  cet 
essai  de  négociations  se  rapporterait  linlitulé  suivant  dun  registre  de 
l'époque  :  Die  verhandlung  zwuschent  herozog  Fridcrich  von  Osterrich 
viid  minre  l'rauwen  von  Bnrgundrn  von  anno  (i4)  i4<  »lsi*  fi*  zu  lamie  kam 
mit?  miuic  jurcherren  von  Jtapoltzsttin  {lii'B.,  111,  h>8,  i4>4>  après  le 
i3  nov.). 

3.  Lettre  de  Frédéric  à  Catherine  du  2t)  novembre.  —  Harmstorffer  était 


—  69   - 

du  traité  de  Neuenburg  qui  obligeait  Catherine  de  livrer 
ses  forteresses  au  duc  en  temps  de  guerre.  Klle  n'é- 
tait alors  en  guerre  avec  personne.  Il  s'agissait  plutôt 
de  l'article  qui  prévoyait  le  second  mariage  de  la 
duchesse  d'Autriche.  La  rumeur  publique  fait  dès  à  pré- 
sent de  Maximin  le  nouvel  époux  de  la  veuve  de  Léopold. 
Les  magistrats  de  Berne,  écrivant  à  ceux  de  Bàle,  disent 
«  la  dame  de  Ribeaupierre,  née  de  Bourgogne  ^  ».  La  fa- 
mille de  Ribeaupierre  considère  le  mariage  comme  ac- 
compli. «  Madame  votre  femme  »  écrit  Egon  de  Kiburg  à 
Maximin 2.  Il  importe  à  Frédéric  de  partager  la  conviction 
générale.  Maximin,  second  mari  de  Catherine,  ne  peut 
manquer  de  faire,  à  bref  délai,  des  actes  d'autorité  sur  le 
domaine  autrichien,  s'il  n'en  a  déjà  fait.  Or,  il  a  manqué 
à  la  condition  préliminaire,  garantie  des  droits  de  l'Autri- 
che ;  il  n'a  pas  juré  d'observer  le  traité  de  Neuenburg. 
L'attribution  des  forteresses  à  Catherine  est  donc  cadu- 
que. Frédéric  les  lui  réclame,  mais  d'une  manière  douce- 
reuse. Elle  répond  du  même  ton  qu'elle  convoquera  ses 
conseillers.  Avec  eux,  elle  cherchera  le  jour  où  elle  pourrait 
aller  voir  Frédéric  pour  tâcher  de  s'accommoder  avec  lui. 
Catherine  veut  gagner  du  temps.  Frédéric  est  pressé. 
A  peine  ses  envoyés  lui  rapportent-ils  cette  réponse, 
qu'il  écrit  de  nouveau  à  sa  belle-sœur.  On  est  au 
29  novembre  '.  «  Il  a  bien  d'autres  négociations  »,  dit-il,  «  à 
«  cause  du  pape,  du  roi  des  Romains,  du  concile  qui  vient 


châtelain  d'Ensisheim  en  1401  (Lichnowsky,  V,  Verz.,  p.  xi.iv,  n'^6-j,  4  j"il) 
et  en  1408  (UBL.  Basel,  563,  10  déc). 

I.  Der  frot?wen  von  fiapollstcin,  geborn  von  fiiircrund  {RU/L,  III,  ii3, 
i4i4,  19  déc). 

a.  L'affaire  que  vous  aués  pour  le  fait  de  ma  dame  vostre  femme  en  ren- 
contre du  duc  de  liourgoingne  et  contre  le  jeune  duc  d'Ostcr riche  (Hrii., 
III,  iScj,  1416,  8  mars).  —  De  même  Thomas  Ebendorffer  de  Ilaselbach. 
écrivain  autrichien  du  xv*  siècle  (Schœpflin-Ravenez,  V,  p.  455). 

3.  Le  24  novembre,  Frédéric  écrit  à  Catherine  pour  la  prévenir  qu'il  lui 
envoie  ses  conseillers.  Le  att,  Tiin  des  envoyés,  Jean  de  W'olkenstein,  est 
encore  à  Sainte-Croix-en-Plaine,  entre  Ensisheim  et  Colinar.  d'où  il  écrit 
à  la  ville  de  Fribourg  la  lettre  précitée.  Le  28,  Catherine  reçoit  les  ambas- 
sadeurs de  Frédéric.  Le  29,  Frédéric  écrit  à  Cattierine  la  lettre  que  Ton  va 
voir. 


-  70  — 

«  de  s'ouvrir  à  Constance  ».  Il   prie  sa  chère  sœur  d'être 
à  Ensisheim  dans  les  huit  jours.  Elle  descendra  en  l'hôtel 
d'Harmstorffer.  «  Accorde-nous  ta  visite  à  nous  et  à  notre 
«  femme,  tu  viendras  au  château  d'Ensisheim,  tu  chasseras, 
«  tu  te  divertiras  avec  nous,  en  dépensant  notre  argent. 
«  Amène  avec  toi  tes  amis  et  tes  conseillers  et  nous  nous 
«  entretiendrons  à  l'amiable  de  toutes  choses  ».  Catherine 
ne  bouge  pas  de  Belfort.   Quelques  mois   plus  tôt,  avant 
ses  fiançailles  peut-être  et  pour  faire  équilibre  aux  pro- 
messes de  Frédéric,  elle    avait  rendu  à  Maximin  l'office 
de  grand  bailli*.    Par  un  nouveau  mandement,  elle   or- 
donne à  ses  baillis,  officiers,  villes  et  sujets  d'obéir  à  Ri- 
beaupierre  en  tout  ce  qu'il  leur   commandera  au  nom  de 
leur  souveraine  2.   Elle  ne  rappelle  pas  dans  cet  ordre  la 
fonction  qu'elle  lui  avait  confiée,  ('e  silence  a  une  signifi- 
cation.  Ce  n'est  plus  comme  bailli  que  Maximin  récla- 
mera l'obéissance,    c'est  comme   mandataire  spécial   de 
Catherine,  comme  associé  au  gouvernement  de  la  land- 
gravine.  Elle  fait  de  l'homme  que  Frédéric  craint  et  re- 
garde comme  un  ennemi  le  chef  de  la  Haute-Alsace,  brave 
le   duc  d'Autriche,   déchire  le  traité  de   Neuenburg.    Le 
6   décembre,    Frédéric  envoie   son    défi    à    Catherine   : 
«  Haute  princesse,  comme  tu  as  contrevenu  aux  engage- 
«  ments  que  tu  as  pris  envers  nous  au  sujet  de  nos  Ibrte- 
«  resses  que  tu  tiens  de  nous  à  raison  de  tes  droits  de  ma- 
((  riage,  et  comme,  en  conséquence,   celles-ci  risquent   de 
«  passer  en  des  mains  étrangères,  nous  te  faisons  savoir 
«  que  nous  voulons  retirer  à  nous  ces  forteresses,  et  nous 
«  voulons  sauvegarder  notre  honneur  contre  toi,  tes  aides 
«  et  les  tiens'  ».  Le  jour  même  et  les  jours  suivants,  les 
officiers  de  Frédéric,    INlansbcrg,  Wolkenstein,   les   vas- 
saux autrichiens  et  les  nobles  de  la  Souabe.   les  villes  de 
Fribourg  en  Brisgau,  Brisac,  Neuenburg  et  llheinfelden 


1.  11  porlcM'c  titre  dans  1rs  actes  suivants  :  Ul'li..  III,  97  (i4>4?  21  mai); 

104  (4  juii.)-,  ri:  (»4i''>)- 

2.  nu  IL,  111,  110  (1414,  a  tU'coinbrc). 

3.  Deuxième  lettre  de  Frédéric  à  Oxlhcrine  du  6  décembre. 


—  71  - 

appellent  au  combat  la  princesse  française  et  Maxi- 
min,  le  transfuge  alsacien*.  La  fille  de  Philippe  le  Hardi 
relève  le  gant.  Les  défis  de  ses  partisans  et  de  ses  merce- 
naires pleuvent  sur  Frédérics. 

Ce  n'était  point  par  Maximin  que  Catherine  devait  être 
tirée  de  cette  nouvelle  adaire.  Ces  querelles  de  féodaux, 
grands  ou  petits,  irritaient  la  bourgeoisie  de  Bàle.  Il  lui 
déplaisait  qu'on  se  battît  auprès  d'elle  sans  prendre  son 
avis.  Son  amour-propre  en  souffrait  ;  elle  s'estimait  l'ar- 
bitre naturel  dans  la  région  qui  l'entourait.  Elle  craignait 
pour  ses  intérêts  ;  la  guerre  allait  ravager  le  pays  où  elle 
plaçait  ses  marchandises,  intercepter  les  routes,  entraver 
le  commerce.  Déjà  la  guerre  des  Pays  Antérieurs  lui  avait 
causé  des  pertes  d'argent.  Elle  avait  enduré  les  que- 
relles de  Catherine  avec  les  Thierstein  et  Lupfen.  Et 
voici  que  le  pays  était  menacé  du  pire  des  maux,  une 
invasion  welche.  Strasbourg  avisait  Bàle  que  le  duc  de 
Bourgogne  se  disposait  à  marcher  sur  le  Rhin  avec  de 
grandes  forces^. 

Avec  leur  résolution  et  leur  promptitude  habituelles, 
les  Bàlois  agirent  auprès  de  Frédéric  pour  empêcher  la 
déclaration  de  guerre.  Il  s'engagea  seulement  à  ne  point 
la  faire  sans  les  avoir  consultés  ou  informés  d'avance. 
Ecrivant  à  Catherine,  le  duc  d'Autriche  prétendait  atten- 
dre leur  réponse  et  devoir  y  conformer  le  parti  qu'il  pren- 
drait lui-même  ^.  C'était  le  jour  où  par  une  seconde  lettre 
il  défia  sa  belle-sœur.  La  précipitation  qu'il  met  à  ouvrir 


1.  Le  ()  décembre,  déU  de  Fribourg-  à  Maximin  (7? 6'/?.,  III,  ui);  le  i3,  car- 
tel de  Ilannemann  de  Liebegg-  à  n  Katrey  »,  duchesse  de  «  Preguiiy  >>,  et  à 
Maximin  (iia),  enfin  liste  de  ceux  qui  ont  délié  le  seigneur  de  Hibeau- 
pierre  (ii4)- 

2.  Défis  de  Jean  Slolle  de  Stauffenberg,  Hugues  Phatle,  écuyer,  Frédéric 
Ruchleim,  Thoman  Turner,  des  écuyers  Jean  Henri  de  Regesheim,  Ebe- 
rhard  de  Nidereiler  et  de  Jean  de  Strasbourg  (Liciino\\sky,  V,  Verz., 
p.  cxxxvii,  n»'  i499-i5o'j,  i4i4.  21,  27  déc.)- 

3.  Bàle  envoya  ses  agents  aux  renseignements  et  apprit  d'eux,  ainsi  que 
des  seigneurs  français  qui  passaient,  allant  au  concile,  que  les  préparatifs 
du  Bourguignon  visaient  le  duc  d'Orléans  (W'ackernagel,  p.  ^o\). 

4.  I'"  lettre  de  Frédéric  à  Catherine  du  6  décembre  i4i4- 


—  12  — 

les  hostilités  peut  avoir  pour  but  de  prévenir  les  remon- 
trances des  Bâlois.  Ou  peut-être  a-t-il  reçu  leurs  observa- 
tions après  sa  première  lettre  à  Catherine.  Elles  sont, 
comme  il  s'y  attendait,  contraires  à  sa  volonté  d'engager 
la  lutte.  Il  veut  mettre  la  ville  en  présence  du  fait  accom- 
pli. Désormais  les  Bàlois  surveillent  la  marche  de  cette 
guerre  qu'ils  n'ont  pu  prévenir,  se  renseignent  chez  leurs 
confédérés  de  Berne  et  s'occupent  de  rétablir  la  paix*.  Un 
mois  ne  s'est  pas  écoulé  depuis  l'envoi  du  cartel  de  Frédé- 
ric qu'ils  ont  fait  accepter  à  la  comtesse  de  Ferrette  et  au 
duc  d'Autriche  une  trêve  valable  jusqu'à  la  Saint-Jean 
d'été  avec  un  projet  de  conférence*. 

Le  roi  des  Romains,  Sigismond,  qui  se  trouvait  au  con- 
cile de  Constance,  n'ignorait  pas  le  différend  de  la  sœur 
du  duc  de  Bourgogne  avec  le  jeune  duc  d'Autriche.  Le 
concile  était  vraiment  le  centre  du  gouvernement  tem- 
porel de  la  chrétienté.  Du  concile  on  avait  l'œil  sur  les 
princes,  on  épiait  ce  qui  se  passait  dans  leurs  Etats,  on 
jugeait  leur  manière  de  régner.  Les  grands,  le  duc  de 
Bourgogne,  y  avaient  leurs  ambassadeurs  et  leurs  agents 
secrets,  ils  sentaient  le  besoin  d'excuser  et  de  justifier 
leur  conduite  devant  cette  assemblée  souveraine,  la  plus 
haute  des  juridictions^.  Bàle  était  représentée  par  son 
illustre  bourgeois  plébéien  Offenburg.  Maximin,  venu  à 
Constance  dès  les  premières  séances,  y  resta  jusqu'à 
la  fin*.  Or,  au  printemps  de  l'annnée  i4i5,  Frédéric, 
jugé  coupable  par  le  concile  et  le  roi  des  Romains 
d'avoir  aidé  le  pape  Jean  XXIII  à  s'enfuir  et  de  l'avoir 
accompagné  dans  sa  fuite,  encourut  la  mise  au  ban  de 


I.  Lettre  précitée  de  Berne  ;i  Hàle  du  19  «léc.  1414- 

a.  Lettres  patentes  de  Frédéric  notiliant  la  trêve  (/^T/i.,  IH,  116;  VR.  lia- 
sel,  VL  91.  Knsisheim,  i4il>,  3  janvier). 

3.  NPA.,  XIX,  p.  ii'«,  p.   ii3,  n.  a. 

4.  /?r//.,  IH,  115(1414):  i37(i4i5).  Ces  textes  sont  d'un  èrudit  du  xvii» siè- 
cle. D'après  le  second,  Maxiniin  aurait  eu  au  concile  des  nég-ociations  ini- 
I)ortantes  avec  Sig'isniond  connue  grand  bailli  des  ducs  d'Autriche,  aida 
alss  ein  lanlvogt  der  hertzogen  auss  Ot'strrrcich  bey  keysser  Sifirisfniindfn 
vil  zu  verrichlen  Kt'Jïi*l>l  Les  textes  de  lepoque  de  Catherine  manquent 
pour  contrôler  ces  renseignements.  Cpr.  170  (après  le  ai  mars  1418). 


—  73  — 

l'Empire*.  Sigismond  prononça  la  cor.fiscation  de  ses 
domaines  et  fit  appel  à  toutes  les  puissances  de  l'Kmpire, 
municipalités  et  seigneuries,  pour  exécuter  la  sentence  par 
la  guerre  et  par  la  conquête.  Une  foule  d'ennemis  et  de 
rivaux  de  l'Aulriclie  s'empressèrent  d'obéir.  En  un  clin 
d'œil,  le  duc  perdit  l'Argovie,  les  villes  forestières  et 
ses  territoires  des  Pays  Antérieurs.  Bàle  hésita  devant 
l'ordre  du  roi,  non  point  qu'un  sentiment  de  pitié 
la  retînt  et  qu'il  lui  eût  été  désagréable  d'occuper  l'Al- 
sace. Mais,  ville  libre,  elle  ne  devait  au  roi  le  service 
de  guerre  que  pour  une  expédition  en  Italie  ou  pour  la 
croisade,  et  la  promesse  de  Sigismond  que  sa  complai- 
sance n'établirait  point  un  précédent  contre  ses  franchises 
ne  la  rassurait  pas  2.  Le  palatin  du  Rhin  Louis  de  Bavière 
remplaça  la  difficile  et  méticuleuse  cité.  Il  entra  dans  la 
seigneurie  d'Autriche  et  la  saisit  au  nom  de  l'Empire'. 

Jean  sans  Peur  et  probablement  les  Bàlois  eux-mêmes 
ne  furent  pas  étrangers  à  la  disgrâce  de  Frédéric.  Le  duc 
d'Autriche  venait  d'ajouter  à  ses  torts  envers  Catherine 
celui  d'avoir  essayé  de  tromper  le  duc  de  Bourgogne.  Il 
avait  annoncé  à  Catherine,  quelque  temps  avant  de  lui 
envoyer  son  cartel,  son  intention  de  conclure  une  alliance 
avec  Jean  sans  Peur.  En  effet,  il  avait  désigné  des  ambas- 
sadeurs pour  aller  à  la  cour  de  Bourgogne.  Catherine, 


I.  Le  pape  s'enfuit  le  ao  mars,  Frédéric  fut  mis  au  ban  le  3o  (I.ichnowsky, 
V,  Verz.,p  cxxxix,  n"  iSaG;  Kleinere  Basler  Annalen,  Basl.  Chron.,\, 
p.  67;  Roleler  Chronik,  pp.  i54,  iSo;  Heusler,  p.  36;). 

•2.  Le  3  avril,  Sig'ismond  confirme  les  franchises  de  Râle.  «  Les  services  », 
dit  le  roi,  «  que  Bàle  m'a  rendus  et  me  rendra  dans  mes  aflaires  actuelles 
«avec  le  duc  Frédéric  ne  doivent  pas  préjudicier  aux  franchises  de  la 
«  ville  »  (Wann  uns  nu  die  egenanten  von  Basel  in  den  gescheffteu  der  wir 
uns  iczund  mit  herczog  Fridrichcn  von  Oesterreich  von  des  richs  weg-en 
verfangen  haben,  czu  dienen,  czu  helffen  iind  by  czusleen  czugeseyt  ha- 
ben,  doru<'mb,  mit  wolbedachtem  mute  und  rechter  wissen,  seczen  und 
Avofllen  wir,  daz  in  so^liche  dienste,  die  sy  uns  iczund  tun  und  nach  «m- 
nander  tun  werden,  an  allen  iren  rechten  und  friheiten  keiuen  schaden 
brengen  sol  in  dheinwise  {Uli.  Basrl,  VI,  93).  Le  lendemain,  il  demande 
à  I5àle  son  aide  contre  Frédéric  (i)^)- 

3.  Also  fuor  hertzog  Ludei^'i^  von  Pergern,  der  von  HeidelherfC.  in  dem 
Eilsas  und  in  dem  Sungoiuve  und  nam  die  slelte  und  das  lanl  ouch  in 
(lloteler  Chronik,  yyas/.  Chron,\.  p.  i56). 


—  74  - 

heureuse  de  ces  avances,  entrevoyant  déjà  la  restitution 
de  ses  domaines,  avait  écrit  à  son  frère  une  lettre  très 
favorable  à  son  persécuteur  et  lui  avait  envoyé  son  maître 
d'hôtel  et  quelques-uns  de  ses  gens.  Ses  ambassadeurs  et 
ceux  de  Frédéric  s'étaient  acheminés  de  compagnie  vers 
Beaune,  où  ils  devaient  présenter  au  duc  le  projet  de 
traitée  Jean  avait  accueilli  la  nouvelle  et  les  envoyés 
avec  joie.  Le  26  novembre,  il  les  gardait  au  souper 
et,  le  lendemain,  il  les  retenait  encore  à  la  cour 2.  Plu- 
sieurs de  ses  hommes  d'affaires  se  joignaient  à  eux  pour 
se  rendre  auprès  de  Catherine. 

Peu  après,  le  bruit  de  l'agression  de  Frédéric  était  venu 
aux  oreilles  du  duc  de  Bourgogne  et  ne  l'avait  pas  peu 
étonné  à  cause  de  l'opposition  entre  les  actes  et  les  paroles 
du  duc  d'Autriche  \  Frédéric,  prévenu  chaque  jour  que  la 
Bourgogne  pourrait  bien  prendre  la  défense  de  Cathe- 
rine, avait  écrit  à  Jean  sans  Peur  pour  s'excuser*.  «  Sa 
«  belle-sœur  »,  disait-il,  «  n'avait  jamais  eu  d'autre  assis- 
((  tance  que  la  sienne  dans  les  nombreuses  difficultés  qui 
((  avaient  suivi  la  mort  de  son  frère  \  Mais  le  nouveau 
«  mariage  de  Catherine  avec  son  sujet  était  un  scandale 
«  pour  la  maison  d'Autriche  comme  pour  celle  de  Bour- 
«  gogne.   Il  était  en  outre  une  menace  pour  l'Autriche. 


1.  Sur  les  pourparlers  entre  Jean  sans  Peur,  Catherine  et  Frédéric,  v.  la 
lettre  de  Jean  sans  Peur  à  Frédéric  du  i"  mars  i4i5(n.  st.  Hartl,  pp.  68,  ss. 
liUB.,  III,  ii8,  120).  Celt(^  lettre  résume  les  négociations,  et,  en  particu- 
lier, la  lettre  écrite  par  Frédéric  à  Jean  sans  Peur  le  i5  février  pour  justi- 
fier sa  conduite  envers  Catherine  et  d'après  laquelle  le  mariage  de  Maxi- 
min  et  de  Catherine  est  conclu  (geslossen). 

2.  141Î,  novembre,  26,  lundi.  Tout  le  jour  à  lituumc,  —  vinrent  au  souper 
les  ambassadeurs  venus  vers  mon  dit  seigneur  de  par  madame  trO.s/cnV/je 
et  de  j)ar  le  duc  Federic.  — 37,  mardi.  Tout  le  jour  à  licaune,  où  estoient 
les  ambassadeurs  du  duc  Federic  et  de  madame  d'Osterirhe.  y  fit  mon 
dit  seigneur  les  nopces  d'une  des  femmes  de  chambre  de  madame  (Petit, 
Itinéraires,  [).  4i4)- 

3.  Ilarll,  {).  08. 

4.  Quia  cothidie  adcusaciones  accipilis,  quod  propler  hoc  in.iniicitias 
vobis  volumus  inferre,  predicta  i)ro  excusatione  vestra  nobis  signilicaslis 
(nun.,  III.  118). 

5.  l'ost  dec('s.-.»im  gcrmani  vestri,  dicte  sororis  noslre  c«)niugis.  ipsa  so- 
ror  nosira  habuit  nuilla  agcr<>.  super  «juo  nisi  vos  nuUum  habuit  adiuto- 
rem  (liUIi.,  III.  118). 


-  75  — 

«  Ribeaupierre  avait  des  entente<ï  avrr  rertains  princes  et 
«  l'on  pouvait  craindre  que  des  étrangers  ne  devinssent 
«  maîtres  de  l'Alsace.  Frédéric  se  voyait  exposé  à  perdre  le 
«  bénéfice  de  ses  traités  avec  Catherine i.  »  I^e  duc  d'Autri- 
che faisait  allusion  à  celles  des  conventions  de  Neuenburg 
dont  il  pouvait  parler  sans  inconvénient,  la  clause  de 
retour  du  domaine  à  l'Autriche  après  la  mort  de  Catherine 
et  la  clause  d'inaliénabilité.  «  Ces  considérations  »,  ajoutait 
Frédéric,  «  l'avaient  contraint  à  reprendre  les  forteresses. 
<(  Mais  il  ne  voulait  que  le  bien  et  souhaitait  vivre  en 
«  bonne  intelligence  avec  le  duc  de  Bourgogne  '^.  » 

Celte  lettre  ne  produisit  pas  dans  l'esprit  du  duc  de 
Bourgogne  l'effet  que  Frédéric  en  attendait.  Dei)uis  les 
derniers  événements  de  la  guerre  de  Lupfen,  Jean  sans 
Peur  avait  repris  des  relations  suivies  avec  sa  sœur  ainsi 
que  l'exécution  de  ses  projets  sur  l'Alsace.  Pendant  tout 
le  mois  de  janvier  i4i3,  Catherine  avait  eu  à  côté  d'elle 
le  maître  d'hôtel  du  duc  ,  Jacques  de  Yillers ,  uni- 
quement occupé  de  ses  intérêts.  Au  mois  d'avril,  de 
graves  affaires  avaient  ramené  Ailiers  en  Alsace  et,  la 
même  année,  Catherine  recevait  la  visite  de  l'abbé  de 
Lure.  L'année  suivante,  son  frère  lui  envoyait  de  nou- 
veau Villers  avec  Jean  de  Neuchàtel  et  Gauthier  de 
Ruppes.  Après  avoir  délibéré  avec  elle  sur  le  comté  de 
Ferrette,  ils  virent  Frédéric,  le  comte  de  Wurtemberg  et 
les  pires  ennemis  de  l'Autriche,  les  Suisses  ^ 

Cet  ensemble  de  faits  montre  bien  que  Jean  sans  Peur 
ne  pouvait  ignorer  les  rapports  de  Catherine  et  de  Maxi- 


I  Kt  tune  loinporis  iuter  vos  et  ipsam  fiieriiul  ([iKHlam  pcrtrat-tata,  (luo 
asserilis  esse  in  certis  litteris  inserta,  de  quibus  verebamini  frustrari  eo 
niediante  quod  pretonditis  ipsani  sororem  nostrani,  in  scandalum  donius 
Anstric  cl  doiniis  Jitirgnndir,  nialriiuoniuni  contraxisse  cuin  soriio  suo  vi- 
dclicot  Srnasmanio;  qui  (juidcni  Smostruinruis  M^as  cl  coul'cdcri\c'\oucs  jrc- 
rebat  erga  qu«>sdani  principes,  ita  quod  limoiuUun  erat  qvuul  lorra  dicte 
sororis  nostre  ad  manus  aliénas  perveniret,  obindeque  coactus.  ne  terras 
ipsas  perderetis,  castra  et  fortalicia  ciusdem  ad  vcstras  nianus  cl  potes- 
tateni  recepistis  (//t//^.,  III,  ii8). 

2.  Harll,  p  (ig. 

3.  NPA,  XVII,  pp.  io4-ioO. 


—  76  — 

min.  Il  s'en  servait  et  par  là  semblait  les  approuver.  En 
i4i4'  il  recommandait  à  Maximin  sa  sœur  et  ses  propres 
intérêts  dans  une  lettre  volontairement  obscure  d'où 
ressort  le  rôle  que  tenait  alors  de  la  Bourgogne  le 
sire  de  Ribeaupierre^  A  la  même  époque,  à  plusieurs 
reprises ,  la  duchesse  de  Bourgogne  priait  instam- 
ment Catherine  d'user  de  son  influence  pour  apaiser  ce 
créancier  trop  véhément  :  «  Parlez  »,  lui  écrivait-elle,  ((  de 
«  la  meilleure  et  la  plus  gracieuse  manière,  afin  qu'il 
«  garde  son  afl'ection  à  monseigneur*.  »  Une  autre  con- 
clusion, c'est  que  la  conduite  de  Catherine  à  l'égard  de 
Frédéric  et  de  Maximin  pendant  les  années  i4i3  et  i4i4 
fut,  en  général,  projetée  de  concert  avec  le  duc  de  Bour- 
gogne. L'assurance  de  Catherine  à  tenir  tête  à  son  beau- 
frère,  son  intrépidité  après  le  défi  de  Frédéric,  si  oppo- 
sées à  son  afl'olement  devant  Lupfen  et  les  féodaux,  lui 
venaient  de  la  certitude  que  son  frère  la  soutiendrait.  De 
fait,  à  peine  celui-ci  a-t-il  eu  le  temps  d'apprendre  la  rup- 
ture qu'il  envoie  secrètement  un  vassal  du  comté  de  Bour- 
gogne, Henri  d'Accolans,  au  comte  de  Wurtemberg'. 
Aussi  Jean  sans  Peur  ne  montre-t-il  aucune  émotion  des 
éclats  du  jeune  duc  d'Autriche.  «  Quant  au  prétendu  ma- 
«  riage  »,  répond-il  froidement,  «  je  me  suis  renseigné, 
«  ma  sœur  m'a  écrit,  je  n'ai  rien  appris  qui  puisse  me 
«  faire  croire  à  sa  réalité*.  »  Il  ne  relève  pas  les  propos 


1.  Ainsi  nous  vous  prions  que  vueillez  tousjours  tenir  la  main  par  delà 
pour  belle  suer  d'Ansterichc  et  de  nous  sur  ee  que  vous  sauez,  et  ainsi 
coin  en  vous  en  auons  la  fiance  (IU'H.,  III,  102,  (414.  27  juin). 

2.  RUn.,  III,  loO  [1414]  10  juil..  —  V.  plus  haut,  p.  20,  n.  3. 

3.  A  messire  Henry  d'Acolant,  clieuallier  et  chambellan  de  monseigneur 
la  somme  de  xxx  frans  que  mon  dit  seigneur  lui  a  fail  baillier  sur  ce  qu 
lui    pourra   eslre   deu  à  cause  d'unj^'  voiage   qu'il  fait  présentement,  par 
l'ordonnance  du  dit  seigneur,  en  Alemaiirne,  deuers  le  comte  de  W'istem 
berch,  pour  parler  à  lui  de  choses  à  lui  encliargées  et  qui  grandement  lu 
touchent,  desfjuelles  il  ne  veult  astre  faicle  autre  dedaracion.  par  mande 
ment  du  dit  seigneur  doniu"  à  Arffillr  le  x*  jour  de  décembre  mil  cccc  viiij 
cy  rendu,  auec  (juittance  du   dit   cheualier  tant   seulement.  Pour  ce.  xxx 
frans  (Kn  marge,  d'une  écriluri'  de  l'epotiue  :  .Super  ipsum.  H,  ir>;(>,  fol.  ce 
xxxvij,  v°). 

4.  Quantuuj  autem  est  de  dicto  matrimonio  dicte  sororis  nostre  per  vos 
pretenso,  inquisiuimus  et  eciam  super  hoc  litleras  habuinius  a  dicta  sorore 


—  77  — 

de  Frédéric  sur  les  princes  que  Maxiinin  servirait  ; 
ce  sont  ceux  de  Bourgogne.  Mais  «  il  lui  est  im- 
«  possible  de  rester  tranquille  devant  la  dépossession  de 
«  sa  sœur,  d'autant  plus  contraire  au  droit  manifeste  de 
«  celle-ci  que  Frédéric  et  les  frères  de  Frédéric  ont  con- 
«  senti  à  l'assignai.  »  Toutefois,  puisque  Frédéric  exprime 
son  amour  de  la  paix,  le  duc  de  Bourgogne  désignera  des 
négociateurs  qui  se  rencontreront  avec  ceux  du  duc  d'Au- 
triche ^  Il  avait  sans  doute  déjà  donné  ses  instructions  à 
ses  émissaires  près  du  concile,  et,  quinze  jours  avant  de 
répondre  au  duc  d'Autriche,  un  chevalier  de  Bohême, 
Simon  Occlinger,  était  encore  allé  à  Constance  en  mission 
secrète  auprès  de  Sigismond^.  Peut-être  même  ses  en- 
voyés bien  approvisionnés  d'argent  par  leur  maître 
avaient-ils  pu  déjà  lui  faire  pressentir  l'eflet  de  leurs 
intrigues. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  4  avril  i/^id,  le  jour  où  Bàle 
est  requise  de  saisir  les  domaines  de  Frédéric,  Sigismond 
adresse  une  lettre  collective  à  Catherine,  qu'il  appelle  «  sa 
chère  tante  ».  suivant  l'usage  du  temps,  aux  villes,  châteaux 
et  sujets  assignés  à  Catherine  pour  son  domaine  et  son 
morgengabe,  et  aux  villes,  châteaux  et  sujets  de  Frédé- 
ric"^. Il  notifie  sa  volonté.  Mais  la  décision  du  roi  se  res- 
sent des  préoccupations  que  lui  donne  le  duc  de  Bourgo- 
gne par  ses  empiétements  sur  des  pays  d'Empire,  le  Bra- 


nostra,  sed  non  peruenit  ad  noslrani  noliciam  quod  se  aliqualilor  copu- 
lauerit  cum  marito.  {RUIi.,  III,  120). 

1.  IlartI,  p.  69. 

2.  Je  Simon  Occlinger,  cheuallier  du  pais  de  Bahaigne,  confesse  auoireu 
et  receu  de  Jehan  de  Noidrnt,  conseillier  et  receueur  g^euerai  des  finances 
de  monseigneur  de  Boiirgoingne,  la  somme  de  cent  frans  d'orque  mon  dit 
seigneur  m'a  aujourduy  fait  baillier  pour  aler  à  Constance  deuers  le  roy 
de  Hongrie,  pour  aucunes  choses  secrètes  à  moy  enchargés  par  mon  dit 
seigneur.  De  laquelle  somme  de  c  frans  je  me  tien  ct)nlent  et  en  (pacte 
mon  dit  seigneur,  son  dit  receueur  et  tous  autres.  Tesnu)ing  le  saing  ma- 
nuel de  maistre  Guillaiinie  Gignier,  secrétaire  de  mon  dit  seigneur,  cy  mis 
à  ma  requeste,  le  xj"  jour  de  feurier,  l'an  mil  cccc  et  quatorze (i4i5,  n.  si). 
[Signé  avec  paraphe  :J  Oignier,  n.  (B,  1193a.  Orig.  Parch.). 

3.  Lieby  muom.  —  Sleten,  slossen  und  undertanen  die  ir  zu  widerle- 
gung  vnd  morgengabe  in  dem  lande  zu  L'isasz  und  anderswo  verschribeu 
oder  gegebeu  sind  {UB.  Bascl,  VI,  90,  i4i5,  4  avril). 


-  78  — 

bant,  le  Luxembourg,  et  par  ses  relations  avec  Eberard 
de  Wurtenberg,  le  comte  de  Glèves  et  d'autres  grands  sei- 
gneurs allemands'.  Elle  ne  termine  pas  la  contestation. 
Sigismond  se  garde  d'accorder  à  la  duchesse  d'Autriche  la 
restitution  immédiate  de  l'Alsace.  Il  fait  seulement  savoir 
qu'il  a  donné  pleine  autorité  au  maître  bourgeois  et  aux 
conseillers  de  Bâle  pour  prendre  possession  des  domaines 
du  duc  d'Autriche,  y  compris  ceux  que  Frédéric  a  enlevés  à 
Catherine,  retenir  ces  domaines  dans  l'intérêt  de  l'Empire 
et  régler  le  litige  ^  Sigismond  demande  aux  destinataires 
de  sa  lettre  «  d'écouter  et  de  croire  les  Bàlois  comme  si 
«  l'empereur  leur  parlait  lui-même.  Ils  en  auront  grand 
((  réconfort  et  pleine  satisfaction  ^  » 

Cette  lettre,  où  l'on  est  tenté  de  reconnaître  la  main 
d'Offenburg,  serait  aussi  décevante  pour  Catherine  et 
Jean  sans  Peur  qu'elle  est  honorable  pour  Bàle,  si  elle  ne 
retirait  l'Alsace  à  l'ancien  allié  de  Lupfen  pour  la  confier 
à  une  ville  plutôt  favorable  à  la  Bourgogne^.  La  soumis- 
sion de  Frédéric  et  sa  réconciliation  survenue  dès  le  com- 
mencement du  mois  suivant,  moyennant  la  condition  de 
livrer  le  pape,  de  remettre  tous  ses  domaines  à  la  discré- 
tion de  l'empereur  et  de  rester  en  otage  à  Constance,  sont 


1.  Leroux,  Nouvelles  recherches  critiques  sur  les  relations  politiques  de  la 
France  et  de  V Allemagne  de  i3~8  à  I461  (Paris.  iSyi),  pp.  i53-i58. 

2.  Mit  dir  obgenanlcr  Calherinen  \nd  euch  vorgeiuinten  steten,  slossen 
vnd  untcrlanen  .  .  an  unserr  statt  und  von  unsern  und  dez  richs  wegen 
tzutej'dingen  vnd  zu  lU'bcrkomcn  und  cuch  oiich  /u  uns  und  dcm  riche 
zuem|)fahen  und  unsor  siclierlieilc  zugcben. 

3.  Die....  obgenanlen  von  liasel...  uluemen  und  vorhoron  und  in  alleu 
sachen  genlzlich  gelouben  A\ollet,  als  ob  wir  selber  mil  euch  redlen.  Das 
w'ir  hoiren,  ir  soédlet  des  groszlichen  gcbessert  wcrden  und  ouch  ein 
gantz  benugcn  doran  haben. 

4.  Au  mois  d'avril  i^U),  OllVnburg  fait  j)arlie  d'une  députation  bâloise 
qui  va  successivement  auprès  du  pape  el  de  Frédéric  à  Fribourg  en  Hris- 
gau,  et  auprès  du  concile  et  du  roi  (Wurstisen, //a.sc/er  ChronieU,  Uâle,  1580, 
p.  ce  xxvj.  Rôteler  Chronik,  Hasl.  Chron.,  V,  j).  154.  Cpr.  p.  aoT),  n.  3).  La 
nième  année,  les  magistrats  de  Hàle  écrivent  à  OlVenburgau  sujet  de  trois 
villes  forestières  conlis(juées  sur  Frédéric.  Hlieiut\'lden,  Laul'enburg  et 
Seckingen.  «t  OlVei.ourg  ne  p(»urrait-il  pas  les  h>ur  faire  mettre  dans  leurs 
«  mains»  (ob  ich  yneu...  zu  iren  lianden  gschatVen  kocnde.  Die  Chronik 
Ilenmann  OH'enburgs,  liasl.  Chron. ^  V,  p.  aaii)?  Heusler,  p.  369. 


-  79  — 

un  autre  désappointement  ^  Toutefois,  une  circonstance 
laisse  un  peu  d'espoir.  Frédéric  ne  rentre  pas  encore  en 
possession  des  domîiines  situés  à  l'ouest  de  TArlberg.  Les 
anciens  territoires  de  Catherine  restent  sous  le  séquestre 
de  Bille-. 

Jean  sans  Peur  semble  avoir  pressenti  ce  dénouement 
ordinaire  des  mises  au  ban.  A  peine  connaît-il  la  lettre  de 
Sigismond  qu'il  dédouble  sa  politique.  Catherine  et  lui, 
car  ils  ne  font  qu'un,  continuent  à  ména<^er  par  des 
négociations  et  des  actes  diplomatiques  le  retour  de  l'Al- 
sace à  sa  suzeraine  légitime.  Mais  il  veut  se  nantir  lui- 
même  le  plus  tôt  possible  dans  le  pays. 

Du  château  de  Belfort  où  elle  se  tient  prête  aux  événe- 
ments, la  landgravine  écrit  le  17  avril  deux  lettres  à  Maxi- 
min.  Par  la  première  elle  lui  mande  de  voir  Sigismond. 
Ribeaupierre  priera  le  roi  des  Romains  de  remettre  à 
Catherine,  conformément  au  droit,  les  domaines  dont  elle 
a  été  frustrée,  recevra  ces  domaines  et  les  gouvernera.  La 
seconde  lettre,  prévoyant  une  restitution  faite  par  Frédé- 
ric, donne  à  Maximinles  mêmes  pouvoirs  que  s'il  recevait 
les  domaines  de  la  main  de  Sigismond '.  Cette  démarche 
n'aboutit  pas.  Dans  les  derniers  jours  du  mois  de  juin, 
Jean  sans  Peur  envoie  à  Sigismond  Simon  de  Saulx.  abbé 
de  Moutier-Saint-Jean,  Jean  de  Neuchàtel  et  Gauthier  de 
Ruppes.  Les  ambassadeurs  font  un  long  séjour  à  Cons- 
tance sans  avancer  les  atl'aires^.  Enfin,  lorsque  Frédéric 
est  pardonné,  Catherine  met  en  route  Maximin  pour  obte- 
nir de  lui  qu'il  se  montre  généreux  à  son  tour,  non  pas, 
évidemment,  en  rendant  à  la  comtesse  de  Ferrette  des 
domaines  dont  il  est  toujours  dessaisi,  mais  en  consentant 


1.  Lichnowsky,  V,  Verz.,  p.  (.xi.i,  w  i5r)()  (i^iT),  7  mai). 

2.  Anonyinus  bei  Appemvilor  (Ihtsl.  Chron.,  IV,  p.  4'^4'  "•  ('»>  HoIoUt 
Chroiiik  (V,  p.  i5(),  n.  1  ;  p.  iS;,  n.  i). 

3.  Lichnowsky,  V,  Verz.,  p.  cxi.,  n»  i53;;.  liUB.,  III.  rjj  a,  lij  h  (ChàU'au 
de  JîelCorl,  141;"),  i;  avril).  Pour  la  suite  des  nétfociations  entre  .Maxiuiiu  et 
Frédéric  en  i4i5,  Uarll,  p.  G9. 

4.  NPA.,  XVIII  (i4i5,  de  la  fin  juin  jusqu'au  commencement  d'août), 
p.  109. 


-  80  - 

éventuellement  à  la  main  levée  du  séquestre  de  Bàle^ 
Derrière  ces  apparences  ofïicielles  il  se  passe  des  choses 
sérieuses.  La  Bourgogne  et  l'Autriche  poursuivent  leurs 
combinaisons  et  leurs  pratiques.  Selon  le  récit  d'un 
chroniqueur  allemand,  Anne  de  Brunswick  serait  ve- 
nue à  Constance  demander  au  roi  la  grâce  de  son  mari 
et  obtenir  pour  elle-même  la  garantie  de  son  morgengahe 
et  de  son  douaire  compromis  par  la  confiscation  des 
domaines  de  Frédéric.  C'était,  dit  la  chronique,  <(  une 
«  jolie,  accorte  et  blanche  femme  ».  «  Quel  est  votre 
((  douaire?  »  lui  demanda  le  roi.  «  Je  n'en  ai  pas  encore  », 
répondit-elle.  «  Dites  à  votre  seigneur  de  vous  en  assi- 
«  gner  un  ».  —  «  Mon  seigneur  n'a  rien  lui-même.  Votre 
«  Grâce  est  pour  l'heure  mon  seigneur.  »  Le  roi  se  mit  à 
rire,  la  prit  amicalement  par  le  bras  et  lui  dit  :  «  Ma  chère 
«  dame,  nous  voulons  vous  bien  traiter.  »  Et  il  lui  assigne 
Ensisheim,  Massevaux,  Délie  et  Altkirch.  D'une  partie 
du  douaire  de  Catherine  il  doue  la  femme  de  Frédé- 
ric'. Le  mari  peut  se  consoler  de  tenir  otage  à  Cons- 
tance. 

A  la  ruse  et  aux  manœuvres  autrichiennes,  à  la  duplicité 
de  Sigismond,  le  duc  de  Bourgogne  oppose  la  hardiesse, 
mais  une  hardiesse  prudente  qui  se  cache,  prépare  ses 
voies,  choisit  son  temps.  Dès  le  7  avril  i4i5,  il  fait  partir 
pour  Belfort  Yillers  qu'il  prend  au  débotter  d'une  première 
course  auprès  de  Catherine,  et  Gauthier  de  Ruppes^.  Les 
deux  commissaires  doivent  persuader  à  la  comtesse  de  Fer- 
rette  de  livrer  Belfort  à  son  frère  et  la  ramener  avec  eux.  Ils 
restent  absents  dix-sept  jours.  Ce  fut  donc  pendant  leur 
séjour  à  Belfort,  à  la  veille  de  son  départ  pour  la  Bour- 
gogne, qu'elle  nomma  Ribeaupierre  son  mandataire*.  Le 


I.  Ilarll,  p.  70. 

a.  Einr  hiibsche,  subcrliflie,  blciche  Fraw.  Le  chroniqueur  mot  parmi 
les  assignations  de  Sigismond  «  Diepolt  w.  Quel  est  ce  territoire  (Lich- 
iiowsky,  V,  p.  iHo)? 

3.  NλA.,  XVII  (i4i5,  ai  mars),  p.  106. 

4.  Ibid.  (?4i5,  7-a3  avr.).  p.  107.  Jehan,  duc  de  nourgoingnc,  conte  de 
Flandres,  d'Artois  et  de  Dourgoingne,  palatin,  seigneur  de  Salins  et  de 


-  81  — 

23  avril,  elle  arrivait  à  Dijon  avec  une  escorte  de  quarante 
chevaux  '.  \illers  retourne  en  Alsace  le  mois  suivant  pour 
des  choses  secrètes  que  son  maître  le  charge  de  dire  aux 
habitants  de  plusieurs  bonnes  villes^.  Au  mois  de  juin,  un 

Matines,  à  nostre  amé  et  fcal  conscillicr  et  recoueiir  gênerai  de  toutes  noz 
linances,  Jehan  de  Noident,  salut  et  dileccion.  \ous  voulons  et  vous  man- 
dons que  des  deniers  de  vostre  recepte  vous  paiez  et  deiiurez  à  nostre 
araé  et  féal  chcuallier  et  maistre  d'ostel  messire  Jaques  de  Villers  la 
somme  de  trente  et  quatre  frans  pour  ses  gaiges  et  despens  faiz  par  dix 
sept  jours  entiers  qu'il  a  vacqué,  i)ar  nostre  ordonnance  et  commande- 
ment, en  alant  des  nostre  ville  de  Dijon  deuers  noslie  très  chiere  et  très 
amée  suer  la  duchesse  d^Osteriche,  qui  lors  estoit  à  Belfort,  ou  conlé  de 
Ferrate,  séjourner  illec  en  attendant  le  département  de  nostre  dicte  suer, 
laquelle  nous  auions  mandé  venir  deuers  nous,  et  icelle  nostre  sueracom- 
])aignier  jusquesau  dit  lieu  de  Dijon.  C'est  assauoir  depuis  le  vij  jourdauril 
darrenement  passé,  que  le  dit  messire  Jaques  parti  pour  faire  le  dit  voiage, 
ouquel  faisant  il  demoura  jusques  au  xxiij-^  jour  du  dit  mois,  tous  inclux, 
pour  chascun  desquelz  jours  nous  auons  tauxé  et  tauxons  par  ces  pré- 
sentes à  icellui  nostre  maistre  d'ostel  la  somme  de  deux  frans.  Et  par 
rapportant  auec  ces  présentes  quictance  d'icellui  messire  Jaques,  par  la- 
quelle 11  affermera  en  sa  conscience  auoir  vacqué  en  faisant  le  dit  voyage, 
par  les  diz  xvij  jours,  nous  voulons  la  dicte  somme  de  xxxiiij  frans  estre 
allouée  en  voz  comptes  et  rabatue  de  vostre  recepte  par  noz  amés  et 
feaulx  les  gens  de  noz  comptes  à  Dijon,  auxquelz  par  ces  mesmes  pré- 
sentes nous  mandons  que  ainsi  le  facent,  sans  aucun  contredit,  non  obs- 
tans  quelzconques  ordonnances,  niandemens  ou  dell'enses  ad  ce  con- 
traires. Donné  en  nostre  dicte  ville  de  Dijon,  le  v  jour  de  nouembre,  l'an 
de  grâce  mil  cccc  et  quinze.  Par  monseigneur  le  duc.  [Signé  avec  pa- 
raphe :J  Bordes  (B,  iigSa.  Orig.  Parch.  Scellé  sur  simple  queue  d'un 
sceau  rond  en  cire  rouge  dont  il  ne  reste  qu'un  fragment). 

1.  i4i5,  avril  23,  mardi.  Souper  et  gister  à  Dijon —  et  ce  jour  arriva  ma- 
dame la  duchesse  d'Osteriche,  sueur  de  mon  dit  seigneur,  qu'il  dellraia  de 
tout  et  ses  gens  au  nombre  de  xl  cheuaulx  (Petit,  Itinéraires,  p   4'7)- 

2.  Jehan,  duc  de  Bourgoingne,  conte  de  Flandres,  dWrtois  et  de  Bour- 
goingne,  palatin,  seigneur  de  Salins  et  de  Malines,  à  nos  amez  et  feaulx 
les  gens  de  noz  comptes  à  Diion  salut  et  dilection.  Nous  voulons  et  vous 
mandons  que,  sans  aucun  contredit  ou  dilliculté,  vous  allouez  es  comptes 
et  rabatez  de  la  l'ecette  de  nostre  amé  et  féal  conseillier  et  receueur  gêne- 
rai de  toutes  noz  finances,  Je/iafi  de  Noident,  la  somme  de  trente  frans  que, 
par  nostre  exprès  commandement  et  ordonnance,  il  a  aujourd'hui  paiée 
et  deliurée  comjjtant  à  nostre  amé  et  féal  clieuallier  et  maistre  de  noslre 
liostel,  messire  Jaques  de  Villers,  pour  aler  présentement  de  ceste  nostre 
ville  de  Dijon  en  la  conté  de  Ferratte,  où  nous  l'ennoyons  faire  certaines 
choses  secrètes  que  nous  lui  auons  ordonnées,  que  nous  ne  voulons  autre- 
ment estre  déclarées,  par  rapportant  ces  présentes  et  quittance  sur  ce  du 
dit  messire  /a^/z/p.s  seulement,  non  obstant  que  autrement  en  appere  des 
choses  dessus  dictes  et  quelconques  autres  ordonnances,  niandemens  ou 
defl'enses  à  ce  contraires.  Donné  en  noslre  ville  de  Dijon  Ac  xviij«  jour  de 
may,  l'an  de  grâce  mil  cccc  et  quinze.  Par  monseigneur  le  duc.  (Signé 
avec  paraphe  :J  D'Orgelet  (B,  iiyJa.  Orig.  Parch.  Scellé  sur  simple  queue 
d'un  petit  sceau  rond  en  cire  rouge  à  peu  près  détruit). 

Je  Jaques  de   Villers^  maistre  d'ostel  de  monseigneur  le  duc  de  Bour- 

6 


-  82  - 

messager  part  en  très  grande  hâte  de  Gray,  où  le  duc  est 
venu,  pour  Belfort^  Enfin,  vers  l'époque  où  Huppes  et 
ses  compagnons  reviennent  de  Constance,  l'éclat  se  pro- 
duit. Une  forteresse  alsacienne,  Rosemont,  reçoit  de  la 
main  de  Jean  sans  Peur  un  châtelain,  et  ce  châtelain  le  duc 
l'établit  à  vie.  Jean  de  Couleur  qu'il  appelle  à  cette  fonc- 
tion est  un  simple  écuyer.  Les  Allemands  le  nomment  Jean 
de  Ludersdorf.  Il  serait  étrange  qu'il  vienne  de  la  Sty- 
rie.  On  le  croirait  plutôt  d'un  pays  à  la  limite  des  langues 
française  et  allemande.  Il  habite  Belf(»rt,  circule  entre  la 
Bourgogne  et  l'Alsace,  reçoit  des  lettres  en  français,  écrit 
lui-même  en  français.  La  forteresse  dont  Jean  sans  Peur 
lui  remet  la  garde  lui  est  familière.  Il  en  était  déjà  châ- 
telain sous  la  régence  de  madame  d'Autriche.  Sa  nouvelle 
nomination  le  trouve  chambrier  de  Catherine.  Dans  la 
suite,  on  le  voit  négocier  pour  elle,  le  duc  de  Bourgogne 
et  Maximin.  Après  la  mort  de  Catherine,  il  disparaît*. 


goingne,  confesse  auoir  eu  et  receu  de  Jclian  de  Xoident.  receueur  gênerai 
de  toutes  les  linances  démon  dit  seig-neur, la  somme  de  tranle  frans  sur  ce 
qu'il  me  peut  et  pourra  estre  deu  à  cause  d'un  voiaig-e  où  mon  dit  seigneur 
m'enuoye  présentement  en  la  conté  de  Ferrecte  pour  parler  à  aucuns 
habilans  des  bonnes  villes  d'icelle  conté  d'aucunes  choses  secrètes  que 
mon  dit  seigneur  m'a  ordonné.  De  laquelle  somme  de  xxx  frans  je  me 
tien  pour  content  et  en  quicte  le  dit  receueur  et  tous  autres  à  cui  quictance 
en  appartient.  Tesmoing  mon  saing  manuel  cy  mis  le  xviij»  jourdemay, 
l'an  mil  cccc  et  quinze.  [Signé  avec  paraphe  :]  Jaques  de  Villers  (B,  iig'i-2. 
Orig.  rarch.). 

I.  A  Thomas  Sauon,  le  xviije  de  juing  derrenereraent  passé,  pour  porter 
lettres  très  hastiuement  de  par  nous,  des  nostre  ville  de  Grev  à  licauf'ort, 
pour  le  fait  de  nostre  très  chiere  et  très  amée  suer  la  duchesse  d'.4us/f- 
richc,  et  pour  son  retour,  soixante  solz  tournois  (B,  iigly.  Mandement  de 
Jean  sans  Teur,  i4ii>,  iS  juillet.  Orig.  l'arcli.  Ktait  scellé  sur  simple 
queue). 

a.  i4ii»,  29  juillet.  NP.V.,  XX,  p.  ii».  Châtelain  île  Ho^enuml  en  i4«>t), 
1407,  1409.  Témoin  de  la  pi'omesse  des  ambassadeurs  de  I.éopold  relative- 
ment à  l'assignation  éventuelle  par  leur  maître  de  la  partie  du  capital  do- 
tal restant  due  {liC'i.,  II,  719,  Dijon,  i4o<5,  aS  août).  —  Le  nom  de  Couleur 
se  rapprociie  de  celui  de  Ludersdorf.  Dur/  correspiuul  à  Court,  Leur  ou 
Lure  a  Ludvr.  Courroux,  au  val  de  Delemonl,  dans  l'evédié  de  Mâle,  s'ap- 
pelle Lulelsdorfou  Liitlersdorf  (T^y.  /yti.si/.  X.  p.  OJi).  Luterstorf.  employé 
comme  nom  de  personne, est  dans  deux  cahiers  des  cavaliers  de  Bàle  pen- 
dant la  guerre  a  ce  Catlierine  (.\rch.  Hàle-Ville.  Polit.  H.  8).  Les  cavaliers 
viennent  à  la  nu)ntre  avec  leurs  chevaux  et  l'on  décrit  sommairenuMil 
leurs  montures  (N'ai  rot  mit  einem  blassen.  brun,  eschbar.  \al  hmg:  rot, 


-  83  — 

Vers  la  fin  de  i4i5,  Jean  sans  Peur  invite  de  nouveau 
sa  sœur  à  venir  à  Dijon.  Il  veut  l'avoir  près  de  lui  pour 
suivre  ses  négociations  avec  Frédéric  et  l'empereur  et 
pour  la  décider  à  lui  abandonner  le  comté  de  Ferrette. 
Villers,  porteur  du  message  de  son  maître,  l'ait,  la 
quatrième  fois  depuis  le  commencement  de  l'année,  le 
voyage  d'Alsace.  Dans  les  premiers  jours  du  mois  de  no- 
vembre, Catherine  vient  à  Dijon.  On  prévoit  une  longue 
résidence,  car  les  maîtres  d'hôtel  de  la  duchesse  de  Bour- 
gogne passent  en  son  nom,  avec  des  boulangers  de  Dijon, 
un  marché  de  fournitures  pour  une  année  entière  ^  Dès 
son  arrivée,  elle  a  un  entretien  avec  Huppes,  et  le  i4  no- 
vembre Jean  sans  Peur  nomme  gouverneur  de  Bellort  et 
de  Rosemont  Jean  de  Neuchàtel,  qu'il  avait  établi  la  veille 
gouverneur  du  comté  de  Bourgogne-.  Descendant  des 
comtes  de  Bourgogne  par  les  femmes, de  la  famille  de  Neu- 
chàtel-Bourgogne,  seigneur  de  Montaigu,  de  Fontenay-en- 
Voige  et  d'Amance,  Neuchàtel  était  chambellan  et  con- 
seiller du  duc  de  Bourgogne.  Quelques  années  aupara- 


hat  ein  blassen;  ist  grow,  apfel  grôw).  Dis  hancl  nil  guote  phert...  Lu- 
terstorff  (i"  cahier,  loi.  n,  r").  Henman  Lùierstorff.  Val  swartz  lang  s^va^lz 
(2»  cahier,  fol.  i6,  v). 

I.  Marché  fait  par  les  maistres  d'hostel  de  la  duchesse  pour  boulange- 
rie et  pâtisserie.  Jamson  l'Advisé  et  Henry  Maquereau,  boulangers,  demeu- 
rent à  Dijon,  ont  marchande  de  servir  madame  la  duchesse  de  liourgoi- 
gne,  madame  d'Osteriche  et  mes  damoiselles  Anne  et  Agnez  de  Bourgoigne 
pour  un  an  commençant  au  x^  jour  de  décembre  mccccxv  et  finissant 
l'an  révolu  (Petit,  Itinéraires,  p.  607).  Marché  de  poulaillerie  fait  par  les 
maistres  d'hostel  de  la  duchesse.  Jean  de  Besançon,  boucher,  demourant 
à  Dijon,  servira  madame  la  duchesse  et  madame  d'Osteriche  et  mes  damoi- 
selles de  poulaillerie  es  duché  et  conté  de  Bourgongne,  par  marché  fait 
à  lui  par  messire  Loys  de  Poissy,  maistre  d'hostel  de  ma  dite  dame  la  du- 
chesse de  Bourgongne,  depuis  que  monseigneur  se  partira  d'avec  ma  dite 
dame  jusqu'à  caresme  prenant  mccccxv.  Ce  fut  fait  le  xxx«  jour  d'octobre 
MCCCCXV  (P.  608). 

a.  La  duchesse  d^iulriche,  sœur  du  duc,  jouissant  de  la  comté  de  Fer- 
rette en  Alsace,  fut  sollicitée  par  le  duc  de  luy  remettre  cette  comté.  Pour 
cet  elïet  luy  envoya  juques  trois  [foisj  Jacque  de  Viler,  chevalier,  son  con- 
seiller et  maître  d'hôtel,  pour  traiter  avec  elle  et  l'obliger  à  venir  a  Di- 
jon auprès  du  duc,  ce  qu'elle  lit  au  mois  de  novembre  i4i5,  et  en  traita 
par  l'entremis  de  M-^  Gauthier  de  Huppe,  seigneur  de  Soyes,  son  chambel- 
lan, et  du  dit  de  Villers  (Compte  5«  de  Jean  de  Noidant.  Inventaire  Pein- 
cedé,  XXII,  p.  455.  Le  compte  ne  se  retrouve  plus). 


-  84  — 

vant,  Jean  sans  Peur  l'avait  déjà  investi  de  la  capitaine- 
rie générale  des  Deux  Bourgognes.  Il  lui  avait  confié  plu- 
sieurs missions,  il  l'avait  chargé  de  négociations  auprès 
de  Maximin  et  de  Sigismond.  Neuchàtel  était  aussi  un 
homme  de  guerre.  Il  conduisait  à  l'armée  du  duc  une  com- 
pagnie de  plusieurs  chevaliers  et  écuyers  bannerets  et  de 
soixante  et  onze  écuAers.  Il  suivit  le  duc  en  Flandre,  en 
Artois,  en  Champagne.  Les  Bourguignons  lui  durent  une 
grande  part  de  leur  victoire  sur  les  trente-deux  métiers  de 
Liège.  A  la  tète  de  deux  cents  chevaliers,  il  pénétra  dans 
Arras  que  les  Français  assiégeaient  et  ne  purent  enlever. 
Dans  ce  même  siège,  il  soutint  un  combat  singulier  avec 
le  comte  d'Eu.  Il  reprit  les  villes  de  Champagne  conquises 
par  La  Hire  pour  le  Dauphin.  Plus  tard,  Philippe  le  Bon 
le  chargea  de  chasser  de  Bourgogne  les  grandes  compa- 
gnies. C'était  peut-être  au  meilleur  de  ses  chefs  militaires 
que  Jean  sans  Peur  confiait  Belfort.  Les  gages  qu'il  lui 
donnait  pour  garder  les  deux  places  alsaciennes  dépas- 
saient ceux  de  la  capitainerie  du  comté  de  Bourgogne  '. 

Dorénavant  le  duc  de  Bourgogne  allait  gouverner  au 
nom  de  sa  sœur  et  de  lui-même  une  partie  du  comté  de 
Ferrette.  Deux  actes  audacieux  donnaient  au  plan  tracé  à 
Luxeuil  un  commencement  d'exécution.  Les  nouiinations 
de  Neuchàtel  et  de  Couleur  n'étaient  pas  seulement  con- 
traires au  traité  de  Neuenburg.  Elles  constituaient  une 
usurpation  sur  les  droits  de  l'empereur,  un  fait  de  gou- 
vernement dans  une  terre  de  l'Empire.  Pour  ce  motif  peut- 
être  Neuchàtel  ne  porta  jamais  le  titre  de  châtelain.  Il 
n'eut  que  celui  de  ca[)itaine  ordonné  à  la  garde  et  sûreté 
des  villes  et  forteresses  de  Belfort  et  de  Uosemont,  appar- 
tenant à  madame  d'Autriche.  Aucune  durée  ne  fut  assi- 
gnée à  ses  fonctions.  Il  devait  continuer  de  les  remplir 
tant  qu'il  j)lairait  au  duc.  On  s'abstint,  contrairement 
à  l'usage,  d'enregistrer  sa  nomination  et  jfa  prestation 
de   serment    pu  livre  des  mémoires   de  la  chambre  des 

I.  Nl'A.,  XX,  u\  p.  lUi.  Berlin,  i>.  j;.  Abbé  Uichuril.  pp.  19*^»,  ly'i. 


-  85  - 

compte*;  de  Dijon.  Jean  sans  Peur  n'avait  dû  prendre  con- 
seil que  de  ses  propi'os  dTîsirs  et  d(î  son  iuipati(;nc!e  ;  ses 
jçens  du  conseil  et  des  comptes  v,n  j^ardrrent  <hi  ressenti- 
ment; lui-même,  en  donnant  à  la  nomination  le  caractcre 
d'une  mesure  provisoire,  en  sui)primant  toute  solennité, 
voulut  peut-ôtre  montrer  quelcjuc  discrétion  envers  l'em- 
pereur son  suzerain  et  suzerain  de  l'Alsace. 

Par  une  témérité  plus  grande  encore,  Jean  sans  Peur 
prétend  mener  à  bien  ses  pourparlers  avec  Sigismond 
durant  les  années  suivantes  et  se  gouverne  de  la  ma- 
nière la  plus  propre  à  les  faire  échouer,  car  il  maintient 
Neuchàtel  dans  les  fonctions  de  châtelain  alsacien. 
Aussi  les  négociations  traînent.  Au  commencement 
de  i4i6,  l'abbé  de  Moutier-Saint-Jean  et  Neuchàtel 
lui-même,  dont  le  roi  des  Romains  ne  connaît  peut-être 
pas  encore  la  nomination,  vont  à  Lyon,  près  de  Si- 
gismond*. Une  année  plus  tard,  Catherine  vient  à  Rou- 
vres, où  est  le  duc  de  Bourgogne,  Deux  notaires  de  Dijon 
y  établissent  une  procuration  qu'elle  donne  et  rédigent 
plusieurs  lettres  pour  le  concile.  Aidés  de  quatre  autres 
scribes,  ils  copient  hâtivement  les  conventions  matrimo- 
niales de  la  douairière  d'Autriche.  Ruppes  porte  cette  co- 
pie à  Sigismond  qui  est  de  retour  à  Constance.  Il  est  évi- 
dent que  Catherine  vient  de  charger  Jean  sans  Peur  de 
faire  valoir  ses  droits.  Elle-même,  quelque  temps  après. 


I.  NPA.,  W,  a»,  p.  120.  De  la  nièiïK;  année,  mission  d'Hocorsquin.  A  mes- 
sire  Hocorsqiiin,  chenallier,  chambellan  de  mon  dit  seigneur,  la  somme  de 
vint  frans,  sur  ce  qui  lui  est  deu  à  cause  de  certain  voyai^-e  par  lui  fait 
par  l'ordonnance  de  mon  dit  seijj^neur,  des  Chastrillon  sur  .SV/V/k*  ou  pais 
d^Alernaiffni',  deuos  aucuns  seigneurs  du  dit  pais,  de  la  reste  duquel 
voyaigc  le  dit  Ilocorsquin  en  doit  auoir  obtenu  lettres  patentes  de  mon 
dit  seigneur.  Pour  ce  payé  à  lui,  par  mandement  de  mon  dit  seigneur 
donné  à  Diion  le  iiij'  jour  de  juing  mil  iiij'  et  seze,  cy  rendu,  auecques 
quittance  du  dit  messire  (/yo<'o/-,s7J////)((0-  Poui"  ce,  six  frans. 

(B,  i588,  fol.  vij"  xviij,  v").  (a)  Ajouté  d'une  écriture  de  répo([uc.  -  Ho- 
corsquin  est  Jean  Doctors  ou  Dotlors,  seigneui*  de  Scey-sur-Saône  et  de 
Crubelve.  l*liilippe  le  lion  est  parrain  de  son  enfant.  Il  donne  à  la  femme 
(l'IIocoi's(iuin,  «  sa  commère  ».  comme  cadeau  de  baptême,  six  tasses  et 
une  aiguière  d'argent  valant  cent  francs  (H,  iliaJ,  fol.  vi"  xv.  r- ;  14/3,  a5 
sept.).  Ilocorsquin  est  l'un  de  ses  ambassadeurs  au  concile  de  Bàie(UB. 
IJasel,  VI,  a84,  i43i,  v  sept.). 


-  86  - 

envoie  à  Constance,  aux  frais  de  son  frère,  son  vieux  ser- 
viteur, également  éprouvé  dans  la  guerre  et  dans  les  mis- 
sions, Claus  de  Rosemont,  porteur  de  lettres  pour  Sigis- 
mond  et  pour  les  ambassadeurs  du  duc  de  Bourgogne  au 
concile.  La  reine  de  France  Isabeau  de  Bavière  et  la  du- 
chesse de  Bourgogne  leur  écrivent  ainsi  qu'au  roi  des 
Romains  ^  A  mesure  qu'approche  la  fin  du  concile,  le  duc 
de  Bourgogne  active  les  démarches.  Au  mois  de  février 
i4i8,  Jean  de  Chalon-Arlay,  accompagné  de  deux  conseil- 
lers, va  au  concile*.  Le  duc  qui,  depuis  plus  de  deux  ans, 
voyageait  ou  faisait  la  guerre  en  Flandre,  en  Champagne 
ou  dans  le  nord  de  la  France,  revient  à  Dijon  au  commen- 
cement du  mois  d'avril.  Il  y  passe  avec  Catherine  la  plus 
grande  partie  du  mois  '.  Pendant  ce  temps,  Ruppes  voit 


1.  NPA,,  XXI,  1°  copie  des  conventions  de  mariage  (avant  le  3  mars  i^i?), 
p.  124;  2*  procuration  (avant  le  12  mars),  p.  i25;  3°  lettres  de  Catherine 
pour  Sigismond  et  les  ambassadeurs  à  Constance  (avant  le  28  août),  ibid. 
Pour  les  lettres  de  la  reine  de  France  et  de  la  duchesse  de  Bourgogne, 
NPA.,  XIX,  an.  1417,  1°  (3i  oct.),  p.  ii3.—  Sur  Claus  de  Rosemont,  familier 
et  serviteur  de  Catherine,  NPA.,  pp.  61,  t25,  receveur  pour  elle  des  chà- 
tellcnies  de  Délie,  Florimont,  Belfort  et  Rosemont,  Lichnowsky,  V,  Verz., 
p.  cxxiii,  n°  i338  (i4i2,  20  août). 

2.  NPA.,  XIX,  p.  114. 

3.  Avril,  8,  vendredi.  Souper  et  gister  à  Dijon,  où  ils  demourerent  jus- 
qu'au xxivjourdu  mois  après  disner,  madame  la  duchesse,  madame  de 
Guienne  et  d'Osteriche,  mes  damoiselles  Anne  et  Agnez  de  Bourgong-nc,  à 
tous  leurs  estats,  y  estoient  et  demourerent  pendant  tout  ce  temps.  —  28. 
jeudi.  Mons.  et  madame,  mesdames  de  Guienne  et  iVOstcricfie,  mes  damoi- 
selles et  mons.  de  Saint-Pol,  —  disner  au  pont  de  Norges.  —  souper  à  Di- 
jon (Petit,  Itinéraires,  pp.  43<),  44o)-  —  D'après  le  compte  de  Fraignot, 
Ruppes  serait  venu  à  Montbéliard  avec  Chancey  avant  le  29  mars  141H  et 
serait  allé  seul  trouver  Sigi.smond  pour  une  mission  secrète  de  son  maître. 
Le  duc  de  Bourgogne  aurait  été  lui-même  à  Montbéliard  le  29  mars  (NPA., 
XXI,  4°  P-  126).  Mais  cet  article  porte  la  marque  super  ipsiim  avec  ordre 
de  prendre  garde  que  rien  ne  soit  i>ayé  pour  cette  cause.  Du  reste  Jean 
sans  Peur  était  à  Troyes  à  la  date  <|ue  Fraignot  assigne  à  la  présence  de 
son  maître  à  Montbéliard  (Petit,  Itinéraires,  ji.  4^9).  Au  mois  d'avril,  le  duc 
serait  revenu  à  Montbéliard  où  il  aurait  séjourné  assez  longuement.  Il  s'y 
serait  encore  trouvé  le  i"  du  mois  suivant.  Mais  le  duc  passe  le  mois 
d'avril  tout  pnti<*r  en  Champagne  et  en  l^cungogne  et  le  v  mai  il  est  tout 
le  jour  à  Gray  (P.  44^^)-  ~  ■'^  Jaques  i\v  la  liaulnie.  seigneur  de  Afontfort,  la 
somme  de  (juaranle  cinq  IVans,  que  mon  dit  seigneur,  jiar  ses  lettres 
patentes  données-.  Monll)eliart  le  premier  jour  de  may,  l'an  mil  cccc  et 
dix  huit,  lui  a  ordonné  et  tauxé  pour  quinze  jours  entiers  c«unmençanl  le 
xvij' jour  d'auril,  ou  dit  an  mil  cccc  et  dix  liuit  et  fenissant  le  premier 
jour  du  ilit  mois  de  may   inclux,  (jue,  par  l'ordonnance  île  mou  dit  sei- 


—  87  — 

le  roi  des  Romains  ^  Deux  Allemands  au  service  de  la 
Bourgogne  partent  à  leur  tour,  le  serviteur  Studebrecht 
pour  «  certains  lieux  secrets  »,  le  ])anetier  Hause  de  Bàle 
pour  Constance;  il  crève  un  cheval  à  courir  sur  la  route 2. 
Le  6  mai,  le  duc  lui-même  arrive  à  Montbéliard. 

Le  duc  de  Bourgogne  a  une  suite  nombreuse  de  pages 
et  de  vassaux,  les  Saint-Georges,  Vergy,  Villersexel,  Kay, 
Beauvoir,  Ghampdivers  et  d'autres.  Le  trésorier  Fraignot 
a  transporté  de  Dijon  une  somme  considérable  et  une  vais- 
selle d'argent  que  le  duc  a  commandé  tout  exprès.  Hup- 
pes, le  négociateur  ordinaire  pour  les  affaires  d'Allema- 
gne, est  présent  avec  le  bailli  de  Dijon,  Richard  de  Ghan- 
cey.  Dès  le  i5  mai,  des  chevaliers  et  des  grands  seigneurs 
allemands,  le  duc  de  Bavière,  le  duc  de  Berg,  sorte 
d'avant-garde  de  l'empereur,  sont  à  Montbéliard.  Le  duc 
de  Bourgogne  traite  les  principaux  d'entre  eux.  Le  25  mai, 
Sigismond  se  rencontre  avec  Jean  sans  Peur.  L'entrevue 
se  poursuivit  pendant  quatre  jours  au  milieu  des  fêtes.  Le 
duc  reçut  à  diner  le  margrave  de  Bade-IIochberg  et  les 
ambassadeurs  de  Sigismond.  Il  décora  de  son  ordre  un 
chevalier  de  Bohême  et  lui  donna  de  l'argent  pour  se 
faire  faire  le  collier.  Fraignot  faisait  largesse  à  l'entourage 


giirur,  il  a  vacqué  et  demeuré  en  la  compaigiiie  du  dit  seigneur,  au  dit 
lieu  de  Moniheliart,  où  icellui  seigneur  l'auoit  mandé  pour  lui  acompai- 
gniei",  chascun  jour  au  feur  de  trois  frans,  que  mon  dit  seigneur,  par  ses 
dites  lettres,  lui  a  pour  ce  tauxé,  valent  et  font  ia  tlite  somme  de  xlv 
frans.  Pour  ce,  et  rend  les  dites  lettres,  quittance  sur  ce  du  dit  .la(jiu's,  en- 
semble certiflicacion  des  maistres  d'ostel  du  dit  seigneur  contenant  que, 
durant  le  dit  temps,  icellui  Jaques  par  les  estroes  de  l'ostel  de  mon  dit 
seigneur  n'a  aucunement  esté  compté  à  gaiges,  ne  prins  aucune  liurée  en 
icellui  hostel,  xlv  frans. 

(B,  1594,  fol.  cxix,  r»). 

1.  NPA.,  XXI,  5»  (1418,  avril),  p.  127. 

2.  Hause  de  Bille  (NPA.,  XXI,  6*,  avant  le  21  mai  1418).  p  127.  —  A  Gau- 
thier Studebrecht,  seruiteur  de  mon  dit  seigneur,  la  somme  de  st)ixante 
frans,  que  mon  dit  seigneur,  par  ses  lettres  patentes  données  le  iiij"  jour 
de  may,  Tan  mil  cccc  et  dix  huit,  lui  a  ordonné  et  tauxc  pour  estre  aie  en 
certains  lieux  secrez,  où  mon  dit  seigneur  l'auoit  enuoyé  pour  faire  au- 
cunes choses  que  icellui  seigneur  lui  auoit  ordonné  faire,  tlont  il  ne  veult 
mencion  estre  faitte  en  ses  dictes  lettres.  Pource.et  rend  icelles  lettres  el 
quittance  du  tlit  Gauthier,  Ix  frans 
(B,  1594,  fol.  cxiiij,  r»). 


du  roi  et  prodiguait  ses  générosités  au  fou  de  Sigismondi. 
La  conférence  fut  amicale,  dirent  les  Bâlois^ 

Cependant  Ruppes  et  Chancey  travaillaient.  Le  duc  de 
Bourgogne  put  croire  un  moment  qu'il  avait  touché  le  but. 
Le  29  mai,  lendemain  du  départ  de  Sigismond,  il  expé- 
diait à  sa  femme,  par  Glaus  de  Rosemont,  une  lettre  signée 
de  sa  main  où  il  lui  ordonnait  de  remettre  immédiatement 
au  messager  les  originaux  des  titres  de  la  dot,  du  douaire 
et  du  morgengahe  de  Catherine.  Claus  était  chargé  de 
les  porter  en  hâte  à  Bàle  où  Ruppes  et  Chancey  l'atten- 
daient. Il  ne  mit  pas  deux  jours  pour  faire  le  voyage  de 
Dijon,  Sans  perdre  un  instant,  Marguerite  de  Bavière 
transmit  aux  gens  des  comptes  l'ordre  de  son  mari  '.  Le 
duc  de  Bourgogne  savait-il  le  changement  qui  s'était  pro- 
duit depuis  quelques  mois  dans  l'attitude  de  l'empereur 
vis-à-vis  de  EVédéric,  retombé  en  disgrâce  pour  s'être 
évadé  de  Constance  et  toujours  privé  de  ses  domaines 
occidentaux^  ?  Au  mois  de  mars,  l'empereur  lui  avait 
accordé  un  sauf-conduit  s.  Le  6  mai,  à  Constance,  il  s'était 
réconcilié  avec  lui^.  Deux  jours  après,  il  lui  rendait  tous 
les  territoires  confisqués,  sans  excepter  les  possessions 
que  le  duc  d'Autriche  avait  arrachées  à  Catherine".  Depuis 
le  20  mai,  Frédéric  était  à  Bàle,  attendant  sans  doute 
avec  confiance  le  résultat  de  l'entrevue  de  Montbéliard. 
Si  le  duc  de  Bourgogne  était  averti  de  toutes  ces  choses, 
comme  il  est  probable,  connaissait-il  certaine  convention 
par  laquelle  Frédéric  promettait  à  Sigismond  de  ne  faire 

1.  Sur  celte  entrevue,  Petit,  Itinéraires,  pp.   44i>  612  et  NPA.,  XXI,  -•, 

p.    128. 

2.  l'iid  hattenl  gesprcch  uiul  frùntschalVt  mit  ciuunder  (Rùtelcr  Chro- 
nik,  liasl .  Chron.,  V,  p.  17J) 

3.  NPA.,  XXII,  1»  (1418,  29,  3i  mai),  p   i32. 

4.  L'évasion  de  Frédéric  est  du  28  mars  i4i(>  (liasl.  Chron.,  IV,  p  4^1 
n.  6). 

5.  Lichnowsky,  V,  Ver/..,  p.  (.1x1,  n*  1782(1418,  19  mars). 

6.  Lichnowsky,  V,  Verz.,  p.  r.Lxii,  u*  1793.  /iasl.  Chron.,  IV,  p.  4^» 
nn.  4'  7;  V»  P-  ^"ï?»  n-  0. 

7.  Liclinowsky.  V,  Ver/.,  p.  i.i.xn.  n  i;^)')  (8  mai.  Constance).  Il  lui  con- 
firme tous  les  privilep:es  et  toutes  l(>s  libertés  dont  Jouissaient  les  prédé- 
cesseurs de  Frédéric  (N*  i^g;,  8  mai). 


-  89  — 

à  Catherine  aucune  restitution  de  tcn  iloire?<  II  fallait 
l'ignorer  pour  espérer  encore  un  jugement  favorahle  de 
Bàle,  tout  en  essayant  de  précipiter  les  choses. 

Pendant  les  deux  années  qui  suivent,  la  cause  de  la  veuve 
de  Léoi)old  semble  perdue.  En  quittant  Jean  sans  Peur, 
Sigismond  rejoint  de  suite  Frédéric  à  Bàle.  Le  4  juin,  il 
ordonne  aux  villes,  châteaux  et  bailliages  d'Ensisheim, 
Thann,  Massevaux,  Ferrette,  Landser  et  Altkirch  de  faire 
foi  et  soumission  à  Frédéric,  à  condition  qu'il  tienne  sa 
promesse  envers  l'Empire  2.  Jean  sans  Peur  a  été  dupé. 
L'empereur  estime  un  prince  allemand,  même  rebelle, 
moins  dangereux  qu'un  prince  français.  Dès  ce  moment, 
l'horizon  s'assombrit  du  côté  de  l'Allemagne.  On  parle  en 
Bourgogne  de  projets  des  princes  et  seigneurs  allemands, 
si  menaçants  que  la  duchesse  régente  envoie  aux  rensei- 
gnements chez  le  duc  de  Lorraine,  à  Cologne  et  à  Franc- 
fort 3.  Maximin  parait  avoir  cessé  toute  relation  avec  Ca- 


1.  Frédéric  rappelle  celle  convention  dans  ses  iiistruclions  à  Clans,  le 
maître  de  cuisine,  chargé  d'une  mission  auprès  de  son  Irère  et  de  ses  cou- 
sins (Hartl,  p.  70,  §5.  IN'PA.,  XXVIII,  p.  i^S).  11  est  vraisemblable  qu'elle 
ait  été  contemporaine  de  Tacte  même  qui  rétablit  Frédéric  dans  ses  do- 
maines. 

2.  Lichnowsky,  V,  Verz.,  p.  clxv,  w  i8a5,  Hàle  —  Puis  Frédéric  suit  le  roi 
des  Romains  à  Strasbourg-  et  là  Sigismond  informe  les  villes  du  Hrisgau 
de  la  réconciliation  (1*.  clxvi,  n"  1480,  141B,  yi)  juin). 

3.  A  Aymé  Bourgois,  escuier  d'escurie  de  mon  dit  seigneur,  la  somme 
de  quatre  vins  frans  à  lui  bailliez  du  commandement  et  ordonnance 
de  ma  dite  dame  la  duchesse,  pour  estre  aie  par  son  ordonnance,  lui 
tij"  et  iij'  cheiiaiilx,  deuers  le  duc  <le  Lorraine  et  d'ilec  à  Coloigne  et  à 
VrancqUi'Jort,  pour  enquérir  et  rapporter  à  ma  dite  dame  l'enprise  (jue  l'en 
disoit  que  les  princes  et  seigneurs  d'ALcmaine  laisoient  pour  pt)rter  dom- 
maige  à  mon  dit  seigneur,  à  ses  pais  et  subgiez.  Pour  ce,  par  mandement 
de  ma  dite  dame  donné  le  xiij'  jour  de  mars  mil  quatre  ci'ns  et  dix  huit 
(1419,  n.  st.),  cy  rendu,  auec  quittance  du  dit  Ayrnc  (H,  151)8,  fol.  cvij.  r"). 
—  Fraignot  fait  revenir  son  maître  à  Montbéliard  a»i  mois  de  mars  i4u): 
A  Henry  le  Seigneur,  escuier,  panetier  de  mon  dit  seigneur,  la  somme  île 
quinze  frans  que  mon  dit  seigneur,  par  ses  lettres  patentes  données  à 
Monthelinrt  le  xvj-^^  jour  de  mars.  Tan  mil  quatre  cens  et  dix  huit,  a  oi"- 
donné  lui  estre  baillie  sur  ce  qu'il  lui  peut  et  pourra  estre  deu  ])our  vu 
voiaige  par  lui  fait,  par  l'ordonnance  et  commandement  d'icellui  seigneur, 
en  auoir  mené  et  assemblé  gens  d'armes  et  de  guerre  à  Lisr  pour  secourir 
et  aider  à  ceulx  de  la  dite  ville  qui  estoient  assigies  par  les  ennemis  du 
roy  et  de  mon  dit  seign(>ur.  Poui-  ce,  et  rend  les  dites  lettres  et  quittance 
du  dit  Henri,  w  frans. 
[En  marge:  j  Super  ipsum. 

(B,  i594,  fol.  vj",  yo).  Ce  texte  vaut  autant  que  les  articles  cités  plus  haut 


-  90  - 

therine.  Les  deux  fiancés  vivent  éloignés  l'un  de  l'autre, 
lui  à  Ribeaupierre,  elle  à  Belfort,  Gray  ou  Dijon.  Il  est  au 
ban  de  l'Empire  pour  une  peccadille,  en  froid  avec  le  duc 
de  Bourgogne  qui  ne  le  paie  pas  et  commence  à  le  tour- 
menter pour  ses  fiançailles  ^  Jean  sans  Peur  regrette 
maintenant  l'intimité  de  sa  sœur  et  de  Maximin.  Il  tient 
pour  contraire  à  ses  intérêts  leur  dessein  de  s'épouser. 
Maximin,  mari  de  Catherine  et  suzerain  de  la  seigneurie 
d'Alsace,  porte  ombrage  à  l'Autriche  ;  il  est  un  obstacle  à 
la  restauration  de  Catherine.  Et  puis,  si  la  veuve  et  son 
second  mari  allaient  ériger  le  landgraviat  de  Haute-Alsace 
en  un  grand  fief  indépendant  et  de  l'Autriche  et  de  la 
Bourgogne,  c'en  serait  fait  des  projets  bourguignons  sur 
la  vallée  du  Rhin. 

Jean  sans  Peur  demande  à  Maximin  de  relever  Cathe- 
rine de  sa  promesse  de  mariage.  Il  charge  Ruppes  et 
Glaus  de  Rosemont  de  traiter  cette  nouvelle  affaire. 
«  Que  monseigneur  et  madame  Catherine  prennent  un 
«  juge  d'Eglise  »,  répond  aussitôt  Maximin,  «  quelque 
«  soit  celui  qu'ils  choisissent,  je  me  présenterai  devant 
«  lui,  pourvu  qu'on  me  donne  un  sauf-conduit,  et  je  ferai 
«  mon  possible  pour  aider  monseigneur  et  madame  à  ré- 
«  aliser  leurs  désirs'.  Préfère-t-on  que  j'écrive  au  juge  ce 


mentionnant  des  patcnlcs  ducales  datées  de  Montliéliard  les  29  mars  et 
1  '  mai  1418.  En  réalité,  pendant  tout  le  mois  de  mars  1419.  le  duc  séjourna 
à  Provins  (Petit,  Itint-raircs,  p.  446)- 

1.  Au  han  pour  un  certain  Heintze  Oherndorf  (/?r/?..  111.  17.").  141S. 
19  sept.). 

2.  Lettre  de  Maximin  à  Claus  {RUB.,  III,  iS.").  1419.  avant  le  10  sept.). 
Otte  lettre  ne  fut  pas  envoyée,  le  contenu  en  ayant  été  exposé  oralement 
(I)iser  brieff  mit  munde  geret  worden  vnd  mit  gesanl  ist).  Elle  rappelle 
d'abord  les  i)ourparIers  antérieurs  de  Glaus  et  de  Gauthier,  ('laus  a  fait 
connaître  au  duc  de  l5ourg^oî;:ne  et  à  Gatlierine  le  sentiment  de  Maximin. 
Gauthier  a  fait  savoir  à  .Maximin  la  manière  d»>nl  Glaus  sest  ac(piillé 
de  cette  tâche.  .Maximin  donne  à  (<laus  de  nouvelles  instructions  La  let- 
tre a  pour  but  de  lui  indiciuer  en  détail  le  lan^rag^e  t|ui  doit  être  tenu  par 
1(^  destinataire  au  duc  de  Hourf^o^ne  et  a  Gatherim\  —  NtMne  min  hern* 
vnd  fr«)\ve  einen  ffcistlichen  richtter.  wellichen  su  wellent  vnd  in  noch 
irem  bejfcren  K<'h(>«'riK'  oder  g:«*felli}Ç  sipe. . .  fur  den  ^^il  ich  occh  komen. 
svnder  an  ende,  aldo  ich  dan  sicher  si  vnd  hin  kt>men  mocge,  vnd  deui 
selben  richtter  sagen  vnd  vmb  n\  illen  mins  heren  vnd  minre  frowcn,  so 
ich  minsle  mag',vmb  daz  min  hère  vnd  min  frowe  tuo  irem  begeren  desler 
ekomcnt  (P.  ia4,  1.  i6).  —  Uom  Plancher,  III,  p.  49a. 


—  91   - 

«  que  je  lui  aurais  (lit,  je  le  ferais  Madame  Catherine 
«  veut-elle  que  je  lui  adresse  ma  lettre,  j'y  consens-. 
((  Monseigneur  et  madame  aiment-ils  mieux  un  dédit  ré- 
«  ciproque  ?  Qu'ils  fassent  l'aire  deux  actes  de  désiste- 
«  ment,  et  qu'ils  me  les  envoient  pour  y  souscrire.  De 
«  cette  manière,  si  madame  ou  moi-même  nous  voulons 
«  contracter  un  autre  mariage,  nos  fiançailles  n'y  seront 
«  pas  un  empêchement'^  ».  Maximin  veut  tout  ce  que 
voudront  Catherine  et  le  duc  de  Bourgogne.  «  Il  lui  se- 
rt rait  pénible  que  l'on  ne  réussît  pas  ♦  ».  Ce  qu'il  désire 
avant  tout,  c'est  rentrer  en  grâce  auprès  du  duc  et  de  sa 
sœur^.  C'est  le  langage  d'un  homme  détaché,  soit  dépit  et 
fierté,  soit  plutôt  intérêt  personnel.  Catherine,  privée  de 
la  plus  grande  partie  de  ses  domaines,  soumise  pour  ceux 
qui  lui  restent  à  la  surveillance  des  châtelains  du  duc  de 
Bourgogne,  empêchée  par  des  embarras  d'argent  déjà 
anciens,  qui  n'ont  fait  que  grandir  depuis  la  mort  de  Léo- 
pold,  vivant  pauvrement,  soutenue  par  son  frère,  recevant 
de  celui-ci  des  secours  réguliers  déguisés  sous  l'honnête 
appellation  d'extraordinaire  de  madame  d'Autriche,  n'est 
plus  un  parti  avantageux 6.  Une  rupture  serait  profitable. 


I.  Oder  wil  aber  dcin  sclben  geislliclien  riclitter,  so  [mir]  min  horre  vns 
git,  min  sagen,  allz  for  stot,  in  geschrift  sendeu  (L.  22). 

«.  Ob  min  her  vnd  frowe  des  och  vs  gienge,  Mil  ich  minre  f^o^^on  sa- 
chen  vnd  sagen  in  geschrilt  nenien  (L.  a4). 

3.  Vnd  meinet  min  liere  ich  soclle  gaiitziich. . .  von  minre  frowen  sten 
vnd  ir  des  ein  qwiltant/ige  geben,  des  gelichen  welle  su  mir  ot'ch  Ivon 
(L.  II).  Ait/  su  dan  bede  meinent  wie  ich  min  frowe  fordervnge  erlossen 
vnd  su  des  qwitlieren  so(?lle,  des  gelich  welle  su  mir  voch  tuon  :  do  tùege 
min  hère  vnd  frowe  zwo  geschrifl  enlwi'rfen  vnd  machen,  wie  bede  qwit- 
ancigen  wisen  socllenl,  vnd  sende  mir  die  bede  in  der  nu)s  ail/  su  gelrù- 
wcnt,  beden  parten  hienoch  fiir/ewendende  nùtz  zvo  sinde,  svnder  ob 
iren  gnoden  vnd  mir  vus  hienoch  gebùrtle  zuo  verendren,  da/  soUiches 
nùt  irrvnge  brechlte  (L  -29). 

4.  Den  mir  leit  wer  da/  es  nul  beschehe  (I^.  2<)). 

5.  Do  dvrch  oech  wider  in  ir  beder  gnode  kenu>  (L.  27).  Da/  ici»  lii»" 
mille  wider  /vo  mins  lieren  vnd  minre  frowen  gnoden  koine  (I*.  i-jô, 
1.  5). 

6.  En  1407,  elle  demande  plusieurs  lermes  pour  le  paiement  de  l'indem- 
nilé  de  guerre  aux  Thierslein  {Oritr.,  I.  p.  81).  Tour  Vcxtrnonlinairr  de 
Catherine,  NPA.,  XXIII,  p.  i'i4.  La  duchesse  de  Bourgogne  et  la  duchesse 
de  Guyenne  avaient  égalemenl  leur  fxtraordinairc  (B,  i588.  fol.  xij^ix.  r'  ; 
xij"x,  ro), 


—  92  — 

Jean  sans  Peur,  reconnaissant  à  Maximin  de  s'y  être 
aidé,  fera  bien  quelque  chose  pour  lui.  A  tout  le  moins,  il 
lui  donnera  un  acompte.  Maximin  finit  sa  lettre  en  priant 
Glaus  d'obtenir  du  duc  et  de  Catherine  les  11.666  francs 
qui  lui  restent  dûs.  Ils  sont  bien  dûs,  en  effet,  à  l'obsé- 
quiosité du  seigneur  de  Ribeaupierre. 

Pendant  que  son  fiancé  achève  de  l'abandonner,  Cathe- 
rine a  le  spectacle  de  son  beau-frère  possédant  ses  terri- 
toires et  ne  craignant  pas  d'empiéter  sur  l'étroit  domaine 
où  il  l'a  confinée.  Dans  la  façon  de  se  conduire  du  duc 
d'Autriche,  on  reconnaît  la  manière  de  Léopold,  de  Ca- 
therine et  de  Jean  sans  Peur.  Il  s'attache  à  imiter  ceux 
qui  l'ont  précédé  en  Alsace.  Jean  sans  Peur  avait  promis 
à  Sigismond  son  aide  contre  les  Vénitiens  ^  Frédéric 
prend  le  môme  engagements.  Catherine  avait  été  régente 
de  l'Alsace.  Anne  de  Brunswick  aura  la  régence^.  Cathe- 
rine était  zélée  à  protéger  les  maisons  religieuses,  par 
exemple,  à  garantir  dans  Lucelle  la  liberté  des  élections 
abbatiales*.  De  tout  temps,  elle  s'était  montrée  la  bienfai- 
trice des  couvents,  choisissant  les  plus  pauvres,  sans  con- 
sidérer peut-être  que  ceux-ci  étaient  les  plus  populaires, 
associant,  depuis  son  veuvage,  le  souvenir  de  son  mari 
aux  témoignages  de  sa  piété.  Frédéric  reprend  les  l)onnes 


I.  Constance,  141;;,  29  avril.  Prcterea  quia  dicti  Vcneti  nobis  et  Sacro 
Romano  Imperio  rebelles  prcdictoque  regno  nostro  Ilunscarie  infesli  sunt 
el  iniuriali,  idem  diix  Biiro^nniUc  tenelur  et  pollicilus  est.  ad  omnem  rc- 
(liieslani  noslrani.siue  sihi  de  dicta  siiinina  peeunie.  dainpnis  et  intéresse, 
salisfaetuni  i'uerit,  siue  non,  lain(iuain  eonsanj^wineus,  vassahis.  ainieus 
et  confederatus  lidelis  dilectus,  dictos  Venetos,  vt  rebelles  et  inimicos 
noslros  et  suos,  tenebitur  persequi  et  ditridare(H,  iiy"î.2.  Orijr.  Parch.  Etait 
scellé  sur  double  (jueue  du  sceau  de  Sifrisniond). 

•1.  Liciinowsky.  \ ,  p.  k.)^. 

3.  Frédéric  donne  la  rég-ence  à  sa  IVinnie  au  mois  d'août  1419  {fiasl. 
Chron.,  V,  p.  178,  n.  3.  Wackernajçel,  I,  p.  45a).  Anne  de  Brunswick  est  à 
Ensisheini,  en  i4.io.  le  22  janvier  (Lichnowsky,  V,  Verz.,  p.  ci.xxiii.  n"  I92(>), 
le  ri  février  (P.  ci.xxiv,  n"  i\)ii),  le  3  mars  (Ibid..  n*  1933)  ;  en  U21,  k  18  mars 
(P.  CLXxx,  n"  ^007). 

4.  De  Catherine  date  la  présence  aux  élections  de  I.ucelle  de  commis- 
saires autrichiens  «lésig^nés  par  le  conseil  de  réjfence  d'Ensisheim  (Kxcel- 
sum  serenissima'  Ati.ftriacd'  domus  Msaticiim  parlamentum.  NPA.,VI1I, 

1-,  p.  21)). 


^  m  — 

œuvres  de  Catherine.  Tx'opold  et  sa  femme  avaient  relevé 
le  monastère  de  Sainte  13rigitte  de  Scliœnensteinhacli, 
près  d'Knsisheim'.  Anne  de  Brunswick  s'intéresse  k  la 
prospérité  du  couvent^.  A  Bàle,  Catherine  avait  fait  du 
bien  à  la  commanderie  de  Saint-Jean,  aux  Madelonettes 
du  faubourg  des  Pierres  et  aux  Clarisses  du  Petit-Bàle'. 
Frédéric  renouvelle  la  donation  de  Catherine  au  monas- 
tère de  Sainte-Glaire  et  il  ajoute  de  nouveaux  dons  à 
ceux  qu'avaient  reçus  les  sœurs  de  sainte  Madeleine  ». 

Le  peuple  des  campagnes  et  les  villes  est  également  l'ob- 
jet des  attentions  d'Anne  et  de  Frédéric.  La  landgravine 
avait  aboli  la  mainmorte  dans  les  mairies  d'Etuell'ont  et 
de  Vézelois  '.  Elle  avait  libéré  de  certaines  servitudes  les 
gens  de  la  mairie  de  l'Assise.  Frédéric  approuve  et  con- 
firme la  charte  de  Catherine  pour  la  mairie  de  l'Assise '\  II 


1.  Léopold  renouvelle  la  fondation  de  Sch6nensteinbach(Lichnowsky,V, 
Verz.,  p.  XV,  n"  i3o).  Le  couvent  qui  suivait  la  régie  de  saint  Augustin  est 
rattaché  à  Tordre  de  saint  Dominique  iSchœpllin-Uavene/,  V,  p.  3Ô2.  1397). 
En  1407,  Catlierine  donne  au  couvent,  restauré,  dit-elle,  par  son  mari,  une 
rente  annuelle  de  100  florins  du  Rhin  sur  les  revenus  de  la  seij^^neurie  de 
Landser  qui  lui  appartient  à  raison  de  sa  dot.  Léopold  donne  son  consen- 
tement le  lendemain  (Lichnowsky,  V,  Verz.,  p.  lxxxix,  n*»  900  et  y6i. 
Vienne,  3  et  4  décembre). 

2.  Elle  transporte  sur  les  châtellenies  de  ïhann,  Massevaux,  Ferrette  et 
Allkirch  l'assig'nation  de  la  rente  de  100  florins  constituée  par  Catherine 
sur  la  chàtellenie  de  Landser  (Lichnowsky,  ^',^■erz,,  p.  clxxiv,  n^  lu'^i,  i\'2o, 
l'i  lévrier). 

3.  En  i4iï,  concession  à  la  commanderie  de  Malte,  en  retour  de  prières, 
du  droit  de  venir  prendre  chaque  jour  dans  la  llart  un  char  de  bois  de 
chauflage  mais  sans  avoir  le  droit  de  le  vendre  (Schmidlin,  p.  181,  n.  6). 
En  i4a3,  Catherine  notifie  aux  villages  de  Karlenheim,  l'iliuùm  et  IJlolz- 
heim  la  permission  qu'elle  accorde  au  couvent  des  Pierres  de  jirendredu 
bois  dans  la  Ilart,  moyennant  une  messe  que  le  couvent  fera  célébrer  cha- 
que année  pour  les  ducs  d'Autriche.  Le  couvent  des  Pierres  avait  re\ju 
semblables  concessions  du  gouvernement  de  Léopold  en  TJyi,  i393,  i3<j7 
(Jiasel  im  A7F'"'  Jahrliundcrt,  Bàle,  iS.")!),  p.  iio;  Schmidlin,  ibid.). 

4.  Il  autorise,  comme  Catherine  l'avait  fait  précédemment,  les  religieuses 
de  Sainte-Claire  à  prendre  deux  chars  de  bois  par  semaine  dans  la  forêt 
de  la  Ilart  (Lichnowsky,  V,  \'crz.,  p.  ci.xvii.  n»  i853,  i^\>r>,  17  juil  ).  11  donne 
au  couvent  de  Sainle-.Madeleine  des  Pierres  le  droit  île  patronage  et  tous 
ses  autres  droits  sur  la  cure  de  Frikh  et  unit  au  couvent  l'ensemble  de  ces 
droits  (P.  cxci,  w  2123,  i4a3,  8  mai). 

5.  Orig.,  H,  9  (1412.  I  "^  mai). 

6.  Les  gens  tle  l'Assise  faisaient  ancicnnenuMil  le  service  tlu  guet  a  Délie, 
Catherine  leur  a  permis  de  le  faire  à  Beltort.  De  plus  elle  leur  a  remis  à 
perpétuité  Tungelt  de  3o  sous  estevenans.  ^^■ir  Fridrculi,  c[c.  tun  kunt.als 


—  94  — 

renouvelle  les  franchises  des  bourgeois  d'Ensisheim^  Il 
n'ose  peut-être  pas  en  faire  autant  pour  celles  de  Belfort. 
Surtout  il  fait  la  cour  à  Bàle  et  Bàle  plébéienne  se  laisse 
faire.  Elle  aime  qu'on  la  prenne  au  sérieux  et  ne  dédaigne 
pas  les  assiduités  d'une  grande  dame  allemande.  La 
cause  d'une  Welche  vaincue  ne  lui  plaît  guère.  La  com- 
mission dont  Sigismond  a  chargé  les  bourgeois,  en 
i4i5,  les  embarrasse.  Le  duc  d'Autriche,  la  landgravine 
d'Alsace  Supérieure,  le  sire  de  Ribeaupierre,  le  duc  de 
Bourgogne,  tous  ces  personnages,  tant  de  graves  in- 
térêts, c'est  trop  difficile  à  démêler,  trop  compromet- 
tant. Habitués  à  ne  pas  se  piquer  de  sensibilité,  à  trouver 
un  profit  au  bout  de  chacune  de  leurs  actions,  ils  n'aper- 
çoivent que  des  ennuis  à  réaliser.  D'ailleurs,  à  bien  re- 
garder, les  droits  de  la  veuve  de  Léopoldsont  éphémères, 
Catherine  morte,  la  Bourgogne  se  retirera  chez  elle. 
L'Autriche  sera  toujours  la  voisine  immédiate.  Frédéric 
à  la  Bourse  Vide  peut  être  un  bon  client  pour  la  cité  ban- 
quière.  Par  des  emprunts  trop  fréquents,  Catherine  a  dé- 
précié son  propre  crédit.  Mais  si  Bàle  veut  prêter  au  duc 
d'Autriche,  il  faut  être  en  bons  termes  avec  lui.  Elle 
n'y  aura  pas  grande  difficulté,  car  Frédéric  fait  les  pre- 
miers pas.  11  vient  à  Bàle  et  y  demeure  quelque  temps. 
La  première  visite  de  la  régente  Anne  est  pour  Bàle. 
L'accueil  somptueux  qu'y  reçoit  la  nouvelle  dame  de 
l'Alsace  dut  aller  au  cœur  de  la  pauvre  Catherine-. 


die  liocligcborn  furslin  vnser  liebe  swesler  fraw  Kathrein  von  Biirgunden, 
herczogin  ze  Oslcrreich,  etc.,  vnsern  lioben  gelrcwcn  don  von  dcr  Etschi- 
scn,  {ït'niainlicli  man  vnd  frawen,  ire  rechl  vnd  {^rewonhait  bosteltigel  hat 
mit  ircin  briei",  viid  sy  ^■osworeu  hand  zcdienrn  mit  allon  diensten  vnd 
reclilcii  zu  vnscrm  sciiloss  vnd  veslen  lir/ort,  als  sy  von  aller  gen  Tattcn- 
riod  gehoret  band,  vnd  auch  in  ewikiicb  gelassenhal  daz  vngelt  daselben, 
giltel  XXX  sbilling'  slëbler,  nacli  dei*  brief  hiwl  vnd  sa}f,  so  dieselb  vnser 
swesler  in  darumb  j^-cbcn  bal.  Also  baben  wir  vnsern  wiilen  vnd  gunst 
(b»rczu  g'eben  vnd  baben  das  also  bestettif^el  viid  bestetten  in  ancli  das  mit 
dem  l)rief,  doob  vns  vnd  vnsern  erben  an  vnsern  reeliten  vnsebedlicb. 
Mit  vrknnd,  ele.  Geben  an  snntag  vor  sand  Marleinstafr.  anno,  etc.  vice- 
simo  primo  (Arcb.  Innsbrnek.  Libri  frapnientorum.  Hand  1.  fol.  2i(»).  Lich- 
nowsky,  V,  ^■erz.,  p.  ci.xxxiv,  n"  2045.  14^1,  y  novembre). 

1.  Kiebnowsky.  V,  \erz.,  p.  c.i.xxxi.  n-  joiB  (i^ji.a-i  mai). 

2.  La  prise  de  possession  de  la  régence  et  la  \  isite  à  Uàle  sont  du  même 
mois  (V.  i)lns  haut,  p.  92,  n.  3). 


—  95  - 

Frédéric  et  sa  femme  ne  sont  pas  moins  gracieux  pour 
la  féodalité.  Anne  distribue;  des  litres.  Le  riche  chevalier 
J^ourquard  Mûncli  devient  son  conseiller*.  Elle  constitue 
des  rentes  sur  les  recettes  du  pays,  accroît  les  gageries 
par  des  emprunts  nouveaux,  établit  des  fiefs  de  gage*. 
Dès  son  arrivée  en  Alsace,  elle  emprunte  i.5oo  florins  à 
Jean  Yolker  de  Soultzbach  et  lui  remet  en  nantisse- 
ment le  banvin  à  Massevaux,  les  villages  d'Angeot, 
de  Larivière,  Vauthiermont,  Noviliard  et  Saint-Cosme, 
tous  aux  environs  de  Belfort  ^  Un  roturier  du  nom 
de  Billing  tenait  à  titre  de  gagerie  la  forteresse  de 
Landser.  Anne  se  fait  prêter  5oo  florins  par  Mi'inch 
et  l'autorise  à  racheter  la  gagerie  ^.  Pour  une  rente 
annuelle  de  800  ducats,  Agstein  de  ïhann  devient  posses- 
seur d'une  forteresse  ^.  Les  prévenances  d'Anne  et  de  son 
mari  s'adressent  particulièrement  aux  familles  qui  ont  le 
mieux  servi  Catherine  ou  qui  ont  eu  maille  à  partir  avec 
elle.  Les  filles  du  «  comte  Rudo  »  reçoivent  le  même  avan- 


1.  OrlfT.^  II,  II  (1421,  lO  avril),  p.  33. 

2.  Deux  documents,  p,  i5.  Le  compte  de  Volker  porte  en  dépense  pour 
arrérages  échus  au  temps  où  Frédéric  tenait  le  pays  :  i"  i05  florins  d"or 
payés  à  Burchard  Waldner  ;  a»  20  florins  d'or  à  Albert,  frère  de  Burchard  ; 
3"  33  florins  d'or  à  Ilenman  de  Ramstein  et  à  son  frère;  4°  ^'3  florins  d'or  à 
la  femme  de  Ilesselin  de  Sessinghem  {Comptes,  p.  23).  Ci)r.  Cartulaire  des 
seigneuries  gageries,  état  des  revenus  et  charges.  Bailliage  de  Tliann. 
llem  Hetzels  wip  von  Zessingen  Ix  guldin  vil"  Katherine  (Fol.  tiô).  S'agit  il 
de  dettes  contractées  par  Frédéric  ou  d'intérêts  qu'il  n'avait  pas  payés  ? 
La  seconde  solution  est  plus  probable.  Les  Comptes  opposent  «  aux  censés 
du  temps  du  duc  d'Autriche  »  les  censés  du  temps  do  madame  (kitherine 
(Albert  et  Burchard  Waldner.  l'P.  25,  2O). 

3.  Lettre  d'engaigemont  de  Inngcltzot  appartenant  à  Yscnhcim,  pour 
quinze  cens  florins,  fait  par  le  dit  duc  Friderich  audit  Hanns  Volker  et  auec 
ce  lui  consent  le  rachet  d'aucunes  gaigieres  qui  sont  sus  (Innsbruck,  1421, 
3  janv.  Cartulaire  des  seigneuries  gageries,  fol.  24,  v°).  Lichnuwsky,  \', 
Verz.,  p.  CLXxix,  n»  kjiji.  /,/".,  pièces  annexes,  3.  La  gagerie  sur  le  banvin 
de  Massevaux  est  mentionnée  dans  l'acte  du  28  septembre  14^3  (Nl'A., 
XXIV,  p.  i3<)). 

4.  Anne  de  Brunswick,  en  son  nom  et  au  nom  de  son  mari,  autorise 
Bourquard  Miiiuh  de  Landskron  à  racheter  de  Ilans  Billing,  pour  2.(hk)  flo- 
rins, la  forteresse  de  Landser  et  à  tenir  celle-ci  en  gage  pour  cette  somme 
et  de  plus  pour  5. 000  florins  que  Catherine  avait  assignés  sur  la  forteresse 
et  pour  5oo  florins  que  Miinch  a  prêtés  à  la  duchesse  Anne,  au  total  7.000 
florins  (Lichnowsky,  V,  Verz.,  p.  clxxx,  n'  2007.  1421.  18  mai). 

5.  LichnoNNsky,  V,  Verz.,  p.  i.xxxiii,  u"  ao'34  (i4'^i>  '7  sept..  Innsbruck). 


—  96  - 

tagc  que  le  monastère  Sainte-Claire  de  Bàle  ^  Jean  de 
Tliierstein  obtient  en  gage  la  seigneurie  de  Florimont^. 
Anne  donne  le  titre  de  serviteur  à  l'irréconciliable  ennemi 
de  Catherine,  Rodolphe  de  Neuenstein,  et  s'employe  pour 
le  raccommoder  avec  Bâle*^.  La  plupart  de  ces  faveurs 
accordées  aux  féodaux  ajoutent  aux  charges  de  l'Alsace, 
mais  elles  fournissent  au  nouveau  gouvernement  les  res- 
sources pécuniaires  qui  lui  sont  utiles  pour  s'implanter 
dans  le  pays.  Advienne  une  restauration  de  l'ancienne 
souveraine,  elles  la  rendent  moins  nuisible  à  l'Autriche 
en  l'empêchant  d'ctre  complète.  Catherine  sera  mal  à  son 
aise  tant  qu'un  rachat  opéré  à  grands  frais  ne  l'aura  pas 
dégagée  des  hommes  de  Frédéric.  On  peut  réussir  par  les 
petits  moyens  et  par  les  petites  gens.  Frédéric  et  sa 
femme  font  la  surenchère  et  n'omettent  aucun  appui,  au- 
cune influence,  depuis  l'empereur  jusqu'à  la  plus  humble 


1.  Wir  Fridreich,  von  Gots  gnaden,  etc,  tun  kiiiit  daz  ^vi^  tlurch  vnd 
vnser  sunder  gnad  wegcn,  die  wir  zu  dem  Gotshaws  Sand  Claren  ordens 
in  der  klainen  stat  /e  Basel  haben,  der  i'iblissin  vnd  deni  conuent  daselbst 
ain  sôlch  gnad  getan,  daz  sy,  ail  wochen,  die  zwen  karren  holcz  ans  der 
Ilard,  die  in  vormalen  die  hochgeborne  fiïrstin  vnser  lieb  swester  fraw 
Kathrein  von  Bargundie,  licrczogin  ze  Ocsterreich,  eic,  gogûnnol  het,  in  ir 
closter  fiircn  niiigeii,  docli  iincz  an  vnser  oder  vnsern  crben  widorrulVen, 
anch  von  sundcrn  gnaden  giinnen  vnd  vnsern  lieben  nuimen  don  von 
Hochprrg-,  marggraf  Rudolf  von  Rôtelin  tochtern,  auch  zwen  karren  holcz, 
ail  woch,  ir  leblag,  ausser  der  Hard  hinhaim  zcfiiren,  von  mëniklich 
viigehindert.  Dauon  eniphelhcn  wir  vnsern  gelrewen  allen  Ilardmaistern. 
Ilai'dkiieclilen  vnd  allen  andern  aniblleulen  vnd  viidorlanen,  daz  sy  den 
egenannlen  closterirawen  vnd  auch  den  von  Ilochpcrgiilno  giinnen  vnd  sy 
daran  nicht  hindern,  noch  irren,  noch  des  nyemen  anderm  gestatlen, 
wan  wir  das  niayneii  vnd  wellen.  Mil  vrkund.  etc..  aniio,  die.  loco  quo 
supra. (icben  ze  /iascl  an  suiitag  vor  Sand  Marieiiinagdalonen  tag  (17  juil), 
aniio  Doniiiii,  etc.,  cccc  xvjij  (Arch.   liinsbruck.  Libri  Iragmentoruni,  vol. 

I,  loi.  i()5). 

2.  Pour  1.400  tlorins  (Orig..  II.  11,  i^ui,  iG  avril).  Hernartl  de  Thiei'stein, 
frère  de  Jean,  tenait  déjà  cette  seigneurie  à  litre  île  gage  en  i'i\YJl-  A  celle 
date,  Léopold  le  Superbe  lui  conlirnie  la  p(»s.m'ssion  de  la  gagerie  (4.  i9aoùl). 
Florinionl  faisait  alors  pai'lie  des  assignations  ilolales  de  Catherine.  11 
cessa  d'être  compris  dans  ces  assignations  en  i^t^»  probablement   (l,  p.  3o  ; 

II,  i>.  i:)- 

3.  un.  Ihisel,  VI,  l'i-  (i|'Ji.  4  niars).  Anne  de  Hrunswick  conclut  une 
trêve  d'un  mois  entre  lui  et  Hàle  (r^J'  '3  sept.).  Le  ililVcrcnd  entre  Kodolphe 
de  Neuenstein  et  Bàle  ne  prend  lin  (jue  vingt  et  un  ans  après  la  mort  de 
Catherine  par  le  jugenuMit  arbitral  du  3o  octobre  i447  (l  R-  Boscl,  Vil. 
14-3). 


—  97  — 

communauté  religieuse  de  femmes  et  jusqu'aux  «  pau- 
vres gens  »  des  villages.  Pour  comble  de  malheur,  à  l'ins- 
tant où  la  femme  de  Frédéric  prend  en  mains  la  régence, 
l'assassinat  de  Jean  sans  Peur  enlève  à  la  veuve  de 
Léopold  le  soutien  qui  lui  avait  manqué  rarement  dans 
les  circonstances  les  plus  graves,  la  guerre  des  Pays  An- 
térieurs et  les  vexations  de  Frédéric  K 

Philippe  le  Bon  est  jeune.  Il  vient  d'avoir  vingt-deux 
ans.  La  mort  de  son  père,  la  guerre  en  Champagne,  les 
aflaires  de  France  détournent  d'abord  son  attention  2. 
Mais  ses  conseillers  et  ses  agents,  ceux  de  son  père, 
hommes  méthodiques,  soigneux,  doués  d'esprit  de  suite, 
ne  perdent  pas  de  vue  l'Alsace  et  la  frontière  de  l'Est.  Ils 
observent  les  événements  qui  se  succèdent  en  cet  instant 
avec  rapidité.  L'évcque  Humbert  de  Neuchâtel  vient  de 
mourir.  Son  successeur  est  un  Allemand,  Hartmann  Miinch 
de  Mûnchenstein,  élu  tout  exprès  pour  défaire  son  œu- 
vre. Le  nouvel  évêque  réprouve  les  aliénations  des  biens 
de  son  église  et  ses  conseillers  intimes  projettent  d'enlever 
à  Thiébaud  de  Neuchâtel  les  gageries  de  l'évêché.  Déjà  les 
hostilités  commencent  entre  vassaux  de  l'évêché  et  nobles 
du  comté  de  Bourgogne,  voisins  ou  vassaux  des  Neuchâ- 
tel, les  Accolans,  Huppes,  YillersexeP.  La  comtesse  de 
Montbéliard  meurt  sur  ces  entrefaites.  Elle  laisse,  parmi  ses 


1.  Jean  sans  Peur  fut  assassiné  le  10  septembre  1419. 

2.  Les  divisions  qui  ont  esté  et  sont  ou  royaume  de  France  (B,  i588, 
fol.  ix"  V,  v).  Peincedé,  Inventaire,  XXII,  pp.  611,  6i3  et  6i6,  ordre  du  duc 
à  tous  ses  chevaliers,  écuyers  et  gendarmes  des  duché  et  comté  de  Hour- 
gog'ne  devenir  le  trouver  en  armes  (Troyes,  1420,  2(5  avril). 

3.  Humbert  de  Neuchâtel  mourut  le  22  juin  1418  (T.,  V,  ()4).  L'un  des 
premiers  actes  de  son  successeur  fut  de  défendre  d'aliéner  aucun  bien  de 
l'église  de  Bàle  et  d'ordonner  que  les  liefs  retournant  à  la  mense  épisco- 
pale  ne  seraient  plus  donnés  à  ce  titre  (P.  748,  141'*^.  22  sept.)-  Sur  le  projet  de 
retirer  à  Thiébaud  les  gageries  de  l'évêché,  Chroniken  llcinriclis  vdu  Bein- 
heim  {Bas!.  Chron.,  V,  p  355).  —  Kn  1420,  Uenaud,  bâtard  de  Thierslein, 
avec  les  gens  de  Rodolphe  de  Ramsteiu,  pénétre  à  nuiin  armée  dans  le 
comté  de  Bourgogne.  Il  dévaste  Beveuges,  possession  d'Henri  d'Accolans, 
et  la  terre  de  Villcrsexel  (Orig-.,  H,  p.  8<),  i8»).  Renaud  est  alors  châtelain 
de  Florimont  pour  Frédéric  d'Autriche  et  Henri  d'Accolans  est  l'un  des 
nobles  du  comté  de  Bourgogne  (jui,  onze  ans  auparavant,  envoyaient  leur 
déli  à  Bâle  en  guerre  avec  Catherine  (UB.  JJasel,  VI.  i4,  10%  1409). 


-  98  - 

fiefs,  plusieurs  forteresses  au  comté  de  Bourgogne.  De 
peur  que  «  des  gens  étrangers  »  ne  s'y  «  boutent  »,  Margue- 
rite de  Bavière,  usant  du  droit  de  suzeraineté  qui  appar- 
tient à  son  fils,  ordonne  au  bailli  d'Amont,  Jean  Sardon, 
de  les  occuper  et  d'y  placer  des  hommes  qui  les  garderont 
sûrement.  Elle  lui  commande  également  d'aller  à  Belfort. 
On  dit  que  des  Allemands  se  proposent  d'assiéger  cette 
forteresse.  Il  verra  si  la  place  est  pourvue  de  garnison 
et  de  vivres  et  fera  le  nécessaire  pour  la  mettre  en  si- 
tuation de  résister  à  une  attaque  ^  Enfin  le  duc  de  Bour- 
gogne, se  gardant  par  l'olTensive,  renouvelle  l'acte  de  pos- 
session que  son  père  avait  fait  en  Alsace.  Il  confirme  Neu- 


I.  Marguerite,  duchesse  de  Boiirgoingne,  contesse  de  Flandres,  d'Artois 
et  de  Boargoingne,  palatine, dame  de  Salins  et  de  Malines,  ayans  le  goii- 
uernemenl  en  absence  de  nostre  très  chier  et  très  amé  fllz  Phclippe,  duc, 
conte  et  seigneur  des  pais  et  lieux  dessus  diz.  A  nostre  amé  maistre 
Jehan  Sardon,  conseillier  de  nous  et  de  nostre  dit  iilz  et  lieutenant  de  son 
bailli  d  Amont  ou  conté  de  Bourgoingne,  salut.  Nous  auons  sceu  que  nos- 
tre cousine  la  contesse  de  Montbeliart  est  nagueres  alée  de  vie  à  Irespas- 
sement,  laquelle  auoit  et  lenoit  à  son  viuant  plusieurs  villes  et  fortex-esses 
ou  dit  conté  de  Bourgoingne,  par  lesquelles,  se  gens  de  estranges  pais  se 
boutoient  dedens  icelles,  plusieurs  grans  dommaiges  et  inconueniens  se 
pourroient  ensuyr  es  pais  et  subgez  de  nostre  dit  Iilz  ;  et  pour  ce,  nous, 
voulans  obuier  aus  diz  dommaiges  et  inconueniens,  vous  mandons  et 
commettons  par  ces  présentes  que  vous  vous  transportez  par  toutes  les 
dictes  villes  et  forteresses  et  les  mettez  reaiment  et  de  fait  en  la  main  de 
nous  et  de  nostre  dit  Iilz,  et  en  icelles  commettez  et  ordonnez  de  par 
nous  et  nostre  dit  filz,  gens  ydonnes  et  souflisans  pour  les  gouueruer  et 
garder  seuremenl  soubz  la  dicte  main  de  nous  et  de  nostre  dit  fllz.  aux 
frais  et  missions  de  la  chose  raisonnable,  dont  ilz  seront  tenuz  de  rendre 
bon  et  loyal  compte  toutelfois  que  requis  en  seront  la  où  il  appai-tendra, 
sans  en  faire  aucune  dcliurance  ou  recreance  si  non  [)ar  Tordonnance  de 
nous  ou  de  nostre  dit  tilz.  Et  aussi  alez  à  Belfort  pour  sauoir  commantla 
place  est  pourueue  de  gens  et  de  vivres.  Et  se  vous  trouuez  qu'il  en  y 
ait  besoing,  en  y  pourueez  aux  dcspcns  de  la  chose  pour  la  tenir  et  gar- 
der et  résister  à  l'eneonlre  d'auruns  Aleniaiis  que  I'du  dit  auoir  propos  de 
mettre  le  siège  deuant  le  dit  lieljort.  Ue  ce  faire  vous  donnons  pouoir, 
auctorilé  et  mandement  especial;  mandons  et  commandons  à  tous  les 
chastellains,  capitaines,  gouuerneurs  et  ayans  la  garde  des  dictes  villes 
cl  forteresses,  et  aussy  à  tous  les  justiciers,  olliciers  »'t  subgez  de  nostre 
(lit  Iilz  (jue  à  vous  et  à  voz  c«>mmis  et  députez,  en  ce  faisant,  obéissent  et 
entendent  diligemment,  et  vous  preslent  et  donnent  conseil,  <,'«>nft)rl  et 
ayde,  se  mestier  en  auez.  Donné  à  Dijon  le  ix»  de  jung,  l'an  de  grâce  mi| 
quatre  cens  et  vint.  Par  madame  la  duchesse  [Signe  avec  paraphe  :](/.  Le- 
6o/s  (B,  11880,  (/rig.  Pareil.  Etait  scellé  sur  simple  (jneue  dun  sceau  rond 
en  cire  rouge).  Peut-être  la  duche>sese  rappelle-t-elle  l'occupation  deLure 
par  les  Autrichiens  en  i4i>0-iî(»7  (NP.\.,  l.\.  v,  j).  3u). 


—  f)9  — 

chàtel  dans  roHico  de  capitaine  do  Rosemont  et  de  Bel- 
fort.  Cette  nomination,  comme  la  précédente,  a  lieu  sans 
enregistrement,  sans  procès-verbal  de  prestation  de  ser- 
ment. Mais  lorsque  Fraignot  prétexte  ce  vice  de  forme 
pour  refuser  à  Neucliâtel  le  premier  terme  de  ses  gages, 
Philippe  le  Bon  intervient  impérieusement  en  faveur  de 
son  châtelain  ^ 

D'ailleurs  c'est  sans  désintéressement  que  le  duc  de 
Bourgogne  se  dispose  à  soutenir  Catherine  contre  Frédé- 
ric. Il  veut  être  assuré  de  travailler  pour  lui-même  et  pou- 
voir compter  sur  l'héritage  de  sa  tante.  Deux  précautions 
lui  semblent  utiles.  Il  faut,  il  est  vrai,  l'assentiment  de 
Catherine.  Mais  la  gêne  où  elle  se  trouvait  est  devenue  le 
dénuement.  Elle  et  ses  gens  ont  peine  à  subsister.  La  vie 
est  chère,  la  monnaie  faible  et  de  petite  valeur.  Les 
joyaux  qu  elle  a  conservés  s'en  vont  pièce  à  pièce,  au  jour 
le  jour,  chez  les  prêteurs  à  gage.  Bàle  en  tient  la  plus 
grande  partie  -.  L'infortunée  duchesse  peut-elle  opposer 
un  refus  au  neveu  qui  va  s'employer  à  lui  faire  recou- 
vrer ses  domaines  et  qui  lui  continue,  en  attendant, 
l'aide  pécuniaire  que  lui  donnait  Jean  sans  Peur^? 

Philippe  se  fait  faire  une  donation  entre  vifs  par 
laquelle  Catherine  lui  cède  son  patrimoine,  tel  qu'il  se 
comportera  lors  de  son  décès.  Le  duc  de  Bourgogne  n'ou- 
blie pas  de  remplir  la  formalité  de  l'insinuation  sans  la- 
quelle la  donation  serait  nulle  *.  Il  est  bon  aussi  de  se  dé- 
barrasser définitivement  de  Maximin.  Philippe  renoue 
les  pourparlers  interrompus  par  la  mort  de    son  père. 


I.  Cette  seconde  nomination  est  du  29  avril  1420.  Les  termes  sont  paya- 
bles d'avance.  Le  premier  échoit  à  la  Pentecôte  (a6  mai),  même  année.  Les 
lettres  itératives  sont  du  20  juin  suivant  (NPA.,  XX,  2»,  C,  p.  118). 

a.  1421,  juillet.  Elle  estoit  en  si  grand  neccessité  qu'elle  n'auoit  de  quoy 
se  vestir  elle  ne  ses  gens  et  seruiteurs  ne  auoir  les  viures  qui  lui  sont 
neccessaires  ;  ains  lui  en  conuenoit  chascun  jour  engaigier  ses  joyaulx  et 
autres  biens  (B,  1611,  Marc,  L'avènement  du  chancelier  Hollin,  décembre 
1422,  Dijon.  190(5,  pp.  14,  24). 

3.  Subside  de  3. 000  francs  accordé  à  Catherine  par  Philippe  le  Bon  (NPA., 
XXIII,  4°,  1420,  10  novembre,  p.  i35). 

4.  NPA,  XXV  (1420,4  juin),  p.  13;. 


-  100  — 

Il  prend  à  sa  charge  toutes  les  dépenses  nécessaires  pour 
arriver  à  la  rupture  des  fiançailles,  celles, entre  autres,  des 
sept  voyages  que  Jean  de  Couleur  fait  en  quelques  mois, 
désigne  des  commissaires,  Villers,  Guy  Gelenier,  le  sei- 
gneur de  Saint-Georges,  charge  Guillaume  de  Vienne 
d'inviter  son  neveu  à  s'aboucher  avec  eux  et  fait  don- 
ner à  Maximin  un  sauf-conduit  pour  lui-même  et  pour 
une  escorte  de  dix-neuf  cavaliers.  Il  se  déclare  prêt  à 
payer  le  seigneur  de  Ribeaupierre,  à  condition  que  les 
fiançailles  soient  déclarées  inefïicaces  et  prescrit  à  ses 
commissaires  de  ne  pas  séparer  la  question  du  mariage  de 
celle  de  la  créance*.  Maximin  et  les  envoyés  du  duc  se  ren- 


I.  A  Jehan  de  Couleur,  escuier,  demourant  à  Beljort,  la  somme  de  huit 
vins  frans  à  lui  payée,  baillie  et  deliurée  comptant  et  que  ma  dicte  dame, 
par  ses  lettres  patentes  données  à  lu  Perrière  le  pénultième  jour  de  mars, 
l'an  mil  quatre  cens  vint  et  vng  après  Pasques,  lui  a  ordonné  et  tauxé 
par  tout  ce  qui  lui  pouoit  estre  deu  à  cause  de  ses  journées,  fraiz,  salaires 
et  despens  faiz  en  sept  voyaiges,  ou  enuiron,  que,  depuis  le  mois  d'aoust 
mil  quatre  cens  et  vint  jusques  au  pénultième  jour  de  mars  mil  cccc  vint 
et  vng,  il  a  fais  pour  le  fait  de  madame  d'Osteriche,  en  venant  depuis  le 
dit  lielfort,  tant  à  Gray,  par  deuers  ma  dicte  dame  LVOsleriche,  à  Dijon. 
par  deuers  le  chanceiiier  et  les  dictes  gens  du  conseil  de  mon  dit  sei- 
gneur, et  aussi  maistre  Guy  Gelinier,  au  lieu  de  Baulmes  les  Dames,  où  il 
a  esté,  auec  monseigneur  de  Saint  George,  à  vue  journée  que  naguerez  y 
a  esté  tenue  sur  certainne  matière  grandement  toucliant  icelle  dame  d'Os- 
teriche,  qu'elle  auoit  allaire  auec  Maxiniien,  sire  de  Rihaulperre,  et  aussi  au 
dit  Diion,  pour  auoir  et  quérir  prouision  de  ses  diz  voyaiges,  où  il  a  vac- 
qué  pluseurs  journées  à  très  grans  fraiz  et  missions.  Pour  ce,  et  rend  cy 
les  dictes  lettres  de  ma  dicte  dame,  auec  quictance  du  dit  Jehan  de  Cou- 
leur contenant  afiirmacion  d'auoir  vac(jué  parles  voyages,  pour  les  causes 
et  en  la  manière  dessus  dicte,  viij" frans  [gros  pour  xx  deniers],  (a)  Ajoute 
d'une  autre  écriture  de  la  même  époque  (B,  iGii,  fol.  Ixxvj,  r»).  —  Deux 
lettres  de  Philippe  le  IJon,  Paris,  3  janvier  i4ji  (n.  st.).  L'une,  patente, 
notilie  la  nomination  des  commissaires.  L'autre  renferme  l'ordre  à  Jean 
de  Noidant,  trésorier  généi-al,  de  paier  ininiédiatement  a  Maximin  la 
somme  dont  celui-ci  aura  convenu  avec  les  commissaires,  «  moiennant  ce 
qu'il  nous  quittera  de  la  dite  somme  et  que  certaines  convenences  et 
traitté  de  mariage  que  ledit  Ma.ximin  maintient  estre  entre  nostre...  tante 
la  duchesse  d'Ostrriehe  et  lui  soient  <léclaré»'s  nulles  »  (Don»  Planclier. 
I\',  preuves, n"  IX.  Il,  u^jd.  Orig.  Parch.  Scellé  sur  simple  <nu'ue  d'un  sceau 
l'ond  en  cire  rouge.  Au  revers,  d'une  écriture  de  l'époque  :  Mandement 
adreçant  à  Noident  pour  paier  les  commissaires  pour  aler  vers  Ribeau- 
pierre). Pour  le  sauf-conduit,  JiUli.,  IIL  -ioS  (même  date).  V.  aussi  lettre 
de  Guy  (i(>lenier  à  Couleur,  um  (ii  février),  dt  u\  lettn'S  de  Guillaume  tle 
Vienne  a  Maxinii.i,  un  vjo  février),  uia  (uS  lévrier),  autre  lettre  de  Gelenier 
à  Maximin,  uii  (y  mars)  et  la  transaction  de  Baume-les-Dames  du  18  mars 
(2i4). 


-  101  - 

contrent  à  Baume-les-Dames  et  concluent  la  transaction 
qui  doit  tout  terminer.  Catherine  y  désavouait  sa  promesse 
de  mariage  ^  C'était  Maximin  ({ui  lui  avait  parlé  de 
l'épouser.  Reconnaissante  des  services  qu'elle  en  avait 
reçus,  elle  s'était  engagée,  mais  en  réservant  le  consen- 
tement de  son  frère  et  de  son  lignage,  avec  l'espérance 
que  ce  consentement  lui  serait  refusé 2.  Il  fallait  que 
Maximin  eût  vraiment  «  l'amour  de  la  paix  et  du  repos  » 
et  un  bien  grand  désir  de  recevoir  son  dû  pour  recon- 
naître, après  de  telles  déclarations,  la  bonne  foi  de  sa 
fiancée  "^  Ribeaupierre  désignait  comme  juge  (Charles  de 
Poitiers,  évêque  de  Langres.  Le  juge  devait  interroger  les 
deux  parties,  décider  si  le  mariage  aurait  lieu,  et  dans  le 
cas  de  la  négative  délivrer  à  chacune  d'elles  une  attesta- 
tion qui  lui  permettrait  de  se  marier  ailleurs.  Dans  sa  se- 
conde partie  la  transaction  fixait  le  montant  de  la  créance 
de  Maximin  à  10.000  écus  d'or,  somme  bien  supérieure  à 
celle  dont  le  duc  était  débiteur. 

Tout  en  déblayant  le  terrain,  Philippe  engage  les  négo- 
ciations du  côté  de  l'Autriche.  De  nombreuses  missions 
et  conférences  marquent  les  années  1420  et  i4î>'T. 

Au  mois  de  juin  i^'20,  au  moment  où  Philippe  qui 
vient  d'assister  au  traité  de  Troyes  et  au  mariage  de 
Catherine  de  France  et  du  roi  d'Angleterre  Henri  Y, 
se  prépare  à  recevoir  la   donation  universelle  des  biens 


1.  ï'romissiones  malrimonialos  dicta  domina  inea  Katherina  plane  di- 
fessa  est,  approbans  ea  non  esse  (P.  i38, 1.  8).  —  Ce  texte,  ainsi  que  les 
suivants  sont  extraits  de  la  transaction. 

2.  Pro  bonis  seruitiis  sibi  a  dicto  Afaximino  iinpensis  in  persecutione 
causarum  et  negotioruni  suorum  post  decessum  ([uondani  doniini  nicidiicis 
Austrie,  sui  conlhoralis,  cui  Deus  dot  veniani,eo  leniportMjuo  diclns  Mnxi- 
m/ntj.s  locutus  fuerat  sibi  de  niatrinionio  secum  contrahondo,  extunc  res- 
pondit  et  promisit  in  casum  quo  dux  Johannes  Borgondie^  eius  frater.  qui 
nouiter  ab  hoc  seculo  decessit,  cuius  anima  in  pace  iv<piiesfat,  et  alii  sui 
consang'winei  et  amici  concordarent  et  contenu  essent  quod  diclum  malri- 
moniiim  inler  ipsam  et  dictum  Maxiininnin  sortiretur  etVeclum,  extunc 
placeret  sibi  et  foret  bene  contenta,  firmiter  sperans  quoil  dicli  eius  fra- 
ter, consanguinei  et  amici  nuUomodo  in  eo  consentirent  (P.,  i3^,  I.  «j). 

3.  Dictas  dominus  .Vrt.v/V/J/njf.s,  cupiens  omnem  pacen»  et  qiiielem.  reco- 
gnoscens  bonam  tidem  dicte  domine  Katheriiu'  su[)cr  prcdicto  negolio,  in 
iudicem  nomiuauit  (P.  i38, 1.  24) 


-  102  — 

de  Catherine,  une  première  entrevue  a  lieu  à  Belfort. 
Yillers  et  le  bailli  de  Dijon  représentent  le  duc  et 
Catherine  ;  Anne  de  Brunswick  se  fait  assister  des  gens 
de  son  mari.  Les  conditions  du  traité  étaient  les  sui- 
vantes :  1°  attribution  à  Catherine  des  châteaux  de  Délie, 
Florimont,  Altkirch,  Ferrette  délivrés  de  toutes  charges, 
sauf  de  celles  établies  dans  les  six  dernières  années.  Ca- 
therine conserve  les  châteaux  de  Belfort  et  de  Rosemont, 
Frédéric  eût  été  bien  empêché  de  les  lui  enlever  ;  2°  res- 
titution des  joyaux  restés  en  Autriche;  3^  application 
de  la  coutume  de  Vienne  aux  meubles  laissés  par  Léo- 
pold.  Il  pouvait  arriver  que  Catherine  ou  Frédéric  refu- 
sât de  ratifier  le  projet  de  traité.  En  prévision  de  cette 
éventualité,  Anne  de  Brunswick  et  les  gens  de  Frédéric 
ofi'raient  subsidiairement  à  la  douairière,  sa  vie  durant, 
une  rente  de  2.000  florins  d'or  et  la  possession  de  Délie, 
Belfort  et  Rosemont  contre  de  bonnes  sûretés  que  ces  for- 
teresses feraient  retour  à  Frédéric.  On  se  donnait  rendez- 
vous  à  Ensisheim  le  3o  septembre  1420  pour  savoir  la  vo- 
lonté des  parties. 

Philippe,  saisi  de  ce  projet  par  l'évèque  de  Tournay, 
consentit  à  l'attribution  des  quatre  forteresses,  mais  vou- 
lut avoir  la  certitude  de  recouvrer,  après  la  mort  de  sa 
tante,  la  somme  de  44ooo  francs  payée  à  Léopold  à 
compte  sur  la  dot.  11  désigna  de  nouveau  Villers  et  Chan- 
cey  pour  assister  à  la  conférence  d'Ensisheim.  Du  siège 
devant  Melun,  où  il  était  avec  le  roi  d'Angleterre,  il  écri- 
vit à  la  régente  Anne  une  lettre  qui  sentait  la  guerre.  Il 
voulait  une  prom[)te  satisfaction.  Autrement,  w  lui,  ses 
«  seigneurs  »,  c'est-à-dire  les  deux  rois  de  France  et  d'An- 
gleterre, «  parents,  amis  et  sujets  seraient  astreints  à  con- 
«  seiller  et  à  aider  sa  tante*».  Les  commissaires  du  duc  de 


I.  Très  chierc  et  très  amrr  cousine,  pour  W  .singulier  désir  (juo  j'ay  de 
saiioir  ades  bonne.-,  cl  certaines  nouuelles  de  voz  estai  et  santé.  jVscrips 
I)resentenienl  deuers  vous  et  vous  prie  (juc  bien  sonnent  nfcn  vueiUiez 
escrire  la  certuineté,  car  d'en  oïr  tousdiz  en  bien  ce  n\'est  très  parfait  plai- 
sir.   El  très  chierc   et  1res  aniée  cousine,  se  du  mien  estât  sauoir  vous 


-  103  — 

Bourgogne  étaient  en  route  pour  la  capitale  de  la  îlaute- 
Alsace  lorsque  Frédéric  contremanda  la  journée,  refusant 
d'en  fixer  une  autre*. 

L'année  suivante,  les  circonstances  paraissent  critiques. 
Le  mauvais  vouloir  du  duc  d'Autriche  et  peut-être  le  ton 


plaisl,  j'esloye  à  rcscripture  de  cesles  en  In-s  bonne  santé  de  ma  personne, 
la  mercy  Nostre  Seigneur  qui  le  semblable  vous  vueille  tout  temps  ot- 
troier.  Très  chiere  et  très  aniée  cousine,  j'ay  sceu  que  encores  dure  le  dé- 
bat ou  qui  de  long'  temps  a  esté  entn;  ma  très  cliiere  et  très  aniéc  tante 
dame  Katherine  de  lUmrgoingne,  ducbesse  àWnsterichc.  et  mon  très  chier 
et  très  amé  cousin,  le  duc  Fedric  iVAusteriche,  vostre  seigneur,  pour  occa- 
sion du  douaire  et  raorgangonghe  de  ma  dicte  tante  et  autrement,  duquel 
débat  il  me  desplaist  de  tout  mon  cuer  et  suis  très  désirant  que  bonne  et 
bi'iefue  paix  et  conclusion  y  soit  mis<;  pour  l'amour  naturelle  que  j'ay  et 
suis  tenu  d'auoir  à  ma  dicte  tante  et  aussi  que,  sauf  le  droit  d'icelle,  je 
ayme  et  vouldroye  adez  le  bien  et  honneur  de  mon  dit  <.'ousin  d'Auste- 
riche  et  le  vostre  et  auroye  très  grant  plaisir  que  ma  dicte  tante,  mon  dit 
cousin  et  vous,  eussiez  toujours  bonne  paix  et  amour  ensamble.  Et  pour 
ce.  très  chiere  et  très  araée  cousine,  que  j'ay  entendu  que  vous  estes 
chargée  de  ceste  matière  pour  l'absence  ou  occupation  de  mon  dit  cousin 
vostre  seigneur,  je  vous  prie  si  aHectueusement  et  cordialment,  comme 
plus  ptiis,  que  vous  vueilliez  à  ma  dicte  tante  sur  ce  faire  si  bonne  et 
briefue  raison  qu'elle  en  doye  estre  contente  et  que  ledit  débat  soit  appai- 
sie  et  mis  en  bonne  amour.  Autrement,  ou  tort  et  deflault  de  mon  dit 
cousin  et  de  vous,  dont  il  me  desplairoit  bien,  je  et  aucuns  mes  seigneurs 
et  parens  et  pluseurs  autres  mes  bons  amis,  subgiezet  seruiteurs,  serions 
abstrains  de  conseillier  et  aidier  ma  dicte  tante  en  son  bon  droit  et  pour 
la  conseruation  d'icellui.  Très  chiere  et  très  amée  cousine,  vueilliez  moy 
sur  ce  escrire  par  le  porteur  de  cestes,  ensemble  se  chose  vous  plaist  (jue 
puisse,  et  je  le  ferai  de  ires  bon  cuer  et  voulentiers.  Le  Saint  Esperit 
vous  ait  en  sa  saincte  garde.  Escript  au  siège  deuant  3/^/e»n,  le  xv  jour  de 
septembre  [1420].  Vostre  cousin  le  duc  d(^  /iniir>>-oin<cne,  conte  de  Flandres, 
d'Artois  et  de  liourgoingnc.  [Au  bas.  à  droite  :|  Menart  [Paraphe].  (Au  re- 
vers :|  A  ma  très  chiere  et  très  amée  cousine  dame  Anne,  duchesse  d'.4u.s'- 
/(77C'/ie  (Bibliothèque  de  la  ville  de  Dijon,  fonds  Baudot,  957  (40),  porte- 
feuille blanc,  pièce  n»  322.  Orig.  Pap.). 

I.  Deax  documents,  pp.  8,  <>.  —  A  messire  Jaques  de  \'iUers,  conseillier 
et  chambellan  de  mon  dit  seigneur,  hMiucl  mon  dit  seigneur,  par  l'auis  de 
monseigneur  le  chancelier  et  d'autres  des  gens  de  son  conseil,  ail  ordonné 
aler  par  deuers  la  duchesse  d'AutUeriche,  femme  du  duc  Fedrich,  et  en  sa 
compaignie  maistre  RicJiart  de  Chancey,  bailli  de  Diion,  pour  traictier  et 
accorder  auec  elle  sur  les  debaz  uieuz  entre  madame  d'Aiithe riche,  d'une 
part,  et  le  dit  duc  Fedrich,  d'autre,  la  somme  de  cent  frans.  Pour  ce  (paie 
à  lui  sur  le  dit  voiaige)  (a),  par  mandement  de  mon  dit  seigiuHir  donné  le 
derrain  jour  de  juing,  l'an  mil  iiij=  et  vint,  cy  rendu,  avec  quiclance  du  dit 
messire  Jaques,  c  frans  (B,  i6o<),  fol.  iiij"xij.  v).  —  (a)  Au-dessus  de  la 
ligne. 

A  messire  Jaques  de  Villers,  maistre  Itichard  de  (Jliancey  et  à  messire 
Jehan  de  iVimf  Vlaire,  la  somme  de  ijlv  frans  à  eulx  deue  pour  les  cau- 
ses que  s'ensuigent,  c'est  assauoir  au  dit  messire  Jaques  c  frans,  le  xxix 
de  septembre  cccc  et  vint,  en  presl.à  cause  d'un  voiaige  qu'il  lit  auec  le 


—  104  - 

du  duc  de  Bourgogne  ont  suspendu  les  négociations. 
Philippe  demande  le  concours  du  roi  d'Angleterre  qu'il 
a  reconnu  comme  le  futur  roi  de  France,  comme  celui  qui 
sera  son  suzerain,  et  qu'intéressent  désormais,  par  consé- 
quent, les  projets  de  la  Bourgogne  sur  l'Alsace.  Les  rois 
de  France  et  d'Angleterre  et  le  duc  «  écrivent  et  récrivent» 
à  Frédéric  «  qu'il  fasse  raison  à  madame  d'Autriche*  ». 

Les  Bâlois  se  réveillent  au  bruit  de  ces  allées  et  venues. 
Dans  la  paix  et  la  quiétude  depuis  plus  de  six  années,  ils 
n'avaient  pas  encore  rendu  leur  décision  arbitrale.  Mais 
des  brouilleries  de  la  Bourgogne  et  de  l'Autriche,  de 
Tévêché  de  Bâle  et  du  comté  de  Montbéliard,  pourrait 
bien  sortir  une  guerre  entre  Bourguignons  et  Allemands. 
Les  gens  de  Bâle  se  souviennent  de  1409,  de  la  seigneurie 
de  Landser  dévastée  par  les  Bourguignons,  du  maréchal 
de  Vergy  à  quelques  lieues  de  leur  ville,  de  leurs 
citoyens  retenus  prisonniers  et  mis  à  rançon,  de  leur 
défaite.  La  crainte  du  Welche  est  la  fin  de  leur  inaction. 
Le  margrave  Rodolphe,  qui  avait  déjà  en  i4io  négocié  la 
paix  entre  Catherine  et  Bàle,  croit  voir  de  nouvelles 
batailles  à  la  frontière  de  ses  domaines  2.  La  perspective 
d'hostilités  prochaines  le  détermine  à  lier  société  avec 
Bàle  et  l'on  réussit  à  inspirer  des  inquiétudes  à  la  régente 
Anne  de  Brunswick. 

Dans  le  temps  même  où  la  diète  de  Baume  règle  le  sort 
de  Maximin,  Anne  ouvre  à  Montbéliard  une  conférence 
entre  les  nobles  bourguignons  et  autrichiens  qui,  depuis 
un  an,  se  font  la  guerre  de  frontière.  La  présence  d'une 
délégation  du  conseil  de  Bàle  montre  d'oii  vient  la  pen- 
sée de  la  réunion  et  la  force  qui  maintient  les  adversaires 
assemblés  et  dirige  leurs  délibérations.  Antoine  de  Ville, 


(lit  maistro  liichnrd  deniers  la  duchrsso  dWiiIrriche.  f<Mnin<*  du  duc  Frdric^ 
pour  les  bes()iiijj:nes  de  u»a  dame  iVAnsIcrichc,  seur  de  feu  uionseigncur. 
Au  dit  maistre  Jiichard,  j)our  senililablc  cause,  sur  son  voiaijfc.  cent  frans 
(Fol.  cvj,  r°).  —  Le  duc  de  Hourjfogne  emploie  .Tacques  de  ^'ille^s  à  des 
négociations  avec  la  Savoie  (Fol.  civ,  v). 

I.  Deux  documents,  p.  »). 

a.   UB.  Basel,  Vl,  30  (1410,  3  no\ .). 


—  105  - 

Jean  Louis  de  Tluiillier,  lo  «  Zsclian  Lois  »  des  BAlois, 
Henri  d'Accolans,  Ilumbert  de  Villersexel  et  le  seignour 
de  Ronchamp  «  parlementent  du  matin  au  soir  »,  écrit 
Briot  à  Catherine,  avec  Jean  de  Thicrstein,  Uodol[)he  de 
Ramstein,  les  nobles  de  Délie,  Jean  Renaud  le  bâtard  de 
Florimont  et  le  sire  de  Montjoie.  «  Votre  châtelain  de 
((  Belfort  y  était.  Mais  je  ne  sais  ce  qu'il  a  fait  ».  Tous, 
obéissant  à  la  même  impulsion,  sont  disposés  à  s'accor- 
der. «  L'on  traite  à  tout  le  monde,  mais  votre  fait  dort  ». 
Briot  voudrait  que  madame  s'entende  avec  Guy  Gelenier, 
conseiller  du  duc  Philippe,  pour  demander  une  confé- 
rence à  la  régente  et  que  Philii)pe  vienne  lui-même  au 
plus  tôt  «  pour  que  vous  ne  soyez  pas  toujours  promenée 
«  par  des  atermoyements  »^ 


I.  Très  haullo,  très  puissant  et  très  graiit  princesse  ma  très  redoublée 
et  souuerainne  dame,  tant  et  si  très  humblement  comme  je  i)uis,  je  me 
recommand  à  voslre  noble  grâce  et  j)laise  sçauoir  la  voslre  noble  seigno- 
rie  que  les  journeez  qu'estoient  prinsez  a  Bal/ne  se  sont  tenues,  aux 
quelles  est  estez  monseigneur  de  Saint  George  et  monseigneur  le  pardes- 
siz  et  m'a  dit  vng  homme  qui  estoit  au  dit  lieu  que  monseigneur  le  par- 
dessiz  ii  ait  dit  qu'ilz  se  sont  départir  de  Tautre  partie  sans  nunlz  appoin- 
tement  (a).  Item,  ma  très  redoublée  dame,  le  conte  Gnillainne  de  Monl/ort 
(b),  le  comte  Jehan  de  Tiert  citey  (c),  Rendol  de  Hamistel  (d)  et  le  conseil 
de  Baille,  s'est  a  sauoir  monseigneur  liroqnardt  le  Moinne,  messire  Cor- 
rnnd  d'Eptingue,  messire  liroquardt  de  Ring  (e),  Offenboiirc  et  pluseuis 
aultres  sont  à  Montheliard  à  la  requeste  de  vostre  belle  suer  d'Otteriche., 
et  il  ont  ja}''  bien  demorez  quatre  jours  et  ont  tant  pourchaissiez  per  le 
moien  dou  baillif  de  Montheliard  comme  de  ceulz  de  Monstnrculz  (f)  que 
monseigneur  de  ViUers  (g),  Anthoinne  de  Ville  (h),  monseigneur  de  ^font 
Jorg  (i),  Jehan  Loys  (j)  et  monseigneur  Henry  d'Eseollans  (k)  sont  au  dit 
lieu  et  traitent  du  desacourt  qui  est  entre  eulx,  c'est  asauoir  Anthoinne  de 
Ville  hait  acourt  romi)puement  trenchiement  auec  le  comte  Jehan  et  le 
dit  Reudol,  ensamble  ceulz  de  Délie  et  de  Florimont.  Item  monseigneur 
Henry  d''Acollans  hait  acourt  paroillement  à  eulx.  Quant  à  Jehan  Loys 
il  l'ay  acourdé  paroillement  (jue  il  n'estoit  que  aidant  dWnlhoinne  de 
Ville.  Item  quant  à  nu)nseigneur  de  Villard  (1)  et  le  comte  .lehan  l'on  trait- 
tent  le  plus  fort  que  Ton  peut  entre  deulx.  et  tient  Ton  tpi'ilz  hauront 
acourt.  Item,  ma  très  doublée  dame,  dou  desaceourdt  qu'estoit  entre  Tab- 
bey  de  Mohre  (m)  et  Jehan  Loys  et  monseigneur  Estienne  de  Saint  Viz,ii  la 
requeste  de  ma  dame  d'Otte  riche  et  du  dit  comte,  le  dil7(7/<j/j  veult  panre 
et  faire  droit  au  dit  abbey  a  lieu  d'Enge.sey  par  dcuant  nia  dii'te  danu'el 
son  conseil  et  ont  treue/.  sur  ce.  Item  nxonseigneur  de  Mont  .foye  cl  monsei- 
gneur de  lionchanz  ont  hauez  vne  journée  pardeuanl  le  dit  comte  et  tien 
<iu'ilz  hauront  accourd.  Item  quant  au  dit  sire  de  Mont  .Ji>yi\  le  comte 
Jehan,  ceux  de  Délie  et  de  Florimont  ont  vgne  monicion  le  jour  «pie  la 
ournée  de  Jehan  Loys  seroy  par  deuant   ma  dicte  dame.  Item  toutes  ces 


106 


Dans  les  premiers  jours  du  mois  d'avril,  le  conseil  de 
Bourgogne  décida  d'envoyer  une  ambassade  à  Frédéric 
et  à  sa  femme  ^  Au  mois  de  juillet,  le  margrave  et  Briot 


parties  sont  ancours  au  dit  lieu  de  Montheliard  et  pellementent  tous  jours 
ensemble  daulx  le  main  tanquc  a  soir.  Vostre  chastellain  de  liclfort  il  est 
estez.  AFas  je  ne  scay  que  il  ait  fait.  L'on  traicle  à  tout  le  monde,  mas 
vostre  faict  dort.  Et  pour  ce  vuilliez  hauoir  vostre  advis  deuer  maistre 
Guy  (n)  de  ce  qui  l'ut  pour  parller  l'aultre  jour  de  rescripre  et  enuoier  par 
deuers  la  dicte  duchesse  pour  requérir  et  hauoir  vne  journée  et  les  saulz 
conduistz  des  seigneurs  aux  quelz  monseig"neur  vostre  nepueura  donner 
sa  puissance  pour  Iraittie  de  vostre  lait  pour  vous  et  pour  lui,  afiin  que 
(piant  nostre  dit  seigneur  vostre  nepueur  vanray,  que  seray  bien  brief,  se 
Dieu  plait,  se  sceut  contenir  en  vos  besoinnes  et  que  vous  ne  fuissiez 
plusainxi  pourmenéeparadloinnes  et  que  ce  qui  vous  en  plairay  de  faire 
monseigneur  le  maistre  d'otel  en  soit  instrut  et  appourtoit  les  lettres  de 
ce  que  l'on  il  dauray  besoingnie  et  vostre  conseil  par  desay  il  seray  vray 
obéissant  Ma  très  souuerainne  dame,  plaise  sçauoir  à  vostre  noble  grâce 
que  le  bon  lattuaire  de  pernelles  que  vous  pleut  l'auUre  jour  à  moy  don- 
ner m'a  gairir,  mas  pour  moy  remettre  sur.  il  vous  a  rescripre  à  vostre 
recepueur  qui  me  baille  vne  douzaiune  de  vos  gelines  de  quelles  monsei- 
seigneur  le  maistre  d'otel  ne  Iliignenin  Colin  ne  maingeront  jay,  mas 
seray  pour  moy  remettre  sur,  adfîn  que  je  puisse  fort  laborel  en  vos 
besoingnes  de  par  desay.  Très  haulte  et  très  puissant  et  excellant  prin- 
cesse, ma  très  chierc,  très  redoubtée  et  souuerainne  dame,  je  prie  à  Nostre 
Seigneur  (pii  vous  donne  bonne  vie  et  longue.  Escript  à  Besançon  le  sey- 
zieme  jour  du  moy  de  mart  [1421,  n.  st.J.  [Au  l)as,  a  droite  :|  ^'ostre  humble 
petit  sugel  et  vray  obéissant  en  tout  Hague  liriat  de  Bel/art  [Au  revers:] 
A  très  haulte,  très  puissant  et  très  excellant  princesse  dame  Katherine  de 
lioargoing'ne,  duchesse  d'Ottheriche,  ma  très  chiereel  très  redoublée  dame 
(HibliolluMiue  de  la  ville  de  Dijon,  fonds  Baudot,  957  (jo),  portefeuille 
blanc.  Orig.  l'ap.)  —  (a)  La  conférence  de  Baume-les-Dames  entre  Maxi- 
min  et  les  plénipotentiaires  du  duc  de  Bourgogne  fixée  au  i5  mars,  termi- 
née i)ar  la  transaction  du  18  (Ri'B..  III,  2i3,  2(4)  —  Pour  le  passage  sui- 
vant sur  les  dillérends  entre  les  nobles  de  Bourgogne  et  ceux  d'Autriche, 
Or/o-.,  II.  'i;,  pp.  8i),  ij  18:  ()o,  v;!^  2o-'i'i.  —  (b)  Guillaume  de  Montfort-'lell- 
nang,  maître  dhôlel  de  Frédéric  {lii'B.,  III,  2i(),  i^Ji.  22  avr.).—  (c)  Thiers- 
tein.  —  (d)  Rodolphe  de  Ramstein.  —  (e)  Bàle.  Bourquard  zu  Rhcin.  —  (f) 
Peut-être  Jean  de  Montreux.  —  (g)  Ilumbert  de  Villersexel.  —  (h)  Le  sei- 
gneui-  de  Ville  dans  la  Franche-.Montagne  du  comte  de  Bourgogne.  —  (i) 
Jean  de  Monijoie.  (j)  Jean  Louis  de  Tliuillier.  —  (k)  Aecolans.  — (I)  \\\- 
lersexel.  —  (m;  Murbach)-  —  (i»)  Guy  Gelenier. 

1.  A  maistre  Richart  de  (^hancey,  conseiliier  de  mon  dit  seigneur... 
Item,  après  se  partit  de  son  dit  luistel  de  Dijon,  le  vj-  jour  d'auri)  ensui- 
gant(a),  pour  aler  à  la  dicte /'err/Vre, deuers  nostre  dicte  dame  et  mère  (b), 
auec  et  en  la  eompaignie  des  dessus  diz  (c),  pour  lui  dire  (jue  l'on  auoil 
(lelil)eré  d'enuoier  en  ambaxade  deuers  les  due  et  duchesse  d'Aiistcriche, 
pour  le  fait  de  nostre  belle  tante  la  tluchesse  dWtistcriche,  où  il  vacqua 
deux  jours  entiers,  alant  et  retournant  (B,  it»3i,fol.  vjv''  iij,  r  et  v»).  (a)  1421. 
La  date  <jui  précède  immédiatement  «'st  le  \xvij  jour  de  mars,  l'an  mil 
cccc  xxj.  (b)  Marguerite  de  Bavieie.  (e)  (iiiv  Gelenier.  Dreue  Ma,reschal. 


—  107  — 

firent,  aux  frais  du  duc  de  lîourgojrne,  une  visite  à  Frédé- 
rici.  A  la  fin  derannécseuienicnt,  le  2  décembre,  une  diète 
eut  lieu  à  Massevaux  ^  Des  envoyés  de  Frédéric  y  vinrent. 
Philipi)e  et  Catherine  avaient  député  Villers  et  Guy  Gele- 
nier  \  Il  s'y  trouvait  de  plus  un  chevalier  et  un  bourgeois 
de  Bâle  pour  Catherine  et  autant  pour  Frédéric.  Les 
Autrichiens,  suivant  les  instructions  secrètes  de  leur 
maître,  tergiversaient,  se  dérobaient,  ne  cherchaient  qu'à 
rompre  la  conférence.  Les  Bàlois  se  donnèrent  tant  de 
mouvement  qu'en  trois  jours  ils  eurent  mis  sur  pied  et 
fait  accepter  une  transaction  '*. 

Le  nouveau  traité  se  réfère  aux  écrits  que  madame  a 
donnés  précédemment  à  Frédéric.  Par  ces  expressions  il 


I.  Change  de  monnoie.  A  Jehan  Villain,  orleure,  demourant  à  Dijon, 
la  somme  de  trois  cens  vint  frans  à  lui  payé,  bailliee  et  deliuréc  comp- 
tant, par  le  conunandcinenl  et  ordonnance  de  ma  dicte  dame,  pour  qua- 
rante escuz  d'or  viez  qui  ont  esté  prins  et  achetez  de  lui,  au  pris  de  huit 
frans  la  pièce,  pour  iceulx  xl  escuz  d'or  baillier  et  deliurer  à  Jehan 
Mielon,  clerc  de  chapelle  de  ma  dame  la  duchesse  d'Aiitherichc,  qu'il 
estoit  venuz  quérir  à  Dijon,  deuers  le  dit  Fraignot.  pour  les  i)orter,  bail- 
ler et  deliurer  à  messire  Hugues  Briot,  prestre,  pour  aler.  de  par  ma  dicte 
dame  d'Aiitheriche,  en  la  compaignie  du  conte  liuedot  des  Soiwsse,  de  (iroy 
deuers  le  duc  Fcdrich  et  Hernest  d'Aiitheriche,  pour  auoir,  par  le  moyen  du 
dit  conte  Ruedo,  la  deliurance  des  terres  et  biens  de  ma  dicte  dame  d'Os- 
teriche.  Poui*  ce,  par  mandement  de  ma  dicte  dame  la  duchesse  de  liour- 
goingnCy  donné  le  xv  j(uir  de  juillet.  Tan  mil  cccc  vint  et  vng,  cy  rendu, 
auec  cerlilllcacion  du  d'il  Jehan  Villain  sur  la  deliurance  des  diz  xl  escuz 
d'or,  ensemble  lettre  de  recepte  du  dit  Mielion  par  laquelle  il  confesse 
auoir  reçu  les  diz  quarante  escuz  et  icelx  auoir  deliurez  au  dit  messire 
lingues  pour  la  dicte  cause,  iij''  xx  frans,  gros  pour  xx  deniers  tournois 
(B,  1611,  fol.  vijxx  xvij,  r°), 

a.  Deux  doeunients^  p.  m.  NPA..  XXVI,  p.  i3S.  I.e  mémoire  pour  ('athe- 
rine  ne  dit  rit;n  des  conférences  tenues  à  Belfort  entre  les  ambassadeurs 
de  Frédéric  et  ceux  du  duc  de  Bourgogne  et  de  Catherine,  le  11  noverabie 
(Saint  .Martin  d'hiver)  1421  et  le  i""  Juillet  (Octave  de  la  Sainl-Jean-Baptiste) 
1422.  Les  envoyés  du  d\ic  Philippe  furent  les  mènjes  aux  deux  assemi)lées  : 
rarchevè(pie  de  Besan(;on,  Hui)pes,  Villers,  Cluincey,  Guy  (ielenier  et 
Etienne  de  Grandval,  licencié  en  lois,  ses  conseillers  (Procurations,  Ai-ras, 
1421  ;  Dijon,  1422,  27  juin).  Ils  étaient  chargés  de  demander  «  la  restitution 
des  fonds  et  meubles  de  (^.atherine  (l)oin  Plancher,  III,  p.  207).  Il  est  à 
peine  besoin  de  dire  qu("  rien  ne  fut  terminé  dans  ces  réunions,  et  la 
seconde  assemblée  de  Belfort  fut  la  dernière  conférence  Jus»iu"a  celle  ([ui 
prépara  le  traité  de  Bàle. 

3.  Guy  Gelenier  fut  à  Dijon  avant  la  conférence  pi'ciulie  (1<  s  litres  près 
des  conseillers  et  au  ti-ésor  du  duc  (NPA.,  XXVI,  i%  p.  i3i()- 

4.  Deux  doeurneixts,  \i\}.  lo-ii.  —  Pour  le  traité,  NPA.,  XX\  I,  u  (1421, 
5  déc),  p.  i4<>. 


—  108  — 

vise  le  traité  de  Neuenburg.  En  principe,  il  n'est  que  la 
confirmation  de  ce  traité  ;  il  fait  revenir  les  parties  à  dix 
années  en  arrière.  Il  rend  à  Catherine  ses  joyaux.  Il  ne 
dit  rien  des  meubles  de  la  succession  de  Léopold.  Mais 
son  silence  ne  saurait  être  interprété  comme  une  renon- 
ciation de  la  veuve  au  bénéfice  de  la  coutume.  Il  rend 
également  à  Catherine  le  domaine  qu'elle  possédait  à  la 
mort  de  son  mari  ;  elle  le  reprendra  dans  l'état  où  il  se 
trouve.  Par  conséquent,  les  gageries  établies  pendant  son 
expulsion  lui  sont  opposables,  mais  il  lui  est  permis  de 
lever  une  aide  sur  le  pays  pour  les  racheter.  Catherine 
renouvelle  les  promesses  de  Neuenburg,  notamment 
l'abandon  de  la  créance  des  arrérages  impayés  jusqu'en 
1411  et  celui  des  prélèvements  annuels  à  opérer  sur  les  ar- 
rérages depuis  1411.  Il  va  de  soi  que  depuis  le  jour  où  son 
beau-frère  avait  occupé  ses  domaines  elle  ne  lui  avait  pas 
servi  cette  rente.  Il  est  certain  aussi  que  pendant  le  court 
espace  de  temps  qui  sépare  le  traité  de  Neuenburg  de 
l'usurpation  commise  par  Frédéric  elle  n'avait  jamais 
opéré  un  seul  de  ces  prélèvements.  En  efi*et,  le  traité  de 
Massevaux  fixe  les  deux  sommes  additionnées  à  4^.000 
francs.  Il  rend  donc  Frédéric  créancier  de  Philippe  pour 
20.000  francs  et  créancier  de  Catherine  pour  une  somme 
égale. 

A  Massevaux  comme  à  Neuenburg  on  s'occupe  des  ofii- 
ciers  préposés  à  la  garde  des  forteresses.  Ils  s'obligeront 
par  écrit  et  par  serment  d'accomplir  leur  tâche  suivant 
les  prescriptions  du  traité  de  Neuenburg.  c'est-à-dire  de 
donner  les  garanties  voulues  par  ce  traité  pour  assurer 
la  restitution  des  forteresses  à  l'Autriche  dès  la  mort  de 
Catherine.  Pour  le  choix  de  ces  ofiiciers.  une  seule  des 
conditions  établies  par  le  traité  de  Neuenburg  est  main- 
tenue. Ils  seront  vassaux  du  domaine  d'Alsace.  On  n'exige 
plus  qu'ils  soient  «  AlhMuands  ».  Il  sufiit  qu'ils  appartien- 
nent à  des  familles  du  landgra viat  ou  du  comté  île  Ferrette. 
Les  hommes  originaires  de  l'Alsace  de  langue  frant^'aise  ne 
sont  plus  écartés.  Par  contre,  on  réclame  une  condition  nou- 


—  109  - 

vell(\  L'ofTicicr  doit  être  chevalier  ou  ('cuver,  liomnic  de 
bien,  loyal,  sa<!je,  en  possession  d'un  certain  avoir.  IMusde 
ces  aventuriers  venus  on  ne  sait  d'oii  et  j)rêts  à  tout  pour 
le  maître  qui  les  paie. 

Cet  ensemble  de  précautions  devait  s'a[)i)liquer  aux 
forteresses  de  Belfort  et  de  Uosemont;  Catherine  s'enga- 
geait à  «  faire  garder  »  ces  deux  places,  c'est-à-dire  à  les 
gouverner  de  la  même  manière  que  les  autres  forteresses 
de  la  seigneurie  d'Autriche.  Le  duc  de  Bourgogne  acquies- 
cerait à  cette  promesse  par  un  acte  scellé  ;  un  acte  revêtu 
de  son  seing  manuel  ne  serait  pas  suffisant.  Cette  clause 
avait  pour  but  de  prévenir  des  nominations  sendjlables  à 
celles  de  Couleur  et  de  Montaigu  et  peut-être  de  con- 
traindre Philippe  à  révoquer  les  deux  châtelains.  S'il  ne 
s'était  agi  pour  les  mettre  en  règle  que  de  leur  donner  des 
fiefs  en  Alsace,  c'aurait  été  bientôt  fait.  Aussi  bien  sont- 
ils  tous  deux  au  livre  des  fiefs  de  Catherine  parmi  les 
vassaux  de  la  mouvance  de  Belfort.  Mais  ils  n'étaient  pas 
natifs  d'Alsace. 

Maximin  n'est  pas  oublié.  Neuf  années  ont  passé  sur  les 
fiançailles  qui  devaient  faire  de  lui  le  seigneur  de  la 
Haute-Alsace  et  donner  à  l'Autriche  le  rival  le  plus  redou- 
table. Frédéric  ne  pouvait  ignorer  la  procédure  d'annu- 
lation, l'initiative  que  Philippe  le  Bon  avait  prise  de  l'en- 
gager, rem})ressement  des  deux  intéressés  à  y  donner 
leur  consentement.  Il  était  malaisé  de  ne  pas  croire  à  la 
sincérité  de  ce  qui  s'était  passé.  Mais  Frédéric  craint  un 
souvenir.  Maximin  est  donc  le  but  de  dispositions  spé- 
ciales. 11  n'aura  ni  droit  de  seigneui'ie,  ni  autorité  dans  le 
domaine,  ni  pouvoir  d'y  pénétrer  avec  une  force  quel- 
conque ou  de  se  mêler  du  gouvernement  à  (pielque  titre 
que  ce  soit.  Il  ne  pourra  y  faire  aucun  ennui,  opposer 
aucun  obstacle  au  duc  d'Autriche.  Par  là  Catherine  s'in- 
terdit de  lui  confier,  à  l'avenir,  l'ollice  de  grand  bailli  ou 
le  mandat  d'administrer  le  domaine  en  son  nom.  Cet 
entassement  de  clauses  prohibitives  montre  à  quel  point 
le  fils  de  Bruno,  l'ancien  fiancé  de  Catherine,  paraît  en- 
core dangereux. 


—  110  — 

Les  ratifications  ou  les  observations  des  parties  con- 
tractantes devaient  être  apportées  à  Bàle  huit  jours  après 
la  Chandeleur  1422  ^  Une  conférence  aurait  lieu  le  lende- 
main. On  ne  laissait  qu'un  intervalle  de  deux  mois  entre 
le  projet  et  l'accord  définitif  Catherine  était  à  Gray,  Fré- 
déric en  Autriche,  le  duc  Philippe  en  Flandre.  Les  dépu- 
tés bourguignons  allèrent  d'abord  à  Gray.  Catherine 
acceptait  avec  enthousiasme  les  conditions  de  Frédéric. 
«  Que  je  recouvre  mes  terres  »,  disait-elle,  «  monseigneur 
«  de  Bourgogne  et  moi  nous  saurons  bien  trouver  des 
«  chicanes  et  des  joints  pour  empêcher  que  monseigneur 
«  les  perde  jamais.  »  Le  projet  de  traité  allait  révéler  à  la 
cour  de  Bourgogne  les  clauses  jusque-là  tenues  secrètes 
de  la  convention  de  Neuenburg.  Les  envoyés  bourgui- 
gnons objectaient  à  Catherine  que  peut-être  son  neveu  ne 
donnerait  pas  son  consentement  pour  ne  point  se  priver 
des  40.000  francs  qui  devaient  lui  revenir  à  la  mort  de 
sa  tante.  Cette  somme,  aurait-elle  pu  leur  répondre, 
représente  des  arrérages  de  ma  rente  dotale,  des  revenus 
qui  n'appartiennent  qu'à  moi.  Sur  ces  revenus,  mon  neveu 
n'a  rien  à  prétendre.  Mais,  lui  aurait-on  répliqué,  la 
créance  de  40.000  francs  que  vous  faites  acquérir  à  Frédé- 
ric viendra,  au  jour  où  vous  mourrez,  en  compensation  de 
la  créance  en  restitution  de  votre  dot  et  réduira  cette 
créance  à  4  000  francs  au  préjudice  de  votre  neveu. 
La  compensation  fera  perdre  au  duc  de  Bourgogne  ou 
40.000  francs  sur  la  dot,  en  admettant  que  les  héritiers 
de  Léopold  soient  en  état  de  rembourser  la  dot,  ou  les 
assignaux  de  la  dot,  c'est-à-dire  les  territoires  qu'il  désire 
conserver. 

Les  commissaires  de  Philippe  blâmaient  aussi  Catherine 
d'avoir  dissimulé  à  sa  famille  le  traité  de  Neuenburg.  Ils 
lui  disaient  crueinent  qu'elle  avait  mal  fait.  «  Je  ne  me 
<(  souvenais  plus  de  cet  acte,  »  répondit-elle.  «  Mais  ce 
«  n'est  pas  pour  cette  somme  qu'il  faut  repousser  le  traité. 

I.   10  li'vrier. 


—  111  — 

«  Que  mon  neveu  ne  laisse  de  le  passer  et  je  le  lui  rendrai 
«  bien  ».  T^lle  odVait  de  pn^ndre,  parmi  les  joyaux  qui  lui 
seraient  rendus,  ce  qu'il  i'allait  i)our  atteindre  à  la  valeur 
de  5o  ou  60.000  francs  et  de  le  déposer  dans  un  cod're  en 
l'église  Saint-Bénigne  de  Dijon.  On  fermerait  le  coffre 
avec  trois  clefs.  Le  duc  en  aurait  une,  Catherine  l'autre  et 
l'abbé  de  Saint-liénigne  la  troisième.  A  la  mort  de  sa 
tante,  le  duc  de  Bourgogne  ouvrirait  le  coffre  et  prendrait 
pour  lui  les  joyaux  qui  s'y  trouveraient. 

De  Gray  les  envoyés  furent  chez  la  duchesse  de  Bour- 
gogne. Après  avoir  examiné  l'allaire,  elle  les  renvoya  au 
conseil  ducal  à  Dijon.  Le  projet  fut  débattu  en  grand  con- 
seil; on  passa  en  revue  le  pour  et  le  contre,  et,  finalement, 
un  long  mémoire  fut  envoyé  à  Philippe  le  9  janvier  1422. 
On  y  exposait  la  question  depuis  ses  origines.  Résumé  des 
conventions  matrimoniales  de  madame  d'Autriche,  récit  de 
son  expulsion,  de  la  tentative  d'accommodement  de  Belfort, 
des  négociations  qui  avaient  abouti  à  la  diète  de  Masse- 
vaux,  délibérations  de  cette  diète,  traduction  française  du 
projet  de  traité,  délibération  qui  avait  eu  lieu  ensuite  en 
Bourgogne,  discussion  très  détaillée  des  avantages  et  des 
inconvénients  du  projet,  tout  s'y  trouvait  réuni,  afin  de 
permettre  au  duc  de  se  prononcer  en  connaissance  de 
cause. 

Conclure  le  traité,  disait  le  mémoire,  ce  n'était  pas  seu- 
lement causer  au  duc  de  Bourgogne  un  dommage  pécu- 
niaire très  considérable.  Mais  madame  abandonnait  à  son 
beau-frère  les  revenus  des  territoires  qui  lui  avaient  été 
enlevés,  à  partir  du  jour  de  la  spoliation.  De  plus,  le  duc 
d'Autriche  ne  faisait  pas  une  entière  restitution,  car  on 
évaluait  les  gageries  qu'il  avait  constituées  pendant  son 
usurpation  à  la  somme  de  6  à  8.000  llorins.  La  guerre  ne 
valait-elle  pas  mieux  que  ces  onéreuses  renonciations? 
Avec  Belfort  et  Rosemont  que  le  duc  de  Bourgogne  tient 
déjà,  avec  une  puissante  armée  et  les  vassaux  d'Alsace 
que  la  comtesse  de  Ferrette  n'a  jamais  dégagés  de  leur 
serment  de  fidélité,  on  reprendrait  aisément  le  pays. 


—  112  - 

D'autre  part  les  arguments  contre  la  guerre  se  présen- 
taient en  abondance.  Elle  durerait  longtemps  ;  les  forte- 
resses d'Alsace  arrêteraient  l'armée  de  Bourgogne.  Elle 
coûterait  très  cher  et  madame  d'Autriche  y  perdrait  ses 
meubles  et  joyaux.  Le  duc  d'Autriche  les  vendrait  ou  les 
engagerait  pour  soutenir  la  guerre.  Ce  serait  grand  dom- 
mage. Il  les  avait  montré,  il  y  avait  moins  de  trois  mois,  à 
certaines  personnes  qui  les  évaluaient  à  plus  de  loo  ou 
I20.000  francs.  Supposé  le  succès,  on  n'aurait  le  pays  que 
dévasté.  Peut-être,  au  cours  des  hostilités,  aurait-on  en- 
dommagé les  pays  de  grands  seigneurs  voisins,  ce  qui  en- 
gendrerait de  nouvelles  guerres.  Les  conseillers  bourgui- 
gnons voient  plus  loin.  La  dispute  de  Catherine  et  de  Fré- 
déric, c'est  la  querelle  des  Welches  et  des  Allemands,  la 
querelle  éternellement  ouverte.  L'Allemagne  se  lèvera 
derrière  le  duc  d'Autriche.  Frédéric  est  malade.  S'il  meurt, 
son  frère  Ernest  le  remplacera.  Ernest  a  de  puissants  al- 
liés. Quant  à  Frédéric,  s'il  voit  qu'on  veut  lui  faire  la 
guerre,  il  aura  vite  trouvé  des  alliances.  Par  exemple,  il 
peut  bien  se  liguer  avec  les  villes  allemandes.  Que  dirait- 
on  s'il  mettait  le  territoire  contesté  entre  les  mains  d'un 
allié  si  puissant  que  Ton  ne  puisse  le  reprendre?  Déjà  le 
vieil  ennemi  de  Catherine,  Louis  de  Bavière,  lui  ollre 
100. ooo  florins  d'or,  avec  son  alliance,  en  échange  du  com- 
té de  Ferrette.  On  peut  craindre  aussi  que  le  duc  d'Autri- 
che, poussé  à  bout,  ne  soumette  le  litige  au  jugement  de 
l'empereur  et  des  princes  de  l'Empire.  Ce  serait  une 
chose  si  longue  qu'on  n'en  verrait  pas  le  terme. 

Jamais  traité  n'a  été  si  avantageux  pour  madame.  Il  n'y 
a  pas  à  tenir  compte  des  4o.ooo  francs.  Ils  sont  à  madame. 
Monseigneur  ne  i)eut  même  pas  les  réclamer  à  Frédéric, 
puis(ju  en  délinilive  madame,  par  ses  conventions,  en  tient 
(juilte  son  beau-frère.  D'ailleurs,  qu'est-ce  que  cette  somme 
au  regard  des  meubles  et  des  joyaux  que  le  traité  rend  à 
madame  et  qui  reviendront  à  monseigneur?  Que  sont  éga- 
lement G  ou  même  8.000  florins  de  charges  nouvelles  sur  le 
pays  auprès  de  ce  que  vaut  l'Alsace?  Au  surplus,  le  traité 


—  113  — 

veutquo  madame  retrouvo  son  dû  sur  le  pays  et  le  pays  est 
d'accord  pour  le  payer.  Que,  le  traité  conclu,  madame 
soit  en  possession  de  l'Alsace,  on  tirera  du  duc  d'Autri- 
che, s'il  veut  ravoir  le  pays,  bien  au-delà  des  sommes 
qu'on  lui  abandonne;  on  obtiendra  de  lui  plus  de  loo.ooo 
francs  en  renouvelant  les  demandes  faites  autrefois  et  à  la 
dernière  conférence.  Enfin,  les  conseillers  reprennent  le 
grand  argument  de  Catherine  :  «  Si  un  bien  petit  seigneur 
((  avait  la  possession  du  pays,  il  trouverait  toujours  tant 
«  de  querelles  et  de  traverses  qu'à  peine  pourrait-on  ja- 
((  mais  le  mettre  hors  de  ses  mains.  »  Il  serait  donc  pré- 
férable de  passer  le  traité.  C'est  l'avis  de  la  mère  de  ma- 
dame et  du  conseil.  Si  tel  est  le  plaisir  de  monseigneur,  le 
conseil  l'engage  à  écrire  bien  doucement  à  madame  pour 
lui  marquer  son  étonnement  du  contrat  secret  avec 
Frédéric  et  bien  affectueusement  aux  Bàlois  pour  les  re- 
mercier de  leur  zèle  et  leur  recommander  les  affaires  de 
madame.  On  flatte  Bàle.  Elle  est  presque  maîtresse  de  la 
situation.  On  ménage  madame.  Craint-on  un  coup  de 
tête  de  la  fille  de  Philippe  le  Hardi? 

Ces  négociations  n'eurent  point  de  suite.  La  guerre  de 
la  succession  de  France,  c'est-à-dire  la  guerre  de  l'Angle- 
terre contre  la  France,  donnait  au  duc  de  Bourgogne 
d'autres  soucis.  Philippe  ne  trouvait  pas  son  compte  dans 
le  traité.  A  quoi  bon  faire  rendre  l'Alsace  à  Catherine,  si 
la  renonciation  à  la  créance  de  40.000  francs  supprime  le 
moyen  le  plus  sûr,  le  plus  incontestable,  de  garder  ce  pays 
à  la  Bourgogne,  lorsque  Catherine  ne  sera  plus?  A  la 
mort  de  sa  tante,  Philippe  n'aurait  donc  rien,  ni  argent, 
ni  territoire.  Ce  serait  sacrifier  l'avenir  à  une  jouissance 
présente,  mais  éphémère,  et  payer  trop  cher  la  restaura- 
tion de  la  duchesse  d'Autriche. 

Pendant  que  son  neveu  réfléchit,  Catherine  s'impa- 
tiente. «  Elle  prie  et  prie  toujours  que  le  traité  se  passe. 
«  On  ne  peut  rien  en  avoir  d'autre.  »  Subitement  elle  se 
décide.  Naguère  des  personnes  puissantes  en  Alsace  et 
connaissant  le  pays  lui  allirmaient  qu'elle  rentrerait  en 

S 


—  114  — 

possession  de  son  domaine  à  condition  de  se  rendre  ;ï 
Belfort  avant  la  journée  de  Masse  vaux.  Ces  assurances 
n'avaient  pu  lui  taire  quitter  la  Bourgogne.  «  Je  n'irai  k 
«  Belfort  »,  disait-elle  «  que  sur  le  conseil  de  mon  neveu, 
((  bien  escortée,  pour  vite  revenir.  »  ElUe  craignait  un 
guet-apens  et  pensait  à  Montereau.  Maintenant  l'indigna- 
tion a  chassé  la  crainte.  Elle  vient  à  Belfort  préparer 
l'invasion  de  l'Alsace  ^  Philippe  lui  fait  parvenir  des 
armes  pour  la  défense  de  la  place  et  met  sur  le  pied  de 
guerre  les  garnisons  du  comté  de  Bourgogne  ^.  11  veut 
savoir  quel  secours  militaire  lui  peut  fournir  la  féodalité 
alsacienne.  Aussitôt  Catherine  songe  à  établir  son  livre 
des  lîefs.  On  ne  s'attardera  pas  à  y  marquer  la  consistance 
des  tenures  féodales,  on  donnera  la  seule  chose  qui  inté- 
resse présentement,  la  nomenclature  des  vassaux  tenus  le 
plus  étroitement  par  la  nature  de  leurs  fiefs  à  marcher  à 
l'ennemi.  Ce  sera  une  œuvre  de  combat.  En  même  temps 
Catherine  se  procure  de  l'argent  et  des  alliés,  elle  engage 
de  ses  joyaux  à  Guy  Gelenier  et  fait  avec  le  comte  Con- 
rad de  Fribourg  une  alliance  offensive  contre  l'Autriche. 
Le  traité  ne  prendra  fin  que  par  la  restitution  de  l'Alsace 
à  sa  souveraine  légitime.  La  duchesse  promet  à  son 
allié  le  libre  accès  de  Belfort  et  de  Hosemont  pour  la 
durée  de  la  guerre,  Conrad  prend  le  même  engagement 
vis-à-vis  de  Catherine  à  l'égard  de  ses  forteresses*.  On 


1.  Deux  documents,  pp.  12-14;  i^^-if^- 

2.  Après  la  mort  de  Catherine,  les  coininissaii-es  de  Philippe  le  Boa 
Iroiivciit  a  [Jelfort  et  rappoi'lent  a  Dijon  (juator/e  arbalètes  et  nu  trenil 
on  j,''nindal.  Ces  armes  appartiennent  a  leur  nniitre  (NPA.,  XWIII.  tî°, 
1428, juil. -août,  p.  197).  —  Mandement  de  Guy  Armenier  a  tons  les  eapi- 
taines  du  eomte  (Orig.,  11,  p.  ^,  n.  i,  1^12,  -2^  sept). 

3.  Orig.^  II,  la  {i^-r2.  7  oet  ).  —  Pour  les  rapports  tles  comtes  de  Kril>onr}r 
avec  la  |{()nr}^"()j;:ne  vers  celte  épcxpie,  v.  le  docunu'nt  suivant  : 

Je  Jehan  île  Fribouix\  escnier.  confesse  anoir  eu  l't  receu  de  Jelinn  Frai- 
)(n.ol^  receueur  gênerai  de  HourgoitiKne.  la  somme  de  quatre  intl  iVaus, 
la(juelle  sonnne  monseigneur  le  duc  de  liourgoini(ue  qui  a  présent  est.  par 
ses  lettres  patentes  données  a  l'avis  le  cinciuiesmc  jt)nr  tU'januier  dei'rain 
passé,  en  iiij  et  vinl(i4*Ji.  n.  st.),  m'a  donnée  île  sa  grâce,  pour  vue  lois, 
pour  consideracion  des  seruices  que  j'ay  lais  ou  temps  pusse  a  leu  mon- 
seigneur le  duc  de  Bourg-oingne,  son  père,  dont  Dieu  ayt  Pâme,  et  entre 
les  autres,  an  Jour  et  lieu  «>n  l'eu  mon  dit  seigni'ur  lut  tray  et  mnrlry.aus- 


-  115  — 

verra  donc  peut-être  les  soldats  do  Philippe  et  do  Catlie- 
riiio  de  Bourgoj^ne  dans  les  places  de  la  rive  droite  du 
Rhin.  Quels  territoires  traverseront-ils  pour  s'y  rendre? 

De  tels  préparatits  ne  pouvaient  manquer  d'agiter  les 
Bàlois.  Sigisinond  leur  demande  des  hommes  pour  son 
expédition  contre  les  Hussites.  Ils  lui  envoient  de  l'ar- 
gent. Pour  les  renforts,  ils  s'excusent  sur  la  querelle  de 
monseigneur  et  de  madame  d'Autriche.  «  Nous  sommes 
<(  obligés  de  nous  garder  contre  les  Welches  ^  »  Enfin, 
s' unissant  au  margrave,  ils  tentent  une  dernière  démar- 
che. Oll'enburg  s'achemine  vers  Belfort  avec  son  conci- 
toyen Hugues  zer  Sunnen.  Un  autre  bourgeois,  Arnold 
de  Rotberg,  se  rend  à  Innsbruck.  Bàle  prétend  agir  dans 
l'intérêt  de  la  Bourgogne.  Elle  n'attend  pas,  dit-elle, 
«  grande  gracieuseté  »  en  retour  de  ses  peines-. 

Frédéric  n'était  pas  moins  soucieux  que  les  Bàlois. 
11  lui  revenait  que  Philippe,  aidé  par  certains  nobles 
du  comté  de  Bourgogne  et  par  le  comte  de  Fribourg 
était  sur  le  point  d'entrer  en  Alsace.  Au  nombre  crois- 
sant de  difficultés  de  toute  sorte  qu'il  rencontre  dans 
la  vallée  du  Rhin,  Frédéric  devine  les  intrigues  de 
la  maison  de  Bourgogne.  Il  sollicite  l'appui  de  son 
frère  et  de  ses  cousins.  Craignant  que  sa  famille  ne 
l'accuse  d'avoir  rendu  la  guerre  inévitable  par  son  intran- 
sigeance, il  s'excuse  sur  sa  convention  avec  Sigismond  du 


quelx  jour  et  lieu  je  fuz  prins  et  emprisonné  par  les  ennemis  du  roy  nos- 
Ire  sire  et  de  lau  mon  dit  seigneur,  et  mesmement  pour  moy  releuer  en 
partie  des  Irais  de  ma  raen^-on  et  pertes  iaictes  à  cause  de  ma  dicte  prinse 
et  raensonnement,  comme  toutes  ces  choses  sont  plus  aplaiu  déclarées  es 
dictes  lettres  de  mon  dit  seigneur  sur  ce  Iaictes.  De  la  quelle  somme  de 
iiij"'  Irans  je  suis  content  et  bien  payé  et  d'icelle  quicte  et  enuers  tous  pro- 
mez  acquiter  mon  dit  seigneur  le  duc  de  liourgoingne.  son  dit  receueur 
et  tous  autres.  En  tesmoing  de  ce  j'ay  lait  mettre  mon  propre  seel  à  ceste 
présente  quictance  et  Tay  lait  signer  par  Plwlibcrt  de  Vaudrey,  escuier,  et 
par  Olhenin  de  Cleron,  mon  seruiteur,  le  xix*' jour  de  may.  Tan  mil  cccc  et 
vingt  vng.  [Signé  avec  paraphes  :J  Phelibert  de  Vaiidrey^  Othenin  de  C7(J- 
ron  (II,  11886.  Orig.  Parch  )  Etait  scellé  sur  simi)le  queue, 

I.  So  mùssen  wir  uns  von  den  \Valclien  schirmen  (lleusler,  p.  3i5,  n.  1). 
Basl.  Chron.,  IV,  p.  28,  n.  3. 

a.  Sur  la  politique  welche  de  Bàle  à  cette  époque,  Wackernagol.   p.  4^3. 


-  116  — 

mois  de  mai  i4i8.  Le  roi  l'a  fait  en  quelque  sorte  déten- 
teur malgré  lui  des  domaines  d'Alsace.  Gardien  de  ces 
territoires  pour  le  compte  de  l'Empire,  il  abuserait  de  la 
confiance  qui  lui  a  été  accordée  s'il  les  restituait  à  leur 
ancienne  maîtresse  ^  Toutefois  il  se  déclare  prêt  à  entrer 
en  arrangement.  Il  prie  Catherine  de  lui  envoyer  quel- 
ques uns  de  ses  conseillers.  De  suite  elle  réunit  son  conseil 
à  Belfort,  des  plénipotentiaires  sont  désignés.  Frédéric 
fait  attendre  plusieurs  mois  la  nomination  de  ses  ambassa- 
deurs^. Enfin  le  traité  est  conclu  à  Bàle  le  i!2  mars  1423  ^ 

Il  rendait  l'Alsace  à  Catherine,  et  lui  donnait  pouvoir 
d'exiger  des  officiers  l'obéissance,  des  vassaux  le  renou- 
vellement de  leurs  fiefs.  Mais  si  Catherine  obtient  ce  qu'il 
devenait  trop  difficile  de  lui  refuser,  ce  n'est  pas  sans  de 
nombreuses  restrictions.  L'on  a  fouillé  dans  les  traités 
intervenus  ou  simplement  projetés  entre  elle  et  Frédéric. 
Le  traité  de  Neuenburg  reste  en  vigueur.  Le  duc  d'Au- 
triche répète  sa  déclaration  de  prendre  l'Alsace  sous  sa 
protection  et  Catherine  sa  promesse  d'observer  tous  les 
écrits  qu'elle  a  donnés  à  Frédéric  après  la  mort  de  son 
mari.  Du  traité  de  Massevaux  on  tire  l'obligation  de 
prendre  les  gardiens  des  forteresses  parmi  les  hommes 
originaires  du  comté  de  Ferrette  et  la  clause  qui  met  à  la 
charge  de  madame  le  prix  du  rachat  des  rentes  et  gage- 
ries  constituées  durant  son  exil  '.  On  ajoute  seulement  que 
le  duc  d'Autriche  paiera  les  intérêts  échus  pendant  le 
temps  qu'il  occupait  le  pays. 

Les  nouveautés  ne  manquent  pas  cependant.  Pour  la 
première  fois  Maximin  est  passé  sous  silence.  Depuis  un 
assez  grand  nombre  d'années  il  s'est  éloigné  de  la   Hour- 


I.  M\\.,  XXVIII,  Si  5,  p.  145. 

•j.  NI*A.,  WIX,  r,  A,  ph'Mipolentiaircs  «le  l^alhcriiu'  (i^aa.  190CI.).  p.  i^6\ 
H,  de  Fiédéric  {i^'ïi,  ay  juiiv.).  p.  14s. 

3.  NPA.,  XX1\,  J%  p.  i:r2. 

4.  Pour  assurer  l'exécution  de  celle  clause,  ceux  (jni  avaient  reçu  de» 
g'affei'ies  de  l'rédéi'ic  «)u  de  sa  leuiuie  tlùreul  se  déclarer  i)ar  éci'il  prèls  a 
l'u  recevoir  le  prix  du  rachal  sans  resislauce  l.ellro  de  Huus  N'olker 
(M»A.,  XXIV,  14/3,  u8  sept.,  p.  i36). 


—  117  — 

p^ogne  et  rapproché  de  l' Autriche  K  II  semble  ne  deman- 
der qu'à  phiire  à  Frédéric.  Au  contraire  Frédéric  se  p^arantit 
de  sa  belle-sœur  et  de  la  liourgogne  par  des  précautions  mi- 
nutieuses dont  il  n'avait  jamais  été  question  jusque  là.  Si 
Catherine  néglige  ou  viole  un  article  quelconque  du  traité, 
les  vassaux  et  les  sujets  seront  aussitôt  déliés  de  leurs 
serments  envers  elle  et  devront  obéissance  à  l'Autriche. 
D'où  il  suit  que  s'ils  restent  fidèles  à  leur  souveraine  et, 
par  exemple,  sont  prêts  à  la  suivre  à  la  guerre,  ils  com- 
mettent le  crime  de  rébellion.  Catherine  se  désiste  de 
toutes  les  réclamations  qu'elle  pourrait  l'aire  contre  l'Au- 
triche. C'est  la  renonciation  aux  revenus  de  ses  domaines 
indûment  perçus  par  son  spoliateur,  l'abandon  de  ses 
assignaux  de  dot,  de  ses  joyaux,  des  meubles  de  son 
mari.  Elle  annule  tout  acte  souscrit  par  Léopold  ou 
par  Frédéric  qui  pourrait  appuyer  ses  revendications,  en 
quelque  main  que  cette  pièce  se  trouve,  et  promet  de  re- 
nouveler cette  renonciation  dans  le  plait  général  du  pays. 
La  condition  d'origine  exigée  par  le  projet  de  Massevaux 
pour  les  gardiens  des  forteresses  devient  le  principe  de 
nouvelles  rigueurs.  Désormais  le  grand  bailli  lui-même 
doit  la  remplir  ;  la  nomination  de  tout  officier  soumis  à 
cette  condition  ne  devient  définitive  que  par  fapprobation 
de  FVédéric  et  le  fonctionnaire  doit  faire  suivre  le  ser- 
ment qu'il  prête  à  la  landgravine  de  celui  d'obéir  au  duc 
d'Autriche  quand  elle  sera  morte. 

On  a  vu  fardeur  de  la  Bourgogne  et  de  l'Autriche  à  se 
disputer  Belfort  et  Rosemont,  les  sollicitations  de  Frédéric 
pour  obtenir  que  sa  belle-sœur  se  désintéresse  des  deux 
places  en  sa  faveur,  les  nominations  de  châtelains  bour- 
guignons qui    furent  la    réponse,    faite    par    Jean    sans 


I.  Ix'S  dernières  lettres  coiuiiios  de  Catheriiuî  a  Maximiii  reiiioiileiit  au 
2(>  décembre  i4i5  et  au  20  janvier  1417  (RU/i.,  III,  i33,  i50).  Quelques  jours 
après  la  mort  de  Catherine,  Couleur  éci'lt  à  Maximin,  au  nom  du  duo  de 
Hourgogne,  au  sujet  de  la  convention  de  Hauine-les-Dames  (399,  Jielfort. 
i5  levr.).  C'est  peut-être  la  seule  communication  écrite  entre  les  deux 
parties  depuis  le  18  mars  i4'^i,  date  de  cette  convention  (214) 


—  118  - 

Peur,  confirmée  par  Philippe  le  Bon,  l'.'irticle  du  traité 
de  Massevaux  dont  cette  entreprise  sur  les  droits  de  l'Au- 
triche provoqua  la  rédaction.  Par  le  traité  de  Bâle  Cathe- 
rine cède  Belfort  à  Frédéric.  Pour  conserver  Rosemont 
elle  renonce  à  la  forteresse  de  Thann.  La  portée  de  cette 
double  cession  est  toute  militaire.  Frédéric  entretiendra 
les  fortifications  des  deux  places  et  y  mettra  garnison.  Sa 
belle-sœur  conservera  les  revenus  des  forteresses  et  de 
leurs  territoires.  Ainsi  se  termine  le  débat  sur  Belfort  par 
une  capitulation  qui  bouleverse  la  situation  de  la  landgra- 
vine  et  qui  atteint  durement  le  duc  de  Bourgogne.  A 
l'avenir,  Catherine  est  isolée.  Belfort  aux  mains  du  duc 
d'Autriche  la  sépare  de  la  Bourgogne.  Sans  Belfort  elle 
n'est  plus  dame  en  Alsace  que  de  recevoir  ses  rentes.  Une 
clause  rend  ce  coup  plus  pénible  encore  et  de  plus  humi- 
liant. Catherine  s'oblige  à  contribuer  jusqu'à  concurrence 
de  600  florins  par  an  aux  frais  de  défense  et  d'entretien 
de  Thann  et  de  Belfort.  Elle  paie  sa  part  de  dépenses 
dirigées  principalement  contre  sa  famille. 

Le  traité  de  Bàle  est  donc  une  aggravation  de  ceux  de 
Neuenburg.  Pour  l'accepter,  Catherine  devait  être  bien 
lasse  ou  dans  un  état  pire  qu'au  début  de  son  veuvage.  Le 
21  mars  i^iS,  elle  donne  à  ses  beaux-frères  d'Autriche 
quittance  de  ses  joyaux.  Cette  date  si  rapprochée  de  celle 
du  traité  explique  en  partie  son  consentement  à  des  con- 
ditions si  onéreuses.  Au  moment  du  traité  tous  les  joyaux 
que  Catherine  avait  conservés  sont  chez  les  prêteurs  sur 
gages.  Les  frères  de  son  mari  retiennent  les  seules  paru- 
res avec  lesquelles  elle  pourrait  se  procurer  de  l'argent. 
«  Agréez  nos  propositions,  »  lui  disent-ils.  «  nous  allons 
«  faire  venir  vos  joyaux  d'Autriche  et,  quand  vous  nous 
«  aurez  donné  votre   consentement,  vous  les  aurez <.    » 

On  croirait  volontiers  que  Philippe,  comme  autrefois 
Jean  sans  Peur,  vient  d'abandonner  tout  à  coup  Cathe- 
rine à  elle-même,  car  si  sa  participation  aux  pourparlers 

i.  Nl'A.,  \XI\,  s*,  A.  |).  i.Vj.  I.ichnowsky,  V,  Vor/..,  p.  t:\c,  n*  aiia. 


