Skip to main content

Full text of "Précis historique ou Abrégé de l'histoire du Canada [microforme] : avec aperçu sur les principaux personnages du pays"

See other formats


IMAGE  EVALUATION 
TEST  TARGET  (MT-3) 


"^ 


s? 


1.0    \f^  IM 


l.l 


1.25 


13  2 


12.2 
■     li^    IIIIIO 


111= 

U    IIIIII.6 


V] 


<^ 


/a 


^f 


^?: 


/;i 


/A 


V 


Hiotographic 

Sciences 

Corporation 


23  WEST  MAIN  STREET 

WEBSTER,  N.Y.  14580 

(716)  872-4503 


A 


V 


'^^^ 


\\ 


O^ 


%^ 


^<i>'- 


CIHM/ICMH 

Microfiche 

Séries. 


CIHM/ICMH 
Collection  de 
microfiches. 


Canadian  Institute  for  Historical  Microreproductions  /  Institut  canadien  de  microreproductions  historiques 


Technical  and  Bibliographie  Notes/Notes  technique*  et  bibliographiques 


Th 
to 


The  Institute  hat  attempted  tb  obtain  the  beet 
original  copy  available  for  fllmlng.  Features  of  this 
copy  which  may  be  bibllographically  unique, 
which  may  alter  any  of  the  Images  in  the 
reproduction,  or  which  may  significantly  change 
the  usual  method  of  fllmlng,  are  checked  below. 


D 


D 
D 


D 


Coloured  covers/ 
Couverture  de  couleur 


I      I    Covers  damaged/ 


Couverture  endommagée 

Covers  restored  and/or  laminated/ 
Couverture  restaurée  et/ou  pelliculée 

Cover  title  missing/ 

Le  titre  de  couverture  manque 

Coloured  maps/ 

Cartes  géographiques  en  couleur 

Coloured  ink  (i.e.  other  than  blue  or  black)/ 
Encre  de  couleur  (i.e.  autre  que  bleue  ou  noire) 


I      I    Coloured  plates  and/or  illustrations/ 


D 


Planches  et/ou  illustrations  en  couleur 


Bound  with  other  matériel/ 
Relié  avec  d'autres  documents 


Tight  binding  may  cause  shadows  or  distortion 
along  interlor  margin/ 

La  reliure  serrée  peut  causer  de  l'ombre  ou  de  la 
distortion  le  long  de  la  marge  intérieure 

Blank  leaves  added  during  restoration  may 
appear  within  the  text.  Whenever  possible,  thèse 
hâve  been  omitted  from  filming/ 
Il  se  peut  que  certaines  pages  blanches  ajoutées 
lors  d'une  restauration  apparaissent  dans  le  texte, 
mais,  lorsque  cela  était  possible,  ces  pages  n'ont 
pas  été  filmées. 

Additional  comments:/ 
Commentaires  supplémentaires: 


L'Institut  a  microfilmé  le  meilleur  exemplaire 
qu'il  lui  a  été  possible  de  se  procurer.  Les  détails 
de  cet  exemplaire  qui  sont  peut-être  uniques  du 
point  de  vue  bibliographique,  qui  peuvent  modifier 
une  Image  reproduite,  ou  qui  peuvent  exiger  une 
modification  dans  la  méthode  normale  de  filmage 
sont  indiqués  ci-dessous. 


I      I   Coloured  pages/ 


D 


Pages  de  couleur 

Pages  damaged/ 
Pages  endommagées 

Pages  lastored  and/oi 

Pages  restaurées  et/ou  pelliculées 

Pages  discoloured,  stained  or  foxec 
Pages  décolorées,  tachetées  ou  piquées 

Pages  detached/ 
Pages  détachées 

Showthrough/ 
Transparence 

Quality  of  prir 

Qualité  inégale  de  l'impression 

includes  supplementary  materiï 
Comprend  du  matériel  supplémentaire 

Only  édition  available/ 
Seule  édition  disponible 


I  I  Pages  damaged/ 

I  I  Pages  lastored  and/or  laminated/ 

I  I  Pages  discoloured,  stained  or  foxed/ 

I  I  Pages  detached/ 

I  I  Showthrough/ 

I  I  Quality  of  print  varies/ 

I  I  includes  supplementary  material/ 

I  I  Only  édition  available/ 


Th 
po 
of 

fiii 


Or 
be 
th< 
sic 
oti 
fin 
sic 
or 


Th 
shi 
TH 
wl 

M< 
dif 
em 
be( 
rig 
rec 
me 


Pages  wholly  or  partially  obscured  by  errata 
slips,  tissues,  etc.,  hâve  been  refilmed  to 
ensure  the  best  possible  image/ 
Les  pages  totalement  ou  partiellement 
obscurcies  par  un  feuillet  d'errata,  une  pelure, 
etc.,  ont  été  filmées  à  nouveau  de  façon  à 
obtenir  la  meilleure  image  possible. 


This  item  is  filmed  at  the  réduction  ratio  checked  below/ 

Ce  document  est  filmé  au  taux  de  réduction  indiqué  ci-dessous. 

10X  14X  18X  22X 


26X 


30X 


/ 

12X 


16X 


20X 


24X 


28X 


32X 


I 

itails 
I  du 
odifier 
'  une 
mage 


The  copy  filmed  hère  hus  been  reproduced  thanks 
to  the  ganeroeity  of  : 

Library  of  the  Public 
Arrhives  of  Canada 

The  images  appearing  hère  are  the  beat  quality 
possible  considering  the  condition  and  legibility 
of  the  original  copy  and  in  keeping  with  the 
filming  contract  spécifications. 


Original  copies  in  printed  paper  covers  are  filmed 
beginning  with  the  front  cover  and  ending  on 
the  last  page  with  a  printed  or  illustrated  impres- 
sion, or  the  back  cover  when  appropriate.  Ail 
other  original  copies  are  filmed  beginning  on  the 
first  page  with  a  printed  or  illustrated  impres- 
sion, and  ending  on  the  last  page  with  a  printed 
or  illustrated  impression. 


The  last  recorded  frame  on  each  microfiche 
shall  contain  the  symbol  —^  (meaning  "CON- 
TINUED"),  or  the  symbol  V  (meaning  "END"), 
whichever  applies. 


L'exemplaire  filmé  fut  reproduit  grâce  è  la 
générosité  de: 

La  bibliothèque  des  Archives 
publiques  du  Canada 

Les  images  suivantes  ont  été  reproduites  avec  le 
plus  grand  soin,  compte  tenu  de  la  condition  et 
de  la  nettev  °  de  l'exemplaire  filmé,  et  en 
conformité  avec  les  conditions  du  contrat  de 
filmage. 

Les  exemplaires  originaux  dont  la  couverture  en 
papier  est  imprimée  sont  filmés  en  commençant 
par  le  premier  plat  et  en  terminant  soit  par  la 
dernière  page  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustration,  soit  par  le  second 
plat,  selon  le  cas.  Tous  les  autres  exemplaires 
originaux  sont  filmés  en  commençant  par  la 
première  page  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustration  et  en  terminant  par 
la  dernière  page  qui  comporte  une  telle 
empreinte. 

Un  des  symboles  suivants  apparaîtra  sur  la 
dernière  image  de  chaque  microfiche,  selon  le 
cas:  le  symbole  — ^-  signifie  "A  SUIVRE",  ie 
symbole  V  signifie  "FIN". 


Maps,  plates,  charts,  etc.,  may  be  filmed  at 
différent  réduction  ratios.  Those  too  large  to  be 
entirely  included  in  one  exposure  are  filmed 
beginning  in  the  upper  left  hand  corner,  left  to 
right  and  top  to  bottom,  as  many  f rames  as 
required.  The  following  diagrams  illustrate  the 
method: 


Les  cartes,  planches,  tableaux,  etc.,  peuvent  être 
filmés  à  des  taux  de  réduction  différents. 
Lorsque  le  document  est  trop  grand  pour  être 
reproduit  en  un  seul  cliché,  il  est  filmé  à  partir 
de  l'angle  supérieur  gauche,  de  gauche  à  droite, 
et  de  haut  en  bas,  en  prenant  le  nombre 
d'images  nécessaire.  Les  diagrammes  suivants 
illustrent  la  méthode. 


rrata 
to 


pelure, 
nà 


□ 


32X 


1 

2 

3 

!         "* 

2 

3 

\         ê 

f 

6 

W.lf*i,XV!r~T-.-^V.V''X'      ■■.  .   j'i'  ■        '   .,    ,..i..... 


M.  13iRAiin 


U..    C/Al^NKAi: 


M.  Farjbauit 


^A.  j.  viGEP-, 


PRECIS  HISTORIQUE 


OU  ABRÉGÉ  DE 


L'HISTOIRE  DU  CANADA 


AVEC    APEnçU 


SUR  LES  PRINCIPAUX  PERSONNAGES 


DU  PAYS. 


MONTRÉAL 

tCUSÈBE   SÉNÉGAL,    IMPRIMEUR-ÉDITEUR 

Rue  Saint  Vincent,  N»  6,  8  et  10. 

1867. 


uir,.~i%' 


Bnbbgistré  suivant  l'Acte  do  lu  Législature,  en  i'annôe  mil  huit  cent 
soixante  et  sept  par  le  Propriétaire  de  oet  ouvrage,  au  Bureau  du 
n«'gistrateur  de  la  Province  du  Canada. 


i  ■ 


B6^  l  ^ 


AVANT-PROPOS 


Nous  avions  terminé  l'ouvrage  :  Histoire  des 
principales  familles  canadiennes^  quand  nous  est 
parvenue  la  lettre  trop  bienveillante  qu'on  va  lire  : 

"  Monsieur, 

"  Je  vous  remercie  bien  sincèremont  pour  le  vif  plaisir  que  vous  m'avez 
"  procuré  en  me  donnant  communication  de  votre  excellent  ouvrage 
"  sur  les  principales  familles  du  Canada.  Ce  pn'cieux  travail  est  pour 
"  le  fond  el  pour  la  forme,  pour  la  mulliplicitc  des  faits  qui  y  sont  rela- 
"  tés,  pour  la  solidité  et  l'à-proposdes  rédexionsqui  les  accompagnent, 
"  pour  la  purelé  et  l'aménilé  du  style,  tout  ce  que  Ion  pouvait  désirer 
"  de  mieux.  Dans  rinUnie  variété  do  noms  et  de  dates  qui  s'y  trou- 
"  vent,  il  est  pour  ainsi  dire  impossible  qu'il  n'y  ait  jioint  quelque 
"  erreur;  mais  cela  n"ùte  rien  au  miWte  du  livre,  ces  ipielques  inexuc- 
"  titudes  pouvant  être  facilom<>nt  corrigées.  Somme  toute,  votre 
"  ouvrage  est  un  magniliquc  monument  élevé  à  la  gloire  des  fonda- 
"  teurs  et  dos  défenseurs  du  Canada,  un  juste  tribut  d'éloges  payé  à 
"  l'héroïsme  guerrier  et  au  dévouement  patriotique  dos  Français  et  des 
"Canadiens.  Livrez-le  donc  à  la  publicité  1,  et  les  félicitations  des 
"  hommes  de  goût,  avec  la  reconnaissance  de  tous  les  bons  Canadiens, 
"  ne  manqueront  pas  a.  votre  louable  entreprise.  Je  demeure  avec 
"  respect  et  reconnaissance. 

"  Monsieur, 

"  Votre  très-obéissant  et  obligé  serviteur, 

"  L.  J.  P." 


l  Dilférée  par  suite  du  retard  dos  |)ortralts,  armoiries,  caries,  etc.,  la 
publication  de  YHisloire  des  principales  familles  canadiennes  vient 
enfin  d'ôlre  faite,  et  les  personnes  qui  désirent  mettre  cet  ouvrage  sur 
leur  table  ou  en  faire  présent  à  leurs  amis,  peuvent  se  le  procurer  en 
s'adressant  à  l'Editeur. 


a..t.J 


IV 


AVANT-PH0P08. 


Puisant  un  nouveau  courage  dans  cette  appro- 
bation flatteuse,  nous  avons  pensé  qu'il  ne  serait 
pas  hors  de  propos,  pour  compléter  notre  travail, 
d'ajouter  un  précis  historique  sur  ce  qui  s'est  passé 
de  plus  remarquable  depuis  l'origine  de  la  Colonie 
jusqu'à  nos  jours.  Nous  nous  sommes  donc  rerais 
à  l'œuvre,  et  c'est  ce  fruit  de  nouvelles  études 
que  nous  oflrons  ici.  A  l'aide  de  ce  précis,  sorte 
de  fil  conducteur,  il  est  facile,  même  pour  celui 
qui  est  étranger  à  l'histoire  de  ce  pays,  d'embras- 
ser d'un  seul  coup  d'œil  tous  les  événements  qui 
se  sont  succédés  dans  la  Nouvelle-France,  d'en  sai- 
les  causes  et  d'en  voir  les  effets.     On  peut 


sir 


suivre  également,  et  comme  pas  à  pas,  le  peuple 
canadien,  depuis  son  berceau  jusqu'au  jour,  où, 
dégagé  de  ses  anciennes  entraves,  il  semble  entrer 
dans  de  nouvelles  destinées.  Mais,  comme  les 
faits  ont  d'autant  plus  d'intérêt  que  l'on  connaît 
mieux  ceux  qui  y  prirent  part,  nous  faisons  suivre 
ce  précis  historique  d'un  aperçu  sur  les  princi- 
paux personnages  du  Canada,  et  particulièrement 
de  l'armée.  Puisse  ce  petit  travail  contribuer  à 
faire  connaître  de  plus  en  plus  un  passé  glorieux, 
et  à  rehausser  davantage  encore  notre  race  dans 
l'estime  de  ceux  au  milieu  desquels  elle  est  appelée 
à  vivre  et  à  se  perpétuer  ! 


cette  appro- 
l'il  ne  serait 
3tre  travail, 
i  s'est  passé 
e  la  Colonie 
I  donc  remis 
îlles  études 
précis,  sorte 

pour  celui 
3,  d'embras- 
ements qui 
iCf  d'en  sai- 
On  peut 
1,  le  peuple 
^  jour,  où, 
[ible  entrer 
comme  les 
on  connaît 
sons  suivre 
les  princi- 
Lilièrement 
mtribuer  à 
é  glorieux, 

race  dans 
sst  appelée 


z;^  Au^  D^^'f^  *>i^^y 


y ^aâ^^f^t^^»^ 


J\^w 


■111  l>niini|-|  Il  ••iLiXxJili.L  ji.1.~"-',-îi;^ 


PRECIS  HISTORIQUE 

DE  CE  QUI    s'est  I'ASSÉ  DE  PLCS  HEMAnQIAni.E  DEPUIS  I.A   DÉCOtTVEnTE 
Di;  CANADA  jusqu'à  NOS  JOIUS. 


Comme  tout  lo  monde  snit,  nprôs  avoir  appartenu  à  la  Franco 
Je  I53Ô  à  1759,  le  Canada  est  pusse  délinilivoment  h  la  Grandt> 
Bretagne  en  17G3,  et  n'a  cossi'  depuis  de  faire  i)artie  intégronte  de  cet 
empire.  C'est  donc  un  espace  <lo  331  années  (|ue  nous  avons  ù  par- 
courir. A  s'en  tenir  aux  laits  les  jilus  saillants,  et  tout  en  tenant  compte 
des  hommes  marquants  qui  y  prirent  part,  cette  longue  suite  d'années 
lient  se  diviser  en  neuf  époques  jtrincipales. 


PREMIÈRE  ÉPOQUE. 


DEPUIS  LA  DÉCOUVERTE  DU  CANADA  PAH   JACQUES   CARTIER    EN  1535 
jusqu'à  LA  FONDATION  DE  QUÈUEC  PAR  CIIAMPLAIN  EN   IG08. 

ESSAIS  d'Établissement. 


Envoyé  par  François  I*  pour  reconnaître  le  pays,  Jacques-Cartier 
arrive  le  10  Mai  I53i  à  Terre-Neuve  et  de  là  se  rend  A>  la  Baie  des 
Chaleurs,  où  il  entre  le  3  Juillet. — L'année  suivante,  dans  un  second 
voyage,  il  pénètre,  le  10  Août,  dans  le  Golfe  St.  Laurent  qu'il  apjjelle 
ainsi  du  nom  du  Saint  dont  on  faisait  la  fête  ce  jour  là.  Il  pousse 
jusqu'à  Stadaconé  (Québec),  puis,  en  remontant  toujours  le  fleuve, 
parvient  juscju'à  Hochelaga  (Slontréui),  où  il  met  i»iod  à  terre  le  i 
(octobre. — Uepassé  en  France  au  printemps  suivant  avec  quelques  Chefs 
sauvages,  il  revient  en  Canada,  cinq  ans  après,  avec  le  titre  de  Capi- 
taine-Général. Après  avoir  passé  quelf[ues  semaines  à  Stadaconé,  où 
il  était  débarqué  le  23  Août  1541,  il  visite  une  seconde  fois  Hochelaga. 
— F.  de  la  Roque,  Sieur  de  Roberval,  nommé  sur  ces  entrefaites  Lieute- 


r-*^4 


M 


il 


i  Pnficis  iiisToiiigLK 

n(int-0<''nt;rnl  pour  !••  Uni,  nlinrdo  h  son  tour,  lo  7  Juin  l.')V2,  A  Torro- 
Nouvt',  où  il  roncoulr«  JucqucH  (l^rliiT  rctourunnl  fu  l'Vniic«>.  Il  vixilf 
succossivorii*'ut  Sladacunt'*,  lIoi-liolaKa  »)t  lo  Siit^urniiy.— (iliiir^)*  (li>  lui 
luiro  counallrn  son  ra|i|)<'l,  .la(-(|U)'H  (Inrlicr  |iiis>>o  uiit>  t|■()isi^nl«>  l'uiH  en 
Canada  cl  y  ««''Journo  Jus<|u'nu  prinlcnipH  d»'  l'autH-o  l'iU. — Apivs  un 
laps  do  )iunrnntt>-six  ans,  lu  Muri|uis  du  la  lioclic  reprend  l'tuuvro  do 
Jai^ques  Cartior,  on  nualitt' du  Li<.'Utnnant>Gt'>n(>ral  du  Itui  (liouri  IV). 
Arrive  h  l'Ilo  do  Sahlo,  il  y  drposf  sos  lumuncs,  oxploro  onsuilt»  lo  pays, 

[)ui8  est  ramonô  en  Frauno  par  de»  vonts  fonirau'rs,  sans  avoir  rion 
^lil. — Stimulé  par  l'appAt  du  K'iin,  lo  (lapitaint*  Chauvin  so  l'ait  r()uc«> 
der  on  I59'J  lus  privilugos  accord»'»  A  son  |irt''d<'co8sour.  Il  «'nlropreiid 
un  promior,  puiH  un  second  et  un  troisibni**  voyage  on  Canada,  après 
i|Uoi  il  niiairt  sans  avoir  rempli  aucun  de  nés  engagements. — V.v  KKKi, 
lo  Commaiirieur  do  Chatcs,  Gduvornour  do  Hiuppo,  est  nommé  pour  lo 
remj»la(!er;  mais  il  est  suriiris  lui-môuio  nar  la  mort. — Do  M«tiils,  g«'ri- 
tilhummo  Haintungcais,  lu!  succède.  S'ctant  alors  associé  (]lmmplaiii 
et  Poutrincourt,  il  passe  avec  eux  en  Acadio,  où  il  arrive  lo  7  Mai  UlOi. 
Après  avoir  commencé  un  étahlissemont  à  Sainte  Cn-ix  d'altord,  ot 
ensuite  à  Port-Royal,  il  ropasso  en  Franco  on  1(506  noiu'  y  soutenir  ses 
(Iroits  atturjués. — Poutrincourt,  retourné  en  Franco,  l'année  précédente, 
revient  en  160(5  à  Port-Hoyal  avec  Lcscarhot  ;  mais,  les  privilèges  do 
do  Monts  ayant  été  rtfvocpiés  l'année  suivante,  il  est  obligé  de  miilter 
l'Acadio  avec  tout  son  monde. — Ayant  obtenu  que  Port-Hoyal  lui  fût 
rendu,  il  y  revient  en  1(510,  emmenant  avec  lui  un  prôtre.  Deux  Pères 
Jésuites  l'y  rejoignent  l'année  suivante  ;  mais.en  1013,  son  établissement, 
aussi  bien  (|ue  celui  do  St.  Sauveur,  l'ondé  par  M"'  do  Guerclieville, 
ayant  été  attarpié  par  les  Anglois,  Poutrincourt  voit  toutes  ses  esjié- 
rànces 's'évanouir. 

DEUXIÈME  ÉPOQUE. 

DEPUIS   LA   FONDATION    DE   QtJKllEf:   l'AR   CHAMCLAIN   EN    1608 
.IUSQU'a   la    FOnMATlON   UE   LA   COMPAGNIE   DE   MONTHÉAL   EN    lOiO. 

COMMENCEMENTS  DE  LA  NOUVELLE-FRANCE. 

Déçu  dans  ses  espérances  du  côté  de  l'Acadio,  do  Monts  tourne  ses 
vues  du  côté  du  Canada.  Afin  d'asëurcr  lo  succès  do  son  entreprise,  il 
en  conlio  l'exécution  à  Champlain.  Parti  de  Honlleur  le  13  Avrd  1008, 
celui-ci  arrive  lo  3  Juin  à  Tadoussac.ct  delà  se  rend  à  Kébec,  ainsi  appelé 
à  cause  du  rétrécissement  du  llouvo.  Le  3  Juillet  il  met  pied  à  terre,  et, 
après  avoir  arboré  le  drapeau  do  la  Franco,  il  fuit  commencer  une  habi- 
tation, en  forme  de  fort.— L'année  suivante,  aitrôs  avoir  sévi  contre  les 
mécontents  qui  avaient  voulu  attenter  il  ses  jours,  Champlain  se  décide 
à  aller  attaquer  les  Iroquois,  ennemis  des  Hurons  et  des  Algonquins, 
ses  alliés. — Afin  d'applanir  les  difficultés  qui  s'étaient  élevées  au  sujet 
do  Québec  depuis  la  révocation  des  |iriviléges  accordés  à  de  de  Monts,  il 
fait  voile  pour  la  France  au  mois  de  Septembre. — De  retour  à  Québec 
au  mois  de  Mai  IGIO,  il  marche  une  seconde  fois  contre  les  Iroquois  et 
reprend  ensuite  la  route  de  la  France,  dans  les  intérêts  de  la  Colonie. — 
Après  avoir  épousé  à  Paris,  le  13  Décembre  1010,  Hélène  Boulléetêlre 
parvenu  à  armer  quelques  vaisseaux,  il  revient  à  Québec  au  printemps 


1 
I 


V.— . 


HIH  LK  CANADA. 


•le  r«n»<''«»  hiiiviiiilo,  »»l  ilolà  h»'  ri'inl  à  In  Plin:i)-Hojiilo  iMoiitri'-iil).  où, 
':liarin<<  )lo  In  .'m'iiiiIi'  du  >iti<  i>t  il»  In  t'iTtiliti'  ijii  >nl,  il  projMo  ijo  hAtir 
uiH'  \  lili'  A  ril'*  S"  Hflt'iitj  ijnil  a|t|M'llo  luriHi  ilu  mtiii  iln  »>oii  l'pousiv— ^ 
Allti  il)>  s'assiiD'i' ra|i|iui  il)n|Ui<li|ii))  ^niii<l  ilo  In  < lotir,  il  rciiasso  fu 
Framt)  «Iniis  raulomin'  Av  la  iin>iin)  aiiiifi',  <'l  iibliuiil  ijiui  It?  Coiiil»  ilo 
Soissoii>,  ol,  a|ii'tis  lui,  lo  priiion  do  C()iid<',  soit  iiotniiii-  |iroli>i'l))iir  dit 
In  Nniivollt'-Fi'niici).— 1))«  rotoiir  ii  (^lU'boc  au  mois  do  Mai  Hll:!,  il  ro- 
iiioiito  la  rivioro  dos  Outiiouaisallii  do  |iroiidroconiiaissaiioo  du  itaysol 
pari  do  iioiivoau  pour  la  Kraiioo,  où  il  trnvaillo  à  t'orinor  uim<  (.oiiipn- 
Biiio  do  iiinn-lintids  ot  h  se  procurer  dos  prMros.— ho  .',■»  Mai  I<il5, 
liliniiipluiii  arrivoiVrniioiissaoavou  i|ualro  Itocollotsello  '2.'»  Juin  a  liou  H 
(^uoIh'l;  Io  S'  Sacrillco  do  la  Mosso  ;  lo  lOdu  mois  suivaiit.  il  osl  colobiv 
aux  'l'rois-Uiv  ioros.  So  nmdaiil  alors  sur  los  liords  du  Inc  (  Ontario,  il  vu 
alta'|uor  lo.s  lriM|uois  ot  osl  hlosso.— Apros  avoir  pas»»'  l'Iiivor  cliox  los 
lluroiis,  il  rmioiii  à  (^iiohou  d'où  il  s'ombaripio  pour  In  haiicû  atiit  do 
iiorlor  plaiiilo  coiiln*  los  oummis  do  la  (iompa^iiiu  i|ui  mollaionl  ohslaclo 
a  la  oouvorsioii  dos  Saïuagos. — Il  rovioiil  on  Canada  l'auiiôo  siiivanlo, 
av't  c  pliisiours  hooollots,  ot  ro|Nirl  iminodialciiioui  allri  d'olilonir  los 
secours  dont  |o  pays  avuil  hosuiii,— i^  .  mi  iihsoiuMj,  la  Coloiiio  a  ii 
doplortM*  la  mort  du  l'roro  Dul'lossis 'jui  l  vail  proservoo  d'une  inva- 
sion d'lroi|uois. — Alln  de  so  inoUro  à  oo'i\.!rt  contre  los  insultes  de  cos 
barbares  oi  so  procuror  los  moyiMis  i\<'  romplirleu.-  suinte  inissiun,  l''s 
itocollels  jutluiit  los  l'oiidomoiits  d  >  Cnuvi  ut,  lo  't  ,l,tiii  IG'21),  sur  It. ■ 
l)ords  ilo  la  rivioro  S'»  Croix  dont  iis  chanson»  .3  nom  on  celui  do  S» 
Charles,  en  iiioinoire  de  l'un  do  leurs  biofi'  .leurs. — (lotte  inômo  année, 
Cliuin|)laiu,  après  p'iis  de  troisans  d'al»  oii'  ;,  rovionlà  (^u«'dioi  .acconi- 

Iiaf,'iio  de  sou  opoiiso,  a\oc  lo  titro  ilc  I,  outcnaiil-CtonoruI  du  Duc  do 
ilonlmoroncy,  successour  tlu  prince  do  i.oiidù  dans  la  vico-roynulo  do 
la  Nouvollo-France.  iv.'iidaiil  qu'il  rt'païc  -on  ôlablissomont  ot  fait 
coustruiro  lo  fort  S'  Louis,  los  Itocollels,  après  avoir  .'  •  Hé  leur  Kl'IIso 
ù  N.  D"  dos  Anj,'e8  le  'i't  Mai  lO'il,  la  livrent  au  culte,  et,  nuis  nran- 
doiinor  In  Clinpollo  do  la  Basse- Villo,  coustruilo  on  KiCi,  y  ouvrent  îles 
lOKislros. — L'iio  nouvollo  Coinpat^nie  ayant  oto  forinoo  sur  os  ontro- 
l'aites  par  le  Duc  di'  Monlmoroncy,  le  l'oro  le  IJaillil'  passe  on  Kianco 
ullii  d'y  soiittMiir  los  droits  do  l'ancionne,  ot  parvient  à  comilior  les 
iiilorôts  de  lune  et  do  l'autro. — Doux  ans  ajuv.^,  alln  do  irsisler  aux 
Iroipiois  i|ui  étaient  vomis  attaquer,  l'anni-o  pivcodonte,  lo  Couvontdos 
Hocollcts,  neiidant  que  plusieurs  di's  l'èros  oiaionl  on  mission  ehoz  les 
iliirons,  cliamplain  se  doloriuino,  mnigro  le  peu  d'aide  qu'il  reçoit  do 
la  Coiiipaf^nio,  à  nîconstruiro  le  fort  sur  un  plan  plus  vaste  ot  plus 
solide. — (îelte  mémo  année  H»'2i,  S'  Josopli  est  choisi  soloiinollemcnt 
pour  premier  Patron  du  pays.  Quelques  mois  ai>rôs,  en  vue  d'obtenir 
un  renfort  d'ouvriers  apostolicpies,  Cliamplain  nasse  en  France  ot  y 
reconduit  son  oiiouso. — A  la  demande  dos  Uécollets,  le  Duc  do  Vantn- 
dour,  nouveau  Vice-Uoi  do  la  Nouvelle-France,  agrée  les  Jésuites,  ot 
l'année  IG25  voit  arriver  Its  Pèros  Laloumnt,  do  IJrébd'uf  et  Massé. 
La  joie  de  colle  arrivée  est  assombrie  par  la  mort  tragique  du  Pèro 
Viel,  précipité  dans  lo  lleuve  à  l'ondroil  a]t|)elé  depuis  le  Saiilt-au- 
Uécollol. — Après  avoir  partagé  quoique  temps  lo  toit  hospitalier  de 
leurs  confrères,  les  Jésuites  i-lèvont,  sur  les  bords  do  la  rivière  Lairot, 
un  Klablissement  sous  le  nom  de  N.  D"  des  Anges  et  on  font  leur  prin- 
cipale résidence. — Pendant  que  celte  construction  s'acliève,  Cliamplain 
revient  en  Canada.  Trouvant  lo  fort  S'  Louis  trop  petit,  il  le  fait  abattre 
et  leremplace  par  un  autre  plus  grand.— L'année  suivante,  1G"27,  le  i)ays 


T 


4  PRÉCIS  HISTORIQUE 

l'ait  uno  nouvelle  porte  dans  la  jtcrsonno  de  Louis  Hébert,  le  iilus 
ancien  et  le  plus  |»er8évérant  de  ses  colonisateurs.  Cette  nn^me  année, 
l'n  vue  de  soutenir  l'œuvre  de  Champlain,  leCarôinal  do  Uiclielieu  forme 
à  Paris  une  nouvelle  Société  sous  le  nom  de  Compar/nie  drs  Cent 
Associés. — Pondant  que  cette  Société  s'organise  et  fait  un  premier 
envoi,  Québec  est  menacé  du  jjIus  grand  danger.  Après  s'élro  emparé 
de  Tadoussac  ot  avoir  pillé  l'habitation  récemment  construite  au  Cap- 
Tourmento,  David  Kerk  parait  le  10  Juillet  IG28  devant  la  j.laco,  somme 
(Jhamplain  do  la  livrer,  et,  pour  l'y  contraindre,  se  rend  maître  de  la 
flotte  chargée  do  lui  porter  des  vivres. — L'année  suivante,  se  voyant 
réduit  à  la  dernière  extrémité  et  ayant  perdu  tout  espoir  d'olre  secouru, 
Cham]ilain  remet  Québec,  et,  avec  Pontgravé,  !t  lidèle  conipagnon  de 
ses  travaux,  est  conduit  à  Tadoussac  et  delà  en  Angleterre. — La  paix 
s'étanl  rétablie  entre  les  deux  Couronnes,  Champlain  obtient  do  Louis 
XIII  que  le  Canada  soit  restitué  à  la  France,  et,  après  plus  de  deux 
ans  de  négociations,  a  le  plaisir  de  voir  de  Gaen  rentrer  à  Québec. — 
Lui-môme,  ajirès  avoir  relâché  au  Cap  Breton,  y  revient  le  23  Mai  IG33 
avec  trois  vaisseaux  portant  deux  cents  personnes,  en  qualité  de  Lieu- 
tenant du  Cardinal  de  Richelieu. — L'année  suivante,  aiirès avoir  réparé 
une  jtartie  des  ruines,  il  fait  élever,  en  exécution  d'un  vœu,  la  Chapelle 
de  N.  D"  de  la  Rocouvrance  qui  remplace  celle  de  la  Basso-Villo,  détruite. 
Cette  môniô  année  témoin  du  retour  (fte  Robert  Gilfard,  le  futur  fon- 
dateur de  Beauport,  il  fait  commencer  l'habitation  des  Trois-Rivières 
où  U  envoie,  le  7  Juillet,  plusieure  colons  sous  la  conduite  de  la  Violette, 
en  attendant  que  les  Jésuites  s'y  rendent  eiix-mèmos. — L'année  1G35 
est  une  année  de  deuil  jtour  le  Canada.  Apres  avoir  dépensé  la  meil- 
leure partie  de  sa  vie  à  établir  Québec  et  être  parvenu,  a  travers  mille 
obstacles,  à  consolider  son  œuvre,  en  élevant  des  fortifications,  en 
encourageant  l'agriculture  et  en  faisant  K'gner  la  Religion,  Champlain 
expire  le  25  Décembre,  hiissant  un  souvenir  inoll'açable. — Nommé  le  16 
Mars  1G3G  pour  lo  remplacer.  M'  de  Montmagny  arrive  le  11  Juin  à 
Québec  ot  reçoit  les  clefs  de  la  jUace  des  mains  de  M'  de  Chàleaufoit, 
Gouverneur  par  intérim.  Sans  jterdre  de  temps,  il  rebâtit  le  l'ort, 
trace  le  plan  des  rues  et  visite  les  Trois-Rivièi  ^  dont  il  augmente  les 
habitations.  Sur  ces  entrefaites,  arrivent  les  illustres  faniillos  de 
Repenligny  et  de  la  Polherie.  formant  (piatrante-cinq  jiersonnes. — 
L'iuinée  suivante,  la  petite  vérole  sévit  jiarmi  les  Huronsqui  en  rentlent 
les  Missionnaires  responsables. — Alin  dassuror  la  jiersovérance  des 
Algonquins,  nouvellement  convertis.  M""  de  Sillory  charge  le  Père  le 
Jeune  de  leur  bâtir  à  ses  frais  une  habitation,  i)rès  de  Québec,  à  l'en- 
droit appelé  uopuisdo  son  nom.  Les  Jésuites  jettent  eux-mêmes  les  fon- 
dements do  leur  Collège,  près  du  fort  S'  Louis. — Deux  ans  après,  au 
lendemain  dun  mémorable  tremblement  de  terre,  a  lieu  une  double 
fondation  non  moins  importante,  l'une  par  la  Duchesse  d'Ai|/uillon  en 
faveur  des  Hospitalières,  et  l'autre  jiar  M""do  la  Pelterie  en  faveur  des 
Ursulines.  Le  I"  Août  1G39,  les  unes  et  les  autres  do  ces  Religieuses, 
accompagnées  du  Père  Vimunt,  arrivent  à  Québec,  où  leur  prosence, 
avec  la  nouvelle  de  la  naissance  du  Dauphin  (Louis  XIVi,  est  l'occa- 
sion d'une  joio  universelle.  En  attendant  tjue  des  logements  i)lus 
spacieux  soient  élevés,  elles  vont  occuper  des  habitations  jirovisoires. — 
Les  revers  ne  sont  pas  loin  des  joies.  L'année  suivante  IG40,  pendant 
que  la  Colonie  est  encore  dans  l'allégresse  et  que  les  Pères  Jésuites 
vont  fonder  leur  belle  mission  de  S'*  Marie,  la  maison  de  ces  Religieux 
devient  la  proie  des  flammes,  ainsi  que  l'Eglise  et  la  Chapelle  du  Gou- 


SUR  LE  CANADA. 


lert,  le  plus 

lielieu  forme 
ie  di's  Cent 
un  premier 
'ùlro  emparé 
iiito  au  Cap- 
Inco,  somme 
maître  de  la 
e,  se  voyant 
sire  secouru, 
miia),'Mon  de 
e. — La  paix 
sut  do  Louis 
us  do  deux 
à  Québec. — 
23  Mai  IG33 
lité  do  Lieu- 
avoir  réparé 
,  la  Chapelle 
illo,  détruite. 
0  l'utur  fon- 
roia-Uivières 
i  la  Violette, 
année  1635 
nsé  la  meil- 
.ravers  mille 
ications,   en 
I,  Cham])lain 
ifommc  le  IG 
e  1 1  Juin  à 
Jhàteaul'oi  l, 
ilit  le  l'ort, 
igmonto  les 
amlllos    de 
rsounes. — 
en  rontlont 
lérance  des 
le  Père  le 
bec,  à  l'eu- 
es les  fon- 
après,  au 
|ine  double 
uillon  en 
laveur  des 
eligieusos, 
■  i^resence, 
st  l'occa- 
enls  ])lus 
visoires. — 
,  pendant 
3  Jésuites 
Religieux 
e  du  Gou- 


verneur. Pour  comble  d'infortune,  les  Iroquois  lèvent 
puerro  aux  environs  des  Tiois-Uivièn's  et  menacent 
Colonie  dans  le  sang,  si  elle  n'est  promptemcnt  secourue. 


la  hacho  de 
de  noyer  la 


TROISIÈME  ÉPOQUE. 


depuis  la  formation  de  la  compagnie  de  montréal  en  1640 
jusqu'à  l'aiuuvée  du  régiment  de  carignan  en  1665. 

ÉPREUVES   DE   LA   COLONIE    NAISSANTE. 

Abandonnée  à  elle-môme  jiar  les  Compagnies  marchandes,  la  Nou- 
velle-France n'est  jias  abandonnée  de  Dieu.  En  vue  de  la  mettre  à 
couvert  contre  la  férocité  des  Iroquois,  il  ins|iire  à  MM.  Olier  et  do  la 
Dauversière  la  pensée  de  peupler  l'Ile  de  Montréal  et  d'en  faire  comme 
la  sentinelle  avanci'o  du  i)ays.  Après  avoir  formé  une  nouvelle  Com- 
jiagnie  sous  le  nom  de  Sociétd  de  Notre-Dame  de  Montréal  et  s'être  fait 
rétrocéder  par  M'  de  Lauzon  l'Ile  qu'il  s'était  fait  ])rimitivemenl  adju- 
ger, ils  trouvent  dans  M.  do  Maisonneuve  et  M«"«  Mance  les  deux 
jiersonnes  nécessaires  pour  l'accomiilissement  de  li'urs  généreux  dos- 
seins.  Au  mois  d'Août  1641,  M.  de  Maisonneuve  arrive  à  Québec  avec 
sa  recrue,  et,  ajjrès  avoir  visité  l'Ile  de  Montréal  en  compagnie  do  M. 
de  Montmaguy,  ji.isso  l'hiver  à  Québec  sur  une  (les  propriétés  de  M.  de 
Puiseaux. — Le  printemps  arrivé,  il  se  rend  avec  tout  son  monde  à  la 
Place-Royale,  et,  le  IH  Mai,  le  Saint  Sacriiice  de  la  Messe  y  est  offert  pour 
la  première  fois  par  le  Père  Viuiont.  Ci'tte  môme  anm-o,  alin  d'arrêter 
les  incursions  des  Irofiuois  qui  venaient  de  s'emparer  du  Père  Jogues, 
M.  de  Montmaguy  fait  construire,  non  sans  coup  férir,  le  fort  de 
Richclii'U. — L'année  suivante,  M.  d'Ailleboust  arrive  avec  une  nouvelle 
recrue  et  élève  le  fort  de  Villemarie. — Le  30  Mars  1644,  M.  de  Maison- 
neuve  marche  contre  les  Iroquois  et  les  défait  à  l'endroit  a|ipe]é  depuis 
la  Place  d'Annrs.  La  joie  de  cette  victoire  est  troublée  par  la  nouvelle 
de  la  prise  du  Père  Bressani.  Afin  de  se  soustraire  aux  couj)S  des 
barbares,  les  Ilospitfilières  quittent  Sillory  et  viennent  habiter  Québec, 
où  déjà,  depuis  deux  ans,  résidaient  les  Ursulities.  A  Villemarie,  a])rès 
avoir  établi  le  pèlerinage  à  la  montagne  jiour  obtenir  la  conversion  des 
Sauvages,  M.  de  Maisonneuve,  en  conformité  aux  intentions  do  M"""  de 
Bullion,  jette  les  fondements  de  l'IIÔtel-Dieu.  Sur  ces  entrefaites, 
arrivent  à  propos,  avec  de  nouveaux  colons,  les  soldats  envoyi's  par 
Anne  d'Autriche. — Une  trêve  ayant  l'té  conclue  aux  Trois-Rivières 
avec  les  Iroquois  l'année  suivante,  1645,  M.  de  Maisonneuve  passe  en 
France,  pendant  que  M.  de  Montmaguy  fait  reconstruire  à  Québec  la 
Cha])elle  de  la  Recouvrance  sous  le  tiire  de  Notre-Dame  de  la  Paix. 
En  l'absence  du  Gouverneur  de  Montréal,  M.  d'Ailleboust  augmente  les 
fortifications  de  Villemarie.  Cette  même  année,  M.  de  Reiienligny, 
passé  en  France  l'année  précédente,  obtient  de  la  Compagnie  quelques 
concessions  favorables  aux  habitants  de  la  Nouvelle-France. — En  1646, 
la  Colonie  a  à  enregistrer  la  double  mort  des  Pères  Massé  et  de  la  Noue, 
et,  peu  après,  celle  du  Père  Jogues,  massacre  jiar  les  Agniers  auprès des- 
qu(!ls  il  était  allé  en  ambassade.  Sans  tenir  compte  de  leurs  promesses, 
ces  barbares  recommencent  leurs  <lépn''dations  à  Villemarie  et  aux 
Trois-Rivières. — Afin  d'obtenir  du  secours  contre  ces  redoutables  tribus, 
M.  d'Ailleboust  passe  en  France  d'où  M.  de  Maisonneuve  était  revenu 


6 


PRÉCIS  HISTORIQUE 


ot  où  il  était  mparti.  En  leur  absonce,  les  hostilités  conliimont,  et.  mal- 
gré la  bravoure  de  C.  LeMoyno,  plusieurs  colons  tombent  sous  lo  ler 
do  leurs  ennemis. — Par  leur  retour  en  IGiK,  M.  de  Maisonneuvo  et 
AI.  d'Ailleboust  raniment  la  conllance.  Ca  dernier  revient  avec  le  titre 
do  Gonvorneiir-Général,  à  la  iilace  do  M.  de  Montmagny  ilonl  le  temps 
était  expiré.  Ajtrcs  avoir  passé  l'hiver  à  Québec,  il  monte  au  jaùntemits 
à  Villomarie,  où  déjà  il  avait  envoyé  un  camp  volant,  et  fait  jiart  aux 
habitants  des  changements  sanctionnés  par  la  (Jour  pour  l'ailministra- 
tion  des  alFaires.  Pemlant  que  ces  heureux  événements  portent  la  joie 
dans  tous  les  cœurs,  la  Mission  do  St.  Joseph  est  dévastée  ot  le  I^m'C 
Daniel  est  massacré. — Le  IG  Mars  de  l'année  suivante,  colle  de  St. 
Ignace  éprouve  le  mémo  sort,  et  la  Nouvello-Franco  comjjto  deux  mar- 
tyrs de  plus  dans  la  personne  dos  Pères  de  Brébœuf  et  G.  Lalemant. 
dont  la  constance  invincible  rappelle  les  plus  illustres  athlètes  du 
christianisme.  Poursuivis,  traqués  de  toutes  parts,  les  infortunés 
Hurons  se  retirent,  les  uns  dans  l'Ile  St.  Joseph,  où  la  famino  achève  de 
les  décimer,  les  autres  à  St.  Jean,  où  leurs  implacables  ennemis  les  attei- 
gnent et  les  tuent  avec  le  Père  Garnier,  leur  Missionnaire. — Pendant 
que  les  familles  qui  ont  échappé  au  massacre  général  se  réfugient  à 
l'Ile  d'Orléans,  le  Père  Druilîétes  et  J.  P.  Godefroy  sont  envoyés  à 
Boston,  où  ils  essaient,  mais  sans  succès,  de  conclure  une  alliance  avec 
les  Anglais  contre  les  Iroquois.  Excités  par  la  soif  du  sang,  ces  bar 
bai-es  se  ruent  de  nouveau,  avec  une  violence  inouïe,  contre  Villomarie 
et  y  font  do  nombreuses  victimes.  Tout  l'été  se  passe  dans  des  alarmes 
continuelles  et  chacun  se  tii.'ut  prêt  à  mourir.  Comme  si  ce  n'était  pas 
assez  de  tant  de  maux,  cette  môme  année,  IC5I,  la  maison  des  Ursu- 
Unes  à  Québec  devient  la  proie  des  flammes.  Dans  l'automne,  afin  de 
combler  les  vides  causés  par  la  mort,  M.  de  Maisonneuvo,  après  avoir 
échangé  avec  M»""  Mancc  le  Fief  de  Nazareth  contres  "20,000  livres,  s'em- 
ban]ue  pour  la  France.  Sur  ces  entrefaites,  M.  de  Lauzon,  chargé  de 
remplacer  M.  d'Ailleboust,  arrive  avec  deux  de  ses  (ils.  Alors  sont 
établies  les  charges  de  Grand-Siméehal  ot  de  Lieulenanl  Civil  et  Crimi- 
nel.— L'année  1G52  est  encore  une  année  de  carnage.  Aux  Trois- 
Riviôres,  le  Père  Butteux  tombe  sous  le  fei'  des  Iroquois  ;  le  Gouverneur 
lui-même ,  M.  DuPlessis-Bochart,  trouve  la  mort  dans  un  combat. 
Enhardis  par  ce  succès,  les  lro([Uois,  au  nombre  de  200,  viennent 
fondre  sur  Villomarie,  mais  ils  sont  repoussés  par  L.  Close,  à  la  tète  de 
24  braves. — Après  avoir  essayé,  mais  inutilement,  de  surpnmdre  les 
Trais-Rivières,  les  barbares  se  "décident  t\  pro|)oser  la  paix.  Celte  mémo 
année,  1G5.3,  M.  de  Maisonneuvo  revient  avec  trois  vaisseaux,  portant  105 
hommes,  le  salut  de  la  Colonie.  En  mémo  temps,  arrive  M»""  M.  Bourg'jois, 
la  future  Fondatrice  de  la  Congrégation  de  Notre-Dame. — A  la  faveur 
de  la  paix,  le  Père  LeMoyne  se  rend,  lannée  suivante,  chez  les  Onnon- 
tagués.  Cette  môme  année  voit  arriver  plusieurs  jeunes  lilles  de  qua- 
lité, envoyées  par  Anne  d'Autriche.  Villomarie  se  développe  ;  nombre 
de  terres  sont  concédt'es  et  se  couvrent  d'habitations. — L'année  suivante 
1655,  quelques  Jésuites  se  rendent  chez  les  féroces  Agniers,  pemlant  que 
d'autres  continuent  à  aller  ihangéliser  les  Onnontagués,  chez  lesquels 
plusieurs  Français  se  proposent  de  se  tixer. — Pendant  qu'ils  sont  en 
chemin  pour  s'y  rendre,  les  Iroquois  reprennent  la  hache  de  guerre  et 
viennent  s'abattre  sur  les  inolFensifs  Hurons  de  l'Ile  d'Orléans.  Le 
Père  Gareau  lui-môme  est  tué,  en  allant  chez  les  Outaouais.  Fatigué 
de  ces  scènes  de  carnage  qu'il  n'a  pas  la  force  d"eni]iécher  et  ne  voyant 
pas  jour  à  faire  la  fortune  (ju'il  espérait,  M.  de  Lauzon,  sans  attendre 


I 


i 


SUR  LE  CANADA. 


nUmiont,  et.  m.il- 

nltont  sous  lo  Ibr 

Mnisonneuvo  et 

iont  avec  le  titre 

ny  dont  lo  tom|>s 

nie  an  jinnlomps 

ol  fait  part  aux 

lur  l'adininistra- 

its  i)ortent  la  Joie 

vastoo  ot  le  Pore 

mto,  colle  (le  St. 

jiiipto  doux  niar- 

ot  G.  Laleinant, 

très  atiilotfs  du 

,   les    infortunes 

amino  achève  de 

ennemis  les  altci- 

inaire. — Pendant 

d  se  réfugient  à 

sont  envoyos  à 

me  alliance  avec 

u  sanj,',  ces  bar 

îontre  Villemarie 

lans  des  alarmes 

si  ce  n'était  pas 

liaison  dos  Ursu- 

fvutomne,  afin  de 

uve,  après  avoir 

,000  livres,  s'em- 

|uzon,  chargé  de 

ils.    .\lors  sont 

il  Civil  et  Crimi- 

0.    Aux  Trois- 

;  le  Gouverneur 

ins  nn  combat. 

3  200,  viennent 

ose,  à  la  tôle  de 

surpn^ndre  les 

X.    Celte  même 

lux,  portant  105 

"'"M.Bourg'Jois, 

0. — A  la  faveur 

Miez  les  Onnon- 

!S  lilles  de  qua- 

oi)])e  ;  nombre 

année  suivante 

s,  pendant  que 

chez  lesquels 

qu'ils  sont  en 

le  de  guerre  et 

'Orléans.    Le 

nais.    Fatigué 

r  et  ne  voyant 

sans  attendre 


(tue  son  temps  soit  oxjiiré,  (|uitte  lo  Canada  et  laisse  l'administration 
de  la  Colonie  à  M.  doCharny,  son  lils. — Prolilîint  dos  circonslances,  ks 
Iroquois  descendent  à  l'Ile  d'Orléans  et  sonnuenl  les  Ilurons  traccom- 
jdir  les  promesses  (|u'iis  avaient  faites,  deux  ans  auiiaravant,  de  se  ren- 
dre dans  leur  pays.  Mal  en  jirend  à  ces  infortunés  qui,  pour  la  jiluparf, 
sont  massacrés  en  chemin.  Impuissant  à  punir  ces  cruels  atlonlals, 
M.  de  Charny  quille  à  son  tour  le  Canada,  après  avoir  remis  le  soin  de 
la  Colonie  à  M.  (rAillcbousl.  L'inqiressiun  lâcheuse  produite  jmr  ces 
événements  est  contrebalancée  par  la  Joie  (pio  cause  larrivéedes  prôlres 
de  St.  Sulpice.  Partis  do  France  avec  MM.  d'Aillebousl  et  do  Maison- 
neuve  qui  y  étaient  allés,  l'année  précédente,  pour  y  chercher  des  prê- 
tres de  paroisse,  ils  débarquent  avec  eux  à  Que])ec  au  mois  de  Juillet, 
et  do  là  se  rendent  à  Villemarie.  En  sa  (fualilé  de  Grand-Vicaire  de 
l'Arclievéque  de  Itouen,  M.  do  Quélus  jrend  la  direction  des  allaires 
ecclésiastiques.  Des  marguiUiers  sont  installés  à  Villeninrie  et  [iressenl 
l'achèvement  de  l'Eglise  commencée  l'atinée  jjrécédente. — L'année  sui- 
vante, la  Sœur  Bourgecjis  donne  naissance  à  son  Institut  et  Jelle  les 
fondements  de  la  Chapelle  de  Noire-Dame  do  lîoiisocours.  l'endaiit 
ce  temps,  M.  doQuélus  érige  l'Eglise  de  Ste.  Anne  à  la  cùto  de  lîeaupré 
et  celle  de  la  Visitation  à  Chûleau-Hicher.  Des  Iro(piois  ayant  tué  siw 
ces  entrefaites  quelques  colons  à  Villemarie,  M.  d'Aillebousl  ordonne 
d'arrêter  tous  ceux  ([u'on  pourra  saisir.  Afin  de  les  tenir  à  distance, 
on  élève  la  redoute  (lu  Coteau  St.  Louis  (place  Dalhousiej  et  on  forlilie 
les  maisons  de  Sic.  Marie  el  de  St.  Gabriel.  De  leur  côté,  les  Français 
d'Onnontagué,  a|iprenanl  ({u'on  a  formé  le  projet  «le  les  égorger,  s'en- 
fuient avec  leurs  Missionnaiics  cl  parviennent  sains  et  saufs  à  Ville- 
marie. Peu  aiirès,  lo  11  .hiillet,  arrive  le  nouveau  Gouverneur,  M. 
d'Argenson. — L'année  IfiôO  est  une  année  de  joie.  Après  Jiien  des  dif- 
ficultés, Mgr.  de  Laval  est  nommé  Vicaire-Aposlolifpie  de  la  Nouvelle- 
France  el  débarque  le  IG  Juin.  11  est  suivi,  iieu  après,  de  M*"«  Mance 
et  de  la  Sœur  Bourgeois,  passées  en  France  l'année  précédente.  Pelles 
arrivent  le  7  Septembre  avec  une  nombreuse  recrue  et  jilusieurs  Heli- 
gieuses  Hospitalières  de  St.  Joseiih.  Après  avoir  été  retenues  à  Québec 
près  d'un  mois,  elles  montent  à  Villemarie,  où  elles  i)rennent  posses- 
sion de  riIôtel-Dicu.  Cotte  même  année,  M.  do  Quélus  rei»asse  forcé- 
ment en  France,  au  grand  déplaisir  des  colons. — Avec  l'année  1660, 
recommencent  les  alarmes,  plus  v'ivcs  que  jamais.  Dans  le  but  d'ense- 
velir la  Colonie  sous  ses  ruines,  toute  une  armée  iroriuoise  se  met  en 
marche.  Alors  a  lieu  ce  beau  fait  d'armes,  dont  l'histoire  de  Grecs  et 
des  Romains  n'olTre  rien  de  comparable.  Pour  sauver  lo  Canada, 
Dollard  se  dévoue  avec  10  hommes  de  cœur  comme  lui.  Dix  jours 
entiers,  il  tient  en  échec  l'armée  des  barbares,  et,  après  avoir  vendu 
chèrement  sa  vie,  les  oblige  à  retourner  dans  leur  pays.  A  la  suite  de 
ce  glorieux  événement,  Mgr.  de  Laval  fait  sa  i)remière  visite  à  Ville- 
marie, encore  dans  le  deuil  de  la  mort  de  M.  d'Aillebousl,  arrivée  deux 
moisaujiaravant  ;  le  Père  Menard,de  son  côté,  se  rend  chez  lesOutaouais. 
— Exasjiérés  jiar  les  ]iertes  éprouvées  l'année  iirécédenle,  les  Irocpiois 
se  répandent  ]iar  toute  la  Colonie,  et  font  de  nombreuses  victimes,  tant 
à  Villemarie  qu'à  Québec  et  aux  Trois-Rivières.  Pendant  que  le  Giand- 
Sénéchal  est  tué  à  l'Ile  d'Orléans,  dans  une  sortie  contre  ces  barbares, 
MM.  LeMaistre  et  Vignnl,  prêtres  de  St.  Sulpice,  sont  massacrés  dans 
la  campagne,  au  moment  môme  où  le  Père  LeMoyne  était  envoyé  dans 
leurs  cantons  par  M.  d'Argenson,  pour  traiter  de  la  paix.  M.  Brigeac 
lui-môme,  el,  peu  ajjrès,  le  brave  L.  Closse,  tomJjrcnt  sous  leurs  coups. 


8 


\i 


PRÉCIS  HISTORIQUE 


Pour  comble  de  malhfiur,  la  désunion  se  met  entre  l'Eviiquo  et  le  Gou- 
verneur, qui  demiinde  son  rapi)el. — M.  d'Avaugour,  lo  nouveau  Gouver- 
neur, arrivé  le  30  Août  IGGI,  un  peu  avant  le  retour  des  prisonniers 
français  d'Onnontagué,  après  avoir  visite  les  Trois-Rivières  et  Villo- 
marie,  députe  P.  Boucher  en  Franco,  pour  presser  la  Cour  d'envoyer 
des  renforts.  Ce  dernier  revient  avec  M.  Dumont,  Commissaire  du 
Roi,  et  une  nombreuse  recrue.  La  vente  dos  boissons  enivrantes  de- 
vient, sur  ces  entrefaites,  le  sujet  de  vifs  démêlés  entre  le  Gouverneur 
et  l'Evoque  qui  prend  le  parti  d'aller  porter  ses  plaintes  en  Franche,  oij 
M.  de  Quélus  avait  été  forcé  de  repasser  une  seconde  fois. — L'année 
1663  est  célèbre  par  un  tremblement  de  terre  qui  se  fait  sentir  pendant 
])lus  de  six  mois,  dans  toute  l'iHendue  du  pays.  Le  regardant  comme 
un  juste  châtiment  pour  les  excès  commis  jtar  les  boissons  enivrantes, 
ceux  qui  y  avaient  pris  part,  donnent  des  signes  non-équivoques  de  re- 
pentir. Nonobstant  ce  bouleversement  do  la  nature  qui  porte  la  terreur 
dans  toutes  les  dmes,  les  Iroqiiois  se  jettent  avec  une  nouvelle  furie  sur 
les  colons  inoifensifs  de  Villemarie  et  les  empêchent  d'ensemencer  leurs 
champs.  Alin  de  mettre  une  digue  à  la  fureur  do  ces  barbares,  M.  de 
Maisonneuve  établit  la  milice  de  la  Sainte  Famille.  De  son  côté,  M""« 
d'Ailleboust,  aidée  du  Père  Chamonot,  donne  naissance  à  la  confrérie  de 
la  Sainte-Famille  qui  de  Villemarie  est  étendue  à  Québec.  La  Compa- 
gnie de  Montréal  s'étant  dissoute  sur  ces  entrefaites,  aussi  bien  que 
celle  des  Cent-Associés,  le  Séminaire  de  St.  Sulpice  de  Paris,  pour  pré- 
venir la  ruine  de  la  Colonie  de  Montréal,  consent  ù  la  prendre  à  ses 
charges  et  devient  propriétaire  de  l'Ile.  Le  15  Septembre,  Mgr.  de  Laval 
effectue  son  retour,  en  compagnie  de  M.  de  Mézy,  nommé  Gouverneur, 
en  remplacement  de  M.  d'Avaugour.  En  môme  temps,  arrivent  100 
familles,  formant  500  personnes.  Les  mêmes  vaisseaux  portent  M. 
Gaudais,  chargé  de  reprendre  la  Nouvelle-France, au  nom  du  Roi,  et  d'y 
introduire  les  réformes  nécessaires.  Un  Conseil  Souverain  est  établi  et 
les  liqueurs  enivrantes  sont  prohibées  ■,  la  dime  est  introduite  dans  le 
pays. — L'année  1664  se  passe  en  nouvelles  hostilités  de  la  part  des 
Iroquois  d'une  part,  et,  de  l'autre,  en  altercations  entre  le  Gouverneur 
et  ses  Conseillers.  Après  avoir  feint  de  proposer  la  paix,  les  Iroquois  se 

Sortent  à  de  nouvelles  atrocités,  ])articulièrement  à  Villemarie,  où  les 
abitants  ne  peuvent  presque  plus  sortir  de  leurs  demeures.  Les 
troubles  qu'excitent  les  mesures  violentes  de  M.  de  Mézy  ne  font 
qu'aggraver  la  situation.  Dans  ce  triste  état  do  choses,  cliacun  soupire 
après  de  prompts  secours. 

QUATRIÈME  ÉPOQUE. 

DKPUIS   l'arrivée   du  RÉGIMENT  DE   CARIGNAN   EN    16G5 
jusqu'à  la  paix  GÉNÉRALE  EN  1701. 


J! 


DÉVELOPPEMENTS  DE  LA  NOUVELLE-FRANCE. 

