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Full text of "Jean Jacques Lartigue, premier évêque de Montréal, etc. au clergé et a tous les fidèles de notre diocèse, salut et bénédiction en notre seigneur [microforme]"

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TEST  TARGET  (MT-3) 


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Photographie 

Sdaices 

Corporation 


23  WEST  MAIN  STREET 

WEBSTER,  N.Y.  14580 

(716)  873-4503 


CIHM/ICMH 

Microfiche 

Séries. 


CIHIVI/ICJVIH 
Collection  de 
microfiches. 


Canadian  Institute  for  Historical  Microreproductions  /  Institut  canadien  de  microreproductions  historiques 


Technical  and  Bibliographie  Notaa/Notas  tachniquas  at  bibliographiquas 


Tha  Instituta  bas  attamptad  to  obtain  tha  bast 
original  copy  availabla  for  filming.  Faaturaa  of  thia 
copy  which  may  ba  bibliographically  uniqua. 
which  may  altar  any  of  tha  imagaa  in  tha 
raproduction,  or  which  may  significantly  changa 
tha  usual  mathod  of  filming,  ara  chackad  balow. 


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Colourad  covara/ 
Couvartura  da  coulaur 

Covara  damagad/ 
Couvartura  andommagéa 

Covers  raatorad  and/or  laminatad/ 
Couvartura  raatauréa  at/ou  palliculéa 

Covar  titia  ntiaaing/ 

La  titra  da  couvartura  manqua 

Colourad  mapa/ 

Cartaa  géographiquaa  an  coulaur 

Colourad  ink  (i.a.  othar  than  blua  or  black)/ 
Encra  da  coulaur  (i.a.  autra  qua  blaua  ou  noira) 

Colourad  plataa  and/or  illuatrationa/ 
Planchaa  at/ou  illuatrationa  an  coulaur 

Bound  with  othar  matarial/ 
Ralié  avac  d'autraa  documants 

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along  intarior  margin/ 

La  re  liura  sarréa  paut  cauaar  da  l'ombra  ou  da  la 
distorsion  le  long  da  la  marge  intérieure 

Blank  laavas  addad  during  rastoration  may 
appaar  within  tha  taxt.  Whanavar  possible,  thasa 
hava  baan  omitted  from  filming/ 
Il  se  peut  que  certaines  psges  blanchaa  ajoutées 
lors  d'une  restauration  apparaissent  dens  le  texte, 
mais,  lorsque  cela  était  possible,  ces  pages  n'ont 
pas  été  filmées. 

Additional  commenta:/ 
Commentaires  supplémentaires; 


L'Institut  a  microfilmé  la  meilleur  exemplaire 
qu'il  lui  a  été  possible  de  se  procurer.  Las  détails 
de  cet  exemplaire  qui  sont  peut-être  uniques  du 
point  de  vue  bibliographique,  qui  peuvent  modifier 
une  image  reproduite,  ou  qui  peuvent  exiger  une 
modification  dana  la  méthode  normele  de  filmaga 
sont  indiqués  ci-dessous. 


|~T|   Coloured  peges/ 


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Pagea  de  couleur 

Pagee  damaged/ 
Pagea  andommagéaa 

Pages  restored  and/oi 

Pages  restaurées  et/ou  pelliculées 

Pagea  discoloured.  stained  or  foxei 
Pages  décolorées,  tachetées  ou  piquées 

Pagea  datachad/ 
Pagea  détachées 

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Transparence 

Quelity  of  prir 

Quelité  inégele  de  l'impression 

Inciudes  supplementery  matarii 
Comprend  du  metériel  supplémentaire 

Only  édition  available/ 
Seule  édition  disponible 


I — I  Pagee  damaged/ 

I — I  Pages  restored  and/or  laminatad/ 

r~^  Pagea  discoloured.  stained  or  foxed/ 

I      I  Pagea  datachad/ 

rri  Showthrough/ 

r~1  Quelity  of  print  varies/ 

|~~1  Inciudes  supplementery  matériel/ 

I — I  Only  édition  available/ 


TY 
to 


Pages  wholly  or  partially  obscured  by  errata 
slips,  tissues.  etc..  hava  been  refilmed  to 
ensure  the  best  possible  image/ 
Les  psges  totalement  ou  partiellement 
obscurcies  par  un  feuillet  d'errata,  une  pelure, 
etc.,  ont  été  filmées  é  nouveau  da  façon  à 
obtenir  le  meilleure  imege  possible. 


