IMAGE EVALUATION
TEST TARGET (MT-3)
//
^ A
1.0
i.i
1.25
;f 1^ lyâ
If lU II 2.2
;: lis 112.0
1.4
V]
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7
y
/«^
Photographie
Sdenœs
Corporation
23 WEST MAIN STREET
WEBSTER, N.Y. MS80
(716)872-4503
CIHM/ICMH
Microfiche
Séries.
CIHfVI/ICMH
Collection de
microfiches.
Canadian Inatitute for Hiatorical Microraproductiona
Inatitut canadian da microraproductiona hiatoriquaa
1980
T«ehnieal and Bibliographie Notas/Notas tachniquaa at bibliographiquaa
Tha Inatituta haa attamptad to obtain tha i>att
orig^ial copy availabia for fiiming. Faaturaa of thia
copy which may ba bibiiographicaily uniqua.
which may altar any of tha imagas in tha
raproduction. or which may aignificantly changa
tha uaual mathod of fiiming. ara chacicad baiow.
D
n
D
D
D
Coiourad covara/
Couvartura da coulaur
|~~| Covara damagad/
Couvartura andommagéa
Covara raatorad and/or iaminatad/
Couvartura raatauréa at/ou pallicuiéa
I I Covar titia miaaing/
La titra da couvartura manqua
I I Coiourad mapa/
Cartaa géographiquaa an coulaur
□ Coiourad ink (i.a. othar than blua or blacit)/
Encra da coulaur (i.a. autra qua blaua ou noiral
I I Coiourad plataa and/or iiiuatrationa/
D
Planchas at/ou illustrations an coulaur
Bound with othar matariri/
Ralié avac d'autras documants
Tight binding may causa shadows or distortion
along intarior margin/
La reliura sarrée paut causar da l'ombra ou da la
distortion la long da la marga Intériaura
Blank laavas addad during rastoration may
appaar within tha taxt. Whanavar possibla. thasa
hava baan omittad from fiiming/
Il sa paut qua cartainaa pagas blanchas ajoutéas
lors d'una rastauratlon apparaissant dans la taxta.
mais, lorsqua cala était possible, cas pagas n'ont
pas été filméas.
Additional commants:/
Commentaires supplémentaires:
L'Institut a microfilmé la maillaur exemplaire
qu'il lui a été poaaibie de se procurer. Les détails
da cet exemplaire qui aont peut-être uniqjea du
point de vue bibliographique, qui peuvem modifier
une iraage reproduite, ou qui peuvent exiger une
modification dans la méthode normale de filmage
aont indiquée ci-deasous.
r~~| Coiourad pagea/
D
D
Pages de couleur
Pagas damagad/
Pagas endommagées
Pages restored and/oi
Pagas restaurées et/ou peilicuSées
Pagas discoloured, stained or foxei
Pages décolorées, tachatées ou piquées
Pagas datached/
Pages détachées
Showthrough/
Transparence
Quality of prir
Qualité inégale de l'impression
Includes supplementary materit
Comprend du matériel supplémentaire
I I Pagas damagad/
I I Pages restored and/or iaminatad/
r~~| Pagas discoloured, stained or foxed/
I I Pagas datached/
Fy] Showthrough/
I I Quality of print varies/
I I Includes supplementary matériel/
Only édition avaiiable/
Seule édition disponible
Pages wholly or partially obscured by errata
slips, tissues. etc.. hava been refiimed to
ensure the best possible image/
Les psges totalement ou partiellement
obscurcies par un feuillet d'erreta. une pelure,
etc., ont été filmées à nouveau de façon à
obtenir la meilleure image possible.
This item is filmed at the réduction retio checked below/
Ce document eat filmé au taux de réduction indiqué ci-deasous.
10X 14X 18X 22X
26X
30X
y
12X
16X
20X
a4X
28X
32X
The copy filmad hère has b««n raproducad thanka
to tha ganaroaity of :
National Library of Canada
L'axamplaira filmé fut raproduit grica à la
générosité da:
Bibliothéqua nationala du Canada
Tha imagas appaaring hara ara tha bast quality
possibla conaidaring tha condition and lagibility
of tha original copy and in kaaping with tha
filming contract «pacifications.
Las imagas suivantas ont été raproduitas avac la
plua grand soin, compta tanu da la condition at
da la nattaté da l'axamplaira filmé, at an
conformité avac las conditions du contrat da
filmaga.
Original copias in printad papar covars ara filmad
bagSrsP ng with tha front covar and anding on
tha last paga with a printad or illustratad impras-
sion, or tha back covar whan appropriata. AH
othar original copias ara filmad baginning on tha
f irst paga with a printad or illustratad impras-
sion, and anding on tha last paga with a printad
or illustratad imprassion.
Las axampiairas originaux dont la couvartura en
papiar ast imprimés sont filmés an commançant
par la pramiar plat at an tarminant soit par la
darniéra paga qui comporta una amprainta
d'imprassion ou d'illustration, soit par la sacond
plat, salon la cas. Tous las autras axampiairas
originaux aont filmés an commançant par la
pramiéra paga qui comporta una amprainta
d'imprassion ou d'illustration «t an tarminant par
la darniéra paga qui comporta una talla
amprainta.
Tha last racorded frama on aach microficha
shall contain tha symbol — ^-(maaning "CON-
TINUED"), or tha symbol V (maaning "END"),
whichavar applias.
Un das symbolas suivants apparaîtra sur la
darniéra imaga du chaqua microficha. salon la
cas: la symbola — ► signifia "A SUIVRE", le
symbola V signifia "FIN".
Maps, plates, charts, etc., may be filmed at
différent réduction ratios. Those too large to be
entirely included in one exposure are filmed
beginning in the upper left hand corner, left to
right and top to bottom, as many framas as
raquired. The following diagrams illustrate the
method:
Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être
filmés é des taux de réduction différents.
Lorsque le document est trop grand pour être
reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir
de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite,
et de haut en bas, en prenant le nombre
d'images nécessaire. Les diagrammes suivants
illustrent la méthode.
1
2
3
1
2
3
4
5
6
Canal Lachine
Plan db la Ville, {^m
"'^'''■'^'•''l'Wi'?!!!"
LA CITE
-DE-
SAINTE - cunegonde;
-DE
MONTREAL.
JNote
S ei (DeuveniFS
PAR
E. Z. MASSICOTTE.
a»
Avec illustrations^lde Edmond J. Massicotte.
J. STANLEY HOULS, Bditeur.
1893.
A
H3
KiaSf'AB:^ e=«rtM*^,w
FONDATION.
L'eapiit des f ondateun est un bien — c'est le nAtre.
Heureux celui qui l'a. qui l'applique au pays !
n ouvre une carrière, il se consacre apôtre.
Préparant l'avenir qui luira pour ses flls.
Bhnjamin Sultb.
T 'histoire de Sainte-Cunégonde ne se perd pas
\P dans îa nuit des temps ! A l'époque de la
^"^ fameuse guerre qui se termina par la ces-
sion du Canada à l'Angleterre, il ne devait paa
même exister une seule habitation sur l'étendue
de terre ob elle grandit actuellement.
Cette probabilité m'est suggérée par un écrit de
S. E* Dawson que je résume ainsi : Le général
Amherst en faisant halte, avec sa nombreuse
armée, près du fort de la montagne, situé sur le
coteau nord de notre ville, vit toute la surface qui
s'étendait devant lui jusqu'aux fortifications de
Montréal, couverte de champs de maïs, de vergers
et d'arbustes.
Le Heu ob naquit notre fière petite ville, n'a
donc aucune importance historique.
Tout au plus peut- on dire qu'il fut témoin du
passage de Jacques Cartier, lors de sa visite à la
bourgade d'Hochelaga en 1535 (carie révérend
abbé Proulx prétend que le découvreur du Canada
ne débarqua pas au pied du courant mais au pied
du 4lault St. Louis. Il prétend de plus que la
bourgade se trouvait près du site de la catbédrale
St. Pierre.) Jacques Cartier eut donc à traverser
les paroisses St. Paul, St. Henri, Ste. Cunégonde
et St. Joseph.
Plus tard, notre coin de terre ignorée, a dû
encore être témoin des marches et contremarches
des soldats français et des guerriers sauvages ; des
détachements américains en 17751 des armées an-
glaises et américaines en 1812-13-14. Quo'qu'il
en soit, Sainte- Cunégonde est une véritable démo-
crate, et son origine n'a rien de particulier ni sous
le rapport historique, ni sous le rapport religieux.
Ce qu'elle possède aujourd'hui elle l'a acquis par
son travail.
Le terrain, d'abord la propriété du séminaire et
des sœurs grises était en partie boisée. Le reste
formait une savane qui se prolongeait jusqu'au
«q-^are Chaboillez et qu'on appelait la "Petite
Bourgogne."
Quelques riches citadins recherchant la tranqui-
Mmmsmfsum'^'
OHAS. F. LALONDE,
Premier mairelde Sto. (hinégonde. Ancien président de>
l'association St. Jean-Baptiste. Echcrin.
lité, quelques individus prévoyant sa valeur future,
s'y établirent et devinrent ainsi les pionniers de
notre minuscule cité.
]> branle-bas fut donné par la construction du
canal Machine. ** Le chemin du roi " (rue {Notre
Dame,) qui le longeait, quoiqu'à une certaine dis-
tance, dut, sans doute, par ce fait, devenir de plus
en plus fréquenté. Ceci contribua pour sa part, à
rétablissement de quelques personnes.
RESIDENCE GILBERT.
(At^jourd'hui résidence de C. F. Lalondb.)
Alors, les possesseurs du "chemin du roi'*
leifirent macadamiser en neuf. Pour cela, ils se
servirent du gravier d'une éminence de cailloux
qui existait entre les rues Pulford, Canning et
Workman, mais ils en prirent une telle quantité
7
qu'il resta une excavation assez profonde. Les
eaux pluviales formèrent une lagune qui reçut le
nom de ** Gravel Pitt." De là, vient ce nom de
** Gravel town " que l'on donna, au début, à Tamas
de résidences construites dans cette localité.
Vers 1840, SainteCunégonde ne comptait encore
que les habitants suivants :
10 M. Coderre, employé à la barrière de péage,
érigée près de la rue Fulford. M. Coderre avait
succédé à spn beau-père, M. Barollet.
2<> M. Quinn, qui possédait une maisonnette
prés de la rue Dominion.
30 M. Gilbert, dont la résidence est aujourd'hui
occupée par M. C. F. Lalonde.
40 M. Louis Fortin résidant en face du précé-
dent*
50 M. Courville qui tenait un hôtel dans une
maisonnette située au coin des rues Vinet et Notre
Dame. A côté se trouvait une grande bâtisse de
pierre qu'on appelait " la poudrière."
60 M. Brewster dont la demeure seigneuriale
sert de nos jours de maison de charité.
70 M. Herdell, employé au moulin Brewster,
(maintenant le Mona Saw MilL)
80 et 9<^ MM. Descarries et Campbell. Leurs
maisons existent encore rue Notre Dame, prés de
la rue Lévis.
Ce sont là les fondateurs de Ste. Cunégonde,
8
I/Curs noms, je le crois, ne seront pas transmis^à
une postérité très reculée, et personne ne songera
à leur élever des monuments. Cependant, il est
bon de conserver au moins leur souvenir, car il
fallait alors un certain courage pour avoir feu et
lieu sur le " chemin de Lachine."
I^a justice n'avait pas les bras longs et il suffi-
sait, h certaine gens, d'être en dehors des limites
de la cité de Maisonneuve pour se croire tout
permis.
Je n'en veux pour preuve que le fait suivant,
rapporté dans une chronique fort curieuse inti-
tulée : "Notes diverses sur le Bas-Canada par
Amury Girod " :
*'Au mois de septembre 1833 eurent lieu les
** courses de chevaux à la rivière St. Pierre,
" paroisse de Montréal. Comme à l'ordinaire il
" y eut un grand concours de spectateurs. Des
** soldats du 24ème régiment (en garnison à Mont-
** réal) armés de leurs baïonnettes et de bâtons s'y
" trouvèrent aussi. Dés le premier jour il se
" manifesta une insolence si inouïe de la part des
" soldats, que personne ne douta que l'objet fut
" d'exciter du trouble et d'insulter les citoyens,
** pour en venir aux mains avec eux. Le dix
" septembre enfin, eut lieu l'excès qui mit fin
" aux jours d'un paisible citoyen, Salomon Bar-
** beau, qui, d'après tous, n'avait pris aucune part
*' aux rixes et querelles qui, ce jour, comme les
'* deux jours précédents, avaient eu lieu entre les
** troupes et les bourgeois. Un soldat demanda
*<*«l*Fii"l"
F-W^
-'— ■ 'X ' ' ^1'
s. DELISLE
Deuxièino maire de Ste-Cunégonde. Ancien marguillier. J(*ré-
mier président de l'a ssotiation St. Jean-Baptiste. Ancien
conimiHsaire d'école. Echevin.
lO
aux Canadiens de leur donner le plus fort d'entre
eux, pour se mesurer avec lui. Un Canadien,
là-dessus, s'était pris aved un sergent du régi-
ment, qui appela immédiatement à son secours
ses hommes et commanda l'attaque. Quand
avec une lâcheté indigne d'un militaire an-
glais, les soldats commencèrent aussitôt à se
servir de leurs baïonnettes contre les citoyens,
ceux-ci prirent la fuite et furent vivement pour-
suivis par leurs adversaires. Salomon Barbeau,
pour se sauver de toute compagnie qui se per-
mettait des excès fut du nombre des fuyards. Il
fut cependant le seul qui fut atteint par l'arme
d'un militaire qui la lui enfonça dans les reins,
et après Ten avoir retirée, l'en frappa sur la tête
avec la poignée. Barbeau était alors renversé
par terre. Non contents de ce crime, plusieurs
soldats lui assénèrent encore des coups de bâtons
et le foulèrent aux pieds, en criant : ** C'est un
Canadien, maintenant nous l'avons." Le traite-
ment fut si atroce, qu'un sergent, quelqu' animé
qu'il fut, cria enfin de cesser, parceque c'en
était assez. Un sous o^cier, James Price, ne se
trouva éloigné de Barbeau lors de cet outrage,
qu'à la distance de peu de pas ; mais il n'inter-
posa nullement son autorité pour arrêter les
excès des soldats.
*' Du moment que Barbeau eut reçu cette bles-
sure, il ne fit que languir jusqu'au dix-sept
novembre i833,date de sa mort à l'hôpital. Quoi-
que la presse eut averti le gouvernement de
ce qui avait eu lieu aux courses, l'exécutif ne
jugea pas à propos de s'en enquérir, ni de répri-
mer l'insolence militaire"
fort d'entre
Canadien,
nt du régi-
on secours
-; Quand
litaire an-
witôt à se
citoyens,
nent pour-
a Barbeau,
ui seper-
uyards. Il
par l'arme
les reins,
sur la tête
renversé
plusieurs
de bâtons
* C'est un
te traite-
qu'animé
[que c'en
ice, ne se
outrage,
n'inter-
rêter les
tte bles-
iix-sept
1- Quoi-
nent de
:utif ne
te répri-
II.
DESSERTE ET PAROISSE.
Il eut évident que la conHtitution ée la
paroisHe canadienne, an milieu des
canadieniï, a«it à la foin comme
action religieuse par la morale
qu'elle accroit en chaque individu
et comme action organisatrice.
—Rameau.
T<5Jers 1850, Alexandre Delisle, percepteur des
W douanes à Montréal et William Workman,
maire de la même ville, achetèrent, con-
jointement, de l'honorable F. Quesnel, un grand
terrain s'étendant des limites ouest de Montréal
jusqu'à la gare de St. Henri. Ils le divisèrent en
lots, tracèrent des voies publiques, firent des
égouts en brique dans les rues Richelieu, Albert
et St Jacques, et construisirent même un marché
au coin des rues Vinet et St. Jacques.
Ces travaux de voirie et d'assainissement eurent
r effet prévu. La population commença à affluer.
KUe venait des districts de Québec, des comtés du
sud et des régions du nord et de l'ouest.
Kl iTtHL
12
Les Brunet, les Bougie, les Barsalou, les Duro-
cher, les Delisle, les Doré, les Geoffriou, les Morin,
les Poirier, les Provost, les Qitenneville, les Rivet,
les Vallée, etc., arrivèrent alors, apportant leur
courage, leurs forces, et leurs économies. Des
maisons surgirent comme par enchantement sur
toutes les rues. Elles s'alignèrent les unes à la
suite des autres, humbles et modestes. L,e tout
forma un faubourg qui fut baptisé du nom de
*' Village Delisle."
A cette époque les chantiers de Cantin étaient
dans une grande activité. La construction des
navires et les réparations aux bâtiments qui
avaient été avariés dans leurs courses, à travers
nos fleuves et nos lacs, donnaient de l'ouvrage à
un nombre considérable de travailleurs.
Les laminoirs, situés dans le voisinage, commen-
çaient à vomir leur noire fumée.
Enfin, l'espérance d'un aveni/ de plus en plus
prospère mettait de l'ardeur dans tous les cœurs.
Cette population se trouvait à faire partie de St.
Henri, pour les écoles, les fins religieuses et mu-
nicipales. Mais, que d'inconvénients! que de
difficultés ! Un vaste espace inhabité, séparait le
nouveau village de la ville St. Henri.
Aussi, de bonne heure, les résidants du village
delisle se mirent-ils à rêver leur indépendance ?
Ils prirent d'abord, la direction de l'instruction
13
> les Durc-
ies Morin,
, les Rivet,
ortant leur
lies. Des
ement sur
unes à la
he tout
u nom de
l:
tiu étaient
action des
lents qui
à travers
ouvrage à
commen-
s eu plus
s cœurs.
ie de St.
et mu-
que de
tarait le
H. MORIN
TroUième maire de Ste-Cunégonde. Ancien marguillier.
Ancien commissaire d'école. Echevin.
village
idance ?
ructlon
H
de leurs enfants en se faisant ériger en municipa-
lité scolaire distincte. Ce dont les habitants de
St. Henri voulurent les punir en leur imposant
une taxe exborbitante, avant de leur rendre la
liberté.
Nos habitants souffraient encore de se trouver
sans église et d'être obligés de courir à travers les
champs, à St. Henri, pour avoir les secours de la
religion. Ils demandèrent donc humblement, à
Mgr. Ig. Bourget, alors évêque de Montréal, de
leur donner un prêtre qui serait leur ange conduc-
teur, leur chef et leur guide dans les œuvres
qu'ils auraient à accomplir. C'était courir au-
devant des désirs du pieux évêque de Montréal
qui venait de diviser l'immense paroisse de Notre-
Dame. Remarquons en passant, combien cette
idée de Mgr. Bourget a été féconde, et quels fruits
merveilleux elle a donnés. Nonseulement elle a
contribué à faciliter la tâche des pasteurs en mul-
tipliant, autour de sa ville épiscopale, des églises
oU le peuple est instruit des vérités du salut, mais
elle a aussi servi à l'agrandissement de notre mé-
tropole canadienne. Elle a permis la formation
rapide de faubourgs qui se sont groupés autour de
la ville de Maisonneuve comme les petits oiseaux
sous l'aile de leur mère.
Monsieur François Joseph Prud'homme, curé
de Ste. Sophie, fut choisi pour fonder une desserte
dans le nouveau faubourg (1874).
15
J. H. DORE
Quatrième maire de Ste-Cunégonde. Ancien marguillier. C3oitt>
mistuiire d'école. Ancien président de Ta^Kociation
St. Jean-Baptiate. Echevin.
i6
Tremblant à la vue du lourd fardeau qu'où
voulait lui imposer, mais aussi plein de confiance
en Dieu, il vint commencer ses travaux apostoli-
•ques.
Il s'acquitta de son ministère avec un zèle, une
patience et un dévouement qui en peu de mois
minèrent sa santé et le forcèrent de demander à
-son évêque son rappel à la campagne. Ce qui lui
fut accordé durant l'été de 1875.
Mgr. Bourget nomma à sa place Monsieur
Alphonse Séguin, alors curé de St. André d'Ar-
genteuil. Jeune, robuste, exercé déjà au minis-
tère pastoral. M- Séguin laissait entrevoir qu'il
pourrait rendre à la desserte de nombreux et pré-
• cieux services.
Il prit la direction de sa mission à la fin d'oc-
.tobre 1875.
Au milieu de décembre, le faubourg fut érigé
cafioniquement en paroisse, sous le vocable de
Ste. Cunégonde, impératrice, femme de St. Henri.
Il manquait encore une chose au bonheur de
ces paroissiens, c'était : leur liberté complète.
- Des démarches faites en 1875 étaient restées
infructueuses, en présence d'une trop forte oppo-
sition venue de St. Henri.
A l'automne de 1876, MM. Hubert Morin et
Chas. F. Lalonde, prièrent leur curé de descendre
à Québec, pour leur aider à obtenir de la législature
17
provinciale, la liberté convoitée depuis si long-
temps. Grâce au puissant concours de Mgr.
Labelle, ce bienveillant protecteur des petits et
des faibles, le point tut gagné et les officiers mu-
nicipaux de St. Henri s'en retournèrent dans leur
pays cacher leur insuccès.
Les réjouissances furent grandes, à Ste. Cuné-
gonde, quand les citoyens apprirent qu'ils allaient
administrérleurs affaires eux-mêmes.
Nous allons suivre les habitants de cette nou-
velle paroisse et examiner quel usage ils vont faire
des libertés qu'ils viennent de conquérir.
III.
VILLAGE ET VILLE.
Une éen cIiomoh le» pUit« intérotMantes
pour robHorvatour iiitelli^^ont, sur-
tout pour 1 économiste ot l'homme
d état, cent à coup sûr i établisHe-
meiit graduel d'un canton, la for-
mation d'une paroiHHe.d'un vUlago,
d'une ville.— A. tiBRiN-L.uoiK.
Il tallut, tout d'abord, procéder à l'élection des
conseillers. M J. O. Villeneuve, alors préfet
du comté d'Hochelaga, qu'il devait, plus
tard, représenter à la législature provinciale,
nomma M. Frs. Corbeille, marchand de ferronne-
ries, pour la présider. La date en fut fixée au i6
janvier I877.
Le lieu choisi pour enregistrer les votes, était
la maison de M. H. St. Denis, coin des rues
Notre Dame et Dominion.
Tous les anciens se rappellent cette lutte
avec un sourire de satisfaction, car elle fut home»
rique. Quatorze candidats, parmi lesquels se
trouvaitiÉrhonorableCoursol, je crois, étaient sur
20
les rangs, et jamais, peut-être, une élection muni-
cipale provoqua pareille excitation. On travail-
lait avec une ardeur incroyable. Le premier jour
du vote, tout se passa assez bien, mais le second
jour, les esprits étant surexités outre-mesure, les
partisans en vinrent aux mains, dans Tenceinte du
" pôll." Le poêle fut renversé, le feu se commu-
niqua à l'édifice et l'on fut obligé d'appeler les
pompiers de St. Henri. Cela rappelait, en partie,
les élections parlementaires d'avant 1837, alors
qu'elles étaient presque toutes signalées par des
émeutes. Heureusement, le temps a pacifié les
électeurs et aujourd'hui tout se passe dans la
plus grande tranquillité.
Le 22 janvier suivant, fut tenue la première
assemblée du Conseil, dans l'école de la rue
Deiisle. M. le notaire Desrivières agissait comme
secrétaire pto tempote .
Notre populaire concitoyen, M. Charles K.
«
Lalonde, y fut nommé maire. Il conserva ce
poste honorifique durant cinq années consécutives.
Ce.fait est un de ceux qu'il suffit de mentionner
dans la vie d'un homme, pour prouver qu'il eut
des qualités indéniables et une grande influence.