—  119  - 

(le  Belfort  et  de  Massevaux  est  manifeste,  elle  ne  se  mon- 
tre giu're  en  ce  qui  concerne  les  négociations  du  traité  de 
Bàle.  En  réalité,  l'héritier  unique  el  pour  le  tout  de  Ca- 
therine continue  et  ne  cessera  jamais  de  prendre  le  plus 
Vif  intérêt  aux  affaires  de  sa  tante  d'Autriche.  «  Gran- 
((  dément  elles  le  touchaient,  grandement  elles  touchaient 
«  son  bien  et  son  honneur,  »  disent  et  répètent  les  comptes 
bourguignons.  Sa  femme  Bonne  d'Artois  aime  Catherine 
et  ne  lui  permettrait  pas  de  l'oublier  ^  Il  observe  l'Alsace 
et  les  pays  avoisinants,  y  envoie  les  Ghancey,  les  Arme- 


I.  NPA.,  XXXII  (1435,  0  oct).  p.  i8o,  et  cette  lettre  que  Bonne  d'Artois 
écrivait,  quelques  jours  avant  sa  mort,  à  sa  tante  d'Autriche  :  «  Très  chiere 
et  Ires  amée  tante,  .j'ay  recevi  voz  lettres  que  enuoié  m'auez  par  le  porteur 
de  cestes  et  par  le  contenu  sceu  vostre  bon  estât  et  santé  dont  j'ay  esté  et 
suy  moult  lye  et  joyeuse.  Nosti'e  Seigneur  m'en  doint  adez  oïr  de  bien  en 
mieulx  selon  ({ue  vostre  cuer  désire  et  que  vouldroye  pour  moy  mesmes. 
Si  vous  prie  qu'il  vous  plaise  moy  en  rendre  certaine  pour  ma  très  granl 
consolacion.  Et  du  mien  dont  par  vos  dictes  lettres  desirez  estre  acer[te]- 
née,  se  sauoir  vous  en  plaist,  je,  à  l'escripture  de  ces  lettres,  esloye  en 
bonne  santé  de  ma  pei'sonne.  la  mercy  Xostre  Seigneur,  qui  le  semblable 
vous  octroie.  Très  chiere  et  1res  amée  tante,  quant  à  vostre  fait  deuers 
les  vj'  frans,  pour  sauoir  sur  qui  en  serez  assignée,  le  receueur  gênerai  de 
lionro-oinf^nc  n'est  pas  pour  le  présent  en  ceste  ville,  maiz,  lui  retourné, 
lui  en  feray  parler  et  y  feray  du  mieulx  que  pourray,  et  en  tant  que  tou- 
che la  re<iuesle  que  Jehon  dWuhonne  vous  a  faicte  sur  ce  qu'il  dit  lui  estre 
<leu  des  gages  qu'il  prenoit  à  cause  de  la  capitainerie  de  Bcaufort,  je  lui 
escripz  touchant  ceste  matière  qu'il  sursee  riens  en  demander  jusques  à 
la  venue  de  monseigneur  ou  de  son  chancellier  par  deçà,  car  n'y  a  qui  y 
peust  ou  sceust  donner  appointement  ne  response.  Et  pour  vous  acerte- 
ner  de  toutes  nouuelles.  en  grant  joye  ont  esté  faictes  les  nopces  de  belle 
suer  Agnez  vostre  niepce  (a),  et  après  l'ay  conduicle  et  menée  jusques 
deuei's  ma  dame  mère  au  lieu  de  Molins  en  Jiourbonnors,  où  en  bonne 
foy  a  esté  receue  grandement,  joyeusement  et  a  très  grant  plaisance,  de 
quoy  regracie  Nosti-e  Seigneur  sur  tout.  Et  au  dit  lieu  de  Molins  arriua 
deuers  moy,  de  par  monseigneur,  Anlhoinc  de  Villers,  son  escuiei-  d'es- 
cuerie,  (jui  m'a  rapporté  qu'il  est  en  très  bonne  santé  et  (ju'il  se  trayoit  ou 
pays  de  Hollande,  m'a  fait  par  lui  sauoir  que  pour  la  denunire  qu'il  y 
conuient  faire  ou  dit  pays,  et  jusques  je  aye  autres  nouuelles  de  bii,  soit 
par  moy  retardé  mon  alée  deuers  lui.  Si  vous  escripz  ces  choses  pour  en 
estre  informée.  Très  chiere  el  très  amée  tante,  escriuez  moy  tousiours  fea- 
blement  de  voz  nouuelles  et  s'aucune  chose  vous  plaist  que  faire  puisse, 
car  je  le  feray  de  très  bon  cuer  et  voulentiers.  Nostre  Seigneur  v»)us  ait 
en  sa  très  digne  garde.  Escriptà  Dijon,  le  xxij»  jour  d'aousl.  Nostre  niepce 
la  duchesse  de  liourgoingne,  contesse  de  Flandres,  d'Artois  et  de  liour- 
o'ùingne.  [Signé  avec  paraphe  :|  Gnudry.  [Au  revers  :|  .V  ma  très  chiere  et 
très  amée  tante  la  duchesse  (VAustrcrichc  (Tonds  Hautlot,  porlef.  blanc, 
pièce  n»  320.  Orig.  Pap.).  (a)  Agnes,  fille  de  Jean  sans  l'eur.  mariée  l'an 
1425  à  Charles  I",  duc  de  Bourbon. 


—  120  - 

niers,  les  Gelenier,  les  Yillers,  Henri  Yalée,  le  bailli 
d'Amont  Guy  d'Amanges.  Lourdin  de  Saligny  voyage 
pendant  tout  l'hiver  j^'i^-il^^o  à  travers  les  marches  d'Al- 
lemagne et  le  pays  d'Autriche,  visitant  les  seigneurs, 
probablement  le  comte  de  Wurtemberg  et  le  margra" 
ve  de  Bade-Rôteln.  Par  ordre  du  duc,  l'objet  de 
ses  négociations  est  tenu  rigoureusement  caché.  Philippe 
prête  à  Catherine  ses  hommes  d'affaires.  Yillers  et  Chan- 
cey  séjournaient  à  Belfort  auprès  d'elle  peu  avant  le 
traité  de  Bàle.  Gelenier,  Amanges  et  Yillers  viennent 
l'assister  dans  les  premiers  mois  de  sa  restauration  '.  Elle 
reçoit  du  chancelier  de  Bourgogne,  «  monseigneur  d'Au- 
thume  »,  Nicolas  Rollin,  des  services  si  précieux  pour  la 
conduite  de  ses  affaires  et  de  ses  relations  avec  son  neveu, 
qu  elle  lui  donne,  peu  de  temps  avant  de  mourir,  une 
somme  de  4oo  fi'ancs  à  titre  de  récompense  *.  Mais  le  duc 
Philippe  a  lui-même  du  côté  de  l'Allemagne  des  embarras 
qui  le  gênent  pour  appuyer  ouvertement  sa  tante.  Sigis- 
mond  cherche  à  lui  ôter  le  comté  de  Bourgogne  -K  Bàle  ne 
saurait  lui  être  utile.  La  guerre  entre  Jean  de  Fleckenstein 
et  Thiébaud  de  Neuchàtel  pour  les  gageries  de  l'évêché 
est  imminente.  La  ville  épiscopale  doit  combattre  pour 
son  évoque  et  prévoit  l'intervention  armée  du  duc  de 
Bourgogne  en  faveur  de  ïhiébaud.  Aussi,  tout  en  protes- 
tant de  ses  sentiments  amicaux  pour  Philippe,  elle  préfère 
le  tenir  un  peu  à  l'écart.  Toutes  ces  circonstances  com- 
mandent au  duc  une  attitude  réservée  qui  durait  encore 
lorsque  Catherine  mourut. 

Bàle,  auteur  du  traité,  en  procura  l'exécution.  Une  pe- 
tite troupe  de  ses  soldats  se  rendit  à  Belfort  pour  assister 
à  la  remise  du  château  à  Frédéi'ic,  et  ce  fut  escortée  par 
Rotberg  et  Offenburg  et  munie  d'une  somme  avancée  par 


I.  Sur  les  relations  de  Philippe  avec  Catherine,  l'Alsace,  etc.,  NPA., 
XXX  (i42i-i4"3()),  pp.  i5G-i()2. 

a.  NPA.,  XXXIII,  II"  (i4a5,  u:  déc),  pp.  ai>:,  jiî 

3.  Leroux,  Xomwlles  recherches  crili<ines  sur  les  relolians  de  la  France 
avec  VAUcmofi'ne,  de  ij^.S' «  i/Vi  (Paris,  iSy-i).  pp.  iGi,H>8(i4aa.  doc). 


—  121  — 

les  magistrats  bâlois  que  Catherine  quitta  Belfort  le  21  sep- 
tembre 1423  et  vint  à  Ensisheim  y  rétablir  le  siège  de  son 
gouvernement*.  Enfin  «  elle  ravait  tout  le  sien  paisible- 
«  ment  »,  selon  l'expression  de  Marguerite  de  Bourgogne 
félicitant  sa  sœur'.  Deux  jours  après,  le  jeudi  avant  la 
Saint-Mathieu,  elle  était  au  Schildberg  où  l'attendait  le 
plait  général  d'automne.  Un  vassal  autrichien,  liourquard, 
seigneur  de  Bolhviller,  justicier  de  Haute- Alsace,  prési- 
dait l'assemblée.  Des  chevaliers  la  composaient.  Quel- 
ques conseillers  de  Frédéric  et  son  chancelier  Ulric,  curé 
de  Tyrol,  représentaient  leur  maître.  Chacune  des  deux 
parties  étaient  assistées  de  son  avant-parlier  ou  avocat, 
chargé  de  porter  la  parole  en  son  nom.  Ulric  montra  et  fit 
lire  l'acte  par  lequel  Catherine  et  Frédéric  mettaient  fin  à 
leurs  contestations  et  Catherine  s'engageait  à  renouveler 
en  justice  les  renonciations  qu'elle  faisait  dans  cet  acte. 
Catherine  reconnut  ce  qui  venait  d'être  lu  et  se  déclara 
prête  à  s'y  conformer.  Alors  Ulric  demanda  un  jugement 
proclamant  les  renonciations  de  madame,  de  manière  à 
leur  donner  la  plus  grande  force  et  solidité.  Le  justicier 
ayant  requis  les  chevaliers  de  rendre  leur  jugement,  il  fut 
reconnu  par  la  majeure  partie  d'entre  eux,  sur  leur  ser- 
ment, que,  madame  Catherine  étant  une  princesse,  assistant 
à  l'audience  sous  leurs  yeux,  devant  leur  banc  de  jus- 
tice, puisqu'elle  disait  sur  sa  dignité  et  son  honneur  de 
princesse,  qu'elle  connaissait  le  traité  et  qu'il  avait  eu  lieu 
de  son  gré  et  puisqu'elle  confirmait  toutes  les  renon- 
ciations contenues  dans  l'acte,  tout  cela  devait  avoir 
pleine  force  et  vigueur,  comme  fait  en  la  forme  la  meil- 
leure et  selon  la  coutume  de  la  justice  du  pays,  que  tous 
actes  contraires  détenus  par  madame  étaient  rétluits  à 
néant  et  ne  pouvaient  nuire  à  la  seigneurie  d'Autriche.  Et 
attendu  cette  déclaration  et  conformément  aussi  à  la  dé- 
claration des  chevaliers,  le  justicier  remit  à  chacune  des 


I.  /)«'i/.v  documents,  p.  uj.  Cojnptcs,  p.  '3i .  AWickciMa^eK  !>.  ^ôi. 
'2.  NPA.,  XXXI  (1425,  12  murs),  [).  17;. 


-  122  - 

parties  une  notice  de  jugement  scellé  du  sceau  pendant  de 
la  justice  du  pays  i. 

Par  cette  cérémonie  publique,  par  l'emprunt  que  l'on 
faisait  aux  plaits  généraux  de  leurs  solennités  multiples 
et  minutieuses,  on  voulait  attirer  l'attention  des  féodaux 
sur  la  situation  précaire  et  transitoire  qu'occuperait  à  l'a- 
venir la  dame  du  Sundgau.  Alors  seulement  les  vassaux 
commencèrent  à  faire  hommage  à  la  suzeraine  qui  leur 
était  revenue  et  les  engagistes  à  promettre  qu'ils  accepte- 
raient d'elle  le  rachat  de  leurs  fiefs  \  Catherine  ne  jouit 
pas  longtemps  de  ses  possessions  recouvrées  avec  tant  de 
peines  et  peut-être  au  prix  d'un  grand  sacrifice.  Un  peu 
plus  de  deux  années  après,  elle  mourait  à  quarante-huit 
ans,  épuisée  par  une  vie  de  luttes3.  Maximin  lui  survécut 
vingt-quatre  ans.  Il  les  passa  presque  entièrement  au  ser- 
vice des  Habsbourg.  Il  n'avait  pas  tardé  à  rencontrer  ce 
nouveau  placement  de  sa  fidélité.  Un  mois  après  la  tran- 
saction de  Baume-les-Dames,  Anne  de  Brunswick  lui 
adressait  déjà  ses  remerciements.  En  i432.  Frédéric  le 
nommait  bailli  d'Alsace  et  Brisgau  et  des  villes  de  Villin- 
gen,  Waldshut,  Laufenburg  et  Seckingen  avec  la  Foret- 
Noire '♦.  La  mort  de  Catherine  l'avait  rendu  inofiensif. 
L'Autriche  avait  cessé  d'en  avoir  peur. 

Catherine  était  morte  à  Gray,  elle  y  avait  demeuré  la 
dernière  année  de  sa  vie,  peut-être  avec  la  pensée  de  se 
fixer  encore  plus  loin  de  l'Autriche,  au  château  de  Ger- 
molles  dans  le  Chalonnais.  Au  temps  de  sa  jeunesse,  sur 
le  point  d'être  unie  à  Léopold,  elle  y  avait  fait  un  long 
séjour  d'été  avec  sa  mère,  sa  sœur  Bonne,  morte  peud'an- 


I.  M'A.,  \\I.\,  -2",  n  (i4ii,  ui  sept  ),  p.  ir.J.  I-icImowsky,  V.  Vorz..  p. 
cxciii,  M'  ui^.^.  Ia*  l'i  août  prrcrdt'iil,  Krrih'i'ic  avait  (Idiiiir  luaiidal  à  Guil- 
laume de  Monlforl,  si'ijjriu'ur  de  Tt'Unanjr  v[  a  son  chancriicr  llric,  euro 
de  Tyrol,  Ions  doux  ses  consoillors,  do  lorniinor  los  alVaires  avoc  Calho- 
i-iiio  (I*.  c.xc.ii,  u"  '-uO."),  lMnsi)rurk). 

a.  M'A.,  WIV  (i4u3,  uS  so|.l  ).  |.     liU. 

.1  NPA.,  WllI,  p.  i8i. 

4.  HUli.,  m.  ui()  (i4-".  'Ja  avili).  I,irl»iu»\\>k.\ .  \,  \  01/  .  |).  n.i.xxii,  u* 
■510J  (9  avril).  Ilarll,  p.  75.  Itasl.  Chron.y  IV,  p.  \n\.  w.  '3:  p.  44'- 


-  123  — 

nées  après  et  son  frère  Antoine  Monsieur,  tué  à  la  ba- 
taille d'Azincourt^.  Les  deuils  récents  de  sa  famille,  nom- 
breux et  prématurés,  assassinats  de  Jean  sans  Peur  et  de 
Jean  de  Bavière,  morts  de  Marguerite  de  Bavière,  de  Mi- 
chelle  de  France  et  de  Bonne  d'Artois,  la  rapprochaient 
des  siens^.  Elle  suivait  les  affaires  de  France  et  de  Bourgo- 
gne, guerre  des  Anglais,  campagne  du  dauphin,  projets  de 
troisième  mariage  pour  son  neveu  Philippe,  différend  du 
duc  de  Bourgogne  avec  le  duc  de  Glocester  régent  d'An- 
gleterre, aventures  de  Jacqueline  de  Bavière;  elle  aimait 
à  être  renseignée  sur  tout.  Le  mari  de  sa  fdleule,  Jean 
Gueniot,  auditeur  des  comptes  à  Dijon,  lui  envoyait  une 
sorte  de  journal  de  la  cour  de  Bourgogne  ^  Dans  son  tes- 


1.  Depuis  le  i'"  aousl  i3cj2  jusqu'à  la  tin  de  raniiée,  la  duchesse  Margue- 
rite de  Flandre,  mesdemoiselles  Katerine,  Bonne  et  Antoine  Monsieur,  de- 
meurèrent en  Bourgogne  et  passèrent  la  plupart  du  temps  à  Gerrnolles  et 
à  Eoinire  (Petit,  Itinéraires,  p.  544)-  H  ne  saurait  s'agir  dans  ce  texte  de 
Catherine,  fille  de  Jean  sans  Peur.  Elle  ne  s'est  appelée  Catherine  de 
liourgogne  qu'à  partir  de  l'avènement  de  son  père  au  duché  de  Bourgogne. 
Jusque  là  elle  portait  le  nom  de  Nevers. 

2.  Pour  ses  rappoi'ts  avec  Marguerite  de  Bavière,  v.  la  lettre  suivante. 
qui  est  au  plus  tard  du  12  septembre  i4'<2,  Marguerite  de  Havièrc  mourut 
le  14  janvier  1423.  Très  chiere  et  très  amée  suer,  poui'le  très  grant  et  très 
parfait  désir  que  j'ay  d'estre  acertcnéc  de  vostre  bon  estât  et  comment 
vous  vous  portez  en  vostre  nouuel  mesnaige  à  Gray,  je  escris  deuers 
vous  par  le  porteur  de  cestes  et  vous  prie,  très  chiere  et  très  amée  suer, 
que  briefment  et  souuant  par  les  venans  par  deçà  vous  en  plaise  moy 
rendre  certainne  et  vous  me  ferez  très  grant  amour  et  plaisir.  Nostre  Sei- 
gneur par  sa  grâce  m'en  doint  adez  sauoir  telles  et  si  i)onnes  nouvelles 
que  je  vouldroye  pour  moy  mesmcs.  Et,  très  chiere  et  très  amée  suer,  de 
mon  estât  plaise  vous  sauoir  que  je  suis  en  Ires  bonne  santé,  la  mercy 
Nostre  Seigneur,  (jue  le  semblable  vous  vueille  toulemps  ottroyer.  Et  suis 
aujourduy  venue  en  voyaige  à  Nostre  Dame  du  (Jfieniin  et  m'en  yray,  au 
plaisir  de  Dieu,  au  giste  de  lieaune,  pour  y  demeurer  juscpies  à  ce  que  la 
mortalité  que  est  présentement  à  Dijon,  à  Rouvre  et  la  enuiron,  soit  ces- 
sée. Très  chiere  et  très  amee  suer,  s'aucune  chose  vous  plaist  que  je 
puisse,  escripuez  le  moy  feablement  et  je  le  feray  très  voulentiers  et  de 
très  bon  cuer.  Prians  au  Sainct  Esperil  quel  vous  ait  en  sa  saincte  garde 
et  doint  bonne  vie  et  longue.  Escript  à  Xostre  Dame  du  Chemin,  le  xij"  jour 
de  septembre.  Vostre  suer,  la  duchesse  de  Bourgoingne,  contesse  de 
Flandres,  d'Artois  et  de  Bourgoingne.  [Signé  avec  pai'aphe  :J  G.  Lel)ois. 
[Au  revers  :]  A  ma  très  chiere  et  très  amée  suer  la  duchesse  d'Osterriche 
(liibliolhéque  de  Dijon,  fonils  Uaudot.  {ffj  (4<>),  i)orteltMullc  blam-,  pièce 
n"  021.  Orig.  Pap  )  —  1/épidémie  est  peul-èlre  celle  d«)Mt  paile  (îueniol 
(NPA.,  p.  180). 

3.  NPA.,  \XXll  (1425,  6  oct),  p.  178. 


-  124  - 

tament  qu'elle  fît  le  2  janvier  i^'iQ,  elle  renouvelait  la  do- 
nation universelle  de  ses  biens  au  duc  de  Bourgogne. 
Elle  choisissait  tous  les  «  solliciteurs  »  ou  exécuteurs 
testamentaires  parmi  les  fonctionnaires  de  son  neveu. 
C'étaient  Gueniot,  Drcue  Maréchal,  maître  des  comptes, 
Jacques  de  Villers,  châtelain  de  Vergy,  Jean  de  Noident, 
trésorier.  Elle  les  avait  fait  venir  à  Gray  pour  mettre 
ordre  à  ses  affaires.  Son  mari  était  enseveli  dans  le  tom- 
beau des  Habsbourg  à  Saint-Etienne  de  Vienne.  Elle  l'y 
laissa  seul,  elle  élut  sa  sépulture  dans  l'église  de  la  Char- 
treuse de  Dijon,  fondée  par  son  père.  Son  corps  fut  placé 
dans  la  chapelle  où  reposait  Philippe  le  Hardi,  auprès  de 
Jean  sans  Peur,  de  Marguerite  de  Bavière,  de  Bonne  d'Ar- 
tois». Son  testament  est  plein  de  legs  aux  églises  de  Di- 
jon, les  Chartreux,  la  chapelle  du  duc,  Saint-Médard, 
Saint-Nicolas,  aux  églises  de  Gray,  aux  Cordeliers  de 
Charrey,  à  la  dame  de  la  Marche,  bâtarde  de  la  maison 
de  Bourgogne,  «  parce  qu'elle  est  de  son  lignage  »,  à 
Jeanne  de  la  Marche,  sœur  aînée  d'Olivier  de  la  Marche, 
à  «  sa  bien  aimée  »  la  dame  de  Villers,  à  la  femme  de  Gue- 
niot, à  Estartde  Villey,  son  châtelain  de  Chaussin,  à  Pierre 
le  Watier,  son  châtelain  de  Gray*.  Par  ses  dernières 
préoccupations  et  ses  dernières  pensées,  Catherine  mon- 
tre que  trente  années  de  sa  vie  écoulées  en  terre  d'Alle- 
magne l'ont  bien  laissée  Franc^aise  et  Bourguignonne  dans 
l'âme. 

Mais  elle   songea   jusqu'au   bout  à  ses   «  i)ays  de  par 

I.  NI'A,  VIII,  r,  p.  a5;  XXXIll.  r.  p.  i8j:j".  p.  189.  Cyprien  Mongct,  £a 
Chartreuse  de  Dijon  ^Montreiiil-siir-Mor.  io»»i),  II.  p.  S6. 

a.  B.  3(K).  Orig:.  Parch.  Ktait  socllr  sur  doubh's  queues  de  deux  sceaux. 
Il  reste  le  sceau  rond  eu  cire  brune  de  la  cour  de  (iray  avec  contre-sceau. 
Légende  du  sceau  :  ■}-  S.  cvrie  coniilat\  s  liorf(\  ntlie  in  (iraiaeo.  Légende 
du  contre-sceau  :  Contras,  (irayaci.  —  Au  revers,  de  deux  écritiires  de  l'é- 
po(Iue,  les  paiements  faits  aux  légataires  et  ce  titre  :  Testament  de  ma- 
dame Katherine  de  /{onr^oinsi-ne.  duchesse  iVAusteriehe.  cui  Dieu  pardoint, 
uns  ou  cofVre  du  trésor.  NI'.\  .,  XWIII,  !•  (i  j*>.  n  st . , -ijanv.).  p.  181 . —  Sur 
Marie  dWy  ne,  cousine  bâtarde  du  duc  <ii'  Bo<irg(»gn<\  lemnuMle  (luillaume 
de  la  Marche,  Ib'uri  Stein.  Olieier  ih-  la  Mnrehe  (Uruxelles.  l'jiris,  1888), 
p.  H.  .Sur  .leaniu'  de  la  Marche.  \).  11  cl  pièces  justificatives  XIV  et 
XLVI  bis. 


—  125  — 

delà  ».  Si  elle  y  avait  fioullert,  les  bons  services  et  les  dé- 
vouements ne  lui  avaient  pas  fait  défaut.  Hàle,  qui  avait 
été  pour  elle  un  banquier  (complaisant  et  patient,  où  elle 
avait  trouvé  soutien,  réconfort,  médiation,  caution,  était 
un  peu  sa  ville.  «  Nos  particulièrement  aimés  les  bour- 
«  geoisdeBide,  »  écrivait-elle  un  jour'.  Elle  avait  au  pays 
de  Belfort,  parmi  les  gens  de  médiocre  condition  et  dans 
le  clergé,  des  hommes  de  confiance,  Jacot  Uossel,  prévôt 
de  la  ville,  Richard  Prévost  et  ses  frères  Vuillemot  et 
Guillaume,  Jean  Ulric  de  Roppe,  Claus  de  Rosemont, 
Jean  Clerc  d'Evette  et  surtout  les  trois  Belfor tains  Hugue- 
nin  Colin,  bourgeois  de  la  ville,  Jean  Simonin  et  Hugues 
Briot,  chanoine  de  la  collégiale. 

Au  conseil  de  Belfort,  premier  acte  des  négociations  du 
traité  de  Bàle,  seuls  deux  Bourguignons  assistaient,  Vii- 
ley  et  Jean  d'Abonné,  celui-ci  châtelain  de  Belfort.  Roppe, 
Briot,  Colin,  Rossel  étaient  les  autres  conseillers.  Des 
deux  plénipotentiaires  l'un  était  Simonin.  Briot  avait 
alors  des  sentiments  si  bourguignons  et  témoignait  d'un 
tel  attachement  aux  intérêts  de  Catherine  que  les  Alle- 
mands le  croyaient  de  Dijon.  Il  aidait  la  duchesse  à  vivre, 
lui  prétait,  la  cautionnait  et  payait,  acquittait,  au  besoin, 
les  dépenses  de  l'hôtel.  Le  duc  Philippe  l'employait  con- 
tinuellement pour  les  affaires  de  Catherine.  En  1421,  il 
avait  accompagné  le  comte  Rodolphe  auprès  de  Frédéric, 
il  porta  au  duc  de  Bourgogne  le  mémoire  du  conseil  de 
Dijon  sur  le  projet  de  Massevaux.  Dans  les  deux  an- 
nées suivantes,  il  fit  plusieurs  voyages  pour  le  «  recou- 
vrement »  de  l'Alsace  et  des  joyaux  de  madame  d'Au- 


1.  A  titre  d'exemple,  une  lettre  de  dédommagement  (SchadU)sbrioO  du 
comte  Hourquard  de  Liit/clslein,  en  faveur  de  Hàle,  à  raison  d'une  dette  de 
n)o  florins  contractée  par  Catiierine  envers  Jean  de  Flaxianden  et  pour 
laquelle  la  ville  s'est  portée  garante  {UB.  Basel,  VI,  ;a,  1412,  1;  déc.)-  Gau- 
thier  d'Andlau  donne  quittance  d'une  somme  de  100  florins  payée  par 
Hàle,  au  nom  de  Catherine,  à  déduire  de  4uo  llorins  d'arrérages  dus  à  Ro- 
dolphe d'Andlau,  son  Irére,  sur  la  seigneurie  de  Thanxi  et  demeurés  en 
retard  (Versessener  y.insen,  UB.  Basfl,\l,  17a,  1423,  24  dec  ).  lue  paitie 
des  joyaux  de  Catherine  est  engagée  à  Bàle.  etc. 


—  126  - 

triche.  En  1426,  il  prépara  le  travail  des  commissaires 
bourguignons  envoyés  dans  le  comté  de  Ferrette  pour  re- 
cueillir les  ell'ets  de  la  défunte  et  pour  apurer  les  comptes, 
leur  procura  des  sauf-conduits,  se  joignit  à  eux  dans  leur 
tournée,  traduisit  les  comptes,  négocia  le  rachat  des 
joyaux  engagés  à  Baie  et  la  réduction  de  la  créance,  vint 
en  Hollande  et  en  Zélande  où  le  duc  se  trouvait,  poussa 
jusqu'en  Hongrie.  H  avançait  toujours  les  frais  de  ses  dé- 
placements ^ 

Les  procédés  de  Catherine ,  sa  simplicité ,  ses  libé- 
ralités entretenaient  ces  dévouements.  Elle  permettait 
à  ses  serviteurs  de  causer  longuement  et  familièrement 
avec  elle.  «  Ma  très  souveraine  dame,  »  disait  un  jour 
Briot,  <(  plaise  savoir  à  Votre  noble  Grâce  que  le  bon 
«  électuaire  de  prunelles  qu'il  vous  plut  me  donner 
«  l'autre  jour  m'a  guéri.  Mais  pour  me  remettre  sus,  écri- 
«  vez  à  votre  receveur  qu'il  me  donne  une  douzaine  de 
«  vos  poules.  Monseigneur  le  maître  d'hôtel  et  Huguenin 
«  Colin  ne  les  mangeront  pas  et  je  n'en  travaillerai  que 


I.  NPA.,  p.  1&5,  n.  5,  pp.  ai4,  221,  n.  i.  —  A  nicssire  Hugues  Briot ^ 
presbtre,  conseillier  et  secrétaire  de  madame  la  duchesse  d^OsU'i'idie,  la 
somme  de  douze  vins  Irans,  feible  monnoye,  à  compter  douze  gros  de  la 
monnoye  ayant  derrierement  cours  pour  vng-  franc,  et  vng-  gros  pour  vint 
deniers  tournois,  laquelle  somme,  par  le  conimandenient  et  ordonnance 
de  madame  la  duchesse  de  Bourgoingne,  lui  a  esté  paye,  baillie  et  deliuré 
comptant  en  trente  cscus  en  or  qui, en  la  présence  du  dit  messire  Hugues, 
lurent  achetez,  la  dicte  somme  de  xij"  IVans,  dicte  monnoye,  c'estassauoir 
huit  irans  pièce,  tant  sur  ce  qui  lui  pouoit  estre  d«'u  pour  le  parpayement 
d'un  voyaige  que  deri-ierenuMit  il  fit  deuers  mon  dit  seigneur  au  siège  de- 
uant  Saint  Riquier  pour  les  besoingnes  et  all'aires  de  ma  dicte  dame  d'O.s- 
teriche,  sur  lequel  voyaige  il  n'auoit  leceu  que  cent  frans  seulement  de  la 
dicte  feible  monnoye  à  son  parlement  pour  faire  le  dit  voyaige,  comme 
en  presl  a  lui  fait  sur  vng  voyaige  (ju'il  a  (ail  deuers  les  ducs  dMf/.s/«'- 
riche  et  ailleurs  pour  les  diz  all'aires  de  nui  dicle  dame  d'Osteriehe  (a). 
Pour  ce,  par  mandement  de  ma  dicte  daine  la  duchesse  de  Bourgoingne 
donné  le  vj'  jour  de  nouembre,  l'an  mil  cccc  vint  cl  vng,  cy  rendu,  auec 
quiclance  du  dit  messire  Jlugues  Brioi  sur  l'achat  el  pris  des  dii  escuz, 
i-equise  par  le  <lit  mandement,  xij"  fi-ans.  gros  pour 

XX  deniers  lournois.  foible  monnoye. 

[En  marge,  d'une  autre  écriture  de  l'époque  :J  Sciatur  ubi  isli  c  franci 
capiunlur  pro  solucione  istius  voagii  et  ibi  corrigalur  (B,  lOii,  fol.  iiij" 
viij,  v°).  (a)  11  s'agit  du  voyage  que  Briot  lit  avec  le  margrave,  v.  plus 
haut.  p.  107,  n*  1. 


—  127  — 

«  mieux  à  vos  allaires  de  par  deçà  ».  —  «  Très  bien  née 
«  et  gracieuse  dame,  »  écrivait  un  Allemand,  Henri  Kil- 
«  cher,  «  votre  maladie  me  fait  de  la  peine,  comme  de 
«  juste.  Mais  je  suis  joyeux  que  Votre  Grâce  soit  guérie; 
«  ma  femme  ne  voulait  pas  le  croire.  Quand  je  vins  chez 
«  moi,  elle  était  assise,  criant  et  pleurant.  Elle  me  dit  que 
«  rien  ne  pouvait  l'affliger  davantage  que  de  savoir  sa 
«  gracieuse  chère  dame  malade.  Et  je  lui  dis  :  «  Madame, 
«  qui  vous  a  dit  cela?  »  —  «  La  maîtresse  d'hôtel  me  l'a 
«  écrit.  »  Et  elle  me  fit  lire  la  lettre.  Alors  je  lui  donnai 
«  aussi  la  lettre  de  Votre  Grâce.  Mais  elle  pleurait  tou- 
%i  jours.  Je  la  querellai.  «  Vous  êtes  une  étrange  femme,  » 
lui  dis-je,  «  vous  voulez  croire  le  mal  et  non  le  bien.  » 
((  Ma  gracieuse  dame,  que  Notre  Seigneur,  du  royaume 
«  du  ciel,  vous  donne  de  vivre  longtemps,  car  il  convient 
((  que  nous  mourions,  moi  et  tous  ceux  qui  sont  à  vous, 
«  plutôt  que  Votre  Grâce  »^ 


1.  Durchli'ichtige  hochg^eborue  lïirstin,  gneclige  min  frow,  min  gehor- 
saïukeil  viid  willigeu  dienst  vwerii  lûrstlicheii  gnadon  aile  zit.  Ilochge- 
boriie  gnedige  tVovv,  vwer  krankheit  vnd  siechtag  isl  luir  leit,  als  dz  bil- 
lich  isl.  Doch  biii  ich  fro  wer  liai'  vsskompt  der  seit  dz  vwer  guad  gesuiit 
vnd  wol  niocgent  sig,  daz  wil  aber  min  IVow  mit  glouben.  Als  vwer  gnad 
dem  botten  lieuollien  hett  deii  brieff  mir  zuom  ersteii  zuegebent  den  vwer 
gnad  ir  gesant  bat,  also  richt  es  ot'cli  der  bott  vs  won  ieh  vz  mit  heim. 
Do  gehielt  er  den  brieff  vnd  als  bald  ich  kam  vnder  dem  tor,  gab  er  mir 
den  brieff  vnd  seit  mir  dz  vwer  gnad  mir  beuollien  lielt  ich  sole  in  vff  bre- 
ehen  vnd  leseii.  Dz  telt  ich.  Do  ich  hein  kam,  tlo  sass  min  Irow  vntl 
schreyg  vnd  weint.  Ich  frage  si  wz  ir  gebraest.  Si  sprach  ir  gebrat'st  nie 
so  vil  ir  gnedige  herlzliebe  frow  wer  siech.  Vnd  ich  spi'ach  :  w  Fro^^ ,  wer 
«  hat  vcli  dz  geseil?  »  Si  sprach  :  «  Die  hoffmeislerin  hat  mir  es  verschri- 
K  beii.  »  Vnd  liess  inich  tien  bi'iefflesen.  Do  stuond  inn  wie  v\Ner  gnad  siech 
wer  gewesen  vnd  werent  aber  wol  genesen.  Do  gab  ich  ir  v\>er  gnatlen 
brieff  opch.  Aber  si  weint  alwegen  vnd  ward  sider  nie  gesunt.  Do  hab  icii 
inir  ir  gekriegt  vnd  sprich  :  «  Si  syg  ein  wunderlich  wip,  ob  si  dz  bofs 
«  well  gloi^ben  vnd  mit  dz  guol.  »  Nu  hett  si  gern  hin  in  geschikt  zuu 
vwern  gnaden  vnd  wer  ich  selber  gern  geritten.  So  bin  ich  gew  arnet  durch 
ein  biderben  maii  der  hat  mir  geseit  dz  ich  gedeiik  vnd  /uo  mir  selbeii 
luog,  er  hab  so  vil  verslanden  moeche  ich  herr  \V'oe///j>i  von  Saut  Uo//", 
des  herren  sun  von  Hontschan,  werden,  er  telt  mir  ein  vnzuchl.  Nu  hab 
ich  vor  vwern  gnaden  zwei  malerzalt  ilz  ich  imioler  vml  siinen  gern  redit 
tuon  wil  vor  vwern  ginulen  otler  vwerm  lantvogt  vnd  raeten,  mag  ich  des 
vrlob  haben  von  minem  herren  von  Jiasel.  Vnd  weis  opcli  mit  unders 
demi  dz  die  selben  wort  vwer  gnaden  beide  hoffmeister  min  herr  von 
Hasenbiirg  vnd  jungherr  Stephan  von  Villr^'  mil  miner  Irowen  von  JtontS' 
cluiii  zuo  Jh'/'ort  gereilt  haben.  iînedige  IVonn,  liell  ich  gelro«'Nven  riten,  ich 


—  128  — 

Le  testament  de  Catherine  nomme,  à  coté  de  Simonin  et 
de  Briot,  Jeanne  de  MorimontjVérène  de  Rodersdorf,  Vé- 
rène  Truchsess,  Conrad  Martin,  Huneberg  et  d'autres 
Allemands.  Elle  les  recommande  à  ses  solliciteurs  et  à  son 
neveu.  Ils  lui  doivent  «  leur  expédition  très  honorable  », 
c'est-à-dire  les  soins  et  les  égards  que  Philippe  le  Bon  met 
à  les  rapatriera  Elle  fonde  son  anniversaire  dans  l'église 

wer  am  dritten  tag  bi  vwern  gnaden  gewesen.  Doch  wil  ich  die  sach  an 
clen  lantvogt  bringen,  ich  getrùw  er  schaff  mii-  recht  von  vwer  gnaden 
wegen.  Gnedige  min  Irow,  Vnser  Herr  von  hinieirich  geb  vwern  gnad  lang 
zuo  lebent,  wan  mir  vnd  allen  den  vwern  wer  weger  wir  sturbent  dcnn 
vwer  gnad.  Geben  am  sunnentag  vor  Sant  Michels  tag,anno  l)ominini''cccc 
xxiiij.  [Au  bas  à  droite:]  Vwer  fùrstlichcn  gnaden  armer  caplan  Heinrich 
Kilcherr  zuo  Sewen.  [Au  revers  :J  Der  durchlûchtigen  hochgebornen 
lurslin  frow  Katherinen  von  Bargundy^  von  Gots  gnaden  hertzogin  zuo 
Oesterreich  vnd  grefin  zuo  Phirt,  rainer  gnedigen  frowen  (Bibliothèque  de 
la  ville  de  Dijon,  fonds  Baudot,  gSj  (4o),  portefeuille  blanc,  pièce  n»  286, 
Orig.  Pap.).  —  A  ce  texte  est  jointe  une  traduction  du  xv!!*"  siècle,  un  peu 
trop  française,  c'est-à-dire  aussi  infidèle  qu'agréable.  —  Septembre  1^1^.  A 
Son  Altesse  Madame  rillustrissirac  princesse  Catherine  de  Bourgogne,  i>a.T 
la  grâce  de  Dieu,  duchesse  d'Autriche  et  comtesse  de  Phirt.  Madame,  etc. 
Je  ne  sçaurois  exprimer  le  desplaisir  de  vostre  maladie  et  incommodité, 
comme  il  est  juste  et  raisonnable.  Toutefois  ma  douleur  a  commencé  à  se 
diminuer,  lorsque  j\iy  appris  par  le  messager  que  vostre  Altesse  se  portoit 
mieux  et  qu'il  y  avoit  grande  apparence  d'une  santé  parfaite.  Le  messager 
a  exécuté  vos  ordres  et  a  délivré  vos  lettres  entre  mes  mains,  comme  vous 
l'auiez  demandé.  Je  les  ay  lêues  entre  les  portes  de  la  ville  ou  il  m'alten- 
doit  pour  se  mieux  acquitter  de  sa  charge,  ne  m'ayant  pas  rencontré  au 
logis  à  son  arriuèo.  De  la  je  m'en  allay  chez  moi  ou  ie  trouuay  ma  femme 
qui  baignoit  dans  ses  pleurs.  Je  lui  dcmauday  les  raisons  de  ses  tristesses, 
elle  me  Ut  i-éponce  qu'elle  n'en  auoit  jamais  eu  de  si  grande  et  que  Son 
Altesse  sa  très  chère  dame  estoit  malade,  comme  elle  l'auoit  appris  par 
la  lettre  de  la  maistresse  d'hostel.  le  la  voulu  voir  et  eu  faire  la  lecture  et 
j'y  trouuay  en  elï'ect  que  vous  aviez  esté  incommodée,  mais  que  vous  com- 
menciez a  estre  restablie.  Et  depuis,  ma  femme  ayant  plus  esgard  à  l'in- 
lirmité  passée  qu'au  l'establissement  de  la  sancte  de  vostre  Altesse,  ne 
s'en  est  pas  bien  portée.  le  l'aurois  volontier  enuoyé  vers  vous  et  auois 
dessein  de  m'y  transporter,  mais  je  fus  atluerly  i)ar  un  honneste  homme 
«jui  dit  auoir  appris  quelque  chose  qui  me  concernoit  et  <iue  je  prisse 
garde  a  moy.  Dans  cette  suspension  d'esprit  ou  il  me  laissa,  je  ne  puis 
m'imaginer  que  ce  soit  autre  chose  sinon  l'aiVaire  de  Mous'  Wœljlin  de 
Saint  Loup,  lils  de  Monsieur  de  Bontschan.  le  vous  en  ay  fait  ivcit  par 
deux  fois  et  vous  ay  mouslré  son  injustice,  l'espère  (jue  vostre  Altesse  ou 
vos  gouverneurs  et  couseillei's  me  feront  justice,  si  mes  seigneurs  de  Basle 
me  permette  de  traiter  cette  allaire  par  deuant  vous  et  que  l'on  acconlera 
ma  juste  demande  poui-  l'amour  de  vous,  l'ependanl  je  prieray  Dieu  pour 
vostre  ^anté  et  j  ros|>éritè.  Donné  le  dimanche  devant  la  S' Michel,  a*  14*^4. 
De  Vostre  A.  S.  le  pauvic  chapelain  Ihnry  Kcicht'Ier  a  6'«7r»'  (Pièce  n*u85. 
Ecriture  du  Wil' siècle).  —  Cpr.  la  lettre  de  Gueniot  a  Catherine  (NPA., 
XXXII,  1425,  G  cet.),  p.  178. 

I.  Piètre   Seulet   doit   èlie  un   Allemand,  George    Lieuleno  eu  est  un 
(Cpr.  Comptes,  pp.  ly,  uo,  ua,  Mans  Lietenot).  i)m  si>nt  t  la  comtesse  »  et 


-  129  - 

du  couvent  des  Pierres  et  lègue  i.ocx)  florins  aux  domini- 
caines de  Schonensteinbacli  en  leur  demandant  de  prier 
pour  elle  et  son  mari  '. 

Pour  Belfort  la  comtesse  de  Ferrette  fut  généreuse. 
C'était  le  seul  territoire  que  son  beau-frère  d'Allemagne 
n'avait  pu  violer,  le  refuge  de  ses  nombreuses  années 
d'exil.  Elle  s'y  montra  «  douce  et  gracieuse  »,  comme  le 
désirait  son  frère  Jean,  prodigue  de  bienfaits  et  de  fran- 
chises au  point  d'éveiller  successivement,  pour  des  motifs 
diflerents,  la  défiance  des  Autrichiens  et  des  Bourgui- 
gnons \  Après  sa  mort,  les  comptes  de  la  chàtellenie  de 


«  Anne  »,  légataires  chacune  de  3oo  florins?  —  NPA.,  XXXIII,  3»  (1426,  n. 
st.,  5  lévr.),  p.  192. 

I.  Couvent  des  Pierres  :  Item  aber  ist  Romen  (a),  an  den  zechenden,  c 
guldin;  wurdent  usser  swester  lohannen  von  Afoersperg  (h)  berlin  geloest; 
gehofi'ont  zuo  dem  jortzit  froiiw  Katherinen  von  linrgundy,  herlzogin 
von  Oestcrich  CArch.  Etat  de  Bàlc-Ville.  Maria  Magdalena,  D.  Giiterbuch 
XIII-XV  Jahrh.,  loi.  i4-  Texte  communiqué  par  M.  Aug.  Huber).  (a)  Rora- 
berg.  Ilaut-Hhin,  arr.  de  Belfort,  cant.  de  Thann,  com.  de  Rammersmatt 
et  de  Roderen.  (b)  Est-ce  Jeanne  de  Morimont,  «  demoiselle  »  et  légataire 
de  Catherine?  —  Wackernagel,  p.  453.  —  Schônensteinbach.'SPA.,  p.  i83. 

a.  Cathei'ine  donne  le  tabellionnè  de  Belfort  au  curé  du  lieu,  messire 
Pierre  Dudin  {Comptes,  p.  35).  Jean  Clerc  d'Evette  est  caution  avec  Hu- 
guenin  Colin  et  Richard,  lils  de  Jacot  Rossel,  d'une  dette  de  Clans  de  Ro- 
semont  envers  Jean  de  Neuchàtel  (NPA.,  XXXIV,  1416,  i5  juil).,  p.  23i. 
Catherine  donne  à  Jean  de  Sames,  fils  de  le  Clerc  d'Evette,  un  demi  bichot 
de  seigle  «  pour  amour  de  feu  son  dit  père  »  (Mandement  du  11  janvier 
1425,  n.  st.,  Comptes,  p. Go).  Vuillemot  Prévost  est  fermier  de  la  rente  de  la 
halle  de  Belfort  (P.  34).  Peut-être  est-il  hôtelier  avec  ses  frères.  Ensemble 
ils  logent  les  conseillers  du  duc  de  Bourgogne  et  de  Catherine  et  des  no- 
bles qu'elle  fait  venir  en  garnison  à  Belfort  (PP.  5a,  60).  —  Elle  contirme 
trois  fois  les  franchises  de  Belfort  (1412,  i4i3,  1424.  Schœpflin-Ravenez,  V, 
p.  456.  Liblin,  Iteljort  et  son  territoire,  Mulhouse,  1877,  pp.  63,  65).  Le  cha- 
pitre collégial  lie  Belfort  prend  la  dîme  d'Eloye  (P.  49)-  Catherine  lui 
donne  par  testament  3oo  francs  pour  faire  son  anniversaire  (juatre  fois 
par  an  (NPA.,  p.  i83).  Une  chapelle  de  la  collégiale  de  Belfort  est  dédiée  à 
sainte  Catherine.  L'hôpital  de  Belfort  jouit  du  revenu  du  moulin  de  l'As- 
sise et  prélève  5o  livres  bàlois  sur  les  tailles  de  Rosemont  et  i5  bichot  s 
et  demi  de  blé  sur  les  dîmes  de  Vé/elois  {Comptes,  pj).  42,  5;,  (k)).  En  i4i5, 
Catherine  donne  le  moulin  de  Danjoutin  à  la  chai)elle  de  l'hôpital  de  Bel- 
fort  pour  le  repos  de  l'âme  du  duc  Léopold.  Le  chapelain  de  l'hôpital  pré- 
lèvera une  rente  sur  le  revenu  du  moulin,  à  charge  de  célébrer  des  oftices. 
S'il  néglige  l'accomplissement  de  cette  obligation,  le  chapitre  tle  la  collé- 
giale de  Hclfort  devra  y  pourvoira  sa  place.  Frédéric  confirme  celte  dona- 
tion en  1421  {Alsatia  sacra,  l*aris,  1899,  I,  p.  ia6).  Le  moulin  de  Danjoutin 
reste  astreint  envers  l'Autriche  à  une  redevance  d'un  bichot  de  seigle  et 
d'une  livre  de  cire  {Comptes,  p.  47)  —  Le  gouvernement  de  Catherine  paraît 


-  130  - 

Belfort  révélèrent  une  quantité  de  remises,  abandons,  do- 
nations de  droits  lucratifs  telle  que  les  gens  des  comptes 
de  Philippe  ne  pouvaient  y  croire.  Ils  demandèrent  des 
pièces  justificatives  et  des  explications  verbales  ^  Les  in- 
térêts pécuniaires  de  leur  maître  étaient  seuls  en  cause. 
Pour  Frédéric,  les  avantages  que  Catherine  accordait  à 
cette  partie  de  la  seigneurie  d'Autriche  étaient  autrement 
graves.  Ils  faisaient  aimer  l'autorité  d'une  princesse  bour- 
guignonne par  un  pays  qui  ressemblait  déjà  beaucoup 
trop  à  la  Bourgogne.  Les  habitants  de  l'Alsace  allemande, 
comparant  leur  propre  sort  à  celui  de  leurs  voisins,  pou- 
vaient regretter   la   longue  absence  de  leur  maîtresse  qui 


accorder  facilement  des  remises  d'amendes;  Stauffenberg- en  remet  une  de 
4o  sous  bàlois  «  à  uu  pauvre  homme  qui  axait  été  prisonnier  »  (P.  20):  le 
chancelier  Briot  et  le  conseil  réduisent  ving-t  amendes  :  18  amendes  contre  les 
gens  de  Chèvremont  (P.  34);  amende  de  60  sous  contre  un  homme  de  Bue 
(P.  37);  amende  de  3o  sous  contre  un  homme  d'Argésians  (P.  4^5  n.  4)  ;  ces 
deux  amendes  sont  diminuées  d'un  tiers.  Briot  et  le  châtelain  de  Hellort, 
Jean  IJlric  de  Koppe,  retranchent  dans  la  même  i)roportion  une  autre 
amende  de  (io  sous  (P.  45)-  l'"  homme  de  Belfort  que  les  échevins  de  la 
ville  avaient  condamné  également  à  60  sous  d'amende  pour  homicide  par 
imprudence,  reçoit  de  (Catherine  elle-même  remise  entière  de  sa  peine 
(I*.  54,  n.  I  ;  lettres  patentes,  142."),  n  st., 4  février).  Plusieurs  redevances  ou 
banalités  disparaissent  ou  sont  l'objet  de  modérations.  Catherine  renonce 
a  la  redevance  sur  les  bétes  de  labour  et  au  charruage  dans  la  mairie  de 
Chàtenois  {Comptes,  pp.  38.  39),  et  réduit  une  redevance  foncière  que  deux 
hommes  d(!  Vescemont  payaient  pour  leur  franchise  de  tailles  et  de  cor- 
vées, parce  que  leurs  héritages  ne  pouvaient  supporter  cett»'  rente  (i4<> 
livres  de  fromage  au  lieu  de  iS()  livres,  p.  ."M»),  l^lle  abandonne  le  revenu 
du  four  d(;  Belfoit  aux  habitants  de  la  ville  pour  5  ans  (P.  34.  lettres  pa- 
tenti's,  i^iî),  n.  st.,  i4  février):  décharge  1«  s  sujets  de  Bethonvilliers  de 
certains  droits  pour  une  sonnue  de  (k)  sous  bàlois  (I*.  .*)."),  lettres  closes, 
1425)  et  renonce  en  faveur  des  habitants,  au  banvin  dans  la  mairie  de  Vé- 
zelois  (P.  44,  »•  1)5  il  l'ungell  dans  la  ville  de  Belfort  et  les  mairies  de  Vé/c- 
lois  et  de  Chàtenois  (PP.  33,  3(>,  44)-  I-'ungelt  et  le  banvin  ne  rendent  rien, 
«  pour  cette  année.  »  dans  les  mairies  de  l'Assise  et  de  (Ihevretnont  parce 
(ju'  «  on  les  a  donnés  aux  sujets  »  (P.  Ji). 

I.  V.  leurs  annotations  en  marge  des  comptes,  ils  veulent  entendre  le 
comptable,  voir  les  i)iee<'s,  contnMe,  eertilicalion.  lettres,  c'est-a-dire  titres 
portant  remise  ou  abandon  des  droits  (Uemise  des  anu*ndes  de  Chèvre- 
mont,  p.  34,  n.  3;  de  l'anuMuie  de  Bue,  p.  37.  n.  (»:  donation  du  tabcllionné 
de  Belfort,  p.  3.5.  n.  4:  de  l'ungelt  et  de  la  taxe  des  bêles  (|ui  tirent  aux 
charrues  dans  la  mairie  de  (Chàtenois,  p.  3(i.  n.  j;  p.  ivS,  nli;  de  l'ungelt  de 
la  mairie  de  l'Assise,  p.  4'»  •>■  4;/**'  eelui  de  la  mairie  de  Ne/.elois.  p.  44? 
n.  a;  déclaration  d'après  laquelle  le  revenu  du  moulin  de  l'Assise  est  a 
l'hôpital  de  Belfoil.  p.  42.  n.  1:  donation  de  l'ungelt  de  Belfort,  p.  34. 
n.   I). 


-  131  — 

les  excluait  de  ces  faveurs.  De  même  que  Bàle,  Catlierine 
détournait  par  la  séduction  les  sujets  autrichiens.  Ce  fut 
peut-être  Tun  des  motifs  pour  lesquels  le  traité  de  Bàle 
lui  ôta  Jîelfort,  et  lorsque  le  projet  de  iMassevaux  lui  im- 
posait l'obligation  de  gouverner  Belfort  de  la  façon  dont 
Tétaient  les  forteresses  de  la  seigneurie  d'Alsace,  cela  pou- 
vait signifier  qu'elle  devait  s'abstenir  de  faire  de  la  ville 
et  du  pays  une  région  privilégiée. 

Les  dernières  années  de  Catherine  furent  tourmen- 
tées par  l'ordinaire  fléau  de  l'Alsace,  «  les  guerres  du 
pays  »,  ou  comme  disait  Jean  sans  Peur  parlant  du  comté 
de  Ferrette,  «  les  riotes,  vexations  et  tribulations  des  uns 
contre  les  autres  »,  incursions  d'Henri  Gratf  de  la  Petite 
Pierre,  siège  de  Staftelfelden  et  autres  guerres  locales, 
guerres  plus  étendues  rappelant  celle  de  Jean  de  Luplen*. 
En  1422,  Strasbourg,  Bàle,  Fribourg  en  Brisgau  et  les 
villss  impériales  d'Alsace  avaient  formé  entre  elles  une 
alliance  qui  visait  le  margrave  Bernard  de  Baden-Bade  et 
choisi,  quelques  mois  après  le  traité  de  Bàle,  Maximin 
pour  être  leur  capitaine.  Le  margrave  était  un  vieux 
serviteur  de  la  France  et  les  Allemands  lui  avaient  déjà 
fait  payer  cher  ce  périlleux  honneur.  En  140^,  le  duc 
Louis  d'Orléans,  frère  de  Charles  VI  et  régent  du  royaume, 
l'avait  reconnu  pour  son  homme  lige.  Le  roi  des  Romains 
Robert  avait  sommé  le  margrave  de  renoncer  à  un  traité 
qui  faisait  de  lui  l'allié  des  Français,  et,  sur  le  refus  de 
Bernard,  il  lui  avait  déclaré  la  guerre.   Les  domaines  du 


I .  Le  grand  bailli  Stauirenbcrg  et  le  châtelain  d'Ensishcim  Cuninann  de 
Bolsenheiin  tiennent  avec  Gratl  une  conlérence  à  Schlesladt  et  à  Cohuar 
pour  prévenir  la  guerre  qu'il  veut  faire  à  Catherine.  La  conférence  dure 
quatre  jours.  Les  gens  de  Catherine  qui  s'y  sont  rendus  sont  au  nombre 
de  douze.  Ils  ont  amené  autant  de  chevaux.  Les  frais  de  Catherine  se 
montent  à  21  livres  bàlois  ((Joritptes,  p.  15).  Gralf  ligure  dans  le  compte  de 
Mocquestourme  comme  titulaire  d'une  rente  de  75  Uorins  d'or  sur  Cathe- 
rine (P.  8).  reut-ètre  est-ce  là  que  gît  la  cause  de  la  guerre.  Sur  Henri  de 
la  Petite  Pierre  ou  Lulzelstein,  dit  Gref,  JiUIi.,  lil,  yit)  (143;,  i"  janv  )  ; 
9^1,  (i"-i5janv.,  p.  443,  1.  4).  Pour  le  siège  de  StallVlfelden  v.  le  compte 
de  Mocquestourme.  Un  y  porte  en  déi)ense  6  tines  et  demie  de  vin  que 
StauU'enberg  lit  mener  devant  la  forteresse  pour  abreuver  les  assiégeants 
(P.  II). 


-  132.— 

margrave  furent  dévastés  et  brûlés,  on  lui  prit  la  ville  de 
Guemar.  Maximin,  qui  trouvait  dans  cette  guerre  l'ocea- 
sion  de  plaire  à  ses  deux  maîtres,  le  duc  de  Bourgogne 
dépossédé  de  la  régence  de  France  au  profit  de  Louis 
d'Orléans,  et  le  roi  des  Romains,  s'était  joint  à  Eberard  de 
Wurtemberg,  à  Bàle  et  aux  villes  impériales  d'Alsace 
pour  cette  expédition*.  Vingt  ans  après,  les  adversaires 
se  mesuraient  de  nouveau. 

Le  premier  acte  de  Catherine,  lorsqu'elle  eut  régularisé 
la  situation  des  vassaux  d'Alsace  vis-à-vis  de  leur  suze- 
raine, lut  de  rejoindre,  en  entrant  avec  eux  dans  la  ligue, 
le  seigneur  de  Ribeaupierre.  Les  alliés  y  comptaient  et  n'at- 
tendaient qu'elle,  selon  toute  apparence,  pour  commencer 
les  hostilités.  Ce  ne  fut  pas  du  côté  du  Rhin  que  la  prin- 
cesse bourguignonne  vit  arriver  l'ennemi.  Bernard  avait 
pour  allié  Louis  de  Chalon-Arlay.  Le  prince  d'Orange  en- 
vahit le  Sundgau  avec  Thiébaud  de  Neuchàtel,  le  seigneur 
de  Vars  au  comté  de  Bourgogne  et  quantité  de  gens  de 
guerre,  dans  le  dessein  de  saccager  le  pays  et  de  mettre  le 
siège  devant  Délie  et  Belfort.  Catherine  et  les  Bàlois  mar- 
chèrent contre  eux  et  les  forcèrent   de   se  retirer*.  Cette 


I.  Do  kam  liei'tzog  Ludewig  von  Orlentz,  des  ki'injçes  von  Franchenruh 
bruoder,...  und  wurdent  sin  manne  und  diener,  mit  namen...  marjîgrauve 
Bernhardt  von  Baden.  Do  dus  kiing  Buoprecht  vernam,  do  vordert  er  an 
den  marggra/;ven  von  Baden  das  cv  die  manscliatl't  und  die  bunlschalll 
gegen  dem  hei'tzogen  von  Oi-lcnt:  genlzlich  abe  tel  (Koleler  Chronik, 
Hasl.  Chron.,  V,  j).  i3o).  Der  marggraue  wa/  geuaren  zuo  dem  berlzogen 
von  Orlentze,  der  dem  kiing  von  Frankrich  zuogehorrl  ;  zuo  dem  halte  er 
sich  verbiinden,  der  waz  widcr  die  herren  von  Peigcv  vndwiderdenkunge 
(Conlinualion  de  KcHiigsbofen,  RUIi.,  H,  685,  a°). 

•2.  La  ligue  des  villes  (Strasbourg,  haie,  (^oimar.  Seiileslatlt,  K;iysers- 
berg,  Mulhouse,  Turekhein),  Frihourg-en-Hrisgau,  Brisac,  Neuenbuig,  Kn- 
dingcn)  est  du  3  octobre  \^ii  {UB.  Basel,  VI,  i5<)).  Maximin  en  était  capi- 
taine depuis  juillet  i4'i3  (HUli.,  III,  j:.").  i4'i4.  avant  le  8  juin.  Wackerna- 
gel,  p.  44'^)  ('alherine  entra  dans  la  ligue  avec  ses  domaines  d'Alsace  le 
6  avril  i4'i4  (i'ii.  fUtsel,  \l,  177).  Le  cartel  des  \  illes  fut  renjis  au  château 
de  IJade  le  H  juin  (Wackernagel.  j).  445)-  Le  sire  de  Chalon-Arlay  elail  iallié 
de  Hernard  depuis  i4'ii-  Les  C'omptes  l'appellent  le  «  prince  de  Chalon  »  ou 
«  le  prince  ».  Sur  sa  campagne  en  Alsace  cl  les  opérations  de  Catherine. 
iS'I'A,  N'Ill.  '2".  p.  ay.  —  Au  moinenl  où  il  entre  en  Alsace,  Callicrine  de- 
mande le  secours  de  Bàle  poui-  chasser  les  \\ fli'lu'S.  ir  darinn  hilllich  ze 
sinde,  die  Walclicn  ze  vertribende  ^Rathsbiicher,  Basl.  C7jro/J..lV,  p.  'i-j). 
Le  18  juin.  Arnold  tle  Rolberg.  bailli  d'Altkirch,  informe  Bàle  des  projets 


-  133  - 

guerre  était  à  peine  finie  qu'éclata  celle  des  p^ageries.  A 
son  tour,  Baie  entraîna  Catherine  dans  la  lutte.  ïhiébaud 
de  Neuchâtel  enti'a  une  seconde  (bis  en  Alsace.  Catherine 
mourut  avant  la  paix  ^ 

Aux  misères  de  la  guerre  se  joignait  pour  la  veuve  de 
Léopold  la  pénurie  d'argent  la  plus  rebelle.  Elle  avait  re- 
couvré l'Alsace,  elle  avait  de  grands  biens  en  Bourgogne. 
Le  château  de  Gray  et  la  seigneurie  de  Lure  constituaient 
depuis  nombre  d'années  la  principale  assiette  de  sa  rente 
dotale.  Son  neveu  avait  reconnu  la  donation  universelle 
qu'elle  lui  avait  faite  et  le  renvoi  de  Maximin  en  amélio- 
rant sans  cesse  les  assignaux  de  cette  rente.  En  1421,  il  les 
avait  étendus  à  Montmirey,  Saint-Aubin,  Chaussin  et 
Gharrey.  Il  avait,  en  1422,  assigné  la  rente  jusqu'à  con- 
currence de  2.000  francs  sur  la  saunerie  de  Salins,  trans- 
porté, en  1423,  cette  portion  de  rente  sur  le  trésor  de 
Dole  et  ajouté,  l'année  suivante,  aux  anciens  assignaux 
les  chàtellenies  de  Yerdun-sur-le-Doubs,  Saint-Seine-sur- 
Vingeanne,  Orchamps  et  Lavans.  En  1426,  Catherine, 
mécontente  de  ses  assignaux  du  comté  de  Bourgogne, 
était  venue  à  Mirebeau  se  plaindre  à  Bonne  d'Artois. 
Philippe  le  Bon  lui  attribua,  en  complément  d'assignal, 
le  château  de  Germolles,  le  domaine  de  Montaigu  et 
la  châtellenie  de  Givry  *.  Catherine  pouvait  donc  tirer  des 
revenus  réguliers  et  considérables  de  l'ensemble  de 
ses  domaines  bourguignons  et  alsaciens.  A  Ensisheim  elle 
recevait  le  sel  de  Salins,  à  Gray  des  produits  de  l'Alsace 


de  reniienii,  daz  der  voii  Zschalon,  der  von  Waj'sce  und  der  von  .V*ia'<vj- 
biirg-ein  grosz  und  meclilig' sammuiig  haben  und  das  land  ineinent  undcr- 
stàn  ze  schedigen  und  nicinent  /iej/ort  und  Taltenriclt  le  beligern  {liricfc, 
11,270).  Wackernagcl,  p.  44<'-  La  milice  de  Bàle  veut  se  rendre  à  Heilort 
(Grôssere  Hasler  Annalen,  liasl.  Chron.,  VI,  p.  u8o).  La  i)aix  avec  Hernartl 
fut  conclue  le  3  juillet  (f//i.  Bascl,  VI,  i8"5,  iiS4)-  Mais  le  prince  d'Orange 
était  toujours  en  Alsace  et  ne  recula  que  devant  une  ex[)édition  des  Hàlois 
vers  Hirsingen.  Avant  le  lo  juillet  il  se  retirait  sur  .Montbeliard  (Ilathsbii- 
cher,  Basl.  Chron.,  IV.  p.  33). 

I.  La  guerre conmience  en  octobre  i4a4-  Sur  celte  guerre,  Nl*A.,  \Ul,  i', 
p.  29  et  Orig.,  I,  p.  84. 

•2.  NPA.,  pp.  05-71,  ai3. 


—  134  — 

et  des  provisions  de  toute  sorte  que  lui  envoyaient  ses  re- 
ceveurs du  Sundgau'.  Dès  les  premiers  temps  de  sa  res- 
tauration, elle  avait  levé  sur  l'Alsace  une  aide  de  2.5oo 
florins  d'or  et  les  juifs  de  Thann  lui  avaient  donné  une 
aide  secrète  de  120  florins  ^ 

Ces  ressources  venues  pour  la  plupart  trop  tardivement 
ne  compensaient  pas  la  perte,  prolongée  pendant  près  de 
dix  années,  de  la  plus  grande  partie  des  recettes  de  l'Al- 
sace. Sur  les  vieilles  dettes  du  temps  de  Léopold  s'étaient 
accumulées  des  dettes  nouvelles,  les  unes  dont  Frédéric 
et  Anne  avaient  grevé  le  pays,  «  les  dettes  du  temps  de 
monseigneur  d'Autriche  »,  les  autres  que  la  pauvreté 
avait  forcé  Catherine  à  contracter;  les  plus  lourdes  pro- 
venaient des  emprunts  qu'elle  avait  faits  «  pour  secourir 
à  ses  affaires  »  \  Sa  restauration  même  l'avait  mise  dans 
de  grands  frais.  En  i423,  après  le  traité  de  Bàle,  elle  s'é- 
tait obligée  envers  la  ville  de  Bàle  pour  plus  de  3. 800  flo- 
rins ''.  Tout  compte  fait,  elle  ne  devait  pas  aux  Bàlois 
moins  de  17.000  florins.  Les  intérêts  de  ces  créances 
étaient  en  retard.  Dans  les  premières  illusions  du  retour, 
elle  avait  pu  espérer  que  l'Alsace  lui  procurerait  les 
moyens  de  relever  sa  fortune.  Elle  avait  destiné  l'aide  du 
pays  tant  à  retirer  une  partie  de  ses  joyaux  des  mains  des 
bourgeois  de  Baie  qu'à  racheter  les  rentes  constituées  par 
Frédéric  \  Mais  presque  aussitôt  elle  avait  dû  pourvoir  à 


1.  En  1425,  elle  se  fait  expédier  par  los  receveurs  de  Massevaux  el  de 
Belfort  du  stockfisch,  de  la  viande  salée,  des  chapons,  des  raisins,  des 
pois,  de  riiuile,  du  gruau  d'avoine,  de  lorge,  de  la  cire,  du  beurre,  des 
fromages,  des  épices,  du  treillis  pour  faire  des  robes  et  pour  vêtir  les 
gens  de  sa  cuisine,  du  drap  de  brimette  pour  faire  des  n»hes  à  ses  demoi- 
selles, de  la  bure,  de  la  toile  a  faire  sacs,  des  écuelles.  tranchoirs,  recul  - 
loux,  quarlaux  de  bois,  du  -<  loulou  pour  faire  les  pounteaulx  du  charriot 
de  ma  dicte  dame  ».  Presque  tous  ces  envois  sont  faits  à  (iray  (Coniptrs, 
pp.  10,  ig,  ao,  5i,  52,  53,  54,  6i,  (>a). 

2.  Comptes,  pp.  4,  i3,  22,  24.  77. 

3.  Emprunt  à  Agne  Uoliertiii,   fenune   d'ilnjan   (iast,  de  Neuenburg.  le 
23  avril  i4iS(M'A.,  p.  a-iO). 

4.  Deux  obligations,  l'une  du  0  avril,  l'aulre  du  -ïi  décembre  1423  (NI* .V., 
pp.   224,  225). 

5.  Comptes,  p.  22. 


-  135  — 

une  foule  de  dépenses  imprévues  et  urgentes,  réparations 
de  forteresses,  munitions,  ga<^es  de  soldats,  garnisons,  in- 
demnités à  ses  gens  pour  la  perte  de  leurs  chevaux 
«  morts  à  son  service  »,  messages,  ambassades,  confé- 
rences laborieuses  où  l'on  Amenait  en  nombre  et  monté 
comme  à  une  bataille'  La  guerre  la  surchargeait  et  dans 
le  même  temps  amoindrissait  les  revenus  du  domaine. 
Les  villages  du  bailliage  de  Landser  brûlés  de  nouveau 
par  les  Bourguignons  du  prince  d'Orange,  les  seigneuries 
de  Belfort,  Rosemont,  Florimont  et  Ferrette  ravagées  par 
ceux  de  Tliiébaud,  les  habitants  chassés  de  leurs  foyers, 
les  récoltes  détruites  sur  pied,  les  meules  coulées,  Cathe- 
rine ne  percevait  plus  qu'une  partie  des  produits  de  l'ex- 
ploitation seigneuriale  et  se  trouvait  obligée  de  consentir 
de  nombreuses  remises  ou  modérations  de  droits  à  ses  su- 
jets épuisés*. 


1.  Ouvrages  faits  aii  château  de  Belfort,  réparations  aux  châteaux  de 
Délie,  Ferrette  et  Altkirch  (Comptes,  pp.  51,  60.  66,  71,  77).  Salpêtre  pour 
rafraîchir  la  poudre  à  canon  ([ue  le  châtelain  de  Délie  a  en  g-arde  (P.  6<î). 
Giiges  du  maître  des  canons  et  de  soldats  (soudoiers).  Brimcquin  et  son 
varlct.  soldais,  reçoivent  ensemble  150  florins  d'or  par  an  pour  leurs  gages 
(P.  16).  Entretien  d'une  garnison  à  Belfort  pour  la  guerre  entre  Thiébaud 
d(;  Neuchàtel  et  les  B;\lois  (P.  Ho).  Indemnité  à  Staufl'enherg  pour  la  perte 
d'environ  7  ou  H  chevaux,  Uxée  par  transaction  à  100  livres  bàlois  (P.  17). 
Thiébaud  de  Morimont  portant  le  déii  de  Catherine  au  margrave  de  Bade 
est  fait  prisonnier  par  le  bâtard  d'Andlau.  Celui-ci  lui  permet  de  se  reiulre 
auprès  de  Catherine.  La  duchesse  donne  à  Thiébaud  de  Morimont  trois 
llorins  d'or  pour  retourner  prisonnier  en  la  main  de  d'Andlau  (.Mande- 
ment de  payer  du  25  août  14^45  P  53).  Messages  pour  la  guerre  <lu  pays 
(PP.  10,  75,  77).  Ambassades  et  conférences  (PP.  14,  à  Ha»ime-les-Dames  ; 
i5,  Brisac:55,  u  articles;  61).  V.  plus  haut,  p.  i3i,  n.  i,  les  frais  de  la  confé- 
rence avec  GratV. 

2.  Amendes  des  mairies  de  Chàti'uois,  Pérouse.  Belhonvilliers.  Bavelier 
et  Hue,  néant.  On  ne  pouvait  tenir  la  justice  au  plat  pays  à  cause  de  la 
guerre  de  Thiébaud  de  Neuchàtel  (Comptes,  p.  35).  A  Andelnans,  un  pré  est 
«  en  désert,  nul  ne  le  veut  tenir»;  néant  (P.  43).  Les  gens  du  i)rinee 
d'Orange  au  siège  de  Belfort  ont  «  gâté  et  péché  »  l'étang  d'Argiésans  ; 
néant  (P  4'>)  ïl^  ont  endommagé  la  récolle  sur  pied  à  Vé/.elois;  forte  di- 
minution dans  le  produit  des  dîmes  de  froment  et  d'avoine  (P.  4^"^.  •'  ')• 
Défaut  du  revenu  des  tailles  et  du  banvin  à  Charmoille  et  à  Oberlarg 
«  pour  cause  des  guerres  »,  et  du  revenu  du  banvin  à  Levoncourt.  le  vil- 
lage ayant  été  brûlé  (P.  70).  Le  receveur  d'.AIlkirch  ne  peut  recouvrer  plu- 
sieurs amendes,  une  partie  des  redevables  étant  absents  ilu  pays  «  pour 
pauvreté  »,  les  autres  morts  si  pauvres  qu'il  ny  a  «  ([ue  prendre  »  (P.  7(i). 
Des  terres  n'ont  pas  été  labourées,  le  grain  manciuanl,  et  sont  «  en  iniine  » 
(Ibid.).  Les  habitants  de  Florimont  brûlé  par  les  gens  de  Thiébaud  ne 
peuvent  payer  40  tlorins  d'or  (P.  78).  V.  aussi  abbé  Schmidlin,  p.  ai3. 


—  136  - 

La  nécessité  la  rend  elle-même  mauvaise  payeuse.  Elle 
fait  attendre  le  règlement  de  mémoires  d'hôtellerie,  prie 
les  Bâlois  de  payer  à  sa  place  des  arrérages  échus,  donne 
en  paiement  la  jouissance  de  ses  droits  seigneuriaux, 
offre  des  acomptes,  voit  les  otages  de  ses  dettes  garder 
dans  les  hôtelleries  qui  leur  sont  assignées,  des  arrêts  de 
longue  durée,  passer  d'auberge  en  auberge  pour  la  sûreté 
de  créances  diverses,  mener  la  vie  la  plus  fatigante  pour 
eux,  la  plus  dispendieuse  pour  elle^  «  Festin  d'otage,  fes- 
tin coûteux*.  »  Elle  emprunte  à  son  entourage,  à  ses 
domestiques  pour  la  dépense  de  son  ménage  ou  consent 
qu'ils  avancent  pour  elle  des  sommes  minimes  et  met  à 
contribution  ses  ofticiers.  Les  fonctionnaires  de  la  chàtel- 
lenie  de  Thann  lui  paient  une  aide  afin  de  conserver  leurs 
emplois'.  Elle  donne  comme  otages  et  cautions  le  rece- 
veur général  de  Ferrette  et  d'Alsace  et  d'un  seul  coup 
tous  les  châtelains  du  Sundgau.  C'est  pour  les  officiers 
une  obligation  professionnelle  de  se  laisser  faire.  Ils 
en  sont  tenus  aussi  longtemps  qu'ils  restent  en  fonction 
et    la    transmettent     à    leurs     successeurs  \    Catherine 


I.  Des  sommes  provenant  de  l'aide  sont  employées  à  payer  oerlaines 
dépenses  de  l'hôtel  de  Catherine  (poissons,  grains),  et  les  frais  d'hô- 
tellerie des  gens  du  conseil  de  Catherine  dus  à  l'hôtesse  de  la  Nef  à 
Bàle  {Comptes,  p.  23).  Abandon  des  rentes  de  cire,  grains  et  volaille  des 
terres  de  Belfort,  Rosemont  et  l'Assise  à  Jean  Guillaume  de  Chaux,  pour 
les  vendre  chaque  année  jusqu'à  entier  paiement  de  certaines  dettes 
(Mandement  du  4  août  14^4,  p.  3u).  Abandon  aux  frères  Prévost  des  rentes 
de  la  halle  de  Belfort  pour  les  lever  Jusqu'au  paiement  intégral  de  ce  qui 
leur  est  dû  (I*.  5a). 

a.  Geiselmahl  kôstliche  Mahl  (Chaiseraartin,  I^roi'crhrs  et  inaxinws  du 
droit  germanique,  Paris,  1891,  j).  264)-  Pour  les  frais  d'otage.  (Comptes* 
pp.  iB  (10  llorins  d'or).  19  (25  sous  bàlois),  20  (24  sous  bàlois),  23  (9  llorins 
d'or),  71  (lo  livres  bàlois). 

3.  80  florins  d'or,  «  affin  qu'ils  demourassent  on  leurs  ofliees  »  (Comptes, 
p.  24). 

4.  Burchard,  otage  près  du  margrave  de  liade  ((htmptes,  p.  20).  Pom- 
meaul  d'or,  et  1'  «  ammat  »  de  Ferretle,  otages  à  Bàle  pour  la  créance  de 
l'hôtesse  de  la  Nef  (P.  71).  Volker,  otage  à  Massevaux  pour  la  créance  de 
Mans  de  Lichtenau  (P.  19),  à  Knsisheim  pour  celle  de  (lauthier  d'Andlau 
(P.  a3),  otage  enc(  re  pour  celle  de  .lean  de  Lupfen  (A/'.,  pièces  annexes,  4. 
i4a5  n.  st., 25  mars».  Le  trésorier  de  Ferrette  otage  avec'  Volker  a  .Masse- 
vaux  (P.  19).  Les  châtelains  de  Délie,  Laudser,  Ferrette.  Altkirch.  Belfort  et 
Bosemont  garantissent  avec  lui.  en  la  même  «jualite,  la  créance  de 
Lupfen. 


-  137  - 

subit  les  humiliations  et  pratique  les  expédients  du 
débiteur  malheureux  de  haut  parage.  Un  drap  d'or  l'avait 
accueillie  à  son  baptême.  Elle  finit  ses  jours  en  pauvreté, 
grevée  de  dettes  en  Bourgogne  comme  en  Autriche,  lais- 
sant dispersées  chez  les  héritiers  d'Ulman  Gast,  marchand 
de  Neuenburg,  aux  mains  des  religieuses  de  Scluinens- 
teinbach  et  des  magistrats  de  Bàle,  des  œuvres  somp- 
tueuses d'orfèvrerie,  que,  jeune  fille  ou  jeune  femme,  elle 
avait  reçues  «  en  bonnes  étrennes  »  de  son  père,  en  pré- 
sent de  ses  sœurs,  qu'elle  avait  emportées  quand  elle  avait 
quitté  sa  famille  pour  vivre  avec  son  mari,  couronne  d'or 
garnie  de  diamants,  d'émeraudes  et  de  perles,  hanap  d'or 
aux  armes  de  Philippe  le  Hardi,  manteau  enrichi  de  pier- 
reries, aiguière,  colliers  et  fermails  ou  fibules  en  or,  et 
même  une  robe  inachevée  ^  Elle  prie  son  neveu  de  main- 
tenir son  créancier,  le  receveur  de  Gray,  en  place  jus- 


1.  NPA.,  XXXIII,  y  (1426,  14  juil.),  p.  198  ;  16"  {i\'2H,  la  oct.);  PP-  224.  n.  i, 
226.  —  L'inventaire  de  i39'5  indique  plusieurs  pièces  d'orfèvrerie  qui  se 
relrouvent  dans  l'inventaire  des  joyaux  engagés  aux  Bàlois  fait  à  Bàle  le 
14  juil.  142O  :  Item  vne  coronne  d'or  où  il  a  ou  cercle  x  euures,dont  il  a  es 
v,  enchascun,  vj  balais,  vne  amerade,et  es  v  autres  a,  en  cliascun,  v  anie- 
rades  et  j  balay  et  cinq  troiches  de  perles,  chascune  de  iij,etou  milieu  de 
chascune  troiche  a  j  diament.  Item  en  la  dicte  couronne  a  v  grans  tlo- 
rons  et  v  petis,  dont  il  a  es  grans, en  chascun,  vij  arneraudes  et  iiij  balais 
et  ix  perles  et  ij  dyamens  et  en  chascun  des  petis  a  iiij  balais,  vne  ame- 
raude  et  v  perles  (Cpr..  p.  199)...  Item  vng  autre  fremail,  a  vne  blanche 
rose  et  autour  du  fremail  a  trois  balaix  et  iij  grosses  perles  et  vng  dya- 
ment  ou  milieu  de  la  rose.  Item  vng  fremail,  a  vne  siranne  où  il  a  ij 
balais,  vj  perles  et  vue  grosse  perle  qu'elle  tient  en  sa  main...  Ilem  vng 
fremail  et  vng  cardonnereul  où  il  y  a  vng  balay,  ij  saphirs  et  iij  perles. 
Item  vng  fremail  d'or,  a  vne  berbis  laquelle  a  vng  bala}'  ou  costè  et  ij 
grosses  perles.  Item  vng  fremail,  a  vne  dame  blanche  garny  d'ung  ruby. 
d'une  ameraude  et  de  cinq  perles,  donné  par  ma  damoiselle  lionne  à  ma 
dicte  damoiselle  à." Osterichc  à  son  partenuMit  ((^pr.  p.  201).  Des  joyaux  onl 
pu  être  modifiés  dans  leurs  détails  ou  perdre  une  partie  de  leurs  perles 
ou  de  leurs  pierres.  —  Trois  pièces  en  or,  lianap  aux  armes  de  PhiHi)|)e 
le  Hardi,  aiguière  «  poinsonnée  »  d'hommes  sauvages,  fermail  ayant  en 
son  milieu  un  ermite  et  un  ange  sont  compris  dans  riiivenlaire  de  Bàle 
(P.  199).  Cependant  elles  avaient  été  engagées  à  Agne  Bohertin  pour 
garantir  l'obligation  contractée  par  Catherine  en  i4iS.  (Ci-dessus.  i>.  iJî, 
n.  3).  Le  solde  de  cette  dette  fut  acquitté  par  Philippe  le  Bon  le  23  octo- 
bre 1428.  L'article  du  compte  de  Mahiet  Begnault  relatif  à  ce  paiement  et 
à  la  quittance  des  héritiers  de  Gast  donnée  a  cette  occasion  rappelle  l'en- 
gagement des  trois  joyaux  fait  à  Gast  et  donne  la  description  de  ces 
joyaux  dans  les  termes  mêmes  qu'emploie  l'inventaire  de  Bàle  (P.  jjti). 


-^138  — 

qu'à  ce  qu'il  ait  été  payé,  lui  demande  de  racheter  ses 
joyaux  et  de  payer  ses  dettes  au  pays  de  Bourgogne. 
«  Au  regard  »,  ajoute-t-elle,  «  de  celles  au  pays  d'Alle- 
«  magne,  nous  les  laissons  à  la  charge  du  duc  d'Au- 
«  triche'  ».  Lourde  charge,  si  l'on  en  juge  par  la  peine 
que  Ton  eut  à  liquider  les  dettes  de  Bourgogne  et  à  déli- 
vrer les  legs.  La  chambre  des  comptes  de  Dijon  fit  vendre 
de  la  vaisselle  de  la  défunte,  de  ses  joyaux,  provisions  de 
vin,  lits,  ustensiles  de  cuisine,  pour  désintéresser  les  offi- 
ciers, défrayer  les  Allemands  de  sa  cour  jusqu'à  leur  arri- 
vée à  Belfort  et  payer  en  partie  ses  obsèques*.  Le  rachat 
des  joj^aux  et  le  règlement  des  legs  traînèrent  deux  ans 
durant  et  des  arrangements  entre  les  hommes  d'affaires 
du  duc  de  Bourgogne  et  les  légataires  réduisirent  tous  les 
legs,  à  la  réserve  de  celui  de  Catherine  Gueniot  \ 

La  joie  de  retrouver  le  libre  gouvernement  de  TAlsace 
aurait  adouci  un  sort  aussi  rigoureux.  Mais,  rétablie  dans 
l'exercice  des  droits  de  comtesse  de  Ferrette  et  de 
landgravine,  Catherine  peut  regretter  le  temps  où  elle 
n'était  que  régente.  Pendant  les  années  qui  suivent  le 
traité  de  Bàle,  Frédéric  se  tient  dans  le  ïyrol.  en  Autri- 
che, dans  la  Styrie,  récent  héritage  de  son  frère  Ernest^. 
Excepté  dans  les  [)remiers  temps,  il  ne  fait  pas  mine  de 
s'occuper   de   Catherine   et   de    l'Alsace'.    Cependant    il 


I.  NPA.,  XX.MII,  r,  j).  iS;. 

'2.  M*A.,  XXXllI.  i   (i42(>.  II.  st.,  5  fcvr.).  p.   uja:  4»  («<  mars),  p.  i»»4. 

3.  Vérone  de  Uodcrsdorf,  somme  léguée,  3oo  florins  ;  somme  payée, 
iH'i  francs  0  sous  8  deniers  tournois.  La  petite  Véréne,  lég^ué,  3oo  florins  ; 
payé,  !()()  francs  i3  sous  4  deniers  tournois.  A^ne.  femme  de  Rulin,  légué. 
KM)  florins  ;  payé,  !^l  francs  i3  sous  4  deniers  tournois.  Isabelle  de  Sainle- 
(]roix-en-l*laine.  légué,  5o  florins;  payé,  Ui  francs  i3  sous  4  deniers  tour- 
nois. Marguerite,  so'ur  de  Jean  Simonin,  lègue,  5t)  frans  :  payé,  25  francs. 
Les  frère  et  sœur  de  Jean  (A)ulhaull,  légué,  ao  francs;  payé,  lo  francs, 
(luillaume  (iriveau,  légué,  5o  livjes  lonruois;  paye,  3<)  livres  tournois 
(NPA.,  XXXm,  If,  pp.  2(Kj-ji3). 

4.  Il  confirme  les  libertés  de  la  Slyrie  le  i<(  novembre  i4vii.  à  Gratz  (Lich- 
nowsky,  V,  Verz.,  j).  ce,  n«  aa3S). 

.").  Il  demande  a  la  ville  de  Kril)(»urg  une  copie  de  son  alliance  avec  les 
villes  impériales  d'.Msaci*  conlre  !«•  margrave  Hernaid  (Lichno\\  sky.  V, 
\'erz.,  p.  i.xc.n,  w   Ji^x,  i4'j3,   r    sepl.).  Il   donne  au  monastère  de  Sainte- 


-  139  - 

intervient,  on  n'en  saurait  douter,  dans  la  nomination 
des  principaux  officiers.  Abonne  et  Montai^u  disparais- 
sent. Couleur  demeure  châtelain  de  Rosemont,  vestige 
unique  des  libertés  prises  par  Jean  sans  Peur.  Montaip^u 

Madeleine  des  Pierres  de  Bàle  les  droits  de  palrouage  et  de  domaine  sui" 
l'église  paroissiale  de  Frick.  Innsbruck,  1423.  8  mai. 

In  nomine  Domini,  amen.  Nos  Fridericus,  Uci  gratia  dux  Austrie,  Stirie. 
Karinthie  et  Carniole,  dominus  Portiisnaonis  et  marchie  Sclauonie,  cornes 
Kiburge,  Tirolis,  Habsparge  et  Ferrctis,  marchio  Durgowie  et  lantgrauius 
Ellsacie,  etc.,  ad  perpetuam  rei  memoriam.  Etsi  de  innatc  nobis  pietatis 
clemcntia  personas  religiosas  generaliter  faucamus,  illorum  tamen  spe- 
cialiter  commodo,  quorum  notitiam  vitamque  laudabilem  fama  contesta- 
tur  communis,  frequenciori  pulsamur  attectu,  quanto  ex  hiis  nociori  (a) 
sue  religionis  solidamur  ivulicio  certiorique  cxperientia  edocemur.  Hinc 
est  quod  nos,  attenta  iugis  (b)  deuotionis  exhibitione  (c),  qua  venerabiles 
et  religiose  sanctimoniales  priorissa  et  conuentus  monasterii  sancte  Marie 
Magdalene  nuncupati  an  den  Stainen,  ordinispredicatorum,  in  burgo  liasi- 
lee  sltuati,  se  reddiderunt  bone  opinionis  redolentes  gratiores,  pensa- 
taque  paupertate  quam  hacteuus  sustulisse  dinoscuntur,  vtpote  adhuc 
degcnles  modo  videntur,  volontés  eorum  uecessitati,  mcnse  eorum  bene- 
ficii  munere  misericorditer  subuenire  et  statui  bono  prouidere,  nos  igi- 
tur  eorum  precibus  inclinali,  satagentes  (d)  nichilominus  lu  eo  inclite 
memorie  progenitorum  ac  illustris  principis  fratris  nostri,  nostre  seu 
heredum  ac  successorum  uostrorum  animarum  saluli  consulere,  malura 
dcliberatione  "prehabita,  predictis  priorissae  et  connentui  monasterii  an 
den  Sleinen  prefatis,  quos,ob  virtutum  suarum  mérita,  singularibiis  fauore 
et  gratia  prosequimur,  suisque  successoribus  vniuersis,jus  i)alronatus  ac 
dominium  et  proprietatem,  que  nobis  in  ecclesia  parocliiali  in  Frihli. 
dicte  liasiliensis  dyocesis,compelisse  dinoscuntur,  proul  nunc  compclunt, 
quorumquo  possessionem  paciticani  dictus  progenilor  noster  et  nos  a 
tempore  de(e)cuius  contraria  memoria  non  exislit.habuimuset  tenuimus, 
prout  hodie  habcmus  et  tenenius,  Jure  proprietalis  perpetuo  possiden- 
dum,  prout  illam  hacteuus  possidimus,  nostro  ac  nostri  fratris  omnium- 
que  heredum  et  successorum  uostrorum  vice  ac  nomiiu",  prout  melius 
potuimus  et  valuimus,  ex  certa  scientia,  tradidimus,  tlonauimus  et  con- 
lirmauimus  mcnseque  sue,  quantum  nobis  a  jure  pcrmiltitur,  possessio- 
nem eorundem  ipsis  et  monasterio  prcdicto  efl'ectualiter  largicndo,  pre- 
sentiura  per  tenorem,  omne  jus,  dominium  ac  proprietatem  in  ecclesia 
ipsa,  utpote  premittitur,  nobis  a  dicto  fratre.  cuius  vice  in  bac  parte  geri- 
mus,  ac  successoribus  nostris,  quomodolibet  competens  seu  (juod  nobis 
quocumque  competere  potuit,  usque  in  presentem  diem,inipsam  prioris- 
sam  et  conuentura  ac  successores  eorum  penitus  et  integraliler  relerendo. 
Nullum  tamen  per  liane  nostram  traditionem,  confirmât ionem  et  iucorpo- 
rationem  reclori  ecclesie  predicte  seu  litulum  habenli  in  eadem,  ([ui  pro 
tune  fuerit  (f),  volumus  preiudicium  generare.  In  cuius  ((uidem  traiiicio- 
nis.  conlirmationis  et  ineorporationis  ac  possessionis  nostre  euidenliam 
présentes  litteras  iussimus  nostri  sigilli  appensione  muniri.  Dalum  in 
Innsprugga,  octaua  die  mensis  maij,  anno  Domini  m  cccc  vicesimo  tertio 
(Arch.  Innsbruck.  Liber  f'ragmenlorum,  vol.  1,  loi.  i54.  Communi(jué  par 
M.  le  directeur  des  archives),  (a)  Dans  le  texte  ;  maiori.  —  (b)  Texte  : 
jugi.  —  (c)  Texte  :  abréviation  pour  exhibitionem.  —  [d)  Texte  :  satugen- 
tes.  —  (e)  Surcharge.  —  (f)  runl. 


-  140  — 

est  remplacé  par  un  homme  de  la  rive  droite  du  Rhin, 
Jean  Ehrard  Bock  de  Stauffenberg  au  pays  de  Rattstatt. 
Jean  Truchsess  dit  MoUy,  châtelain  de  Thann,  est  de  Dies- 
senhofen  en  Thurgovie,  Cunmann  de  Rolsenheim,  châte- 
lain d'Ensisheim,  vient  de  la  Basse-Alsace,  Jean  Bernard 
d'Asuel,  châtelain  de  Délie,  est  de  l'évêché  de  Bàle  et  les 
Bâlois  Arnold  de  Rotberg  et  Bourquard  Mûnch  le  Jeune 
gouvernent  l'un  Altkirch,  l'autre  Landser.  Mans  de 
Lichtenau  est  châtelain  de  Massevaux.  Trois  châtelains 
seulement  sont  originaires  du  comté  de  Ferrette,  Volker, 
à  Thann,  Jean  de  Morimont,  à  Ferrette,  et  Jean  Ulric  de 
Roppe,  successeur  d'Abonné.  L'office  de  grand  bailli  que 
Jean  de  Thierstein  occupait  en  i423  a  passé  à  Thierry  de 
Ratsamhausen  de  Stein  dans  la  Basse-Alsace  et  dès  1424 
à  StaulTenberg  qui  reste  cependant  châtelain  de  Belfort'. 
Les  officiers  sont  donc  tous  des  Allemands,  Asuel,  Roppe 
et  Couleur  exceptés,  des  hommes  de  provenance  très 
diverse  et  pour  la  plupart  étrangers.  On  n'observe  pas  la 
condition  d'origine  établie  par  le  traité  de  Bàle.  Dès 
l'instant  où  il  a  le  dernier  mot  dans  les  nominations,  Fré- 
déric préfère  à  des  hommes  du  pays,  sujets  de  sa  belle- 
sœur,  des  gens  assemblés  de  partout,  attirés  par  l'appât 
de  gros  gages,  sans  lien  entre  eux  et  sans  indépendance. 
11  revient  au  système  des  aventuriers  châtelains. 

Il  ne  suffit  pas  au  duc  d'Autriche  de  dégager  de  rinlluence 
bourguignonne  l'administration  de  la  seigneurie.  Dans  le 
chef  de  cette  administration,  StaulTenberg,  il  donne  à  sa 
belle-somr  un  tuteur  plus  importun  que  Mansberg.  aux 
deux  grands  auxiliaires  île  la  hindgravine,  Briot  et  Jean 
de  Fribourg,  un  surveillant,  aux  châtelains  qui  semblent 
attachés  à  leur  souveraine.  Couleur,  Truchsess,  Roppe, 
Liclilenau,  un  maître-.  Autrefois  prisonnier  de  (Catherine, 


I.  Les  {grands  'iaillis  ci  les  ohàlclaiiis  (l'Alsai'c  sous  la  restauration  i\c 
Calhcriue  (NPA.,  \\ XVI.  !>.  -iVA. 

■2.  (l'ost  le  coiulo  Jean  <lu  roniplc  de  Slanllrnbcrjf  pluUM  (juc  Jean  de 
l.upten  appel»'  dans  1<>  nirnu'  docunwMit  ■>  \c  eonh-  de  I.onjîrs  ><  ^1*.  i4).  Il  se 
rend,  en  compagnie  de  SlaullenherK  el  du  cUàlelain  d'Ensisheim,  à  Neuen- 


—  141  — 

Stauiïenber^  était  désigné  pour  la  tenir  dans  une  sorte  de 
captivité.  Il  est  remarcjuahle  que,  depuis  sa  restaura- 
tion, elle  a  été  condamnée  à  faire  appel  aux  Allemands 
pour  se  défendre  contre  les  Welches,  parfois  en  des 
termes  où  l'on  ne  reconnaît  pas  une  Française,  et  que  ses 
adversaires  ont  été  des  Bourguignons  et  des  clients  de  sa 
famille.  Le  prince  d'Orange  est  le  fils  de  l'ami  que  Jean 
sans  Peur  envoyait  au  concile*.  Neuchàtel  tient  assez  à 
cœur  à  Philippe  de  Bourgogne  pour  que  Jean  de  Fleckens- 
tein  s'excuse  de  le  combattre  et  le  duc  lui  cherche  des 
partisans  parmi  ses  gens-.  Evidemment  Staulïenberg 
s'autorisait  de  ses  fonctions  de  grand  bailli  et  des  absences 
de  Catherine  pour  diriger  les  relations  extérieures  ^  Il  est 
l'auteur  de  la  situation  pénible  où  se  trouve  une  fille  de 
Bourgogne  prise  entre  ses  origines  et  ses  alliances.  Le 
margrave  Bernard  est  depuis  longtemps  un  ennemi  de 
Frédéric,  ïhiébaud  un  danger  pour  l'Autriche  \  En  1426, 
il  est  vrai,  surtout  dans  les  derniers  mois  de  Tannée, 
Stauffenberg  emploie  tous  les  moyens  pour  mettre  fin  à 
la  guerre  des  gageries.  Si  grande  est  sa  volonté  de  réussir 
qu  elle   le   rapproche  de   Briot  et  de  Jean  de  Fribourg 


burg  pour  écouter  les  réclamations  de  Jean  de  Vaumarcus,  créancier  de 
Catherine  (Il)id.).  Le  comte  Jean  du  même  compte  (P.  lO),  qui  semble  bien 
s'associer  à  la  rébellion  de  Jean  Bernard  d'Asuel  contre  Catherine,  serait 
plutôt  Jean  de  Thierstein,  ainsi  désigné  dans  un  compte  de  Mahiet 
Regnault.  Le  comte  Jean,  dit  le  receveur  général,  a  reçu  à  Bellort  des  let- 
tres de  Jean  Sardon  et  de  Pierre  le  Watier  (B,  i63y,  fol.  Ixxxxiiij,  v»,  1428). 
C[)r.  NPA.,  p.  i'j-2.  —  Lichnowsky,  \,  Verz.,  p.  i.vii.  n"  608(1404,  i'3  avril). 

I.  Le  duc  oflVe  trois  messes  le  jour  des  obsèques  du  sire  d'Arlay,  «  son 
cher  conseiller  et  chambellan  »  (Petit,  JlinéraireSj  p.  (jia,  1418,  3  sept.). 

a.  Rathsbiicher,  liasl.  Chron.,  IV,  p.  Sa.  NPA.,  XXXVII,  p.  23(j  ;  XLV, 
p.  268.  A  vng  messaigier  de  l'euesque  de  Basle  et  Giiiot  Ratote  la  somme  de 
huitgroz  ([ue,  par  l'ordonnance  de  messeigneurs  des  conq)tes  de  mon  dit 
seigneur  à  Dijon^  leur  a  esté  baillies  en  la  manière  que  s'ensuit.  C'est 
assauoir  vng  franc  au  dit  messaigier,  ou  mois  de  décembre  mil  cccc  xxv, 
pour  auoir  apporté  du  dit  lieu  de  Basle  à  Dijon,  à  messeigneurs  du  con- 
seil et  à  mes  dis  seigneurs  des  comptes,  certainnes  lettres  closes  du  dit 
euesque  sur  son  excusacion  des  choses  par  lui  faicles  darrenement  par 
voye  de  guerre  contre  messire  ThicbauU  du  Xeufchastcl  (B,  i()3i,  loi. 
ix^xvij,  V). 

3.  Il  conclut,  au  nom  de  Catherine,  le  traité  monélaire  du  -^4  avril  i4a5 
(NPA.,  VI,  p.  i:). 

4.  Wackernagel,  p.  43;. 


-  142  — 

pour  travailler  de  concert  avec  eux  au  rétablissement  de 
la  paix,  et  ses  efTorts  irritent  Bàle  et  les  villes  alliées  qui 
lui  demandent  de  l'aide  au  nom  de  la  ligue.  Mais  la  santé 
de  Catherine  est  chancelante,  sa  disparition  peut  être 
prochaine  ^  La  lutte,  en  se  prolongeant,  consommerait  la 
ruine  des  domaines  qui  vont  revenir  à  Frédéric.  Le 
grand  bailli  ne  répond  à  la  demande  des  villes  qu'après 
avoir  été  prendre  les  ordres  du  duc  d'Autriche^.  Arrive 
la  mort  de  Catherine.  Stauffenberg,  laissé  par  le  duc 
d'Autriche  à  la  tète  du  bailliage  d'Alsace,  continue  ses 
tentatives  de  réconciliation  jusqu'au  jour  où  elles  abou- 
tissent, à  quelques  mois  de  là.  Il  a  exécuté  un  plan  tracé 
par  Frédéric. 

Les  impertinences  des  officiers  d'Alsace  à  l'égard  des 
Bourguignons  qui  viennent  à  Ensisheim  liquider  la  suc- 
cession de  madame  d'Autriche  sont  également  préparées. 
Le  duc  a  envoyé  Villers  et  Etienne  Armenier,  son  secré- 
taire et  garde  des  joyaux  Boulogne,  son  serviteur  Pierre 
le  ^Vatier^  A  peine  arrivés,  ils  se  replient  sur  Belfort  et 
n'en  sortent  plus.  Peut-être  Staufl'enberg  leur  a-t-il  fait 
mauvais  visage.  A  coup  sûr,  il  ne  facilite  pas  leur  tâche.  Il 
leur  jette  un  compte  irrégulier  de  sa  gestion,  qui  constitue 
la  défunte  débitrice  d'une  forte  somme  et  se  retire  promp- 
tement  du  pays,  soi-disant  pour  les  affaires  de  son 
maître.  Les  comptables  subalternes  imitent  de  leur  mieux 
l'exemple  de  leur  chef.  Stôr,  receveur  de  Traubach, 
accompagne  Stauflenberg,  «  aussitôt  son  compte  ouï  »,  se 
dérobant  à  toute  question.  Burchard,  receveur  de  Masse- 
vaux,  n'attend  pas  l'audition  de  son  propre  compile  pour 
s'enfuir.   Mocquestourme,  receveur  de  Thann.  refuse  de 


I.  Vers  le  mois  de  décembre  1425,  Calherine  fait  venir  de  Massevaux  à 
Gray  maître  Paule.  pliysieien  {(Mniptcs,  pp.  10,  ai). 

■2.  Slauflenberg-  notilie  nue  suspension  des  hosUlilés  (l'U.  liascl,  VI, 
aiS,  I,  14^6,  II  mars),  lue  seconde  trêve  fut  conclue  le  a  avril  et  lu  paix  le 
7  mai  (218,  II,  aïo).  Le  nom  de  Staullenberj;  ne  parait  pas  dans  ces  deux 
derniers  actes,  bien  (ju'il  n'ait  pas  cessé  d  être  grand  bailli  en  Haute-Alsace 
{HUIL,  Ill,449,i4a6,  la  septembre). 

3.  NPA.,\XXIIl,  6»  (142(5,  juil.-août),  p.  197. 


—  143  — 

verser  son  reliquat.  On  ne  peut  obtenir  un  compte  tlétaillé 
de  Bischoir,  receveur  de  la  basse  prévoté  de  Tbann.  Il 
remanie  sans  cesse  sa  comptal>ilité  et  ne  souHre  pas  qu'on 
la  traduise  en  français'.  Volker  porte  aux  dépenses  le 
paiement  d'intérêts  de  l'époque  où  Frédéric  tenait  le 
pays,  alléguant  un  traité  entre  Catherine  et  Frédéric, 
et  ne  consent  pas  à  faire  recette  de  la  laine  des  bre- 
bis de  madame  et  à  livrer  le  troupeau".  C^ette  petite  chi- 
cane achève  les  commissaires.  Rentrés  à  Dijon,  ils  décla- 
rent n'avoir  pu  remplir  leur  mission  et  ne  pouvoir  certi- 
fier la  clôture  d'un  seul  compte  ^.  Les  officiers  alsaciens 
n'agiraient  pas  autrement  s'ils  avaient  reçu  de  Frédéric 


1.  Comptes,  pp.  4j  6,  i8,  27.  «  11  faut  en  passer  par  ce  que  veut  JJissot,  » 
disent  les  cominissaires,  «  et  tout  jeter  en  une  somme  ». 

2.  Censés  pajés  a  Burchard  VValdner  et  à  la  femme  de  Hezelin  de  Zàsin- 
gen  {Comptes,  p.  23).  V.  au  contraire  ci-dessus  le  traité  de  Bàle,  p.  116. 
Troupeau  (ÏNPA.,  p.  12).  Plusieurs  comptables,  Volker,  Oberlin,  Stôr, 
omettent  des  recettes,  inscrivent  des  dépenses  à  l'appui  desquelles  ils  ne 
montrent  ni  quittances,  ni  pièces  justificatives,  comptent  deux  fois  la 
même  dépense,  allèguent  des  gratifications  de  Catherine  sans  rapporter 
un  mandement  ou  des  lettres  patentes.  {Comptes,  p[).  5,  6,  12,  a4,  28.) 

3.  Comptes,  p.  3.  La  clôture  ou  arrêt  du  compte  était  «  vérifiée  w,  on 
disait  aussi  «  certifiée  »,  c'est-à-dire  affirmée  véritable  et  signée  par  Toyant 
compte  {Comptes,  p.  28).  Tous  les  comptes  arrêtes  à  la  mort  de  Catherine 
sont  faits  eu  forme  d'état  (PP.  3,  64,  08,  74»  7^)-  Les  commissaires  disent,  à 
propos  des  comptes  rendus  à  Belfort,  qu'on  n'a  pu  les  avoir  des  officiers 
en  une  autre  forme  (P.  3).  Celui  de  Bischott"  est  fait  «  par  manière  d'état 
abrège  »  (P.  26).  Les  comptes  de  Burchard  et  de  ^  olker  ont  ele  vus  tout  au 
long  par  les  commissaires  en  présence  du  comptable  (PP.  18,  22).  Tous  les 
comptes  ont  été  ouïs  et  clos  i)ar  les  commissaires,  excepté  ceux  de  Bur- 
chard, Volker  et  Bischott'  qui  portent  la  mention  «  non  oui  et  non  clos  » 
suivie  des  justifications  que  voici  :  1°  Burchard,  son  déi)art  précipité  de 
Belfort  (P.  18).  2^  Volker,  refus  de  porter  en  recettes  le  profit  de  la  laine 
et  de  livrer  le  troupeau  (PP.  22,  24).  Mais,  à  dire  vrai,  ce  motif  est  étran- 
ger à  l'objet  des  comptes  de  Volker  qui  portent  sur  l'aide  faite  à  Cathe- 
rine par  l'Alsace  et  sur  le  produit  de  la  monnaie  de  Thanu.  3"  Bischolf. 
Trois  causes  sont  indiquées.  Jean  Slor,  trésorier  de  Ferrette,  a  levé  une 
somme  sur  la  recette  de  Landser.  Lui  et  Bischott'  ne  i)euvent  se  mettre 
d'accord  sur  le  montant  de  cette  somme.  Bourquard  Miinch  s'est  fait  payer 
directement  par  certains  maires  de  la  prévôté  d'une  rente  annuelle  tle  5oo 
florins  d'(U'  qui  lui  a  été  assignée  sur  la  même  recette.  BischofVne  sait  ce 
que  Miinch  a  reçu.  L'insuflisance  des  déclarations  de  Bischott'  tant  pour 
les  recettes  que  pour  les  dépenses  et  l'absence  de  toute  pièce  à  l'appui 
rendent  impossible  l'établissement  d'un  «  compte  final  ».  (PP.  2(j,  u').  — 
Pour  les  régies  de  comptabilité  suivies  à  cette  époque,  eu  Bourgogne, 
Paul  Biandey,  Vorganisation  fimincière  de  la  Uotirgogne  sous  Philippe  le 
Hardi  (Dijon,  1908). 


—  144  — 

ou  du  grand  bailli  l'ordre  ou  la  permission  de  se  moquer 
des  Bourguignons  et  de  faire  à  leur  maître  un  affront 
qu  aggrave  la  qualité  des  envoyés. 

Ces  marques  de  mauvais  vouloir  ne  découragent  pas 
Philippe  et  le  chancelier  RoUin  de  maintenir  le  lien  que  la 
longue  domination  d'une  princesse  bourguignonne  a  éta- 
bli entre  l'Alsace  et  la  Bourgogne.  Ils  font  venir  le  grand 
bailli  à  Dijon,  proposent  des  conférences,  «  des  alliances 
«  pour  le  bien  des  deux  pays  ».  Mais  on  dirait  que  Frédé- 
ric, Stauffenberg  et  le  successeur  de  Staufl'enberg,  Jean 
de  ïhierstein,  sèment  la  discorde  et  cherchent  la  guerre. 
On  exploite  le  mécontentement  des  légataires  allemands 
et  les  querelles  que  la  succession  de  Catherine  peut  sus- 
citer. Les  incursions  d'Allemands  en  terre  bourguignonne 
se  font  fréquentes  et  brutales.  Des  Autrichiens  envoient 
au  duc  de  Bourgogne  «  leur  défi  de  feu  et  de  sang  )).  En 
1428,  les  hostilités  entravent  les  négociations.  La  crainte 
de  rencontrer  les  partis  allemands  qui  battent  l'estrade 
arrête  Etienne  Armenier  et  Villers  cheminant  vers  Bàle. 
Une  course  du  comte  de  Fribourg  sur  le  pays  allemand 
fait  manquer  une  conférence  qui  devait  se  tenir  à  Lure*. 


I.  NPA.,  XXX,  an.  1427,  3°  (aS  sept.-ag  ocL),  p.  167;  XXXUI,  12"  (1428,  14- 
27  mai),  p.  21G;  i3°  (entre  le  29  juil.  et  le  11  aont),  p.  218.  —  Sur  le  rôle  de 
Nicolas  Hollin,  XXX,  année  1427,  3°,  p.  Uy-j  ;  année  1428,  m,  p.  172;  XXXIII, 
10%  p.2o5,et  le  texte  suivant  se  rapportant  aux  voyages  de  Sardon  aux  mois 
de  février  et  de  mars  : 

A  maistre  Jehan  Sardon,  conseillier  de  monseigneur  le  duc  et  lieutenant 
gênerai  de  messire  Guy  iVAmange^  cheuallier,  bailli  d\47»Jonf,  la  somme  de 
quarenle  frans,  nionnoye  a  présent  courant,  qui  deuz  lui  estoit  pour  ij 
voyaiges  qu'il  u  t'ai/  ;  le  premier  à  estre  aie  de  son  liostel  en  la  ville  de 
Jl/onf&e/m/-/ auecet  en  lacompaignie  de  monseigneur  de  Traites^  uuireschal 
de  Jiourgoingne,  et  autres  gens  et  ofliciers  de  mon  dit  seigneur,  pour  illec 
tenir  vue  journée  auee  pluseurs  Alcincus  du  pais  et  conté  de  Ferirllcs  et 
(le  là  enuiron,  ou  il  a  vacqué,  en  alaut,  hesoingnanl.  et  retournant,  neuf 
joui's  entiers,  commençans  \v.  xiij-  jt>ur  de  ieuurier  darrenement  passé  et 
fenissant  au  xxj'  jour  d'icellui  nu)is  ensuiganl  ;  et  l'autre  voyaigc  à  eslre 
venu  au  lieu  de  Salins,  où  il  fut  mandé  venir  de  par  mon  dit  seigneur 
pour  ses  Ix'soingiies  et  alVaires.  et  inesnuMuenl  pour  le  fait  de  la  diète 
journée  tenue  au  dit  Monllx'liart,  ou(juel  voyaige  faisant,  denu)uranl  au 
dit  Salins,  J'oligni  et  autres  lieux,  deuers  monseigneur  dWuthunu',  chan- 
cellier  de  mon  dit  seigneur,  pour  attendre  son  expedieion  de  ce  que  dit 
est,  et  pour  son  retour,  il  u  vacqué  par  xj  jours  entiers,  fenissans  le  viij* 


-  145  - 

Que  faut-il  conclure,  sinon  que  sous  le  règne  môme  de 
Catherine,  Stauffenberg  était,  en  réalité,  le  bailli  du  duc 
d'Autriche^?  Aux  deux  époques  où  Catherine,  veuve, 
posséda  la  totalité  de  la  seigneurie  d'Alsace,  depuis  la 
mort  de  Léopold  jusqu'à  son  expulsion  et  depuis  le  traité 
de  Bâle  jusqu'à  sa  mort,  ses  actes  furent  rigoureusement 
épiés  par  un  agent  officiel  que  le  duc  d'Autriche  tint 
auprès  d'elle,  Mansberg,  d'abord,  puis  Stauffenberg.  Déjà 
l'on  peut  mesurer  l'autorité  qui  lui  restait  pour  disposer 
des  fiefs,  gouverner  les  vassaux  et  constituer  la  seigneurie 
de  Bourgogne  en  Alsace. 


jour  de  mars  aussi  darrenement  passé,  qui  sont  pour  les  diz  deux  voyai- 
ges,  vint  jours  entiers,  pour  vng  chascun  desquelx  jours  mon  dit  seigneur, 
par  ses  lettres  patentes,  données  à  Diion  le  xviij»  jour  d'auril  après  Pas- 
ques  mil  cccc  xxviij,  lui  a  ordonné  et  tauxé,  oultre  et  par  dessus  ses 
gaiges  ordinaires,  la  somme  de  deux  frans.  Pour  ce,  et  rend  cy  le  dit  rece- 
ueur  gênerai  les  dictes  lettres,  auec  quittance  du  dit  raaistre  Jean  Sardon, 
contenant  afiirmacion  d'auoir  vacqué  continuelement  es  diz  voyaiges  par 
le  temps  et  en  la  manière  que  dit  est,  xl  frans 

(B,  i639,  fol.  cix,  v°). 

I.  Vingt  ans  après,  il  sert  encore  l'Autriche.  Capitaine  à  Neuenburg,  il 
est  l'un  des  deux  arbitres  qu'elle  désigne  pour  juger  son  diflérend  avec 
Bàle  (Heusler,  p.  3o5.  Basl.  Chron.,  IV,  pp.  3^,  n.  6  ;  2o3,  n.  8). 


10 


CHAPITRE  II 


La  féodalité  autrichienne,  fiefs  et  vassaux. 


Frédéric  d'Autriche  ne  veut  pas  laisser  une  suzeraineté 
bourguignonne  s'établir  en  Alsace.  Il  ne  peut  éviter  celle 
de  Catherine.  Elle  est  fondée  sur  un  traité  de  mariage  et 
les  circonstances  lui  imposent  le  respect  de  ce  titre.  Mais 
il  tâche  de  s'assurer  le  retour  des  fiefs  et  la  foi  des  vas- 
saux lorsqu'expirera  le  droit  de  la  suzeraine.  Toutefois 
ses  précautions  risquent  d'être  vaines  s'il  a  été  au  pou- 
voir de  la  douairière  de  rendre  bourguignonne  la  féoda- 
lité autrichienne  en  modifiant  le  nombre,  la  nature,  la 
consistance  des  fiefs,  en  remaniant  les  listes  des  vassaux, 
en  rejetant  les  coutumes  des  fiefs  de  la  Haute-Alsace,  cou- 
tumier  de  l'évêché  de  Bàle  suivi  dans  la  plus  grande  par- 
tie du  Sundgau,  usages  particuliers  des  diverses  circons- 
criptions féodales  \ 

I.  Les  fiefs. 

Dans  la  constitution  des  fiefs  tient  presque  tout  entière 
l'organisation  militaire  de  la  Haute-Alsace.  Le  fief  est, 
avant  tout,  une  institution  de  guerre  et  le  lien  est  étroit 
entre  les  vassaux  et  les  forteresses  de  la  seigneurie  d'Au- 


I.  Constitution  féodale  de  Tévêché  de  Bàle  (T  ,  IV,  3,  i35i,  20  juin). 
Usaj^e  du  pays  (Lantlouf)  de  la  seigneurie  de  la  lloche  de  Belfoit  (V.  plus 
haut,  p.  60,  n.  a). 


—  148  — 

triche.  Tout  seigneur  a  droit  au  service  armé  de  ceux  qui 
habitent  son  territoire.  «  Ils  doivent  servir  de  la  lance  à 
la  seigneurie  ^  »  Mais  habiter  et  être  homme  de  guerre, 
c'est  autre  chose.  Le  fief  procure  au  seigneur  un  guerrier 
de  race.  Le  vassal  est,  par  destination,  un  bon  combat- 
tant et  un  bon  instrument  d'acquisition.  La  rançon  des 
prisonniers  qu'il  fait  à  la  guerre  où  son  seigneur  l'em- 
ploie appartient,  au  moins  pour  une  part,  au  seigneur. 
Celui-ci  est  partie  au  contrat  de  rançonnement.  Catherine 
défend  à  Bernard  de  Thierstein  de  fixer  sans  elle  le  prix 
du  rachat  des  prisonniers  bàlois  ^ 

Les  vassaux  étant  faits  pour  combattre,  seul  un  homme 
peut,  en  principe,  tenir  un  fîef.  L'usage  présume  mâles 
tous  les  fiefs  et  la  coutume  de  l'évêché  de  Bâle  les  déclare 
tous  masculins.  Le  vassal  ne  peut  aliéner  le  fief  qu  à  un 
homme  apte  à  la  guerre.  S'il  meurt  sans  héritier  mâle,  le 
fief  revient  au  seigneur.  Il  faut  à  la  veuve  ou  à  la  fille  du 
vassal  la  permission  du  suzerain  pour  conserver  le  fief  et 
cette  permission  ne  lui  est  accordée  que  si  la  fille  épouse 
ou  la  veuve  présente  un  homme  de  son  rang,  capable  de 
faire  le  service  du  fîef-^. 

Le  contrat  de  fief  peut  obliger  le  vassal  à  défendre  une 
forteresse.  Les  émoluments  du  fief  sont,  dans  ce  cas,  le 
prix  du  service  de  garnison.  C'est  le  contrat  de  fief  cas- 
trai ou  fief  de  garde.  Mais  les  forteresses  elles-mêmes 
sont  aussi  inféodées.  Au  point  de  vue  féodal,  on  les  traite 
comme  des  propriétés  ordinaires.  Un  vassal  peut  en  avoir 
une  part  indivise,  un  huitième  par  exem[)le.  Le  seigneur 
de  la  forteresse  peut  la  diviser  en  parcelles  pour  donner 
séparément  chacune  d'elles  en  fief.  Un  seul  vassal  ne  pos- 
sède pas  toujours  les  châteaux  d'une  double  ou  d'une 
triple  forteresse.  Dans  un  château,  le  seigneur  distin- 
guei'a  le  château  proprement  dit,  c'est-à-dire  le  donjon  et 
les  bâtiments;  leur  ceinture  de  murailles  et  de  tours;  le 

I.  M»A.,  \[A'I,  p.  a:o. 

a.  M»A.,  lX,r,  F,  p.  53(i4o9). 

3.  T.,  IV,  p    i<î 


-  149  — 

fossé  qui  les  entoure  et  qu'une  première  enceinte  basse  ou 
fausse  braye  protège  du  côté  de  la  campagne  ;  la  basse 
cour  ou  avant-cour,  refuge  des  populations  du  plat  pays, 
qui  est  un  espace  clos  de  murs  entre  les  premières  et  les 
secondes  portes  du  château,  sous  l'enceinte  principale. 
Autant  de  fragments  de  forteresse,  autant  de  fiefs  que  le 
seigneur  distribuera.  Tous  ces  morceaux  de  place  forte 
sont  susceptibles  de  procurer  des  avantages  appréciables 
en  argent.  On  se  loge  dans  les  bâtiments.  On  pèche  les 
fossés.  On  y  fait,  ainsi  que  dans  la  basse  cour,  des  jardins, 
des  étables,  des  écuries.  On  construit  des  maisons  dans 
Tavant-cour^  Les  réfugiés  paient  quelque  rétribution  en 
retour  de  la  sûreté  que  leur  donne  la  forteresse. 

Les  recettes   générales   de   la   chàtellenie   contribuent 
aux  frais  d'entretien  et  de  garde  du  château  2.  De  plus,  à 


1.  Avant-cour  à  Belfort.  Un  jardin  avec  les  places  de  maison  scitué  dans 
l'avant-cour  de  Belfort,  derrière  le  château  (Extrait  regardant  les  liefs 
principaux  de  la  serenissime  maison  à''Antriche  scitués  au  pays  dit  Wor- 
land  ou  Pays  Antérieurs  et  aux  environs.  Manuscrit  du  xvir  siècle.  Biblio- 
thèque de  Colmar,  fonds  Chauffour,mss  i.CH,  20,  fol.  161,  v,  1478,  10  août). 
—  Roppe.  (V.  plus  bas,  p.  i63,  n.  1),  —  Florimont.  Die  wordern  thor  (Orig., 
II,  p.  i^S).  — Wittenheim,  Vorhof  (L/. ,  8).  —  Ortemherg.  Devant  la  muraille 
il  y  a  une  belle  basse  cour  {La  description  de  plusieurs  forteresses  et  seigneu- 
ries de  Charles  le  Téméraire  en  Alsace  et  dans  la  haute  vallée  du  Rhin  par 
maître  Mongin  Contault,  Paris,  190a,  §  76,  p.  46).  On  passe  trois  portes  avant 
d'être  en  haut  du  château.  A  l'entour  de  la  muraille  sont  une  fausse  braye 
et  le  fossé  avec  ses  étables  {Les  possessions  bourguignonnes,  §  57,  p.  38).  — 
Ensisheim,  château.  Etables  en  la  basse  cour  (§  83,  p.  40  —  Thann,  châ- 
teau. Trois  enceintes  et  trois  portes  précèdent  le  quatrième  fort  (Nerlin- 
ger,  Etat  du  château  de  Thann  en  Alsace  au  XV'  siècle,  Strasbourg,  1899, 
p.  2).  Gpr.  Les  possessions  bourguignonnes,  §  166,  p.  52. 

2.  On  subvenait  de  cette  manière  à  trois  sortes  de  dépenses  :  1°  Gages 
des  châtelains  :  Beljort.  Premier  châtelain,  3oo  livres  bâlois  {Comptes,  pp. 
32,52,58).  Deuxième  châtelain,  40  livres,  plus  certains  avantages  accor- 
dés par  Catherine,  consistant  dans  le  produit  de  la  pêche  de  la  rivière  de 
Châtenois,  évalué  de  8  à  10  livres,  et  dans  celui  du  pré  sous  le  château  de 
Belfort  (PP.  35,  35,  58).  —  Délie,  25o  livres  (P.  66).  —  Altkirch,  240  livres 
(P.  77).  —  Ferrette,  200  livres  (P.  72),  —  Thann.  Château.  140  livres  (35  li- 
vres par  trimestre,  p.  25).  Ville,  40  livres  (P.  26).  —  Rosemont,  40  livres,  plus 
les  petites  amendes  ayant  valu  en  une  année  environ  20  livres  (P.  58). 
Les  châtelains  recevaient  des  acomptes  en  nature  sur  leurs  gages  :  Truch- 
sess,  2  charres  3  tines  de  vin  valant  12  livres  18  sous  bâlois  (PP.  8,  11); 
Volkcr,  II  charres  et  demie  de  vin  (P.  12);  Couleur,  3  bichots  et  demi  blé 
et  3  bichots  et  demi  avoine,  qu'il  prend  chaque  année  «  sur  ses  gages  » 
(PP.  61,  62).  —  2"  Salaire  des  «  soudoiers  ».  Châlellenies  de  lielforl  et  de 
Rosemont  {Comptes,  p.  33).  —  3°  Trui'aux  extraordinaires  pour  la  forteresse. 
Châteaux  de  Belfort,  Délie,  Altkirch  (PP.  60,  66,  77). 


—  150  - 

chaque  forteresse  des  biens  sont  attachés  d'une  façon  per- 
manente. C'est  la  dotation  du  château,  la  châtellenie,  dans 
un  sens  particulier  du  mot^  Une  partie  des  produits  de  la 
châtellenie  sert  à  payer  les  réparations  et  les  améliora- 
tions faites  à  la  forteresse,  une  autre,  la  gerberie  des 
guettes,  est  pour  les  veilleurs,  une  autre  fournit  au  châte- 
lain des  services  de  poisson  et  de  volaille,  sa  choucroute, 
son  foin,  son  bois  de  chauffage  et  le  transport  de  ses  mes- 
sages. La  châtellenie  consiste  en  vignes,  champs,  prés, 
forêts,  droits  d'usage  sur  les  communaux,  redevances  sur 
les  habitants,  droit  d'exiger  d'eux  des  corvées  pour  tra- 
vailler aux  bâtiments  de  la  forteresse  et  compléter  les 
défenses  par  des  terrassements  et  des  palissades.  Pour 
cette  raison  on  inféodait  l'enceinte  isolément,  car  à  elle 
appartenaient  les  guetteurs  et  les  corvéables,  les  uns  et 
les  autres  paysans  du  voisinage  que  l'on  pouvait  exploiter 
par  un  contrat  d'abonnement  2. 

On  avait  fixé  la  dotation,  autant  que  possible,  une  fois 
pour  toutes  et  l'affectation  était  perpétuelle.  Dans  la  ces- 
sion que  P'rédéric  fait  à  Catherine  des  revenus  de  Rouge- 
mont  et  de  Rheinfclden,  il  réserve  les  revenus  incorporés 
aux  châtellenies  des  deux  forteresses  3.  Voilà  pourquoi 
une  ruine  de  château,  l'emplacement  d'un  château,  un 
roc  portant  un  amas  de  décombres,  une  butte,  une  motte 
avec    des    fossés   tout    à    Tentour,    avaient    encore    une 


I.  Burghute.  En  ce  sens:  i»  Gastellania  de  Delà  (Fiefs  de  i36i,  Quel.,  XV, 
I,  p.  4'^>2);  2*  A  Jehan  de  Couleur,  à  cause  de  sa  chaslcUonie  de  lioscinont 
(Comptes,  p.  63).  V.  un  essai  de  reconslilution  de  quelques  châtellenies  du 
domaine  d'Alsace  (NPA.,  XXXIX,  p.  240). 

a.  A  Thann,  rindeuinilé  des  guetteurs  est  le  ivachtlwrn,  le  grain  des 
veilleurs  (Cartulaire  des  gageries,  fol.  66,  r»).  Les  Hourguiguons  tradui- 
sent par  «  gerberie  dos  guettes  ».  {Comptes,  pp.  5,  6).  Parfois  rindeninité 
aux  veilleurs,  vi^ilntoribus,  était  en  argent,  e  était  le  waclitpfennig  {Quel., 
XIV,  j).  317).  —  Tous  les  villages  du  bailliage  de  Landser  doivent  eouti-i- 
buer  à  la  défense  du  château  en  élevant  des  forlilications  de  bois(Scinuid- 
lin,  p.  19'ji).  Les  habitants  de  la  châtellenie  de  Ferrette  paient  ao  livres 
bàlois  par  an  pour  les  ouvrages  et  répai'ations  du  château  {(Aimptes,  pp. 
()8,  71).  dette  rede.ance,  connue  colle  des  «  niesnées  »,  est  sans  doute  un 
abonnement,  le  prix  du  rachat  des  corvées;  ollo  a  remplacé  le  burg^iverk 
(Schmidlin,  p.  161,  n.  i). 

3.  NPA.,  XVI,  5»  (i4iï,  vers  le  9  août),  p.  ii)3. 


—  151  — 

valeur  pécuniaire  dans  laquelle  n'entrait  pas  en  compte  la 
situation,  toujours  admirablement  choisie,  de  la  forte- 
resse*. Le  château  était  par  terre,  ses  rentes  demeuraient. 
Le  possesseur  de  la  ruine  ou  du  rocher  avait  droit  à  la 
dotation.  Il  avait  de  quoi  rebâtir  le  château  un  jour,  s'il  y 
avait  lieu,  et,  en  attendant,  il  jouissait  des  revenus  de  la 
ruine. 

Les  fiefs  autrichiens  d'Alsace  étaient  de  trois  sortes  : 
1°  Les  Qefs  mâles,  ils  étaient  les  plus  nombreux  2  ; 
2°  Les  fiefs  de  gage,  très  nombreux,  tantôt  restreints  à 
certains  revenus  domaniaux,  tantôt  s'étendant  à  un  vil- 
lage comme  Grosne  ou  à  une  seigneurie  comme  Bergheim, 
Ensisheim,  Thann,  Cernay,  Massevaux,  Landser,  Fer- 
rette,  Altkirch,  Florimont,  Délie,  Rougemont,  Rosemont, 
Angeot^.  Les  règles  sur  les  obligations  militaires  du  vas- 
sal et  sur  la  transmission  successorale  de  la  tenure  s'ap- 
pliquaient généralement  à  ces  fiefs,  comme  s'il  se  fût  agi 
de  fiefs  mâles  proprement  dits^.  Parfois  le  suzerain  ex- 
cluait du  gage  la  forteresse  qui  était  le  chef-lieu  de  la  sei- 
gneurie. La  gagerie  ne  portait  que  sur  la  totalité  ou  sur 
une  partie  des  émoluments  domaniaux.  Le  débiteur  con- 
servait le  droit  de  faire  usage  de  sa  forteresse,  de  lui 
donner  un  châtelain  et  d'y  tenir  une  garnison.  Il  en  était 
ainsi  de  Délie  au  temps  de  Catherine^  ; 


1.  Burgstal.  Angriitt  (NI'A.,  p.  249).  Bûhel.  Ou  échange  contre  d'autres 
biens  la  butte  d'Hartnianswiller  avec  les  fossés  y  attenant  (P.  25i).  Le  lieu 
dit  Piichcl,  fossés  à  Giliwiller  (Extrait  des  fiefs  de  la  maison  AWutriche, 
fol.  582,  \°).  Kastel  Grah  à  Buschwiller  (Archives  de  l'ancien  évèché  de  Hàle 
à  Berne.  Livre  des  tiefs  nobles  de  l'évèché,  das  ait  Adeliche  Lehen  Buch, 
niss.  du  xv  siècle,  fol.  cxx,  r"). 

2.  Hermanni  Vultei  je,  De  feudis  eoriundemque  jure  lihri  duo,  editio  ter- 
tia  (.NLirpurgi,  c.  l  j.  l  o.  c  II),  pp.  35^,  ss.  Aile  lehen  soUen  nianleheu  sin 
(Constitution  féodale  de  l'évèché,  T.,  IV,  p.  6).  —  H  y  a  des  liefs  de  que- 
nouille, probablement  dans  la  partie  welche  de  révêché,  niais  ces  tiefs  sont 
féminins  en  ce  sens  seulement  que  les  femmes  y  succèdent  à  défaut  des 
mâles  (P.  !()).  —  /</.,  1,5. 

3.  Simples  ra'enus.  Jean  l'iric  de  Ilatlstatt  (NPA.,  p.  249).  Villoiies. 
Grosne  (P.  260,  Montjoie).  Seigneuries.  Délie.  Rougemont  (Schœpllin-Ra- 
venez,  IV,  p.  i3iî).  Landser  (P.  i54). 

4.  T.,  IV,  p.  i5. 

5.  NPA.,  p.  255,  Ilamstein. 


—  152  — 

3°  Les  fiefs  castraux.  La  plupart  des  places  que  l'Au- 
triche n'inféodait  presque  jamais,  de  celles  que  l'on  pour- 
rait appeler  les  forteresses  de  la  réserve  domaniale  ou  les 
forteresses  à  châtelain,  Belfort,  Florimont,  Rougemont, 
Altkirch,  Thann,  Gernay  et  les  quatre  forteresses,  Ensis- 
heim,  Hohlandspurg,  Ortemberg,  Bilstein,  étaient  pour- 
vues de  fiefs  de  garde  en  nombre  proportionné  à  l'impor- 
tance administrative  et  militaire  de  chacune  d'elles ^  Les 
possesseurs  de  ces  fiefs  étaient  la  fleur  de  la  garnison.  On 
ne  pouvait  compter  ni  sur  le  courage  des  veilleurs, 
troupe  de  rebut,  ni  sur  le  dévouement  des  arbalétriers, 
des  maîtres  d'engins  manœuvrant  les  vieilles  machines  à 
cordes,  des  canonniers  tirant  les  bâtons  à  poudre  et  les 
bombardes,  gens  à  gages,  «  soudoiers  »,  comme  l'on  disait 
alors,  payés  en  raison  de  leur  habileté  dans  leurs  métiers 
de  guerre  et  changeant  facilement  de  maître*.  Dans  les 
vassaux  de  garde,  le  châtelain,  responsable  du  salut  de  sa 
forteresse,  retrouvait  ce  qu'il  était  lui-même,  des  chefs 
militaires,  des  hommes  voués  par  leur  naissance  à  la  pro- 
fession des  armes,  des  écuyers  et  des  chevaliers'. 

I.  Feodum  castrense.  Feodum  gardie.  Feodum  gardie  sivecastallie.  Feu- 
dum  sedale.  Sesslehen.  Burglehen.  Burkelhein.  En  français  :  bourque- 
lain,  bourgel,  bourquele,  bouquerelle,  fye  chcssel.  Les  vassaux  sont  les 
castrenses,  burgraanne.  C'était  également  au  moyen  de  fiefs  castraux  que 
les  évêques  de  Bàle  assuraient  la  défense  des  places  de  leur  réserve  doma- 
niale, Porrentruy,  Bure,  Roche  d'Or,  Pleujouse,  Delémont,  Liestall,  Arguel, 
Nidau,  Schlossberg,  Istein.  On  a  employé,  pour  cette  étude,  plusieurs  do- 
cuments relatifs  aux  liefs  de  garde  de  ces  forteresses  ;  en  particulier,  des 
contrats  de  fief  castrai,  parce  qu'ils  expriment  la  coutume  de  l'évéché, 
feodorum  castrensium  jus  et  consuetudo  (T.  III,  p.  290).  La  plupart  des 
pièces  sont  du  xive  siècle.  Mais  la  coutume  et  les  formules  étaient  consti- 
tuées à  cette  époque  et  ont  peu  varié  depuis.  Au  xviii*  siècle,  par  exem- 
ple, on  levait  encore  les  redevances  des  bouqnerclles. 

a.  Six  arbalestriers  qui...  ont  esté  et  demeuré  ou  dit  chastel  pour  la 
garde,  seurté  et  deffence  d'icellui  (B,  i588,  fol.  xiij"xvj,  v»).  NPA.,  II 
(1471),  p.  8.  —  Sur  l'artillerie  des  places  alsaciennes  au  xv*  siècle,  Orig.,  I, 
p.  86;  La  description  de  plusieurs  forteresses  et  seif(neuries  de  Charles  le 
Téméraire,  p.  i5;  l'état  des  objets  mauqiuint  au  château  d'Ensisheini  quand 
Maximin  fut  destitué  de  ses  fonctions  de  grand  bailli,  .'S  armbn^st  (arba- 
lètes), i^  lilachin,  ein  sagk  mit  biichssen  bulfei"  (poudre  à  canon).  3  fass 
mit  salpeter,  a  »teinbiK"hsseu  (arbah'les  à  pierre,  RI' IL,  II,  762  (m),  i4o8, 
p.  58i). 

3.  NPA.,  XL,  liste  des  liefs  castraux  de  l'Alsace  autrichienne  (i3o3.  i30i. 
Vers  i4j3),  p.  242. 


—  153  - 

De  fait,  les  possesseurs  de  fiefs  castraux  n'étaient  pas 
moins  des  mercenaires  que  le  châtelain  et  les  soldats*. 
Leur  suzerain  les  déplaçait  suivant  les  besoins  de  la  dé- 
fense du  territoire.  Il  transférait  leur  fief  d'une  forteresse 
à  une  autre.  Barthélémy  de  Wunenberg  passa  ainsi  d'Alt- 
kirch  à  Ensisheim^  Le  vassal  de  garde,  disait-on  alors, 
prend  à  bail  le  bien  sur  lequel  porte  son  fief  3.  Il  manquait 
un  prix  en  argent  pour  que  le  contrat  fût  un  louage  de 
choses  et  le  vassal  de  garde  fermier  du  fief.  Mais  on 
estimait  que  l'obligation  de  défendre  la  forteresse  tenait 
lieu  de  ce  prix.  On  n'eût  pas  commis  une  erreur  juridique 
plus  grande  et  Ton  se  serait  approché  de  la  réalité  en  di- 
sant que  le  vassal  louait  ses  services  militaires  moyennant 
des  gages  représentés  par  les  profits  de  son  fief. 

Gomme  un  salaire,  les  émoluments  du  fief  castrai  étaient 
fixes.  Lorsque  le  fief  consistait  non  pas  en  une  rente  en 
argent,  mais  en  un  immeuble,  un  droit  lucratif  ou  un  re- 
venu en  nature,  on  s'assurait  par  festimation  du  fîef  en 
capital,  et  mieux  encore  par  l'évaluation  du  revenu,  que 
le  produit  du  fief  équivalait  à  la  rétribution  que  l'on  se 
proposait  d'allouer  au  vassal^.  D'ordinaire,  les  fiefs  don- 
naient aux  vassaux,  surtout  à  ceux  qui  desservaient  la 
même  forteresse,  des  revenus  pareils  en  valeur  '. 


1.  Feudum  g-uardiae...  est  feudum  mercedis  datum  ob  custodiam  (Vul- 
teius,  p.  272). 

2.  NPA.,  p.  24^-  Feodiim  wig-ariter  appellatum  biu-glehen,  qiiod...  fra. 
très  de  Hamstein  in  Bnrnentriid. . .  habebant..,  apud  oppidum  noslruni 
Liechstal...  transferimus  (T.  III,  58,  i3o7).  De  même  IV,  p.  726  (i3;3, 
12  mai). 

3.  Gonfessus  fuit...  se  eadem  bona...  ab  ipso  doinino  episcopo...  nomiiie 
Icodali...,  vulgariter  ze  einem  seslehen,...  conduxisse  ac  etiam  récépissé 
(T.,  III,  385). 

4.  De  là  les  formules  et  les  expressions  suivantes  :  Vnib  c  mark  silbers 
(Lf.,  3o).  Fiir  Ix  (36).  Fiir  1  (3i,  32,  34,  35,  3:).  Fiir  xxxj  (33).  l'ro  \  marcis 
(T.,  III,  59,  i3o7).  Kedditus  centum  quarlalium  bladi,  oque  silijfiiiis  et 
ordei,...  nomine  reddituum  octo  marcarum  argcnti  (140,  i3a9).  iStii.  Daz 
sesslechen  ze  Ensheim,  lit  fiir  100  markk  (Quel.,  XV,  1,  p.  43o).  Item  don 
dinkhof  ze  Altkirch  liant  si  ze  bur^^i^lochen,  stàl  inen  80  markk  (P.  432). 

5.  1»  D'après  Turbaire,  aô  quarlauts  de  seig-ie  et  25  d'avoiiu".  —  2"  Dans 
révêché  de  Bàle,  au  commencement  du  xiv  siècle,  4  marcs  d'argent  (T., 
III,  59,  i3o7).  Deux  vassaxix  ont  plus  de  8  marcs;  deux,  plus  de  7  marcs; 


—  154  - 

Celui  qui  obtient  un  fief  castrai  s'oblige  à  défendre  la 
forteresse  loyalement  et  de  tout  son  pouvoir.  Le  plus 
souvent,  le  contrat  l'astreint  à  y  faire  résidence  continuelle^ 
Le  vassal  doit  y  demeurer  personnellement;  il  n'a  pas  le 
droit  de  se  faire  remplacer.  Il  ne  peut  s'absenter  plus  d'un 
mois  sans  la  permission  du  suzerain,  à  peine  de  perdre 
son  fief  2.  Parfois,  il  s'engage  à  résider  seulement  en  cas  de 
nécessité  ou  de  guerre  ^  Ou  bien  il  promet  de  faire  la 
garde,  chaque  année,  pendant  un  certain  temps,  par 
exemple  pendant  six  semaines^.  Si  la  place  a  plusieurs 
fiefs  de  garde,  il  est  possible  d'établir  un  roulement  entre 
les  vassaux,  en  sorte  que  l'un  d'eux  soit  toujours  présent. 
Dans  plusieurs  châteaux  est  un  édifice  que  l'on  appelle 
la  maison  des  chevaliers 5.  Les  vassaux  de  garde  l'habi- 
tent. A  la  ville,  ils  logent  à  l'hôtellerie  ou  chez  des  parti- 
culiers. Pendant  la  guerre  des  gageries,  des  nobles  vien- 
nent plusieurs  fois  tenir  garnison  à  Belfort.  On  les  répar- 
tit entre  les  hôtels  de  Jacot  Rossel,  de  Richard  Prévost  et 
d'autres  habitants  ^. 

Dans  l'intérêt  de  la  défense  on  tire  les  vassaux  des  envi- 
rons de  la  place  \  Ceux  dont  les  noms  indiquent  une  ori- 


deux,  6  marcs;  cinq,  4  marcs.  Les  forteresses  à  garder  ne  sont  pas  indi- 
quées. —  3»  A  Ensisheim,  en  i36i,  5o  quartauts  argent.  Fieft  de  Frantz  et 
Ule  Stôr,  de  Heintz  et  Cun  Stor  et  des  Schultheiss  de  Guebwiller. 

1.  Personalem  lacère  residenliam,  et  ipsiim  oppidum,....  pro  suo  posse, 
sine  dolo  et  fraude,  defendere  (T.,  III,  69). 

2.  La  formule  est  celle-ci  :  Ego  residenliam  continuam  et  domicilium 
tenere  debeo  apud  castrum,  et  si  ultra  unum  mensem,  sine  licentia  ipsius 
domini  nostri  episcopi,  absent*  fuero  et  domicilium  non  servavero,  dicta 
bona  episcopo  et  ecclesie  vacabunt  (T.,  III,  30,  i3o4,  4"^^  44i  i3o5). 

3.  Quandocuraque  cl  quotiescumque  necesse  fuerit,  siuc  guerra  (T..  III. 
09,  i3o3). 

4.  Residentiam  faciat  ad  sex  septimanas,  in  anno  (T.,  III.  i.")!,  v.  i33i). 

5.  Ritlcrluis  à  Uilstein  (Z-/.,  7  et  plus  baut,  p.  (i,  n.  i);  au  cbàteau  de 
Tliann  «  la  nuiison  des  clieuailiers  »  {La  (tfscription  de  plusiriirs  forteresses 
et  .seig-iieuries  de  Charles  le  Téméraire,  S.*),  p.  41  •  Nerlinger,  Etat  du  ehàteau 
de  Thann,  pp.  S,  17).  Cpr.  les  six  personnes  logées  dans  la  nouvelle  tour 
de  l'abbaye  de  Lure  (XPA.,  L\.  2»,  1407,  aSjanv  ,  p.  33). 

0.  Jean  de  Monireux,  Hurkliu  de  Murukirch,  les  deux  (ils  d'Henri  de 
Ilodersdorf,  Antoine  de  IIagtM»l)ach,  ^^  immut,  iils  du  cbàtelain  de  Masse- 
vaux,  el  d'autres  {Comptes,  p.  (h>). 

•j.  l'our  déterminer  la  provenance  d'un  vassal,  nous  n'avons  le  plus  sou- 
vent que  le  nom  de  la  famille.  Ce  nom  est  celui  dune  localité.  Ou  bien, 


—  155  — 

gine  éloignée  étaient  probablement  fixés  près  de  la  for- 
teresse depuis  un  certain  temps  ^  11  est  utile  que  le 
vassal  puisse  jouir  des  émoluments  de  son  fief  sans  être 
obligé  de  les  chercher  à  une  grande  distance.  Un  fief 
mâle,  un  fief  de  gage  sont  rarement  situés  loin  de  la  rési- 
dence du  vassal 2.  Pour  le  fief  de  garde  on  réduit  encore 
la  distance  entre  le  lieu  où  le  fief  est  assis  et  le  château 
que  le  vassal  doit  défendre.  On  assigne  le  fief  non  pas 
sur  la  forteresse  elle-même,  mais  à  côté  d'elle.  Certains 
fiefs  sont  «  sous  le  château  »,  «  sous  les  murs  ))^  Le  péage 


si  ce  n'est  pas  un  nom  de  lieu,  ce  qui  arrive  pour  les  familles  urbaines, 
on  sait  que  la  famille  qui  le  porte  est  originaire  d'un  certain  pays. 
Mais  rien  ne  prouve  que  le  vassal  contemporain  de  Catherine,  ni  même 
ses  auteurs  les  plus  rapprochés,  soient  eux-mêmes  nés  dans  le  pays  d'ori- 
gine de  leur  famille.  Ils  peuvent  être  des  déracinés.  Les  d'Amoltern 
avaient  quitté  leur  paj's  au  moins  un  siècle  avant  d'être  vassaux  de  Ca- 
therine. Cette  réserve  faite,  si  nous  prenons  comme  exemple  le  ch.àteau 
deHohlandspurg,  deux  vassaux,  zum  Rust  et  le  Schultheiss,  viennent  de 
Colmar,  à  une  lieue  et  demie  Les  localités  dont  les  autres  vassaux  por- 
tent le  nom  sont  distantes,  Turckeim  d'une  lieue,  Niedermorschwihr  d'une 
lieue  et  quart,  Gueljerschwihr,  dont  fait  partie  Nordgasse,  d'une  lieue  et 
demie,  Kaj^sersberg  de  deux  lieues  et  quart.  Illzach,  près  de  Mulhouse, 
est  seul  éloigné.  —  Florimont  est  à  un  peu  plus  d'une  lieue  de  Délie  qui 
lui  donna  ses  plus  anciens  vassaux  de  garde,  et  les  Ferrette  qui  succédè- 
rent aux  nobles  de  Délie  dans  leur  fief  résidaient  à  Florimont  même. 

I.  Par  exemple,  à  Ensisheim,  en  i3o3,  les  Schônenberg,  de  la  limite  du 
Sundgau  et  du  Salsgau. 

3.  V.  les  fiefs  de  Colin,  de  Reich  de  Kaysersberg  et  de  Schweighauser 
(NPA.,  XLI,  pp.  245,  247,  25i). 

3.  Feodum  castrensc  in  Burndrut,  cum  redditibus...  infra  muros  ibidem 
(T.,  III,  171,  V.  i32o).  Une  partie  des  émoluments  (Wingcit,  pfenniggelt, 
hiinregelt)  du  lief  castrai  des  Soultzbach  à  desservir  à  Thann  est  assise 
sous  le  château  de  Thann  (Hinder  derburge  ze  Tanne,  Quel.,  XV,  i,  p.  4i9)- 
L'urbaire  indique  l'assiette  de  quinze  liefs  castraux  d'I-lnsishcim,  des  tiefs 
castraux  de  Ilohlaudspurg  et  de  celui  d'Orlemberg.  Six  liefs  d'Knsisheim, 
ceux  des  Illzach,  zvir  Lauben,  Slor,  Scluiltheiss  de  Guobwiller,  Guillaume 
Stôr  et  Laubeck  sont  assis  dans  le  canton  d'Ensisheim.  excepté  un  llef  des 
Laubeck  situé  à  Balgau.  D'autres  localités,  Deinheim,  Staftelfelden,  Watt- 
willer,  Sausheim,  Rixheim,  Ilabsheim,  Dintzheim  sont  un  peu  plus  éloi- 
gnées. Ilirsingue,  Kirchheim,  au  canton  d'IIuningue,  avec  Reinau,  peut- 
être  au  pays  de  Zuricli,  sont  seuls  à  une  grande  distaiico.  Ouanl  aux  liefs 
de  Hohlandspurg,  deux,  ceux  des  Morswilr  et  des  Kaysersberg,  consistent 
en  rentes  sur  les  revenus  généraux  de  la  seigneurie  d'Autriche,  quatre 
sont  assignés  non  loin  du  Rhin,  au  sud-ouest  de  Brisac,  qui  est  lui-même 
presque  en  face  du  château,  à  Dessenheim,  Diernlicim,  Nauïbsheim.  In  lief 
est  plus  loin,  au  sud,  entre  Ensisheim  et  les  A'osges,  a  rngersheim.  Le  lief 
d'Ortemberg  est  assis  dans  la  région  même  que  le  château  défenil,  au  Val 
de  Ville. 


—  156  — 

de  Tliann  est  dévolu  à  un  vassal  qui  dessert  la  forteresse 
de  Thaiin.  Le  vassal,  en  se  rendant  à  la  forteresse  que  lui 
marque  sa  lettre  d'inféodation,  se  rapproche  de  ses  reve- 
nus. En  y  entrant,  il  s'installe  à  son  bureau  de  recettes,  et 
peut-être  les  échéances  coïncident-elles  avec  les  périodes 
de  service  militaire.  Son  fief  est-il  transporté  à  quelque 
autre  place,  on  en  transfère  les  émoluments  sur  des  biens 
ou  des  revenus  à  proximité  de  sa  nouvelle  garnison ^ 

Parfois  le  vassal,  pour  obtenir  le  fief  de  garde,  avait 
versé  une  somme,  abandonné  un  bien  ou  prêté  de  l'argent 
au  suzerain  ^.  En  retour,  il  avait  reçu,  à  titre  de  fief,  en 
capital  ou  en  revenus,  une  valeur  égale  au  montant  de  ce 
qu'il  avait  lui-même  fourni,  et,  en  outre,  une  valeur  d'au- 
tant plus  grande  qu'il  avait  fourni  davantage.  L'ensemble 
de  ces  deux  valeurs  constituait  un  fief  mixte,  fief  de  gage 
et  fief  castrai.  Le  vassal  avait  le  droit  de  retenir  la  pos- 
session du  fief  jusqu'à  restitution  de  ce  qu'il  avait  donné. 
L'urbaire  appelle  «  gages  »  les  biens  assignés  en  fief  cas- 
trai pour  la  garde  des  quatre  forteresses.  «  Ces  biens  », 
dit-il,  «  sont  engagés  aux  vassaux  de  garde  pour  leurs  fiefs 
«  castraux^  ».  Cette  combinaison  mettait  entre  les  mains 
du  suzerain  une  partie  souvent  importante  du  patrimoine 
du  vassal.  C'était  une  sorte  de  cautionnement  qui  garan- 


1.  Le  fief  des  frères  de  Ramstein  est  transféré  de  Porrentruy  à  Liestall, 
à  proximité  de  leur  château  patrimonial.  Les  émoluments  consistaient  en 
une  rente  sur  le  revenu  de  l'impôt  des  chésaux  à  Porrentruy.  Désormais 
elle  portera  sur  le  produit  de  la  taille  personnelle  au  Petit-Bàle  (T.,  IIL  58, 
i3o7,  12  juin). 

2.  Le  lils  de  Kusthein  do  Morswilr  et  (lauthier  de  Kaysersberjj:.  tous 
deux  vassaux  de  garde  à  liohlantispurg,  ont  reçu  de  la  seigneurie  d'Au- 
triche 5o  marcs  d'argent  chacun.  En  retour,  chacun  d'eux  doit  donner  de 
son  propre  bien  un  capital  suflisant  pour  rapjjorler  annuellement  5o  stûke 
gelte/.,  c'est-à-dire  5/10  du  capital,  ce  qui  fait  5  marcs.  Ils  doivent  recevoir 
le  tout  de  la  seigneurie  eu  fief  castrai.  Haut  von  der  lierschaft  enphangen 
5o  mark  silbers...  Uarumbe  sol  ir  jetweder  sinez  eigen  guolez  als  vil  uf 
geben,  so  ez  tragen  mag  5o  sluke  geltez,  und  sol  da/.  enphahen  von  der 
herscliaft  ze  rechlem  burglen  (QnrI..  XIV,  p.  5n  ;  XV,  a.  p.  3otî). 

3.  11  annonce  ainsi  la  description  de  ces  (iefs  :  I)iz  sint  <lii  guot  dii  don 
vorgenanten  burgmanen  ze  ir  burglehen  geben  und  versetzel  sind  ((^f/c/., 
XIV,  pp.  44»  4^)-  ^^^^  vorgeschriben  piiender,  dit -il  en  terminant  celle 
description  (P.  53).  L/.,  i,  p.  4î». 


—  157  — 

tissait  au  seigneur  du  fîef  la  bonne  qualité  des  services  de 
son  homme  lige. 

Ces  arrangements  entre  seigneurs  de  fiefs  et  vassaux 
expliquent  plusieurs  particularités.  On  opposait  au  fief 
castrai  la  tenure  que  l'on  appelait  le  «  simple  gage  », 
parce  qu'il  existait  une  combinaison  intermédiaire,  le 
gage  mêlé  de  fief  castrai  *.  Les  fiefs  de  gage  et  les  fiefs 
castraux,  même  sans  mélange  de  gage,  avaient  générale- 
ment même  durée;  on  les  donnait  pour  douze  années,  et 
les  revenus  donnés  en  fief  castrai  ou  en  fief  de  gage  étaient 
ordinairement  de  même  valeur  et  qualité  ^.  Les  fiefs  cas- 
traux d'une  même  forteresse  n'étaient  pas  toujours  d'é- 
gale valeur  ^  C'est  que  les  uns  étaient  des  fiefs  castraux 
gageries,  les  autres  de  purs  fiefs  castraux.  Certains  vas- 
saux de  garde  tiraient  de  leur  fief  une  rente  de  9  à  lo  %. 
C'est  qu'ils  étaient  en  même  temps  vassaux  engagistes.  La 
rente  représentait  la  récompense  de  leurs  services  mili- 
taires et  l'intérêt  de  leur  argent.  La  plupart  des  fiefs  de 
garde  pouvaient  être  rachetés  par  le  suzerain.  Le  contrat 
de  fief  le  disait  expressément  et  fixait  le  prix  du  rachat.  Il 
se  peut  que  la  convention  qui  obligeait  le  suzerain  à  payer 
une  somme  au  vassal  quand  il  retirait  le  fiel,  ait  été  une 
clause  pénale  destinée  à  rendre  plus  stable  la  situation 
du  vassal*.  Mais  le  rachat  était  plus  souvent  le  rembour- 
sement de  la  somme  que  le  vassal  avait  versée.  Le  rap- 


1 .  Celui  de  Massevaux,  dit  Turbaire,  reçoit  en  lief,  pour  dix-huit  ans,  une 
une  rente  de  trois  foudres  de  vin  à  Wattwiller  pour  70  marcs  d'argent. 
5o  marcs  forment  son  ficf  castrai,  le  reste  son  simple  gage  (daz  uberig  sin 
sleht  phant  (Quel.,  XIV,  p.  45)- 

2.  Dans  Turbaire,  le  lief  de  gage,  comme  le  iief  castrai,  est  de  5o  marcs 
en  capital.  Fiefs  de  B.  Vitztum  à  Eswiller  et  Capelle,  d'Henri  de  Laubeck 
et  de  Nibelung  à  Ensisheim  (Lf.,  pièces  annexes,  i,  pp.  40,  41). 

3.  Par  exemple,  les  iiels  castraux  d'Ensisheim.  Tandis  que  trois  liofs  rap- 
portent chacun  5o  quartauts  grain  argent,  le  lief  d'Ilertrich  zu  Hhein 
donne  un  revenu  de  60  quartauts  et  celui  des  Nordgasse  de  100  quartauts, 
plus  six  livres  deniers. 

4.  Cum...  episcopus  michi...,  tytulo  castrensis  feodi  habendi  in  Burnen- 
driit,  rcdditus  quatuor  marcarum  argonti  concesserit  ;  et  donec  idem  epis- 
copus vel  eius  successor  michi  soluerit  quinquaginta  marcas  argenti  pro 
supradictis  redditibus,  episcopales  décimas  in  Ilirsingen  duxerit  obligan- 
das  (T.,  III,  42,  i3o5,  7  juillet  ;  4;,  i5  décembre). 


—  158  — 

port  entre  le  revenu  du  fief  et  le  prix  de  rachat  le  prouve. 
Il  est  le  même  que  celui  qui  existe  entre  une  valeur  cons- 
tituée en  fief  castrai  et  le  revenu  de  cette  valeur  ^ 

C'était  sur  un  fonds  annexe  à  la  châtellenie  que  le  suze- 
rain assignait  les  fiefs  de  garde.  On  mettait  plus  de  ri- 
gueur encore  que  pour  la  châtellenie  à  fixer  la  composi- 
tion de  ce  fonds  et  à  en  assurer  la  conservation.  Les  fiefs 
castraux  des  quatre  forteresses  sont  assis  dans  le  bailliage 
d'Ensisheim.  Ils  sont  une  charge  des  revenus  de  ce  bail- 
liage. Mais  ils  ne  portent  pas  sur  la  généralité  de  ces  reve- 
nus, les  vassaux  ne  reçoivent  pas  leur  paiement  du  rece- 
veur du  bailliage.  On  leur  désigne  un  bien  ou  un  impôt 
en  un  lieu  déterminé.  Ils  en  doivent  toucher  le  produit  et 
faire  eux-mêmes  le  recouvrement  ^.  La  spécialité  du  fief 
assure  sa  solidité.  Supposons,  d'autre  part,  que  le  suze- 
rain rachète  le  fief,  ou  le  révoque  et  paie  la  peine  stipu- 
lée, ou  rembourse  au  vassal  ce  que  celui-ci  a  donné  pour 
se  faire  accorder  le  fief.  Dans  ces  trois  cas  la  somme  que 
le  vassal  reçoit  n'est  pas  libre  entre  ses  mains.  Par  une 
clause  du  contrat  de  fief  il  s'est  obligé  à  l'employer  en 
immeubles  qu'il  continuera  de  tenir  à  titre  de  fief  castrai 
pour  le  service  de  la  môme  forteresse  ''^.  Il  en  est  de  même 
si  le  fief  est  un  ancien  alleu  que  l'on  a  cédé  pour  le  repren- 
dre à  titre  féodal,  en  se  réservant  le  droit  de  rachat.  Si  le 
vassal  use  de  ce  droit,  le  bien  sera  exonéré  du  lief  castrai. 


1.  Voici  quelques  exemples  de  ce  rapport  : 

Revenu  :  Prix  : 

4  marcs.  5o  marcs  (T.,  III,  42,  i3o5). 
6      —  60      —      (5i,  i3o(>). 

3o  livres  bâlois.  110      —      (58,  i3o;). 

100  quarlauls  de  blé  estimés  8  marcs.  80     —      (a4o,  iSay). 

5  livres  bâlois.  100  livres  bàlois  (3;i,  v.  i348). 
8           —  80  —  (56,  v.  i36o). 

25  —  25o  —  (IV,  70,  i36i). 

2.  LJ.^  30-3;. 

3.  Quibus  sic  solulis,  easdem  rcponcrc  débet  et  einore  bona  immobilia 
vbi  voluerit,  red  lilus  sex  marcarum  singulis  annis  solvenlia  vcl  de  bonis 
suis  propriis  equivalcntia  rosignare.  Kadein  autem  bona  sic  enipla  vel 
resi^nata  a  nobis  et  successoribus  noslris  jure  f<'iHlali  recipiel  sui)ra  dicto 
(T.,  m,  5i,  i3oG).  De  même  58  (i3o7),  a4o  (tSay),  3;!  (vers  i348);  IV,  .V  (vers 
i3()o),  70  (i3(>i). 


—  159  — 

il  redeviendra  propriété  libre.  Mais  le  prix  du  rachat  sera 
subrogé  à  ce  bien.  L'auteur  du  rachat  le  devra  reprendre 
en  liei*  castrai  dans  les  mêmes  conditions  que  si  c'était  une 
somme  payée  par  le  suzerain  pour  racheter  le  fiel  ^  Les 
fonds  provenant  de  la  dotation  des  fiefs  de  garde  sont  donc 
toujours  sujets  à  remploi.  Biens  de  fief  castrai,  pourrait-on 
dire,  ne  doivent  se  perdre.  On  les  frappe  d'une  sorte  de 
dotalité.  De  tous  les  vassaux  les  titulaires  des  fiefs  cas- 
traux  ont  les  droits  les  mieux  garantis  et  la  moins  grande 
liberté.  Ils  sont  trop  nécessaires  à  leur  suzerain.  Us  for- 
ment le  cadre  des  troupes  que  l'on  met  dans  les  places  et 
la  base  de  la  défense  du  pays. 

IL  Les  vassaux'^. 

I.  Le  livre  des  fiefs  de  Catherine  donne  un  aperçu  du 
corps  féodal  de  l'Alsace  autrichienne.  Il  énumère  les  pos- 
sesseurs des  fiefs  mâles  des  circonscriptions  de  Belfort  et 
de  Ferrette.  Rien  n'était  plus  mélangé  que  la  composition 
de  cette  féodalité.  Il  s'y  trouvait  des  Alsaciens  du  comté 


1.  Hugues  Pfaffe,  chevalier,  donne  à  Jean  Senn,  évêque  de  Bàle,  son  do- 
maine sur  le  Mont  Saint-Pierre  à  Bàle  et  le  reprend  en  fief  castrai  assijfué 
à  Liestall.  Doch  mit  solichem  gedinge  vnd  bescheidenheit,  wenne  ich 
oder  min  erben  vnd  nachkommcn,  ob  ich  nùt  enwere,  komnien  mit  viert- 
zig  marchen  wert  eigener  gutern  vnd  geltes,  vnd  das  vsgoben  vnscrm 
vorgenanten  herren  dem  byschofe  von  Basel  oder  sinen  nachkommen  vnd 
der  stifft  von  Bascl,  vnd  es  von  inen  erapfahen  ze  einem  burglehen  ze 
Liestal,  so  sol  vns  der  vorgenante  hôte  vnd  gesesse  ze  Sont  Peter  ze  Basel 
darnach  lidig  vnd  1ère  sin  (T.,  III,  326,  i34i,  4  juillet,  p.  535).  —  Au  demeu- 
rant, on  applique  au  fief  castrai  les  règles  de  la  transmission  du  fief  mâle. 
Le  vassal  peut  disposer  de  son  fief  à  titre  gratuit  ou  à  titre  onéreux,  mais 
à  condition  que  le  service  du  fief  soit  assuré  par  l'acquéreur  (T.,  V,  p.  704, 
1401,  Il  février;  p.  711,  i4o3,  9  février).  Bien  qu'ils  soient  les  plus  mili- 
taires de  tous  les  iiefs,  les  fiefs  castraux  sont  parfois  possédés  par  des 
femmes.  Enneliu,  femme  de  Chumerer,  tient  un  lief  à  Liestall  (T. ,  IV,  p.  7'j(j, 
1372,12  mai),  Catherine  d'Eplingen,  probablement  veuve  de  Jean  de  Scha- 
uenbourg,  un  iicf  à  Roche  d'Or  (III,  3o6,  vers  i33y),  Marguerite  de  Bre- 
moncourt,  veuve  de  Bourquard  Sporer  d'Eptingen,  un  fief  au  château 
de  Porrentruy  (IV,  p.  791,  i38(),  29  août).  Elles  avaient  dû  se  mettre  en 
régie  avec  le  droit  féodal.  C'est  par  le  mariage  de  la  fille  du  vassal  que 
le  fief  castrai  de  la   famille  de  Délie   a   passé  à   la   famille  de  Ferrette. 

2.  NPA.,  XLI.  Les  vassaux  et  les  fiefs  de  l'Autriche  en  Alsace.  Epiuiue 
de  Catherine. 


—  160  — 

de  Ferrette,  du  landgraviat  et  des  autres  territoires  du 
Sundgau;  des  hommes  de  Bâle  et  de  l'évêché  de  Bâle;  des 
gens  de  la  Basse-Alsace,  des  Souabes,  des  Bourguignons, 

des  Lorrains. 

10  Du  comté  de  Ferrette  étaient  originaires  les  d' Auxelle, 
de  Roppe,  de  Montreux,  de  Grandvillars,  d'Essaure,  de 
Délie,  de  Massevaux,  de  Morimont,  Huguenin  Colin,  An- 
toine de  Zàsingen,  le  fils  de  Jean  d'Etueffont,  Ulrich  de 
Dornachdit  Guterolf,  Mathisd'Attegney,\VernlindeWit- 
tenheim,  les  de  Ferrette,  ancienne  famille  de  ministériels 
des  comtes  de  Ferrette,  deHagenbach,  Dietschin  Agstein 
de  Thann,  Jean  Rodolphe  de  Reinach,  Vernier  de  Schô- 
nenberg,  Ulric  de  Zillisheim,  Bernard  et  Jean  de  Flaxlan- 
den,  le  Rappeler,  qui  est  ou  Henri  ou  Jean,  soit  de  Kap- 
pelen  près  Landser,  soit  de  la  Chapelle  sous  Rougemont, 
Volker,  les  zum  Wighus,  les  Schweighauser  et  parmi 
eux  Jean  de  Schweighausen,  Conrad  de  Burnkirch  près 
dlllfurt  et  les  de  Hirtzbach^ 

Etaient  du  landgraviat  Thiébaud  Berwer,  les  nobles 
de  Hattstatt,  c'est-à-dire  Antoine  de  Vir  au  Val,  Frédéric 
le  Jeune  de  Herlisheim,  son  fds  Antoine  dit  Thenig  et 
peut-être  son  autre  fils  Jean  Ulric,  les  Stor  d'Ensisheim, 
Henri  de  Laubeck,  Wernlin  de  Meyenheim,  Jean  de 
Gundolsheim,  Rodolphe  dOstheim,  Rodolphe  de  Rei- 
chenstein  près  de  Riquewihr,  Agnès  de  Soultzbach.  Le 
nom  de  Ribeaupierre  est  biffé. 

Thiébaud  de  Pfaffenheim,  Jean  de  Wettolsheim  et  les 
zur  Lauben  étaient  du  Mundat  Supérieur.  Du  territoire 
de  fabbaye  de  Murbach  sortaient  Berthold  et  Hermann 
Waldner,  d'une  famille  de  Guebwiller,  Guillaume  de 
Hungerstein,  non  loin  de  GuebAviller,  Pierre  et  Jacques 
de  Wattwillcr.  Philippe  Reich  et  Rodolphe  Veringer 
étaient  bourgeois  de  la  ville  libre  de  Kaysersberg,  Thierry 
de  Weitenmiïhle,   Hermann  Wûrmlin  et  les  zum  Rust, 

I  Un  dcnombrcmcnl  des  iiefs  donl  Jean  de  SchiK^eiffliausen  a  esté 
inucsty  vers  rannéc  i4io  (Kxtrait  des  Iiefs  de  la  maison  d'Autriche,  fol. 
45o,  v°). 


—  161  — 

citoyens  de  Colmar.  Mulhouse  était  la  patrie  des  de 
Wunenberg,  de  Conrad  d'Illzach  et  des  de  Haus  qui 
avaient  trois  des  leurs,  Claus,  Jean  Ulric  d'Isenheim  et 
Frédéric  inscrits  au  livre  des  fiefs  ^ 

2°  Les  Bàlois  étaient  en  nombre,  tous  du  patriciat,  Fré- 
déric Schilling  et  Henmann  Olïenburg,  de  la  classe  des 
huit  bourgeois,  c'est-à-dire  de  l'aristocratie  inférieure  nou- 
vellement formée  pour  recevoir  quelques  élus  des  corpo- 
rations d'artisans  et  de  marchands,  tous  le?  autres  de  la 
classe  des  chevaliers.  Arnold  de  Barenfels  et  ses  fds 
Arnold  et  Adelberg;  les  d'Eptingen,  c'est-à-dire  Conrad 
et  Thuring,  les  deux,  fils  de  Pierre  de  Blochmont  dit 
Bisel,  et  Pierre  dit  Huser;  la  Grede,  qui  parait  être  Mar- 
guerite Miinch,  Bourquard  Mûnch  de  Landskron  le 
Jeune,  Jean  Ludman  et  Arnold  de  Botberg,  Bernard,  Her- 
trich,  Jean  Bernard  et  Jean  zu  Rhein,  les  Schaler  et 
Henmann  Vitztum,  descendant  des  vidômes  épiscopaux, 
étaient  des  restes  de  cette  noblesse  municipale  qui,  seule, 


I.  Après  le  décès  du  duc  Leopold  et  sur  une  conuocation  générale  des 
vassaux,  le  duc  Frédéric  d'' Autriche,  l'rere  du  dit  duc  Leopold,  a  inuesty 
Jean  Ulric  Vornhaiis  de  Isenhaim  et  ses  héritiers,  de  la  forteresse  et  du 
village  de  Isenhaim,  jurisdiction,  banlieue,  petit  et  grand  criminel,  auec 
touttes  les  appartenances,  ensemble  de  Tauocatie  de  Saint  Antoine  au  dit 
lieu  et  des  cinquante  florins  en  argent  que  le  maître  (allemand  Maister)  à 
Saint  Antoine  estoit  tenu  de  payer  annuellement  à  la  maison  d'Autriche; 
plus,  du  village  de  Richeshaim,  auec  jurisdiction,  banlieue,  grand  et  petit 
criminel  et  touttes  appartenances,  ainsy  qu'autres  fois  c'a  esté  un  fief  d'en- 
gagement, auec  l'ancienne  borne  du  bois  à  la  Hart  dit  Hullichsharst,  auec 
l'auoine  dont  elle  a  esté  chargée  en  dernier  lieu  ;  plus,  d'une  cour  et  mes- 
nage  (allemand  Gesass)  à  Sultz  dit  liundschanshqUf  ;  plus,  d'un  grand  pré 
auprès  de  Veldkirch;  plus,  de  la  dixme  à  Polweiller  pour  la  moitié;  plus, 
du  droit  de  patronage  à  Ensishaim  et  de  la  dixme  laïque  audit  lieu;  plus, 
du  quart  du  château  de  Wittenhaim,  ainsy  qu'il  est  séparé  par  des  bornes  ; 
plus,  du  quart  du  bois  de  Munenbruch ,  ainsy  qu'il  est  séparé  par  des  bor- 
nes ;  plus,  du  grand  étang  à  Stainhach;  plus,  de  l'auocatie  du  coliuent  de 
Stainbach;  plus,  de  la  coUonge  dite  Dinckhojff ;  le  village,  jurisdiction  et 
banlieiïe,  auec  tous  les  droits,  profits  et  appartenances  à  Kungershaim; 
plus  de  la  moitié  à  la  collonge  dite  DinckhoJ}'  ii  Giltiwiller.  auec  ses  appar- 
tenances, soit  gens,  droits  deus  aux  mutations  et  justices;  plus,  des  liofs 
et  hommes  prouenant  de  Wigiteus  de  Hattstatt,  escheus  de  luy  au  père  du 
susdit  Jean  Ulric  Voinhaus,  auec  reserve  pourtant  des  droits  du  duc,  si 
aucuns  il  y  a.  Fait  à  Bade,  le  lundy  auant  la  feste  de  l'Assomption  de 
Nôtre-Dame  (8  août)  de  l'année  1412  (Extrait  des  fiefs  de  la  maison  d'Au- 
triche, fol.  129,  v). 

11 


—  162  — 

au  xiir  siècle,  avait  rempli  le  conseil  de  ville  et  les  magis- 
tratures urbaines. 

Plusieurs  vassaux,  les  frères  Bernard  et  Jean,  comtes 
de  Thierstein,  les  barons  Jean  Bernard  d'Asuelet  Rodol- 
phe de  Ramstein,  seigneur  de  Gilgenberg,  le  noble  Henri 
de  Rodersdorf  tiraient  leur  origine  des  montagnes  du 
Jura  situées  dans  l'évêché  de  Bâle.  D'autres  habitaient  la 
partie  de  l'Ajoie  engagée  aux  comtes  de  Montbéliard. 
C'étaient  Hartmann  le  damoiseau  de  la  tour  de  Milan- 
dres,  les  de  Cœuve  et  quelques  bourgeois  de  Porrentruy, 
les  Fursich,  Richard  Stocker,  Renaud  Oudriat  et  les  Ma- 
quabrey.  Ce  nom  cache  une  race  illustre  au  siècle  suivant, 
les  Tavannes,  originaires  de  la  haute  vallée  de  la  Birse*. 

3°  Les  familles  de  Ratsamhausen  et  d'Andlau,  représen- 
tées dans  le  cahier  des  fiefs,  l'une  par  Jeratheus,  l'autre 
par  Gauthier  et  Rodolphe,  tous  deux  fils  d'Henri,  et  par 
Gauthier  leur  cousin,  avaient  pris  naissance  dans  l'Alsace 
Inférieure.  Gôtz  de  Hûnenberg  était  de  Hunebourg,  au 
nord  de  Saverne,  plutôt  que  de  Hûnenberg,  au  j^ays  de 
Zoug^.  Les  d'Amoltern  avaient  émigré  du  Brisgau  en  Al- 
sace et  Lupfen  était  un  grand  seigneur  du  Wurtemberg, 
entre  Neckar  et  Danube.  Au  comté  de  Montbéliard  appar- 
tenaient les  d'AUanjoie  des  bords  de  l'Allaine,  Jean  Gache- 
rat  et  deux  personnages  que  le  livre  nomme  «  celui  de 
Montjoie  »  et  «  le  bâtard  de  Montbéliard  ».  L'un  était 
Louis  ou  son  fils  Jean,  l'autre  Henri  de  Franquemont,  fils 
du  comte  Etienne  de  Montbéliard.   Du  comté  de  Bour- 


1 .  Les  Stocker  avuienl  un  fief  à  Bourog'ne.  Pierre  de  Ma'rsperg^  cheualier 
pour  luy  et  pour  ses  héritiers,  a  esté  inuesty  d'une  pièce  de  vigne  à  Tann 
près  de  Itangiifn,  qui  autrefois  auoit  appartenu  à  ceux  de  Schœnberg :  plus, 
des  pièces  et  biens, auec  leurs  appartenances,  (pie  feu  Jean  Henry  de  Speek- 
hach  et  le  Stoel:er  de  lirunentrut  (Porenlrtiy)  auoienl  possèdes,  scitués 
dans  le  village  et  ban  de  /'<i//  prés  de  (^;rrtn</ei7/ar.s.  le  dit  lief  estant  re- 
tourné au  seigneur  direct.  Fait  le  jeudi  auant  le  dimanche  Quasiniodo 
(ui  avril)  de  Tannée  14OS  (Extrait  des  liefs  de  la  maison  dWutriche,  fol. 

2.  Godefroi  de  Iliinenberg,  clievalier  (T..  l\ ,  p.  (>i)9,  Zurich,  i3<>5,  3o  nov.). 
Rodolphe  de  Iliinenberg  est  du  nombre  des  seigneurs,  chevaliers  et  var- 
lels  (jui  ont  envoyé  leur  deli  à  la  seigneurie  de  Ribeaupierre  dans  la 
guerre  avec  le  comte  Jean  de  Lupfen  (liUP.,  Il.irjy.  avant  i4t«,0  févr). 


—  163  — 

gogne  étaient  issus  les  de  Saint-Loup,  sires  de  Ronchamp, 
les  fils  de  Perrecy  ou  Peterlin  de  l'Isle  sur  le  Doubs,  Ro- 
bert de  Ghagey  près  d'Hcricourt,  Etienne  et  Conrad  de 
Domprey,  «  le  sire  d'Oiselay  »,  Jean  d'Oiselay  probable- 
ment ;  Eudes  de  Villers-Pater,  seigneur  de  la  Roche  sur 
Linotte  ;  «  celui  de  Neuchàtel  »,  peut-être  Montaigu,  peut- 
être  ïhiébaud  VIII,  et  les  d'Essert.  Sous  leur  nom  qui 
était  celui  d'un  village  de  la  châtellenie  de  Bel  fort  on 
reconnaît  une  branche  de  la  famille  de  Grammont  près 
Villersexel.  Deux  hommes  du  pays  d'Epinal  se  joignaient 
aux  Bourguignons,  Henri  Valée,  seigneur  de  Fontenoy  en 
Voige  et  Jean  Louis  de  Thuillier,  seigneur  d'Hardemont. 
Couleur  se  retrouve  parmi  les  feudataires.  L'origine  de 
trois  vassaux  de  noms  allemands,  Conrad  Fridung,  Ro- 
dolphe Gans  et  Conrad  Leutsch  reste  aussi  obscure  que  la 
sienne. 

La  distribution  des  fiefs  ne  s'était  pas  faite  au  hasard. 
Sur  les  soixante  dix-huit  noms  de  personnes  ou  de  famil- 
les qui  forment  la  liste  des  fiefs  de  Ferrette,  vingt  sont 
du  comté  de  Ferrette,  onze  du  landgraviat,  dix-sept  de 
Mulhouse,  Bâle  et  Colmar,  quatre  de  la  partie  de  l'évê- 
ché  de  Bàle  non  engagée,  le  reste  de  l'Alsace  et  de  la 
rive  droite  du  Rhin.  Sur  les  vingt-huit  noms  qui  compo- 
sent la  nomenclature  des  vassaux  dépendant  de  Belfort, 
sept  seulement  sont  du  comté  de  Ferrette.  Le  surplus 
consiste  presque  exclusivement  en  vassaux  welches  étran- 
gers à  ce  comté.  Peu  de  noms  sont  écrits  sur  les  deux 
listes,  Colin,  Valée,  déguisés  à  l'allemande  dans  la  liste 
ferrettaine,  Claus  de  Haus,  Thiébaud  de  Massevaux,  les 
Morimont.  Aux  hommes  qui  parlent  allemand  les  fiefs  du 
pays  de  langue  tudesque,  aux  Welches  les  autres.  Lutters- 
dorf  a  un  fief  au  pays  de  Belfort.  On  s'en  étonne,  mais 
l'on  découvre  qu'il  a  un  autre  nom.  Il  s'appelle  Couleur 
et  c'est  un  Welche.  Dans  cette  féodalité  il  y  a  séparation 
entre  ce  qui  est  de  parler  français  et  ce  qui  est  de  langage 
allemand  et  presqu'un  abime  entre  les  deux  rives  du 
Rhin. 


—  164  — 

Le  gouvernement  de  la  seigneurie  d'Autriche,  attentif  à 
ne  point  dépayser  ses  vassaux  et  à  conserver  ce  que  l'on 
serait  tenté  d'appeler  la  nationalité  de  ses  fiefs,  ne  mon- 
trait pas  moins  de  soin  dans  l'attribution  de  ses  forte- 
resses. Les  possesseurs  de  fiefs  castraux  étaient,  par 
exemple,  Frédéric  de  Haus  attaché  à  Ensisheim,  Pierre 
Huser  employé  à  la  défense  de  Thann.  Tenaient  en  fief 
des  maisons  fortes  Henri  de  Rodersdorf  à  Stettenberg, 
Jean  Schweighauser  à  Schweighausen  et  à  Hirtzbach. 
Pour  les  places  plus  importantes,  c'étaient  de  nouveau  les 
Ferrette  avec  le  château  de  Liebenstein,  Antoine  de  Hatt- 
statt  de  Herlisheim  et  le  château  de  Hohattstatt.  Frédéric 
de  Haus  possédait  celui  de  Brunstatt,  y  compris  l'enceinte 
et  les  fossés,  et  le  château  de  Riquewihr,  Jean  Ulric  de 
Haus  d'Isenheim,  la  forteresse  d'Isenheim.  Jean  de 
Thierstein  avait  Fiorimont,  Gauthier  d'Andlau,  le  châ- 
teau de  Wittenheim,  sans  excepter  les  fossés  ni  la  basse 
cour,  et  de  plus,  le  château  de  Butenheim;  Bourquard 
Mi'mch,  Landser,  l'ancienne  châtellenie  du  château,  c'est- 
à-dire  la  dotation  primitive,  sans  les  accroissements 
qu'elle  avait  reçue,  et  les  châteaux  haut  et  bas  d'Istein  ; 
Jean  de  Lupfen,  Bergheim,  Kientzheim  et  Hohenack  ;  le 
sire  de  Montjoie,  Moron,  Montjoie  et  la  maison  de  Grosne  ; 
Valée,  Banvillars  ;  la  famille  de  Roppe,  le  château  de 
Roppe,  avec  l'avant-cour  et  les  fossés*.  Ces  places  étaient 


I.  La  forteresse  de  Munrun,  auec  toutles  ses  apparlonanccs  et  le  quart 
aux  biens  scitucs  aux  banns  de  I]irsinf>-iu'n  et  de  Rudcrhach.  auec  tous  les 
droits  et  apparlcnauccs,  justices  et  les  habitaiis  dits  eu  alieuiaud  «  Aus- 
Icuth  ))  leur  (juart  aux  forests,  paluraj^es,  aux  eaux,  pesches.  aux  counuu- 
naux,  au  droit  pour  le  vin  dit  «  l'njfuelt  «et  au  vin  du  ban,  en  quel  lieu 
que  le  tout  puisse  être  scitué,  et  quel  nom  qu'il  puisse  auoir,  plus  le  droit 
de  patronage  à  Ilirsin^ucn  et  la  mairie  à  Muspach,  aussy  auec  ses  appar- 
tenances, dont  Jacques  de  Scht'tlrrloii,  cusU'  à  licims^  neueu  de  Louis  de 
Gliers,  en  conséquence  du  poiivdir  dont  il  estoit  numi  du  dit  île  (ilicrs  cl 
en  qualité  de  porteur  de  lief  d'iccluy  (tant  et  si  long  temps  que  le  dit  de 
Gliers  ne  se  trouuera  pas  dans  le  pays),  a  denumdé  au  duc  Frédéric  d'AU' 
triche  et  à  ses  IVeres  rinucslilure,  cl  en  a  cslc  inuesly  pour  le  dit  de  Gliers 
el  pour  ses  héritiers  mâles  i)rocrecs  de  son  corps,  en  ayant  lieritc  tic  licrch- 
told  de  Gliers,  son  cousin,  lequel  les  aiioil  tenus  en  lief  des  dits  |)rccedcnts 
princes  et  ducs  (["Autriche.  Fait  à  Knsishaiiu,  le  vendrcdy  auanl  la  lesle 
de  Saint  Simon  Saint  Jude  (a4  octobre)  de  l'année  1404  (Extrait  des  liefs 


-  165  - 

presque  toutes  de  second  ordre,  la  plupart  des  vassaux 
de  seconde  noblesse  et  souvent  l'Autriche  avait  une  ga- 
rantie supplémentaire,  la  pluralité  des  vassaux  pour  une 
même  forteresse,  soit  qu'il  y  eût  entre  eux  indivision, 
soit  que,  par  un  surcroît  de  précaution,  elle  eût  procédé 
au  lotissement  de  la  place  forte.  Conrad  d'illzach  tenait 
une  partie  de  Mûnchenstein,  les  frères  de  Ferrette  lesfos- 


de  la  maison  d'Autriche,  fol,  lOG,  v).  —  La  forteresse  de  Munrun,  gens, 
biens,  jurisdiction  et  banlieiic.  eaux  et  village  en  dépendant,  auee  tous  les 
droits  et  appartenances,  ainsy  que  cela  a  esté  d'ancienneté,  plus  Heimers- 
torjf,  auec  touttes  ses  appartenances,  auec  gens,  biens  et  auec  le  village 
auprès  et  les  appartenances  d'iceluy,  plus  le  quart  aux  biens  scitués  dans 
le  dit  ban  de  Hirsingaen  et  de  Ruderpach,  auec  tous  les  droits  et  apparte- 
nances aux  justices  et  les  habitants  dits  en  allemand  «  Ausleulh  »,  aux  prés, 
pâturages,  eaux,  pesches.  communaux,  au  droit  de  vin  dit  «  Vnguelt  »,  aux 
reuenus  en  vin  dits  «  Huebuin  »  et  «  Rechtvin  »,  en  quel  lieu  que  le  tout 
puisse  être  scitué,  et  quel  nom  que  ce  puisse  auoir;  plus,  le  droit  de  patro- 
nage à  Hirsingnen  et  la  mairie  à  Maspach^  auec  touttes  ses  appartenan- 
ces ;  plus,  le  village  de  Recomierans,  auec  touttes  ses  appartenances,  auec 
gens  et  biens,  ainsy  que  cela  est  escheu  d'ancienneté  à  ceux  de  Gliers;  plus, 
Welschengrune,  auec  touttes  ses  appartenances,  auec  justice,  gens  et 
biens,  ainsy  que  cela  a  esté  d'ancienneté;  plus,  la  cour  à  Ruspach  et  tout 
ce  qui  en  dépend,  auec  gens,  biens,  auec  tous  les  autres  droits  et  appar- 
tenances, ainsy  que  d'ancienneté  les  dits  de  Gliers  en  ont  jouy  et  l'ont  pos- 
sédé, dont  le  duc  Frédéric  d- Autriche,  lors  de  sa  conuocation  générale  des 
vassaux,  a  inuesty  Jean  de  Gliers,  sieur  de  Froberg,  au  nom  de  son  père 
Louis  de  Gliers  et  en  son  propre  nom  et  en  ccluy  de  leurs  héritiers,  et 
ils  seruiront  et  seront  obéissant  à  l'égard  du  susdit  château  à  dame  Ca- 
therine de  Bourgogne,  duchesse  d'Autriche,  sa  vie  durant,  et  après  sa 
mort  au  dit  duc,  à  son  frère  et  à  leurs  héritiers.  Fait  à  Ensishaiin  le  diman- 
che auant  la  Saint  Jean  (19  juin)  de  l'année  i4ia  (Fol.  167,  r»).  —  Ruggen- 
fraw.  Louis  de  Gliers,  seigneur  de  Froberg,  a  esté  inuesty  de  la  maison 
dite  Ruggenfraw,  de  la  maison  dite  Grun  et  des  gens  au  dit  lieu,  et  de 
la  haute  et  basse  justice  à  l'égard  des  gens  dépendant  de  la  paroisse 
de  Grun,  plus,  de  tout  ce  qu'il  possède  à  Ruschingen,  à  Geisenberg  et  à 
Pheirusen .  Fait  la  feste  de  la  S'*  Dorothée  (6  février)  de  l'année  1376  (Extrait 
des  fiefs  de  la  maison  d'Autriche,  fol.  4^4^  r").  — Roppach.  Ceux  de  Rop- 
pach  ont  esté  inuestis  du  château,  de  l'auant  cour  et  des  fossés  de  Rop- 
pach et  de  ses  dépendances  et  des  dixmes  en  dépendantes,  soit  à  Rotpach, 
à  Winteringuen  ou  à  Peckhusen,  à  Rosenl>erg  ou  ailleurs  ;  plus,  des  liefs  con- 
ditionnés de  Rotenberg,  de  Refort  et  de  Tann  :  plus,  de  la  justice  haute  et 
basse,  sur  tous  les  gens  qu'ils  ont;  plus,  de  12  boisseaux  de  sel  en  argent  à 
Souat.  Fait  eu  l'année  i36i  (Fol.  420,  r°).  (]pr.  Quel.,  XV,  i,  p.  445  :  Hem  es 
haut  enpfanpen  die  von  Ropach,  des  ersten  die  burg,  den  vorholV  und  «.lie 
graben  ze  Ropach  und  die  geburen  die  do  zuo  gehorent,  und  die  zechemle 
die  do  zuo  gehôren,  sie  syen  von  Ropach,  von  Winteringen  (a)  oder  von 
Peterhusse  (b),  von  Rotenberg  oder  anderswa  lier;  —  item  die  se.«<lehen  /i*o- 
tenberg,  Refurt  und  ze  Tanne:  —  item  die  gerichl  klein  und  gross  iiber 
aile  (lie  lùte,  die  si  haut;  —  item  la  sester  saltz  geltz  ze  Sanat  (c),  (a) 
Vétrigne  (b)  Pfetterhouse  (c)  Suarce? 


—  166  — 

ses  de  Cernay,  Pierre  de  Morimont  une  portion  de  la 
basse  forteresse  de  Morimont,  Ulman  de  Massevaux  sa 
part  au  château  de  Stafïelfelden,  Louis  d'Amoltern  la 
maison  des  chevaliers  à  Bilsteini.  Les  copossesseurs  ne 
pouvaient  manquer  de  se  jalouser  et  de  se  surveiller.  Lup- 
fen  partageait  Hohlandspurg  avec  Maximin. 

De  tous  ces  vassaux,  même  allemands,  un  assez  grand 
nombre  inclinent  vers  la  Bourgogne  ou  sont  à  elle.  La 
réconciliation  des  gentilshommes  de  Bourgogne  et  de 
ceux  d'Autriche  à  l'assemblée  de  Montbéliard,  en  1421,  a 
lieu  par  l'entremise  du  bailli  de  Montbéliard  et  des  Mon- 
treux.  Jean  de  Morimont  est  l'époux  d'une  Bourgui- 
gnonne, Jeanne  de  Villepersot.  Un  fief  dépendant  du 
comté  de  la  Roche  au  comté  de  Bourgogne  fait  de  lui 
le  covassal  du  seigneur  de  Neuchâtel  et  de  Gauthier  de 
Ruppes  et  l'arrière-vassal  du  duc  de  Bourgogne.  Il  est 
écuyer  de  Jean  sans  Peur.  Son  maître  l'envoie  à  Sigis- 
mond  et  Marguerite  de  Bavière  l'envoie  au  pape  deman- 
der la  punition  des  assassins  de  son  mari^. 

Pour  les  patriciens  de  Bàle  la  Bourgogne  arrive  à  un 
moment  opportun.  Depuis  la  fin  du  siècle  précédent,  la 
plèbe  industrielle  et  marchande  est  maîtresse  du  gouver- 
nement de  la  cité.  Soupçonneuse,  pénible,  tyrannique, 
acharnée  à  la  ruine  des  anciennes  supériorités,  elle  mène 
de  front  la  guerre  contre  le  patriciat,  en  particulier 
contre  la  classe  des  chevaliers,  contre  la  noblesse  des 
environs  et  l'Autriche,  appui  de  la  noblesse  urbaine  et  de 
la  noblesse  rurale'.  Klle  poursuit  cette  guerre  par  des 
moyens  différents,  suivant  les  adversaires.  Elle  veut  avoir 


1.  Staffelfelden.  Hartmann  Schurer  a  resijfné  sa  part  du  château  de 
Stofl'clfelden  et  au  village  de  Stoffelfeldcn  eu  faueur  de  Vlniann  de  Mas- 
mimslcr,  auquel  sur  ce  la  dite  pari  a  esté  couferée.  Fait  veudredy,  auant 
la  fcstc  de  S"  Mario  Madelaine  {20  juillet)  de  l'anuee  i4«>3  (Extrait  des 
liefs  de  la  maisou  d'Autriche,  fol.  4^3,  v).  llartmanu  Schurer  avait  hérité 
sa  part  des  J'rère^  Ileuuuiun  et  Eglotl'  (Fol.   201,  r°). 

2.  Sou  luariaj^e  et  sou  liefde  HourjroK"^*  ('*'  ii^T'i)  Audtassadc  à  Sigis- 
mond  avec  (iauthier  de  Hui)pes.  1417  (H.   no3j).   Auibassade  au  pape  (U, 

irn)',). 

3.  Milites  Basilicnscs. 


-  167  - 

des  magistrats  à  elle  pour  les  opposer  à  la  vieille  magis- 
trature patricienne,  la  maîtrise  des  bourgeois.  Elle  obtient 
de  l'évoque  que  le  maître  général  des  tribus  ne  sera  pas 
un  patricien  et  de  sa  propre  autorité  elle  crée  la  maîtrise 
des  échevins^  Puis  les  ordonnances  de  i4i2-i4i3,  en 
interdisant  aux  gens  des  tribus  l'accès  du  patriciat,  iso- 
lent les  membres  de  l'antique  aristocratie  municipale  dans 
leur  haute  chambre  comme  des  pestiférés.  On  espère  que 
le  patriciat,  ne  pouvant  se  renouveler,  disparaîtra  peu  à 
peu  par  l'extinction  des  familles  qui  le  composent.  A  ces 
mesures  générales  se  joignent  les  expulsions.  On  n'épar- 
gne personne.  Jean  Ludman  de  Rotberg,  trois  fois  maître- 
bourgeois  de  Bàle,  est  frappé  pour  avoir  mal  parlé  de  la 
maîtrise  des  échevins2. 

Contre  l'Autriche,  en  pleine  paix  avec  elle,  Bàle  lance 
sa  bourgeoisie  foraine.  Les  Habsbourg  logent  leurs  chas- 
seurs et  leurs  chiens  dans  les  couvents  de  leurs  domaines. 
Les  Bàlois  ordonnent  à  leurs  bourgeois  cloîtrés  de  ne 
plus  le  supporter,  d'une  manière  générale,  de  refuser  à  la 
seigneurie  d'Autriche  toute  marque  de  dépendance  et  se 
décliarent  prêts  à  les  soutenir.  Des  bourgeois  forains  en 
litige  avec  des  sujets  autrichiens  attendent  que  ceux-ci 
viennent  à  Bàle.  On  y  arrête  les  Autrichiens  et  on  les 
retient  en  prison  jusqu'à  ce  qu'ils  aient  accepté  de  plaider 
devant  la  justice  de  la  ville.  Les  magistrats  bàlois  envoient 
des  bourgeois  forains  faire  des  saisies  et  des  arrestations 
pour  dettes  en  Alsace.  Les  bourgeois  emmènent  biens  et 
gens  à  Bàle'.  Les  citoyens  forains  sont  les  enfants  perdus 
de  la  belliqueuse  municipalité. 

Aus'ii  cette  république  jalouse  de  sa  liberté,  qui  se  défait 
de  son  patriciat,  accueille-t-elle  dans  sa  bourgeoisie  foraine 


1.  Rôteler  Chronik  (Basl.  Chron.,\,  pp.  143,204,  1410). 

2.  Ileiisler,  p.  285.  na.sl.  Chron.,  IV,  p.  44?  1  4;  P-  i^r»  "•  7?  ^>  P-  "5. 
Maître-bourg^eois  en  i4o5,  1407,  itoi)  (Ilciislor,  p.  -liyi).  Prèle  serment  de  ne 
pas  se  venger  de  Bàle  {UB.  Bascl,  VI,  35,  11,  i4io,  2  août).  Maître-bour- 
geois en  1418  (114,  28  juil.)  et  en  1421  (iSg,  2  avril). 

3.  NPA.,  vil,  §§  4,  5,  9,  II,  pp.  18,  20  et  plus  haut,  p.  3,  u.  2. 


—  168  - 

les  nobles  des  environs  parce  qu'ils  ont  les  vertus  militai- 
res. Flaxlanden,  Guillaume  et  Thiébaud  de  Massevaux, 
Asuel,  Berthold  Waldner,  Frédéric  de  Hattstatt,  Pierre  et 
Conrad  Huser  d'Eptingen,  Ulric  et  Pantaléon  de  Ferrette, 
Louis  de  Montjoie  consentent  à  être  les  concitoyens  de  la 
plèbe  la  plus  haineuse  à  Tégard  de  leur  caste  ^  Mais  ces 
nobles  sont  sans  cesse  chargés  de  querelles.  Bâle  promet 
de  défendre  le  citoyen  forain  contre  toute  guerre  in- 
juste au  même  titre  que  ses  autres  bourgeois  2.  Maxi- 
min,  au  temps  où  il  était  grand  bailli,  attaque  des  gens 
de  Mortzwiller.  Leur  seigneur,  Guillaume  de  Massevaux, 
se  plaint  à  la  ville  de  Bàle.  Le  maître-bourgeois  Bour- 
quard  zu  Rhein  et  le  conseil  obtiennent  de  Catherine 
satisfaction  pour  leur  concitoyen'.  La  bourgeoisie  foraine 
est  pour  les  nobles  comme  un  contrat  d'assurance  contre 
les  coups  de  force,  les  guerres  privées  et  les  mauvaises 
sociétés,  «  le  Rouge  et  le  Noir  »,  lorsqu'ils  n'en  sont 
point  membres  eux-mêmes'^.  Elle  leur  donne  la  même 
sécurité  que  leurs  confréries  de  gentilshommes.  Elle  équi- 
vaut à  leurs  paix  castrales,  à  leurs  ganerbies  qui  trans- 
forment le  château  de  l'un  des  confrères  en  un  refuge  tou- 
jours ouvert  aux  associés'.  Bàle  accueille  ses  bourgeois 
forains  dans  son  enceinte,  dans  les  châteaux  qu'elle  pos- 
sède autour  d'elle,  dans  les  villes  de  sa  dépendance.  Ce 
sont  des  forteresses  dont  tous  les  nobles  combourgeois 


1 .  Guillaume  de  Massevaux  acquit  le  droit  de  cité  le  9  avril  1407,  Vitztum 
et  l'ierrc  Iluser  d'Eptingen  furent  reçus  bourgeois  en  i4o8  (Rotberger  Han- 
del.  Wie  Wilhelin  von  ^faszrnl'lnster  zu  sineni  burgrechten  Icouinien  ist, 
liasl.  Chron.,  V,  p.  93.  Wackernagel,  pp.  3()5,  38;,  3,S8).  Massevaux  était 
encore  bourgeois  de  Bàle  le  4  juillet  i4i4  (RUIi.,  III,  io4),  Jean  Bernard 
d'Asuel  fut  admis  à  la  bourgeoisie  le  22  juin  i4ao  {UB.  liasel,  VI,  i3o). 

2.  Wurde  aber  ich,  dit  Asuel  dans  l'acte  de  sa  réception  à  la  bourgeoi- 
sie, von  jemauden,  wcar  der  were,  wider  redit  bekrieget,  gegen  deni  oder 
den  sot'llcnt  mir  diesell)en  von  liascl  oucli  bilJlich  sin  als  andern  iren 
burgern  {UB.  Bascl,  VI,  i3o,  1420,  22  juin). 

3.  RUB.,  III,  104  (i4i4,  4  juil.). 

4.  Bot'ser  gesellescbaft,  den  nian  spriclit  Rot  und  Sebwartz  (f'/î.  Basil, 
V,  i()6,  1391,  21  août). 

5.  Scho'pflin-Havenez,  IV,  p.  26.")  (i4<»<>).  paix  easirale  entre  Maximin  de 
Ribeaupierre  et  Bernard,  margrave  de  Bade,  GiuMuar  est  place  de  refuge: 
V,  p.  734,  ganerbie  notamment  entre  les  nobles  de  Golmar. 


-  169  - 

ont  l'usage,  de  même  que  l'hôtel  de  ville  est  considéré 
comme  la  maison  commune  de  tous  les  bourgeois  forains. 

Séduits  par  ces  garanties,  les  plus  grands  seigneurs 
recherchent  le  droit  de  cité.  Ils  ont  de  vastes  domaines  et 
de  grands  intérêts  à  défendre.  A  condition  de  s'acquitter 
de  leurs  devoirs  de  citoyen,  ce  qui  est  comme  la  prime  de 
leur  assurance,  ils  peuvent  s'en  remettre  sur  la  ville  de  la 
conservation  de  leur  patrimoine.  Louis  de  Montjoie  est 
chambellan  et  conseiller  du  duc  de  Bourgogne,  de  Louis  II 
d'Anjou,  roi  de  Sicile,  et  du  roi  de  France,  maréchal  du 
pape  et  de  la  cour  romaine,  fils  d'Eléonore  de  Savoie, 
petit-neveu  de  Clément  VIL  Louis  d'Anjou  lui  demande 
de  l'aider  à  conquérir  son  royaume  et  lui  en  confie  la 
vice-royauté  1.  Montjoie  ne  veut  point  partir  pour  l'Italie 
sans  être  bourgeois  de  Bàle.  Son  fils  y  vient  solliciter.  Le 
conseil  de  ville  refuse  une  première  fois  sur  le  rapport  du 
maître-bourgeois  Jean  Ludman  de  Rotberg  et  du  maître 
général  des  tribus  Henmann  Frowler  d'Ehrenfels.  Il  au- 
rait encore  refusé  si  le  cadeau  d'un  drap  de  Damas  au 
patricien,  de  dix  florins  d'or  au  plébéien  n'avait  changé 
les  auteurs  de  cet  échec  en  avocats  éloquents  du  vice-roi 
de  Sicile  2. 

Si  la  combourgeoisie  était  avantageuse  pour  celui  qui 
l'obtenait,  elle  ne  l'était  pas  moins  pour  la  ville  et  pour  la 
plèbe.  A  la  ville  elle  donnait  les  sujets  les  plus  profita- 
bles. Le  bourgeois  forain  payait  l'ungelt  municipal,  «  par- 
tageait les  peines  de  la  cité  »,  la  servait  avec  ses  gens  et 
ses  biens.  Les  forteresses  des  bourgeois  forains  étaient 
accessibles  en  tout  temps,  jour  et  nuit,  aux  garnisons 
qu'il  plaisait  à  la  ville  d'y  mettre.  P]lles  lui  étaient  «  jura- 


1.  Abbé  Richard,  Essai  sur  Vhistoirc  de  la  maison  et  baronic  de  Montjoie^ 
p.  3i.  Schœpflin-Ravenez,  V,  p.  747. 

2.  Da  rietent  die  egenanteu  zwene  ein  andors  iiiid  si'iti'iil  so  vil  nul/, 
und  furderunge,  so  dor  slaft  davon  keme  daz  er  ziio  bui\nor  omprangt'ii 
wart.,.  l)a  bal  sich  kiiiillicli  crfiindon  da/  ber  Jolians  Lndnian  von  Ratper^ 
ein  duocb  von  dainast,  uiul  llenman  Eren/eils  zolien  guidin  daruiub  wor- 
dcn  sint  (Uotborger  Ilandcl,  Jhisl.  Chron.,  V,  p.  \y2).  11  fut  ro<;u  bourgeois 
le  5  septembre  1409  (UB.  liasel,  VI,  i3). 


