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PETIT MANUEL
apicui^ture;
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L. H. BELLEROSE
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ARTHABASKAVILLE :
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Enregistré conformément à l'Acte du Parlement, ca {
Tannée mil huit cent quatre-vingt-trois, par
L. H. Bellerose, au bureau du Ministre de
l'Agriculture.
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Le Petit Manuel cT Apiculture que y offre
'^aujourd'hui au public, «contient un abré-
gé d^ tout ce qu'il est néces!?aire de con-
naître pour bien réussir dans la culture
des abeilles.
Bien qu'il ait été préparé spécialement
pour les élèves de nos écoles canadien-
nes, il sera aussi d'un précieux secours
à tous ceux qui désirent se livrer à l'art
si intéressant et si lucratif de TApicul-
ture. On y trouvera autant de rensei-
gnements qu'il a été possible d'en con-
denser dans un aussi petit volume ; et
je suis convaincu d'avance, que les plus
brillants succès couronneront les efforts
de tous ceux qui cultiveront leurs abeille»
d'après la méthode indiquée dans cet
ouvrage.
Enfin, j'ose espérer que,malgré ses nom-
breuses imperfections, ce petit livre, qui
€8t le premier du genre publié au Cana-
€lî?5 sera favorablement accueilli du pu-
blic, auquel il est destiné à rendre
d'inappréciables services, en lui incul-
quant le désir de se livrer à une occu-
pation qui demande si peu de capitaux
et qui paye si bien, et surtout en lui
donnant les moyens les plus simples et
les pins infailliMes de parvenir à une-
honnête aisance. * '>/ M'jî ni • .:
' ': L. II. Bellekose.
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POIT MANUEL
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D'APICULTURE
INOTIONS PRELIMINAIRES
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Q. — Qu'est-ce que T Apiculture ?
R. — L'Apiculture est Tart d'élever,
de soigner, ou même, de cultiver les
abeilles de manière à en retirer le plua
de profits possibles avec l'emploi des
moyens les plus sûrs et les moins dis-
pendieux.
Q. — Qu'entend-t-on par ruche ?
R. — On entend par rucbe l'habitation
dans laquelle on loge les abeilles.
Q. — Qu'est-ce qu'une ruchée ?
R. — Une ruchée est la population en-
tière d'une ruche.
Q. — Qu'est-ce qu'un essaim ?
— 6 —
R. — Un essaim est une colonie-
d'abeilles qui, chaque année, abandonne-
une ruche pour aller au dehors, chercher
une autre habitation. i'?,#. i f
Q. — Qu'entend-on par rucher ?
R. — On entend par rucher l'endroit
où sont placées les ruches.
Q.— Qu'est-ce que la propolis?
R. — La propolis est cette matière rési-
neuse que fabriquent les abeilles, et
dont elles ee servent pour clore et bc^u-
cher les ouvertures inutiles de la ruche.
Q. — Qu'est-ce que le pollen ? .
R. — Le pollen est une poussière très-
fine, le plus souvent jaune, qu'on voit
sur les fleurs, et dont les abeilles se
servent pour faire ce qu'on appelle com-
munément le j9am.
I>es différentes espèces d'abeilles
Q — De combien d'espèces d'abeilles se
compose une bonne ruchée?
R — Une bonne ruchée se compose de
trois espèces d'abeilles, c'est-à-dire d'une
• —7- \
reine ou mère, de plusieurs milliei s ^om-
vrièreSf et de quelques centaines de/mu*-
hourdona ou mfiles.
Q — Décrivez la reine? t..
K — La reine est la mère de la rucbée
entière: elle est plus grosse, et surtout
beaucoup plus longue que les autres
abeilles, puis elle est aussi d'un brun
plus foncé. Elle est armée d'un aiguil-
lon : mais on prétend qu'elle ne s'en
sert que pour faire la guerre à d'autres
reines» • x r.^ .-^ft --, jj*^
Q— Décrivez les ouvrières?
R — Les ouvrières sont ces petites
abeilles jaunâtres qu'on voit constam-
ment occupées à entrer et à sortir de la
ruche; elles sont aussi munies d'un ai-
guillon redoutable ; mais, moins fière
que la reine, elles s'en servent pour
combattre et repousser tout ce qui sembla
vouloir s'opposer à la marche régulière
de leurs opérations ordinaires.
Q — Décrivez les bourdons ?
R — Les faux-bourdons sont ces grosses
abeilles d'un brun foncé, dont le corps
y
est plus lourd que celui des ouvrières.
Leur bourdonnement est beaucoup plu»
fort que celui des autres espècep. Ils
n'ont point d'aiguillon. ' * " ' ^ '
Q — Quelle est la durée de la vie de
chacune de ces espèces d'abeilles ?
R~La reine atteint généralement
l'âge de trois ans : la durée de la vie des
ouvrières varie de un à huit mois ; si
elles naissent pendant la saison du miel,
elles ne vivent que quelques semaines;
maïs si elles naissent à la fin de Tété,
c'est-à-dire lorsque la récolte du miel
est terminée, elles vivent plus long-
temps. Quant aux faux-bourdons, la
langueur de leur existence dépend de la
quantité de miel que la ruchée a pu
recueillir ; si la récolte n'est pas abon-
dante, leur exécution a lieu sans retard ;
si, au contraire, l'abondance règne dans
la ruche, leur existence est tolérée jus-
qu'au mois de septembre. Dans tou^
les cas, les ouvrières se chargent, vers
la fin d'aoôt ou le commencement de
septembre^ de les détruire complète-
ment.
-9-
Q — Est-ce h reine qui dirige les tra-
vaux de la colonie ?
R — Non, la reine n'est pas, comme on
Ta cru pendant longtemps, et comme le
prétendent encore certaines personnes,
la directrice de la colonie, ni la directri-
ce des travaux : sa seule et unique
occupation est de pondre, et elle s'en
ac<|uitte généreusement, paraît-il : on
prétend qu'elle pond jusqu'à deux mille
œufs dans l'espace de vingt-quatre
heure». • . • ••
Q — Quelles sout les fonctions des ou-
vrières ?
R — Ce sont les ouvrières qui vont de
fleur en fleur butiner le miel , ce sont
elles qui construisent ces inimitables
rayons dans lei^quels elles mettent leur
miel, et où la reine dépose ses œufs ; ce
sont elles aussi qui apportent à la ruchée
Teau nécessaire à la reine et aux jeunes
abeilles^ la propolis dont elles se servent
pour boucher toutes les fissures de la
ruche, le pollen, qui sert de nourriture
aux jeunes abeilles ; ce sont elles enfin,
qui sont chargées de la garde du trésor
5. ■».
^ , —10 —
c6mmuiî, et quî veillent nuit et jour à-
la porte de rhabitation, afin d'en inter* .
dire l'entrée à leurs nombreux ennemis.
Q — A quoi servent les bourdons ?
R — Les faux bcurétns servent à
maintenir^ dans la ruche, la chaleur
animale nécessaire au développement du
couvain.
;■.-. -. ••- • ITI '' .• 'r^''': "'^
t- De rEseainiement. . * ; -•
Q — Qu'est-ce que Tessaimement ? . .
R — Ûessaimement est Vémigrationj.
ou si Ton veut, le partage qui, vers la
fin de juin et pendant le mois de juillet
de chaque année, se fait de la popula-
tion d'une ruche, dont une partie aban-
donne la vieille habitation pour aller à
la recherche d'une nouvelle.
Q — Quand les abeilles commencent-
elles à se préparer à l'essaimement ?
R— Aussitôt que les beaux jours du
printemps sont revenus, la reine coki*
mence à travailler au repeuplement de
la colonie 5 les ouvrières construisent de
— 11 —
grandes cellules où sont ensuite dépce^s-
les œufs destinés à devenir des reine?i ^
puis elles vont chercher le pollen et le
miel nécessaires au besoin de la rujchée :
ce sont là les premières préparations à.
réfesaimement.
Q — Les cellules dont se composent les
rayons sont-elles toutes de même gran-
deur ?
, R — Non ; il y en a de trois espèces ;
des grandes, pour les jeunes reines ; des
moyennes pour les faux-bourdons, et des
petites pour les ouvriers.
Q — Les ouvrières pondent-elles quel-
quefois ? • . V
R — Les ouvrières, en général, ne pon-
dent pas ; cependant, si une colonie se
trouve accidentellement dépourvue de
reine, on voit quelque fois certaines
ouvrières pondre ; mais leurs œufs ne
produisent que des faux-bourdons.
Q — Les abeilles ne prennent-elles
pas un soin particulier des cellules con-
tenant les jeunes reines ?
R— Oui ; pendant la durée de Tincu^
bation, les cellules qui renferment le»
-12-
jeunes reines sont soigneusement gardée»
par un certain nombre d'ouvrières, qui
ne s'en éloignent jamais.
Q — Pourquoi les ouvrières prennent-
telles un soin ^i particulier de ces cellu-
les ? , .
R — Parce que, quand le moment de
î'éclosion approche, la vieille reine
cherche à détruire les jeunes que ces
cellules contiennent ; mais elle en est
généralement empêchée par les gardien-
nes, qui la repoussent sans s'occuper de
ignite royale. . ^
Q — Qu'arrive-t-il alors ?
R — Lorsque la vieille reine se voit
ainsi empêchée, par ses propres enfants
d'accomplir son cruel dessein, elle mani-
feste son mécontentement par un bour-
donnement particulier, qui met toute la
Tuchée en émoi ; puis elle sort de la
r jche, suivie d'une partie de la popula-
tion primitive, et s'en va à la recher-
che d'une nouvelle habitation.
Q — Comment se conduisent les abeilles
lorsqu'elles essaiment ?
R — En sortant de la ruche pour essai-
r
— 13 —
' mer, les abeilles commencent par décrire
de petits cercles de quelques pieds seu-
lement de circonférence ; et, à mesure
qu'elles s*élèvent, elles agrandissent ce»
cercles. Leurs mouvements sont alors
beaucoup plus lents qu'en aucun autre
t.^mps, et leur bourdonnement très-fort.
Q — Que font les abeilles qui compo-
sent un essaim, lorsqu'elles sont toutes
sorties de la ruche ?
' K — LorsquVlles sont toutes sorties de
la ruche, elles choisissent un endroit
quelconque, le plus souvent un petit
arbre, et vont s'y grouper,
j. Q — Est-ce toujours la vieille reine
qui sort avec l'essaim ? ' -^ - -
R — Oui, c'est toujours la vieille reine
qui conduit l'essaim, et une jeune la
remplace dans la vieille ruche.
Q — Est-ce qu'un essaim ne se compo-
Be que de jeunes abeilles ?
,R — Non, un essaim se compose de
jeunes et de vieilles abeilles.
Q — Combien une bonne ruchée peut-
tlle donner d'essaims par année ?
R — Une bonne ruchée peut donner
. — 14 —
trois essaims par année : on en a même
TU qui en ont donné quatre ; mais ces
<ôB sont rares.
Q — Tous ces essaims sont-ils aussi
bons les uns que les autres ? , ., ^
R — Non, le deuxième essaim ne vaut
pas plus que la moitié du premier ; et le
troisième est encore plus faible que le
deuxième.
Q — Les abeilles choisissent-elles le
beau temps pour essaimer ?
R— Les premiers essaims ne sortent
<3[ue lorsqu'il lait bien beau, et qu'il ne
vente pas beaucoup ; mais les seconds
essaims ne s'occupent pas du vent ;
pourvu que le temps soit beau, cela leur
«umt.
Q — Ver» quelle heure du jour les
abeilles essaiment-elles ?
R — Les abeilles essaiment générale-
ment entre dix heures du matin et trois
heures de l'après-midi : on en a vu
même essaimer à huit heures du matin.
Q — A quels signes reconnaissez-vous
qu'un premier essaim est à la veille dô
sortir ?
-15 —
?t — Lorsqu'on voU, à l'entrée de la
ruche, un nombre considérable d'abeilled
semblant être dans une grande confu-
sion, on peut être certain qu'il y aura
bientôt essaimement.
Q — Est-ce que les abeilles essaiment
chaque fois qu'une ruchée est devenue
très populeuse ? - . - •
R — Non ; les abeilles n'assaiment pas
plus lorsque la ruchée est populeuse et
que la récolte de miel manque, que
lorsqu'il y a abondance de miel et in-
suffisance d'abeille et de couvain.
Q — Est-il nécessaire que l'apiculteur
connaisse, à peu près, le jour et l'heure
où ses abeilles doivent essaimer ?
R — Oui, il est absolument nécessaire
qu'il sache à quelle époque ses abeilles
essaimeront ; car, s'il ne le sait pas d'a-
vance, il sera exposé, très souvent, à
une perte considérable de temps, en
les surveillant inutilement pendant
plusieurs jours.
Q — Comment l'apiculteur peut-il s'as-
surer d'avance du jour où ses abeilles
essaimeront ?
_]6 —
R— Il peut b'en assurer cVune manière ,
certaine, en examinant iea rayons de la
ruche S*il a dos ruches ordinaires, c'est-
à dire des boîtes carrées, il soufflera un
{)eu de fumée à l'intérieur d^ la ruche, .
a tournera ensuite sens dessus dessous :
puis avec encore un peu de fumée
fi >ufflée sur les abeilles, il les chassera '
au fond de la ruche et examinera le» l
cellules royales Si ces cellules ne con- v
tiennent ni œufs ni larves, il peut être .
certain qu'il s'écoulera encore plusieurs
jours avant qu'il y ait essaimement ;
maia s'il découvre des cellules contenant
des œuf^ ou des larves, et que ces cellu-
les soient fermées, ou prêtes à l'être, il
peut s'attendre prochainement à recevoir
•n'esisaim. Si ses rujhes sont à cadre»*
mobilei, il n'a qu'à lever le couvercle,
«ouffler un peu de fumée à T intérieur,,
lever séparément chaque cadre, et
examiner les cellules royales. Si le?^
cellules sont déjà fermées, il peut s'at-
tendre à ce qu'il y ait essaimement le
lendemain. Afais, s'il s'aperçoit que lei*
jeune» reines contenues dans ces cellules
«> ' *
— 17— .
ont été détruites, il peut être certain
que ressaimement est fini.
Q — Est-ce que la jeune reine qui doit
remplacor la vieille, sort de sa cellule
aussitôt que le premier essaim est sorti ?
îl — Lorsque le premier essaim n*est
po^ retenu dans la vieille ruche par le
Diraivais temps, la plus avancée des
jeunes reines sort de sa cellule le sep-
tième ou le huitième jour après la levée
du premier essaim.
Q — Quand doit-on s'attendre à la
sortie du second essaim ?
R^-On doit s'attendre à la sortie du
second essaim deux jours après que la
première des jeunes reines a abandonné
sa cellule, c'est-à-dire neuf ou dix jours
après la levée du premier essaim. *
Q — Peut-on reconnaître, à certains"
sîg.ies particuliers, le moment où le se-
co?id essaim doit sortir ?
R — Oui ; si vous vous approchez près
de la ruche, vous entendrez quelquefois
lin cri particulier, ressemblant au mot
pip^ répété plusieurs fois de suite, puis
suivi d'un intervalle de silence, et con-
2
— IS— ■ V -•
linué ensuite de La ineme manicre..
Alor.s, vov^s pouvez être certains que-ctr
jour même, ou le lendemain, un second
e.*^saim .sortira.
(j — Combien de jours s'ecoulent-iU
ordinaire ment entre la sortie du secoi.d
essaim et celle du troisième ? •' ' •
K — Le troisième essaim sort généni-
lement trois jours après la levée du »se-
cond. - - , " ■ . ■ >•
Q — Est-ce qu'il ne sort qu'une seule
reine par essaim ?
E — 11 ne Fort qu'une seule reine a\ec
le premier essaim ; m.iis il en sort quel-
quefois [)lusieurs avec le deuxième et le
troisième.
Q — Le deuxième essaim est-il plus
difticile à prendre que le premier ?
é R — Oui, le deuxième essaim est géné-
ralement plus difficile à prendre que le
premier, })arce qu'il s'élève plus haut,/
va se poser plus loin, et que, s'il con-
tient plusieurs reines, elles se posent
quelquefois en différents endroits, par-
tageant ainsi l'essaim en plusieurs grou-
pes, qu'il fiiut ensuite réunir ensemble*
• • ' '
— 10--
'}
-, - . . IV -■ : ■
Du lo^je nient Hn:^ Abeilles
Q — Que faut-U faire lorsqu'un essaim
est pose ? '• ' • . . .
R — Aussitôt que toutes les abeilles
composant un essnini sont posées sur un
arbre, ou sur tout autre objet quelecl^i-
que et dès qu'elles sont bien trîuiquilles,
on prend une ruelie pn^pre t- 1 on les y
loge. ,
Q — Comment s'y prend (;n pour met--
tre Tessaim dans la rueiie qu'on lui des-
tine ? ' '' ' '" ' * '
R — Il V a difli'rentes manières de-
hiettre les abeilles dans les ruches,
selon qu'elles se posent plus ou moins
haut» ou qu'on emploie des ruches ordi-
naires ou des ruches à cadres mobiles.
Q — Dites comment on les met dans
les ruches ordinaires ? -> "
R — On place la ruche au-dessous du
groupe d'abeilles, l'ouverture en haut,
puis on secoue vivement la bi'H»ehe sur
laquelle elles sont [)os;'îes ; aussitôt que
le groupe d'abeilles est tombé dan» la
. —20— ' . ^
Tuclie, il fmit, sans retard, placer celle-ci
daiia la position naturelle, sur un banc
•ou sur une table, puis en soulever un
des côtés avec deux petits morceaux de
bois d'un pouce, à peu près, d'épaisseur,
^blûii que les abeilles qui so "vt restées en
• dehors de la ruche, puissent y entrer fa-
-cilêment. i
Q — Comment les mettez-vous dans les
Ti elles à cadres mobiles V .
R— Je place la ruche au-defcsous du
groupe d'îibeilles, dans sa position natu-
relle, et aprèï? en avoir enlevé le cou-
vercle, je secoue vivement la branche
ou est r essaim. Lorsque toutes les abeil-
les sont tombées dans la ruche, je n'ai
plus qu'à replacer la couvercle, et à
•élever un peu le devant "de la ruche
comme il vient d'être dit.
Q — Que faut il faire lorsque les abeil-
les se posent trop haut pour qu'on puisse
facilement les prendre ?