Le sept février de la même année, les conseillers
choisirent M. Isaïe Rainville, notaire, pour rem-
plir la charge de secrétaire- trésorier et M. Alexis
Coderre, celle de chef de police. Ici, (dans l'ordre
21
ebrOQologîque) se place un incident qui montre
combien la race canadienne-française a toujours
tenuF à vivre en harmonie avec les autres races et
à leur accorder le **fairplay" qui trop souvent
lui est refusé. Pas un seul anglais avait été élu
au conseil, mais, comme leurs intérêts étaient
nombreux, il fut résolu entre les conseillers de
tirer au sort afin de créfr une vacance, et per-
mettre la nomination d'un concitoyen d'origine
britimiique. Le hasard désigna M. Julien Marti-
neau qui se retira noblement, et le 12 février M.
J. Luttrell était appelé à le remplacer.
Quelques jours plus tard, on louait la maison
Brewster, pour y installer les bureaux de la cor-
poration ainsi que les postes de pompiers et
d'agents de police. Une pompe à incendie et
un dévidoir furent achetés, afin d'être en état
de combattre victorieiisement l'élément destruc-
teur qui faisait, parmi nous, de terribles ravages.
Le village de S'e. Cunégonde n'existait civile-
ment que depuis une année lorsc,u'il fut question
de la construction d'un aqueduc.
Depuis un certain temps, l'eau était servieaux
habitants par des individus qui la vendaient au
seau. Ce système présentait une foule d'incon-
vénients. Il était onéreux, très incommode en
hiver, et l'eau n'était pas toujours potable et
pure, car on la puisait généralement dans le
canal.
22
Mais, construire nu aqueduc, était une entre*
prise énorme alors, et les municipalités environ-
nantes avaieut teculé en face des difficultés
imaginaires ou réelles que présentait le projet*
Néanmoins, toujours audacieux, ou plutôt, sui-
vant le progrès pas à pas, notre conseil fut en
faveur d'une telle entreprise, et, c'est une de ses
actions les plus louables. Les conseillers n'envi-
sagèrent que le grand bien que notre population
en retirerait et l'augmentation de valeur que cela
donnerait aux propriétés immobilières.
POETEUK DKAU.
les travaux furent confiés à MM. Berger et
Béique. Poussés rapidement, ils furent termin'es
en 1879. Le 24 décembre, la veille de Noël,
Teau fut introd uite pour la première lois dans les
tuyaux.
L*édifice qui renfermait les machines s'éle-
vait sur la rive nord de notre beau St. Laurent,
ÎS
HOTEL-DE-VILLE.
.^•^^^ m >•
•»
24
vis-à-^is l'île des Sœurs, dans un endroit très pitto-
resque. L'eau puisée au pied du rapide Saint-
Louis était fraîche et limpide.
Le 26 mars 1877, la corporation acheta l'ancienne
église St. Jude et l'école y attenant pour les con-
vertir en un hôtel de ville et y établir des postes
de pompiers et de gardiens de la paix, plus eu
rapport avec notre situation financière, car déjà
la valeur de la propriété immobilière était de
$1,163,000 et la population de 4,084 âmes. Placé
au coin des rues Vinet et VVorkman, le nouvel
hôtel de ville se trouvait presqu'au centre de la
municipalité, conséquemment bien situé pour les
affaires. Les protestants se bâtirent une autre
église, en pierre, plus jolie, au coin de la rue
Coursol et de la rue Vinet.
Peu de temps après, M. C. F. Porlier fut nom-
mé secrétaire- trésorier eu remplacement de M.
Rain ville. Il conserva cette position jusqu'en
1884, époque à laquelle il démissionna et devint
percepteur des tq|,xes d'eau jusqu'en 1889, puis
surintendant de l'aqueduc, fonction qu'il remplit
depuis lors. Dans sa charge de secrétaire il fut
remplacé par M. G- N. Ducharme»
A peine ce dernier était -il au fait des devoirs de
sa nouvelle situation qu'il commença à préparer
la charte "d'incorporation" du village de Ste.
Cunégonde " en ville," et le 24 juillet 1887 la
25
chose était accomplie Immédiatement, le couseiî
décida de faire commencer les travaux de la pose
des canaux d'égouts. Cette mesure sanitaire et
d'utilité publique, indispensable de nos jours,
provoqua un nouvel élan vers la prospérité, donna
plus d'encouragement aux locataires, et partant
aux propriétaires. Aussi voyons-nous construc-
tions et lots atteindre le chiffre de $1,375,020-
Afin de rendre plus important les abords de
notre magnifique temple, d'en faire voir les majes-
tueuses proportions, il fut en i885, proposé et
adopté de convertir en square le lopin de terre sis au
coin des rues St. Jacques et Vinet. On ajoutait
que plus tard, sur ce petit square, on pourrait élever
un monument quelconque. Eh bien ! citoyens, le
moment semble venu de mettre votre idée à exécu-
tion. St. Henri, la ville voisine, a élevé une statue au
découvreur du Canada, élevons en une à un autre
héros, afin que chacune dts places publiques de la
métropole canadienne et de ses environs puisse
présenter au regard, une page de notre meiveil-
leu.se histoire, écrite sur le bronze et le granit.
A partir de 1886, Sainte-Cunégonde entre dans
une ère prospère sans égale. Le Grand Tronc lui
accorde une petite gare, la Banque Jaccjues Cartier
place une succursale ; les rues sont éclairées à la
lumière électrique, les noms des rues insignifiants
sont remplacés par des noms sonores et bien his-
toriques, on parle d'acheter l'aqueduc, et finale-
ment, le 21 mai 1890, la ville devient cité.
IV
LA CITE.
Moi, je t'aime, ô ma ville chérie et je
voudrais avoir une plume assez
éloquente pour te faire aimer de
tous!....— Marik Routhiek.
ainte-Cunégonde actuelle est probablement, la
plus petite cité de la confédération.
Sa superficie est de centfvingt-cinq acres
au plus ! Sa surface ressemble à celle d'un triangle
isocèle dont le canal serait la base, Montréal un
côté, et Saint- Henri l'autre côté.
Malgré sont exiguité, elle n'en est pas moins
florissante, comme nous venons de le voir, parce-
qu'elle a l'avantage de renfermer dans son sein
des hommes qui se sont emparés de la barque
municipale pour la conduire vers le port désiré.
Le fait que dans le temps relativement restreint
qui s'écoule depuis sa fondation jusqu'à nos jours,
Sainte-Cuuégonde ait parfaire tant de progrésHest
excessivement rare en ce pays.
28
Certes ceux qui s'étaient dévoués aux intérêts de
notre cité pouvaient être fiers et se reposer sur
leurs lauriers. - Ils ue le firent pas, au contraire,
ils continuèrent à travailler à son embellissement.
L^s rues deviennent éclairées par la lumière à
arc, son aqueduc est vendu, puis on emploie
l'argent à paver nos rues en asphalte, bientôt la
rue Notre Dame sera élargie, et nos voies publi-
ques ressembleront à celles du centre de Montréal.
' Eu devenant cité, Sainte-Cunégonde n'a pas
voulu rester ea arrière de ces co-soeurs sous le
rapport judiciaire. Aussi s'est-elle créé un tribunal
correctionnel, dont la présidence a été confié à un
jeune avocat de beaucoup de talents, M- F. X.
Du! uii.
Ce mot avocat, me remet en mémoire que le
patriote L- O. David, greffier de la cité de Mont-
réal et président de l'Association St Jean-Baptiste
a été longtemps l'avocat de notre cité. Aujour-
d'hui c'est M. J. Adam l'ex-associé de l'Honorable
George Duhamel.
Mais revenons au sujet de tout-à-l'heure. Il
semble que le repos soit impossible aux natures
d'élite : le travail est leur vie. Si le théâtre sur
lequel nos hommes d'action tels que MM^
Lalonde, Delisle, Hénault et nos autres conseillers
se sont montrés à la hauteur de leur tâche eut été
plus grand, nul doute que des honneurs considéra-
I ^^CS(BK!WSSB*H1BII
29
r'îçw^'ï^r^'" '■" '~x
LSt J. ^>, . ^.,
L. H. HENAULT
Cinquième maire de Ste-Cunégonde. Echievin
30
61es seraient venus s'ajouter à la joie qu'ils éprou-
vaient de la pleine réussite de leurs entreprises.
Néanmoins cette satisfaction extérieure que cer-
taines gens recherchent, n'a pas autant de prix
pour les hommes detmés d'orgueil et d'ambition
malsaine.
Leur seul but était d'élever une cité prospère, de
la couvrir de monuments à la gloire de l'humanité,
dîi travail, Dieu leur a permis de l'atteindre ; que
pouvaient-ils désirer de plus ?
Aujourd'hui Sainte-Cunégonde compte plusieurs
ateliers donnant la vie à de nombreuses familles en
échange du travail manuel.
Mentionnons en passant :
La "New York Sewing Machine Co."
La " Montréal Rolling Mills Co."
La " Mitchell Brass Foundry."
La " Davidson & Co.,"
et les autres de moindre importance comme les
chantiers Cantin ; la *' Dominion Wadding Co.."
la " McCaskill Varnish Factory, " la fonderie
Finlay ; les moulins à scie de Ward, Rutherford ;
Aquin &Itzweire, enfin " Luttrell Biscuit Bakery,*'
les eiîtrepots de glace : Hénault Leroux, Fortin,
'UvIceCo."
s^i^&cile courte énumération est suffisante pour
»1;; i. ^trer quels développements l'industrie a
pris ICI.
H
3î
En outre, le commerce est des plus florissants,-
les chalands sont nombreux la misère réduite à sa
plus simple expression. Voyez nos magasins la
variété et la richesse se côtoient.
La plupart de nos rues présentent une jolie ap-
parence. Animées dans le quartier commercial,
tout-à fait paisible et opulente dans le quartier
fashionable, peu bruyante dans les quartiers-
ouvriers.
SCEAU DE LA CITE.
Nulle part nous avons de ces coins sordides oîi
le regard se porte avec dégoût. Après avoir par-
couru la ville, après avoir jeté un coup d'oeil
partout, il est facile de s'apercevoir que les échevins
ont fait noblement leur devoir, mais si je ne men-
tionnais pas spécialement M^. G. N. Ducharme,
je commettrais une grave injustice. En effet.
32
quiconque connait les obligations d'un secrétaire-
trésorier de municipalité, sait quelle influence cet
homme exerce sur les destinées du lieu dont les
intérêts lui sont confiés.
C'est lui qui indique le chemin que la barque
municipale doit suivre. Lorsqu'il est intelligent,
lorsqu'il est honnête, lorsque les conseillers savent
qu'ils ont the tight man in ihe iight place qui les
conduira sûrement, il est rare qu'ils ne le consul-
tent pas, qu'ils ne se rangent pas même à son avis.
I^es élus du peuple étaient expérimentés, leur
secrétaire un homme dévoué, un travailleur, ils se
^comprirent. Dès lors l'entente régna dans le con-
seil .
lyOin d'être défavorable, cela servi à notre avan-
cement.
Si, de nos jours, la question de l'annexion à la
grande ville de Montréal, est agitée plus que jamais,
ce n'est qu'un effet de la destinée à laquelle sont
soumis les faubourgs des grands centres.
C'est inévitable, tôt ou tard nous disparaîtrons,
inconnus, engloutis par notre colossale rivale,
pareillement aux fleuves qui se mêlent à l'océan
sans laisser de trace.
Toutefois, ceux qui ont travaillé à la création
de Sainte - Cunégonde, à son agrandissement,
pourront dire avec fierté, que par leur énergie, ex-
istait une fière cité ayant une population d'une
33
\
J
G. N. DUCHARME
Président actuel de l'aSBociation 8t. Jean -Baptiste.
Greffier de la cité.
34
dizaine de mille personnes où, un demi siècle
auparavant, se voyait un champ inculte.
En terminant ce chapitre nous nous faisons un
devoir de donner le tableau du conseil municipal
et de ses officiers pour l'année 1893 •
L. H. Hénault, Maire.
J. A. R. Léonard, Pro-maire.
QUARTIER NORD.
Jos. Luttrell.
M. E. Lymburner.
QUARTIEK EST.
A. s. Delisle.
ly. H. Hénault,
QUARTIER SUD.
C. F. Lalonde.
J. H. Doré.
QUARTIER OUEST.
H. Morin.
J. B. Du rocher.
J. A. R. Léonard,
OFFICIERS DE LA CORPORATION.
F. X. Dupais, Recorder.
G. N. Ducharme, Greffier et trésorier.
h ^ S?^^r^"^' 1 Auditeurs de la cité.
T. G- Leders, )
Jos. Adam, Avocat de la cité.
Jos. Page, Chef du département de feu
et police.
Th. Cypihot, Médecin de la cité.
J. E. Vanier, Ingénieur civil de la cité.
J Cousineau, Sous-chef du dep. de police-
Adol. Binette, Sous-chef du dep. de feu.
COMMISSION LOCALE d' HYGIENE,
Jos. H. Thibert, Président
J. Luttrell, A. S. Delisle, Hubert Morin,
BURFAU DES EVALUATEURS.
A.Piché. E. Marchand, J. H. Thibert,
J. A. Gougeon.
V.
PRETRE ET CITOYEN.
' Apres Dieu, tout pour mou pays . " Voilà
Diou, eu eifet, la devise de l'admirable
clergé du Canada.
Lk Comte F. dk Foucault.
I 'existence du peuple canadien français est
jP intimement liée à celle du clergé. L'un
par l'autre a vécu. Ils se sont aidés, se
sont soutenus. Si nous avons conservé notre
religion, notre langue, nos mœurs, c'est grâce à
lui. Qui peut le nier ?
Notre histoire, " écrin de perles ignorées " a dit
Fréchette, pages héroiques, s'il en fit jamais, est
un long et brillant témoignage en faveur de cette
réflexion.
Sous la domination française, les missionnaires
conquirent ce pays au christianisme. Après la
conquête, nos prêtres, uouwaux pasteurs, ras-
semblent leurs brebis, les gardent sous leur pro-
tection, les préservent des contacts dangereux.
i
36
Sous eux, une nation forte, saine, religieuse,
morale, grandit, s'élève comme un arbre vigou-
reux. Ses enfants débordent de leur territoire
envahissent les pays limitrophes et vont porter au
loin les semences de la foi et leur énergie pour le
travail.
Aussi, le prêtre ne s'est pas borné à veiller à nos
intérêts religieux. Au contraire, dans la plupart
des paroisses, le prêtre s'est identifié avec les pro-
. grès matériels de la place.
C'est ce qu'a fait notre curé. Son action bien-
faisante au milieu de nous a été si forte qu'il
semble avoir inspiré et fécondé toutes les œuvres.
On le trouve partout, indiquant ce qu'il y a à
faire, suggérant les moyens pour y parvenir, don-
nant libéralement son temps, ses sueurs et ses
épargnes pour p arriver plus tôt au but.
J'ai donc cru devoir placer une notice biogra-
phique sur^'abbé A. Séguin.
Semblable au papillon qui, dans un jardin ne se
pose qu'un instant sur chaque fleur, ma plume ne
fera qu'effleurer les différentes phases de la vie et
des travaux de notre curé dévoué.
M- Séguin est né à Rigaud, comté de Vaudreuil,
le 28 octobre 1842, et reçut au baptême le nom
d'Alphonse. Son père, un brave et riche cultiva-
teur, s'appelait Pierre Séguin et sa mère Adélaïde
Sabourin.
2^7
■■7M^t»<m'^'^'*~'i7"-^-u.é^\ -wr.
Abbe. a. SEGUIN
Premier curé de Ste-Ciuiégondc.
3»
Il fit ses études à Sainte Thérèse ce Blainvîlle,
oli des prêtres vertueux développèrent par leurs
exemples et par leurs leçons les semences de
vertus que Dieu avait mises dans son cœur. Ayant
terminé sa philosophie, il résolut d'entrer dans
l'état ecclésiastique et commença sa théologie au
séminaire de Montréal, d'; li il fut retiré après dix-
huit mois, pour aller demeurer à l'évêché.
Le 28 Septembre 1867, il se présenta à l'ordina-
tion et fut promu au sacerdoce le jour de la Nati-
vité de la Sainte Vierge, par Mgr. Bourget dans
la cathédrale de Montréal.
Le jeune abbé Séguin fut nommé en octobre de
la même année, vicaire à Saint- Jean d'Iberville.
Trois ans plus tard, il était envoyé à Verchères
oïl son irère aine remplissait les fonctions de curé.
Son séjour y fut de courte durée, car nos zouaves
canadiens venaient d'arriver de Rome et quelques-
uns d'entre-eux se sentant des goûts pour la vie
champêtre résolurent de fonder sous la protection^
de l'autorité ecclésiastique une colonie au milieu
de nos forêts.
Les bords du lac Mégantic, sur les confins des
diocèses de Québec et Trois-Rivières, dans le
comté de Compton, furent choisis, à cause de leurs
riants paysages, pour en être le berceau.
M. A. Séguin fut chargé de les y conduire. Ils
partirent de Montréal une quinzaine, le 18 avril
39
1871 et arrivèrent, après trois jours de marche
pénible, au fameux lac, encore couvert de glace.
La neige tombait par gros flocons, le ciel était
sombre, la bise soufflait, froide, à travers la forêt
dénudée, le spectacle faisait mal au cœur.
Lacune rude tache attendait notre jeune mission-
naire. L'organisation de la nouvelle colonie était
difficile. Les pionuie:^ arrivaient lentement à
cause de la distance et des mauvais chemins ; la
distribution des terres rencontrait de l'opposition
de la part de squatters qui affirmaient avec menaces
avoir retenu à l'avance les lots qui étaient donnés
aux zouaves.
Il fallut aller à Québec, à Montréal, à Sher-
brooke et ailleurs pour faire lever tous les obstacles.
Au milieu de ces' difficultés, M. Séguin veillait
à la construction d'une maison pour le mission-
naire et les colons, puis d'une chapelle pour les
exercices du culte.
Six mois après, toute la colonie était enfin orga-
nisée. De nouveaux colons arrivaient tous les
jours, et Piopolis, comme on avait baptisé l'en-
droit en souvenir de Pie IX, devenait un centre
d'activité.
Six paroisses ou missions sont aujourd'hui sorties
de son sein
Monsieur Séguin remit sa mission entre les
mains d'un prêtre de Trois- Rivières et revint à
Il
40
Montréal après avoir accompli cette bonne et
grande œuvre.
En février 1872, M. Séguin fut appelé à la cure
de Saint- André d'Argenteuil qui venait d'être cédée
par les clercs de St. Viateur à Mgr. de Montréal.
Il trouva une vieille sacristie et une église bien
trop petite pour loger tous les ndèles.
Il se remet résolument à l'œuvre, bâtit une nou-
velle sacristie, allonge l'église de trente pieds,
refait les fenêtres et les portes, pose une nouvelle
couverture, surmonte le tout d'un clocher.
Entre temps, il visite sa paroisse et réorganise
les écoles. Il se rend même au village de L^achute
011 il trouve un petit noyau de catholiques perdu
au milieu d'une population protestante assez into-
lérante. Voyant leur détresse, le curé loue une
école méthodiste pour y dire la messe tous les
dimanches ; cela cause un émoi à certains sec-
taires fanatiques de Lachute qui bientôt mettent
. le feu à la dite chapelle. Mais, c'est en vain,
l'œuvre de Dieu ne périt pas. Une belle église
sortira des cendres de la chapelle primitive. A. M.
l'abbé J. D. Dubois, aujourd'hui curé de la paroisse
du St. Esprit, fut confié le gouvernement de cette
église naissante.
M . l'abbé Séguin était à faire décorer l'intérieur
de son église de Saint-André quand, au milieu de
l'été de 1875, il fut appelé à Sainte-Cunégonde.
41
et
Dans la force de l'âge, plein de zèle, de dévoue-
ment et de patriotisme, accoutumé aux durs travaux
de fondation, ce prêtre était celui que la Provi-
dence avait choisi pour la direction de Sainte-
Cunégonde. Il fut donc notre premier curé.
Quelques lecteurs, en voyant cette dernière
phrases, vont peut-être répéter ce que d'anciens
citoyens me disaient, à savoir : que la cure avait
été établie ici, durant le séjour de M. Pru-
d'homme?
Cette opinion est facilement mise à néant par le
fait que tous les actes de baptême et de mariage
écrits par le Rev. M. Prud'homme sont datés de
St. Henri, ensuite par la pièce officielle suivante
qui démontre que l'érection canonique de notre
paroisse n'a eu lieu qu'en décembre 1875, alors
que M. A. Séguin avait remplacé son prédéces-
seur depuis quatre ou cinq mois:
" Ignace Bourget, par la miséricorde de Dieu
** et la grâce du St. Siège Apostolique Evéque de
*' de Montréal etc., etc., etc.
" A tous ceux qui les présentes verront savoir
" faisons que vu i© la Requête en date du quatorze
'juillet dernier à nous présentée par les habitants
" francs tenanciers de la Desserte de Ste. Cuné-
'* gonde faisant partie de la paroisse de St. Henri
'* des Tanneries, dans le comté d'Hochelaga, du
" District de Montréal, de Notre Diocèse, lesquels
*' demandent que leur territoire formant la dite
42
desserte de Ste. Ciinëgonde soit détaché de la
dite paroisse de St. Henri des Tanneries et ca-
noniquement érigée en paroisse séparée ; ?«> la
commission spéciale en date du vingt-sept
novembre dernier que Nous avons donnée sur la
dite Requête à M. Joseph .*'éguin chanoine de
Notre Cathédrale, pour après dues Notices don-
nées aux intéresî^és se transporter sur les lieux, y
véiifier les faits et les allégués de la dite Requête,
la convenance de faire la dite érection et du tout
nous faire son rapport par écrit ; 30 la procédure
du dit M. Joseph Séguin, Notre Député susdit ;
40 les Notices qu'il en a données aux intéressés ;
50 le rppport légal et par écrit qu'il nous a fait
le neuf décembre courant constatant les faits et
les allégués de la dite Requête, la majorité des
habitants francs tenanciers du sus dit territoire
ainsi que la convenance de faire la dite érection
canonique.
" En conséquence de tout cela, le Saint Nom
de Dieu invoqué, dérogeant au décret par lequel
la dite paroisse de Saint- Henri des Tanneries a
été érigée le deux juillet mil huit cent soixante-
quatorze, Nous avons détaché et détachons par
les présentes de la dite paroisse de St. Henri des
Tanneries, érigé et érigeons aussi pnr les présen-
tes en titre de Cure et de paroisse séparée sous
le titulaire de Ste. Cunégonde dont la fête se
célèbre chaque année le trois du mois de mars,
tout le territoire décrit et borné comme suit,
savoir : Comprendra la dite nouvelle paroisse de
Ste. Cunégonde la partie Est de St. Henri des
Tanneries et sera borné au Sud par le Canal de
Lachine, depuis la rue Atwater jusqu'aux
43
limites actuelles de la ville de Montréal depuis
le Canal de Lachine jusqu'à la rue Dorchester,
au Nord par une ligne passant par le milieu de
la rue Dorchester et se prolongeant des limites
de la dite ville de Montréal jusqu'à la rue At-
water, et à l'Ouest par une ligne passant par le
milieu de la rue Atwater et se prolongeant
depuis la rue Dorchester jusqu'au Canal de La-
chine, sujette la dite nouvelle paroisse aux dis-
positions exprimées dans le décret d'érections de
ia susdite paroisse de St. Henri des Tanneries
tel qu'amendé par le Saint Siège et publié dans
la dite paroisse en mil huit cent soxante-qua-
torze."
" Pour être la dite cure et paroisse de Ste.