Convaincu  que  le  Canada  n'aurait  jamais  de  repos  tant  que  les  Iro- 
quois ne  seraient  pas  rnis  à  la  raison,  Louis  XIV  prend  les  moyens 
de  les  soumettre,  en  envoyant  de  nombreuses  troupes.  Au  mois  de 
Juin  1665  commence  d  arriver  le  célèbre  régiment  de  Carignan,  com- 
posé de  vingt-quatre  Compagnies,  formant  un  elfectif  de  douze  à  treize 
cents  hommes.    Bientôt  après,  arrive  M'  de  Tracy  avec  la  qualité  de 


J 


'Evôqiio  ot  le  Gou- 
0  nouvenu  Gouver- 
»r  «les  prisonniers 
i-Rivif'res  et  Ville- 
la  Cour  (l'envoyer 
,  Commissaire  du 
ans  enivrantes  de- 
tre  le  Gouverneur 
ites  en  France,  où 
ide  fois. — L'année 
fait  sentir  pendant 
regardant  comme 
issons  enivrantes, 
■éi^uivoques  de  re- 
ui  porte  la  terreur 
nouvelle  furie  sur 
'ensemencer  leurs 
s  barbares,  M.  de 
De  son  côté,  M™» 
e  à  la  confrérie  de 
ébec.    La  Compa- 
3,  aussi  bien  que 
e  Paris,  pour  pré- 
la  prendre  à  ses 
bre,  Mgr.  de  Laval 
nmé  Gouverneur, 
nps,  arrivent  100 
leaux  portent  M. 
lom  du  Roi,  et  d'y 
3rain  est  établi  et 
ntroduite  dans  le 
s  de  la  part  des 
re  le  Gouverneur 
X,  les  Iroquois  se 
V^illemarie,  où  les 
demeures.    Les 
le  Mézy  ne  font 
i,  cliacun  soupire 


/ 


EN  1665 


ANGE. 


tant  que  les  Iro- 
■end  les  moyens 
?s.  Au  mois  de 
!  Carignan,  com- 
Je  douze  à  treize 
'ec  la  qualité  do 


i  i 


H 


^1 


^^><^ -%»^^i^j^«:^4-»^ 


^^e^âi*o^ 


m^i^i^^<^    ^e^uO^**^^^^ 


ùtHy 


i  î, 


■     SUR  LE  CANADA. 


0 


^ùMty 


Lieutcnant-Gi'm'ral  ;  imis,  avec  rinlondani  Tiilnn,  M' ilo  CoiircoIIps, 
cliargi!'d(>nMiipliicor  M'' do  Mt'zy  réceiiiiiit'iit  di'cédé  ;  ctenlin  M'  nouclici' 
continué  dans  sa  place  de  rroiivoriieur  des  Trois-lUvièrcs.  Apnîs  avoir 
DU  à  déploror  lo  dt'parl  forcé  do  Mf  dt»  Maisonm'uve  ol  la  mort  du 
Porc  LeMoync.  la  (lulonio  est  grandonic ni  ri'Jouio  par  l'arrivt'c  de  cent 
jeunes  lilios  choisies,  suivies,  jieu  aitrès,  de  quatre-vingt-deux  autres 
et  de  cent-trente  colons,  avec  douze  chevaux  (hmt  le  Itoi  faisait  présent. 
1)0  nombreux  mariages  ont  lieu.  Le  fort  de  Hichelieu  (Sorel)  est 
reconstruit  ;  ceux  de  S'  Louis  (Chamidyi,  de  S"  TlicW-se,  do  S'  Jean 
(l'Assomption)  el  de  S"  Anne  sont  élevés  pour  barrer  le  chemin  aux 
barbares. — L'année  suivante,  le  0  Janvier,  alin  d'en  finir  avec  les 
Iroquois,  M^  de  Courcellcs,  à  la  tôle  de  cin(|  ou  six  cenls  iiomines,  jinrl 
de  Québec  pour  aller  attaquer  les  Agniers,  et  revient,  après  beaucoufi 
de  fatigues,  sans  avoir  jin  les  atteindre.  M'  de  Sorel  est  envoyé  à  son 
tour  pour  tirer  vengeance  de  ([uelipies  meurtres,  mais  il  se  laisse  llécliir 
l>ar  des  paroles  de  paix.  L'expédition  est  reprise  en  automne.  Avec 
six  cenls  iiommes  de  troupes  et  sejit  cents  miliciens,  dont  cent  Sau- 
vages, commandes  par  MM.  LeMoyne,  de  Heiiontigny,  de  Beleslre  etc- 
M'  de  Tracy  quitte  S"  Thérèse  le  3 Octobre  et  arrive  aux  quatre  bours 
gades  ennemies  qu'il  trouve  incendiées.  Après  avoir  détruit  leur, 
provisions,  il  revient  à  Québec  le  5  Novembre. — Consternés  jmr  celte 
triple  expédition,  mais  siulout  imr  la  dernière,  pressés  d'ailleurs  par  la 
lamine,  les  Iroquois  se  décident  à  demander  la  paix.  Ils  consentent 
à  rendre  les  prisonniers  et  à  recevoir  des  Missionnaires.  Pendant  que 
lo  Père  Allouez  continue  l'apostolat  du  Père  Menard  chez  les  Outaouais, 
les  Pères  Pérou  et  Frémin  sont  envoyés  chez  les  Agniers  ;  les  Pèies 
Bruyaset  Carheil  vont  chez  les  Onneiouts.  Quant  à  M'  Dollier,  n'cem- 
menl  arrive  de  Franco  avec  MM.  le  Clavelier,  Perrot  et  Frémont.  il 
consacre  ses  soins  aux  malades  de  S"  Anne,  de  concert  avec  les  Reli- 
gieuses de  S'  Joseph  dont  l'Institut  venait  d'être  approuvé  par  un  Bref 
d'Alexandre  Vil.  De  son  côté,  Talon  jirolite  do  la  paix  pour  établir 
de  sages  lois  et  asseoir  la  Colonie  sur  des  ba.ses  solides.  Après  avoir 
repris,  conjointement  avec  le  Gouverneur,  toute  l'autorité  qu'avait  la 
Compagnie  de  Cent-Associés,  il  s'occupe  avec  lui  de  la  formation  d'un 
nouveau  Conseil.  Hes  Syndics  sont  ensuite  établis.  En  même  topiiis, 
}iour  favoriser  le  défrichement  des  terres,  le  régime  féodal  est  introduit  : 
des  Ordotniances  sont  poiiées  pour  obliger  les  habitants  à  abattre  les 
bois  et  à  ouvrir  des  chemins  etc.  Pendant  que  lo  Séminaire  de  Ville- 
maric  fait  des  concessions  à  plusieurs  particuliers  dans  l'Ile  de 
Montréal,  Talon  envoie  des  colons  à  la  côte  de  Beaupré,  à  Beauport  et 
à  nie  d'Orléans.  Pour  convier  les  ofliciers  et  les  soldats  du  régiment 
de  (iarignan  à  prendre  ]»art  à  ce  mouvement,  des  gratifications  d'argent, 
avec  une  année  de  vivres,  sont  faites  à  ceux  qui  consentent  à  se  fixer 
dttnsle  pays.  Les  autres  repassent  en  France,  à  la  suite  de  MM.  de  Tracy 
et  Talon.  Chambly  est  envoyé  en  Acadie,  restituée  à  la  France  par  le 
traité  di;  Brèda,  avec  le  titre  de  Commandant. — L'année  1G(J8  n'est  pas 
moins  favorable  à  la  Colonie.  Pendant  (|ue  les  Jésuites  donnent  leurs 
soins  à  l'éducation  des  garçons  à  Québec  et  que  les  Ursulines  se 
chargent  de  celle  des  filles,  Monseigneur  de  Laval  ouvre  un  Petit 
Séminaire,  et,  peu  après,  un  Pensionnat  à  S'  Joachim,  et  continue  à 
rester  uni  aux  prêtres  des  Missions-Etrangères.  De  leur  côté,  MM.  de 
Fénélon  et  Trouvé,  arrivés  l'année  précédente,  enlreprennent  la 
Mission  de  Kenté,  sur  le  lac  Ontario,  aux  frais  du  Séminaire  de  Paris. 
Celle  même  année  voit  encore  arriver  grand  nombre  de  jeunes  filles, 


^ 


10 


PRÉCIS  HISTORIQUE 


:  I 


'      I 


|))irmi  les(|uello8  M'""  Gaucher  do  Bollcrivo,  do  Bolestro,  do  la  Bordo, 
dos  Granges,  etc.  Pour  facililor  leur  inariaj^'c,  lo  Roi  dntirio  trois  millf 
livres.  M'  do  Quélus,  rovoiiu  une  troisièmo  l'itis  t'u  Ganada.  ou  coni- 
naguie  do  MM.  d'UrlV',  d'AIIel  ot  Galinée,  l'uvoriso  los  desseins  du 
Vlonarifue,  conjoiutement  avec  M'  de  Boulerouo,  uouuuo  Intoudanl. — 
En  IG09,  arrivent  do  Normandie  150  autres  Jeunes  llllos.  doli'os  par  le 
Roi,  sous  la  couiiuito  de  M"»  Bourdon  (|ui  eu  prend  soin  «i  Québec, 
pendant  (juo  la  Sccur  Bourgeois  so  charge  des  autres  à  Villoniarie. 
Six  nouvelles  Gompagnios  sont  on  môme  lem|i8  envoyées  ;  et,  |iour  les 
engager  ù  s'établir  dans  lo  pays,  le  Roi  leur  fait  des  gratillcations,  ainsi 
<|u'aux  autres  qui  avaient  consenti  à  y  rester.  Pendant  quo  la  Nou- 
vello-Frauoo  so  peuple  ainsi,  tst  (jue  do  nouvelles  concessions  sont 
laites  à  la  PointtMiux-Trembles  et  à  Laprairio,  les  Jésuites  continuent 
à  évangéliser  les  nations  iroquoises.  Do  leiw  cùté,  MM.  Dollier  et 
Galinée,  eu  vue  de  travailler  à  la  conversion  des  Sauvages,  so  rendent, 
do  concert  avec  M''  de  lu  Salle,  sur  los  bords  des  lacs  Eric  ot  Ontario, 
et  on  preiuiont  possession  au  non»  do  la  Franco. — L'année  KiTOest  luie 
année  do  réjouissance  pour  la  Nouvelle-Franco.  Talon  y  revient. 
Avec  lui  arrivent  six  Récollets.  Nombre  de  gentilshommes,  anciens 
olTiciers  do  la  Colonie,  elFectuent  aussi  leur  retour,  à  lu  suite  de 
quelques  Compagnies.  M'  Perrot,  nommé  Gouverneur  de  Montréal 
par  lo  S«îmiuairo  do  S'  Sulpice  réintégré  dans  tous  so.«  droits,  prend 
possession  do  son  gouvernement.  Garakonthié,  célèbre  Chei'  iroiiuois, 
reçoit  solennellement  le  Baptême  à  Québec  et  détermine  bon  nombre 
de  ses  compatriotes  ù  embrasser  le  chrislianisuie. — Un  instant  troublée 
par  les  attaques  des  Iroquois  contre  les  Algonquins,  la  paix  est  rallermic 
par  le  voyage  que  M'  de  Courcelles  entreprend,  au  mois  de  Juin  1G71. 
au  milieu  des  Cinq  Gantons.  Pendant  ce  temjjs.  Talon  déploie  vuie 
activité  prodigieuse  pour  étendre  les  limites  de  hi  Nouvelle-France  et 
augmenter  son  commerce.  De  S'  Lusson,  de  concert  c^vec  M'  do  la 
Salle  et  N.  Perrot,  prend  possession  du  paysdesOutaouaisen  préscmce 
dos  Députés  de  quatorze  nations  ;  de  son  côté.  S'  Simon,  accompagné 
du  Père  Albanel,  se  rend  à  la  Baie  d'IIudson  et  y  arbore  le  dr.ipeau 
de  la  France.  Au  même  temps,  des  vaisseaux,  chargés  do  bois,  de 
céréales  etc.,  sont  envoyés  aux  Antilles  et  en  France  ;  la  culture  du 
chanvre  est  encouragée  ;  les  mines  sont  explorées  ;  et,  pour  relier 
l'Acadie  avec  le  Canada,  un  chemin  est  ouvert  de  Quéljec  à  Penta- 
gouet. — Avant  de  retourner  en  France,  où  il  meurt  quelques  années 
après,  M'  de  Quélus  avait  éri^é  les  Fiefs  de  Garion  et  de  Verdun.  Ce 
n'est  que  le  prélude  des  nombreuses  concessions  de  1072.  Cette  année, 
en  ell'et,  après  avoir  annulé  celles  des  années  i)récédentes,  dont 
les  conditions  n'avaient  pas  été  remplies.  Talon,  en  vue  de  peupler 
et  tout  à  la  fois  de  forlilier  le  pays,  accorde,  sur  les  deux  rives  du  S' 
Laurent,  d'immenses  terres  à  tous  les  ofliciers  qui  s'engagent  à  y  former 
des  établissements.  Do  son  côté,  le  Séminaire  de  S'  Sulpice,  aux 
Fiefs  des  années  i)récédentes  ajoute  ceux  de  Boisbriand  (Senneville), 
d'Ailleboust  et  de  S*  André.  En  môme  temps,  il  fait  procéder  au  re- 
censement de  Villemarie  et  au  tracé  des  rues.  Après  avoir  eu  à  déplorer, 
l'année  précédente,  lu  mortde  M"»  LaPelterie,  arrivée  le  18  Novembre, 
la  Colonie  a  encore  à  pleurer  celle  de  la  Mère  de  l'Incarnation,  première 
Su|iérieure  des  Ursulines,  qui  décède  au  mois  d'Avril.  Cette  môme 
année,  MM.  de  Courcelles  et  Talon  quittent  successivement  le  pays. 
L'arrivée  du  G"  de  Frontenac  tempère  quelque  peu  la  douleur  causée 
par  ce  double  départ. — Le  premier  soin  du  nouveau  Gouverneur  est 


I 


I' 


?5?=== 


SUn  LK  CANADA. 


Il 


strc,  tlo  la  Borde, 
(lotiMO  trois  millo 
(larmdn,  on  coin- 
los  dosseiris  du 
iiiu!  Iritotidanl. — 
les,  dolt'us  par  lo 
soin  à  yiiéijoc, 
'OS  à  Villeinarie. 
'éos  ;  cl,  pour  lt!s 
ralillcalions,  ainsi 
uit  quo   la  Nou- 
concossions  sont 
iiitos  conlinuent 
MM.  Doiiier  et 
(iKes,  so  reiKlonl, 
1  Krii'  ol  Ontario, 
inoe  1070  est  une 
raloti  y  revieiit. 
lorunîes,  anciens 
r,  à  lu    suito  <lo 
eur  de  Montréal 
ses  droits,  prend 
re  Clief  iroijuois, 
lino  bon  nombre 
i  instant  troublée 
paix  est  rallermie 
lis  de  Juin  1071, 
,lon  déploie  une 
Jvelle-Franoe  et 
[t  (.vec  M'  do  la 
lis  en  préscmce 
uoconipagné 
l'e  lo  drapeau 
'S  de  bois,  de 
la  culture  du 
et,   |)0ur  relier 
uébec  à  Peu  ta- 
lques années 
Verdun.    Ce 
Cette  année, 
cédontes ,   dont 
vue  de  peupler 
u.\  rives  du  S' 
gentà  y  former 
Sulpice,  aux 
id  (Senneville), 
procéder  au  re- 
r  eu  à  déplorer, 
18  Novembre, 
ation,  première 
Cette  môme 
ment  le  pays, 
ouleur  causée 
ouverneur  est 


>oi 


d'élever  un  fort  ù  Calaraeoui  ;  il  on  char^'o  M'  do  la  Sallo.  En  nn^nie 
temps,  pour  faeilitor  l'éducation  des  jeunes  Sauvages,  il  aceorde  les  Iles 
Courcelles  à  M' de  Kénélon  (|ui  y  fait  un  élabliasomont.  Pendant  ce 
temps,  Joliot,  accompagné  du  IVjro  Mnrquet,  déi'ouvro  lo  Mississipi, 
15  Juin  1073. — Le  nombre  des  coureurs  do  bois  s'étanf  midliplié  d'une 
manière  démesurée,  le  Moi  porte  contre  eux  une  loi  qui,  mallieureuse- 
meiit,  n'a  pas  plus  d'ellet. que  celle  jtortéo,  (piolquos  années  aupara- 
vant, contre  les  vendeurs  do  boissons  fortes.  Cctt»)  mônifî  année,  la 
Colonie  fait  une  perte  considérable  lians  la  ])orsonno  do  M'"«  Mance. 
La  douleur  de  cette  perte  est  encore  aggravée  j)ar  les  démôlés  qui 
s'élèvent  entre  le  (îouverneur  et  l'Intendant  au  sujet  do  la  traite  des 
pelleteries. — Après  avoir  subsisté  près  de  dix  ans,  la  Comjiagnie  des 
inilcs  est  siqiprimée  en  1(574.  (lelto  mémo  année,  Clianddy,  éloigné 
un  instant  do  Pentagouet,  y  revient  on  qualité  do  (îouverneur  et  voit 
la  population  s'étendre  aux  Mines  otà  Hea\ibassin. — L'année  suivante, 
ai)rès  trois  ans  de  vacance,  rinteudanee  est  remplio  par  M.  Diudies- 
neau. — Il  arrive  avec  Monseigneur  do  Laval  qui  revient  avec  le  titre 
d'Kvôque  do  Québec.  Pendant  que  la  (Colonie  célèbre  lo  retoiu-  de 
son  premier  Pasteur,  rint(!n<lant  ratilio  les  eoneossions  faites  i)ar  M' 
do  Frontenac.  De  son  côté,  do  la  Sallo,  passé  en  Franco,  obtient,  avec 
des  litres  (W.  noblesse,  la  proi)riété  de  Calaracoui.  Cette  môme  année, 
les  Iroquois  do  Laitrairie,  à  rexoniplo  dos  Hiu'ons  de  S'«  Foyo  qui 
étaient  allés,  l'année  précédente,  former  l'établissement  do  Lorette,  vont 
s'établir  au  Saut-S'-Louis. — L'onnée  1070  voit  des  marchés  |)ublics 
s'ouvrir  lï  Québec  etù  Villemario;  cl,  n'eussent  été  do  nouveaux  conflits 
entre  le  Gouverneur  et  l'Intendant,  mais  surtout  les  désordres  causés 
par  la  vente  des  liqu(>urs  enivrantes,  la  tran(piillit,é  publique  n'eût  lien 
laissé  à  désirer. — Pondant  que  d'humbles  reiu-ésentalions  sont  faites  à  (;e 
sujet  à  la  Cour  de  France,  les  jifétres  do  S«  Sulpice,  conjointoment  avec 
les  SdMirs  d(^  la  (Jongrégiition,  (mvront  des  écoles  au  fort  do  la  Montagne 
en  faveur  des  enfants  Sauvages.  —  L'année  suivante  I07S,  do  la  SalN;, 
accompagné  du  Chevalier  de  Tonty.  de  la  Motte-Lussièro,  otc,  rejnend 
les  explorations  de  Joliet,  et,  chemin  faisant,  construit  un  fort  à  Niagara. 
Pendant  ce  temi)s,  les  Pères  Jésuites  poursuivent  leur  apostolat  au 
milieu  des  Onnontagués ,  des  Sonnontouans ,  des  Agniei-s ,  dos 
Onneiouts  et  des  Outaouais.  —  Pendant  q>ie  la  mésintelligence  con- 
tinue à  régner  entre  les  fonctionnaires  publics,  Monseigneur  do  Laval, 
après  avoir  obtenu  de  la  Cour  lo  renouvellement  de  la  loi  contre  la  vente 
des  boissons  fortes,  efTeclue  son  retom*  en  Canada.  Cette  môme  année, 
1079,  de  la  Salle  parvient  à  élever  plusieurs  forts,  pendant  que,  de  son 
côté,  Du  Luth  explore  le  pays  en  tout  sens.  —  Las  d'une  f)aix  qui  tient 
leurs  bras  enchaînés  depuis  quatorze  ans,  ayant  d'ailleurs  à  se  plaindre 
de  jdusieurs  griefs,  les  Iroquois  songent  à  reprendre  la  hache  de  giierre  : 
mais,  grûce  à  son  puissant  ascendant  sur  ces  tribus,  le  Gouverneur 
réussit  à  les  ajmiser.  Peu  après,  il  envoie  LeNeuf  delà  Valliére  rem- 
placer, en  Acadie,  Chambly,  nommé  Gouverneur  de  la  Grenade — En 
1081,  en  vue  de  faire  revenir  au  pays  les  coureurs  de  bois,  dont  le  nom- 
bre était  de  près  de  cinq  cents,  le  Roi  fait  publier  une  amnistie  générale. 
Celte  mémo  année  a  lieu  le  recensement  de  la  Nouvelle-France,  dont 
la  population  se  trouve  être  de  près  de  deux  mille  âmes.  —  L'année 
1082  est  marquée  jmr  un  vaste  incendie  qui  dévore  la  i)lus  grande 
partie  de  la  Basse-Ville  de  Québec.  Un  malheur  allant  rarement 
seul,  celte  même  année,  M'  de  Frontenac  est  remplacé  par  M'  de  la 
Barre  qui  arrive  avec  M'  deMeules,  successeur  de  M'  Duchesneau. 


11^ 


J: 


n 


IMlfcCIS  IIISTOlUgLK 


l'oiulunt  <|Uo  1(3  tumvoaii  (iouvcriioiir  ci>iiv(uiiw)  ù  VilliMiiario  li's  Mis- 
sioiiiiairos  ot  les  Olllciors  i|iii  ciiiiiinninii'iililiiiis  |i>s  inivs  il'oii  liant,  iiilii 
d'avoir  loiir  avis,  do  lu  Sull»!,  upiès  uvnir  tnivi'isc  d'iiiiim'iisos  coiilri'CH, 
arrive  sur  los  burdn  du  Mississipi  dmil  il  pri'ud  iiosscssiou  au  nom  dit 
la  Kraiiov— Dans  le  liutdocoutouir  les  Irmiuois,  duvornis  plu»  insolouts 
dopuis  lu  dnparl  tlu  C"  do  Kroiili'iiao,  t'I  df  di'jouor  los  projols  dos 
AnKlais  (|ui  les  encuura^'iMit  suus  main,  la  Cour  oiivoio  trois  uouvollcs 
CoMipaKiiios  duns  raulouint-  do  1083. — Avoc  un  aussi  laibii'  ronlbrl,  lo 
Gouvornour  n'oso  se  nicllro  on  canipaKH"',  uiais  il  y  osl  oonlranil  par  lo 
niourtn>  do  quatorze  Franniis.  Apros  avoir  rouni  douzo  ri.'uts  lioiunies, 
dont  trois  conls  Sauvai^es,  ol  los  avoir  divisas  i.'u  trois  Corps,  il  prond 
la  ronto  dos  Sonnonlouaiis  ;  mais,  au  niomi'iit  do  lus  alti'indro,  il  s'um'^to 
pour  écouter  los  propositions  des  (  )m»onta>,'ués  ot  consent  à  uno  paix  aussi 
peu  honorable  jiour  los  Frauf^ais,  quo  l'unosto  pour  los  llurons,  lours 
allit's.  l'ondant  ce  temps.  Monseigneur  do  Laval,  après  avoir  constitui' 
son  Cliai>itro,  passo  on  Franco  ;  M'  Porrot  est,  onvovi'  on  Acadio  dont 
le  (îonvernour  était  rappelé  ;  los  Hurons  ol  los  Algompiins  do  Sillory 
vont  s'établir  sur  les  liords  da  la  Ciiaudiéro. — Mecontonto  do  la  eon- 
duito  do  M'  do  la  Harre,  la  Cour  onvoio  le  Marquis  do  Donnonville 
pour  le  remiilacer.  11  arrive  avec  lo  CliovallerdeCallièros,  nomnii'  Gou- 
vornour do  Montréal.  En  mémo  temps,  arrivent  trois  cents  recrues  rpie 
le  Uoi  ajoute  aux  trois  cents,  envoyées  l'année  proeédonto.  Pondant  que 
lo  nouveau  Gouvornour  se  rond  à  Calarai'oui  pour  iirondrc  coimaissanco 
du  jiiiys,  l'intondant  amiroprio  au  service  de  son  de;iartomont  les  an- 
clennos  propriétés  do  Talon  et  accorde  à  rEvè(iue  un  emplacomont 
dans  la  liasse- Ville  pour  y  bdlir  une  Eglise.  Cette  mémo  année  KiSJ, 
dans  le  but  d'encourager  le  commerce  et  do  favoriser  los  carrières,  le 
Hoi  j)ermet  aux  gentilshonnnes  de  faire  lo  négoce  ot  eommonco  à 
ailmottrc  leurs  enfants  dans  la  marine. — Pleinomont  convaincu  <|ue 
les  Iroquois,  toujours  travaillés  par  los  Anglais,  ne  tarderaient  jias  à  se 
montrer.  M'  de  Denonville  envoie  en  toute  liilto  dos  troupes  à  Cataracoui 
et  donne  ordre  aux  Commandants  dos  pays  d'en  liant  de  réunir  le  plus 
do  Sauvages  possible  et  de  los  tenir  laôls  à  manlier.  Pondant  que  ces 
])réiiaratifs  se  font,  d'Iberville,  avoc  S'  Hélène  ol  Maricourt,  ses  frères, 
se  couvre  de  gloire  à  la  Baie  dlhidson.  Ajtrès  avoir  parcouru  d'im- 
menses pays  ot  franchi  des  rivières  sans  nondjrc;,  il  arrive  à  la  Baie 
James,  où  il  s'empare  successivement  du  fort  Monsoni,  Ru[)ort  et  S'« 
Anne.  Celle  mémo  année  I6SG,  M'  do  Meules  osl  remplace  j)ar  M'  de 
Champigny.  Trois  mois  après,  lo  Couvent  dijs  Ursulines  devionl  la 
proie  dos  flammes. — Avoc  l'année  1687  recommence  la  lutte.  L'atta- 
que du  fort  Michiliniakinac  par  un  parti  d'Anglais  et  de  Hollandais  en 
est  le  signal.  Uenforcé  par  l'arrivée  do  huit  cents  soldats,  sous  la  con- 
duite du  Chevalier  de  Vaudreuil,  le  Gouverneur,  après  avoir  entoiiré 
"Villemario  d'une  palissade  de  pieux,  se  rend,  avec  deux  mille  cent 
trente  hommes,  dont  huit  ceuts-trenlo  soldats  et  trois  cents  Sauvages, 
à  Cataracoui,  où  il  est  rejoint  par  les  Commandants  des  pays  de 
l'Ouest.  Après  avoir  imprudemment  fait  saisir  quelques  InKjuois 
inoll'ensifs  et  les  avoir  envoyés  en  France,  il  s'ébranle  avec  son  armée. 
Le  14  Juillet,  il  atteint  les  Sonnontouans,  les  mol  en  fuite,  et,  quel(|ues 
jours  après,  incendie  leurs  villages  et  détruit  leurs  jirovisions.  H  revient 
ensuite  à  Villemarie,  après  avoir  rétabli  le  fort  de  Niagara.  Exaspérés 
plutôt  que  décourages  par  ce  rude  échec,  les  Iroquois  tâchent  de  se 
venger  en  recommençant  leurs  pillages.  Ajjrès  avoir  fiiit  quelques 
prisonniers  aux  environs  de  Cataracoui,  ils  attaquent  Chambly  et 


1 


I 


jL,_ 


8UU  LE  CANADA. 


tl 


lli'iiinrii)  Ii's  Mis- 
y>  flou  lidiil,  (liiii 
iiit'iisos  (orilri'cs, 
ssioii  ail  nom  de 
iiiH  plus  itisoluiits 
r  li.'s  pruJMls  (Itis 
0  trois  iKiuvolli's 
faibli-  nMiforl,  lo 
L  coiitrainl  par  lo 
0  ri.'iits  hoimiies, 

Ciirps,  il  prnrid 
t'itiiliv,  ils'mrtHo 
làuiiu|)aixuussi 
!9  Huroiis,  loiirs 
is  avoir  »;oristitui' 
'  on  Acatlio  doiil 
(iiiiis  (If  Sillory 
toiito  ilo  la  con- 

(lo  Dotiiioiiville 
res.  rioiinnr'  Gou- 
•oiits  recriios((iio 
ito.  Pondant  qiio 
Ire  connaissance 
irlonit'iil  les  an- 
m  eiuplacoinont 
iMno  anni'o  IG.S,"). 
'  los  carrii'-ros,  le 
et  ODininenco  ù 

convaincu  ([ue 
oraitMit  pas  à  so 
pesù  Calaracoui 

10  rd'unir  le  plus 
l\'ndant  que  ces 
i^ourt,  SOS  Irôrcs, 

parcouru  d'im- 
arrivo  à  la  Baie 
i,  Uui)ert  ol  S«« 
placé  j)ar  M'  de 
lues  doviont  la 
lutto.  L'atta- 
B  Hollandais  en 
its,  sous  la  con- 
s  avoir  entouré 
eux  mille  cent 
ents  Sauvages, 
ts  des  pays  de 
Iqucs  Iroquois 
ivcc  son  armée, 
ile,  et,  quchjues 
<ions.  11  revient 
ara.  Exaspérés 
Idchent  de  se 
fait  quelques 

11  Chambly  et 


jiicondiont  \os  liahil.ilions  lo  lonj,'  do  la  rivioio  do  Hiclioliou.  Pour  pré- 
vtMiir  lo  retour  do  sciulilaliliis  dé),'i\ls,  d»'  poiiis  loris  sont  i'io\osi|i'  place 
•  'U  placo  dans  la  i'ainpa|.'uo;  1<!  (lliovalior  do  \  audrouil  o^i  niis  à  là  tôio 
d'un  iiiimhroux  di'ia'liomonl  d'Iiommos  di-lorininés.  Pondant  ipio  ces 
tristes  ovonomonis  a^'itenl  la  Colonie,  do  la  Salle,  après  avoir  vu  ses 
enlroprisos  iraverséos  par  lioaucoup  do  dillicultés,  trouve  une  niori 
lraf,'i(pie  1<;  '20  Mai,  non  loin  du  Mississijti.  (lotto  mémo  année,  M' 
PoiTot  est  relove  do  son  |ioslo  on  Acadio  et  romplaco  par  M'  de 
Menneval. — L'ann<V'  KJiss  est  une  année  do  désolation  pour  la  Nou\olle- 
Franco.  Pendant  ipi'.Vndros,  succosseurdo  Dongan  dans  lo  gouverno- 
mentdo  la  N(tnvolle-AiiKlolorre,  onlèvo  Ponlagouot  à  S'Caslin  el  taille 
on  piècts  los  Al)eiia(|uis,  ses  alliés,  la  luortalile  se  mol  dans  la  Colonie  : 
on  (piel(|iios  mois,  millo  ipialro-conts  personnes  sont  eiilovees.  Kn  dos 
circonslancos  aussi  critifpios,  lo  (lonvorueur  prête  assez  lacilomont 
l'onfillo  aux  proixtsitions  do  paix.     Los  dévastations  conunises  par  un 


parti  do  Loups  à  Sorel,  à  (^((utroiMi'ur,  à  S'  Ours  ol  à  lioucliorvillo,  ne 
ia  lui  l'ont  desii'or  ijui;  |)lus  vivement;  mais,  par  ses  procédés  maeliia- 
\eli(pios,  Kondiaronk  <Lo  Ual)  parvient   à  la  l'aire  é(;ho\i(,'r.     Pondant 


<|Uo  lo  pays  est  ainsi  éprouvé,  Monsoignonr  do  Laval  eU'octno  son  re- 
tour. U  est  suivi,  peu  après,  do  Monseigneur  do  S' Valior  ((iii,  après 
avoir  visité  le  Canu(ia  et  l'Acadie,  los  années  précédentos,  rovictnt  avec 
lo  caractoro  épiscopal.  —  Si  ràclieuso  ipiait  été  l'annoo  l<)S8,  l'annoo 
lOU'J  est  plus  rniieslo  encore.  Pondant  (pio  los  guerriiM's  .\l)enai|uis  se 
■  vengonl  do  la  Nouvollo-AiigloteiTo  ou  lui  enlmant  Pouuupiid  et  <|uo 
i  d'iljorvill»!.  avec  une  audace  sans  égale,  s'empare  à  la  baie  d'Iludson 
"  de  trois  vaisseaux  anglais,  la  Colonie  est  moiiucoe  du  jdus  grand  danger. 
Encouragés  par  los  Anglais,  dont  "  la  passion  dominante,  dit  Uancrot't, 
était  lie  s'emparer  du  Canada,"  les  Ii-oquois,  au  nombre  do  millo 
(piatre-conts,  se  répandent  dans  l'ilo  de  Montréal  et  mettent  tout  à  l'eu 
et  à  sang.  En  une  seule  nuit,  la  plupart  dos  habitants  de  la  Cliine 
sont  égorgés  ;  (juantilO(raulr(?s  sont  ou  brûles,  ou  traînes  t'u  captivité; 
los  soldats  envoyés  au  secours  do  M'  do  Vaudrouil,  chargé  de  repousser 
(■es  barbares,  tonibonl  pi'es(p]e  tous  sous  leurs  coups,  en  sorte  ipio 
personne  n'ose  tenir  la  campagne.  Seuls,  Mantet  et  i)uLuth  parvien- 
iionl  à  mettre  en  déroule  un  jiarti  do  ces  ounomis,  ce  <\w\  no  les 
em|»ôche  |ms  dose  jeter,  un  mois  après,  sur  LaChosnaye,  Tout  semblait 
deses|iéré,  lorsipio  M'  do  l'Yontenac,  lo  Fabius  do  la  Nouvello-Krance, 
arrive  îi  Québec.  —  Avec  cet  habile  Gouverneur,  los  atliiiros  chan- 
gent de  l'ace.  Arrive  trop  lard  |>our  pouvoir  contremander  à  temps 
l'abandon  de  Calaracoui,  il  s'applique,  au  moyen  des  Sauvages  cai)tirs 
qu'il  avait  ramenés  et  qu'il  renvoie  dans  leur  pays,  à  réconqerir  l'amitié 
des  Cantons.  Coriprenant  par  les  rapports  (Je  la  Duraiitaye  et  par  la 
pris(3  du  Chevalier  d'Aux,  envoyé  en  ambassade,  (|u'il  no  pouvait  se 
Mer  à  eux,  tant  qu'il  n'anrait  pas  l'ait  repentir  les  Anglais  de  leurs  ma- 
chinations perlidos,  il  se  décide  à  attaquer  leurs  Cvlonios.  Trois  jiartis 
comman(Jés,  l'un  par  S'  Hélène,  Mantet,  d'iborvillo,  de  Montigny,  etc., 
l'autre  i)ar  Herlel  el  ses  lils,  et  le  troisième  jiar  Portneut'  el  Courte- 
manche  ,  envahissent  à  la  l'ois  Corlar  (Shenectady),  Salmon  Falls 
{Portsmouth)  et  Casco  et  les  détruisent  de  fond  en  comble.  Le  mas- 
sacre de  la  Chine  était  vengé.  A  la  suite  de  c(^s  brillants  exjiloits,  de 
Louvigny ,  nommé  Commandant  à  Michiliinakinac,  et  N.  l'errot  se 
rendent  chez  les  Outaouais  qui  consentent  à  UKmter  à  Villemarie, 
chargés  de  pelleteries.  Des  bandes  iroquoises  s'otanl  réjiandues  aux 
environs  do  Sorel  et  des  Trois-Uivières,  Lamotte  et  le  Chevalier  de 


; ",/^'w.  <Je  v/n,  :.  ii  "r^.  ';'••'  viKou,-,. .1.,  ,.,.1  ;;;':•'•  »;'"';'*-^  '''-^ 

l'Orne  Vérole  .ni.Kïï?""'^'''''''''"  «'«'in»  rm«  ll^'T'"^   ''^  ""'"  •'  ■ 

Pp«los  01  ,lo  aire  Is'  .,r''i''^:  ''«'"'""t  Tliivôr  i   '  '^^  <J'"«vo,.nenr  do 
0"»l/(iri:L"8.lopr(>Mlm  I.        ""'«""on.   ils  sont 


attarii 
lins  (I( 


<'«  Villobori  os  rm.  M    '  "'  '•"'^''^"s  ''"  pror  C  î  '  ?  ""'«""oo.   ils  sont 

nii'suit  8inj?iili^,-«,«„  .  •  ''"*"*  ^loiirner  Ioq  !„„•    '  ^ '"'np-<'o-Mar8  ^ 

{''"S   de    trois   cSsnt-      "'^"^"«  onnoi    K«  „^!'.  '«  ^''Vier, 
^rofjuoia,  essa  owi  il  .     P"sonniers.      En    vn  n    i  **■  «"'•'vont  et  ibn 

trefaifes,  ,fue  t  'ï  "?'»  "»•    Lo  bruit  Snf '""'■•  ''«  P"''viennonl 
Iroquois  so  nJ.      anglais,   dans   le    în^i  "'  ':«l>'«ndu  siir  ces  en 

envoyé  à  MiclulimaSao,     ""« ''''«'uio  réception      n^/'''^"^»""^  «e 
J'elleterios  à  Vi  Pm7     °  J'our  ongagor  les  v^.  9Argonteuil  est 

Quelques  triva.  V  w^^^'  "  venir  a?ec  In  ,^!'^^^l"  «PPorter  leurs 

"n  fort  avec  quatre   ,'T'  '^'^  ^^'^'i''  suhS  c5eî.f?pî'^*"r^''"'"t'Iy. 
ouvrages  se  pamchèvo  '    '^"'  '^  ""o  pa lissado     P«    f  ^""'«"sie) 

■  LeBer,  con- 


srn  LE  CANADA. 


t» 


Vdiins,  a|>r<'!*  s  tHr« 
\iissit(M  h  (riiuvor- 
'))  mis  (Ml  l'iiit  (|<* 
'i'ti)i)ri>.  IMii|)|)s  l'ait 
istaiino  «lo  la  p,irt 
ill ,  .liicliiToaii ,  S' 
|iMi  ti'  et  (lo  l'oriiirt' 
vratitvî,  liiiiiis  xlv 

•)  \»-l'lu\   lo  IIDIII     l|t> 

iV»  In  liisi'IlM  ft  la 
l  iimn^luT  )|ii)>|i|iiot< 
sur  la  l'oirito-aiix- 
fi  Villt'iimrit'.  Pon- 
HoiMMiti^ny,  (]oiir- 
lor  t'Diiiro  oux  los 
s  soûls.     liO  Major 
(lo  rolovi'r  lo  cou- 
lor    (iliainhiy,   (je 
:()Utiiro.     Fondant 
X  frniiniis  portont 
un  Taiblo  dotacho- 
Ju  (îouvornour  de 
•|troiidro  (|uol(|uo» 
mont  eu(!oro  à  In 
or.    Enhardis  par 
n  siu"  Ijadliesnaye, 
uil   se  Mit'l  à  lour 
,io  dos  prisonniers, 
pas  pins  liouroux 
laisaiiL'o,   ils  sont 
A   Piirt-Uoyai. 
niùuii'  «nnco,  los 
ôvenl,  avec  une 
panip-do-Mars.— 
lont  la  ppt'soncx' 
(tantôt,   C'ourlo- 
iLo  16  Fi'vrier, 
nl(!vent  et  l'ont 
)\er  ,    aidé  des 
ils  parviennent 
idu  sur  ces  en- 
T  l'ardeur  des 
Fronlena(;  se 
Arffonteuil  est 
apporter  leurs 
[nçais  possible. 
et  à  Chambly. 
ce  Dalliousie) 
[dant  que  ces 
e  retour  d'un 
al-Générel  le 
blir  on  ville. 
LeBer,  con- 


snrrnnt  lour  r<irtuiio  i\  utio  œuvrf>  du  mt^uio  {(cnro  à  Villonnrio. — 
L'arini'(;  I('>'.)1  ost  ton  do  nnolipios  \flloiir'»  de  riipprurhcuiont. 
Moins  arro^'ants  dopuis  !('>  portos  i|\io  lour  nul  l'ail  ossuvorlo»  l'"ran<;ais 
)'l  los  MiAnns,  loiu's  allios,  los  OnnnnlaKHi's,  à  l'oxouiplo  dos  Otinoinuts 
i]ui,  raniioo  proooiloulo,  avai(ïnt  onvovo  dos  Mopulos  pour  Irailor  do  la 
paix,  (loniandonl  (\  nnlani(*r,  oux  aussi,  dos  ncfrocialions.  Lo  (inuvor- 
iiour  lour  donno  audionoo  :  initis,  oniravos  par  los  Anglais,  ('(-s  pour- 
parlors  n'(ait  d'aulro  r('!sullal  <|Uo  do  jimcuriT  ipiolipio  Irôvo  à  lu 
Oolouio.  pondant  co  hMiips,  los  Ahi'uaipiis  ipii  avaiont  l'i  von^'or  la 
Miortd<>  |ilusi(MU'sdos  lours,  si;  joltont  suripiolipios  bourgades  an^'luisos 


et  ropandoiit  la  UMnnir  Jusipiau  soin  du  liostoii.  Do  son  côto,  dlbor- 
vlllo  ajoute  do  nouvoaiix  Impliiios  à  se»  victoires  passoos.  Avec  une 
|ioi^'nou  du  Oniiadions,  il  s'ompan^  du  l'iat  Nitlson.  où  son  t'roro  ('st 
liio,  ot  roparo  ainsi  l'iSilioc  arrive  à  MaiiltU.  — 'l'ont  espoir  d'ac- 
) oiiiodoiuoiit  avoo  los  Iroipiois  otaiit  pordti,  M' do  Frniitonac.  ou  dopit 
des  Anglais  ol  dos  Irii(|Uois,  l'ait  roliuiM' (iatarantiii  (^l  y  oiivoio  iino 
garnison.  Kn  iiiôuio  tiMiips,  il  charge  do  la  Duranlayode  l'airo  la  chasso 
aux  partis  unioMnis  (pii  tiunnont  la  cainpngiio.  Pondanl  ipio  ct>lui-ci 
les  poursuit  et  les  repousse,  LaMollie-Cntlillao  (!l  (luiirtoinaiiclio,  ailles 
ilesSauvagos  alliés,  loin-  iniligunt  (l(>  sanglanU^s  del'aitos  dans  les  pays 
do  l'Ouest.  Ainsi  se  passe  l'annoo  l(i!(5. — L'anneu  sui^aiilo,  jugeant 
i|ue  lo  seul  moyen  d'ainoner  ces  barbares  A  composition,  l'tail  do  li-i» 
attaquer  chez  eux,  iiV  de  Froiitoiiuo,  maigri'  son  grand  Age,  so  docido 
l'i  su  mottro  IuImiiîïiik^  à  la  lèlo  dos  troupes.  Le  7  Juillet,  apri's  avoir 
réuni  son  armée  à  l'Ile  Peirol,  il  se  met  ou  marclii!,  o't  lo  4  .Vont,  après 
s'ùlro  arrùlé'  à  Cataracoiii  ot  avoir  Iraverso  le  lao  Oulaiio,  il  arrive 
devant  les  bourgades  eiinoiiiU'S(jiril  trouve  incendiées.  Los  (Jiinon- 
lagues  y  avaient  oux-mèines  mis  lo  l'on  et  s'élaiont  retirés  avec  leurs 
l'ommes  et  leur»  enlanls.  Trois  jours  sont  employ(''S  à  détruire  leur 
K>colt(!.  Après  avoir  l'ail  subir  le  niùiiie  sort  au  village  d(!s  Onnoiouls, 
l'araiéo  reprend  la  roule  do  Monlri'al  (Villoinarie),  où  elle  eirecUie  son 
retour  le  '20.  Ces  exploits  no  sont  |>U8  les  soûls  qui  signalent  celte 
année  inémurnblo.  Lo  14  Juillet,  après  s'élre  empare  dans  la  rivière 
S'  Jean  d'un  vaisseau  anglais,  d'Iberville,  en  oxéculioii  des  ordree  do 
la  Cour,  80  met  en  devoir  do  prendre  Péinatjuid  Après  avoir  relilché 
à  Pentagouel,  il  se  préseiito  devant  la  pluco,  et,  ie  14  Août,  il  oblige  le 
Comuuiiidant  do  so  rendre,  a|irès  ({uoi  il  |)rend  lu  roule  do  Plaisance, 
sans  avoir  été  atteint  |)ar  la  llolle  ennemie.  En  vuin,  Churcli,  envoyé 
par  le  Gouverneur  du  Massasuchots,  e.ssaie-t-il  de  s'emparer  itar  re- 
présailles de  Naxout:  son  succès  se  borne  à  incendier  Ueaubassin. 
Quant  ù  d'Iberville,  après  s't^tro  emparé  do  Bayoboulle  et  avoir  passé 
sur  le  corps  d'un  détachement  anglais,  de  concert  avec  de  Brouillan  (|ui 
avait  échoué  quelcpies  mois  auparavant,  il  attaque  et  prend  S»  Jean. 
Delà,  accompagné  do  Montigny,  de  lu  Perrière  et  do  quelques  autres 
Canadiens  déterminés,  lo  reiloulable  gueirier  se  iiorte  vers  la  cette  de 
Terre-Neuve,  dont  il  ravage  tous  les  élaldissements,  (i  l'cxceptioii  do 
Bonnaviste  et  de  la  Carbonnière. — Si  glorieu.se  qu'ait  élo  l'année  IG'JO 
pour  les  armes  françaises,  l'annéo  1 097  ne  l'est  pas  moins.  La  Baie 
d'Hudson,  en  ellol,  est  témoin  d'un  trait  de  valeur  tel  que  les  Annales 
maritimes  n'en  consignèrent  peut-être  jamais  do  semblable.  Avec  une 
centaine  de  Canudieus,  lo  Jean-Bart  do  lu  Nouvelle-France  attaque 
trois  gros  vaisseaux  anglais,  en  prend  deux  et  met  lo  troisième  en  fuite. 
Marchant  ensuite  sur  le  fort  Nelson  (Bourbon),  d'Iberville  le  reprend 
et  le  remet  aux  mains  de  Sérigny,  son  frère.    L'insuccès  de  Nesmond 


16 


PRÉCIS  HISTORIQUE 


en  Acadie,  les  entreprises  téméraires  des  coureurs  <io  bois,  ne  font  que 
l'aire  ressortir  davantage  le  trionn|>he  du  héros  canadien. — Pendant  que 
la  Colonie  se  livre  à  la  joie  causée  par  cet  houreux  événement,  arrive 
à  Québec  la  nouvelle  du  traité  conclu  à  Ryswick,  par  lequel  la  Baie 
d'Hudson  et  Plaisance  sont  conservées  à  la  France.  Le  pays  protile  de 
cette  trêve  pour  reprendre  ses  travaux  interrornitus.  Les  habitants 
retournent  à  leurs  champs  et  les  Seigneurs  recommencent  leurs  exploi- 
tations. Tout  semblait  prendre  une  nouvelle  vie,  lors(iu"au  mois  do 
Novembre,  expire  à  Québec  le  grand  homme  qui  avait  sauvé  la  Nou- 
velle-France sur  le  penchant  de  sa  ruine. — M' de  Frontenac  est  rem- 
placé au  printemps  de  l'année  suivante,  1699,  par  M'  de  Callières  (jui 
à  pour  successeur  dans  le  gouvernement  de  Montrt'al  le  Chevalier  de 
Vaudreuil.  En  même  temps.  M'  de  Ramzay  est  nommé  Gouverneur 
des  Trois-Rivières  et  de  Louvigny  est  envoyé,  avec  le  titre  de  Com- 
mandant, au  fort  de  Frontenac  (Cataracoui).  Avec  de  tels  chefs,  la 
Colonie  reprend  courage. — Comprenant  à  leur  tour  qu'ils  n'auraient 
rien  à  gagner  en  prolongeant  la  lutte,  indignés  d'ailleurs  des  préten- 
tions des  Anglais  qui  voulaient  asservir  leur  pays,  les  Iroquois  se 
déterminent  à  enfouir  la  hache  de  guerre  et  à  demander  la  paix.  Au 
mois  de  Juillet  1700,  arrivent  à  Montréal  plusieurs  Députés  Sonnon- 
touans  et  Onnontagués  pour  entamer  les  négociations.  Après  avoir 
reçu  à  leur  tour  Maricourt  et  Joncaire,  envoyés  en  ambassade,  ils  re- 
viennent avec  quelques  prisonniers  et  s'engagent  à  se  trouver  au  mois 
d'Août  de  Tannée  suivante  à  la  réunion  générale  des  Députés. 

CINQUIÈME  ÉPOQUE. 

DEPUIS  LA  PAIX  GÉNÉRALE  EN   1701  JUSQU'A  LA  GUERRE  AVEC   L'aNGLETERRE 

EN   1755. 

AFFERMISSEMENT   DE   LA   COLONIE. 

Fidèles  au  rendez-vous  que  leur  avait  fixé  M.  de  Callières,  les  Députép 
iroquois,  ainsi  que  ceux  des  autres  nations  que  Courtemanche  avait 
visitées  sur  une  étendue  de  plus  de  quatre  cents  lieues  de  i)ays,  arri- 
vent à  Montréal  le  21  et  le  22  Juillet,  au  nombre  de  1300,  ayant  à  leur 
tète  le  célèbre  Kondiaronk  qui  ne  devait  pas  voir  la  fin  des  pourparlers. 
A|)rès  plusieurs  Conseils,  les  Chefs  des  différentes  tribus  étant  parvenus 
à  s'entendre,  le  traité  de  paix  est  solennellement  ratifié  le  4  Août  : 
Iroquois,  Hurons,  Algonquins,  Miiiniis,  lUinoi^,  Abénaquis,  Oulaouais, 
Sakis,  etc.,  y  apposent  leur  signature  à  leur  manière.  Après  avoir 
rendu  leurs  prisonniers,  ils  s'engagent  à  ne  plus  s'attaquer  et  à  vivre 
en  paix  avec  les  Français.  Un  grand  festin  achève  de  les  confirmer 
dans  ces  bonnes  dispositions.  Ajnès  leur  départ,  et  malgré  la  disette 
qui  avait  sévi  l'année"  précédente,  M.  de  Callières,  en  vue  d'éloigner  les 
trafiquants  anglais,  poursuit  au  Détroit  l'établissement  qu'il  avait  fait 
commencer  par  LaMothe-Cadillac.  Tandis  que  ces  heureux  événements 
marquent  l'année  170i,  les  bords  du  Mississipi  (la  Louisiane)  sont 
témoins  des  nouveaux  exploits  d'Iberville.  Après  avoir  atteint  la  Flo- 
ride en  1699,  de  concert  avec  Chùteaumorand,  avoir  reconnu  l'embou- 
chure du  Mississipi  l'année  suivante,  et  avoir  élevé  un  fort  en  1701 
sur  la  rivière  MobHe,  comme  il  l'avait  fait  à  la  Baie  de  Biloxi,  l'intré- 
pide guerrier,  aidé  de  Bienville,  son  frère,  et  des  Canadiens  qui,  plutôt 


I     1 


fie  bois,  ne  font  rfuc 
dien.— Pendant  que 
t  événement,  arrive 
,  par  lequel  la  Baie 

Le  pays  prolite  de 
us.  Les  habitants 
Bncent  leurs  exploi- 

lorsqu'au  mois  do 
vait  sauvé  la  Nou- 
Frontenac  est  rem- 
M»  de  Callif'res  qui 
^'al  le  Chevalier  de 
5mmé  Gouverneur 
G  le  titre  de  Gom- 
c  de  tels  chefs,  la 
r  qu'ils  n'auraient 
illeurs  des  préten- 
3,  les  Iroquois  se 
nder  la  paix.    Au 
Députés  Sonnon- 
ons.    Après  avoir 
imbassade,  ils  re- 
e  trouver  au  mois 
Députés. 


VEC   L'ANGLETERRE 


ières,  les  Députés^ 
irtemanche  avait 
es  de  i)ays,  arri- 
300,  ayant  à  leur 
i  des  pouri)arlers. 
is  étant  parvenus 
atifié  le  4  Août  : 
tquis,  Outaouais, 
'e.    Ajtrès  avoir 
laquer  et  à  vivre 
le  les  confirmer 
nalgré  la  disette 
ue  d'éLoigner  les 
qu'il  avait  fait 
•eux  événements 
Louisiane)  sont 
ir  atteint  la  Flo- 
connu  l'embou- 
in  fort  en  1701 
3  Biloxi,  Tintré- 
liens  qui,  plutôt 


I 


^^JÎ/it^-^^lJ^ 


■   <1 

1 


"5; 


Â'iik* 


^iM4.^i/0^UL 


^  -^^^^^^yi-r^ 


SUR  LE  CANADA. 


IT 


ifiruiA^ 


%- 


uu£^<-ey 


^>^ 


i|iie  de  retourner  dans  leur  pays,  à  la  faveiir  de  la  paix,  avaient  jm-féré 
passer  de  MicliiliniiikiniK;  au  Mississipi,  se  fortilie  dans  ci's  contrées  et 
l'iiipéclie  les  Anj^'lais  d"on  prendre  iiossession.     Dos  Missionnaires  y 
sont  envoyés  pendant  ipie  les  Pères  .Icsuites  continiKMit  à  evangi'liser 
les    tribus    voisines. — L'ainiéo    suivante,  counni;  s'il   eût    été    iV^    la 
destinée  de  la  (Jidonie  d'être  toujours  sous  les  armes  et  d'avoir  toujours 
quelqu'ennenii  à  combattre,  la  Nouvellu-Fi'aneo  a  à  sf  prénnuiir  contre 
les  attaques  dos  Ant.'lais.    Après  avoir  essavi-  inutileuicnl  de  s'emparer 
de  Plaisance,  ces  élomeis  einieniis  se  Jettent  sur  l'Aoadie  qu'ils  cou- 
vrent de  ruines,  et  menacent  encore  d'envahir  le  Canada.     Pour  l'aire 
face  au  danger,  M.  de  Callières  se  forlillo  et  dcmamle  du   l'eidbrt  à  la 
Cour  de  France. — Ce  Gouverneur  étant  murt  sur  ces  enlrel'aites,  M.  de 
Vaudreuil,  apjMdé  à  lui  succéder,  s'applique  à  maintenir  les  Irocpinis  dans 
l'alliance  des  Français.     En  môme  temps,  pour  einpéclier  les  Anirlais 
de  se  rendre  maîtres  des  Abéna([uis,  il  permet  à  ces  tierniers  do  rava- 
ger, sous  les  ordres  de  Heaubassin,  les  côtes  de  la  Nouvelle-Angleterre  : 
et,  peu  a|)rès,  pour  lesaidcr  à  venger  les  meurtres  qui  avaient  été  ('onnnis, 
i]  leur  envoie  Ilertel  de  Rouville  avec  (piatre  de  ses  frères  oi  'iOO  Cana- 
diens.    Deerlield  est  pris  et  sa  destitiction  calme  l'irritation  des  esprits. 
— Pour  réparer  cet  échec,  lt!s  Anglais,  au  printemps  de  l'année  ITOi,  vont 
attaquer  Port-Uoyal,  mais    ils  sont  contraints  de  se  retirer.      Leurs 
ellbrts  pour  indisimser  les  Iroquois  contre  les  Français  ne  .«ont  pas  jilus 
heureux  :  en  obligeant  les  Oulaouais  et  les  Miàmis  à  réparer  leurs 
torts  envers  les  Iro([uois,  M.  de  Vaudreuil  i)arvient  à  les  apaiser.     En 
même  temps,  pour  soustraire  les  Abénaipiis  des  environs  de  Boston 
aux  coups  de  leur  ennemis,  il  leuroll're  un  asile  à  Bécancour. — L'année 
suivante,  de  Subercase,  successeur  de  Bnjuillan  eu   Acadie,  jugeant 
i[u'il  ne  devait  |ias  laiscer  imi)unis  les  dégâts  qu'y  avaient  conunis  les 
Anglais  deux  ans  au])aravanl,  se  jmrle  à  son  loin'  sur  Ucbou,  le  Petit- 
Hàvro  et  Forilloii  dont  il  s'enq)are.     Chargé  de  continuer  l'exjx'dition, 
de  Montigny  ravage  toute  la  côte  et  fait  nombre  de  prisonniers.     La 
joie  de  ces  succès  est  troublée  \mx  la  prise  du  vaisseau  la  Seine  qui 
portait  Mgr.  de  St.  Valier,  et,  peu  après,  par  la  desli'uction  du  Sémi- 
naire de  Québec  qui  devient  la  proie  des  flammes.     Pour  remplacer  les 
marchandises  perdues,  plusieurs  per.«;onnes  se  livrent  à  la  confection 
des  toiles. — Par  la  faute  du  Commandant  et  celle  de  l'un  de  ses  ofliciers, 
des  troubles  assez  sérieux  éclatent  au  Détroit  entre  les  Iroquois,  les 
Outaouais  et  les  Miàmis  ;  mais,  par  sa  fermeté  et  sa  sagesse,  le  Gou- 
verneur parvient  à  concilier  les  parties.  Cette  même  année,  la  Nouvelle- 
France  perd  le  ])lus  grand  honnne  de  guerre  qu'elle  ait  produit.  Après 
avoir  porté  des  coups  mortels  aux  Colonies  anglaises  dans  TAmériciue 
du  Sud,  d'Il)erville  exjiire  à  la  Havane  le  !)  Juillet.     Alors  aussi  est 
dissoute  la  Comi)agnie  du  Canada,  formée  dans  un  Inil  commercial. — 
Conjuré  en   I70(),  le  péril  renaît  l'année  suivante,  et  il  ne  faut  rien 
moins  que  l'habileté  de  M""  de  Vaudreuil  pour  empêcher  h'  guerre  de  re- 
commencer.    Pendant  que  ces  luttes  intestines  fatigueni  l'administra- 
tion, des  événements  iuitrement  graves  se  passent  en  Acadie.     Dans  le 
bHt  d'en  expulser  les  Français,  xô  bâtiments  anglais,  portant  i)lus  do 
2,000  hommes,  viennent  mouiller  devant  Port-Royal.    Aidé  de  S'  (^astin, 
de  Subercase  les  repousse  et  les  force  à  se  retirer  avec   perle.     L'en- 
nemi revient  une  seconde  fois  avec  des  forces  plus  considérables,  mais 
ses  efforts  n'ont  pas  plus  de  succès.    Après  plusieurs  attaques  infruc- 
tueuses, il  reprend  la  route  de  Boston. — Comprenant  aloi-s  plus  que 
jamais  que  le  plus  sûr  moyen  de  venir  à  bout  de  leurs  desseins,  est  de 


.t 


18 


f«^ 


PRÉCIS  HISTORIQUE 


détacher  les  Iroquois  de  rnlliance  des  Français,  les  Colonies  anglaises 
mettent  tout  en  jeu  pour  y  parvenir.  Après  avoir  essayé  inutilement 
(l'ébranler  la  fidélité  des  Cantons  par  rai)pAt  du  gain,  elles  tAchent  de 
gagner  au  moins  les  Sauvages  chrétiens  de  la  Colonie.  Une  conduite 
si  [lorflde  devait  avoir  son  chiUinient.  D'Eschaillons.de  Itouville  et  de 
la  Perrière  sont  chargés  de  le  leur  infliger.  Malgré  la  défection  des 
Iroquois  et  des  Hurons  qui  les  abandonnent  en  chemin,  ils  tombent 
sur  Ilaverhill,  et,  après  s'en  être  emparé'  de  vive  force  et  avoir  livré  ses 
maisons  aux  flammes,  ils  reviennent  en  ]mssant  sur  le  corps  d'un 
détachement  envoyé  à  leur  poursuite.  P<^ndaT''.  que  ce  coup  de  main 
s'exécute  avec  autant  de  rapidité  que  de  bonheur,  de  S'  Ovide,  secondé 
par  de  Subercase,  fond  à  l'improviste  sur  S*  Jean,  prend  ses  trois  forts  et 
retourne  à  Plaisance,  chargé  d'un  immense  butin.  Peu  de  mois  aupara- 
vant avait  eu  lieu  la  mort  de  Mgr  de  Laval,  le  vénéré  Fondateur  de  l'Eglise 
canadienne. — Des  revers  si  multi[)liés  devaient  engager  les  Colonies 
anglaises  à  cesser  la  guerre  ;  ils  ne  font  que  les  y  exciter  davantage. 
Au  printemps  de  l'année  1709,  ayant  rassemblé  un  grand  nombre 
d'hommes,  les  Anglais  de  Boston  et  de  New-York  se  portent  sur  Mon- 
tréal par  le  lac  Champlain.  Ileuriîusement  pour  la  Colonie,  la  maladie 
se  met  dans  le  cam))  ennemi  et  la  délivre  de  puissants  adversaires, 
sans  que  M'  de  Ramezay,  envoyé  jrour  les  combattre,  ait  besoin  de 
tirer  l'épée. — Convaincu  (jue  le  danger  n'était  qu'ajourné.  M'  de  Vau- 
dreuil,  après  avoir  mis  Montréal  et  Chambly  en  état  de  défense,  fait 
construire  à  Québec  un  nouveau  mur  d'enceinte.  Ces  précautions 
étaient  sages.  Au  mois  d'Octobre  1710,  Nicholson,  à  la  tête  de  3,500 
hommes  vient  mettre  ie  siège  dovant  Port-Royal.  N'ayant  que  300 
combattants  à  lui  opposer,  de  Subercase  est  contraint  de  livrer  la  place 
<|ui  prend  le  nom  d'Annapolis. — L'année  suivante,  au  lendemain  de 
l'échange  des  prisonniers  pour  lequel  de  Rouville  et  Dupuis  étaient 
allés  à  Boston,  et,  pendant  que  le  Gouverneur  s'elTorce  de  rattacher 
les  Sauvages  de  l'Acadie  et  des  pays  d'en  haut  à  la  cause  des  Français, 
une  flotte  nombreuse,  sous  la  conduite  de  Walker,  fait  voile  pour 
Québec.  Elle  est  suivie  de  4000  combattants,  conmiandés  i)ar  Nichol- 
son. Mais  que  peuvent  les  armées  et  les  flottes  les  plus  nombreuses 
contre  un  peuple  que  Dieu  protège  et  dont  il  tient  en  main  les  destinées? 
Soudain  une  efl'royable  tempête  éclate,  et,  comme  les  preux  de  Senna- 
chérib,  tous  ces  vaillants  soldats  jonchent  la  côte  de  leurs  cadavres, 
ôtant  à  Nicholson  toute  envie  de  passer  outre.  Des  actions  de  grâce  à 
Montréal  annoncent  que  la  Nouvelle-France  est  sauvée. —  En  vue 
d'étendre  leur  commerce  du  côté  des  grands  lacs  et  de  réparer 
ainsi  le  désastre  qu'elles  venaient  d'éprouver,  les  Colonies  anglaises 
poussent  les  Outagamis  (Renards  du  Michigan)  à  attaquer  le  Détroit  et 
a  faire  mu.in  basse  sur  les  Français.  Prévenu  à  temps,  du  Buisson  qui 
a  remplacé  LaMothe-Cadillac,*  nommé  Gouverneur  de  la  Lousiane, 
marche  contre  eux,  les  atteint  et  les  oblige  à  demander  quartier. 
Pendant  ce  temps.  M'  de  Vaudreuil,  aidé  des  citoyens  de  Québec, 
travaille  h  augmenter  les  fortifications  de  cette  ville.  Sur  ces  entre- 
faites, arrive  M'  Bégon,  nommé  Intendant  à  la  place  de  M'  Raudot  qui 
avait  succédé,  en  1705,  à  M'  de  Beauharnois.-r-L'année  1713  s'ouvre 
par  un  vaste  incendie  qui  dévore  le  palais  de  l'Intendant  à  Québec. 
Peu  après,  revient  Mgr  de  S'  Valier  auquel  le  Roi  avait  donné  pour 
Coadjuteur  Mgr  de  Mornay,  de  l'Ordre  des  Capucins.  La  Louisiane 
ayant  pris  beaucoup  d'accroissement,  ce  Prélat  y  envoie  plusieurs 
prêtres  de  sa  Communauté.    De  son  côté,  Juchereau  de  S'  Denis,  dans 


I 


*^ 


SUR  LE  CANADA. 


