Skip to main content

Full text of "Petit manuel d'apiculture à l'usage des écoles [microforme]"

See other formats


I 


/^iL 


PETIT  MANUEL 

apicui^ture; 

-A. 

vmmt  iii  liiiii 

L.  H.  BELLEROSE 


■♦•♦ 


ARTHABASKAVILLE  : 

\m\xm\t  h  •'  VUm  m  CANTONS  DK  ÏM,  " 


-I 

I 


—  i-     •  .^      ^•^   .  *        A   --T    ... .,   "*     i  )/■ 


.Av 

.  1    ~      • 

f 

^       . . 

.- > 

'^'^!3Û'i 

Enregistré  conformément  à  l'Acte  du   Parlement,  ca  { 
Tannée   mil  huit  cent   quatre-vingt-trois,   par 
L.   H.  Bellerose,   au   bureau   du    Ministre  de 
l'Agriculture. 


-•»-•»«■      ••• 


iCjrf 


/ 


«     t 


.  (    •  ,         •  ■  I  1  •«-»•:•       I 


/ 


Le  Petit  Manuel  cT  Apiculture  que  y  offre 
'^aujourd'hui  au  public, «contient  un  abré- 
gé d^  tout  ce  qu'il  est  néces!?aire  de  con- 
naître pour  bien   réussir  dans  la  culture 
des  abeilles. 

Bien  qu'il  ait  été  préparé  spécialement 
pour  les  élèves  de  nos  écoles  canadien- 
nes, il  sera  aussi  d'un  précieux  secours 
à  tous  ceux  qui  désirent  se  livrer  à  l'art 
si  intéressant  et  si  lucratif  de  TApicul- 
ture.  On  y  trouvera  autant  de  rensei- 
gnements qu'il  a  été  possible  d'en  con- 
denser dans  un  aussi  petit  volume  ;  et 
je  suis  convaincu  d'avance,  que  les  plus 
brillants  succès  couronneront  les  efforts 
de  tous  ceux  qui  cultiveront  leurs  abeille» 
d'après  la  méthode  indiquée  dans  cet 
ouvrage. 

Enfin,  j'ose  espérer  que,malgré  ses  nom- 
breuses imperfections,  ce  petit  livre,  qui 
€8t  le  premier  du  genre  publié  au  Cana- 
€lî?5  sera  favorablement  accueilli  du  pu- 
blic,  auquel  il   est    destiné    à    rendre 


d'inappréciables  services,  en  lui  incul- 
quant le  désir  de  se  livrer  à  une  occu- 
pation qui  demande  si  peu  de  capitaux 
et  qui  paye  si  bien,  et  surtout  en  lui 
donnant  les  moyens  les  plus  simples  et 
les  pins  infailliMes  de  parvenir  à  une- 
honnête  aisance.  *  '>/  M'jî  ni    • .: 

'  ':    L.  II.  Bellekose. 


■  I 
■     -• 


POIT  MANUEL 


.'  ••-. 


•        T 


D'APICULTURE 


INOTIONS    PRELIMINAIRES 

*■•         i  ' 


Q. — Qu'est-ce  que  T  Apiculture  ? 

R. — L'Apiculture  est  Tart  d'élever, 
de  soigner,  ou  même,  de  cultiver  les 
abeilles  de  manière  à  en  retirer  le  plua 
de  profits  possibles  avec  l'emploi  des 
moyens  les  plus  sûrs  et  les  moins  dis- 
pendieux. 

Q. — Qu'entend-t-on  par  ruche  ? 

R. — On  entend  par  rucbe  l'habitation 
dans  laquelle  on  loge  les  abeilles. 

Q. — Qu'est-ce  qu'une  ruchée  ? 

R. — Une  ruchée  est  la  population  en- 
tière d'une  ruche. 

Q. — Qu'est-ce  qu'un  essaim  ? 


—  6  — 

R.  —  Un  essaim  est  une  colonie- 
d'abeilles  qui,  chaque  année,  abandonne- 
une  ruche  pour  aller  au  dehors,  chercher 
une  autre  habitation.       i'?,#.   i  f 

Q. — Qu'entend-on  par  rucher  ? 

R. — On  entend  par  rucher  l'endroit 
où  sont  placées  les  ruches. 

Q.— Qu'est-ce  que  la  propolis? 

R. — La  propolis  est  cette  matière  rési- 
neuse que  fabriquent  les  abeilles,  et 
dont  elles  ee  servent  pour  clore  et  bc^u- 
cher  les  ouvertures  inutiles  de  la  ruche. 

Q. — Qu'est-ce  que  le  pollen  ?     . 

R. — Le  pollen  est  une  poussière  très- 
fine,  le  plus  souvent  jaune,  qu'on  voit 
sur  les  fleurs,  et  dont  les  abeilles  se 
servent  pour  faire  ce  qu'on  appelle  com- 
munément le  j9am. 


I>es  différentes  espèces  d'abeilles 

Q — De  combien  d'espèces  d'abeilles  se 
compose  une  bonne  ruchée? 

R — Une  bonne  ruchée  se  compose  de 
trois  espèces  d'abeilles,  c'est-à-dire  d'une 


•     —7-   \ 

reine  ou  mère,  de  plusieurs  milliei  s  ^om- 
vrièreSf  et  de  quelques  centaines  de/mu*- 
hourdona  ou  mfiles. 

Q — Décrivez  la  reine?        t.. 

K — La  reine  est  la  mère  de  la  rucbée 
entière:  elle  est  plus  grosse,  et  surtout 
beaucoup  plus  longue  que  les  autres 
abeilles,  puis  elle  est  aussi  d'un  brun 
plus  foncé.  Elle  est  armée  d'un  aiguil- 
lon :  mais  on  prétend  qu'elle  ne  s'en 
sert  que  pour  faire  la  guerre  à  d'autres 
reines»  •  x         r.^  .-^ft  --,  jj*^ 

Q—  Décrivez  les  ouvrières? 

R — Les  ouvrières  sont  ces  petites 
abeilles  jaunâtres  qu'on  voit  constam- 
ment occupées  à  entrer  et  à  sortir  de  la 
ruche;  elles  sont  aussi  munies  d'un  ai- 
guillon redoutable  ;  mais,  moins  fière 
que  la  reine,  elles  s'en  servent  pour 
combattre  et  repousser  tout  ce  qui  sembla 
vouloir  s'opposer  à  la  marche  régulière 
de  leurs  opérations  ordinaires. 

Q — Décrivez  les  bourdons  ? 
R — Les  faux-bourdons  sont  ces  grosses 
abeilles  d'un  brun  foncé,  dont  le  corps 


y 


est  plus  lourd  que  celui  des  ouvrières. 
Leur  bourdonnement  est  beaucoup  plu» 
fort  que  celui  des  autres  espècep.  Ils 
n'ont  point  d'aiguillon.  '  *     "      '     ^  ' 

Q — Quelle  est  la  durée  de  la  vie  de 
chacune  de  ces  espèces  d'abeilles  ? 

R~La  reine  atteint  généralement 
l'âge  de  trois  ans  :  la  durée  de  la  vie  des 
ouvrières  varie  de  un  à  huit  mois  ;  si 
elles  naissent  pendant  la  saison  du  miel, 
elles  ne  vivent  que  quelques  semaines; 
maïs  si  elles  naissent  à  la  fin  de  Tété, 
c'est-à-dire  lorsque  la  récolte  du  miel 
est  terminée,  elles  vivent  plus  long- 
temps. Quant  aux  faux-bourdons,  la 
langueur  de  leur  existence  dépend  de  la 
quantité  de  miel  que  la  ruchée  a  pu 
recueillir  ;  si  la  récolte  n'est  pas  abon- 
dante, leur  exécution  a  lieu  sans  retard  ; 
si,  au  contraire,  l'abondance  règne  dans 
la  ruche,  leur  existence  est  tolérée  jus- 
qu'au mois  de  septembre.  Dans  tou^ 
les  cas,  les  ouvrières  se  chargent,  vers 
la  fin  d'aoôt  ou  le  commencement  de 
septembre^  de  les  détruire  complète- 
ment. 


-9- 

Q — Est-ce  h  reine  qui  dirige  les  tra- 
vaux de  la  colonie  ? 

R — Non,  la  reine  n'est  pas,  comme  on 
Ta  cru  pendant  longtemps,  et  comme  le 
prétendent  encore  certaines  personnes, 
la  directrice  de  la  colonie,  ni  la  directri- 
ce des  travaux  :  sa  seule  et  unique 
occupation  est  de  pondre,  et  elle  s'en 
ac<|uitte  généreusement,  paraît-il  :  on 
prétend  qu'elle  pond  jusqu'à  deux  mille 
œufs  dans  l'espace  de  vingt-quatre 
heure».       •      .  •    •• 

Q — Quelles  sout  les  fonctions  des  ou- 
vrières ? 

R — Ce  sont  les  ouvrières  qui  vont  de 
fleur  en  fleur  butiner  le  miel  ,  ce  sont 
elles  qui  construisent  ces  inimitables 
rayons  dans  lei^quels  elles  mettent  leur 
miel,  et  où  la  reine  dépose  ses  œufs  ;  ce 
sont  elles  aussi  qui  apportent  à  la  ruchée 
Teau  nécessaire  à  la  reine  et  aux  jeunes 
abeilles^  la  propolis  dont  elles  se  servent 
pour  boucher  toutes  les  fissures  de  la 
ruche,  le  pollen,  qui  sert  de  nourriture 
aux  jeunes  abeilles  ;  ce  sont  elles  enfin, 
qui  sont  chargées  de  la  garde  du  trésor 


5.  ■». 


^        ,  —10  — 

c6mmuiî,  et  quî  veillent  nuit  et  jour  à- 
la  porte  de  rhabitation,  afin  d'en  inter*  . 
dire  l'entrée  à  leurs  nombreux  ennemis. 

Q — A  quoi  servent  les  bourdons  ? 

R — Les  faux  bcurétns  servent  à 
maintenir^  dans  la  ruche,  la  chaleur 
animale  nécessaire  au  développement  du 
couvain. 

;■.-.    -.    ••-     •    ITI         ''       .•    'r^''':   "'^ 

t-        De  rEseainiement.  .       *  ;    -• 

Q — Qu'est-ce  que  Tessaimement  ?    .  . 

R — Ûessaimement  est  Vémigrationj. 
ou  si  Ton  veut,  le  partage  qui,  vers  la 
fin  de  juin  et  pendant  le  mois  de  juillet 
de  chaque  année,  se  fait  de  la  popula- 
tion d'une  ruche,  dont  une  partie  aban- 
donne la  vieille  habitation  pour  aller  à 
la  recherche  d'une  nouvelle. 

Q — Quand  les  abeilles  commencent- 
elles  à  se  préparer  à  l'essaimement  ? 

R— Aussitôt  que  les  beaux  jours  du 
printemps  sont  revenus,  la  reine  coki* 
mence  à  travailler  au  repeuplement  de 
la  colonie  5  les  ouvrières  construisent  de 


—  11  — 

grandes  cellules  où  sont  ensuite  dépce^s- 
les  œufs  destinés  à  devenir  des  reine?i  ^ 
puis  elles  vont  chercher  le  pollen  et  le 
miel  nécessaires  au  besoin  de  la  rujchée  : 
ce  sont  là  les  premières  préparations  à. 
réfesaimement. 

Q — Les  cellules  dont  se  composent  les 
rayons  sont-elles  toutes  de  même  gran- 
deur ? 

,  R — Non  ;  il  y  en  a  de  trois  espèces  ; 
des  grandes,  pour  les  jeunes  reines  ;  des 
moyennes  pour  les  faux-bourdons,  et  des 
petites  pour  les  ouvriers. 

Q — Les  ouvrières  pondent-elles  quel- 
quefois ?  •  .       V 

R — Les  ouvrières,  en  général,  ne  pon- 
dent pas  ;  cependant,  si  une  colonie  se 
trouve  accidentellement  dépourvue  de 
reine,  on  voit  quelque  fois  certaines 
ouvrières  pondre  ;  mais  leurs  œufs  ne 
produisent  que  des  faux-bourdons. 

Q — Les  abeilles  ne  prennent-elles 
pas  un  soin  particulier  des  cellules  con- 
tenant les  jeunes  reines  ? 

R— Oui  ;  pendant  la  durée  de  Tincu^ 
bation,  les  cellules  qui   renferment  le» 


-12- 

jeunes  reines  sont  soigneusement  gardée» 
par  un  certain  nombre  d'ouvrières,  qui 
ne  s'en  éloignent  jamais. 

Q — Pourquoi  les  ouvrières  prennent- 
telles  un  soin  ^i  particulier  de  ces  cellu- 
les ?  ,       . 

R — Parce  que,  quand  le  moment  de 
î'éclosion  approche,  la  vieille  reine 
cherche  à  détruire  les  jeunes  que  ces 
cellules  contiennent  ;  mais  elle  en  est 
généralement  empêchée  par  les  gardien- 
nes, qui  la  repoussent  sans  s'occuper  de 
ignite  royale.  .  ^ 

Q — Qu'arrive-t-il  alors  ? 

R — Lorsque  la  vieille  reine  se  voit 
ainsi  empêchée,  par  ses  propres  enfants 
d'accomplir  son  cruel  dessein,  elle  mani- 
feste son  mécontentement  par  un  bour- 
donnement particulier,  qui  met  toute  la 
Tuchée  en  émoi  ;  puis  elle  sort  de  la 
r jche,  suivie  d'une  partie  de  la  popula- 
tion primitive,  et  s'en  va  à  la  recher- 
che d'une  nouvelle  habitation. 

Q — Comment  se  conduisent  les  abeilles 
lorsqu'elles  essaiment  ? 

R — En  sortant  de  la  ruche  pour  essai- 


r 


—  13  — 


'  mer,  les  abeilles  commencent  par  décrire 
de  petits  cercles  de  quelques  pieds  seu- 
lement de  circonférence  ;  et,  à  mesure 
qu'elles  s*élèvent,  elles  agrandissent  ce» 
cercles.  Leurs  mouvements  sont  alors 
beaucoup  plus  lents  qu'en  aucun  autre 
t.^mps,  et  leur  bourdonnement  très-fort. 

Q — Que  font  les  abeilles  qui  compo- 
sent un  essaim,  lorsqu'elles  sont  toutes 
sorties  de  la  ruche  ? 

'  K — LorsquVlles  sont  toutes  sorties  de 
la  ruche,  elles  choisissent  un  endroit 
quelconque,  le  plus  souvent  un  petit 
arbre,  et  vont  s'y  grouper, 
j.  Q — Est-ce  toujours  la  vieille  reine 
qui  sort  avec  l'essaim  ?  '        -^    -  - 

R — Oui,  c'est  toujours  la  vieille  reine 
qui  conduit  l'essaim,  et  une  jeune  la 
remplace  dans  la  vieille  ruche. 

Q — Est-ce  qu'un  essaim  ne  se  compo- 
Be  que  de  jeunes  abeilles  ? 

,R — Non,  un   essaim   se   compose   de 
jeunes  et  de  vieilles  abeilles. 

Q — Combien  une  bonne  ruchée  peut- 
tlle  donner  d'essaims  par  année  ? 

R — Une   bonne  ruchée  peut   donner 


.  — 14  — 

trois  essaims  par  année  :  on  en  a  même 
TU  qui  en  ont  donné  quatre  ;  mais  ces 
<ôB  sont  rares. 

Q — Tous  ces  essaims  sont-ils  aussi 
bons  les  uns  que  les  autres  ?      ,  .,  ^ 

R — Non,  le  deuxième  essaim  ne  vaut 
pas  plus  que  la  moitié  du  premier  ;  et  le 
troisième  est  encore  plus  faible  que  le 
deuxième. 

Q — Les  abeilles  choisissent-elles  le 
beau  temps  pour  essaimer  ? 

R— Les  premiers  essaims  ne  sortent 
<3[ue  lorsqu'il  lait  bien  beau,  et  qu'il  ne 
vente  pas  beaucoup  ;  mais  les  seconds 
essaims  ne  s'occupent  pas  du  vent  ; 
pourvu  que  le  temps  soit  beau,  cela  leur 
«umt. 

Q — Ver»  quelle  heure  du  jour  les 
abeilles  essaiment-elles  ? 

R — Les  abeilles  essaiment  générale- 
ment entre  dix  heures  du  matin  et  trois 
heures  de  l'après-midi  :  on  en  a  vu 
même  essaimer  à  huit  heures  du  matin. 

Q — A  quels  signes  reconnaissez-vous 
qu'un  premier  essaim  est  à  la  veille  dô 
sortir  ? 


-15  — 

?t — Lorsqu'on  voU,  à  l'entrée  de  la 
ruche,  un  nombre  considérable  d'abeilled 
semblant  être  dans  une  grande  confu- 
sion, on  peut  être  certain  qu'il  y  aura 
bientôt  essaimement. 

Q — Est-ce  que  les  abeilles  essaiment 
chaque  fois  qu'une  ruchée  est  devenue 
très  populeuse  ?  -  .  -  • 

R — Non  ;  les  abeilles  n'assaiment  pas 
plus  lorsque  la  ruchée  est  populeuse  et 
que  la  récolte  de  miel  manque,  que 
lorsqu'il  y  a  abondance  de  miel  et  in- 
suffisance d'abeille  et  de  couvain. 

Q — Est-il  nécessaire  que  l'apiculteur 
connaisse,  à  peu  près,  le  jour  et  l'heure 
où  ses  abeilles  doivent  essaimer  ? 

R — Oui,  il  est  absolument  nécessaire 
qu'il  sache  à  quelle  époque  ses  abeilles 
essaimeront  ;  car,  s'il  ne  le  sait  pas  d'a- 
vance, il  sera  exposé,  très  souvent,  à 
une  perte  considérable  de  temps,  en 
les  surveillant  inutilement  pendant 
plusieurs  jours. 

Q — Comment  l'apiculteur  peut-il  s'as- 
surer d'avance  du  jour  où  ses  abeilles 
essaimeront  ? 


_]6  — 

R— Il  peut  b'en  assurer  cVune  manière  , 
certaine,  en  examinant  iea  rayons  de  la 
ruche    S*il  a  dos  ruches  ordinaires,  c'est- 
à  dire  des  boîtes  carrées,  il  soufflera  un 

{)eu  de  fumée  à  l'intérieur  d^  la  ruche,     . 
a  tournera  ensuite  sens  dessus  dessous  : 
puis   avec    encore    un    peu    de    fumée 
fi  >ufflée  sur  les  abeilles,   il   les  chassera     ' 
au   fond  de   la  ruche  et  examinera  le»  l 
cellules  royales     Si  ces  cellules   ne  con-  v 
tiennent  ni  œufs  ni  larves,   il  peut  être     . 
certain  qu'il  s'écoulera   encore  plusieurs 
jours  avant  qu'il   y  ait   essaimement  ; 
maia  s'il  découvre  des  cellules  contenant 
des  œuf^  ou  des  larves,  et  que  ces  cellu- 
les soient  fermées,  ou  prêtes  à  l'être,  il 
peut  s'attendre  prochainement  à  recevoir 
•n'esisaim.  Si  ses  rujhes  sont  à  cadre»* 
mobilei,  il  n'a  qu'à  lever  le  couvercle, 
«ouffler  un   peu  de  fumée  à   T intérieur,, 
lever    séparément    chaque     cadre,     et 
examiner    les   cellules  royales.     Si   le?^ 
cellules  sont  déjà  fermées,  il  peut  s'at- 
tendre à   ce  qu'il   y  ait  essaimement  le 
lendemain.    Afais,  s'il  s'aperçoit  que  lei* 
jeune»  reines  contenues  dans  ces  cellules 


«>        '    * 


—  17—    . 

ont  été    détruites,  il   peut  être  certain 
que  ressaimement  est  fini. 

Q — Est-ce  que  la  jeune  reine  qui  doit 
remplacor  la  vieille,  sort  de  sa  cellule 
aussitôt  que  le  premier  essaim  est  sorti  ? 

îl — Lorsque  le  premier  essaim  n*est 
po^  retenu  dans  la  vieille  ruche  par  le 
Diraivais  temps,  la  plus  avancée  des 
jeunes  reines  sort  de  sa  cellule  le  sep- 
tième ou  le  huitième  jour  après  la  levée 
du  premier  essaim. 

Q — Quand  doit-on  s'attendre  à  la 
sortie  du  second  essaim  ? 

R^-On  doit  s'attendre  à  la  sortie  du 
second  essaim  deux  jours  après  que  la 
première  des  jeunes  reines  a  abandonné 
sa  cellule,  c'est-à-dire  neuf  ou  dix  jours 
après  la  levée  du  premier  essaim.      * 

Q — Peut-on    reconnaître,    à   certains" 
sîg.ies  particuliers,  le  moment    où  le  se- 
co?id  essaim  doit  sortir  ? 

R — Oui  ;  si  vous  vous  approchez  près 
de  la  ruche,  vous  entendrez  quelquefois 
lin  cri  particulier,  ressemblant  au  mot 
pip^  répété  plusieurs  fois  de  suite,  puis 
suivi  d'un  intervalle  de  silence,  et  con- 
2 


—  IS—    ■         V    -• 

linué  ensuite  de  La  ineme  manicre.. 
Alor.s,  vov^s  pouvez  être  certains  que-ctr 
jour  même,  ou  le  lendemain,  un  second 
e.*^saim  .sortira. 

(j — Combien  de  jours  s'ecoulent-iU 
ordinaire  ment  entre  la  sortie  du  secoi.d 
essaim  et  celle  du  troisième  ?    •'  '       • 

K — Le  troisième  essaim  sort  généni- 
lement  trois  jours  après  la  levée  du  »se- 
cond.    -      -        ,  "  ■  .   ■  >• 

Q — Est-ce  qu'il  ne  sort  qu'une  seule 
reine  par  essaim  ? 

E — 11  ne  Fort  qu'une  seule  reine  a\ec 
le  premier  essaim  ;  m.iis  il  en  sort  quel- 
quefois [)lusieurs  avec  le  deuxième  et  le 
troisième. 

Q — Le  deuxième  essaim  est-il  plus 
difticile  à  prendre  que  le  premier  ? 
é  R — Oui,  le  deuxième  essaim  est  géné- 
ralement plus  difficile  à  prendre  que  le 
premier,  })arce  qu'il  s'élève  plus  haut,/ 
va  se  poser  plus  loin,  et  que,  s'il  con- 
tient plusieurs  reines,  elles  se  posent 
quelquefois  en  différents  endroits,  par- 
tageant ainsi  l'essaim  en  plusieurs  grou- 
pes, qu'il  fiiut  ensuite  réunir  ensemble* 


•  •     '  ' 


—  10-- 

'} 

-,  -  . .  IV  -■  :  ■ 

Du  lo^je nient  Hn:^  Abeilles 

Q — Que  faut-U  faire  lorsqu'un  essaim 
est  pose  ?    '•     '  •      .  .  . 

R — Aussitôt  que  toutes  les  abeilles 
composant  un  essnini  sont  posées  sur  un 
arbre,  ou  sur  tout  autre  objet  quelecl^i- 
que  et  dès  qu'elles  sont  bien  trîuiquilles, 
on  prend  une  ruelie  pn^pre  t- 1  on  les  y 
loge.  , 

Q — Comment  s'y  prend  (;n  pour  met-- 
tre  Tessaim  dans  la  rueiie  qu'on  lui  des- 
tine ?  '     ''        '     '"    '    *       ' 

R — Il  V  a  difli'rentes  manières  de- 
hiettre  les  abeilles  dans  les  ruches, 
selon  qu'elles  se  posent  plus  ou  moins 
haut»  ou  qu'on  emploie  des  ruches  ordi- 
naires ou  des  ruches  à  cadres  mobiles. 

Q — Dites  comment  on  les  met  dans 
les  ruches  ordinaires  ?  ->  " 

R — On  place  la  ruche  au-dessous  du 
groupe  d'abeilles,  l'ouverture  en  haut, 
puis  on  secoue  vivement  la  bi'H»ehe  sur 
laquelle  elles  sont  [)os;'îes  ;  aussitôt  que 
le  groupe    d'abeilles  est  tombé  dan»  la 


.       —20—     '  .    ^ 

Tuclie,  il  fmit,  sans  retard,  placer  celle-ci 

daiia  la  position  naturelle,  sur  un    banc 

•ou  sur  une    table,  puis   en  soulever    un 

des  côtés  avec  deux  petits  morceaux    de 

bois  d'un  pouce,  à  peu  près,  d'épaisseur, 

^blûii  que  les  abeilles  qui  so  "vt  restées  en 

•  dehors  de  la  ruche,  puissent  y  entrer  fa- 

-cilêment.  i 

Q — Comment  les  mettez-vous  dans  les 
Ti  elles  à  cadres  mobiles  V     . 

R— Je  place  la  ruche  au-defcsous  du 
groupe  d'îibeilles,  dans  sa  position  natu- 
relle, et  aprèï?  en  avoir  enlevé  le  cou- 
vercle, je  secoue  vivement  la  branche 
ou  est  r  essaim.  Lorsque  toutes  les  abeil- 
les sont  tombées  dans  la  ruche,  je  n'ai 
plus  qu'à  replacer  la  couvercle,  et  à 
•élever  un  peu  le  devant  "de  la  ruche 
comme  il  vient  d'être  dit. 