-Cunégonde sous notre entière juridiction spiritu-
elle, à la charge par les curés ou desservants qui
y seront placés par Nous ou Nos successeurs
de se conformer en tout aux règles de discipline
établies dans ce Diocèse, spécialement d'admi-
nistrer les sacrements de l'église, la parole de
Dieu et les autres secours de la religion aux
fidèles de la dite paroisse ; enjoyons à ceux-ci
de payer aux dits curés ou desservants les dîmes
et les oblations telles que usitées et autorisées
dans ce Diocèse, de leur porter respect et obéis-
sance dans toutes les choses qui appartiennent
à la religion ou qui intéressent le salut éternel.
" Sera le présent Décret Cano-
*' nique ou une vraie copie
'• d'icelui, lu et publié au
" prône de la messe parois-
" siale des deux susdites pa-
" roisses le premier dimanche
après la réception.
«<
T^ j
44
Donné à Montréal le onze du
" mois de décembre mil huit
" cent soixante-quinze, sous
** Notre Seing et Sceau et le
'* Contre Seing de Notre Se-
" cré taire.
t ÎG, Ev. DE Montréal.
P( ) ^^ inseigneur,
J, O. Pare,
Chan-Secré taire.
'* Je, soussigné, curé de ia paroisse de St. Henri
** des Tanneries, certifie avoir lu et publié le dé-
" cret ci- dessus et d'autre part, au prône de la
*' messe paroissiale, dimanche le douzième jour de
•' décembre mil huit cent soixante-quinze.
*' En foi de quoi, j'ai signé le présent certificat
*' au dit lieu de St. Henry des Tanneries, le douze
*' décembre mil huit cent soixante-quinze.
Jcs. Gratton, Ptre. Curé.
Le prêtre entreprenant qui venait s'établir au
milieu de nous, se préoccupa nullement des peines
et des fatigues qu'il lui faudrait endurer pour
arriver à son but L'âme remplie de nobles aspi-
rations, il voulait doter ses ouailles d'œuvres ad
majorent dei gloriam. "Jamais le révérend Sé-
guin se laissa rebuter par la faiblesse de ses res-
sources. Dieu lui inspira une profonde confiance
45
et le digne curé savait qu'avec l'appui du Ciel, il
pourrait réaliser bientôt son rêve le plus cher, qui
était de doter Sainte-Cunégonde d'une église oU
les fidèles pussent tremper leurs âmes, contre les
faiblesses de la vie, et dans un saint concert
adresser à Dieu leurs ferventes prières. ' '
Tout d'abord il s'occupa de la fondation d'une
fabrique, comme le document suivant en fait foi :
ORDONNANCE DE
Mgr. iv'EvEQUE de Montréal,
Etabussant une Fabrique dans la Paroisse
T>H Sainte Cunegonde.
IGNACE BOURGET
Par la Grâce de Dieu et du Si^ge
Apostolique
EvEQUE DE Montréal-
Etc., Etc., Etc.
" Vu que la Paroisse de Ste. Cunegonde doit
** aux termes des Décrets | Apostoliques qui ont
*' déterminé le démembrement, de la Paroisse de
*^ Notre Dame de Montréal, avoir une Fabrique
' ' pour la bonne administration de ses revenus ;
*' Vu que pour la formation d'une telle Fabrique
** etle régime de son administration il.convient et
** qu'il est même nécessaire d'adopter les formes
"** suivies pour la création de l'administration de la
*' Fabrique de l'Eglise mère dont elle a été dé-
"** membrée ;
i
iil !
46
** Vu que conformément à une Ordonnance de
Mgr. François de Laval, Evêque de Pétrée et
alors Vicaire Apostolique de la Nouvelle France,
en date du cinq décembre mil six cent soixante,
l'on y convoque des assemblées tant des anciens
que des nouveaux Margtiilliers, soit pour la red-
dition des comptes et autr'' 3 affaires qui concer-
nent l'avantage de la Paroisse, et le bien de
l'Eglise paroissiale,
" Nous avons, le Saint Nom de Dieu invoqué,
et de l'avis de N. V F. les Chanoines de Notre
Cathédrale, ordonné, réglé, statué, ordonnons,
réglons, statuons C^ qui suit :
"10 Pour nous conformer au Décrets Apostoli-
que du trente juillet mil huit cent soixante-
quatorze. Nous établissons une Fabrique dans la
Paroisse de Ste. Cunégonde, régulièrement
démembrée de celle de St. Henri des Tanneries,
dans le tomté d'Hochelaga.
" 2^ Cette Fabrique se formera du Curé qui en
sera le Président né et des Marguilliers qui
seront élus comme il va être dit dans le nombre
suivant ;
" 30 A une assemblée de tous les Paroissiens
tenant feu et lieu, convoquée au Prône de la
messe paroissiale par le Curé ou autre Prêtre
faisant l'office, pendant deux Dimanches consé-
cutifs, tenue au lieu indiqué, et annoncé par le
son de la cloche, seront élus, à la pluralité des
voix, douze paroissiens propriétaires et domici-
liés ayant toutes les qualités requises, selon
l'usage, pour remplir l'office de Marguilliers,
lesquels seuls, sous la présidence du curé, pro-
47
t(
((
(<
(t
<(
i(
({
( (
((
céderont à l'élection pour former avec le dit Curé,-
l'œuvre de la Fabrique de la dite Paroisse.
*' 40 l'on convoquera, en la manière ordinaire,
c'est-à dire pendant deux Dimanches consécutifs,
les anciens et nouveaux marguilliers chaque
fois qu'il sera question d'en élire un, de recevoir
les comptes (e quelque marguillier sorti de
charge, de traiter quelques affaires concernant
le bien de la Paroisse ou celui de l'église Pa-
roissiale.
" 5° Il sera libre à l'assemblée de Fabrique
ainsi convoquée d'élire -chaque année pour
Ancien Presbytère.
(<
nouveau marguillier un de ceux qui ont été
appelés par la paroisse, à nommer les trois pre-
miers marguilliers d'icelle paroisse. Au reste
ces douze électeurs seront considérés, leur vie
durant, comme anciens marguilliers.
" 60 Des actes de délibérations de Fabrique, de
reddition de comptes et autres, seront faits et
portés sur des livres ou Registres authentiques
qui doivent être soigneusement conservés aux
archives de la dite Paroisse.
48
«<
II
4(
41
II
■It
l(
l(
II
" 7° 8era la dite Fabrique sous notre pleine et
entière juridiction et relie de^uccesseurs les
Evèquej/ et gouvernée selon les règles canoni-
ques en usage dans ce pays.
" Sera la présente ordonnance lue au Prône de
la messe paroissiale de la Paroisse de Sainte-
Cunégonde, Dimanche le vingt- troisième jour
de janvier courant.
•• Donné à Montréal le vingt deuxième jour de
janvier de Tannée mil huit cent soixante-seize
sous notre seing et le contre seing de notre
se'cre'taire "
t Ig. Ev. de Montréal.
T O. Pare Chan-Sécrétaire.
Aussitôt, ce corps, sous la conduite de son pré-
sident, quoique les revenus de la paroisse fussent
très faibles, commença cette série de travaux qui
étonnent nos voisins.
Les paroissiens reconnaissant les talents et la
haute compétence de leur pasteur, admirant son
courage, son ardeur, son activité, répondirent
avec joie à ses appels. L,eur générosité ne connut
pas de bornes. En présence des succès de son
délégué, Sa Grandeur l'évêque de Montréal lui
écrivait la lettre suivante qui démontre que le chef
du diocèse connaissait parfaitement son inférieur
dans l'ordre hiérarchique :
y
49
MoNTREAi,, 14 mars, 1876.
Monsieur le Cure,
\.
Eu réponse à votre dernière
je ne puis que vous encourager à promouvoir de
toutes vos forces, en comptant sur le zèle de vos
marguilliers, et la bonne volonté de vos paroissiens,
les intérêts matériels et spirituels de votre nouvelle
paroisse, où tout est à faire.
Votre Sainte Patrone, la Bienheureuse Cuné-
gonde qui, en société avec son glorieux Epoux
St. Henri, a fondé tant d'établissements religieux
viendra, n'en doutez pas, au secours de la seule
paroisse qui dans ce pays, est dédiée à son hon-
neur.
Dans ce ferme espoir, je demeure bien sincère-
ment. Monsieur,
Votre très humble et obéissant seviteur.
t Ig. Ev. de Montréal,
M. A. Seguin, Ptre.,
Curé de Ste. Cunégonde.
Prêtre, le M. A. Séguin, avec le concours des
fidèles, mit à exécution les recommandations de
son supérieur. D'année en année surgirent,
50
d'abord une église, puis une f'cole pour les gar-
çon.*, une* académie pour les filles, un pensionnat
aussi pour les filles, une maison de charité, un
presbytère. Des congrégations furent fondées :
celle de la Sainte-Vierge pour les hommes et les
jeunes gens, celle de Sainte- Anne pour les Dames,
celle des Enfants de Marie pour les demoiselles,
enfin l'archiconfre'rie du Saint- Rosaire et l'Union
de prière pour les deux sexes.
Citoyen, il a aidé de sescoUvSeils sages, prudents,
raisonnes, nos hommes publics. Il a pris une part
active à nos intérêts matérieKs. De sorte qu'il
peut être considéré comme un des promoteurs de
notre cité. Que de choses nous n'aurions pas sans
sa persistance à les demander ?
Depuis dix-huit ans qu'il est au' milieu de nous,
notre curé s'est fait chérir et considérer par ses
paroissiens. De là l'autorité qu'il s'est acquis, et
dont il se sert pour ramener au bercail les brebis
égarées, pour consoler et guérir les âmes malades.
Dans la chaire, ses instructions sont écoutées
avec soin, non pas parcequ'elles renferment de
grands mouvements oratoires, des ornements re-
cherchés, des artifices puérils et frivoles, mais bien
parcequ'elles sont comtes, familières et à la portée
des espiits.
L'abbé ^é^uin ** a le taUnt assez rare de pou-
voir traiter les questions les plus élevées dans un
5>
langage simple. C'est par les images saisissantes
qu'il tient éveillé l'attention des auditeurs."
Maintenant que j'ai raconté une partie de son
voyage sur cette terre, que j'ai indiqué sommaire-
ment ses œuvres, qu'on me laisse citer en termi-
nant, le paragraphe suivant, qui peint d'une
manière admirable celui qui a été le sujet de ce
chapitre:
*' Au physique, il est des plus distingués ; de
haute stature, la tête large, le front vaste, la poi-
trine forte, l'œil vif et qui semble scruter les pen-
sées les. plus intimes des autres, la lèvre moqueuse,
le sourire fin. Une physionomie énergique,
décidée, mais tendre, lui donne je ne sais quel
ensemble de gravité, d'autoritc de mansuétude.
Sa vivacité naturelle se manifeste parfois sur sa
figure —mais c'est l'éclair — la volonté et la réflex-
ion y ramène à l'instant une habituelle placidité.'*
52
Prksbyteke Actuel.
53
POST SCRIPTUM.
Le chapitre précédent était écrit et même sous
presse quand la mort qui aequo puisât pede nous a
enlevé notre excellent curé après une longue et
pénible maladie, le dix-neuvième jour de mai, mil
huit cent quatre-vingt-treize.
C'est une perte douloureuse pour nous tous et
le souvenir de notre père spirituel vivra longtemps
dans le cœur de ses enfants.
S'il a été frappé au moment où il commençait à
jouir paisiblement du fruit de ses nombreux tra-
vaux, c'est que Dieu avait d'autres vues sur son
serviteur. Sans doute il lui réserve une récom-
pense plus grande là-haut.
Voici le compte-rendu des funérailles qui ont eu
lieu, lundi le 22 mai :
"Les obsèques de feu messire Alphonse Séguin,
" curé de Ste-Cunégonde, ont eu lieu ce matin,
" à l'église de la paroisse.
*' Le temple disparaissait sous d'épaisses teu-
" tures de deuil, noires et violettes. Au des«î'>us
d'un baldaquin dressé dans la nef reposaient les
restes mortels du vénéré pasteur qui a doté Ste-
Cunégonde de son temple superbe, de sa rési-
dence curiale, de ses écoles et qui a 2té pendant
tant de temps l'âme dirigeante et le père bien-
aimé de cette importante municipalité cana-
dienne française.
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54
" L'église était bondée de fidèles accourus pour
' pour voir une dernière lois les traits du pasteur
' défunt.
" M. l'abbé Séguin reposait sur un catafalque
* modeste et portait les ornements sacerdotaux
' violets.
" C'est S. G. Mgr. Lorrain, évêque de Pontiac,
' qui a officié, assisté de M. l'abbé Nepveu, comme
' prêtre assistant, et de MM. les abbés Fortin et
' Lessard, comme diacre et sous-diacre.
** M. l'abbé Fayette agissait en qualité de
* maître de cérémonie.
** Les offices d'acolyte et de thuriféraire étaient
* remplis par des prêtres.
*' Mgr' l'archevêque Fabre occupait un fauteuil
* dans le chœur. Il était accompagné de MM.
' les chanoines Racicot, Archambault, Proulx,
' Piché et Savariat.
" C'est Sa Grandeur qui a donné l'absoute.
" Parmi les prêtres présents, nous avons re-
marqué :
" MM les abbés Nantel, supérieur du séminaire
' de Sainte-Thérèse ; R. P. Jodoin, O M.L, supé-
' rieur de la résidence de St- Pierre ; P. Laroque,
* de la cathédrale de St-Hyacinthe ; A. Plantin,
* de la cathédrale d'Ottawa ; F. Keid, de la
' cathédrale de Valleyfield ; P. Lelandais, direc-
* teurdu collège de Montréal ; P. Deguire, P.S.S.,
' curé de St-Jacques ; Loncrgan, curé de Ste-
' Brigide ; Auclair, curé de Saint-Jean-Baptiste ;
* I éclair, curé de Saint-Joseph ; Adam, curé du
' Sacré-Cœur ; H . Brissette, curé d'Hochelaga ;
' G, Lesage, curé du Coteau St-Lonis ; L. A. De-
55
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quoi, curé de Lanoraie ; N. Maréchal, c iré de
N.-D. de Grâces ; Dîcary, curé de St-Henry ;
C. Larocques, curé de St- Louis : La vallée, curé
de St Vincent de Paul ; H. Lecours, curé de la
Longue-Pointe ; A. Brault, curé de la Côte St-
Paul ; J. li. Bourget, curé de Ste- Geneviève ;
J. O. Dubois, curé du St-Esprit ; J- N. Mathieu,
curé de St-Basile ; J Prinieau curé de Boucher-
ville : RR Pr». Fulcrau et Augustin, francis-
cains ; P Dubuc, ancien curé ; A. Dugas, cha-
pelain de la prison des femmes ; A. Carrière,
desservant, Pointe St-Charles ; P. O. Renaud,
ancien c^iré , J. O. Roussin, curé de Ste-Eliza-
beth ; R. P. Schmidt, SJ. ; J. St-Aubin, curé
de Ste-Rose ; J. O. Godin. curé de Vaudreuil ;
D. Chevrier, P. S S ; C Durocher, procureur,
collège Bourget ; G. Chevrefils, curé de Ste-
Anne du Bout de l'Ile ; J. Morin, curé de Saint-
Jacques le Mineur ; l'abbé Verrault, de l'Ecole
Normale Jacques-Cartier ; E Tallet, P S S. ; J.
A. Renaud, C.S.C ; J. D. Renaud, ancien curé ;
K. H. Siiuard, rédemptoriste ; J. E Donnelly,
curé de St. Antoine , Z. Delinelle, chap lain du
Bon Pasteur; P. D Jacques, dominicain de St-
Hyacinthe; R P. Filiatreault, S. J. ; R. P.
iieaudet, de St. Laurent; H. Legault, O.MI ;
P. P. Nolin, SJ. ; J. A. Larose, ciré de Laprai-
rie ; J. xMartin, Chatham ; L- J. Piché, curé de
Terre oonne ; H Marre P S.S. ; Tassé curé de
Longueuil ; Perrault, ancien curé ; G. LePail-
Icur, curé de Maisonneuve ; J. C Daignault, curé
de Ste-Julie ; M. Leblanc, curé de St-Martin ;
Aug. Billon, rédemptoriste ; C. Laforce, vicaire,
Stjoseph ; L- Cousiuea i, de la cathédrale ; M-
56
Delavigne, P. S. S , directeur du séminaire de
«philosophie; A If ^oule, curé de St. Léouard
de Port Maurice ; V. Dupuis, curé de St-Valen-
tin ; D. A. Sauvé, d'Ottawa ; Elie Poitras, vi-
caire à St. Jean ; G. Brunet, procureur du sémi-
naire de Ste-Thérèse ; D. Leduc, Poutiac ; Jos.
Deniers, chapelain des Sœurs de Ste-Croix à St-
Laurent ; R. P. I.auzon, O.M.I , Hull ; M. Gau-
det, curé de Lacadie ; J. B. Jobin, vicaire à St-
Turcot du Sacré-Cœur ; F. R. Plante, de la
Pointe-Claire ; Jos. Léonard, curé de Bres-
ford, South Dakota, et les vicaires de Ste-Cuné-
gonde.
*' Parmi les laïques, on remarquait en avant :
MM. Villeneuve, M.P.P., Hochelaga ; le Dr.
Cholette, M P.P., Vaudreuil, les anciens et les
nouveaux marguilliers, ainsi que le conseil
municipal en corps et le greffier de la munici-
palité.
*' Le cercle Molière, de Ste-Cunégonde, était re-
présenté à la cérémonie funèbre par une déléga-
tion composée du président, du secrétaire et de
quelques membres ayant leurs insignes parées de
deuil. Le chef de police y assistait aussi avec
quelques constables.
'* Le chœur de Ste-Cunégonde, auquel s'était
joint un grand nombre d'amateurs, a chanté la
messe des morts de Perrault, sous la direction
de M. F. X. Thériault.
" Après le service, on a transporté les restes du
vénérable défunt dan^ le soubassement pour les
déposer dans le tombeau C'est M. George
Richot, entrepreneur de pompes funèbres, qui
57
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a fait l'enterrement et embaumé le corps. Le
tombeau qui est en brique est enveloppé dans
dix- huit pouces de ciment.
'* Il a 6 pieds lo pouces de longueur sur 2 pieds
8 pouces de largeur à l'intérieur. Les murs ont
un pied d'épaisseur et neuf pieds de longueur à
l'intérieur. La fondation est en pierre et a deux
pieds d'épaisseur. La bière est en fonte d'un
quart de pouce d'épaisseur. On a gravé sur une
plaque d'argent attachée au cercueil ce qui suit:
REVEREND Alphonse Seguin, decede le
19 MAI, AGE DE 50 ANS
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" Dans la pièce où repose maintenant le corps
du regretté curé, on n'a admis que les parents,
les marguilliers quelques membres du clergé.
L'intérieur du cercueil est bourré en satin.
" La plupart des magasins sont fermés et des
drapeaux flottent à mi mât s'ir les édifices publics
et sur plusieurs résidences privées.
'* MM. Paul et Louis Desjardins, marchands,
ont paré leurs vitrines d'ornements de deuils,
avec au centre le portrait du regretté défunt. Cà
et là on lit des inscription«î touchantes et qui
peignent bien la tristesse des paroissiens soudai-
nement privés d'un directeur aimé.
*' M. l'abbé Séguin, a légué presque tous ses
bien, .«oit cinq à six mille piastres à la maison de
charité des sœur Grises, de Ste-Cunégonde, et
sa bibliothèque au séminaire de ^ .e-Thérëse.
58
LE SECOND CURE DE STE-CUNEGONDE.
M. l'abbé Eugène F. X. Ecrément qui vient
d'être nommé pour succéder à notre premier curé
est naturellement peu connu de ses nouveaux pa-
roissiens. J'aurais voulu donner une notice bio-
graphique complète, mais c'était matériellement
impossible, je me borne donc à donner les dates
marquantes de sa vie.
Monsieur Ecrément est né, à Saint-Jacques
l'Acliigan, le 30 novembre 1850. Il a fait ses
études au collège de l'Assomption. Ordonné
prêtre le 10 juin 1876, a Montréal, il devint ensuite
professeur au Collège de l'Assomption, puis cha-
pelain des sœurs des S.S. Noms de Jésus Marie à
Hochelaga, enfin curé de Sainte-Julienne, comté
de Montcalm.
\
VI.
L'EGLISE.
Dieu pronicL une ininiortello récom-
pense h ceux qui lui élèveront un
temple de bon cœur.
R. P. Lalvndk, S.J.
Dans cent ans, lorsque le voyageur dirigera ses
pas dans la Province de Québec, il sera
étonné du nombre prodigieux, de la oeauté,
de la magnificence des temples élevés à la gloire
du Très-Haut.
Le rs masses imposantes seront les témoins
indéniables de la piété, de la ferveur du peuple
canadien-français. Nos monuments religieux
s'associeront aux monuments historiques jour
montrer une fois de plus que la religicn et la gloire
sont des compagnes inséparables.
Que l'on consulte lis annales de tous les pays et
l'on verra que depuis l'existence des nations
l'apogée de leur grandeur a toujours coir.cidé avec
la pleine florescence du culte.
6o
C'est que la foi soulève les montagnes, c'est que
la foi eu portant les cœurs vers Dieu les rend
cnpable des plus belles actions.
Multiplions donc les sanctuaire^, couvrons notre
pays de lieux-saint«, afin qu'ils attestent notre
croyance d'une manière grandiose à nos arrières-
petits enfants. '
Parmi ces églises, celle de Ste-Cunégonde ne
sera pas classée dans la dernière catégorie sous le
rapport matériel, car son " architecture, d'ordre
corinthien, lui imprime un cachet de simplicité et
de grâce, en harmonie avec le charactère humble
mais sublime du christianisme ; et l'on compren-
dra de suite quelle douce impression les fidèles
devaient ressentir sous ces voûtes embellies par
l'art et consacrées par la prière."
■ Sa construction est récente pui.squ'en 1874, une
simple chapelle temporaire existait. Cette cha-
pelle était la " Wiudstanlej^ Hall," .située rue De-
lisle, à quelques pas de la rue Dominion. Le 12
avril 1874, Mgr. E. C Fabre, evêque de Gratiana-
polis, alors coadjuteur de Mgr. Bourget, fit la
bénédiction de cette modeste chapelle. La bâtisse
en question, qui, précédemment était un lieu de
réunions proianes ne jouit pas de suite de la faveur
du public.
Bien des fidèles avaient murmuré contre l'auto-
rité ecclésiastique, à propos de ce choix, car, dans
6i
leur foi naïve, ils s'iniagiuaieot que le maître
suprême ne devaieut pas accepter les prières qui
lui étaient offertes là, parceque la dite chapelle
avait été élevée par des protestants, parcequ'ayant
changé de destination elle était devenue salle
publique de jeux et de dances.
Comme bien on le pense, dès le début, les
choses les plus nécessaires manquaient pour les
cérémonies du culte. Pour obvier à tout, Mes-
^^^^HSfe:^
^
SOUBASSEMKNT DK L'KgLISE.
dames J. H. Doré et Hubert Charron visitèrent
les familles, et amassèrent une jolie somme. Leur
dévouement porta ses fruits, et bientôt les minis-
du Seigneur se trouvaient en mesure de célébrer
les saints mystères avec un peu d'éclat.
Lorsque M. Séguin arriva ici, la desserte avait
pris de l'extension et la chapelle commençait à se
faire petite. Il y fit faire diverses améliorations,
62
mais les fidèles soupiraient après un changement.
Aussi accueillit-on avec enthousiasme le projet
d'érection d'un nouveau temple, dû à l'initiative
de M. le curé et des marguilliers parmi lesquels
nous nommerons MM. G. H. Doré, H. Morin et
Guillaume Bonneville, les premiers marguilliers au
banc d'œuvre.
Déjà sous Messire Prud'homme on avait acheté
un terrain au coin des rues Bonaventure et Vinet,
(jui semblait marqué par la divine Providence
pour devenir l'emplacement d'un sanctuaire béni.