19 


Colonies  anglaises 
essayé  inutilement 
in,  elles  tAchent  de 
lie.  Une  conduite 
s.deRouville  et  de 
•é  la  défection  des 
lemin,  ils  tombent 
e  et  avoir  livré  ses 
;iir  le  corps  d'un 
e  ce  coup  de  main 
iS'  Ovide,  secondé 
nd  ses  trois  forts  et 
3u  de  mois  aupara- 
ndateur  de  l'Eglise 
!,'ager  les  Colonies 
îxciter  davantage, 
in  grand   nombre 

portent  sur  Mon- 
lolonie,  la  maladie 
sants  adversaires, 
ttre,  ait  besoin  de 
jurné.  M'  de  Vau- 
it  de  défense,  fait 

Ces  précautions 
à  la  tête  de  3,500 
N'ayant  que  300 
de  livrer  la  place 
au  lendemain  de 
et  Dupuis  étaient 
)rce  de  rattacher 
use  des  Français, 
',  fait  voile  pour 
mdés  par  Nichol- 
plus  nombreuses 
ain  les  destinées? 
preux  de  Senna- 
î  leurs  cadavres, 
étions  de  grice  à 
auvée. —  En  vue 
s   et  de   réparer 
olonies  anglaises 
luer  le  Détroit  et 
s,  du  Buisson  qui 
de  la  Lousiane, 
lander  quartier, 
ens  de  Québec, 
.    Sur  ces  entre- 
e  M'  Raudot  qui 
née  1713  s'ouvre 
ndant  à  Québec, 
ivait  donné  pour 
'.    La  Louisiane 
învoie  plusieurs 
e  S*  Denis,  dans 


le  but  d'établir  des  relations  commerciales,  se  rend  au  Mexique. 
Pendant  que  ces  riches  contrées  s'organisent  ainsi  sous  l'action  des 
Français,  arrive  h  Québec  la  nouvelle  du  traité  conclu  à  Utrecht  entre 
les  puissances.  Pour  s'assurer  la  jiossossion  du  Cap  Breton  (Ile  Royale), 
le  seul  pays  que  ce  traité  laisse  à  la  France,  et  fermer  en  même  temjjs 
aux  Anglais  la  route  du  Canada,  do  S'  Ovide,  successeur  de  Costebolle, 
jette  les  fondements  de  Louisbourg  et  s'ellorce  d'y  attirer  des  habitants. 
De  son  ciilé,  M'  de  Vaudreuil,  au  moyen  d'une  chaîne  de  forts  (jui 
relient  le  Canada  à  la  Louisiane,  sai)plif[UO  à  se  maintenir  dans  les 
fertiles  vallées  que  lui  disputent  les  trallquants  anglais. — Le  traité 
d'Ulrechl  est  suivi  dune  longue  période  do  paix,  sans  exemple  dans  la 
Colonie.  La  Nouvelle-France  et  la  Louisiane  en  profitent  pour  s'afléi- 
mir  et  se  développer.  De  1714  à  \Tli  plusieurs  vaisseaux  sortent  des 
chantiers  de  Québec  ;  le  commerce  et  l'agriculture  reçoivent  une  nou- 
velle impulsion  ;  des  Cours  d'Amirauté  sont  établies;  le  impior-monnaie 
est  retiré  i)eu  à  peu  de  la  circulation  ;  legingseng  est  découvert  ;  en 
fabsonce  do  M'  do  Vaudreuil,  passé  en  France,  do  Louviguy,  par  ordre 
de  M'  de  Ramezay,  repousse  les  Outagamis.  En  Louisiane,  de  l'Epinay 
remplace  LaMothe-Cadillac  ;  Dugué  de  Boisbiùand  est  nommé  Coumiis- 
saire-Ordonualeuraux  Illinois.  Après  avoir  été  cédéet,  successivement 
à  Crozat  et  à  Law,  dont  le  seul  but  était  d'amasser  dos  capitaux,  ces 
immenses  contrées  retombent  au  pouvoir  de  la  Compagnie  (T'iccident 
qui  jirend  le  nom  de  Comi»agnie  des  Lides.  De  Bienville,  après  avoir 
soumis  les  Natchez  et  leur  avoir  ftiit  bdtir  le  fort  Rosalie,  abandonn*^ 
l'Ile  Dauphine,  à  la  suite  d'une  inondation,  et  va  jeter  en  1717  les  fon- 
dements de  la  Nouvelle-Orléans  ;  Nalchitochos  prend  aussi  nais- 
sance. En  Acadie,  l'Ile  St  Jean  est  concédée  en  1719  au  C"  de  S'  Pierre 
qui  s'a|)plique  à  y  faire  des  établissements;  obsédés  parles  Anglais, 
les  Abénaquis  consentent  ù  un  acconnno<lomeiit,  mais  ne  lardent  pas 
à  s'en  repentir.  Pour  rétablir  la  paix,  M-^de  Vaudreuil  est  obligé  d'in- 
tervenir. Les  années  précédentes  avaient  vu  l'établissement  de  postes 
et  de  messageries;  en  17'22,  quatre-vingt-deux  villages  sont  érigés  en 
Paroisses  le  long  des  rives  du  S'  Laurent  ;  jilusieurs  écoles  sont  en 
même  temps  fondées;  Chaussegros  de  Lery  est  chargé  des  fortifications 
du  pays.  L'agriculture  attirant  une  foule  de  brus  en  Louisiane,  de 
nouveaux  Capucins  y  sont  envoyés.  En  Acadie,  la  paix  n'est  troublée 
que  par  les  Anglais.  Après  s'être  emparés  de  S'  Castin,  Chef  des  Abé- 
naquis, ils  essaient  de  s'emparer  également  du  Père  Rasle,  leur  Mission- 
naire. Poussés  à  bout  jiar  ces  vexations,  les  Abénaquis  attaquent  quel- 
ques bourgades  anglaises  et  y  font  sentir  le  jjoids  de  leur  bras. — Deux 
ans  après,  en  1724,  pour  se  venger  des  maux  qu'ils  s'étaient  attirés,  les 
Anglais  se  jettent  sur  le  village  des  Abénaquis,  tuent  leur  Missionnaire 
et  incendient  les  habitations,  sans  épargner  l'Eglise  qui  est  imlignement 
profanée.  Aiirôs  avoir  ainsi  tout  saccagé,  ils  lu'ésentent  l'olivier  de 
paix  à  leurs  victimes. — Pendant  ((ue  des  pourparlers  ont  lieu  à  cette 
occasion  et  au  sujet  de  l'élargissement  des  i)risonniers,  arrive  la  nou- 
velle du  naufrage  du  vaisseau  le  Chameau  qui  portait  plusieurs  officiers 
et  une  riche  cargaison  de  marchandises.  La  douleur  causée  ])ar  ce 
triste  événement  est  encore  aggravée  par  la  mort  de  M"'  de  Vaudreuil, 
qui  arrive  quelques  semaines  a|irès.  Les  Anglais  ayant  alors  élevé  le 
fort  Chouegen,  le  Baron  de  Longueuil,  pour  en  ])aralyser  les  efl'ets,  fait 
reconstruire  celui  de  Niagara  et  encourage  les  Onnontagués  à  éloigner' 
l'ennemi  du  pays. — Au  mois  d'Avril  de  l'année  suivante,  172G,  pendant 
que  les  Anglais  font  signer  à  Boston  un  traité  de  paix  aux  Abénaquis, 


20 


PRÉCIS  HISTORIQUE 


arrive  M'  do  Reauharnois,  nnmmf'î  Gonvorneur.  Il  est  nccompaf?nô  do 
M'  Diipuy  qui  viont  relever  M'  Boj^'on  dans  la  cliargi'  d'Intondaiit.  En 
Louisiane,  Perrior  avait  roiiiplacé  do  Uionville. — Alors  s'établissent 
des  relations  plus  fréquentes  entre  le  Canada  et  la  Louisiane.  Les 
Sauvaj,'os  de  ces  contrées  se  montrant  bien  disposés,  une  (;oni|iagnio 
do  coniniorce  est  organisée  dans  le  but  de  trallffuer  avec  eux.  Sur  ces 
entrerailes,  arrive  la  mort  <lo  Mgr  ilo  S'  Valier,  ((ui  donne  lieu  à  des 
conflits  regrettables. — .Vyaiit  outre-])assé  ses  jiouvoirs,  M'  Dupuy  est 
rappelé.  Sa  i)lace  est  reiniilie  i)ar  M'  d'AigrenKinl,  et,  après  la  mort 
de  celui-ci,  \)a.v  W  Hocquarl. — L'année  172!)  voit  arriver  Mgr  Dosquet, 
nonuni'  Coadjutour  de  NJgr  de  Mornay.  N'approuvant  pas  la  création 
de  Cures  inamovibles,  ce  Prélat  remet  les  choses  dans  l'état  où  ni  les 
étaient  auparavant.  Pendant  que  ces  changeinonls  s'opèrent  po\issés 
par  les  Chicachas,  les  Natchez  l'ont  un  horrible  massacre  des  Français. 
Après  avoir  envoyé  un  de  ses  Lieutenants  à  leiu-  pn'.n'suite.  Perrier  va 
lui  même  les  attaquer  et  les  met  en  fuite. — Les  Oulagamis  ayant  à  leur 
tour  repris  lu  hache  do  guerre,  de  S'  Ange,  Commandant  du  fort  de 
Chartres,  marche  contre  eux  avec  des  forc(;s  considérables,  et,  de  concert 
avec  de  Villiers  et  de  Noyclle,  leur  inflige  une  sanglante  défaite.  Les 
Illinois  et  les  Hurons  du  Détroit  qui  avaient  aussi  à  s'en  plaindre,  con- 
tirment,  les  années  suivantes,  à  leur  faire  une  guerre  à  outrance. — 
Après  avoir  réduit  ces  barbares,  la  Colonie  a  à  se  prémunir  de  nouveau 
contre  les  empiétements  des  Anglais.  Dans  ce  dessein,  de  la  Corne  et  de 
la  Frenière,  par  ordre  du  Gouverneur,  vont  élever  un  fort  à  la  Pointe 
à  la  Chevelure.  En  môme  temps,  i)our  se  mettre  à  couvert  contre  les 
Iroijuois,  les  habitants  entourent  leurs  demeures  d'une  palissade. — A 
l'aide  de  ces  moyens,  la  sécurité  se  rétablit,  et  en  I7.'}2  Québec  peut 
mettre  à  flot  dix  vaisseaux  et  en  commencer  dix  autres. — L'année  1733 
est  une  année  de  calamité.  Ajjporlée  de  la  Nouvelle-Angleterre  par 
un  Sauvage  du  Lac  des-Deux-Monlagnes,  la  petite  vérole  fait  d'innom- 
brables victimes,  tant  dans  le  gouvernement  do  Québec  que  dans  celui 
do  Montréal.  Pour  comble  de  malheur,  la  récolte  manque  complè- 
tement. Pendant  que  la  Colonie  est  ainsi  éprouvée,  lesSakis,  à  l'insti- 
gation des  Outagamis,  font  irruption  sur  les  Français.  K'étant  impru- 
demment avancés  contre  eux,  ûo  Villiers,  Commandant  à  la  Baie  des 
Puants  etde  Repentigny,  Commandant  du  fort  Michilimakinac,  trouvent 
la  mort  dans  le  combat.  Cette  perte  est  à  ])oine  com;)ensée  par  le  succès 
que  remporte  le  jeune  de  Villiers  sur  ces  tribus  remuantes. — Pendant 
que  de  Noyelles  continue  à  les  harceler  et  que  de  Bienville,  nommé  Gou- 
verneur de  la  Louisiane,  en  remplacement  de  Perrier,  se  prépai'e  à 
tomber  sur  les  Chicachas,  M''  Hocquart,  pour  tirer  la  jjopulation  de  l'état 
de  gène,  oîi  elle  se  trouvait,  donne  une  nouvelle  inapulsion  aux  travaux 
de  fortification.  Cette  même  année  1734,  Québec,  déjà  on  communication 
par  eau  avec  Montréal,  est  eni^ore  relié  à  cette  dernière  ville  par  un 
chemin  tracé  i)ar  M"'  de  la  Nouillière  de  Boisclerc.  Mgr.  Dosquet,  de 
retour  d'un  voyage  en  France,  y  repasse  et  y  demeure.  Vers  le  même 
temps,  meurt  le  célèbre  D''  Sarrasin. — L'aisance  étant  revenue  avec  le 
travail,  le  Gouverneur  et  l'Intendant  s'appliquent  à  fsiire  progresser  la 
Colonie.  Pendant  que  le  pn^mier  s'elforce  de  nipandre  l'instruction,  le 
second  fait  rechercher  les  mines  du  pays.  En  même  temps,  pour  faire 
connaître  ses  productions,  il  expédie  à  Rochefort  un  large  envoi  de 
bois,  de  térébenthine  et  de  goudron. — L'année  suivante,  1736,  de  Bien- 
ville,  conjointement  avec  d'Artaquette,  entreprend  sa  funeste  expé- 
dition contre  les  Chicachas,  que  le  retard  des  Illinois  et  le  défaut 


iWm  LE  CANADA, 


21 


?ri(''  (le 
it.    En 
lissent 
Les 
mgnio 
III'  ces 
à  fies 
ly  est 
mort 
«jiiet, 
'«tion 

lîllos 


d'artillerie  font  manquer.  Vingt  Frnnniis,  parmi  lesquels  rl'Esglis,  de 
Tonty,  de  (îonlongos,  sont,  fiiits  prisonniers  et  livres  iiux  flanuiies. 
Cette  même  iinnée,  lu  concession,  i)rimilivcmont  l'iiitt!  à  M' do  Fran- 
cheville  poiu'  l'fixiïloilation  fies  mines  (!•'  fev,  ayant  étt'  accordée  à 
MM.  Cupnet,  Taschorcan  etc.,  une  ]ireniière  Ibrgo  est  établie  à  S' 
Maurice.  Sur  les  n-prcsentutions  de  l'Ingénieur  do  Lery,  une  deuxième 
y  est  commeiu'ée  trois  ans  après,  l'année  même  où  sont  découvertes 
les  mines  de  cuivre  du  lac  Sn|iérieiu' et  celles  de  plomb  de  la  Baie  S' 
Paul. — Pendant  que  l'attention  est  tournée  vers  ces  travaux  utiles,  de 
Bienville,  à  la  lélo  de  l,'20()  Buropéens  et  de  jilus  de  '■2,0()()  Sauvages, 
re.nrend  en  1739  son  ex|H>(|iiit)n  contre  les  Gliicachas;  mais,  la  nialadie 
s'étant  mise  dans  son  année,  il  est  forcé  d'entrer  en  accomodement 
avec  l'ennemi.  Après  lui  avoir  l'ait  subir  des  pertes  sérieuses,  Celoron 
consent  à  lui  accorder  la  paix. — Cette  même  année  1740,  après  phisieurs 
années  de  veuvage.  l'Eglise  canadienne  est  réjouie  par  l'arrivée  d'un 
Houvel  Evôffue;  mais  bientôt  sa  Joie  se  change  en  deuil.  Ayant  con- 
tracté la  maladie  sur  le  vaisseaii  qui  le  portait,  en  soignant  les  cent 
soixante  soldats  f|ui  en  étaient  atteints,  Mgr.  de  rAube-Rivièro  meurt 
quelques  semaines  après  son  arrivée.  Il  a  pour  successeur,  l'aïuiéo 
suivante,  Mgr.  de  PontbriamI. — Pendant  que  les  Irorjuois,  en  signe  de 
deuil,  viennent  déjtoscr  des  colliers  sur  la  tombi;  de  l'illustre  défunt, 
la  paix  (jui  régnait  depuis  vingt-cin(i  ans  entre  la  France  et  l'Angle- 
terre, est  à  la  veille  d^tre  rompue  à  l'occasion  de  la  succession  de 
l'Empereur  d'Autriche.  Craignant  avec  raison,  si  la  guerre  venait  à 
recommencer,  que  la  Nouvelle-France  ne  fût  la  première  ù  en  souHrir. 
M'  de  Beauharnois  consacre  les  trois  années  suivantes  à  se  mettre  en 
étal  de  défense. — (;elte  conduite  était  sage.  Au  printemps  de  l'année 
I74'i,  Dnquosnel,  Gouverneur  de  l'Ile  Royale,  re(;oit  ordre  de  la  Cour 
de  reju-endre  l'Acadie.  DuVivier  y  est  envoyé  avec  des  troupes  et 
s'empare  de  Cancean.  A  la  réception  do  ces  nouvelles,  M'  de  Beau- 
harnois convocpie  les  Sauvages  et  renforce  les  garnisons  do  S'  Frédéric 
et  de  la  Pointe-à-la-Chovelure.  Ne  trouvant  pas  les  fortifications  de 
Québec  suflisantes,  après  avoir  placé  partout  des  batteries,  il  fait  com- 
mencer un  noiiveau  mur  d'enceinte  el  ouvrir  des  f()sst''s.  En  môme 
temps,  il  envoie  Celoron  à  Niagara  el  charge  de  la  Chauvigiierie  de 
surveiller  Chouegen. — L'atlafiue  avait  conunencé  jiar  l'Acadie  ;  là  aussi 
sont  portés  les  plus  rudes  coups.  Pendant  que  Marin,  à  la  tôle  d'un 
détachement ,  va  rejoindre  de  Gannes  aux  environs  de  Port-Royal, 
Pepperell,  i)rolitant  de  la  mésintelligence  qui  règne  dans  la  garnison, 
vient  assiéger  Louisbourg,  de  concert  avec  Warren.  Pendant  que 
l'un  serre  la  place  par  terre,  Tautre  la  bloque  par  mer.  Ai)rès  avoir 
soutenu  le  siège  pendant  quara'nle-neuf  jours,  voyant  la  batterie  royale 
emportée  et  craignant  d'ôtre  pris  d'assaut,  le  faible  DuChambon,  suc- 
cesseur de  Ducjuesnel,  prend  le  parti  de  capituler.  La  i)0i)ulation  de 
l'Ile  a  le  sort  de  Louisbourg  :  embarquée  sur  des  vaisseaux  anglais, 
elle  est  transportée  en  PVance.  De  jieur  que  la  même  chose  ne  leur 
arrive,  grand  nombre  d'Abénarjuis  se  réfugient  en  Canada  et  viennent 
se  lixer  aux  environs  de  Quéîjcc. — Bien  déterminé  à  ne  pas  laisser 
Louisbourg  entre  les  mains  de  ses  ennemis,  le  Cabinet  de  Versailles 
met  en  mer  une  flotte  nombreuse,  dont  il  donne  le  commandement  au 
Duc  d'Anville.  Malheureusement,  cette  flotte  est  assaillie  par  une 
furieuse  tempête  à  son  arrivée  à  Chihouctou  (Halifax),  et  décimée,  peu 
après,  par  une  cruelle  maladie.  De  la  Jonquière  qui  en  avait  pris  la 
conduite  après- la  mort  du  Duc  d'Anville  et  d'Estournelle,  est  accueilli 


I 


'  ni 
'  1 


) 


!    'lî 


il 


n 


PRÉCIS  HISTOHIQUE 


à  son  tour  jmr  dos  vonls  contraires  à  l'Un  de  Siibln,  au  niomont  où  il 
se  dirigeait  sur  Port-Royal,  et  ohligo  d«  ronln'r  ou  F'nmoo.  Do 
Raine/ay  qui  avait  ordro  df  seconder  rentreprisc,  après  avoir  laissé 
aux  Mines  do  Villiors,  avec  trois  cents  Canadiens,  pour  |iroli''gor  les 
Acadiens,  so  retire  à  Heauhassin.  Pondant  co  l(Mn|>s,  M'  de  Beau- 
liarnois,  poin- détourner  l'attaque  dont  le  Canada  était  menacé,  après 
avoir  placi'  de  Croisilles  à  S'  Frédéric,  envoie  jjlusicurs  partis  contre 
la  Noiivello-AnKleterro.  A  la  této  di' six  cents  Canailiens  et  de  trois 
cents  Sauvagi's,  Higaud  dis  Vaudr-euil  s'empare  du  fort  M^issasucliels 
et  ravage  douze  lieues  do  pays;  do  la  Ccfrne  prend  Clinton,  et  do  Lery 
Bridgeinan. —  L'année  suivante,  I7'i7,  do  la  Jonquièrc  et  de  Saint- 
George  sont  mis  à  la  tôte  d'une  flolle  nouvelle.  Ils  venaient  d'atteindre 
le  (Jap  Finisterre,  lorsqu'ils  sont  altafjués  par  d'Auson  et  Warren. 
Après  avoir  lutté  pendant  cinq  heures  contre  des  forces  triples,  de  la 
Joiujuière  est  obligé  d'amener  son  pavillon.  Ces  revers  sont  compensés 
imr  quelques  succès.  Aux  Mines,  le  Chevalier  de  la  Corne  remporte 
une  victoire  comitlète  sur  It^  Colonel  Noble  qui  était  venu  attaquer  de 
Vilticrs.  Au  Délroit,  de  Longuouil  déjoue  les  complots  dos  MiAmis. 
En  Canada,  do  S»  Pierre  l'ail  bonne  justice  <les  Agniers  qui  s'étaient 
jet('s  sur  ChiUeauguay,  l'Ile  Perrot  et  S'"  Anne. — Sur  ces  entrefaites, 
est  conclu  le  traité  d'Ai.x-LaChapelle,  i)ar  lequel  le  Cai)-Breton  est 
rendu  à  la  France.  M'  do  la  Galiasonnière,  chargé  de  remplacer  M' 
do  Beauharnois,  répassé  en  Franco,  en  ])rolite  'po'U'  se  maintenir  dans 
la  vallée  de  l'Oliio.  Lo  fort  do  la  Baie  dos  Puants  est  relevé  ;  ceux  de 
Toronto  et  do  la  Présentation  ;Ogdonsburg)  sont  construits.  En  môme 
temi)s,  ])our  ôter  aux  Anglais  tout  sujet  de  contestation,  le  Gouverneur 
fait  i)oserdes  plaques  de  plomb,  marquées  aux  armes  do  la  France,  sur 
une  étendue  de  plus  de  douze  cents  lieues  de  pays.  Pendant  ce  temps 
le  Pènr  le  Loutre  s'elforce  d'attirer  à  Beaubassin  les  Acadiens  des  Mines 
et  de  Port-Uoyal. — Ces  opérations  avaient  occupé  une  partie  de  l'année 
1748  et  le  couïmencement  de  l'année  1749.  Vers  la  lin  de  cette  der- 
nière année,  les  puissances  n'ayant  pu  s'entendre  au  sujet  des  limites 
des  deux  pays.  M'  de  la  Galissonnière,  après  avoir  remis  les  rênes  du 
gouvernement  à  M""  de  la  Jonquière  rendu  à  la  liberti',  est  chargé,  con- 
jointemont  avec  M'  de  Silhouette,  de  travailler  îiapi)lanirlesdi(ïicultés. 
Dans  le  môme  temps,  les  Colonies  anglaises,  en  vue  do  se  fortifier  en 
Aeadie,  envoient  six  cents  familles,  sous  la  conduite  de  Cornwallis,  à 
Chibouctou  qui  prend  le  nom  d'Halifax. — Craignant  avec  raison  que 
les  Anglais  n'aient  le  dessein  de  chasser  les  Français  de  leurs  établis- 
sements, le  Cabinet  de  Versailles  donne  ordre  à  M""  de  la  Jonquière  de 
prendre  possession  du  pays  compri^s  entre  la  Baie-Verte  et  la  Baie- 
française.  En  conséquence,  le  Chevalier  de  la  Corne  y  est  envoyé  avec 
des  troui)es.  Les  habitants  de  Chignectou  qui  avaient  à  se  plaindre 
des  Anglais,  viennent  se  grouper  autour  do  lui.  Chargé  par  Cornawilis 
de  s'emparer  du  fort  Beauséjour,  le  Major  Lawrence,  trouvant  le  pays 
bien  gardé,  so  retire  à  Beaubassin  auquel  il  donne  son  nom,  sans  avoir 
osé  atta([uer. —  L'année  suivante,  1751,  pour  mettre  la  Colonie  en 
mesure  de  soutenir  ses  droits,  la  Cour  fait  un  nouvel  envoi  de  troupes 
et  de  munitions.  De  son  côté,  le  Gouverneur  renforce  la  garnison  du 
Détroit  et  envoie  de  Villiers  dans  les  pays  d'en  haut. — M'  de  la  Jon- 
quière étant  mort  au  mois  de  Mai  1752,  M'  Duquesne  est  nommé  pour 
le  remplacer.  Après  avoir  fait  une  revue  des  troupes  et  des  milices, 
trouvant  que  la  discipline  laissait  beaucoup  à  désirer,  le  nouveau  Gou- 
verneur s'applique  à  faire  plusieurs  réformes.    En  même  temps,  ])Our 


SUR  LE  CANADA. 


28 


se  conformor  nux  iiis'-nictioris  «le  la  Cour,  il  iiitonlil  la  viiliï'o  do  l'Ohio 
aux  trallijuaiils  anglais.  Muriii  ost  cliiiri^'i'  Mo  voIIIit  ù  rox^'cnlion  do 
ct'ttt;  mosure. — Au  |iriiiloni|ts  do  riiiiui'»'  suivanlo,  los  Sounoiilduiius, 
excilos  \mr  les  Anglais,  ayant  altaquc (|iio1(|ih's  Fraurais,  Matin  uiardio 
contre  tnix.  Apn-s  les  avoir  défaits,  il  élève  le  fort  de  la  I'n's((u'lli'  et 
couunence  celui  de  la  Hivière-aux-IJœufs.  Ne  voyant  (|u'avoe  peiiio 
des  élahlisseinents  fjui  (^ontiariaiont  ses  desseins,  le  GouveriiiMw  de  la 
Vir},'inio  charfçe  Washington  de  sommer  lo  Commandant  franijais  do 
so  retirer.  De  S'  Pierre,  successeur  de  Marin,  ayant  fait  la  réponso 
qu'il  devait  faire,  les  Anglais,  poiu'  ne  jias  laisser  éeliap|iei'  la  proie 
qu'ils  convoitent,  se  mettent  en  devoir  d'élever  eux-mêmes  un  fort  sur 
le  territoire  français.  Mal  leur  en  pieiid.  De  Coidrecœur  s'avance 
contre  eux,  et,  après  les  avoir  obligés  à  aliandoniier  l'entreprise,  prend 
possession  du  fort. — Ktanl  revenu  au  mois  île  Mai  l?.')'!  avec  de  nou- 
velles forces,  Washington  (iommence  le  fort  Nécessité.  De  Jumonville 
est  envoyé  pour  le  prier  de  discoutiiuier  ;  mais,  iiu  moment  où  il  lisait 
sa  sommation,  il  est  indignement  assassiné.  Un  jiareil  outrage,  con- 
traire à  toutes  les  lois  en  usago  jiarmi  les  nations  civilisées,  ne  pouvait 
rester  impuni.  Do  Villiers,  frère  do  Jumonville,  est  charge  de  le 
venger.  A  la  tète  de  six  cents  Ininçais  et  de  (;ents  Sauvages,  il  attarjue 
Washington,  et,  après  un  combat  do  huit  heures,  lo  force  ù  capituler. 
Cest  le  prélude  du  grand  ilramo  (lui  va  commencer. 

SIXIÈME  ÉPOQUE. 

DEPl)!^  LA  GUEUnK    4VEC    L'.ANGLKTEnBE  EN    1755   JUSQU'a  LA  CAPITULATIO.X 

DE  .MONTRÉAL  E.N     I7G0. 

LUTTE  HÉROÏQUE  DE  LA  NOUVELLE-FRANCE. 

Un  siècle  entier,  le  peuple  canadien  avait  tenu  tôle  aux  tribus  iro- 
quoises  et  aux  Colonies  anglaises,  sans  jamais  en  recevoir  la  loi.  Pour 
en  triompher,  il  faut  que  la  puissante  Angleterre  arme  ses  flottes,  mette 
sur  pied  ses  armées  et  entre  elle  môme  en  lice.  Sans  se  laisser  di'con- 
certer,  la  Nouvel Iti-Fran ce  accepte  la  lutte  :  lutte  grandiose,  lutte  glo- 
rieuse, s'il  en  fut  jamais.  A  la  vérité  les  années  qui  courent  de  1755  à 
17fiO  sont  peu  nombreuses,  mais  elles  sont  marquées  parde  si  écla- 
tantes victoires  qu'elles  comptent  comme  des  siècles  et  qu'elles  suflisent 
à  immortaliser  les  héros  qui  y  prennent  part.  Lo  duel  commence  par 
deux  actes  qui  ne  sont  pas  à  la  louange  de  ceux  qui  se  les  ijermettenl. 
Le  8  Juin  1754,  sans  aucune  déclaration  de  guerre,  la  flotte  anglaise 
attaque  et  i)rend  deux  vaisseaux  français,  s'emjjare  de  la  môme  manière 
de  la  marine  marchande.  Au  mois  de  Seiitembre  de  l'année  suivante, 
joignant  la  cruauté  à  la  perlidie,  Winslow,  à  la  tôto  des  milices  de  la 
Nouvelle-Angleterre,  fait  main  basse  sur  la  population  acadienne,  et, 
après  avoir  incendié  ses  habitations,  l'entasse  sur  des  navires  et  la  jette 
aux  quatre  vents.  Pendant  que  les  milices  exécutent  ce  noir  forfait, 
Braddock  s'avance  à  marches  forcées  sur  le  fort  Duquesne,  i)lein  de 
conliance  dans  le  nombre  de  ses  Bataillons.  De  Beaujeu,  chargé  de 
remplacer  de  Contrecœur,  n'a  qu'une  poignée  d'hommes  à  lui  oppo.ser  ; 
mais,  décidé  à  vaincre  ou  à  mourir,  il  va  à  sa  rencontre  et  lui  inflige 
la  défaite  la  plus  complète,  le  9  Juillet.  Sur  ces  entrefaites,  arrive  M' de 
"Vaudreuil-Cavagnal,  nommé  Gouverneur  à  la  place  de  M'  Duquesne. 


--J. 


S4 


PRÉCIS  HI8T0IUQUB 


Quolqufs  mois  ftprt's,  Jolinson,  en  vuii  rrollacor  In  lionto  dn  In  ((('•raito 
<lo  Braddock  «t  do  s'oinparcr  du  fort  Saint  Fn'diTic,  so  mol  on  uinrcho 
avec  des  forces  considérables.    Lo  Baron  Difskan,  n'-ceininonl  arrivé 
do  Franco  avec  do  nouvelles  troupes,  va  chercher  roiinenii  sur  les  Ixtrd» 
du  lac  S'  Sacrement;  mais,  abandonné  |»ar  une  partie  dos  Sauvages 
et  mal  servi  |mr  sa  bouilliuito  ardeur,  il  ostobli^'t'  de  ri'tro^fnider.  après 
avoir  rte  gmvemcnt  blossi'.    Col  échec  ne  fait  pas  oublier  la  victoire 
do  la  MononK'ihèla,  mais  on  diminue  do  beaucoup  la  Joie. — I/armée 
suivante,  alln  d'ôter  aux  Anglais  toute  envie  do  so  porter  sur  Monln'al, 
lo  notivoau  (iouvemour  charge  le  jouno  do  Lery  d'cidovcr  le  fort  Bull. 
En  mi^mo  temjis,  il  renforce  les  garnisons  do  Frontenac,  Ompiesno, 
Niagara,  Sainl-Fredéric  et  fortillo  Carillon.    Surc^cs  ontrolaitcs,  arrive 
1  illustre  Général  qui,  à  lui  pouI,  vaut  une  armi'-i'.     Il  ost  accontpagné 
d'ofliciers  et  do  troupes,  dont  le  nom  doit  rester  lié  à, jamais  à  l'histoire 
du  pays.  Pendant  ((ue  ce  renfort  est  échelonné  sur  la  fronliéro,  stirvient 
la  nouvelle  que  l'ennemi  s'apprête  à  envahir  lo  (]jinaHa  avec  ries  troupes 
nombreuses.     Sans  perdre  do  temps,  et,  après  s"étre  concerté  avec  le 
Gouverneur,  Montcalm  prévient  les  Anglais,  en  so  portant  sur  Chouegen 
(Oswégo).  Après  (luolques  Jours  de  résistance,  oll'rayéo  par  l'élan  ii-résis- 
liblo  des  troupes  Irançaises  et  canadiennes,  la  garnison,  u\i  nombre  de 
dix  sept-cents  hommes,  se  détermine  à  cniiitulei'.  Ce  brilhint  succès  sudlt 
pour  arrêter  la  marche  des  années  envahissantes.     Malheureusement, 
ai)rès  avoir  triomphé  dos  ennemis  du  dehors, la  Colonie  ne  peut  triompher 
aussi  facilement  do  ceux  du  dedans.     La  récolte  ayant  manqué  deux 
années  de  suite,  la  population  so  trouve  réduite  à  une  aiïreuse  détresse. 
La  situation  est  encore  aggravée  par  le  mauvais  génie  qui  jiréside 
depuis  huit  ans  aux  alfairos  de  l'Intendance.     Malgn*  leur  état  de  gène, 
les  Canadiens  accueillent  avec  bonheur  les  |iauvres  exilés  qui  leur 
arrivent  d'Acadie  et  jjartagent  avec  eux  les  faibles  ressources  que 
Bigot  n'a  pu  leur  dérober.    C'est  dans  ces  circonstances  (fue  so  lève 
l'année  1757.    Dans  le  but  de  recommencer  leur  attaipio  contre  lo 
Canada,  les  Anglais  s'étaient  fortifiés  sur  le  lac  S'  Sacrement,  et,  à 
quelque'  distance  du  fort  Lydius,  avaient  élevé  lo  fort  George,   ou 
William  Henry.  Il  fallait  à  tout  prix  les  en  déloger.  Après  s'être  assuré 
du  concours  des  Sauvages  alliés.  M''  do  Vaudreuil  conlie   l'entreprise 
au  vainqueur  d'Oswégo.     Pendant  que  les  troupes  se  rendent  sur  les 
lieux,  des  Méloises,  Hertel  de  Chambly,  s'emparent  de  vingt  berges 
ennemies  ;  Marin,  llls,  tue  doux  cents  hommes  au  fort  Lydius.  Quant 
tout  est  prêt,  Montcalm,  après  avoir  fait  sommer  le    Commandant 
du  fort  de  se  rendre,  donne  lo  signal  do  l'attaciue.    Sept  Jours  durant, 
Monroe  se  défend  avec  vigueur  ;  mais,  voyant  la  plupart  de  ses  batte- 
ries démontées  et  n'ayant  aucun  espoir  d'être  secouru,  il  amène 
son  pavillon.    Une   nouvelle  victoire  est   ainsi  ajoutée  à  celle  de 
l'année  précédente.    Malheureusement,  ayant  appris.de  leurs  enne- 
mis à  ne  pas  respecter  les  i^risonniers,  et  poussés    en  outre   par 
1  appât  du  gain,  les  Sauvages,  malgn';  les  efforts  dos  Français  pour  les 
en  empêcher,  immolent  sans  pitié  bon  nombre  d'Anglais.    Sur  ces 
entrefaites,  arrive  de  France  un  nouveau  régiment.   Malgré  la  maladie 
qu'il  apporte  avec  lui,  le  peuple  se  montre  plein  de  courage.    La  chè- 
reté  des  vivres  qui  va  toujours  en  augmentant,  ne  peut  davantage 
ébranler  sa  constance. — Pendant  que  la  Colonie  lutte  ainsi  contre  des 
fléaux  plus  meurtriers  que  la  guerre  elle  môme,  d'immenses  préparatifs 
se  font  pour  envahir  le  Canada  et  prendre  Louisbourg.    Le  2  Juin 
1758,  Boscawen,  avec  vingt  vaisseaux  de  ligne,  dix-huit  frégates  et 


T 


y-euLCf*' 


Slll  LE  CANADA. 


«S 


li.OOO  hiinimoy,  sous  li's  (irtli'''s  irAiiiliiT!*!,  piirnlt  dovaiit  lu  fdrtnrrsïp 
rraiii'uiHiv  A|>iv>  x'iMn'  fli'lt'inlii  iivt'c  iiti  iiiro  cinmiKi'  ''"  ^  Juin  .lu 
'IH  .l^iiilli'l,  iniint  |)i'i'ilii  l,.')lli(  liniiiiii<'H  lUi  mi  Karriisun  ri  soyiuil 
les  iiiin>  lit-  la  ])Uin\  fiiiaiii''s  ih-  loiiti»  |iMi't>i,  riifr(tïi|u»>  I)iinoiirr  pn'inl 
lo  pnrtl  ilo  i'ii|ii(iili'i-,  I,a  p)'i'l<>  ili<  liHUisItdUi'K  t>iilraliuj  rt<||i<  du  (;a|i 
lii'i'tdti  t>l  i|t>  rllo  S'  JtMti.  I.a  virt(iin>  u'ol  pas  loin  du  la  di'lailn.  I.t) 
tni''iiii)  iiiiiis  ipii  viiit  tnndiiT  l>'s  nuu's  du  lidiiislinuri',  voit  aussi  l<>  jilus 
lii'au  tridiupln  •\i'i'  la  NdUvrlIr-lMaurc  aitjauiais  i'i'iupdi'l«'(.  A  la  ItMi»  dn 
plus  du  l(i,IMlO  lUUD's  dit  li'dupi's  i<l  du  niilicos,  Ahonroniliy  •■lail.  parti 
du  Idit  Kdduai'd  (l<ydius|  |idui'  si<  pditcr  siu' Mmitrial.  Moiilt'ahu,  avec 
3,(IHH  liouuui's,  ddul  V')(M;aiiadi<'Us,  vient  lui  Itarn-r  le  iiassaj/i'AcidrilInn 
iTicondi'rojfa),  Apn's  sùlif!  idclilii'  au  nidvi'n  d'abalis  d'ailufs, 
il  alti'ud  rrutuMui  du  pied  I'imuh'.  IjU  H  .luillut,  sur  le  midi,  Wwr- 
l'roinliy  l'ail  sdii  apparilidii.  Sdii  arun')' inardiu  siu' (|uatn' coldunn!). 
Six  l'ois  ollo  s'ai'liarui!  à  ciitann'i'  les  Ukih's  l'ran'.'aisos,  i-t  six  l'ois  ullo 

U8t  ri'pdUssi'îu  av 1rs  pi-rtcs  l'iuirnirs.  Aprt'i  iUiululIcdf»  plus  du  sept 

houri's,  iiiMidanl  liii|ui'lli'  ;'.()(lll  liduuucsdusi'snioillt.'uri's  Irdupcs  avaient 
t'té  tailles  en  pièie,  Alienirondiy  dcsespire,  vaitieu,  prend  preiilainnieril 
la  l'uilo.  La  \ic;l()ire  de  Carillon  sauve  encore  uno  l'ois  lu  Canada. 
Mallioureusenient,  Kronleuac;  el  I)u(|uosnti  a\aii;nt  «li-  dct,'arnis  de 
Iroupos.  Urailslreel  ei  |''drl)es  prolitenl  de  ees  circonslances,  l'un  pour 
déiruiro  lo  premier  du  eesl'orls,  l'autre  pour  su  retrancher  dans  le  second 
au(|iinl  il  doinio  lu  nom  de  Pillsltiu-^'h.  Celle  perte  attrihuée  à  l'im- 
jtrévoyanco  d((  M'  do  Vaudruuil,  Jointe  )\  d'/iutres  Kriel's,  au>:mi.'nto 
la  division  (|ui  ri'.'}:rie  entre  lo  Ciduverneur  ut  le  Ceneral  Montcalui  et 
nu  iirésajj'u  (|ue  dus  mailuMU's. — Os  malheurs  ne  lardenl  pas  à  so 
n'iiliser.  l'uiidanl  que  la  Nouvellc-Kraiicu  lutte  penildement  contre 
le  besoin  du  toulu  l'hose,  ses  ennemis  se  rassemldent  el  conspirent 
su  perle.  Après  s'être  emparés  des  postes  avances,  ils  su  proiiosuiit 
do  iténélrer  dans  lu  cœur  du  piiys  par  plusieurs  endruils  à  la  l'ois; 
ut,  du  peur  (iiiu  leur  proie  ne  leur  éiliappe,  ils  mullunl  sur  piod 
trois  armées,  (iont  reireclil'usl  porté  à  près  du  soixanlu  mille  honnnes. 
])resquo  ré(|uivaleul  de  la  population  entièru  du  Cumula,  l'our 
tenir  tdte  ù  l'ia'agu,  il  oùt  fallu  do  nouveaux  renforts,  et  lu  peuple 
canadien  eSl  uliandonné  à  lui-inèmo.  Sans  so  def(jiu'at.'er,  il  court 
aux  armes,  et,  jilulùt  «puMle  se  l'uudre,  Jure  du  se  defendro  jusipi'à  la 
ilortiiùro  extrémité.  Après  avoir  fait  évacuer  Carillon  el  S'  Krudi'ric, 
M""  du  'Vaudreuil  renHa-co  les  postes  île  Nia^'ara,  i\i)  l'Ile-aux-Noix  l'tdo 
Clioupgen.  Ces  mesures  étaient  ù  puinu  jirises,  lorsque  l'ridenux,  ù  la 
lùtc  do  forces  considérables,  parait  devant  Mapira.  Lu  bravu  l'ouchot 
s'y  maintient  quelque  temps;  mais,  privé  du  .secours  (|uil  espérait  re- 
cevoir du  Détroit  et  du  la  Presi|u'lle,  il  est  forcé  du  capituler.  Ce 
malheur  n'est  que  le  pn'ludo  du  désastru  liien  aulremenl  douloureux 
qui  attend  les  armes  françaises  sous  les  mui's  du  guebec.  La  llotto 
angliiiso  .enait  il'y  arriver.  Après  avoir  fait  débarquer  son  armée  à 
rile  d'Orléans,  Wolfe,  avec  cn/o  Couqiagnies  du  Grenadiers  et  quatre 
cents  Volontaires,  vient  attaquer  les  i-elranchemerits  français  à  Mont- 
morency. Une  lutte  terrible  s'ent'a^rc  ;  nuiis,  repoussés  de  toutes  parts, 
criblés  par  les  honuues  de  l{epenlif:ny,  les  Auf-dais  su  rutirent  en 
désordre.  'La  bataille  était  gafjnéc.  Aja'ès  avoir  passé  uno  partie  du 
mois  d'Août  à  saccager  sans  jàtié  la  plupart  des  Paroisses  situées  sur 
les  deux  rives  du  fleuve,  désespérant  d'euqtorter  Qui-bec  de  vivo  force, 
les  troupes  anglaises  ont  recours  à  la  ruse.  Dans  la  nuit  du  \'i  au  13 
Septembre,  se  donnant  pour  les  Français  chargés  d'approvisionner  la 

4 


I 


26 


PI 


PRÉCIS  HISTORIQUE 


place,  elles  parviennent  à  gagner  les  hauteurs  de  la  ville  par  l'Anse 
au  Foulon.  Le  Général  Montcalm  accourt  aussitôt.  Trouvant  l'ennemi 
déjà  rangé  en  bataille,  pour  ne  pas  lui  laisser  le  temps  de  se  fortiller, 
il  engage  le  combat.  Malheureusement,  au  plus  fort  de  la  lutte,  il 
tombe  mortellement  blessé.  Après  s'être  battue  avec  un  courage 
héroïque,  voyant  la  partie  perdue,  l'armée  regagne  précipitamment  ses 
campements.  Cinq  jours  après,  manquant  de  tout  et  craignant  d'être 
prise  d'assaut,  la  ville  ouvre  ses  portes  aux  Anglais.  De  Jacques- 
Cartier,  où  elle  s'était  retranchée,  l'armée,  grandement  diminuée,  se 
replie  sur  Montréal,  où  elle  prend  ses  quartiers  d'hiver. — Privée  de  sa 
Capitale,  en  proie  à  une  détresse  qui  se  fait  de  plus  en  plus  sentir,  la 
Nouvelle-France  ne  désespère  pas  encore.  Elle  rassemble  ses  forces 
et  se  prépare  pour  un  effort  suprême.  Le  24  Avril  1760,  après  avoir 
pris  le  commandement  de  l'armée,  le  Chevalier  de  Lévis  se  rend  avec 
ses  troupes  à  la  Pointe-aux-Trembles  et  delà  se  met  en  marche  pour 
Québec.  Murray,  à  la  tête  de  deux  mille  cinq  cents  hommes,  accourt 
pour  l'arrêter  ;  mais  il  est  refoulé  jusqu'au  moulin  de  Dumont.  Pro- 
fitant de  ce  premier  succès,  le  Général  français  étend  ses  lignes  et  se 
rapproche  de  Québec.  Murray  étant  revenu  le  28  Avril  avec  la  plus 
grande  partie  de  ses  forces,  Lévis,  sans  attendre  que  toutes  ses  troupes 
soient  en  ordre  de  bataille,  donne  le  signal  du  combat.  Aussitôt  com- 
mence une  lutte  acharnée,  indescriptible.  Vingt  fois  le  moulin  est 
pris  et  repris.  Plutôt  que  d'abandonner  la  position,  les  Grenadiers  se 
font  hacher.  Bien  que  sujiérieure  en  nombre,  l'aîle  droite  de  l'armée 
ennemie  est  partout  débordée.  L'aile  gauche  n'est  pas  plus  heureuse. 
Pendant  que  de  Repentigny,  à  la  têo  des  milices,  et  S'  Luc,  avec  les 
Sauvages,  enfoncent  le  centre,  Poularier,  Commandant  du  Royal- 
Kousillon,  l'attaque  et  la  fait  rétrograder.  Après  trois  heures  du  plus 
violent  combat,  pendant  lequel  ils  perdent  quinze  cents  hommes,  se 
voyant  repoussés  de  toutes  parts,  les  Anglais  prennent  la  fuite.  La 
victoire  est  gagnée  ;  l'honneur  des  armes  françaises  est  vengé.  Le 
soir  môme  de  cette  mémorable  journée,  Lévis  fait  commencer  les 
travaux  qui  doivent  le  rendre  mailre  de  Québec.  Treize  jours  durant, 
l'armée  est  occupée  à  ouvrir  des  tranchées  et  à  élever  des  batteries. 
Efforts  stériles  !  Au  moment  où  tous  les  regards  sont  tournés  vers  la 
France  d'où  est  attendu  le  secours,  une  flotte  fait  son  apparition  dans 
la  rade  de  Québec,  et  c'est  une  flotte  anglaise.  Pour  ne  pas  être  pris 
entre  deux  feux,  Lévis  lève  le  siège  et  revient  à  Montréal  avec  une 

Çartie  de  son  armée.  L'ennemi  ne  tarde  pas  à  l'y  suivre.  En  effet,  le 
Septembre,  malgré  les  obstacles  qu'on  a  accumulés  pour  leur  barrer 
le  passage,  les  trois  armées  d'Amherst,  de  Murray  et  d'Haviland,  après 
avoir  saccagé  le  long  de  la  route  une  partie  des  Paroisses,  arrivent 
devant  Montréal.  Lévis  n'a  que  trois  mille  hommes  à  leur  opposer. 
Un  instant  il  songe  à  les  attaquer  ;  mais,  sur  l'avis  de  son  Conseil, 
M'  de  Vaudreuil  se  détermine  à  capituler.  Cette  Capitulation  a  lieu  le 
lendemain,  8  Septembre,  et  assure  aux  Canadiens,  avec  le  libre  usage 
de  leur  langue  et  de  leurs  lois,  la  conservation  de  leur  Religion 
et  de  leurs  propriétés.  Le  drapeau  de  la  France,  après  avoir  flotté 
près  de  deux  siècles  au-dessus  de  Montréal,  se  replie  et  fait  place  à 
celui  de  la  Grande-Bretagne.  L'entrée  des  troupes  dans  la  ville 
annonce  à  la  Colonie  que  la  Nouvelle-France  est  devenue  possession 
anglaise.  Ainsi  est  consommé  le  grand  drame  qui  depuis  tant  d'années 
tenait  tous  les  esprits  en  suspens. 


SUR  LE  CANADA. 


27 


SEPTIEME  ÉPOQUE. 

DEPUIS  LA  CAPITULATION  DE  MONTRÉAL   EN   1760  JUSQU'A  l'OCTROI   DE  LA 
CONSTITUTION  EN   1791. 

LE   CANADA   SURVIT   A   SA   DÉFAITE. 

Une  fois  maîtres  du  pays,  les  Anglais  travaillent  à  s'en  assurer  la 
possession.  Après  avoir  |)ressé  le  déjjart  des  officiers  civils  et  militaires 
ainsi  que  celui  de  l'armée,  ils  établissent  la  loi  martiale.  Un  Conseil 
Souverain,  composé  de  sojjt  ofliciers,  est  formé  à  Québec.  Le  Canada 
est  divisé  en  trois  Départements,  ou  Gouvernements.  Celui  de  Mont- 
réal est  partagé  en  cinq  Districts,  dans  chacun  desquels  est  constituée 
une  Cour  de  justice,  également  composée  de  militaires.  Epuisés  par  les 
luttes  des  années  précédentes,  privés  de  l'appui  de  leurs  chefs,  les 
Canadiens  subissent,  plus  qu'ils  n'acceptent,  le  nouveau  régime.  En 
attendant  des  jours  meilleurs,  ils  reprennent  courageusement  leurs 
travaux  et  s'elforcent  de  réparer  les  ruines  que  leurs  yeux  attristés 
rencontrent  de  toutes  parts.  Ainsi  se  passent  les  années  17GI  et  1762. 
— L'espoir  que  le  Canada  serait  rendu  a  la  France,  a /ait  porté  la  popu- 
lation à  endurer  ses  maux  avec  jjatience.  L'année  1763  vient  dissiper 
toutes  ses  illusions.  Cette  année,  en  elfet,  est  signé  à  Fontainebleau 
le  traité  qui  unit  irrévocablement  le  Canada  à  la  Grande-Bretagne,  et 
à  la  suite  duquel  le  Labrador,  l'Ile  d'Anticosti,  le  Cap  Breton,  etc.,  en 
sont  distraits  pour  être  réunis  à  Terre-Neuve  et  à  la  Nouvelle-Ecosse. 
La  Louisiane  est  cédée  à  l'Espagne,  et,  plus  encore  que  la  Nouvelle- 
France,  elle  a  à  souffrir  du  sort  qui  lui  est  fait.  Après  avoir  fait  ratifier 
les  articles  de  la  Capitulation,  pour  ne  pas  porter  la  responsabilité  des 
événements,  la  Cour  de  France  fait  juger  les  grands  coupables,  accusés 
d'avoir  perdu  la  Colonie.  Pendant  que  celte  enquête  se  poursuit  et  se 
termine  par  la  condamnation  de  Bigot  et  do  ses  complices,  le  Général 
Murray  remplace  Amherst  comme  Gouverneur  du  Canada.  En  exécu- 
tion des  ordres  de  sa  Cour,  ce  haut  fonctionnaire  forme  un  Conseil 
Législatif  et  établit  deux  Cours  de  justice  :  la  Cour  du  Banc  du  Roi  et 
la  Cour  des  Plaidoyers  Communs.  En  môme  temps,  il  rend  une  Ordon- 
nance pour  que  les  lois  françaises,  supprimées  en  violation  de  la  Capi- 
tulation, soient  rétablies,  au  moins  pour  certaines  matières.  N'augurant 
rien  de  bon  de  ce  nouveau  régime,  plusieurs  familles  marquantes 
quittent  le  pays.  Affaiblis  par  ce  départ,  vexés  par  des  subalternes 
qui  les  traitent  en  despotes,  les  Canadiens  cherchent  et  trouvent  leur 
force  dans  leur  union  et  la  sage  direction  du  Clergé. — Si  pénibles 
qu'tiont  été  les  années  qui  viennent  de  s'écouler,  celles  qui  suivent  ne 
sont  guère  meilleures.  Les  Oi-donnances  et  les  Lettres  de  Change 
étant  tombées  dans  le  plus  complet  discrédit,  tous  ceux  qui  avaient 
prêté  au  gouvernement  français,  se  trouvent  ■  :  •  •'  Pendant  que  la 
population  lutte  contre  l'état  de  gêne  qui  en  est  la  suite,  les  quelques 
Anglais  qui  sont  parvenus  a  s'emparer  de  Tadministralion  et  à  en 
exclure  les  Canadiens,  semblent  prendre  à  tâche  d'aliéner  les  esprits 
de  l'Angleterre,  en  saisissant  toutes  les  occasions  de  molester  les  parti- 
culiers. Après  les  avoir  inquiétée  j)our  leur  liberté  et  leurs  lois,  ils  les 
inquiètent  encore  pour  leur  Rjligion.  Non  contents  de  se  rendre 
maîtres  du  commerce  et  d'accaparer  les  terres,  ils  veulent  encore  s'ap- 
proprier le  pouvoir,  en  demandant  pour  eux  seuls  une  Chambre  repré- 


28 


PRÉCIS  HISTORIQUE. 


sonlalive  ;  et,  afin  d'y  mieux  i)arvenir,  ils  font  un  rooonsenient  infldôle 
de  la  population.  Trouvant  que  le  Gouverneur  ne  les  secondait  pas 
assez  a  leur  gré,  ils  l'aocusenl  de  faiblesse  et  de  partialité.  La  Gazelle 
de  Québec  qui  venait  de  faire  son  apparition,  évite  de  so  coni] (remettre 
en  appuyant  do  semblal)les  écarts. — Rappelé  en  Angleterre  flans  ces 
circon.stances,  le  Général  Murray,  après  s'être  ])l<.'iriement  justifié,  est 
rem|)lacé  par  le  Brigadier-Général  Guy  Carleton.  Pour  se  conformer 
aux  instructions  de  sa  Cour,  celui-ci  s'applique  à  apaiser  les  esprits 
en  donnant  satisfaction  aux  Canadiens.  Après  avoir  modifié  le  Conseil 
et  remplacé  le  Juge-en-Chef  et  le  Procureur  Général,  il  rappelle  l'Or- 
donnance do  1764  qui  déniait  aux  Catholiques  le  droit  de  remplir  les 
fonctions  de  Procureur,  d'Avocat  et  de  Juré.  Jusques-là  Mgr.  de 
Pontbriand,  mort  à  la  suite  du  siège  de  Québec,  n'avait  pu  être  rem- 
placé. En  dépit  des  Protestants  qui  croyaient  pouvoir  asservir  l'Eglise. 
Mgr.  Briand,  élu  deux  ans  auparavant  pour  succéder  à  l'illustre 
défunt,  à  défaut  de  M'  Montgollier,  est  agréé  par  le  gouvernement. 
Cette  même  année,  17GG,  pendant  que  les  Cours  de  France  et  d'Angle- 
terre s'occupent  de  la  liquidation  du  papier-monnaie,  les  tribus  de 
l'Ouest,  après  avoir  promené  le  fer  et  le  feu  à  travers  les  Colonies 
anglaises,  font  leur  soumission. — L'année  suivante,  mi?contents  de  voir 
les  Canadiens  traités  avec  plus  de  justice,  les  Anglais  recommencent  à 
cabaler.  Ils  se  réunissent  et  font  parvenir  des  remontrances  au  Roi 
d'Angleterre.  Afin  de  leur  donner  satisfaction,  s'il  était  possible, 
Carleton  assemble  sca  Conseil  ;  mais,  trouvant  leurs  demandes  con- 
traires à  l'équité,  il  refuse  d'y  faire  droit. — Sa  conduite  est  approuvée 
on  Angleterre.  De  Lieutenant-Gouverneur,  Carleton  devient  Gou- 
verneur-Général en  1768.  Se  voyant  ainsi  éconduits,  les  Anglais  font 
une  guerre  sourde  aux  Canadiens,  particulièrement  dans  le  District  de 
Montréal.  Des  citoyens  paisibles  sont  arrachés  de  leurs  demeures,  et 
bientôt  les  prisons  regorgent  d'innocents.  Des  plaintes  lui  ari'ivant  de 
toutes  parts,  le  Gouverneur  l'ait  dresser  une  enquête  et  avise  aux 
moyens  d'eini)ècher  le  retour  de  pareils  dt>sordres. — La  tranquillité 
s'ét'ant  quelque  j)eu  rétablie  à  la  suite  de  ces  mesures,  la  Colonie  en 
profite  pour  faire  avancer  l'industrie  et  augmenter  son  commerce. — 
Sincèrement  désireux  d'accorder  les  Anglais  avec  les  Canadiens  et  de 
sauvegarder  les  intérêts  de  tous,  Carleton  passe  en  Angleterre  en  1770, 
avec  M'  de  Lotbinière,  et  laisse  l'administration  de  la  Colonie  à  M"" 
Cramahé  bien  disposé  envers  les  Catholinuos.  La  Chapelle  de  Notre- 
Dame  de  Bonsecours  à  Montréal  est  ai  .rs  rebâtie  ;  Mgr.  d'Esglis, 
nommé  Coadjuteur  de  Mgr.  Briand,  reçoit  la  consécration  épiscopale. 
Vei-s  ce  môme  temps,  Hearne,  à  l'exemple  de  Carvcr  qui  avait  exploré 
la  plus  grande  partie  de  l'AmC.  ique  du  Sud,  se  rend  jusqu'à  l'Oci'an 
Glacial  ;  une  Compagnie  anglaise  est  formée  pour  exploiter  les  mines 
du  lac  Supérieur.  Pendant  que  ces  entreprises  utiles  ont  lieu,  les 
ennemis  des  Canadiens  ne  demeurent  pas  oisifs.  Au  sein  do  la  Colonie, 
ils  tiennent  assemblée  sur  assemblée  et  dressent  fb>'ce  pétitions.  En 
Angleterre,  se  fliisant  l'écho  du  parti  auprès  des  kinistres,  Mariott  et 
Mazôres  rédigent  des  rapports,  font  des  i)rqjets  de  loi  qui  ne  tendent  à 
rien  moins  qu'à  réduire  les  Canadiens  à  l'état  d'Ilotos  et  à  assimiler 
le  Canada  à  l'Irlande.  Plus  justes,  Wodderburne  (depuis  Lord  Lough- 
borough)  etTurlow  prennent  en  main  la  défense  des  Canadiens  ;  mais, 
perdue  au  milieu  d'une  majorité  prévenue,  leur  voix  reste  à  peu  près 
sans  effet  dans  les  Communes.  Heureusement  jjour  les  Canadiens, 
les  événements  se  chargent  de  leur  obtenir  ce  que  les  hommes  leur 


suit  LE  CANADA. 