• R — Lorsqu'un essaim se pose trop
haut pour qu'on puisse facilement le
prendre, il faut se munir d'une perche
— 21 —
IrèH-légère, mais assez lonocne p3iir pou-
voir atteindre le groupe crabeilles : cette
perche doit avoir, à son extrémité supé-
rieure, une petite fourche assez forte-
pour y attacher Tanse d'un panier. On
élève ce panier droit an-dessous des-
abeilles, on frappe, avec la perche, la
branche sur laquelle ej-t Tessaim ; lesp
abeilles tombent dans le panier, qu'on*
descend promptement et qu'on recouvre
d'un drap blanc. Lorsqu'elles ^ont redt. ve-
nues tranquilles, on les met dans laruche^
Q — Est-il nécessaire, lorsqu'il reste-
quelques abeilles en dehors de la ruche.,
de les y faire entrer ?
R — Oui, il est très-important de les;
faire entrer dans la ruche sans retard,^
parce que, si la reine se trouvait parmi
celles restées au-dehors, elle n'entrerait
probablement pas d'elle-même dans la.
nouvelle habitation, mais partirait bien-
tôt pour un autre endroit suivie de toute
la colonie.
Q — Comment peut-on faire entrer
dans la ruche les abeilles qui sont restées.
en dehors ?
— 22— .
I • ^
R — On |)eut facileinont les faire en-
trer en leur jetiint un peu «l'eau avec
un balai U'gèreiïicut trempé ; mais il
faut bien faire attention de ne pas les
arroser trop abondamment, ear si on les •
mouillait plus (pTil ne faut, elles ne
pourraîont \Aw^ mareber,et resteraient en ^
dehors. ' - -^ - .... ^
Q— Quand plusieurs essaims veulent
^sortir en môme temps, que faut-il faire ?
R — Quand plusieurs eolonies cher-
chent à sortir en même temps, il faut
les en empcchcM-, et n*en laisser essaimer
qu'une seule à la fois ; ear si on les lais-
sait faire, elles iraient toutes se grouper
à la môme place, et au lieu d'avoir deux
ou trois essaims, on n'en aurait qu'un
seul.
Q — C mncnt peut-on les empocher
d'essaimer ensemble ?
R — On peut les empêcher d'essaimer
ensemble, en jetant de l'eau sur le de-
vant de la ruche, avec un balai, aussitôt
qu'elles manifestent le désir de sortir ;
mais on doit toujours laisser sortir ua
essaim.
•/ ^'
— 23-
■ Q — Si deux seconds e^.saim.s vouhiienfc
«onir en même temps, devniit-on les
laisser faire ? .
R — Si deux seconds eesaîms voulaient,
sortir en même temps, il \\y aurait pas
d'inconvénients i les laisser fiûre et à
les loger dans une même ruche, parce
que ces deux faibles essaims réunis en-
Be::nl)le formeraient une bonne colonie.
Q — Lorsqu'on est parvenu à loger un
•eB.<aim, où doit-on mettre la ruche qui la
<î0.itient ? . -, -
R — Aussitôt que ressaim est logé, il
faît, autant ([ue possible, mettre la ri:-
che à l'ombre ; et, si Ton ne peut pas le
faire, on doit la couvrir d'un drap blanc ;
pais, le soir, après le coucher du soleil,
îjrsque toutes les abeilles sont entrées
-ei bien paisibles, on les porte à l'endroit
0 a. elles doivent pas?»er le reste de 1a
saison.
Q— Comment doit-on placer les ruches
pour que les abeilles construisent régu-
lièrement les rayons ?
R — Si Ton veut que les abeilles cons-
truisent de beaux' rayons, bien droits et
— 24 —
bien réguliers, il faut placer les rucl l»-
de manière à ce qu'elles soient plus éle-
vées à Tune des extrémités qu'à l'autre r
on soulève généralement le derrière de
la ruche d'une couple de pouces, à l'aide
de petits morceaux de bois ou de petites
pierres. .
. ' -V"
De remplacement du*Kuchet
Q — Quel endroit doit-on choisir pour
l'emplacement du rucher ?
R — On doit choisir pour l'emphAce-
ment du rucher, un endroit bien uet^
bien uni, assez élevé, à l'abri du veut
de Nord, et, autant que pot^sible, à pic-
ximité de l'eau. Il faut aussi qu'on
puisse surveiller les abeilles sans être
obligé de sortir de la maison.
Q — Est-il nécessaire qu'il y ait dee^
arbres auprès du rocher ?
R — Oui, il est absolument nécessaire
qu'il y ait des arbres autour du rucLer,.
tant pour procurer l'ombre aux abeilles^
que pour leur fournir un lieu de repos
lorsqu'elles essaiment.
Il
-25
Q --Comment doivent être disposée»
les ruches dans le rucher ? ^
R— Les ruches doivent être plaeécif à.
trois ou quatre pieds les unes des autre»,
gur de petits bancs de trois à quatre
pouces de hauteur, et avoir Touvertire
tournée vers le soleil levant, ou ver8 le
Sud.
Q — Quel avantage y a-t-il à placer îeff
ruches si bas ?
R — En plaçant ainsi les ruches, c«
sauve la vie à un grand nombre d u.-
beilles, qui lorsqu'elles arrivent, le scir^
chargées de miel ou de pollen^ et en-
gourdies par le iVoid, se jettent sur le feC'l
avant de pouvoir entrer dans l'habita*^
tion. Alors, si les ruches étaient placées
à quatre ou cinq pieds du sol, ces-
abeilles périraient de froid et d'épuise-
ment ; mais, elles peuvent toujours en-
trer dans une ruche qui n'est qu'à quatre
pouces de hauteur.
Q — Comment iaites-vou& les petite
bancs sur lesquels doivent être placées
les ruches ? .
R — On prend une planche un peu p^u;*
^•" I
/
— 26 —
large que la ruche, on la coupe de ma-
'-^jère à ce que sa longueur soit de six ou
sept pouces plus grande que celle de la
T'.îoh^, puis à chacune de ses extrémitév«i,
03 cloue un petit morceau de bois de
îrîis pouces de largeur.
Q — Y a-t-il un moyen j'aérer Tinté-
fieiir de h\ ruche pendant l'été ?
il — Oui ; à l'endroit méuie où doit re-
poser la ruche sur le petit banc, on
perce, dans le banc lui-même, un trou
'Cr.rré de cinq pouces sur chaque côté,
p-;âs on le bouche avec une toile de fil
de ter : au-dessous de ia })lcinche, et vis-
à-vis ce trou, on pratique une espèce de
porte en coulisse, qu'on ouvre, pendant
le jour, afin de laisser circuler l'air dans
la ruche, et qu'on ferme pendant la
iv;.;t, ou lorsqu'il lait froid.
Q — Que mettez-vous sur les ruches
pûiir les préserver de la pluie et du so-
leil ?
R — Je construis, avec deux planches
que je clou* ensemble, une espèce de pe-
tit comble avec lequel je couvre les
T'j :hes.
'Si
Q— Chaque ruche doit-elle avoir son
couvercle particulie; . • . »«
R — Oui, chaque ruche doit avoir son
comble particulier, lequel doit être de
même longueur que le banc sur lequel
elle se trouve placée. •
Q-Si, par .sa position, le rucher ne se
trouvait pas à l'abri des grands vf^nts
du nord et du nord-est, que faudrait-il
faire ? ^
. R — Il faudrait alors construire une
haute clôture en planclies, ducôted'oîi
viennent ces vent.'^. Les nombreuses
abeilles que Ton arracherait ainsi à une
mort prématurée, feraient plus que
payer le coût de cette clôture.
Q — Peut-on, sans inconvénient, chan-
ger les ruches de place, pendant l'été ?
R — Des qu'une ruche a été placée en
un endroit quelconque, il faut Ty lais-
ser pendant toute la saison ; parce que,
*i on la changeait de place, les abeilles
ne la reconnaîtraient plus, et entreraient
probablement dans une autre ruche, ou
«lies tn)uveraient infailliblement la
mort.
— 28 —
13 a renvoi des seconds es.s;xiras
Q —Doit-on garder tous les essaims q^je-
donne une ruchee ?
R — Non ; on ne doit garder que le
premier essaim que donne une ruchee,
et renvoyer les autres dans la mère-
ruche,
Q — Qu'entend-on par inère-rw-he ?
R — On entend par tnère-rnche d'un
essaim, la ruche d'où est sorti cet es-
saim.
Q — Comment peut-on renvoyer un se-
cond essaim dans la mère-rucIie ?
R — Lorsqu'un second essaim sort d'une
ruche, il faut le loger de la môme n^a-
nière que si on vuulait le garder, et le
soir, après le coucher du soleil, on le-
porte près de la ruche d'où il est sorti :
le lendemain matin, avant le lever di
soleil, on appuie, sur 1^ devant de la
mère-ruche, une planche au-dessus de
laquelle on secoue vivement la ruche
qui contient l'essaim qu'on veut ren-
voyer : les abeilles, en tombant sur
— 29 —
cette planche, se hâtent ordînaîretneut
de rentrer dans leur ancienne demeure.
Si elles n'y entrent pas assez vite, on
leur jette quelques gouttes d'eau afin
de les engager à chercher un abri.
Q — Les essaims qu'on renvoie ainsi
dans les mères-ruches y restent-ils tou-
jours ?
R — Oui, les essaims qu'on renvoie
dans leur anciene habitation y restent
toujours ; et généralement, les ruches
dans lesquelles on les renvoie n'essai-
ment plus de la saison, de sorte qu'on
peut s'exempter de les surveiller aussi
attentivement que les autres.
Q — Pourquoi les ruches dan? lesquelles
on renvoie les seconds essaims n'es-
saiaent-elles plus?
ïl— Parce que la vieille reine, en y
rentrant, va droit aux cellules oh sont
enfermées les jeunes reines, et détruit
«elljs-ci sans rencontrer d'obstacle, les
gardiennes n'étant plus à leur poste
depuis son départ.
Q — Quel avantage y a-t-il à renvoyer
ainsi les seconds essaims dans les mères-
ruches?
Q
0 —
En renvoyant ainsi les seconds essaims
dans les nières-ruclies, on en fait de
fortes colonies, (jui donnent beauconp de .
bean miel pendantj'été, et (^ni hivernent
facilen^iCnt, ?ans causer beaucoup de
trouble. . . . ;. ^
Q — Est-ce qu'une personne qui vou-
drait augmenter rapidement le nombre
de ses nichées, n'aurait }'as plus d'avan-
tage à prendre tous les essaims qu'à les
renvoyer ainsi ?
R — Non, car en augmentant tro}) ra-
pidement le nombre de ses ruchées, elle
en diminuerait tellement bi population,,
qu'au bout de quelques années, ses colo-
nies deviendrait tellement faibles,,
qu'elles ne lui rap])orteraient aucun pro-
fit, et qu'elles fiiîiraient certainement
par i)érir d'épuisement. Si, au contraire,
vous ne gardez que les premiers essaims
Vous êtes certains de réaliser, chaque
année, de beaux bénéfices, tout en dou-,^.
blant régulièrement et sûrement le
nombre de vos colonie-s. .
Q — Ne voit-on pas quelquefois des
gens bien réussir en apiculture^ tout en
— ol —
gardant autant d'essaims qu'une ^u.•ll''e
peut en fournir ? , ,.
R — Oui; on voit des perso*ine.s qui
rcus.^i8sent assez bien pendant qnelqrifr
années, en gardant tous les seconds et
les troisièmes essaims; le nombre de
leurs colonies s'accroît surtout d'une
manière prodi^rieuse ; et pendant les
premières années, elles vendent beau-
coup de miel ; mais bientôt, la quantité
de miel à vendre, chaque année, diîîii-
nue sensiblement, quelques colonies
me'U'ent chaque hiver, les iausses-teignes
en détruisent quelques-unes penduiit
Tété ; enfin, le rucher se dégarnit rapi-
dement, et finit par disparaître compîè-
temeut. On dit alors q :e lés dernières
années n'ont pas été bonnes pour la pr.;-
duction du miel, etqu^l y a eu maladie
épidémique chez les abeilles. On aurait; •
plus raison de dire qu'on les a épuisées,,
et qu'elles sont mortes parce qu'on ne
les a pas cultivées convenablement.
Q — En commençant avec une sei'e
colonie, combien en aurait-on au bout d?
BIX ans, en suivant la' méthode que vous
venez d'indiquer ?
— 32 —
K —En commençant au printemps avec
ujie seule colonie, au bout de eix an^,
on aurait soixante-quatre bonnes ruchées,
qui donneraient au moins pour six
piastres de miel chacune, ce qui forme-
rait la jolie somme de trois cent quatre-
vjnp;t-quatre piastres. Ainsi, on voit
qu^uR jeune homme de quinze ans, qui
commencerait avec une seule ruchée, se
traiiveruit, à son âge de majorité, posses-
seir d^un joli petit revenu annuel. ; ^
"VU
ï>u nioven de recueillir le miel
rfans détruire les abeilles.
Q — Peut-on recueillir le miel sans
détruire les abeilles ?
R— Oui, on peut très-facilement re-
cueillir le miel sans détruire les abeilles,
au moyen de petites boîtes en vitres,
qu'an place sur le sommet des ruches, et
dans lesquelles les ouvrières vont dépo-
ser ce qu'on peut appeler le miel de sur-
plus^ parce que ce n*eè;t généralement
que quand la ruchç est pleine, que les
abeilles vont y travailler.
— 33 —
(î — Comment faites-vous ces petites
boîtes? ' ' " ' "/ ' ' ^
R — Je prends deux petites planches
très-minces de six pouces de longueur
fijr six pouces de largeur, que je réunis
ensemble au moyen de quatre petits
poteaux de six pouces de longueur et
d'un deuii ponce carré de grosseur ; je
perce ensuite, dans Tune de ces petites
planches, un tiroir de deux à trois
poncps de longueur sur un pouce de lar-
ge ir, afin d'établir une communication
directe entre hi ruche et ces petites
boîtes ; enfin j'assujettis, au moyen de
petits morceaux de fer blanc, quatre
vitres de grandeur convenable autour
de 'la boîte, au sommet de laquelle je
colle deux petits morceaux de rayon sec,
dans la direction que je désire avoir les
gâteaux, et la boîte est prête.
Q — Faut-il aussi percer des trous sur
le »5ommet de la ruche ? .
R — Oui, il faut percer, sur le sommet
lie la ruche, et à angle droit avec les
rayons de miel, deux rangées de trous,
h deux pouces les uns des autre».
3
— 34 —
Q — Pourquoi faut-il que ces rangc-c*
de trous soient à angle droit avec leis
rayons de naiel ? :•
R — Il faut que ces rang<5es de trouflf
soient à angle droit avec les rayons de
miel de la ruche, afin que les abeillea*
puissent arriver directement dans les-
petites boîtes, quels que soient les
rayons après lesquels elles montent.
Q — Quand doit on placer les petite.*
boîtes sur les ruches ?
R— On doit les y i)lacer aussitôt que
la population d'une colonie est devei.ue
assez nombreuse pour que les abeilles se
groupent en dehors de la ruche.
Q— Combien doit-on mettre de ces
petites buîtes sur chaque ruche ? ' ' '
R — On en met quatre sur chaque^,
ruche ordinaire, et six sur chaque ruche
à cadres mobile». ^ :
Q — Comment les placez-vous ?
R — Aussitôt que le temps de les pla-
cer est arrivé, je les transporte près de
la ruche sur laquelle je veux les mettre,
j'enlève les planchettes qui bouchent les
trous sur le sommet de la ruche, et i'\"
— 33 —
place iminédiîitement juitant de hoites^
que me le permet l'espèce de ruche que
jVinploie. • y •: '•" ^
' Q — Doit-on laisser ces petites boîtes
à la clarté ? ' ' '
R— Non ; aussitôt qu'elles sont posées
il faut les couvrir de manière à ce (ju'el-
les soient c(>ni|)lèteniont dans l'obscurité.
Q — Qt»el inconvénient y ain*{iit-il à les
laisser à la clarté ?
li — Si on les laissait à la clarté, le»
abeilles perdraient inr t.rnps précieux à
enduire les vitres de propolis, au lieu
d'y apporter du miel. Kt en sus de la
perte du temps des abeilles, ces boîtes
ëe vendraient bien moins cher (jue celles
dont les vitres sont propres.
Q — Combien une bonne ruehée peut-
elle emplir de ces petites boîtes dans
un «te :
R — Une Ixjnne ruehée peut enïplir de
dix à douze boîtes par été ; on en a vu
même qui en ont donné jusqu'à dix-huit>
Q — Comment les enlève-t-on lorsqu'el-
le» sont pleines ?
R — Aussitôt qu'elles sont pleines, et
'. —36 —
-que le« cellules contenant le miel sont
toutes ter raéc on i»rend une boîte de.
sept ou huit pouces de profondeur, et
juste assez grande pour contenir quatre
des petites boîtes, })uis on eu ferme Tou-
vcrture avec une i)lanche placée de U
même manière que le sommet des ruches,
alorr^ avec un long couteau, on décolle
les petites boîtes, qu'on place, sans
retard, sur la planche dont je viens de
|)arler, pui« on les remplace par d'autres
^<j^\ sont vides. Mais il iaut avoir soin
cle placer Touverturj des petites' boîtes
-exactement sur les trous de la planche
•qui couvre la grande boîte, afin que les
-abeilles puissent y descendre.
Q— Comment chasse-t-on les abeilles
'de ces petites boîtes, lorsqu'elles n'en -
; sortent pas «fssez vite ? . , ■
'R — Lorsque les abeilles n'entrent pas
\assez vite dans la grande boîte, on les "
iorce d'y descendre, en décollant une des
'^dtres de U i>etite boîte et en souillant
dedans-
Q— ^ue fait-on des abeilles quaYid
telles «ont toutes descendues dans la
^raii4e lx>îte ?
R— Aus8itot qn^ toutes le?? abeilles*
«ont (lescenilues dans la grande boîie^
on les pcn'te sur le devant de la niche-
d*où elles viennent, et où elle» ne tar*>
dent pas à rentrer.
Q — Qu'arriverait^il si on ileles i>ortaît
pafl ainsi à lenr rnoln» ? *^
R— Si on ne les portait pas ainsi à
leur ruche, tontes les jeunes abeilles,,
dont un bon nombre pent-rtre n'en sont
jamais sorties, ne connaissant pas Ie<'he--
min pour y retourner, se perdraient
infailliblement, soit en entrant dans,
d'autres colonies, où elles seraient exter-
minées sans merci, soit en s éloignant
du rucher. '
Q — Qu'arriverait-il si Ton ne chassait
pas immédiatement les abeilles des peti-
tes boîtes ? .
R — Si Ton ne chassait pas immédiate--
ment les abeilles des petites boîtes^
elles se gorger^ient de miel avant d'^n
sortir, et, dans leur excitation, elles snli-^
raient les rayons de miel.
Q — Quand doit-on définitivement en-
lever les petites boîtes ?