Q — Que  faut  il  faire  lorsque  les  abeil- 
les se  posent  trop  haut  pour  qu'on  puisse 
facilement  les  prendre  ? 

•  R — Lorsqu'un  essaim  se  pose  trop 
haut  pour  qu'on  puisse  facilement  le 
prendre,  il  faut  se  munir  d'une   perche 


—  21  — 

IrèH-légère,  mais  assez  lonocne  p3iir  pou- 
voir atteindre  le  groupe  crabeilles  :  cette 
perche  doit  avoir,  à  son  extrémité  supé- 
rieure, une  petite  fourche  assez  forte- 
pour  y  attacher  Tanse  d'un  panier.  On 
élève  ce  panier  droit  an-dessous  des- 
abeilles, on  frappe,  avec  la  perche,  la 
branche  sur  laquelle  ej-t  Tessaim  ;  lesp 
abeilles  tombent  dans  le  panier,  qu'on* 
descend  promptement  et  qu'on  recouvre 
d'un  drap  blanc.  Lorsqu'elles  ^ont  redt.  ve- 
nues tranquilles,  on  les  met  dans  laruche^ 

Q — Est-il  nécessaire,  lorsqu'il  reste- 
quelques  abeilles  en  dehors  de  la  ruche., 
de  les  y  faire  entrer  ? 

R — Oui,  il  est  très-important   de    les; 
faire  entrer  dans  la  ruche   sans  retard,^ 
parce  que,  si  la  reine  se   trouvait  parmi 
celles  restées  au-dehors,  elle  n'entrerait 
probablement  pas  d'elle-même    dans    la. 
nouvelle  habitation,  mais  partirait  bien- 
tôt pour  un  autre  endroit  suivie  de  toute 
la  colonie. 

Q — Comment  peut-on  faire  entrer 
dans  la  ruche  les  abeilles  qui  sont  restées. 
en  dehors  ? 


—  22—      . 

I  •     ^ 

R — On  |)eut  facileinont  les  faire  en- 
trer en  leur  jetiint  un  peu  «l'eau  avec 
un  balai  U'gèreiïicut  trempé  ;  mais  il 
faut  bien  faire  attention  de  ne  pas  les 
arroser  trop  abondamment,  ear  si  on  les  • 
mouillait  plus  (pTil  ne  faut,  elles  ne 
pourraîont  \Aw^  mareber,et  resteraient  en  ^ 
dehors.    '  -  -^         -      ....  ^ 

Q— Quand  plusieurs  essaims  veulent 
^sortir  en  môme  temps,  que  faut-il  faire  ? 

R — Quand  plusieurs  eolonies  cher- 
chent à  sortir  en  même  temps,  il  faut 
les  en  empcchcM-,  et  n*en  laisser  essaimer 
qu'une  seule  à  la  fois  ;  ear  si  on  les  lais- 
sait faire,  elles  iraient  toutes  se  grouper 
à  la  môme  place,  et  au  lieu  d'avoir  deux 
ou  trois  essaims,  on  n'en  aurait  qu'un 
seul. 

Q — C  mncnt  peut-on  les  empocher 
d'essaimer  ensemble  ? 

R — On  peut  les  empêcher  d'essaimer 
ensemble,  en  jetant  de  l'eau  sur  le  de- 
vant de  la  ruche,  avec  un  balai,  aussitôt 
qu'elles  manifestent  le  désir  de  sortir  ; 
mais  on  doit  toujours  laisser  sortir  ua 
essaim. 


•/      ^' 


—  23- 


■  Q — Si  deux  seconds  e^.saim.s  vouhiienfc 
«onir  en  même  temps,  devniit-on  les 
laisser  faire  ?  . 

R — Si  deux  seconds  eesaîms  voulaient, 
sortir  en  même  temps,  il  \\y  aurait  pas 
d'inconvénients  i  les  laisser  fiûre  et  à 
les  loger  dans  une  même  ruche,  parce 
que  ces  deux  faibles  essaims  réunis  en- 
Be::nl)le  formeraient  une   bonne  colonie. 

Q — Lorsqu'on  est  parvenu  à  loger  un 
•eB.<aim,  où  doit-on  mettre  la  ruche  qui  la 
<î0.itient  ?  .        -,    - 

R — Aussitôt  que  ressaim  est  logé,  il 
faît,  autant  ([ue  possible,  mettre  la  ri:- 
che  à  l'ombre  ;  et,  si  Ton  ne  peut  pas  le 
faire,  on  doit  la  couvrir  d'un  drap  blanc  ; 
pais,  le  soir,  après  le  coucher  du  soleil, 
îjrsque  toutes  les  abeilles  sont  entrées 
-ei  bien  paisibles,  on  les  porte  à  l'endroit 
0 a.  elles  doivent  pas?»er  le  reste  de  1a 
saison. 

Q— Comment  doit-on  placer  les  ruches 
pour  que  les  abeilles  construisent  régu- 
lièrement les  rayons  ? 

R — Si  Ton  veut  que  les  abeilles  cons- 
truisent de  beaux' rayons,  bien  droits  et 


—  24  — 

bien  réguliers,  il  faut  placer  les  rucl  l»- 
de  manière  à  ce  qu'elles  soient  plus  éle- 
vées à  Tune  des  extrémités  qu'à  l'autre  r 
on  soulève  généralement  le  derrière  de 
la  ruche  d'une  couple  de  pouces,  à  l'aide 
de  petits  morceaux  de  bois  ou  de  petites 
pierres.  . 

.    '  -V" 

De  remplacement  du*Kuchet 

Q — Quel  endroit  doit-on  choisir  pour 
l'emplacement  du  rucher  ? 

R — On  doit  choisir  pour  l'emphAce- 
ment  du  rucher,  un  endroit  bien  uet^ 
bien  uni,  assez  élevé,  à  l'abri  du  veut 
de  Nord,  et,  autant  que  pot^sible,  à  pic- 
ximité  de  l'eau.  Il  faut  aussi  qu'on 
puisse  surveiller  les  abeilles  sans  être 
obligé  de  sortir  de  la  maison. 

Q — Est-il  nécessaire  qu'il  y  ait  dee^ 
arbres  auprès  du  rocher  ? 

R — Oui,  il  est  absolument  nécessaire 
qu'il  y  ait  des  arbres  autour  du  rucLer,. 
tant  pour  procurer  l'ombre  aux  abeilles^ 
que  pour  leur  fournir  un  lieu  de  repos 
lorsqu'elles  essaiment. 


Il 


-25 


Q --Comment  doivent  être  disposée» 
les  ruches  dans  le  rucher  ?      ^ 

R— Les  ruches  doivent  être  plaeécif  à. 
trois  ou  quatre  pieds  les  unes  des  autre», 
gur  de  petits  bancs  de  trois  à  quatre 
pouces  de  hauteur,  et  avoir  Touvertire 
tournée  vers  le  soleil  levant,  ou  ver8  le 
Sud. 

Q — Quel  avantage  y  a-t-il  à  placer  îeff 
ruches  si  bas  ? 

R — En  plaçant  ainsi  les  ruches,  c« 
sauve  la  vie  à  un  grand  nombre  d  u.- 
beilles,  qui  lorsqu'elles  arrivent,  le  scir^ 
chargées  de  miel  ou  de  pollen^  et  en- 
gourdies par  le  iVoid,  se  jettent  sur  le  feC'l 
avant  de  pouvoir  entrer  dans  l'habita*^ 
tion.  Alors,  si  les  ruches  étaient  placées 
à  quatre  ou  cinq  pieds  du  sol,  ces- 
abeilles  périraient  de  froid  et  d'épuise- 
ment ;  mais,  elles  peuvent  toujours  en- 
trer dans  une  ruche  qui  n'est  qu'à  quatre 
pouces  de  hauteur. 

Q — Comment  iaites-vou&  les  petite 
bancs  sur  lesquels  doivent  être  placées 
les  ruches  ?  . 

R — On  prend  une  planche  un  peu  p^u;* 


^•"     I 


/ 


—  26  — 

large  que  la  ruche,  on  la  coupe  de  ma- 
'-^jère  à  ce  que  sa  longueur  soit  de  six  ou 
sept  pouces  plus  grande  que  celle  de  la 
T'.îoh^,  puis  à  chacune  de  ses  extrémitév«i, 
03  cloue  un  petit  morceau  de  bois  de 
îrîis  pouces  de  largeur. 

Q — Y  a-t-il  un  moyen  j'aérer  Tinté- 
fieiir  de  h\  ruche  pendant  l'été  ? 

il — Oui  ;  à  l'endroit  méuie  où  doit  re- 
poser la  ruche  sur  le  petit  banc,  on 
perce,  dans  le  banc  lui-même,  un  trou 
'Cr.rré  de  cinq  pouces  sur  chaque  côté, 
p-;âs  on  le  bouche  avec  une  toile  de  fil 
de  ter  :  au-dessous  de  ia  })lcinche,  et  vis- 
à-vis  ce  trou,  on  pratique  une  espèce  de 
porte  en  coulisse,  qu'on  ouvre,  pendant 
le  jour,  afin  de  laisser  circuler  l'air  dans 
la  ruche,  et  qu'on  ferme  pendant  la 
iv;.;t,  ou  lorsqu'il  lait  froid. 

Q — Que  mettez-vous  sur  les  ruches 
pûiir  les  préserver  de  la  pluie  et  du  so- 
leil ? 

R — Je  construis,  avec  deux  planches 
que  je  clou*  ensemble,  une  espèce  de  pe- 
tit comble  avec  lequel  je  couvre  les 
T'j  :hes. 


'Si 


Q— Chaque  ruche  doit-elle  avoir  son 
couvercle  particulie;  .     •  .    »« 

R — Oui,  chaque  ruche  doit  avoir  son 
comble  particulier,  lequel  doit  être  de 
même  longueur  que  le  banc  sur  lequel 
elle  se  trouve  placée.  • 

Q-Si,  par  .sa  position,  le  rucher  ne  se 
trouvait  pas  à  l'abri  des  grands  vf^nts 
du  nord  et  du  nord-est,  que  faudrait-il 
faire  ?         ^ 

.  R — Il  faudrait  alors  construire  une 
haute  clôture  en  planclies,  ducôted'oîi 
viennent  ces  vent.'^.  Les  nombreuses 
abeilles  que  Ton  arracherait  ainsi  à  une 
mort  prématurée,  feraient  plus  que 
payer  le  coût  de  cette  clôture. 

Q — Peut-on,  sans  inconvénient,  chan- 
ger les  ruches  de  place,  pendant  l'été  ? 

R — Des  qu'une  ruche  a  été  placée  en 
un  endroit  quelconque,  il  faut  Ty  lais- 
ser pendant  toute  la  saison  ;  parce  que, 
*i  on  la  changeait  de  place,  les  abeilles 
ne  la  reconnaîtraient  plus,  et  entreraient 
probablement  dans  une  autre  ruche,  ou 
«lies  tn)uveraient  infailliblement  la 
mort. 


—  28  — 

13 a  renvoi    des  seconds  es.s;xiras 

Q  —Doit-on  garder  tous  les  essaims  q^je- 
donne  une  ruchee  ? 

R — Non  ;  on  ne  doit  garder  que  le 
premier  essaim  que  donne  une  ruchee, 
et  renvoyer  les  autres  dans  la  mère- 
ruche, 

Q — Qu'entend-on  par  inère-rw-he  ? 

R — On  entend  par  tnère-rnche  d'un 
essaim,  la  ruche  d'où  est  sorti  cet  es- 
saim. 

Q — Comment  peut-on  renvoyer  un  se- 
cond essaim  dans  la  mère-rucIie  ? 

R — Lorsqu'un  second  essaim  sort  d'une 
ruche,  il  faut  le  loger  de  la  môme  n^a- 
nière  que  si  on  vuulait  le  garder,  et  le 
soir,  après  le  coucher  du  soleil,  on  le- 
porte  près  de  la  ruche  d'où  il  est  sorti  : 
le  lendemain  matin,  avant  le  lever  di 
soleil,  on  appuie,  sur  1^  devant  de  la 
mère-ruche,  une  planche  au-dessus  de 
laquelle  on  secoue  vivement  la  ruche 
qui  contient  l'essaim  qu'on  veut  ren- 
voyer   :    les   abeilles,   en   tombant   sur 


—  29  — 

cette  planche,  se  hâtent  ordînaîretneut 
de  rentrer  dans  leur  ancienne  demeure. 
Si  elles  n'y  entrent  pas  assez  vite,  on 
leur  jette  quelques  gouttes  d'eau  afin 
de  les  engager  à  chercher  un  abri. 

Q — Les  essaims  qu'on  renvoie  ainsi 
dans  les  mères-ruches  y  restent-ils  tou- 
jours ? 

R — Oui,  les  essaims  qu'on  renvoie 
dans  leur  anciene  habitation  y  restent 
toujours  ;  et  généralement,  les  ruches 
dans  lesquelles  on  les  renvoie  n'essai- 
ment plus  de  la  saison,  de  sorte  qu'on 
peut  s'exempter  de  les  surveiller  aussi 
attentivement  que  les  autres. 

Q — Pourquoi  les  ruches  dan?  lesquelles 
on  renvoie  les  seconds  essaims  n'es- 
saiaent-elles  plus? 

ïl— Parce  que  la  vieille  reine,  en  y 
rentrant,  va  droit  aux  cellules  oh  sont 
enfermées  les  jeunes  reines,  et  détruit 
«elljs-ci  sans  rencontrer  d'obstacle,  les 
gardiennes  n'étant  plus  à  leur  poste 
depuis  son  départ. 

Q — Quel  avantage  y  a-t-il  à  renvoyer 
ainsi  les  seconds  essaims  dans  les  mères- 
ruches? 


Q 


0  — 


En  renvoyant  ainsi  les  seconds  essaims 
dans  les  nières-ruclies,  on  en  fait  de 
fortes  colonies,  (jui  donnent  beauconp  de  . 
bean  miel  pendantj'été,  et  (^ni  hivernent 
facilen^iCnt,  ?ans  causer  beaucoup  de 
trouble.   . .  .    ;.  ^ 

Q — Est-ce  qu'une  personne  qui  vou- 
drait augmenter  rapidement  le  nombre 
de  ses  nichées,  n'aurait  }'as  plus  d'avan- 
tage à  prendre  tous  les  essaims  qu'à  les 
renvoyer  ainsi  ? 

R — Non,  car  en   augmentant  tro})  ra- 
pidement le  nombre  de  ses  ruchées,  elle 
en  diminuerait  tellement    bi  population,, 
qu'au  bout  de  quelques  années,  ses  colo- 
nies    deviendrait      tellement      faibles,, 
qu'elles  ne  lui  rap])orteraient  aucun  pro- 
fit, et    qu'elles    fiiîiraient    certainement 
par  i)érir  d'épuisement.  Si,  au  contraire, 
vous  ne  gardez  que  les  premiers  essaims 
Vous  êtes   certains   de  réaliser,  chaque 
année,  de  beaux  bénéfices,  tout  en    dou-,^. 
blant    régulièrement    et     sûrement    le 
nombre  de  vos  colonie-s.  . 

Q — Ne  voit-on  pas  quelquefois  des 
gens  bien  réussir  en  apiculture^  tout    en 


—  ol  — 

gardant  autant  d'essaims   qu'une  ^u.•ll''e 
peut  en  fournir  ?  ,  ,. 

R — Oui;  on  voit  des  perso*ine.s  qui 
rcus.^i8sent  assez  bien  pendant  qnelqrifr 
années,  en  gardant  tous  les  seconds  et 
les  troisièmes  essaims;  le  nombre  de 
leurs  colonies  s'accroît  surtout  d'une 
manière  prodi^rieuse  ;  et  pendant  les 
premières  années,  elles  vendent  beau- 
coup de  miel  ;  mais  bientôt,  la  quantité 
de  miel  à  vendre,  chaque  année,  diîîii- 
nue  sensiblement,  quelques  colonies 
me'U'ent  chaque  hiver,  les  iausses-teignes 
en  détruisent  quelques-unes  penduiit 
Tété  ;  enfin,  le  rucher  se  dégarnit  rapi- 
dement, et  finit  par  disparaître  compîè- 
temeut.  On  dit  alors  q  :e  lés  dernières 
années  n'ont  pas  été  bonnes  pour  la  pr.;- 
duction  du  miel,  etqu^l  y  a  eu  maladie 
épidémique  chez  les  abeilles.  On  aurait;  • 
plus  raison  de  dire  qu'on  les  a  épuisées,, 
et  qu'elles  sont  mortes  parce  qu'on  ne 
les  a  pas  cultivées  convenablement. 

Q — En  commençant  avec  une  sei'e 
colonie,  combien  en  aurait-on  au  bout  d? 
BIX  ans,  en  suivant  la' méthode  que  vous 
venez  d'indiquer  ? 


—  32  — 

K  —En  commençant  au  printemps  avec 
ujie  seule  colonie,  au  bout  de  eix  an^, 
on  aurait  soixante-quatre  bonnes  ruchées, 
qui  donneraient  au  moins  pour  six 
piastres  de  miel  chacune,  ce  qui  forme- 
rait la  jolie  somme  de  trois  cent  quatre- 
vjnp;t-quatre  piastres.  Ainsi,  on  voit 
qu^uR  jeune  homme  de  quinze  ans,  qui 
commencerait  avec  une  seule  ruchée,  se 
traiiveruit,  à  son  âge  de  majorité,  posses- 
seir  d^un  joli  petit  revenu  annuel.      ;  ^ 

"VU 

ï>u   nioven  de  recueillir  le  miel 
rfans  détruire  les  abeilles. 

Q — Peut-on  recueillir  le  miel  sans 
détruire  les  abeilles  ? 

R—  Oui,  on  peut  très-facilement  re- 
cueillir le  miel  sans  détruire  les  abeilles, 
au  moyen  de  petites  boîtes  en  vitres, 
qu'an  place  sur  le  sommet  des  ruches,  et 
dans  lesquelles  les  ouvrières  vont  dépo- 
ser ce  qu'on  peut  appeler  le  miel  de  sur- 
plus^ parce  que  ce  n*eè;t  généralement 
que  quand  la  ruchç  est  pleine,  que  les 
abeilles  vont  y  travailler. 


—  33  — 

(î — Comment  faites-vous  ces  petites 
boîtes?      '         '    "  '        "/     '      '  ^ 

R — Je  prends  deux  petites  planches 
très-minces  de  six  pouces  de  longueur 
fijr  six  pouces  de  largeur,  que  je  réunis 
ensemble  au  moyen  de  quatre  petits 
poteaux  de  six  pouces  de  longueur  et 
d'un  deuii  ponce  carré  de  grosseur  ;  je 
perce  ensuite,  dans  Tune  de  ces  petites 
planches,  un  tiroir  de  deux  à  trois 
poncps  de  longueur  sur  un  pouce  de  lar- 
ge ir,  afin  d'établir  une  communication 
directe  entre  hi  ruche  et  ces  petites 
boîtes  ;  enfin  j'assujettis,  au  moyen  de 
petits  morceaux  de  fer  blanc,  quatre 
vitres  de  grandeur  convenable  autour 
de 'la  boîte,  au  sommet  de  laquelle  je 
colle  deux  petits  morceaux  de  rayon  sec, 
dans  la  direction  que  je  désire  avoir  les 
gâteaux,  et  la  boîte  est  prête. 

Q — Faut-il  aussi  percer  des  trous  sur 
le  »5ommet  de  la  ruche  ?     . 

R — Oui,  il  faut  percer,  sur  le  sommet 
lie  la  ruche,  et  à  angle  droit  avec  les 
rayons  de  miel,  deux  rangées  de  trous, 
h  deux  pouces  les  uns  des  autre». 

3 


—  34  — 

Q — Pourquoi  faut-il  que  ces  rangc-c* 
de  trous  soient  à  angle  droit  avec  leis 
rayons  de  naiel  ?  :• 

R — Il  faut  que  ces  rang<5es  de  trouflf 
soient  à  angle  droit  avec  les  rayons  de 
miel  de  la  ruche,  afin  que  les  abeillea* 
puissent  arriver  directement  dans  les- 
petites  boîtes,  quels  que  soient  les 
rayons  après  lesquels  elles  montent. 

Q — Quand  doit  on  placer  les  petite.* 
boîtes  sur  les  ruches  ? 

R— On  doit  les  y  i)lacer  aussitôt  que 
la  population  d'une  colonie  est  devei.ue 
assez  nombreuse  pour  que  les  abeilles  se 
groupent  en  dehors  de  la  ruche. 

Q— Combien  doit-on  mettre  de  ces 
petites  buîtes  sur  chaque  ruche  ?       '  '    ' 

R — On    en    met   quatre    sur   chaque^, 
ruche  ordinaire,  et  six  sur  chaque  ruche 
à  cadres  mobile».  ^    : 

Q — Comment  les  placez-vous  ? 

R — Aussitôt  que  le  temps  de  les  pla- 
cer est  arrivé,  je  les  transporte  près  de 
la  ruche  sur  laquelle  je  veux  les  mettre, 
j'enlève  les  planchettes  qui  bouchent  les 
trous  sur  le  sommet  de  la  ruche,  et  i'\" 


—  33  — 


place  iminédiîitement  juitant  de  hoites^ 
que  me  le  permet  l'espèce  de  ruche  que 
jVinploie.  •   y  •:    '•"  ^ 

'  Q — Doit-on  laisser  ces  petites   boîtes 
à  la  clarté  ?        '  '     ' 

R— Non  ;  aussitôt  qu'elles  sont  posées 
il  faut  les  couvrir  de  manière  à  ce  (ju'el- 
les  soient  c(>ni|)lèteniont  dans  l'obscurité. 

Q — Qt»el  inconvénient  y  ain*{iit-il  à  les 
laisser  à  la  clarté  ? 

li — Si  on  les  laissait  à  la  clarté,  le» 
abeilles  perdraient  inr  t.rnps  précieux  à 
enduire  les  vitres  de  propolis,  au  lieu 
d'y  apporter  du  miel.  Kt  en  sus  de  la 
perte  du  temps  des  abeilles,  ces  boîtes 
ëe  vendraient  bien  moins  cher  (jue  celles 
dont  les  vitres  sont  propres. 

Q — Combien  une  bonne  ruehée  peut- 
elle  emplir  de  ces  petites  boîtes  dans 
un  «te  : 

R — Une  Ixjnne  ruehée  peut  enïplir  de 
dix  à  douze  boîtes  par  été  ;  on  en  a  vu 
même  qui  en  ont  donné  jusqu'à  dix-huit> 

Q — Comment  les  enlève-t-on  lorsqu'el- 
le» sont  pleines  ? 

R — Aussitôt  qu'elles  sont  pleines,  et 


'.  —36  — 

-que  le«  cellules  contenant   le   miel  sont 

toutes  ter raéc      on    i»rend  une    boîte  de. 

sept  ou  huit  pouces   de   profondeur,   et 

juste  assez  grande  pour   contenir  quatre 

des  petites  boîtes,  })uis  on  eu  ferme  Tou- 

vcrture  avec  une  i)lanche  placée   de  U 

même  manière  que  le  sommet  des  ruches, 

alorr^  avec    un  long    couteau,  on    décolle 

les  petites    boîtes,    qu'on    place,    sans 

retard,  sur  la  planche    dont  je    viens  de 

|)arler,  pui«  on  les  remplace  par  d'autres 

^<j^\  sont  vides.    Mais  il   iaut  avoir  soin 

cle  placer  Touverturj  des  petites'  boîtes 

-exactement  sur  les  trous  de  la   planche 

•qui  couvre  la  grande  boîte,  afin  que  les 

-abeilles  puissent  y  descendre. 

Q—  Comment   chasse-t-on   les  abeilles 
'de  ces   petites  boîtes,   lorsqu'elles   n'en  - 
;  sortent  pas  «fssez  vite  ?  .         ,  ■ 

'R — Lorsque  les  abeilles  n'entrent  pas 
\assez  vite  dans    la  grande  boîte,   on  les  " 
iorce  d'y  descendre,  en  décollant  une  des 
'^dtres  de  U  i>etite   boîte    et  en  souillant 

dedans- 

Q— ^ue  fait-on  des  abeilles  quaYid 
telles  «ont  toutes  descendues  dans  la 
^raii4e  lx>îte  ? 


R— Aus8itot  qn^  toutes  le??  abeilles* 
«ont  (lescenilues  dans  la  grande  boîie^ 
on  les  pcn'te  sur  le  devant  de  la  niche- 
d*où  elles  viennent,  et  où  elle»  ne  tar*> 
dent  pas  à  rentrer. 

Q — Qu'arriverait^il  si  on  ileles  i>ortaît 
pafl  ainsi  à  lenr  rnoln»  ?     *^ 

R—  Si  on    ne  les   portait  pas    ainsi  à 
leur  ruche,   tontes   les  jeunes   abeilles,, 
dont  un  bon  nombre  pent-rtre  n'en  sont 
jamais  sorties,  ne  connaissant  pas  Ie<'he-- 
min   pour  y    retourner,    se    perdraient 
infailliblement,    soit    en    entrant   dans, 
d'autres  colonies,  où  elles  seraient  exter- 
minées sans  merci,    soit    en    s  éloignant 
du  rucher.        ' 

Q — Qu'arriverait-il  si  Ton  ne  chassait 
pas  immédiatement  les  abeilles  des  peti- 
tes  boîtes  ?        . 