MM. Delisle et Workman y avait construit un
marché, mais il fut détruit quelques temps après
par un incendie. Il fut reconstruit, mais un coup
de veut l'abattit bientôt. Cela parut tellement
surnaturel qu'on laissa le lot vacant, et lorsqu'il
fut question de choisir un endroit pour asseoir un
temple chrétien, ce fut sur lui qu'on jeta les yeux
persuadé que Dieu le voulait ainsi.
La modicité des ressources empêcha de pousser
les choses plus loin et ce ne fut qu'à l'arrivée de
notre curé que l'on donna suite au projet.
Les travaux commencèrent au printemps de
1877 et la bénédiction de la première pierre eut
lieu au mois de mai suivant.
Ce fut une fête impo.sante et qui fait époque
dans l'histoire de cette paroisse. Des anciens se
rappellent encore le touchant sermon de cirçons-
63
tance donné par M. Roulleau, depuis curé de St-
Charles. La chaire n'était autre que le monticule
de terre enlevée pour faire place aux fondations.
Les registres en donnent la relation suivante :
BENEDICTION
DE LA Première Pierre de l'Eglise
DE Sainte - Cunegonde
" Le treizième jour de mai de l'an de Notre Sei-
gneur mil huit cent soixante-dix-sept, Nous
soussigné Edouard Charles Evêque de Montréal
avons fait la bénédiction solennelle d'une pierre
de la nouvelle église paroissiale de Ste-Cuné-
gonde. Cet édifice d'une longueur de cent
cinquante pieds par soixante-douze pieds de
largeur, érigée à l'encoignure des rues St-Bona-
venture et Vinet, répondra mieux que l'ancienne
chapelle aux besoins croissants d'une nom-
breuse population.
" Cette imposante cérémonie a eu lieu au milieu
d'un immense concours de peuple, d'un grand
nombre de membres du clergé et de citoyens
marquants qui ont signé avec nous.
A. Séguin, Ptre.
H. Brissette, Ptre.
L. J. Adam, vicaire au Sacré-Cœur.
Louis Leduc, Ptre. de l'évêché de Montréal.
D. Leduc, vicaire, au St-Enfant de Jésus,
(Mile-End.)
Silfrid Delisle.
Hubert Morin, marguillier en charge.
J. B. Larue, Ptre., S.J.
64
I
] ouis Beaubien, M. P.P., orateur de l'assem-
blée législative de Québec,
A. M. Delisle.
Charles J. Coursol, Juge des Sessions de la
Paix.
. Jos. Gratton, Ptre., curé de St- Henri.
N. Piché, Ptre., curé de Lachine
Duncan MacDonald, entrepreneur du chemin
de fer du Nord.
.Alphonse Desjardins, M. P.
F. P. Beauchamp, Ptre., vicaire de N.-D. de
Grâce.
1*. B. Bourget, Ptre., vicaire de St. Henri des
Tanneries.
Charles P. Beaubien, Ptre., curé de St-Paul.
Alp. Tranchemontagne, curé de St-Joseph.
J, Archambault, Ptre., S.S.
L. J Piché, Ptre., curé de Terrebonne.
X. J- Lafortinie. Ptre.
-C F. Laloude maire de Ste-Cunégonde.
T. K. Kainville, N.P.
I. L. Desjardins.
Paul Desjardins.
Napoléon Payette.
•Guillaume Bonneville.
Jules Perrault.
Joseph Corbeille.
N Poirier, entrepreneur.
M. Poirier, do.
S. Kouleau, Ptre., préfet des étuies du Sémi-
naire de Ste-Thérèse.
>'rançois Corbeille-
t Ed. Chs., Ev. de Moutiéal.
65
i^^ëEir
L EGLISE— (EXTERIEUR)
66
Les grandes cérémonies du catholicisme, avec
leur solennité majestueuse, laissent dans l'esprit
des souvenirs ineffaçables. Lors de cette bénédic-
tion j'étais encore enfant et cependant je me la
rappelle parfaitement.
Quelle affluence de fidèles, quelle foule recueil-
lie, les abords de la maison du Seigneur ne virent-
ils pas en ce jour? Que de prières s'élancèrent
vers le trôi e du Dieu fort pour la ratification des
paroles prononcées par son représentant.
Quelle joie dans les cœurs ! Quelles douces
espérances en pensant que tous verraient bientôt
un clocher béni porter, jusque vers les nues, le
signe de la Rédemption !
Le Canadien-français tient beaucoup à son église
paroissiale et ça se comprend : Premièrement elle
est la demeure du Verbe éternel, secondement
c'est là que s'accomplissent les actions les plus
importantes de son passage ici-bas.
A peine est-il entré dans la vie, qu'il est porté
sur les fonds baptismaux ; plus tard, il s'approche
de la saint» table et reçoit le corps de son divin
Sauveur ; plus tard encore, il vient implorer du
Ciel les grâces nécessaires pour bien vivre en l'état
du m adage ; enfin, lorsque la mort a rendu froide
son enveloppe matérielle, lorsque son âme va
paraître devant le Juge suprême, c'est là, toujours
là, que ses dépouilles mortelles viennent pour la
67
in
Lu
la.
dernière fois entendre les chants plaintifs, les
accents émus du pasteur, des parents, des amis !
Il a donc raison de Taimer si elle existe, de la
de'sirer, dans le cas contraire.
Hélas ! plusieurs ne purent voir se réaliser
leurs souhaits, car le soubassement terminé, vers
la fin de septembre, il fallut s'arrêter là. I^es fonds
n'étaient pas sufiisants pour continuer et monsieur
le curé ne voulait pas trop endetter la paroisse.
Presqu'une décade devait s'écouler avant la
réalisation de l'entreprise.
Le trente septembre 1877, f^te de saint Jérôme,
fut chantée, dans ce soubassement, la première
messe. L'officiant était le R. M. J. Gratton, curé
de Saint-Henri.
L'ancienne chapelle fut abandonnée et devint
un théâtre.
Après une attente qui parut bien longue et
durant laquelle les administrateurs de la paroisse
firent des économies, il fut décidé de continuer les
travaux au mois de mars 1885.
M. Victor Roy, était l'architecte ; MM. Roy,
H. Fauteux et Joseph Giroux, les entrepreneurs.
Quelques mois après, l'extérieur de cet édifice
superbe, aux longs pans eu pierre de rang, à la
iaçade en pierre de taille et bosselée, était terminé.
A deux cent vingt- neuf pieds du sol, le clocher
supportait l'instrument de supplice du Fils de
Dieu.
68
"L'habile architecte de ce monument avait le
droit d'être fier de son œuvre ; la flèche élancée et
hardie, le mélange original du romain et du corin-
thien étonnaient tout d'abord le visiteur, mais peu
à peu, l'œil en se reposant, comparait, rapprochait
telle partie de telle autre et l'esprit finissait par
conclure à une très gracieuse disposition et à une
liarmonie qui est due plus à la combinaison qu'à
l'unité du style."
La décoration intérieure fut confiée à M. F.
Meloche, artiste, dont l'avenir est brillant si l'on
en juge par les peintures à fresque qui ornent et
embellissent ce sanctuaire.
Le ton de ces décorations est sobre, et la * * teinte
violacée-grisâtre imprime à l'ensemble un cachet
de mystère en rapport avec l'humilité et la prière."
Le coût total $60,000. Pour réaliser ce
ce montant, les marguilliers décidèrent de prendre
le mode suivant : $20,000 prises à même les reve-
nus de la fabrique ; $20,000 de répartitions impo-
sées aux propriétaires et $20,000 payées par con-
tributions volontaires, par quêtes faites à domi-
ciles tous les dimanches et par collectes mensuelles
aux messes.
*• Pour réussir avec ces moyens il fallait du
dévouement et des sacrifices. Ces choses n'ont
pas fait défaut. Le curé s'est dévoué, les fidèles
ont fait des sacrifices et tout a réussi. Tels sont
69
les résultats d'une action commune entre le pas-
teur et son troupeau.'*
I.ES TABLEAUX.
Un chapitre sur notre église ne serait pas com-
plet sans une description et une explication de
de chacun de ses tableaux. Nous avons donc cm.
faire plaisir au lecteur en donnant les détails qui
vont suivre et que nous avons puisé dans les Petits-
BoUandistes ainsi que dans certain article de jour-
nal paru, lors de l'inauguration du temple dont:
nous parlons.
Pénétrons par la porte centrale et prenons la:
première allée. Après avoir fait quelques pas-
nous nous trouvons en beau lieu pour tout voir.
Ce qui frappe tout d'abord c'est la voûte en forme
de croix supportée par des colonnes.
" Les colonnades intérieures qui fixent les bas
côtés de droite et gauche sont remarquables par
l'élégance de leurs proportions. Le plîn-dntre est
roman. Pour rester en parfait accord avec la
sobriété générale des peintures, le piédestal et
l'entablement seuls sont ornés, le fut est d*ane
teinte pale."'
A l'arrière de l'église sont deux jubés superpo-
ses. L'un contient des bancs comme la nef, l'autre
est réservé pour les chantres et l'orgue.
Chaque côté du chœur se voient deux tribunes
destinées aux religieuses et à leurs élèves*
Mm
70
Ces premiers détails perçus notre regard s'arrête
volontiers sur la chaire, il s'y repose agréablement
même. Quel travail dans ces bois fouillés avec
art, recouverts d'une peinture aux tons clairs qui
s'harmonise pleinement avec les trois autels. Faits
par le même sculpteur, ces autels sont de petits
bijoux qui font honneur à M. Benoit. Ensuite
notre pensée et nos yeux se tournent vers les pein-
tures décoratives et rien ne peut les détacher.
Profitons en pour les guider méthodiquement.
Passons à l'examen des tableaux de la voûte.
C'est une illustration des principaux événements
de la vie de notre patronne-
ler TA BISEAU (côté droit du chœur. )
Ici nous voyons -dainte^Cunégonde, princesse
illustre, fille de Siffroi ou Sigefroi, premier comte
du Luxembourg, de la maison des comtes Palatins
de la Mosselle, agenouillée et se consacrant à Dieu,
dès sa plus tendre jeunesse en lui vouant sa
virginité.
2eme tabi^eau (idem)
Ayant épousé l'empereur Herri II elle accom-
pagna son mari à Rome en 10 14 et y reçut avec
lui la couronne impériale des mains de Benoît
VIII.
On ne peut être étonné de trouver -d^ainte^Cuné-
gonde mariée après le vœu qu'elle avait fait, mais
il faut remarquer que ces saints époux, d'un cou-
7'
WiND rrANLKY Hall.
72
sentcment mutuel, ont toujours gardé la conti-
nence et vécu ensemble comme frère et sœur.
3ème. tableau (près de la nef.)
Malgré sa grande vertu des courtisans envieux
et jaloux avaient diffamé ^aintef Cunégonde aux
yeux de l'empereur. Celui-ci la condamna à
marcher pieds nus sur des socs de charrues tout
embrasés. Elle se soumet à cette terrible épreuve,
mais elle sort victorieuse. Par ce moyen Dieu
confondit la méchanceté de ceux qui osèrent ac-
cuser l'innocence de cette vierge de Jésus-Christ.
Sa vertu n'en brillât qu'avec plus d'éclat et le
Seigneur fut glorifié dans sa servante.
4ème tabi^eau (2ème de la nef)
Saintes Cunégonde, l'esprit continuellement
tourné vers ce qui peut plaire à son divin Maître
fait l'aumône distribue, à pleines mains les ri-
chesses qu'elle avait reçues. Elle donne des con-
seils aux uns, console les autres, cherche en un
mot à soulager toutes les misères humaines.
5ème tabi^eau (3ème de la nef.)
Sainte-lfCunégonde dans ce tableau continue ses
œuvres admirables. Cette impératrice dédaignant
le faux décorum dont s'entoure les nobles de nos
jours, était animée du plus grand zèle pour les
malheureux. Elle se fait un devoir de visiter les
pauvres honteux, de leur porter des secours, bien
72,
plus, elle visite les malades et tâche d'adoucir
leurs maux.
6ème tablbau (côté gauche de la nef.)
Lorsque l'empereur Henri qui avait toujours
été fidèle gardien de la chasteté de cette heureuse
princesse, l'eut laissée vierge entre les mains de
Jésus-Christ (1024) ainsi qu'il l'avait reçue de lui
et fut allé jouir des félicités étemelles, vers les-
quelles il avait toujours soupiré, cette sainte
femme continua avec la même application d'un
côté à protéger les églises qu'elle avait fondées et
les personnes religieuses qu'elle y avait assem-
blées pour le service de Dieu et de l'autre à se
perfectionner elle-même par la victoire qu'elle
remportait sur ses appétits et par l'acquisition des
vertus les plus éminentes. C'étaient là que ten-
daient ses veilles et ses oraisons, et comme durant
le jour elle imitait la vie active de Marthe, elle
s'exerçait pendant la nuit à la vie contemplative
avec Marie. Enfin elle prend la résolution de
devenir l' épouse de Dieu.
7ème tabi^eau (idem)
Un an après la mort de l'empereur Henri, se
voyant déchargée de tous les soins de la terre par
l'élection de Conrad, qui fut élevé à l'empire, elle
fit consacrer, par des archevêques, l'église du Re^
fuge qu'elle avait fondée ; et, au milieu de la
i 74
tîiesse, étant velue en impératrice et parée de tous
les ornements qui conviennent à une si éminente
dignité elle offrit, sur le grand autel, un morceau
•de la vraie croix qui, bien que petit, était néan-
moins un des plus grands trésors qu'elle eut pu
offrir. Après qu'on eut lu l'évangile, ob il est
parlé de Zachée, qui monta sur un arbre pour
(rri/^ Jésus- Christ et qui mérita de le recevoir en son
logis et d'être honoré de sa bénédiction, elle se dé-
pouilla de ses ornements superbes, reçut la béné-
diction épiscopale, et se revêtit de l'habit de reli-
gion qu'elle avait fait de ses propres mains. On lui
•coupa les cheveux, qui furent gardés avec une
grande vénération dans le monastère ; l'évêque lui
mit le voile sur la tête et lui donna l'anneau pour
gage delà fidélité qu'elle devait garder inviolable-
ment à son divin Epoux. Nul des assistants ne
put voir ce qui se passait sans verser des larmes
-de joie pour cette princesse et de douleur pour
:Soi-même.
Sème TABLEAU (ïdem.)
La réputation de sainteté dont jouissait cette
pieuse servante de l'Eternel attirait sur ses pas
^rand nombre de malades qui lui demandaient
d'obtenir leur guérison. Ici nous la voyons opé-
rer un miracle éclatant en rendant l'usage de ses
membres à un paralytique.
75
L'EGLISE-(INTKRIEUR)
76
çème TABLEAU (côté gauche du chœur.)
Uue nuit après de lougues prières, le sommeil
commençant à l'accabler, elle s'était mise au lit,
qui n'était qu'une simple paillasse couverte d'un
cilice ; la religieuse, qui avait coutume de lui lire
l'Ecriture sainte, s'endormit aussi et laissa tomber
la chandelle qu'elle avait entre les mains. Le feu
ayant gdgné la paillasse, y prit aussitôt et com-
mença par le bruit qu'il fit à réveiller les autres
religieuses. I^a sainte s' étant aussi éveillée se
trouva au milieu des flammes ; elle eut recours à
ses armes ordinaires : la prière, fit le signe de la
croix, et le feu s'éteignit à l'instant même, sans
avoir touché le moins du monde à ses habits,
toutes les religieuses assemblées remercièrent le
Ciel et glorifièrent la Providence pour ce nouveau
prodige.
loôme TABLEAU (idem.)
Quand elle eut passé quinze années en religion,
avec tant d'humilité et de piété qu'elle était admi-
rée de tout le monde, son extrême abstinence, ses
prières et ses veilles continuelles la firent enfin
tomber dans une telle langueur et ensuite dans
une si grande maladie, qu'il ne lui restait plus de
force. Mais plus son corps s'affaiblissait au dehors,
plus son esprit se fortifiait au dedans, et les louan-
ges de Dieu étaient continuellement en sa bouche.
Le bruit de l'extrémité où elle était ne remplit
n
s
e
pas seulement de douleur toutes ces bonnes reli-
gieuses, mais aussi les personnes de toute condi-
tion de la ville. Lorsqu'elle fut près de rendre
l'esprit et qu'on récitait déjà les prières des ago-
nisants, ayant aperçu que l'on préparait un drap
mortuaire brodé d'or pour mettre sur son cercueil,
elle fut si surprise de se voir traiter comme impé-
ratrice, et non comme pauvre religieuse, que son
visage, qui paraissait gai à cause de la joie qu'elle
ressentait de la venue de Jesus-Christ son Epoux
changea aussitôt, elle fit signe de la main et dit :
" Cet ornement ne me convient pas ; ôtez-le d'ici.
Lorsque j'ai épousé un homme mortel, j'ai porté
de riches habits ; mais le pauvre habit que j'ai
maintenant est celui d'une épouse de Jésus-Christ ;
ne cherchez donc point d'autres ornements pour
couvrir mon corps, et enterrez-le auprès de celui
de mon frère et de mon seigneur l'empereur Hen-
ri, qui m'appelle, je le vois. Sa vie finit avec ces
paroles, et elle rendit son âme à Dieu, l'an 1040.
* *
Ces tableaux dont nous venons de donner les
sujets, sont d'une teinte grise nuancée du pâle au
foncé selon les besoins des clairs obscurs. Mais,
il y en a trois autres, un derrière chaque autel, en
couleurs voyantes qui par leur beauté ne sont pas
les moins dignes d'attention. Le premier est ce-
lui du sanctuaire au-dessus du maitie LUiel, c'est
78
l'apothéose de SAINTEfCUNEGCNDK
il représente une femme debout sur des nuages,
entourée de trois compagnes et montant au ciel.
Cette femme vêtue d'habits royaux, la couronne
sur la tête, c'est sainte Cunégonde, ses yeux levés
vers sa nouvelle patrie semble déjà voir le séjour
des heureux. Un sourire (imperceptible de bon-
heur erre sur ses lèvres.
Ses trois compagnes sont les vertus théologales
et leurs emblèmes symboliques. Elles conduisent
aux demeures éternelles celle rjui leur avait voué
toute sa vie en les pratiquant à un degré sublime.
Au bas du tableau on voit une ville, des châ-
teaux, des demeures élégantes simulant le séjour
des mortels qu'elle quitte pour le paradis des
immortels.
A droite du sanctuaire est un autre tableau en
couleur dont les personnages sont saint Joseph et
l'enfant Jésus.
A gauche, le dernier du* même genre, illustre,,
l'apparition de Notre-Dame du Rosaire à>|feint
Dominique.
Dans les enfoncements formant la croix de la
voûte, l'on voit des anges portant des banderoles
avec les inscriptions suivantes : Beati miséricordes
et Uni quique seaindum opéra ejus ; Laudent eam
in portes ejus ; Thesaurizate vobis, thesauros [in
cœlo.
79
lint
la
rôles
)rdes
\eam
\s [in
Au bas des fenêtres se trouvent les inscriptions'
suivantes: Propittus esto mihi p€ccatori\ magnus
dominus el lalaubilis nimis.
Il reste encore comme peinture décorative, un
bon nombre de figures symboliques ; tels que
colombes, cœurs transpercés par la croix, vases de
fleurs» livres ouverts etc., etc. Les emblèmes du
chœur se rapportent tous à la divine Eucharistie ; .
tels sont les grappes de raisin, les épis de froment,,
les agneaux etc.
Nous terminerons en donnant les inscriptions*
de la nef et du chœur.
Au-dessus du grand autel est écrit en lettre d'or :
Alléluia quontam tegnavit Dominus Deus nasiet
omnipotens .
Dans la nef, côté droit : Domum tuant domine
decet sanctitudo in longitudinem dieruni ;
Ecce tabernaculum Dei cum hominibus et habita^
bit cum eis.
Introibo domum tuam^ adorabo ad templum sanc-
tum tuam in tempore tuo drantibus in loco isto^ di--
mitte peccato propntti lui Deus.
Côté gauche : Vere non est hic aluid nisi domum'
Dei et porta coeli ;
Templum enim Deus sanctum est quodestis vos :.
Domus mea^ domus oratioyiis vocabitur^ dixit Do-
minus Eligi locum istum, mihi in domum sacrifiai.
Près de Torgue : Laudate Dominum in sanctis:
8o
£JiiSy Laudate eum in Firmamento virtutes ejus :
P. S., cl. I.
Laudate eum in sono tubae : Laudate eum in
J>5alterio et cithara. Es., cl. 3.
Laudate eum in tympano et choro : Laudate eum
An choris et orgayio Ps. Cl. 4.
Laudate eum in cymbolis be7ieso7iantibus ; Lau-
date eum in cymbolis jubilationis. Ps., cl. 5.
Avant de terminer disons que le soubassement
contient une chapelle à l'usage des différentes con-
grégations la chambre des fournaises, de spacieu-
ses sacristie, le baptistère et les confessionnaux.
Eu outre les enfants y ont une messe spéciale le
dimanche.
!
|.:.i.E!
vu.
CHARITE.
C'est en visitant les pauvres que nous
nous réchauffons le cœur, que noua
devenons meilleurs chrétiens, et
par là des hommes plus complets.
Que de bonnes et utiles leçons nous
recevons dans ces tristes demeures !
Que d'enseignements précieux nous
trouvons dans le spectacle quoti-
dien de toutes ces misères, de tou-
tes ces souffrances ! Quelle philo-
sophie, à la fois élevée et pratique
nous est aussi inculquée presqu'à
notre insu! Johkpiï Desrosikrs.
'il est au monde une société dont l'œuvre soit
en harmonie avec la doctrine évangélique
c'est bien celle de Saint-Vincent de Paul !
Quelle vertu peut être plus agréable à Dieu que
la charité, surtout lorsque nous voyons son divin
Fils la pratiquer, et ne pas cesser de la recomman-
der à ses disciples ?
Dans une lettre pastorale, le second évêque de
ce diocèse disait aux fidèles ces paroles mémo-
rables : * * Votre charité est un présent plus pré-
cieux aux yeux de Jésus-Christ que ne le fut l'or
82
des mages." Dès la fondation d'une paroisse il
nous semble qu'elle doit être établie, parceque les
pauvres sont de tous temps et de tous lieux.
C'est ce que l'on a compris ici, car la société
Saint-Vincent de Paul eut une section sous le pre-
mier desservant M. Prud'homme.
Personne n'ignore le bien que cette association
de charité a fait au milieu /le nous. Si le con-
traire existait il nous suffirait de placer les cinq
articles de son règlement qui définissent parfaite-
ment sa fin.
Ces articles se lisent comme suit :
lo De maintenir ses membres par des exemples
et des conseils, dans la pratique d'une vie chré-
tienne ;
20 De visiter les pauvres à domicile, de leur
porter des secours en nature, de leur donner aussi
des consolations religieuses nous souvenant de ces
paroles de notre Maître : Non m solo pane vivit
homOy sed in omni verbo qvod procedit de ore Dei ;
3° De nous appliquer, selon nos facultés et le
temps que nous avons à l'instruction élémentaire
et chrétienne des enfants pauvres soient libres,
soient prisonniers, ce que nous aurons fait pour le
plus petit d'entre nos frères Je'sus-Christ nous a
promis qu'il se le tiendra pour fait à lui-même ;
4° De répandre des livres moraux et religieux ;
5° De nous prêter à toutes sortes d'autres œu-
UL.
83
vres charitables auxquelles pourraient suffirent
nos ressources, en ne s'éloignant pas du but pre-
mier de la société et pour lesquelles elle provo-
querait notre concours sur la proposition de ses
directeurs.
Ne sont-ils pas admirables ces devoirs tracés ea
quelques lignes ?