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This  item  is  filmed  at  the  réduction  retio  checked  below/ 

Ce  document  est  filmé  au  taux  de  réduction  indiqué  ci-deaaous 

10X                             14X                             18X                             22X 

26X 

30X 

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12X 


16X 


20X 


24X 


28X 


32X 


The  copy  filmed  hera  has  baen.reproducad  thanks 
to  tha  genaroaity  of  : 

Seminary  of  Québec 
Library 


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généfotlté  da: 

Séminaire  de  Québec 
Bibliothèque 


Tha  imacM  appaaring  hara  ara  tha  beat  qualltv 
posaibla  conaidaring  tha  condition  and  lagiblllty 
of  tha  original  copy  and  In  kaaping  with  tha 
fllmlng  contract  spacificatlona. 


Original  copias  in  printad  papar  covers  ara  fllmad 
beginning  with  tha  front  covar  and  anding  on 
tha  last  page  with  a  printad  or  illustratad  impres- 
sion, or  tha  back  covar  whan  appropriata.  Ail 
other  original  copies  are  filmed  beginning  on  the 
first  page  with  a  printad  or  lllustrated  impres- 
sion, and  anding  on  the  last  page  with  a  printad 
or  illustratad  impression. 


The  last  recorded  frame  on  aach  microfiche 
shall  contain  tha  symbol  — ^-  (meaning  "CON- 
TINUED").  or  tha  symbol  V  (meaning  "END'  ), 
whichever  applies. 


Les  images  suivantes  ont  été  reproduites  avec  le 
plus  grand  soin,  compta  tenu  de  la  condition  et 
de  la  ntittaté  de  l'exemplaire  filmé,  et  en 
conformité  avec  las  conditions  du  contrat  de 
fllmaga. 

Les  exemplaires  originaux  dont  la  couverture  en 
papier  est  imprimée  sont  filmés  en  commençant 
par  la  premier  plat  et  en  terminant  soit  par  la 
dernière  page  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustration,,  soit  par  le  second 
plat,  salon  le  cas.  Tous  les  autres  exemplaires 
originaux  sont  filmés  en  commençant  par  la 
première  page  qui  comporta  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustration  et  en  terminant  par 
la  dernière  page  qui  comporta  une  telle 
empreinte. 

Un  des  synibples  suivants  apparaîtra  sur  la 
dernière  Image  de  chaque  microfiche,  selon  le 
cas:  la  symbole  '—^  signifie  "A  SUIVRE",  le 
symbole  V  signifia  "FIN". 


Maps,  plates,  charts,  etc.,  may  ba  filmed  at 
différent  réduction  ratios.  Those  too  large  to  be 
entirely  included  in  one  exposure  ara  filmed 
beginning  in  the  upper  left  hand  corner,  left  to 
right  and  top  to  bottom.  as  many  f ramas  aa 
required.  The  following  diagrams  illustrata  the 
method: 


Les  cartes,  planches,  tableaux,  etc..  peuvent  être 
filmés  è  des  taux  de  réduction  différents. 
Lorsque  le  document  est  trop  grand  pour  être 
reproduit  en  un  seul  cliché,  il  est  filmé  à  partir 
da  l'angle  supérieur  gauche,  de  gauche  è  droite, 
et  de  haut  en  bas,  en  prenant  le  nombre 
d'images  nécessaire.  Les  diagrammes  suivants 
illustrent  la  méthode. 


12  3 


1 

2 

3 

4 

5 

6 

1^  od  liT/ 


JEAN  JACaUEl^  LARTIOrE, 

Premier  Evèqtte  de  Montréal,  etc. 

AU  CLERGÉ  ET  A  TOUS  LES  FIDÈLES  DE  NOTRE  DIOCÈSE, 
SALUT  ET  BÉNÉDICTION  EN  NOTRE  SEIGNEUR. 


Bib1io'l;*0'-, 
Le  Eér  ir-->iie    ',  • 
3,   rue  de   l'Univ: 
Québec  4,  QUE. 