29 


rofnscnt.  In(ii?posécs  par  la  loi  du  timbre  d'abord,  et  onsuito  surex- 
citées par  l'impût  mis  sur  le  thé  et  sur  (]uol([ues  autres  denrées, 
les  Colonies  anglaises  deviennent  menaçantes.  Craignant  alors  que 
les  Canadiens  ne  fassv'nt  cause  commune  avec  les  AnuTicains, 
les  Chambres  Anglaises,  en  dépit  des  protestations  des  marchands 
de  Lonilres  et  des  Anglais  du  Canada,  se  hâtent  de  donner  une 
nouvelle  Constitution,  plus  favorable  aux  Catholiques. — Cette  mesure 
adoptée,  le  Gouverneur  reprend  la  route  du  Canada,  où  il  arrive  au 
mois  de  Septembre  1774.  Un  de  ses  premiers  actes  ,  ajjrès  son 
arrivée,  est  de  promulguer  la  nouvelle  Charte.  Les  Catholiques  sont 
dispenses  du  serment  du  test  ;  les  anciennes  lois  françaises  sont  en 
partie  maintenues,  ainsi  que  le  système  féodal  ;  un  nouveau  Conseil  est 
formé  et  plusieurs  Canadiens  sont  appelés  à  y  siéger.  Cugnot,  Juche- 
rei.a  et  Pressard,  chargés  de  faire  une  compilation  des  lois  françaises 
et  anglaises,  mettent  la  dernière  main  à  leur  ouvrage. — Pendant  que 
ce  travail  de  réorganisation  s'accomplit,  l'orage  qui  s'amoncelait  à 
l'horizon,  finit  par  éclater.  Après  s"être  érigées  en  Congrès,  les  Colo- 
nies anglaises  font  appel  aux  Canadiens  pour  les  engager  à  s'insurger, 
de  concert  avec  elles,  contre  la  Métropole.  Leur  appel  demeurant  sans 
résultat,  les  milices  américaines  envahissent  le  Canada.  Ticondéroga, 
Crown-Point  et  S'  Jean  tombent  en  leur  pouvoir.  Bientôt  après, 
Chambly  et  même  Montréal  et  Trois-Rivièœs  ont  le  même  sort.  Dans 
ces  circonstances  critiques,  le  Gouverneur  est  heureux  de  rencontrer 
l'appui  de  la  Noblesse  et  du  Clergé.  Après  s'être  opposé  inutilement 
à  la  marche  de  l'ennemi,  il  va  se  renfermer  à  Québec,  Montgomery, 
soutenu  par  Arnold,  ne  tarde  pas  à  l'y  suivre  ;  mais,  ayant  voulu  s'em- 
parer de  cette  ville  ])ar  surjjrise,  il  est  tué  et  une  partie  de  son  armée 
est  faite  i)risonnière. — Wooster  d'abord,  et  ensuite  Thomas,  à  la  tète  de 
nouvelles  troupes,  reviennent  à  la  charge  l'année  suivante,  mais  leurs 
elforts  ne  sont  i)as  plus  heureux.  Poursuivis  à  leur  tour,  Thompson 
et  Sullivan  finissent  jiar  évacuer  le  pays.  La  lutte  se  prolonge  encore, 
mais  entre  les  trou|)es  de  la  Métroi)ole  et  les  milices  américaines.  En- 
hardies par  les  concessions  de  l'Angleterre  et  se  sentant  appuyées,  en 
outre,  par  la  Franco,  les  Colonies  proclament  leur  indépendance  le  4 
Juillet. — Profondement  émue  de  cet  acte  qui  attente  à  sa  souveraineté, 
la  Grande  Bretagne  donne  ordre  au  Général  Bourgoyne  de  poursuivre 
la  guerre  avec  vigueur  et  détoulfer  la  rébellion.  Gelùi-ci remporte  d'a- 
bord quelques  succès  à  Ticondéroga,  à  Mont-Indt'^pendance,  et  ensuite  à 
Huberlon  et  à  Freeman-ferme  ;  mais,  s'étant  avancé  imprudemment  au 
milieu  de  l'ennemi,  il  est  corné  à  Saratoga  et  obligé  de  i)oser  les  armes 
avec  son  armée,  le  10  Octobre.  Pendant  que  ce  désastre  vient  com- 
promettre la  cause  de  l'Angleterre,  Carlelon  profite  du  rétablissement 
de  la  tranquillité  dans  la  Colonie  pour  réunir  le  Conseil-Législatif  et 
porter  divers  règlements.  Après  avoir  formé,  l'année  précédente,  un 
Conseil-privé  et  destitué  le  Juge  Livius  qui  lui  faisait  opposition,  il 
confirme,  cette  année,  les  doux  Cours  de  justice,  précédemment  établies, 
et  en  ajoute  une  troisième,  dite  Cour  de  vérification.  En  même  temps, 
pour  i)Ouvoir  repousser  l'ennemi,  s'il  ^•enait  à  reparaître,  il  fait  passer 
une  loi  qui  astreint  tous  les  habitants  au  service  militaire. — Cette  loi 
ayant  causé  une  vive  excitation  dans  le  pays,  Washington  et  Lafayette 
profitent  de  l'indisposition  des  esprits  pour  inviter  de  nouveau  les  Cana- 
diens à  se  détacher  de  l'Angleterre  et  à  se  joindre  à  la  jeune  Amérique. 
C'est  en  vain  :  toujours  loyale,  la  pojjulation  reste  sourde  à  ce  nouv(;l 
appel.    Pour  punir  les  tribus  iroquoises  d'avoir  également  épousé  la 


30 


PRÉCIS  HISTORIQUE 


cause  de  l'Angleterre,  Sullivan  les  poursuit  et,  peu  après,  les  chasse  do 
leur  pays.  Sur  ces  entrefuites,  arrive  Haldimand  qui  vient  remplacer 
Sir  G.  Carlelon. — ^Avec  ce  Gouverneur  recommencent  les  intimidations 
et  les  vexations  des  plus  mauvaises  années.  Craignant  un  coup  de  main 
de  la  part  de  l'ennemi,  il  maintient  les  corvées  et  fléploie  une  rigueur  in- 
tempestive contre  les  récalcitrants.  Devenu  défiant  jusqu'à  l'excès,  il 
voit  partout  des  conspirateurs.  Sous  i)rétextede  liaisons  avec  les  Améri- 
cains, DuCalvet  est  jeté  en  prison  sans  tormo  de  procès.  Se  prévalant 
do  l'exemple  du  Gouverneur,  plusieurs  fonctionnaire?  publics  se  portent 
à  des  violences  qui  dépassent  toute  mesure.  Pendant  qu'Allsopj) 
s'agite  pour  faire  abolir  les  lois  françaises,  d'autres  dénoncent  à  la 
justice  des  citoyens  honorables  dont  tout  le  crime  est  d'être  riches. 
Bientôt  les  prisons  ne  jjeuvent  plus  suffire  à  contenir  les  suspects. 
Ainsi  s'écoulent  les  années  1779,  1780,  1781  et  1782,  et  l'impartiale 
histoire  n'a  presque  pas  d'autres  faits  à  enregistrer. — L'année  1 783 
apporte  quelque  changement.  Après  avoir  épuisé  les  moyens  de  con- 
ciliatior  voyant  ses  troupes  battues  à  Yorktown  par  Washington  et 
Rochami  •  iu,  l'Angleterre  se  décide  à  faire  la  paix.  Le  3  Septembre, 
l'Indépepi!  ic.  américaine  est  reconnue.  Le  Canada  y  perd  le  Détroit 
et  le  lac  Chaii  !uin  ;  mais,  par  les  soins  duGouv'erneur,  il  obtient,  peu 
après,  de  const.  ."les  terres  qui  se  trouvent  entre  le  S'  Laurent  et  la 
frontière  do  la  nouvelle  République.  Pendant  qu'un  certain  nombre 
de  familles  acadiennos,  de  concert  avec  les  familles  Smith,  Sewell  et 
Stuart,  depuis  si  célèbres,  viennent  se  fixer  en  Canada,  les  troupes 
royales,  au  nombre  de  plus  de  vingt  mille,  et  notamment  le  régiment 
des  Montagnards  écossais,  vont,  après  leur  licenciement  s'établir  sur 
les  bords  du  lac  Ontario  et  à  la  Nouvelle-Ecosse. — Commencée  en  1783, 
cette  émigration  se  poursuit  l'année  suivante.  Pendant  que  ces  éta- 
blissements se  forment,  les  troubles  recommencent  au  sein  de  la  Colo- 
nie. Molestés  par  le  Conseil  dont  la  majorité  leur  est  hostile,  les  Cana- 
diens demandent  une  réforme,  mais  sont  partagés  au  sujet  d'une 
Chambre  élective.  Passés  en  Angleterre  l'année  précédente,  leurs 
Députés  mettent  tout  en  œuvre  pour  assurer  le  succès  de  leurs  requêtes. 
La  seule  concession  qu'ils  obtiennent,  jtour  le  moment,  est  l'intro- 
duction de  VHabeas  Corpus  qui  assure  la  sécurité  des  particuliers. 
Cette  môme  année.  Monseigneur  Briand  ayant  donné  sa  démission, 
Monseigneur  d'Esglis  devient  Evècjue  en  titre  et  Monseigneur  Hubert 
est  nommé  Coadjuteur.  Transformé  en  casernes  en  1776,  l'année 
même  qui  avait  vu  mourir  le  dci  nier  Chanoine  du  Chapitre  do  Québec, 
et  un  an  avant  la  mort  du  Père  Crespel,  Commissaire  Général  des  Ré- 
collets, le  Collège  des  Jésuites,  en  dépit  des  pétitions  présentées  les 
années  précédentes,  continue  à  être  affecté  au  même  usage. — L'année 
1785  est  remarquable  par  une  grande  obscurité  qui  se  fait  sentir  l'espace 
d'une  demi  journée.  De  nouvelles  pétitions  sont  envoyées  en  Angle- 
terre, demandant  un  Conseil  Législatif  non  rétribué,  une  Chambre 
élective  et  un  Jury.  L'établissement  d'un  Jury  est  accordé,  ainsi  que 
celui  d'un  Shérif  ;  mais  le  Clergé  ne  peut  encore  obtenir  la  faculté  de 
se  recruter.  La  loi  qui  obligeait  les  particuliers  au  senice,  n'ayant 
plus  de  raisons  d'être,  est  rapportée.  C'est  par  ce  dernier  acte  qu'Hal- 
dimand  termine  son  administration.  Il  repasse  en  Angleterre,  où 
DuCalvet  le  poursuit,  et  laisse  les  rênes  du  gouvernement  ù  Hamilton 
qui  est  remplacé,  peu  après,  par  Hope. — Sir  G.  Carleton,  devenu  Lord 
Dorchester,  revient  en  1 786  avec  le  titre  de  Gouverneur  Générol  de 
toutes  les  provinces  de  l'Amérique  du  Nord.    Chargé  par  son  gouver- 


SUR  LE  CANADA. 


31 


nemenl  de  faire  une  enquête  sur  toutes  les  bran'jhes  de  l'administra- 
tion, il  forme  le  Conseil-Lêtrislatif  on  Comités,  avec  instruction  de 
prendre  une  connaissance  exacte  de  li'tat  do  la  justice,  du  commerce, 
de  l'agriculture,  de  la  milice,  de  l'éducation,  etc.,  et  d'en  faire  un 
rapport.  Ces  investigations  ont  pour  résultat  de  mettre  à  nu  les  graves 
désordres  qui  régnent  dans  l'administration  de  la  justice,  et  de  faire 
toucher  du  doigt  la  nécessité  d'etendro  aux  campagnes  l'éducation  qui 
est  donnée  dans  les  villes.  Mais  unanimes  ù  signaler  le  mal,  les  Con- 
seillers ne  le  sont  pas  autant  dans  les  remèdes  à  y  apporter.  Les  uns, 
comme  Smith,  etc.,  partisan  outré  de  l'anglilication,  demandent  la  légis- 
lation anglaise  ;  les  antres,  comme  Malbane  et  Fraser,  veulent  le  maintien 
des  anciennes  lois.  Ceux-ci,  et  c'est  le  petit  nombre,  sont  pour  l'abolition 
de  la  Tenue  Seigneuriale  ;  ceux-là,  '.  ce  sont  la  plupart  des  Seigneurs, 
y  sont  opposés.  Les  années  178G  ei  1787  se  passent  ainsi  en  stériles 
débats.  Le  projet  de  loi,  relatif  aux  écoles  de  Paroisses  et  de  Comté, 
est  ajourné.  Une  seule  mesure  est  sanctionnée,  celle  qui  concerne  la 
milice.  Les  fonctionnaires  piiblics,  les  Seigneurs  et  les  membres  du 
Clergé  sont  disjjensés  d'en  faire  partie;  les  Capitaines  sont  constitués 
officiers  de  [laix.  Le  4  Août,  le  Canada  a  l'honneur  de  recevoir  la  visite 
du  prince  William-Henri,  àei)uis  Guillaume  lY. — Ayant  pris  beaucoup 
de  déveioppement,  le  Canada  supérieur,  ou  Haut-Canada,  est  divisé,  en 
1788,  en  cinq  Districts;  Gaspé  cesse  de  former  un  gouvernement  à  part 
et  est  érigé  en  District.  Par  son  commerce  avec  les  pays  d'en  Haut,  la 
Compagnie  du  Nord-Ouest  acquiert  beaucoup  d'importance.  Mgr.  Hu- 
bert, Evoque  depuis  I78G,  succède  à  Mgr.  d'Esglis  et  a  i)ourCoadjuteur 
Mgr.  Bailly  de  Messein. — Les  pétitions  en  faveur  d'un  changement  de 
Constitution  continuent  à  arriver  en  Angleterre.  Pendant  que  les  esprits 
se  partagent  sur  cette  grave  question,  le  Conseil  amende  la  loi  de  milice 
et  en  porte  d'autres  de  moindre  importance ,  l'année  suivante.  — 
Cette  année  1790,  ne  pouvant  remettre  davantage  l'examen  des  griefs 
dont  avaient  à  se  plaindre  les  Canadiens,  les  Chambres  anglaises  s'as- 
semblent et  prennent  en  considération  les  pétitions  en  sens  divers  qui 
leur  avaient  été  soumises.  Après  de  solennels  débats,  à  la  suite  des- 
quels Burke  et  Fox  se  séparent  pour  toujours,  la  loi  de  1774  est  rajtpe- 
lée  et  une  nouvelle  Constitution  est  octroyée. 

HUITIÈME  ÉPOQUE. 

DEPUIS  LA  CONSTITUTIO.N  DE   1791,  JUSQU'a   l'UNION  DES  DEDX  CANADAS 

EN  1840. 


LE   CANADA   DEMEURE   FRANÇAIS. 

Le  régime  de  1760  avait  été  oppressif;  celui  de  1763  avait  été  arbi- 
traire ;  le  troisième  avait  été  despotique.  Avec  l'année  1791,  commence 
une  ère  nouvelle:  grâce  à  la  nouvelle  Constitution,  les  Canadiens  peu- 
vent enfin  faire  entendre  leur  voix.  Le  pays  est  divisé  en  deux  pro- 
vinces :  le  Haut  et  le  Bas-Canada.  Chaque  province  garde  sa  langue 
et  ses  lois  ;  la  liberté  de  conscience  est  proclamée  ;  le  serment  de  fidélité 
est  modifié  ;  l'Habeas  Corpus  est  maintenu.  A  la  tète  de  chaque  pro- 
vince sont  placés  un  Consieil-Exécutif  et  un  Conseil-Législatif  dont  la 
Couronne  se  réserve  de  nommer  les  membres  ainsi  que  les  hauts  fonc- 
tionnaires.   A  côté  de  ces  pouvoirs,  est  constituée  une  Chambre  d'As- 


32 


PRÉCIS  HISTORIQUE 


semblée,  avec  faculté  de  faire  des  lois  ;  lo  choix  de  ses» membres  est 
laissé  au  peuple.  Le  Bas-Canada  est  do  nouveau  partagé  en  trois  Dis- 
tricts; celui  des  Trois-Rivières,  supprimé  en  17C4,  est  rétabli;  la  dlmo 
est  maintenue, ainsi  que  le  système  féodal.  L'inauguration  du  nouveau 
régime  donne  lieu  par  tout  le  pays  à  de  grandes  réjouissances.  Cette 
môme  année,  après  avoir  perdu,  en  1780,  M.  Crt-qui,  prêtre  canadien 
qui  s'était  fait  un  nom  dans  la  peinture,  comme  M'  Gosselin  s'en  était 
fait  un  dans  la  botanique,  la  Colonie  perd  encore  M'  Montgolfler,  Su- 
périeur du  Séminaire  de  Montréal.  En  l'absence  de  Lord  Dorchester 
passé  en  Angleterre,  le  pays  est  gouverné  par  le  Major  Clark.  —  Le 

Ëremier  soin  du  nouveau  Lieutenant-Gouverneur,  après  avoir  divisé  le 
ias-Canada  en  vingt-et-un  Comtés,  est  de  procéder  aux  élections. 
Trompés  par  des  paroles  astucieuses  ,  les  Canadiens  donnent  leur 
suffrage  à  plusieurs  candidats  hostiles  :  la  convocatioq  des  Chambres 
vient  leur  en  donner  la  preuve.  En  effet,  dès  la  première  séance,  lors- 
«ju'il  est  question  de  nommer  un  Président ,  tous  les  Anglais  se 
réunissent  pour  faire  tomber  leur  choix  sur  un  Député  de  leur  nation. 
Néanmoins,  après  d'orageux  débats,  J.  A.  Panet  est  élu  par  une  ma- 
jorité de  dix  voix.  Les  contestations  se  renouvellent  à  l'occasion 
des  procès-verbaux  de  l'Assemblée  :  les  Anglais  veulent  bannir  à  tout 
prix  la  langue  française.  Alors  commence,  dans  l'arène  politique,  cette 
jou  e  "'  doit  se  perpétuer  à  travers  les  ilges,  et  qui  assure  aux  Cana- 
dien •  aillants  champions  de  la  cause  nationale,  une  gloire  aussi  im- 
périssable que  celle  que  leurs  pères  s'étaient  acquise  sur  le  champ  de 
bataille.  S'autorisant  de  l'exemple  de  Jersey  et  de  Guernesey,  de  Lot- 
bini'-^rfî  et  i'"  T!  ->cheblave  réduisent  à  néant  les  arguments  de  leurs  ad- 
verfciu  ..3,  et  1  usage  des  deux  langues  est  adopté.  La  Chambre  vote 
ensuite  une  a  Jresse  au  Roi  pour  le  remercier  d'avoir  sanctionné  la  nou- 
velle Constitution.  Après  s'être  entendus  sur  ces  questions  prélimi- 
naires, les  Députés  s'occupent  des  affaires  du  pays.  L'instruction  lais- 
sant beaucoup  à  désirer  dans  les  campagnes,  les  Catholiques  font  mo- 
tion pour  que  les  biens  des  Jésuites,  suivant  l'intention  des  donateurs, 
soient  affectés  à  l'éducation  de  la  jeunesse.  Là  encore,  les  Députés 
canadiens  rencontrent  le  mauvais  vouloir  des  Députés  protestants,  et 
l'affaire  est  remise.  En  attendant  la  réponse  du  Roi,  les  Représentants 
s'accordent  à  reconnaître  à  la  Chambre  le  droit  exclusif  <le  voter  les 
subsides.  En  même  temps,  ils  passent  quelques  lois  d'intérêt  secon- 
daire. Huit  de  ces  lois  sont  sanctionnées  par  le  Gouverneur,  et,  le  9 
Mai,  la  Chambre  est  prorogée. — Tout  était  alors  en  combustion  en 
France.  Craignant  que  l'esprit  révolutionnaire  de  ce  pays  ne  vint  à 
pénétrer  dans  la  Colonie,  le  Bureau  colonial  se  hâte  d'y  renvoyer  Lord 
Dorchester.  11  y  revient  muni  de  pleins  pouvoirs  pour  concéder  des 
terres  et  permettre  aux  Communautés  de  se  recruter.  Alors  arrivent 
ces  Prêtres  vénérables,  MM.  Roux,  Roque,  de  Galonné,  Le  Saulnier, 
Rambault,  Chicoineau,  Rivière,  Houdet,  elc,  qui  ont  fait  pendant  tant 
d'années  la  gloire  et  le  soutien  de  l'Eglise  canadienne.  Afin  d'être 
prêt  à  tout  événement,  le  Gouverneur  convoque  les  Chambres  et  fait 
réviser  la  loi  de  milice.  Quelques  émissaires  français  ayant  été  vus 
dans  le  pays,  il  demande  et  obtient  le  pouvoir  de  suspendre  VHabeas 
Corpus.  En  môme  temps,  pour  intimider  ceux  qui  seraient  tentés  de 
conniver  avec  des  étrangers  suspects,  il  fait  saisir  et  emprisonner 
quelques  particuhers  accusés  d'avoir  tenu  des  propos  séditieux.  Mais, 
pour  rassurer  la  population  sur  ses  intentions  bienveillantes,  il  nomme 
Juge  le  Président  de  la  Chambre,  et,  peu  après,  confère  la  môme  di- 


^s 


Jiêm^^ 


«1 
n< 

c 
p 

r( 
D 

S( 

1' 
I 

n 
u 

l' 
il 
s 
(I 
r 
e 
n 
1( 
11 
t 

n 
1 


SUR  LE  CANADA. 


33 


griité  au  Chevalier  do  Bonne.  Sensiblo  à  cette  marqui"  de  confiance,  et 
enoonraff(''e  d'ailleurs  par  l'illustre  Plessisfiui  ne  cosse  dereconuiiaïKlcr 
la  soumission  au  pouvoir  élalili,  celli'-ei  y  n'-pond  eu  s'cruVilant  dans 
une  Association  qiu  a  poiu'  but  de  coinltallro  les  idées  révolnlion- 
nairos.  Après  luie  Session  <le  plus  de  sept  mois,  jiendant  hupieliesont 
pris  divers  moyens  pour  au^^monter  les  revenus  et  ass\U'er  aux  lonc- 
lionnaires  publics  des  traitements  llxos,  les  Di'putés  sont  nlevésde 
leurs  fonctions  au  mois  do  Juin  1794.  Los  Cliaml)n's  se  réunissent  do 
nouveau,  lannéo  suivante,  et  continuent  à  concentrer  sur  elles  l'alten- 
tinn  (lu  [lays.  Div<;rses  lois  sont  portées,  les  unes  pour  déterminer  la 
valeur  des  monnaies,  les  autres  jiour  taxer  certaines  deinées,  celte 
faculté  ayant  été  précédemment  accordée  à  la  CoUuiie.  Mal  cnnii»rise,  la 
loi  des  chemins  excite  d'abord (|uelfpies  nnumures  de  la  pari  des  habi- 
tants ({ui  n'y  voient  (ju'un  renouvellomenl  des  corvées.  Le  parti  nn^'lais 
exploite  habilement  l'opposition  qui  y  est  faite  jiour  dénoncer  les  Cana- 
diens comme  des  rebelles.  Il  se  prévaut  également  du  méconlentciiient 
auquel  donne  lieu  raugmenlalion  di's  renies,  pour  demander  labe- 
lition  do  la  Teuun!  Seigueiu'iale  ;  mais,  grâce  à  de  Hocheblave,  ses 
projets  sont  dévoilés  et  la  mesure  esl  écartée.  Avant  de  re|iasseren 
Angleterre,  Lord  Dorchesler  convofjue  de  nouveau  les  Collèges  électo- 
raux. Cette  fois,  instruits  à  leurs  dépens,  les  Canadiens  n'envoient  en 
Chambre  (pie  des  hommes  dont  lesdispositions  leur  sont  bien  eomnies. 
— Inunédialomont  après  son  arrivée,  Prescolt,  successeur  de  Lca'd  I)or- 
(^hester,  assemble  le  nouveau  Parlement.  Après  avoir  a|)pronvé  le 
choix  du  Président  et  fait  part  aux  Députés  du  traité  conclu  entre  la 
Grande-Bretagne  et  les  Etats-Unis,  il  demande  le  maintien  de  la  loi 
contre  les  étrangers.  Les  Juges  de  Paix  et  les  Capitaines  de  milice 
reçoivent  ordre  de  faire  arrêter  toute  |)ersonne  suspecte.  En  vertu  de 
ces  ordres,  McLano  est  Jeté  en  prison  et  mis  à  mort  de  la  manière  la 
plus  barbare.  Celte  même  année,  le  Couvent  des  Hécollets  à  (,)uébec, 
nprès  avoir  servi  ([uelque  temps  do  prison ,  devient  la  proie  des 
flammes.  Alors  aussi  esl  formé  le  célèbre  régiment  des  Volontoires- 
Canadiens-Hoyaux. — Pendant  (\\\e  le  pays  contiime  à  jouir  dune  paix 
profonde  et  que  la  Chambre  s'occupe  à  créer  de  nouvelles  sources  de 
revenu,  Mgr.  Hubert  descend  dans  la  tombe  et  est  remplacé  ])ar  Mgr. 
Denaut.  En  France, d'illustres  Canadiens:  deBeaujeu,  de  Tilly,  (Ihuus- 
segros  de  Léry,  de  Vaudreuil,  Martin,  Bédout,  etc.,  se  fflnl  un  nom  dans 
l'armée  et  la  marine  et  couvrent  de  gloire  leur  pays. — L'année  suixanle, 
1798,  de  graves  abus  s'étant  introduits  dans  le  Bureau  des  terres,  l'har- 
monie qui  régnait  entre  les  diverses  branches  do  l'administration,  est 
un  instant  troublée.  Après  avoir  laissé  les  Anglais  accaparer  la  plu- 
part lies  terres  et  imposer  aux  Comtes  des  noms  étrangers,  se  voyant 
in(piiétés-dans  la  possession  de  celles  qu'ils  avaient  mises  en  valeur 
sur  la  rive  droite  du  S'  Laurent,  les  Canadiens  en  a|»pellent  au  Ministre 
des  Colonies.  Celui-ci  leur  donne  gain  de  cause,  mais  le  Conseil 
refuse  de  se  soumettre  à  sa  décision.  L'all'aire  est  de  nou\eau  portée 
en  Angleterre  et  détermine  le  rappel  du  Gouverneur. — H.  S.  Milnesest 
nommé  pour  le  remplacer.  Après  avoir  remercié  les  Chambres  pour 
les  sommes  votées  à  l'Anglotorre  afin  <le  l'aider  à  soutenir  la  guerre, 
le  nouveau  Gouverneur  s'appli([ue  à  i)acilier  les  esprits  et  l'année  se 
termine  sans  incidents  notables. — L'année  1800  voit  recommencer  les 
querelles.  Le  dernier  des  Jésuites  éianl  venu  à  mourir,  un  siècle 
après  la  mort  de  la  Sœur  Bourgeois,  la  Cluimbre  iirofite  de  l'occasion 
pour  demander  de  nouveau  que  les  biens  de  cette  Compagnie  soient 


3i 


PRÉCIS  HISTORIQUE 


rondus  A  loiir  riostinatlon  primitive.  La  proposition  est  vivomcnt  corn» 
baltno;  mais,  apivs  l)ien  dos  doltata,  la  majorit*' (les  IV'iuilcs  sodi-f^lnrn 
en  sa  favoiir.  I)aiis  lo  hiit  d'i'chappor  &  ses  const'qunncos  et  tout  à  la 
fois  d'an^lilior  l»i  pays,  lo  Goiivoriiour,  &  la  supRostion  do  l'Evôf)  o 
protestant,  so  fait  aiùoriser  par  lo  Uni  h  ouvrir  des  Kcolos  luiKlaises 
dans  les  villos  ot  les  campa^'nos  et  à  y  oonsacror  los  bions  réclanu's, 
ainsi  ((u'uno  partie  dos  terri's  do  la  (louronno.  Muni  do  la  (Iharlp,  dilo 
Imlilulion  Uoifale,  il  nommo  dos  Syndics  ot  mot  à  leur  t<"*to  rKvtVpif, 
autour  do  la  nièsuro.  Los  Canadiens  aperooivonl  lo  piogo.  No  vouliint,iil 
abjurer  leur  Foi,  ni  renoncer  h  leur  langue,  et  indisposos  d'ailleurs  jiar 
los  obslacli^s  mis,  los  aiinéos  |irécédentes,  à  l'octroi  des  terres  ot  h  ri'roo- 
lion  do  nouvelloa  Paroisses,  ils  s'opposent  de  toutes  lonrs  forces  à  oo 
choix.  Vaincu,  mais  non  docourag*^,  lo  parti  itroteslaut,  pour  arrivi-r  à 
SOS  lins  par  un  autre  chemin,  imapino  do  former  i\  son  tour  dos  Pa- 
roisses de  sa  façon.  Et  afin  do  mettre  les  Ministres  et  los  PrtHros  sous 
une  mt'^mo  dopondanco,  le  Gouverneur  s'avise  de  vouloir  ohii^'or  ces 
derniers  ft  n'accepter  charge  d'tlmes  rpi'aprfîs  en  avoir  obtenu  l'autori- 
satioti  du  gouvernement.  En  môme  temps,  pour  faire  sentir  aux  Cana- 
diens eux-mômes,  contrairement  h.  la  vérité,  que  lo  Canada  osl  un 
pays  de  conquête,  il  fait  réformer  la  loi  do  milice.  Tous  ces  projets  qui 
ne  tondaient  qu'à  diviser  les  esprits,  occupent  une  partie  des  Sessions 
qui  ont  lieu  do  1800  à  1H04.  Alors  est  détruite  par  lo  feu,  avec  l'ancien 
Chilleau  de  Vaudrouil.  servant  de  Collège  depuis  177.3,1a  Chapelle  i 
des  Jésuites  h  Montréal.  Vers  ce  mémo  temps  aussi,  sont  démolies  los 
fortilications  do  Montréal.— -Après  do  nouvollos  élections,  la  Clmmbro 
so  réunit  on  ISO.ï  pour  prendre  en  considération  l'érection  des  ja-isons. 
Cette  question  devient  l'occasion  de  nouveaux  orages,  les  uns  voulant 
faire  poser  la  dépense  sur  le  commerce,  los  autres  voulant  la  faire  por- 
ter à  l'agriculture.  La  majorité  s'étant  jirononcée  pour  une  taxe  sur  los 
marchandises,  la  minorité,  après  s'ôlre  vengée  delà  Gazelle  île  Montréal 
en  faisant  saisir  l'Editeur,  en  dépit  de  la  liberté  de  la  Presse,  en  appelle 
au  Roi  qui  confirme  la  décision  de  la  Chambre.  Irrité  de  cet  échec,  le 
parti  mercantile  se  dcchaine  contre  les  Canadiens.  L'atlnquo  est  vio- 
lente :  la  réponse  est  sans  réplique.  Alors,  en  eiïet.  parait  le  Canadien, 
journal  rédigé  avec  un  immense  talent,  et  qui,  après  avoir  réfuté  dans 
une  suite  d'articles  vigoureux  les  prétentions  exorbitantes  do  ses  adver- 
saires, établit 'd'une  manière  victoriouse  les  droits  d'un  chacun.  Cf-s 
écrits  ont  pour  effet  de  réprimer  l'audace  des  insulteurs  et  de  redonner 
du  courage  aux  Canadiens  en  réveillant  en  eux  le  sentiment  de  leur 
propre  force. — Les  rapports  des  Etats-Unis  avec  la  Grande-Bretagne 
ayant  alors  pris  un  caractère  d'aigreur  à  l'occasion  du  droit  de  visite 
que  s'était  arrogé  cette  dernière  puissance,  le  parti  anglais  profite  do 
la  mésintelligence  qui  règne  entre  les  deux  gouvernements  pour  accu- 
ser les  Canadiens  de  sympathiser  avec  les  ennemis  de  la  patrie.  Cette 
calomnie  ne  tarde  pas  à  être  confondue.  T.  Dunn  qtii  tenait  les  rônes 
du  gouvernement  depuis  le  départ,  en  1805,  de  R.  S.  Milnes,  ayant 
donné  ordre,  en  1807,  a  la  milice  de  se  tenir  prête  à  marcher,  celle-ci,  en- 
couragée par  Mgr.  Plessls,  successeur  de  Mgr.  Denaut  décédé  l'année 
précédente,  court  aux  armes,  et,  par  son  ardeur  à  se  former  à  la  disci- 
pline militaire,  donne  le  plus  complet  démenti  aux  faux  bruits  qu'on 

t  Chapelle,  faut-il  lire  plus  haut,  "  qui  se  voyait,  "  et  non  qui  se  voit 
près  du  Champ  de  Mars. 


su  H  LK  CANADA. 


3& 


nvail  fait  roiirir.  Sur  nés  tMiti'ofailt's,  arrivo  tiii  (îoiivorru'ur  nui  duvail 
dépasser  en  violt'iico  loul  on  (|iii  Hélait  oiicoro  vu.  el  dont  radMiiiiistra- 
tioii  fisl  (|ualill''i!  de  "  Ui-jçuo  do  la  Tern'ur." — Après  avoir  d'alxa'd 
Mioiitri' <|U('l(|uo  liit.'iivfiilani;»»  l'iivcrs  les  (laiiadit'iis  et  df'iiiaic  qu'il 
avait  plt'iiie  cDullaiicf;  ou  leur  loyuult'',  s'rtnut  laisst'  prt'voiiir  par 
II)  (iouHoii  corilro  la  Clianihrt',  Sir  J.  II.  Craif<  rotraucdii' do  la  uiilico, 
sans  raisons  iilausiblos,  MM.  Bodard,  Tasohoroau,  Panot,  Blanchard  ot 
liorffia.  I\mi  après,  il  fait  sentir  «'galonimt  sun  mauvais  voidoir  au  Soi- 
licitour-tît'Ut'ral,  alors  dcvoui'  aux  (iauadiuns.  (^'ost  au  niiliou  do  l'ox- 
citation  (|uo  l'ont  naître  cos  destitutions,  <|u'ont  lieu  les  éleotions.  Sans 
s'arrôler  aux  paroles  blessantes  que  leur  adn.'sso  le  Gouverneur,  la 
nouvelle  Clmnibre,  après  avoir  passe  ou  amendé  ([uelipies  lois,  persiste 
ù  deumnder  que  les  .luges  soient  exclus  do  son  eneeinttî,  eonrormémonl 
à  ce  qui  se  praliiiue  en  Angleterre.  Prenant  cette  demande  jioiir  une 
réljellion,  (Iraig  dissout  lo  Purlement  /lu  Jjoul  do  trenlt;-six  jours  do 
Session  et  congédie  les  Oépules,  après  les  avoir  accabli's  de  reproches. 
Enchante  de  ces  rigueurs,  lo  jiarli  hostile  aux  Canadiens  vole  des 
adresses  de  lelicitalion  un  Gouverneur.  Se  faisant  l'ccho  du  parti,  le 
Mercury  déverse  les  injures  les  plus  sanglantes  sin-  eux.  Os  outrages 
n'elanl  pas  des  raisons,  Ir  CanaUirn  r6pli(|tio  et  ja-ouvo  que,  sans 
violer  la  Conslitution,  lo  Gouverneur  n'a  pas  le  droit  d'insulter  la 
Chambre.  Le  peuiile  donne  raison  à  ses  del'enseurs.  Tous  les  Hepré- 
senlants,  moins  ceux  qui  s'étaient  montrés  serviles,  sont  renvoyés  en 
Chambre.  Pour  couper  court  à  lu  racine  du  mal  et  rendre  les  cnlom- 
nialei'rs  jilus  circonspects,  les  Déjmtés,  après  avoir  demandé  le  désa- 
veu des  flétrissures  (jui  leur  avaient  été  grutuilf ment  iniligées,  s'en- 
Itiudent  i)0iu'  mettre  ù  la  charge  du  pays  et  la  dis|tosition  do  lu 
(Chambre  le  sala're  des  fonctionnaires  jtublics.  Lu  Métroi)ole  ayant 
ai)prouvé,  sur  ces  entrefaites,  la  décision  do  cotte  Assemblée,  relative 
aux  Juges,  celle-ci,  en  dejiit  du  (Conseil,  notillo  uu  Juge  de  Bonne  qu'il 
ne  fait  plus  [)artie  dt  son  sein.  Exaspéré  parce  coiqt  (le  vigueur,  Sir  J. 
Craig.  dev(!nu  le  joue-  do  la  faction  anglaise  (jui  ne  cesse  de  lui  prodi- 
guer les  éloges  les  jtlus  trompeurs,  se  porto  aux  derniers  excès.  Non 
content  do  casser  une  seconde  fois  la  Chambre,  il  fait  saisir  le  Ca- 
/<a(/<Vn  et  jeter  on  la-ison,  sans  forme  de  procès,  les  Heprésonlants  les 
jilus  influents;  puis,  pour  pallier  sa  conduite  aux  yeux  du  peuple,  dans 
une  proclamation  il  traite  de  conspirateurs  tous  ceux  qui  s'op])osent  à 
ses  volontés.  C'est  alors  qu'après  s'être  montré  gr^ind  ù  la  tribune, 
Bedard  se  montre  encore  jilus  grand  sous  les  verrou.x.  Les  élections 
ont  lieu  à  la  suite  de  ces  violences  :  tous  les  Députés  sont  continués 
dans  leur  mandat.  Contrarié  par  ce  résultat  et  ne  sachant  comment 
sortir  d'embarras,  lo  Gouverneur  suggère  à  la  Métropole  d'envoyer  en 
Canada  une  forte  émigration,  afin  d'absorber  les  Canadiens.  En  même 
temps,  pour  ôter  au  Clergé  son  influence,  il  conseille  aux  Ministres  do 
s'empai-er  des  biens  dos  Communautés  et  de  faire  déi)endre  du  Roi  la 
nomination  de  rEvê(iue  et  des  Curés.  Toutes  ces  rr''n'"essonla])puyées 
en  Angleterre  jiar  Rayley,  ennemi  juré  des  Cann  i  ns,  et  par  les  mar- 
chands do  Londres,  d'intelligence  avec  les  protestants  du  Canada.  La 
Constitution  de  1791  est  à  la  veille  d'être  révoquée.  Dans  ces  circons- 
tances critiques,  les  événements  viennent  encore  au  secours.des  Cana- 
diens. Pendant  que  tout  s'agite  autour  d'eux  jjour  les  anéantir,  un 
nouvel  orago  éclate  à  l'horizon.  Entraîné  par  le  mouvement  populaire, 
encouragé  par  les  Chambres,  Maddisson,  successeur  de  Jelferson  à  la 
Présidence  des  Etats-Unis,  déclare  la  guerre  à  la  Grande-Bretagne 


Ij^jg 


30 


PRftCIS  FirsTOniQUI? 


conlrn  lni|Ui!lln  a't'lovttiont  iId  iioinhrciix  j,'ri«>rs.  Pour  fairo  l'iicn  nu  «Inn- 
giT,  n'Ih'-ci  cliaiimj  loiil-ii-odUiMlo  |H)lilii|iio.  Apiv»  (|uiitrn  nus  do  In 
iiiiis  (tilieiiso  lyraimio,  (Jeai^  •'«!  rappoli"  i-l  a  pour  succcssi^iir  Sir.  G. 
l'ri'vosl,  iioimno  iiioUiti'  autant  qu'impartial.  Atiii  *lo  cicatriser  iIoh 
plaii's  tMicorr;  saïKiiuiiios  et  laiiiinor  la  coiiflanco  du  pi-uplc,  In  imuvoau 
(fiiiivi-riiour,  apiits  avoir  l'Iovo  IJmlard  sur  lo  Umic  judiciniro  ol  iiomm»^ 
Uoi!rda(,'os  Coloiiol  do  milicos,  saisit  loutos  !(.'«  occasions  ipii  so  |iro- 
sniitcrit  pour  tcinoigncr  aux  (JaiiadiiMis  ses  sympathies.  C'ctail  plus  (juil 
non  fallail  pour  un  jtouplu  Kcncruux  qui  no  rétdainail  que  la  .jusli(;<>  : 
il  s'cinpri'sso  d((  couru'  aux  armes.  De  son  côte,  la  (^liambro  vo'  'es 
les  soMunos  i|ui  lui  sont  douiandcos  pour  soulouir  In  gunrrn—  .o- 

siu'os  ctaienl  à  puiuo  prises,  <|uo  l'<>[uienii  parait  à  la  l'routière.  «ans 
pordrn  dt?  temps,  lo  Général  Hrock  s'avance  contre  llnll,  lo  déi'ait  ot 
s'empare  successivement  do  Michilimakinac  ot  du  Détroit,  mais  il  est 
tui^  au  combat  du  (^ueenslon.  I)aiis  k  Has-(]aiiadu,  le  Colonel  d'Ks- 
cliamhault,  à  la  tôtu  des  milices  canadiennes,  so  porte  sur  I.aoollo  et 
force  Dearlion  à  so  relirtM'  sans  avoir  ose  imi  venir  aux  mains. — La 
lutte  reconunenco  avec  l'anneo  1813.  Frenchtown,  Toronto.  Sacikelta- 
Ilarliour,  Burlin^'lon,  Pul-in-Uay  ot  Moravian-Town  ileviennmit  le 
tliôiltre  djî  san^'lauls  comhals.  La  cau»(>  do  l'Aui^lelorre  semblait 
dasespérée,  lorsque  In  victoire  de  Chiltoauguay  vient  changer  tout-i\- 
coup  la  faco  dos  atl'aires.  Avim;  des  fondes  imposantes,  Ilunqiton 
s'était  avaiu;é  Jusqiu)  dans  le  cuiur  du  pays  et  était  à  la  veille  do  faire 
sa  jonction  avec  VVilkins(jii.  Hotrunche  sur  la  rivière  do  ChiUeauguay, 
do  Salaborry,  avec  ses  trois  cents  Voltigeurs,  l'arrètu  et  l'oblige,  ainsi 
que  Purdy,  à  prendre  liontousomont  la  fuite.  LIno  médaille  est  frap- 
pée |)Hur  perpétuer  le  souvenir  de  ce  glorieux  évéïiomeiU  et  l'heureux 
vainijueur  reçoit  les  félicitations  do  tout  le  pays.  Après  une  .soconti  '  dé- 
faite a  Chrystler's  Farm,  l'onrieiui  so  retire. — L'anneo  IH 1 4  est  ténv  o 
nouveaux  combats,  i\  Lacolle  d'abord,  ot  onsuile  ù  Oswégo,  à  Cln| 
à  Fnndy's-Lane,  au  Forl-Erié,  à  Plattsburg  et  à  la  Nouvelle-O 
Los  revers  éprouvés,  dans  ces  dernières  batailles,  par  les  armes 
an!.,'laisos,  no  peuvent  toutefois  détruire  l'olfet  do  la  victoire  de  Chil- 
toauguay. Pondant  que  la  lutte  so  itrolonge  ainsi  entre  les  troupes 
des  deux  gouvernomonts,  le  Parlement  canadien  so  réunit.  Un  instant 
suspendue,  l'animosité  onlro  les  doux  branches  do  la  législature  se 
revtMllo  i\  l'occasion  dos  Juges  et  do  la  nomination  d'un  Agent  en  Angle- 
terre. Ilcvenant  sur  les  abus  do  l'administration  précédente,  la 
Chambre  en  rojelto  tout  l'odieux  sur  (piehpies  fonctionnuiros.  Une 
adresse,  où  sont  énumérés  les  griefs  des  Canadiens  contre  cette  admi- 
nistration, est  alors  envoyée  au  Roi.  C'est  jmr  là  que  se  termine  la 
Session. — A  son  retour  de  Plattsburg,  le  Gouverneur  convoque  de 
nouveau  les  Chambres.  J.  A.  Panet  ayant  été  sommé  au  Conseil-Légis- 
latif, il  est  remplacé  par  l'Honorable  L.  J.  Pnpineau  à  la  Présidence  do 
la  Chambre.  Celle-ci  maintient  ses  accusations  contre  certains  Juges 
ot  persiste  dans  son  projet  d'avoir  un  Agent  à  Londres.  Pendant  que 
ces  questions  se  débattent,  arrive  la  nouvelle  de  la  paix  conclue  entre 
la  Grande-Bretagne  et  les  Etats-Unis.  A  celle  occasion  l'Assemblée 
vote  une  adresse  au  Gouverneur  pour  le  féliciter  sur  la  sagesse  de  son 
gouvernement.  Vivement  piqué  de  cette  marque  d'attention  ,  le 
parti  anglais  prolUo  do  l'échec  de  Plattsburg  pour  faire  accuser  lo 
Gouverneur  en  Angleterre.  Obligé  d'y  repasser  ailn  de  se  justilicr,  Sir 
G.  Prévost  laisse  lo  pays  aux  mains  de  Sir  G  Drummond. — Après 
avoir  inauguré  son  administration  par  une  distribution  de  récompenses 


II 

i 
I 


suit  LK  CANADA. 


37 


11 

1 


aux  niilitiiii't'8  qui  s'iHaintit  l*'  plus  rli^tiii^'iios  daii»  la  t|ci'ni'ii'<«  guorrD, 
sans  toiildnis  iioiivdir  l''iir  l'ain!  «los  Kratillcatioiis  (!•>  tcrn»,  lo  nouvriwi 
(loiucnituir  s'a|(|ilii|iu'  à  r<  roriiicr  li-s  ahiisi|iii  s'i-laii'rit  Klissi'fi  ilaiis  lo 
ili'parli'mt'iil  (If's  l'oslt's  ni  c  pliii  des  itMiT's.  I.i-s  .hi^'i-s  afi'ii?*<s  avaiil 
ott'  ili>(Mil|irs  sur  <•(«>  iMilii>railt's,  iiviif-  aux  li/iliili">  iiiarni'iivn's  ((u'ils 
uvaii'iii  lait  jouer  <mi  AiiKit.'li'rro,  la  (lliaiiilin'  so  im.t  en  il('V(»iri|t!  vulcr 
iiii*>  adri'ssi!  nu  Itui,  iorsciurllo  est  ilissouti!.  iNtmiaiit.  i|iii>  !•'  |m<U|iIi> 
|init'tili'à  tit)  iiouvolirs  rliM'tiniis,  arrivi'  Sir  J.  (1.  Slii>rliri)nki',  'ii  (|ua- 
iili'  ili!  Ciouvi'rnniir. — Naniri'llfini'iil  iiiodcn'.  Sir  .1.  (1.  SlnMltronki', 
a|iri'sa\uir  ilninii'  lUir;  (irt'iivo  de  ses  dis|i(isili(iiis  liii-uNciUaiilf^  <mi 
viMiaiil  l'ti  aide  aux  habitants  du  District  do  (^uéliiM-,  diait  la  rnoltt' 
avait  niaui|iii>,  (<t  im  sachant  (-(aunuMil  rmiriliiM'  les  partis,  demande 
au  HiU'cau  colonial  ih-s  instructions  jiropres  A  le  n'uider.  (Ii's  iiiîrtruc- 
tiiiiis  ne  s'acconlanl  niMliMii<'nt  avec  Ifial  des  esprits,  il  en  réfère  do 
nouveau  à  f;a  (Jour.  l'iMidanl  ii'  tfiups,  le  Parlement  s'assemide  et  la 
Se.ssiiiu  SI*  passe  sans  anire  ini.'ideni  nolahli' ipii>  la  mise  imi  accusation 
<lu  .ln),'e  Kouclier.  h'aïuiee  suivante,  JHlH,  à  la  su^'^'cslion  de  Mier- 
hrooke,  1»;  l'résidi'ul  de  la  (lliamhre  est  iippek,  ainsi  «pie  M>,'r.  l'Iessis, 
un  Conseil  Legislalil'.  Avec  son  appui,  et  malice  li!s  oppositiotis  du 
.luf-'e  Sewoll,  egalenienl  accussé,  IKvèipn)  peut  nonuner  des  Vicairos- 
Ci-ni'raux  dans  le  Haut-Canada,  à  la  Nouvelle-Kcosse  et  dans  le  Nou- 
voan-Uruns\vi<k,  La  question  des  suhsiiles,  vi'ritaltl»  hn'ain  de  dis- 
cnr'Je,  venait  d'iMre  reprisu,  lorsque^  conqin'nant  touto  la  dillicultf 
do  sa  position,  lo  Gouverneur  detnaiido  son  rappel  et  a  poin*  suc- 
cesseur lo  Duc  do  Hichmctutl. —  llonuno  vain  autant  quoutier  dans 
SCS  idées,  llichmond,  sans  égar  à  l'état  olién-  des  linames.  com- 
menée  par  présenter  A  la  (Ihanilire  un  bndjet  oxr;i'ssil'.  Celle-ci,  (pii 
ne  tendait  (pi'à  dinjinuer  la  diqn-nse  i-t  à  reformer  lis  alms,  muintient 
son  droit  do  vote  et  exige  rpw)  It.'s  sommes  lui  soient  speciliees.  Kn 
mémo  temps,  ollo  nnmmo  un  Comité  jHtur  s'on(|uérir  do  léiat  dos 
revenus  ot  dos  dépenses,  et  lui  faire  un  rapport  diî  l'oxcédont.  Vivement 
irrité  de  cette  invostii^aliiu,  lo  Convernour  (unigedio  les  Députés  on 
leur  adressant  des  |)aroles  inconvenantes,  l'eu  après,  il  meiwt,  au 
retour  d'un  voyage  dans  lo  Haut-Canada.  Pondant  qno  cos  douloureux 
événements  préoccupent  les  esprits,  Mgr.  Plessis,  passé  on  Angleterre, 
obtient  quo  son  vaste  Diocèse  soit  divisé  ol  que  ses  Communautés 
soient  maintoimos  dans  leurs  possessions.  Da  Londres,  h)  Prélat  so 
rondîi  Home,  où  ses  projets  reçoivent  la  sanction  du  S'  Siège. — J.  Monk 
venaitdo  prendre  les  rônosdu  gouvernement  et  do  casser  les  Chambres, 
à  l'instigation  do  Sir  P.  Maitland,  lorsque  la  mort  do  Cteorgos  III 
jotto  lo  pays  dans  do  nouvellos  élections.  Sur  ces  entrefaites,  arrive 
un  nouveau  Gouverneur,  dont  l'administration  devait  rappeler  celle 
rie  Sir  J.  H.  Craig.  Ayant  mission  do  i»réparor  les  voies  à  l'Union  des 
deux  Canadas  en  se  refusant  à  tonte  concession.  Lord  Dalhousio  ne 
se  fait  i)as  faute  de  suivre  ce  progranuue.  En  vain  la  Chambre  lui 
montre-t-ello  ses  droits  inscrits  dans  la  Constitution  ;  on  vain  lui 
signale-t-elle  d'énormes  abus:  toutes  ses  roi)résentations  demeurint 
sansclfet.  En  conséquence  do  cette  conduite,  lantagonisnio  entre  les 
deux  branches  de  la  législature  augmente.  Lo  refus  jiersévérant  d'un 
Agent  à  Londres,  les  atta([ues  itijustes  do  Hichardson,  mais  surtout  les 
prétentions  exorbitantes  du  parti  anglais  dans  lo  partage  des  douanes, 
ne  font  qu'envenimer  le  conllit.  Croyant  le  moment  venu  de  jiro- 
poser  l'Union,  les  Ministres  mettent  le  projet  devant  les  Couununes. 
A  la  nouvelle  de  ces  machinations  perlides,  io  peuple  canadien  s'émeut  : 


38 


PRÉCIS  HISTORIQUE 


des  iMJllUons  se  couvrent  de  signatures  et  sont  portées  en  Angle- 
terre, pour  protester  contre  la  mesure.  Le  Ilaut-Canadn,  et  même  le 
Conseil,  en  déjiit  d'Ogden,  se  déclarent  dans  le  même  sens.  Devant 
cette  réprobation  générale,  et  malgré  les  elForts  d'Ellice  et  de  Wilmot, 
le  Ministère  recule.  Pendant  ces  débats  auxquels  Parker  jirend  une 
large  pari,  les  malversations  de  Caldwell  viennent  donner  raison  aux 
réclamations  de  la  Cliambre.  Après  avoir  voté  les  subsides  et  re- 
connu le  droit  des  Cantons  de  l'Est  à  être  représentés,  celle-ci  refuse 
de  i)rendre  à  la  charge  du  pays  un  déficit  auquel  elle  est  restée  étran- 
gère. S'apercevant  qu'on  ne  se  joue  pas  comme  on  veut  d'un  peuple, 
Dalhousie  jiroroge  une  seconde  fois  les  Chambres,  et,  après  avoir 
rejeté  sur  le  Clergé  l'insuccès  de  sa  politique,  passe  en  Angleterre. — 
Sir  F.  N.  Burton  prend  alors  les  rênes  de  l'administration.  Naturelle- 
ment conciliant,  ce  Gouverneur  voit  presque  tous  les  obstacles  s'aplanir 
sur  sa  route.  Le  canal  de  la  Chine  est  achevé;  l'Ile  d'Anticosti  et  le 
Labrador  sont  de  nouveau  réunis  au  Canada.  Vers  ce  même  temps, 
le  jHiys  fait  une  perte  sensible  dans  la  jiersonnc,'  de  Mgr.  Plessis.  Après 
avoir  augmenté  le  nombre  des  Paroisses,  contribué  à  la  fon<lation  des 
Collèges  de  Nicolet  et  de  S'  Hyacinthe,  encouragé  la  formation  de  la 
Société  littéraire  et  historique  de  Québec  et  obtenu  l'érection  des 
Sièges  de  Montréal  et  Kingston,  l'illustre  Prélat  descend  dans  la 
lombe  et  est  remplacé  par  Mgr.  Panet.  —  L'année  suivante,  Lord 
Dalhousie  revient  en  Canada.  Pour  se  conformer  au  mot  d'ordre 
de  sa  Cour,  il  prend  à  lûche  d'écarter  tout  d'abord  les  questions 
irritantes,  et  la  Chambre  approprie  des  sommes  considérables  à  des 
objets  d'utilité  publique.  Le  Ministère  ayant  recommencé,  peu  ai)rès, 
à  contester  aux  Députés  leur  droit  de  contrôle  sur  les  deniers,  le  Pré- 
sident proteste,  et  la  Chambre,  après  un  discours  insultant  du  Gou- 
verneur, i.e  sépare  sans  avoir  pu  voter  de  subsides.  Eclairé  sur  la 
cause  des  troubles,  le  peuple  donne  droit  à  ses  Rej)résentants  qui  tous 
sont  continués  dans  leur  mandat.  Voyant  dans  cette  réélection  une 
censure  de  sa  conduite,  le  Gouverneur  refuse  de  ratifier  le  choix  du 
Président  et  casse  de  nouveau  la  Chambre.  Ensuite,  pour  en  imposer, 
il  destitue,  à  la  grande  joie  du  parti  qui  l'encourage,  plusieurs  magis- 
trats et  ofliciers  de  milice.  Contenue  jusque  là,  l'indignation  du 
Keuple  ne  connaît  plus  de  bornes.  Des  assemblées  se  tiennent  à 
[outréal  et  à  Québec  ;  de  nouvelles  pétitions  sont  signées  par  des 
milliers  de  personnes  et  portées  en  Angleterre  par  MM.  Nelson,  Viger 
et  Cuvillier.  Ne  sachant  commpnt  sortir  de  difficultés  qu'ils  avaient 
eux-mêmes  suscitées  et  que  l'étal  des  esprits  du  Haut-Canada  ne  fait 
qu'aggraver,  les  Conseillers  de  Sa  Majesté,  après  s'être  déterminés  à 
rappeler  le  Gouverneur,  renvoient  les  pétitions  à  un  Comité,  dont  le 
rapport  ne  devait  jamais  avoir  de  suite. — Après  plus  de  sept  ans  d'agi- 
tation et  de  troubles,  pendant  lesquels  l'éducation  ne  laisse  pas  que  de 
faire  du  progrès  et  de  s'enrichir  des  Collèges  de  S»«  Thérèse,  de  Chambly 
etde  S»"  Anne,  le  Canada  respire  un  instanlsous  Sir  J.  Kemptqui  lui  est 
envoyé  en  1828.  Les  magistrats  et  les  officiers  de  milice  sont  rétablis  ; 
l'Honorable  Papineau  peut  occuper  son  fauteuil.  Appréciant  cette 
conduite,  comme  elle  le  méritait,  la  Chambre  vote  une  aJresse  au 
Gouverneur  pour  lui  exprimer  sa  satisfaction  de  le  voir  à  la  tête  du 
pays.  Elle  passe  ensuite  diverses  lois,  et,  tout  en  réservant  ses  droits, 
accorde  les  subsides  demandés.  Après  avoir  vainement  attendu  l'efTet 
de  ses  pétitions,  se  rappelant  qu'elle  est  responsable  au  peuple,  ejle 
adopte  un  nouveau  rapport  et  prie  Sir  J.  Kempt  de  le  faire  parvenir  au 


SUR  LE  CANADA. 


