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Full text of "Culture et préparation du tabac [microforme] : à l'usage de l'amateur et des cultivateurs en général"

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TEST  TARGET  (MT-3) 


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Hiotographic 

Scienœs 

Corporation 


73  WEST  MAIN  STREET 

WEBSTER,  N.Y.  HSaO 

(716)  872-4503 


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CIHM/ICMH 

Microfiche 

Séries. 


CIHM/ICMH 
Collection  de 
microfiches. 


Canadien  Institute  for  Historical  Microraproductîons  institut  canadien  de  microreproductions  historiques 

1980 


T«chnical  and  Bibliographie  Nota»/Notas  tachniquaa  at  bibliographiquaa 


Tha  Inatituta  haa  attamptad  to  obtain  tha  baat 
original  copy  avaiiabla  for  filming.  Faaturaa  of  thia 
copy  whicli  may  ba  bibiiographicaily  uniqua, 
which  may  altar  any  of  tha  imagaa  in  tha 
raproduction,  or  which  may  aignificantly  changa 
tha  uaual  mathod  of  filming,  ara  chacitad  balow. 


□   Colourad  covara/ 
Couvartura  da  coulaur 

□   Covars  damagad/ 
Couvartura  andommagéa 

□   Covars  restorad  and/or  iaminatad/ 
Couvartura  rastauréa  at/ou  palliculée 

□   Covar  title  missing/ 
La  titre  da  couverture  manque 


I      I   Coloured  maps/ 


Cartes  géographiques  en  couleur 


□   Coloured  inic  (i.e.  other  than  blue  or  black)/ 
Encre  de  couleur  O.e.  autre  que  bleue  ou  noire) 

□   Coloured  plates  and/or  Illustrations/ 
Planches  et/ou  Illustrations  en  couleur 


D 


n 


Bound  with  other  material/ 
Relié  avec  d'autres  documents 

Tight  binding  may  cause  shadows  or  distortion 
along  interior  margin/ 

La  reliure  serrée  peut  causer  de  l'ombre  ou  de  la 
distortion  le  long  de  la  marge  intérieure 

Blank  leaves  addad  during  restoration  may 
appear  within  the  text.  Whenever  possible,  thèse 
hâve  been  omitted  from  filming/ 
Il  se  peut  que  certaines  pages  blanches  ajoutées 
lors  d'une  restauration  apparaissent  dans  le  texte, 
mais,  lorsque  cela  était  possible,  ces  pages  n'ont 
pas  été  filmées. 

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Commentaires  supplémentaires: 


L'Institut  a  microfilmé  la  meilleur  exemplaire 
qu'il  lui  a  été  possible  da  sa  procurer.  Les  détails 
de  cet  exemplaire  qui  aont  peut-être  uniques  du 
point  de  vue  bibliographique,  qui  peuvent  modifier 
une  image  reproduite,  ou  qui  peuvent  exiger  une 
modification  dans  la  méthode  normale  de  filmage 
sont  indiqués  ci-desaoua. 

□   Coloured  pages/ 
Pages  de  couleur 

□   Pages  damaged/ 
Pages  endommageas 

I — I   Pages  restored  and/or  laminated/ 


D 


Pages  restauréaa  et/ou  pelliculées 

Pages  discoloured,  stained  or  foxet 
Pages  décolorées,  tachetées  ou  piquées 

Pages  detached/ 
Pages  détachées 

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Transparence 


I — I   Pages  discoloured,  stained  or  foxed/ 
I      I    Pages  detached/ 
I      I    Showthrough/ 


□    Quality  of  print  varies/ 
Qualité  inégale  de  l'impression 

□    Includes  supplementary  matériel/ 
Comprend  du  matériel  supplémentaire 

I — I    Only  édition  avaiiabla/ 


Seule  édition  disponible 

Pages  wholly  or  partialSy  obscured  by  errata 
slips,  tissues,  etc.,  hâve  been  refilmed  to 
ensure  the  best  possible  image/ 
Les  pages  totalement  ou  partiellement 
obscurcies  par  un  feuillet  d'errata,  une  pelure, 
etc.,  ont  été  filmées  à  nouveau  de  façon  à 
obtenir  la  meilleure  image  possible. 


E 


This  item  is  filmed  at  the  réduction  ratio  checked  below/ 

Ce  document  est  filmé  au  taux  da  réduction  indiqué  ci-dessous. 

10X UX 18X 22X 

s/ 


26X 


30X 


12X 


16X 


aox 


24X 


2BX 


32X 


The  copy  filmad  hare  ha*  baan  raproducad  thanka 
to  tha  ganaroaity  off: 

National  Library  of  Canada 


L'axamplaira  filmé  fut  raproduit  gréca  è  la 
générosité  da: 

Bibliothéqua  nationala  du  Canada 


Tha  imagas  appaaring  hara  ara  tha  bast  quality 
poMibla  considaring  tha  condition  and  lagibility 
of  tha  original  copy  and  in  kaaping  with  tha 
filming  contract  «pacifications. 


Original  copias  in  printad  papar  covars  ara  filmad 
baginning  with  tha  front  covar  and  anding  on 
tha  last  paga  with  a  printad  or  illustratad  impras- 
sion.  or  tha  back  covar  whan  appropriata.  AH 
othar  original  copias  ara  filmad  baginning  on  tha 
first  paga  with  a  printad  or  illustratad  impras- 
sion.  and  anding  on  tha  last  paga  with  a  printad 
or  illustratad  imprassion. 


Las  imagas  suivantas  ont  été  raproduitas  avac  la 
plus  grand  soin,  compta  tanu  da  la  condition  at 
da  la  nattaté  da  l'axamplaira  filmé,  at  an 
conformité  avac  las  conditions  du  contrat  da 
filmaga. 

Las  axamplairas  originaux  dont  la  couvartura  an 
papiar  ast  impriméa  sont  filmés  9n  commançant 
par  la  pramiar  plat  at  an  tarminant  soit  par  la 
darniéra  paga  qui  comporta  una  amprainta 
d'imprassion  ou  d'illustMtion.  soit  par  le  second 
plat,  salon  la  cas.  Tous  les  autres  exemplaires 
originaux  sont  filmés  en  commençant  par  la 
première  paga  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustration  et  en  terminant  par 
la  dernière  paga  qui  comporte  une  telle 
empreinte. 


The  last  recorded  frame  on  each  microfiche 
shali  contain  the  symbol  — »•  (meaning  "CON- 
TINUED"),  or  the  symbol  V  (meaning  "END"), 
whichever  applies. 


Un  des  symboles  suivants  apparaîtra  sur  la 
dernière  image  de  chaque  microfiche,  selon  le 
cas:  le  symbole  -^  signifie  "A  SUIVRE",  le 
symbole  V  signifie  "FIN". 


Maps,  plates,  charts,  etc.,  may  be  filmed  at 
différent  réduction  ratios.  Those  too  large  to  be 
entirely  included  in  one  exposure  are  filmed 
beginning  in  the  upper  left  hand  corner,  left  to 
right  and  top  to  bottom,  as  many  framas  as 
required.  The  following  diagrams  illustrate  the 
method: 


Les  cartes,  planches,  tableaux,  etc.,  peuvent  être 
filmés  è  des  taux  de  réduction  différents. 
Lorsque  le  document  est  trop  grand  pour  être 
reproduit  en  un  seul  cliché,  il  est  fitmé  è  partir 
de  l'angle  supérieur  gauche,  de  gauche  à  droite, 
et  de  haut  an  bas,  en  prenant  le  nombi  9 
d'images  nécessaire.  Les  diagrammes  suivants 
illustrent  la  méthode. 


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4  5  6 


CULTURE  ET  PMPAIUTION  DD  TABAC 


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CULTURE 


ET 


PREPARATION  Dl)  TABAC 

A  l'usage  de 

l'amateur  et  des  cultivateurs  en  général 


PAR   LE 


DOCTEUE  G.  LaROQUE 


I      EX-DEPUTE  DU  OOMTÉ  DE  OHAMBLY,  AUTEUR  DU  "  MANUEL  D'HOR- 
Ji  TIOULTURB  PRATIQUE  ET  D'ARBORIOULTURE  FRUITIÈRE" 

DU  "  MANUEL  DES  ENORAI8",  ETO 


SECONDE   ÉDITION, 
REVUE,  CORRIGÉE  ET  AUGMENTÉE 


QUÉBEC  1897. 


iS  bureau  du  mlnlltre  de  l'Agriculture. 


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CULTURE 


ET 


PREPARATION    DU   TABAC 


AVANT-PROPOS 


Le  tabac  est  une  plante  dont  la  culture  a 
pris  des  proportions  considérables  dans  la  pro^ 
vince  depuis  une  quinzaine  d'années.  A  l'époque 
de  la  publication  de  mon  premier  traité  sur  le 
tabac  en  1881,  cette  culture  n'en  était  encore,  pour 
ainsi  dire,  qu'à  son  état  d'enfance.  Depuis  cette 
date,  on  a  acquis  beaucoup  d'expérience  ;  on  a 
appris  à  faire  un  choix  plus  judicieux  des  varié- 
tés les  plus  profitables  et  qui  réussissent  le  plus 


—  6  ~ 

sûrement  sous  notre  climat.  On  a  déployé  une 
habilité  plus  perfectionnée  dans  la  manière  de 
récolter,  de  faire  sécher  le  tabac  et  de  lui  faire 
subir  la  fermentation  voulue,  qui  permet  de  l'of- 
frir avec  avantage  sur  le  marché.  C'est  ainsi  que 
la  continuation  des  efforts  de  nos  cultivateurs 
dans  la  voie  du  perfectionnement  des  méthodes 
de  culture,  de  fumT^T»e  et  d'entretien  de  cette  plan- 
te intéressante,  qui  devi*a  par  là  même  fournir  un 
produit  de  qualité  supérieure,  finira  par  faire  de 
cette  culture  une  des  branches  les  plus  payantes 
de  l'agriculture  dans  ce  pays. 

Cette  culture  sera  surtout  lucrative  à  ceux 
des  cultivateurs  qui  peuvent  y  employer  les  mem- 
bres de  leur  famille,  sans  avoir  à  débourser  le 
prix  de  journées  onéreuses. 

Comme  on  le  sait,  les  feuilles  de  tabac,  sui- 
vant les  qualités  particulières  qu'elles  présentent 
et  les  préparations  qu'on  leur  fait  subir  dans  la 
fabrique,  servent  à  produire  des  tabacs  à  fumer, 
à  priser  et  à  mâcher.  On  en  est  arrivé,  sous  ces 
rapports,  à  produire  en  plusieurs  endroits  de  la 


province,  des  tabacs  répondant  parfaitement  aux 
besoins  du  commerce  et  dont  les  feuilles  peuvent 
être  mêlées  avantageusement  aux  tabacs  étran- 
gers dans  la  fabrication  des  cigares.  Il  ne  reste 
plus  qu'à  rechercher  les  moyens  de  procurer  aux 
tabacs  canadiens  la  consistance  désirable,  un  tissu 
suffisamment  serré  et  une  combustibilité  plus 
parfaite.  Du  moment  qu'on  aura  réussi  à  produi- 
re un  tabac  avec  lequel  on  pourra  fabriquer  des 
cigares  de  premier  choix,  qui,  tout  en  brûlant 
bien,  ne  se  ramolliront  point,  la  culture  du  tabac, 
toute  payante  qu'elle  est  aujourd'hui,  donnera  des 
rendements  encore  beaucoup  plus  rémunérateurs. 


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I.E  TABAC 


Le  tabac,  à  n'importe  quelle  phase  de  sa 
vie  végétative,  de  son  développement  et  de  sa 
préparation  (curing),  exige  des  soins  assidus, 
particuliers.  Aucune  plante  ne  subit  plus  les 
influences  du  climat,  des  saisons,  du  sol  et  des 
divers  modes  de  culture  que  le  tabac.  Sa  culture 
doit  se  faire  d'une  manière  raisonnée,  intellige)>te. 
Les  engrais  particuliers  que  cette  plante  requiert 
pour  se  former  en  un  produit  capable  de  répondre 
à  la  destination  que  l'on  a  en  vue,  doivent  lui  être 
administrés  d'une  façon  judicieuse,  tout  en  pre- 
nant en  considération  la  qualité  et  la  richesse 
initiale  du  sol  qui  doit  la  produire. 

L'alcaloïde  ou  le  principe  actif  auquel  sont 
dus  les  effets  les  plus  actifs  du  tabac,  est  appelé 
Nicotine f  du  nom  de  Jean  Nicot  qui,  le  premier, 
introduisit  la  graine  de  cette  plante  en  France  à 
l'époque  du  règne  de  Fratiçois  IL     Les  tabacs 


—  10  ~ 


forts,  de  couleur  foncée  et  provenant  de  terrains 
fortement  fumés,  contiennent  beaucoup  plus  de 
ce  principe  actif  que  ceux  de  couleur  claire  ou 
provenant  d'une  terre  médiocrement  engraissée. 
De  même,  l'apport  de  certains  engrais,  tels  que  le 
sulfate  d'ammoniaque  additionné  de  superphos- 
phates, influe  considérablement  sur  la  teneur 
en  nicotine  pour  100  dans  la  plante. 

Variétés  de  tabac. 

Les  variétés  de  tabac  sont  nombreuses  ;  on 
en  a  fait  fait  l'essai  d'une  quarantaine  d'espèces 
dans  la  province. 

Les  plus  rustiques,  les  plus  hâtives  et,  en 
même  temps,  celles  qui  se  distinguent  par  l'am- 
pleur de  leurs  feuilles  sont  les  plus  profitables  à 
cultiver.  Malgré  qu'elles  ne  possèdent  pas  tout 
l'arôme  exquis  que  l'on  remarque  dans  les  petites 
variétés,  soit  étrangères,  soit  du  pays,  ces  gran- 
des variétés  n'en  produisent  pas  moins  un  bon 
tabac  que  le  cultivateur  a  surtout  intérêt  à  culti- 
ver. Parmi  ces  dernières,  on  distingue  les  sui- 
vantes : 

lo  Le  Connectieut  seedleaf 

Cette  variété  se  fait  remarquer  par  la  lon- 
gueur et  la  largeur  de  ses  feuilles  qui  atteignent 
d'ordinaire  33  x  15  pouces.     Dans   un  terrain 


—  11 


terrains 
plus  de 
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graissée. 
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cultivé  avec  soin,  le  rendement  atteint  le  plus 
souvent  de  1500  à  1600  Ibs  à  l'arpent.  C'est  un 
tabac  très  bon  ;  les  fabricants  l'estiment  beau- 
coup ;  il  leur  sert  d'envelopi)e. 

Ce  tabac  est  un  peu  lent  à  mûrir  ;  à  cause 
de  cela,  il  faut  se  procurer  des  plants  vigoureux, 
qu'il  importe  de  planter  le  plus  à  bonne  heure 
possible,  et,  lors  de  l'écimage,  on  ne  lui  laisse  que 
de  10  à  12  feuilles  ;  ce  qui  lui  permet  d'arriver  à 
maturité  plus  tôt  et  nous  procure  l'avantage  de 
le  récolter  avant  que  les  gelées,  souvent  précoces 
à  l'automne,  ne  viennent  l'endommager. 

2o  Le  White  Buvley  (B.  blanc). — Cette  va- 
riété ne  se  distingue  pas  seulement  par  l'ampleur 
de  ses  feuilles,  mais  aussi  par  leur  belle  couleur 
d'un  jaune  clair  et  à  laquelle  elle  doit  une  grande 
partie  de  sa  valeur.  C'est  une  des  variétés  qui 
réussissent  le  mieux  dans  la  province  et  qu'il 
importe  le  plus,  par  conséquent,  de  cultiver.  Ce 
tabac  peut  être  récolté  de  10  à  12  jours  plus  tôt 
que  le  précédent.  Dans  une  terre  riche,  bien 
ameublie,  il  donne  un  rendement  ordinaire  de 
1200  à  1300  Ibs  à  l'arpent.  On  ne  lui  conserve 
en  général  que  10  feuilles  lors  de  l'écimage. 

Un  sol  léger  convient  particulièrement  au 


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—  12  — 

burley  blanc  et  il  contribue  à  conserver  à  ce  der- 
nier la  belle  couleur  qui  le  caractérise. 

3o  Le  tabac  de  la  Virginie  (Yellow  Prior) 

C'est  une  variété  à  grandes  feuilles  pouvant 
rapporter  de  900  à  1000  Ibs  à  l'arpent  ;  on  ne  lui 
laisse  que  10  feuilles. 

Ce  tabac  est  profitable  à  cultiver  ;  il  est  très 
recherché, 

4o  Le  Mammouth  jaune  (Yellow  M.)  Variété 
des  plus  considérables,  de  reprise  facile  :  elle 
peut  fournir  de  1400  à  1500  Ibs  à  l'arpent. 

5o  Le  Kentuekp. —  Variété  la  plus  hâtive, 
très  profitable  et  très  estimée.  Elle  est  de  plus 
de  reprise  facile  et  constitue,  pour  la  culture,  une 
des  variétés  qui  conviennent  à  notre  climat. 

6o  Le  Tmkahœ. — Variété  de  même  dimen- 
sion que  la  précédente  (29  x  1 6  pouces),  à  feuil- 1  1 1 
les  épaisses,  consistantes,  d'un  brun  foncé.  C'est 
un  bon  tabac  à  fumer  et  très  propre  à  servir 
d'enveloppe.  Il  donne  d'ordinaire  un  rendement 
de  900  à  1000  Ibs  à  l'arpent. 

7o  U Orinoco  jaune. — Tabac  de  fortes  dimen- 
sions (32  X  15  pouces)  doniiiant  des  rendements 
assez  considérables  et  de  qualité  supérieure. 

Parmi  les  variétés  de  dimensions  plus  médio- 


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—  13  - 

ères,  on  comprend  le  Canadien,  le  Qtiesnely  le 
Sumatra  et,  en  général,  tous  les  tabacs  de  Cuba 
ou  de  la  Havane. 

lo  Le  Canadien, — L'ensemencement  conti- 
nu dans  le  pays  de  graines  de  tabac  bien  choisies 
et  de  la  même  variété,  a  fini  par  produire  ce 
qu'on  est  convenu  d'appeler  le  tahac  canadien. 
Les  feuilles  de  ce  tabac  sont  petites,  ne  dépas- 
sent rarement  24  x  12  pouces.  C'est  un  tabac 
excellent  à  fumer  ;  les  cultivateurs  et  l'amateur 
le  cultivent  de  préférence  pour  leur  usage  per- 
sonnel. Il  possède  un  arôme  exquis  et  il  est  très 
combustible  ;  mais  il  ne  produit  guère  plus  de 
800  à  900  Ibs  à  l'arpent. 

2o  Le  tahac  Quesnel,  aussi  appelé  Canelle, 
variété  dont  les  feuilles  excèdent  rarement  18  x 
1 1  pouces  ;  elle  est  très  recherchée  par  bon  nom- 
bre d'amateurs  et  de  cultivateurs  qui  cultivent  ce 
tabac  pour  leur  propre  usage.  On  le  manufac- 
ture aussi  dans  les  fabriques  comme  tabac  à 
fumer. 

3o  Tabac  de  la  Havane  (Cuban  and  seed 
leaf). — Variété  des  plus  estimées  et  la  plus  prisée 
dans  la  fabrication  des  cigares. 

C'est  un  tabac  qu'il  importe  peu  au  cultiva- 


—  14 


oi 
ai 

M 
ais 


teur  de  cultiver,   surtout  pour  le  commerce 
l'amateur  se  charge  d'ordinaire  de  sa  culture. 