N'est-il pas consolant de voir nos premiers ci-
toyens se réunir pour faire l'aumône, et distribuer
aux familles éprouvées, les vivres qui les préser-
veront de la mort et les conserveront dans le che-
min de la vertu. La faim et le froid sont des
mauvais conseillers qui ont fait commettre bien
des crimes.
La religion catholique seule pouvait inspirer ces
actions qui nous paraissent simples et toutes na-
turelles, mais cette simplicité elle-même touche au
sublime.
Pratiquer cette vertu avec ostentation, ou pour
en retirer bénéfice, c'est lui enlever tout son mé-
rite ; voilà pourquoi les membres de notre société
ont toujours essayé de cacher le bien qu'ils fai-
saient.
Ils ont agi en conformité avec les enseignements
du Maître qui disait : La main gauche doit igno-
rer ce que donne la main droite !
D'un autre côté faire la charité, surtout, visiter
les pauvres, est un puissant moyen de rester dans
la bonne voie.
84
f
; i
i
h m
85
La conférence Sainte-Cunégonde de la société
Saint- Vincent de Paul a été fondée en 1875 par
M. J. F. Prud'homme qui en fut le chapelain..
J'ai pu me procurer le tableau des premiers di-
gnitaires je le publie avec plaisir :
Président, Zéphirin Lanctot ; ler vice-président,
Frs. Payette ; 2ième vice-président, A. Piché; se-
crétaire, Guillaume Bonneville ; trésorier, M.
Dussault.
Depuis lors, les présidents ont été MM. F-
Payette, (1877); J. O. Delisle, (1878) ; J. Juneau,,
(1884) ; F.-X. Chadillon, (1888).
Comme je le disais plus haut, le bien qu'on a
fait a été tenu caché et peu parmi nous savent le
montant même approximatif, des sommes qui ont
été distribuées ici là ; peu savent le nombre de
personnes qui ont été secourues.
Quel sera donc l'étonnement lorsqu'on saura
que 500 dollars ont été donnés, en moyenne, an-
nuellement, que près de 3,600 adultes et enfants
ont été secourus depuis la fondation ?
N'est-ce pas que voilcà une œuvre méritoire, (.t
que nous tous, paroissiens, devions des félicita-
tions, tant aux dignilaires et aux membres du
passé qu'à ceux du présent ? N'est-ce pas que
nous tous, devons encourager cette œuvre de
toutes nos forces et seconder puissamment le
comité actuel qui est composé d'hommes digues
86
de notre confiance, nommément : MM. F. X. Cha-
dillon, le président ; G. Rousseau, le ler vice-pré-
sident ; J. Bélair sr, le 2ième vice-président ; Ed-
gar Chrétien, le secrétaire correspondant ; H.
Mouette, le secrétaire archiviste et Roch Thibau-
deau, le trésorier ?
Mais lorsqu'une paroisse commence à prospérer,
là, ne doit pas] se borner son amour pour les dés-
hérités. Il lui [faut voir à l'établissement d'un
refuge, d'un toit pour abriter ceux qui ont été trop
cruellement blessés, dans le combat de la vie.
Temple St. Jude Actuel
C'est ce que notre digne curé a compris, c'est
•ce à quoi il a tâché de remédier avec l'aide de ci-
toyens généreux.
87
La plupart de nos hommes de professions libé-
rales et de nos marchands se mirent en tête du
mouvement et s'engagèrent à fournir les fonds né-
cessaires pour son fonctionnement.
Un bureau de direction fut nommé et M. le no-
taire Dorval fut prié d'agir comme secrétaire.
Toutefois les ressources n'étaient pas suffisantes
pour construire un édifice spécial et les directeurs
ne voulaient pas s'endetter plus que ce que la
prudence commandait.
On se décida d'acheter une de nos rares mai-
sons historiques encore debout et qui fut tour à
tour la résidence de M. Brewster, le poste des
pompiers, puis une école anglaise.
Des réparations considérables furent faites et
des braves et saintes filles de madame d' Youville
vinrent s'y installer.
Elles font là une œuvre pleine d'abnégation et
de sacrifices, une œuvre qui leur a valu l'admira-
tion des gens du monde.
Les sœurs en outre, se chargèrent de l'éduca-
tion des enfants de cinq à sept ans avec tant de
tact, de patience, de dévouement que bientôt le
nombre des jeunes élèves devint considérable, car
leur manière de diriger l'enfance est étonnante.
Voyant cela la commission scolaire décida de
payer une somme de deux cent cinquante piastres
par année, aux religieuses, en reconnaissance des
i
88
services qu'elles rendent à l'instruction publique.
C'était certainement le moins qu'on pouvait
faire et pas une voix, j'en suis persuadé, s'est
élevée contre le paiement de cette gratification.
VIII.
NOS MAISONS D'EDUCATION.
C'est à l'éducation religieuse et chré-
tienne, à l'éducation rationelle et
pratique que doivent tendre nos
efTorts.— J.-B. Meilleur.
T e 9 Septembre 1870, deux religieuses de
I p " Ste-Anne se rendaient à une modeste
J— i ** maison de la rue Richelieu pour y faire
" l'école.
Deux petites pièces, à un premier étage avaient
" été mises à la disposition des institutrices.
'* L'ameublement consistait en un gros poêle,
' quelques tables d'école et des bancs. Il n'y avait
' pas même de chaises pour les religieuses qui
* durent faire la classe debout, durant plusieurs
' jours.
" Les sœurs trouvèrent les enfants dans un état
* d'ignorance absolue, sur 176, une douzaine pou-
' vaient lire couramment ! Cependant ces pauvres
' enfantsdont l'instruction avait été préalablement
' si négligée devinrent bientôt dts modèles d'ap-
' plication en tout.
" On les voyait affectueux, remplis d'attention
* pour les bonnes sœurs qui de leur côté les
* payaient bien de retour.
Une des religieuses de ce temps-là, rend le té-
t (
90
moignage suivant sur ses chers élèves : " Par-
mi les centaines d'enfants qui sont passés dans
mes dasses depuis 1870, ce sont ceux de Sainte-
Cunégonde qui ont gardé la meilleure place
dans mon affection. Je ne puis me rappeler leur
préparation fervente à la première communion,
leur religieuse attention au cathéchisme, sans
être profondément touchée."
" Le local étant devenu trop étroit le premier
août 187 1, MM. les commissaires louèrent une
autre maison située rue Notre-Dame, près de la
rue Vinet. Afin de donner une idée de l'insa-
lubrité de ce local qui n'était pas à moitié ter-
miné, les sœurs qui l'ont habité disent ; " Qu'il
n'était pas besoin de sortir pour connaître l'état
de la température ! "
" A la réouverture des classes en 1871, l'école
fut transférée dans une maison plus confortable
de la rue Delisle. On y avait quatre grandes
classes bien aérées et bien éclairées ; quatre ins-
titutrices donnaient l'instruction à 496 enfants."
Trois ans plus tard on pouvait enregistrer 695
élèves
Ces diverses écoles avaient été sous le contrôle
de Saint-Henri, car ce fut le 16 juillet 1875 seule-
ment que son Excellence le lieutenant-gouverneur
voulu bien par un ordre en conseil nous ériger en
municipalité scolaire distincte, sous le nom de
" Village Delisle" et, lorsqu'on contemple aujour-
d'hui nos magnifiques et spacieuses maisons d'é-
ducation, on ne conçoit pas tout le travail qui
s'est effectué en un laps de temps aussi court.
91
C'est qu'ici encore, comme dans les autres œu-
vres, nos hommes d'action y ont mis toute l'ardeur
qu'ils possédaient, c'est que nos écoles tenues sur
un haut pied ont su attirer la jeunesse studieuse.
Mais, les débuts ont été rudes et il ne faut pas ju-
ger du résultat par les commencements.
Même après l'établissement de l'école de la rue
Delisle (école aujourd'hui disparue) les sœurs de
Ste-Anne, n'eurent pas toutes leurs aises, pour me
servir d'une expression courante, et je ne puis me
rappeler sans émotion le temps oU ces courageuses
femmes partaient de la paroisse Saint- Henri pour
venir chaque matin et par toutes saisons remplir
leur tâche ardue : former de jeunes intelligences,
préparer des enfants pour les luttes de la vie !
Leur dévouement fut admirable et j'éprouve en
leur consacrant ces lignes, un sentiment de satis-
faction d'autant plus grand, que moi-même je fus
un de leurs élèves à cette époque.
'* En 1876, la municipalité enleva aux religieu-
*' ses l'enseignement, pour le donner à mesdemoi-
" selles Desrivières, mais on s'en repentit bientôt,
" et l'année suivante les sœurs furent instamment
• ' priées de venir reprendre leurs anciennes classes.
" La communauté accepta, mais à la condition de
'* ne recevoir que les filles."
L'on fut donc obligé de nommer deux institu-
teurs : MM. L. Valiquette et L. Demers.
Ici finit pour la municipalité la période de ta-
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COLi.EGE DES GARÇONS.
93
tonnements et d'essais plus ou moins fructueux.
Néanmoius, il serait inutile de le nier, l'ère de
progrès date de l'entrée, dans la commission sco-
laire, de notre digne et dévoué curé en 1877.
Nous pouvons donc répéter, avec à propos, les
paroles de M. Emile Jacotot, un ancien professeur
dans cette province»
*' Nos écoles n'ont pas déplus chauds zélateurs,
ni de plus fermes soutiens que les vénérables pas-
teurs de l'Eglise, à quelque degré qu'ils soient
placés."
De suite, le nom de *' Village Delisle fut chan-
gé pour celui de "Village Ste-Cunégonde " qui
semble nous avoir porté bonheur ; les sœurs de
Ste-Anne acceptèrent les propositions de nos com-
missaires et vinrent s'installer sur la rue Delisle
et les professeurs laïques, dans la maison de M.
Buchanon, coin des rues Vinet et Bonaventure.
Un an s'était à peine écoulé que déjà l'on en-
treprenait la construction d'une académie pour les
jeunes filles sur la rue Albert, afin d'être en me-
sure de pouvoir loger décemment nos religieuses.
** A dater de ce moment, l'académie de Sainte-
Cunégonde, devint une maison distincte. Les
neuf religieuses formant le personnel avaient sous
leurs soins sept classes."
Ea même année, M. G. N. Ducharme succéda à
94
M. le uotaire Desrivières, dans la charge de secré-
taire trésorier de la commission.
Les choses marchèrent ainsi, sans beaucoup de
changement, durant quelque temps, si ce n'est
qu'on fit faire une allonge à l'académie de la rue
Albert et qu'on en céda aux religieuses, la jouis-
sance et l'tisufruit, afin de leur permettre de pren-
dre des pensionnaires et de rencontrer tous les
besoins qui se feraient sentir.
En 1883. fut enfin voté l'achat d'un terrain pour
la construction d'un collège, coin des rues Vinet
et Duvemay.
Ou voulait y ériger une bâtisse capable de con>
tenir tous les enfants du sexe masculin de la pa-
roisse, en état de suivre les classes.
Le contrat fut accordé à M. H. Pauteux au prix
de $15,000. Bientôt le collège des garçons fut en
état de recevoir les élèves. Les professeurs étaient
laïques. lien fut ainsi jusqu'en 1887T époque à
laquelle on confia l'instruction aux frères des
écoles chrétiennes. Une lacune impardonnable
existerait dans ce volume si je ne parlais particu-
lièrement de M. J. P. Vébert dont le passage dans
cette institution fut très remarqué.
Afin qu'on ne me taxe pas de partialité, je vais
reproduire ce que disait un journal à l'occasion
de son départ:
95
n
(I
II
tt.
Ci
If
II
II
II
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II
II
II
II
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II
(C
II
II
II
II
II
II
II
II
II
i<
II
DANS I.A BANLIEUE.
" Comme nous l'avons annoncé depuis long-
temps, les Frères vont prendre à T automne, Ta
direction de T école des garçons à Ste-Cuné«
gonde. Depuis la fondation de cette école, ce
soin était confié à des maîtres laïques sous la
haute direction de MM. les commissaires et les
différents professeurs étaient chargés chacun du
devoir de sa classe, sous la direction de l'un des
prêtres de la paroisse.
*' Au nombre des mattres enseignants se trou-
vait M. Vébert, maître de première classe. Ce
monsieur, par son talent et ses capacités était
considéré comme principal de l'école bien que
MM. les commissaires n'aient jamais voulu lui
accorder ce titre d'une manière officielle*
*' M. Vébert était très estimé dans la localité et
tous regrettent son départ. En perdant son pre-
mier maître, l'école perd un homme instruit et
très dévoué à l'accomplissement de ses devoirs
de professeur. M. Vébert est un français venu
au Canada après la guerre de 1870. Il est lor-
rain et, en vrai français, il a préféré l'exil volon-
taire au joug prussien, ce dont nous le félicitons
de tout cœur. Il a adopté le Canada comme sa
patrie, car il s'est marié ici avec une canadienne,
ce qui l'a rendu définitivement un des nôtres.
*' En quittant Ste-Cunégonde, un homme de ta-
lent comme notre ami, n'eut pas de difficulté à
se placer, et à peine son départ était-il connu,
que MM. les commissaires d'école du Sault-au-
Récollet, le retenait pour la direction de l'une
de leurs écoles.
96
^j«i&^.,^ï
3 cïrs
SC3C
acta
:? en
r.r.a.
. C" c^rs
CCI
acre
3 m
3 =CS
i3 r^ra
/
M
97
*' Nous souhaitons à M. Vébert dans sa nou-
velle position, tout le succès que lui méritent
ses talents et nous félicitons les citoyens du
San t-au- Récollet de leur bonne aubaine.
** N'oublions pas non plus de dire que le cercle
dramatique de Ste-Cunégonde, en perdant M.
Vébert perd son meilleur acteur, soit dit, sans
déprécier les autres qui, dans l'occasion, s'ac-
quittent bien de leur rôle. " ' V*
" Outre cela il a doté l'éddle d'une foule de ta*
bleaux et scènes évalués à plusieurs cents pias-
tres ; car i\ était un véritaole artiste dans cet
art.
•* La modestie de M Vébert sera peut-être bles-
sée de ces quelques lignes que nous lui consa-
crons, mais nous le prions de les regarder comme
un juste tribut de reconnaissance, dû à son dé-
vouement et 'ci ses capacités, et aussi comme un
acte de remerciement bien mérité pour les ser-
vices qu'il a rendus à ses nouveaux compa-
triotes."— Etefiiiard 1887.
Ajoutons ici, entre parenthèse, que M. Vébert
nous est revenu au mois de jtiin cette année pour
entrer au service de la corporation. di^^stiio
Les Frères sous la direction du frère M^mftww
continuèrent avec succès les travaux de leurs de-
vanciers. L'enseignement tut posé sur des bases
solides bien nationales et bien chrétiennes. Au-
jourd'hui, la direction est confiée au frère TJlric,
mais ce changement n'a pas porté atteinte à la
marche ascetisionnelle, loin de là.
98
PENSIONNAT STE-ANGKLB.
99
Tous les jours les parents et les visiteurs sont
étonnés des ouvrages faits par les enfants qui fré-
quentent cette école et l'on peut sans crainte dire
que ses classes ne sont pas surpassées par les
classes similaires de la pit>vince.
Le dessin et la peinture y sont en honneur et
chaque année ^exposition des^ taj^leaux attirent
une foule considérable Bref, les Frères se sont ac-
quis l'estime eX la confiance de tous les parents.
Mais faisons un pas en arrière et reprenons
notre récit, à l'anui^e 18S3. '.'L'académie de la
rue Aloert étant devenue insuffisante les com-
missaires de concert avec le^ religieuses réso-
lurent d'ajouter une seconde bâtisse de 40 x 45,
et à trois étages. Cet agrandiçsçncient terminé,
Sa Grandeur. Mgr. df Montréal' permit aux
sœurs d'ouvrir U9 pensionnât pour les enfants
de la patt)isse seulement. L'^ticoM^^^ement ne
fit pas défaut, 30 de nos meilleures familles
s'empressèrent de placer leurs filles dans le
nouveau pensionnat ; et le nombre des élèves
s'éleva bientôt à 375. Cependant on se trouva
encore à l'étroit ; alors il devint urgent de régu-
lariser le toit de la première bâtisse, c'est-à-dire
de la changer en un toit français, comme celui
de la dernière construction, ce qui donna dans
cette partie de la maison, tout l'espace d'un
étage. Les travaux commencèrent le 28 juin
1885, et se terminèrent au mois de septembre
suivant. Ce nouvel agrandissement bien que
considérable ne suffisait pas encore aux besoins
de la localité, et définitivement, il fallut songer
ICX3
.. .^^^^>>-
MM '
ECOLE DB LA RUR DEUBLB.
lOl
«I
à construire une maison uniquement destinée
pour un pensionnat, tandis que, la maison de la
*' rue Albert continuerait son œuvre comme aca-
" demie et externat. C'était une entreprise bardie
'* au point de vue matériel; les ressources man-
*' quaient absolument, et des obstacles de tous
" eenres semblaient se réunir pour empêcher
" rezécution d'un tel projet. Mais que sont
** toutes les difficultés du monde en fiûre de la
** volonté de Dieu."
£n 1886, disent les archives, le couvent de la
rue '* Albert étant devenu trop petit pour recevoir
'* les filles de la municipahté» après plusieurs
*' écrits et pourparlers avec les commissaires, les
** sœurs ayant fait l'acquisition d'un terrain sur
" la rue Saint Antoine et y ayant depuis construit
** une grande et magnifique maison pour l'éduca-
" tion primaire et supérieure da9^>fiUes de la pa-
** roisse, il est urgent de venir en àiïte"<«iax' sœurs
*Vpour maintenir la dite maison."
Les sœurs venaient d'élever ce splendide pen-
sionnat Ste-Angéle qui est l'orgueil des Sainte-
Cunégondois. L'aide leur fut donné, et le réiul-
tat a dépassé nos espérances, car cette maison
compte aujourd'hui 220 élèves.
Nous nous trouvons donc avoir, maintenant, un
collège, une académie et un pensionnat Ces trois
maisons d'éducation sont très bien édifiées, leur
aspect est charmeur, le but pour lequel elles ont
été construites est consolant.
Honneur en soit rendu à nos braves commis-
• <l
I02
saires, et que leurs noms (voir appendice) restent
dans la mémoire de ceux qui s intéressent au sort
des jeunes, Tsspoir de la patrie.
.f
IX.
PATRIOTISME et BIENFAISANCE
La fondation de la St. Joan-Baptiste,
no réveillait pas l'idée nationale,
fmlHqu'olle était restée vivace daoH
w ciBiirN, mais elle l'appelait à
l'action, activait Ha flamme.
L. HON. J. A. ClIAl'LBAU.
L'association libre s'organisant pour
tirer parti doH cotisations de tous
et les utilisant au profit de chacun :
voilà une combinaison admirable
qui réunit les avantages de la solid-
arité à ceux do l'initiative particu-
lière.
. Adolphr Costb.
l'Association St Jeai^-Baptiste.
-JL.
TOUS mes compatriotes adultes savent ce que
c'est qfie l'Association St. Jean-Baptiste. Ils
en connaissent l'histoire et le but. Aussi en
faisant précéder l'histoire de notre section d'un résu-
I04
mé historique de l'Association en général, mon in-
tention n'a été que de m'adresser aux jeunes, car ce
volume est, il ne faut pas l'oublier, destiné à l'ado-
lescence, comme à l'âge mur comme à la veillesse.
C'est donc là mon excuse vis-à-vis ces derniers.
" L'Association St. Jean-Baptiste fut fondé à
** Montréal par Ludger Duvemay."
** Elle célébra pour la première fois la fête de
** son patron, le 24 juin 1834."
" Le premier banquet national qui eut lieu ce
" jour là, lut tenu dans le jardin de M. John Me-
** Donell, rue St. Antoine, sous la présidence de
** M. le commandeur Viger, alors maire de Mont-
" réal.
. " La chanson patriotique devenue si populaire :
** COMME I<B DIT UN VIEIL ADAGB "
'Vfut composée pour la circonstance et chantée à
*^ ce banquet par Sir George Etienne Cartier, alors
'' étudiant en droit.
" La célébration annuelle de la fête nationale
'' fut interrompue par l'insurrection de 1837 et
" l'exil des patriotes Canadiens-Français au nom-
" bre desquels était le fondateur de l'association."
*' A son retour de l'exil en 1842, M. Duvemay
** réorganisa cette société, avec le concours des
'' principaux citoyens d'origine française de cette
" cité. La première assemblée générale pour
*' l'adoption des règlements et l'élection des
" officiers fut tenue, le 6 juin 1843, ^^^^ u" salon
** du marché Ste. Anne, sous la présidence de
** l'Hon. D. B. Viger, Sir George Etienne Cartier
*' agissant comme secrétaire » . .
105
" Aujour'dhui les sociétés St. Jean- Baptiste se
" comptent p^r centaines, et l'on a pu se former
'* une idée de leur nombre et de leur vitalité aux
'* trois grandes fêtes qui ont été célébrées à Mont-
** réal, en 1874 et 1884. et à Québec en i83o.
Maintenant, quel était le but des promoteurs de
cette vaste association ? Le voici :
** 1° Unir entre eux tous les Canadiens ;
** 20 De leur fournir un motif de réunion et Toc-
** casion de fraterniser et de se mieux connaître ;
** 30 De cimenter l'union qui doit régner entre
*' les membres d'une même famille ;
<< 40 De promouvoir par toutes les voies les inté-
'* rets nationaux et industriels de la population
*' canadienne du pays et des membres de l'associa^
** tion en particulier ;
"5° Enfin, d'engager tous ceux qui en feront
'* partie à pratiquer mutuellement tout ce que
*' l'konneur et la fraternité prescrivent aux enfants
'* d'une même patrie. Et pour l'efficacité et la
'* chaque année.
Voilà le but magnifique de notre belle associ-
ation nationale.
Si la race canadienne-française, passe à travers
les obstacles qu'on lui stfeite continuellement ; si
plus tard elle résiste encore et sort vainqueur elle
le devra en grande partie à l'inspiration du grand
Canadien: Duvernay.
io6
EXPLICATION DE LA GRAVURE FAISANT
FACE.
I
2
3
4
5
6
h. monette.
Chs. Lortie. .
C. St.Amour.
J. O. A. PAfiE.
J. N. LUSSIER.
G. COURVILLE.
A. Campeau, M.D.
r
!
io8
La section Sainte-Cuuégonde a été foudée ici en
1878, alors que M. A. Séguin, curé, convoqua
les citoyens à une assemblée tenue dans l'anciennç
chapelle. Elle eut pour premier président, notre
estimé concitoyen S. Delisle.
D'année en année son œuvre se poursuivit et
dans toutes les ^réunions populaires oU rotre
nationalité s'est, â'fflrmée, notre section a toujour^
paru avec avantage, dirigée qu'elle était par deà
hommes capables, cotti:ae le prouve le tableau de^
élections annuelles que nous donnons à la fin dû
volume. -: ;
En 1884, aux noces d'or de l'association, Sainte-
Cunégonde marchait en tête de l'immense proces-
sion du 25 juin; A ce propos nous allons citer les
lignes que lui a consacré M. P. Ph. Charettel
l'auteur du compte rendu officiel des lêtes de
1884:
" La section de Sainte-Cunégonde, escortée de
*' deux drapeaux tricolores, et ôuîvie de son corp$
** de musique, suivait la bannière die l'Àssociationj.
** Après la musique venait le char allégorique dé
la section. Ce char représentait une cabane de
'* Sauvages dans la forêt
" Il était juste qu'en ce jour solonnel, oli l'on
** devait faire passer sous les yeux du peuple cana-
dien, les grands traits de l'histoire de notre
Canada, il était juste, disons nous, qu'une placé
fut réservée aux premiers habitants du sol qu^
" nous avons les premiers défrichë^et colonisé. Ce
** char était échu en partage à Stl^'Cunégonde . . . '
4 l
(I
H
n
I09
*' Les deux côtés du char de cette section repré-
sentaient les bords d'une rivière, des herbes
sauvages, etc. La cabane était placée au centre
du char. En arriére du char était un canot
d'écorce et ses avirons en sautoir, soutenus par
des pieuxy et le tout était orné de tomahawks
et autres trophées sauvages. Sur le devant de
la cabane, une bande de sauvages Hurons de
Lorette, près de Québec, étaient assis fumant le
calumet de la paix> Le toHt était surmonté
d'une tête d'orignal.