-  170  - 

blés  et  rendables  »,  Bàle  en  avait  «  l'ouverture  »  comme 
si  elle  en  eût  été  suzeraine  ou  qu'elle  eût  avec  leurs  maî- 
tres une  paix  castrale^  A  la  plèbe  la  bourgeoisie  foraine 
donnait  un  supplément  de  nobles  à  tracasser.  Les  mar- 
chands de  Bâle  ne  traitaient  pas  leurs  bourgeois  forains 
avec  plus  de  douceur,  avec  moins  de  méfiance  qu'ils  ne 
faisaient  des  chevaliers  de  leur  patriciat.  On  ne  les  rece- 
vait au  droit  de  cité  que  pour  cinq  ans,  et,  pendant  ce 
stage,  on  ne  cessait  de  les  observer,  d'éprouver  leur  fidé- 
lité, leur  constance,  on  abusait  de  ses  droits  et  souvent 
on  finissait  par  les  chasser.  En  i4ii,  la  plèbe  rejette  de  la 
bourgeoisie  Hattstatt,  les  frères  de  Ferrette,  Waldner, 
Montjoie,  Pierre  Huser  d'Eptingens. 

Plèbe,  patriciat,  bourgeoisie  foraine,  la  Bourgogne  en 
a  tiré  des  hommes  utiles  à  sa  cause.  Le  premier  de  tous 


I.  V.  pour  les  conditions  de  la  bourgeoisie  foraine  les  lettres  de  récep- 
tion de  Jean  de  Montjoie  {UB.  Basel,  VI,  i3,  1409,  5  sept.)  et  d'Asuel  (i3o, 
1420,  22  juin).  Montjoie  paie  5o  florins  par  an  (Ibid.).  Il  n'est  pas  question 
d'ungelt  dans  l'acte  d'admission  de  Jean  Bernard.  —  Gehorsam  ze  sinde 
vnd  inen  mit  miner  vestin  Froberg  und  allen  andern  niinen  geslossen, 
vestinen,  lùten  und  guotern,  getruweliche  zue  wartende  und  ze  die- 
nende,. . .  und  ze  besorgende  daz  sy,  ire  burgere  und  dienere,  nahtes  und 
tages,  ze  allen  ziten,...  Aon  den  minen  ingelassen  werden  in  die  vorge- 
nant  myne  vestin  Froberg  und  in  aile  andere  raj'ne  geslosse  (i3).  Mit 
minem  slosse  H asenlmr g  (i5o).  Mais  Asuel  n'entend  pas  supporter  les  dé- 
penses que  les  garnisons  bàloises  feront  dans  ses  forteresses,  doch  daz 
soelicher  cost,  so  von  zerunge  wegen  von  den  iren  in  den  selben  minen 
slossen  beschiht  und  uferslat,  mich  nit  berueren  sol  in  deboinen  wege. 
On  avait  coutume  de  réserver  dans  l'acte  d'admission  les  prérogati- 
ves du  suzerain  et  de  spéciûer  les  personnes  contre  lesquelles  le  bour- 
geois ne  serait  pas  tenu  de  servir.  Jean  de  Montjoie  réserve  la  seigneurie 
d'Autriche,  les  seigneurs  de  Clialon  et  Tliiébaud  de  Neucliàtol.  >\'ider 
aller  menglich  hilflich  ze  sinde,  uszgenommen  >\ider  myne  gnedige  hcr- 
schaft  von  Ocsterrich,  die  herren  von  Zshalcn  und  graf  Dieboltfn  von  iN'i/tc- 
enhurg  (i3).  —  Jean  Bernard  ne  réserve  que  l'évèque  de  Bàle.  Mais  Bàle 
promet  de  ne  pas  faire  la  paix  avec  un  suzerain  de  Jean  Hernard.  à  nioins 
que  ce  suzerain  ne  fasse  en  même  temps  la  paix  avec  Jean  Bernard  et  ne 
lui  rende  son  lief.  Weare  aber  sache  das  die  von  Hasel,  in  der  zit  der  fiïnf 
jaren,  mit  andern  herren,  von  den  ich  ouch  bclehnet  bin,...  ze  kriege 
kertnienl,  und  ich,  vcn  der  von  Hasel  wcgen,  denselben  herren  absagen 
und  mine  lehcn  ufgebeu  wiirde.  so  soi'Ueiit  sy  mil  denselben  herren  dhei- 
nen  suone  nooli  richiuiige  ulliiennncii.  ich  sic  deune  darinn  «)uch  begrif- 
fen  und  sient  mir  ouch  ver  dieselbcii  mine  ufgebenen  lehen  wider  gelihen 
^\•<)rden  (i3o). 

a.  Wackcrnagcl,  p.  388. 


—  171  — 

est  Offenburg.  Apothicaire  à  Bàle,  tenant  sa  profession  de 
sa  mère,  conseiller  de  la  tribu  du  Safran,  c'est-à-dire  des 
marchands  en  détail  ou  merciers,  beau-frère  de  l'armurier 
Kupfernagel,  de  la  tribu  des  forgerons,  Offenburg  gère 
quatre  fois  la  maîtrise  générale  des  tribus  en  alternant 
avec  son  beau-frère,  Glaus  Murer.  Il  débute  en  i4i3, 
l'année  des  ordonnances  contre  le  patriciat^  A  mesure 
qu'il  s'enrichit,  il  se  rapproche  de  la  noblesse  2.  Sa  lille 
épouse  un  écuyer,  Pierre  Truchsess  de  Rheinfelden. 
Offenburg  lui-même,  en  dépit  des  ordonnances,  entre 
dans  la  classe  des  huit  bourgeois^. 

Cet  apothicaire  a  rédigé  ses  mémoires.  Ils  montrent  à 
quel  degré  d'élévation  la  victoire  de  la  plèbe  dans  une 
puissante  cité  portait  des  hommes  de  basse  naissance, 
mais  riches  et  de  mérite.  Offenburg  partage  sa  vie  entre 
l'exercice  de  sa  profession,  la  gestion  des  magistratures 
les  plus  roturières  et  les  fonctions  d'ambassadeur  de  Bâle 
au  concile  de  Constance  et  près  du  roi  Sigismond  qu'il 
accompagne  dans  ses  interminables  itinéraires^.  II  fait  sa 
cour  au  roi  avec  la  mênie  aisance  insinuante  qui  lui  réus- 
sit auprès  de  la  plèbe.  A  cette  époque,  le  bourgeois  chargé 
par  ses  concitoyens  d'une  ambassade  permanente  auprès 


1.  Sur  Offenburg,  Ilousler,  pp.  324-33o,  etc.;  Abel  Burchardt,  Bilder  ans 
der  Geschichte  von  liasel,  II,  pp.  41,  ss.;  Die  Chronik  Henmann  Offcnburgs 
(i4i3-i445),  ou  Mémoires  d'Offenburg-  publiés  par  Aug.  Bernouilli  dans 
Basl.  Chron.^\%  pp.  201-^24;  225-325;  Comptes,  p.  29.  L'apothicaire  ven- 
dait du  salpêtre,  de  la  cire  i)Our  cirer  les  cordes  d'arbalètes,  des  cahiers  de 
papier  (B,  11877,  '^ol.  49.  v»;  70,  v).  —  Anne  OlTeuburg,  apothicaire  en  i3i)l), 
mère  d'IIcnmann,  Basl.  Chron.,  Y.  pp.  2o3,  204.  Rud.  AVackernagel,  Dasel 
im  A/F'"  Jahrhiindert,  p.  j8.  —  Conseiller  de  la  tribu  du  Safran.  De  i4o5à 
1422  (Basl.  Chron.,  V,  p.  204).  —  Sur  Kupfernagel.  ibid.  —  Offenburg,  maî- 
tre général  des  tribus,  i4i3,  i4i5,  1417,  1^-21  (Ileusler,  p.  324). 

2.  En  i4<>i,  sa  fortune  est  évaluée,  pour  sa  contribution  aux  charges 
communales,  à  i.ooo  tlorins;  en  1421,  il  donne  2.700  llorins  de  dot  à  sa  Mlle; 
en  1426,  il  est  l'un  des  vingt  bourgeois  de  Bàle  cautions  de  l'évêqiie  et  de 
la  ville  pour  la  somme  de  10.000  llorins  dus  à  Thiébaud  de  Neuchàteî  en 
vertu  du  traité  de  paix  ;  en  1429,  l'un  des  (puitorze  bourgeois  les  phis  riches 
taxés  pour  une  fortune  de  10.000  lh)rins  et  au-dessus  (l'B.  Ba.scl,  VI,  222, 
142(5,  14  mai;  Jiasl.  Chron.,  Y,  pp.  206,  207). 

3.  Basl.  Chron.,  V,  p.  207. 

4.  Pour  sa  présence  au  concile,  Rôteler  (]hronik  {/(asl.  Chron.,  V.  p.  i54). 
Chronik  Offenburgs  (I*.  225). 


—  172  - 

de  l'empereur  recevait  de  celui-ci  les  titres  et  les  émolu- 
ments de  serviteur  et  de  vassal.  Tel  était  l'usage,  dange- 
reux pour  les  commettants.  Cependant,  jamais  Offenburg, 
nommé  serviteur  de  Sigismond  l'année  où,  pour  la  pre- 
mière fois,  il  occupa  la  maîtrise  générale  des  tribus,  et 
plus  tard  banquier  et  favori  de  l'empereur,  ne  cessa 
d'employer  en  faveur  de  Bâle  l'influence  qu'il  avait  ac- 
quise sur  son  maître.  Il  soutint  les  droits  et  les  libertés  de 
sa  patrie  contre  la  féodalité  voisine  et  contre  l'Autriche, 
sans  fléchir  devant  les  résistances  que  Sigismond  lui 
opposait  quelquefois  1. 

Ce  négociant  diplomate  avait  du  goût  pour  la  vie  nobi- 
liaire et  la  gloire  des  armes.  L'argentier  du  roi  ne  pou- 
vait être  mal  accueilli  des  nobles.  Ils  l'admirent,  certain 
jour,  à  siéger  comme  arbitre,  côte  à  côte  avec  le  comte 
Henri  de  Montfort-Tettnang,  Rodolphe  de  Ramstein-Gil- 
genberg,  le  chevalier  Jean  Reich  de  Reichenstein  et  Flax- 
landen  dans  une  affaire  d'honneur  entre  Conrad  de  Burn- 
kirch  et  Claus  Stôr*.  Tout  bourgeois  était  alors  homme 
de  guerre  et  la  milice  de  Bâle  était  réputée.  Offenburg, 
comme  vassal,  par  devoir  féodal,  peut-être  aussi  par  affec- 


1.  Pour  son  litre  de  serviteur  du  roi,  Heusler,  p.  3a4,  Chronik  Offen- 
hiirgs,  p.  225.  —  Confirmation  des  franchises  de  Hàle  par  Sigismond  (i4i5, 
i433);  rachat  du  péage  de  Kembs  engagé  <à  Herthold  de  Stauffen  (1421); 
rachat  de  l'avouerie  et  des  péages  de  Bàle  engagés  à  l'Empire  (1422);  affaire 
del'avouerie  de  Saint-Alban  à  Ranspach  convoitée  par  l'Autriche  que  sou- 
tient Sigismond  et  terminée,  grâce  à  OfTenburg,  à  l'avantage  de  Hàle 
(142S);  à  la  suite  d'une  querelle  de  Bàle  avec  le  margrave  de  Rolcln,  con- 
cession à  la  ville  du  droit  de  faire  des  ponts  et  chaussées  (Briicken.  stege 
und  wege)  à  un  mille  autour  d'elle  obtenue  du  roi  par  Offenburg  avec 
assez  de  peine  (kunimerlich  gnuoif)  et  droit  d'ungelt  accorde  a  Bàle  la 
même  année  (i4'5i-  Chronik  Offenburgs,  pp.  221),  23j.  Heusler,  pp.  32^.  3^8. 
Schmidlin,  p.  11)9),  —  llarins,  pp.  io(>,  lai. 

2.  Sentence  arbitrale  de  Montfort,  Gilgenberg,  Thuring  d'Eptingen  et 
Flaxlanden  entre  Bàle  et  Burnkirch,  qui  s'est  emparé  de  Stor  de  Classe- 
vaux,  bourgeois  de  Bàle,  et  l'a  conduit  en  prison  à  Zillisheim,  sous  pré- 
texte <pie  Stor  était  un  proscrit  (ein  verschriben  enchter).  .\pros  «  beau- 
coup d'écritures  ei,  de  négociations»  (vil  geschriflt>n  »ind  manigerley  hann- 
delunge),  le  prisonnier  ayant  été  remis  en  liberté,  les  arbitres  jugèrent 
ralVaire  terminée,  mais  ils  nommèrent  des  juges  pour  statuer  sur  les 
injures  (Scheltwort)  échangées  entre  Burnkirch  et  sa  victime  (^7/.  Ba.scl, 
VI,  271,  1431,  2(5  mars). 


—  173  - 

tation,  entretenait  des  hommes  darmes.  Pendant  la  guerre 
des  gageries  il  eut  un  cavalier  à  sa  solde  dans  la  garnison 
de  Florimont  K  II  donnait  dans  les  rafïinements  de  la  che- 
valerie errante.  Ses  concitoyens  le  virent,  près  de  ses  cin- 
quante ans,  monter  la  garde,  à  cheval,  armé  de  pied  en 
cap,  autour  du  champ  clos  où  devaient  combattre  Henri 
de  Ramstein  et  don  Juan  de  Merlo,  le  don  Quichotte  por- 
tugais *.  Plus  tard,  l'empereur,  à  Rome,  sur  le  pont  du 
Tibre,  le  fit  chevalier.  Cependant  l'usage  de  la  cour  et 
l'habitude  de  parader  n'effacèrent  jamais  ce  qu'Offenburg 
tenait  de  son  origine  et  de  sa  première  profession'.  Sans 
cesse  Offenburg  augmenta  sa  fortune  en  amassant  des 
fiefs  de  toute  provenance  et  presque  de  toute  nature.  Ses 
nombreux  censitaires  le  connaissaient  pour  un  propri- 
étaire rigoureux.  Il  établit  le  compte  des  services  que  sa 
ville  avait  reçus  de  lui.  Il  le  commençait  en  notant  que 
lui-même  avait  payé  tous  les  frais  de  ses  bons  offices  et 
marquait,  en  regard  de  chaque  article,  le  montant  de  ses 
déboursés  *.  Offenburg  est  le  marchand  gentilhomme. 

Offenburg  a  servi  Catherine  au  concile  peut-être,  dans 
le  moment  de  la  disgrâce  de  Frédéric  ;  en  1421,  à  la 
conférence  de  Montbéliard  ;  dans  les  négociations  du 
traité  de  Baie  et  dans  l'exécution  de  ce  traité,  enfin  par 
les  prêts  d'argent  qu'il  lui  a  consentis.  Dans  ces  diverses 
occasions,  il  travaillait  pour  sa  ville  natale.  Les  bourgeois 
forains  et  les  patriciens  obéissaient  à  d'autres  sentiments. 
Par  sa  dureté  pour  la  haute  classe,  la  plèbe  se  nuisait  à 
elle-même.  Lors  de  la  guerre  des  Pays  Antérieurs,  des  ci- 
toyens forains  refusent  de  marcher.  Les  Hattstatt,  les  Mas- 
sevaux  ne  se  rendent  pas  à  la  montre  ordonnée  par  les 


1.  Orig.,  II,  i5  (1^25,  23  février  —  i4'^6,  28  janvier),  p.  39. 

2.  Umbriter  (Ralhsbïicher, /^n.sZ.  (.^hron.,l\,  p.  i(k),  1428). 

3.  Nochdem  uiid  er  ze  lioin  micli  ull'der  Tybcrbrugk  ritlor  schluog  (Chro- 
nik  Onenburgs,  liasl.  Chron.,  V,  p.  239). 

4.  In  miueni  eignen  costen,  one  iren  costen  {liasl.  Citron.,  \,  pp.  225, 
227,  23o,  23i,  233,  238).  Celte  partie  de  la  chronique  d'OlVenburjc  a  pour 
titre  :  Ici  conuncnce  ce  (jne  j'ai  l'ail  pour  la  ville  à  mes  frais.  Der  aufang-, 
was  ich  der  slatt  in  minem  costen  gellion  hab  (l*.  227). 


—  174  - 

magistrats.  Frédéric  de  Hattstatt  ofTre  à  la  ville  de  lui 
rendre  le  droit  de  cité.  D'autres  n'attendent  que  la  ces- 
sation des  hostilités  pour  y  renoncer*.  Comme  eux,  les 
patriciens  se  rebutent.  Bien  que  dans  les  nombreuses 
trêves  de  la  persécution  qu'ils  subissent,  la  plèbe  leur 
permette  de  rentrer  moyennant  le  serment  de  ne  pas  se 
venger  et  leur  rende  au  moins  en  partie  leur  situation, 
ces  vieux  Bàlois  sentent  qu'ils  sont  de  trop  dans  leur  ville 
natale,  que  leur  patrie  va  leur  manquer.  La  formule  du 
serment  que  l'on  exige  d'eux  est  celle  que  Bàle  impose  à 
ses  ennemis  du  dehors,  lorsqu'elle  les  a  vaincus.  Ils  tâ- 
chent de  se  mettre  dans  la  clientèle  de  quelque  haut  sei- 
gneur du  voisinage.  L'Autriche  surtout  les  attire.  Ils  en 
reçoivent  fiefs  et  offices,  ils  prennent  Thabitude  de  vivre 
sur  ses  domaines,  n'usant  plus  que  rarement  de  leur  droit 
de  bourgeoisie,  quelques-uns,  les  Schaler,  les  Mûnch,  lais- 
sant tomber  en  ruine  leurs  hôtels  ou  les  abandonnant  à 
leurs  créanciers,  A  peu  près  émigrés,  ne  tenant  plus  à 
Bàle  que  par  un  fil,  ils  se  donnent  d'autres  maîtres  et  une 
nouvelle  patrie^.  C'est  là  le  principal  grief  de  la  plèbe. 
Elle  leur  en  veut  davantage  d'être  entrés  au  service  de  la 
grande  rivale  de  Bàle  que  d'avoir  gouverné  la  cité  pen- 
dant trois  siècles.  Elle  appelle  trahison  leurs  relations 
avec  l'Autriche  et  justifie  par  cette  accusation  un  redou- 
blement de  sévérités. 

Il  n'est  pas  difficile  de  s'imaginer  les  sentiments  des  pa- 
triciens et  des  nobles  du  pays  à  l'égard  de  la  plèbe.  Les 
patriciens,  chassés  du  conseil  et  des  emplois,  exilés,  rap- 
pelés, chassés  encore,  les  bourgeois  forains  témoins  ou 
victimes  de  la  privation  du  droit  de  cité,  tous  enfin, 
forains  ot  patriciens,  jamais  sûrs  du  lendemain,  lésés 
dans  leurs  intérêts,  blessés  dans  leur  honneur,  ne  peu- 
vent être  que  des  hommes  aigris,  pleins  d'amertume,  de 


1.  Die  sinl  nil  vf  dor  monstrr  gewesen...  die  von  Hadstat,  die  Richin,  die 
von  ^fnsslnnnstrr  (Arch.  Mâle-Ville.  l'olil.  H.  S.  Orig.  Cahier.  Pap.  Fol.  i;, 
ro).  —  Wackernagel,  p.  '5SS. 

2.  lleusler  p.  u5;. 


-  175  - 

défiance,  de  rancune  et  de  mépris  pour  le  «  peuple 
immonde  »'.  Ils  voudraient  humilier  et  ruiner  ces  mar- 
chands et  ces  ouvriers  orgueilleux.  Les  ligueurs  crois- 
santes de  leurs  concitoj'ens  les  poussent  et  les  attachent 
plus  fortement  au  service  de  l'ennemi.  Ils  ont  plaisir  à 
être  au  seigneur  qui  leur  procure  le  moyen  de  satisfaire 
leur  haine.  L'Autriche  leur  donne  en  fief  des  péages 
autour  de  la  ville  ou  leur  permet  d'en  établir  dans  leurs 
fiefs2.  Ils  s'en  servent  pour  frapper  dans  son  commerce  la 
ville  qui  les  accable. 

Catherine  partage,  semble-t-il,  les  sentiments  des  no- 
bles à  l'égard  de  la  plèbe.  Mais  elle  a  trop  besoin  de  Bàle 
pour  montrer  son  antipathie.  Elle  sait  ce  qu'il  en  coûte  de 
piquer  les  plébéiens.  Quelque  temps  avant  la  guerre  des 
Thierstein,  elle  envoie  aux  Bàlois  son  maître  de  cuisine 
en  guise  d'ambassadeur.  L'accueil  qu'il  reçoit  est  une  des 
causes  de  la  guerre  des  Pays  Antérieurs  ^.  Elle  estime  le 


1.  Katvolk.  Le  mot  est  de  la  dame  de  Ramstein.  Il  lui  valut  l'exil  (Ochs, 
Gescliichte  der  Stadt  und  LandschaJÏ  Basel,  II,  p.  293,  i384). 

2.  Heusler,  p.  291.  Wackernagel,  p.  54a.  Péages  à  Feldbach,  Wereuzhau- 
sen,  Folgensbourg,  Ottraarsheim,  Habsheim,  Wittersdorf,  Dietwiller,  Wal- 
bacli,  Sierentz. 

3.  Vers  la  lin  de  i4o;  ou  le  commencement  de  1408.  Il  s'agissait  de  pro- 
poser aux  Bàlois  le  renouvellement  de  leur  alliance  avec  Catherine.  Jean 
Ludman  de  Rotberg,  le  maître  bourgeois,  et  Henmann  Frôwler  d'Ehrenfels. 
le  maître  général  des  tribus ,  tous  deux  patriciens,  traitent  l'envoyé 
comme  une  personne  déplaisante.  Ils  lui  font  une  réception  si  désagréa- 
ble que  le  maître  de  cuisine  se  retire  sans  vouloir  ni  parler  de  l'objet  de 
sa  mission  ni  même  montrer  ses  lettres  de  créance.  l)a  wart  der  selbe 
kùchenmeister  so  unguctlich  undals  unfnïntlichen  von  hern  IJansen  Lud- 
man und  von  Henman  Erenfeils  empfangen,  das  er  davon  nit  me  reden, 
noch  keinen  gewalt,  den  er  braht  batte  oder  ira  empfolhen  A\az,  nit  zeu- 
gen  wolte.  «  Si  les  deux  »,  continue  le  texte,  «  n'avaient  pas  accueilli  le 
«  maître  de  cuisine  comme  un  personnage  déplaisant,  nous  nous  serions 
«  épargné  ia  rude  guerre  que  l'on  nous  a  faite  et  qui  nous  menace  encore  ». 
Were  der  kùchenmeister  nit  als  unfrùntlichen  empfangen  worden  von 
inen  zwein,  daz  v>\v  dez  herten  krieges,  so  wider  uns  gewescîi  ist  und 
fùrbasz  wartend  sind,  ûberhebt  werent  worden  (Kotberger  Ilandel,  liaal . 
Chron.,  V,  pp.  94,  95).  Le  maître  de  cuisine  n'était  pas  indigne  de  traiter 
avec  la  plèbe  bàloise.  Catherine  l'envoyait  comme  ambassadeur  à  Berne, 
ville  de  palriciat.  Kn  1^99,  il  concourait  à  l'exécution  de  la  convention 
monétaire  d'Ensisheim  (NPA.,  VI,  p.  16).  D'après  le  traité,  les  nouvelles 
pièces  devaient  être  seules  reçues  en  paiement  à  partir  du  11  novembre.  Il 
aurait  fallu  en  frapper  une  quantité  suffisante  pour  remplacer  les  pièces 
démonétisées.  L'Autriche  ne  le  lit  pas.  Les  Bàlois  réclamèrent;  il  demau- 


—  176  — 

dévouement  de  ses  patriciens,  mais  elle  n'ignore  pas  que 
l'esclavage  où  le  peuple  les  tient  ne  leur  permet  pas  de  le 
lui  prouver  en  toute  circonstance.  Arnold  de  Bârenfels, 
fils  d'un  proscrit,  suspect  lui-même,  sacrifie,  pour  se  sau- 
ver, la  loyauté  féodale  à  son  devoir  civique  K  La  suzeraine 
se  montre  indulgente,  elle  continue  à  employer  le  vassal 
félon  malgré  lui-.  Bourquard  Mûnch,  père  du  chef  des 
Armagnacs  à  Saint-Jacques,  c'est-à-dire  de  Tennemi  le 
plus  cruel  que  la  plèbe  ait  eu,  viole  ses  engagements  en- 
vers Bâle  pour  servir  sa  suzeraine.  La  ville  l'en  punit  par 
la  destruction  d'Istein.  Catherine  l'indemnise  généreuse- 
ment'^.  Ce  sont  probablement  des  patriciens  «  certains 
serviteurs  »  qu'elle  entretient  à  Bâle  et  que  les  comptes 
de  ses  domaines  ne  veulent  pas  nommer^. 
La  suzeraine  peut  également  avoir  confiance  dans  ses 


dèrent  que  Léopold  pressât  la  mise  en  circulation  de  la  nouvelle  monnaie. 
Le  maître  de  cuisine  de  Catherine  informa  Léopold  de  leur  plainte  et  ce 
fut  à  lui  que  le  duc  remit  la  monnaie  nouvelle  avec  mission  de  parcourir 
les  villes  et  les  villages  de  ses  domaines  pour  Téchanger  contre  l'ancienne 
(Lettre  de  Léopold  à  Bàle,  Ensisheim,  1399,  18  nov.,  Harnis,  p.  80,  n.  i). 

1.  Bârenfels  a  beau  avoir  combattu  contre  l'Autriche  dans  la  guerre  des 
Pays  Antérieurs.  Il  ne  pouvait  sans  doute  s'en  dispenser.  Catherine  lui 
montre  qu'elle  ne  lui  en  veut  pas  en  lui  faisant  rendre  le  château  de  Stei- 
negg,  dans  la  vallée  de  la  VVehra,  et  ses  autres  possessions  de  la  Forét- 
Noire  que  Frédéric  lui  avait  enlevées  en  châtiment  de  sa  félonie  (UB.  Basel, 
VI,  3(),  II,  i4io,  3  nov.,  p.  3i).  —  L'indulgence  de  Catherine  naurail-elle  pas 
été  forcée?  Bâle  n'en  aurait-elle  pas  fait  une  condition  de  la  paix?  Bâren- 
fels avait  été  maître  bourgeois  en  1896,  i4o3,  i4oô,  1408  {Basl.  Chron.,  IV, 
pp.  22,  24).  —  Sur  Steinegg  appelé  Bârenfels  par  les  successeurs  d'Arnold, 
V,  j).  145,  n.  4;  Quel.,  XV,  i,  p.  546. 

2.  Il  réconcilie  avec  Bâle  un  noble  bourguignon,  Henri  de  BaufTmnont, 
seigneur  de  Scey  (Uli.  liascl,  ^'I.  9a,  i4i.">,  i5  mars).  11  est  mandataire  de 
Catherine  dans  une  attaire  d'argent  avec  UJraan  de  Massevaux  (18a,  1424, 
9  juin).  Catherine  le  charge  d'une  obligation  (versolzt)  envers  la  ville  de 
Bâle,  celle-ci  en  réclame  rexécution  (u35,  i4'i8,  17  janvier), 

3.  Bericht  ûbcr  den  Bolberg-Freulelsischeii  Ilandel  (liasl.  (Jhron.,  V, 
p.  96,  n.  4)-  iB.  Basel,  VI,  i5  (1409,  i5  oct.);  19  (10  déc.)  ;  3(5,  p.  3o;  .H9  (1410, 
3  nov.).  Pour  la  démolition  d'Istein,  NPA.,  XLIl  (1410)  p.  2G2.  Catherine 
récompensa  Miinch  par  une  indemnité  de  H.cumi  florins,  une  pension  de 
400  llorins,  la  concession  de  revenus  à  Sicrenlz  et  la  nomination  aux 
fonctions  de  bailli  de  Landser  (Lichnowsky,  V,  Verz.,  p.  i:ix,  n-  n8i»,  i4'i» 
3  janv.  Basl.  Chron.,  V,  p.  35i,  n.  7).  En  i4a4-i4'-i5,  la  rente  de  Mùnch  étiiit 
de  5oo  florins  {Comptes,  pp.  26,  3o). 

4.  Dimx  mandements  de  Callierine  jiour  les  paier.  montant  ensemble  à 
180  livres  (Coniples,  p.  a8). 


—  177  — 

vassaux  de  langue  française  qui  sont  aux  entrées  de  l'Al- 
sace du  côté  de  la  Bourgogne.  En  i^o(j,  les  Konchamp, 
Roppe,  Délie,  Ghagey,  l'Isle  sur  le  Doubs,  Neuchâtel,  en- 
voient leurs  défis  à  Bàle  et  marchent  à  la  rencontre  des 
milices  de  la  ville  avec  les  Bourguignons  du  comté  sous 
la  conduite  de  Vergy  ^  Quelque  temps  avant  le  traité  de 
Bàle,  quand  Catherine  pensait  à  la  guerre  comme  au  der- 
nier moyen  de  recouvrer  l'Alsace,  Jean  de  Montjoie  se 
prépare  à  suivre  les  comtes  de  Fribourg^.  Parmi  ces  vas- 
saux la  Bourgogne  a  des  hommes  de  guerre,  des  feuda- 
taires,  des  affidés,  Jean  Perrecy  de  l'Isle  qui  était  au  siège 
de  Vellexon,  dans  la  chambre  de  Montaigu,  Robert  de 
Ghagey,  Jean  de  Ronchamp,  les  Domprey,  compagnons 
d'armes  du  prince  d'Orange  en  Champagne,  Roche, 
Oiselay,  présent  à  la  conférence  de  Montbéliard  de 
i4i8,  Allanjoie,  châtelain  pendant  seize  ans  de  Chàtillon 
les  Besançon,  Jean  de  Montjoie  que  Jean  sans  Peur, 
après  la  bataille  d'Azincourt,  envoie  à  Matines  revendi- 
quer la  mainbournie  du  duché  de  Brabant  et  que  Philippe 
le  Bon  appelle  au  siège  de  Saint-Riquier,  le  bâtard  de 
Montbéliard,  arrière-vassal  bourguignon  pour  Franque- 
mont,  trois  hommes  enfin  qui  se  distinguent  par  leur 
situation  et  par  les  services  qu'ils  rendent  à  la  Bourgogne 
en  Alsace,  chacun  à  leur  manière.  Colin,  Valée,  Neuchâ- 
teP. 


1.  Jehan  de  Sant  Loup,  sire  de  Ronchamp,  et  llanment  de  Roppe,...  Robert 
de  (jheige...  (Jonrat  lo  wallet  a  sire  de  Ronchamp...  et  Chantere  de  Roppe 
{UJi.  liasel,  VI,  i4,  3/1409,  i3  oct.).  Jehan  de  Nnefchastel,  seigneur  de  Mon- 
tagu  et  de  Fontenoy  en  Voyge  (5/6  oct.)-  Girardin  de  Ronchant...  Theuein  de 
Liste  ((^l'j  oct.).  Défi  d'Henri  de  Délie  (NPA.,  XLIII,  1409,  7  oct),  p.  2(>3. 

2.  Hartl,  p.  70. 

3.  Perrecy  de  Vlsle  (Bertin,  pièc.  justif.,  III,  p.  i54).  —  Robert  de  Ghagey. 
Montre  de  Jean  de  Rlonstureul,  écuyer,  et  de  vingt-sept  autres  écu}  ers.  Près 
d'Auxonne,  i4i4,  10  sept.  (B,  11786).  Montre  de  Thiébaud  de  Neuchàtel.  1417, 
3i  dioni  {^^w]^).—  Etienne  de  Domprey ,  marié  à  Marguerite  de  Faucogney  ; 
Conrad,  marié  à  Guillaume,  sœur  de  Marguerite,  tous  deux  vassaux  du 
duc  de  Bourgogne.  Dénombrement  donné  par  Etienne.  14^3,  aa  mars  (B, 
io564).  Etienne  est  dans  la  montre  de  Guillaume  de  (îrandson.  Chàtillon- 
sur-Seine,  1414,  3o  mai  (B,  11785).  Il  est  avec  Conrad,  dans  celle  de  Louis 
de  Chalon.  Troyes,  i4ai,  28  oct.  (B,  11798).  Un  autre  Domprey,  Vauthier, 
du   parti  de  Catherine  dans  la  guerre  contre  Bàle,  est  également  au  ser- 

12 


—  178  — 

Golin  se  livre  à  des  opérations  de  banque  et  trafique  de 
toutes  sortes  de  marchandises.  Il  achète  à  sa  suzeraine  des 
produits  du  domaine,  du  blé,  de  la  cire.  A  son  tour,  elle 
lui  achète  du  drap  pour  faire  une  robe  et  un  chaperon 
à  son  chirurgien,  de  la  brunette  pour  les  robes  de  ses  de- 
moiselles, de  la  viande  salée  pour  la  dépense  de  son  hôtel. 
Il  avance  les  salaires  de  messagers,  d'ouvriers  qui  ont 
travaillé  à  Tétang  de  Belfort,  les  frais  des  nobles  qui  sont 


vice  de  la  Bourgogne  {UB .  Basel,  VI,  14,  10,  i^og,  [oct?J,  p.  12).  Est  dans  la 
montre  de  monseigneur  de  Chàteauvilain.  Chàtillon  sur  Seine,  1414»  29  mai 
(B,  U783).  De  rh(3tel  du  seigneur  de  Saint-Georges  et  de  la  garnison  de 
Màcon,  avec  son  tils  Antoine,  a  donné  quittance  de  ses  gages  et  fourni  sa 
montre.  1417  (B,  375).  —  Jean  de  Ronchamp,  vassal  du  duc  de  Bourgogne 
pour  des  tiefs  très  nombreux  (B,  io564).  —  Eiide  de  Roche,  chevalier  ban- 
neret,  avec  Tliiébaud  de  Neuchàtel,  dans  la  montre  de  Montaigu,  reçue 
par  Guillaume  de  Maillj^,  chambellan  de  Jean  sans  Peur,  au  siège  de  Ghà- 
teau-Ghinon.  1412,  3  juil.  (B,  11779).  —  Jean  de  Mont  joie.  Pour  sa  mission  en 
Brabant,  Gomple  Q"  de  Jean  de  Mousans.  i4i6,  12  sept.  (B,  11932).  En  1420, 
il  paraît  être  dans  le  comté  de  Namur  ou  dans  celai  de  Hainaut.  En  1421, 
il  reçoit  un  courrier  de  Philippe  le  Bon,  alors  au  siège  de  Saint-Riquier, 
pour  le  prier  de  se  rendre  en  armes  à  ce  siège  (Gompte  2«  de  Guy  Guilbaut 
(B,  1612,  fol.  ccv,  v°).  —  Le  bâtard  de  Montbêliard.  Henri,  légataire  d'Etienne 
de  Montbêliard  pour  la  seigneurie  de  Franquemont,  ne  saurait  être  Henri, 
seigneur  d'Orbe,  mort  à  Nicopolis,  Tannée  qui  précéda  la  confection  du 
testament.  A  la  vérité,  son  père  n'a  pas  perdu  toute  espérance  de  le  revoir. 
Mais  il  distingue  bien  Henri  de  Montbêliard,  chevalier,  seigneur  d'Orbe, 
son  vL  tils  »,  et  Henri,  sans  titre  ni  qualité,  son  «  nourri,  »  et  c'est  à  celui-ci 
qu'il  fait  le  legs  (T.,  IV,  3ofi,  1397,  3i  oct.).  Sur  le  bâtard  de  Montbêliard, 
Tuetey,  Evénements  ynilitaires  en  Franche-Comté  et  dans  le  pays  de  Montbê- 
liard, p.  18,  n.  I  (1429,  3avr  );  T.,  V,  pp.  778(1438,  iS  juil.),  814  (i450,  14  juin.  — 
Allanjoie.  Gapitaine  du  château  de  Ghàtillon  les  Besançon  depuis  la  Tous- 
saint 1406  jusqu'au  28  mai  1422.  V.  neuf  quittances  de  lui  à  Pierre  le  Mo- 
nat,  trésorier  de  Vesoul,  pour  ses  gages.  B,  11826.  Orig.  Parch.  Scellés 
sur  simple  queue  de  son  sceau  rond  en  cire  rouge.  1407,  14  nov.  (écuyer); 
1410,  22  juil.  (chevalier);  i4ii  (n.  st.),  16  fév.;  1411,  27  a vr..  après  l'àques 
(chambellan  du  duc  de  Bourgogne);  i4i3  (n  st.),  8  janv.;  1414,  11  déc.  (pour 
mes  gages  et  à  cause  de  la  pension  de  dame  Jacote  d'Orf^es,  ma  femme, 
qu'elle  prant  sur  monseigneur,  chascun  an);  1 420,  28  juin;  3i  oct.:  1422, 
3()  sept.  GUàlelain  du  château  de  Vesoul  en  i43i.  Sa  quillunce  pour  ses 
gages  (1432,  n.  st.,  8  janv.).  B,  ii834  Orig.  Parch.  Scellé  sur  simple  queue 
de  son  sceau  rond  en  cire  brune  subsistant  en  partie.  Au  siège  de  Vellexon 
dans  la  chambre  d'Erard  du  Four,  bailli  d'.Vmont  (Hertin,  piéc.  juslif. .  IH, 
p.  155).  Pour  sa  nussion  en  Lorraine,  NIW  ,  \l.l\'  (i4n,  t3  avr  >.  4>.  -Hi^.  — 
Oiselay.  (Chevalier.  i4«>i>  25  oct.  (B,  io5{9).  Deux  reçus  de  lui  à  Jean  Perrol, 
conimis  à  payer  les  frais  du  siège  de  Vellexon  (B,  11878.  Orig.  Parch.  Scel- 
lés sur  simple  queue  du  sceau  d'Oiselay,  rond  en  cire  rouge,  les  sceaux 
endommagés).  Pour  Jeanne  d'Oiselay,  veuve  de  Jean  de  Vienne.  Livre  tles 
nuMuoircs.  fol,  cw  (ii;»),  r'  (\^iÔ,  12  deo).  (Chevalier  bannerel  de  la  montre 
lie  Jean  de  W-rgy.  Bauvais,  1417.  3i  aoàl  (B,  117SS). 


—  179  — 

venus  à  Belfort  pendant  la  guerre  de  Thiébaud  de  Neu- 
châtel,  les  gages  du  grand  bailli  Staufïenberg  ^  C'est  l'un 
des  nombreux  argentiers  de  la  pauvre  duchesse. 

Valée  est  un  négociateur  comme  Ofïenburg.  Conseiller 
et  chambellan  de  Jean  sans  Peur  et  de  Philippe  le  Bon,  maî- 
tre d'hôtel  de  Marguerite  de  Bavière,  il  est  vassal  de  Bour- 
gogne pour  les  seigneuries  de  Saint-Mars  sur  Seine  et  de 
Velle-le-Châtel,  bailli  d'Aval,  châtelain  d'Apremont,  châ- 
telain de  Poligny.  Ces  titres  et  ces  avantages  récompen- 
sent de  continuels  services  militaires  ou  diplomatiques. 
En  i4i5,  depuis  dix  ans  déjà,  il  servait  «  le  mieux  qu'il 
pouvait  »,  au  témoignage  de  son  maître,  dans  toutes  les 
armées  de  Bourgogne.  Il  avait  été  à  xArras  en  la  compagnie 
de  Montaigu  avec  quinze  hommes  d'armes  dont  il  fournis- 
sait l'entretien.  En  1428,  il  défendait  Cravant  contre  les 
Français  et  perdait  presque  tous  ses  chevaux.  11  revenait 
de  Lorraine  préparer  un  traité  lorsqu'il  fut  envoyé  à 
la  diète  de  Massevaux.  De  là  il  se  rend  à  Rouen  pour 
les  négociations  qui  suivent  le  mariage  d'Anne  de  Bour- 
gogne avec  le  régent  de  France.  Il  retourne  chez  le 
duc  de  Lorraine.  C'est  le  moment  de  la  guerre  des  gage- 
ries,  des  conférences  entre  Fleckenstein  et  Neuchàtel.  Il 
représente  Catherine  à  la  première  conférence  et  le  duc 
de  Bourgogne  à  la  dicte  de  Porrentruy.  Catherine  morte, 
il  traite  le  règlement  des  dettes  qu'elle  a  laissées  dans  les 
«  pays  de  par  delà,  »  et  le  rachat  des  joyaux  engagés 
à  Baie  ^ 

Grand  seigneur  du  comté  de  Bourgogne  et  de  la  Lor- 
raine, Thiébaud  VIII  de  Neuchàtel  est  d'une  race  qui 
s'élève  depuis  deux  siècles.  Thiébaud  IV,  qui  vivait  à  la 
tin  du  xiii^  siècle,  possédait  déjà  dans  le  comté  un  grand 
nombre  de  fiefs  ^.  Thiébaud  V  était  gardien  du  comté  au 


1.  Comptes^  pp.  3a,  52,  53,  55  60. 

2.  Sur  Valée,  NFA.,  XLV,  p.  264. 

3.  Uénombroment  des  villes  et  chastels  de  Vlsle  sur  le  Dont,  Diamant, 
le  Chastela  et  Cusance  et  Baumoiit,  la  Roche  de  Dampierre,  le  chastel  de 
Loyc,  Montlxirri'X,  lians,  Ruche  sur  Saône  et  xx.x  livres  de  lei'res  au  puis 
à  inuire  de  Salins.   128*)  (B,  12004,  1^1-  2S2,  v  eolé  vij^^  viij). 


—  180  — 

milieu  du  siècle  suivant  *.  Les  fiefs  bourguignons  de  Thié- 
baud  VI  formaient  un  groupe  imposant  dans  le  voisinage 
du  comté  de  Montbéliard^.  Thiébaud  VIII  a  hérité  de  ses 
ancêtres  l'alleu  de  Neuchâtel  en  Bourgogne,  l'Isle  et  Ghâ- 
tillon  sur  le  Doubs,  la  vicomte  de  Baume  et,  sur  la  rive 
droite  du  Doubs,  au  sud  de  Montbéliard,  Blamont,  Clé- 
mont  et  le  Ghâtelot.  Son  père,  ïliiébaud  VII,  lui  a  laissé 
les  gageries  de  l'évêché  de  Bàle  et  sa  mère,  Alix  de  Vaudé- 
mont-Joinville,  Château  sur  Moselle,  Bainville-aux-Mi- 
roh'S  et  Chaligny '.  Lui-même  acquiert  de  l'évêque  de  Bàle 
de  nouvelles  gageries  et  du  duc  de  Bourgogne  d'autres 
fiefs  ^.  Son  mariage  lui  donne  la  seigneurie  d'Orbe  sur  le 
versant  oriental  du  Jura  ^ 

Thiébaud  est  uniquement  un  soldat.  Il  a  commencé 
l'apprentissage  de  la  guerre  sous  son  père,  choisi  par  Phi- 
lippe le  Hardi  pour  accompagner  le  comte  de  Nevers 
dans-  la  croisade  contre  les  Hongrois  et  mort  à  Nicopo- 
lis  \  Treize  ans  plus  tard,  toujours  au  service  de  Jean 
sans  Peur,  il  campe  sous  les  murs  de  Paris  \  Il  est  l'un 


1.  Mandement  au  preuost  de  Montboson  de  l'aire  venir  en  armes  tous 
nobles  et  non  nobles  de  la  dite  preuosté  au  lieu  de  Monjastin  poiir  résis- 
ter aux  Alanians  qui  vouloient  entrer  au  comté.  1355,  12  juillet  (Ibid., 
fol.  20a,  v,  n°  519  ;  fol.  190,  n°  5o4). 

2.  Abbé  Richard,  p.  170  (i385). 

3.  Dénombrement  donné  par  Thiébaud  VIII  de  la  terre  de  Blamont 
(Peincedé,  Inventaire,  I,  p.  85i,  1407,  14  juin).  UH.  Bascl,  VI,  -nS  (1426, 
II  mars).  Abbé  Richard,  pp.  17O,  189.  Paul  Fournier,  Chaligny\  ses  sei- 
gneurs et  son  comté  (Nanc}',  1907),  pp.  48*  t>5. 

4.  Dénombrement  de  4o  francs  de  rente  sur  le  partage  d'Auxerre  on  la 
saunerie  de  Salins.  i4oi>, '-^  févr.  (Peincedé.  Inventaire, I.  j).  844)-  H  reconnaît 
avoir  reçu  de  Raoulin  Deniachy,  trésorier  du  duc  en  la  saunerie  de  Salins, 
5uo  francs  en  déduction  de  3.'wo  à  lui  dûs  par  le  duc  pour  les  arrérages  de 
la  rente  de  ii'io  livres  qu'il  prend  en  nom  et  à  cause  de  dame  Agnès  de 
Montbéliard,  sa  femme,  sur  le  partage  de  Chalon  en  la  dite  saunerie.  1418 
(n.  st.),  r-^  nuirs  (H,  U55.  Orig.  Parch.  Scellé  sur  simple  (lueue  d'un  sceau 
en  cii'e  rouge  à  peu  prés  détruit).  Donne  (luillauce  au  tr«'sorier  du  partage 
d'Auxerre  en  la  sauuerie  de  Salins  de  la  sonune  de  4o  livres  estevenans  de 
rente  annuelle  qu'il  tient  en  lief  du  duc  de  bourgogne.  i4i3.  a  sept.  tB,  3;5^ 
Orig.  Pareil.  Scellé  sur  simple  queue  d'un  sceau  rond  en  cire  rouge). 

5.  Abbé  RicharrI,  p.  nji. 

0.  Chevaliers  ([ue  «  monseigneur  a  orileniuv.  aler  t)U  voiaige  de  Hongrie 
en  la  compaignie  de  mouseigu»'ur  de  yeucrs  ..  Thebaut  de  Xuefchastel^  lui 
iij«  »  (B.  nS;»»). 

7.  Le  9  noveuibre  iJimj.  à  Paris,  le  duc  île  Bt)urgogne  voulant  congédier 


-  181  - 

des  capitaines  qui  font  capituler  le  château  de  Nogent  K 
Chevalier  banneret,  il  présente  à  une  montre  d'armes 
faite  en  1417  à  Beauvais  par  le  maréchal  de  Bourgogne, 
une  compagnie  de  trois  chevaliers,  deux  écuyers  banne- 
rets,  quatre  chevaliers  bacheliers,  cent  vingt-neuf  écuyers, 
vingt-sept  hommes  de  trait  et  un  trompette,  en  tout  cent 
soixante-huit  hommes  2.  En  i4i9»  Jean  sans  Peur  lui 
alloue  6.000  francs  pour  ses  services  dans  la  guerre  contre 
les  Anglais^.  Peu  après,  quand  le  duc  se  rencontre  avec  le 
Dauphin  au  ponceau  de  Pouilly  près  Melun,  pour  faire 
serment  de  combattre  l'Angleterre,  Thiébaud  est  parmi 
les  seigneurs  qui  accompagnent  le  roi  et  jurent  le  traité  ^ 


son  armée  fît  présent  à  tous  les  seigneurs  qui  l'avaient  suivi  de  cent 
marcs  d'or  et  de  quatre  cents  marcs  de  vaisselle  d'argent  et  de  vermeil. 
Thiébaud  et  Jean  de  Neuchàtel  reçoivent  une  part  (B,  11876.  Peincedé, 
Inventaire,  XXII,  p.  406). 

I.  C'est  le  traictie  fait  aujourd'hui,  xviij"^  jour  de  juillet,  l'an  mil  cccc  et 
dix  sept,  par  monseigneur  d'Arf^ueil,  monseigneur  de  Neufctiastel,  mon- 
seigneur de  Montagn,  monseigneur  de  Chasteauuillain,  messire  Jehan  de 
Vienne,  monseigneur  de  Thoulongon^  messire  Jehan  de  Baiiffremont,  mes- 
sire Henry  de  Champdiiiers  et  autres  tenant  le  siège  deuant  le  chastel  de 
Nagent,  pour  mon  très  redoublé  seigneur  monseigneur  le  duc  de  Bonr- 
goingne,  d'une  part,  et  les  compaignons  estans  présentement  ou  dit  chas- 
tel, dont  Giiion  Aubert  et  Estienne  de  Solaiges  sont  capitaines,  d'autre 
part  (B,  11879.  Orig.  Pap.). 

3.  Montres  commencées  à  faire  à  Beauvais  par  le  maréchal  de  Bour- 
gogne le  darrenier  jour  d'aoust  iiij°  et  dix  sept.  A  messire  Thibault  de 
Neufchastel,  pour  lui  et  trois  autres  cheualiers  bannerez,  deux  escuiers 
bannerez,  iiij  cheualiers  baichillers,  cent  et  vingt  neuf  escuiers,  vingt  sept 
hommes  de  trait  et  une  trompette,  tous  de  sa  compaignie...  xij'=  Ixxvj 
frans  (B,  1594,  fol.  xiij"iij.  Peincedé,  Inventaire,  XXII,  p.  585).  Dom  Plan- 
cher, III,  p.  590. 

3.  A  Thiébaud  de  Neuchàtel,  par  lettre,  par  le  feu  Jean  sans  Peur  (Pro- 
vins, 18  avr.  1419),  lui  donnant  6.000  francs  pour  récompense  de  ses  servi- 
ces, pour  le  paiement  de  ce  qu'il  lui  devoit  à  cause  des  gens  d'armes  et  de 
trait  qu'il  a  eus  à  son  service,  et  pour  l'aider  à  mettre  sus  pour  venir  en 
armes  au  service  du  roi  et  du  duc  de  Bourgogne  lui-même.  Reste  dû  sur 
cette  somme  3. 000  francs.  Payé  par  lettres  patentes  de  Philippe  le  Bon 
(Troyes,  1420,  n.  st.,  i"  janvier,  B,  1606,  fol.  vj"j,  v».  Analyse  de  Peincedé). 

4.  Traité  de  paix  entre  (Charles,  fils  de  roy  de  France,  dauphin  de  Vien- 
nois, et  Jean,  duc  de  Bourgogne,  par  lequ(>l  le  duc  pi-omet  tle  servir  le  dau- 
phin et  que  les  forces  de  l'un  et  de  l'autre  seront  employées  contre  VAn- 
glois.  Cette  paix  a  été  jurée  par  le  dauphin,  le  duc  de  liourgogne  et  de 
nombreux  seigneurs  parmi  lesquels  Thibault  de  Neufchatel,  Jean  de  Neuf- 
chatel,  seigneur  de  Monlagii,  Gauthier  de  Iiupi)e.  Sur  le  ponceau,  au  droit 
chemin  de  Paris,  assez  prés  de  Poilly  le  Fort,  le  11  juin  1.J19  (B,  11896.  Pein- 
cedé, Inventaire,  I,  pp.  5;o,  571). 


—  182  — 

Au  temps  du  traité  de  Bâle,  homme  d'âge  mûr,  passé 
maître  aventurier,  il  en  remontre  à  l'un  des  rudes  chefs 
de  bande  que  la  Bourgogne  a  pris  à  son  service  pour  com- 
battre les  Français,  Perrenet  Grasset,  le  conquérant  et  le 
châtelain  de  la  Charité  sur  Loire.  Neuchâtel  attaque 
Grasset  sur  la  route  de  Dijon,  le  détrousse.  I^e  vainqueur 
des  Français  qui  ne  respecte  rien,  qui  menace  son  maître 
de  livrer  sa  prise  aux  Anglais  et  qui  est  assez  connu  pour 
effrayer  par  ses  menaces,  reste  dompté  par  Thiébaud. 
Invité  par  le  duc  à  une  conférence,  il  s'excuse,  il  n'ose 
plus,  dit-il,  entrer  en  Bourgogne*. 

Ces  exploits  accréditeraient  déjà  leur  auteur  auprès 
de  la  féodalité  alsacienne.  Thiébaud  a  de  plus  pour  lui 
ses  domaines,  ses  alliances  et  son  lignage.  Par  ses  gage- 
ries  il  avoisine  immédiatement  la  seigneurie  d'Autriche  *, 
Il  est  l'oncle  paternel  de  Montaigu,  le  cousin  germain 
d'Antoine  de  Hattstatt  de  Vir  au  Val,  le  beau-frère  d'Ebe- 
rard  de  Wurtemberg  et  du  prince  d'Orange  par  son  ma- 
riage avec  Agnès  de  Montbéliard  ^.  Il  est  le  seigneur  de 
Valée.  Robert  de  Chagey  sert  dans  sa  compagnie.  Les 
Oudriat,  Chagey,  Roppe,  de  l'Isle,  Glères  sont  ses  vas- 
saux*. A  la  croisade  de  Hongrie,  son  père  avait  pour 
compagnons  des  Mûnch,  zu  Rhein,  Schaler,  Ilirtzbach, 
Haus,  Andlau.  «  De  tous  ceux-là  »,  dit  la  chronique  bâ- 

1.  Ce  n'est  peut-êire  qu'un  reproche  indirect  au  duc  de  Bourgogne  ou 
un  prétexte  pour  éviter  un  tête  à  tête  avec  son  maître.  NPA.,  XXXVII, 
2°  (1425,  6  nov.),  p.  237. 

2.  Fief  à  lîcurnevésain  dans  révêché  de  lîàle  au  sud  et  à  rcxtrême 
limite  de  la  Ilaute-Alsace  autrichienne  (Orifç.,  I,  p.  33). 

3.  Abbé  Richard,  p.  191.  Dominus  Johanncs  de  Novocnst ro,  doin'uui!>  de 
Montana,...  dominus  Theohaldus,  ejus  patruus  {UB.  Basel,  VI,  218,  i42<>. 
II  mars,  p.  220).  Antoine  de  Ilaltsialt  était  liîs  de  Jeanne  de  Xeuchàlel  et 
pelil-liis  de  Thiébaud  VI  de  Neuchâtel  (Sdierlen,  p.  33i).  Sur  le  mariage  de 
Jeanne  de  Neuchâtel  et  de  «  Ftvri  de  Jlcnstiul  »  (Frédéric  de  IIattstat),abhë 
Richard,  p.  iy3. 

4.  Renaud  de  Chagey,  vassal  de  Thiébaud  \l  pour  la  dot  de  sa  femme 
Isalx'lle  à  Roneourt  (T..  IV,  p.  Sio,  l'ivS.)).  —  Les  Oudriat.  vassaux  des  Neu- 
châtel à  Thaiin  (IlU/i.,  III.  ii«)5.  i43i-i43:).  Renaud  Oiidrial,  vassal  à  Dale 
(Abbé  Richard,  p.  179,  iSgo).  —  Guillaume  de  (ileres,  vassal  pour  les  seigneu- 
ries de  Vaufrey,  Soignes,  RIantreine  et  Châtel-Mouljoie  (Ibiil.). —  Henri  de 
Roppe,  vassal  pour  ses  possessions  à  Rourogne  (I*.  180,  i4«x)).  — Jean  Pier- 
resy  de  l'Isle,  vassal  de  Tliiébaud  Vill  (P.  iSj,  1406,  5  juillel). 


-  183  — 

loise,  «  aucun  n'est  encore  revenu  et  personne  ne  sait,  en 
«  vérité  qui  est  mort  ou  vivant.  Dieu  veuille  que  beaucoup 
«  vivent  encore  et  reviennent  vite  sains  et  saufs*  »  !  Nul 
ne  revint.  Mais  les  familles  des  disparus  demeurent,  dissé- 
minées dans  les  fiefs  de  l'Alsace.  Elles  gardent  le  souvenir 
du  seigneur  bourguignon  comme  de  l'un  des  plus  vail- 
lants capitaines  de  la  croisade. 


IL  La  féodalité  que  l'on  vient  de  voir  s'était  constituée 
peu  à  peu  pendant  des  siècles.  La  plupart  des  vassaux,  en 
très  grand  nombre  originaires  de  l'Alsace,  tous  «  Alle- 
mands »,  deux  exceptés,  dans  la  partie  de  l'Alsace  où  Ton 
parle  allemand,  tenaient  au  sol  par  de  nombreuses  racines. 
Indépendamment  des  fîefs  de  la  seigneurie  d'Autriche, 
ils  avaient  en  Alsace  leurs  manoirs,  leurs  châteaux  avec 
des  terres  à  l'entour  et  des  propriétés  éparses.  Entre 
tous  ces  biens  on  reconnaît  parfois  l'ancien  propre  de 
la  famille  qui,  rarement  au  xv«  siècle,  avait  conservé  la 
«  liberté  allodiale  »  et  n'avait  figuré  dans  aucune  reprise 
de  fief.  Ses  possesseurs  en  portaient  le  nom  ou  lui 
avaient  eux-mêmes  donné  leur  nom.  Niederhattstatt, 
Thierstein,  Ribeaupierre,  Reichenstein,  Andlau,  Schauen 
berg,  Schweighausen,  Stôrenberg,  Gœuve  étaient  primi- 
tivement des  alleux  \ 

Plusieurs  vassaux  étaient  propriétaires  dans  une  ville 
d'une  cour  ou  courtine,  c'est-à-dire  d'un  manse  dominical, 
d'un  hôtel  •^.  Hartung  de  Haus  et  après  lui  Jean  Ulric  de 
Haus  et  Gauthier  d'Andlau  avaient  un  hôtel  à  Ensisheim*. 
A  Belfort,  Jean  de  Morimont  vendit  sa  maison  aux  bour- 


1.  I)ir  aller  keiner  noch  nil  herwider  kommen  ist,  nocli  nieiuan  mil 
rechter  warhrit  wisso  wer  noch  lebent  odor  lot  isl.  Gol  wolU*  da/  ir 
noch  vil  lebcn  und  gesunl  schicr  herwider  konien  (Koteler  Glironik,  Basl. 
Chron.,  V,  p.  129). 

2.  Pour  Thierstein,  Orifr.,  I,  p.  56;  Stôrenberg,  Schœpnin-Ravencz,  IV, 
p.  241. 

3.  Ilof. 

4.  NPA.,  p.  257. 


—  184  — 

geois  pour  en  faire  la  maison  de  ville*.  Le  logis  des 
Maquabrey  de  Tavannes  était  à  Porrentruy,  dans  la  rue 
des  Malvoisins,  et  parmi  les  trois  courtines  qui  dressent 
encore,  dans  le  bas  de  cette  rue,  leurs  façades,  chacune 
flanquée  d'une  tour,  il  y  avait  probablement  un  manoir 
des  Miïnch,  la  Cour  aux  Moines  ^  Les  zum  Rust  habi- 
taient Thann  et  la  rue  de  l'Orme  à  Golmar,  les  Stor, 
Laubeck,  Hattstatt,  Haus,  Waldner,  Schauenberg,  Wet- 
tolsheim,  la  ville  de  Guebwiller,  où  ils  formaient  une 
puissante  association  ^  A  Porrentruy  encore,  les  Stocker 
et  les  Maquabrey  étaient  des  fondateurs  de  l'hôpital,  les 
Fursich  bienfaiteurs  de  la  chapelle  Notre-Dame  de  la 
Vieille  Image  érigée  dans  l'église  Saint-Pierre,  les  Stocker, 
des  collateurs  de  l'autel  de  cette  chapelle  ^ 

Beaucoup  de  vassaux  occupaient  des  emplois  de  géné- 
ration en  génération.  Leurs  familles  avaient  toujours  été 

1.  Dubail-Roy,  Belfort  au  XV''  siècle  (Bulletin  de  la  Société  belfortaine 
d'émulation^  1908,  p.  68,  1420,  17  avril). 

2.  En  144^5  Thiébaud  Maquabrey  de  Tavannes,  écuyer,  demeurant  à 
Porrentruy,  lègue  au  chapitre  de  Saint-Michel,  dont  il  est  confrère,  une 
rente  de  4  sols  sur  sa  maison  en  la  rue  de  Malvesin  (Livre  de  vie  de  la  con- 
frérie de  Saint-Michel,  Doyen  Vautrey,  Notices  historiques  sur  les  villes  et 
les  villages  du  Jura  bernois^  II,  Delémont,  186S,  p.  269).  —  Sur  la  rue  des 
Malvoisins,  qui  aboutissait  alors  à  la  rue  du  Haut  de  la  Ville,  T.,  V,  p.  j47 
(i4i8,  22  avril),  rue  de  Malvisin  ;  p.  761  (1427,  28  mai),  rue  des  Maleisin; 
p.  771  (1435,  12  mars),  en  la  rue  de  Malvesin,..  la  ruate  du  Crobelin,  d'une 
part.  —  Les  trois  courtines  touchaient  par  derrière  le  côté  intérieur  du 
mur  de  ville  entre  la  fontaine  de  la  Ghaumont  et  le  torrent  de  Greugonat. 
La  Gour  aux  Moines  est  la  plus  rapprochée  du  torrent  Au  xviii'  siècle, 
ces  courtines  appartenaient  l'une  au  maire  Munck,  c'est  la  plus  voisine  de 
la  Ghaumont,  celle  dont  la  porte  de  la  tour  est  surmontée  de  deux  ècus- 
sons,  l'autre,  celle  du  milieu  à  Guélat,  et  la  Gour  aux  Moines  à  la  véné- 
rable abbaye  de  Lucelle.  V.  un  document  inédit  mélangé  d'éléments  du 
commencement  du  xix'  siècle  :  Atlas  contenant  les  plans  géométriques  du 
ban  et  territoire  de  Pourentrui  levez  par  ordre  de  Son  Altesse  en  vertu 
d'un  décret  de  commission  en  datte  du  29""'  avril  1752  ensuite  du  bornage 
général  ordonné  de  la  part  de  Saditte  Altesse  et  suivant  l'indication  du 
sieur  Jean  Germain  Z/'/Zos/c,  juré  et  preud'homme  à  ce  expressément  éta- 
bli, et  de  plusieurs  propriétaires  des  pièces  y  contenues  aux  années  1752  et 
1754,  par  nous,  les  commissaires  sous  signés,  J.  Jacquet.  J"  Laubscher.  Docu- 
ments pour  servira  l'histoire  de  la  ville  de  Porrentruy  au  xviii'  siècle  tirés 
de  l'ancien  plan  parcellaire  de  la  ville. 

3.  Scha«pflin-Ilavenez,  IV,  p.  226.  NPA.,  p.  249. 

4.  T.,  V,  4»  (i4"^>'  I"  nov.).  X.  Kohler,  L'Hôpital  bourgeois  de  Porrentruy 
(Porrentruy,  uSOO),  p.  3.  —  T.,  IV,  p.  O84  (i36i,  20  avr.)  ;  p.  r>i)7  (i36r>.  3  juin). 
Doyen  Vautrey,  11,  pi>.  23o,  297. 


—  185  — 

mêlées  aux  affaires  du  pays.  Wûrmlin  fut  prévôt  de  Col- 
mar.  Il  représentait  sa  ville  natale  à  la  diète  des  villes 
alsaciennes  qui  conclut  la  trêve  entre  Catherine  et  Luplen. 
Arnold  de  Biirenfels  exerça  cinq  fois  la  charge  de  maître- 
bourgeois  de  Bàle.  Ulman  de  Ferrette,  aïeul  des  frères 
de  Ferrette,  Ulric  Thiébaud  d'iVsuel,  aïeul  de  Jean  Ber- 
nard, Frédéric  de  Hattstatt  le  Vieux,  père  d'Antoine  de 
Vir  au  Val,  Glaus  de  Haus,  Maximin,  Lupfen,  Jean  de 
Thierstein  furent  grands  baillis  de  Haute- Alsace,  Henri 
de  Rodersdorf  lieutenant  de  Lupfen  dans  cette  fonction  i. 
Dès  la  fin  du  xiii®  siècle,  l'ancêtre  des  Amoltern,  Louis, 
gouvernait  la  forteresse  d'Ortemberg.  Du  temps  de  Ca- 
therine, Bourquard  Maquabrey  était  châtelain  de  Porren- 
truy,  Jean  de  Schweighausen  d'Altkirch,  Rodolphe  d' And- 
lau  de  Florimont,  Jean  de  Morimont  de  Belfort  et  Frédé- 
ric de  Hattstatt  de  Herlisheim  le  Jeune  de  Rouflach^. 

L'assemblage  que  constituaient  les  fiefs  avec  les  familles 
féodales  était  durable.  On  donnait  habituellement  le  fief 
«  à  titre  perpétuel,  au  vassal  et  aux  héritiers  du  vassal, 
«  pour  lui  et  tous  les  héritiers  de  son  corps  ayant  l'apti- 
«  tude  féodale "^  ».  Ainsi  s'exprimaient  les  formulaires. 


1.  Schœpflin-Ravenez,  V,  pp.  SSô-Sgi. 

2.  Pour  Jean  de  Schweighausen,  v.  i^lus  haut,  p.  33,  n.  2.  Jean,  comte  de 
Lupfen,  landgrave  de  Stiihlingen,  seigneur  de  Hohenack  et  ollicier  (Anit- 
mann)  de  la  duchesse  d'Autriche,  Jean  de  Fridingen,  châtelain  de  Fer- 
rette, les  chevaliers  Jean  de  Horenstein,  châtelain  de  Uelle,  Rodolphe 
d'Andlau,  châtelain  de  Florimont,  Jean  de  Morimont,  châtelain  de  Belfort, 
Mantz  de  Lichtenau,  châtelain  de  Massevaux,  Conrar  Marti,  secrétaire  de 
la  duchesse,  font  savoir  qu'ils  ont  vendu  à  Etienne  Vogtz  de  Porrentruy, 
seigneur  de  Courcliavon,  pour  le  prix  de  8oo  florins,  une  rente  annuelle 
de  53  florins  sur  les  château  et  ville  de  Florimont,  payable  à  la  Saint-Mar- 
tin, àMontbéliard,  Porrentruy  ou  Courchavon,  et  en  donnent  avis  aux 
habitants  de  Florimont.  Henri  Musiat  et  Hugues  Bosselât  promettent,  au 
nom  de  ceux  ci,  le  paiement  ponctuel  des  arrérages  de  la  rente.  Cautions  : 
Jean  de  Baumotte  (Balmeta),  abbé  de  Lure,  Henri  de  Morimont.  Jean  Ber- 
nard de  Morimont,  Thiébaud  de  Grandvillars,  Jean  l'iric  dWngeot.  \\<m), 
3o  novembre  (Arch.  Bas-Rhin,  fonds  du  grand  bailliage  autrichien  de 
Haute-Alsace,  n"  23.  Orig.  Parch.  Scellé  de  douze  sceaux  dont  deux  man- 
quent. Traduction  d'une  analyse  de  M.  Kaiser,  archiviste). 

3.  Rodolphe  d'Autriche  donne  aux  frères  Conrad  et  AN'allher  de  Kay- 
sersberg  ses  biens  in  villa  Ohcvnhcringen  in  castrense  feodum  apud  cas- 
trum  Lanspiirc  pcrpetuo  promerendum  (SchœpUin-Ravenez,  IV,  p.  a47, 
1289).  Lf.  2S.  Fiir  raich  vnd  aile  min  libes  erben  lehens  genoss  (Lf.  nobles. 


—  186  - 

Rapprochons  l'urbaire  de  i3o3,  le  livre  des  fiefs  de  Ro- 
dolphe et  celui  de  Catherine:  quelques  familles  sont  vas- 
sales pendant  plus  d'un  siècle,  le  plus  souvent  dans  la 
même  région'.  Les  Stôr  sont  pour  ainsi-dire  immuables 
dans  les  fiefs  castraux  d'Ensisheim  et  les  Amoltern  dans 
ceux  de  Bilstein\  Le  même  fief,  composé  des  mêmes  élé- 
ments, gardant  sa  nature  première,  se  conserve  dans  une 
famille  en  dépit  des  changements  de  suzerains  et  des  muta- 
tions de  vassaux.  Jean  d'illzach  a  les  fiefs  de  son  fils  Con- 
rad ;  Henri  Rappeler  les  fiefs  de  Frédéric  son  père.  Les 
tenures  que  Jean  de  Dornach  et  Chuntzman  d'Eptingen 
possédaient  en  i36i  ont  passé  respectivement,  les  unes  à 
Ulric  Guterolf,  les  autres  à  Pierre  Huser  d'Eptingen  qui 
les  transmet  lui-même  à  Conrad  d'Eptingen  ^  Les  frères 
de  Ferrette  succèdent  aux  fiefs  de  leur  cousin  Frédéric  de 
Ferrette'^.  Frédéric  de  Haus  tenait  déjà  de  la  seigneurie 


Ij,  y,  t4'23,  2J  juil.)  Ensishaim .  Le  duc  Frédéric  d'Autriche,  lors  de  sa  nou- 
iielle  conuocation  des  vassaux,  a  inuestj'^  en  commun  Rudolphe  de  Ostain 
et  Jerothée  de  Osfain,  fils  de  feu  Jean  de  Ostain,  comme  aussy  Vlric. 
Antoine  et  Pantaleon  de  Ferrette,  frères,  et  leurs  héritiers,  de  la  quatrième 
partie  à  la  dixme  d'Ensishaim  et  du  droit  de  patronagre  a\i  dit  lieu,  auec 
oblig'atioii  de  leur  part  d'être  obéissant  au  regard  du  dit  fief  à  dame  Cathe- 
rine de  Bonrffogne,  duchesse  d'Autriche,  sa  vie  durant,  et.  après  son  décès, 
au  duc  et  à  ses  héritiers.  Fait  le  samedy  après  le  jour  de  Saint  Vite  (i8  juin) 
de  l'année  1412  (Extrait  des  fiefs  de  la  maison  d'Autriche,  fol.  i5q.  v*). 

I.  Noms  communs  aux  trois  documents  :  Schônenbcrg-,  Ilaltstatt.  Haus, 
Massevaux,  Rodersdorf,  lllzach,  zur  Lauben,  Stor,  Wattwiller,  Laubecl:, 
zum  Rust,  Amoltern.  Un  nom,  Waldner,  est  commun  à  l'urbaire  et  au  Lf. 
Mais  l'urbaire  donne  seulement  quelques  noms  de  vassaux,  ceux  qui 
tiennent  les  fiefs  castraux  de  Ilohlandspiirg'.  Ensisheim.  Hilstein  et  Ortem- 
berg.  Noms  communs  au  livre  des  fiefs  de  \'M\\  et  à  celui  de  Catherine  : 
Morimont,  zu  Rhein,  Dornach.  Flaxlanden.  Wuneiiberg-,  Ileber,  Ratsam- 
hausen,  Ferrette,  Rotherg,  Eptiiigren,  Ziisingen,  Soultzbach,  Hagenbach, 
Hirtzbach,  Asuel,  Kappeler,  Schaler,  Roppe,  Wittenheim,  Schullheiss  de 
(iiu'bwiller,  Vitztum,  Glères-Montjoie.  (îrandvillars.  Délie. 

Q.  Slôr(S\*X.,  p.  943)-  Amoltern.  Louis,  châtelain  (advocatus)  à  Ortem- 
berg  en  1282,  vassal  pour  un  fief  castrai  dans  le  mên\e  château,  ainsi  que 
Jean,  à  l'époque  de  l'urbaire.  I.,a  veuve  de  Louis  vend  des  revenus  sis  à  Scher- 
willer  en  \\i\  {Quel.,  XIV,  p.  44>  "•  4  \  ^^  '  P-  4^!>'  "•  1)  Louis,  son  fils,  en 
nfii.  et  Louis,  au  temps  du  Lf.  et  en  \\V-t.  tiennent  le  Ritterhus  de  Rilstein 
et  des  fiefs  au  Val  de  Ville  (Schopllin  Havcnez,  ^^  pp.  !>().  .'kii)  Ludlin, 
propriétaire  au  ban  de  llunawihr  en  \\'î\  (lU'U.,  III.  \w,  p.  i^fi). 

3.  Lf.,  21.  NI»A.,  p.  253. 

4.  Sniasmann,  sieur  de  HappoU.Klain,  grand  baillif  pour  la  maison  d'.lw- 
triehe  c\\  la  Haute  AL-iacr  et  au  Sunluau,  confei-e  en  fief  masculin,  au  nom 


—  187  — 

d'Autriche  les  fiefs  qu'il  tient  de  Catherine  et  son  fief  est 
identique  à  celui  que  Glaus  de  Haus  avait  reçu  de  Rodol- 
phe d'Autriche  une  cinquantaine  d'années  auparavant  K 

Parfois  la  consistance  d'un  fief  varie.  Le  fief  de  Jacques 
de  Wattvviller  vers  i423  difi'ère  en  plusieurs  points  du  fief 
de  Jacques  de  Wattwiller  en  i36i  2.  Des  fiefs  sortent 
d'une  famille  ou  vont  d'une  ligne  à  une  autre  ligne.  Hoh- 
hattstatt,  autrefois  fief  de  Simon  I^''  de  Hattstatt,  de  la 
branche  des  Jeunes,  est  advenu  à  l'époque  de  Catherine 
à  Thenig  de  Hattstatt.  Mais  la  volonté  du  suzerain  n'est 
sans  doute  pour  rien  dans  la  plupart  de  ces  changements. 
Ils  se  produisent  par  application  des  règles  du  droit 
privé.  Le  suzerain  ne  fait  que  les  homologuer.  11  ne 
saurait  dépendre  de  lui  de  toucher  au  fief  ou  de  don- 
ner au  vassal  un  successeur  de  son  choix  en  dehors  des 
cas  prévus  par  la  coutume  féodale.  Tout  fief  naît  d'une 
convention.  Le  suzerain,  comme  le  vassal,  doit  obéir  à  la 
loi  du  contrat.  Aussi  bien  il  est  le  débiteur  d'une  partie 
des  vassaux,  les  engagistes  et  plusieurs  possesseurs  de 
fiefs  castraux. 

Il  s'ensuit  que  parfois  le  seigneur  peinait  à  se  procurer 
les  biens  dont  il  voulait  faire  des  fiefs.  S'il  imaginait  de 
disposer  du  fief  de  l'un  de  ses  vassaux  en  faveur  d'une 
autre  personne,  il  lui  fallait  attendre  une  occasion,  exer- 
cer sa  patience,  celle  du  vassal  futur,  celle  du  vassal  ac- 
tuel. Si  celui-ci  aliénait  son  fief,  le  suzerain  pouvait  refu- 
ser l'investiture  à  l'acquéreur  jusqu'au  moment  où  le  vas- 
sal lui  présentait  le  successeur  voulu.  Une  vacance  de 
fief  pouvait  aussi  survenir.  Mais  un  fief  caduc  était 
chose  rare.  Le  livre  des  fiefs    indique  seulement  celui 

et  de  la  part  de  la  seigneurie  d'Autriche,  à  VIric  de  Fcrrctte,  escuyer.  et  à 
Tenny  et  Pantalcon  de  Ferrette,  ses  frères,  en  coniniun,  le  fief  dont  eux  et 
feu  Frédéric  de  Ferrette,  leur  cousin,  auoient  ci  deuant  esté  inuestis  en 
commun.  Fait  à  Ensishnim,  le  jeudy  après  la  feste  de  Dieu  (2  juin)  1407 
(Extrait  des  fiefs  de  la  maison  d'Autriche,  fol.  277.  v°). 

1.  Lf.,  p.  4'^)  ^  !•>■  Il  'l'y  il  (lu'une  seule  dillerence.  La  description  de  i3()i 
n'indique  pas  l'aU'ectation  au  lief  castrai  d'Knsisheim  de  la  redevance 
assise  sur  cette  localité. 

2.  Lf.,  p.  43,  §  43. 


—  188  — 

d'Henmann  de  Laubeck  que  reçut  après  lui  Conrad  Mar- 
tin et  celui  de  Rodolphe  Rûtzlin  d'Ottmarsheim  ^  La  va- 
cance n'avait  lieu  que  dans  des  cas  exceptionnels.  Le  vas- 
sal résignait  son  fief.  Il  n'avait  pas  d'héritier,  sa  famille 
s'était  éteinte  par  sa  mort.  Il  ne  laissait  pas  d'héritier 
mâle  et  le  suzerain  refusait  de  laisser  les  femmes  succéder 
au  fief.  Le  vassal  perdait  son  fief  par  la  commise,  pour 
manquement  à  ses  devoirs  féodaux  ou  par  la  confisca- 
tion, suite  d'une  condamnation  criminelle.  Mais  il  semble 
que  le  suzerain  était  indulgent  ou  que  le  droit  de  confis- 
quer le  fief  était  illusoire.  Jean  Ulric  de  Haus  engage  son 
fief  d'Isenheim  à  Henmann  Winckler  de  Schlestadt.  Léo- 
pold,  trompé  par  son  vassal,  donne  son  consentement.  Il 
croit  que  Haus  possède  Isenheim  en  gage.  Quand  il  ap- 
prend la  vérité,  il  retire  le  fief.  Deux  ans  après,  il  le  rend 
au  coupable  2.  Maximin  promet  à  Léopold  que  si,  un 
jour,  il  fait  la  guerre  à  la  seigneurie  d'Autriche,  il  aban- 
donnera auparavant  les  fiefs  qu'il  a  d'elle  '.  Cet  acte 
montre  la  difficulté  que  le  suzerain  éprouvait  à  exercer  le 
retrait  contre  certains  vassaux.  Le  seigneur  de  fief  fait  ap- 
pel à  la  loyauté  de  son  homme  et  lui  demande  de  s'exécu- 
ter lui-même,  le  cas  échéant.  Pendant  sa  guerre  avec 
Bàle,  Catherine  retire  leurs  fiefs  à  ceux  qui,  bourgeois  ou 
soldats  de  la  ville,  ont  envoyé  leur  défi  à  leur  suzeraine, 
r^a  paix  faite,  elle  pardonne.  Rappeler  est  l'un  des  vas- 
saux qu'elle  a  punis.  Elle  l'inscrit  au  cahier  de  ses  vas- 
saux*. Lupfen  retrouve  tous  les  fiefs  qu'il  avait  perdus 
dans  sa  guerre  contre  elle.  Hartuns:  de  Haus  a  encouru 
la  peine  capitale.  Ses  fiefs  sont  retournés  à  la  seigneurie 
d'Autriche.  Cependant  sa  famille  ne  les  perd  pas  défini- 


I.  L/.,  3,  u,  18.  NPA.,  pp.  2  49.1252.—  nrunstait  ..  Conrad  Martin  a.  esté 
inuosty  de  tous  los  liefs  que  Ifcinann  do  Laubsi'oss  auoit  possedt''  et,  outre 
cela,  il  a  eu  par  içracc  la  coucossiou  d'oug'ajî'er  ou  de  vendre  les  susdits 
iiefs.  Fait  le  nicrcrcdy  après  la  fesle  de  SaiiU  llylaire  (if»  jaiiv.)  de  l'année 
1409  (ICxlrait  des  liefs  de  la  maison  d'Autrielie.  fol.  8«i,  r). 

a.  Sch(ri)llin-navenez,  1\',  p.  Kîi);  l'enj^aj^enient  est  de  i3j^. 

3.  nun.,  Il,  Cm)  (1^00,  19  juin). 

4.  NPA.,  VU,  !:j  2,  p.  iS;  IX.  7%  c  (1409.  9  nov).  p.  48. 


—  189  - 

tivement.  On  en  rend  une  partie  à  Jean  Ulric  de  Haus, 
son  héritier,  et  le  reste  à  son  gendre  Gauthier  d'Andlau^ 
Telle  était  la  stabilité  du  titre  féodal.  Le  suzerain  ne 
pouvait  songer  à  modifier  d'autorité  l'état  féodal  de  l'Al- 
sace. Les  fautes  les  plus  graves  du  vassal  ne  le  privaient 
pas  nécessairement  de  son  fief.  Le  suzerain  avait-il  épuisé 
sa  provision  de  fiefs,  il  ne  pouvait  la  renouveler  que  par 
des  expédients  ou  l'acquisition  de  biens  qu'il  aliénait  de 
suite  par  une  inféodation.  En  provoquant  une  oblation,  il 
obtenait  le  vassal  désiré  ainsi  que  la  plus  grande  partie 
des  éléments  qui  constitueraient  le  fief.  Il  n'avait  plus 
qu'à  tirer  de  son  propre  fonds  l'augment  de  fief,  prix  or- 


I.  Jean  Ulric  vom  Haus  de  Isenhaim,  ponv  luy  et  pour  ses  héritiers  mâ- 
les procréés  de  sou  corps,  a  esté  inuesty  de  la  part  du  cliàLeau  de  Wilten- 
haim  qui  auoit  apparteuu  à  Hartmann  voui  Haus  et  de  la  haute  justice  au 
dit  lieu,  plus  du  château  de  Battenhaini  et  des  villages  de  Pelickon^  llom- 
berg,  Landau,  Nufern,  Zûinershaim,  Echenwilier  et  des  deux  hefs  coiidi- 
tiouués  que  le  susdit  Hartmann  auoit  tenu  de  la  maison  d'Autriche  et  qui 
sont  retournés.  Fait  etc.,  en  Tannée  i4iH  (Extrait  des  fiels  de  la  maison 
d'Autriche,  loi.  582,  v).  Hartung  vom  Haus  auoit  encouru  la  peine  de  mort 
et  de  confiscation  de  tous  ses  biens,  mais  il  est  decedè  et  sur  ce  Jean  Ulric 
vom  Haus  a  hérité  de  ses  liefs  et  en  a  esté  inuesty.  Ces  tiefs  sont  sa  part 
au  château  de  Wittenhaiin,  auec  la  haute  justice  et  autres  biens  scitués  au 
ban  de  Witlenliaim;  plus,  la  forteresse  de  BuHenhaim,  plus  Bclliken,  Ham- 
berg,  Landau  et  NuJ'ar,  ces  villages,  auec  haute  et  basse  justice,  grand  et 
petit  criminel  et  toutes  les  appartenances;  plus,  les  villages  de  Escholtz- 
willer  et  Zimershaim,  auec  jurisdiction  et  banlieue,  hautes  et  basses  jus- 
tices, grand  et  petit  criminel,  et  touttes  les  appartenances  ;  plus,  sa  part 
à  la  coUonge  dite  «  DinckoU"»  de  Gillweiller,  laquelle  le  dit  Hartung  et  Jean 
Ulric  vom  Haus  auoient  tenue  en  fiel"  en  commun;  plus  la  cour  a  Ensis- 
haim  et  le  fossé  et  le  jardin  au  dit  lieu,  auec  ses  appartenances,  qui  est 
fief  conditionné  d'Ensishaim,  et  autres  biens  délaissés  par  le  dit  Hartung 
vom  Haus.  Fait  le  jour  de  la  leste  de  l'Assomption  de  Notre  Dame  (i5 
août)  de  Tannée  1409  (ibid.).  Dans  les  deux  inféodations  des  biens  de  Har- 
tung de  Haus  faites  au  profit  de  Gauthier  d'Andlau,  i)lusieurs  éléments 
énumérés  plus  haut  se  retrouvent  ou  semblent  se  retrouver  (//_/.,  8,  9). 
l*remiére  inléodaliou  :  les  châteaux  de  Wittenheim  et  de  Bultenheiin, 
Thôtel  d'Ensisiieim,  le  jardin  et  le  fossé,  les  villages  d'Escholtzwiller,  Zim- 
mersheim  et  Belliken.  Deuxième  inféodation:  le  domaine  de  Haute-Eglise 
et  le  village  de  Nitfer.  La  première  inféodation  s'adresse  également  aux 
covassaux  de  Gauthier.  Jean  Ulric  de  Haus  devait  en  être  un.  La  seconde 
inféodation  peut  être  antérieure  ou  postérieure  à  celle  que  reijul  Jean 
Ulric  ;  le  domaine  de  Haute-Eglise  peut  être  distinct  de  la  cour  colongére. 
Les  éléments  propres  aux  inféodations  obtenues  par  Gauthier  sont  les 
dîn\es  laïques  à  Ensisheim,  le  lief  castrai  assigné  dans  cette  ville,  les  prai- 
ries de  Bartenheini,  le  domaine  de  Muren  et  les  rentes  de  Sleinbruan.  — 
Le  fief  conditionné  est  le  lief  caslral. 


-  190  — 

dinaire  de  l'oblation.  Le  père  de  Jean  de  Dornach  offre  le 
château  de  Schweighausen  et  ses  droits  aux  villages  de 
Schweighausen  et  de  Niderspach.  Il  reçoit  en  fief,  outre 
ses  anciens  propres,  les  villages  de  Schweighausen,  Enne- 
weiller  et  Michelbach  qu'il  tenait  auparavant  en  gage  *. 
Bourquard  Mûnch  cède  la  cour  colongère  de  Sirentz  qu'il 
vient  d'acquérir  de  l'abbaye  des  Ermites  et  la  reçoit  avec 
divers  droits  au  même  lieu^.  Conrad  et  Jean  d'Eptingen 
oQ'rent  les  serfs  qu'ils  ont  hérités  de  leur  père  et  ceux 
qu'Adélaïde  Puliantin  d'P]ptingen  leur  avait  cédés '^.  La 
conquête,  l'achat  étaient  d'autres  ressources.  Le  seigneur 


I.  Ciinmann  Hagkh  de  Schweighausen,  de  son  propre  mouvement,  a 
olfert  en  fief  le  château  de  Schweighausen,  auec  terres  labourables,  prez, 
bois,  champs  et  tous  les  autres  fruits  et  proffits,  rentes  et  generallement 
touttes  les  appartenances,  et  encore  tous  les  cens  au  village  de  Schwaig- 
hausen,  auec  encore  tous  les  fruits  ou  proffits,  cens,  rentes  et  biens  à  Ni- 
derspach, le  tout  son  propre  bien,  et  a  requis  d'en  inuestir  luy  et  Jean  de 
Schwaighausen,  son  tils,  ce  qui  non  seulement  a  esté  fait,  mais  de  plus,  par 
grâce,  les  villages  de  Schwaighausen,  Enneweiller  et  Michelnbach,  auec  tout 
ce  qui  en  dépend,  soit  jurisdiction,  banlieiie,  touttes  les  justices,  hautes 
et  basses,  pesche  (allemand  :  Vischwaid)  et  tous  autres  droits,  ainsy  que 
le  dit  Cunemann  de  Schweighausen  auoit  cy  douant  possédé  les  dits  villa- 
ges qui  luy  auoient  esté  engagés,  leur  ont  esté  conférés  en  fief.  Fait  la 
veille  de  la  feste  de  S'  Jean  Baptiste  (;'.3  juin)  de  Tannée  iSg;  (Extrait  des 
liefs  de  la  maison  d'Autriche,  fol.  45o,  r°). 

a.  Sirentz.  Le  village  de  Sirentz,  auec  jurisdictions  et  banlieues  et  tout 
pouuoir,  ainsy  qu'il  est  enuironné  de  hayes,  la  coUonge  dite  Dinckhof  au 
dit  lieu  nommée  Oberhoff,  dont  enuiron  quatre  vingt  personnes,  y  com- 
pris femmes  et  enfans,  dépendent,  qui  payent  à  la  dite  colonge  66  shillings 
en  argent  enuiron,  et  en  rentes  et  dixmes  près  de  cent  mesures  dites  \S"irn- 
zahl  de  seigle  et  de  bled  dit  Dinckcl  en  argent,  et  deux  foudres  de  vin  en 
argent,  et  enuiron  cent  poules  en  argent  ;  plus,  le  droit  de  patronage  au  dit 
lieu  rapportant  annuellement  enuiron  cent  resaux  de  seigle  et  de  bled  dit 
Dinckel  en  argent  cl  cent  poules  en  argent  enuiron,  sans  les  menues  dix- 
mes ;  les(iuels  Burch'art  Munich  de  Landscron,  a  olferts  et  reconnus  en 
lief,  les  ayant  acheplés  en  pro[)re  d'un  abbé  A" Einsideln.  et  en  a  esté  in- 
uesty  ensuilte  auec  encore  vingt  mesui-es  dites  Vini/ahl  d'aucine  au  dit 
village  de  Sirentz,  dit  Fuderhabern  et  Holtzhabern,  et  auec  les  gens  de  la 
seigneurie  au  dit  village,  dont  il  y  en  a  enuiron  dix  huit  et  payent  annuel- 
lement enuiron  quatre  shillings,  nionnoye  de  lUisIc,  plus  ou  moins,  à  l'ex- 
ception pourtant  de  la  haute  justice  huiuelle  appartient  à  la  seigneurie. 
Fait  le  lundy  après  la  feste  de  r.\soension  1406  (24  mai)  (Extrait  des  iiefs 
de  la  maison  d'i^utriche,  fol.  464,  r°)- 

3.  Conrad  d'Eptingucn  et  Jean  Tiiring  d'Eptingucn,  son  frère,  ont  olTert 
en  lief  et  ont  ensuite  esté  inuestis  de  tous  les  hommes  propres  à  eux 
cschus  de  leur  père  et  aussy  de  tous  les  hommes  ]>ropres  qui  auoient 
appartenu  a  .li/f//jfj7<' d'Zi/>//n^ni<7»  dite  l'ulantiu  et  «pii  leur  ont  este  codes 
par  elle.   Fait  le  jeudy  après  la  feste  de  S'  Uartholomé  (u8  août)  1421  (Ex- 


—  191  — 

se  faisait  vendre  par  le  vassal  d'un  autre  suzerain  le 
fief  que  possédait  ce  vassal  ou  par  un  autre  suzerain 
un  droit  de  suzeraineté.  Ce  furent  les  divers  procédés 
que  Frédéric  et  Catherine  trouvèrent  en  usage  et  qu'ils 
eurent  à  leur  disposition  pour  modifier  la  composition  du 
corps  féodal  d'une  manière  conforme  à  leurs  desseins  sur 
l'Alsace. 

Pendant  son  usurpation,  le  duc  d'Autriche  donne  à  des 
vassaux  d'Alsace  des  fiefs  dans  ses  propres  domaines  et  des 
ollices.  Il  place  dans  les  fiefs  devenus  libres  des  hommes 
dont  il  se  croit  sûr.  S'il  était  permis  de  faire  fond  sur  la 
reconnaissance,  à  Frédéric  appartiendraient  Bourquard 
Mûncli  le  Jeune,  son  vassal  pour  le  château  d'Angenstein 
à  l'entrée  de  la  vallée  de  la  Birse,  les  Mùnch  de  Miin- 
chenstein,  Flaxlanden,  Jean  de  Thierstein,  Volker,  Frédé- 
ric de  Hattstatt,  Yernier  Harmst(»rfer,  Agstein  de  Thann 
et  surtout  Lupfen  *.  Frédéric  lui  a  fait  reconnaître  par  la 
landgravine  une  créance  de  i.ooo  florins  à  titre  d'indem- 
nité de  la  gestion  du  grand  bailliage  de  Ferrette,  il  l'a  dé- 
livré d'une  guerre  malheureuse  et  lui  a  mis  en  main  sa 
vengeance  en  lui  livrant  Bergheim. 

Frédéric  est-il  obligé  de  rendre  l'Alsace,  il  prétend  dic- 

trait  des  liefs  de  la  maison  d'Autriche,  fol.  36,  vo). —  Adélaïde  d'Ei)liiigen, 
lille  de  Jean  Puliant  d'Eptingen,  nmitre  bourgeois  de  liàle,  et  leuiiue  de 
Gotzinan  Mïmch  de  Mùnchensteiu  (Basl.  Chron.,  V,  p.  iu8,  n.  5). 

1.  Miinch.  Wackernagel,  Schloss  Angcnstcin,  p.  4-  —  Flaxlanden  et  les 
Miinchenstein.  Jean  de  Flaxlanden,  en  son  nom  et  au  noju  de  trois  de 
il/u/if/jtvw^ai/i,  a  obtenu  comme  un  iief  d'engagement,  le  château  de  Mun- 
chenstain,  auec  toutes  ses  appartenances  et  auec  Tauanl  chasteau  (a),  et  eu 
a  esté  inucsty.  Fait  le  jour  de  S'  Mathieu  (ai  sept.)  de  l'année  1412  (Extrait 
des  fiels  de  la  maison  d'Autriche,  fol.  355,  r»).  (a)  Vorburg.  Ci)r.  le  Vor- 
bourg  prés  de  Delémont.  V.  plus  haut,  p.  Go,  n.  i.  —  Le  i"^  mai  i433, 
Frédéric  donne  en  lief  à  Jean  Thuring  de  Miinchenstein  de  Lowenberg  le 
château  et  l'avant-chàteau  de  Miinchenstein  {UHL.  JJasel,  641).  Cpr.  l'Ex- 
trait des  liefs  de  la  maison  d'Autriche  :  Turing  Munieh  de  Miinchenstain  a 
esté  inuesty  du  château  de  Munchenstain  et  de  l'auant  châleau  et  du  bien 
dit  «  Kutt  »,  auec  toutes  les  appartenances,  jurisdictions,  banlieues,  jus- 
tices, futage  et  petits  bois,  champs,  pâturages,  eaux,  pesches,  places  à 
moulins  et  tous  autres  honneurs  et  droits,  sans  en  rien  excepter.  Fait  le 
vendredy  auant  la  teste  de  S'  Jean  Baptiste  i4^3  (Fol.  355,  r").  —  Agstein. 
Frédéric  lui  allerme  une  forteresse  avec  la  seigneurie  qui  en  di'[)entl  pour 
800  ducats  par  an  (Lichnowsky,  V,  Verz.,  p.  CLXxxm.  n  .2o3î,  1  \-2i,  17  sej»l.). 
—  Lupfen.  NPA.,  XLVil  (i4-i4>  >^  nov.),  p.  a;3. 


-  192  - 

ter  à  sa  belle-sœur  de  Bourgogne  les  nominations  aux  fiefs 
vacants  tout  aussi  bien  qu'aux  offices.  Il  pensait  aux  vas- 
saux et  particulièrement  aux  vassaux  de  garde  autant 
qu'aux  châtelains  et  aux  receveurs  lorsqu'il  exigeait  cer- 
taines conditions  des  hommes  auxquels  Catherine  confie- 
rait les  forteresses.  La  clause  du  traité  de  Bâle  conçue 
dans  les  termes  les  plus  généraux  ne  s'appliquait  pas  seu- 
lement aux  officiers.  Jusque-là  on  n'avait  pas  exclu  les 
étrangers,  même  des  fiefs  castraux.  Au  commencement 
du  XIV*  siècle,  les  Amoltern  avaient  déjà  le  fief  de 
Bilstein,  et  parmi  les  vassaux  qui  gardaient  Ensisheim,  les 
Baldegg  et  les  Wartenfels  étaient  venus  de  la  vallée  de 
i'Aar,  près  d'Olten  et  les  Helfenstein  du  Wurtemberg. 

Le  duc  d'Autriche  agit  selon  les  circonstances.  Le  gou- 
vernement de  Catherine  exploite,  à  ce  qu'il  semble,  les 
embarras  de  certaines  gens.  Se  propose-t-il  d'augmenter 
le  fonds  féodal  de  la  seigneurie  d'Autriche  en  vue  d'inféo- 
dations  nouvelles,  il  songe  à  ses  fonctionnaires.  Payés  de 
leurs  gages,  quand  il  ne  reste  aucun  autre  créancier  à  dé- 
sintéresser, payant  la  licence  d'exercer  leurs  fonctions, 
payant  pour  éviter  une  révocation  arbitraire,  achetant  le 
renouvellement  de  leurs  nominations,  livrés  par  leur  sou- 
veraine à  ses  créanciers  en  garantie  de  ses  dettes,  ce  sont 
des  hommes  inféodables  à  merci.  Les  redevances  établies 
sur  eux  peuvent  être  données  en  fief.  On  en  peut  élever  le 
taux  et  faire  servir  le  surcroît  à  créer  des  fiefs.  Les  frères 
de  Ferrette  reçurent  une  rente  annuelle  de  5^  livres  sur 
tous  les  officiers  du  comté  de  Ferrette,  à  charge  de  desser- 
vir un  fief  castrai  à  Cernay  *.  Dans  le  voisinage  de  l'Alsace, 
il  y  a  des  suzerains  en  mal  d'argent.  Léopold,  débiteur  de 
Conrad  de  Fribourg,  est  devenu  son  créancier.  Il  lui  a 
racheté  la  lucrative  gagerie  d'Istein  et  acheté,  à  réméré, 
pour  28.000  Uorins,  la  seigneurie  de  Badenweiler^.  Conrad 


I.  NPA.,  p.  246. 

•2.  Eu  i3j'j.  Léopold  rachrir  pour  3.uk)  llorins  Istriii  (pic  UMiaicnl  on  gago 
(a)iira(l,  la  coinli's.sf  de  .NoiuMilturg  cl  le   marina vc  ilc  Holcln  (Schœplliii- 


-  193  — 

dit  en  quelque  endroit  que  Catherine  détient  une  partie 
de  son  héritage  paternel.  On  voit  ailleurs  qu'il  a  donné  au 
bailli  de  Thann  le  pouvoir  de  dégager  ses  vassaux  de  leur 
foi  pour  les  mettre  sous  la  suzeraineté  autrichienne*.  Ca- 
therine aurait-elle  profité  du  dérangement  des  alTaires  de 
Conrad  pour  obtenir  de  lui  la  cession  de  ses  droits  de  su- 
zeraineté ? 

Il  est  dit  de  plusieurs  vassaux  qu'ils  ont  reçu  de  Cathe- 
rine l'investiture  de  leurs  fiefs.  C'est  le  cas  de  Jean  Louis, 
de  Fridung,  Gauthier  d'Andlau,  Schweighauser,  Guterolf, 
Miïnch,  Offenburg,  Valée,  Pierre  et  Catherine  de  Mori- 
mont  et  Jean  d'Illzach.  Tantôt  l'acte  nomme  Catherine  ou 
l'indique  tout  aussi  nettement  par  le  titre  de  «  madame 
de  Bourgogne  ».  Tantôt  on  y  lit  «  madame  d'Autriche  » 
ou  simplement  a  madame^  ».  Personne  ne  s'y  trompait. 
Ces  expressions  désignent  la  princesse  française  et  non 
pas  Anne  de  Brunswick. 

Quelques  investitures  ont  pu  avoir  lieu  en  vertu  des 
traités  de  Neuenburg  et  de  Bàle,  puisqu'ils  obligeaient  les 
vassaux  à  reprendre  leurs  fiefs  des  mains  de  la  douairière 
d'Autriche.  D'autres  sont  des  prises  de  saisine  à  la  suite 
de  mutations.  Andlau  et  lllzach  viennent  d'hériter  de 
leurs  fiefs,  Valée  d'acheter  le  sien,  Ofïenburg  d'acquérir 
celui  de  Hans  Heber.  Telles  investitures  peuvent  être  de 
pures  formalités.  D'autres  ont  eu  pour  motif  l'intérêt  de 
Catherine  et  de  la  Bourgogne. 

Il  n'y  avait  en  i36i  qu'un  seul  vassal  welche  dans  l'Al- 


Ra venez,  V,  p.  4i>3).  Revers  de  Léopold  pour  Conrad  au  sujet  de  renyaj^^e- 
ment  de  Badenvveiler  (Lichuowsky,  V,  Verz.,  p.  xxv,  n»  a53,  iSgS,  26  juil., 
Thann).  Cpr.  NPA.,  IX,  3°  (1408,  8  mai),  p.  3G. 

1.  NPA.,  XXVII,   1°  (1422  au  plus  tard),  p.  142;  2°  (i423,  22  avril),  p.  143. 

2.  Madame  (Catherine  de  Bourgogne  (L/.,  8,  40) •  Madame  de  Rt)urgogue 
(10,  42).  Madame  d'Autriche  (3-5,  47).  Madame  (12-14,  18).  Cpr.  Ilarms, 
Der  Stadtliaushalt  Basels  im  ausgehcnden  Miltclaller,  II,  1  (Tubingue,  lyio), 
p.  154. 


13 


—  194  — 

sace  où  Ton  parle  allemand,  Gyat  de  Plancher*.  Sous  le 
règne  de  Catherine  ils  sont  deux,  Colin  et  Valée.  En  outre, 
Jeanne  de  Plancher,  la  dernière  de  sa  race,  a  obtenu^ 
deux  ans  après  le  mariage  de  Léopold,  que  le  fief  possédé 
par  son  père  et  son  grand-père  dans  la  région  de  Thann 
deviendrait  fief  de  Bourgogne^.  L'Alsace  de  langue  fran- 
çaise ne  comptait  sous  Rodolphe  que  trois  vassaux  wel- 
ches  étrangers,  tous  originaires  du  comté  de  Montbéliard, 
Jean  de  Glères,  Aiguelot  de  Glay  et  Rodolphe  de  Mont- 
joie  ^  Léopold  y  ajouta  un  Bourguignon,  Pierre  de  Cly, 


I.  Gyat  reçut  trois  fois  l'investiture  féodale,  en  iSaa,  i36i,  iSgS.  La  com- 
position de  la  tenure  avait  sensiblement  changé  en  i36i. 


Tenure  de  i36r 

4  sôm  win  geltz  ze  Wattewilr  in 
den  lechen  uff"  rebcn  und  ufF  mat- 
ten  ; 

I  matten  ze  Tanne  dem  dorf,  der 
sprichet  man  bi  dem  Grossen  Nuss- 
bônm; 

Hus  und  hof  und  garten  ze  Tanne 
anenander. 


Tenure  de  1822 

Quatre  mesures  dites  saum  de 
vin  blanc  en  argent  à  Wattweiller ; 

Sept  arpents  de  près  scitués  au 
bas  du  village  de  Thann  près  le 
Grand  Noyer; 

Une  maison,  cour,  grange,  ver- 
ger, ensemble  tout  le  bien  dit  «  Ge- 
sâss  »  avec  tous  les  droits  scitués 
en  la  ville  de  Thann; 

Une  maison  et  un  bien  dit  «  Gc- 
sàss  »  scitué  en  dehors  de  la  ville 
de  Tann,  sur  le  fossé; 

Plus  des  gens  à  Riuiere  et  à  Su- 
lunhc,  les  granges  de  IVlang  et  tout 
le  bien  dit  «  Gesiiss  »  au  dit  Riuiere, 
le  moulin  à  Riuiers  ; 

Le  bien  dit  «  Blamcrschautzgut  » 
et  le  bien  dit  »<  Adatesgut»  (Extrait 
des  llefs  de  la  maison  d'Auli'iche, 
fol.  553,  v°). 

Manque.  4  1/2  Ib.  pfennig  gellz  ze  Tanne  in 

der  slalt; 

Manque.  Ze  Trôbaeh  S  Ib.  geltz  (Fiefs  de 

\M\\.  Quel.,  XV.  I.  p.  440). 

a.  Gint  de  Planlschier,  en  son  nom  cl  au  nom  de  Jean  Louis  de  Plants- 
ehier,  sou  lils,  a  (hMVchef  esté  inuesly  des  susdits  tiefs,  tout  comme  il  Vu 
esté  en  rannée  lijj.  El  au  cas  que  les  dits  de  l'iantsrhier,  père  et  lils.  dé- 
cédassent sans  héritiers  mâles  procréés  de  leurs  corps,  ce  iief  passera  par 
grâce  à  sa  lilïe  Jeanne  et  à  ses  héritiers  habiles  de  succéder  aux  liefs.  Fait 
\v.  samedy  après  le  premier  jour  de  Tan  l'iy')  (Extrait  des  liefs  d«  la  maison 
(rAutriclie.  fol.  Tio»,  r). 


Manque. 


Ze  Risaers  (  Variante  :  Rifers)  den 
hof,  dieguotei-  und  die  luit,  diedar 
zuo  hôrent. 

Mancjue. 


3.   Pour  Aigiu'lol  de  (ilay  (%/o/ von  Gle.  (Juel..  W.  i,  p.  445). 


—  195  — 

seigneur  de  Roche-d'Or.  Il  lui  donna  Rosemont  en  gage*. 
Mais  Léopold  était  déjà  l'époux  d'une  Rourguignonne. 
Pendant  le  veuvage  de  Catherine,  dans  l'arrondissement 
féodal  de  Relfort,  les  vassaux  du  comté  de  Montbéliard, 
de  la  Rourgogne  et  de  la  Lorraine  forment,  au  contraire, 
la  majorité.  A  qui  attribuer  ce  brusque  changement  si  ce 
n'est  à  la  suzeraine  bourguignonne?  D'ailleurs,  si  le  traité 
de  Brde  interdit  à  la  landgravine  d'introduire  des  étran- 
gers dans  les  forteresses  autrichiennes,  c'est  qu'elle  l'a 
fait  ou  le  fera.  Certains  hommes  touchent  de  trop  près  à 
elle  ou  à  sa  patrie  pour  ne  pas  lui  devoir  leur  place  dans 
la  féodalité.  Thiébaud  de  Massevaux,  mari  de  Jeanne  de 
Plancher,  partageant  avec  elle,  en  vertu  d'une  nouvelle 
grâce  de  la  suzeraine,  le  fief  de  quenouille  du  pays  de 
Thann  est  l'un  des  «  Allemands  »  les  plus  dévoués  de  Ca- 
therine. Elle  en  fait  ce  quelle  veut;  elle  l'enrôle  dans  la 
chambre  d'un  seigneur  bourguignon,  Jean  de  Cusance, 
seigneur  de  Flagey,  et  l'envoie  au  siège  de  Vellexon*.  Il 
n'y  a  qu'elle  également  ou  ses  parents  de  Rourgogne  qui 
aient  pu  avoir  la  pensée  de  prendre  pour  vassaux  un 
fournisseur  et  un  domestique  de  la  comtesse  de  Ferrette, 
Colin  et  Fridung,  un  châtelain  et  un  officier  de  Jean  sans 
Peur,  Allanjoie  et  Oiselay,  un  grand  vassal  de  Philippe  le 
Ron,  Neuchâtel,  un  homme  que  son  frère  et  son  neveu 
emploient  aux  plus  hautes  missions,  Valée,  et  surtout 
seuls  ils  pouvaient  penser  à  faire  de  Valée  un  vassal  en 
pays  allemand. 

Enfin,  pour  plusieurs  vassaux  on  voit  la  suzeraine  à 
l'œuvre.  Les  actes  d'inféodation  sont  restés,  ils  montrent 
comment  elle  a  dû  s'y  prendre  pour  d'autres  vassaux. 
Dans  sa  guerre  contre  Neuenstein,  elle  s'empare  de  la 


I.  Lichnowsky,  V,  Verz.,  p.  xxvi.  n»  258  (iSoS,  i  ■■  août,  riiaun) 
a.  Jeanne  de  PlantscJiit'r,  épouse  de  Thichaud  tle  Massinnnster,  a  resijjné 
les  susdits  lieCs  et  a  associé  à  ses  tieJs  sou  dit  niary  et  sur  ce  les  dits  tiel's 
leur  ont  esté  conférés.  Fait  le  lundy  après  la  feste  de  S'  Philippe  S'  Jac- 
ques (3  mai)  de  Tannée  i4o6  (Extrait  des  liefs  de  la  maison  d'Autriche 
fol.  534,  r°).  Pour  Massevaux.  à  Vellex.on,  Bertin,  pièc.  juslif.,  111,  p.  i4'3. 


-  196  — 

lierre  d'Hâsingen  qu'Henri  zu  Rhein  avait  en  fief  de  l'ab- 
baye de  Murbach  et  la  donne  à  Jean  zu  Rhein  comme  fief 
dépendant  de  la  circonscription  d'Ensisheim  ^  En  i4i4» 
elle  ajoute  des  fiefs  à  ceux  qu'elle  avait  accordés  trois  ans 
auparavant  à  Frédéric  de  Hattstatt.  A  ce  moment,  elle  est 
menacée  de  perdre  l'Alsace.  Hattstatt,  conseiller  de  Fré- 
déric d'Autriche,  peut  la  servir  ou  lui  nuire.  Volker,  le 
serviteur  du  duc  d'Autriche,  avait  Grosne  en  fief  de  gage. 
Après  sa  restauration,  elle  rachète  le  fief,  le  change  en  fief 
mâle  et  le  donne  à  Jean  Louis  ^  Le  nouveau  vassal  promet 
de  la  servir  en  temps  de  guerre,  pendant  un  mois,  à  ses 
frais,  avec  ses  armes  et  avec  un  certain  nombre  de  gens. 
Elle  achète  de  ses  deniers  propres  de  Frédéric  de  Haas  les 
villages  de  Radersheim  et  Merxheim,  et  les  inféode  à  Fri- 
dung-^.  Peu  de  jours  avant  la  mort  de  son  mari,  elle  avait 
donné  à  Eudes  de  Villers  deux  fiefs  sous  Relfort,  à  savoir  un 
domaine  à  Bavilliers  et  la  forteresse  de  Banvillars  et,  dans 
cette  occasion,  elle  avait  fait  entrer  en  Alsace  avec  un 
vassal  bourguignon  les  lois  féodales  de  son  pays.  Eudes 
avait  reçu  l'investiture  suivant  le  droit  et  les  coutumes  de 
Bourgogne.  L'année  qui  suivit  le  traité  de  Neuenburg,  il 
vendit  à  Valée  ces  fiefs  pour  Goo  livres,  monnaie  de  France, 
et  Catherine  donna  la  saisine  à  l'acheteur.  C'était  une 
vente  politique.   Dans   l'instant    où    la   situation    de    la 


1.  L'abbaye,  TAutrichc  et  les  zu  Hliein  curent  ensemble  un  long  procès 
à  ce  sujet  (Schœpflin-Ravcnez,  IV,  p.  i52). 

2.  Comptes,  p.  2().  C'pr.  Sehœptlin-Ravenez.  V,  p.  ^47  (i424)- 

3.  Merxheim.  Les  (lt;ux  villa^^es  de  lielleishaim  et  de  .l/<•^;^'•<^s/lrtlV7l,  scituez 
Qn  reuesclié  de  Hasle,  auee  gens,  fruils,  cens,  tailles,  seruices,  droits  deuz 
aux  mutations,  biens,  jurisdiclion  et  banlieiie,  auee  touttes  leurs  appar- 
tenances, lesquelles  Catherine  de  Bourgogne,  duchesse  AWiitriche,  auoil 
aciiepté  comme  un  bien  proi)re.  diî  Frederie  vom  Ilaiis.  son  niaislre  d'hô- 
tel, ont  esté  conférés  en  licf  à  Conrad  Fridnng.  escuyer  de  cuisine  et  — 
(lluebnïaisler).  Fait  le  vendredi  après  la  feslc  de  la  Nativité  de  Nôtre 
Dame  (i4  septembre)  de  l'année  i4i4-  —  (À)nrad  Fridung'  a  ilerechef  este 
investy  de  ce  lif^f.  Fait  le  vendredi  auaut  la  Saint  Jean  Baptiste  (21  juin) 
i4i5.  —  Sur  une  convocation  générale.  Conrad  Fridung-  a,  pour  la  troi- 
sième fois,  esté  inucsly  des  deux  villages  de  Mergcsheim  et  Hetlershcim, 
auee  touttes  leurs  appartenances,  comme  cy  dessus.  Fait  le  mercredy 
auant  la  feste  de  Saint  Andrc  (iy  nov.)  de  l'année  I420  (Extrait  des  iiefs  de 
la  maison  d'.Vutriche.  fol.  33;.  v). 


-  197  - 

veuve  de  Léopold  était  fortement  ébranlée,  cette  trans- 
mission amenait  le  grand  diplomate  bourguignon  dans  la 
féodalité  de  l'Alsace  et  ce  premier  pas  le  conduisit,  quel- 
que temps  après,  parmi  les  féodaux  alsaciens  de  langue 
allemande  ^ 

Catherine  est  donc  l'auteur  d'une  partie  des  inféodations 
qui  sont  contraires  aux  exigences  de  Frédéric,  parce  que 
les  bénéficiaires  sont  des  étrangers,  Bàlois,  Bourgui- 
gnons, Welches.  Si  le  temps  ne  lui  eût  manqué,  elle  eût 
sans  doute  appelé  à  la  suite  de  Neuchâtel  et  de  Valée,  Jean 
de  Fribourg,  Vaumarcus,  Jacques  de  Villers  et  Vergy.  A 
ces  vassaux,  elle  indique  un  maître.  Elle  gouverne  avec 
les  conseils  de  Ribeaupierre,  le  prend  pour  grand  bailli, 
ordonne  à  ses  sujets  de  lui  obéir  comme  à  son  procureur, 
le  charge  de  recevoir  la  restitution  de  ses  domaines,  elle 
lui  destine,  en  lui  promettant  le  mariage,  l'exercice  de  sa 
propre  suzeraineté,  en  qualité  de  «  légitime  administrateur 
de  sa  personne  et  de  ses  biens.  »  Après  la  brouille,  le 
chef  qu'elle  laisse  entrevoir  est  Thiébaud  de  Neuchâtel. 


I.  Odetus  de  Rochia,  chevalier,  reconnoit  de  tenir  en  fief  de  Catherine 
de  Bourgogne,  duchesse  d'Autriche,  le  fort  ou  château  de  Banmillers,  alle- 
mand liannweiller,  avec  ses  appartenances  et  dépendances,  et  d'en  auoir 
pris  l'investiture  suivant  le  droit  et  les  coutumes  de  Bourgogne.  Fait  le 
10  mai  en  l'année  i4ïi.  —  Henry  Valey,  chevalier,  de  Fontenay  en  Voges, 
a  achepté,  moyennant  la  somme  de  six  cens  Hures  tournois,  de  Otto  von 
DortJ\  seigneur  de  Ratschia  sur  la  Leying  dans  la  comté  de  Bourgogne,  le 
château  et  le  fort  de  Bannvillers  et  appartenances  consistant  en  quatre 
parts  (allemand  Iluben)  lesquels  sont  possédés  présentement  par  trois  pos- 
sesseurs (allemand  Hubner)  ;  plus,  les  dixmes  des  villages  de  Bannvillers 
et  de  Doneram,  aiiec  tous  les  champs,  terres  labourables,  prés,  bois,  eaux, 
ruisseaux,  conduits  d'eau,  g-rands  et  petits  canaux  (allemand  :  ^^■asser- 
runtzeu  mit  gros  und  klein  lechen),  auec  tous  les  antres  droits,  honneurs 
et  appartenances,  en  quel  endroit  qu'ils  soient  scitués  et  (jucl  nom  qu  ils 
puissent  auoir,  sans  en  rien  excepter,  relevant  de  la  Pierre  et  fort  de 
Befort,  duquel  fief  le  dit  Henry  Valey  a  esté  iimesly  par  damr  Catherine 
de  Bourgogne,  duchesse  d\{utriche,  pour  le  tenir  en  lief  de  la  seigneurie 
d'Autriche  et  de  ses  successeurs  à  la  seigneurie  de  Befort.  Fait  le  vendredy 
après  la  fesle  de  Saint  Barlholomé  (2  septembre)  de  rannée  1412.  (Extrait 
des  fiefs  de  la  maison  d'Autriche,  fol.  33,  v»). 


-  198  — 

III.  Le  vice  de  cette  féodalité  est  de  n'être  point  facile 
Cependant  elle  devrait  l'être,  car  elle  est  très  divisée.  On  a 
pris  les  vassaux  partout.  Ils  se  séparent  en  deux  féodalités  : 
l'une  d'épée,  celle  des  fiefs  masculins  et  des  fiefs  de  forte- 
resse ;  l'autre  d'argent,  celle  des  gageries.  Mûnch,  engagiste 
de  Landser,  Rodersdorf,  qui  tient  Sainte-Croix  en  gage,  et 
Offenburg  appartiennent  seuls  aux  deux  groupes.  Les  fa- 
milles indépendantes  par  le  rang  ou  par  la  fortune  existent 
à  peine.  Il  y  a  quelques  barons  ou  grands  seigneurs,  Neu- 
châtel,  Lupfen,  Ramstein,  Ribeaupierre,  Asuel,  Montjoie, 
les  Thierstein;  des  chevaliers  en  petit  nombre,  Arnold  de 
Barenfels,  Mûnch,  les  Rotberg,  Gauthier  d'Andlau,  Gu- 
terolf,  Frédéric  de  Hattstatt,  Jean  de  Morimont,  Roche, 
Oiselay,  Allanjoie,  Rodersdorf,  Berthold  Waldner,  Ulric 
de  Zillisheim,  Claus  de  Haus,  Asuel  et  Conrad  d'Eptin- 
gen.  On  ne  voit  d'autres  riches  que  les  Ribeaupierre, 
Thierstein,  Mûnch,  Volker,  Colin,  Offenburg  et  Agstein 
de  Thann  qui  paie  800  ducats  par  an  pour  le  loyer  d'une 
forteresse  et  d'une  seigneurie  autrichienne*.  Le  surplus 
des  vassaux  consiste  en  varlets  ou  garçons  nobles,  damoi- 
seaux, écuyers,  bourgeois  de  petite  ville,  gentilshommes 
campagnards^.  Ils  sont  nobles  parce  que,  de  père  en  fils, 
ils  ont  fait  des  armes  leur  aflaire,  quelques-uns  ayant  un 
valet  ou  des  sergents  à  leur  solde,  d'autres  levant  des  par- 
tisans pour  une  expédition.  Ce  sont  les  hommes  des  peti- 
tes guerres,  des  querelles  à  main  armée;  Flaxlanden  as- 
saille Pierre  Kilcher  dans  une  rue  de  Ferrette-^.  Ils  se 
battent  contre  les  Suisses  et  dans  les  guerres  de  l'Alsace. 


I.  Barons.  Freie.  Freie  Ilcrreu.  Johans  von  Glicrs,  cin  fryc  {Quel.,  XV.  i, 
p.  446,  i36i).  Frobcrg,  ein  frye  (UB.  liasel,  VI.  i3,  1409,  .5  sept.)-  —  Pour 
Colin,  V.  une  transaction  entre  l'Autriche  et  le  comte  Jean  de  Frihourg-, 
avec  clause  pénale  de  G.cxk)  llorins  à  la  charg^e  de  l'Autriche  ;  celle-ci  four- 
nit un  grand  nombre  de  codébiteurs  (Mitschuldeuer),  parmi  lescpu^ls 
Ilùfrlin  Colin,  VI,  a44,  1428,  i3  sept.,  p.  j()I).  Pour  ia36  llorins  du  Rhin 
(Lichnowsky,  V,  Verz.,  p.  ccxiv,  n-  a4i4,  14^6,  aa  mars). 

3.  Edelknechte.  .lungherreu. 

3.  NPA.,  XV,  a'  (141 1,  17  nov),  |).  S;.  In  Kilcher  était  au  service  de  Bàle 
à  la  lin  du  xiv  siècle.  Item  h'ilchrrrfn  lïir  siii  plierit  xviij  Kuldin  (Ilarms, 
Sladlhanshalt  Basi'ls,i>.  ;i,  i39;-i3y8). 


—  199  - 

Ils  partent  même  pour  la  croisade.  Un  fils  d'Henri  d'An- 
dlau  a  disparu  dans  la  catastro[)he  de  Nicopolis  i.  Antoine 
de  Hattstatt  de  Vir  au  Val  engage  un  fief  pour  aller  en 
Bohême. 

Beaucoup  de  vassaux  souffrent  du  mal  que  leur  suze- 
raine connaît,  qui  n'épargne  petit  ni  grand,  misère  de  no- 
ble. Le  régime  de  la  portion  féodale  les  éprouve.  Leur 
genre  de  vie  les  gêne.  Les  guerres  les  endettent.  Us  vien- 
nent accroître  l'innombrable  clientèle  d'emprunteurs  et 
de  débiteurs  de  rentes  que  Baie  s'est  faite  dans  toutes  les 
classes  2.  Leurs  noms  se  mêlent  dans  les  comptes  de  la  ville 
à  ceux  des  grands  débiteurs,  le  bailli  Mansberg,  Tévè- 
que  de  Bàle,  Frédéric  d'Autriche,  Catherine  de  Bourgo- 
gne*. La  banque  municipale  prête  à  Fiaxlanden  et  à  Fré- 


1.  Rôteler  Clironik  (Basl.  Chron.,  V,  p.  128,  i3ç^î). 

2.  La  formule  suivante  se  rencontre  très  fréquemment  dans  les  comptes 
de  Bàle  :  item  N.  n.  fl.,  mit  den  von  im  abg-ekouft  sint  n.  guldin  g-elts 
(Harms,  Stadthaushalt  Basels,  p.  120,  i4i2-i4i3).  —  Pierre  de  ^Veitenmiihle 
a  emprunté  61  florins  «  pendant  cette  dernière  guerre  »  (in  disem  vergan- 
genen  criege.  P.  112,  1409-1410).  C'est  la  guerre  des  Paj's  Antérieurs. 

3.  Compte  de  Mansberg.  La  ville  achète  de  lui,  de  son  frère  Yolmar  et  de 
ses  deux  tils  une  rente  de  60  florins  argent  au  prix  de  1200  florins.  Bour- 
quard  est,  à  cette  époque,  grand  bailli  (Lantvogt)  à  Ensisheim  pour  Fré- 
déric (Harms,  Stadthaushalt  Basels,  p.  120.  i4i2-i4i3).  Cpr.  plus  haut,  p.  59, 
n.  I.  —  Compte  de  Vévêque  de  Bàle.  Prêté  (verli'ihen),  sur  la  maîtrise  géné- 
rale des  tribus,  2000  florins.  Donné  (geben)  1604  florins  sur  les  4000  que  la 
ville  lui  a  prêtés  (Harms,  Stadtshaushalt  Basels,  pp.  i58,  iSq,  1424-142.")). 
Prêté  200  florins  (P.  164,  1425-1426).  C'est  le  temps  de  la  guerre  des  gage- 
ries.  —  Compte  de  Frédéric.  Prêté  6100  florins  (P.  i35,  i4i"-i4i8).  Frédéric 
se  réconcilie  avec  le  roi  et  sa  femme  sera  régente  de  l'Alsace  Tannée  sui- 
vante (V.  plus  haut,  pp.  88,  92). —  Compte  de  Catherine.  Tous  les  articles 
se  rapportent  à  la  préparation  et  à  l'exécution  du  traité  de  Bàle.  1°  Déli- 
vrance à  Catherine  par  la  chancellerie  d'Autriche  des  «  lettres  d'appoin- 
tement  »,  c'est-à-dire  d'un  exemplaire  des  conventions  de  Neuenburg. 
Bàle  a  fait  à  la  duchesse  lavance  des  droits  de  chancellerie.  Item  iinser 
frofjwen  von  Biirgunden  verlihen  cxxx  viij  g\ildin  umb  die  richtuugbriefe 
usz  der  canczlie  ze  Ocsterrich  ze  lo<'sende,  faciunt  cxlvj  Ib.  i  s.  (Harms, 
Stadthaushalt  Basels,  p.  i5i,  1422-1423).  — 2°  Voyage  d'Arnold  de  Hotberg 
en  Tyrol,  «  vers  l'Etsch  »  (V.  plus  haut,  p.  iiT)).  Louage  du  cheval  (Hoszlon) 
et  delfraiement  (Zcrung)  d'Arnold,  88  florins,  plus  3  livres  16  sous  7  de- 
niers de  supplément.  Catherine,  ayant  demandé  ce  voj'age,  se  propose  de 
rembourser  la  ville  (Als  er  an  die  Etsch  reit,  von  beatle  wegen  ùnser 
frofnven  von  Burgunden,  die  sy  uns  meynet  wider  ze  gebende  (Harms, 
Stadthaushalt  Basels,  p.  i54,  1423-1424)-  — 3»  Remise  de  Belfort  à  Frédéric 
(als  Befurt  ûbergeben  ward).  Rotberg  vient  à  Belfort.  Son  delTraiement, 
6  florins,  Louage  de  son  cheval,  3o  sous.   Catherine  doit  les  remboursera 


-  200  — 

déric  de  Haus*.  Asuel  lui  emprunte  8i  florins  sur  une 
ceinture  d'argent.  Il  en  rendra  loo.  La  différence  tiendra 
lieu  des  intérêts  qu'il  serait  illicite  de  stipuler^.  Ces  vas- 
saux cherchent  des  ressources  et  des  moyens  d'aug- 
menter leurs  revenus  en  tirant  le  meilleur  parti  de 
leur  patrimoine  et  de  leurs  services.  Ils  offrent  leurs 
propres  en  fief,  mettent  leurs  fiefs  en  gage.  Roders- 
dorf,  Jean  Ulric  de  Haus,  Fridung  demandent  à  la  seigneu- 
rie d'Autriche  la  permission  d'engager  leurs  fiefs.  Les 
requêtes  de  cette  nature  sont  si  fréquentes  que  la  seigneu- 
rie a  rédigé  des  formules  et  tracé  des  règles  fixes  pour  les 
autorisations  \  En  temps  de  guerre,  on  fait  venir  ces  gen- 


la  ville  (Sol  ouch  iinser  frouw  keren.  Conrad  d'Epting-en,  Balthazar  Rot  et 
Léonard  zum  Bluraen  séjournent  ij  jours  à  Belfort  avec  i3  arbalétriers, 
maître  Lamprecht  et  Koerper,  le  cuisinier,  5i  livres  17  sous.  A  cela  s'ajou- 
tent le  salaire  (Lon)  des  arbalétriers,  de  Lamprecht  et  du  cuisinier,  y  com- 
pris le  cheval  de  Lamprecht  qui  a  été  emprunté  (mit  meister  Lamprechiz 
entlelinet  phearit),  10  livres  moins  i  sou.  Aux  messagers  envoj'és  de  Baie 
à  Belfort  (daselbshin),  louage  de  cheval,  12  livres.  Au  charreton  (Karrer), 
17  journées  faisant  6  livres  16  sous.  Mais  on  ne  les  comptera  pas  à  la  du- 
chesse (Non  computetur  ducisse  sed  nobis).  —  4°  Reprise  de  posession  du 
pays  par  Catherine  (als  ùnser  frouw  von  Burgunden  das  lande  innam)  et 
retour  de  la  landgravine  à  Ensisheim.  A  Rotberg,  11  journées  de  louage 
de  cheval,  3  livres  moins  5  sous.  A  lui  et  à  Ulman  im  llof,  leur  deffraie- 
ment  à  Ensisheim,  de  la  part  de  «  celui  de  Falkenstein  »  (parte  des  von 
Vallienstein),  6  livres  11  sous  5  deniers  et  louage  de  cheval  de  Bàle  à  En- 
sisheim (daselbshin),  2  livres  (Ibidem). 

1.  A  eux  et  à  deux  autres  3oo  florins  =  325  livres  (P.  i5S,  i424-i435) 

2.  Item  dem  von  Hasemhiirg  Ixxxj  guldin  verlùhen  und  sol  c  guldin,  da- 
fi'ir  stot  ein  silber  gi'irtel,  faciunt  Ixxxv  Ib.  i  s.  (P.  i6a,  i42.')-i426). 

3.  Jean  Ulric  von  Hus,  du  consentement  du  seigneur  direct,  a  engagé 
sa  part  à  la  coilonge  de  Gilia'eiUer,  auec  touttes  ses  appartenances, 
laquelle  est  lief,  à  Bride  Richeim,  de  Basic,  pour  la  somme  de  700  florins,  ie 
dit  consentement  donné  à  condition  de  dégager  le  dit  fief  dans  le 
terme  de  dix  années.  Fait  le  saniedy  après  la  feste  des  Roys  (9  janv.) 
en  l'année  i4oi  (I^xtrait  des  fiefs  de  la  maison  d'Autriche,  fol.  58j,  r"). 
—  Jean  Ulric  vom  Haus  a  engagé  la  coilonge  dite  «  DinckofT  »  à  Gilt- 
weiller,  auec  le  bien  dit  Piichel,  fossés,  cens,  dixme,  justice  et  autres 
appartenances,  <à  Bride  Richin,  de  Basic,  pour  la  somme  de  710  florins,  et 
le  seigneur  féodal  y  a  consenti  et  a  seulement  excepté  les  gens  que  le  dit 
vom  lions  tient  aussy  en  lief.  Fait  le  niardy  ai)res  la  feste  de  la  Sainte 
Croix  d'automne  (20  sept.)  de  Tannée  1401  (Ibid.)  Jean  l'iric  von  Haas,  de 
Iscnhairn,  a  obtenu  le  gré  et  le  consentement  d'engager  et  hypothéquer 
ses  fiefs  pour  la  somme  de  i5oo  florins.  Fait  le  mardy  après  la  feste  de 
Saint  .laocjucs  (jO  juil.)  de  l'année  i  jiS  (Fol.  5S2,  v).—  Henry  de  lialtersdorfT 
a  obtenu  le  gré  et  consentement  d'engager  (juatre  vingt  résaux  de  bled  en 
argent  qu'il  a  sur  le  village  et  sur  le  revenu  dit  «  Cîewerfl  «  de  liet^i.shaim. 


—  201  — 

tilshommes  pour  rendre  les  garnisons  plus  fortes.  Ils  peu- 
plent les  fiefs  castraux.  Les  hommes  riches  ou  d'une  no- 
blesse plus  élevée  leur  abandonnent  des  tenures  qui  assu- 
jettissent et  abaissent  le  vassal  jusqu'à  être  l'égal  du  sol- 
dat. Chaque  famille  peu  fortunée  a,  pour  ainsi  dire,  sa  for- 
teresse qui  la  nourrit  et  sur  qui  elle  s'est  jetée  tout  entière, 
les  deux  frères  de  Flaxlanden,  Gernay;  les  trois  frères  de 
Ferrette  et  les  quatre  Stor,  Ensisheim  ;  les  deux  Wattwil- 
1er,  qui  sont  cousins  germains,  les  deux  frères  de  Thann  et 
les  cinq  frères  de  Soultzbach,  le  château  de  Thann^  Les  pa- 
triciens bâlois  appauvris  par  les  vexations  de  leurs  conci- 
toyens, s'aident  pour  subsister  des  salaires  que  ceux-ci 
leur  abandonnent  dans  les  périodes  d'apaisement.  Arnold 
de  Bârenfels  et  Jean  Ludman  de  Rotberg  touchent  les 
60  florins  gages  annuels  de  la  maîtrise  des  bourgeois^. 
Henmann  Vitztum  reçoit  un  cadeau  de  3o  florins  pour 
avoir  servi  la  ville  dans  la  guerre  des  Pays  Antérieurs -^ 
D'autres  vassaux  s'engagent  résolument  comme  soldats 
d'un  seigneur  ou  d'une  ville  ou,  par  un  contrat  d'une 
nature  spéciale,  ils  se  font  «  serviteurs  »;  ils  mettent, 
moyennant  un  salaire  ou  la  jouissance  d'une  terre,  leur  foi, 
leur  obéissance,  leur  corps,  leurs  armes,  leurs  forteresses 
à  la  disposition  de  celui  qui  les  emploie'*.  Parmi  ces  mo- 


à  Nicolas  et  Frédéric  vom  Haiis,  et  cinquante  resaux  de  bled  en  arg:ent 
qu'il  a  sur  le  village  et  sur  le  revenu  dit  «  Oewerfl"»  de  Sagsen,  à  Klaux 
Seckler,  à  condition  toutteslbis  de  dégager  et  libérer  les  tiefs  dans  le  terme 
de  cinq  années.  Fait  le  lundy  auant  la  feste  de  Saint  Thomas  (17  déc.)  de 
l'année  142.")  (Fol.  400,  r»).  —  Conrad  Fridiuig^  a  obtenu  le  gré  et  le  consen- 
tement d'engager  et  hypothéquer  ce  lief,  ainsi  qu'il  Jugera  luy  estre  util  et 
conuenable.  Fait  le  dimanche  Laetare  (2  mars)  de  raniiée  i4"-ii  (Fol.  337,  v). 
—  Il  a  esté  concédé  à  Conrad  Fridiing  d'engager  le  lief  Jusques  à  la  somme 
de  huit  cent  florins,  s'il  veut.  Fait  la  veille  de  la  feste  de  Saint  Michel 
(q8  sept.)  de  l'année  14^3  (Fol.  337,  ^"')- 

1.  NPA.,  XL,  p.  243. 

2.  Jarlou.  Biirenfels  (Ilarms,  Stadthaushaît  Basels,  p.  121,  i4i3-i4i4)-  Jean 
Ludman  (P.  i38,  1418-1419). 

3.  So  ist  geschenkt  worden  Henman  Vitzthnom  x\x  guldiu  von  sius 
dienstes  wegen  den  er  uns  in  dem  kriege  getan  bat  (I*.  110.  i4tH)-i4io). 

4.  Exemples  de  ce  contrat  :  Liclinowsky,  V,  Ver/.,  p.  xl,  n°  41^5  ti  î«>. 
2j>août)  ;  p.  xLi,  n"  429  (3o  novembre)  ;  p.  liv,  w  575  (i4i>3,  2  octobre);  p.  i.xx, 
n»  757  (1406,  17  mars). 


—  202  - 

destes  vassaux,  ces  familles  vivant  du  produit  de  leur  lance 
et  de  leur  épée,  Catherine  trouve  à  foison  conseillers,  offi- 
ciers, serviteurs,  messagers,  mandataires,  témoins,  soldats 
pour  son  frère  et  pour  elle-même,  gens  à  tout  faire.  Tels 
sont  les  Essert  et  les  Roppe  ses  châtelains  de  Belfort,  Fré- 
déric et  Hartung  de  Haus,  Guillaume  de  Massevaux,  Thié- 
baud  de  Morimont  que  le  bâtard  d'Andlau  saisit  comme  il 
portait  le  défi  de  sa  suzeraine  au  margrave  Bernard  et 
met  en  chartre  privée*. 

Malgré  ces  différences  d'origine  et  de  situation,  beau- 
coup de  choses  rapprochent  les  vassaux,  et  ceci  est  une 
première  cause  d'anarchie.  Il  serait  aisé  aux  vassaux  de 
se  liguer  contre  leur  souveraine.  Le  danger  auquel  elle  est 
exposée  est  d'autant  plus  sérieux  qu'un  grand  nombre 
d'hommes  féodaux  doivent  être  plus  disposés  à  obéir  aux 
Habsbourg,  à  quelque  autre  feudataire  allemand,  voire 
aux  citoyens  de  Bâle,  qu'à  une  Welche.  Entre  eux  ils  ont 
souvent  quelque  chicane.  Ils  se  font  des  guerres  longues 
et  pour  ainsi  dire  périodiques,  comme  les  Ribeaupierre 
et  les  Lupfen  en  i4oo,  1408,  i4ii,  i4i3,  i4i3-.  Ils  se  dévas- 
tent mutuellement  leurs  domaines,  se  démolissent  réci- 
proquement leurs  châteaux,  se  font  prisonniers.  Violences 


1.  Jean  d'EtuelTont  et  Guillaume  de  Massevaux,  témoins  de  la  pro- 
messe des  ambassadeurs  de  Léopold  relative  à  l'assig^nation  éventuelle 
I)ar  leur  maître  du  capital  dotal  restant  dû  {RUB.,  II,  719,  Dijon,  1406, 
28  août).  —  Jean  Ulric  de  Roppe,  le  seul  noble  alsacien  présent  au  conseil 
tenu  par  Catherine  à  Helfort  lors  des  prcliniinaires  du  traité  de  Hàle  (NPA., 
XXIX,  I»,  1422.  A,  190CI.,  p.  i47)-  —  Thiébaud  de  Morimont  apporte  à  Stauf- 
fenberg  et  fi  Hans  Stôr,  receveur  général  de  Ferretle,  des  lettres  de  Cathe- 
rine (Comptes,  p.  21).  Pour  Thiébaud  de  Morimont,  v.  plus  haut,  p.  i35,  n.  i. 
C'est  de  lui  qu'il  s'agit  dans  le  traité  de  paix  du  3  Juillet  142».  mais  il  au- 
rait été  fait  prisonnier  à  son  retour.  Il  était  encore  en  prison  au  moment 
de  la  conclusion  du  traité.  Als  der  Hasthart  von  OltenheyrUy  der  hochge- 
bornen  furstynnen  frauwe  Kaihrincn  von  Biirf;i-undicn.  hertzogynnen  zu 
Osirrich,  witwen,  einen  iren  diener,  der  dem  vorgenanten  margralTe 
Jifi-nhart  iren  w  idersagtsbrlef  bracht,  an  sineuï  widerlicyme  ryten  gefan- 
gen  hat,  haben  >vir  neuilieh  betcydiugcl  das  der  marggralV  denselben 
gelangen  der  gefengnisz  auch  zu  stund  und  unverczuglich  ledich  schalTen 
sal  (T//.  fiasd,  VI,  183,  p.  iS5).  Otlenhcim  était  le  sobricpiet  du  bâtard 
d'Andlau  (Wackernagcl,  p.  458). 

2.  liUH.,  II,  (Ht)  (Avant  i^ck),  (i  fevr  )  ;  111.  .'>  (iiot).  .•>  mars)  et  plus  haut, 
pp.  55,  tio,  (il,  CH). 


—  203  — 

et  dommages  se  compensent.  Ce  sont  querelles  de  ménage. 
Il  leur  plaît  de  se  battre.  Tous  ils  se  connaissent,  ils  ont 
tant  d'occasions  et  de  lieux  de  rencontre,  les  réunions  de 
leurs  sociétés,  les  châteaux  communs  de  leurs  paix  cas- 
trales,  les  séances  des  justices,  tribunal  du  pays,  plait  géné- 
ral du  landgraviat,  tribunaux  d'arbitres,  cour  féodale  de 
l'évêque  de  Bâle,  où  se  jugent  les  procès  des  fiefs.  En 
iSgS,  au  plait  général  de  Pleigne,  Guillaume  Stiir,  Ulric 
de  Dornach,  des  zu  Rhein,  Eptingen,  Vitztum,  Schaler, 
Ramstein,  Waldner,  Flaxlanden,  PfafTenheim  sont  éche- 
vins  du  justicier  ^  En  1420,  la  cour  féodale,  assemblée  à 
Bâle,  «  sur  le  Palais  »,  prononce  sur  la  suzeraineté  de 
Valengin,  disputée  entre  l'évêque  de  Bàle  et  Conrad  de 
Fribourg.  La  session  réunit  Jean  Ludmann  de  Rotberg  et 
Weitenmùhle,  qui  portent  la  parole,  l'un  pour  l'évêque, 
l'autre  pour  le  vassal  Guillaume  d'Arberg  ;  Asuel,  Arnold 
de  Rotberg  et  Conrad  d'Eptingen,  qui  sont  échevins,  et 
le  justicier  Bernard  de  Thierstein*. 

Souvent  les  vassaux  sont  parties  dans  les  mêmes  con- 
trats, garantissent  les  mêmes  dettes  en  qualité  de  cau- 
tions ou  d'otages.  La  même  ville  les  a  reçus  dans  sa  bour- 
geoisie. Ils  ont  des  fiefs  par  indivis.  Ils  se  donnent  des 
fiefs  les  uns  aux  autres.  Les  zur  Lauben  sont  une  branche 
de  la  famille  de  PfafTenheim.  Flaxlanden  est  apparenté 
aux  Miinch  de  Miïnchenstein.  Lutold  Miïnch,  père  d'Eisa, 
est  leur  cousin.  Jean  de  Morimont  se  marie  à  Elisabeth 
Waldner,  Jean  Rappeler  à  Catherine  de  Morimont  et  l'on 
donne  à  sa  femme  Stocker  pour  tuteur.  Frédéric  de 
Hattstatt,  par  son  mariage  avec  Suze  de  Ferrette,  est 
l'oncle  des  trois  frères  de  Ferrette.  Oncle  et  neveux 
tiennent  en  commun   des   fiefs  de   Catherine.   Gauthier 


1.  Schœplliii-Ravenez,  V,  p.  454-  Rodolphe  d'Aiullau  ot  Jorallicus  de 
Ratsamshausen  zuiu  Stein  sont  parmi  les  arbitres  convoqués  en  i4i3  par 
le  roi  Sigisniond  pour  vider  le  débat  au  sujet  du  passatre  dans  GratVens- 
taden.  (P.  5<13). 

2.  M^"^  Vautre}',  Histoire  des  évéqucs  de  Bâle  (Einsiedeln,  i884),  I»  P-  4^2 
=  T.,  V,  p,  ^52  (i4'^o,  2  déc,).  Lf.  nobles,  fol.  xxv,  r"  —  xxviij,  r. 


—  204  — 

d'Andlau  est  le  gendre  de  Hartung  de  Haus,  Ulman  de 
Massevaux  celui  de  Vérène  d'Asuel,  qui  est  une  Thiers- 
tein,  Jean  Bernard  d'Asuel,  le  neveu  des  frères  de  Thiers- 
tein.  11  possède  avec  eux  la  plupart  de  ses  fiefs.  Offen- 
burg,  Frédéric  de  Hattstatt,  Conrad  d'Eptingen,  Arnold 
de  Rotberg  sont  ses  hommes  liges.  Arnold  a  de  lui 
en  fief  son  propre  château  de  Rotberg.  Louis  de  Mont- 
joie  est  suzerain  de  Stocker  et  des  Dornach  et  Jean 
de  Montjoie  de  Guillaume  de  Hungerstein  *.  La  com- 
munauté des  souvenirs  renforce  celle  des  intérêts  et 
les  liens  d'alliance  et  de  parenté.  On  a  fait  la  guerre 
ensemble,  subi  les  mêmes  désastres  où  chaque  famille  a 
laissé  de  ses  membres.  A  Sempach,  autour  du  suzerain  et 
avec  lui,  meurent  des  Andlau,  Eptingen,  Flaxlanden, 
Haus,  Ratsamhausen,  Reinach,  Laubeck,  Waldner,  Mon- 
treux,  Morimont,  Hattstatt,  Massevaux,  Barenfels*.  La 
féodalité  alsacienne  est  un  écheveau  embrouillé.  Par  quel- 
que bout  qu'on  la  prenne,  on  ne  sait  ce  que  l'on  amènera. 
Nombre  de  vassaux  occupaient  plusieurs  fiefs  ou  cumu- 
laient des  fiefs  avec  des  offices  et  des  commandements  mi- 
litaires. Les  uns  le  faisaient  par  ambition,  par  amour  du 


I.  Frédéric  de  Hattstatt,  Jean  Ludman  de  Rotberg  et  d'autres  vendent 
une  rente  à  la  veuve  de  Gôtzman  Miinch  de  Munohenstein  (Scherlen, 
p.  336,  1420). —  Jean  d'Illzach  et  Conrad  de  Burnkirch  ont, des  liefs  com- 
muns (/>/".,  21).  —  C'est  en  communauté  avec  les  Hattstatt  que  Berthold 
Waldner  possède  l'asile  (Freihof)  d'Ammerschwihr  (Sclierlen,  p.  73.  i4i4)- 
La  protection  que  donne  l'asile  aux  personnes  poursuivies  par  la  justice 
se  paye  comme  celle  que  la  basse  cour  procure  aux  retrayants.  —  Floch.sz- 
landcn,  l'inser  vetter  vnd  or'chem  (Uli.  L.  Basel.  5^5,  i4iî,  29  déc).  — 
Mariage  Ka})pel(M'-Morimonl  (Schœpflin-Havcnez,  V,  p.  60;),  i4o3).  — 
Stocker  et  Catherine  de  Morimont  (T..  V.  p.  749»  ^4^91  28 janvier).  — 
Frédéric  de  Hattstatt  (Scherlen,  p.  335).  —  Andlau  (Lf.  0)  —  Massevaux 
(HartI,  p.  6(5).  —  Asuel.  neveu  des  Tiiierstein,  i)osséde  dans  l'indivision 
avec  eux  les  (iefs  qu'il  tient  de  l'évéclié  de  Hàle  (T..  V,  \\.  ~^^ç\,  1  {02.  Q.'i  juil- 
let); suzerain  d'OflcMiburg- (1*.  7H3,  i43i).  i3  févriiM'' ;  de  Frédéric  «le  Hatts- 
tatt, pour  des  revenus  et  dîmes  à  Witlenhcim,  Hcininifcn,  StalTelfelden 
(Scherlen, p.  335  i4o8):d'Fptinjçen,  pourOberdorf  (T., V, p. 750,1419. 3o sept.); 
Ilotberg  (54,  i4i3,  10  janv.). —Vassaux  de  Louis  de  Montjoie:  i*  Stocker,  une 
rente  de  dix  livres  estevenans  et  des  jiiéces  de  terre  à  >*orrentruy  (i4o3, 
•i.!  juin);  •!"  Les  Dornach  (r»"'»)  Abbc  Richard,  p.  3a).  Vax  \\\^,  Jean  de  .Mont- 
joie permet  à  (iuillaume  de  Hunirerstein  de  constituer  un  douaire  sur  les 
dîmes  de  Hochstatt  (Sclnx'pllin-Ravenez,  V,  p.  74r')' 

a.  SchœptUn-Havenez,  V,  pp.  4>'>2.  ttog,  (>77,  (»oo). 


—  205  — 

lucre  ou  par  vanité,  comme  Ofl'enburg,  le  collectionneur  de 
fiefs  ;  les  autres  parce  que  la  modicité  de  leurs  tenures 
féodales  les  y  engageait.  La  situation  du  suzerain  pou- 
vait devenir  fâcheuse  si  le  vassal  s'adressait  à  d'autres 
grands  seigneurs  afin  de  compléter  la  somme  de  revenus 
qu'il  désirait  posséder.  Berlhold  Waldner  tenait  en  fief  de 
l'Empire  la  libre  courtine  ou  l'asile  d'Ammerschwihr,  les 
Haus  trois  villages  au  Val  Saint-Grégoire,  Ratshamhau- 
sen  deux  manses  à  Ottenrode,  une  dîme  à  Obernai,  le  châ- 
teau de  la  Pierre  et  le  tiers  de  l'Œdenburg,  partie  ruinée 
du  château  de  Kônigsburg^  Frédéric  de  Hattstatt,  vassal 
de  l'évêque  de  Strasbourg  pour  Herlisheim,  l'était  aussi 
de  l'abbaye  de  Murbach,  du  comte  de  Wurtemberg  et  du 
du  duc  de  Lorraine^.  Cinq  autres  vassaux,  Hermann  Wald- 
ner, Thenig  de  Hattstatt,  Glaus  de  Haus,  Jean  Bernard 
zu  Rhein  et  Henri  Rappeler  étaient  entrés  en  la  foi  de 
l'évêque  de  Strasbourg^.  Les  Fursich,  les  Maquabrey  et 
Jean  de  Thierstein  faisaient  hommage  au  comte  de  Mont- 
béliard.  Hartmann  de  Milandre  avait  de  lui  en  fief  la  tour 
dont  il  portait  le  nom,  et  Thiébaud  de  Neuchàtel  des  fiefs 
en  Ajoie,  notamment  Beurnevésain*.  En  1422,  Lupfen  et 


1.  Waldner  (Scherlen,  p.  ^3,  i4i4)- —  Les  Haus  (Schœpllin-Ra venez,  V, 
p.  676).  — Ratsamhausen.  Acte  d'inféodation  du  2  mai  1417  :  die  burg  zu 
dem  Stein,...  zwcn  hove  zu  Ottenrode,...  eincn  czehcuden  zu  Oln'rm'hein- 
heim,...  ein  dritteyle  an  der  oden  burg  zu  Kungsberg-  (Wiegand,  /ur  (h\s- 
chichte  der  Hohkônigsbarg,  als  manuscript  gedruckt,  p.  5,  n"  12).  En  i3y8,  le 
grand  bailli  impérial  en  Alsace  avait  déjà,  au  nom  de  l'empereur  Ventes- 
las,  donné  en  lief  une  partie  du  château  de  Konigsburg  aux  Ratsamhau- 
sen. La  destruction  de  la  partie  occidentale  du  château  se  placerait  entre 
1398  et  1417-  La  partie  orientale  était  la  Hohkonigsburg  (Wiegand,  p.  vi)- 

2.  Dates  des  inféodations  :  par  le  duc  de  Lorraine,  1404  ;  par  l'église  de 
Strasbourg,  1407;  par  Tabbaye  de  Murbach,  1411  ;  autres  inféodations  par 
cette  abbaye  et  inféodations  par  le  comte  de  Wurtemberg,  i4ac)-i4.2.")  (Scher- 
len, pp.  327,  334,  33(j,  337). 

3.  Scherlen,  p.  n4  («421.  n  mars).  Henri  Kappeler,  vassal  de  lévOque  de 
Strasbourg  pour  le  château  et  la  petite  ville  de  Jungholtz  et  le  village  de 
Riinbach  n'est  peut-être  i)as  celui  du  Lf.  Les  Waldner,  vassaux  des  églises 
de  Strasbourg  et  de  Murbach  pour  le  château  de  Freuiulslein  au  Val 
Saint  Amarin  (Schœptlin-Ravenez,  IV,  p.  212). 

4.  Sur  Bourquard  Maquabrey  de  Tavannes,  écuyer,  châtelain  de  Porren- 
truy,T.,  V,  pp.  731  (1410,  4  avr.),  735  (i4ii,2nov.  ;  141a.  9  févr.).  745  (1417, 
21  mai),  755  (1424,  i5  mai),  7(52  (1427,  14  août).  Jeau  et  Bourquard  Maquabrey, 
vassaux  d'Henriette  de  Montbéliard  pour  CJémontval  (Tuetey.  E^cncmcnls 


—  206  — 

Maximin,  au  service  du  duc  de  Lorraine,  assiégeaient  le 
château  de  Girsperg^  L'empereur  était  représenté  à  Mul- 
house par  un  prévôt  qui  avait  le  pas  sur  le  maître  des 
citoyens  et  le  conseil  de  ville.  OfTenburg  reçut  cette  fonc- 
tion de  Sigismond  à  titre  de  gage^.  Son  hôtel  de  Bàle, 
ancienne  demeure  de  la  famille  patricienne  des  Pfaff, 
était  un  fief  impérial '.  OfFenburg  fut  simultanément  vas- 
sal de  Catherine  et  des  beaux-frères  de  Catherine.  Elle 
était  sa  dame  pour  un  fief  à  Ottmarsheim.  Le  duc  Ernest, 
du  consentement  de  Frédéric,  inféoda  la  moitié  de  Bar- 
tenheim  à  Offenburg  en  1424^. 

L'évêque  de  Bàle  n'avait  pas  seulement  pour  arrière- 
vassaux  Jes  Eptingen  pour  Blochmont,  les  Ferrette  pour 
Liebenstein,  Lupfen  pour  Hohenack,  et  bien  d'autres, 
parce  qu'il  était  lui-même  le  suzerain  de  la  seigneurie 
d'Autriche  \  Mais  plusieurs  vassaux  de  madame  d'Au- 
triche étaient,  en  outre,  officiers  ou  vassaux  directs  de 
l'évêque.  Jean  de  Fleckenstein  s'était  attaché  Flaxlanden 
comme  maître  d'hôteP.  Conrad  d'Eptingen,  Bourquard 
Miinch,  les  Bârenfels  et  Yernier  de  Schônenberg  rece- 
vaient un  salaire  «  à  cause  des  fonctions  qu'ils  avaient  de 
l'évêque  ».  Bàle  leur  paie  en  argent  l'antique  redevance 
de  poivre  attribuée  aux  ministériels  épiscopaux".  Les 
Thierstein,  comtes  palatins   de   l'évêché,  présidaient  la 


militaires,  p.  14,  n.  2).  —  Jean  de  Thierstein  se  reconnaît  vassal  d'Eberard 
pour  Bélieu,  Valentigney  et  Fesche  (P.  19,  n.  a).  —  Milandre  (T.,  V,  pp.  789, 
14 15;  :;()(),  1429). 

1.  Anno  i4*i'J,  sexta  post  Gorporis  Christi,  cornes  Johonncs  de  Luphcn  et 
domicellus  Sinazinnn  de  liapolstcin,  in  servitio  ducis  Liitheringe.  obsede- 
runt  castrum  Girsperg  in  vale  Sancti  Gregorii  (Die  Annalen  von  Paris, 
Basl.  Chron.,  IV,  p.  3^9). 

2.  Schœpflin-Ra venez,  V,  p.  '^>8  (1417) 

3.  Chronik  Ilenniann  OtlenhurtJ^s  (/^<js/.   Ghron..  V,  p.  24^,  i4ïj)- 

4.  V.  plus  haut,  p.  5o,  n.  3,  et  l'Extrait  des  liefs  d(>  la  maison  d'Autriche, 
loi.  36,  V»  (1424,  '-il  mars). 

5.  Les  inféodi'tions  faites  par  le  duc  ilodolphc  en  Alsace  sont  du  mois 
même  où  lui  et  ses  frères  reprennent  en  fief  de  Têg'lise  de  Hàle  le  comté  de 
Ferrette  {Quel.,  XV,  i,  p.  408,  n.  i). 

0.  Lettre  des  maire  et  conseil  de  Uienne  à  Flaxlanden  (Briefe.  III.  ii3. 
i4'-25,  Toussaint). 
;.  Item  herr  Ciionraten    von   Eptingen,   hcvv   lUiehart    Miinch,    Wernher 


—  207  — 

cour  des  vassaux  i.  Les  deux  Rotberg,  llodersdof  et  Jean 
de  Schônenberg  tenaient  de  l'évêché  des  dîmes  en  Alsace 
et  ailleurs,  les  Schaler  la  mairie  et  une  partie  de  la  haute 
justice  à  Hïigenheim  et  des  redevances  dans  la  ville  de 
Bâle  sur  les  banques  des  changeurs  du  Marché  aux  Pois- 
sons, sur  les  boulangeries  et  dans  le  faubourg  de  Spalen, 
OlTenburg  des  droits  à  Brisac  sur  la  monnaie  épiscopale 
et  sur  l'impôt  des  maisons  et  des  terres,  et,  de  plus,  l'em- 
placement du  château  de  Reguisheim  dit  les  Fossés  du 
Château,  Guillaume  de  Massevaux  les  châteaux  de  Khei- 
neck  et  de  Massevaux,  Bourquard  Miinch  de  Landskron 
le  château  de  Landskron,  Rodolphe  de  Ramstein  celui  de 
Gilgenberg,  le  sire  d'Asuel,  une  multitude  de  fiefs,  châ- 
teau et  village  de  Miécourt,  grande  terre  à  Fregiécourt 
dépendant  du  château  de  Miécourt,  fiel  castrai  à  Pleu- 
jouse,  la  haute  justice  et  la  grande  cour  colongère  à  Saint- 
Ursanne,  la  basse  justice  et  la  cour  colongère  à  Glovelier, 
colonges  à  Cornol,  villages  ou  hameaux  de  Montgremay, 
la  Combe,  Charmoille,  Vendelincourt,  Courtedoux,  la 
traite  foraine  en  parlie  sur  les  marchandises  provenant 
des  Franches  Montagnes^. 


von  SchoGnemberg,  den  von  Bernfels  und  Peter  Richen,  viij  Ib.  lûr  i  Ib. 
pheffers  von  des  bischols  amples  weg-en  pro  lesto  Purilicationis  Marie 
(Harms,  Stadthaushalt  Basels,  p.  i58,  i424-i4'-^5).  Cpi*.  en  1400-1407,  Arnold 
de  Barenfels,  GonUiier  Marchalk,  Jean  Ueich,  la  veuve  de  monseigneur 
Bourquard  Mûnch,  le  damoiseau  (Junker)  Bourquard  Miincb  et  le  damoi- 
seau Henri  de  Schônenberg,  viiij  Ib.  xviij  s.  tùr  gelt  undpbell'er,  daz  mau 
in  git  von  dem  zolle  des  byschotts,  von  ir  empter  wegen  die  si  habent 
von  dem  byscholl(P.  io'2). 

I.  Jean  (T.,  V,  p.  ;5o,  1419,  20  juil.);  Bernard  (P.  -jo-i,  i42o,  2  déc.). 

a.  Arnold  de  Rotberg.  Dîmes  de  llolstetten,  Witterschwiller,  Bethonvil- 
liers;  dîme  à  Oberwiiier;  biens  à  Huttingen,  Istein  et  dans  le  Schonlal 
(T.,  V,  67,  X420,  3  déc.).  — Jean  Ludnian  de  Rotberg.  Claude  Ulric  Truchess 
de  Courlavon  lui  a  vendu  à  réméré  sa  part  de  dîme  à  llUurth,  laquelle  est 
lief  de  l'évêché.  11  promet  à  llumbert  de  Neuchàtel  d'user  de  son  droit  de 
rachat  dans  les  trois  ans  qui  suivront  la  date  de  la  promesse  (Lf.  nobles, 
fol.  cix,  r",  1412,  1"  févr.).  —  Henri  de  Rodersdorf.  Reprend  de  Jean  de 
Fleckenstein  son  lief,  mit  uamen  einen  achtentheil  des  zelienden  zuo  Macli- 
teltzheim  vnd  einen  vierleii  des  zehenden  ze  Frenningcn  (l'ol.  ciij,  r%  142O, 
6  sept.),  — Jean  de  Schônenberg.  Gênant  von  TasJ'an.  La  dime  à  Malleray 
(Fol.  cix,  r,"  i4i8,  i5  nov.).—  Les  Schaler.  Hermann  Schaler, écuyer,  reprend 
de  Jean  de  Fleckenstein,  en  son  nom  et  au  nom  de  ses  proches  (Veller)  : 


—  208  - 

L'autorité  séculière  de  l'évêque  gardait  encore,  au 
temps  de  Catherine,  sa  constitution  palatine  et  féodale 
du  xii^  siècle.  Elle  continuait  à  reposer  sur  les  fiefs  de 
Ferrette,  Ribeaupieire,  Zwingen  et  Asuel,  que  l'on  consi- 
dérait comme  nécessaires  au  maintien  du  domaine  tempo- 
rel et  à  la  sûreté  de  l'église  de  Bàle,  et  sur  les  offices  de 
camérier,  d'échanson,  de  maréchal  et  de  sénéchal,  assimi- 
lés à  des  fiefs  héréditaires  et  devenus  avec  le  temps  des 
fonctions  de  gouvernement  ^  Cette  aristocratie  suprême 
des  quatre  grands  vassaux  et  des  quatre  grands  officiers 
se  composait  surtout  de  vassaux  de  Catherine.  Flaxlan- 
den  était  camérier.  Les  Bïirenfels  avaient  l'office  d'échan- 
son, Conrad  d'Eptingen  celui  de  maréchal.  Ils  étaient  les 


Das  meygertume  zu  Hegenhein,  mit  allen  zuogehoerungen,  so  denne  einen 
vierteil  des  hohen  gerichten  zuo  Hegenhein.  Item  fùnf  viernzai  roggengeltz, 
so  die  brotbegken  ze  Basel  jarlichs  geben  sollent  von  dem  brotbcgken 
messe  zuo  Basel.  Item  zuo  Basel  in  der  vorstatt  An  den  Spalen,  gênant  ze 
Steinen  Crûtz,  ein  phunt  vnd  einen  schilling  zins  phenning  geltz  vnd 
syben  hùnre  geltz.  Item  zuo  Basel,  in  dem  Vischmerkte,  vff  den  wechsel 
bencken,  zwey  phunt  vnd  zwene  schilling  zins  phenning  geltz.  so  die 
hussgenossen  daselbs  geben  soellent  (Fol.  cj,  v,  i423, 27  juil.).  —  OjJ'enburg. 
Le  schlegschatz,  den  bischofïlichen  hofTezins  der  hùserer  vnd  hôlFen  vnd 
hoffstetten  der  statt  ze  Brisach,  die  drissig  vnd  scchs  viertel  korngeltz  in 
dem  banne  ze  Wittenheim  gelegen  vnd  das  burgstal  ze  Regessen  gênant 
der  Kastel  Grabe  in  Biiswilr  bann  gelegen  (Fol.  cxx,  r%  i423,  3o  juil.).  — 
Guillaume  de  Massevaux.  Feodum  Wilhermi  de  3/assm«/}s/er,  armigeri.  II 
reconnaît  avoir  reçu  en  fief  de  l'évêque  Hartmann,  pour  lui,  ses  hoirs  et  ses 
communiers(Gemeindern),  ce  qu'il  avait  de  l'église  de  Bàle.  Item  Rineche^dxe 
burge,  mit  ire  zuogehocrden,  ist  des  altcn  Sweighusers  vnd  min  gemein 
lehen.  Item  einen  vierdentcil  des  korn  zehenden  zo  Betershein  vnd  einen 
vierteil  des  zehenden  ze  Bollwilr,  dartzuo  gchoerent  sechs  vierteil  roggen 
vss  dem  zehenden  ze  Veltkilch.  Item  die  burg  ze  Massmiinstcr,  als  verre 
der  Stein  begriflen  hat,  vssgenommen  Thieboltz  teil  von  Massmiinstcr,  das 
iiberige  ist  min  vnd  mins  bruoders  seligen  sùno  gemein  lohen.  Doch  so 
habe  ich  den  meren  teil  an  dom  slosse  vnd  ist  vngoteilt  (Fol.  63,  v%  1419, 
18  juil.).  —  Rodolphe  de  Rarnstein.  Als  Ti'iring  von  Ramstein,  hcrre  ze  6'i7- 
genherg,  sine  lehen  von  byschof //ar/nmn  emplangen  hat  (Fol.  1,  v,  1418. 
(i  oct.).  Hodolphe  l'ait  aveu  de  ses  licl's  (Fol.  Ij,  v,  i4'i3,  27  juil).  —  Jean 
Jiernard  d' Asuel.  T.,  V,  5i  (i4ii>  i3  févr.).  Engage  le  château  de  Miécourt 
pour  Goo  florins  avec  le  consentement  de  son  suzerain  Ilumbert  de  Neu- 
chàtel  (Lf.  nobles,  fol.  xlj,  v,  i4i3,  a6  août).  T.,  V,  72  (1421,  3  oct.);  ;8 
(i4a4,  10  nov.)  ;  p.  jSi  (i4ao,  28  juil.)  =  NPA.,  XLVI,  p.  269. 

1.  Tout  nouvel  évéque  jurait  de  ne  plus  les  inféoder  après  l'extinction 
des  familles  qui  les  possédaient  ;  der  kilchen  beheben  vm  dass  er  sinen 
slat  desler  bass  geheben  vnd  die  kilchen  beschirmen  mog.  De  là  leur 
nom  de  tiefs  jurés,  verschworne  lehen  (Consliluliou  féc»ilale  de  l'évèché, 
T.,  IV,  3,  1351,  7  juin,  p.  (3.  i'oj/coir  temporel,  II,  i.  p.  2). 


—  209  — 

successeurs  des  familles  de  ministériels  qui  occupaient 
anciennement  ces  emplois  et  qui  en  avaient  pris  le  nom, 
les  Sclienk  et  les  Marschalli^  Rodolphe  de  Ramstein  tenait 
Zwingen  et  Jean  Bernard  joignait  Asuel  à  tous  ses  fiefs  2. 
Si  ces  hommes  comparaient  aux  fiefs  qu'ils  avaient  de 
madame  d'Autriche  ceux  que  «  leur  seigneur  de  Bàle  » 
leur  avait  donnés,  ils  voyaient  facilement  auquel  des 
deux  suzerains  ils  étaient  le  plus  redevables.  Les  fiefs  épis- 
copaux  étaient  les  plus  anciennes  tenures  de  leurs  familles, 
les  plus  lucratives,  les  châteaux  où  ils  faisaient  leur  rési- 
dence ordinaire.  Pour  eux,  le  principal  seigneur,  le  véri- 
table maître  était  l'évêque. 

De  même  que  l'évêque,  Ribeaupierre  a  prise  sur  les 
hommes  féodaux  de  sa  suzeraine.  Ses  tuteurs  ont  été 
Jean  Ulric  de  Haus,  mari  de  sa  sœur  Eisa,  et  Jeratheus 
de  Ratsamhausen^.  Herzlaude  de  Ribeaupierre,  sa  cou- 
sine germaine,  a  épousé  Lupfen  qui  donne  à  Maximin  le 
nom  de  frère  *.  Des  intérêts  communs  ainsi  qu'une  paix 
castrale  assise  sur  le  château  d'Eckerich  unissent  Ribeau- 
pierre avec  Frédéric  de  Hattstatt\  Gauthier  et  Rodolphe 
d' Andlau,  Wettolsheim,  Antoine  de  Hattstatt  de  Vir  au  Val 
sont  ses  vassaux,  Thierry  de  Weitenmûhle  et  Wittenheim 
ses  serviteurs  et  affidés\   Ainsi  entouré,  le  fiancé  mé- 


1.  En  13^7,  Henri  Schenk  avait  résigné  son  office  à  condition  que  les 
frères  Luti  et  Arnold  de  Barenfels  en  fassent  investis  (T.  IV,  176, 
3  janv.).  Les  Eptingen  héritèrent  le  leur  de  la  famille  Marschalk  éteinte 
en  i4i5  {Basl.  Chron.,  VI,  p.  3o8,  n.  7). 

2.  Pour  Zwingen  v.  T.,  V,  p.  754  (1423,  27  juillet). 

3.  Sinre  muntbar  (RUB.,  III,  1187,  1399,  11  nov.?).  —  80,  81  (i4i3,  18  nov.). 

4.  Meineni  brut'der  (y;L7^.,  III,  146,  i4i6,  3i  oct.).  Lieben  bruoder  (788, 
1434,  II  mai).  —  038  (i43o,  21  mai). 

5.  Hattstatt  caution  des  Ribeaupierre  (RUB.,  II,  63o,  63i,  1399,  6,  19  mai). 
Créance  d'une  rente  à  la  charge  des  Ribeaupierre  pour  moitié,  de  Hattstatt 
pour  l'autre  moitié,  au  profit  de  Dieschin  de  Ilungerstein  (III,  225,  1421, 
29  sept.).  Burgfriden  zuo  Eckerich  gehoerende  (2,  1409,  S  fèvr.;  ioo3,  vers 
1437)- 

G.  Ilartung  de  Ilaiis  tenait  en  gage  de  Maximin  et  d'Ulric  de  Ribeau- 
pierre le  village  de  Ilausen.  En  mariant  sa  fille  à  Gauthier  d'Andlau,  il  lui 
constitue  cette  gagerie  en  dot.  Maximin  et  Ulric  donnent  l'investiture  à 
Gauthier  (fît/ Z^.,  III,  148, 1416,  10  déc,).  Maximin  donne  en  fief  mâle  à  Gau- 
thier et  à  Rodolphe  d'Andlau  le  village  de  Diebolsheim  (239  a,  1422,  21  août). 
—  Jean  de  Wettolsheim  reçoit  de  Maximin  l'emplacement  du  château  d'An- 

14 


—  210  — 

connu  pourrait  nuire  à  la  Bourgoi^ne.  Peut-être  en  est-il 
bien  tenté.  Cachant  son  exaspération  sous  les  formules 
les  plus  respectueuses,  il  implore  du  duc  Philippe  le  paie- 
ment de  la  somme  qui  lui  fut  promise  «  au  temps  passé  », 
à  Baume-les-  Dames.  Il  rappelle  au  fils  la  dette  du  père  et 
du  «  père  du  père  »  '.  Le  conseil  de  Bourgogne  ne  le  com- 


grâtt  près  de  Guebwiller,  à  titre  de  tief  mâle.  Mais,  par  une  faveur  (Gnade) 
du  seigneur  de  Ribeaupierre,  les  filles  légitimes  (eliche)  de  Wettolsheim 
pourront  jouir  du  fief  à  condition  de  le  faire  reprendre  par  un  homme  aj-ant 
la  capacité  féodale  (Doch  also  das  sy  solich  lehen  guot  empfahent  durch 
ein  man  der  Ichens  genosz  ist.  588,  1428,  3  nov.).  Cette  concession  n'est 
peut-être  qu'un  simple  renouvellement.  —  Antoine  de  Hattstatt  de  Vir  au 
Val,  ayant  formé  le  projet  d'aller  en  Bohême  faire  la  guerre  aux  infidè- 
les, vend  à  réméré  à  Gauthier  Fulweiss,  maître  de  la  ville  de  Colmar,  sa 
part  de  droits  sur  Walbach,  avec  le  consentement  de  Maximin  dont  il  la 
tient  en  fief,  et  promet  de  payer  sa  dette  et  retirer  son  gage  dans  le  pre- 
mier trimestre  de  l'année  qui  suivra  son  retour  (221,  1421,  igjuil.;  Scher- 
len,  p.  345).  —  Weitenmûhle.  Serviteur  particulier  (Inniger  diener)  de 
Maximin  pendant  la  guerre  des  Thierstein  contre  Catherine  {RUE.,  III,  6, 
1409,  16  mars,  p.  6).  Lupfen  a  rompu  la  paix  avec  Catherine  et  Maximin. 
La  duchesse  charge  Weitenmûhle  d'une  lettre  et  d'une  commission  ver- 
bale, à  ce  sujet,  pour  le  duc  d'Autriche  (^3,  i4i3,  26  avril,  p.  67).  Cpr.  plus 
haut,  p.  6j.  Lettre  de  Thierry  à  Maximin  {78,  Limbourg,  i4i3,  i;  ocl.).  Pen- 
dant le  concile,  Ribeaupierre  a  emmené  Thierry  à  Constance.  Rappelé 
par  une  guerre  avec  quelques  seigneurs,  il  accrédite  Weitcnmiihle  auprès 
d'Eberard,  comte  de  Neuenburg  (159,  1417,  16  juil).  «  Veuillez,  »  disent  Ca- 
therine en  i4i3,  Maximin  en  1417,  dans  leurs  lettres  de  créance,  «  croire  ce 
«  que  Thierry  vous  dira  de  notre  part  en  cette  affaire  ».  Wellent...  ÏHetri- 
chen...  gelouben  das  er  ùch  zu  disem  maie  sagend  wirt  von  unsern  wegen. 
—  Wittenheirn.  Min  man  vnd  diener,  dit  Maximin  (IIl,  3i4,  i424-  6  nov.). 
1.  Coppie.  A  tous  prelaz  et  princes  temporelz,  seigneurs,  chcualiers, 
escuiers,  maistres  et  autres  estans  du  conseil,  qui  demeurent  dessoub  très 
hault  prince  et  seigneur  monseigneur  Phelippe,  duc  de  lioiirgoingne,  conte 
de  Flandres,  d'Artois  et  de  liourgoingne,  etc.,  mon  très  redoubté  seigneur, 
je  Maximiens,  seigneur  de  liil)oupierre,  me  recommande  à  vous,  mes  très 
chiers  seigneurs  et  bons  amis.  Pour  icelles  debtes  dont  bonne  mémoire  le 
père  du  père  mon  dit  seigneur  de  Bourgoingne  et  par  especial  monsei- 
gneur le  duc  Jehan,  son  père,  me  sont  esté  tenuz,  que  l'on  me  doit  enco- 
res,  qui  sont  pour  pluseurs  notables  seruices  que  je  leur  ay  faiz  et  des- 
pendu le  mien  en  bonne  foy  et  mis  sur  eulx  et  en  leiir  diz  seruires.  des- 
quelz  despens  et  debtes  le  conseil  de  mon  dit  seigneur,  présent  par  espc. 
cial  et  nommeement  noble  seigneur  mon  bien  amè  seigneur  et  nepueu  le 
seigneur  de  Saint  George  et  autres  du  dit  conseil  de  mon  dit  seigneur, 
ont  appointie  et  traittie  auec  moy,  ou  leinps  ])assé,  au  lieu  de  lianlme, 
j)our  la  somme  de  x'"  viez  escuz  d'or  (pii  me  doiuenl  esli-e  payez  parle  dit 
traittie,  comme  dit  est.  El  en  icellui  ti'aitlie  ilz  m'ont  oslé  et  rabatu  vne 
grande  somme  d'argent  montant  à  plus  que  la  moitié,  duquel,  pour  Pa- 
mour  de  mon  dit  seigneur,  je  suis  esté  content  et  me  suis  voulu  luissier 
traictier  et  appninlicr  bien  doulcement.  desciuelles  choses  je  me  Iraiz  et 
rapporte  nu  dit  conseil.  Neantmoins   l'on  m'a  tousiours  détenu  le  nnen, 


—  211  - 

prend  pas,  ignore  tout,  ne  voit  en  lui  qu'un  serviteur  reve- 
clie.  Ce  n'est  plus  le  «  cher  »  seigneur  de  llibeaupicrre.  On 
lui  refuse  les  titres  d'honneur  et  les  marques  d'amitié  que 
la  cour  de  Bourgogne  lui  prodiguait  jadis.  On  traite  d'un  air 
hautain  ou  plaisant  ses  olt'res  de  dévouement,  sa  proposi- 
tion de  dépenser  au  service  du  duc  la  somme  qu'il  récla- 
me. «  Vous  ne  faites  en  cela,  il  nous  semble  »,  lui  écrit-on 
après  la  mort  de  Catherine,  «  que  vous  acquitter  loyale- 
«  ment,  car  vous  êtes  issu  de  gens  féaux  de  notre  sei- 
«  gneur  ))K  Maximin  considère  la  destinée  à  laquelle  les 


comme  dit  est,  de  laquelle  chose  Ton  m'a  fait,  comme  il  me  semble,  dom- 
maige  et  despiaisir.  Combien  que  je  voaldroye  seruir  et  complaire  à  mon 
dit  seigneur,  je  vous  prie  tous  et  vng  chascun  par  lui,  très  acertes  et  pour 
lousiours  à  desseruir,  qu'il  vous  plaise  à  parler  à  mon  dit  seigneur  de 
BoLirgoingne  pour  moy  et  lui  prier  que  en  ce  lui  plaise  à  estendre  sa  graice 
en  commandant  à  aucuns  des  siens  tant  et  si  amplement  que  je  soye  payé 
de  ma  dicte  debte,  sans  moy  plus  auant  ce  retarder  ne  prolongier.  Lequel 
argent  et  autres  de  mes  biens  je  vueil  en  bonne  foy  despendre  à  lui  ser- 
uir des  ores  en  auant  à  tousiours  obéir  à  lui  et  estre  appareillie  comme 
tousiours  en  toute  ma  vie  ay  fait  à  mes  dis  seigneurs  ses  grans  père  et 
père,  cui  Dieu  absoille,  se  n'estoit  que  plus  auant  l'on  me  voulsist  le  mien 
retenir,  comme  dit  est,  de  laquelle  chose  je  ne  faiz  nul  doubte  et  ne  m'en 
coniie  point  en  mon  dit  seigneur  que  ainsi  le  voulsist  faire,  ains  me  conlie 
en  sa  grâce  qu'il  me  fera  payer  et  satisfaire  de  ma  dite  dcbte.  Et  vous  y 
plaise  si  très  humblement  monstrer  et  faire,  comme  j'en  ay  fiance  en  vous 
et  à  vng  chacun  de  vous,  et  ce  je  desseruiray  très  voulentiers  enuers 
vous.  J'ay  chargie  à  Jehan  de  Couleur  el  ordonne  porteur  de  cestes,  de 
vous  dire  aucune  chose  de  ma  part  et  à  vng  chascun  de  vous,  comme  il  le 
vous  dira  et  saurez  bien  par  lui.  Donné  soubz  mon  seel  placque  en  cestes 
au  dimenche  après  Reminiscere  (6  mars)  m  cccc  xxviij  (Bibliothèque  de 
Dijon,  fonds  Baudot,  95^  (40),  portefeuille  blanc,  pièce  n°  288.  l*ap.  Ecri- 
ture de  l'époque).  Cpr.  la  lettre  originale  de  Maximin  en  allemand,  HL'B., 
111,  355. 

I.  Très  honnoré  (a)  seigneur,  nous  nous  recommandons  à  vous  et  vous 
plaise  sauoir  que  le  xvj  jour  de  ce  présent  mois  de  mars,  Jehan  de  Cou- 
leur, escuier,  porteur  de  ces  présentes,  nous  présenta  et  bailla  en  cesle 
ville  de  Dijon,  en  la  chambre  du  conseil  de  nostre  très  redoublé  seigneur 
monseigneur  le  duc  de  Boargoingne,  vues  lettres  patentes  de  vous  en  [)a- 
pier,  escriptes  en  f/i/o/.s, données  soubz  voslre  seel  le  dimanche  après  Hemi- 
niscere  derrenement  passé,  lesquelles  lettres  s'adressent  à  tous  prelas  et 
princes  temporelz,  seigneurs,  cheualiers,  escuiers,  maistres  et  autres  eslans 
du  conseil  et  qui  demeurent  dessoubz  nostre  dit  1res  redoublé  seigeur  et 
font  icelles  lettres  mencion  de  pluseurs  choses  etespecialement  de  certain 
traictie  que  vous  dictes  auoir  esté  fait  auec  vous  au  lieu  de  Baulnie  par 
vostre  bien  amé  seigneur  et  nepueu  monseigneur  de  Saint  George  et 
autres  du  conseil  de  nostre  dit  1res  redoublé  seigneur,  par  lequel  traiclie 
et  pour  les  causes  contenues  en  icellui  vous  deuez  auoir  de  nostre  dit  1res 
redoublé  seigneur,  (eomuie  vous  dites)  (b),  la  connue  de  dix  mil  vie/  esciiz 


k 


—  212  — 


Welches  ont  élevé  sa  famille.  Il  ne  faut  pas  éloigner  à  ja- 
mais leurs  bienfaits  ;  aucun  prince  allemand  n'est  en  état 
de  lui  donner  l'équivalent  de  ce   qu'il  risquera  de  perdre 


d'or,  lesquelz  vous  deiient  estre  payez  comme  contiennent  vos  dictes  let- 
tres, selon  la  manière  du  dit  Irailtie,  et  que  de  ce  vous  vous  rapportez  au 
dit  conseil,  et  neantmoins  vous  n'auez  point  de  la  dicte  somme  de  x"  escuz 
esté  payé  ne  contenté,  dont  il  vous  semble  que  Ton  vous  ait  fait  dommaige 
et  desplaisir,  combien  que  de  tout  vostre  pouoir  vous  vouldriez  seruir 
et  complaire  à  nostre  dit  très  redoublé  seigneur  et  que  la  dicte  somme 
de  X'»  escuz,  se  receue  l'auiez,  et  autres  voz  biens,  vous  vouldriez  en  bonne 
foy  despendre  ou  dit  seruice,  doresenauant  et  tousiours,  toute  vostre  vie, 
obéir  à  nostre  dit  1res  redoubté  seigneur,  comme  fait  auez,le  temps  passé 
à  noz  très  redoublez  seigneurs,  nos  seigneurs  ses  ayeulet  père,  dont  Dieu 
ait  les  âmes,  et  priez  par  vos  dictes  lettres  aus  diz  prelaz,  princes  tempo- 
relz,  seigneurs,  cheualiers,  escuiers,  maistres  et  autres  du  conseil  de  nos- 
tre dit  très  redoubté  seigneur  qu'il  leur  plaise  de  ceste  matière  parler 
pour  vous  à  icellui  seigneur  et  lui  prier  qui  lui  plaise  y  extendre  sa  grâce, 
en  commandant  à  aucuns  des  siens  si  emplement  que  vous  soyez  payé  de 
la  dicte  debte.  Et  avec  ce,  très  honnoré  (c)  seigneur,  auons  oye  sur  ce  la 
créance  que  de  par  vous  nous  a  dicte  le  dit  Jehan  de  Couleur,  laquelle  en 
eftect  et  par  ses  rapport  etexpedicion,  contient  que  vous  vouldriez  bien 
que  aucune  journée  fust  prinse  à  certain  jour  prochain  au  lieu  de  Mombe- 
liart,  de  Lure  ou  de  Beaufort,  à  laquelle  fussent  aucuns  des  gens  du  con- 
seil de  nostre  dit  seigneur,  et  vous  vous  trairiez  par  deuers  eulx  pour 
besoingnier  et  entendie  en  la  matière  dessus  dicte.  Sur  quoy  vous  plaise 
sauoir,  très  honnoré  (d)  seigneur,  que  des  bonnes  voulenté  et  afleclion 
que  tousiours  auez  eues  et  aucz  à  seruir  et  complaire  à  nostre  dit  seigneur, 
comme  fait  auez  à  feux  nos  diz  seigneurs  ses  ayeul  et  père,  nous  sommes 
très  liez  et  joyeux  et  très  affectueus[ementj  vous  en  remercions  de  par  lui 
tant  que  plus  pouons  (et,  en  ce  faisant,  nous  semble  que  vous  acquittez 
lealement,  attendu  que  vous  estes  extraict  des  gens,  seigneurs  et  fealx  de 
nostre  dit  très  redoubté  seigneur)  (e).  Vos  dictes  bonnes  voulenté,  alleccion 
et  olfres,  ainsi  que  (dictes  et  faictes  pour  complaire  et  seruir  nostre  dit 
seigneur,  lui  signifïierons  et  escriprons  pour  d'icelles  estre  mieulx  acer- 
tené)  (f),  lequel  nostre  dit  très  redoubté  seigneur,  depuis  trois  aiis  en  ça, 
a  tousiours  esté  et  encore  est  es  parties  des  pays  de  Flandres,  Hollande  et 
Zellande,  grandement  occupé  pour  le  fait  de  sa  guerre  et  autres  ses  affai- 
res de  par  delà,  comme  auez  peu  et  pouez  sauoir.  Et  en  tant  qu'il  touche 
le  dit  traictie  et  debte  des  diz  x°"  escuz  d'or,  dont  nous  n'auons  trouué  par 
deçà  aucun  vray  enseignement  des  dis  monseigneur  de  Saint  George  ne 
autres  du  conseil  de  noslre  dit  très  redoubté  seigneur,  que  Ton  dit  auoir 
esté  à  latlicte  journée  de  Banlme, (insoil  ce  que  nous  en  aions  faicte  bonne 
diligence)  (g),  et  (que)  (h)  d'icellui  traittie  ne  nous  est  encore  aucunement 
apparu  par  lettres  ne  autrement,  nous  en  vouldrions  bien  sauoir  la  vérité, 
et  se  vous  en  auez  aucunes  lettres  (jue  (ricelles  nous  feissiez  apparoir  (ou 
nous  en  enuoyer  la  co|)pie  signée  de  autentiquée)  (i),  pi>ur  nous  [)lus  em- 
plement eini)l()ver  et  de  ceste  matière  parler  plus  au  vray  à  nostre  dit  1res 
redoubté  seigneur,  à  sa  prochaine  venue  en  ses  pays  de  liourgoingne,  la- 
quelle nous  desirons  moult  à  son  bon  plaisir,  bien  et  honneur,  et  y  faire 
lors  tout  le  mieulx  (|ue  nous  pcnirrons  et  autre  chose  de  nous  n'y  pouons (j), 
tie  pri'senl  ut- jus(iu;'s  à  la  dicte  prochaine  venue  de  nostre  dit  seigneur, 
boniienuMt  Wnw,  connu;'  \  ous  niesuies  pouez  assez  sauoir  et  considérer.  El, 


—  213  -- 

et  manquera  de  gagner  s'il  en  vient  à  un  éclat.  La  pru- 
dence, l'illusion  tenace  d'un  paiement  à  venir,  un  reste 
de  déférence  peut-être  à  l'égard  de  la  très  haute  princesse 


très  honnoré  (k)  seigneur,  se  chose  vous  plaist  par  deçà  que  puissions,  si 
le  nous  signifiiez  et  escrisez  feablement  pour  l'acomplir  de  très  bon  cucr. 
Et  scet  Nostre  Seigneur,  etc.  Escript  à  Dijon  le  xxij  jour  des  mas,  l'an  mil 
cccc  xxvij.  Les  tous  vostres  les  gens  du  conseil  et  des  comptes  de  mon- 
seigneur le  duc  et  conte  de  Bourgoingne.  A  (1)  très  honnoré  (m)  seigneur 
Maximin,  seigneur  de  Ribavpierre  (n).  —  (a)  (c)  (d)  (k)  (m)  Ecrit  au-dessus 
du  mot  —  chier  —  biffé.  —  (b)  Ecrit  au-dessus  de  la  ligne.  —  (e)  Ajouté 
en  marge,  remplaçant  ce  passage  du  texte  :  car  ainsi  l'ont  tousiours  fait, 
le  temps  passé,  messeigneurs  vos  prédécesseurs.  —  (f)  Au-dessus  du  pas- 
sage suivant  raturé  :  ces  choses  signiffierons  et  escrirons  très  briefment 
et  par  propre  messaige  à  nostre  très  redoubté  seigneur.  —  (g)  (h)  (i) 
Au-dessus  de  la  ligne.  —  (j)  Les  mots  —  ne  sauons  —  qui  suivaient, 
biffés.  —  (1)  Le  mot  —  nostre  —  raturé.  —  (n)  Les  mots  suivants 
biffés  :  escuier,  conseillier  et  chambellan  de  monseigneur  le  duc  et 
conte  de  Bourgoingne  (Ibid.,  pièce  n»  287.  Minute.  Pap.).  Cpr  la  lettre,  telle 
qu'elle  fut  écrite  à  Maximin,  RUE.,  III,  557.  —  Les  gens  des  comptes  en 
référèrent  au  seigneur  de  Saint-George  par  la  lettre  suivante  : 

Très  honnoré  seigneur,  nous  nous  recommandons  très  affectueuse- 
ment à  vous  et  vous  plaise  sauoir  que,  mardi  derreneraent  passé,  vng 
escuier  du  pays  d''Alemaigne  nommé  Jehan  de  Couleur  nous  présenta  et 
bailla  en  la  chambre  du  conseil  de  nostre  très  redoubté  seigneur  monsei- 
gneur le  duc  de  Bourgoingne,  en  ceste  ville  de  Dijon,  vne  lettres  patentes 
de  Macemin  de  Ribaupicrre  escriptes  en  papier  et  scellées  du  seel  du  dit 
Maxemin,  comme  disoit  le  dit  escuier,  lesquelles  lettres  faicles  en  thiois 
nous  auons  fait  translater  en  français  par  messire  Hugues  Briot,  jadis  ser- 
uiteur  de  feue  madame  d'' Austeriche  dervencment  trespassée,  cui  Dieu  par- 
doint.  Pour  auoir  meilleur  aduis  et  entendement  sur  le  contenu  d'icelles 
lettres  et  de  la  dicte  translacion  vous  enuoyons  la  coppie  cy  dedens 
enclose  et  vous  requérons  de  par  nostre  dit  seigneur  et  de  par  nous 
prions  très  acertes  que  vous  plaise  auoir  bon  aduis  sur  le  contenu 
d'icelles  lettres  et  aussi  sur  ce  que  le  dit  Jehan  de  Couleur  nous  a  dit  par 
sa  créance  dont  font  mencion  les  dictes  lettres,  que  le  dit  Macemin 
requiert  que  en  accordast  vne  journée  auec  lui  au  lieu  de  Mombeliart,  de 
Lare  ou  de  Beaufort,  où  l'en  enuoyast  aucuns  des  gens  de  nostre  dit  sei- 
gneur, deucrs  lesquelz  il  se  trairoit  pour  besoingnier  auecques  eulx  sur 
le  fait  et  traittie  decleré  es  dictes  lettres,  et  que  vous  nous  escrisez  et 
signiffiez,  s'il  vous  plaist,  tout  ce  que  vous  i)Ouez  sauoir  du  dit  fait  et  se 
auec  le  dit  Macemin  fut  fait,  au  lieu  de  Baulmc,  par  vous  et  autres  des 
gens  de  nostre  dit  seigneur,  aucuns  traitie  ou  accord  par  lequel  nostre  dit 
seigneur  fut  lie  et  obligé  de  payer  lex  dix  mil  escuz  d'or  viez  dont  font 
mencion  les  dictes  lettres,  afin  que,  eue  sur  ce  A'ostre  responce,  nous 
puissions  de  ceste  matière  rescrire,  (se  mestier  est)  (a),  deuers  nostre  dit 
seigneur  et  faire  responce  au  dit  Macemin,  telle  qu'il  appartendra,  et 
nous  adez  signifïier  se  chose  vous  plaist  que  nous  puissions  pour  l'acom- 
plir de  très  bon  cuer.  Très  honnoré  seigneur,  le  Saint  Esperit  par  sa 
sainte  grâce  vous  ait  en  sa  lienoite  garde  et  vous  doint  bonne  vie  et  lon- 
gue. Escript  à  Dijon  le  xviij'-  jour  de  mert.  Les  tous  vostres  les  gens  des 
chambres  du  conseil  et  des  comptes  de  monseigneur  le  duc  do  Bour- 
goingne à  Dijon.  A  nostre  très  honnoré  seigneur  monseigneur  de  Saint 


-  214  — 

qui  consentit  à  échanger  avec  lui  une  promesse  de 
mariage,  tout  cela  retient  le  créancier  perpétuellement 
bafoué. 

Voilà  les  puissants  seigneurs  qui  ont  droit  à  la  fidélité 
et  aux  devoirs  des  vassaux  de  Catherine;  Maximin,  le 
duc  de  Lorraine,  le  comte  de  Wurtemberg,  les  évêques 
de  Strasbourg  et  de  Bâle,  les  ducs  d'Autriche,  le  roi  des 
Romains.  Entre  ces  hauts  hommes,  parfois  rivaux  ou  en- 
nemis déclarés,  les  vassaux  se  partagent  de  leur  mieux, 
ou  bien  ils  ne  servent  qu'un  maître.  En  1408,  Couleur  est 
vassal  de  Maximin,  châtelain  et  peut-être  déjà  vassal  de 
Catherine.  Sa  maîtresse  a  révoqué  son  suzerain.  Elle  at- 
tend le  cartel  de  Maximin.  «  Noble  seigneur  damoiseau 
«  Maximin  de  Ribeaupierre  »,  écrit  Couleur,  «  je  Jean 
«  de  Couleur,  châtelain  de  Rosemont,  vous  fais  savoir 
«  que,  comme  j'ai  fief  de  vous  et  que  je  suis  votre  homme 
«  et  que  cependant  je  suis  obligé  à  ma  gracieuse  dame 
«  d'Autriche  en  telle  manière  et  si  fortement  que  je  veux 
«  vous  rendre  mes  fiefs,  je  vous  les  remets  et  me  dé- 
<(  gage  d'eux  envers  vous  par  cette  lettre.  Et  ne  m'en 
«  veuillez  pas  de  mal,  car  je  dois  le  faire  ))^ 

Ce  qui  nuit  aussi  à  la  suzeraine,  c'est  le  souvenir  tout 
frais  de  ses  infortunes,  les  séjours  fréquents  et  prolongés 
qu'elle  fait  en  Bourgogne,  le  moindre  attachement  qu'elle 
semble  marquer  aux  choses  d'Alsace,  ses  embarras  finan- 
ciers, les  nombreuses  dettes  qu'elle  a  contractées  dans  les 
familles  de  ses  vassaux.  Conrad  d'Eplingen  et  Rolberg 
assistaient  à  la  remise  de  Bel  fort.  Oflenburg,  Flaxlanden, 
Pierre    et    Jean    de    Morimont,   Ulman  de  Massevaux, 


George  et  de  Sainte   Croix,  (a)  Ecrit  au-dessus  de  la  lij^^ue.  (Ibid.,  pièce 
n»  319.  Minute.  Pap). 

1.  ImIcUt  lierre  juncher  .S'/jjf///.s/;ui/J,  lierre  /uo  liapoltzstein.  Ich  Ilans  von 
Li'iterfitorJ)',  vogl  zuo  Jlosern\'ls,  lasse  neh  wissen,  als  ich  von  ùch  bflehnt 
vnd  ùwer  man  bin,  do  bin  abcr  ich  miner  gcnedigen  frowen  von  Oestrr- 
rieh  in  solicher  masse  vnd  so  vasl  verbunden,  das  icb  ùch  die  leben  vlTge- 
ben  wil.  Ich  gibe  ùch  ouch  die  selbeii  lelien  vlV  vnd  ver/ihe  mich  der 
gegen  ùch  mil  disem  biief. ..  Vnd  wellent  es  nit  fur  vbel  von  mir  haben 
wand  iehs  tuon  muos  (RU  H.,  II,  :4«),  i4oS,  3o  juil).  —  C.pr.  plus  haut  les 
combourgeois,  p.  170,  n.  1. 


—  215  ^ 

Asuel,  Gauthier  et  son  frère  Rodolphe  d'Andlau,  Volker, 
Henri,  fils  de  Gôtz  de  Hûnenberg,  sont  les  créanciers  de 
Catherine,  on  dirait  volontiers  ses  victimes.  Acheter  à 
ses  vassaux,  en  recevoir  des  services,  leur  emprunter, 
devoir  à  leurs  femmes  des  sommes  qui  représentent 
peut-être  leurs  gages  de  demoiselles  de  sa  maison, 
tarder  à  payer  pendant  des  années ,  faire  intervenir 
ses  vassaux  pour  garantir  ses  obligations  et  les  laisser 
souffrir  de  leur  corvée  de  caution  ou  d'otage ,  aban- 
donner Thiébaud  de  Morimont  à  son  sort  ;  lorsqu'il 
vient  auprès  d'elle,  avec  la  permission  du  bâtard  d'An- 
dlau, demander  probablement  sa  rançon,  lui  donner 
3  florins  «  pour  retourner  prisonnier  »,  c'est  se  faire  des 
ennemis ^  Des  intérêts  heurtés  plus  que  l'amour-propre 


I.  Le  sire  d'Essert  et  Jean  de  Morimont  cautions  pour  Catherine  (NPA., 
XII,  3%  i4ii,  3-24  .juin,  p.  78).  Elle  est  débitrice  d'ITlman  de  Massevaux,  le 
billet  (Houptbriel)  est  déposé  chez  les  Bàlois  (hinder  den  von  Basel).  Les 
Bâlois  concluent  une  transaction  (UB.  Basel,  VI,  182,  1424,9  juin).  Pierre 
de  Morimont  reçoit,  par  mandement  de  sa  suzeraine,  64  florins  d'or  rame- 
nés à  6j  livres  bàlois  (Comptes,  p.  71).  Jean  de  Morimont  obtient,  en  1437 
seulement,  de  Philippe  de  Bourgogne  le  paiement  d'une  dette  de  Cathe- 
rine (Quittance  du  3o  oct.,  B,  11932).  NPA.,  XXXV,  XLYII.  Henri  de 
Hûnenberg,  auquel  sa  femme  défunte,  Marguerite  de  Heideck  a  légué  une 
créance  de  100  florins  du  Rhin  qu'elle  avait  contre  Catherine  à  raison  de 
sa  dot,  et  qui  était  lui-même  créancier  de  Catherine  à  cause  de  services 
qu'il  lui  avait  rendus,  reconnaît  par  acte  scellé  de  lui  et  de  son  père,  Gôtz 
de  Hûnenberg,  avoir  reçu  de  la  débitrice  le  paiement  de  ces  deux  créances. 
1421,  22  avril. 

Ich  Heinrich  von  Hûnenberg,  edelknecht,  tuon  kunt  mengelichen,  als  mir 
Margaretha  von  Ileidehke,  wilent  min  eliche  husfrowe,  in  sinon  jnngesten 
willen  vnd  ordenunge,  geben  habc  hunderl  rinscher  guldin,  dicselben 
hundert  guldin  ir  die  durluchtige  hochgcborne  fursline  mine  gnedige 
frowe  frowe  Katherina  von  Biirgunden,  hertzogin  zuo  Ocsterrich,  etc., 
schuldig  was,  von  ir  estùr  wegen,  das  ich  der  egonanlen  hundort  guldin 
von  derselben  minen  gnc^digcn  frowen  vnd  och  von  allon  minen  tlionslcn 
so  ich  ir  getan  habe,  gentzlich  vnd  gar  bezalt  bin,  dz  mich  von  ir  wol 
bnu^get,  dar  vmb  so  habe  ich,  fur  mich  vnd  allen  minen  erben  vnd  nach- 
komen,  minen  egenantcn  gnedigen  frowen  vnd  ir  erben  quit,  lidig  vnd  los 
geseit  vnd  sage  och  mit  vrkûnd  dis  briefs,  vnd  dar  zuo  so  iiabe  ich  vers- 
prochen,  bi  minen  geschwornen  eid,  miner  egeuanlen  huslrowe  selige 
ordenunge  vnd  hinderste  wille  vest  vnd  stett  ze  habende,  als  si  ilon  gomaht 
vnd  geschaft  bat,  vnd  niemer  do  wider  ze  tuonde  noch  schaflen  getan,  in 
deheime  wise,  weder  heimelich  noch  offenlich,  ane  aile  geuerde,  vnd  och 
niemer  me  mit  ze  vordernde  von  den  egenantcn  huudert  guldin  vnd  von 
minen  egenantcn  diensten.  Hie  bi  sint  gewesen  lier  Ilans  Simonin,  von 
Bejort,  priester,  Ciiontz  Uofsnider,  Clans  Tàrhueter,  Johanncs  Sciniolcr,  von 


-  216  — 

offensé,  ont  détourné  Maximin.  Ils  ont  failli  allumer  la 
guerre  entre  lui  et  ses  maîtres  Léopold  et  Catherine  et 
l'ont  fait  éclater  entre  Lupfen  et  sa  suzeraine.  La  guerre 
est  la  forme  que  revêt  la  saisie  lorsque  débiteur  et  créan- 
cier sont  de  grands  seigneurs. 