-38 —
R — Le temps d'enlever les petite.^
boîtes dépend beaucoup de la plus ou
moins grande abondance deniiel ; mai.^,
dès qu'on s'aperçoit que les abeilles ont
cessé d'y apporter le Fruit de leur indus-
trie, il faut les enlever. t-. ^ -m
Q — Que faites- vous des petites boîtes
qui ne sont pas encore pleines de miel
lor8([ue vous les enlevez ? ; ., .
R — Je les garde pour la ec^nsoni f na-
tion de la fatnille ; ou je sépare bî miel
des rayons pour le vendre coulé :^ ou
bien encore, je les garde pour soigner
les ruchées faibles. .. , . •; .
Q — Qu'arriverait-il si vous n'enleviez
|)af^ les petites boîtes ausj^itôt que les
abeilles ont cessé d'y apporter du miel ?
R — Si je ne les enlevais juis immédia-
tement, les a jeilles descendraient dans
la rucbe tout le miel qu'elles contien-
nent.
Q — Comment boucHez-vous les trous
sur le sommet des ruches ?
R —Je le» bouche avec de petites
planches très-minces, que je cloue des«us
immédiatement après en avoir enlevé
les petites boîtes.
— 30 —
Q — Que faut-il faire lorsqu'il y a dej
abeilles à Tendroit oîi Ton doit clouer
<ce^5 petites planches ? .,.
R — Lorsqu'il y a des abeilles à Ten-
^roit où Ton doit clouer ces petites plan-
ches, il faut les faire descendre dans la
ruche en soulH mt dessus un peu de
fu?nee de bois pourri.
Q — Doit-on aussi fermer l'ouverture
<les petites boîtes après qu'on les a en-
levées ? . ■ .
.ît — Oui ; aussitôt qu'on les a enle-
vées, et dès que les abeilles en sont
toues sorties, il faut en fermer l'ouver-
ture avec un morceau de papier, afin
d'e:npecher Its mouches ou autres ins.^c-
tes de s'v introduire. ■'■-'.-
Q — Comment couvrez-vous les petites
h ;îtes lorsque vous les placez sur les
ruches ?
3, — Je les couvre avec une boîte de
même grandeur que la ruche, et d'une
profondeur de sept à huit pouces.
Q — Laissez-vous ce couvercle sur la
ra:he après que vous en avez enlevé les
petites boîtes ?
-40-
R — Non; il vaut mieux Tôter et cou-
vrir la ruche avec le comble dont il a été
parlé plus haut.
#
De la réunion des ruchées faible »
Q — Que doit-on faire lorsqu'on s'aper-
çoit que quelques ruchées sont trop
faibles pour hiverner ?
R — Si l'ow découvre quelques ruchée*
tellement faibles qu'il y ait lieu d^
craindre pour leur hivernement, il fu.;0
en réunir ensemble deux, ou plus s'il
est nécessaire, pour en former une bonr.e.
Q — Comment s'y prend-on pour réunir
ensemble des ruchées différentes ?
R — On tourne la ruche dans laquelle
on veut mettre une autre colonie, l'eu-
verture en haut, puis on place l'autre
ruche dessus; alors, après avoir herraé*
tiquement bouché toutes les ouverturefih^
on souille de la fumée de bois pourri ou
de tabac dans la ruche supérieure ; en
quelques minutes, toutes lei abeilIeS'
qu'elle contient tombent dans l'autre^
— 41 —
qu'on replace immédiatement dans ^%
position naturelle.
Q — Avec quoi souflie-ton la fumée^
gur les abeilles ?
R — Pour souffler la fumée sur le*
abeilles, on se sert d'un instrument appe-
lé fumigateur. Cet instrument i/est autre
chose qu'un tube en Ter blanc de deux
pouces de diamètre et de cinq ou sJk
pouces de longueur, dont chacune de»
extrémités est bouché avec un morceau
de bois mou ayant une ouverture d'un
quart de pouce de diamètre, F un de ce*
bouchons doit être plus long que l'autre
et avoir l'extrémité extérieure assez fine?
pour qu'on puisse facilement se la mettre
dans la bouche. On met du boi^pouTrî
ou du tabac en feu dans le tube, et en
soufflant à l'une des extrémités, la funice
sort par l'autre.
Q — Les abeilles de deux colonies nu m
réunies restent-elles ensemble ?
R — Oui ; mais il tkut avoir soin, imnié-
diatement après les avoir réunies, de
cou nr la ruche avec un drap, et de leî*
laister ainsi pendant toute la journée:
AO
sans cette prcaiiUion. elles retourne-
raient à leur ancienne demeure, ou en-
treraient dans d'autres ruchoes pour y
périr victimes de leur erreur.
Q — Que taites-vous du miel qui reste
<Ir..îs la ruche où il n'y a plus d*abeilles ?
R — Si la ruclice dans hKpielle j'ai en-
voyé les abeilles n'est pas assez abo)i-
<îainnient pourvue, je lui donne ce miel ;
mais, si elle e.-t bien approvisionnée, je
le garde pour la consommation ou pour le
r::i:'irelié. »
Q — Quel avantage y a-t-il à réunir
^insi deux rucliées ensemble ?
R — En réunissant deux faibles colc-
r.ies, qui ne seraient pas en état de pr>ji-
téger leur petit trésor contre les atta-
ques des pillardes, et qui n'hiverneraient
probablement pas, j'en fais un^ ruchée
8ssez forte pour repousser avantageuse-
ment les attaques du dehors ; cette forte
colonie ne mangera pas beaucoup plus
qu'une faible, puis elle hivernera facile-
iiient.
Q — Pourquoi deux faibles ruchées^
réunies ensemble, ne mangent-elles pas
autant que si elles étaient séparées ?
— 43 —
R — Parce que, plus la population
d'j.ie colonie est forte, plus la tempéra-
ture y est élevée ; et plus la teinpéra-
tJiO d'une ruche est élevée, moins lea
«b«:'ilU\s mangent.
Q — Q»i^ laudrait-il faire si, après avoir
réîini deux ruchces ensemble, une partie
des abeilles retournaient dansTancienne
do:"ieure?
K — Il faudrait alors lus réunir de nou-
vc;.u, connue la première fois. i . ,
Q — Fst-ce (jue les diverses reineij
qu'on réunit ensemble s'accordent entre
elles? .:
ïi--Non, jamais il ne resto 'lans une
Culonie plus d'une reine : si elles se ren-
Cj.itrent plusieurs ensemble, Tune d'elles
détruit les autres, et reste seule maî-
tresse de la position. . i • .,
Q — Quand doit-on faire cette réunitn?
it— On doit faire cette réunion vers le
lûilieu de septembre.
Q — Doit'on mettre une ruche vide à
la place de celle dont let; abeilles ont été
réunies à une autre ?
E — Oui, il faut en mettre une avec
— 44 —
quelques morceaux de r«ayonB, afin de
pouvoir prendre les abeilles qui reto^ir-
neraient à leur ancienne place, et îen
renvoyer dans la nouvelle.
Des soins à donner aux abeilles
avant <lo le» mettre en hiver-
nement.
Q — Que faut-il faire si, lorsque la sai-
son du miel est terminée, on s'aperr^oit
qu'une ruchée contient une bonne po;/u-
lation, mais pas assez de miel ?
R — Si Ton «aperçoit qu'une ruchée
assez populeuse, mais peu approvisionnée
se trouve- dans le rucher, il faut, sans
tarder la soigner avec du miel ou d'X
sir€>p d'érable. - —
Q — Comment s'y prend-on pour soi-
gner les abeilles ?
' R — Il y a différentes manières de soi-
gner les abeilles : on peut mettre, sur le
sommet de la ruche, les petites boîtes
qui n'ont pas été complètement remplies,
et les abeilles descendront immédiate-
iDent dans leur ruche le miel qu'elles
CDD tiennent. On peut -dumi faire des
banc8 de mêmes dimensions que ceux sur
lesquels sont appuyées les ruches, et dans
lesquels on pratique une ouverture ronde
exactement de la grandeur d'un plat en
icf blanc, dans locjnel on met du miel:
on place ensuite les ruchces qu'on veut '
fcoigner sur ces bancs, et les abeilles ne
tardent pas à monter dans les rayons le
miel que contient ce plat.
Q — Est-ce qu'une grande quantité
d'abeilles ne se noient pas dans ces plats ?
E,— Un grand nombre d'abeilles péri-
riiient en efl'et si l'on n'avait pas la pré-
caution de placer, dans ces plats, une
Certaine quaniité de petits morceaux de
bois, ou de rayons secs.
Q — Est-il nécessaire de visiter souvent
le rucher ?
R — Oui, il est absolument nécessaire
de visiter le rucher tous les jours afin de
s'assurer des besoins et des dangers de
chaque colonie.
Q — A quel signe reconnaît on qu'un©
ruchée a besoin de soins immédiats ?
<
—.40 —
R — Lorsqu'on frappe sur une rrche
avec la main, f?i les abeilles font entendre
un fort lx)urdonnement. «
Q— Ne vaut-il pas mieux, dans ce ca.%
réunir la nichée à une autre ?
R — Si la ruchée est tellement fii ble^
qu'on [)uisse à peine entendre le ho'Sr-
donnement des abeilles, il vaut mieux
en effet la réunir à une plus forte. Aussi^
je recommanderais de ne soigner une
ruchée, que quand elle n'est pas déjà
trop faible.
Q — Doit-on toujours attendre à la der-
nière extrémité pour soigner une co-
lonie ?
R — Non ; il vaut infiniment mieax
f^'assurer Je la force ou de la faiblesse
de chaque ruchée, et soigner celles qui
ne nous paraissent pas assez bien appro-
visionnées, saJis atte^^'lre qu'elles soient
trop faibles.
< t
t^:
— 47 —
l^e riiiveruement clen Abeilles
Q — Où doit-on hiverner les abeillea T
R — On doit hiverner les abeilles dan.:^
«ne bruisse constmi^e exprès, au pied
d'un coteau, ou dans une cave. ^
Q — Quelles qualités essentielles deit
Rvoir cette bâtisse ou cette cave ?
K — Il faut que la température y s«jît
ni trop élevée ni trop basse, c'est-à-dire
qu'il y lasse ni trop chaud ni trop Iroid ;
qu'on puisse facilement y renouveler
Tair ; que Tobscurité y î-oit complète, et
le silence absolu. >
Q — Oîi recommanderiez- vous de cor.?-
truire cette bâtisse ?
R — Je recommanderais de la cor.8-
Iruire, autant que possible, au pied d'un
coteau, comme il vient d'être dit, afin
que l'un de ses côtés soit complètement
dans la terre, et le côté opposé, à l'éga*
lité de la terre.
Q — Comment la construisez-vous ?
R — Je la lève de grandeur convei;:;-
— 48 —
ble, et je la lambrisse à rcxtérieur et à
l':nt^rieur, de manière à ce qu'il y ait
u»j espace de neuf à dix pouces entr*#
chaque lambris ; je remplis ensuite cet
cfîpace avec du tan, ou avec toute autre'
matière non cor.ductrice de la chaleur,
piiîs je pose un nouveau lambris à deux
pieds environ du pi^emier. Enfin, après
avoir bien recouvert le tout, je pratique,
dans la couverture, une ouverture qu«
je puis ouvrir et fermer à volonté, afin
d*aérer l'intérieur de la britis.se.
Q — La cave doit-elle aussi être aérée ?
R — Oui, elle doit être aérée au moyen
d'iin guichet qu'où ouvre et: qu'on ferme
h volont\5. *•
Q — Ne serait-il pas mieux de Uiisser
ce guichet toujours ouvert ?
E — Non, car si on le laissait toujours
ouvert, bi température de la cave de-
viendrait trop basse, les abeilles man-
geraient beaucoup plus, et périraient
souvent de froid. On doit Touvrir
chaque jour, pendant quelques minutes,
afin de renouveler Tair de la cave.
Q — Est-il absolument nécessaire d'aé-
— 49 —
rer ainsi la cave ou la butisMe dans la-
quelle sont les abeilles ?
R — Oui, il est absolument nécessaire
de renouveler Tair de temps en temps,
afin de conserver la santé des abeilles,
et d'empêcher la moisissure de couvrir
les rayons. .
Q — Comment le renouvellement d'air
empeche-t-il les ravons de moisir ? '
R — Le renouvellement d'air empoche
les rayons de moisir, en chassant de la
cave et des ruches Thumidité qu'elles
contiennent
Q — Quand doit-on entrer les abeilles
pour le^ mettre en hivernement ?
K — On doit les entrer aussitôt que les
grands froids sont arrivés, c'est-à-dire
vers la fin ou le milieu de Novembre.
Q — Sur quoi mettez-vous les ruches
dans la cave ?
R — Je les mets sur des bancs de un
pied, à peu près, de hauteur.
Q — Comment vous y prenez- vous pour
transporter les ruchées dans la cave ?
R — Je commence par boucher toutes
les ouve;*tures de la ruche que je veux
4
' -00-
entrer, puis je la transporte Jan& la
cave, avec la planche ou le petit 1 .viio
sur lesquels les rucli* s ont été appuyée»
pendant Tété. , ,
Q — Que faites-vX)us des ruches lors-
qu'elles sont rendues dans la cave ? '-
R — Je les mets sens dessus des.'îous
sur les bancs dont il a été parlé i-lus
haut, et je mets un petit morceau de
boic', d'un pouce d'épîiifr^seur, sous chaque
coin ; puis, quand les abeilles sont recJe-;
venues paisibles, j'ote les petites pltn--
ches du sommet de la ruche, j'enlève le
banc sur Kquel je les ai apportées, et je
laisse les abei:lles libres*. -►
Q — Les abeilles ne cherchent-elles [ias
à sortir lorsqu'elles se trouvent ainsi en
liberté ? . v
R — Non, l'obscurité dans laquelle
elles se trouvent, les forcent à rester dc^ns
la ruche.
Q — Agissez-vous ainsi avec toute e^^-
pèce de ruches ?
R — Quand ce sont des ruches à cadres
mobiles, je ne les mets pas l'ouverture
en haut, mais je les place dans lejr
— .jl —
ponition luiLurelle, et j\;ii enlève le cou-
vercle.
Q — Pourquoi mettez-vous vos ru(îlio>î
ordinaires Tonverture eu haut, et diin»
quel but eulev(^z-vi)us les couvercles de
vos ruches à catln-s iuoljiK\s ?
R — C'est aliu (pie l'air puisse y circu-
ler plus tacilement ; car il est très-im-
portant, si Ton veut conserver la santé
des nbt'illes et empocher la moisissure
des rayons, que la circuhiîion de Tair >e
lasse avec t'acillté et ahtuulanee.
Q — A quelle distance mettez-vous vos
ruches les unes des autres dan."^ la (;ave ?
R— Il doit y avoir au moins un pied
de distance entre chacune d'elles, aliu
que le.s abeilles d'une rucUoe nt^ [)uissent
pas faij'iletnent se transporter dans une
autre.
Q — Combien peut-on hiverner de co-
lonies dans;^un même appartement?
R — Il ne serait pas prudent d'iiivcr-
ner plui* de cent ruchees dan.s un seul
appartement, parce que la température
pourrait y deveni»* tellement élevée que
les abeilles chercheraient à sortir de
leurs habitations et se perdraient.
52
., , Q — Que fîuit-îl faire, dans Tapparte-
înent où «ont les abeilles, lorsque la
température y devient trop élevée?
K — Lorsque la température de l'ap-
partement où sont les abeilles devient
trop élevée, il faut y mettre de la glace
ou de la neige dans un vase quelconque
pliicé auprès des ruches. ^
-, Q - Quand doit-on mettre cette glace ?
E — 11 faut la mettre aussitôt que Ton
?î!'aperçoit que les abeilles deviennent
mal à Taise, c'est-à-dire lorsqu'elles s'a-
gitent et qu'elles commencent à se tenir
en dehors des ruches.
Q — Doit-on, pendant les grands froids
de l'hiver, aérer aussi souvent l'apparte-
ment où sont les abeilles que quand il
fat moins froid?
E — Non ; on ne doit pas renouveler
Tair de l'appartement où sont les abeil-
les, lorsqu'il fait bien froid, aussi sou-
vent que quand la tempéraCure est
douce, parce que la trop grande quantité
d^air froid pourrait être très nuisible à
leur santé.
Q — Quelques personnes n'hivernent-
elle« pas leurs abeilles^ dehors \
— 53 —
R— Oui, luai.s les abeilles manrrent
beaucoup plus, et il en périt une bien
plus grande quantité que quand ellejj^
Éjiont hivernées dant» une cave, ou dan^^
une bâtisse faite exprès.
• XI
Des soin.^ à domi<^r anx abeille»?
X^enclaiit riiiveiTi'uneiit
Q — Doit-on souvent visiter les abeilles
pendant T hiver ?
R — Oui, il est très-important de les
visiter au moins une Ibii^ par semaine^
et plus s'il est possible, afin de s'assurer
tï quelques unes des rucliées n'auraient
pas besoin de nourri tuie, ou s'il n'v au-
rait pas été commis quelques dépré-^
dations.
Q — Comment soigne-t on une ruoliée^
lorsqu'on s'aperçoit (qu'elle a besoin de
nourriture ?
R — On la soigne en répandant,, tous
les jours, un peu de miel ou de sirop ^ur
les rayons, aussi près que possible de-
l'endroit où se tiennent les abeilles ;
mais il ne Tnut p;is en répandre trop à la
fois. ' '
Q — E.'^til nécessaire de leur donner de
Tean ?
R — Quelqne.s a[)icnltenrs prétendent
qu'il est absolument nceessaiie de leur
en donner ; mais d'autres, et des plu»
expérimentés prétendent que non-seule-
ineut il est inutile, mais même qu'il est
îuiisible de leur en procurei*.
Q — Qntî doit-on l'aire lorsqu'on s'aper-
"çoit qu'il y a des nits ou des souris dans
Tappartement oîi sont les abeilles ?
K — Aussitôt qu'où s'a|)erçoit qu'il y a
•des rats ou des souris dans rappr^rtement
où sont les abeilles, il faut v mettre un
hon ehat. . . ....
Q — Est-ce que les rats et les Fouris
commettent quelques dégâts dans les
ruches ?
R — Oui, ces rongeurs, étant très-
friands de miel, s'introduisent quelques
fois dans les ruches et y commettent de
grands dégâts.
Q— Ne craignez-vous pas que le chat,
ainsi introduit dans l'appartement où
£ont les abeilles, y dérange quelque cho-
}l — Non, car s*il touche à quelqu'une
^es ruches, en entendant le bourdonne-
•:i:eiu que feront les abeilles, il se butera
:]e s*en éloigner.
Q — Que faut-il faire si, malgré la pré-
servée du chat, les souris parviennent ù
s'i îtroduire dans les ruches ?