*' L'on voyait à bord de ce char, sauvages, sau-
vagesses et sauvagerons, tous occupés aUx 'tra-
vaux que se partageaient ces-peuplades intéres-
santes, avant et dans les premiers temps de la
colonie." -,
La section cessa de se réunir après 1884, son
action n'étant plus nécessaire, mais elle vient de
Tenaitre de ses cendres plus vivace que jamais et
•elle s'est donné un comité d'hommes sérieux qui
désirent mener les choses à bien.
Il se compose comme suit :
Président: G- N. Ducharme ; ler vice-président,
C F. Porlier ; 2ième vice-président : Th. Cypihot,
M.D. ; secrétaire: E. Z. Massicotte, E. E. D.; tré-
sorier: L. Z. Mathieu ; ler com.-ord.: Paul Desjar-
dins ; 2ième com.-ord : O. Brunette ; 3ième com.-
ord.: O. Hénault.
■1
lii
no
Ordre des Forestiers Catholiques.
La cour Ste-Cunégonde n© 162, de l'Ordre des
forestiers catholiques a été fondée le ler juin 1890,
par M. le docteur J. P. Péladeau.
Personne n'ignore, quelle importance, les socié-
tés de secours mutuels et de bienfaisance ont prise
durant ces dernières années ?
Le père de famille a enfin compris que là était
le salut des êtres faibles qu'il laissait lorsque la
mort le frappait.
Au nombre des sociétés les plus répandues dans
la province est l'Ordre des forestiers catholiques,
dont la cour suprême est à Chicago.
Cet ordre en opération depuis un petit nombre
d'années seulement a déjà rencontré un joli suc-
cès. Chaque jour les journaux nous apprennent
que de nouvelles cours se forment ici et là. Dans
le journal de la société, le C. O. F. Guide les
membres ont le droit d'écrire dans leur langue res-
III
pective. Aussi voyons-nous des articles anglaiâ»
allemands, français. Cela donne une haute idée
de la fraternité qui existe dans cet ordre, où les
nationalités difiércntes sont traitées sur un point
d'égalité.
Au début, la cour Ste-Cunégonde n'avait que
45 membres, aujourd'hui elle en compte 124*
Comme on le voit, elle a fait de sensibles progrés.
Son premier chef ranger a été M. Hermas Monette»
le second M. Chs. T. Poirier.
Les dignitaires actuels sont :
Chef-ranger: H. Mouette ; député haut chef ran-
ger: A. C. St- Amour ; vice chef ranger: Chs. Sor-
tie ; sec.-arch.: J. O. A. Page ; sec.-fin.: J. N. Lus-
sier ; trésorier : C Courville ; médecin : A. Cam-
peau, M. D. Syndics : L. Ethier ; P. Mouette ;
J. Foisy ; conducteurs : M. Laniel ; G. Mathieu
Sentinelles : O. Brisebois ; F. Gagnon.
Nous publions ci-contre le portrait des princi-
paux officiers.
112
OrLRR INDEPENDANT DES FORESTIERS.
La cour St-Roch no 701 a été fondée le 8 dé-
cembre 1890 avec dix-huit membres et elle a été
instituée par le haut chef de la province M. P.
Strathearn. L'Ordre indépendant qui a été fondé
eu 1874, incorporé en 1881, est une des plus puis-
sautes association de bienfaisance du monde en-
tier. Il a des ramifications presque partout, en
Amérique, en Angleterre, etc. Au mois de mai
dernier, le nombre total de ses membres était de
45,925 et le fonds de réserve de $665,911,40.
Son progrès dans cette province a été très ra-
pide, car son système est basé sur celui des assu-
rances sur la vie, c'est-à-dire que les taux sont fixes
et suivant l'âge. Ces taux sont cependant beau-
coup plus bas que ceux des assurances régulières,
parce que le travail de recrutement se fait par les
ïï3
amis» par les membres dévoués, tandis que dans
les assurances il se fait par des agents à gros
salaires.
La cour St-Roch compte aujourd'hui 125 fores-
tiers et son comité est comme suit :
T. Cypihot. M.D., chef forestier ; A. C. Décary,
N. P., ex-chef forestier ; Ls Fortin, député haut
chef forestier; Dr. H. Pépin, vice-chef fores-
tier ; E. Z. Massicotte, E.E.D., sec.-arch. ; J. H.
Thibert, sec.-fin. ; Paul Desjardins, trésorier ; O.
Auger, 1er garde forestier ; Ls. Belhunieur, 2ème
garde forestier ; A. Boucher, sentinelle intérieure ;
D. Yacoloff, sentinelle extérieure.
I^ lecteur remarquera sans doute que je ne
donne que cinq portraits des dignitaires de cette
cour, mais qu'il veuille bien ne pas m'en tenir
compte, car des circonstances incontrôlables m'ont
forcé d'agir ainsi.
114
L'AtuANCE Nationale.
Depuis longtemps, les Canadiens-français dési-
raient avoir une association de bienfaisance basée
sur le système si fécond, si admirable de l'Ordre
indépendant des forestiers, mais personne n'osait
prendre l'initiative.
La tâche était ardue ! Cependant elle ne fit pas
peur à notre actif concitoyen M. Théo. Cypihot^
M. D. A force de démarches il réussi à réunir un
nombre suffisant de capitalistes canadiens-français
pour fonder l'association qu'il rêvait. Tous les
obstacles furent renversés et les voies aplanies.
Aujourd'hui l'Alliance est appelée à réunir les Ca-
nadiens sous un même égide.
Voici comment un journal, accueillait la nou-
velle de sa fondation :
'15
4(
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4 t
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II
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41
41
II
41
II
II
41
" lye réveil national des nôtres s'affirme de
mieux eu mieux. Presqu'en mOme temps que
La Croix de Montréal, une nouvelle société
de bienfaisance vient de se constituer, avec le
même programme à peu près que notre journal.
Travailler a la ptopagation de la langue frati'
caise et a la consolidation des institutions civiles
et religieuses de la nation canadiefine française,
" L'Alliance Nationale, née de patriotiques
aspirations, semble appelée à avoir les plus con-
solants résultats. Elle sera un lien puissant
d'union, par la communauté des intérêts les plus
sacrés, entre tous les fils dispersés en Amérique,
de la grande famille canadienne-française-
* ' Aussi, dés ses débuts, a-t-elle rencontré les
plus chaudes sympathies, parmi nos compa-
triotes. Grands et petits se sont donné la main
pour travailler à assurer son succès. A peine
compte-t-elle un mois d'existence et déjà un
brillant avenir sourit à .ses premiers efforts.
" Les chefs de notre nationalité ont compris
toute l'importance d'une institution de ce genre
pour favoriser notre développement économique
comme race distincte. Parmi ceux qui se sont
inscrits comme fondateurs, premiers et insignes
zélateurs de cette belle œuvre, il fait plaisir de
relevé*- les noms d'un bon nombre de Canadiens
français des plus distingués.
'* De son côté le peuple, dans son bon sens inné,
a eu bien vite fait de saisir l'opportunité de cette
fondation, à l'aurore des jours critiques que notre
race est menacée d'avoir à traverser. Il ne lui
a pas ménagé son libéral encouragement, lui
qui sait généralement bien deviner les entre-
ii6
EXPLICATION DE LA GRAVURE FAISANT
FACE.
I. Théo. Cypihot, M.D.,
Haut-médecin et chef-forestiier de l'ordre
Indépendant des fore^tierH. Médecin
en chef de l'alliance nationale.
H. Pépin, dentiste.
E. Z. Massicotte, E.E.D.
J. H. Thibert.
Paul Desjardins.
2.
3-
4.
5-
N,B. — V auteur regrette de rC avoir pas pu se prO'
curer les portraits des autres dignitaires.
ii8
prises véritablement nationales. Les recrues
affluent dans les rangs de la nouvelle association
bienfaisante. De nombreux cercles de h'Al-
liance Nationale sont déjà établis ou en voie de
formation. Puisse le flot aller toujours gros-
sissant !
*' Monseigneur l'archevêque de Montréal a bien
voulu accorder à cette jeune institution la faveur
de son haut patronage. C'est une attestation
non équivoque de l'intérêt qu'elle est digne
d'inspirer.
" Nous n'avons fait que présenter, pour cette
fois, à nos lecteurs cette naissante institution et
esquisser rapidement ses traits caractéristiques.
Il nous sera fort agréable d'y revenir, de temps
à autre, pour exposer plus en détail tous les
avantages qu'elle présente à nos frères par la
langue et à nos frères en la foi."
Cette société qui n'a été incorporée que cette
année a un bureau de direction général composé
de nos premiers citoyens. Voyez :
KXKCUTIF.
S. G. Mgr ED.-C. Fabre, Président Houoraiie.
H. LaporTE, Président Général.
J. M. WiLSON, Vice-Président Général,
L. J. D. Papixeau, Secrétaire Général.
A. St-Cyr, Trésorier Général,.
T. Cypihot, Médecin en chef.
S. Beaudin, C R., Aviseur Légal.
119
A. C. Decary, Directeur.
J. R. Savignac,
Joseph Contant,
N. E. Hamilton,
h. C. RiVARD.
1 1
K
il
(i
Pour rendre cet exposé historique complet,
nous devons mettre devant le public les princi-
pales clauses de sa constitution, les voici :
" Cette Association a pour titre : i,* Alliance
' Nationale ; pour patron : St-Louis de Fran-
*. CE, pour devise : Vi7tcit coîicordia fratrum.
" Le but de cette nouvelle société de bienfai-
' sance est ainsi résumé dans les statuts :
" Elle a pour but l'union des catholiques par-
' lant la langue française dans une commune
' pensée de secours mutuels et de progrès de leurs
* intérêts matériels et moraux, tous sains de corps,
' recommandables par leur moralité et leur posi-
* tion sociale ;
" Pour parvenir à cette fin l'association adopte
' les moyens suivants .
" i^ Aider matériellement et moralement ses
' membres, pécuniairement leur famille et leurs
' héritiers ;
" 2° Développer l'éducation morale et intellec-
' tuelle de ses membres ;
a 3° Travailler à la propagation de la langue
' française et à la consolidation des institutions
' civiles et religieuses de la nationalité cana-
* dienne-française ;
"4° Créer des caisses locales, chargées de don-
'''uer des secours aux membres malades de l'as*
s-
I20
<<
<<
i<
«i
Cl
I*
sociation qui y serout inscrits, ($5.00 par se-
maine) et de payer leurs frais funéraires ;
'* 5° Etablir une caisse assurant aux membres
ou à leurs héritiers et bénéficiaires les avantages
suivants :
(a ; Une indemnité à ceux de ses membres at-
teints d'infirmité absolue et d'un caractère per-
manent causée par maladie ou accident ;
*' {b) Une pension annuelle aux membres ayant
atteint 70 ans ;
" (0 Une indemnité, au moment du décès du
sociétaire, à ses héritiers ou à ses bénéficiaires,
(de 5C0, 1,000 ou 2,000 piastres au choix du
sociétaire) ;
** {d) Une indemnité aux héritiers ou bénéfi-
ciaires d'un membre qui, après avoir pendant
dix;^ans rempli toutes ses obligations comme
sociétaire, s'est retiré de l'association.
" Les contributions sont acquittées d'après un
taux qui ne varie pas. Elles sont graduées
selon l'âge des membres et elles sont établies de
'* manière à ce que la société puisse réaliser une
** réserve destinée à assurer le paiement des béné-
" fices au profit des membres âgés et des inva-
" lides.
" Capital souscrit par les fondateurs, $io,coo.
Afin de pouvoir se propager plus facilement,
l'Alliance se subdivise par cercles. Celui de Sainte-
Cunégonde a pris le nom de cercle Mont- Royal n^
2. Aux dernières élections les membres suivants
ont été nommés pour former le comité de régie :
<<
<f
<i
il
(I
<(
II
II
121
Président: Placide Décarv • vit* ..,^. m . „
Monette ; sec.-arch.: E. Sé-^Z^T' ^^
trésorier: H. FauteuxTSnUr il •?«"""'
missair^- V t • ™eaecin. u. I^alonde ; com-
SôTn "^P""""' «'^ '• «t«Hiucteu;: A.
X
THEATRE ET AMUSEMENTS.
Durant la vie il est impossible de tou-^
jourR rester sérieux ou affairé ; il
faut rire et se distraire de temps à
autre.— Jean Nokl.
Bn 1878, la corporation du village accorda, à
M. M. Beaudoin et Despaties la permission
d'établir un ro7id de courses en vélocipède
sur un terrain vacant, situé au coin des rues Wil-
liam et Napoléon.
Ces lieux d'amusements étaient en grande faveur
à cette époque et il en existait un peu partout.
Disons en passant que le plus fameux fut celui
du village St. Jean-Baptiste où se réunissait hetK
domadairement tout ce que Montréal comptait de
célébrités^dans le monde du sport.
V attraction consistait en courses de vélocipè-
distes entremêlées de jeux athlétiques et acroba*
tiques.
Notre peuple a toujours eu un penchant pour
les exercises physiques. L'histoire est là pour le
témoigner.
124
D'ailleurs nos hommes forts, nos athlètes, nos
accrobates ont parcouru un peu tous les pays et
partout on les a acclamés.
Cet état de choses étant donné on peut s'imagi-
ner avec quelle enthousiasme la foule se portait à
ces sortes de spectacles qui ont été renouvelés de-
puis au Parc Sohmer avec tant de succès.
*_-;ç^^'^J^IÏ^ ^'^
^ à vignette ti-dessus donne une excellente
d j ' >:!. rond qu'on construisit ici.
'^ !: has des gradins existait une voie circulaire
suï laciaelle les vélocipèdistes prenaient leurs
ébats.
'25
Au centre, dans l'espace libre, s'élevait une
espèce d'estrade avec toit, pour les acrobates.
Les représentations se donnaient le dimanches
et les jours de fête, durant l'après-midi. Le droit
d'entrée étant de dix cents les spectateurs étaient
nombreux.
Une après-midi que l'affluence était pins consi-
dérable que d'habitude, les gradins cédèrent sous
le poids énorme qu'ils supportaient et une panique
se produisit.
Heureusement, aucun accident grave ne fut en-
registré, cependant pour une cause ou pour une
autre la chose fut abandonnée pour toujours.
C'est alors que notre théâtre daigna faire son
apparition.
La seule salle qui existait était la ' ' Windstan-
ley Hall," dont les changements de destination
sont nombreux et des plus opposés
Quelques pièces furent jouées là avec un certain
succès.
Après la construction de l'école des garçons,
rue Vinet, il fut décidé de faire une salle propre
aux séances dramatiques dans l'étage supérieur
de la bâtisse. Cette idée rencontra d'autant mieux
l'approbation de tous, que la dite salle pouvait en
même temps servir à plusieurs fins scolaires.
Son ouverture au public date du i6 juin 1884.
A cette occasion on y donna une grande et re-
126
■ 1
!
marquable représentation du drame en cinq actes
intitulé : * ' Les pirates de la savane."
Les amateurs étaient recrutés parmi la jeunesse
intelligente aidée par quelques vétérans de la
scène.
Plusieurs se révélèrent acteurs de talent en cette
circonstance et les décors peints spécialement pour
la pièce par M. Bélanger, vicaire, ne contribuèrent
pas pour peu au succès étourdissant qui couronna
les efforts de chacun.
Le i6 février 1885, les amateurs enthousiasmés
de leur réussite entreprirent de jouer un drame à
sensation, tenant à la fois de la sorcellerie et de
Toper».
Cette pièce bizarre, mais dont l'effet est im-
mense et des plus saisissants, avait un nom bien
sonore et bien harmonieux : "Andalouma."
L'auteur, un missionnaire du continent des noirs,
avait voulu rendre les scènes les plus caractéris-
tiques de la vie africaine. Il avait voulu mettre
sous les yeux des blancs, les horreurs qui se com-
mettent chaque jour là-bas ? En un mot, il vou-
lait contribuer, dans la mesure de ses forces, à la
grande œuvre du cardinal Lavigerie, en intéres-
sant la race française au sort des malheureux
nègres.
Toutefois, je crois qu'il ne s'attendait pas à ce
que son drame fut interprété sur la scène, car il
127
•^Cs!^^^-^>^'^-^ -■■■ f-'- :- ' <
g^-^^ ^-v^fcfe^r ■■■.,.j::r:-'-< '':. 1
LE THEATRE STE-CUNEGONDE DURANT LA REPRESEN-
TATION DE "LA FLEUR DE LYS."
128
était hérissé de difficultés de toutes sortes et il ne
r avait publié que dans les "Annales de la propa-
gation de la foi."
Comme je l'ai dit, nos amateurs entreprirent de
jouer câ drame. C'était audacieux ! Néanmoins,
sous l'habile direction de M. J, P. Vébert, ils rem-
portèrent un nouveau succès, ce qui fut loin de
nuire à leur réputation.. ,
Andalouma, a été répétée trois ou quatre fois
dans la suite, et toujours elle a -enlevé les applau-
dissements sincères des spectateurs.
Le 25 juin, de la même année, on joua : "Jean
le maudit " et les " Martins pêcheurs."
La soirée fut solennelle. L'honorable Gédéon
Ouimet, surintendant de l'instruction publique,
était présent. Les acteurs méritèrent ses félicita-
tions.
La séance qui suivit (24 août 1885), n'eut pas le
même sort. *' La Vengeance de Dieu," petit drame
en quatre actes suivit du " Médecin malgré lui, ' '
comédie en trois actes firent peu d'impression sur
le public.
Nos amateurs prirent une éclatante revanche,
le sept mars 1886 avec 'W Homme de la foret noire
et Tip^ruche yoiMt^s au profit des pauvres de la pa-
roisse. La richesse des costumes, la beauté des
décors, le jeu facile des acteurs en firent une des
plus jolies soirées.
129
A la suite, on représenta tous les principaux
drames pour hommes, avec autant de bonheur.
Mentionnons en passant : Les boucaniert en 1887 ;
Les enfants du capitaine Grant en 1887 ; Le nau-
frage de la Méduse. Un drame a la Bastille en
1890 puis les Crampons de sauvetage.
Cette pièce clos la série de réprésentation don-
nées par ceux qui s'intitulaient les amateurs de
Sainte-Cunégonde.
Ces amateurs recrutés un peu partout, ne
■ s'étaient jamais formés en société régulière. Aussi
une foule d'inconvénients en résultaient
Dans le but de remédier à cet état de chose, une
assemblée des anciens amateurs eut lieu et l'on
décida, la formation d'un cercle qui prit le nom
célèbre de Molière.
Ce nouveau cercle se proposait, sous la prési-
dence de M. Coursolle e: la direction de M. J. B.
Tremblay non-seulement de s'amuser mais aussi
de s'intruire en donnant des conférences. Des
I30
circonstances imprévues l'empêchèrent de met-
tre ce dernier projet à exécution. Les pièces
suivantes furent jou^fe avec beaucoup d'entrain:
Robert Macaire ; Le fils AdopHf\ Les Nuits de ta
Seine ; Une cause celebte ; Le Marquis de la Gre-
nauillere ; et Andalouma .
Cette année, les conférences ne seront pas lais-
sées de côté et seront suivies avec intérêt, nous
n'en douto^ .• pas.
D'ailleurs, les citoyens sont fiers de leur cercle
et sont Heureux de l'encourager parce que les
amateurs qui le composent se sont toujours fait
un devoir de leur donner des drames irrépro-
chables, d'une manière digne.
Le comité est composé comme suit :
J. Coursolle, président; J. O. A. Page, secrétaire;
J. Alfred Naud, gérant ; N. N. Poirier, régisseur.
SAI.LE Fautkux. Dernièrement M. Hercule
Pauteux, l'un de nos hommes les plus vraiment
entreprenants a conçu l'idée de faire un théâtre,
situé rue Vinet. Il en a fait une salle coquette,
oîi les élèves de Mlle Boucher ont joué avec suc-
cès ainsi que le cercle I^amartine. Cette salle est
aussi le lieu de réunion de nos diverses sociétés
de bienfaisance*
Club de raquettes : Naguère nous avions
deux clubs de raquettes : Le club Œtoile et le
club des Chasseurs Canadiens^ mais tous deux, si
IL
'31
*t^ perfectionne continuellement dans l'art mû-
XI.
POST FACE.
C'est icy un livre de bonne foy.
Michel de Montaigne.
"l ecteurs ! je vo"s ai donné Thistorique de notre
IP ville, je vous ai initié à ses changements,
je vous ai montré ses beautés, je vous ai in-
diqué ses hommes d'élite et leurs œuvres ; j'ai
tâché d'en rendre la lecture aussi attrayante que
possible.
Si je n'ai pas réussi, pardonnez en faveur de
mon inexpérience et des travaux que ce livre m'a
coûtés.
-iH^
■^ « Qppefîdie© • ]h-
^•f^-
^.
NOS HOMMES PUBLICS.
Leurs vies, li^borieuses et généreuses
seront longtemps, dans l'avenir,
l'exemplcr de la jeunesse cana-
dienne.—M, O
M-
cours de Texposé historique précédent, il
a été si souvent question de nos hommes
publics que j'ai cru remplir un devoir en
donnant ici un résumé de leur vie active et méri-
toire.
Ce seront les pages oii la jeunesse pourra trou-
ver de grands et beaux exemples de ce que peuvent
le travail, la constance et l'intelligence. Elle pour-
ra venir y puiser de quoi ranimer son courage si
le combat de la vie lui semble trop rude, car la
plupart de nos hommes publics sont partis pau-
vres au bas de l'échelle sociale et ils ont amélioré
leur situation à force d'économie et de sagesse.
Rien, je crois, ne peut être plus profitable aux
jeunes générations. Sans vouloir faire de compa-
raisons oiseuses, je dirai qu'autrefois on foiçait
presque l'adolescence à lire la vie des héros grecs et
romains pour lui élever le cœur et grandir ses as-
pirations
^.
138
Pour nous, ce qu'il faut, c'est de faire de nos
enfants, des patriotes et des citoyens intègres, et
la vie de leurs pères, de leurs devanciers, suffit
amplement.
Afin de ne blesser les susceptibilités de per-
sonnes j'ai tâché d'être impartial et modéré dans
la mesure du possible.
^àl
L'HONORABLE MICHEL JOSEPH
CHARLES COURSOL.
L'Hon. Coursol s'est trouvé assez intimemeat
lié avec notre histoire pour qu'il nous soit impos-
sible de passer son nom sous silence.
Voici des notes biographiques puisées dans le
Monde Illustre et dans un petit volume intitulé :
" Souvenir du 24 juin 1874" î
L'honorable Coursol, fils de Michel Coursol, un
officier de la compagnie de la Baie d'Hudson était
né à Malden, province d'Ontario. P:.r sa mère il
était petit-fils de l'Hon. F. A. Quesnel et arrière
petit-fils de Joseph Quesnel le populaire chanson-
nier canadien. Après un cours d'étude brillant, il
étudia le droit et fut admis au barreau en 1841.
Il épousa quelque temps après mademoiselle Ta-
ché, fille de Sir Pascal Taché. ^ •
C'était à une époque oii les luttes politiques
étaient ardentes,
M. Coursol prit place au premier rang parmi les
défenseurs de la cause libérale et nationale, dont
I^afontaine était le chef distingué. Il se fit une
grande réputation de patriotisme et d'éuergie et la
justifia en p!u3 d'uue occasion.