Catherine  a  contre  elle  sa  situation  personnelle  et  sa 
manière  de  vivre,  la  multiplicité  des  suzerains  et  des  maî- 
tres, la  nature  et  la  composition  du  corps  féodal,  et 
le  tempérament  des  vassaux.  Un  grand  nombre,  les  Burn- 
kirch,  Morimont,  Mûnch,  Jean  Louis,  par  exemple,  ne 
sont  rien  moins  que  les  prudhommes  réclamés  par  le  trai- 
té de  Bâle.  Ils  sont  prompts  à  l'insubordination,  portés  à 
la  révolte,  pillards  et  gens  de  coups  de  main.  Toujours  en 
armes  et  en  quête,  ils  chevauchent  jour  et  nuit  par  le 
pays,  se  tiennent  à  l'affût  des  journées  entières  et  gîtent, 
au  besoin,  sur  les  champs.  Ils  arrêtent  sur  les  grands  che- 
mins. Jean  de  Morimont  et  ses  fils,  Pierre  et  Conrad,  sur- 
prennent une  ambassade  française  près  de  Boncourt.  La 
femme  du  chevalier  François  de  Grignan,  son  chapelain, 
ses  serviteurs  restent  entre  leurs  mains  ^  Jean  Louis,  à 
peine  reçu  vassal,  attaque  un  procureur  de  sa  dame  de  fief 
en  tournée  de  saisies  sur  les  territoires  de  Bel  fort  et  de 
Rosemont  et  lui  enlève  son  cheval  qu'elle  est  obligée  de 
remplacer  de  ses  deniers  ^.  Ces  nobles  malfaiteurs  don- 
nent triste  renom  au  domaine  de  Catherine.  En  i^iS,  des 
ambassadeurs  que  Philippe  de  Bourgogne  envoie  à  Bàle, 


der  Capelle,  Oclin  Heitzcr  vnd  Clewin  von  Masmânster.  Des  zuo  vrkiindo  so 
habe  ich  milieu  vatter  Gotz  von  Hùnenberg  gebclten  das  cr  siu  iiiçcsigel 
zuo  den  minen  henke  an  disem  brief,  das  ich  oeh  der  egenante  Gotz 
getan  liabe.  Der  gebeii  ist  uf  deni  nehsten  zinslag  vor  Sant  Georgen  tag 
des  jores  do  inan  zalte  von  Gotz  geburt  vierzeheii  huiulorl  vnd  ein  zwen- 
zig  jore  (H,  ii;4o-  Orig.  Parch.  Scellé  de  deux  sceaux  sur  doubles  queues 
de  parchemin.  Fragment  important  du  sceau  rond  en  cire  brune  de  Gotz 
de  lliinenberg,  a-cc  celte  légende  :  S.  Go  \trofrc]  ai  de  Uvneberg.  —  Sur 
les  Ileideck,  Schœi)(lin-Ra venez,  IV,  pp.  ^o"),  597). 

I.  Waekeniagel,  p.  45i)  (i4'^.î)  ^^^i''!)- 

Q.  Comptes,  pp.  u5,  55.  L'inféodalion  de  Grosne  à  Jean  Louis  est,  au  plus 
tôt,  du  29  mars  i425.  jour  du  remboursement  de  Volker.  Le  mandement 
de  Catherine  au  profit  de  Guillaume  Fcrté,  le  procureur,  pour  le  paiement 
du  cheval,  est  du  20  avril. 


—  217  - 

interrompent  leur  voyage  à  Montbéliard^  Henri  Kilcher, 
le  serviteur  de  Catherine,  s'effraie  à  la  pensée  d'un  voyage 
chez  sa  maîtresse.  «  J'aurais  envoyé  volontiers  ma  femme 
((  à  Votre  Grâce  et  moi-même  je  serais  parti.  Mais  un 
«  homme  honorable  m'a  prévenu  de  penser  à  moi  et  de 
«  me  garder  ;  monseigneur  Lupicin  de  Saint-Loup,  fils  du 
«  seigneur  de  Ronchamp,  pourrait  me  maltraiter.  Gra- 
«  cieuse  dame,  si  j'avais  osé,  le  troisième  jour  j'étais  près 
«  de  Votre  Grâce  »2.  Kilcher  se  souvient  de  l'agression 
deFlaxlanden  contre  son  parent^. 

Ces  vassaux  tiennent  de  leur  famille  une  sorte  d'idéal 
chevaleresque  et  quelque  sentiment  de  fhonneur;  de  leur 
siècle  le  souci  des  formes  et  des  apparences  juridiques^. 
Ils  se  font  scrupule  de  faire  la  guerre  sans  l'avoir  décla- 
rée par  un  défi  régulier  et  ils  aiment  à  couvrir  leurs  bri- 
gandages du  nom  du  droit,  à  se  présenter  aux  voyageurs 
qu'ils  dévalisent  comme  les  exécuteurs  des  jugements  des 
justices  municipales  et  des  sentences  de  l'empereur.  L'af- 
faire des  vins  de  Sigismond  leur  est  une  belle  occasion 
de  satisfaire  leur  amour  du  bien  d'autrui  et  de  la  léga- 
lité. 

Le  roi  allemand,  voulant  faire  un  cadeau  à  son  allié,  le 
roi  d'Angleterre,  a  traité  l'expédition  à  Londres  de  deux 
cent  cinquante  foudres  de  vin,  avec  des  marchands  de 
Bâle  qui  ont  formé  tout  exprès  une  société  \  Le  duc  de 
Brabant  s'empare  du  convoi  au  passage.  Sigismond  auto- 
rise les  marchands  à  se  dédommager  de  leurs  propres 
mains  sur  les  biens  du  duc.  Aussitôt,  les  associés  sont 


1.  Orig.,  II,  i3  (1423,  9  oct.). 

2.  V.  plus  haut,  p.  127,  n.  I. 

3.  V.  plus  haut,  p.  198,  n.  3.  Un  Kilcher  paraît  être  un  cavalier  au 
service  de  Bàle.  Item  Kilcherren  fur  sin  pherit  xviij  guldin  (Ilarms,  Stad- 
thaashalt  Jiascls,  p.  "ji,  1397-1398). 

4.  V.  plus  haut.  p.  172,  n.  2,  l'aflaire  Burnkirch-Stor. 

5.  Les  Bùlois  ont  la  pratique  de  ce  genre  de  présent.  Ils  donnent  à  Fré- 
déric d'Autriche,  pour  le  Carnaval,  20  quartauls  d'avoine  qui  leur  coûtent 
14  livres  10  sous  4  deniers  (Ilarms,  Stadthaashalt  Jiasels,  p.  107,  i4o8-i4(H)). 
Une  autre  fois,  ils  dépensent  46  livres  4  sous  5  deniers  pour  du  vin  qu'ils 
lui  offrent  (P.  ii6,  1411-1412). 


—  218  — 

sous  les  armes  et  aux  champs.  La  compagnie  commer- 
ciale se  change  en  une  bande  de  coureurs  qui  rançonnent 
les  gens  des  Pays-Bas.  L'un  des  principaux  associés,  Jean 
Schreiberlin,  trafiquant  et  changeur,  en  devient  le  chefi. 
Il  recrute  des  féodaux  experts  dans  Tart  des  embuscades^. 
Flaxlanden  s'enrôle.  Mûnch  et  son  fds  en  font  autant.  Le 
chevalier  partage  avec  le  plébéien  le  commandement  de 
la  troupe^.  Les  associés  guettent  les  voyageurs  qui  sui- 
vent les  deux  rives  du  Rhin  et  ceux  qui  naviguent  sur 
le  fleuve.  Flaxlanden  et  Mûnch  prêtent  leurs  châteaux  de 
Mûnch  en  stein  et  d'Angenstein  pour  servir  de  prison.  Ils 
y  enferment  des  gens  de  la  Hollande,  du  Brabant  et  du 
Hainaut  ''.  Les  Bâlois,  bien  qu'ennuyés  de  ces  atteintes  à  la 


1.  Wackernag-el,  p.  460.  Le  présent  de  Sigismond  au  roi  Henri  est  de 
i4i7-  La  permission  accordée  aux  Bâlois  par  Sigisraond  suit  immédiate- 
ment. Elle  est  révoquée  en  février  1422,  mais  remplacée,  au  mois  d'octobre 
de  la  même  année,  par  la  mise  au  bande  1  Empire  d'un  certain  nombre  de 
villes  des  Pays-Bas.  Aux  yeux  des  Bâlois,  la  mise  au  ban  équivaut  à  la 
permission  qui  a  été  retirée.  Ils  continuent  les  pillages  et  les  arrestations. 
Sigismond  lève  le  ban  à  la  lin  de  i42'3.  —  Les  principaux  documents  sont  les 
pièces  du  procès  en  dommages-intérêts  intenté  à  la  ville  de  Bâle  par  le 
damoiseau  Jean  de  .Miillheim,  l'un  des  associés.  MiiUheim  se  plaint  du 
préjudice  que  Bâle  lui  a  causé  en  faisant  mettre  en  liberté  plusieurs  per- 
sonnes arrêtées  par  la  bande.  Bâle  réi)ond  que  Schreiberlin  ayant  consenti 
à  la  libération  des  prisonniers,  Miillheim  doit  se  conformer  à  la  volonté  de 
son  chef.  V.  i»  la  décision  du  duc  Etienne  de  Bavière,  palatin  du  Bhin 
(Un.  Jiasel,  VI,  a88,  i4'îi,  23  déc);  2°  le  sauf-conduit  accordé  par  Bâle  à 
Miillheim  (289,  i432,  7  janv.);  3°  la  déclaration  faite  par  le  conseil  de  Bâle 
devant  les  libres  échevins  des  libres  justices  secrètes  de  W'estphalie 
(Vryenschellen  der  vryen  heymelichen  gerihte  ze  Wrstuah'n,  290,  22  jan- 
vier) :  4°  le  procès-verbal  notarié  des  débats  (21)0,  (i  févr.).  —  Les  arres- 
tations dont  il  est  question  dans  ces  textes  datent  de  l'époque  où  les 
Pays-Bas  étaient  au  ban  ;  les  personnes  arrêtées  sont  qualiliècs  «  pros- 
crits ))  (OlTene  ehterc)  ;  l'arrestation  des  ambassadeurs  de  Marguerite  de 
Bavière  est  de  i42'i,  après  le  12  mars,  date  du  traité  de  Bâle,  car  il  est  dit 
(pie  Thierry  de  Batsainhausen  était  alors  grand  bailli  de  Catherine 
(P.2yi). 

2.  La  manière  dont  il  sollicite  le  concours  de  .Miillheim  est  remarquable. 
Les  gens  des  Pays-IJas  lui  ont  fait  tort  et  violence,  ainsi  qu'à  sa  compa- 
gnie, le  roi  des  Bomains  lui  a  remis  une  lettre  de  mise  au  ban  (.VhtbrietT), 
il  a  un  jugement  (OrlelbrielV)  (lu  conseil  de  Bàle  (P.  28»),  11.  j'i,  20). 

i  /lans  von  F/«(7i.s7(//ir/(Vi.  ouch  desselben  .S'(7ir/7><T//n.v  hellTer...  lier  Wiir- 
ghart  Monich  und  Srln-ihcrliii... .  (h\  ile  sic  heuptlnle  der  sachen  werent 
(P.  2S(,,  11.  -33.  41). 

4.  I''tliche  von  Ilollaïul,  Uranniul  und   /{rnnrirnciK'i' die  gefangen  hiu" 

der  sich  geiu  .[ucf[slcin  (P.  2'>ij,  11.  \),  ^^).  Voii  der  gefangen  wcgen,  so  Hans 


-  219  - 

liberté  de  la  circulation  dans  leur  banlieue,  ne  peuvent  in- 
tervenir ouvertement  que  lorsque  l'association  excède  les 
limites  fixées  par  l'acte  royaU.  Un  jour,  elle  se  saisit  d'un 
homme  de  la  Savoie.  La  ville,  qui  désire  conserver  l'ami- 
tié d'une  famille  alliée  à  Catherine,  le  fait  mettre  en 
liberté  ^.  Mïmch  proteste.  On  lui  fait  tort.  Il  réclame  aux 
Bàlois  600  florins  d'indemnité,  plus  ses  frais  qu'il  évalue  à 
3oo  florins^  Une  autre  fois,  les  Mûnch  et  Jost  Warten- 
berg,  homme  de  la  haute  plèbe  où  l'on  prend  les  maîtres 
généraux  des  tribus  et  les  maîtres  des  échevins,  fils 
de  l'hôtelier  de  la  Coupe  d'Or,  font  neuf  prisonniers  ^. 
Les  captifs  se  trouvent  être  un  écuyer,  Colart  de  Hay- 
min,  et  d'autres  serviteurs  de  Marguerite  de  Bourgo- 
gne, comtesse  de  Hainaut,  Hollande  et  Zélande,  mais 
étrangère  au  méfait  du  duc  de  Brabant.  Elle  n'a  de  rap- 
ports avec  les  Pays-Bas  qu'à  raison  de  son  douaire  qui 
s'y  trouve  assis,  mais  il  lui  est  impossible  d'entrer  en 
possession,  car  son  beau-frère  de  Bavière  est  un  autre 
Frédéric.  Les  gens  de  la  douairière  de  Bavière  étaient 
des  ambassadeurs  qui  s'en  retournaient  de  la  cour  de  Sa- 
voie. Bâle  venait  de  leur  faire  l'accueil  le  plus  courtois  ; 
elle  avait  donné  des  fêtes  en  leur  honneur  et  ce  sont  de 


von  Flachslanden  zii  Monichcnstein  hindor  imc  liatte,...  wurdent  also 
wider  und  fur  gein  Monichenstein  und  zu  leste  gein  Angesiein  gefuret 
(P.  291,  11.  38.  4'3). 

1.  Miillhcira  est  depuis  assez  longtemps  raiixiliairc  de  Schreiberlin 
lorsqu'il  croit  savoir  (jue  les  Bàlois  sont  mécontents.  Il  interroge  Schrei- 
berlin qui  invoque  de  nouveau  le  jugement  (Orlelbrietl)  du  conseil.  IMu- 
sieurs  prisonniers  s'évadent  et  se  réfugient  à  B«îlc  chez  les  Auguslins,  les 
Bàlois  ne  s'opposent  pas  à  leur  sortie  du  couvent  (P.  209,  11.  33,  35). 

2.  Ein  Saphoicr  by  denselben  gefangcncn  und  ehleren  gefangen  wurde» 
haben  die  von  Bast'l  begert  an  die  gemeyne  gemeynlich  da/  si  iuu^  keren 
und  ledig  sagen  solten,  das  gesciiec  (W  290,  1.  5). 

3.  l)a  uieynt  herr  Bnrg'hart  Monich,  ritter,  er  ki'inde  der  von  finscl  ijal[> 
soliche  gefangen  nit  von  hauld  gelaszen.  daune  er  nit  gerue  darumi)  vcr- 
di'irbe  (Ibid.,  1.  10). 

4.  Oswalt  Warlenberg,  maître  général  des  tribus  (Harms,  Stadthanshalt 
Bascls,  p.  ii5,  1411-1412),  maître  des  échevins  (P.  118,  i4i2-i4i3).  Claus  et 
Ilans  Warlenberg  vendent  de  l'argent  à  la  ville;  Claus,  du  salpêtre 
(PP.  i5^,  iSg,  1424-1^25;  165,  i4'25-i42()).  A  Jost,  4'^  livres  pour  un  cheval 
(P.  iG2,  1425-1426)  et  41  livres  3  sous  pour  sa  perte  a  Klorimonl,  dans  la 
guerre  des  gageries  (P.  lO;,  1426-1427).  N1*A.,  p.  176,  n.  3. 


—  220  — 

ses  bourgeois  qui  les  arrêtent  sur  le  bateau  à  quatre 
milles  de  la  ville.  Ils  prennent  à  leur  tour  le  chemin  d'An- 
genstein*. 

Les  magistrats  de  Baie  représentent  à  Schreiberlin 
la  position  fausse  et  déshonorante  où  il  les  met  et 
le  sermonnent  tant  qu'il  finit  par  céder^.  Mais  Bour- 
quard  ne  veut  pas  lâcher  sa  proie.  Marguerite  écrit 
à  sa  sœur.  Celle-ci  n'est-elle  pas  la  suzeraine  de 
Mûnch  ?  Ne  pourrait-elle  lui  faire  entendre  que  la 
comtesse  de  Hainaut  ne  doit  pas  payer  pour  le  duc  de 
Brabant^  ?  La  duchesse  de  Bavière  ne  connaît  pas  les 
féodaux  d'Alsace.  Catherine  veut  bien  écrire,  elle  écrit 
((  beaucoup  »,  mais  elle  s'adresse  au  conseil  de  Bâle  et 
à  Schreiberlin'^.  Plusieurs  princes  s'en  mêlent  à  la 
demande  de  Marguerite.  «  Que  Sa  Grâce  Madame  Ca- 
«  therine  »,  répond  Schreiberlin,  «  veuille  bien  trai- 
((  ter  la  chose  avec  Bourquard  Miïnch,  son  vassal, 
«  son  conseiller,  son  sujet.  Quant  à  moi,  c'est  une 
«  chose  entendue  avec  Bâle,  je  consens  à  la  délivrance 


1.  Darnach  sich  gefuget  habe  das  einc  erbere  trefïliche  botschaflt  von 
der  hochgcpornen  furstynncn  vraiïw  Margrethcn  von  Bcyeren,  herlzo- 
gj'^nne  von  Bargùnden,  grafïin  zu  Hennegovwe,  Holland  und  Seland.  zu« 
dem  hochgcpornen  fursten  dem  hertzogen  von  Soaphoere  geschicket 
wordc.  Diesclben,  als  sic  danncn  schieden,  in  ire  stadt  qwamen,  yn  ire 
wyne  schanglcn,  anch  dentze,  ère  nnd  frundtscliall't  erbotten  wurde,  da  sie 
nù  von  yn  schieden  und  zu  schilf  saszen,  sy  yn  nachgefraget  so  verre  das 
von  Hans  Schriberen  und  sinen  helfTeren  mit  so  viel  luden,  die  ir  mehlig 
wurden,  nydwendig  irer  statd  by  vier  mih'n  gefangen  und  hingefuret 
haben  (P.  290,  1.  28). 

2.  Schreiberlin.  k*  coup  fait,  n'avait  plus  reparu  à  Hâle.  On  U*  décide  à 
y  revenir  et  on  lui  fait  observer  waz  yn  und  ir  gemeyn  statd  davon  zuge- 
rctte  und  zu  uneren  zùgezogen  werden  inohte,  solte  solich  trefTelich 
botschafTt  by  yn  gewesen.  zucht  und  ère  erbotden  sin,  darnach  von  ilen 
iren  und  iren  hellferen  nidergclacht  und  gt*vangen  werden,  und  triben 
das  gut  zyd  und  so  lange  mit  irem  burger  daz. . .  (Ibid  ,  1.  4^) 

3.  NPA.,  XXXI  (i4'i!ï,  ï'-i  mars),  p.  i;6.  La  lettre  de  .Marguerite  de  Hour- 
gognc  est  postéi'ieure  de  plus  d'une  année  à  l'événement  (Orig.,  p.  6;, 
n.  3). 

4.  Als  sie  nue  mit  ir^Mu  bnrger  Ifons  .Vc/jri/jcr  usztrag  der  sachen  gewon- 
nen  hatten,  so  sy  der  hafll  an  Hiinkart  Uon/c/j  \  orgenant  gewesl,  der  die 
gefangen  in  siner  gewalt  batte,  deshalben  die  hocbgeporne  furstynne 
fraûwe  Knthcrina  von  lhirgundii%  hertzogin  ze  Ostrrich,  une  decke  und 
vil  geschriben  (P.  2<)t,  1.  7). 


—  221  — 

«  des  prisonniers^  ».  Enfin  Mûnch  relâche  les  captifs^. 
Madame  avoue  son  impuissance  à  contenir  ses  vassaux 
sans  le  concours  des  bourjjeois  de  Bàle.  Les  Bàlois  font  la 
police  de  son  pays.  Ils  mettent  à  la  raison  les  agresseurs  de 
la  dame  de  Grignan,  ne  cachent  pas  aux  envoyés  de  Phi- 
lippe les  périls  des  chemins  et  leur  oHrent  de  joindre  des 
hommes  d'armes  à  leur  escorte  pour  traverser  le  Sundgau. 
Ils  ont  ce  qui  manque  à  la  duchesse  pour  faire  cette  beso- 
gne, une  inclination  naturelle  chez  la  plèbe,  qui  l'a  portée 
à  créer,  dès  ses  premières  victoires,  les  commissaires  «  se- 
crets »,  et  leur  puissance  financière'.  Elle  leur  permet  de 
peser  de  l'autorité  du  créancier  sur  les  vassaux  qu'ils  ont 
obligés  et  d'inscrire  dans  leurs  comptes  annuels  de  larges 
allocations  pour  les  «  choses  secrètes,  ))  pour  leurs  opéra- 
tions militaires  à  travers  le  pays  et  la  démolition  des  châ- 
teaux seigneuriaux^.  Cependant,  non  moins  que  les  vas- 


1.  Als  die  sachen  von  etlicheii  lursten,  den  solichs  von  f'rauwe  Margre- 
then,  der  hertzogin  vorgenunt,  verbolschafl'tet  worde,  werbende  ■\varen 
und  begereiide,  daz  die  gelangen  ledig  gezalt  wurden  derselben  ytzge- 
nanten  Irauwe  Katherinen,  hertzogin  zu  Osterich,  wurde  von  irae  geant- 
wurtet  daz  ir  gnade  mit  demselben  Barghart  Monich,  irem  manne,  rate 
und  underscsse  beschalFen  wolte  (Ibid  ,  1.  ii).  Danne  sie  mit  dom  iren  dem 
heuptsecher  gutlich  geschatiet,  und  er  yn  zugesaget  hette  die  gelangen 
wollen  ledig  sagen  (L.  17). 

2.  Die  selbe  Irauwe  in  irem  lesten  briefe  yn  volliglich  antwurte  sie  hette 
mit  Barghart  Monich  dem  iren  solichs  uszgetragen  und  geschatiet  das  er 
die  gelangen  laszen  und  ledig  sagen  wollte  (Ibid.,  1.  19). 

3.  Heimlicher.  Leur  salaire  ligure  régulièrement  parmi  les  gages  des 
valets  du  conseil  (Ratzknechle)  et  des  secrétaires  de  ville  (Schriber)  dans 
les  comptes  de  la  ville  à  partir  de  1396-1397  (Harms,  Stadthaushalt  Basels, 
p.  69). 

4.  Heimlich  sach.  Par  exemple,  pendant  le  veuvage  de  Catherine,  les 
crédits  montent  à  141  livres  en  1410/11  ;  189  livres,  l'année  suivante;  34b  li- 
vres en  142^/23 ;  718  livres  en  1425/26  (Ilarms,  Stadthaushalt  Basels,  pp.  ii3, 
Ii5,  i5o,  i6i).  Ils  tombent  à  23  livres  en  1417/18;  22  livres  en  i4i2/i3;  19  li- 
vres en  i4i4/iî>;  17  livres  en  1420/21;  16  livres  en  1416/17;  i  livre  eu  i4i'3/i4 
(PP.  118,  121,  124,  i32,  i'33,  143).  Les  autres  années,  le  minimum  est  44  livres 
en  1418,19,  le  maximum  89  livres  en  1423/24  (PP.  137,  i53)  et  la  moyenne  des 
trois  années  restant  (1419/20,  1421/22,  1424/25)  est  de  58  livres.  Les  crédits 
sont  donc  peu  élevés  durant  la  période  de  la  (juiétude  bàloise,  assez  éle- 
vés au  moment  du  traité  de  Xeuenburg,  ils  sont  presque  doubles  a  l'épo- 
que du  traité  de  Bàle  et  la  guerre  des  gageries  les  porte  au  ohiUre  le  plus 
considérable.  —  Par  exemple,  irais  de  Texpédition  à  Ensisheim  et  à  Thann 
à  la  suite  de  la  mise  au  ban  de  Frédéric  (P.  126,  i4i4  ^^  ^  •  P'^'^  haut,  p.  77). 
—  La  démolition  des  trois  forteresses  de  Blauenstein,  Neueiibteiu  et  Fiirs- 


-  222  - 

saux,  ils  mettent  en  danger  la  souveraineté  de  la  douai- 
rière d'Autriche.  En  recourant  à  leurs  services,  Catherine 
abdique  en  partie,  de  même  que  ses  vassaux  amoindris- 
sent leur  liberté  lorsqu'ils  se  font  bourgeois  forains  pour 
mettre  leurs  domaines  sous  la  garde  des  Bâlois.  Au  temps 
où  Catherine  était  régente,  un  vassal  alsacien  meurt  à 
Massevaux.  Elle  accorde  l'investiture  du  fief  à  l'un  des 
proches  du  défunt.  Survient  un  soi-disant  habitant  de  Bàle 
qui  réclame  le  fief.  Le  mort  n'était  pas  citoyen,  les  magis- 
trats n'en  prennent  pas  moins  parti  pour  leur  habitant. 
Ils  le  font  bourgeois  pour  lui  donner  un  prétexte  de  por- 
ter sa  réclamation  devant  leur  justice  et,  selon  leur  habi- 
tude, lorsqu'ils  ont  un  différend  avec  quelque  seigneur, 
ils  prennent  un  otage.  C'est  un  homme  de  Massevaux,  su- 
jet de  la  comtesse  de  Ferrette^ 

Quand  elle  appelle  les  Bâlois,  Catherine  met  le  loup  dans 
son  troupeau.  Mais  elle  n'a  que  le  choix  entre  le  sans-façon 
des  plébéiens  et  le  sans-gêne  de  ses  hommes  de  fief.  Les 
Thierstein  lui  font  une  guerre  de  brigands  qu'ils  termi- 
nent par  la  paix  aux  torts  de  leur  suzeraine^.  A  peine 
sort-elle  de  la  guerre  avec  son  vassal  Lupfen  que  son  vas- 
sal Flaxlanden  fait  tomber  sur  elle  un  déluge  de  cartels. 
«  Haute  princesse  Catherine  de  Bourgogne  »,  lui  écrivent 
à  la  fois  vingt  partisans,  «  je  vous  fais  savoir  que  je  veux 
«  aider  Jean  de  Flaxlanden  dans  son  droit  contre  vous  et 
«  les  vôtres  et  que  je  veux  être  dans  sa  paix  et  dans  sa 
«  guerre.  Donc  je  veux  me  garder  contre  vous  et  les  vo- 
<(  très -^  ))  Maximin  lui  prend  plusieurs  sujets,  (Uewin,  le 
riche  écrivain  de  Tliann,  des  juifs,  bourgeois  d'Altkinh 
et  de  Kientzheim,  et  les  jette  en  prison  pour  leur  airacher 
de  l'argent*.  Il  est  jaloux  des  fiefs  que  Fridung  a  reçus 


lcnsl<Mii  coùlc  KJ2  livres  (T.  iit>,  i4ii/ia).  CoUo  d'IsU'iu  l'sl  IraiU'e  à  forfait 
pour  'Jio  livres  (Nl'A.,  4^?  i4'*J»  P-  '■^♦>3)- 

1.  NPA.,  VlI(i4oy),  §  i8,  p.  -j-i. 

2.  UB.  Jiasel,  V,  :i5J  (i4o;,  a4  janvier). 

3.  Z;/".,  i>ièces  annexes,  11  (1412,  4*7  oetobrc). 

4.  V.  rélat  (les  sommes  et  des  preslalions  en  nalure  (jiie  Maximin.  pen- 
ilaiil  (|u"il  élail  ^land  bailli,  a  tii-ees  de  l>le\\  in  (lilH.,  II.  -(^^  (\\),  i4o8).  Lel- 


—  223  — 

d'elle.  Une  dame  de  Werdenstein  qu'il  va  chercher  dans 
la  contrée  lointaine  de  l'Entlebuch  l'ournira  prétexte  à 
une  chicane.  Maximin  emprisonne  le  maître  de  cuisine  et 
lui  donne  pour  compagnon  de  captivité  Rulin,  l'échanson 
de  sa  fiancée \  «  Cher  féal  »,  écrit-elle  à  Ribeaupierre, 
«  ce  que  tu  nous  a  mandé,  nous  l'avons  bien  compris. 
((  Mais  qu'ils  aient  mérité  cela  de  toi,  qu'ils  t'aient  fait 
«  quelque  chose  qui  vaille  que  tu  les  traites  ainsi,  nous  en 
«  sommes  surprise.  Car  nous  n'avons  jamais  trouvé  chez 
<(  eux  que  dévouement  et  loyauté  dans  tes  aflaires,  en 
«  sorte  qu'ils  devraient  être  traités  équitablement.  Nous 
((  te  prions  donc  de  les  laisser  aller  avec  leur  avoir.  Tu  ne 
«  peux  nous  faire  un  plus  grand  plaisir  ^  »  Maximin  ne 
se  laisse  pas  toucher.  Il  lui  faut,  pour  rançon,  les  fiefs  de 
Fridung.  Un  acte  de  déguerpissement  en  forme,  muni  du 
consentement  de  la  suzeraine,  sanctionne  la  spoliation  du 
vassal  qu'elle  s'était  fait  à  ses  frais '^. 


très  de  Catherine  à  Maximin  pour  lui  réclamer  :  i*  deux  de  ses  bourgeois 
d'Altkirch  et  de  Kientzheim,  juifs  à  en  juger  pur  leurs  noms  :  Elyoch,  Le- 
nen  Hakkeniennyn  sun,  iîenneL  Vsaks  sun  (G97,  1404,  3o  nuii);  2"  un  juii" 
d'Atkirch  (761  (11),  1408,  p.  58o). 

1.  HUB.,  111,  1190,  p.  558.  n.  i  et  deux  lettres  de  Catherine  à  Maximin  : 
la  première  du  26  décembre  i4i5  (i33),  la  seconde  du  20  janvier  141;  (lôO). 
La  première  indique  bien  les  prisonniers,  den  kuclienmeisler  vnd  Riihclin; 
la  seconde  ne  les  désigne  pas,  mais  peut  se  rapporter  a  la  même  all'aire. 

2.  Lieber  getruiwer,  als  du  vns  verschriben  hast,  daz  haut  wir  wol  vers- 
tandcn;  do  nimt  vns  wnder  hant  su  daz  vmb  dich  verschuldet  oder  in 
semlicher  mosse  wider  dich  geton,  daz  du  sut  also  haltest,  wend  wir  doch 
nie  entphlunden  hant  denne  daz  sut  fromklich  vnd  getru/lich  in  dinen 
sachen  geton  haut,  daz  su  doch  billich  geniessen  sodlen.  Do  bitten  wir 
dich  aber  daz  du  sui  lidig  losest  varen  mit  dem  yren  :  do  tuost  du  vns  ein 
gancz  gevallen  an  (2"^  lettre). 

3.  L'acte  d'abandon  porte  que  Catherine  avait  acheté  Merxheim  et  Ua- 
dersheim  à  Tintention  de  son  ancien  maître  d'hôtel,  Frédéric  de  llaus.  Die 
wir  bii  ziiten  vmb  vnsern  lieben  getrùwen  Friderichen  vom  lliise,  wilenl 
vnsern  hotlemeister,  koutt't  haben  (RUB.,  111,  1190,  sans  date).  Veut-ou 
ménager  l'amour-propre  de  la  suzeraine?  AntérieurenuMit  à  la  rédaction 
du  livre  des  liels,  iJeut-ètre  à  Tepoque  des  négociations  de  Itaumc-les- 
Dames,  Fridung  recouvra  sou  iiel".  11  le  conserva  délinitivement.  Conrad 
Fridung,  sur  vue  nouvelle  conuocation,  a  derechef  esté  inuesty  de  ce  lief. 
Fait  le  samedy  auant  la  leste  de  S'  Michel  (25  sept.)  de  Tannée  \^Xi.  — 
Conrad  Fridung  dii  Kudwnmaisler  a  derechef  esté  inuesty  de  ce  tief.  Fait 
le  lundy  auanl  la  leste  de  l'Aposlre  S'  Mathieu  (18  sept.)  i44:  (F\lrait  vies 
liels  de  la  maison  dWulriche,  fol.  33^,  v)-  Cpr.  plus  iiaut,  i>.  iy(),  n.  3. 


—  224  - 

Des  hommes  de  cette  trempe  installés  dans  un  office  en 
usent  comme  d'un  fief,  c'est-à-dire  comme  ils  feraient  de 
leur  alleu.  Grand  bailli  de  Haute-Alsace,  Lupfen  laisse 
sans  réponse  les  messages  réitérés  de  la  landgravine  dans 
les  plus  graves  circonstances  de  la  guerre  des  Pays  Anté- 
rieurs ^  Châtelain  de  Landser,  Mûnch  se  fait  payer  direc- 
tement par  les  maires,  il  ne  veut  connaître  ni  les  rece- 
veurs, ni  les  règles  de  comptabilité  du  domaine  ^. 
Châtelain  de  Délie,  Jean  Bernard  refuse  de  faire  obéis- 
sance pour  la  forteresse  dont  il  a  la  charge.  Madame 
appelle  Frédéric  à  l'aide  et  finalement  négocie  avec  le  re- 
belles. 

Mais  c'est  surtout  à  l'occasion  de  ses  relations  au  dehors 
qu'elle  voit  se  produire  l'indépendance  de  ses  vassaux. 
Elle  est  opposée  à  la  guerre  entre  Bâle  et  ïhiébaud  de 
Neuchâtel.  Ses  vœux  sont  pour  Thiébaud  et  c'est  Flaxlan- 
den  qui  déchaîne  la  guerre.  Il  décide  l'évêque  Hartmann 
Mûnch  à  se  retirer  et  lui  choisit  pour  successeur  un  prélat 
pourvu  de  solides  alliances,  l'abbé  de  Seltz,  Jean  de  Flec- 
kenstein*.  La  guerre  obtenue,  il  lui  donne  ses  soins,  cor- 
respond avec  Bâle  et  les  villes  liguées  contre  Neuchâtel, 
dirige  opérations  et  négociations  \  Cependant  les  vassaux 


I.  NPA.,  IX,  7»,  H,    (i4io,  5  jaiiv.),  p.  54. 

a.  Comptes,  pp.  26,  28. 

i.  Stautreiibcrg  et  les  conseillers  de  Catherine  vont  à  Brisac,  auprès  du 
comte  Guillaume  de  Montlort-Tettnang,  chercher  un  accommodement 
(appointement)  avec  Lupfen  et  Asuel.  Staufl'enberg  envoie  un  chevau- 
cheur  au  duc  d'Autriche  pour  lui  «  signilior  la  désobéissance  du  seigneur 
d^Asuel  »  {Comptes,  p.  16'.  Ces  deux  articles  du  compte  des  dépenses  de 
Slaullenberg  sont  postérieurs  au  10  août  i4a4  ^^  paraissent  antérieurs  au 
6  décembre  de  la  même  année.  liriot  et  le  bailli  de  Gray  vont  conférer  à 
Danuomarie  avec  Asuel.  Le  l)ailli  de  (îray  reste  quinze  jours  absent.  Le 
mandement  de  paiement  est  du  ui  juin  14^5  (I*.  5ti). 

4.  Stipatus  amicis  et  fautoribus  fClironik  Ileiurichs  von  Beinheim,  liasl. 
Vhron.,  V,  p.  355).  La  démission  de  l'évêque  Hartmann  .Mùnch  est  du  mois 
de  mai  i^i'i,  deux  mois  environ  après  le  traité  de  Bâle. 

5.  I>ettre  de  Bâle  à  révêipie  (Orig.^  H,  a'3,  i4i5,  28  avril).  Lettre  de  Bienne 
à  riaxlanden,  préparation  de  rexpédilion  contre  lléricourt  (Briefe,  111, 
ii3,  i»"-  nov.).  Lettre  de  Briot  à  StautlVnberg  lui  demandant  compte  d'une 
entrevue  qu'il  vient  d'avoir  avec  le  maître  d'Iiôtel  de  l'évêque  (laS,  nov.? 
avant  le  3o).  Conférence  à  Brisac  entre  SlaulVeiiberg,  Tliierry  de  Ratsam- 
hausen  et  le  maître  dhôtel  de  l'évéciue  {Comptes,  p.  i5,  avant  le  a(»janv. 
142O). 


—  225  — 

de  Catherine  se  divisent  entre  les  deux  camps,  sans  tenir 
compte  de  ses  préférences.  Jean  Louis  et  Montaigu  sont 
du  parti  de  Thiébaud^  Antoine  de  Hattstatt  de  Vir  au 
Val  lui  ouvre  les  portes  de  son  château  2.  Thiébaud  de 
Grandvillars  et  Conrad  de  Burnkirch,  sur  un  ordre  de 
Bâle,  ferment  aux  Welches  le  château  de  Grandvillars  ^ 
Les  compagnons  bâlois  chevauchent  avec  leur  capitaine, 
Conrad  d'Eptingen^.  Asuel  se  met  du  côté  de  l'évoque. 
Jean  de  Thierstein,  qui  reconnaît  parmi  les  alliés  de  Neu- 
châtel  son  ennemi  personnel,  le  sire  de  Villersexel,  intro- 
duit à  Florimont  un  détachement  de  Bâlois  \  Jean  de 
Montjoie  fait  la  campagne  contre  Héricourt  qui  met  fin  à 
la  guerre  par  l'écrasement  de  Thiébaud  et  l'incendie  d'une 
forteresse  de  Bourgogne  '. 


1.  Dans  les  trêves  entre  l'évêque  de  Bàle  et  Thiébaud  sont  compris 
(coraprehensi)  nommément  du  côté  de  l'évêque  Jean  de  Montjoie,  Jean  de 
Flaxlanden  et  Jean  Bernard  d'Asuel  ;  du  côté  de  Thiébaud,  Jean  de  Neu- 
chàtel  (UB.  Base!.,  VI,  218,  1426,  11  mars,  p.  220). 

2.  Deux  lettres  de  Bâle  du  2  avril  i4'i5  (Feria  secunda  post  Palmarum, 
anno,  etc.  xxv.  Missiven,  III,  i3o,  i3i)  :  1°  Bàle  à  Strasbourg.  Ouch  ist 
uns  fùrkomen  das  sich  Anthonie  von  Hadstatt,  graff  Dieboltz  von  Xùwem- 
burg  vetter  muotter  halb,  da  nidenan  by  l'ich  und  vmb  ùch  vaste  bewerbe 
und  des  obgenanten  graff  Dieholtz  helffer  wider  unsern  gnedigen  herren 
von  Basel  und  uns  werden  welle.  Bàle  demande  si  le  fait  est  vrai.  2*  Bàle 
an  den  ersamen  bescheidcnen  Andres  Ospernellen,  Henmann  von  Tonsel 
und  anderen  unseren  burgeren  gemeinlich  und  insunders,  die  iecz  in  die 
messe  gen  Franckenfurt  gefaren  sind.  Bàle  leur  fait  savoir,  comme  dans  la 
lettre  à  Strasbourg,  qu'Antoine  de  Hattstatt  tient  une  conduite  suspecte. 
Ils  doivent  garder  le  secret  le  plus  rigoureux  sur  cette  information.  Ouch 
wissent  das  der  egenante  graiï  Diebolt  drûhundert  j)herde  usserlesender 
reysiger  gesellen  ze  lantwere  geleit  und  die  in  sinen  sloose  (celui  de  Hatt- 
statt) geleit  hatt  als  uns  das  eigentlich  geseit  und  fùrkomen  ist. 

3.  Le  conseil  de  Bàle  leur  écrit  de  tenir  ferme,  daz  grosze  samuunge  von 
Welschen  land  harusz  in  Tiïcsch  land  zichent  und  das  beschaedigcn  wel- 
lent.  1425,  la  mars  (Missiven,  III,  i>5). 

4.  Item  v  Ib.  vj  s.  verzarten  die  gesellen  so  mit  herr  Conrat  von  Eptin- 
gen  gcritten  warent,  als  er  ir  houptman  was  (Harms,  Stadthaiishalt  Basels, 
p.  162). 

5.  Gpr.  dans  l'acte  par  lequel  Anne  de  Brunswick  engage  Florimont  à 
Jean  de  Thierstein,  la  clause  défendant  à  celui-ci  de  se  servir  de  la  forte- 
resse pour  sa  guerre  avec  Villersexel  (Ori^.,  II,  11,6",  1421,  i6avr.),  et  la  série 
(de  documents  qui  montrent,  au  contraire,  le  parti  que  les  adversaires  de 
Thiébaud  ont  tiré  de  Florimont  dans  la  guerre  des  gageries  (i5-25,  1425, 
23  févr.  —  1426,  i8  janv.). 

6.  Bathsbïicher  (Basl.  Chron.,  IV,  p.  3y).  Héricourt  fut  pris  le  11  novem- 
bre 1425. 

15 


-  226  — 

L'humeur  turbulente  des  féodaux  sous  le  règne  de  Ca- 
therine contraste  avec  leurs  habitudes  de  fonctionnaires, 
calmes  et  soumis ,  sous  les  ducs  d'Autriche.  Peut-être 
trompe-t-elle  l'attente  de  la  Bourgogne;  elle  comble  les 
espérances  de  Frédéric.  Lorsqu'il  obligeait  Catherine  à 
prendre  les  vassaux  dans  le  comté  de  Ferrette  et  le  land- 
graviat  et  leur  donnait  Stauffenberg  pour  grand  bailli,  il 
préparait,  ce  semble,  l'anarchie.  Des  hommes  venus  du 
dehors  n'auraient  pas  opposé  une  telle  cohésion,  une  réu- 
nion de  mauvaises  volontés  et  d'inimitiés  semblable  à 
celle  qui,  plus  tard,  amena  la  mort  de  Hagenbach  et  la 
chute  de  la  domination  de  Charles  le  Téméraire.  Dans 
la  pensée  du  duc  d'Autriche,  Stauffenberg  devait  être  le 
chef  de  l'anarchie  féodale. 


CONCLUSION 


Vers  la  fin  du  xiv^  siècle,  en  pleine  guerre  contre  les 
Anglais,  les  rois  de  France  Charles  V  et  Charles  VI  et  le 
duc  de  Bourgogne  Philippe  le  Hardi  décidèrent  de  péné- 
trer en  Alsace.  Ils  y  clierchaient  des  auxiliaires  et  des 
soldats,  des  territoires  et  des  vassaux.  Dans  le  plan  qu'ils 
semblent  avoir  préparé  ensemble,  la  seigneurie  de  Ri- 
beaupierre  occupa  d'abord  la  première  place  ;  elle  était  la 
seigneurie  maîtresse  du  pays  d'entre  Vosges  et  Rhin,  par 
ce  qu'elle  le  divisait  par  le  milieu,  et  la  famille  de  Ribeau- 
pierre,  race  de  guerriers  maraudeurs  et  de  mercenaires, 
promettait  de  donner  à  la  France  de  bons  recruteurs  et 
de  bons  chefs  de  bandes*.  Ils  se  firent  les  protecteurs  de 
cette  famille.  C'était  se  ménager  des  occasions  fréquentes 
d'intervenir  dans  les  affaires  d'Alsace.  On  vit  un  jour 
Strasbourg  en  querelle  contre  Bruno  de  Ribeaupierre  se 


I.  Le  roi  traite  Bruno  en  mercenaire.  Il  ordonne  à  ses  généraux  con- 
seillers sur  le  lait  des  aides  ordonnées  pour  la  guerre  de  payer  à  Hruno 
les  8.000  francs  qui  sont  comme  le  prix  de  rengagement  contracté  par  le 
seigneur  de  Ribeaupierre  (RUB.,  II  264,  i38(),  28  sept.).  L'acte  où  Bruno  se 
lie  définitivement  au  service  du  roi  de  France  contient  son  signalement  : 
homme  ayant  blans  cheueulz  et  barbe,  de  moyenne  estât ure,  de  menil)res 
asses  bien  fourmes  et  le  viaire  sur  le  rond,  ai)parans  de  l'<'age  d'entre  cinc- 
quante  et  soixante  ans  (267,  3o  sept.,  Arras).  Charles  VI  ordonne  à  Bruno 
de  faire  prisonniers  tous  les  Anglais  et  partisans  de  son  adversaire  d'An- 
gleterre qu'il  pourra  trouver.  Bruno  en  fei-a  son  prolit  (aSg,  l'iST,  i"  déc). 
Le  roi,  le  duc  de  Bourgogne  et  le  seigneur  de  Coucy  (Kusse)  invitent 
Bruno  à  une  chevauchée  contre  les  Anglais  et  lui  disent  d'anuMiei'  le  plus 
de  monde  qu'il  pourra.  Le  service  du  duc  d'Autriche,  en  empêchant  Ribeau- 
pierre de  se  joindre  à  cette  expédition,  lui  fait  perdre  plus  de  800  francs. 
Bruno  les  réclame  au  duc  d'Autriche  (585,  vers  1397,  3  mai,  p.  439.). 


—  228  - 

justifier  auprès  de  Philippe  le  Hardi  et  de  Charles  VI  et 
choisir  pour  arbitre  du  différend  le  gendre  du  duc  de  Bour- 
gogne, Léopold  d'Autriche  ^ 

Les  deux  princes  français  pensaient  aussi  à  «  la  seigneu- 
rie d'Autriche  »,  dont  l'acquisition  leur  aurait  donné  à 
peu  près  toute  la  Haute-Alsace.  Philippe,  avec  l'audace  de 
son  succès  sur  les  Ribeaupierre,  entreprit  de  la  transfor- 
mer en  un  domaine  bourguignon.  Son  fils  et  son  petit-fils 
rimitèrent.  Le  mariage  de  Catherine  de  Bourgogne  avec 
Léopold  de  Habsbourg  fît  régner  pour  la  première  fois  sur 
l'Alsace  les  fleurs  de  lis  ^.  La  conduite  des  ducs  de  Bour- 
gogne fut  habile;  certaines  circonstances  leur  furent  avan- 
tageuses, longue  régence  et  long  veuvage  de  Catherine, 
projet  de  second  mariage  entre  elle  et  Maximin  de  Ribeau- 
pierre. Mais  il  s'agissait  d'évincer  la  domination  plusieurs 
fois  séculaire  des  Habsbourg,  c'est-à-dire  de  bons  maîtres 
presque  indigènes,  auxquels  l'Alsace  obéissait  sans  peine '^. 
Pouvait-il  y  avoir  pour  la  princesse  étrangère  une  situa- 
tion autre  que  celle  de  mandataire  de  Léopold  d'Autriche, 
de  douairière  n'exerçant,  en  vertu  de  son  titre  même,  que 
des  droits  passagers?  Sa  qualité  de  Française  la  vouait  à 
la  méfiance  et  à  l'exclusion.  Si  quelques  Alsaciens  offraient 
leurs  fiefs  au  duc  de  Lorraine,  nul  autre  que  Bruno  ne  fit 
hommage  au  roi  de  France  ou  au  duc  de  Bourgogne,  et 
Bruno  était  leur  captif  C'était  rêver,  semble-t-il,  qu'espé- 


I.  Bruno  avait  porté  sa  plainte  au  roi  de  Franco  et  au  duc  de  Bourgo- 
gne. Le  roi  lui-même  envoya  son  chambellan  Guillaume  de  Grancey  à 
Strasbourg  parler  pour  son  protogr.  Ipso  dominus  rex  dominum  IV///**-/- 
mnm  de  (îranse,  eius  cubiculariiim,  ad  nos  misit  ad  tractandum  ot  collo- 
(picndum  ex  parte  domini  liriinonis  (RUB.,  Il,  774  [i3i)5|,  27  ocl.,  p.  588, 
1.  36).  Les  Strasbourgeois  écrivent  à  Philippe  un  long  exposé  des  torts  et 
prétentions  de  Bruno,  qu'ils  terminent  par  la  désignation  de  l'arbitre  : 
Lcopaidnm,  Dci  gracia  Anstrir  ducem.  elc  ,  nate  vestre  predarissime  con- 
sorlem  conthoralem  (P.  5()<>,  1.  8).  V.  le  protocolle  des  discussions  entre 
Bruno  et  les  délégués  de  Strasbourg,  devant  les  délégués  de  Léopold.  à  la 
diète  de  Fribourg  (46^,  i396,  a  août». 

a.  Le  sceau  de  Catherine  porte  accolées  les  armes  de  Bourgogne  et  d'Au- 
triche (Sclnrpflin-Havcne/.  V,  pp.  /,.'),'),  ^ViS  et  monumens  des  landgraves  de 
PAlsace  supérieiire,  planche  11,  ligure  2.  N1*A.,  p.  i4<),  n.  ^). 

3.  Die  guten  Fiirsteu  von  (Kslerreich,  dit  .Icau  de  .Mrill(>r  (Ileusler, 
p.  290). 


-  229  - 

rer  la  transformation  de  la  possession  précaire  de  la  land- 
gravine  bourguignonne  en  une  suzeraineté  perpétuelle  de 
la  Bourgogne. 

Les  princes  bourguignons  voulurent  dominer  l'Alsace 
par  sa  féodalité.  Il  y  avait  péril  à  user  de  ce  moyen.  La 
féodalité  autrichienne  était  un  dédale  où  pouvait  se  perdre 
un  suzerain  nouveau  venu,  une  construction  antique,  sa- 
vante et  solide  ;  il  n'était  pas  aisé  de  changer  quelque  détail, 
de  détacher  quelque  fragment.  L'immutabilité  des  fiefs  et 
des  vassaux  défendait  l'Autriche.  Quelques  vacances  de 
fiefs  permirent  seulement  aux  ducs  de  Bourgogne  de  glis- 
ser parmi  les  vassaux  un  petit  nombre  de  leurs  hommes. 
La  pauvreté  de  la  suzeraine  servit  également  les  Habs- 
bourg. Elle  empêcha  Catherine  d'épurer  le  corps  féodal 
par  des  rachats  de  fiefs,  d'augmenter  le  nombre  des  vas- 
saux welches  par  la  création  de  nouvelles  tenures.  Mais 
les  aventures  de  Bruno  avaient  appris  aux  Welches  qu'il 
n'était  pas  indispensable  de  chercher  hors  de  l'Alsace  le 
chef  et  les  éléments  d'une  féodalité.  Le  chef  élu  par  la 
duchesse  d'Autriche,  du  consentement  tacite  de  sa  famille 
de  Bourgogne,  fut  Maximin.  Les  éléments,  elle  pensa  les 
tirer  de  l'ensemble  des  vassaux  autrichiens  ;  à  tous  les 
féodaux,  sans  acception  de  race  ni  de  rang,  elle  demanda 
l'aide  sous  toutes  les  formes,  vaillance  et  science  militai- 
res, services  diplomatiques,  argent. 

Les  ducs  de  Bourgogne  furent  trop  souvent  distraits 
de  l'Alsace  par  la  guerre  de  France,  par  les  affaires  de 
leurs  lointains  domaines  du  Nord.  Leurs  querelles  avec 
l'empereur,  souverain  suprême  de  l'Alsace,  leur  nuisi- 
rent. C'était  assez  d'avoir  à  la  disputer  au  suzerain  immé- 
diat, le  duc  d'Autriche.  Frédéric  défend  son  chez  soi,  le 
patrimoine  reçu  des  ancêtres,  avec  l'acharnement  du  pro- 
priétaire menacé.  11  en  a  la  vigilance;  il  ne  perd  pas  des 
yeux  les  actes  de  sa  belle-sœur.  Il  en  a  les  habiletés  ;  il 
met  et  entretient  l'insubordination  et  le  désordre  parmi 
les  vassaux  d'Alsace,  la  guerre  entre  Catherine  et  les 
grands  vassaux  de  Bourgogne,  mais  lui-même  fait  trêve  à 


—  230  — 

la  querelle  héréditaire  de  sa  maison  avec  les  Bàlois.  Trois 
fois,  après  la  mort  de  Léopold,  après  la  mort  de  Jean  sans 
Peur  et  à  la  fin  de  1421,  les  hommes  d'Etat  bourguignons 
hésitent  devant  tous  ces  obstacles.  Frédéric  saisit  l'ins- 
tant et  il  impose  à  la  landgravine  les  traités  de  Neuenburg 
et  de  Baie.  La  Bourgogne  aurait  pu  les  qualifier  de  trahi- 
sons si  la  crainte,  une  sorte  de  lésion,  le  dépit  de  se  voir 
abandonnée  par  les  siens,  le  mécontentement  de  leur 
inexactitude  à  exécuter  son  traité  de  mariage  n'avaient 
vicié  le  consentement  de  celle  qui  les  consentait  ^  Par 
l'intrigue  et  la  violence,  par  l'exil,  la  gêne,  la  longueur 
des  débats,  les  alternatives  d'espoir  et  de  découragement, 
Frédéric  fait  de  la  riche  et  fière  princesse  qui  assistait  l'Au- 
triche de  sa  fortune  et  gouvernait  l'Alsace  peut-être  mieux 
qu'un  Habsbourg  une  femme  vieille  avant  l'âge.  User  la 
fille  de  Philippe  le  Hardi,  la  sœur  de  Jean  sans  Peur 
n'était  pas  chose  facile.  Les  brigandages  seigneuriaux  et 
communaux  de  la  fin  du  règne  de  madame  marquent  le 
succès  du  duc  d'Autriche. 

La  résistance  désespérée  de  Frédéric  restreignit  singu- 
lièrement l'exécution  des  projets  de  la  maison  de  Bour- 
gogne. Au  lieu  de  la  seigneurie  bourguignonne  d'Alsace 
qu'ils  avaient  espérée,  les  ducs  n'eurent  qu'une  ébauche 
de  domaine  ;  au  lieu  d'une  féodalité,  un  parti  bourgui- 
gnon dans  la  féodalité  alsacienne,  et  ce  parti  semble 
avoir  cessé  de  vivre  en  môme  temps  que  la  suzeraine. 
Mais  du  gouvernement  de  leur  parente  datent  des  rela- 
tions entre  la  Bourgogne  et  l'Alsace  qui  se  prolongèrent 
jusqu'à  Charles  le  Téméraire.  Depuis  le  mariage  de  Cathe- 
rine jusqu'à  sa  mort,  ce  fut,  surtout  à  l'époque  de  sa  régence 
et  de  son  veuvage,  une  aflluence  de  messages  et  de  mis- 
sions venant  de  Bourgogne.  Les  ducs  y  emploient  le  choix 
de  leurs  hommes  de  guerre  et  de  leurs  hommes  d'aiïàires, 
les  compagnons  de  leur  vie,  ceux  qu'ils  associent  aux 


I.  Catherine  «  mal   contente  »  de   son   frère  (NPA.,  a»,  A,    i4o6,   n.  st., 
ao  mars,  p.  60). 


-  231  - 

actes  les  plus  importants  de  leur  gouvernement,  les  Vergy, 
Neuchàtel,  Orange,  BaufTremont,  Yillers,  Armenier,  leur 
vieux  Gelenier  et  Nicolas  Rollin*.  Catherine  et  ses  proches 
ne  l'ont  qu'un.  Sa  régence  est  la  leur  ;  sa  guerre  contre 
Bàle  amène  auprès  d'eux,  à  Paris,  l'ambassade  de  la 
ville  ;  ils  sont  chassés  du  pays  avec  Catherine  ;  ses  tenta- 
tives de  restauration  sont  leur  ouvrage  ;  ils  rentrent  avec 
elle  dans  la  seigneurie  d'Autriche^.  C'est  pour  eux  qu'elle 
y  règne  et  par  eux.  Elle  suit  leurs  directions,  s'eflace  s'il 
leur  plaît  d'accomplir  directement  quelque  acte  d'autorité. 
Leur  intervention  dans  son  gouvernement  est  continuelle. 
Ils  paient  les  frais  de  son  administration,  appellent  dans 
leur  conseil,  dans  leur  armée,  dans  les  fiefs  et  les  fonc- 
tions de  leur  domaine  ses  Alsaciens,  lui  envoient  leurs 
conseillers  pour  l'aider  à  gouverner.  On  dirait  que  cette 
terre  des  Habsbourg  est  devenue  leur  propriété.  Ils  ren- 
dent et  demandent  à  la  seigneurie  d'Autriche  les  mêmes 
services  que  maîtres  et  sujets  échangent  entre  eux.  Aussi 
longtemps  que  vit  Catherine,  un  gouvernement  bourgui- 
gnon fonctionne  en  Alsace.  Répulsion  pour  son  beau- 
frère,  dans  lequel  s'incarne  le  type  de  l'Allemand,  désir 
de  revanche,  dévouement  à  sa  race  et  à  son  pays,  ou  souci 
de  ses  intérêts  personnels,  quels  que  soient  les  motifs  qui 
la  déterminent,  elle  s'est  faite  de  grand  cœur  la  sentinelle 
de  la  Bourgogne  et  de  la  France  sur  le  Rhin.  L'Autriche 
n'a  pas  été  heureuse  dans  ce  mariage. 

Après  la  mort  de  la  landgravine,  la  cour  de  Dijon  ne 
parle  que  de  continuer  «  le  bon  amour  »  entre  l'Alsace  et 
la  Bourgogne.  Quarante  années  durant,  les  agents  de  Phi- 
lippe et  de  Charles  le  Téméraire  gardent  ouverte  la  que- 
relle sur  les  articles  de  mariage  de  la  défunte.  «  11  est 


1.  Déjà  en  i386,  Gelenier  s'occupe  d'une  aftaire  des  Ribeaupicrre  (RUB., 
II,  265,  29  sept). 

2.  So  hat  botschafft  ^cn  Parisz  gckostet  mit  zerung  und  roszlon  \'y  xxx 
vij  Ib..  Item  Mantzlin  gen  Paris  eynen  trostbrielV  zo  er^verbend  von  dem 
hertzogen  zuo  Burgiinn,  xiiij  guldin.  Item  sint  geben  RudollY  zeni  Lntït 
viij  guldin  fur  sin  phert  daz  im  uffder  vai't  gen  Paris  abgangen  isl  (.Ilarms, 
Stadthaushalt  Dasels,  p.  m,  i^o»^-\\\o). 


—  232  - 

nécessaire  »,  disent-ils,  «  que  monseigneur  avise  et  pour- 
«  voie  à  ce  qu'il  y  a  à  faire  avec  le  duc  d'Autriche  ^  » 
L'armée  des  ducs,  de  1428  à  i43i,  leurs  ambassadeurs, 
Philippe  lui-même,  dans  son  entrevue  avec  le  roi  des 
Romains,  Frédéric  d'Autriche,  à  Besançon,  en  i44^'  inter- 
rompent, en  quelque  sorte,  la  prescription  ^  Les  ducs  ne 
cessent  d'agir  jusqu'au  moment  où  le  traité  de  Saint- 
Omer  leur  donnant,  outre  l'Alsace,  Rheinfelden  et  les  ter- 
ritoires dont  Catherine  fut  engagiste  un  moment,  d'autres 
régions  encore,  étend  leur  autorité  souveraine  sur  les 
deux  rives  du  Rhin.  Leur  persévérance  à  se  souvenir  et 
à  vouloir,  la  continuité  de  leurs  vues,  leur  application  à 
se  faire  «  avertir  sûrement  »,  la  valeur  des  renseignements 
rapportés  par  leurs  agents  ou  recueillis  dans  leur  cour 
fréquentée  par  les  «  étrangers  »  et  les  ambassadeurs  de  la 
moitié  de  l'Europe,  la  méthode  de  leurs  approches,  la 
vigueur  de  leurs  actes,  une  politique,  en  un  mot,  exem- 
plaire, devaient  donner,  d'une  manière  définitive,  dès  le 
xv^  siècle,  des  maîtres  français  à  l'Alsace.  Mais  la  mort, 
se  rangeant  du  parti  allemand,  enleva  soudainement  les 
trois  champions  de  la  Bourgogne,  Jean  sans  Peur,  Cathe-j 
rine  et  le  Téméraire. 


ï.  NPA.,  XXXI,  4»  (1426,  n.  st.  8  mars),  p.  196. 

2.  Et  aussi  fut  question  de  madame  Marguerite  de  Bourgoingne,  mariée 
au  duc  Lupus  d^iustrice,  et  demandoit  monseigneur  de  Bourgoingne  de 
grans  arreraiges  deubz  en  ceste  partie  sur  les  biens  du  dit  Lupus  (Cathe- 
rine et  non  Marguerite.  Olivier  de  la  Marche,  Mémoires,  Paris,  1888,  p.  379). 


TABLE   DES  MATIERES 


INTRODUCTION 

La  seigneurie  autrichienne  d'Alsace 1 

Les  ducs  de  Bourgogne  Philippe  le  Hardi,  Jean  sans 
Peur  et  Philippe  le  Bon  projettent  d'en  faire  une  seigneu- 
rie bourguignonne 9 

Leurs  auxiliaires,  Maximin  de  Ribeaupierre,  Bàle,  Ca- 
therine, fille  de  Philippe  le  Hardi,  veuve  de  Léopold  d'Au- 
triche, suzeraine  bourguignonne  de  la  seigneurie  autri- 
chienne d'Alsace 13 

Administration  de  Catherine  en  Alsace,  sa  régence.  ...       28 

Elles  réalisent  l'union  la  plus  étroite  entre  la  Bourgogne 
et  l'Autriche,  avec  prépondérance  de  la  Bourgogne 32 

L'adversaire  des  ducs  de  Bourgogne  :  Frédéric  d'Au- 
triche         36 

Les  fondements  des  prétentions  des  ducs  de  Bourgogne 
sur  l'Alsace 37 

1*  Anciens  droits  de  suzeraineté  en  Alsace 37 

2*  Le  traité  de  mariage  de  Catherine  et  la  convention  de 
Luxeuii 38 

La  seigneurie  bourguignonne  d'Alsace  sera  modelée  sur 
la  seigneurie  autrichienne  et,  par  conséquent,  féodale.  ...       45 


CHAPITRE  PREMIER 

La  suzeraine  bourguignonne.  Lutte  entre  la  Bourgogne 
représentée  par  Catherine  et  l'Autriche  représentée  par 
Frédéric  pour  la  possession  de  la  féodalité  d'Alsace  : 

1°  De  la   mort  de  Léopold  à  l'expulsion  de  Catherine 
(1411-1414) 53 


—  234  - 

Traité  de  Neuenburg 55 

Catherine  et  Maximin  fiancés 60 

Catherine  perd  l'Alsace  de  langue  allemande 66 

2°  De  l'expulsion  de  Catherine  à  la  mort  de  Jean  sans 
Peur  (1414-1419) 68 

Tentative  du  duc  de  Bourgogne  auprès  du  roi  Sigis- 
mond  pour  la  restauration  de  sa  sœur,  concile  de 
Constance 73 

Châtelains  bourguignons  établis  par  Jean  sans  Peur 
dans  TAlsace  de  langue  française 80 

Négociations  de  la  Bourgogne  avec  TAllemagne  et 
conférence  de  Montbéliard  entre  Jean  sans  Peur  et 
Sigismond 85 

Gouvernement  de  Frédéric  dans  l'Alsace  de  langue 
allemande 92 

3*  De  la  mort  de  Jean  sans  Peur  au  traité  de  Bàle 
(1419-1423) 97 

Belfort  et  le  comté  de  Bourgogne  menacé  par  les 
Allemands 97 

Les  châtelains  bourguignons  confirmés  par  Philippe 
le  Bon 99 

Maximin  rejeté  par  la  Bourgogne 99 

Négociations  entre  la  Bourgogne  et  l'Autiiche  et 
projet  de  traité  de  Massevaux 101 

4"  Du  traité  de  Bâle  à  la  mort  de  Catherine  (1423-1426).  116 

Catherine  restaurée 120 

Son  gouvernement  contrarié  par  l'agent  de  Frédé- 
ric, Siauffenberg 138 


CHAPITRE  II 

La  féodalité  autrichienne,  fiefs  et  vassaux 147 

\°  Les  fiefs,  on  particulier  les  fiefs  militaires,  fiefs  mâ- 
les, fiefs  castraux  ou  de  forteresse 147 

2"  Les  vassaux 159 

I.  Composition  du  corps  féod.'U  et  répartition  des  forte- 
resses entre  les  vassaux 159 

Recrutement  très  mêlé  des  vassaux,  Alsaciens.  Bâ- 
lois  et  vassaux  de  l'évéché  de  Bàle.  Sonabes,  Bourgui- 
gnons, Lorrains 159 


—  235  — 

De  ces  vassaux,  lesquels  sont  à  la  liourgogne? 166 

Les  patriciens  bâlois 166 

Les  bourgeois  forains  de  Bâle 167 

Offenburg 170 

Les  vassaux  welches 176 

Henri  Valée 179 

Thiébaud  VIII  de  Neuchàtei 179 

II.  Dans  quelle  mesure  Catherine  est-elle  l'auteur  de  la 
composition  du  corps  féodal  et  de  la  répartition  des  fiefs?.     183 

Difficultés  d'un  remaniement,  la  féodalité  a  ses  racines 
dans  le  passé  et  est,  pour  ainsi  dire,  immuable 183 

Changements  accomplis  cependant  par  Catherine  dans 
l'intérêt  de  la  Bourgogne 189 

III.  L'anarchie  féodale  principal  obstacle  à  la  politique 
bourguignonne  de  la  suzeraine 198 

Cette  anarchie  est  factice,  le  corps  féodal  devrait  être 
plus  maniable 198 

Causes  d'anarchie,  cohésion  des  vassaux,  difficultés 
pécuniaires  de  la  suzeraine,  pluralité  des  suzerains  et 
des  maîtres 202 

Manifestations  de  l'anarchie,  brigandages  et  rébel- 
lions des  vassaux,  l'affaire  des  vins  du  roi  Sigismond   .     216 

Stauffenberg  peut  être  le  principal  auteur  du  désordre .     226 


CONCLUSION 

La  domination  de  Catherine  sur  TAlsace  fait  partie  d'un 
plan  général  d'occupation  de  ce  pays  par  la  Bourgogne  et 
la  France 227 

Résultats  de  cette  domination  : 

1°  Formation  éphémère  d'un  parti  bourguignon  dans 
la  féodalité  alsacienne 230 

2°  L'annexion  de  l'Alsace  autrichienne  à  la  Bourgogne 
rendue  possible 231 

3°  Charles  le  Téméraire  recueille  le  fruit  de  la  politique 
de  Catherine 232 


DEUXIÈME  PARTIE 


NOTES   ET   PIÈCES   ANNEXES 


DEUXIÈME  PARTIE 


NOTES    ET   PIEGES   ANNEXES 


I 

Documents  principaux  et  abréviations  employées  pour  les 
citations  les  plus  fréquentes. 

1°  Documents  inédits  publiés  les  uns  en  note,  les  autres  à  la 
suite  de  cette  étude  dans  les  notes  et  pièces  annexes,  NPA 
Ceux  pour  lesquels  une  autre  provenance  n'est  pas  indiquée 
sortent  du  fonds  de  la  chambre  des  comptes  de  Dijon  aux  ar- 
chives de  le  Côte  d'Or.  Un  assez  grand  nombre  viennent  des 
archives  du  Tyrol  ou  archives  provinciales  d'Innsbruck,  no- 
tamment d'une  enveloppe  portant  la  suscription  Papierurkun- 
den,  Briefe,  Verzeichnisse,  22  StQcke  zzz  Papurk. 

Les  principaux  textes  utilisés  sont  :  \°  (Comptes  des  rece- 
veurs généraux  de  Bourgogne,  Régnant  de  Thoisy,  B,  1569 
(1411-1412);  Jean  de  Noidant,  B,  1576  (1412-1414);  Jean  Frai- 
gnot,  B,  1588  (1415-1417),  1594  (1417-1418),  1606  (1419,  1420),  1611 
(1420,1421),  1623  (1422,1423),  1625  (1423),  1628  (1424.1425),  1631 
(1425,1426)1;  Mahiet  Regnault,  B,  1635  (1426, 1427),  1639  (1427, 
1428),  1643  (1428,  1429;,  1645  (1430).—  2°  Livre  des  mémoires^ 
Livre  des  mémoires  de  la  chambre  des  comptes  de  Dijon,  U,  15. 


I.  De  nombreux  articles  des  comptes  de  Jean  Fraig^iiot  sont  suspects. 
Philippe  le  Bon  releva  Fraijfiiot  de  ses  Com-tious.  Jean  de  Noidant,  suc- 
cessenr  de  Fraignot,  examina,  par  ordre  du  duo,  les  comptes  de  sou  pré- 
décesseur. Il  refusa  d'allouf^r  plusieurs  dépenses  (pii  s'y  trouvaient  por- 
tées et  eu  rejeta  la  charge  sur  Fraignot  {super  ipsiun). 


—   4 


Pareil.  239  feuillets,  intitulé  :  C'est  le  livre  des  mémoires  de  la 
chambre  des  comptes  à  Diion,  commencé  au  mois  de  may  mil 
CGC  iiijxx  et  six.  =2''  Cartulaire  des  seigneuries-gageries  autri- 
chiennes, B,  1048.  Parmi  les  pièces  de  date  et  de  provenance 
diverses  qui  forment  ce  recueil,  trois  cahiers  sont  du  temps  de 
Catherine  :  1°  Etat  des  revenus  et  charges  grevant  les  recettes 
des  deux  prévôtés  de  Landser  (Fol.  31-39)  :  Diss  nochgeschri- 
ben  sind  die  sturen  und  ni'itz  des  nidern  Lau/iserambtz(Fol.31, 
ro).  Das  ober  ampt  Lanser  (Fol.  36,  r°;.  —  2"  Etat  des  revenus 
annuels  du  bailliage  de  Thann.  Dis  nach  geschribne  sint  die 
jarnûtze  des  ampts  Altkilch,  so  zu  dem  scloss  vnd  herschafft 
Altkirch  gehoerent  (Fol.  45-50).  Ces  deux  cahiers  sont  de  la 
forme  d'un  agenda.  —  3°  Etat  des  revenus  et  charges  de  la  chà- 
tellenie  de  Thann  (Fol.  59-66).  Format  carré.  Renferme  entre 
autres  textes  la  liste  des  rentes  assises  sur  les  revenus  du 
bailliage  :  Dis  sint  die  zinse  die  do  von  vallent  (Fol.  65,  v*).  — 
4°  Correspondance  de  la  ville  de  Bâle  à  l'époque  de  la  restaura- 
tion de  Catherine,  dans  Bnefbueh  ou  Brieje,  volumes  II  et  III 
(1424-1429),  lettres  missives  originales  adressées  à  la  ville,  et 
dans  Missioen,  volume  III,  minutes  des  lettres  missives  de  la 
ville  de  Bâle,  ces  deux  recueils  aux  archives  de  l'Etat  de  Bàle- 
Ville  K 

Chron.  Lucel.  =  Chronicon  Lucellense  R.  P.  Bernardini 
Walch  senioris  et  archivarii  monasterii  Lucellensis  de  abbati- 
bus  Lucellensibus  et  rébus  memorabilibus  sub  iis  gestis  usque 
1445. 

2°  Documents  imprimés. 
.    Basl.  Chron.  =  Basler  Chronikep,  (Leipzig,  18S0-19O2). 

UB.  Basel.  =  Urkundenbuch  der  Stadt  Basel  (Bâle,  1890- 
1910). 

UBL.  Basel.  =  Boos,  Urkundenbuch  der  Landschaft  Ba- 
seZ  (Bâle,  1881-1883). 

Hartl  == //ariZ,  Die  ôsterreichisch-burgundische  Heirat  des 
XIV  Jahrhunderts,  grôsstentheils  nach  urkundlichen  Quçllen 
dargestellt.  Als  Manuscript  gedruckt  (PP.  37-82).  C'est  le  re- 


I.  Je  dois  à  rohlijfoancc  do  M.  rarchivislr  Auffnslo  Ilubor  tous  les  ex- 
traits de  celte  correspoiulance  reproduils  en  noie,  ôc  renouvelle  ici  l'ex- 
pression de  ma  gratitude  a  MM.  Klaar,  directeur  des  archives  du  Tyrol,et 
WackernaKel,  archiviste  de  l'Etat  de  Bàle-Ville.  dont  la  bienveillance 
m'est  dès  lonjflemps  connue. 


—  5  - 

geste  ou  la  compilation  des  analyses  d'un  grand  nombre  de 
pièces  relatives  au  mariage  de  Léopold  le  Superbe  et  de  Cathe- 
rine de  Bourgogne,  la  plupart  fournies  par  les  archives  impé- 
riales de  Vienne,  les  autres  parles  archives  du  Tyrol. 

Heusler,  Verfassungsgeschichte  der  Stadt  Basel  im  Mitiel- 
alter  (Bàle,  1860). 

Quel.z=:  Qtiellen  2ur  Schweizer  Geschichte  (Bàle)  renfermant, 
XIV  (1894^  Maag,  Das  Habsburgische  Urbar;  XV,  1"  partie 
(1899),  textes  annexes,  parmi  lesquels  le  livre  des  fiefs  du  duc 
d'Autriche  Rodolphe  de  1361;  2'  partie,  travaux  de  Schweizer 
et  Glàttli  sur  Turbaire  et  les  textes  annexes,  notamment  JBesc/irei- 
hung^  Geschichte  und  Bedeutung  der  Habsburgischen  Urba- 
raufzeichnungen . 

Dom  Plancher,  Histoire  générale  et  particulière  de  Bourgo- 
gne {D\}on,  1739-1781). 

RUB.  =  Albrecht,  Rappoltsteinisehes  Urkundenbuch  (Col- 
mar,  1891-1898). 

Documents  publiés  antérieurement  par  l'auteur  de  la  présente 
étude  dans  les  quatre  ouvrages  suivants  : 

Orig.  =  Les  origines  de  l'annexion  de  la  Haute-Alsace  à  la 
Bourgogne  en  1469  (Paris,  1901). 

Deux  documents  =  Deux  documents  relatifs  à  Catherine  de 
Bourgogne,  1421-1424  (Paris,  Nancy,  1907). 

Le  premier  est  un  mémoire  pour  Catherine  rédigé  à  la  suite 
de  la  diète  de  Massevaux,  entre  le  6  décembre  1421  et  le  9  jan- 
vier 1422.  Le  texte  a  reçu  une  addition  postérieure  à  la  mort 
de  Catherine  (P.  18).  La  seconde  pièce  est  un  compte  des  dé- 
penses de  l'hôtel  de  Catherine  depuis  le  jour  de  son  retour  à 
Ensisheim,  après  le  traité  de  Bâle,  jusqu'au  10  janvier  1424. 

Comptes  =  Comptes  du  domaine  de  Catherine  de  Bourgo- 
gne dans  la  Haute-Alsace,  1421-1426  (Paris,  1907).  Ce  sont  les 
comptes  de  Stauffenberg,  grand  bailli,  Hans  Volker,  châtelain, 
et  Mocquestourme,  receveur  de  Thann,  Burcliard,  receveur  de 
Massevaux,  Stôr,  receveur  de  Traubach,  BischofE,  receveur  de 
la  basse  prévôté  de  Landser,  Aberlin  (Oberlin)  Brotz  (UB.  Ba- 
sel,Yl,lll,  1424,  6  avril,  p.  175),  prévôt  (schultheiss)  de  la  haute 
prévôté  dudit  lieu,  de  Jean  Guillaume  de  Chaux,  receveur  de  Bel- 
fort,  Rosemont  et  l'Assise,  de  Jean  Bernard  d'Asuel,  châtelain 
et  receveur  de  Délie,  de  Burquelin  Pommoaul  d'Or  (Bûrcklin 
Schatïner  de  Lebeucourt,  Ibid.),  receveur,  et  de  Jean  de  Mori- 


-  6  — 

mont,  châtelain  de  Ferrette,  de  Berthold  Waldner,  receveur,  et 
d'Arnold  de  Rotberg,  châtelain  d'Allkirch. —  Le  compte  de  Thô- 
tel  de  Catherine  précité  correspondante  un  mois  environ,  treize 
comptes  du  domaine  se  rapportant  pour  la  plupart  à  moins 
d'une  année,  presque  aucune  des  pièces  que  les  comptables 
produisaient  à  l'appui  de  leurs  comptes,  ordonnances  (>u  man- 
dements de  payer,  parties  ou  mémoires,  terriers,  certifications, 
quittances,  dégrèvements,  voilà  ce  qui  reste  de  la  comptabilité 
d'un  gouvernement  qui  a  duré  près  de  quinze  ans. 

Lf.  =  Le  livre  des  Jlejs  alsaciens  mouvants  de  l'Autriche 
sous  Catherine  de  Bourgogne.  Vers  1423  (Paris,  1910).  Ce  livre 
et  les  comptes  se  complètent.  L'un  traite  des  biens  que  le  sei- 
gneur a  placés  hors  de  son  exploitation  directe.  Ceux-ci  s'ap- 
pliquent à  la  partie  du  domaine  qu'il  fait  valoir  lui-même. 

T.  =  Trouillat,  Monwmen?!s  de  l'histoire  de  l'ancien  évêché 
de  Baie  (Porrentruy,  1852-1867). 


II 


Les  gens  de  Charles  le  Téméraire  lui  conseillent  le  rachat  de  la 
ville  de  Bergheim  engagée  au  margrave  de  Bade. 


1471*. 

Berckein- 


Item,  ainsy  comme  mon  très  redoubté  seigneur  monseigneur 
le  duc,  etc.,  sur  aucuns  aduertissement  que  son  grant  bailly  de 
Ferrate  ly  a  fait  touchant  le  rachetde  la  ville  de  Berkein,  veult 
estre  aduerty  que  c'est  de  cert  de  la  dite  ville  de  Berkein  et  de 
quoy  elle  ly  peult  seruir,  aussi  de  ce  qu'ilz  peuUent  auoir  méf- 
iait enuers  mon  dit  seigneur. 

Premièrement  est  assauoir  ([ue  Berkein  est  vne  petite  ville 
bonne  et  forte,  située  en  bon  pays  et  au  debout  de  la  vyconlé 
à'Aussaz,  des  terres  d'icelle  comprise  en  celle  gagiere,  et  est  la 


I.   Avch.  InnshrucU,   Schatzarohiv,  Ladr   iiT)    (Bnrgund).    Orig.    Double 
IViiillc  pap. 
a.  Fol.  I,  Y°. 


_    7  — 

frontière  à  rencontre  de  l'euesque  et  cytez  de  Strasburr/^ 
aussi  de  monseigneur  le  conte  palatin  et  aultres  princes  de  la 
Basse  Aussa:z,  car  c'est  la  clez  de  la  dite  vycontez  et  pays  de 
mon  dit  seigneur  de  par  deçà  à  l'encontre  des  dessusdiz.  Et 
quant  elle  seroit  en  la  main  de  mondit  seigneur,  nungz  ne  pour- 
roit  entrer  en  ses  pays  de  par  deçà  de  ce  costey,  se  ce  n'estoit 
par  le  dangier  de  la  ditte  ville  de  Berkein.  Aussi  n'et  elle  que 
à  vne  lieu  d'Ortemberg  et  seroit  vne  chose  bien  consonant 
ensemble  et  grant  seurtez  et  secours  pour  les  pays  et  subgez 
de  mon  dit  seigneur  de  par  deçà. 

Item  icelle  ville  de  Berkein  fut  mise  en  gaige  par  monsei- 
gneur le  duc  Aulbert  d'Osterich  à  monseigneur  le  marquis  de 
Baude,  pour  la  somme  de  quatre  mil  florin  de  Rin,  et  y  fut 
reseruez  l'ouuerture  comme  es  aultres  gaigierez  de  par  deçà. 
Depuis,  monseigneur  le  marquis  la  remist  en  gaige  à  vng  gentil 
homme  nommez  Henry  Baiger,  lequel  est  vng  riche  homme  et 
bourgeois  de  la  cyté  de  Strasburg.  Ledit  Henry  a  tenu  la  dite 
ville  de  Berkein  en  gaige  l'espasse  de  viij  ou  de  ix  ans,  et  derre- 
nement,  depuis  la  prinse  du  dit  bailly,  monseigneur  le  marquis 
l'a  rachetée  de  lui.  ne  sauons  à  quel  fin.  Samble  au  dit  bailly  et 
aultres  du  conseil  que  monseigneur  ne  fera  pas  bien  de  la  lais- 
sier  es  mains  dudit  marquis,  mais,  à  toute  dilligeance,  doit 
entendre  à  la  racheter,  veu  que  c'est  la  clez  du  païz,  et  se  aul- 
cung  trouble  se  leuoit  quant  elle  seroit  contraire  à  mondit  sei- 
gneur, on  en  griefueroit  fort  les  payz  de  par  deçà  et  aussi  rom- 
peroit  on  le  passaige  de  ceulx  qui  vouldroient  aller  par  delà 
deuers  monseigneur  par  les  païz  de  par  deçà. 

ntem,  le  dit  rachet  estre  fait,  samble  audit  bailly  et  aultres 
que,  quant  mondit  seigneur  pranroit  lesdiz  de  Berkein  par 
justice,  que  il  se  pourroit  rambourser  des  deniers  dont  il  les 
ara  rachetez,  à  cause  de  ce  qu'ilz  ont  niespris  enuers  mondit 
seigneur,  dont  la  manière  s'ensuit. 

Item,  l'année  passée  2,  quant  monseigneur  de  Montaguz, 
ledit  bailly  et  aultres  capitainnes,  par  l'ordonnance  de  mondit 
seigneur,  alirent  deuant  Oriemberg,  pour  la  mettre  en  son 
obéissance,  ledit  bailly  et  aultres,  en  alant,  furent  enuoyez  de 
par  monseigneur  de  Montagu  pour  demander  l'ouuerture  et 


1.  Fol.  I,  V. 

2.  T470.  Les  possessions  bourguignonnes,  p.  10,  n.  a. 


-  8  — 

des  viurez,  pour  leur  argent,  à  ceiilx  de  Berkein,  leurs  remons- 
trant  comment  il  estoient  des  terres  de  ladite  vyconté  dWus- 
saz,  dont  monseigneur  estoit  au  présent  seigneur,  ayant  l'ou- 
uerture,  le  rachet  et  toutes  aultres  preminances,  haulteur  et 
souuerainnitey  sur  eulx,  que  messeigneurs  d'Osterich  y  auoient 
eulx  jeusquez  ad  cy,  leur  requérant  l'ouuerture  de  par  mondit 
seigneur,  aussy  qu'ilz  voussisient  amener  viure,  et  on  leur 
paroit  très  bien.  Mais  ilz  en  furent  du  tout  refusant  et  n'en 
voussirent  riens  faire. 

En  oultre,  au  retour  du  siège  d'Ortemberg,  ledit  bailly, 
ensemble  plusseurs  notables  gens,  tant  des  payz  de  Bourgoin- 
gne  comme  des  païz  de  par  deçà,  par  aduiz  et  ordonnance  de 
monseigneur  de  Montagu  et  aultres  capitainnes  et  gens  du 
conseil  de  mondit  seigneur,  alirent  à  la  porte  dudit  Berkein,  et 
par  la  bouche  du  lieutenant  dudit  bailly  premièrement,  et  après 
par  ledit  bailly  aussi,  fut  de  rechief  esdiz  de  Berkein  bien  gra- 
cieusement remonstré  la  manière  dessusdite,  demandant  et 
requérant  Tounerture  de  par  mondit  seigneur,  en  leur  prome- 
tant  que  on  ne  leur  feroit  ne  soufferoit  affaire  nulz  dommaigez. 
Mais  ilz  en  furent  du  tout  refusant  et  se  monstrarent  désobéis- 
sant et  rebelle,  car  sans  ce  que  on  leur  lieut  riens  meffaiz  ou 
entrepris  sur  eulx,  et  sans  faire  aultre  aduertissement  es  gens 
de  mondit  seigneur  qui  estoient  à  grant  nombre  de  notablez 
gens  venu  au  plus  prez  de  leurs  portes,  et  non  point  en  enten- 
cion  ou  manière  de  leur  pourter  dommaigc,  lesdiz  de  Berkein 
boutirent  le  feu  en  plusseurs  de  leurs  bâtons  de  pouldre  et 
tirarent  d'iceulx  et  d'aultres  trais  vne  grant  quantitey  esdiz  sub- 
gez  de  mondit  seigneur  et  les  entreprirent  de  tuez  et  muitrir 
maluaisement',  et,  ce  Dieu  n'y  heut  mis  remède  et  pourueu,  il 
y  heut  heu  vng  grant  meschief.  Et  pourtant  samble  à  tous  que 
mondit  seigneur  doit  racheter  ladite  ville,  quelque  chosse  que 
on  lui  en  puisse  dyre  au  contraire,  et  après  les  prandre  par 
justice,  et  ilz  seront  condampnez  à  vne  grant  somme,  et  ne 
peult  chaloir,  quar  ilz  ont  bon  garant,  car  ilz  veulent  dire  que 
toute  la  rébellion  et  ce  qu'il  en  tirent  leur  fut  commander  par 
leur  seigneur  gaigier,  lequel  estoit  présent. 

I.  Fol.  2,  r». 


-  9  - 


III 


Quelques  circonscriptions  administratives  de  l'Alsace  autri- 
chienne, chàtellenies,  prévôtés,  recettes,  mairies,  au  temps 
de  Catherine,  notamment  d'après  les  Comptes  et  le  Cartu- 
laire  des  gageries. 

1"  Chàtellenies.  —  A.  Altkirgh  (^Comptes,  p.  74).  Dépen- 
dances :  Bettendorf,  Bôse  Blumenberg,  Hirsingue,  Hirlzbach, 
Hochstatt,  Illfurlh,  le  val  de  Hundsbach,  Largitzen,  Rieveler, 
Saint-Léger,  Walbach,  Zàsingen,  et  de  plus  des  droits  à  Em- 
lingen,  Heimersdorf,  Hirsingue,  Oltingen,  Tagolsheim,  Wal- 
heim,  Wittersdorf  (Cartul.  des  gageries,  fol.  45).—  II.  Belfort 
{Comptes,  p.  58).  —  III.  Belle  (P.  64).  Dépendances  :  Croix, 
Lebetain,  Montbouton,  Saint-Dizier,  etc.  (PP.  65,  66).  —  IV. 
Ensisheim  (P.  15).  —  V.  Ferrette  (P.  68).  —  VI.  Florimont 
fOrig.,  I,  p.  51).  —  VII.  Massevaux  {Comptes,  p.  9).  —  VIII. 
RosEMONT  (P.  61).  —  IX.  Thann.  Deux  chàtellenies,  château  et 
ville.  Celle-ci  est  chàtellenie  de  la  terre  de  Thann  (PP.  4,  22,24, 
26).  —  Certains  territoires  restent  en  dehors  de  la  division  en 
chàtellenies.  Ce  sont  l'Assise  et  la  seigneurie  de  Landser. 

2°  Prévôtés.  —  La  seigneurie  de  Landser  est  divisée  en  deux 
prévôtés,  haute  et  basse,  ober  amt,  nider  amt  {Comptes,  pp.  4, 
26,  28.  Cartul.  des  gageries,  fol.  31,  r;  34,  vo;  36,  r°).  Basse 
prévôté.  D'après  les  Comptes  :  Hautessain  (Ostheim?),  Saus- 
heim,  Ottmarsheiin,  Dessenheim,  Rûmersheim,  Bantzenheim? 
Blodelsheim,  Battenheim.  D'après  le  Cartulaire  des  gageries  : 
Dfssenheim, Blodelsheim, Riimersheim, Bantzenheim,  Oltmars- 
heim,  Ilabsheim,  Sausheim,  Battenheim,  Baldersheim  (Baltt- 
hersheim)  ist  abgangen,  Mûnchousen(Mùnckhausen),  llirtzfel- 
den,  Schlierbach,  Dietwiller.  —  Haute  prévôté.  D'après  le  Car- 
tulaire des  gageries  :  Landser,  Rantzwiller,  le  petit  couvent 
(klôsterlin)  de  Michelbach  ou  Saint-Apollinaire,  Kolzingen 
(Koelzingen),  Waltenheim,  Geispitzen,  Uflheim,  Magstatt-le- 
Haut  et  Magstatt-le-Bas,  Stetten,  Attenschwiller,  Ranspach- 
le-Haut  et  Ranspach-le-Bas,  Blotzheim,  Bartenheim,  Ilelfrantz- 
kirch,  Kappelen,  Michelbach-le-Bas  et  Michelbach-le-Haut. 


—  10  — 

3»  Recettes. —  Les  Comptes  indiquent  les  receveurs  de  Thann 
(P.24),de  Traubach  (P. 4), de  Massevaux  (PP.  4, 13),  de  la  basse 
prévôté  de  Landser  (PP.  4,  12),  de  Belfort,  Rosemont  et  l'As- 
sise (P.  31),  de  Délie  qui  est  le  châtelain  (P.  64),  de  Ferrette 
(P.  68),  d'Altkirch  (P.  74). 

4*  Mairies.  —  La  châtellenie  de  Belfort  comprend  cinq  mai- 
ries :  Bavilliers,  Bethonvilliers,  Bue,  Chàtenois,  Pérouse(P.35). 
L'Assise  forme  une  mairie  (P.  41).  La  mairie  de  Chèvremontet 
les  villages  d'Andelnans,  Bessoncourt  et  Sevenans  en  dépen- 
dent (PP.  41,  42'.  La  mairie  de  Seppois  est  une  dépendance  de 
la  châtellenie  de  Délie  (P.  66).  Il  y  a  peut-être,  dès  cette  épo- 
que, quatre  mairies  dans  la  châtellenie  de  Florimont  :  Cour- 
celles,  Grosne,  Suarce  et  Florimont  {Orig.,  I,  p.  51).  Il  y  en  a 
neuf  dans  la  châtellenie  de  Rosemont  :  Argiésans  (P.  44). 
Chaux  (P.  43).  Dépendances  :  La  Ghapelle-sous-Chaux,  Serma- 
magny  (P.  45).  Etueffont  (P.  44).  Dépendance  :  Danjoulin 
(P.  47)?  EGette{P.  4i).  Dépendances  :  Eloye,  Valdoye  (P.  47). 
Vézelois  (P.  48).  Dépendance  :  Méroux  (P.  49).  Rougegoutte 
(P.  46).  Dépendance  :  Gros  Magny  (Ibid.).  Vescemont  (PP. 
43,  50).  Dépendances  :  Giromagny,  Le  Puix  (PP.  46,  50), 
La  châtellenie  de  la  ville  de  Thann  se  compose  de  la  mairie 
de  Roderen,  du  village  d'Aspach  (Comptes,  p.  24),  des  mai- 
ries *  de  Thann,  Traubach,  Soppe,  Soultzbach,  Balschwil- 
ler,  Reiningen,  Zillisheim  et  Burnhaupt  (Cartul.  des  gageries, 
loi.  62). 

IV 
Les  revenus  de  l'Alsace  autrichienne. 

Le  code  de  l'exploitation  autrichienne  en  Alsace,  au  temps  de 
Catherine,  est  toujours  l'urbaire  ou  terrier  de  1303.  S'il  n'avait 
pas  conservé  quelque  intérêt,  on  n'en  aurait  pas  inséré  des 
extraits  dans  le  Lf.  et  les  archives  de  la  chambre  des  comptes 
de  Dijon,  héritières  des  archives  de  Catherine,  n'en  contien- 
draient pas  une  copie  très  usagée  du  commencement  du  xv'siè- 
cle^.  Je  renvoie  donc  au  commentaire  que  Schweizer  a  fait  de 

I.  .'Einlci*.  Le  mot  amt,  qui  signilie  parfois  châtellenie.  désigne  aussi  la 
prévôté,  la  recette  et  la  mairie, 
3.  B,  1047. 


-li- 
ce document  ainsi  qu'à  l'ouvrage  déjà  cité  de  Schmidlin.  Je  me 
propose  seulement  de  contribuer  à  l'étude  de  cette  exploitation 
par  quelques  notes  tirées  des  Comptes  et  du  Lf. 

1° Sources  de  retsenus.  A.  Petits  cens.  Klein  zinse  von  korn,phe- 
ningen  vnd  hûnren  (L/.,  10). —  A/ainmorie,  val),  besthaupt,  droit 
de  meilleure  bête.  Elle  existait  à  Délie,  à  Etueffont  et  à  Vézelois, 
peut-être  aussi  à  Florimont,  et  on  la  prenait  des  sujets  welches 
de  Traubach  {Orig.,  I,  p.  49,  n.  4;   II,  9,  1412,  1-  mai).   Le  Lf. 
la  mentionne  à  Charbes  (7).  Mais  elle  s'étendait  à  tous  les  villa- 
ges de  la  mairie  de  Ville,  du  temps  de  Charles-le  Téméraire,  à 
plus  forte  raison  du  temps  de  Catherine  fLfis  possessions  bour- 
guignonnes, p.  34).  L'  «  eschoite  »  ou  «  denot  »  d'un  lit  de  Jean- 
nette Sichegal,  de  Bavelier,  que  Jean-Guillaume  de  Chaux  porte 
en   recette   est,  semble-t-il,  un    cas    de    mainmorte  {Comptes, 
p.  37).  —  Gerberie.  Dans  les  mairies  de  Chaux,  Rougegoutte, 
Evette,  Etueffont  (PP.  45,  47). —  Taxe  sur  les  bêtes  qui  tirent  aux 
charrues    et    eharruage.  Mairie   de  Châtenois    (PP.    38,   39). 
—  Gite  aux  chiens.  Même  mairie  (P.  38).  —  Redevance  de  pou- 
les, chapons  et   cire.  La    redevance  de  poules  est  tantôt  un 
accessoire  de  la  taille  (PP.  39,  40),  tantôt  une  redevance  per- 
sonnelle indépendante  de  la  taille,  c'est  ainsi  qu'elle  existe  à  la 
charge  de  plusieurs  habitants  des  mairies  de  l'Assise  et  de  Chè- 
vremont  (P.  42).  La  redevance  de  chapons  est  une  charge  fon- 
cière fibid.j.  La  redevance  de   cire  a  parfois   le  même  carac- 
tère. Mais  d'autres  fois  elle  est  un  loyer  (amodiation  de  fours 
et  de  moulins,  les  bois  de   la   terre  de  Rosemont  «  laissiez  à 
cyre  »),  ou  une  forme  de  la  dîme  ou  le  prix  de  l'affranchisse- 
ment; on  paie  la  redevance  «  pour  sa  franchise  ».  (Jean  de  Bo- 
tans,  Bourquin  fils  de   Perrin  Bichon  de  Bavelier,  le  Bacaillat 
de  Châtenois,  la  femme  Petrement  de  Pérouse,  Jean  fils  Per- 
rin d'Offemont  (PP.  40,  41,  43,  44,  49).—  Impôt  des  toises.  On 
disait  :  payer  les  toises.    Cette  taxe   existait  aussi  à    Porren- 
truy  et   à   Montbéliard.   A   Porrentruy,  elle  était  d'un  sou  par 
mesure  de  8  pieds  en  largeur,  de  qualibet  mensura  octo  pedum 
in  latitudine,  et  on  la  percevait  sur  les   terrains   bâtis  ou  non 
bâtis  situés  dans  la  ville  (T.,  III,  78,  1309,  13févr,  ;  IV,  pp.  758, 
1379,  23  nov.;  797,  1387,  7  nov.). 

B.  Taille,  amendes,  ongal. —  Ajnendes.  Aux  amendes  se  joi- 
gnent comme  profits  de  justice,  le  droit  de  tabellionnage 
(Comptes,  p.  35),  les  confiscations,  les  épaves  et  les  «  eschoi- 


—  12  — 

tes  »,  c'est-à-dire  les  successions  des  bâtards  et  les  successions 
en  déshérence  ou  «  denots  ».  Du  8  août  1424  au  8  août  1425,  pas 
d'échoite  ni  d'épaves  dans  la  mairie  d'Argiésans,  pas  d'épaves 
ni  de  succession  de  bâtards  dans  la  châtellenie  de  Belfort, 
pas  d'échoites,  de  confiscations  ni  d'épaves  dans  la  mairie  de 
l'Assise,  aucun  denot  dans  la  mairie  de  Châtenois,  l'échoite 
d'un  homme  dans  la  mairie  de  Pérouse  de  la  valeur  de  9  1.  ; 
dans  la  mairie  de  Bue  plusieurs  échoites  valant  en  tout  20  1. 
(PP.  36,  37,  41,  44). 

G.  Produits  de  la  réserise  domaniale.  Foresterie  et  forestage 
ne  sont  pas  la  même  chose.  Les  bois  de  la  terre  de  Rosemont 
ne  rapportent  rien  pour  foresterie,  «  pour  ce  qu'ilz  sont  laissiez 
à  cyre  que  sera  cy  après  declarie  en  recepte  de  cyre  »  (P.  44). 
En  effet,  sous  le  titre  «  recette  de  cire  »,  on  trouve  que  ces  bois 
ont  rendu  50  livres  de  cire  de  forestage  (P.  50).  La  foresterie 
est  la  taxe  sur  les  usagers  pour  l'exercice  de  leur  droit  d'usage 
sur  le  bois,  le  forestage  est  le  fermage  du  bois.  Le  pesnage, 
autrement  dit  paisson  ou  paissonage,  s'exerce  sur  les  bois  de 
Belfort  (P.  35).  —  Rivières  de  la  terre  de  Thann,  rivière  de 
Châtenois  (PP.  7,  36).  Etang  Moseviller  (Morschwiller  ?)  en  la 
terre  d'Altkirch;  étangs  de  Belfort,  Argiésans,  Méroux,  Pérouse 
(PP.  23,  34,  45,  51).  -  Prés  de  Thann  et  troupeau  de  800  à  1.000 
brebis  (PP.  13,  22,  25).  Pré  sous  le  château  de  Belfort  (P.  35). 
—  Moulins  d'Argiésans,  Belfort,  Bethonvilliers,  Danjoutin, 
Etueffont,  deux  à  Thann  (PP.  7,  40,  41,  47,  49,  50).  Fours  de  Bel- 
fort,  Bavelier  (PP.  34,  39).  Scieries  sur  la  rivière  de  Vesce- 
mont  et  du  Puix  (P.  50).  Mesurage  du  sel  et  du  blé  à  Thann 
(P.  7) 

2"  Tableau  du  prix  de  diverses  choses  et  de  divers  services 
en  vue  de  Vévaluation  des  revenus.  On  ne  connaît  pas,  pour 
l'époque  de  Catherine,  une  liste  estimative  dos  principales  den- 
rées semblable  à  celle  qui  fut  établie  sous  Charles-le-Témé- 
raire  (Orig.,  II,  48, 1469).  Les  Comptes  ne  donnent  que  les  indi- 
cations suivantes.  La  poule  valait  un  sou  et  la  livre  de  cire 
4  sous  (PP.  65,  66,  69)  ;  le  quarteron  de  blé,  20  deniers  (P.  7)  ; 
le  quarreçon  de  blé  10  sous  (Ihid.),  mais  on  voit  ailleurs 
20  quarreçons  de  blé  vendus  16  livres,  et  60  quarreçons  de  blé 
estimés  24  lives  {W  5),  ce  qui  met  le  quarreçon  à  16  et  8  sous; 
192  «  fiertelz  »  (viertel)  d'avoine  se  vendent  106  livres  7  sous,  ce 
qui  fait  un  peu  plus  de  132  deniers  le  fieriel  (P.  29),  6  livres  sont 


-  13  - 

le  prix  tantôt  d'une  charre,  tantôt  d'une  charre  et  demie  devin; 
la  charre  était  de  20  tines  (PP.  8,  13).  La  charrette  de  foin 
vieux  vaut  une  Hvre  (P.  7).  2  veaux  et  4  agneaux  valent  2  H- 
vres(P.  13)  ;  100  aunes  de  treillis  pour  faire  des  robes,  7  livres 
10  sous,  et  12  aunes  de  toile  à  faire  sacs,  7  sous  (P.  19)  ;  une 
robe  et  un  chaperon  en  drap  de  Malines  pour  le  chirurgien  de 
Catherine,  12  livres  (P.  57);  une  selle  pour  un  cuisinier  de 
Catherine,  1  livre  (P.  22);  un  cheval,  40  florins  d'or  (P.  16). 
Port  de  lettres  de  Massevaux  à  Bàle,  8  sous  ;  à  Délie,  5  sous  ; 
d'Ensisheim  à  Belfort,  3  sous  (P.  21).  Services  du  bourreau  : 
couper  une  tête  et  frais  de  l'exécuteur,  7  livres  2  sous  ;  noyer 
une  femme  et  dépens  du  bourreau,  6  livres  18  sous  fibid.j.  Un 
bourreau  de  Bàle  vient  à  Thann  à  deux  reprises,  d'abord  pour 
pendre  deux  malfaiteurs,  puis  pour  «  pendre  et  couper  les 
couls  »  à  quatre  malfaiteurs.  La  première  exécution  coûte 
10  livres  15  sous,  la  seconde  15  livres  12  sous  3  deniers.  La 
«  peine  et  salaire  »  de  l'exécuteur  est  comptée  3  livres  5  sous 
par  tête  (6  livres  10  sous  et  13  livres,  P.  9). 

3°  Les  revenus  du  domaine  classés  d'après  leur  importance. 
On  a  laissé  de  côté  les  redevances  en  nature  dont  on  ignore 
l'équivalent  en  argent.  —  A.  Recette  de  Trauhach  (P.  4). 
Somme  de  la  recette,  134  1.  15  s.  10  d  ,  dont  :  1»  Banvin,  31  1.; 
2°  Amen  les,  17  1.  10  s.;  3°  Affouage,  14  1.;  4°  Gerberie,  12  1.; 
5'  Ongal,  11  1.  5  s.  10  d.;  6°  Pêcherie,  8  1.;  7°  Moulin,  8  1.  —  B. 
Recette  de  Thann  (P.  6).  Somme  de  la  recette  argent,  155  1. 
19  s.  1  d.  1°  Terres  seigneuriales.  Cru  de  Rangen,  25  charres 
4  tines  et  demie  de  vin  =  151  1.  7  s.;  2'  Amendes,  52  1.;  3*  Ban- 
vins,  461.  6  s.  8  d.;  4°  Ongaux,  30  1.  2  s.  13  d.;  5°  Pêcherie  des 
rivières,  10  1.  16  s.;  6°  Moulins,  6  1.  8  s.  4  d.;  1°  Péage,  5  1.  5  s.; 
8°  Mesurage  du  blé,  2  1.  —  C.  Recette  de  Massevaux  (P.  19). 
Somme  de  recette,  838  1.  2  d.  :  V  Tailles,  550  1.;  2"  Amendes, 
101  1.  13  s.;  3°  Ongaux  de  vin,  99  1.  19  s.  2  d.;  4°  Banvins,  80  1. 
16  s.;  5°  Redevances  en  cire,  5  1.  12  s.  —  D.  Châtcllenie  de  la 
ville  de  Thann  {P.  24).  1"  Monnaie  forgée  à  Thann,  139  1.;  2° 
Amendes,  23  1.;  3"  Terres  seigneuriales.  Foin  du  pré  près  de 
Thann,  20  1.  ;  4°  Affouage  (Thann,  Aspach,  plusieurs  villages 
de  la  mairie  de  Roderen),  50  1.  —  E.  Recette  de  la  basse  pré- 
vôté de  Landser  (P.  27).  P  Péage  d'Ottmarsheim,  171  1.;  2° 
Amendes,  1141.;  3"  Ongaux,  60  s.—  F.  Recette  de  la  haute  pré- 
vôté de  Landser  (P.  28).  1»  Tailles,  72  I.;  2*  Ongal,  67  1.  12  d.; 


-  14  - 

3"  Banvin,  55  1.;  4°  Poules,  400  =  20  1.  —  G.  Recette  de  Bel- 
fort,  Rosemont  et  l'Assise  (P.  33).  a)  Belfort,  ville  :  1°  Bana- 
lités. Halle,  100  L;  Four,  32  1.  +  7  1.  cire  =  1  1.  8  s.,  total,  33  1. 
8  s.;  Moulin,  9  1.  cire  =  1  1.  16  s.  (P.  40).  Total  des  banalités, 
135  1.  4  s.  2"  Amendes,  44  1.  10  s.;  3°  Toises,  9  1.  4  s.  5  d.  esle- 
venans  ;  4°  Dîmes,  cire,  3  1.  16  s.  bàlois.  —  b)  Belfort,  mairies 
(P.  35)  :  1°  Tailles,  180  L;  2°  Affouage,  50  1.;  3°  Echoiies,  31  1.; 
4°  Pêche  de  la  rivière  de  Chàtenois,  8  ou  10  L;  5°  Poules,  120  = 
6  1.;  6°  Taille  aux  chiens,  3  1.  8  s.  8  d.;  7°  Amendes  (revenu  très 
réduit  par  la  guerre),  2  L;  8°  Banali  es  (revenu  considérable- 
ment amoindri  par  des  donations  ou  remises  de  droits  ;  four  de 
Bavelier,  moulin  de  Bethonvilliers),  16  s.  — c)  Mairies  de  l'As- 
sise et  de  Chèdremont  (P.  41)  :  1°  Tailles,  100  L;  2"  Redevances 
foncières.  Cens  d'héritages,  14  1,;  Redevances  sur  des  héri- 
tages, cire.  8  1.  r=  1  1.  12  s.;  Total,  15  1.  12  s.;  3°  Amendes,  12 
1.;  4»  Dîmes.  Vin,  3  L;  Cire,  8  1.  ==  1  1.  12  s.;  Total,  4  1.  12  s.; 
5"  Poules,  80  =  4  1.;  6"  Banalités  (même  observation  que  ci-des- 
sus ;  moulin  de  l'Assise),  cire,  14  1.  =  2  1.  16  s.  —  d)  Terre  de 
Rosemont  (P.  43)  :  1°  Tailles,  400  1.;  2°  Poules,  621  =  31  1.  1  s.; 
3°  Amendes,  13  L;  4°  Forestage,  50  1.  cire  =  10  L;  5"  Dîmes, 
cire,  49  1.  3/4  =  9  1.  19  s.;  6°  Cens  des  prés,  6  1.  4  s.  1  d.;  7° 
Taille  aux  chiens,  3  1.  11  s.  6  d.;  8°  Ongal  (même  observation 
que  ci-dessus;  Elueffont)  1  1.  10  s.  —  H.  Recette  de  Délie  (P. 
64).  —  a)  Terre  de  Délie.  Somme  de  recette  :  494  1.  8  s.  6  d.  : 
1°  Tailles,  72  1.  13  s.  ;  Redevance  accessoire  à  la  taille,  10  1.; 
Total,  82  1.  13  s.;  2°  Amendes,  50  1.  10  s.;  3°  Affouage,  36  1.  6  s. 
6  d.;  4°  Redevance  des  colongers,  24  1.;  5°  Banvin.  De  la 
«  courtine  »  ou  cour  colongère  de  Délie,  8  1.;  En  dehors  de  la 
courtine,  8  1.  Total,  16  1.;  6"  Cens  de  deniers.  Cour  colongère 
de  Délie,  10  1.;  Ville  de  Délie,  4  1.;  Total,  14  1.;  7»  Charrues 
(Délie,  Saint-Dizier,  jMonlbouton,  Croix,  Lebetain,  les  francs), 
5  1.  6  s.;  8»  Vente  du  marché,  5  1.;  9°  Chavonage,  2  1.  14  s.;  10' 
Ongal  (Saint-Dizier),  2  1.  10  s.  —  b)  Mairie  de  Seppois  (P.  66)  : 
1°  Tailles,  100  1.;  2"  Amendes,  31  1.  13  s.;  3"  Ongaux,  25  1.;  4° 
Banvins,  4  L—  IX.  Recette  de  Ferrette{V.  68'.  1"  Tailles,  218  1.; 
Redevance  accessoire  à  la  taille,  20  1.;  Total,  238  1.;  2"  Ongal, 
114  1.  18  s.  11  d.:  3°  Banvin,  64  1.;  4'  Amendes,  61  1.;  5"  Rede- 
vances pour  le  château,  l'une  destinée  aux  ouvrages  et  répa- 
rations, 20  1.,  l'autre  aux  a  maignées  «  ou  ii-ansports  par  char- 
riot,  8  1.;  Total,  28  1.;  6"  AlTouago,  24  l.—  I.  Recette  dWltkirch 


-  15   - 

(P.  74)  :  1°  Tailles,  418  1.;  2°  Amendes,  129  1.  0  s.;  3»  Ongal, 
123  1.  6  s.  6  d.;  4°  Banvins,  37  1.  19  s.  6  d.;  5"  Affouage,  20  1.;  6" 
Censejj  de  deniers,  141.  6  s. 


Thiébaud  VIII  de  Neuchâtel  en  Bourgogne,  seigneur  engagiste 
de  Saint-Ursanne,  confirme  les  franchises  de  la  ville. 

1408  (n.  st.),  11  mars». 

Je  Thiebal,  seignors  de  Nuefchastel  et  de  Blanmont  et  vit 
conte  de  Bame,  du  dyocese  de  Besançon,  fait  savoir  à  toux 
ces  qui  verront  et  oront  ces  présentes  lettres  que,  comme  je 
tient  à  présent  telx  droit,  taille,  action  comme  mon  seignors  et 
oncle  Humbert  de  Nuefchastel,  par  la  graice  de  Dieu  et  du 
Sainz  Siège  de  Rome  euesques  de  Basle,  puhoit  ne  dauoit  auoir 
tant  ou  chasteil  et  ville  de  Sainz  Ursanne,  de  Chauillier  et  de 
MUrialx  et  de  toute  les  apartenance  d'ycelles,  je,  pour  moy  et 
mes  hoirs  et  pour  toux  les  haiant  de  moy,  ait  promit  et  jurier 
en  bone  foy  de  tenir  et  guerder  bien  et  lealment  es  dit  bourgois 
et  prodomes  et  habitant  des  dit  lieu  toute  lour  libertey  et  fran- 
chisse, vs  et  costume  que  il  ont  vsé  du  temps  paissée.  et  de 
que  il  ont  lettre  sellée  de  monseignors  mont  grand  père,  cuy 
Dieu  pardon,  comme  des  aultres  seignors  qui  sont  estez  sei- 
gnors de  Sainz  Ursanne.  En  tesmoignaige  des  chouses  dessus 
dictes,  j'ay  fait  mattre  mont  seel  pandant  en  ces  présentes  let- 
tres faicte  et  donée  le  dimange  que  ont  chante  en  Sainte  Es- 
gleise  Reminiscere,  l'an  de  graice  corant  mil  quatre  cent  et 
sept. 


I.  Arcli.  Saint- Ursonne,  n°  XVI.  Orijf.  P;irch.  Etait  scellé  sur  simple 
queue,  à  laquelle  reste  adhérent  un  Iragiuent  de  cire  rouge.  Au  revers,  d'une 
écriture  du  xv«  siècle  :  Lettres  sur  la  datte  de  mccccet  vij.  comment  Thie- 
bal de  XfaJJ'chaistel,  concernant  la  signorie  de  Saint  ['i-sannr,  ait  promis 
de  garder  es  bourgeois  leur  franchise.  Et,  d'une  écriture  plus  moderne  : 
Lettre  sur  le  devis  que  Tliiebeaiild  de  NeufchasteL  a  promi  de  garder  à  la 
ville  et  seigneurie  de  Saint  Ursanne  en  i4o;.  T.,  V.  44  (1407,  21  février). 


16  — 


VI 


Les  monnaies  en  cours  dans  la  Haute-Âlsace  à  l'époque  de 
Catherine;  rapports  de  valeur  entre  ces  monnaies. 

Les  comptes  du  domaine  de  Catherine  sont  établis  en  livres, 
sous  et  deniers  bàlois.  Les  autres  monnaies  employées  dans 
l'Alsace  autrichienne  sont  :  1°  la  monnaie  autrichienne  frappée 
à  Thann.  On  y  forge  la  monnaie  au  coin  de  Catherine  jusqu'au 
24  juin  1426,  plusieurs  mois  après  la  mort  d3  la  duchesse 
{Comptes,  p.  24.  Sur  le  droit  de  battre  monnaie  à  Thann  ou  à 
Ensisheim  concédé  à  Catherine  le  12  mars  1424  par  le  roi  des 
Romains  Sigismond,  Leroux,  p.  161,  n.  1);  2"  la  monnaie  de 
Strasbourg  en  cours  dans  la  partie  de  la  seigneurie  d'Autriche 
qui  est  de  la  Basse-Alsace  (L/.,  46);  3°  les  florins  d'or;  4°  la 
monnaie  estevenant  qui  doit  son  nom  à  Saint-Etienne  de  Besan- 
çon (Alsatia  sacra,  I,  p.  122,  n.  2).  Le  produit  de  l'impôt  des 
toises  à  Belfort  est  calculé  en  monnaie  estevenant  {Comptes, 
p.  33);  5"  les  francs,  mentionnés  dans  un  article  des  comptes 
de  l'hôtel  de  Catherine  à  Ensisheim  ;  mais  il  s'agit  de  revenus 
qu'elle  tire  de  Salins  (Deux  documents,  p.  24),  et  dans  un  arti- 
cle des  comptes  du  domaine  (P.  55).  Le  florin  d'or  équivaut  à 
1  franc  (Deux  documents,  p.  24).  Sa  valeur  varie  de  18  sous 
estevenans  (1405)  à  15  sous  bons  estevenans  (1416,  T.,  V,  38  et 
p.  740',  et  de  21  à  22  sous  bàlois  {Comptes,  pp.  55,  67,  77,  78). 
Le  franc  vaut  17  sous  6  deniers  estevenans  (P.  33),  ou  24  sous 
bàlois  (P.  55). 

Les  rappoits  monétaires  de  Bàle  avec  l'Alsace  autrichienne  à 
l'époque  de  Catherine,  ont  été  réglés  par  quatre  conventions 
successives  :  1°  celle  de  Bàlc.  du  14  septembre  1387,  établis- 
sant une  grande  union  monétaire  entre  seigneurs,  prélats  et 
villes  de  la  région  supérieure  du  Rhin  flJD.  Basel,  V,  94).  Le 
duc  Albert  d'Autriche  y  stipule  pour  les  fils  de  Léopold  le 
Preux  et  les  villes  d'Allkirch,  Ferrette,  Belfort,  Florimont, 
Délie,  Massevaux,  Thann,  Ornay,  Ensisheim:  2°  celle  d'Ensis- 
heim,  du  1"  septembre  1399,  entre  Léopold  le  Superbe  et  Bàle 
(259);  3"  celle  du  24  février  1403  entre  Frédéric  de  Hatlsiatt, 


—  il  — 

grand  bailli  autrichien  en  Alsace  et  Brisgau,  et  les  villes  de 
Bàle,  Fribourg-en-Brisgaii,  Colmar  et  Brisac  (302);  4"  celle  du 
24  avril  1425  entre  Stauffenberg,  grand  bailli  de  Catherine,  et 
les  mêmes  villes  (VI,  199).  Ces  conventions  sont  à  terme  assez 
court  (5,  6  ou  10  ans).  Elles  déterminent  les  territoires  dans 
lesquels  auront  cours  les  monnaies  des  parties  contractantes; 
par  exemple,  d'après  le  traité  de  1403,  le  cercle  monétaire 
comprend  le  territoire  des  quatre  villes  et  le  pays  depuis  Rhein- 
felden  jusqu'à  l'Eckenbach  qui  forme  la  limite  des  deux  land- 
praviats  de  Haute  et  de  Basse-Alsace.  Elles  établissent  l'unité 
monétaire^  fixent  le  type  et  l'aloi  des  monnaies  dont  elles 
autorisent  la  frappe,  marcs,  livres,  pfennige,  gros,  blapharte, 
rappes,  stebler,  ainsi  que  les  rapports  de  valeur  entre  ces  di- 
verses monnaies,  organisent  le  contrôle  de  leur  fabrication  et 
prévoient  la  fabrication  de  fausse  monnaie.  V.  le  commentaire 
de  ces  conventions  dans  Bernhard  Harms,  Die  Mûnz  und 
Geldpolitik  der  Stadt  Basel  im  Mittelalter  (Tubingue,  1907), 
pp.  69,  77,  88,  96. 


VII 


Griefs  de  la  seigneurie  d'Autriche  contre  Bàle. 

1409'. 

Hii  sunt  articuli  dominii  Austrie  et  specialiter  domine  Ka- 
therine de  Burgundia,  ducisse  etc.,  contra  Basilienses 

2  Item,  primo,  Basilienses  publice  proclamari  fecerunt  in 
ciuitate  eorum  quod  quicunque  eandem  ciuitatem  intraret,  ipsis 
cohabitando  et  conciues  existendo,  illos  manutenere  pre  omni- 
bus et  defendere  vellent,  quod  eciam  in  terris  dominii  Austrie 
sic  vndique  secus  diuulgatum  fuit,  quod  quamplurimi  gentis  do- 
minii Austrie,  de  suis  propriis  fundis,  eorum  conciues  tacti,  ci- 
uitatem inhabitant,  et  non  solum  \vlgus  populi,  set  eciam  no- 
biles  et  armigeri  timentes  ne  alias  totaliter  de  suis  colonis  pri- 
uarentur.  Per  hoc  enim  terras  et  dominia  domus  et  precipue 
dicte  domine  ducisse  Austrie  sibi  subiugauerunt. 


I.  Arch.  Innsbruck.  Schatzarchiv,  Lade  ii5  (Burgund).  Pap.  Minute  ou 
copie  de  l'époque.  Deux  feuillets. 
a.  Fol.  I,  r». 


—  18  — 

2°  Item  dominus  de  Rapoltzstein  extitit  intencionis  monendi 
exercitum  contra  terras  Alsacle  et  Suntgoie  que  sunt  dicte  do- 
mus  et  domine  d\icisseAustrie.  Que  comperto,  dominus  cornes 
de  Luopfen,  iam  generalis  bailiuus  earundem  terrarum,  requi- 
siuit,  noTiine  dominii,  et  monuit  omnes  nobiles  quatenus  se 
prepararent  ad  custodiam  etdefensionem  et  non  alias  terrarum 
predictarum.  Qua  monicione  comporta,  iidem  Basilienses  no- 
biles eosdem  qui  ipsorum  conciues  sunt,  per  juramenta  ipsis 
prestita,  monuerunt  ne  id  facerent,  videlicet  quod  terras  pre- 
dictas  custodirent.  Quod  dicti  nobiles  tune  fecerunt,  licet  con- 
tra decentem  honestatem,  prout  iidem  nobiles  et  armigeri,  in 
territoriis  predictis,  cum  suis  castris  et  mansionibus,  habent 
residentiam.  Et  ita  ipsi  Basilienses  dictum  dominium  et  domi- 
nam  ducissam  Austrie  de  suis  nobilibus  et  armigeris,  wlgo  et 
populo,  destitueront  et  sibi  ipsis  attraxerunt.  Per  quod  dicte 
terre  maxima  incurrerunt  dampna  et  maiora  percepissent,  si 
saltim  ciuitates  in  Bris^oia  cum  dicto  domino  baliuo  et  gente 
sibi  commissa  non  conuenissent. 

3°  Item,velud  eciam  gentes  dominii  Austrie,  solum  causa  de- 
fensionis,  posite  fuerunt  in  villas  et  opida,  tune  commissum 
fuit  strictius  per  capitaneos  gencium  quod  omnes  déferrent  bo- 
nis et  hominibus  Basiliensibus,  vitra  quod,  tamen  contigit  quod 
in  quadam  villa  dicta  Richesheim  ^  tantum  recepta  fuerunt  vic- 
tui  neccessaria,  ut  et  moris  est  expedicionis,  de  subditis  Basi- 
liensibus, quo  cognito,  dicti  Basilienses  gentes  dicti  dominii 
Austrie  ceperunt,  terruerunt-,  cippaueruntet  lantum  restrinxe- 
runt,  cogentes  ad  predictorum  solutionem  plusquam  triplam. 

4"  Item  quicunque  vero  de  territoriis  dominii /iMs^rie  dicto- 
rum  Basiiicnsium  conciues  lacti  fuerunt,  quilquit  bii  quouis 
habuerunt  contra  gentes  extra  ciuitatem  habitantes  et  speciali- 
ter  pertinentes  dominio  Austrie,  eosdem  intrantes  ciuitatem 
arrestauerunt  et  tenuerunt,  tantum  cogentes  quod  ipsorum 
conduis  consequebalur  totum  intentum  suum,  neque  contra 
exciuem  in  debilo  loco  et  corani  suo  iudice  nokierunt  iusticiam 
postulare. 

5°  Item  maximme  ciues  Basilienses  exierunt  seu  miserunt  ad 
gentes  excires,  pro  debitis  etaliis,  inpignorantes  et  eadem  pig- 


I.  Kixheim. 
a.  Trnucnuil  ? 


-ig- 
nora portantes  et  duccntes  in  ciuitatem  suam,  nullo  requisito 
ofïiciale  uel  indice,  eciam  debitoribus  negantibns  uel  confessis. 
Insuper,  de  hiis  non  conlonti,  quosdam  percucientes  et  wlne- 
rantes,  secum  in  ciuitatem  duxerunt,  eosque  terruerunt^  in- 
carcerauerunt  et  cippis  ac  compedibus  incluserunt,  cum  tamen 
ipsis  semper  in  hiis  et  similibus  oblila  fuit  iusticia  et  nuilatenus 
denegata. 

2  6°  Item  quidam  armiger  Johannes  de  Ratterstorf  ei  vxor 
sua  nobilis  Knoeringerin,  inter  se  discordes  pro  quadam  dé- 
cima sita  in  territorio  dominii  Austrie,  idem  Johannes  intrauit 
Basileam,  volens  eandem  decimam  ibidem  vni  burgensium 
obligare,  pro  quadam  pecunie  summa,  quod  tamen  dictus  do- 
minus  de  Luophen,  bailiuus,  iibenter  intercepisset,  ex  eo  quia 
dicta  décima  dicte  Knoeringerin,  iure  maritagii,  pertinebat,  et 
ab  eodem  bailiuo  intermisse  iusticiam  postulabat,  et  contra  dic- 
tum  suum  raaritum  contenta  luisset  in  statutis  locis  de  jure, 
prout  decuisset.  Quod  et  dictis  Basiliensibus  bene  notum  fuit, 
neque  hoc  considérantes  et  perinpendentes,  officialem  dicte  de- 
cime.  Met  certum,  captiuauerunt  et  eos  incarcerauerunt,  licet 
de  facto  et  de  jure  per  hoc  inducentes  dominio  Austrie  dedecus, 
sumptus,  expensas  non  modicos  et  labores. 

7^  Item,  sicud  dudum  dominium  et  domina  ducissa  Austrie 
cum  Basiliensibus  de  quadam  moneta  concordauerunt,  prout  et 
alie  ciuitates  exstitere  concordes^,  fuit  factum  quod  magister 
monete,  siue  monetarius  dominii  Austrie  de  Tannis,c\iin.  dolo 
et  fraude,  Basiieam  tractus  et  illectus  fuit.  Quo  veniente, 
mox  caplus,  traclus,  calhenatus  et  tandem  morti  miserabiliter 
traditus  fuit.  Cum  tamen  ipse  dominus  bailiuus  ipsis  de  eo 
quam  pluries  liendi  et  faciendi  iusticiam,  lilterarum  monete 
iuxta  ficlam  concordiam,  obtulisset,  maximeque  ipse  bailiuus, 
per  se  intrans  ciuitatem,  obtulit  pro  eo  iusticiam,  eciam  quam 
ipsi  iurauerunt,  secundum  litterarum  ipsius  monete  continen- 
tiam  et  concordiam  inter  ipsos  initam,  quod  tamen  optinere  ne- 
quiuit,  ut  premissum  est. 

8°  Item  factum  est  quod  quidam  ciuis  de  Enseshin,  dominii 
Austrie  subditus,  aliquos  de  Basilea  traxit  in  judicium  prouin- 


I.  Tenuerunl? 
•2.  Fol.  I,  V, 
3.  NPA.,  VI  (i4o3,  24  févr.). 


-  20  - 

ciale,  pro  debitis  quibusdam,  ad  quem  in  Enseshin  venientes 
certi  malefactores, quorum  vnus  erat  compater  subditi  predicti, 
comedentes  et  bibentes  secum,  sollicitantesque  eum  et  fraudu- 
lose  inducentes,  quod  cum  ipsis  opidum  in  Enseshain  exiuit, 
quem  eciam,  aliquo  modo  remotum  ab  opido,  ibidem  occide- 
runt,  et  ad  tune  venerunt  stipendiarii  Basilienses,  latantes 
équestres  in  nemore,  dictos  malefactores  ad  suos  equos  loca- 
uerunt,  eos  saluos  ducentes  Basileam.  Hoc  insuper  fecerunt 
dura  adhuc  dicta  domina  princeps  personaliter  in  Enseshain 
exstitisset. 

9°  Item  e  contrario,  notatur  quod  vnus,  scilioet  Johannes  Ri- 
chesheim,  qui  de  Enseshin  exiens  et  conciuis  Basiliensis  fac- 
tus,  dudum  quendam  dicti  dominii  Austrie  subditum  traxit  ad 
prouinciale  iudicium,  ibidem  pluribus  terminis  conseruatis,  et 
uiulto  tempore  litigauit.  Tandem,  dicto  subdilo  veniente  Basi- 
leam, ad  instanciam  dicti  Johannis,  eorum  conciuis,  capitur, 
carceratur  et  cogitur,  donec  obediret  iusticie  Basiliensi,  quam- 
uis  eum,  ut  premittitur,  judicio  prouinciali  diucius  turbauerit 
atque  lesit,  sicut  eciam  ipse  paratus  fuit  judicio  eidem  slare  et 
parare,  quod  tamen  idem  Johannes  facere  neglexit,  ex  quo 
idem  subditus  expensas  non  modicas  fecit  et  dampnum  et  scan- 
dalum  reportauit. 

10°  Idem  predictus  dominus  de  Luphen,  bailiuus,  de  mandato 
dominii  et  domine  ducisse  Austrie  predictorum,  edicendo  pu- 
bliée precepit  ne  aliqui  venarentur  in  siluis,  nomoribus  et  li- 
gnis  dicti  dominii  Austrie,  quod  tamen  quidam  de  Basilea  ciues 
parui  pendentes  et  immo  aduersantes,  dicta  nemora  friuole  et 
temerarie  intrantes,  venati  sunt  sepius,  dicentes  publiée  quod 
velint  videre  si  quis  sit  qui  ipsis  ludum  venandi  audeat  inipe- 
dire,  in  quo  eorum  considerari  poterit  proteruia  et  pertinacia 
singulares. 

*  11*  Item  apud  domum  Austrie  anliqua  tenet  consueludo 
quod  ipsi  suos  venatores  et  venaticos  canes  locant  in  monaste- 
riis  sue  dicionis  et  sicut  in  suis  dominiis,  Basilienses^  non  so- 
lum  nobiles  et  wlgares  recipienles  pro  ciuibus,  set  eciam  pres- 
biteros,  rcligiosos  et  raonarhos,  talibus  clauslralibus  suis  ciui- 
bus mandant  ne  dictos  venatores,  seu  canes,  adniiitant,  offe- 
rentes  palam  se  quod  ipsos  in  eo  manu  tenere  et  defendere 

1.  Fol.  a,  r*. 


-  21  — 

velint,  prout  manu  tenuerunt  et  defenderunt,  volontesque  ne 
quispiam  eorum  claustralium  quitquam  dominio  Austrie  obe- 
dienciam  prestet.  In  quo  intimantur  obseruaciones,  jura,  con- 
suetudines  et  principales  reuerencias  impelere  et  multo  magis 
impedire,  licet  de  facto  et  non  de  jure. 

12°  Item  dicti  Basilienses  plures  manu  friuola  intrauerunt 
dicciones  et  terras,  opida  et  villas  dominii  Austrie  et  domine 
ducisse,  eciam  ibidem  plures  temeritate  propria  captiuantes, 
et,  quod  peius  est,  aliquos  interficientes,  et  eisdem  villis  diffî- 
dantes  et  minas  voraginis  ignis  exprimentes,  quod  et  notorium 
est,  nec  contenti  tune  eos  coegerunt  de  juramento  pro  illatis 
eos  reddi  tutos  et  securos. 

13°  Item  insuper,  dicti  Basilienses  crebrius  miser[u]nt  in  ter- 
ras,dominia  et  villas  dicti  dominii  Austrie  et  domine  principisse 
supradicte,  ibidem  nullo  requisito,  seu  petito,  aut  optento,  iudi- 
cio,  quosdam  proclamatos  bomines  et  malefactores,  ut  pre- 
tenderunt,  captiuantes  et  friuole  secum  ducentes,  eciam  raorti 
tradentes,  in  eo  infringentes  jura  et  libertates  dominii  supra- 
dicti. 

14'  Item  dictorum  Basiliensium  magister  zûnfte,  de  facto,  re- 
cepit  possessionem  vnius  ville  dicte  Wolffenwilr^  sibi  vsurpans 
jurisdiociones,  potestates,  nemora,  coberciones  et  pertinencias 
eiusdem,  cum  tamen  de  jure  non  poterit,  sicud  id  ante  tempore 
juridice  claruit,  adbuc  poterit  et  clarere. 

15"  Item  dudum  ciues  Vallismasonis  de  dominio  et  domine 
ducisse  Austrie  subditi.  intrantes  Basileam,  ibidem,  pro  parte 
dicte  domine  principisse,  volentes  solvere  tria  milia  floreno- 
rum,  medio  tempore,  quidam  scutifer,  qui  non  fuit  de  obedien- 
cia  dicte  domine  Austrie,  quendam  burgensem  de  Basilea  cap- 
tiuauit  et  aduxit.  Quo  comperto,  predicti  ciues  de  Vallismaso- 
nis, territi,  intrauerunt  in  Basileam  quandam  curiam  que  alias 
gauisa  est  asilo,  credentes  quod  ibidem  saluarentur,  quia  pre- 
muniti  ab  importunitate  Basiliensium.  Nam  Basilienses,  vi  et 
friuole  infringentes  dicte  curie  libertatem,  eos  captiuauerunt  et 
incarcerauerunt.  Cum  tamen  dictus  dominus  bailiuus  eis  scri- 
beret  quatenus  eosdem  solutos  uel  saltim  extraderont,  aut  co- 
ram  rege  Romanorum  domino  Ruperto  amicabiliter  conueni- 
rent,  aliter  de  iusticia  gauderent,  aut  de  arbitris  communibus 
contenti  essent,  quorum  uenturorum  nec  aliquod  facere  volue- 
runt,  et    sic    eos,  quasi    tribus    annis,  captiuos    tenuerunt,  in 


—  22  — 

eoriim  expensas,  sumptus,  non  modicum  dampnum  pariter  et 
grauamen  K 

16"  Item  Clauvinus,  officialis  dicte  domine  principis,  in  Basi- 
lea,  de  parte  dicte  domine,  percepit  tria  milia  florenorum,  quos 
secum  portare  ad  certum  locum  disposuit.  Quod  noscentes  qui- 
dam de  Basilea  ciues,  ponentes  sibi  in  pluribus  locis  custodias, 
ut  ipsum  caperent  et  sibi  dictas  pecunias  propriarent,  quamuis 
contra  iusticiam  et  eo  nesciente,  prout  postea  premonitus  fuit. 

17°  2  Item  quidam  institor  veniebat  a  Basilea  ad  nundinas 
in  Badenwilr,  a  quo  famuli  custodientes  nundinas  petiuerunt 
duodecim  coligulas,  prout  a  certis  institoribus  receperunt. 
Dictus  vero  institor  in  verba  prorupit  contumeliosa,  nolens 
quitquam  dare,  set  dixit  conqueretur  dominis  suis  Basiliensi- 
bus,  qui  vindicarent  hoc  factum.  Vnde  officiales  eum  tenuerunt 
et  ipse,  commisso  juramento  treugarum,  omnia  rehabuit  que 
sibi  fuerunt  recepta  et  ad  propria  remeauit.  Basilienses  vero 
propterea  suos  miserunt  de  facto  in  dominium  Badewiler  de- 
predantes  gentes  abducentes  gregem  animalium,  et  subditos 
coegerunt  quod  eos  oportuit  institori  predicto  dare  decem  ta- 
lenta  denariorum  Argentinensium,  ex  quo  dominium  et  do- 
mina Austrie  et  sue  gentes  non  modicum  dampnum  percepe- 
runt. 

18'  Item  quidam  homo,  non  existens  concivis  Basiliensis, 
moriebatur  in  Vallismasonis,  dimittens  quedam  bona  de  feodo 
dominii  et  domine  ducisse  Austrie.  Tune  quidam  inhabitans 
Basileam  et  tamen  adhuc  non  existens  eorum  eonciuis,  preten- 
de[n]s  se  amicum  defuncti,  factus  est  ciuis  Basiliensis,  ut  dic- 
tum  feodum  non  coram  domino  feodi  set  iudicio  Basiliensi  im- 
peteret.  Dicta  vero  domina  princeps  antea  dictum  feodum  alteri 
de  amicis  mortui  contulit.  Basilienses  vero  voluerunt  quod  coram 
se  et  nulla[tenu]s  al[i]bi  de  iusticia  huiusmodi  facli  videretur; 
propter  quod  vnum  de  Vallemasonis  captiuauerunt  et  maximis 
dampnis  incluserunt. 

19°  Item  Basilienses  mittunt  foris  metas  civitatis  sue,  ôd  mé- 
dium miliarc  de  Almanin,  postulantes  et  recipientes  ab  merca- 
toribus  et  aliis  negociantibus  theoloneuni  siue  exacciones,  cum 


I.  Cpr.  rarrang^cmonl  inlcrvonu  outre  les  villes  de  llàk'  cl   do  Masse- 
vaux  (UB.  Jiasel,  V,  36(),  1407,  i"  nov.). 
a.  Fol.  3,  v°. 


~  23  - 

tamen  territorium  respiciat  dominium  et  dominam  ducissam 
Austrie,  neqiie  alias  fieri  consuetum  est.  Et  taliter  innouantes, 
quosdam  currus  onustos  in  ciuitatem  ducentes  coarcauerunt 
ad  jurandum,  in  eo,  contra  nieram  iusticiam,  friuole,  libertati, 
consuetudini  ac  juribus  dominii  Austrie  obuiantes,  et  inducen- 
tes  sumptus,  dampna  et  expensas  non  modicas. 

20"  Item,  tempore  quo  dictus  dominus  de  Luphen  luerat 
bailiuus  generalis  superiorum  terrarum  Ergoie  etc.,  que  eciam 
sunt  de  dominio  domus  Austrie,  quidam  de  Dasilea  per  quon- 
dam  Hugonem  de  Landenherg  captus  fuit,  prout  dicli  Basilien- 
ses  cum  Beronensibus  colligati  sunt.  Venit  certus  nuncius  Ba- 
siliensis  ad  dictum  dominum  bailiuum  dicens  expresse  :  «  nisi 
dictus  captiuus  redderetur  solutus,  et  sibi  restituerentur  om- 
nia,  et  vsque  ad  minimum,  alias  domini  sui  Basilienses  inten- 
derent  cercius  dominio  Austrie  et  suis  terris  litem  mouere  ». 

2r  Item  eciam  dicti  Basilienses  dominum  Hermannum,  co- 
mitera  de  Sultz,  bailiuum  Brisgoie,  violenter  coegerunt  quod 
ipse  eis  oportuit  dare  fortalicium  Olten,  velis,  nolis,  etc.. 


24  — 


VIII 


Extraits  du  Chronicon  Lucellense  relatifs  à  l'histoire 
de  Catherine. 


lo 


Léopold  et  Catherine  consentent  à  Valiénation  à  l'abbaye  de 
Lucelle  d'une  gagerie  que  les  frères  de  Ferrette  tenaient 
d'eux.  Catherine  fait  respecter  la  liberté  des  élections  abba- 
tiales à  Lucelle.  Guerre  entre  V Autriche  et  Bâle.  Mort  de 
Léopold. 

1407?—  14111. 

Circa  haec  tempora,  Henricus  Bbbas^  ab  Ulrico,  Antonio  et 
Pantaleone,  nobilibus  a  Pfird,  germanis  fratribus,  ex  praedi- 
cato  ad  hoc  Leopoldi  et  Catharinae  coniugis,  Austriae  archi- 
ducum,  cum  consensu  mutuo,  recipit  pluoba  in  Heimsbrun  illis 
pignoris  concessa,  cum  maxima  nionasterii  pernitie,  quam, 
anno  sequenti,  cum  iure  patronatus  aliisque  pertinenliis  et  juri- 
bus,  nobili  Wilhelmo  a  Masmunster,  1000  florenis  aurais,  ven- 
didit,  eamque  Conradus,  ipsius  successor,  red,emit.  Ob  has  et 
plures  alias  huius  modi  bonorum  alienationes  graves,  de  illius 
inutili  regimine  et  pernitiosa  domui  Lueellensi  administra- 
tione,  ad  capitulum  générale  hoc  anno  celebralum  querelae  pas- 


i.  Le  P.  Walch,  auteur  du  Chronicon,  esl  le  reliprieiix  qui  a  renouvelé, 
en  1745.  le  Nécrologe  de  l'abbaye  de  Lucelle  (T.,  III,  p.  \  II).  Le  luanuserit 
du  Chronicon  dont  on  trouvera  plus  haut  les  extraits  est  une  copie,  fau- 
tive souvent,  du  manuscrit  original.  Exécutée  du  vivant  même  du 
P.  Walch,  elle  fit  partie  des  archives  du  couvent  jusqu'à  l'époque  révo- 
lutionnaire. Le  Chronicon  n'est  donc  qu'un  ouvrage  du  xviir  siècle.  L'au- 
teur remplace  les  mots  propres  jiar  des  termes  de  ranti(iuité.  Le  grand 
bailli  est  un  préret,  les  baillis  sont  des  satrapes  et  les  Hourguignons  les 
Séquanes.  Mais  le  P.  Walch  suit  et  même  fréquemment  transcrit  les 
textes  anciens,  chroniques  rédigées  dans  la  région,  chartes  conservées 
dans  les  archives  du  monastère.  Il  cite  presque  toujours  ses  sources. 
Le  Chronicon  est  donc  utile  à  consulter  a  défaut  des  documents  originaux 
que  la  Révolution  a  dispersés. 

a.  Henri  Stockhelm,  de  Cernay. 


—  25  — 

sim  deferuntur.  Res  Morimundensi  et  Dellatsallensi  abbatibus 
discutienda  commissa. 

Intérim  Leopoldus  dux,  Wiennae  in  palatio,  graviter  aegro- 
tare  coepit  et,  circa  annum  1408  ^  iuxta  probabiliorem  tempo- 
rum  supputalionem ,  ex  fîstulae  morbo,  sine  proie  relicta, 
vitam  cum  morte  commutavit,  Lucellensium  protector,  Pinguis 
sive  Crassus  a  quibusdam,  ab  aliis  Superbus  sive  Ambitiosus 
dictus,  quodjFrancoJurti,  in  comitiis,  omnes  principes  magni- 
ficentia  superasset,  ubi,  praeter  aulicum  familitium,  52  comités 
et  barones  in  comitatu  habuisse  dicebatur.  Demortui  corpus  ad 
D.  Sfephani  maiorum  sepuichro  illatum.  Uxor  eius  fuit  Catha- 
rina,  Phillppi  Audacis,  Sequanorum  seu  Burgundionum  prin- 
cipis  filia,  quae  nullam,  iuxta  scriptores,  prolem  suscepil(a). 

Extincto  Leopoldo  duce,  etiam  Henrici  abbatis  quaelibet 
pro  voluntate  agendi  libido  suppressa  fuit  ;  nam  supradicti  duo 
Morimundensis  et  Dellevallensis  abbates,  assumpto  Loci  (Jres- 
centis  praesule  socio,  inquisitione  facta,  et  comperto  quod,  sub 
Henrici  regimine,  non  modo  monastica  observantia  plurimum 
in  deterius  commulala,  verum  totum  Lucellense  cœnobium  in- 
tolerabili  debitorum  onere  opprimeretur,  insuper  Henrieus  sor- 
dide, segniter  et  muliliter  res  administraret  et  ultra  undecim 
millia  florenorum  débita,  uti  ex  Joannis,  abbaiis  Beltecallensis, 
attestatione  liquet,  contraxisset,  et,  inter  haec,  calices,  turibu- 
lum,  vasque  benedictionis,  S.  Eucharistiae  pixidem  alibque 
argentea  ecclesiae,  scyphosque  nonnuUos,  cum  plurimis  insi- 
gnibus  libris  manuscriptis,  oppignorasset,  ipsum,  ceu  inutili, 
abbatiae  officio  ac  dignitate  exuerunt,  atque  intérim,  ut  de  alio 
eidem  subslituendo  dispensatore  magis  fideli  consilium  cape- 
rent,  Conradum  Hohacker,  olim  5.  Urbani  professum,  prio- 
rem  et  abbatiae  Lucellensis  administratorem  instituerunt. 

Henrieus,  ad  futurum  générale  interposita'^,  summam  sibi 
illatam  esse  iniuriam  ratus,  ad  Humbertum,  Basiliensem  epis- 
copum,  contendens,  de  eodem  graviter  conquaeritur.  Humher- 
tus,  ira  effervesceiis,  concitatis  in  Valle  Dclspergensi  rustico- 
rum  turmis,  monasterium  Lucellense,  antpquam  alius  eligeretur 
abbas,  vi  armatos  obruere  mandat.   Quo  cognito,   Morimun- 


I.  Léopold  est  tellement  cflacé  dans  los   événements  des  années  sui- 
vantes que  le  chroniqueur  le  lait  mourir  trois  ans  trop  tôt. 
(a^  Roo  [fangus].  2.  Appel  au  concile  lulur. 


-  26  - 

densis,  Bellevallensis  et  Loci  Crescentis  abbates  ad  propria 
redeQnt.  Conradus  prior  et  monachi,  fuga  delapsi,  Senhemium 
primum,  et  quod  minus  ibi  tutum  sibi  fore  arbitrarentur,  Mûl- 
husium  demigrarunt,  quos  cives,  contra  quos  vis  insultus,  de- 
fendendos  suscipiunt.  Inter  haec,  monasterium  Lucellense, 
rusticorum  praedae  datum,  fitque  Deiparae  domicilium  latroci- 
nantium  spelunca.  Henricus  tantum  apud  Alsatiae  praefectum, 
Joannem,  Lopudonensem^  comitem,  et  regiminis  proceres  effi- 
cit  ut  plerique  ad  Lucellenses  spectantes  reditus  arrestarentur, 
conaturque,  modis  omnibus,  Humberti  episcopi  praecipua 
opéra,  adversus  abbatis  electionem. 

Res  a  conventu  ad  Catharinam,  Austriae  ducissam,  Leo- 
poldi  viduam,  defertur,  eiusque  imploratur  auxilium  contra 
electionem  impedientes.  Ducissa,  litteris  Joanni  Lupodunensi, 
comiti,  Suntgoiae  prefeclo,  mandat,  Wiennae,  feria  sexta  ante 
Exaltationis  S.  Crucis  festivitatis  1409  datis^,  ut  Lucellensem 
conventum  in  suis  immuni[tatibus],  ne  in  electione  facienda, 
contra  ordinis  sui  instituta,  turbari  permittat,  sed  firmo  defen- 
sionis  auxilio  praesto  sit  manuteneatque,  sicut  et  caeteras  illo- 
rum  immunitates  et  privilégia,  quae  se  quoque  conservaturam 
spondet(a). 

Eodem  tempore,  a  generali  capitulo  sententia  lata  Henrici 
depositionem  justissime  factam,  jubeturque  conventus,  quam- 
primum  fieri  possit,  de  alio  sibi  pastore  idoneo  providere  et 
prospicere.  At  novum  ponitur  obstaculum  acciditque  calamités 
calamitati  ob  ortum  inter  Basilienses  et  Austriacos  praetectos 
dissidium.  Nam  praedictus  Joannes,  comes  Lupodinensis,  qui 
Suntgoiam  et  Alsatiam  moderabatur,  atque  Hermanus,  comes 
a  Sulz,  a  Frlderico  duce  Brisgoiae  et  Ergoiae  praefectus, 
cum  multis  nobilibus  et  equitibus,  junctis  sibi  Antonii  de 
Vergtj^  ducis  Burgundiae,  copiis,  qui  per  Lucellensium  fines 
populabundus  venit,  indixerunt  bellum  civibus  Basiliensibus^. 
Gausam  fuisse  scribunt  venditae  a  Friderico  episcopo  Minoris 
Basileae  et  Austriae  domui  olim  pignori  datae-'.   Exuruntur 


T.  Lupfcn. 
a.  i3  septembre. 

(a)  Bernfardinus].  3.  La  guerre  commença  le  5  octobre  1409. 
4.  Frédéric  de  Blanckenheim.  évoque  de  Slrasbourp,  administrateur   de 
/l'évêché  de  Hàle,  avait  conlirmé  la  vente  du  retit-Hàle  à  la  ville    de  Bàle 
UB.  liascl,  V,  160,  1391,  gjuin). 


—  27  — 

circa  Dasileam  pogi  et  vici,  quaenobilium  fîasiZeae  habitantium 
erant,  Gruteltingen^,  Binningen,  Bottmingen,  RoderstorJ,  Hae- 
singen,  Hiiningen,  Bencken  et  Blozheim,  cum  sacrarum  vir- 
ginum  coenobio-.  Nitebatur  quidem  Ludovicus,  dux  Bavariae, 
cornes  palatinus,  conventu  Mûlhusii  indicto,  dissidentes  com- 
ponere,  sed  irrito  conatu^.  Basilienses  vero,  confoederatorum 
suorum  Bernensium,  Solodorensium  et  Argentinensium  freli 
auxilio,  ex  altéra  Rheni  parte,  Rheinfeldam  versus,  movenles, 
exuslis  Nollingen,  Wilen^  Warnebach^  pagis,  circa  festum 
S.  Martini,  utramque  arcem  Istein  captam  diripiunt^.  Paulo 
post,  Austriaci,  Rheinfelda  errumpentes,  Basiliensium  ditione 
Wallenburg  et  Liechstal^  expoliata,  cum  iisdem  congrediun- 
tur,  80  ex  suis,  Basiliensibus  vero  26  caesis.  Cum  Basilienses 
deinde  in  Austriacum  territorium  Landser,  pluribus  juxta 
Hopsen'^f  sicut  et  in  Brisgoia,  incensis,  multam  praedam  ab- 
duxissent,  interea  pacis  induciae,  ad  annum  duraturae,  inter 
partes,  mediantibus  Ludomeo,  palatino,  et  Rudolpho,  Hochber- 
gensi  marchione,  Keyserspergae  factae,  bellumque  hoc  ali- 
quamdiu  sopitum  est  ^. 

Rébus  patriae  nonnihil  paccatis,  Conradus  et  eius  fratres 
Lucellam  redierunt,  novum  viduato  cœnobio  abbatem  consti- 
turi;  adfuit  etiam  Joannes,  Bellevallensis  abbas,  et,  Cathari- 
nae  ducissae  jussu,  Joannes,  cornes  a  Lvpoduno,  cum  pluri- 
bus aliis  nobilibus,  habebatque,  in  vicino  Ferretensi  comitatu, 
paratam  ad  refringendos  forsan  Humberti  episcopi  insultus 
mililum  manum.  Mense  decembri,  Salutiferae  Dominicae  ortus 
Nativitatis,  sicut  olim  universo  orbi  pacem  attulit,  ita  quoque 
eandem  Lucellensi  monasterio  copiose  reddidit.  Nam,  ipsius 
festivitatis  vigilia,  cum  maximo  omnium  applausu,  comnmni 
fratrum  calculo,  electus  et  declaratus  Lueellensis  abbas  Con- 


I.  Gundeldingen. 

Q.  6-12  octobre. 

3.  La  source  parait  être  ici  la  Rôteler  Ghronik  {Basl.  Chron..  V,  p.  i39). 

4-  5  novembre.  Wyhlen,  Warmbach. 

5.  II  novembre. 

H.  Vers  le  i8  novembre.  Waldenburg,  Liestal. 

7.  Habshcim. 

8.  V.  le  traité  du  10  décembre  1409,  suspendant  les  hostilités  seulement 
entre  Catherine  et  Bàle  et  n'aboutissant  à  la  paix  définitive  que  prés  d'un 
an  plus  tard,  le  3  novembre  14 10  {UB.  Basel,  VI,  19).  Cpr.  à  la  chronique 
de  Lucelle  Rathsbùcher  {Basl.  Chron.,  IV,  p.  24);  Iloteler  Chronik  (V, 
pp.  i38i4i),  Wurstisen,  Baszler  Chronick  (Bàle,  i58o),  pp.  ccxiiij-ccxvj. 


~  28   ~ 

radus  Hohacker,  vir  tanto  imprimis  honore  dignissimus,  de 
que  mox  sermo  erit(a). 

Conradus  IV,  vigesimus  sextus  abbas. 

Conradus  Hohacker,  Basiliensis,  Rauracus,  eximiae  doctri- 
nae  ac  singularis  virtutis  adolescens,  in  S.  Urbani  monaste- 
rio,  sacrum  Cisterciensem  ordinem  professus,  tantos  per  vi- 
ginli  annos  in  monastica  observantia  fecit  progressas  ut  in 
maiorem  loci  cellerarium  assumeretur.  Circa  annum  Christi 
1384,  cum  S^.  Vrbani  conventus,  ob  bellicos  tumulius,  disper- 
geretur  alioque  migrari  compelleretur,  ipse,  cum  Rudolpho 
abbate  multisque  fratribus,  Lucellam  pervenit,  ubi,  cura  ultra 
septennium  degisset,  nec  spes  affulgeret  ut  res  in  confœderato- 
rum  partibus  in  melius  restituerentur,  ipso  resignatam  profes- 
sionem  apud  S.  Urbanum  olim  factam,  Lucellae,  in  Nicolai 
abbatis  manibus,  stabilivit  praeluxitque  deinde  Lucellensibus 
tanto  meritorum  exemplo  ut,  Henrico  de  abbatial!  sede  [depo- 
sito],  decreto  a  Morimundensi  et  Bellevallensi  abbatibus,  prior 
et  administrator  Lucellensis  abbatiae,  concordibus  fratrum  pre- 
cibus,  constitueretur.  Mox  dédit  palam  fîeri  quam  fidelis  ali- 
quando  futurus  esset  paterfamilias,qui  super  multa  merito  cons- 
titueretur. Nam,  licet  cœnobium  Lucellense  horrendis  premere- 
turdebitorum  oneribus,  nilominus  precoriam  20  vie[r]zellaerum 
frumenti,  quam,  ob  collatum  jus  patronatus  in  Calmis,  Joanni 
Bernardo,  baroni  ab  Hasenburg,  annuatim  pendere  debebant, 
160  florenis  aureis,  anno  1409,  redemit,  et  a  Catharina,  archi- 
ducissa  Austriae,  omnium  privilegiorum  Lucellensis  monaste- 
rii  confirmationem  obtinuit  et  Henriei  depositi  conatus  fregit. 
Hinc,  piaesenti  anno,  ipsa  sacra  Natalis  Domini  vigilia,  com- 
muiii  frati'um  assensu,  concorditibus  votis,  Joanne,  Belleval- 
lensi  praeside,  Lucellensium  abbas,  ordine  vigesimus  sexlus, 
et  Conradi  nomine  quartus,  cum  omnium  applausu  et  b^titia, 
est  declaratus,  vir  iiiter  Lucellcnses  praesules  immortali  virlu- 
tum  et  rerum  optime  gestarum  laude  dopredicandus  (b). 

Aderai,  cum  multis  magiialibus,  Joannes,  comos  à  Lupo- 
duno,  Suntgoiae  praefectus,  Catharinae  arcbiducissae  jussu, 
armata  miliium  manu  in  proximo  Ferretensi  dominio  posita, 
qui  Henrico  episcopo,  si  quid  forsan  contra  Lucellenses  violen- 


(a)  Bernnrdiiius. 

(b)  Bern. 


—  29  - 

tiae  machinarentur,  cum  potestate  resisteret.  Ex  hinc  usquo 
hodie  laiidabilis  mos  iuvaluit  ut,  quotiescunque  Luccllae  iiovus 
eligitur  anlistes,  duo  sempor  ab  excelso  sereuissimae  Austria- 
eae  domus  Alsatico  parlaniento  advocanlur  commissarii,  qui, 
(lum  electionis  actus  porficerotur,  in  monasterio  praesentes 
sint  praevideantque  ne  domus  Lucellensis  aliqua  moleslia  affli- 
gatur  novumque  abbatem  temporalium  Imperii  et  dictao  augus- 
tissimae  domus  nomine  conférant. 


Invasion  du  prince  d'Orange  en  Alsace. 

1424. 

Dum  episcopus  belli  necessaria  parât,  Basilienses,  1424,  cum 
ArgentinensibuSj  subsidio  venere  Ludovico,  palatino  Rheni, 
contra  marchionem  Badensem,  e  cuius  parte  stabat,  suppetias- 
que  laturus  princeps  Oraîigiae,  domus  de  Cabilone,  magna 
militum  manu,  e  Burgundia  in  Suntgoiam,  per  Lucellensium 
agrum,  avelleraie  tcntabat,  Lucellensibus  pavore  perlerritis  et 
Basileam  confugientibus(a).  Catharina,  Austriae  ducissa,  Leo- 
poldi  vidua,  coUectis  copiis,  adiunctis  Basiliensibus,  quibus- 
cum  fœdera  iunxerat,  Cabilonensi,  per  fines  nostros,  obviam 
progressa,  hostem  terga  vertere  coegit,  nec  Lucellensium  bonis 
a  praedonibus  sparsum. 


Guerre  de  Véct-que  Jean  de  Fleckenstein  et  de  Thiébaud 

de  Neuchâtel. 

1424,  1425. 

Anno  1425,  Joannes  episcopus  exercitum  mille  ducentorum 
equitum,  una  cum  Basiliensium  copiis,  conira  Theobaldum  de 
Nooo  Castro  direxit.  Ne  vero,  belli  huius  occasione,  domus 
Lucellensis  damna  aliqua  paterelur,  sequentibus  id  literis,  in 
suam  fidem  et  tutelam  suscepit,  abbate  Conrado  rogante,  prius- 

(a)  Mûnsterus.  Stumpfius. 


-  30  - 

quam  ad  pugnam  processit,  qiiae,  quia  insignem  antistitis  ad 
Lucellenses  favoi'Oin  redoleiil,  placuit  eas  intégras  de  verbo  ad 
verbum  insérera  :  Joannes,  Dei  et  Sedis  Apostolicae  gratia, 
humilis  Basiliensis  ecclesiae  episcopus  et  eadem  Dei  permis- 
sione  abbas  in  Seho,  venerabilibus  et  dilectis  fralribus  nostris 
abbati  et  conventui  monasterii  Lucellensis,  ordicis  Cistercien- 
sis^  nostrae  Basiliensis  diœcesis,  saluiem  et  pacem  in  locis 
nostris.  CoUuctatio  qua  nobis  cum  mundi  huius  rectoribus  pu- 
gnare  necesse  est,  nos  fortitudinis  armaturam  assumere  et 
ecclesiae  nostrae,  quam  Christus  acquisiuit  sanguine  suo,  in- 
iurias,  zelo  justitiae  et  iustae  defensionis  gladio,  longius  pro- 
pulsare  compellit.  Hinc  est  quod  vos,  Christi  oviculas,  inter  mé- 
dias praeliorum  huius  naodi  seditiones  positos,  cupientes  sal- 
vos  semper  et  illaesos  conservari,  atque  a  pravorum  hominum 
incursu  et  insidiis,  protectionis  nostrae  clypeo,  defensandos 
suscepimus,  et,  praecipiendo  per  praesentes,  mandamus  ne 
aliquam  violentiam  aut  pressuram  vobis  inférant,  vel  quoquo 
modo  inferri  patiantur,  vos  autem  ante  Deum,  pacis  authorem, 
vestris  devotis  orationibus,  nobis  placatum  reddite,  ut,  sedatis 
fluctuantis  pelagi  huius  procellis,  studia  nostra  ad  tranquilli- 
tatis  poitum  perducat  dirigatque  pedes  nostros  in  viam  pacis. 
Datum  Basileae,  apud  S.  Albanum,  6  calendas  novembris*, 
anno  142t.  Quamvis  vero  Conradus  tutelae  huius  a  Joanne 
magnam  percepisset  fiduciam,  quia  varios  tamen  subinde  esse 
non  ignorabat  Basileae^  paucis,  qui  audaciores  erant,  Lucellae 
relictis  fratribus,  ipse,  cuni  reliquis,  Basileam  sese  ultra 
annum  conlendil.  Intérim,  conflictu  edito,  pênes  episcopum 
Victoria  stetit,  brevique  temporis  spatio,  anno  videhcet  Christi 
1425,  arcem  Guldenfels,  oppi(hmi  Sancti  Ursicini^  arcem  Plu- 
viosam^  Lucellae,  coniiguam,  Spiegelberg  cum  Monte  Falconis, 
cum  adiacentibus  ditionibus,  [occupavii].  Gonies  victus  recessit 
nec  multo  post  arma  contra  Joanncm  reassumere  tentavit. 
llinc  compulsus  episcopus,  longo  tempore,  praetei'  équestres 
quingentos,  pédestres,  niagnis  impensis,  alere,  comperloque 
consilio,  arcem  Elicourt,  (piae  paucis  lioris  a  Monte  Belligardi 
abest,  expugnanilam  Basiliensium  auxiho,  aggreditur,  cai)lam- 
que  cum  oppido,  circa  iS.  Martini  festuni  -,  anno  prae- 
senti,  diruit.    Ferebant  opiM-am    episcopo    JoanneSy   cornes  a 

I.  a;  octobre. 
•j.  1 1  novembre. 


-  31  — 

Thierstein,   e    Castro    Bluemberg,    uli    etiam    Froburrjici   ba- 
i'ones(a). 


IX 


Union  entre  l'Autriche  et  la  Bourgogne  et  réciprocité  de  ser- 
vices résultant  du  mariage  de  Catherine  et  de  Léopold. 

1406-1410. 


Jean  sans  Peur,  à  la  requête  des  officiers  de  Catherine,  or- 
donne au  maréchal  de  Bourgogne  et  aux  baillis  d'Amont  et 
d'Arsal  de  protéger  le  comté  de  Ferrette  contre  les  ennemis 
qui  le  menacent,  en  particulier  contre  les  comtes  de  Bla- 
mont,  de  Salm  et  Bernard  de  Thierstein. 

^  1406,  13  juillet  ^ 

Jehan,  duc  de  Bourgongne,  conte  de  Flandres,  à! Artois  et  de 
Bourgongne,  palatin,  seigneur  de  Salins  et  de  Malines,  à  nos- 
tre  amé  et  féal  cousin  mareschal  de  Bour-gongne  et  gouuerneur 
de  nostre  dit  conté  de  Bourgongne  et  à  noz  bailliz  di  Amont  et 
à'Aual  en  icelui  nostre  conté  ou  à  leurs  lieuxtenans,  salut.  De 
la  partie  des  gens  et  officiers  de  nostre  très  chiere  et  très 
amée  seur  la  duchesse  d'Auteriche  nous  a  esté  exposé  que, 
comme  le  conté  de  Ferretes,  sur  laquelle  nostre  dicte  seur  est 
assignée  à  cause  de  son  mariage,  et  les  subgez,  villes  et  citez 
d'icelle  soient  en  voie  de  venir  en  grans  contens  et  discencions 
et  quierent  guerres,  riotes,  vexacions  et  tribulacions  les  uns 
contre  les  autres,  et  se  parforcent  de  porter  dommage  par 
guerre  et  autrement  à  nostre  dicte  seur  et  à  ses  subgez,  pour 
ce  qu'elle  n'est  pas  présentement  au  païs,  et  par  especial  le 
conte  Bernard  de  Florimont,  le  conte  de  Blanmont,  le  conte 
de  Saulmes  et  uutres  leurs  alliez,  et  pour  ce  nous  aient  losdiz 
officiers  requis  que,  pour  contemplacion  de  nostre  dicte  seur, 
nous  vueillons  sur  ce   pourueoir  et  remédier  et  leur  donner 


(a)  Stumpf.  Munsterus. 

I.  Arch.  Iiinsbruck,  8152.  Orig.  pareil.  Mutil»-  dans  la  partie  inti'rit.*ure. 
Devait  être  scellé  sur  simple  queue. 


—  32  — 

confort,  aide  et  faueur.  Pour  quoy,  nous,  ces  choses  considé- 
rées, qui  reputons,  comme  raison  est,  les  fais  et  besongnes  de 
nostre  dicte  seur  les  nostres  et  qui  vouldrions  le  bien  de  ses 
diz  subgez  et  les  garder  comme  les  nostres  propres,  voulons 
et  vous  mandons,  et  à  chascun  de  vous,  si  comme  à  lui  appar- 
tendra,  que  aus  dictes  gens  et  officiers  de  nostre  dicte  seur 
vous  donnez  conseil,  confort  et  aide,  toutes  et  quantesfois  que 
mestier  en  sera  et  requis  en  serez,  pour  remédier  à  l'encontre 
des  maies  voulentez  du  dit  conte  Bernard  et  autres  dessusdiz, 
afin  qu'ilz  ne  meffacent  à  icelle  nostre  seur  ses  païs  et  subgez 
en  aucune  manière,  et  y  faites  comme  vous  feriez  pour  nous 
mesmes.  Donné  à  Paris,  soubz  nostre  petit  seel,  en  l'absence 
du  grant,  le  xiij«  jour  de  juillet,  l'an  de  grâce  mil  quatre  cens 
et  six. 
Par  monseigneur  le  duc  en  son  conseil. 

[Signé  avec  paraphe  :] 

«  FORTIER   n. 


Convention  entre  Jean  de  Morimont,  châtelain  de  Belfort,  re- 
présentant de  Léopold  et  de  Catherine,  et  les  représentants 
de  Vabbé  de  Lure,  en  vue  de  préparer  la  solution  de  certai- 
nés  difficultés  survenues  entre  leurs  commettants.  Jean  de 
Morimont  promet  de  retirer  les  gens  de  ses  maîtres  qui  occu- 
pent le  pays  de  I^ure.  Henri  de  Morimont  tiendra  garnison 
dans  la  tour  neuve  de  r abbaye  avec  six  autres  personnes  jus- 
qu'au règlement  du  conflit.  La  garnison  jure  de  maintenir 
d'une  manière  égale  Vhonneur  et  les  droits  des  parties.  En 
conséquence  :  i**  -Si  les  gens  du  duc  et  de  la  duchesse  d'Autri- 
che qui  viendraient  dans  le  pays  n  observaient  pas  la  conven- 
tion,  Jean  de  Morimont  retirerait  la  garnison;  2°  si  les  gens 
de  l'une  des  parties  employaient  la  force  pour  résister  à  la 
garnison,  celle-ci  remettrait  la  tour  à  l'autre  partiel  L'abbé 
peut  rentrer  dans  l'abbaye  et  Henri  de  Morimont  doit  s  en 
retirer,  à  condition  que  Vabbé  ne  se  présente  qu  avec  sa  suite 
ordinaire  et  quil  jure  entre  les  mains  d'Henri  de  Mori- 
mont qu'il  n'a  pas  échangé  l'abbaye.  S'il  refuse  ce  serment, 
ses  représentants,  ainsi  que  les  nobles  présents  dans  l'ab- 


-  33  - 

haye^  jurent  de  ne  rien  Jaire,  à  rencontre  du  duc  et  de  la 
duchesse  d'Autriche^  pour  le  faire  rentrer.  Enfin,  les  repré- 
sentants de  l'abbé  peuvent  avoir  auprès  d'eux  autant  de  gens 
du  pays  qu'ils  veulent,  notamment  rappeler  ceux  qu'ils 
avaient  auparavant,  moyennant  que  ces  gens  prêtent  le 
môme  serment  que  la  garnison. 

1407,  25  janvier*!. 

In  dem  jor  als  man  zalt  von  Gottes  gebi'irt  thusing  vierhun- 
dert  vnd  siben  jor,  an  den  xxv  loge  des  manatz  genuarii,  ist 
man  ûber  einkomen  vnd  betedinget  zwi'ischent  mins  lierren 
vnd  miner  frowen  von  Oesterrich  lutte,  zû  einen  teil,  vnd  dez 
aptes  von  Luder  lutte,  zu  dem  andern  teil,  durch  Hannsen  von 
Môrsperg,  vogt  zû  Befûrt,  zii  eine  leil,  vnd  Erhart  Sac  vnd 
Ilug  Profenscheriit,  stathaltter  der  aplye  ze  Luder,  in  nammen 
dez  herren  von  Luder,  zii  dem  andern  teil.  Vnd  ist  die  einhel- 
liingen  vnd  die  tedinge  also  dz  Heinrich  von  Môrsperg  sol  sin 
in  der  aptye  ze  Luder,  vnd  hat  sin  tniwe  geben,  liplich  geswo- 
ren,  ze  behiUtende  nucz  vnd  ère  vnd  recht  dez  herren  von  Luder 
vnd  darnach  dez  herren  vnd  frowen  von  Oesterrich,  vnd  fûrbas- 
ser  Huge  der  probest  vnd  Johans  de  Zschalunfeler,  mit  sampt 
Hugen  genanten  Zschan  Gronney,  Dumaschin  ZscJian  Gro- 
neys  thoterman,  Doincos  Boyke,  Thomas  der  hingkende,  Lôllent 
sin  in  dem  nûwen  thurne.  Vnd  hat  ir  iegkelicher,  vf  dem  heil- 
gen  ewengelien,  gesworen  ze  behilttende  vnd  zû  haltende  nucz 
vnd  ère  vnd  recht  mins  herren  von  Luder  vnd  darnach  ainns 
herren  vnd  frowen  von  Oesterrich.  Vnd  sollent  haben  Erhart 
Sac  vnd  Ilug  Profenscherat  als  mennigen  vnd  als  vil  lanlhitte 
sy  wellent  bi  innen  vnd  werdent  sweren  vf  dem  heilgen  ewen- 
gelien aile  die  die  sy  bi  innen  wellent  haben  in  der  aptye  ze 
Luder,  ze  behûtende  vnd  ze  behaltende  nucz  vnd  ère  vnd  recht 
dez  herren  von  Luder  vnd  darnach  dez  herren  vnd  frowen  von 
Oesterrich.  Vnd  wenne  der  herr  von  Luder  kunt  in  sin  aptye  /e 
Luder,  mit  sinem  tegdichen  gosinde,  vnd  gewonlich  bi  ime 
hat  vnd  mit  im  rittent,  vnd  or  swert  in  haut  Ileinrichs  von 
Môrsperg  dz  cr  die  aptye  von  Luder  nût  vorwesselt  habe,  noch 
keincn  wechssel  mit  der  aptye  getan  habo,  uoch  kcin  audere 
Gotz  gabe  enphangen,  so  sol  er  blibon  in  siner  aptye  fridelich 

I.  Arch.  Inusbruck.  Piip.  urk.  Friede  :  34,  XXXVlll.  Miiuilc.  Au  revers, 
d'une  écriture  de  l'époque,  Liioders. 


—  34  — 

viid  rueweklich,  als  vor.  Vnd  wcMinc  or  also  ges^voren  hat  iii 
liant  (lez  vorgeiianttMi  Heinrlclis  vnd  cin  bcnuegen  der  selbc 
Heinrich  hat,  so   sol  der  selbe  Heinrieh  vsgon  vnd  abtretton. 
Were  aber  dz  der  herr  von  Luder  mit  wolte  sweren  als  verbe- 
ret  ist  vnd  dz  missebellungen  vnd  vnwille  werc  zwûschent  ime 
vnd  dem  vorgcnanlen   Heinrich  von  Morsperg  von  dz  vorge- 
nanten  swerendes  wegen,  die  vorgenanten  sechs  personen  die 
in  dem  vorgenanten  thurne  wonende  sint,   sollent  den  vorge- 
nanten thuren  behutten  vnd  behalten  in  sernlicher  masze  dz  sy 
enwederem  teil  gehorsam  syent,  als  lange  vncz  dz  die  vorge- 
nanten der  herr  von  Luder  vnd  Heinrich  von  Morsperg  einhel- 
lig  werdent,  von  dez  vorgenanten  swerendez  wegen,  ze  lùnde. 
Vnd  were  dz  die  amptlûtte  vnd  die  lutte  dez  herren  vnd  fro- 
wen  von  Ocsterrich  in  keinen  weg  mit  kraft  \vidersasten  gegen 
den  die  in  dem  vorgenanten  thurne  sint,  so  sôUent  sy  dem  her- 
ren von  Luder,  oder  sinen  lûtten,  lideklich  wider  geben  vnd  in 
antwQrtten.  Were  aber  dz  der  herr  von  Luder  vnd   sine  lutte 
sich  mit  kraft  sasten  wider  die  die  in  dem  thurne  sint,  so  sol- 
lent sy  den  selben  thuren  lideklich  wider  geben  den  lutten  vnd 
amptiûtten  dez  herren   von    Oesterrich.    Vnd  die  die  do  sint, 
oder  werdent,  in  der  vorgenanten  aptye,  von  dez  herren  von 
Luder  wegen,  sôUent  der  vorgenanten  sechs  personen  die  in 
dem  thurne  sint,  kost  vnd  ir  notdurft  dienen  vnd  vsrichten. 
Vnd  haut  die  vorgenanten  Erhart  Sac  wnd  Hugo  Projensche rat 
verhiessen  vnd  gesworen,  were  dz  der  vorgenanle  herr  von 
Lwrfe/' do  wider  were  vnd  mit  sweren  wolie  in  dez  vorgenanten 
Heinrich  von  Morsperg  hant,  so  haut  sy  aber  verhiessen,  bi 
gesworenen  eyden,  dz  sy  sich  mit  weilen  seczen  wider  minen 
herren  vnd  frowen  von  Oesterrich,  also  dz  der  vorgenante  herr 
von  Luder  wider  in  sin  aptye  komme.  Vnd  dar  vber  der  vorge- 
nante Erhart  Sac  wnd  Hugo  ProJ'enscherat,  nach  der  vorgenan- 
ten   tedinge   vnd    l'iberkommung,   sich   hant   versprochen   mil 
allen  den  edehi  so  in  der  vorgenanten  aptye  gewesen  sint,  ze 
tùnde  als  der  selbe  Erhart  vnd  Hugo,  vsgenommen  die  Mun- 
che.   Oech  hat  verheissen  vnd  gesworen  Hans  von  Morsperg, 
vogt  zii   Dejïirt,  nach  der  vorgenanten  tedinge  vnd  geschicht 
vnd  volfuerung,  dz  er  aile  die  hUle  mines  herren  vnd  miner  fro- 
wen die  sint  in  dem  lande  ze  Luder,  heisse  von  dannan  ziehen. 
Vnd  were  och  dz  die  ampthitte  vnd  die  lutte  dez  herren  vnd 
frowen  von  Ocsterrich  kennent  gen  Luder,  oder  on  die  selben 


—  35  - 

lant,  vnd  niclit  ballon  woltcnt  die  tedinge  vnd  ûberkonjmung  so 
geschehen  ist  durcli  die  vorgenanlen  Hannsen  von  Môrsperg, 
Erhart  Sac,  Hugo  Projenscherat,  er  bat  voibeissen  vnd  ges- 
woren  der  vorgenani;  Ilans  von  Morsperg,  vogt  zû  Dejiirt,  ze 
koin monde  gon  Luder  vnd  wider  riiffen  Ileinrichen  von  Môrs- 
pergj  vnd  aile  die  bi  ime  in  dem  tburne  sinl  vsz  zû  ir'i'ibonde  von 
der  aptye,vnd  sylidig  sagen  irs  eyds,  vnd  allô  die  dio  darurnbe 
gesworen  liant.  Oecb  verbengelte  der  vorgenante  Ilans  von 
Môrsperg  dz  die  vorgenanlen  Ei^hart  Sac  vnd  Hugo^  Profens- 
cherat  wider  lûffen  die  die  bi  innen  gewesen  sint  vnd  aile  die 
die,  zû  den  zitten,  by  d[em]  ifor],  v[on]  d[er]  s[lal]  ^  von  Luder 
oder  von  dem  land,  bi  tedinge  vnd  ubeikommung,  gewesen 
sint.  Ailes  dz  vorgescbr-iben  volfuerl  vnd  gescheben  isl  durch 
vns  vnd  vnser  gegenwûrtikeit  Hans  von  Môrsperg,  vogl  zu 
Bejurt,  Erliart  Sac  vnd  Hugo  Profenscherat,  an  dem  xxv  tage 
des  manatz  genuarii,  in  dem  vorgenanlen  jor  als  vor,  zuo  pri- 
men  zil,  vl'der  brugke  der  aplye  ze  Luder.  Dz  baben  wir  ver- 
heissen  vnd  gesworen,  by  unsern  eyden,  stetle  vnd  feste  ze 
haltende  vnd  ze  tûnde  vnwider  rûfïenlich,  in  keinemweg  hie  wi- 
der ze  lûnde.  Dez  ze  vrki'inde,  wir  Hans  von  Môrsperg,  Erhart 
Sac,  baben,  zû  einer  worbeit,  vnser  ingesigele  disen  gegen- 
wi'irltigen  brief^.  Der  geben  ist  als  do  vor,  vnd  sint  dirre  brief- 
fen  zwene,  dez  bat  Hans  von  Môrsperg  einen  vnd  Erhart  Sag 
den  andern,vnd  ist  dis  gescheben  ze  gegenwnrttikeil  der  edeln 
Heinrichs  von  Môrsperg,  Hans  von  Lûtterstorjf,  vogt  ze  Ros- 
senvels,  vnd  dez  erben  berren  berr  Symonn,  kilcberre  ze  Befi- 
ler,  berr  Peter  gênant  Gattulat,  berr  Stejfan  Hacgart,  kil- 
cberre zû  Kauppenach. 


I.  Verso. 

'2.  Quatri^  inoLs  environ  effacés  par  un  pli. 

3.  11  manque  le  mot  gchcnckrt  ou  le  mot  gedrackl. 


-  36  — 


Les  dues  cT Autriche  Léopold  et  Frédéric  engagent  à  Cathe- 
rine la  seigneurie  de  Badenweiler  avec  la  justice  du  pays, 
en  garantie  d'une  dette  de  4.000  florins  qu'elle  leur  a  prê- 
tés pour  les  aider  à  soutenir  la  guerre  contre  les  Appenzel- 
lois. 

Bade  en  Argovie^  1408,  8  mai  ^ 

Wir  Leupold  vnd  Fridrieh  geprûder,  von  Gots  gnaden  herc- 
zogen  ze  Oesterrich,  tun  kunt  fur  vns,  vnser  priider  vnd  erben, 
daz  wir  der  hochgeporen  fûrstin  frawn  Katherina  von  Bur- 
gundien,  herczogin  ze  Oesterrich,  etc.,  vnser  herczog  Lew/)o^d 
gemaheln  vnd  vnser  herczog  Fridrieh  swestern,  gelten  sûUen 
vnd  schuldig  sein  vier  tausent  gûter  Reinischer  guldein  die  si 
vns  berait  gelilien  hat  zu  aufrichlung  vnsers  kriegs  wider  die 
Appenzeller,  vnd  fur  dièse  vier  tausent  guldein  y\'\v  ir  ingege- 
Len  vnd  versetzt  liaben,  ingeben  vnd  versetzen,  auch  mit  kraft 
dicz  briefs,  vnser  vest  vnd  herschaft  zu  Badenwilr,  mit  dem 
landgericht  vnd  allen  andern  eren,  rechten,  wirden,  zwingen, 
bennen,  piissen,  vcUen  vnd  zugehôrangen,  sunderlich  mit  den 
nûtzen  vnd  gulten  die  gegenwuriilvlich  daiczi'igehôrent  vnd  die 
zu  disem  mal  noch  vnuersetzt  sind,  in  sôllicher  mass  daz  si  vnd 
ir  erben  die  egenanten  vest  vnd  herschaft,  mit  den  obgenanten 
iren  zugehorungen,  in  ains  rechien,  v.erenden,  pfands  weise 
innhaben  vnd  niessen  sûllent,  ane  ali  absleg  der  nûiz,  alslang 
vntz  daz  wir  si,  oder  ir  erben,  des  egenanten  gelts  gënczlich 
gerichtcn  vnd  bezalen.  Diesse  bezaluiig  wir  ir  tûn  sullen  zu 
Ensisheim  oder  zu  Tann,  wederchalben  si  wil.  Die  egenante 
vnser  gemahel  vnd  swester,  oder  ir  erben,  sûllent  vns,  vnsern 
prûdern  oder  erben,  auch  der  losung  der  egenanten  herschaft 
statten  vnd  gehorsam  sein,  wenn  wir,  oder  vnsern  gwiss  bo- 
ten,  von  vnsern  wegen,  der  begern  vnd  die  an  si  vordern",  auch 


I.  Apfli.  Iimsbruck.  Pap.  iirk.  Mi  mile.  Au  revers,  do  doux  ocrituros.  Tune 
du  XV  sioolo,  l'autre  tlu  xvr  siècle  :  liiirgundi.  —  Wio  die  fiirslo  vou  Os- 
lerreich  Badcmcilr  IVawon  Katherina  vou  /iitrf^nndi  vorphouudou  iiij" 
guldoiu  1409,  —  La  date  de  Tanuée  niauquo.  La  paix  outre  rAutrichecl  les 
Appou/i'llois  est  du  i^  avril  1408  (//«s/.  C.'liron.,  IV,  p.  ^'iu,  a.  2). 


—  37  — 

ane  ailes  verziehen  vnd  geuT-rde  ^  (vnd  sunderlich  densselben 
satz  vmrûsclich  innhaben  vud  die  leut  vnd  vndertane  dass  l'ibcr 
die  gwônlichen  ziiis  nicht  verrer  drengen,  noch  besworn,  in 
dhain  weis,  au[c]h  an  ailes  geuerde.  Vnd  des  zu  ainen  warn  vr- 
kund  der  sach,  geben  wir,  fur  vns,  vnser  priider  vnd  erben,  der 
egenanten  vnsrer  gemaheln  vnd  swestern  vnd  iren  erben,  den 
brief  versigellen  mit  vnsrer  baidrer  anhangenden  insigln,  der 
geben  ist  zu  Baden  in  Ergôw,  an  zinstag  nacb  Sant  Johans  tag 
ante  Portam  Latinam. 


40 


Jean  sans  Peur  ordonne  à  Jean  de  Vergrj,  maréchal  de  Bour- 
gogne, de  défendre  le  domaine  et  les  sujets  de  Catherine 
contre  les  entreprises  dont  ils  sont  V objet,  à  toute  réquisition 
du  bailli  ou  du  trésorier  de  sa  sœur. 

Paris,  1409,  20  avril  2. 

Jehan,  duc  de  Bourgongne,  conte  de  Flandres,  d'Artoi:;  et 
de  Bourgongne,  palatin,  seigneur  de  Salins  et  de  Matines,  à 
nostre  amé  et  féal  cousin  et  mareschal  de  Bourgongne,  mes- 
sire  Jehan  de  Vergey,  salut  et  dilection.  Nous  auons  entendu 
que  plusieurs  se  sont  efforciez  et  efforcent,  de  jour  en  jour,  de 
faire  et  porter  dommage,  preiudice  et  desplaisir  aux  gens  et 
subgez  de  nostre  très  chiere  et  très  amée  sœur  la  duchesse 
d^Auteriche  et  à  ses  terres  et  seigneuries,  qui  nous  tourne  à 
très  grant  desplaisir  et  non  sans  cause.  Et  pour  ce  que  nous 
desirons  les  gens  et  subgez  de  nostre  dicte  seur  estre  traictez 


I  Renvoi  dans  le  texte,  correspondant  à  nu  antre  renvoi  en  marg-e. 
Celui-ci  précède  le  texte  entre  parenthèses  qui  remplace  le  passage  sni- 
A'ant,  raturé,  de  la  teneur  primitive  :  AVir  habon  anch  der  egenanten 
vnsrer  lieben  gemaheln  vnd  swestern  gegûnnet,  was  zinsen  oder  gulten 
auf  der  vorgenanten  vnser  herschalt  zu  liadcnivilr  versetzt  sind,  daz  si 
die  auch  an  sich  gelôsen  raag  vnd  sol,  vnd  was  si  also  solher  zinsen  vnd 
gulten  an  sich  erlediget,  des  si  vns  mit  den  erlosten  brietVn  erinnert.das 
sol  si  auf  der  vorgenanten  vnsrer  herschaft  auch  in  pt'andsweise  hahen, 
in  aller  der  mass  als  vorgeschriben  stet,  vnd  si'iUen  aucli  wir,  oder  vnser 
priïder  vnd  erben,  diesse  gûlt,  mit  sampt  den  obgcnanten  vier  tausent 
guidein,  von  ir  oder  iren  erben  erlosen. 

2.  Arch.  Innsbruck,  8i54.  Orig.  Parch.  Scellé  sur  double  queue  d'un  sceau 
rond  en  cire  rouge  assez  bien  conservé. 


—  38  - 

doulcement  et  gracieusement  et  estre  gardez  et  deffenduz  de 
toutes  oppressions,  molestacions  et  inquietacions  indeues, 
comme  les  nostres  propres,  nous  voulons  et  vous  mandons 
que,  es  fais  et  besongnes  touchans  nostre  ditte  seur,  sesdiz 
pays,  gens  et  subgez,  dont  par  les  bailli  et  trésorier  d'icelle 
nostre  seur  et  chascun  d'eulx,  vous  serez  requis,  vous  vous 
emploiez  et  joigniez  et  adunez  auec  les  gens  d'icelle  nostre 
seur  en  y  procédant  et  pourueant  comme  vous  feriez  pour  noz 
propres  besongnes  et  subgez.  Donné  à  Paris  le  xx*  jour 
d'auril  l'an  de  grâce  mil  quatre  cens  et  neuf. 
Par  monseigneur  le  duc, 

[Signé  avec  paraphe]  : 
Portier  n. 


Frédéric  d'Autriche,  à  la  iseille  d'atsair  la  guerre  avec  les 
Confédérés  suisses,  adresse  une  proclamation  à  ses  sujets 
d' Argome,  de  Thurgovie  et  du  pays  rhénan.  Il  les  engage  à 
prendre  confiance,  car  il  est  assuré  de  iappui  du  duc  de 
Bourgogne,  son  allié  par  mariage. 

Tyrol,  1409,  24  septembre*. 

Wir  Friderich,  von  Gots  gnaden  herczog  ze  Oesterreich,  ze 
Steyr,  ze  Kernden  vnd  ze  Krain,  graf  ze  Ty^ol,  etc.,  embieten 
vnsern  lieben  getru^ven  allen  vnsern  stetten,  landen  vnd  lewten 
im  Ergôw,  im  Thurgôw  vnd  an  dem  Reyne,  darczû  andern 
vnsern  vndertanen,  den  diser  brief  geczaigt  wirdt,  vnser  gnnd 
vnd  ailes  guot.  Als  die  Aydgenossen  vnd  iro  verpundcn  vns  vnd 
ew  yeczen  lange  zpytt  her  beswert  vnd  gedrungen  haben,  vnd 
ew  auch  noch  swerlich  obligen,  als  wir  denn  das  teglich  ver- 
nemmen,  das  vns  doch  billich  layd  ist  vnd  zo  In^rczon  geot.  vnd 
wan  abor  hochgepoi'n  fiirst,  vnser  lieber  swager,  der  hèrczog 
von  Burgundy  sich  mit  in  verworron  vnd  sy  maynt  zo  bckrie- 
gen,  das  vns  vnd  ew  vast  trostlich  ist,  vnd  nuigen  vnsere  altcn 


I.  Ari'li.  ImmsImmicU.  Orit;".  l'ap.  Au  i'cncps,  Irat'cs  d'un  caclicl  roiwl  eu 
c'wc  rouge  et  fos  nuMtlious  i\c  drux  écriturrs  du  xv  siècle  :  ^'on  liolsel 
kricK-  —  Trosthrief  liurguml  krieg  contra  AUignossen. 


—  39  — 

scheden  wol  zukommen  vnd  an  in  gerochen  werden,  dauon  so 
bitten  vnd  manen  wir  ew,  alJere  trewen,  damit  ir  doch  ye  stet 
vnd  vest  sey  an  vns  beliben,  daz  ir  ab  solichen  kiyogen  nicht 
erschreket,  sunder  manlich  vnd  vest  seyt,  wan,  so  bald  der 
kryeg  anget  vnd  vns  verfengenlich  ist  darczû  ze  tCm,  so  wellen 
wir  vns.  ane  hindernisse,  allere  sacben  hinauss  fiigen  vnd  in 
den  krieg  mit  macht  legen,  daz  ir  sehen  siiUet  daz  wir  ew  trost- 
lich  ze  hilff  vnd  ze  statten  kommen  wellen,  des  wir,  mit  sampt 
ew,  mit  des  Gots  bilff,  nutz,  eere  vnd  frewd  gewiinnen.  Geben 
auf  Tyrol,  an  eritag  nach  Sant  Matheus  tag,  anno  Domini  mil- 
lesimo  quadringentesimo  nono. 
Dominus  dux  per  consilium. 


Jean-sans-Peur,  au  siège  de  Velle.ron,  entretient  des  intelli- 
gences avec  Catherine^  le  grand  bailli  d'Autriche  en  Alsace, 
Maximin  de  Ribeaupierre,  le  comte  de  Fribourg  en  Brisgau, 
le  comte  de  Wurtemberg  et  les  pays  allemands  et  en  obtient 
aide  et  secours. 

1409,  28  septembre-1410,  22  janvier^. 

A  Srjmonin  Vosat,  demeurant  à  Vezoul,  auquel  fust  paie  par 
le  dit  commis,  le  xxviij"  jour  de  septembre  l'an  mil  cccc  et  ix, 
pour  porter  lettres,  de  par  monseigneur  le  mareschal  et  les 
bailliz  d'Amont  et  d'Aual,  adreçans  au  bailli  de  ma  dame  d'Os- 
teriche,  par  lesquelles  lettres  ilz  escrisoient  au  dit  bailli  que, 
se  Ten  faisoit  en  Alemaingne  point  d'assemblée  de  gens 
d'armes,  qu'il  leur  feist  sauoir  par  le  pourtour  desdictes  lettres 
ou  par  autre.  Pour  ce  payé  à  luy,  par  le  commandement  de 
mon  dit  seigneur  le  mareschal,  viij  gros.  Pour  ce         viij  gros. 

2  A  Ilenement  Alement^  escuier,  auquel  a  esté  baillie  comp- 
tans  pour  pourter  lettres,  de  par  monseigneur  le  marosclial  et 
les  bailliz  A' Amont  et  û'Aual    deuers   le  bailli    de    ma    dame 


I.  B,  11877.  (^rig-.  Volume.  La  seconde  date  est  celle  de  la  prise  de  Vel- 
lexon.  Fol.  81,  r".  c 

a.  Fol.  81,  V. 


-  40  — 

d'Osteriche  en  Alemaingne,  le  derrenier  jour  de  septembre 
mil  cccc  et  ix,  par  lesquelles  ilz  lui  escrisoient  certaines  cho- 
ses secrètes... 

^  A  Othenin  Pillot,  de  Pontellie,  auquel  a  esté  baillie  comp- 
tans,  pour  pourter  lettres,  de  par  monseigneur  le  mareschal  et 
les  baillis  à' Amont  et  à'Aual,  le  iij*  jour  de  nouembre  mil  cccc 
et  ix,  dois  Valexon  au  Nuefehastel  en  Alemaingne,  par  les- 
quelles lettres  ils  escrisoient  au  conte  de  Fribourg  que  en- 
uoiast  au  dit  siège  de  Valexon  Vauthier  le  basiard  du  Nuef- 
ehastel, pour  doittier  aux  charpentiers  faire  angins,  ou,  s'il 
auoit  aucun  bon  maistre  d'angin  par  delà,  qu'il  l'enuoiast  auec 
le  dit  Vaulthier.  Payé  au  dit  Othenin,  pour  ses  despens, 
penne  et  salaire  d'auoir  fait  le  dit  voaige,  ou  quel  il  a  vacqué 
viij  jours  entiers  commançans  le  dit  iij\jour  de  nouembre  l'an 
que  dessus  et  feniz  le  x*  jour  du  dit  mois  suigant  tout  inclux, 
par  le  commandement  et  ordonnance  de  mon  dit  seigneur  le 
mareschal,  j  franc  viij  gros.  Pour  ce  j  franc  viij  gros. 

"^  X. Jehan  laVaiehe,  à' Esche  no  l,d.v\(\\ie\  a  esté  bailiie  comptans 
par  le  dit  commis  pour  pourter  deux  lettres  closes,  l'une  de  par 
monseigneur  de  Bourgoingne  et  l'autre  de  par  messire  Jaques 
de  Courtiambles,  adreçans  au  conte  de  Los^,  bailli  d'^ws^eric/ie 
auquel  le  dit  messire  Jaques  escrisoit  qu'il  lui  enuoiast  res- 
ponse  des  lettres  de  mondit  seigneur,  et  aussi  qu'il  luy  escri- 
sit  Testât  de  la  guerre  de  ma  dame  d'Osteriche  et  de  ceulx  de 
Baie.  Payé  au  dit  Jehan,  pour  auoir  pourté  les  dittes  lettres  au 
dit  bailli  dois  Valexon  en  Alemaingne,  le  xxviij' jour  de  nouem- 
bre mil  cccc  et  ix,  par  le  commandement  dudit  messire  ./a^wé^s, 
viij  gros.  Pour  ce  viij  gros. 

•*  A  Jelian  de  Quinceg,  sergent  de  monseigneur  de  Bourgoin- 
gne, auquel  a  esté  baillie  comptant  pour  pourter  lettres,  de  par 
monseigneur  le  mareschal  et  messire  Jaques  de  Courtiambles, 
dois  Valexon  èi  Baie,  le  xxiij*"  jour  do  nouembre  mil  cccc  et  ix, 
par  lesquelles  lettres  ils  escrisoient  aux  gouuerneurs  du  dit 
Baie  sur  le  fait  de  la  guerre  qu'est  entre  monseigneur  et  ma 

1.  Fol.  H',,  v. 

2.  Fol.  ()o,  r°. 

3.  Fol.  91,  r". 


-  41  — 

dame  d'Osteric/ie,  d'une  part,  et  eulx,  d'autre,  et  dont  mon  dit 
seigneur  en  auoit  escript  au  dit  monseigneur  le  mareschal  qu'il 
vouloist  incontinent  escrire  au  dit  Baie.  Pour  ce,  paie  audit 
Jehan,  pour  ses  despens,  penne  et  salaire  d'auoir  fait  le  dit 
voaige,  ouquel  il  a  vacqué  xij  jours  entiers  commençans  xxiiij* 
de  nouembre,  l'an  que  dessus,  et  feniz  le  iiij*  jour  du  mois  de 
décembre  suigant,  par  le  commandement  et  ordonnance  de 
mondit  seigneur  le  mareschal,  iiij  frans.  Pour  ce  iiij  frans. 

'  A  Thibaut  Chihoule,  auquel  fust  baillie  par  ledit  commis, 
par  le  commandement  et  ordonnance  de  monseigneur  (\eMon- 
tagu,  le  v*  jour  de  décembre  mil  cccc  et  nuef,  pour  pourter 
lettres,  de  par  mon  dit  seigneur  de  Montagu  au  conte  de  Vis- 
fembert,  auquel  mon  dit  seigneur  de  Montagu  escrisoit  que  par 
le  pourteur  d'icelles  lui  feist  sauoir  s'il  auoit  nulles  assemblées 
de  gens  d'armes  ou  pays  à'Alemaigne  ennemis  de  mon  sei- 
gneur, ouquel  voaige  le  dit  Thibault  a  vacqué  depuis  le  dit 
V  jour,  l'an  que  dessus,  jusques  au  xij"  jour  du  dit  mois  sui- 
gant, ouquel  temps  sont  vj  jours  entiers.  Paye  à  luy,  en  la 
présence  de  monseigneur  de  Montagu  et  par  son  commande- 
ment, pour  le  dit  voaige,  ij  frans  iij  gros. 

Pour  ce  ij  frans  iij  gros  -. 

A  Jehan  Trebeillot,  auquel  fut  baillie  comptans  par  le  dit 
commis,  le  vj*  jour  de  décembre  mil  cccc  et  nuef,  par  le  com- 
mandement et  ordonnance  de  monseigneur  de  Montagu  et 
messire  Jaques  de  Courtiambles,  pour  pourter  deux  lettres,  de 
par  eulx,  en  VAlemaingne,  c'est  assauoir  vne  au  l)ailli  de  mon- 
seigneur à'Austeriehe,  et  les  autres  lettres  à  messire  Masse- 
min,  par  lesquelles  lettres  ilz  leur  escrisoient  que  par  le 
l)0urteur  d'icelles  leur  vouloissent  escrire  et  faire  sauoir  s'il 
auoit  aucunes  assemblées  de  gens  d'armes  ou  pays  d'Ale- 
maingne  ennemis  de  mondit  seigneur,  et  aussi  se  l'on  pourroil  -^ 
finer  esdittes  })arties  d'Alemaingne  de  cent  bons  arl  aleslriers. 


f .  Fol.  92,  r". 

2.  Cpr.  Wuckernagel,  pp.  3;i,  38(),  sur  Jacciiics  Zibol,  serviuuir  de  la 
Bourgogne,  et  la  famille  Zibol  de  Bàle.  et  Les  possessions  hoiirirniiinonnes, 
p.  5o,  pension  de  100  florins  d'or  et  3«  livres  tournois  payée  par  le  duc  de 
Bourgogne  à  une  veuve  noble  de  Bàle  à  cause  de  Bourquard  Loingnou 
(Zibol).  —  Fol.  92,  V. 

3.  Fol.  93,  r". 


-  42  — 

Lesquelz  bailliz  et  messire  Massemin  ont  escript  à  mesdis  sei- 
gneurs qu'ilz  ne  sauoient  homme  en  toute  VAlemaingne  qui  se 
osast  armer  contre  mon  dit  seigneur  ne  ses  gens.  Et  quant  aux 
arbelestriers,  l'en  en  y  finera  de  très  bons  pour  seruir  mondit 
seigneur.  Ouquel  voaige  le  dit  Jehan  Trebeillot  a  vacqué 
depuis  le  dit  vj*  jour  de  décembre  jusques  au  pénultième  jour 
du  dit  mois  suigant,  ou  quel  temps  sont  xxv  jours  entiers  tout 
inclux.  A  luy  payé  pour  le  dit  voaige,  présent  le  dit  monsei- 
gneur de  Montagu  et  par  son  commandement,  pour  chascun 
jour,  demi  franc,  pour  ce,  et  rent  quittance,         xij  frans  demi. 

^  A  Thibault  Fuguet,  auquel  a  esté  baillie  comptans,  par  le 
commandement  et  ordonnance  de  monseigneur  de  Montagu, 
messire  Jaques  de  Courtiambles  et  Jehan  Chousat,  le  xij' jour 
de  décembre  mil  cccc  et  ix,  pour  pourter  lettres  de  par  mes  dis 
seigneurs  de  Montagu,  Cortiambles  et  Chousat,  adreçans  au 
bailli  d'Austeriche,  par  lesquelles  lettres  ilz  luy  escrisoient 
qu'il  leur  enuoiast  au  siège  de  Vellexon  1  bons  arbelestriers, 
et  en  oultre  ordonnèrent  de  boiche  au  dit  Thibault  que  alast 
secrètement  à  Baie  et  en  autres  lieux  ou  pays  d'Alemaingne, 
pour  veoir  s'i  pourroit  trouuer  point  de  bons  maistres  d'angins 
ne  de  bons  canonniers  pour  les  faire  venir  au  dit  siège,  pour 
ce  qu'il  n'y  auoit  personne  qu'il  se  sceust  aidier  d'angins,  et  en 
oultre  que  l'en  se  doubtoit  que  les  bombardes  qui  rompirent  si 
souuent  ne  rompissent  pour  faulte  des  maistres  -.  Lequel  Thi- 


I.  Fol.  93,  V. 

-2.  I.es  ducs  de  Bourgogne  prenncMit  dos  soldats  dans  les  pays  d'Empire. 
Parmi  «  les  arbalétriers  et  com|)ag-nons  armés  la  lance  au  poing  »,  plu- 
sieurs sont  «  Alemens  ».  L'un  est  de  Fribourg,  l'autre  de  Ilaguenau.  Jean 
de  Raignebert  les  commande  (B,  i588,  fol.  ceci,  ccciiij,  ccovj).  Jean  Fre- 
del,  de  Saint-Dié,  écuyer  du  pays  de  Lorraine,  recrute  des  hommes 
d'armes  en  Allemagne  pour  être  employés  à  rencontre  des  ennemis  du 
roi  et  du  duc  de  Bourgogne  (R,  i5()î,  fol.  xiij  ^^^  xvij,  v).  Ailleurs  on 
trouve  Jean  de  Strasbourg  (H,  i(k)6).  Les  noms  suivants  sont  inscrits  dans 
les  montres  d'armes  des  capitaines  bourguignons  :  Ulric  de  Ribeaupierre, 
de  la  compagnie  de  Jean  de  Vienne  (B,  n::;);  Henri  de  Porrcntruy, 
écuyer.  dans  une  montre  de  Jean  de  Vergy  (B,  n:8S,  Beauvais.  1417, 
3i  août);  Jean  IJlrie  de  Rodersilorf  (B,  ii7<.)S,Troyes,  i4-ii,  2S  oet.)  ;  Oudot  de 
Ribeau|)ierre,  aans  la  montre  de  Claude  de  Beau  vois  (B,  iiSm,  1427, 
i3  juin):  un  Briot,  peut-être  parent  du  chanoine  de  Belfort.  à  la  montre  de 
Guillaume,  seigneur  de  (^hiiteauvillain,  reçue  à  Beauvais  le  3i  août  1417  et 
dans  celle  reçue  par  les  baillis  du  ('harolais  et  de  Clïalon  le  7  mars  1429 
(B.  11788,  11802).  Les  grands  seigneurs  bourguignons  font  comme  les  ducs. 
Henri  Iveppely  d'Eglingen,  à  la  solde  de  Thiébaud  de  Neuchàtel,   envoie 


-  43  - 

bault  a  demeuré  et  vacquc  ou  dit  voyaige  depuis  le  dit  xij"  jour 
de  décembre  inclux  jusques  au  xiij"  jour  de  januier  suivant 
exclux,  que  le  dit  Thibaut  amena  des  arbelestriers  et  canon- 
niers  du  dit  pays  d' A  le  main  g  ne,  ouquel  temps  sont  xxxij  jours 
entiers.  Payé  à  Juy,  pour  cliascuii  des  diz  jours,  par  le  com- 
mandement (les  diz  seigneurs,  demi  franc. 
Pour  ce  xvj  frans. 