R — Si  Ton  ne  chassait  pas  immédiate-- 
ment    les   abeilles   des    petites    boîtes^ 
elles  se  gorger^ient  de  miel    avant  d'^n 
sortir,  et,  dans  leur  excitation,  elles  snli-^ 
raient  les  rayons  de  miel. 

Q — Quand  doit-on  définitivement  en- 
lever les  petites  boîtes  ? 


-38  — 

R — Le  temps  d'enlever  les  petite.^ 
boîtes  dépend  beaucoup  de  la  plus  ou 
moins  grande  abondance  deniiel  ;  mai.^, 
dès  qu'on  s'aperçoit  que  les  abeilles  ont 
cessé  d'y  apporter  le  Fruit  de  leur  indus- 
trie, il  faut  les  enlever.       t-.     ^    -m 

Q — Que  faites- vous  des  petites  boîtes 
qui  ne  sont  pas  encore  pleines  de  miel 
lor8([ue  vous  les  enlevez  ?  ;     .,  . 

R — Je  les  garde  pour  la  ec^nsoni f na- 
tion de  la  fatnille  ;  ou  je  sépare  bî  miel 
des  rayons  pour  le  vendre  coulé  :^  ou 
bien  encore,  je  les  garde  pour  soigner 
les  ruchées  faibles.         ..  ,  .    •;  . 

Q — Qu'arriverait-il  si  vous  n'enleviez 
|)af^  les  petites  boîtes  ausj^itôt  que  les 
abeilles  ont  cessé  d'y  apporter  du  miel  ? 

R — Si  je  ne  les  enlevais  juis  immédia- 
tement, les  a  jeilles  descendraient  dans 
la  rucbe  tout  le  miel  qu'elles  contien- 
nent. 

Q — Comment  boucHez-vous  les  trous 
sur  le  sommet  des  ruches  ? 

R  —Je  le»  bouche  avec  de  petites 
planches  très-minces,  que  je  cloue  des«us 
immédiatement  après  en  avoir  enlevé 
les  petites  boîtes. 


—  30  — 

Q — Que  faut-il  faire  lorsqu'il  y  a  dej 
abeilles  à  Tendroit  oîi  Ton  doit  clouer 
<ce^5  petites  planches  ?        .,. 

R — Lorsqu'il  y  a  des  abeilles  à  Ten- 
^roit  où  Ton  doit  clouer  ces  petites  plan- 
ches, il  faut  les  faire  descendre  dans  la 
ruche  en  soulH  mt  dessus  un  peu  de 
fu?nee  de  bois  pourri. 

Q — Doit-on  aussi  fermer  l'ouverture 
<les  petites  boîtes  après  qu'on  les  a  en- 
levées ?  .  ■        . 

.ît — Oui  ;  aussitôt  qu'on  les  a  enle- 
vées, et  dès  que  les  abeilles  en  sont 
toues  sorties,  il  faut  en  fermer  l'ouver- 
ture avec  un  morceau  de  papier,  afin 
d'e:npecher  Its  mouches  ou  autres  ins.^c- 
tes  de  s'v  introduire.         ■'■-'.- 

Q — Comment  couvrez-vous  les  petites 
h  ;îtes  lorsque  vous  les  placez  sur  les 
ruches  ? 

3, — Je  les  couvre  avec  une  boîte  de 
même  grandeur  que  la  ruche,  et  d'une 
profondeur  de  sept  à  huit  pouces. 

Q — Laissez-vous  ce  couvercle  sur  la 
ra:he  après  que  vous  en  avez  enlevé  les 
petites  boîtes  ? 


-40- 

R — Non;  il  vaut  mieux  Tôter  et  cou- 
vrir la  ruche  avec  le  comble  dont  il  a  été 
parlé  plus  haut. 

# 

De  la  réunion  des  ruchées  faible  » 

Q — Que  doit-on  faire  lorsqu'on  s'aper- 
çoit que  quelques  ruchées  sont  trop 
faibles  pour  hiverner  ? 

R — Si  l'ow  découvre  quelques  ruchée* 
tellement  faibles  qu'il  y  ait  lieu  d^ 
craindre  pour  leur  hivernement,  il  fu.;0 
en  réunir  ensemble  deux,  ou  plus  s'il 
est  nécessaire,  pour  en  former  une  bonr.e. 

Q — Comment  s'y  prend-on  pour  réunir 
ensemble  des  ruchées  différentes  ? 

R — On  tourne  la  ruche  dans  laquelle 
on  veut  mettre  une  autre  colonie,  l'eu- 
verture  en  haut,  puis  on  place  l'autre 
ruche  dessus;  alors,  après  avoir  herraé* 
tiquement  bouché  toutes  les  ouverturefih^ 
on  souille  de  la  fumée  de  bois  pourri  ou 
de  tabac  dans  la  ruche  supérieure  ;  en 
quelques  minutes,  toutes  lei  abeilIeS' 
qu'elle   contient   tombent   dans  l'autre^ 


—  41  — 

qu'on   replace  immédiatement   dans  ^% 
position  naturelle. 

Q — Avec  quoi  souflie-ton  la  fumée^ 
gur  les  abeilles  ? 

R — Pour  souffler  la  fumée  sur  le* 
abeilles,  on  se  sert  d'un  instrument  appe- 
lé fumigateur.  Cet  instrument  i/est  autre 
chose  qu'un  tube  en  Ter  blanc  de  deux 
pouces  de  diamètre  et  de  cinq  ou  sJk 
pouces  de  longueur,  dont  chacune  de» 
extrémités  est  bouché  avec  un  morceau 
de  bois  mou  ayant  une  ouverture  d'un 
quart  de  pouce  de  diamètre,  F  un  de  ce* 
bouchons  doit  être  plus  long  que  l'autre 
et  avoir  l'extrémité  extérieure  assez  fine? 
pour  qu'on  puisse  facilement  se  la  mettre 
dans  la  bouche.  On  met  du  boi^pouTrî 
ou  du  tabac  en  feu  dans  le  tube,  et  en 
soufflant  à  l'une  des  extrémités,  la  funice 
sort  par  l'autre. 

Q — Les  abeilles  de  deux  colonies  nu  m 
réunies  restent-elles  ensemble  ? 

R — Oui  ;  mais  il  tkut  avoir  soin,  imnié- 
diatement  après  les  avoir  réunies,  de 
cou  nr  la  ruche  avec  un  drap,  et  de  leî* 
laister  ainsi   pendant  toute  la  journée: 


AO  

sans  cette  prcaiiUion.  elles  retourne- 
raient à  leur  ancienne  demeure,  ou  en- 
treraient dans  d'autres  ruchoes  pour  y 
périr  victimes  de  leur  erreur. 

Q — Que  taites-vous  du  miel  qui  reste 
<Ir..îs  la  ruche  où  il  n'y  a  plus  d*abeilles  ? 

R — Si  la  ruclice  dans  hKpielle  j'ai  en- 
voyé les  abeilles  n'est  pas  assez  abo)i- 
<îainnient  pourvue,  je  lui  donne  ce  miel  ; 
mais,  si  elle  e.-t  bien  approvisionnée,  je 
le  garde  pour  la  consommation  ou  pour  le 
r::i:'irelié.   » 

Q — Quel  avantage  y  a-t-il  à  réunir 
^insi  deux  rucliées  ensemble  ? 

R — En  réunissant  deux  faibles  colc- 
r.ies,  qui  ne  seraient  pas  en  état  de  pr>ji- 
téger  leur  petit  trésor  contre  les  atta- 
ques des  pillardes,  et  qui  n'hiverneraient 
probablement  pas,  j'en  fais  un^  ruchée 
8ssez  forte  pour  repousser  avantageuse- 
ment les  attaques  du  dehors  ;  cette  forte 
colonie  ne  mangera  pas  beaucoup  plus 
qu'une  faible,  puis  elle  hivernera  facile- 
iiient. 

Q — Pourquoi  deux  faibles  ruchées^ 
réunies  ensemble,  ne  mangent-elles  pas 
autant  que  si  elles  étaient  séparées  ? 


—  43  — 

R — Parce  que,  plus  la  population 
d'j.ie  colonie  est  forte,  plus  la  tempéra- 
ture y  est  élevée  ;  et  plus  la  teinpéra- 
tJiO  d'une  ruche  est  élevée,  moins  lea 
«b«:'ilU\s  mangent. 

Q — Q»i^  laudrait-il  faire  si,  après  avoir 
réîini  deux  ruchces  ensemble,  une  partie 
des  abeilles  retournaient  dansTancienne 
do:"ieure? 

K — Il  faudrait  alors  lus  réunir  de  nou- 
vc;.u,  connue  la  première  fois.       i     . , 

Q — Fst-ce  (jue  les  diverses  reineij 
qu'on  réunit  ensemble  s'accordent  entre 
elles?  .: 

ïi--Non,  jamais  il  ne  resto  'lans  une 
Culonie  plus  d'une  reine  :  si  elles  se  ren- 
Cj.itrent  plusieurs  ensemble,  Tune  d'elles 
détruit  les  autres,  et  reste  seule  maî- 
tresse de  la  position.  .  i  •  ., 

Q — Quand  doit-on  faire  cette  réunitn? 

it—  On  doit  faire  cette  réunion  vers  le 
lûilieu  de  septembre. 

Q — Doit'on  mettre  une  ruche  vide  à 
la  place  de  celle  dont  let;  abeilles  ont  été 
réunies  à  une  autre  ? 

E — Oui,  il  faut   en  mettre  une  avec 


—  44  — 

quelques  morceaux  de  r«ayonB,  afin  de 
pouvoir  prendre  les  abeilles  qui  reto^ir- 
neraient  à  leur  ancienne  place,  et  îen 
renvoyer  dans  la  nouvelle. 


Des  soins  à  donner  aux  abeilles 
avant  <lo  le»  mettre  en  hiver- 
nement. 

Q — Que  faut-il  faire  si,  lorsque  la  sai- 
son du  miel  est  terminée,  on  s'aperr^oit 
qu'une  ruchée  contient  une  bonne  po;/u- 
lation,  mais  pas  assez  de  miel  ? 

R — Si  Ton  «aperçoit  qu'une  ruchée 
assez  populeuse,  mais  peu  approvisionnée 
se  trouve-  dans  le  rucher,  il  faut,  sans 
tarder  la  soigner  avec  du  miel  ou  d'X 
sir€>p  d'érable.  -       — 

Q — Comment  s'y  prend-on  pour  soi- 
gner les  abeilles  ? 

'  R — Il  y  a  différentes  manières  de  soi- 
gner les  abeilles  :  on  peut  mettre,  sur  le 
sommet  de  la  ruche,  les  petites  boîtes 
qui  n'ont  pas  été  complètement  remplies, 
et  les  abeilles  descendront  immédiate- 


iDent  dans  leur  ruche  le  miel  qu'elles 
CDD  tiennent.  On  peut  -dumi  faire  des 
banc8  de  mêmes  dimensions  que  ceux  sur 
lesquels  sont  appuyées  les  ruches,  et  dans 
lesquels  on  pratique  une  ouverture  ronde 
exactement  de  la  grandeur  d'un  plat  en 
icf  blanc,  dans  locjnel  on  met  du  miel: 
on  place  ensuite  les  ruchces  qu'on  veut  ' 
fcoigner  sur  ces  bancs,  et  les  abeilles  ne 
tardent  pas  à  monter  dans  les  rayons  le 
miel  que  contient  ce  plat. 

Q — Est-ce  qu'une  grande  quantité 
d'abeilles  ne  se  noient  pas  dans  ces  plats  ? 

E,— Un  grand  nombre  d'abeilles  péri- 
riiient  en  efl'et  si  l'on  n'avait  pas  la  pré- 
caution de  placer,  dans  ces  plats,  une 
Certaine  quaniité  de  petits  morceaux  de 
bois,  ou  de  rayons  secs. 

Q — Est-il  nécessaire  de  visiter  souvent 
le  rucher  ? 

R — Oui,  il  est  absolument  nécessaire 
de  visiter  le  rucher  tous  les  jours  afin  de 
s'assurer  des  besoins  et  des  dangers  de 
chaque  colonie. 

Q — A  quel  signe  reconnaît  on  qu'un© 
ruchée  a  besoin  de  soins  immédiats  ? 


< 


—.40  — 

R — Lorsqu'on  frappe  sur  une  rrche 
avec  la  main,  f?i  les  abeilles  font  entendre 
un  fort  lx)urdonnement.  « 

Q— Ne  vaut-il  pas  mieux,  dans  ce  ca.% 
réunir  la  nichée  à  une  autre  ? 

R — Si  la  ruchée  est  tellement  fii ble^ 
qu'on  [)uisse  à  peine  entendre  le  ho'Sr- 
donnement  des  abeilles,  il  vaut  mieux 
en  effet  la  réunir  à  une  plus  forte.  Aussi^ 
je  recommanderais  de  ne  soigner  une 
ruchée,  que  quand  elle  n'est  pas  déjà 
trop  faible. 

Q — Doit-on  toujours  attendre  à  la  der- 
nière extrémité  pour  soigner  une  co- 
lonie ? 

R — Non  ;  il  vaut  infiniment  mieax 
f^'assurer  Je  la  force  ou  de  la  faiblesse 
de  chaque  ruchée,  et  soigner  celles  qui 
ne  nous  paraissent  pas  assez  bien  appro- 
visionnées, saJis  atte^^'lre  qu'elles  soient 
trop  faibles. 


<  t 


t^: 


—  47  — 


l^e  riiiveruement  clen  Abeilles 

Q — Où  doit-on  hiverner  les  abeillea  T 

R — On  doit  hiverner  les  abeilles  dan.:^ 
«ne  bruisse  constmi^e  exprès,  au  pied 
d'un  coteau,  ou  dans  une  cave.  ^ 

Q — Quelles  qualités  essentielles  deit 
Rvoir  cette  bâtisse  ou  cette  cave  ? 

K — Il  faut  que  la  température  y  s«jît 
ni  trop  élevée  ni  trop  basse,  c'est-à-dire 
qu'il  y  lasse  ni  trop  chaud  ni  trop  Iroid  ; 
qu'on  puisse  facilement  y  renouveler 
Tair  ;  que  Tobscurité  y  î-oit  complète,  et 
le  silence  absolu.  > 

Q — Oîi  recommanderiez- vous  de  cor.?- 
truire  cette  bâtisse  ? 

R — Je  recommanderais  de  la  cor.8- 
Iruire,  autant  que  possible,  au  pied  d'un 
coteau,  comme  il  vient  d'être  dit,  afin 
que  l'un  de  ses  côtés  soit  complètement 
dans  la  terre,  et  le  côté  opposé,  à  l'éga* 
lité  de  la  terre. 

Q — Comment  la  construisez-vous  ? 

R — Je  la  lève  de   grandeur  convei;:;- 


—  48  — 

ble,  et  je  la  lambrisse  à  rcxtérieur  et  à 
l':nt^rieur,  de  manière  à  ce  qu'il  y  ait 
u»j  espace  de  neuf  à  dix  pouces  entr*# 
chaque  lambris  ;  je  remplis  ensuite  cet 
cfîpace  avec  du  tan,  ou  avec  toute  autre' 
matière  non  cor.ductrice  de  la  chaleur, 
piiîs  je  pose  un  nouveau  lambris  à  deux 
pieds  environ  du  pi^emier.  Enfin,  après 
avoir  bien  recouvert  le  tout,  je  pratique, 
dans  la  couverture,  une  ouverture  qu« 
je  puis  ouvrir  et  fermer  à  volonté,  afin 
d*aérer  l'intérieur  de  la  britis.se. 

Q — La  cave  doit-elle  aussi  être  aérée  ? 

R — Oui,  elle  doit  être  aérée  au  moyen 
d'iin  guichet  qu'où  ouvre  et:  qu'on  ferme 
h  volont\5.  *• 

Q — Ne  serait-il  pas  mieux  de  Uiisser 
ce  guichet  toujours  ouvert  ? 

E — Non,  car  si  on  le  laissait  toujours 
ouvert,  bi  température  de  la  cave  de- 
viendrait trop  basse,  les  abeilles  man- 
geraient beaucoup  plus,  et  périraient 
souvent  de  froid.  On  doit  Touvrir 
chaque  jour,  pendant  quelques  minutes, 
afin  de  renouveler  Tair  de  la  cave. 

Q — Est-il  absolument  nécessaire  d'aé- 


—  49  — 

rer  ainsi  la  cave  ou  la  butisMe  dans  la- 
quelle sont  les  abeilles  ? 

R — Oui,  il  est  absolument  nécessaire 
de  renouveler  Tair  de  temps  en  temps, 
afin  de  conserver  la  santé  des  abeilles, 
et  d'empêcher  la  moisissure  de  couvrir 
les  rayons.    . 

Q — Comment  le  renouvellement  d'air 
empeche-t-il  les  ravons  de  moisir  ?      ' 

R — Le  renouvellement  d'air  empoche 
les  rayons  de  moisir,  en  chassant  de  la 
cave  et  des  ruches  Thumidité  qu'elles 
contiennent 

Q — Quand  doit-on  entrer  les  abeilles 
pour  le^  mettre  en  hivernement  ? 

K — On  doit  les  entrer  aussitôt  que  les 
grands  froids  sont  arrivés,  c'est-à-dire 
vers  la  fin  ou  le  milieu  de  Novembre. 

Q — Sur  quoi  mettez-vous  les  ruches 
dans  la  cave  ? 

R — Je  les  mets  sur  des  bancs  de  un 
pied,  à  peu  près,  de  hauteur. 

Q — Comment  vous  y  prenez- vous  pour 
transporter  les  ruchées  dans  la  cave  ? 

R — Je  commence  par  boucher  toutes 
les  ouve;*tures  de  la  ruche  que  je  veux 

4 


'  -00- 


entrer,  puis  je  la  transporte  Jan&  la 
cave,  avec  la  planche  ou  le  petit  1  .viio 
sur  lesquels  les  rucli*  s  ont  été  appuyée» 
pendant  Tété.  ,  , 

Q — Que  faites-vX)us  des  ruches  lors- 
qu'elles sont  rendues  dans  la  cave  ?      '- 

R — Je  les  mets  sens  dessus  des.'îous 
sur  les  bancs  dont  il  a  été  parlé  i-lus 
haut,  et  je  mets  un  petit  morceau  de 
boic',  d'un  pouce  d'épîiifr^seur,  sous  chaque 
coin  ;  puis,  quand  les  abeilles  sont  recJe-; 
venues  paisibles,  j'ote  les  petites  pltn-- 
ches  du  sommet  de  la  ruche,  j'enlève  le 
banc  sur  Kquel  je  les  ai  apportées,  et  je 
laisse  les  abei:lles  libres*.  -► 

Q — Les  abeilles  ne  cherchent-elles  [ias 
à  sortir  lorsqu'elles  se  trouvent  ainsi  en 
liberté  ?    .  v 

R  —  Non,  l'obscurité  dans  laquelle 
elles  se  trouvent,  les  forcent  à  rester  dc^ns 
la  ruche. 

Q — Agissez-vous  ainsi  avec  toute  e^^- 
pèce  de  ruches  ? 

R — Quand  ce  sont  des  ruches  à  cadres 
mobiles,  je  ne  les  mets  pas  l'ouverture 
en   haut,    mais  je    les    place   dans   lejr 


—  .jl  — 


ponition  luiLurelle,  et  j\;ii  enlève  le  cou- 
vercle. 

Q — Pourquoi  mettez-vous  vos  ru(îlio>î 
ordinaires  Tonverture  eu  haut,  et  diin» 
quel  but  eulev(^z-vi)us  les  couvercles  de 
vos  ruches  à  catln-s  iuoljiK\s  ? 

R — C'est  aliu  (pie  l'air  puisse  y  circu- 
ler plus  tacilement  ;  car  il  est  très-im- 
portant, si  Ton  veut  conserver  la  santé 
des  nbt'illes  et  empocher  la  moisissure 
des  rayons,  que  la  circuhiîion  de  Tair  >e 
lasse  avec  t'acillté  et  ahtuulanee. 

Q — A  quelle  distance  mettez-vous  vos 
ruches  les  unes  des  autres  dan."^  la  (;ave  ? 

R— Il  doit  y  avoir  au  moins  un  pied 
de  distance  entre  chacune  d'elles,  aliu 
que  le.s  abeilles  d'une  rucUoe  nt^  [)uissent 
pas  faij'iletnent  se  transporter  dans  une 
autre. 

Q — Combien  peut-on  hiverner  de  co- 
lonies dans;^un  même  appartement? 

R  — Il  ne  serait  pas  prudent  d'iiivcr- 
ner  plui*  de  cent  ruchees  dan.s  un  seul 
appartement,  parce  que  la  température 
pourrait  y  deveni»*  tellement  élevée  que 
les  abeilles  chercheraient  à  sortir  de 
leurs  habitations  et  se  perdraient. 


52 


., ,  Q — Que  fîuit-îl  faire,  dans  Tapparte- 
înent  où  «ont  les  abeilles,  lorsque  la 
température  y  devient  trop  élevée? 

K — Lorsque  la  température  de  l'ap- 
partement où  sont  les  abeilles  devient 
trop  élevée,  il  faut  y  mettre  de  la  glace 
ou  de  la  neige  dans  un  vase  quelconque 
pliicé  auprès  des  ruches.  ^ 

-,     Q  -  Quand  doit-on  mettre  cette  glace  ? 

E  — 11  faut  la  mettre  aussitôt  que  Ton 
?î!'aperçoit  que  les  abeilles  deviennent 
mal  à  Taise,  c'est-à-dire  lorsqu'elles  s'a- 
gitent et  qu'elles  commencent  à  se  tenir 
en  dehors  des  ruches. 

Q — Doit-on,  pendant  les  grands  froids 
de  l'hiver,  aérer  aussi  souvent  l'apparte- 
ment où  sont  les  abeilles  que  quand  il 
fat  moins  froid? 

E — Non  ;  on  ne  doit  pas  renouveler 
Tair  de  l'appartement  où  sont  les  abeil- 
les, lorsqu'il  fait  bien  froid,  aussi  sou- 
vent que  quand  la  tempéraCure  est 
douce,  parce  que  la  trop  grande  quantité 
d^air  froid  pourrait  être  très  nuisible  à 
leur  santé. 

Q — Quelques  personnes  n'hivernent- 
elle«  pas  leurs  abeilles^ dehors  \ 


—  53  — 


R— Oui,  luai.s  les  abeilles  manrrent 
beaucoup  plus,  et  il  en  périt  une  bien 
plus  grande  quantité  que  quand  ellejj^ 
Éjiont  hivernées  dant»  une  cave,  ou  dan^^ 
une  bâtisse  faite  exprès. 

•  XI 

Des  soin.^  à  domi<^r  anx  abeille»? 
X^enclaiit  riiiveiTi'uneiit 

Q — Doit-on  souvent  visiter  les  abeilles 
pendant  T hiver  ? 

R — Oui,  il  est  très-important  de  les 
visiter  au  moins  une  Ibii^  par  semaine^ 
et  plus  s'il  est  possible,  afin  de  s'assurer 
tï  quelques  unes  des  rucliées  n'auraient 
pas  besoin  de  nourri tuie,  ou  s'il  n'v  au- 
rait pas  été  commis  quelques  dépré-^ 
dations. 

Q — Comment  soigne-t  on  une  ruoliée^ 
lorsqu'on  s'aperçoit  (qu'elle  a  besoin  de 
nourriture  ? 

R — On  la  soigne  en  répandant,,  tous 
les  jours,  un  peu  de  miel  ou  de  sirop  ^ur 
les  rayons,  aussi  près  que  possible  de- 
l'endroit   où    se    tiennent   les  abeilles  ; 


mais  il  ne  Tnut  p;is  en  répandre  trop  à  la 
fois.  '       ' 

Q  — E.'^til  nécessaire  de  leur  donner  de 
Tean  ? 

R — Quelqne.s  a[)icnltenrs  prétendent 
qu'il  est  absolument  nceessaiie  de  leur 
en  donner  ;  mais  d'autres,  et  des  plu» 
expérimentés  prétendent  que  non-seule- 
ineut  il  est  inutile,  mais  même  qu'il  est 
îuiisible  de  leur  en  procurei*. 

Q — Qntî  doit-on  l'aire  lorsqu'on  s'aper- 
"çoit  qu'il  y  a  des  nits  ou  des  souris  dans 
Tappartement  oîi  sont  les  abeilles  ? 

K — Aussitôt  qu'où  s'a|)erçoit  qu'il  y  a 
•des  rats  ou  des  souris  dans  rappr^rtement 
où  sont  les  abeilles,  il  faut  v  mettre  un 
hon  ehat.         .       .  .... 

Q — Est-ce  que  les  rats  et  les  Fouris 
commettent  quelques  dégâts  dans  les 
ruches  ? 

R — Oui,  ces  rongeurs,  étant  très- 
friands  de  miel,  s'introduisent  quelques 
fois  dans  les  ruches  et  y  commettent  de 
grands  dégâts. 