K — Si, malgré la présence du chat,
les souris parviennent à s'introduire
da.is les ruches, il faut les en faire sor-
tir ; et, après les avoir détruites, on
bo :clie l'ouverture du sommet dé la
rv.:he. et celles des cotés, avec de la toile
de ni de fer. afin que les souris ne puis-
se.-: t plus s'y introduire, et que Tair
prisse y circuler assez facilement.
y — Si Ton découvre que quelques
myons moisissent pendant Thiver, que
fn:t-il faire ?
H — Si Ton découvre de la moisissure
s ir certains rayons, il faut couper les
parties moisies et les enlever aussitôt
qu'on s'en aperçoit.
Q — Quelles précautions doit-on pren-
— 56 —
dre en visitant les abeilles pendant
rhiver? " ' ...
R — ¥a\ visitant les abeilles pendant
l'hiver, il faut avoir soin de ne pas
heurter les ruches, de ne pas souffier
sur les abeilles, et surtout, de ne pas
rester trop longtemps auprès de chaque
ruche avec la luuiière.
Q — Pourquoi recommandez vous Je
jie pas tenir trop longtemps la lumière
auprès des ruches ? ^
R — Parce que les abeilles, en aperce-
vant la lumière, s'agitent beaucoup, se
gorgent de miel, et très-souvent sortent
de la ruche pour aller se perdre dans
l'obscurité.
Q — Les abeilles mangent-elles mo'ms
à la noirceur qu'à la clarté ?
R — Oui, elles mangent beaucoup
moins lorsqu'elles sont dans l'obscurité
que quand elles se trouvent à la clarté,
parce qu'alors, elles sont bien moins
agitées, et que, par conséquent, elles ont
besoin d'une moindre quantité de nour-
riture.
Q— Faut-il aérer plus souvent la cave
— 57 —
à rapproche du primenips que peni^^.nt
l'hiver ?
K — Oui, à mesure que h\ chaleuv de
la cave auguiente, et que Thimidité de
la terre y devient plu?* grande, il f^.ut
aérer dnvanta2:e, afin d'y renouieler
l.^air qui se vicie phis vite.
Q — Qu'arriverait-il 8Î Ton fainait du
bruit au-dessus ou autour des rucl.ei^ ?
R— Si Ton lait du bruit au-dessiî^ ou
autour des ruches, les abeilles s'agite-
raient, sortiraient des ruches, et se per^
draient dîijis la cave.
Q — Y a-t-il quelque danger de se K^j-re
piquer par les abeilles, lorsqu'on le^
examine pendant l'hiver ?
R — Non, il n'y a aucun danger de se
faire piquer ; on peut môme travailler
impunément dans les ruches pourvu
qu'on ait la précaution de ne pas soiitHer
sur les abeilles, ni de les presser i.vec
les doigts.
Q — Combien une bonne colonie con-
6omme-t-elle de miel dans un hiver ?
R — Une bonne colonie consoianie
environ vingt-cinq livres de miel feu-
58
daut riiîvcr , (le sorte que, si Ton met-
tiiit eu liiveruement iiiie rucliée qui
oontiendniit une nioiiidre (|uantité de
miel, il laudrait néecsHaireineiit la soi-
gner dès le commencement de l'hiver.
Q — Peut-on aussi soigner les abeilles
en leur donnant des morceaux de rTiyons
pleins de miel?
R — Oui, on peut tvès-avautageusemenfc
les soigner eu mettant auprès des abeilles
dans bi ruche, des jnoreeaux de rayons
pleins de miel.
I>e hi sortie de?^ abeilles '
Q — A quelle cpo |ue doit-on sortir les
abeilles de l'appartement où on les a
bivernèes ? ^ '
R — (lu doit les sortir aussitôt que la
neige qui res?ouvrait l'emplacement du
nieller est disparue, et que certains
insectes commencent à voltiger.
Q — Ne peut-on pis les sortir avant q^ie
toite la neige soit disparue ?
R — Si la température de la cave est
— 50 —
devenue tellement élevée que les abeillêe^
îurJgré la glace ou la neige qu'on y a
T/iisCy eherehent aKsoluinent à abandon-
ner les ruche}», on peut, si la neige iorme
une croûte dure, les sortir sans inconvé-
nient. Si la neige n'étnit pas assez
dnrcie au-dev;nit des ruches, il faudrait
y répandre un peu de paille ou de loin.
Q — Doit-on choisir une belle journée
pu ir opérer la sortie ?
R — Oui, il faut que le tem])S soit bien
beiiu, sans cependant être trop chaurj.
Q — Dites counnenton sort les ruches?
îl — On porte d'aboi d les petits bancs
diiiis le rucher, puis on va ensuite à ht
cnve chercher les ruches, qu'on trans-
porte les unes après les autres, l'ouver-
ture en haut, à l'endroit où l'on veut
qîi'elles passent l'été. Alors, on les
plpxe sur les petits bancs, dans leur posi-
tion naturelle.
Q — Y a-t-il quelques précautions à
prendre, en sortant les abeilles, pour ne
pas se faire piquer?
R — Les seules précautions à prendre
fiont de remuer trop violemment les
'I •
— co —
rache^', et surtout, de ne pas souffler sur
les abeilles.
Q — Pourquoi recoininaridez-vous de
ne pas soufUer sur les abeilles ? ^
R — Parce que rien ne les irrite plus
QUe Todeur de notre haleine : aussi, dès
qu'on soufïle sur elle, on peut s'attendre
ù de nombreux horions.
Q — Doit-on sortir toutes les ruchées
en même temps ?
R — Non ; il vaut mieux n'en sortir
qu'une dizaine à la fois, et, au bout d'urie
couple d'heures, en sortir encore autant ;
puis' continuer ainsi jusqu'à ce qu'elles
soient toutes placées. . . •
Q — Pourquoi recommandez- vous de ne
sortir qu'un petit nombre de ruchées à la
ibis?
R — Je recommande de ne sortir qu'un
petit nombre de ruchées à la fois, alin
que les abeilles puissent plus facilemetit
s'orienter et remarquer la place où se
trouve leurs demeures respectives.
Q — Qu'arriverait-il si vous sortiez un
grand nombre de colonies à la fois ?
R — Si je sortais un trop grand nombre
— 61 —
< \
<]c colonies à la fois, h*s abeillca auraient
beaucoup plus de difficultés à reconnaître
leurs ruclies, et, très-souvent, elles entre-
raient dans dos demeures étrangères, d'où
elles ne sortiraient que mortes ; ce qui,
quelquefois, peut occasionner de grandes
])ortes. - • '
Q — Fst-il important lorsqu'on sorties
ruches, de les mettre à Fendroit même
où elles étaient Tannée précédente ?
R — Oui, il est très-important de mettre
chaque ruche à Tendroit qu'elle occupait
Vannée précédente, afin que les abeilles
puissent plus facilement s'orienter.
Q — Comment peut-on reconnaître l'en-
droit oîi^était chaque ruche l'année nré-
«cédente ? ' > -
R — On peut le reconnaître facilement,
si l'on a soin, en entrant les ruches,
l'automne, de numéroter chacune d'elles.
Q — Les ruches doivent-elles être tou-
tes de même couleur ?
R — Il serait de beaucoup préférable
qu'elles fussent de couleurs différentes,
afin de faciliter aux abeilles la recon-
naissance de leurs demeures respectives ;
— C2— ■
mais il tant éviter les couleurs trop l'cC-
Q— Doit on mettre touti's les ruciies
de mCuie couleur voisines les unes iJe.^
autres ?
R__>;on, il viiut mieux que les rucLe.'^
de mêuie couleur soierit éloignées les '
unes des autres, it qu'il y en ait ent.t^
elles de difléreutes couleurs.
. . Q — Y aurait-il (juelque inconvénie'it
à chiinger les ruches de place pendii^t;
l'été ? '
K— Ou ne doit j:iniais changer letf
ruches de place pendrjit Tété, à moins ^
qu'où n'ait de bonnes raisons pour le
iaire, ou qu'on ne les transporte à une
distance d'au moins une couple de milles.
Q__Qu'arriveraît-il si on les changeait
ainsi de place ?
U— Si on changeait les rucUes oe
place, les abeilles,^ en revenant de»
champs, ne reconnaîtrai -it plus celles
d'où elles sont parties, et elles entre--
raient probabhment dtms d'autres c.3-
meures, où elles seraient impitoyable-
ment massacrées.
^
— 63— •
-y
Q — Les abeilles se reœnnnisi>eiit-elleîr ?
R^ — Oui ; le Crt^ati ur a doué ce petit
insecte d'un instinct tel que, dès qu'une-
abeille sMntroduit dans une /nclie qui
ï\\^i pas la sienne, elle est immédiate-
ment mise à mort. ' ^^
Q — Dans quel cas peiit-on cliaiiizcr de»
niches de place ?
R — Lorsipron s'aperroit que la popu-
lation d'une iiiclie est très-turte, et q':e
celle d'une autre est couiparativeuiei^t
faible, il faut alors changer ces deux
ruchees de place, c'esj-à-dire qu*on doit
mettre la. ruclice forte à la place de ia-
laihle, ^Xvice vrr.sn^ alin que les deux
puissent s'égaliser. Ce changement r^e
doit se taire (|ue si les deux ruches sont
de couleurs dill'érintes ; car, si elle^
étaient de même couleur, la ruchée forte
pourrait devenir, à son tour trop taible^
Q— Que laudrait-il si l'on s'apercevait
qu'une trop grande (juantité des aljeil!e.s^
de la forte ruchée se soit loirée» dans la
faible ?
R — Si, après avoir fait ce changements
Ton s'apercevait que la population de la
.1.
— 64 — • .
\
f«v~e colonie est devenue trop faible, il
faudrait remettre ces deux ruches à la
plaje (j^u'elles occupaient auparavant.
. 3:111 ^ • .
Des pillardes. .
.; Q — Qu'entendez-vous par pillardes ?
i? — On appelle pillardes les abeilles
qui partent d'une ruche, pour aller dé-
rober à une ruchéc laible le miel que
celle-oi contient
Q — Dans quelle saison le pillage a-t-il
liea ? ; . ,
Jl — (Test au printemps que le pillage
a rcnéralement lieu ; mais il faut y faire
attention, même pendant les chaleurs de
l'été, lorsque les tieurs produisant le
miel tK)nt rares. -
Q — Dans quelles luchées les pillardes
s'introduisent-elles généralement ?
R — Les pillardes s'introduisent géné-
ralement dans Tes ruchées faibles, parce
qu'elles y trouvent moins de résistance.
11 n'y a pas à craindre que les ruchées
f tfries «oîeait pillées, parce qu'elles sont
— 65 —
V
toujours capables de se défendre ; mais
il faut surveiller attentivement celles
qui sont faibles.
Q — Le pillage ne cause-t-il pas une
perte considérable à certains apiculteurs ?
R — Oui ; si l'apiculteur n'a pas soin
de veiller à ce que les ruchées fortes ne
])illent pas les faibles, il subira certaine-
ment de grandes pertes, parce que les
pillardes, ne se faisant ancua scrupule
d'enlever tout le miel que contiennent
les ruchées qu'elles pillent, les «.beilles
de ces dernières périront indubitable-
Hîent. '^
Q — Les abeilles d'un rucher vont-elles
quelquefois piller dans un rucher voisin ?
R— Oui, les abeilles d'un rucher quel-
conque vont quelquefois piller le miel
d'un rucher voisin : dans ce cas, c'est au
propriétaire du rucher voisin à prendre
bes précautions et à tâcher d'empêcher
que le pillage ait lieu.
Q — Les fortes colonies sont-elles
sujettes à être pillées ?
R — Non ; sur cent fortes colonies, il
j^ en a rarement une de pillée.
5
:. — G6— • \
Q — Est-ce qu'une colonie forte, et bieo
approvisionnée de miel se livre quelque
fois au pillage ? , ,
R — Oui, ce sont surtout les forteîf
colonies qui se livrent les premières au
pillage, quoiqu'elles aient chez elles
abondance de miel.
Q — Si vous n'avez qu'une rucliée et
que votre voisin en ait plusieurs, est-ce
que les abeilles de votre voisin se reu-
niront pour piller votre unique rucliée ?
R — Si^nia rucliée est forte, quelque
soit le nombre des colonies de mon ver
eirif je n'ai pas beaucoup à craindre leur
pillage, parce que mes abeilles sauront
bien empêcher les é^trangères (le s'intro-
duire chez elles ; mais, si ma ruchée e.^t
faible, les abeilles d'une ruchée quelcon-
que de mon voisin commenceront à viî^i-
ter la mienne, et celles des autres sui-
vront très-probablement par instinct ;
car il ne peut y avoir entente entre les
abeilles de différentes colonies d'un
rucher, pour piller celles d'un autre ru-
cher.
— 67 —
Q — A. quel signe reconnaît-on qu'il y
a pillage dans certaines rnches ? .
R — On reconnaît qu'il y a pillages--
dans certaines ruches, lorsqu'on voit les •
abeilles sortir de 'ces ruches tranquille-
ment, et s'en éloigner de quelques pon-
ces en marchant avant de s'envoler : si
l'on tue quelques unes de ces abeilles,
et qu'on découvre du miel dans leur
estomac, on peut être certni]! que ce sont
des pillardes ; alors il tant faire atten-
tion.
Q — Est-ce aujïsi un signe de pillage,,
lorsqu'on voit les abeilles se battre à-
l'entrée d'une ruche ?
R — Non, lorsqn'une ruchxje est a^sez
forte pour oppose^ de la résistance, il
n'y a pas beaucoup lieu de craindre qu'il
y ait pillage. Ce sont surtout les ruchées:
trop faibles pour oflVir de la résistance^
qui sont le plus exposées à être pillées*.
Q — Y a-t-il un autre snoven de s'assu-
rer qu'une ruchée faibie est piillée ?;
R — Oui ; jetez un pe» tie farine sur
les abeilles qui sorteut ^t'une faible^
colonie, et voyez si ces^ m&aie«. gibeille»
— 68 —
t
entrent dans cVaiitres ruches : si elles y
entrent, vous pouvez être certains que
ce sont des pillardes.
Q— Que faut-il faire lorsqu'on s'aper-
çoit qu'une ruchée est livrée au pillage ?
R — Dès qu'on s aperçoit qu'une faible
ruchée est livrée au pillage, il faut y
fermer l'entrée de telle sorte qu'une
abeille seule puisse y entrer ou en sortir
à lu fois. Cette opération i pour but de
retarder la ruine de la colonie, et per-
met aux abeilles qui y sont logées, de
défendre plus aisément leur bien.
Q — Y a-t-il quelqu'autre manière
«d'empêcher le pillage J
R — Oui ; aussitôt qu'on s'aperçoit
qu'une colonie est pillée, il faut en fer-
mer toutes les ouvertures, et la trans-
porter dans un appartement où règne
l'obscurité la plus complète ; après deux
ou trois jours de temps chaud, on peut
la reporter à sa place, car le danger est
alors presque complètement dispara.
Mais, si la méthode indiquée dans la ré-
ponse précédente réussit il vaut mieux
«'en tenir là.
- 69— '
Q — Dans quel mois I0 pillage est-il
plus à craindre?
R — C'est au mois d'avril surtout,
'immédiatement après la sortie, qu'il
faut le plus redouter le pillage, et y
porter remède.
Q — Tontes les espèces d'abeilles sont-
elles également pillardes ?
R— Non ; nos abeilles indigènes sont
beaucoup moins pillardes que les abeilles
italiennes ; mais, en revanche, celles-ci
sont bien plus aptes à défendre leur pro--
priété que ne le sont les premières.
Des soins à donner aux abeilles
après qu'elles sont sorties
Q — PJst-il nécessaire de donner de la
nourriture aux abeilles le printemps ?
R — Oui, aussitôt après la sortie, oa
doit commencer à soigner les ruchées
faibles de la même manière qu'en au-
tomne, et continuer à leur donner de la
nourriture jusqu'à ce qu'elles trouvent
eur les tieurs le miel dont elles ont be-
i&oin.
— 70 — •
Q — Lorsque les abeilles ne trouvent
pas encore de pollen, peut-on leur don-^
ner quelque chose qui le remplace ?
R — Oui, au priuteuips, lorsque les
abeilles ne trouvent pas encore de pollen,
on peut avec avantage leur donner de
la farine de seigle, dans laquelle on doit
mettre du son, de la paille coupée, ou de
la sciure de bois.
Q — Le pollen est-il bien nécessaire
aux abeilles ? -
R — Le pollen est absolument néces-
saire aux abeilles, qui s'en servent pour
préparer la nourriture du coacaiu.
Q — Pourquoi recommandez - vous de
mettre du son, de la paille coupée ou de
la sciure de b jis dans la farine de seigle ?
R — Parce que les abeilles aiment
Luieux choisir elles-mêmes la farine au
imilieu d'autres substances, que de la
prendre lorsqu'elle est seule.
% — Pendant combien de temps doit-on
ainsi leur donner de cette farine ?
R — On doit leur en donner aussi long-
temps qu'elles vont en chercher. Aussi-
tôt qu'elles pourront se procurer ailleurs
— 71 — . ^
^le pollen dont elles ont besoin, elles ces-
seront de s'occuper de la farine.
Q — Comment leur donnez-vous cette
farine ? *
R — Je la leur donne dans un grand
plat, ou dans une boîte très-peu profonde,
<i le je place au-devant du rucher, de ma-
nière à ce que les abeilles de chaque
ruche puissent y avoir facilement accès.
Q — Doit-on souvent visiter les ruchées
au printemps ? ,
R — Oui, il faut les visiter aussi sou-
vent que possible, afin de reconnaîtie
l'état de chacune d'elles. On profite de
0 3tte visite, qui doit être faite avant le
lever du soleil, pour épousseter les petita
bancs sur lesquels elles sont.
•Q — Est-il quelquefois avantageux de
soigner de fortes colonies au printemps ?
R— Oui ; car une ruchée* forte qui a
é:é soignée essaimera avant une autre
également forte, mais qui n'a pas été
soignée ; et la première donnera une
plus grande quantité de miel de surplus
que la dernière.
Q— Y a-t-il quelques précautions à
— 72 —
prendre en soignant ainsi une forte co*-
lonie ?
R — Oui, il faut bien prendre garde de
ne pas lui donner une trop grande quan-
tité de miel, parce qu'alors, les abeille-^
empliraient toutes les cellules de miel»
et ne laisseraient que peu ou point de
place pour les œufs.
Des diverses espèces de rucheà
Q — Nommez les meilleures espèces de
ruches ?
R — 1 1 y a un grand nombre d'espèces de
ruches, mais les meilleures et les moins
dispendieuses sont : la ruche à cadrea
mobiles, la ruche ordinaire, ou boîte, et
la ruche en paille, appelée •' La fermière^
vanadiemie •''
^ — Décrivez la ruche à cadres mobiles.