39 


le- 
le 
nt 
)t, 
le 

IX 

e- 
îe 
1- 

ir 


Roi.  Kempt,  qui  avait  à  cœur  de  ramener  l'harmonie  en  accordant 
justice  à  tous,  suggère  à  la  Métropole  d'introduire  quelques  Canadiens 
dans  le  Conseil;  mais,  doutant  du  sugcôs  de  ses  démarches,  il  demande 
son  rappel.  Avant  de  laisser  le  pays,  à  la  jinère  du  Rév.  M'  Qiiibiier, 
il  assiste  ù  l'inauguration  de  l'Eglise  Notre-Dame,  ft  Montréal,  où 
l'Institut  des  Sœurs  de  la  Providence  venait  de  jjrendre  naissance. — 
Au  mois  d'Octobre  1830,  peu  après  l'avènement  de  Guillaume  IV,  et 
un  an  avant  la  pul)lication  du  grand  ouvrage  de  M''Bouchette  sur  le 
Canada,  arrive  Lord  Alymer.  Un  nouveau  Ministère,  moins  hostile 
aux  Canadiens,  venait  d'ôlre  formé.  Le  contrôle  do  tous  hs  deniers, 
ù  part  la  liste  civile,  est  enfin  abandonné  à  la  Chambre.  Celle-ci,  aigrie 
par  les  entraves  accumulées  sur  sa  route,  les  années  précédentes, 
trouve  la  concession  insufTisante  et  insiste  ])our  une  réforme  radicale. 
Devant  sa  détermination  de  no  voter  les  subsides  que  lorsque  tous 
les  griefs  seront  redressés,  le  Gouverneur  jirorogo  lo  Parlomeut. — 
Après  une  élection  partielle,  à  Montréal,  où  la  violence  le  dispute  à 
celle  qu'exerce  alors  le  Choléra,  les  Chambres  se  réunissent  de 
nouveau.  Le  Ministère  ayant  ajjprouvé  l'emploi  des  deniers  s;ins  la 
"  participation  do  la  Chambre  et  refusé  de  reconnaître  l'indépendance 
«les  Juges  à  moins  qu'un  salaire  ne  leur  fût  accordé,  celle-ci,  après 
avoir  exigé  la  destitution  de  plusieurs  fonctionnaires  prévaricatr  ars, 
s'être  élevée  fortement  contre  l'annexion  de  l'Ile  de  Montréal  au  Haut- 
Canada  et  avoir  condamné  l'abandon  des  terres  au  Clergé  iirotestant, 
drosse  une  requête  au  Roi  et  demande  que  le  Conseil  soit  éhu-tif.  La 
minorité  anglaise  qui  gouvernait  au  moyen  do  ce  Conseil,  craignant  de 
voir  le  pouvoir  lui  échapper  des  mains,  se  hâte  d'envoyer  des  contre- 
propositions.  Cette  conduite,  jointe  au  refus  de  reconnaître  les  règle- 
ments des  Municipalités  qui  venaient  d'être  formées  à  Québec  et  à 
Montréal,  ne  fait  qu'augmenter  l'irritation  des  esprits.  Pendant  ce 
temps.  Mgr.  Signay  succède  sur  le  Siège  de  Québec  à  Mgr.  Panel, 
décédé  un  an  après  l'incendie  du  Château  S'  Louis. — Le  7  Janvier 

1834,  le  Parlement  est  de  nouveau  convoqué.  La  réponse  hautaine 
des  nouveaux  Ministres  étant  ])lus  que  blessante,  la  Chambre,  après 
de  solennels  débats,  adopte,  à  une  grande  majorité,  une  nouvelle 
pétition  au  Roi,  comprenant  92  résolutions  et  où  se  trouvent  énumérés 
tous  les  sujets  de  plaintes.  C'est  le  dernier  acte  de  cette  Session 
mémorable.  Pour  en  atténuer  l'effet,  le  parti  anglais  s'assemble  et 
vote  des  adresses  en  sons  contraire. — Après  de  nouvelles  élections,  et 
pendant  que  le  Parlement  im])érial  prend  en  considération  les  afl'aires 
du  Canada,  la  Chambre  se  réunit,  et,  par  l'organe  de  son  Président, 
réclame  de  nouveau  égale  justice  pour  tous.  En  Angleterre,  où  cette 
doctrine  n'était  pas  entendue  de  la  même  manière,  les  Ministres,  après 
avoir  pris  part  aux  débats,  concluent  à  la  nomination  d'un  Commis- 
saire royal. — Lord  Gosford  arrive  en  celte  qualité  au  mois  d'Août 

1835.  Après  s'être  montré  plein  de  bienveillance  et  de  politesse 
envers  les  Canadiens,  il  ouvre  les  Chambres  ot  s'exprime  en  franf;ais, 
puis  en  anglais.  Se  berçant  de  l'espoir  trompeur  que  ses  représen- 
tations allaient  enfin  être  écoutées,  l'Assemblée  soumet  de  nouveau  ses 
griefs.  La  persistance  du  Conseil  à  rejeter  la  plupart  de  ses  mesures  ; 
les  instructions  de  la  Commission  qui  commencent  à  transpirer,  ne 
lardent  pas  à  la  désabuser.  Se  voyant  joués,  les  Députés  ne  votent 
de  subsides  (jue  pour  six  mois.  Devant  un  dénouemont  si  inaltondu, 
les  esprits  s'échauffent.  Le  rapport  malveillant  des  Commissaires,  la 
détermination  des  Ministres  de  ne  faire  aucune  concession,  achèvent 


iO 


PRÉCIS  HISTORIQUE 


I 


<le  porter  l'exaspération  à. son  comble.  De  toutes  parts,  le  peuple  s'as- 
semble et  proteste.  Une  nouvelle  prorogation  des  Chambres,  la 
destitution  de  plusieurs  olïiciers  de  milice,  arrivée  à  la  suite,  ne  font 
qu'augmenter  l'eirervescence.  Tout  espoir  d'accomodement  étant 
perdu,  des  Comités  se  forment  et  s'organisent  pour  la  résistance.  Alors 
arrivent  les  événements  de  8'  Denis,  de  S'  Charles  et  de  S'  Eustache, 
dont  ceux  de  .Napierville,  Prescotl,  Détroit  et  Windsor,  l'année  sui- 
vante, ne  sont  que  la  répétition.  Sur  ces  entrefaites.  Lord  Gosford  qui 
répugnait  aux  mesures  extrêmes,  demande  son  rappel. — Il  est  rera- 

Elacé  par  Lord  Durhani.  C'est  l'homme  que  le  Ministère  a  choisi  pour 
àter  l'accomplissement  de  ses  mystérieux  desseins.  Il  a  ordre  de  sus- 
pendre la  Constitution  et  de  dresser  une  enquête.  Afin  de  rassurer  la 
population,  il  commence  par  confirmer  dans  ses  droits  le  Séminaire 
de  S'  Sulpice  qui  était  en  grande  estime  dans  le  pays.  Profilant  ensuite 
du  couronnement  de  la  Reine  Victoria  qui  venait  de  succéder  à  Guil- 
laume IV,  il  amnistie  tous  ceux  qui  avaient  y''  nart  à  l'insurrection 
de  1837  et  n'excepte  que  vingt-quatre  inculi  ,^ui  sont  exilés  aux 
Bermudes.  Croyant  avoir  sulïisammenl  prépu. ,;  les  esprits,  par  ces 
moyens,  au  changement  projeté,  il  passe  dans  le  Haut-Canada,  où  il 
rallie  sans  peine  à  sa  cause  tous  ceux  qui  avaient  à  cœur  de  l'emporter 
sur  les  Canailiens.  A  son  retour,  il  réunit  à  Québec  les  Gouverneurs 
des  provinces  d'en  bas  et  leur  dévoile  ses  plans.  Apprenant,  sur  ces 
entrefaites,  que  sa  conduite  dans  l'affaire  des  insurgés  avait  été  cen- 
surée en  Angleterre,  il  se  hflte  d'y  repasser.  Il  est  remj)lacé  temjjorai- 
rement  par  Sir  tf.  Colborne,  qui,  après  avoir  promené  le  fer  et  le  feu 
à  travers  les  Paroisses,  donne  au  Herald  et  a  ses  partisans  le  plaisir 
de  voir  mourir  sur  l'échafaud  treize  Canadiens. — Les  choses  en  étant 
au  point  où  ils  les  voulaient,  et  l'Angleterre  n'ayant  rien  à  craindre 
pour  le  moment  des  Etats-Unis,  les  Ministres,  après  avoir  fait  adopter 
l'Union  par  les  deux  Cliambres,  chargent  C.  P.  Thomi)son,  depuis 
Lord  Sydenham,  de  la  mettre  à  exécution.  Celui-ci  arrive  au  mois 
d'Octobre  1839.  Le  Haut-Canada  et  la  minorité  anglaise  du  Bas  qui 
avaient  tout  à  gagner  au  changement,  secondent  volontiers  ses  elforts. 
Il  n'en  est  pas  ainsi  des  Canadiens  qui  n'avaient  môme  pas  été  con- 
sultés. Se  voyant  sacrifiés,  ils  protestent  ;  mais  devant  le  parti  mer- 
cantile de  Londres,  dont  les  intérêts  étaient  engagés  dans  le  Haut- 
Canada,  leur  voix  demeure  impuissante.  L'Union  est  consommée  et 
proclamée  peu  après. 


NEUVIEME  ÉPOQUE. 

DEPUIS   l'ONION    des   DEtTX   CANADAS   EN    1840,   JCSQU'a   LA 

CONFÉDÉRATION    EN     1867.  ; 

LE   CANADA   ÉCHAPPE  A   l'aBSORPTION. 

Avec  l'Union,  la  Nationalité  canadienne  semblait  devoir  succomber. 
L'encouragement  donné  à  l'émigration,  joint  aux  entraves  mises  à 
la  colonisation,  ne  pouvait  que  hâter  sa  ruine.  Cependant,  elle  sort 
de  cette  dernière  épreuve  plus  vivace  que  jamais.  Les  événements  de 
cette  Epoque  sont  connus  ;  qu'il  suffise  de  les  rappeler.  Le  8  Avril 
1841,  s'ouvre  à  Kingston  le  nouveau  Parlement,  et  M'  Cuvillierest 


i     i 


i  I 


SUR  LE  CANADA. 


41 


nommé  Orateur  de  l'Assemblée.  A  la  suiUs  dn  cette  Session,  le  D' 
Moillenr.  l'un  dos  fondateurs  du  Coliégo  di  l'Assomption,  devient 
Surintendant  de  l'Education  pour  le  Bas-Canada.  Cette  mémB  année, 
le  pays  voit  arriver  les  Oblats  et  reçoit  la  visite  de  Mgr.  l'Evéque  de 
Nancy  (jui  ouvre  à  Montréal  une  Retraite  restée  célèbre.  liOrd  Sydcidiam 
étant  mort  sur  ces  entrefaites,  il  est  remplacé  par  Clitherowe  d'abord  et 
ensuite  par  Jackson. — I/année  suivai»to,  arrive  Sir  C.  Bagot,  ourpialité 
de  Gouverneur.  Lafontaine,  une  des  plus  fortes  tètes  du  parti  réforma- 
teur, monte  ou  pouvoir  et  le  Ministère  responsable  est  inauguré.  Cette 
môme  année,  Toronto  est  érigé  en  Diocèse  ;  les  Frères  des  Ecoles  Chré- 
tiennes, appelés  en  Canada  en  1837  par  le  Rév.  M'  Quiblier,  ouvrent  des 
classes  à  Québec.  Dans  lo  môme  temps,  reviennent  au  pays  les  Pères 
Jésuites  :  leur  retour  coïncide  avec  l'arrivée  des  Dames  du  Sacré-Cœur. — 
Sir  C.  Bagot  est  remplacé  en  1843  parC.  T.  Metcalfo.  Le  Siège  du  gou- 
vernement est  alors  transporté  à  Montréal;  le  Ministère Baldwin-Lafon- 
taine  fait  place  à  celui  de  Draper-Viger  ;  M'  E.  Caron  est  nommé  Prési- 
dent du  Conseil,  comme  l'avait  été  avant  l'Union  M""  F.  Baby.  Cette 
môme  année  voit  naître  à  Longueuil  l'Institut  des  Sœurs  des  SS.  Noms 
de  Jésus  et  de  Marie.sous  l'administration  deMgr  Bourget,successeurde 
Mgr.  Lartigue.  M'  Bibaud,  si  justement  apprécié  pour  ses  œuvres  litté- 
raires, donne  la  seconde  édition  de  son  Histoire  du  Canada. — Après  de 
nouvelles  élections,  les  Chambres  se  réunissent  au  mois  do  Novembre 
1844.  Cette  même  année,  di.x  ans  après  la  formation  de  la  S*  Jean- 
Baptiste  |)ar  M'  T..  Duvernay,  fondateur  de  la  Minerve,  l'un  dos  journau.x 
les  plus  estimés  du  fays,  Québec  est  érigé  en  Métropole  ecclésiastique. 
Les  Sœurs  du  Bon-Pasteur  d'Angers  s'établissent  à  Montréal, — L'année 
1845  est  marquée  par  un  vaste  incendie  qui  dévore  une  partie  de  la  ville 
de  Québec.  Vers  le  même  temps,  Metcalfe  repasse  en  Angleterre  pour 
cause  de  santé  et  a  pour  successeur  le  Comte  de  Cathcart. — Au  mois  de 
Mai  1846,  le  Ministère  Draper-Papineau  succède-  fi  celui  de  Draper- Vlger. 
Alors  est  repris^  l'exploitation  des  mines  du  lac  Supérieur.  Pendant  que 
deux  nouveaux  Evêcliés  sont  érigés,  l'un  à  S»  Boniface  et  Pautre  à  Van- 
couver, le  Collège  Joliet  prend  naissance  et  est  confié  aux  Clercs  de  S^ 
Viateur  ;  la  Société  de  S' Vincent  de  Paul  est  établie  h  Québec  et  s'étend 
ensuite  à  Montréal. — L'année  1 847  devient  tristement  célèbre  par  l'appa- 
rition du  typhus  qui  fait  les  plus  grands  ravages  dans  le  pays,  particu- 
lièrement à  Montréal.  Nombre  de  Prêtres  et  do  Religieuses  sont  victimes 
de  leur  charité.  Cette  même  année,  arrive  un  nouveau  Gouverneur  dont 
les  vues  larges  et  l'esprit  impartial  devaient  rappeler  les  Carleton  et  les 
Prévost.  Après  avoir  dissous  les  Chambres,  Lord  Elgin  convoque  les 
Collèges  électoraux  qui  se  prononcent  en  faveur  du  jiarti  libéral.  Dans 
le  même  temps,  un  nouvel  Evéché  est  érigé  à  Bytown  (Ottawa):  le  Collège 
Masson  est  fondé  ;  les  Pères  de  S' Croix  s'établissent  à  S' Laurent.  Alors 
aussi  est  inauguré  le  Télégraphe  électrique  entre  Québec,  Montréal  et 
Toronto.— -Le  24  Janvier  1848,  a  lieu  l'ouverture  des  Chambres.  Lafon- 
taine et  Bnldwin  sont  an  Ministère  :  le  choix  de  l'Orateur  de  ^Assemblée 
tombe  sur  M' A.  N.  Morin,avecrHble  D.B.  Viger,  l'une  des  plus  nobles 
figures  de  cette  époque.  Cette  même  année,  les  Sœurs-Grises  fondent  une 
maison  à  Québec,  pendant  que  l'Institut  des  Sœurs  de  la  Miséricorde 
prend  naissance  à  Montréal. — L'année  1849  est  témoin  d'une  éclatante 
réparation:  une  indemnité  est  accordée  aux  victimes  de  1837.  Cette 
justice  n'étant  pas  du  goût  des  hommes  outrés,  les  plus  violents  se  livrent 
au  pillage  et  à  la  dévastation.  Le  Paripment  est  incendié  et  la  riche  Bi- 
bliothèque, formée  par  les  soins  de  M'  Faribault,  est  détruite  ;  jjlusieurs 

6 


4% 


PRÉCIS  HISTORIQUE 


maisons  sont  saccagées.  Après  avoir  exercé  leur  furour  conlro  les  édifices, 
les  émeuliors  portent  l'oNces  jusqu'à  insulter  le  Gouverneur.  Cette  n^'"  ne 
année,  les  Jésuites  ouvrent  le  Collège  S"  Marie. — L'année  suivant. ,  .tj- 
glise  Canadienne  a  la  douleur  de  perdre  Mgr.  Signay  qui  a  pour  succes- 
seur Mgr.Turgeon.  Celte  même  année,  Mgr.  Uaillargeon  donne  naissance 
au  Bon-Pasteur  do  Québec. — L'année  1851  voit  s'ouvrir  le  premier  Con- 
cile provincial.  Vers  la  lin  do  cette  mémo  année,  le  24  Décembre,  s'ouvre 
aussi  le  quatrième  Parlement  du  Canada-Uni.  Larontaine  est  remplacé 
au  Ministère  par  Ilincks,  plus  tard  Gouverneur  aux  Antilles. — Après 
avoir  passé  par  les  flannnes  en  17G3,  Montréal  est  de  nouveau  le  théâtre 
d'une  vaste  conflagration  qui  réduit  en  cendres  une  partie  de  la  ville. 
Celtemômeannée,  sont  jetés  les  fondements  de  l'Université-Laval,  Ins- 
titution ap])eléo  à  maintenir  le  niveau  des  études  et  à  l'aire  la  gloire  du 
pays.  Deux  nouveaux  Evéchés  sont  aussi  créés,  l'un  à  S' Ilyacinlhe  et 
lautre  aux  Trois-Uivières.— Le  Canada  a  l'honneur  de  recevoir,  en  1 853, 
la  visite  de  Mgr.  Bedini,  Nonce  Apostolique  au  Brésil.  Sa  jtrésence  à 
Montréal  coïncide  avec  celle  de  l'aposlat  Gavazzi,  dont  le  passage  est 
marqué  par  une  émeute.  Cette  même  année,  iieudant  que  les  Sœurs  de 
S'"  Anne  et  do  l'Assomption  donnent  naissance  à  leur  Institut  et  que  les 
Soeurs  de  la  Présentation  arrivent  dans  le  pays,  le  chemin  do  fer,  com- 
mencé en  1836  est  étendu  d'une  jjrovince  à  l'autre,  et  bientôt,  grtlce  a  ces 
nombreuses  voies  ferrées  et  aux  canaux  de  la  Chine,  de  Beauharnois, 
de  Cornwall,  de  Welland,  etc.,  les  communications  deviennent  partout 
faciles.  Alors  aussi,  le  Bas-Canada  déjà  divisé  en  sept  Districts,  dont 
ceux  deGaspé,  Kamouraska,  St.  François  et  Outaouais,  ajoutés  aux  trois 
l)récédents,  est  encore  subdivisé  en  58  Comtés. — Après  sejjt  ans  d'une 
administration  justement  appréciée  dos  Canadiens,  et  pendant  laquelle 
sont  sanctionnés  les  Bills  qui  mettent  lin  à  la  Tennre-Seigneuriale  et 
sécularisent  les  réserves  du  Clergé,  Lord  Elgin  ])asse  au  gouvernement 
des  Indes  et  a  pour  successeur  Sir  E.  W.  Head.  Cette  môme  année,  a  lieu 
le  second  Concile  de  Quel  .-o.  Los  Chambres  s'élant  réunies  vers  le  même 
temps.  M' L.  V.  Sicotte,  depuis  Juge,  est  nommé  Orateur  de  l'Assemblée. 
— L'année  suivante,  comnv5  au  temps  de  la  victoire  de  Trafalgar,  de 
grandes  réjouissances  ont  lieu  à  l'occasion  de  la  prise  de  Sébastojjol.  La 
Pi'oclamation  du  dogme  de  l'Immaculée  Conception  de  Marie  ne  fait 
qu'ajouter  à  la  joie  des  Canadiens-Français.  La  Capricieuse,  frégate 
française,  étant  alors  venue  mouiller  dans  les  eaux  do  Québec,  les  ci- 
toyens de  celte  ville  profitent  de  la  présence  des  oiliciers  pour  inaugurer 
le  monument  élevé  aux  braves  de  17G0.  Celle  même  année,  1855,  pendant 
que  le  Qmada  est  représenté  à  l'Exposition  Univei-selle,  le  Conseil  est 
rendu  électif;  la  Milice  active  est  organisée  ;  les  Municipalités  de  Pa- 
roisses sont  étendues  aux  campagnes. — En  1856,  M'  E.  P.  Taché,  l'une 
des  gloires  du  Parlement  canadien  et  l'un  des  plus  francs  Catholiques  du 
pays,  devient  premier  Ministre.  Dans  le  même  temps,  deux  nouveaux 
Diocèses  sont  érigés,  celui  d'IIamilton  et  celui  de  Sandwich.  Alors  aussi 
arrivent  les  Sœurs  de  Jésus  et  Mario.  Commencé  trois  ans  auparavant, 
l' Aqueduc  de  Montréal  est  terminé. — Sir  E.  Head  étant  passé  en  Angle- 
terre, Sir  W.Eyre  prend  les  rênes  de  l'administration.  Celte  même  année, 
riIblo.G.  Cartier,  l'un  dos  plus  grands  hommes  d'Etat  qu'ait  produit  le 
Canada,  devient  premier  Minisire  ;  M'  N.  Belleau  qui,  plus  tard,  devait 
être  fait  Baronet,  ainsi  que  MM.  Lafontaine  et  Taché,  est  nommé  Prési- 
dent du  Conseil.  Vers  ce  même  temps,  sont  inaugurées  à  Québec  et  à 
Montréal  les  Ecoles-Normales  ;  la  décentralisation  judiciaire  est  aussi 
opérée. — Après  de  nouvelles  élections,  arrive  le  Ministère  éphémère  de  G. 


H     i 


!l     I 


SUR  LE  CANADA. 


43 


com- 


Brown.  Dans  le  mémo  temps,  est  ouverte  à  S"  Anne  une  Ecolo  ilngri- 
culturo.  Mgr.  Horan  succùdo  à  Mgr.  Phelnn  sur  le  Sicgo  do  Kingston, 
jirccr'demment  occupé  par  Mgr.  Gnulin. — Pondant  que  MM.  Falnrdeau, 
t'iamondon  et  Ilnmel,  ainsi  que,  bientôt,  M'  Bourassa,  honorent  lo  pays, 
en  se  riisant  un  nom  dans  la  pointure.  M'  Garneau.  homme  de  génie, 
lo  fuit  ccnnaltre  au  loin,  en  donnant  la  troisième  édition  île  son  Histoire 
du  Canada,  i    Cette  môme  année,  est  formé  le  Conseil  de  l'Instruction 
publique  par  le?  soins  de  l'IIble.  P.  Chauveau,  successeur  du  D' Meilleur, 
et  auteur  (V Eugène  Guèrin.    Vers  lo  mômo  temps,  lo  comriierce  avec 
l'étranger  ayant  pris  une  grande  extension,  nombre  de  Puissances  accré- 
dilonl  des  Consuls  à  Québec  et  à  Montréal  pour  veiller  aux  intérêts  de 
leurs  nationaux. — La  visite  du  prince  de  Galles  en  1800  est  i)Our  tout  le 
jtays  l'occasion  de  brillantes  réjouissances.  Alors  est  inauguré  à  Mont- 
réal, avec  le  palais  do  Cristal,  le  pont  Victoria,  une  dos  merveilles  de  ce 
continent,  ainsi  (pie  celui  de  Niagara.  L'apjmrition  à  Québec  du  Greal- 
Ea':lern,  52  ans  ajirès  la  construction  du  jjremier  steamboat  canadien, 
et  31  aii  après  celle  du  bateau  à  vapeur  qui  le  premier  ait  traversé  l'O- 
céan, ne  fait  qu'ajouter  à  l'allégresse  universelle.    Cette  môme  année, 
ont  lieu  en  plusieurs  villes  des  démonstrations  en  faveur  du  Pouvoir 
temporel  du  Pape.    Vers  le  même  tem|)s,  Mgr.  J.  Larocque  succède  à 
Mgr.  Prince  et  Mgr.  Lynch  à  Mgr.  de  Charbonnel.    Alors  aussi  ])rend 
naissance  le  Collège  des  Trois-Rivières. — L'année  suivante,  arrive  le 
V'«  Monk,  le  20"  Gouverneur  anglais  depuis  la  cession  du  Canada.  Peu 
après  son  arrivée,  ce  Gouverneur  convoque  le  Parlement,  et  M'  J.  E. 
Turcotte  est  choisi  pour  Orateur  do  la  Chambre.  Cette  même  année  les 
Religieuses  de  l'Hùtel-Dieu  de  Montréal  quittent  leur  antique  Monastère 
jtour  aller  occuper  des  édifices  [)lu8  spacieux  au  pied  de  la  montagne. 
Alors  aussi,  le  regretté  M'  Ferland  publie  le  l"  volume  do  son  excellent 
Cours  dliisloire  du  Canada,  2.')  ans  après  la  première  Histoire  du  ])ays 
par  Perroault. — Déjà  en  jiosscssion  de  plusieurs  Banques,  d'Institutions 
charitables  telles  que  SiiUes-d'Asilo,  Ecoles  de  Sounls  et  Muets,  etc.,  et 
d'Instituts  littéraires  :  Cabinet  de  Lecture,  Institul-Canadien-Français, 
Union-Calholique,  etc.,  Montréal  est  encore  doté  en  1862  de  la  Banque 
Jacques-Cartier  et  d'un  Tiilégi-aphe  d'Alarme.    Celte  même  année,  le 
Canada  reroit  la  visite  de  plusieurs  personnages  de  distinction,  en- 
Ir'aulrcs  celles  des  princes  Alfred,  de  Joinville  et  Napoléon  Bonaparte. 
Vers  le  même  temps,  les  Trappistes  s'établissent  dans  le  pays. — L'année 
suivante,  s'ouvre  le  troisième  Concile  de  Québec.  Les  Chambres  s'étant 
aussi  réunies.  M'  N.  F.  Tessier,  un  des  plus  éminents  citoyens  de 
Québec,  devient  Président  du  Conseil.    Alors,  déjà  riche  des  écrits 
de  M'  E.  Parent,  des  poésies  de  M'  Crémazie,  etc.,  le  pays  s'enrichit 
encore  des  Anciens-Canadiens,  ouvrage  remarquable  dij  à  la  plume 
de  M'  de  Gaspé,  contemporain  des  Moquin,  des  Vallières,  des  Pain- 
chaud,  etc.,  dont  il  se  plaît  à  rappeler  les  mérites.    Cette  même  année, 
un  an  après  l'apparition  du  Verger-Canadien  par  le  Rév.  M'  Proven- 
cher,  et  pendant  que  les  Sœurs  du  Précieux-Sang  jettent  les  fon- 
dements à  S'  Hyacinth3  de  leur  nouvel  Institut,  M'  J.  LeMoine,  autre 
érudii  distingué,  commence  la  publication  de  ses  Meaple  Leaves. — 
L'année  1819  et  1837  avaient  été  marquées,  l'une  par  une  grande 
obscurité  et  l'autre  par  la  Proclamation  de  la  loi  martiale  ;  celle  de 
1864  devient  célèbre  par  des  faits  d'un  autre  genre  :  la  catastrophe  de 


l  Pour  les  dernières  Epoques,  nous  n'avons  fait  que  suivre  cet 
éminent  Historien. 


44 


PHÉCIS  HISTORIQUE  SUR  LE  CANADA. 


Bclœil,  où  cinq  cents  émigrants  ])erdent  la  vie,  ot  lo  snc  <Io»  Bani|uc!) 
do  S'  Albans.    Pendant  que  le  pays  est  encore  dans  la  suroxcilalion 

3U0  font  naître  ces  évènonionts,  M'  Gt^rin-Lajoio  publie  Jean-Rivard  et 
onne  la  mesure  de  ce  fjuo  doit  ôlro  le  roman  canadien  pour  fttrn  agré'i 
de  la  bonne  société. — En  l'absence  du  Gouverneur,  Sir  J.  Michel.  Com- 
mandant des  forces,  |)rond  les  rônes  de  l'administi'alFon,  connue  l'avait 
fait  on  1860  Sir  W.  Williams,  lo  vainqueur  de  Kar.  Lo  goiivernemerit 
étant  alors  devenu  impossible  par  suite  des  |)rotentions  du  Ilaut-Canada, 
qui,  après  avoir  exploité  le  Bas-Canada,  voulait  encore  l'asservir,  le 
Ministère  de  coalition,  formé  l'année  précédente,  est  continué  ;  la  Con- 
vention intercoloniale  aviso  aux  moyens  de  mollro  lin  aux  dinicullés. 
Pendant  (ju"  ces  graves  discussions  fixent  l'attention  publique  et  que 
les  Canadiens,  par  leur  modération,  autant  que  par  leur  énergie  et 
leur  esprit  d'entreprise.  ])rouvont  ù  leurs  adversaires  qti'ils  ne  sont  pas 
•le  race  inférieure,  les  Catholiques  s'empressent  de  gagner  les  gnVees  du 
Jubilé.  Celte  môme  aimée,  les  codidcatours  mettent  la  dernière  main  à 
leur  important  ouvrage.  Alors  aussi  est  publiée  Y  Histoire  de  la  Colonie 
française  par  le  savant  auteur  des  Vies  de  la  Sœur  Bourgeois,  de  M'"' 
Man'ce,  do  M""  d'Youvillo  ot  de  M""»  LeBor,  ouvrage  particulièrement 
destiné  ii  montrer  les  fins  que  s'étaient  proposés  les  fondateurs  du  pays 
et  coque  doit  ôtre  le  Canada  pour  répondre  a  sa  noble  mission. — L'année 
suivante  voit  expirer  lo  traite  de  Réciprocité,  conclu  quelques  années 
auparavant  avec  les  Etats-Unis.  Afin  d'y  suppléer,  des  Commissaires 
sont  envoyés  aux  Antilles  avec  pleins  pouvoirs  do  nouer  dos  relations 
commerciales.  Vers  le  môme  temps,  les  Délt^gucs  des  provinces,  après 
avoir  Jeté  à  Québec  les  bases  de  la  Confédération,  font  agréer  leur  jjrojet 
des  Chambres  impériales.  Pendant  que  les  Fénians  viennent  s'abattre 
sur  le  Canada,  les  Ursulines  de  Québec  |)ublient  lo  troisième  volume  de 
,  leur  précieux  ouvrage.  La  fin  de  celle  môme  année  est  attristée  par  une 
nouvelle  conflagration  qui  dévore  une  partie  de  la  ville  de  Québec. — 
L'année  I8G7  est  appelée  à  faire  épocjue.  La  Confédération  est  proclflfmée 
et  excite  une  vive  Joie  dans  les  principales  villes.  Après  avoir  été 
transféré  do  Québec  à  Toronto,  le  Siège  du  gouvernement  est  délini- 
tivement  fixé  à  Ottawa,  où  de  magnifiques  édifices  avaient  été  élevés  à 
grands  frais  les  années  précédimtes.  Chaque  province  garde  sort 
autonomie,  et,  avec  ses  Chambres,  a  son  Gouverneur  spér^ial.  Après 
un  siècle,  Québec,  choisi  pour  ôtre  la  Capitale  i)olitique  du  Bas-Canada, 
comme  Montréal  en  esl  la  Capitale  commerciale,  voit  de  nouveau  h  sa 
tôto  un  Canadien:  Son  Excellence  l'Honorable  Sir  N.  F.  Belleuu.  Son 
Conseil  est  formé  des  Honorables  Chameau,  Oiiimct,  Dunkin,  Beau- 
bien,  Archambault,  Irvine  et  de  Bouchcrville.  Le  Gouverneur  d'Ontario 
est  Son  Excellence  le  Major-Général  H.  W.  Stisded;  ceux  de  la  Nou- 
velle-Ecosse et  du  Nouveau-Brunswick  sont  :  Sir  W.  F.  Williams  et  le 
Major-Général  C.  H.  Doyle.  Au-dessus  de  tous,  est  Son  Excellence  le 
Très-Honorable  C.  Stanley,  Vicomte  Monk,  précédemment  Gouverneur 
du  Bas-Canada.  Panni  ses  Conseillers  sont  les  Honorables  Cartier, 
Chapais  et  Langevin.  La  Présidence  du  Sénat  est  défénie  à  l'Hono- 
rable J.  Cauchon,  et  celle  des  Communes  à  l'Honorable  J.  Cockburn. 
Cette  mémo  année.  i)endant  que  Rimouski  est  érigé  en  Diocèse,  Mgr. 
Baillargeon  succède  à  Mgr.  Turgeon  sur  le  Siège  archiépiscopal  de 
Québec.  A  l'Exposition  Universelle,  le  Canada  remporte  plusieurs 
prix.  ^ 


Pierre  Boucher 

Fondateur  de   BouchervilU. 


*-f  S'  *«î,.       ,.irt^ 


APERÇU 


SUR  QUELQUES  CONTEMPORAINS. 


Noire  intention,  en  donnant  une  petite  étude  sur  les 
familles  les  plus  marquantes  du  Canada  et  sur  Thistoire 
du  pays,  était  aussi  d'ajouter  une  courte  notice  sur  les 
particuliers  qui  s'étaient  le  plus  distingués  et  qui  n'ont 
pu  trouver  place  dans  le  cours  de  l'ouvrage,  ou  qui  n'ont 
été  mentionnés  qu'en  passant.  L'espace  nous  faisant 
défaut,  nous  nous  bornons  à  donner,  suivant  Tordre 
chronologique,  le  nom  de  ceux  que  nous  avons  ren- 
contrés sur  notre  route,  en  y  joignant  quelques  notes  qui 
ne  seront  peut-être  pas  sans  intérêt.  Groupés  ainsi  les  uns 
près  des  autres,  ces  noms  présentent  toute  une  longue 
suite  d'hommes  remarquables  et  permettent  au  lecteur  de 
suivre  plus  facilement  les  glorieux  exploits  dont  la  Nou- 
velle-France a  été  le  théâtre.  A  la  suite  de  ces  noms,  nous 
donnons  un  état  des  pertes  subies  dans  quelques-unes  des 
batailles  qui  précédèrent  la  conquête,  nous  réservant  de 
parler,  en  terminant,  du  départ  des  troupes  et  de  celui 
de  quelques  familles  à  cette  époque. 

l 


APERÇU 


I«   OFFICIERS    DE    1665    A    1700. 

I*  OFFIGIËRH  DU  UÉOIMENT  DE  CAUIGNAN. 

Avant  do  passer  en  Canada,  on  1G65,  ce  rôgimcnt  s'était 
déjàdistingiiô  on  Hongrie,  dans  la  guerre  contre  les  Turcs. 
Décidé  à  mettre  Qn  aux  déprédations  des  Iroquois,  Louis 
XIV  l'avait  envoyé  en  Canada.  "  Sa  Majesté,  écrivait 
''  Colbert  en  1664,  a  résolu  d'envoyer  en  Canada  un  bon 
*■''  régiment  d'infanterie,  ^  la  fln  de  celte  année  ou  au 
"  mois  de  Février  prochain,  afln  de  ruiner  entièrement 
"  les  Iroquois."  En  effet,  au  mois  de  Juin  1665,  le  18  et 
le  19,  suivant  l'auteur  de  Vllistoire  de  la  Colonie  Française, 
arrivèrent  les  huit  premières  Compagnies.  Le  30  du  môme 
mois,  quatre  autres  Compagnies  débarquèrent  également 
à  Québec,  avec  M""  de  Tracy,  nommé  Lieutenant-Général, 
et  non  Vice-Roi,  comme  il  a  été  dit  queUiuo  part  par  inad- 
vertance. Enfin,  huit  autres  Compagnies  arrivèrent  au 
mois  d'Août  avec  M""  de  Salières,  et  le  reste  suivit  de  près. 
En  mémoire  du  prince  de  Carignan  qui  l'avait  commandé, 
ce  régiment  conserva  son  nom  auquel  il  ajouta  celui  du 
Colonel  de  Salières,  chargé  de  le  commander  à  sa  place. 


Sont  demeurés  en  Canada. 


Capitainks  : 

Contrecœur  (de)  I 
DuGué-de-Botsbriand, 


Lieutenants  : 

Beaureganl, 
Garion  du  Fresnoy, 


Enseignes  : 
Dupuis, 
Grandville  (de) 


l  Les  oITlciors  et  les  soldats  de  sa  Gumiiagniu  s'ùtant  tous  établis  en 
Canada,  de  Contrecœur  demanda,  avec  sa  paie,  le  passage  do  vingt 
tonneaux  de  fret. — Etant  établi  on  Canada,  do  la  Valtrio,  alors  Lieute- 
nant, sollicita  une  commission  de  Capitaine,  dans  le  cas  où  If^  Moi 
établirait  de  nouvelles  Compagnies,  sinon  lo  grade  do  Capit  m  n 
raé,  avec  les  appointements. —  De  Sorol  était  aussi  m:  '  s  non  de 
Chambly.^ — Ainsi  que  de  Traversy,  do  Chaulny,  ;>  a  nervi  en 

France  dans  les  Gendarmes  du  Roi  et  reçu  plusieurs  os  aux  sii'gef 

de  BonnoMont,  Namur,  et  aux  batailles  do  Fleuri  onkerque,  etc, 

fut  tué  jMir  les  Sauvages. — Quant  à  M'  de  Sauvole, .  issa  <■  Loui- 
siane, où  il  fut  tri>  utile  à  d'Iberville. — De  son  côté,  Ji ..  ber  de  Mar- 
8on  se  rendit  à  Port-Royal  qui  lui  fut  remis,  ainsi  que  Nen.sik,  par 
Walker,  envoyé  jmr  Sir  T.  Temple,  au  nom  du  Gouverneur  de  Boston. 


8UH  QUELQUES  CONTEMinmAINS 


LaMntto«Lus>ièrei 

8orol  (tl*i) 

8*  Ours  (de)  otc. 


LaValtrio  (do) 
Liiouo, 
Varoniios  (do)  otc. 


LAimiiRuèro  (de) 
liOrmouii, 
Vorcliùriîs  (<lo)  cli; 


Ont  demandé  à  y  repasser. 


Capitaine!: 

Borthior, 
Chumbly,  (de) 
Grandronlaino  (do) 
Laconibe  Ido) 
LaDurunlaye  (de) 
Latour  (de)  etc. 


Lieutenants  : 

Lnubia, 
L'Kpintiy  (do) 
8««  Croix, 
8*  LusHon  (do) 
Trnvcrsy (do) 
ViTonno,  Ole. 


Volontaires; 

Deaubel 
Coinporlf'  (ilo) 
Marson  (do) 
Rocli  (Lo  Chov.  de) 
8auvolo  (do) 
Vlllleu  (do)  etc. 


a 


ÉTABLISSEMENTS. 

Après  la  paix  conclue  avec  les  Iroquois,  Louis  XIV,  en 
vue  d'augmenter  la  population  du  pays  et  d'assurer  sa 
sécurité,  fit  proposer  aux  ofllciera  et  aux  soldats  de  ce  ré- 
giment,  ainsi  qu'à  ceux  des  autres,  do  s'établir  en  Canada, 
leur  promettant  des  graliïlcations  do  terre  et  d'argent. 

Cette  manière  de  donner  un  pays  nouvellement  con- 
''  quis,  disait  Talon,  répond  à  l'usage  reçju  autrefois  chez 
'^  les  Romains  qui  distribuaient  aux  gens  de  guerre  les 
*'  champs  des  provinces  subjuguées.  Cette  pratique  me 
'*  parait  d'autant  plus  à  estimer,  qu'un  jour  elle  procurera 
*'  un  corps  de  vieilles  troupes  capables  de  défendre  cet 
'■'■  Etat  naissant  contre  les  incursions  des  Sauvages.  Ainsi 
"  en  agissaient  nos  plus  grands  Rois  envers  leurs  sujets. 
*'  Ils  leur  concédaient  des  terres  qu'ils  cultivaient  et  qui 
"  leur  fournissaient  tout  ce  qui  était  nécessaire  à  la  vie." 

Plus  de  quatre  cent  de  ces  ofTiciers  et  soldats  ayant 
répondu  à  l'appel  du  Roi,  l'Intendant  lit  remettre  à  chaque 
soldat  cent  livres,  ou  cinquante  livres  avec  des  provi- 
sions pour  une  année,  et  aux  officiers  des  sommes  plus 
considérables.  Ainsi,  M""  de  Contrecœur  reçut  pour  sa 
part  six  cents  livres,  W  de  la  Motte  quinze  cents  livres. 
En  môme  temps.  Talon  leur  donna,  sur  les  deux  rives  du 


4  APERÇU 

Si  Laurent,  à  partir  du  lac  S»  Pierre,  et  surtout  aux  envi- 
rons de  la  rivière  Riche^''.  •!,  par  où  les  barbares  avaient 
coutume  de  venir,  toutes  les  terres  non  concédées.  Il 
donna  ainsi  dans  la  môme  année,  1672  : 


A  Berthier  1 

28,224  arpents. 

A  de  Lanaudière 

14,112  arpents 

A  de  Ghambly 

42,336 

<( 

A  de  la  Yaltrie 

42,336      •' 

A  de  Gontrecœtur 

28,224 

« 

A  de  liaubia 

28,224      " 

A  Dugué 

800 

u 

A  de  Sorel 

38,380       " 

A  de  la  Durantayc 

)  70,560 

<( 

A  de  S»  Ours 

98,784       •' 

A  do  Grandville 

7,056 

M 

A  de  Villieu 

15,876       " 

Cette  môme  année  encore,  afin  d'exciter  entre  tous  une 
noble  émulation,  Talon  fit  les  distributions  suivantes  à 
d'autres  particuliers  : 


A  Amiot 
A  de  Beaumont 
A  Bissol 
A  Boucher 


7,056  arpents.  A  de  la  Guillaudière  2,520  arpents. 
21,752       "        ALabadie  882     " 

5,880       "        A  Le  Gardeur  22,932     •' 

24,444       "        ALeMoyne  2,646     " 


I  Berthier  fut  nommé  Commandant  au  fort  S*  Jean,  et  LaMotto  à 
celui  de  S««  Anne.  Quelques  années  après,  le  22  Septembre  1690,  ce 
dernier  fut  tué  dans  un  combat  contre  les  Iroquois,  "  C'était,  dit  N. 
Ferrot,un  homme  de  cœur  et  d'honneur.'' — De  la  Valterie  eut  le  môme 
sort.  Ayant  été  chargé,  en  1693,  d'escorter  la  troupe  d'Argenteuil, 
envoyée  à  de  Louvigny,  Commandant  à  Michilimakinac,  il  fut  attaqué 
à  son  retour  par  une  bande  d'Iroquois  et  tué  avec  trois  de  ses  hommes. 
— Chambly  qui  avait  élevé  le  fort  S»  Louis  (Chambly),  en  devint  Gou- 
verneur ;  "  Je  lui  ai  donné,  écrit  M'  de  Frontenac,  le  commandement 
<'  de  toutes  les  habitations  depuis  la  Rivière  du  Loup  à  celle  de  S' 
"  François  jusqu'au  Long  Sault,  à  l'exception  de  l'Ile  de  Montréal  qui 
"  a  son  Gouverneur  particulier,  parce  que  je  ne  connais  que  lui  qui 
"  soit  capable  d'arrêter  les  courreurs  de  bois.  Recommandable  par 
"  les  longs  services  qu'il  a  rendus,  il  ne  l'est  pas  moins  par  le  soin 
"  qu'il  a  pris  d'accomoder  l'habitation  qu'on  lui  a  donnée  au  fort  8* 
"  Louis,  et  qui  est,  à  ce  qu'on  dit,  la  plus  jolie  de  tout  le  pays." — Sorel 
ftit  rais  à  la  tête  du  fort  de  son  nom  qu'il  avait  également  construit. 
Dans  l'expédition  de  M'  de  Tracy,  il  commandait  l'avant-garde.  Ce 
fut  lui  qui  arracha  des  mains  cïes  Algonquins  le  Bdtard-Flamand, 
envoyé  en  ambassade  par  les  Agniers.  Il  le  conduisit  sain  et  sauf  à 
Québec,  et  de  là  dans  son  fort,  où  il  le  retint  jusqu'à  la  conclusion  de 
la  paix. — De  S'  Lusson  ne  se  signala  pas  moins  par  ses  services.  Après 
avoir  choisi  l'emplacement  d'un  fort  sur  le  lac  Ontario,  en  1670,  il  se 
rendit,  l'année  suivante,  au  Sault  S'«  Marie,  où  en  présence  des  Dépu- 
tés de  quatorze  nations,  il  prit  possession  de  la  contrée,  après  quoi  il 
alla,  en  compagnie  de  Lanoraye,  explorer  le  pays  à  travers  lequel 
devait  passer  le  chemin  de  Québec  à  Pentagouet. 


SUR  QUELQUES  CONTEMPORAINS. 


A  de  la  Boutelllerie  2 1 , 1 78  arpents. 

A  de  Lotbinière 

68,944  arpents 

A  'le  Comporté 

J,528 

A  de  Moras 

250     " 

A  Dupas 

8,782 

A  PexTOt 

7,056     •' 

A  Fortel 

1,680 

A  Randin 

3,528     ♦' 

A  Pournier 

5,040 

A  de  Repentigny 

50     " 

A  Gamache 

3,528 

A  S' Michel 

10,584     " 

A  G.  de  Varennes 

2,352 

A  de  Vitré 

3,528     " 

A  de  Grandpré 

21,168 

Etc.,  etc.,  etc. 

C'est  alors  que,  chacun  mettant  la  main  à  l'œuvre, 
furent  jetés  les  fondements  des  belles  Paroisses  de  Sorel, 
Berthier,  Chambly,  Verchêres,  Varennes,  Contrecoeur, 
BoucHERviLLE,  LA  Valterie,  S^  Ours,  Longueuil,  etc.  Par- 
lant de  leurs  commencements  laborieux,  la  Mère  de 
l'Incarnation  s'exprime  ainsi  :  "  Quand  une  famille  a 
•■'  commencé  une  habitation,  il  lui  faut  deux  ou  trois  ans 
"  avant  d'avoir  de  quoi  se  nourrir  ;  mais,  ces  premières 
*'  difficultés,  étant  passées,  ceux  qui  l'ont  entreprise  com- 
"  mencent  à  être  à  leur  aise,  et,  s'ils  ont  de  la  conduite, 
"  ils  deviennent  riches  avec  le  temps.  Au  commen- 
*'  cément,  ils  vivent  de  leurs  grains  et  de  leurs  légumes. 
"  Pour  se  procurer  les  ustensiles  de  ménage,  ils  font  des 
"  planches  destinées  à  couvrir  leurs  maisons  et  débitent 
*'  des  bois  de  charpente  qu'ils  vendent  bien  cher.  Ayant 
"  ainsi  le  nécessaire,  ils  commentont  à  faire  trafic  et  de 
"  Id  sorte  ils  s'avancent  peu  à  peu."  Que  ceux  qui  se 
laissent  effrayer  par  les  premières  difficultés,  apprennent 
donc  de  ces  grands  colonisateurs  que  l'avenir  appartient 
à  ceux  là  seuls  qui  ont  le  courage  de  braver  quelques 
années  de  privations  et  de  labeurs  ! 


,1 


EXPLORA  nONS  ET  DÉCOUVERTES. 


Pendant  que  ces  vaillants  guerriers,  nouveaux  Cincin- 
natus,  échangeaient  ainsi  le  mousquet  contre  la  charrue, 
on  alternaient  la  vie  des  camps  avec  celle  plus  paisible 
des  champs,  d'autres,  non  moins  courageux,  s'aventu- 
raient à  travers  des  pays  inconnus  afin  d'étendre  les 


6 


APERÇU 


limites  de  la  Colonie.  De  ce  nombre,  sont  du  Luth,  de 
S'  Liisson,  de  Tonty,  etc.,  mais  surtout  Joliet  et  de  la 
Salle,  auxquels  on  peut  ajouter  N.  Perrot. 


l!;  I 


JoMET. — Déjà  nous  avons  mentionn(^  ce  célèbre  découvreur.  Do 
concert  avec  Marquot  et  cinq  autres  Français,  il  se  rendit  à  Michili- 
makinac,  où  il  arriva  le  8  Décembre  1672,  et  de  là  Ht  route,  l'année 
suivante,  pour  le  pays  dos  Illinois.  "  Sur  les  rapports  des  Sauvages, 
"  écrit  le  Père  Marquet,  nous  traçâmes  une  carte  de  tout  ce  nouveau 
"  pays.  Nous  y  fîmes  marquer  les  rivières  sur  lesquelles  nous  devions 
♦'  naviguer,  le  nom  des  lieux  et  des  peuples  par  lesquels  nous  devions 
"  passer,  le  cours  de  la  grande  rivière  et  le  vent  que  nous  devions 
"  tenir,  quand  nous  y  serions."  Munis  do  celte  carte,  les  intrépides 
voyageurs  descendirent  le  Wisconsin,  l'IUinois.etc.etle  17  Juin  1673, 
entrèrent  dans  le  Mississipi,  dont,  trente  ans  auparavant,  Nicolet 
n'avait  été  éloigné  que  de  trente  ou  quarante  lieues.  Après  avoir 
visité  le  premier  village  des  Illinois  et  s'être  rendus  jusqu'à  celui  des 
Arkansas,  Joliet  et  ses  compagnons  reprirent  la  route  de  la  Colonie  et 
vinrent  passer  l'hiver  à  la  Mission  de  S»  François  Xavier  du  lac  des 
Puants.  Au  printtMnps  de  l'année  suivante,  Joliet  se  sépara  de 
Marquet  et  revint  à  Québec,  où  il  rendit  ainsi  compte  à  M'  de  Fron- 
tenac du  succès  do  son  voyage:  "Celte  grande  rivière  qui  porte  le 
"  nom  de  Colbcrt,  pour  avoir  été  découverte  ces  dernières  années,  par 
"  les  ordres  que  vous  me  donnâtes,  passe  au-delà  des  lacs  Huron  et 
"  Illinois,  enlre  la  Floride  et  le  Me.Kique,  et,  pour  se  décharger  dans 
"  la  mer,  coupe  le  plus  beau  pays  qui  puisse  se  voir  sur  la  terre."  La 
carte  de  ce  riche  pays  est  aux  Archives  do  la  Marine  à  Paris,  et  a  pour 
titre  :  Carie  de  la  découverte  du  Sieur  Jolicl,  où  l'on  voit  la  commu- 
nication du  5'  Laurent  avec  les  lacs  Frontenac,  Eric,  Huron  et  Illinois. 


De  la  Salle. — Originaire  de  Rouen  et  frère  de  M'  Cavelier,  prôtfe 
de  S'  Sulpice,  Robert  Cavelier  de  la  Salle  était  passé  dans  la  Nouvelle- 
France  en  1666.  Homme  d'énergie  et  d'initiative,  il  ne  larda  pas  à 
fixer  l'attention  sur  lui  et  à  se  faire  un  nom.  Après  avoir  commencé 
un  premier  établissement  à  la  Chine,  cédant  à  son  attrait  pour  les 
voyages,  il  suivit  MM.  Dollier  et  Galiiiée  sur  les  bords  des  lacs  Erié  et 
Ontario.  C'était  en  1669.  S'en  étant  séparé,  peu  après,  il  gagna  l'Ou- 
taouais,  où  il  fit  la  rencontre  de  N.  Perrot.  L'année  suivante,  1670,  il 
revint  sur  ses  pas,  en  compagnie  de  S'  Lusso.:,  et  choisit  sur  l'Ontario 
l'emplacement  d'un  fort.  Trois  ans  après,  il  jeta  les  fondements  de 
Cataracoui  (Frontenac)  et,  en  1674,  il  en  obtint  la  propriété  avec  des 
lettres  de  noblesse.    S'étant  fait  autoriser,  dans  un  nouveau  voyage 


SUR  QUELQUES  CONTEMPORAINS.  7 

on  France,  à  continuer  los  découvertes  i  de  Joliet,  il  [)Qrlil  de  Québec 
au  mois  de  Septembre  1678,  accompagné  du  Chevalior  de  Tonty  et  de 
bon  nombre  d'hommes,  et  se  rendit  à  Cataracoui.  C'est  alors  qu'il 
alla  bâtir  le  fort  de  Niagara.  Delà,  il  se  mit  en  route  jjour  Michili- 
makinbC,  où  il  arriva  au  mois  de  Septembre  1079.  De  Michilimakinac, 
il  se  rendit  à  la  Baie  des  Puants,  puis  à  la  rivière  S' Joscitli,  ou  des 
Midmis  L'année  suivante,  poursuivant  le  cours  de  ses  voyages,  il 
parvint  au  fort  des  Illinois  et  y  éleva  le  fort  Crèvecœur.  L'état  de  ses 
alfaires  l'ayant  alors  obligé  de  repasser  en  Canada,  il  laissa  do  Tonty 
pour  commander  à  sa  place  et  revint  à  Montréal.  Plutôt  stimulé  que 
découragé  par  les  malheurs  qui  vinrent  alors  fondre  sur  lui,  il  se  liûta 
de  reprendre  la  route  de  Michilimakinac.    Après  avoir  donné  rendez- 


1  A  en  croire  la  plupart  des  écrivains,  ce  serait  à  de  la  Salle,' et  non 
à  Joliet,  qu'on  devrait  attribuer  la  découverte  du  Mississipi,  qui  donna 
la  Louisiane  à  la  France.  Rien  n'est  moins  fondé.  A  de  la  Salle 
appartient  l'honniur  d'en  avoir  pris  possession  en  1082,  mais  à  Joliet 
reviennent  le  mérite  et  la  gloire  de  l'avoir  découvert  en  IG73. —  I»  6'e 
n'est  point  de  la  Salle  qui  le  premier  découvrit  le  Mississipi.  Nous 
n'en  voulons  d'autres  preuves  que  son  silence  et  celui  le  ses  con- 
temporains. Si  de  la  Salle  eût  réellement  découvert  ce  grand  lleuvo 
de  1G69  à  1672,  comme  le  prétendent  ces  publicistes,  il  n'eût  pas 
manqué  d'en  i)arler.  Or,  ni  lui,  ni  M'  do  Frontenac,  son  protecteur, 
n'en  font  mention.  Bien  plus,  dans  son  rapport  de  IG77  à  ce  Gou- 
verneur, de  la  Salle  semble  ignorer  dans  (piel  golfe  se  jette  la  rivière 
qu'il  avait  découverte.  Voici,  du  reste,  ses  j)aroIes  :  "  Le  Siour  de  la 
"  Salle  passa  en  Canada  en  IGCG,  commença  celle  année  le  village  de 
"  la  Chine.  L'année  1667  et  les  suivanlf"s,  il  fit  divers  voyugos  dans 
"  lesquels  il  découvrit  le  premier  beaucoup  de  pays  au  Sud  desgramls 
"  lacs,  et  entr'autres  la  grande  rivière  de  lOhio.  Il  la  suivit  jusqu'à 
"  un  endroit,  où  elle  tombe  de  fort  haut  de  vastes  marais,  à  la  hauteur 
"  de  trente-sept  degrés,  après  avoir  été  grossie  par  une  autre  rivière 
"  fort  large  qui  vient  du  Nord  :  toutes  ses  eaux  se  déchargent,  selon 
•*  toute  apparence,  dans  le  golfe  du  Me.xique,"  Ainsi,  de  son  propre 
aveu,  de  la  Salle,  à  cette  époque,  n'avait  pas  dépassé  l'Ohio,  simple 
affluent  du  grand  fleuve,  et  le  saut  dont  ii  parle,  n'est  autre  que  celui 
de  Louisville,  dans  le  Kentucky.  Ces  expressions  seules  :  '*  Toutes  ses 
"  eaux  se  déch  "<?ent,  selon  toute  apparence,  ilans  le  golfe  du  MexKjue," 
le  démontrent  j  ^u'à  levidflnce. — II»  A  Joliet  revient  la  gloire  d'avoir 
le  premier  découvert  le  Mississipi:  l»  Nous  en  avons  la  preuve  dans 
ses  propres  paroles,  rapportées  plus  haut.  2"  Outre  son  témoignage, 
nous  avons  encore  celui  de  Man[uet  qui  n"est  pas  moins  explicite. 
Ecrivant  à  son  Provincial  en  1674,  ce  Père  jiarle  ainsi  de  Joliet  et  de 
sa  découverte:  "Parti  au  cûmuioncement  de  Juin  IG73,  pour  entrer 
"  dans  un  pays,  où  jamais  Européen  n'avait  mis  le  pied,  il  pénétra 
"  enlin  dans  cette  fameuse  rivière  que  les  Sauvages  appellent  le  Mis- 
"  sissipi."  3»  Enlin,  IMle  d'Anticosli,  porte  racle  de  concession,  ne  fut 
accordée  à  Joliet,  "  qu'en  considération  de  sa  découverte  du  i)ays  des 
Illinois,  dont  il  avait  donné  le  plan."  Ce  point  est  donc  bien  établi, 
et  nous  avons  peine  à  comjjrendre  comment  des  écrivains  placés  à  la 
source  même  des  Archives,  ont  pu  se  méprendre  sur  un  fait  si  grave. 


III. 


,!! 


8 


APERÇU 


vous  à  ses  compagnons  sur  les  bords  de  la  rivière  de  Chicago,  il  en 
partit  avec  eux  le  4  Janvier  16S2,  descendit  la  rivière  des  Illinois,  et, 
après  avoir  construit  alors  le  fort  Prudhomme  au  confluent  de  l'Ohio, 
s'achemina  vers  le  terme  de  son  voyage.  Il  l'atteignit  heureusement 
le  9  Avril.  Ce  jour  môme,  il  prit  possession  du  pays,  en  plantant  une 
Croix  sur  les  bords  du  Mississipi  et  en  y  arborant  les  armes  de  la 
France,  et,  quelqpies  mois  plus  tard,  il  allait  rendre  compte  à  la  Cour  du 
succès  de  son  entreprise.  La  fin  tragique  de  la  Salle  est  connue. 
Parti  de  la  Rochelle  en  1684  avec  toute  une  colonie,  après  avoir 
débarqua  à  la  Baie  S' Bernard  et  avoir  construit  quelques  forts,  il  fut 
assassiné  au  Texas  le  16  Mars,  d'autres  disent  le  20  Mai  1687,  au 
moment  oh  il  allait  recueillir  le  fruit  de  ses  travaux. 

N.  PEaaoT. — Sans  ovoir  laissé  un  nom  oussi  célèbre,  N.  Perrot  n'a 
peut  être  pas  rendu  des  services  moins  importants  à  la  Colonie  nais- 
sante. D'une  éloquence  entraînante,  d'une  grande  habileté  à  manier 
les  esprits,  mais  surtout  d'un  patriotisme  éprouvé,  on  le  voit  cons- 
tamment so  servir  de  l'ascendant  extraordinaire  qu'il  avait  acquis  sur 
les  tribus  mobiles  de  l'Ouest  pour  retenir  ces  peuples  dans  l'alliance 
des  Français.  Après  avoir  commencé  quelques  études,  s'étant  attaché 
aux  pas  des  Missionnaires,  il  fixa  son  séjour  parmi  les  Sauvages  qu'il 
ne  quitta  presque  plus.  Dès  1665,  il  se  rendit  chez  les  Poutéouatamis 
pour  y  faire  la  traite  du  fer.  Les  Outagamis  étant  alors  en  guerre 
avec  les  Mbi.omines,  ou  Folles-Avoines,  il  négocia  la  paix  et  parvint 
à  réconcilier  les  deux  peuples.  Après  avoir  conclu  avec  eux  un  traité 
d'alliance,  il  se  dirigea  vers  les  Maskoutins  qui  lui  firent  une  réception 
non  moins  brillante.  Delà,  il  poursuivit  sa  course  &  travers  le  pays  et 
visita  une  infinité  de  nations  qu'il  laissa  sous  le  charme  de  sa  parole  et 
de  sa  persomie.  Etant  alors  rentré  dans  Id  Colonie,  il  fut  chargé  par 
M' de  Courcelle^  de  prendre  possession  de  l'Outaouais,  ce  dont  il  s'ac- 
quitta avec  un  rare  bonheur.  Peu  après,  il  marcha  à  la  tète  de  ses 
nouveaux  alliés  contre  les  Onnorttagués  et  revint  à  Montréal.  Il  fut 
renvoyé  dans  les  pays  d'en  haut  avec  le  titre  de  Commandant  en  chef. 
C'est  alors  qu'il  visita  les  Midmis,  et,  qu'après  avoir  rétabli  la  concorde 
entre  eux  et  les  Sioux,  il  bâtit  un  fort  chez  ces  derniers.  Le  Marquis 
de  Denonville  ayant  résolu,  peu  après,  de  porter  la  guerre  chez  les 
Sonnontouans,  Perrot  convoqua  toutes  les  tribus  amies,  et,  se  mettant 
à  leur  tète,  traversa  Michilimakinac,  Détroit  et  Niagara,  et  atteignit  le 
pays  ennemi.  Après  avoir  apaisé  les  différents  qui  s'étaient  élevés 
entre  les  Iroquois  et  les  Français,  il  retourna  au  pays  des  Sioux,  dont 
il  prit  possession  au  nom  de  la  France.  A  son  retour,  il  fut  envoyé 
par  M»  de  Frontenac  chez  les  Outaouais,  pour  leur  porter  des 
paroles  de  paix.  C'est  alors  qu'avec  de  Louvigny  il  empêcha  un 
convoi  de  pelleteries  de  tomber  entre  les  mains  des  Sauvages.    Après 


L E  CrE N E R A L. . B  \ R( ^ N'  J L' C H  P. R E A U 
de  SI   DENYS. 


il 


l;!!p  li',h.Bo\ias.sf  Lp'dcI,  iS.rur-  S' f.ulpicR    , 


13 


t 

n 
\ 
L 
le 

g» 
ai 


Au 
Du 

Mo 


Crii 

Cris 

Dul 

Du 

Gui 

Mari 

Roir 


DeL 
De  A 
Del 


SUR  QUELQUES  CONTEMPORAINS. 