Les  feuilles  de  ce  tabac  sont  plus  petites  qu 
celles  du  petit  canadien  et  elles  donnent  rare 
ment  au-delà  de  300  à  400  Ibs  à  l'arpent. 

4o  Le   Sumatra,  le  Muscat  de  Perse,    sont 
autant  de  petites  variétés  de  tabac  dont  la  cultu- 
re n'a  encore  été  faite  ici  qu'à  titre   d'essais.    Il|ch 
ne  peut  être  profitable  au  cultivateur   de   s'en 
occuper. 

Graines  de  tabac. — Pour  se  procurer  de  la 
bonne  graine  des  variétés  de  t^bac  que  l'on  veut 
cultiver,  il  faut  l'acheter  de  marchands  de  graines 
bien  connus  et  dont  la  renommée  est  bien  établie. 

On  peut,  dès  la  première  année  de  planta- 
tion, produire  soi-même  la  graine  dont  on  a 
besoin,  en  laissant  monter  en  graines,  pour  servir 
de  pieds-mères  les  plantes  qui  représentent  le 
mieux  les  caractères  de  la  variété  que  l'on  veut 
propager.  On  pratique  sur  ces  plantes  le  pince- 
ment des  bourgeons  à  fleurs  secondaires,  de  ma- 
nière à  ne  laisser  qu'une  cinquantaine  de  capsu- 
les de  la  tête  qui  se  seront  développées  les  pre- 


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Porte-graines  ou  pieds-mères. — Les  soins  à 


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—  15  — 

tonner  aux  pieds- mères,  qui  sont  toujours  pris 
)arini  les  plantes  les  plus  développées  et  les  plus 
rigoureuses,  sont  assez  nombreux  :  on  ne  leur 
laisse  que  les  ramifications  qui  sont  entrées  les 
premières  en  floraison  et  on  supprime  tous  les 
)ourgeons  à  fleurs  secondaires,  en  ne  laissant 
)roduire  qu'une  cinquantaine  de  capsules  sur 
îhaque  pied.  On  assure  ainsi  la  production  d'une 
Igraine  saine,  entière  et  parfaitement  développée 
à  l'époque  de  sa  maturité.  On  dépouille  les  pieds- 
mères  des  trois  ou  quatre  feuilles  les  plus  basses 
de  la  tige  et  qui  sont,  en  général,  impropres  à  la 
végétation.  On  leur  enlève  les  bourgeons  qui  se 
[développent  à  l'aisselle  des  feuilles,  ainsi  que 
ceux  à  fleurs  secondaires  au  fur  et  à  mesure  qu'ils 
|se  développent. 

A  l'époque  de  la  récolte  du  tabac,  on  les 
débarrasse  de  toutes  leurs  feuilles  et  l'on  met  à 
chacun  de  bons  tuteurs  auxquels  on  les  assujet- 
Itit  avec  soin,  afin  de  leur  permettre  de  continuer 
[à  mûrir  leurs  graines. 

On  reconnaît  ordinairement  que  la  graine 
[est  mûre  lorsque  les  capsules  qui  la  contiennent 
sont  toutes  tournées  au  noir  ;  il  est  alors  temps 
de  la  récolter.     On  coupe  les  plantes  à  la  base 


—  16 


■iii, 


des  ramifications  de  la  tête,  en  choisissant,  pou 
faire  cette  opération,  une  belle  journée  et  un 
temps  bien  sec.     On  suspend  alcis  ces  capsule 
à  l'abri  de  toute  humidité  dans  un  endroit  suffi-| 
samment  aéré.  Lorsque  les  capsules  sont  parfai 
tement   desséchées,  on  les  broie  sous  la  main 
pour  en  retirer  la  graine  que  Ton  passe  au  tamis. 

La  graine  de  tabac  peut  conserver  ses  pro- 
priétés germinatives  pendant  8  à  10  ans  ;  mais! 
il  est  important  de  la  déposer  dans   un  endroit^ 
sec  et  non  accessible  à  la  vermine.  On  peut  aussi 
les  conserver  dans  les  capsules  et  ne  l'en  enlever 
qu'à  l'époque  du  semis  de  l'année  suivante. 

Pour  réussir  dans  la  culture  du  tabac,  il 
n'est  pas  sans  in^portance  de  renouveler  la  se-  ^i 
mence  tous  les  3  ou  4  ans,  en  se  la  procurant 
d'ailleurs.  Un  onze  de  graines  qui  ne  coûte  que 
de  30  à  40  centins  produit  assez  de  plants  pour 
un  arpent  de  terre  ;  ce  qui  équivaut  à  4000  pieds. 

Pour  semer  la  graine  de  tabac  uniformé- 
ment il  faut  la  mêler  avec  10  ou  12  fois  son  volu- 
me de  cendre,  de  plâtre  ou  de  sable  fin. 

Semis. — Dans  la  province,  la  production  du 
plant  de  tabac  se  fait  en  semant  la  graine  vers 
le  milieu  d'avril  sur  couche-chaude.     C'est  à  peu 


^g 


)É 


l' 


—  17  — 


>rès  le  moyen  le  plus  sûr  de  se  procurer  des  plants 
fuiïisamment  développés  et  que  l'on  peut  trans- 
)lanter  à  demeure  dès  l'apparition  de  la  belle 
Maison.  Dans  les  parties  les  plus  méridionales^ 
lu  pays,  plus  favorisées,  par  conséquent,  sous  le 
l'apport  de  la  température,  on  peut  semer  la 
graine  de  tabac  au  dehors  sous  une  espèce  de 
îouclie-sourde  placée  dans  un  endroit  abrité 
îontre  les  vents  du  nord  et  de  l'ouest  et  surtout 
)ien  expoué  tout  le  jour  aux  i ayons  du  soleil, 
n  terrain  en  pente,  faisant  face  au  midi  con- 
sent très  bien  pour  établir  pareilles  couches. 

Ces  couches  sourdes  sont  entourées  d'un 
^adre  en  bois  de  4  à  5  pouces  de  hauteur.  Elles 
meuvent  être  de  dimensions  variées  suivant  la 
[uantité  de  plants  que  l'on  veut  produire. 

Le  semis  opéré,  on  recouvre  ces  couches 
l'un  canevas  ou  d'un  coton  huilé  que  l'on  fait  se 
bpporter  au  dessus  du  centre  de  la  couche  par 
les  barres  en  bois  appuyées  transversalement 
lur  les  bords  de  cette  dernière.  Cette  couverture 
javorise  singulièrement  la  germination  et  la  vé- 
gétation dans  la  couche  ;  on  l'enlève  plus  tard 
|n  tout  ou  en  partie  sur  le  haut  du  jour  pour 
[onner  de  l'air  aux  plantes. 

Dans  certains  endroits,  on  va  jusqu'à  préparer 


I 


I 


r( 
lé 
l'i 
l'i 
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le 
)h 
lii 

• 

1- 


—  18  — 

le  lit  en  pleine  terre.  On  choisit  un  terrain  prol'( 
piee,  à  bonne  exposition,  on  le  laboure  à  la  bèeh( 
et  on  le  recouvre  d'une  couche  épaisse  de  bran 
chages  à  laquelle  on  met  le  feu  ;  on  détruit  ains 
toutes  les  mauvaises  herbes  et  on  assure  la  pro 
prêté  du  semis.  Un  peu  plus  tard  on  ameubli 
et  on  racle  avec  soin  ce  terrain  et  on  l'ense 
mence  ;  durant  les  nuits  iraîches  on  le  recouvrf 
au  moyen  d'une  toile  quelconque  ou  de  branche 
de  sapins.  • 

Pour  favoriser  la  germination  on  bassinf 
le  terrain  le  soir  ou  le  matin  à  bonne  heure  ave( 
du  jus  de  fiente  de  volailles  fortement  dilué 
dans  le  même  but,  on  se  sert  aussi  de  guan(  ie; 
dans  la  proportion  d'un  gallon  dans  un  bari  3ln 
d'eau. 

Une  terre  noire,  riche,  mêlée  de  sable  ou  uiBa 
sol  vierge,  gras  par  conséquent  convient  particu  301 
lièrement  à  l'élevage  du  plant  du  tabac  ;  la  terri  jt 
noire   absorbe  plus  facilement  les    rayons   di 
soleil  et  la  végétation  se  fait  plus  rapidement. 

Couche  chaude. — La  couche -chaude  sur  la 
quelle  on  établit  le  lit  destiné  à  élever  le  plant 
de  tabac  doit   être  placée  dans  un  endroit 
l'abri  des  vents  violents  ou  dominants  et  à  un( 
bonne  exposition  au  soleil  du  midi.     S'il  s'agi 


au 


sei 
tra 
un 
qu 

SU] 


§. 


—  19  — 


erram  proB'^tablir  une  couchR-chaude  sur  un  terrain  élevé, 
s  a  la  bèeh(  l^^g  gg^j^  jj  convient,  avant  de  commencer  à  y 
le  de  bran  imposer  les  lits  de  fumier,  de  creuser  une  fosse 
etiui  ams  |,^^  ^^j^^  ^^  demi  à  deux  pieds  de  profondeur  et 
^...  l'une  dimension  proportionnée  à  la  quantité  de 

I,  )lants  de  tabac  que  l'on  veut  produire, 

on  1  ense  *■  ^ 

«  ronmivf..         ^^  châssis  de  3  pieds  de  largeur  par  6  pieds 
\j  I  ec/Ou V I  ' 

e  branche  ^®  longueur  peut  abriter  le  nombre  suffisant  de 
♦  )lants  pour  un  arpent  de  terre.     Il  est  bon  de 

DU  bassin(  ^*^'®  ^^^  qu'une  couche-chaude  de  la  dimension 
tieure  ave(  îi-dessus  est  très  bien  proportionnée  sous  tous 
3nt  dilué      ^  rapports  :  il  vaut  mieux  augmenter  le  nombre 
de  guanc  ^es  couches  plutôt  que  de  les  avoir  de  dimension 
un  bari»)lus  considérable,  surtout  dans  la  campagne. 

Lorsque  le  terrain  est  bas  et  humide  et  dans 
ible  ou  uiïa  généralité  des  cas,  il  vaut  mieux  établir  la 
it  particuleouche  sur  le  sol  même,  en  déposant  le  premier 
;  la  terrait  de  fumier  à  sa  surface,  sans  aucun  creusage 
-ayons  diLu  préalable, 
îment.  I  j^^l  couche  se  monte  par  lits  d'égale  épaîs- 
ie  sur  lalgeur,  formé  d'un  fumier  d'écurie  bien  mélangé  et 
'  le  plaiiitravaillé  d'avance  ;  ces  lits  sont  superposés  les 
ndroit  «uns  ^y^r  les  autres  et  tassés  régulièrement  jus- 
^  ^,^^lqu'à  une  hauteur  de  deux  pieds  environ  :  le  tout 
^  *sur  une  dimension  ou  une  étendue  calculée  d'à- 


PTT 


—  20  — 

vance  et  proportionnée,  tel  que  je  Tai  dit  déjà,  à 
la  quantité  de  plants  que  l'on  veut  obtenir. 

Dans  tous  les  cas,  on  proportionne  les  di- 
mensions de  la  couche  d'après  celles  du  cadr*^  qui 
doit  toujours  être  préparé  d'avance  ainsi  que  le 
châssis  qui  doit  le  recouvrir.     Ces  dimensions  du|fn 
lit  de  la  couche  doivent  toujours  excéder  celles 


te 

de 
df 
te 


do 
de 


un 

du  coffre  en  longueur  et  en  largeur  d'au  moins  12  vi 
à  15  pouces,  ce  qui  fera  qu'une  fois  le  coffre  as-|ch 
sujetti  au  centre  de  la  couche,  celle-ci  dépassera 
le  coffre  sur  toutes  ses  faces  extérieures  de  6  à  8 
pouces. 

Dès  que  les  lits  de  la  couche  ont  atteint  lajtn< 
hauteur  voulue,  on  recouvre  cette  dernière  de 
à  8  pouces  de  bonne  terre  légère,  sablonneuse,B'e( 
riche,  bien  ameublie  et  débarrassée  de  touteslde 
mauvaises  herbes  ;  on  fixe  solidement  le  coflfr 
sur  la  couche,  en  lui  donnant  une  élévation  plu; 
forte  à  son  côté  nord,  de  manière  à  donner  a 
châssis  qui  doit  le  recouvrir  une  inclinaison  a 
soleil  du  midi.  Aussitôt  que  le  châssis  est  mi 
en  place,  on  le  recouvre  de  paillassons  ou  delUi 
vieux  tapis  ;  puis  après  5  à  6  jours  lorsque  lalpe 
couche  a  jeté  son  feu,  on  opère  le  semis  de  lalqu 
graine. — La  graine  de  tabac  prend  beaucoup  de|m( 


ac 
a 

0 

a 


!  lii 


lit  déjà,  à 
[)nir. 

ne  les  cli- 
cadr'i  qui 
isi  qne  le 


—  21 

temps  à  germer.  On  favorise  singulièrement  sa 
germination,  si  on  la  fait  ramollir  d'avance  avant 
de  la  semer.  Pour  en  arriver  là,  on  la  tient  pen- 
dant 2  ou  3  jours  dans  les  replis  d'une  serviette 
tenue  constamment  humide  par  des  arrosages 
usions  du  fréquents  avec  de  l'eau  tiède,  ou  on  la  met  dans 
1er  celles  an  vase  rempli  de  terre  humide  que  l'on  recou- 
moius  12  vre  d'un  linge  pesant  et  que  l'on  tient  dans  une 
coffre  as 
dépassera 
5  de  6  à  8 


chambre  bien  chauffée  et  près  du  poêle. 

Au  moment  de  semer  la  graine  de  tabac  on 
doit  toujours  la  mélanger  à  du  sable  très  fin  ou  à 
de  la  cendre,  afin  d'éviter  de  la  semer  inégale- 
atteint  la  ment  ou  troj)  dru. 

La  graine  de  tabac  ne  demande  pas  à  être 
ilonneuse,M'ecoaverte  ;  il  suffit  de  fouler  la  terre  avec  le  dos 
de  toutesfce  la  houe,  ou  de  la  tasser  avec  une  planche  sur 
aquelle  on  appuie  légèrement  chaque  fois  qu'on 
a  change  de  place. 

On  bassine  aussitôt  après  le  semis  et  on 
ontinue  de  le  faire  2  ou  3  fois  par  semaine,  sui- 
ant  le  besoin,  afin  de  favoriser  la  levée  du  plant. 


le  coffr 
ition  plui 
lonner  a 
laison  a 
is  est  mi 


ns  ou  delUn  arrosoir,  percé  de  trous  très  fins,  est  indis- 


orsque  h 
lis  de  h 
.ucoup  de 


[pensable  pour  pratiquer  l'arrosage  sur  la  couche 
que  l'on  vient  d'ensemencer.  On  peut  aussi  à  ce 
moment  arroser  avec  de  l'eau  dans  laquelle  on 


mmm 


il  :':: 


ml 


—  22  — 

a  fait  dissoudre  un  peu  de  iionte  de  volaille  ou 
avec  du  jus  de  fumier  ordinaire  additionné  de 
10  à  15  fois  son  volume  d'eau. — Lorsque  le  plant 
commence  à  germer,  on  recouvre  le  lit  de  la 
couche  d'une  ou  doux  lignes  d'épaisseur  de  ter- 
reau riche,  bien  émietté  ;  ce  qui,  plus  tard,  fa- 
vorisera singulièrement  le  repicpiage  du  plant  et 
sa  reprise. 

Il  est  aussi  très  essentiel  de  tenir  le  lit  soi- 
gneusement sarclé  et  de  l'arroser  chaque  fois  que 
le  besoii.  3'en  fait  sentir. — De  même,  il  est  très 
prudent  l'ajouter  un  peu  de  fumier  tout  autour 
du  coffre  de  la  couche  et  de  le  tasser  fortement, 
afin  que  l'air  de  l'extérieur  ne  vienne  pas 
troubler  la  température  du  dedans. 

L'aération  est  nécessaire. — Lorsque  le  temps 
est  beau,  sur  le  haut  du  jour,  on  soulève  de  quel- 
ques pouces  un  des  bords  du  châssis  afin  d'aérer 
toute  la  couche.   Sans  l'air  auquel  on  accoutume 
ainsi  le  plant  petit  à  petit,  ce  dernier  resterait 
grêle,  étiolé  et  ne  vaudrait  pas  la  peine  d*être| 
transplanté.     Lorsque  le  plant  a  pris  une  cer- 
taine hauteur  il  faut  enlever  complètement  le  là 
châssis  le  matin  au  lever  du  soleil  si  le  temps  estlla 
beau  et  le  replacer  le  soir  si  les  nuits  sont  encore!  di 
assez  fraîches  pour  faire  du  tort  aux  plants.        |ei 


iHil 


)laille  ou 
ionné  de 
e  le  plant 
lit  de  la 
ir  de  ter- 
tard,  fa- 
1  plant  et 

ie  lit  soi- 
3  fois  que 
l  est  très 
lit  autour 
brtement, 
enne   pas 

}  le  temps 
e  de  quel- 
[in  d'aérer 
ccoutume 
•  resterait 
ine  d'être 
une  cer- 
tement  le 
temps  est 
)nt  encore 
lants. 


T 


—  23 


Pour  c'otenir  de  beaux  plants,  il  faut  les 
éclaircir  loi'squ'ils  sont  trop  serrés. 

Le  repiquage  du  plant  de  tabac,  soit  sur 
couche  sourde  ou  sous  châssis  froid,  ajoute  beau- 
coup à  sa  force,  à  sa  vigueur  :  on  l'espace,  en 
tout  sens,  d'un  pouce  entre  chaque  plant.  Le 
plant  ainsi  repiqué  4  ou  5  semaines  après  le 
semis,  c'est-à-dire  aussitôt  qu'il  a  pris  assez  de 
développement,  a  des  racines  l)oau(îOup  plus 
touffues,  peut  être  plus  facilement  enlevé  avec 
une  motte  de  terre  et  est  par  conséquent  d'une 
reprise  bien  plus  certaine. 

Comme  on  le  voit,  les  soins  a  donner  à  la 
couche-chaude  et  aux  plants  sont  considérables  ; 
les  négliger,  ce  serait  compromettre  la  récolte  de 
l'année. 

Sols  qui  conrienuent  h  mieux  à  la  culture  (ht 
tahcw  et  préparation  iViceuœ. 

Le  tabac  peut  se  cultiver  dans  des  terres  de 
natures  bien  différentes,  soit  qu'elles  soient  de 
longue  date  en  culture  ou  qu'elles  proviennent 
de  défrichements  récents.  Mais  les  terres  ont, 
à  n'en  pas  douter,  une  action  considérable  dans 
la  production  de  tabac  de  qualités  aussi  bien 
différentes  ;  et,  il  en  est  de  même  des  divers 
engrais  que  l'on  emploie  dans  cette  culture. 


—  24  — 


Un  sol  argileux,  compact,  riche  ne  produit 
que  des  tabacs  lourds,  sans  arôme;  les  terres 
noires  produisent  de  grandes  feuilles,  mais  elles 
sont  toujours  de  qualité  inférieure.  Une  terre 
sèche,  sablonneuse  donne  au  contraire  un  produit 
doux,  aromatique. 

Dans  la  province,  le  tabac  réussit  le  mieux 
dans  un  sol  léger,  chaud  et  profond,  mais  la 
richesse  et  l'ameublissement  ne  doivent  pas  lui 
faire  défaut,  car  il  faut  aux  racines  du  tabac  uni 
accès  facile  dans  le  sol  oii  elles  doivent  trouver] 
une  nourriture  abondante.  Dans  les  terrains  bas 
et  peu  i3rofouds  il  ne  peut  réussir  que  si  on  le| 
cultive  sur  billons. 