R — La ruche à cadres mobiles est une-
boîte de douze pouces et demi de hau-
teur, dont rintérieur doit avoir dix-neuf
pouces et demi de longueur sur un pied
de largeur, et dans laquelle on met huit
cadres.
» ■
— 73 —
Q — i?ourquoi l'appelez- vous ruche b.
cadres mobiles ? . .-
R — Je l'appelle ainsi, parce que les»
cadres qu'on met dedans, peuvent être
enlevés et remplacés par d'autres à vc-
lonte.
Q — Comment faites-vous ces cadres ?
R — Je prends d'abord un morceau de
bois triangulaire d'un pouce de largeur
sur chaque côté, et de dix-huit pouces Oe
longueur, que je cloue à une petite
planche d'un pouce de largeur, d'un
quart de pouce d'épaisseur, et de vingt
pouces et un quart de longueur ; de sort*d
que chacune des extrémités de cette pe-
tite planche se trouve à dépasser le mor-
ceau triangulaire, d'un pouce et un hui-
tième. A chacun des bouts de ce dernier
morceau de bois, je cloue une autre
petite planche d'un quart de pouce d'é-
paisseur, de sept huitième de pouce de
largeur, et de onze pouces de longueur,
et je réunis les deux extrémités de ces
petites planches, au moyen d'une autre
de même épaisseur, de même largeur, et
de dix-huit pouces de longueur.
— 74 —
• # *
y*' Q — Sur quoi appuyez-vous ces cadres?
R — A la partie supérieure de chacune
des extrémités de la ruche, je pratique
iî.ie rainure d'un demi pouce de profon-
x3eur sur un demi pouce de largeur, et
j'y appuie les cadres.
Q — Laissez-vous la partie inférieure
dt?s cadres libres dans la ruclie ?
R — Non ; il faut mettre au bas de la
ruche, un petit morceau de bois d'un
q^îart de pouce d'épaisseur sur trois
h.iitièmes de ponce de largreur, qu'on
partage en huit parties égales au moyen
d'un iil de fer, afin que les cadres ne
paissent pas se déranger. ' • ' • '
Q — Comment placez-vous ce morceau
de bois ? ^ • - .
R — Je le plac^^ au bas de la ruche, à
égale distance des deux extrémités, et à
aiiigle droit avec les cadres ; puis je
l'arrête au moyen de petits clous, que
j'enfonce dans les côtés de la ruche, ou
de petites mortoises que j'y pratique.
Q — Comment couvrez-vous la ruche ?
R— Je prends une planche de trois-
qnarts de pouce d'épaisseur, que je par-
— 7.") —
lage en six parties, duut deux de vingt
et un pouces et demi de longueur cliacu-
we «ur un pouce et demi de largeur
deux de onze pouces de longueur sur six
pouces de largeur, et deux de onze pouces
aussi de longueur sur quatre pouces cha-
cune de largeur ; les deux plus longs
morceaux servent de montants ; qu*o)i
cloue aux extrcinitcs des quatre autres,
de manière à laisser trois ouvertures
d*un demi pouce de largeur chacune. Je
place ce couvercle sur la ruche sans le
clouer. ^ * T-
Q — Ou et comment pratiquez-vous les
ouvertures servant d'entrées aux a-
beiUes ?
R — Je prati^ine à Tune d^s extrémités
de la ruche, deux ouvertures dont Tune
à la partie inférieure, n'ayant qu'ein
tiers de pouce de hauteur sur trois ou
quatre pouces de longueur, et l'autre,
vers le milieu, avec une tarière d'un
pouce.
Q —Ne faut-il pas un second couvercle ?
R — Oui, il faut un second ct?tivercle.,
lui n'est autre chose qu'une boite de
ftL*
— ib —
même longueur et de même largeur que
la ruche, et d'uue profondeur de sept ùu
huit pouces. On met ce second couvercK^
sur les petites boîtes en verre, afin de
les tenir dans l'obscurité.
Q — Est-il important que toutes woé^
ruches soient de môme dimension ?
R — Oui, il est très-important que^
toutes mes ruches soient de mêmes di--
raensions, afin que je puisse, si la chose
devient nécessaire, introduire facilement
dans une ruche quelconque, un cadre^
que j'aurai pris dans une autre.
Q— ^Doit-on quelquefois clianger ainsi
des cadres de place ?
R — Oui ; lorsqu'une ruehée n'est pas
bien pourvue de miel, et qu'une autre
en a plus qu'il ne lui en faut pour sa
propre consommation, on doit changée
quelques cadres.
Q — Les abeilles construisent-elles^
leurs rayons toujours dans ces cadres ?
R — Oui, pourvu qu'on ait la précau-
tion d'élever un peu Tune des extrémi-
tés de la ruche, comme il a été dit a'.L
titre IV''(Du logement des abeilles)*
-77 —
Q — Comment construit-on les ruches
ordinaires ? . ,
R — Pour faire une ruche ordinaire,
-on prend une planehe d'un pouce d'é-
paisseur, et d'une hirgeur suffisante pour
•que la ruche ait, à l'intérieur, un pied
de largeur s :r chaque côte ; on scie cette
planche en quatre bouts de quinze pou-
A^os de longueur chacun, qu'on cloue
ensemble, et sur lesquels on fixe sah'de-
ment un couvercle un peu plus grand
que la ruche. Dans ce couvercle, on
perce, à six pouces do distance Tune de
l'autre, deux rangées de trous de tarière
puis on pratique dans le devant de la
ruche, deux ouvertures semblables à
'Celles de la ruche à cadres mobiles.
Q — Met-on quelque chose dans la
ruche, pour soutenir les rayons ?
R — Oui, il est absolument nécessaire
de fixer à l'intérieur, et vers le milieu
de la ruche, deux petits morceaux de
b3is en croix, afin de supporter les rayons
de miel. '* ' ''' '
Q— L'intérieur des ruches doit-il être
raboté ?
— 78 —
R — L'intérieur des ruches ù oiidref^
mobiles doit-ctre raboté, main il vaut
mieux ne pos rnboter celui des rucheja,
ordinaires, parce que les abeilles ne
pourraient alors que difTicilemeut s'y
maintenir.
Q — F>t-ce que les abeilles n'ont pas^
la même clifliculté à se niaintenir dans*
lt:;s ruches ù cadres mobiles ?
R — Non, parce que les cadres, qui ne
doivent jamais être rabotés, leur otfrent-
un appui commode. . * •.•
Q — Décrivez les ruches en pailles, ou.
fe fini ères c(ina(lie)nies,
R — Les ruches en pailles, qu'on appel-
le fennitires (amvUennes ne diffèrent de
nos anciennes ruches en paille, qu'en ce-
que le sommet rond de ces dernières est.
remplacé par une planche percée de deux
rangées de trous comme celle qui sert
de sommet aux ruches ordinaires.
Q — Faut-il aussi mettre un couvercle
sur les petites lx)îtes qu'on met sur les
sommets de ces ruches ?
R— Oui ; partout où l'on met des pe-
tites boîtes en verre, il faut les recou-
vrir d'un couvercle.
— 70 —
Q — Ces ruches ne aoiit-elles pas prcfo--
râbles aux autres pour hiveruer le^
abeilles deliors ?
R — Oui ; leur forme circulaire, et la
substance dont elles sont faites, contri-
buent beaucoup à les faire adopter par
les personnes qui hivernent leurs abeil-
les dehors. ^ : . :
Q — Les souris et les rats ne s'intic-
duisent-ils pas plus facilement dans ce»s
ruches que dans les autres ?
R — Les souris et les rats peuvent sar.s
doute percer plus facilement une ruche
en 'paille qu*une ruche faite en boi^ ;
mais avec une surveillance un peu acti-
ve, on évite généralement les dépréd.i-
tions de ces maraudeurs ; de sorte qu'en
peut dire que la feunlère canadienne e>»t
une très bonne ruche. , ^
Q — Où pratique-t-on les ouvertures
dans cette espèce de ruches ? -
R — On ne pratique qu'une seule (kh-
vertu re à la fermière (xinadienne, et il
faut la placer à la partie inférieure de
la ruche. Cette ouverture doit être de
mêmes dimensions que celle qu'on prati-
que au bas des ruches ordinaires.
' - — 80 — "
'■■■ Q — Faut-il que le banc sur lequel on
xnot une ruche en paille, soit plus élevé
que celui des autres ruches?
R — Non ; il faut les placer snr des
bancs de même hauteur que ceux sur
le!«ciuels on met les autres espèces de
ruches, •
Q — Y a-t-il des cadres dans la fermière
canadienne ?
R— Il n'y a pas de cadres danS' les
ruches en paille qu'on appelle fermière
jwnaditnne, parce que leur forme circu-
laire ne permet pas d'en mettre ; mais il
y a des ruches à cudres mobiles qui sont
en pailles. ' '
Q — Comment sont faites ces ruches à
cadres mobiles qui sont en paille ?
S — Elles sont de mêmes dimensions
que les ruches à cadres mobiles faites.
en bois. La seule différence consiste en
ce que, ces dernières, au lieu d'avoir les
côtés et les extrémités en planche, les
ont en pallie longue allant de bas en
haut. Cette paille est maintenue au
moyen de montants solidement fixés
-ensembles.
— SI-
Q — Pourrait-on, sans inconvénient,
changer les dimensions des ruches ordi- '
noires et de celles à cadres mobiles ?
R — Il n'y aurait pas d'inconvénient à
construire les ruches à cadres mobiles,
ou les ruches ordinaires, un peu plus
grandes que celles qui viennent d'être
décrites ; mais il faudrait nécessaire-
ment que toutes les ruches à cadres mo-
biles fussent exactement de mêmes
dimensions, afin qu'on puisse, sans diffi-
culté, iiitroduire un cadre d'une ruche
dans une ruche, chique fois qu'il devient
nécessaire de le faire. Quant aux ruches
ordinaires, comme elles ne contiennent
pas de cadres, rien n'empecho qu'elles
Koient de différentes grandeurs.
Q — Laquelle de ces trois espèces de
ruches préférez- vous ? . «^
R — Je préfère de beaucoup la ruche à
cadres mobiles, qu'elle soit en paille ou
en bois, parce que. tout en réunissant
un plus grand nombre de qualités que '
les autres, elle ne coûte pas beaucoup
plus cher.
. Q — Pourquoi ne recommandez-vous
6 . - • ..^ ■-: • >'
^•-
— 82
pas quelques autres espères de ruches t'
R — Parce que, généralement, elles
coûtent trop clier, et qu'elles ne réu-
nissent pas les qualités de celles qui
viennent d'être décrites.
Q — Doit-on aus?i mettre des boij? en
croix à l'intérieur des ruches dites l'-re-
rai ères ( avatltcuïus ?
E— Oui ; on doit mettre ces petits
morceaux de bois de la même manière-
que dans les ruches ordinaires.
Q — Pourquoi n'en met-on pas dans les
ruches à cadres mobiles ?
R — On n'en met pas dans les ruches à
cadres mobiles, pai'ce que les cadres
mêmes supportent les rayons.
Q — Peut-on lacilement^enlever d'une
l'uche les cadres qu'elle contient ?
R — Oui ; on peut facilement les enle--
ver. en décollant, avec un couteau, ie«
bouts des cadres qui sont appuyés dans
le rainures des extrémités de la ruclie.,
r
Q — Dans quel cas est-il nécessaire
d'enlever ain«i les cadres?
R — Il est nécessaire d'enlever les
cadres lo. lorsqu'on veut s'assurer de la
0«J
quantité de miel contenue dans les ravons-
2o. quand on veut voir s'il y a des
rayons attaqués par la moisissure ; 3o.
pour enlever le couvain en putréfaction
qui pourrait î^\ trouver ; 4o, pour ane-- '
ter les ravages de la iausse teigr.e ':
5o. pour soigner les abeilles ; et Go.
lorsqu'on veut enlever les cellules d?*-
jeunes reines.
Q — Lorsqu'on enlève îilnsi les cadres^,
est-ce que les abeilles ne cli^u'cheut pas
à piquer ?
K — Oi»i, mai^ on prévient^ leur irrita-
tion en souillant sur elle;* un })eu de iiu
mée de bois pourri ou de tabac.-
Q --Qu'est-ce i[ue la Fumée fait aux
abeilles ? •
" R — La fumée étoutxltt telîenocnt le^.
abeilles que, quand on leur en envoie uu
peu abondamment, elles t(nni)ent au.
fond de la ruche, et ne pensent plus iV
piquer.
Q — Ne peut-on pas^^ aoiàssi, en enle-
vant les cadres, s'assnreî? »r les abeilles
jsont à la veille d'essiviEReif T
R — Oui; en examiftas>i^^iaô.i)ayo:isque*
— 84 —
c?;upporieiit les cadres, si on y découvre
une ou plusieurs cellules contenant de
jeunes reines ù la veille d'éclore, on peut
s'attendre qu elles essaimeront bientôt.
Des ennemis des abeilles.
Q — Quels sont les principaux enne-
mis des abeilles ?
R — Les principaux ennemis des
-nbeilies sont certain ^ inseotes, les rats,
les souris, les oiseaux, les crapauds, et
quelquefois les abeilles mêmes.
Q — Quels sont les insectes les plus
dangereux ?
R — Les plus dangereux insectes sont
les fausses-teignes, les araignées et les
fourmis. .< ... • 4 . . .
Q — Qu'appclle-t-on fausses-teignes?
R — On appelle fausses-teignes certains
petits papillons bruns qui, par eux-
mêmes, ne causent aucun mal, mais dont
les œufs se changent bientôt en petits
vers, qui causent d'aftreux dégâts au
centre mêm^ des rajons.
— 85 —
Q— ^Ces papillons entr<Mit-ils dans les
ruches pour y dépo.^er leurs oeufs ?
R — Ils n'y entrent jK-^iS pendant le
jour, parce que les abeilles les en em-
pèchent ; mais, dès que les ténèbi'es sont
assez épaisses pour len.r permettre de*
rôder sans que leur présence soit trop
remarquée, ils s'introduisent à l'entrée
de la ruche, et y déposent leurs œufs,
ils ne pénètrent jamais dans une forte-
colonie.
Q — Déposent-ils leurs œufs sur les
rayons mêmes des ruches ?
R — Dans les ruchées très-faibles, ilt-
les déposent très souvent ^ur les rayons ;
mais dans les colonies un peu fortes, ils
se contentent de les déposer à l'entrée
de la ruche.
Q — Les œufs qui sont ainsi déposés à
Tentrée des ruches sont ils rejetés en
dehors par les abeilles ?
R — Nonp car ils se collent générale-
ment aux pattes des abeilles qui ehtrent
dans la ruche, et sont ainsi transpi rtés,
sans que leurs victimes le sachent, au
milieu des rayons, où ils ne tardent pa&
— 8G —
i
à se transformer en ver« très nuisibles.
Q — Les iiHeilles ne détruisent-elles
- pas ces vers ? ,
R — Non, car leur aiguillon, paraît-il,
*ost impuissant à pénétrer dans la peau
^e ces intViuies déprédateurs.
Q — Y a-t-il quelques moyens de pré-
venir les ravaii:es des tausses-teio-nes ?
Il —On peut lacilenient prévenir les
rivages des tausses-teigncs. si l'on a soin
d'épou8seter, tous les matins, les bancs
^ur lesquels soiit les ruches, et de détrui-
re les vers qui sont dans les rayons, à
îUisure qu'on les découvre.
Q — Connnent j^eut-on aller cliercher
les vers dans les rayons sans se faire
pi juer ])ar les ahcilU's ?
K — Oi souille d'abord un peu du
^"uuiée sur les abeilles, a(in de les étour-
dir ; ensuite on fait tomber, avec un
«euiiteau ou un petit bâton, tous les vers
'^u'on aperçoit, puis en les tue.
Q — Ne doit-on pas aussi, autant que -.
possible, détruire les papillons ? .
R — Oui, on doit les détruire chaque
fois qu'on peut les atteindre 5 mais il
87
I
^laut le faire vivement et sans bruit
attendu qu'ils sont très-vilk. Si l'oi;
pouvait ainsi détruire tous ces papillons'
avant qu'ils aient déposé leurs œufs
dans les ruches, on éviterait de grandes
pertes, et l'on s'épargnerait beaucoup de
desagréments; mais la chose n'est pas
laoïle a faire.
Q— Où les trouve-t-^n ordinairement ?
R— On les trouve ordinairement sur
le ^ommU et aux oins des ruches ; mais
leur couleur ressemble tellement à celle
du vieux bois, qu'il est souvent, difficile
de les découvrir.
Q — Décrivez ces papillons. . '
R— Les mâles ressemblent à tous les
-au:res petits papillons ; mais la femelle
en diffère, en ce qu'elle a les ailes
•collées près du corps, lorsqu'elle ne vole
pas ; de sorte qu'elle ressemble, par la
' ^' forme, à une faîne.
Q— Dans quel temps voit-on arriver
les fausses^eiojnes ? . .
it— Un n en voit pas beaucoup avant
la !iu de mai, et elles sont assez raréii
• ju^-r^u'à la mi-juin; mais ensuite elles
— 88 —
deviennent très-nombreuses r>i on ne le»
détruit pas à mesure qu'on les aperçoit).
Q — Y a-t-il d'autres moyens que cei.x
que vous venez d'indiquer, pour détrui-
re les fausses-teignes ?
R — Oui ; faites un mélange d'un peu
de vinaigre et d'eau sucrée avec de la
mélasse, puis mettez le vase qui contient
ce mélange auprès de vos ruches : les
fausses-teignes iront bien vite goûter ce
breuvage, et, après s'être enivrées, el!e^i
se noieront certainement.
" Q — Quels dommages causent les arai-
gnées ?
R — Les araignées construisent, dîu.s
les ruches, des toiles d^ms lesquelle-j
beaucoup d'abeilles périssent.
Q — N'y a-t-il pas des apiculteurs qui
prétendent que les araignées détruisent
les fausses-teignes ? ^^- • -^
R — Oui, et ils ont raison ; car les arai-
gnées détruisent en effet les fausses-tei-
gnes qu'elles peuvent atteindre ; mais f*!^
pour la destruction- d'un seul papillon,
cinquante abeilles périssent enlacées
dans leurs filets, il vaut infiniment
— 89 —
mieux ne pas implorer leur a.swîstancey.,
et les détruire sans merci. ». . . - .^
Q — Où les araignées construisent-elle»
leurs toiles ?
R — Elles les criustruisent générale-
ment dans les coins des ruches, et c'est
là aussi qu'elles déposent leurs œufs.
Q — Comment s'en débarras«e-t-on ?
R — On s'en débarrasse en détruisant
leurs toiles et leurs oeuls, aussitôt qu'on
s'aperçoit qu'il y en a dans les ruches.