A  Horry  Lalement,  auquel  a  esté  baillie  comptans  par  le  dit 
commis,  le  xv*  jour  de  decembie  mil  cccc  et  ix,  pour  pourter 
lettres  deuers  le  bailli  de  ma  dame  d'Osteriche  en  Alemaigne, 
à  Maisonuault,  où  il  estoit,  de  par  mon  seigneur  de  Montagu 
et  messire  Jaques  de  Courtiambles,  par  lesquelles  il  luy  escri- 
soient  qu'il  leur  enuoiast  au  dit  siège  de  Valexon  la  bombarde 
de  monseigneur  d' Austeriehe ,  estant  en  son  chasteP  de  Mai- 
sonvaul,  ensamble  son  maistre  canonnier,  et,  par  vertu  des  dittes 
lettres,  le  dit  bailli  enuoya  incontinanf  au  dit  siège,  sur  vn 
cherre,  la  ditte  bombarde,  à  ses  despens,  ensamble  le  maistre 
canonnier.  Ouquel  voaigs  le  dit  Henri  Lalement  a  vacqué  de- 
puis le  dit  XV"  jour  de  décembre  jusques  au  derrenier  jour  du  dit 
mois  suigant.  Pour  lequel  voaige  luy  a  esté  paie  par  le  dit  com- 
mis, par  le  commandement  et  ordonnance  des  dessus  diz  sei- 
gneurs, xiij  frans  demi.  Pour  ce  xiij  frans  demi. 

-Au  charreton  qui,  de  par  mon  seigneur  dWusteriche,  a  ame- 
née la  bombarde  du  dit  seigneur  dois  le  chastel  de  Maisonvaul 
jusques  au  dit  siège,  aux  despens  d'icelli  seignfui-,  que  luy  a 
esté  baillie  comptans  par  le  dit  commis,  x  gros,  pour  don  que 
monseigneur  de  Montagu  et  messire  Jaques  de  Courliambles 


son  cartel  à  lu  ville  de  Bàle  {Orig..  I,  p.  89,  n.  i,  142»,  oct.).  I^e  soigneur  do 
Vellcxon  avait  des  mercenaires  allemands.  Lorsqne  le  château  eut  élé 
pris,  les  vaintiueurs  firent  le  triage  de  la  garnison.  Un  soldat  lut  con- 
damné à  être  i)endu  parce  qu'il  était  du  domaine  du  duc  de  Honrgogne. 
On  expulsa  les  autres  après  leur  avoir  fait  jurer  de  ne  j)lus  porter  les  arujes 
contre  le  duc  et  les  avoir  marqués  au  1er  rouge  aux  armes  du  duc,  afin  de 
les  reconnaître,  s'ils  manquaient  à  leur  promesse.  A  treize  d'entre  eux 
qui  étaient  Allemands,  ne  savaient  pas  le  fran(;ais  et  n'avaient  pas  d'ar- 
gent, on  paya  leurs  frais  de  voyage  pour  s'en  aller  hors  du  comté  de 
Bourgogne  (Fol.  7;"),  r°).  Le  vaiiniueur  les  traite  en  hommes  qui  se  bat- 
tent pour  vivre  et  qui,  demain  peut-être.  scM-ont  à  son  service. 

1.  Fol.  94,  r<>. 

2.  Fol.  9;.  r». 


-  44  - 

luy  ont  fait,  le  dei  renier  jour  de  décembre  mil  cccc  et  ix.  Pour 
ce  X  gros. 

A  Horry  Lalement,  auquel  a  esté  baillie  complans  par  le  dit 
commis,  le  derrenier  jour  de  décembre  mil  cccc  et  nuef,  pour 
sa  penne  et  salaire  de  luy,  son  varlet  et  ij  cheuaulx,  pour  xiij 
jours  entiers  coramençans  le  derrenier  jour  de  décembre  mil 
cccc  nuef  et  feniz  le  xiij'  jour  de  januier  suigant,  qu'il  a 
vacqué  en  alant  dois  Valexon  en  VAlemaingne^T^m-  le  comman- 
dement et  ordonnance  de  monseigneur  de  Montagu  et  messire 
Jaques  de  Courtiamhles,  au  pourchasser  et  amasser  xx  bons 
arbelestriers,  pour  ce  qu'au  dit  siège  de  Valexon  n'auoit  que 
arbelestriers  de  commune  et  pour  deffault  d'iceulx  pluseurs 
dommaiges  aduenoient  au  dit  siégea  Lesquelx  xx  arbelestriers 
le  dit  Horrtj  a  amené  au  dit  siège,  le  dit  xiij*  jour  de  jan- 
uier. Pour  ce,  payé  au  dit  Horry,  pour  auoir  fait  le  dit  voaige, 
par  le  commandement  des  dessnsdiz  seigneurs,  v  frans  x  gros. 
Pour  ce  V  frans  x  gros. 

2  A  Horry  Lalement,  auquel  a  esté  baillie  comptans  par  le  dit 
commis,  le  xxij"  jour  de  januier  mil  cccc  et  ix  (1410,  n.  st.),  par 
le  commandement  et  ordonnance  de  monseigneur  de  Mori^a^yM, 
messire  Jaques  de  Courtiamhles  et  Jehan  Chousat,  pour  auoir 
esté  continuelment  auec  les  xx  arbelestriers  qu'estoient  venus 
d'Alemaingne  pour  leur  administrer  leurs  viures  et  pour 
leur  ordonner  ce  que  l'en  commandoit,  pour  ce  qu'il  n'en  n'y 
auoit  point  que  sceussent  parler  françois  et  le  dit  Horry  sauoit 
parler  françois  et  alement.  Pour  ce,  payé  à  luy,  par  le  com- 
mandement des  dessusdiz  seigneurs,  j  franc  j  gros  demi.  Pour 
ce  j  franc  j  gros  demi. 

T.  Gpr.  B,  34s.  C;ihier,  pap.,  huil  feuillels,  intitulé:  SVnsuijrent  cy  après 
les  aineiidos  aducniics  et  adiugies  ou  bailliajfc  dWniont  par  messire  Erart 
Diifour,  scij^neui'  dWrscniiillc,  l)ailli  diidit  bailliage,  et  par  ses  lieuteiians 
(1410.  11.  st.,  1"  Janvier.  —  i4ii,  n.  st.,3i  mars),  l'ol.O,  r":  Girardin  Si^ncry, 
de  Montjnstin,  pour  amende  en  quoy  il  a  esté  condempné,  pour  ce  que, 
lui  estant  au  siège  de  Vellcxon  nncc  pluseurs  autres,  auoit  esté  consentant 
au  iaire  vne  noise  et  esmutc  que  fut  faite  audit  siège  par  les  gens  de  com- 
mune à  rencontre  des  genlilz  hommes  estant  au  dit  siège,  où  il  fut  fait 
ung  très  grand  tumulte. 

U    Fol.  (il),  v. 


-  45  - 


Lettres  de  Catherine  et  de  son  mari  à  Jean  de  Lupjen,  leur' 
bailli  de  Haute  Alsace^  Hermann  de  Soultz,  leur  bailli  d'Ar- 
gocie  et  de  Brisgau,  et  Conrad  Martin,  leur  maître  d'hôtel, 
au  sujet  de  la  guerre  des  Pays  Antérieurs  et  de  l'appui  que 
le  duc  de  Bourgogne  leur  donne  pour  cette  guerre^. 


Catherine  recommande  à  Lupjen  et  à  Soultz  de  ne  conclure 
aucun  accord  avec  l'ennemi  au  sujet  des  prisonniers  et  des 
châteaux  qu'il  a  perdus  sans  le  consentement  de  son  frère  de 
Bourgogne  et  de  soîi  main  et  sans  son  propre  consentement. 
Elle  a  écrit  à  son  frère  que  les  prisonniers  ne  seraient  relâ- 
chés que  moyennant  ce  consentement.  Elle  ordonne  à  Soultz  et 
à  Lupjen  de  tenir  les  forteresses  ouvertes  à  son  frère  conjor- 
mément  au  traité  intervenu  entre  elle  et  lui. 

Vienne,  1409,  9  novembre-. 

Katherina  von  Burgunden,  von  Gots  gnaden  herczogin  ze 
Oesterrich,  etc.  Edeln,  liebeii  ôheimen  vnd  lantuogte,  als  du,  von 
Lupjen,  vns  yetzunt  gescliriben  hast  von  der  sach  \vegen  gen 
den  von  Basel,  das  haben  wir  wol  verstanden  vnd  lassen  nch 
wissen  daz  vns  das  zemol  wol  geuellet,  nach  sôlichem  vbermuot 
vnd  vnrechten,  so  si,  lang  zit,  n:iit  vns  vnd  den  vnseren  getri- 
ben  habent,  vnd  begerent  ernstlich  daz  ir  liinfiir  ouch  das  beste 
tuond  vnd  uch  die  sach  getn'iwelichen  empfolhen  sin  lassent, 
als  wir  daran  ouchnichtzwifein  domitte  wir  des  ein  loblich,guot 
ende  gewinnen  vnd  fi'irbas  sôlichs  von  inen  entladen  sient,  das 
wellenwirgnadiklich  gen  ûch  erkennen.Denn,vondergefangen 
vnd  geslossen  wegen  die  da  gefangen  vnd  gewuiinen  sind.  ist 
unser  meynung  daz  ir  kein  tiiding  mit  den  tuond  noch  vlnemment 


1.  Arch.  Hàle-Ville.  Politischcs.  lî,  8.  Kriog  mil  Kalliaiiiiii  von  nurfçuiul. 
1409,  1410.  Copie  de  i'epoquc.  Cahier,  quatre  feuillets,  papier.  —  Les  sept 
lettres  de  Léopold  ou  de  Catherine  qu'il  renferme  y  sont  nuiuérotées  eu 
marge  en  chiffres  arabes  anciens. 

2.  Fol.  I,  r^ 


—  46  — 

onc  vnsersbruoders  voii  Burgunden .xn^ers  gemahe\s  vnd  vnser 

wissen  vnd  willeii,  suiider  die  gefaiigen  daruff  j^ewlsslich  hal- 

tent  vnd  der  keinen  ledig  lassent  wand  vns  billich  ein  merkiich 

summe  geltz  darvsz  got,  als  wir  ouch  das  vnserem  egenanten 

bruoder  von  Durgunden  geschriben  babent  daz  ir  der  keinen 

lidig  lassen  sellent  an  vns.  Besunderlich  empbalhent  wir  ûch 

daz  ir  sebent  vnd  scbaffent  daz  man  mitden  geslossen  vnserem 

obgenanten  bruoder  gewertig  sie  vnd  die  often  hab,  nach  be- 

griffung  der  briefen  die  vnser  egenante   bruoder  vnd  wir  da- 

rumb  besigelt  haben,  vnd  des  nit  lassent,  daz  wellent  wir  sun- 

derlich  gen   l'icb  erkennen.  Geben  ze    Wien,  an   samstag  vor 

Martini,  anno,  etc.  nono. 

Domina  ducissa. 

Den  edeln  vnseren  lieben  ôheimen  graf  Hansen  von  Luphen, 
vnserem  lantuogt  in  Elsasz  vnd  in  Suntgôw,  vnd  grafï  Ilerman 
von  Sultz,  vnserem  lantuogt  im  Ergôw  vnd  im  Briszgôw. 


B 

A  Lupjen  et  à  Martin.  A  la  suite  de  Vexpédition  des  bour- 
geois de  R/ieinJelden  contre  le  château  de  leur  ville  dont  ils 
ont  fait  prisonnier  le  seigneur  engagiste  Jacques  Zibol,  Ca- 
therine fixe  la  rançon  de  Zibol  à  12.000  fiorins  et  ordonne  de 
prélever  sur  cette  rançon  200  fiofins  qui  seront  distribués  à 
ceux  qui  ont  enlevé  le  château  K 

Même  date  que  ci-dessus. 

Katherina  von  Burgunden,  von  Gots  gnaden  berczogin  ze 
Ocsterric/i,  etc.. 

Edeler  lieber  obcim  vnd  lantuogt  vnd  lieber  getrûwer  huob- 
meister.  Als  du,  lantuogt,  vns  yetzunt  geschriben  hast,  von  der 
sach  wegen  gen  den  von  Basel,  da?  haben  wir  wol  verstanden 
vnd  lassen  l'ich  wissen  daz  uns  das  zuo  mal  wol  geuellet,  nach 
sôlichem  vbarmuot  vnd  vnrechten  so  sy,  lang  zit,  mit  vns  vnd 
den  vnseren  getriben  babent,  vnd  begerent  ernstlich  das  ir 
hinfùr  ouch  das  beste  tuond  vnd  iich  die  sach  getrûwelich  las- 


I.  La  prise  du  chàlcau  est  antérieure  au  5  novembre  i^v^j  (Kotel.  Ghron., 
JJasl.  Clirun.,  V,  p.  i4o,  n.  u).  Wurslisen,  p.  ct:xv. 


—  47  — 

sent  empholhen  sin,  aïs  wir^ouch  daran  nyt  zwifelnt  domilte 
wir  dcr  ein  loblich  vnd  guo(  ende  gewinnen  viid  fVirbas  solichs 
von  inen  sienl  entladen,  das  wellent  wir  gnadiklich  gen  ùch 
erkennen.  Denne,  von  liinfelden  wegen,  emphelhen  wir  iich 
ernstlicli  daz  ir  gedenkent  ein  erber  botschaft  daselbs  hin  zuo 
den  burgern,  vnuerzogenlich,  ze  tuonde  vnd  die  selbe  vestin, 
mit  sampt  dem  ZibolLen  der  dar  inné  ist  gefangen  worden,  zuo 
vnsèrs  lieben  herren  vnd  gemahels  handen  ze  vordernde  vnd 
ze  bringende^  vnd  die  denne  zuo  sinen  handen  inn  ze  ha- 
bende  vnd  ze  versorgende  vncz  uff  sin  sunder  botschaft  vnd 
schi'iben.  Sunder  ist  ouch  vnser  meynung,  wenne  es  ûch  am 
fûgklichosten  bedunke,  daz  ir  denne  an  den  vorgenanten 
Zibollen,  von  des  obgenanten  vnsers  gemahels  wegen,  ein 
vorderung  tuond  vmb  zwôlff  thusent  guldin,  vnd  daruff  ouch 
bhbent,  vnd,  so  die  geuallen,  daz  ir  denne  den  burgern  vnd  der 
statt  ze  Rynjelden,  vnd  w  elhe  die  vestin  doselbs  haben  geholf- 
fen  gewynnen,  fur  ir  muge,  zweythusent  guldm  dauon  vszrich- 
tent  vnd  sy  domilte  -begnadent,  vnd  des  nyt  lassent.  Das  ist 
genczhch  vnser  meynung.  Geben  ze  Wien,  an  samstag  vor 
Sant  Marlins  tage,  anno  Domini,  etc.  coco  nono. 

Domina  ducissa  per  se. 


Billet  de  Catherine  à  Lupjen  inelus  dans  la  lettre  précédente. 
Si  Frédéric  d'Autriche  fait  quelque  démarche  du  côté  de  la 
ville  de  Rheinjelden,  que  Catherine  considère  comme  sienne^ 
au  sujet  soit  du  château  de  Rheinfelden  soit  de  Zibol,  que 
Lupjen  recommande  aux  bourgeois  de  Rheinfelden  d'en  réfé- 
rer à  Léopold  et  à  Catherine,  etc. 

Zedula  inclusa. 

Lieber  lantuogt,  ob  vnser  iieber  bruoder  herczog  Fridrich 
suochung  an  vnser  statt  Rijnfelden  tund  wi'irde,  es  were  von 
der  vestin  Rinfelden  odcr  des  Zibollen  wegen,  ist  vnser  begii- 
rung  daz  du  mit  den  selben  burgern,  vsz  vnserem  glocbsbrieff, 
den  wir  dir  hiemitte  an  sy  shiken,  redest  daz  sy  darinne  nûtzit 
tuond  noch  endrit,  sunder  die  sach  an  vnseren  heben  gemahel 
vnd  vns  schribent.  Lieber  lantuogt,  wie  sich  aile  sachen  hinfûr 

I.  Fol.  I,  V». 


—  48  ~ 

schiken  werdent  oder  sich  yetzent  haltent,  das  lasse  vns  stati- 
klich  wissen. 

Dem  edeln  vnserem  liebenoheim  Hansenxon  Luphen,  vnse- 
rem  lantuogt  in  Elsas,  vnd  Ciinrat  Martin,  vnserem  huob- 
rneister  daselbs. 


Catherine  prie  Lupfen  et  Martin  de  la  tenir  au  courant  des 
nouvelles  de  la  guerre  entre  son  frère^  et  Baie,  de  retirer  les 
fiefs  de  ses  vassaux  qui  sont  bourgeois  de  Bâte  et  qui  sont  cou- 
pables de  défection,  en  particulier  les  fiefs  d'Henri  Rappeler 
et  de  Jean  Guillaume  de  Girsberg,  qui  servent  Bàle  comme 
mercenaires,  et  de  luijaire  parvenir  du  drap  expédié  de  Franc- 
Jort  à  Stœr,  et  que  Lupfen  et  Martin  ont  saisi. 

Même  date. 

Katherina  von  Burgunden,  von  Gots  gnaden  lierczogin  ze 
Oesterrich,  etc.. 

Kdeler  vnd  lieber  ôheim  vnd  getrmvér  huobmeister.  Aïs  yecz 
der  hochgeborn  fi'irsle  vnser  lieber  bruoder  mit  den  von  Basel 
kryeget,  als  oucli  denne  wol  wissentlich  ist,  da  begerent  wir 
daz  ir  vns  aile  sacb  vnd  kryege  wissen  lassent,  wie  sich  die 
vnseren  vnd  ouch  die  von  Basel,  vnd  ir  lielffere,  vnd  ir  eilge- 
nosse,  gegen  einander  haltent.  Wir  emphelent  ouch  vnd  wel- 
lent  ernsllich  daz  ir  aile  lehen,  gûter,  gûlt,  nntz  vnd  zinse,  so 
wir  yecz,  von  des  kryeges  wegen,  veruallen  sind  von  denen 
die  burger  ze  Basel  sind,  vnd  die  vns  ouch  abgeseit  liabent, 
aile  zuo  vnseren  handen  nemment  vnd  verhoflent,  vnd  vns  der 
selben  lehen  abgeschriften  schikent.  Ouch,  als  Friderich  Cap- 
peller  elwas  lehen,  zins  vnd  zolle  liât,  wo  die  gelegen  sind,  da 
bal-  sin  sun  Heinrich  Cappeller  vnd  Ilans  Wilhelm  von  Girs- 
perg,  sin  IViind,  vns  ouch  abgeseit  vnd  sint  soldenor  ze  Basel 
worden,  darumb  billich  ulle  ire  lehen  vnd  was  sy  hubent  vns 
verfallen  ist,  da  schalïent  wir  mit  ùch  daz  ir  aile  ire  lehen  vnd 
was  si  habent  zuo  vnseren  handen  nemment.  Vnd  als  dem 
Stôren  tuoch  kommen   isi  von  Franhjurt,  daz  ii'  genommen 


I.  Frédéric  d'Aulrichc  plulùl  (luo  Joau  sans  rciir 
a.  Fol.  a,  1^ 


-  49  - 

habent,  da  ist  vnser  ineynung  daz  ir  vns  das  iiarab  schikent. 
Das  ist  genczlich  ailes  vnser  meynung.  Geben  ze  Wyenn,  an 
samstag  vor  Martini,  anno,  etc.  cccc  nono. 

Domina  ducissa. 

Dem  edeln  vnsercm  lieben  olieim  graff  Hansen  von  Luphen, 
vnserem  lantuogt,  vnd  Cuonrado,  vnserem  liuobmeister. 


D 


Léopold  accuse  réception  à  Lupfen  d'une  lettre  que  celui-ci 
lui  a  écrite  au  sujet  de  la  guerre.  Il  lui  recommande  de  mettre 
ses  soins  à  terminer  heureusement  sa  querelle  aeec  les  Bâlois. 
Il  lui  eujsoie  copie  d'une  lettre  qu'il  écrit  au  duc  de  Bourgogne. 
Lupfen  doit  éditer  la  coopération  de  Frédéric.  Léopold  lui 
demande  de  garder  en  main  les  châteaux  pris  à  l'ennemi. 
Lupfen  ne  doit  pas,  sans  le  consentement  du  duc  de  Bour- 
gogne, de  Léopold  et  de  Catherine,  ni  entamer  des  négocia- 
tions avec  les  Bâlois,  ni  relâcher  les  prisonniers,  attendu  que 
Léopold  veut  tirer  de  ceux-ci  une  bonne  somme.  D'ailleurs  il 
a  prévenu  le  duc  de  Bourgogne  que,  sans  ce  triple  consente- 
ment, on  ne  les  délivrerait  pas. 

Même  date. 

Leupolt,  von  Gotes  gnaden  herczog  ze  Oesterrich. 

Edeler  lieber  ôheim  vnd  lantuogt.  Als  du  vns  vnd  vnserem 
lieben  gemaliel  yeczunt  verschriben  hast,  von  der  sach  wegen 
gegen  den  von  Basel,  das  haben  wol  verstanden,  vnd  lassent 
dich  wissen  daz  vns  das  ze  mol  wol  gefallet,  nach  sôlichem 
vbermuot  vnd  vnrechten,  so  sy,  lang  zit,  mit  vns  vnd  den  vnse- 
ren  getriben  haben,  vnd  begeren  ernstlich  daz  du  hinfïir  ouch 
das  beste  lûgest,  vnd  dir  die  sach  getriiwelichen  lassest  emp- 
folhen  sin,  als  wir  daran  ouch  nyt  zwifeln,  das  wellent  wir  gn.i- 
diklich  gen  dir  erkennen,  domitte  wir  der  ein  loblich  vnd  guot 
ende  gewinnent  vnd  daz  wir  vnd  die  vnseren  solichs  von  den 
egenanten  von  fîaseZ  furbas  entladen  sient.  Wir  schribent  ouch 
sunderlich  vnserem  bruoder  vnd  schwager  von  Burgunden,  als 
du  an  der  abgeschrift  wol  hôren  wirst,  darnach  wisse  dich  ze 
richtende.  Ouch  meynen  wir,  ob  vnser  bruoder  herczog  Fride- 

4 


—  50  — 

rieh  sich  in  die  sach  seczen  wôlte  in  hilfï,  oder  in  tâding  wise, 
daz  du  dich  des  denne  entslahest  hoflich,  wand  du  wol  verstost 
daz  vos  das  nyt  lùgklich  were.  Denne,  von  der  gefangen  vnd 
gesloss  we^en,  meynen  wir  vnd  begerent  ouch  daz  du  die  wol 
versorgest  und  zuo  vnseren  handen  haltest,  vnd  daz  ouch  da- 
rurnb,  noch  ouch  in  der  sach  gen  den  von  Basel,  kein  entlich 
tdding  beschech  on  vnsers  obgenanten  swagers,  vnser  vnd 
vnser  gemahel  wissen  vnd  willen,  vnd  sunderhch  der  gefangen 
keinen  lidig  lassest,  als  wir  ouch  dem  selben  vnserem  swager 
geschriben  habent  daz  du  der  keinen  lidig  lassen  sôllest  an  sin, 
vnser  vnd  vnser  gemahel  wissen  vnd  willen,  wand  vns  billich 
ein  merklich  summe  geltz  darvsz  get.  Geben  als  dauor. 


E 


Copie  de  la  lettre  de  Léopold  à  Jean  sans  Peur  incluse  dans 
la  lettre  précédente.  Léopold  remercie  son  beau-frère  de  l'aide 
qu'il  lui  a  donnée  pour  sa  guerre  contre  Bâte  et  le  prie  de  la 
lui  continuer.  Que  le  duc  de  Bourgogne  veuille  bien  ne  pas 
permettre  à  Frédéric  d'Autriche  de  se  mêler  de  cette  affaire. 
Léopold  a  recommandé  à  son  grand  bailli  de  ne  pas  relâcher 
les  prisonniers  sans  son  consentement  et  celui  de  sa  femme,  vu 
qu'il  en  veut  tirer  une  notable  rançon.  Les  officiers  de  Léo- 
pold doivent  se  conformer  en  cela  et  pour  les  autres  choses  à 
la  volonté  du  duc  de  Bourgogne'^. 

Die  abgeschrift  des  herczogen  von  Burgunden. 

Hochgeborner  fùrste  vnd  lieber  bruoder,  daz  ir  l'iwer  liebe 
gemahel  vnd  aile  die  l'iweren  wol  môchlent  vnd  gesunt  werent, 
vnd  l'ich  in  allen  sachen  glûklich  vnd  wol  gienge,  das  horten 
wir  ze  mol  gerne,  vnd  wand  wir  nyt  zwifeln  ir  hôrent  das  ouch 
gerne  von  vns  vnd  vnserem  lieben  gemahel,  l'iwcr  swester,  so 
wissent  daz  wir  wol  moegent  vnd  gesunt  sint,  vnd  vns,  von 
den  gnadcn  Gottes,  in  vnseren  sachen  wol  vnd  gelûklich  geet. 
Sôlichs  wol  môgen  vnd  ailes  guot  wir  ûch,  ze  glicher  wise, 
wûnschent  vnd  begerent  daz  ir  vns  ùwer  wolmôgent  ouch  wel- 


-o' 


1.  Fol.  a,  \*. 


-  51  — 

lent  stiitiklichen  verki'inden,  daran  ir  vns  sunder  frônd  erzoevi- 
gent.  Demie,  als  ûwer  liebe  wol  weis  vnd  von  vnseren  anîptlû- 
ten  erzalt  ist  daz  vnrecht  vnd  den  vbermuot  den  die  von  Dasel 
den  vnseren,  vnd  ouch  den  l'iweren,  in  mengen  weg,  erzoeûgt 
vnd  geton  hand,  darumb  sy,  am  nehsten,  vnser  lantuogt  vnd 
voegte,  mit  hilff  ûwers  lantuogtes,  des  von  Warse  vnd  anderer 
der  ùweren,  angegriffen,  geschiidiget  vnd  etwas  gestrotfet  ha- 
bent,  vnd  noch,  mit  ûwer  hilff,  stroffen  vnd  bekryegen  mey- 
nent,  des  wir  iich  gar  flizz  danken,  dauon  bitten  wir  ûwer  liebe, 
mit  allem  flizz  vnd  ernst,  daz  ir  ûch  die  selben  vnseren  lan- 
tuogt, vôgte  vnd  amptlûte,  vnd  land  vnd  lûte,  wellent  lassen 
empflolhen  vnd  als  hilfflich  sin,  domitte  ûch,  vns  vnd  vnser 
gemahel,  landen  vnd  lûten,  der  selben  sach  ein  loblich  vnd 
guot  ende  werde,  vnd,  ze  beider  sit,  dauon  niitz  vnd  ère  beia- 
gent  vnd  gewinnent,  vnd  daz  ouch  ir  vnd  wir  sôlichs  muotwil- 
len  hinfur  etwas  von  inen  vberhaben  sient.  Sunderlich  begeren 
wir,  ob  sich  vnser  bruoder  herczog  Friderich  in  die  sach  stos- 
sen  wûrde,  daz  ir  des  nyt  verhengent,  sunder  daz  die  sach 
durch  ûch  vnd  vns  dar  gee,  wand  wir  getrûwent,  mit  ûwer  hilft', 
daz  die  on  das  ze  guotem  ende  bracht  werde.  Ouch,  lieber  swa- 
ger,  ist  vnser  begerung,  als  sich  doch,  von  den  gnaden  Gottes, 
die  sach  gen  den  von  Basel  glûcklich  verlofïen  hat  vnd  mer- 
klich  gefangen  do  sind,  die  zuo  ûweren  handen  ouch  standent, 
daz  ir  daran  sient,  als  wir  ouch  das  vnserem  lantuogt  empho- 
Ihen  habent  daz  die  nyt  ledig  werdent  gelassen,  ûch  vnd  der 
egenanten  vnser  gemahel  gange  dennc  dar  usz  ein  merklich 
summe  geltes,  als  das  wol  gesin  mag.  Vnd  haben  darumb  sun- 
derlich empholhen  den  vnseren  daz  si  das  vnd  ander  sachen 
nach  ûwerem  rate  vnd  gefallen  handelent. 

Dem  edeln  vnserem  lieben  ôheim  graiï  Hansen  von  Luphen^ 
vnserem  lantuogt  in  Elsas. 


F 


Catherine  prie  Lupfen  de  recommander  sérieusement  sa 
cause  au  duc  de  Bourgogne,  de  manière  que  celui-ci  la  prenne 
à  cœur.  Lupfen  demandera  au  duc  de  Jaire  intervenir  en 
faveur  de  Catherine  le  comte  de  Wurtemberg,  les  ducs  de  Bar 
et  de  Lorraine  et  son  beau-Jrère  de  Savoie.  Que  Lupjen  garde 


—  52  — 

bien  les  châteaux  pris  à  la  guerre.  Qu'il  prie  les  gens  de 
Rheinfelden  de  ne  pas  traiter  à  Vinsu  de  Catherine.  Si  Frédé- 
ric faisait  mine  de  s'approprier  la  forteresse,  que  Lupfen  en 
avertisse  Catherine,  car  la  Jorteresse  est  à  elle,  la  guerre 
n  étant  dirigée  que  contre  elle  et  étant  sa  propre  guerre.  S'il 
voulait  occuper  le  pays  et  y  camper,  que  Lupjen  veille  sur  les 
châteaux,  afin  qu'ils  restent  au  pouvoir  de  Catherine.  Elle  a 
entendu  dire  que  Léopold  voulait  mettre  Zibol  à  rançon.  Lup- 
fen aura  soin  qu'il  en  revienne  quelque  profit  à  Catherine 
pour  sa  guerre.  Bernard  de  Thierstein  a  pris  quelques  bour- 
geois de  Bâle,  à  raison  de  la  guerre.  Lupfen  lui  dira  de  ne 
faire  aucun  accommodement  à  ce  sujet  sans  Catherine.  Que 
Lupfen  lui-même  ne  conclue  pas  d'accord  si  ce  n'est  du  con- 
sentement du  duc  de  Bourgogne,  de  Léopold  et  de  Catherine  K 

Vienne. 

Katherina  von  Burgunden,  von  Gots  gnaden  herczogin  ze 
Oesterrich,  etc. 

Edeler  vnd  lieber  getrûwer.  Als  du  mir  geschriben  hast  von 
des  kriegs  wegen  gen  den  von  Basel,  der  empfilhe  ich  dir 
ernstlich  daz  du  minem  bruoder  von  Burgunden  den  krieg 
ernstlichen  emphelhest,  von  minen  wegen,  daz  er  im  den  lasse 
ze  herczen  gan,  vnd  ouch  min  land  vnd  min  armen  liUe,  vnd 
bitte  in  daz  er  minem  bruoder  von  Safoy  bitte  vnd  mane,  von 
sinen  wegen  vnd  von  minen  wegen,  daz  er  vns  des  Ivryeges 
behulffen  sie,  vnd  vnseren  vetteren  den  herczogen  von  Bar 
vnd  den  herczogen  von  Lutteringen  vnd  den  von  Wurtemberg, 
daz  er  die  selben  awe  bitte  vnd  mane  daz  si  vns  hilfflich  sient, 
ob  vns  des  not  geschehe.  Ouch,  als  ethch  geslosser  gewunnen 
sind,  als  du  mir  verschriben  hast,  empfilhe  ich  dir  daz  du  die 
selbe  geslosser,  odcr  was  ir  noch  gewinnen  werdent,  versor- 
gest,  vnd  in  guoter  huoi  habest,  als  wii*  des  ein  guot  getrûwen 
zuo  dir  babent.  Ouch  empfilhe  ich  dir,  von  der  vestin  wegen 
Rinjelden,  daz  du  mit  den  von  lîinfelden  redest,  vnd  si,  von 
mms  berren  vnd  minen  wegen,  bittest  daz  si  mit  nycmand  kein 
lading  vf  nemment  denne  mit  vnseren  willen,  wand  der  kryeg 
min  ist  vnd  aile  absagung  von  minen  wegen  geschehent.  Ouch, 

I.  Fol.  3,  r. 


—  53  — 

ob  sich  min  bruoder  Friderieh  fugen  wûrde  gen  Rinjelden, 
oder  sin  botschaft  dar  tiile  daz  man  im  die  vestin  in  solte  ant- 
wûrten,  do  gedeik  an  vns  daz  vns  die  vestin  in  werde,  wand  du 
wol  verstost  daz  der  krieg  vber  nyemand  gat  denne  vber  mich 
vnd  vber  min  land  vnd  lûte.  Ouch,  von  des  Zibollen  wegen  der 
vff  Rinfelden  gefangen  ist,  da  hab  ich  vernommen  daz  min 
herre  in  meynet  ze  sclietzende,  da  getrûwe  ich  dir  wol  daz  du 
mich  dar  inné  nieldest,  vnd  versorgest  daz  mir  etwas  ze  statten 
komme  an  minen  krieg.  Ouch,  ob  es  sich  also  fugend  wûrde 
daz  sich  min  bruoder  Friderieh  legen  wôlte  in  min  land,  wo 
das  denne  were,  da  getrûwe  ich  dir  wol  daz  du  mich  versorgest 
daz  die  geslôsser  in  miner  gewalt  blibent,  als  du  das  wol  vers- 
test.  Ouch  als  graff  Bernhart  etlich  burger  getangen  hat  von 
Basel,  von  minen  w^egen,  do  rede  mit  dem  selben  daz  er  kein 
tâding  vf  nàme  denne  mit  vnserem  willen.  Ouch  emphelhen  wir 
dir  daz  du  mit  niemand  kein  tdding  vff  nemmest,  es  sie  denne 
mit  mins  bruoders  von  Burgunden  will  vnd  mins  herren  vnd 
min  will.  Dauon  so  empfelhen  wir  dir,  als  vnserem  besunderen 
guoten  frûnd,  daz  du  dir  aile  vnser  sachen  von  gantzem  herc- 
zen  lassest  empholhen  sin,  wand  wir  das  hinfûr  gnàdiklich  gen 
dir  bèkennen  wellent.  Geben  ze  Wyenn.  Domina  ducissa  par 
se,  etc. 

Dem  edeln  vnserem  lieben  ôheim  graff  Hansen  von  Luphen, 
vnserem  lantuogt. 

G 

Catherine  recommande  de  nouveau  à  Lupfen  ses  intérêts  et 
le  prie  de  lui  faire  connaître  sans  délai  ce  qui  se  passe. 

Vienne,  1409,  16  décembre. 

Katherina  von  Burgunden,  von  Gots  gnaden  herczogin  ze 
Oesterrich,  etc. 

Edeler  lieber  ôheim  vnd  lantuogt,  wir  schribent  aber  yetz- 
unt  dem  hochgebornen  fûrsten  vnserem  lieben  bruoder  dem 
herczogen  von  Burgundien,  von  der  sach  vnd  des  kiyeges  we- 
gen gegen  den  von  Basel,  daz  er  im  die  flizzlich  lasse  emphol- 
hen sm  vnd  sich  in  soelicher  massen  dar  in  secze  vnd  dazuo 
tûge  damitte  er  vnd  wir  der  ein  loblich  ende  gewinnen  vnd  daz 


—  54  - 

wir  vnd  die  vnseren  sôliches  uberlastes  von  in  fûrbas  entladen 
werdent.  Bitten  wir  dich  vnd  begerent  ouch  mit  ernste  daz  du 
dir  die  selbe  sach,  vnd  vnser  land  vnd  lûte,  da  obnan  flizzlich 
lassest  empfolhen  sin,  vnd  das  beste  darinne  tûgest,  als  wir  dir 
des  vnzwifelich  wol  getrûwent,  domitte  vns  des  ein  guot  ende 
werde,  vnd  vns  vnuerzogenlich  by  dem  schuoler  verkûndest  wie 
sich  die  vnd  ander  sachen  da  obnan  haltent  vnd  wie  die  stan- 
dent,  daz  wir  vns  darnach  wissen  ze  richtende,  daran  erzôugst 
du  vns  ein  guot  geualnisse.  Geben  ze  Wyenn,  an  mentag  vor 
Sant  Tbomans  tage,  anno,  etc.  cccc  viiij°. 

Ducissa  per  se. 

Dem  edeln  vnserem  lieben  ôheim  graft  Hansen  von  Luphen, 
vnserem  lantuogt  im  Elsas  vnd  im  SuntgoMw. 


H 


Catherine  a  ent5oyé  suecesswement  trois  messages  à  Lupfen 
et  à  Martin;  Us  ne  lui  ont  pas  répondu.  Qu'Us  lui  envolent  des 
nouvelles  de  la  guerre. 

Vienne,  1410,  5  janvier. 

Katherlna  von  Burgundlen,  von  Gots  gnaden  herczogin  ze 
Oesterrleh,  etc. 

Edler  vnd  lieber  ôheim  vnd  getn'iwer  huobmeister,  als  wir 
ûch  zuo  dryn  malen  vnser  botschaft  hin  vsz  gesant  habent  vnd 
ir  vns  kein  botschaft  harwider  in  tuond,  das  vns  vnzitlich  be- 
dunket,  da  emphelhen  wir  ûch  daz  ir  vns  botschaft  tuond  von 
des  krieges  wegen,  wie  es  gange  vnd  in  welher  masse  ir  ûch 
vnd  die  vnseren  haltent.  Das  ist  vnser  meynung.  Geben  ze 
Wyenn,  an  suntag  vor  der  Ileiligen  Dryer  Kunigen  tag,  anno, 
etc.,  x"". 

Dem  edeln  vnserem  lieben  ôheim  graff  Hansen  von  Luphen^ 
lantuogt,  vnd  Cuonraten,  vnserem  huobmeister  in  Elsasz. 


55  — 


8° 


Antoine  de  Vergy,  créancier  du  bailli  et  du  trésorier  de  Cathe- 
rine en  Alsace,  ainsi  que  des  châtelains  de  Délie  et  de  Rose- 
mont,  à  raison  des  pertes  subies  par  les  gens  d'armes  de 
Bourgogne  dans  la  campagne  quils  ont  faite  pour  le  ser- 
mce  de  Catherine,  promet  de  leur  donner  quittance  moyen- 
nant le  paiement  de  ce  qui  lui  est  dû. 

1409,  15  décembre*. 

ie  Anthoine  de  Vergey  faisassauoir  à  touz  que,  comme  noble 
homme  le  conte  de  Louphen,  bailli  de  ma  dame  à'Osterriche, 
Jehan  de  Hormstein,  chastellain  de  Délie,  Jehan  de  Coulour, 
chastellain  de  Rosemont,  et  Conrrault  Martin,  trésorier  de  ma 
dicte  dame,  et  chascun  d'eulx,  me  soient  obligiez  par  lettres 
soubz  leurs  seaulx,  pour  les  perdes  faictes  par  les  gens  d'ar- 
mes de  Bourgoingne  venus  auec  moy  par  deçà,  ou  seruice  de 
ma  dicte  dame  à'Osterriche,  en  la  somme  de  quatre  cens  et 
quarénte  six  florins,  j'ay  promis  et  promet  par  ces  présentes  et 
par  la  foy  de  mon  corps,  que,  touteffois  que  on  me  paiera  la 
dicte  somme  de  iiij  "  xlvj  florins,  que  je  bailleray  ma  lettre  de 
quittance  à  cellui  qui  les  me  paiera,  telle  et  si  bonne  comme  au 
cas  appartendra.  Tesmoing  mon  seel  placquey  cy  mis  le  xv 
jour  de  décembre  l'an  mil  cccc  et  nuef. 


X 

Les  assignaax  de  la  dot  et  du  douaire  de  Catherine. 

1386-1425. 

Deux  documents,  pp.   5,  6.  Orig.,  II,  pp.    14  ss.;   37    (1454. 
nov.),  §§  1-3,  p.  85. 


I.  Arch.  Innsbruck.  Orig.  Pareil.  Vestiges  d'un  sceau  plaqué  au  bas,  à 
gauche,  de  la  teneur;  le  parchemin  a  été  ouvert  en  triangle  pour  river  le 
sceau. 


—  56 


1°   ASSIGNAUX   AUTRICHIENS. 


Assignations  Jaites  par  les  ducs  d'Autriche  Léopold  III  et 
Albert,  père  et  oncle  de  Léopold  le  Superbe,  pour  la  garantie 
de  la  restitution  de  la  partie  de  la  dot  qui  a  été  payée. 

Les  premières  assignations  sont  de  1386  et  1387.  Aultres 
lettres  du  duc  Leopol  par  lesquelles  il  confesse  auoir  receut  du 
duc  Philippe  de  Bourgongne,  pour  le  mariage  de  Catherine  de 
Bourgongne,  femme  de  Leopol  d'Austriche,  son  fils,  la  somme 
de  xx"  frans  en  tant  moins  de  cent  mille  à  elle  accordez  par 
son  mariage  qu'il  assignat  spécialement  sur  son  chasteau  et 
forteresse  d'Alteclic  [Altkirch],  du  20  janvier  1385  et  par  copie 
du  28  décembre  1403,  cottées  iiij  c  xx  vij.  (B,  12064,  fol.  318,  v). 
Du  17  septembre  1387,  assignation  sur  Thann,  Héricourt,  Belfort, 
Rosemont,  Massevaux,  Bergheim,  Ferrette,  Florimont,  Délie, 
Altkirch  de  nouveau,  Ensisheim,  Landser,  Ortemberg  avec  le 
Val  de  Ville,  Rougemont  {Orig.,  II,  p.  16,  n.  3;  p.  17,  n.  1). 


B 


Frédéric  d' Autriche  ratifie  les  assignations  de  forteresses, 
terres  et  revenus  que  les  ducs  d'Autriche  Léopold  et  Albert 
avaient  consenties,  de  leur  vivant,  pour  la  dot  de  Catherine. 

Feldkirch,  1405,  8  mars*. 

Nos  Fridericus,  Dei  gracia  dux  Austrie,  Styrie,  Karinthie 
et  Carniole,  comes  Tyroli,  etc.,  recognoscimus  per  présentes, 
valut  retronctis  tcmporibus  illustres  principes  nostri  predilecti 
pater  et  patruus  Lcupoldus  et  Albcrtus,  folicis  recordationis, 


I.  Arch.  Ii\nsl>i'iick.  I^ap.  iirk  ,  Si.m).  ('»>|)i«\  Au  revers,  diMix  écritures  de 
r«'|)oquc:  (iopia  liltere  ;i|)|)r(>bat'ionis  (loiuini  tliicis  Frcdcrici  de  assigrna- 
cionc  dolis  domine  iiiee  ducissc.  —  Copia  der  eo  viid  sach  Burgandx. 


—  57  — 

duces  Austrie,  etc.,  magnifice  principi  domine  Katherine  de 
Burgundia,  incliti  principis  Leupoldi,  ducis  Austrie,  etc.,  fra- 
tris  nostri  precarissimi  conthorali,  nostre  carissime  sorori, 
quedam  fortalitia,  castra,  bona,  redditus,  terras,  siue  census,  in 
nostro  et  jamdicti  fratris  nostri  perdilecti  districtu  trans  mon- 
tes Arel  et  principaliter  in  dominiis  seu  districtibus  Alsacie, 
Sunntgoye  et  Brisgoye  sita,  cum  suis  certis,  descripserunt, 
nominauerunt  et  assignarunt,  litteris,  de  et  super  ipsius  pre- 
tacte  nostre  sororis  assignacione  et  de  nominacione  maritagii, 
dotis,  siue  dotalicii,  seu  reconpensa,  iaxta  earundem  iittera- 
rum  per  predictos  nostros  patrom  et  patruum  nobis  predilec- 
tos  pie  memorie  desuper  confectarum  et  datarum  continenciam 
et  tenorem,  ita  et  nos  prefate  assignacioni  totaliter  nostros 
prebuimus  et  presentibus  prebemus  voluntatem  omnimodam  et 
consensum,  pro  nobis  et  heredibus  atque  nostris  fîdelibus  qui- 
buscunque,  sub  nostro  dignitatis  honore  proroittentes,  tali  sub 
condicione  quod  quantumque  pecunia  ipsa,  nomine  dictorum 
maritagii,  dotis,  siue  totalicii,  seu  eorum  in  reconpensam  no- 
minata,  siue  litteraliter  expressa,  antedicto  duci  Leupoldo, 
fratri  nostro  precarissimo  data,  seu  presentata,  siue  alias  quo- 
modocumque  ad  ipsius  vtilitatem  prestita  fuerit,  quod  tune  mox 
ipsa  fortalicia,  castra,  bona,  redditus  terre,  siue  census,  que 
dicte  sorori  nostre  carissime,  per  predictos  patrem  et  patruum 
nostros  dilectos,  ut  premittitur,  assignata  et  nominata  sunt, 
occasione  maritagii,  dotis,  siue  dotalicii  et  reconpense  premis- 
sorum,  secundum  continenciam  litterarum  exinde  confectarum, 
cum  omnibus  suis  punctis,  clausulis  et  articulis,  absque  impe- 
dimento  et  obstaculis  omnibus,  obseruare  atque  rata  et  firma 
tenere,  neque  verbis  aut  factis  in  contrarium  obuiare,  publiée 
uel  occulte,  neque  contradicere  aut  contraire  volentibus  fauere 
aut  consentire  intendimus,  neque  ipsos  in  huiusmodi  volumus 
confortare,  sed  spocialiter  debemus  et  volumus  dictam  dominam 
Katherinam,  sororem  nostram  dilectissimam,  in  pretactis  om- 
nibus et  singulis  manu  tenere  fideliter  et  fîrmiter  defensare. 
Et  renunciamus  insuper  presentibus,  ex  certa  sciencia,  pro 
nobis  omnibusque  heredibus  et  successoribus  nostris,  vniuer- 
sis  et  singulis,  juribus  et  consuetudinibus,  clausulis.  punctis 
et  articulis  quibus  posset  obuiari  in  contrarium,  seu  quibus 
nos  iuuare  quoniodolibot  credorenuis.  Nam  volumus  et  lirmi- 
ter  intendimus  quod  hic  noster  consensus  et  promissio  près- 


—  58  — 

cripta  robur  et  firmitatem  habeant  taliter  ac  si  eadem  forlali- 
cia,  castra,  bona,  redditus  terre,  siue  census,  dicte  sorori  nostre 
precare,  de  et  super  predictis  assignacionibus  maritagii,  dotis, 
siue  dotaiicii  et  eorum  reconpensa,  in  litteris  contractus  matri- 
monii  huiusmodi  assignata,  nominata  et  expressa  forent,  pre- 
sentibus  nominaliter  et  specifice  hic  inserta,  dolo  et  fraude 
quibuslibet  prelermissis.  Data  in  Veltkilchen,  die  viij  mensis 
marcii,  anno  millesimo  cccc°  quinto. 


Ernest  d'Autriche  donne  la  même  ratification. 

Vienne,  1407,  7  mars  *. 

Nos  Ernestus,  Dei  gracia  dux  Austrie,  Styrie,  Karinthie  et 
Karniole,  cornes  Tyrolensis,  etc.,  (recongnoscimus)  -  vt  quon- 
dam  illustri  principes  et  domini  nostri  predilecti  dux  Leuopol- 
dus,  pater  noster,  et  duxAlbertus,  patruus  noster,  pie  memorie, 
quibus  Deus  det  graciam  ^,  illustri  principi  domine  Katherine 
de  Burgundia,  sorori  nostre  preamande  ac  conthorali  ^  predi- 
ecta  fratris  nostri  ducis  Leupoldi,  ei  ordinauerunt  et  prescrip- 
serunt  dotalicium  super  aliquibus  nostris  et''  predilecti  fratris 
nostri  dominiis,  castris,  fortaliciis  (et  terris)*' situatis  (trans)" 
montes  Arley,  scilicet  in  Elsacia,  Sungaudie  (et)^  Brisgaudie, 
secundum  tenorem  litterarum  per  predictos  patrem  et  patruum 
nostros  super  hoc  confectarum  ;  hinc  inde,  ob  spéciales  com- 
placencias  et  dilectiones  quas  fréquenter  habemus  et  gerimus 
erga  prefatam  nostram  sororem  atque  pro  utilitate  et  profectu 
terrarum  et  subditorum,  ad  prefatam  donacionem  etexpedicio- 
nem  dotaiicii  nos  dedimus  et  damus  nostrum  consensum  et 


1.  Arcli.  Innsbruck.  Pap.  iirk.  Minute. 

2.  Dans  rinlci'lipnc.  au  dessus  des  mots  Xotnm  facimus  raturés. 

3.  Suivent  les  mois  suivants  raturés  :  Siciit  prefoti  duces. 

4.  Dans  l'interligne,  au-dessus  du  mot  consors,  raturé. 

5.  Fratris  raturé. 

6.  Dans  Tinterlig-ne. 

•j.  Dans  rinlcrliîrne,  a\i-dessus  des  mots  rx  alio  parte,  biffés. 
8.  Dans  Tinterligne,  uu-dcssus  du  mol  Brisgojc,  biffé. 


-  59  — 

voluntatern  manifeste  et  confirmamus  predictom  donacionom 
per  présentes  litteras,  et  vtprefata  nostra  soror  de  Burgundia 
predictam  donacionem  obtineat^,  possideat  (et  de  eisdem  gau- 
dere  valeat)  -,  secundum  tenorem  litterarum  per  predictos 
patres  et  patruum  nostros  super  hoc  confectarum  (volentes 
eciam)  3  eandem  sororem  nostram  in  predicta  expedicione  et 
donacionibus  ac  castris  et  fortaliciis,  bonis  et  redditibus,  abs- 
que  omni  contradictioneet  inpedimento,  eam  tenere,  et  predicta 
in  omnibus  punctis  et  articulis  rata  et  grata  ■'  firmiter  tenere  et 
nullo  modo  contraire,  nec  precipere  alicui  in  contrarium,  nec 
consentire  quouismodo,  specialiter  predictam  dominam  Kathe- 
rinam  de  Burgundia,  ducissam  Austrie,  pro  predictis  fideliter  et 
firmiter  tenere  et  dcfendere,sine  fraude.  (In  tuius  rei)^  testimo- 
nium  (sigillum  nostrum  presentibus  duximus  appendendum. 
Datum)^  Wienne,  die  lune'^  proxima  post  dominicam  qua  can- 
tatur  in  Ecclesia  Dei  Letare,  in  média  quadragessima,  anno 
Domini  millesimo  quadragesimo  et  septimoanno. 

Dominus  dux  per  se.  Audiencie  présentes  de  Prouchaim  et 
frater  dictus  Fledinez. 


1.  El,  biffé. 

2.  Dans  l'interlig-ne,  sur  et  fruatur,  biffés. 

3.  Dans  l'interligne,  sur  siniiliter  volumus,  biffés. 

4.  Et,  biffé. 

5.  Dans  riiiterlig-ne,  sur  et  hoc  in,  biffés. 

6.  Dans  l'interligne,  au  dessus  de  hiiius  littere  que  data  est. 

7.  Dans  l'inlerligne,  au  dessus  de feria  secunda,  biffés. 


60  — 


Assignations  faites  par  Jean  sans  Peur  et  Philippe  le  Bon 
pour  le  paiement  de  la  rente  dotale  correspondant  à  la  par- 
tie du  capital  de  la  dot  qui  n'a  pas  été  payée. 

Les  acomptes  sur  la  dot  se  montent  à  44.000  francs,  dont 
20.000  versés  en  1385,  1386  ;  autant  en  avril  1406  ;  4.000  en  juin 
1411,  à  un  moment  où,  semble-t-il,  Léopold  n'était  pas  encore 
mort  ou  bien  à  un  moment  où  la  cour  de  Bourgogne  ignorait 
encore  la  mort  de  Léopold. 


Rente  primitive  de  6.000  francs 

a)  La  Chambre  des  comptes  reçoit  de  Jean  sans  Peur  l'ordre 
défaire  assignai  de  la  rente  dotale  de  6.000 Jrancs. 

1406  (n.  st.),  20  mars. 

Mémoire  que  le  samedi  après  disner,  voille  de  mycaresme,  xx* 
jour  de  mars  mccccv.fut  baillie  par  maistre  A.  Paste,  présent 
maisive  Jehan  Pelluchot  Ql  Droin  Mareschal,  à  messirc  An- 
thoine  Chujfain,  bailli  de  Dijon,  vnes  lettres  patentes  de  mon- 
seigneur par  lesquelles  mondit  seigneur  mande  faire  assignai 
à  ma  dame  d'Autheriehe,  sa  suer,  pour  et  en  lieu  de  Ix™  francs, 
en  sa  conté  de  Bourgoingne  ou  en  son  duchie,de  vj™  francs.  Et 
est  la  cause  pour  ce  que  madame  d'Autheriche  et  ses  otïiciers 
dient  que  monseigneur  ne  l'a  fait  que  paiement  de  parolle  et 
que  l'en  ne  li  tient  point  de  vérité  et  se  tiennent  mal  contens  de 
monseigneur,  elle  et  ses  gens,  et  pour  ceste  cause  ont  esté 
bailliees  lesdites  lettres  audit  monseigneur  le  bailli,  pour  les 
monstrer,  se  mestiers  est,  à  ma  dite  dame  dWutherichc  et  à 
ses  gens,  à  la  journée  qui  doit  eslre  dimancbe  proucbain. 
(Livre  des  mémoires,  fol.  Ixx,  r').  —  La  rente  de  6.000  francs 
fut  consiituée  avant  le  31  mai.  Elle  était  assigiH'e  :  2.000  fi-ancs 
sur  les  foii'es  de  Chalon,  2.000  francs  sur  la  saunerie  de  Salins, 


—  61  — 

2.000  francs  sur  les  recettes  des  trésoriers  de  Dole,  Fauco- 
gney,  Vesoul. 


b)  Jean  sans  Peur  enjoint  au  recetseur  général  du  duché  et 
comté  de  Bourgogne^  aux  recenseurs  de  Faucogney  et  du  bail- 
liage de  Ckalon  et  aux  trésoriers  de  Dole,  de  Vesoul  et  de  la 
saunerie  de  Salins  de  payer  immédiatement  à  Catherine  les 
arrérages  en  retard  de  la  rente  susdite. 

Dijon,  1408,  15  novembre  ^ 

Jehan,  duc  de  Bourgongne,  conte  de  Flandre,  d'Artois,  de 
Bourgongne,  palatin,  seigneur  de  Salins  et  de  Matines,  à  noz 
bien  amez  Guillame  Chenily,  receueur  gênerai  de  noz  finances 
en  noz  diz  duchié  et  conté  de  Bourgongne,  Nicolas  Champe- 
nois, nostre  receueur  ou  bailliage  de  Chalon,  Iluguon  Druet, 
nostre  trésorier  de  Dole,  Pierre  le  Monniat,  nostre  trésorier 
de  Vesoul,  Huguenin  Passart,  nostre  trésorier  en  nostre  saul- 
nerie  de  Salins,  et  Simon  Panes,  nostre  receueur  de  Faucoin- 
gny,  salut.  Claux  de  Rosemont,  famillier  et  seruiteurde  nostre 
très  chère  et  amée  suer  la  duchesse  dWusteriche,  nous  a  fait 
exposer  que,  combien  que,  des  long  temps  a,  ycellui  Claux 
soit  venu  par  deçà,  de  par  nostre  dite  suer,  pour  receuoir  les 
arrérages  par  vous  à  elle  deuz,  à  cause  de  vj""  Irans  de  rente 
que  nous  li  auons  assignés  à  pranre,  chascun  an,  à  rachat  de 
soixante  mil  frans,  à  cause  de  son  mariage,  et  que,  pour  rece- 
uoir de  chascun  de  vous  ce  que  vous  lui  deuez,  des  termes 
passez  pour  la  dite  cause,  il  ait  esté  par  pluseurs  foiz  et  enuoié 
par  deuers  vous,  mesmeiuent  pour  estre  paie  par  vous,  rece- 
ueur de  Chalon,  de  trois  mil  frans  qui  lui  sont  deuz  pour  les 
foires  chaudes  de  l'an  mil  cccc  et  vij  et  des  deux  foires  darre- 
nement  passées,  et  aussi  pour  estre  paie  de  viijc  frans  que  vous, 
trésorier  de  nostre  saulnerie,  lui  deuez  de  reste  du  terme  de  la 
Saint  Jehan  darrenement  passée  et  de  vc  frans  que  vous,  tréso- 
rier de  Vesoul,  lui  deuez  du  terme  de  la  Toussains  mil  cccc  vj, 


I.  Arch.  Innsbruck,  Pestarchiv.  Ghronol.  Fridericiuna  (xxxviii).  Oiitr 
Parch.  Etait  scellé  sur  simple  queue.  Le  sceau  manque.  xVu  revers,  d'une 
écriture  cursive  du  xvi*  siècle  :   Clausen  von  Rosmont  der  hcrzog'in  von 
Ostcrreich  d[ijener  zubegaben. 


—  62  - 

neantmoins  il  n'a  peu  estre  paie  de  vous  d'icelles  restes,  jasoit 
ce  que,  par  pluseurs  foiz,  vous  en  aient  escript  les  gens  de 
nos  comptes  à  Dijon,  et  que,  de  par  nous,  en  aiez,  chascun  de 
vous,  exprès  mandement  et  ordonnance  de  paier  la  dite  rente 
aux  termes  ad  ce  ordonnez.  Pour  deffault  duquel  paiement, 
nostre  dite  suer  a,  pour  ce,  enuoié  par  deçà,  à  deux  volages, 
depuis  vn  an  ença,  de  ses  conseilliers  et  officiers,  afin  de  auoir 
les  dites  restes,  pour  conuertir  en  certains  rachas  de  terres 
qu'elle  a  rachetées  pour  elle  et  ses  hoirs  et  elle  acquiter  enuers 
pluseurs  ses  créanciers  qui  lui  ont  preste  finances,  parmi  certain 
proffit  qu'elle  leur  en  doit  faire  tant  qu'elle  tenra  ledit  argent. 
Et  pour  ycellui  deffaut  de  paiement  desdites  restes,  a  souste- 
nuz  pluseurs  grans  frais,  missions,  dommages  et  interestz  et 
encore  plus  pourroit  soustenir,  qui  pouiroit  aussi  redonder  en 
nostre  très  grant  dommage  et  preiudice,  se  par  nous  n'esioit 
sur  ce  pourveu  de  remède,  duquel  le  dit  exposant  nous  a  hum- 
blement supplié.  Pourquoy,  nous,  vueillans  nostre  dite  suer 
estre  paiée  et  contentée  de  sa  dite  rente,  aux  termes  et  par  la 
manière  que  promis  lui  auons  par  noz  lettres  de  la  dite  assigna- 
cion,  voulons,  vous  mandons  et  estroittement  enioingnons  par 
ces  présentes,  et  à  chascun  de  vous,  pour  tani  qu'il  lui  touche, 
que  nostre  dite  suer  vous  paiez  de  ses  diz  arrérages  qui  de 
termes  passez  lui  sont  par  vous  deuz,  et  doresenauant.  à  chas- 
cun terme,  ce  qui  li  sera  par  vous  deu,  à  cause  de  sa  dite  assi- 
gnacion,  senz  plus  autre  mandement  attendre  de  nous  ou 
d'autre,  et  gardez  que  en  ce  ne  faictes  faulte,  sur  quanque  vous 
doiibtez  nous  courrecier,  car  il  nous  en  desplairoit  se  faulte  y 
faisiez  tele  que  par  vostre  deffault  nostre  dite  suer  eust  cause 
de  renuoier  par  deuers  nous.  Nonobstant  quelxconques  excu- 
sacions  d'autres  charges  ou  autres  allegacions  que  vous  pour- 
riez ou  vouldriez  alléguera  rencontre.  Donné  en  nostre  ville 
de  Dijon  le  x\"  jour  de  nouembre  l'an  de  grâce  mil  cecc  et  huit. 
[D'une  autre  écriture  :)  Par  monseigneur  le  duc,  à  vostre  re- 
lacion  :  J.  Bonost.  [Paraphe.] 


-  63  - 


B 

RENTE    RÉDUITE    A   5.600   FRANCS, 

a)  Assignaux  faits  par  Jean  sans  Peur. 

Le  versement  de  4.000  francs  sur  le  capital  est  du  mois  de 
juin  1411.  Récépissé  du  22  (B,  297.  Minute.  Pap.).  Quittance  du 
2b(0rig.,  II,  p.  18,  n.  2).  Jean  sans  Peur  assigna  la  rente  de 
5.600  francs  sur  le  château  et  la  viile  de  Gray  le  27  décembre 
1412  (Ilaril,  p.  65). 

Il  ordonne  que,  si  les  revenus  de  Gray  ne  suffisent  pas  au 
paiement  des  arrérages,  la  trésorerie  de  Dole  paiera  le  sur- 
plus de  la  rente. 

Paris,  1413,  17  août. 

Catherine  déclare  avoir  reçu  le  titre  du  nouvel  assignai. 

Ensisheim,  2  octobre  '. 

[Au  revers  :]  Récépissé  des  lettres  du  nouel  assignai  que 
monseigneur  le  duc  a  fait  à  ma  dame  d'Osterriche  à  Gray,  etc. 

Katherine,  par  la  grâce  de  Dieu  duchesse  d'Osterriche,  etc., 
à  tous  ceulx  qui  ces  lettres  verront,  salut.  Sauoir  faisons  nous 
auoir  receu  les  lettres  de  nostre  très  chier  et  très  amé  frère  le 
duc  dQ  Bourg  oing  ne,  sainnes  et  entières,  contenant  la  forme 
qui  s'ensuit  :  Jehan,  duc  de  Bourgoingne,  conte  de  Flandres, 
d'Artois  et  de  Bourgoingne,  palatin,  seigneur  de  Salins  et  de 
Matines,  sauoir  faisons  à  tous,  comme  traictie  et  accordé  est 
entre  nostre  1res  chiere  et  très  amée  suer  la  duchesse  d'Auster- 
riche,  d'une  part,  et  nostre  chier  et  bien  amé  chancellier  le 
seigneur  de  Courtiuron,  pour  et  ou  nom  de  nous,  d'autre,  que 
nous  auons  à  nostre  deuant  ditte  suer  la  duchesse  d'Auster- 
riche  assis  et  assigné  la  somme  de  cinq  mil  et  six  cens  frans 
de  rente  annuelle  sur  nostre  chastel,  ville  et  appartenances  de 

I.  B,  196.  Orig.  Parch.  Etait  scellé  sur  double  queue. 


_  64  — 

Gray  sur  Soone,   en   nostre  conté  de  Bourgoingne,   en   tant 
comme   en  et  sur  la  ditte  ville  de  Gray  et  es  appartenances 
d'icelle  asseoir  et  assigner  pouons  et  deuons,  et  auec  les  re- 
uenues  de  la  ditte  ville  de  Gray  et  des  appartenances,  en  et 
sur  toutes  les  receptes,  rentes  et  reuenues  de  nostre  trésorerie 
de  Dole,   es  lieux  au  plus  près  de  la  ditte  ville  de   Gray,   si 
comme  tout  ce  est  plus  clerement  comprins  et  contenu  es  let- 
tres que  nous  en  auons  baillie  à  nostre  ditte  suer,  et  comme 
es  dittes  lettres  que  nous  auons  à  nostre  ditte  suer  baillie  sur 
le  dit  assignai  ne  soit  pas  declairie  et  deuisé  que  expressé- 
ment soit  enioint  et  commandé  à  nostre  trésorier  de  Dole,  qui 
à  présent  est,  ne  à  ceulx  qui  y  seront  en  temps  auenir,  qu'ilz 
paiassent,  chascun  an,  la  ditte  somme  de  cinq  mil  et  six  cens 
frans,  en  tant  comme  il  pourra  auoir  de  reste  après   les  reue- 
nues de  la  ditte  ville  de  Gray  et  des  appartenances  d'icelle,  si 
est  que  nous  voulons  et  ordonnons  par  ces  présentes  lettres  et 
commandons  et  enioingnons,  tant  acerles  et  si  expressément 
comme  plus  faire  le  pouons,  à  touz  noz  hommes,  noz  subges  et 
officiers  quelconques  du  dit  Gray  et  des  appartenances  et  à 
nostre  chier  et  bien  amé  Jaquot  Vvrry,    à  présent  nostre  tré- 
sorier de  Dole,  et  à  touz  autres  qui  du  temps  auenir  noz  tréso- 
riers et  officiers  seront  es  lieux  dessus  nommez,  que,  inconti- 
nant,  à  la  veue  de  ces  lettres,  ilz  et  chascun  d'eulx  facent  se- 
rement  stipulez  et  ordonnez  en  la  main  de  nostre  bailli  d'Aual 
de  nostre  dit  conté  de  Bourgoingne,  que  chascun,  en   toute  la 
vie  de  nostre  ditte  suer  durant,  premier  que  à  nous  mesmes  et 
par  deuant  touz  autres,  quelz  qu'  ilz  soient,  ilz  facent,  sens  au- 
cun contredit  et  sens  attendre  ou  demander  aucun  autre  man- 
dement ou  commandement  de  nous  ne  d'autres,  plain  et  entier 
paiement  et  satisfaccion,  chascun  an,  des  diz  v"*  et  vj""  frans  de 
l'ente  annuel,   aux   termes   cy   après  declairez.  c'est  assauoir 
deux  mil  huit  cens  frans  le  jour  de  la  Penthecoste  et  les  autres 
deux  mil  huit  cens   frans  le  jour  de    Toussains,   desquelz  V" 
vj>^  fiuns,   sur  les  tei'mes  de  Penthecoste  dernièrement  passé 
et  de  Toussains  prouchainement  venant  de  l'année  commen- 
çant le  premier  jour  de  januier  dernièrement  passé,  ont  esté 
paiez  par  nostre  dit  trésorier   de   Dole  à   nostre  ditte  suer   la 
somme  de  trois  mille  fi'ans,  et  tout  ce  qu'  ilz  paieront  ainsi  à 
nosire  ditte  suer,  ou  à  son  certain  commandement,  nous  vou- 
lons et  ordonnons  des  maintenant,   par  ces  présentes  lettres, 


-  65  — 

qu'  il  leur  soit  entiereiTient  getlé,  rabatu  et  descompté  touiours 
aux  premiers  coniptes  (ju'  ilz  feront  à  nous  ou  à  iioz  officiers 
generalx  sur  ce  de  par  nous  députez.  Et  sur  ce  quittons  plain- 
nement,  par  ces  présentes  lettres,  pour  nous  et  pour  noz  hoirs, 
à  touiours  mais,  nos  diz  trésoriers  et  autres  officiers  qui  paie- 
ront la  ditte  rente  du  dit  assignai,  de  tout  ce  qu'  ilz  monslre- 
ront  par  lettres  de  quictance  qu'  ilz  en  aient  de  nostre  ditte 
suer,  tout  mal  engin  hor  mis.  Aussi  voulons  nous  et  ordonnons 
par  ces  présentes,  des  maintenant  et  pour  toutes  les  quantes 
foiz  que  le  cas  y  auiendra,  que  noz  officiers  deuant  diz,  soient 
trésoriers  ou  autres,  seront  altérez  et  muez,  ou  depposez 
d'  icelles  offices,  pour  cause  quelconque,  que  nulz  autres  ne 
puissent  estre  trésoriers  ou  officiers  es  diz  lieux,  ne  vser 
d'  icelles  offices,  qu'  ilz  ne  aient  premièrement  fait  le  serement 
en  la  main  de  nostre  dit  bailli,  et  en  la  présence  des  gens  et 
officiers  de  nostre  ditte  suer,  se  presens  y  vuelent  estre,  d'esire 
obeissans  et  de  faire  les  paiemens  du  dit  assignai,  chascun  an, 
aus  diz  lermes,  toute  la  vie  de  nostre  ditte  suer  durant,  sens 
aucuii  mal  engin,  toutes  excusacions  a  ce  contraires  cessans 
et  arrière  mises.  En  tesmoing  de  ce  nous  auons  fait  mettre 
nostre  seel  à  ces  présentes.  Donné  à  Paris  le  xvij"  jour  d'aoust 
l'an  de  grâce  mil  iiij''  et  treze.  Ainsi  signé  :  Par  monseigneur 
le  duc,  vous  presens.  J.  de  Sauls.  En  tesmoing  de  laquelle  re- 
cepcion  nous  auons  fait  mettre  nostre  seel  à  ces  présentes. 
Donné  à  Enses/ieim,  le  second  jour  du  mois  d'octobre,  l'an  de 
grâce  mil  quatre  cens  et  treze. 


b)  Assignaux  faits  par  Philippe  le  Don» 

Le  duc  de  Bourgogne  confirme  l'assignai  en  1420.  Lettres 
confirmatoires  passées  entre  monseigneur  le  duc  et  madame 
d'Austeriche,  sa  tante,  le  xxij*  de  juing  mcccc  et  vint  (B,  296*). 

Il  étend  l'assignai  : 

!•  En  14iil,  à  Montmirey,  Saint-Aubin,  Chaussin,  Charrey; 


I.  Orig.  Pareil.  Scellé  sur  doubles  queues  de  trois  sceaux  ronds,  le 
grand  sceau  eu  cire  rouge  de  Philippe  le  Hou,  le  sceau  en  cire  roviire  de 
Catherine,  le  sceau  en  cire  brune  du  bailli  de  Dijon. 


-  66  — 

2"  Le  26  mai  1422,  àla  saunerie  de  Salins  (NPA.,  XXXII,  11% 
1428,  18  avril,  fol.  xlviij,  v°.  Deux  documents^  p.  24). 

3»  Le  13  février  1424,  à  Verdun,  Saint-Seine  sur-Vingeanne, 
Lavans  et  Orchamps. 

Salaire  alloué  à  Etienne  le  Goux,  clerc,  demeurant  à  Dijon, 
«  pour  avoir  escript  deux  minutes  et  la  grosse  d'un  mandement 
sur  le  fait  de  l'assiete  et  prisée  des  villes  et  terres  d'Orchamps, 
Gendrey,  Lavans  et  autres  terres  bailliees  de  par  mon  dit  sei- 
gneur [le  duc  de  Bourgogne]  à  ma  dame  d'Osteriche.  Pour  ce, 
par  mandement  de  mes  dis  seigneurs  des  comptes  donné 
XXV»  d'auril  mil  iiij'^xxv  après  Pasques.  »  (B,  1628,  fol.  ix'^^'vii, 
v").  Au  dit  Jaquot  [Poisot,  demeurant  à  Dijon]  la  somme  de 
quarante  solz  tournois  à  lui  ordonnée  et  tauxée  par  mesdis- 
seigneurs  des  comptes  auoir  en  oultre  la  somme  de  six  frans 
qu'il  a  eu  de  madame  d'Osteriche,  pour  avoir  escript  en  papier 
et  parchemin  toutes  les  minutes,  lettres  closes  et  patentes, 
qu'il  a  conuenu  faire  tant  pour  la  seurté  de  mon  dit  seigneui' 
que  pour  ma  ditte  dame  sur  la  deliurance  faitte  à  ma  ditte  dame 
des  chastellenies  de  Verdun,  Saint  Seigne  sur  Vingenne,  Or- 
champs,  Lauans  et  leurs  appartenances.  Pour  ce,  par  mande- 
ment de  mesdisseigneurs  des  comptes  donné  le  xxj'  jour  de 
juing  miiij'^xxv  cy  rendu,  auec  quittance  du  dit  Jaquot  escripte 
au  doz  du  dit  mandement,  requise  par  icellui,  xl  solz  (fol.ix''''xv,v*). 
A  Jehan  Gueniot,  auditeur  des  comptes  de  monseigneur  le  duc 
de  Bourgoingne  à  Dijon,  la  somme  de  vnze  frans,  Jehan  Gros, 
procureur  de  mon  dit  seigneur,  dix  frans,  et  Berthelot  Lambin, 
notaire  publicjue,  demeurant  au  dit  lieu  de  Dijon,  cinq  frans  et 
demi,  à  eulx  tauxés  par  messeigneurs  des  comptes,  en  oultre 
leurs  gaiges  ordinaires,  et  par  leurs  lettres  patentes  données  à 
Dijon  le  xviij'  jour  de  may  mil  iiij'xxv,  pour  pluseurs  journées 
et  vacacions  par  eulx  faictes  de  l'ordonnance  de  mes  dis  sei- 
gneurs des  comptes,  à  auoir  fait  les  prisées  des  terres  et  reue- 
nues  d' Orchamps,  Gendreij,  Lauans  et  Saint  Seigne  sur  Vin- 
genne. bailliees  de  par  mon  dit  seigneur  et  madame  d'Osteri- 
che,  sa  tante,  en  appoinctement  des  terres  que  monseigneur  lui 
a  ordonnées  sur  son  mariaigo,  et  quatre  frans  que  les  dessus 
diz  ont  paies  pour  les  despons  de  pluseurs  personnes  venues 
deuers  eulx,  à  leurs  niandemens,  pour  eulx  informer  sur  la 
valeur  des  dites  terres,  pour  plus  seurement  faire  la  dite  prisée, 


-  67  — 

ainsi  que  de  ce  apport  par  les  dites  lettres  de  mes  dis  soigneurs 
des  comptes,  auec  quictance  des  dessus  nommez  escriple  au 
dos  d'  icolies  lettres,  (jui  sont  ataichéos  à  deux  mandemons  pa- 
ïens de  mon  dit  seigneur  seruans  à  la  matière,  tout  cy  rendu. 
Pour  ce,  paie  par  ledit  receueur  aux  dessus  nummez  pour  les 
parties  dessus  dites  xxx  frans  demi 

(B,  1G28,  fol.  ix^'^xviij,  r"). 

A  Viuien  de  Home,  cheuaucheur  de  l'escuierie  de  mon  dit 
seigneur,  la  somme  de  dix  huit  gros,  pour  auoir  porté  certaines 
lettres  de  par  mes  dis  seigneurs  des  comptes,  touchant  le  fait 
des  terres  bailliees  à  madame  d'Osteriche,  par  deuers  monsei- 
gneur le  chancellier,  que  l'en  disoit  estre  à  Os^^m.  Pour  ce,  par 
mandement  de  mes  dis  seigneurs  des  comptes  donné  xxv^  de 
may  iiij'^xxv  et  quictance  du  dit  mandement  cy  rendue,  xviij  gros 
(Fol.  xij^%  v°). 

40  Lq  |er  août  1425,  à  GermoUes,  dont  Givry  est  une  dépen- 
dance. 

Philippe  le  Bon  est  débiteur  envers  Catherine  :  1"  d'une  rente 
de  5.600  francs  assignée  sur  plusieurs  de  ses  terres  au  comté 
de  Bourgogne^  et,  pour  le  surplus,  sur  le  trésor  de  Dole,  jus- 
qu'à concurrence  d'une  somme  de  88  livres,  9  sous,  10  deniers 
tournois;  2"  de  l'arriéré  d'une  partie  de  cette  rente  assignée 
jusqu'à  concurrence  de  2.000  livres  tournois  sur  la  saunerie 
de  Salins,  cet  arriéré  se  montant  à  1 .100  Jranes.  Leduc  règle 
sa  dette  par  une  convention  avec  sa  créancière.  Celle-ci  pren- 
dra 600  francs  de  l'arriéré  sur  la  saunerie  de  Salins.  Reste 
1.100  Jranes  et  la  rente  sur  le  trésor  de  Dôle.  Philippe  assi- 
gne à  Catherine  le  château  de  GermoUes,  les  revenus  de  ce 
château  et  de  la  terre  de  Montaigu,  estimés  ensemble  400  li- 
vres. Catherine  pourra  faire  sa  résidence  au  château  de  Ger- 
moUes. Elle  percevra  les  revenus  de  GermoUes  et  de  Montaigu 
comme  suit.  Les  revenus  lui  appartiendront  jusqu'à  entier 
paiement  de  la  somme  de  1.100  Jranes.  Elle  prendra  aussi  sur 
eux  le  complément  de  rente  payé  auparavant  par  le  trésor  de 
Dôle  qui  est  désormais  déchargé. 


—  68  — 

Dijon,  1425,  l'^aoùt^ 

Phi  lippe,  duc  de  Bourg  oiîig  ne, conte  de  Flandres,  d'A  rtois  et  de 
Bourgoingne,  palatin,  seigneur  de  Salins  et  de  Malines,-d  tous 
ceulx  qui  ces  lettres  verront,  bnlut.  Sauoir  faisons, comme  na- 
gaires  nostre  très  chiere  et  très  amée  compaigne  la  duchesse 
et  nostre  très  chiere  et  très  amée  tante  la  duchesse  d'Austeri- 
ehe  aient  été  assemblées  en  la  ville  de  Mirebel,  entre  Dijon  et 
Gray,  et  illec,  en  la  présence  de  nostre  amé  et  féal  cheuallier 
et  chancellier  le  seigneur  d'Authume,  nostre  dite  tante  se  soit 
complainte  de  pluseurs  choses,  et  entre  les  autres  de  Tassiete 
de  cinq  mille  et  six  cens  liures  tournois  de  rente  que  lui  auiens 
fait  baillier  et  assigner  sur  pluseurs  de  noz  terres  et  seigneu- 
ries en  nostre  dit  conté  de  Bourgoingne  et  ailleurs  et  aussi  de 
la  somme  de  enuiron  xvij''  francs  que  lui  dénions  pour  reste  de 
iijï"  francs  qui  deuz  lui  estoient  de  ij'"  liures  tournois  que  elle 
prenoit  nagaires  par  an  en  nostre  saulnerie  de  Salins,  pour 
partie  des  diz  v"  vj'^  liures,  et  procedoient  iceulx  iij""  liures  pour 
les  termes  de  Noël  mil  ccc  xxiij.  Saint  Jehan  Baptiste  et  Noël 
mil  cccc  xxiiij  '^.  Et  de  laquelle  somme  de  xvij*^  francs  1  auons 
faicte  appoinctier  de  la  somme  de  vj'  francs  sur  nostre  dite 
saulnerie  de  Salins,  qui  se  paieroit,  c'est  assauoir  en  la  fin  des 
mois  de  septembre,  octobre,  nouembre  et  décembre  prouchai- 
nemenl  venans,  en  la  fin  d'un  chascun  mois,  c  IVancs,  et  en  la 
fin  des  mois  de  feurier  et  de  mars  ensemble,  ij*"  francs.  Ainsi 
reste  qu'elle  maintient  encores  à  elle  eslre  deuz  des  diz  xvij' 
francs,  la  somme  de  xj''  francs,  en  requerrant  le  paiement  d'i- 
ceulx  xj*^  francs.  Et  après  pluseurs  paroles  sur  ce  eues  entre 
noz  dite  compaigne  et  tante,  et  en  la  présence  que  dessus,  a 
esté  traictie  et  appoinctie  auec  icelle  nostre  tante,  et  de  son 
consentement,  que,  par  manière  de  prouision  et  jusques  ad  ce 
que  par  nous  en  soit  autrement  ordonné,  icelle  nostre  tante 
aura  pour  faire  sa  demourance  nostre  chastel  de  Gernioles'^j 

I.  Livre  des  niiMuoiros,  IdI.  viij  ^^^  xij  (17O),  r".  I/aïuion  minirr.o  i\  ^^x  et 
xij  est  bille. 

•2.  |Eii  inarg'e,  de  deux  autres  éerilures  de  ré|)0([ue  :|  Gcrnwlcs,  l)aillie  à 
ma  dame  d'Aiislcrrichc  par  les  eoudieions  ey  deelairees.  —  Ces  lellres 
n'ont  point  sorti  leur  ell'et  pour  ce  que  ma  dite  dame  trespassa  le  xxvj  de 
januier  eccc  xxv  (i4'Jt),  n.  st.)  el  ne  la  praure.el  aussi  elle  a  institué  mon- 
seigneur le  duc  son  neueur  son  héritier  seul  vi  pour  le  tout. 

3.  SaOne-et-Loire,  arr.  de  Clialon-sur-Saône,  eaut.  île  Givry,com.  de  Mel- 
lece}' . 


-  69  — 

ensemble  toutes  les  rentes,  reuenues,  profïis  et  emolumens  ap- 
partenans  à  icellui  nostro  chastel,  auec  les  rentes  et  reuenues 
quelconques  que  auons  à  Montagu^  près  du  dit  Germoles,  tant 
en  ordinaire  comme  en  gruerie,  pour  le  pris  et  somme  de  iiij" 
liures  tournois  de  rente  par  an,  à  commancier  de  leuer  icelles 
rentes  pour  la  dite  somme  le  premier  jour  de  januier  prouchai- 
nement  venant,  pour  et  en  lieu  de  iiij''''  viij  liures  ix  solz  x  de- 
niers tournois  2,  dont  elle  estoit  assignée  sur  nostre  trésor  de 
Dole  pour  le  parpaiement  de  l'assignacion  des  dites  v"  vj°  liu- 
res de  rente.  Item  de  xx  liures  tournois  que  elle  sera  tenue  de 
paier,  chascun  an,  au  cappitaindu  chastel  du  dit  Montagu,  pour 
ses  gaiges  dadit  office,  lequel  chastel  nous  retenons  en  nostre 
main.  Et  le  demeurant  d'icelles  iiijMiures  montant  à  ij"  iiij""  xj 
liures  x  solz  ij  deniers  tournois  nostre  dite  tante  retendra  et 
receura  par  sa  muin  sur  et  en  déduction  et  jusques  ad  ce  que 
elle  sera  parpaiée  des  dis  xj"=  francs.  Et,  elle  parpaiée  de  la  dite 
reste  de  xj"  francs,  les  dis  ij''  iiij""  xj  liures  x  solz  ij  deniers 
tournois  de  rente  restans  desdis  iiij*'  liures  tournois  seront  et 
retourneront  à  nous    et  les  receura  de  là  en  auant  nostre  rece- 
ueur  de  Chalon  et  ne  demourra-à  nostre  dite  tante  que  la  dite 
somme  de  iiii""  viij  liures  ix  solz  x  deniers  tournois  et  les  xx 
liures  pour  le  dit  cappitain  de  Montagu  sur  lesdites  reuenues  de 
Germoles  et  Montagu.  Et  moyennant  cest  appointtement  nos- 
tre trésorerie  de  Dole  sera  et  demourra  deschargie  d'icelles  iiij'"' 
viij  liures  ix  solz  x  deniers  tournois  pour  l'année  commençant 
le  dit  premier  jour  de  januier  prouchainement  venant  et  de  là 
en  auant.  Et  en  demourront  chargées  les  dites  reuenues  de 
Germoles  et  de  Montagu  pareillement  que  en  estoit  la  dite  tré- 
sorerie. Item  aura  icelle  nostre  tante  sa   dite  demourance  en 
nostre  dit  chaste!  de  Germoles^  comme  dit  est,  et  y  pourra  aler 
faire  sa  dite  demourance  présentement  et  touteftbiz  qu'il  lui 
plaira  et  y  commettre  chastellain  et  cappitain  telz  que  bon  lui 
semblera,  qui  soit  nostre  homme  et  subgiet,  et  tiendra  icellui 
nostre  chastel  auec  les  vignes  qui  nous  appartiennent,  assises 
et  situées  es  finages  des  diz  Germoles  et  Montagu,  franche- 
ment et  sans  aucune  prisée,  à  commancier  à  tenir  lesdites  vi- 
gnes et  en  faire  les  fruis  siens  des  le  dit  premier  jour  de  jan- 


1.  Montaig-u,  mêmes  dép.,  tirr.  el  ciinl.,  com.  tU'  Couclu's. 

2.  Fol.  viij_xx  xij,  v°. 


-  70  — 

uier  prouchainement  en  auant.  Lesquelz  chastel  de  Germoles 
et  vignes  elle  sera  tenue  de  maintenir,  soustenir,  faire  et  rendre 
en  bon  et  souffisant  estât,  à  ses  propres  fraiz,  missions  et  des- 
pens,  et  aussi  la  haulte  justice,  moyenne  et  basse  et  collacion 
de  bénéfices,  pareillement  et  semblablement  comme  elle  a  es 
autres  terres  que  bailliees  lui  auons  en  noz  diz  duchie  et  conté 
de  Bourgoingne  et  reserué  à  nous  les  aydes,  fiefz  et  toute  sou- 
ueraineté.  Si  donnons  en  i  mandement  à  noz  amez  et  feaulx  les 
gens  de  noz  comptes  à  Dijon  que  nostre  dite  tante  facent, 
seuffrent  et  laissent  joir  et  vser  par  manière  de  prouision, 
comme  dit  est,  des  choses  dessusdites  et  dependences  d'icel- 
les,  en  prenant  d'icelle  nostre  tante  lettres  ad  ce  appartenans, 
et  ces  dites  présentes  enregistrent  en  la  chambre  de  noz  diz 
comptes.  Mandons  en  oultre  à  tous  noz  autres  justiciers  et 
officiers  que  à  icelle  nostre  tante,  es  choses  dessusdites,  obéis- 
sent et  entendent  diligemment.  Car  ainsi  nous  plaist  il  et  vou- 
lons estre  fait.  Nonobstant  quelzcvnques  ordonnances,  mande- 
mens  ou  deffenses  ad  ce  contraires.  En  tesmoing  de  ce  nous 
auons  fait  mettre  nostre  seel  à  ces  présentes.  Donné  à  Dijon, 
le  premier  jour  d'aoust,  l'an  de  grâce  mil  cccc  vint  et  cinq. 
Ainsi  signé  :  Par  monseigneur  le  duc,  à  vostre  relacion. 
T.  Bouesseau  ^. 

Collatio  facta  fuit  cum  originali  signato  et  sigillato  ut  supra, 
retento  in  caméra  compotorum  Diuioni  et  posito  in  ligacia  lit- 
terarum  tangencium  terras  positas  extra  manus  domini,  que  qui- 
dem  ligacia  ponitur  in  coiïreto  thesauri  iija  augusti  mccccxxv». 

Per  me  /.  de  Velery  [Paraphe].  Et  me  G.  Courtot  [Para- 
phe]. 

Item  s'ensuit  l'exécutoire  de  messeigneurs  des  comptes  à 
Dijon  sur  les  lettres  dessus  declairées,  dont  la  minute  est  mise 
auec  les  dites  lettres. 

Les  gens  des  comptes  de  monseigneur  le  duc  de  Bourgoingne 
à  Dijon  au  bailli  de  Chalon,  son  lieutenant,  au  receueur  du  dit 
bailliage,  au  chastellain  de  Germoles  et  de  Montagu,  et  à  tous 
les  autres  justiciers  et  officiers  de  nostre  dit  seigneur,  et  à 
chascun  d'eulx,    si  comme  à   lui   appartient,   sur   ce   requis, 


I.  Fol.  viij^>:  \iij  (177),  r".  l/aiicii*ii  luimt-r»)  i\^^  et  xiij  est  liiirr. 
a.  Ce  qui  suit  e^l  d'une  autre  écriture. 


—  71  — 

salut.  Nous  auons  veues  les  lettres  patentes  de  nostre  dit  sei- 
gneur, desquelles  la  teneur  s'ensuit  :  Philippe,  etc.,  par  vertu 
et  auctorité  desquelles  lettres  nous  vous  mandons,  et  à  chas- 
cun  de  vous  si  comme  à  lui  appartient,  que  les  dites  lettres 
vous  entérinez  et  acomplissez,  en  lessant  et  souffrant  joïr  et 
vser  ma  dite  dame  àWusterriche  des  chastel  de  Germoles,  vi- 
gnes et  rentes  qui  y  appartiennent  et  des  vignes  et  rentes  de 
Montagu,  à  commencier,  quant  à  leuer  lesdites  rentes  le  pre- 
mier jour  de  januier  prochainement  venant,  tout  selon  et  par 
la  forme  et  manière  que  contenu  est  esdites  lettres  et  que  nos- 
tre dit  seigneur  le  veult  et  mande  par  ycelles,  car  nous  auons 
prins  et  retenu  par  deuers  nous  lettres  de  ma  dite  dame  par  la 
quelle  elle  a  pour  agréable  le  contenu  en  ycelles  lettres.  Et  par 
rapporter  par  vous,  chastellain  du  dit  Germoles,  copie  ou  vidi- 
mus  de  ces  présentes  collacionné  en  la  chambre  des  diz  comptes, 
ou  soubz  seel  autentique,  vous  en  serez  et  demourrez  quittes  et 
deschargiez  en  voz  comptes  par  la  manière  qu'il  appartient.  Et 
ces  présentes  auons  fait  enregistrer  tout  au  long  ou  Hure  des 
mémoires  estant  en  la  chambre  des  diz  comptes,  fol.  ix'^'xij  et 
xiij.  Donné  en  la  chambre  desdiz  comptes  le  second  jour  d'aoust 
l'an  mil  cccc  xxv. 

XI 

Itinéraires  de  Catherine. 

1404-1426. 

1404.  Ensisheim,  26  février  (Orig.,  II,  8),  30  mai  (RUB.,  II, 
697).  —  1406.  Ensisheim  (Bôhm,  PJirt,  p.  80j,  18  janvier,  14  mars 
(RUB.,  II,  706,  709  a).  Fribourg  en  Brisgau,  27  mai  {RUB., 
II,  713  a  ;  III,  1188).  Neustadt  dans  la  Forêt-Noire,  29  mai 
(RVB.,  II,  714).  —  1407.  Vienne,  10  avril  (1189).  —  1408.  Krems, 
8  juin  (Flartl,  p.  60).  —  1409.  Vienne,  13  septembre  (NPA.,  VIII, 
1»),  9  novembre,  16  décembre  (NPA.,  IX,  7»)  —  1410.  Vienne, 
5  janvier  (Ibid.).  Revient  de  Vienne  à  Ensisheim  avant  le  29  sep- 
tembre (Basl.  C/iron.,  V.  p.  143).  —  1411.  Ensisheim,  7  mai 
(RUB.,  111,36).  Luxeuil,  16  mai  (NPA.,  XII,  2").  Ensisheim, 
1«'  juin  (NPA.,  XII,  3°),  22  et  25  juin  (X,  2«,  B,  a).  —  1412. 
Ensisheim,  9  février  {RUB.,  III,  50),  8  mars  (ôl),  1"  mai 
(Orig.,  II,  9).  Rheinfelden,   12  mai  (Hartl,    p.  65).   Ensisheim, 


-  72  — 

7  septembre  (NPA.,  XVI,  3%  B,  note).  —  1413.  Ensisheim, 
2  avril  (RUB.,  III,  73).  Délie,  13  septembre  (NPA.,  XV,  3°). 
Ensisheim,  2  octobre  (NPA.,  X,  2",  B,  a).  —  1414.  Ensisheim, 

19  mai  (RUB.,  ÏII,  96).  Belfort,  2  décembre  (110).  — 1415.  Belfort, 
17  avril  (122  a).  Dijon,  4  novembre  (130),  26  décembre  (133).  — 
Les  renseignements  font  à  peu  près  défaut  pour  les  années 
suivantes  jusques  et  y  compris  1421.  Catherine  était  à  Dijon  le 

20  janvier  1417  (156),  à  Rouvre  à  la  fin  du  mois  de  février  ou 
dans  les  premiers  jours  de  mars  (NPA.,  XXI,  2°)  et  à  Gray  en 
juillet  1421  (Jules  Marc,  L'avènement  du  chancelier  Rolin, 
Dijon,  1906,  p.  14,  n.  3).  —  1422.  Belfort,  19  octobre  (Hartl, 
p.  72).  —  1423.  Belfort,  fin  février,  commencement  mars,  fin 
mai,  commencement  juin  (NPA.,  XXX,  1°,  2").  Quitte  Belfort 
pour  aller  à  Ensisheim,  21  septembre  (Deux  documents,  pp. 
19  s.).  S'y  trouve  en  octobre  (NPA.,  XXX,  3°),  le  jeudi  avant 
Norl  (B,  1639,  fol.  liv,  r\  Cpr.  NPA.,  XXX,  4°),  le  28 décembre 
(Comptes,  p.  25).  —  1424.  Ensisheim,  12  février,  4  et  8  août, 
(PP.  31,  33,  51,  60).  Arrive  à  Belfort  le  21  août,  venant  d'Ensis- 
heim  «  pour  aler  en  ses  pays  de  Bourgoingne  »,  y  séjourne  jus- 
qu'au 24;  elle  est  à  Lure  le  25  (PP.  53,  61).  Cependant  elle 
donne  deux  mandements  à  Ensisheim,  l'un  le  22,  l'autre  le  25 
(P.  52).  Gray,  27  août,  23,  24  novembre  (PP.  53,  61,  62).—  1425. 
Gray,  10,  11,  26  janvier,  4  février  (PP.  54,  61).  Dijon,  20  février 
(Ibid.  et  p.  61).  Gray,  7,  10  mars  (PP.  55,  61).  Elle  revient  encore 
en  Alsace  et  retourne  en  Bourgogne.  Le  compte  de  Bur- 
chard,  qui  commence  au  11  mars,  mentionne  une  selle  prise  à 
Massevaux  pour  un  cuisinier  de  Catherine,  quand  elle  s'en  alla 
dernièrement  en  Bourgogne  (P.  22).  Gray,  20  avril,  19  mai,  21, 
30  juin,  10  juillet  (PP.  55,  56  ,  fin  septembre.  Jacques  de  Vil- 
1ers  part  de  Dijon  le  24  septembre  pour  aller  à  Gray  notifier  à 
Catherine  la  mort  de  Bonne  d'Artois,  seconde  femme  de  Phi- 
lippe le  Bon,  arrivée  le  17  du  même  mois.  Il  vacque  à  ce  voyage 
huit  jours  entiers  (NPA.,  XXX,  3°).  5  novembre  (Comptes,  p. 
51).  Décembre  (P.  20).  Environ  Noël  (P.  10).  —  1426.  Gray, 
janvier  (NPA.,  XXXII,  1'}. 


-  73  — 

XII 
La  convention  de  Luxeuil. 

1411  (n.  st.),  14  février-juin. 
1° 

Jean  sans  Peur  ordonne  à  Marguerite  de  Bat^ière,  sa  femme, 
de  se  rendre  auprès  de  Catherine  pour  traiter  la  question 
de  la  dot  et  du  douaire  de  Catherine^  ainsi  que  celle  du 
comté  de  Ferrstte.  Il  promet  de  ratifier  ce  que  fera  sa 
femme. 

Gand,  14  février*. 

Jehan,  duc  de  Dourgoingne,  conte  de  Flandres,  d'Artois  et 
de  Bourgoingne,  palatin,  seigneur  de  Salins  et  de  Matines,  à 
nostre  très  chiere  et  très  amée  compaigne  la  duchesse,  salut 
amiable  et  dileccion  très  fauorable.  Comme  pour  pluseurs 
grandes  et  pondereuses  charges  et  occupacions  que  depuis 
nostre  derrenier  partement  de  Paris  nous  sont  survenues  et  de 
jour  en  jour  surviennent,  nous  ne  puissons  estre  ne  aler  par 
deuers  nostre  très  chieie  et  très  amée  sueur  la  duchesse  dMMS- 
terriche  et  vous  si  prestement  comme  empris  et  ordonné 
l'auons,  qui  nous  tourne  a  très  grant  desplaisance  et  non  sanz 
cause,  mesmement  pour  le  très  grant  et  ardant  désir  que  nous 
auons  de  veoir  la  ditte  belle  sueur  et  vous,  et  pour  aussi  enten- 
dre et  vacquer  à  l'expedicion  de  pluseurs  grandes  et  grosses 
besongnes  que,  par  sa  courtoisie  et  bonté,  elle  et  nous  auons  à 
faire  ensemble,  nous  qui  en  vous  auons  de  toutes  choses  grei- 
gneur  et  plus  entière  confidence  que  en  personne  viuant,  ainsi 
que  auoir  deuons,  confians  bien  à  plain,  comme  de  nous  mes- 
mes,  de  vostre  bonne  prudence  et  discrecion,  vous  signilFions 


I.  B.  29fi.  Orig.  Pareil.  Scellé  sur  double  queue  du  jîrand  seeau  en  cire 
rouge  du  duc  de  Bourgogne,  le  sceau  presque  enlièrenieut  détruit.  —  De 
deux  écritures  de  l'époque,  au  revers  :  Puissance  pour  traictier  auecques 
ma  dame  d'Osterriche  de  son  dot  et  douaire,  etc.  Puissance  pour  tractie 
auecques  ma  dame  d'Osterriche  de  son  dot  et  douaire,  etc. . 


—  74  — 

qu'il  nous  plaist  et  voulons  que  par  deuers  la  dite  belle  sueur 
vous  vous  transportez,  pour  icelle,  en  nostre  absence  et  de  par 
nous,  veoir  et  visiter,  et  auec  elle  traittiez,  besongniez,  faittes 
et  accomplissez  tant  sur  le  fait  de  son  dot  et  douaire  comme  de 
la  conté  de  Ferrettes,  et  autrement  en  toutes  choses  quelxcon- 
ques,  tout  ce  que  nous  mesmes  y  ferions  et  faire  pourrions,  se 
presens  y  estions  en  propre  personne,  car  de  ce  faire  vous 
donnons  plain  pouoir  et  auctorité  par  ces  présentes,  en  pro- 
mettant par  icelles,  en  bonne  foy  et  soubz  l'obligacion  de  touz 
noz  biens  meubles  et  immeubles,  presens  et  aduenir,  de  tenir, 
entretenir,  auoir  agréable,  entériner  et  acomplir  tout  ce  qui 
entre  la  dite  sueur  et  vous  sera  fait,  traittie,  passé,  accordé, 
promis  et  enconuenancie,  sanz  aler  ne  venir  à  rencontre,  par 
nous  ne  noz  successeurs,  ores  ne  ou  temps  aduenir,  en  quel- 
que manière  que  ce  soit.  En  tesmoing  de  ce  nous  auons  fait 
mettre  nostre  seel  à  ces  présentes.  Donné  en  nostre  ville  de 
Gand,  le  xiiij""'  jour  de  feurier,  l'an  de  grâce  mil  eccc  et  dix. 

[Sur  le  repli  :] 

Par  monseigneur  le  duc  estant  en  son  grant  conseil, 
ouquel  vous  et  pluseurs  autres  estiez. 

[Signé  :]  Gignier  n  [Paraphe.] 
[Sur  l'attache  du  sceau  :] 
Pour  ma  dame. 


CouGention  entre  Marguerite  de  Bavière  et  Catherine  relative 
au  traité  de  mariage  de  celle-ci.  1"  Par  suite  de  ce  traité,  Jean 
sans  Peur  doit  à  Catherine  60.000  francs.  Il  lui  ajait pour 
cela  une  assignation  de  6.000  Jrancs  de  rente.  On  proposera 
au  duc  de  Bourgogne  de  livrer  à  sa  sœur  des  terres  dans  le 
duché  ou  le  comté  de  Bourgogne  jusqu  à  la  valeur  de  6.000 
francs  de  revenu.  2"  On  proposera  au  mari  de  Catherine 
d'abandonner  le  comté  de  Ferrette  au  duc  de  Bourgogne  qui 
le  gouvernera  au  nom  et  au  profit  de  Léopold,  de  Catherine 
et  de  lui-même,  dans  la  mesure  de  leurs  intérêts  respectijs.  On 
tâchera  d'obtenir  de  Léopold  qu'il  autorise  le  duc  de  Bour- 
gogne à  racheter  les  gageries  du  comté  de  Ferrette  et  à  les 
retenir  Jusqu'à  restitution  de  la  dot  de  Catherine  faite  en- 


—  75  — 

tièreinent  en  une  seule  fois.  3°  La  valeur  des  gagerics  ainsi 
rachetées  sera  déduite  de  l'assignation  susdite  à  J aire  dans 
le  duohé  ou  le  comté  de  Bourgogne.  Ces  gageries  seront  à 
Catherine  comme  si  Léopold  avait  fait  sur  elles  assignai  de 
dot,  en  supposant  les  deniers  dotaux  réellement  versés.  Léo- 
pold et  Catherine  promettront  à  Jean  de  lui  céder  les  actions 
tendant  au  rachat  des  gageries  et  de  lui  remettre  tous  les 
titres  concernant  la  faculté  de  rachat  à  V Assomption  pro- 
chaine. 4°  Quant  aux  arrérages  réclamés  par  Catherine  à 
sonjrére,  il  lui  sera  remis  4.000  francs  à  Belfort  le  lende- 
main de  la  Pentecôte  (1"  Juin).  Si  Léopold  accepte  la  pré- 
sente convention,  ils  viendront  en  déduction  desdits  arré- 
rages. Sinon,  ils  seront  imputés  sur  la  partie  du  capital 
dotal  restant  due  et  Léopold  fera  assignai  de  400  Jrancs  de 
revenu  annuel  au  duc  de  Bourgogne,  au  profit  de  Catherine 
et  de  ses  enjants  à  naître,  et,  à  leur  déjaut,  au  profit  du  duc 
de  Bourgogne,  conjormément  au  traité  de  mariage.  En  ce  qui 
concerne  le  surplus  des  arrérages,  la  duchesse  de  Bourgogne 
Jera  son  possible  auprès  de  son  mari  pour  que  Catherine 
obtienne  satisjaction. 

Luxeuil,  16  mai  '. 

1°  Domina  ducissa  Burgundie  suos  destinabit  ambassiatores 
domino  duci  Burgundie,  exposituros  si  placuerit  ei  quod,  de 
presenti,in  ducalu  et  comitatu  Burgundie  vel  altero  eorumdem, 
certe  terre  nominande  ei  eiigende  vsque  ad  valorem  sex  mi- 
lium  francorum  tradantur  et  in  manibus  domine  ducisse  Aus- 
trie  ponantur  pro  ea  et  ad  commodum  ipsius  et  heredum  suo- 
rum  naturalium  et  legitimorum  ex  proprio  corpore  suo  pro- 
creandoriim,  quousque  dictus  dominus  dux  Burgundie,  seu 
sui  heredes,  vel  ab  ipso  causuni  habentes  vel  habituri  in  futu- 
rum,  de  summa  sexaginta  mille  francorum  eidem  domine  du- 
cisse Austrie,  aut  suis  heredibus  predictis,  satisfecerint,  secun- 
dum  formam  et  tenorem  litlerarum  tam  de  et  super  matrimonio 
dictorum  dominorum  ducis  et  ducisse  Austrie  ({uara  super  re- 
demptione  sex  mille  francorum  annui  redditus  eidem  domine 
ducisse  Austrie  pro  dicta  somma  Ixta  mille  francorum  dudum 
assignatorum  confectarum,  hocmediante  quod  dicta  domina  du^ 

I,  B.  ayC.'Orig.  Parch. 


-  76  - 

cissa  Austrie  renunciabil  eidem  assignacioni  sibi,  ut  prefertur, 
facte  et  omnibus  litteris  et  contractibus  super  eadem  confec- 
tis. 

2"  Et  similiter  dicta  domina  Austrie  suos  ambassiatores  ad 
dominum  conthoralem  suum  transmittet  ad  sciendum  si  suum 
fuerit  beneplacitum  quod  comitatus  Ferretarum  ex  nunc  in  gu- 
bernacionem  et  regimen  domini  ducis  Burgundie,  ad  ipsum 
comitatum  regendum  et  gubei'nandum  nomine  et  ad  commo- 
dum  dictorum  dominorum  ducis  et  ducisse  Austrie,  ac  ipsius 
domini  ducis  Burgundie,  prout  ad  ipsos  et  quenlibet  ipsorum 
pertinebit,  ponatur,  et  eciam  ad  obtinendum  ab  ipso  domino 
duce  Austrie  consensum  quod  dictus  dominus  dux  Burgundie, 
ad  sui  et  heredum  suorum  et  causam  ab  eo  habencium  et  habi- 
turorum  vtilitatem  et  commodum,  possit  omnes  gaigerias,  seu 
census  et  redditus  dicti  comitatus  Ferretarum  quibuscunque 
personis  invadiatos,  debitos,  seu  pignoratos,  super  terris  et  do- 
miniis  dicti  comitatus,  reddimere  seu  luere,  et  eosdem  censas, 
redditus  et  gaigerias  tenere  et  possidere  quousque  dicto  do- 
mino duci  Burgundie,  suis  heredibus,  aut  ab  ipso  causam  ha- 
bentibus  vel  habituris,  de  tota  pecunie  somma  tam  per  dictum 
dominum  ducem  Burgundie  quam  suos  predecessores  in  dictis 
luitione,  redemptione  et  pro  dote  dicte  domine  ducisse  tradiia 
et  tradenda,  fuerit  plenarie  et  simul  et  semel  salisfactum. 

3°  Item,  si  contingat  predictum  dominum  ducem  Burgundie 
luere  seu  reemere  quoscunque  redditus  seu  gaigerias  dicti  co- 
mitatus Ferretarum  pro  quaciinque  pecunie  quantitate,  dicti 
dominus  dux  et  domina  ducissa  Austrie  tenebuntur  ipsos  red- 
ditus, pro  quantitate  et  valore  annuis  eorundcm,  recipere  et 
tantumdem  diminuere  seu  minus  recipere  de  assignacione 
sex  mille  francorum,  vt  prefertur,  assignandorum  in  dictis 
ducatu  et  comitalu  Burgundie.  Quodque  dicti  redditus  seu 
gaigerie  sic  reempteet  tradite  predicte  domine  ducisse  Austrie 
cèdent  sibi  pro  quantitate  et  valore  annuis,  prout  assignale 
in  dicto  comitatu  Ferretarum  lieret,  si  pecunia  dotalis  reali- 
ter  traderetur,  juxla  contractum  matrimonii  inter  ipsos  do- 
minos ducem  et  ducissam  Austrie  celebrati,  pro  eadem  domina 
ducissa  et  eius  heredibus  de  suo  proprio  corpore  légitime  pro- 
creatis,  nec  non  pro  dicto  domino  duce  Burgundie  et  eius  he- 
redibus, si  contingat  ipsam  dominam  ducissam  decedere  abs- 
que  heredibus  predictis,  tenende  et  possidende  prout  assignale 


-  77  — 

clotis  teneri  et  possideri  débet.  Quodque  iidem  doinini  dux  et 
ducissa  Austrie  tenebuntur  cedere  acciones  sibi  compétentes 
pro  luicione  seu  reempcioiie  predictis,  dicto  domino  duci  Bur- 
gundie  etipsius  heredibus,  ac  eciam  traders  articulatim  et  spé- 
cifiée omnes  et  singulas  gaigeiias  seu  reddilus  impignoralos 
per  dictos  dominos  duceni  et  ducissam  Austrie  et  eoium  pre- 
decessores,  ad  dictum  comitatum  Ferretarum  spectantes,  ac 
litteras  facultatis  reempcionis  diciaruai  gaigeriarum,  seu  du- 
plum ,  vel  transuniptum  earundem  litterarum  dicto  domino 
duci  Burgundie,  et  expedire  infra  festum  Assumpcionis  Béate 
Marie  proxime  venturum. 

4°  Et  quantum  tangit  factum  arreragiorum  per  dictam  domi- 
nam  Austrie  petitorum,  domina  ducissa  Burgundie^  nomme  do- 
mini  sui  conthoralis,  faciet  solui  dicte  domine  Austrie,  seu 
gentibus  domini  ducis  Austrie  et  suis  habentibus  sulficiens 
mandatum  ad  recipiendum  et  quitlandum,  in  loco  Bellifortis, 
int'ra  crastinum  Pentbecousles  proxime  venturum,  quatuor  mille 
francos,  quiquidem  quatuor  mille  franci,  in  casu  quodictus  do- 
minus  dux  Austrie  cedulam  presentem,  siue  in  ipsa  contenta, 
concordabit  et  annuet,  cèdent  et  erunt  in  deduccionem  et  dimi- 
nucionem  arreragiorum  per  dictam  dominam  ducissam  Austrie 
petitorum.  Si  autem  contenta  in  ipsa  cedula  minime  concorda- 
uerit  et  rata  babuerit,  dicti  quatuor  mille  Iranci  cèdent  in  de- 
duccionem Ixta  mille  francorura  dicte  domine  ducisse  Austrie 
debitorum  pro  resta  seu  residuo  centum  mille  francorum  pro 
dote  sua  eidem  promissorum,  et  pro  ipsis,  eidem  domino  duci 
Bwr^wndie  assignabuntur  quatuor  centum  libre  annui  redditus, 
secundum  formam  litterarum  tractatus  matrimonii  dictorum 
domini  ducis  et  ducisse  Austrie,  pro  ipsa  domina  Austrie  et 
suis  beredibus  de  suo  corpore  légitime  procreatis,  et,  in  de- 
fectu  ipsorum,  pro  dicto  domino  duce  Burgundie.  Et  de  residuo 
arreragiorum  dicta  domina  ducissa  Burgundie  scribet  domino 
suo  conthorali  et  faciet  pro  toto  suo  posse  quod  dicte  domine 
Austrie  satifiet  de  maiori  parte  ({uani  ipsa  domina  Burgundie 
procurare  poterit  erga  eum. 

Acta  fuerunt  bec  et  concordata  in  Luxouio,  die  sexta  décima 
mensismaii,  annoDomini  millesimo  cccc'xj",  per  illustreset  incli- 
tasprincipissas  tlominas  Margaretam Burgundie  el  Catherinam 
Austrie  ducissas,  presentibus  et  consulenlibus  magnificis  ac 
nobilibus  et  generosis  viris  dominis  Johannc  de  Cabillone  Al- 


—  78  - 

laii,  Guillermo  de  Vienna  Santi  Georgii,  Johanne  de  Vergeyo 

Fontisvenne  et  Humberto  Villarii  Cersetidomm'is,ac  Galthero 

de  Ruppes,  Jacobo  de  Cortiambles,  mihlibiis,  nec  non  venera- 

bilibus   et  discretis  viris   domino    Guidone  Armenier,   legum 

doctore,  naagistris  Petro  Bourgois,  Richardo  de  Chanceyo  et 

Johanne  Bonnost,  consiliariis  domini  ducis  Burgundie,  et  plu- 

ribus  aliis. 

/.  (le  Marie  [Paraphe]. 


En  vue  d'exécuter  la  conrsention  de  Luxeuil,  Marguerite  de 
Bavière,  agissant  au  nom  de  son  mari,  ajait,  le  lendemain 
de  la  Pentecôte  de  la  même  année,  une  tentative  pour  payer 
à  Léopold  la  somme  de  4.000  francs  acompte  de  la  dot  de 
Catherine.  Léopold  étant  absent  et  Catherine  n'ayant  point 
reçu  de  son  mari  poueoir  suffisant  pour  donner  quittance, 
la  duchesse  de  Bourgogne  a  déclaré  qu'elle  délivrerait  la 
somme  sur  la  simple  quittance  de  Catherine,  à  condition  de 
lui  procurer  avant  Noël  quittance  ou  ratification  de  Léo- 
pold et  fournir  caution.  En  conséquence,  Renaud  de  Baingt, 
seigneur  d'Essert,  et  Jean  de  Morimont  s'obligent  comme 
cautions  envers  la  duchesse  de  Bourgogne. 

Juin,  après  le  2,  avant  le  25*. 

Nous  Rcgnaut,  signeur  à'Exers^,  et  Jehan  de  Morimont, 
escuiers,  chastelain  de  Belfort  pour  très  haute,  puissant  et 
très  redoublée  princesse  ma  dame  Katherine  de  Bourgoingne, 
duchesse  d'Austeriche,  sauoir  fassons  à  tous  que,  comme  sur 
la  demande  et  peticion  que  nagueres  fassoit  nostre  dite  dame 
au  lieu  de  Luxul  à  très  excellant  et  puissant  princepz  monsi- 
gneur  le  duc  de  Bourgoingne.  son  frère,  à  la  personne  de  nostre 
très  chiere-^  dame   la  duchesse  de   Bourgoingne.  sa   femme, 

I.  H,  ^9;.  Deux  ininulcs  papier.  (|ue  je  tiésig-iu'  par  A  v[  H.  La  minuto  A 
est  surchargée  do  ràturrs.  ne  donnr  que  les  mots  lalhis  Domina... auo.s,  etc., 
et  s'arrête  aux  mois  encouru  on  sonbstrnu.  B  contient  la  transcription  de 
la  convention  de  Luxeviil  et,  de  plus,  ([uel(|uos  additions  d'une  seconde 
écriture  de  la  nuMue  épocjue. 

a.  A.  VE.vers,  en  surcharg-e  des  mots  de  lianiott'z,  raturés.  B.  liegnaut 
de  Baingt.  seigneur  d7i.vfrs. 

3.  B.  Entres  redoublée. 


—  79  — 

illec  par  nostre  dit  seigneur  do  Bourfjoingne  pour  ce  enuoyé, 
de  la  somme  de  Ix  mille  frans  que  elle  disoit  à  elle  estre 
dehus  de  reste  par  son  dit  fiere  de  la  somme  de  cent  mille 
frans  à  elle  donnée  ou  traittier  du  mariage  de  elle  et  de  monsi- 
gneur  d'Austreriehe^,  son  mary,  ou  de  l'assignai  de  vj  mille 
liureez  de  terre  annuelle,  qu'elle  disoit  que  fait  lui  auoit  esté  du 
commandement  de  yceiui  monsigneur  de  Bourgoingne  par 
ses  gens  et  officiers  en  ses  duchié  et  conté  de  Bourgoingne, 
pour  les  dis  Ix  mille  frans  et  en  l'acquit  d'iceux,  et  de  certains 
arrarages  qu'elle  disoit  par  yceiui  signeur  son  frère  à  elle 
estre  dehus  pour  pluseurs  anneez  passeez  qu'elle  disoit  que  l'on 
ly  auoit  deff'ailli  de  payer  ycelles  vj  mille  liurées,  ait  esté 
entre 2  nos  dictes  dames  de  Bourgoingne  et  à' Austreriche-^  fait 
et  aduisé  le  traittier  qui  s'ansuit  :  Domina  ducissa  Burgundie 
suos,  etc.,  et  par  la  darreniere  clause  du  dit  traittier  eust  esté 
accordé  par  ma  dicte  dame  de  Bourgoingne  de  1ère  baillier  à 
ma  dicte  dame  d'Austreriche^'  ou  es  gens  de  monsigneur  son 
mary  ayans  souffisant  puissance  de  receuoir  et  de  quitter,  au 
lieu  deBelfort,\a  somme  de  iiij  mille  frans,  dont  la  dicte  clause 
fait  mencion,  deans  le  jour  du  landemain  de  la  feste  de  la  Pen- 
thecouste  lors  ensuigant  (1"  juin),  et  pour  ce  eust  nostre  dicte 
dame  de  Bourgoingne,  pour  et  ou  nom  de  nostre  dit  signeur 
son  mary,  enuoyé  ses  gens  au  dit  Beljort  pour  payer  et  pré- 
senter ycelle  somme,  pour  ue[u]^  qu'ilz  eussent  eu  du  dit 
payement^  souffisant  puissance".  Et  pour  ce  que  là  n'en  trou- 
uerent  point,  se  fussent,  le  dit  jour,  ses  dictes  gens  trais  à 
Enguessey^,  deuers  nostre  dicte  dame  d'Austreriche-\  pour 
veoir  et  sauoir^"  quel  puissance  elle  auoit  de  monsigneur  son 
mary  de  receuoir  et  quitter  la  dicte  somme,  et  de  ce  fere  n'eust 
aucune  puissance,  à  tout  le  moins  telle  comme  les  gens  de 
nostre  dicte  dame  de  Bourgoingne  disoient  que  meslier  esloit 


I.  B.  Osteriche. 

•2.  B.  Par. 

3.  A.  Osteriche. 

4-  B.  Austeriche. 

5.  B.  Pourueu. 

0.  B.  Qu'ilz  eussent  du  dit  paiement  receuoir. 

7.  B.  Et  de  quitter. 

8.  B.  Enguesse. 
y.  B.  Austeriche. 

10.  B.  Asauoir. 


—  so- 
dé^ ce  fere,  et  après  ces  chouses  notiffieez  à  nostre  dicte 
[damej  de  Bourgoingne,  eust  escripl  à  nostre  dicte  dame 
d'Austreriche^  et  n  ses  dictes  gens  la  dicte  somme  à  elle  estre 
deliurée  à  sa  simple  quittance,  en  donnant  pour  elle  souffisant 
plege  ou  caucion  de  procurer,  auoir  et  enuoyer  à  nostre  dit 
signeur  de  Bourgoingne,  ou  es  gens  de  ses  comptes  à  Dijon, 
quittance  soulfisant  de  monsigneur  son  mary,  deans  la  Natiuité 
Nostre  Signeur  proclienement  venant,  par  laquelle  il  confessera 
auoir  eu  et  receu  la  dicte  somme  desdiz  iiij  mille  frans,  ou  au 
moins  ratifficacion,  par  laquelle  il  ratiffiait  et  ait  agréable  le 
payement  des  diz  iiij  mille  frans  fait  à  nostre  dicte  dame  d'Aus- 
treriche-^  et  ycelle  vuille  valoir  ycelui  tout  payement  tout  au  tant 
comme  se  fait  eust  esté  à  la  mesme  ou  à  elle  par  son  commande- 
ment. Et  pour  consinger  son  dit  payement  des  diz  iiij  mille  frans, 
selon  les  dictes  lettres  de  nostre  dicte  dame  de  Bourgoingne^ 
nous  ait  requis  de  nous  obligier^  enuers  nostre  dit  signeur  de 
Bourgoingne  de  lui  fere  auoir  et  enuoyer  la  dicte  quittance  ou 
ratifficacion  de  nostre  dit  signeur  son  mary  bonne  et  souffisant, 
pour  demorer  quitte  d'icelle  somme  deans  le  dit  temps,  ou  es 
gens  de  ses  comptes  ou  dit'^  Dijon,  il  est  ainsin  que  nous  les 
dessus  diz  Regnaut  de  Bamotez^  et  Jehan  de  Alorimont,  et 
cbascun  de  nous  pour  le  tout,  à  la  requeste  et  exorlacion  des- 
sus dicte,  promettons''  à  nostre  dit  signeur  de  Bourgoingne^ 
à  Perrenot  le  Moniet,  son  tresourier  de  Vesoul,  à  Jehan  Mois- 
son, son  recepueur  de  Dijon,  chargiez  de  fere  la  deliurance  du 
dit  argent,  eux  et  chascun  d'eux  stipulans  pour  et  au  proffit 
d'icelui  signeur  et  d'eux  mesme.  en  tand  qu'ilz  les  luiche  et 
peut  tuichier,  que  nous  procurerons  ensamble  effet  que  mon 
dit  signeur  d'Austreriche^,  deans  le  dit  temps,  enuoyera,  et 
nous  mesme,  se  mestier  est,  promettons  pourter  ou  enuoyé  à 
mon  dit   signeur  de   Bourgoingne   ou   à    ses   dictes  gens  de 


I.  U.  Pour. 

a.  15.  Aulherichc. 

3.  U.  Aulherichc. 

4.  B.  Et  conslilucr  plcj^cs  (de  la  seconde  écrituiv,  ilans  l'interligne). 

5.  B.  Au  dit. 
G.  B.  Balinote. 

7.  B.  l'ar  nos  sereniens  [cl  soult/  la  £reM(MMl(>]  obligacion  de  tous  nos 
biens,  niobles  et  innnobles,  presens  et  aduenir  (de  la  seeonde  écriture, 
dans  l'inlerligne). 

8.  B.  Ostcriche. 


-  81  — 

comptes  à  Dijon,  la  dicte  quittance  ou  ratifficacions  de  nostre  dit 
B\gx\Qwv  à'Austreriehe^  ou  acquitter  et  fere  tenir  quitte  ycelui 
signeur  de  Bourgoingne  enuers  le  dit  d'Austreriche'^  d'icelle 
somme  ou  autrement  paier  tous  coustz,  frais,  missions,  inte- 
rest  que,  pour  deffaut  des  chouses  dessus  dictes  à  lui  non 
accompliees,  il  aura  encouru  ou  soubstenu.  [En  submettant 
nous,  nos  hers  et  tous  nos  diz  biens  pour  fere  et  acomplir  les 
chouses  dessus  dictes  à  nostre  dit  seigneur  de  Bourgoingne,  à 
ses  hoirs  ou  ayans  de  lui  cause,  à  la  jurisdiction  et  contraintte 
de  toutes  cours  tant  d'eglize  comme  seculeres,  par  lesquelles 
nous  et  chascun  de  nous  et  nos  hoirs  voulons  estre  controins  à 
ycelles  et  chascune  d'icelles  fere  et  acomplir,  l'une  des  dictes 
cours  non  cessant  pour  l'autre.  En  tesmoing  desquelles  chou- 
ses nous  auons  requis  et  obtenu  le  seel  de...  etc.  Donné,  etc.  •^] 


XIII 


Comment  les  Bourguignons  traitaient  les  noms  allemands 
de  personnes  et  de  lieux. 


!•  Ils  les  Jrancisaient.  A.  Noms  de  personnes.  Abraher 
(Albrecht).  Annes  Hassetin  (Hans  Agstein).  Bertoul  (Berthold). 
Bissot  (Bischof).  Broquart,  Burquet  (Burchard).  Fouquet  (Vol- 
ker).  Hance  (Hans).  Hennebert  (Iluneberg).  Hennemant  (Hen- 
man).  Ilorry  ou  Orry  (Ulrich).  Lietenot,  Lieuteno  (Liechtenau). 
Mans  (Mantze).  Nielon  (Niblung).  Oleman  (Ulman).  Piètrement 
(Peterman).  Steurre  (Slor).  Troussesse,  Tronces,  Troncesme 
(Truchsess).  MoUin  ou  Morlin  Troussesse  (Truchsess  de  Miili- 
nenouTruchsess  deDiessenhoffen  dit  Molly).  Vauldener(Wald- 
ner).  —  B.  Noms  de  lieux.  Assay,  Aussay  (Elsass).  Anguesain, 
Anguessey  (Ensisheim).  Altechiquelle,  Auteclique  (Altkirch). 
Burnequeliquc  (Burnkirch).  Emronne  (Ileimsbrunn).  Ilouguos- 
sain  (Ungersheim).  Bonnes,  Ilauronnes  (Boderen,  Ilohenro- 


I  a.  B.  Aiilheriche . 

3.  Ce  qui  est  entre  crochets  est  de  la  seconde  écriture  de  B, 


—  82  - 

dern).  Saligny  (Senheim).  Seneberg,  Senebart  (Schœnenberg). 
Staftebaille  (Staffelfelden).  Stembault  (Steinbach)i. 

2"  Ils  les  traduisaient  en  Jrançais.  Belle  Montagne  (Schœ- 
nenberg). Large  Moulin  (Wittenmuhle).  Loste  (Gast  ou  Wirth). 
Le  Moine  (Munch).  Du  Rhin  (Zu  Rhein). 

3°  Ils  employaient  le  nom  Jrançais^  lorsqu'il  existait,  de  pré- 
férence au  nom  allemand.  Colombier  (Colmar),  Dannemarie 
(Damerkirch).  Gomacourl  (Gommersdorf).  Soppe  (Sultzbach). 
Trobe  (Traubach)^. 


XIV 
Sur  les  fiefs  autrichiens  consistant  en  rentes  annuelles. 


^ 


Les  états  des  revenus  et  charges  des  deux  prévôtés  de 
Landser  et  du  bailliage  de  Thann,  ainsi  que  les  comptes  de 
Catherine  mentionnent  de  nombreux  rentiers,  parmi  lesquels 
plusieurs  vassaux  nommés  au  L/.,  Rodolphe  d'Andlau,  Baren- 
fels,  les  frères  de  Ferrette,  Antoine  de  Hattstatt,  Fiédéric  de 
Haus,  Henri  Kappeler,  Laubeck,  Guillaume  et  Thiébaud  de 
Massevaux,  Bourquard  Mûnch,  Ramstein,  Henri  de  Roders- 
dorf,  les  de  Roppe,  Werner  de  Schônenberg,  Schultheiss, 
Schweighuser,  les  Stœre,  Hans  Volker,  BerthoJd  Waldner, 
Wattwiiler,  la  femme  de  Thierry  de  AVeitenmiihlen,  Jean  Ber- 
nard zu  Rhein.  Il  est  probable  que  les  rentes  auxquelles  ils 
avaient  droit  constituaient  un  élément  de  leur  fief,  peut-être 
même  leur  fief  tout  entier.  —  I.  Revenus  et  charges  des  pré- 


I.  Il  eu  fout  uutaut  do  quel(}iics  uoms  couimuus  :  Ammat  (Aniptmaun, 
Comptes,  [).  "ji).  Lester,  puuder  (Lcisleu,  plaudeu  (Lf.,  pièces  auuexes,  4> 
P-  49)-  —  1^6  leur  côté,  les  AJleiuauds  germauisenl  les  uoms  frau\;ais  : 
Alauscho  (Allaujoie).  Auscholin  (l)anjoutiu).  Bafelor  (Bavilliers;.  Hauliler 
(Hauvillars).  Dorl"  (Villers).  Easriiisrn  (L'Assise).  Kschier  (Ksserl).  Hiinls- 
chan  (Hoiichaïup).  Schaj,'^ey  (Chagey).  ^■a^u>^};:u  ou  Fauierkù  ^Vaumarcus). 
ZschaluulVler  (Chalouvillars). 

•2.  Au  surplus,  les  procédés  sout  les  uu^ues  pour  les  uoms  élraugers  à 
l'Alsace  aulrichieniie.  lîaude  (Badcn).  Haudeville  (Badi-uweih'r).  Estoquarl 
(Stuttgarl).  EslrabouiK  (Slrashourg-)-  IIauj,MUMU)l  (llagueuau).  Lieranges 
(LciniuKeu).  Losl  (Luplen).  Neuchàlel  sur  le  Bhiu  (Neuiyiburg).  Noir 
Chaslel  (Schwar/.burg).  Hodeslol  (Bodersdorf).  Homeslaiu  (Bamsteiu). 
Uoupart  (Holberg).  Uosselouse  (Ualsamhauseu).  Seleslat  (Schlestadl). 


—  83  - 

volés  de  Landser.  Basse  prévôté.  Bladeltzhein...  Item  den 
Stoeren  \'y  vierlel  korn.  Item  xxxvj  guldin  junckher  RuodolJ 
von  Watwill  vnd  sinen  miterben...  (Fol.  31,  V).  —  Das  dorff 
Rumersshein...  Item  dem  von  Loubgass  sundrig  Ixxx  vierlel 
haber,  xlv  vierlel  rogken.  Item  xxx  s  fur  im  fuoder  holtz.  Item 
von  jedem  huss  ij  huoner...  (Fol.  32,  i°).  —  Bantzenheim  das 
dorff....  Item  den  von  Hadstatt  xl  vierlel  rogken...  (Fol.  32,  v°). 
—  Das  dorff  Otmarshein...  Item  her  Werly  von  Berenjelss, 
XX  Ib..,  (Fol.  33,  r°),  —  Das  dorff  Habehesshein...  Item  vnd  x 
Ib.  her  Burckhartt  Mûnch  vnd  Adelberg  von  Baden...  (Fol.  33, 
v°;. —  Das  dorff  Sôwesshein...  Item  Ix  vierlel  rogken  vnd  haber 
dem  Waldner.  —  Das  dorff  Batteiiliein...  Item  sust  sundrig 
den  Waldner  xxx  vierlel  rogken  vnd  haber.  Item  xxx  vierlel 
rogken  vnd  haber  dem  man  spricht  bugking  (Fol.  34,  v").  — 
Mûnehusseîi  das  dorff...  Item  es  gitt  sundrig  dem  Stoeren 
Ixxx  vierlel  rogken  vnd  haber  vnd  hand  die  andern  Stoeren 
ouch  teil  dor  an  (Fol.  35,  r").—  Das  dorff  Hirtzfelden...  Item  es 
git  sundrig  den  Stoeren  xxv  Ib.  Item  aber  den  -Stoeren  vnd  den 
von  Hadstalt  Ixxxx  vierlel  rogken  vnd  haber  (Fol.  35,  v°).  — 
Schlierbach...  Item  der  besserung  ist  der  zweyteil  der  herrs- 
chaffl,  der  dritte  teil  Hans  Bernhart  ze  Ryn...  —  Dietwiler. 
Item  die  besserung  sint  halber  der  herrschafft  vnd  dz  ander- 
halb  IJans  Bernhart  zuo  Ryn...  Item  xxx  f.  haber  sint  halber 
miner  herrs-îhafft  vnd  die  anderhalb  Ilans  Bernhart  ze  Ryn... 
(Fol.  36,  v°).  —  II.  Revenus  et  charges  du  bailliage  de  Thann. 
1°  Item  Heinrich  Cappler  viij  lib.  von  zol,  Natiuitalis  Marie 
(Fol.  65,  V).  Item  Friderich  von  Hus  xxviii  guldin  herbst 
sture...  Item  junckher  Anthenien  von  Ilattstat  clxx  guldin, 
Nicolay...  [En  marge  :]  nil.  Item  Berthol  Waldner  vnd  sinen 
sunen  Ix  guldin, Natiuitalis  Mario...  Item  Rudolif  \on  Andelow 
cl  gulden,  Thome...Item  dem  von  Rampstein  xxxiiij  guldin,  vff 
Martini.  Item  Wilhelm  von  Massmûnster  xxij  guldin  ze  mert- 
zen  sture  (Fol.  65,  v°;.  Cpr.  pour  Henri  Rappeler  le  livre  des 
fiefs  de  1361  :  Item  es  bat  enpfangen  her  Heinrich  der  Kapel- 
ler  des  crslcn  8  lib.  gellz  uff  dem  zol  ze  Tann  zuo  eini  sessle- 
chen,  daz  sesslechen  sol  man  ze  Tann  besitzen  {Quel.,  XV,  1, 
p.  440).  Pour  Antoine  de  Ilattstalt  v.  le  compte  de  Siauffenberg  : 
A  lui,  qu'il  a  paie  à  Anthonne  Assestat  et  Dewibec,  qui  lui  est 
deu  de  rente  pour  l'an  iiij''  xxiiij,  au  terme  de  Saint  Nicolas,  clxx 
florins  d'or  (Co/njD^es,  p.  17).  — Pour  Rodolphe  d'Andlau,f7ii.  Ba- 


-  84  — 

seZ,VI,  172(1423, 24déc.)  :  Gauthier  d'Andlau,  mandataire  de  son 
frère  Rodolphe,  reconnaît  avoir  reçu  de  la  ville  de  Bâle,  agissant 
au  nom  de  Catherine  de  Bourgogne,  100  florins  à  rabattre  des 
400  assignés  sur  la  seigneurie  de  Thann  et  donne  quittance  à 
Catherine.  —  2°  Amt  Burnhouhtem  :  Item  Wernher  von  Scho- 
nemherg  xxxiiij  omen...  Item  jungher  Sweighuser  ix  mos  (Car- 
tulaire  des  seign.  gag.,  fol.  64,  v°).  —  3"  Das  ampt  ze  Reinin- 
gen.  Item  die  von  Hus  von  der  ern  sture  iiij  mark  silber,  tut 
xxviij  gulden,  vnd  xlv  viertel  rocken  von  des  grauen  gutern... 
Item  die  von  PJirt  von  Zullisheim  xxv  viertel.  Item  Dietrichs 
wip  von  der  Wittenmulen  vj  lib.  geltz  vnd  einen  dinckhouff 
(Fol.  62,  v°).  Dans  les  articles  2°  et  3",  les  personnes  désignées 
sont  non  pas  des  redevables,  mais  bien  des  rentiers,  car  l'on 
trouve  parmi  elles  l'hôpital  de  Thann  :  Item  der  spital  xij  moss 
(Fol.  62,  v).  Or,  l'hôpital  Saint-Antoine  de  Thann  recevait  un 
char  de  vin  des  recettes  de  Thann  (Comptes,  p.  11).  Rappro- 
chons de  ces  états  des  revenus  les  comptes  du  domaine  de 
Catherine.  Thiébaud  de  Massevaux  a  une  rente  de  50  florins 
d'or  sur  la  recette  de  Thann  ;  Hans  Volker  une  rente  de 
80  livres  bàlois  sur  les  banvins  de  Massevaux  (PP.  20,  21). 
Bourquard  iVlimch  a  des  rentes  sur  les  deux  prévôtés  de  Land- 
ser.  Sa  rente  sur  la  recette  de  la  haute  prévôté  est  de  500  flo- 
rins d'or.  Le  receveur  de  la  basse  prévôté  lui  paie  un  acompte 
de  123  livres  9  sols  6  deniers  bàlois  (PP.  28,  29).  Le  receveur 
de  Belfort,  Kosemont  et  l'Assise,  paie  à  Henri  de  Rodersdorf 
une  rente  de  90  trancs  et  aux  seigneurs  de  Roppe  une  rente 
de  4  livres  bàlois  (P.  57).  Antome  et  Pantaléonde  Ferrette  tou- 
chent à  la  recette  de  Ferrette  133  florins  d'or  (P.  70).  Cette 
rente  correspond  au  capital  de  2.000  florins  que  Catherine  leur 
a  constitué  en  Hef,  ainsi  qu'à  leur  frère  Ulric  (Fiefs  des  seigneurs 
de  Ferrette,  Quel.,  XV,  1,  p.  591).  La  rente  a  été  calculée  au 
taux  ordinaire  de  10  %•  l'^3  florins  représentent  la  part  d'in- 
térêts des  deux  frères. 


—  85 


XV 

Les  guerres  de  Catherine  en  Alsace  à  la  suite  de  la  mort  de  son 

mari. 

1° 

Guerre  avec  Jean  de  Lupfen,  Louis  de  Bamère,  comte  palatin 
du  Rhin,  et  l'évêque  de  Strasbourg. 

1411  1. 
A 

Plusieurs  partisans  de  Véisêque  envoient  leurs  défis  à  Cathe- 
rine. 

10  octobre  2. 

Durchlûchtige  hochgeborn  fûrstin  frôwe  Katherina  von  Bûr- 
gynne,  herczogin  zû  Osterieh,  wir  dise  nochgeschrieben,  mit 
nammen  Cûntzel  von  Awen,  den  man  nennet  Klebesattel,  Ja- 
cob von  Hegcheim,  Hans  von  Nûrenberg,  Gerge  von  Peigern, 
Cïmtzel  von  Richeshouen  dem  man  spricht  Hamerster^  Conrat 
von  Steinwuck  dem  man  spricht  Munschi  vnd  Heinrich  Lang- 
halsch  von  Buszwiller^  lant  vch  wissen  dz  wir  uvere  figent 
wellent  sin,  von  wegen  des  erwûrdigen  vnsers  gnedigen  her- 
ren  von  Strazburg,  vnd  wellent  vns,  des  wegen,  ùch,  uwern 
helffern  vnd  den  uwern  bewart  han.  Besigelt  mit  juncher//em- 
richs  Mûnichs  ingesigel  von  Wildesperg  durch  vnser  bette 
willen.  Geben  vff  samstag  vor  Sancten  Gallen  dag,  anno  Do- 
mini  m"  cccC*  xj°. 

B 

Louis  de  Bavière  envoie  des  ambassadeurs  à  Catherine  au 
sujet  de  la  guerre  de  cette  princesse  avec  Jean  de  Lupfen. 

Haguenau,  28  novembre  ^. 

Vnsern  fruntlichen  dinst  beuor.  Hochgeborn  fùrstynne,  liebe 
miime.  Als  wir  nehst  Walther  von  Than,  vnsern  vndernlant- 


I.  Arch.  Innsbruck.  Pap.  urk.  Originiuix. 

a.  Restes  d'un  sceau  rond  en  cire  verte  plaqué. 

3.  Restes  d'un  cachet  rond  en  cire  rouge  qui  fermait  la  lettre. 


-  86  - 

fogt,  vnd  Burckarten  von  Mulnheim,  ritter,  vnsern  schultheis- 
zen  zuo  Hagenawe,  zuo  uwer  liebe  gesant  hatten,  von  soli- 
cher  kriege  vnd  fyentschafft  wegen  so  zwûschen  vch  vnd  graûe 
Hansen  von  Luoppfen  sint,  die  hant  vns  wol  gesaget  soliche 
antwort  die  ir  yr  dann  off  die  ziit  geben  habent,  nuo  schicken 
wir  aber  zuo  uch  dise  gemwortigen  vnsere  liebe  getrûwen  Bur- 
ckart  von  Mulnheim,  ritter,  vnsern  schultheiszen  zuo  Hage- 
nawe, vorgenanten,  vnd  Wolmar  von  Kûnheim,  als  von  der 
vorgenanten  sache  wegen,  vnd  begeren  vnd  bitten  uwer  liebe 
frùntlichen,  mit  ernste,  den  gentzlichen  zuo  glauben  waz  sie 
vch,  zuo  dieser  ziit,  von  vnsern  wegen,  sagen  vnd  erczelen  wer- 
dent,  glichei*  wise  als  ob  wir  das  selber  mûntlichen  mit  vch 
retdent,,  vnd  uch  auch  vmbe  vnsern  willen  darynne  bewisen, 
als  wir  des  ein  sunderlich  getrûwen  zuo  vch  han,  das  wollen 
wir  auch  besunder  gerne  vmbe  uch  beschulden.  Datum  Hage- 
nawe, quinta  feria  post  Béate  Katherine  virginis,  anno  Domini 
m  cccc  vndecimo. 

Ludwig,  von  Gots  gnaden  pfaltzgraue  by  Ryne,  des  heiligen 
Romischen  richs  ertztruchsesz  vnd  hertzog  in  Beyern. 

[Au  revers  :]  Der  hochgebornen  furstynnen  frauwe  Kathe- 
rinen  von  Burgûndien,  hertzogynnen  zuo  Osterrich,  etc.,  vnser 
lieben  mûmen. 


Conrad  de  Weinsberg,  partisan  du  palatin^  enroie  son  déjl 
à  Catherine. 

16  décembre  '. 

Durchluchtige,  liochgeborn  furslynne  vnd  fràwe  frawe  Kathe- 
rina  von  Burgundigen,  herezoginne  zu  Osterriche,  etc.,  ich 
Conrat,  herre  zu  \Vinsperg,\osz  uch  wiszen,als  der  durchluch- 
tige hochgeborn  fursle  vnd  herre  lier  Ludewig,  pfaltzgraue  by 
Iline,  (les  heiligen  romischen  rishs  ercztruchsesz,  vnd  herczog 
in  Beyern,  min  lieber,  gnediger  herre,  ùwer  frcûnd*  worden 
ist,  des  wil  Ich  desselben  myns  gnedigen  herren  hertzog  Lude- 
wigs  helffer,  wider  uch  vnd  die  uwern,  vnd  in  sinem  friede  vnd 


I.  Traces  d'un  sroau  pUiqui"  en  cire  brune. 
a.  Il  faudrait  fcind. 


—  87  — 

vnfrieden  gein  uch  vnd  den  uwern  sin,  vnd  wil  des  myn  ère, 
gein  uch  vnd  den  uwern,  bewart  han  mit  disem  mynen  ofïen 
brieff.  Vnd  dez  zu  vrkunde,  so  han  ich  myn  eigin  insigel  zu 
ende  diser  schrifft  gedrucket.  Geben  vfï  den  mitwochen  nach 
Sant  Lucien  tag,  in  dem  jare  als  man  schribet  nach  Gristi  ge- 
burt  vierczehenhundert  vnd  eylff  jare. 


GUERRE   AVEC  JEAN   DE   FLAXLANDEN. 

Les  adoersaires  ont  convenu  de  s'en  rapporter  au  jugement 
de  Bourquard  de  Staufen  et  de  quatre  autres  arbitres.  Jean 
de  Flaxlanden  soumet  aux  mêmes  arbitres  les  griefs  de 
Pierre  Kilcher,  victime  à  Ferrette  d'une  agression  de  sa 
part. 

1411,  17  novembre  ^ 

Ich  Hanns  von  Flaehszlanden  tun  kunt  vnd  vergihen  mit 
disem  brieffe,  als  die  durchliichtige  hochgeborne  fûrstin  frocw 
Katherina  von  Burgundtje,\\QTizog\n  ze  Osterrich,  der  schaffe- 
ner  vnd  die  gemeinde  des  amptes  ze  Phirte^  mit  mir,  vmb  die 
stoesse  vnd  zuosprûche  so  vvir  gehept  hand,  zuo  einem  satze 
kommen  sint  viï  Burkarten  von  Stovuffen  vnd  vier  schide- 
manne,  die  wir  darzuo  setzen  soellent,  nach  wisung  des  anlass 
so  darûber  geben  ist,  vnd  wande  nuo  Peter  Kilchere  ouch 
vyentschafft  vnd  zuospn'ich  wider  mich  gehept  haot,  von  sache 
wegen  das  or  meinde  ime  were  von  mir  vnd  minen  helifern 
schade  bescheahen,  do  wir,  zuo  Phirte,  in  vicient  vnd  daselbs 
angriffent,  das  da  ich  Hanns  von  Flachsslanden  mit  domselben 
Peter  Kilchherren,  vmb  die  obgesagten  zuospn'icho  vnd  vyent- 
schaft't,  gentzlich  vbertragen,  vereinbert  vnd  gericht  bin,  also 
das  ervor  dem  obgenanten  von  StouJ^en  vnd  den  vier  schyde- 
mannen,  so  zuo  ime  gesetzt  werden,  vmb  dieselben  zucsprûch, 
zu  mir  clagen  mag,  ob  er  wil,  vnd  das  ich  ime  ouch  vor  den- 


I.  Arch.  înnsbruck.  Fridoriciana.  Orig-.  Pap.  Scellé  d'un  sceau  en  papier 
plaqué,  d'une  impression  très  défectueuse.  —  Le  compromis  entre  Flax- 
landen et  Catherine  est  du  i3  novembre. 


-  88  - 

selben,  vmb  sine  vorgenanten  zuspniche,  redites  gehorsara  sic 
vnd  statt  tuon  sol,  vnd,  ob  ime  daselbs  l'itzit  p^esproehen  wirt 
von  mip  ze  tuonde,  globen  ich  mit  disem  brieffe  ze  haltende 
vnd  ane  vertziehen  ze  voUefùrende,  vnd  dawider  nit  ze  redende, 
noch  ze  tuonde,  an  aile  geuerde.  Ze  vrkûnt  hab  ich  min  ingsi- 
gel  gedruckt  in  disen  brieffe,  der  geben  ward  am  zinstage  nach 
Sant  Martins  tage,  nach  Christs  gepùrteviertzehenhundert  vnd 
eyliffen  jare. 


GUERRE   AVEC    RODOLPHE    DE    NEUKNSTEIN. 

Jean  de  Blauenstein,  dont  le  château  de  Blauenstein  a  été 
abattu  dans  la  guerre  entre  Catherine  et  Rodolphe  de 
Neuenstein^  par  les  gens  de  la  duchesse  et  les  Bâlois  leurs 
auxiliaires,  a  Jait  une  démarche  auprès  d'Ame,  comte  de 
Savoie,  heau-Jrère  de  Catherine.  Celui-ci  s'est  adressé  aux 
Bernois  pour  obtenir  de  Bâle  un  dédommagement  en  faveur 
de  Jean  de  Blauenstein.  Catherine  écrit  à  son  tour  au  comte 
pour  lui  expliquer  que  le  château  n'était  plus  en  la  possession 
de  Jean  de  Blauenstein  au  moment  de  sa  destruction.  Rodol- 
phe de  Neuenstein  s'en  était  emparé  ;  il  s'en  servait  pour 
causer  de  graves  dommages  au  domaine  de  Catherine.  La 
duchesse  prie  son  beau-Jrère  de  faire  en  sorte  que  les  Bàlois 
n'aient  pas  à  souffrir  de  représailles  à  raison  de  l'assistance 
qu'ils  lui  ont  donnée. 

Délie,  1413,  13  septembre'. 

Hochgeborner  fûrste  lieber  bruoder.  Als  vor  ziten  Ruodolff 
von  Nûwenstein,  Heinrich  ze  Rine  vnd  andern  fîgentschafTt 
vnd  krieg  mit  vns  battent  vnd  vns  grossen  schadon  schuoflfent, 


1.  Arch.  IJàle-Ville.  (»olitisohos.  B,  9.  Blauonstoiner  Fehdo.  1412,  i4i3. 
Copie.  Pap.  Au  revers,  de  trois  écritures  du  xv  siècle:  Quarta.,—  Copia 
des  brieTcs  den  min  frowe  von  Ocstcrreich  niiniMi  herren  von  Saiiore  ges- 
chriben  het  von  Hlau'enstein  wegen. —  ...sicut  dicit  nos  fecisse  p.  apilcs. — 
Jean  de  Blauenstein  était  l'oncle  maternel  de  Rodolphe  de  Neuenstein 
(T.  IV,  p.  867,  1400,  9  septembre).  Le  ai  mai  i4ia,  Jean  de  Blauenstein 
avait  promis  de  ne  faire  aucune  réclamation  contre  C^-alherine  et  les 
Bàlois  au  sujet  de  la  destruction  de  son  château.  Il  leur  avait  abandonné 
le  rocher  sur  lequel  la  forteresse  avait  été  bâtie  cl  il  s'interdisait  d'y 
construire  {UB.  liasel,  VI,  61). 


-  89  - 

an  land,  lûten  vnd  gûtern,  als  wir  uwere  liebe  vormals  sôlichs 
ouch  verschriben  hand  gehabt,  da  gewuonnent  die  obgenanten 
vnser  figende  das  slosz  zu  Blawenstein,  vnd  geschach  vns  dar 
vs  vil  schaden,  das  wir  in  die  lenge  nicht  wol  vertragen  kun- 
den,  vnd  dar  vnib  so  ruofften  wir  vmb  hilff  an  die  erbern 
wisen  vnsere  besundern  lieben  die  burgern  der  stat  Basel, 
vnd  zugent  die,  mit  den  vnsern,  vor  das  slos  Blawenstein. 
Da  vns  die  egenanten  von  Basel  also  zu  hilff  kament,  vnd 
nachdem  si  vns  ouch  verbunden  worent  vnd  noch  sint,  so  wart 
das  selbe  slos  Blawenstein  vnd  andern  gewunnen  vnd  gebro- 
chen,  vnd  geschach  das  nicht  vfï  Hannsen  von  Blav:enstein, 
wand  das  slos  zuo  der  zit  nicht  in  sinen  handen  was,  vnd  bat- 
tent es  ime  die  die  vnser  figend  warent,  als  vor  stot,  ange- 
wonnen,  das  vns  doch  leit  was,  wande  were  es  in  sinen  handen 
bliben,  vns,  noch  den  vnsern,  w.ere  vil  lichte  kein  schade  dar 
vs  beschehen.  Nuo  ist  vns  fuorkommen  wie  das  ûch  der  obge- 
nante  Hanns  von  Blawenstein  elwas  in  den  sachen  fûrbrocht 
habe,  dar  vmb  ir  den  von  Berne  geschriben  habent  das  si  an 
die  obgenanten  von  Basel  werbent  das  si  dom  selben  von  Bla- 
wenstein ettliche  kerunge  do  von  tûgent  vnd  inen  ouch  sicher 
lassent  wandeln  in  den  lendern  vmb  sin  recht  ze  fordernd.  Rit- 
ten  wir  uwer  liebe  mit  ernste  das  ir  die  obgenanten  von  Basel 
vnd  die  iren  vmbekv'imbert  wôUent  lassen.  wand  si  das  in  vns 
hilffe  getan  hand,  als  vor  stot,  da  wir  ouch  getruwent  das  inen 
uwer  liebe  dar  vmb  danken  sôlle  vnd  si  ouch  fùrer  bitten  vns 
getruwlich  ze  heiftend  vnd  bizestonde  wo  wirir  bedôrffent,  vnd 
bittent  uwer  liebe  inen  das  also  /uo  schribend  vnd  vns  des 
uwer  verschribenen  antwurt  ze  lassen  wissen,  vnd  tuond  dar 
inné  als  wir  ûch  in  den  vnd  in  allen  andern  sachen  sûnderlich 
getruwent  vnd  billich  getruwen  sollent.  Datum  in  Castro  nostro 
de  Delà,  xiij°  die  mensis  septerabris.  Anno,  etc.  cccc  x  iij"". 

[A  droite  :]  Dem  graffen  von  Savoije. 

[Au  milieu  :]  Katherine,  etc. 

[A  gauche  :]  Domina  ducissa  per  consilium. 


-«  90  — 

XVI 

Traité  de  Neuenburg  sur  le  Rhin. 

1411,  7-9  août. 


Frédéric  d'Autriche  rappelle  que  feu  son  frère  Léopold  a  fait 
assignai  de  dot  à  Catherine  sur  ses  pays  d'Alsace  et  Sund- 
gau.  Après  la  mort  de  Léopold,  Frédéric  et  Catherine  se 
sont  accordés  à  l'amiable  et  Frédéric  a  pris  Catherine  et 
ses  domaines  présents  et  futurs  sous  sa  protection.  Catherine 
a  laissé  plusieurs  de  ses  joyaux  en  Autriche.  Frédéric  pro- 
met de  les  lui  remettre  d'ici  la  Saint- Georges  prochaine  (23 
avrilj  à  Ensisheim.  La  forteresse  de  Terremherg  est  engagée 
à  Catherine.  Frédéric  promet  de  payer  la  dette,  à  la  même 
époque,  contre  remise  des  lettres  de  gage.  Catherine  a  fait 
à  Frédéric  l'amitié  de  lui  céder  la  créance  de  20.000  francs 
d'arrérages  non  payés  de  la  rente  que  son  frère  doit  lui  ser- 
vir pour  sa  dot.  En  retour  Frédéric  abandonne  à  Catherine, 
pour  la  me  de  celle-ci,  le  landgramat  en  Haute- Alsace  et  le 
pouvoir  de  conférer  les  fiefs.  Les  sujets  doivent  jurer  d'ob- 
server fidèlement  les  conventions  arrêtées  entre  Catherine 
et  Frédéric.  Catherine  ne  doit  mettre  dans  les  forteresses 
aucun  châtelain  ou  officier  qui  ne  soit  Allemand  et  ne  fasse 
partie  de  la  Jéodalité  du  comté  de  Ferrette  ou  de  l'Alsace. 

7  août  '. 

Wir  Fridreich,  von  Gots  gnaden  hertzog  zo  Oesterreich^  ze 
Steir,  ze  Keernden  vnd  ze  Krain,  graue  ze  Tyrol,  etc.,  tuon 
kunt,  als  ^^eilent  der  liochgel)orne  fûrst,  vnser  lieber  bruoder, 
hertzog  Lewpold,  lôblicher  gedeechtniiss,  die  hochgeborne  fûrs- 
tinn,  vnser  liebe  swestor,  frawen  Kathrein  von  Durgundy, 
hertzoginn  ze   Oesterreich,  etc.,  soin  gemahelin.  zuo  den  zei- 


1.  Arc'h.  liinsbruck.  l'eslarchiv,  I.  4-  i4»»4ï4"-  Minute.  Pap.  Hartl,  p.  63, 
p.  8o,  H.  9^. 


-  91  — 

ten  do  er  dennoch  in  leben  was,  vmb  ir  heyratguot,  auf  vnser 

lannd  im  Elsassen  vnd  im  Sunggow  geweist  hat,  vnd  aber  wir 

vns  mit  ir,  nach   seinem   tod,   veraint,  vnd  vns   zuo  ainander 

verpflicht  vnd  verbrieft  haben,  aïs  das  denn  billich  ist,  vnd  mit 

sunderheit  ainen  taiding  mit  ainander  ingangen  sein,  des  wir 

von  ainander  brief  haben,  darinn  sy  vns  im  sôlch  frewntschaft 

hat  ertzaigt,  das  wir  das  billich  bedenkhen,  vnd  haben  auch  da- 

durch  die  egenante  vnser  swester  frawen  Kathrein  von  Bur- 

gundy,  ali  ir  egenante  lannd,  lewt  vnd  vndertanen,  die  sy  yetz 

hat,  oder  hernach  zuo  iren  hannden  zewhet,  vnd  die  ir  zuover- 

sprechen  stand,  in   unsern   sundern  schërm  genommen,  vnd 

wellen  sy  handhaben,  schirmen  vnd  ir  beygesten,  mit  gantzer 

macht,  vnd  nach  vnserm  vermûgen,  wa  vnd  wenn  sy  des  be- 

durffen,  vnd  vns.  oder  unsern  landtuogt,  darumb  anrûffen,  ge- 

trewdich  vnd  vngeuiM^ich.  Als  auch  die  egenante  vnser  swester 

etlich  irer  klainad  hinder  ir  ze  Oesterreich  gelassen  hat,  ist 

beredt  das  wir  ir  die  von  stukh  ze  stukh,  was  sy  vns  der  ges- 

chribens  geit,  hie  zwischen  vnd  dem  nëchsten  Sand  Joergentag, 

gen    Ensisshein,    an    iren    schaden,    siillen    anlwûrten,    nach 

vnserm  vermiigen,  auch  vngeuërlich.  Denn  von  der  vesten  Ter- 

remberg  wegen,  die  ir   steet,   sûllen  vnd  wellen  wir  das  gelt 

darumb  sy   die  verpfandt  hat,  in  dem  obgeschribnen  zil.  auch 

in  obgeschribnen  mass,  gen  Ensissheim  antwuorten,  oder  aber 

das  ze  Wyenn  betzalen,  an  die  steet,  da  sy  das  hin  verschaffet, 

nach  begreifiung  der  pfandbrief  die  sy  darumb  hat,  doch  das  sy 

vns  dieselben  pfandbrief  herauss  gebe,  angeuërde  *.  Als  auch 

denn  die   egenante  vnser  swester  vns  die  frewntschaft  getan 

hat,  vnd  vns  die  zwaintzig  tausent  guldein  frankhen  versessner 

zinns  geschaft  bat,  die  ir  der  egenante  ir  bruoder,  noch  an  irer 

eestewr  herauss  sol  antwuorten,  nach  begreiiïung  irs  briefs, 

den  sy  vns  darumb  gegeben  hat,  dauon  so  haben  wir  ir  hin- 

wider  auch  gegûnnt  vnd  gantzen  gewalt  gegeben  das  sy,  ir  leb- 

tàg,  das  lanndgericht  in  Obern  Elsassen,  mit  allen  iren  eren, 

rechten,   niitzen,  vëllei;  vnd    zugehôrungen,  als   wir  das  her- 

bracht  haben,  innhaben,  bezetzen   vnd  entsetzen,   mit/en  vnd 

niessen,  mit  disem  brief,   vnd  auch  ail  manschaft  vnd  lehens- 

chaft,    geistlich   vnd  weltlich,   leihen  sol   vnd  mag,  alsoft  das 

zeschulden  kumt,  nach  lawt  vnd  sag  des  briefs  den  wir  ir  von 

I.  Frédéric  racheta  Terrenberg  à  Catherine,  le  a4  juin  i4ia  (Ilarll,  p.  6ô). 


—  92  — 

derselben  manschaft  vndlehenschaftwegen  sunder  gegeben  ha- 
ben.  Vnd  sûllen  auch  darauf  ail  vnd  yeglich  mann,  lëwt  vnd 
vntertanen,  swern  steët  ze  haben  vnd  ze  vollfûren  ail  vnd  yeglich 
stukh  vnd  artikl,  nach  begreiffung  der  brief  die  darumb  zwis- 
chen  vns  gemacht  werden,  getreuiich  vnd  vnzerbrochenlich  vnd 
vngeuëriich.  Mer  ist  beredt  vnd  getaydingt  daz  die  egenante 
vnser  swester  auf  dhain  ir  vesten  vnd  sloss  kainen  vogt,  pfle- 
ger,  noch  sûst  kainen  ambtmann,  setzen  sol,  denn  ainen 
Deûtschen,  der  mit  lehenschaft  in  die  graffschaft  ze  P/irt  oder 
in  Elsass  gehôrt,  der  selb  sol  denn  auch  sweren  der  egenanten 
vnser  swester,  ire  lebtëg,  gehorsam  vnd  gewërtig  ze  sein,  vnd 
daz  sich  auch  kainer  lass  enlzetzen,  es  hab  denn  der  den  man 
setzen  wuorde  vorhin  gesworn  ze  volfûren  des  er  sich  verbun- 
denhet,  auch  an  ail  geuërde.  Vnd  des  zuo  ainer  stëtten  sicher- 
heit  geben  wir  ir  den  brief  versigelten  nait  vnserm  aigen  an- 
hangendem  insigel.  Geben  ze  Newemburg /m  die  Afïra  naartiris, 
anno  Domini  etc,  vndecimo. 

2° 

Catherine  rappelle  que  son  mari  lui  a  fait  assignai  de  dot  sur 
l'Alsace  et  le  Sundgau,  qu'actuellement  elle  est.  de  tous  cô- 
tés, en  butte  à  des  agressions  et  à  de  grandes  guerres,  que 
Frédéric  d'Autriche  lui  fait  par  écrit  la  promesse  de  sa  pro- 
tection fraternelle.  En  retour,  Catherine  prend  les  engage- 
ments suivants  :  1°  Elle  abandonne  à  Frédéric  la  créance 
de  la  somme  de  20.000  francs  que  son  frère  le  duc  de  Bour- 
gogne lui  doit  pour  arrérages  non  payés  de  la  rente  dotale  de 
6.000  francs.  Après  sa  mort,  Frédéric  ou  ses  héritiers  em- 
ploieront cette  somme  au  rachat  des  pays  d'Alsace  gretsés  de 
Vassignal  de  dot.  2"  Elle  promet  de  ne  nommer  aucun  bailli 
ou  fonctionnaire  qui  ne  soit  Allemand  et  ayant  fief  du  comté 
de  Ferrette  et  du  landgramat  d'Alsace.  3°  Si  ('atherine  re- 
court à  la  protection  de  Frédéric,  elle  s'engage,  de  son  cutéy 
à  aider  Frédéric  et  à  se  Joindre  à  lui,  pendant  toute  la.durée 
des  hostilités,  et  elle  promet  de  lui  ouvrir  ses  forteresses  et 

willes. 

9  août  K 

Wir  Katherina  von  Burgundy,  von  Gots  gnaden  hertzogin 
ze  Oesterreich,  etc.  bekenne  vnd  tuon  kunt  mit  dem  brief,  fur 

I.  Arch.  Innsbruck.  Pestarchiv,  I,  4.  1404-1411.  Minute.  Pap.  Harll,  p.  Ô3, 
p.  80,  D.  90. 


-  93  - 

vns  vnd  vnser  erben,  als,  vor  zeilen,  der  hochgeboine  furst, 
vnser  lieber  herr  vnd  gemahel  hertzog  Lewpold,  hertzog  zc 
Oesterreicli,  etc.,  lôblicher  gedechtnûss,  vns,  vmb  vnser  hey- 
ratguot,  auf  das  lannd  in  Elsassen  vnd  in  Sunggow  geweist 
het,  vnd  aber  vns  nu  soelch  gross  vnd  swer  krieg  vnd  angriff, 
an  allen  enden,  anstiessen,  des  wir  gross  scheeden  an  landen 
vnd  leewten  empfiengen,  vnd  hinfur  tOglicher  ziïgriff  vnd  kunf- 
tiger  scheden  wartund  waren,  vnd  wan  aber  der  hochgeborne 
fûrst,  vnser  lieber  brueder,  hertzog  Fridreich,  hertzoge  ze 
Oesterreich,  etc.,  sich,  vmb  vns,  freuntlich  vnd  bruederlich 
annam,  vnd  sunder  vns,  vnser  lannd  vnd  lewet  in  seinen 
scheerm  genommen  bat,  des  wir  seinen  sundern  brief  haben, 
also  haben  wir  im,  von  billicher  erkantnuss  empfangens  guots 
vnd  auch  von  des  wegen,  wan  wir  stetter  hilf,  lurdrung  vnd 
freuntschaft  von  im  wartend  sein,  hinwider  aine  sôlch  sunder 
treuntschaft  getan,  mit  kraft  ditz  gegenwurtigen  briefs,  in  aller 
der  weis  vnd  form,  wort  vnd  werkh,  so  wir  das  aller  pest  ge- 
tûn  kûnden  oder  môchten,  vnd  als  es  denn  in  alweg  aller  maist 
kraft  und  macht  gehaben  mag,  in  der  mass  als  das  hernach 
dennbegriflen  ist  :  Des  ersten,  als  der  hochgeborne  furst,  vnser 
lieber  bruoder,  herzog  Hanns  von  Burgundy,  vns  jerlich  sechs 
tausent  guldein  frankhen  gelts  ausrichten  vnd  geben  sol,  von 
der  sechstzig  tausent  guldein  vnsers  heyratguts  wegen,  vnd 
vns  zwaintzig  tausent  guldein  frankhen,  von  versessen  zinns 
wegen  desselben  vnsers  heyratguots,  noch  schuldig  ist,  also 
haben  wir  vns  des  verpflicht  vnd  begeben  daz  die  selben 
zwaintzig  tausent  guldein  vnserm  egenanten  bruoder  hertzog 
Fridreichen,  oder  seinen  erben,  ob  er  nicht  enwër,  nach 
vnserm  abgang,  geuallen,  vnd  an  der  losung  der  egenanten 
lande  ze  statten  komen  sûllen,  an  ail  widerred  aller  vnsern  er- 
ben vnd  meeniklich,  an  ail  geuerde,  wan  er  das  vmb  vns  wol 
vorschuldt*  vnd  vns  souil  nûtz  vnd  gûlt  herwider  verschriben 
hat  daz  wir  des  ain  billich  beniigen  haben.  Es  ist  auch  zwischen 
vns  beredt  vnd  vertaidingt  das  wir,  Katherina  von  Burgundy 
egenante,  kainenvogt,  pfleger  noch  ambtleut  setzen  sûllen  ne- 
vor  allein  Dewtsche,  die  von  der  grafschaft  ze  Pjlrt  vnd  der 
lanndgrafschaft  in  Elsassen  belehent  sein,  die  auch  vns,  vnser 
lebtëg,  denn  hulden  vnd  sweren  gehorsam  vnd  gewT'rtig  ze  sein, 
vnd  daz  sich  der  kainer  lass  entzetzen,  es  hab  denn  ain  ander 

I.  Verschuldt. 


-  94  — 

der  nach  im  geselzt  wûrde,  vorhin  gesworen  steatt  ze  halten 
vnd  zeuolfûren  wes  er  sich  vorbunden  *  bat,  an  ali  geutn'de. 
Nemlich  vnd  aucb  sunderlich  baben  wir  vus  des  veraynt,  ob 
sich  fuogte  das  yemand  vnser  land  vnd  lewt  bekriegen  wiirde, 
vnd  daz  wir  vnsern  egenanten  bruoder  bertzog  Fridreichen, 
oder  seinen  landuogt  vnd  sein  lannd,  anruoffen  wuorden,  vnd 
daz  sy  vns  hilf  tëtten,  damit  sy  gegen  vnsern  veinden  aucb  in 
krieg  vnd  veindscbaft  këmen,  daz  wir  in  denn,  so  in  des  nôt  ges- 
chiht  vnd  vns  darunf».b  ermane,  mit  macht,  oder  nach  gelegen- 
beit  der  sacb,  zuozieben  vnd  belfen  sùllen,  als  lang  der  krieg 
wert.  Vnd  siillen  aucb  in  ail  vnser  vesten,  sloss  vnd  stet  offen 
sein,  daz  sy  darinn  vnd  darauss  wandeln  vnd  werben  mûgen, 
nach  irem  fuog,  doch  vngeuërlich.  Vnd  ob  sy  darinn  ligen 
wuorden,  daz  das  in  irer  aygen  kost  vnd  zerung  sol  beschehen 
an  geûerde.  Vnd  des  zuo  ainen  stetten  vnd  vesten  vrkund,  ba- 
ben wir  vnser  aigen  insigel  gebenckt  an  dysen  brief  vnd  baben 
aucb  gebeten  die  etc.,  daz  sy  aucb  ire  insigl  zuo  getzeugnuss, 
in  an  schaden,  an  den  brief  gebenckt  baben.  Der  geben 
ist,  etc. 

A.  Frédéric  d'Autriche,  en  son  nom  et  au  nom  de  son  frère 
Frnest,  donne  à  Catherine  pouvoir  de  conférer  les  fiefs 
dépendant  du  landgraviat  autrichien  en  Haute-Alsace,  du 
comté  de  Ferrette,  de  la  Roche  de  Beljort  et  dans  le  Sund- 
gau.  En  conséquence^  il  relève  les  vassaux  de  leur  serment 
et  leur  ordonne  de  le  prêter  à  Catherine  et  de  la  considérer 
comme  leur  suzeraine.  Mais,  à  la  mort  de  Catherine,  ces 
fiefs  Jer ont  retour  à  V Autriche. 

B.  De  son  côté,  Catherine  promet  à  Frédéric  que,  si  elle  se 
remarie,  son  mari  ne  pourra  faire  acte  d'autorité  sur  les 
châtelains  et  autres  officiers,  sujets,  châteaux  et  domaines 
de  V Autriche  avant  d'avoir  juré  de  tenir  tous  les  engage- 
ments que  Catherine  a  pris  par  écrit  avec  son  beau-frère. 

9  aoûts. 
A 

Wir  Fridreich,  von   Gols   gnaden  bertzog   ze   Oesterreich, 
etc.,    bekenne  offenlicb  vnd  tuon  kunt  meeniklichen,  als  die 

1.  Vrrbuiulcn. 

•j.    Aich.    Imusbruck.    Peslarchiv,    I,  4.    i4oî-i4ii.    .Minute.  Pap.  Hartl, 
pp.  03,  04,  So,  nu.  91,  y4- 


-  95  - 

hochgeborne  fiirstinn  vnsre  liebe  swest(;r'  fraw  Kathrein  von 
Burgundy,  weilent  des   liochgebornen  fûrsten,  vnsers  lieLen 
bruoders,  herlzog  Lewpolds,  herlzogen  ze   Oesterreich^  etc., 
des  sele  Got  gneedig  sey,  witiben,  nach  lawt  der  briefe,  die  ir 
von  weilent  den  hochgebornen  fûrsten  iren  vnd  vnsern  \eai- 
tern  vnd  vettern,  vnd  auch  von  demselben  irem  gemahel  vnserm 
bruoder   seligen,   nach   der  beredunge  der  ce  vnd  gomahels- 
chdfte,  so  zwischen  inen  beredt,  beschehen  vnd  volbracht  ist, 
vnd  sunderwar,  als  wir  obgenant  herlzog  Fridreieh,  ains  tails, 
vnd  auch  dieselb  vnsere  fc.wester,  des  andern  tails.  nûzemal, 
freuntlich  vnd  geentzlich,  mit  ainander  vbertragen  vnd  veraint 
sein,  sunder  vnd  auch  neemhch  von  der  manscheefte  vnd  des 
nachgeschribnen  stukhs  wegen,    nach  dem  als  das   denn    in 
dem   brief  derselben   vnser  veberlragunge   erlawtert    ist   vnd 
begrifïen,  also  haben  wir,  fur  den  hochgebornen  fûrsten,  vnsern 
lieben  bruodern,   herlzog  Ernsten,  hertzogen  ze   Oesterreich, 
etc.,  vnsselben  vnd  vnsern  erben,  derselben  vnser  lieben  swes- 
tern  gegeben,  vnd  geben  auch  wissentlich,  mit  dysem  brief, 
gantze  macht  vnd  voUen  gewalt  daz  sy  nu  hinfur,  die  weil  sy  in 
leben  ist,  volliklich  aile  mannscheefte,  lehen,  vnd  manuslehen, 
hohe  vnd  nidre,  geistliche  vnd  weltliche,  die  da  gehôrnt  vnd  ze 
lehen  sind,  von  vnsrer  lanndgraffschaft  in  Obern  EUassen  vnd 
von  vnsrer  graffschafte  ze  Pflrt,  ze  Bejort  an  dem  Stain,  vnd 
in  dem  Sunggow,  mit  allen  iren  zûgehoerungen,  iren  herlikei- 
ten,  wir  den,  eren  vnd  rechten,  vertigen  vnd  gelihen  mag,  wenn 
vnd  wie  ofïte,  vnd  wie  dikhe  des  durlU  beschiht,  vnd  das  an  sy 
geuordert  wirdet,  vnd  zuoualle   kuemt,   doch  der  heischafft, 
nach  irem  tod,  an  irer  mannschaefle  vnscheedlich.  Ynd  davon 
so  sagen  wir  die  mann  vnd  lehensleuet  nutzemal  gantz  ledig 
vnd  loes  der  geluebde  vnd  ayde  so  sy  vns  vnd  vnserm  vettern, 
vntz  her,  von   wegen  derselben    mannscheeiïten  vnd   lehens- 
cheefften,  pflichtig  vnd  gebunden  sind  gewesen,  vnd  empfeh- 
len  vnd   gebieten  in  daz  sy  dieselben  ire  lehen,  nu  hinnach, 
vor   derselben  vnsrer   lieben    schwester,  neemlich  ir  lebiaeg, 
als  dikh  des  durfït  beschiht,  empfahen  vnd  nemen,  vnd  auch 
ir,    damit   vnd    dauon,   dienstlich,   geweertig    vnd    gehorsam 
sein,   nach  lehens  vnd  landsrochten,  vnd  tuon  ailes  das  daz 
mann  vnd  lehenslewet  iren  lehenherren  vnd  lehenfraweu  gebun- 
den vnd  pflichtig  sind  vnd  billich  tuen  suellen,  doch  also,  wenn 
vnd  so  die  egenanle  vnser  liebe  swester  von  Burgundy  erstes 


-  96  — 

abgangen  ist  mit  dem  tôd,  daz  denn  dieselben  mann  vnd  lehens 
leuet,  von  den  selben  iren  mannsclipaften  vnd  lehen  wegen, 
fûrbas  damit  niemand  anders  denn  vns,  vnsern  erben  vnd  der 
herscbaft  zuo  Oesterreich  pflichtig  vnd  gebunden,  gehoerig 
vnd  geweartig  sein,  in  aller  der  mass  als  sy  vntzit  her  getreu- 
lich  sind  gewesen  vnd  getan  habent.  Mit  vrkund  dis  briefs. 
Geben,  etc.  ^ 

B 

Wir  Katherina  von  Burgundy,  etc.,  bekenne  ofïenlich  mit 
dem  briet  daz  wir  vns  mit  dem  hochgeboren  fûrsten  vnserm 
lieben  bruoder  hertzog  Fridreich,  hertzogen  ze  Oesterreich^ 
etc.,  in  soolcher  mass  verpflicht  vnd  verbunden  haben,  ob  das 
wear  daz  wir  vnsern  witiben  stuol  vereanderten,  vnd  ain  gema- 
hel  nemen  wûrden,  daz  denn  demselben  vnserm  gemahl  kain 
purguogt,  vogt,  ambtleuet,  noch  vndertane,  in  dbain  weis,  mit 
kainen  vesten,  slossen,  zinnsen,  gûlten,  noch  in  kain  ander 
weg,  gehorsam  noch  gewërtig  sein  sûUen,  newr  allain  er  hab 
dann  voran  gesworen  ailes  das  zevoUfuren  ailes  des  wir  vns 
gegen  vnserm  egenanten  bruoder  verbrieft  haben,  vnd  des 
auch  ainen  brief  geb  vns  oder  vnserm  landuogt,  nach  lawt 
ainer  versigelten  nottel  die  darumb  gemacht  ist,  an  ail  geuerde. 
Und  ze  vrkund,  etc. 


I.  La  pièce  suivante  semble  avoir  été  rédigée  pour  appliquer  la  conven- 
tion ci-dessus  : 

Catherine,  attendu  qu'elle  et  son  beau-frère  Frédéric  sont  appelés  d  concé- 
der à  nouveau  tous  les  Jiefs  dont  ils  sont  suzerains,  donne,  en  fief,  selon  la 
coutume  de  la  Boche  de  lielfort,  à  Nicolas  Pirsin  de  TerilL  le  i'illasi'e  et  les 
gens  de  Fontenclle,  qui  étaient  autrefois  lo  fief  de  feu  Jean  Pirsin,  prre  de 
Nicolas,  puis  de  niaitre  Pont,  chanoine  de  Langersz. 

1  Ensisheim,  1412,  7  septembre. 

[Recto]  Wir  Katrina  von  Ihirgund,  von  Gottes  gnaden  hertzogin  zuo 
Otisterrich,  tuond  kunl,  als  Avir  vnnd  der  hochgeporne  lïirst  vnnser  lieber 
bruoder  hertzog  Fridrich,  hertzog  zuo  Ocsterrich,  etc..  aile  vnnser  lehen 
von  uiiAvcn  dingen  beri'ilVl  habeu  zuo  liheu,  also  haben  wir  vnnserm  lie- 
beu  getruwcu  Nichuisen  rirsin  von  Terill  veriyhen  das  dorlV  vnd  liil  zuo 
Fùnlùnel,  mit  /.w  ing  vnd  pann  vnd  giitter,  mil  den  frjiueln  vnnd  gerichten, 
als  die  Ilanns  Pirsin,  sin  vatter  selig,  von  der  herschaftt  Oesirrrich  zuo 
lehen  gehept  haut  vnnd  die  wiland  maisler  Pont,  corherr  zu  Lanngersz, 
gewesen  sind,  vnd  lichiMi  och  wissenclich,  mit  dera  brielT,  was  wir  im 
daran  zuo  recht  lihen  sollen  oder  mugend,  in  lehens  wisz  inn  zuo  hallen 
vnd  zuo  niessen,  als  lehens  lanntlotl  vnnser  herschaft  des   Felsz  zuo  Be- 


-  97  - 


A.  Catherine,  en  considération  des  bons  procédés  de  Frédéric 
à  son  égard  et  en  souvenir  de  son  mari  qui  l'a  toujours 
traitée  princièrement,  prend  les  dispositions  suivantes.  Son 
Jrère  Jean,  duc  de  Bourgogne,  lui  doit  payer,  chaque  année, 
une  rente  de  6.000  jrancs  à  raison  de  la  partie  du  capital 
de  sa  dot  non  encore  payée,  cette  partie  se  montant  à 
60.000  francs.  Pendant  les  dix  prochaines  années,  Cathe- 
rine ne  prendra  pour  elle  que  4.000  francs  par  an,  mettant 
en  réserve  2.000  francs,  ce  qui  fera,  au  bout  de  dix  ans, 
20.000  francs.  Cette  somme,  ajoutée  à  une  autre  somme 
égale  due  à  Catherine  par  le  duc  de  Bourgogne  pour  arré- 
rages de  la  rente  dotale  non  payés,  appartiendra  au  due 
Frédéric  ou  aux  héritiers  de  celui-ci,  après  la  mort  de 
Catherine.  Il  l'emploiera  au  rachat  des  pays  d'Alsace  gre- 
vés de  Vassignal  de  la  dot  de  Catherine,  pour  les  40.000 
francs  du  capital  dotal  qui  ont  été  payés.  Si  le  duc  Jean 
venait  à  suspendre  le  paiement  de  la  rente  dotale,  la  créance 
des  arrérages  laissés  en  souffrance  appartiendrait  égale- 
ment à  Frédéric,  dès  que  la  somme  de  ces  arrérages  attein- 
drait 20.000  francs,  et  cette  créance  viendrait  en  déduction 
du  prix  du  rachat  des  pays  susdits.  Catherine  livre  tous  les 
titres  relatifs  à  sa  dot,  quelle  tient  du  duc  Jean,  à  des 
hommes  honorables  qui  les  garderont,  sa  vie  durant.  Ils  les 


/ùr/ rccht  ist.  Vnd  S()llcn  vnns,  vnuscr  leblall,  vnnd  nacli  vnnsonn  toil, 
I Verso]  dem  egcnannlen  vnnseriu  bruoder  vnnd  crbon  gclrinv  vnnd 
diensllich  vnnd  geliorsani  sin,  als  leh(Mi  hit  piliclilig  vnd  g(*i)iindcn  sind, 
one  gcuerlich.  Mit  vrknnd  dis  bricfs  goben  /no  Kiiscn,  an  niit>vochiMi 
Vnnser  Frowen  aubend  zu  herbst,  nach  Crists  gepurt  tnsrnl  vierhunderl 
vnnd  darnacb  in  dem  zwolfl'ten  janr  (Arch.  Inssbrnck.  Orig.  Pap.  No 
porte  aucune  trace  de  sceau.  Au  verso,  d'une  écriture  de  l'époque  : 
Jlanns  Willielm,  bastart  von  Gronmwvlr,  Dicpold).  Hartl,  pp.  (>5,  8i,  n.  u>4. 
—  I/écriture  de  ce  document  est  une  gothicjue  très  soignée  dont  je  ne 
connais  d'exemple  que  dans  les  inscriptions.  Presque  tous  les  noms,  Pir- 
sin,  Terill,  Pont,  Langersz  sont  inconnus.  Fontenelie  est  une  commune 
du  canton  de  Bellbrt.  L'orlliograpbe  est  bi/arrc  :  liochgeporn.  ^'er/ylwn, 
pann,  haut,  maister,  corlierr,  lanntlofJ\  i>rpnndi'n.  Jùtsen.  luiln-rut.  Sei-ious- 
nous  en  présence  d'un  modèle  établi  en  vue  des  nouvelles  inleodalions 
qu'exigeait  le  traité  de  Neuenburg? 


—  98  — 

lui  remettront  pour  s'en  sermr^  si  elle  a  un  procès  ai5ec  son 
frère.  Mais  elle  les  leur  rendra  aussitôt  qu'elle  n'en  aura  plus 
besoin.  A  sa  mort,  l'Autriche  sera  mise  en  possession  de  ces 
titres.  Catherine  promet  de  ne  rien  aliéner  des  pays  d'Al- 
sace et  elle  ordonne  à  tous  châtelains,  officieras  et  sujets 
d'obéir,  après  sa  mort,  au  duc  d'Autriche  comme  à  leur 
seigneur  naturel. 

B.  Frédéric  fait  savoir  à  son  grand  bailli,  à  ses  officiers  et  à  ses 
sujets  qu'il  s'est  entendu  amicalement  awec  Catherine  et  qu'il 
la  prend  sous  sa  protection  ainsi  que  les  pays  d'Alsace  et 
Sundgau.  Il  leur  ordonne  de  défendre  CatJierine  de  tout  leur 
pouGoir  contre  quiconque  voudrait  lui  faire  dommage. 

9  août». 


Wir  Katherina  von  Burgundy,  etc.  -,  bekenii  vnd  tuen  kunt 
mit  dem  brieffe,  fur  vns  vnd  allen  vnsern-^  erben,  wan  *  wir  vns 
mit  dem  hochgebornen  fûrsten,  vnserm  lieben  bruoder,  hertzog 
Fridreichen,  hertzogen^ze  Oesterreich,  etc.,  von  sundrer  fur- 
drung  vnd  wolgetruwens^  wegen  so  wir  zuo  im  haben,  vns  mit 
im  veraint''  vnd  im  etlicli  vortail  vnd  fraunlschaft  haben  getan  ^, 
des'-'  er  vnsern  brieff  hat,  also  haben  wir  vns  noch  pass^^  be- 
dacht  daz  vns  von^^  vnserm  herren  vnd  gemaheln^-  hertzog 
Lewpold^'-\  lôbHcher  gedàchtniss^^,  seinem  bruoder,  vil  eren 


1.  Arch.  Innsl)ruck.  —  A.  Pestarchiv,  I,  4.  1404-1411.  Minute.  Pap.  Harll, 
pp.  &2,  64  et  80,  nn.  89,  95.  —  B.  8157.  Copie.  Pap.  Au  revers  :  Copey  einer 
verschreybung-  wie  l'raw  Katherina  von  Jhirgiindi  lierc/og  Friilrcich  von 
Osterreich  bey  irem  bruder  ein  g-ell  verordnet  hat.  —  Suivent  dans  les 
notes  les  variantes  de  B. 

2.  Von  Gots  gnaden  hertzogin  ze  Ovslcri'eicli,  /e  b'terr,  ze  Kernden  vnd 
zc  Krain,  grelin  ze  Tyrol,  etc. 

3.  AU  vnser. 
4  Wann. 

5.  Ilerizog. 

().  Wolgetrawens. 

7.  Veraynt. 

'é.  Vortail  haben  gclan. 

9.  Dez. 

10.  l'azz. 

11.  Von  weilent  vnserm. 

12.  Geniahel. 
i3.  LeupoUen. 

14.  Loblicher  gedechtniss. 


-  99  — 

vnd  giiots  ist  geschehen,  vnd  vus  iurstlich  in  ail  weg  '  hat 
gehaldon^,  das'^  wir  doch  billich  i)ekenneii,  vnd  haben  im  law- 
terlich,  flechtiklich  ^,  williklicli  wolbe  vnd  dëchtiklich,  vnd  nach 
zeitigem  rai  ■',  so  es  denn  aller  best  krafft"  vnd  macht  gehaben 
mag,  vnd  zuo  den  zeiten  do  wir  es  wol  getuon  mochten,  ain 
sôlch'^  freuntschaft  getan  vnd  tuon  aucli  wissentlich  mit  dem 
brieffe^.  Als  der  hochgeborne  fiirst,  vnser  lieber  bruoder,  hert- 
zog  Hanns  von  Bargundjj,  vns,  ail  jar,  sechslausent  guldein'-^ 
frankhen  raichen  sol,  von  der  sechsizigtausent  guldein  vnsers 
heyratsguots  wegen,  daz  wir  desselben  gelts,  ail  jar,  nicht  naer 
innemen  suUen  denn  sibentausent  ^^  guldein  die  nëchsten 
zehen  jar'',  vnd  siiUen  die  zwaitausent  guldein  auflahen'-, 
daz  ir  aucii  zwaintzig  tausent  guldein  w^erden  in  den  ege- 
nanten  zehen  jaren ,  vnd  sûUen  aucli  denn  dieselben  '-'^ 
zwaintzig  tausent  guldein,  initsambt'*  den  zwaintzig  tau- 
sent  guldein  '•'•  die  vns  vnser  egenante  bruoder  '**,  von 
vnsers  heyratguots  wegen,  noch  schuldig  ist,  nach  vnserm 
tôd,  dem  egenanlen  vnserm  bruoder  hertzog  Fridreicli  '"  oder 
seinen  erben,  an  der  losung  der  lannd  im  Elsassen  vnd  im 
Sunngow^^,  die  vns,  iur  vnser  heyratguot,  verschriben  sind,  ze 
statten  kommen,  vnd  an  in  oder  sein  erben  lidiklich  gefallen  '•'. 
Wër  auch  daz  vnser  egenante  bruoder  hertzog  Hanns -^  vns 
die  sechslausent  guldein  versëss-'  vnd  vns  die  nicht  raicht --, 


1.  In  ail  wcg  Iurstlich. 

2.  Gehailen. 

3.  Daz. 

4.  Flechtlich. 

5.  Williklich  vnd  wolbedechUich,  nach  /eitigem  lal. 

6.  Craft. 

7.  Sôlich. 

8.  Brief . 

9.  Le  mot  toujours  écrit  :  guldin. 

10.  11  faut  lire:  vierlausonl. 

11.  Desselben  gelts  nichl  mer  innemen  siillen,  die   nëchsten    zehen  jar, 
denn,  ail  jar,  vier  tausent  guldin. 

12.  Aufslahen. 

i3.  Guldin  frankhen  werden.  Vnd  sùllen  auch  dieselben. 

i4-  Mitsampt. 

i5.  Guldin  franlihen. 

16.  Hertzog //anns,  von  versezzner  zinns  wegen,  noch  schuldig  ist. 

17.  Fridreichen. 

18.  Land  im  Elsàzz  vnd  in  Sunkgoiv. 

19.  Lediklich  geuallen. 
ao.  Von  Bûrgundy . 
ai.  Versezz. 

22.  Uaichle. 


-  100  — 

wann  demi*  der  versessen-  zinns  souil  wirdt>^  daz  es  hintz 
zwaintzig  tausent  guldein"^  gelanget,  so  sol  aber  vnserm  ege- 
nanten  bruoder^  hertzog  Fridreich  vnd  seinen  erben  dasselb 
gelt  geuallen  vnd  werden*5  als  vorgeschriben  stat,  also  daz 
im"  die  egenanten  lônnder^,  mit  allen  eren,  nûlzen,  vesten, 
leûten,  gùtern",  lûr  die  viertzig  tausent  guldein  vnsers  hey- 
ratsguots^o,  nach^^  vnserm  tôd'^,  von  vnserm  bruoder  hertzog 
Hannsen^'^  von  Burgundy  vnd  allen  vnsern  erben  ^^  sùUen 
ledig  sein,  vnd  wider  an  sy,  an  ail  widerred  i^,  geuallen.  Vnd 
sol  vnsern  egenanten  bruder  hertzog  Fridreich^^,  noch  die 
herschafft  von  Oesterreich  kain  brieff^"^  der  von  der  herschaft 
von  Oesterreich,  vmb  vnser  heyratguot,  herrûret  ^^,  vnd  die 
vnser  egenante  bruoder  hertzog  Hanns,  wir,  oder  yemand^-*, 
von  vnsern  wegen,  innhat,  nicht  mer  pinden  noch  in  zeschaden 
komen^o,  wan  wir  die  gëntzlich  abnemen  vnd  vernichten  in 
kraft-*  ditz  brieffs.  Vnd  darauf,  so  haben  wir,  von  guotem  aigen 
willen,  ail  die  brief,  so  wir  von  vnserm  egenanten  bruder  hert- 
zog Hannsen  heten^^^  v^ab  die  sechtzigtausent  guldein  vnsers 
heyratsguots,hinder  gemaine  erber  leuet  gelegt,  mit  namen...^^, 
also  daz  sy  die  zuo^^  getrewer  hand  halten,  vnser  lebtag,  vnd 


1.  Dann. 

2.  Derselben  versezzn. 

3.  Wirdet. 

4.  Giildin  frankhen. 

5.  Demselben  vnserm  bruoder. 

6.  Fridreiehen  dasselb  gelt  voran  geuallen,  vnd  an  der  losung  abgan. 

7.  Oder  seinen  erben. 

8.  Lender  in  Elsazzn  vnd  im  Siinngôw. 

9.  Vnd  alleu  /ugeluuMingen. 

10.  Guldin  tVanklien  die  von  vnserm  heyratgut  herriïrent. 

11.  Noch. 

la.  Tod.  * 

i3.  Hansen. 

14.  Genczlich  vnd  gar. 

i5.  An  widerred. 

16.  Fridreiehen. 

17.  Brief. 

18.  Von  Ocsferrcich  hvvvnvl. 

19.  Yeniant  ander. 

ao.  In  liiufur  /.c  schaden  konien. 
ai.  Crall. 
aa.  llcttou. 

ai.  Vnsers  heiratguls,  gelobt   vnd   verhaizzen  ze   legen  liindcr  geraain 
erber  W\\[. 
■2I  Zc. 


-  101  — 

vns  die  nicht  herauss  geben.  Es  wër  denn  daz  wir  mit  vnserm 
egcnanten  bruoder,  von  desselben  gelts  wegen,  rechien  miis- 
ten^  oder  wolten,  so  sullen  sy  vns  die  leihen,  daz  wir  vns 
damit  behelfen,  doch  daz 2  wir  in  gewisheit  tuon,  alsbald  wir 
dieselben  brieffe^  genûtzen,  daz  wir  die  denen '*,  hinder  sy,  an 
widerred,  legen^.  Vnd  wann  wir  mit  dem  tôd  abgen^,  das  Got 
land'7  wende,  so  sûUen  sy  dieselben  brieffe^  zuo  der  herschaft 
von  Oesterreich  handen  herauss  anlwerten  vnd  darumb  lodig 
sein^.  Doch  daz  die  herschaft  von  Oesterreich  vnsern  bruder, 
von  derselben  brief  wegen,  nicht  hôher  ansprechen  denn^^ 
alsuerr  als  das  vnser  heyratguot*'  anrûrt,  angeuërd^^^  Wir 
sullen  auch  in  den  egenanten  landen  ze  Elsass  vnd  im  Sung- 
gow^^,  vber  sôlch  verschreibung,  nichtz  verkauffen,  versetzen 
noch  verandern,  vnd  ob  aber^*  wir  das^^  tëiten,  so  sol  es  doch 
kain  kraft  1^  haben,  an  ail  geuërde  ^'^.  Vnd  also  schaffen  wir 
mit  allen  vnsern  vogten*^,  purggrauen,  pflegern,  ambtleûten, 
rëtten*^,  burgern,  landleûten  vnd  vndertanen  -o,  wann  Got  ûber 
vns  gebeut^^  vnd  daz  wir  von  dyser  welt  geschaiden  22^  daz  sy 
denn  dem  egenanten  vnserm  bruoder  hertzog  Fridreich^'-^  oder 
seinen  erben,  oder   den   die  sy,  von  iren  wegen,   mit  dysem 


1.  Mùssen. 

2.  Das. 

3.  Briof. 

4.  Dann. 

5.  Legen  sullen. 

6.  Abgeen. 

7.  Lang. 

8.  Brief. 

9.  Handen  liinaus  geben  vnd  autwurten,  vnd  sy  sullen  dann  darumb 
ledig  sein. 

10.  Dann. 

11.  Daz  vnser  egenant  heyratgut. 

12.  An  ail  geuerde. 

i3.  Elsazzn  vnd  in  Sunkgow. 
14.  Verendern.  Ob  aber. 
i5.  Daz. 

16.  Craft. 

17.  Auch  an  ail  geuerde. 

18.  Vôgtcn. 

19.  Ptlàgern,  amptlcuten,  reten. 

20.  Burgern  vnd  vndertïin,  wan. 
ai.  Gepewtet. 

22.  Welte  schaiden. 

23.  Fridreichen  son  Oesterreich. 


—  102  — 

brieff  ermanen  ^,  mit  allen  vesten,  gslossen^,  zinnsen^,  nût- 
zen  vnd  in  ail  weg,  gehorsam  vnd  gewërtig  sein,  als  iren  ^ 
rechten  natûrlichen  herren,  vnd  auch  in  der  veslen,  gsloss 
vnd  steet*'  abtretten,  vnd  in  damit  gewarten  ze  stund  vnd 
anuertziehen,  vnd"  darinnkain  fûrwort,  waygrung,  noch  wider- 
red  haben,  in  dhann  weis,  wan  wir  in  das  emphelhen  auf  ir  trew 
vnd  ère,  vnd  sagen  auch  sy  voran  yetz  ledig  darauf  irer  ayd^ 
vnd  ailes  des  sy  vns  pflichtig  vnd  gebunden  sind  ^  gewesen,  an 
ail  hinderlist  vnd  geuërde^^.  Vnd  des  zuo  ainem  stëtten** 
waren  vrkund,  so  haben  wir  vnser  aigen  insigP^  gehenckt^^ 

an  dysen  brieff*^  Der  geben  ist  ze  Aeic;m6Mr^,  vigilia  Laurentii 
141115. 


B 


Wir  Fridreich,  etc.,  embieten  vnsern  lieben  getrewen  ainem 
yeglichen  vnserm  landuogt,  dartzuo  allen  andern  vnsern  vôgten, 
schultheissen,  rëtten,  burgern,  ambtleùten  vnd  vndertanen, 
gegenwûrtigen  vnd  kiinftigen,  vnser  gnad  vnd  ailes  gaot.  Wir 
lassen  ew  wissen  daz  wir  mit  der  hochgebornen  fi'irstinn  fraw 
Kathrein  von  Burgundy,  hertzogin  ze  OesterreicJi,  etc.,  freunt- 
lich  veraint,  vnd  sy,  mitsambt  dem  lannde  in  Elsassen  vnd  in 
Sunggow,  in  vnsern  scherni  genommen  haben,  vnd  hab«,^n  vns 
auch  mit  freuntschaft  zuo  ainander  verpflicht.  Dauon  so  em- 
phehien  wir  ero,  allen  vnd  yeglichen,  vnd  schaffen  auch  wir  ew 


I.  Dio  si,  mit  disem  brief,  von  ini  wcg-en,  ermuuen. 

Q.  Gesloz/.en. 

3.  Gulten. 

4-  Irem. 

.^.  Siozz. 

0.  Slctt. 

7.  Vnd  aucli. 

8.  Vnd  sagen  auch  sy.  ail  vnd    yoglicli    l)Csiind<M'.   yecz    voran    daranf 
ledig  irer  ayd. 

().  Gepnndcn  sinl. 

10.  Geuerd. 

11.  Stelen. 
iQ.  Insigel. 

i3.  Haiss(Mi  henklien. 
i4-  Disen  i)ri<'f. 

i5.  Xcunihnr^  an  h'ryn,  an  Sand  Loronivenlag.  nachCrists  gepurd  in  deu» 
vi«Mizoiienhunderlislen  vnd  dcin  ayndleflen  jare. 


-   103  - 

ernstlich,  ob  yemand  wër  der  die  egenante  vnser  swestern,  ir 
lannd  oder  lewet,  wider  recht,  wolt  angreiiïen,  beschedigen 
oder  beswëren,  daz  ir  das  ze  stund,  denn  nach  dem  vnd  ir 
darumb  ermant  werdt,  helffet  wenden,  vnd  ir  hilfleich,  rëtlich 
vnd  beygestendig  seit  in  allen  sachen,  dartzuo  sy  ewer  bedûrf- 
fend  werd,  mit  gantzem  ewerm  vermugen,  vnd  in  aller  der 
mas  als  ob  es  vns  vnd  ewr  aigen  sach  wër.  Das  ist  gëntzlich 
vnd  ernstlich  vnser  will  vnd  maynung.  Gcben  ze  Newmburg, 
etc. 


Frédéric  ayant  égard  aux  procédés  amicaux  de  Catherine 
relativement  à  V  Alsace^  lui  cède,  pour  en  jouir  tant  quelle 
vivra,  les  revenus  de  Rougemont  et  de  Rheinfelden,  déduction 
faite  d'une  rente  assignée  aux  Bâlois  sur  les  revenus  de 
Rheinfelden,  de  rentes  constituées  à  d'autres  sur  les  revenus 
de  Rougemont  et  des  revenus  incorporés  aux  «  châtellenies  » 
de  Rheinfelden  et  de  Rougemont. 

Vers  le  9  aoùt^. 

Wir  Fridreich,  etc.,  tuon  kunt  mit  dem  brief,  wan  die  hoch- 
geborne  farstinn,  vnser  lieb  swester,  fraw  Kathrein  von  Bur- 
gundy,  hertzogin  ze  Oesterreiêh,  etc.,  vns,  von  des  lands  wegen 
ze  Elsassen,  sôlch  freuntschaft  getan  bat,  der  wir  sy  billich  erget- 
zen,  davon  so  haben  wir  ir  hinwider,  ir  lebtag,  verschriben  vnd 
vermacht  die  nûtz  vnd  gûlt  die  zuo  Rotemberg  im  Sunggow 
gelegen  gehôren,  vnd  auch  ail  nutz  vnd  gûlt  die  zuo  Rynuelden 
gehôren,  ausgenommen  die  drew  hundert  gulden  die  wir  den 
von  Basel,  vmb  ir  geltschuld,  aul"  denselben  nûtzen  ze  Rynuel- 
den verschriben  haben,  vnd  auch  die  zinns  vnd  gelt  der  vor 
andern  leueten,  auf  den  nutzen  ze  Rotemberg  verschriben  ist, 
vnd  auch  souil  als  denn  den  purguôgten  ze  Rynuelden  vnd  ze 
Rotemberg  ze  purkhuot  jeerlichgeben  sol,  aiso  daz  sy  die  veber- 
tewr  der  egenanten  nûtz  vnd  gûlt,  als  vorbeschaidon  ist,  ir 
lebtag,  innhab,  nûtz  vnd  niess,  von  vns,  vnserm  bruoder  vnd 
erben,  daran  vngehindert  vnd  vnangesprochen,  an  ail  geueerde. 


I.  Arch.  Innsbruck.  Peslarchiv,  I,  4-   i4^>4-ï4ii-    Mi'iuU*.    Doux   leuilles 
pap.,  primitivement  cousues  bout  ù  bout. 


-  104  — 

Dauon  so  schaffen  wir  mit  ainen  yeglichem  vnserm  ambtmann 
ze  Rynuelden  vnd  ze  Rotemberg,  des  sy  die  egenante  nûtz,  in 
vorgeschribner  mass,  jeerlich,  zuo  vnser  swester  handen  geben 
vnd  raichen,  vnd  ir  damit  gehorsam  vnd  gewertig  sein  als 
vnsselber,  wan  wir  sy  darumb  gëntzlich  ledig  sagen  vnd  qiiit- 
tieren.  Mit  vrkund  ditz  gegenwQrtigen  briefs.  Der  geben  ist, 
etc. 

XVII 
Missions  adressées  par  Jean  sans  Peur  à  Catherine. 

1413-1415. 
Année  1413. 

Missions  de  Jacques  de  Villers. 