Depuis  longtema,  Nos  Très  Chors  Frères,  Noua  n'entendons  parler  que  d'agitation,  de  révolta 
mCroe,  dans  un  Pays  toujours  renommé  jusqu'à  présent  par  sa  loyauté,  son  esprit  de  paix,  et  son  amour 
pour  la  Religion  de  ses  Pères.  Ou  voit  partout  les  frères  s'élever  contre  leurs  frères,  les  amis  contre 
leurs  amis,  les  citoyens  contre  leurs  concitoyens  ;  et  la  discorde,  d'un  bout  &  l'autre  do  ce  Diocèse, 
semble  avoir  brisé  les  liens  de  la  charité  qui  unissoient  entre  eux  les  Membres  â'un  même  corps,  les 
enfants  d'une  même  Eglise,  du  Catholicisme  qui  est  uno  Religion  d'unité.  Dans  des  conjonctures 
aussi  graves,  notre  seul  parti  ne  peut  Être  sans  doute  que  de  Nous  en  tenir,  je  ne  dis  pas  à  l'opinion 
que  Nous,  et  nos  fidèles  Coopérateurs  dans  le  Saint  Ministère,  aurions  droit  cependant  d'émettre 
comme  citoyens  aussi  bien  que  les  autres,  mais  à  l'obligation  stricte  que  Nous  impose  l'Apôtre  des 

1  Cor.  9, 16.  Nations  lorsqu'i'  disoit  :  Malheur  h  moi  si  je  ne  prêche  pas  l'Evangile  ;  car  la  nécessité  m'y  oblige, 
nécessitas  enim  inihi  iiiciimbil.  Non,  N.  F.  C.  F.  aucun  de  vous  n'ignore  que  les  devoirs  des  divers 
Membres  du  Corps  Social,  aussi  bien  que  ceux  de  Ia  Famille,  appartiennent  essentiellement  à  la  Mo- 
rale Chrctieiiiic  ;  que  culte  Morale  divine  fait  partie  du  dépôt  sacré  de  la  Foi,  qui  Nous  a  été  transmis 
par  l(i  canal  très  pur  du  l'Ecrituro  et  de  la  Tradition  ;  et  que  Nous  sommes  tenue  de  vous  le  trans» 
mettre  aussi  fidèlement  en  notre  qualité  de  successeur  des  Apôtres. 

Nous  ne  saurions  d'ailleurs  vous  être  suspect  sous  aucun  rapport  :  comme  chez  vous,  le  sang 
Canadien  coule  dans  no!<  veines  :  Nous  avons  souvent  donné  des  preuves  do  l'amour  que  Nous  avons 
pour  notre  chère  et  commune  patrie  ;  et  ainsi  que  l'Apôtre,  Nous  pourrions  prendre  Dieu  à  témoin 

Philip.  1,  S.  que  Nous  vous  chérissons  tous  dans  les  entrailles  de  Jcsus-Christ  :  vous  savez  enfin  que  Nous  n'avons 

jamais  rien  reçu  du  Gouvernement  Civil,  comme  nous  n'en  attendons  rien,  que  la  justice  due  ik  tous  les 
Sujets  Britanniques  ;  et  Nous  rendons  témoignage  à  la  vérité,  quand  nous  attestons  solennellement 
que  Nous  vous  parlons  ici  do  notre  propre  mouvement,  sans  aucune  impulsion  étrangère,  mais  seule- 
ment par  un  motif  do  conscience. 

Encore  une  fois,  N.  F.  C.  F.  Nous  ne  vous  donnerons  pas  notre  sentiment,  comme  Citoyen,  sur 
cette  question  purement  politique,  qui  a  droit  ou  tort  entre  les  diverses  branches  du  Pouvoir  souverain  ; 
(ce  sont  de  ces  choses  </ue  Dieu  a  laissées  aux  disputes  des  hommes,)  mundum  tradidil  dispulalioni  eoruiii  : 

Eeclei.  3,  11.  mais  la  question  morale,  savoir  quels  sont  les  devoirs  d'un  Catholique  à  l'égard  de  la  Puissance  civile, 
établie  et  constiluce.  dans  chaque  Elal,  cite  question  religieuse,  dis-je,  étant  de  notre  ressort  et  de  notre 
compétence,  c'est  il  votre  Evoque  h  vous  donner  sans  doute  toute  instruction  nécessaire  sur  cette  ma- 

Acl.  20,  28.  tière,  ut  à  vous  de  l'écouter  ;  car,  dit  le   célèbre    Lamenais,    les  Evêques  étant  chargés  par  VEs- 

i«ntée!iu*St'ste(rèî"'''  '^'""'  ''°  gouverner,  sous  la  conduite  du  Souverain  Pontife,  P Eglise  de  Dieu,  nous  faisons  profes- 

par  lo>  Rédacteur*  fi'o,,  ({),  croire  qu'en  tout  ce  nui  lient  à  l'administration  siiirituelle  de  chaque  Diocèse,  Prêtres  et  Laïc» 
do  l'Avenir,  Jour-  ■  '  '  ' 

nal  de  l'Arcnir  du  doivent  fidèlement  obéir  aux  Ordres  de  PEvêque  institué  par  le  Pape. 