^ Q — Les fourmis causent-elles beaucoup-
dé dommage ?
R — Non ; ce n'est que dans les ruchées
très-faibles qu'elles s'introduisent quel-
quefois pour y prendre un peu de miel.
Q — Quelles déprédations les rats et
les souris commettent-ils ?
R — Les rats et les souris sont trè.i-
friands de miel, et il« en mangeîit beau-
coup en très-] eu de temps. On prétend
, même qu'ils mangent les abeilles. Il
;.. est donc très-important de les surveiller
de près, et de leur faire la chasse avant
« qu'ils aient leurs déprédations.
Q- -Quand les abeilles sont-elles le
— 90 — .
jpl-iîÇ expo?^6e8 à tomber victimes des
xals et (les souris ?
R — C'est pendant rhiverncment que
■ les rsits et les souris sont le plus à re-
douter : il n'y ti pas lieu de les craindre
beaucoup pendant Tété.
Q — Les ruchées qui hivernent deliorsi
ïie sont-ell«s pas plus expo-^ées que les
autres à être mvagées par ces animaux ?
R — Les ruchées qui hivernent dehors
sont plus exposées que les autres h être
vi^ité'^s par l<^s souris ; mais, comme les
ouvertures eu sont généralement étroi-
. tes, les rats ne peuvent pas s'y in^ro-
d JÎre fcwilement,
Q — Quel mal commettent les oiseaux W
ex les crapauds ?
R — Ce n'est pas le miel que recher-
• cbeut les oiseaux et les crapauds, ils se
contenteut de qu dques abeilles, qu'ils
nQ;ins:ent avec3 satisfaction. -- , ^
Q — Eu mangent-ils beaucoup ?
R — Non ; et leur utilité, en détrui-
groit d'énormes quantités d'insectes nui-
sibles, feit plus que compenser la perte » .^
qu'ils foiit f^ubir à l'apiculteur en man-
— 91 —
40
•:jerait quel(iiie.s-uneH de ses abeilles ;-.
anssi dolt-oa éviter avec soiu de les dé-
tr are.
Q — Q «els sont les oiseaux qui aiment
'divantage à se nourrir d'abeilles ?
R — Ce sont surtout les ro'^H, et ces"
oisoaux d'un gris foncé que \{d\\ appelle
corauiunéni 'lits fliats. ^ 'i.- -. . ^ i»
(i — Quelle espèce d'ab^ûlles ces oiseaux
^ în.>:igent-ils ? .
R — Les /-o/'-s' et les chxts se contentent,
pour leurs reg iN, de quelques laux-
boirdons, et d'un certain nombre de -
jeunes abeille > mortes dans les cellules
et rejeté 'S en dehors dt'S ruches p^ir les
ouvrières. Ils n'ont aucune objection,
no-i plus, à absorber autant de tausï^es-
teignes et de vers qu'ils en peuvent dé-
couvrir.
Q — Ne mangent-ils pus aussi, queLjue-
foi*-', des ouvrières ? ' -■ ■
R — Il est probable qu'ils n*en man-
ge.ît que très-rarement ; mais, dans tous..
les eas, la quantité absorbée par eux, en
est si minime, qu'il .dit inutile de s'en
occuper. . . ^\ i^M-^^
&-
— 92 —
Des abeilles italiennes-
Q — Qu'appelle-t-on abeilles italienne.^ T
R — On ap})elle abeilles italiennes, des-
abeilles plus jaunes que les indigènes, et
qui sont originaires d'Italie.
Q — Ces abeilles sont-elles pn^féralle
aux indigènes ?
R — Oui, parce qu'elles font plus- de
miel, essaiment plus tôt, et vivent plus-
longtemps.
Q — Les abeilles italiennes sont-ellei?-
plus mauvaises que les autres ?
E — Les abeilles italiennes sont telle-
ment mauvaises, qu'il serait imprudeut,.
même lorsqu'elles essaiment, d'en appro-
cher sans se protéger la figure et les
mains.
Q — Comment se procure-t-on des
abeilles italiennes ?
R — Le moyen le moins dispendieux
de ne procurer ces '^' eilles, est d'aclieter
des reines itaîienx.As, qu'on introduit
dans les ruches après en avoir ôté les
reines indigènes. Le premier cssai!n
93
qui sortira de chaque ruche, se compo-
sera de la reine italienne, des ouvrières
métisses, et de faux-bourdons itfjiens.
Ces bourdons avec les reines qui sor-
tiront ensuite, produiront des ouvrières
presque complètement italiennes, et des
reines de même espèce. Avec une autre
génération, vous aurez de pures ita-
liennes.
Q — Ces reines italiennes qu'on intro-
duit ainsi au milieu de nos abeilles indi-
gènes, y sont-elles toujours bien reçues ?
R — Si on les introduisait dans la ru-
che, sans avoir pris auparavant les pré-
vcautions requises, elles seraient certainc-
rme.it très-mal reçues ; mais si Ton a
:S3in, avant de les y introduire, de les
tremper un peu de mie), les abeilles s' oc-
^cupent immédiatement à lécher le miel
qui recouvre leur corps, et oublient
qu'elles ?ont étrangères.
Q — Les abeilles italiennes vont-elles
chercher le miel sur les fleurs du trèfle
R — Oui, elles y vont beaucoup plus
que nos abeilles indigènes ; et c'est là
rouge
— 94 —
r
un bien gr«'\n(l avantage pour ragricid-
leur qui délire garder un grand nomLre-
de ruchées dans un seul et même endroit^
attendu que le trèfle rouge est générale-
ment plus abondant que le blanc, ou r^ue
toute autre espèce de Heups, et qu'il peiit,
conséquemuient, subvenir aux besoin»
d'un plus grand nombre de ruchées.
Q — Est-ce que nos abeilles indigènes
ne vont pas butiner sur le trèlle rouge ?
R — Les pétales du trèlle rouge étuat
très-longues, nos abeilles indigènes sent
rarement capables d'y puiser le jjs
qu'elles, contiennent
Q — Les abeilles italiennes e^aimeiit-
elles plus que les autres ?
R — Oui, les abeilles italiennes commen-
cent pli s tôt que les autres à essaimer, et
finissent plus tard.
Q — Peut-on garder les seconds essai:iÀ^
des abeilles italiennes ?
K — Oui, on peut les garder sa:iij
crainte, parce que ces abeilles, faisa:àt
beaucoup plus de miel, dans un tenipa
donné, que nos indigènes, peuvent pres-
que toujours emmagasiner assez de pro-
visions pour s'hiverner convenablement.
— 95 —
x:"V"iii
Ou transpoi't des Abeilles
Q — Peut-on transporter les abeilîea
à une grande distance ?
R — Oui, on peut les transporter trèi^-
loin sans inconvénient, pourvu qu'on
prenne les précautions nécessaires.
Q— Quel temps doit-on choisir pour
faire le transport ?
R — On doit choisir un temps ni trop
chaud ni trop froid : s'il faisait bien
chaud, les rayons deviendraient telle-
ment mous, (ju'ils ne pourraient (|ue dît-
Hcilement supix)rter le poids du miel
qu'ils contiennent ; et le moindre chcc
pourrait les briser. Si, au contraire, le
froid était trop intense, les rayons de-
viendraient très- friables, et ils se roui*
praient certainement au moindre mcu.*
vement de la ruche. ^
Q — Quelle précaution y a-t-il à prendre-
lorsqu'on est obligé de transporter le^
abeilles en hiver ?
R — Quand on est obligé de transporter
le» abeille» en hiver, il faut avoir t^jis.
— 96 -
d'arran|,er les ruches qu'on doit faire
voyager, au moins une ou deux heures
avant le départ, afin de donner aux
ab^nlles le temps de redevenir calmes, et
aux rayons de devenir moins friables.
Q — Comment arrangez-vous les ruches
qui doivent être transportées ?
R— Si le voyage ne doit pas être long,
le cloue un morceau de mousseline sur
chacune des ouvertures de la ruche ; mais
<;ette mousseline doit être assez claire,
pour permettre à Thumidité causée par
ragitation des abeilles, de sortir facile-
anent. Si le voyage doit être long, je
remplace la mousseline par de la toile
à sac.
Q — Dans quelle espèce de voiture
doit-on les transporter en été ?
R — En été, on doit les transporter
dans une voiture ayant des ressorts d'a-
43ier : on met dans cette voiture une
bonne couche de paille ou de foin, afin
que les ruches soient protégées contre
les secousses de la voiture.
Q — Doit-on choisir les beaux chemins
si le transport doit avoir lieu en hiver î
<z
— 97 —
H — Oui, on doit choisir les beaux
heoiins, et faire le trajet assez tran-
quillement.
Q — Suffit-il de mettre de la paille ou
dj foin sous les ruches seuleuient ?
R — Non, il faut encore en mettre
entre chacune d'elles, pour empêcher
qu'elles ne se heurtent les unes contre
les autres.
Q — Comment mettez-vous les ruches
dans la voiture ?
R — Je les y place l'ouverture en haut,
si ce sont des ruches ordinaires, afin que
^ îes rayons soient appuyés sur le sommet
de la ruche, ce qui contribue beaucoup à
les empêcher de se briser. Mais, si ce
sont des ruches à cadres mobiles, je les
place dans leur position naturelle, atten-
du que les cadres supportent très-bien
les rayons. En général, on ne doit ja-
mais placer une ruche à cadres mobiles,
Touverture en haut.
Q — Que doit-on faire lorsqu'on estren-
;da au terme du voyage, si pendant le
trajet, il s'est brisé des rayons ?
R — Si, pendant le trajet, il s'est brisa
7
— 08 —
quelques rayons, on doit, aussitôt qu'ors
est arrivé à destination, placer les ruche?
ainsi avariées, dans la position qu'elles
occupaient lors du voyage, et attendre,,
pour les mettre dans leur position ordi-
naire, que les abeilles aient réuni ensem-
ble les morceaux brisés.
Q — Que met-on sur la ruche pendant -
qu'elle est ainsi renversée ? ^
R — On doit y mettre une planche
assez grande pour la fermer complète-
ment ; on met ensuite un petit toit sur
cette planclie, afin d'empêcher l'eau du
ciel de s'introduire dans la ruche, puis
on ouvre l'ouverture du côté.
I>es soins adonner aux Abeilles
pendant chaque mois de Tannée
Q — Quels soins doit-on donner aux
abeiliCs pendant le mois de janvier ?
R — Pendant !e mois de janvier, il
faut souvent visiter les ruches, afin de
«'assurer s'il n'y a pas de vermine daus
quelques unes des plus faibles colonies,
— 99 —
et ausîii pvour soigner celles qui ont be-
soin de Tetre. On ne doit, à cette époque
de Tannée, aérer Tapparteraent où sont
les abeilles, que juste le temps qu'il faut
pour que Tair s'y renouvelle, sans don-
ner à la température le temps de trop-
se refroidir.
Q — Que doit-on faire, pendant ce mois
si Ton découvre qu'une ruchée n'a pas
assez de provisions pour atteiulre la
sortie ?
R— II faut la soignrr rég ilièrement,
tous les jours avec un peu de miel ou de-
sirop d'érable.
Q — Que feriez- vous, si vous découvriez!,
une colonie dont les al>eilles seraient
tellement faibles, qu'elles sembleraient
mortes ?
R— Je porterais la rucl>e près du p )L*Ie'
et je verserais, sur les abeilles mômes,
un peu de miel éclairci avec de l'eau : la.
chaleur du poêle et le peu de iiouBritu^.
re qu'elles ab*<orberaieiU, le* iei^aient.
bientôt reprendre vigueuir. Alops, je fe^
reporterais où elles otaieivt auparavanti^.
et je continuerais à l^ soigner trêv-
assidûment.
— 100 —
Q — Quel» soin? faut-il leur donner
pendant le moi» de février ?
K — On doit d'abord les visiter et les
soigner de la même manière que dans le
mois de janvier ; et s'il arrivait que la
température extérieure devint tellement
élevée, que celle où sont les abeilles
s'en ressentit, il faudrait y mettre de la
glace ou de la neige.
Q — Que faites-vous pendant le mois
de mars ?
R — Au mois de mars, la température
devenant plus douce, il faut souvent
aérer l'appartement où sont les abeilles
et y mettre de la glace ou de la neige,
si la chose devient nécessaire. On doit
aussi, pendant ce mois, continuer à soi-
gner les rucliées faibles, et éviter,
autant que possible, de faire du bruit
auprès des ruches.
Q — Le mois de mars est-il propice au
transport des abeilles ?
R — Oui, le mois de mars est très-pro-
pice pour transporter abeilles, parce que
la température en est généralement ni
trop froide ni trop chaude. Si l'on doit
— 101 —
transporter les abeilles pondant «e moif«,
il ent bon de len sortir une journée avant
le départ, afin de leur donn^^r l'avantaûce
de se débarrasser de leurs excréments.
Q — Est-ce qu'on ne doit sortir le»
abeilles, pendant ce mois, que quand
elles sont pour voyager ?
R — Non ; on doit aussi les sortir
lorsque la chaleur de T appartement où
elles sont devient trop grande , mais
alors, il faut choisir une belle journée^
et ne pas négliger de les rentrer le soir
même.
Q — Le moî^ de mars est-il convenable
pour semer le trèlle alsique ?
R — Oui, on peut pend Mit ce mois, se-
mer de la graine de trèfle alsique, sur la
neige, et en mettre à peu près quatre
livres par arpent.
Q — Doit-on aussi soigner les abeilles
pendant ce mois ?
R — Oui, il faut continuer à les soigner
jusqu'à ce qu'elles trouvent leur subsis-
tance sur les fleurs.
Q — ^u*y a-t-il à faire au mois d'avril ?
R — Il faut d'abord continuer à soigner
— 102 —
les faibles colonies ; puis, aussitôt que la
neige est à peu près coinplùteuient dis-
parue, et, (lès que la température ebt
assez belle pour permettre à certains in-
«eotes (le prendre joyeusement leuis
tibats, on doit sortir l(»s abeilles, et pla-
<3er les dillcrentes nichées à Tendroit où
•elles doivent passer leté.
14— N'y a-t-il pas quelques soins par-
ticuliers à leur donner après qu'elles
sont tîorties ?
R — Oui, il limt les visiter régulière-
ment tous les matins, ou tous les soirs,
<et enlever soigneusement, à chaque
visite, toutes les saletés qui peuvent se
trouver sur les bancs qui leur servent
d'appui.
Q — Est ce pendant le mois d'avril
•qu'on doit leur donner de la. farine de
seigl??
R — Oui, c'est pendant ce mois, qu'on
doit conimencer à leur donner de la fa-
rine de seigle, afin de suppléer au
manque de pollen, qui est alors très-
S'are. Si cette ftirine n'était pas sswssée^ il
ïûe serait pas nécessaire d'y mélanger
4'autres substances.
— 103 —
Q —Peut-on facilement, pendant ce
cnois, constater la présence ou Tabsence
■de la reine dans chaque colonie ?
R — Oui, on^peut facilement constater
la présence ou Tabsence de la reine,
pendant le mois d'avril. Si l'on trouve
déjeunes abeilhes mortes, parmi les sa-
letés qu'on enlève des petits bancs, ou
peut être certain qu'il y a une reine
dans la colonie ; mais, si Ton n'en dé-
couvre aueune, il y a tout lieu de crain*.
dre qu'elle ne «oit morte.
Q — Qiie doit-on faire des ruchées
qu'on trouve ainsi dépourvues de reine
au mois d'avril ?
R — Ce qu'il y a de mieux à faire
alors, c'est de les réunir à d'autres colo-
nies ayjint des reines. Dans ce cas, on
garde les ruches dans lesquelles étaient
les abeilles sans reine pour y loger"
de nouveaux essaims lors de l'essaime-
ment.
Q — Faut-il faire attention aux pil-
lardes pendant le mois d'avril ?
R — Il faut porter une attention parti-
culière aux pillardes pendant ce mois ;
— 104 —
les ruchées faibles sont surtout exposée?^
à la visite des abeilles étrangère». Il
faut alors prendre les moyens les plu?
énergiques d'empêcher le pillage.
Q — Quel soin y a-t-il a donner aux
abeilles pendnnt le mois de mai ?
R — !Si Ton veut hâter* le moment de
Tessaimement, il faut encore soigner le.*
abeilles, surtout pendant la première
partie du mois de mai. C'est aussi pen-
dant ce mois qu'on doit préparer les
ruches pour loger les essaims qu'on pren-
dra un peu plus tard.
Q — Qu'y a-t-il à faire pendant le mois
de juin?
R — Pendant le mois de juin, il faut
constamment surv^eiller les abeilles,
parce que c'est alors le temps de l'essai-
mement. Il faut aussi avoir soin de
4enir prêtes les ruches qu'on a dû fabri-
quer au mois de mai.
Q — Est-ce pendant ce mois qu'on doit
mettre les petites boîtes sur les ruches ?
R — Oui, c'est vers le milieu de juin
qu'on doit placer sur les ruches les
petites boîtes en verrc^ parce qu'à cette
— 105 —
époque lès fleurs sont généralement
abondantes et que les ruches sont à peu
près pleines de miel.
Q — Uoit-on attendre qu'une ruchoe
ait jeté un essaim pour y placer les pC'
tites boîtes ?
R — Non ; il vaut mieux les y placer
quelques jours avant Tessaimement.
Q — Quels soins y a-t-il adonner aux
abeilles en juillet ?
R — il faut encore, au mois de juillet^
surveiller attentivement les abeilles»
parce qu'elles continuent généralement
à essaimer. Il faut aussi ôter les petites
boîtes aussitôt qu'elles sont pleines de
miel, et les remplacer par d'autre».
Q — S'il arrive qu'un ait deux ru-
chées faibles, que doit-on en faire ?
R— S*il arrive qu'on ait deux rucliée3'
faibles, malgré Tabondance des fleurs,
on doit les réunir, afin qu'elles aient le
temps de s'approvisionner convenable-
ment.
Q — Quels soins doit-on leur donner ai
mvns d'août ?
il — Bien que les abeilles n'es»sairaent.
— 106 —
' qiie très-rarement a.u mois d'août, il est
oepen-dant nécessaire de ne pas les per-
dre de vue* Il faut aussi veiller à ce
qje la teipcne ne se mette pas dans les
i'iicliées faibles,
Q— Qu'y a-t-il à faire an mois de sep-
tembre ?
R — Au mois de septembre, il faut
visiter chaque ruchée en particulier, afin
de s'assurer si la quantité d'abeilles ou
de rayons y est suffisante ; et aussi pour
voir s'il n'y a pan, dans les rayons, du
couvain en putrélaction. Si la popu-
lation d'une colonie est trop faible pour
hiverner, il faut la réunir à une
antre ; et, si elle ne contient qu'une pe-
tite quantité de miel, quoique sa popula-
tion soit assez considérable, on doit la
soigner.