0 


avoir  heureusement  rempli  l'objet  de  sa  mission,  il  alla  s'établir  sur  les 
bords  du  Mississipi,  où  il  devint  l'arbitre  des  nations  de  ces  contrées. 
Il  empocha  les  MiAmis  d'attaquer  les  Sioux,  et  ces  derniers  de  se  jeter 
sur  les  Outagamis  ;  il  déjoua  les  projets  du  Rat  contre  les  Outaouais 
et  délivra  des  mains  de  ceux-ci  les  courreurs  de  bois.  Après  avoir 
exposé  maintes  fois  sa  vie  et  compromis  grandement  sa  fortune,  il 
revint  au  sein  de  la  Colonie,  oîi,  en  1701,  il  contribua,  plus  que  per- 
sonne, à  mener  à  bonne  (in  le  traité  de  paix.  Telle  est,  en  peu  do 
mots,  la  vie  de  cet  homme  remarquable,  dont  les  récits  ont  fourni  à 
de  la  Potherie  et  à  Charlevoix  des  pages  qui  ne  sont  pas  les  moins 
intéressantes  de  leur  histoire. 

II»  PROMOTIONS  D'OFFICIERS. 

1683 

La  lin  du  XVIe  siècle  vit  briHer  sur  les  champs  de 
bataille,  outre  les  précédents,  une  foule  d'officiers  de 
mérite,  à  la  tête  desquels  l'histoire  se  plait  à  compter  : 
MM.  du  Tast,  de  Muy,  Marin,  de  Boisbriand,  Celoron,  de 
Ligneris,  mais  surtout  de  S'  Pierre,  de  Louvigny,  d'Ail- 
leboust  de  Mantet,  Hertel  de  Rouville,  Testard  de  Monti- 
gny,  etc.  Nous  en  donnons  une  liste,  si  ce  n'est  complète, 
au  moins  très  étendue. 


Capitaines  : 

Aubry  (Le  Chevalier),  Enseigne, 
DuTast,  Lieutenant  de  Marine, 
Mouet  de  la  Juge,  etc. 


Lieutenants  : 

Basile,  Garde-Marine, 
Beliecourt  (de),  Enseigne, 
Roevic  (de  la)  Garde-Marine,  etc. 


1684 


Crisasi  (Le  Marquis  de) 

Crisasi  (Le  Chevalier  de) 

DuMesnil, 

Du  Rinauhuet, 

Guiilon-Descloches, 

Marin, 

Rompray  (de) 


DeLorimier,  * 
De  Muy, 
De  Troye, 


Celoron  de  Blainville, 

Duraont, 

Osta  (Le  Chevalier  d') . 

Robaire  (de  la) 

S««  Marie  (Allord  de) 

S'  Martin, 

Etc.,       etc. 


1685 


Cabana  (de) 
Chaufours  (de) 
DeLorimier, 


'.    •■' 


i  1^ 


19 


APERÇU 


1i 
In 


Des  Bergères  (Rigauville) 
Des  Meloises, 
Decqueirac, 
Drouilliers,  * 
Macary  (de)  * 
S»  Flours  (de)  ' 
8«  Circq  (de)  * 
Vallerennes  (de) 

'  La  Compagnie  qui  avait  pour  Ca- 
pitaines: MM.  DeLorimier,  Drouil- 
liers, Macary,  8»  Flours  et  8«  Circq, 
est  partie  avec  le  Marquis  de 
Denonville. 


De  Muy, 
De  Troye, 

Des  Bergères  (Rigauville) 
Des  Jordis, 
Des  Meloises, 
Decqueirac, 
Grandville  (de) 
LaMotte  (de) 

Montesson  (Le  Gardeur  de) 
Ramezay  (de) 
S»  Flours  (de) 
Vallerennes  (de) 
Etc.,       etc. 


Sept  ans  plus  tard,  en  1791,  la  Colonie  perdit  trois  de  ces  valeureux 
ofliciers  :  d'Osta,  Domergue  et  Decqueirac.  Etant  allés  à  la  rencontre 
de  Schuyier  qui  s'était  jeté  sur  la  Prairie,  ils  périrent  dans  le  combat. 
Parlant  de  la  bravoure  de  Vallerennes,  lenrChef,  en  cette  circons- 
tance, le  Comte  de  Frontenac  s'exprime  ainsi  :  '<  Depuis  l'établissement 
"  de  la  Colonie,  il  ne  'j  est  rien  passé  d'aussi  fort  ni  de  si  vigoureux, 
"  et  l'on  peut  dire  que  le  Sieur  de  Valerennes  a  conservé  la  gloire  des 
"  armes  du  Roi  et  procuré  un  grand  avantage  au  pays,  puisque  cela 
"  nous  a  donné  le  moyen  d'achever  paisiblement  nos  récoltes,  dans  les 
"  quelles  nous  aurions  été  inquiétés,  et  qui,  venant  à  nous  manquer, 
"  nous  auraient  mis  dans  la  dernière  désolation." 


Lieutenants  : 

1687 

Cottentré, 

Ligneris  (de) 

Dauberville, 

Rané, 

De  Boyne, 

Paniol, 

Dupin, 

Persillon, 

Cannes  de  Falaize, 

Etc.,    etc 

1688 
Le  Gardeur  de  Beauvais,  marié,      Le  Gardeur  de  S'  Pierre,  marié. 

1689 

Manthet  (D'Ailleboust  de)  Repentigny  (Le  Gardeur  de) 

.     .  1690 

Beaucourt  (de)  Grandville  (de),  off.  du  rég.  de  Car. 


Sun  QUELQUES  CONTEMPORAINS.  || 

1691 

Argenteuil  (D'Ailloboust  d')  La  Corne  (de),  Sous-Lieulenant, 

Beaubassin  (La  Vall.  do)  G.-Marine,  La  Mollerie  (do),  marié 
Bourchemin,  marié,  L'Epinay  (de),  Garde-Marine, 

Clevin,  Aide-Major,  Repontigny  (de),  marié. 

1692 

Courtemanche  (Le  Gardcur  de)        Soulonges  (Marson  de),  Enseigne, 
La  Gemmeraye  rde),  Garde-Marine,       Etc.,       etc. 

Lieutenants-réformés  : 

1690 
^®''^'"-  Mareuil,  Cap.  du  rég.  du  Poitou. 

1691 
Catalogne  (de),  marié,  Hertel,  père, 

Esgl's  (d')  Mongenault, 

Grandpré  (Boucher  de),  marié,         Musaeaux  (D'Ailleboust  do),marié 
Godefroy  de  Vieux-Pont,  marié.       Périgny  (D'Ailleboust  de). 

1692 

S'  Ours  (de),  aîné, 
Villedonné  (de),  pris  p.  /roqf.  (1688) 
1694 

Le  Neuf, 

Mondion  (de),  Garde-Marine, 
S»  Michel, 

Verchères  (de),  o/f.  du  rég.  de  Car. 
Enseignes  : 
1691 


DuGué, 

La  Noue  (de),  viarié, 

Du  Vivier,  marié, 
LaFrenière  (Hertel  do) 
La  Pérade  (Lanaudière  de) 
La  Pérolliôre, 


Beaumont  (de) 
Berthier, 
Boucherville  (de) 

Boisbriand  (Dugué  de) 
Cournoyer  (Hertel  de) 
Fondville  (Grandville  de) 
Fournier,  de  France, 
L'Argenterie  (Miré  de) 
La  Durantaye, 
La  Gaultière, 


La  Pipardière, 
Neuviilette  (Portneuf  de) 
Montégron  (Langis  de) 

1694 

La  Perrière  (Boucher  de) 

La  Plante,  pris  par  les  Iroquois. 

La  Valterie  (de) 

Oleanson  (Le  Gardeur  d') 

Renaud, 

Rouvillo  (Hertel  de) 

8'  Ours  (Le  Chevalier  de) 


^ 


^"« 


12 


APERÇU 

SoUS'ENHEiaNEl 

1G96 


Bailloul,  de  France, 

Bélair,  bon  officier, 

Belestro  (do),  Jo/t  garçon, 

Brasillon  (de),  excellent, 

Brussy,  beau  garçon, 

Crévier,  excellent  officier, 

Do  la  Forôt,  sage. 

Des  Iles  (Le  6ardeur),^o/t'  garçon, 

Douvillo  (Dagnoaux),  bon  officier, 

DuBuisson,  propre  à  la  guerre, 

Fourillon  (de),  très-brave, 

Frémilly,  bon  officier, 

Hertel,  (Ils,  brave, 

La  Docouverto  (de),  actif, 


LaFerté  (Juchereau  do),  bon  offic. 
LaOorgondiôre,  lUcidi, 
La  Roquette,  brave  homme, 
La  Valllère  (Le  Chov.de),cnJcunc, 
Linctot,  (ils,  (de),  jo/t  garçon. 
Marin,  excellent  officier, 
Mogendis,  déterminé, 
Moras  (de),  beau  garçon, 
Nivervllle  (Boucher  de),  heauj.  h., 
Rochemont  \do),  fort  brave, 
Solainville,  excellent  officier, 
S'  Lambert,  encore  jeune, 
Varennos  (Gauthier  de),  beaugarç. 
Vincennes,  bon  officier. 


III"  DEMANDES  D'AVANCEMENT. 

En  1695,  plusieurs  demandes  d'avancement  furent  faites 
en  faveur  d'officiers  qui  s'étaient  distingués  en  différentes 
occasions.    Furent  proposés  : 

lo  Pour  la  Croix  de  St.  Louis. 

Clément  de  Valrennes.  —  "  Il  descend  des  quatre  pre- 
"  miers  Maréchaux  de  France,  du  nom  de  Clément  qu'il 
"  porte.  C'est  le  plus  ancien  Capitaine  du  Canada  :  il  a 
"  trente-trois  ans  de  service  et  est  couvert  de  blessures." 

De  Tonty. — "  Il  a  vingt-deux  ans  de  service  et  a  perdu 
"  la  main  droite  en  défendant  un  poste  en  Sicile." 

II"  Pour  être  Lieutenants  de  vaisseau. 

Des  Meloises. — "  Le  Comte  de  Montai  est  son  parent." 
De  Lou VIGNY. — "  Il  est  parent  de  Mr  de  Grossières." 
Le  Vasseur  de  Néré. — "  Son  frère  est  employé  auprès, 
"  du  Prince." 

m»  Pour  être  Enseignes  de  vaisseau. 

Dlgué  de  Boisbriand. — "  Lui  et  son  frère  sont  fils  d'un 
"  des  plus  anciens  Capitaines  du  Canada." 


SUR  QUELQUES  CONTEMPORAINa. 


13 


Du  Ta8t.  —  "Il  a  fait  la  campagne  do  la  Manche  de 
"  1G90  à  1692  et,  do  plus,  quatre  voyages  en  Canada,  celui 
*'  de  la  Baie  d'Hudson  Tannée  dernière,  et  il  va  faire  en- 
*'  core  celui  de  l'Acadie." 

Grandville  de  Fondville. — "  Il  est  Lieutenant  d'un  dé- 
"  tachoment." 

IVo  Pour  être  Capitaines  en  pied. 

JoYBERT  DE  SouLANOEs.  —  "  Il  ost  boau-frère  de  M""  de 
*'  Vaudreuil." 

Vaiuce  de  Beaumont.  —  "  Il  est  parent  de  Mr  de  la  Val- 
"  lière." 

V»  Pour  être  Capitaines  réformés. 

Beaudoin. — "  Il  a  ici  un  frère  Missionnaire." 
De  Montigny.  —  "  Il  a  servi  sur  les  galères  du  Roi  et 
"  fait  trois  campagnes  dans  les  Dragons." 
De  la  Pipardière. — "  Il  est  neveu  de  M""  de  S^  Ours." 

VI»  Pour  être  Lieutenants  en  pied. 

Chartrain  (de).—"  Il  a  fait  plusieurs  campagnes." 

Herbin  d'Aucourt.  —  "  Son  frère  est  Chambellan  du 
"  Roi." 

De  la  Salle. — "  Il  est  fils  du  Commissaire  Général  des 
"  Galères." 

De  Villedonné. — "  Il  a  servi  en  France  et  en  Canada  et 
"  a  été  trois  ans  prisonnier." 

VIIo  Pour  être  Lieutenants  réformés. 

De  Lerancourt. — "  Il  est  parent  de  M""  de  Lerancourt, 
"  Maître  des  Requêtes." 

Migeon  de  la  Gauchetière. — "  Il  fut  blessé  en  1693  à  la 
"  prise  de  la  flotte  de  Smyrne." 

VIII»  Pour  être  Enseignes  de  Compagnie. 

De  Champigny.  —  "  Il  est  fils  de  Mf  de  Champigny,  In- 
^"  tendant." 

Des  Bergères. — "  Son  père  est  Capitaine." 


U  APERÇU 

De  LoTDiNiÈnR.  —  "La  Marquise  do  Vaudroull  09t  sa 
"  tantn." 

De  Tilly.— "  Il  est  lo  second  flls  do  Mr  do  Tilly,  et  est 
"  parent  do  M' Lollé" 

IV  PROVISIONS. 

La  mort  de  M""  do  Frontenac,  arrivée  en  1098,  occasionna 
plusieurs  changements  importants.  Ils  eurent  lieu,  Tannée 
suivante,  dans  le  cours  des  mois  d'Avril  et  de  Mai. 

Provision  de  Gouverneur  et  de  Lieutenant  Général  do 
la  Nouvelle-France  pour  le  Chevalier  de  Callières,  Gou- 
verneur de  Montréal,  à  la  place  de  feu  lo  Comte  do  Fron- 
tenac, du  20  Avril. 

Commission  de  Commandant  de  la  Nouvelle-France  au 
défaut  et  en  l'absence  de  Mr  do  Cuillères,  au  Sieur  do 
Vaudreuil,  du  28  Mai. 

Provision  de  Gouverneur  de  l'Ile  de  Montréal  pour  le 
mAme  Sieur  do  Vaudreuil,  Commandant  des  troupes,  du 
môme  jour. 

Brevet  de  Commandant  des  troupes  au  Sieur  de 
Ramezay,  Gouverneur  des  Trois-Rivières,  à  la  place  du 
Sieur  de  Vaudreuil,  du  môme  jour. 

Provision  de  Gouverneur  des  Trois-Rivières,  pour  le 
Sieur  Prévost,  Lieutenant  du  Roi  à  Québec,  à  la  place  du 
Sieur  de  Ramezay. 

Brevet  de  Lieutenant  du  Roi  à  Québec  au  Sieur  M'"*» 
de  Crisasi,  Lieutenant  du  Roi  à  Montréal^  a  la  place  du 
Sieur  de  Ramezay. 

Brevet  de  Lieutenant  du  Roi  à  Montréal  au  Sieur  de 
Galifet,  à  la  place  du  précédent. 

Commission  de  Commandant  en  Chef  à  Plaisance,  en 

l'absence  et  au  défaut  du  Sieur  de  Brouillan,  Gouverneur, 

au  Sieur  de  Monic,  Aide-Major  de  la  marine  à  Rochefort, 

du  18  Mai. 

Brevet  de  Major  de  Québec  au  Sieur  de  LangloiseriOv 
Major  de  Montréal. 

Brevet  de  Major  de  Montréal  au  Sieur  de  la  Vallière. 


8L'R  gLKLgt'Ks  contkmpouainh.  i:, 

PnoviHioN  du  Jugudo  rAinirauté  àQuôboc  pour  lu  Siuur 
Dupuy,  (lu  30  Mai. 

OiiimE  pour  ûlublir  lu  Siuur  Rainibnult  Notairu  à  Mont- 
réal. 

\*  ftEMPLACKMKNT  iroi-FICIKIlS. 

La  mort  do  M'"  du  la  Valturio  et  le  départ  do  M""  do 
Boyno  pour  la  Franco  nôcessitùrunt  quelques  change- 
ments.   Furent  proposés  : 

I"  Pour  remplacer  M.  de  la  Valtrie, 

1)0  Beaucourt,  officùr  inlelligenl,  Do  Repontigny,  j>tV'e  de  beaucoup 
Do  lu  Forôt,  attaché  au  service  des     d'enfants, 

Ulinnis,  Do  Tority,  aussi  pfrc  d'une  grande 

DoLinctot,  chargé  d'une  nombreuse     famille, 

famille,  Etc,        etc. 

Ih  Pour  remplacer  M.  de  Boyne^ 


Do  Calalogno,  bon  o/ficier, 
D'Kscliaillons,  brave  homme, 
Dugué,  sujet  distingué, 
DuVivier,  l)on  officier, 
Frèrol,  bien  réglé, 
llortel,  i)ère,  excellent  olïlcior, 


I.aiigis  (Monl&gron  do),   un  'peu 

srvfre, 
LaPérado    (Lanniidifere  de),  joli 

garçon, 
LaPomllièro  (de),  bon  officier, 
Mondion  (de),  appliqué  au  service 


Lafrenière  (Hertel  do),  pris  par  les  Rouvilly,  excellml  officier^ 
Iroquois  8'  Michel,  officier  capable, 

Verchèros  (do),  marié. 

IIo  OFFICIERS  DE  1700  A  17G0. 

Suivant  une  note  que  nous  avons  sous  les  yeux,  et 
signée  :  "•Beauchesne,"  il  y  avait  dans  la  Colonie,  au  mois 
de  Novembre  1703,  huit  cent  vingt-deux  hommes  de 
troupes.  Sur  ce  nombre,  trente  étaient  sortis  et  cinq 
avaient  été  incorporés  :  c'était  donc  un  effectif  de  sept 
cent  quatre-vingt-dix-sept  hommes. 

1716 
Le  Capitaine  de  Marigny  étant  passé  à  S»  Domingue,  et 
le  M'»""  d'Alogny  étant  mort,  ainsi  que  M»"  d'Esglis,  Major 


16 


APERÇU 


à  Québec,  plusieurs  officiers  furent  proposés  pour  remplir 
leurs  places  : 


Amabiton.    "Il  a  plus  de  trente  ans 

de  service.  " 
BuDEMONT.    "  Il  a  servi  douze  ans 

dans  les  Gardes.  " 
Caban  A   (de).    "  Il  était  frère  du 

Major  des  Trois-Rivières.  " 
Celoron,    "  Il  sert  depuis  vingt- 
quatre  ans,  " 
OeLeignu.    *'  Il  est  dans  les  Gardes 

depuis  dix  ans.  " 
DuPlessis-Faber.   "  Son  père  était 

Capitaine.  " 
FhinoT.    "  Il  a  vingt  ans  de  service 

et  est  Lieutenant.  " 
Granoville  (de).    "  Il  est  Enseigne 

de  vaisseau  et  sait  la  mer.  " 
Herbin.    "  li  a  dix-huit  ans  de  ser- 
vice et  a  une  grande  famille.  " 
Hertel  de  la  Frenière.    "  Il  a  vingt 

ans  de  service.  " 


Laperelle  (de).  "Il  est  Lieute- 
nant k  l'Ile  Royale.  " 

Latour  de  Loisellerie.  "  Il  est  re- 
commandé par  le  Duc  de  Sully." 

Martelly.  "  Il  est  passé  en  France, 
après  vingt4rois  ans  de  service." 

MiGEON  de  la  Gauchetière.  "  Il  est 
blessé,  et  a  vingt-cinq  ans  de 
service.'' 

P0RTNEU7  (de).  *'  Il  sait  la  langue 
des  Abénaquis.  " 

Ramezay  de  Monnoir.  "  Il  est  pré- 
senté par  Bégon.  " 

Senneville  (de).  •'  Il  est  fort  estimé 
à  Montréal." 

St.  Michel.    "  Il  a  servi  à  Dun- 
kerque." 


!  ff.  . 


Cette  môme  année,  Adhémar  de  Lantagnac,  neveu  du 
j^quu  (jg  Vaudreuil,  et  de  la  maison  de  Grignan  attachée  au 
service  du  prince  de  Monaco,  se  présentait  pour  être 
Lieutenant.  W  de  Vaudreuil  présentait  aussi  son  fils^ 
Vaudreuil-Cavagnal,  pour  succéder  au  M*»"*»  d'Alogny.  » 


'■\i 


l  Le  Marquis  d'Alogny  de  la  Froye  était  mort  sur  mer  en  1714.  II 
était  alors  Capitaine  de  vaisseau  et  Chevalier  de  S'  Louis.  Deux  ans 
auparavant,  était  décédé  M'  de  Rigauville,  Major  des  Trois-Rivières,  et 
antérieurement  Commandant  à  Chambly.  Il  avait  été  précédé  de 
quelques  années  dans  la  tombe  par  M'  de  la  Gemmeraye.  D'abord 
Garde-Magasin  à  Rochefort,  ce  digne  officier  était  p)assé  en  Canada 
vers  1684  et  s'y  était  concilié  l'estime  générale.  Une  perte  non  moins 
sensible  fut  celle  de  M'  de  Langloiserie  qui,  après  avoir  été  successive- 
ment Major  à  Montréal  et  à  Québec,  était  devenu  Lieutenant  du  Roi 
aux  Trois-Rivières  et  Chevalier  de  S»  Louis.  Il  mourut  en  Acadie  en 
1715.  Parmi  ses  eufants,  ou  compte  la  Soeur  S"  Hippolyte,  plus  tard 
Supérieure  de  la  Congrégation  de  Notre-Dame,  et  décédée  en  1781,  à 
l'&ge  de  73  aus. 


Il 

liï 
11  il 


A\<""^C,  kELLERMAN 

FlLLt  DU  DUC  DL  VAL\1> 
cpoLLse  liuV'''  lie   Lcfy 


u 


a 


SUR  QUELQUES  CONTEMPORAINS.  17 

1720  à  1725. 

Se  présentent  pour  être  Enseignes  : 
Cahana  (de),  fils  du  Major  dos  Trois-  Pondville  (de).  Il  a  servi  avec  dis- 
Rivières,  tinction. 
DeLohimieu,  fils  du  Capitaine  de  ce  Louviginy  (de),  fils  du  Gouverneur 

"0"i-  des  Trois-Rivières. 

DeMuy,  fils  du   Gouverneur  de  la  LaMorandièhe  (de),  propre  au  ser- 

Louisiane.  vice. 

Esglis  (d',,  fils  du  Major  de  Québec.        Etc.,  Etc. 

1729 
OFFICIERS  COMMANDANTS 

DANS  LES  PAYS  d'e.\  HAUT. 

Amariton.        à  la  Baie  des  Puants.  Li.nctot  (de),    au  lac  Supérieur. 
D'EscHAiLLONS,  à  Kaminisligoya.      To.nty      (de),    au  lac  Erié. 
DuBuissoN,      aux  Miâniis.  Verchèues  (de),  aux  Sioux. 

LaGorgendière  (de),  à  Themiska-  Vu.ledoxnh    (de),  à   la    Hiv,   St. 
mingiie.  Joseph. 

LiG.NERis  (de),  à  Michilimakinac.  Québec,  iO  Juin  1727. 

1730 
Demandes  d' avancement. 

Mr  d'Esglis,  Major  ù  Québec,  étant  venu  à  mourir,  Mr 
de  Beauharnois  propose  pour  le  remplacer: 

Le  Chevalier  Bégon.— ''  Cet  officier  a  très-bien  servi 
"  dans  la  marine.  Il  est  depuis  18  ans  dans  la  Colonie  et 
"  a  plusieurs  blessures  considérables.  Il  convient  de  lui 
''  accorder  cette  place." 

De  St.  Ours  d'Eschaillons.— "Cet  officier  sert  depuis  14 
"  ans  et  est  depuis  longtemps  Capitaine.  Il  a  toutes  les 
"  qualités  nécessaires." 

Hertel  de  la  Frenière  est,  en  môme  temps,  proposé 
pour  être  Capitaine.—"  Il  y  a  18  ans  qu'il  est  Lieutenant. 
"  Il  est  couvert  de  blessures  et  a  bien  servi.  Son  père  et 
"  dix  de  ses  frères  ont  servi." 

Permissions. 
Permission  de  passer  en  France,  est  accordée  : 
A  Bailly  DE  Messein,  Enseigne.        A  de  Montig.n  y.  Capitaine  réformé 
A  DE  Buajelone,  Lieutenant.  A  de  Rigaud,  Capitaine. 

3 


I;*' 
m 

U 


!| 


i'i- 


1^; 


k 


tfi  APERÇU 

Au  Siour  DoMicouRT ,  de  se  rendre  aux  Iles ,  pour 
afffiirps  de  famille. 

DÉr.fcs. — Vers  cette  époque,  la  Colonie  lit  une  nouvelle  perte  dans  la 
personne  de  M'  de  LaMothe-Cadillac,  une  des  plus  grandes  figures  de 
ce  temps.  D'abord  oflicier  du  régiment  de  Clairambault ,  M'  de 
LaMothe  était  passé,  en  IG9I,  en  Canada,  où  son  mérite  n'avait  pas  lardé 
ù  se  révéler.  Devenu  Li(!u*  ant,  et,  ])eu  après.  Capitaine,  il  fut  en- 
voyé au  Détroit,  dont  il  est  regardé,  avec  DuLuth,  comme  le  fondateur. 
Le  rare  talent  qu"il  déiiloya  dans  ce  jjoste.  fit  penser  à  lui  pour  la  place 
de  Gouverneur  do  la  Louisiane.  Après  avoir  rempli  cette  charge 
pendant  six  ans,  il  repassa  en  France  en  1717,  ol)lint  une  pension  do 
quatre  mille  livres  et  mourut  en  1730.  Trois  ans  auparavant,  était 
mort  un  autre  grand  Capitaine,  dont  les  beaux  faits  d  armes  occupent 
une  large  place  dans  l'histoire.  Nous  voulons  i)arler  de  M""  de  la 
Durantaye.  "  Homme  de  mérite  et  projjre  à  tout,"  disent  ses  contem- 
porains, il  avait  été  nommé  Capitaine  on  I6G5.  Après  avoir  commandé 
pendant  plusieurs  années  dan.s  le  pays  des  Oulaoïiais  ot  rendu  d'im- 
menses services,  il  reçut  une  pension  de  six  cents  livres  et  mourut  en 
1727. 

1732 

MM.  de  Beaiiharnois  et  Hocquart  ''  représentent  que 
"  M'"  BouiLLET  DE  LA  Ghass.-vigne  est  tpop  âgé  pour  pouvoir 
"  garder  son  commandement  dans  une  place  qui  de- 
''  mande  beaucoup  d'activité,  et  que  M""  de  la  Corne, 
'•  Lieutenant  du  Roi,  ne  peut  guère  le  suppléer,  n'ayant 
"  ni  l'aulorité  ni  la  liberté  suffisantes  pour  agir.  En  con- 
'•'•  séquence,  ils  supplient  le  Roi  de  vouloir  bien  nommer 
^'  un  autre  Commandant." 

NOM  ET  AGE  DES  OFFICIERS,  i 

Officiers  Supérieurs  : 


Beaucourt  (de),  Gouverneur  des 
Trois-Rivières 63 

Bégon  (Le  Chevalier),  Major  à 
Québec 'ia 

De  Cannes,  Major  à  Montréal...  52 

La  Cliassaigne  (de),  Gouv.  de  _ 
Montréal 76 


LaCorne  (de),  Lieutenant  du 
Roi  à  Montréal 62 

Le  Verrier,  Lieutenant  du  Roi 
à  Québec 75 

Ligneris  (de),  Major  aux  Trois- 
ifiivière C8 

Etc.,  etc.,  etc. 


l  Afin  de  donner  plus  d'intérêt  à  cet  ouvrage,  avec  les  armoiries  de 
quelques  familles  et  les  jwrlraits  de  j)lusieur?  do  leurs  membres,  nous 
reproduisons,  autant  que  nous  nvons  pu  le  faire,  les  autographes  des 
personnages  illustres  dont  nous  rappelons  le  souvenir.  Nous  aimons 
à  croire  que  le  lecteur  aura  plaisir  à  les  parcourir. 


SUR  QUELQUES  CONTEMPOIiAINS 


10 


CaI'ITAINHS 


Amarilon  0,'} 

Heaujeu  (tle) 40 

BeauvaisfLeGanJeurde) 7;} 

Boishùberl  (do) 't'J 

Brajclono  (do) >")? 

Budijjond  (de)  6'2 

Celoron  do  Blairivillo (W 

(îhavoy  de  Noyau 3'i 

Contrecœur  (de) ">0 

Denis  de  la  Ronde i 

Duliuisson 03 

Du  IMessis-FalxT 41 

DuVivior (i.'J 

D'Eschaillons ^>i 

Lantagnac  (de) 49 


La  Noue  (do) Wi 

La  Porrioro  (Boucljer  do) 60 

Longueuil  (do) ,')(; 

Longuouil  (Lo  Ciiovalier  de) 2'J 

Migoon  do  la  (laucliolioro ô8 

Montigny  (Le  Chevalier  de) 54 

Poun  (de) 48 

Porigny  (D'Ailloboust  de) 68 

H('lieiiligriy  (Lo  Gardeur  de) 6!) 

Sonneviile  (de) 67 

S'  Ours  (de) 56 

S'  Vincent 6!) 

\'uudreuil-Cavagnal  (de) ;j'2 

Etc.,  Ole,  etc.. 


Lieutenants  : 


Bailleul  (de) 57 

Bleury  (Sahrevois  de) 30 

Cabana  desJordis 31 

Cournoyor  (Ilcrtel  de) 61 

Croizille  de  Uepentigny 53 

Des  Meloisos 37 

Doniicourt  (Sacquespée) 34 

Dullguier 57 

Epervanche  (de  1") 30 

Fondvillo  (de) 40 

Grandval  (do) '2S 

Herbin 50 

Joannès  (Le  Chevalier  de) 51 

Joncaire ()4 

Lafrenière  (Hertel  de) 50 

LaMorandièro  (D'Amours  de)....  01 


Langy  (de),  Lieut.  rôformé 

La  Porado  (Lanaudièredej.L.  U. 

LaPlanlo 

La  Valterie  (do) 

Linctot  (do) 

Miré  de  l'Ai'gonterio 

Noyello  de  Flouriaiont 

Persillon  (do) .♦. 

Uamezay  (Le  Chevalier  do) 

Ulgauviile  (do) 

S'  Michel.  Lieulen('itil rélVu'ini'... 

S'  Michel 

Varoiuios  (Gauthier  ilo) 

Vorchoros  (iloi 

Villiers  (Couloti  de) 

Etc.,  etc.,  etc. 


61 
54 
66 
50 
58 
58 
37 


4!) 

68 

54 
44 

4  y 


Enseignes  : 


Beaujeu  (de) 23 

Belloval  (Fournier  de) 70 

Bleury  de  Sorinonville 27 

Bouchorville  (do) 4 1 

Cabana  (do) 24 

Celoron  de  Blainvillo 36 

Charterain  (de) 50 

Châtelain 35 

Contrecœur,  lils 27 

Danneau 2!) 


Le(iardeur 37 

Le  Verrier,  lils 26 

Ligneris  (do) .13 

Louvigny  (de) 

Lusignaii  (do).  'il 

Malospine 28 

Marin .'lO 

Montcourl 40 

Monlmidy G5 

Moras  (de) 40 


DeLorimier 2()iM(aicIiy  de  Ilocquinconrt 23 

DeMuy  .'iJiNivervil.e  (do) 48 

DesPlaines  (Le  Gardeur) 63  XnrmanviJio  (de) 50 

Douville 65|Percy 44 

Dugué 37|PliiIiberl 52 


20 


APERÇU 


DuMesnil 32 

Dumonl 41 

DuSablé 30 

DuVivior 36 

Epervanclu!  (fie  1') 30 

Esiîlis  (<!') 2^1 

Ferrii're 50 

Herbin 19 

Jonciiire,  fils 24 

LaCorne  (de),  liis 

LaMorandièro  (do) 27 

LaPoriuie  (Lanaudière  do) 20 

LaPommeraye  (de) 40 


Raymond  2G 

Repontif^ny  (de) 3fi 

Ricliardvlllo  (Drouet  de) C7 

Roiivilio  (Ilerlel  do) 27 

Sucqnospéc  (do) 33 

SeniieviUe  (do) 30 

Siciird OG 

S'  Pierre  (LoGardenrdo) ,...  30 

S'  Vincent C! 

Tonly  (d(!) 30 

Vassàn(de) 18 

Varonnos  (Gautliier  de) 54 

Vincennes  (Bissot  de) 44 


1733 
Demandes  de  Pension. 

Veuve  Amariton, — "  La  succession  de  son  mari  est  in- 
"  suffisante  pour  faire  vivre  sa  nombreuse  famille." 

Veuve  de  la  Ghauvignerie. — '•  Son  mari  est  demeuré 
"  cinq  ans  prisonnier  chez  les  Sauvages.  Il  a  servi  depuis 
'"•  avec  succès  dans  toutes  les  expéditions.  Etant  passé  en 
"  France,  il  a  eu  le  malheur  de  périr  dans  le  naufrage  du 
''  vaisseau  le  Chameau  et  de  perdre  la  riche  succession 
"  qu'il  apportait  de  France." 

Délies  (Je  la  Ghesnave. — "  Leur  père  a  rendu  de  grands 
"  services,  ainsi  que  le  Sieur  de  la  Pèrelle,  Capitaine  à 
'■'•  rile-Royalo  et  mari  de  Charlotte,  l'aînée." 

Veuve  de  la  Corne. — "  Elle  reste  chargée  de  douze  en- 
"  fants,  dont  sept  garçons,  et  a  peu  de  ressources  pour  les 
"  soutenir.  Son  mari  a  servi  cinquante  ans,  tant  en 
"  France  qu'en  Canada.  Il  convient  que  la  pension  de 
"  quatre  cents  livres  dont  il  jouissait,  soit  continuée  à  la 
"  veuve." 

Veuve  de  Ligneris. — "  Son  mari  était  Major  des  Trois- 
'^  Rivières." 

Veuve  de  Linctot. — "  Tous  les  membres  de  sa  famille 
"  se  sont  distingués  dans  la  guerre.  Elle  a  soixante-sept 
"  ans." 

Veuve  MoRiNEAu. — ''  Son  mari  a  rendu  do  très-grands 
"  services  comme  Interprèle  dans  les  négociations  avec 
"  les  Sauvages.    Il  laisse  dix  enfants." 


SUH  QUELQUES  CONTEMPORAINS. 
1730 


îl 


Sont  admis  comme  Enseignes  : 

Hou(;iiKu  (lo  lu  Pcrriôre,  appliiiur,     Casim';  ((te),  de  lalenh  dislingui's, 
Cnoi/iiitK  do  CourleiHiincho,  brave,  Lovwigk\  {do), demeure  à  Beauport 

Nouvelles  Phiites. 

PeiKlaut  (luc  l'armée  se  recrutait  ainsi  d'olTiciers,  qui,  nu  jour  des 
graiidoH  lult(.'s,  devaient  faire  su  Kl(>iro,  elle  avait  à  déplorer  la  morl- 
do  plusienrs  do  ses  vétérans.  Kn  1734,  était  mort  M''  de  laCliassayne, 
dont  il  est  parle  plus  lia\it.  Natif  do  Paroy,  Comté  do  Cliarolais,  M' de 
la  Chassuyilo  était  jiassé  on  Canada  en  IG8t),  après  avoir  servi  dans  le 
l'éginieiil  (le  Navin-ro  et  do  Condé,  et  étant  d(\j("i  Capitaine.  D'abord 
Gardo-Magasin  en  Ui'Xl,  il  devint  Major  à  Montr(?al  on  1710  et  fut  fait 
Chevalier  de  S'  Louis  rannéc  suivanlo.  Il  était  Major  il  Québe(^  depuis 
I7IG,  lursijuil  fut  nommé  Lieutenant  du  Roi  en  1720.  Delà,  il  fut  en- 
voyi'  aux  Trois-Rivi(.'res,  on  172G,  en  qualité  do  (Jrouveruour  ;  puis,  en 
1731,  passa  do  co  gouvernemont  à  celui  de  Montréal,  où  il  termina  sa 
longue  carri('re.  Quatre  ans  plus  lard  décédait  le  célèbre  Joncaire,  cet 
habile  Interprète  que  l'on  voit  lifjrurerdans  toutes  les  négociations  avec 
les  Sauvages  do  1701  à  I73(i.  Cette  môme  année  1730  descendait  dans 
la  tombo  M""  Dugué  de  Boisbriand,  uno  des  gloires  do  la  Louisiane' 
A])rès  s'être  signalé  à  la  lèlo  des  troupes,  il  fut  nonniié  Major  à  liiloxi 
en  !0t)0  et  y  connuanda  jusqu'en  I7IG, époque  où  il  passa  i'i  Mobile.  Do 
1717  h  17.23,  il  prit  le  conmiandemont  en  i'absenee  do  Bionville.  Il 
touchait  uno  petision  de  huit  cents  livres  depuis  si,\  ans,  lorsi[ne  la 
mort  vint  l'enlever  à  ridl'oction  du  pays. 

1737  à  1738  » 

Sont  proposes  pour  la  Croix  de  St.  Louis  : 


Am.\rito\, 
budemont, 
Celoron  de  Blainville, 


PÉAX. 

S'   VlNCK.ST, 

ToNTv  (de). 


Sont  proposes  pour  être  Majors  a\cx  TrtÊÊtiÊHtnères  : 
Denis  de  la  Ronde,  BktiftA..NNES  de  F  u.aize. 

''  Le  premier  est  le  pliis  ancien  Capitaiw»  parmi  cev% 
"  qui  peuvent  prêtent iro  à  cette  place.  Vous  avez  été  ui- 
''  formé,  Monseigneur,  que  cet  ofïi  r  est  fort  habile, 
'•'■■  actif  et  homm(>  de  détail,  ce  ■  sais  [>ar  moi-même, 

''  l'ayant  eu  sous  mes  ordre*.— i.u  secr-        •-i  un  excellent 


2Î 


APERÇU 


\l'\t 


I 

; 


"  ofîicier,  trôs  exact,  ami  de  la  discipline  et  dos  plus  at- 
"  tachés  ù  son  service.  (Signé)  de  Beauhaiinois." 

Est  proposé  pour  être  Lieutenant  : 

CnoiziLLE  (de).  —  "C'est  un  ofTicier  très-sage,  généra- 
"  lement  estimé  et  dont  les  services  sont  appréciés." 

Sont  proposes  pour  être  Enseignes  : 

BoucHEii  DE  GuANDPHÉ. — "  Il  scrt  depuis  vingt-doux  ans 
"  et  est  petit-fils  du  premier  GouvernaurdesTrois-Rivières 
"  et  fils  du  Major  du  même  gouvernement.  Les  services 
"  du  père,  du  grand-père  et  les  siens,  parlent  beaucoup  en 
"  sa  faveur.  C'est  un  sujet  dont  tout  le  monde  dit  du 
"  bien.  MM.  de  la  Tour,  Intendant  de  Poitiers,  et  le 
"  Comte  des  Goutte,  me  l'ont  recommandé. 

J.  Hertel. — "  Il  sait  la  langue  des  Sauvages  et  est  fort 
"  utile." 

Le  Gardeur  de  Beauvais.  —  "  Il  est  le  neveu  de  M>"  de 
"  Tilly." 

Le  Chevalier  de  Muy. — "  C'est  un  excellent  sujet  auquel 
"  s'intéresse  beaucoup  le  Père  Danausour." 

J.  Verchères  de  PouLiGNY. — "  Il  a  eu  trois  frères  tués 
"  ou  brûlés  par  les  Iroquois." 

Sont  proposés  pour  être  Commissaires  d'Artillerie  : 
De  h\  Martinière,  i  Des  Meloise?. 

"  Tous  les  deux  ont  bonne  volonté  et  peuvent  remplacer 
"'  de  Rey-Gaillon.  Il  peut  se  faire  cependant  qu'ils  ne 
"  veuillent  pas  servir  sous  le  Maitre-canonnier,  L'Eurord, 
"  le  seul  qui  soit  à  Québec." 


l  M'  de  la  Marliaicre  descendait  de  M'  Bcrnien,  Seigneur  de  la  Mar- 
tinière,  Conseiller  du  Roi  et  Lieutenant-Général  Civil  et  Criminel  de 
la  Prôvosté  et  Amirauté  do  Québec.  Suivant  une  note  que  nous  avons 
sous  les  yeux,  il  remplaça  au  fort  Beauséjour  M"'  de  Vassan,  suc- 
cesseur du  Chevalier  de  la  Corne,  et  fut  relevé  à  son  tour  par  M'  Du 


Chambou-Vergor. 


A  Qn!; iiiT. 


SUR  QUELQUES  CONTEMPORAINS. 

1739 

OFFICIERS  SUPÉRIEURS. 

f  Lioiitonnnt  du  Roi  :  d'Esciiaiu  ons 
tM"J 


39 


ijor  (lo  lu  iilucc  :  Pkan. 


A     MONTIIÉAI. 


ÎGmn 
Lieu 
Mnjo 


Gonverneiir  :  Dk  RKAfcoi-nr, 
tonaiit  (lu  Hoi  :  Biir.o.v. 
(ijor:"Jo  liaron  do  Longuki-ii,. 


{(tonverneur  :  de  Vaudreiiil. 
Licuton.'irit  du  Uni  :  de  Gannks. 
Major:  Di;  Buisson. 

Sur  cos  officiers  nous  trouvons  les  remarques  suivantes 
qu'on  aimera  peut-être  à  lire  :  "  D'Eschai lions  a  servi 
"'  avec  zèle  et  application  ;  sa  conduite  est  bonne. — Péan 
"  s'acquitte  avec  exactitude  des  devoirs  do  son  emploi  :  il 
"  n'y  a  aucun  reproche  à  faire  s\ir  sa  conduite.  Il  est  en 
"  état  de  servir  utilement. — De  Beaucourt  a  toujours  servi 
"  avec  distinction.  Il  a  toutes  les  qualités  pour  remplir 
"  la  place  qu'il  occupe.— Bégon  est  un  très-bon  officier  quj 
"  a  parfaitement  servi. -Le  Baron  do  Longueuil  s'acquitte 
"  de  son  devoir  avec  exactitude.  Il  est  détaché  pour  con. 
''  duire  le  parti  envoyé  à  M'de  Bienville.  '—Do  Vaudreuil 
"  a  le  zèle,  l'application,  les  talents  et  la  conduite  conve. 
"  nables.— De  Gannes  remplit  bien  la  charge  qui  lui  est 
"  confiée,  mais  ne  ferait  pas  aussi  bien  dans  une  autre 

qui  demanderait  plus  de  détail.  — Du  Buisson  est  très. 

âgé  ;  il  a  très-bien  servi." 


Ce  dernier  mourut  l'année  même,  où  l'on  faisait  ainsi  son  ("loge. 
Lieutenant  dès  1098,  il  avait  été  lait  Capitaine  en  ITI-i.  Nommé  Mujor 
aux  Trois-Rivières  en  173,3,  il  était  Chevalier  de  S' Louis  deiniis  cinq 
ans  lorsque  la  mort  vint  l'enlever. 


a 


I  Les  officiers  qui  Taisaient  partie  de  co^tf>  troisième  expédition  contre 
les  Chicachas,  ont  été  indiqués  ailleurs.  Les  principaux  étaient  :  Lo 
Baron  de  Longueuil,  Commandant  ;  Celoron,  Capitaine;  Sabrevois  de 
Bleury,  Lieutenant  ;  de  Li&neris,  Major  ;  de  Lery.  Aide-Major,  etc. 


ai  APKHÇU 

COMMANDANTS  DANS  LES  PAYS  DKN  HAUT,  KTC. 

Hkauvais  (do),  à  IVontonac.  L\VKiii;\t)i«vi';  (''•')  «'liez  l<'s  Siotix. 

DcFKiiiiKii,  &  la  l'ointo  lï  lu  Cliovo-  Liisicnan  (do),  a  lu  Itiv.  S' Josopli. 

lure.  MoNTconiT  (do),  choz  les  Kollos- 

JuNCAinK,  père,  choz  les  Cliavoud-  Avoines. 

noux.  NoitMANvii.LK  (do),  chez  les  Oujii- 

JoNCAini!:,  lils,  aux  Sonnontouans.  lanous. 

LAMoRANOïkaK  (do),  aux  Miilmia.  Hi(iAuvii.i,K  (de),  il  Niaf^aru. 

Lantaonac  (de),  à  CImmbly.  Péan,  au  lac  Erié. 

LaRo.ndio  (de),  à  (^hagKninigon.  VKnr:iih:uK.s(dc),  ii  Michilimaklnac. 

LaValterie  (de),  à  Alopimigou.  Etc.            Etc.           Etc. 

APPUÊCIATION  DES  OFFICIEHS  DE  CETTE  ÉPOQUE. 

Capitainks  :  l 

'     Beaujeu  (Le  Chevalier  de).  '^  Il  a  53  ans  et  aime  le  ser. 
"  vice." 

Beauvais  (LeGardeur  de).  "  Il  a  80  ans  et  est  décoré  de 
''  la  Gi'oix  de  S'  Louis." 

Brajelone  (de),  Capitaine  réformé. 

BoisHÉBERT  (de).    "  Il  est  décédé  récemment." 

BuDEMONT  (de).  "  C'est  un  officier  de  mérite  et  dont  la 
"  conduite  ne  laisse  rien  à  désirer.    Il  a  près  de  70  ans." 

Chavoy  DE  NovAN.  "  Officier  ti'ès-intelligent  et  de  con- 
"  duite  réglée.    Il  a  41  ans  ;  les  Iroquois  l'ont  adopiô." 

GoNTREccEUU  (de).  "  Homme  vigoureux  et  de  beaucoup 
"  d'ordre.    Il  a  57  ans  et  a  très-bien  servi." 

Des  Meloises.  "  Officier  honorable,  intelligent.  Il  a 
"  44  ans." 

Denis  de  la  Ronde.  '■'■  Il  est  Chevalier  de  S'  Louis.  Il 
''  a  obtenu  le  privilège  d'exploiter  les  mines  du  lac  Su- 
'*  périeur." 

DuFiGuiER.    "  Officier  ordinaire.    Il  a  64  ans." 


l  Ainsi  qu'on  peut  le  remarquer,  on  no  retrouve  plus  ici  les  Capi- 
taines :  Amariton,  de  Beauvais,  Celoron,  Denis  de  la  Rondo,  DuBuisson, 
d'Escliaillons,  do  la  Noue,  doLonguouil,  Péan  et  de  Senneville,  nommés 
en  173Î.  D'autres  sont  nommés  à  la  place.  Ce  sont:  MM.  Des  Moloisos, 
Duliguier,  Hertel  de  Cournoyer,  Hertel  de  la  Frenicre,  le  Chevalier  de 
Joannès,  Godefroy  de  Linctot,  de  Noyollo,  de  Ramezay,  Rigaud  de 
Vaudreuil.    Il  en  est  de  môme  pour  les  Lieutenants. 


Jean  Baptiste  Hertel. 

jei^neur  de  Rouville. 


Uo'MiSf  i..fcfi  :,i,y  Rdrt  ,p ,,  j 


t   10  .ur  S'  'îulp^ff  Pans 


IMAGE  EVALUATION 
TEST  TARGET  (MT-S) 


1.0 


l.l 


?  ^  lia 

'"    lAS    illllO 


1.8 


11.25      1.4 

6"     — 

► 

V 


<^ 


**.*" 


Hiotographic 

Sdenœs 

Corporation 


23  WEST  MAIN  STREET 

WEBSTER,  N.Y.  14580 

(716)  872-4503 


f\ 


iV 


•s? 


:\ 


\ 


^<î) 


V 


^>. 


A 


> 


Ô^ 


> 


'-«b^ 


À 


u 


(( 


u 


(i 


SUR  QUELQUES  CONTEMPORAINS. 


26 


u 


u 
u 

kl 
u 


(( 


Du  Plessis-Faber.  '■''  Homme  de  beaucoup  d'esprit , 
mais  quelque  peu  indiscret  II  a  48  ans." 
DuViviER.  "  Il  est  Chevalier  de  S«  Louis  et  a  70  ans." 
Hertel  de  Cournoyer.  "  Il  a  68  ans  et  a  bien  servi." 
Heatel  de  la  Frenière.  ''  Moins  âgé  de  11  ans  que  le 
précédent." 

JoANNÈs  (Le  Chevalier  de),  Capitaine  réformé. 
Lantagnac.    "  Il  commande  au  fort  de  Chambly.  C'est 
un  officier  distingué,  de  sentiments  élevés,  qui  fait  hon- 
neur à  M""  de  Vaudreuil,  dont  il  est  le  neveu." 
LaPerrière  (Boucher  de).    *■'  Beaucoup  de  désintéres- 
sement dans  sa  conduite.    Il  a  bien  servi." 
i.  iNCTOT  (Godefroy  de).  "  Excellent  officier.  Il  a  66  ans" 
Lonoueuil  (Le  Chevalier  de).     "  Officier  capable  et  très- 
entendu  dans  la  culture  des  terres.    Il  a  36  ans.'* 

MiGEON  de  la  Gauchetière.  "  Connaît  le  service  et  plait 
beaucoup.    Il  est  décoré  de  la  Croix  de  S'  Louis." 
MoNTiGNY  (Le  Chevalier  de).    "  Brave  officier.    Il  a  61 
ans."  • 

NoYELLE  de  Fleiirimont.  "  Il  commande  au  Détroit. 
Bien  qu'il  n'ait  pas  réussi  dans  l'expédition  contre  les 
Renards,  il  n'y  a  que  de  bons  témoignages  en  sa  fa- 
veur." 

Périgny  (d'Ailleboust  de).  "  Homme  de  beaucoup  d'es- 
prit et  d'une  conduite  irréprochable.  Il  est  Chevalier 
de  St  Louis." 

Ramezay  (de).    "  C'est  un  homme  sage." 
Repentigny  (Le  Gardeur  de).    "  Excellent  officier,  âgé 
de  76  ans." 

RiGAUD  de  Vaudreuil.  "  Il  a  tous  les  sentiments  d'un 
homme  de  guerre  et  de  condition.  Ses  mœurs  sont 
douces  ;  aussi  est-il  très-estimé." 

S'  Ours  (Le  Chevalier  de).  "  A  d'excellentes  manières 
et  est  très-appliqué  à  son  service." 

S^  Vincent.  "  C'est  un  homme  intègre,  mais  de  capa- 
cité ordinaire.    Il  est  Chevalier  de  St  Louis." 

4 


26 


APERÇU 

Lieutenants  ; 


Bailleul  (de).  "  Sa  conduite  laisse  à  désirer." 

Bailly  de  Messein,  Lieutenant  réformé. 

Bleury  (Sabrevois  de).  "  Bon  officier." 

Gabana  (de).  "  De  bonne  volonté." 

Geloron  de  Blainville.  "  Intelligent  ;  fort  bon  officier." 

Groizille  de  Repentigny.  "  Il  s'est  distingué  dans  tous 
"  les  partis  où  il  s'est  trouvé  ;  il  est  blessé." 

Darnaud.  '•  Officier  de  mérite  ;  a  de  l'esprit  et  de  la 
''  conduite." 

Desjordis  Gabana.  "  Homme  d'exemple." 

DoMicouRT.  "  Aux  Iles  d'Amérique  depuis  quelques 
"  années." 

DuMONT.  "  Intelligent  ;  a  bien  servi." 

DuVivier.  "  Montre  de  la  bonne  volonté  " 

Epervanche  (Ghevalierde  1').  "  A  de  l'esprit,  mais  aime 
"  trop  le  jeu." 

Ghandville  de  Foudville.  "  Aide-Major  des  troupes  ; 
''  exact,  mais  un  peu  singulier." 

Herbin.  ''  Il  est  infirme  et  demande  à  se  retirer  du 
"  service." 

JoNCAiRE.  "  G'est  un  Interprète  habile  qui  a  rendu  de 
"  grands  services." 

La  Gorne  (de).  "  A  servi  dans  la  campagne  de  Noyelle. 
"  Il  est  très-intelligent." 

La  Morandière  (D'AmoHrs  de).  "  Il  s'est  distingué  en 
"  plusieurs  partis  ;  quoiqu'infirme ,  il  commande  aux 
"Miâmis" 

La  Martinière  (de).  "  Fort  sage.  Il  aime  le  service." 

La  Pérade  (Lanaudière  de).  Lieutenant  réformé. 

LusiGNAN  (de).  "  Gommande  à  la  rivière  S^  Joseph  ;  il 
"  est  très-entendu." 

Miré  de  l'Argenterie.  "  Il  a  la  vue  basse  ;  ordinaire." 
Persillon  (de).  Lieutenant  réformé. 
RiGAUviLLE  (de).  ^'  Gommande  à  Niagara  ;  distingué, 
"  exact." 


■ 


SUR  QUELQUES  CONTEMPORAINS.  27 

Sknneville  (de).  '*  Bonne  conduite,  mais  un  peu  sin- 
"  gulier." 

S'  Michel.  "  Aide-Major  à  Québec,  prudent,  actif." 
Varennes  (de).   "  Fort  capable,  de  conduite  irrépro- 
''  chable." 

Varennes  de  la  Vérendrye.  "  A  découvert  la  mer  de 

"  l'Ouest  ;  souvent  malade." 
Verchêres  (de).  "  Blessé  ;  de  bonuo  conduite." 
ViLLiERs  (de).  ''  Fils  du  Capitaine  tué  à  la  Baie  des 

"  Puants." 

Enseignes  en  pied  : 


Boauharnois  (Le  Chevalier  de) 
Beaulnc  (Hertel  de),  passable, 
Boucherville  (dej,  un  peu  gascon, 
Charterain  (de),  bon  oflicier, 
Contrecœur  (de),  intelligent, 
DeLorimier,  passable. 
De  Muy,  intelligent,  sage, 
Du  Buron,  a  (Hé  Sergent, 
DuGuf",  aime  le  service. 
Du  Sablé,  bon  officier, 
Herbin,  a  de  la  bonne  volonté, 
La  Corne  (de),  Aide-Major  ù  Mont. 
La  Pérade  (de),  très-estimé, 
LeVerrier,  intelligont. 


Marin  1 ,  Commandant  parfait, 
Montcourt  (Ilertel  de) 
Moras  (de),  bon  officier, 
Niverville  (de|,  aime  le  service, 
Nornianville  (de),  a  bien  servi, 
Raymond,  très-sage, 
Rouville  (Hertel  de),  appliqué, 
Sabrevois  (Bleury  de),  bon  officier, 
S»  George  Cabana,  de  bonne  vo- 
lonté, 
S'  Pierre  (de),  chez  les  Sioux, 
S«  Vincent,  a  de  l'esprit,  exact, 
Tonty  (de),  actif,  capable, 
Vassan  (dei,  officier  d'esi)érance, 
Etc.,       etc. 


Enseignes  en  second  : 


Beaujeu  (de),  sage,  bon, 
Belleval  (F.  de),  réside  à  S«  Ours, 
Bercy,  Trésorier  à  Montréal, 
Boudicourt  (Drouet  de),  appliqué, 
Boulasserie  (d'Ailleboust  de  la),  zélé 
Celoron  de  Blainville,  caj)able, 
De  Cannes,  do  bonne  conduite. 
Des  Plaines,  a  70  ans, 


La  Morandière  (R.  do),  Sous-Ing., 
La  Saussaye  (de),  a  de  la  b.  volonté, 
Louvigny  (de),  ordinaire, 
Montmidy,  réside  à  Champlain, 
Musseaux  (d'Ailleboust),  brave, 
Portneuf  (de),  appliqué, 
Rei)entigny  (de),  bien  élevé, 
Sacquespée  (de),  très  actif, 


1  "  Brave  et  aimé  des  nations,  est-il  dit  encore,  Marin  a  été  détaché 
"  pour  aller  à  la  Rivière  à  la  Roche,  dans  le  Mississipi.— S'  Pierre  est 
"  un  officier  très  accrédité  auprès  des  Sauvages.--  De  Muy  s'est  bien 
"  conduit  dans  son  commandement  à  la  Rivière  S' Joseph." 


APERÇU 


Uubrouil  (La  Corne),  intellitrent, 

DuPlossisde  Monrainpont,  capable 

D'K»clmillons,  dislingué, 

Joncaire,  intelligent,  très  utile, 

La  Colombière  (La  Corne),  cajMible,  Villeray  (Rouer  do),  ordinaire, 

La  Gommeraye  (D.  de),  mort  1736,    Villiors  (Coulon  de),  promet. 


S»  Luc  (Lo  Corne),  tn^s  capable, 
S*  Mery,  sago,  intelligent, 
8»  Ours  (de),  a  des  sentiments  élev. 
Villomonde  (Beaujeu  de),  promet, 


1743 

De  1737  à  1743,  plusieurs  correspondances  furent 
échangées  entre  la  Cour  et  le  Gouverneur  au  sujet  du 
Major  des  troupes.  "  Pour  moi,  disait  M""  de  Beauharnois 
"  dans  sa  dépêche  du  18  Octobre  1737,  je  ne  crois  pas 
"  qu'il  convienne  de  supprimer  le  Major,  autrement  il 
"  faudrait  augmenter  le  nombre  des  troupes.  Si  Sa 
"  Majesté  persiste  dans  cette  intention,  ajoutait-il  dans 
"  celle  de  1743,  les  Majors  de  place  pourront  à  l'avenir 
"  remplacer  les  Majors  de  troupes,  et,  de  cette  manière, 
"  la  discipline  n'aura  peut-être  pas  à  souffrir  dans  les 
''  garnisons.  " 

1745 

Le  Roi  ayant  maintenu  sa  décision,  le  Gouverneur  re- 
vint à  la  charge,  afin  d'obtenir  au  moins  des  Aides-Majors. 
"  Le  Gouverneur,  écrivait-il,  représente  que  la  suppression 
"  de  la  Majorité  des  troupes  rend  de  plus  en  plus  néces- 
"  saire  l'établissement  des  Aides-Majors  en  Canada,  à 
"  l'instar  de  ce  qui  se  pratique  dans  les  autres  Colonies.  " 
Ayant  égard  aux  raisons,  la  Cour  fit  droit  à  cette  requête. 