Q— Ne  craignez-vous  pas  que  le  chat, 
ainsi   introduit   dans   l'appartement   où 


£ont  les  abeilles,  y  dérange  quelque  cho- 

}l — Non,  car  s*il  touche  à  quelqu'une 
^es  ruches,  en  entendant  le  bourdonne- 
•:i:eiu  que  feront  les  abeilles,  il  se  butera 
:]e  s*en  éloigner. 

Q — Que  faut-il  faire  si,  malgré  la  pré- 
servée du  chat,  les  souris  parviennent  ù 
s'i  îtroduire  dans  les  ruches  ? 

K — Si,  malgré  la  présence  du  chat, 
les  souris  parviennent  à  s'introduire 
da.is  les  ruches,  il  faut  les  en  faire  sor- 
tir ;  et,  après  les  avoir  détruites,  on 
bo  :clie  l'ouverture  du  sommet  dé  la 
rv.:he.  et  celles  des  cotés,  avec  de  la  toile 
de  ni  de  fer.  afin  que  les  souris  ne  puis- 
se.-: t  plus  s'y  introduire,  et  que  Tair 
prisse  y  circuler  assez  facilement. 

y — Si  Ton  découvre  que  quelques 
myons  moisissent  pendant  Thiver,  que 
fn:t-il  faire  ? 

H — Si  Ton  découvre  de  la  moisissure 
s  ir  certains  rayons,  il  faut  couper  les 
parties  moisies  et  les  enlever  aussitôt 
qu'on  s'en  aperçoit. 

Q — Quelles  précautions  doit-on   pren- 


—  56  — 

dre    en    visitant   les    abeilles    pendant 
rhiver?  "   '  ... 

R — ¥a\  visitant  les  abeilles  pendant 
l'hiver,  il  faut  avoir  soin  de  ne  pas 
heurter  les  ruches,  de  ne  pas  souffier 
sur  les  abeilles,  et  surtout,  de  ne  pas 
rester  trop  longtemps  auprès  de  chaque 
ruche  avec  la  luuiière. 

Q — Pourquoi  recommandez  vous  Je 
jie  pas  tenir  trop  longtemps  la  lumière 
auprès  des  ruches  ?  ^ 

R — Parce  que  les  abeilles,  en  aperce- 
vant la  lumière,  s'agitent  beaucoup,  se 
gorgent  de  miel,  et  très-souvent  sortent 
de  la  ruche  pour  aller  se  perdre  dans 
l'obscurité. 

Q — Les  abeilles  mangent-elles  mo'ms 
à  la  noirceur  qu'à  la  clarté  ? 

R — Oui,  elles  mangent  beaucoup 
moins  lorsqu'elles  sont  dans  l'obscurité 
que  quand  elles  se  trouvent  à  la  clarté, 
parce  qu'alors,  elles  sont  bien  moins 
agitées,  et  que,  par  conséquent,  elles  ont 
besoin  d'une  moindre  quantité  de  nour- 
riture. 

Q— Faut-il  aérer  plus  souvent  la  cave 


—  57  — 

à  rapproche  du  primenips  que   peni^^.nt 
l'hiver  ? 

K — Oui,  à  mesure  que  h\  chaleuv  de 
la  cave  auguiente,  et  que  Thimidité  de 
la  terre  y  devient  plu?*  grande,  il  f^.ut 
aérer  dnvanta2:e,  afin  d'y  renouieler 
l.^air  qui  se  vicie  phis  vite. 

Q — Qu'arriverait-il  8Î  Ton  fainait  du 
bruit  au-dessus  ou    autour    des    rucl.ei^  ? 

R—  Si  Ton  lait  du  bruit  au-dessiî^  ou 
autour  des  ruches,  les  abeilles  s'agite- 
raient, sortiraient  des  ruches,  et  se  per^ 
draient  dîijis  la  cave. 

Q — Y  a-t-il  quelque  danger  de  se  K^j-re 
piquer  par  les  abeilles,  lorsqu'on  le^ 
examine  pendant  l'hiver  ? 

R — Non,  il  n'y  a  aucun  danger  de  se 
faire  piquer  ;  on  peut  môme  travailler 
impunément  dans  les  ruches  pourvu 
qu'on  ait  la  précaution  de  ne  pas  soiitHer 
sur  les  abeilles,  ni  de  les  presser  i.vec 
les  doigts. 

Q — Combien  une  bonne  colonie  con- 
6omme-t-elle  de  miel  dans  un  hiver  ? 

R — Une  bonne  colonie  consoianie 
environ  vingt-cinq   livres  de    miel  feu- 


58 


daut  riiîvcr  ,  (le  sorte  que,  si  Ton  met- 
tiiit  eu  liiveruement  iiiie  rucliée  qui 
oontiendniit  une  nioiiidre  (|uantité  de 
miel,  il  laudrait  néecsHaireineiit  la  soi- 
gner dès  le  commencement  de  l'hiver. 

Q — Peut-on  aussi  soigner  les  abeilles 
en  leur  donnant  des  morceaux  de  rTiyons 
pleins  de  miel? 

R — Oui, on  peut  tvès-avautageusemenfc 
les  soigner  eu  mettant  auprès  des  abeilles 
dans  bi  ruche,  des  jnoreeaux  de  rayons 
pleins  de  miel. 

I>e  hi  sortie  de?^    abeilles      ' 

Q — A  quelle  cpo  |ue  doit-on  sortir  les 
abeilles  de  l'appartement  où  on  les  a 
bivernèes  ?     ^  ' 

R — (lu  doit  les  sortir  aussitôt  que  la 
neige  qui  res?ouvrait  l'emplacement  du 
nieller  est  disparue,  et  que  certains 
insectes  commencent  à  voltiger. 

Q — Ne  peut-on  pis  les  sortir  avant  q^ie 
toite  la  neige  soit  disparue  ? 

R — Si   la   température   de  la  cave  est 


—  50  — 

devenue  tellement  élevée  que  les  abeillêe^ 
îurJgré  la  glace  ou  la  neige  qu'on  y  a 
T/iisCy  eherehent  aKsoluinent  à  abandon- 
ner les  ruche}»,  on  peut,  si  la  neige  iorme 
une  croûte  dure,  les  sortir  sans  inconvé- 
nient.  Si  la  neige  n'étnit  pas  assez 
dnrcie  au-dev;nit  des  ruches,  il  faudrait 
y  répandre  un  peu  de  paille   ou  de  loin. 

Q — Doit-on  choisir  une  belle  journée 
pu  ir  opérer  la  sortie  ? 

R — Oui,  il  faut  que  le  tem])S  soit  bien 
beiiu,  sans  cependant  être  trop  chaurj. 

Q — Dites  counnenton  sort  les  ruches? 

îl — On  porte  d'aboi  d  les  petits  bancs 
diiiis  le  rucher,  puis  on  va  ensuite  à  ht 
cnve  chercher  les  ruches,  qu'on  trans- 
porte les  unes  après  les  autres,  l'ouver- 
ture en  haut,  à  l'endroit  où  l'on  veut 
qîi'elles  passent  l'été.  Alors,  on  les 
plpxe  sur  les  petits  bancs,  dans  leur  posi- 
tion naturelle. 

Q — Y  a-t-il  quelques  précautions  à 
prendre,  en  sortant  les  abeilles,  pour  ne 
pas  se  faire  piquer? 

R — Les  seules  précautions  à  prendre 
fiont   de    remuer   trop    violemment    les 


'I  • 


—  co  — 

rache^',  et  surtout,  de  ne  pas  souffler  sur 
les  abeilles. 

Q  —  Pourquoi  recoininaridez-vous  de 
ne  pas  soufUer  sur  les  abeilles  ?      ^ 

R — Parce  que  rien  ne  les  irrite  plus 
QUe  Todeur  de  notre  haleine  :  aussi,  dès 
qu'on  soufïle  sur  elle,  on  peut  s'attendre 
ù  de  nombreux  horions. 

Q — Doit-on  sortir  toutes  les  ruchées 
en  même  temps  ? 

R — Non  ;  il  vaut  mieux  n'en  sortir 
qu'une  dizaine  à  la  fois,  et,  au  bout  d'urie 
couple  d'heures,  en  sortir  encore  autant  ; 
puis'  continuer  ainsi  jusqu'à  ce  qu'elles 
soient  toutes  placées.  .  .       • 

Q — Pourquoi  recommandez- vous  de  ne 
sortir  qu'un  petit  nombre  de  ruchées  à  la 
ibis? 

R — Je  recommande  de  ne  sortir  qu'un 
petit  nombre  de  ruchées  à  la  fois,  alin 
que  les  abeilles  puissent  plus  facilemetit 
s'orienter  et  remarquer  la  place  où  se 
trouve  leurs  demeures  respectives. 

Q — Qu'arriverait-il  si  vous  sortiez  un 
grand  nombre  de  colonies  à  la  fois  ? 

R — Si  je  sortais  un  trop  grand  nombre 


—  61  — 


<  \ 


<]c  colonies  à  la  fois,  h*s  abeillca  auraient 
beaucoup  plus  de  difficultés  à  reconnaître 
leurs  ruclies,  et,  très-souvent,  elles  entre- 
raient dans  dos  demeures  étrangères,  d'où 
elles  ne  sortiraient  que  mortes  ;  ce  qui, 
quelquefois,  peut  occasionner  de  grandes 
])ortes.    -  •  ' 

Q  — Fst-il  important  lorsqu'on  sorties 
ruches,  de  les  mettre  à  Fendroit  même 
où  elles  étaient  Tannée  précédente  ? 

R — Oui,  il  est  très-important  de  mettre 
chaque  ruche  à  Tendroit  qu'elle  occupait 
Vannée  précédente,  afin  que  les  abeilles 
puissent  plus  facilement  s'orienter. 

Q — Comment  peut-on  reconnaître  l'en- 
droit oîi^était  chaque  ruche  l'année  nré- 
«cédente  ?        '  >  - 

R — On  peut  le  reconnaître  facilement, 
si  l'on  a  soin,  en  entrant  les  ruches, 
l'automne,  de  numéroter  chacune  d'elles. 

Q — Les  ruches  doivent-elles  être  tou- 
tes de  même  couleur  ? 

R — Il  serait  de  beaucoup  préférable 
qu'elles  fussent  de  couleurs  différentes, 
afin  de  faciliter  aux  abeilles  la  recon- 
naissance de  leurs  demeures  respectives  ; 


—  C2—        ■ 

mais  il  tant  éviter  les  couleurs  trop  l'cC- 

Q— Doit  on  mettre    touti's  les   ruciies 
de  mCuie  couleur  voisines  les    unes  iJe.^ 

autres  ? 

R__>;on,  il  viiut  mieux  que  les  rucLe.'^ 
de    mêuie    couleur  soierit    éloignées    les    ' 
unes  des  autres,  it  qu'il  y  en  ait   ent.t^ 
elles  de  difléreutes  couleurs. 
.  .  Q  — Y  aurait-il  (juelque    inconvénie'it 
à  chiinger    les  ruches    de  place    pendii^t; 

l'été  ?         ' 

K— Ou    ne    doit  j:iniais   changer    letf 

ruches  de  place  pendrjit  Tété,   à  moins  ^ 

qu'où   n'ait    de  bonnes    raisons  pour    le 

iaire,  ou   qu'on  ne  les  transporte  à    une 

distance  d'au  moins  une  couple  de  milles. 

Q__Qu'arriveraît-il  si  on  les  changeait 

ainsi  de  place  ? 

U— Si  on  changeait  les  rucUes  oe 
place,  les  abeilles,^  en  revenant  de» 
champs,  ne  reconnaîtrai  -it  plus  celles 
d'où  elles  sont  parties,  et  elles  entre-- 
raient  probabhment  dtms  d'autres  c.3- 
meures,  où  elles  seraient  impitoyable- 
ment  massacrées. 


^ 


—  63—       • 

-y 

Q — Les  abeilles  se  reœnnnisi>eiit-elleîr  ? 

R^ — Oui  ;  le  Crt^ati  ur  a  doué  ce  petit 
insecte  d'un  instinct  tel  que,  dès  qu'une- 
abeille  sMntroduit  dans  une  /nclie  qui 
ï\\^i  pas  la  sienne,  elle  est  immédiate- 
ment mise  à  mort.    '  ^^ 

Q — Dans  quel  cas  peiit-on  cliaiiizcr  de» 
niches  de  place  ? 

R — Lorsipron  s'aperroit  que  la  popu- 
lation d'une  iiiclie  est  très-turte,  et  q':e 
celle  d'une  autre  est  couiparativeuiei^t 
faible,  il  faut  alors  changer  ces  deux 
ruchees  de  place,  c'esj-à-dire  qu*on  doit 
mettre  la.  ruclice  forte  à  la  place  de  ia- 
laihle,  ^Xvice  vrr.sn^  alin  que  les  deux 
puissent  s'égaliser.  Ce  changement  r^e 
doit  se  taire  (|ue  si  les  deux  ruches  sont 
de  couleurs  dill'érintes  ;  car,  si  elle^ 
étaient  de  même  couleur,  la  ruchée  forte 
pourrait  devenir,  à  son  tour  trop   taible^ 

Q— Que  laudrait-il  si  l'on  s'apercevait 
qu'une  trop  grande  (juantité  des  aljeil!e.s^ 
de  la  forte  ruchée  se  soit  loirée»  dans  la 
faible  ? 

R — Si,  après  avoir  fait  ce  changements 
Ton  s'apercevait  que  la  population  de  la 


.1. 


—  64  —  •      . 

\ 

f«v~e  colonie  est  devenue  trop  faible,  il 
faudrait  remettre  ces  deux  ruches  à  la 
plaje  (j^u'elles  occupaient  auparavant. 

.       3:111  ^       •  . 

Des  pillardes.  . 

.;  Q — Qu'entendez-vous  par  pillardes  ? 

i? — On  appelle  pillardes  les  abeilles 
qui  partent  d'une  ruche,  pour  aller  dé- 
rober à  une  ruchéc  laible  le  miel  que 
celle-oi  contient 

Q — Dans  quelle  saison  le  pillage  a-t-il 
liea  ?  ;    .  , 

Jl — (Test  au  printemps  que  le  pillage 
a  rcnéralement  lieu  ;  mais  il  faut  y  faire 
attention,  même  pendant  les  chaleurs  de 
l'été,  lorsque  les  tieurs  produisant  le 
miel  tK)nt  rares.  - 

Q — Dans  quelles  luchées  les  pillardes 
s'introduisent-elles  généralement  ? 

R — Les  pillardes  s'introduisent  géné- 
ralement dans  Tes  ruchées  faibles,  parce 
qu'elles  y  trouvent  moins  de  résistance. 
11  n'y  a  pas  à  craindre  que  les  ruchées 
f tfries  «oîeait  pillées,  parce  qu'elles  sont 


—  65  — 


V 


toujours  capables  de  se  défendre  ;  mais 
il  faut  surveiller  attentivement  celles 
qui  sont  faibles. 

Q — Le  pillage  ne  cause-t-il  pas  une 
perte  considérable  à  certains  apiculteurs  ? 

R — Oui  ;  si  l'apiculteur  n'a  pas  soin 
de  veiller  à  ce  que  les  ruchées  fortes  ne 
])illent  pas  les  faibles,  il  subira  certaine- 
ment de  grandes  pertes,  parce  que  les 
pillardes,  ne  se  faisant  ancua  scrupule 
d'enlever  tout  le  miel  que  contiennent 
les  ruchées  qu'elles  pillent,  les  «.beilles 
de  ces  dernières  périront  indubitable- 
Hîent.  '^ 

Q — Les  abeilles  d'un  rucher  vont-elles 
quelquefois  piller  dans  un  rucher  voisin  ? 

R— Oui,  les  abeilles  d'un  rucher  quel- 
conque vont  quelquefois  piller  le  miel 
d'un  rucher  voisin  :  dans  ce  cas,  c'est  au 
propriétaire  du  rucher  voisin  à  prendre 
bes  précautions  et  à  tâcher  d'empêcher 
que  le  pillage  ait  lieu. 

Q — Les  fortes  colonies  sont-elles 
sujettes  à  être  pillées  ? 

R — Non  ;  sur  cent  fortes  colonies,  il 
j^  en  a  rarement  une  de  pillée. 

5 


:.  —  G6—     •   \ 

Q — Est-ce  qu'une  colonie  forte,  et  bieo 
approvisionnée  de  miel  se  livre  quelque 
fois  au  pillage  ?  ,      , 

R — Oui,  ce  sont  surtout  les  forteîf 
colonies  qui  se  livrent  les  premières  au 
pillage,  quoiqu'elles  aient  chez  elles 
abondance  de  miel. 

Q — Si  vous  n'avez  qu'une  rucliée  et 
que  votre  voisin  en  ait  plusieurs,  est-ce 
que  les  abeilles  de  votre  voisin  se  reu- 
niront pour  piller  votre  unique  rucliée  ? 

R — Si^nia  rucliée  est  forte,  quelque 
soit  le  nombre  des  colonies  de  mon  ver 
eirif  je  n'ai  pas  beaucoup  à  craindre  leur 
pillage,  parce  que  mes  abeilles  sauront 
bien  empêcher  les  é^trangères  (le  s'intro- 
duire chez  elles  ;  mais,  si  ma  ruchée  e.^t 
faible,  les  abeilles  d'une  ruchée  quelcon- 
que de  mon  voisin  commenceront  à  viî^i- 
ter  la  mienne,  et  celles  des  autres  sui- 
vront très-probablement  par  instinct  ; 
car  il  ne  peut  y  avoir  entente  entre  les 
abeilles  de  différentes  colonies  d'un 
rucher,  pour  piller  celles  d'un  autre  ru- 
cher. 


—  67  — 

Q — A.  quel  signe  reconnaît-on   qu'il  y 
a  pillage  dans  certaines  rnches  ? . 

R — On    reconnaît    qu'il    y  a    pillages-- 
dans  certaines  ruches,  lorsqu'on  voit   les  • 
abeilles  sortir  de  'ces  ruches    tranquille- 
ment, et  s'en   éloigner  de  quelques  pon- 
ces en  marchant  avant   de  s'envoler  :  si 
l'on  tue    quelques  unes   de  ces   abeilles, 
et  qu'on    découvre    du   miel    dans   leur 
estomac,  on  peut  être  certni]!  que  ce  sont 
des  pillardes  ;  alors  il  tant    faire    atten- 
tion. 

Q — Est-ce  aujïsi  un  signe  de  pillage,, 
lorsqu'on  voit  les  abeilles  se  battre  à- 
l'entrée  d'une  ruche  ? 

R — Non,  lorsqn'une  ruchxje  est  a^sez 
forte  pour  oppose^  de  la  résistance,  il 
n'y  a  pas  beaucoup  lieu  de  craindre  qu'il 
y  ait  pillage.  Ce  sont  surtout  les  ruchées: 
trop  faibles  pour  oflVir  de  la  résistance^ 
qui  sont  le  plus  exposées  à  être  pillées*. 

Q — Y  a-t-il  un  autre  snoven  de  s'assu- 
rer  qu'une  ruchée  faibie  est  piillée  ?; 

R — Oui  ;  jetez  un  pe»  tie  farine  sur 
les  abeilles  qui  sorteut  ^t'une  faible^ 
colonie,  et  voyez  si  ces^  m&aie«.  gibeille» 


—  68  — 

t 

entrent  dans  cVaiitres  ruches  :  si  elles  y 
entrent,  vous  pouvez  être  certains  que 
ce  sont  des  pillardes. 

Q— Que  faut-il  faire  lorsqu'on  s'aper- 
çoit qu'une  ruchée  est  livrée  au  pillage  ? 

R — Dès  qu'on  s  aperçoit  qu'une  faible 
ruchée  est  livrée  au  pillage,  il  faut  y 
fermer  l'entrée  de  telle  sorte  qu'une 
abeille  seule  puisse  y  entrer  ou  en  sortir 
à  lu  fois.  Cette  opération  i  pour  but  de 
retarder  la  ruine  de  la  colonie,  et  per- 
met aux  abeilles  qui  y  sont  logées,  de 
défendre  plus  aisément  leur  bien. 

Q — Y  a-t-il  quelqu'autre  manière 
«d'empêcher  le  pillage  J 

R — Oui  ;  aussitôt  qu'on  s'aperçoit 
qu'une  colonie  est  pillée,  il  faut  en  fer- 
mer toutes  les  ouvertures,  et  la  trans- 
porter dans  un  appartement  où  règne 
l'obscurité  la  plus  complète  ;  après  deux 
ou  trois  jours  de  temps  chaud,  on  peut 
la  reporter  à  sa  place,  car  le  danger  est 
alors  presque  complètement  dispara. 
Mais,  si  la  méthode  indiquée  dans  la  ré- 
ponse précédente  réussit  il  vaut  mieux 
«'en  tenir  là. 


-  69—      ' 

Q — Dans  quel  mois  I0  pillage  est-il 
plus  à  craindre? 

R — C'est  au  mois  d'avril  surtout, 
'immédiatement  après  la  sortie,  qu'il 
faut  le  plus  redouter  le  pillage,  et  y 
porter  remède. 

Q — Tontes  les  espèces  d'abeilles  sont- 
elles  également  pillardes  ? 

R— Non  ;  nos  abeilles  indigènes  sont 
beaucoup  moins  pillardes  que  les  abeilles 
italiennes  ;  mais,  en  revanche,  celles-ci 
sont  bien  plus  aptes  à  défendre  leur  pro-- 
priété  que  ne  le  sont  les  premières. 

Des  soins  à  donner  aux  abeilles 
après  qu'elles  sont  sorties 

Q — PJst-il  nécessaire  de  donner  de  la 
nourriture  aux  abeilles  le  printemps  ? 

R — Oui,  aussitôt  après  la  sortie,  oa 
doit  commencer  à  soigner  les  ruchées 
faibles  de  la  même  manière  qu'en  au- 
tomne, et  continuer  à  leur  donner  de  la 
nourriture  jusqu'à  ce  qu'elles  trouvent 
eur  les  tieurs  le  miel  dont  elles  ont  be- 
i&oin. 


—  70  —  • 

Q — Lorsque  les  abeilles  ne    trouvent 
pas   encore  de  pollen,  peut-on  leur  don-^ 
ner  quelque  chose  qui  le  remplace  ? 

R — Oui,  au  priuteuips,  lorsque  les 
abeilles  ne  trouvent  pas  encore  de  pollen, 
on  peut  avec  avantage  leur  donner  de 
la  farine  de  seigle,  dans  laquelle  on  doit 
mettre  du  son,  de  la  paille  coupée,  ou  de 
la  sciure  de  bois. 

Q — Le  pollen  est-il  bien  nécessaire 
aux  abeilles  ?  - 

R — Le  pollen  est  absolument  néces- 
saire aux  abeilles,  qui  s'en  servent  pour 
préparer  la  nourriture  du  coacaiu. 

Q — Pourquoi  recommandez  -  vous  de 
mettre  du  son,  de  la  paille  coupée  ou  de 
la  sciure  de  b  jis  dans  la  farine  de  seigle  ? 

R — Parce  que  les  abeilles  aiment 
Luieux  choisir  elles-mêmes  la  farine  au 
imilieu  d'autres  substances,  que  de  la 
prendre  lorsqu'elle  est  seule. 

%  —  Pendant  combien  de  temps  doit-on 
ainsi  leur  donner  de  cette  farine  ? 

R — On  doit  leur  en  donner  aussi  long- 
temps qu'elles  vont  en  chercher.  Aussi- 
tôt qu'elles  pourront  se  procurer  ailleurs 


—  71  —      .  ^ 

^le  pollen  dont  elles  ont  besoin,  elles  ces- 
seront de  s'occuper  de  la  farine. 

Q — Comment  leur  donnez-vous  cette 
farine  ?  * 

R — Je  la  leur  donne  dans  un  grand 
plat,  ou  dans  une  boîte  très-peu  profonde, 
<i  le  je  place  au-devant  du  rucher,  de  ma- 
nière à  ce  que  les  abeilles  de  chaque 
ruche    puissent  y  avoir  facilement  accès. 

Q — Doit-on  souvent  visiter  les  ruchées 
au  printemps  ?     , 

R — Oui,  il  faut  les  visiter  aussi  sou- 
vent que  possible,  afin  de  reconnaîtie 
l'état  de  chacune  d'elles.  On  profite  de 
0  3tte  visite,  qui  doit  être  faite  avant  le 
lever  du  soleil,  pour  épousseter  les  petita 
bancs  sur  lesquels  elles  sont. 

•Q — Est-il  quelquefois  avantageux  de 
soigner  de  fortes  colonies  au  printemps  ? 

R— Oui  ;  car  une  ruchée*  forte  qui  a 
é:é  soignée  essaimera  avant  une  autre 
également  forte,  mais  qui  n'a  pas  été 
soignée  ;  et  la  première  donnera  une 
plus  grande  quantité  de  miel  de  surplus 
que  la  dernière. 

Q— Y    a-t-il   quelques   précautions   à 


—  72  — 

prendre  en  soignant  ainsi  une  forte  co*- 
lonie  ? 

R — Oui,  il  faut  bien  prendre  garde  de 
ne  pas  lui  donner  une  trop  grande  quan- 
tité  de  miel,  parce  qu'alors,  les  abeille-^ 
empliraient  toutes  les  cellules  de  miel» 
et  ne  laisseraient  que  peu  ou  point  de 
place  pour  les  œufs. 