Un  sol  calcaire  de  moyenne  consistance,  où] 
le  sable  prédomine,  est  très  propre  à  la  culture 
du  tabac  ;  mais  il  faut  que  ce  terrain  soit  bien' 
enrichi,  défoncé  profondément,  bien  ameubli,j 
f^xposé  fortement  au  soleil  du  midi  et  abrité  con- 
tre les  vents  dominants. 

Une  terre  neuve,  ou  un  terrain  bien  engraissé  1 
d'avance,  bien  recouvert  en  trèfle,  convient  par-l 
faitement  à  une   plantation  de  tabac.     Le  mode| 
de  labourer  à  plat  pareil  terrain  sert   à  proté- 
ger le  plant  du  ver  blanc  qui,  trouvant  sa  nour- 


—  25 


titure  dans  le  trèfle  ainsi  enfoui  dans  le  sol, 
fie  vient  pas  attaquer  le  plant  nouvellement 
repiqué  à  demeure.  On  laboure  8  à  10  jours 
Lvant  de  planter  le  tabac  et  on  herse  dans  le 
iens  du  labour. 

Les  façons  de  préparation  doivent  naturel- 

ïment  varier  suivant  la  nature  du  sol  ;  mais, 
lans  tous  les  cas,  elles  doivent  être  assez  nom- 
breuses pour  que  le  terrain  soit  en  parfait  état 
l'ameublissement  et  de  propreté  au  moment  de 
plantation.  C'est  ainsi  que  la  terre  neuve  doit 

re  débarrassée  des  racines  et  que  sa  surface 
loit  être  nettoyée  de  tous  les  branchages  en  les 

îsant  brûler  sur  place.  Une  terre  depuis  long- 
|emps  en  culture,  et,  même  celle  oii  Ton  a  fait 
ine  culture  sarclée,  demande  à  être  labourée  à 
[automne,  hersée  et  labourée  de  nouveau  au 
[rintemps  et  roulée  aussitôt.  Un  léger  labour 
(t  un  hersage  à  la  veille  de  faire  la  plantation 

ïrminent  enfin  les  façons  de  préparation  qui 
>rocurent  à  la  terre  l'ameublissement  et  la  pro- 
preté nécessaires. 

Dans  le  cas  oii  le  terrain  est  argileux,  com- 
pact ou  s'il  est  veule  ou  trop  léger,  il  faut  pren- 
Ire  les  moyens  nécessaires  de  les  amender  avant 


I!  I!.i 


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—  26  — 

de  pouvoir  les  utiliser  pour  y  faire  une  plantation 
de  tabac. 

Les  abris  artificiels  contre  les  vents  domi- 
nants doivent  suppléer  à  ceux  qui  manquent 
naturellement  aux  terrains  que  l'on  veut  planter  u 
en  tabac.  On  se  sert  avantageusement  pour  o 
protéger  les  terrains  qui  sont  sans  abri  de  haies  ai 
formées  par  des  rangées  de  maïs  ou  de  topinam 
bours  semés  ou  plantés  au  printemps. 

Fumure  et  engrais.  — La  nature  du  sol  n'in 
flue  pas  seule  sur  la  qualité  et  la  production  du 
tabac  ;  les  engrais  y  contribuent  largement. 

Les  matières  fertilisantes  les  plus  employées 
dans  la  culture  du  tabac  sont:  les  fumiers  d 
ferme  y  compris  ceux  de  moutons  et  de  porcsiai] 
les  tourteaux  oléagineux,  le  guano  et  les  engrai 
verts.  Il  suffit  ensuite  de  compléter  ces  dernierslan 
par  l'apport  d'engrais  chimiques  appropriés  nor  es 
seulement  à  la  nature  du  sol,  à  ses  exigences 
mais  aussi  à  celles  de  la  plante  elle-même. 

Le  tabac  exige  des  fumures  abondantes 
surtout  si  l'on  tient  à  obtenir  de  grands  rende 
ments,  plutôt  qu'à  produire  des  tabacs  très  fins 

Les  terrains  suffisamment  engraissés  av(3(  -o 
le  fumier  de  ferme  donnent,  il  est  vrai,  des  reii 


at 
or 


u 
'a 
ât 
e 


OE 


plantation 


înts  domi- 
manquent 


—  27 


ements  considérables,  mais  ce  tabac,  malgré  la 
^réparation  presque  parfaite  {curing)  qu'on  lui 
lit  subir,  ne  répond  pas  toujours  à  l'attente  de 
eux  qui  le  produisent  et  encore  moins  à  celle 
ut  planter  u  manufacturier  qui  l'achète,  si  ce  n'est  pas 
nent  pour  our  en  fabriquer  des  cigares,  du  moins  pour  en 
ri  de  haies  aire  un  tabac  à  fumer  qui  puisse  se  vendre  avan- 
3  topinam-  ageusement.  Ces  terrains,  oii  souvent  la  potasse 
le  se  trouve  pas  en  quantité  suffisante,  ne  rap- 
u  sol  n'in-  )ortent  que  du  tabac  qui  ne  brûle  que  difficile- 
luction  du  nent. 

jment.  Trois   qualités,   en  général,   manquent   au 

employées  abac  produit  sur  la  ferme,  savoir  :  une  maturité 
limiers  de  omplète,  une  combustibilité  et  un  arôme  suffi- 
;  de  porcs,  ants. 

les  engrais  La  maturité. — Le  poids  des  feuilles  augmen- 
es  derniers  ant  avec  la  maturité,  nous  dev  uns  donc,  par  tous 
opriés  non  es  moyens  possibles,  nous  efforcer  de  remédier 
u  défaut  de  maturité  du  tabac  en  nous  attachant 
'abord  à  ne  cultiver  que  les  variétés  les  plus 
âtives,  les  plus  rustiques,  en  choisissant  pour 
e  faire  :  lo  un  terrain  où  l'élaboration  des  prin- 
ipes  nutritifs  puisse  se  faire  d'une  façon  rapide, 
issés  aveAo  des  engrais  dont  les  propriétés  bien  connues 


exigences 
*me. 
3ondantes 
ids  rende 
s  très  fins 


li,  des  ren 


ont  de  favoriser  une  maturation  prompte,  les 


TT-T 


lili 


I  i 


i   il 


—  28  — 

superphosphates  de  chaux  en  particulier  et  lej 
engrais  les  plus  consommés,  et  3o  en  ne  laissai 
à  la  tige  que  le  nombre  de  feuilles  qu'elle  pei 
sûrement  faire  parvenir  à  maturité. 

La  combustibilité. — Le   tabac  prélève    um 
proportion  considérable  de  la  potasse  du  sol. 
sel,   cet  engrais   potassique   est   indispensable 
surtout  dans  les  terres  légères,  à  la  productioj 
d'nn  tabac  bien  combustible.     La  distribution, 
l'automne  avant  le  labour,  de  cendres  de  bois 
de  sels  de  potasse  sur  un  terrain  destiné  à 
plantation   de    tîibac  l'année   suivante,   est  m 
moyen  bien  efficace  de  procurer  la  nourritui|j 
convenable,  requise. 

Le  sulfate  de  potasse  augmente  considérais 
blement  la  combustibilité  du  tabac,  jusqu'à 
faire  brûler  en  pétillant,  si  on  en  exagère  la  dos^ 
De  tous  les  sels  de  potasse,  il  n'y  a  que  la  chlj 
rure  de  potassium  (muriate  de  potasse)  qui,j 
dose  élevée,  peut  nuire  à  la  combustibilité  d^ 
tabac,  surtout  si  on  l'employait  au  printemp 
Les  cendres  de  bois  qui  contiennent  de  5  à  11 
par  cent  de  potasse  sont  distribuées  à  la  terfl 
l'automne  à  la  dose  de  L5  à  20  minots  à  l'arpeij 
et  le  sulfate  de  potasse  qui  contient  d'ordinaij 
51  par  cent  de  potasse  est  donné  à  la   terre 


il 
1 


)I!N 


—  29 


2ulier  et  le] 
1  ne  laissai 
qu'elle  pei 

)rélève    uni 
e  du  sol. 
dispensabl( 
productioj 
stribution, 
5S  de  bois 
destiné  à 
nte,   est  lu 
a,  nourrituii 


: 


considéri 

jusqu'à 
^ere  la  dos^ 
que  la  chl] 
asse)  qui, 
istibilité  a 

printemp 
it  de  5  à  11 
es  à  la  teri 
ts  à  l'arpei 

d'ordinai' 
la   terre 


'intemps  avant  le   hersage   à  la  dose    de  150 

|250  Ibs.  à  l'arpent.     Malgré  qu'en  général,  on 

[sque  plus  en  ne  mettant  pas  assez  d'engrais 

n'en  en  mettant  trop,  il  ne  faut  jamais  exagérer 

[s  doses  des  engrais  potassiques  et  phosphatés  ; 

ir  l'expérience  a  démontré  que  de  moindres 

)ses,  distribuées  plus  souvent  ont,  d'ordinaire, 

îaucoup  plus  d'efficacité  que  les  résidus  des 

lêmes  engrais  accumulés  dans  le  sol  ;   et,  en 

înéral,  on  les  distribue  à  la  terre  partie  à  l'au- 

>mne  qui  précèd     la  plantation  et  partie  au 

'intemps  lors  du  premier  hersage. 

Il  ne  faut  pas  non  plus  négliger  d'employer 

chaux  dans  les  terrains  qui  n'en  sont  pas  suf - 
îamment  pourvus.  Les  feuilles  et  les  tiges  du 
^bac  en  absorbent  une  quantité  notable  qui 
itre  dans  leur  propre  composition,  et,  il  en  faut 
issi  dans  le  sol  pour  aider  à  l'élaboration  plus 
[pide  des  principes  nutritifs  nécessaires  à  la 

mte. 

Vu  cette  proportion  considérable  de  cer- 
[ins  principes,  en  particulier  de  la  ^jotasse  que 

tabac  soutire  du  sol,  certains  praticiens  sug- 
trent  d'alterner  les  récoltes.  C'est  ainsi  que 
[mme  plante  sarclée,  le   tabac  ouvre  souvent 

rotation  dans  la  culture  alterne.     Mais  si  l'on 

ititue  abondamment  les  éléments  de  fertilité 


m 


i'MI''^!:i 


ii  i'it'!:! 


IM 


1   !!': 


^'il 


—  30  — 

que  la  récolte  enlève  à  la  terre  chaque  année,  o] 
peut  cultiver  le  tabac  plusieurs  années  succès] 
sives  dans  le  même  terrain. 

Dans  le  Connecticut  on  plante  tous  les  anl 
sur  le  même  sol.  On  remarque  même  que  ij 
tabac  parait  y  gagner  à  ne  pas  être  changé  dj 
terrain  ;  il  s'y  bonifie  tous  les  ans.  Le  tabal 
peut  revenir  indéfiniment  sur  la  même  sole,  juis 
qu'à  ce  que  ses  ennemis,  animaux  ou  végétauj 
parasites,  multipliés  sur  les  mêmes  lieux,  obl^ 
gent  le  cultivateur  à  changer  sa  culture  de  place 

L'Arôme.^— Quant   à   l'arôme   du  tabac, 
semble  être  l'attribut  de  certaines  variétés,  suij 
tout  des   petites  variétés  et  de  toutes  celles  qi 
sont  cultivées  dans  un  sol  léger,  sablonneux  o| 
qui  sont  traitées  avec  certains  engrais.     Si  1( 
variétés  étrangères  cultivées  dans  le  pays  coi 
servent  la  teneur  pour  100  en  nicotine,  elles  ra| 
pellent  rarement  l'arôme  des  plantes-mères. 

Le  fumier  de  mouton  semble  avoir  pour  eff^ 
de  donner  de  l'onctuosité  et  un  goût  agréable  a 
tabac.  On  a  ainsi  tout  intérêt  à  utiliser  le  pacai 
de  moutons  pour  y  planter  le  tabac  ;  c'est  un  d^ 
engrais  qui  a  le  plus  de  valeur  dans  cette  cultui 
L'engrais  de  porcs  et  les  terrains  parqués  pi 
ces  animaux  produisent  des  tabacs  très  forts. 


—  31  — 


î  année,  o] 
ées  succesl 

DUS  les  an] 
âme  que 
changé  di 
Le  tabal 
le  sole,  ju 
m  végétau 
lieux,  obi 
ire  de  plac 

u  tabac, 
ariétés,  sur 
3S  celles  q 
Dlonneux  o 
'ais.  Si  1 
e  pays  co 
e,  elles  ra 
i-mères. 

ir  pour  effi 
,  agréable 
ser  le  paca 
c'est  un  d 
lette  cultu 
parqués  pi 
rès  forts. 


La  fumure  complémentaire  au  moyen  des 
ngrais  chimiques  mérite  une  attention  toute 
péciale.     A  pro])os  de  ceux  dont  l'influence  sur 
|a  production  et  la  quaHté  du  tabac  est  particu- 
ièrement  remarquable,  on  devra  se  rappeler  que 
es  engrais  azotés  augmentent  la  teneur  pour  100 
n  nicotine  dans  la  plante  et  poussent  surtout 
u  développement  du  système  foliacé.     Ces  en- 
rais  employés  seuls  produisent  des  rendements 
resqu'aussi  considérables  que  ceux  de  la  ferme 
ais  leurs  produits  sont  de  qualité  inférieure  et 
rès  tardifs  à  mûrir  ;  ils  servent  surtout  comme 
pport  complémentaire  à  Tengrais  de  ferme. 

Ces  engrais  azotés  sont  le  nitrate  de  soude 
t  le  sulfate  d'ammoniaque  ;  ils  s'appliquent  tous 
es  deux  de  la  même  manière,  au  printemps,  en 
ouverture  tout  autour  des  plantes  après  leur 
éprise.  On  les  administre  à  la  dose  de  50  à 
5  Ibs  à  l'arpent  ;  on  les  réduit  en  poudre  et  on 
es  mêle  avec  3  ou  4  fois  leur  volume  de  cendre, 
e  poussière  ou  de  sable  fin,  afin  de  les  répandre 
lus  uniformément. 

Pour  obtenir  des  produits  de  bonne  qualité 
t  suffisamment  combustibles  au  moyen  des 
ngrais  azotés,  il  faut  leur  adjoindre  desauxiliai- 
es,  des  correctifs  :  les  engrais  phospho-potassi- 
ues  si  la  terre  n'en  est  pas  suffisamment  pourvue 


—  32  — 


(jililijîi 


MIHIjJiiHij' 


!M:' 


d'avance.  Les  cendres  de  bois,  le  muriate  de 
potasse  ou  la  kaïnit  appliqués  à  l'automne  qu 
précède  la  culture  ou  le  sulfate  de  potasse  addi 
tioniié  de  superphosphate  de  chaux  lors  di 
dernier  hersage  au  printemps,  feront  produire 
la  terre  des  rendements  abondants  et  de  qualit( 
supérieure. 

Au  nombre  des  engrais  organiques,  commer 
ciaux  employés  dans  cette  culture  se  trouven 
les  tourteaux  oléagineux  qui  servent  admirable 
ment  à  la  production  d'un  excellent  tabac  i 
fumer  et  à  priser  et  qui  donnent  des  produit; 
en  poids  plus  considérables  que  ceux  que  peu 
vent  produire  les  engrais  de  sulfate  d'ammonia 
que  et  de  surperphosphate  combinés. 

Les  tabacs  que  les  tourteaux  produisent  on 
un  beau  développement  de  feuilles,  une  natun 
corsée  du  tissu,  des  côtes  moyennes,  un  bo 
arôme,  une  forte  teneur  en  nicotine  et  une  com 
bustibilité  parfaite.  On  les  emploie  à  la  dos 
de  800  à  1000  Ibs  à  l'arpent.  On  leur  adjoin 
souvent  le  superphosphate  de  chaux. 

De  tous  les  fumiers  de  la  ferme,  le  fumie 
de  porc  est  le  plus  estimé  dans  la  culture  di 
tabac,  surtout  dans  les  terres  calcaires  et  If 
fumier  de  mouton  ne  lui  cède  en  rien  en  valeu 


comme  engrais. 


î!  lil    i 


—  33  — 


muriate  dM  Le  fumier  iVétabkj  de  même  que  celui  de 
utomne  qul>o;r  convient  dans  un  sol  léger,  sablonneux, 
otasse  addil  Le  fumier  d'écurie  ou  de  cheval  ne  doit  pas 
ux  lors  dijtre  employé  à  moins  d'être  bien  décomposé  : 
t  produire  «mployé  à  l'état  frais,  lorsqu'il  contient  beaucoup 
3t  de  quaiit^'yj.jjjg^  ^^  fumier  donne  au  tal)ac  un  goût  acre, 

ersistant. 
les,  co         rj      D^j^ns  ^q^^s  j^g  ^^^s^  jgg  fumiers  d'écurie  et 

^  ,    .    11  wétahie  employés  a  l'état  frais  sont  nuisibles.    Ils 
b  admirable!  .       ,    ..      *^    ^     .  ^  ^    i>     ^  . 

.  X  T.       Joivent   être   eniouis   en  terre   a  lautomne  de 
ent  tabac  f  ,  ,  ,  x.     ,      tt 

1  I  «l-lonne  heure  par  un  labour  peu  proiond.     Un 

îcond  labour  plus  profond  doit  suivre  à  la  fin 

e  la  saison  ou  à  bonne  heure  au  printemps. 

Autres  considérations  sur  les  divers  engrais 

nployés  dans  la  culture  du  tabac. 

Le  fumier  de  ferme  contient  tous  les  éléments 

leSj   un  boAitritifs    requis  par  les  plantes  ;   il  forme  par 

et  une  com  )nséquent  un  engrais   complet,  se  composant 

azote,   d'acide   phosphorique,   de  potasse,  de 


Lx  que  peu 
d'ammonia 

es. 

'oduisenton 
,  une  nature 


ie  à  la  dos 


L. 


leur  adjom  i^ux  et  de  magnésie  et  répondant  en  général 


X  besoins  des  cultivateurs, 
ae,  le  fumiel     jj^^   ^^^^^   ^^    fumier   contient   1350  Ibs 
a  culture  dil    ^^  ^^^  jl^^  ^^  matières  organiques  et  175  Ibs 

en 'en  vlUf  '^'''^'^' 

La  cendre  contient  11  Ibs  de  potasse,  8  Ibs 


—  34  — 

d'acide  phosphorique,  6  Ibs  de  chaux  et  4  Ibs  ( 
magnésie,  etc.  La  matière  organique  ou  végéta 
contient  à  peu  près  10  Ibs  d'azote. 

La  quantité  considérable  de  matières  org 
niques  ou  végétales  que  le  fumier  de  ferme  c( 
tient,  produit  dans  le  sol  des  effets  que  ne  pe 
opérer  aucun  autre  engrais  connu.  Il  restitl 
au  sol  qui  en  est  dépourvu,  l'humus  qui  lui  fc| 
défaut. 