1748 

ÉTAT   DES  PENSIONS   ET   NOUVELLES   DEMANDES. 

Ojficiers  : 

De  Cournoyer,  ancien  Capitaine,  mort  aux  Trois-Rivières  le  5  Sej)- 
tembre  1748,  touchait  une  pension  de  huit  cents  livres. 

St.  Michel,  Capitaine  réformé,  décédé  le  12  Septembre  1748,  avait 
les  appointements  de  Lieutenant. 


gT'R  QUELQUES  CONTEMPOHAINS. 

Veuves  : 


tl 


M-.  d'AnGENTEui,,,  mono  le  4  Août  1747.  avait  une  pension  de  cent 
cinquante  livres. 

M-.  de  la  No,;e.  décédée  le  M  Juin  1746,  recevait  la  môme  somme 

M",  do  LAPKnADK,  morte  au  nois  d'Août  1749,  avait  aussi  cette 
l>ension. 

M-"  de  LiNo,  décédée  l'année  précédente,  la  recevait  également. 
M-  de  Repentigny,  enlevée  en  1747,  touchait  deu.x  cents  livre.s. 

livrer '^^^^"  ^"*'''''^'  '"°''*°''"  *^*^'  '''*""''*  seulement  vingt-trois 

Sont  proposées  pour  les  remplacer  : 

M'".deBelugord.  M.".deLino, 

M-  Veuve  Denis  de  la  Ronde,         M'»«  S«  Michel, 
M- Veuve  de  Linctot,  Etc. 

1750 

En  cette  année,  la  garnison  de  Québec  était  composée 
de  vingt-huit  Compagnies,  de  vingt-neuf  hommes  chacune' 
forment  un  effectif  assez  limité.    -  Sa  Majesté  a  décidé! 

écrivait  le  Ministre,  que  cette  garnison  serait  portée  à 

quinze  cents  hommes,  en  fixant  chaque  Compagnie  à 
^^  cinquante  hommes,  comme  dans  toutes  les  Colonies 

ou  il  y  aura  sur  pied  trente  Compagnies.  "  ' 

1755  à  1759 

COMMANDANTS. 

Parmi  les  officiers  Commandants  de  cette  époque  »  on 
cite  les  suivants  :  ^   ^     ' 

A  la  Présentation,  M'  de  Lormier  ;    h  Toronto,  M'  Douville  :    à 

veiW?cf  u"  iilusCpaSo'i?  nousTfïï'"  ""  '"^^''^^  P'^'"  ^e  bien- 
d'apropos  que  le  m^t^"  cônquSle  ''  géSale'rn??:  T"?  ''^'^"^.""P 
gner  les  événements  qui  suiv  rent  f759  S  ?m,?n  P'^^^P^"""  '^^''- 

conduis,  mais  ''n^.Tcke^'^AV.Và'^^i^S,::  '-^ 


30 


APERÇU 


Michilimakinac,  M'  Le  Verrier  ;  à  Frontonnc,  M'  P.  do  Noynn  ;  à  la 
Hiviôre  aux  Bœufs,  M'  (Je  8«  Blain  ;  Major  A  Montréal,  M'  DuPlossis. 
A  l'approche  des  années  anglaises,  MM.de  Lanaiidièro  et  de  Montosson 
furent  envoyés  a  l'Ile  d'Orléans  ;  M'  de  Lery  h  l'Ile  du  Portage  ;  M'  de 
la  Corne  aux  Rapides. 

Pour  sa  part,  le  brave  Capitaine  de  Gaspé  eut  l'insigne  honneur 
d'ôtro  préposé  &  la  garde  du  célèbre  fort  do  Carillon.  A  celte  occasion, 
le  Marquis  de  Vaudreuil  lui  écrivait,  &  la  date  du  20  Mai  1759, 
cette  lettre  que  l'on  conserve  encore  dans  sa  famille  :  "  Comme 
"  les  circonstances,  Monsieur,  peuvent  exiger  que  M'  de  Bourla- 
"  marque  abandonne  le  fort  do  Carillon  h,  sa  |iropro  garnison,  (jue, 
"  dans  ce  cas,  ce  poste  sera  le  plus  propre  h  procurer  de  la  gloire,  je 
"  vous  ai  destiné  avec  plaisir  &  y  commander  les  troupes  de  la  marine 
"  qui  y  resteront.  Vous  ourez  sous  vos  ordres  MM.  de  la  Ronde, 
"  Denis,  3'  Vincent  et  de  Comhre.  Je  connais  vos  ressources  ot  je 
"  suis  bien  assuré  que  vous  seconderez  parfaitement  le  Commandant 
"  do  ce  fort  :  que  votre  fermeté  servira  d'oxem|)le  à  votre  troupe  et  lui 
"  fera  faire  la  résistance  la  plus  opiniâtre.  Vous  ne  devez  pas  douter 
*•  de  la  salisfoction  que  j'aurai  à  faire  valoir  votre  zèle  dans  une  occa- 
"  sion  aussi  importante  et  à  vous  i)rocurer  des  grâces  du  Roi.  J'ai 
"  l'honneur  d'être  très  sincèrement.  Monsieur,  votre  très-humble  et 
«  tres-obéissant  serviteur.  (Signé)   Vaudreuil." 

IIIo  ÉTAT  DES  PERTES  EN  DIFFÉRENTES 
BATAILLES.  » 

1755 

Etat  des  tués  et  blessés 

à  la  bataille  de  la  Monongahcla,  le  9  Juillet. 

Effectif:  {  650  Sage"!'}  commandés  par  de  Beaujeu. 

Anglais  :  2,000  hommes,  commandés  par  Braddock. 

Tués  : 

Beaujeu  (de),  Commandant,  LaPérade  (Lanaudière  de),  Enseig. 

Carqueville(Drouelde),  Lieutenant,  3  Canadiens,  2  soldats  et  15  Sauv. 

1  On  peut  voir  dans  l'ouvrage  déjà  cité  de  M'  Dussieux,  "  le  Canada 
sous  la  Domination  française,  avec  les  documents  dont  on  a  i)arlé, 
d'autres  détails  sur  les  événements  qui  i)récédèrent  et  déterminèrent 
la  perte  du  Canada.  On  y  trouve  en  particulier,  avec  une  juste  appré- 
ciation des  hommes  de  cette  époque,  des  données  exactes  sur  les  forces 
respectives  des  armées  et  sur  le  nombre  des  guerriers  qui  restèrent  sur 
les  divers  champs  de  bataille. 


I 

I 


Sun  QUELQUES  CONTEMPORAINS.  3t 

Blessés  : 

Hertel  le  S«.  ThrlTèse.  corlet,  Douze  Sauvages. 

Montmuly  (de),  codât,  ^ 

Etat  des  pertes  EsstiYÈES 

à  l'aflaire  du  lac  8«  Sacrement,  le  8  Septembre. 

Tués  : 

DuSabI,-,,  Enseigm.  r  "^         ""  '^'  "  """•'""• 

VingUcià,  clnSn.,  '^'^J^tf  "  '"  *"""°"  "'  ''°"- 

Blessés  : 

^'dë'uni'f""™""'"'^'""™  '■««»""-<'«  Monte,™,  Lioute- 
T„p„_j    .^  „'       ..  nant  de  marine, 

Tr«n^«      M  '^''?''f  "y-  f^'^P'l^ine.  'iVenle-six  Canadiens. 
Trente^soldats  du  Bataillon  de  la  Vingt    soldats  du    Bataillon    de 

Quarante  Sauvages,  Languedoc. 

Prisonniers  : 

Le  capitaine  de  Loigueuil  n^  'r^e^t:."^  '*'^'^^'"^  ^«'""-^• 
Fa.l  à  Montréal,  le  .30  Septembre  1755.  (Signé,  Vaudreu,.. 
Officiehs  tués  en  Canada  en  1757. 
Tués  près  du  fort  Duquesne. 

F.U»  oiw,  .e  lôZ:,^  „^z^  ^:m--«  -«»>"■.... 

1760 

Officiebs  tcés  a  la  bataille  de  Sainte  Fove 
le  28  Avril. 
!•  Troupes  de  Terre. 
Régiment  de  ta  Heine  : 
D^guislers,  Lieu«„.„,  tué.  Mo„.reuU,  Cap,.,  blessé  à  „„„. 

Régiment  de  la  Sarre  • 

Parunet,  Sous-Lieutenant,  tué. 


3'2  APERÇU  SUR  QUELQUES  CONTEMPORAINS. 

Royal  Rousillon  el  Bearn  : 

Beausadol,  Sous-Lioutenanl,  tué,      Mourodon,  (kipltalno,  tui^. 

Berry: 

Bonchamp,  Capt.,  blessé  à  mort,       Parmalièro,  Jiieut.,  blosso  ù  mort, 
Cambray,      ••         "  "  Preisac,  Capitaine,       «*  " 

Cavery,  Lieutenant,  tué,  Trivio,  Liout.-Colonel,  ■'  " 

Darlenis,  Gapl.  blessé  à  mort,  Valentin,  Ai«lo-Mmor,  tué, 

Frenson,  Lieut.  du    2*    Bataillon,  Vaudavant,  Lient,  du  2*  Bat.  tué, 

blesst')  h  mort,  Villamonte,  Capitaine,  tué. 

Mesnard,  Capitaine,  blessé  à  mort, 

II*  GOMI'AONIES  DéTACHÉES   DR  LA    MaRINK. 

Boucherville  (de),  aîné,  Ënseig.,  tué.  S'  Martin,  Capitaine,  tué, 
Corbière,  Lieutenant,  tué,  Varonnes  (de).  Lieutenant,  tué. 

Denis  de  la  Ronde,  Capitaine,  tué. 

MM.  Denis  de  la  Ronde  et  8'  Vincent  furent  tués  h  la  tôte  des 
Grenadiers. 

III«  Milices. 


Amelin,  blessé  à  mort, 
Delisle,     "  " 

Lerebvre,  tué, 


Prévost,  blessé  à  mort. 
Rhéaumo,  Commandant,  tué. 


Officiers 
tués  pendant  le  siège. 


Barante,  Capitaine  de  Bearn,  tué,     DesMeloises,  Lieutenant,  tué, 
Boischdtel,  A.-Maj.  do  la  Sarre,  tué,  Pradet,  Lieut.  de  Languedoc,  tué, 
DeBonne,  Capitaine  do  milices,  tué,  (Ilertol,  noyé  le  23  Juillet.) 

M'  A.  de  Bonne,  dont  il  a  déjà  été  parlé,  était  nevnu  du  Marquis  do 
la  Jonquière  et  avait  servi  dans  le  régiment  do  Condé,  avant  de  passer 
en  Canada.  Fait  Capitaine  en  1751,  il  devint  Chevalier  de  S' Louis 
en  1759.  A  la  bataille  des  Plaines  d'Abraham,  le  Capitaine  de  Bonne 
commandait  la  droite  de  l'armée  du  Général  Montcalm,  avec  M'  de  S» 
Ours,  et  occupait  la  Canardiëre. 


J 


E.DE  M  ONT  ION  Y 


W^^  IJE     LnUVICNY 
Hon   Epouse 


M'-Tkottier  des  Rivières.        Le  Chevalier  de  Montigny. 

son    Epouse. 


a»!.»!»  : »ir  :,nf  f*,-  ,t  .■  a  -■,  v .-«.ly,»  mm, 


OFFICIERS  DE  L^ACADIE, 


PLAISANCE  ET  1LE-H()VALK. 


Apips  avoir  rappolc  la  plupart  dos  olTloiers  du  Canada 
propremciil  dit,  iiou'  e  poivons  f'  ininor  san.ulin'  un 
mot  de  ceux  do  l'Acadic,  ce  pay.,  laisant  aIor«  partie  inté- 
grante d"  la  Nouvjîlle'Fitiif.  e.  •  Le  premier  Gouverneur 
ou  Commandant  qui  lut  envoyé  dans  ce  pays,  après 
qu'il  eut  pris  qnehine  ir'portance,  fut  M''  Grandlon- 
taine,  appartenant  an  n'giment  fie  Carignan.  Après 
avoir  été  fait  successivement  I-ieutenani  et  Capitaine 
de  vaisseau,  il  fut  nommé  Commandant  à  Pentagonet 
en  1670.  Etant  repassé  en  France  en  lb75,  il  fut  rem- 
placé par  M""  de  Chambly,  autre  offîcicr  du  régiment 
de  Carignan,  celui-là  môme  qui  avait  Mti  en  Canada 
le  fort  de  son  nom.  Après  avoir  rempli  les  fonctions  de 
Commandant  en  Acadie  de  1673  à  1678,  cet  officier  fut 
envoyé  à  la  Grenade,  en  1670,  en  qualité  de  Gouverneur, 
et  de  là  à  la  Martinique  en  1680.  M^de  Chambly  ont  pour 
successeur  M'  LeNeuf  de  la  Vallière,  fils  de  M"*  do  la 


1  M'  Rameau  s'est  engagé  à  nous  donner  l'Iiistoire  de  la  Louisinno, 
contrée  non  moins  intéressanto.  Esjtérons  qu'il  tiendra  parole.  IVautn-s 
pourront  nous  retracer,  ceux-ci  l'histoire  des  Missions,  sans  oublier  celle 
des  tribus  sauvages  ;  ceux-là  celle  de  la  Ileligion  qui  a  jou*'  sur  ce 
continent  un  rôle  si  important.  La  Nouvelle-France  oflro  un  vaste 
champ,  et  il  n'est  sorte  d'esprit  qui  ne  trouve  matière  à  des  ouvrages 
instructifs  et  édifiants  tout  à  la  fois. 

5 


34 


OFFICIEFiS 


Potherie,  qui  occupa  peu  de  temps  ce  poste.  M""  Perrot^ 
ancien  Gouverneur  de  Montréal,  vint  le  relever.  Apre» 
lui,  Mr  Portneuf  de  Menneval,  enfant  du  Canada,  aussi 
bien  que  M»"  de  Villebon  qui  avait  rendu  d'êminenls  ser- 
vices à  de  S'  Castin,  fut  appelé  à  remplir  ce  commande- 
ment. Il  fut  remplacé  par  Mr  de  Brouillan,  qui,  après 
avoir  été  Gouverneur  à  Plaisance  en  1690  et  fait  Cheva- 
lier en  1698,  fut  nommé  Commandant  en  Àcadîe  en  1701 
et  Gouverneur  en  1702. 

1702 

I»  OFFICIERS  EN  ACADIE. 

Officiers  Supéiiieurs. 

De  Brouillan,  Gouverneur, 
De  Bonaventure,  Lieut.  du  Roi. 

Compagnie  de  Falaise. 
Cannes  de  Falatze,  Capitaine,  De  Ncuvillette  Robiner.u,  Enseigne. 

Moutainvlile  (Clément  de),  Lieut.,  Etc.  Etc. 

Compagnie  de  la  Boularderie. 
De  la  Boularderie,  Capitaine,  Lobat,  Ingénieur. 

Compagnie  de  Chacomade. 

De  Chacornade,  Capitaine,  De  Teinville,  Enseigne. 

Ganne»  de  Falaize,  Lieutenant,  Etc.  Etc. 

Compagnie  Du  Vivier, 

Dupont-DuVivier,  Capitaine,  S'  Pierre  (de)  Lieutenant, 


De  Villieu,  Major. 
Etc.  Etc. 


Etc. 


Etc. 


Etc. 


A  cette  époque,  l'Acadie,  aussi  bien  que  le  reste  de  la 
Nou7elle-France,  avait  pour  Intendant  Mr  François  de 
Béauharnois.  Comme  ce  fut  lui  qui  obtint  du  Roi  que  le 
port  Mallois  fût  érigé  en  Baronnie,  et  que  d'ailleurs  son 
frère,  le  Marquis  de  Béauharnois,  a  été,  après  Champlain 
et  Mr  de  Vaodreuil,  le  gouverneur  qui  a  le  plus  longtemps 
administré  le  pays,  nous  croyons  qu'il  n'est  pas  hors  de 
propos  d'en  dire  un  mot  ici, 

M' F, de  Béauharnois  était  originaire  de  l'Orléanais,  d'où 
était  venu  W  de  Rigau ville,  ainsi  que  plusieurs  autres,  et 
appartenait  à  une  famille  des  plus  distinguées.  D'abord 
Commissaire  de  la  marine,  puis  Commissaire  des  armée» 


I 

r 


DE  L'ACADIE. 


35 


navales,  M*"  de  Beauharnois  fût  envoyé  en  Canada  en 
1702.  Après  avoir  rempli  la  charge  d'Intendant  près 
de  trois  ans,  il  fut  rappelé  en  France  et  placé  sur  un 
plus  vaste  théâtre.  C'est  alors  qu'il  obtint  le  port  Maltois 
et  qu'il  le  fit  ériger  en  Baronnie,  sous  le  nom  de  Beauville. 
C'était  en  1707.  Quatre  ans  après  que  cette  faveur  lui 
eût  été  accordée,  le  Baron  de  Beauville  fut  nommé  Inten- 
dant de  la  marine  à  Rochefort,  puis  successivement 
Intendant  de  justice,  police  et  finances  de  la  Généralité 
de  la  Rochelle,  Commissaire  du  Roi  dans  le  pays  d'Aiinis 
et  Iles  adjacentes,  dans  les  provinces  de  Saintonge  et  de 
l'Angoumois,  Intendant  des  armées  navales  dans  la  mer 
de  l'Océan,  enfin  Intendant-Général  des  armées  navales 
en  1726,  C'est  du  moins  ce  que  nous  apprend  l'Armoriai 
de  France.  Le  Baron  de  Beauville  mourut  en  1746,  à 
l'âge  avancé  de  81  an,  sans  laisser  de  postérité.  Il  avait 
été  précédé  dans  la  tombe,  quinze  ans  auparavant,  par  son 
épouse,  Me'ie  Anne  des  Grais,  qui  était  décédée  en  1731 
dans  la  63»  année  de  son  âge. 

Le  Baron  de  Beauville  n'était  pas  encor<î  Intendant- 
Général  des  années  navales,  lorsque  son  frère,  M""  Charles 
de  Beauharnois,  fut  envoyé  dans  la  Nouvelle-France  en 
qualité  de  Gouverneur-Général.  Avant  de  parvenir  à  ce 
poste  élevé,  le  Marquis  de  Beauharnois  avait  passé  par  tous 
les  grades  de  l'arn^ée.  D'abord  Enseigne,  puis  Lieute- 
nant de  vaisspau  en  1699,  il  avait  été  fait  successivement 
Capitaine  d'une  Compagnie  franche  d'Infanterie  de  la 
marine  en  1699,  Capitaine  de  frégate  en  1707  et  enfin 
Capitaine  de  vaisseau  en  1708,  puis  Chevalier  de  S'  Louis. 
Devenu  Gouverneur  du  Canada,  il  profita  de  la  longue 
paix  qui  signala  son  administration  pour  faire  progresser 
la  Colonie  et  la  mettre  à  l'abri  de  toute  insulte.  Après 
«ivoir  chargé  de  Ligneris  de  mettre  un  terme  aux  brigan- 
dages des  Outagamis,  il  envoya  de  la  Verendrye  explorer 
les  terres  situées  entre  les  Montagnes-Rocheuses  à  l'Ouest 
et  les  lacs  Supérieur  et  Ouinipeg  à  l'Est,  mission  qui  a 
suffi  pour  immortaliser  ce  célèbre  voyageur.    L'attaque 


J 


86, 


OFFICIERS 


et  la  prise  de  Loiiisbourg  ayant  fait  craindre  à  M"*  de 
Beauharnois  que  les  Anglais  ne  se  portassent  sur  le 
Canada,  il  mit  tout  en  œuvre  pour  en  augmenter  les  for- 
tifications. Ces  travaux  étaient  bien  avancés,  lorsqu'il 
demanda  son  rappel.  C'est  alors  qu'en  récompense  de 
ses  nombreux  services,  il  fut  nommé,  comme  l'avait  été 
son  frère,  Intendant-Général  des  armées  navales,  charge 
dont  il  ne  devait  pas  jouir  longtemps.  Il  mourut,  en 
effe.t,  à  Paris,  le  13  Juillet  1749,  trois  ans  à  peine  après  son 
retour.  Le  Marquis  de  Beauharnois  avait  épousé  en 
1716  Me'ie  René  Pays,  sœur  de  Mme  de  Bourjoly  veuve  en 
dernier  lieu  de  M^Hardouneau,  Seigneur  de  Laudianière, 
mais  il  n'en  eût  point  d'enfants. 

Ces  deux  hauts  fonctionnaires  ne  furent  pas  les  seuls 
officiers  que  la  famille  de  Beauharnois  de  la  Boische  et 
do  la  Chaussée  donna  à  la  Nouvelle-France.  On  en 
'retrouve  encore  deux  autres,  l'un  du  nom  de  Claude  et 
l'autre  du  nom  de  Guillaume. — Le  premier,  après  avoir 
servi  quelque  temps  comme  Lieutenant,  fut  promu  au 
grade  de  Capitaine,  ainsi  qu'on  le  voit  ailleurs.  Ce  fut  lui 
qui,  de  concert  avec  le  Gouverneur,  obtint  en  1729,  sur 
le  S'  Laurent,  celte  belle  Seigneurie  qui  porte  encore 
son  nom.  Le  second,  d'abord  Garde-Marine,  étant  passé  en 
Canada,  devint  Lieutenant  en  1702,  puis,  deux  ans  après. 
Capitaine.  Il  ne  fit  qu'avancer  en  grade  avec  le  temps  : 
après  avoir  été  nommé  Aide-Major  des  armées  navales  et 
du  fort  de  Rochefort  en  1711,  il  fut  fait  Lieutenant  puis 
Capitaine  de  vaisseau,  et  enfin  Chevalier  de  S^  Louis.  Il 
mourut  en  1741,  à  St  Domingue,  sans  être  marié. 

Les  MM.  de  Beauharnois  avaient  encore  deux  autres 
frères  ;  l'un,  nommé  Jacques,  Capitaine  du  premier  Batail- 
lon du  régimen  t  du  Maine,qui  fut  tué  au  siège  de  Mayence  ; 
l'autre,  du  nom  de  Jean,  qui  ne  fit  pas  moins  honneur  à 
sa  profession.  "  Entrés  dans  le  service,  dès  qu'ils  ont  été 
*'  en  âge  de  porter  les  armes,  disait  le  Roi  de  France,  ils 
"  nous  ont  donné,  dans  toutes  les  expéditions  militaires 
"  et  les  occasions  de  guerre,  où  ils  se  sont  trouvés,  des 


DE  L'ACADIE. 


37 


ih 


(c 


n 


u 


"  marques  de  leur  valeur  et  de  leur  fidélité,  à  l'exemple 
"  de  François  de  Beauharriois,  leur  père,  et  de  leurs 
ancêtres,  qui,  pour  les  services  rendus  à  nous  ei  aux 
Rois,  nos  prédécesseurs,  soit  dans  la  robe  soit  dans 
l'épée,  ont  été  nommés  Conseillers  d'Etat,  honorés  du 
collier  de  l'Ordre  de  S*  Michel  et  pourvus  de  charges 
*'  considérables  et  d'emplois  militaires."  Ils  avaient  une 
sœur  qui  devint  l'épouse  de  M""  Bégon.  • 

Marchant  sur  les  traces  glorieuses  de  ses  oncles,  Fran- 
çois, Marquis  de  la  Ferté-Beauharnois,  né  à  la  Rochelle  en 
1714,  devint  Gouverneur  de  la  Martinique  et  de  la  Guade- 
loupe en  1756,  puis  Chef  d'Escadre  des  armées  navales  en 
1764.  Un  autre,  Claude  Beauharnois,  Comte  des  Roches- 
Baritand,  Seigneur  de  la  Chaussée,  né  à  Rochefort  en  1 71 7, 
étant  passé  en  Canada,  fut  fait  successivement  Lieute- 
nant en  pied,  Capitaine,  et  enfin  Lieutenant  d'artillerie 
en  1745.  Telle  est,  en  peu  de  mots,  l'histoire  de  cette 
illustre  famille. 


1  M'  Micliel  Bégon  qui  avait  épousé  M«"'  Jeanne  Elisabeth  de  Beau- 
harnois, sœur  des  MM.  de  Beauharnois,  dont  nous  venons  de  parler, 
esl  celui  même  qui  remplit  i)endanl  tant  d'années  la  charge  d'Intendant 
du  Canada.  Avant  d"occn])Pr  cette  jjlace,  il  avait  déjà  donné  des  preuves 
de  sa  capacité,  d'abord  comme  Inspecteur-Général  à  la  Cour,  et  ensuite 
comme  Commissaire-Ordonnateur  à  Rochefort.  Etant  rojiassé  en 
France,  il  fut  nommé  Intendant  du  Havre  et  des  armées  navales.  Ce 
haut  fonolionnairo,  qualifié  de  Seigneur  de  la  Picardière  et  Conseiller 
du  Hoi,  était  fils  de  Michel  Bégon,  de  Blois,  d'abord  Commissaire 
Général  à  Brest  et  ensuite  Intendant  des  Galères  de  France,  et  de 
Dame  Madeleine  Druilon.  et  l'ainéo  de  la  famille. — Scipion  Jérôme, 
celui  de  ses  deux  frères  «jui  venait  après  lui,  devint  Evèf|ue  et  Comte 
de  Toul,  puis  ])rince  du  Saint  Empire.  Il  mourut  en  1753,  dans  la  77» 
année  de  son  âge. — Claude  Michel,  le  cadet,  d'abord  Enseigne  de  vais- 
seau en  1703,  puis  Lieutenant  de  vais.soau  on  1714,  fut  fait  Chevalier  de 
S'  Louis  eu  1718.  Après  avoir  rempli  les  fonctions  de  Major  à  Québec 
en  1726,  il  reçut  une  pension  quatre  ans  après.  Il  fut  successivement 
Lieutenant  du  Roi  aux  Trois-Hivières  et  à  Montréal,  i)uis  devint  Gou- 
verneur de  ce  premier  poste  en  1743.  A  sa  mort,  arrivée  en  1748,  il 
laissait,  de  son  mariage  avec  M*"«  Catherine  Robert,  plusieurs  enfants, 
enti-'aulres  trois  fdles  qui  avaient  reçu  leur  éducation  chez  les  Dames 
Ursulines  de  Québec. — Quant  aux  quatre  Demoiselles  Bégon,  sœurs 
des  précédents,  l'une  se  fil  Carmilite  à  Blois,  et  les  trois  autres  se 
marièrent.  L'ainée  épousa  M»  Joseph  d'Arcussia,  issu  d'une  famille 
noble  de  Provence  ;  la  seconde  fit  alliance  avec  M'  de  la  Galisonnière, 
Gouverneur  do  la  Nouvelle-France  :  et  la  troisième  devint  l'épouse  de 
M'  Foyal  de  Denuri,  Gouveri.  ;ur  de  Blois. 


38  OFFICIERS 

II»    OFFICIEHS    DE    PLAISANCE 

UfFICIKHS  SuPÉniEURS. 

L'Hermite,  Major, 
Etc.  Etc. 

Compagnie  de  Coslebelle. 

De  Costebelle,  Capitaine,  De  la  Salle,  Enseigne. 


De  Monic,  Commandant, 
De  Costebelle,  Lieut.  du  Roi, 


Etc. 


Etc. 


Amariton,  Lieutenant,  Etc.  Etc. 

Compagnie  de  Villemonçeau. 

De  Villemonçeau,  Capitaine,  Dupuis  du  Pensins,  Enseigne. 

D'AUord  de  S"  Marie,  Lieutenant.  Etc.  Etc.  Etc. 

Compagnie  de  St.  Ovide. 

De  S*  Ovide,  Capitaine,  Daujeac,  Enseigne. 

Rousseau  de  Villejoin,  Lieutenant,       Etc.  Etc.  Etc. 

Parmi  les  officiers  que  nous  venons  de  nommer,  il  en 
est  quelques-uns  qui  ont  rempli  un  rôle  si  brillant,  que 
nous  ne  pouvons  nous  défendre  d'en  dire  un  mot. — Avant 
d'être  nommé  Commandant  à  Plaisance  en  1697,  M'  de 
Monic  avait  servi  dans  le  régiment  de  Champagne  en 
1675.  Etant  passé  en  Canada,  il  avait  rempli  lès  fonctions 
de  Major  à  Québec  en  1691.  Il  devint  ensuite  Lieutenant 
de  vaisseau  à  Rochefort  en  1700,  et,  après  avoir  été  fait 
Chevalier  en  1707,  il  mourut  à  Bayonne.— Mr  d'AllorddiB 
S'e  Marie  fut  aussi  un  des  plus  braves  officiers  de  son 
temps.  De  Lieutenant  qu'il  était,  il  devint  Capitaine  en 
1712  et  fut  fait  Chevalier  de  S»  Louis  deux  ans  après. — 
Mr  l'Hermite,  Major  à  Plaisance  dès  1695,  se  vit  élevé,  en 
1714,  par  son  seul  mérite,  au  rang  de  Lieutenant  du  Roi 
à  l'Ile  Royale.  Nous  croyons  que  c'est  le  même,  qui,  après 
avoir  été  décoré  de  la  Croix  de  S'  Louis  en  1718,  périt  en 
1725  dans  le  naufrage  le  Chameau. — Dans  le  môme  temps, 
se  distinguait  un  autre  officier  qui,  comme  écrivain,  a 
laissé  un  nom  trop  célèbre.  C'est  le  Baron  de  Lahontan. 
Lieutenant  réformé  en  1687,  il  fut  fait  Garde-Magasin  en 
1693.  Cette  môme  année,  il  devint  Lieutenant  du  Roi  à 
Plaisance,  poste  qu'il  occupa  jusqu'en  1695. 


DE  PLAISANCE  ET  ILE  ROYALE.  39 

1706 

DE   SUBERCA8E,   GOUVERNEUR    DE   l'aCADIE. 

De  Brouillan  étant  mort  en  1705,  Auger  de  Subercase 
fut  nommé  pour  le  remplacer.  Officier  du  régiment  de 
Bretagne,  M""  de  Subercase  passa  dans  la  Nouvelle-France 
en  1687.  Après  avoir  rempli  les  fonctions  de  Garde- 
Magasin  en  1693,  de  Major  l'année  suivante,  et  d'Aide- 
Major  de  la  marine  en  1695,  il  fut  envoyé  à  Plaisance,  en 
1702,  pour  remplir  la  charge  de  Gouverneur.  Trois  ans 
après,  il  fut  fait  Chevalier,  et,  en  1706,  son  mérite  le  fit 
appeler  à"  succéder  à  M""  de  Brouillan.  C'est,  avec  le  Baron 
de  Si  Castin,  une  des  plus  grandes  figures  de  cette  époque. 
Après  avoir  repoussé  les  Anglais  pendant  plus  de  quatre 
ans,  il  ne  céda,  en  1710,  que  devant  le  nombre. 

1712 

DE   ST.   OVIDE,   LIEUTENANT   DU   ROI   A   l'iLE    ROYALE. 

Héritier  du  zèle  et  de  la  valeur  de  Subercase,  de  S' Ovide 
porta  aussi  bien  haut  la  gloire  du  nom  français  dans  ces 
parages  D'abord  Enseigne  on  1 692,  il  fut  fait  Lieutenant 
en  1694,  et,  deux  ans  après,  il  fut  promu  au  grade  de 
Capitaine.  Il  occupait  ce  grade  depuis  trois  ans,  lorsque 
son  rare  mérite  fit  penser  à  lui  pour  la  place  de  Lieute- 
nant du  Roi  à  Plaisance.  C'était  en  1709.  Après  s'être 
acquitté  de  son  emploi  à  la  satisfaction  générale,  il  fut 
choisi  en  1714,  pour  remplir  les  mômes  fonctions  à  l'Ile 
Royale,  après  de  Gostebelle,  une  autre  gloire  de  cette 
époque. 

1730 

L'année  1730  vit  mourir  deux  officiers  de  mérite  :  de 
Catalogne,  jeune  Lieutenant,  et  d'Allord  de  Ste  Marie, 
Capitaine  plus  haut  nommé.  ''S'e  Marie,  aîné,  dont  le  • 
"  père  vient  de  mourir,  écrivait  Mr  de  Beauharnois,  se 
-'  présente  pour  être  Enseigne  en  pied.  Il  connaît  le 
"  Génie  et  est  recommandé  par  le  Maréchal  de  Besoue.  " 


40 


Il    ! 


OFFICIERS 
1748 


DENIS  DE  BONAVENTURE  COMMANDANT  A   l'iLE   ST.  JEAN. 

"  L'arrangement  qui  avait  été  fait  par  rapport  au  Sieur 
''  DuVivier,  pour  le  commandement  de  l'Ile  S*  Jean^ 
"  écrivait,  en  1748,  Mr  de  la  Galisonnière,  ne  pouvant  pas 
"  avoir  lieu,  il  est  nécessaire  de  pourvoir  à  ce  comman- 
"  dément.  C'est  le  Sieur  Denis  de  Bonaventure  qui 
"  l'exerce  provisoirement,  depuis  la  reprise  de  la  posses- 
"  sion  de  la  Colonie.  Comme  il  s'en  est  acquitté  jusqu'à 
"  présent  à  la  satisfaction  des  Supérieurs  et  au  gré  des 
"  habitants,  anciens  et  nouveaux,  on  estime  qu'il  n'y  a 
"  pas  de  meilleur  sujet  pour  remplacer  le  Sieur  DuVivier. 

"  Mais  au  lieu  de  lui  donner  le  titre  de  Lieutenant  du 
"  Roi,  que  Sa  Majesté  avait  accordé  à  celui-ci,  elle  peut 
"  se  contenter  de  lui  accorder  celui  de  Major.  Il  aura 
"  deux  cents  livres  d'appoinlement  en  cette  qualité  ;  mais 
"  il  paraît  juste  d'y  ajouter  un'  gratification  de  mille  cinq 
"  cents  livres,  comme  Commandant. 

"  Ce  changement  et  celui  de  M»"  Du  Chambon-Vergor, 
^'  autre  Capitaine  qui  passa  en  Canada,  laissent  deux 
"  Compagnies  vacantes.  On  propose  pour  les  remplir  les 
"  suivants  :  d'Ailleboust  de  la  Boulasserie  et  Benjamin 
"  de  Villeray,  anciens   Lieutenants.    (Signé)    LaGalis- 

''  SONNIÈRE.  " 

Enseigne  en  1720,  Lieutenant  en  1731,  M'  Denis  de 
Bonaventure  était  Capitaine  depuis  1737  lorsqu'il  fut 
ainsi  chargé  du  commandement  de  l'Ile  S^  Jean. 

Officiers 


passés  du  Canada  9.  Louisboui^  par  le  Léapard. 
Beaugord,  Enseigne.      LaSaussaye  (de), 


Enseigne. 


Bleury  (de) 

LaVousles 

il 

Chariy  (de)                       " 

Lery  (Chaussegros  de) 

i< 

Du  Plessis,                         " 

Noyelle  (de) 

u 

Du  Portail, 

Raimbault, 

« 

Gauthier  de  Varennes, 

Villedonné  (de) 

<4 

La  Pérade  (Le  Chev.  de>    " 

Villére 

«* 

LaRonde  (Denis  de),  Lieutenant,. 

Etc, 

s. 

ieur 
ean, 
pas 
[lan- 
qui 
3ses- 
ïu'à 
de& 
V  a 
der, 
tdu 
jeut 
lura 
nais 
nnq 


■^r 


^^• 

^^^ 


M.L.  Ji.'VERriAY. 


eux 
?le& 
min 

LLIS- 

,  de 
fut 


gne. 


^^f^ 


M.  G. Franchi-; RI 


M  Bo'fjiKTTi';. 


DE  PLAISANCE  ET  ILE  ROYALE. 


41 


Le  17  Décembre  1755,  maringo  ù  Montn'ml  do  Philippe  d' Agneaux 
do  la  Saussaye  avec  M*"»  Mario  Anne  do  Vorclièresi,  la  môme  sans 
doute  qui.  en  I7G9,  épousa  en  secondes  noces  M'  Pierre  TroUier 
Desttulniors,  et  dont  la  sour,  M»"'  Charlotte  do  Vercht'res,  devint  l'é- 
pouse, en  1 767,  de  Hené  Hertcl  de  Rouvillo,  seize  ans  après  le  mariage  de 
M»"*  Catherine  de  Verchères  avec  Pierre  Ilertel  de  Ueaubussin.— Un 
an  avant  lu  mariage  do  M'  de  la  Saussayu,  le  7  Janvier,  le  jour  môme 
où  sa  sœur.  M*"»  Marguerite  do  Bleury,  épousait  Louis  Dandonneau 
du  Sablé,  avait  lieu  aussi  &  Montréal,  celui  de  Jean  Clément  de  Bleury 
avec  M*"*  Mario  René  Gamelin-Muugras,  vingt  trois  ans  après  le 
mariage,  dans  lu  môme  ville,  do  Christophe  Sabrevoisuvec  M*"*  Agathe 
Hertel. —  Le  moriuge  de  M' J.  C.  de  Bleury  avait  été  précédé,  en  1751, 
de  celui  de  Pierre-Philippe  de  Noyelle  avec  M*"«  Marie-Anne  Boucher, 
et  suivi,  en  176G,  de  celui  do  M»"»  Mniie-Madeleine  Du  Plessis  avec  J. 
François  LeGardeur,  ù  Montréal  également,  ainsi  que  de  celui  de 
M'"*  Marguerite  Sabrevois  de  Bleury,  en  1 769,  avec  Jean  Thomas  de 
Lorimier. —  Nous  retrouvons  encore,  en  1747,  le  maringo  do  Pnul- 
François  Raimbault  de  S'  Blain,  dont  la  famille  était  alliéo  à  celles 
des  D'amours,  des  Boucher  de  la  Perrière  et  do  la  Bruère,  des  de 
Contrecœur  etc.,  avec  M«"«  Louis  Hertel  de  Moncourt. 

1750 

Comme  en  Canada,  la  garnison  de  ce  pays'devait  être 
augmentée,  en  prévision  des  éventualités.  Voici,  en  effet, 
ce  que  porte  une  note  de  1750  :  "  La  garnison  de  cette 
"  Colonie  a  été  fixée  sur  le  pied  de  mille  deux  cents 
"hommes  qui  doivent  former  vingt-quatre  Compagnies, 
"  de  cinquante  hommes  chacune,  indépendamment  d'une 
"  Compagnie  de  canonniers-bombardiers,  qui  n'est  que  de 
"  trente  hommes ,  mais  qui  sera  portée  à  cinquante 
''  hommes." 

Officiers 
désignés  pour  les  Iles  d'Amérique. 


Pour  être  Lieulenanls , 


Barolion,  Enseigne, 
Hertel  de  la  Frenière, 
La  Verendrye  (de) 

Belleville  (de),  Cadet, 
Du  Plessis,  " 


Raimbault-Groschèno,  Enseigne, 
Raimbault-Lusodière,         " 
Etc.,       etc. 


Pour  être  Enseignes  : 

Joannés  (de),  aine,  Cadet, 
La  Guitterie,  " 


6 


4S 


OFFICIERS 


Epervancho  (Lo  Chev.  do  1'),  "        Linclot  (de),  '♦ 

Godcfroy,    "  Siicquospéo  Domicourt,  " 

Fuit  i\  Quiboo,  lo  30  Octobre  1750.        (Signé)         La  Joncaike. 

En  1750,  l'ann^'o  où  Claude  Raimbault  de  Barolion 
épousait  M«"e  Mario-Thérèse  du  Sablé,  avait  lieu  à  Mon- 
tréal le  mariage  do  Jean-Daptiste  Godcfroy,  avec  M«"« 
Marguerite  de  Couagne,  dont  la  sœur,  Me''»  Marie  Fran- 
çoise, avait  épousé,  en  1 751 ,  Georges  de  Gannes,  et  dont  une 
autre,  M«"«  Louise,  entrait,  en  1758,  dans  la  famille  de 
Boucherville,  *  en  contractant  mariage  avec  Louis  Bou- 
cher, pendant  que,  de  son  côté,  M^i'e  Josophto  Gauthier  de 
la  Verendrye,  à  l'exemple  de  M«"e  Marie  Catherine  qui 
avait  épousé,  en  1743,  Mr  Jean  LeBur  de  Senne  ville,  faisait 
alliance,  en  1755,  avec  Amable  de  Montigny. 

1751 

Officiers 
mariés  à  l'Ilo  Royale. 


Benoist,  Capitaine, 
Boularderio  (de  la),  Capitaine, 

Daujeac,  " 

Decoux,  " 

Du  Hayel,  '• 

Du  Chambon,  " 

Du  Vivier,  " 
Ëstimauville  (d') 


Gourvillo  (de),  Capitaine, 
La  Boularderie  (de),  " 
La  Brijeonniôro  (de).  Lieutenant, 
La  Vallièro  (de),  Capitaine, 
Villedonné  (de),  Enseigne, 
Villejoin  (de),  Capitaine, 
Villoray  (de),  Lieutenant, 
Etc.,        etc. 


t  Dans  les  titres  de  Noblesse  de  M'  do  Boucherville,  il  faut  lire  ; 
"  de  la  soixante  et  cinquième  annéo  de  notre  règne,"  et  non  de  la 
cinquième.  Il  faut  lire  également  au  môme  endroit  :  "  lille  de  Joseph 
Cardin  "  et  non  de  Jean-Baptiste  de  la  Bruère  ;  "  Pierre,"  et  non  pa? 
Pierre-René  ;  "  sept  enfants,"  et  non  quatre  ;  "  plus  tard  Reine  d'An- 
gleterre," et  non  Reine  des  Belges.—  Aux  articles  de  Longueuil  et 
d'Eschambaull,  il  faut  lire:  "  Catherine  d'Eschambault,  "  et  non  Marie 
Anne,"  ou  Marie  Catherine;  "  veuve  de  Philippe  Peire,  "  et  non  M»"». 
—  Aux  articles  de  do  Lery  et  de  Lotbinière,  c'est  "  Lieutenant,"  et  non 
Lieutenant-Colonel  qu'il  faut;  "  Académie,  "  cl  non  Institut.  On  nous 
a  signalé  ces  inexactitudes,  entre  plusieurs  autres,  et  nous  aimons  à 
les  rectifier.—'  Sur  la  foi  des  autres,  nous  avons  dit  que  le  Man]uis  de 
Yaudreuil  était  mort  en  1764;  mais,  si  on  s'en  tient  à  des  documents 
qui  semblent  sûrs,  il  ne  serait  décédé  qu'en  1768. 


! 


DE  PLAISANCE  ET  ILE  ROYALE. 


u 


JONCAinC. 

BaroUon 
eu  à  Mon- 
avcc  Me"« 
arie  Fran- 
)tdontune 
famille  de 
lOuis  Bou- 
authicr  de 
icrino  qui 
[lie,  faisait 


ine, 

I 

Lieutenant, 

ilaino, 

igné, 

no, 

ant. 


il  Tant  lire  ; 
3t  non  do  la 
le  (le  Joseph 
'  et  non  pa? 
Reine  d'An- 
lOngueuil  et 
ut  non  Marie 
et  non  M*"», 
ant,"  et  non 
ut.  On  nous 
lis  aimons  à 
I  Marciuis  de 
documents 


FAMILLE    OESTIMAUVILLE. 

M' d'Estimauville,  ainsi  que  M""  Paycn  '  do  Noyau,  appar- 
tenait à  une  ancienne  famille  noble  de  Normandie,  dont 
les  armes  sont  :  des  gueules  à  trois  merleltes  d'argsnt,  dt.'ux 
on  chef  et  une  en  pointe.  Né  le  12  Mars  1714,  à  TrouvilU?, 
Généralité  de  Rouen,  Mr  Jean-Baptislu  Philippe  d'Ksti- 
mauville,  aprt's  avoir  été  attaché,  eu  1729,  en  qualité  do 
Page,  au  service  de  son  Altesse  Serenissime  Madame  la 
Duchesse  de  Bourbon,  entra,  en  1730,  dans  la  Gom[>agnie 
des  Cadets  gentilshommes,  établie  par  le  Roi  à  la  cita- 
delle de  Metz.  Ktant  passé  de  là  au  régiment  de  Lyouais  on 
1733,  il  en  fut  fait  Lieutenant,  puis  devint  successivement 

1  M'  Bruno-Pierro  Payon,  Seigneur  do  Noyan  cl  do  Cliavdy,  quo 
nous  avons  déjà  rappolé  ailleurs,  descendait  d'iino  ancienne  famille 
noble,  dont  les  armes  sont  :  d'urgent,  à  trois  tourteaux  du  sable,  poses, 
deux  en  chef  et  un  en  pointe,  le  premier  ù  droite,  churgi-  d'une  rose  d'or  ; 
supports:  deux  athlètes  et  un  cimier  ;  cri  do  guerre  :  in  aniuis  forlior. 
Etant  passé  do  bonne  heuro  dans  la  Nouvelle-France,  il  y  épousa 
M'"*  Calheriiu'  Lonioyne,  dont  il  eut  rjualro  eiiruuts:  Picrre-Jar(|ue&, 
llilles-Auguslin,  Eslher-Rolland  et  I*ierre  Benoit.  Apn>8  la  niorl  de 
son  épouse,  il  contracta  un  second  mariage  avec  M*''«  Louise  Duval 
<iui  lui  donna  doux  enfants  :  Paul-Rene  et  Pierre. —  Pierre-Juciiuos 
I)arvint,  comme  sou  père,  aux  premiers  grades  de  l'armée.  Ayant 
épousé,  en  1731,  M'"»  Catherine  d'Ailleboust  do  Manlot,  il  devint  jièro 
de  doux  enfants,  dont  l'un,  Louis,  mourut  au  champ  d'honneur  en 
17G0,  et  l'autre  entra  dans  la  famille  de  Repontigiiv. — Gilli-s-Augustin, 
dit  lo  Chevalier  do  Noyan,  passa  en  Louisiane  en  1^20.  Do  son  mariage 
avoc  M*"« Jeanne  du  Manoir,  il  eut  quatre  enfants:  Jean-Buptisle  Phi» 
lippo,  par  la  suite  Capitaine  do  Cavalerie,  celui  mi'^mo  qui  fut  enveloppé 
dans  la  disgrâce  de  LaFrenière  et  qui  fut  réformé  en  176'2;  Pierre- 
Benoit,  mort  en  basilgo  ;  Louis-Uolland,  (|ui  devint  pins  tard  Enseigne 
do  vaisseau  ;  et  Marie-Anne,  qui  fit  alliance  avec  lo  Comte  Mallet  du 
Puy-Valliers. —  Esther-Rollond,  Seigneur  de  Chavoy,  d'afjord  Copitaine 
de  vaisseau,  puis  Lieutenant  au  Corps  royal  d'artillerie,  devint  Com- 
missaire ordinaire  d'artillerie.  Ue  son  mariage  avec  M*"*  Anno-Fiset 
Arthur  de  la  Villarmois,  il  laissa  jilusieurs  enfants,  dont  un  entra  dans 
le  régiment  de  Lyonnais. —  PioiTo  Benoit,  lo  plus  jeune,  se  choisit  une 
épouse  dans  la  himillo  do  M'  Verdun  de  la  Cour  du  Bois,  Seigneur 
do  Cormevoy.— Pierre,  issu  du  second  lit,  épousa  M*"*  Anne  do  la 
Haussaye  et  en  eut  cinq  enfants  :  deux  fds  et  trois  filles.  U.io  do  ces 
dernières  s'étant  faite  Religieuse  de  l'Ordre  do  S»  Augustin,  devint 
Supérieure  de  l'IIopital  d'Avranches,  en  Normandie.  Jacques,  l'alné 
des  flls,  entra  dans  le  régiment  do  Bri(iuevillo  et  fut  décoré  de  la 
Croix  de  S«  Louis.  Il  a  laissé  plusieurs  enfants.  Telles  sont  les 
données  que  nous  trouvons  dans  d'anciens  papiers  sur  cette  furaillc 
remaniuable. 


44 


OFFICIEHS 


Capilaino  do  brûlot,  ot  onflu  Capitaine  d'iino  Compagnie 
franche,  tUîtanhéo  de  la  marine  ponrs«Mvir  de  garnison  à 
riIe-Royale.  Le  15  Avril  1755,  il  fut  d«Vor6  de  la  Croii 
de  S*  LouiR,  continua  h  servir  jusqu'à  la  prise  du  pays  par 
les  Anglais,  et  ne  quitta  l'armée  qu'on  1766.  Plusieurs 
années  auparavant,  en  1740,  il  avait  épousé  M""»  Marie 
Charlotte  d'Ailleboust  qui  lui  donna  treize  enfants,  dont 
sept  survécurent.  On  peut  voir  leurs  noms  plus  loin.  A 
cette  famille  appartiennent  les  MM.  d'Estimauville  du 
Canada,  dont  l'un,  apW>8  avoir  rempli  plusieurs  charges 
importantes,  laissa  trois  enfants,  entr'autres  Mr  d'Estimau- 
ville marié  h  M«"«  Couillard  ;  et  dont  l'autre,  non  moins 
avantageusement  connu,  a  été  père  de  Madame  Rolland. 

FAMILLE  DU   VIVIER. 

M""  Du  Vivier  que  l'on  voit  jouer  à  cotte  époque  un  rÔle 
proéminent,  appartenait  à  une  famille  très  répandue  dans 
le  pays,  comme  on  peut  le  remarquer.  Suivant  des 
papiers  qui  nous  ont  été  communiqués,  le  premier  qui 
passa  dans  la  Nouvelle-France,  fut  M'  Henri-Jules  Four- 
nier.  Sieur  du  Vivier.  Il  était  fils  de  Henri  Le  Fournier, 
Sieur  du  Vivier,  Brigadier  des  Gardes  du  Roi,  et  de 
Dame  Catherine  Dcvaux.  De  son  mariage  contracté  h 
i^uébec,  avec  M"""  Thérèse  Gadois,  Henri-Jules  le  Four- 
nier eut  trois  enfants  :  Louis-Hector,  Thérèse  et  Mar- 
guerite. Les  deux  Demoiselles  entrèrent  dans  la  famille 
d'Ailleboust.  L'une,  Thérèse,  épousa  M' Paul  d'Ailleboujt, 
Sieur  de  Cuisy,  et,  après  la  mort  de  son  mari,  contracta 
un  second  mariage,  en  1741,  avec  M'  Alexandre  d'Aille- 
boust, Sieur  d'Argenleuil.  L'autre,  Marguerite,  fit  alliance 
avec  M'  Louis  d'Ailleboust,  Sieur  do  Coulonge.  Quant  à 
Louis-Hector,  il  se  choisit  une  épouse  dans  la  famille  de 
M'  Cabana-Desjordis.  Cette  Dame,  du  nom  de  Marie- 
Anne,  étant  venue  à  mourir,  il  convola  à  de  nouvelles 
noces  et  forma  une  seconde  alliance  avec  IVleiio  Charlotte 
d'Amours  de  Louviers,  dont  nous  avons  rappelé  la  famille. 
De  ce  dernier  mariage,  il  eut,  entr'autres  enfants,  Louis- 


DE  PLMSXNCE  ET  ILE  ROYALE. 


u 


aininon  î\ 
In  Ct-oii 
i  pays  par 
Plusieurs 
I«ii«  Mario 
imts,  dout 
s  loin.  A 
uvillo  du 
'8  rhargos 
rKslimau- 
lon  moins 
9  Rolland. 


Lie  un  rôle 
nduo  dans 
livant  des 
emier  qui 
ules  Four- 
Fournior, 
\oi,  et  de 
ontraclé  h 
(S  le  Four- 
e  et  Mar- 
ia famille 
Lilleboust, 
contracta 
re  d' Aille- 
nt alliance 
Quant  à 
famille  de 
de  Marie- 
nouvelles 
>  Charlotte 
la  famille. 
nts,  Louis- 


lloctor,  lequel,  ayant  atteint  sa  vingtième  année,  épousa, 
en  r'',M''"«  Klisabeth  Roy-Desjardins.  On  •  parlé 
ailleurs  de  l'application  do  M'  Duquosno  à  rétablir  la  dis- 
cipliuo  parmi  les  troupes,  en  arrivant  dans  son  gouvor- 
nenH'Ht  On  peut  s'en  faire  une  idée  par  la  lettre  sui- 
vante qu'il  adressait  h  celui  dos  membres  do  cotte  famille 
qui  commandait  alors  à  la  Prairie  et  qui  était  intime  ami 
du  Chevalier  do  la  Corne.  La  voici  :  "  Québec,  25  Août 
"  17Ô2.  Quoique  je  sois  informé.  Monsieur,  que  le  poste 
'•*■  qui  vous  est  confié,  est  en  fort  bonnes  mains  et  que 
"  vous  avez  toute  la  capacité  désirable  pour  l'adminis- 
'■'■  tration  dont  il  est  susceptible,  il  m'est  ordonné,  dans  mes 
'■'  instructions,  de  vous  faire  savoir  que  vous  devez  éviter 
''  soigneusement  tout  sujet  de  contestation  avec  les  Sau- 
*'  vages,  afin  de  no  point  occasionner  une  guerre  avec 
'•'■  eux  qui  no  pourrait  qu'étro  préjudiciable  au  bien  de  la 
'^  Colonie  et  que  le  Roi  veut  à  tout  prix  empêcher.  A 
*'  l'égard  des  présents  que  vous  avez  coutume  de  faire  aux 
*'  Sauvages,  Sa  Majesté  exige  que  vous  les  motiviez  sur 
"  votre  journal  et  que  vous  en  donniez  un  compte  exact, 
''  Vous  voudrez  bien  m'en  envoyer  une  copie.  Quelque 
''  tranquillité  qui  règne  dans  toute  la  dépendance  de  votre 
"  poste,  vous  devez  toujours  être  sur  vos  gardes,  afin 
*'•  d'éviter  les  surprises.  Malgré  la  bonne  opinion  que 
"  j'ai  de  tous  les  officiers  de  cette  Colonie  et  do  vous  en 
"  particulier,  Monsieur,  je  suis  obligé,  pour  me  conformer 
aux  intentions  du  Ministre,  de  ne  conserver  dans  leurs 
postes  que  les  ofTiciors  qui  concilieront  la  prudence  avec 
les  talents  et  j'aime  à  vous  en  informer.  Ceux  qui  garde- 
ront l'économie  dont  ce  pays  a  tant  besoin,  seron  t  prCfôrés 
pour  les  grâces  que  le  Roi  a  à  répandre,  et  on  n'aura  nul 
égard  à  l'ancienneté.  Je  serai  infiniment  satisfait  si 
vous  me  mettez  à  môme  do  vous  distinguer  dans  le 
compte  exact  et  juste  que  je  me  propose  de  rendre  à  la 
Cour,  quand  j'aurai  pris  par  moi  môme  connaissance 
du  mérite  d'un  chacun.  J'ai  l'honneur  d'ôtre  très  parfai- 
"  tement,  Monsieur,  votre  etc.    (Signé)    duquesne." 


u 


u 


(l 


(l 


(i 


(( 


i( 


u 


(k 


!! 
i  I  < 


1 


H       j 


MH 


46 


OFFICIERS 
1752 


Officieus 

désignés  pour  repasser  on  France  par  f  Angélique- 
Chabot  de  Bryon,  Lieutenant,  Du  Lcchec,  Enseigne. 
Coulreau  (de),  Enseigne,  Etc.,       etc. 

1754 

Drucoubt, 

Gouverneur  à  l'Ile  Royale. 

Le  C'«  de  Raymond,  Maréchal  de  Camp,  Gouverneur 
de  l'Ile  Royale  depuis  1751,  étant  repassé  en  France  en 
1753,  Mr  Drucourt  lui  succéda  dans  son  commandement. 
On  connaît  sa  belle  défense  de  Louisbourg  en  1758,  et  la 
gloire  impOTissable  que  s'est  acquise  Mn»e  Drucourt,  en 
rivalisant  de  zèle  et  de  courage  avec  son  mari.  Après  M^e 
Latour,  aucune  femme  n'a  plus  illustré  ces  contrées. 

1755 

De  Boishébert, 

Commandant  à  la  rivière  S*  Jean. 

Parmi  les  guerriers  qui  se  sont  rendus  célèbres  à  cette 
époque  tourmentée,  ont  peut  mettre  au  premier  rang  l'il- 
lustre de  Boishébert,  Commandant  à  la  rivière  S' Jean. 
Après  y  avoir  élevé  un  fort  en  1750,  se  voyant  pressé  de 
toutes  parts,  plustôt  que  de  le  laisser  tomber  entre  les 
mains  de  ses  ennemis,  il  y  mît  lui-même  le  feu  en  1755. 

1760 

OpriciERS  DE  l'Ile  Royale  en  Canada, 

par  ordre,  ou  en  congé. 

Lieutenants  : 

La  Potherie  (de), 
Villejoin  (de),  fils. 

Enseignes  : 

Hertel  (Michel), 
Grillot  de  Poëlly,  repassé  en  Acadie,  Hertél  de  Sorel, 
Hertel  (Etienne),  Poupet  de  la  Boularderie. 


Bourdon, 
Johnstone, 

Catalogne  (de). 


'  I 


ue. 


ouverneur 
France  en 
landeraent. 
1758,  et  la 
'ucourt,  en 
Après  M""* 
itrées. 


)res  à  cette 
;r  rang  l'il- 
re  S»  Jean, 
t  pressé  de 
'  entre  les 
u  en  1755, 


DE  L'ILE  ROYALE.  47 

Officiers  de  la  gaunison  de  Looisbourg 

restés  en  Canada  après  la  Capitulation  du  8  Septembre  1760. 

Ailleboust  d'Arpenteuil  (d"),  Lieut.  réformé,  Hertel,  Cepitaine  réformé. 

1761 

OFFICIERS  ET  FAMILLES  DE  L'ILE  ROYALE. 

Etat-Major. 

Famille  Loppinot: 

Loppinot,  Major,  59  ans.  M»"«  Madeleine  Loppinot,  22  ans. 


14 

10 

9 


fils,  45  "    Victoire 

L.  Beauport,  Lieut.  en  Louisiane.     "    Charlotte 
2^  ans,  Loppinot,  fils, 

L.  de  la  Frezillière,  Enseigne,  29  ans. 

Famille  de  la  Drijeonnilre  : 
De  la  Brijeonnière,  A.-Maj.  46  ans.  Anne  de  la  Brijeonnière,  1 1  ans. 
"  flls,        16         Joseph  •«  9 

"  "  7         Hélène  "  3 

Capitaines  d'Infanterie. 
Famille  Benoisl: 
Benoist,  Capitaine,  75  ans.  M«''«  Marie-Anne  Benoist,  38  ans. 


Henri,  Lieut.  àCayenne,  27 


Decoux,  Capitaine, 
"       Enseigne, 
"       Louis-Marie, 
"       Gabriel, 


"    Marie 
"    Emilie 
'•    Jeanne  ' 

Famille  Decoux  : 
52  ans.  M«"«  Jeanne  Decou.\, 
24  «    Marguerite  " 

11  "    Louise         " 

7 

Famille  DuChambon  : 

51  ans.  M«"«  Jeanne  DuChambon,  12  ans 
10 


24 
22 
19 

23  ans. 
21 
9 


erie. 


DuChambon,  Capitaine, 
"  François, 

Famille  d" Eslimauville  : 

D'Estimauville,  Capitaine,  49  ans.  M-»  d'Eslimauvilie, 

"       Charles,  13  Louise 

Gabriel,  14  Josephte 

Robert,  9  Elisabeth 

"        André,  5 

"       Jean-Baptiste,  3 

Le  13  Mai  1783,  J.-B'"  d'Estimauville  épousait  à  Montréal  M«"»  Marie 


32  ans. 
12 
10 
1 


Eli. 


M  1 


*T 


Mlf 


48 


OFFICIERS 


Josephte  Gouraul  de  la  Côte,  dont  la  famille  était  alliée  à  celle  d'Âil- 

leboust. 