Des  diverses  espèces  de  rucheà 

Q — Nommez  les  meilleures  espèces  de 
ruches  ? 

R — 1 1  y  a  un  grand  nombre  d'espèces  de 
ruches,  mais  les  meilleures  et  les  moins 
dispendieuses  sont  :  la  ruche  à  cadrea 
mobiles,  la  ruche  ordinaire,  ou  boîte,  et 
la  ruche  en  paille,  appelée  •'  La  fermière^ 
vanadiemie  •'' 

^ — Décrivez  la  ruche  à  cadres  mobiles. 

R — La  ruche  à  cadres  mobiles  est  une- 
boîte    de    douze  pouces  et  demi  de  hau- 
teur, dont  rintérieur  doit  avoir  dix-neuf 
pouces  et  demi  de  longueur  sur  un  pied 
de  largeur,  et  dans  laquelle  on  met  huit 
cadres. 


»  ■ 


—  73  — 

Q — i?ourquoi  l'appelez- vous  ruche  b. 
cadres  mobiles  ?  .      .- 

R — Je  l'appelle  ainsi,  parce  que  les» 
cadres  qu'on  met  dedans,  peuvent  être 
enlevés  et  remplacés  par  d'autres  à  vc- 
lonte. 

Q — Comment  faites-vous  ces  cadres  ? 

R — Je  prends  d'abord  un  morceau  de 
bois  triangulaire  d'un  pouce  de  largeur 
sur  chaque  côté,  et  de  dix-huit  pouces  Oe 
longueur,  que  je  cloue  à  une  petite 
planche  d'un  pouce  de  largeur,  d'un 
quart  de  pouce  d'épaisseur,  et  de  vingt 
pouces  et  un  quart  de  longueur  ;  de  sort*d 
que  chacune  des  extrémités  de  cette  pe- 
tite planche  se  trouve  à  dépasser  le  mor- 
ceau triangulaire,  d'un  pouce  et  un  hui- 
tième. A  chacun  des  bouts  de  ce  dernier 
morceau  de  bois,  je  cloue  une  autre 
petite  planche  d'un  quart  de  pouce  d'é- 
paisseur, de  sept  huitième  de  pouce  de 
largeur,  et  de  onze  pouces  de  longueur, 
et  je  réunis  les  deux  extrémités  de  ces 
petites  planches,  au  moyen  d'une  autre 
de  même  épaisseur,  de  même  largeur,  et 
de  dix-huit  pouces  de  longueur. 


—  74  — 

•  #  * 

y*'  Q — Sur  quoi  appuyez-vous  ces  cadres? 

R — A  la  partie  supérieure  de  chacune 

des  extrémités  de  la  ruche,  je  pratique 

iî.ie  rainure  d'un  demi   pouce  de  profon- 

x3eur    sur  un    demi  pouce    de  largeur,  et 

j'y  appuie  les  cadres. 

Q — Laissez-vous  la  partie  inférieure 
dt?s  cadres  libres  dans  la  ruclie  ? 

R — Non  ;  il  faut  mettre  au  bas  de  la 
ruche,  un  petit  morceau  de  bois  d'un 
q^îart  de  pouce  d'épaisseur  sur  trois 
h.iitièmes  de  ponce  de  largreur,  qu'on 
partage  en  huit  parties  égales  au  moyen 
d'un  iil  de  fer,  afin  que  les  cadres  ne 
paissent  pas  se  déranger.     '   •        '  •      ' 

Q — Comment  placez-vous  ce  morceau 
de  bois  ?       ^  •  -  . 

R — Je  le  plac^^  au  bas  de  la  ruche,  à 
égale  distance  des  deux  extrémités,  et  à 
aiiigle  droit  avec  les  cadres  ;  puis  je 
l'arrête  au  moyen  de  petits  clous,  que 
j'enfonce  dans  les  côtés  de  la  ruche,  ou 
de  petites  mortoises  que  j'y  pratique. 

Q — Comment  couvrez-vous  la  ruche  ? 

R— Je  prends  une  planche  de  trois- 
qnarts  de  pouce  d'épaisseur,  que  je  par- 


—  7.")  — 

lage  en  six  parties,  duut  deux  de  vingt 
et  un  pouces  et  demi  de  longueur  cliacu- 
we  «ur  un  pouce  et  demi  de  largeur 
deux  de  onze  pouces  de  longueur  sur  six 
pouces  de  largeur,  et  deux  de  onze  pouces 
aussi  de  longueur  sur  quatre  pouces  cha- 
cune de  largeur  ;  les  deux  plus  longs 
morceaux  servent  de  montants  ;  qu*o)i 
cloue  aux  extrcinitcs  des  quatre  autres, 
de  manière  à  laisser  trois  ouvertures 
d*un  demi  pouce  de  largeur  chacune.  Je 
place  ce  couvercle  sur  la  ruche  sans  le 
clouer.  ^        *  T- 

Q — Ou  et  comment  pratiquez-vous  les 
ouvertures  servant  d'entrées  aux  a- 
beiUes  ? 

R — Je  prati^ine  à  Tune  d^s  extrémités 
de  la  ruche,  deux  ouvertures  dont  Tune 
à  la  partie  inférieure,  n'ayant  qu'ein 
tiers  de  pouce  de  hauteur  sur  trois  ou 
quatre  pouces  de  longueur,  et  l'autre, 
vers  le  milieu,  avec  une  tarière  d'un 
pouce. 

Q  —Ne  faut-il  pas  un  second  couvercle  ? 

R — Oui,  il  faut  un  second  ct?tivercle., 
lui  n'est  autre  chose   qu'une   boite  de 


ftL* 


—  ib  — 

même  longueur  et  de  même  largeur  que 
la  ruche,  et  d'uue  profondeur  de  sept  ùu 
huit  pouces.  On  met  ce  second  couvercK^ 
sur  les  petites  boîtes  en  verre,  afin  de 
les  tenir  dans  l'obscurité. 

Q — Est-il    important   que    toutes  woé^ 
ruches  soient  de  môme  dimension  ? 

R — Oui,    il    est    très-important    que^ 
toutes  mes  ruches  soient  de   mêmes  di-- 
raensions,  afin  que  je   puisse,  si  la  chose 
devient  nécessaire,  introduire  facilement 
dans   une   ruche   quelconque,  un  cadre^ 
que  j'aurai  pris  dans  une  autre. 

Q— ^Doit-on  quelquefois  clianger  ainsi 
des  cadres  de  place  ? 

R — Oui  ;  lorsqu'une  ruehée  n'est  pas 
bien  pourvue  de  miel,  et  qu'une  autre 
en  a  plus  qu'il  ne  lui  en  faut  pour  sa 
propre  consommation,  on  doit  changée 
quelques  cadres. 

Q — Les  abeilles  construisent-elles^ 
leurs  rayons  toujours  dans  ces  cadres  ? 

R — Oui,  pourvu  qu'on  ait  la  précau- 
tion d'élever  un  peu  Tune  des  extrémi- 
tés  de  la  ruche,  comme  il  a  été  dit  a'.L 
titre  IV''(Du  logement  des  abeilles)* 


-77  — 

Q — Comment  construit-on  les  ruches 
ordinaires  ?  .      , 

R — Pour  faire  une  ruche  ordinaire, 
-on  prend  une  planehe  d'un  pouce  d'é- 
paisseur, et  d'une  hirgeur  suffisante  pour 
•que  la  ruche  ait,  à  l'intérieur,  un  pied 
de  largeur  s  :r  chaque  côte  ;  on  scie  cette 
planche  en  quatre  bouts  de  quinze  pou- 
A^os  de  longueur  chacun,  qu'on  cloue 
ensemble,  et  sur  lesquels  on  fixe  sah'de- 
ment  un  couvercle  un  peu  plus  grand 
que  la  ruche.  Dans  ce  couvercle,  on 
perce,  à  six  pouces  do  distance  Tune  de 
l'autre,  deux  rangées  de  trous  de  tarière 
puis  on  pratique  dans  le  devant  de  la 
ruche,  deux  ouvertures  semblables  à 
'Celles  de  la  ruche  à  cadres  mobiles. 

Q — Met-on  quelque  chose  dans  la 
ruche,  pour  soutenir  les  rayons  ? 

R — Oui,  il  est  absolument  nécessaire 
de  fixer  à  l'intérieur,  et  vers  le  milieu 
de  la  ruche,  deux  petits  morceaux  de 
b3is  en  croix,  afin  de  supporter  les  rayons 
de  miel.  '*  '   '''     ' 

Q— L'intérieur  des  ruches  doit-il  être 
raboté  ? 


—  78  — 

R — L'intérieur   des   ruches  ù   oiidref^ 
mobiles   doit-ctre   raboté,    main  il    vaut 
mieux    ne  pos   rnboter  celui  des    rucheja, 
ordinaires,     parce    que    les   abeilles    ne 
pourraient    alors   que   difTicilemeut    s'y 
maintenir. 

Q — F>t-ce  que  les  abeilles  n'ont  pas^ 
la  même  clifliculté  à  se  niaintenir  dans* 
lt:;s  ruches  ù  cadres  mobiles  ? 

R — Non,  parce  que  les  cadres,  qui  ne 
doivent  jamais  être  rabotés,  leur  otfrent- 
un  appui  commode.       .  *  •.• 

Q — Décrivez  les  ruches  en  pailles,  ou. 
fe  fini  ères  c(ina(lie)nies, 

R — Les  ruches  en  pailles,  qu'on  appel- 
le fennitires  (amvUennes  ne  diffèrent  de 
nos  anciennes  ruches  en  paille,  qu'en  ce- 
que  le  sommet  rond  de  ces  dernières  est. 
remplacé  par  une  planche  percée  de  deux 
rangées  de  trous  comme  celle  qui  sert 
de  sommet  aux  ruches  ordinaires. 

Q — Faut-il  aussi  mettre  un  couvercle 
sur  les  petites  lx)îtes  qu'on  met  sur  les 
sommets  de  ces  ruches  ? 

R—  Oui  ;  partout  où  l'on  met  des  pe- 
tites boîtes  en  verre,  il  faut  les  recou- 
vrir d'un  couvercle. 


—  70  — 

Q — Ces  ruches  ne  aoiit-elles  pas  prcfo-- 
râbles    aux    autres    pour    hiveruer   le^ 
abeilles  deliors  ? 

R — Oui  ;  leur  forme  circulaire,  et  la 
substance  dont  elles  sont  faites,  contri- 
buent beaucoup  à  les  faire  adopter  par 
les  personnes  qui  hivernent  leurs  abeil- 
les dehors.  ^      :       .  : 

Q — Les  souris  et  les  rats  ne  s'intic- 
duisent-ils  pas  plus  facilement  dans  ce»s 
ruches  que  dans  les  autres  ? 

R — Les  souris  et  les  rats  peuvent  sar.s 
doute  percer  plus  facilement  une  ruche 
en  'paille  qu*une  ruche  faite  en  boi^  ; 
mais  avec  une  surveillance  un  peu  acti- 
ve, on  évite  généralement  les  dépréd.i- 
tions  de  ces  maraudeurs  ;  de  sorte  qu'en 
peut  dire  que  la  feunlère  canadienne  e>»t 
une  très  bonne  ruche.  ,  ^ 

Q — Où  pratique-t-on  les  ouvertures 
dans  cette  espèce  de  ruches  ?  - 

R — On  ne  pratique  qu'une  seule  (kh- 
vertu re  à  la  fermière  (xinadienne,  et  il 
faut  la  placer  à  la  partie  inférieure  de 
la  ruche.  Cette  ouverture  doit  être  de 
mêmes  dimensions  que  celle  qu'on  prati- 
que au  bas  des  ruches  ordinaires. 


'        -  —  80  —  " 

'■■■  Q — Faut-il  que  le  banc  sur  lequel  on 
xnot  une  ruche  en  paille,  soit  plus  élevé 
que  celui  des  autres  ruches? 

R — Non  ;  il  faut  les  placer  snr  des 
bancs  de  même  hauteur  que  ceux  sur 
le!«ciuels  on  met  les  autres  espèces  de 
ruches,  • 

Q — Y  a-t-il  des  cadres  dans  la  fermière 
canadienne  ? 

R— Il  n'y  a  pas  de  cadres  danS' les 
ruches  en  paille  qu'on  appelle  fermière 
jwnaditnne,  parce  que  leur  forme  circu- 
laire ne  permet  pas  d'en  mettre  ;  mais  il 
y  a  des  ruches  à  cudres  mobiles  qui  sont 
en  pailles.  '     ' 

Q — Comment  sont  faites  ces  ruches  à 
cadres  mobiles  qui  sont  en  paille  ? 

S — Elles  sont  de  mêmes  dimensions 
que  les  ruches  à  cadres  mobiles  faites. 
en  bois.  La  seule  différence  consiste  en 
ce  que,  ces  dernières,  au  lieu  d'avoir  les 
côtés  et  les  extrémités  en  planche,  les 
ont  en  pallie  longue  allant  de  bas  en 
haut.  Cette  paille  est  maintenue  au 
moyen  de  montants  solidement  fixés 
-ensembles. 


—  SI- 

Q — Pourrait-on,    sans     inconvénient, 
changer  les   dimensions  des  ruches  ordi-  ' 
noires  et  de  celles  à  cadres  mobiles  ? 

R — Il  n'y  aurait  pas  d'inconvénient  à 
construire  les  ruches  à  cadres  mobiles, 
ou  les  ruches  ordinaires,  un  peu  plus 
grandes  que  celles  qui  viennent  d'être 
décrites  ;  mais  il  faudrait  nécessaire- 
ment que  toutes  les  ruches  à  cadres  mo- 
biles fussent  exactement  de  mêmes 
dimensions,  afin  qu'on  puisse,  sans  diffi- 
culté, iiitroduire  un  cadre  d'une  ruche 
dans  une  ruche,  chique  fois  qu'il  devient 
nécessaire  de  le  faire.  Quant  aux  ruches 
ordinaires,  comme  elles  ne  contiennent 
pas  de  cadres,  rien  n'empecho  qu'elles 
Koient  de  différentes  grandeurs. 

Q — Laquelle  de  ces  trois  espèces  de 
ruches  préférez- vous  ?    .  «^ 

R — Je  préfère  de  beaucoup  la  ruche  à 
cadres  mobiles,  qu'elle  soit  en  paille  ou 
en  bois,  parce  que.  tout  en  réunissant 
un  plus  grand  nombre  de  qualités  que  ' 
les  autres,  elle  ne  coûte  pas  beaucoup 
plus  cher. 

.    Q — Pourquoi     ne    recommandez-vous 
6     .  -     •       ..^     ■-:    •   >' 


^•- 


—  82 


pas  quelques  autres  espères  de  ruches  t' 

R — Parce  que,  généralement,  elles 
coûtent  trop  clier,  et  qu'elles  ne  réu- 
nissent pas  les  qualités  de  celles  qui 
viennent  d'être  décrites. 

Q — Doit-on  aus?i  mettre  des  boij?  en 
croix  à  l'intérieur  des  ruches  dites  l'-re- 
rai  ères  (  avatltcuïus  ? 

E— Oui  ;  on    doit    mettre   ces    petits 
morceaux   de  bois  de  la  même  manière- 
que  dans  les  ruches  ordinaires. 

Q — Pourquoi  n'en  met-on  pas  dans  les 
ruches  à  cadres  mobiles  ? 

R — On  n'en  met  pas  dans  les  ruches  à 
cadres  mobiles,  pai'ce  que  les  cadres 
mêmes  supportent  les  rayons. 

Q — Peut-on  lacilement^enlever  d'une 
l'uche  les  cadres  qu'elle  contient  ? 

R — Oui  ;  on  peut  facilement  les  enle-- 
ver.  en  décollant,   avec   un    couteau,  ie« 
bouts  des  cadres  qui   sont    appuyés  dans 
le  rainures  des    extrémités  de    la  ruclie., 

r 

Q — Dans  quel  cas  est-il  nécessaire 
d'enlever  ain«i  les  cadres? 

R — Il  est  nécessaire  d'enlever  les 
cadres  lo.  lorsqu'on  veut  s'assurer  de  la 


0«J 


quantité  de  miel  contenue  dans  les  ravons- 
2o.  quand  on    veut    voir    s'il    y   a   des 
rayons  attaqués   par  la   moisissure  ;  3o. 
pour  enlever  le  couvain  en    putréfaction 
qui  pourrait  î^\  trouver  ;    4o,  pour  ane--  ' 
ter    les   ravages    de    la   iausse    teigr.e  ': 
5o.    pour    soigner    les    abeilles  ;  et    Go. 
lorsqu'on  veut    enlever  les  cellules  d?*- 
jeunes  reines. 

Q — Lorsqu'on  enlève  îilnsi  les  cadres^, 
est-ce  que  les  abeilles  ne  cli^u'cheut  pas 
à  piquer  ? 

K — Oi»i,  mai^  on  prévient^  leur  irrita- 
tion en  souillant  sur  elle;*  un  })eu  de  iiu 
mée  de  bois  pourri  ou  de  tabac.- 

Q --Qu'est-ce  i[ue  la  Fumée  fait  aux 
abeilles  ?  • 

"  R — La  fumée  étoutxltt  telîenocnt  le^. 
abeilles  que,  quand  on  leur  en  envoie  uu 
peu  abondamment,  elles  t(nni)ent  au. 
fond  de  la  ruche,  et  ne  pensent  plus  iV 
piquer. 

Q — Ne  peut-on  pas^^  aoiàssi,  en  enle- 
vant les  cadres,  s'assnreî?  »r  les  abeilles 
jsont  à  la  veille  d'essiviEReif  T 

R — Oui;  en  examiftas>i^^iaô.i)ayo:isque* 


—  84  — 

c?;upporieiit  les  cadres,  si  on  y  découvre 
une  ou  plusieurs  cellules  contenant  de 
jeunes  reines  ù  la  veille  d'éclore,  on  peut 
s'attendre   qu  elles  essaimeront  bientôt. 

Des  ennemis  des  abeilles. 

Q  — Quels  sont  les  principaux  enne- 
mis des  abeilles  ? 

R  —  Les  principaux  ennemis  des 
-nbeilies  sont  certain  ^  inseotes,  les  rats, 
les  souris,  les  oiseaux,  les  crapauds,  et 
quelquefois  les  abeilles  mêmes. 

Q — Quels  sont  les  insectes  les  plus 
dangereux  ? 

R — Les  plus  dangereux  insectes  sont 
les  fausses-teignes,  les  araignées  et  les 
fourmis.     .<    ...  •       4 .  .    . 

Q — Qu'appclle-t-on  fausses-teignes? 

R — On  appelle  fausses-teignes  certains 
petits  papillons  bruns  qui,  par  eux- 
mêmes,  ne  causent  aucun  mal,  mais  dont 
les  œufs  se  changent  bientôt  en  petits 
vers,  qui  causent  d'aftreux  dégâts  au 
centre  mêm^  des  rajons. 


—  85  — 

Q— ^Ces  papillons  entr<Mit-ils  dans  les 
ruches  pour  y  dépo.^er  leurs  oeufs  ? 

R — Ils  n'y  entrent  jK-^iS  pendant  le 
jour,  parce  que  les  abeilles  les  en  em- 
pèchent  ;  mais,  dès  que  les  ténèbi'es  sont 
assez  épaisses  pour  len.r  permettre  de* 
rôder  sans  que  leur  présence  soit  trop 
remarquée,  ils  s'introduisent  à  l'entrée 
de  la  ruche,  et  y  déposent  leurs  œufs, 
ils  ne  pénètrent  jamais  dans  une  forte- 
colonie. 

Q — Déposent-ils  leurs  œufs  sur  les 
rayons  mêmes  des  ruches  ? 

R — Dans  les  ruchées  très-faibles,  ilt- 
les  déposent  très  souvent  ^ur  les  rayons  ; 
mais  dans  les  colonies  un  peu  fortes,  ils 
se  contentent  de  les  déposer  à  l'entrée 
de  la  ruche. 

Q — Les  œufs  qui  sont  ainsi  déposés  à 
Tentrée  des  ruches  sont  ils  rejetés  en 
dehors  par  les  abeilles  ? 

R — Nonp  car  ils  se  collent  générale- 
ment aux  pattes  des  abeilles  qui  ehtrent 
dans  la  ruche,  et  sont  ainsi  transpi  rtés, 
sans  que  leurs  victimes  le  sachent,  au 
milieu  des  rayons,  où   ils  ne  tardent  pa& 


—  8G  — 

i 

à  se  transformer  en  ver«  très   nuisibles. 

Q — Les    iiHeilles    ne    détruisent-elles 
-  pas  ces  vers  ?    , 

R — Non,  car  leur  aiguillon,  paraît-il, 
*ost  impuissant  à  pénétrer  dans  la  peau 
^e  ces  intViuies  déprédateurs. 

Q — Y  a-t-il  quelques  moyens  de  pré- 
venir les  ravaii:es  des  tausses-teio-nes  ? 

Il —On  peut  lacilenient  prévenir  les 
rivages  des  tausses-teigncs.  si  l'on  a  soin 
d'épou8seter,  tous  les  matins,  les  bancs 
^ur  lesquels  soiit  les  ruches,  et  de  détrui- 
re les  vers  qui  sont  dans  les  rayons,  à 
îUisure  qu'on  les  découvre. 

Q — Connnent  j^eut-on  aller  cliercher 
les  vers  dans  les  rayons  sans  se  faire 
pi  juer  ])ar  les  ahcilU's  ? 

K — Oi  souille  d'abord  un  peu  du 
^"uuiée  sur  les  abeilles,  a(in  de  les  étour- 
dir ;  ensuite  on  fait  tomber,  avec  un 
«euiiteau  ou  un  petit  bâton,  tous  les  vers 
'^u'on  aperçoit,  puis  en  les  tue. 

Q — Ne  doit-on  pas    aussi,  autant   que    -. 
possible,  détruire  les  papillons  ?        . 

R — Oui,  on  doit    les  détruire    chaque 
fois   qu'on  peut  les   atteindre  5    mais   il 


87 


I 


^laut  le  faire  vivement  et  sans  bruit 
attendu  qu'ils  sont  très-vilk.  Si  l'oi; 
pouvait  ainsi  détruire  tous  ces  papillons' 
avant  qu'ils  aient  déposé  leurs  œufs 
dans  les  ruches,  on  éviterait  de  grandes 
pertes,  et  l'on  s'épargnerait  beaucoup  de 
desagréments;  mais  la  chose  n'est  pas 
laoïle  a  faire. 

Q— Où  les  trouve-t-^n  ordinairement  ? 

R— On  les  trouve  ordinairement  sur 
le  ^ommU  et  aux  oins  des  ruches  ;  mais 
leur  couleur  ressemble  tellement  à  celle 
du  vieux  bois,  qu'il  est  souvent,  difficile 
de  les  découvrir. 

Q — Décrivez  ces  papillons.  .  ' 

R— Les  mâles   ressemblent  à  tous   les 

-au:res  petits  papillons  ;   mais  la  femelle 

en    diffère,     en    ce    qu'elle    a    les   ailes 

•collées  près  du  corps,  lorsqu'elle  ne  vole 

pas  ;  de  sorte    qu'elle  ressemble,  par   la 

'  ^'  forme,  à  une  faîne. 

Q— Dans  quel    temps  voit-on    arriver 
les  fausses^eiojnes  ?         .    . 

it— Un  n  en  voit  pas   beaucoup  avant 

la  !iu   de  mai,  et   elles  sont  assez   raréii 

•    ju^-r^u'à  la   mi-juin;    mais  ensuite    elles 


—  88  — 

deviennent  très-nombreuses  r>i  on  ne  le» 
détruit  pas  à   mesure  qu'on  les  aperçoit). 

Q — Y  a-t-il  d'autres  moyens  que  cei.x 
que  vous  venez  d'indiquer,  pour  détrui- 
re les  fausses-teignes  ? 

R — Oui  ;  faites  un  mélange  d'un  peu 
de  vinaigre  et  d'eau  sucrée  avec  de  la 
mélasse,  puis  mettez  le  vase  qui  contient 
ce  mélange  auprès  de  vos  ruches  :  les 
fausses-teignes  iront  bien  vite  goûter  ce 
breuvage,  et,  après  s'être  enivrées,  el!e^i 
se  noieront  certainement. 
"  Q — Quels  dommages  causent  les  arai- 
gnées ? 

R — Les  araignées  construisent,  dîu.s 
les  ruches,  des  toiles  d^ms  lesquelle-j 
beaucoup  d'abeilles  périssent. 

Q — N'y  a-t-il  pas  des  apiculteurs  qui 
prétendent  que  les  araignées  détruisent 
les  fausses-teignes  ?  ^^-  •   -^ 

R — Oui,  et  ils  ont  raison  ;  car  les  arai- 
gnées détruisent  en  effet  les  fausses-tei- 
gnes qu'elles  peuvent  atteindre  ;  mais  f*!^ 
pour  la  destruction-  d'un  seul  papillon, 
cinquante  abeilles  périssent  enlacées 
dans    leurs   filets,    il    vaut    infiniment 


—  89  — 

mieux  ne  pas   implorer  leur    a.swîstancey., 
et  les  détruire  sans  merci.  ».  .  .  - .^ 

Q — Où  les  araignées  construisent-elle» 
leurs  toiles  ?  