PREMIÈRE   MISSION 

1"-31  janvier  ^ 

A  messire  Jaques  de  Villers^  cheualier  et  maistre  d'ostel  de 
monseigneur  le  duc,  la  somme  de  iiij  ^^  xiij  frans  à  lui  deuz 
pour  ses  gaiges  de  tout  le  mois  de  januier  mil  cccc  xij  darre- 
nement  passé  (1413.  u.  st.),  ouquel  sont  xxxj  joui's  entiers, 
lesquelx  il  affirme  en  sa  conscience  auoir  vaqué  en  auoir  esté, 
de  l'ordonnance  de  monseigneur  le  chancellier,  deuers  ma 
dame  la  duchesse  d'Austeriche,  suer  de  mon  dit  seigneur  le 
duc,  pour  faire  aucunes  choses  à  lui  enchargées  par  le  dit  mon- 
seigneur le  chancellier  touchans  le  lait  de  la  dicte  dame,  pour 
chascun  desquelx  jours  mon  dit  seigneur  le  duc  lui  tauxe 
iij  frans  en  oultre  et  par  dessus  sa  pension  ordinaire  qu'il  prent 
du  dit  seigneur,  sans  autres  gaiges  ne  liurée.  Valent  les  diz  iiii 
XX  xiij  frans,  ainsi  comme  il  appert  par  mandement  de  mon  dit 
seigneur  donné  à  Paris-,  lexvj"jour  d'aurilauant  Pasques  mil 
cccc  xij  (1413,  n.  st.),  ueriffié  au  doz  par  le  dit  Joceran,  lequel 
mandement  est  cy  rendu,  auec  quittance  du  dit  cheualier  con- 
tenant la  dicte  assercion  et  certifficacion  du  dit  maistre  de  la 
chambre  aux  deniers   du  dit   seign(^ur,  par  laquelle  il  certiffie 


I.   11.  1570,  fol.  ce  xxviij,  r° 
a.  ^■t•^so. 


—  105  — 

que,  durant  le  dit  temps,  le  dit  messire  Jaques  n'a  esté  compté 
à  aucuns  gaiges  ne  liurée  par  les  estroes  de  la  despense  du  dit 
hoslel  seulement.  Pour  ce,  iiij  ^^  xiij  frans  ^ 

DEUXIÈME    MISSION  - 

Au  dit  messire  Jaques  [de  Viliers],  pour  aler  et  retourner  en 
Austeriche,  deuers  ma  dite  dame  d'Austeriche,  où  mon  dit  sei- 
gneur l'enuoya  le  iiij"  jour  de  ce  mois,  pour  certaines  et  grosses 
besoingnes,  xl  frans...  Ainsi  comme  tout  ce  appert  par  man- 
dement de  mon  dit  seigneur  donné  à  Monthar  le  x*  jour  de 
nouembre  mil  cccc  viiij,  cy  rendu. 


TROISIEME  MISSION 

A  partir  du  15  décembre  'K 

Je  Jaques  de  Villers,  cheuallier,  confesse  auoir  eu  et  receu 
pour  et  ou  nom  de  révérend  père  en  Dieu  monseigneur  l'abbé 
de  Lure,  de  Regnault  de  Thoisij,  receueur  gênerai  de  monsei- 
gneur le  duc  en  ses  duchie  et  conté  de  BourgoiiKjne,  par  la 
main  de  Maciot  Escibourt,  la  somme  de  vingt  quatre  frans  sur 
ce  qui  lui  sera  et  pourra  estre  deu  pour  les  despens  de  lui,  ses 
gens  et  cheualx,  en  alant  deuers  madame  la  ducbesse  d'Os/er- 
riehe,  où  madame  la  duchesse  de  Bourgoingne  l'enuoye,  auec 
autres,  par  l'ordonnance  de  mon  dit  seigneur  le  duc  et  pour  cer- 
taines choses  grandement  touchans  mon  dit  seigneur  le  duc  et 
la  seurté  de  ses  pais  de  Bourgoingne,  et  aussi  en  seiournant 
par  deçà  deuers  ma  dicte  dame  la  duchesse.  Desquelx  xxiiij 
frans  je,  ou  nom  que  dessus,  me  tien  pour  bien  content  et  en 
quicte  et  promet  acquiter  lesdiz  Regnault  et  Maciot  enuers 
ledit  abbé  et  tous  autres  qui  pour  ce  seront  acquitter.  Tesmoing 


1.  [En  marg-c,  écritures  do  l'époque  :J  Videantur  strobe.  —  Dicte  strobr 
fuerunt  vise  et  nihil  computatur. 

2.  B,  iSjÔ,  fol.  ce  XX  viij,  v».  —  «  Ce  mois,  »  c'est  le  mois  d'avril  i4i3(u.  st.). 
La  date  qui  précède  immédiatement  est  le  1(5  avril  )4i3  (n.  st.),  date  du 
mandement  délivré  à  Villers  pour  sa  mission  de  janvier  auprès  de  Cathe- 
rine. 

3.  B,  11932.  Orig'.  Pareil.  Scellé  sur  simple  queue  d'un  petit  sceau  rond 
en  cire  brune  avec  cette  légende  :  S.  Jacob  de  Vill  [ei's\. 


—  i06  — 

mon  seel  cy  mis  le  xv' jour  de  décembre  l'an  mil  quatre  cens 
et  treize. 

Année  1414? 

Mission  de  Jean  de  Neuchàtel-Montaigu,  Gauthier  de  Ruppes 
et  Jacques  de  Villers  auprès  de  Catherine  et  ailleurs. 

Avant  le  31  octobre^ 

Le  duc  envoya  ses  ambassadeurs  Jean  de  Neufchatel,  sei- 
gneur de  Montagu,  et  messire  Gauthier  de  Ruppes,  seigneur 
de  Soye,  et  Jacques  de  Villers,  chevalier,  ses  chambellans,  par 
devers  la  duchesse  d'Autriche,  pour  raison  de  la  comté  de 
Ferrette  et  de  là  par  devers  Frédéric  d'Autriche,  le  comte  de 
Virtemherg,  ses  cousins,  et  devers  ceux  du  pays  de  Suche  (ou 
Suisse). 

Année  1415. 

Mission  de  Jacques  de  Villers. 

21  mars-. 

Je  Jaques  de  Villers,  cheuallier,  chambellan  et  maistre  d'os- 
tel  de  monseigneur  le  duc  de  Bourgoingnc,  confesse  auoir  eu 
et  receu  de  Jehan  de  Noident,  conseillier  et  receueur  gênerai 
de  toutes  les  finances  de  mon  dit  seigneur  la  somme  de  vint 
deux  frans  demi  sur  ce  qu'il  me  pourra  estre  deu  à  cause  de 
mes  gaiges  du  voyaige  où  mon  dit  seigneur  ra'envoye  présente- 
ment de  Dijon  jusques  en  la  conté  de  Ferrattes,  deuers  ma 
dame  d' Au the riche,  sa  fiUe^,  de  laquelle  somme  de  xxij  frans 
demi  je  me  tien  pour  content  et  paie  et  en  quicte  mon  dit  sei- 
gneur, son  dit  receueur  gênerai  et  tous  autres.  Tesmoing  le 
saing  manuel  de  honnorable  homme  et  saige  sire  Jehan  Chou- 
sat,  conseillier  de  mon  dit  seigneur,  cy  mis  à  ma  requeste  le 
xxj*  jour  de  mars,  l'an  mil  quatre  cens  et  quatorze. 

[Signé  avec  paraphe  :1 
J.  Chousat. 


I .  Arcli.  Côlc-crOi-,  rciuccdr,  Invcntairo,  XXII,  p.  4f>"J,  analyse  du  compte 
4'  de  Hcgnaiill  de  Toisy  coininençant  au  i"  janvier  i4i3  et  Unissant  au 
d(MMiicr  octobre  i4i4-  —  ^'C  compte  lui-même  ne  se  retrouve  |>lus. 

u.  M,  ii<(ij    Orijf.  l'areh. 

3.    Il  l'iuutrait  dire  :  sa  so'ur. 


—  107  - 

Mission  de  Jacques  de  Villers  et  de  Gauthier  de  Ruppes. 

7-23  avril. 

Gauthier  de  Ruppes  donne  au  reeerseur  général  des  finances 
du  duc  de  Bourgogne  quittance  de  la  somme  de  40  francs 
que  celui-ci  lui  a  fait  payer  pour  les  frais  de  cette  mis- 
sion. 

1415,  30  avrili. 

Nous,  Gaultier  de  Bauffremont,  dit  de  Ruppes,  seigneur  de 
Soye,  cheuallier,  conseillier  et  chambellan  de  mon  seigneur  le 
duc  de  Bourgoingne,  confessons  auoireu  et  receu  de  Jehan  de 
Noident,  receueur  gênerai  des  finances  de  mon  dit  seigneur, 
par  la  main  de  Martin  de  Chapes,  clerc  des  comptes  à  Dijon, 
la  somme  de  quarante  frans.  pour  le  voiage  que  j'ay  présente- 
ment fait,  par  l'ordonnance  de  mon  dit  seigneur,  des  Dijon  à 
Belfort,  deuers  ma  dame  c^'Os^eric/ie,  et  icelle  aidie  à  conduire 
doiz  le  dit  lieu  de  Beaufort,  jusques  au  dit  lieu  de  Dijon.  De 
laquelle  somme  de  xl  frans  nous  nous  tenons  pour  bien  con- 
tent et  paie  et  en  quittons  mon  dit  seigneur,  le  dit  Jehan  de 
Noident  et  tous  autres.  Tesmoing  nostre  seel  cy  mis  le  darre- 
nier  jour  d'auril,  l'an  mil  cccc  et  quinze. 


Jean  sans  Peur  donne  à  la  chambre  des  comptes  de  Dijon  l'or- 
dre d'allouer  aux  comptes  du  receveur  général  de  s>es  Jînan- 
ces  la  somme  de  40  francs  énoncée  ci-dessus. 

Dijon,  1415,  5  novembre'-. 

Jehan,  duc  de  Bourgoingne,  conte  de  Flandre,  d'Artois  et 
de  Bourgoingne,  palatin,  seigneur  de  Salins  et  de  Malincs.  à 
noz  amez  et  feaulx  les  gens  de  noz  comptes  à  Dijon,   salut  et 


1.  B,  355.  Orig.  Pareil.  Scellé  sur  simple  ([lunie  (Vxin  sceau  ronil  eu  cire 
rouge  assez  euclouimagé. 

2.  B,  355.  Orig.  l'urch.  Scellé  sur  siuiple  (jueue  d'uu  sceau  eu  cire  roug<' 
très  eudoiumagé. 


-  108  — 

dileccion.  Nous  voulons  et  vous  mandons  que  la  somme  de 
quarante  frans,  laquelle  nostre  amé  et  féal  conseillier  et  rece- 
ueur  gênerai  de  toutes  noz  finances  Jehan  de  Noident  a  paiée 
et  deliurée  à  nostre  amé  et  féal  cheuallier,  conseiller  et  cham- 
bellan messire  Gaultier  de  Huppes,  sire  de  Soye,  pour  les  des- 
pens  de  lui,  ses  gens  et  cheuaulx,  fais  en  alant  des  nostre  ville 
de  Dijon  à  Belfort,  deuers  nostre  très  chiere  et  très  amée 
suer  la  duchesse  d'Austeriche,  seiourner  illec  pour  traittier  et 
trouuer  manière  que  nostre  dite  suer  s'en  venist  deuers  nous 
et  nous  deliurast  la  forteresse  du  dit  Belfort  et  aussi  nostre 
dite  suer  acompaignast  dez  le  dit  lieu  de  Belfort  jnsques  au 
dit  lieu  de  Dijon,  moiennant  la  quelle  somme  receuant  nostre 
dit  conseillier  a  esté  content  de  son  dit  voiage,ou  quel  il  a  vac- 
qué  par  enuiron  xvij  jours  commençans  le  vij'  jour  d'auril  dar- 
renement  passé,  vous,  par  rapportant,  auec  ces  présentes, 
quittance  du  dit  messire  Gaultier,  allouez  icelle  somme  de  xl 
frans  es  comptes  de  nostre  dit  receueur  et  rabatez  de  ses  re- 
ceptes,  sans  aucun  contredit.  Non  obstans  quelconques  ordon- 
nances, mandemens  ou  deffenses  ad  ce  contraires.  Donné  en 
nostre  ville  de  Dijon,  le  cinquième  jour  de  nouembre,  l'an  de 
grâce  mil  cccc  et  quinze. 

Par  monseigneur  le  duc. 

[Signé  avec  paraphe  :] 

Bordes. 


Quittance  de  Jacques  de  Villers  pour  ses  frais 

de  mission. 

8  novembre'. 

Je  Jaques  de  Villers,  chevallier,  conseillier  et  maistre  d'os- 
tel  de  monseigneur  le  duc  de  Bourgoingne,  confesse  auoir  eu 
et  receu  de  Jehan  de  Noident,  conseillier  et  receueur  gênerai 
de  toutes  les  finances  de  mon  dit  seigneur,  par  la  main  de  Mar- 
tin de  Chapes,  clerc  des  comptes  à  Dijon,  la  somme  de  trente 
quatre  franc,  que  mon  dit  seigneur  m'a  ortlonné  estre  bailliez 
pour  mes  ga'ges  et  despens  fais  par  dix  sept  jours  entiers  par 
lesquel?  jo  afTerme,  en  ma  conscience,  auoir  vacqué  en  alant 


I.  H,  ii()32.  Orig.  Parch.  Sccllr  sur  simple  queue  i\\\\\  petit  sceau  rond 
eu  cire  roujre  assez  bien  conservé.  On  y  lit  encore  :  \J\acoh. 


—  109  — 

de  Dijon  à  Belfort,  deuers  ma  dame  d'Osteriche,  seiourner  illec 
en  attendant  le  département  de  ma  dicte  darne  et  icelle  acom- 
paignier  en  venant  du  dit  lieu  de  Belfort  au  dit  Dijon  deuers 
mon  dit  seigneur,  c'est  assauoir  depuis  le  dimenche  vij'  jour  de 
ce  présent  mois  que  je  parti  du  dit  lieu  de  Dijon,  jusqacs  au 
mardi  xxiij"  jour  ensuiuanL  tout  inclus,  qui  valent,  au  pris  de 
deux  frans  par  jour  que  mon  dit  seigneur  m'a  pour  ce  ordonné 
et  tauxé,  la  dicte  somme  de  xxxiiij  frans.  De  laquelle  somme  je 
me  tieng  pour  bien  content  et  en  quicte  mon  dit  seigneur,  son 
dit  receueur  et  tous  autres.  Tesmoing  mon  seel  cy  mis  le  viij' 
jour  de  nouembre,  l'an  mil  cccc  et  quinze. 


XVIII 

Jean  sans  Peur  envoie  Gauthier  de  Ruppes 
au  roi  des  Romains. 

1415,  de  la  fin  juin  jusqu'au 
commencement  d'août. 


Gauthier  de  Ruppes,  sur  le  point  de  partir,  donne  au  rece- 
veur général  du  duc  quittance  d'une  avance  de  100  francs 
sur  les  gages  qui  lui  seront  dûs  pour  sa  mission. 

1415,  24  juin». 

Je  Gaultier  de  Ruppes,  seigneur  de  Soye  et  de  Trichasiel^ 
conseillier  et  chambellan  de  monseigneur  le  duc  de  Bourgoin- 
gne,  confesse  auoir  eu  et  receu  de  honorable  homme  Jehan  de 
Noident,  receueur  gênerai  de  toutes  les  finances  de  mon  dit 
seigneur  le  duc,  par  la  main  de  Guillaume  Boillardet,  demou- 
rant  à  Dijon,  la  somme  de  cent  frans,  que  mon  dit  seigneur 
m'a  ordonné  prandre  et  auoir  présentement,  pour  et  en  deduc- 


I.  li,  355.  Orig:.  Pareil.  Scellé  sur  simple  (lueiie  d'un  sceau  rond  on  cire 
rouge,  en  partie  détruit.  —  Sur  Gauthier  de  Huppes,  v.  le  texte  suivant  : 
A  raessirc  Gauthier  de  liupcs,  cheuallier  hanneret,  conseillier  et  chambel- 
lan de  monseigneur  le  duc,  la  somme  de  v^  iiij>>''  v  Irans,  en  prest  et  paie- 
ment à  lui  fait,  sur  ce  qui  lui  puet  et  pourra  estre  deu  pour  les  gaiges  de 


—  110  — 

cion  de  ce  qui  me  pourra  estre  deu  par  mon  dit  seigneur  de 
mes  gaiges  d'aler  à  Constance^  auecques  autres  des  gens  du 
conseil  de  mon  dit  seigneur  en  certainne  ambassade  où  il  nous 
enuoye  deuers  le  roy  des  Romains.  De  laquelle  somme  de  c 
frans  je  me  tiens  pour  comptent  et  en  quitte  mon  dit  seigneur, 
son  dit  receueur  et  tous  aultres  à  qui  quittance  en  appartient. 
En  tesmoing  de  ce  j'ay  mis  mon  seel  en  ceste  présente  quit- 
tance faite  et  donnée  le  xxiiij*  jour  de  juing  l'an  mil  iiij'=  et 
quinze. 

2* 

Jean  sans  Peur  donne  à  la  chambre  des  comptes  l'ordre  d'al- 
louer aux  comptes  du  receveur  général  l'avance  de  100  francs 
énoîicée  ci-dessus. 

Gray,  1415,  24  juin  ^ 

Jehan,  duc  de  Bourgoingne,  conte  de  Flandres,  à^ Artois  et 
de  Bourgoingne,  palatin,  seigneur  de  Salins  et  de  Matines,  à 
noz  amez  et  feaulx  les  gens  de  noz  comptes  à  Dijon,  salut  et 
diieccion.  Nous  voulons  et  vous  mandons  allouer  es  comptes 
et,  sans  contredit  ou  difficulté,  rabattre  de  la  rccepte  de  nostre 
amé  et  feaul  conseillier  et  receueur  gênerai  de  toutes  noz 
finances  Jehan  de  Noident,  la  somme  de  cent  frans,  laquelle, 
par  nostre  ordonnance  et  commandement,  il  a  paie,  baillie  et 
deliurée  comptant  à  nostre  amé  et  feaul  cheuallier,  conseillier 

lui,  duug-  cluMiallier  (banncret)  (a),  (vng  clicuallier  bachcler)  (b),  de  lix  es- 
cuiers,  xvij  archiers  (et  arbelostriers)  (c)  cl  d'une  tromprcto,  vcnuz  soub/ 
lui  el  en  sa  compaignic,  au  mandement  de  mon  dit  seigneur,  en  la  dicte 
ville  de  Vandcs,  pour  aler  seruir  ycellui  seigneur  ou  voiage  que  dessus, 
receuz  et  passez  à  monstre  par  les  diz  messircs  (iiiv  de  Salins  et  de  Saint 

Ylaitr,  comme  il  appert  par  leur  cerlitlioacion  faicte  le  dit  xxix'  jour  de 
januier  mil  cccc  xiij,  cy  rendue,  auec  la  monstre  et  quictance  du  dit  mes- 
sii'e  Gaiitliicr,  pour  lui  et  ses  di/  compaignons  enuers  lesquelx  il  iiromel 
de  ce  acciuilter  mon  dit  seigneur,  la<pielle  (luiltanoe  fut  l'aicte  ce  dit  xxix' 

our  de  januier. 

Pour  ce,  v  iiij  ^>^  v  frans  (B,  lo^G,  fol.  ce  iiii>^^ 

vij,  r*). 

(a)  Dans  l'interligne,  au-dessus  du  mol  u  baeheler  »  raturé, 
(bc)  Dans  l'interligne. 

1.  B,  355.  Orig.  l'arch.  Scellé  sur  simple  queue  d'un  sceau  rond  en  cire 
rouge  à  moitié  détruit. 


—  111  — 

et  cliambellan  niessire  Gaultier  de  Huppes,  seigneur  de  Soye 
et  de  Trichastel^  le  xxiiij"  jour  du  mois  de  Jung  darrenierement 
passé,  sur  ce  que  par  nous  luy  sera  et  pourra  estre  deu  à  cause 
du  voiage  qu'il  a  naguère  fait  de  par  nous  en  embassade,  auec 
et  en  la  compaignie  de  nostre  amé  et  féal  cousin  et  chambellan 
messire  Jehan  de  Nuefchastel,  seigneur  de  Montagu,  au  Saint 
Concilie  estant  à  Constance,  deuers  le  roy  des  Romains,  par 
rapportant  ces  présentes  et  quittance  souffisant  sur  ce  du  dit 
messire  Gauthier,  des  diz  c  francs  seulement.  Non  obstans 
que  autrement  ne  vous  apparc  des  choses  dessus  dites  que  par 
ces  présentes  seulement,  et  quelxconques  ordonnances,  man- 
mens  ou  deffenses  à  ce  contraires.  Donné  en  nostre  ville  de 
Gray  (le  xxiiij'  jour  de  jung^),  l'an  de  grâce  mil  cccc  et  quinze. 
Par  monseigneur  le  duc.  T.  d'Orgelet  [Paraphe]. 


Gauthier  de  Ruppes  donne  au  receveur  général  quittance  de 
la  somme  de  204  francs  qui  lui  restaient  dus  pour  ses  gages 
d  raison  de  cette  mission. 

1415,  14  novembre-. 

Je  Gaulthier  de  Boff remont,  dit  de  Ruppes,  seigneur  de 
'Soye  et  de  Tilchastel,  cheuallier,  conseillier  et  chambellan  de 
monseigneur  le  duc  de  Bourgoingne,  confesse  auoir  eu  et  receu 
de  Jelian  de  Xoident,  conseillier  et  receueur  gênerai  de  toutes 
les  finances  de  mon  dit  seigneur,  la  somme  de  deux  cens 
quatre  frans  à  moy  deue  et  restant  à  paier  de  la  somme  de  iij° 
iiij  frans  à  quoy  ont  monté  mes  gaiges  do  viij  frans  par  jour, 
que  mon  dit  seigneur  m'a  ordonnez  et  tuuxez  par  ses  lettres  pa- 
tentes données  à  ^lr^i//j,  le  xxij*  jour  de  septembre  derreniere- 
ment  passé,  desseruiz  par  trente  huit  jours  commenciez  le  jour 
de  saint  Jehan  Baptiste  précédant  et  fenissant  continuelment 
suiguant,  par  lesquelx  je  afferme,  en  ma  loiaulté  et  conscience, 
auoir  vacqué  par  ordonnance  et  pour  les  besoingno  et  afTeres 
de  mon  dit  seigneur,  en  alant  auec  et  en  la  compaignie  de  mon- 


1.  Ces  cinq  mots  paraissent  écrits  après  coup, 

2.  B,  355.  Orig.  Parch.  Scellé  sur  simple  queue  dun  sceau  rond  eu  cire 
rouge,  dont  la  légende  est:  S.  Gautier  de  liaufreviont  9.  de  Sore. 


—  112  — 

seigneur  Tabbé  de  Mostier  Saint  Jehan  et  messire  Jehan  de 
Nuefchastel,  seigneur  de  Montagu  et  de  Fontenoy  en  Voyge, 
conseilliers  de  mon  dit  seigneur,  de  la  ville  de  Gray  sur  Sone 
à  Constance,  deuers  le  Saint  Concilie  et  le  roy  des  Romains, 
demorant  au  dit  et  en  retornant  deuers  mon  dit  seigneur,  pour 
les  causes  par  la  manière  plus  applain  contenue  en  ses  dites 
lettres.  De  laquelle  somme  de  ij'^  iiij  frans,  pour  le  reste  que 
dessus,  je  me  tien  pour  bien  contens  et  en  quitte  mon  dit  sei- 
gneur, son  dit  receueur  gênerai  et  tous  autres  qui  acquitter  en 
sont.  Tesmoing  mon  seel  cy  mis  le  xiiij*  jour  de  nouembre,  l'an 
mil  cccc  et  quinze. 

[Signé  :]  G.  dWmance  [Paraphe]. 


XIX 

Relations  de  Jean  sans  Peur  avec  le  concile  de  Constance  ^ 

Année  1416. 

I^es  trois  états  du  duché  de  Bourgogne  assemblés  à  Rouvre 
consentent  à  l'envoi  par  le  duc  d'une  ambassade  au  concile-. 

A  maistre  Guillame  d'Argey,  notaire  publique,  le  xvj*  jour 
d'aoust  mil  iiij'=  et  seze,  deux  frans  pour  les  despens  de  lui  et  de 
son  cheual  faiz  par  deux  jours  qu'il  a  vacqué  en  alant  de  Diion 
à  Rouure,  deuers  ma  dame  la  duchesse  lors  illec  estant,  de- 
mourant  au  dit  Rouure,  pour  receuoir  instrument  du  consen- 
tement des  trois  estas  du  ducliie  de  Bourgoingne  illec  assem- 
blez pour  l'ambassade  qui  a  esté  enuoyé  au  Saint  Concilie  de 
Constance,  pour  le  fait  de  mon  dit  seigneur,  pour  son  retour 
au  dit  Diion  et  pour  avoir  minué  et  grosse  le  dit  instrument. 


1.  B,  1588, 1.594. 

2.  H,  i5S8,  fol.  xjj^^-  viij,  r*. 


113  — 


Année  1417. 

1°  La  reine  de  France  et  la  duchesse  de  Bourgogne  écrivent 
à  Constance,  à  l'empereur  et  aux  ambassadeurs  de  Jean  sans 
Peur. 

31  octobre  ^ 

Au  dessus  dit  Thute,  cheuaucheur  de  l'escuierie  de  mon  dit 
seigneur,  vij  frans  et  demi  à  lui  deliurez  par  le  dit  receueur  pour 
auoir  porté  de  par  ma  dicte  dame  à  l'empereur  et  aux  embas- 
seurs  de  mon  dit  seigneur  lors  estans  à  Constance  lettres 
patentes  et  closes  de  par  la  royne  et  de  par  elle  à  eulz  enuoyés 
pour  le  bien  et  honneur  du  roy  et  de  mon  dit  seigneur^.  Pour 
ce,  par  mandement  de  ma  dicte  dame  donné  à  Rouure,  le  ij* 
jour  de  décembre,  ou  dit  an  mil  iiij*"  et  dix  sept,  cy  rendu,  auec 
quittance  du  dit  Tute,  vij  frans  demi. 

2°  Le  receveur  général  de  Bourgogne  fait  délivrer  500  écus 
aux  ambassadeurs  de  son  maître  à  Constance'^. 

A  Humbert  Viard,  maistre  particulier  des  monnoyes  de  mon 
dit  seigneur  en  son  païs  de  Bourgoingne,  la  somme  de  deux 
cens  cinquante  frans  que  mon  dit  seigneur,  par  ses  lettres  pa- 
tentes données  le  xxviij'  jour  d'auril  mil  cccc  et  dix  huit,  lui  a 
ordonné  et  tauxé,  de  grâce  especial,  pour  et  en  ^  recompensa- 
cion  de  la  perte  qu'il  a  eue  et  soustenue  pour  le  change  de 


I.  B,  i588,  fol.  xj  xx  XV,  v. 

2  II  s'agissait  d'expliquer  au  concile  les  causes  pour  lesquelles  le  duc 
«  se  partit  du  siège  de  deuant  Corbneil  et  estoit  aie  à  Chartres,  afin  ((ue 
l'on  ne  creust  au  dit  concilie  qu'il  se  fcust  departy  du  dit  siège  pour  autre 
cause  et  que  l'on  ne  creust  les  mensonges  que  l'en  poroit  pour  ce  rappor- 
ter au  dit  concilie  ». 

3.  B,  i594,  fol.  viij  ^x  xiiij,  v.  [En  marge,  d'une  écriture  de  répo(}ue  :] 
Loquatur,  quia  débet  quittanciani  et  cerlitlicacionem  a  dicto  Johanne 
Fraignot.  -  Reddidit  quittanciam  que  ponitur  in  suc  loco.  —  [Et  d'une 
autre  écriture  de  la  même  époque  :|  Dictus  Johanncs  Fraignot  asseruit  ad 
burellum  sic  esse  vj  »  aprilis  m»  cccc»  xix"  ante  Pasoa.  —  A',  également 
fol.  ccx,r°  et  ss.  :  Autres  despeuses  pour  le  fait  du  Saint  Consille  tenu  en 
la  cité  de  Constance  es  années  m  cccc  xv,  xvj  et  xvij.  —  Il  s'agit  principa- 
lement des  frais  de  Pierre  Cauchon,  évêque  de  Beauvais,  représentant 
ordinaire  de  Jean  sans  Peur  au  concile. 

4-  Fol.  viij  XX  XV,  v. 

8 


—  114  — 

cinq  cens  escus  en  monnoye  qu'il  fit  en  l'an  mil  cccc  et  dix 
sept,  deliurez  en  escuz  d'or  par  l'ordonnance  du  dit  Jehan 
Fraignot,  aux  ambaxadeurs  lors  estans  de  par  mon  dit  sei- 
gneur au  Saint  Concile  de  Constance.  Pour  ce,  et  rend  les  dic- 
tes lettres,  quittance  sur  ce  du  dit  Humhert,  ensemble  certiffi- 
cacion  du  dit  Jehan  Fraignot  par  laquelle  il  appert  des  dictes 
deliurances  et  change  des  diz  cinq  cens  escus,  ij'^  1  frans. 

Année  1418. 

Le  duc  de  Bourgogne  envoie  à  Constance  le  prince  d'Orange 

et  deux  de  ses  conseillers,  accompagnés  de    l'un  de  ses  che- 

vaucheurs. 

Février  ^ 

A  Guiot  Laurens,  cheuaucheur  de  l'escuierie  de  mon  dit 
seigneur,  la  somme  de  douze  frans,  que  icellui  seigneur,  par 
ses  lettres  patentes  données  le  xxv  jour  d'octobre,  l'an  mil  cccc 
et  dix  huit,  lui  a  tauxé  (pour  vue  foiz)^,  pour  trame  jours  en- 
tiers qu'il  a  vacqué  en  auoir  esté,  par  l'ordonnance  d'icellui 
seigneur,  auec  et  en  la  compaignie  de  feu  monseigneur  le 
prince  d'Oranges,  seigneur  d\lr/a?/,maistres  Jehan  de  Mailly 
et  Jehan  Beau  Père,  conseilliers  de  mon  dit  seigneur,  par  lui, 
ou  mois  de  fjurier  mil  cccc  et  dix  sept,  enuoyer  à  Constance, 
pour  aucunes  ses  besoingnes  et  affaires,  les  illec  auoir  seruir  de 
son  office  de  cheuaucheur.  Pour  ce,  et  appert  par  les  dictes 
lettres,  cy  rendues,  auec  quittance  du  dit  Guiot,       xij  frans. 


XX 

Les  châtelains  de  Jean  sans  Peur  et  de  Philippe  le  Bon  dans  le 
domaine  autrichien  d'Alsace.  Jean  de  Couleur,  châtelain  de 
Rosemont.  Jean  de  Neuchâtel,  capitaine  de  Rosemont  et  Bel- 
fort. 

1415-1420. 
1*  Jean  de  Couleur. 

Jehan  de  Colour,  chambrier  de  madame  la  duchesse  à'Aus- 
teriche,  inslitué  par  monseigneur  chaslellain  de  la  maison  et 
chaslel  de  Rosemont  tant  comme  il  viura,  auxgaiges  declairées 

1.  B,  i5ii4,  fol     i^  ''''  ^iij.  r°. 
•A.  Dans  l'interligne. 


—  115  — 

es  lettres  de  monseigneur  données  xxix  de  juillet  cccc  et  xv, 
fist  le  serement  du  dit  olïice  es  moins  de  messeigneurs  des 
comptes  le  iij'  jour  de  juiiig  mil  cccc  et  xvj  (Livre  des  mé- 
moires, fol.  cxv  (119),  v°).  —  Jean  de  Couleur  est  le  même  que 
Jean  de  Ludersdorf.  1"  Celui-ci,  en  dépit  de  son  nom,  est  plutôt 
un  Welche  ;  il  demeure  à  Belfort  et  il  est  vassal  de  la  circons- 
cription féodale  de  Belfort,  où  il  n'y  a,  pour  ainsi  dire,  que  des 
vassaux  welches  (L/.,  5).  2°  Jean  de  Couleur  est  châtelain  de 
Rosemont  à  l'époque  à  laquelle  se  rapporte  le  compte  de  Jean 
Guillaume  de  Chaux,  c'est-à-dire  pendant  l'année  commençant 
le  8  août  1424  pour  finir  le  8  août  1425  {Comptes,  p.  58).  Or, 
Jean  de  Ludersdorf  est  châtelain  de  Rosemont  le  25  mars  1425 
(n.  st.  L/.,  pièces  annexes,  4).  3"  Le  6  mars  1428,  Maximin 
écrit  aux  sujets  et  conseillers  de  Philippe  le  Bon  à  propos  de 
la  créance  qu'il  a  contre  le  duc.  Ludersdoif  porte  la  lettre 
{RUB.,  III,  555).  Les  gens  du  conseil  et  des  comptes  de  Phi- 
lippe le  Bon  répondent  à  Maximin  le  22  mars  et,  dans  leur 
lettre,  disent  que  la  lettre  de  Maximin  leur  a  été  remise  le  16 
par  Jean  de  Couleur  (557). 

Jean  de  Couleur  était  châtelain  de  Rosemont  «  pour  ma  dame 
d'Austeriche  »,  le  11  février  1421  (210).  Il  est  qualifié  châtelain 
(vogt)  de  Rosemont  le  6  avril  1424  (UB.  Basel,  VI,  177).  Il 
était  encore  en  fonctions  le  15  février  1426  (RUB.,  III,  399). 
Jean  Ulric  de  Rodersdorf  occupait  sa  place  le  13  septembre 
1428  (f/7i.  Dasel,  VI.  244).  Couleur  avait  déjà,  semble-t-il,  cessé 
de  la  remplir  au  mois  de  mars,  car  il  ne  porte  plus  le  titre  de 
châtelain  dans  la  lettre  des  conseillers  du  duc  de  Bourgogne. 
Cette  lettre  lui  donne  seulement  la  qualité  d'écuyer. 

Sur  ses  relations  avec  la  Bourgogne,  v.  ci-dessus  la  quit- 
tance de  Niblung  (1122,  26  septembre);  une  lettre  de  Guy  le 
Gelenier  à  Couleur  {HUB.,  III,  210,  1421,  11  février);  une 
lettre  de  Couleur  à  Maximin  (399,  1426,  15  février)  et  la  corres- 
pondance entre  Maximin  et  les  conseillers  de  Philippe  le  Bon 
(1428,  mars). 


116  — 


2"  Jean  de  Neuchâtel. 


Jean  sans  Peur  le  nomme  enpitaine  de  Rosemont 
et  de  Belfort. 

Ghàtillon,  1415,  14  novembre  ^ 

Au  dit  messire  Jehan  de  Neujchastel,  capitaine  ordonné  de 
par  mon  dit  seigneur  et  par  ses  lettres  patentes  données  à 
Chastillon  le  xiiij^  jour  de  novembre  mil  iiij'  et  quinze,  à  la 
garde,  tuicion  et  seurté  des  villes  et  forteresses  de  Rosemont 
et  de  Beaufort  appartenant  à  ma  dame  la  duchesse  d'Austor- 
riche,  aux  gages  de  mille  frans  par  an.  que  mon  dit  seigneur 
lui  a  ordonné  prandre  et  auoir,  chascuri  an,  tant  comme  il  lui 
plaira  à  paier,  aux  termes  de  Pentliecoste  et  de  Saint  Martin, 
dont  le  premier  terme  et  paiement  est  escheu  et  commencie  à 
la  Panlhecouste  mil  iiij'^  et  seze».  Pour  ce,  payé  à  lui,  c'est  assa- 
uoir  huit  cens  frans  sur  ce  qui  lui  puet  ou  pourra  estre  deu 
comme  capitain  et  garde  des  dites  villes  et  forteresses  com- 
mençant en  januier  mil  iiij''  et  quinze  et  quatre  cens  frans  sur 
le  terme  de  l'an  commençant  le  premier  jour  de  januier,  ou- 
dit  an  mil  iiij''  et  seze,  et  rend  copie  desdites  lettres  coUacio- 
nées  en  la  chambre  des  comptes  de  mon  dit  seigneur  le  iij' 
jour^de  feurier  mil  iiij'^  et  seze  et  iij  quittances  du  dit  messire 
Jehan  de  Neu^chastel  [et  six  cens  fians  sur  ses  dits  gaiges  de 
l'année  commençant  en  januier  mil  iiij''  et  xvjj-,  xviij' 

frans. 


1.  H,  1588,  fol.  vij  x"  vij,  r". 

2.  Ajoute,  s<Mnl)l('-l-il,  (Ir  la  inôiuo  tVriliirc.  -  [En  inarK*',  i»u  rcclo:! 
Nouus  habcl  Gai^^cs  à  cause  do  la  ifanlc  de  liclfort  et  de  Hoscmout  ;  jau 
verso  :]  Visis  lilleris  sue  relencionis  debereutur  ei,  j)ro  lenuino  Penllie- 
costes  et  sancli  Martini  ccec  xvj  cl  cece.xvij  cadonles  iu  islo  conipolo, 
ij"'  franc!  et  j)ro  isla  parte  habuit  xviij-  frauços.  Sic  restai  quod  doben- 
lur  oi  pro  résidu  )  dicloruu»  iiij"  t»'rniinoruui,  ij""  fraïui  Solulus  est  de 
diclis  ij'jfrancis  per  couii«)luui  sequenleiu. 


-  117  — 


B 


Sommes  diverses  payées  à  Jean  de  Neuchâtel  pour  ses  ga- 
ges de  la  capitainerie  de  Delfort. 

1417,  22  moi.  1418,  13  août. 

Au  1  dit  messire  Jehan  de  Neujchastel,  cappitain  ordonné  de 
par  mon  dit  seigneur  à  la  garde,  tuicion  et  seurté^  des  villes  et 
forteresses  de  Rosemont  et  de  Beauffort  appertenant  à  ma 
dame  la  duchesse  d'Autheriche,  aux  gaiges  de  mille  frans  par 
an,  que  mon  dit  seigneur  lui  a  ordonné  pranre  et  auoir,  chas- 
cun  an,  tant  comme  il  lui  plaira,  aux  termes  de  Penthecoste  et 
de  Saint-Martin.  Pour  ce,  paie  à  lui  sur  ce  qu'il  lui  est  et  pourra 
astre  deu  à  cause  de  ses  diz  gaiges,  et  quictance  faite  le  xxij* 
jour  de  may  mil  iiii''  et  dix  sept,  vj'^  frans. 

A  lui  la  somme  de  quatre  cens  frans ^,  en  déduction  de  la 
somme  de  mil  frans  à  lui  deuz  à  cause  de  ses  diz  gaiges  et  pour 
la  garde  des  dictes  villes  et  chastel  de  Rosemont  et  Benujort, 
pour  l'année  commençant  en  januier  mil  iW]''  et  dix  sept.  Pour 
ce,  par  quictance  de  lui  faitte  le  xiij*  jour  d'aost  mil  ïu]"  et  dix 
huit,  cy  rendue,  iiij''  frans. 

A  lui  la  somme  de  six  cens  frans  qui  lui  restoient  à  paier  de 
la  somme  de  mille  frans  qui  deuz  lui  estoient  à  cause  de  ses  gai- 
ges de  la  garde  des  dictes  villes  et  chastel  de  Rosemont  et  Bel- 
fort,  pour  la  dicte  année  commençant  en  januier  mil  coco  et  dix 


1.  B,  i594,  fol.  ciiij,  r°.  [A  l'article  précédent  ses  g'aj^es  conini(^  cajjitaine 
général  de  Bourgog'ne  et  en  marge  de  cet  article,  de  deux  écritures  de 
répoque  :|  Super  ipsum  et  fiât  corapotus.  Persolulus  est  de  islo  vadio 
et  donec  ad  x""'  septembris  cccc  xix,  per  compotum  Johannis  Fraif^not 
finituin  ad  vltiimiin  dccemhris  ccccxx,  folio  Ixxvj,  iii  vna  parte  ascenden- 
tc  ad  i.j'"  vj'  xxxv  francos  xj  grossos.  — Gaiges  coiuuie  capilain  gênerai 
de  Dourgoingne. 

2.  Fol.  ciiij,  v">. 

3.  [En  marge,  de  deux  écritures  de  l'époque:]  Gaiges  à  cause  de  Beljort 
et  Rosemont.  — Viso  compolo  prccedenti,  fol.  vij  "^  vij  (a),  debcnturei,  pro 
residuo  iiij"  terminorum,  videlicet  Pcuthecostes  et  Sancti  Martini  cccc  xvj 
et  cccc  xvij,  ij"  franci,  et  pro  terminis  IVnthecostes  et  Sancti  Martini 
cccc  xviij,  qui  cadunt  in  isto  compoto  mil[le]  franci  ;  pro  toto,  xij' 
franci  qui  transeunt  hic,  virtute  très  quictancias  ascendenles  ad  xvj' 
francos,  qui  scruiunt  in  istis  iij  ""*  partibus.  (a)  B,  i588. 


—  118  - 

sept.  Pour  ce,  paie  à  lui,  et  rent  quittance  du  dit  messire  Jehan 
faitte  le  xiij'  jour  d'aoust  mil  cccc  et  dix  huit,  cy  rendue, 

ij'=  frans  *. 


Philippe  le  Bon  nomme  Jean  de  Neuchâtel  châtelain  de  Ro- 
semont  et  de  Belfort. 

Troyes,  1420,  29  avril. 

Il  réitère  au  receveur  général  l'ordre  de  lui  payer  ses  gages, 
bien  que  Jean  de  Neuchâtel  ne  justifie  point  par  écrit  quil 
ait  prêté  le  serment  accoutumé. 

Dijon,  1420,  20  juin  2. 

GAIGES   d'officiers. 

A  messire  Jehan  de  Neufchastel,  seigneur  de  Montagu  et 
d'Amance,  institué,  ordonné  et  commis  par  mon  dit  seigneur  le 
duc  et  par  ses  lettres  patentes  données  à  Troyes  le  xxix*  jour 
d'auril  mil  quatre  cens  et  vint,  cappitaine  des  villes  et  forteres- 
ses de  Rosemont  et  de  Baufort,  aux  gaiges  de  mil  frans,  mon- 
noye  royal,  que  mon  dit  seigneur,  par  ses  dictes  lettres,  lui  a 
pour  ce  ordonné  prandre  et  auoir  de  lui,  chascun  an,  aux  ter- 
mes de  Penthecoste  et  de  Saint-Martin  d'iuer,  par  moitié,  dont, 
mon  dit  seigneur,  par  ses  dictes  lettres,  a  voulu  le  premier 
terme  commancier  à  la  dicte  feste  de  Penthecoste  mil  iiij*'  et  vint, 
du  quel  terme  de  Penthecoste,  que  monte  à  x"  frans,  le  dit 
Fraignot  a  esté  refusant  de  lui  payer,  soubz  vmbre  de  ce  (que 
le  dit  seigneur  de  Montagu  ne  lui  pouoit  faire  apparoir  par  let- 
tres de  serement)'^  du  dit  office  de  cappitaine.  (Et  pour  ce)* 
mon  dit  seigneur,  par  ses  ^  lettres  patentes  données  à  Dijon  le 
XX*  jour  de  juing.  Tan  que  dessus  (iteratiues  des  dessus  dictes 
autres  lettres  de  retenue)^,  vuelt  et  mande  icellui  seigneur  de 


1.  [En  marg"e,  écriture  de  l'époque:]  De  ista  parte  radiuntur  iiij'  franci 
causa  contenta  et  scripta  super  partibus  preccdcntibus. 

2.  B,  i(io6,  fol.  Ixxij,  v. 

3.  [Les  mots  entre  parenthèses  sont  biffés  et  remplacés  par  les  mots 
suivants  écrits  au-dessus  :]  qu'il  n'apparoit  aucuiuMuent  que  ycelli  che- 
uallier  eust  lait  le  serement  es  mains  de  monseig^neur. 

4-  [De  même,  rem[)iacés  par  :]  recjuis  par  les  dictes  lettres  dont. 
5.  [Au-dessus  est  écrit  :)  autres. 
().  Ajouté  au-dessus  de  la  ligne. 


—  119  — 

Montagu  paier  de  la  dicte  somme  de  v"  francs  pour  le  dit 
terme  (de  Penthecoste  cccc  vint  tant  seulement)  ^,  non  obstant 
qu'i  n'appere  (par  lettre)  ^  dudit  serement.  Pour  ce,  payé  à  lui, 
pour  le  dit  terme  de  Penthecoste,  et  rend  les  dictes  lettres  de 
mon  dit  seigneur,  ensemble  quictance  sur  ce  du  dit  seigneur  de 
Montagu  et  copie  des  dessus  dictes  lettres  de  retenue  du  dit 
office  de  cappitaine  collacionnées  à  l'original  en  la  chambre  des 
domptes  de  mon  dit  seigneur  à  Dijon,  vérifiées  par  Jehan  de 
Noident  sur  le  dit  Fraignot,  v"  frans^. 

Pour  la  carrière  de  Jean  de  Neuchàtel  v.  les  documents  sui- 
vants : 

1°  Ses  fonctions.  Chambellan  (Peincedé,  Inventaire,  XXII, 
p.  489,1411).  Capitaine  général  des  duché  et  comté  de  Bourgogne. 
Copie  des  lettres  de  deffiance  que  Loys  de  Chalon,  jadiz  conte  de 
Tonnerre,  enuia,  ou  moisd'aoust  miliiij'=etonze,àmessire7e/ian 
de  Nevfchastel,  capitainne  gênerai  de  Bourgoingne  (B,  11879. 
Pap.  1411,  10  août).  Capitaine  général  du  comté  de  Bourgogne 
aux  gages  de  940  livres  par  an  (B,  1588,  fol  vijxx  vj,  v°,  1415).  — 
A  messire  Jehan  de  Neufchastel,  seigneur  de  Montagu  et  de 
Fontenoy  en  Votjge,  cheuallier,  conseillier  et  chambellan  de 
mon  dit  seigneur,  garde  et  cappitain  gênerai  du  pays  de  Bour- 
goingne, la  somme  de  trois  cens  soixante  frans,  sur  ce  qu'il 
lui  est  et  sera  deu  à  cause  de  ses  gaiges  do  la  dicte  cappitaine- 
rie,  qui  sont  de  iiij^x  frans  par  mois,  à  lui  ordonnés  par  mon  dit 
seigneur,  ainsi  que  plus  aplain  est  contenu  ou  compte  précè- 
dent (Fol.  vijxx  vj)^.  Pour  ce  paie  à  lui,  par  sa  quittance  donnée 
le  XV*  jour  d'aost  mil  cccc  et  dix  sept,  cy  rendue,  iij*"  Ix  frans 
(B,  1594,  fol.  ciiij,  r°).  —  A  Jean  de  Neuchàtel,  2635  francs 
1  gros  pour  ses  gages  de  80  francs  par  mois  à  lui  ordonnés  par 
Jean  sans  Peur  (Lettres  patentes.  Provins,  1418,  23  mars) 
pour  l'office  de  la  capitainerie  générale  de  Bourgogne  et  pour 


1.  Ces  mots  écrits  au-dessus  de  la  ligne. 

2.  Ces  mots  ])ifrcs. 

3.  [En  marg-e  les  mentions  suivantes,  de  diverses  écritures  de  l'époque  :] 
Nouus  habet.  —  Gaiges  pour  les  chastel  de  Relfort  et  de  Roscmont.  — 
Viso  compoto  precedenti  fol.  cj,  bene  capit.  —  Caueatur  quod  de  istis 
vadiis  nichil  soluatur  pro  termino  beali  Martini  cccc°  xx»,  nec  de  cetero, 
donec  docuerit  de  juramento  requisito  per  lilteras  sue  retencionis. 

4-  Les  mots  entre  iiarenthèses  sont  dans  l'interligne. 


—  120  — 

ses  gages  du  temps  qu'au  vivant  de  Jean  sans  Peur  il  fut  en 
garnison  à  Arras,  «  ou  fait  de  laquelle  cappitoinerie  il  a  vac- 
qué  »  du  14  novembre  1415  jusqu'au  10  septembre  1419,  jour  de 
la  mort  de  Jean  sans  Peur,  ce  qui  fait  3  ans  9  mois  10  jours, 
moins  3  mois  «  pour  lesquelx  ledit  cheuallier  a  vacqué  en  ses 
besoingnes  et  affaires  »,  demeure  3  ans  6  mois  et  10  jours,  ce 
qui  fait  3386  francs  8  gros,  sur  quoi  il  n'a  reçu  que  1750  francs 
15  sols  tournois.  Pour  ce,  par  mandement  de  Philippe  le  Bon 
(Troyes,  1420,  17  avril;,  2635  francs  1  gros  (B,  1606,  fol.  Ixxiij, 

V*). 

2°  Ses  V)oyages,  missions  et  négociations.  Négociateur  avec 
Maximin  (RUB.,  III,  93,  1413,  13  mai).  —  Avec  le  roi  des  Ro- 
mains. Voyage  à  Constance  (1415,  juin-août.  NPA.,  XVIII). 
Voyage  à  Lyon  (1416.  n.  st.,  janvier,  février).  A  messire 
Jehan  de  Neufchastel,  seigneur  de  Montagu  et  de  Fontenay 
en  Voige,  la  somme  de  deux  cens  quatre  vins  seze  frans  que 
deue  lui  estoit  pour  ses  gaiges  de  trante  sept  jours  (commen- 
çans  v  de  januier  ccecxv  et  fenissans  x  de  feurier  ensuigant)  * 
qu'il  a  uacqué  en  alant  de  son  hostel  à  Chemily,  deuers  ma 
dame  la  duchesse,  qui  l'auoit  mandé  venir  deuers  elle  et 
les  gens  du  conseil  de  mon  dit  seigneur  à  Diion,  comme 
d'illec  estre  aie  par  l'ordonnance  de  mon  dit  seigneur  et  de  ma 
dicte  dame,  auec  et  en  la  compaignie  de  mon  dit  seigneur  de 
Moustier  Saint  Jehan,  deuers  le  roy  des  Romains,  lors  estans 
à  Lyon  sur  le  Roone,  pour  les  besoingnes  et  affaires  de  mon 
dit  seigneur.  Pour  chascun  desquelx  jours  mon  dit  seigneur, 
par  ses  lettres  patentes  données  à  Diion  le  xj»  jour  de  feurier 
mil  iiij*^  et  quinze  (1416,  n.  st.),  lui  a  tauxé  (par  jour)  ^  huit 
frans,  qui  font  la  dite  somme  'le  ij'=  iiij^x  seze  frans.  Pour  ce,  et 
rend  les  dites  lettres  et  quittances  du  dit  messire  Jehan  conte- 
nant affirmacion  d'auoir  fait  le  dit  voyaige  pour  les  causes  con- 
tenues en  icelles  lettres,  ij"  iiij-^'^  xvj  frans 

(B,  1588,  fol.  vijxx  xiiij,  r°).  Cpr.  un  mandement  de  paiement 
du  1"  mars  1416  (n.  st.)  pour  les  seigneurs  de  Moutier 
Saint  Jean  et  de  Montagu,  envoyés  avec  Huguenin  Cœur 
de  Roy,  chevaucheur,  en  ambassade  à  Lyon  «  deuers  le  roy 
des  Romains  »   le   10  janvier  même  aniiée  (Fol.   xj^^^  vj,   r*). 

I,  a.   Dans  Pintorlif^ue. 


—  121  — 

—  Voyage  en  Flandre.  A  Neufcliastel,  hcrault  du  sire  de 
Neufchastel,  pour  son  retour  de  Montbeliart  deuers  son  dit 
maistre  ou  pais  àe  Flandres,  dix  francs  (B,  1594,  fol.  vjxx  xij, 
v). 

3°  Ses  seroices  militaires.  Lettre  du  duc  de  Bourgogne,  en 
laquelle  la  commission  du  roi  de  commander  l'armée  est  trans- 
crite, en  vertu  de  laquelle  il  mande  à  Jean  de  Chalon,  seigneur 
d'Arlay,  prince  et  capitaine  général  du  duché  et  comté  de 
Bourgogne,...  Thibaut  de  Neufchatel,  Jean  de  Neufchatel,  sei- 
gneur de  Montagu  et  de  Fontenay,...  pour  et  en  son  nom 
assembler  le  plus  de  troupes  qu'ils  pourront,  courir  sus  aux 
ennemis  avec  icelles,  les  battre  et  assiéger  (Paris,  1412, 
30  mars.  B,  11893.  Peincedé,  Inventaire.  I,  p.  670).  Philippe  le 
Bon  lui  abandonne  les  dîmes  de  vin  à  Gharrey  et  le  village  de 
Montigny  en  récompense  de  ses  services,  savoir  :  voyage  à 
Saint  Denis  et  devant  Paris,  en  1412,  avec  six  vingt  hommes 
d'armes,  où  il  fut  fait  capitaine  général  des  troupes  de  Bour- 
gogne; en  garnison  à  Arras,  en  1414,  pendant  le  siège  et  depuis 
le  siège  levé  avec  deux  cent  vingt  hommes  d'armes  ;  depuis  en 
garnison  à  Chàtillon,  où  il  a  été  toujours  capitaine  général 
(Amiens,  1424,  n.  st.,  29  février.  B,  1057). 

Il  donne  quittance  au  duc  de  Bourgogne  du  paiement  des 
gages  dus  à  lui  et  aux  gens  de  guerre  de  sa  compagnie  pour 
avoir  accompagné  le  duc  en  Artois  (1414,  n.  st.,  30  janvier). 

Nous  Jehan,  seigneur  de  Montagu  et  de  Fontenay  en  Voige, 
cheuallier  banneret,  conseillier  et  chambellan  de  mon  seigneur 
le  duc  de  Bourgoingne,  confessons  auoir  eu  et  receu  de  Jehan 
de  Noldent.  conseillier  et  receueur  gênerai  des  finances  de 
mon  dit  seigneur,  la  somme  de  huit  cens  quarante  cinq  frans 
quinze  solz  tournois,  sur  ce  qu'il  nous  peut  et  pourra  estre  deu 
pour  les  gaiges  de  nous,  deux  autres  choualliers  bannerez,  vng 
escuier  banneret,  cinq  cheualliers  bacheliers,  soixante  vnze 
escuiers,  trois  archiers,  vne  trompette  et  trois  menestriers, 
venuz  soubz  nous  et  en  nostre  compaingnie,  au  mandement  de 
mon  dit  seigneur,  en  la  ville  de  Vandes  les  Troyes,  pour  aler 
seruir  mon  dit  seigneur  le  duc  ou  voyaige  qu'il  fait  présente- 
ment faire,  de  ses  pays  d'Artois,  en  France,  deuers  le  roy  et 
monseigneur  de  Guienne,  et  aler  au  deuant  de  lui,  quelque  part 
qu'il  soit,  pour  l'acompaingnier  et  seruir  ou  dit  voyaige,  comme 


k 


-  122  — 

mandé  le  nous  a.  De  laquelle  somme  de  viij'=  xlv  frans  xv  solz 
tournois  nous  nous  tenons  pour  contens  et  en  quittons  mon- 
seigneur, son  dit  receueur  gênerai  et  les  en  promettons  à 
acquiUier  enuers  yceulx  nos  diz  compaingnons  et  tous  autres 
qu'il  appartendra.  Tesmoing  nostre  seel  cy  mis  le  xxx'  jour  du 
mois  de  januier,  l'an  mil  quatre  cens  et  treize  (B,  355.  Orig. 
Parch.  Scellé  d'ua  sceau  rond  en  cire  rouge  assez  endom- 
magé). 

Expulsion  des  compagnies  qui  sont  en  Bourgogne.  Mande- 
ment de  paiement  (1416,  4  juin).  A  messire  Jehan  de  Neufchas- 
tel,  seigneur  de  Montagu,  la  somme  de  ij*"  frans  qui  par  l'or- 
donnance de  ma  dame  la  duchesse  de  Bourgoingne,  lui  ont  esté 
bailliez  et  deliurez  pour  emploier  es  fraiz  et  missions  qui  lui  a 
convenu  faire  pour  faire  vuidier  et  faire  oster  hors  du  païs  de 
Bourgoingne  pluseurs  gens  d'armes  de  compaigne  lors  estant 
ou  dit  païs.  Pour  ce,  par  mandement  de  mon  dit  seigneur 
donné  à  Diion  le  iiij*  jour  de  juing  mil  cccc  et  seze,  cy  rendu, 
auec  quittance  du  dit  seigneur  de  Montagu,  l'y  frans  (B,  1588, 
fol.  ccij,  r°). 

Effectifs  de  sa  compagnie.  1414.  Gens  d'armes  du  pays  de 
Bourgoingne  et  des  mettes  d'enuiron. 

A  messire  Jehan  de  Neufchastel,  seigneur  de  Montagu  ft 
de  Fontenoy  en  Voige,  cheualier  banneret,  conseillier  et  cham- 
bellan de  monseigneur  le  duc,  la  somme  de  viij"=  xlv  frans 
XV  solz  tournois,  en  prest  et  paiement  à  lui  fait  sur  ce  qui  lui 
puet  et  pourra  estre  deu  pour  les  gaiges  de  lui,  de  ij  autres 
cheualiers  banneres,  vng  escuier  banneret,  v  cheualiers  bache- 
liers, Ixxj  escuiers,  trois  archiers,  vne  trompette  et  trois  me- 
nesteriers  venuz  soubz  lui  et  en  sa  compaignie,  au  mandement 
de  mon  dit  seigneur,  en  la  ville  de  Vandes  lez  Troijes,  pour 
aler  seruir  mon  dit  seigneur  le  duc  ou  dit  voiage  qu'il  fait  pré- 
sentement à  Paris,  deuers  le  roy  et  monseigneur  le  duc  de 
Guienne  qui  l'auoit  mandé  à  toute  puissance,  et  pour  aler 
deuers  lui,  quelque  part  qu'il  soit,  pour  l'acompaignier  ou  dit 
voiage,  receuz  et  passez  à  monstre  par  messire  Guy  de  Salins 
et  messire  Jehan  de  Saint  Ylaire,  cheualiers,  conseilliers  et 
chambellans  de  mon  dit  seigneur  et  ses  commis,  en  absence  de 
son  maroscliHl.  à  receuoir  les  monstres  et  reueues  des  diz  gens 
d'armes  de  Bourgoingne^  comme  il  appert  par  les  dictes  lettres 


-     123  - 

de  monseigneur  cy  dessus  transcriptes  et  rendues,  par  certiffî- 
cacion  des  diz  cheualiers  faicte  le  xxix*  jour  de  januier  mil  cccc 
xiij  (1414,  n.  st.)  et  monstres  du  dit  seigneur  de  Montagu  et  de 
ses  diz  compaignons,  cy  rendues,  auec  quittance  du  dit  seigneur 
de  Montagu  ou  dit  nom  faicte  le  xxx'=  jour  du  dit  mois,  par  la- 
quelle il  promet  de  ce  acquitter  mon  dit  seigneur  enuers  ses 
diz  compaignons  seulement. 

Pour  ce,  viij"  xlv  frans  xv  solz  tournois  ^ 

(B,  1576,  fol.  ce  iiij"'^  vj,  r"). 

1417.  Montres  commencées  à  faire  à  Deaucais  le  derrenier 
jour  d'aoust  cccc  xvij.  A  messire  Jehan  de  Neufchastel,  sei- 
gneur de  Montagu,  cheuallier  banneret,  pour  lui  et  cinq  autres 
cheualliers  bannerez,  iiij  cheualliers  baicbiliers,  cent  quarante 
buit  escuiers,  vint  cinq  bommes  de  trait  à  cbeual,  deux  trom- 
pettes, vne  couple  de  menestriers,  tous  de  sa  compaignie.... 
xiij''  Ixvij  frans  (B,  1588,  fol.  xiij^tx  liij^  v").  —  Jean  de  Neucbâtel 
est  créancier  de  Jean  sans  Peur  «  pour  voyages  faits  par  lui 
pour  les  affaires  du  duc  tant  en  armes  qu'autrement  »  depuis 
Pâques  Charnel  (3  avril)  1412,  jusqu'à  l'accord  intervenu  entre 
les  deux  parties  le  21  mars  1419  (n.  st.).  Cette  convention  fixe 
le  montant  de  la  créance  à  14.000  francs  pour  sept  ans  environ, 
2.000  francs  en  moyenne  par  an.  B,  355  :  1°  La  convention,  en 
deux  exemplaires,  dont  un  tailladé  ;  2"  La  quittance  de  Jean  de 
Neucbâtel  du  20  juin  1419.  Originaux.  Parcb.  Scellés  sur 
simple  queue  d'un  sceau  rond  en  cire  rouge. 


I.  [En  marge,  écriture  de  Tépoquc  :]  Super  ii)suiu.  Cipr.  sa  (luillance  du 
3o  janvier  i4i4>  ci-dessus,  p.  121. 


-  124 


XXI 


Négociations  de  Jean  sans  Peur  et  de  Catherine  avec  le  roi  des 
Romains  au  sujet  du  différend  de  Catherine  et  de  Frédéric 
d'Autriche. 

1417  (n.  st.).  14181. 

Etablissement  de  la  copie  des   titres  relatifs  au  mariage  de 
Catherine  ;  envoi  de  cette  copie  à  Sigismond. 

Mandement  de  paiement  des  frais 
de  copie,  1417,  3  mars-. 

A  maistre  GuillamecV Argey,  Jehan  Gros,  Oudot  le  Bedier, 
Guiot  Disot,  Martin  le  Feure  et  Jehan  le  Bon  la  somme  de 
douze  frans  deux  gros  pour  auoir  transcript  hastiuement  dix 
huit  lettres,  que  grandes  que  petites,  qui  estoient  ou  trésor  de 
mon  dit  seigneur  à  Diion^,  touchant  le  mariage  de  ma  dame 
d'Austerriche  et  de  feu  le  duc  Lampol  d'Auterriche,  jadiz  son 
mary,  et  iceulz  transcripz  auoir  par  les  diz  maistre  Guillame 
et  Jehan  Gros,  notaires  appostoliques  et  imperiaulx,  en  la 
forme  qu'il  appartient,  pour  les  enuoier  à  messire  Gauthier  de 
Huppes  et  maistre  Jehan  Happiot,  pour  les  porter  à  Constance^ 
deuers  le  roy  des  Romains,  ainsi  que  mon  dit  seigneur  l'a 
mandé  %  et  pour  dix  huit  grans  peaux  de  parchemin  en  quoy 
ilz  ont  esté  escripz.  Pour  tous  lesquelz  transciipz  leur  a  esté 
tauxé  par  messeigneurs  des  comptes,  c'est  assauoir  pour  l'es- 
cripture  d'iceulz,  iiij  frans  huit  gros  et  pour  los  dictes  dix  huit 
peau'x  de  parchemin,  dix  huit  gros,  et  pour  h^s  painnes  des  aiz 
deux  notaires  apposloliques,  pour  avoir  mis  en  forme  et  colla- 
cioné,  superscript  et  signé  Its  diz  transcripz,  six  frans,  qui  sont 
pour  tout  la  dicte  somme  de  douze  frans  ij  gros.  Pour  ce,  payé 
à  euix,  par  mandement  de  mes  dis  seigneurs  dt  s  comptes  donné 


I.  H,  ir)Ss,  I. ■>()',. 

a.  B,  i588,  fol.  xj  x"  xvj,  v». 
3.  Fol.  \j  "t  wij.  r°. 

4-    Sijfisinoiul   avait  (initié   Constance  le  ai  juillcl    i4i.').  11  y   n-viiil   h' 
aj  janvier  i^i;. 


-   125  - 

le  Hj^jour  de  mars  mil  iiij'^etxvj,  cy  rendu,  auec  quittance  des 
dessus  diz  notaires  escriple  au  dos  du  dit  mandement,  xij  frans 
ij  gros. 


Lettres  closes^  dont  l'une  contenant  procuration  de  Catherine 
faite  à  Rouwre par  deux  notaires  de  Dijon  pour  être  portées 
au  concile. 

Mandement  de  paiemeiït, 
1417,  12  mars'. 

A  maistre  Guillame  d'Argpy  et  Jehan  Gros,  notaires  pu- 
bliques (demoi-ans  à  Dijon)'^,  la  somme  de  vint  sept  gros  tour- 
nois, que  mes  diz  seigneurs  des  comptes  leur  ont  tauxé  pour 
leurs  paines  et  salaires  d'auoir  esté  à  Rouure,  deuers  ma  dame 
d'Osterriche,  receuoir  vne  procuracion  passée  par  deuant  euiz 
par  ma  dicte  dame  et  icelle  procuracion  auoir  minuté  et  gros- 
sée  et  fait  autres  lettres  closes  pour  porter  au  Saint  Concilie  à 
Constance.  Pour  ce,  par  lettres  patentes  de  mes  dis  seigneurs 
des  comptes  données  le  xij'  jour  de  mars  mil  iiij'^  et  seze-*,  cy 
rendues,  auec  quittance  des  diz  maistre  Guillame  et  Jehan  Gros, 

xxvij  gros  tournois. 


Claus  de  Rosemont  porte  des  lettres  de  Catherine  à  Cons- 
tance, pour  Sigismond  et  les  ambassadeurs  du  duc  de  Bour- 
gogne. 

Mandement  de  paiement. 
Dijon,  1417,  28  août  ^. 

A  Claux  de  Rosemont,  seruiteur  de  ma  dame  la  duchesse 
à'Austerriche,  la  somme  de  dix  fVans  à  lui  deliurez  par  le  ilit 
receueurpour  ses  despens  d'estre  aie  à  Constance  porter  lot 


1.  H,  i588,  fol.  cc'xv,  r". 

2.  Diins  riulei'ligiic. 

3.  1417,  n.  st. 

4.  H,  ir)88,  fol.  xj  ^J'  xix,  V».  —  Clans  do  HoseiuDiil,  aimuat  do  IIdso- 
moiil,  puis  de  Ik-lfort,  \\n\  dos  inessagors  ordinaiios  di.'  Catliorino,  dos  los 
premièros  aniiéos  du  siôclo  (Ilarll,  p.  60.  NPA.,  X,  a*.  A,  b,  1408,  i5  nov.). 
11  ouvoie  sou  déii  aux  Hàlois  daus  la  guorro  des  Pays  Antorieurs  (UB. 
Basel,  VI,  i4,  2,  1409,  12  oc  t.). 


-  126  — 

très  de  par  ma  ditte  dame  d'Austerriche  à  l'empereur  et  auxi 
aux  embaxeurs  de  mon  dit  seigneur  lors  estans  à  Constance, 
pour  les  besoingnes  et  affaires  d'icelle  dame.  Pour  ce,  par  man- 
dement de  ma  ditte  dame  de  Bourgoingne  donné  à  Diion  le 
xxviij*  jour  d'aoust  mil  iiij""  et  dix  sept,  cy  rendu,  auec  quittance 
du  dit  Claulx,  x  frans. 


Gauthier  de  Ruppes  et  Richard  de  Chancey,  bailli  de  Dijon, 
tsont  à  Montbéliard  et  de  Montbéliard  Gauthier  de  Ruppes 
se  rend  auprès  de  Sigismond,  le  tout  par  ordre  et  pour  les 
affaires  secrètes  de  Jean  sans  Peur. 

Mandement  de  paiement,  1418,  29  mars  ^ 

A  messire  Gaulthier  de  Ruppes,  cheuallier,  conseillier  et 
chambellan  de  mon  dit  seigneur,  la  somme  de  cent  cinquante 
frans  à  lui  bailliez  2,  du  commandement  et  ordonnance  de  mon 
dit  seigneur  et  par  ses  lettres  patentes  données  à  Montbeliart 
le  xxix"  jour  de  mars,  l'an  mil  cccc  et  dix  huit,  pour  son  vouaige 
fraiz,  despens  et  missions  par  lui  faiz  en  auoir  esté  des  le  dit 
Montbeliart  deuers  le  roy  des  Romains,  où  icellui  seigneur  l'a- 
uoit  enuoyé  pour  certainnes  ses  besoingnes  et  affaires  dont  en 
ses  dictes  lettres  ne  veult  aucune  mencion  eslre  faicte.  Pour 
ce,  et  rend  les  dictes  lettres  semant  en  l'article  ensuigant  et 
quittance  sur  ce  du  dit  messire  Gauthier,  cl  frans. 

[En  marge]  :  Super  ipsum,  et  caueatur  quod  pro  ista  causa 
nichil  capiat  per  compotum.  J.  de  Noident. 

A  maistre  Richart  de  Chancey,  conseillier  de  mon  dit  sei- 
gneur et  son  bailli  de  Dijon,  la  somme  de  quatre  vins  frans  à 
lai  bailliez  sur  ce  qui  lui  sera  deu  pour  le  vouaige,  fraiz,  mis- 
sions et  despens  qu'il  a  fait  en  auoir  esté,  du  commandement 
et  ordonnance  de  mon  dit  seigneur,  au  dit  lieu  de  Montbeliart, 
auec  et  en  la  compaignie  du  dit  messire  Gauthier  et  pour  la 
cause  pardeuant  escriplo.  Pour  ce,  paie  à  lui,  par  les  l^etlres  de 
mon  dit  seigneur  rendues  cy  dessus,  iiijxx  frans. 

[En  marge  :]  Super  ipsum. 


I.  B,  i594,  fol.  cxvij,  r» 
u.  Fol.  cxvij,  vv 


—  127  — 


Mission  de  Gauthier  de  Huppes  auprès  de  Sigismond, 

1418,  avril  '. 

A  niessire  Gaulthier  de  Huppes,  seigneur  de  Soye  et  de 
Triehastel,  cheuallier,  conseillier  et  chambellan  de  mon  dit 
seigneur,  la  somme  de  quarante  cinq  frans,  que  mon  dit  sei- 
gneur, par  ses  lettres  patentes  données  à  Montheliart  le 
xx=  jour  de  may  mil  cccc  et  dix  huit,  lui  a  ordonné  et  tauxé 
pour  les  fraiz,  missions  et  despens  qui  lui  a  conuenu  faire  en 
vng  voyaige  où  icellui  seigneur  l'a  enuoyé  pour  ses  affaires,  de- 
uers  l'empereur  roy  des  Homains,  des  Dijon,  dont  il  partit  ou 
mois  d'aunl,  ou  dit  an  mil  cccc  et  xviij.  Pour  ce,  et  rend  les 
dites  lettres  du  dit  messire  Gauthier,  xlv  frans. 


Jean  sans  Peur  envoie  son  panetier  Hause  de  Belle 
à  Sigismond  alors  à  Constance. 

Mandement  de  paiement,  1418,  21  mai^. 

A  Hause  de  Basle,  escuier,  panetier  do  mon  dit  seigneur,  la 
somme  de  cinquante  six  liures  cinq  solz  tournois  pour  don  à 
lui  fait  par  mon  dit  seigneur  pour  et  en  recompensacion  d'un 
cheual  qu'il  perdit  quant  mon  dit  seigneur  l'enuoya  hastiue- 
ment  deuers  le  roy  des  Homains  à  Constance.  Pour  ce,  par 
mandement  d'icellui  seigneur  donné  le  xxj"  jour  de  niay,  l'an 
mil  cccc  et  dix  huit,  cy  rendu,  auec  quittance  du  A'\\.  Hause, 

Ivj  iibures  v  solz  tournois. 


1.  li,  i594,  fol-  ex,  r% 

2.  B,  i594,  fol.  vjxx  xviij,  v 


I 


—  128  — 


7° 


Conférence  de  Montbéliard  entre  Sigisraond  et  Jean  sans 
Peur.  Personnages  de  la  suite  du  duc  de  Bourgogne.  Vais- 
selle d'argent  neuise  et  somme  de  2.000  francs  apportées  de 
Dijon  par  ordre  du  duc.  Largesses  aux  personnages  de  la 
suite  du  roi  des  Romaijis. 

1418,  25-28  mai. 

I^  —  Au  dit  Jehan  Fraignot  la  somme  de  quarante  cinq 
frans,  que  mon  dit  seigneur,  par  ses  lettres  patentes  données 
à  Dijon  le  ix^  jour  de  jung,  ou  dit  an  mil  iiij'^^  ^t  (\[^  huit, 
lui  a  ordonné  et  tauxé  pour  son  voyaige  d'auoir  esté,  par  son 
commandement  et  ordonnance,  dez  Dijon,  deuers  lui  à  Montbe- 
liart  où  lors  estoit  mon  dit  seigneur  deuers  l'empereur-^,  c'est 
assauoir  pour  quinze  jours  entiers  commançans  le  mardi  après 
la  fesie  de  Penthecoste  xvij*  jour  de  may,  ou  dit  an,  et  feniz  le 
mercredi  ij*  jour  de  jung  suiguant,  qu'il  y  vacqua  à  y  faire  me- 
ner et  conduire  argent  et  finances  (pour  la  despense)  ^  de  mon 
dit  seigneur  et  autres  ses  affaires,  tant  en  alant,  seiournant, 
comme  en  retournant  au  dit  Dijon,  lui  vj'  de  cheuaulx  et  au- 
tant de  personnes  qui  lui  conuint  neccessairement  mener  pour 
la  conduite  et  seurté  du  dit  argent,  à  trois  frans  pour  vn  chas- 
cunjour,  que  icellui  seigneur  lui  a  tauxé  par  ses  dictes  lettres, 
comme  dit  est,  valent  et  font  la  dicte  somme  do  xlv  frans.  Pour 
ce,  et  rend  les  dictes  lettres  et  quittance  de  lui  escripte  au  dolz 
d'icelles  lettres  par  laquelle  il  affirme  en  sa  loyaulté  auoir  vac- 
qué  ou  dit  voiaige  ou  nombre  des  jours  et  quantitez  des  gens 
et  cheuaulx  et  pour  la  dicte  cause,  xlv  frans. 

H '^  —  Au  dit  Jehan  Fraignot  la  somme  do  deux  cens  sept 
frans,  laquelle,  du  commandement  et  ordonnance  de  mon  dit 
seigneur,   il  a  paie,  baillie  et  deliuré  comptant  aux  personnes 


I.  lî,  i5i)4>  toi.  c\iiij,r°. 

a.  Fol.  cxiiij,  v°. 

3.  [Imi  inarjîo  :]  Doducanlur  sua  vadia  ordinaria  por  istos  xv  dies,  co 
quod  non  dicit  in  diclo  niandaniento  :  ultra  sua  vadia  ordinaria,  cl  super 
hoc  cauoatur. 

4-  Ajouté  dans  rinterligno. 

5.  Vi)\.  vij  XX  V,  V*. 


—  129  — 

qui  s'ensuiguent,  et  pour  don  à  eulx  fait  paricellui  seigneur,  de 
grâce  especial,  c'est  assauoir,  aux  héraulx,  trompettes  et  me- 
nestriers  du  roy  des  Romains,  cent  frans,  à  ses  huissiers  d'ar- 
mes et  varlet  de  chambre,  cent  trans;  au  varlct  de  messire 
Dorre^our,  deux  frans  iij  gros,  et  à  vng  autre  fol  de  la  compai- 
gnie  du  dit  roy  des  Romains,  qui  jouhoit  de  la  quitterie  et  tom- 
boit  deuant  mon  dit  seigneur  par  pluseurs  fois,  quatre  frans 
ix  gros.  Pour  ce,  par  mandement  du  dit  seigneur  donné  à 
Montheliard  le  xxix'  jour  de  may  mil  cccc  et  dix  huit,  cy  rendu, 
auec  certifficacion  de  messeigneurs  Philibert  de  Saint  Ligier 
et  Jaques  de  Villers,  cheuaUers,  maistres  d'ostelz  de  mon  dit 
seigneur,  par  laquelle  il  appert  de  paiement  et  deliurances  des 
dictes  sommes,  i]"  vij  frans. 

A  messire  Borrefour,  fol  du  roy  des  Romains,  la  somme  de 
cinquante  huit  frans  quatre  gros  pour  don  à  lui  fait  par  mon 
dit  seigneur,  de  grâce  especial,  en  faneur  et  pour  contemplacion 
du  dit  roy  des  Romains.  Pour  ce,  et  par  mandement  de  mon  dit 
seigneur  donné  le  xxviij'  jour  de  may  mil  cccc  et  dix  huit,  cy 
rendu,  auec  certifficacion  de  Philippe  Musnier  dit*  Jossequin, 
conseillier  et  garde  des  joyaulx  de  mon  dit  seigneur,  sur  le  paie- 
ment et  deliurance  de  la  dicte  somme,  Iviij  frans  iiij  gros. 

Au  dit  Jehan  Fraignot  la  somme  de  cent  seze  frans  demi,  la- 
quelle, du  commandement  et  ordonnance  de  mon  dit  seigneur, 
il  a  baillie  et  deliurer  comptans,  c'est  assauoir  cent  douze  frans 
demi  à  vng  cheualier  de  Bahaigne  nommé  messire  Ilannecly 
de  Bahagne,  estant  en  la  compaignie  du  dit  roy  des  Romains, 
et  quatre  frans  à  vn  seruiteur  du  dit  cheualier,  auxquelz  mon 
dit  seigneur  a  icelles  sommes  données  de  grâce  especial,  c'est 
assauoir  au  dit  cheualier  les  diz  cent  douze  frans  demi  pour 
faire  affere  vng  colier  de  l'ordre  de  mon  dit  soigneur.  Pour  ce, 
par  mandement  de  mon  dit  seigneur  donné  le  xxvij"  jour  de 
may,  l'an  mil  cccc  et  dix  huit,  cy  rendu,  auec  cerlitficacion  de 
Girart  de  Bourbon  et  Jehan  de  Monnon,  escuiers  d'escurie  de 
mon  dit  seigneur,  sur  le  paiement  et  deliurance  des  dictes  som- 
mes, cxvj  frans  demi. 

IIP.  —  A  Henry  de  Chajfour,  escuicr,  conseillier  do  mon  dit 


1.  Fol.  vij  XX  vj,  r'. 

2.  Fol.  vj  XX  xij,  r". 


—  130  — 

seigneur,  la  somme  de  vint  frans  pour  don  à  lui  fait  par  le  dit 
seigneur  pour  lui  aidier  à  supporter  les  fraiz  qu'il  a  euz  et  sous 
tenuz  à  Montbeliart  en  la  compaignie  et  seruice  de  mon  dit  sei- 
gneur, auquel  lieu  icellui  seigneur  l'auoit  mandé.  Pour  ce,  par 
mandement  du  dit  seigneur  donné  au  dit  Montbeliart  le 
xxiij*  jour  de  may,  l'an  mil  quatre  cens  et  dix  huit,  cy  rendu, 
auec  quittance  du  dit  Henri,  xx  frans. 

IV^  —  A  monseigneur  de  Saint  George  et  de  Saincte  Croix, 
messire  Anthoine  de  Vergy,  au  sire  de  Ray,  au  conte  de  la 
Roche  sur  VOignon,  au  seigneurs  de  Villers  Cessey,  à  Jaques 
de  la  Baulme,  seigneur  de  Montfort,  à  messire  Guy  de 
Pontoiller,  au  sire  d'Oiselay,  au  sire  de  Villeneufue,  au  sire  de 
Costebrune,  au  sire  de  Beluoir  et  à  messire  Henri  de  Champ- 
diuers,  la  somme  de  quatre  cens  quatre  vins  quinze  frans  à 
eulz  bailliez  et  deliurez  par  le  dit  Fyaignot,  du  commandement 
et  ordonnance  de  mon  dit  seigneur,  c'est  assauoir  audit  sei- 
gneur de  Saint  George,  iiij^x  frans,  audit  messire  Anthoine 
1  frans,  au  dit  sire  de  Ray  xl  frans,  au  dit  conte  de  la  Roche 
XX  frans,  au  dit  seigneur  de  Villercessey  xlv  frans,  audit  Ja- 
ques de  la  Baulme  xl  frans,  au  dit  messire  Guy  de  Pontoiller 
quarante  frans,  au  dit  sire  d'Oyselay  xl  frans,  au  dit  sire  de 
Villeneufue  trante  frans.  au  dit  sire  de  Costebrune  xl  frans,  au 
dit  sire  de  Beauuoir  xl  frans  et  au  dit  messire  Henri  de  Champ- 
diuers  xl  frans. 

V2.  —  A  Jehan  Martin,  de  Paris,  corduanier  et  varlet  de 
chambre  de  mon  dit  seigneur,  la  somme  do  six  frans  vj  deniers 
tournois  à  lui  bailliez,  du  commandement  et  ordonnance  de  mon 
dit  seigneur,  pour  ouseaulx  qu'il  a  deliurez  à  ses  paiges  et  aux 
paiges  de  mon  seigneur  de  Saint  Pol,  quand  icellui  seigneur 
partit  de  Dijon  pour  aler  à  Montbeliart,  deuers  le  roy  des 
Romains.  Pour  ce,  par  mandement  de  mon  dit  seigneur  donné  le 
XXX'  jour  de  may  mil  cccc  et  dix  huit,  cy  rendu,  auec  quittance 
du  dit  Jehan  Martin  et  certifficacion  de  Girart  de  Bourbon, 
escuier  d'escuierie  d'icellui  seigneur,  pour  le  pris  et  deliurance 
des  diz  ouzeaulx  et  quantité  d'iceulx,  vj  frans  vj  deniers  tour- 
nois. 


I.  Fol.  viij  "x  ij,  r». 
a.  Fol.  viijxx  ix,  v. 


—  131  — 

A  maistre  Jehan  Venignon,  phisicien,  Jehan  du  Puis  et  à 
Pierre  Vousaulx,  clerc  de  la  chappelle  de  mon  dit  seigneur,  la 
somme  de  trante  francs  à  eulx  baillie,  du  commandement  et 
ordonnance  d'icellui  seigneur,  pour  eulx  deftrayer  des  despens 
qui  iiont  fais  en  la  ville  de  Montbeliart  à  cause  de  leur  mala- 
die. Pour  ce,  par  mandement  do  mon  dit  seigneur  donné  le  x* 
jour  de  juing  mil  cccc  et  xviij  cy  rendu,  auec  quittance  des  des- 
sus nommez  escripte  au  dolz  du  dit  mandement,  xxx  frans. 

VP.  —  A  Kstienne  Thibault  et  à  vn  aultre  cheuaucheur  la 
somme  de  cinq  frans  à  eulz  bailliez,  de  l'ordonnance  de  mon 
dit  seigneur,  c'est  assauoir  au  dit  cheuaucheur  deux  frans  pour 
auoir  porté  hastiuement  lettres  closes  de  par  mon  dit  seigneur 
des  Montbeliart  à  Dijon,  au  douant  de  Jehan  de  Noident,  à 
maistre  Eudes  de  Verranges,  maistre  de  ses  comptes  à  Dijon 
et  à  Jehan  Villain,  son  orfeure,  par  lesquelles  il  leur  escripsoit 
lui  enuoyer  au  dit*  lieu  de  Montbeliart  certaine  vaisselle  d'ar- 
gent qu'il  auoit  ordonner  faire  au  dit  orfeure,  et  au  dit  Estienne 
trois  frans  pour  auoir  esté  du  dit  Montbeliart  à  Dijon,  deuers 
le  dit  Jehan  de  Noident,  quérir  deux  mille  frans  pour  les  por- 
ter du  dit  lieu  à  mon  dit  seigneur,  au  dit  Montbeliart,  pour  les 
conuertir  ou  fait  de  sa  despence.  Pour  ce,  par  mandement  de 
mon  dit  seigneur  donné  le  xxvj' jour  de  may  mil  cccc  et  dix 
huit,  cy  rendu,  auec  certifficacion  de  Philippe  Musnier^  dit 
Jossequin,  conseidier  et  garde  des  joyaulxde  mon  dit  seigneur, 
pour  les  diz  deux  franz  bailliez  au  dit  cheuaucheur,  comme  dit 
est,  et  quittance  du  dit  £"5^1671716  pour  les  diz  trois  frans  escripte 
au  doz  du  dit  mandement,  v  frans. 


1.  Fol.  ix^x  ix,  r°. 

2.  Fol.  ixxx  ix,  V». 


132  - 


XXII 

1°  Jean  sans  Peur  ordonne  à  sa  femme,  régente'de  ses  domaines, 
de  se  faire  délivrer  par  le  garde  du  trésor  de  son  duché,  les 
titres  originaux  relatifs  aux  conventions  matrimoniales  de 
Catherine  et  de  les  remettre  à  son  messager  Claus  de  Rose- 
mont.  Celui-ci  doit  les  porter  à  Bàle,  au  bailli  de  Dijon,  pour 
servir  aux  négociations  entre  le  duc  de  Bourgogne,  l'empereur 
et  le  duc  d'Autriche,  concernant  les  affaires  de  Catherine.  Le 
duc  recommande  à  sa  femme  de  se  hâter. 

Montbéliard,  1418,  29  mai*. 

2°  Ensuite  de  cet  ordre,  Marguerite  de  Bavière  ordonne  aux  gens 
des  comptes  et  au  garde  des  chartes  du  trésor  du  duc  à  Dijon 
de  remettre  de  suite  à  Claus  les  originaux  des  conventions 
matrimoniales  de  Catherine. 

Rouvre,  1418,  31  mai  2. 

De  par  le  duc  de  Bourgoingne,  conte  de  Flandres,  à.Wrtois 
et  de  Bourgoingne. 

Très  chiere  et  très  amée  compaigne,  nous  voulons  et  vous 
ordonnons  que  vous  faictes  commandement  aux  gens  de  noz 
comptes  à  Dijon  et  à  maistre  Jehan  de  Maroilles^  garde  du 
trésor  de  noz  lettres  et  Chartres  de  nostre  dit  duchie,  que  sans 
delay  baillent  et  deliurent  à  Claux,  porteur  de  cesle,  tout  ce 
qu'ilz  auront  des  lettres  originaulx  des  douaire,  mariage  et 
morghenghoghe  de  belle  seur  d'Austeriche,  et  autres  seruans 
au  cas  présent,  pour  les  porter  à  nostre  bailli  de  Dijon,  lequel 
envolons  présentement  à  Basle,  auec  messire  Gaultier  de 
Ruppes,  pour  la  prosecucion  de  toutes  les  besoingnes  de  nostre 
dicte  seur  deuers  rempcreur  et  le  duc  dWusteriche,  mesme- 
ment  contre  le  dit  duc,  et  qu'il  n'y  ait  point  de  deilaut  en  la  de- 
liurance  des  dictes  lettres  originaulx,  car  l'on  ne  pourroit  point 
besoingner  et  n'ajousteroit  point  de  foy  aux  copies  que  le  dit 


I  et  -2.  H,  296.  Originaux. 

3.  Pap.  Etait  liTiné  par  un  caclu't  do  ciro  rouge. 


-  133  - 

bailli  a  des  diz  originaulx.  Et  si  faictes  deliurer  argent  au  dit 
Claux  pour  son  retour.  Très  chiere  et  très  amée  compaigne, 
le  Saint  Esperit  vous  ait  en  sa  benoite  garde.  Escript  à  Moni- 
beliart,  le  xxix'  jour  de  may  mil  cccc  et  dix  huit. 

[Signé  au  bas,  à  droite  :]  Sauls.  [Paraphe.] 

[Au  revers  :]  A  nostre  très  chiere  et  très  amée  compaigne  la 
duchesse  de  Bourgoingne,  contesse  de  Flandres,  d'Artois  et 
de  Bourgoingne. 

Oo    1 

Marguerite,  duchesse  de  Bourgoingne,  contesse  de  Flan- 
dres, d'Artois  et  de  Bourgoingne,  palatine,  dame  de  Salins  et 
de  Malines,  ayans  en  absence  de  monseigneur  le  gouuerne- 
ment  des  pays  et  lieux  dessus  diz,  à  nos  amez  les  gens  des 
comptes  de  mon  dit  seigneur  à  Dijon  et  maistre  Jehan  de  Ma- 
roilles, son  secrétaire  et  garde  des  lettres  et  Chartres  estans 
en  son  trésor  au  dit  lieu  de  Dijon,  salut  et  dilection.  Nous 
auons  receu  les  lettres  de  mon  dit  seigneur  à  nous  aujourduy 
apportées  et  présentées  par  Claux  de  Rosemont,  seruiteur  de 
nostre  très  chiere  et  très  amée  suer  la  duchesse  d'Osterriche, 
desquelles  la  teneur  s'ensuit  :  [Transcription  intégrale  de  la 
lettre  de  Jean  sans  Peur  ci-dessus].  Par  vertu  et  auctorité  des- 
quelles nous  vous  mandons  et  estroictement  enjoingnons  que, 
tantost  et  sanz  delay,  vous  baillez  et  deliurez  au  dit  Claux  de 
Rosemont  toutes  les  lettres  originaulx  des  douaire,  mariage  et 
morghenghoghe  de  nostre  dite  suer  et  autres  seruans  à  son  fait, 
que  vous  auez  deuers  vous,  pour  les  porter  au  bailli  de  Dijon, 
ainsi  et  par  la  manière  que  ces  dites  lettres  le  contiennent,  en 
prenant  du  dit  Claux  lettres  de  récépissé,  par  lesquelles  rap- 
portant, auecques  ces  présentes,  vous  en  demourrezdoschar- 
giez  par  tout  où  il  appartendra.  Donné  à  Roure  le  darrenier 
jour  de  may  l'an  de  grâce  mil  cccc  et  dix  huit. 

Par  madame  la  duchesse.  G.  Lehois.  [Paraphe.] 


I.  Parch.  Scellé  sur  simple  queue  du  sceau  rond  en  cire  roug-e  de  la 
duchesse  de  Bourgojçne.  Lég-ende  :  S.  Margarctc,  [duei&se]  Biirgundie, 
coiaiiisse  Flandrie,  A[rtesii  et  B]urgundie. 


-  134  — 


XXIII 

Catherine  reçoit  des  secours  en  argent  de  Jean  sans  Peur,  puis 

de  Philippe  le  Bon. 

1416  (n.  st.),  1"  janvier  —  1420,  10  novembre. 


Année  1416*. 

A  ma  ditte  dame  d'Austerriche  la  somme  de  iiiij''  iiijxx  vj  frans 
iiij  gros  demi  à  elle  bailliez  par  le  dit  Fraignot  pour  auoir  au- 
cune des  neccessitez  d'elle  et  de  ses  gens  et  autrement  pour 
en  faire  son  plaisir  et  ce  pour  l'an  commençant  le  premier 
jour  de  januier  mil  cccc  et  quinze.  Pour  ce,  par  mandement 
de  mon  dit  seigneur  à  Auxerre,  le  xviij*  jour  de  décembre 
l'an  mil  cccc  et  dix  sept,  [cy  rendu,  auec  trois  quittances  d'i- 
celle  ma  dame  d'Austerriche  montant  à  la  somme  de  iiij'^  iiijx^f 
vj  frans  iiij  gros  demi,  iiij'=  Ixxij  frans  iiij  gros  demi]^  (conte- 
nant que  la  ditte  somme  soit  déduite  à  ma  ditte  dame  d'Osteri- 
che  sur  ce  que  monseigneur  lui  doit  à  cause  de  son  mariage  et 
autrement,  par  iij  quittances,  la  première  de  iij*"  xvij  frans  don- 
née xvij  de  may  m  cccc  xvj,  la  seconde  de  vjxx  frans  donnée  xv 
d'aoust  ensuigant  et  la  tierce  le  xxvjour  de  juing,  ou  dit  an  cccc 
xvj,  de  xlix  frans  iiij  gros  deray.  Pour  ce,  iiij'"  iiij'fx  vj  frans  iiij 
gros  demi)3.  Somme,  vij''  iiij^x  vj  frans  iiij  gros  demi. 

[En  marge,  d'une  première  écriture  :]  Super  dictam  dominam 
Austrie.  Obiit  mense  januarii  cccc  xxv  et  fuit  dorainus  dux 
hères  suus  solus,  quare  nihil  est  repetendum.  [D'une  deuxième 
écriture  :]  Ma  dame  d'Austeriche. 


I.  B,  i588,  fol.  xij  ''''  X,  v°. 

3.  Ce  qui  est  entre  crochets  est  raturé. 

3.  Ce  qui  est  entre  parenthèses  a  été  ajouté. 


-  135  - 


Année  1417^ 

Extraordinaire  de  ma  dame  d'Austerriche.  A  ma  ditte  dame 
(ÏAusterriche  la  somme  de  ii]*"  frans  à  elle  bailliez  par  le  dit 
Fraignot,  du  commandement  et  ordonnance  da  ma  dame  la 
duchesse  de  Bourgoingne,  pour  son  dit  extraordinaire  de  l'an- 
née commançant  le  premier  jour  de  januier  mil  cccc  et  seze 
(1417,  n.  st.)  et  ainsi  que  mon  dit  seigneur  l'a  escript  à  ma  ditte 
dame  la  duchesse  et  que  plus  aplain  est  declairé  es  lettres  pa- 
tentes d'icelle  dame.  Donné  à  Rouure  le  vij*jourde  feurier,  l'an 
mil  cccc  et  seze  (1417,  n.  st.),  cy  rendu,  auec  quittance  sur  ce 
de  ma  ditte  dame  d'Austerriche  requise  par  les  dittes  lettres, 
iij'  frans. 


Année  14182. 

Extraordinaire  de  ma  dame  la  duchesse  d'Austerriche  que 
monseigneur  lui  a  ordonné  pour  ses  aumosnes  et  deuocions. 

A  ma  dicte  dame  d'Austerriche  la  somme  de  trois  cens  frans, 
que  mon  dit  seigneur,  par  ses  lettres  patentes  données  à  Troies 
le  ix'jour  de  mars,  l'an  mil  quatre  cens  et  dix  sept  (1418,  n.  st.), 
lui  a  ordonné  auoir  de  extraordinaire,  pour  ses  aumosnes  et 
deuocion.  Et  ce  pour  l'an  commençant  le  premier  jour  de  jan- 
uier mil  quatre  cens  et  dix  sept.  Pour  ce,  et  rend  les  dictes  let- 
tres de  mon  dit  seigneur,  ensemble  quittance  sur  ce  de  ma  dicte 
dame  d'Austeriehe,  iiy  francs. 

Somme  par  soy. 


Année  1420  3. 

A  madame  Katherine  de  Bourgoingne,  duchesse  d'Osteriche, 
la  somme  de  iij"*  frans  que  mon  dit  seigneur  le  duc,  par  ses 
lettres  patentes  données  au  siège  deuant  Meleun,  le  x*  jour  de 


I.  Ibid. 

a.  B,  i5g4,  fol.  ce,  v. 

3.  B.  i6o6,  fol.  vj  "x  vij,  \*. 


—  136  — 

nouembre,  l'an  mil  cccc  et  vint,  lui  a  donné,  pour  vne  fois,  pour 
supporter  pluseurs  grandes  et  excessiues  charges  pour  main- 
tenir  son  estât,  mesmement  que  les  monnoyes  sont  à  présent 
très  feibles  et  de  petite  valeur  et  les  viures  très  chiers,  et  pour 
aidier  à  fournir  sa  despense  ordinaire  et  extraordinaire.  Pour 
ce,  et  rent  cy  les  dictes  lettres  de  mon  dit  seigneur,  ensemble 
quictance  de  ma  dicte  dame  d'Osteriche,  iij"  frans. 


XXIV 

Jean  Volker,  de  Soultzbach,  auquel  Frédéric  d'Autriche  et  Anne 
de  Brunswick  ont  engagé  la  justice  et  le  bailliage  d'Angeot, 
ainsi  que  le  banvin  de  Massevaux,  se  déclare  prêt  à  se  sou- 
mettre au  rachat  de  ces  gageries,  lorsque  Catherine  voudra  y 
procéder. 

Ensisheim,  1423,  28  septembre  ^ 

Ich  Hanns  Volker,  von  Sultzbaeh,  vogt  ze  Tanne,  tuon  kunt 
vnd  bekenn  offenlich  als  ich  von  den  dùrlûchtigen  hochgebor- 
nen  fiirsten  vnd  fûrstin  hertzog  Friderichen,  hertzogen  ze  Oqs- 
terrich,  etc.,  mmem  gnedigen  herren,  vnd  frow  Anna  von 
Brunnswigk,  ouch  hertzogin  zu  Oesterrich,  sinen  gemahel, 
miner  gnedigen  frowen,  Ingelzôt,  das  gericht  vnd  ampt,  mit 
sinei-  zuogehôrde,  vnd  den  banwin  zuo  Maszmùnster  ver- 
phendet  vnd  sy  mir  das  verschriben  haben,  nach  miner  phand- 
briefe  sag  die  ich  darûber  habe,  sol  vnd  wil  ich  miner  gnedigen 
frowen,  frow  Katherinen  von  Durgunden,  hertzogin  zuo  Oester- 
rieh,  etc.,  mit  der  lôsung  gehorsam  sin,  vnd  des  geslatten, 
wenn  jr  gnad  mich  dar  umb  mit  deni  gelte  ermant,  ane  aile 
widerrede  vnd  geuerde.  Vnd  das  ailes  hdn  ich  gelopt  vnd  zuo 
Got  vnd  den  Heiligen  gesworn  getrûlich  vnd  vngeuarlich  ze 
halten  vnd  ze  vollefurende.  Des  zuo  vrkunde  so  han  ich  min 
jnsigel  ofïcnlich  gehenckt  an  disen  brief.  Gehen  zuo  Ensiszhein, 
an  mentag  vor  Sant  Michels  tag  nach  Cristi  gebi'irt  viertzehen- 
hundert  vnd  dru  vnd  zweintzig  jarc. 

I.  B,  Ii7i4-  Oriji:.  Pareil.  Scellé  sur  double  queue  d'un  sceau  rond  en  cire 
jaune  subsislant  en  parlie.  Les  lellres  S(igilluni|  lions  L'iolkcr]  encore 
lisibles.  Au  revers  :  Nicliil  valet,  quidam  noniine  VoUicr  faletur  domine 
mce  se  proraptum  esse  de  reempcione  vadiorum  suoruin. 


-  137  — 


XXV 


Philippe  le  Bon  nomme  Guy  Armenier  et  Jacques  de  Bussul  ses 
procureurs,  à  l'effet  d'accepter  la  donation  entre  vifs  que 
Catherine  a  l'intention  de  lui  faire  de  tout  son  patrimoine,  tel 
qu'il  se  comportera  lors  du  décès  de  la  donatrice,  de  procéder 
à  l'insinuation  de  la  donation  et  de  faire  le  nécessaire. 

Troyes,  1420,  4  juin^ 

Phelipe,  duc  de  Bourgoingne,  conte  de  Flandres,  d'Artois  et 
de  Bourgoingne,  palatin,  seigneur  de  Salins  et  de  Malines,  à 
tous  ceulx  qui  ces  présentes  lettres  verront,  salut.  Sauoir  fai- 
sons que  nous  confians  à  plain  des  sens,  loyaulté,  preudommie 
et  bonne  diligence  de  noz  amez  et  feauix  conseilliers  messire 
Guy  Armenier,  docteur  en  loys,  et  Jaques  de  Bussul,  nostre 
maistre  d'ostel,  yceulx  et  chascun  d'eulx  auons  fait,  constitué 
et  ordonné,  faisons,  constituons  et  ordonnons  noz  vrais,  légi- 
times, generaulx  et  irreuocables  procureurs  et  messages  espe- 
ciaulx  et  leur  auons  donné  et  octroyé,  donnons  et  octroyons 
par  ces  présentes  et  à  chascun  d'eulx  plain  pouoir  et  auctorité 
de  accepter  et  aggreer  en  nostre  dit  nom  certaine  donacion 
entre  les  viz,  concession  et  octroy  que  nostre  très  chiere  et 
très  amée  dame  Katherine  de  Bourgoingne,  duchesse  d'^«s- 
terriche,  nous  fera  et  entend  afaire  de  tous  les  biens,  droiz, 
accions,  seigneuries  et  possessions  qui  lui  competeront  et 
appartendront  pour  quelconque  cause  ou  tiltre  que  ce  soit,  ou 
temps  et  pour  le  temps  de  son  trespassement,  et  de  requérir  et 
demander  icelle  donacion  estre  insinuée  par  deuant  juge  com- 
pétent et  de  obtenir  la  ditte  insinuacion,  et  generalment  de 
faire  et  exercer  toutes  autres  choses  qui  seront  requises  ou 
neccessaires  à  faire  les  choses  dessus  dittes,  leurs  circons- 
tances et  deppendences.  En  tesmoing  de  ce  nous  auons  fait 
mettre  nostre  scel  à  ces  présentes.  Donné  à  Troijes  le  iiij*  jour 
de  juing,  l'an  de  grâce  mil  iiij''  et  vint. 


I.  B,  296.  Orig-.  Pareil.  Etait  scellé  sur  double  queue  d'un  sceau  n>nd 
en  cire  vermeille.  Au  revers,  d'une  écriture  du  tenii)s  :  Procuracion  pour 
accepter  la  donacion  de  ma  dame  à.''Austerriche. 


-  138  — 

XXVI 
Traité  de  Massevaux. 


1421. 


Les  négociateurs  bourguignons  préparent  le  traité. 

.   A  partir  du  14  novembre  1. 

A  messires  Jaques  de  Villers,  conseillier  et  chambellan  de 
mon  dit  seigneur,  Henry  Valée,  maistre  d'ostel  de  madame  la 
duchesse  de  Bourgoingne,  cheualliers,  maistre  Guy  Gelenier, 
conseillier  d'elle  et  de  mon  dit  seigneur,  Estart  de  Villey, 
maistre  d'ostel,  et  à  messire  Jehan  Symonin,  chappellain  de 
madame  la  duchesse  d'Osteriche,  la  somme  de  deux  cens  trente 
et  vng  franc,  forte  monnoye,  à  compter-  quarante  huit  gros 
pour  vng  franc  et  vng  des  diz  gros  pour  cinq  deniers  tournois, 
et  la  somme  de  vint  florins  de  Rin,  eualuez  par  ma  dicte  dame  à 
la  somme  de  trente  six  frans  dix  deniers  tournois,  dicte  mon- 
noye, à  eulz  paiez,  bailliez  et  deliurez  et  que  ma  dicte  dame, 
par  ses  lettres  patentes  données  le  vint  et  cinquiesme  jour  de 
décembre  l'an  mil  quatre  cens  vingt  et  vng,  leur  a  ordonné  et 
tauxé,  oultre  et  par  dessus  leurs  gaiges  et  pensions  ordinaires, 
pour  les  causes  et  en  la  manière  qui  s'ensuit,  c'est  assauoir  : 
Au  dit  messire  Jaques  de  Villers,  la  somme  de  ix  frans  pour 
trois  jours  entiers,  commençans  le  xiiij*  jour  de  nouembre  l'an 
mil  quatre  cens  vint  et  vng  et  fenissans  le  xvj"  jour  du  dit 
mois,  tous  incluz,  qu'il  a  vacqué  en  auoir  esté  des  sa  maison, 
du  dit  lieu  de  Villers,  h  Diion,  en  entencion  d'aler,  par  l'ordon- 
nance de  ma  dicte  dame  et  de  mon  dit  seigneur,  auecqucs  et  en 
la  compaignie  des  dessus  diz,  à  Maisonual  en  Alemaigne^  pour 
illec  traictier  auec  les  ambaxadeurs  du  duc  Frederick  d'Ostc- 
riche  du  fait  de  la  comté  de  Ferrettes  et  autres  terres  et  biens 
que  détient  le   dit  duc  Frederick,  qui  doiuent  appartenir  a  ma 


1.  B,  i6ii,  fol.  iiij  XX  xj,  V. 

2.  Fol  iiij  "x  xij,  r». 


—  139  — 

dicte  dame  d'Osteriche,  lequel  voyaige  fut  lors  rompu  et  con- 
tremandé  pour  certainnes  causes,  lesquelz  trois  jours  valent, 
à  trois  frans  par  jour,  la  dicte  somme  de  ix  frans.  Au  dit 
maistre  Guy  Gelenier,  quinze  frans  pour  cinq  jours  entiers, 
commençans  le  xvij"  jour  du  dit  mois  de  nouembre  et  fenissans 
le  xxj*  jour  d'icellui  mois,  tous  inclux,  qu'il  a  vacquez  à  venir 
des  son  hostel,  de  Gray  à  Diion,  pour  prendre  pluseurs  lettres 
touchant  le  fait  de  la  dicte  journée,  tant  par  deuers  les  gens 
du  conseil  de  mon  dit  seigneur  à  Diion,  comme  par  deuers 
maistre  Jehan  de  Maroilles,  garde  du  trésor  de  mon  dit  sei- 
gneur, et  en  son  retour  en  son  dit  hostel,  lesquelz  cinq  jours 
valent,  au  fuer  de  trois  Irans  par  jour,  la  dicte  somme  de 
quinze  frans.  Aus  diz  messire  Jaques  de  Villers,  messire 
Henry  Valée,  et  maistre  Guy  Gelenier^,  deux  cens  sept  frans, 
c'est  assauoir,  à  chascun  d'eulx,  soixante  nuef  frans  pour  vint 
et  trois  jours  entiers,  commançans  le  xxv*  jour  du  dit  mois  de 
nouembre  et  fenissans  le  xvij"  jour  de  décembre  ensuigant, 
tous  incluz,  que  eulx  et  chascun  d'eulx  ont  vacqué  en  vng 
voyaige  par  eulz  fait,  par  l'ordonnance  de  ma  dicte  dame  et  de 
mon  dit  seigneur,  au  dit  lieu  de  Maisonual,  pour  illec  traictier 
de  la  matière  dessus  dicte  auec  les  diz  ambaxadeurs  du  dit  duc 
Federich,  auoir  seiourné  au  dit  lieu  de  Maisonual  pour  la  dicte 
cause,  et  en  leurs  retours,  lesquelz  vint  et  trois  jours  valent,  à 
trois  frans  par  jour,  pour  chascun  d'eulz,  la  dicte  somme  de 
Ixix  frans,  qui  font,  pour  eulz  trois,  la  dicte  somme  de  ij*"  vij 
frans,  et  aus  diz  Estart  et  messire  Jehan  les  diz  vint  florins 
de  Rin  en  la  valeur  des  diz  xxxvj  frans  x  deniers  tournois,  dicte 
monnoye,  pour  auoir  esté  ou  dit  voyaige,  auec  les  dessus  diz, 
par  l'ordonnance  de  ma  dicte  dame  et  pour  la  dicte  cause,  et 
par  accord  fait  auec  eulz.  Pour  ce,  et  rond  cy  les  dictes  lettres 
de  ma  dicte  dame  veriffiées  au  doz  par  Jehan  de  Noident  sur 
le  dit  Fraignot,  ensemble  trois  quictances  des  dessus  nommez, 
la  première  des  diz  messires  Jaques  et  Henry  Valée,  cheual- 
liers,  de  la  somme  de  vijxx  vij  frans,  dicte  monnoye,  de  v  de- 
niers le  gros,  contenant  affirmacion  par  laquelle  ilz  afferment 
auoir  vacqué  ou  dit  voyaige  pour  les  causes,  par  les  jours,  en 
la  manière  dessuz  diz,  la  seconde  du  dit  maistre  Guy,  de  la 
somme  de  iiijxx  iiij  frans,  dicte  monnoie,  la  tierce  et  derreniere 

I.  Fol.  iiij  XX  xij,  v». 


—  140  — 

du  dit  Estart,  de  la  somme  des  diz  vint  florins  de  Rin,  conte- 
nant affirmacion  par  laquelle  il  afferme  en  sa  conscience  auoir 
vacqué  ou  dit  voyaige  de  Maisonual  par  les  jours  et  pour 
les  causes  dessuz  dictes,  tout  requis  par  les  dictes  lettres  de 
ma  dicte  dame.  Pour  ce,  (ij'  xxxj  frans  et  xx  florins  de  Rin,  en 
la  valeur  de  xxxvj  frans  x  deniers  tournois,  gros  pour  v  deniers 
tournois^). 


Le  traité. 

5  décembre  2. 

1"  In  der  sach  vnd  misshell  zwûschent  dem  durluchligen 
hochgeboren  fûrsten  herczog  Friderichen^hevczogen  zuo  Oes- 
terrich,  etc.,  einsteils,  vnd  der  durluchtigen  hochgeborn  furs- 
tin  îrow  Katherinen  von  Burgûndan,  herczogin  zuo  Oesterrich, 
des  andern  teils,  ist  geredt  vnd  getedinget,  vff  disen  hûttigen 
tag,  datum  diser  nottel,  zuo  Massmûnster,  von  der  voa  Basel 
erber  bottschafft,  die  dazwûschen  geredt  vnd  getedingt  habent 
in  die  wise  als  hienach  geschriben  stat,  doch  also  daz  der  obge- 
nanten  beder  herren  vnd  frowen  reate  die  sach  vnd  teding, 
wider  hinder  sich,  an  ir  beder  herren  vnd  frowen  bringen  vnd 
denn  darumb  widerumb  zuo  tagen  gon  Basel,  mit  vollem 
gewalt,  komen  soeilen,  aht  tag  nach  Vnser  Frowen  tag  der 
Liechtmess  nechst  komend,  zuo  naht,  zuo  Bosé?/ daselbs  zuo 
sinde,  vnd  mornendes  widerumb  von  den  sachen  fûrbassor  ze 
redende.  Wer  aber  sach  daz  vnsern  obgenanten  herren  oder 
frowen  von  Oasterrich  soelichs,  als  hienach  geschriben  stat, 
nit  komlich  were  vfczuonemmen  noch  zuo  demselben  tag  zuo 
komen,  die  muogen  es  dem  andern  teil  vorhin  viertzehen  tag 
verkûnden  vnd  den  tag  absagenvnd  widerbieten. 

2°  Item  des  ersten,  daz  der  vorgenant  vnser  herr  herczog 
Friderieh  von  Oesterrich  vnser  frowen  frow  Katherinen  von 
/}wr7W7irfen,  herczogin  zuo  Oesterrich,  widerumb  geben  vnd  zuo 


I.  Les  mois  enlrc  parciilhèscs  sont  bilTés  cl  remplacés  par  los  suivants 
d'une  autre  écriture  de  la  même  époque  :  ij'  xxxj  frans,  gros  pour  v  deniers 
tournois,  xxxvj  frans  x  deniers  tournois,  j,'ros  pour  v  deniers   tournois. 

■2.  Alcli.  Innshruek.  l'estairhiv,  XWVin,  a}.  Minute.  Pap.  Extraits  dans 
lil'li.,  III,  yjH.  Analyse  llartl,  pp.  71,  Si.  Traduction  française  de  l'époque 
dans  Deux  docnnH'nts,  p.    ii. 


_    141  - 

iren  handen  inantwurten  sol  aile  die  sloss  disshalb  dos  Rines, 
so  er  ir  vormals  ingenommen  vnd  der  er  sy  enlwert  hat,  als  er 
die  yelz  innhat,  also  vnd  mit  soelliclien  gedingen  vnd  furworten 
daz  vnser  egenant  frow  von  Oesterrich  vnsern  egenannten 
herren  von  Oesterrich  des  von  nûwen  einen^  versigelten  brief 
geben  sol,  damitt  sy  aile  die  briefe,  so  sy  vormals  im  gegeben 
hatle,  bestetige,  daz  die  by  iren  krefften  -  beliben  soellen,  vnd 
ouch  daz  sy  soeliche  sloss  mit  niemant  anders  beseczzen  soelle 
denn  als  das  vormals  verbrieft  ist  vnd  verscbriben,  besunder 
mit  soellichen  erbern,  frommen,  wisen  vnd  habenden  rittern 
vnd  knechten,  die  von  den  geslecbten  im  land  zuo  Elsass  vnd 
zuo  Suntgow  vnd  besunder  von  der  graffsch^fft  von  Phirt 
oder  landgraiï'schalï't  von  Elsass  belehnt  sient,  die  ouch,  so  in 
soelliche  sloss  soellen  ingegentwurt  werden,  sweren  vnd  sich 
verbriefen  zuo  gelicher  wize  als  die  vorgenanten  brief  das  inn- 
haltent.  Es  soUen  ouch  die  sloss  Befort  vnd  Rasenfels,  mit 
iren  emptern  vnd  zuogehoerden,  v/iderumb  vallen  vnd  beseczt 
werden  zuo  gelicher  wise  als  die  andern  sloss  Es  sol  ouch  der 
durchluchtig  fi'irst  herr  Phillip,  herczog  zuo  Burgunden,  das 
alles^  so  dauor  geschriben  stat,  mit  sinem  versigelten  brief, 
verwilligen. 

3°  Item,  als  ouch  ettlich  der  selben  sloss  in  dem  vorgeschri- 
ben  lande  verseczt  smd,  da  mag  vnser  fi*ow  von  Oesterrich,  so 
sy  zuo  dem  land  kunt,  vfnemmen,  von  dem  obgeschribenen 
lande,  ein  schaczung,  soeliche  sloss  vnd  emptern  ze  loesen. 
Das  sol  ir  vnser  herr  von  Oesterrich  goennen  vnd  verwilligen 
mit  sinen  briefen. 

4°  Item  ouch  sol  vnser  herre  von  Oesterrich  vnser  frowen 
von  Oesterrich  harus  geben  vnd  antwurten  aile  die  kleinoeter, 
die  er  hat  vnd  im  geantwurt  worden  sind,  die  ir  zuo  gehoerent, 
als  verr  er  die  weiss,  by  sinen  fûrstlichen  triiwen,  vnd  wenn  er 
das  luot,  so  sol  sy  in  darumb  ganlz  quitieren  vnd  ledig  sagen 
mit  ire  m  versigelten  brief. 

5°  Ilem  es  sol  ouch  vnser  egenanter  herr  herczog  Fryderich, 
von  der  kleinoeter,  so  sin  bruoder  herczog  Ernst  hat,  mit 
frùntlicher  bette,  sin  bestes  tuon  daz  er  die  widergebe. 


1.  Brief  rùiluré. 

2.  Une  rature. 


—  142  — 

6°  Item  der  edel  herr  Smassman,  herr  ziio  Rappolczstein,  sol 
nyemer  komen  in  dehein  gewaltsame  der  obgenanten  landen, 
slossen  vnd  stetten,  noch  vnser  vorgenanten  herschafft  darinn 
dehein  irrung  tuon. 

1°  Item  es  soellen  ail  sachen  zwuschen  vnsern  obgenanten 
herren  vnd  frowen  in  guoten  dingen  beston  bis  vsgander  Oster- 
wuchen  nechst  komend.  Vnd  sind  diser  notteln  drye  gelich, 
der  vnser  herren  von  Oesterrich  landuogt  vnd  rete  ein,  vnd 
vnser  egenanten  frow  Katherinen  von  Burgunden  rete  die 
andern,  vnd  der  stat  Basel  erbern  bolten  die  dritten  hant. 
Geben  vnd  geschribeo  zuo  Massmûnster,  an  Sant  Niclaus  abent 
episcopi,  anno,  etc.  xxj". 


XXVII 

Sur  les  rapports  de  Conrad,  comte  de  Fribourg-en-Brisgau,  avec 
Catherine  et  la  seigneurie  d'Autriche. 


Conrad,  mis  en  demeure  par  Guillaume  de  Massevaux  de  s'ac- 
quitter d'une  obligation  à  défaut  de  cautions  qui  sont  mor- 
tes, prie  Catherine  de  faire  en  sorte  qu'il  ne  soit  plus  in- 
quiété, vu  que  c'est  à  elle  quil  incombe  de  remplir  cette 
obligation,  car  elle  détient  une  partie  du  bien  paternel  de 
Conrad. 

1422  au  plus  tard  *. 

Edle,  hochgeborne  frôw,  minen  vndertenigen  diensl  zuo  allen 
zilten.  Ich  lasz  iiwer  gnad  wissen  dz  mich  Wilhelm  von  Mass- 
mûnster gemant  hat,  als  vmb  abgeslorbenen  bûrgen.  wie  dz  ich 
imme  leiste,  nach  lut  vnd  sag  siner  briefïen,  etc.  Bitt  ich  ûwer 
gnade,  mit  ganczem  flisz  vnd  ernste,  vnd  iemer  durch  mines 
diens  tes  wille,  dz  ûwer  gnade  alswol  tuon  welle  vnd  don  selben 
Wilhelm  ab  tragen  welle,  dz  er  vnklagber  belibe  vnd  dz  er  de- 


I.  Arch.  Innsbruc'k.  Pap.  urk.  Orig.  Au  revers,  d'une  écriture  cursive 
du  XV»  ou  xvi"  siècle  :  Frilmrg  leydt  von  Masmunster  ledig  zu  werden, 
dunn  sy  liut  siner  giiter  inn. 


—  143  - 

heinen  schaden,  noch  kosten,  me  daruff  tribe,  wand  ûwergnade 
\tol  weis  dz  ir  das  abtragen  soellent  viuJ  ir  mines  velterlichen 
erbe  inn  liant.  Wisz  ôch  ûwer  gnade  dz  ich  ûcb  den  manbriefï 
harin  beschlossen  sende,  als  er  micb  gemant  hatt,  vnd  ôch  ein 
zedelin  da  aber  die  abgestorbenen  bûrgen  geschriben  stant. 
Edle,  gnedige,  hochgeborn  frôwe,  iuege  ûwer  gnade  harinn  als 
ich  ûch  des  sunderlich  wol  truwe,  vnd  kan  oder  mag  ich  ûczit 
geiuon  das  ùweren  gnaden  gefellig  sige,  dz  lasz  mich  ûwer 
gnade  wissen  dz  wil  ich  gern  tuon,  wand  ich  aizitt  gern  tett  dz 
ûwer  gnad  liep  vnd  dienst  were.  Geben  ze  Nûwenburg,  an  Sant 
Augusteinns  tag. 

Gràff  Cuonrad  von  Friburg,  graff  vnd  herr  ze  Nûwenburg. 

[Au  revers  :]  Der  durchh'ichligen  hochgebornen  frôwen  frôw 
Katherinen  von  Burgunde,  herczogin  ze  Oesterrich,  etc.,  mi- 
ner gnedigen  frôwen. 


Heman  Preller,  de  Wattwiller,  bailli  de  Thann,  a  reçu  pou- 
voir de  dégager  tous  les  vassaux  de  Conrad  sur  les  deux 
rives  du  Rhin  de  leur  foi  et  hommage  envers  le  comte  et  de 
leur  ordonner  de  reconnaître  la  seigneurie  d'Autriche  pour 
suzeraine.  Ceci  résulte  d'une  attestation  d'André  de  Stûh- 
lingen  qui  déclare  avoir  vu  le  pouvoir. 

1423,  22  avril». 

Ich  Andres  von  Stuelingen,  bekenn  vnd  tuon  kunt  das  ich  ze 
Tann,  in  hand  vnde  gewalt //emman  Prellers  seligen,  \ox\Wat- 
wilr,  wilent  vogt  ze  Tann,  einen  brief  gerecht  vnde  gantz  als 
er  sin  soit,  vnd  och  das  ingesigel  daran  hangende,  wol  ges- 
choowet  vnd  in  miner  hand  gehebt  ban,  das  er  von  groff  Cuon- 
ratz  wegen  von  Fryburg  vollen  gewalt  batte  vnd  dz  im  enpfol- 
hen  wz  ail  man  hie  dise  sit  vnde  enesit  Rines,  in  dem  Brisz- 
goewe,  von  sinen  wegen  irr  mannschaefte  vnd  eyden,  lidig  ze  sa- 
gende,  vnd  miner  gnedigen  herschaft  von  Oesterriche,  etc.,  ze 
hulden  vnd  ze  swerend  gehorsam  ze  sinde  vnd  die  lehen  von 
inen  ze  enpfohende,  also  su  dz  vormols  von  imnie  geton  het- 
tent,  vnd  das  ich  den  selben  brief,  als  vorgescbriben  stot,  ge- 

I.  Arch.  Insbruck.  Pap.  urk.  Orig.  Sceau  rond  en  cire  verte  plaqué. 


—  144  - 

sehen  hab,  dz  sprich  ich  by  miner  worheit  vnd  wie  ich  dz  billi- 
chen  sprechen  sol,  vngeuorlichen,  mit  vrkûnt  disz  briefs  besi- 
gelt  mit  minem  vfgetrugkten  ingesigel  ze  ende  diser  geschrift. 
Geben  vf  dornstag  vor  Sant  Joeriien  tag,  anno  Domini  m°  cccc 
xxiij". 


XXVIII 

Frédéric  d'Autriche  donne  à  son  fidèle  Claus  une  mission  auprès 
de  son  frère  et  de  ses  cousins  au  sujet  des  événements  d'Al- 
sace et  de  Brisgau,  prise  du  château  de  Girsberg,  menaces  de 
guerre  du  margrave  de  Baden-Baden,  de  Conrad  de  Fribourg, 
de  Lupfen,  du  seigneur  de  Montjoie  et  du  duc  de  Bourgogne. 

1422,  après  le  16  juin  *. 

Getrewr  Klaws  gedenkh  an  vnsern  brader  vnd  vettern  ze 
werben  vnd  ze  bringen. 

1°  Am  ersten,  von  der  leawft  wegen  im  Ellsass  vnd  im  Bris- 
gow,  wie  der  von  Luphen  fiirsten  vnd  herren  manet,  mit  vnsers 
herren  des  Rômischen  kunigs  brieuen,  darauf  vns  auch  nu 
herczog  Ludweig  der  phalczgraf,  herczog  Karl  von  Luttrin- 
gen^  der  marggraue  von  Nidern  Baden  geschriben  vnd  vnsers 
herren  des  kûnigs  brief  abgeschriben  gesand  haben,  der  aller 
wir  in  auch  abgeschriben  hinab  senden  -. 

2"  Item  wie  sy  auf  disen  snyt  maynen  in  die  egenanten  land 
zeziehen  vnd  das  korn  ab  dem  veld  ze  furen,  damit  es  in  die 
sloss  nichtkome. 


I.  Arch.  Innsbruck.  Orig:.  Pap.  Scellé  d'un  sceau  rond  en  papier  dont 
la  lég'cude  est  efTacée.  Au  verso,  d'une  écriUire  ancienne  :  Mémorial.  i4u». 
Analyse  Harll,  p.  71.  Le  document  n'est  pas  daté,  mais  il  est  antérieur 
au  traité  de  Bàle  qui  nu'ttait  lin  à  la  crainte  d'une  guerre  entre  la  Bour- 
gogne cl  rAulriche.  D'autre  part,  Frédéiic  annonce  à  sa  fumille  la  prise 
et  l'incendie  du  château  de  Girsberg  prés  Hibeauvillé.  Or,  c'est  le  i()  juin 
i^'2-2  (pie  Jean  de  Lupfen  et  Maximin  de  Ribeaupierre  détruisirent  ce  châ- 
teau (Annalen  von  Paris,  Jiasl .  Cliron.,  l\ ,  p.  J;*)).  Les  instructions  ne 
doivent  pas  être  bien  postérieures  à  celte  date  ;  Ribeaupierre  et  Lupfen 
tiennent  encore  la  campagne.  Ils  pensent  pousser  plus  loin,  dit  Frédéric, 
car  ils  ont  un  fort  parti. 

'2.  Lupfen  avait  gouverné  les  Pays  Antérieurs  ct)mme  bailli  impérial 
pendant  toute  la  durée  du  ban  de  Frédéric  (liasl.  (Jiron.,  IV,  p.  i54,  n.  G). 


—  145  - 

3°  Item  wie  darnachder  marggraf,  der  von  Lwp/ien  vnd  ander 
ir  helfer  maynent  in  das  land  ze  cziehen  vnd  das  gar  von  vnsern 
handen  ze  dringen. 

4°  Item  v^ie  sy  nu  ainem  vnserm  diener  gênant  Hanns  Wil- 
helm  von  Geyrsperg  sein  vesten  Geyrsperg  habend  angenom- 
men  vnd  ausgebraiit,  in  erschossen  vnd  sein  gesellen  geuun- 
gen,  vnd  maynent  damit  verrer  ze  rukhen,  wan  sy  gar  gross 
samnung  haben. 

5°  Item  wie  wir  gewarnet  sein  der  von  Burgundy  well  vns, 
von  seiner  mûmen  wegen,  vnsrer  swester,  etc.,  in  das  land  ze- 
ziehen  vnd  maynt  das  land  ze  haben  von  irs  heyratguts  wegen, 
des  wir  ir  nicht  kunen  noch  geturren  vbergeben,  von  solher 
schrift  wegen,  als  wir  vns  gegen  vnserm  herren  dem  Romischen 
kûnig  verbrieft  haben. 

6*  Item  wie  vns  graf  Chunrat  von  Fryburg,  sein  sun  vnd  der 
von  Frôherg  vnd  ettlich  ander  das  land  angreifien. 

7°  Item  wie  sich  die  egenanten  vnser  veind  geaynt  haben  vnd 
maynen  den  zug  mit  einander  ze  lûn. 

8°  Item  wie  der  marggraf  von  Nidern  Daden  hochczeit  bat 
gehabt  mit  dem  von  Lutringen  vnd  habend  ire  kind  zu  ainan- 
der  geheyrat,  da  herczog  Ludweig  vnd  ander  fûrsten  vnd  her- 
ren bey  ainander  gewesen  sind,  vor  den  sich  der  von  Luphen 
groblich  ab  vns  beclagt  bat  vnd  habend  ira  die  fursten  vnd  her- 
ren ir  hilf  wider  vns  angesagt  ^ 

9°  Item  wie  die  stett  Fryburg^  Brysach,  Kenczingen,  Enn- 
dingen  vnd  der  merer  tail  ini  Brisgow  warnung  an  vns  suchen 
wider  ménnildich,  nyemand  ausgenomen  wan  den  kïinig,  vnd 
hoffen  die  von  Basel,  die  von  Strasburg  vnd  ander,  auch  darinn 
ze  bringen,  ob  wir  vns  vnsrer  veind  dester  pas  gewern  moch- 
ten  vnd  getrawen,  dadurch  vnd  mit  vnsers  bruders  vnd  vnsers 
vettern  vnd  irer  hilf,  als  wir  hoffen,  wider  zu  vnsern  lannden 
ze  komen  vnd  ainen  grossen  anhang  ze  machen. 

10°  Darauf  bitt  sy  vns  in  den  saclien  zeraten  vnd  ze  hclfen, 
vnd  sunderlich  an  vnsern  herren  den  Romischen  kùnig  zewer- 
ben  daz  er  vns  vnsre  land  gnediglich  well  entslahen  vnd  leilig 
sagen,  daz  wir  vmb  seinen  gnad  diemutiklich  verdienen  wellen, 

I.  Verso. 

10 


—  146  — 

wan  wir  den  vnrat  von  nyemand  anders  haben,  denn  von 
vnserm  herren  dem  Rômischen  kiinige,  vnd  ye  pelder  sy  zu  den 
sachen  tuon,  ye  niitzer  in  vnd  vns  des  wurdt,  ee  es  sich  ze 
swerlich  one  reisse,  wan  es  ir  sach  alswol  ist  als  die  vnser. 

11°  Item  daz  sy  vns  zestund  iren  rat  vnd  maynung  herwider 
auf  schreiben. 

12°  Item  daz  sy  dem  egenanten  herczog  Ludwigen  vnd  herc- 
zog  Karlen  auch.  von  der  sach  wegen.  schreiben  zugleicher- 
weys  als  wir  in  geschri  ^  [ben]  vnd  in  des  abgeschrift  gesandt 
haben. 

13°  Item  von  der  drewtausend  guldein  vnd  entslahung  der  ge- 
waltsam  wegen,  etc. 

14°  Item  gedenkh  etwas  haymiichs  ze  reden,  etc. 


XXIX 

Traité  de  Bàle. 

1» 

Négociation  du  traité.  Nomination  des  plénipotentiaires'-. 

A 

Plénipotentiaires  de  Catherine. 

Belfort,  1422,  19  octobre^ 

Wir  Katherina  von  Bûrgunden,  von  Gots  gnaden  herczogin 
ze  Osterrich.  etc.,  tuen  kûnt,  als  der  horhgeborne  fi'irst  vnser 
lieber  bruoder  herczog  Friderich,  herczoge  ze  Ocsterrichf 
etc.,   vns   liatt  kùnt  vnd  ze   wissen  geton   by  vnserm   lieben 


1.  Déchirure  sur  lo  bord,  lacune. 

2.  Hartl,  p.  71J. 

i.  Arcli.  lunslMMick.  Hurj^'-uud.  ii5.  OrifJT.  Pareh.  \\i  revers,  de  deux  écri- 
tures de  l'éj)0(jue  :  (ticalt.  —  (^oniniissio  cause  prosecpuMide  iuler  Katheri- 
rinam  de  /iurKundi  e[  suuiu  Iratrem  d.  a.  1412.  Scellé  d'un  sceau  rond  en 
cire  roujfe  entouré  d'un  collet  de  cire  vierjçe.  Léjfende  :  S.  Katherine  de 
Hurgiindia,  I)ei  gracia  ducis^e  Austrie,  etc. 


—  147  - 

getruowen  Ilansen  von  Morsperg,  rilter,  das  wir  citllichon 
unsern  reatteii  zuo  ime  santerit  mit  einem  ganczen,  einidenden 
vnd  vollen  gewalt,  so  wolt  er,  durch  dene,  mil  vus  guetlich 
veberkommen  von  allen  den  zuo  spruche  vnd  vordrunge  so  wir 
zuo  ime  haben,  os  syeg  von  vnsers  heratez  guolz,  morgengabe, 
widei'Ieigunge  vnseren  lender-n  deren  gt-affscbaffl  von  PJl''^ 
vnd  landgraffschafft  in  Obr  Elhzas,  mit  \v  zuogeboerunge, 
andern  gescblaesern,  kleinetern,  guotz  vnd  haben  wegen,  vnd 
ouch  von  der  versessener  zmse  vnd  andern  vnseren  sachen 
wegen,  nûtzit  vssgenommen,  das  liant  wir  geton  vnd  hant  dem 
eigenaiiten  Hansen  von  Moersperg  vnd  vnser  getruewen  an- 
dechtigen  Ilansen  Syniond  von  Bejort,  priester,  vnseren  reat- 
ten,  die  obgenanten  vnseren  sachen  vnd  zuo  spruche  allen 
empholhenn  ze  verandelenn  vnd  in  vnseren  volen,  ganczen 
gewblt  geben  vnd  gaben  ouch  wisentlichen,  mit  dem  brief,  ze 
tuonde  vnd  ze  lossende,  die  sachen  ze  vollenfuerende  vnd  zein- 
dende,  ze  quitierende,  ze  verbinden  vnd  ze  verbrieffonde,  wie 
das  mit  einem  vol  eind  vnd  vsstrag  nottorftig  wûrde,  mit  dem 
eigenanten  vnsern  bruoder  von  Ostterich,  zuo  gelicher  wise  als 
ob  wir  selber  da  werent,  vnd  was  do  von  denselben  vnseren 
reatten  geton,  verbrieffet,  quitieret  oder  verandellet  wûrde,  ge- 
loben  wir  vnd  versprechen,  by  vnsern  fùi-stlichen  truowe,  stett 
und  veslen  ze  habende,  ze  volfuerende  vnd  ze  tuonde,  vnd  da 
wider,  mit  reiden  nach  schaff,  geton  werdenn,  in  deheincn 
wise,  ane  geuerde.  Ilye  by  sintgewessen  vnseren  retten  Estart 
von  Villey,  vnser  hofmeister,  Mans  \on  Abone,  vnsern  vogt  ze 
Bejort,  Hans  Volrichen  von  Roppach,  Huog  Briot,  Iluog  Kolin 
vnd  Schakat  Schaffner^,  vnseren  realten.  Mit  vikûnd  diz 
briefes  besigel  mit  vnseren  ingesigelen,  geben  in  vnserm  ge&- 
chlossen  ze  Befort  an  mendag  nach  Sant  Galleii  tag,  auno 
Domini  millesimo  cccc"  vicesimo  secundo.  [Signé  :]  Katerine. 
—  Domina  duxissa  per  consilium.  [Signé  avec  paraphe  :]  Hug 
Briot. 

I.  Peut-êti'c  Jacot  Rossel,  prévôt  de  Belfort. 


—  148  — 

B 

Plénipotentiaires  de  Frédéric. 

Innsbruck,  1423,  29  janvier^ 

Caspar  Hornperger^  decrelorum  licencialus,  curie  PaZaî/ieri- 
sis  officialis,  et  nos,  Irater  Martinus,  abbas  monasterii  Beale 
Marie  Virginis  al[ia]s  Scotorum  Wiennensis,  vniuersis  el  Singu- 
lis  ad  quos  présentes  litière  seu  presens  publicum  transsump- 
tum  peruennerit  seu  peruenit,  salutem  in  Domino  et  presen- 
tibus  fidem  indubiam  adhibere.  Nouerit  vniuersitas  vestra  quod 
venerabilis  in  Christo  pater  dominus  Wolfgangus,  prepositus 
collegii  Béate  Marie  Virginis  Noue  Cioitatis,  Salzeburgensis 
diocesis,  serenissirai  et  inuictissimi  principis  et  domini  nostri 
gloriosissimi  domini  Friderici,  Romanorum  régis  ac  Austrie, 
Stirie,  Karinthie,  etc.,  ducis  secretarius,  coram  nobis  alque 
notariis  et  testibus  infrascriplis  personaliter  consiitutus,  quas- 
dam  litteras  in  wlgari  et  theutonico  scriplas  olim  illustris  prin- 
cipis et  dommi  domini  Friderici,  Austrie,  Stirie,  etc.,  ducis, 
sigillo  rolundo  eiusdem  domini  Friderici  de  cera  rubea,  cere 
communi  impressa,  in  cedulis  pergameneis  pendente,  sigilla- 
tas,  nomine  prefati  domini  nostri  Romanorum  régis  ac  ducis 
Austrie,  in  médium  exhibuit  et  produxit,  petens,  débita  cum 
instancia,  huiusmodi  litteras  transsumi  et  exemplari,  ac  iii  pu- 
blicam  transsumpti  formam,  eciam  cum  interposicione  decreti 
ordinarie  auctoritatis,  redigi  mandare,  sub  tali  modo  et  forma 
ut  huiusmodi  transsumpto,  vbique  locorum,  tamquam  ipsis 
originalibus  litteris,  possit  plenai'ie  fides  adhiberi,  cum,  prop- 
ter  viarum  discrimina  aliasque  causas  et  variabiles  euentus, 
ipse  litière  originales  ad  loca  vbi  ipsarum  habetur  indigencia. 


I.  Arch.  Innsbruck,  8i<>().  Vidimus.  Parch.  Scclh'  sur  doubler  qiu'ucs 
de  deux  sceaux  of^ivaux  en  cire  rouj,'^e  entourés  chacun  d'un  collet  de 
cire  vierge.  Légendes  :  S.  otiicialis  curie  J'at(H'iensis.  —  S.  .V(jr/j>ji,  abbatis 
monasterii  Beute  Marie  Scotorum  Wienne.  Au  revers  de  la  pièce,  de  la 
même  écriture  que  la  teneur  :  Vidimus  herczog  Fridrcichs  von  Ocsterreich 
gewaltbrief  mil  frawen  Kathrcin  von  liur^undi  ze  taidingen.  Datum 
Ynsprug  an  Ireilag  vor  l'user  Lieben  Frauen  tag  der  Liechtmess.  unno, 
etc.,  xxiij. 


—  149  — 

comode  et  secure  duci  non  valeant.  Nos  igitur,  Caspar  Ilorn- 
perger  et  frater  Martinus,  abbas,  prefati,  attendentes  peticio- 
nem  huiusmodi  iustam  fore  et  consonam  racioni,  caucius  tamen 
in  negocio  huiusmodi  ac  secundum  juris  disposicionem  agere 
volantes,  citacionem  per  edictum  ad  valuas  ecclesie  maioris  in 
Wienna,  contra  omnes  et  singulos  qui  sua  circa  preraissa 
interesse  habere  putarent,  ad  certum  terminum  peremptorium 
decreuimus,  eandemque  in  valais  pretacte  ecclesie  atlixam,  dé- 
bite executam,  eoram  nobisque  reproductam,  et  nullo  opposi- 
tore  comparente,  supradictas  litteras  ad  nos  recepimus,  ipsas- 
que  vidimus,  inspeximus  et,  vnacum  notariis  infrascriptis,  aus- 
cultauimus  diligenter,  quibus  sic  visis,  inspectis  et  auscultatis, 
easdem  sanas,  intégras  et  illesas,  omnique  prorsus  vicio  et 
suspicione  carentes  reperimus  et  inuenimus.  Idcirco,  ad  ins- 
tanciam  prenominati  domini  Wolfgangi,  prepositi,  huiusmodi 
litteras  per  notarios  subscriptos  transsumi  de  verbo  ad  ver- 
bum  et  exemplari,  ac  in  publicam  transsumpti  formam,  nil 
addendo  uel  minuendo  quod  sensum  variet  aut  mutet  intellec- 
tum,  redigi  mandauimus.  Et  nos  Caspar  Hornperger^  officialis 
prenominatus,  decretum  nostrum,  auctoritate  nostra  ordinaria 
nobis  commissa,  interposuimus  et  interponimus  per  présentes, 
volentes  et  auctoritate  iamdicta  decernentes  ut  presenti  trans- 
sumpto  publico,  tanquam  ipsis  litteris  originalibus,  vbique 
locorum,  in  iudicio  et  extra,  fides  plenarie  possit  et  debeat  adhi- 
beri.  Quarum  litterarum  originalium  ténor  de  verbo  ad  verbum 
sequitur  et  est  talis  :  Wir,  Fridreich,  von  Gots  gnaden  herc- 
zog  ze  Osterreich,  ze  Steir,  ze  Kernden  vnd  ze  Krain,  graue 
ze  Tyrol,  etc,,  tun  kunt,  als  wir  mit  der  hochgebornen  fûrslin 
vnser  lieben  swestern  fraun  Katherinen  von  Burgundy,  herc- 
zogin  ze  Osterreich,  etc  ,  ainer  tayding  vnd  verschreibung 
ainig  worden  sein,  von  vnser  land  wegen  in  Obern  Elsassen 
vnd  in  Sunggow,  der  wir  ainander  versigelt  zedeln  vbergeben 
haben,  also  sennden  wir  hinausz  den  ersamen  vnsern  lieben 
getrewen  andechtigen  Ilainrichen,  probst  zu  der  Neicenstift 
bey  Brichserij  vnsern  rat,  vnd  haben  dem  vnsern  ganczen  vnd 
vollen  gewalt  gegeben,  wissentlich  mit  dem  brieue,  mit  sambt 
den  hernachgeschriben  vnsern  retten,  mit  namen  marggralY 
Rudolfen  von  Hohperg,  herren  ze  Roteln,  graf  Ilannsen  von 
Tyernstein,  vnsers  landuogts,  Hauirichs  von  Randegg,  vnsers 
vogts   ze   Phirt,    Ilannsen   Drukchsessen   von    Dyessenhouen 


—  150  — 

gênant  Molly,  vnsers  vogts  ze  Tann,  Hainrichs  von  Gachnang 
gênant  Minich,  vnsers  vogts  ze  Altkilch,  dieselb  tayding,  nach 
innhalt  der  zedein  die  wir  ainander  vbergefeen  haben,  ze  han- 
deln,  auszerichten  vnd  ze  besli<'ssen,  dem  landuogt,  vogten, 
rittern,  knechten,  lehenslewten,  sletten,  anabtlcwten  vnd  an- 
dern  inwonern  der  egonanten  land,  edeln  vnd  vnedeln,  in  der 
landgrafschaft  ze  Ellsassen  vnd  der  grafschaft  ze  P/ii>^,  ir  ayd 
zuernev^en,  ayd,  gelubd  vnd  verschreybung  von  in  aufzenemen, 
landvogt,  vogt  vnd  ambtlewt  ze  entsetzen  vnd  ze  setzen,  vnd 
ailes  das  zetuon  und  ze  handeln  das  denn  die  versigelten 
tayding  zedein  zwischen  vnser  vnd  der  egenanten  vnser  swes- 
ler  innhalten  vnd  begreyffen,  in  aller  der  mass  als  ob  wir  selber 
da  w'eren  vnd  dis  tetten,  vnd  was  der  egenante  probst,  mit 
sambt  den  obgenanten  vnsern  rëten  handelt,  tut  oder  bes- 
lewsset,  als  vor  stat,  das  geloben  wir  stelt  ze  ba'den  vnd 
dawider  nicht  ze  reden  noch  ze  tuon,  in  dbainweis,  ange- 
uerde.  Vnd  ze  vrkund  haben  wir  vnser  insigel  gehengt  an 
dysen  bnef.  Der  geben  ist  ze  Insprugg  an  freytag  vor  Vnser 
Frawntag  zu  der  Liechtmesz,  nach  Cristi  geburde  vierczeben- 
hundert  vnd  in  dem  drey  vnd  zwaintzigisten  jare.  In  quo- 
rum omnium  et  singulorum  fidem  euidensque  testiraonium 
premissorum  présentes  nostras  litteras,  seu  presens  publi- 
cum  instrumentum,  sub  forma  transsumpti,  per  notarios  pu- 
blicos  subs^riptos,  exinde  fieri,  subscribi  et  publicari  sigil- 
loque  maiori  officialatus  curie  Patauiensis,  necnon  sigillé 
domini  abbatis  supradicli,  iussimus  appensione  communiri. 
Datum  et  actum  Wienne.  Patauiensis  diocesis,  in  stuba  com- 
mun! nostre  solite  residencio,  sub  anno  Domini  miliesimo 
quadringentesirao  quadragesimo  septimo.  indiccione  décima, 
die  vero  jouis  vigesima  tercia  mense  raarcii,  hora  vesperorum, 
uel  quasi,  pontificatus  sanclissimi  in  Chrislo  patris  et  domini 
nostri  domini  Eugenii,  diuina  prouidencia  pape  quarti,  anno 
decimo  septimo.  Presentibus  ibidem  honorabilibus  cl  discretis 
viris  dominis  fratre  Wilhelmo  Siringkriest,  commendatorc 
domus  Thcutonicorum  Wierinensis,  Xicolao  Schrot,  de  Newn- 
burga,  claustrali  pi'osbitero,  Johanne  Welser,  oj)idi  Wiennen- 
sis,  Petro  Sehalchanner,  de  Obernperg,  Symon  Koglar,  de 
Wienna,  laïco,  Patautensin  diocesis,  Johanne  Vgler.  de  ciui- 
tate  Pataulem^i,  et  OswaUio  Sanger,  de  Veldkirchen,  Churien- 
sis  diocesis,  teslibus  ad  premissa  vocatis  specialiter  atque 
rogatis. 


—  151  — 

[Signum  solituin.]  Pctrus  Sartoris.  Kl  ego  Potrus  Sartoris, 
de  Kirchain,  baccalarius  in  decrelis,  clericus  Misnensis  dio- 
cesis,  publicus  impérial!  auctorilale  notarius  causarumque, 
coram  supradiclo  domino  Caspar,  officiali,  sciiba,  quia  predic- 
tarum  iitterarum  exhibicioni,  produccioni,  auscuitacioni  ac 
decreli  ordinarie  auctoritatis  interposicioni  omnibusque  aliis  et 
singulis  premissis,  dum  sic,  vt  preniittitur,  agerentur  et  fiè- 
rent, vnacum  nolario  publico  infrascripto  et  testibus  prenota- 
tis,  personaliterinterfui  eaque  sic  fieri  vidi  et  audiui,  ideo,  ideo, 
de  speciaii  mandato  antedicti  domini  officialis,  predictas  litteras 
originales,  de  verbo  ad  verbum  transsumpsi  fideliter  et  copiaui, 
nil  addendo  uel  minuendo  quod  sensum  variet  aut  mutet  intel- 
leclum,  habitaque  collacione  diligenti,  cum  nolario  infrascripto, 
de  presenti  transsumpto  ad  litteras  originales  supradictas,  et 
quia  per  omnia  concordare  inueni,  presens  exinde,  vnacum  no- 
lario subscripto,  publicum  instrumentum,  transsumptum  huius- 
modi  in  se  continens,  confeci  et  in  hanc  publicam  formam  re- 
degi,  signoque  et  nomine  meis  solitis  et  consuetis,  vnacum 
appensione  sigillorum,  videlicet  maiori  oiïicialalus  curie  Pa- 
tauiensis  ac  venerabilis  in  Ghristo  patris  domini  Martini,  ab- 
batis  memorati,  consignaui  in  fidem  et  euidens  lestimonium 
omnium  et  singulorum  premissorum. 

[Suit  un  autre  signum  solitura,  avec  cotte  légende  :]  S.  Nico- 
lai  Gerlaei  [et  cette  autre  attestation  :]  Et  ego  Nicolaus  Ger- 
laci,  de  Kônigsberg,  ciuitate  Samhiensi,  publicus  imperiali 
aucloritate  notarius,  quia  diclarum  litterarum  exhibicioni,  pro- 
duclioni,  auscuitacioni  ac  decrelo  ordinarie  auctoritatis  inter- 
posicioni omnibusque  aliis  et  singulis  premissis,  dum  sic  age- 
rentur et  fièrent,  vna  cum  nolario  prescripto  et  testibus  pre- 
notalis,  interfui  eaque  sic  fieri  vidi  et  audiui,  ideo,  de  speciaii 
mandato  domini  officialis  antedicti,  presens  publicum  instru- 
mentum, transsumptum  seu  exemplum  litterarum  hniusmodi, 
débite  collacionatum,  de  verbo  ad  verbum  in  se  continens,  in 
hanc  publicam  formam  exinde  corredegi  ac  signo  meo  solilo, 
vnacum  sigillorum  appensione,  videlicet  maioris  officialatus 
curie  Patauiensis  ac  venerabilis  in  Chrisio  patris  domini  Mar- 
tini, abbatis  memorati,  consignaui  in  fidem  et  euidens  tosti- 
monium  omnium  et  singulorum  premissorum. 


—  152  - 


Le  traité. 

1423,  12  mars. 

Dom  Plancher,  III,  208.  UB.  Basel,  VI,  164.  Hartl,  p.  72. 
Lichnowsky,  Geschichte  des  Hauses  Habsburg,  V,  Ver- 
zeichniss,  p.  glxxxix,  n°  2108.  Fester,  Regesten  der  Markgra- 
fen  von  Baden  vnd  Hochberg,  I  (Innsbruck,  IPOO),  h,  111,  n"  h. 
1060. 


Actes  consécutifs. 


Catherine  reconnaît  que  Frédéric  a  tenu  les  promesses  ren- 
fermées dans  le  traité  relativement  à  ses  Joyaux,  c'est-à-dire 
quil  lui  a  restitué  tous  ceux  qu^il  avait  reçus  lui-même  de 
l'archiduc  Ernest  et  quil  a  fait  de  son  mieux  pour  obtenir 
d'Ernest  la  restitution  des  joyaux  que  celui-ci  pouvait  encore 
détenir  ;  en  conséquence  elle  quitte  Frédéric  et  Ernest  de  toute 

réclamation  à  ce  sujet. 

1423,  21  mars  *. 

Wir  Katherlna  von  Burgunden,  herczoginn  ze  Oesterreich, 
bekennen  vnd  tuond  kunt,  als  wir  mit  dem  hochgebornen  furs- 
ten  herczog  Fridreichen,  herczogcn  ze  Oosterrich,  etc.,  vnserm 
lieben  bruoder,  yeczend,  von  nûwen  dingen,  vmb  aile  vnser 
spenne  vnd  zweyung  die  wir  miteinander  gehept  hand,  verricht 
vnd  vereynet  sind,  nach  lut  der  richtungDrief  darumbe  gege- 
ben,  darinne,  mit  sunderheit,  begriffen  ist  daz  er  vns  aile 
vnser  kleynotter  die  er  von  dem  hochgeborn  fiirsten,  ouch 
vnserm  lieben  bruoder,  herczog  Ernsten,  erczherczogen  zuo 
Oesterrich,  etc.,  emphangen  bat,  nach  begrilTung  der  zedeln, 
daran  die  klainotter  verczeichnet  warent,  wider  antwurlen  sol, 
vnd  ouch  gegen  dem  selben  vnserm  bruoder  sin  bestes  tuoo, 
ob  er  der  ich'z  mer  inn  bette,  daz  er  vns  ouch  die  also  geben 

I.  Arch.  Innsbruck,  II' 8162.  Vidinius.  Parch.  Scellé  d'un  sceau  ogival 
eu  papier,  plaqué  sur  le  parchemin,  représentant  un  abbé,  la  crosse  à  la 
main.  Légende  illisible.  Analyse  Ilartl,  p.  •]!^. 


—  153  - 

vnd  wider  antvurten  sol,  aiso  hat  vns  der  egenant  vnser  bruo- 
der  herczog  Fridreich  dieselben  kleynotler,  nach  innhaltung 
der  obgenanten  zedeln,  genczlich  vnd  vôlleklich  geantwurtet, 
vnd  ouch  gegen  dem  egenanten  sinen  bruoder  herczog  £"^5^6^ 
sin  vermôgen  getan  des  vns  wol  vnd  gancz  von  im  benuoget, 
darumb  sagen  wir  die  vorgenanten  vnser  lieben  brûdere  herc- 
zog Ernsten  vnd  herczog  Fridreichen  vnd  ir  erben,  vmb  die 
obgeschriben  kleynotter,  genczlichen  qiiitt,  ledig  vnd  lôs,  mit 
ganczer  verzihung  aller  vordrung  vnd  zuospruoch,  die  wir  zu 
inen  darumb  gehebt  haben,  oder  in  dheinen  weg  gehaben 
môchten,  one  aile  geuearde.  Des  zû  vrkunde  se  haben  wir 
vnser  ingesigel  getan  hencken  an  disen  brief.  der  geben  ist  vf 
Sand  Benedicten  tag,  dez  heiligen  aptes,  des  iares  als  man 
zalt  nach  Krists  gebûrt  vierczehen  hundert  zwenczig  vnd  dru 
iar. 

Wir /o/ia/ins,  von  Gotts  gnaden  abbt  zu  Wiltein,  bekennen 
vnd  tun  kunt  daz  wir  den  brief,  als  die  gegenwi'irtig  copi,  von 
wort  zu  wortt  lautet,  gannczen,  gerechten  vnd  vnuerschertten, 
der  schrifit,  pergamens  vnd  sigl,  gesehen  vnd  gelesen  haben, 
vnd  haben  zu  geczeugnuss  vns  insigl  gedrukcht  zu  ennd  diser 
schrift,  doch  vns,  vnserm  goczhaus  vnd  nachkomen  anscha- 
den.  Das  ist  geschehen  ze  Wiltein  an  mittichen  nach  Sand 
Jacobs  tag,  anno  Domini  millesimo  quadringentesimo  vicesimo 
nono. 

[Au  bas  du  feuillet]  :  Tertius  com.  habet. 

B 

Les  chevaliers  siégeant  au  plait  général  de  Haute- Alsace, 
sous  la  présidence  de  Jean  de  Dollwiller,  justicier  du  pays,  en 
présence  de  Catherine  de  Bourgogne  et  des  représentants  de 
Frédéric  d'Autriche,  proclament  par  Jugement  les  renoncia- 
tions que  Catherine  a  faites  dans  le  traité  au  profit  de  Frédé- 
ric et  au  détriment  de  sa  propre  famille. 

Le  Schildberg,  1423,  23  septembre*. 

Vor  vns  Burckeharten,  herren  zu  Bollwilr,  lanntrichter  in 
Obern  Ellsazz,  am  lanntagg  am  Schiltperg-,  an  donrstag  nach 

1.  Arch.  Innsbruck,  n»  8iGi.  Yidimus.  Parch.  So«Mlr  d'un  sceau  plaqué 
ogival,  en  papier,  représentant  un  abbé,  la  crosse  à  la  main.  Légende  :  Si- 
gillum  abbatis  de  Wiltin.  Analyse  Ilartl,  p.  74- 

2.  Schild  est  un  lieu-dit  assez  fréquent  dans  le  Haut-Rhin  (communes  de 


-  154  — 

Sand  Matheus  tag,  warend  in  gerichte  die  durleuchtige  hoch- 
geborn  fiirstinn  fiaw  Katherina  von  Burgundi,  herczogin  ze 
Osterreieh^  vnd  des  durleuchtigen  hochgebornen  fûrslen  herc- 
zog  Fridreichs,  herczogen  ze  Osterrich,  etc.,  voiler  gewalt, 
mit  namen  her  Vlreich,  cannczler  des  vorgenanten  meins  gne- 
digen  herren,  vnd  ander  sein  rette,  als  er  des  ainen  gewaltz- 
brief  zaigte  in  gerichte,  der  darumb  aigenlich  gelesen  vnd  ver- 
hoert  ward,  vnd  telt  da,  durch  seinen  fûrsprechen,  ainen  ùber- 
tragsbrief  lesen,  wie  die  egenant  mein  gnedige  fraw  von  Bur- 
gundi, etc.,  vnd  der  egenant  mein  gnediger  herr  herczog 
Fridreich  von  Osterreich,  etc.,  vmb  aile  ir  spenn  vnd  misshe- 
lung,  lieplich  vndgiitlich  ûberkomen  wearn,  vnddaz  die  vorge- 
nant  fraw  Katherin  von  Burgundi,  mein  gneadige  fraw,  sich, 
etc.,  eesti'ir,  morgengab,  klainoter,  pûnten  vnd  andrer  artikeln, 
so  in  dem  obgenanten  ûbertragsbrief  verschriben  steend,  nichtz 
libéral  auzgenomen,  sich  in  gerichte  enczeihen  vnd  begeben 
soite,  als  das  der  yeczgenante  ûbertragbrief,  mit  mer  worlen, 
aigenlicher,  inné  haltet  vnd  begreiffet;  wolt  si  dem  also  nach- 
geen,  das  môchte  si  sagen,  so  wolten  si  im  auch  nachgeen  vnd 
fûrer  dartzuo  anlwurtten  vnd  reden  daz  dem  vorgenanten  mei- 
nem  gneadigen  herren  herczog  Fridrichen  vnd  seinen  erben, 
notdurftig  weare  ;  darlzuo  antwurttet  aber  die  egenant  moin 
gnedige  fraw  Katherin  von  Burgundi,  etc.,  si  wolt  es  auch  bei 
dem  ûbertragsbrief  lassen  beleiben  vnd  dem  nachgeen,  wie  er 
(las  inuhielte,  vngeuearlich,  vnd  als  nu  die  egenant  mein  gnea- 
dige  fraw  Katherin  von  Burgundi,  etc  ,  durch  irn  fûrsprechen 
geantwnrtet  hat,  si  wolt  bei  dem  ûbertragsbi'iefgern  beleiben 
vnd  dem  nachgeen,  als  vor  gescliriben  stet,  da  hat  aber  der  ob- 
genant  her  Vlreich,  mit  andern  meins  herren  reatlen,  un  des 
vorgenanten  meins  gneadigen  herren  herczog  Fridreichs  stat, 
im  ze  eruarende  an  der  ritter  vrtnil,  wie  denn  die  yeczgenant 
mein  gnedige  fraw  sich  der  obgenanten  pûnten  vnd  aller  arti- 
keln in  (lom  obgenanten  ûbertragsbrief  geschriben,  verczeihen 
vnd  begeben  solle,  daz  si  aller  pestkralft,  macht  vnd  hanntvest 
haben  solle  vnd  muge,  nu  vnd  hienach,  im  rechten  vnd  lausser- 
hall)  des  rechten,  vngouearlich.  Da  ftagten  wir,  der  obgenant 
richter,  der  v.tail  vmb.  Da  ward  eiUannt.  nach  vnsrer  frag,  von 


ZiinuKM'slifiiii.  où  il  osl  (ItMioiniuo  aussi  Au  dem  Schillberg,    Dirlinsdorf 
Masscvaux,  Uciniuffen,  Steinbrunn  le  Haut  et  Thaiin). 


-  155  — 

dem  merer  tail  dor  ritlern,  auf  dcn  aid,  wann  die  egenant  moin 
gneaô'ige  fraw  Kaiherin  von  Durgundi,  etc.,  ain  fCirslinn  weare 
vnd  vnder  augen  in  gerichte  seasse,  wenn  si  denn  spreach, 
bei  irn  furstlichen  wirden  vnd  ern,  daz  der  ubertragsbrief  vnd 
aile  pûnt  vnd  artikl.  so  dar  inné  geschriben  stunden,  genczlich 
vnd  gar,  mit  irm  willen  vnd  wissen,  zugangen  vnd  beschehen 
wearn,  vnd  si  sich  denn  auch,  in  gerichte,  wissentlich  vnd  wol- 
ledeachtiaclich,  verczige  vnd  bpgebe,  ewiclichen,  aller  vordrun- 
gen,  zuspruche  vnd  ansprachen,  so  si,  ir  vater  seliger  vnd  vetter 
oder  yeman,  von  irn  wegen,  vnd  vnib  ir  eestewr,  widerlegung, 
kleinater  oder  aller  andrer  sachen,  nichlz  ausgenomen,  zu 
vnsrer  gnedigen  herscbafft  von  Osterrich  hett  oder  gehaben 
môchte,  von  erst  als  si  denn  vnserm  gnedigen  herren  herczog 
Leupolten,  seligen,  zugemëhelt  ward  vncz  auf  heutigen  tag,  daz 
sein  dann  hiemit  gnuog  v^eare,  vnd  wol  kraft,  macht  vnd  bant- 
uesthaben  solle  vnd  môge,  nu  vnd  bienacb  ewikcblich,  sblech- 
ticlich  vnd  vngeuearlicb,  vnd  solten  dann  darauf  aile  die  brief, 
so  vnser  egenant  gnedige  fraw,  ir  vetler,  oder  yemand  andrer, 
von  vnsrer  gnedigen  herschaft  von  Osterrich,  vmb  aile  zus- 
prucli,  als  vor  statt,  hett,  wa  die  fûrkeomen  oder  funden  wur- 
den,  tod  vnd  zenichte  sein,  vnd  hinftir  kain  kraft  mer  haben, 
noch  vnsrer  gnedigen  herschaft  von  Osterrich  hinfiir  ewiclich, 
nymermer,  zu  kainem  schaden  komen.  Vnd  wan  auch  die  ege- 
nant vnser  gnedige  fraw  von  Burgundi,  die,  die  verczeibung 
vnd  was  hieoben  geschriben  stat,  nach  erkanntnuss  der  ritter, 
williclichen,  bereatenlichen  vnd  vnbezwungenlichen  tetl  vnd 
getan  bat,  vor  vns,  an  vnsern  lanntschrannen,  in  der  form  als 
es  denn  aller  pest  kraft  vnd  macht  gehaben  sol  vnd  mag,  hie 
vnd  hinnach,  vnd  nach  sitten  vnd  gewonheit  des  lanntgerichls, 
darumb  so  baben  wir  yelwederm  lail  der  des  denn  begert,  des 
einen  gerichtzbriof  gegeben,  als  das  auch  von  den  rittern  zum 
rechten  erkannt  ward,  versigeit  mit  vnserm  des  obgenanlen 
lantgerichtz  anhangpnden  insigl.  Geben  vnd  gescheben  auf  dem 
obgenanten  tag,  in  dem  jare  do  man  zalte  nach  Crists  gepûrd 
in  dem  vierczehenhundertestem  vnd  dem  drew  vnd  zwainczigis- 
ten  jare. 

Wir  Johanns,  von  Gotes  gnaden  abbt  zu  \\ildtein,  beken- 
nen  vnd  tûn  kund  daz  wir  den  brief,  als  die  gegenburtig  copi 
von  wort  ze  wort  lauttet,  ganczen,  gerechten  vnd  vnuerscher- 
ten,  der  schrifft,  pergamens  vnd  sigel,  gesehen  vnd  gelesen  ha- 


—  156  — 

ben,  vnd  haben,  zu  gezeugnûss,  vnser  insigel  gedrukcht  zu 
ennde  diser  schrifft,  doch  vns,  vnserm  gotzhaus  vnd  nachko- 
men  anschaden.  Das  ist  gescheben  zu  Wildtein,  an  mitichen 
nacb  Sand  Jacobs  tag,  anno  Domini  millesimo  quadringe[ntej- 
simo  nono. 
[Au  bas  du  feuillet  :]  Sextus  cant.  babet. 


XXX 

Relations  de  Philippe  le  Bon  avec  Catherine,  l'Alsace,  l'Autriche 
et  les  pays  avoisinant  l'Alsace. 

1423-1430. 
Année  1423 

Missions  auprès  de  Catherine. 

l"  Mission  de  Jacques  de  Villers  et  de  Richard  de  Chancey. 

19  février-5  mars  ^ 

A  lui  et  à  maistre  Richart  de  Chancey,  bailli  de  Dijon,  la 
somme  de  soixante  neuf  frans  qui  deue  leur  estoitpar  mon  dit 
seigneur  pour  vng  voiaige  qu'ilz  ont  fait  à  Beaufort,  deuers  ma 
dame  d'Osteriche^  c'est  assauoir  au  dit  mcssire  Jaques  de  Vil- 
lers xlv  frans  pour  xv  jours  qu'il  a  vacquez  ou  dit  voiaige  des  le 
xix'  jour  de  feurier  mil  cccc  xxij,  qu'il  partit  de  son  hostel.  jus- 
ques  au  v"  jour  de  mars  ensuiguant  incluz,  en  alant,  demou- 
rant,  seiournant  et  retournant,  c[ui  font  en  tout  les  diz  xv  jours 
entiers,  pour  cliascuii  desquelx  jours  mon  dit  seigneur,  par  ses 
lettres  patentes  donnùes  le  derrenier  jour  d'auril  mil  cccc  xxiij, 
lui  a  tauxé  iij  frans  monnoie  courant.  Kt  au  dit  maistre  Richart, 
xxiiij  frans  pour  xij  jours  qu'il  a  semblnbloment  vacquez  oudit 
voiaige  auec  le  dit  mossire  Jaques,  c'est  assauoir  des  le  xxj*  jour 
du  dit  mois  de  feurier  jusques  au  iiij*  jour  du  dit  mois  de  mars 
ensuiguant  incluz,  qui  sont  les  diz  xij  jours  entiers,  alant,  uenant, 
seiournant  et  retournant,  pour  cbascun  desquelx  jours  mon  dit 

I .   H,  Kia"?.  fol.  ex,  rv 


—  157  - 

seigneur  lui  a  semblablement  tauxé,  par  icelles  mesmes  lettres, 
deux  frans  oultre  et  par  dessus  ses  gaiges  ordinaires,  qui  est 
icelle  somme  de  xxiiij  frans.  Montent  les  dictes  deux  parties  en 
tout  la  dicte  somme  de  Ixix  frans  oultre  et  par  dessus  les  gaiges 
ordinaires  du  dit  bailli.  Pour  ce,  paie  à  eulx,  par  vertu  desdictes 
lettres  veriffiées  au  doz  par  Jehan  de  Noident  sur  ledit  Frai- 
gnot,  cy  rendues,  ensamble  deux  quictances  des  dessusdiz, 
chascun  de  sa  porcion,  contenant  affirmacion  d'auoir  vacqué  ou 
dit  voiaige  par  les  jours,  pour  les  causes  et  en  la  manière  des- 
sus declairées,  requises  par  lesdictes  lettres, 

Ixix  frans  de  xxiiij  solz  le  franc. 


2*  Mission  de  Jacques  de  Villers,  Guy  d'Amanges  et  Richard 
de  Chancey. 

23  mai-8  juin  '. 

Au  dit  messire  Jaques,  la  somme  de  cinquante  vng  frans  qui 
deuz  lui  estoient  pour  dix  sept  jours  entiers  qu'il  a  varquez  en 
vng  voiaige  par  lui  fait,  par  l'ordonnance  de  monseigneur  le 
chancellier,  à  Montheliart  et  à  Beavfort,  deuers  madame  d'Os- 
teriehe,  auec  et  en  la  compaignie  de  messire  (ruy  d'Amanges, 
cheuallier,  bailli  d'ylmon^,  et  mmsive  Richart  de  Chancey^  bailli 
de  Dijon,  pour  aucunes  besoignes  et  affaires  qui  grandement 
toucboient  mondit  seigneur.  Lequel  messire  Jaques  se  parti  de 
son  hostel  de  Villers  pour  aler  oudit  voiaige  le  jour  de  Pentlie- 
coste,  xxiij"  jour  de  may  cccc  xxiij,  et  retourna  d'icellui  en  son 
hostel  dudit  Villers  le  viij"  jour  de  juing  ensuiguant.  Ainsi  sont 
lesdiz  xvij  jours  entiers  qu'il  vacqua  en  icellui  voiaige  faisant, 
pour  chascun  desquelx  jours  mon  dit  seigneur,  par  ses  lettres 
données  le  xviij*  jour  de  juillet  cccc  xxiij,  lui  a  ordonné  et 
tauxé,  pour  ceste  foiz,  oultre  et  par  dessuz  ses  gaiges  ordinaires 
qu'il  prent  de  mondit  seigneur,  trois  frans,  monnoie  courante, 
pour  ce  qu'il  fut  en  pays  estrange  où  la  monnoie  de  monsei- 
gneur ne  se  prent  pas  à  tel  et  si  hault  priz  comme  elle  a  cours 
es  pays  de  mon  dit  seigneur  et  aussi  qu'd  lui  conuint  aler  a  plus 
de  gens  et  de  chevaulx,  tant  pour  l'onneur  de  mon  dit  seigneur 
comme  pour  sa  seurté,  qu'il  ne  fait  quant  il  a  accoustumé  de 


I.  B,  i6a3,  fol.  cix,  v».  Chancey  voyage  du  24   "'^i   au    ~  juin.    (B,    i63i, 
fol.  cxv,  r").  V.  aussi  Livre  des  mémoires,  fol.  loi)   v»  ;  14S,  v». 


—  158  — 

cheuauchier  par  les  pays  de  mon  dit  seigneur,  lesquelx  iij  frans 
par  jour  montent  pour  les  diz  xvij  jours  à  la  dicte  somme  de 
Ij  frans.  Pour  ce,  paie  à  lui,  par  vertu  desdictes  lettres  veriffiées 
au  doz  par  Jehan  de  Noident  sur  \eù\i  Fraignot,  cy  rendues, 
ensamble  quictance  dudit  cheuallier,  par  laquelle  il  afferme  en 
sa  conscience  les  diz  xvij  jouis  auoir  vacquez  ou  dit  voiaige  en 
la  manière  que  declairée  est  cy  dessuz  et  pour  la  dicte  cause, 

Ij  frans  de  xxiiii  solz  le  franc. 

3°  Mission  de  Guy  Gelenier,  Jacques  de  Villers  et  Guy  d'A- 
manges. 

27  septembre-28  octobre  ^ 

I.  —  A  maistre  Guy  Gelenier,  conseillier  de  mon  dit  seigneur, 
la  somme  de  soixante  six  franz  huit  groz,  que  mon  dit  seigneur 
lui  a  ordonné  et  tauxé,  c'est  assauoir  Ixij  frans  pour  xxxj  jours 
entiers  continuelz.  commençant  le  xxvij'  jour  de  septembre 
iiij''  xxiij,  pour  estre  aie,  par  l'ordre  de  mondit  seigneur,  en 
ambaxade  auec  messire  Jacques  de  Villers  et  messire  Guy^ 
seigneur  à'Amenges,  deuers  la  duchesse  d'Osteriche,  à  In- 
guessen,  ou  pays  d'Alemaigne,  pour  les  besoignes  et  affaires 
de  mon  dit  seigneur. 

II 2,  Au  dit  messire  Jaques  la  somme  de  quatre  vins  seize 
frans  qui  deuz  lui  estoient  pour  xxxij  jours  entiers  commen- 
çant le  xxvij' jour  de  septembre  mil  cccc  xxiij,  qu'il  se  parti,  par 
l'ordonnance  de  mon  dit  seigneur,  pour  aler  auec  et  en  la  com- 
paignie  de  messire  Guy  d'Amanges,  cheval  ier,  bailli  d'Amont, 
et  maistre  Guy  Gelenier  en  ambaxade  de  par  mondit  seigneur 
deuers  ma  dicte  dame  d'Osteriche  à  Angezan  en  Allemaigne  et 
Unissant  le  xxviij'  jour  d'octobre  ensuigant.  tant  en  alant, 
besoignant,  séjournant  comme  en  retournant  deuers  mon  dit 
seigneur'^  le  dit  messire  Jaques  a  vacqué  par  les  diz  x.txij  jours 
entiers,  pour  chascun  des(]uelx  jours  mon  dit  seigneur,  par  ses 

I.  Il,  i()23,  fol.  vjxx  ij,  v.  |Kn  marge  do  deux  «crituros  de  répoque  :j  Lo- 
(;ualiir  pi'ojiU'r  inonctain  cl  vidoalur  inaiidamcnuuu.  —  Transit,  viso 
inaiidaiiicnto.  —  (lapiatur  quia,  duraiitibus  dicUs  xxxj  dirbus  iiuipicnti- 
bus  dicla  xxvija  seploiiibris  cccc  xx  iij,  non  ccpil  alicpia  vadia  ad  causum 
canuTC  consilii  Diaioncnsis. 

•j.  Fol.  ex,  r".  [En  marge,  d'une  écriture  de  l'époque  :]  (-apiatur  (piia, 
durauU-  islo  Icmpore.  non  cepil  aliijua  vadia  ad  causan»  camerc  consilii 
Diuionrnsis. 

3.  A  celle  mission  se  rai)porle  une   Icllrc  des   magistrats   de  Uàle  aux 


-  159  — 

lettres  patentes  données  à  Dijon  le  xxx' jour  d'octobre  mil  cccc 
xxiij,  lui  a  ordonné  et  Inuxé  la  somme  de  iij  frans,  monnoie 
courante,  qui  montent  ensemble  à  la  dicte  somme  de  iiij^x  xvj 
frans.  Pour  ce,  paie  à  lui,  par  vertu  des  dictes  lettres  veriffiées 
au  doz  par  Jehan  de  Noident  sur  le  dit  Fraignot,  cy  rendues, 
ensamble  quictance  du  dit  messire  Jaques,  par  laquelle  il  afferme 
en  sa  conscience  auoir  vacqué  par  les  diz  xxxij  jours  ou  dit 
voiaige,  pour  la  cause  que  dessuz,  et  aussi  qu'il  n'a  point  esté 
compté  ne  prins  gaiges  ou  liurées  par  les  estroes  de  la  despense 
de  l'ostel  de  mon  dit  seigneur,  escripte  au  doz  des  dictes  lettres 
et  requise  par  icelles,         iiij  xx  xvj  frans  de  xxiiij  solz  le  franc. 

4°  Mission  de  Jacques  de  Villers. 

Fin  de  l'année.' 

A  messire  Jaques  de  Villers,  cheualier,  conseiller  et  cham- 
bellan de  mon  dit  seigneur,  la  somme  de  1  frans,  monnoye  à 
présent  courant,  en  prest  à  lui  fait  sur  vng  voyaige  par  lui  lait 
en  auoir  esté  de  par  mon  dit  seigneur  deuers  madame  à'Au- 
iheriche,  à  Henguesain,  en  la  conté  de  Ferrectes,  pour  certaines 
matières  qui  fort  touchoient  mon  dit  seigneur.  Pour  ce,  par 
lettres  de  messeigneurs  des  comptes  de  mon  dit  seigneur  à 
Dijon  données  le  xj"  jour  de  mars  mil  iiij'  xxiij,  cy  rendues,  en- 
semble quictance  du  dit  messire  Jaques  requise  par  les  dictes 
lettres,  1  frans. 

Année  1424-1425 

Mission  de   Lourdin  de  Saligny  auprès  du  duc  de  Lorraine 

et  en  Autriche. 

2  novembre-18  février-. 

A  messire  Lourdin,  seigneur  de  Saligny,  cheuallier,  con- 
seillier  et  chambellan  de   mon  dit  seigneur,  la  somme  de  mil 


trois  ambassadeurs  de  Philippe  le  Bon,  <iui  sont  à  Mc)iill)éliard,  pour 
s'exeuser  ne  pouvoir  leur  assurer  l'accès  de  Hàle  à  travers  la  terre  de 
Catherine,  ni  envoyer  des  ambassadeurs  à  Montbéliard  pour  prendre  i)art 
à  une  conférence  {Orig.,  I,  p.  j;  II,  l'i.  i4-^3  9()ct  ). 

I.  lî,  16^5,  fol.  vij  ^^x  \ij.  v".  [En  inarj^e,  d'une  écriture  de  rep«»que  :] 
Super  ipsum. —  La  lettre  de  la  ehanibre  des  comptes  est  du  ii  mars  i4"-i4- 
La  mission  se  place  après  le  21  septembre  i4*-i3.  Elle  est,  au  i)lus  tard,  ilu 
commencement  de  1424. 

•2.  B,  1628,  fol.  vj  XX  xvij,  y.  Les  pays  parcourus  i)ar  le  commissaire 
paraissent  être  l'Alsace,  la  Forêt-Noire  et  le  margraviat  de  Bade. 


—  160  — 

quatre  vins  dix  frans,  c'est  assauoir  par  Guy  Guilbaut,  rece- 
ueur  gênerai  de  toutes  les  finances  de  mon  dit  seigneur,  c  frans 
et  par  les  mains  du  dit  Jehan  Fraignot,  neuf  cens  quatre  vins 
dix  frans,  auquel  la  ditte  somme  estoil  deue  pour  cent  neul 
jours  entiers  commençans  le  ij'  jour  de  nouembre  mil  iij""  xxiiij 
et  finissans  au  xviij^  jour  de  feurier  suiuant,  ou  dit  an,  pour  vng 
voiaige  qu'il  a  fait,  de  l'ordonnance  et  commandement  de  mon 
dit  seigneur,  pour  estre  aie  des  Paris,  dont  il  partit  le  ij"  jour  de 
nouembre,  deuers  le  duc  de  Lorraine  et  d'illec  es  marches 
d'Alemaingne,  ou  païs  d'Osterriehe,  deuers  aucuns  des  sei- 
gneurs de  par  delà,  pour  aucunes  besoignes  qui  enchar- 
giees  lui  auoient  esté  touchant  le  bien  et  honneur  de  mon 
dit  seigneur,  lesquelles  il  ne  veult  estre  declairiees  aucu- 
nement. En  faisant  lequel  voiaige  il  lui  a  convenu  faire  de  très 
grans  fraiz,  tant  en  guides  et  gens,  pour  leur  compaignier  sur 
les  chemins  pour  la  seurté  de  sa  personne,  et  par  especial  des 
le  dit  lieu  de  Paris  jusques  à  Bar  sur  Aulhe,  qu'il  en  mena 
neuf  archiers  de  mon  dit  seigneur  mesmes  à  ses  despens  de 
boire  et  de  meingier,  et  du  dit  lieu  de  Bar  sur  Aulbe  jusques  à 
Joinuille  lui  conuient  aussi  prandre  gens  d'armes  pour  plus 
seurement  conduire  Jehan  dWssonuille,  mareschal  du  dit  duc 
de  Lorrainne,  lequel  se  doubtoit  du  bastart  de  Vergy  et  de  ses 
gens  qui  lors  estoient  sur  les  dittes  marches,  et  aussi  à  son 
retour  lui  conuint  prandre  guides  de  ville  en  ville  par  tout  le 
dit  pays  d'Osteriche  et  cellui  du  conté  de  Obtemhter,  en  quoy 
lui  a  conuenu  semblublement  faire  de  grans  frais  et  donner 
auec  ce  du  sien;  mesmes  à  aucuns  des  seruiteurs  du  marquiz 
de  Baude  et  autres,  à  la  cause  dessus  ditte,  ait  aussi  baillie  du 
sien,  mesmes  la  somme  de  quinze  frans  à  Hennequin^  de  la 
Dicque,  cheuaucheur  de  l'escuerie  de  mon  dit  seigneur,  oultre 
ce  qui  lui  auoit  esté  baillie  par  son  ordonnance  pour  aler  auec 
le  dit  seigneur  de  Saligny  ou  dit  voiaige  et  fraie  aussi  grande- 
ment à  changer  l'or  que  pour  cellui  auoit  esté  baillie  en  prest 
sur  le  dit  voiaige.  Pour  occasion  desquelles  choses,  mon  dit 
seigneur,  par  ses  lettres  patentes  données  à  Dijon  le  xv*  jour 
de  mars  mil  iiij*"  xxiiij,  pour  et  recompensacion  de  toutes  les 
choses  dessu!'^  dittes,  en  regartet  consideracion  aux  grans  fraiz 
et  despens  qu'il  a  conuenu  supporter  et  souslenir  au  dit  mes- 

1.  Fol.  vj  ^x  xviij,  r. 


—  161  — 

sire  Lourdin,  ou  voiaige  dessus  dit,  comme  dit  est,  lui  a 
ordonné  et  tauxé  prandre  et  auoir  de  lui  la  somme  de  dix  liures 
tournois  par  jour,  monnoye  courant,  qui  sont  pour  les  dis  cix 
jours,  la  ditte  somme  de  m  iiijxx  x  frans,  en  ce  non  comprins  la 
perte  des  cheuaulx  faite  par  jcellui  seigneur  de  Saligny  en 
jsellui  voiaige.  Pour  ce,  paie  à  lui,  par  vertu  des  diltes  lettres 
de  mon  dit  seigneur  veriffiées  au  doz  par  Jehan  de  Noident 
sur  le  dit  Fraignot  ix'^  iiijxx  x  frans,  en  oultre  et  par  dessuz 
c  frans  paiez  au  dit  seigneur  de  Saligny  en  prest  au  dit  lieu  de 
Paris,  à  son  parlement,  par  les  mains  du  dit  Guy  Guilbaut, 
comme  dit  est.  Pour  ce,  et  rend  cy  les  dittes  lettres  et  quit- 
tances du  dit  seigneur  de  Saligny  contenant  assercion  d'auoir 

vacqué  ou  dit  voiaige  durant  le   temps  dessuz  declairie 

ix*=  iiijxx  X  frans. 

Année  1425 

1°  Mission  d'Henri  Valée  à  la  conférence  de  Porrentruy 
relative  à  la  guerre  de  Thiébaud  de  Neuchâtel  et  de  Jean  de 
Fleckenstein. 

Avant  le  16  mai'. 

2"  Mission  de  Jacques  de  Villers  auprès  de  Catherine. 

9-16  juillet  2. 

A  messire  Jaques,  seigneur  de  Villers,  cheuallier,  conseillier 
et  chambellan  de  monseigneur  le  duc  la  somme  de  quatorze 
liures  tournois  qui  deue  lui  estoit  pour  sept  jours  entiers  qu'il 
a  vacquez  depuis  le  ix"  jour  de  juillet  mil  iiij'=  xxv  jusques  au 
xvj»  jour  du  dit  mois  jncluz,  pour  estre  aie,  par  l'ordonnance  de 
mon  dit  seigneur,  de  Dijon  à  Gray  sur  Soone,  deuers  madame 
d'Osteriche,  pour  aucunes  affaires  qui  grandement  touchent 
mon  dit  seigneur,  pour  vng  chacun  desquelz  jours  jcellui  sei- 
gneur, par  ses  lettres  patentes  données  à  Dijon  le  xxiij'  jour  de 
juillet  mil  iiij°  xxv,  lui  a  ordonné  et  tauxé  la  somme  de  xi  solz. 
Pour  ce,  et  rend  cy  le  dit  receueur  les  dittes  lettres  veriffiées 
sur  lui  par/e/ia;i  de  Noident,  auec  quittance  du  dit  seigneur  de 


1.  V.  plus  loin  NPA.,  XLV,  4». 

2.  B,  1628,  fol.  vijx''  vj,  r». 


11 


—  162  — 

Villers  contenant  assercion  d'auoir^  vacqué  par  le  temps  des- 
sus dit  et  certifficacion  de  Guillame  Bon  Ami,  maistre  de  la 
chambre  aux  deniers  de  madame  la  duchesse  de  Bourgoigne, 
par  laquelle  il  appert  que  le  dit  seigneur  de  Villers  n'a  point 
esté  compté  par  les  estroes  de  la  despense  de  l'ostel  de  ma 
ditte  dame  ne  prins  liurée  durant  ledit  temps,  requises  par  les 
dittes  lettres.  Pour  ce,  xiiij  liures^. 

3°  Mission  de  Jacques  de  Villers  auprès  de  Catherine 
pour  lui  notifier  la  mort  de  Bonne  d'Artois. 

23  septembre  3. 

A  messire  Jaques  de  Villers,  cheuallier,  conseillier  et  cham- 
bellan de  monseigneur  le  duc,  la  somme  de  huit  frans  que,  par 
l'auiz  et  ordonnance  des  gens  du  conseil  et  des  comptes,  le  dit 
messire  Jaques  partit  de  Dijon  le  xxiij'  jour  de  septembre  der- 
renement  passé,  pour  aler  à  Gray,  deuers  madame  la  duchesse 
d'Austeriche,  lui  notiffier  et  faire  sauoir  la  mort  et  trespasse- 
ment  de  feue  madame  la  ducîhesse  de  Bourgoingne,  femme  de 
mon  dit  seigneur^,  nouuellement  trespassée,  qui  Dieu  pardoint, 
ou  quel  voiaige  le  dit  messire  Jaques  a  vacqué  par  l'espace  de 
huit  jours  entiers.  Pour  ce,  par  lettres  de  mes  dis  seigneurs  du 
conseil  et  des  comptes  données  le  x*  jour  d'octobre  m  cccc  xxv, 
auec  quittance  du  dit  messire  Jaques  escripte  au  doz  des 
dittes  lettres,  viij  frans. 

4°  Etienne  Armenier  et  le  maréchal  de  Bourgogne  assistent 
à  une  conférence  à  Baume- les-Dames  pour  la  guerre  de 
Thiébaud  de  Neuchâtel  avec  l'évêque  de  Bâle. 

27  septembre-2  octobre''. 


1.  Fol.  vijxx  vj,v'. 

a.  [En  marpc  (lu  v]  Lixiualur   (juia  dcbot  allirinacioncm   requisilaïu. 
I*er  inandatuin  anirinauil  ad  burelluiu.  —  Vidt'autur  slrobe. 

3.  H,  lO'ii,  loi.  vj  -^x  vj.   i". 

4.  Fol.  vjxx  vjj  V». 

5.  NPA..XXXMII. 


-  163  - 


Année  1426 

Après  la  mort  de  Catherine,  des  pourparlers  ont  lieu  entre 
la  Bourgogne  et  l'Alsace  autrichienne. 

1°  L'abbé  de  Lure  se  rencontre  à  Roderen  avec  le  châtelain 

de  Massevaux  et  Jean  Stôr,  trésorier  de  Ferrette   et  Alsace, 

pour  s'entretenir  des  affaires  du  domaine  de  Catherine    en 

Alsace. 

30  janvier  ^ 

2°  Le  maréchal  de  Bourgogne  parle  au  bailli  de  Ferrette 
qu'il  a  fait  venir  à  Dijon,  du  désir  de  Philippe  le  Bon  de  con- 
server la  paix  avec  l'Alsace. 

Avant  le  22  avril  2. 

3*  Délibérations  du  conseil  du  duc  de  Bourgogne  et  de  la 
chambre  des  comptes  de  Dijon  sur  certains  projets  de  rela- 
tions à  entretenir  entre  la  Bourgogne  et  l'Alsace. 

15  décembre  -K 

A  Joceran  Frepier,  conseillier  de  mon  dit  seigneurie  somme 
de  soixante  douze  frans  pour  pluseurs  voiaiges  par  lai  faiz  par 
Tauiz  de  monseigneur  le  mareschal  de  Bourgoingne  et  des 
gens  du  conseil  et  des  finances  de  mon  dit  seigneur  à  Dijon, 
c'est  assauoir  pour  auoir  esté  deuers  les  dessus  diz  en  la  ville 
de  Dijon,  où  ^  il  arriva  le  xv'  jour  de  décembre  mil  cccc  xxvj 
et  y  demeura  par  ix  jours  entiers  et  continuelz.  durans  les- 
quels ix  jours  les  dessus  diz  ont  eu  aduiz,  consu[l]tacion  et  deli- 
beracion  tant  sur  le  fait  neccessaire  à  la  prouision  de  la  fron- 
tière de  Mailly  le  Chastel  comme  de  certainnes  ambaxades, 
assemblées  et  conuencions  auisées  estre  faittes  tant  à  Montbe- 
liart  auec  le  bailli  de  Ferrettes  et  auti'es  des  païs  d'Allemaigne. 


I.  Comptes,  p.  9. 

a.  NPA,  XXXIII,  5». 

3.  B,  itiSi,  fol.  ij"  xxiv,  \*. 

4.  Fol.  ij'=  XXV,  rv 


—  164  — 

4°  Mission  de  Régnier  Pot,  à  la  suite  des  délibérations  pré- 
cédentes, en  vue  d'une  conférence  à  tenir  à  Alontbéliard  avec 
le  bailli  de  Ferretie  et  d'autres  Allemands. 

Avant  le  31  décembre  •. 

A  messire  Régnier  Pot,  seigneur  de  la  Roiche  de  Nolay, 
cheuallier,  conseillier  et  chambellan  de  monseigneur  le  duc,  la 
somme  de  soixante  frans,  lequel,  par  l'aduiz  de  monseigneur  le 
mareschal  et  des  gens  du  conseil  et  des  finances  de  mon  dit 
seigneur  à  Dijon,  le  dit  messire  Régnier  a  esté  par  deuers  le 
dit  monseigneur  le  mareschal  et  les  dictes  gens  du  conseil  et 
des  finances  de  mon  dit  seigneur,  en  la  ville  de  Dijon,  par  trois 
voiaiges,  pour  auiser  tant  sur  le  fait  neccessaire  à  la  prouision 
de  la  frontière  de  Mailly  le  Chastel,  comme  pour  certainnes 
ambaxades,  assemblées  et  conuencions  auisées  estre  faictes 
tant  à  Montbeliart  auec  le  bailli  de  Ferrettes  et  autres  du  païs 
iïAlemaigne...  Pour  ce,  par  mandement  de  mon  dit  seigneur 
le  mareschal  donné  le  derrenier  jour  de  décembre  mil  cccc 
xxvj,  cy  rendu,  auec  quittance  du  dit  messire  Régnier  requise 
par  icellui,  Ix  frans. 

Année  1427 

1"  Mission  de  Jacques  de  Villers  à  Montbéliard  pour  s' accor- 
der aoec  des  Allemands  qui  guerroyaient  le  duc  de  Bourgogne. 

5-20  février  2. 

A  messire  Jaques  de  Villers,  cheuallier,  conseiller  et  cham- 
bellan de  monseigneur  le  duc  de  Bourgoingne,  la  somme  de 
cinquante  quatre  frans  pour  vng  voiaige,  par  l'ordonnance  de 
monseigneur  de  Thoulonjon  et  de  Senecey,  gênerai  capitaine 
et  mareschal  de  Bourgoingne,  et  par  l'auiz  et  deliberacion-'  des 
gens  du  conseil  et  des  comptes  de  mon  dit  seigneur  estans  à 
Dijon,  auec  et  en  la  com[)aignie  du  dit  monseigneur  le  mares- 
chal, ou  mois  de  feurier  cccc   xxvj,   au   lieu  de   Montbeliart, 


1 .  Fol.   VJ  xx  vj,  v. 

a.  H,  i()"3i,  fol.  ijc  xviij,  v°. 

3.  Fol.  ij<   xix,  r". 


—  165  — 

poui'  illecques  journoier,  traictier  et  accorder  auec  pluseurs 
Alemans  qui  faisoient  guerre  à  mon  dit  seigneur.  Lequel  mes- 
sire  Jaques  se  partit  de  son  hostel  pour  aler  au  dit  lieu  de 
Mon^^eZiar^e  v' jour  du  dit  mois  de  feurier  et  seiourna,  de- 
meura et  retourna  du  dit  voiaige  en  son  dit  hostel  le  xx"  jour 
du  dit  mois  incluz,  où  sont  seze  jours  entiers.  Et  deux  fois 
qu'il  a  semblablement  vacqué  en  venant  des  son  dit  hostel  au 
lieu  de  Dijon  faire  son  rapport,  auec  le  dit  monseigneur  le  ma- 
reschal,  de  ce  que  à  la  dicte  journée  auoit  esté  besoignie,  où 
sont  pour  tout  xviij  jours  entiers  et  incluz,  pour  chascun  des- 
quelz  jours  icellui  monseigneur  le  mareschal,  par  l'aduiz  et 
deliberacion  que  dessuz,  a  tauxô  au  dit  messire  Jaques  de 
Villers  trois  frans,  qui  sont  ses  gaiges  ordinaires  quant  il 
cheuauche  pour  les  besoignes  et  affaires  de  mon  dit  seigneur, 
qui  est  pour  les  diz  xviij  jours,  au  dit  pris  de  iij  frans  par  jour, 
la  dicte  somme  de  liiij  frans.  Pour  ce,  par  mandement  de  mon 
dit  seigneur  le  mareschal  donné  le  xxvij«  jour  du  dit  mois  de 
feurier  m  iiijc  xxvj,  cy  rendu,  auec  certifficacion  de  mes  dis  sei- 
gneurs du  conseil  et  des  finances  de  mon  dit  seigneur  à  Dijon, 
contenant  que  par  leur  adu'z  la  dicte  somme  a  esté  paiée,  sur  le 
paiement  des  diz  liiij  frans  fait  au  dit  messire  Jaques  par  le  dit 
Fraignot,  pour  la  cause  que  dessuz,  escripte  au  doz  du  dit  man- 
dement, et  quittance  d'icellui  messire  Jaques,  par  Inquelle  il 
afferme  en  sa  conscience  auoir  vacqué  ou  dit  voiaige  par  les 
jours  et  en  la  manière  que  dessus,  liiij  frans. 


2°  Mission  de  Jean  de  Thoulongeon,  maréchal  de  Bourgogne, 

Antoine  de  Thoulongeon,  Guy  d'Amanges,  Etienne  Armenier 

et  Jean  Sardon,  conseillers  du  duc  de  Bourgogne,  à  Montbé- 

liard,  pour  négocier  avec  le  bailli  de  Ferrette  Stav£fenberg,  la 

paix  entre  la  Bourgogne  et  V Autriche. 

11,  12  février. 

P.  —  A  messire  Jehan,  seigneur  de  Thoulonjon  et  de  Sene- 
cey,  gênerai  capitaine  et  mareschal  de  Bourgoingne,  la  somme 
de  dix  frans  qui  deuz  lui  estoient  et  qu'il  auoit  paies,  lui  estant 
à  Montbeliart  le  mardi  xj"  jour  de  feurier  mil  cccc  xxvj  pour 
journoier  et  besoignier  sur  aucunes  grandes  matières  touchant 

I.  B,  i63i,  fol.  ijc  XXV,  y. 


-  166  — 

mon  dit  seigneur  et  ses  païs  et  subgez  du  conté  de  Bourgoin- 
gne,  auec  Jehan  Erard,  escuier,  bailli  des  conté  et  pays  de 
Ferrett.es  et  d'Aussaye,  à  vng  messaige  propre  à  cheual,  qu'il 
enuoia  des  le  dit  lieu  de  Montbeliart  deuers  monseigneur  le 
duc  de  Sauoie. 

in.  —  A  messire  Anthoine  de  Thoulonjon  et  messire  Guy 
d'Amanges,  cheualliers,  conseilliers  et  chambellans,  maistre 
Estienne  Armenier  et  maistre  Jehan  Sardon,  conseilliers  de 
mon  dit  seigneur,  la  somme  de  quatre  vins  cinq  frans,  c'est 
assauoir  au  dit  messire  Anthoine  de  Thoulonjon  xxx  frans,  au 
dit  messire  Guy  d'Amanges  xx  frans,  au  dit  maistre  Estienne 
Armenier  xx  frans  et  au  dit  maistre  Jehan  Sardon  xv  frans,  à 
eulx  paies,  bailliés  et  deliurés  en  prest  sur  leurs  fraiz,  salaires, 
despens  d'un  voiaige  par  eulx  fait  par  l'auiz  de  messire  Jehan, 
seigneur  de  Thoulonjon  ^  et  de  Senecey,  gênerai  capitaine 
et  mareschal  de  Bourgoingne,  et  des  gens  du  conseil  et  des 
finances  de  mon  dit  seigneur  à  Dijon,  en  la  ville  de  Montbeliart, 
pour  estre  et  assister  en  consel  auec  mondit  seigneur  le  mares- 
chal et  autres  gens  du  conseil  de  mon  dit  seigneur  3,  à  vne 
journée  auisée  et  accordée  illec  estre  tenue  au  xij'  jour  de 
feurier  mil  cccc  xxvj  entre  le  dit  monseigneur  le  mareschal  et 
autres  gens  de  mon  dit  seigneur,  d'une  part,  et  les  bailliz  de 
Ferrettes,  de  Montbeliart  et  autres  gens  des  pays  d'Alemaigne, 
d'autre  part,  pour  l'appaisement  de  certains  debaz  et  diuisions 
estans  entre  les  gens  des  diz  païs  de  Bourgoingne  et  d'Alemai- 
gne,  dont  inconueniant  irréparable  estoit  en  voye  de  sordre  et 
auenir.  Pour  ce,  par  mandement  de  mon  dit  seigneur  le  mares- 
chal et  de  mes  diz  seigneurs  du  conseil  de  mon  dit  seigneur  à 
Dijon  donné  le  xxvj*  jour  du  dit  mois  de  feurier  mil  cccc  xxvj, 
cy  rendu,  auec  quatre  quittances  des  dessus  diz,  chacun  de  sa 
part  et  porcion,  iiij^^x  y  frans. 


I.  Fol.  ijc  xxvj,  r». 

a.  Fol.  ijc  xxvj,  V. 

3.  |En  marge:]  Super  ipsos. 


—  167  - 

3*  Voyages  de  Jean  Sardon,  conseiller,   lieutenant  général 
du  bailli  d'Amont,  au  sujet  de  la  continuation  des  hostilités. 

25  septemhre-29  octobre*. 

A  maistre  Jehan  Sardon,  conseillier  de  mon  dit  seigneur  et 
lieutenant  gênerai  de  son  bailli  d'Amont  ou  conté  de  Bour- 
goingne,  la  somme  de  soixante  deux  frans,  monno\e  royal  à 
présent  courant,  qui  deue  lui  estoit  pour  trente  vng  jours 
entiers  qu'il  a  vacquez  pour  les  causes  et  en  la  manière  qui 
s'ensuit  ;  cest  assauoir  pour  estre  venu,  par  l'ordonnance  de 
monseigneur  d'Authume,  chancellier  de  mon  dit  seigneur,  de 
la  ville  de  Ve;:soul  deuers  le  dit  monseigneur  le  chancellier  et 
les  gens  du  conseil  de  monseigneur  à  Dijon,  pour  le  fait  de 
pluseurs  des  marches  d'Alemaigne,  qui  auoient  deffîe  mon  dit 
seigneur,  les  aucuns  de  feu  et  de  sang,  pour  pluseurs  que- 
relles qu'ilz^  dient  auoir  à  rencontre  d'iceliui  seigneur,  tant  à 
cause  de  feue  ma  dame  d'Aus  ter  riche,  sa  tante,  cui  Dieux  par- 
doint,  comme  autrement,  auquel  lieu  de  Dijon  le  dit  maistre 
Jehan  Sardon  arriua  le  xxve  jour  de  septembre  derrenement 
passé  et  y  demoura,  en  attendant  son  expedicion,  jusques  au 
iiij' jour  d'octobre  ensuigant,  tous  incluz,  et  iiij  jours  pour  ses 
alée  et  retour  en  son  dit  hostel,  où  sont  xij  jours  entiers.  Item 
pour  vng  autre  voyaige  fait  par  le  dit  maistre  Jehan  Sardon, 
par  l'ordonnance  que  dessus,  à  estre  venu  du  dit  lieu  de  Vezoul 
à  Beaune,  par  deuers  le  dit  monseigneur  le  chancellier  et  les 
dictes  gens  du  conseil  y  tenans  le  parlement,  pour  la  matière 
deuant  dicte,  et  aussi  pour  autres  choses  touchant  les  beson- 
gnes  et  affaires  de  mon  dit  seigneur,  auquel  lieu  de  Beaune  il 
arriua  le  ix»  jour  du  dit  mois  d'octobre,  en  illec  seiournant,  en 
attendant  son  expedicion,  jusques  au  xiij*  jour  du  dit  mois  en- 
suigant, et  six  jours  pour  ses  alées  au  dit  lieu  de  Beaune  et 
retour  au  dit  lieu  de  Vezoul,  où  sont  xj  jours  entiers.  Et  pour 
vng  autre  voyaige  fait  par  le  dit  maistre  Jehan  Sardon,  par 
l'ordonnance  que  deuant,  à  estre  venuz  du  dit  ]^ezoul  à  Beaune, 
par  deuers  les  diz  messeigneurs  le  chancellier  et  gens  du  con- 
seil, pour  la  cause  que  dessus,  et  aussi  sur  autres  affaires  tou- 


I.  B,  i635,  fol.  Ixxvj,  r. 
a.  Fol.  Ixxvj,  V», 


-  168  — 

chant  le  fait  de  mon  dit,  seigneur  et  de  son  dit  bailliaige 
d'Amont,  et  arriua  le  dit  maistre  Jehan^  Sardon  au  dit  lieu  de 
Beaune,  le  xxviij*  jour  du  dit  mois  d'octobre  et  y  demoura,  en 
attendant  sa  deliurance,  jusques  au  xxix*  jour  du  dit  mois  en- 
suigant  et  six  jours  pour  ses  alée  au  dit  lieu  de  Beaune  et 
retour  viij  jours  entiers.  Ainsi  a  vacqué,  en  faisant  les  diz 
voyaiges,  par  les  diz  xxxj  jours  entiers,  pour  vng  chascun  des- 
quelz  jours  mon  dit  seigneur,  par  ses  lettres  patentes  sur  ce 
faictes, données  au  ditBeaune,  le  xxx^jour  du  dit  mois  d'octobre, 
l'an  mil  cccc  et  xxvij,  lui  a  ordonné  et  tauxé  prendre  et  auoir  de 
lui  la  somme  de  deux  frans.  Pour  ce  et  rent  cy  le  dit  receueur 
gênerai  les  dictes  lettres,  ensemble  quictance  du  dit  maistre 
Jehan  Sardon,  contenant  assercion  d'auoir  continuelment 
vacqué  durant  le  temps,  pour  les  causes  et  en  la  manière  que 
dit  est,  Ixij  frans. 