Q — Que faut-il faire lorsqu'il y a du
^O-ivain en putréfaction dans les ruches ?
R — Lorsqu'il y a du couvain en pu-
tréfaction dans une ruche, il faut en
faire sortir les abeilles, et les garder dans
ui:e ruche vide, pendant une couple de
jours, afin qu'elles aient le temps de
. . -107-
'•digérer complètement le miel qu'elles
ont apporté. On leur donne ensuite de
bons rayons bieïi sains et on les met à la
place de leur vieille ruche. Cette opc'ra-
tijn se ferait pins avantageusement au
mois de juin on de juillet, parce qu'alo.s
les abeilles pourraient trouver abondam-
ment le miel nécessaire à leur subsis-
tance.
Q —Est-ce ([u'on ne pourrait pas ne
débarrasser de ce couvain, en l'enlevant
«des rayons où il se trouve ?
R — Non ; ([naiid même vous enlève-
riez les morceaux de rayons contenant
4e couvain en putréfaction, votre colonie
périra infailliblenient, si vous ne chan-
gez pas les abeilles de ruches, parce que
la cause de ceite maladie se trouve dans
la ruche même, dont le miel oa le pollen
ou pahi contiennent, paraît-il, un certain
poison qui cause infailliblement la mort
^u couvain.
Q — Comment s'aperçc^it-on qu'une co-
lorie est afteclée de cette maladie ?
R — On s'en aperçoit en tournant la
ruche l'ouverture en haut et en soufflant
— 108 —
de la fumée sur les abeilles ; si Ton y
découvre dee cellules doHt îa couverture
en cire est déprimée et semble vieille, il
faut en examiner l'intérieur; et si Ton
découvre de jeunes abeilles mortes, il
est temps d^agir.
Q — N'est-ce pas aussi pendant ce mois-
qu'on doit définitivement enlever le.*
petites boîtes en verre ?
R— Oui, c'est dans le courant du mois^
de septembre qu'il faut enlever définiti-
vement ces boîtes, qu'elles soient pleines^
ou non.
Q — Qu'y a-t-il à faire en octobre ?
R — C'est surtout au mois d'octobre
qu'il est important de, soigner les ruche»
faibles ; et le moment le plus propice
pour commencer, est vers le milieu du
mois.
Q — Quels soins exigent les abeille??
pendant le mois de novembre ?
R — C'est pendant ce mois, qu'on peut
donner une nouvelle couche de peinture
aux ruches qui en ont besoin ; et, si l'on
a soigné convenablement les abeille»
dans la dernière moitié du mois précé-^
— 109 ~
dent, on peut continuer à leur donner
un peu de nourriture, chaque jour, jus-
qu'à ce que le temps de les mettre en
hivernement «oit arrivé •
Q — Y a-t-il quelque chose à faire pen-
dant le mois de décembre ?
R — Il faut, pendant ce mois, visiter
souvent les abeilles, soigner les ruchées
faibles, et renouveler l'air de l'apparte-
ment au moins trois fois par semaine.
Q— Combien une ruchée peut-elle
manger de miel pendant l'hivernement ?
R — Une ruchée un peu populeuse
j)out manger jusiju'à trois livres de miel
par mois, ou à peu près quinze livres
j)endant l'hivernement. Mais une bonne
ruchée, bien approvisionnée en consom-
me beaucoup plus.
Q — Est-il plus facile de soigner les
abeilles dans une ruche à cadres mobiles
que dans une ruche ordinaire ?
R — Oui, il est beaucoup plus facile de
les soigner dans une ruche à cadres mo-
biles que dans une ruche ordinaire, puis
qu'on n'a qu'à enlever un cadre, et à
emplir de miel le rayon qu'il contient :
— 110 —
■A . - •
on replace ensuite ce cadre, et les abeil-
le» ne tardent pas à découvrir leurs nou-
velles provisions.
3~)es e?=RaiiTLs urtifioiel^s.
Q — Qu'entendez- vous par essaims ar-
tificiels ?
R — J'entends par essaims artificiels^
ceux que je puis faire moi-même en di-
visant la poi)ulation d'une colonie.
Q — Estril avantageux de fjiire quel-
ques essaims artiliciels ?
R — Lorsqu'on veut absolument dou-
bler^ chaque année, le nombre de ra-
diées, on peut avoir recours aux essaims
artificiels, surtout si l'on s'aperçoit
qu'une forte rucliée n'a pas l'air dispo-
sée à essaimer.
Q — Comment fait-on»un essaim arti-
ficiel ?
K — On choisit une colonie assez forte
pour pouvoir, sans inconvénient, en ôter
un essaim : s'il y a des abeilles eu
dehors de la ruche, il faut les y faire
— m —
entrer en leur jetant quelques gonttef?^
d'eau ; puis, après avoir .soufflé de \x
fumée sur les abeiHes, je mets la mcke
l'ouverture en haut, j'en place une vide»
exactement de même grandeur, sur la
première, et je bouche toutes les ouver-
tures. Alors, quelques légers coups de
marteau, frappés sur la ruci ^ feroiit
voir aux abeilles qu'il se passe quelque
chose d'extraordinaire dans leurs demeu-
res, et elles se chargeront de miel. Au
-bout de cinq minutes, frappez de neu-
veau sur la ruche inférieure, puis atten-
dez encore de cinq à dix minutes, et
frappez de nouveau. Un fort bourdof.-
.nement vous annoncera que les abeille'^
83nt en mouvement. Lorsque voui»
verrez que la moitié ou les deux tiers, à
peu près, des abeilles de la ruche infé^
rieure seront montées dans celle placée
au-dessus, placez celle-ci à la place de Iji
première, et si la reine s*y trouve, le.^
abeilles y resteront tranquilles; mais,
si elle n'y est pas, elles seront très-agi-
tées, et iront de tous côtés comme i-v.
elles cherchaient quelque chose* Daus
— 112 —
ce dernier cas, il faudra recommencer
l'opération.
Q— Où faul-il mettre la vieille ru-
chée ?
R — Si les deux ruches sont de même
couleur, il faut la mettre à deux pieds
en avant de la nouvelle ; mais si elles
bont de différentes couleurs, il faut la
mettre un peu plus loin. S'il y avait
beaucoup de place dans le rucher, on
pourrait très-bien les mettre toutes deux
de chaque côté de Tendroit où était la
vieille ruche, à environ trois pieds Tune
de l'autre.
Q — Que laut-il faire avant de replacer
la vielle ruche dans la position naturel-
le ?
R — Avant de la replacer dans sa po-
sition naturelle, il faut en bien exami-
ner les rayons, afin de voir s'ils contien-
nent de jeunes reines : s'ils en contien-
nent, tout est pour le mieux ; mais s'ils
n'en contiennent pas, il faut y en intro-
duire une.
Q — Que faut-il faire si l'on craint que
les abeilles ne restem t pas dans la nou-
velle ruche ?
— 113 —
•
• R — Si Ton craint q'^e les abeilles ne
restent pas dan^ la nouvelle ruche, il
faut porter (a vieille dans la' cave et Vy
laîi^ser pendant quelques jours, afin de
donner aux autres le temps de s* habi-
tuer à leur nouvelle habitation.
Q — Ces essaims artificiels travaillent-
ils aussi bien que les essaims naturels ?
E— Oui, ces essaims travaillent tout
SL'^mi bien que les autres.
Q— Quand doit-on faire ces essaims
ariificiels ?
B — On doit les faire pendant la saison
de Tessaimeraent ; mais il ne faut pas
attendre trop tard.
Q — Ne vaut-il pas mieux se contenter
des essaims naturels ?
B — Je ne recommanderais de faire
deis essaims artificiels, qu'aux personnes
^uî veulent absolument augmenter rapi-
dement le nombre de leurs colonies.
S
— 114-
Remai-ques générales
«
Q — Quelles sont les principales sour-
ces de revenu des abeilles ?
R — Les abeilles trouvent le miel bur
Its différentes espèces de trèi^es, sur les
fleurs de nos jardins et de nos arbres
fruitiers, et sur les fleurs de certains
arbustes.
Q — Quelle est la U;eilleure espèce de
trètie ?
R — Les abeilles trouvent beaucoup de
miel sur^toutes les csi;èces de trèfle, et
particulièrement sur le trèfle blanc ;
mais le trèfle idnqne est certainement
celui qui en fournit le plus.
Q — La fleur du sarrasin ne produit-
elle p«is aussi beaucoup de miel ?
R — Oui, pendant quatre ou cinq se-
maines, la fleur du sarrasin fournit aux
ab illes une abordante moisson de miel ;
mais on pi étend que ce miel est d'une
qualité inférieure à celui que produit le
trèfle.
Q — Les abeilles ne causent-elles pas
— 115 —
\
quelque dommage aux grains et aux
arbres sur les fleurs desquels elles vont
butiner ?
R — Non ; les abeilles ne leur causent
aucun dommage ; il est probable même
qu'elles leur sont utiles, on ce qu'elles
transportent d'une Heur à une autre, le
pollen que renferment ces fleurs
Q — Un été pluvieux est-il préférable
à un été sec pour la production du iniel ?
R — Ni l'un ni l'autre ne sont bons ;
mais un été sec vaut mieux qu'un été
trop pluvieux. ^
Q — Est-ce avec le pollen que les abeil-
les font la cire avec laquelle sont cons-
truits les rayons ?
R — Non ; le pollen ne sort qu'à nour-
rir les jeunes abeilles : c'est avec du
miel et de Teau qu'elles font cette cire.
Q — Comment séparez-vous le miel de
la cire ?
R — Je mets les rayons de miel dansr-
un sac, auprès d'un poêle, ^et je laissé;
couler le miel dans un vase placé au-
dessous.
Q— Comment fi:i'es-vous fondre les
— 110-
Tayons pour en faire des pains de cire ?
R — Il y a dift'crentes manières de faire
fondre les rayons : après les avoir mis
dans un sac, qu'on introduit daws un
chaudron plein d'eau, on fait bouillir le
tout pendant un certnin temps, et l'on
presse souvent le sac afin d'en faire sor-
tir la cire, qui Hotte sur Teau, et qu'il
est par conséquent, facile d'enlever. Un
autre moyen encore plus simple, est de
mettre les rayons dans l'eau que l'on
fait bouillir jusqu'à ce que tout soit
foiîdu.
<î — Quelle est la couleur de cette cire ?
R — Elle est généralement d'un jaune
fonce.
Q— Peut-on la faire blanchir ?
R — Oui, on peut facilement la rendre
très-branche, en l'exposant au soleil par
petites tranches très-minces, lorsqu'il *
fait froid.
Q — Quel avantage y a-t-il à blanchir
ainsi la cire ?
R — Les personnes qui font ainsi blan.
chir leur cire, la vendent bien plus faci-
lement, et surtout bien plus cher que si
— 117 —
elle était jaune ; de sorte que leur trou-
ble 8e trouve grassement payé.
Q — Les abeilles ont-t'lles besoin d*eau
lorsquelles construisent les rayons ?
R — Oui, lorsque les abeilles construi-
sent lefc» rayons, il leur laut absolument
de Teau ; et s'il n'y en a pas à proxi-
raité du rucher, .^n doit leur en donner^
soit dans un grand plat en bois, ou biea
dans une auge.
Q — Oïl les abeilles conimencent-elles^
à faire des rayons ?
R-^Cest toujours au sommet de la
ruche que les abeilles commencent à.
faire des rayons, et elle« continuent en
descendant, à mesure qu'elles en ont
besoin pour loger leur miel, ou pour qae-
la reine y dépose ses œufs.
Q — Lorsqu'un essaim émigré, les abeil-
les qui le composent emportent-el!e»
beaucoup de miel ?
R — Un bon essaim en^porte à peu près
quatre ou cinq livres de miel.
Q — S'il n'y a pas d'arbre au-devant
ou auprès du rucher, que faut il fiûre
lorsque les abeilles essaiment ?
— 118 —
R — Lorsqu'il n'y a pas d'arbre auprès
du rucher, on peut planter, au-devant
des ruches, un bâton de cinq ou six
pieds de hauteur, au bout duquel on at-
tache solidement une petite tête de sa-
pin. L«^s abeilles ne tardent pas, lors-
qu'elles essaiment, d'aller se ))oser sur
cotte tête de sapin : alors, on n'a qu'à
prendre tranquillement le bâton et à se-
couer le groupe d'abeilles dans la ruche,
l'esi^aim eet logé. Si l'on ne peut pas
facilement ne procurer de sapin, on peut
le remplacer par une petite planche d'un
pied de longueur que Ton cloue au bout
du bâton, de manière à ce qu'elle se
trouve dans une position horizontale,
lorsque le bâton est fixé dans la terre.
Q — La vieille reine ne se perd-eile
pas quelquefois au moment de l'essai-
m ment ?
R — Quelquefois, la reine qui sort avec
un premier essaim, au moment de s'en-
voler, tombe dans l'herbe au-devant de
la ruche : alors l'essaim, après avoir dé-
' couvert l'absence de la reine, retourne
à la vieille ruche.
— 119 —
Q— Que faites-vous, chaque fois qu'ua
piemiev essaim part, pour voir si la
xeine n'est pas perdue ?
R — Aussitôt que Tessaim est posé, je
m'empresse d'aller faire une visite mi-
nutieuse au-devant de la ruche d'où il
est sorti ; si j'y découvre la reine, je la
transporte sans retard à l'essaim que je
loge alors sans crainte. Mais, si je ne
découvre pas la reine au-devant de la
xache, il y a tout lieu de croire qu'elle
est avec l'essaim, et que tout est bien.
Q — Les abeilles sont-jlles bien à
<îiaindre, lorsqu'elles essaiment ?
R — Non ; c'est au moment de l'essai-
mement qu'elles ont le moins de dis'po-
fcilions à piquer : si on ne les presse i>as
avec les doigts, et si l'on évite de les
irriter en faisant de trop brusques mou-
vements, il n'y a pas de danger; à moins
que l'essaim ne se compose d'abeilles
italiennes.
Q — Que faites- vous lorsqu'une abeille
vous pique ?
R — Lorsqu'une abeille me pique, j'ar-
rache immédiatement l'aiguillon de la
— 120 —
plaie, puis je mets un peu de salive »ur
la piqûre, afin de faire disparaîuic !»
douleur. On recommande aussi la feailîe
de plantain comme étant un exceîk-cit
contre-poison.
Q — Y a-t-il quelques précàutiow» à
prendre en arrachant raiguillo«n ?
R — Oui, il faut l'extraire tmnqtiilîe*
ment, sans le presser trop fortem?ent ea-
tre les doigts, car la moindre presmoa
chasserait dans la plaie le venin qu'il
conti.nit, et occasionnerait unie enflure
dés'igréable et douloureuse..
Q — L'aiguillon reste-t-il toujours âuis
la plaie lorsqu'une abeille pique ?
R — Oui, chaque fois qu'une abeille
pique, Taiguillon reste dans la plaie, ce
qui cause probablement t^a mort, car une
partie de son corps se trouve alors dé*
chirée.
Q— Les abeilles cessent-elles de tra-
vailler lorsque leur reine m^urt ?
R — Non ; elles continuent à apporter
le miel et le pollen, de la même naaaicre
que si la reine vivait.
— 121 —
Q — Pourquoi, alors, une ruchce dé-
pourvue de reine per • elle si vite ?
R— Parce que, la reine n'étant pi.»
là pour repeupler la ruchée, les abeilles
qui meurent ne sont plus remplacées
par d'autres ; alors la colonie dépérit J©
jour en jour, et finit bientôt par être
complètement dépeuplée.
Q — A quel signe reconnaîssez-v#i:s
qu'une ruuhée est dépourvue de reine ?
R — En examinant une ruchce, si je
m'aperçois qu'il y n, dans les rayons,
une quantité considérable de cellules
contenant du pollen, j'ai lieu de craindre
que la reine ne ^oit disparue ; car, ce
pollen, étant la nouniture du couvîûn,.
ne serait pas aus.^i abondant, si la reine
était présente pour fournir à la ruchée les
Jarres qui doivent le consommer.
Q — Que dDit-on faire, lorsqu'on s'est
assuré que la reine est morte ?
R — Il faut d'abord s'assurer s'il n'y a
pas, dans la ruchée, quelques celli.les
contenant de jeunes reines prêtes à éclo-
re ; s'il 3^ en a, il faut laisser foire, cur
les ouvrières en prennent générulom'eiiit
les soins nécessaires ; mais s'il n*y en a
pcs, on doit en prendre une, dans une ru-
■chée qui en contient de prêtes à éclore,
al l'introduire dans la ruchée ainsi dé-
pourvue.
Q — Comment faites-vous pour intro-
diûre une reine dans une ruchée étran-
^èi-e ? ,.
R — 11 y a différentes manières d'intro-
duire une reine dans une ruchée faible
^lyant une reine, et une autre n'en ayant
pas, réunissez les deux colonies ensemble,
et vous aurez alors une bonne ruchée
poarvue d'une reine. Mais, si vous n'avez
<jue de bonnes ruchées, il faut prendre,
dans les colonies qui ont de jeunes reines
prêtes à éclore, une reine fécondée, et
l'introduire dans la ruchée qui n'en a pas.
Q — Est-ce que la ruchée dans laquelle
vous avez pris la reine, ne périra pas ?
-R-Non, parce qu'aussitôt que les
abeilles s'apercevront que la reine est
disparue, elles prendront un soin parti-
culier des cellules royales, et en élève-
ront une autre.
Q — Les abeilles d'une faible ruchée
— 123 —
sont-elles plus mauvaises que celles d'une
forte colonie ?
R— Non ; ce sont les abeilles d'une
ruchée forte qui sont les plus agressives :
on dirait que, à Tiustcir du chef-d'œuvre
de la création, elles deviennent d'autant
p us arrogantes, que leur prospérité est
plus grande.
Q— Qfiand est-ce «jue les abeilles sont
le plus portées à piquer ?
R— C'est le matin et le 8oir qu'elles
sont le plus à craindre. Pendant qu'elles
sont au travail, il n'y a pas beaucoup à
redouter leur piqûre.
Q— Quelles précautions doit-on prendre
pour ne pas exciter la colère des abeilles ?
, R--i'our no [as exciter la colère des
ajeilles, il faut avoir soin, lorsqu'on vi-
site le rucher, de ne pas faire de mou-
vements trop brusque^, ne pus chercher
^ frapper les abeilles qui viennent près
de nous, et de ne pas heurter les ruches.
Q— Les abeilles ne détestent-elles pas
Certaines couleurs ?