R — Elles  les  criustruisent  générale- 
ment dans  les  coins  des  ruches,  et  c'est 
là  aussi  qu'elles  déposent  leurs  œufs. 

Q — Comment  s'en  débarras«e-t-on  ? 

R — On  s'en  débarrasse    en  détruisant 
leurs  toiles  et  leurs  oeuls,  aussitôt  qu'on 
s'aperçoit  qu'il  y  en  a  dans  les  ruches. 
^        Q — Les  fourmis  causent-elles  beaucoup- 
dé  dommage  ? 

R — Non  ;  ce  n'est  que  dans  les  ruchées 
très-faibles  qu'elles  s'introduisent  quel- 
quefois pour  y    prendre  un  peu  de  miel. 

Q — Quelles  déprédations  les  rats  et 
les  souris  commettent-ils  ? 

R — Les  rats    et  les  souris  sont   trè.i- 
friands  de  miel,  et  il«  en  mangeîit   beau- 
coup en  très-]  eu  de  temps.     On  prétend 
,  même  qu'ils    mangent    les   abeilles.     Il 
;..  est  donc  très-important  de  les  surveiller 
de  près,  et  de  leur  faire    la  chasse  avant 
«     qu'ils  aient  leurs  déprédations. 

Q- -Quand    les    abeilles  sont-elles   le 


—  90  —  . 

jpl-iîÇ    expo?^6e8   à    tomber    victimes   des 
xals  et  (les  souris  ? 

R — C'est  pendant   rhiverncment  que 
■     les  rsits  et  les  souris   sont    le    plus  à  re- 
douter :  il  n'y  ti  pas  lieu  de  les  craindre 
beaucoup  pendant  Tété. 

Q — Les  ruchées  qui  hivernent  deliorsi 
ïie  sont-ell«s  pas  plus  expo-^ées  que  les 
autres  à  être  mvagées  par  ces  animaux  ? 

R — Les  ruchées  qui  hivernent  dehors 
sont  plus  exposées  que  les  autres  h  être 
vi^ité'^s  par  l<^s  souris  ;  mais,  comme  les 
ouvertures  eu  sont  généralement  étroi- 
.  tes,  les  rats  ne  peuvent  pas  s'y  in^ro- 
d JÎre  fcwilement, 

Q — Quel  mal  commettent  les  oiseaux  W 
ex  les  crapauds  ? 

R — Ce  n'est  pas    le  miel    que   recher- 

•  cbeut  les  oiseaux    et  les   crapauds,  ils  se 

contenteut   de    qu  dques  abeilles,  qu'ils 

nQ;ins:ent  avec3  satisfaction.       --  ,     ^ 

Q — Eu  mangent-ils  beaucoup  ? 

R — Non  ;    et    leur   utilité,  en  détrui- 
groit  d'énormes  quantités   d'insectes  nui- 
sibles, feit  plus  que  compenser    la  perte   »    .^ 
qu'ils  foiit  f^ubir    à  l'apiculteur   en  man- 


—  91  — 

40 

•:jerait   quel(iiie.s-uneH   de    ses    abeilles  ;-. 
anssi  dolt-oa  éviter     avec  soiu  de  les  dé- 
tr  are. 

Q — Q  «els  sont  les  oiseaux  qui  aiment 
'divantage  à  se  nourrir  d'abeilles  ? 

R — Ce    sont    surtout    les    ro'^H,   et  ces" 
oisoaux  d'un  gris  foncé    que  \{d\\  appelle 
corauiunéni 'lits  fliats.  ^  'i.- -.  .  ^     i» 

(i — Quelle  espèce  d'ab^ûlles  ces  oiseaux 
^  în.>:igent-ils  ?  . 

R — Les /-o/'-s' et  les  chxts  se  contentent, 
pour  leurs  reg  iN,  de  quelques  laux- 
boirdons,  et  d'un  certain  nombre  de  - 
jeunes  abeille >  mortes  dans  les  cellules 
et  rejeté  'S  en  dehors  dt'S  ruches  p^ir  les 
ouvrières.  Ils  n'ont  aucune  objection, 
no-i  plus,  à  absorber  autant  de  tausï^es- 
teignes  et  de  vers  qu'ils  en  peuvent  dé- 
couvrir. 

Q — Ne  mangent-ils  pus  aussi,  queLjue- 
foi*-',  des  ouvrières  ?  '  -■    ■ 

R  —  Il  est  probable   qu'ils    n*en   man- 

ge.ît  que  très-rarement  ;  mais,  dans  tous.. 

les  eas,  la  quantité  absorbée  par  eux,  en 

est  si  minime,  qu'il      .dit  inutile  de  s'en 

occuper.  .  .      ^\  i^M-^^ 


&- 


—  92  — 

Des    abeilles    italiennes- 

Q — Qu'appelle-t-on  abeilles  italienne.^  T 

R — On  ap})elle  abeilles  italiennes,  des- 
abeilles  plus  jaunes  que  les  indigènes,  et 
qui  sont  originaires  d'Italie. 

Q — Ces  abeilles  sont-elles    pn^féralle 
aux  indigènes  ? 

R — Oui,  parce  qu'elles  font  plus-  de 
miel,  essaiment  plus  tôt,  et  vivent  plus- 
longtemps. 

Q — Les  abeilles  italiennes  sont-ellei?- 
plus  mauvaises  que  les  autres  ? 

E — Les  abeilles  italiennes  sont  telle- 
ment mauvaises,  qu'il  serait  imprudeut,. 
même  lorsqu'elles  essaiment,  d'en  appro- 
cher sans  se  protéger  la  figure  et  les 
mains. 

Q — Comment  se  procure-t-on  des 
abeilles  italiennes  ? 

R — Le  moyen  le  moins  dispendieux 
de  ne  procurer  ces  '^'  eilles,  est  d'aclieter 
des  reines  itaîienx.As,  qu'on  introduit 
dans  les  ruches  après  en  avoir  ôté  les 
reines    indigènes.     Le    premier  cssai!n 


93 


qui  sortira  de  chaque  ruche,  se  compo- 
sera de  la  reine  italienne,  des  ouvrières 
métisses,  et  de  faux-bourdons  itfjiens. 
Ces  bourdons  avec  les  reines  qui  sor- 
tiront ensuite,  produiront  des  ouvrières 
presque  complètement  italiennes,  et  des 
reines  de  même  espèce.  Avec  une  autre 
génération,  vous  aurez  de  pures  ita- 
liennes. 

Q — Ces  reines  italiennes  qu'on  intro- 
duit ainsi  au  milieu  de  nos  abeilles  indi- 
gènes, y  sont-elles  toujours  bien  reçues  ? 

R — Si  on  les  introduisait  dans  la  ru- 
che, sans  avoir  pris  auparavant  les  pré- 
vcautions  requises,  elles  seraient  certainc- 
rme.it  très-mal  reçues  ;  mais  si  Ton  a 
:S3in,  avant  de  les  y  introduire,  de  les 
tremper  un  peu  de  mie),  les  abeilles  s' oc- 
^cupent  immédiatement  à  lécher  le  miel 
qui  recouvre  leur  corps,  et  oublient 
qu'elles  ?ont  étrangères. 

Q — Les  abeilles  italiennes  vont-elles 
chercher  le   miel  sur  les  fleurs  du  trèfle 

R — Oui,  elles  y  vont  beaucoup  plus 
que  nos  abeilles  indigènes  ;  et  c'est  là 


rouge 


—  94  — 

r 

un  bien  gr«'\n(l  avantage  pour  ragricid- 
leur  qui  délire  garder  un  grand  nomLre- 
de  ruchées  dans  un  seul  et  même  endroit^ 
attendu  que  le  trèfle  rouge  est  générale- 
ment plus  abondant  que  le  blanc,  ou  r^ue 
toute  autre  espèce  de  Heups,  et  qu'il  peiit, 
conséquemuient,  subvenir  aux  besoin» 
d'un  plus  grand  nombre  de  ruchées. 

Q — Est-ce  que  nos  abeilles  indigènes 
ne  vont  pas  butiner  sur  le  trèlle  rouge  ? 

R — Les  pétales  du  trèlle  rouge  étuat 
très-longues,  nos  abeilles  indigènes  sent 
rarement  capables  d'y  puiser  le  jjs 
qu'elles,  contiennent 

Q — Les  abeilles  italiennes  e^aimeiit- 
elles  plus  que  les  autres  ? 

R — Oui, les  abeilles  italiennes  commen- 
cent pli  s  tôt  que  les  autres  à  essaimer,  et 
finissent  plus  tard. 

Q — Peut-on  garder  les  seconds  essai:iÀ^ 
des  abeilles  italiennes  ? 

K — Oui,  on  peut  les  garder  sa:iij 
crainte,  parce  que  ces  abeilles,  faisa:àt 
beaucoup  plus  de  miel,  dans  un  tenipa 
donné,  que  nos  indigènes,  peuvent  pres- 
que toujours  emmagasiner  assez  de  pro- 
visions pour  s'hiverner  convenablement. 


—  95  — 

x:"V"iii 

Ou  transpoi't  des  Abeilles 

Q — Peut-on  transporter  les  abeilîea 
à  une  grande  distance  ? 

R — Oui,  on  peut  les  transporter  trèi^- 
loin  sans  inconvénient,  pourvu  qu'on 
prenne  les  précautions  nécessaires. 

Q— Quel  temps  doit-on  choisir  pour 
faire  le  transport  ? 

R — On  doit  choisir  un  temps  ni  trop 
chaud  ni  trop  froid  :  s'il  faisait  bien 
chaud,  les  rayons  deviendraient  telle- 
ment mous,  (ju'ils  ne  pourraient  (|ue  dît- 
Hcilement  supix)rter  le  poids  du  miel 
qu'ils  contiennent  ;  et  le  moindre  chcc 
pourrait  les  briser.  Si,  au  contraire,  le 
froid  était  trop  intense,  les  rayons  de- 
viendraient  très- friables,  et  ils  se  roui* 
praient  certainement  au  moindre  mcu.* 
vement  de  la  ruche.  ^ 

Q — Quelle  précaution  y  a-t-il  à  prendre- 
lorsqu'on  est  obligé  de  transporter  le^ 
abeilles  en  hiver  ? 

R — Quand  on  est  obligé  de  transporter 
le»  abeille»  en  hiver,  il  faut  avoir  t^jis. 


—  96  - 

d'arran|,er  les  ruches  qu'on  doit  faire 
voyager,  au  moins  une  ou  deux  heures 
avant  le  départ,  afin  de  donner  aux 
ab^nlles  le  temps  de  redevenir  calmes,  et 
aux  rayons  de  devenir  moins  friables. 

Q — Comment  arrangez-vous  les  ruches 
qui  doivent  être  transportées  ? 

R— Si  le  voyage  ne  doit  pas  être  long, 
le  cloue  un  morceau  de  mousseline  sur 
chacune  des  ouvertures  de  la  ruche  ;  mais 
<;ette  mousseline  doit  être  assez  claire, 
pour  permettre  à  Thumidité  causée  par 
ragitation  des  abeilles,  de  sortir  facile- 
anent.  Si  le  voyage  doit  être  long,  je 
remplace  la  mousseline  par  de  la  toile 
à  sac. 

Q — Dans  quelle  espèce  de  voiture 
doit-on  les  transporter  en  été  ? 

R — En  été,  on  doit  les  transporter 
dans  une  voiture  ayant  des  ressorts  d'a- 
43ier  :  on  met  dans  cette  voiture  une 
bonne  couche  de  paille  ou  de  foin,  afin 
que  les  ruches  soient  protégées  contre 
les  secousses  de  la  voiture. 

Q — Doit-on  choisir  les  beaux  chemins 
si  le  transport  doit  avoir  lieu  en  hiver  î 


<z 


—  97  — 

H — Oui,   on  doit    choisir    les   beaux 
heoiins,  et  faire  le   trajet  assez   tran- 
quillement. 

Q — Suffit-il  de  mettre  de  la  paille  ou 
dj  foin  sous  les  ruches  seuleuient  ? 

R — Non,  il  faut  encore  en  mettre 
entre  chacune  d'elles,  pour  empêcher 
qu'elles  ne  se  heurtent  les  unes  contre 
les  autres. 

Q — Comment  mettez-vous  les  ruches 
dans  la  voiture  ? 

R — Je  les  y  place  l'ouverture  en  haut, 
si  ce  sont  des  ruches  ordinaires,  afin  que 
^  îes  rayons  soient  appuyés  sur  le  sommet 
de  la  ruche,  ce  qui  contribue  beaucoup  à 
les  empêcher  de  se  briser.  Mais,  si  ce 
sont  des  ruches  à  cadres  mobiles,  je  les 
place  dans  leur  position  naturelle,  atten- 
du que  les  cadres  supportent  très-bien 
les  rayons.  En  général,  on  ne  doit  ja- 
mais placer  une  ruche  à  cadres  mobiles, 
Touverture  en  haut. 

Q — Que  doit-on  faire  lorsqu'on  estren- 
;da  au  terme  du  voyage,  si  pendant  le 
trajet,  il  s'est  brisé  des  rayons  ? 

R — Si,  pendant  le  trajet,  il  s'est  brisa 
7 


—  08  — 

quelques  rayons,  on  doit,  aussitôt  qu'ors 
est  arrivé  à  destination,  placer  les  ruche? 
ainsi  avariées,  dans  la  position  qu'elles 
occupaient  lors  du  voyage,  et  attendre,, 
pour  les  mettre  dans  leur  position  ordi- 
naire, que  les  abeilles  aient  réuni  ensem- 
ble les  morceaux  brisés. 

Q — Que  met-on  sur  la  ruche   pendant    - 
qu'elle  est  ainsi  renversée  ?       ^ 

R — On  doit  y  mettre  une  planche 
assez  grande  pour  la  fermer  complète- 
ment ;  on  met  ensuite  un  petit  toit  sur 
cette  planclie,  afin  d'empêcher  l'eau  du 
ciel  de  s'introduire  dans  la  ruche,  puis 
on  ouvre  l'ouverture  du  côté. 

I>es  soins  adonner  aux  Abeilles 
pendant  chaque  mois  de  Tannée 

Q — Quels  soins  doit-on  donner  aux 
abeiliCs  pendant  le  mois  de  janvier  ? 

R — Pendant  !e  mois  de  janvier,  il 
faut  souvent  visiter  les  ruches,  afin  de 
«'assurer  s'il  n'y  a  pas  de  vermine  daus 
quelques  unes  des  plus  faibles   colonies, 


—  99  — 

et  ausîii  pvour  soigner  celles  qui  ont  be- 
soin de  Tetre.  On  ne  doit,  à  cette  époque 
de  Tannée,  aérer  Tapparteraent  où  sont 
les  abeilles,  que  juste  le  temps  qu'il  faut 
pour  que  Tair  s'y  renouvelle,  sans  don- 
ner à  la  température  le  temps  de  trop- 
se  refroidir. 

Q — Que  doit-on  faire,  pendant  ce  mois 
si  Ton  découvre  qu'une  ruchée  n'a  pas 
assez  de  provisions  pour  atteiulre  la 
sortie  ? 

R— II  faut  la  soignrr   rég  ilièrement, 
tous  les  jours  avec  un  peu  de  miel  ou  de- 
sirop  d'érable. 

Q — Que  feriez- vous,  si  vous  découvriez!, 
une  colonie    dont    les   al>eilles    seraient 
tellement  faibles,  qu'elles    sembleraient 
mortes  ? 

R— Je  porterais  la  rucl>e  près  du  p  )L*Ie' 
et  je  verserais,  sur  les  abeilles  mômes, 
un  peu  de  miel  éclairci  avec  de  l'eau  :  la. 
chaleur  du  poêle  et  le  peu  de  iiouBritu^. 
re  qu'elles  ab*<orberaieiU,  le*  iei^aient. 
bientôt  reprendre  vigueuir.  Alops,  je  fe^ 
reporterais  où  elles  otaieivt  auparavanti^. 
et  je  continuerais  à  l^  soigner  trêv- 
assidûment. 


— 100  — 

Q — Quel»  soin?  faut-il  leur  donner 
pendant  le  moi»  de  février  ? 

K — On  doit  d'abord  les  visiter  et  les 
soigner  de  la  même  manière  que  dans  le 
mois  de  janvier  ;  et  s'il  arrivait  que  la 
température  extérieure  devint  tellement 
élevée,  que  celle  où  sont  les  abeilles 
s'en  ressentit,  il  faudrait  y  mettre  de  la 
glace  ou  de  la  neige. 

Q — Que  faites-vous  pendant  le  mois 
de  mars  ? 

R — Au  mois  de  mars,  la  température 
devenant  plus  douce,  il  faut  souvent 
aérer  l'appartement  où  sont  les  abeilles 
et  y  mettre  de  la  glace  ou  de  la  neige, 
si  la  chose  devient  nécessaire.  On  doit 
aussi,  pendant  ce  mois,  continuer  à  soi- 
gner les  rucliées  faibles,  et  éviter, 
autant  que  possible,  de  faire  du  bruit 
auprès  des  ruches. 

Q — Le  mois  de  mars  est-il  propice  au 
transport  des  abeilles  ? 

R — Oui,  le  mois  de  mars  est  très-pro- 
pice pour  transporter  abeilles,  parce  que 
la  température  en  est  généralement  ni 
trop  froide  ni  trop   chaude.    Si  l'on  doit 


—  101  — 

transporter  les  abeilles  pondant  «e  moif«, 
il  ent  bon  de  len  sortir  une  journée  avant 
le  départ,  afin  de  leur  donn^^r  l'avantaûce 
de  se  débarrasser  de   leurs  excréments. 

Q — Est-ce  qu'on  ne  doit  sortir  le» 
abeilles,  pendant  ce  mois,  que  quand 
elles  sont  pour  voyager  ? 

R — Non  ;  on  doit  aussi  les  sortir 
lorsque  la  chaleur  de  T  appartement  où 
elles  sont  devient  trop  grande  ,  mais 
alors,  il  faut  choisir  une  belle  journée^ 
et  ne  pas  négliger  de  les  rentrer  le  soir 
même. 

Q — Le  moî^  de  mars  est-il  convenable 
pour  semer  le  trèlle  alsique  ? 

R — Oui,  on  peut  pend  Mit  ce  mois,  se- 
mer de  la  graine  de  trèfle  alsique,  sur  la 
neige,  et  en  mettre  à  peu  près  quatre 
livres  par  arpent. 

Q — Doit-on  aussi  soigner  les  abeilles 
pendant  ce  mois  ? 

R — Oui,  il  faut  continuer  à  les  soigner 
jusqu'à  ce  qu'elles  trouvent  leur  subsis- 
tance sur  les  fleurs. 

Q — ^u*y  a-t-il  à  faire  au  mois  d'avril  ? 

R — Il  faut  d'abord  continuer  à  soigner 


—  102  — 

les  faibles  colonies  ;  puis,  aussitôt  que  la 
neige  est  à  peu  près  coinplùteuient  dis- 
parue, et,  (lès  que  la  température  ebt 
assez  belle  pour  permettre  à  certains  in- 
«eotes  (le  prendre  joyeusement  leuis 
tibats,  on  doit  sortir  l(»s  abeilles,  et  pla- 
<3er  les  dillcrentes  nichées  à  Tendroit  où 
•elles  doivent  passer  leté. 

14— N'y  a-t-il  pas  quelques  soins  par- 
ticuliers à  leur  donner  après  qu'elles 
sont  tîorties  ? 

R — Oui,  il  limt  les  visiter  régulière- 
ment tous  les  matins,  ou  tous  les  soirs, 
<et  enlever  soigneusement,  à  chaque 
visite,  toutes  les  saletés  qui  peuvent  se 
trouver  sur  les  bancs  qui  leur  servent 
d'appui. 

Q — Est  ce  pendant  le  mois  d'avril 
•qu'on  doit  leur  donner  de  la.  farine  de 
seigl?? 

R — Oui,  c'est  pendant  ce  mois,  qu'on 
doit  conimencer  à  leur  donner  de  la  fa- 
rine de  seigle,  afin  de  suppléer  au 
manque  de  pollen,  qui  est  alors  très- 
S'are.  Si  cette  ftirine  n'était  pas  sswssée^  il 
ïûe  serait  pas  nécessaire  d'y  mélanger 
4'autres  substances. 


—  103  — 

Q —Peut-on  facilement,  pendant  ce 
cnois,  constater  la  présence  ou  Tabsence 
■de  la  reine  dans  chaque  colonie  ? 

R — Oui,  on^peut  facilement  constater 
la  présence  ou  Tabsence  de  la  reine, 
pendant  le  mois  d'avril.  Si  l'on  trouve 
déjeunes  abeilhes  mortes,  parmi  les  sa- 
letés qu'on  enlève  des  petits  bancs,  ou 
peut  être  certain  qu'il  y  a  une  reine 
dans  la  colonie  ;  mais,  si  Ton  n'en  dé- 
couvre aueune,  il  y  a  tout  lieu  de  crain*. 
dre  qu'elle  ne  «oit  morte. 

Q — Qiie  doit-on  faire  des  ruchées 
qu'on  trouve  ainsi  dépourvues  de  reine 
au  mois  d'avril  ? 

R — Ce  qu'il  y  a  de  mieux  à  faire 
alors,  c'est  de  les  réunir  à  d'autres  colo- 
nies ayjint  des  reines.  Dans  ce  cas,  on 
garde  les  ruches  dans  lesquelles  étaient 
les  abeilles  sans  reine  pour  y  loger" 
de  nouveaux  essaims  lors  de  l'essaime- 
ment. 

Q — Faut-il  faire  attention  aux  pil- 
lardes pendant  le  mois  d'avril  ? 

R — Il  faut  porter  une  attention  parti- 
culière  aux  pillardes   pendant  ce  mois  ; 


—  104  — 

les  ruchées  faibles  sont  surtout  exposée?^ 
à  la  visite  des  abeilles  étrangère».  Il 
faut  alors  prendre  les  moyens  les  plu? 
énergiques  d'empêcher  le  pillage. 

Q — Quel  soin  y  a-t-il  a  donner  aux 
abeilles  pendnnt  le  mois  de  mai  ? 

R — !Si  Ton  veut  hâter*  le  moment  de 
Tessaimement,  il  faut  encore  soigner  le.* 
abeilles,  surtout  pendant  la  première 
partie  du  mois  de  mai.  C'est  aussi  pen- 
dant ce  mois  qu'on  doit  préparer  les 
ruches  pour  loger  les  essaims  qu'on  pren- 
dra un  peu  plus  tard. 

Q — Qu'y  a-t-il  à  faire  pendant  le  mois 
de  juin? 

R — Pendant  le  mois  de  juin,  il  faut 
constamment  surv^eiller  les  abeilles, 
parce  que  c'est  alors  le  temps  de  l'essai- 
mement.  Il  faut  aussi  avoir  soin  de 
4enir  prêtes  les  ruches  qu'on  a  dû  fabri- 
quer au  mois  de  mai. 

Q — Est-ce  pendant  ce  mois  qu'on  doit 
mettre  les  petites  boîtes  sur  les  ruches  ? 

R — Oui,  c'est  vers  le  milieu  de  juin 
qu'on  doit  placer  sur  les  ruches  les 
petites  boîtes  en    verrc^  parce  qu'à  cette 


—  105  — 

époque  lès  fleurs  sont  généralement 
abondantes  et  que  les  ruches  sont  à  peu 
près  pleines  de  miel. 

Q — Uoit-on  attendre  qu'une  ruchoe 
ait  jeté  un  essaim  pour  y  placer  les  pC' 
tites  boîtes  ? 

R — Non  ;  il  vaut  mieux  les  y  placer 
quelques  jours  avant  Tessaimement. 

Q  — Quels  soins  y  a-t-il  adonner  aux 
abeilles  en  juillet  ? 

R — il  faut  encore,  au  mois  de  juillet^ 
surveiller  attentivement  les  abeilles» 
parce  qu'elles  continuent  généralement 
à  essaimer.  Il  faut  aussi  ôter  les  petites 
boîtes  aussitôt  qu'elles  sont  pleines  de 
miel,  et  les  remplacer  par  d'autre». 

Q — S'il  arrive  qu'un  ait  deux  ru- 
chées  faibles,  que  doit-on  en  faire  ? 

R— S*il  arrive  qu'on  ait  deux  rucliée3' 
faibles,  malgré  Tabondance  des  fleurs, 
on  doit  les  réunir,  afin  qu'elles  aient  le 
temps  de  s'approvisionner  convenable- 
ment. 

Q — Quels  soins  doit-on  leur  donner  ai 
mvns  d'août  ? 

il — Bien  que  les  abeilles  n'es»sairaent. 


— 106  — 

'  qiie  très-rarement  a.u  mois  d'août,  il  est 
oepen-dant  nécessaire  de  ne  pas  les  per- 
dre de  vue*  Il  faut  aussi  veiller  à  ce 
qje  la  teipcne  ne  se  mette  pas  dans  les 
i'iicliées  faibles, 

Q— Qu'y  a-t-il  à  faire  an  mois  de  sep- 
tembre ? 