4"  Voyages  de  Pierre  le  Watier  et  de  Jacques  de  Villers,  en 
vue  d'une  conférence  que  Von  projetait  de  tenir  à  Monthéliard 
le  8  décembre'^. 

27  novembre-4  décembre. 

A  messire  Jaques,  seigneur  de  Villers,  cheuallier,  conseil- 
lier  et  chambellan  de  mon  dit  seigneur,  et  au  dit  Pierre  le 
VuatierXd.  somme  de  cinquante  six  liures  quinze  solz  tournois 
qui  deue  leur  estoit,  c'est  assauoir  au  dit  monseigneur  de 
Villers  xlviij  frans  quinze  solz  tournois  pour  les  gaiges  et 
salaires  de  lui,  ses  gens  et  cheuaulx,  de  trois  voyaiges  qu'il  a 
faiz.  Le  premier  es  mois  d'auril  et  de  may  m  cccc  xxvj,  en  fai- 
sant à  pluseurs  foiz,  auec  monseigneur  de  Villernoul,  Jehan 
Chousat  et  Jehan  de  JSloident  et  pluseurs  autres  des  gens  de 
mon  dit  seigneur,  l'inuentoire  des  biens  meubles  ma  dame 
Bonne  d'Artois,  jadiz  duchesse  de  Bourgoingne,  darrenement 
trespassée,  cui  Dieu  pardoint,  en  l'ostel  de  mon  dit  seigneur  à 
Dijon,  où  il  a  vacqué  vint  et  vng  jours  entiers,  au  pris,  chascun 
jour,  de  vint  et  cinq  solz  tournois,  sont  vint  six  liures  cinq  solz 
tournois.  Le  second  voyaige  par  lui  fait  à  estre  venu  de  son 
hostel  de  Villers  à  Chalon,  deuers  mon  dit  seigneur  le  chan- 


I.  Fol.  Ixxvij,  r». 

a.  B,  i639,  fol.  iiij  ^^  xv,  r». 


—  169  — 

cellier  pour  prandre  conclusion  pour  aler  à  vne  journée  qui  se 
deuoit  tenir  à  Montheliart  ^,  au  viij*  jour  de  decennbre,  l'an 
mil  cccc  vint  et  sept,  pour  le  fait  de  mon  dit  seigneur,  où  il  a 
vacqué  cinq  jours  entiers,  commençans  le  darrenier  jour  de 
nouembre  cccc  xxvij  et  fenissans  le  iiij"  jour  du  mois  de 
décembre,  au  pris,  chascun  jour,  de  soixante  solz  tournois, 
font  XV  libures  tournois.  Et  le  tiers  voyaige  par  lui  vacqué  en 
aient  de  son  dit  hostel  à  Dijon,  deuers  mon  dit  seigneur  le 
chancellier,  pour  aler  à  la  dicte  journée  de  Montheliart  qui  fut 
continuée  depuis  ledit  viij*  jour  de  décembre  jusques  au  xv«  jour 
de  januier  ensuigant,  où  il  a  vacqué  vj  jours  entiers,  commen- 
çans le  viij*  jour  du  dit  mois  de  januier,  au  pris  de  vint  cinq 
solz  tournois  pour  chascun  jour,  font  vij  libures  x  solz  tour- 
nois; et  au  dit  Pierre  le  Vautier  \\\]  libures  tournois  pour  ses 
gaiges,  salaire  et  despens  de  lui  et  deux  cheuaulx,  de  viij  jours 
entiers,  commençans  le  xxvij' jour  de  nouembre  mil  cccc  xxvij, 
qu'ils  vacquez  en  alant  de  Dijon  au  dit  lieu  de  Chalon,  deuers 
mon  dit  seigneur  le  chancellier,  qui  illecques  l'auoit  mandé  pour 
aler  auec  le  dit  monseigneur  de  Villers  au  dit  lieu  de  Monthe- 
liart, à  la  dicte  journée,  pour  la  cause  que  dessus,  qui  est  pour 
vu  chascun  des  diz  jours  vint  solz  tournois,  ainsi  que  toutes 
ces  parties  sont  plus  aplain  contenues  en  vng  roole  de  parche- 
min au  dessoubz  duquel  est  escript  le  mandement  de  mon  dit 
seigneur  donné  à  Dijon  le  xxij"  jour  de  januier  mil  cccc  xxvij  -, 
cy  rendu,  ensamble  quittance  des  diz  monseigneur  de  Villers 
et  Pierre  le  Watier,  contenant  assercion  d'auoir  vacqué  ou 
dit  voyaige  par  le  temps  et  ainsi  que  dit  est, 

Ivj  libures  xv  solz  tournois. 


Année  1428 

1°  Voyages  d'Elienne  Armenier  et  de  Jacques  de  Villers  au 
sujet  de  la  conférence  de  Montbéliard  renvoyée  du  S  décemhre 
précédent  au  15  janvier. 

8-13  janvier  "^ 


1.  Fol.  iiij  xx  XV,  V». 

2.  1428,  n.  st. 

3.  V.,  outre  les  textes  suivants,  ci-dessus  année  1427.  4*  (27  nov.  — 4  déc., 
etNPA.,  XXXIIl,  9°  (5-a8  févr.),  i3°  (entre  le  29  juillet  et  le  11  août.) 


—  170  - 

2°  Mission  d'Antoine  de  Thoulongeon,  Jacques  de  Villers, 
Guy  d'Amanges,  Guy  Gelenier^  Jean  Sardon,  Etienne  et  Jean 
Armenier,  Pierre  le  Watier,  à  la  conférence  de  Montbéliard, 
renvoyée  du  15  janvier  au  15  février  et  tenue  ce  jour  avec 
Jean  de  Thierstein,  bailli  d'Alsace  et  Ferrette,  et  d'autres 
Allemands,  pour  Vexécution  du  testament  de  Catherine  et  la 
cessation  des  attaques  des  Allemands  contre  la  Bourgogne. 

2-18  février. 


3'  Missions  de  Guy  d'Amanges,  Jean  Sardon,  Etienne  et 
Guy  Armenier  à  des  Journées  tenues  au  mois  d'avril,  à 
Montbéliard,  avec  Jean  de  Thierstein,  bailli  de  Ferrette,  et 
autres  Allemands  pour  le  maintien  des  trêves  conclues  à  la 
journée  de  Montbéliard. 

12-17  avril. 


4°  Mission  d'Antoine  de  Thoulongeon,  Jacques  de  Villers, 
Guy  d'Amanges,  Guy  Armenier,  Guy  Gelenier,  Jean  Sardon 
à  la  Journée  tenue  avec  Jean  de  Thierstein,  bailli  de  Ferrette, 
à  Lure,  entre  le  15  et  le  20  Juin. 

8  juin. 


5"  Mission  du  maréchal  de  Bourgogne,  de  Jacques  de  Vil- 
lers, Guy  d'Amanges  et  Jean  Sardon  à  une  conférence  qui 
devait  avoir  lieu  à  Lure  avec  le  bailli  de  Ferrette,  à  la  fin  du 
mois  de  Juillet  ou  au  commencement  du  mois  d'août. 

29  juillet-11  août. 


6"  Mission  du  maréchal  de  Bourgogne,  de  Jacques  de  Vil- 
lers, Guy  d'Amanges  à  la  Journée  tenue  le  3  août,  à  Montjus- 

tin,  avec  Jean  de  Thierstein. 

2-5  août. 


7*  Mission  de  Jean  Sardon  à  une  journée  tenue  à  Lure  avec 


—  171  — 

les  gens  du  duc  d' Autriche  pour  le   maintien  des  alliances 

entre  la  Bourgogne  et  le  pays  de  Ferrette. 

Novembre. 

n.  —  A  lui  2  la  somme  de  deux  cens  frans,  monnoye  royal  à 
présent  courant,  qui  deue  lui  estoit  pour  vng  voyaige  qu'il  a  fait 
par  l'ordonnance  de  monseigneur  le  duc,  de  son  hostel  à  Clecy 
au  lieu  de  Montbeliart,  à  vne  journée  qui  illecques  a  esté  tenue 
par  le  dit  monseigneur  le  maresclial  et  aucuns  des  gens  et  offi- 
ciers de  mon  dit  seigneur,  d'une  part,  et  le  bailli  de  Ferrettes 
et  autres  des  marches  de  par  de  la,  d'autre  part^,  tant  pour 
reconfirmacion  des  aliances  pieça  prinses  entre  les  pays  du 
conté  de  Bourgoingne  et  ceulx  des  contez  de  Ferrettes  et 
d'Auxais,  comme  aussi  pour  remédier  sur  certaines  courses  et 
dommaiges  faiz  tant  sur  mon  dit  seigneur,  comme  sur  ses 
hommes  et  subgez  de  son  conté  de  Bourgoingne,  et  pour  estre 
venu  au  lieu  de  Salins  où  il  auoit  esté  mandé  de  par  icellui  sei- 
gneur sur  certaines  grandes  matières  touchans  ses  besoingnes 
et  affaires,  et  mesmement  pour  faire  son  rapport  de  ce  qui  auoit 
esté  besoingnie  au  dit  lieu  de  Montbeliart,  ouquel  voyaige  il  a 
vacqué  xxj  jour[s]  entiers,  commençans  le  jeudi  vj*  jour  de 
feurier  mil  cccc  xxvij  et  fenissant  le  xxvj'  jour  d'icellui  mois,  et 
quatre  jours  pour  son  retour  du  dit  Salins  en  son  dit  hostel  de 
Clessey,  où  sont  vint  cinq  jours  entiers,  pour  vng  chascun  des- 
quelz  jours  mon  dit  seigneur,  par  ses  lettres  patentes  données 
à  Salins  le  xxvj"  jour  du  dit  mois  de  feurier,  l'an  que  dessus, 
lui  a  ordonné  et  tauxé  prandre  et  auoir  de  lui  la  somme  de  huit 
frans.  Pour  ce,  paie  à  lui,  par  vertu  des  dictes  lettres  cy  ren- 
dues, auec  quittance  du  dit  monseigneur  le  maresclial  conte- 
nant affirmacion  d'auoir  vacqué  par  la  manière  dessus  declai- 
rée,  la  dicte  somme  de  ij'  frans. 

IP.  —  A  Messire  Guy,  seigneur  d'Amanges,  cheuallier,  con- 
seillier  et  chambellan  de  monseigneur  le  duc,  et  son  bailli  d'A- 
mont ou  conté  de  Bourgoingne,  la  somme  de  vint  et  quatre 
frans  que  mon  dit  seigneur  le  duc,  par  ses  lettres  données  à 
Salins  le  xxvj*  jour  de  feurier  mil  ccccxxvij.  lui  a  ordonné  et 
tauxé  prandre  et  auoir  de  lui,  pour  douze  jours  entiers,  com- 

I.  B,  i639,  fol.  Ixxviij,  v». 

a.  Antoine  de  Thoulongeon,  maréchal  de  Bourffogne. 

3.  Fol.  Ixxix,  r°. 

4.  Fol.  iiij  »*  ij,  Y». 


_  172  — 

mençans  le  xiiijejour  du  dit  mois  de  feurier,  ou  dit  an,  et  fenis- 
sant  le  xxv* jour  d'icellui  mois  ensuigant,  qu'il  a  vacquez  tant  en 
alant  des  Chatillon  le  Due  les  Besançon,  dont  il  est  capitaine, 
et  y  a  sa  demourance,  auec  monseigneur  de  Traues,  mareschal 
de  Bourgoingne,  et  autres  gens  du  conseil  de  mon  dit  seigneur, 
au  lieu  de  Montbeliart,  à  vne  journée  qui  illec  a  esté  tenue  au 
XV*  jour  d'icellui  mois  de  feurier  auec  le  conte  Jehan  de  Stiers- 
iain  et  autres  gens  du  pays  d'Alemaigne,  pour  les  affaires  de 
mon  dit  seigneur,  comme  soy  en  retournant  au  dit  Salins,  de- 
uers  mon  dit  seigneur  le  chancellier  et  mes  dis  seigneurs  du 
conseil,  pour  parler  à  eulx  de  ce  qui  auoit  esté  besoingnie  en 
ceste  matière,  comprins  en  ce  son  retour  au  dit  Chastillon,  qui 
est  pour  vn  chascun  des  diz  jours  deux  frans  *.  Pour  ce,  payé  à 
lui,  par  vertu  des  dictes  lettres  cy  rendues,  auec  quictance  du 
dit  bailly  requise  parles  dictes  lettres  xxiiij  frans- 

IIP.  —  A  maistre  Estienne  Armenier,  conseillier  de  mon- 
seigneur le  duc,  la  somme  de  vint  deux  frans,  monnoye  cou- 
rant, qui  deue  lui  estoit  pour  vng  voyaige  qu'il  a  fait  par  l'or- 
donnance de  monseigneur  d'Authume,  chancellier  de  Bour- 
goingne, et  les  gens  des  chambres  du  conseil  et  des  comptes  à 
Dijon,  a  »stre  aie  du  lieu  de  Besançon,  où  est  à  présent  sa  de- 
mourance, au  lieu  de  Montbeliart,  auec  et  en  la  compaignie  de 
messire  Guy  d'Amanges  et  maistre  Jehan  Sardon,  son  lieute- 
nant gênerai  ou  bailliage  à'Amont,  pour  appointtier  auec  le 
conte  Jehan  de  Tierstain  ,  bailli  de  Ferrettes,  sur  l'entretene- 
ment  des  abstinances  darrenement  prinses  et  accordées  au  dit 
lieu  de  Montbeliart,  entre  les  païs  de  Bourgoingne  et  dWle- 
maigne,  et  pour  estre  retourné  du  dit  lieu  de  Montbeliart  es 
villes  de  Dijon  et  Ostun,  deuers  le  dit  monseigneur  le  chancel- 
lier, où  il  a  vacqué  par  huit  jours  entiers,  foniz  le  xxiij' jourd'a- 
uril  après  Pasques  mil  cccc  xx  viij,  et  trois  jours  pour  son  re- 
tour du  (lit  Ostun  au  dit  Besançon,  qui  sont  pour  tout  xj  jours, 


I.  Fol.iiiJ  "x  iij,  r°.  —  [En  marge,  d'une  écriture  derépoqué,  ce  qui  suit  :] 
Deducantur  vadia  sua  ordinaria  ad  causam  sui  ollicii  bailliui.  pro  islis 
diiodecini  diebus,  quia  in  litteris  domini  non  conlinetur  vitra  ipsa.  De 
hoc  lit  uKMUoria  ad  honeracioiuMU  dicti  bailliui,  super  parte  vadiorum 
suoiMMU,  in  conipolo  thcsaurarii  de  Vcsoiil  tinito  ad  vltiuiain  decerabris 
cccc  xxvij,  f*  Iviij. 

a.  Fol.  iiij  «x  xij,  rv 


-  173  - 

pour  vng  chascun  desquelz  jours  mon  dit  seigneur,  par  ses 
lettres  patentes  données  au  dit  Ostun  le  xxiij'  jour  d'auril,  ou 
dit  an  (m  cccc  xx  viij  après  Pasques,  lui  a  ordonné  [et]  tauxé  ij 
frans  par  jour)*,  cy  rendues,  auec  quittance  du  dit  maistre  £"5- 
tienne  Armenier  contenant  assercion  d'auoir  vacqué  par  le 
temps  dessus  dit,  xxij  frans. 

IV  2.  —  Au  dit  messire  Jaques  de  Villers  la  somme  de  cin- 
quante sept  frans,  monnoye  courant,  qui  deue  lui  estoit  pour 
les  despens,  salaires  et  gaiges  de  lui,  ses  gens  et  cheuaulx,  de 
estre  aie,  par  l'ordonnance  de  mon  dit  seigneur,  de  son  hostel 
de  Villers  à  Montbeliart,  en  la  compaignie  de  monseigneur  de 
Traues,  mareschal  de  Bourgoingne,  et  autres  gens  du  conseil 
de  mon  dit  seigneur,  à  vne  journée  illecques  tenue  au  quin- 
ziesme  jour  de  feurier  m  cccc  xxvij,  auec  le  bailli  et  autres  gens 
des  contez  de  Ferrettes  QidJAuxay^  pour  l'entretenement  de  paix 
des  pays  de  Bourgoingne,  de  Ferrettes  et  (ÏAuxay,  où  il  a 
vacqué,  tant  en  aient,  seiournant  comme  en  soy  retournant  en 
son  dit  hostel,  par  dix  neuf  jours  entiers,  commençans  le  viij' 
jour  et  fenissant  le  xxvj*  jour  du  dit  mois  de  feurier.  Pour  vn 
chascun  desquelz  jours  mon  dit  seigneur,  par  ses  lettres  pa- 
tentes données  à  Dijon  le  xvj»  jour  d'auril  cccc  xxviij  après 
Pasques,  lui  a  ordonné  et  tauxé  prandre  et  auoir  de  lui  la 
somme  de  trois  frans.  Pour  ce  payé  à  lui,  par  vertu  des  dictes 
lettres,  cy  rendues,  auec  quittance  du  dit  seigneur  de  Villers 
contenant  assercion  d'auoir  vacqué  ou  dit  voyaige  par  les  diz 
six  jours  et  pour  la  cause  dessus  dicte,  Ivij  frans. 

V^.  —  A  maistre  Jehan  Sardon,  conseillier  de  monseigneur 
le  duc  et  lieutenant  gênerai  du  bailli  d'Amont  en  son  conté  de 
Bourgoingne,  la  somme  de  trente  deux  frans,  monnoye  à  pré- 
sent courant,  qui  deue  lui  estoit  pour  seze  jours  entiers  '  qu'il 
a  vacquez  en  la  manière  qui  s'ensuit,  c'est  assauoir  vij  jours  à 
estre  alez  de  son  hostel  au  lieu  de  Montbeliart,  auec  Pierre  le 
Wautier,  clerc  en  la  chambre  des  comptes  à  Dijon,  pour  oyr 
le  compte  de  pluseurs  officiers  de  Ferrattes,  iceulx  jours  com- 


I.  Ajouté  au-dessus  de  la  lig-ne. 
a.  Fol.  iiij  xx  xvj,  r». 

3.  B,  1643,  fol.  Ixxj,  V. 

4.  Fol.  Ixxij,  r". 


_  174  — 

mençans  le  xxiij"  jour  de  mars  mil  cgcc  et  xxvij  et  finissans 
au  xxij"  jour  d'icellui  mois  ensuigant,  l'un  et  l'autre  incluz. 
Item,  pour  estre  depuis  aie  au  dit  lieu  de  Montbeliart,  auec 
messire  Guy  d'Amanges,  bailli  d'Amont,  et  maistre  Estienne 
Armenier,  pour  illec  tenir  certaine  journée  auec  le  bailli  de 
Ferrattes,  qui  auoit  esté  prinse  et  accordée  par  monseigneur 
le  mareschal  de  Bourgoingne,  pour  le  fait  de  Tentretenement 
des  abstinences  faictes  entre  les  pays  de  Bourgoingne  etceulx 
de  Ferrattes,  en  quoy  il  a  vacqué,  en  alant,  seiournant  et  re- 
tournant, trois  jours  entiers,  commençans  le  xiiij'jour  d'auril 
ensuigant.  Et  pour  vng  autre  voiaige  fait  par  le  dit  maiçtre 
Jehan,  à  estre  venu  de  Vezoul  à  Dijon,  où  il  auoit  esté  mandé 
par  monseigneur  le  chancellier  et  les  gens  des  comptes  au  dit 
lieu  de  Dijon,  pour  pluseurs  affaires  et  besongnes  touchans 
mon  dit  seigneur,  ouquel  voiaige  faisant,  il  a  vacqué  en  alant, 
besongnant  et  retournant,  par  six  jours  entiers  finissans  le  xx' 
jour  du  dit  mois  d'auril,  qui  sont  en  tout  les  diz  xvj  jours,  pour 
vng  chascun  desquelz  jours  mon  dit  seigneur,  par  ses  lettres 
patentés  données  à  Dijon  le  xxvj*  jour  du  dit  mois  d'auril 
mil  cccc  et  xxviij  après  Pasques,  lui  a  ordonné  et  tauxé,  en 
oultreetpar  dessus  ses  gaiges  et  pensions  ordinaires,  ij  frans. 
Pour  ce,  et  rend  cy  le  dit  receueur  gênerai  les  dictes  lettres, 
auec  quittance  dlcellui  maistre  Jehan  contenant  affirmacion  en 
sa  conscience  d'auoir  vacqué  durant  le  temps  et  par  la  manière 
que  dit  est,  xxxij  frans. 

Année  1430 

Jean  de  Neuchâtel,  commissaire  du  duc  de  Bourgogne,  d'ac- 
cord avec  le  comte  Guillaume  de  Montfort-Tettnang,  reporte 
au  J2  mai  la  conférence  en  vue  du  rétablissement  de  la  paix 
entre  les  seigneurs  de  Bourgogne  et  ceux  d'Alsace  qui  n'avait 

pu  avoir  lieu  le  23  mars  précédent. 

3avriP. 

A  tous  ceulx  que  ces  présentes  verront  Jehan  de  Nuefchastel, 
seigneur  de  Montagut  et  d'Amance,  commissaire  en  ceste 
partie,  salut.  Sauoir  faisons  que  comme  entre  messire  An- 

I.  Arch.  Innsbruck,  8i66.  Orig.  Pap.  Restes  d'un  sceau  en  cire  rouge, 
plaqué  sous  la  teneur. 


—  175  - 

thoine  de  Thoulongeon,  seigneur  de  Traues  et  de  la  Bastie^ 
gouuerneur  et  mareschal  de  Bourgoingne,  d'une  part,  et  le 
gouuerneur  et  bailli  de  Ferre  tes  elù'Auxois  le  conte  Guillame 
de  Montfort,  d'autre  part,  feust  esté  prinse  et  acoidée  vne 
journée  à  tenir  au  lieu  de  Lure,  au  juedi  après  Oculi  mei, 
xxiij'  jour  du  mois  de  mars  derrenement  passé,  pour  le  fait  de 
l'entretenement  des  aliances  prinses  et  faictes  ja  pieça  entre 
les  seignourz  des  diz  païs  de  Bourgoingne,  de  Ferretes  et 
d'Auœois,  auquel  jour  et  lieu  deuoient  estre  et  comparoir  plu- 
seurs  qui  y  auoieut  querelles,  d'une  part  et  d'autre,  laquelle 
journée  n'ait  point  prins  son  etïet,  pour  ce  que  le  dit  conte 
Guillame  n'est  point  venu  à  la  dite  journée,  combien  qu'il  y 
ait  seulement  enuoiez  certaines  gens  ayans  puissance  de  part 
lui,  combien  que  nous  et  autres  conseilliers  de  mon  très  re- 
doublé et  souuerain  seigneur  monseigneur  le  duc  de  Bourgoin- 
gne,  commis  ad  ce  de  part  mon  dit  seigneur,  y  soient  esté  pour 
sattisfaire  à  la  dite  journée,  nous,  pour  aucunes  causes  qui  ad 
ce  nous  ont  meu  et  à  la  requeste  du  dit  conte  Guillame,  qui  la 
dite  journée,  de  son  costé,  a  continuée  en  tel  estât  jusques  au 
douzième  jour  du  mois  de  may  prouchainement  vennant,  par 
ses  lettres  patentes,  auons,  par  l'aduis  des  dites  gens  du  conseil 
estans  auec  nous,  icelle  journée  du  xxiij*  jour  de  mars  conti- 
nuée et  continuons  par  ces  présentes  jusques  au  dit  xij*"  jour  de 
may  prouchainement  vennant,  au  dit  lieu  de  Lure,  pour  icelle 
tenir  en  la  forme  et  manière  comme  appoinctie  auoit  esté  de  te- 
nir la  dite  journée  du  dit  xxiij*  jour  de  mars,  et  les  lettres  de 
trieues  et  surestat  faictes  par  le  dit  monseigneur  le  mareschal 
de  Bourgoingne  et  le  dit  conte  Guillame  demouront  en  force 
et  vigueur,  senz  les  enffraindre  ne  changer,  juscjues  au  terme 
et  jour,  forme  et  manière  contenues  en  icelles,  sans  nul  mal 
engin.  En  tesmoing  des  choses  dessus  dites  auons  en  ces  pré- 
sentes mis  et  placqué  en  marge  nostre  seel,  faictes  et  données 
le  lier  jour  du  mois  d'auril,  Tan  mil  cccc  vint  et  neuf  auant  Pas- 
ques. 
Par  le  commandement  de  monseigneur. 

[Signé  avec  paraphe  :]  //.  Raison. 


—  176  — 


XXXI 

Marguerite  de  Bourgogne,  duchesse  de  Bavière,  comtesse  de 
Hainaut,  Hollande  et  Zélande,  écrit  à  Catherine  pour  se  plain- 
dre de  l'arrestation  par  Bourquard  Mûnch  et  ses  complices, 
entre  Bàle  et  Strasbourg,  d'une  ambassade  qu'elle  avait  en- 
voyée au  duc  de  Savoie. 

Le  Quesnoy  en  Hainaut,  1425,  12  mars  K 

Très  chiere  et  très  amée  suer,  tant  et  si  amiablement  que  en 
ce  monde  puis  ne  say,  à  vous  me  recommende  et  pour  ce  que 
continuelmeiit  sui  désirante  de  sauoir  le  certain  de  vostre  bon 
estât  et  santé,  vous  prie,  très  chiere  et  très  amée  suer,  que  par 
voz  lettrez  et  tous  messaiges  qui  entrevendront  par  decha  m'en 
vueiilies  la  certaineté  certefyer  et  en  bonne  foy  ce  me  sera  et 
est  touttesfois  que  oïr  en  puis  bonnes  nouvelles,  la  gregneure 
joie  que  auoir  puis  en  ce  monde,  comme  raison  est.  Et,  très 
chiere  et  très  amée  suer,  se  pareillement  du  mien  estât  désirés 
sauoir,  j'estoie  au  parlement  de  cestes  en  très  bonne  santé  de 
ma  personne,  grâces  à  mon  Créateur  auquel  je  fais  prières  que 
le  samblable  par  son  douch  plaisir  tous  temps  ottroyer  vous 
vueille.  Très  chiere  et  très  amée  suer,  comme  nagaire  euisse 
enuoyé  vers  mon  très  chier  et  très  amé  frère  le  duc  de  Sauoie 
mon  bien  amé  escuyer  et  seruiteur  Colart  de  Haymin  acom- 
paignies  d'aullres  mes  subges  et  seruiteurs,  jusques  au  nom- 
bre de  eulx  viij  à  cheuai,  et  à  leur  retour  ont  eslet  prins, 
entre  Bazele  et  Strasbourch  sour  le  Rin,  de  vn  appelle  sire 
Brocart  Le  Moinne,  cheualier,  de  son  fil  appelle  Brocart  de 
Ilanstabre'^,  de  Bazele,  et  deJosse  de  \\  artenberg''\  fil  de  l'oste 
de  le  Couppe  d'Or,  du  dit  Bazele,  et  de  leurs  complices,  et  ont 
estet  menés  en  vn  chastel  du  dit  sire  Brocart,  non  sachans 
aucune  cause.  Et  s'aucunenient  les  dis  preneurs  voloient  main- 


I.  B,  1 1942,  lettre  11"  43.  Orig^.  Pap. 
a.  Laiidskroii? 

3.  Jost  Warlenberg.  plus  tard  prévôt  de  Lieslal    (UB.  Basel,   VU,    i34, 
1447,  23  août  ;  '2bS,  i45o,  17  mars). 


-    177  - 

tenir,  comme  on  dist  que  oyl,  que  c'est  pour  aucuns  vins  que, 
du  temps  de  la  gherre  d'entre  ma  très  chiere  et  très  amée  fille 
la  ducesse  de  Gloucestre,  contesse  de  Ilaynnaut,  Hollande  et 
Zeellande,  et  mon  frère  de  Daiuiere,  furent  prins  en  Hollande, 
que  ce  ne  doit  touchier  à  moy  ne  à  mes  seruiteurs  et  subges 
du  pays  de  Haijnnaut,  car  onques  ne  fui,  de  ce  tamps  ne 
depuis,  cause  de  la  dicte  gherre,  et  ne  ay  es  dis  pays  de  Hol- 
lande et  Zeellande  aultre  chose  que  mon  douaire  que  mon  très 
redoubté  signeur  et  mary  le  duc  Guillaume  de  Baiuiere,  cui 
Dieux  pardoinst,  me  ordonna,  lequel  mon  dit  frère  de  Baiuiere 
me  détient  à  tort,  non  obstant  qu'il  le  m'avoit  confremé  par  ses 
lettrez  seelleez,  dont  je  me  plaings  à  Dieu,  à  vous  et  à  tous 
mes  bons  amis.  Et  meismement,  pour  le  fait  des  dis  vins,  à  ma 
pryere,  les  marchans  en  furent  recompensés,  comme  il  appert 
par  lettres  qu'il  en  baillèrent  sour  leurs  seaux,  desquelles  let- 
tres enuoie  vn  vidimus  sour  seel  autentike  par  ce  présent  por- 
teur, pour  monstrer  par  tout  où  besoing  sera.  Par  quoy  on 
puet  plainement  perceuoir  que  mes  seruiteurs  et  subges  du 
pays  de  Haynnaut  ne  sont  ne  doiuent  estre  de  prinse  raison- 
nable pour  les  affaires  des  dis.  Sy  vous  prie,  très  chiere  et  très 
amée  suer,  si  affectueusement  que  je  puis  ne  say,  que  vous 
vueillies  labourer  et  tenir  la  main  à  la  deliurance  de  mes  dis 
seruiteurs  et  subges,  par  touttes  les  milleurs  voyes  que  pores, 
comme  faire  volroie  as  vostrez  par  decha,  se  mestier  en 
auoient,  afïin  que  mes  seruiteurs  et  subges  puissent  paisible- 
ment aller  et  repairier  es  marches  par  delà,  et  pareillement 
ceulx  de  par  delà  conuerser  es  marches  par  decha,  comme  il 
ont  fait  jusques  à  ores,  et  que  chascun  doit  désirer  par  raison. 
En  oultre,  très  chiere  et  très  amée  suer,  ay  entendu  que  vous 
raves  tout  le  vostre  paisiblement,  dont  je  suis  moult  joieuse  en 
cuer.  Pleuist  à  Dieu  que  ainsi  fust  il  du  mien,  que  mon  dit 
frère  de  Baiuiere  me  détient  à  tort  et  que  nous  peuissons  estre 
plus  souuent  ensamble  que  nous  ne  sommez  pour  dire  noz 
nouvellez  li  vne  à  Tautre.  Très  chiere  et  très  amée  suer,  adès 
m'escripués  de  touttes  vos  bonnes  nouuelles  de  par  delà,  faisans 
asmisijer  ensamble,  s'il  est  chose  en  ce  monde  que  pour  vous 
faire  puisse,  et  je  le  feray  de  très  bon  cuer.  Che  scet  Nostre 
Seigneur  Dieux  qui  vous  ait  en  sa  sainte  garde  et  vous  doint 
en  brief  l'acomplissement  de  tous  voz  désirs.  Escript  en  mon 
hostel  du  Quesnoy  en  Haynnaut  le  xii'  jour  de  march.  Vostre 

12 


—  178  — 

suer,  Marguerite  de  Bourg  oing  ne,  ducesse  de  Baiuiere,   con- 
tesse  de  Haynnaut,  Hollande  et  Zeellande. 

[Au  revers  :]  A  ma  très  chiere  et  très  amée  suer  la  duchesse 
d'Oste  riche. 

XXXII 

Jean  Gueniot  écrit  à  Catherine,  dont  sa  femme  est  la  filleule, 
pour  lui  donner  des  nouvelles  de  France  et  de  Bourgogne  :  que- 
relle de  Philippe  le  Bon  et  du  duc  de  Glocester,  Jacqueline  de 
Bavière  et  la  succession  de  son  mari  Jean  de  Bourgogne,  la 
guerre  entre  la  France  et  l'Angleterre,  la  Bretagne  se  déclare 
pour  le  dauphin,  les  Anglais  assiègent  les  châteaux  sur  la  route 
de  Paris,  mort  de  Bonne  d'Artois,  vœux  et  conseils  de  Gueuiot 
pour  un  nouveau  mariage  du  duc  de  Bourgogne. 

Dijon,  1425,  6  octobre  ^ 

Ma  très  redoublée  dame,  tant  et  si  très  humblement  comme 
je  puis,  je  me  recommaride  à  vous,  et  vous  plaise  sauoir,  ma 
très  redoublée  dame,  que  quant  j'ay  sceu  par  Jehan,  vostre  ser- 
uiteur^  pourteur  de  cestes,  vostre  bonne  prospérité  et  santé, 
il  m'en  est  eu  vne  grantjoyeet  consoiacion,  et  est  touteffois 
que  j'en  puis  oyr  ainsin  bonnes  nouuelles,  et  si  est  il  à  vostre 
humble  filole  Katherine,  ma  femme,  qui  très  humblement  se 
recommande  à  vous.  Ma  très  redoublée  dame,  des  nouuelles 
de  par  deçà  plaise  vous  sauoir  que  maistre  Richard  de  Chan- 
cey,  conseillier  de  monseigneur  vostre  neueur,  est  venuz  de 
Paris  cesle  sepmaine  et  nous  a  dit  en  la  chambre  des  comptes 
à  Dijon,  des  nouuelles  de  par  delà,  c'est  assauoir  quant  au  débat 
que  mon  dit  seigneur  et  le  duc  de  Clocestre,  Anglais,  ont,  dont 
estoit  chargiez  monseigneur  le  régent,  après  ce  que  qu'il  a 
esté  proposé,  en  la  grant  sale  du  roy  Saint  Loys,  ou  Palais^ 
à  Paris,  d'une  partie  esleue  pour  sauoir  se  du  dit  débat  deuoit 
cheoir  gaige,  et  d'autre  pariie  s'il  n'en  y  deuoit  point  çheoir  ; 
fui  dit  et  déclaré  par  monseigneur  le  régent  et  par  sentence  et 
ordonnance,  oue  il  n'y  cheoit  point  de  gaige  et  que  les  diz  sei- 


j.  B,  ni)4'Ji  "°  46.  Orig:.  Pap. 
•2.  Jean  Nibluiig? 


—  179  — 

gneurs,  chascun  en  droit  soy,  auoient  escript  vérité,  car  mon- 
seigneur disoit  vérité  de  ce  qui  auoit  esté  fait  de  son   costé   et 
l'autre  de  son  costé,  et  ont  esté  ordonné  certains  ambasseurs 
pour  aler  à  chascun  exposer  et  dire  la  dite  declaracion  et  qu'il 
soient  et  demeurent  amis,   de  laquelle   nous   sûmes   par  deçà 
bien  joyeulx.  Item  que  mon  dit  seigneur  vostre  neueur  auoit 
eu  lettres  de  madame  vostre  niepce  de  Haynault^  qui  estoiten 
vne  ville  de  Ollande  ou  Ziellande,  là  où  elle  est  alée,   et  s'est 
partie  de  Gand  par  nuyt,  en  habit  dissimulé,  elle  iiij%  et   tant 
que  par  sa  grant  conduite  elle  est  arriuée  ou  dit  païs  d'Ollande, 
où  monseigneur  est  alez,   a   iij"   hommes  d'armes,  pranre  la 
possession  des  païs  à  lui  aduenuz  de   feu   monseigneur  Jehan 
de  Biuiere'^  et  là  verra  ma  dicte  dame  de  Ilaynault,   et  aussi 
pour  mectre  en  pais  les  villes  qui  tiennent  parties  contraires, 
combien  qu'ilz  dient  que  tout  le  païs  requiert  mon  dit  seigneur 
vostre  neueur,  que  Dieu,  par  sa  sainte  grâce,  vueille  conduire, 
sauueret  garder  et  lui  donner  femme  et  lignie  bien  brief.  Item, 
ma  très  redoubtée  dame,  plaise  vous  sauoir  que  maislre  Colas 
Briffaut,   maislre  de  la   chambre  aux  deniers  de  madame  de 
Guienne,  wosire  niepce,  dist  et  rapporta  yer  en  la  dicte  chambre 
que  il  ot  dymenche  xv  jours  que  il  estoit  ou  païs  de  Bretaigne, 
en  certaine  place  où  les   gens   des  trois  estaz  de  Bretaigne 
estoient  assemblez,  presens  monseigneur  le  duc  de  Bretaigne  et 
les  barons  de  son  païs,  lequel  par  l'ordonnance,  volenté  et  con- 
sentement de  ses  dictes  gens,  se  déclara  pour  le  Dalphin,  pour 
estre  contre  les  Anglais,  et  dit  que  monseigneur  de  Richemont, 
qui  se  porte  conestable  de  France,   a   en   sa   compaignie   le 
conte  de  Fois  et  d'autres  gens  à^Escosse  que  gouerne  le  Borne, 
conestable  d'Escosse,  et  dit  qu'il  sont  bien  x"'  hommes  d'armes, 
et  dit  que  ilz  ont  entencion  de  résister  contre  le  conte  de  Sar- 
bery,  qui  a  gaignie  vn  grant   païs  et   tient  le   siège  devant  le 
Maingne,  et  fait  faire  le  duc  de  Bretaigne  en  son  païs,  es  plus 
fors  païsans  de  son  païs,  gros  jaques  et  des  haiches  et  mar- 
teaulx,  et  tient  l'on  que,  de  cy  à  vn  mois,  il  y  pourra  auoir  de 


1.  Jacqueline  de  Bavière,  comtesse  de  Ilainaut,  Hollande  et  Zolande, 
femme  de  Jean  de  Bourgogne,  duc  de  lîrabant,  tils  d'Antoine  do  Bourgogne, 
comte  de  Rethel,  lui-même  fils  de  Philippe  le  Hardi,  mariée,  du  vivant  de 
son  mari,  avec  le  duc  de  Gloceslor  (Fin  janv.  i4j3,  n.  st.). 

2.  Jean  de  Bavière,  comte  de  llainaut-lloUande,  oncle  de  Philippe  le  Bon, 
mort  le  2  janvier  i4a5  (n.  st.). 


—  180  — 

la  meslée,  dont,  les  Anglais  ne  se  abeissent  point  et  s'en  tien- 
nent tous  reconfortez.  Les  diz  Anglais  ont  ordonné  de  asseigier 
les  chasteauix  qui  nuysent  en  alant  à  Paris  et  si  est  le   siège 
devant  Moyenne  *.  Et  est  madame  la  régente  vosire  niepce^  en 
très  bon  point,  la  mercy  Dieu,  comme  dit  maistre  Richard,  au- 
quel elle  a  fait  par  delà  grant  honeur  et  fait  grande  recognoia- 
sance  es  gens  de  monseigneur  et  de  ses  païs.   Des   nouuelles 
de  Dijon  et  du  païs,  ilz  sont  moult  milancorieux  de  la  mort  de 
feu  madame,  oui  Dieu  pardoint,   qui  estoit   telle    et    si   bonne, 
comme  Dieu  scet,  et  qui  vous  amoit  et  pourtoit  bien  vostre  fait. 
Dieu  vueille,  par  sa  sainte  grâce,  qui  nous  en  doint  une  bien  brief 
qui  vous  soit  et  au  païs  aussi  bonne.  Quant  à  la  vignee  de  ce 
païs,  plaist  vous  sauoir,  ma  très  redoublée  dame,  que  l'on    n'a 
pas  fait   tant  de  vins  de  prez    de  la  moitié  que  l'on  Ht  Tannée 
passée  et  ancor  vouldroye  que  je  n'en  eusse   gaire  et  monsei- 
gneur fust  bien  mariez  et  pour  auoir  lignie.  L'on   dit  qu'il  y  a 
cinq  belles  dames  josnes  et  frisques,  cui  Dieu  beiiye,  qui  sont 
à  marier,  c'est  assauoir  la  tille  Robert  de  Bar,  les  deux   seurs 
au  roy  de  Nauarre,  la  fille  au  roy  de  Portugal'^  et  une  giant 
dame  en  Angleterre,  et  se  vous,  ma  très  redoublée  dame,  en 
sauez  d'autres,  si  les  mectez  auec,  car  il  fait  bon   bien  choisir 
en  tel  cas  qui  est  comme  vn  champ  de  bataille,  il  coulent  que 
l'un  y  demeure.  Touteuoies  vostre  tilole  dit  que  non  est,  car  elle 
veult  morir  quant  je  morray,  mes,  s'elle  venoit  en  ce  cas  où   il 
coulent  certainement  venir,  et  je  11  deisse  :  «  Ou  tu  muer  ou 
tu  gai'iz  »,  je  scey  bien  lequel  elle  esliroit,  et  vous  ceitilïie  qu'elle 
esliroit  cellui  que  monseigneur  vostre  maistre  d'oslel  m'a  fait 
tenir,  moy  eslaiil  deueis  vous,  car,  à  l'ayde  de  lui  et  du  cireur 
de  vostre  sale,  l'impedimie  ^  ne  m'auoit  doublé   de  lerir,  doat 
je  vous  mercie,  ma  très  redoublée  dame,  et  tous  les  biens  que 
m'auez  fais,  tant  et  si  Ires  humblement  que  je  puis  plus,  prians 
au  Benoit  b'iiz  de  Dieu  qui  par  sa  sainte  grâce  vous  ait  en   sa 
benoîte  garde  et  vous  doint  bonne  vie  et  longue,  et  acomplir 
vos  bons  désirs.  Escript  à  DJon  le  vj"  jour  d'octobre.  Vostre 
très  humble  et  obéissant  serviieur,  Jehan  Gueniot. 


I.  Mayoïino. 

a.  Aline  do  IJoui'ifoj^iie,  lille  lic  Jean  sans  l\'ur,  clail  depuis  le  i3  avril 
i^'j'i,  la  l'einine  de  Jean,  due  de  liedford,  réjfent  de  Franee. 

3.  Isabelle,  lille  île  Jeau  b%  roi  de  l'orluj<:al,  nui  fui,  en  ellel,  la  troisième 
leuiiue  de  Philippe  le  lion  et  la  luere  de  Charles  le  Téméraire. 

4-  Kpidémie. 


-  181  - 

[Au  revers  :]  A  très  haute  et  excellant  princesse  ma  ires 
redoubtée  dame  madame  Katherine  de  Bourgoingne.  duchesse 
d'Austeriche  et  dame  de  Gray. 


XXXIII 

Les  dernières  volontés  et  le  règlement  de  la  succession 

de  Catherine. 

1426  (n.  st.),  2  janvier  —  1428,  16  novembre. 

1» 

Testament  de  Catherine. 

1426  (n.  st.),  2  janvier*. 

Copie.  En  nom  de  la  Saintte  Trinité,  du  Père,  du  Eilz  et  du 
Saint  Esperit  et  de  la  Glorieuse  Vierge  Marie  et  de  toute  la 
court  celestial  de  Paradis.  Nous,  Katherine  de  Bourgoingne^ 
duchesse  à'Austerriche,  estans  en  bon  sens  de  pensée  et 
d'entendement,  combien  que  soyons  malade  de  corps,  voulans 
toutesuoyes  de  nostre  ame  et  de  nostre  corps  et  des  biens 
temporelz  à  nous  donnez  et  ottroyez  par  Nostre  Souuerain 
Créateur,  ordonné  et  disposé  aux  loux  de  Lui  et  de  la  Glorieuse 
Vierge  Marie  Sa  Mère,  considéré  que,  comme  il  ne  soit  chose 
plus  certaine  de  la  mort  et  plus  incertaine  de  l'eure  (ficelle  et 
que  ne  doyons  ne  voulons  morir  sans  testament  ou  darreniere 
voulenté  escripte,  nous  faisons  et  ordonnons  nostre  testament 
ou  darreniere  voulenté  et  ordonnance  par  la  manière  que  s'en- 
suit. 

Premierenient  nous  confessons  que,  purement  et  simple- 
ment, durant  nostre  vie,  nous  auons  creu  et  créons  en  la  loy  et 
en  la  foy  catholique. 

Item  prions  et  requérons  très  afft'ctuinisement  et  de  cuer 
nostre  très  chier  et  très  amé  neueu  Philippe,  duc  de  Bourgoin- 


I.  B,  Sog.  Copie  de  l'époque.    Cahier,  pap.,  six  feuillets.   —  Cpr.  Bibl. 
nat.,  fr.  anc,  9484,  2  f.  586,  an.  i425.  —  Fol.  i,  rv 


-  182   - 

gne,  conte  de  Flandres,  à'Artois  et  de  Bourgoingne,  nostre 
héritier  vniuersal,  qu'il  lui  plaist  de  entretenir  et  faire  entrete- 
nir et  acomplir  entièrement  nostre  dit  testament  et  ordonnance 
en  la  manière  cy  après  declairée. 

C'est  assauoir  que  nous  eslisons  nostre  sépulture  en  l'église 
des  Chartreux  lez  D(/ori,  à  laquelle  église  nous  donnons^  nostre 
belle  croix  d'or  et  nostre  chasuble  de  perles  où  il  a  vng  cru- 
cify  en  l'offroy  darrenier,  pour  nostre  dite  sépulture  et  enter- 
rement. Et  afin  que  les  diz  religieux,  prieur  et  couuent  des  diz 
Chartreux  soient  tenuz  de  dire  et  célébrer  vne  messe  cothi- 
dienne  perpétuelle  et  quatre  anniuersaires  par  an,  à  chascun 
quart  d'an  vng,  pour  le  remède  de  nostre  ame  et  de  noz  prédé- 
cesseurs, nous  leur  donnons  et  laissons  la  somme  de  mil  frans, 
pour  acquérir  rentes  et  heritaiges  pour  la  fondacion  d'icelle 
messe  cothi'dienne  et  quatre  anniuersaires. 

Item,  le  jour  de  nostre  obit,  ait  vint  poures  personnes  qui 
tendront  chascun  vne  torche  et  qui  auront  chascun  vne  robe  de 
drap  noir. 

Item  que  les  processions  de  toutes  les  églises  de  Dijon  qui 
leur  plaise  estre  à  conuoier  nostre  corps  en  la  dite  église,  et 
soit  donné  à  chascune  procession  selon  ce  qu'il  sera  aduisé 
par  les  gens  de  nostre  dit  nepueu  ou  par  noz  soliciteurs,  et 
pour  chascun  prestre  qui  vouldra  chanter  messe  le  dit  jour  en 
la  dite  église,  cinq  solz  tournois,  sans  autre  chose  donner,  et 
aux  prelaz  et  notables  gens  qui  seront  au  dit  jour  de  nostre 
obseque,  que  l'on  leur^  donne  à  disner  au  dit  lieu  des  Char- 
treux^. Et  s'il  leur  fault  aucune  chose  donner,  nous  nous  en 
remettons  à  l'ordonnance  de  nostre  dit  nepueu  ou  de  ses  dites 
gens,  et  aussi  de  x'aire  et  auoir  autre  luminaire. 

Item  et  que  à  la  chapelle  de  nostre  très  chier  neueu  à  Dijon, 
nous  donnons  et  laissons  la  somme  de  cent  frans  pour  acqué- 
rir rente  pour  faire  chascun  an  vng  anniuersdire  pour  le  re- 
mède de  nostre  ame. 

Item  pour  l'onneur  du  glorieux  corps  saint  monseigneur 
saint  Medarl,  qui  repose  à  Dijon,  lequel,  par  la  grâce  de  Dieu, 


I.  Fol.  I,  V. 
a.  Fol.  a.  r». 

3.  Dans  les  «  pays  d'Allemag-ne  »  on   rendit   les    derniers  honneurs  à 
Catherine  par  un  vin  bu  à  Thôtel  de  ville  (Comptes,  p.  ii). 


—  183  -- 

nous  a  aidie  et  preseruée  de  pluseurs  maladies,  pour  la  fabri- 
que de  son  église,  dix  frans. 

Itena,  pour  l'ediffîcacion  et  fabrique  d'une  chappelle  de  saint 
Nicolas  que  l'on  fait  neufue  à  Dijon,  vint  frans. 

Et  pour  ce  que  monseigneur  le  duc  Lupoz,  que  Dieu  par- 
doint,  jadis  mon  mary,  et  nous,  auons  remis  sus  vne  abbaye  dé- 
serte nommée  Steinherg^  près  d'Anguessey  en  VAlemaigne^, 
en  laquelle  sont  cinquante  deux  dames  enfermées  et  y  a  trois 
frères  de  l'ordre  des  Jacobins,  où  nous  auons  fondé  quatre 
anniuersaires  l'an,  c'est  assauoir  chascun  quart  d'an  vng,  pour- 
quoy  nous  leur  auons  donné  pour  prier  Dieu  pour  mon  dit  sei- 
gneur et  mary,  pour  nous  et  les  nostres,  la  somme  de  mille  flo- 
rins de  Rin,  pour  vne  foyz,  que  nous  leur  auons  donné  et  vou- 
lons qu'ilz  soient  paiez  et  prins  sur  tous  noz  biens. 

Item  donnons  à  la  chappelle  fondée  ou  chastel  de  Gray 
nostre  croix  d'argent  et  iij^  frans  pour  vne  foyz,  parmi  ce  que 
les  chanoines  d'icelle  chappelle,  eulx  et  leurs  successeurs,  fe- 
ront perpetuelment  quatre  anniuersaires  l'an,  c'est  assauoir  à 
chascun  quart  d'an  vng.  Et  seront  tenuz  tous  les  diz  chappel- 
lains  qui  seront  prestres  de  dire,  à  chascun  anniuersaire,  vne 
messe  perpetuelment.  Pour  laquelle  somme  ilz  seront  tenuz  de 
acquérir  rentes  et  heritaiges,  au  regard  de  noz  solliciteurs.  Et 
prie  à  nostre  dit  neueu  qui  leur  veuille  tenir  pour  admortiz. 

Item  donnons  aux  Cordelliers  de  Gray  deux  cens  frans, 
parmi  ce  qu'ilz  se-'ont  tenuz  de  faire  vniuersaire  et  autres  cho- 
ses telz  qui  seront  accordez  et  auisez  auec  eulx  par  noz  sollici- 
teurs 3. 

Item  donnons,  pour  vne  foiz,  aux  Cordeliers  de  Charrey  cin- 
quante frans,  pour  faire  vng  anniuersaire.  tel  que  sera  accordé 
comme  dessus. 

Item  donnons  à  l'église  des  chanoines  de  Belfort,  pour  faire 
anniuersaire  à  chascun  quart  d'an,  perpetuelment,  trois  cens 
frans,  pour  vne  foiz,  et  dont  seront  acquis  heritaiges  selon  l'ad" 
uis  que  dessus. 

Item  donnons   et  laissons,  pour  vne  foiz,  à    la  dame  de   la 


I.  Le  mot  écrit  deux  fois;  la  première  fois  bille.   —  Schonensteinbach, 
Haut-Rhin,  arr.  et  cant.  Nord  de  Mulliouse,  com.  do  Wittenheim. 
a.  Fol.  a,  v. 
3.  Fol.  3,  r». 


—  184  — 

Marche,  en  recompensation  des  aggreables  seruices  qu'elle 
nous  a  fait,  et  pour  ce  qu'elle  est  de  nostre  lignaige,  ij'=  frans, 
vne  robe  de  velou  noir  fourrée  de  penne  de  gris,  et  prions  à 
nostre  dit  nepueu  que  lui  plaise  laisser  à  la  dite  dame  de  la 
Marche  le  chaffault  de  Brangney,  ensamble  la  grange  ^ 

Item  donnons  à  noz  damoiselles,  c'est  assauoir  à  la  contesse 
trois  cens  florins,  à  Jehanne  de  Morimont  trois  cens  florins,  à 
Anne  trois  cens  florins,  à  Jehanne  de  1p  Marche  trois  cens  flo- 
rins, à  Frêne  de  Rodestor  trois  cens  florins,  à  la  petite  Fresne 
Troncesme  trois  cens,  et  voulons  que  à  nos  dites  damoiselles 
soient  données  noz  robes,  à  chascune  vne,  ou  à  chascune.  en 
lieu  de  chascune  robe,  cinquante  frans 2. 

Item  donnons  à  nostre  bien  amée  la  dame  de  Villers  vne  de 
noz  robes. 

Item  donnons  aux  autres  noz  femmes,  c'est  assauoir,  à 
Jehanne,  femme  de  chambre,  cent  frans,  à  Angnez,  femme  de 
chambre,  cent  florins,  à  Marguerite,  femme  Cointhe,  nostre 
tailleur,  cinquante  florins,  à  Ysabel,  fille  de  Colinet  Danfer, 
femme  de  nostre  barbier,  cinquante  frans,  que  nous  lui  auons 
donné  en  mariaige,  pour  son  mary,  et  à  elle,  pour  ce  que  l'a- 
uons  norrye;  à  Marion,  pour  son  mariage,  cinquante  frans;  à 
la  petite  Ysabel,  niepce  de  Annez,  cinquante  florins. 

Item  donnons  à  nostre  fiUole  Katherine,  femme  Jehan  Gue- 
niot'\  pour  fillolaige  et  pour  ce  qu'elle  soit  tenue  de  prier  Dieu 
pour  nous,  c  frans,  pour  vne  foiz. 

Item  à  Estart  de  Villey,  nostre  maistre  d'ostel,  que  nostre  dit 
nepueu  lui  laisse,  sa  uie  durant,  demeurer  ou  chastol  de  Çhau- 
eins,  et  qui  lui  conserve  sa  capitainerie  du  dit  lieu  de  iiij'^x  frans 
par  an.  Et  lui  donnons  vne  de  noz  robes,  c'est  assauoir  vne  de 
vellou  noir  fourrée  d'ormines"*. 


1.  Marie  dWyne,  mi're  d'Antoine  de  la  Marclie,  soijjneur  de  (]hastel 
He^-narl  (Cliàtcau-Kcnaud,  Saône-el-Loire),  chevalier,  chambellan  du  duc 
de  Bourgog-ne,  (B,  i588,  fol.  ix  ^'^  ij,  v"). 

2.  Fol.  3,  V». 

3.  Jean  Gueniot,  clerc  de  la  chambre  des  comptes  de  Dijon,  nommé 
auditeur  des  comptes  le  4  j"in  !4ja  (Livre  des  mémoires,  fol  vij  «x  xj  (i.V)), 
r).  Il  écrit  à  Catherine  (NPA.,  XXXI,  i4j5,  G  oct.).  Catherine  le  lit  venir  à 
Gray  avec  .Iac'(iues  de  \'illers  pour  sa  maladie.  I/un  des  solliciteurs  du 
testament  de  (iathorine,  employé  après  la  mort  de  la  duchesse,  au  règle- 
ment des  afTaires  les  plus  pressantes  ((M-dessous,  3°,  4") 

4.  Fol.  4.  r. 


-  185  — 

Item  donnons  à  Ilennehert,  nostre  escuier  trenchant,  cent 
florins  de  Rin,  ou  monnoie  à  la  valeur,  et  vng  de  nez  che- 
uaulx*  ;  à  Pierre  de  Marchy,  escuier,  cent  florins  de  Rin  et 
vng  de  noz  cheuaulx. 

Itenn  que  Piètre  Seulet  soit  paiez  de  ses  gaiges,  selon  l'aduis 
du  dit  Estart,  et  vng  cheual  ;  à  George  Lieuteno,  j  chenal  et  ses 
despens  pour  lui  en  aler,  telz  qu'ilz  seront  aduisez  ;  Anthoine 
de  Villers,  vng  cheual  ;  à  Jehan  de  la  Tournelle,  vng  cheual. 

Item  donnons  à  Pierre  le  Vauthier,  nostre  receueur  gêne- 
rai, pour  les  aggreables  seruices  qu'il  nous  a  faiz,  cinquante 
frans,  pour  vne  foiz.  Et  prions  à  nostre  dit  nepueu  qui  lui 
plaise  conseruer  au  dit  Pierre  l'office  de  chastellain  et  capitain 
des  chastel  et  chastellerie  de  Gray,  que  nous  lui  auons  baillié 
et  ottroyé,  à  telz  gaiges  que  contiennent  ses  lettres  2. 

Item  donnons  à  messire  Jehan  Simonin,  nostre  chappellain, 
pour  les  aggreables  seruices  qu'il  nous  a  faiz,  cinquante  flo- 
rins, pour  vne  foiz-^. 

Item  donnons  à  messire  Hugue  Briot,  pour  semblable  cause, 
cinquante  frans,  pour  vne  fois.  Et  voulons  que  le  dit  ^  messire 
Hugue  soit  paiez  de  ce  que  nous  lui  pourrons  deuoir,  parmi  ce 
qu'il  comptera  deuant  les  gens  de  nostre  dit  neueu  et  sera  cer- 
tiffié  par  noz  maistre  d'ostel  et  clerc  d'office^. 


1.  Sur  Huneberg",  Comptes,  p.  20. 

2.  Sur  le  Watier,  NPA.,XXX,  an.  1427,  4°  (27  nov.-4  déc  )  :  XXXin,2'(i4a6, 
n.  st.,  3i  janv.);  3»  (5  févr  );  6»  (juil.-aoùt)  ;  7°  (14  juil):  9°  (1428,  n.  st., 
5-28  févr.)  ;  10»  (19  mars-3  avr.)  ;  160(12  oc  t.)  ;  17»  (22  2^  oct .) 

3.  Sur  Simonin,  Comptes,  pp.  32,  5i,  56,  61,  63.  Ilans  Synioni  dans  le 
compte  do  Thôtcl  (Deux  documents,  pp.  20  ss.).  Le  même  certainement  que 
le  prêtre  Simon  de  Belfort,  conseiller  de  Catherine  et  néprociateur  du 
traité  de  Bàle  (NPA.,  XXVI,  10  1421,  à  partir  du  14  nov.).  XXIX.  \\  A  (1422, 
19  oct.);  XXXIII,  II»  (1428,  18  avr.);  XXXV  (1423-Ï426). 

4.  Fol.  4,  v°. 

5.  Sur  Hugues  Briot,  Comptes,  pp.  11,  15.22-24,29,32,  33,  44^  54-56,  (ii.  Deux 
documents,  pp.  19-24.  Pendant  la  guerre  des  gageries,  Arnold  de  Rotberjf, 
bailli  d'Altkirch,  écrit  ,à  Bàle  que  Gauthier  d'Andlau  et  Hugues  Briot  ont 
signalé  la  marche  des  Welches  sur  Belfort.  Ilerr  Wdltlierr  von  Andelaa' 
und  herr  Tlufr  Priot  von  Dysion  harusz  ge.scliril)on  hahcnt  (^iie  les  enne- 
mis, uir  morgen  odcr  mittwuchen,  schlachen  und  legen  Avelient  fiir  Bef'- 
fcrt  mit  fufnf'zechen  tusent  pferden  (Briefe,  II,  270,  1424,  18  juin).  Orig.,  I. 
p.  9,  n.  I.  NPA.,  XXXIII,  6°  (1426,  .juil.-aoùn  ;  it°(i4a8.  18  avr);  XXXV 
(1423-1426)  ;  XXXVIII  (142.5).  Mossmann,  Cartulaire  de  .\rulhouse,  II,  63o. 
63i,  etc.  Dubail-Roy.  Belfort  au  XV'  siècle  d'après  les  comptes  communaux 
(Bulletin  de  la  société  belj'ortaine  d'émulation,  iy<)8,  pp.  76,  So).  Enlin  le 
texte  suivant  relatif  aux  voyages  et  frais  de  messagerie  de  Briot  pour  les 


-  186  — 

Item  donnons  à  messire  Conraude  Martin^  prestre,  nostre 
escuier  de  cusine,  pour  les  aggreables  seruices  qu'il  nous  a 
faiz,  pour  vne  foiz,  cinquante  frans^ 

Item  donnons  à  frère  Estienne  Felice,  jacopin,  pour  ce  qu'il 
nous  a  seruy  long  temps  et  qu'il  soit  plus  abstraint  de  prier 
Dieu  pour  nous,  cinquante  frans. 

Item  donnons  à  Guillaume  Greueaul,  clerc  des  offices  de 
nostre  hostel,  cinquante  frans,  pour  vne  foiz  2, 

Item  donnons  à  frère  Jehan  Beguinot,  cordellier,  nostre 
beau  père,  vint  frans,  pour  vne  foiz. 

Item  donnons  à  Jehan  Touchault,  nostre  clerc  de  chappelle, 
pour^  le  aidier  à  tenir  à  l'escole  pour  apprandre,  pour  ce  qu'il 
a  entencion  d'estre  prestre,  afin  qu'il  soit  tenuz  de  prier  Dieu 
pour  nous,  vint  frans. 


affaires  de  Catherine  jusqu'au  9  mai  i4'ji3:  A  messire  Hugues  Briot, 
chappellain  et  seruiteur  de  madame  d'Osteriche,  la  somme  de  cinquante 
frans,  que  mon  dit  seigneur  lui  a  ordonnée  et  tauxé  pour  vne  fois  prendre 
et  auoir  de  lui,  par  i'aduiz  de  messeigneurs  des  comptes,  pour  la 
reste  de  ce  qui  pouoit  estre  deu  à  cause  de  pluseurs  voiaiges  et  messai- 
geries  qu'il  a  faiz  pour  ma  dicte  dame  d'Osteriche,  pour  le  recouurement 
des  pays  des  contés  de  Ferrettes  et  d''OasaY  et  aussi  des  joyaulx  de  ma 
dicte  dame,  par  l'ordonnance  de  madame  la  duchesse  de  Bourgoingne, 
ayant,  en  l'absence  de  monseigneur  le  duc  son  filz,  le  gouuernement  de  ses 
pays  de  Bourgoingne,  et  aussi  de  messeigneurs  du  conseil  des  comptes  et 
des  finances  de  mon  dit  seigneur,  icelles  parties  de  voiaiges  et  messaige- 
ries  plus  aplain  declairécs  en  vng  roole  de  parchemin  au  dessoubz 
duquel  est  escript  vng  mandement  de  mon  dit  seigneur  donné  ix*  demay 
cccc  XX  iij  sur  la  tauxe  du  reste  des  diz  voiaiges  et  aussi  de  tous  autres 
voiaiges  que  le  dit  messire  Hugues  a  faiz  de  tout  le  temps  passé  jusques 
au  dit  ix«  jour  de  may  touchant  mon  dit  seigneur  ou  ses  aflaires,  veriliiée 
au  doz  par  Jean  de  Noident  sur  le  dit  Fraignot,  cy  rendu,  aucc  quictance 
d'icellui  messire  Hugue»  escripte  au  doz  du  dit  roole  tant  de  la  dicte 
somme  comme  de  toutes  choses  qu'il  pourroit  demander  à  mon  dit  sei- 
gneur à  cause  des  dessus  diz  voiaiges,  requise  par  le  dit  mandement, 
1  frans  de  xxiiij  solz  le  franc  (H,  1623,  menues  messaigeries,  fol.  ix  "x  ix, 
r*).  Deux  documents,  p    19.  Pour  son  voyage  à  Hàle,  H,  i645,  fol.  iv  «x  vij,  v». 

I.  Sur  Conrad  Martin  de  Zolingue.  trésorier,  maître  de  cuisine,  écuyer 
de  cuisine  de  Catherine,  Orig.,  1.  pp.  79,  n.  i  ;  99,  n.  3;  II,  p.  18.  Comptes, 
p.  54.  NI* A.,  IX,  7»,  H,  C  (i^oi),  9  nov.).  II  (1410,  5  janv.).  Léopold  lui  pro- 
met de  le  recommander  pour  un  canonicat  dans  le  cas  de  vacance  de 
l'abbaye  de  Lure.  Martin  est  alors  maître  de  cuisine  de  Catherine  (Lich- 
nowsky,  V,  Verz.,  p.  xix,  n*  181,  iSg;,  3oaoût).  II  s'engagea  lui  réserver 
l'abbaye  de  Rriiders  ou  la  prévôté  de  Munster  (P.  xxxviii,  n*  395,  1400, 
S  mars).  Il  lui  permet  de  transmellre  à  un  autre  sa  cure  de  Krems  (P.  xi., 
n°  4^0,  5  novembre). 

a.  V.  sur  lui  Comptes,  pp.  5i,  52,  54,  61,  62  ;  NPA.,  XXXIII,  n*  (i4a8, 
18  avr.). 

3.  Fol.  5,  rv 


—  187  — 

Item  voulons  et  ordonnons  qu'il  plaise  à  nostre  dit  neueu 
qu'il  laisse  à  Huguenin  des  Molins,  nostre  receueur  de  Gray, 
sa  recepte  en  ses  mains  jusques  à  ce  qu'il  soit  paiez  de  ce  qui 
lui  est  deu  par  la  fin  de  ses  comptes  feniz  au  darrenier  jour  de 
juing  eccc  vint  et  cinq.  Et  auec  ce  lui  donnons  vne  robe  jus- 
ques à  la  somme  de  douze  frans  pour  les  aggreables  seruices 
qu'il  nous  a  fait. 

Item  voulons  et  chargeons  nostre  très  chier  et  amé  neueu  de 
paier  tous  noz  variez  et  seruiteurs  de  ce  qui  sera  certiffié  par 
nostre  maistre  d'ostel  de  ce  qui  leur  sera  deu,  tant  de  leurs 
gaiges,  salaires,  comme  autrement.  l<it  auec  ce  donnons  à  vn 
chascun  ce  qui  sera  regardé  qu'ilz  pourront  despendre  en  alant 
chascun  en  son  hoslel. 

Item  chargeons  à  nostre  dit  neueu  de  paier  toutes  noz 
debtes  que  nous  pourrons  deuoir  es  pays  de  Bourgoingne  seu- 
lement, qui  apparrent^  estre  deues  par  lettres  patentes  de 
nous  et  autres  debtes  que  seront  certiffiéos  par  nostre  dit 
maistre  d'ostel  et  nostre  dit  clerc  d'office.  Et  au  regard  des 
debtes  que  nous  pourrons  deuoir  ou  pays  d'Alemaigne,  nous 
les  laissons  à  la  charge  du  duc  d' A  us  ter  riche. 

Item  voulons  que  nostre  dit  neueu  praigne  et  ait  tous  noz 
joyeaulx  qui  sont  en  gaige  à  Basle  et  autre  part,  parmi  ce  qu'il 
paye  l'argent  que  nous  deuons  sur  iceulx  joyeaulx. 

Item  prions  et  requérons  à  nostre  dit  nepueu  que  en  nous 
deschargeant,  lui  plaise  donner  à  toutes  noz  gens,  tant  hommes 
comme  femmes,  à  chascun  et  à  chascune,  vne  robe  noire,  pre- 
mier qu'ilz  se  partent  pour  eulx  en  aler,  c'est  assauoir  à  vng 
chascun  selon  son  estât,  et  à  Berthelot  Lambin,  pour  les  ser- 
uices et  paines  qu'il  a  faiz  pour  nous,  vne  robe  jusques  ô  dix 
frans. 

Item,  comme  nous  ayons  ja  accordé  et  ordonné  nostre  dit 
neueu  deuoir  estre  nostre  héritier  seul  et  pour  le  tout,  ancor 
de  rechief,  nous  faisons,  instituons  et  ordonnons  nostre  vray 
héritier  vniuersal,  seul  et  pour  le  tout,  nostre  dit  nepueu,  parmi 
ce  qu'il  sera  tenu  de  acomplir  le  contenu  de  ce  présent  testa- 
ment^. 

Item  voulons  et  ordonnons  noz  soliciteurs  enuers  nostre  dit 


1.  Fol.  5,  V. 

2.  Fol.  6,  r». 


—  188  — 

neueu,  pour  lui  prier,  requérir  et  soliciter  de  faire  les  paiemens 
et  acomplir  ce  présent  testament,  c'est  assauoir  messire 
Jaques  ôe  Villers,  cheuallier,  Estard  de  Villejj,  escuier,  nostre 
maistre  d'ostel,  maistre  Dreue  MarescJial,  maistre  des  comptes 
de  nostre  dit  neueu,  Jehan  de  Noident,  son  trésorier,  et  Jehan 
Gueniot,  auditeur  des  diz  comptes,  les  cinq,  les  iiij  ou  les  trois, 
à  chascun  desquelz  nous  donnons  pour  leur  paine,  salaire  et 
labour  de  faire  la  dite  requeste  et  soli[ci]tation  à  nostre  dit 
neueu  et  autre  part  où  il  sera  besoing  de  par  lui,  cent  escuz, 
dont  nous  voulons  qu'ilz  soient  paiez  et  satisfaiz,  auec  des  des- 
pens  et  autres  fraiz  qu'ilz  pourront  faire  et  faire  faire  pour  1»^ 
fait  et  poursuite  de  ceste  ordonnance  et  accomplissement 
d'icelle,  et  que  d'iceulx  despens  ilz  soient  creuz  par  leurs  sere- 
mens.  Et  voulons  et  ordonnons  par  ces  présentes  que  tantost 
après  nostre  decez,  toutes  les  terres,  chastellenies,  rentes  et 
reuenues  d'icelles  que  nous  tenons  ou  pays  de  Bourgoingne 
par  assignation  des  deniers  de  nostre  mariage,  et  aussi  tous 
noz  joyaulx  et  autres  biens  quelconques,  soient  et  demeurent 
es  mains  de  noz  diz  soliciteurs  et  reçoiuent  les  prouffiz,  issues 
et  emolumens  par  les  mains  des  officiers  qui  à  présent  y  sont 
commis  et  instituez  de  par  nous,  pour  les  dites  rentes  et  roue- 
nues  d'icelles  terres  distribuer*  et  faire  baillier  et  deliurer  pour 
l'entérinement  et  jusques  à  l'acomplissement  de  ce  présent  tes- 
tament, ou  nom  de  nostre  dit  neueu  et  comme  nostre  héritier 
seul  et  pour  le  tout,  lequel  nous  prions  et  requérons  très  affec- 
tueusement et  de  cuer  que  ainsi  le  vueille  et  souffre  astre  fait. 

Item  reuoquons  et  adnuUons,  du  tout  en  tout,  tous  autres 
lestamens,  codicilles  et  ordonnances  que  nous  auons  ou  pour- 
rons auoir  faites  ou  temps  passé,  parmi  ce  que  nous  voulons 
que  ce  pr(»sent  testament  et  ordonnance  soit  vaillable  perpe- 
tuelment  et  soit  fait  au  ditié  de  saige,  la  substance  non  muée. 

Presens  messire  Jehmn  Chappuisot,  curé  de  Gray,  messire 
Estienne  Nardin,  messire  Jean  Gaigie.  prostrés  Anthoine 
Gauthiot,  Jaqaot  Robot,  Guillaume  le  Lieure,  Huguenin  dos 
Molins,  bourgeois  de  Gray,  elJçhan  de  Louaise,  escuier.  Pro- 
mettant en  parole  de  princesse,  t»tc.;  renun<;ant.  etc.;  ol)ligeant 
biens,  etc.  Ce  fut  fait  et  passé  par  dtMiant  Besançon  Roussel^ 
tabellion  gênerai  du  conté  do  Bourgoingne,  et  Berthelot  Lam- 

I.  Fol.  f),  v°. 


-  189  — 

bin,  clerc,  notaire  publique  et  juré  de  la  cour  de  monseigneur 
le  duc  et  conle  de  Dourgoingne,  le  ij'  jour  de  junuier,  l'an  mil 
cccc  vint  et  cinq.  [Ajouté  d'une  autre  écriture  de  l'époque  :] 
Ainsi  signé  :  B.  Roussel  et  B.  Lambin. 

Copie  coilacionnée  à  la  copie  de  l'original  de  cestes  par  moy 
Jacot  Boisot,  de  Dijon,  clerc,  juré  de  la  court  de  monseigneur 
le  duc  de  Bourgoingne,  le  v  joui'  du  mois  de  feurier,  l'an  mil 
cccc  vint  et  cinq.  [Signé  :]  /.  Boisot  [Paraphe.] 


Enterrement  de  Catherine  à  la  Chartreuse  de  Dijon. 

1426  (n.  st.),  31  janvier*. 

Au  dit  Jehan  Fraignot  la  somme  de  six  vins  deux  liures  sept 
solz  trois  deniers  maille  tournois,  qu'il  a  paie  pour  le  fait  de 
l'enterrement  de  feue  madame  Katherine  de  Bourgoingne,  du- 
chesse d'Austeriche,  dont  Dieu  ait  l'ame,  qui  fut  fait  en  l'église 
des  Chartreux  lez  Dijon,  le  mercredi,  pénultième  jour  de  jan- 
uier  mil  cccc  xxv,  aux  personnes,  pour  les  causes  et  en  la 
manière  qui  s'ensuit,  c'est  assauoir  à  pluseurs  chappellains  et 
religieux,  pour  sept  vins  vnze  messes  qui  furent  dictes  et  célé- 
brées en  la  dicte  église  des  Chartreux,  ie  }0[ir  de  l'enterrement 
de  feue  ma  dite  dame  d'Austeriche,  que  Dieu  pardoint,  pour  le 
remède  et  salut  de  son  ame,  à  cinq  solz  tournois  pour  chascune 
mysse,  ainsi  qu'elle  l'ordonna  à  son  testament  et  derreniere 
volenté,  comme  de  ce  appert  par  ceriifficacion  de  Pierre  le 
Wathier,  jadiz  maistre  de  sa  chambre  aux  deniers,  qui  tint  le 
compte  des  dictes  messes-;  xxxvij  liures  xv  solz  aux  dames  et 
damoiselles  de  feue  ma  dicte  dame  pour  les  otïerandea  qu'elles 
feirent  le  jour  du  dit  enterrement  en  la  dicte  église  des  Char- 
treux, et  appert,  comme  dessuz;  x  solz  tournois  à  pluseurs 
poures  pour  aulinosne  à  eulx  faite  le  jour  du  dit  enterrement, 
alin  qu'ilz  feussent  tenuz  de  prier  Dieu  pour  le  salut  de  l'ame 


I.  B,  iG3i,  fol.  vij  XX  XV,  v°.  [Eu  marge:]  Knlcrroiiiciil  de  icac  ma  clame 
d'Ostericlw. 

'2.  Videatur,  si  scil  neccesse,  vnam  aliiieam  sequeulem  capilulum  iuci- 
piens  post  folium  ij"  xxxij. 


—  190  — 

de  feue  ma  dicte  dame  d'Austeriche,  et  appert  comme  dessuz; 
viij  liures  tournois  à  Jehan  de  Champlite,  marchant,  demeu- 
rant à  Dijon,  le  xxviij"  jour  du  dit  mois  de  januier,  ou  dit  an  mil 
cccc  XXV,  pour  quatre  vins  huit  liures  de  cire  prinses  et  ache- 
tées de  lui,  pour  vint  torches  pesans  chascune  quatre  liures  et 
quatre  cierges  pesans  chascun  deux  liures,  pour  le  fait  du  dit 
enterrement,  au  priz  de*  xxiiij  frans  le  cent,  valant^  xxj  hu- 
res ij  solz  iij  deniers  obole  tournois;  à  lui,  pour  trente  liures 
de  lumignon,  pour  emploier  en  Touuraige  des  dictes  torches  et 
cierges,  à  xij  deniers  la  liure,  xxx  solz  tournois;  à  lui,  pour 
vint  verges  de  boiz,  pour  mettre  es  dictes  torches,  à  x  deniers 
la  pièce,  xvj  solz  viij  deniers  tournois^;  à  Girart  Laboque, 
pour  sa  peine  et  salaire  d'auoir  fourni  les  dictes  vint  torches  et 
quatre  cierges  dessuz  diz,  xx  solz  ;  à  maistre  Henry  Bellechose, 
paintre  de  monseigneur,  pour  les  estoffes  et  façon  de  vint 
escussons  armoyez  aux  armes  de  feue  ma  dicte  dame  d'Austeri- 
che,  pour  mettre  es  vint  torches  dessus  dictes,  le  jour  du  dit 
enterrement,  à  xx  deniers  tournois  la  pièce,  xxxiij  solz  iiij  de- 
niers; à  Guillemot  Porteret,  dit  de  la  Maison  Ronde,  le  xxviij* 
jour  de  januier,  l'an  que  dessuz,  pour  la  vendue  et  deliurance  de 
soixante  aulnes  de  drap  noir  prinses  et  achetées  de  lui,  pour 
vestir  ceulx  qui  portèrent  les  xx  torches  dessuz  dictes  le  jour  du 
dit  enterrement,  selon  l'ordonnance  du  testament  de  feue  ma 
dicte  dame,  qui  est  à  chascun  trois  aulnes,  l'aulne  au  priz  de  treze 
solz  quatre  deniers  tournois,  font  xl  liures  tournois  *;  à  Jaquot 
Mainc/iot,  concierge  de  l'ostel  de  monseigneur  à  Dijon,  pour 
trois  jours  entiers,  commençans  le  xxviij' jour  du  dit  mois 
de  januier,  ou  dit  an,  qu'il  a  vacquez  pour  auoir  fait  ouurir  le 
charnier  de  la  dicte  église  des  Chartreux  pour  enterrer  feue  ma 
dicte  dame  d'Austeriche,auo'\r  fait  faire  tiois  tresteaulx  depiere 
pour  reposer  son  corps  et  auoir  mis  en  euure  les  maçons,  et 
aussi  pour  auoir''  fait  faire   les  dictes   torches  et  cierges,  tout 


1.  Fol.  vij  "x  XV,  V». 

2.  Ecrit  au-dessus. 

3.  [Eu  marge  :]  Loquatur,  quia  dobot  quicl^mciam  a  dicto  Johanne  de 
Champlite,  pro  islis  lril)us  partibus  asctMulcutibus  ad  xxiij  lil)ras  viij  soli' 
dos  xj  (loiiarios  oboluiu  luronciisos.  [D'une  autre  écriture  :J  Uetldidit  quic- 
tauciani  el  ponilur  in  ioco  suo. 

4.  [En  marge  :]  Loqualur  quia  débet  (luictauciani  a  dicto  Guillemot 
Porteret  de  islis  xl  libris.  —  [U'uiie  autre  écriture  :1  Reddidit  quictanciam 
et  ponitur  in  Ioco  suo. 

5.  Fol.  vij  "x  xvj,  r*. 


—  191  — 

pour  le  fait  dessus  dit,  xl  solz;  ù  Perreaul  Foueaut,  clerc,  de- 
mourant  à  £)i/o;i,  qui  semblablement  lui  ont  esté  ordonnés  pour 
trois  jours  entiers,  cominençans  le  xxviij'jour  de  januier,  l'an 
que  dessuz,  qu'il  a  vacquoz,  pour  estre  alez,  par  pluseurs  foiz, 
en  toutes  les  églises  de  Dijon  faire  sauoir  aux  chappellains  et 
religieux  qu'ils  veinssent  au  deuant  du  corps  de  feue  ma  dicte 
dame  à'Austeriche,  pour  le  conuoyer  jusques  en  l'église  des 
Chartreux,  et  aussi  pour  auoir  conduit  ceulx  qui  portèrent  les 
dictes  torches  le  jour  du  dit  enterrement,  xl  solz;  îx  Nicolas 
Griuel,  sergent  de  mon  dit  seigneur,  demourant  à  Dijon,  pour 
estre  aie  de  Dijon  à  Gray,  de  l'ordonnance  de  messeigneurs  des 
comptes,  pour  sauoir  le  jour  que  le  corps  de  feue  ma  dicte  dame 
seroii  amené  à  Dijon,  et  pour  retourner  depuis,  le  jour  qu'elle 
fut  enterrée,  ou  deuant  du  dit  corps,  pour  sauoir  quel  chemin 
l'on  tiendroit,  XXX  solz  tournois;  et  aux  merrigliers  des  églises 
de  la  chappelle  de  Dijon,  de  Saint  Bénigne,  de  Saint  Estienne 
et  des  six  paroiches  de  la  dicte  ville,  c'est  assauoir  Xostre  Dame, 
Saint  Jehan,  Saint  Nicolas,  Saint  Michiel,  Saint  Pierre  et  Saint 
Philebert,  qui,  la  veille  du  jour  que  le  corps  fut  amené,  sonnè- 
rent les  cloiches  pour  notiffier  le  trespassement  de  feue  ma  dicte 
dame,  afin  de  prier  pour  elle,  et  le  lendemain  que  le  corps  fut 
amené,  qui  passa  par  Dijon,  à  chascune  église,  x  solz  tour- 
nois^, font  iiij  Hures  x  solz  tournois.  Pour  ce,  par  mandement 
de  messeigneurs  des  comptes  donné  en  la  chambre  des  diz 
oomptes  à  Dijon  le  vij*  jour  de  feuurier  mil  cccc  xxv  escript 
au  dessoubz  d'un  roo'.e  de  parchemin  où  sont  escriptes  les 
dictes  parties,  cy  rendu,  auec  certifficacion  du  dit  Pierre  le 
Wathier  au  regart  des  dictes  trois  premières  parties,  certiffi- 
cacion de  maistre  Guillaume  Courtot  sur  l'achat  des  dictes 
Ix  aulnes  de  drap  noir  et  sept  quittances  des  auti'es  parties  cy 
dessuz  declairées,  excepté  de  la  derreniere  partie  des  dictes  iiij 
liures  x  solz,  tout  requiz  par  le  dit  mandement, 

vjxx  ij  liures  viij  solz  iij  deniers  obole  tournois. 


I.  Foi.  vij  XX  xvj,  v 


—  192  — 


Les  gens  du  conseil  et  des  comptes  à  Dijon  envoient  à  Gray 
Jacques  de  Villers,  Dreue  Maréchal  et  Jean  Gueniot,  sollici- 
teurs du  testament  de  Catherine,  avec  Jean  de  Leschenel  dit 
Boulogne,  garde  des  joyaux  du  duc  de  Bourgogne,  et  Pierre 
le  Watier,  receveur  général  et  maître  de  la  chambre  aux 
deniers  de  Catherine,  o,Jin  de  régler  la  situation  des  Alle- 
mands de  Ventourage  de  la  défunte,  payer  Venterrement, 
Jaire  inventaire  des  meubles  et  joyaux  que  Catherine  avait 
à  Gray,  en  vendre  ce  qu'il  faut  pour  payer  ce  qu'elle  doit  et 
amener  le  reste  à  Dijon  au  trésor  du  duc. 

Pour  le  fait  et  expedicion  des  gens  de  feue  ma  dame  à'Auste- 
riche,  cui  Dieu  pardoint. 

1426  (n.  st.),  5  février*. 

Le  mardi,  v*  jour  de  feurier  m  cccc  xxv,  fui  ordonné  et  déli- 
béré par  messeigneurs  du  conseil  et  des  comptes,  où  estoient 
pour  ce  assemblez,  en  l'église  des  Cordelliers  de  Dijon,  mon- 
seigneur le  marescbal  de  Bourgoingne,  messeigneurs  de  la 
Roi'jhe  de  Commarien  et  de  Villarnoul,  messire  Jaques  de 
Villers,  sire  Jehan  Chousat,  raaistres  G.  Courtotj  Dreue  JSIa- 
reschal,  Jehan  de  Velery,  J.  Bojfeau,  G.  le  Changeur  et  J .  l^e- 
rier,  que,  pour  le  fait  et  expedicion  des  gens  et  otïiciers,  tant 
gentiiz  hommes,  dames  et  damoiselles  d'Alemaigne  et  autres 
seruiteurs  de  l'osiel  de  feue  ma  darne  Katherine  de  Bourgoin- 
gne, duchesse  (ÏAusteriche,  cui  Dieu  pardoint,  tante  de  mon- 
seigneur, laquelle  trespassa  le  xxvj'  jour  de  januier  darrenere- 
ment  passé,  et  son  corps  admené  et  inhumé  en  l'église  des 
Chartreux  lez  Dijon,  ainsin  qu'elle  l'auoit  ordonné  par  son  tes- 
tament, lesquelles  gens  et  olliciers,  ou  la  plus  grant  partie,  qui 
estoient  venuz  à  conuoier  le  corps  de  ma  dite  dame,  par  l'or- 
donnance et  aduis  du  dit  messire  Jaques  de  Villers  et  àé  Jehan 
Gueniot,  auditeur  des  diz  comptes,  qui  auoient  esté  enuoiez  à 


I.  Livro  iU*s  mrinoirrs,  fol.  viij  "x  xviij  (iSu),  v.  — Lo  litre  ci-dessus  est 
eu  luarge.  —  l)om  l'ianclier,  111,  preuves,  ii"  ccxxxii. 


—  193  — 

Gray,  deuers  elle,  à  sa  requeste,  pour  sa  maladie,  s'en  esloient 
retournez  au  dit  lieu  de  Gray,  où  ilz  seiournoient  à  grans  frais, 
et  pour  faire  la  vuidainge  d'iceulx  et  les  contenter  de  leurs  sa- 
laires et  paier  les  frais  et  l'obseque  d'icelle  dame  ou  partie,  et 
aussi  pour  faire  inuent.oire  de  ses  biens  et  joieaulx  estans  au 
dit  Gray  ;  que  le  dit  messire  Jaques  de  Villers  et  les  diz  mais- 
tres  Dreue  et  JeJian  Gueniof,  solliciteurs  du  testament  de  feue 
ma  dite  dame,  que  l'on  commet  ad  ce,  mesmement  que  ce  tou- 
che grandement  le  bien  et  honneur  de  monseigneur,  et  (jue  par 
le  dit  testament  la  dite  feue  dame  sa  tante  l'a  fait  et  institué  ton 
héritier  seul  et  pour  le  tout,  etc.,  iront  au  dit  lieu  de  Gray  pour 
faire  ladite  vuidainge,  et  auec  culx  Jehan  de  Laschenal  dit  Bo- 
loingne,   garde  des  joieaulx   de  mon  dit  seigneur  ',  pour  veoir 
les  diz  biens  et  joieaulx,  et  auec  ce  menront  auec  eulx  Pierre  le 
Watier,  jadis  receueur  gen<n'al  et  maistre  de  la  chambre  aux 
deniers   de  la  dite  feue   dame,   lequel  l'on   commet  à   tenir  le 
compte    tant  de   ce   qui  ja  a   esté  fait  à  la  cause   dessus   dite 
comme  pour  contenter  les  diz  ofliciers,  et  paieries  frais  du  dit 
obseque  ou  partie,  et  les  deffraier  jusques  au  jour  de  congie 
qui  leur  sera  fait  à  Gray,  et  aussi  des  diz  Halemens,  hommes 
et  femmes,  jusques   à  Belfort,  et  autres  frais  et  debtes  ad  ce 
appartenans,  et  que,  attendu  que  les  gens  de  finance  n'ont  en 
leur  puissance  aucuns  deniers  des  receptes  de  monseigneur, 
comme  ilz  dient,   que  les  commis  dessus  diz  vendront  de   la 
vaisselle  et  joieaulx,  ensemble  les  garnisons  de  vin,  lis,  vlilz  de 
cuisine  et  autres  menuz  biens  meubles  demorans  du  dit  decez, 
pour  conuertir  ou  paiement  des  choses  dessus  dites,  et  le  de- 
morant  d'iceulx  joiaulx,  vaisselle  et  nuti'es  biens  feront  adme- 
ner  à   Diion,  pour  en  faire  par  eulx  inuentoire,  le  dit  Boloigne 
toujours  présent,  auquel  ilz  les  bailleront   pour  les   mettre  ou 
trésor  de  monseigneur,  et  les  lis,  pour  la  garnison  des  offices 
de  son  hostel,  bailleront  ou  concierge  du  dit  hostel,  et  les  fera 
reuestir  de  toille,  s'il  est  besoing.  Et  tout  ce  que  le  dit  Pierre  le 
Watier  aura  pour  ce  despensé  par  l'aduis  des  diz  messire  Ja- 
ques, maistre  Dreue  et  Jehan  Guenioé,  commis  dessus  diz,  sera 
alloué  es  comptes  du  dit  Pierre,  en  rapportant  ces  présentes, 
dont  sera  fait  mandement  de  commission,  etc.,  et  certiffication 


I.  Sommelier  de  corps  et  garde  des  joyaux  de  la  chapelle  du  duc  (Livre 
des  mémoires,  fol.  i8a,  v). 

13 


—  194  — 

des  diz  commis  de   ce  que  ainsin   aura  esté  par   eulz   ordon- 
né, etc.  1. 


4o 


Jacques  de  Villers,  Dreue  Maréchal  et  Jean  Gueniot  présen- 
tent au  maréchal  de  Bourgogne,  pour  en  faire  part  à  son 
maître,  un  mémoire  concernant  les  affaires  de  Catherine. 
Ils  rendent  compte  de  ce  qu'ils  ont  fait,  règlement  de  la 
situation  des  Allemands  de  la  cour  de  Catherine,  inventaire 
de  ses  biens,  paiement  de  son  enterrement  et  de  ses  gens  Ils 
appellent  l'attention  du  duc  sur  les  joyaux  engagés  par  elle 
aux  Bâlois,  sur  la  nécessité  de  régler  les  affaires  de  Cathe- 
rine avec  le  duc  d'Autriche  et  sur  leurs  bons  services.  Ils 
prient  le  duc  d'exécuter  le  testament  de  Catherine. 

Dijon,  1426  (n.  st.),  8  mars  2. 

^  Mémoire  touchant  le  fait  de  feue  madame  d'Oustreriche. 

S'il  plait  à  monseigneur  le  mareschal  de  Bourgoingne,  il  dira 
et  exposera  à  monseigneur  le  duc  de  Bourgoingne  les  choses 
cy  après  declairées  que  li  baillent  par  escript,  par  manière  de 
mémoire,  messire  Jaques  de  Villers,  ma\slve  Dreue  M areschal 
et  Jehan  Gueniot,  solliciteurs  du  testament  de  feue  madame 
d'Oustreriche. 


i .  De  IHerre  le  Waiier,  nagaires  reccucur  général  des  finances  de  feues 
mes  très  redoublées  daines  Marguerite  de  liiniiere,  jadiz  dueliesse  de 
liourgoingne,  niere  de  mon  dit  seijiiu'ur,  et  Katherine  de  Bourgoingne, 
jadi/  duchesse  iVAiisterrirlie,  (jue  Dieu  absoille,  et  aussi  commis  à  paier 
les  frais,  dons,  legas  et  debtes  fai/  i)our  l"en(eri'<'ment  de  feue  ma  dicte 
dame  iVAuslerriche,  sur  ce  que  le  dit  Pierre  puet  et  pourra  deuoir  à  mon 
dit  seigneur  par  la  tin  et  adinement  de  ses  comptes  renduz  et  à  rendre  à 
cause  des  dictes  recepte  et  commission  et  aussi  de  la  vendue  de  la  vais- 
selle, joyeaulx  et  autres  l)iens  meubles  de  ma  dicte  danu"  d\4/(.s7crrj<7jc,  (jui 
furent  vendu/  incontinent  apn-s  le  trespas  d'elle,  pour  conuertir  es  diz 
frais,  dons,  legaz  et  debtes  <pie  dessus,  la  somme  de  quarante  neqf  liuivs 
cinq  solz  viij  deniers  tournois,  en  deniers  paiez  pour  conuertir  ou  fait 
de  l'ollice  du  dit  Maliiet  Jtegnault.  Pour  ce.  par  lettre  d'icellui  ^^ahiet 
faicte  le  xxvij'j.>ur  de  juing  mil  cccc  xxviij,  xlix  liures  v  solz  viij  deniers 
tournois.  lEn  nuu'ge,  dune  autre  écriture  :J  Capiunlur  per  compolum 
dicti  receploris,  fol.  1  (B,  i63i),  fol.  xxxj,  r). 

a.  B,  Sig.  Pap.  Double  feuillet. 

3.  Fol.  1,  r». 


-  195  — 

Premièrement. 

Dira  au  dit  monseigneur  la  bonne  expedicion  et  bien  bonora- 
ble  par  eulx  faicie  pour  le  fait  de  la  dite  deliurance  et  expedi- 
cion qui  a  esté  laite  de  tous  les  escuiers,  dames,  daaioiselles  et 
seruiteurs  de  feue  ma  dite  dame,  en  especial,  de  ceulx  du  pais 
d'Alemaigne,  ou  nombre  de  enuiron  Ix,  qui  ont  eslé  menez 
aux.  frais  de  mon  dit  seigneur  jusques  à  Belfort. 

llem  qu'ilz  ont  esté  tous  vesluz  de  noir  aux  frais  de  mon  dit 
seigneur,  bien  et  honorablement,  et  tous  paiez  de  leurs  salaiies 
jusques  au  jour  de  leur  département,  excepté  des  legaz  conie- 
nuz  ou  dit  testament. 

^  Item  dii'a  à  mon  dit  seigneur  que  les  diz  messire  Jaques, 
maistre  Dreue  et  Jehan  Gueniot  ont  promis  aux  ge^tilz  hom- 
mes, dames,  damoiselles,  temmes  de  chambre  et  autres  sei-ui- 
teurs  de  teue  ma  dite  dame  des  marches  à' ALemaigne,  que,  au 
lieu  de  Belfort,  ilz  auront  response  de  monseigneur  deans  le 
jour  de  Saint  George  proucham,  qui  sera  le  xxiij' jour  d'auril 
prouchain,  sur  ce  que  mon  dit  seigneur  leur  vouldra  faire  tou- 
chant les  legaz  à  eulz  fais  par  le  dit  testament,  dont  monsei- 
gneur doit  auoir  le  double  par  deuers  lui. 

Item  dira  à  mon  dit  seigneur  que,  après  ces  choses  faites  et 
l'ostel  de  feue  ma  due  dame  deschargie,  les  dessus  diz  ont  pio- 
cedé  à  faire  l'inuentoire  des  biens  de  feue  ma  dite  dame,  le 
double  du  quel  le  dit  monseigneur  le  mareschal  baillera  à  njon 
dit  seigneur,  et,  en  ce  faisant,  ont  vacqué  par  plus  de  xl  jours 
continuelx. 

Item  dira  à  mon  dit  seigneur  que  les  frais  fais  depuis  le  tres- 
passement  d'elle,  tant  pour  son  enterrement  comme  pour  le 
paiement  des  dites  gens  et  autres  frais,  monte  enuiron  xnij" 
frans,  qui  ont  esté  prins  sui'  les  biens  de  feue  ma  dite  dame. 

^Item  dira  à  mon  dit  seigneur  que,  au  lieu  de  Balle,  feue  ma 
dite  dame  auoit  et  a  de  beaulx  joyaulx,  sur  lesquelx,  ja  pieça, 
les  diz  de  Balle  presieient  xvij"  florins,  dont  ne  leur  est  deu  de 
reste  que  iij™  viij"=  liorins,  et  qu'il  est  expédient  que  monsei- 
gneur les  enuoye  ueoir  et  viseter  et  trouer  maniei-e  d'appoinie- 
meut  auec  eulx,  car  l'on  dit  qu'ilz  uaillent  mieulx  de  x\'"  escuz 
d'or. 


I.  Fol.  I,  v°. 
a.  Fol.  a,  r'. 


-  196  — 

Item  aussi  est  neccessité  que  mon  dit  seigneur  aduise  et  pour- 
uoye  ad  ce  qu'il  a  faire  auec  le  duc  d'Austeriche. 

Item  qu'il  plaise  au  dit  monseigneur  le  maresch^l  remons- 
trer  à  monseigneur  la  grant  peine  et  diligence  que  ont  eue  les 
dessus  diz  messire  Jaques  maistre  Dreue  et  Jehan  Gueniot 
ou  fait  dessus  dit,  en  especial  ou  fait  du  testament,  afin  que 
monseigneur  leur  face  aucun  bien  par  don,  car  l'on  ne  leur  a 
tauxé  à  Dijon  de  leurs  gaiges,  c'est  assauoir  au  dit  messire  Ja- 
ques XXX  frans,  au  dit  maistre  Dreue  xx  frans  et  au  dit  Jehan 
Gueniot  xij  frans,  et  vous,  monseigneur  le  mareschal,  auez 
prinse  la  charge  de  faire  bien  la  besoingne  sur  ce. 

^  Item  et  au  demorant  dira  à  monseigneur  qu'il  lui  j  laise  faire 
acomplir  le  dit  testament,  attendu  qu'elle  le  fait  son  héritier 
seul  et  pour  le  tout  parmi  ce  qu'il  acomplisse  le  dit  testament 
qui  ne  pourra  monter  que  enuiron  la  reuenue  de  ses  terres 
d'une  année. 

Escript  à  Dijon,  le  viij'-  jour  de  mars  m  cccc  xxv. 


Le  maréchal  de  Bourgogne  fait  tsenir  à  Dijon  le  bailli  de  Fer- 
rette  et  lui  parle,  entre  autres  choses,  des  joyaux  de  Cathe- 
rine engagés  à  Bâte. 

1426,  avant  le  22  avril  2. 

A  Huguete,  vefue  de  feu  Guillame  Morisot,  hostesse  de  l'os- 
tel  du  Signe  de  Dijon,  la  somme  de  treze  fians  (]ui  deuz  lui  es- 
loient  pour  les  despens  du  bailli  de  Ferrettes  faiz  en  son  hostel 
par  lui,  ses  gens  et  cheuanix,  par  vng  jour  et  demi  entier,  au- 
quel lieu  le  dit  bailli  auoit  esté  mandé  venir  par  l'aduiz  et  deli- 
beracion  de  monseigneur  le  mareschal  de  Dourgoingne,  pour 
parler  à  lui  de  pluseurs  matières  touchant  grandement  le  bien 
de  mon  dit  seigneur  et  de  ses  païs,  mesmement  de  la  dicte 
conte  de  Ferrettes,  les  joyaulx  de  feue  madame  dWusteriche 
qui  sont  en  gaige  en  la  ville  de  Baie,  et  pour  fiilretenir  bonne 
amour  et  confederacion  entre  les  païs  de  mon  dit  seigneur  et 


I.  Fol.  a,  V». 

a.  H,  i63i,  fol.  viij  xx  j,  r*. 


--  197  — 

les  païs  de  Ferrettes.  Pour  ce,  par  mandement  de  niesseigneurs 
du  conseil  des  comptas  et  dos  finances  de  mon  dit  seigneur  à 
Dijon  donné  en  la  chambre  des  diz  comptes  le  xxij*  jour  d'auril 
mil  cccc  xxvj  après  Pasques,  cy  rendu,  auec  vng  fueillet  de 
papier  ataché  au  dit,  mandement,  ouquel  sont  declairées  les 
parties  de  la  dicte  despense  et  quittance  de  la  dicte  Huguete 
escripte  au  dessous  du  dit  fueillet,  xiij  fruns  ^ 


Voyage  en  Haute-Alsace  de  Jacques  de  Villers,  Etienne  Ar- 
menier,  Jean  de  Leschenel,  Pierre  le  Walier,  assistés 
d'Hugues  Briot,  pour  recevoir  les  comptes  du  domaine  et  li- 
quider les  droits  de  Catherine. 

1426,  juillet-août  2. 

Recepte  commune.  De  Pierre  le  Watier,  sur  ce  qu'il  peut  et 
pourra  deuoir  à  monseigneur  à  cause  de  certaine  commission 
qu'il  a  nagueres  eue  ou  conté  de  Ferrettes  et  A'Aussays,  pour 
compter  aux  officiers  de  recepte  de  feue  ma  dame  à'Austeriche, 
derrenement  trespassée,  qui  Dieu  pardoint,  la  somme  de  qua- 
rente  huit  Hures  treze  solz  et  quatre  deniers  tournois,  en  de- 
niers paies  à  messire  Jaques  de  Villers,  cheuallier,  conseillier 
et  chambellan  de  monseigneur  le  duc.  Pour  ce,  par  lettre  du  dit 
Fraignot  faite  le  derrenier  jour  de  nouembre  mil  cccc  xxvj. 

xlviij  libures  xiij  solz  iiij  deniers  tour-nois. 

3  A  Jaquot  de  Roiehes  la  somme  de  cinq  frans  demi  qui  deuz 
lui  estoient  par  marchie  fait  à  lui  pour  auoir  mis  à  point  et 


1.  Cet  article  est  bifFé. 

2.  B,  i63i,  fol.  Ixxiij,  v°.  —  La  commission  se  rend  d'abord  à  Hàle  et  à 
Ensisheim.  En  juillet,  elle  reçoit  à  Ensisheini  les  comptes  de  HischolT, 
Oberlin,  l'ommeaul  d'Or,  Morimont  et  llolberg.  Ce  dernier  compte  est 
ouï  et  clos  par  Jacques  de  Villers  en  présence  de  StaulVenberg  et  des 
conseillers  de  Frédéric  {Comptes,  pp.  ii6,  28,  08,  7-2,  :0).  La  commission  est  à 
Belfort  dès  le  même  mois.  Elle  y  termine  encore  en  juillet  le  compte  de 
Bernard  d'Asuel  qu'elle  avait  commencé  à  Ensisheim.  (1*  (5}).  Elle  y 
reçoit  dans  le  mois  d'août  les  comptes  de  Slor,  Mocquestourmc,  Broquart, 
Volker  et  Staufl'enber}?  (PP.  4,  6,  la,  18,  22,  24).  Elle  part  de  Helfort  le 
22  août  (P.  22).  Le  25,  Armeni(»r,  Villers  et  Boulojrne  sont  à  Besançon  et 
cinq  jours  après  à  Dijon,  où  Armenier  fait  son  rapport.  —  Sur  la  parti- 
cipation de  Briot  à  cette  mission,  v.  ci-dessous  11°. 

3.  Fol.  viij  xx  xvj,  F". 


—  198  — 

garni  de  cordes  neufues  quatorze  arbalestres  d'if  et  vng  guin- 
dal,  esquelles  n'auoit  point  de  cordes,  et  aussi  y  failloit  deux 
noiz  et  les  aucunes  a  conuenne  renerué  et  naettre  à  point  les 
serres,  lesquelles  xiiij  arbalestres  et  guindal  messire  Jaques  &^ 
Villers,  Bouloigne  et  Pierre  Watier  ont  fait  annener  de  Beaul- 
fort,  ou  conté  de  Ferrettes,  et  deschargier  en  la  chambre  des 
comptes  à  Dijon,  comme  plus  aplain  est  declairie  ou  liure  de 
l'artillerie,  fol.  iiij^"  et  xij,  estant  en  la  ditte  chambre.  Pour  ce, 
par  mandement  de  mes  dis  seigneurs  des  comptes  donné  xxij* 
d'octobre  mil  cccc  xxvj,  cy  rendu,  auec  quittance  du  dit  Jaquot 
escripte  au  dessoubz  du  dit  mandement,  v  frans  demi^ 

Item  a  vacqué  le  dit  maistreE'sïienne...  v  jours,  commençans 
le  XXV*  jour  d'aoust  mil  cccc  xxvj  et  finissans  continuelment  en- 
suigans,  qu'il  a  vacqué  à  estre  venu  de  Besançon  à  Dijon  faire 
son  rapport,  auecques  messire  Jaques  de  Villers  et  Bouloi- 
gne, du  voiaige  oîi  il  auoit  esté  en  la  conté  de  Ferrettes,  pour 
le  fait  des  comptes  et  debtes  deuz  ou  diz  païs  à  feue  madame 
d'Austeriche  derrenement  trespassée,  que  Dieu  pardoint,... 
pour  chascun  desquels  jours  mon  dit  seigneur  le  mareschal  et 
messeigneurs  du  conseil  lui  ont  ordonné  et  tauxé  xl  solz  outre 
et  par  dessus  ses  gaiges  et  pensions  ordinaires  qu'il  a  et  prent 
de  mon  dit  seigneur  2. 


Jacques  de  ViVers,  Etienne  Armenier,  Jean  de  Leschenel  dit 

Boulogne  et  Pierre  le  Watier,  commissaires  de  Philippe  le 

Bon,  font  Vint^entaire  des  joyaux  de  Catherine  engagés  aux 

liâlois. 

Bàle,  1426,  14  juillet  3. 

^Inuenloire  des  joyaulx  de  feu  ma  dame  la  duchesse  d'Aws- 
terriche,  cui  Dieu  pardoint,  appartenans  à  présent  à  monsei- 
gneur le  duc  de  Bourgoingne,  son  héritier  seul  et  pour  le  tout. 


1 .  Fol.  Ixx  iij,  vv 

2.  Fol.  ij'=  XX  vij,  V". 

3.  .\rch.  !iàl(*-Ville,  Fiirst(Mi.  R  4'  ï-  Burj?UMd  Hor/.ojjthuin.  Orip.  Cahier, 
papier,  quatre  feuillets.  Au  verso  du  dernier  feuillet  :  habetur  theutonice 
in  lil)ro  diuersaruni  reruui.  —  C'pr.  Tinventairc  do  i393  «  touchant  (Cathe- 
rine de  /ioiirgo^nc,  pour  la  n'slilution  de  ses  joyaux  et  meubles»  (B,  ag^). 
Dom  l*lancher,  III,  pp.  clxx-clxxij. 

4   l'ol.  I,  r». 


—  199  - 

lesquelz  sont  à  présent  en  la  main  de  ceiilx  de  Basle  et  les- 
quelz  ils  ont  monstres  à  messire  Jaques,  seigneur  de  Villers^ 
chambellan,  maistre  Estienne  Armenier,  Jehan  de  Leschenal 
dit  Bouloingne,  conseilliers,  et  I^ierre  le  Watier,  secrétaire, 
et  embasseurs  de  mon  dit  seigneur,  enuoiez  au  dit  lieu  de 
Basle  par  l'ordonnance  de  mon  dit  seigneur,  monseigneur  son 
mareschal  et  les  gens  de  son  conseil,  pour  cesle  cause.  Et  fut 
fait  le  dit  inuentoire  au  dit  lieu  de  Basle,  le  xiiij*  jour  de  juil- 
let mil  iiij"  vint  et  six. 

Et  premièrement. 

Vng  chappel  d'or  garny  de  dix  fermaulx,  dont  les  cinq  sont 
garniz  de  six  balaiz  et  vne  grant  amaraude  ou  millieu,  et  les 
cinq  autres  garniz  de  cinq  amaraudes.  Cinq  troiches  de  perles. 
En  chascune  troiche  trois  perles  et  vng  dyament  pointu  ou 
millieu  des  dites  perles.  Et  en  chascun  des  diz  fermaulx  dessus 
diz  a  vng  balay  ou  millieu.  Et  fault  en  deux  des  diz  termaulx 
trois  arriaraudes.  It<^m  cinq  grans  florons  seruans  au  dit  chap- 
pel, faisans  coronne,  garniz,  chascun  floron,  de  quatre  balaiz, 
quatre  amaraudes.  Au  dessus  de  chascun  floron  vne  troiche  de 
perles,  chascune  de  trois  perles,  et  vng  diament  ou  millieu.  Et 
au  dessoubz  du  derrain  balay  a  vne  troiche  de  perles  de  quatre 
perles  et  vng  diament  ou  millieu,  et  deux  autres  perles  au 
cousté  du  dit  balay.  Et  au  plus  bas  des  diz  florons  a  six  diamens 
à  pointe,  assis  trois  à  trois,  et  cinq  autres  peliz  florons,  garniz 
de  quatre  balaiz,  vne  amaraude  ou  millieu.  Et  au  plus  hault  des 
diz  florons  a  ti'ois  perles.  Pesant 

cinq  mars  iij  onces  demie,  comprins  le  borrelet. 

*  Item  vng  hanap  d'or  couuert,  garny  d'un  saphir  au  dessus 
du  dit  couuercle  et  de  six  perles  au  tour.  Et  est  le  dit  hanap 
armoié  aux  armes  de  monseigneur  le  duc  Phelippe,  père  de 
feu  ma  dame  dWusterriche.  Et  est  le  dit  hanap  poinssonné  à 
bei'bis  et  à  marguerites.  Pesant  trois  mars  cinq  onces  demie. 
Pour  ce,  iij""  v  demie. 

Item  vne  haguiere  d'or  garnie  au  plus  hault  d'un  saphir  et  de 
cinq  petites  perles  autour.  Et  est  la  dite  haguiere  poinssonnée 
de  hommes  sauuaiges.  Pesant  deux  mars  quatre  onces.  Pour 
ce,  ij"  iiij'. 

Item  vng  grant  fermail  d'or,  Duquel  a  ou  millieu  vng  her- 

I.  Fol.  I,  V. 


—  200  - 

mite,  vne  angle  deuont  lui,  et  au  dessus  du  dit  hermite  a  vne 
chieure.  Et  est  garny  le  dit  fermail  de  quatre  saphirs,  trois 
balaiz  et  de  six  troiches  de  perles,  trois  à  trois,  de  trois  perles. 
Pesant^  deux  onces  dix  escallins.  Pour  ce,  ij°  x  esc. 

Item  vne  eschappe  d'or  garnie  de  quarente  cinq  balaiz  et  de 
quarente  quatre  saphirs  et  de  vint  et  cinq  amaraudes,  comme 
aussi  de  deux  cens  soixante  et  sept  perles  et  de  soixante  et 
onze  sonnectes  d'or.  Pesant  vint  deux  marcs  deux  onces 
demie,  comprins  le  tixur.  Pour  ce,  xxij"  ij°  demie. 

2  Item  vng  coulier  d'or  garny  de  seze  fermilles  d'or,  dont  les 
huit  sont  garniz  chascun  d'un  balay  et  de  huit  perles,  les  autres 
huit  garniz  chascun  de  vng  saphir  et  huit  perles.  Pesant  vng 
marc  deux  onces.  Pour  ce,  j"  ij°' 

Item  vng  aultre  coulier  d'or  garni  de  dix  fermilles,  les  cinq 
garniz  de  troiz  balaiz,  vng  saphir  ou  millieu,  et  trois  troiches 
de  perles,  trois  à  trois,  et  les  cinq  autres  garniz  de  trois 
saphirs,  vng  balay  ou  millieu,  et  de  trois  troiches  de  perles, 
trois  à  trois.  Et  fault  en  l'un  des  diz  fermaulx  vng  saphir. 
Pesant  trois  mars  trois  onces.  Pour  ce,  iij""  iij». 

Item  deux  pièces  d'or  en  façon  de  coulier  garny  de  vint  et 
sept  grenas,  de  dix  neuf  amaraudes  et  de  quatre  vins  et  treze 
perles.  Pesant  vng  mar  demi.  Pour  ce,  j™  demi. 

Item  vng  fermail  d'or  garni  de  quatre  balaiz,  une  angle  ou 
millieu  ;  en  sa  poiterine  vng  saphir  quarré  et  huit  perles,  deux 
à  deux,  assises  chascune  entre  deux  balaiz.  Pesant  quatre»  onces 
cinq  escallins.  Pour  ce,  iiij'  v  esc. 

3 Item  vng  grant  fermail  d'or  garny  ou  millieu  d'un  gros  dia- 
ment  à  pointe  et  quatre  perles  entour,  de  doux  balaiz  et  de 
deux  saphirs  et  de  quatre  troiches  de  perles,  chascune  troiche 
quatre  à  quatre,  et,  ou  millieu  de  chascune  troiche  vng  petit 
diament  à  pointe.  Pesant  trois  onces  quinze  escellins.  Pour 
ce,  iij°  XV  escellins. 

Item  vng  autre  fermail  d'or  garny  de  trois  balaiz,  vng  saphir 
ou  millieu  et  deux  perles  et  vng  oysel  esmaillie  de  noir.  Pesant 
deux  oncOv^.  Pour  ce,  ij'. 

][^m  vng  autre  fermail  d'or  en  façon  de  roses,  garny  d'un 


1.  If, es  mots  suivants  biffés  :]  dix  escallins.  Pour  ce. 
a.  l'^ol.  a,  r*. 
3.  loi.  a,  V. 


-  201  — 

saphii'  ou   millieu,   vng  balay   dessus   et  cinq  perles.   Pesant 
deux  onces.  Pour  ce,  ij". 

Item  vng  autre  fermail  d'or  garny  de  trois  saphirs  et  trois 
perles  et  vng  balay  ou  millieu.  Pesant  vne  once  treze  escellins. 
Pour  ce,  j'  xiij  escellins. 

^  Item  vng  autre  fermail  d'or  garni  d'un  balay  ou  millieu,  vng 
saphir  dessus,  et  cinq  perles.  Et  est  assise  la  dite  pierre  sur 
une  fleur  esmaillie  de  blanc.  Pesant  vne  once  demie.  Pour 
ce,  j"  demie. 

Item  vng  autre  fermail  d'or  gariiy  d'un  balay  ou  millieu  et 
cinq  perles  autour.  Et  y  peut  lettres  m  et  y.  Pesant  vne  once 
sept  escellins.  Pour  ce,  j"  vij  escellins. 

Item  vng  autre  fermail  d'or  qui  est  en  façon  de  roses,  garny 
ou  millieu  d'un  gros  diament  à  pointe,  trois  balaiz  et  trois 
perles.  Pesant  vne  once  sept  escellins.  Pour  ce  j°  vij  escellins. 

Item  vng  autre  fermail  d'or,  ouquel  a  ou  millieu  vne  dame 
esmaillie  de  blanc,  tenant  deuant  elle  vne  amaraude,  vng  balay 
et  cinq  perles  entour.  Pesant  dix  huit  escellins  ou  enuiron. 
Pour  ce,  xviij  escellins  ou  enuiron. 

2  Item  vng  autre  fermail  d'une  serainne  garnie  de  deux  balaiz, 
vne  grosse  perle  ou  millieu  et  six  perles  entour,  assises  deux  à 
deux.  Et  a  la  dite  serainne  vng  ch^ppel  en  sa  teste.  Pesant 
deux  onces.  Pour  ce,  ijo. 

Item  vng  autre  fermail  d'or  fait  d'un  charderenail  assiz  sur 
une  branche,  garni  d'un  balay  et  vng  saphir  et  trois  perles. 
Pesant  vne  once  deux  escellins.  Pour  ce,  j"  ij  escellins. 

Item  vng  autre  fermail  d'or  fait  d'un  mouton  esmaillie  de 
blanc,  garni  d'un  balay.  vne  grosse  perle  et  deux  petites. 
Pesant  vne  once  douze  escellins.  Pour  ce,  j"  xij  escellins. 

Item  vng  petit  bracelet  d'or  garni  de  neuf  petiz  fermilles,  les 
quatre  garniz  de  trois  amaraudes  et  vng  saphir,  et  les  cinq 
autres  garniz  de  deux  grenas,  trois  grains  d'amaraudes  et  de 
six  petites  perles  entour.  Pesant  seze  escellins.  Pour  ce, 

xvj  escellins. 

•'^Item  vng  petit  chappel  de  perles  à  deux  mordans  d'or. 

Item  deux  mars  de  perles  enuelopez  en  vng  drapper  scellé. 


I.  Fol.  3,  T' 
a.  Fol  3,  V 
3.  Fol.  4,  r», 


^  202  — 

Item  vne  robe  de  drap  de  laynne  bleu,  seumé  de  chappellez 
plain  de  roses,  faiz  de  brodure  en  pluseurs  lieux,  enrechiz  de 
perles  de  pluseurs  sortes  et  de  compas  fait  de  brodure  de 
perles.  Et  n'est  mie  la  dite  robe  escheuée. 


La  chambre  des  comptes  de  Dijon,  dépositaire  du  testament 
de  Catherine,  décida  de  délivrer  aux  légataires  copie  des 
clauses  /es  concernant. 

1428  (n.  st.),  10  janvier!. 

Le  X*  jour  de  januier  m  cccc  xxvij,  en  la  chambre  des 
comptes,  où  estoient  monseigneur  d'Authume,  chancellier, 
messire  Anthonne  de  Thoulongeon,  mareschal,  les  seigneurs 
de  Viilarnoul  et  de  Villers,  conseilleis  et  chambellans  de 
monseigneur  le  duc,  sire  Jehan  Chovsat,  maislre  G-  Courtot^ 
D.  MareschoA,  J.  de  Velerij,  J .  de  No'ident  et  Mahiet  R^gnault, 
a  esté  délibéré  sur  le  fait  du  testament  de  f^^ue  madame  Kathe- 
rine de  Bourgoingne.^  jadis  duchesse  û'Austeriche,  cui  Dieu 
pardoint,  par  lequel  elle  a  fait  et  constitué  monseigneur  le  duc 
son  neueur  pour  héritier  seul  et  pour  le  tout,  etc.,  que,  vfu  le  dit 
testament  estant  en  la  chambre  des  comptes  et  mis  ou  coffre 
du  trésor,  grosse  et  scellé,  etc.,  donné  le  ij^  jour  de  januier 
m  cccc  XXV  (1426,  n.  st.),  pour  le  bien  de  mon  dit  seigneur  et 
acquitter  lame  de  ma  dite  feue  dame  sa  tante,  Ton  lieuera  et 
baillera  en  la  chambre  des  diz  comptes  les  clauses  des  dons  et 
legaz  fais  par  la  dite  feue  dame  à  ceulx  qu'elle  a  donné  et  légué, 
nommez  et  declairez  ou  dit  testament,  touteff'ois  que  les  léga- 
taires, et  chascun  d'eulz,  les  requerroient  et  qu'ilz  en  auront 
mandement  de  mon  dit  seigneur  pour  en  paiez  et  contentez, 
etc. 


I.  Livre  des  mémoires,  fol.  ix  xx  ix  (ly}),  r".  —  En  marge:  Pourlefait  du 
testament  de  feue  madame  à.'' Austcriche . 


—  203 


Voyage  de  Pierre   le  Watier  à  Montbéliard  pour  payer  les 
Allemands  qui  étaient  au  service  de  Catherine. 

1428  (n.  st.),  5-28  février  1. 

Au  dit  maistre  Estienne  Armeniery  Pierre  le  Vauthier  et 
Anthoine  Borne,  demourant  à  Salins,  la  somme  de  soixante 
six  frans  quatre  gros  et  demi  qui  deue  leur  estoit  en  la  manière 
qui  s'ensuit,  c'est  assauoir  :  Au  dit  maistre  Estienne  xxviij 
frans  pour  les  despens,  gaiges  et  salaires  de  lui,  ses  gens  et 
cheuaulx,  d'auoir  esté,  par  l'ordonnance  de  monseigneur  le 
chancellier,  des  Vadans  à  Besançon,  pour  d'illec  aler  à  vne 
journée  qui  se  deuoit  tenir  au  lieu  de  Montbeliart  au  xv"  jour 
de  januier  m  cccc  xxvij.  laquelle  fut  continuée  jusques  au 
XV*  jour  de  feurier  ensuigant,  où  il  a  vacqué,  tant  en  alant  au 
dit  Besançon  comme  pour  son  retour  au  dit  Vadans,  trois  jours 
entiers,  commençans  le  xj^jour  du  dit  mois  de  januier,  et  pour 
retourner  du  dit  Besançon  au  dit  lieu  de  Montbeliart,  auec  et 
en  la  compaignie  de  monseigneur  de  Traues,  mareschal  de 
Bourgoingne,  et  autres  gens  du  conseil  de  mon  dit  seigneur,  à 
la  journée  du  dit  xV  de  feurier,  pour  illecques  besoingner  pour 
le  fait  des  diz  pays  de  Bourgoingne  et  d'Aleniaigne,  où  il  a 
vacqué,  tant  en  alant,  besoingnant,  retournant  par  Salins 
deuers  mon  dit  seigneur  le  chancellier  pour  faire  son  rapport, 
comme  pour  son  retour  ou  dit  Besançon,  par  vnze  jours  en- 
tiers, commençans  le  xiiij"  jour  d'icellui  mois,  ainsi  a  vacqué  en 
tout  xiiij  jours,  qui  est,  pour  vn  chascun  des  diz  jours,  deux 
frans.  Et  au  dit  Pierre  le  Watier,  xxxj  frans  xvij  solz  vj  de- 
niers tournois  qui  deuz  lui  estoient,  c'est  assauoir  :  xxiiij  frans, 
en  oultre  et  par  dessus  ses  gaiges  ordinaires,  pour  les  des- 
pens et  salaires  de^  lui,  son  varlet  et  deux  cheuaulx,  pour 
son  voyaige  de  esire  aie,  par  l'ordonnance  que  dessus,  de 
Dijon  à  Salins,  deuers  le  trésorier  d'illec.  pour  receuoir  de  lui 
mil  frans,  pour  icellui  argent  porter  au  dit  lieu  de  Montbeliart 


I.  Fol.  iiij  XX  xij,  v 
a.  Fol.  iiij  ^^x  xiij,  r» 


-  204  — 

à  la  journée  dessus  dicte,  pour  faire  certains  paiemens  à  plu- 
seurs  gentilz  hommes,  damoiselles  et  autres  gens  du  pays 
d'Alemaigne,  pour  le  fait  du  testament  de  feue  ma  dame  d'Aus- 
teriehe,  cm  Dieu  pardoint,  ouquel  voyaige  il  a  vacqué  tant  en 
auoir  conduit  la  dicte  finance  du  dit  Salins  à  Montbeliart, 
seiournant  illecques  pour  la  cause  que  dessus,  soy  en  retour- 
nant par  Salins  deuers  le  dit  monseigneur  le  chanceliier  pour 
parler  à  lui  de  ce  qui  auoit  esté  besoingnie  en  ceste  matière, 
comme  pour  son  reiour  au  dit  Dijon,  par  xxiiij  jours  entiers, 
commeiiçans  le  \^  jour  du  dit  mois  de  feurier,  ou  dit  an^  et 
fenissant  le  xxviij"  jour  d'icellui  mois  ensuigant,  qui  est,  pour 
vng  chascun  des  diz  jours,  vint  solz  tournois.  Item  qu'il  a  paie 
comptant  à  vng  homme  de  cheual  pour  auoir  porté  de  Dijon  au 
dit  Salins  enuiron  iij*"  frans,  en  monnoye,  pour  parfaire  la  dicte 
somme  de  mille  frans,  et  pour  son  retour  ij  frans  ^  Item, 
samblablement  il  a  paie  à  deux  autres  hommes  de  cheual  qui 
ont  conduit  en  son  compaignie  la  dicte  somme  de  mille  frans, 
en  niant  de  Baulmes  au  dit  Montbeliart,  par  marchie  fait  à 
eulx,  xviij  gros.  Item  qu'il  a  encores  paie  à  deux  autres  hom- 
mes de  cheual  qui  ont  pareillement  aidie  a  conduire  le  dit 
Pierre  et  vne  partie  du  dit  argent  des  le  dit  Montbeliart,  en 
retournant  jusques  au  dit  Besançon,  ij  frans.  Item  qu'il  a  paie 
pour  papier  et  parchemin  pour  minuer  et  grosser  les  quittances 
qui  2  ont  esté  nécessaires  à  faire  le  paiement  dessus  dit,  v  ij  solz 
vj  deniers  tournois  ;  et  qu'il  a  paie  encores  à  trois  clercs  du  dit 
Montbeliart,  pour  leurs  peine  et  salaire  d'auoir  escript,  minué 
et  grosse  trois  lettres  en  parchemin  contenant  traittie  et  accort 
fait  au  dit  Montbeliart,  à  la  dicte  journée,  entre  les  gens  de  mon 
dit  seigneur  et  ceux  du  duc  d'Austeriche,  ij  frans -^  Ainsi  mon- 
tent les  dictes  parties  à  la  dicle  somme  de  Ixvj  frans  iiij  gros 
demi.  Lesquelles  parties  sont  plus  à  plain  contenues  et  declai- 


I.  [Ce  qui  sviit  est  ajouté  de  la  même  étrilure  dans  l'interligne  et  en 
marge  :|  A  Antoine  Borne,  demorant  a  Salins,  vj  frans  demi  pour  auoir 
mené  sur  deux  mules,  en  la  compaignie  dudit  /'irrre  UViZ/Vr.  des  le  dit 
Salins  jusciues  au  dit  Montbeliart,  les  dlz  milU"  frans  pour  faire  le  dit 
paiement. 

•2.  Fol.  iiij  XX  xiij,  v». 

3.  [Ce  qui  suit  est  biffé  :]  Et  au  dit  Anthoinc  Borne  vj  frans  demi  pour  ses 
despens,  peines  et  salaires  d'auoir  mené,  ou  dit  mois  de  feurier,  auec  le 
dit  Pierre  le  Watier,  du  dit  Salins  à  Montbeliart,  sur  deux  mules,  la  dicte 
somme  de  mil  frans,  comprins  en  ce  son  retour  au  dit  Salins. 


-  205  — 

rées  en  vng  roole  de  parchemin  au  dessoubz  duqijf3l  est  escript 
le  mandement  de  mon  dit  seigneur,  donné  le  darrenier  jour  de 
feurier,  ou  dit  an  mil  cccc  xxvij,  cy  rendu,  ouec  quittance  des 
diz  maistre  Etienne  Armenier  ei  Pierre  le  Watier,  des  sommes 
par  eulx  paiées,  contenant  affirmacion  au  regard  de  leurs 
voyaiges,  d'auoir  vacqué  en  iceulx  par  le  temps  dessus  declairé, 
et  quant  aux  menues  parties  contenues  en  la  quittance  du  dit 
Pierre  le  Watier,  il  ailirme  icelles  auoir  paies  et  aussi  quit- 
tance du  dit  Anthoine  Borne  et  cerlifficacion  du  dit  monsei- 
gneur le  mareschal  sur  le  paiement  des  ij  frans  baillies  aux 
trois  cleics  dessus  diz.  Pour  ce,  Ixvj  Irans  iiij  gros  demi. 


10* 


Voyage  de  Pierre   le  Watier  et  de  Jean  Sardon  à  Montbé- 

liard  pour  recevoir  certains  comptes  du  domaine  alsacien 

de  Catherine. 

1428  (n.  st.),  19  mars-3  avril  i. 

Au  dit  Pierre  le  Watier,  clerc  commis  à  Faudicion  des 
comptes  de  monseigneur  le  duc  à  Dijon,  la  somme  de  trente^ 
Tng  franc  deux  gros,  qui  deuz  lui  estoient,  c'est  assauoir  dix 
neuf  frans  pour  deux  voyaiges  qu'il  a  fais,  lui  ij"  et  deux  che- 
uaulx,  l'un,  des  Dijon  à  Montheliart,  pour  veoir  et  oir  auec 
maistre  Jehan  Sardon,  conseillier  de  mon  dit  seigneur,  cer- 
tains comptes  des  officiers  de  recepte  et  autres  des  coulez  de 
Ferrette  et  d'Auxay,  du  temps  et  au  viuant  de  feue  ma  dame 
d'Austerriche,  cui  Dieu  pardoint,  où  il  a  vacqué  par  seze  jours 
entiers,  commençans  le  xix'"jour  de  mars  m  cccc  xxvij  et  fenis- 
sant  au  iij' jour  d'auril  ensuigant,  et  l'autre  voyaige  dez  le  dit 
Dijon  à  Authume,  deuers  mon  dit  seigneur*  le  chancellier,  pour 
lui  faire  son  rapport  de  ce  qui  auoit  esté  fait  et  besoirignie  au 
dit  Montheliart  sui'  ce  que  dit  est,  où  il  a  vacqué  trois  jour's 
entiers,  commençans  le  ix""  et  fenissans  le  xj*  jours  du  dit 
mois  d'aui'il,  comprins  en  ce  son  retour  en  son  hostel,  en  oultre 
et  par  dessus  ses  gaiges  ordinair'es,  qui  est,  pour  vng  chascun 
des  diz  jours,  vint  solz  toui'nois.  Item,  que  le  dit  Pierre  a  paie 


I.  B,  i639,  fol.  iiij  "x  xiij,  v». 
a.  Fol.  iiij  ^^  xiiij,  r°. 


—  206  — 

pour  les  despens  d'un  cheual  qui  a  porté  des  Dijon  au  dit 
Montbeliart  et  rapporté  au  dit  Dijon  pluseurs  comptes,  regis- 
tres, papiers  et  autres  escriptures  touchans  le  lait  des  diz 
comptes,  par  les  seze  jours  dessus  diz,  au  pris  de  six  blans 
par  jours,  font  deux  frans.  Item,  pour  le  louaige  du  dit  cheual, 
par  le  dit  temps,  par  jour,  ij  gros,  font  ij  frans  viij  gros.  Item, 
pour  les  despens  et  salaires  de  quatre  conipaignons  qui  ont 
conduit  et  mené,  en  alant  de  Baulmes  au  dit  Montbeliart,  ledit 
Pierre,  ensamble  les  diz  comptes  et  papiers,  ij  frans.  Item, 
pour  les  despens  d'un  homme  qui  est  venu  au  dit  Montbeliart, 
auec  le  dit  Pierre,  au  dit  Dijon,  qui  a  apporté  sur  son  cheual 
partie  de  certain  argent  qui  illec^  auoit  esté  laissie  par  le  dit 
Pierre  des  le  quinziesme  jour  de  feurier  mil  cccc  xxvij  ^,  pour 
paier  les  legaz  de  feue  ma  dicte  dame  d'Austerriche,  et  pour 
son  retour  au  d'il  Montbeliart,  iij  frans.  Item,  pour  les  despens 
et  salaire  d'un  messaige  qui  a  aporlé  lettres  closes  de  par  mes- 
seigtjeurs  du  conseil  a  Dijon,  du  dit  Montbeliart  deuers  les 
bourgois  et  habitans  de  Basle,  louchant  le  fait  des  joyeaulx  de 
feue  ma  dicte  dame,  et  pour  sou  retour,  ij  frans.  Et  a  vng  autre 
messaige,  pour  auoir  porté  autres  lettres  de  par  les  diz  maistre 
Jehan  Sardon  et  Pierre  le  Watier,  du  dit  Montbeliart  à  Beau- 
fort,  deuers  le  conte  Jehan,  vi  gros.  Pour  ce,  paie  au  dit 
Pierre,  pour  la  cause  que  dessus,  par  vertu  des  lettres  patentes 
de  mon  dit  seigneur  sur  ce  faicles,  données  à  Dijon  le  xviij» 
jour  d'auril  mil  cccc  xxviij  après  Pasques,  cy  rendues,  auec 
quittance  du  dit  Pierre  le  Vautier,  par  laquelle  il  alîerme  en  sa 
conscience  auoir  vacqué  es  diz  deux  voyaiges,  par  les  temps 
dessus  diz,  et  aussi  auoir  paie  les  dictes  parties,  montans  xij 
frans  ij  gros,  aux  personnes  et  pour  les  causes  dessus  declai- 
rées,  i-equise  par  les  dictes  lettres,  xxxj  fians  ij  gros. 


11» 


Philippe  le  Bon  ordonne  aux  gens  des  comptes  de  Dijon  d'al- 
louer en  la  dépense  des  comptes  de  Mahiet  Regnault,  les 
paiements  faits  au  à  J'aire  par  celui-ci  pour  l'exécution  dés 
dispositions  renfermées  dans   le  testament  de  Catherine  de 


1.  Fol.  iiij  XX  xiiij,  v 

2.  i4aS,  II.  si. 


—  207  - 

Bourgogne^  moyennant  qu'il  rapporte  :  1°  la  présente  ordon- 
nance ;  2"  les  quittances  des  légataires;  3°  les  clauses  du 
testament  vérijiées  par  la  chambre  des  comptes  ;  4"  les  cer- 
tifications des  arrangements  intervenus  ou  à  intervenir 
avec  les  légataires  pour  la  réduction  des  legs,  délivrées  par 
la  chambre  des  comptes  pour  les  légataires  de  Bourgogne  et 
par  Pierre  le  Watier  pour  les  légataires  d'Allemagne. 

Dijon,  1428,  18  avril. 

En  exécution  de  cette  ordonnance,  le  receveur  général  rend 
compte  du  paiement  des  legs  faits  à  Vérène  de  liodersdorf 
Vérène  Truchsess  de  Mûlinen,  Agne.  femme  de  Jean  Ruellin. 
Isabelle  de  Sainte-Croix-en  Plaine  {quittances  du  23  février 
1428,  n.  st.J,  aux  héritiers  de  Jean  ^Simonin,  à  ceux  de  Jean 
Couthault  [quittances  du  15  JévrierJ,  à  Guillaume  Griveau 
{quittance  du  1"'  Jévrier). 

Le  receveur  général  rtnd  également  compte  de  diverses 
sommes  payées  en  exécution  de  plusieurs  lettres  patentes  de 
Philippe  le  Bon,  savoir  :  sommes  léguées  par  Catherine  de 
Bourgogne  à  sa  filleule  Catherine,  femme  de  Jean  Gueniot 
{lettres  patentes  du  16  janvier  1428,  n.  st.)  et  à  Berthelot 
Lambin  (lettres  patentes  du  20  janvier)  ;  somme  donnée  par 
Catherine  de  Bourgogne  au  seigneur  dWuthume  {lettres  de 
Catherine  du  27  décembre  1425  ;  lettres  patentes  du  duc  du 
^3  décembre  1427J  ;  sommes  dues  à  Hugues  Briot  à  différents 
titres,  fournitures  à  la  maison  de  Catherine,  somme  payée 
par  lui  comme  caution  de  Catherine,  somme  léguée  par  Cathe- 
rine (lettres  patentes  du  16  janvier  1428),  voyage  en  Alsace 
avec  Jacques  de  Villers  et  autres,  par  ordonnance  du  maré- 
chal de  Bourgogne,  pour  les  comptes  du  domaine  de  Catherine, 
et  traduction  de  ces  comptes  d' allemand  en  français,  voyage 
en  Hollande,  Zélande  et  Hongrie  pour  le  duc  de  Bourgogne 
{lettres  patentes  perdues  par  jeu  le  maréchal   de  Bourgogne). 

•  Deniers  paiez  par  le  dit  receueur  gcneial,  tant  pour  l'acquit 
du  testament  de  leue  ma  dame  Katherine  de  Bourgoingne, 
jadiz  duchesse  d'Austerriche,  contesse  de  Ferrettes  et  dWuxay, 


I.  B,  i639,  fol.  xlv,  r. 


-  208  — 

tante  de  mon  dit  seigneur  le  duc,  par  vertu  des  lettres  patentes 
d'icellui  seigneur,  cy  rendues,  dont  la  teneur  est  cy  après  es- 
cripte,  comme  autrement  pour  le  fait  de  feue  ma  dicte  dame,  en 
la  manière  cy  après  declairée  ^ 

Phelippe,  duc  de  Bourgoingne,  conte  de  Flandres,  d'Artois 
et  de  Bourgoingne,  palatin,  seigneur  de  Salins  ei  de  Matines, 
à  noz  amez  et  feaulx  les  gens  de  noz  comptes  à  Dijon,  salut  et 
dileccion.  Comme  feue  noslre  très  chiere  et  amée   tante   dame 
(Katherine )^^  de  Bourgoingne,  jadiz   duchesse   d'Ausierriche, 
cui  Dieu  pardoint,  ait  par  son  testament  et  (en  sa)^  darreniere 
voulenté  fait  pluseurs  legas  pieux,  comme  anniuersaires,  messes, 
suffraiges  et  autres  prières  et  oroisons  dire,   faire   et  célébrer 
pour  le  remède  et  salut  de  son  ame,  aussi  à  pluseurs  ses  ser- 
uiteurs  et  familliers  ait  fait   pluseurs  autres   legaz,   ainsi   que 
par  son  dit  testament  puet  clerement  apparoir,  et  pour  ceste 
cause  soient  encores  deues  pluseurs  sommes  de  deniers,   pour 
ce  est  il  que  nous,  ces  choses  considérées,  et  que  nous  voulons 
acquitter  en  ce  que  dit  est,  comme  héritier  do  feue  nostre  dicte 
tante.  Et  pour  ce  entériner  et  acomplir  entièrement  sa    bonne 
voulenté  et  ordonnance,  comme  raison  est,  voulons  et  expres- 
sément vous   mandons  que   tout  ce  qui,  pour  ceste  cause,  est 
desia  et  sera  paie  par  nostre  amé  et  féal  conseilltr  et  receueur 
f!:eneva[  de  Bourgoingne  Mahiet  Regnault   vous  passez   et  al- 
louez en  la  despense  de  ses  comptes  et  rabatez  de  sa  recepte, 
sans  aucun  contredit  ou  difficulté,  en  rapportant,  auec  ces  pré- 
sentes, sur  ce  quittance  souttisant  des   paiemens   qui   à   cestè 
cause  ont  esté  et  seront  faiz,  auec  les  clauses  du  testament  de 
nostre  dicte  feue  tante,  sur  chascune  partie  qui  ainsi  aura  esté 
ou  sera  paiée  par  no>tre  dit  receueur  gênerai,  verilïiées  chascune 
des  dictes  clauses  en  la  chambre  de  nos  diz  comptes  et  certiflica- 
cion  d'iceulx  gens  de  noz  comptes  sur  les  trailtie  et  composicions 
qu'ilz  feront  auec  les  legatoires  des  marches  de  Bourgoingne,  et, 
au  regart  des  legatoires  des  debtes  des  '  marches  d'Alemaigne, 
certilficacion  de  Pierre  le  Vautier  ou  de  cellui  qui  sera  ordonné, 
sur  les  traittiez  et  composicions  faiz  à   eulx    tant   seulement. 


I.  [Eu  marge,  d'une  autre  écriture  de   la   nu'me  époque  :]  Paiement  tou- 
chant le  fait  du  testament  de  madame  d' Ouste  riche. 
a.  Ecrit  au-dessus  du  mot  :  Marguerite,  qui  est  bifle. 

3.  Ecrit  au-dessus  de  la  ligne. 

4.  Eol.  xlv,  v°. 


—  209  — 

Non  obstant  qaelxconques  rnandomens  ou  dellenses  ad  ce  con- 
tiaires.  Donné  en  nostre  ville  de  Dijon  le  xviij*  jour  d'auril 
après  Pasques,  l'an  de  grâce  nnil  quatre  cent  vint  et  huit.  Ainsi 
signé  :  Par  monseigneur  le  duc,  à  vosire  relacion,  T.  Bones- 
seau. 

Gollatio  facta  fuit  originali  hic  retento  et  reddito  por  audito- 
rem  huius  compoti  xija  lebruarii  m°  cccc  xxviij»^  Per  me 
[Signé  :]  J.  Gueniot  [Parai)he]  et  me  [Signé  :]  C.  Courtot  [Pa- 
raphe]. 

A  damoiselle  Fraigne  de  Rodestot,  fille  de  messire  Henry  de 
Rodestot,  cheualier,   chastellain   de   Anguestein,  jadiz    femme 
de  chambre  de  feue  ma  dame  Katherine  de  Bourgoingne,   du- 
chesse d'Austerriche,  cui    Dieu   pardoint,   la    somme   de  neuf 
vins   trois   frans  six  solz  huit  deniers  tournois,  monnoie  cou- 
rant, pour  et  en  lieu  de  la  somme  de   iij''  florins   ({ue    feue   ma 
dicte  dame  lui  a  donnez  et  ordonnez  estre  bailliez  et  deliurez  par 
son  testament  et  darreniere  voulenté,  pour  les  causes  et  en   la 
manière  plusaplain  declairez  en  icellui   testament  de  ma  dicte 
dame  estant  en  la  chambre  des  comptes  de  mon  dit  seigneur  à 
Dijon.  Pour  ce,  paie  à  elle,  par  vertu  des  dictes  lettres  patentes 
rendues  cy  dessus,  ensamble  la  clause  du  dit  testament  verif- 
fiée  en  la  dicte  chambre  des  cotTiptes,  semblablement  cy  rendue, 
auec  certifficacion   de  Pierre   le    Watier,  commis  à  faire  cer- 
tains paiemens  à   pluseurs  officiers   et  seruiteurs  de  feue  ma 
dicte  dame,  pour  et  à  cause  de  son  dit  testament,  faite  le  darre- 
nier  jour  de  mars  mil  cccc  xxvij  2,   seruans   cy  et  aux  autres 
parties  ensugantes,  et  quittance  de  la  ditte  Fraigne  de  Rodes- 
tot  faite  le  xxiij*  jour  de  f'eurier  m  cccc  xxvij  (1428,  n.  st.),  par 
laquelle  elle  quitte,  de  sa  pure  et  libérale  voulenté,  mon  dit  sei- 
gneur et  les  ayans  cause  de  lui  des  diz  iij''  florins  pour  la  dicte 
somme  de  ix^-^  iij  frans  vj  solz  viij  deniers  -K 


1.  1429,  n.  st. 

2.  i4a8,  n.  st. 

3.  En  marg^e,  do  trois  écritures  difrérentcs  de  la  inômo  époque:  Clause 
facte  super  donaciouibus,  etc.,  luerunl  exlracte  in  cauiera  c'onii)olorum 
de  dicto  teslamento  et  scribuntur  in  vno  rotuio  pergameni.  hic  reildito, 
signato  per  nos  clcricos  canicre  coni[)olorun»,  seruicnli  hic  et  pro  aliis 
l)artibus  sequentibus,  eciani  in  conipolo  sc«|uciili,  et  solucione  pUiriuni 
siniiliuni  parciuni.  —  Solucio  legatoruni  in  islo  capitule  declaratoruni 
scripta  est  a  tergo  litteraruni  dicli  testanienli.  —  Constat  per  diclaui 
certifficacionera  seruienteni  hic  et  pro  v  parlibus  sequentibus. 

14 


—  210  — 

^  A  damoiselle  dicle  la  petite  Fraigne,  fille  de  Jehan  dit  Dapi- 
Jer^,  escuier,  demourant  à  Luthebourg,  jadiz  femme  de  cham- 
bre de  feue  ma  dicte  dame  d'Osterriche,  la  somme  de  huit  vins 
six  frans  treze  solz  quatre  deniers  tournois,  pour  et  en  lieu  de 
la  somme  de  trois  cens  florins  que  feue  ma  dicte  dame  lui  a 
donnez  et  ordonnez  eslre  bailliez  et  deliurez  par  son  testament 
et  darreniere  voulenté,  pour  les  causes  deciairées  ou  dit  testa- 
ment. Pour  ce,  paie  à  elle,  par  vertu  des  dictes  lettres  patentes, 
dont  cy  deuant  est  faite  mencion,  comme  parla  dicte  cerliffica- 
cion  du  dit  Pierre  le  Watier  et  la  dicte  clause  d'icellui  testa- 
ment, puet  apparoir,  par  quittance  d'icelle  faite  les  diz  jour  et 
an,  cy  rendue,  par  laquelle  elle  quitte  semblablement  mon  dit 
seigneur  et  ses  hoirs  des  diz  iij<=  florins  pour  la  dicte  somme  de 
viijxx  vj  francs  xiij  solz  iiij  deniers  tournois. 

A  Agne,  femme  de  Jehan  Rulin  de  Saintte  Croix  en  Alemai- 
gne,  jadiz  (femme  de  chambre  et)^  semante  de  feue  ma  dame 
d'Austerriche,  la  somme  de  quarante  vng  franc  treze  solz 
quatre  deniers  tournois,  monnoie  courant,  pour  et  en  lieu  de 
la  somme  de  cent  florins,  que  feue  ma  dicte  dame  lui  a  sembla 
blement  donnez  et  ordonnez  estre  bailliez  et  deliurez  par  son 
dit  testament  et  darreniere  volunté,  desquelz  c  florins  la  dicle 
Agne  a,  de  sa  propre  et  pure  voulenté,  quitté  et  quitte  mon  dit 
seigneur  et  ses  hoirs,  pour  les  diz  xlj  frans  xiij  solz  iiij  deniers, 
comme,  par  quittance  d'icelle  Agne  faite  le  dit  xxiij'  jour  de 
feurier,  ou  dit  an  mil  cccc  xxvij,  cy  rendue,  et  aussi  parla  dicle 
certifficacion  du  dit  Pierre  le  Vautier  et  la  dicte  clause  du  dit 
testament  puet  apparoir.  Pour  ce,  payé  à  elle,  par  vertu  des  let- 
tres patentes  de  mon  dit  seigneur,  dont  declaracion  est  faite  cy 
deuant,  xlj  frans  xiij  solz  iiij  deniers  tournois. 

^  A  la  petite  Ysabel  de  Saintte  Croix  en  Auxay,  niepce  de  la 
ditte  Agne;:;,  jadiz  semante  de  feue  ma  dame  d'Austerriehe,  la 
somme  de  seze  frans  treze  solz  quatre  deniers  tournois,  pour  et 
en  lieu  de  la  somme  de  cinquante  florins,  que  feue  ma  dicte 
dame  lui  a  semblablement  donnez  et  ordonnez  estre  bailliez  et 
deliurez  par  son  dit  testament,  ainsi  que  par  quittance  d'icelle 
ïsabel  faite  le  vint  et  tioisyme  jour  de  ieui'ier,  ou  dit  an  mil 


I.  Fol.  xlvj,  r'. 

a.  C'est-à-dire  Triichscss  ou  sénéchal. 

3.  Ecrit  au-dessus  de  la  lijfiie. 

4.  Kol.  xlvj.  v°. 


—  211  — 

cccc  vint  et  sept,  cy  rendue,  et  aussi  par  la  dicte  certifficacion 
du  dit  Pierre  le  Vautier  et  clause  d'icellui  testament,  dont  cy 
dessus  est  touchie,  puet  apparoir.  Desquelz  1  florins  elle  a 
quittie  et  quitte  mon  dit  seigneur  et  ses  hoirs,  de  sa  pure  et 
libérale  voulenté,  pour  la  dicte  somme  de  seze  frans  treze  soiz 
quatre  deniers  tournois.  Pour  ce,  payé  à  elle,  pai-  vertu  des  let- 
tres patentes  de  mon  dit  seigneur,  rendues  cy  deuant,  xlij  frans 
viij  solz  iiij  deniei-s  tournois. 

A  Marguerite,  femme  de  maistre  Andrie  Lami,  suer  ger- 
mame  de  feu  messire  Jehan  Simonin,  prestre,  jadiz  secrétaire 
et  chappellain  de  feue  ma  dicte  dame  d'Austerriche,  et  k  Perre- 
not  Monnier,  tuteur  et  curateur  de  Jehannot,  iilz  de  feu 
Richarde,  suer  germaine  de  Marguerite  et  de  feu  le  dit  messire 
Jehan  Symonin,  héritiers  en  tout  du  dit  delTunct,  la  somme  de 
vint  et  cinq  frans,  pour  et  en  lieu  de  cinquante  frans  que  feue 
ma  ditte  dame  donna  et  ordonna  estre  bailliez  par  son  dit  tes- 
tament et  darreniere  voulenté  au  dit  messire  Jehan  Symonin. 
Lesquelz^  héritiers  ont,  de  leur  propre  et  pure  voulenté,  quitté 
et  quittent  mon  dit  seigneur  et  ses  héritiers  des  diz  1  frans, 
pour  la  dicte  somme  de  vint  et  cinq  frans,  comme  par  quittance 
des  diz  Marguerite  et  Perrenot  Monnier  faite  le  quinziesme 
jour  de  feurier  mil  cccc  xxvij,  ensamble  cerliflicacion  de  mes- 
sire Hugue  Briot,  prestre,  demourant  à  Beaufort,  iadiz  chan- 
cellier  de  feue  ma  dicte  dame,  faille  le  xxvij"  jour  de  mars,  ou 
dit  an,  seruant  cy  et  à  la  partie  ensuigant,  par  laquelle  il  appert 
que  les  dessus  diz  sont  heiiiiers  du  dit  feu  messire  Jehan 
Symonin,  cy  rendue,  et  aussi  par  la  dicte  certifficacion  de 
Pierre  le  Watier  et  la  clause  du  dit  testament  cy  deuant  décla- 
rée, puet  plus  aplain  apparoir.  Pour  ce,  paie  aux  dessus  diz, 
par  vertu  des  lettres  patentes  de  mon  dit  seigneur,  dont  men- 
cion  estfaitte  cy  deuant,  la  dicte  somme  de  xxv  frans. 

A  Perrin  et  Pernette,  frère  et  suer,  ent!"ans  de  Petremant 
CouUhault,  de  Trestondans,  héritiers  en  tout  et  pour  le  tout 
de  feu  Jehan  Couthault^  leur  frère,  jadiz  clerc  de  cliappelle  de 
feue  ma  dicte  dame  d'OsterricJie,  comme  par  la  cerliflicacion 
du  dit  messire  Hugue  Briot,  rendue  en  l'article  précédant,  puet 
apparoir,  la  somme  de  dix  frans,  monnoye  courant,  pour  et  en 


I.  Fol.  xfvij,  r». 


—  212  — 

lieu  de  la  somme  de  vint  frans  que  feue  ma  dicte  dame  âLÂus- 
terric/ie,  a  donnez  et  ordonnez  estre  bailliez  pour  vne  foiz  au 
dit  feu  Coutkault,  pour  les  causes  contenues  ou  dit  testament. 
Pour  ce,  payé  aus  diz  héritiers,  par^  vertu  des  lettres  patentes 
de  mon  dit  seigneur  declairôes  cy  deuant,  par  quittance  d'iceulx 
héritiers  faitte  le  xv*  jour  de  feurier  m  cccc  xxvij,  cy  rendue, 
par  laquelle  ilz  ont  quittie  et  quittent,  de  leur  propre  et  libérale 
voulenté,  mon  dit  seigneur  et  ses  hoirs  des  diz  vint  frans, 
pour  la  dicte  somme  de  x  frans,  comme  par  la  dicte  cerliffica- 
cion  du  dit  Pierre  le  Vautier  et  la  dicte  clause  d'icellui  testa- 
ment, dont  cy  dessus  est  faitte  mencion,  puet  apparoir. 

A  Guillaume  Griueau,  jadiz  secrétaire  de  feue  ma  dicte  dame 
d'Osterriche,  la  somme  de  trante  liures  tournois,  monnoie  à 
présent  courant,  pour  et  en  lieu  de  la  somme  de  cinquante 
liures  tournois,  que  feue  ma  dicte  dame  lui  a  donnez  et  laissiez 
par  son  dit  testament,  pour  les  causes  contenues  en  icellui. 
Pour  ce,  payé  à  lui,  par  vertu  des  lettres  patentes  de  mon  dit 
seigneur,  dont  cy  dessus  est  faitte  mencion,  et  par  quittance 
du  dit  Guillaume  Griueau  faitte  le  premier  jour  de  feurier  mil 
cccc  xxvij,  cy  rendue,  comme  par  la  dicte  clause  d'icellui  tes- 
tament puet  apparoir,  la  ditte  somme  de  xxx  liures  tournois, 
en  laquelle  le  dit  Guillaume  Griueau  a  esté  condempné  en  vne 
amende  par  messeigneurs  du  conseil  et  des  comptes  de  mon  dit 
seigneur  à  Dijon,  pour  certain  cas  declairé  ou  liure  des  causes 
de  la  dicte  chambre  des  diz  comptes,  de  laquelle  condempnacion 
est  faitte  mencion  au  doz  de  la  dicte  quittance  d'icellui  Jehan 
Griueau,  soubz  le  saing  manuel  de  Jehan  Gueniot,  auditeur 
d'iceulx  comptes.  De  laquelle  somme  de  trante  liures  tournois 
le  dit  receueur  gênerai  fait  recepte  cy  deuant  ou  chappitre  de 
reccpte  commune,  fol.  (xxv°)-. 


1.  Fol.  xlvij,  v°. 

2.  [On  lit  au  loi.  xxv,  r"  :  |  De  Giiillaunu'  (iritieaii,  ]aA\/.  socrclairo  de  fexie 
ma  (lame  lu  duchesse  dMj/.s/tvr/c/jc,  cui  Dieu  pardoint,  par  In  main  de 
l'hi'liberl  le  Guix  de  J'roinpdcnaulx,  demoraul  à  (Jhalon,  son  pleine  en 
ceslc  partie,  la  sonune  de  trante  liures  tournois  pour  vne  amende  par  lui 
deue  en  la(|uelle  il  a  esté  eondempne  par  messeij^neurs  de  la  chambre  du 
conseil  de  mon  dit  seigniHir  a  Dijon.  Pour  c«\  paie,  par  lettre  du  dit  Màhit-t 
JiegnniiU  l'aille  le  pi-emier  j»)Mr  de  Icuimim'  mil  cccc  xx  vij.  xxx  liures  tour- 
nois. 

flin  marg'c  •.)  (]orri|4'itiu' iii  compoto  /'.  Ci)lii'i\  recephMM»  explettoruni 
eamere  coiisilii  linilomm  ad  \  Itimam  decendiris  ccccxxn  ij.  folio  xxiiij,  in 
([uo  capit  tliclos  xxx  IVancos  in  expensis  pro  denuriis  per  euni  reddilis  et 
u«)ii  ri'ceptis. 


-  213  — 

*  A  Jehan  Gueniot,  auditeur  des  comptes  de  monseigneur  le 
duc  de  Dourgoingne  à  Dijon,  et  à  Katherine,  sa  femme,  la 
somme  de  cent  frans,  laquelle  somme  feue  ma  dicte  dame 
(ÏAusterriehe,  par  son  testament  et  ordonnance  de  derreniere 
voulenté,  a  ordonné  à  la  dicte  Katherine ,  sa  filleule,  pour  vne 
foiz,  pour  consideracion  des  plaisirs  et  seruices  que  Marie, 
mère  d'icelle  Katherine,  lui  a  faiz  à  son  norrissement  et 
depuis,  en  maintes  manières,  et  mesmoment  pour  considera- 
cion de  ce  que  la  ditte  Katherine  est  filleule  de  feue  ma  dicte 
dame  à' Ans  ter  riche.  Pour  ce,  paie  au  dit  Jehan  Gueniot  et 
Katherine,  sa  femme,  par  vertu  des  lettres  patentes  de  mon  dit 
seigneur  données  à  Dijon  le  xvj*  jour  de  januier  m  cccc  xx  vij, 
cy  rendues,  ensamble  la  clause  especial  du  dit  testament  de 
feue  ma  dicte  dame  sur  le  dit  don  de  cent  frans  extraitle  et  col- 
lacionnée  en  la  chambre  des  diz  comptes  et  quittance  des  diz 
Jehan  Gueniot  et  sa  dicte  femme  à  ce  seruans,  c  frans. 

A  maistre  Berthelot  Lambin,  de  Dijon,  clerc,  jadiz  secré- 
taire de  feue  ma  dicte  dame  d'Austerriche,  la  somme  de  dix 
fi'ans,  que  feue  ma  dicte  dame  lui  a  donnez  et  léguez  par  son 
dit  testament  et  ordonnance  de  darreniere  voulenté,  pour  con- 
sideracion des  peines  et  seruices  que  le  dit  Berthelot  lui  a  faiz, 
tant  en  auoir  esté  auec  Jehan  Gueniot,  auditeur  des  comptes 
de  mon  dit  seigneur  à  Dijon,  qui,  par  l'ordonnance  d'icellui 
seigneur,  fut  enuoyé  à  Gray,  pour  oïr  les  comptes  des  gens  de 
recepte  d'icelle  feue  ma  dame,  comme  ou  fait  de  son  office. 
Pour  ce  payé  à  lui,  par  vertu  des  lettres  patentes  de  mon  dit 
seigneur  sur  ce  faittes,  données  à  Dijon  le  xx*  jour  de  januier 
m  cccc  xxvij-,  cy  rendues,  auec  la  clause  especial  du  testament 
de  feue  ma  dicte  dame,  extraitte  et  collationnée  en  la  chambre 
des  diz  comptes  et  quittance  du  dit  Berthelot. 

A  monseigneur  d'Aut hume,  cheuallier,  chancellier  de  mon  dit 
seigneur,  la  somme  de  quatre  cens  frans,  monnoye  royal  à 
présent  courant,  que  feue  ma  dicte  dame  d'Austerriche,  par 
ses  lettres  données  soubz  son  seel  le  xxvij' jour  de  décembre 
mil  cccc  xxv,  adreçans  à  Roolin  de  Machij,  trésorier  de  Salins, 
lui  a  donné,  pour  les  bons  et  aggreables  seruices  par  lui  à  elle 
faiz  en  ses  besoingnes  et  affaires  et  deuers  mon  dit  seigneur. 


1.  Fol.  xlviij,  r°. 

2.  Fol.  xlviij,  v°. 


—  214  - 

ou  temps  passé,  en  deduccion  et  rabat  de  ce  que  le  dit  tréso- 
rier de  Salins  pouoit  deuoir  à  feue  ma  dicte  dame  à  cause  de 
l'assignacion  de  deux  mille  frans,  laquelle  monseigneur  luifit, 
en  mil  cccc  vint  et  deux,  sur  la  reuenue  d'icelle  saulnerie,  à 
prandre  et  auoir  chascun  an  en  jcelle  *.  Pour  ce,  paie  à  lui,  par 
vertu  des  lettres  patentes  de  mon  dit  seigneur  le  dutî  sur  ce 
faittes,  données  en  la  ville  de  Leyde  en  Hollande,  le  xiij"  jour 
de  décembre  mil  cccc  vint  et  sept,  adressans  à  son  dit  receueur 
gênerai,  cy  rendues,  auec  les  dittes  lettres  de  leue  ma  dicte 
dame  cy  dessus  declairées,  et  quittance  du  dit  seigneur  d'Aw- 
thume  faitte  le  xx^  de  décembre,  ou  dit  an  mil  cccc  xxvij,  requi- 
ses par  icelles  lettres,  iiij"  frans. 
2  A  messire  Hugues  Briot,  de  Beaufort,  prestre,  la  somme  de 
huit  vins  frans,  monnoye  à  présent  courant,  qui,  de  son  con- 
sentement, gré  et  voulenté,  lui  ont  esté  ordonnez  estre  bailliez 
et  deliurez  par  mon  dit  seigneur  et  par  ses  lettres  patentes  sur 
ce  faictes,  données  à  Dijon  le  xvj"  jour  de  januier  mil  cccc  xxvij, 
pour  les  causes  et  en  la  manière  cy  après  escriptes.  C'est 
assauoir  iiij^x  xv  frans  pour  la  vendue  de  dix  queues  de  vin  du 
creu  de  Geurey  en  Soonois  par  lui  achetez  de  ses  propres 
deniers,  lesquelles  ont  esté  despensées  en  l'ostel  de  feue  ma 
dame  cVAusteriche,  cui  Dieu  pardoint,  au  lieu  de  Gray,  comp- 
tées par  les  estroes  de  la  despense  d'icellui  hostel  sur  le  xxvij' 
jour  d'aoust  mil  cccc  xxiiij.  Item  xlviij  frans  pour  la  vendue  de 
huit  beufz  gras  pour  la  cuise  et  despense  du  dit  hostel,  comptés 
par  les  dictes  estroes,  qu'il  fîtadmener  de  son  hostel  à  Beau- 
fort,  et  furent  tauxez  chascun  yj  frans,  ainsi  que  de  ces  deux  par- 
ties puet  plus  aplain  apparoir  par  deux  certifficacions  de  Estart 
de  Ville,  lors  maistre  d'hostel,  et  Guillaume  Griueau,  jadiz 
clerc  des  olficea  de  feue  ma  dicte  dame,  données  le  iij'' jour  de 
feurier  m  cccc  xxv^.  Item  1  florins  d'or  que  le  dit  messire  Hugue 
auoit  paie,  pour  feue  icelle  dame,  à  {Manchz  de  Lietenol),  son 
chastellain  de  Maisonval  (en  déduction  de  ij*"  florins •*),  depuis 
son  trespas,  comme  respondant  qu'il  en  estoit  pour  elle  et  à  sa 
requeste,  comme  par  quittance  et  certifficacion  du  dit  chastel- 
lain faite  le  iiij'jour  de  juing  m  cccc  xxvij,  et  par  certifficacion 


1.  N  P  A.,  X,  2»,  B,  b,  p.  66. 
a.  Fol.  xlix,  r». 

3.  1426,  n.  st . 

4.  Les  mots  entre  parenthèses  sont  écrits  au  dessus  de  la  lig:ne. 


—  215  — 

de  messire  Henry  de  Rodestor^  cheuallier,  et  du  dit  Estart  de 
Villetj,  faite  le  x'  jour  de  feurier  m  cccc  xxvj^,  puet  apparoir. 
Et  1  frans  que  feue  ma  dite  dame  lui  a  donnez  par  son  tpsta- 
raent  et  darreniere  voulenté,  comme  de  ce  appert^  par  la  clause 
du  dit  testament  extraitte  en  la  chambre  des  comptes  à  Dijon 
le  xvj"  jour  de  januier  m  cccc  xxvij  ^.  Et  depuis  ce  que  dit  est,  le 
dit  messire  Hugues  Briot  a,  par  l'ordonnance  et  commande- 
ment de  feu  monseigneur  de  Thoulonjon,  jadiz  mareschal  de 
Bourgoingne  et  des  gens  des  chambres  du  conseil  et  des 
comptes  d'icellui  seigneur  à  Dijon,  vacqué  es  marches  d'Ale- 
maigne,  enuiron  six  sepmaines,  es  faiz  des  comptes  de  feue  ma 
dite  dame,  après  le  trespas  d'icelle,  en  auoir  iceulx  translatez 
de  thioiz  en  francois,  en  la  compaignie  de  monseigneur  de  Vil- 
lers  et  autres  des  gens  et  officiers  de  mon  dit  seigneur''*.  Et 
aussi  a  depuis  esté  par  deuers  mon  dit  seigneur  en  ses  pais  de 
Hollande  et  Zellande  (et  semblablement  es  païs  de  Hongrie  et 
ailleurs),  pour  le  bien  de  lui  et  de  ses  seignouries,  à  ses  fraiz 
et  despens.  Desquelles  choses  il  n'a  aucunement  esté  recom- 
pensé, se  non  toutesuoyes  de  la  somme  de  ij'=  frans  à  lui  ordon- 
née estre  paiez  par  mon  dit  seigneur  en  recompensacion  d'au- 
cunes des  choses  dessus  dites,  dont  à  feu  mon  dit  seigneur  le 
mareschal  furent  bailliez,  ou  dit  païs  de  Hollande,  lettres 
patentes  de  mon  dit  seigneur,  pour  les  baillier  au  dit  messire 
Hugue  Briot,  ou  païs  de  Bourgoingne,  lesquelles  lettres  ont 
esté  perdues  par  icellui  feu  mareschal,  comme  tout  ce  est  plus 
aplain  spécifié  et  declairé  es  dictes  lettres  patentes  de  mondit 
seigneur  le  duc.  Pour  ce,  paie  à  lui,  par  vertu  des  dictes  lettres, 
cy  rendues,  ensamble  les  lettres  et  certifficacions  dont  cy  des- 
sus est  faitte  mencion,  et  quittance  d'icellui  messire  Hugues, 
par  laquelle  il  quitte  mon  dit  seigneur  et  ses  hoirs  de  tout  ce 
que,  pour  les  causes  et  parties  declairéos  es  dictes  lettres,  le  lui 
pourroit,  ou  temps  auenir,  (aucune)-'  chose  demander,  et  aussi 
promet  et  oblige  lui  et  ses  hoirs,  que,  se  le  mandement  des  diz 


1.  1427,  n.  st. 

2.  Fol.  xlix,  v. 

3.  1428,  n.  st.  [En  marg-e  :]  Caueatiir  super  soluciono  dictorum  Vy  flore- 
norum,  quod  isti  1  florcni  soluti  pcr  dicluin  doiniuum  //.  Briot  deducau- 
tur,  etc. 

4.  V.  ci-dessus,  6°,  voyage  de  la  commission,  142O,  juil.-aoùt. 

5.  Au-dessus  de  la  ligne. 


-  216  — 

ij'  frans,  dont  cy  dessus  est  touchie,  venoit  en  ses  mains,  il  le 
portera  et  rendra  en  la  chambre  des*  comptes  à  Dijon,  pour  ce 
que  d'icellui  ne  se  entent  doresenauant  aidier,  en  quelque  ma- 
nière que  ce  soit,  et  de  tout  le  contenu  en  icellui  renunce  entiè- 
rement au  prouffit  de  mon  dit  seigneur,  ayans  toutes  les  choses 
contenues  es  dictes  lettres  patentes  ores  et  pour  le  temps  aue- 
nir  aggreables.  La  dicte  somme  de  viijxx  frans. 


12° 


Tentative  de  Goyage  de  Jacques  de  Villers  et  d'Etienne  Armé- 
nien à  Bâle  pour  le  rachat  des  joyaux. 

1428,  14-27  mai  2. 

•^  A  lui  la  somme  de  quarante  deux  frans  que  messire  Anthoine 
de  Thoulonjon,  seigneur  de  Traues  et  de  la  Bastie,  gouuerneur, 
capitaine  gênerai  et  mareschal  de  Bourgoingne,  et  les  gens  des 
chambres  du  conseil  et  des  comptes  ordonnez  ez  diz  duchie  et 
conté  de  ■'  Bourgoingne,  par  leurs  lettres  données  à  Dijon  le 
xj"  jour  de  juing  mil  cccc  xx  viij,  lui  ont  ordonné  et  tauxé 
pour  ses  gaiges,  salaires  et  despens  de  quatorze  jours  entiers, 
commençans  le  xiiij*  jour  de  may,  ou  dit  an,  et  fenissant  conti- 
nuelment  ensuigant,  qu'il  a  vacquez  à  estre  aie  de  son  hostel 
au  lieu  de  Besançon  pour  d'illec  aler,  par  l'ordonnance  de  mes 
diz  seigneurs,  à  Basle,  pour  appoinctier  auec  les  bourgeois  et 
habitans  du  dit  lieu,  sur  le  fnit  et  rachat  de  certains  joyeaulx 
de  feue  ma  dame  d'Austeric/ie,  cui  Dieu  pardoint,  qui  par  elle, 
à  son  viuant,  furent  bailliez  et  engaigiez  es  mains  des  diz  de 
Basic,  auquel  lieu  de  Basle  le  dit  messire  Jaques  de  Villers 
n'a  point  esté  pour  doubte  de  estre  prins  et  empeschie  d'aucuns 
Alemans  qui  lors  se  tenoient  sur  les  champs,  combien  (jue, 
par  certain  messaige,  icellui  messire  Jaques  et  maistre  Es- 
tienne  Armenier  estant  auec  lui,  aient  escript  aus  diz  de  Basle 


I.    Fol.  1,  r*.   |En    marj;-e  :]   Caiicalur  <iuod,  si  diclum  inandaraeiitura 
rcperiliir.  sit  iiullias  valoris. 
a.  H,  iO'3(),  loi.  iiij  "x  xvj,  i". 
3.  .lacciucs  do  Villers. 
4-  Fol.  iiij  ""  xvj.  V. 


—  217  - 

sur  la  matière  dessus  dicte,  ouquel  voyaige  il  a  vacqué,  tant 
en  alant  de  Dijon  au  dit  Besançon,  seiournant  illecques 
pour  attendre  et  auoir  la  cerlaineté  du  fait  et  comune  des  diz 
Alemens^  afin  de  sauoir  se  lui  et  le  dit  maistre  Estienne  pour- 
roiont  passer  plus  auant,  comme  pour  la  deliurance  du  mes- 
saige  qu'ilz  enuoyerent  du  dit  Besançon  ou  dit  Basle,  pour  la 
cause  dessus  dicte,  et  pour  son  retour,  par  les  diz  xiiij  jours 
Pour  ce,  et  rend  cy  le  dit  receueur  gênerai  les  dictes  lettres  et 
quittances  du  dit  seigneur  de  Villers  contenant  assercion  d'auoir 
vacqué  les  jours,  pour  la  cause  et  en  la  manière  que  dessus, 

xlij  frans. 


13' 


Jacques  de  Villers  et  Guy  Gelenier  attendent  à  Montjustin 
une  réponse  des  Bâlois  au  sujet  des  joyaux. 

1428,  entre  le  29  juillet  et  le  11  août  K 

A  messire  Jaques,  seigneur  de  Villers,  la  somme  de  soixante 
quinze  frans,  monnoye  à  présent  courant,  qui  deuz  lui  estoient 
pour  vint  cinq  jours  entiers,  tous  incluz,  qu'il  a  vacquez  pour 
les  besoingnes  et  affaires  de  mon  dit  seigneur,  c'est  assauoir  : 
douze  jours,  commençans  le  xij*'  jour  de  juing  darrenement 
passé  et  fenissant  le  xxiij'  jour  d'icellui  mois  ensuigant,  pour 
estre  venuz  de  son  hostel  de  Villers  à  Dijon,  deuers  monsei- 
gneur de  Traues,  mareschal  de  Bourgoingne,  d'illec  estre  aie 
au  lieu  de  Lure  à  vne  journée  qui  illcc  se  deuoit  tenir  entre 
les  gens  de  mon  dit  seigneur  et  ceulx  de  monseigneur  d'^4«s- 
terriche  ,  et  treze  jours,  commençans  le  xxix*jourdu  dit  mois 
de  juillet  et  fenissant  le  xj*"  jour  d'aoust  ensuigant,  qu'il  a 
semblablement  vacquez  en  auoir  esté  de  son  dit  hostel  de  Vil- 
lers, en  la  compaignie  du  dit  monseigneur  le  mareschal,  mes- 
sire Guy  d'Amanges,  bailli  d'Amont,  et  malsive  Jehan  Sardon, 
au  lieu  de  Lwre,  pour  illecques  besoingner  auec  le-  bailli  de 
Ferrettes  et  autres,  pour  le  bien  des  pais  et  contez  de  Bour- 
goingne,  de  Ferrettes  et  d'Auxay,  et  ne  se   tint  point  la  jour- 


1.  B,  i63g,  fol.  cvj,  r°. 

2.  Fol.  cvj,  v°. 


-  218  - 

née  au  dit  lieu  de  Lure  pour  l'empeschement  de  certaine  course 
que  les  gens  du  conte  de  Fribourg  firent  lors  es  diz  païs  de 
Ferrettes  et  d'Auxay,  et  ou  dit  voyaige,  seiourna  le  dit  mes- 
sire  Jaques  de  Villers,  tant  au  dit  lieu  de  Monjustin,  en  atten- 
dant response  de  certaines  lettres  enuoyées  à  ceulx  de  Basle, 
pour  le  fait  du  rachat  des  joyaulx  de  feue  madame  à' Austerri- 
che,  oui  Dieu  pardoint,  comme  pour  son  retour  en  son  dit  hos- 
tel,  parles  diz  treze  jours  entiers,  pour  vng  chascun  desquelz 
vint  et  cinq  jours  dessuz  diz,  mon  dit  seigneur  le  mareschal  et 
les  gens  des  chambres  du  conseil  et  des  comptes  de  mon  dit 
seigneur  à  Dijon  lui  ont  ordonné  et  tauxé  la  somme  de  trois 
frans,  ainsi  que  par  leurs  lettres  sur  ce  faictes  le  xxvj^  jour  du 
dit  mois  d'aoust  mil  cccc  xxviij,  cy  rendues,  puet  apparoir,  auec- 
ques  quittance  du  dit  seigneur  de  Villers  contenant  affirma'îion 
d'auoir  vacqué  par  le  temps  et  en  la  manière  que  dit  est, 

Ixxv  frans. 

*  A  mnistre  Guy  le  Gelenier,  licencié  en  lois,  conseillier  et 
aduocat  fiscal  de  monseigneur  le  duc,  la  somme  de  quarante 
huit  frans  pour  ses  ga  ges  de  vint  quatre  jours  entiers  qu'il  a 
vacquez.  c'est  assauoir  :  douze  jours,  commençans  le  xij' jour  de 
juing  mil  cccc  et  xxviij  et  fenissant  le  xxiij*  jour  d'icellui  mois 
ensuigant,  pour  estre  alez  au  lieu  de  Lure,  en  la  compaignie 
de  messire  Jaques,  seigneur  de  Villers,  à  vne  journée  qui 
illec  se  deuoit  tenir  entre  les  gens  et  officiers  de  mon  dit  sei- 
gneur et  pour  ses  besoingnes  et  affaires,  et  ceulx  du  duc  dMî/s- 
terriche,  et  xij  jours,  commençans  le  xxix'  jour  de  juillet  en- 
suigant et  fenissant  au  xij*  jour  d'aoust,  qu'il  a  semblablement 
vacquez  à  auoir  esté  de  son  hostel  de  Dijon,  en  la  compaignie 
de  monseigneur  le  mareschal  de  Bourgoingne,  du  dit  messire 
Jaques  de  Villers  et  antres,  au  «lit  lieu  de  Lure,  pour  illec 
besongnier  auec  le  bailli  de  Ferrattes  et  autres,  pour  le  bien 
des  pais  des  contez  de  Bourgoingne  et  de  Ferrâtes  et  à'Auxaii, 
et  ou  dit  voyaige  seiourna  le  dit  maistre  Guy  tant  au  lieu  de 
Montjustin,  en  attendant  la  response  de  certaines  lettres 
enuoiées  à  ceulx  de  Basic  pour  le  fait  du  rachat  des  joyaulx 
de  feue  ma  dame  d'Austerriche,  que  Dieu  pardoint,  comme 
pour  son  retour  en  son  dit  hostel,  par  les  diz  xij  jours,  pour  vng 


1.  R,  ir)4'5,  fol.  Ixxiij,  r* 


—  219  - 

chascun  desquelx  xxiiij  jours  ^  dessus  diz,  mon  dit  seigneur, 
par  ses  lettres  patentes  données  à  Dijon  le  xviij"  jour  de  juing 
mil  cccc  et  xxix,  lui  a  ordonné  et  tauxé,  oultre  et  par  dessus 
ses  gaiges  ordinaires  qu'il  a  et  prent  comme  aduocat,  deux 
frans.  Pour  ce  et  rent  cy  le  dit  receueur  gênerai  les  dictes 
lettres,  auec  quictance  d'icellui  maistre  Guy,  contenant  affîr- 
macion  en  sa  conscience  d'auoir  vacqué  et  seiourné  es  diz 
voiaiges  par  le  temps  et  en  la  manière  que  dit  est, 

xlviij  frans. 

14° 
Voyage  d'Henri  Valée  à  Bàle  pour  le  rachat  des  joyaux. 

1428,  6-28  octobres. 

A  messire  Henry  Valée,  cheuallier,  conseillier  et  chambel- 
lan de  monseigneur  le  duc  et  son  bailli  à' Anal,  la  somme  de 
soixante  six  frans,  monnoye  courant,  que  mon  dit  seigneur, 
par  ses  lettres  patentes  données  à  Dijonle  xiiij' jour  de januier 
mil  cccc  xxviij  ^,  lui  a  ordonné  et  tauxé  prandre  et  auoir  de  lui 
en  oultre  et  par  dessus  ses  gaiges  ordinaires,  pour  vint  deux 
jours  entiers  et  continuelz,  tous  inclux,  commençans  le  vj' jour 
d'ottobre  darrenement  passé,  qu'il  a  vacqué  à  estre  aie  au  lieu 
de  Dasle,  par  l'ordonnance  des  gens  de  la  chambre  du  conseil 
de  mon  dit  seigneur,  pour  le  fait  du  rachat  des  joyeaulx  de 
feue  ma  dame  d'Austerriche,  cui  Dieu  pardoint,  qui  est,  pour 
chascun  des  diz  jours,  trois  frans.  Pour  ce,  et  rend  cy  le  dit 
receueur  gênerai  les  dictes  lettres  et  quittance  du  dit  bailli 
contenant  assercion  d'auoir  vaccjué  ou  dit  voyaige  par  le  temps 
et  en  la  manière  que  dit  est,  Ixvj  frans. 


1.  Fol.  Ixxiij,  v. 

2.  B,  i63t),  fol.  cviij,  r". 
2.  1429,  n.  st. 


—  220  — 

15° 

Voyage  de  Jean  Sardon  à  Gray  et  à  Bâle  pour  le  même  motif. 

1428,  7-9;  12-27  octobre^ 

Au  dit  maistre  Jehan  Sardon  la  somme  de  cinquante  frans 
qui  deuz  lui  estoient  pour  les  causes  et  voiaiges  qui  s'ensui- 
gent.  C'est  assauoir,  pour  vng  voiaige  fait  par  le  dit  maistre 
Jehan,  commençant  le  vij"  jour  de  juing  mil  cccc  et  xxviij,  à 
estre  alez  de  son  hostel  de  Vezoul  au  lieu  de  Lures,  auec  mes- 
sire  Jaques  de  Villers  et  maistre  Guy  le  Gelenier,  pour  le  fait 
de  certaines  journées  qui  se  deuoient  tenir  avec  le  conte  Jehan 
de  Stierstain,  bailli  de  Ferrattes,  en  quoy  il  a  vacqué  deux 
jours  entiers.  Item,  pour  vng  autre  voiaige  par  lui  fait  de  son 
dit  hostel  de  Vezoul,  dont  il  partit  le  vij*  jour  d'octobre  ensui- 
gant  pour  aler  à  Gray,  deuers  monseigneur  le  mareschal  et  les 
gens  de  la  chambre  du  conseil  de  mon  dit  seigneur,  pour  le  fait 
de  certains  joyaulx  qui  feurent  à  feue  madame  d'Austerriche, 
que  Dieu  pardoint,  qui  estoient  en  gaige  au  lieu  de  Basle,  pour 
iceulx  aler  quérir,  ouquel  voiaige  il  a  vacqué,  comprins  son 
retour  en  son  dit  hostel,  par  trois  jours  entiers.  Item  pour  vng 
autre  voiaige  par  lui  fait,  commençant  le  xij'  jour  du  dit  mois 
d'octobre,  à  estre  alez  de  son  dit  hostel  de  Vezoul,  en  la  com- 
paigiiie  des  bailliz  d'Amont  et  d'Aual,  Pierre  le  Watier  et 
Jehan  de  Janly,  au  dit  heu  de  Basle,  pour  là  faire  le  rachat  des 
diz  joyaulx.  Ou  quel  voiaige  faisant,  seiournant  et  retournant 
en  son  dit  hostel,  il  a  vacqué  par  seze  jours  entiers  fenissans 
xxvij*  jour  du  dit  mois  incluz.  Item,  pour  \ng  autre  voiaige  fait 
par  le  dit  maistre  Jehan,  ou  dit  mois  de  nouembie  ensuigant, 
p;ir  l'ordonnance  du  dit  monseigneur  le  mareschal,  à  çstre  aie 
du  (lit  lieu  de  I^ure  à  vne  journée  illec  assignée  entre  les  gens 
et  officiers  de  mon  dit  seigneur  le  duc  et  ceulx  du  duc  d'Ai/5- 
terrlehe  sur  le  fait  et  entretenement  des  aliances  des  pays  de 
Bourgoingne  et  de  Ferrattes,  ouquel  voiaige  il  a  vacqué  vng 
jour  entier.  Et  pour  vng  autre  voiaige  par  lui  fait  de  son  hostel 

I.  H,  i6n,  fol.  Ixxij,  v°. 


-  221  - 

(le  Vezoulii  Montjustin,  par  deuors  mcsseigneurs  les  mar-es- 
chal  et  bailli  à' Amont,  pour  illec  conclure  ce  qui  csloit  à  faire 
d'une  journée  qui  se  deuoit  tenir  au  dit  lieu  de  Lure,  où  il 
vaqua  par  trois  jours,  commençant  ie  xxvj<=  jour  de  januier  cn- 
suigant.  Pour  vng  chascun  desquelx  jours  mon  dit  seigneur  le 
duc,  par  ses  hHtres  patentes  données  à  Dole  le  ix'^jourde  mars 
mil  cccc  et  xxviij,  kn  a  ordonné  et  tauxé  deux  frans  ouitre  et 
pardessus  ses  gaiges  ou  pensions  ordinaires.  Pour  ce,  et  rend 
cy  le  dit  receueur  les  dictes  lettres  et  quittances  du  dit  maistre 
Je/ian  contenant  assercion  d'auoir  vacqué  es  diz  voiaiges  pour 
les  causes  et  en  la  manière  que  dit  est,  1  frans. 


16° 


Les  conseillers  de  Philippe  le  Don  accréditent  auprès  des 
magistrats  de  Pâle  Jean  Sardon,  Pierre  le  Watier  et  Jean 
Girard  de  Jaîily,  chargés  de  régler  la  dette  de  Catherine 
envers  la  ville  et  de  retirer  les  joyaux  quelle  lui  avait  en- 
gagés. 

Gray,  1428,  12  octobre  i. 

A  honnorables  et  saiges  et  très  chers  seigneurs  et  grans 
amis  messire  Burcart  de  Rin^  maistre  bourgois,  et  le  conseil 
de  la  ville  de  Basle-. 

Honnorables  hommes  et  saiges  et  très  chers  seigneurs  et 
grans  amis,  nous  nous  recommendons  très  affectueusement  à 
vous  et  vous  plaise  sauoir  que,  de  par  nostre  très  l'edoublé 
seigneur,  monseigneur  de  Bourgoingne,  sont  à  présent  par 
deuers  vous,  messire  Guy,  seigneur  à.\\manges,  bailli  iV Amont, 
messire  Henry  Valée,  bailli  di'Aual  ou  conté  de  Bourgoingne^ 


1.  Arch.  Bîile-Ville,  Fiirsten,  B,  4,  i.  Bur^uiul.  Ilerzoylliiim.  Orij,--.  l*ai). 
Restes  du  cachet  rond  en  cire  rouge  qui  fermait  la  lettre.  —  Ilugue  IJriot 
accompagnait  les  commissaires.  A  messire  liagiws  h'riut,  chanoine  de 
l'eglise  colleg-ial  de  Bclfort,  qui  obtint  des  sauf/,  conduiz  pour  les  (.>llieiers 
d<î  mon  dit  seigneur  et  qui  alla  avec  les  amhassatleurs  pour  le  lail  du 
rachat  des  di/  joyaulx.  en  (fuoy  il  se  employa  très  grandement  et  dili- 
gemment. Pour  lesquelx  racheter  lui  lui  accordé  et  promis  (jue  s'il  se  em- 
ploioit  a  laire  auoir  bon  compte  des  arreraiges  deuz  à  cause  trieeulx 
joyaulx.  qu'on  lui  doni'oit,  pour  une  toi/,  la  somme  de  1  Iran/,  en  oubre 
des  di/  voiaiges  (lî,  i64r),  fol.  iiij  '<''  vij,  v°). 

2.  Ceci  est  au  verso. 


-  222  — 

cheualliers,  maistre  Jehan  Sardon,  conseilliers,  Pierre  le 
Wathier,  secrétaire,  et  Jehan  Girart  de  Jaulei/,  clerc  du  rece- 
ueur  gênerai  des  finances  de  nostre  dit  très  redoublé  seigneur, 
pour  veoir  et  sauoir  au  vray  ce  que  deuement  et  raisonnable- 
ment est  deu  par  nostre  dit  très  redoublé  seigneur  sur  les 
joyaux  et  gaiges  de  feue  nostre  très  redoublée  daine  ma  dame 
Katherine  de  Bourgoingne,  à  son  viuant  duchesse  d'Osterri- 
che,  dont  Dieu  ait  l'âme,  estans  en  voz  mains,  lesquelx  com- 
pétent et  appartiennent  à  nostre  dit  très  redoublé  seigneur, 
comme  vous  sauez,  et  pour  faire  le  payement  et  acquittement 
de  la  dite  debte  et,  pour  ce,  recouurer,  rauoir  et  apporter  par- 
deça,  au  protïit  de  nostre  dit  très  redoublé  seigneur,  les  diz 
joyaux,  comme  raison  est.  Si  vous  prions  et  requérons,  honno- 
rables  hommes  et  saiges  et  1res  chers  seigneurs  et  grans 
amis,  le  plus  acerles  que  faire  pouons,  de  par  nosire  du  très 
redoublé  seigneur  et  de  par  nous,  que,  auec  les  dessus  diz  gens 
de  nostre  dit  seigneur,  le  conte  Jean  de  Tierstain,  gouuerneur 
et  bailli  des  pays  de  Ferrattes  et  d'Aussay,  se  bonnement 
eslre  y  peut,  et  messire  Hugues  Briot,  conseiUier  de  nostre  dit 
seigneur,  vous  faicles,  ou  faictes  faire  par  voz  députez  ad  ce, 
bon  et  loyal  compte  de  la  dite  debte  et  en  receuoir  le  paiement 
doulcement  et  conuenablement  par  Varrelich  de  Fierdement, 
bourgoiz  et  marchant  à  Basle,  lequel  est  chargie  de  conduire 
le  dit  paiement,  et,  icellui  paiement  fait,  faire  rendre  et  rebti- 
tuer  aus  dites  gens  de  nostre  dit  Ires  redoublé  seigneur  yceulx 
joyaux,  ensemble  toutes  lettres  que  sur  ce  pouez  auoir  de  feue 
nostre  dite  très  redoublée  dame,  pour  le  tout  rapporter  par 
deuers  nosire  dit  1res  redoublé  seigneur,  comme  raison  est.  Et 
à  ce  ne  vous  plaise  faillir.  En  vous  y  acquittant  tellement  que 
nostre  dit  seigneur  ait  cause  de  le  recongnoistre  enuers  vous 
et  vous  en  doye  sauoir  bon  gré,  comme  il  en  a  en  vous  singu- 
lière confiance.  En  nous  adez  signiffiant  se  chose  vous  plaist 
que  faire  puissons  pour  i'acomplir  de  Ires  bon  cuer,  honnora- 
bles  hommes  et  saiges  et  très  chers  seigneurs  et  grans  amis, 
le  Saint  Esperit,  par  sa  sainte  grâce,  vous  ait  en  sa  benoile 
garde.  Escript  à  Gray  sur  Soonne  le  xij'  jour  d'octobre  mil 
cccc  xxviij. 

Les  gens  de  la  chambre  du  conseil  de  monseigneur  de  Bour- 
goingne ordonnez  en  ses  pays  de  Bourgoingne  et  de  Charro- 
loiz^  tous  vostres.  Gros  s. 


—  223  — 


17« 


Jean  Sardon,  Pierre  le  Watier  et  Jean  Girard  de  Janlij 
rachètent  les  joyaux  de  Catherine  engagés  à  Baie  et  à  Ole- 
man  Loste  de  Neuenhurg  sur  le  Rhin. 

1428,  22,  23  octobre  1. 

Deniers  puiez  comptans  par  le  dit  receueur  gênerai  pour  le 
rachat  de  certains  joyaulx  de  feue  ma  dame  Katherine  de  Bour- 
goingne,  iddiz  duchesse  d'Austerriche,  contesse  de  Ferrettes  el 
d'Au.iay,  cui  Dieu  pardoint,  tante  de  mon  dit  seigneur,  lesquelz 
joyeaulx  qui  estoient  es  mains  des  habitans  de  Bàsle  et  autres 
marchans  de  par  de  là.  Et  du  paiement  qui  sur  ce  a  esté  lait 
pour  le  rachat  d'iceulx  joyeaulx  la  déclaration  s'ensuit^  : 

A  messire  Broquart  du  lihin,  cheuallier,  maistre  de  la  cité 
et  aux  gens  du  conseil  de  Basle,  la  somme  de  quatre  mil  ciuq 
cens  douze  Irans  demi,  monuoye  à  présent  courant,  pour  la 
valeur  de  iij'"  huit  cens  florins  d'or  de  lîin,  qui  est  chascun  flo- 
rin le  pris  de  quatoze  gros  cinq  deniers  tournois,  qui  deue  leur 
estoit  pour  reste  de  plus  grant  somme  et  de  compte  et  accort 
fait  auec  eulx  par  nobles  seigneurs  messire  Guy  d'Amanges, 
cheuallier,  conseillier  et  chambellan  de  mon  dit  seigneur  et 
son  bailli  d'Amont,  messire  Henry  Valée,  aussi  conseillier  et 
chambellan  d'icellui  seigneur  et  son  bailli  d'Aual  ou  conté  de 
Bourgoingne,  maistre  Jehan  Sardon,  licencié  en  lois,  conseil- 
lier, Pierre  le  Watier  et  Jehan  Girard  de  Jauly,  olliciers  et 
seruiteurs  de  mon  dit  seigneur,  ambasseurs  et  commissaires 
en  ceste  partie  du  dit  seigneur,  auec  eulx  appeliez  Jehan  For- 
quet  de  Soppes,  chastellain  de  Beaufort,  et  messire  Hugues 
Briot,  prestre,  du  dit  lieu  de  Beaufort,  pour  prest  lait  par  les 


1.  B,  i6'59,  fol.  lii,  r°. 

2.  En  marge  de  deux  autres  écrilurcs  (A  el  15)  de  l'épixiue  :  A.  Uacliat  des 
joyaulx  de  leue  ma  dame  d'Aiisleriche.  — Mandaliim  ilomini  hie  retUlitum 
seruit  iu  parte  se(iuenti  eciam  eertillicacio  super  solueioni'  islaruin  par- 
eium  et  valore  islorum  Jlorenorum.  —  Locjualur  (luod  di'l)el  litleram  re- 
cepte  a  Johanne  de  Laschenal,  custode  jocaliuiu  domini,  super  reeepcione 
istorum  jocalium  requisitam  per  dictum  mandatum  ilomini.  —  B.  Hadia- 
tur  ob  deHeclum  litière  douiini  Johauuis  île  Laschenct  sujier  reeepcione 
diclorum  jt)calium,  prout  per  litleras  domini  ri'ciuirilur.  —  Tous  les  arti- 
cles suivants  soûl  en  ellet  rayés  jusqu'à  celui  coanuencjanl  par  les  mots 
à  Jehan  Forqiiet  exclus. 


—  224  - 

diz  bourgois  et  habitans  de  Basle  à  feue  ma  dame  Katherine 
de  Dourgoingne,  jadiz  duchesse  d'Austerriche,  contesse  de 
Ferrettes  et  d'Auxarj,  dairenement  trespassée,  cui  Dieu  par- 
doint,  tante  de  mon  dit  seigneur,  pour  secourir  à  ses  affai- 
res, pour  les  causes  et  en  la  manière  que  bien  aplain  est 
contenu  et  declairé  en  certaine  quittance  sur  ce  faicte  par  le  dit 
messire  Broquart  et  conseil  de  Basle  le  xxij*  jour  d'octobre 
mil  cccc  vint  et  huit,  comprins  en  ce  les  montes  et  arreraiges 
qui,  pour  occasion  du  dit  prest,  leur  pouoient  estre  deuz.  Pour 
laquelle  somme  de  iij™  viij''  florins  d'or  de  Rin,  les  diz  bourgois 
et  habitans  de  Basle  auoient  en  leurs  mains  pluseurs  meubles 
et  joyeaulx  de  feue  ma  dicte  dame  qui  par  elle  et  à  son  viuant 
furent  bailliez  et  mis  en  leurs  mains  pour  la  cause  que  dessus, 
qui  de  présent  appartiennent  à  mon  dit  seigneur,  dont  la  decla- 
racion  s'ensuit  : 

[Suit  la  déclaration,  dans  les  mêmes  termes  que  l'inventaire 
ci-dessus.]  ^  Ainsi  que  des  joyeaulx  dessus  diz  puet  plus  aplain 
apparoir  par  la  copie  et  double  de  l'inuentoire  d'iceulx  joyeaulx, 
lequel  inuentoire  est  en  la  chambre  deF  comptes  de  mon  dit  sei- 
gneur à  Dijon^,  ausquelz  bourgois  et  habitans  du  dit  lieu  de 
Basle  a  convenu  traittier,  accorder  et  besoingnier  selon  le  con- 
tenu de  certaines  lettres  obligatoires  escriptes  en  thieois,  que 
feue  ma  dicte  dame  d'Auster riche  leur  fist  à  son  viuant  pour 
occasion  du  dit  prest,  tant  pour  le  principal  comme  pour  les 
montes  et  arreraiges  dessus  diz,  qui  montent  à  la  dicte  somme 
de  iij'"  viij'=  florins  d'or,  les  vnes  données  le  mardi  après  la 


1.  Fol.  liiij,  r°. 

2.  En  marge,  d'une  autre  écriture  de  Tépoque  :  Les  deux  lettres  obliga- 
toires de  leuc  ma  dicte  dame  dWiislcrichc,  par  lesquelles  elle  cstoit  obligie 
aux  diz  bourgois  et  habitans  de  Jiasle.  lesquelles  sont  en  thiois,  ont  esté 
translatées  en  latin  en  deux  kaiers  de  papier  cy  rendus  et  aussi  rinucntoire 
des  diz  joieaulx  qui  est  en  thiois  seellé  de  leurs  seaulx  a  esté  translaté  en 
François,  dont  la  copie  en  parchemin  est  cy  rendue.  Et  les  originaulx  des 
dictes  lettres  obligatoires,  auec  le  dit  inuentoire  el  la  Iranslacion  eu  fran- 
çois  d'icellui  signé  de  Pierre  Vautier,  l'un  des  commissaires,  auec  vn 
autre  inuentoire  signé  dudit  7*i<îr/'e  Vautier  de  certains  joyeaulx  que  ont 
en  leurs  mains  les  religieuses  prieure  et  conuent  de  ^tenibault,  auec  la 
({uitlance  des  diz  de  lUisle  sur  le  paienienl  de  la  somme  contenue  en 
cesle  partie,  sont  mis  à  pari  ou  collVe  de  la  ciiamhre  ad  ce  ordonné  pour 
les  mettre  ou  trésor  de  mon  seigneur,  et  la  copie  de  la  dicte  quittance 
collacionnée  en  la  chambre  des  comi>les  auec  les  autres  lettres  et  cerlifli- 
cacions  ad  ce  seruans,  dont  en  ceste  partie  est  faicte  mencion,  sont  cy 
rendues  et  mises  auec  les  lettres  de  ce  présent  couiple. 


—  225  — 

Saint  Ambroise,  vj' jour  d'auril  auant  I^asques  mil  cccc  xxij  *  et 
les  autres  données  à  Ensiseherim  le  jeudi  auant  Noël  m  cccc 
xxiij.  Duquel  paiement  est  faicte  mencion  es  lettres  patentes 
de  mon  dit  seigneur  le  duc  sur  ce  faictes,  données  à  Chalon  1© 
xvj"  jour  de  nouembre  mil  cccc  xxviij,  cy  rendues,  ensarnble 
les  dictes  lettres  obligatoires  de  feue  ma  dicte  dume,  la  copie 
de  l'inuentoire  des  diz  joyeaulx,  la  dicte  quittance  des  diz 
bourgois  et  habiians  de  Basle,  dont  cy  dessus  est  faicte  men- 
cion, auec  certifficacion  des  diz  bailli  d'Amont,  d'Aual,  maistre 
Jehan  Sardon  et  Pierre  le  Vautier,  ambasseurs  et  commis  que 
dessus,  sur  le  paiement  et  deliurance  de  la  dicte  somme,  et  aussi 
certifficacion  de  messeigneurs  de  la  chambre  du  conseil  et  des 
comptes  de  mon  dit  seigneur  à  Dijon,  par  laquelle  ilz  certiffient 
que  faire  le  paiement  du  rachat  des  diz  joyeaulx  a  esté  par  eulx 
traittie  et  accordé,  en  la  présence  de  mon  seigneur  de  Traues, 
mareschal  de  Bourgoingne,  à  Varlic  Fredicquement'^,  mar- 
chant, demourant  au  dit  Basle,  de  faire  le  dit  paiement  du 
rachat  d'iceulx  joyeaulx  en  florins  de  Rin,  c'est  assauoir  chas- 
cun  florin  le  pris  de  quatorze  gros  cinq  deniers,  pour  ce  que  la 
monnoie  de  par  deçà  n'a  point  de  cours  au  dit  lieu  de  Basle,  et 
lettre  de  recepte  de  Jehan  de  Leschenal  dit  Bouloingne,  garde 
des  joyeaulx  d'icellui  seigneur,  sur  la  recepcion  d'iceulx,  lequel 
inuentoire  des  diz  joyeaulx,  les  certifficacions  des  diz  ambas- 
seurs et  gens  du  conseil  et  des  comptes  et  lettre  du  dit  Bou- 
loingne seruent  cy  et  à  la  partie  ensuigante.  Pour  ce,  pour  la 
valeur  des  diz  iij"  viij'^  florins  d'or,  au  dit  pris  de  xiiij  gros  v 
deniers  tournois  pièce,  font  la  dicte  somme  de 

iiij"  V  xij  frans  demi^. 

A  Jehan  Loste,  de  Neuchastel  sur  le  Rin,  et  à  Conrault  Hen- 

seng,  maistre  des  citoyens  du  dit  lieu  de  Neufchastel,  pour  et 


I.  i4a3,  n.  st. 

a.  Fol.  liiij,  v°.  —  Frilscheman? 

3.  [En  marge,  d'une  autre  écriture  de  l'époque  :]  Iste  ij"  partes  acolate 
ascendentes  ad  sunmiam  de  iiij"'  viij'  Ixviij  francoruni  xv  solidoruni  turo- 
nensium,  recapiunlur  post  foliuni  vijxx  et  j,  virtule  litière  recepte  Ju/umnis 
de  Leschenal  dit  lioloigne,  cuslodis  jocaliuin  doniini,  super  reeepcione 
jocalium  in  istis  duabus  parlibus  declaratoruin,  re(iuisite  per  niandatuni 
doniiui,  que  liltera  ponitur  in  Une  prime  ligancie  lillerarum  huius  com- 
poti  et  rémanent  ibi  omnes  alie  littere  cum  dicto  mandat©  seruiente  ad 
dictas  duas  partes,  de  quibus  lit  lacius  declaracio  a  lergo  in  capile  huius 
partis. 