Rom.13  i  2  4*5.  Voici  donc  ce  que  vous  enseignent  là-dessus  les  divines  Ecritures.     ■•  Que  tout  le  monde,  dit  St. 

"  Paul  aux  Romains,  soit  soumis  aux  Puissances  supérieures  :  car  il  n'y  a  point  de  puissance  qui  ne 

"  vienne  de  Dieu  ;  et  c'est  lui  qui  a  établi  toutes  cellu.i  qui  existent.     Celui  donc  qui  s'oppose   aux 

"  Puissances,  résiste  à  l'ordre   de  Dieu  ;  et  ceux  qui  y  résistent,  acquièrent  pour  eux-mêmes  la  dam- 

"  nation.     TiC  PriLcc  est  lo  Ministre  de  Dieu  pour  procurer  le  bien  ;   et  comme  ce  n'est  pas  en  vain 

"  qu'il  porte  le  glaive,  il  est  aussi  son  Ministre  pour  punir  le  mal.     Il  vous  est  donc  nécessaire  de  lui 

"  être  soumis,  non  seulement  par  crainte  du  chiktiment,  mais  aussi  par  nn  devoir  do  conscience.    Soyez 

1  Pcir.  2  13  14  "  ''""'^   soumis,  ajoute  Si.  Pierre  le  Chef  des  Apôtres,  à  toutes  sortes   do  personnes  par  rapport  à 

15, 16, 17, 18, 19.  it  Dieu,  soit  au  Roi,  commu  étant  audcssus  des  autres,  soit  aux  Chefs  qu'il  vous  envoie  pour  punir  les 

"  méchants  et  louer  les  bons  ;  car  telle  est  la  volonté  de  Dieu.     Etant  libres,  ne  vous  servez  pas  de 

"  cette  liberté  comme  d'un  voile  pour  couvrir  de  mauvaises  actions  ;  mais  (agissez)  comme  des  ser- 

"  viteurs  de  Dieu.     Rendez  honneur  à  tous,  aimez  vos  frères,  craignez  Dieu,  honorez  le  Roi.     Servi- 

"  leurs,  soyez  soumis  et  respectueux  envers  vos  Maîtres,  non  seulement  à  l'égard  de  ceux  qui  sont 

"  bons  et  doux,  mais  aussi  envers  ceux  qui  sont  bizares  et  fâcheux  ;  car  c'est  un  effet  de  la  gr&ce,  si 

!^'.'i''b©CV'  de  Dieu,  l'on  souffre  avec  patience  d'injustes  traitements."  ,,     r 


vLue, 


2.  Petr.  I,  20. 
Mtth.  18,  17. 


St.  Aug.  in  paalm. 
124,  No.  7. 


2.  Ruinart  Ad. 
55.  Maurice  et 
Comp.  No.  4. 


Tertul.  Apolog. 
Ch.  37. 


Jm.  2, 10. 