R — Au  mois  de  septembre,  il  faut 
visiter  chaque  ruchée  en  particulier,  afin 
de  s'assurer  si  la  quantité  d'abeilles  ou 
de  rayons  y  est  suffisante  ;  et  aussi  pour 
voir  s'il  n'y  a  pan,  dans  les  rayons,  du 
couvain  en  putrélaction.  Si  la  popu- 
lation d'une  colonie  est  trop  faible  pour 
hiverner,  il  faut  la  réunir  à  une 
antre  ;  et,  si  elle  ne  contient  qu'une  pe- 
tite quantité  de  miel,  quoique  sa  popula- 
tion soit  assez  considérable,  on  doit  la 
soigner. 

Q — Que  faut-il  faire  lorsqu'il  y  a  du 
^O-ivain  en  putréfaction  dans  les  ruches  ? 

R — Lorsqu'il  y  a  du  couvain  en  pu- 
tréfaction dans  une  ruche,  il  faut  en 
faire  sortir  les  abeilles,  et  les  garder  dans 
ui:e  ruche  vide,  pendant  une  couple  de 
jours,  afin  qu'elles  aient   le   temps  de 


.       .  -107- 

'•digérer  complètement  le  miel  qu'elles 
ont  apporté.  On  leur  donne  ensuite  de 
bons  rayons  bieïi  sains  et  on  les  met  à  la 
place  de  leur  vieille  ruche.  Cette  opc'ra- 
tijn  se  ferait  pins  avantageusement  au 
mois  de  juin  on  de  juillet,  parce  qu'alo.s 
les  abeilles  pourraient  trouver  abondam- 
ment le  miel  nécessaire  à  leur  subsis- 
tance. 

Q  —Est-ce  ([u'on  ne  pourrait  pas  ne 
débarrasser  de  ce  couvain,  en  l'enlevant 
«des  rayons  où  il  se  trouve  ? 

R — Non  ;  ([naiid  même  vous  enlève- 
riez les  morceaux  de  rayons  contenant 
4e  couvain  en  putréfaction,  votre  colonie 
périra  infailliblenient,  si  vous  ne  chan- 
gez pas  les  abeilles  de  ruches,  parce  que 
la  cause  de  ceite  maladie  se  trouve  dans 
la  ruche  même,  dont  le  miel  oa  le  pollen 
ou  pahi  contiennent,  paraît-il,  un  certain 
poison  qui  cause  infailliblement  la  mort 
^u  couvain. 

Q — Comment  s'aperçc^it-on  qu'une  co- 
lorie est  afteclée  de  cette  maladie  ? 

R — On  s'en  aperçoit  en  tournant  la 
ruche  l'ouverture  en  haut  et  en  soufflant 


—  108  — 

de  la  fumée  sur  les  abeilles  ;  si  Ton  y 
découvre  dee  cellules  doHt  îa  couverture 
en  cire  est  déprimée  et  semble  vieille,  il 
faut  en  examiner  l'intérieur;  et  si  Ton 
découvre  de  jeunes  abeilles  mortes,  il 
est  temps  d^agir. 

Q — N'est-ce  pas  aussi  pendant  ce  mois- 
qu'on  doit  définitivement  enlever  le.* 
petites  boîtes  en  verre  ? 

R—  Oui,  c'est  dans  le  courant  du  mois^ 
de  septembre  qu'il  faut  enlever  définiti- 
vement ces  boîtes,  qu'elles  soient  pleines^ 
ou  non. 

Q — Qu'y  a-t-il  à  faire  en  octobre  ? 

R — C'est  surtout  au  mois  d'octobre 
qu'il  est  important  de, soigner  les  ruche» 
faibles  ;  et  le  moment  le  plus  propice 
pour  commencer,  est  vers  le  milieu  du 
mois. 

Q  — Quels  soins  exigent  les  abeille?? 
pendant  le  mois  de  novembre  ? 

R — C'est  pendant  ce  mois,  qu'on  peut 
donner  une  nouvelle  couche  de  peinture 
aux  ruches  qui  en  ont  besoin  ;  et,  si  l'on 
a  soigné  convenablement  les  abeille» 
dans  la  dernière  moitié    du    mois  précé-^ 


— 109  ~ 

dent,  on  peut  continuer  à  leur  donner 
un  peu  de  nourriture,  chaque  jour,  jus- 
qu'à ce  que  le  temps  de  les  mettre  en 
hivernement  «oit  arrivé • 

Q — Y  a-t-il  quelque  chose  à  faire  pen- 
dant le  mois  de  décembre  ? 

R — Il  faut,  pendant  ce  mois,  visiter 
souvent  les  abeilles,  soigner  les  ruchées 
faibles,  et  renouveler  l'air  de  l'apparte- 
ment au  moins  trois  fois  par  semaine. 

Q— Combien  une  ruchée  peut-elle 
manger  de  miel  pendant  l'hivernement  ? 

R  —  Une  ruchée  un  peu  populeuse 
j)out  manger  jusiju'à  trois  livres  de  miel 
par  mois,  ou  à  peu  près  quinze  livres 
j)endant  l'hivernement.  Mais  une  bonne 
ruchée,  bien  approvisionnée  en  consom- 
me beaucoup  plus. 

Q — Est-il  plus  facile  de  soigner  les 
abeilles  dans  une  ruche  à  cadres  mobiles 
que  dans  une  ruche  ordinaire  ? 

R — Oui,  il  est  beaucoup  plus  facile  de 
les  soigner  dans  une  ruche  à  cadres    mo- 
biles que  dans  une  ruche  ordinaire,  puis 
qu'on  n'a  qu'à   enlever  un   cadre,   et  à 
emplir  de  miel  le  rayon  qu'il  contient  : 


—  110  — 

■A      .  -        • 

on  replace  ensuite  ce  cadre,  et  les  abeil- 
le» ne  tardent  pas  à  découvrir  leurs  nou- 
velles provisions. 


3~)es  e?=RaiiTLs  urtifioiel^s. 

Q — Qu'entendez- vous  par  essaims  ar- 
tificiels ? 

R — J'entends  par  essaims   artificiels^ 
ceux  que  je  puis  faire   moi-même  en  di- 
visant la  poi)ulation  d'une  colonie. 

Q — Estril  avantageux  de  fjiire  quel- 
ques essaims  artiliciels  ? 

R — Lorsqu'on  veut  absolument  dou- 
bler^  chaque  année,  le  nombre  de  ra- 
diées, on  peut  avoir  recours  aux  essaims 
artificiels,  surtout  si  l'on  s'aperçoit 
qu'une  forte  rucliée  n'a  pas  l'air  dispo- 
sée à  essaimer. 

Q — Comment  fait-on»un  essaim  arti- 
ficiel ? 

K — On  choisit  une  colonie  assez  forte 
pour  pouvoir,  sans  inconvénient,  en  ôter 
un  essaim  :  s'il  y  a  des  abeilles  eu 
dehors   de  la   ruche,  il    faut  les  y   faire 


—  m  — 

entrer  en  leur  jetant  quelques  gonttef?^ 
d'eau  ;  puis,  après  avoir  .soufflé  de  \x 
fumée  sur  les  abeiHes,  je  mets  la  mcke 
l'ouverture  en  haut,  j'en  place  une  vide» 
exactement  de  même  grandeur,  sur  la 
première,  et  je  bouche  toutes  les  ouver- 
tures. Alors,  quelques  légers  coups  de 
marteau,  frappés  sur  la  ruci  ^  feroiit 
voir  aux  abeilles  qu'il  se  passe  quelque 
chose  d'extraordinaire  dans  leurs  demeu- 
res, et  elles  se  chargeront  de  miel.  Au 
-bout  de  cinq  minutes,  frappez  de  neu- 
veau  sur  la  ruche  inférieure,  puis  atten- 
dez  encore  de  cinq  à  dix  minutes,  et 
frappez  de  nouveau.  Un  fort  bourdof.- 
.nement  vous  annoncera  que  les  abeille'^ 
83nt  en  mouvement.  Lorsque  voui» 
verrez  que  la  moitié  ou  les  deux  tiers,  à 
peu  près,  des  abeilles  de  la  ruche  infé^ 
rieure  seront  montées  dans  celle  placée 
au-dessus,  placez  celle-ci  à  la  place  de  Iji 
première,  et  si  la  reine  s*y  trouve,  le.^ 
abeilles  y  resteront  tranquilles;  mais, 
si  elle  n'y  est  pas,  elles  seront  très-agi- 
tées, et  iront  de  tous  côtés  comme  i-v. 
elles   cherchaient  quelque  chose*    Daus 


—  112  — 

ce  dernier  cas,  il  faudra  recommencer 
l'opération. 

Q— Où  faul-il  mettre  la  vieille  ru- 
chée  ? 

R — Si  les  deux  ruches  sont  de  même 
couleur,  il  faut  la  mettre  à  deux  pieds 
en  avant  de  la  nouvelle  ;  mais  si  elles 
bont  de  différentes  couleurs,  il  faut  la 
mettre  un  peu  plus  loin.  S'il  y  avait 
beaucoup  de  place  dans  le  rucher,  on 
pourrait  très-bien  les  mettre  toutes  deux 
de  chaque  côté  de  Tendroit  où  était  la 
vieille  ruche,  à  environ  trois  pieds  Tune 
de  l'autre. 

Q — Que  laut-il  faire  avant  de  replacer 
la  vielle  ruche  dans  la  position  naturel- 
le ? 

R — Avant  de  la  replacer  dans  sa  po- 
sition naturelle,  il  faut  en  bien  exami- 
ner les  rayons,  afin  de  voir  s'ils  contien- 
nent de  jeunes  reines  :  s'ils  en  contien- 
nent, tout  est  pour  le  mieux  ;  mais  s'ils 
n'en  contiennent  pas,  il  faut  y  en  intro- 
duire une. 

Q — Que  faut-il  faire  si  l'on  craint  que 
les  abeilles  ne  restem t  pas  dans  la  nou- 
velle ruche  ? 


—  113  — 

• 

•  R — Si  Ton  craint  q'^e  les  abeilles  ne 
restent  pas  dan^  la  nouvelle  ruche,  il 
faut  porter  (a  vieille  dans  la'  cave  et  Vy 
laîi^ser  pendant  quelques  jours,  afin  de 
donner  aux  autres  le  temps  de  s*  habi- 
tuer à  leur  nouvelle  habitation. 

Q — Ces  essaims  artificiels  travaillent- 
ils  aussi  bien  que  les  essaims    naturels  ? 

E— Oui,  ces  essaims  travaillent  tout 
SL'^mi  bien  que  les  autres. 

Q— Quand  doit-on  faire  ces  essaims 
ariificiels  ? 

B — On  doit  les  faire  pendant  la  saison 
de  Tessaimeraent  ;  mais  il  ne  faut  pas 
attendre  trop  tard. 

Q — Ne  vaut-il  pas  mieux  se  contenter 
des  essaims  naturels  ? 

B — Je  ne  recommanderais  de  faire 
deis  essaims  artificiels,  qu'aux  personnes 
^uî  veulent  absolument  augmenter  rapi- 
dement le  nombre  de  leurs  colonies. 


S 


—  114- 


Remai-ques  générales 

« 

Q — Quelles  sont  les  principales  sour- 
ces de  revenu  des  abeilles  ? 

R — Les  abeilles  trouvent  le  miel  bur 
Its  différentes  espèces  de  trèi^es,  sur  les 
fleurs  de  nos  jardins  et  de  nos  arbres 
fruitiers,  et  sur  les  fleurs  de  certains 
arbustes. 

Q — Quelle  est  la  U;eilleure  espèce  de 
trètie  ? 

R — Les  abeilles  trouvent  beaucoup  de 
miel  sur^toutes  les  csi;èces  de  trèfle,  et 
particulièrement  sur  le  trèfle  blanc  ; 
mais  le  trèfle  idnqne  est  certainement 
celui  qui  en  fournit  le  plus. 

Q — La  fleur  du  sarrasin  ne  produit- 
elle  p«is  aussi  beaucoup  de  miel  ? 

R — Oui,  pendant  quatre  ou  cinq  se- 
maines, la  fleur  du  sarrasin  fournit  aux 
ab  illes  une  abordante  moisson  de  miel  ; 
mais  on  pi  étend  que  ce  miel  est  d'une 
qualité  inférieure  à  celui  que  produit  le 
trèfle. 

Q — Les  abeilles  ne  causent-elles   pas 


—  115  — 

\ 

quelque  dommage  aux  grains  et  aux 
arbres  sur  les  fleurs  desquels  elles  vont 
butiner  ? 

R — Non  ;  les  abeilles  ne  leur  causent 
aucun  dommage  ;  il  est  probable  même 
qu'elles  leur  sont  utiles,  on  ce  qu'elles 
transportent  d'une  Heur  à  une  autre,  le 
pollen  que  renferment  ces  fleurs 

Q — Un  été  pluvieux  est-il  préférable 
à  un  été  sec  pour  la  production  du  iniel  ? 

R — Ni  l'un  ni  l'autre  ne  sont  bons  ; 
mais  un  été  sec  vaut  mieux  qu'un  été 
trop  pluvieux.  ^ 

Q — Est-ce  avec  le  pollen  que  les  abeil- 
les font  la  cire  avec  laquelle  sont  cons- 
truits les  rayons  ? 

R — Non  ;  le  pollen  ne  sort  qu'à  nour- 
rir les  jeunes  abeilles  :  c'est  avec  du 
miel  et  de  Teau   qu'elles  font  cette  cire. 

Q — Comment  séparez-vous  le  miel  de 
la  cire  ? 

R — Je  mets  les  rayons  de  miel  dansr- 
un  sac,  auprès  d'un  poêle,  ^et  je  laissé; 
couler  le  miel  dans  un  vase  placé  au- 
dessous. 

Q— Comment    fi:i'es-vous  fondre    les 


—  110- 

Tayons  pour  en  faire  des  pains  de   cire  ? 

R — Il  y  a  dift'crentes  manières  de  faire 
fondre  les  rayons  :  après  les  avoir  mis 
dans  un  sac,  qu'on  introduit  daws  un 
chaudron  plein  d'eau,  on  fait  bouillir  le 
tout  pendant  un  certnin  temps,  et  l'on 
presse  souvent  le  sac  afin  d'en  faire  sor- 
tir la  cire,  qui  Hotte  sur  Teau,  et  qu'il 
est  par  conséquent,  facile  d'enlever.  Un 
autre  moyen  encore  plus  simple,  est  de 
mettre  les  rayons  dans  l'eau  que  l'on 
fait  bouillir  jusqu'à  ce  que  tout  soit 
foiîdu. 

<î — Quelle  est  la  couleur  de  cette  cire  ? 

R — Elle  est  généralement  d'un  jaune 

fonce. 

Q— Peut-on  la  faire  blanchir  ? 

R — Oui,  on  peut  facilement  la  rendre 
très-branche,  en  l'exposant  au  soleil  par 
petites   tranches    très-minces,    lorsqu'il  * 
fait  froid. 

Q — Quel  avantage  y  a-t-il  à  blanchir 
ainsi  la  cire  ? 

R — Les  personnes  qui  font  ainsi  blan. 
chir  leur  cire,  la  vendent  bien  plus  faci- 
lement, et  surtout  bien  plus  cher  que  si 


—  117  — 

elle  était  jaune  ;  de  sorte  que  leur  trou- 
ble 8e  trouve  grassement  payé. 

Q — Les  abeilles  ont-t'lles  besoin  d*eau 
lorsquelles  construisent  les  rayons  ? 

R  — Oui,  lorsque  les  abeilles  construi- 
sent lefc»  rayons,  il  leur  laut  absolument 
de  Teau  ;  et  s'il  n'y  en  a  pas  à  proxi- 
raité  du  rucher,  .^n  doit  leur  en  donner^ 
soit  dans  un  grand  plat  en  bois,  ou  biea 
dans  une  auge. 

Q — Oïl  les  abeilles  conimencent-elles^ 
à  faire  des  rayons  ? 

R-^Cest  toujours  au  sommet  de  la 
ruche  que  les  abeilles  commencent  à. 
faire  des  rayons,  et  elle«  continuent  en 
descendant,  à  mesure  qu'elles  en  ont 
besoin  pour  loger  leur  miel,  ou  pour  qae- 
la  reine  y  dépose  ses  œufs. 

Q — Lorsqu'un  essaim  émigré,  les  abeil- 
les qui  le  composent  emportent-el!e» 
beaucoup  de  miel  ? 

R — Un  bon  essaim  en^porte  à  peu  près 
quatre  ou  cinq  livres  de  miel. 

Q — S'il  n'y  a  pas  d'arbre  au-devant 
ou  auprès  du  rucher,  que  faut  il  fiûre 
lorsque  les  abeilles  essaiment  ? 


—  118  — 

R — Lorsqu'il  n'y  a  pas  d'arbre  auprès 
du  rucher,  on  peut  planter,  au-devant 
des  ruches,  un  bâton  de  cinq  ou  six 
pieds  de  hauteur,  au  bout  duquel  on  at- 
tache solidement  une  petite  tête  de  sa- 
pin. L«^s  abeilles  ne  tardent  pas,  lors- 
qu'elles essaiment,  d'aller  se  ))oser  sur 
cotte  tête  de  sapin  :  alors,  on  n'a  qu'à 
prendre  tranquillement  le  bâton  et  à  se- 
couer le  groupe  d'abeilles  dans  la  ruche, 
l'esi^aim  eet  logé.  Si  l'on  ne  peut  pas 
facilement  ne  procurer  de  sapin,  on  peut 
le  remplacer  par  une  petite  planche  d'un 
pied  de  longueur  que  Ton  cloue  au  bout 
du  bâton,  de  manière  à  ce  qu'elle  se 
trouve  dans  une  position  horizontale, 
lorsque  le  bâton  est  fixé  dans  la    terre. 

Q — La  vieille  reine  ne  se  perd-eile 
pas  quelquefois  au  moment  de  l'essai- 
m  ment  ? 

R — Quelquefois,  la  reine  qui  sort  avec 
un  premier  essaim,  au  moment  de  s'en- 
voler, tombe  dans  l'herbe  au-devant  de 
la  ruche  :  alors  l'essaim,  après  avoir  dé- 
'  couvert  l'absence  de  la  reine,  retourne 
à  la  vieille  ruche. 


—  119  — 

Q— Que  faites-vous,  chaque  fois  qu'ua 
piemiev  essaim  part,  pour  voir  si  la 
xeine  n'est  pas  perdue  ? 

R — Aussitôt  que  Tessaim  est  posé,  je 
m'empresse  d'aller  faire  une  visite  mi- 
nutieuse au-devant  de  la  ruche  d'où  il 
est  sorti  ;  si  j'y  découvre  la  reine,  je  la 
transporte  sans  retard  à  l'essaim  que  je 
loge  alors  sans  crainte.  Mais,  si  je  ne 
découvre  pas  la  reine  au-devant  de  la 
xache,  il  y  a  tout  lieu  de  croire  qu'elle 
est  avec  l'essaim,  et  que  tout    est  bien. 

Q — Les  abeilles  sont-jlles  bien  à 
<îiaindre,  lorsqu'elles  essaiment  ? 

R — Non  ;  c'est  au  moment  de  l'essai- 
mement  qu'elles  ont  le  moins  de  dis'po- 
fcilions  à  piquer  :  si  on  ne  les  presse  i>as 
avec  les  doigts,  et  si  l'on  évite  de  les 
irriter  en  faisant  de  trop  brusques  mou- 
vements, il  n'y  a  pas  de  danger;  à  moins 
que  l'essaim  ne  se  compose  d'abeilles 
italiennes. 

Q — Que  faites- vous  lorsqu'une  abeille 
vous  pique  ? 

R — Lorsqu'une  abeille  me  pique,  j'ar- 
rache immédiatement   l'aiguillon  de   la 


—  120  — 

plaie,  puis  je  mets  un  peu  de  salive  »ur 
la  piqûre,  afin  de  faire  disparaîuic  !» 
douleur.  On  recommande  aussi  la  feailîe 
de  plantain  comme  étant  un  exceîk-cit 
contre-poison. 

Q — Y  a-t-il  quelques  précàutiow»  à 
prendre  en  arrachant  raiguillo«n  ? 

R — Oui,  il  faut  l'extraire  tmnqtiilîe* 
ment,  sans  le  presser  trop  fortem?ent  ea- 
tre  les  doigts,  car  la  moindre  presmoa 
chasserait  dans  la  plaie  le  venin  qu'il 
conti.nit,  et  occasionnerait  unie  enflure 
dés'igréable  et  douloureuse.. 

Q — L'aiguillon  reste-t-il  toujours  âuis 
la  plaie  lorsqu'une  abeille  pique  ? 

R — Oui,  chaque  fois  qu'une  abeille 
pique,  Taiguillon  reste  dans  la  plaie,  ce 
qui  cause  probablement  t^a  mort,  car  une 
partie  de  son  corps  se  trouve  alors  dé* 
chirée. 

Q— Les  abeilles  cessent-elles  de  tra- 
vailler lorsque  leur  reine  m^urt  ? 

R — Non  ;  elles  continuent  à  apporter 
le  miel  et  le  pollen,  de  la  même  naaaicre 
que  si  la  reine  vivait. 


—  121  — 

Q — Pourquoi,  alors,  une  ruchce  dé- 
pourvue de  reine  per  •  elle  si  vite  ? 

R— Parce  que,  la  reine  n'étant  pi.» 
là  pour  repeupler  la  ruchée,  les  abeilles 
qui  meurent  ne  sont  plus  remplacées 
par  d'autres  ;  alors  la  colonie  dépérit  J© 
jour  en  jour,  et  finit  bientôt  par  être 
complètement  dépeuplée. 

Q — A  quel  signe  reconnaîssez-v#i:s 
qu'une  ruuhée  est  dépourvue  de  reine  ? 

R — En  examinant  une  ruchce,  si  je 
m'aperçois  qu'il  y  n,  dans  les  rayons, 
une  quantité  considérable  de  cellules 
contenant  du  pollen,  j'ai  lieu  de  craindre 
que  la  reine  ne  ^oit  disparue  ;  car,  ce 
pollen,  étant  la  nouniture  du  couvîûn,. 
ne  serait  pas  aus.^i  abondant,  si  la  reine 
était  présente  pour  fournir  à  la  ruchée  les 
Jarres  qui  doivent  le  consommer. 

Q — Que  dDit-on  faire,  lorsqu'on  s'est 
assuré  que  la  reine  est  morte  ? 

R — Il  faut  d'abord  s'assurer  s'il  n'y  a 
pas,  dans  la  ruchée,  quelques  celli.les 
contenant  de  jeunes  reines  prêtes  à  éclo- 
re  ;  s'il  3^  en  a,  il  faut  laisser  foire,  cur 
les  ouvrières  en  prennent  générulom'eiiit 


les  soins  nécessaires  ;  mais  s'il  n*y  en  a 
pcs,  on  doit  en  prendre  une,  dans  une  ru- 
■chée  qui  en  contient  de  prêtes  à  éclore, 
al  l'introduire   dans   la  ruchée  ainsi  dé- 
pourvue. 

Q — Comment  faites-vous  pour  intro- 
diûre  une  reine  dans  une  ruchée  étran- 
^èi-e  ?  ,. 

R — 11  y  a  différentes  manières  d'intro- 
duire une  reine  dans  une  ruchée  faible 
^lyant  une  reine,  et  une  autre  n'en  ayant 
pas,  réunissez  les  deux  colonies  ensemble, 
et  vous  aurez  alors  une  bonne  ruchée 
poarvue  d'une  reine.  Mais,  si  vous  n'avez 
<jue  de  bonnes  ruchées,  il  faut  prendre, 
dans  les  colonies  qui  ont  de  jeunes  reines 
prêtes  à  éclore,  une  reine  fécondée,  et 
l'introduire  dans  la  ruchée  qui  n'en  a  pas. 

Q — Est-ce  que  la  ruchée  dans  laquelle 
vous  avez  pris  la  reine,  ne  périra  pas  ? 

-R-Non,    parce    qu'aussitôt    que    les 
abeilles   s'apercevront  que   la  reine  est 
disparue,  elles  prendront  un   soin  parti- 
culier des  cellules  royales,  et  en  élève- 
ront une  autre. 

Q — Les  abeilles   d'une   faible   ruchée 


—  123  — 

sont-elles  plus  mauvaises  que  celles  d'une 
forte  colonie  ? 

R— Non  ;  ce  sont  les  abeilles  d'une 
ruchée  forte  qui  sont  les  plus  agressives  : 
on  dirait  que,  à  Tiustcir  du  chef-d'œuvre 
de  la  création,  elles  deviennent  d'autant 
p  us  arrogantes,  que  leur  prospérité  est 
plus  grande. 

Q— Qfiand  est-ce  «jue  les  abeilles  sont 
le  plus  portées  à  piquer  ? 

R— C'est  le  matin  et  le  8oir  qu'elles 
sont  le  plus  à  craindre.  Pendant  qu'elles 
sont  au  travail,  il  n'y  a  pas  beaucoup  à 
redouter  leur  piqûre. 

Q— Quelles  précautions  doit-on  prendre 
pour  ne  pas  exciter  la  colère  des  abeilles  ? 
,  R--i'our  no  [as  exciter  la   colère   des 
ajeilles,  il  faut  avoir  soin,    lorsqu'on  vi- 
site  le  rucher,   de  ne  pas  faire    de  mou- 
vements trop    brusque^,  ne  pus  chercher 
^  frapper  les  abeilles  qui  viennent  près 
de  nous,  et  de  ne  pas  heurter  les  ruches. 
Q— Les  abeilles  ne  détestent-elles  pas 
Certaines  couleurs  ? 