15 


-  226  — 

en  nom  de  Agne  ditte  Rohertin,  jadiz  femme  de  feu  Oleman 
Loste,  frere  da  dit  Jehan,  et  lui  faisant  fort  en  ceste  partie  pour 
lui  et  la  dicte  Agne,  et  chascun  d'eulx,  tant  coniointtement 
comme  diuisement,  la  somme  de  trois  cens  cinquante  six  frans 
cinq  solz  tournois,  monnoie  à  présent  courant  ^  pour  la  valeur 
de  trois  cens  florins  d'or  de  Rin,  qui  est  chascun  florin  qua- 
torze gros  cinq  deniers  tournois,  qui  deue  leur  estoit  pour 
reste  de  plus  grant  somme,  par  trailtie  et  compte  fait  auec  les 
dessus  diz,  par  nobles  seigneurs  messire  Guy  d'Amdnges, 
cheuallier,  conseillier  et  chambellan  de  mon  dit  seigneur  et 
son  bailli  d'Amont,  mess'we  Henry  Valée,  cheuallier,  aussi  con- 
seillier ^  et  chatnbellan  d'icellui  seigneur  et  son  bailli  d'Aual 
ou  conté  de  Bourgoingne,  maistre  Jehan  Sardon,  conseillier, 
Pierre  le  Vautier  et  Jehan  Girard  de  Jauly,  seruiteurs  et  offî- 
cier'S  d'icellui  seigneur,  ses  commissaires  et  ambasseurs  en 
ceste  partie,  appeliez  auec  eulx  Jehan  Forquet,  de  Soppes, 
chaslellain  de  Beauffort,  et  messire  Hugues  Briot,  prestre, 
pour  prest  fait  par  feu  le  dit  Oleman  Loste  à  feue  ma  dicte 
dame,  et  à  son  viuant,  pour  secourir  à  ses  affaires,  comme  par 
lettres  obligatoires  de  feue  ma  dicte  dame,  escriptes  en  tyeois 
et  translatées  en  françois,  par  elle  faicles  au  diiOleman  le  jour 
de  Saint  George  mil  cccc  et  dix  huit,  et  par  quittance  des  diz 
Jehan  Loste  et  Conrault  Hensing  sur  ce  faicte  le  xxiij\jour 
d'ottobre  mil  cccc  xxviij,  puet  plus  aplain  apparoir.  Pour  la 
quelle  somme  de  trois  cens  florins  d'or  furent  mis  et  bailliez  es 
mains,  par  l'ordonnance  de  feue  ma  ditie  dame,  au  dit  Oleman 
Loste  les  meubles  et  joyeaulx  cy  après  declairés,  de  présent 
appartenans  à  mon  dit  seigneur,  c'est  assauoir  vng  hanap  d'or 
couuert,  garni  d'un  saphir  au  dessus  du  dit  couuercle  et  de  six 
perles  entour,  et  est  le  dit  hanap  armoyé  aux  aimes  de  feu 
monseigneur  le  duc  Phelippe,  père  de  feue  ma  ditte  dame 
d'Austerriche,  et  est  icellui  hanap  poinçonné  à  brebiz  et  à 
marguerites,  pesant   trois  mars   cinq  onces   demie.   Item  vne 


1.  |En  marge,  etc.  :]  Loqualur  ([uia  débet  litteram  recepte  istonim  joca- 
liuni  a  ùiclo  Johnnne  de  Laschcnal,  iil  super  parle  précédente.  (El  d'une 
autre  écriture  plus  grosse,  également  contemporaine:]  Hadietur  "caiisis 
super  parte  précédente. 

2.  Fol.  Iv,  v.—  [En  marge,  d  une  aulre  écriture  de  l'époque:]  Mandatum 
domini  cum  inueiuario  dictorum  jocalium  et  certillicacio  super  ipso  trac- 
tatu  et  valore  dictorum  tlorenorum  redduntur  in  parte  précédente. 


-  227  — 

aiguière  d'or  garnie  au  plus  hault  d'un  saphir  et  de  cinq  petites 
perles  autour,  et  est  la  ditie  aiguière  poinçonnée  de  hommes 
sauuaiges,  pesant  deux  marcs  quatre  onces.  Et  vng  grant 
fermail  d'or  ouquel  a  ou  milieu  vng  hermite,  vng  ange  deuant 
lui,  et  au  dessoubz  du  dit  hermite  a  vne  chieure,  et  est  garni  le 
dit*  esmay  de  quatre  saphirs,  trois  balaîz  et  de  six  troiches  de 
perles  trois  à  trois,  de  trois  perles,  pesans  deux  onces  dix 
esterlins,  comme  par  le  double  de  l'inuentoire  dont  declaracion 
est  faicte  en  l'article  précédant,  appert  bien  aplain.  Duquel  paie- 
ment est  faicte  mencion  es  lettres  patentes  de  mon  dit  seigneur 
sur  ce  faictes,  données  à  Chalon  le  xvj*  jour  de  nouembre  mil 
cccc  xxviij,  rendues  ou  dit  article.  Pour  ce,  paie  aux  dessus 
nommez  Jehan  Loste  et  Conrault  Hensing,  par  leurs  dittes 
quittances,  cy  rendues,  auec  les  dittes  lettres  obligatoires  de 
feue  ma  ditte  dame,  dont  cy  deuant  est  parlé,  et  par  vertu  des 
lettres  et  certifficacions  declairées  et  rendues  en  l'article  pré- 
cèdent, ad  ce  seruans  pour  la  valeur  des  diz  trois  cens  florins, 
au  pris  que  dessus,  font  la  ditte  somme  de 

iijc  ivj  frans  v  solz  tournois. 
A  Jehan  Forquet,  chastellain  de  Beauffort,  Jehan  Horry, 
escuier,  le  bastard  de  Florimont,  Henry  de  Hodestot,  chastel- 
lain de  Rosemont,  escuier,  messire  Hugue  Briot,  prestre, 
demourant  au  dit  lieu  de  Beaufort,  Varlit  Fredicquementy 
marchant,  demourant  à  Basle,  Oudot  Molain,  marchant,  et 
Ame  le  Noble,  bourgois,  demourant  à  Chalon,  et  pour  autres 
parties  paies  par  le  dit  receueur  gênerai,  en  la  manière  qui 
s'ensuit,  la  somme  de  sept  vins  deux  frans  quinze  solz  tour- 
nois, c'est  assauoir  :  aus  diz  Jehan  Forquet,  Jehan  Horry  le 
bastard  de  Florimont,  Henry  de  Rodestor,  messire  Hugues 
Briot  et  autres,  ou  nombre  de  enuiron  vingt  personnes,  ensam- 
ble  leurs  cheuaulx,  le  xvij"  jour  d'otlobre  mil  cccc  xxviij,  lij 
frans  v  solz  tournois  pour  leurs-  frais,  salaires  et  despens 
d'auoir  esté  du  dit  lieu  de  Beaufort  au  dit  lieu  de  Basle,  auec 
et  en  la  compaignie  de  messire  Guy  d'Amanges,  cheuallier, 
bailli  d^Amont,  messire  Henry  Valée,  cheuallier,  bailli  d'Aual, 
maistre  Jehan  Sardon  et  Pierre  le  Vauthier,  ambasseurs  et 
commis  à  faire  le  rachat  des  joyeaulx  de  feue  ma  dame  d'.lws- 


1.  Fol.  Iv,  v». 

2.  Fol.  Ivj,  r°. 


-  228  — 

terriehe,  cui  Dieu  pardoint,  tant  pour  conduire  les  diz  ambas- 
seurs  du  dit  Beauffort  au  dit  Basle,  auquel  lieu  ilz  ont  demeuré 
et  seiourné,  par  l'ordonnance  d'iceulx  noz  embasseurs,  en  atten- 
dant chascun  jour  que  le  rachat  et  paiement    d'iceulx   joyaulx 
feust   fait,    qui   se   deuoit    faire  de  jour  en  jour,   jusques  au 
xxiiij"   jour  d'icellui   mois  d'ottobre    ensuigant,    comme    pour 
attendre  vng  marchant  de  Neufchastel  sur  le  Rin  nommé  Jehan 
Loste  par  ij  jours  entiers  après  ce  que  les  diz  ambasseurs  ont  eu 
besoingnie  auec  les  diz  de  Basle,  lequel  marchant  auoit  en  ses 
mains  vne  partie  des  diz  joyeaulx,  pour  argent  par  lui  preste  à 
feue   ma  ditte   dame   d'Austerriche,   à   son  viuant.    Item  pour 
achat  de    cotton    pour    enuelopper  et   mettre  à   point  les  diz 
joyeaulx,  pour  toille  dont  on  a  faiz  sacz  pour  iceulx  mettre  de- 
dans, façon   des  diz  sacs,  pour  l'achat  d'un  bas   garni  de   san- 
gles, cordes  pour  iceulx  enfardeler,  grosses   et  escriptures  de 
lettres  et  copi^^s  faictes  par  deux  clers  du  dit  lieu   de  Basle 
seruans  au  fait  dessus  dit,  v  frans  demi.   Au  dit   Varlit,   pour 
pluseurs  voyaiges  par  lui  faiz  du  pays  de  Bourgoingne  au  dit 
lieu  àeBasle,  pour  le  lait  et  paiement  du  rachat  des  diz  joyeaulx, 
pour  lesquelz  voyaiges  lui  a  esté  tauxé   par  mon  dit   seigneur 
xl  frans.  Au  dit  Oudot  Molain,  qui  lui  ont  semblablement  esté 
ordonnez  et  tauxez  par  mon  dit  seigneur,  tant  pour  certainne 
perte  qu'il  a  eue  et  soustenue  en  seze  marcs  d'or  par  lui  receuz 
pour  fournir  le  paiement  d'iceulx  ^  joyeaulx  comme  pour  trois 
voyaiges  qu'il  a  faiz  du  dit  Chalon  h  Dijon  et  par    deux  foiz  à 
Gray  pour  le  fait  des  diz  joyaulx,  par  composicion   faicte  auec 
lui,  XXX  frans,  et  au  dit  Ame  le  Noble,  pour  son  voyaige  d'auoir 
esté  du  dit  lieu  de  Chalon  a  Besançon,  lui  iij*,  à   iiij  cheuauix. 
où  il  a  vacqué  par  six  joui'S  entiers,  commerigans  le  xix'jour  de 
nouembre  passé,  pour  amener  et  conduire   les  joyeaulx  dont 
cy  deuant  est  faicte  mencion,  du  dit  Besançon   au  dit   Chalon, 
deuers  le   dit  receueur  gênerai,   auquel  lieu   de   Besançon  ilz 
auoient  esté  bailliez  en  garde  à  Jacot  le  Vaul,  du  dit  Besançon, 
en  les  amenant  du  dit  lieu  de  Basle  es  diz  pays   de   Bourgoin- 
gne, XV  frans,  ainsi  que  de  tout  ce  puet  plus  apluin  apparoir  par 
lettres  patentes  de  mon  dit  seigneur  sur  ce  faictes,   données  à 
Marcennay  \es  Dijon  le  i?econd  jour  de  decembi-e    mil    cccc 
xxviij,  cy   rendue,   auec  cerlifficacion  des  diz  ambasseurs  au 

I.  Fol.  Ivj,  V». 


_  229  - 

regart  des  deux  premières  parties,  montent  Ivij  frans  xv  solz 
tournois,  et  quittance  des  diz  Varlic,  Oudot  Molain  et  Ame  le 
Noble,  chascun  de  sa  porcion  requise  par  les  dictes  lettres. 
Pour  ce  vij""  ij  frans  xv  solz  tournois. 

Somme  vij^x  jj  frans  xv  sols  tournois. 

*Et  il  est  deu  au  dit  receueur  la  somme  de  iiij™  viij''  Ix  viij 
frans  xv  solz  tournois,  qu'il  a  paiée,  par  l'ordonnance  de  mon- 
seigneur et  par  ses  lettres  patentes  données  le  xvj'jourde  no- 
uembre  mil  cccc  xxviij,  pour  le  rachat  de  pluseurs  joyaulx  qui 
appartenoient  à  feue  ma  dame  d'Osteriche,  et  lesquelz  estoient 
en  gaige  tant  à  Basle  comme  autre  part,  iceulx  joyaulx   plus 
a  plain  declairiez  en  deux  parties  royées  cy  deuant,  fol.  lij,  liij, 
liiij  et  Iv,  selon  l'inuentoire  illecqaes  rendu,  auec  le  dit  mande- 
ment et  autres  lettres  requises  par  icelly,  et  royé,  comme  dit 
est,  par  deffault  de  lettre  de  recepte  de  Jehan  de  Leschenal  dit 
Bouloigne,  garde  des  joyaulx  de  mon  dit  seigneur,  requise  par 
le  dit  mandement,  laquelle  lettre  de  recepte  faicte  par  le  dit 
Bouloigne,  soubz  son  seing  manuel,  le  premier  jour  de  juing 
cccc  xxix,  est  cy  rendue  et  mise  en  la  fin  de  la  première  liasce 
des  letti^es  rendues  par  ce  présent  compte 2,  et  les  autres  let- 
tres seruans  aux  dictes  deux  parties  sont  demourées  cy  deuant 
et  mises  en  leur  lieu,  et  s'ensuit  la  teneur  de  la  lettre  de  recepte 
du  dit  Jehan  de  Leschenal  :  Je  Jehan  de  Leschenal  dit  Bouloi- 
gne,  varlet  de  chambre  et  garde  des  joyaulx  de  monseigneur 
le  duc  de   Bourgoingne,  confesse   et  certiffie    auoir   reçu   de 
Mahieu  Regnault,  conseillier  d'icellui  seigneur  et  son  rece- 
ueur gênerai  de  Bourgoingne,  certains  meubles  et  joyaulx  que 
feue   ma    dame    Katherine   de    Bourgoingne,  jadiz    duchesse 
d'Austeriche,  contesse  de  Ferrâtes  et  d'Avxay,  tante  d'icellui 
seigneur,  fit  baillier,  à  son  viuant,   aux   maistre  bourgois  et 
habitans  de  la  cité  de  Basle  et  autres  marchans  de  par  delà, 
pour  prest  par  eulx  à  elle  fait,  à  son  viuant,  pour  secourir  à 
ses   affaires,  desquelx  joyaulx  la  déclaration   s'ensuit  :  [Suit 
l'état  ci-dessus]-^  Lesquelz  joyaulx,  qui  depuis  sont  et  appar- 


I.  Fol.  vijxx  j^  v». 

3.  [En  marge,  d'une  écriture  de  l'époque  :]  Correspontlet  supra,  fol.  lij, 
liij,  liiij  et  Iv.  —  [Et  plus  bas.  eu  reg-ard  de  la  lettre  de  Uoulojîue  :[  Sii|>«>r 
dictum  Johannenulv.  LeschciKtl  dit  Ih)tilois>ni\  pro  omnibus  jt)calibus  in  ista 
parte  declaratis. 

3.  Fol.  vijxx  ijj  r». 


-  230  — 

tiennent  à  mon  dit  seigneur,  comme  héritier  de  feue  ma  dicte 
dame  sa  tante,  ont  nagueres,  par  son  ordonnance,  esté  rachetez 
des  mains  des  diz  de  Basle  et  marchans  des  marches  illecques 
prouchaines*,  desquelz  meubles  et  joyaulx  je  promes  rendre 
bon  et  loyal  compte  à  mon  dit  seigneur  le  duc,  à  son  bon  plai- 
sir et  volenté,  selon  et  par  la  manière  que  cy  deuant  est  declai- 
rie.  Tesmoing  mon  seing  manuel  cy  mis  le  premier  jour  de 
juing,  l'an  mil  cccc  xxix.  Ainsi  signé  :  ,/.  de  Leschenal.  Et  au 
dessoubz  de  la  dicte  lettre  est  escriple  la  certiffication  de  la- 
quelle la  teneur  s'ensuit  :  Nous  Pierre  le  Watier,  clerc  com- 
mis à  l'audicion  des  comptes  de  monseigneur  le  duc  de  Bour- 
goingne  à  Dijon,  Jehan  Girart  de  Jauly,  receueur  du  bailliage 
de  Chalon  pour  icellui  seigneur,  et  Jehan  Vilain,  orfeure,  de- 
mourant  à  Dijon,  certiffions  à  tous  que  les  meubles  et  joyaulx 
ci  dessus  declairiez  ont  le  jourdui  esté  pesez  par  moy  le  dit 
Jehan  Vilain,  en  la  présence  de  nous  les  diz  Pierre  et  Jehan, 
et  pèsent  en  tout  xliiij  mars  vo  vj^  demi,  au  marc  de  Paris, 
comprinz  en  ce  vng  petit  chappel  de  perles  à  deux  mordans  d'or, 
dont  cy  deuant  est  faicte  mencion,  et  iceulx  joyaulx  nous  auons 
trouuez  sains  et  entiers  et  bien  garniz  de  pierres,  tout  selon  et 
par  la  forme  et  manière  que  contenu  est  cy  deuant.  En  tes- 
moing de  ce,  nous  les  diz  Pierre  le  Watier  et  Jehan  Girart 
auons  signé  ces  présentes  de  noz  seingz  manuelz,  et  je,  le  dit 
Jehan  Vilain,  y  ay  fait  mettre  le  semg  manuel  de  Oudot  Che- 
nal, clerc,  notaire  publique,  demorant  au  dit  Dijon,  le  premier 
jour  de  juing,  l'an  mil  cccc  xxix.  Ainsi  signé  :  Pierre  le  Watier, 
J.  Girart  et  O.  Chenaul.  Pour  ce,  iiij"  viij*=  Ixviij  frans 

XV  solz  tournois. 


I.  Fol.  vijtx  ij,  V». 


-  231  — 


XXXIV 

Jean  Ulric  de  Roppe,  écuyer,  Huguenin  Colin,  Jacquot  Dangeat, 
Richard  fils  de  Jacquat  Rossel,  prévôt  de  Belfort,  Jean  Clerc 
et  Jean  Joly,  d'Evette,  Perrol,  maire  de  Vescemont,  Aubertin 
de  Giromagny  et  Vuillemin  Maréchal,  habitants  de  Belfort,  se 
portent  cautions  d'une  somme  de  800  florins  pour  Claus  de 
Rosemont  et  Grede,  sa  femme,  envers  Jean  de  Neuchâtel. 

1416,  15  juillet*. 

Nous  officiai  de  la  court  de  Besançons  faiçons  sauoir  à  touz 
que  en  la  présence  de  monseigneur  Guillame  Musquet ,  de 
Belfort,  presbtre,  notaire  juriez  de  la  court  de  Besançons, 
nostre  commandement  especial,  auquel  nous  auons  commis  et 
commaictons  nostre  pouhoir  quant  es  chouses  cy  après  escrip- 
tes  et  quant  à  plus  granz,  estaubliz  personalment  et  pour  ce 
especialment  venanz  nouble  homme  Jehan  Orry  de  Roppe, 
escuier,  Huguenins  Colin.  Rechart  filz  Jaiquat  Rosselz,  pre- 
voust  de  Belfort,  Jaiquot  Dangeat,  Jehan  Clerc,  des  Vettes, 
Perrol,  maire  deVecemont,  Jehan  Joly ,  desVettes,  Aubertin  de 
Glramalngny  et  Vuillemin  Marechalx,  demorant  à  Belfort, 
les  quelx  non  controins,  non  decehu,  non  bairetez,  mais  de  lour 
pure  et  franche  voluntey,  ont  confessey  et  publement  recogneu, 
en  droit,  per  deuant  nostre  dit  juriez  et  les  tesmoins  cy  après 
escripz,  lour  estre  mis  plaige,  principalx  rendour  et  propre 
debteur,  comme  ce  fut  lour  propre  pur  fait,  ou  prie  et  some  de 
huit  cent  florins  balois,  ou  quinze  soulz  esteuenans  pour  le  flo- 
rin, pour  et  non  de  Claus  de  Rosemont  et  de  Grede,  sa  fome, 
que,  ou  cas  que  le  dit  Claus  et  Grede,  sa  fome,  faroient  aulcuns 
default  en  pluseurs  clauses  escriptes  et  contenues  en  aultres 
lettres  touchant  à  se  dit  fait,  à  cause  de  très  nouble  homme 
monseigneur  Jehan  de  Nuef  Chais  tel,  seigneur  de  Montaigny 
et  de  Fontenoy  en  Vouge,  que  les  dicte  plaige  sont  et  saroient 
entenus  de  paier  les  dis  huit  cent  florins,   sens  contredit.  Et 


I.  B,  375.  Orig.  Parch.  Etait  scoUé  sur  simple  (lucue.  Le    sceau   manque 
Au  revers  :  Sol  vil  très  albos  magiios  pro  scriptura. 


—  232  — 

sontdeuisez  et  perliez  ainsi  comme  il  s'ensuit,  c'est  assauoir  : 
très  nouble  home  Jehan  Orry  de  Roppe  pour  la  some  de  douz 
cent  florins,  Huguenins  Colin  pour  douz  cent,  Jaiquot  Dangeat 
pour  cent  florins,  Reehert  Preuost  pour  cinquante  florins, 
Jehan  Clerc,  des  Vettes,  Perrolz,  maire  de  Veeemont.  Jehan 
Joly,  des  Vettes,  Hauhertin  de  Giraimaingny  et  Vuillemin 
Merechal,  demourans  à  Beljort,  pour  le  remenant  des  dis  huit 
cent  florins,  et  se  debuent  paier  et  rendre  les  dis  huit  cent  flo- 
rins en  la  main  de  Jehan  d'Abonné  ou  en  celle  que  muex  aper- 
tandray,  ou  temps  de  presens  ou  per  le  temps  qu'est  aduenir, 
ainsi  comme  contenus  est  es  aultres  lettres.  Item  se  le  dit  Claus 
et  Grede,  sa  fome,  moroient  deans  le  terme  feste  Nostre  Dame 
de  Ceptanbre,  les  dicte  plaige  sont  et  dauoient  estre  quitte  des 
chouses  par  tel  manière  et  condition  que  les  biens  des  dit  Claus 
et  de  Grede,  sa  fome,  sont  eschois  en  la  main  de  monseigneur 
dessus  dis,  ou  en  celle  à  cuy  muex  appertandray,  soit  en  prey, 
en  champs,  en  debtez,  en  rentes  et  en  toute  aultre  chouse  quel- 
cunque,  pour  la  some  desus  dicte.  Et  se  sont  obligiez  et  obli- 
gent les  dicte  plaige  desus  dicte,  vng  chaiscuns  pour  la  some 
desus  dicte,  lours,  lour  biens,  pour  lui  et  pour  lour  hoirs, 
tous  et  singuliers  lours  biens  moubles  et  non  moubles,  pre- 
sens, aduenir,  quelcunques,  où  qui  soient  ou  se  pourroient 
trouer,  ou  temps  de  présent  et  ou  temps  aduenir,  par  lour 
serement  donné  corperalment,  solenne  stipulacion  enlreue- 
nant,  et  sub  la  ypotheque,  obligacion  de  tous  lours  biens 
comme  desus,  de  non  jamais  venir  au  contraire,  per  lour 
ne  per  aultruy,  ne  consentir  que  aultre  y  voingne,  en  appert 
ou  en  resconduit,  non  obstant  aulcune  exception  de  fait, 
de  droit  ou  de  coustume,  en  disans  que  général  renuntia- 
cion  non  valoir  se  la  cspecial  ne  précède.  En  tesmoingnaige  de 
la  quelz  chouse,  nous,  officiai  desus  dit,  à  la  requeste  et  proiere 
des  desus  dis  et  per  la  relacion  de  nostre  dit  juriez,  auons  fais 
mettre  le  seel  de  la  court  de  Besançons  en  ces  présentes  let- 
tre, que  furent  faitte  et  donnée  prosens  nouble  homme  Giiil- 
lame  de  Bainans.  escuier,  Jehan  du  Chaistcl,  curé  de  Belfort, 
presbtre,  monseigneur  Jehan  Busellet,  monseigneur  Jehan 
Chenellet,  presbtres,  Jehan  Chaldet  et  Esteuenins  de  Longe- 
ville,  ad  ce  appeliez  cl  requis,  le  merdi  douant  Mariez  Mada- 
gloingnc,  l'an  Nostre  Seigneur  mil  courrant  quaitre  cent  et  seze. 
[Signé  :]  G.  Muiqnet  (Paraphe]. 


—  233  - 


XXXV 

Les  créanciers  de  Catherine,  d'après  les  Comptes  du  domaine. 

1423-1426. 
!• 

Créances  résultant  d'achats^  prêts  ou  avances. 

La  ville  de  Bâle. 

Jean  Bernard  d'Asuel.  Un  cheval  vendu  par  lui  à  Cathe- 
rine 40  florins  d'or  (P.  16;. 

Obligation,  20  florins  d'or  (P.  67). 

Hugues  Briot^  prêt  pour  la  dépense  de  l'hôtel,  112  livres 

12  sols  bâlois.  (Mandement  de  paiement,  1423,  28  décembre, 
p.  25;. 

Prêt,  10  livres  5  sols 

(Mandement  de  paiement  ,  1424,  4  août,  p.  32). 

Autre  prêt  pour  la  dépense  de  l'hôtel,  acompte  sur  la  somme 
prêtée,  95  livres  bâlois 

(Mandement  de  paiement,  14^5.  7  mars,  n.  st.,  p.  54,  n.  2). 

Mans  de  Lichtenau,  prêt  (P.  19)*. 

Claus  Rulin,  valet  de  chambre  de  Catherine,  obligation. 
40  florins  d'or;  paiement  d'un  acompte  de         20  florins  (P.  17). 

Bôtsckelin  de  Weitenmukle,  obligation,  43  florms  d'or 

et  demi  (P.  16). 

Jean  Simonin,  chapelain  et  secrétaire  de  Catherine,  avance 
de  frais  relatifs  à  un  procès  en  cour  de  Rome  pour  la  prévôté 
de  Saint-Amarin  (P.  56). 

Conrad  Martin,  de  Zofingue,  maître  de  cuisine  do  Catherine, 
avances  pour  voyages  à  Berne  et  ailleurs  ;  paiement  d'un 
acompte  de  14  livres  5  sols  bâlois 

(Mandement  de  paiement,  1425,  n.  st.,  10  janv.,  p.  54). 


1.  Sur  iManlze  de  Lichtenau,  RUB.,  II,  OSg  (avant  lo  6  févrirr  i|tH));  74Î 
(1408,  6  janvier). 


—  234  - 

2° 
Créances  pour  dépenses  de  Vhôtel. 

Jean  Simonin,  ses  offrandes  de  deux  ans  et  demi.  Cette 
créance,  jointe  à  celle  ci-dessus,  forme  un  total  de  50  livres 
bâlois;  paiement  d'un  acompte  de  24  livres 

(Mandement  de  paiement,  1425,  10  juillet,  p.  56). 

Gauthier  d'Andlau,  grains  fournis  pour  l'hôtel,  50  florins 
d'or  (P.  23). 

Eehanson,  valet  de  chambre,  charreton,  charretier,  chirur- 
gien, écrivains  de  Jor me,  fruitier,  bouchers,  terrassier,  maré- 
chaux, sommes  variant  de  4  à  29  livres  bâlois  (P.  32). 

Les  Jrères  Prévost,  de  Belfort,  dépenses  faites  en  leur  hôtel 
par  les  gens  de  Catherine  (P.  52). 

L'hôtelier  du  Collier  de  Roses,  à  Bàle  ; 

V hôtelier  du  Lièvre,  deNeuenburg,  peut  être  le  même  qu'Ole- 
man  Loste  (NPA.,  p.  223). 

L'hôtesse  de  la  Nef,  à  Bàle  {Comptes,  pp.  17,  29.  Pour 
l'hôtellerie  zum  Schiff,  RUB.,  III,  6,  1409,  16  mars,  pp.  10,  12). 


Dettes  dont  la  cause  n'apparaît  pas. 

«  Le  marquis  )),  probablement  le  margrave  de  Bade-Hoch- 
berg.  Claus,  le  valet  de  chambre  de  Catherine,  se  rend  auprès 
do  lui  comme  otage  (P.  20). 

Jean  de  Vaumarcus  (P.  14). 

Jeaîi  de  Lupjen,  créance  remontant  à  l'époque  où  il  était 
bailli  de  Ferrette  et  Alsace  (1409-1410;,  700  florins  du  Rhin. 
Il  demande  son  argent.  Stauffenberg  a  deux  conférences  avec 
lui  ;\  Brisac  et  à  Fribourg  en  Brisgau  (P.  14).  Cpr.  NPA., 
XLVII. 

Jeanne  de  Morimont, 

Jean  Simonin, 

Huguenin  Colin, 


-  235  - 

Volker,  de  Massevaux,  et  d'autres  créances  allant  de  8  à  120 
livres  bàlois  (P.  32).  Volker  a  une  gagerie  de  4  livres  bàlois  de 
revenu  annuel  sur  la  halle  de  Belfort,  «.  à  cause  du  comte  Jehan, 
qu'il  l'a  mis  en  gaige  »,  c'est-à-dire  depuis  le  temps  où  Lupfen 
était  grand  bailli  (P.  57). 


XXXVI 

Les  grands  baillis  et  les  châtelains  d'Alsace  sous  la  restauration 

de  Catherine. 

1°  Les  grands  baillis.  —  Thierry  de  Ratsamhausen  vom 
Stein,  près  de  Schlestadt,  UD.  Basel,  VI,  182  (1424,  9  juin); 
288  (1431,  23  décembre),  p  291.  En  1425,  il  est  au  service  de 
l'évêque  de  Baie.  Avec  Jean  de  Flaxlanden,  maître  d'hôtel  de 
l'évêque,  il  envoie  aux  bourgeois  de  Bienne  l'ordre  de  se  trou- 
ver en  force  le  samedi  3  novembre  à  Cornol  (Cornaud)  pour 
une  expédition  contre  Thiébaud  de  Xeuchàtel.  Il  s'agit  de  la 
campagne  d'IIéricourt.  (Lettre  de  Bienne  à  Flaxlanden,  1"  no- 
vembre, Briefe,  III,  113).  V.  aussi  Comptes,  pp.  15,  16,  25.  — 
StaMjffenberg.  Catherine  promet  à  la  ville  de  Fribourg  en  Bris- 
gau  de  ne  pas  relâcher  Stauflenberg  et  d'aunes  qu'elle  tient  en 
prison,  sans  le  consentement  du  conseil  de  ville  (Lichnowsky, 

V,  Verz.,  p.  LVII,  n°  608,  1404,  13  avril,  Ensisheim).  Il  ménage 
une  transaction  entre  Bàle  et  deux  hommes  qui  ont  attaqué  et 
dépouillé  un  bourgeois  de  la  ville.  Il  ne  porte  alors  aucun  titre. 
{UB.  Basel,  VI,  99,  1416,  11  avril».  Son  compte  commence  le 
10  août  1424;  c'est  la  date  à  laquelle  il  a  dû  prendre  ses  fonc- 
tions de  grand  bailli.  {Comptes,  p.  12).  Pour  ses  fonctions  de 
châtelain  du  château  de  Belfort,  v.  pp.  25,  32  (Lettrts  patentes 
de  Catherine  du  4  août  1424),  52,  58. 

2°  Les  châtelains.  —  Documents  principaux  :  1'  UB.  Basel, 

VI,  177  (1424,  6  avril),  p.  175;  2»  les  Comptes;  3»  Lf.,  pièces 
annexes,  4  (1425,  n.  st.,  25  mars);  4°  UB.  Basel,  VI,  244  (1428, 
13  sept.),  pp.  259,  260.  —  l'' A/^A-i>c/i,  Arnold  de  Uotberg,  1424, 
19  juin  (Basl.  Chron.,  IV,  p.  32,  n.  3j;  1425,  25  mars.  Rem- 
placé par  Henri  de  Gachnang,  1428.  —  2'  Beljort.  Jean  Ulric 
de  Roppe,  1425,  25  mars  {Comptes,  pp.  35,  5S).  —  3"  Délie. 
Jean  Bernard  d'Asuel,  1424,  6  avril;  châtelain  et  receveur,  1424- 


—  236  — 

1425  {Comptes^  p.  64);  hoffemeister,  1425,  19  mars  fOrig., 
II,  21)  ;  châtelain,  25  mars.  A  pour  successeur,  en  1428, 
Claus  Stôr,  receveur  de  Traubach.  —  4°  Ensisheim.  Cunmann 
de  Bolsenheim,  1424-1426  (Comptes,  pp.  14,  15).  —  5»  Ferrette, 
Jean  de  Morimont,  1424,  6  avril;  1424,  Noël-1425,  Noël  (P.  72); 
1425,  25  mars;  encore  en  fonctions  à  la  mort  de  Catherine 
(P.  73).  En  1428,  Conrad  de  Morimont  le  remplace.  —  6°  Land- 
ser.  Bourquard  Mûnch,  1424,  6  avril;  22  novembre  (/?f/jB.,  III, 
319);  1425,  25  mars.  —  7°  Massevaux.  Mans  de  Lichlenau 
(NPA.,  XXV,  1").  Comptes,  pp.  19,  20,22.-8°  Rosemont.  Jean 
de  Couleur  (NPA.,  XX,  1°).  —9°  Thann,  cille.  Hans  Volker, 
1424,6  avril;  1425,  25  mars;  en  1428,  remplacé  par  Jean  Truch- 
sess,  de  Diessenhofen,  devient  châtelain  de  Belfort  (NPA., 
p.  223).  —  10°  Thann,  château.  Jean  Truchsess,  de  Diessen- 
hofen, ditMoUy  ouMorly,  plutôt  que  deMûlinen,1425(Com/)^es, 
pp.  8,  11,  25,  26.  NPA.,  p.  149,  Lichnowsky,  V,  Verz., 
p.  LXXVII,  n"  823,  1407,  7  janv.;  p.  CLXXXIII,  n°  2033,  1421, 
17  sept.). 

XXXVII 

Relations  de  Philippe  le  Bon  avec  Thiébaud  de  Neuchàtel  pen- 
dant la  guerre  des  gageries  de  révéché  de  Bàle. 


1425. 


Mission  de  Jean  de  Salins  auprès  de  Thiébaud. 

Mandement  de  paiement,  1425,  27  avril  ^ 

A  Jehan  de  Salins,  escuier,  la  somme  de  six  frans  à  lui  doue 
pour  reste  de  certain  voiaige  qu'il  fait  par  l'ordonnance  de  ma- 
dame la  duchesse  par  deuers  monseigneur  de  Xeufchastel. 
Pour  ce,  par  mandement  de  mon  seigneur  donné  à  Dijon  le 
xw!]""  jour  d'auril  mil  iiij»-"  et  xxv,  cy  rendu,  auec  quittance  du 
dit  Jehan  de  Salins,  vj  frans. 


I.  Il,  i6jS,  fol.  ij  iiij.  r* 


—  237 


Perrenet  Grasset,  gouverneur  de  la  Char ité- sur- Loire ^  è  excuse 
auprès  de  Jean  de  Tlioulongeon,  maréchal  de  Bourgogne^  de 
ne  pas  se  rendre  à  la  conférence  que  celui-ci  lui  a  indiquée 
à  Chalon  ou  à  Dijon,  sur  ce  qu  ayant  été  appelé  antérieure- 
ment par  le  seigneur  de  Listenois  au  secours  de  Thiébaud  de 
Neuchâtel  contre  Véisêque  de  Bàle,  ses  compagnons  ont  été 
attaqués  en  Bourgogne,  nonobstant  les  sauf-conduits  de 
Philippe  le  Bon. 

La  Charité-sur-Loire,  1425,  6  novembre ^ 

«  Monseigneur  de  Lisz!e7io//s  m'enuoya  requérir  que  voulsisse 
aler  auec  lui  en  Alemaigne  au  secours  du  dit  messire  Thibaut 
de  Aeufchastel  et  je  lui  rescrisy  que  je  n'oseroye  entrer  ne 
approuchier  les  pays  de  mon  dit  seigneur  se  je  n'auoye  lettre 
de  seurlé,  lesquelles  il  m'enuoya,  mais  elle  m'a  esté  très  mal 
tenue,  dont  je  me  plains  à  vous  ».  Au  moment  où  Grasset 
obtient  ce  sauf-conduit,  il  y  a  guerre  entre  la  Bourgogne  et  le 
Nivernais,  et  le  sauf-conduit  ne  fut  délivré  à  Grasset  qu'après 
lui  avoir  fait  «  jurer  de  tenir  les  treues  et  d'euacuer  le  pays  de 
mon  dit  seigneur  [de  Bourgogne]  et  de  ne  pas  y  entrer  jusqu'à 
Noël  ».  Grasset,  confiant  dans  la  lettre  de  sûreté  qu'il  vient  de 
recevoir,  entre  en  Bourgogne.  Mal  lui  en  arrive.  Près  de  la 
Saône,  Thiébaud  de  Neuchàlel  lui-même  détrousse  les  compa- 
gnons de  Grasset  et  leur  fait  perdre  40.000  écus.  «  Messire  Thi- 
bault de  Neujchastel,  messire  Jehan  et  messire  Thihauld,  bas- 
tard,  auec  piuseurs  de  leurs  parans  aliez,  ont  mauuaisement 
murtriz,  batus  et  desrobez  mes  compaignons  sur  le  sauf  conduit 
de  mon  dit  seigneur  ». 


I.  B,  iiyi4-  Coppie  de  plusoiirs  lettres  doses  escriples  par  monseij;neur 
le  mareschal  ù  Pierre  Grasset  et  de  par  le  dit  Perrenet  à  mon  dit  seijfueur 
le  mareschal  tant  pour  le  fait  de  la  Charité  comme  pour  la  priuse  de  mon- 
seigneur de  la  Tremoille  détenu  prisonnier  par  ledit  Perrenet  au  dit 
lieu  de  la  Charité,  en  deux  cayers  cy  alaehez  ensiMuhle,  pour  le  toul  porter 
à  monseigneur  le  duc  de  Jiourg^oing-ne.  Orig.  Cahier.  l*ai).,  3j  leuillels. 
Cpr.  de  liarant«,  Histoire  des  ducs  de  Bouri/^Oi:ne  de  la  maison  de  Valois 
(Bruxelles,  i838),  I,  p.  4'>i- 


238 


XXXVIII 

Le  grand  bailli  Stauffenberg  et  la  gueire  des  gageries 
de  l'évéché  de  Bâle. 

1425. 

Projet  de  conférence  pour  la  paix  à  Saint-Hippolyte  ou  à 
Vars  en  Franche-Comté  {Orig.,  I,  p.  84,  n.  4). 

Lettre  de  Bàle  à  Stauffenberg  lui  annonçant  l'abandon  de  ce 
projet.  L'évêque  de  Bàle  propose  une  conférence  à  Porrentruy 
ou  à  Montbéliard.  Il  sera  dans  deux  ou  trois  jours  à  Bàle.  Que 
Stauffenberg  y  soit  le  dimanche  18  février  pour  délibérer.  Si 
l'évêque  ne  vient  pas,  on  délibérera  quand  même  avec  Stauf- 
fenberg (Missiven,  III,  63,  1425,  16  février).  —  Catherine  s'est 
informée  auprès  de  Bàle  si  l'on  a  fait  quelque  chose  pour  la 
paix.  Les  Bàlois  lui  écrivent  que  l'évêque  a  conféré  à  Bâle  avec 
Stauffenberg.  Il  y  aura  une  trêve  jusqu'au  18  mars  (uff  den  sun- 
nentag  Letare  ze  mitte  vasten)  et  une  assemblée  est  convoquée 
à  Porrentruy  pour  le  12  mars  (uff  den  nehsien  mentag  nach 
dem  sunnenlag  Oculi.  95,  20  février).  —  Sur  la  demande  de 
Stauffenberg,  Bàle  annonce  à  celui-ci  la  conclusion  de  la  trêve 
en  question  (181,  27  février).  —  Bàle  à  Stauffenberg.  La  ville  ac- 
cuse réception  de  la  lettre  du  grand  bailli  sur  les  négociations 
que  lui  et  Etienne  de  Châtelvouhay  ont  conduites  à  la  confé- 
rence de  Porrentruy.  L'évêque  a  vu  cette  lettre,  mais  il  entend 
conserver  les  châteaux  qu'il  a  recouvrés.  En  conséquence 
Stauffenberg  fera  ôter  et  couler  les  meules  de  tous  les  moulins 
des  terres  de  madame  d'Autriche,  il  avisera  les  gens  de  madame 
de  gagner  des  refuges,  daz  aller  miilinen  miilnsiein  in  unser 
gnecdigen  frowen  von  Oes^erric/i  landen  gelegen  uszgenommen 
und  versengket  werden  und  daz  oech  der  obgenanten  unser 
gnecdigen  frowen  von  Oeslerrick  lùte  daz  ir  Hochent  ah  die 
ende,  da  si  getrûwent  inen  daz  nucz  und  trestliclien  sye  (123, 
16  mars).  —  C'eat  la  continuation  de  la  guerre,  mais  Stauffen- 
berg persiste  à  négocier  la  paix,  sans  plus  s'occuper  de  Bàle 
et  des  autres  alliés  de  Catheiine.  Il  rechigne  aux  demandes  de 
renfort  que  les  alliés  lui  adressent.   Bàle  exprime   son   mécon- 


-  239  ~ 

tentenient  et  sa  méfiance  (Lettres  de  Bàle  des  19  mars,  1"  et 
9  juin,  l*""^  septembre  1425;  lettre  de  Jean  de  Thierstein  du 
8  septembre.  Orig.,  I,  p.  9,  n.  1.  Lettres  de  Râle  à  Stauffen- 
berg  du  5  mars  et  de  Jean  Bernard  d'Asuel  à  Bàle  du  19  mars, 
II,  17,  21).  Conférence  de  Baume-les-Dames,  entre  Thiébaud 
de  Neuchàtel,  Stauffenberg,  le  maréchal  de  Bourgogne  et  les 
conseillers  de  Philippe  le  Bon.  Une  trêve  y  est  décidée  (27  sept.- 
2  oct.  Comptes,  p.  14).  A  maistre  Estienne  Armenier,  clerc, 
licencié  en  loiz,  conseiliier  de  mon  dit  seigneur,  la  somme  de 
soixante  treze  liures  tournois  pour  le  parpaiementde  la  somme 
de  iiijxx  xviij  liures  tournois,  pour  pluseurs  voiaiges  par  lui 
faiz  auec  et  en  la  compaignie  de  monseigneur  le  mareschal  de 
Dourgoingne,  tant  ou  duché  de  Sauoye...  comme  autrement, 
en  la  manière  et  par  les  jours  et  causes  ci  après  declairiees. 
Premièrement  pour  la  journée  que  par  mon  dit  seigneur  le 
mareschal  et  les  gens  du  conseil  de  mon  dit  seigneur,  qui  fut 
appoinctée  au  lieu  de  Baulmes  pour  le  fait  des  guerres  et  debaz 
estans  lors  entre  messire  Thiebault,  seigneur  de  Neujchastel, 
d'une  part,  et  les  habitans  de  Basle,  d'autre  part,  auquel  lieu 
le  dit  maistre  Estienne  ala  le  xxvij"  jour  de  septembre  mil  cccc 
XXV  et  y  demeui-a  auecques  le  dit  monseigneur  le  mareschal 
jusques  au  ij' jour  d'octobre.  Pour  ce  vj  jours...  (B,  \6'M,  fol. 
ijc  xxvij,  1°).  —  Les  membres  de  la  conférence  se  rendent  à  Bri- 
sacpour  «  confirmer  »  les  trêves,  c'est-à-dire  les  faire  accepter 
par  les  adversaires  de  Thiébaud,  et  rentrent  chez  eux  {Comptes, 
ibid.).  —  Continuation  des  négociations  de  Slaulïenberg  pour 
la  paix.  L'évèque  et  Bàle  y  donnent  leur  assentiment,  pensant, 
avec  raison,  que  ces  négociations  sont  inspirées  par  Catherine, 
von  wegen  der  selben  unser  liowen  umbe  einen  friden  werbende 
was  (Rathsbucher  et  lettre  de  Bàle  du  13  oct.  Basl.  Chron.,  IV, 
p.  37,  n.  7).  Autre  lettre  de  Bàle  à  ce  sujet,  on  y  sent  que  la 
ville  soupçonne  Stauffenberg  d'une  certaine  partialité  pour  les 
Welches  (20  oct.  Orig.,  I,  p.  9,  n.  1).  Puis,  iriités  de  voir  les 
pourparlers  traîner  depuis  plut»  de  cinq  semaines,  by  lunfihalb 
wuchen  umbegezogen  von  dem  selben  lantvogt  und  Hmj  Bnjat, 
dem  cantzeler,  mit  geverden,  des  uns  beduchte,  ils  décident 
l'expédition  contre  Hérieourt  (Bathsbiicher,  Basl.  C/iron.,  IV. 
pp.  37,  38;.  Lettre  de  Briot  à  Stautïenberg  pour  lui  faire  part 
de  ses  craintes  au  sujet  de  ce  projet  d'expédition  et  lui  annoncer 
une  conférence.  Wissent  daz  ich  uff  hûtt  fruo  sûnlag  vor  der 


—  240  - 

messe  gein  Befort  komen  bin  und  han  die  fridbrisff  brocht  ver- 
sigelt  der  Wellischen  herren  halp  und  den  tag  beredt,  Und  sind 
ouch  des  ingegangen  in  aller  der  maszen  als  denne  minesz  her- 
ren von  Basel  hoffmeister,  ir  und  ich  darumbe  von  einander 
gescheiden  sind,  denne  so  vil  mer  daz  sich  minesz  frawen  gnad 
des  friden  gemechtiget  bat  untz  uff  den  zwentzigisten  tag  nach 
Wihenachten  nechst.  La  conférence  aura  lieu  à  Belforl  à  la 
Saint  André  (30  nov.  Briefe,  III,  128,  Orig.,  ibid.;.  Les  Bàlois 
prennent  Héricourt  le  7  novembre.  —  Conférence  à  Brisac 
entre  Stauffenberg  et  les  Bàlois  qui  réclament  l'aide  de  Cathe- 
rine contre  Thiébaud  (Huit  jours  avant  le  27  décembre.  Comptes, 
p.  15).  —  Stauffenberg  fait  trois  autres  voyages,  sans  doute  à 
la  suite  de  cette  conférence.  Il  se  rend  auprès  du  duc  d'Autri- 
che, par  ordonnance  de  Catherine.  Il  retourne  à  Brisac  pour 
exposer  la  volonté  du  duc  aux  gens  de  Bâle,  Brisac,  Fiibourg 
et  autres  villes  alliées  avec  Catherine,  et  revient  une  dernière 
fois  dans  la  même  ville  pour  une  entrevue  avec  Thierry  de 
Ratsamhausen  et  Jean  de  Flaxlanden,  maître  d'hôtel  de  l'évê- 
que  de  Bàle,  afin  de  trouver  un  accommodement  (Comptes, 
p.  15). 

XXXIX 

Quelques  châtellenies  du  domaine  d'Alsace. 
Époque  de  Catherine. 

1»  Thann.  La  «  chàtellenie  »  se  compose  d'une  rente  de  200 
florins  et  de  redevances  consistant  en  vin,  sel,  poisson,  poules, 
cire,  bois  à  brûler.  Die  burghûte  Tanne.  Item  ijc  guldin.  Item 
iiij  fuder  win.  Item  Ixx  viertel  korn  in  Kestembach.  Item  x  ses- 
ter  saltz.  Item  ij"=  uel  iij"=  hunre.  Item  das  wacht  korn,  Ixxx 
uel  c  viertel.  Item  stur  geltz  von  den  amplern  by  xl  lib.  Item 
holtzgelt  c  uel  cxx  lib.  Item  iiij  vischentz  ze  Tanne.  Item  viij 
vischentz  zuo  Gowenheim  vnd  Heiningen.  Item  das  how  vff  der 
ober  matten.  Item  xij  pfunt  wachs.  Item  ze  Balswilr  zwo  vis- 
chentz (Cartulaire  des  gugeries,  fol.  66, v*).  Morly  Truchsess, 
châtelain  du  château  de  Thann,  prend  36  services  de  poisson, 
évalués  2  sous  bàlois  le  service,  et  3  charretées  de  foin  des 
greniers  de  Catherine  (Comptes,  p.  8). 


—  241  — 

2»  Landser  et  Ensisheim.  Le  château  de  Landser  prélève  des 
redevances  en  bétail,  vin,  argent,  bois  de  construction  et  de 
chauffage  sur  presque  tous  les  villages  des  deux  prévôtés.  La 
forteresse  d'J'insisheim  a  également  des  droits  dans  deux  loca- 
lités. Thessenhein  ..  Item  ein  kalb  gon  Launser  ze  Ostern.  - 
Blodeltzliein...  Item  ein  kalb  gon  Lansser  vff  schloss.  —  Das 
doriï  Rumersshein...  Item  ein  kalb  gon  Lanser...  Item  ij  lem- 
her  goa  Ensheim  vfï  die  vesty...  —  Dantjenheim  das  dorff... 
Item  ij  lamber  gon  Layinsser...  —  Das  dorff  Otmarshein...  Item 
j  kalb  gon  Launser  vff  schloss...  —  Das  dorff  Habehesshein... 
Item  j  kalb  gon  Launsser.  Item  Sant  Vrbans  hoff  gitt  v  s.  zuo 
burgkhuott  vnd  dem  vogt  von  Lanser  j  fuoder  win,  vnd  sol 
es  antwurtten  gon  Lanser.  —  Das  dorff  Sôweshein...  Item  ij 
lember  gon  Lansser.  Item  j  kalb  gon  Lanser.  —  Das  dorff 
Battenhein...  Item  ij  lamber  gon  Lansser...  —  Mûnchhussen 
das  dorff...  Item  ij  lamber  gon  Lanser...  —  Schlierbach... 
Item  zuo  der  vesti  Lanser  buholtz.  —  Ilirtzfelden  ne  donne 
rien  (Revenus  et  charges  de  la  basse  prévôté  de  Landser, 
Cartulaire  des  gageries,  fol.  31-36).  —  Koetzingen...  Item  v  s. 
ze  burghuot...  —  Waltenhein...  Item  v  s.  zuo  burguot...  — 
Vjff'hein.  Item  j  fiertzal  habern  zuo  burguot...  —  Nider  Mag- 
statt...  Item  x  fiertel  haber  von  ettenholtz  gehoert  gon  Enses- 
hein  von  der  Hart  Obermagstatt...  Item  v  s.  zuo  burguot...  — 
Atmanswiler  ^ .  Item  iij  s.  zu  burguot... —  Ober  Ranspach... 
Item  iij  s.  ze  burguot...  —  Blotzhein.  Item  j  Ib.  zuo  burguot 
gon  Lanser.  Item  x  s.  gitt  dz  kloster  zuo  burguott...  —  Capel- 
len...  Item  iiij  fuoder  holtz  soent  sy  fueren  gen  Lanser...  — 
Nider  AI ichelbach...  Item  iij  s.  zu  burguot...  —  Ober  Michel- 
bach,  iij  s.  ze  burguott.  Landser,  Rantzwiller,  le  petit  couvent 
(das  klôsterlin)  de  Michelbach,  Geispitzen,  Ranspach-le-Bas, 
Bartenheim,  Ilelfrantzkirch  ne  paient  rien  (Revenus  et  char-ges 
de  la  haute  prévôté  de  Landser,  fol.  36-39).  —  Le  châtelain  de 
Landser  prend  en  outre  200  poules  par  an  dans  la  haute  pré- 
vôté de  Landser  (Comptes,  p.  29). 

3°  Isenheim.  Le  château  a  des  prairies.  Item  vnd  sint  dis  die 
matten  zu  dem  sloss  Isenhein  gehorend  (Cartulaire  des  gage- 
ries, fol.  23,  V). 

4°  Altkirch.  Le  châtelain  prend  100  poules  par  an  {Comptes, 
pp.  75,  76). 

I.  Attenschwiller. 

16 


_  242  — 

5°  Ferrette.  Les  habitants  de  la  chàtellenie  de  Ferrette  paient 
par  an  8  livres  bàlois  pour  les  «  maignées  >.  ou  «  mesnées  »  du 
château,  c'est-à-dire  pour  les  charrois  au  château  (Comptes, 
pp.  68,  73). 

6°  Florimont.  Orig.,  I,  p.  49.  Le  bodenwein  à  Florimont  pa- 
raît être  une  redevance  foncière  destinée  à  fournir  le  vin  du 
châtelain  de  Florimont.  Lorsque  Léopold  donne  à  Frédéric  de 
Haltstatt  le  vieux  les  fiefs  et  biens  laissés  par  Jean  Thiébaud  de 
Délie,  il  excepte  le  bodenwein  qu'il  conserve  pour  lui.  C'est 
vraisemblablement  parce  que  le  bodenwein  est  un  élément  de 
la  «  chàtellenie  »  de  Florimont.  Sans  doute  Jean  Thiébaud  de 
Délie  ne  jouissait  pas  de  cette  redevance.  Elle  était  déjà  réser- 
vée. Léopold  parle  au  passé  :  den  wir  uns  vorbehalten  haben. 
La  réserve  du  bodenwein  est  une  application  du  principe  de 
l'immutabilité  de  la  «  chàtellenie  »  (II,  7,  1401,  13  septembre). 

7°  Délie.  Le  châtelain  prend  le  produit  de  l'affouage  de  la  chà- 
tellenie {Comptes.,  p.  66). 

8°  Beljort.  Les  habitants  de  Rieveler  lui  doivent,  chaque 
année,  4  cents  de  »  composte  »,  c'est-à-dire  de  choucroute 
(P.  35). 

9°  Rosemont.  Le  châtelain  lève  à  son  profit  la  gerberie  de  la 
mairie  de  Chaux  et  la  gerberie  de  froment  de  la  mairie  d'Etuef- 
font  (PP.  45,  48).  Il  touche  des  mains  du  receveur,  à  cause  de 
sa  chàtellenie,  150  poules  par  an  (P.  63).  Enfin,  il  prélève,  pour 
son  vin,  1*  la  gerberie  des  mairies  de  Rougegoutte,  Evette  et 
Etueffont  (PP.  46,  47);  2°  sur  les  dîmes  des  mairies  de  Chaux, 
Sermamagny,  la  Chapelle,  Vescemont,  le  Puix,  Giromagriy, 
Rougegoutte,  Grosmagny,  6  quartes  seigle  par  mairie;  sur  les 
dîmes  d'Etueffont  et  de  Danjoutin,  6  quartes  blé;  sur  les  dîmes 
de  Vézelois  et  de  Méroux,  6  quartes  pois  et  un  demi  bichot 
froment  (PP.  45-48). 

XL 

Les  fiefs  castraux  de  l'Alsace  autrichienne. 

1303.  1361.  Vers  1423. 

Trois  notables  recueils  donnent  des  indications  sur  les  fiefs 
castraux  autrichiens  en  Alsace,  l'urbaire  de  1303.  le  livre  des 
fiefs  de  Rodolphe  et  celui  do  Catherine.  On  sait  que  tout  ce 


—  243  - 

que  le  livre  de  Catherine  dit  des  fiefs  castraux  de  Hohlands- 
purg,  Ensisheim,  Bilstein  et  Ortemberg  est  copié  sur  l'urbaire 
(27-39).  De  l'époque  même  de  Catherine  il  ne  s'y  trouve  que 
trois  mentions,  fief  castrai  de  Jean  Schweighauser,  émoluments 
à  Aspach-le-Bas  et  Thann  (2),  fief  castrai  de  Gauthier  d'An- 
dlau,  émoluments  à  Ensisheim  (8),  on  ne  dit  pas  les  forteresses 
à  desservir;  fief  casiral  de  Jacques  de  Wattwiller,  émoluments 
à  Amantzwilr,  Thann  à  desservir  (43). 

Dans  les  trois  recueils  les  fiefs  castraux  sont  désignés  par 
les  noms  des  titulaires.  Voici,  d'après  ces  documents,  la  liste 
des  vassaux  de  garde  établie  par  forteresses  en  1303,  1361,  et 
au  temps  de  Catherine.  Les  lacunes  sont  nombreuses. 

I.  Ensisheim.  1303.  Les  de  Wartenfels,  Schônenberg,  de 
Baldegg,  de  Hattstalt,  de  Schauenberg,  de  liaus,  Thierry  et 
Ulric  Waldner,  les  de  Massevaux,  de  Rodersdort,  d'Illzach,  zur 
Lauben,  Stôr,  les  Scbultheiss  de  Guebwiller,  Guillaume  Siôr 
et  son  frère,  le  fils  de  Guillaume  Stôr,  de  Wattwiller,  Rutlieb 
et  le  fils  de  Jean  de  Nordgasse,  Cûntzman  de  Hattstatt,  Peter- 
man  de  Helfenstein  (L/.,  26).  1361.  Hertrich  zu  Rhein  (Qwe/., 
XV,  1,  p.  416),  Herman  de  St-Amarin  et  Lutzman  de  Roders- 
dorf  (P.  418),  Heintzman  de  Massevaux  (P.  421),  Giferman  et 
Benignosa  de  Nordgasse  (P.  425),  Frantz  et  Uele  Stôr  (P.  427), 
Simon  de  Hattstatt  (P. 430),  Ileintz  et  Cun  Stôr  (P.  442),  Rudger 
Schultheiss  de  Guebwiller  et  ses  cousins  du  même  nom  (P.  445)*. 
—  Commencement  du  xV  siècle.  Les  frères  Ulric,  Antoine  et 
Pantaléon  de  Ferrette  (P.  59U). 

II.  Hohlandspurg .  1303.  Cûntzman  zum  Rust,  Ludman  de 
Turckheim,  Jean  et  Rutlieb  de  Nordgasse,  Jean  le  Schultheiss 
de  Colmar,  Ulric  d'Illzach,  le  fils  de  Rudiger  ou  Rusthein  de 
Morswilr,  Gauthier  de  Kaysersberg  (28). 

III.  Ortemberg .  13U3.  Louis  d'Amollern  (29). 

IV.  Bilstein.  1303.  Jean  d'Amoltern  (Ibid.). 

V.  Altkireh.  1361.  Barthélémy  de  Wunenberg  (Quel.,  XV, 
1,  p.  417).  Commencement  du  xv"  siècle.  Les  trois  frères  île 
Ferrette  (P.  591). 

VI.  Thann.  1361.  P  Les  cinq  frères  de  Soult/.bach,  Otto, 
Henri,  Hugues,  Rutsche  et  Sifrid  ;  2**  les  deux  frères  de  Thann, 
Henri  et  Richard;  3"  les  deux  cousins  germains  de  Wattwiller, 

I.  13;^.  Barthélémy  de  Wunenberg  (Schœptlin-Ilavenc/,  V.  p.  ;3o). 


—  244  — 

Jacques,  fils  de  feu  Richard,  et  Jacques,  fils  de  feu  le  frère  de 
Richard;  4°  Henri  Kappeler;  5°  les  de  Roppe;  6°  Wernli  Tru- 
chsess  de  Rheinfelden  ;  7°  Cuntzman  d'Eptingen  (Quel.,  XV, 
1,  pp.  419,  433,  439,  440,  443,  444,  450).  Le  L/.,  aussitôt 
après  le  fief  de  Jacques  de  Waltwiller,  décrit  un  fief  appar- 
tenant à  Agnès  de  Soultzbach,  qui  le  tient  de  son  père  André, 
mais  ne  dit  pas  que  ce  soit  un  fief  castrai  (44).  La  description 
qu'il  en  donne  n'a  aucun  rapport  avec  celle  des  fiefs  des  frères 
de  Soultzbach  dans  l'état  de  1361. 

VIT.  Cernaij.  1361.  Les  frères  Hennaan  et  Claus  de  Flaxlan- 
den  {Quel.,  XV,  1,  p.  412).  Commencement  du  xv  siècle.  Les 
trois  frères  de  Ferrette  (P.  591). 

Vin.  Rougemont.  Les  de  Roppe  (P.  443). 

IX.  Beljort.  Les  de  Roppe  (Ibid.). 

X.  Florimont.  Les  de  Délie  (Orig.,  I,  pp.  39  et  47). 


XLI 

Les  vassaux  et  les  fiefs  de  rAutriche  en  Alsace. 
Epoque  de  Catherine. 

D^Auxelles.  —  L/.,  5. 

De  Roppe.  —  L/.,  5.  Ils  tiennent  en  fief  le  banvin  de  Belfort 
(Comptes^  p.  34). 

De  Montreux.  —  Lf.,b.Jean(Compies^  p.  60).  Junglierr  Ilan- 
sen  von  Munstrael{UB.  Dasel,  VI,  296,  1432,  6  février).  Basl. 
Chron.,lV,  p.  501. 

De  Grandoillars.  —  L/.,  5.  Thiébaud  et  Henri  (17).Tuetey,  {). 
13,  n.  2. 

D'Essaure.  —  LJ.,  5. 

De  Massecaux. —  Guillaume,  Ulman  {Lf.,  1),  Thiébaud  (1,  5). 

De  MorimoTit. —  /-./.,1,  5,  15,  16,  19.  Sont  vassaux  :  i' Cathe- 
rine, fem[ne  de  Jean  de  Kappelen,  écuyer  (T.,  \',  p.  749,  1419, 
28  janvier);  2"  Jean,  chevalier,  châtelain  de  Kerretlo,  1424-1425 
(Comptes^  pp.  69,  71);  3°  Pierre  ou  Peterman,  écuyer  (P.  71); 
4°  Switzerillenvi  de  Morimonl  dit  Switzer,  T.,  IV,  p.  778, 1383); 
5°  Thiébaud,  frère  de  Catherine.  Switzer  et  Thiébaud  sont  dans 
la  liste  des  liefs  masculins  de  Ferrette,  Jean  est  dans  celle  des 
liefs  masculins  de  Belfort.   En   outre,  le  L/.  décrit  plusieurs 


—  245  - 

tiefs  tenus  par  les  Morimont  :  1'  le  rjuart  de  la  dime  d'Aile,  dite 
la  part  de  Morimont  (Morsperg  teil),  possédée  par  Thiébaud  et 
Catherine  sa  sœur  (15);  2'  divers  biens  et  droits  possédés  par 
Thiébaud,  savoir  à  Morimont  un  petit  bien  dit  le  bien  de  Ri- 
chard Grad  {Richart  Grats  gut)  les  droits  du  cousin  de  Thié- 
baud à  Morimont  et  à  Lairdge,  et  droits,  gens,  biens,  rede- 
vances, mainmorte  à  Levoncourt  et  à  Courtavon  (16;;  3°  la  part 
de  la  basse  forteresse  de  Morimont  (den  teil  an  der  nidern 
vestin  MorspergJ,  telle  qu'elle  était  autrefois  aux  Truchsess  de 
Rheinfelden,  et  les  droits  qui  appartenaient  à  Heintzman  Nusse 
de  Morimont  dans  les  bans  et  villages  de  Morimont,  Lairdge, 
Levoncourt  et  Vanchelle  (19).  Sur  les  Xuss  de  Morimont,  se- 
conde naoitié  du  xiv°  siècle,  v.  T.,  IV,  p.  919. 

Huguenin  Colin.  —  L/.,  5.  Vassal  pour  Tréludans  au  terri- 
toire de  Belfort  (45). 

Antoine  de  Zàsingen.  —  L/.,  1. 

D'Etueffont.  —  />/'.,  1.  Plutôt  que  Jean  de  Staufen,  dans  le 
Brisgau,  chevalier,  déjà  mort  le  26  juin  1421,  laissant  des 
enfants  mineurs  ;  il  avait  plusieurs  fils,  Bourquard,  Henri,  Ver- 
nier  {UB.  Basel,  VI,  49,  1411,  26  mai  ;  141,  1421,  26  juin  ;  144, 
16  sept). 

Guterolf.  —  L/.,  1.  Deux  descriptions  de  son  fief  (12,  47).  Il 
consiste  dans  le  village  de  Mortzwiller,  avec  les  gens,  la  jus- 
tice et  tous  les  revenus.  D'après  la  première  description  Gute- 
rolf tient  ce  fief  en  communauté  avec  Ilertrich  zu  Rhoin. 

D'Attegney,  deWittenheim,  de  Ferrette.  —  L/.,  1.  Le  Lf.  est 
complété,  en  ce  qui  concerne  une  branche  de  la  famille  de 
Ferrette,  par  la  note  des  fiefs  reçus  de  Catherine  par  les  trois 
frères  de  Ferrette,  Ulric,  Antoine  et  Pantaléon  (Quel.,  XV,  1, 
p.  590,  vers  140O).  Ces  fiefs  sont  de  deux  sortes  :  1°  Fiels  dont 
la  note  n'indique  pas  la  nature.  Ce  sont,  par  conséquent,  des 
fiefs  mâles,  les  fiefs  mâles  annoncés  par  lo  /./.  Ils  consistent 
dans  la  forteresse  (vesten)  de  Liebenstein  ;  le  village  de  Cars- 
pach  avec  droit  de  justice  (twing  und  bann)  ;  celui  de  Ben- 
dorf  également  avec  droit  de  justice,  et,  de  plus,  avec  les  gens 
qui  en  dépendent  ;  le  domaine  haut  (ober  hof)  à  Cernny  avec  le 
jardin  et  les  fossés  autour  de  la  ville  ;  l'auberge  (taferne)  de 
Reiningen  ;  deux  rentes  de  grain  argent,  savoir  32  quarlauts 
(viertel)  à  Ammertzwiller  et  30  sur  le  moulin  situé  dans  l'inté- 
rieur de  Cernay  (uf  die  inneren  muillin)  ;  le  péage  (zol)  et  la  jus- 


-   246  - 

tice  du  marché  (marketgerichte)  à  Ferrette,  enfin  2.000  florins 
que  les  frères  de  Ferrette  doivent  assigner  en  manière  de  fief 
sur  des  biens,  de  façon  à  donner  sûreté  à  madame  (die  si,  in 
lehens  wise,  anlegen  sollent  uf  guettern,  daran  min  frowwe 
besorget  sie).  —  2°  Fiefs  castraux.  I.  Fief  à  desservir  à  Cer- 
narj  (ze  Senhin  besitzen).  52  livres  argent  sur  tous  les  officiers 
du  comté  de  Ferrette  (ut  allen  amptlûtten  in  der  graftschaft  ze 
Pfirt).  H.  Fief  à  desservir  à  Altkirch.  Ce  sont  presque  exclu- 
sivement des  rentes  :  à  Thann,  sur  les  prairies.  2  charretées 
(fuder)  de  foin  ;  sur  le  moulin  du  haut  (uf  der  owbern  mufllin), 
8  quartaux  4  setiers  de  blé  argent  ;  sur  des  biens  (uf  guetteren) 
situés  dans  le  ban,  2  charres  et  5  mesures  {Amen,  l'ame  =  50 
litres,  Quel.,  XV,  2,  p.  274)  de  vin  argent;  dans  la  ville  et  le 
territoire,  14  livres  argent;  à  Tagolsheim,  le  quart  de  la  dîme, 
valant  22  quarlauts  argent  ;  à  Wittersdorf,  24  quartauts  argent  ; 
à  Ungersheim,  20  quartauts  grain  argent  ;  à  Durmenach, 
21  quartauts  grain  argent,  15  sols  et  8  poules  argent;  sur  le 
moulin  inférieur  (nidern  muillin)  d'Alkirch,  9  quartauts,  4  se- 
tiers grains  argent,  enfin  le  moulin  supérieur  (oï^ber  mi'iUin).  — 
Les  trois  frères  de  Ferrette  étaient  les  fils  d'Ulric  Thiébaud, 
lui-même  le  troisième  fils  d'Ulman,  grand  bailli  d'Alsace  et 
Sundgau  (1342-1368.  Quel.,  XV,  1,  p.  421.  n.  10  et  Démons- 
tration par  laquelle  on  fait  voir  que  les  tiges  encore  existantes 
de  la  famille  de  Ferrette,  —  Florimont,  Cernarj,  Carspach  et 
Zillisheim,  —  descendent  d'Ulric  de  Ferrette,  leur  souche, 
fol.  1,  r°.  Arch.  de  M,  le  marquis  de  Scey  de  Brun  au  château 
de  Buthiers,  Haute-Saône.  Cette  démonstration  est  faite  en 
grande  partie  d'après  le  registre  mortuaire  de  la  famille  de 
Ferrette,  renouvelé  en  1478).  Si  l'on  compare  la  consistance 
des  fiefs  des  trois  frères  de  Ferrette  à  celle  des  fiefs  que  leur 
aïeul  Ulman  possédait  en  1361,  on  relève  seulement  quelques 
analogies,  cour  colongère  à  Bendorf,  avec  les  gens  qui  en 
dépendent,  auberge  de  Reiningen,  26  quartauts  argent  sur  le 
moulin  supérieur  de  Cornay,  50  livres  argent  sur  tous  les  offi- 
ciers du  Sundgau  (ufl  allen  amptlùten  in  dem  land  ze  Sungôic). 
—  Sur  les  nobles  de  Ferrette,  Scbd^pHin-llavenez,  V,  p.  752. 

Dietschin  Agsiein.  -  /./'., l.IIans  Agstein  est  prévôt  (schafner) 
de  Thann  en  1424-1425(^7/].  Basel,\l,  177, 1424,  6  a vr.,  p.  175. 
Comptes,  p,  12).  Thiébaud  (Diepolt)  Agstein,  résidant  à  Thann 
(da  zemal  inné  der  hei'schafft  von  Ostcrrich  ze  Ta  n  n  gesessen) 


-  247  — 

prend  part  à  la  guerre  de  péages  faite  à  Bàle  par  l'Autriche,  en 
établissant  avec  Hugues  Briot  des  péages  à  Otlmarsheim,  Ilabs- 
heim,  Feldbach,  Werentzhausen,  P'olgensbourg  (UB.  Basel, 
VII,  64,  1446,  28,  30  juil.,  p.  77  ;  83,  27  sept.,  p.  128  ;  84,  27  sept., 
3,  4,  19oct.,  pp.  130,  143,  149). 

De  Reinaeh,  de  Schônenberg,  de  Zillisheim.  —  L/.,  1. 

Jean  de  Flaxlanden.  —  Lf.,  1.  Il  s'agit  de  Jean  deFlaxlanden 
le  vieux,  mari  d'Anne  Spender,  père  du  maître-bourgeois  de 
Bàle  et  du  doyen  de  la  cathédrale  de  Bàle,  Jean  Vernier,  reçu 
bourgeois  de  Bàle  en  1406,  écuyer  en  1412,  conseiller  de  l'évê- 
que  Hartmann  Munch  de  Mûnchenstein,  maître  d'hôlel  en  1425 
et  grand  chambellan  en  1426  de  l'évêque  Jean  de  Fleckenstein, 
vassal  pour  le  château  de  Landskron  en  1430,  haut  bailli  (ober- 
•vogt)  de  Laufenbourg  en  1437,  mort  en  1443  et  enterré  à 
Lucelle.  Basl.  Chron.,  IV,  p.  81,  n.  3  ;  V,  p.  91,  n.  5;  p.  92, 
n.  3  ;  p.  353,  nn.  9-11,  pp.  354,  355.  T.,  V,  p.  795  (1443,  11  juin). 
VB.  Basel,  VI,  71  (1412,  21  oct.)  ;  418  (1437,  13  août),  n.  a.  Le 
château  de  Freningen  dans  la  seigneurie  d'Allkirch  était  alors 
inféodé  aux  Flaxlanden  (Schœpflin-Ravenez,  IV,  p.  95). 

Jean  de  la  Chapelle.  —  L/".,  1.  Quel.,  XV,  1,  p.  440.  Mari  de 
Catherine  de  Morimont.  (Lf.  15).  Hans  von  Zschappel  und 
Tyne  von  Moersperg,  sin  eliche  frot^w  [VBL.  Basel,  572,  1411, 
1"  juil.).  Notons  cependant  un  certain  Henri  Rappeler  ou 
Kapler  {RUB.,  III,  505,  1427,  4-10  mai).  Il  défie  Antoine  et  Jean 
Ulric  de  Hattsttat  à  cause  de  son  seigneur  (wegen  minss  gne- 
digen  junchern)  Maximin  de  Ribeaupierre  (968,  1437,  16  juil.). 
Il  est  vassal  de  Maximin  pour  la  cour  colongère  d'Egiiisheim 
(1126,  1441,  17  mars). 

Schweigauser.  —  Lf.,  1,2.  Il  tient  en  fief  :  1°  Schweigausen, 
manoir,  pêcherie, toutes  les  dépendances;  Michelbach  avec  ses 
dépendances  ;  Hirtzbach,  manoir,  pêcheries,  banvin,  ungelt  ;  la 
moitié  d'un  vivier  à  GaKingen  ;  au  ban  de  Leimbach  une  prai- 
rie et  16  schatz  de  vigne  (le  schatz  =  1/5  d'ouvrée  ou  mann- 
werk)  ;  2'  les  fiefs  de  feu  Cimtziin  de  Ilochstatt,  sis  à  Masse- 
vaux.  Ces  fiefs  sont  décrits  dans  l'état  de  1361.  Ce  sont  :  au 
Miihlbach,  manoir,  cour,  moulin,  étable  (cuenhus),  jardin  ; 
dans  la  vallée  de  Massevaux  les  moissonneurs  du  prévôt  (die 
schultheiss  sniter)  ;  4  ouvrées  de  prairie  lieu  dit  A  Endbach;  au 
lieu  dit  An  Bruchen  2  sous  et  tout  droit  (ail  recht)  ;  au  lieu 
dit   A   Willerbach  les    bois  et  tout   terrain   de   montagne  ou 


-  248  - 

tout  terrain  minier  (ailes  bergelende,  Quel.,  XV,  1,  p.  442)  ; 
3'  un  fief  castrai,  savoir  que  nul  ne  peut  à  Aspach-le-Bas 
vendre  du  vin  en  détail  sans  sa  pernaission,  36  quartauts 
argent  et  8  amer  (4  hectol.)  de  vin  à  Thann  (//.,  2). 

Conrad  de  Burnkirch.  —  L/.,  21. 

De  Hirtzbaeh.  Eléments  de  leur  fief  :  1°  10  livres  argent  sur 
le  domaine  d'Oltingen  et  à  Lutter  ;  2°  grain  et  vin  à  Illfurth  ; 
3°  une  dîme  du  vin  à  Soultz  ;  4°  20  quartauts  grain  argent  à 
Gommersdorf  (L/.,  22) 

Berwer  et  Berwart  sont  deux  formes  équivalentes.  On  disait 
Berwerstein  ou  Berwartstein  (Schœpflin-Ravenez,  V,  p.  328). 
Des  Berwart  vivaient  à  Riquewihr,  à  lUzach  et  à  Strasbourg 
au  xiv«  siècle  (P.  651).UB.Basel,  VII,  48(1445,  21  juil.),  p.63. 

Berwart,  famille  notable  de  la  bourgeoisie  de  Bàle  au  xiii" 
siècle  (Heusler,  p.  140);  Henri  Berward,  doyen  de  la  confrérie 
de  Saint  Jean  sur  la  Burg  à  Bàle,  en  1406  {VB.  Basel,  VI,  352, 

10  déc),  Jean  Guillaume  Berwart  Stôr  (RUB.,  III,  682,  1431, 
2  avr.),  les  Berwart  d'IUzach  {UB.  Basel,  VII,  48,  1445,  21  juil., 
p.  63  ;  T.,  II,  p.  cxxvii). 

De  Hattstatt.  Antoine  de  Hattstatt  de  Vir  au  Val  (L/.,  1,  25). 

11  était  fils  de  Frédéric  le  Vieux,  bailli  autrichien  en  Alsace  et 
Brisgau  (1398,  1401,  1403),  mort  avant  le  4  novembre  1404,  et  de 
la  comtesse  Jeanne  de  Neuchàtel  en  Bourgogne,  fille  de  Thié- 
baud  VI  de  Neuchàtel.  V.  pour  ses  fiefs  (anciens  fiefs  de  Jean 
Thiébaud  de  Délie,  Autrage,  Eschêne,  etc.),  Scherlen,  p.  146. 
Antoine  épousa  Ursule  de  Gundelfingen.  Il  mourut  en  1440. 
—  Frédéric  de  Hattstatt  de  Herlisheim  ou  le  Jeune  (Lf.,  1). 
Bailli  à  Rouffach  en  1391  et  1395,  conseiller  de  Frédéric 
d'Autriche  en  1414,  d'Anne  de  Brunswick  en  1422,  cheva- 
lier. Il  était  fils  de  Cuntz,  mort  en  1382.  Il  mourut  en  1431. 
Catherine  lui  lit  trois  concessions  de  fiefs.  Il  reçut  :  1°  le 
14  février  1411,  en  communauté  avec  ses  neveux  de  Ferrette, 
les  fiefs  laissés  libres  par  la  mort  de  Frédéric  de  Ferrette  et 
consistant  dans  un  domaine  à  Lutran  et  le  village  d'Oltingen  ; 
2°  la  même  année,  le  18  novembre,  en  communauté  avec  Jean 
de  Morimont,  châtelain  d(3  Belfort,  les  anciens  iiefs  d'Henri  et 
de  Peterman  d'Eptingen  de  Blochmont  ;  l'acte  d'investiture  ne 
précise  pas  ces  fiefs  ;  3'  le  7  août  1414,  des  rentes  en  nature 
à  Ferrette  (Scherlen,  pp.  147-149,  337  et  table  6  C).  —  Ses 
fils  :  1°  Antoine  ou  Thenig,  marié  successivement  à  Ursule  de 


—  249  - 

Reinach  et  à  la  margrave  de  Rade-IIochberg,  mort  en  1445 
(Scherlen,  pp.  340,  ss.,  table  généalogique  6  C).  Dans  une 
autre  branche  de  la  famille  de  Hattstatt,  la  branche  dite  «  les 
Jeunes  »,  il  y  eut  successivement  deux  Simon,  le  premier  marié 
à  Catherine  de  Ribeaupierre,  mort  en  1372  ;  le  second,  dit  de 
Furstenberg,  petit-fils  du  premier,  mort  en  1435  (Scherlen, 
table  généalogique  1).  Thenig  posséda  des  fiefs  autrichiens  qui 
avaient  appartenu  à  l'un  et  à  l'autre  Simon.  Il  reçut  en  fief,  dit 
le  Lf.,  Hohattstatt  et  ses  dépendances,  comme  les  tenait  feu 
Simon  de  Hattstatt,  c'est-à-dire  Simon  I  (25).  En  1422  il  obtint, 
pour  les  tenir  en  communauté,  les  fiefs  de  Simon  II,  et  ces  fiefs 
étaient  ceux  que  Simon  I  reçut  en  1361  du  duc  Rodolphe,  rede- 
vances à  Sainte  Croix  en  Plaine,  prairies  à  Wolschwiiler, 
domaine  à  Soultz  et  fief  castrai  à  Ensisheim  (Scherlen,  pp.  137, 
341.  Quel.,  XV,  1,  p.  430).  —  2»  Jean  Ulric,  fiancé  en  1407  avec 
Agnès  de  Grûnenberg,  qui  fut  sa  première  femme  (Scherlen, 
p.  535).  Il  tient  en  fief  de  gage  50  florins  sur  les  tailles  de  mars 
du  bailliage  de  Thann.  Item  Hans  Ulrich  von  Hattstat,  funfftzig 
guldin,  ist  pfantlehen  von  der  mertz  stur  (Cartul.  des  gageries, 
fol.  65,  V*).  —  Le  château  inférieur  de  Bilstein  était  un  fief  des 
Hattstatt  (Scherlen,  p.  136). 

Stôr,  Cune,  Guillaume,  Bourquard,  Berschin.  —  Lf.,  1. 
On  a  vu  que  deux  autres  Stôr  étaient,  l'un,  receveur  de  Trau- 
bach,  et,  l'autre,  trésorier  de  Ferrette  et  d'Alsace. 

Lauheek.  —  Lf.,  1.  Ilenman  de  Laubeck  laisse  un  fief  va- 
cant à  Rumersheim  (11). 

Gundolsheim.  —  Lf.,  1. 

Rodolphe  d'Ostheim.  —  Lf.,  1.  Le  RJjB.  donne  Jean  d'Os- 
theim,  écuyer  (edelknecht),  habitant  à  Ribeauvillé  et  proprié- 
taire au  ban  de  Hunawihr  (III,  1191,  1417,  20  juin  ;  622,  1429, 
24  août). 

Jean  de  Wettolsheim.  —  Lf,  l.Y .  sur  lui  RUB.,  111,225(1421, 
29  sept.),  écuyer  (edelknecht),  demeurant  (sessehaft)  à  Gueb- 
w^iller,  vassal  de  Maximin  de  Ribeaupierie  pour  la  ruine  du 
château  d'Angratt,  près  de  Guebwiller  (588,  1428,  3  nov.)  ;  mari 
de  Claire  d'Ellenwiller  près  de  Ribeauvillé  (589,  1428,  5  nov.; 
959,  1437,  8  juin);  bailli  de  Ribeauvillé  (1121,  1440,  12  nov.). 

Volker.  —  Lf.,  pièces  annexes,  3,  les  fiefs  de  gage  qu'il  tient 
par  concession  de  Frédéric  du  3  janv.  1421,  et  NPA.,  XXIV 
(1423,  28  sept.),  p.  136. 


-  250  - 

Agnès  de  SouU:^baeh.  —  Elle  tient  en  fief,  cononne  ayant- 
cause  de  son  père  André.  14  quartauts  grain  (seigle  et  avoine) 
argent,  8  poules  argent,  15  arpents  de  bois  au  ban  de  Dieff- 
matten  iZ./.,  44). 

Pfaffenheim-Zur  Lauhcn.  —  Lf.  1.  Pour  les  Zur  Lauben, 
branche  de  la  famille  de  Pfaffenheim,  v.  Quel..  XV.  1.  p.  432. 
n.  6. 

W  aldner.  —  Berthold.  chevalier  (RUB.,  III,  S-DO,  1424,  1" 
sept.).  Schœpflin-Ra venez.  V.  p.  764. 

Guillaume  de  Hungerstein.  —  RUB..  III.  682  (1431.  2  avr.v. 
écuyer  (edelkneeht.  711,  1432.  2  févr.i;  caution  de  Maximin  de 
Ribeaupierre  (760,  1433,  25  juil.^:  témoin  dans  une  transaction 
entre  Bàle  et  l'Antriche  >  UB.  Basel.  VI.  396. 1436.  31  juil.). 

Pierre  de  Waîtieiller.  —  î.f..  1, 

Jacques  de  Wattieiller.  —  Un  Jacques  de  Waltwiller  était 
prévôt  de  l'église  de  Saint-Ursanne  en  1394  (T..  IV.  p.  837.  19 
déc).  Le  Lf.  donne  la  description  des  fiefs  de  Jacques  de  Wat- 
twiller  (43  .  L'état  des  fiefs  de  1361  décrit  les  fiefs  de  Jacques, 
fils  de  feu  Richard  de  Wattwiller.  et  de  Jacques,  fils  de  feu  le 
frère  de  Richard  <'Quel..  XV.  1.  p.  439;.  Cette  description  et 
celle  do  Lf.  ont  quelques  éléments  communs  .  1*  un  fief  cas- 
trai se  composant  de  la  cour  colongère  de  Hartmanswiller.  Le 
Lj.  ajoute  :  et  la  petite  maison  où  l'on  fait  le  rapport  de  la  cou- 
tume du  domaine,  cesi-à-dire  le  rapport  qui  avait  lieu  dans 
les  plaits  généraux  des  cours  colongères  :  2*  10  quartauts  ar- 
gent à  Hartmanswiller.  Le  Lj.  dit  que  c'est  un  cens  foncier  de 
3  quartauts  seigle  argent  qui  a  toujours  valu  10  quartauts  ar- 
gent; 3°  12  livres  argent  sur  la  taille  (stùr)  à  Schweighausen  ; 
4*  une  maison  que  l'état  de  1361  place  à  Thann.  le  Lf.  à  Cer- 
nay,  mais  que  l'un  et  l'autre  l^xte  mettent  près  du  pont.  Ici 
commencent  les  différences.  L'état  de  1361  mentionne  24  quar- 
tauts seigle  argent  à  Sch\i-eighaasen.  10  ouvrées  de  pré  et  22 
ouvrées  de  champ  à  Thann.  enfin  le  village  de  Kappelen  et  la 
moitié  de  la  basse  justice  dans  ce  village,  ces  deux  choses 
possédées  f>ar  Jacques  de  Wattwiller,  ayant  cause  de  ses  pa- 
rents Le  Lj.  énumère  :  1*  la  cour  colongère  de  Wattwiller.  y 
compris  le  droit  d'y  tenir  les  plaits;  2*  40  charrues  de  champ 
donnant  ensemble  annuellement  2  livres  5  sous  argent  de 
cens:  3*  27  quartauts  2  setiers  d'avoine  de  cens,  sur  lesquels 
les  forestiers  prélèvent  7  quartauts:  4*  champs  et    biens  ^ 


—  251  - 

Wattwiller  ou  ailleurs,  suivant  les  indications  des  titres.  Quant 
à  ceux  qui  ont  été  échangés  contre  la  butte  (l'IIartmanswiller 
et  les  fossés  y  attenant,  ils  sont  situés  au  ban  de  Wattwiller  et 
contiennent  environ  12  arpents  ;  5°  champs  et  prairies  à  Er- 
benheim;  on  les  donne  à  cens  comme  on  peut,  actuellement  le 
cens  est  de  9  sols  et  2  poules  ;  6"  prairies  au  Butzenholtz  à 
Cernay  ;  7°  24  quartauts  seigle  argent  sur  le  moulin  de  Ilart- 
muhl,  mesure  de  Cernay,  mais  «  ceci  n'existe  plus  ». 

Philippe  Reich  de  Kaysersher g . —  Lf.,\.  Description  détaillée, 
avec  indication  des  lieux  dits,  noms  des  voisins  et  des  rede- 
vables. Les  fiefs  de  Reich  consistent  surtout  en  vignes  et  ont 
deux  provenances  :  !•  il  a  reçu  les  uns  de  la  seigneurie  d'Au- 
triche, savoir  :  en  vignes,  à  Kientzheim,  une  acre  ;  lieu  dit  In 
der  Mi'ilin  Gassen,  1  arpent;  lieu  dit  Im  Kurtzgelend,  12  ar- 
pent; en  rentes  10  amer  (5  hectol.)  de  vin  rouge  sur  la  dime 
lieu  dit  Au  Miroir  (Uf  dem  Spiegel);  8  sous  et  3  chapons  sur 
un  chésal  et  un  jardin  contigus  à  la  terre  de  l'abbaye  de  Pairis  à 
Kientzheim  (23);  2°  il  tenait  les  autres  fiefs  de  la  seigneurie  de 
Wolhusen  et  ceux-ci  sont  advenus  à  la  seigneurie  d'Autri- 
che, savoir  :  en  vignes,  au  ban  de  Savamont,  un  blotz  ;  au  ban 
de  Kientzheim,  lieu  dit  An  dem  Alten  Berge,  un  quartier  conti- 
gu  au  bien  du  château  de  Kaysersberg;  dans  les  prairies  de 
Fessenheim,  un  demi  arpent  (24). 

Rodolphe  Vringer  ou  Veringer.  —  L/.,  1,  2,  3.  Schœpflin- 
Ravenez,  V,  p.  720. 

Thierry  de  Weitenmiïhle.  —  Lj'.,  1. 

Zum  Rust.  —  Lf.,  1.  Der  «em  Ruoste  hof,  lit  in  Ruostergasse 
(Curiosités  d'Alsace,  II,  25,  1367).  Pour  leur  résidence  de 
Thann,  Schœpflin-Revenez,  IV,  p.  104. 

Wûrinlin.  —  Lf.,  1.  Député  à  la  diète  des  villes  d'Alsace 
(RUD.,  III,  47,  1411,  27  déc).  Prévôt  (schultheiss)  en  1413  (71, 
9avr.),  1419(184,  8  févr.). 

De  Haus.  —  Clans  (Lf.,  1,  5).  11  s'agit  du  grand  bailli  de 
Ferrette  en  1391,  administrateur  du  bailliage  d'Alsace  et  Sund- 
gau  en  1393  et  1394,  enfin  bailli  de  Ferrette  et  Brisgau  en  1397  et 
1398  {UB.  Dasel,  V,  166,  1391,  21  août;  200,  ni,  1393,  7  déc.  ; 
IV,  1394,  5  janv.  T.  IV,  276,  1393,  5  sept.:  305,  1397,  26  août. 
Quel.,X.y,  1,  p.  458,  n.  1).  Le  fils  de  Clans  portail  le  même  nom 
que  son  père.  Mais  il  partit  pour  la  croisaile  en  1396  et  ne  re- 
vint pas  (Rôteler  Chronik,  Basl.  Chron.,  V,   pp.  128,  129).  — 


—  252  — 

Jean  Ulric,  d'Isenheim,  beau-frère  de  Maximin  de  Ribeau- 
pierre,  souvent  nommé  dans  les  textes,  plutôt  qu'un  certain 
Jean  Ulric,  de  Wittenheim  {UB.  Basel,\ ,  231,  1397,  4  juil.,  et 
peut-être  RUE.,  III,  45,  1411,  30  oct.).  —  Frédéric.  C'est  le 
maître  d'hôtel  de  Catherine.  Le  Lf.  décrit  ses  fiefs  (10)  :  Brun- 
statt,  le  château  avec  enceinte  et  fossés,  petits  cens  de  grain, 
deniers  et  poules  dans  le  village,  deux  prairies  hors  du  village, 
et  comme  dépendance  de  Brunstatt,  30  quartauts  avoine  et  1 
poule  par  maison  à  Rantzwiller  ;  2*  Riquewihr,  château,  basse 
justice,  bois,  champs,  prés  et  pâturages  communaux  ;  3°  à  Rei- 
ningen,  70  quartauts  de  seigle  et  4  marcs  d'argent  ;  4°  à  Ensis- 
heim,  40  quartauts  de  grain  argent,  le  L/.  ajoute  que  c'est  un 
fief  castrai  à  desservir  à  Ensisheim  ;  5'  le  service  d'escorte  et 
sauf-conduit  au  plait  général  du  pays. 

De  Wunenberg.  —  Lf.,  1. 

Conrad  d'Ilhach. —  Son  fief  se  compose  de  :  1'  sa  part  de  la 
forteresse  de  Mûnchen^tein;  2°  sa  part  de  la  dîme  de  Blotz- 
heim  ;  3°  son  bien  à  Galfingen  ;  4"  à  Hirtzbach,  pour  la  totalité, 
les  gens  et  le  gezog,  c'est-à-dire  ou  le  droit  de  conférer  des  fiefs, 
ou  le  droit  de  juger  les  appels,  ou  la  taxe  sur  la  liberté  d'émi- 
gration {Lf.,  21.  Quel.,  XV,  2,  p.  279).  -  Le  Lf.  donne  les 
noms  de  deux  autres  vassaux  originaires  rie  Mulhouse,  déjà 
morts  à  l'époque  de  sa  rédaction  et  représentés  par  leurs  gen- 
dres, Hartung  de  Haus,  beau-père  de  Gauthier  d'Andlau.  et 
Hans  Zobel  dit  Heber,  beau-père  de  Jean  Bernard  zu  Rhein  (9, 
14). 

Frédéric  Schilling.  —  Lf,  1.  En  1428,  conseiller  de  Bâle  et 
umbriter,  c'est-à-dire  garde  du  champ  clos,  dans  le  duel  de 
Jean  de  Merlo  et  de  Henri  de  Ramstein  (UB.  Basel,W,  242, 
1428,  22  mai.  Basl.  Chron.,  IV,  p.  160). 

Ilcnmann  Offenburg.  —  Lf,  1.  Il  a  :  1°  un  fief  de  feu  Jean 
Heber,  consistant  en  une  maison  à  Mulhouse  à  côté  des  Dé- 
chaussés. Catherine  l'a  investi  de  ce  fief  à  la  demande  de  Jean 
Bernard  zu  Rhein  (14);  2"  des  fiefs  reçus  de  madame  d'Autri- 
che. Rodolphe  Rutzlin,  d'Ottmarsheim,  les  possédait  aupara- 
vant, ils  sont  devenus  vacants.  Ce  sont  :  le  quart  du  petit  péage 
d'Ottmarsheim  et  huit  quartauts  do  seigle  argent  que  les  reli- 
gieux de  Lucelle  donnent  de  leur  domaine  do  Mutersheim(3, 18); 
3"  le  village  de  Bartenheim.  Ce  village  était  divisé  en  deux  mai- 
ries que  séparait  la  grande  route.  L'une  était  un  fief  de  la  fa- 


-  253  — 

mille  d'Eptingen,  Offenburg  l'acquit  en  1424;  l'autre  apparte- 
nait à  Jeratheus  de  Ratsarnhausen  qui  l'avait  acheté  de  Jean 
de  Habsbourg.  Offenburg  en  fit  aussi  l'acquisition  et  la  tint  éga- 
lement en  fief  (Smidlin,  p.  23,  n.  4). 

De  Bàrenfels.  —  Lj.,  1.  Arnold,  chevalier,  maître  bourgeois 
en  1396,  1403,  1406,1408, 1411.  Mort  en  1413  ou  1414.  Ses  fils  : 
1°  Arnold,  chevalier,  maître  bourgeois  en  1439,  chassé  du  con- 
seil de  ville  comme  vassal  autrichien  en  1445;  2°  Adelberg,  s'en- 
gage à  servir  Bàle  et  à  chevaucher  contre  les  Ilussites  en 
1431,  nommé  bailli  autrichien  à  Laufenbourg  en  1443,  exilé  en 
1445  (Basl.  Chron.,  IV,  pp.  22-24,  44,  192;  VI,  p.  299.  UB.  Ba- 
se/,  VI,  282,  1431,  24juil.) 

D'Eptingen.—  Lf.,  1.  Pierre  dit  Bisel.  Peterman  von  Eptin- 
gen  den  man  nempt  Bisel,  écuyer  (edelknecht.  UB.  Basel,  VI,  27, 
1410,  19  tévr.).  Basl.  Chron.,  IV,  pp.  39,  n.  2  et  493.  Son  fils 
Conrad,  chevalier,  suppléant  du  comte  palatin  de  l'évêché  de 
Bâleen  1419(T.,  V.,  p.  750,  20  juil.),  capitaine  d'une  compagnie  de 
quinze  lances  (glefen)  dans  l'armée  de  Bâle  pendant  la  guerre  de 
Thiébaud  de  Neuchàtel  {UB.  Basel,  VI,  196,  1425,  16  mars. 
Rathsbûcher,  Basl.  Chron.,  IV,  p.  39),  maréchal  de  l'église  de 
Bàle  en  1425  (Ileusler,  p.  95,  n.  4),  bourgeois  de  Bâle  {UB.  Ba- 
sel, VI,  222,  1426,  14  mai).  Ilerman  d'Eptingen.  au(]uel  la  plèbe 
bâloise  interdit  le  séjour  de  la  ville  en  1445  et  enlève  le  château 
de  Blochmont  en  1449,  est  le  neveu  de  Conrad  (Heusler,  pp.  304, 
306.  UB.  Basel,  VII,  48,  1445,  21  juil.  Basl.  Chron.,  IV,  p.  56, 
n.  7). 

Pierre  dit  Iluser.  —  Léopold  d'Autriche  lui  donne  en  fief  un 
certain  nombre  de  gens  dans  le  sud-est  de  la  Haute-Alsace  à 
Ilelfrantzkirch,  Ranspach,  Berentzwiller,  Ilausgauen,  Knorin- 
gen,  Grentzingen,  Ligsdorf,  Riespach,  Muespach,  Ilausen, 
Ilundsbach.  Steinbrunn.  Pierre  Huser  tenait  déjà  ce  fief  des 
prédécesseurs  (vordern)  de  Léopold  {UBL.  Basel,  505,  1398, 
21  mars).  En  1361,  Chuntzman  d'Eptingen  recevait  en  fief  de 
Rodolphe  d'Autriche  deux  chars  et  demi  de  vin  blanc  argent, 
à  titre  de  fief  castrai  à  Thann  (2  12  fuder  wiss  win  gellz  von 
dem  sesslechen  ze  Tann.  Quel.,  XV,  1,  p.  450).  En  1399,  Pierre 
Huser  d'Eptingen  est  investi  de  ce  fief  par  l-éopold  (di'itthalb 
fuoder  wingeltz  ze  Tann,  die  sine  sezzlehen  sind  {LBL.  Basel, 
511,  1399,  13  janv.).  Frédéric  confirme  ce  fief  à  Pierre  Huser 
(580,  1412,  2  juin),  et  Guillaume  de  Ilochberg,  grand  bailli  de 


-  254  — 

la  seigneurie  d'Autriche,  en  investit  Conrad  Huser  au  nom  de 
la  seigneurie  (709,  1440,  5  juil.).  Les  Bàlois  prennent  et  pillent 
la  maison  forte  de  Conrad  à  Waldighofen,  à  la  suite  de  la  ba- 
taille de  Saint- Jacques  (1445,  19  mai,  Basl.  Chron.,  IV,  p.  276, 
n.  3;  V,  p.  274.  UB.  Basel,  VII,  95,  1446,  18,  20  oct.,  p.  173  ; 
143,  1447,  30  oct.,  p.  237),  Conrad  et  son  fils  Antoine,  accusés 
d'avoir  combattu  à  Saint-Jacques  du  côté  des  Armagnacs,  sont 
au  nombre  des  personnes  (personen)  auxquelles  est  défendu  le 
séjour  de  Bàle  (48,  1445,  21  juil.  Basl.  Chron.,  V,  p.  275,  n.  1, 
p.  566). 

La  Grede.  —  Lf.  1.  C'est  ou  bien  Grede  Mûnichin,  der  man 
spricht  Waldnerin,  mère  de  Jean  Guillaume  de  Girsperg, 
temme  d'Erard  Waldner  (RUB.,  III,  32,  1410,  26  sept.;  235, 
p.  150,  n.  2.  Scherlen,  p.  253,  1414),  ou  bien  Marguerite  Schàl- 
finger,  veuve  de  Lûtold  Mûnch,  Greden  der  Mûnchinen  wilend 
Lûtoltz  des  Mûnchs  seligen  elichen  \Yirtin  (UBL.  Basel,  577, 
1412,  10  janv.;  645,  1424,  15  avr.),  plutôt  que  feue  Grede  Dech}' 
déjà  morte  le  25  mars  1425  {Comptes,  p.  57). 

Bouquard  Mûnch.  —  Lf.,  1, 13.  Né  en  1370,  remarié  à  Jeanne 
de  Thierstein  en  1430,  chevalier,  mort  en  1431.  Il  avait  deux 
homonymes,  son  père,  Bourquard  le  Vieux,  écuyer,  mort  en 
1410,  son  fils,  chevalier,  tué  à  la  nataille  de  Saint-Jacques  en 
1444  {Basl.  Chron.,  IV,  p.  379,  n.  7;  V,  p.  35,  n.  5;  p.  96,  n.  4; 
p.  140,  n.  3).  Comme  héritier  de  son  père,  il  tenait  de  l'Autri- 
che en  fief  de  gage  Istein  et  Landser.  Léopold  d'Autriche  avait 
engagé  à  Bourquard  le  Vieux  Istein  pour  3.100  florins,  en  1392, 
et  Landser,  pour  5.000  florins,  en  1406  (T.  IV,  p.  829,  1392, 
l"^'  juil.  Schœpflin-Ravenez,  IV,  p.  154).  Bourquard  le  Jeune 
avait  obtenu  le  renouvellement  de  la  gagerie  de  Landser, 
y  compris  l'ancien  hurghut,  en  1411  (Schmidlin,  p.  210,  n.  5). 
Dans  une  lettre  écrite  probablement  après  la  mort  de  son  père, 
dont  le  Lf.  donne  un  fragment,  Bourquard  le  Jeune  prie  Cathe- 
rine de  lui  accorder  l'investiture  lèodale  du  domaine  haut  de 
Sierentz,  du  domaine  de  Wentzwiller  et  de  la  chasse  aii  des- 
sous jusqu'à  la  Haute  Route,  c'est-à-dire  jusqu'à  la  voie  romaine 
qui  longe  la  riv3  gauche  du  Rhin  (13). 

Arnold  de  Rotberg.  —  Lf,  1. 

Zu  Rhein.  —  Bernard  (Lf.,  1).  Ilcrtrich  tient  Morlzwiller  en 
communauté  avec  Ulrich  Guterolf  (12).  Pour  Jean  Bernard, 
V.  ci-dessus  Off'enburg.  Jean,  ministériel  de  l'abbaye  de  Mur- 


—  255  — 

bach,  vassal  de  Catherine  pour  la  cour  colongère  de  Ilàsingen 
(Schœpfliii-Ravenez,  IV,  p.  152,  1412;  Schmidiin,  p.  204j. 

Schaler.  —  />/.,  1.  En  11^61,  Pierre  Vernier  et  Ludman 
Schaler,  chevaliers,  reçoivent  l'investiture  de  fiefs  assis  à  Bat- 
tenheim,  Illzach,  Modenheim,  et  sur  la  banque  du  change  (weh- 
selbenken)  à  Bâle  {Quel.,  XV,  1,  p.  441).  Au  xv  siècle,  anté- 
rieurement à  la  guerre  de  Saint-Jacques,  ils  ont  Ilabsheim  en 
gage  et  se  servent  de  leur  droit  de  seigneurie  pour  établir  à 
Habsheim  des  péages  préjudiciables  au  commerce  de  Bàle 
(Heusler,  p.  290). 

Vitztum.  —  L/.,  1.  En  1361,  Henjaann  Vitztum  dit  de  Bulen- 
heim  reçoit  du  duc  Rodolphe  l'investiture  féodale  de  Waldeck, 
des  cours  colongères  de  Leimen  et  de  Zeiswiller,  du  droit  de 
patronage  à  Ranspach,  de  18  quartauts  (viertel)  argent  à  We- 
renlzhausen  et  8  livres  argent  sur  la  forêt  (forst)  de  Roders- 
dorf  (Quel.,  XV,  1,  p.  446).  V.  encore  sur  Henmann  Vitztum 
de  Waldeck,  T.,  IV,  p.  868  (1400,  16  nov.)  et  p.  934. 

Jean  Bernard  d'Asuel.  —  Lf.,  1. 

Celui  de  Ramstein.  —  Lj.,  1.  Rodolphe  de  Ramstein,  sei- 
gneur de  Gilgenberg,  était  le  petit  fils  de  Thuring,  frère  de 
l'évêque  Imier  de  Ramstein,  et  le  fils  de  Thuring,  l'un  des  rares 
survivants  de  Nicopolis  (Ralhsbiicher  et  Anonymus  bei  Ap- 
penwyler,  Basl.  Chron.,  IV,  pp.  34,  430;  V,  p.  109,  n.  1.  LiBL. 
Basel,  646,  1425,  25  janv.).  En  1421,  Rodolphe  assigne  à  sa 
femme  Ursule  de  Geroldseck  un  douaire  de  6.000  florins  du 
Rhin,  dont  3.300  sur  le  château  et  la  ville  de  Délie  (623,  29 
juin).  Il  avait  donc  une  gagerie  sur  Délie.  Celte  gagerie  existe- 
t-elle  encore  en  1425?  Le  compte  de  Jean  Bernard  d'Asuel, 
châtelain  de  Délie,  n'en  dit  rien  (Comptes,  p.  64j.  —  La  famille 
des  barons  de  Ramstein  est  distincte  de  celle  des  nobles  de 
Ramstein.  Celle-ci  était  du  patriciat  de  Bâle,  de  la  classe  des 
chevaliers.  Henri  de  Ramstein,  bourgeois  de  Bâle,  tils  du  maî- 
tre-bourgeois Cuntzman,  lui-même  conseiller  de  Bâle,  de  1431 
à  1435,  puis  châtelain  d'Altkirch,  vassal  de  la  seigneurie  d'Au- 
triche pour  le  château  et  la  ville  d'Altkirch,  frappé  de  l'inter- 
diction de  séjourner  à  Bâle  pour  participation  à  l'expédition  du 
Dauphin,  était  de  la  famille  des  nobles  de  Ramstein  {Basl. 
Chron.,  IV,  p.  40,  n.  4;  p.  199,  n.  3.  UB.  Basel,  VII,  48,  1445, 
21  juil.;  143,  1447,  30  oct.,  pp.  230,  250).  Le  Lj.  n'indique  pus 
les  Ramstein  de  Bâle  parmi  les  vassaux  de  Catherine. 


—  256  — 

Henri  de  RodersdorJ.  —  L/.,  1.  Lieutenant  (statthalter)  du 
grand  bailli,  Jean  de  Lupfen  (UD.  Basel,  V,  324,  1404,  4  nov., 
p.  341,  Harms,  p.  93).  Châtelain  d'Ensisheim  (VI,  244,  1428, 
13  sept.).  Il  tient  le  fief  de  Stettenberg,  avec  manoir,  cour, 
prairies,  champ,  jardin,  etc.  (LJ.,  26). 

Bernard  et  Jean  de  Thierstein.  —  L/.,  1. 

Hartman  de  Milandre.  —  L/.,  5.  T.,  V,  p.  729  (1409,  6  oc- 
tobre). 

De  Cœuve.  —  LJ.,b.  Voicellatet  PerrinBourgoignon,  écuyers, 
frères,  fils  de  Perrin  Ruequelin  (T.,  p.  706,  1401,11  déc;  p.  707, 
1402,  23  mars;  p.  722,  1406,  16  et  17  nov.).  Huguenin  dit  Hu- 
gard  et  Jean,  fils  de  feu  Richard,  frère  d'Huguenin,  Etienne,  tous 
écuyers  (P.  754,  1424,  7  mars;  p.  757,  1426,  31  mai). 

Fursieh,  —  Lf.,  5.  Peterman  ou  Perrin  Fursich,  écuyer,  fils 
de  Jean,  écuyer  et  fils  de  Richard  Domzellat  (T.,  IV,  p.  911  ;  V, 
p.  729,  1409,  6  oct.;  p.  747,  1418,  26  févr.).  Perrin  est  vassal  de 
l'Autriche  pour  la  dîme  de  Porrentruy,  en  communauté  avec 
Jean  Richard  Stocker  (T.,  IV,  272,  1393,  20  mai;  286,  1394, 
12  févr.)  et  homme  lige  d'Etienne  de  Montbéliard  pour  des 
terres  au  ban  de  Porrentruy  (290,  1394,  20  avr.;  p.  831,  1393, 
30janv.). 

Richard  Stocker.  —  Lf.,  5.  En  1348,  les  4  et  20  septembre, 
Jean  de  Montaigu,  bailli  du  comté  de  Bourgogne,  rend  compte,  en 
vue  du  remboursement  de  ses  dépenses,  de  diverses  missions 
dont  il  s'est  acquitté.  Il  a  eu  deux  conférences  avec  «  Jehan  Sto- 
quart  fil  monseigneur  Richart  Stoquar,  de  Porraintru^  pour 
plusours  chouses  dont  il  suigoit  monseigneur  le  duc  et  en  hau- 
oit  jai  gaigie  sur  et  en  la  terre  dou  dit  monseigneur  de  hun 
prison  et  pluseurs  autres  chaitelx  »  (H,  11875.  Deux  pièces. 
Orig.  Parch.  Etaient  scellées  sur  simple  queue).  Le  chevalier 
Richard  Stocker,  nommé  dans  ces  documents,  a  donc  pour  fils 
Jean.  Celui-ci  est  le  père  d'Henri,  lui-même  père  de  Jean  Ri- 
chard qui  est  peut-être  le  Richard  du  Lf.  (T.  IV,  p.  929).  V.  pour 
Richard  Stocker,  tuteur  de  Catherine  de  Morimont,  femme  de 
llans  Rappeler,  V,  p.  749(1419,  28  janv.). 

Maquabrey.  —  Lf.,  5.  Jean  et  Bernard,  écuyers. 

Renaud  Oudriat.  — Lj.,b.T.  IV,  p.  772  (1382,25  avril);  p.  818 
(1391,  22  murs),  possession  à  Courchavon  et  à  Boncourt;  V, 
p.  722  (1406,  16  nov.).  RVD.,  III,  1195  (1431-1437  f). 

D'Andlau.  Gauthier  d'Andlau,  fils  d'IIeuri,  a  un  fief  mâle  de 


—  257  — 

Ferretto  (/>/.,  1).  Le  LJ.  décrit  ses  fiefs  :  I.  Fiefs  dont  il  u  hérité 
de  son  père  :  1"  le  village  d'Obersausheim,  avec  basse  justice, 
cour  colongère,  etc.  ;  2°  la  cour  colongère  d'Orschwihr,  vignes, 
prairies,  terres,  censés,  revenus,  mainmorte.  Son  frère  Rodolphe 
et  son  cousin  Gauthier  sont  covassaux  (42);  II.  Fiefs  provenant 
de  son  beau- père  Hartung  de  Ilaus  :  1°  Deux  châteaux,  Buton- 
heim  et  Wittenheim.  celui-ci  avec  la  basse-cour  (vorhofi  et  les 
fossés;  2"  à  Ensisheim,  les  maison  et  cour  de  Hartung  et  le 
jardin  devant  la  porte  Saint-Martin,  le  fossé  devant  la  ville,  le 
huitième  des  dîmes  laïques  et,  à  titre  de  fief  castrai,  75  quar- 
tauts  argent;  3°  les  villages  d'Eschentzwiller,  Zimmersheim, 
Bellingen  et  Nit!'er  ;  4"  domaines  à  Muren  dans  le  finage  de 
Bellingen  et  à  Haute  Eglise,  prairies  à  Barîenheim  et  84  quar- 
tauts  d'avoine  argent  à  Steinbrunn  (8,  9.  Cpr.  pour  Gauthier 
d'Andlau  succédant  en  1419  à  Hartung  de  Haus  pour  le  château 
de  Wittenheim  et  quelques  villages  entre  autres  Kungersheim, 
Schœpflin  Ravenez,  IV,  p.  111). 

Jeratlieus  de  Ratsamliausen.  —  LJ.,  1.  Vassal  à  Bartenheim 
(Lettre  de  fief  de  1400,  Schmidlin,  p.  23,  n.  4).  L'un  des  tuteurs 
de  Maximin  de  Ribeaupierre  {RLlB.,  III,  1187,  vers  1399). 
L'un  des  arbitres  dans  les  différends  de  Maximin  avec  Jean  de 
Lupfen,  en  1413,  et  avec  Eberard  de  Lupfen,  en  1438  (71,  1413, 
9  avr.;  1012,  1438,  U  mars). 

Gôtj^  de  Hune  bourg  esl  \aiSS3i\  a  à  cause  d'Istein  »  dit  le  Lf.  (1). 
Mais  on  sait  qu'Istein  était  lief  de  Bourcjuard  Miinch  le  Vieux. 
Les  Bàlois  prirent  les  deux  châteaux  d'Istein  dans  leur  guerre 
avec  Catherine  (1409,  11  nov.  Rathsbiicher  et  Rôteler  Chro- 
nik,  Basl.  Chron.,  IV,  p.  24:  V,  p.  140).  Ils  firent  marché  avec 
l'un  de  leurs  concitoyens,  Dietrich  Ereman,  pour  garder  la  for- 
teresse (L^B.  Basel,  VI,  22,  1409,  28  déc).  Le  traité  de  paix 
laissa  les  châteaux  d'Istein  aux  Bàlois,  et  les  villages  et  reve- 
nus qui  en  dépendaient  à  Catherine,  tout  en  léservant  la 
créance  des  Mimch  sur  la  seigneurie  d'Istein  (36,  1410,  3  nov., 
p.  30).  Les  Mûnch  ratifièrent  le  traité  le  même  jour  (39).  Le 
vieux  Miinch  mourut  peu  après  et  Catherine  indemnisa  le 
jeune  en  assignant  sa  créance  sur  la  gagerie  que  déjà  ils 
avaient  à  Landser.  Les  Bàlois  démolirent  les  châteaux  l'année 
suivante  (Anonymus  bei  Appenwiler,  Rôteler  Chronik,  Grôs- 
sere  Basler  Annalen,  Basl.  Chron.,  IV,  p.  432;  V,  p.  40,  n.  3; 
p.  145,  n.  1;  VI,  p.  274,  n.  9.  NPA.,  XLII).  Le  lief  de  Gôtz  de 

17 


—  258  - 

Hunebourg  ne  peut  donc  porter  que  sur  tout  ou  partie  des 
biens  et  droits  lucratifs  conservés  par  Catherine  à  Istein. 

Les  d'Amoltern,  Ludlin  dWmoltern.  —  L/.,  1.  Louis  d'Amol- 
tern  (/,  46).  Un  Louis  d'Amoltern  est  parmi  les  vassaux  dans 
l'état  des  fiefs  de  1361  {Quel.,  XV,  1,  p.  439).  Il  avait  pour  père 
Louis,  qui  était  titulaire  en  1303  d'un  fief  castrai  à  desservir  à 
Ortemberg  (29).  La  description  que  le  Lf.  donne  des  fiefs  de 
Louis  n'a  qu'un  seul  point  commun  avec  celle  de  1361,  c'est  que 
le  fief  est  situé  au  val  de  Ville.  Le  fief  de  1361  se  compose  de 
diverses  rentes  annuelles,  20  livres  strasbourgeois,  5  foudres 
de  vin  argent,  14  quartauts  avoine  argent.  Celui  du  Lf.  com- 
prend :  1°  la  maison  des  chevaliers  à  Bilstein  ;  2°  des  redevances 
en  argent,  savoir  :  sur  la  cour  colongère  de  Ville,  3  livres 
strasbourgeois;  sur  celle  de  Bruche,  2  livres  2  sous;  sur  celle 
de  Lalaye,  1  livre;  à  Urbeis  et  à  Charbe  1  livre;  sur  la  taille 
(gewerff),  8  livres;  à  Scherwiller,  6  livres;  sur  la  prairie  Rus- 
cher,  1  livre  ;  sur  la  forêt  de  la  LandzoU  à  Charbe,  1  livre  ;  enfin, 
16  sous  de  cens  sur  les  maisons  (peut-être  à  Ville  et  à  Charbe) 
et  3  sous  pour  arbres  et  fromages;  3°  redevances  établies,  au 
moins  primitivement,  en  nature,  à  Breitenbach,  1  foudre  de  vin 
argent;  à  Saint-Martin,  Meisengott,  Bassenberg,  1  foudre  de 
vin  par  localité;  à  Ville  et  à  Charbe,  60  poules  et  chapons;  à 
Charbe,  8  quartauts  argent  moitié  seigle,  moitié  avoine;  à  Ville 
et  à  Erlenbach,  14  quartauts  argent;  enfin  à  Charbe,  la  main- 
morte jusqu'à  concurrence  de  6  vaches  (kueclien)  d'après  la 
première  description,  sur  6  sujets  (knechlen)  d'après  la  seconde 
description. 

Jean  de  Lupjen.  —  Lf.,  1.  Grand  bailli  en  1408-1409  {Orig.,  I, 
p.  99).  Vassal  autrichien  pour  :  1°  Bergheim.  Frédéric  lui  en 
donne  ou  plutôt  lui  en  renouvelle  la  concession  (Hartl,  p.  68, 
texte  de  1413,  28  avr.,)  ;  2°  Kientzheim  et  Ilohenack  {Dasl. 
Chron.,  IV,  p.  378,  n.  4);  3°  Hohlansdspurg.  Léopold  d'Autri- 
che lui  donne  ce  château  en  fief  de  gage.  Lupfen  fait  foi  et 
obéissance  à  Léopold  {RL  ii.,  III,  29,  1410,  18  août).  Il  possède 
encore  ce  fief  le  21  octobre  1411  (41).  L'autorisation  d'acheter 
la  gagerie  donnée  peu  après  par  Frédéric  à  Maximin  ne  sort 
pas  son  plein  elTei,  car  Lupfen,  à  l'époque  de  sa  moil,  au  com- 
mencement de  1437,  tenait  Ilohlandspurg  en  communauté  avec 
Maximin.  Celui-ci  ayant  reçu,  de  nouveau,  de  Frédéric,  la  per- 
mission d'acheter  le  fief,   fait  obéissance  et  foi  au  duc  d'Au- 


-  259   - 

triche  le  15  mars  (949).  Mais,  le  22  juillet,  l'empereur  Si^is- 
mond  investit  les  fils  de  Jean  de  Lupferi  de  tous  les  fiefs  qui  leur 
sont  échus  tan  sy  geuallen;  par  la  mort  de  leur  père,  entre  au- 
tres Hohlandspurg  (973).  Le  fief  reste  dans  la  famille  de  Lupfen 
(Johannis  Knehel  Diarium,  Dasl.  Chron.,  II,  p.  14,  1473).  Cpr. 
Schœpflin-Ravenez,  IV,  p.  252  et  A.  I.  Ingold,  Note  sur  les  sei- 
gneurs successifs  du  IIoJi  Landsherg  {Revue  d'Alsace^  19G0, 
p.  337). 

Les  d'AllanJoie.  — Lj.,  5.  Sur  AUanjoie  v,  Bardy,  Allanjoie 
(Monibéliard). 

Jean  Gâcher at.  —  L/.,  5. 

Le  bâtard  de  Monthéliard.  —  L/.,  5.  Un  nommé  Jaquot  de 
Monibeliart,  du  parti  de  Catherine,  envoie  sou  défi  à  la  ville 
de  Bàle  le  7  décembre  1409  {UB    Basel,  VI,  14,  9,  p.  12;. 

De  Montjoie.  —  Lf.  5.  De  Montegaudii,  alias  de  Gliers 
{Quel.,  XV,  1,  p.  454,  1361).  Johans  von  Gliers,  lierre  zuo 
Froberg  {UB.  Basel,  VI,  13,  1409,  5  sept.).  Sur  Louis  et  Jean 
de  Montjoie  v.  abbé  Richard,  Essai  sur  l'histoire  de  la  mai- 
son et  baronie  de  Montjoie,  pp.  28-38.  Louis,  fils  de  Guillaume, 
épousa  en  1360  Jacqueline  de  Cly-Roche-d'Or.  Il  mourut  à  Avi- 
gnon le  23  juin  142j.  Il  eut  deux  lils,  Guillaume,  évêque  de 
Béziers.  et  Jean,  marié  en  1386  avec  Jeanne,  fille  de  Henri, 
comte  de  la  Roche,  seigneur  de  Villersexel,  et  de  Guillemette 
de  Vergy.  11  mourut,  sans  héritier  mâle,  antérieurement  au 
mois  d'août  1428,  date  de  l'expédition  de  Jean  de  Thierstein 
contre  le  château  de  Montjoie  que  Jean  Louis  retenait  indue-- 
ment  au  préjudice  de  la  veuve  de  Jean  de  Montjoie  (T.,  IV, 
p.  787,  1386,  19  févr.;  V,  p.  778,  1438,  18  juillet.  Anonymus  bei 
Appenwiller,  Basl.  Chron.,  IV,  p.  437). —  Le  château  de  Mont- 
joie fut  construit  par  Richard  I"  de  Glères  vers  la  lin  du  xii'  siè- 
cle. Celui  de  Moron  fut  bâti  de  1315  à  1335  par  Guillaume  de 
Montjoie  (Abbé  Richard,  pp.  19,  23). 

Les  de  Glères  sont  vassaux  autrichiens  dès  le  commencement 
du  xiv*  siècle.  Ils  tiennent,  dès  cette  époque,  en  fief  des  biens 
au  territoire  de  Grosne.  La  possession  de  ce  territoire  parait 
avoir  été  alors  incertaine  entre  les  ducs  d'Autriche  et  les 
comtes  de  Monthéliard  {Quel.,  XV,  1,  p.  268).  En  1361,  Ro- 
dolphe d'Autriche  donne  en  fief:  1°  à  Jean  do  Glères,  Glères  et 
le  château  de  Moron,  c'est-à-dire  des  biens  qui  t'ont  partie  du 
domaine  primitif  de  la  famille  de  Glères,  et  en  Ilaute-Alssce 


—  260  — 

les  mairies  d'Einlreigne  et  de  Muespach  et  le  domaine  d'Hir- 
singue  avec  le  quart  de  la  justice,  le  patronage  (kilchensatz)  et 
les  hommes  que  Jean  de  Glcres  possède  déjà  (P.  446);  2°  à  Ro- 
dolphe de  Montjoie  ou  Glères  divers  biens  que  celui-ci  avait 
auparavant,  savoir  :  une  partie  du  territoire  de  la  paroisse  de 
Glères,  des  biens  dans  la  paroisse  de  Grosne,  avec  la  justice  et 
tous  les  arbustes  venant  dans  cette  paroisse  (omnia  arbusta  ve- 
nientia),  des  hommes  et  femmes  dans  la  paroisse  de  Phafïans 
(P.  454).  Les  investitures  accordées  par  le  duc  Rodolphe  ne 
sont  donc,  à  vrai  dire,  que  des  renouvellements  de  fiefs.  Louis 
de  Montjoie,  père  de  Jean,  acquiert  la  forteresse  de  Moron  par 
engagement  de  son  cousin,  Berthold  de  Glères.  Il  en  fait  hom- 
mage à  Léopold  d'Autriche  en  1382.  Frédéric  lui  en  donne  Tin- 
vesliture  en  1404.  Les  fiefs  dont  Frédéric  investit  Jean  de  Mont- 
joie, en  1412,  sont  Moron,  et  en  Alsace  Reoouvrance,  Grosne  et 
des  domaines  à  Hirsingue  et  au  sud-est  d'Hirsingue  à  Hei- 
mersdorf,  Ruederbach,  Riespach  et  Muespach  (Abbé  Richard, 
p.  36).  Moron  et  Grosne  sont  donc  les  fiefs  attitrés,  immuables, 
de  la  famille  de  Glères.  Cette  famille  tendait  à  devenir  alle- 
mande par  la  possession  de  fiefs  considérables  dans  la  région 
d'Hirsingue. 

Dans  aucun  de  ces  actes  il  n'est  question  du  château  de 
Montjoie.  Au  contraire,  ce  château  est  le  seul  fief  du  seigneur 
de  Montjoie  qu'indique  le  Lf.  Cette  indication  a  été  ajoutée 
après  coup  au  nom  du  vassal  (5).  Au  xiii'  siècle,  les  de  Glères 
étaient  vassaux  des  comtes  de  Montbéliard  pour  le  château  de 
Montjoie.  En  1300,  le  comte  Renaud  de  Montbéliard  cédait  à 
l'évêque  de  Bâle  Montjoie,  que  tenait  alors  Villerin  de  Glères, 
et  le  reprenait  de  l'évêque  à  titre  de  fief  (Q«e/.,  XV,  1,  p.  454, 
n.  1).  Les  Montjoie  devinrent  ainsi  arrière-vassaux  de  l'église 
de  Bâle.  Dans  le  premier  tiers  du  xiv*"  siècle,  les  comtes  de 
Montbéliard  cédèrent  leur  suzeraineté  à  Thiébaud  V  de  Neu- 
châtel  en  Bourgogne.  Guillaume  II  de  Glères  reprit  Montjoie 
des  mains  de  Thiébaud  le  29  décembre  1336  (Abbé  Richard, 
p.  27).  En  13P8,  Thiébaud  VI  do  Neuchâtel  était  suzerain  de 
Montjoie  (P.  29).  Le  château  n'était  pas  encore  fief  autrichien 
en  1412,  car  il  ne  ligure  pas  dans  la  lettre  d'investiture  accor- 
dée par  Frédéric  à  Jean  de  Montjoie.  Il  passa  sous  la  suzerai- 
neté de  l'Autriche  entre  1412  et  la  date  où  fut  rédigée  l'addition 
au  LJ.   indiquée  plus  haut.  Ce  fut  probablement  un  acte  de 


—  261  - 

désaveu  qui  enleva  Montjoie  aux  Neuchâtel.  Louis  de  Mont- 
joie,  autrefois  prisonnier  de  guerre  de  Thiéhaud  VI  et  dure- 
ment traité  par  son  vaincjueur,  et  Jean  de  Montjoie,  qui  fut 
l'un  des  plus  rudes  adversaires  de  Tiiiébaud  VIII  dans  la 
guerre  des  gageries  de  l'ôvêché  de  Bàle,  offrirent  Montjoie  à 
l'Aulriclie  pour  le  recevoir  de  nouveau  en  fief  (Abbé  Richard, 
pp.  29  ss.  T.,  IV,  149,  1373,  23  mai-1"  juii.). 

De  Ronchamp,  les  Jils  de  Peterlin  de  VIsle.  —  L/. ,  .0. 

D'Essert.  —  L/.,  5.  Liblin,  p.  145. 

Robert  de  Chagey,  Etienne  et  Conrad  de  Domprey,  le  sire 
d'Oiselay.  —  L/.,  5. 

Eudes  de  Villers  Pater,  plutôt  que  le  comte  de  La  Roche 
sur  rOgnon.  L/,  5.  Enoncé  de  ses  fiefs  à  propos  de  la  vente 
qu'il  en  fait  à  Henri  Valée  (4,  20).  Le  premier  article  est  une 
analyse  de  l'acte  de  reprise  du  fief  par  Valée,  le  second  un 
extrait  de  l'acte  de  vente.  L'élément  principal  du  fief  est  la  for- 
teresse de  Banvillars.  A  cela  se  joignent,  d'après  la  reprise,  des 
gens  à  Bavelier  et  quelques  ouvrées  de  champs  et  prairies,  prés 
banaux,  communes  pâtures,  etc.,  et  d'après  la  vente,  4  colon- 
gers  qui  possèdent  3  colonges  et  des  dîmes  afférant  (gen)  à 
Banvillars  et  à  Dorans,  champs,  prés,  bois,  cours  d'eau,  etc. 

Celui  de  Neuchâtel.  —  Lf.,  5. 

Jean  Louis  de  Thuillier,  —  Pour  Grosne  et  a  les  apparte- 
nances du  seigneur  de  Montjoye  »  {Comptes,  p.  26).  Lettre  de 
Philippe  le  Bon  à  Jean  Louis  (RUB,,  III,  483,  1427,  17  janvier). 

Henri  Valée.  —  Lf.,  1,  4,  20. 

Jean  de  Couleur.  —  Lf.,  5.  —  Cpr.  Ellenweiler  près  Ribeau- 
villé  engagé,  en  1348,  à  Pierre  de  Lutersdorf  (Schtppflin-Rave- 
nez,  IV,  p.  262). 

Conrad  Fridung  dit  Kuchenmeister.  ~  Lf,  6,  40.  Les  dcnix 
villages  de  Radersheim  et  Merxheim,  dans  l'évêché  de  Bàle. 
Catherine  les  a  achetés  de  son  avoir  pour  les  inféoder  à  Fri- 
dung. Celui-ci  a  donné  en  retour  une  somme  de  1600  florins 
(Lf,  6).  Fridung  peut  être  le  maître  de  cuisine  chargé  par 
Catherine  d'une  mission  à  Bàle  et  malmené  par  les  Bàlois 
(1407,  1408).  Il  est  maître  de  cuisine  de  Frédéric  et  s'acquitte, 
pour  son  maître,  d'une  mission  à  Bàle  en  1420  (l)B.  Basel,  VI, 
132,  1420,  3  septembre).  A  l'occasion  de  la  mort  de  Frédéric  IV 
d'Autriche  le  Vieux,  Maximin  demande  une  indemnité  pour  les 
pertes  et  dommages  qu'il  a  éprouvés  par  suite  de  la  gestion  du 


-  262   - 

grand  bailliage  de  Haute-Alsace  et  du  retrait  de  l'administra- 
tion de  Délie.  Il  adresse  cette  réclamation,  entre  autres  per- 
sonnes, à  Fridung,  qui  se  trouve  ainsi  en  compagnie  de  hauts 
personnages,  tels  que  les  ducs  Sigismond  et  Albert  d'Autriche 
(RUB.,  III,  1084,  1439,  vers  la  fin  juin). 

Un   certain  Conrad   Gans   est   propriétaire   au   territoire  de 
Ribeauvillé  au  commencement  du  xv*  siècle  (RUB.,  III,  p.  595). 


XLII 

Traité  entre  Bâle  et  Henman  Pflegler  pour  la  démolition 
de  la  forteresse  d'Istein. 

1410^ 

Wir  Johans  Wiler,  ammenmeister,  Clans  Murer,  Lienhart 
zem  Bluomen,  Oswalt  von  Wartenberg,  Heintzman  Murer 
vnd  Cuonrat  Henikin,  als  botten  von  meister  vnd  rate  ze 
Basel  dazuo  geschikt  vnd  geordent,  hand  verdinget  Henman 
PJlegler  die  vestm  Ysfein,  das  ober  vnd  das  nyder  hus,  ze  slis- 
sende  vnd  ab  ze  brechende  in  die  wise  als  hienach  geschriben 
stat. 

Des  ersten,  sol  der  obgenante  Henman  PJlegler  die  ringk- 
mure  des  vnderen  huses  ab  werffen  vnd  slissen  dem  grund  glich 
inwendig,  vnd  dazuo  den  inbuw  ouch  genczlich  slissen  vnd 
abtuon,  vnd  ouch  die  miltelmur  die  do  ist  zwuschent  den  zwein 
hûseren  glicher  wise  slissen  inwendig  dem  grund  glich,  uszge- 
nommen  die  zwo  cappellen. 

Item  so  sol  er  das  oberhus  ouch  slissen  vnd  abwerffen  vntz 
vff  den  fels,  vnd  sol  den  mantel  wider  den  Rin  vellen.  Were 
aber  sach  daz  der  muren  vlT  dem  vels  im  obercn  hus,  oder  der 
muren  ob  dem  grund  im  nyderen  hus'*^,  vtzit  blibe  stonde,  mit 
nammen  eins  halben  mannes  hohe,  das  sol  Henman  PJlegler 
keinem  schaden  bringen,  noch  verbunden  sin  daunanchin  fi'irer 
vtzit  daran  ze  slissende,  noch  ab  ze  brechende,  in  dehcin  wise. 


I.  Arrli.  Bàlr-Villo.  Pdlilischcs.  H,8.  Kriojr  mit  Katharina  von  l^iirpriind. 
i4o<)-i4io.  Minute.  Papirr.  Au  revers,  oolte  mention  répétée  de  deux  écri- 
tures de  répoque  :  Ystein  verdinget  ze  slissende.  —  La  démolition  com- 
mença le  27  nov.  i'|io. 

•j.  [Eu  marge:)  mitlelmuren. 


—  263  - 

Ouch  sol  ailes  holczwerk,  so  in  den  zwein  hûseren  ist  vnd 
dazuo  gehôrt,  llenman  PJlegler  blibeii,  ob  er  sin  bedarff  zuo 
dem  werk  die  hi'isere  ze  slissende. 

Man  sol  ouch  PJlegler  lihen  geschirre  so  dazuo  notdurflig 
ist,  es  sient  bikel,  hebysen,  bissen,  slegel,  howen,  seyl,  ex, 
ladysen,  vnd  des  glich,  das  ouch  er  vnseren  buherren  wider 
aniwurten  sol,  es  si  gancz  oder  gebrochen,  es  were  denne  daz 
es  im  verfiele. 

Darumb  hand  wir  im,  in  nammen  meistervnd  rates  ze  Basel, 
fur  sin  erbeit  vnd  Ion,  vnd  fiir  allen  kosten,  so  er  des  haben 
sol  vnd  muosz,  gelopt  ze  gebende  ij'=  x  Ib.  den.  Vnd  scellent  im 
ouch  schirm  geben,  mit  wacht  vnd  huoten,  aile  die  wil  er  do 
werket,  vngevorlich. 


XLIII 

Henri  de  Délie  et  ses  auxiliaires,  partisans  de  Catherine, 
envoient  leur  défi  à  la  ville  de  Bàle. 

1409,  7  octobre  ^ 

Aux  maistres  bourgoiz  et  gouuerneurs  et  à  toute  la  commu- 
naulté  de  la  cité  de  Basle. 

Je  Henry  de  Délie,  escuier,  vous  fais  assauoir  que  je  suis 
tant  tenus  à  ma  très  redoublée  dame  madame  Katherine  de 
Bourgoingne,  duchesse  d'Osterriche,  que  je  la  seruiray  de 
ceste  présente  guerre  contre  vous  et  voz  aidans,  en  la  com- 
paignie  de  mon  très  chier  seigneur  et  maistre  messire  An- 
thoine  de  Vergey.  Et  nous  Jehan  de  Voulnan,  Guillame  de 
Florimont,  variez  et  seruens  du  dit  Henry  de  Délie,  Vauchier 
de  Saint  Rémi,  Guiardel  de  Saint  liemi  et  Huguenin  de  Gy, 
vous  faisons  assauoir  par  la  manière  que  le  dit  Henry  de  Délie. 
Et  pour  ce  que  ce  soit  chose  véritable,  nous  vous  escripuons 
ces  présentes  lettres  de  deffîance  faictes  et  données  soubz  le 
seel  de  moy  le  dit  Henry  de  Délie,  pour  touz  les  dessus  nom- 
mez, le  vij"  jour  d'ottembre,  l'an  mil  cccc  et  nuef. 


I.  Arch.  lîiilo-Ville.  Polilisciics.  R,  S.  Krifg  mit  Katharina  von  Rurpiind, 
1409,  1410.  Oriff.  Pap.  Traces  d'un  sceau  plaqué  en  cire  verte.  —  (]pr.  Uli. 
Bascl,  VI,  14,  7,  p.  IV. 


9AA 


64    — 


XLIV 

Jean  d'Allanjoie  reconnaît  avoir  reçu  du  duc  de  Bourgogne  une 
somme  qui  lui  était  due  pour  une  mission  dont  il  avait  été 
chargé  auprès  du  duc  de  Lorraine,  au  sujet  de  la  guerre. 

1411,  13  avrin. 

Je  Jehan  d'Alenjoie,  cheuallier,  chambeilan  de  monseigneur 
le  duc  de  Bourgoingne,  confesse  auoir  eu  et  receu  de  Jehan 
Moireaul,  clerc  des  offices  de  l'ostel  du  dit  monseigneur  et 
commis  à  la  recepte  générale  de  ses  duché  et  conté  du  dit 
Bourgoingne,  la  somme  de  dix  frans  qui  m'ont  esté  ordonnez 
auoir  pour  aller,  de  par  ma  dame  la  duchesse,  deuers  monsei- 
gneur de  Lorraine^  quelque  part  qu'il  soit  en  son  païs,  pour 
lui  exposer  et  dire,  de  par  ma  ditte  dame,  aucunes  choses  tou- 
chant le  fait  de  la  guerre.  De  laquelle  somme  de  x  frans  je  me 
tien  pour  content  et  en  quitte  mon  dit  seigneur  et  son  dit  com- 
mis. Tesmoing  mon^  seel  cy  mis  le  xiij*  jour  d'auril,  l'an  mil 
quatre  cens  et  vnze  après  Pasques. 


XLV 
Henri  Valée. 

1°  Ses  fiefs.  —  Henri  Valée  Jait  sat^oir  à  tous  que  le  duc 

lui  a  donné,  sa  me  durant,  les  maison  forte  et  terre  de  Saint 

Mars  sur  Seine  pour  les   causes  et  de  la  manière  déclarées 

dans  les  lettres  patentes  du  duc  datées  du  château  de  Mont- 

bard  le  10  notsemhre  1414. 

1415,  vendredi,  27  septembre"*. 

[Suit  la  transcription  de  ces  lettres:]  Nousauons  receue  [dit 
le  duc]  humble  siiplicacion  de  nostre  amé  et  féal  cheualieret 

I.  B.  355.  Orig.  Pa:cli.  Scrllo  sur  simple  <iiioiu'  d\\\\  scrau  rond  on 
cire  roug-t-  dégradé. 

a.  Les  mois  seing  manuel  biiïrs. 

3.  B,  io56o.  Orig.  Parch.  Signé  par  Martin  Lofoure,  coadjnleur  de  Phi- 
lipo  Miisnirr  dit  Jossequin.  tahollion  ducal  à  Dijon.  —  Cerche  des  feus  du 
bailliage  de  la  Montagne,  cliàtoUenie  cl  prévoie  d'Aisc}'  (B,  1156;). 


—  265  - 

chambellan  mcssire //e^iri/  Valée,  de  Fontenoy,  contenant  que, 
comme  depuis  dix  ans  en  ça,  il  nous  ait  serui,  acompuignie  de 
gens,  le  mieulx  qu'il  a  peu,  en  toutes  noz  armées,  et  en  espe- 
cial  ait  esté  en  nostre  ville  d'Arras,  en  lacompaignie  de  nostre 
amé  et  féal  cousin  le  sire  de  Montagu,  ucompaignie  de  quinze 
hommes  d'armes  qu'il  a  sousienus  à  ses  frais  et  missions,  et 
durant  le  dit  voiaige,  le  bailli  de  Chaumont  et  les  gens  au  duc 
de  BoLr  aient  arces  au  dit  supliant  deux  de  ses  villes,  pour  ce 
qu'il  estoit  en  nostre  seruice,  dont  il  est  grandement  dommai- 
geez,  supliant  humblement,  pour  lui  recompenser  des  dites 
pertes  et  seruices,  que  nous  plaise  lui  donner  à  sa  vie  nostre 
maison  et  terre  de  Saint  Mars  sur  Saine,  ainsi  que  elle  se  com- 
porte, estans  en  nostre  bailliaige  de  la  Montaigne  et  en  la 
chastellenie  d'Aisey,  ensamble  les  drois,  prouffis  et  eraolu- 
mens  y  appartenans.  laquelle  terre  n'est  pas  d'ancienneté  de 
nostre  domaine,  et  peut  valoir,  en  toutes  choses,  par  an,  six 
vins  liures  parisis  ou  enuiron,  laquelle  terre  tient  à  présent 
dame  Hugote  de  Frelois,  dame  de  Saint  Vincent,  mère  de  la 
femme  du  dit  Henry. 

Pour  la  seigneurie  de  Velle-le-Châtel,  près  Sccy-sur-Saône, 
RUB.,  III,  844(1435,  10  mai). 

2°  Ses  fonctions. 

Maitre  d'hôtel  de  la  duchesse  de  Bourgogne  (B,  1611,  fol. 
iiij^^  xj,  v%  1421,  25nov.). 

Bailli  d'Aval.  De  1423  à  1451  (Gollut,  Mémoires  des  Bourgui- 
gnons  de  la  Franche-Comté ,  réimpression,  p.  1754.  Peincedé, 
Inventaire,  I,  p.  742.  B,  259, 1450,  20  oct.). 

Henri  Valée   nommé  bailli  dAval  par  Philippe  le  Bon  est 

mis  en  possession  de  son  ojfice  par  la  chambre  des  comptes  de 

Dijon. 

1423,  8  octobre». 

Messire  Henry  Valée,  cheuallier,  conseillier  et  chambellan 
de  monseigneur,  retenu  par  mon  dit  seigneur  et  par  ses  lettres 
patentes  données  à  Dijon  le  viij'^  jour  d'octobre  mccccxxiij,  son 

I.  Livre  dos  mémoires,  fol  vij  '«^x  xix  (i03),  r". 


—  266  — 

bailli  ou  bailliage  d'Aual  du  conté  de  Bourgoingne,  en  lieu  de 
maistre  Estienne  Armenier,  que  mon  dit  seigneur  a  deschargie 
pour  les  causes  declairies  es  dites  lettres,  a  esté  mis  en  pos- 
session du  dit  office  de  bailli  par  messeigneurs  des  comptes  et 
par  vertu  des  dites  lettres,  le  xvj'  jour  du  dit  mois  et  en  a  fait  le 
serment  es  mains  de  mon  dit  seigneur,  comme  contiennent 
les  dites  lettres. 

Châtelain  d'Apremont  au  sud  ouest  de  Gray. 

Henri   Valée  donne  quittance  au   trésorier  de  Dôle   de  ses 

gages  de  châtelain  d'Apremont. 

1426,  28  novembre^ 

Je  Henri  Vaulée,  de  Fontenotj,  conseillier  et  chambellan  de 
monseigneur  le  duc  et  son  bailli  d'Anal  ou  conté  de  Bourgoin- 
gne,  cognois  et  confesse  auoir  eu  et  receu  de  Jaquot  Vurri, 
tressorier  de  Dole,  par  les  mains  de  Jehan  Bel,  recepueur  de 
Gray  et  d'Aspremont,  la  somme  de  vint  liures  esteuenans,  qui 
m'estoient  deheues  à  cause  de  mes  gaiges  de  la  chastellenie 
du  dit  Aspremont,  du  terme  de  la  Saint  Michiel  darrenement 
passée,  desquelx  xx  liures  je  me  tien  pour  bien  contant  et 
paiez,  et  en  quicte  mon  dit  seigneur,  les  dis  tressorier  et  recep- 
ueur et  tous  aultres.  Tesmoing  mon  soing  et  mon  seel  cy  mys 
le  xxviije  jour  du  moys  de  nouembre,  l'an  mil  quatre  cens  vingt 
et  six.  [Signé  avec  paraphe  :]  H.  Valée. 

Châtelain  de  Poligny.  Sa  quittance  pour  ses  gages  (Peincedé, 
Inventaire,  XXIV,  p.  111.  B,  348).  Gilles  Jourdain  de  Tho- 
louse,  demeurant  à  Poligny,  licencié  en  loix,  conseiller  du  duc 
de  Bourgogne,  certifie  qu  Henry  Valée,  chevalier,  capitaine  du 
château  de  Poligny,  a  fait  continuelle  résidence  au  dit  château 
la  dite  année  et  y  tient  ménage  la  plus  grande  partie  du  temps 
(Peincedé,  Inventaire,  XXIII,  p.  223.  B,  11831). 

3°  Seroices  militaires. 

A  messire  Henry  Valée,  conseillier  et  maistre  d'ostel  de  ma 
dicte  dame  |la  duchesse  de  Bourgogne],  la  somme  de  cinquante 
Irans  qu'elle  lui  a  donné  de  grâce  especial,  tant  pour  conside- 


I.  Il,  348.  Orig.  Pareil.  Etait  scellé  sur  simple  queue  d'un  sceau  rond  en 
cire  rouge  à  moitié  détruit. 


—  267  — 

racion  des  bons  et  aggreables  seruices  qu'il  lui  a  fait  en  temps 
passé  et  fait  chascun  jour,  comme  pour  l'aidier  à  releuer  des 
pertes  qu'il  a  tenu  en  la  garnison  de  Creuent  qu'il  a  aidie  à  te- 
nir à  rencontre  des  ennemis  qui  y  ont  esté  desconffis  le  darre- 
nier  jour  de  juillet  cccc  vint  trois,  en  laquelle  garnison  il  a 
perdu  la  plus  grant  partie  de  ses  cheuaulx,  par  lettres  patentes 
de  ma  dicte  dame  signées  de  sa  main,  données  à  Dijon  le  iij» 
jour  d'octobre,  l'an  dessus  dit  mil  cccc  vint  trois,  et  p-ir  quit- 
tance du  dit  messire  Henry,  cy  rendue.  Pour  ce  1  frans  (mon- 
noie  de  v  doubles  pour  x  deniers  tournois,  B,  1623  bis,  fol. 
Ixiij,  r").  Cpr.  fol.  xxiij,  v". 

Rôle  des  nobles  des  duché  et  comté  de  Bourgogne  et  du 
Charollois  auxquels  le  duc  avoit  mandé  d'être  devers  lui  entour 
la  ville  de  Tournus  le  1"  octobre  1424,  pour  le  servir  à  la  jour- 
née assignée  à  la  reddition  de  la  forteresse  de  la  Roche  de 
Solutrey,  au  mois  de  septembre  dudil  an  1424...  Messire  Henry 
Valée,  bailly  d'Aisal...  (B,  11721).  —  Montre  reçue  à  Beauvais 
le  dernier  août  1417,  de  messire  Jean  de  Vergy,  chevalier  ban 
neret,  seigneur  de  FouGans,  conseiller  et  chambellan  de  mon- 
seigneur le  duc  et  son  maréchal  de  Bourgogne,  avec  lui  8  autres 
chevaliers  bannerets,  24  chevaliers  baclieliers,  347  écuyers, 
70  hommes  de  trait  à  cheval,  2  trompettes  de  guerre  et  4  autres 
trompettes  venus  en  sa  compagnie...  Chevaliers  bacheliers... 
Messire  7/e 71  r|/  Valée  (B,  11788).  —  Montre  reçue  autour  de 
la  ville  à'Avalon  de  la  compagnie  de  Jean  de  Thoulonjon,  gar- 
dien, gouverneur  général,  capitaine  et  maréchal  de  Bourgo- 
gne... Messire  Henry  Valée,  chevalier,  bailli  iVAval  (Peincedé, 
Inventaire,  XXVI,  p.  370.  B,  11801).  —  Montre  des  hommes 
d'armes  d'Antoine  de  Thoulongeon,  1431,  3  août  (B,  11803). 

4°  Voyages,  missions  et  négociations. 

Au  mois  de  mai  1420,  la  duchesse  de  Bourgogne  se  rendit  à 
Montbéliard  auprès  du  duc.  Elle  se  fit  accompagner  par  Valée 
(B,  1606). 

Il  fit  trois  voyages  avec  Guy  Gelenier  «  pour  le  fait  des  trai- 
tés des  pays  du  duc  de  Bourgoingne  et  de  ceux  des  ducs  de 
Bar  et  de  Lorraine  »  (B,  1611,  fol.  ùV]^^  ij,  r%  1421,  mai-juillet). 

Il  partit  le  25  novembre  1421  avec  Jac(|ues  de  A'illers  pour  la 
diète  de  Massevaux  (NPA.,  XXVI,  1°,  p.  138). 


-  268  — 

Henri  Valée,  bailli  d'ÂGal,  accomplit  plusieurs  missions 
pour  le  duc  de  Bourgogne.  Il  fait  un  voyage  à  Rouen,  auprès 
du  duc  de  Bedford,  régent  de  France  (1424,  17  décembre-1425, 
7  février),  accompagne  hors  de  Bourgogne  Jean  d'Haussonville, 
maréchal  de  Lorraine  (8-15  février),  assiste  à  une  conférence 
qui  se  tient  à  Porrentruy  en  vue  de  rétablir  la  paix  entre 
Vévêque  de  Bâle  et  Thiébaud  de  Neuchâtel  (antérieurement  au 
16  mai). 

1424,  17  décembre-1425,  avant  le  16  mai  ^ 

A  messïre  Henry  Fa/ée,  cheuallier,  conseillier  et  chambellan 
et  bailli  de  monseigneur  le  duc  en  son  conté  de  Bourgoingne 
ou  bailliage  à'Aual,  la  somme  de  cent  quatre  vins  douze  frans, 
monnoye  roial,  qui  deue  lui  estoit  pour  les  voiaiges  et  en  la 
manière  cy  après  declairée,  c'est  assauoir  pour  estre  aie  de  par 
mon  dit  seigneur  et  pour  ses  besoignes  et  affaires  deuers  le 
régent  le  royaume  de  France  duc  de  Bethfort,  lors  estant  à 
Rouen,  dont  il  partit  de  Dijon  le  xvij'  jour  de  décembre  mil 
iiijc  xxiiij  et  y  vacqua  jusques  au  vij'jour  de  feurier  ensuigant, 
alant,  besoignant  et  retournant  deuers  mon  dit  seigneur  à 
Dijon,  où  il  a  cinquante  deux  jours  entiers.  Et  depuis,  par  l'or- 
donnance de  mon  dit  seigneur,  le  dit  messire  Henry  Valée  ala 
conuoyer  Jehan  de  Haussonuille,  mareschal  de  Lorrainne,  hors 
du  pais  de  Bourgoingne,  des  la  cité  d'Ostun,  où  lors  mon  dit 
seigneur  estoit,  en  quoy  il  vacqua  neuf  jours  entiers,  en  alant 
et  venant'^  commençans  le  viij'  jour  de  feurier  dessus  dit, 
ou  dit  an.  Et  derrenierement  pour  auoir  esté,  par  l'ordon- 
nance que  dessuz,  auec  le  bailli  d'Amont  et  maistre  Es- 
tienne  Armenier,  conseillier  de  mon  dit  seigneur,  à  Porren- 
tru,  pour  la  journée  amiable  qui  se  y  tint  nagueres  pour  cui- 
dier  appasier  le  débat  estant  entre  messire  Thiebault,  seigneur 
de  Neufehastel,  et  Teuesque  de  Basle,  en   quoy  il  vacqua,  en 


I.  B,  1628,  fol.  vij  XX  vij,  v.  —  Cpr.  au  môme  compte,  fol.  ix  ^t  ix,  v  : 
A  Symonnet  de  ^fliiaf/Ze,  cheuaucheur  de  l'escurie  de  mon  dit  seigneur..-. 
Yj  frans  le  xxix"  jour  de  décembre  mil  iiij  ^  xxiiij  sur  mp  voiaigc  que 
lors  y  lisl,  par  rordonnance  de  mon  dil  seigneur,  de  Dijon  deuers  le 
régent  le  royaume  de  France,  duc  de  licthfori.  auec  et  en  la  eompaignie 
de  messire  Henry  Valèe^  cheuallier,  conseillier  el  chambellan  de  mon  dil 
seigneur  et  son  bailli  iVAual. 

a.  Fol.  vij  x.\  viij,  r". 


-  2G9   - 

alant,  besoignant  et  retournant  en  son  hostel,  par  neuf  jours  •. 
Et  ainsi  a  vacqué,  en  faisant  tous  les  diz  voiaiges,  par  soixante 
dix  joui's  entiers,  pour  vng  chacun  dcsrjueiz  jours  mon  dit  sei- 
gneur, par  ses  lettres  patentes  données  à  Salins  le  xvj'  jour 
de  may  mil  iiijc  xxv,  lui  a  ordonné  et  tauxé,  c'est  assauoir  pour 
vng  chascun  des  diz  lij  jours  qu'il  a  vacquez  ou  dit  voiaige  de 
Rouen,  considéré  les  periiz  et  cherté  de  viures  et  des  chemins, 
trois  frans,  et  pour  vng  chascun  des  dix  huit  jours  des  deux 
autres  derreniers  voiaiges  dessus  diz,  deux  frans.  Et  par  ainsi 
montent  en  tout  jceulx  voiaiges  la  ditte  somme  de  ciiij^x  xij 
frans,  monnoye  que  dessuz.  Pour  ce,  et  rend  cy  le  dit  receueur 
les  dittes  lettres  veriffiée  sur  lui  par  Jehan  de  Noident,  tréso- 
rier de  mon  dit  seigneur,  et  quittance  du  dit  messire  Henry 
Valée,  escripte  au  doz  des  dittes  lettres,  contenant  assercion 
d'auoir  vacqué  par  le  temps  et  en  la  manière  dessuz  declairée. 
Pour  ce  ciiijx-"^'  xij  frans. 

[En  marge  :]  Deducantur  sibi  vadia  sua  ordinata  tanquam  bail- 
liuus  balliuatus  inferior  de  comitatu  Burgundie,  pro  dictis  Ixx 
duobus,  quia  in  liiteris  hic  redditis  non  continentur,  vitra  ipsam, 
de  hic  fit  memoria  in  compoto  thesaurarii  de  Dola  f[inito]  ad 
sanctum  Michaelem  ccccxxv,  fol.  \}^^  xiij,  super  parte  vodio- 
rum  dicli  bailliui. 

Mission  pour  le  retrait  des  joyaux  de  Catherine  engagés  à 
Bàle  (NPA.,  XXXIII,  14»,  1428,  6-28  cet.,  p.  219). 


XLVI 

Arbitrage  entre  Jehan  Bernhard,  seigneur  d'Asuel,  d'une  part,  et 
les  maires  et  conseil  de  la  ville  de  Saint  Ursanne,  d'autre 
part,  que  la  Combe  llugonin  est  de  la  dépendance  et  commu- 
nauté de  Saint  Ursanne. 

1420,  28  juillet  2. 

Nous  Vernier  Carnet,  maire  et  le  consoil  de  la  ville  de  Po^r- 
rantruy,  de  la  diocèse  de  Besançon,  et  Jehan  Monnier,  maire 
et  le  consoil  de  la  ville  de  Deleymont,  de  la  diocèse  de  Baisle, 


1.  Cette  conférence  est  postérieure  à  celle  que  mentionne  le  compte  de 
Jean  Guillaume  de  Cliaux  {Comptes,  p.  55).  —  NPA.,  p.  i(ji. 

2.  Arch.  de  Saint-Ursanne,  n"  XXIV.  Orig-.  l'arch.  .\u  dos,  d'une  écriture 
du  XVI'  siècle  :  Lettres  comment  iceulx  de  la  Coinbt'  Oiicnat  sont  acltenuz 


—  270  — 

faiçons  sauoir  à  touz  que,  comme  debais  et  questions  fuissient 
mehuz  et  pluix  grans  espérer  àmouoir  entre  nouble  home  etsi- 
gnour  Jehan  Bernhard,  signour  d'Esuel,  d'une  part,  et  maire 
et  le  consoil  de  la  ville  de  Sainct  Ursanne,  en  nom  de  leurs  et 
de  touz  les  bourgoix  de  la  ville  de  Saint  Ursanne,  d'autre  part, 
pour  occasion  du  lieu  que  Ton  appelle  la  Combe  Hugonin  séant 
près  de  Saint  Ursanne,  sur  ce  que  le  dit  signour  d'E'sï^eZdisoit 
et  proposoit  ycelle  Combe  Hugonin,  ensemble  les  appartenan- 
ces, appartenir  à  luy  et  que  les  personnes  estans  ou  demeu- 
rant en  la  dicte  combe  daiuent  seruir  a  dit  signour  d'Esuel  et 
estre  obéissant  de  faire  les  seruitutes  accoslumez  et  non  à 
aultre?,  pour  cause  de  ce  que  il  tenoit  et  possidoit  ycelle 
combe  en  fiez  et  les  censés  d'icelles  estient  et  dauient  estre  a 
dit  signour  d'Esuel.  Et  comme  les  dis  maire  et  consoil  de  Sainct 
Ursanne  respondient  a  dit  signour  d'Esuel,  en  et  sur  la  dite 
demande,  et  disoient  par  la  voix  de  vénérable  personne  mes- 
sire  Jehan  de  Willer,  chanoine  et  tressorier  de  l'église  de 
Sainct  Ursanne,  ycelle  demande  non  estre  vray,  et  proposoit 
en  excipant  que  la  dite  Combe  Hugonin  appartenoit  par  droit 
et  dauoit  appartenir  à  la  signorie  de  la  dicte  ville  de  Sainct 
Ursanne,  et  anciennement  hauoit  appartenuz  de  si  long  temps 
que  home  n'auoit  mémoire  de  l'encommancement,  et  que  les 
résidant  ou  demeurant  en  ycelle  Combe  Hugonin  estient  de  la 
quemenaltelz  et  parochiens  de  l'église  de  Sainct  Ursanne  et 
seruir  de  la  lance  à  la  signorie  de  Sainct  Ursanne,  et  ensin  de 
touz  temps  passez  il  auient  appartenuz.  Sur  et  desquelz  debais 
les  dites  parties,  de  leurs  bonne  volentey  et  pour  bien  de  paix, 
sont  venuz  et  descenduz  sur  nous  les  maires  et  conseil  dessus 
dis  et  nous  hent  nommez  pour  amis  et  amiables  compositeurs, 
et  hent  promis  les  dites  partiez,  par  leurs  foy  et  serement  peur 
ce  donnez,  tenir  icrmement  pour  tous  jourmaix,  tout  ce  que 
per  nous,  les  dis  maires  et  consoil,  eu  per  la  pluix  grant  par- 
tiez de  nous,  saroit  dis,  prenunciez,  sentenciez  et   rappourlez. 


de  respoiulrc  à  la  reihc  de  Sainct  l'isannc.  Etait  scrlii' sur  simples  queues 
des  sceaux  de  Porrentruy  el  de  Delémont  annoncés  au  bas  de  l'acte  par 
ces  mots  placés  au  dessus  des  attaches:  Poiirrantniy,  Dclcvmont.  Le  sceau 
de  l'orreiilruy  juanciue.  Sceau  de  DeléniDut,  Dgival.  eu  cire  verte,  assez 
bien  conservé.  Au  centre  la  crosse  épiscopale  posée  sur  trois  montagnes. 
Légende:  1S|VNIVE|HS1TATISJ.  DE.  TELSUERIC].  Analyse,  T..  V,  p.  :5i 
(1420,  28  juillet). 


—  271  — 

Nous,  les  dis  maires  et  conseil  dessus  dis,  hauons  pris  la  cherge 
de  terminer  des  dis  debais,  liauons  assignez  journée  es  dites 
pariiez  sur  le  dit  lieu  le  vingt  et  huitième  jours  du  mois  de 
juillet,  Tan  mil  quaitre  cent  et  vingt,  pour'  fere  ce  que  s'ensuet. 
C'est  à  sauoir  que  vne  chescune  partie  à  la  dicte  journée  dauoit 
monstrer  ou  mettre  auant  tout  ce  de  quoy  il  ce  vouloit  ou  pour- 
roit  aidicr  en  celluy  fait,  fut  per  lettres  ou  per  tesmoins.  A  la 
quelle  journée  les  dites  partiez  personelmentcomparisserent  per 
deuant  nous  et  proposèrent  lours  demandes  et  lours  defïenses 
Gommant  dessus.  Et  car  les  dis  de  Sainct  Ursanne  se  présen- 
tèrent de  vérifier  lours  entention,  selon  ce  que  il  hauient  mis 
auant,  laquelle  chose  lours  fut  congnuz  et  outroiez  de  faire, 
exhibèrent  par  deuant  nous  une  lettre  contenant  en  effaict, 
entre  plusours  aultres  choses,  que  la  dite  Combe  Ilugonin  sie- 
soit  deant  la  signorie  et  destrait  de  la  preuostey  de  Sainct 
Ur&anne.  Auxi  il  produxerent  plusours  tesmoins  dignez  et  de 
foy,  c'est  à  sauoir  messire  Pierre  Raby,  chapellain  de  l'église 
de  Sainct  Ursanne,  Hugenin  Burneschun,  demorant  à  Mont- 
joye,  Burkin  Fauche,  damoui'dnt  h  Pourrantruy.  Pirrin  Bir- 
thon,  bourgoix  de  Pourrantruy,  Genin  Wourmée,  hourgoix  de 
Sainct  Jjrsanne,  et  Colliat  fil  Jehan  Furbellat,  burgoixde  Pour- 
rantruy, Lesquelz  tesmoins  nous  hauons  fait  a  juriez  per  lours 
serement  de  dire  la  veritey  de  ce  que  il  sauient  du  fait  dessus 
dis,  et  ont  rappourtez,  per  lours  dis  serement,  ({ue  il  sauient 
pour  vray  et  ne  virent  unques  le  contraire,  que  les  pei'sonnes 
demeurant  et  résidant  en  la  dite  Combe  Ilugonin  ont  appar- 
tenuz  à  la  ville  de  Sainct  Ursanne  et  seruir  a  signour  du  dit 
lieu  de  Sainct  Ursanne  du  seruice  de  la  lance,  ensin  commant 
les  aultres  hourgoix  de  Sainct  Ursanne,  et  que  les  dis  résidant 
et  demourant  en  la  dite  combe  sont  estez  anciennement  et 
dauont  estre  de  la  quemenallez  et  parochiens  de  la  ville  et 
église  de  Sainct  Ursanne.  Le  dit  signour  d'Esuel  fui  requis  per 
nous,  les  dis  maires  et  conseil,  se  il  vouloit  aulcune  chose  de 
son  fait  vérifie,  lequel  disa  que  non.  Et  car  le  dit  signour 
d'Esuel  n'ay  vousuz  vérifiez  les  parolles  et  choses  per  luy  pro- 
posez, nous,  les  dis  amis  et  amiables  compositours,  hauons 
hehu  conseil  premièrement  sur  les  dis  debais,  hauons  rappourtez 
et  per  ces  escripz  nous  rappourtons,  tuiz  d'ung  inoyme  accourt, 
que  les  personnes  lesidant  et  demourant  en  la  dite  Combe  Ilu- 
gonin dauont  seruir  du  seruice  de  la  lance  a   signours  de  la 


-   272  — 

signorie  de  la  ville  de  Sainct   Ursanne  et  dauont   estre   de  la 
quemenaltez  et  de   la  paroche  de  Sainet   Ursanne  et  dauont 
demeurer  perpetuelment  ensin  commant  du   temps   passez   et 
anciennement  lours  prédécesseurs  ou  deuantriez   sont  demou- 
rez  desoub  la  signorie  de  Sainet  Ursanne,  senz  empachement. 
Et  quant  des  censés  et  rentes  lesquelles  le  dit  signour  d'Esuel 
ha  hehu  anciennement  en  la  dite   Combe  Hugonin,  ycelles   li 
dauont  estre  saluez  et  reseruez  pour  panre  et  leuer  commant 
du   temps   passez,    senz   fraude   et   senz  barait  et  non  aultres 
choses.  Et  des  missions  que  les  bourgoix  de  la  ville  de  Sainct 
Ursanne  hont  fait  contre  Jehan  Chauot,   chapuix,   de  Sainct 
Ursanne,  pour  occasion  de  plusours  debais  et  descourt  que  les 
bourgoix  de  la  ville  de  Sainct  Ursanne  hont  hehu  contre  le  dit 
Jehan,  il  en  demoure  quitte,  et  ycelles  missions  la  dite  ville  de 
Sainct  Ursanne  ou  les  habitans   d'ycelle  n'en  dauont  jemaix 
aulcune  chose  recourer  ne  demandé  a  dit  Jehan  Chauot  ou  es 
siens.  Et  ceste  notre  pronunciation,  rapport  et  sentence  diffî- 
nitive  nous  commandons  les  dites  partiez   de  tenir  fermement, 
perp3tuelment  et  inuiolablement  acomplir  per  lours  dis  sere- 
ment  et  non  jemaix  faire,  dire  ne  aller  au  contraire,    per  lours 
ne  per  aultres,  ne  consentir  que  aultres  il  aillient,  dient  ou  fai- 
cient,    tasiblement    ou    expressément.    En    tesmoingnaige    de 
veritey  des  choses  dessus  dites,  nous  les  dis  maires  et  consoil 
de  la  ville  de  Pourrantruy  et  de  la  ville  de  Deleymont,  hauons 
fait  mettre  les  seelz  des  dites  dues  villes  pendant  en   ces  pré- 
sentes lettres,  que  furent  faites  et  données  l'an  de  graice  cour- 
rant  mil  quaitre  cens  et  vingt,  le  vingt  et  huithieme  jours  de 
jullet. 


—  273  - 


XLVII 

Jean  de  Lupfen,  créancier  de  Catherine  à  raison  de  ses  an- 
ciennes fonctions  de  grand  bailli  de  la  duchesse,  pour  une 
somme  que  Frédéric  d'Autriche  a  fixée  à  1.500  florins  du  Rhin 
par  une  transaction  conclue  entre  les  parties,  donne  quittance 
de  800  florins  à  sa  débitrice  et  s'engage  à  lui  remettre  le  titre 
de  créance  au  moment  oii  il  recevra  le  paiement  du  reliquat. 

Fribourg-en-Brisgau,  1424,  13  novembre  •. 

Ich  graff  Hans  von  Luppffen,  lantgiaff  zuo  Stulingen  vnd 
herre  zuo  Hochnnack,  etc.,  tuon  kunt,  als  ich  vor  ziten  derer 
durchlûchtigen  fuerstin  fra^Nen  Katherinen  von  Burgundien, 
hertzogin  zuo  Oesterrick,  etc.,  miner  gnadigen  frawen,  lantvogt 
was,  vnd  ir  gnad  vnd  ich,  vmb  schuld  vnd  anders  die  selben 
lantvogly  beruerent,  etwas  irrung  vnd  spenne  halten,  darvmb 
der  bochgeborne  furst  min  herre  hertzog  Fnjdrich,  herizog 
zUo  Oesterrich,  etc..  die  obgenante  min  fiàwen  von  Oesterric/i 
vnd  mich  verainbart  vnd  ûbertruog,  in  soelicher  masz  das  min 
fràw  von  Oesterrich  mir  geben  vnd  bezalen  sol  funfftzehen- 
hundert  Rinischer  guldin,  als  das  der  Qbertragsbrieft  dariiber 
gegeben  wiset,  an  der  selben  summa  mir  noch  vszstannd  sy- 
benhundert /^misc/ier  guldin,  die  selben  sjbenhundert  guldin 
die  obgenant  min  gnadige  fraw  von  Oesterrich  mir  vszrichten 
vnd  bezalen  soll  vtï  sôlich  zil  vnd  in  der  masz  als  das  ain  sun- 
der  hobtbriei!'  darùbergegeben  innhall  vnd  des  datum  wiset,  vtY 
cinstag  vor  dem  Balmtag  ditz  gegenwûrtigen  jares,  also  sag 
ich,  fur  mich  vnd  min  erben,  die  obgenante  min  gniidig  frawen 
von  Oesterrich  vnd  ir  eiben  achthundert  guldin  an  den  obge- 
nanten  funfftzehenhunderl  guldin  vnd  aller  schuld  von  der 
obgenanten  lantvogty  wegen  darruerent,  vszgenommen  der 
egenanten  sybenhundert  guldin,  quit,  ledig  vnd  losz,  vnd  wenn 
mir,  oder  minen  erben,  die  selben  sybenhundert  guldin   bezalt 


I.  Arcli.  Innsbruck,  3ai;.  Ori^.  Paivh.  ScelU*  svir  doubU'  quruo  d'un 
sceau  rond  en  ciro  brune  placé  dans  un  collet  en  cire  jaune.  Au  revers, 
d'une  écriture  de  réi)0(iue  :  Lupfen,  viije  guldin. 

18 


werdent,  so  sôUen  ich,  oder  min  erben,  der  obgenanten  miner 
gnàdigen  frawen,  oder  iren  erben,  den  selben  hobtbrieft  hin 
vszgeben.  Zuo  vrkund  ist  diser  briefï  versigelt  mit  minem  an- 
hangenden  ingsigel.  Geben  zuo  Fryburg  in  Bryszgàw,  vff  men- 
tag  nechst  nach  Sant  Marlins  tag,  do  man  zalt  von  der  geburt 
Gristi  viertzehenhundert  zwaintzig  vnd  darnach  in  dem  vierden 
jar  1. 

I.  Gpr.  Lf.,  pièces  annexes,  4  (i425,  n.  st.,  25  mars),  p.  48. 


XABLK     DKS     NOTKS 

Eï    PIÈCES    ANNEXES 


I.  —  Documents  principaux  et  abréviations  employées  pour 
les  citations  les  plus  fréquentes 3 

II.  —  Les  gens  de  Charles  le  Téméraire  lui  conseillent  le  ra- 
chat de  la  ville  de  Rergheim  engagée  au  margrave  de  Bade 
1471 6 

III.  —  Quelques  circonscriptions  administratives  de  l'Alsace 
autrichienne  au  temps  de  Catherine 9 

IV.  —  Les  revenus  de  l'Alsace  autrichienne 10 

V.  —  Thiébaud  VIII  de  Neuchàtel  en  Bourgogne  confirme  les 
franchises  de  Saint-Ursanne.  1408  (n.  st.),  11  mars 15 

VI.  —  Les  monnaies  en  cours  dans  la  Haute-Alsace  à  l'époque 
de  Catherine,  rapport  de  valeur  entre  elles 16 


VIL  —  Griefs  de  la  seigneurie  d Autriche  contre  Bàle.1409. .     1 


'& 


VIII.  — -  Extraits  du  Chronicon  Lucellense  relatifs  à  l'histoire 
de  Catherine.  1407M425 24 

1'  Léopold  et  Catherine  consentent  à  l'aliénation  à  l'abbaye 
de  Lucelle  d'une  gagerie  que  les  frères  de  Ferrette  tenaient 
d'eux.  Catherine  fait  respecter  la  liberté  des  élections  abba- 
tiales à  Lucelle.  Guerre  entre  l'Autriche  et  Bàle.  Mort  de 
Léopold.  Ii07?-Ull 2i 


—  276  — 

2"  Invasion  du  prince  d'Orange  en  Alsace.  1424 29 

3*  Guerre   de  l'évêque  Jean  de   Fleckenstein   et  de  Thié- 
baud  de  Neuchâtel.  1424,  1425 29 

IX.  —  Union  entre  l'Autriche  et  la  Bourgogne  et  récipro- 
cité de  services  résultant  du  mariage  de  Catherine  et  de 
Léopold.  140H-1410 31 


1"  Jean  sans  Peur  ordonne  au  maréchal  de  Bourgogne  et 
aux  baillis  d'Amont  et  d'Aval  de  protéger  le  comté  de  Fer- 
rette  contre  les  ennemis  qui  le  menacent.  Paris,  1406,  13  juil- 
let      31 

2°  Convention  relative  à  l'abbaye  de  Lure.  1407,  25  jan- 
vier       32 

3"  Les  ducs  d'Autriche  Léopold  et  Frédéric  engagent  à  Ca- 
therine la  seigneurie  de  Badenweiler  en  garantie  d'un  prêt 
qu'elle  leur  a  fait  pour  la  guerre  d'Appenzell.  Bade-en-Atgo- 
vie,  1408,  8  mai 36 

4°  Jean  sans  Peur  ordonne  au  maréchal  de  Bourgogne  de 
défendre  le  domaine  de  Catherine.  Paris,  1409,  20  avril. .     37 

5"  Frédéric  d'Autriche,  à  la  veille  d'une  guerre  contre  les 
Confédérés,  rassure  ses  sujets  en  leur  garantissant  l'appui 
de  Jean  sans  Peur.  Tyrol,  1409,  24  septembre 38 

6"  Jean  sans  Peur,  au  siège  de  Vellexon,  reçoit  l'aide  de 
Catherine  et  de  grands  seigneurs  allemands.  1409,  28  septem- 
bre-1410,  22  janvier 39 

7"  Lettres  de  Catherine  et  de  Léopold  à  Jean  de  Lupfen, 
leur  bailli  de  Haute-Alsace  ;  à  Hermann  de  Soullz,  leur  bailli 
d'Argovie  et  de  Brisgau,  et  à  Conrad  Martin,  leur  maître 
d'hôtel,  relatives  à  la  guerre  des  Pays  Antérieurs  et  à  l'ap- 
pui que  Jean  sans  Peur  leur  donne  pour  cette  guerre.  1409, 
9  novembre  —  1410,  5  janvier 45 

A.  Catherine  défend  aux  deux  baillis  de  conclui'o  aucun 
accord  avec  l'ennemi  au  sujet  des  prisonniers  et  des  châ- 
teaux (ju'il  a  perdus,  sans  son  consentement  et  celui  de 
son  mari  et  de  Jean  sans  Peur.  Ordre  de  tenir  les  forte- 
resses ouvertes  au  duc  de  Bourgogne.  Le  tout  conformé- 
ment aux  arrangemenis  pris  entre  Catherine  et  son  frère. 
Vienne,  1409,  9  novembre 45 


—  277  -, 

B.  Catherine  fixe  la  rançon  de  Jacques  Zibol  fait  prison- 
nier par  les  bourgeois  de  Rheinfelden  et  ordonne  de  pré- 
lever sur  la  rançon  une  somme  à  distribuer  aux  bourgeois 
à  titre  de  récompense.  Même  date 46 

C.  Catherine  demande  à  Lupt'en  et  à  Martin  de  la  tenir 
au  courant  des  nouvelles  de  la  guerre,  elle  leur  ordonne 
de  retirer  les  fiefs  de  ses  vassaux  bourgeois  de  Bâle 
coupables  de  défection,  notamment  d'Henri  Rappeler  et  de 
Jean  Guillaume  de  Girsberg,  mercenaires  bàlois,  et  de  lui 
faire  parvenir  une  pièce  de  drap  de  Francfort  confisquée 
sur  Stôr.  Même  date 48 

D.  Léopold  recommande  à  Lupfen  sa  querelle  avec  Bâle. 
Il  lui  envoie  copie  d'une  lettre  qu'il  écrit  au  duc  de  Bourgo- 
gne. Lupfen  doit  éviter  la  coopération  de  Frédéric  d'Autriche 
et  garder  en  mains  les  châteaux  pris  à  l'ennemi.  Défense 
de  négocier  avec  Bâle  et  de  relâcher  les  prisonniers  sans 
les  consentements  indiqués  dans  la  lettre  précédente  de 
Catherine.  Même  date 49 

E.  Copie  de  la  lettre  de  Léopold  à  Jean  sans  Peur. 
Léopold  remercie  son  beau-^rère  de  l'aide  qu'il  lui  donne 
pour  la  guerre  contre  Bàle.  Que  le  duc  de  Bourgogne  ne 
permette  pas  à  Frédéric  d'Autriche  de  s'en  mêler.  Léopold 
informe  Jean  sans  Peur  des  recommandations  qu'il  a  don- 
nées à  ses  officiers  touchant  les  prisonniers.  Pour  cela, 
ajoute-t-il,  et  pour  les  autres  choses,  les  officiers  obéiront 
au  duc  de  Bourgogne 50 

F.  Nombreux  avis  de  Catherine  à  Lupfen  :  recomman- 
der sa  cause  au  duc  de  Bourgogne,  obtenir  par  lui  l'aide 
du  comte  de  Wurtemberg,  des  ducs  de  Lorraine  et  de  Bar, 
de  son  beau-frère  de  Savoie.  Se  garder  de  Frédéric,  soit 
que  celui-ci  veuille  s'approprier  le  château  de  Rheinfelden, 
soit  qu'il  songe  à  occuper  le  pays.  Au  sujet  des  prison- 
niers et  notamment  de  Zibol,  nouvelles  recommandations 
et  confirmation  des  avis  précédents.  Vienne 51 

G.  Catherine  recommande  de  nouveau  ses  intérêts  à 
Lupfen  et  lui  demande  des  nouvelles.  Vienne,  1409,  16  dé- 
cembre       53 

H.  Elle  s'étonne  de  ne  pas  avoir  reçu  de  réponse  aux 
trois  messages  qu'elle  a  envoyés  à  Lupfen  et  à  Martin. 
Vienne,  1410,  5  janvier 54 


-  278  — 

8°  Antoine  de  Vergy,  créancier  de  certains  officiers  de  Ca- 
therine à  raison  de  l'expédition  des  Bourguignons  dans  la 
guerre  des  Pays  Antérieurs,  promet  de  leur  donner  quittance 
contre  paiement  de  son  dû.  1409,  15  décembre 55 

X.  —  Les  assignaux  de  la  dot  et  du  douaire  de  Catherine.  1386- 
1425 55 

1°  Assignaux  autrichiens 56 

A.  Assignations  faites  par  le  père  et  l'oncle  de  Léopold 
le  Superbe.  1386,  1387 56 

B.  Confirmation  de  ces  assignaux  par  Frédéric  d'Autri- 
che. Feldkirch,  1405,  8  mars 56 

C.  Ernest  d'Autriche  les  confirme  à  son  tour.  Vienne, 
1407,  7  mars 58 

2"  Assignaux  bourguignons  pour  la  rente  dotale 60 

A.  Rente  primitive  de  6.000  francs 60 

a)  La  chambre  des  comptes  reçoit  de  Jean  sans  Peur 
l'ordre  de  faire  assignai.  1406  (n.  st.),  20  mars 60 

b)  Jean  sans  Peur  ordonne  aux  receveurs  sur  les  re- 
cettes desquels  la  rente  a  été  assignée  de  payer  sans 
délai  les  arrérages  en  retard.  Dijon,  1408,  15  novem- 
bre      61 

B.  Rente  réduite  à  5.600  francs 63 

a)  Assignaux  faits  par  Jean  sans  Peur.  1412, 1413. .     63 

b)  Assignaux  faits  par  Philippe  le  Bon,  1420-1425. .     65 

XL  —  Itinéraires  de  Catherine.  1404-1426 71 

XIL  —  La  convention  de  Luxeuil.   1411  (n.  st.),  14  février- 
juin ,  ià 

1°  Ordre  de  Jean  sans  Peur  à  Marguerite  de  Bavière  de  se 
rencontrer  avec  Catherine  pour  négocier.  Gand,  14  fé- 
vrier       73 

2"  La  convention.  Luxeuil,  16  mai 74 

3*  Premier  acte  d'exécution  de  la  convention.  Juin.  ...     78 


—  279  — 

XIII.  —  Comment  les  Bourguignons  traitaient  les  noms  aUe- 
mands  de  personnes  et  de  lieux 81 

XIV.  —  Sur    les    fiefs    autrichiens    consistant    en    rentes 
annuelles 82 

XV.  —  Les  guerres  de  Catherine  en  Alsace  à  la  suite  de  la 
mort  de  son  mari.  1411-1413 85 

1°  Guerre  avec  Jean  de  Lupfen,  Louis  de  Bavière  et  l'évê- 
que  de  Strasbourg 85 

A.  Plusieurs  partisans  de  l'évêque  envoient  leurs  défis  à 
Catherine.  10  octobre 85 

B.  Louis  de  Bavière  envoie  des  ambassadeurs  à  Cathe- 
rine. Haguenau,  28  novembre 85 

C.  Conrad  de  Weinsberg,  partisan  du  palatin,  envoie  son 
défi  à  Catherine.  16  décembre 86 

2°  Guerre  avec  Jean  de  Flaxlanden.  Les  adversaires  ont 
fait  un  compromis.  Flaxlanden  soumet  aux  arbitres  désignés 
un  litige  particulier.  17  novembre 87 

3°  Guerre  avec  Rodolphe  de  Neuenstein.  Lettre  de  Cathe- 
rine à  son  beau-frère  Amé,  comte  de  Savoie,  relative  à  la 
destruction  du  château  de  Blauenstein.  Délie,  1413,  13  sep- 
tembre       88 

XVI.  —  Traité  de  Neuenburg  sur  le  Rhm.  1411,  7-9aoùt. .     90 

Première  convention.  7  août 90 

Deuxième  convention.  9  août 92 

Troisième  convention.  Même  date 94 

Quatrième  convention.  Même  date 97 

Cinquième  convention.  Vers  le  9  août 103 

XVII.  —  Missions  adressées  par  Jean  sans  Peur  à  Catherine. 
1413-1415 104 

Année  1413.  Missions  de  Jacques  de  Villers 104 

Année  1414V  Mission  de  Jean  do  Neuchàtel-Montaigu,  Gau- 
thier de  Huppes  et  Jacques  de  Villers 106 


—  280  - 

Année  1415.  Mission  de  Jacques  de  Villers 106 

Jean  sans  Peur  envoie  Jacques  de  Vjllers  et  Gauthier  de 
Ruppes  à  Catherine.  7-23  avril 107 

1°  Quittance  de  Gauthier  pour  les  frais  de  sa  mission.  1415, 
30  avril 107 

2°  Ordre  du  duc  à  la  chambre  des  comptes  d'allouer  ces 
frais  aux  comptes  du  receveur  général.  Dijon,  1415,  5  no- 
vembre       107 

3°  Quittance  de  Jacques  de  Villers.  8  novembre 108 

XVIII.  —  Jean  sans  Peur  envoie  Gauthier  de  Ruppes  au  roi 
des  Romains.  1415,  de  la  fin  juin  jusqu'au  commencement 
d'août 109 

1°  Quittance  de  Gauthier  pour  une  avance.  1415, 24  juin.     109 

2°  Ordre  du  duc  à  la  chambre  des  comptes  d'allouer  cette 
avance  aux  comptes  du  receveur  général.  Gray,  1415,  24 
juin 110 

3°  Quittance  de  Gauthier  de  Ruppes  pour  le  surplus  de  ses 
frais.  1415,  14  novembre 111 

XIX.  —  Relations  de  Jean  sans  Peur  avec  le  concile  de 
Constance 112 

Année  1416.  Les  trois  états  du  duché  de  Bourgogne  consen- 
tent à  l'envoi  par  le  duc  d'une  ambassade  au  concile 112 

Année  1417 113 

1°  La  reine  de  France  et  la  duchesse  de  Bourgogne  écri- 
vent à  l'empereur  et  aux  ambassadeurs  de  Jean  sans  Peur  à 
Constance.  31  octobre 113 

2"  Le  receveur  général  de  Bourgogne  fait  délivrer  cinq 
cents  écus  aux  ambassadeurs  de  son  maître  à  Constance.     113 

Année  1418.  Le  duc  de  Bourgogne  envoie  à  Constance  le 
prince  d'Orange  et  deux  de  ses  conseillers.  Février. . . .     114 

XX.  —  Les  châtelains  de  Jean  sans  Peur  et  de  Philippe  le 
Bon  dans  le  domaine  autiichien  d'Alsace.  1415-1420 114 


—  281  — 

1°  Jean  de  Couleur,  châtelain  de  Rosemont 114 

2"  Jean  de  Neuchàtel,  capitaine  de  Rosemont  et  Belfort.     116 

XXI.  —  Négociations  de  Jean  sans  Peur  et  de  Catherine  avec 
le  roi  des  Romains,  au  sujet  du  différend  de  Catherine  et  de 
Frédéric  d'Autriche.  1417,  1418 124 

1*  Etablissement  de  la  copie  des  titres  relatifs  au  mariage 
de  Catherine;  envoi  de  cette  copie  à  Sigismond.  Avant  le 
3  mars  1417 124 

2"  Lettres  closes,  dont  l'une  contenant  procuration  de  Ca- 
therine, faites  à  Rouvre  par  deux  notaires  de  Dijon  pour 
être  portées  au  concile   Avant  le  12  mars  1417 125 

3°  Claus  de  Rosemont  porte  des  lettres  de  Catherine  à 
Constance,  pour  Sigismond  et  les  ambassadeurs  du  duc  de 
Bourgogne.  Avant  le  28  août  1417 125 

4°  Voyage  de  Gauthier  de  Ruppes  et  de  Richard  de  Chan- 
cey  à  Montbéliard,  mission  de  Gauthier  auprès  de  Sigismond. 
Avant  le  29  mars  1418 126 

5'  Mission  de  Gauthier  auprès  de  Sigismond.  1418 , 
avril 127 

6°  Jean  sans  Peur  envoie  son  panetier  Hause  de  Bàle  à  Si- 
gismond. Avant  le  21  mai  1418 127 

7*  Conférence  de  Montbéliard  entre  Sigismond  et  Jean  sans 
Peur.  1418,  25-28  mai 128 

XXII.  —  1°  Jean  sans  Peur  ordonne  à  sa  femme  de  remettre 
à  Claus  de  Rosemont,  pour  les  porter  à  Bàle,  les  titres  origi- 
naux relatifs  aux  conventions  matrimoniales  de  Catherine,  en 
vue  de  ses  négociations  avec  l'empereur  et  Frédéiic  d'Autriche. 
Montbéliard,  1418,  29  mai 132 

2°  Ordre  de  Marguerite  de  Bavière  aux  gens  des  comptes  et 
au  garde  des  chartes  à  ce  sujet.  Rouvre,  1418,  31  mai. . .  .      133 

XXIII.  —  Catherine  reçoit  des  secours  en  argent  de  Jean 
sans  Peur,  puis  de  Philippe  le  Bon.  1416  (n.  st.),  P'janvier- 
1420,  10  novembre 134 


-  282  — 

XXIV.  —  Jean  Volker,  engagiste  pour  la  justice  et  le  bail- 
liage d'Angeot,  ainsi  que  pour  le  banvin  de  Massevaux,  se  dé- 
clare prêt  à  se  soumettre  au  rachat  de  ces  gageries  par  Cathe^ 
rine.  Ensisheim,  1423,  28  septembre 136 

XXV.  —  Philippe  le  Bon  nomme  ses  procureurs  à  l'effet 
d'accepter  la  donation  de  tous  les  biens  présents  et  à  venir  de 
Catherine.  Troyes,  1420,  4  juin 137 

XXVI.  ~  Traité  de  Massevaux.  1421 138 

1°  Les  négociateurs  bourguignons  préparent  le  traité. 
A  partir  du  14  novembre 138 

2"  Le  traité.  5  décembre 140 

XXVIL  —  Sur  les  rapports  de  Conrad,  comte  de  Fribourg- 
en-Brisgau,  avec  Catherine  et  la  seigneurie  d'Autriche.. .     142 

1°  Il  recourt  à  Catherine  au  sujet  d'une  obligation  dont 
Guillaume  de  Massevaux  lui  réclame  l'exécution.  1422,  au 
plus  tard 142 

2°  Ses  vassaux  dégagés  de  sa  suzeraineté  et  placés  sous 
la  suzeraineté  de  l'Autriche.  Avant  le  22  avril  1423 143 

XXVIII.  —  Frédéric  d'Autriche  donne  à  son  fidèle  Claus 
une  mission  auprès  de  son  frère  et  de  ses  cousins  au  sujet  des 
événements  d'Alsace  et  de  Brisgau.  1422,  après  le  16  juin     144 

XXIX.  —  Traité  de  Bàle 146 

1»  Négociation  du  traité.  Nomination  des  plénipoten- 
tiaires       146 

A.  De  Catherine.  Belfort,  1422,  19  octobre 146 

B.  De  Frédéric.  Innsbruck,  1423,  29  janvier 148 

2°  Le  traité.  1423,  12  mars 152 

3°  Actes  consécutifs 152 

A.  Catherine  reconnaît  que  Frédéric  a  tenu  les  pro- 
messes renfermées  dans  le  traité  relativement  A  ses 
joyaux.  21  mars 152 


-  283  —  , 

B.  Les  chevaliers  siégeant  an  plaît  général  de  Haute- 
Alsace  proclament  par  jugement  les  renonciations  que 
Catherine  a  faites  dans  le  traité.  Le  Schildberg,  23  sep- 
tembre       153 

XXX.  —  Relations  de  Philippe  le  Bon  avec  Catherine,  l'Al- 
sace, l'Autriche  et  les  pays  avoisinant  l'Alsace.  1423-1430     156 

Année  1423. 

Missions  auprès  de  Catherine  : 

1°  De  Jacques  de  Villers  et  de  Richard  de  Chancey.  19  fé- 
vrier-5  mars 156 

2°  De  Jacques  de  Villers,  Guy  d'Amanges  et  Richard  de 
Chancey.  23  mai-8  juin 157 

3°  De  Guy  Gelenier,  Villers  et  Amanges.  27  septembre- 
28  octobre 158 

4°  De  Villers.  Fin  de  l'année 159 

Années  1424-1425. 

Mission  de  Lourdin  de  Saligny  auprès  du  duc  de  Lorraine 
et  en  Autriche.  2  novembre-18  février 159 

Année  1425. 

1°  Mission  d'Henri  Valée  à  la  conférence  de  Porrentruy. 
Avant  le  16  mai 161 

Missions  de  Villers  auprès  de  Catherine  : 

2"  9-16  juillet 161 

3'  23  septembre 162 

4°  Mission  d'Etienne  Armenier  et  du  maréchal  de  Bour- 
gogne à  la  conférence  de  Baume-les-Dames.  27  septembre- 
2  octobre 162 

Année  1426. 

1'  Entrevue  de  l'abbé  de  Lure  avec  le  châtelain  de  Masse- 
vaux  et  le  trésorier  d'Alsace  et  Ferrette  à  Hoderen.  30  jan- 
vier       163 

2°  Entrevue  du  maréchal  de  Bourgogne  et  du  bailli  de  Fer- 
rette à  Dijon.  Avant  le  22  avril 163 


-  284  - 

3°  Délibérations  du  conseil  du  duc  et  de  la  chambre  des 
comptes  sur  les  relations  à  entretenir  avec  l'Alsace  autri- 
chienne. 15  décembre 163 

4°  Mission  de  Régnier  Pot  à  la  suite  de  ces  délibérations. 
Avant  le  31  décembre 164 

Année  1427. 

Missions  à  Montbéliard  : 

1»  De  Villers.  5-20  février 164 

2"  Du  maréchal  de  Bourgogne,  d'Antoine  de  Thoulongeon, 
d'Amanges,  de  Jean  Sardon  et  d'Etienne  Armenier.  11,  12  fé- 
vrier       165 

3"  Voyages  de  Sardon.  25  septembre-29  octobre 167 

4°  Voyages  de  Pierre  le  Watier  et  de  Villers.  27  novembre- 
4  décembre 168 

Année  1428. 

1°  Voyages  d'Etienne  Armenier  et  de  Villers  au  sujet  de  la 
conférence  projetée  à  Montbéliard.  8-13  janvier 169 

Missions  à  Montbéliard  : 

2°  D'Antoine  de  Thoulongeon,  de  Villers,  d'Amanges,  de 
Gelenier,  Sardon,  d'Etienne  et  de  Jean  Armenier  et  de  Pierre 
le  W^atier.  2-18  février 170 

3°  D'Amanges,  de  Sardon,  d'Etienne  et  de  Guy  Armenier. 
12-17  avril 170 

Missions  à  Lure  : 

4'  D'Antoine  de  Thoulongeon,  de  Villers,  d'Amanges,  de 
Guy  Armenier,  Gelenier,  Sardon.  8  juin 170 

5*  Du  maréchal  de  Bourgogne,  de  Villers,  d'Amanges  et  de 
Sardon.  29  juillet-11  août 170 

6"  Mission  du  maréchal  de  Bourgogne,  de  Villers  et  d'Aman- 
ges à  Montjustin.  2-5  août 170 

7*  Mission  de  Sardon  à  Lure.  Novembre 170 

Année  1430. 

8"  Conférence  projetée  en  vue  du  rétablissement  de  la 
paix  entre  les  seigneurs  de  Bourgogne  et  ceux  d'Alsace. 
3  avril 174 


—  285  -  . 

XXXI.  —  Marguerite  de  Bourgogne,  duchesse  de  Bavière, 
écrit  à  Catherine  pour  se  plaindre  <ie  Tarrestalion  par  Bour- 
quard  Munch  d'une  ambassade  qu'elle  avait  envoyée  au  duc  de 
Savoie.  Le  Quesnoy-en-Iiainaut,  1425,  12  mars 176 

XXXII.  —  Jean  Gueniot  écrit  à  Catherine  pour  lui  donner 
des  nouvelles  de  France  et  de  Bourgogne.  Dijon,  1425,  6  oc- 
tobre       178 

XXXIII.  —  Les  dernières  volontés  et  le  règlement  de  la 
succession  de  Catherine.  1426  (n.  st.),  2  janvier  —  1428,  16  no- 
vembre       181 

1"  Testament  de  Catherine.  1426  (n.  st.),  2  janvier. .  . .     181 

2°  Enterrement  de  Catherine  à  la  Chartreuse  de  Dijon. 
31  janvier 189 

3"  Les  solliciteurs  du  testament  de  Catherine  envoyés  à 
Gray  avec  Jean  de  Leschenel  dit  Boulogne  et  Pierre  le 
Watier  pour  prendre  les  mesures  urgentes.  Dijon,  5  fé- 
vrier       192 

4"  Mémoire  des  solliciteurs  du  testament  sur  le  règlement 
de  la  succession  de  Catherine.  Dijon,  8  mars 194 

5°  Entrevue  du  maréchal  de  Bourgogne  avec  le  baiili  de 
Ferrette  à  Dijon.  Avant  le  22  avril 196 

6°  Voyage  en  Haute-Alsace  de  Jacques  de  Villers,  d'Etienne 
Armenier,  de  Jean  de  Leschenel,  le  Watier,  commissaires 
de  Philippe  le  Bon,  et  d'Hugues  Briot,  pour  les  comptes  du 
domaine  et  la  liquidation  de  la  succession.  Juillet-août.     197 

7°  Les  commissaires  de  Philippe  le  Bon  font  l'inventaire 
des  joyaux  de  Catherine  engagés  aux  Bàlois.  Bàle,  14  juil- 
let       198 

8°  La  chambre  des  comptes  de  Dijon,  dépositaire  du  testa- 
ment de  Catherine,  décide  de  délivrer  aux  légataires  copie 
des  clauses  les  concernant.  1428  (n.  st.),  10  janvier 202 

Voyages  à  Montbéliard   : 

9°  De  Pierre  le  Watier  pour  payer  les  Allemands  qui 
étaient  au  service  de  Catherine.  5-28  février 203 


—  286  — 

10"  De  Pierre  le  Watier  et  Jean  Sardon  pour  les  comptes 
du  domaine  alsacien  de  Catherine.  19  mars-3  avril 205 

11°  Philippe  le  Bon  ordonne  aux  gens  des  comptes  d'al- 
louer en  la  dépense  du  receveur  général  les  paiements  faits 
ou  à  faire  pour  rexécution  des  dispositions  du  testament  de 
Catherine.  Dijon,  18  avril 206 

En  exécution  de  cette  ordonnance  le  receveur  général  rend 
compte  du  paiement  de  divers  legs 207 

Il  rend  également  compte  de  diverses  sommes  payées  en 
exécution  de  plusieurs  lettres  patentes  du  duc  de  Bourgogne, 
relatives  à  la  succession  de  Catherine 207 

12°  Tentative  de  voyage  de  Villers  et  d'Etienne  Armenier  à 
Bâle  pour  le  rachat  des  joyaux.  14-27  mai 216 

13°  Villers  et  Guy  Gelenier  attendent  à  Montjustin  une 
réponse  des  Bàlois  au  sujet  des  joyaux.  Entre  le  29  juillet  et 
le  11  août 217 

14"  Voyage  d'Henri  Valée  à  Bàle  pour  le  rachat  des  joyaux. 
6-28  octobre 219 

15°  Voyage  de  Jean  Sardon  à  Gray  et  à  Bâle  pour  le  même 
motif.  7-9  ;  12-27  octobre 220 

16'  Sardon,  le  Watier  et  Jean  Girard  de  Janly  sont  accré- 
dités auprès  des  Bàlois  pour  le  rachat  des  joyaux.  Gray, 
12  octobre 221 

17°  Ils  rachètent  les  joyaux  engagés  à  Bâle  et  Oleman 
Loste  de  Neuenburg  sur  le  Rhin.  22-23  octobre 223 

XXXIV.  —  Jean  Ulric  de  Roppe,  Iluguenin  Colin  et  d'au- 
tres habitants  de  Belfort  et  de  la  région  de  Belforl  se  portent 
cautions  pour  Claus  de  Rosemont  envers  Jean  de  Neuchàtel, 
1416,  15  juillet 231 

XXXV.  —  Les  créanciers  de  Catherine  d'après  les  Comptes 
du  domaine.  1423-1426 233 

XXXVI.  —  Les  grands  baillis  et  les  châtelains  d'Alsace  sous 
la  restauration  de  Catherine 235 


-  287  - 

XXXVII.  —  Relations  de  Philippe  le  Bon  avec  Thiébaud 
de  Neuchàtel  pendant  la  guerre  des  gagerios  de  l'évêché  de 
Bàle.  1425 236 

1"  Mission  de  Jeun  de  Salins  auprès  de  Thiébaud.  Avant  le 
27  avril   236 

2°  Le  gouverneur  de  la  Charité -sur-Loire  s'excuse  de  ne 
pas  se  rendre  à  une  conférence  indiquée  en  Bourgogne,  sur 
ce  qu'ayant  été  appelé  antérieurement  au  secours  de  Thié- 
baud contre  l'évêque  de  Bàle  et  ayant  un  sauf-conduit  de 
Philippe  le  Bon  il  a  été  attaqué  en  Bourgogne.  La  Charité- 
sur-Loire,  1425,  6  novembre 237 

XXXVIIL  —  Le  grand  bailli  Stauffenberg  et  la  guerre  des 
gageries  de  l'évêché  de  Bàle.  1425 238 

XXXIX.  —  Quelques  châtellenies  du  domaine  d'Alsace. 
Epoque  de  Catherine 240 

XL.  —  Les  fiefs  castraux  du  domaine  d'Alsace.  1303.  136L 
Vers  1423 242 

XLL  —  Les  vassaux  et  les  fiefs  de  l'Autriche  en  Alsace. 
Epoque  de  Catherine 244 

XLIL —  Traité  entre  Bàle  et  Henman  Pflegler  pour  la  démo- 
lition de  la  forteresse  d'Istein.  1410 262 

XLIIL  —  Henri  de  Délie  et  ses  auxiliaires,  partisans  de 
Catherine,  envoient  leurs  défis  à  la  ville  de  Bàle.  1409,  7  oc- 
tobre       263 

XLIV.  —  Quittance  de  Jean  d'Allanjoie  au  duc  de  Bour- 
gogne pour  ses  frais  d'une  mission  auprès  du  duc  de  Lorraine. 
1411,  13  avril 264 

XLV.  —  Henri  Valée 264 


-  288  - 

XLVI.  —  Le  fief  juré  d'Asuel.  Arbitrage  entre  Jean  Ber- 
nard d'Asuel  et  la  ville  de  Saint-Ursanne  relatif  à  une  préten- 
due dépendance  de  ce  fief.  1420,  28  juillet 269 

XLVII.  —  Quittance  de  Jean  de  Lupfen,  créancier  de  Cathe- 
rine, pour  une  partie  de  la  dette.  Fribourg-en-Brisgau,  1424, 
13  novembre 273 


IMT.    L.    MARCIIAL,   DIJON 


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DD  Stouff,   Louis 

801  ^  Catherine  de  Bourgogne  et 

A36S8         féodalité  de  l'Alsace 
autrichienne 


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