Vdil!),  N.  T.  ('.  V.  les  (ii'uclvâ  du  l'Esprit  .Siiinl,  tcU  que  noua  lea  trouvons  dans  la  Sninte  Bible  : 
voilii  la  doctrine  de  Jcsus-ChrisI,  tollo  que  le»  ApAtros  Pierro  et  Paul  l'avaient  apprise  de  la  propre 
bouche  do  leur  divin  Maîlroi  Mais  quelque  ciniros  que  soient  pur  elles-mêmes  ces  paroles  de  vérité, 
un  chrétien  n'interprète  jamais  la  parole  do  Dieu  par  son  esprit  privé  ;  il  sait  que  c'est  un  dogme  fon- 
damental do  sn  foi  que,  comme  l'assuro  St.  Pierre,  les  Saintes  Ecritures  ne  doivent  pas  être  entendues 
selon  le  sens  particulier  do  chacun  ;  et  qu'il  n'appartient  qu'il  l'Eglise  Catholique,  notre  Mère,  de  nous 
en  donner  l'intelligence,  selon  ccttr  sentence  do  J.  C,  dans  l'Evangile  :  celui  qui  n'icoule  pat  l'Egli$e, 
regavdez-le  comme  un  Patjen  cl  un  Puhlicain,sil  lihi  sicul  Elhnic.ua  et  Publicanus.  Or,  le  Pape  actuel, 
Grégoire  XVI,  du  hnut  do  sa  Chaire  Pontificale,  s'est  expliqué  sur  ces  textes  de  l'Ecriture  :  il  a  inter- 
prète, à  la  suite  des  Sts.  PiTc.q,  et  d'apits  la  Tradition  perpétuelle  de  l'Eglise  depuis  son  établisse- 
ment jusqu'il  los  jours,  ces  passages  des  Livres  saints  que  Nous  vous  avons  cités  ;  et  il  en  a  dicté  le 
vrai  sens  à  l'Univers  Chrétien,  dans  son  Encyclique  du  IS  Aodl,  1832,  qu'il  adrtissa  aux  Evéques  du 
monde  entier  au  commencement  de  son  Pontilîcnt.  Pas  un  seul  Evéquo  depuis  cette  Epoque  n'a 
réclamé  contre  la  doctrine  de  cette  lettre,  cnsortc  qu'elle  a  reçu  l'assentiment,  du  moins  tacite,  de  toute 
l'Eglise  enseignante,  et  qu'on  doit  la  regarder  conséqiicmnicnt  comme  une  décision  dogmatique. 

*'  Comme  Nous  avons  appris,  dit  le  St.  Père,  (car  ici,  ce  n'est  pas  notre  parole  que  vous  allez 
"  entendre;  c'est  colle  du  Vicaire  do  J.  Ci  comme  Nous  avons  appris  que  des  écrits  semés  parmi 
"  le  Peuple  proclament  certaines  doctrines  qui  ébranlent  la  fidélité  et  la  soumission  dues  aux  Princes, 
"  et  qui  allument  partout  les  flambaux  do  lu  révolte,  il  faudra  empocher  avec  soin  que  les  peuples 
"  ainsi  trompés  ne  soient  entraînés  hors  de  la  ligne  do  leurs  devoirs.  Que  tous  considèrent  que, 
"  suivant  l'avis  de  l'Apôtre,  i7  n'y  a  point  de  puissance  qui  ne  vienne  de  Dieu.  Miai,  celui  qui  résiste 
"  à  la  Puissance  résiste  à  l'ordre  de  Dieu  ;  et  ceux  qui  résistent  s'attirent  la  condamnation  à  eux 
"  mimes.  Les  lois  divines  et  humaines  s'élèvent  donc  contre  ceux  qui  s'efforcent  d'ébranler,  nar  des 
"  trames  de  révolte  et  de  sédition,  la  fidélité  aux  Princes,  et  de  les  précipiter  du  trôn?.  C'est  pour 
"  cela,  et  afin  de  ne  pas  contracter  une  telle  souillure,  que  Ic'^  premiers  Chrétiens,  au  milieu  de  la 
"  fiireur  des  persécutions,  surent  cependant  bien  servir  les  Empereurs,  et  travailler  au  salut  de  l'Em- 
"  pire,  comme  il  est  certain  qu'ils  le  firent.  Ils  lo  prouvèrent  admirablement,  non  seulement  por 
"  leur  fidélité  à  faire  ce  qui  leur  était  ordonné,  dès  qu'il  n'était  pas  contraire  à  la  religion,  mais  encore 
"  en  répandant  même  leur  sang  dans  les  combats." 