R— Oui  ;  les  abeilles  détestent  souve- 
rainement le  noir.    Aussi,  je  recomm-m- 


—  124  — 

deraîs  aux  personnes  qui  cultivent  les 
abeilles,  de  ne  jamais  visiter  le  rucher^ 
et  de  ne  jamais  essayer  à  loger  uu  essaini^ 
sans  être  vêtues  d'un  habit  blanc,  ou  au 
moins  de  couleur  brillante. 

Q — Est  -  il  préférable  d'acheter  une 
jeune  ruchée  plutôt  que  d'en  prendre 
une  vieille  ? 

R — Non  ;  il  vaut  mieux  acheter  une 
vieille  col<»nie,  si  l'on  peut  s'assurer 
qu'elle  ne  contient  pas  de  rayons  affectés 
de  couvain  en  putréfaction,  et  si  les 
rayons  ne  sont  pas  trop  vieux  ;  car  en 
sera  certain  alors,  d'avoir  une  jeur.e- 
reine,  ce  qu'on  ne  trouve  pas  toujours 
dans  une  jeune  ruchée. 

Q — Pourquoi  préférez-vous  une  jeune 
reine  à  une  vieille  ? 

R— Je  préfère  une  jeune  reine  à  une 
vieille  pour  plusieurs  raisons,  dont  voici 
les  principales  :  lo.  parce  qu'une  jeune 
reine  me  servira  plus  longtemps  ;  2o. 
parce  qu'elle  pondra  plus  ;  et  3o.  parce 
que  je  serai  moins  exposé  à  la  perdre 
lorsqu'elle  sortira  avec  un  essaim. 

Q — Achèteriez  vous  une  cou  njie  dont 


— 125  — 

les  rayons  contiendraient  du  couvain  en 
putréfaction  ? 

R — Non,  pour   aucune   con^^idcration. 

Q — Que  faites- vous,  lorsque  les  rayons 
Bont  trop  vieux  ? 

R — Lorsque  les  rayons  sont  trop 
vieux,  je  les  enlève  au  commencement 
de  la  saison  du  miel,  afin  de  permettre 
aux  ab  illesd'en  construire  de  nouveaux. 

Q  — Combien  peut-on  garder  de  colo- 
nies dans  un  seul  rucher  ? 

R — Il  ne  serait  pas  prudent  de  garder 
plus  de  cent  rucliées  à  la  même  place  ; 
parce  que  si,  dans  un  rayon  d'un  mille, 
il  se  trouve  d'autres  rucLées,  les  abeil- 
les ne  pourraient  peut-être  pas  trouver 
la  nourriture  dont  elles  ont  besoin. 

Q — Y  a-t-il  quelques  avantages  à  se 
procurer  de  belles  ruches  ? 

R — Non  ;  les  abeilles  n'apporteront 
pas  une  demi-once  de  miel  de  plus  dans 
une  belle  ruche,  ornée  de  mille  mou- 
lures, qu'elles  n'en  apporteraient  dans 
une  ruche  très-commune  ;  mais  il  est  im- 
portant, comme  il  a  été  dit  plus  haut, 
^ue  les  ruches  soient  de  différentes  cou- 
leurs. 


-126-^ 

Q— Peut-on  détruire  les  œufs  de» 
fausses  teignes  en  expos  in  t  les  ruches 
au  froid  ? 

R — Oui  ;  après  avoir  introduit  les 
abeilles  dans  une  ruche  vide,  on  expose 
.au  froid,  pendant  deux  ou  trois  jours, 
c^lle  d'où  on  les  a  fait  sortir  :  tous  les 
œufs  des  fausses-teignes  sont  alors  dé- 
truits, et  Ton  peut,  sans  inconvénients^ 
renvoyer  les  abeilles  dans  leur  demeure. 

Q — Peut-on  percer  des  trous  sur  le 
sommet  de  la  ruche,  après  qu'elle  est 
ph^ine  d'abeilles  et  de  n^iel  ? 
'  R — Oui,  on  peut,  et  Ton  doit  même 
en  percer,  s'il  n'y  en  a  pas  déjà  ;  mais  il 
faut  les  percer  à  environ  deux  pouces 
It-s  uns  des  autres,  et  de  manière  à  ce 
qu'il  s'en  trouve,  autant  que  posisible,  un 
entre  chaque  rayon. 

Q — P]st-ce  que  les  abeilles  ne  cher- 
chent pas  à  sortir  par  ces  trous,  à  me- 
sure que  vous  les  pratiquez  ? 
T^R — Oui  ;  mais  je  les  en  empêche  en 
leur  envoyant  un  peu  de  fumée,  puis  je- 
mtîts  un  petit  morceau  de  bois  sur  cha- 
que trou  à  mesure  que  je  le  perce. 


—  127  — 

Q— Si  l'un  de  ces  trous  se  trouvait: 
exactement  vis-à-vis  le  sommet  de  Ti-a 
des  rayons,  que  feriez- vous  ? 

R — J'enlèverais  alors,  avec  un  contenir 
une  partie  de  ce  rayon,  afin  de  procurer 
une  ouverture  aux  abeilles  pour  arriver 
dans  les  petites  boîtes  en  verre. 

Q — Combien  faut-il  de  temps  aux^ 
abeilles  pour  emplir  les  petites  boîtes 
qw'on  met  sur  les  ruches? 

R — 11  leur  faut  de  deux  ù  quatre 
semaines,  selon  que  les  fleurs  produisait 
le  miel  sont  plus  ou    moins   abondantes- 

Q — Arrive-t-il  quelquefois  que  la  po- 
pulation d'une  ruchée  est  trop  consid^^- 
rable  pour  travailler  avautageusemeut 
dans  les  petites  boîtes  ? 

R—  Oui,  la  population  d'une  ruchée 
devient  quelquefois  tellement  dense  que 
les  abeilles  ne  travaillent  pas  bien  dans- 
les  petites  boîtes.  11  faut,  en  ce  cas,  sou- 
lever les  premières  boîtes,  et  en  mettre 
dessous,  d'autres  ayant  au  sommet  ur-«3- 
ouverture  semblable  à  celle  de  la  partie 
inférieure,  afin  que  les  abeilles  puisseît 
voyager  dans  chacune  d'elles. 


—  128  — 

Q -Quelle  est  la  meilleure  heure  pour 
<cn^.îver  les  petites  boîtes  ? 

R — On  peut  les  enlever   le  matin   ou 

le  !îoir  avec  plus  de    facilité    qu'à   toute 

antre   heure   du  jour,   et   lorsqu'il  fait 

«chaud,  il  ne   faut  jamais    les    laisser   au 

soleil. 

Q — Combien  pèse  une  de  ces  petites 
boites,  lorsqu'elle  est  pleine  de  miel  ? 

R — Une  petite  boîte  pleine  de  miel, 
po.se  de  cinq  à  six  livres. 

Q — Quel  est  la  couleur  des  rayons  ? 

R — Les  rayons  nouvellement  cons- 
truits sont  blancs.  Ils  deviennent,  par 
l'usage,  jaune  soufre,  puis  brun  clair, 
ensuite  brun  foncé,  et  enfin  presque 
jioir.  De  sorte  qu'on  peut  assez  facile- 
ment dire  l'âge  approximatif  d'une 
ruche,  en  en  examinant  les  rayons. 

Q — Quand  les  rayons  cessent-ils  d'être 
bons  ? 

R — Lorsqu'un  rayon  est  devenu  telle- 
^ment  opaque,  qu'on  ne  peut  plus  voir  la 
clarté  du  soleil  au  travers,  il  est  temps 
de  l'enlever,  car  il  est  trop  vieux. 

Q — Où  les  abeilles  prennent-elles  la 
propolis  ? 


—  129  — 

R — Les  abeiUes  récoltent  la  propolls 
Bur  les  bourgeons  de  certains  arbres 
f^pécialement  du  peuplier,  et  l'apportent 
à  la  ruche  dans  certaines  cavités  ou  cor- 
beilles dont  leurs  pattes  sont  garnies 

Q — Le  miel  nouvellement  récolté  se 
coiiserve-t-il  bien  ? 

R— En  général  le  miel  fraîchement 
récolté  est  troj)  chargé  d'eau  pour  se 
bien  conserver.  Il  a  besoin  d'être  éva- 
pore  ;  ce  que  les  abeilles  font  en  battant 
les  ailes  à  Tentrée  de  la  ruche^  et  en 
créant  ainsi  des  courants  d'air. 

Q — Est-il  facile  de  distinguer  les  cel- 
lules qui  contiennent  du  miel,  de  celles 
qui  renferment  du  couvain  ? 

R — Oui,  le  miel  operculé,  ou  clos,  est 
facile  à  distinguer  du  couvain  aussi  oper- 
culé. Les  opercules,  ou  couvercles  du 
couvain  sont  opaques  et  plus  ou  moins 
bombés,  tandis  que  ceux  du  miel  sont 
plats  et  plus  ou  moins  transparents. 

Q — Est-ce  que^e  jus  que  trouvent  les 
abeilles  dans  les  Heurs,  est  du  miel  pur  ? 

R — Non,  le  jus  des  fleurs  n'est  pas  du 
miel  ;  mais  il  subit,  dans  l'estomac  des 
9 


—  130  — 

abeillen,  une    tr-mslbrination   chimique^ 
due  à  son  mélange    vec  un  huc  gastrique 
particulier,  qui  en  f'îat  du  miel. 
^  Q — L'abeille  visite-t-elle  plusieurs  es- 
pèces de  Heurs  dans  chaque  voynge  ? 

R — L'abeille  ne  visite  qu'une  seule 
sorte  de  fleurs  à  chatiue  voyage,  ou  tout 
au  plus,  que  des  Heurs  de  la  même  famille. 
Elle  donne  toujours  la  préférence  aux 
plantes  quj  donnent  du  miel  de  meil- 
leure qualité,  telles  (jua  les  fleurs  de 
pommier  ou  de  trèfle. 

Q — Nos  abeilles  noires  vont-elles  bu- 
tiner sur  les  fleurs  de  la  seconde  récolte 
de  tièfle  rouge? 

R — Oui,  le-^  pétîdes  des  fleurs  de  trèfle 
'  étant  plus  courtes  à  la  deuxième  récolte 
qu'à  la  première,  les  abeilles  en  attei- 
gnent plus  facilement  les  nectaires,  et  y 
puisent  abondamment  un  miel  de  qua- 
lité supérieure. 

Q — Les  abeilles  continuent-elles  à  tra-^ 
vailler  lorsque  le  miel  eA  pillé? 

R — Elles  contiinient  généralement 
pendant  une  couple  de  jours  après  que 
le  pillage  est  commencé  ;  mais  si  on  n'y 


—  131  — 

•met  ordre  sans  retanl,  L^iir  énereîe 
ordiuîiire  HOiiiI)Ie  les  ubaiuloniier,  et 
elles  cessent  complètement  de  travailler. 

Q — Quand  on  a  comineïicé  à  soigner 
les  abeillrs,  an  printenips,  à  (pielle  éi^- 
(jne  peut  on  cesser  ? 

R — Quand  on  a,  uv.e  fois,  coinuRMu:é 
à  soigner  les  abeilles,  un  ne  doit  cesser 
que  lorsque  les  fleurs  sont  très-ahondin- 
tes. 

Q — Doit-on  détruire  les  abeilles  qu'rri 
ne  veut  pas  hiverner  ?  • 

R  — On  ne  doit  jamais  détruire  les- 
abeilles  des  ruchées  qu'on  ne  veut  pas 
hiverner  ;  on  doit  toujours  les  rémiir  à 
d'autres  lorsqu'elles  sont  trop  faibles 
pour  passer  Thiver  seules. 

Q — L'apiculture  est-elle  une  occupa- 
tion lucrative  ? 

R — Oui,  Tapiculture  donne  à  celui  qui 
s*y  livre,  d'aussi  beaux  profits  que  n'im- 
porte quelle  autre  (K3cupation. 

Q — Quelles  sont  les  personnes  qui  peu- 
vent facilement  se  livrer  à  rapiculr- 
ture  ? 

R — A  quelque  condition'qu'uîi  homm^ 


—  132  — 

;î-?ppartienne,  et  quelque  soit  sa  profes- 
sion, il  peut  toujours  avoir  son  petit  ru- 
cher, et  se  procurer  le  naiel  pour  sa  fa- 
^  mille  au  moins,  s'il  ne  réalise  pas  en 
>tiicme  temps  quelques  bénéfices, 

Q — Le  succès  en  apiculture  est-il  tou- 
jours certain  ? 

R — On  peut  dire,  en  général^que  Tapi- 
culture  est  lu  moins  risquée  de  toutes 
les  entreprises  ;  car,  si  la  personne  qui 
s'y  livre,  donne  à  ses  abeilles  les  soins 
requis,  elle  peut  être  certaine,  que  le 
s  îceès  Couronnera  ses  efibrts.  Il  n'y  a  que 
ceux  qui  cultivent  machinalement  les 
abeilles,  et  qui  ne  leur  portent  pas 
toute  l'attention  nécessaire,  qui  ne  réus- 
isissent  pas. 

Q — Démontiez,  par  un  exemple,  les 
produits  que  peuvent  donner  vingt- 
oinq  ruchées  dans  une  année  ? 

R — Si  les  vingt-cinq  ruchées  sont 
bonnes,  elletî  donneront  au  moins  douze 
boîtes  de  miel  chacune,  soit  trois  cents 
boîtes  en  tout,  que  vous  Vendrez  facile- 
ment un^  pitistre  la  boîte  ;  elles  vous 
di>mieronl,  «n   outre,   chacune    un  bon 


— 133  — 

essaim,  qni,  à  son  tour  vous  donnera  do 
quatre  à  six  boîtes  de  mie!,  disons  cent 
boîtes  pour  les  vingt-cinq  essaims.  Cha- 
que essaim  vaudra  cinq  piastres  au 
moins.  Ainsi,  les  vingt-cinq  ruchée»^ 
produiront  donc,  d'après  ce  calcul,  cinq 
cent  vingt-cinq  piastres  dans  le  courant 
de  Tété.  Il  faut,  naturellement,  re- 
trancher de  cette  somme  le  coût  de» 
vieilles  ruchées,  ainsi  que  celui  des  ru- 
ches dans  lesquelles  on  a  mis  les  essaim.^.. 
Donc, 

300  buîtes  de    miel    provenant    de 

*   vieilles  ruchées  fe $1.00=r$300.00» 

25  emahiis  ®  $5.00  chacun  z=  125  00- 

100  boîtes  de  miel    fourni    par   les 

essaims  (a $1.00=  100.00^ 


$525  (C- 

Coût  des  25  vieilles  ruchées 

@ $4.00r=$100.00 

Coût  des  25  ruches  des  es- 
saims @ 2.00=     50.00 

Coût  des  400  p^titts   boîtes 

@  10  contins =     40.00 

$190.00    190.^«0 

Profit  net 335.00 

V 


.     —  134  — 

Des  sii-[)(jrstitioiis 

Q — Ditcri  ce  que  beauccup  do  peraoïi- 
îies   croient    nccejssjiire     de^    faire    poui\ 
bien  réussir. en  apicaltiire  ? 

il—  L'apiculture  a  probablement  don- 
"^iio  lieu,  à  elle  seule,  à  plus  de    supersti- 
tions que   toutes    les  autres   occupations 
Je  riiomnie  réunies  ensemble  :  ainsi,  on 
voit  des  iiens  ipii    |>retendent  que,    pour 
'oîre    ('liant'  uXy  il   faut  commencer    avec 
\ine  ou  deux  ruchées    volées,  qu'on  doit 
remettre  plus  tard,  bien  entendu,  à  ¥en- 
droit  où  elles  ont  été    prises  ;    certaines 
personnes  s'ima<iinent  qu'il    vaut  mieux 
les  acheter,  mais  sans  le  consentement 
de  leur  propriétaire  ^    c'est-à-dire    qu'il 
faut  aller,  à  Tinsu  de  tout  le  monde,  les 
prendre  dans  le  rucher,  et  laisser,  à  Ten- 
tdroit  même  oîi  on  les  prends,  leur  valeur 
en    argent  ;    d'autres   disent   qu'il    faut 
commencer   avec  des   ruchées  qui    nous 
ont  été  données  ;  on    prétend  aussi,  que 
Jes  personnes   adonnées  à  la  boisson,   ou 
^u  jurement,  ou  qui  ne  font  pas  hou  mé* 


—  13Ô  — 

niAjt'  ne  réussitiseiit  jiuuais  en  apicultu-. 
re  ;  enfin,  d'autres  af^rment  eariément, 
qne  si  Ton  n'obtient  pas  les  nichées  en 
échange  d'un  certain  nombre  de  mou- 
tons, il  est  inutile  d'es.sayer  à  garder 
des  abeilles. 

Q — Croyez- vous  à  quelques  unes  de 
ces  superstitions  ? 

R  — Non  :  car  je  sais  que  les  abeilles 
s'occupent  fort  peu  de  la  manière  dont 
on  les  acquiert,  ou  de  ce  (jui  se  passe 
dans  la  ïamille  de  leur  propriétaire. 
Pourvu  quî^lles  aient  un  bon  emplace- 
ment, et  de  bonnes  ruches  bien  propres 
pour  y  déposer  leur  miel,  c'est  là  tout 
-ce  qu'il  leur  faut.    • 

Q — Certaines  personnes  ne  recom- 
raandent-elles  pas  d'avertir  les  abeilles, 
lorsqu'il  meurt  quelqu'un  dans  la  fa- 
mille de  leur  maître  ? 

R — Oui  ;  elles  rgxiommandent  de 
mettre  un  crêpe  au-devant  du  rucher, 
aîin  d'avertir  les  abeilles  du  deuil  de 
îenr  maître.  Si  Ton  néglige  cette  céré- 
ïbonie,  disent-elles,  les  abeilles  meurent 
toutes.     Ces   personnes   ont   une    très- 


—  136  — 

haute  opinion  de  Tintelligence  de  Iju 
mouche-à-nilely  puisqu'elles  la  croient  ca-^ 
pable  de  mourir  de  chagrin,  ou  de  dépit 
causé  par  l'impardonnable  oubli  de  leur 
maître. 

Q — Est-il  vrai  que  leâ  personnes  qui 
sont  dans  l'habitude  de  jurer  ne  peuvent 
réussir  en  apiculture  ? 

R — Il  faut  distinguer  :  si  une  per- 
sonne jure  souvent  par  malice,  c'est-à- 
dire  parce  qu'elle  se  fâche  à  tout  propos, 
elle  ne  réussira  certainement  pas,  et  la 
raison  en  est  bien  claire  :^dès  qu'uLe 
abeille  la  piquera,  ou  fera  semblant  seu- 
'lement  de  la  piquer,  elle  s'excitera^ 
frappera  à  droite  et  à  gauche,  et,  au  lieu 
de  baisser  la  tête  et  d'attendre  tranquil- 
lement que  l'orage  soit  passé.^  elle  tuera 
autant  d'abeilles  qu'elle  pourra  en  at- 
teindre, puis  hors  d'elle-même,  elle  aban- 
donnera la  partie  en  maudissant  ses  plus 
fidèles  domestiques  On  conçoit  fjicile- 
ment  qu'une  telle  personne  ne  puisse 
réussir.  Mais,  si  un  homme  jure  par 
habitude,  sans  se  lâcher,  il  réussira 
aussi  bien  que  le  plus  sage  des  humains  ^ 


—  i3r  — 

car  les  abeilles  ne  comprennent  p?3  le' 
langage  humain» 

Q — Les  personnes  qui  ont  prm  de-  la 
boisson  sont-elles  plus  exposées  u  être 
piquées  que  les  autres  ? 

R-^Oui,  parce  que  leur  haleîine  fatigue 
les  abeilles  et  les  irrite  beau<?oup,  CTewt 
ce  qui  a  fait  croire  que  l'ivrognerie  était 
la  ruine  et  la  destruction  des  abeille?. 

Q — N'est-on  pas  aussi  sous  Tinipres- 
•gion  que  la  vente  d'une  ruchée  j[orte 
malheur  ? 

R — Oui,  il  y  a  beaucoup  de  per^ccne» 
qui  sont  sous  cette  impression,  eî  cela 
s'explique  :  lorsqu'elles  font  quelques 
ventes,  elles  livrent  oïdinairemenî  leurs 
meilleures  colonies,  afin  d'en  obteiiir  un 
plus  haut  prix,  et  ne  gardent  que  celle»; 
qui  ne  peuvent  être  vendues,  eî  qui 
souvent  ne  peuvent  être  hirercéee. 
Alors,  il  n'y  a  rien  de  .-urprenanl  a  ce 
que  ces  personnes  soient  nmlcha^f  eusee. 

Q — Ne  croyez-vous  pa»  plutôt,  que 
c'est  Dieu  qui  punit  les  ivrognes,  les- 
jureurs,  les  querelleurs  et  les  avares,  eu 
faisant  mourir  leurs  abeilles  î 


—  138  — 

R — Dieu  punit  souvent,  môme  en  ce 
'mande,  tous  ces  grands  pécheurs  ;  mais 
je  ne  comprends  pas  pourquoi  il  punirait 
un  ivrogne,  ou  un  querelleur,  ou  un 
jureur,  en  iaisant  mourir  ses  abeilles 
plutôt  que  ses  vaches  ou  ses  poules,  ses 
moutons  ou  ses  oies. 

Q — Comment  arrêtez-vous  les  al)eîlle3 
lorsqu'elles  essaiment  ? 

R — Je  les  laisse  faire  pendant  un 
certain  temps,  et,  si  elles  restent  trop 
lorii^rtemps  dans  l'air,  avant  de  se  poser, 
je  leur  jette  de  la  terre  émiettée  ou  de 
Teau,  ce  qui  a  généralement  pour  efl'et 
de  les  faire  poser  sur  l'arbre  le  plus  pro- 
che. 

Q — N'y  a-t-il  pas  certains  charmes^  ou 
qiiel'iues  prières,  employés  par  les  api- 
culteurs ? 

R  —Je  sais  qu'il  y  a  des  personnes  se  pré- 
tendant capables  de  charmer  les  abeilles 
mais  je  sais  aussi  que  ces  grands  cliar- 
meurs  réussiraient  beaucoup  mieux  s'ils 
s'occupaient  un  peu  moins  de  charmes^  et 
beaucoup  plus  de  la  nature,  des  habi- 
tudes et  des  besoins  de  leurs  abeilles. 


—  139  — 

Quant  aux  prières,  en  voici  une  qui  était 
récitée  avec  ferveur  par  les  propriétaires 
du  rnoyen-fige,  pour  garder  chez  eux 
leurs  abeilles  : 

••  Je  t'adjure,   ô   reine    des   abeilles! 
"  par  Dieu,  le  roi  des  cieux,    et    par  son 
"  fils,  notre  Rédemj)teur,  je  t'adjure  de 
''  ne  pas  porter    ton    vol  trop    loin,    ni 
"  trop  haut,  mais  de  te  fixer  le  plus  tôt 
^*  possible    sur   un   arbre.     De  là,  je   te 
"  transférerai  dans  un  endroit  plus  sain, 
i'  avec  ta  fatnille  et  tes  compagnes.    Là,' 
**  je  tiens  tout  prêts  des  vases  commodes 
^-  et  bien  disposés,  où   vous  pourrez  tra- 
^'  vailler  à  votre  aise   pour    la  gloire  de 
''  Dieu,  et  nous  fournir  des  luminaires 
"  pour   l'église,  afin    d'obtenir   du    Sei- 
gneur qu'il  vous  préserve  du  coup  de 
^'  soleil  et, de  l'approche  des   fleurs  dan- 


^'  gereuses.  " 


FIN. 


> 


Pages 

1.  Notio'^s  préliminaires 5 

IL  Des  différentes  espèces  d'abeilles  6 

III.  De  ressaimemcnt ....••   10 

IV.  Du  logement  des  abeilles 19 

V.  De  remplacement  du  rucher.,.   24 

VL  Du  renvoi  des  seconds  essaims.  28 

TII.  Du  moyen  de  recueillir  le  miel 

sans  détruire  les  abeilles.  • .   32 

VIII.  De    la   réunion    des   ruchées 
faibles  •  •  • . 40 

IX.  Des  soins  à  donner  aux  abeilles 

avant  de  les  mettre  en  hiver- 
nement , 44 


X.  De  riiivernement  des  abeilles..   iT 

XI.  Des  soins  à  donner  aux  abeilles 

pendant  Thiv^Miernent 53 

XII-  De  la  sortie  des  abeille? 58 

XIII.  Des  pillardes 64 

XIV.  Des  soins  à  donner  aux  abeil- 

les après  qu'elles  sont  sorties.  69 

XV.  Des  diverses  espèces  de  ruches.  72 

XVI.  Des  ennemis  des  abeilles. . .  •   84. 
XVIL  Des  abeilles  italiennes.  ..,,   92 

XVIII.  Du  transport  des  abeilles. .   95 

XIX.  Des  soins  à  donner  aux  abeil- 

les pendant  chaque  mois.. .    98 

XX.  Des  essaims  artificiels 110 

XXI.  Remarques  générales 114 

XXII.  Des  superstitions ,.  134