L'effet  mécanique  de  cet  engrais  fait  que 
emploi  est  très  important  dans  les  terres  forti 
glaiseuses,  dont  il  diminue  la  compacité  et  ail 
mente  la  porosité.  Bien  décomposé,  cet  engrij 
modifie  les  propriétés  physiques  des  sols  légtf 
sablonneux.  Il  leur  conserve  l'humidité  et  1( 
donne  plus  de  corps  et  sa  propriété  est  de  retei 
dans  le  sol  les  nitrates  qui  y  sont  mis  en  liber] 

La  variété  et  la  quantité  des  éléments  qucj 
fumier  de  ferme  renferme  dépend,  comme  on] 
sait,  lo  de  la  classe  d'animaux  qui  le  produise 
2o  de  la  nourriture  fournie  aux  animaux,  3o] 
la  qualité  de  la  litière,  des  absorbants  emplo] 
et  enfin  de  la  manière  dont  le  fumier  est  conseil 

Plus  la  nourriture  des  animaux  est  rich( 
de  digestion  facile,  plus  la  richesse  du  fumier  | 
considérable. 


niiri:! 


mm 

II!  I.hiii-ili 


—  35  — 


et  4  Ibs  il    Toute  nourriture  bien  digérée  passe  par  les 

3  ou  végétapnes  ;  celle  qui  ne  l'est  pas  passe  par  les  exeré- 

nts  solides.     L'urine  est  de  beaucoup  la  plus 

lie  mais  elle  est  de  beaucoup  plus  difficile  à 

server. 

La  décomposition  lente  du  fumier  de  lerme 

s  le  sol,  fait  qu'il  ne  suffit  pas,  dans  la  majo- 

des  cas,  aux  besoins  de  la  plante  qui  nous 

upe.     Dans  cette  culture,  il  lui  faut  des  au- 

aires  :  la  potasse,  l'azote,  l'acide  phosphorique 

ouvent  la  chaux. 

Les    engrais    rMmiques^    par    l'absorption 
mpte  qu'en  font  les  plantes,  leur  servent  de 


Eitières  or 
le  ferme  c 
que  ne  p 
Il  restit 

;  qui  lui  f^ 


is  fait  que 
terres  fort( 
jacité  et  ai 
^,  cet  engiî 

.  i..i     ^y.  irriture  immédiate  et  le  fumier  de  ferme  vient 
[ïiidité  et  It 

t  de  rete  ^^^  ^^^^  ^^^^'  apporter  les  éléments  nutritifs 
's  en  libeil^^^^^^^®  ^  ^^^^  parfait  développement. 

I  La  quantité  de  fumier  de  ferme  à  appliquer 

„|  arpent  de  terre  doit  nécessairement  varier 
comme  oni    ^ 

'  1        oduiscÉ^  ^^  condition  de  richesse  du  sol,    selon  la 

'maux    3op^^  ^®  tabac  à  cultiver,  la  qualité  et  la  quan- 

ants  emploi^®  feuilles  que  l'on  veut  produire.  Dans  une 

er  est  conseif  maigre,  il  faut  de  35  à  40  voyages  de  fumier 

ic  est  richfcg^'P^^^»  maii^  on  peut  en  diminuer  le  nombre 

roportion  de  la  richesse  du  sol.    En  général, 

isque  plus  en  ne  mettant  pas  assez  d'engrais 


e  du  fumier 


—  36  — 


ï|u*en  en  mettant  trop  sur  un  terrain  dont  on 
connaît  pas  suffisamment  la  richesse  initiative 

léépof/ne  de  l'application  du  fumier  de  fer 
est  à  l'automne  ;  on  l'enfouit  dans  le  sol  par 
labour  peu  profond  ;  on  peut  aussi  le  répan 
sur  le  sol  après  le  labour  ordinaire,  mais  il  i 
dans  ce  cas,  le  mêler  aussitôt  à  la  terre  pai 
hersage  énergique. 

L'engrais  de  ferme  bien  décomposé  peut 
appliqué  de  bonne  heure  au  printemps.  Il  en 
de  même  des  tourteaux  de  coton,  de  lin  et 
matières  animales  desséchées  et  pulvéris 
telles  que  sang,  poissons,  etc.,  qu'en  certains 
droits,  on  utilise  avec  grand  avantage  dan 
culture  de  la  plante  qui  fait  le  sujet  de 
brochure. 

Les  tourteaux,  à  part  l'acide  phosphor 
et  la  potasse  qu'ils  renferment,  se  disting 
surtout  par  la  nourriture  azotée  qu'ils  fourni:] 
aux  plantes. 

Les  tourteaux  sont  distribués  au  sol 
«dose  de  800  à  1000  Ibs  et  le  poisson  desséc 
celle  de  3  à  4  cents  Ibs  à  l'arpent.     Le  san 
séché  est  aussi  un  bon  engrais  azoté,  il  s'em 
de  la  même  manière  et  à  la  même  dose  qu 
grais  de  poissons. 


in  dont  on 
36  initiative 
mier  de  fei 
le  sol  par 
si  le  répan 
mais  il  ^ 
i  terre  pai 

nposé  peut 

emps.  lien 

de  lin  et 

t    pulvéris 

'en  certains 


—  37  — 


Ml 


Engrais  chimiques. — Les  en  jurais  chimiques 
l)loyés  comme  auxiliaires  du  fumier  de  ferme, 
une  importance  considérable  dans  la  culture 
tal)ac  ;  leur  emploi  isolé  cepen<lant  dans  un 
dépourvu  d'hunuis  ou  de  matière  véj^étale,  ne 
luirait  ([ue  de  bien  faibles  résultats. 
Le  tabac,  pour  parvenir  à  son  complet  dé- 
oi)pement,  doit  trouver  dans  le  sol  l'azote  ([ui 
(^st  nécessaire  et({u'il  ne  soutircîpas  d'ailleurs» 
L'enj^rais  azoté  le  plus  [)rompt,  le  plus  im- 
idiatement  assimilai  )le  par  les  plantes  est  le 
mte  de  sonde  et  après  lui  vient  le  sulfate  d'ara- 
Jiîaqae.     Ces   deux  produits    sont  rarement 
'  îles  au  sol  avant  le   semis  :  à  cause  de  leur 
antag  Inde    solubilité,  on    les  distribue  à  la  terre 

siije  ^(i^  (|ue  la  transplantation  est  opérée.  La  dose 

renie  de  ces  deux  engrais  est  de  150  11  )s  à 
le  pnospnorijjgj^l.  q^  ^q^  mélange  intimement  avec  S 
se  distmgl  Yqwy  volume  de  sable,  de  cendre  ou  de 
][u  ils  io^^ï^^'|issière  afin  de  les  distribuer  plus  uniformément 
sol.  On  les  répand  sur  le  pourtour  des  racines 
mes  au  sol  I  plants,  aussitôt  leur  reprise  assurée  et  sur- 
sson  desséc«t  avant  de  leur  donner  les  premières  façons 
it.     Le  san*culture. 

izoté,  il  s  enB  Xa  Potasse. — Aucune  plante  ne  soutire  du 
nae  dose  qu^autant  de  potasse  que  le  tabac,  et  le  fumier 

erme  n'en  contient  pas  suffisamment  pour  les 


—  38  — 


besoins  de  cette  culture  ;  surtout,  si  on  a  eu  i 
cours  à  ce  dernier  pour  engraisser  un  sol  lég( 
sablonneux. 

Les  exigences  du  tabac  pour  la  potasse 
s'étendent  pas  seulement  à  la  quantité  mais  au. 
à  la  qualité  du  produit  qu'on  lui  fournit.   ,  L 
sels  de  potasse  qui  contiennent  du  chlore,  t( 
que  le  chlorure  de  potas;3ium  (muriate  potassi 
la  kaïnit  et  tous  les  sels  communs  sont  proscr 
dans  cette  culture.     Si  l'on  veut  les  utiliser, 
faut  les  enfouir  dans  le  sol  à  l'époque  du  lal)o 
à  l'automne  qui  précède  la  culture.     Il  en  est 
même  des  cendres  de  bois  non  lessivées  que  1' 
doit  aussi  répandre  à  l'automne  avant  le  laboi 

Le    sulfate    de    potasse  pur    est  très  ce 
centré,  il  contient  de  50  à  51  par  100  de  pota^ 
et  sert  d'engrais  spécial  dans  la  culture  du  tal»| 
Il  ne  renferme  aucune  particule  de  chlore  et 
le  répand  à  la  volée  a*ant  U*  j  «ramier  hersage 
printemps. 

Pour  obtenir  un  tabac  d'une  combusti])il 
parfaite,  il  faut  (pi'il  se  trouve  dans  le  sol  li3j 
250  Ibs  de  potasse  par  arpent  à  l'état   d'assi 
lation  par  les  plantes.     Pour  en  arriver  là 
faudra,  en  conséquence,  distribuer  au  sol  à  l'él 


-    39  — 


la  potasse 
tité  mais  au,! 

fournit.   .  I 
[lu  cblore,  t 


SI  on  a  eu  rw^  ^^^  premier  hersage  au  printemps  le   sulfate 
r  un  sol  legq  potasse  à  la  dose  de  2  à  4  cents  Ibs  à  l'arpent. 

Les  cendî^es  de  bois  que  Ton  utilise  dans  la 
ure  du  tabac,  fournissent  au  sol  les  5  à  10 
rlOO  de  potasse  et  le  lo  d'acide  phosphori- 
qu'elles  contiennent.  Elles  apportent  de 
s  un  fort  contingent  de  chaux  très  utile  dans 
iriate  potassitains  terrains  oii  l'on  cultive  le  tabac. 
;  sont  proscr  Les  engrais  phosphatés, — ^Dans  la  culture  du 
les  utiliser,  )ac,  la  terre  ne  peut  se  dispenser  de  l'emploi 
3aue  du  labo  5  engrais  phosphatés;  ils  sont  indispensables 
»  Il  en  est  ^  production  de  tabacs  d'une  maturité  complète 
isivées  que  \  '^^  ^^^l^té  supérieure. 

vant  le  laboi  ^^^   engrais  phosphatés   sont  fournis  à  la 
.   très  cJf'®  ^^  moyen  du  phosphate  acide  du  commerce, 
guano  du  Pérou  et  de  la  poudre  d'os. 

La  dose  de  ces  engrais   à  administrer  doit 
légère,  répétée  chaque  année  à  l'époque  de  la 
splantation.    On  mêle  cet  engrais  à  la  terre 
s  chaque  fosse  qui  doit  recevoir  le  plant  et 
btient  ainsi  une  économie  considérable  dans 
e  combus  ^    li^pense  et  des  effets  beaucoup  plus  certains, 
ans   e    ^     •     ^^^  chaux, — La  chaux  provoque  et  hâte  la 

)mposition  des  matières  animales  et  végéta- 
elle  détruit  les  tissus  fibreux  de  ces  matières 
lie   rend,  par  la   fermentation   plus   active 


100  de  pota 
ilture  du  tal»! 
de  chlore  et 
tnier  hersage 


l'état  d'assi 
m  arriver  là 
er  au  sol  à  l'é 


j  ni  Mi^i 


I  ' 

'\\  i!Mii,i;!i 


,  (ilnlliii! 


11 

'  i 


—  40  — 

qu'elle  produit,  plus  tôt  assimilables  les  élémenl 
nutritifs  que  ces  matières  renferment  :  la  chau 
remplit  ainsi  un  de  ses  principaux  rôles  qui  et 
d'aider  à  la  nitrification  dans  le  sol. 

La  chaux  réagit  aussi  sur  les  éléments  mi 
néraux  des  engrais  contenus  dans  le  sol  en  me] 
tant  en  liberté  une  quantité  plus  considérable  c 
potasse  pour  servir  à  la  nourriture  des  plante 

La  chaux  n'est  pas  à  proprement  parler  ii 
engrais,   elle    sert  plutôt  d'agent  préposé  à 
préparation  de  la  nourriture  des  plantes  et  el 
doit  se  trouver  en  quantité  suffisante  dans  to 
les  terrains  et  particulièrement  dans  ceux  qj 
l'on  plante  en  tabac. 

La  chaux  a  de  plus  des  propriétés  bien  al 
préciables  ;  elle  améliore  la  condition  mécaniqj 
de  la  terre,  en  augmentant  la  compacité  des  se 
égers  et  en  diminuant  celle  des  sols  forts,   gl^ 
seux. 

L'utilité  de  la  chaux  se  fait  particulièremc 
sentir  dans  les  terrains  bien  pourvus  d'humus 
de  matières  végétales,  dans  les  sols  froids  qu'ej 
réchauffe  et  dans  les  terres  basses,  mouillées  d( 
elle  détruit  l'acidité  en  se  combinant  avec  Vexi 
d'acides  qui  s'y  rencontre, 

Epandage. — Dans   la   culture   du   tabac. 


41  — 


les  élément 
nt  :  la  chau| 
rôles  qui  es 

éléments  m 
e  sol  en  mei 

nsidérable  cj 
des  planti 
lent  parler 

préposé  à 
)lantes  et  el] 
nte  dans  toi 
[ans  ceux  q 

iriétés  bien  al 
ion  mécaniq] 
ipacité  des  s< 
3ls  forts,   gli 

articulièreme 
ais  d'humus 
>ls  froids  qu'( 
,  mouillées  d( 
ant  avec  rex| 

[•e   du  tabac, 


[ut  mieux  appliquer   la  chaux  sur  le   terrain 

is  les  ans  en  petite  quantité,  plutôt  que  d'en 

pandre  des  doses  plus  fortes  tous  les  3  ou  4 

is  ;  quatre  à  cinq  cents  Ibs  suffisent  à  l'arpent. 

La  chaux  peut  s'employer  soit  à  l'état  de 
|aux  vive,  soit  à  celui  de  chaux  éteinte. 

D'ordinaire,  la  chaux  vive  s'emploie  à  l'au- 
me  et  on  répand  la  chaux  éteinte  le  printemps 
imédiatement  avant  le  hersage.  La  chaux  ne 
emploie  pas  concurremment  ou  en  même  temps 
le  le  fumier  frais  ;  elle  causerait  une  perte  sé- 
îuse  des  propriétés  fertilisantes  de  ce  dernier, 
même,  dans  un  sol  léger,  privé  de  l'humus 
fisant,  la  chaux  ne  produirait  aucun  bon  résul- 

Les  Engrais  du  Commerce  (Fertilisers) 

On  trouve  dans  le  commerce,   surtout  aux 

lats-Unis,  des  engrais  spéciaux  préparés  d'a- 

Ince  et  destinés  à  la  culture  du  tabac.     La  for- 

ile  de  ces  engrais  varie  de  beaucoup  ;    mais 

x  dont  l'analyse  démontre  qu'ils  contiennent 

4  à  6  par  100  d'azote,  de  7  à  11  de  potasse  et 

5  à  6  d'acide   phosphorique,  ceux-là   dis-je 
Lvent  être  employés  avec  avantage  dans  les 


Il    lll]! 


1   '  I 


—  42  — 

terrains  suffisamment  pourvus  d'humus.  Il  faut  dé 
plus  que  ces  engrais  se  composent  de  sulfate  de 
potasse  pur,  sans  mélange  appréciable  de  chlo 
rure. 

La  dose  de  ces  engrais  peut  varier  de  500  Ibi 
à  1500  Ibs  à  l'arpent  suivant  la  richesse  initiah 
du  sol.  Dans  tous  les  cas,  il  vaut  mieux  donnei 
au  terrain  une  demie  fumure  au  moyen  d'engraii 
de  ferme  et  n'appliquer  que  moitié  de  la  dose  d< 
l'engrais  de  commerce  ou  même  qu'un  quart  de  h 
dose  ci-dessus  mentionnée,  si  le  terrain  a  ét( 
d'avance  suffisamment  fumé. 

On  distribue  ces  engrais  à  la  terre  avant  de 
faire  le  dernier  hersage  au  printemps,  et  ce  hersai 
ge  devra  être  fait  avec  le  plus  grand  soin  possible 

Tabac  à  cigares. — Il  n'y  a  que  le  tabac  cul 
tivé  à  bonne  henre  dans  un   sol   léger,   chauq 
riche  et  profond  oii  il  a  mûri  à  perfection,  qui  pr( 
duit  une  feuille  mince,  lisse  et  luisante,  capabi 
de  répondre  aux  besoins  du  manufacturier  dai 
la  confection  des  cigares. 

Deux  engrais  du  commerce  bien  connus  aij 
Etats-Unis,  le  **  Tobacco  Ash  Constituent  "  et 
*^  Boivkers  Tobacco  ash  éléments } vit hout  ammoniaX 
suppléent   à  l'emploi   ordinaire   d'autres  ingi| 
dients  dans  la  culture  du  tabac  et  leur  utilité 
été  sanctionnée  par  l'expérience. 


i:  i  i    II; 


—  43  — 


is.  Il  faut  d( 
sulfate  d( 
)le  de  cliloj 

er  de  500  Ihi 
esse  initiale 
ieux  donneJ 
yen  d'engrai^ 
ie  la  dose  dd 
n  quart  de  h 
terrain  a  ét( 

erre  avant  di 
)s,  et  ce  hersa; 
soin  possibl 
le  tabac  cul 
léger,   chaud 
sction,  qui  pr< 
jante,  capabl 
facturier  da 

[en  connus  aui 
nitnent  "  et 
out  ammonia 
i'autres  ingri 
leur  utilité 


On  se  sert  de  ces  fertilisers  en  particulier 
iiir  la  production  de  tabac  à  cigares  :  1000  Ibs 
ces  engrais  à  l'acre  appliquées  conjointement 

^1  printemps  avec   1500  Ibs  de  tourteaux  de 

'aines  de  coton  ou  de  graines  de  lin  suffisent 
►ur  le  besoin  des  plantes.     On  distribue  ces 

latières  à  la  volée  et  on  les  mélange  à  la  terre 

Lr  un  labour  peu  profond,  opéré  une  quinzaine 

jours  avant  la  transplantation  du  plant  de 

bac  et  après  qu'une  pluie  assez  abondante  a 

|en  humecté  la  terre. 

On  se  sert  de   plus  d'un  autre  fertîliaer  le 
Mapes  tohaœo  starter  "  sur  les  couches  et  sur 
plantes  après  la  transplantation  dans  le  but 
hâter  la  végétation. 

Transplantation  du  tabac  ou  Repiquage  en 
^ine  terre. 

Dès  que  la  terre  est  bien  préparée  au  prin- 
ips,  qu'elle  a  reçu  toutes  les  façons  nécessai- 
pour  la  rendre  meuble  et  bien  nette  et  dès 

les  gelées  ne  sont  plus  à  craindre,  il  faut 
>céder  à  marquer  les  rangs  destinés  à  recevoir 
plants  de  tabac.  La  transplantation  s'opère 
'dinaire  dans  la  2ième  ou  3ième  semaine  du 
[is  de  juin  ;  on  la  pratique  quelquefois  plus 
[l,  mais  on  risque  de  voir  toute  la  plantation 


Il  iiliUilii 


ii;i! 


ili 


iili  (Mlll  Mi! 


—  44  — 

ne  pas  parvenir  à  maturité  et  à  être  souvent] 
détruite  par  les  gelées  précoces  de  l'automme. 
Pour  la  commodité  de  la  culture,  le  tabac  est 
toujours  planté  en  lignes  parallèles. 

Les  variétés  de  tabac  à  grandes  feuilles  sont 
plantées  en  rangs  espacés  de  4  pieds  et  à  inter 
valles  de  3  pieds  sur  les  lignes.  j 

On  es])ace,  en  général,  les  variétés  de  gran 
deur  moyenne  de  3  pieds  en  tout  sens,  mais  h 
nombre  de  pieds  de  tabac  à  planter  dans  ui 
espace  déterminé  de  terrain  peut  varier  no 
seulement  suivant  la  variété  cultivée  mais  aus^ 
suivant  la  fertilité  du  terrain  et  la  destinatio 
du  produit.  Pour  obtenir  un  tabac  de  bonn 
qualité,  à  feuilles  minces  et  pouvant  servir  d'eni 
veloppes  à  cigares,  on  transplante  plus  rappr 
ché  sur  les  lignes,  18  à  20  pouces  suffisent  po 
les  tabacs  de  la  Havane  et  de  20  à  24  pouc 
pour  le  ComiecMcut  seecl  Icaf. 