"  Les  soldats  Chrétiens,  dit  St.  Augustin,  scrvoient  un  Empereur  Infidèle  ;  mais  s'il  étoif 
"  question  do  la  cause  de  J.  C,  ils  ne  rcconnaissoient  que  celui  qui  est  dans  les  Cieux.  Ils  distin- 
"  guoient  lo  Maître  éternel  du  .Maître  temporel;  et  cependant  ils  étoient  soumis  pour  le  Maître 
"  éternel  même  nu  Maître  temporel.  C'est  ce  qu'nvoit  devant  les  yeux  l'invincible  Martyr  Maurice, 
"  Chef  de  la  légion  Thébaino,  lorsque,  comme  le  rapporte  St.  Eucher,  il  répondit  à  l'Empereur  : 
"  JVous  sommes  vos  soldats.  Prince,  mais  en  même  tcms  serviteurs  de  Dieu  ;  et  maintenant  même  le 
"  dans^er  où  nous  sommes  de  perdre  la  vie  ne  noie  pousse  point  à  la  révolte  :  nous  avons  des  armes,  et 
"  nous  ne  résistons  point  ;  parceque  nous  aimons  mieur  mourrir  que  de  tuer.  Cette  fidélité  des 
"  anciens  Chrétiens  brille  avec  bien  plus  d'éclat,  ni  l'on  remarque,  avec  Terlullicn,  qu'alors  les 
"  Chrétiens  ne  manquoient,  ni  par  le  nombre,  ni  par  la  force,  s'ils  eussent  voulu  se  montrer  ennemis 
"  déclarés  de  l'Etat." 

"  Ces  beaux  exemples  Je  soumission  inviolable  aux  Princes,  qui  étoient  une  suite  nécessaire  des 
"  préceptes  de  la  Religion  Chrétienne,  condamnent  l'erreur  do  ceux  qui,  enflammés  d'ardeur  pour  une 
"  liberté  effrénée,  s'appliquent  à  ébranler  et  renverser  les  droits  des  Puissances,  tandis  qu'au  fond  ils 
"  n'apportent  aux  Peuples  que  la  servitude  sous  le  masque  de  la  liberté.  C'est  U  que  tendoient 
"  les  coupables  desseins  des  Vaudois,  des  Béguards,  des  Wicléfistes,  et  des  autres  qui  ont  été  si 
"  souvent  frappés  d'anathêmo  par  le  Siège  Apostolique  ;  et  ceux  qui  travaillent  pour  la  mémo  fin, 
"  n'aspirent  encore  qu'îl  se  féliciter  avec  Luther  d'être  tihrcs  à  regard  de  tous  et  de  toutes  choses." 

"  Le  devoir  vous  oblige,  ajoute  lo  même  Pontife  dans  son  Bref  de  Juillet  1S32  aux  Evèques  do 
"  Pologne,  do  veiller  avec  le  plus  ^rand  soin  à  ce  que  des  hommes  mal  intentionés,  des  propagateurs 
"  de  fausses  doctrines,  ne  répandent  parmi  vos  troupeaux  le  germe  de  théories  corruptrices.  Ces 
"  hommes,  prétextant  leur  zèle  pour  le  bien  public,  abusent  de  la  crédulité  des  gens  de  bonne  foi  qui, 
"  dans  leur  aveuglement,  leur  servent  d'instruments  pour  troubler  !a  paix,  et  renverser  l'ordre  établi. 
"  Il  convient  que,  pour  l'avantage  et  l'honneur  des  Disciples  de  J.  C.  leurs  fausses  doctrines  soient 
"  mises  dans  leur  jour  :  il  fiiut  réfuter  leurs  principes  par  la  porole  immuable  de  l'Ecriture  Sainte,  et 
"  par  les  monuments  authentiques  de  la  Tradition  de  l'Eglise." 

Telle  est  la  doctrine  du  Souverain  Pasteur  des  Ames,  du  Pontife  vénérable  maintenant  siégeant 
sur  la  Chaire  éternelle,  jointe  il  l'enseignement  de  l'Eglise  do  tous  les  tems  et  de  tous  les  lieux  ;  et 
vous  devez  voir  à  présent,  N.  T.  C.  V.  que  Nous  ne  pouvions,  sons  blesser  nos  devoirs  et  sans 
mettro  en  danger  votre  propre  salut,  omettre  d'éclairer  votre  ccnscience  dans  un  pas  si  glissant.  Car 
il  ne  s'agit  pas  ici  de  moins  pour  vous  que  ue  mointcnir  les  lois  de  votre  Religion,  ou  de  les  nban- 
douner,  puisque,  pour  un  Catholique,  il  no  saurait  y  avoir  de  partage  en  matière  de  foi  ;  et  que  selon 
l'Apôtre  St.  Jacques,  celui  qui  manque  il  un  seul  articio  de  la  loi,  est  coupable  sur  tous  les  autrei 
points 


Art.  17. 
Art.  IH. 