R— Oui ; les abeilles détestent souve-
rainement le noir. Aussi, je recomm-m-
— 124 —
deraîs aux personnes qui cultivent les
abeilles, de ne jamais visiter le rucher^
et de ne jamais essayer à loger uu essaini^
sans être vêtues d'un habit blanc, ou au
moins de couleur brillante.
Q — Est - il préférable d'acheter une
jeune ruchée plutôt que d'en prendre
une vieille ?
R — Non ; il vaut mieux acheter une
vieille col<»nie, si l'on peut s'assurer
qu'elle ne contient pas de rayons affectés
de couvain en putréfaction, et si les
rayons ne sont pas trop vieux ; car en
sera certain alors, d'avoir une jeur.e-
reine, ce qu'on ne trouve pas toujours
dans une jeune ruchée.
Q — Pourquoi préférez-vous une jeune
reine à une vieille ?
R— Je préfère une jeune reine à une
vieille pour plusieurs raisons, dont voici
les principales : lo. parce qu'une jeune
reine me servira plus longtemps ; 2o.
parce qu'elle pondra plus ; et 3o. parce
que je serai moins exposé à la perdre
lorsqu'elle sortira avec un essaim.
Q — Achèteriez vous une cou njie dont
— 125 —
les rayons contiendraient du couvain en
putréfaction ?
R — Non, pour aucune con^^idcration.
Q — Que faites- vous, lorsque les rayons
Bont trop vieux ?
R — Lorsque les rayons sont trop
vieux, je les enlève au commencement
de la saison du miel, afin de permettre
aux ab illesd'en construire de nouveaux.
Q — Combien peut-on garder de colo-
nies dans un seul rucher ?
R — Il ne serait pas prudent de garder
plus de cent rucliées à la même place ;
parce que si, dans un rayon d'un mille,
il se trouve d'autres rucLées, les abeil-
les ne pourraient peut-être pas trouver
la nourriture dont elles ont besoin.
Q — Y a-t-il quelques avantages à se
procurer de belles ruches ?
R — Non ; les abeilles n'apporteront
pas une demi-once de miel de plus dans
une belle ruche, ornée de mille mou-
lures, qu'elles n'en apporteraient dans
une ruche très-commune ; mais il est im-
portant, comme il a été dit plus haut,
^ue les ruches soient de différentes cou-
leurs.
-126-^
Q— Peut-on détruire les œufs de»
fausses teignes en expos in t les ruches
au froid ?
R — Oui ; après avoir introduit les
abeilles dans une ruche vide, on expose
.au froid, pendant deux ou trois jours,
c^lle d'où on les a fait sortir : tous les
œufs des fausses-teignes sont alors dé-
truits, et Ton peut, sans inconvénients^
renvoyer les abeilles dans leur demeure.
Q — Peut-on percer des trous sur le
sommet de la ruche, après qu'elle est
ph^ine d'abeilles et de n^iel ?
' R — Oui, on peut, et Ton doit même
en percer, s'il n'y en a pas déjà ; mais il
faut les percer à environ deux pouces
It-s uns des autres, et de manière à ce
qu'il s'en trouve, autant que posisible, un
entre chaque rayon.
Q — P]st-ce que les abeilles ne cher-
chent pas à sortir par ces trous, à me-
sure que vous les pratiquez ?
T^R — Oui ; mais je les en empêche en
leur envoyant un peu de fumée, puis je-
mtîts un petit morceau de bois sur cha-
que trou à mesure que je le perce.
— 127 —
Q— Si l'un de ces trous se trouvait:
exactement vis-à-vis le sommet de Ti-a
des rayons, que feriez- vous ?
R — J'enlèverais alors, avec un contenir
une partie de ce rayon, afin de procurer
une ouverture aux abeilles pour arriver
dans les petites boîtes en verre.
Q — Combien faut-il de temps aux^
abeilles pour emplir les petites boîtes
qw'on met sur les ruches?
R — 11 leur faut de deux ù quatre
semaines, selon que les fleurs produisait
le miel sont plus ou moins abondantes-
Q — Arrive-t-il quelquefois que la po-
pulation d'une ruchée est trop consid^^-
rable pour travailler avautageusemeut
dans les petites boîtes ?
R— Oui, la population d'une ruchée
devient quelquefois tellement dense que
les abeilles ne travaillent pas bien dans-
les petites boîtes. 11 faut, en ce cas, sou-
lever les premières boîtes, et en mettre
dessous, d'autres ayant au sommet ur-«3-
ouverture semblable à celle de la partie
inférieure, afin que les abeilles puisseît
voyager dans chacune d'elles.
— 128 —
Q -Quelle est la meilleure heure pour
<cn^.îver les petites boîtes ?
R — On peut les enlever le matin ou
le !îoir avec plus de facilité qu'à toute
antre heure du jour, et lorsqu'il fait
«chaud, il ne faut jamais les laisser au
soleil.
Q — Combien pèse une de ces petites
boites, lorsqu'elle est pleine de miel ?
R — Une petite boîte pleine de miel,
po.se de cinq à six livres.
Q — Quel est la couleur des rayons ?
R — Les rayons nouvellement cons-
truits sont blancs. Ils deviennent, par
l'usage, jaune soufre, puis brun clair,
ensuite brun foncé, et enfin presque
jioir. De sorte qu'on peut assez facile-
ment dire l'âge approximatif d'une
ruche, en en examinant les rayons.
Q — Quand les rayons cessent-ils d'être
bons ?
R — Lorsqu'un rayon est devenu telle-
^ment opaque, qu'on ne peut plus voir la
clarté du soleil au travers, il est temps
de l'enlever, car il est trop vieux.
Q — Où les abeilles prennent-elles la
propolis ?
— 129 —
R — Les abeiUes récoltent la propolls
Bur les bourgeons de certains arbres
f^pécialement du peuplier, et l'apportent
à la ruche dans certaines cavités ou cor-
beilles dont leurs pattes sont garnies
Q — Le miel nouvellement récolté se
coiiserve-t-il bien ?
R— En général le miel fraîchement
récolté est troj) chargé d'eau pour se
bien conserver. Il a besoin d'être éva-
pore ; ce que les abeilles font en battant
les ailes à Tentrée de la ruche^ et en
créant ainsi des courants d'air.
Q — Est-il facile de distinguer les cel-
lules qui contiennent du miel, de celles
qui renferment du couvain ?
R — Oui, le miel operculé, ou clos, est
facile à distinguer du couvain aussi oper-
culé. Les opercules, ou couvercles du
couvain sont opaques et plus ou moins
bombés, tandis que ceux du miel sont
plats et plus ou moins transparents.
Q — Est-ce que^e jus que trouvent les
abeilles dans les Heurs, est du miel pur ?
R — Non, le jus des fleurs n'est pas du
miel ; mais il subit, dans l'estomac des
9
— 130 —
abeillen, une tr-mslbrination chimique^
due à son mélange vec un huc gastrique
particulier, qui en f'îat du miel.
^ Q — L'abeille visite-t-elle plusieurs es-
pèces de Heurs dans chaque voynge ?
R — L'abeille ne visite qu'une seule
sorte de fleurs à chatiue voyage, ou tout
au plus, que des Heurs de la même famille.
Elle donne toujours la préférence aux
plantes quj donnent du miel de meil-
leure qualité, telles (jua les fleurs de
pommier ou de trèfle.
Q — Nos abeilles noires vont-elles bu-
tiner sur les fleurs de la seconde récolte
de tièfle rouge?
R — Oui, le-^ pétîdes des fleurs de trèfle
' étant plus courtes à la deuxième récolte
qu'à la première, les abeilles en attei-
gnent plus facilement les nectaires, et y
puisent abondamment un miel de qua-
lité supérieure.
Q — Les abeilles continuent-elles à tra-^
vailler lorsque le miel eA pillé?
R — Elles contiinient généralement
pendant une couple de jours après que
le pillage est commencé ; mais si on n'y
— 131 —
•met ordre sans retanl, L^iir énereîe
ordiuîiire HOiiiI)Ie les ubaiuloniier, et
elles cessent complètement de travailler.
Q — Quand on a comineïicé à soigner
les abeillrs, an printenips, à (pielle éi^-
(jne peut on cesser ?
R — Quand on a, uv.e fois, coinuRMu:é
à soigner les abeilles, un ne doit cesser
que lorsque les fleurs sont très-ahondin-
tes.
Q — Doit-on détruire les abeilles qu'rri
ne veut pas hiverner ? •
R — On ne doit jamais détruire les-
abeilles des ruchées qu'on ne veut pas
hiverner ; on doit toujours les rémiir à
d'autres lorsqu'elles sont trop faibles
pour passer Thiver seules.
Q — L'apiculture est-elle une occupa-
tion lucrative ?
R — Oui, Tapiculture donne à celui qui
s*y livre, d'aussi beaux profits que n'im-
porte quelle autre (K3cupation.
Q — Quelles sont les personnes qui peu-
vent facilement se livrer à rapiculr-
ture ?
R — A quelque condition'qu'uîi homm^
— 132 —
;î-?ppartienne, et quelque soit sa profes-
sion, il peut toujours avoir son petit ru-
cher, et se procurer le naiel pour sa fa-
^ mille au moins, s'il ne réalise pas en
>tiicme temps quelques bénéfices,
Q — Le succès en apiculture est-il tou-
jours certain ?
R — On peut dire, en général^que Tapi-
culture est lu moins risquée de toutes
les entreprises ; car, si la personne qui
s'y livre, donne à ses abeilles les soins
requis, elle peut être certaine, que le
s îceès Couronnera ses efibrts. Il n'y a que
ceux qui cultivent machinalement les
abeilles, et qui ne leur portent pas
toute l'attention nécessaire, qui ne réus-
isissent pas.
Q — Démontiez, par un exemple, les
produits que peuvent donner vingt-
oinq ruchées dans une année ?
R — Si les vingt-cinq ruchées sont
bonnes, elletî donneront au moins douze
boîtes de miel chacune, soit trois cents
boîtes en tout, que vous Vendrez facile-
ment un^ pitistre la boîte ; elles vous
di>mieronl, «n outre, chacune un bon
— 133 —
essaim, qni, à son tour vous donnera do
quatre à six boîtes de mie!, disons cent
boîtes pour les vingt-cinq essaims. Cha-
que essaim vaudra cinq piastres au
moins. Ainsi, les vingt-cinq ruchée»^
produiront donc, d'après ce calcul, cinq
cent vingt-cinq piastres dans le courant
de Tété. Il faut, naturellement, re-
trancher de cette somme le coût de»
vieilles ruchées, ainsi que celui des ru-
ches dans lesquelles on a mis les essaim.^..
Donc,
300 buîtes de miel provenant de
* vieilles ruchées fe $1.00=r$300.00»
25 emahiis ® $5.00 chacun z= 125 00-
100 boîtes de miel fourni par les
essaims (a $1.00= 100.00^
$525 (C-
Coût des 25 vieilles ruchées
@ $4.00r=$100.00
Coût des 25 ruches des es-
saims @ 2.00= 50.00
Coût des 400 p^titts boîtes
@ 10 contins = 40.00
$190.00 190.^«0
Profit net 335.00
V
. — 134 —
Des sii-[)(jrstitioiis
Q — Ditcri ce que beauccup do peraoïi-
îies croient nccejssjiire de^ faire poui\
bien réussir. en apicaltiire ?
il— L'apiculture a probablement don-
"^iio lieu, à elle seule, à plus de supersti-
tions que toutes les autres occupations
Je riiomnie réunies ensemble : ainsi, on
voit des iiens ipii |>retendent que, pour
'oîre ('liant' uXy il faut commencer avec
\ine ou deux ruchées volées, qu'on doit
remettre plus tard, bien entendu, à ¥en-
droit où elles ont été prises ; certaines
personnes s'ima<iinent qu'il vaut mieux
les acheter, mais sans le consentement
de leur propriétaire ^ c'est-à-dire qu'il
faut aller, à Tinsu de tout le monde, les
prendre dans le rucher, et laisser, à Ten-
tdroit même oîi on les prends, leur valeur
en argent ; d'autres disent qu'il faut
commencer avec des ruchées qui nous
ont été données ; on prétend aussi, que
Jes personnes adonnées à la boisson, ou
^u jurement, ou qui ne font pas hou mé*
— 13Ô —
niAjt' ne réussitiseiit jiuuais en apicultu-.
re ; enfin, d'autres af^rment eariément,
qne si Ton n'obtient pas les nichées en
échange d'un certain nombre de mou-
tons, il est inutile d'es.sayer à garder
des abeilles.
Q — Croyez- vous à quelques unes de
ces superstitions ?
R — Non : car je sais que les abeilles
s'occupent fort peu de la manière dont
on les acquiert, ou de ce (jui se passe
dans la ïamille de leur propriétaire.
Pourvu quî^lles aient un bon emplace-
ment, et de bonnes ruches bien propres
pour y déposer leur miel, c'est là tout
-ce qu'il leur faut. •
Q — Certaines personnes ne recom-
raandent-elles pas d'avertir les abeilles,
lorsqu'il meurt quelqu'un dans la fa-
mille de leur maître ?
R — Oui ; elles rgxiommandent de
mettre un crêpe au-devant du rucher,
aîin d'avertir les abeilles du deuil de
îenr maître. Si Ton néglige cette céré-
ïbonie, disent-elles, les abeilles meurent
toutes. Ces personnes ont une très-
— 136 —
haute opinion de Tintelligence de Iju
mouche-à-nilely puisqu'elles la croient ca-^
pable de mourir de chagrin, ou de dépit
causé par l'impardonnable oubli de leur
maître.
Q — Est-il vrai que leâ personnes qui
sont dans l'habitude de jurer ne peuvent
réussir en apiculture ?
R — Il faut distinguer : si une per-
sonne jure souvent par malice, c'est-à-
dire parce qu'elle se fâche à tout propos,
elle ne réussira certainement pas, et la
raison en est bien claire :^dès qu'uLe
abeille la piquera, ou fera semblant seu-
'lement de la piquer, elle s'excitera^
frappera à droite et à gauche, et, au lieu
de baisser la tête et d'attendre tranquil-
lement que l'orage soit passé.^ elle tuera
autant d'abeilles qu'elle pourra en at-
teindre, puis hors d'elle-même, elle aban-
donnera la partie en maudissant ses plus
fidèles domestiques On conçoit fjicile-
ment qu'une telle personne ne puisse
réussir. Mais, si un homme jure par
habitude, sans se lâcher, il réussira
aussi bien que le plus sage des humains ^
— i3r —
car les abeilles ne comprennent p?3 le'
langage humain»
Q — Les personnes qui ont prm de- la
boisson sont-elles plus exposées u être
piquées que les autres ?
R-^Oui, parce que leur haleîine fatigue
les abeilles et les irrite beau<?oup, CTewt
ce qui a fait croire que l'ivrognerie était
la ruine et la destruction des abeille?.
Q — N'est-on pas aussi sous Tinipres-
•gion que la vente d'une ruchée j[orte
malheur ?
R — Oui, il y a beaucoup de per^ccne»
qui sont sous cette impression, eî cela
s'explique : lorsqu'elles font quelques
ventes, elles livrent oïdinairemenî leurs
meilleures colonies, afin d'en obteiiir un
plus haut prix, et ne gardent que celle»;
qui ne peuvent être vendues, eî qui
souvent ne peuvent être hirercéee.
Alors, il n'y a rien de .-urprenanl a ce
que ces personnes soient nmlcha^f eusee.
Q — Ne croyez-vous pa» plutôt, que
c'est Dieu qui punit les ivrognes, les-
jureurs, les querelleurs et les avares, eu
faisant mourir leurs abeilles î
— 138 —
R — Dieu punit souvent, môme en ce
'mande, tous ces grands pécheurs ; mais
je ne comprends pas pourquoi il punirait
un ivrogne, ou un querelleur, ou un
jureur, en iaisant mourir ses abeilles
plutôt que ses vaches ou ses poules, ses
moutons ou ses oies.
Q — Comment arrêtez-vous les al)eîlle3
lorsqu'elles essaiment ?
R — Je les laisse faire pendant un
certain temps, et, si elles restent trop
lorii^rtemps dans l'air, avant de se poser,
je leur jette de la terre émiettée ou de
Teau, ce qui a généralement pour efl'et
de les faire poser sur l'arbre le plus pro-
che.
Q — N'y a-t-il pas certains charmes^ ou
qiiel'iues prières, employés par les api-
culteurs ?
R —Je sais qu'il y a des personnes se pré-
tendant capables de charmer les abeilles
mais je sais aussi que ces grands cliar-
meurs réussiraient beaucoup mieux s'ils
s'occupaient un peu moins de charmes^ et
beaucoup plus de la nature, des habi-
tudes et des besoins de leurs abeilles.
— 139 —
Quant aux prières, en voici une qui était
récitée avec ferveur par les propriétaires
du rnoyen-fige, pour garder chez eux
leurs abeilles :
•• Je t'adjure, ô reine des abeilles!
" par Dieu, le roi des cieux, et par son
" fils, notre Rédemj)teur, je t'adjure de
'' ne pas porter ton vol trop loin, ni
" trop haut, mais de te fixer le plus tôt
^* possible sur un arbre. De là, je te
" transférerai dans un endroit plus sain,
i' avec ta fatnille et tes compagnes. Là,'
** je tiens tout prêts des vases commodes
^- et bien disposés, où vous pourrez tra-
^' vailler à votre aise pour la gloire de
'' Dieu, et nous fournir des luminaires
" pour l'église, afin d'obtenir du Sei-
gneur qu'il vous préserve du coup de
^' soleil et, de l'approche des fleurs dan-
^' gereuses. "
FIN.
>
Pages
1. Notio'^s préliminaires 5
IL Des différentes espèces d'abeilles 6
III. De ressaimemcnt ....•• 10
IV. Du logement des abeilles 19
V. De remplacement du rucher.,. 24
VL Du renvoi des seconds essaims. 28
TII. Du moyen de recueillir le miel
sans détruire les abeilles. • . 32
VIII. De la réunion des ruchées
faibles • • • . 40
IX. Des soins à donner aux abeilles
avant de les mettre en hiver-
nement , 44
X. De riiivernement des abeilles.. iT
XI. Des soins à donner aux abeilles
pendant Thiv^Miernent 53
XII- De la sortie des abeille? 58
XIII. Des pillardes 64
XIV. Des soins à donner aux abeil-
les après qu'elles sont sorties. 69
XV. Des diverses espèces de ruches. 72
XVI. Des ennemis des abeilles. . . • 84.
XVIL Des abeilles italiennes. ..,, 92
XVIII. Du transport des abeilles. . 95
XIX. Des soins à donner aux abeil-
les pendant chaque mois.. . 98
XX. Des essaims artificiels 110
XXI. Remarques générales 114
XXII. Des superstitions ,. 134