Dans  la  petite  culture,  afin  de  les  dispos 
régulièrement,  les  rangs  sont  marqués   au   ( 
deau.     Dans  la  grande   culture,   on   trace   1 
lignes  avec  un  marqueur  à  maïs   ou   même 
marque  les  rangs  à  la  charrue,  en  fesant  d'abo 
un  léger  sillon  sur  la  longueur  de  la  pièce 


—  45  — 


Dre  souvent! 

rautommej 

3  tabac   est 

feuilles  sont 
s  et  à  interj 

îtés  de  gran] 
3ns,  mais  l< 
ter  dans  m] 
:  varier  noi 
e  mais  ausi 
i  destinatio! 
ac  de  bonnj 
t  servir  d'e 
plus  rappr< 
luffisent  poi 
à  24  pouc» 

)  les  disposa 
qués  au  coj 
on  trace  1| 
ou  même 
fesant  d'abo 
î  la  pièce 


:erre  à  tous  les  quatre  pieds  ;  lorsque  ceux-ci 
jont  complétés,  on  fait  les  autres  sillons  en  sens 
transversal,  à  trois  pieds  de  distance.  La  fosse 
lestinée  à  recevoir  le  plant  se  trouve  ainsi  mar- 
[uée  au  point  de  réunion  des  deux  sillons  en 
jens  inverse.  On  prépare  ensuite  chaque  fosse 
la  houe  à  main  en  y  répandant  en  même  temps 
ït  en  mêlant  soigneusement  à  la  terre  les  engrais 
fie  fumier  décomposé  ou  de  superphosphate  né- 
îessaires. 

Pour  faire  la  transplantation  on  choisit 
l'ordinaire  un  temps  couvert,  pluvieux  ou  indi- 
[uant  une  ondée  prochaine,  mais  si  l'on  enlève 
les  plants  avec  chacun  une  motte  de  terre  à  la 
racine,  il  n'y  a  guère  de  nécessité  d'attendre  ;  il 
fuffit  de  faire  la  transplantation  dans  l'après-midi 
)u  sur  le  déclin  du  jour. 

Dans  la  petite  culture  et  surtout  dans  le 
|ardin,  on  peut  planter  le  tabac  en  quinconce  ; 
î'est  un  mode  très  recommandable,  qui  donne 
>lus  d'espace  aux  plants  et  une  plus  belle  appa- 
'ence  à  la  plintation. 

Le  plant  de  tabac  doit  être  arraché  avec  le 

)lus  grand  soin  au  fur  et  à  mesure  de  l'avance- 

lent  du  travail  du  repiquage  et  autant  que  possi- 


.1.1! 


I  :il 
I   II 


ii!i  iIm; 


■-  46  — 

ble  un  st  *■  la  fois  et  comme  je  viens  de  le  dire 
avec  une  motte  de  terre  à  la  racine  ;  et,  en  arra 
chant  on  choisit  toujours  les  plants  les  plus  forts 
les  plus  vigoureux  et  les  mieux  conformes.  Li 
lit  ou  la  couche  doit  être  arrosé  copieusemeni 
quelques  heures  avant  de  commencer  l'enlève 
ment  du  plant.  On  se  sert  pour  enlever  le  plan 
d'une  espèce  de  cuillère  que  l'on  introduit  e 
dessous  de  la  racine  que  l'on  soulève  tranquille 
ment,  en  même  temps  que  d'une  main  on  exerc 
sur  les  feuilles  de  la  tête  du  plant  une  tractioE' 
modérée.  A  mesure  qu'on  arrache  les  plants 
on  les  place  sur  un  plateau  ou  dans  le  fond  d'un 
grand  panier  pour  les  transporter  sur  le  lieu  dei 
la  plantation.  Ces  plants  doivent  être  mis  eiij 
terre  aussitôt  arrachés,  ce  qui  en  facilite  consi 
dérablement  la  reprise  et  ne  les  expose  pas  à 
contracter  des  difformités. 

On  peut  se  servir  d'un  plantoir  pour  trans 
planter  le  tabac,  mais  il  vaut  beaucoup  mieus 
faire  la  fosse  à  la  main,  la  mettre  suffisamment 
large  pour  étaler  les  racines  en  tous  sens,  ne  pa- 
les laisser  se  recourber  sur  elles-mêmes  et  les 
enterrer  uniformément  jusqu'à  l'approche  de  1 
naissance  des  premières  feuilles. 


M 


iiii 


il  1 1. 


—  47  — 


Si  le  temps  n*est  pas  complètement  couvert 
jour  où  l'on  opère  la  transplantation,  celle-ci 
îussit  toujours   mieux  si   elle   est  faite  dans 
[après-midi  ou  sur  le  soir. 

On  devra  avoir  soin  des  plants  qui  restent 
ir  la  couche  en  les  arrosant  chaque  jour  d'eau 
Idditionnée  de  bouse  de  vache  et  en  recouvrant, 
endant  quelques  jours,  la  couche  d'un  canevas 
u  d'un  coton  huilé.  Ces  plants  ainsi  traités  se 
évelopperont  rapidement  et  nous  fourniront 
es  sujets  vigoureux  pour  renouveler  ceux  qui 
l'auront  pas  repris  ou  qui  auront  été  dévorés 
|ar  les  vers.  On  peut  aussi  en  repiquer  un  cer- 
lin  nombre  en  plus  sur  les  lignes  dans  la  plan- 
Ltion.  Enlevés  plus  tard  avec  beaucoup  de 
îne  ix  ^oyen  d'une  pelle  de  moyenne  grandeur, 
)s  plants  servent  admirablement  à  remplacer 
jux  qui  ont  péri  d'une  façon  quelconque. 

Afin  de  préserver  le  tabac  des  ravages  du 
;r  blanc,  qui  est  un  de  ses  ennemis  les  plus 
îdoutables,  il  est  bon  de  presser  la  terre  sur  la 
Lcine  et  autour  du  plant  en  opérant  la  trans- 
lantation  ;  on  peut  aussi  entourer  la  tige  d'une 
ïorce  de  bouleau  mince  ou  d'une  feuille  de  til- 
lui  ou  bois  blanc. 


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1  II 


^  48  — 

On  bassine  aussitôt  après  la  transplantation] 
et  on  continue  à  donner  un  léger  arrosage  pen- 
dant quelques  jours,  après  le  coucher  du  solei| 
dans  le  cas  ou  le  temps  se  tient  au  sec. 

Sur  le  haut  du  jour,  il  faut  de  toute  néces] 
site  protéger  le  plant  contre  les  ardeurs  di 
soleil,  soit  au  moyen  de  planchettes,  de  bardeau: 
ou  de  toute  autre  couverture  qui  lui  assure  l'omj 
brage  désirable. 

Il  faudra  renouveler,  au  plus  tôt  possible,  lej 
plantes  qui    auraient  manqué  d'une  façon   o\ 
d'une  autre,  en  se  servant,  pour  les  remplacerprr 
de  plantes  plus  fortes  que  celles  déjà  plantées^ 
arrachées  avec  soin  et  ayant  une  motte  de  teri 
adhérente  à  la  racine  :    On   rétablira  ainsi  biej 
vite  l'équilibre  de  la  végétation  dans   le   chamj 
de  tabac,   surtout  si  on  a   le  soin   d'arroser   q 
temps  à  autres  les  plants  qui  végètent  mal  av( 
du  fumier  liquide  ou  avec  le  mélange  suivant] 
une  cuillerée  à  thé  de   sulfate  d'ammoniaque 
deux  grandes  cuillerées  de  sulfate  de  potasse  pi 
dissoute  dans  de  l'eau  chaude  et  ajoutées  dai 
un  baril  d'eau. 

Il  est  toujours  avantageux  de  raccourcir  h 
racines  du  plant  de  tabac  avant  de  le  transplai 
ter,  surtout  si  elles  sont  très  allongées  ;  ell^ 
produisent  plus  de  chevelu. 


—  49  — 

lantationl        façons  d'entretien  ou  soins   à  donner    au 
âge  P®^*|tabac  durant  sa  croissance. 

Le  tabac  une  fois  repris  et  ])laec  dans  des 


ite  néces 
deurs  d 
bardeau 


onditions  normales,  croît  rapidement. 

C'est  à  cette  époque  que  le  tabac  requiert 

es  soins  multiples  lu  incessants.  Rien  n'accé- 
âsurel'omBere  aussi  bien  sa  végétation,  son  développement 

ue  les  binages  et  les  sarclages  répétés  au  moins 
3ssible,  leBous  les  10  jours  ;    les  arrosements  pratiqués  le 

)ir  lui  sont  d'un  grand  secours,  surtout  si  on 
remplacerBrrose,  de  temps  à  autre,  avec  des  engrais  liqui- 
L  plantéesjes  ou  de  l'eau  dans  laquelle  on  a  fait  dissoudre 
la  colombine,  de  la  fiente  de  volaille  ou  du 

mier  de  mouton. 

L'humidité  entretenue  aux  pieds  des  plants 
tabac,  est  un  des  agents  les  plus  puissants  de 

ir  développement.  Les  terrains  élevés,  sa- 
nneux,  chauds  exigent  plus  que   les   autres 

s  arrosements  copieux  et  répétés  durant  les 
heresses  de  l'été  :  on  ne  les  en  prive  que  lors- 

e  les  plantes  recouvrent  en  grande  partie  le 


,te  de  ter 
ainsi  biei 
le   cham 
arroser   di 
it  mal  av 
;e  suivant 
[loniaque 
potasse  p 
mtées  da 


Lccourcir  \( 
transplai 
gées  ;    ell^ 


Les  arrosements  se  pratiquent  le  soir  ou  de 
tnd  matin  et  on  se  sert  toujours  pour  arroser, 


"^^"---''"■■1 


50  — 


,1,1 'm 


s 


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d'eau  courante,  à  la  température  de  l'atmosphère 
ou  réchauffée  au  soleil. 

Les  binages  ou  les  façons  de  culture  sont 
renouvelés  tous  les  8  ou  10  jours  et  ils  ne  sont 
abandonnés  qu'à  l'époque  où  il  devient  nécessaire 
d'écimer  les  plants. 

C'est  en  i)ratiquant  les  premiers  binages 
que  l'on  applique  le  nitrate  de  soude  ou  le  sul- 
fate d'ammoniaque  comme  engrais  dans  le  cas  où 
le  sol  en  a  besoin.  Mais  l'abondance  d'engrais 
dans  le  sol  ne  dispense  pas  d'apporter  les  soins, 
de  culture  nécessaires  II  faut  remuer  souvent 
la  terre  au  moyen  de  la  houe  à  main  sur  toute  la 
surface  des  racines,  et  sarcler  soigneusement.  On| 
passe  une  fois  par  semaine  le  cultivateur  entn 
les  rangs  profondément  d'abord  et  plus  superfi 
ciellement  ensuite,  à  mesure  que  les  plants  si 
développent,  afin  de  ne  pas  endommager  leuri 
racines.  On  termine  cette  opération  de  chaqii 
semaine  au  moyen  de  la  houe  à  main  de  manièri 
à  ne  laisser  aucune  mauvaise  herbe  debout  ;  e 
du  moment  que  les  plants  ont  atteint  environ  u; 
pied  de  hauteur,  on  ramène  la  te  Te  sur  tout| 
rétendue  de  leurs  racines.  Ce  but^age,  très  ei 
sentiel  aux  plants  de  tabac  dans  les  terrains  b 


tai 
pei 


'■o'tWii 


—  51  — 


binages 
le  sul- 
e  cas  oiil 
l'engrais 
es  soinsi 
souvent! 
'  toute  lai 
lient.  On| 
lur  entii 
s  superfij 
plants  se 
ger  leud 
e  cbaquJ 
e  manièrij 
sbout  ;  et 
siiviron  d 
sur  touti 
e,  trës  e| 
rrains  hi 


l'est  aussi  dans  les  terrains  ordinaires  pour  les 
tabacs  de  la  Havane  beaucoup  plus  que  pour  les 
autres  variétés  qui  ont  des  racines  bien  plus 
développées. 

Durant  toutes  ces  opérations,  on  doit  éviter 
de  briser  ou  d'endommager  en  aucune  façon  les 
feuilles  des  plantes  :  ceci  est  surtout  à  craindre 
l)our  les  grandes  variétés  dont  les  feuilles  déver- 
sent, tel  que  celles  du  Connecticut,  du  Burley, 
etc. 

Les  plantes  qui,  dès  le  commencement  de 
leur  végétation,  jaunissent  et  paraissent  languir 
dans  le  sol  doivent  être  remplacées  par  d'autres 
l)Iants  plus  vigoureux  que  l'on  choisit  sur  la 
couche  ou  parmi  ceux  que  l'on  a  plantés  extra 
sur  les  lignes  dans  la  plantation. 

Il  faut  de  plus  relever  les  plantes  qui  sou- 
vent sont  abattues  par  une  pluie  battante,  en 
l)ressant  la  terre  tout  autour  de  leurs  racines. 

A  l'époque  de  l'écimage,  il  est  très  impor- 
|tant  de  redresser  les  plants  de  tabac  qui  sont 
I penchés  vers  le  sol  ;  on  les  assujettit  dans  la 
[ligne  perpendiculaire  en  refoulant  et  en  pres- 
sant avec  le  pied  la  terre  sur  le  bas  de  la  tige  du 
îôté  de  leur  courbure  vers  la  terre. 


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—  52  ~ 

Epamprement,  (Priming).  Cette  opération 
consiste  à  supprimer  de  la  tige  les  feuilles  sémi 
nales  qui  sont  impropres  à  la  végétation  ou  qu 
ont  été  fortement  endommagées  lors  des  sarcla 
ges  ou  des  binages.  On  supprime  d'ordinain 
les  3  ou  4  feuilles  inférieures  de  chaque  plante 
Cette  opération  a  pour  effet  d'augmenter  la  p( 
sauteur  des  autres  feuilles  et  de  hâter  led 
maturité  :  elle  se  pratique  après  le  troisièmj 
binage  ou  immédiatement  avant  de  procéder 
l'écimage. 

Ecimage  ou  pincement  du  bourgeon  terminal 

Cette  opération  se  pratique  lorsque  la  plaiî| 
a  de  7  à  12  feuilles  ou  que  la  hampe  florale  A 
bien  sortie.  Elle  consiste  tout  simplement 
raccourcir  ou  à  étêter  le  plant  :  le  suc  nutriti 
reflue  alors  vers  les  feuilles  ;  celles-ci  prenne] 
de  l'ampleur  et  la  tige  aussi  en  fiiit  son  prof 
elle  acquiert  de  la  force  en  conséquence. 

La  plus  ou  moins  grande  suppression  de| 
tête  du  plant  doit  être  régularisée  par  la  riches 
du  sol,  son  exposition,  la  maturité  plus  hâti 
que  l'on  veut  obtenir  et  la  qualité  plus  ou  mo^ 
forte  de  tabac  que  l'on  veut  produire. 


—  53  — 


Un  sol  riche,  à  bonne  exposition,  permettra 
le  conserver  à  chaque  plante  de  14  à  15  feuilles, 
|;andis  que,  dans  un  terrain  moins  engraissé,  on 
16  pourra  lui  en  laisser  que  de  10  à  12  tout 
LU  plus. 

De  même,  plus  on  rabat  la  tête  de  la  plante 
>lus  les  feuilles  prennent  de  l'ampleur  et  de  la 
pnsistance,  plus  leur  teneur  en  nicotine  aug- 
jnente  et  plus  on  hâte  leur  maturité. 

On  commence  à  pincer  les  bourgeons  à  fleurs 
iussitôt  qu'on  peut  les  saisir  facilement  avec  le 
>ouce  et  l'index,  sans  risquer  de  froisser  les 
[euilles.  On  peut  aussi,  dans  la  grande  culture, 
lisser  profiter  les  premiers  bourgeons  à  fleurs 
|t  attendre,  pour  les  pincer  tous  à  la  fois,  que 
îs  bourgeons  à  fleurs  secondaires  se  soient 
produits. 

En  général,  ou  rogne  la  plante  de  tabac  à 
base  des  ramifications  de  la  tête,  au  dessous 
le  la  2ième  ou  de  la  3ième  feuille. 

Dans  le  cas  oii  la  terre  n'est  pas  bien 
iche  et  qu'on  veuille  obtenir  un  produit  hâtif, 
)rt,  ayant  du  poids  et  de  la  consistance,  oii  doit 
[)érer  le  pincement  au-dessous  de  la  éicine  ou 
le  la  5ième  feuille,  en  ne  laissant  par  conséquent 


't  !  f- 


—  54  — 


que  de  10  à  12  feuilles  à  là  plante.     Une  plante 
faible  réussit  mieux  si  on  l'écime  fortement. 

L'apparence  de  la  récolte,  une  saison  plus 
ou  moins  favorable  à  la  maturité  du  tabac  et  la 
qualité  du  produit  que  Ton  veut  obtenir,  devront 
nous  guider  dans  cette  opération.  Pour  être 
rémunératrice,  la  récolte  doit  parvenir  à  un  état 
complet  de  maturité.  On  a  donc  tout  intérêt, 
dans  cette  province  où  les  saisons  sont  si  courtes, 
à  employer  tous  les  moyens  à  notre  disposition, 
afin  de  faire  parvenir  les  plants  de  tabac  à  ma- 
turité le  plus  à  bonne  heure  possible.  L'écimage 
en  bas  de  la  quatrième  ou  de  la  cinquième  feuille 
est  un  de  ceux-là.  Ce  dernier  mode  procure 
aussi  aux  feuilles  du  tabac  plus  de  corps,  un 
tissu  plus  consistant  et  une  saveur  plus  pronon- 
cée. 

Pieds  Mères. — A  l'époque  de  l'écimage  on 
fait  le  choix  de  (|uelques  plants  forts,  vigoureux, 
présentant  tous  les  caractères  de  la  variété  que 
Ton  aime  à  propager  et  on  ne  les  étête  pas  afin 
d'en  faire  des  i)orte -grain  es. 

Eboiirgeonnement. — Peu  après  l'opération  de 
l'écimage,  il  se  forme  à  l'aisselle  des  feuilles  de 
nombreux  bourgeons  dont  il  faudra  faire  l'abla- 
tion sans  trop  tarder,  car  ils  absorberaient  en 


a 


à\ 


—  55  — 

partie  les  principes  immédiats  destinés  à  la  nour- 
riture des  feuilles.  L'ablation  se  pratique  en 
comprimant  les  bourgeons  fortement  au  moyen 
du  pouce  et  de  l'index  :  cette  compression  a  pour 
effet  d'empêcher  une  grande  déperdition  du  jus 
de  la  plante. 

L'ébourgeonnement  doit  se  pratiquer  avec 
grande  précaution,  de  façon  à  ne  pas  endom- 
mager les  feuilles,  Il  doit  être  général  et  être 
pratiqué  au  fur  et  à  mesure  que  les  l)ourgeons 
s'allongent  et  il  ne  faut  pas  les  laisser  dépasser 
4  à  5  pouces  en  longueur. 

L'ébourgeonnement  doit,  de  plus,  se  ftiire 
d'une  manière  particulière  avant  de  commencer 
à  couper  le  tabac  pour  le  récolter  ;  on  peut  aussi, 
à  ce  moment,  débarrasser  la  plante  de  tontes  les 
feuilles  jaunies,  endommagées,  salies  ou  pouvant 
être  une  cause  de  nuisance  quelconque  parmi  les 
autres  feuilles,  lorsqu'il  s'agira  de  faire  leur 
triage. 