140
En 1841, dans l'élection de I^eslie et Delisle, il
était à la tête des Canadiens dans 1 émeute qui eut
lieu à St-Laurent.
Dans les élections de 1848 on le trouve parmi
les jeunes gens les plus courageux de l'époque,
faisant des discours sur les places publiques et le
coup de feu dans les rues de Montréal en faveur
du parti libéral.
Il fut nommé coronaire la même année et se dis-
tingua en cette qualité, dans l'enquête qui eut lieu
sur le corps de Mason tué au moment 011, à la tête
d'une bande d'émeu tiers, il franchissait la grille
du jardin conduisant à la demeure du Dr. Taché.
L'enquête se faisait à l'hôtel I^elson sous la di-
rection de MM. Jones et Coursol. M. Lafontaine
appelé comme témoin était à donner son témoi-
gnage lorsque les cris de "au feu ! au feu !" re-
tentirent. Quelques minutes après, la maison
était enveloppée dans un tourbillon de flammes et
de fumée ; les orangistes avaient mis le feu à l'hôtel
dans l'intention de se venger de Lafontaine. La
situation était critique, les émeutiers rassemblés
autour de l'hôtel menaçaient de tuer M. Lafon-
taine. M. Coursol le prit sous sa protection, il
sortit bras dessus bras dessous avec lui et le con-
duisit, à travers la foule, en lieu sûr.
Parmi les nombreuses qualités qui enrichissaient
son grand cœur, M. Coursol possédait une bra-
141
voure proverbiale et dont l'exemple plus haut
donné peut être suivi de bien d'autres.
En 1849, on le vit, au beau milieu d'une écha-
fourrée, fendre à cheval, la foule ameutée, saisir,
un dans chaque main, deux des principaux me-
neurs et imposer respect à cette populace en fureur,
et traîner lui-même, hors de la bagarre, ces deux
fieffées canailles.
Il fonda le régiment des chasseurs canadiens,
fut maire de Montréal en 1871 et 1872, député de
Montréal-est en 1878, 82, 87.
En 1877 il fut élu conseiller à Ste-Cunégonde
et aida de ses conseils nos hommes publics d'alors.
L. H. HENAULT.
Notre estimé maire est né le 22 décembre 1837
à Berthier. Dés T adolescence il s'initia aux
affaires et aux spéculations. Vers 1858 il com-
mença à exporter du foin pressé aux Ktats-Ùnis,
et nous croyons qu'il est le premier qui ait fait ce
genre de commerce lequel a donné par la suite
d'excellents résultats.
En 1863 il se fit marchand de glace et épicier.
Mais ces deux choses ne suffisaient pas à son acti-
vité et le fait est qu'il a essayé un peu de tout.
Devenu notre citoyen en 1875, deux ans plus
tard, lors de la formation du premier conseil il fut
un des heureux vainqueurs de la lutte dont nous
avons parlé au chapitre III.
M. Hénault, à qui la fortune a souri, est d'un
caractère entreprenant, mais positif. C'est sous
lui que se sont faites les améliorations les plus
importantes de notre municipalité.
Maire de Sainte-Cunégonde depuis quatre ans,
il est probable que les électeurs le voudront encore
au poste tant que nous ne serons pas liés à la cité
de Montréal, ce qui ne peut tarder.
I^ maire Hénault, selon l'appellation populaire,
est aussi directeur de la "Standard light and
'43
chands de glkœ memW h' T*^"'"" ^^ «»"-
144
CHS. FERDINAND LALONDE.
Durant longtemps le plus populaire de nos con-
citpyens fut sans contredit M. Charles Ferdinand
Lalonde. Son nom est intimement lié avec l'his-
loire de Sainte-Cunégonde, dont il fut le premier
«laire et l'un des plus zélés conseillers. Cette
charge importante de la mairie, il l'occupa pen-
' dant un laps de cinq années et comme les con-
seillers au début du sixième terme, étaient parta-
gés également pour sa rénomination, il vota contre
^i et M. S. Delisle fut élu.
M. Lalonde est né à Vaudreuil en 1834, le 14
ievrier. Après avoir séjourné aux Etats-Unis de
1849 a 1854 il revint à Montréal et se fit fabri-
i^uant de broquettes.
Cependant craignant de ne pas faire fortune il
tss mii dans le commerce de nouveautés, mais il
abandonna pour se livrer exclusivement à son in-
dustrie et il a eu bon flair, car elle lui a donné la
fortune.
On peut dire sans crainte qu'il a été l'un des
principaux promoteurs de notre jolie cité.
D'ailleurs ceux qui ont lu les pages spécialement
consacrées aux œuvres civiles de notre municipa-
lité ont dû voir qu'il a été mêlé à tous ses actes
importants.
145
S. DELISLE.
André iSilfrid Delisle est né à Portneuf le lo
novembre 1841. Son père était capitaine et pro-
priétaire de vaisseau. II reçut une partie de son
instruction dans les écoles des frères à Québec.
A quatorze ans on le trouve employé dans le ma-
gasin de nouveautés de M. A. C. Merrill, mainte-
nant marchand de tapis à Montréal. Quatre ans
plus tard il vint dans la métropole. Son séjour
ne le satisfit pas, car il partit pour les Etats-Unis.
Mais, la nostalgie provoqua un prompt retour et à
24 ans nous le voyons établi à son compte comme
épicier, sur la rue Dorchester.
M. Delisle s'est beaucoup occupé de milice du-
rant un certain temps et il a su, là aussi, se créer
une place aussi enviable que celle qu'il occupe
dans le monde des affaires.
' En février 1866, il obtint son certificat de l'école
militaire, puis il fut nommé enseigne dans la
yième compagnie des fameux Chasseurs canadiens,
la même année. Promu au grade de lieutenant
en 1868, il servi sous le colonel Coursol, lors de
l'invasion des Féniens. M. Delisle fui aussi l'un
des officiers fondateurs du 65ième bataillon dont
il devint capitaine de la quatrième compagnie en
1869, grade qu'il conserva jusqu'en 1877, alors
qu'il se retira.
146
Etabli à Sainte-Cunégonde en 1871 il y est tou-
jours demeuré depuis. Elu conseiller de la ville
Saint-Henri en 1873 pour représenter là- bas, notre
village naissant, il fut président du comité du feu.
Lors de la formation de notre conseil, il en devint
membre et a toujours continué à en faire partie
jusqu'à ce jour. Il a été maire pendant deux ans,
a organisé avec l'abbé Séguin notre section de
l'association St- Jean- Baptiste dont il fut le pre-
mier président luge de paix, et commissaire il a
siégé longtemps à la cour locale.
En 1880, conseillé par Mgr Labelle, il acheta
les plus beaux pouvoirs d'eau de Saint- Jérôme et
en société avec son cousin J. U. Delisle y cons-
truisit un des premiers moulins à pulpe du pays,
lequel a pris beaucoup d'importance. Ce moulin
vient d'être revendu pour une somme considé-
rable. Depuis, il s'occupe, avec son ami M. H.
Morin, de spéculation sur les biens immobiliers.
147
H. MORIN.
Le 6 janvier 1839, naissait à Deschambault
comté de Portneuf, celui qui devait être notre
troisième maire et l'un de nos citoyens les plus
remarquables.
Arrivé à Montréal à l'âge de 20 ans, il débuta
dans le commerce d'épicerie, comme simple com-
mis, puis il prit magasin dans le faubourg Qué-
bec. De là, il vint s'établir dans le faubomrg Qué-
bec 011 il demeura six ans, puis à Sainte-Cuné-
gonde, coin des rues Vinet et Workman, où il
résida 23 ans.
Durant son séjour ici, il a occupé presque tous
les postes de confiance ou honorifique qui peuvent
être accordés à un citoyen.
Il fut au nombre des premiers membres du con-
seil de la fabrique, et marguillier en charge en
1877. La même année il devenait conseiller, plus
tard syndic pour la construction de la nouvelle
église et maire de notre ville pendant quatre ans.
Le 18 août 1869, il épousait mademoiselle Marie
Desloges, de Notre-Dame de Grâce. De ce ma-
riage naquit treize enfants dont 9 sont encore
vivants.
M. Morin a toujours su mériter et conserver l'es-
time "de ses compatriotes. Il a fait partie de cette
pléiade d'hommes qui a fait progresser notre ville
et l'a lancée vers la ifospérité.
148
J. H. DORE.
M. Doré aura 54 ans le 4 novembre prochain.
Il est' né à Saint* Eustache comté des Deux-
Montagnes.
A trente-trois ans il était commis chez Merrill,
puis chez Morgan. Il se fit épicier, puis marchand
de nouveautés. C^est un de nos premiers citoyens
sous tous les rapports. Il a été représentant du
village Delisle, à St- Henri ; il a été même maire,
de l'immense paroisse de Saint-Henri, à cette
époque.
C'est le premier marguillier en charge, puis-
qu'il fut nommé en 1876. Il est échevin depuis
1887, je crois, dans tous les cas, il a été notre qua-
trième maire dans l'ordre chronologique.
M. Doré, étant un de nos plus anciens citoyens,
est connu de tous, et il est inutile de faire l'énu-
mération des nombreuses qualités qui le distin-
guent.
Ajoutons en terminant, qu'il a été président de
l'association St- Jean-Baptiste durant deux années.
149
J. A. R. LEONARD M. D.
Il naquit en 1852, le 13 août, à Saint- Vincent de
Paul, comté de Laval. Aptes avoir fait son cours
classique au collège Sainte-Marie il étudia la
médecine au collège de médecine et de chirurgie
Victoria d'oli il sortit en 1876.
Il débuta immédiatement à Sainte-Cunégondc;
puis alla à Saint- Jean- Chrysostôme et revint 1
Sainte-Cunégonde pour s'y établir définitivement
En I880 il représenta la section Sainte-Cuné-
gonde de l'association St- Jean- Baptiste, à Québec.
Il occupait la charge de ler vice-président dans
notre section.
M. Léonard a aussi représenté à la chambre lé-
gislative, le collège de médecine et chirurgie, lors
de la passation du bill médical- Il est écht^vin
depuis 1891, et a eu à soutenir la lutte la plus for-
midable. Le mouvement annexioniste débutait
alors et les partis étaient tiès tranchés.
C'est actuellement notre pro-maire.
Homme sérieux et pratique il a su se créer une
position enviable qu'il ne doit qu'à ses efforts per-
sonnels.
I50
MARCEL E. LYMBURNER.
C'est dans le joli village de Saint-Stanislas ad-
mirablement bien situé sur les bords de la rivière
Batiscan, qu'est né celui qui fait le sujet de cette
notice, le 22 octobre 1836.
A 17 ans, saisi par cette fièvre d'émigration qui
est en train de dépeupler, presque entièrement, le
beau comté de Champlain, il se rendit aux Etats-
Unis ou il apprit son métier, puis vint à Montréal
et s'acheta un atelier.
En 1867, il demeurait à Sainte-Cunégonde, et il
représenta, notre localilé au conseil de Saint-Henri.
Il nous quitta pour revenir il n'y a que sept ou
huit ans.
Presque tous les postes d'honneur, lui ont été
donnés à la fois ; commissaire d'école depuis 1891,
il a été ensuite juge de paix ; il est dans le conseil
depuis janvier 1893 et sera marguillier en charge
l'année prochaine.
151
JOSEPH LUTTRELL.
M. Luttrell est né le 5 novembre 1840, en Ire-
lande. Il n'avait que quatorze ans quand il vint
dans le pays. Il s'est mis dans le commerce vf.rs
l'année 1868, et demeure avçc nous depuis 1875.
Il fit partie du conseil en 1877 et il a été de nou-
veau réélu en 1892. En 1882 il représenta le con-
seil à la législature ce Québec au sujet de certains
règlements que la cité de Montréal présentaient à la
chambre législative et qui concernaient les muni-
cipalités environnantes.
M. Luttrell est à la tête d'un établissement assez
considérable, et ses employés la plupart Cana-
diens-français n'ont qu'à se louer de leur patron.
Je cueille à tout hasard, l'entrefilet suivant paru
dans un journal de Montréal il y a quelques an-
nées pour appuyer mon dire :
Les employés de M. Luttrell, manufacturier de
Sainte-Cunégonde, se sont rendus auprès de leur
patron, mercredi soir, et lui ont présenté une belle
adresse et une magnifique pipe en écume de mer,
comme cadeau du jour de l'an.
M. Luttrell est connu par sa libéralité envers
ses employés, qui sont presque tous Canadiens-
français ; aussi ces derniers ont-ils tenu à lui en
témoigner leur reconnaissance.
'52
J.-B. DUROCHER.
Joseph Brien dit Durocher naquit à Chambly le
25 avril 1838.
A quatorze ans il était à Montréal oli il appre-
nait le métier de mécanicien.
Il est chef d'atelier depuis 21 ans chez George
Brush propriétaire de la '* Eagle foundry."
Il est membre du conseil depuis 4 ans ; il a été
trois ans commissaire d'école, et il est marguillier
depuis 1884.
C'est un citoyen honorable qui a su faire son
chemin.
153
GUILLAUME NARCISSE
DUCHARME.
Il est né sur les bords de la rivière Château-
guay, dans le village du même nom, le 3 janvier
1851.
Il fut commis depuis Tâge de 15 ans jusqu'à
celui de 31 ans. En 1S78, il était nommé secré-
taire-trésorier de la commission scolaire, et en
i884 il était promu à la même charge pour la ville.
Sa nomination de gérant de la succursale de la
banque Jacques-Cartier date de 1887.
Il épousa mademoiselle Rivet en 1880.
Tous les citoyens le connaissent et savent quel
homme actif et travailleur il est. Pauvre au com-
mencement de sa carrière il a réussi à force de tra-
vail à s'assurer le bien-être. M. Ducharme est un
financier dans le sens du mot et ses qualités ont
été reconnues. Il est actuellement président de la
" North American Mining Co," vice-président de
la ** Standard light and Power Co ," directeur de
la '* Citizens light and Power Co.," membre du
Board of trade et de la Chambre de commerce.
Dans la société St. Jean-Baptiste après avoir oc-
cupé diverses charges, dans les années passées, il
a été nommé cette année président.
Jeune encore, il a droit d'escompter l'avenir et
nous ne doutons pas de son succès.
154
HERCULE FAUTEUX.
Né à Saint-Benoit, comté des Deux-Montagnes,
le 4 mars 1842, il demeure à Sainte-Cunégonde
depuis vingt-cinq ans. Il arriva ici dans l'inten-
tion de travailler de son métier de menuisier pour
le compte des autres, mais bientôt il eut assez d'i-
nitiative personnelle pour entreprendre lui même
€t c'est là qu'il a réussi. Aujourd'hui il est à la
tête d'une manufacture de châssis, portes, etc.,
d'un magasin de ferronneries. Parmi les édifices
remarquables dont il a entrepris la construction,
citons :
ly'église Sainte-Cunégonde, le collège et le pen-
sionnat Sainte-Angèle.
M. Fauteux a été marguillier en charge en 1890
€t commissaire d'école depuis 1883, si je ne me
trompe.
Il est actuellement président de la commission
scolaire. C'est un homme d'affaire dans le sens
propre du mot.
155
THEO. CYPIHOT, M. D.
M. le docteur Cypihot ; est un de nos rares ci-
toyens dont la naissance a eu lieu à Montréal
Elle remonte à la date du 26 avril 1860.
Il a fait son cours classique à Sainte-Thérèse de
Blainville, puis il entra au collège de médecine et
de chirurgie de Montréal. Reçu médecin en 1880,
il alla pratiquer sa profession deux ans aux Etats-
Unis puis vint s'établir à Sainte-Cunégonde ob il
est toujours demeuré depuis. C'est le premier
médecin qui ait fait partie de notre commission
locale d'hygiène fondée en 1885, lors de la fameuse
épidémie de la petite vérole.
Il a été juge de paix, et a fait partie de la cour
des commissaires pour la décision sommaire des
petites causes.
Dans l'Ordre indépendant des forestiers, il est
chef forestier de la Cour St. Roch n° 701, et
médecin de la Haute Cour de la province.
C'est aussi lui qui eut la grande et patriotique
idée de la fondation de l'Alliance nationale, société
qui est appelée à faire tant de biens parmi nos
compatriotes.
Il a épousé mademoiselle Flora Cadieux. M.
Cypihot, est enfin l'un des membres de la commis-
sion scolaire et à ce dernier titre il a bien mérité
de ses concitoyens*
156
PAUL DESJARDINS.
Il naquit le 14 décembre 1841, à Saint-Ei^stache,
comté des Deux-Montagnes.
A l'âge de 27 ans, on le voit à Montréal débutant
dans le commerce de nouveautés. Longtemps il
fut employé chez MM. A. Provost et Cie., comme
acheteur en Europe, puis, comme acheteur aux
Etats-Unis.
Il ouvrit un magasin, rue Sainte-Catherine, en-
suite à Sainte-Cunégonde en société avec son frère
Louis.
M. Paul Desjardins a été marguillier en charge
dans le cours de l'année 1887, et conseiller en
1885.
Dans l'association St. Jean-Baptiste il a presque
toujours fait partie du comité de régie dans la
charge de commissaire-ordonnateur. Il est tréso-
rier de la Cour St. Roch, n° 701.
Patriote dans l'âme, citoyen généreux et dévoué,
on le voit dans tous les mouvements dont le mo-
bile est le patriotisme ou la charité.
157
F.-X DU PUIS, Avocat.
Né le 28 Septembre 1860, à Saint-Anicet comté
de Huntingdon.
Il commença son cours au collège de Montréal
mais il abandonna en belles-lettres pour étudier
avec M. l'abbé Chandonnet.
Comme il se destinait au barreau, il devint le
clerc de l'Hon. J. E. Robidoux et fut reçu avocat
le 17 janvier 1885.
Il demeure à Sainte-Cunégonde depuis le ler
mai 1889 et il est recorder depuis le 17 avril 1891.
Avocat de talent et d'avenir, il est en société
avec M. Lussier. lycur bureau est très achalandé.
M. Dupuis est marié à mademoiselle Azilda
McGown de Ste-Martine dans le comté de Cha-
teauguay.
158
J. O. DORVAL N.P.
Né le 26 juin 1856, M. Dorval commença son
cours au collège de Montréal, et le termina à St-
Hyacinthe.
Il a étudié le notariat sous MM. Papineau et
Durand et fut admis dans cette profession le 3 oc-
tobre 1879. Depuis il a toujours pratiqué à Mont-
réal, mais il réside avec nous depuis 1881.
C'est le greffier de notre cour des commissaires,
et le notaire habituel de la corporation.
11 est membre de la chambre des notaires.
En 1880 il épousa mademoiselle Alphonsine
Perrault. '
M. Dorval, fait honneur à sa profession et il est
un de nos citoyens les plus en vue.
/■
159
LOUIS FORTIN.
Naquit en 1840, le 5 février» à Montréal, est fils
de François Fortin, entrepreneur de Montréal.
En 1863 il se bâtit dans nos limites actuelles une
petite maison dont il est parlé dans le premier
chapitre. Il alla demeurer ensuite prés de la rue
Du Moulin, puis à sa résidence d'aujourd'hui.
M Fortin nous représenta au conseil de Saint*
Henri durant cinq ans et à la commission scolaire
du même lieu durant deux ans ; puis au conseil
deSte Cunégonde durant quatre ans. Ses élections
lui furent toujours chaudement contestées* Une
année même il dut en subir trois.
M. Fortin s'est toujours occupé de navigation
et de commerce en général. Pendant quelques
temps il forma avec l'aide de M. Cantin et de
quelques autres la Forwarding Co., mais cela fut
abandonné.
C'est un membre de l'Ordre indépendant des fo-
restiers et il est député haut chef forestier de la
Cour St. Roch depuis trois ans.
i6o
\
ALEXIS PICHE.
Alexis Piché, qui fut l'un der. premiers à se
construire une résidence dans cet endroit-ci est né
le ler novembre 1831 à Repentigny dans le comté
de l'Assomption. Dès l'âge de vingt-sept ans il
vint à Sainte-Cunégonde oU il s'occupa sans re-
lâche de son métier de menuisier.
Il fut trois ans conseiller à Caint-Henri, et
quatre ans à Sainte-Cunégonde II est aussi l'un
des premiers membres du conseil de la fabrique.
Citoyen paisible, honnête et laborieux il s'est ga-
^é une modeste aisance dont il jouit tranquille-
ment.
i6i
GUILLAUME BONNEVILLE.
se
Qé
ité
il
re-
C'est à I^aprairie, qu'est né le 14 Août 1833,
M. Guillaume Bonneville. Vers 1853 il partait
pour les Etats-Unis et revenait à Montréal en
1861. Il entra au service du Grand Tronc et ne le
quitta plus.
M. Bonneville a occupé presque tous les postes
d'honneur.
Il a été l'un des premiers membres du conseil
de la Fabrique ; élu conseiller en 1881/ il y de-
meura jusqu'en 1888 ; il fut marguillier en charge
en 1878 et commissaire d'école en avril 1878, et
de plus j uge de paix.
C'est un de nos citoyens les plus honorables.
l62
FRANÇOIS PAYETTE.
M. François Fayette est né en 1841, le ler jan-
vier, à Repentigny, comté de l'Assomption. Il
vint à Montréal à Tâge de 21 ans, et douze mois
plus tard il s'établissait à Sainte-Cunégonde pour
taire le commerce de meubles. Il a été un des
premiers à se construire une maison dans notre
localité.
En 1877, il ^ut élu échevin, et en 1881, mar-
guillier en charge, et en 1885 commissaire d'école.
Il est parti d'avec nous depuis 1888, je crois.
V
Jt63
ALEXIS GODERRE.
M. Goderre aura soixante-dix ans k 26 juin
1893, il est donc né en 1823. C'est à Montréal
qu'il vint au monde et dès Tâge de vingt-deux
s'établit à Ste-Cunégonde qui n'était alors que
dans sa période première de fondation. Gardien
de la banière avec M. Barollet, il conuait l'his-
toire de Ste-Cunégonde et pour avoir assisté
à son développement et pour y avoir participé.
En effet M. A. Goderre a été échevin, marguillier
et chef de police et de pompiers.
i64
CHARLES F. PORLIER.
Monsieur Porlier naquit à Chambly le ler oc-
tobre 1847 ^t vint à Montréal vers 1870 et s'enga-
gea commis dans un magasin de nouveautés.
En 1875 il ouvrit un magasin dans cette localité
et fit le commerce de chaussures. En février 1876
il présenta avec d'autres citoyens une requête au
gouvernement fédéral pour l'établissement d'un
bureau de poste et fut nommé maître de poste,
charge qu'il conserva jusqu'en 1882. En 1881 il
devint le secrétaire-trésorier de la municipalité ;
en 1883 comptable de l'aqueduc et en 1889 surin-
tendant des aqueducs de Sainte-Cunégonde et de
Saint- Henri.
Au physique c'est un homme bien bâti, et au
moral un excellent caractère.
mmUrn.
i65
JACQUES DUTOUR.
Il est né à Saint-Antoine dans le comté de
Richelieu, le ii novembre 1822-
Parti à dix-huit ans pour les Etats-Unis, il de*
meura longtemps dans l'état de New York.
En 1856, il revint dans le pays et s'établit à
Sainte-Cunégonde dans le cours de l'année 1870.
Il est donc citoyen de notre cité depuis 25 ans.
M. Dutour fut élu conseiller en 1892. Deux
ans auparavant il avait été nommé commissaire
d'école.
Brave citoyen, travailleur économe, il s'est
amassé une petite fortune dont il jouit mainte-
nant en paix.
i66
FRS.-X. LAMONTAGNE.
C'est à Verchères, le 29 novembre 1829 que
naquit M. Iramontagne et voilà déjà vingt-huit
années qu'il réside au milieu de nous . Serre-frein
au Grand Tronc depuis longtemps, sa vie s'est
écoulée paisible dans cette cité qu'il a vu grandir
et s'élever avec joie.