2  Cor.  13,  13. 


No  VOUS  laissez  Jonc  pns  ««idiiiro,  si  quuliiirun  vmiloit  vous  engager  i\  lu  rébellion  contre  la 
Gouvcrneinenl  établi,  sous  prétexte  que  vons  faites  partie  du  Peuple  Souverain  :  la  trop  fameuse 
Convention  Nutionulc  do  France,  quoique  forcéo  d'admettre  la  souveraineté  du  Peuple  puisqu'elle  lui 
dcvoit  son  existence,  eut  bien  soin  do  condamner  clie-mi'me  les  insurrections  populaires,  en  insérant 
dans  la  Dûkralinn  di-.n  droits  en  tête  do  la  Constitution  do  1795,  que  la  souveraineté  léside,  non  dans 
une  partie,  ni  mOino  dans  la  mnjoriVt' du  Peuple,  mais  dnna  l'imirersa/i/é  des  Citoyens  ;  ajoutant  que 
»ti/  individu,  nuile  réunion  pnrtiellc  de  Ciloyenr.,  ne  peut  s'attribuer  la  Souveraineté.  Or  qui  ûseroit 
dire  que,  dans  ce  pays,  la  tnlulilé  des  Citoyens  veut  la  destruction  do  son  Gouvernement  ? 

Nous  linissond,  N.  T.  C.  V.  par  en  appeler  ïi  vos  cœurs,  toujours  nobles  et  généreux.  Avez- 
vous  jamais  pensô  sérieusement  aux  horreurs  d'une  guerre  civile  ?  Vous  êtes-vous  représenté  des 
ruisseaux  do  sang  inondant  vos  rues  ou  vos  campagnes,  et  l'innocent  enveloppé  avec  le  coupable  dans 
la  mémo  série  de  malheurs  ?  Avez-vous  réfléchi  que,  presque  sans  exception,  toute  Révolution  po- 
pulaire est  une  oeuvre  sanguinaire,  comme  le  prouve  l'expérience  ;  et  que  le  Philosophe  de  Genève, 
l'auteur  du  Contrai  Social,  le  grand  fauteur  do  la  souveraineté  du  Peuple,  dit  quelque  part  qu'une 
Révolution  seroit  achetée  trop  cher,  ai  elle  coûtoit  une  seule  gouto  de  sang  ?  Nous  laissons  à  vos 
sentiments  d'humanité  et  de  Christianisme  ces  importantes  considérations. 

Que  la  grâce  de  .y.  S.  J.  C,  la  charité  de  Dieu,  et  la  communication  de  l'Esprit  Saint  demeure 
arec  voua  loua.     Jlmen. 

Sera  notre  présent  Mandement  lu  et  publié  k  la  Messe  poroissialo  ou  principale  de  chaque  Eglise, 
et  au  Chapitre  de  chaque  Communauté  do  notre  Diocèse,  le  premier  Dimanche  ou  jour  de  Fête  après 
sa  réception. 

Donné  h  Montrent,  le  vingt-quatre  d'Octocre,  mil-huit-cent-trente-sept,  sous  notre  Seing  et 
.''ceau,  avec  le  cniilre-Seing  do  notre  Secrétaire. 


J-.  t  S. 


Ifi  J.  J.  ÉVEQUE  DE  MONTREAL. 

Par  Monseigneur. 

A.  F.  TRUTEAU,  Pire.  Secrétaire. 


(Pour  (^opic.) 


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P.  S. — lo.  Chaque  Prêtre  lira  ii  son  Peuple  le  Mandement  ci-dessus,  sans  aucune  espèce  de 
commentaire  ou  d'explication. — 2o.  Jusqu'à  nouvel  ordre,  on  dira  tous  les  jours  à  la  Messe  l'oraison 
Pro  ijuâcumque  Iriliiilalioiie,  excepté  aux  Messes  de  Irc  classe,  aux  solennelles  de  2de  classe,  h  celle 
du  Dimanche  des  Hameaux,  et  à  celle  de  la  vigile  de  la  Pentecôte  ;  et  cette  même  oraison  remplacera 
celle  marquée  ad  libitum  dans  les  autres  Messes. — 3o.  Les  trois  Communautés  Relig;ieu8es  de  c« 
Diocèse  réciteront  tous  les  jours,  h  notre  intention,  5  pater  et  6  otie  après  la  Messe  principale. 

^  J.  J.  Êv.  DE  M. 


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