M.  Paris,  vérificateur  des  cultures  de  tabac 
en  France,  affirme  qu'un  moyen  efficace  d'enrayer 
le  développement  des  seconds  bourgeons  qui 
poussent  aux  aisselles  des   feuilles,  c'est  de  pra- 


—  56  — 


tiquer  l'enlèvement  des  premiers  bourgeons  à 
1^  pouce  ou  environ  de  leur  point  d'insertion  sur 
la  tige  alors  qu'ils  ont  atteint  une  longueur  d'à 
peu  près  6  pouces  :  et,  dit-il  :  '*  dans  tous  les  cas, 
rébourgeonnement  ne  doit  se  pratiquer  qu'aus- 
sitôt que  les  bourgeons  ont  atteint  la  longueur 
ci-dessus,  afin  de  rendre  le  développement  des 
seconds  bourgeons  moins  actif  ." 

Maturité  du  tabac. — On  reconnaît  que  la 
feuille  de  tabac  est  mûre,  lorsqu'elle  perd  sa 
teinte  vert  foncé,  devient  jaunâtre,  maculée 
de  taches  plus  foncées  de  la  même  nuance  et  qui 
sont  très  apparentes  si  l'on  projette  les  feuilles 
dans  la  direction  du  soleil.  De  plus,  à  l'époque 
de  la  maturité,  les  feuilles  du  tabac  se  bour- 
souflent, s'épaississent,  leur  surface  se  ride  et 
adhère  aux  mains.  Enfin  les  feuilles  exhalent 
l'odeur  caractéristique  du  tabac  et,  si  elles  se 
cassent  facilement  en  les  pliant  sous  la  main,  si 
leurs  extrémités  se  dessèchent  et  se  penchent 
vers  la  terre,  le  tabac  est  mûr  ;  il  est  temps  de 
le  récolter  ;  c'est  ce  qui  arrive  environ  4  semaines 
iiprès  l'écimage  des  plants.  Dans  les  années 
mouilleuses,  le  tabac  ne  mûrit  pas  aussi  à  bonne 
heure  que  lorsqne  la  saison   est  belle,  favorable. 

Les  quelques  nuits  fraîches   que  le   tabac 


d 


a 


-  57  — 


LS    à 


sur 

d'à 

cas, 

laus- 

Lieur 

des 


subit  sur  le  champ  après  sa  maturité,  ont  TefiTet 
de  lui  donner  du  corps,  d'épaissir  ses  feuilles 
sans  nuire  à  leur  qualité. 

On  ne  peut  obtenir  des  feuilles  à  enveloppes 
convenables  si  les  plants  de  tabac  n'ont  pas 
mûri  suffisamment  ;  après  la  fermentation,  ces 
feuilles  sont  rugueuses,  molles,  sans  consistance 
et  à  peu  près  sans  valeur. 

Le  tabac  coupé  trop  à  bonne  heure,  sans 
maturité  assez  complète,  a  bien  peu  de  valeur  : 
son  goût  de  vert  le  fait  détester  et  ses  feuilles 
sont  minces,  ne  pèsent  guère  et  sont  striées  de 
veines  blanches.  Il  n'y  a  que  dans  le  cas  d'une 
gelée  forte,  subite,  qui  menace  de  survenir  et 
peut  endommager  tous  les  plants  que  l'on  serait 
justifiable  de  récolter  le  tabac  avant  sa  maturité 
complète. 

Dans  la  culture  ordinaire,  il  vaut  mieux  se 
donner  le  trouble  de  cueillir  les  ^  .ants  au  fur  et 
à  mesure  qu'ils  mûrissent,  plutôt  que  de  risquer 
d'avoir  à  les  engranger  tous  à  la  fois  dans  le  cas 
où  une  gelée  viendrait  tout-à-coup  menacer  de 
détruire  toute  la  plantation  ;  il  serait  prudent 
alors  d'abattre  tous  les  plants  et  de  mettre  en 


m 


—  58 


tas  sur  le  champ  ceux  qui  ne  pourraient  être 
rentrés  avant  la  nuit. 

Récolte, — Deux  méthodes  sont  préconisées 
pour  récolter  le  tabac,  lo  La  coupe  de  la  tige 
entière  rez  de  terre  en  se  servant  d'une  hachette 
ou  d'un  gros  couteau  recourbé  (serpette).  2o 
L'enlèvement  des  feuilles  au  fur  et  à  mesure 
qu'elles  mûrissent  sur  la  tige. 

1ère  méthode.  Après  avoir  supprimé,  la 
veille  ou  le  matin  même  de  la  récolte  tous  les 
bourgeons  terminaux  ou  à  fleurs  ainsi  que  tous 
ceux  qui  se  trouvent  à  l'aisselle  des  feuilles,  on 
coupe  les  tiges  rez  de  terre  le  matin  aussitôt 
que  la  rosée  a  disparu  ;  dans  le  cas  d'une  pluie 
récente,  il  faut  attendre  deux  ou  trois  jours  afin 
qu'il  n'existe  plus  d'humidité  dans  les  plantes  au 
moment  de  les  récolter.  Cette  précaution  est  pri- 
se afin  de  ne  pas  salir  les  feuilles  en  couchant  les 
plantes  sur  le  champ.  On  les  dispose  sur  le  sol 
en  petits  tas  et  on  les  emporte  au  séchoir  aussitôt 
qu'elles  sont  suffisamment  fanées  pour  qu'il  n'y 
ait  plus  de  crainte  de  les  briser  en  les  remuant 
et  en  les  transportant  d'une  place  à  une  autre. 

Il  convient  de  retourner  une  fois  ou  deux 
les  tiges  placées  en  petits  tas,  afin  que  les  feuilles 


V 


«i 


59  — 


fanent  uniformément.  Si  le  soleil  est  très  ar- 
dent, on  doit  commencer  à  rentrer  le  tabac  dès 
la  fin  de  Tavant-midi,  pour  ne  pas  l'exposer  trop 
longtemps  à  ses  rayons  qA  blanchissent  ses 
feuilles  et  leur  enlèvent  une  partie  de  leurs  pro- 
priétés. Il  ne  faut  pas  non  plus  mettre  le  tabac 
en  tas  trop  considérables,  il  s'échaufierait  et  per- 
drait ainsi  de  sa  valeur. 

Quelques  personnes  ont  l'habitude  de  cou- 
per le  tabac  dans  l'après-midi  et  de  lui  laisser 
passer  la  nuit  sur  le  champ.  Il  vaut  de  beaucoup 
mieux  ne  pas  avoir  recours  à  ce  mode,  car  le 
tabac  peut  être  avarié  par  une  forte  rosée  ou  par 
la  pluie  qui  peut  survenir  ;  on  se  trouverait  alors 
dans  l'impossibilité  de  le  rendre  au  séchoir  et  on 
l'exposerait  à  perdre  de  sa  valeur. 

Règle  générale,  il  faut  rentrer  le  tabac  quel- 
ques heures  après  qu'il  est  coupé,  c'est-à-dire, 
aussitôt  qu'il  est  suffisamment  fané  pour  que  les 
feuilles  et  leurs  nervures  ne  se  cassent  pas  et 
qu'elles  ne  collent  pas  trop  aux  mains  durant  les 
maniements  qu'il  faut  leur  faire  subir. 

2me  méthode 

EnlèvemeM  des  feuilles  sur  la  tige  dans  le 
diamp. — Les  feuilles  inférieures  de  la  plante 
mûrissent  un  peu  plus  à  bonne  heure  que  celles 
qui  poussent  à  sa:  partie  supérieure  ;  on  a  con- 


TTP" 


—  no  — 


seillé,  à  cause  de  cela,  le  mode  de  cueillir  les 
feuilles  de  tabac  dans  le  champ  à  mesure  qu'elles 
mûrissent  et  de  les  enfiler  aussitôt  à  des  fils  de 
fer  i)assés  dans  des  linteaux,  de  manière  à  pou- 
voir transporter  et  manier  chaque  linteau  sépa- 
rément avec  sa  charge  de  feuilles  et  le  suspen- 
dre dans  le  séchoir.  Malgré  que  cette  méthode 
de  récolter  le  tabac  exige  beaucoup  de  travail 
à  une  époque  où  il  y  a  beaucoup  à  faire  pour  le 
cultivateur,  on  la  préconise  grandement  et  elle 
parait  devoir  devenir  générale.  Les  résultats  que 
cette  méthode  produisent,  sont  excellents.  Le 
transport  des  feuilles  au  séchoir  est  facile.  Ces 
feuilles  y  sont  vite  placées  convenablement,  elles 
courent  peu  de  risque  d'être  endommagées  ;  elles 
sèchent  plus  uniformément  qu'accolées  à  la  tige 
et  leur  triage  est  aisé  à  opérer. 

Lorsque  l'on  récolte  le  tabac  d'après  la  pre- 
mière méthode  en  coupant  la  tige  entière  avec 
toutes  ses  feuilles,  il  importe  peu  de  s'attacher  à 
tel  ou  tel  autre  mode  de  suspendre  le  tabac. 
Dans  le  cas  où  l'on  n'a  pas  de  séchoir,  la  grange 
ou  le  grenier  d'un  bâtiment  quelconque  peut 
convenir  pour  y  suspendre  le  tabac  ;  l'essentiel 
est  que  les  divers  maniements  se  fassent  avec 
précaution,  afin    de  ne    pas    endommager    les 


—  61  — 


feuilles  ;  car  plus  on  conserve  ces  dernières  in- 
tactes, plus  elles  ont  de  valeur. 

Le  mode  le  plus  iisiUS  de  dit>pu3er  le  tabac 
ainsi  récolté  dans  le  séchoir  consiste  à  lier  en- 
semble deux  plantes  par  la  base  de  la  tige  et  He 
les  suspendre  à  cheval  sur  des  rames,  des  gaules, 
des  cordeaux  ou  des  grands  clous.  En  fendant 
la  tige  en  deux,  jusqu'à  3  ou  4  pouces  de  sa 
partie  inférieure,  comme  on  le  fait  souvent  avec 
avantage,  on  peut  disposer  chaque  plante  sépa- 
rément, à  cheval  et  de  la  même  manière,  en  écar- 
tant chaque  côté  de  la  tige  ainsi  divisée. 

En  suspendant  le  tabac  dans  le  séchoir  ou 
dans  un  autre  endroit  propice,  on  devra  laisser  un 
espace,  en  tout  sens, de  8  à  12  pouces  entre  chaque 
plante,  de  façon  que  les  feuilles  ne  se  touchent, 
ne  se  froissent  ou  ne  s'endommagent  par  leur 
contact  trop  immédiat. 

Les  feuilles  de  tabac  que  l'on  cueille  d'après 
la  deuxième  méthode,  c'est-à-dire  à  mesure 
qu'elles  mûrissent  sur  la  tige,  doivent  être  appor- 
tées et  suspendues  dans  le  séchoir  le  plus  tôt 
possible.  On  les  enfile  une  à  une,  en  fesant 
passer  l'extrémité  du  fil  de  fer  à  travers  le  pé- 
tiole ou  la  grosse  nervure  de  la  feuille  et  on 
laisse  à  peu  près  un  demi  pouce  d'espace  entre 
chaque  feuille  sur  toute  la  longueur  du  fil  de  fer 


—  62 


.iilét! 


que  l'on  passe  dans  le  linteau,  pour  aller  ensuîtte 
le  déposer  à  la  place  qui  lui  est  destinée  dans  le 
séchoir. 

Aussitôt  qu'elles  sont  sèches,  les  feuilles 
peuvent  être  retirées  du  séchoir  par  un  temps 
humide,  pour  être  triées  et  assorties  suivant 
leur  qualité,  leur  grandeur,  etc.  En  général,  les 
feuilles  de  la  partie  basse  de  la  plante,  mûres 
avant  les  autres  et  récoltées  plus  tôt,  sont  enfi- 
lées ensemble  et  peuvent  être. sorties  du  séchoir 
avant  les  autres  vu  qu'elles  sèchent  beaucoup 
plus  vite  que  ces  dernières. 

Séchoir. — Tous  ceux  qui  cultivent  aujour- 
d'hui le  tabac  en  grand,  bâtissent  des  séchoirs 
améHorés,  munis  d'un  système  de  tuyaux  de 
chauffage  qui  régularise,  hâte  et  facilite  le  sé- 
chage du  tabac.  Les  échafaudages,  que  Ton 
trouve  à  l'intérieur  de  ces  séchoirs,  sont  cons- 
truits de  manière  à  répondre  aux  besoins  de  la 
méthode  adoptée  par  le  cultivateur  pour  récolter 
son  tabac,  soit  en  feuilles  détachées  soit  en  tiges 
entières.  Les  accommodations  qu'on  y  rencontre, 
permettent  aussi  de  suspendre  le  tabac  en  très 
peu  de  temps  et  avec  beaucoup  de  facilité.  Ces 
séchoirs  sont  aussi  munis  d'un  certain  nombre 


63 


nsuite 
ans  le 

ailles 
temps 
livant 
al,  les 
mûres 

enfi- 
échoir 
ueoup 

ijour- 
choirs 
IX  de 
le  sé- 
3  Ton 


cons- 
de  la 
colter 
L  tiges 
)ntre, 
1  très 
Ces 
mbre 


d'ouvertures  que  Ton  peut,  au  besoin,  ouvrir  ou 
fermer  à  volonté. 

Autant  que  possible  on  devra  engranger  le 
tabac  le  même  jour  qu'il  aura  été  coupé  ;  on  le 
charge  avec  soin  dans  la  voiture  et  le  transport 
doit  être  exécuté  avec  précaution. 

Dans  le  cas  où  l'on  n'est  pas  prêt  à  suspen- 
dre les  plants  dès  leur  rentrée  dans  le  bâtiment,  il 
ne  faut  pas  les  y  déposer  en  tas  trop  considéra- 
bles ou  trop  épais.,  afin  d'éviter  la  fermentation 
qui  pourrait  se  produire  et  causer  des  domma- 
ges considérables  à  la  récolte. 

Soins  et  traitement  du  tabac  après  sa  récolte 
sur  le  champ,  (curing). — Lorsque  les  soins  de  la 
culture  n'ont  pas  été  négligés,  le  champ  de  tabac 
offre  aux  yeux  de  tous  une  apparence  magnifique 
et  il  éveille  même  d'avance  l'attention  de  l'ache- 
teur. Le  cultivateur  qui  réussit  à  engranger  sa 
récolte  en  bon  état  peut  se  réjouir  ;  mais,  là  en- 
core, le  moindre  défaut  d'attention  aux  plants 
dans  le  séchoir,  peut  être  pour  lui  la  cause  de 
bien  des  revers. 

Le  défaut  de  bâtiments  convenables,  dans 
lesquels  la  ventilation  est  défectueuse  et  où, 
souvent,  la  récolte  n'est  pas  à  l'abri  de  la  pluie, 


—  64 


(lu  mauvais  temps,  peut  produire  de  bien  mau- 
vais résultats. 

La  disposition  que  l'on  donne  aux  plants  de 
tabac  dans  le  séchoir  et  le  traitement  qu'on  leur 
fait  subir  pour  les  faire  sécher  peuvent  varier 
suivant  les  variétés  cultivées.  Pour  éviter  des 
mécomptes,  il  faut  d'abord  éloigner  suffisamment 
les  plants  ou  les  feuilles  de  manière  à  ce  qu'ils 
ne  se  touchent  pas  et  voir  à  ce  que  la  pluie  ou 
l'eau  du  dehors  ne  vienne  pas  les  humecter.  Les 
feuilles  qui  se  touchent  ou  s'entre-choquent  au 
moindre  vent,  se  meurtrissent,  leurs  membranes 
cellulaires  se  brisent  et  l'arrêt  des  modifications 
intéressantes  qui  se  produisent  dans  le  cours  de  la 
cAtre  des  feuilles,  est  subit  ;  celles-ci  alors  noircis- 
sent et  perdent  leur  valeur.  Il  en  est  de  même  du 
tabac  qui  est  mouillé  par  l'eau  du  dehors,  il  ne 
sèche  pas  et  une  fois  mis  entas,  la  fermentation 
lui  enlève  toutes  ses  qualités.  Ici  le  remède  doit 
être  préventif,  c'est-à-dire,  qu'il  faut  éloigner  les 
plants  suffisamment  et  ne  pas  engranger  le  tabac 
dans  des  bâtiments  dont  la  couverture  et  les 
côtés  ne  sont  pas  étanches. 

Séchageldu  tabac. — On  peut  faire  sécher  les 
variétés  de  tabacs  jaunes  d'une  façon   rapide. 


—  66  — 

tandis  que  les  autres  variétés,  en  particulier  les 
tabacs  qui  doivent  servir  d^enveloppes  à  cigares 
seraient  ruinées  par  un  tel  procédé.  De  même, 
les  tabacs  qui  n'auraient  pas  mûri,  entreraient 
en  ébuUition,  noirciraient  et  perdraient  le  peu  de 
valeur  qu'ils  avaient  d'avance. 

Tabacs  jaunes, — Pour  ne  mentionner  le  fait 
qu'en  passant  ;  dans  les  pays  où  l'on  a  recours  au 
séchage  rapide,  on  porte  immédiatement  la  chaleur 
dans  le  séchoir  garni  de  fourneaux  et  hermétique- 
ment fermé,  de  75"  à  90®  pendant  les  6  premières 
heures  et  à  110*^  pendant  les  10  ou  12  heures  qui 
suivent.  Ce  qui  suffit  pour  débarrasser  en  grande 
partie  la  feuille  des  75  à  80  pour  100  d'eau 
qu'elle  contient  et  lui  permet  alors  d'assumer  la 
couleur  jaunâtre  qui  doit  la  caractériser.  Puis 
on  monte  la  chaleur  d'une  dizaine  de  degrés 
toutes  les  trois  ou  quatre  heures  jusqu'à  ce  que 
la  chaleur  soit  parvenue  à  180®  et  même  à  190®. 
C'est  ainsi  qu'en  75  à  80  heures  on  réussit  à 
faire  sécher  non  seulement  les  feuilles,  mais  les 
côtes  et  les  tiges  des  plants  de  tabac.  Il  faut  ce- 
pendant faire  remarquer  que  lorsque  la  tempéra- 
ture dépasse  105°  dans  le  séchoir  et  à  chaque  10® 
d'augmentation  de  chaleur  qu'elle  subit  subsé- 
quemment.  Ton  ouvre  toutes  les  portes  et  les  ven- 


ff 


—  66  — 

tilateurs  du  séchoir  et  on  les  referme  du  moment 
que  la  chaleur  a  baissé  de  5o  à  6^.  On  en  agit 
ainsi,  afin  de  débarrasser  les  plants  de  l'excès 
d'humidité  accumulée  dans  le  séchoir  et  qui  peut 
alors  leur  causer  du  tort. 

Les  tabacs  pesants  y  à  grandes  Veuilles,  tels  que 
le  Connecticut,  le  Burley  blanc,  etc.,  de  même 
que  tous  les  tabacs  destinés  à  faire  des  enve- 
loppes quelconques,  soit  pour  cigares,  pings, 
rôles,  etc.,  ne  peuvent  être  soumis  à  un  pareil 
mode  de  séchage. 