Il a fait partie de la commission scolaire durant
trois années.
V
i67
CHRISTOPHE GEOFFRION.
rinnt! ?'*''"^f '" "^J""'^* '«33. il avait trente-
cm, ans lorsqu'il vint à Sainte-Cunégonde pour
faire le commerce de bois et de lait.
Il a fait partie du conseil de 1886 à 1889.
C;^t un brave et honnête citoyen ouï jouit
paisiblement du fruit de ses épargna.
i68
JOSEPH CHABOT.
Naquit à St-Jean d'Iberville le 12 septembre
1850 et vint à Montréal en avril 1872. Il se déci-
da à tenter fortune dans le commerce de lait de
1872 à 81, ensuite dans celui de grains de 1881 à
1891. Entre temps il s'était établi à Sainte-Cu-
négonde. Voilà deux ans maintenant qu'il est
retiré des affaires.
Il a fait partie du conseil durant un certain
temps à compter de 1885.
i69
JOSEPH DESPAROIS.
Monsieur Joseph Desparois naquit à Château-
guay le six janvier mil huit cent quarante.
Dès l'âge de quinze ans il était à Montréal et
apprenait le métier de charpentier. Lorsqu'il vint
s'établir à Sainte-Cunégonde il était déjà entrepre-
neur.
M. J. Desparois a fait partie de la commission
scolaire lors de notre séparation d'avec Saint-
Henri. Il y revint de nouveau en 1888 pour un
an
170
J. H. THIBERT.
M. Thibert est né le 17 iévrier 1854 dans la pa-
roisse de Sainte-Philomène, comté de Château-
guay.
Il vint à Montréal en 1875 et se fit maître-bou-
langer, puis épicier. Il sut conduire ses affaires
assez bien pour se gagner une modeste aisance en
peu de temps.
Aujourd'hui, il est assistant-secrétaire général
de l'Alliance nationale ; président de la commission
locale d'hygiène et évaluateur à SainteCunégonde
et secrétaire-financier de la Cour Tt-Roch de l'Or-
dre indépendant des forestiers.
Très actif s'en tendant bien aux travaux méti-
culeux des sociétés de bienfaisance, TAlliance na-
tionale a fait une véritable acquisition en le nom-
mant au poste qu'il occupe.
171
FELIX DESPAROIS.
Ce monsieur est né à Chateauguay le 17 no-
vembre 1836. Arrivé à Montréal en 1 851, il se
livra au métier de charpentier*menuisier.
Il a été marguillier en charge en 1882. Citoyen
paisible ne recherchant que la tranquillité, il s'est
toujours tenu en dehors des affair'^s publiques.
ADOLPHE MARCIL.
Un de nos plus braves et plus anciens citoyens
qui s'est attiré Testime de tous. Né à Montréal,
il est fils de M. Marcil épicier l'un des pionniers
du faubourg St-Joseph.
Il fut marguillier en charge en 1883 et premier
vice-président de l'association St-Jean-Baptiste en
1884.
172
NARCISSE LAPOINTE.
Né le 30 octobre 1849, à Saint-Michel, comté de
Bellechasse. Parti de la maison paternelle à 16
ans, il s'en alla aux Etats-Unis oU il exerça le
métier de menuisier durant six ans.
Lorsqu'il vint à Montréal, il continua à tra-
vailler de son métier jusqu'en 1875, alors qu'il se
fit marchand épicier au coin des rues Dominion
et St-Jacques. En 1872, il avait épousé mademoi-
selle Azilda Verdon. De ce mariage naquit quatre
enfants dont trois sont encore vivants.
Vers l'année 1884, il se plaça au coin des rues
Dominion et Quesnel, oii il demeure encore.
M. Lapointe a été marguillier en charge pen-
dant l'année 1891. C'est un des fondateurs de la
société St- Vincent de Paul, de ja congrégation de
la Sainte-Vierge, et de l'Alliance nationale dont il
est le commissaire-ordonnateur.
Il appartient aux Artisans canadiens depuis
1888.
^7i
J.-B. BROUILLETTE.
Né à Saint- Jean-Baptiste de Rou ville, le 14 fé-
vrier 1850, il avait 23 ans quand il vint à Mont-
réal. Il s'est toujours occupé de son métier de
menuisier. Il est entrepreneur depuis longtemps
déjà.
C'est le marguillier en charge actuel. Il a été
évaluateur de notre cité durant deux ans.
A 36 ans, il fut admis dans la société Saint-
Joseph, et deux ans plus tard dans la société des
Artisans canadiens-français.
C'est un homme actif et dévoué qui poursuit
son chemin sans s'occuper des obstacles.
174
F.-X CHADILLON.
M. Chadillon est né à la Pointe-aux-Trembîes
de Montréal en 1855. Il partit pour Montréal afin
d'améliorer sa position le 28 mai 1873. Après
avoir été longtemps commis dans une épicerie, il
ouvrit un magasin à son compte en 1883,
Homme zélé dans la force du mot, il n'a pas
cessé de faire partie de la société Saint-Vincent de
Paul depuis sa fondation. Il en a été secrétaire
de 1877 à 1883 et président depuis 1885 à 1888.
'75
moïse lemieux
Il est né à Laprairie le 21 mai 1835. Après
avoir tenté fortune pendant une dizaine d'années
Montrta"! ^°'''"^' " ^'* ^^°" ^'^^^^" ^
Vers 1873 il commença à s'occuper de son mé-
Uer à son compte et réussit à s'étabiir définitive-
4. "/f ,?'^''?"'"'" *" '^^■'^- Citoyen intègre il
louit de 1 estime de tous ceux qui le connais^nt. • .
176
LOUIS DESJARDINS.
• Né à Saint- Eustache le 9 février 1846, il était à
Montréal en 1867 et s'établissait à Sainte Cuné-
gonde en 1873 en société avec son frère Paul. Il
en fut ainsi' jusqu'à l'année 1882. A partir de là,
ils firent le commerce de tiouveautés séparément.
M. Louis Desjardins qui est un de nos citoyens
les plus dévoués dans les œuvres où le concours
de chacun ^st demandé, est très estimé ici.
Il a fait partie de la commission scolaire de
1882 A 1892.
^11
OCTAVE PROVOST.
Né le 13 avril i8f8, à Sainte-Rose, comté de
Laval, il était déjà marchand et manufacturier à
l'âge de vingt-cinq ans. ^
Bien que l'instruction lui fit défaut, il n'en
réussit pas moins et il se vit durant un certain ^
temps à la tête d'un commerce considérable.
Il e'tait propriétaire à Sainte-Cunégonde dès
1869, mais il ne vint y demeurer qu'en 1880, je
crois, après avoir abandonné la vie active. C'est
un brave homme estimé de tous ses concitoyens et
qui a rempli durant longtemps la charge de juge
de paix. Il s'est de plus beaucoup intéressé i\ la
fondation d'une maison de charité dans cette pa-
roisse et il a fait un don généreux pour son éta-
blissement.
178
NARCISSE MOREAU.
Naquit le 20 septembre 1828 dans une campagne
environnante. Il vint à Montréal pour y pratiquer
son métier et il fut contremaître menuisier jus-
qu'en 1874. Durant son séjour à Sainte-Cunégonde
M. Moreau a été commissaire d'école quatre ans,
à partir de 1879. Il entra au conseil en 1882 et
resta jusqu'en 1885.
C'est encore un de nos citoyens modèles qui,
parti pauvre du bas de l'échelle sociale, se créa
une position par ses épargnes et sa bonne conduite.
Il est mort au moment ou il jouissait pleinement
du fruit de ses travaux le 30 mai 1889.
..lA:»'
%'
179
J-BTE. BASTIEN dit LAPRAIRIE.
II naquit à Machine le ,8 avril ,825 et n'avait
i^Tanir^air^-'^'^-o-.::--;
^ JUst décédé à Sainte.Cunégonde le .5 avril
iSo
PLACIDE DECARY.
Né à Dorval le 8 décembre 1850, fit ses études
au collège Ste-Marie et son apprentissage d'horlo-
ger chez White. Il alla passer un an à Québec
puis vint s'établir à Montréal, n'ayant que vingt-
deux ans. Marié en 1873 ^ Victorine Hurtubise.
Il n'est établi à Ste-Cunégonde que depuis 1892.
Il fut le premier vice-président de l'Union Saint-
Joseph en 1851 et en 1852 il en devint président.
En 1886 il a été président de l'Union St-Pierre.
C'est aussi un membre de l'ordre des forestiers
catholiques et de l'Alliance nationale, dont il est
président du Cercle Mont-Royal No. 2.
KffHnaenw
i8i
L. Z. MATHIEU.
Né à Québec en .851, le .5 novembre, M. louis
Zeph.rm Mathieu n'avait que dix sept ans lors-
qu 11 vint travailler de son métier de peintre, à
Montréal. *■
Déjà il entreprenait en 1879. et vint résider à
Ste-Cunégonde vers 1882. Ses affaires n'ont fait
que prospérer depuis.
M. Mathieu a été le président de l'Union St-
Joseph de Saint-Henri, et il est l'actif et dévoué
trésorier actuel de l'association St-Jean-B.iptiste
l82
J. U. LALONDE M. D.
C'est à Beauharnois, qu'est né M. Joseph Ulric
Lalonde, en 1862, le 27 juillet.
Après avoir fait un cours classique au collège
de Montréal, il fit ses études médicales à l'Univer-
sité Laval, et fut admis à la pratique en 1891 .
Durant sa vie d'étudiant il fut l'un des membres
les plus actifs du fameux cercle Ville-Marie de
Montréal. Il a occupé dans ce cercle différentes
charges, et s'est montré à la hauteur de sa posi-
tion.
Entré interne à l'hôpital Notre-Dame en 1890 il
y resta un an.
Après son admission M. Lalonde s'établit d'a-
bord à Montréal puis vint à Sainte-Cunégonde.
Il est médecin de la Cour St-Joseph de l'Ordre
des forestiers catholiques ; médecin examinateur
des Artisans canadiens-français, pour notre locali-
té et médecin du cercle Mont- Royal de l'Alliance
nationale.
'83
MICHEL LANIEL.
Sa naissance est en date du 30 octobre r840, à
Ste-Geneviève. Vers 1864, il faisait le commerce
d epicene la-bas. En 1869, il vint continuer son
négoce jusqu'en 1872, à Montréal, et de 72 jusqu'à
aujourd'hui dans Sainte-Cunégonde. Il fut mar-
guUl.er en charge en 1886 et élu conseiller la
même année.
i84
GODFROI COURVILLK.
Né à la Pointe-Claire le 20 juin 1861, il partit
jeune de sa place natale pour notre cité. Il apprit
le métier de boucher, qu.'il pratique encore.
Brave et honnête citoyen M. Courville fait par-
tie de la commission scolaire depuis 1884 et fut
marguillier en charge en 1892.
Il est aussi membre de l'Ordre des forestiers
catholiques et le trésorier de la Cour Ste-Cuné-
gonde depuis 1892.
i«5
JOSEPH ALPHONSE GOUGEON.
Né à la Côte-des-Neiges le 14 octobre 1844 et
venu à Montréal en 1865.
S'est occupé du commerce d'épiceries de 1874 :\
1887 et du commerce de provisions de 1887 à 1892.
M. Gougeon est membre de la société St-Vin-
cent de Paul depuis sa fondation et il a été mar-
guillier en charge en 1885.
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i86
J. N. H. CAMPEAU.
Joseph Napoléon Henri Campeau naquit à
Rigaud le 7 août 1868, et fit ses études au collège
Bourget, à Rigaud.
Il suivit les cours de l'école de médecine et de
chirurgie de Montréal et fut admis à la pratique
de la médecine en 1890.
M Campeau demeure ici depuis.
C'est le populaire et digne médecin de la cour
Ste-Cunégonde de l'Ordre des forestiers catho-
liques.
i87
PIERRE BEAUCHEMIN.
Né à Beloeil le ler février 1833. « fot d'abord
culuvateur à Chambly et da«s 1^ canipa«es en
v.ronnantes. A partir de ,858. il devint'Jrép^
au fret a Longueuil pour le Grand Tronc et il
«xupacetteposUion jusqu'à ces derniers temps
En ,860 .1 v,nt demeurer à Montréal. M. Beau
chemin a été marguillier en charge en ,888. C^t
un partisan dévoué de l'annexion.
i88
lEAN PIERRE VEBERT.
M. Vébert est né à Mailing, en Lorraine, le ler
octobre 1854. Venu au Canada depuis 1874, il
n'est dans renseignement que depuis quatorze ans.
Après avoir demeuré quatre ans au milieu de
nous il s'en alla à Bordeaux, Sault-au-RécoUet.
Il nous est revenu depuis le mois de juin pour
occuper la charge d'assistant greffier de la cité.
iSg
MICHEL VALLEE.
M. Vallée qui est un des pionniers de la local.v*
190
LOUIS BERUBE.
Jean-Marie Louis Bérubé, naquit à Ste-Anne de
Lapocatiére le 25 janvier 1846, et résolut de venir
dans la métropole en I867. Il s'y occupa et s'oc-
cupe encore de son métier : peintre polisseur.
Il appartient à la cour Ste-Cunégonde de l'Ordre
des forestiers catholiques, depuis sa fondation.
Kn 1883, comme l'association St-Jean-Baptiste
voulait donner satisfaction à toutes les classes qui
en faisaient partie, M. Ls. Bérubé fut élu prési-
dent de notre section, car c'était le tour de la classe
des arts et métiers d'il voir un président.
Il fît son devoir dignement et se montra à la
hauteur de sa position.
191
JOSEPH PAGE.
Il aura 46 ans le 22 juillet prochain. Né à
Saint-Jérôme, comté de Terrebonne, est à Mont-
réal depuis trente-cinq ans.
Il fut durant longtemps marchand de tabac, au
coin des rues Vinet et Richelieu, puis il abandon-
na pour entrer dans la police maritime.
Vers 1884 il fut nommé chef des départements
du feu et de la police ici,
Il est de plus inspecteur de voirie.
Il a su gagné l'estime des contribuables par son
activité, et son affabilité.
192
Voici les noms des MM. du clergé qui ont passé
par Ste-Cunégonde.
F. J. Prud'homme, desservant.
J. O. Sauvé, *'
L J. Adam,
A. Séguin, premier curé.
J. O. Dubois, vicaire.
A. Gauthier,
H. Brissette,
P. J. Brady,
D. Leduc,
J. P. Kiernau,
P. H. Delahanty
U. Morache,
J. A. Bélanger,
T. J. Savaria,
J. E. Goderre,
A. Desnoyers,
P. Langlois,
E. Lessard,
J.A.Castonguay
E.F. Boudreau,
F. X. Plante,
T. Nepveu,
J. S. Fortin,
D. Picotte,
Chs. Tessier,
O. Mongenais,
A. Meunier,
J. A. Bélanger,
A. Corbeil,
P. Moulin,
M. Geofifrion,
E. F. X. Ecrément, deuxième curé.
Didier Côté, vicaire.
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Ï93
Fabrîue^f' P''^""^^« '"^«^bres du Conseil de la
Guillaume Bouneville.
Jules Perreault
Hubert Morin.
Jean-Baptiste Uprairie.
Alexis Goderre
Alexis Piché.
Hilaire Doré.
François Fayette.
Joseph Uplante.
Théophile t'Hébréux
Josepl, Corbeille.
Moïse Roy.
194
lyiste des marguillers.
J.H. Doré.
Hubert Morin
Guillaume Bonneville
Alexis Piché
Silfrid Delisle
François Fayette
Félix Desparois
Adolphe Mardi
Joseph Brien Durocher
J. Alphonse Gougeon
Michel Laniel
Paul Desjardins
Pierre Beauchemin
Moïse lyemieux
Hercule Fauteux ,
Narcisse Lapoiute
Godfroi Courville
J. B. Brouillette
Marcel E- I<ymbumer
1876
1877
1878
1879
1880
1881
1882
1883
1884
1885
18S6
1887
1F88
1889
1890
1891
1892
1893
1894
195
Liste des citoyens qui se s^nt succédés au Con-
seil de ville.
Hon. Chs. J. Coursol
C. F. Lalonde
H. Morin
S. Delisle
Frs. Fayette
J. Martineau
Ls. Bernier
Jos. Luttrell
H. Hénault
A. Goderre
A. Fiché
O. Deslauriers
I^s. Fortin
G. Bonneville
Ls. Roy
N. Moreau
Jacques Du tour
Jos. Chabot
Paul Desjardins
C. Geoffrion
H. Doré
M. Laniel
J. B. Durocher
J. A R. Léonard ....
M. E. Lymburner. . .
1877
1878
1879
1880
1880
1881
1881
1882
1 1
< (
1885
< c
1886
1887
1889
I89I
1893
1er maire
2èine '*
3ème
4éme
S^rae
<<
<t
il
196
Les maires.
Durée
C F. Lalonde 5 ans.
S.Delisle 2 "
H. Morin 4
J. H. Doré I
L* H. Hénault 4
t (
i(
( t
Les commissaires des écoles catholiques.
Révd. F. h. T. Adam . , Août
J. H. Doré ♦*
Edmond Brown
S. Delisle
Michel Vallée
H. Morin Mars
J. B. Laprairie Juillet
F. X. Lamontagne "
Révd. A. Séguin Mars
J. Desparois Juillet
G. Bonneville -^ Avril
II
II
II
N. Moreau Jui
C. GeofFriou
Jacques Dutour
Ls. Desjardins
J. Durocher
H. Fauteux
G. Courville
F. Fayette
J. Desparois
T. Cypihot
M. Lymburner
let
1875
II
II
M
II
1876
II
li
1877
II
1878
1879
I >
1880
1882
1883
1884
1885
1888
I89I
II
197
ASSOCIATION ST. JEAN-BAPTISTE-
Section Stf.-Cunkgonde.
Elections de 1878.
Président : S. Delisle.
ler Vice-Président : H. Morin.
2iénie Vice- Président : F.-X. Bourdon.
Secrétaire : I. Rainville, N. P.
Trésorier : F -X. Desjardins,
ler Commissaire-Ordonnateur : Narcisse Moreau.
2iéme " •* : Joseph Chabot.
3ième *' ** : Inouïs Bérubé.
Elections de 1879.
Président : S. Delisle.
ler Vice- Président : H. Morin.
2ième Vice- Président : G N. Ducharme.
Secrétaire : I. Rainville, N. P.
Trésorier : F.-X. Desjardins.
Commissaire-Ordonnateur : J.A. Porlier.
Elections de 1880.
Président : S. Delisle.
ler Vice Président : J.A. R. Léonard, M.D.
2ième Vice-Président : Chs. F. Porlier.
Secrétaire : ly. Rainville, N. P.
Trésorier : J. T. Bourcier.
Commissaire-Ordonnateur : Henri Laverdure.
198
Elections DE 1881.
Président : J. H. Doré,
ler Vice-Président : Chs. F. Porlier.
2iètne Vice-Président : Ls Bérubé.
Secrétaire : F.-X. Desjardins.
Trésorier : J. T. Bourcier.
Commissaire-Ordonnateur : Henri Laverdure.
Elections de 1882.
Président : J. H. Doré,
ler Vice- Président : Chs. F. Porl'er
2ième Vice-Président : Ls Bérubé.
Secrétaire : F. X. Desjardins.
Trésorier : J T. Bourcier.
Commissaire-Ordonnateur : Paul Desjardins.
iiLECTiONS DE 1883.
Président : L'î Bérubé.
ler Vice- Président : G. N. Ducharme.
2ième Vice-présid : JA.R. Léonard, M. D.
Secrétaire : F.-X. Desjardins.
Trésorier : H. Ladouceur.
Commissaire-Ordonnateur : Paul Desjardins.
Elections de 1884.
Président: C. F. LaloLde.
ler Vice-Président : A. Marcil.
2ième Vice-Président : O. Provost.
Secrétaire : J. J. Beauchamp.
Trésorier: G N. Ducharme.
Commissaire-Ordonnateur: H. Laverdure.
TABLE DES GRAVURES.
Page,
Plan de la cité
C. F. Lalonde 5
Résidence Gilbert 6
S. Delisle 9
H. Morin 13
J. H. Doré 15
Porteur d'eau 22
Hôtel de ville 23
L. H. Hénault 29
Sceau de la cité 31
G. N. Ducharme 33
M. l'abbé A. Séjçuin 37
Ancien presbytère 47
Presbytère actuel 62
Soubassement de l'église 61
L'église (extérieur) 65
Windstanley Hall 71
L'église (intérieur) 75
Maison de charité 84
Temple St. Jude actuel 86
Collège 02
Académie des jeunes filles 96
Pensionnat Ste-Angèle 98
Ecole de la rue ûelisle KK)
Sceau de l'Association St. Jean-Baptiste KHa
Cour Ste-Cunégonde 107
Sceau des Forestiers catholiques 110
Sceau des Forestiers indépendants 112
Sceau de l'Alliance nationale 114
Cour St. Roch 117
Rond de course 124
Le théâtre de Ste-Cunégonde 127
Sceau du cercle Molière 129
TABLE DES MATIERES.
nu , Page.
(^hap. I.~Fondation.
• • J5,
II.—Desserte et paroisse jj
Ill.-Village et ville jg
IV.— La cité..
27
^•—Prêtre et citoyen o^
VI.-L'egli«e .*. m
Vll.-Charite..
81
VIII. -Nos maisons d'éducation . . . . , ^
IX.-Patriotisme et bienfaisance n^
X.— Théâtre et amusements y2:.^
XI.— Postface ,.^,
Appendice.
ommes publics..
13
des gravures
Nos
TabI
\
ERRATA.
Un^auteur ne devrait jamain avoir l'ombre d'une excutic pour
lui permettre do placer une liate d'errata dans un volume, je le
sain, Tout do même, je me présente avec une excuse, comptant
8ur l'indulgence de mes lecteurs.
A l'époque de la correction des épreuves j'étais malade et je^nie
suis vu dans l'obligation de faire faire ce travail par des étrangers
qui n'y ont pas apporté toute l'attention voulue.
De là cette liste des fautes les plus apparentes.
Page.4, boisée
" 6, rue (Notre-Dame)
" 8, certaine gens
'* 8, bas-Canada
*' 11, canadiens
** 28, Honorable
*' 36, L'abbé
" 38, Septembre
" 48, celle de
successeurs
les Evéquc
*' 51, éveillé
** 51, ramène
** 57, les marguil
liers quelques
" 61, devaient
" 68, le coût total
" 69, puisé
*• 69, plin-cintre
" 69, fut
" 70, voûte
" 70, événements
" 70, Sainte-C...
** 70, On ne peut être
" 70, Sainte-C...
♦* 72, id
" 72, brillât
" 72, s'entoure
" 74, pour Jésus-Christ
" 76, toutes les
" 78, Saint Dom
80, sacristie
85, ici là
90, Sainte-C...
97, Maurilius
104, historique de l'As.
"108, consacré
*• 114, réussi
lire : boisé.
'• : (rue Notre-Dame.)
" : certaines gens.
** : Bas-Canada.
** : Canadiens.
" : honorable.
" : l'abbé.
*' : septembre.
'* : celle de nos
siuîcesseurs les
Evalues.
" : éveillé.
" : rantènent.
" : les marguilliers
et quehiues.
" : devait.
'* : Le coût total était de
" : puisés.
" : plein-ceintre.
" : fût.
" : voûte,
'* : événements.
" : sainte-C...
" : On peut être. ,^
" : sainte C...
id.
" : brilla.
" : s'entourent.
" : pour voir J.-C.
" : Toutes les.
" : saint D...
" : sacristies.
* : ici et là.
" : sainte C...
" : Moderatus.
: historique sur l'As.
" : consacrées.
" ; réussit.