L'espèce  de  fermentation  ou  plutôt  les  mo- 
difications qui  servent  à  amener  le  changement 
de  couleur  des  feuilles  du  tabac  ainsi  que  celui 
des  conditions  qui  contribuent  à  améliorer  leurs 
qualités  ne  s'opèrent,  durant  le  séchage,  que  lors- 
qu'elles renferment  encore  un  certain  degré  d'hu- 
midité. Durant  une  période  de  sécheresse  prolon- 
gée, ou  exposé  aux  courants  d'air,  le  tabac  sèche 
très  rapidement  et  les  modifications  nécessaires 
n'ont  pas  le  temps  de  se  produire  à  son  intérieur, 
il  reste  vert.  Il  est  facile  de  voir  par  là  que  les 
changements  de  couleur  ne  sont  pas  dûs,  à  pro- 
prement parler  au  séchage,  mais  plutôt  aux 
modifications  chimiques  qui  se  produisent,  sous 
son  influence,  à  l'intérieur  des  feuilles.    Il  est 


—  67 


aussi  très  facile  de  constater  que  plus  le  tabac 
est  mûr,  que  plus  ses  feuilles  sont  d^  couleur 
légère,  plus  il  sèche  rapidement. 

Afin  de  ne  pas  exposer  le  tabac  à  sécher 
trop  vite  dans  le  séchoir,  lorsqu'il  survient  une 
période  prolongée  de  sécheresse  forte^  il  est  indis- 
pensable, durant  les  2  ou  3  premières  semaines 
que  les  plants  auront  été  suspendus  dans  le  sé- 
choir, d'en  fermer,  durant  le  jour,  toutes  les 
portes  et  fenêtres  et  de  ne  les  laisser  ouvertes 
que  durant  la  nuit.  Dans  tous  les  cas,  il  est 
important  de  ne  pas  laisser  sécher  le  tabac  au 
point  que  les  feuilles  soient  raides,  cassantes  ou 
s'émiettent  sous  la  pression  de  la  main.  Pour 
éviter  qu'il  en  arrive  ainsi,  il  faut  continuer  à 
tenir  les  ouvertures  du  séchoir  fermées  sur  le 
haut  du  jour  pendant  les  temps  de  sécheresse  et 
ne  les  ouvrir  que  le  soir  ou  pendant  les  temps 
humides,  couverts  ou  pluvieux. 

Le  séchage,  opéré  dans  des  conditions  nor- 
males, permet  non  seulement  au  tabac  d'assumer 
la  couleur  qui  lui  est  propre,  mais  contribue 
aussi  à  lui  apporter  la  force,  l'élasticité,  la  dou- 
ceur et  la  saveur  désirables. 

L'excès  d'humidité  dans  le  séchoir  peut  au  -^ 
être  très  préjudiciable  aux  feuilles  du  tabac  ;  cet 


—  68  — 


excès  d'humidité  est  aussi  à  redouter  que  la 
sécheresse  forte  et  prolongée  dont  j'ai  parlé 
plus  haut. 

La  chaleur  humide,  excessive  dans  le  séchoir, 
produit  une  fermentation  malsaine  qui  détermine 
une  espèce  de  gangrène  dans  les  feuilles  du  ta- 
bac, en  particulier  dans  celles  qui  sont  pressées 
ensemble,  soit  sur  la  tige,  soit  sur  l'échafaudage 
lui-même.  La  feuille  est  alors  comme  brûlée  et 
elle  tombe  bien  vite  en  pourriture  ;  c'est  ce  qu'on 
appelle  en  anglais  pôle  hum  ;  et,  ceci  arrive  sur- 
tout dans  les  automnes  accompagnées  de  pluies 
chaudes,  fréquentes  et  persistantes. 

Pour  prévenir  pareil  désastre  dans  le  sé- 
choir, on  doit  s'assurer  de  bâtiments  convena- 
bles, dans  lesquels  la  ventilation  peut  y  être 
régularisée  d'une  manière  parfaite;  cai  le  seul 
moyen  d'enrayer  la  fermentation  malsaine  qui  se 
produit  quelque  fois  dans  le  séchoir  dans  les 
temps  mouilleux  et  brumeux  de  l'automne,  c'est 
de  favoriser  la  ventilation  la  plus  complète  dans 
toutes  les  parties  du  séchoir.  Il  faudra  en  con- 
séquence tenir  les  portes  et  fenêtres  continuelle- 
ment ouvertes,  surtout  dans  les  premiers  quinze 
jours  après  la  rentrée  des  plants  de  tabac  dans 
le  séchoir.     Dans  le  but  de  suppléer  à  Tinsuffi- 


—  69  —  ' 

sance  de  la  ventilation  dans  les  bâtiments  ordi- 
naires, il  devient  quelquefois  nécessaire  d'enle- 
ver quelques  planches  sur  les  côtés  de  ces 
bâtiments  et  on  les  replace  du  moment  qu'il  y  a 
lieu  de  refermer  toutes  les  ouvertures. 

Dans  les  cas  extrêmes,  plutôt  que  de  voir 
la  récolte  se  perdre,  on  a  recours  à  la  chaleur 
artificielle  pour  débarrasser  le  séchoir  de  l'excès 
d'humidité  qui  l'a  envahi.  On  chauffe  tout  l'in- 
térieur de  la  bâtisse  au  moyen  d'un  poêle  ou 
d'un  réchaud  quelconque  placé  temporairement 
sur  le  plancher  du  séchoir  ;  et,  si  on  a  la  précau- 
tion d'ouvrir  en  même. temps  tous  les  ventila- 
teurs du  haut  de  la  bâtisse  ou  d'en  faire  s'il  n'y 
en  a  pas,  l'air  chaud,  humide,  plus  léger  que  l'air 
froid,  prendra  immédiatement  sa  course  vers  ces 
ouvertures  pour  s'échapper  au  dehors. 

Le  séchage  du  tabac  s'accomplit  plus  rapi- 
dement dans  les  séchoirs  améliorés  que  dans  les 
bâtiments  ordinaires  :  dans  ces  derniers  il  est 
rare  de  le  voir  se  compléter  avant  8  ou  10  se- 
maines. La  durée  du  séchage  est  aussi  subor- 
donnée au  degré  d'humidité  de  l'atmosphère,  à 
la  variété  cultivée,  à  la  maturité  plus  ou  moins 
complète  du  produit  et,  surtout,  à  la  méthode  à 
laquelle  on  a  eu  recours  pour  récolter  le  tabac. 


il 


mm 


—  70  — 

Les  feuilles  récoltées  séparément  au  fur  et 
à  mesure  qu'elles  mûrissent,  sèchent  nécessaire- 
ment plus  vite  que  celles  récoltées  sur  la  tige 
toute  entière.  Dans  le  cas  cependant,  où  les 
feuilles  de  tabac  ne  sont  pas  parvenues  à  un 
état  complet  de  maturité,  il  vaut  mieux  ne  pas 
les  récolter,  ni  les  faire  sécher  séparées  de  la 
tige,  afin  qu'en  séchant  tranquillement,  elles  aient 
l'avantage  de  compléter  leur  maturité. 

On  reconnaît  que  les  feuilles  de  tabac  sont 
sèches,  lorsqu'elles  ne  présentent  plus  de  teinte 
verdâtre,  qu'elles  ne  sont  plus  collantes,  que  leur 
surface  est  lisse  et  veloutée,  que  leur  côtes  ou 
nervures  ne  contiennent  plus  de  sève  et  qu'elles 
se  cassent  en  les  pliant  sous  la  main. 

Triage  des  feuilles  et  mise  en  manoques. — 
Avant  de  dépendre  le  tabac  pour  procéder  au 
dépouillement  des  feuilles  et  à  leur  triage,  il  im- 
porte d'ouvrir,  pendant  quelques  heures  d'avance 
et  par  un  temps  humide,  couvert  ou  pluvieux, 
toutes  les  ouvertures  du  séchoir,  afin  de  faire 
prendre  l'humidité  aux  feuilles  et  de  les  empê- 
cher, i)ar  là,  de  se  casser  durant  les  manipulations 
qu'il  faudra  leur  faire  subir.  Un  bon  moyen  de 
s'assurer  que  le  tabac  est  assez  sec  pour  être 


—  71 


dépendu  et  trié,  c'est  de  saisir  avec  la  main  une 
poignée  de  feuilles  sur  les  plants  dans  le  séchoir, 
de  les  presser  fortement  ensemble  ;  et,  si  les 
feuilles  se  dilatent  d'elles-mêmes  en  quelques 
secondes,  on  peut  les  descendre  et  commencer  à 
les  enlever  de  la  tige  et  à  en  faire  le  triage. 

Il  ne  faut  descendre  que  la  quantité  de  tiges 
ou  de  feuilles  que  l'on  peut  préparer  et  trier  à  la 
fois.  S  après  en  avoir  descendu  une  certaine 
quantité,  on  s'apercevait  que  les  feuilles  ne  sont 
pas  assez  sèches,  il  vaudrait  mieux  replacer  le 
tabac  sur  l'échafaudage,  plutôt  que  de  risquer 
de  le  voir  par  la  suite  s'échauffer  à  l'excès  et 
perdre  ainsi  de  sa  valeur. 

Le  tabac  que  l'on  descend  de  l'échafaudage 
est  déposé  sur  une  table  ou  un  banc  large.  On 
procède  ensuite  à  dépouiller  les  tiges  de  leurs 
feuilles. 

On  saisit  de  la  main  gauche  chaque  plante 
soit  par  le  haut,  soit  par  le  bas  de  la  tige  ;  on 
secoue  cette  dernière  de  manière  à  faire  étaler 
toutes  les  feuilles  ;  on  enlève  ces  dernières  les 
unes  après  les  autres  et  on  les  classe  suivant  leur 
qualité  et  Leur  grandeur  en  les  déposant  séparé- 
ment par  tas  sur  la  table. 


—  72  — 

Lorsque  l'on  en  a  détaché  et  trié  une  cer 
taine  quantité  de  cette  manière,  on  les  attache, 
par  l'extrémité  grosse  du  pétiole,  en  paquets  de 
douze,  appelés  "  manoques  "  et  pesant  environ 
une  demi-livre. 

Ces  manoques  doivent  être  faites  quand  le 
tabac  se  sent  encore  de  l'humidité.  L'opération 
consiste  à  étaler  chaque  feuille  que  l'on  saisit 
par  le  pétiole  de  la  main  gauche,  et  lorsque  la 
main  en  est  suffisamment  remplie,  on  lie  toutes 
ces  feuilles  ensemble  au  moyen  d'une  feuille  dont 
on  les  ceinture  à  la  base  des  premières  nervures 
et  on  assujettit,  pour  l'empêcher  de  se  détacher, 
l'extrémité  de  cette  feuille-lien,  en  la  passant  au 
centre  de  celles  qui,  ainsi  attachées  ensemble, 
forment  la  manoque  en  question. 

Le  triage  des  feuilles  récoltées  sur  les  tiges 
entières,  ou  récoltées  à  mesure  qu'elles  ont  mûri, 
avant  d'être  mises  en  manoques^  doit  être  fait 
avec  soin.  Les  grandes  feuilles,  celles  du  centre 
de  la  tige,  de  grandeur  à  peu  près  égale,  qui 
n'ont  pas  été  endommagées  et  qui  sont  de  cou- 
leur et  de  qualité  à  peu  près  uniforme,  ont  le 
plus  de  valeur  et  forment  la  récolte  principale. 

Les  quelques  feuilles  basses         la  tige,  de 


le 


—  73  — 

moindre  dimension  et  souyent  avariées,  sont 
mêlées  avec  celles  du  haut  de  la  tige,  qui,  parfois 
n'ont  pas  tout  à  fait  mûri.  Ces  feuilles  forment 
ensemble  un  produit  inférieur  qu'il  convient 
de  mettre  à  part  et  de  ne  pas  mélanger  avec  les 
feuilles  des  manoques  de  premier  choix. 

Cette  question  d'assortir  convenablement 
les  feuilles  de  tabac  suivant  leur  qualité,  leur 
grandeur  et  leur  couleur,  est  si  importante 
que,  même  après  qu'on  leur  a  fait  subir  la  fer- 
mentation, certains  producteurs  trouvent  qu'il 
y  va  de  leur  intérêt  de  défaire  les  manoques 
et  de  faire  un  nouveau  triage  des  feuilles.  Quel- 
ques feuilles  avariées  ou  de  tabac  de  qualité 
inférieure,  laissées  dans  des  manoques  d'un  pro- 
duit de  première  classe,  exposent  le  vendeur  à 
la  perte  de  plusieurs  centins  par  Ib.  dans  la 
vente  de  ce  dernier. 

La  fermentation. — Une  fois  les  manoques 
terminées,  on  choisit  un  endroit  sain  dans  la 
grange  ou  dans  tout  autre  bâtiment  convenable^ 
pour  les  y  entasser  et  les  soumettre  à  la  fermen- 
tation qui  leur  est  indispensable.  On  élève  au 
centre  de  l'appartement,  à  3  ou  4  pouces  de 
terre  ou  sur  le  plancher  du  bâtiment,  une  plate- 
forme en  bois  solide  et  de  dimension   suffisante 


—  74  — 

pour  y  déposer  tous  les  plants  destinés  à   subir 
la  fermentation. 

On  commence  par  placer  un  rang  de  mano- 
ques  en  travers,  les  gros  bouts  en  dehors  sur 
un  des  côtés  de  la  plate-forme,  et  on  dispose  le 
second  rang  de  manoques  de  la  même  manière, 
mais  dans  une  direction  toute  opposée  sur  l'au- 
tre côté  de  la  plateforme,  en  laissant  toutefois 
les  feuilles  s'entre- croiser  d'à  peu  près  le  tiers 
de  leur  longueur,  au  centre  du  tas  et  à  chaque  rang 
superposé,  de  manière  à  permettre  à  la  masse, 
à  mesure  qu'elle  s'élève,  de  conserver  le  niveau 
qui  lui  convient.  On  monte  ainsi  cette  dernière 
par  rangs  en  sens  opposés  jusqu'à  ce  qu'elle  soit 
parvenue  à  une  hauteur  de  25  à  30  pouces  et  on 
la  comprime  de  temps  à  autre,  en  appuyant 
dessus  fortement  avec  le  genou. 

Une  fois  le  tabac  bien  entassé  sur  la  plate- 
forme, on  rapporte  sur  le  dessus  du  tas  quelques 
planches  que  l'on  surchai'ge  de  poids  suffisants 
pour  le  tenir  bien  comprimé  et  on  recouvre  toute 
la  masse  de  couvertures  suffisantes  pour  empê- 
cher le  séchage  des  parties  exposées.  Après 
quelques  jours,  le  tabac  s'échaufiPe,  sue  et  entre 


--  75 


subir 

mano- 
rs  sur 
)ose  le 
iiiière, 
'  l'au- 
itefois 
î  tiers 
e  rang- 
nasse, 
liveau 
rnière 
e  soit 
et  on 
ayant 

ilate- 
Iques 
sants 

oute 
mpê- 

près 
?ntre 


en  fermentation  ;  celle-ci  doit  être  surveillée  de 
près,  car  du  moment  que  le  thermomètre  placé 
au  centre  du  tas  marque  110'^  Fahr.  ou  que  la 
main  qu'on  y  introduit  peut  à  peine  supporter 
la  chaleur  qui  s'y  est  développée,  il  faut  immé- 
diatement ouvrir  ce  dernier  et  le  refaire  en 
mettant  au  dehors  les  extrémités  qui  se  trou- 
vaient au  dedans  et,  surtout,  en  ramenant  au 
centre  les  manoques  qui  formaient  les  bouts  et 
la  partie  su[)érieure  du  tas  ;  car  il  importe  que 
la  fermentation  s'accomplisse  régulièrement  et 
qu'elle  soit  générale  dans  toute  la  masse. 

La  fermentation  portée  à  l'excès  enlève  en 
grande  partie  les  qualités  du  tabac,  le  noircit  et 
le  prive  de  son  arôme.  De  même  l'insuffisance 
de  cette  fermentation  lui  conserve  un  goût  de 
vert,  le  laisse  sans  arôme,  d'une  combustibilité  im- 
parfaite et  sans  la  couleur  et  l'onctuosité  qui  doi- 
vent caractériser  tout  tabac  de  qualité  supérieure. 

La  fermentation  opérée,  on  remue  le  tabac 
de  nouveau  et  on  le  remet  en  tas  plus  petits  et 
moins  serrés  atin  de  lui  permettre  de  refroidir 
tranquillement.  On  saisit  ensuite  la  première 
occasion  loisible  pour  l'emballer  ou  le  mettre 
dans  de  fortes  boîtes  en  bois  dan^   lesquelles   il 


I!l''* 


^.|:^ 


—  76  — 

se  conserve  avec  chance  de  se  bonifier  avec  le 
temps  ;  en  étiquetant  chaque  boîte  selon  la  qua- 
lité du  produit  qu'elle  renferme,  on  sera  tout  à 
Taise  lorsqu'il  sera  question  de  disposer  de  ce 
dernier.  Ces  boîtes  ou  boucauts  doivent  être 
déposés  dans  un  endroit  sain,  frais  mais  sans 
humidité. 

Ici  se  bornent  les  opérations  du  cultivateur, 
il  ne  lui  restera  plus  qu'à  disposer  de  sa  récolte 
chez  le  manufacturier  de  tabac  ou  à  l'offrir  en 
vente  sur  le  marché  et  comme  récompense  des 
travaux  d'une  culture  bien  suivie  et  de  la  pro- 
duction, par  conséquent,  d'un  tabac  de  bonne 
qualité,  il  pourra  compter  avec  certitude  sur  un 
écoulement  facile  et  avantageux  de  sa  marchan- 
dise. 

Remarques  générales. —  La  culture  et  la 
production  du  tabac  sont  libres  dans  le  Do- 
minion, en  autant  que  le  cultivateur  ou  le 
planteur  ne  va  pas  jusqu'à  se  faire  "  fabricant  de 
tabac"  c'est-à-dire  qu'il  ne  peut,  pour  le  mettre 
en  vente,  hacher,  couper,  mettre  en  robe,  empa- 
queter, presser,  moudre,  rouler,  sécher  ou  écraser 
du  tabac  en  feuilles,  etc.  Voir  Statuts  révisés 
du  Canada,  49  Vict.,  chap,  34,  art.  247  (E)» 


~  77  — 


ivec  le 
la  qua- 
tout  à 
de  ce 
it  être 
s   sans 

dateur, 
récolte 
[frir  en 
se  des 
a.  pro- 
bonne 
sur  un 
rchan- 

et  la 
î  Do- 
ou  le 
ant  de 
[lettre 
mpa- 
raser 
évisés 


Mais  il  fait  bon  de  constater  qu'en  vertu 
de  dispositions  spéciales,  au  sujet  du  tabac  cana- 
dien en  feuilles,  tout  individu  qui  cultive  le  tabac 
n'aurû  pas  besoin  d'une  licence  pour  ce  faire  et 
il  pourra  en  fabriquer  trente  livres  chaque  année 
pour  chacun  des  membres  adultes  de  sa  famille  ; 
et,  que  ce  tabac  ne  sera  non  plus  sujet  au  droit 
d'accise.  Voir  :  Statuts  Refondus  du  Canada, 
51  Vict,  chap.  16,  Art.  13. 

Les  amendes  et  les  punitions  sont  rigoureu- 
ses pour  tout  planteur  de  tabac  qui  le  fabrique 
pour  le  vendre  sans  avoir  obtenu  de  licence. 

L'article  302  des  statuts  revisés  du  Canada, 
46  Vict.,  chap.  34  s'exprime  comme  suit  :  **  Tout 
planteur  de  tabac  qui  désirera  fabriquer  en  tor- 
quettes,  pour  le  vendre,  le  tabac  en  feuilles  ca- 
nadien, cultivé  par  lui-même,  devra  s'adresser 
au  percepteur  du  revenu  de  l'intérieur  de  la 
division  dans  laquelle  est  située  sa  plantation 
pour  en  obtenir  une  licence  ;  et  tout  planteur  de 
tabac  qui  fabriquera  du  tabac  pour  le  vendre, 
sans  avoir  obtenu  de  licence  encourra  les  mêmes 
amendes,  punitions  et  confiscations  que  s'il  eut 
exploité  une  manufacture  de  tabac  sans  licence. 
Voir  aussi  46  Vict,  chap.  15,  art.  294. 

Ces  amendes,  punitions,  etc.,  sont  si  rigou- 


i'j 


—  78 


i 


reuse,  que  le  cultivateur  a  tout  intérêt  à  ne  pas 
s'expr)ser  à  les  encourir  par  la  fabrkation  de 
tabac  sans  licence  et  qu'il  doit  se  borner  à  culti- 
ver le  tabac  pour  le  vendre  en  manociues  et  en 
fabriquer  les  trente  livres  que  la  loi  lui  accorde 
pour  lui-même  et  chacun  des  membres  adultes 
de  sa  famille. 

Tabacs  de  la  famille.  —Comme  on  le  sait,  les 
feuilles  de  tabac  fournissent  les  matières  premiè- 
res à  la  grande  industrie  qui  repose  sur  leur 
production.  Dans  les  manufactures  on  trans- 
forme les  feuilles  en  cinq  produits  distincts  qui 
sont  :  les  cigares,  les  cigarettes,  le  tabac  en 
poudre  ou  à  priser,  le  tabac  haché  ou  à  fumer  et 
en  dernier  lieu  le  tabac  pressé  en  tablettes  ou  en 
palettes  (Plug)  destiné  à  servir  de  tabac  à  chiquer 
et  à  fumer  si  on  le  hache  avec  soin. 

.  Il  n'importe  cependant  aux  cultivateurs  que 
de  connaître  les  moyens  de  parvenir  à  fabriquer 
ou  à  préparer  le  tabac  à  fumer  et  à  chiquer  qu'ils 
peuvent  utiliser  et  que  la  loi  leur  permet  de 
fabriquer  pour  leur  propre  usage  et  pour  celui 
des  membres  adultes  de  leurs  familles  Pour  en 
arriver  là,  les  moyens  suggérés  par  ceux  qui 
s'occupent  particulièrement  de  cette  industrie, 
se  résument  à  peu  près  à  ce  qui  suit  : 


70 


Tabac  à  fanu'r. — On  prenrl  les  fouilles  de 
tabac  qui  ont  subi  la  fermentation  nécessaire  et 
((uo  l'on  a  déposées  en  boîtes,  on  les  étale  par 
couches  superposées,  en  les  arrosant  avec  de 
l'eau  légèrement  salée  à  mesure  que  les  couches 
se  forment.  On  recouvre  ces  feuilles  d'une  toile 
épaisse  afin  de  concentrer  plus  fortement  l'hu- 
midité dans  toute  la  masse,  et,  bientôt  après  cet 
arrosement,  les  feuilles  deviennent  souples,  résis- 
tantes et  maniables.  On  enlève  alors  aux  feuilles 
ainsi  assouplies  la  portion  des  côtes  qui  est  trop 
apparente  et  on  les  file  sous  forme  de  grosse 
corde  de  grosseur  bien  égale,  en  ayant  soin  de  la 
recouvrir  d'une  robe  lisse,  bien  tendue  et  formée 
de  feuilles  de  tabac  de  couleur  brune,  uniforme 
autant  que  possible. 

Ce  tabac  mis  en  robe  et  filé  est  enroulé 
autour  d'un  petit  cylindre  en  bois  traversé  à  ses 
extrémités  par  des  petites  baguettes  qui  servent 
d'arrêt  ;  on  peut  aussi,  pour  le  conserver,  l'em- 
paqueter et  le  presser  avec  soin  dans  des  boites 
en  bois.  Pour  l'utiliser,  on  n'aura  plus  qu'à  le 
hacher  au  besoin,  pour  '^n  faire  le  tabac  à  fumer 
ordinaire  de  la  famille. 

Le  tabac  pressé  à  fumer  se  prépare  de  la 
même  manière,  en  le  filant  en  cordes  plus  ou 


80  — 


moins  grosses  que  l'on  roule  en  rôle  serré  et  que 
l'on  comprime  ensuite  sous  l'action  d'une  presse 
très  forte. 

Les  tablettes  ne  sont  aussi  que  des  cordes 
faites  de  feuilles  de  tabac,  filées  un  peu  grosses 
et  d'une  certaine  longueur  que  l'on  comprime 
fortement.  Le  tabac  pressé  se  conserve  bien  et 
il  retient  toutes  ses  propriétés.  Si  le  tabac  a  été 
préparé  sous  forme  de  torquettes,  celles-ci.  doi- 
vent être  liées  plusieurs  ensemble  afin  que  l'air 
n'absorbe  pas  les  prop^.'étés  du  tabac  qui  a  servi 
à  les  manufacturer. 

Pour  adoucir  Vâcreté  du  tabac  à  fumer,  on 
ajoute  au';  feuilles  au  moment  de  les  humecter 
quelques  filets  de  réglisse  liquéfiée  ou  de  mêlasse. 

Quelques-uns  parfument  le  tabac  à  fumer 
en  y  mêlant  un  peu  de  poudre  d'Iris  de  Florence 
qu'ils  achètent  chez  les  droguistes,  et  qui  commu- 
nique au  tabac  l'odeur  agréable  de  la  violette. 

Un  moyen  simple  d'ajouter  à  la  saveur  et  à 
l'odeur  du  tabac,  consiste  à  répandre  dans  le 
fond  de  la  boîte  dans  laquelle  on  entasse  le  '  abac 
quelques  gouttes  d'essence  de  vanille,  de  citron 
ou  d'huile  essentielle  de  cèdre,  de  clous  ou  d'au- 


—  81 


)t  que 
)resse 

îordes 
[•osses 
prime 
ien  et 
5  a  été 
i.  doi- 
e  l'air 
L  servi 

er,  on 
lecter 
lasse, 
■limer 
irence 
mu- 
ite. 

et  à 

Ins  le 

I*  abac 

titron 

d'au- 


tres épices  ;  on  peut  aussi  en  répandre  au  centre 
et  sur  le. dessus  du  contenu  de  la  boîte. 

Le  tabac  à  fumer  bien  préparé,  pur,  sans 
mélange  additionnel,  vaut  toujours  mieux  que 
celui  dont  on  cherche  à  masquer  les  défauts  par 
l'ajouté  d'ingrédients  quelconques. 

Le  tabac  frisé  (Fine  eut) — Le  tabac  frisé  est 
un  tabac  coupé  très  fin  au  moyen  d'une  machine 
à  révolution  très  rapide.  On  le  dispose  ensuite 
sur  des  tôles  et  on  l'expose  à  la  chaleur  qui,  en 
le  desséchant,  fait  que  tous  les  brins  se  déta- 
chent et  se  frisent.  Les  feuilles  minces,  légères, 
dépourvues  de  substances  gommeuses,  sont  les 
seules  qui  entrent  dans  la  confection  de  ce  tabac. 
Il  sert  de  tabac  à  fumer,  à  chiquer  et  à  cigarettes. 

Le  tabac  à  chiquer  — Le  tabac  pressé  en 
palettes  (Plug)  devant  servir  principalement  de 
tabac  à  chiq'ier,  est  fait  de  feuilles  dont  on 
a  enlevé  les  côtes  ou  les  nervures  et  qu'on  a 
laissées  pendant  quelques  heures  tremper  dans 
des  liquides  propres  à  leur  assurer  un  goût  sucré 
et  une  saveur  agréable,  particulière.  Les  feuilles 
une  fois  saturées  de  ces  liquides,  sont  passées 
entre  les  rouleaux  d'un  tordeur  (Wringer)  et  on 
les  fait  ensuite  dessécher  sur  des  tôles  en  fer 


—  82  — 

que  Font  tient  au-dessus  d'un  feu  de  poêle  bien 
attisé.  Il  suffit  ensuite  de  rendre  aux  feuilles 
de  tabac  une  certaine  moiteur  en  les  exposant 
pendant  quelques  instants  au-dessus  de  la  vapeur 
pour  les  mettre  en  état  de  subir  une  pression 
suffisante  pour  les  lier  ensemble  en  masse  com- 
pacte et  à  leur  faire  conserver  la  forme  de  la 
boîte  en  fer  dans  laquelle  on  les  a  comprimées. 
Les  palettes  de  tabac  peuvent  varier  en  pesan- 
teur de  deux  à  seize  onces,  suivant  la  grandeur 
des  boîtes  que  l'on  utilise. 

Les  liquides  dans  lesquels  on  immerge  les 
feuilles  de  tabac,  renferment  de  la  réglisse  d'Es- 
pagne, de  la  mêlasse  et,  suivant  le  goût  de  celui 
qui  prépare  le  tabac,  du  rhum,  des  essences  quel- 
conques ou  des  huiles  essentielles  de  diflférentes 
espèces. 

Avant  de  terminer,  il  est  bon  de  mentionner 
que  les  tiges  de  tabac  dénudées  de  leurs  feuilles 
ainsi  que  les  côtes  et  nervures  enlevées  à  ces 
dernières,  sont  retournées  à  la  terre  pour  lui  ser- 
vir d'engrais  ;  elles  sont  très  riches  en  matières 
fertilisantes.  De  même  les  racines  des  tiges  doi- 
vent être  arrachées  de  terre  aussitôt  après  la 
récolte  ;  elles  épuisent  la  terre  inutilement.     On 


—  83  — 

les  met  en  tas  pour  les  faire  se  décomposer  et 
servir  d'engrais  à  leur  tour. 

Le  tabac  comme  remède — Le  tabac  n'a  pas 
conservé  la  réputation  qu'il  avait  autrefois 
comme  remède.  On  avait  la  mauvaise  habitude 
de  l'employer  sur  les  plaies  nouvelles,  ouvertes, 
saignantes.  C'est  un  remède  dangereux  qui,  à 
doses  élevées,  peut  causer  l'empoisonnement,  la 
mort  même. 

Il  n'y  a  pour  ainsi  dire  que  dans  le  tétanos  où 
l'usage  du  tabac  a  rendu  des  services  signalés  ; 
on  se  sert  de  l'infusion  des  feuilles  en  lavement 
que  l'on  répète  au  besoin. 

Localement  soit  en  cataplasmes  ou  en  fo  - 
mentations,  il  n'y  a  que  dans  les  cas  de  gale,  de 
teigne,  de  prurigo  et  autres  maladies  de  la  sorte 
contre  lesquelles  on  a  pu  l'employer  avec  avan- 
tage. 

Le  tabac  est  de  plus  e  mployé  comme  antisep- 
tique et  surtout  comme  insecticide. 

Plante  parasite  et  insectes  nuisibles  au  tabac 


VOrobancJie  rameuse  (Broom  râpe). — Plante 
parasite  qu'il  n'f  st  pas  désirable  de  voir  s'im- 
planter dans  le  champ  de  tabac  ;  elle  se  déve- 


!?■  n. 


—  84  — 


loppe  sur  les  racines  de  ce  dernier  et  vit  à  ses 
dépens.  Il  en  résulte  un  épuisement  de  la  plante 
dont  l'existence  est  compromise  ou  dont  l'évolu- 
tion est  considérablement  ralentie. 

Les  seules  indications  à  suivre  en  pareil  cas 
sont  d'arracher  les  tiges  de  cette  plante  avant  la 
maturité  des  fruits,  afin  de  l'empêcher  de  répan- 
dre ses  graines  sur  le  champ  oii  elles  conservent 
leurs  propriétés  germinatives  pendant  des  années. 
Il  faut  de  plus  enlever  du  sol  les  racines  de  cette 
plante  d'une  façon  assez  complète  qu'il  ne  reste 
dans  la  terre  aucun  de  ses  suçoirs  qui  servent 
à  propager  l'espèce.  Il  vaut  aussi  mieux  alterner 
la  culture  et  planter  le  tabac  dans  un  champ  où 
cette  plante  parasite,  qui  ne  s'attaque  qu'aux 
racines  de  tabac,  n'existe  pas. 

Les  limaces  exercent  de  même  que  les  altises 
(puces  de  terre)  des  ravages  souvent  très  consi. 
dérables  dans  les  couches  ou  les  pépinières  de 
tabac  ;  elles  font  aussi  très  souvent  périr  les 
plants  nouvellement  transplantés. 

Les  limaces  se  tiennent  sous  les  feuilles  ;  il 
est  facile  de  les  détruire  si  on  les  recherche  le 
soir  tard  ou  k  matin  de  bonne  heure.  On  peut 
aussi  prévenir  leurs  ravages  en  répandant  sous 


—  85  — 

les  feuilles  de  la  chaux  en  poudre,  de  la  suie  ou 
de  la  cendre. 

Les  dégâts  que  causent  ordinairement  les 
altises  peuvent  être  sûrement  prévenus  en  tenant 
la  couche  continuellement  recouverte  d'un  cane- 
vas ou  d'un  coton  huilé.  On  enraye  aussi  leurs 
ravages  en  saupoudrant  les  plants  de  tabac  avec 
de  la  chaux  en  poudre  humectée  d'un  peu  de 
térébenthine  ou  tout  simplement  avec  de  la  suie, 
du  tabac  en  poudre,  de  la  cendre  ou  de  la  pous- 
sière des  chemins. 

Le  Hanneton  commun. — Cet  insecte  vit  à 
l'état  de  larve  ou  ver  blanc  pendant  trois  ans  dans 
le  sol.  C'est  l'ennemi  le  plus  redoutable  des 
jeunes  plants  de  tabac. 

Les  seuls  moyens  de  se  débarrasser  des  vers 
blancs  c'est  de  les  écraser  lorsqu'on  les  rencontre 
en  labourant  et  de  détruire  sans  merci  les  han- 
netons dès  qu'ils  font  leur  apparition  au  dehors. 
Ce  sont  des  rôdeurs  de  nuit  qui  ordinairement 
viennent  s'abattre,  dès  l'apparition  de  la  belle 
saison  de  l'été,  sur  les  vitres  des  châssis  des 
habitations  éclairées  durant  la  veillée. 

De  plus,  si  on  apperçoit  un  plant  de  tabac 
se  flétrir,  on  fouille  la  terre  près  de  la  racine  le 
matin  de  bonne  heure  ou  le  soir  tard  et  on  décou- 


86  — 


Etal 


vre  bien  vite  le  ver  que  Ton  doit  détruire  impi- 
toyablement en  l'écrasant. 

Tel  que  je  l'ai  déjà  dit,  on  prévient  aussi  les 
ravages  du  ver  blanc  en  entourant,  à  l'époque 
de  la  transplantation,  la  tige  du  plant  d'une 
écorce  mince  de  bouleau,  d'une  feuille  de  bois 
blanc  ou  même  d'un  papier  brun. 

Le  ver  à  tabac  (Tobacco  worm),  (Fine  spot^ 
ted  sphinx).  L'insecte  qui  produit  cette  larve 
est  très  gros.  Il  est  de  couleur  grisâtre  avec 
des  taches  oranges  de  chaque  côté,  et  il  est  muni 
d'une  langue  de  quatre  à  cinq  pouces  de  longueur 
et  contournée  en  spirale.  Ce  ver  ressemble 
beaucoup  à  l'oiseau-mouche.  On  le  voit  voltiger 
vers  le  soir,  sur  les  fleurs  dont  il  extrait  le  suc. 

On  doit  faire  la  chasse  à  ces  insectes  et 
veiller  de  près  leurs  larves  qui  se  développent 
rapidement  et  mangent  les  feuilles  de  tabac  en 
tout  sens.  Il  faut  examiner  souvent  les  plants 
de  table,  afin  de  s'assurer  de  la  présence  de  ces 
larves  et  les  écraser  complètement,  s'il  s'en  trou- 
ve. Ces  larves  continuent  leurs  ravages  au 
dedans,  si  on  n'a  pas  eu  le  soin  d'en  débarrasser 
entièrement  les  feuilles  avant  de  les  rentrer  lors 
de  la  récolte. 

La  grèlSy  les  grands  vents  et  les  gelées  sont 


~  87  — 

très  à  craindre  pour  le  tabac.  Il  n>  a  que  les 
haies,  les  clôtures  élevées  et  les  palissades  qui 
puissent  nous  garantir  imparfaitement  des  deux 
premiers. 

Contre  la  gelée  on  conseille  d'allumer  des 
feux,  au  moyen  de  tas  de  paille  humides,  etc 
du  côté  de  la  plantation  d'où  le  vent  vient,  quel- 
ques heures  avant  le  lever  du  soleil,  lorsque  le 
froid  devient  intense.  Avec  un  peu  de  prévision, 
en  agissant  ainsi,  on  a  sauvé  des  récoltes  entières! 


'-  'V'i  f.Hijj, 


■  t'tii 


Fin 


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TABLE  DES  MATIÈEES 


Page 
Le  tabac , 9 

Avant-propos 6 

Acreté  du  tabac , , 80 

Arôme"      "     30 

Arrachage  du  plant 45,  46 

Arrosemente 21,  48,  49,  60 

Aseortissement  c<^.s  feuilles 72,  73 

Combustibilité  du  tabac 28,30 

Couches-chaudes , 18,23 

Ebourgeonnement 64,66 

Ecimage 61,  54 

Engrais  azotés 31 

"        chimiques 35,37,41 

*•        du  commerce '. 41,43 

"        organiques 32,35 

"        phosphatée.. 39 

Epamprement 52 

Façons  d'entretien  du  tabac 49,51 

"     de  préparation  du  sol 25 

Fermentation  du  tabac  en  manoques 73,  76 

Fumier  de  ferme 32,  36 


-.  90  — 

Fumure  et  engrais 26,  27 

"       oontplémentaire 31,32 

OraineH  de  tabac 14,  16 

Insectes  nuisibles,  etc 84,  87 

Manoques,  etc 72 

Maturité  du  tabac 25,  56,  57 

Plante  Parasite,  etc 83,  87 

Portes-graines  ou  pieds-mères 14,54 

Potasse.  La,  (engrais) 28,  37 

**        Chlorure  ou  mu riate •• 32,38 

"        Kaïnit 32,38 

"        Sulfate  de, 28,  31,  38,  39 

"        Cendres  de  bois 28,39 

Phosphatés,  Engrais 39 

Récolte  du  Tabac...., 58,61 

Remarques  générales 76,  78 

Renouvellement  des  plants 48 

Repiquage  des  plants , 23 

Résidus  du  tabac 82 

Séchage  du  tabac « 64,65,69 

"       rapide  etc , , 65,66 

Séchoirs 62,  63 

"      sécheresse  excessive  dans 67 

"      humidité        «  "     67 

Semis  de  la  graine 16,  18 

Soins  après  la  récolte 63,76 

Sols  propres  à  la  culture  du  tabac 23,  26 

Soude.  Nitrate  de 31,37 


Td 
Ti 
Tr 


Î7 
2 


5,57 


—  91  -^ 

Tabac  à  cigares 

"     de  la  f»'nille..!'.""^l.V.i.V."'*".' ^^'  ^^ 

"     comme  remède. ^^' ®^ 

Tourteaux.  Les,  (engrais).?."". ®^ 

Transplantation  du  tabac  ....         ^^'  ^^ 

Triage  des  feuilles ^^»  ^'^ 

70 

Variétés  de  tabac. 

10,14 


,  38,  39 


59