Famille  de  Gourville  : 

De  Gourville,  Capitaine,       53  ans.  M™  de  Gourville,  44  ans. 

"  Michel  Dupont,  Ens.,      24  Anne  "  20 

"  Antoine  Dupont  (neveu),  12         Marie-Anne"  18 

Famille  Laforél  : 

Laforét,  Aide-Major,  37  ans.  M"»  Laforèt,  24  ans. 

1 

Famille  Le  Neuf  de  la  Vallière  : 
Le  Neuf  do  la  Vallière,  Cap.,  50  ans.  M*"«  de  la  Vallitire  (sœur),  37  ans. 
"  fils,      12  ••    Charlotte  (fille),  14 

<<  <i  "11 

"       de  Beaubassm,  2 

Famille  Le  Neuf  de  Boisneuf: 
Le  Neuf  de  Boisneuf,  Capt.,  45  ans.  M™  de  Boisneuf.  28  ans. 

"  "  10  »    de  la  Potherie,  1 

"       de  Montenay,  3 

Famille  RousseaU'Jorfonlaine  : 
Rousseau-Dorfontaine  Capt.  45  ans.  M""  Dorfontaine,  45  ans. 

Famille  de  St.  Aigne  : 


De  S»  Aigne, 

50  ans. 

M"  de  S»  Aigne, 

27  ans 

"           Côrae, 

10 

Josephte      " 

3 

Autres  Capitaines  : 

De  la  Pérelle,  Henry, 

40  ans. 

Dumaine, 

35  ans 

Lechier  de  S'  Simon, 

41 

Capitaine 

RÉFORMÉ  : 

De  la  Boularderie, 

57  ans. 

M""  de  la  Boularderie, 

49  ans 

fils. 

24 

Richard            " 

19 

Il               •< 

21 

De  Vely           " 

14 

LiEUTC 

NANTS  : 

Bourdon, 

42  ans. 

M""  Bourdon,  à  Halifax, 

34  ans 

"          Marguerite. 

7 

Louise    " 

3 

Du^  .^rtail. 

34 

M""  DuPortail, 

25 

DuVivier, 

45 

M"  DuVivier, 

37 

"           Charlotte, 

3 

Louise  " 

1 

LaPommeraye, 

33 

M»»  LaPommeraye, 

26 

"                 Jean-Baptiste,  l 

M«"e  de  Villedonné, 

11 

Villedonné  (de) 

47 

M«t  de  Villejoin, 

19 

"  Enseigne        22 

Villejoin  (Rousseau  de)        30 


i  celle  d'Ail- 


44  ans. 

20 

18 


24  ans. 


Bur),  37  ans. 
14 


28  ans. 
herie,   l 


45  ans. 

27  ans, 
3 

35  ans. 


49  ans. 

19 

14 

IX,  34  ans. 
3 
25 
37 
1 
26 
11 
19 


Le  Tir  TiELH' 


i^    v5>*      ^ 


l/H^'\:./Ar-;po. 


Vr:  IJUTIBAR.  ,     [/H^?T.  --n^Kii;; 


R 


■ù^\^z<'-    \xSi\   I -ij»  >'dit    (i;  -   k(;.:j 


!i;! 


DE   L'ILE   ROYALE. 


49 


33  ans.  LaVouste, 

33         Lory  (Gliaussegros  de) 

33 


Autres  Lieutenants  : 

Boisberthelot  (de) 

DcGoutins, 

Langis  de  la  Pilette, 

Lieutenants  d'artillerie  : 

33  ans.  M"»  de  la  Boucherie, 
2         Marguerite,     " 

Chirurgien-Major  des  troupes  : 


LaBoucherie, 
"  Louis, 


Bertin, 


60  ans.  M«"  Bertin, 
2G         Charles  Bertin, 

Enseignes  en  Pîed: 


D'Ailleboust  (Le  Chevalier)  28  ans.  Mauriet, 
Boisberthelot  (Le  Chev.  de)  22"        Noyelle  (de) 
"  (Pèlerin)         24 


Bonaventure  (Denis  de) 
Carrerot, 
Catalogne  (de) 
Cournoyer  (Hertel  de) 
Cusaque  (de) 

Carrerot  (André) 
DeVilleray, 

M»'  Chauvelin, 

nile 
M"»  Denis, 

nile, 
M""  DuHayet, 
M""  de  Montalembert, 
Pierre        " 
Fait  à  Rochefort. 


Périgny  (de) 
14         Rondeau,  ' 

27         Sabattier, 

27  S»  Aigne  (de) 

28  Villeray  (de) 
23         Etc.,  etc. 

Enseignes  en  Second  : 

21  ans.  DeTournay, 
21 

Veuves  : 

25  ans.  M»»  Thiery, 

4  Madeleine    " 

34  Victoire       " 

9  François       " 

46  M"»  DeVilleray, 

27  M«"«    " 

7  Etc.,  etc. 


Capitaines  destinés  a  St.  Domingue. 

Famille  de  Vcrteiiil  : 
DeVerteuil,  Capitaine,  40  ans.  Henri  de  Verteuil, 


Pierre  " 


27 

8 


Victoire        " 
Josephte      " 

Famille  cPAîllehousl  de  Villemer: 

Villemer  (d'Ailleboust  de)    30  ans.  M»"  d'Ailleboust, 


37  ans. 
35 


27  ans. 
1 


32  ans. 
8 


28  ans. 

40 

25 

23 

26 

22 

25 


40  ans. 


45  ans. 

18 

15 

13 

47 

19 


4  ans. 

7 

2 


22  ans. 


niMa 


50  OFFICIERS  DE  LILE  ROYALE. 

Autres  : 
DuPlessis-Fûber,  41  ans.  LoNeuf  do  la  Polherie, 

Enseignes  : 
Cournoyer  de  Chambly,        27  ans.  Rousseau-Dorfontaine, 


32  ans. 
27  ans. 


■I    ! 


DEPART 

DES  TROUPES  DE  LA  COLONIE. 


37  vieux  poklals, 
1 1  recrues. 


1760 

Officieus  kt  soldats 
arrivés  ù  Rochefort  le  28  Septembre. 
Bo  Goulins-Brecourt,  Enseigne,        44  anciens  soldats, 
Denis  do  la  Ronde,  Cajntaine,  2  Sergents,  3  C(ii)orau.\, 

Ligiieris  (de).  Enseigne,  I  Tambour,  2  Ganonniers, 

Villeray  d'Artigny,  (Le  Gliov.  de),     20  recrues. 

Officiehs  et  soldats 
arrivés  des  prisons  d'Angleterre,  lo  29  Septembre. 
Boucherviilo  (do).  Enseigne,  La  Piletto,  Lieutenant, 

Du  Chambon-Vergor,  Capitaine,       Montarville  (de).  Enseigne. 
-3  Sergents, 

2  Caporau.x, 

3  Tambours. 

Officieus  et  soldats 
arrivés  à  la  Rochelle  par  les  vaisseaux  : 
Le  Parlemenlairc,  Le  Anna, 

Le  Brique- Gallel,  Le  Dauphin, 

^^  1^°>J<  Le  lioyant  et  Bordeaux, 

Le  Grandville,  Le  Cliarkslon  et  Rcbecca, 

Le  Malbeck, 

et  licenciés  à  Rochefort,  du  12  au  23  Décembre. 
Nom  des  Compagnies  :  Nombre  des  hommes  : 

Beaujeu  (de) 

Belestue  (de) 
Benoist 
BoiSHÉBEnT  (de) 

€haussegros  de  Lery   -[.c    -, ,  . 
■^    1 16  soldats 

Courtemanche  (de) 


f  3  Sergents,  4  Caporau.x,  1  Tambour, 
\  22  Fusilliers. 

f  3  Ca])oraux,  1  Tambour, 
\  17  Fusilliers. 
I  l  Fusillier. 

f  3  Sergents,  1  Caporal, 
1 8  Fusilliers. 

2  Caporaux, 
î  soldats. 

f  1  Sergent,  1  Caporal.  1  Tambour, 
\  12  Fusilliers. 


52 

DELoniMiBn 
DuBuissoN 

ESCHAILLONS  {d') 


DÉPART 

f  2  Caporaux,  1  Tambours,  1  Fifre, 
\14  Fusilliors. 

f  2  Sergents,  l  Caporal,  l  Tambour, 
\li  Fusi 

{ 


silliors. 


4  Caponiux,  l  Tambour, 
24  Fusilliors. 


Gannes  de  Falaize  (de)  1 13  lousilliors. 

(  2  Sergents, 
\20  Fusilliers. 


Gaspé  (de) 

IIeubin 

Hughes  (d') 

La  CoLOMBiÈBK  (de) 

LaCorne  (Chev.  do) 

LaPerhièbe  (de) 
LaRoche  (de) 
LaRonde  (de) 

LaValterie  (de) 

LiGNERis  (de) 

LoTDiNiÈRE  (de) 

LusiGNAN  (de) 

Marin 

MÉziÈRES  (de) 

MoNTiGNY  (de)    ■ 

PORTNKUF  (de) 

Raymond 

Repentigny  (de) 
RouviLLE  (de) 


f  l  Sorgont,  4  Caporaux, 
\  18  Fusilliors. 

j  2  Fusilliors. 

f  2  Sergents,  3  Caporaux, 
\  23  Fusilliers. 

f  3  Caporaux,  2  Tambours, 
\  19  Fusilliers. 

f  l  Sergent,  l  Caporal, 
\  10  Fusilliers. 

I  3  Fusilliers. 

(  3  Sergents,  3  Caporaux, 
\  24  Fusilliers. 

f  1  Caporal, 
\  Il  soldats. 

f  l  Sergent,  2  Caporaux, 
\  16  Fusilliers. 

f  2  Sergents,  4  Caporaux, 
\  15  Fusilliers. 

f  l  Sergent,  l  Tambour, 
\  16  Fusilliers. 

f  l  Caporal,  l  Tambour, 
\15  Fusilliers. 

f  2  Sergents,  1  Caporal, 
\10  Fusilliers. 

f  1  Caporal, 
\  18  Fusilliers, 

f  1  Sergent, 
\  8  Fusilliers. 

f  3  Sergents,  2  Caporaux,  l  Tambour, 
\  16  Fusilliers. 

f  3  Sergents,  1  Tambour, 
\  23  Fusilliers. 
(  5  Fusilliers. 


DES  TIIDUPES  DE  LA  COLONIE. 


53 


f  2  SiM'gi.'iils, 
\  17  Fiisilliers. 

f  I  Sorgnnt,  3  Cajioruux,  I  Tambour, 
\  IH  Fiisilliers. 

f  1  Sorsont.  1  Caporal. 
\  1 1  soldiits. 

I  \  Fusilliiîr. 

f  3  Sor^'oiils,  4  Caporaux, 
\8Fi     ■■■ 


ïjr.  Lut:  (de) 
St.  Maotun 
S-i.  Ouns  (do) 

S.,  Vl.NCENI 

VeRGOH  -s  o  i,^        II'  , 

"  Sur  co  nombre  d'hommes,  3!)  sont  blessés,  ou  malades."' 

Fait  ù  Uochcforl.  ce  30  Décembnî  1700.  (Signé)        Dhiault. 

ROLE  DES  TROUPES  DE  LA  MARINE 

D'aPHÈS    L'N    fclTAT    SIG.NH,    A    LA    lIOCHiaLK,    l.K    18    AGIT    1701. 

h   COMPAGNIE    DES   CANONNIEHS-BOMUAUDIEHS. 

Cainlaines  : 
Tiedmont  (Jacquau  de),  en  France.    Lusignan  (de),  en  France. 

Mf  Jacquau  do  Fiodniond,  d'abord  Enseigne  de  la  Coinpa|.(nic  des 
canonniers  bombardiers  de  l'Ile-Ruyalc,  en  174H,  puis  Enseigne  de 
celle  du  Canada,  en  1730,  l'ut  fait  Lieutenant  do  cette  môme  Com- 
pagnie en  1753,  Capitaine  en  1759,  et  devint  Chevalier  do  S' Louis  en 
1700.  Ce  lut  lui  qui,  avec  M""  de  Joannès,  Major  de  Québec,  insista 
auprès  de  M'  de  Raraezay,  ajirôs  la  bataille  des  Plaines  d'Abraham, 
pour  (ju'on  abandonnât  la  Basse-Ville  et  qu'on  se  relirtU  avec  toutes 
les  forces  dans  (Québec,  au  lieu  de  capituler  précij)ituniment.  Si  ce 
conseil  eût  ùli.!  suivi,  le  drajjcau  français  flotterait  peut-être  encore  sur 
les  remparts  do  la  ville  do  Charajjlain. — Précédemment  Conunandant 
au  fort  de  S'  Frédéric,  M'  de  Lusignan  renii)lissait  les  mêmes  fonctions 
à  celui  de  Chambly  au  moment  de  la  lutte  suprôme. 

Lieulenanls  : 

DanEOville,  resté  en  Canada. 

Enseignes  : 

LaBruère  (de),  un  Franco, 

Juchereau-Duchesnay,  en  France.  Lolbinièro  (de),  en  France. 

Il"    GompactNies    Franches. 

CAPITAl.NhS     UESTÉ.S     EN  CaN'ADA  : 


Aubert,  en  France. 
Juchereau,  en   France, 


Beaujcu  (de^ 

Belestro  (de) 

Beranger, 

■Courtemanche  (LeGardeur  de) 


LaCorne  S'  Luc  (de) 
LaValterie  (de) 
Lery  (Chausseirros  de) 
Lusignan  (de) 


il! 


Il 
I  i 


54 

DoLnrimior, 
Du  Biiissoti, 
G.iiiiK's  do  Fdlfiizo, 
LuCorao  (Lo  Cliov.  do) 


DRl'ART 


Iloiivillo  (Ilorlol  do) 
S'  Ours  (de) 
Vf.'i'gor  (Du  Cliambon) 
Villi.'iMont. 


Capitaines  passks  kn  FiiANoii 


Bonoist  (Le  Gliov.) 

Borguo  (de) 

Bnislit'hort, 

Ilorhiu, 

Iluglio?  (d') 

LaCliauvignorio  (do) 

LdColunibiùro  (LaCorno  do) 

LanaudifTo  (do) 

La  Uocho-Vornuy  (do) 

Lo  Borgno, 


Lotbini&re  (do) 
Marin, 

Montosson  (Lo  Gardeur  do) 
Montigriy  (do) 
Uopoiiligiiy  (Lo  Chov.  do) 
Repotiligny  (do) 
8»  Vincoiit, 
Vassan  (do) 
Elc. 


Lieutenants  restés  en  Canada  : 


Conlerrot, 

Contrecœur  (Pocaudy  do) 

Dosjordis-Villobon, 

Epervancho  (Lo  Chevalier  de  1') 

Joncairo  de  Chauzonne, 

Langy  (Le  Chevalier  do) 

Lovreau  do  Langy, 


Morvillo, 

Nivervillo  (Lo  Chevalier  de) 

Nivorvllle  do  Monlizambort  (de) 

Noyelio  do  Fleuriinont, 

Uigauvillo  (de) 

Siinblani  (Duverger) 

Varennos  (do  la  Verendrye). 


Lieuthnants  passés  en  Fhance 


Ballleul,  l'alné, 

Celoron  (Le  Chevalier) 

Cournoyer  (Ilortel  de) 

DeCombre, 

Drouillon, 

DuPlessis-Faber, 

Duvergor-Simblani, 

Godefroy, 

Hertel  de  Beaubassin, 

Lanoue  (de) 


restés  en  Canada  : 
Ailleboust  (d') 
Belèstre  (de),  fils, 
Gabana  (Joseph) 


Larminat, 
Montmidy  (do) 
Noyelle  (do),  l'alné, 
Portnouf-Nouvillotte, 
Riiimbault, 
Sabrevois  do  Bleury, 
Sauveur  de  Nigon, 
S'  Laurent, 
S»  Rome, 
S»  Vincent. 

Enseignes 

passés  en  France  : 
Alborgati-Vôza  (d') 
Barolion, 
Boucherville  (de) 


;\ 


DES  TIIOUPES  DE  LA  COLONIE.                       55 

Clignancourt  (de) 

Boncliervillo  do  Montarvillo  (do) 

DoLoriniior,  l'alnr', 

Colornn  do  Dlainvillo, 

DoLoriinier-Vornouil, 

Cory  (d'Ailloboust  do). 

De  Miiy, 

Clapier  (Lo  Chevalier), 

Des  Plaines  (d' Amours), 

Contras, 

Duclicsnay, 

Crocy  (Lo  Chovaiier  do). 

.Toannî's, 

Cnisy  d'Arpenteuil, 

LaBnièro  (do), 

Drouot  do  la  Coulonnièro, 

LaCliapoUo, 

Dronet  do  Mareuil, 

La  Durantayo  (de), 

Duchosnuy, 

Lalroriioro  (Ilertel  de), 

DnSablô, 

LeGardeiir  (Lafraïuboiso), 

Epervnnche  (Eustacho  do  1'),                                           1 

La  Valterie  (do). 

Ilorbin, 

Linctot,  l'alné. 

llichô, 

Louvigiiy  (Mouol  de), 

La  Chauvipncrio  (de), 

Louvigny  (Joseph  de). 

La  Chevrolièro  (de). 

Nivorvillo  (Grand|iré  do), 

LaMorandièro  (do). 

Norman vlllo  (de), 

LaMorandièro  du  Coudray  (do). 

Raimbault,  l'alnô. 

Le  Borgne, 

Raimbault-Groschôno, 

Ligncris  (Marchant  do),                                                ' 

Roclic'blavo  (de), 

S»  Simon, 

Varenncs  (de). 

Tûupin, 

ViTclicTcs  (de). 

Vassan  (do),                                                                     ? 

Villcray  do  la  Cardonnièro, 

Villeray  (Jean  de).                                                        i. 

Quoi  fut  lo  témoignage 

rendu  à  ces  troupes,  et  corn-                            Ij 

ment  fut  récompensée  leur 

^      1^      !• 

intrépide  valeur?  C'est  ce  que                            '[ 

nous  apprennent  les  lignes  qu'on  va  lire  :  "  Les  troupes 
"  détachées  de  la  marine,  revenant  du  Canada,  au  nombre 
"  de  près  de  quarante  Compagnies  d'infanterie,  y  ont  par- 
"  faitement  bien  servi  pendant  toute  la  guerre.  L'impos- 
"  sibilité  do  leur  continuer  leur  solde  sur  les  fonds  des 
"  Colonies,  a  obligé  de  licencier  tous  les  soldats,  à  mesure 
"  qu'ils  sont  arrivés  en  France,  en  leur  donnant  à  chacun 
"  une  conduite  pour  se  rendre  chez  eux. 

"  A  l'égard  des  officiers,  on  peut  dire  en  général  qu'ils 
"  se  sont  tous  bien  comportés,  à  la  réserve  de  quelques- 
"  uns  qui  ont  eu  part  aux  gains  illicites  d'une  adminis- 
''  tration  répréhensible.  Il  y  en  a  plusieurs  qui  sont  restés 
"  en  Canada,  mais  la  plus  grande  partie  est  revenue  en 
"  France.   11  est  de  la  bonté  du  Roi  de  conserver  à  ces 


r>c 


ni:  l'A  UT 


"  officiers  au  moins  iinn  dcmii!  soldn,  par  formn  dn  siibsis- 
"  taiico,  la  plupart  u'ayaiit  auciiinîs  ooimaissaiircs  »mi 
"Franco.  On  la  pro[if)so  de  deux  cent  ciiKiuaiilo  livres 
''  pour  les  C'ipitaiiit's, do  dtMix  cciil  iMiur  les  liicutonanls, 
'^  do  conl  ciii(|iiaiito  pour  les  I']ns('if,'iioH  on  piod  ot  do 
*'  cent  vingt  pour  les  Kiisoignos  en  second,  et  à  proportion 
"  pour  les  ofllciors  d'Ktat-Major  et  do  l'ArtilhM'ie,  lo  tout 
"  jusqu'à  la  i)aix,  où  l'on  sera  on  état  do  flxor  leur  sort. 

"  Xfais,  comme  dans  cot  arranj;(3ment,  on  renvoie  du 
"  service  tons  les  olUciors  justement  soupçonnés  d'avoir 
"  ou  part  à  dos  profits  illicites,  il  parait  convenable  d'ac- 
"  corder  qnelqucîs  récompenses  ;\  ceux  qui  les  méritent 
"  par  l'ancienneté  do  leurs  services,  leur  boimo  conduite, 
"  ou  à  cause  des  blessures  considérables  qu'ils  ont  rc(;uo8. 
"  Dans  cette  vue,  on  propose  d'accorder  la  Croix  de  S» 
"  Louis  i\  plusieurs." 

Okkicu;ii9  ufj  i>i';taci»kmi;nt  dk  i,a  Mahink  • 

possos  on  Franco  sur  lo  vaisseau  La  Jeanne. 

Capitaines  ; 

DeGannes  do  Falnizo, 
Lery  (Chaussogros  de). 

Lieutenants  : 


BiTonger, 

Ilerlel  de  Louisbourg, 


Cou  iras, 

Kleuriinont  do  Noyollo, 


Nivcrvillo  (de) 
Norinimvillo  (de). 


DoLorimicr,  nin<'>, 
DeLoi'.îMier-Vernouil, 
DeLori'.'iipr  (Guillaume) 

Lery  (Clinusscgros  de) 
Québec.  10  Octobre  1761. 


Enseignes  : 

Mnuijt  de  Louvipny, 
Nivcrvillc-Grandiiré  (de) 
Rochf'blave  (dt) 

Cadets  : 

Montcsson  (Le  Gardeur  do). 

(Signé)  Landhieff, 

OrFIClERS 

embarqués  sur  V Auguste,  sombré  en  mer. 


l  Comme  on  peut  le  remarquer,  parmi  ces  ofTiciers,  ainsi  que  parmi 
les  précédents,  quelques  uns  venaient  de  l'Ile  Royale. 


rt  «Ml 
ivro» 
iiuts, 
ît  flo 
rlion 
tout 


0  (lu 
ivoir 
(l'ac- 
itcnt 
uito, 
•ues. 
e  S» 


DES  TROUPES  DE  LA  COLONIE. 


57 


Capitaines  : 

La  Corne  (Le  Chevalier  de)  S'  Luc  do  la  Corne. 

Portneuf, 

Lieutenants  : 

S«  Blain  (Raimhault  de) 
S«  Paul  (LeBer  de) 
Varennes  (Gauthier  de) 

Enseignes  : 

Raimbault-Groschùne. 


Godefroy, 

La  Verendrye  (Gauthier  de) 

Pecaudy  de  Contrecœur, 


Sennoville  (LcBer  de) 
Villebon. 


La  Durantaye, 

La  Perrière  (Boucher  de) 

Cadets  ; 

Dubreuil  (La  Corne) 
La  Corne  (Le  Chevalier) 

Oi  FiciEns  DU  détachement  de  I.A  Marine 

morts  en  Canada  après  le  départ  des  troupes. 

Châtelain,  Cap.  rôf.,  29  Avril.  Morville  (de),  Lient.,  le  7  Sept. 

Levreau  de  Langis,  Lieut.,  1 1  Sept.  Villeray  d'Artig.  (de).  Lient.,  9  Ja. 

LaMorandière(R.  de).  Ir.g.,25Sept.  Villeray  de  la  Cardon,  (do),  8  Juil. 

Officiers 
dccédés  en  Canada  après  le  mois  d'Octobre. 
Bercy  (de).  Enseigne,  7  Avril.  La  Martinièro  (de),  Capl.,  27  Dec- 

La  Corne  (de),  Capitaine,  2  Avril.      La  Plante  (de),  Lient.,  4  Août. 

1762 

Officiers 

arrivés  au  Havre,  le  1"" Janvier  1762,  parle  Moulineux, 
venant  de  Québec,  et  lieu  de  leur  résidence. 

Capitaines  : 
DuBuisson,  à  Paris.  Vergor  (Du  Chambon),  à.  Rochc- 

Rouville  (Ilertel  de),  à  la  Rochelle.      fort.    Etc. 

Lieute.n\nts  : 

Chabert-Joncaire,  à  la  Rochelle. 

Epervanche  (Le  Chevalier  de  1'),  ^.laieau-Gontior. 

Enseignes  : 
Godefroy  de  Linctot,  à  Rochefort.      Richardville  (de),        à  Rochefort. 


Hertel  (Le  Chevallei-^, 
Hcrtel  de  Chambly, 
Linctot  (Maurice), 
Linctot,  cadet. 


Sacquespée  (Le  Chev.  de), 
Sacquespée-Domicourt,  ' 

Trevct  de  TEporvanche, 
Etc.  Etc.  Etc. 


1 


I 


58 


Chabert,  aîné,  à  la  Rochelle. 
Chttbert,  cadet,  " 

DuBuisson,  aJné,  " 

DuBuisson,  cadet,        " 


Boisnouf  (LeNeuf  de) 

Decoux, 

Denis  de  la  Ronde, 

Dorfontaine, 

Du  Chambon, 

Gourville  (de),  absent, 

Hertel,  Capitaine  refonné, 

LaBoularderie  (de), 


DÉPART 

Cadets  : 

Salaberry  (de),  à  Rochefort. 

"  Villeray  d'Artigny  (de),  " 

"  Yen  (d'),  do  l'Artillerie,  " 

"  Etc.  Etc.  Etc. 

(Signé)  Mestral. 

1763 

OFFICIERS  DE  L'ILE  ROYALE 

servant  à  Rochefort. 

Capitaines  : 

LaBrijeonnière  (de  la),  Aide-Major. 

La  Pérelle  (de  la) 

LaValterie  (de  la) 

Loppinot,  Major, 

S'  Aigne  (de) 

Tryon  (Le  Chevalier  de) 

Verteuil  (de) 


Lieutenants  : 


Ailleboust  (Le  Chevalier  d') 

Boisberthelot  (Le  Chevalier  de) 

Boisberthelot, 

Bonaventure  (Denis  de) 

Carrerot, 

Catalogne  de  (en  Canada), 

DeCoux, 

Ferinanel, 

Hertel  de  Gournoyer, 


Carrerot  (André), 


LaBoularderie  (de) 
Loppinot  de  Frezilliçre, 
Morietle, 
Noyelle  (de) 
Rondeau, 
Sabattier, 

St.  Aigne  (Gôme  de), 
Villedonné  (de) 
Villeray  (Le  Chevalier  de) 
Enseignes  : 

Villeray  de  la  Cardonnière  (de). 
Officiers 
qui  doivent  retourner  aux  Iles  d'Amérique. 


Daujeac,  père.  Gouverneur, 
"        fils,  Sous-Lieutenant, 
"         "    Enseigne, 

LaBoucherie-Fromentau,  Lient. 

L'Espérance  (Le  Baron  de),  Cap, 


Bailleul  (de), 
Noyelle  (de) 


3  Sergents, 

4  Caporaux, 
2  Tambours, 
4  Canonniers, 
35  Soldats. 

(Signé)  Daujeac. 

Officiers 
désignés  pour  d'autres  Colonies. 

Ligneris  (Le  Chevalier  de), 
Vaubddon,  (Le  Chevalier  de) 


Iiefort. 


L. 


DES  TROUPES  DE  LA  COLONIE.                       59 

*  ■ 

1763 

Officiers 

qui  ont  obtenu  des  passeports  pour  retourner  en  Canada. 

Capitaines  : 

Belestre  (de),                                    Montesson  (Le  Gardeur  de), 

Lanaudière  (de),                                Ramozay  (de),  ex-Lieut.  du  Roi. 

LaNoue  (de),                                      Rouville  (Ilertel  de), 

Longueuil  (de),  ex-Gouv.  des  T.-R.       Etc.           Etc.           Etc. 

Major. 


3  (de). 


UJEAC. 


de) 


Hertel  de  Beau  bassin, 
Montizambert  (de), 

Coutras, 
Duchesnay, 
Godefroy  do  Linctot, 
Hertel  (Le  Chevalier), 
Hertel  de  Ghambly, 


Lieutenants: 

Niverville  (Lo  Chevalier  de), 
Sabrevois  de  Bleury. 

Enseignes  : 

LaMorandièro  (de), 
Lotbinière  (de), 
Normanville  (de), 
Richardville  (Drouet  do). 
Etc.  Etc.  Etc. 


Cette  môme  année  1763,  parvint  à  Montréal  la  nouvelle 
de  la  mort  tragique  de  deux  des  fils  du  deuxième  Baron 
de  Longueuil,  ancien  Gouverneur  de  Montréal.  Elle 
était  ainsi  constatée  :  "  Par  des  lettres  reçues  du  Comte 
''  de  Vaudreuil,  Lieutenant-Général  de  l'armée  navale  de 
"  Sa  Majesté,  de  Messieurs  de  Vaudreuil,  ses  neveux,  et 
"  de  Mr  de  Bienville,  grand  oncle  des  défunts,  il  est  avéré 
"  que  MM.  LeMoyne  de  Longueuil  et  Maricourt,  fils  de 
"  Mr  le  Baron  de  Longueuil,  en  son  vivant  Gouverneur 
'^  de  Montréal,  ont  péri  aux  attérages  de  S'  Domingue,  en 
"  attaquant  un  corsaire  ennemi,  avec  une  chaloupe  dé- 
'■'■  tachée  de  leur  vaisseau.    (Signé)  Panet." 

1764 

JUGEMENT   RENDU    CONTRE   BIGOT   ET   SES   COMPLICES. 

•  Commencée  le  19  Septembre  1761,  l'enquête  contre 
Bigot  et  ses  complices  se  termina  en  1764  par  la  condam- 
nation des  coupables.  Sur  cinquante  inculpés,  dix  furent 
condamnés  aux  peines  suivantes  : 


l 


\ 


60 


DÉPART 


Bigot,  Intendant,  banni  à  perpétuité  ;  biens  confisqués  ; 
1,000  livres  d'amende  ;  800,000  livres  de  restitution. 

Varin,  Sub-délégué,  banni  à  perpétuité  ;  500  livres  d'a- 
mende ;  800,000  livres  de  restitution. 

Bréard,  banni  pour  9  ans  de  Paris  ;  500  livres  d'a- 
mende ;  300,000  livres  de  restitution. 

Cadet,  Munitionnaire,  banni  de  Paris  pour  9  ans  ;  500 
livres  d'amende  ;  6  millions  de  restitution. 

Pénissault,  Commis  de  Cadet,  banni  pour  9  ans  de  Paris  ; 
500  livres  d'amende  ;  600,000  livres  de  restitution. 

Maurin,  Commis  de  Cadet,  banni  pour  9  ans  de  Paris  ; 
500  livres  d'amende  ;  600,000  livres  de  restitution. 

CoPRON,  Commis  de  Cadet,  condamné  à  être  admo- 
nesté en  Chambre  ;  6  livres  d'aumône  ;  600,000  livres  de 
restitution. 

EsTÈBE,  Garde-Magasin,  condamné  à  être  admonesté  ; 
6  livres  d'aumône;  30,000  livres  de  restitution. 

Martel,  Garde-Magasin,  condamné  à  être  admonesté  ; 
6  livres  d'aumône;  100,000  livres  de  restitution. 

DeNoyan,  Lieutenant  du  Roi,  condamné  à  être  admo- 
nesté ;  6  livres  d'aumône. 

Six  autres,  qui  étaient  absents,  furent  également  con- 
damnés, mais  à  des  peines  plus  légères,  leur  culpabilité 
étant  moins  notoire.  —  Cinq  autres  furent  simplement 
blâmés  d'avoir  inconsidérément  visé  les  inventaires  des 
vivres  et  invités  à  ne  plus  récidiver. —  Les  autres  furent 
déchargés  de  toute  accusation,  jusqu'à  ce  qu'il  fut  plus 
amplement  informé  contre  eux.  —Le  11  Janvier  1764,  ce 
jugement  fut  lu  et  publié  à  son  de  trompe.  Il  avait  été 
rendu  par  vingt-sept  Juges,  présidés  par  M""  de  Sartines, 
Lieutenant-Général  de  police. 

renseignements  sur  quelques  personnes  passées  en    FRANCE 

(De  1766  à  1777.) 

Les  Délies  d'Ailleboust  de  Cery,  filles  de  l'ancien  Capi- 
taine des   portes  de  Québec,   touchaient  chacune  une 


DES  TROUPrei  DE  LA  CDLONIE. 


61 


pension. — M^c  d'Aillebonst,  veuve  de  l'ancien  Lieutenant 
du  Roi,  recevait  également  une  pension. 

Mfiie  Marie-Anne  Arnoux,  fille  de  Mr  Arnoux,  Chirur 
gifcn-Major,  s'était  retirée  près  de  Soissons,  où  on  la 
voyait  en  1774. 

M'"  Thomas  Marie  Cugnet,  ci-devant  Conseiller  au  Con- 
seil Supérieur  d*^  Québec,  vivait  à  Paris  en  1777.  Il  avait 
alors  40  ans. 

Meii«  Mai'ie-Françoise  do  Couagne,  Agée  de  54  ans,  veuve 
do  Mr  de  Gannes,  se  trouvait  à  la  même  époque  à  Tours, 
où  elle  avait  fixé  sa  résidence. 

M''  Pitrre  DeLino,  ancien  Grand-Voyer  du  Canada, 
âgé  de  58  ans,  était  allé  habiter  Blois,  où  il  séjournait 
en  1777. 

Le  Chevalier  DEliOniMiEii,  Lieutenant  des  troupes  en 
Canada,  couvert  de  quatre  honorables  blessures,  Agé  de 
41  ans,  avait  été  s'établir  près  de  Besançon,  vers  1766. 

M«iie  Denis  de  la  Ronde,  fille  do  l'ancien  Capitaine  de 
ce  nom,  s'était  également  retirée  en  Franco,  où  elle 
touchait  une  pension. 

Mme  veuve  DesMeloises  recevait  aussi  une  pension  et 
demeurait  à  Paris,  où  bon  nombre  d'autres  Canadiens 
s'étaient  d'abord  fixés. 

Le  Chevalier  Jean-Baptiste  Renaud  DuBuisson,  fils 
aîné  du  Capitaine  de  ce  nom,  d'abord  Cadet  et  ensuite 
Lieutenant  d'une  Compagnie  du  Corps  Royal  d'artillerie, 
alors  âgé  de  31  an?,  demeurait  en  1777  près  de  Laon. 

Mm«  Madeleine  Lefebvre  DuPlessis-faber,  touchait  en 
1776  une  .pension  de  176  livres  ût  résidait  près  de  Tours. 

M«"e  DuSarlé  se  trouvait  à  la  môme  époque  près  de 
Saumur,  où  elle  avait  fixé  son  séjour. 

Mme  veuve  d'Eschauxons  demeurait  à  Paris  en  1777. 

M'"  Jacques  Joseph  Guitton  de  Monrepos,  ancien  Lieu- 
tenant-Général de  justice  et  de  police  à  Montréal,  alors 
âgé  de  68  ans,  était  établi  à  la  même  époque,  prèsd'Agen. 

M>-  Juchereàu  de  St.  Denis,  fils  d'un  ancien  Conseiller 


ii 


62 


DÉPART  DES  TROUPES  DE  LA  COLONIE. 


du  Cap  S'  Domingue,  avait  une  pension  de  100  livres,  et 
habitait  en  1775  l'Ile  de  France. 

M""  Landrieff  DesBordes,  Commissaire  de  la  marine  en 
Canada,  âgé  alors  de  65  ans,  demeurait  à  Tours  en  17T7. 

M'  Lermet,  ancien  écrivain  de  la  marine,  habitait  dans 
le  môme  temps,  près  de  Marseille. 

Molle  Marie  Thérèse  de  Ligneris  qui  touchait,  ainsi  que 
sa  sœur,  une  pension  de  200  livres,  vivait  à  Paris  en  1767 
Elle  avait  alors  27  ans. 

M'  François  Mouët  de  Louvigny,  Enseigne  dans  les 
troupes,  couvert  de  plusieurs  blessures,  et  alors  âgé  de  49 
ans,  s'était  retiré  près  d'Uzès  en  1776. 

Mme  veuve  Mantet  demeurait  à  Paris  en  1777. 

M""  Pierre  Michel  Martel,  Commissaire  de  la  marine, 
avait,  à  la  môme  époque,  fixé  son  domicile  à  Tours. 

Mr  DeMontigny,  ancien  Capitaine  du  Canada,  résidait 
également  près  de  Tours  où  il  touchait  sa  pension  de 
Chevalier. 

Mme  veuve  Perrault,  épouse  de  l'ancien  Major  des 
milices,  habitait  aussi  la  Touraine  en  1776. 

Mr  Ignace  Perthuis,  ancien  Procureur  du  Roi  de  la 
Prévosté  et  Amirauté  de  Québec,  alors  âgé  de  61  ans, 
était  allé  se  fixer,  avec  son  fils  aîné,  à  Marseille,  où  on  le 
voyait  en  1777. 

Mr  Sabrevois  de  Sermonville,  Aide-Major  à  Montréal, 
était  aussi  passé  en  France,  où  il  touchait  une  pension. 

Mme  S'  Sauveur  de  Nigon,  née  Catherine  Chaboilliez, 
s'était  retirée  à  Nîmes,  où  elle  vivait  en  1777. 


I      I 


■"•I 


SOMMAIRE. 


AVANT-PROPOS 

PRÉCIS  HISTORIQUE,  ou  Abrogé  de  l'Histoiro  du  Canada.. 

APERÇU  SUR  QUELQUES  CONTEMPORAINS 

'de  Chambly, 
Officiers  du  régiment  de  Carignan 


(Etablissement  des  Seigneuries.) 


Explorateurs  et  Découvreurs  célèbres  ; 


de  Contrecœur, 
(le  la  Vallerie, 
de  Verchères, 
Sorel,  etc. 

Joliet, 
la  Salle, 
Perrot. 


f.Io 
(le 
N. 


Officiers  de  1C83  à  1700.  Eloge  de  ; 
(Promotions  d'officiers.) 


Du  Tast, 

Du  Luth, 

de  S'  Lusson,' 

de  Tonty, 

de  Vallerennes,  etc. 

Officiers  de  1700  à  1729  :  appréciation  qui  en  est  faite. 

Île  Marquis  d'Alogny, 
de  la  Gemmeraye, 
de  Langloiserie. 

Commandants  des  pays  d'en  haut  en  1729. 

Notices  sur  :  f  de  la  Mothc-Gadillac, 

(Nouv.  Promotions.)  \  de  la  Durantaye. 

Officiers  de  1732  :  leur  nom  et  leur  âge. 

Particularités  sur  :  f  Bouiilet  de  la  Chassaigne, 

(Pensionslt  Décorations.)  |  ^S^^e'  ^°''''"'"''' 


Eloge  de  :   ■ 


'  Denis  de  la  Ronde, 
Cannes  de  Falaize, 
Boucher  de  Grandpré, 
De  Muy,  etc. 


PAGES 

I 
...  1 
,..      1 


I 


s 


64 


SOMMAIRE. 


OflicicTs  de  la  Colonie  en  1739, 
Jugement  porté  sur  : 


Pensions  •   /  ""^^  OJTlciers, 
lensions.  -^  aux  Veuves. 


'  de  lîenucourt, 
de  Benujou, 
Budcmont, 
Clmvoy  do  Noyan, 
DuBuisson, 
d'Esctmillons, 
de  la  Perrière, 
do  Longucuil, 
Marin, 
dos  Meloisos, 
de  Monligny, 
do  Rc|)etitigny, 
de  Vaudreuil,  etc. 


Commandants  de  1757  à  1759 
Le  Capitaine  de  Gaspé. 


Etat  des  pertes  aux  batailles 
(Décès  pendant  le  siège  " 


ri 


'de  Lorimier, 

Donville, 

Du  Piossis, 

Le  Verrier, 

do  Noyan, 

de  S'  Blain. 
(le  la  Monongahéla, 
du  lac  S»  Sacrement, 
.do  Sainte-Foye. 

OFFICIERS  DE  L'ACADIE,  PLAISANCE  Et  ILE  ROYALE. 

'de  Brouillan, 
do  Chambly, 
Grandfontaine, 
de  la  Valliôre, 
Menneval, 
Perrot, 


33 


Particularités  sur  : 
(Les  MM.  de  Beauharnois.) 
.(La  famille  Bégon.) 


Notices  sur  ; 


Commandants  de 
(mariages.) 


'La  Hontan, 
l'Hermite, 
do  Monic, 
S"  Marie. 

1706  à  1760: 


Les  familles 


/  d'Estimauville, 
\  Du  Vivier. 


Villebon,  etc. 


'de  Boishébert, 
Denis  de  Bonaventure, 
Drucourt, 
de  S«  Ovide, 
de  Subercase. 


Officiers  de  l'Ile  Royale  et  leurs  familles  en  1761 
DÉPART  DES  TROUPES  DE  LA  COLONIE 


51 


Nom  et  nombre  des  Compagnies. 

Rôle  des  troupes  de  la  marine  :  éloge  de  ces  troupes. 

Naufrage  de  VArtgusie. 

Officiers  décédés  en  Canada. 

Officiers  répartis  en  différentes  villes  de  France. 

Retour  de  bon  nombre  d'officiers  en  Canada,  etc. 

Procès  de  Bigot  et  de  ses  complices. 

Particuliers  lixés  en  France. 


33 


NOTES 

RELATIVES  AU  PRÉCIS  HISTORIQUE. 

NATURE  ET   UUT   DE  CE   l'HÉCIS. 

Enregistrer,  année  par  nniioe,  les  fails  saillnnls  dont  lo  Canadd  a  été 
le  théfltro  ;  les  dégager  de  tout  ce  qui  n'est  qu'accessoire  ;  faire  de  ce 
résumé  une  sorte  de  (il  conducteur  qui  aide  le  lecteur  à  embrasser 
d'un  seul  coup  d'(«il  les  événements  qui  se  sont  passés  deituis  trois 
siècles  et  à  en  saisir  les  causes  et  les  elfets,  tel  est  le  but  de  cet  Abrégé 
Pour  plus  de  clarté,  on  eût  aimé  à  donner  plus  de  développements  à 
certains  faits  moins  connus  ;  mais,  outre  que  Tespace  luisait  défaut,  ce 
genre  de  travail  no  les  comportait  pas.  Encore  moins  a-t-on  pu  entrer 
dans  le  mérite  ou  le  démérili;  des  opinions  diverses  ([ui  se  sont  élevéej> 
au  sujet  de  points  controvers(3s. 


51 


TOHTS  mi  GOIJVEflNEMENÏ  IRA.NÇAIS. 

Quelfjues  dis|)Osilions  que  nous  ayons  à  défendre  et  à  excuser  le 
gouvernement  de  Taneicnne  mère-jjalrie,  il  est  des  fautes  qu'il  nous 
6st  impossible  de  pallier,  parce(prelles  pouvaient  avoir,  et  qu'elles  ont 
eu,  en  ell'et,  des  résultats  désastreux.  De  ce  nombre,  «ont  celles  qui 
regardent  les  salaires,  le  commerce  et  les  forlilicalions. 

Les  SALA.inES. — Un  des  premiers  torts  do  l'administration  française 
fut,  nul  ne  peutendisconvenir,  de  n'allouer  que  des  traitements  insulli- 
sants  à  ses  ofiiciers,  tant  civils  que  militaires.  Sur  les  derniers  temjis, 
Montcalm,  tout  modéré  qu'il  fût,  ne  put  s'empéchcr  de  faire  à  ce  sujet 
de  vives  remontrances  au  GabiniH  de  Versailles.  No  pouvant,  avec 
leurs  faibles  appointements,  soutenir  leur  rang,  ni  même  subvenir 
quelquefois  aux  besoins  de  leurs  familles,  ces  officiers  cherchaient 
dans  un  trafic  légitime  d'abord,  puis  bientôt  illicite,  les  ressources  qui 

7 


L 


I 


M 


NOTKS  HKIiATIVKS 


loiir  fiiisaionl  <liTiint.  (lo  seul  fail  sullit  pour  inonlrnr  roinMcn  porni- 
cioiix  rtiiil  (M!  sysli'Miio.  Sans  doiit»,  il  convient  A  un  «ouvcrin'nn'nl  sngo 
do  no  pus  miillipiior  les  clmrKos  cl  do  no  point  prodimior  lo  prix  do» 
siionrs  du  i)OMplo  ;  mais,  iiiitro  ohnso  ost  d'écnnoniisor  lo»  doniors 
publics,  aiitro  clinso  nst  d'user  dn  lésinorio  onvcrs  (I'uIIIps  aorvilours. 
Co8  r<'mnn|Ufls  peuvent  égiiloniont  8'a|tplifpuîr  nu  Innips  où  nous 
vivons.  Il  sornit  injuslo,  loulefois,  do  l»li\uior  une  nduiiuislralion  parce- 
qu'ello  supprime  les  siuôcures  et  relrauclio  les  inca|iacilt'S. 

Lk  coMMKncE.— Après  l'aRriculluro,  une  dos  sources  les  plus  nsau- 
nios  do  richesse  et  do  hion-ôlro  pour  \in  |)nys,  est  le  couunerco.  Lu 
Franco  no  l'ignora  jamais  ;  mais,  conunn  lo  fait  rotnanpier  avoc  vérité 
M'  (farnoau  dans  son  histoire,  arrôtéo  i)ar  des  motifs  d'intérùt,  ollf 
n'eiM  garde  do  le  i)orniettro  com|)lètoment  à  ses  Colonies.  No  voyant 
dans  lo  Canada  on  particulier  qu'une  sorte  de  marché  pour  ses  pro- 
duits, elle  encouragea  son  trallc  do  fourrures,  où  elle  trouvait  son  prolil  ; 
mais  elle  apporta  loulos  aortes  de  restrictions  et  mit  loijtos  sortes 
d'entravoa  lorsqu'il  fut  ([uestion  de  l'étondro  à  d'autres  branches.  A  la 
vérité,  Talon  et  IIoc((uart,  n)ioux  ins|iirés,  lirent  dos  eU'orta  pour  encou- 
rager lo  pays  à  exploiter  ses  ressources  et  à  dévelo|iper  son  comnierce  ; 
mais,  cette  action  étant  |)as8agère,  ses  résultats  furent  peu  sensibles. 
Delà  ces  épreuves  terribles  par  les(pielles  i)assa  maintes  fois  la  Nou- 
velle-France ;  delà  ou  particulier  ce  malaise,  ce  déruioment  complet, 
dans  lesquels  se  trouva  lo  pou|)le  canadien  au  moment  des  dernières 
lullos.  C'est  aussi,  on  grande  partie,  à  ce  système,  renouvelé  de  nos 
jours,  qu'est  duo  l'émigration  qu'on  n'a  cessé  do  déplorer,  sans  vouloir 
y  apporter  les  seuls  remèdes  eflicaces. 

Les  FonTiFiOATioNS. — On  no  peut  bldmer  la  Franco  d'avoir  voulu 
étendre  et  garder  ses  frontières  dans  un  but  do  civilisation  ;  mais  ce 
qu'on  peut  lui  rciirocher  avec  (pielciuo  fondement,  c'est  d'avoir  comjaé 
outre  mesure  sur  l'appui  do  nations  mobiles  et  d'avoir  inutilement 
dépensé  ses  trésors  pour  les  retenir  dans  son  alliance;  c'est,  dans  ses 
traités  avec  la  Grande-Bretagne,  de  n'avoir  pas  jjrécisé  les  choses  et 
d'avoir  laissé  une  porte  toujours  oiiverle  aux  équivoques  et  aux  conflits 
au  sujet  des  limites  ;  c'est  surtout  d'avoir  reculé  jusqu'à  la  dernière 
heure  devant  la  dépense  de  fortifier  le  pays  et  d'avoir  ensuite  aban- 
donné le  peuple  à  lui-même,  tout  en  laissant  les  finances  entre  les 
mains  de  Bigot,  bien  connu  par  ses  prévarications.  Ayant  pour  lui  la 
longueur  et  la  sévérité  des  hivers,  le  Canada,  s'il  eût  été  bien  fortifié, 
eût  pu  tenir  devant  n'importe  quelle  agression.  Montréal,  obligé  de 
se  rendre,  sans  avoir  pu  tirer  l'épée,  est  là  pour  montrer  la  faute  du 
gouvernement  français.  Espérons  que  cette  leçon  i)rofitera  à  la  puis- 
sance qui  lui  a  succédé  sur  ce  continent. 


AU  l»nftCIS  HISTOIMQUE. 


67 


POLITiylIK    m;    la    (lUANUK-IIHKTAdNt:. 

Que  l'AiiffloloiToqui  lirn  sa  prin<'i|iiiln  forco  il(>  «!(>«  ('olonios,  nit  pro- 
vo<|U(''  ou  suisi  uvcc,  Iniliilclo  les  caiisfs  i|iii  su  pivï-ciitaioiit  (l'allainuT 
lo  Canada  ol  do  s'en  emparer  ;  qu'iuio  Ibis  iiialtrcsso  du  |iay8,  et  solli- 
ciltte  couiino  dln  l'i-tail,  flli'  nil  tciilt'  l'iinpiissililc  pour  so  l'inoorporor, 
nous  110  sa\iri(iiis  eu  rire  surjpris.  Nnus  devons  eucoro  moius  «'-tro 
«'(ouuf'S  dos  ellorls  de  st.'s  ropréseiilauts  pour  ooiii|uéi'ir  et  garder  uiio 
iullueuco  iiré|ioud('ranlo  au  soin  do  la  Coiouio.  N'avanl  poitil  i\  l'aire 
lu  jiarl  du  Idiliiie  ou  de  l'i'lo^-'e  (pii  revient  à  cliacnn,  nous  nous  sonnues 
hornés  à  relaltu*  les  l'ails  tels  i|ue  nous  les  avons  trouvés  racontés  dans 
les  aut.'iirs  les  plus  aocn'diles.  Mais,  si  trop  lon^'lenips,  ht  (lauada  a 
eu  à  sduH'rir,  pour  ôlro  Juste,  il  l'aut  ajouter  (|uo  présenlcincut,  gi'Ace 
aux  vues  lar^'i's  do  la  Melrop(de,  il  Jouit  d'une  liherlé  et  d"un  liien-ÔIro 
qu'on  elierelierail  vaineniont  ailleui's,  et  qu'eu  retour,  il  professe  Jino 
fidélité  qui  n'a  d'égal  (|uo  son  altaclicuiunt  à  son  ancienne  nièro- 
pulrio. 

PEHTE  Dtl  CANADA. 

lîiou  des  opinions  ont  l'té  émises  sur  les  oaiises  qui  amenèrent  la 
|iort(!  du  Cana<la.  Suivant  f|uelques  écrivains,  Montcalm  se  pressa 
trop  do  livrer  bataille.  Par  lo  dialogue  entre  Montealm  et  Wollb, 
attriNué  au  Général  Johnstono,  Aide  do  (lamp  du  Clicvalior  de 
Lévis,  on  peut  voir  combien  hasardée  est  cette  opinion.  D'après 
d'autres,  do  Hamo/ay,  Lieuliinanl  du  Hoi  à  (^(uebec,  se  lidta  tioj)  à  son 
tour  do  capituler.  *  Ce  sont  là,  il  nous  semble,  des  causes  secondaires. 
Lors  uièuje  qu'elles  n'erissent  pas  e.xisté,  le  Canada  n'eût  |)as  laissé 
de  succombi'r.  l'our  apiirocher  donc  davantage  de  la  vérité,  il  faut 
remonter  i)lus  haut.  Ce  grand  désastre,  ù  tout  j»rcndre,  no  pout-ôlro 
attribué  (pi'à  l'inepto  administration  do  Louis  XV,  (pii,  au  moment  où 
la  Cirande-Brolaguo  mettait  sur  piod  vingt-deux  mille  soldats,  avec 
vingt-huit  mille  miliciens,  et  trente  mille  honnnes  do  réserve,  aban- 
donnait Idchement  le  Canada  à  lui-même,  et  (jui,  pour  se  justilier, 
faisait  répondre  à  Montcalm  par  le  Maréciial  de  liello-llo  (jne  "  do  non- 


î 


1  M'  do  Ramezny  ne  pouvait  guèro  l'airo  autrement  :  sur  les  quinze 
membres  du  Conseil  de  guerre,  consultés  sur  ce  qu'il  y  avait  à  faire, 
14  furent  d'avis  qu'il  fallait  capituler:  MM.  de  Pelogrin,  Capitaine  de 
ports,  d'Ailloboust  do  Céry,  id.  do  Lusignan,  Capitaine  d'artillerie,  de 
Marrol,  Capitaine  d'Infanterie,  do  Bigot,  id.  do  Parfourru,  id.  do  St. 
Vincent,  id.  d'Aubrespy,  d'Aurillan,  id.  do  î'Estang  de  Celles,  id.  le 
Chevalier  Dons,  id.  lo  Chevalier  do  Bernetz,  Lieutenant-Colonel  d'In- 
fanterie, do  Joaunès,  Major  do  la  (ilace,  et  de  Rainezay.  Un  seul  fut 
d'avis  contraire  :  M'  Jacan  do  Fiedmont. 


' 


il 

II- 


r,H 


NOTFJS   lii:i<ATIVf<;S 


vylIo«  troiipos  augmi'tilerHifMil  lu  disclto  iln  vivrt»H  ;  qu'il  (Hail  fort 
craitidro  (|ii't'llt!s   no  l'ilssont  iiiti!ri('|ilt't'»,"  cl  aiilri's  cfioscx,  niis> 


'.à 
criutidro  (|ii't'llt!s  no  lilssonl  intoriciitt't's,  "  d  aiilri's  choscx,  iiiishI 
iiiHM)rlint)nlo«  (|ito  (li'«»OH|M'ranti's.  (l'cssl  |»1,  a\"i;  lu  lurvahiallitii  dea 
ullloiocs  piililics  )Iu  la  Coloriio,  riinii(iio  ol  vrcitablo  cause  do  lu  perto 
du  (îanaila.  (Juarit  au  puu|)lu  («t  à  l'arui/*»,  ils  IVironl  admira hlos  do 
dovftuonioiil,  do  courago  «l  do  porsf'tvrrii  f.(trd  (ilinslcrllfild  avait 

^scril  :  "  il  «hI  iWjs-cortuiri  (|uo  nous  son  as»«!/  fort»  (mi  Anicriipio 

pour  niaugiT  Ifs  Franniis  tout  vifs  nu  Canailu."  Eu  elFol,  au  t(^moi- 
gnugo  dit  Moulcalin,  lus  Au^'iais  avuiiMit  (Mmpinnto  niillo  honiinos  (le 
Iroupos  4  lancer  cutilro  huit  l)ttlaiili>iis,  faisant  trois  inillo  doux  ooiils 
hominoa  souloun^nt,  soulciius  par  iiiill'!  cin'j  cents  niilicions,  (Io|if»ri- 
dant,  si  cos  quatre  niillo  sept  conts  braves  avaient  roçu  à  toinps  liî  ren- 
fort qu'ils  atloudaiont,  (fui  |KJUt  diro  qu'il»  u'cûsscmU  pas  plutôt  iuunfe'<> 
les  Anglais,  ou  du  moins  qu'ils  uo  los  i.'ûssont  luit  rotrogrador  conuno 
en  16'JU,  17jr>,  l7j8,ot  17G0? 

KXn.lC^TlON», 

• 

M'  P.  Uouclior  était  de  retour  de  son  voyage  en  France  depuis  plus 
do  trois  ans  lorsqu  il  descendit  ù  Québec,  où  étaient  arrive.^  MM.  ib? 
Courcollos  1 1  Talon. — Il  peut  se  faire  cpi'  CbapUi-o  de  Quélmcail  eu 
se»  torts,  mais  la  conduite  do  l'Inleudii  ituy  n'en  était  pas  moins 

bluniAblo.— liien  (pie  d'Iborvillo  n'ait  p.  j.vécuter  tous  ses  |)roJets 
contre  la  llotto  do  Virginie,  il  lit  cependant  assez  de  mal  aux  Anglais 
pour  (ju'on  puisse  diro  qu'il  leur  porta  de  rudes  couj». — La  Belle- 
Hivière,  Obio,  uo  doit  pas  iHre  confondue  avec  la  Delle-Rivièro  du 
Canada. — Lo  fort  Kdouard,  distinct  d'un  autre,  (hi  môme  nom,  élevé 
sur  les  bords  de  l'IIudsou,  fut  appelé  William-IIenin,  un  au  après (ju'iJ 
eût  été  construit. — C'est  en  1773,  et  non  plus  tard,  quo  MM.  Cugnet 
et  Jucbereau  mirent  la  dernière  niaiti  à  leur  ouvrage. — Lo  Collège 
des  Jésuites  à  Québec  fut  transformé  en  casernes  un  au  après,  et  non 
avant  la  mort  du  Père  Crospol. — l'apineau,  Corbeil  et  Laforce,  incar- 
cérés ù  Montréal,  pondant  (luo  MM.  Tuschoreau  et  Blanchet  l'étaient  à 
Québec,  étaient  d'honnôtes  cultivateurs. — Le  vaincu  de  Jackson,  celui 
là  juôme  qui  a  atta(|ué  la  mômoirodo  Montcalm,  est,  on  ne  peut  l'avoir 
oublié,  le  Général  McGlellan. — L'iiblo.  A,  N.  Morin  avait  été  formé  & 
l'école  de  l'ilble.  D.  B.  Viger,  et  est  demeuré,  avC-;!  ce  vénérable 
patriarche,  l'une  des  plus  nobles  figures  de  cette  épo/we. 


o/we 


MGIl.   l'LESSIS   KT    SES   OEUVRES. 


Entre  les  éminents  services  quo  cet  illustre  Prélat  a  rendus  à  l'Eglise 
du  Canada,  on  peut  mettre  au  premier  rauj,'  celui  d'avoir  procuré  au 
pays  l'érectiou  de  plusieurs  nouveaux  Diocèses.  S'il  n'a  pus  été  donné 


Ali  PUKCIH  llISTOHigiK, 


iio 


.  fort  à 
,  ans»! 
ion  (luH 
a  perte 
hlos  (U) 
il  avait 
iirriqui} 
i  li^inoi- 
nio9  (le 
X  cotils 

»  lo  ron- 

.  inttng<> 

ouimutî 


mis  plus 
MM.  tl9 

incail  t'vi 
as  moins 
8  projets 
;  Anglais 
.a  Bclle- 
viôro  ilii 
m,  l'ievô 
)rès(ivrif 
Ciignut 
t:oll'''go 
!s,  et  non 
ce,  incar- 
itaient  à 
on,  celui 
ut  l'avoir 
é  formé  ù 
vénérable 


à  ou  ^'nind  DvA'pKMJit  vdii,  ili>  mui  vivant,  lu  rénlisulitiii  iit<  tons  m» 
plans,  t'i  cil  imrlii  iilii-r  (.'l'Ini  lii;  l'rri'olioii  «les  [(loiéM's  do  Montréal  et 
ilo  Kingston,  on  puni  ilire  dti  mciint  i|u'il  u  fuiportc  avec  lui  dan»  la 
tonilii'  11'  niérili!  do  l<'s  avoir  conçus. 

LKS   (12   HÉHOLUTIO.SB. 

Ce»  *J'Î  Hésolntions  ont  oxlmtô  la  «nK'X'i'é  d«  plus  d'un  pnhiicisii'. 
A  s'en  tonir  au  rccil  dos  conliMuporains,  -lont  lo  ténuiignago  n»)  pcnt 
l'airo  (IdiiIu  on  cottit  inatién!,  la  pati>niili>  do  cos  '.)'î  i(<'si)lutions  doit 
t^tro  allriltut'o  j\  riIinKir.ildi'  Pré?.idtMit  do  la  (llianlMO  !»•  ct'Uo  t'iioiino. 
8a  posilion  no  lui  piMinollant  pasdo  los  pré.sonlor  uii-nié;  «c  »i|(«s  l'ùronl 
remises,  non  A  M'  Isidore,  mais  à  M'  KIzéar  Mfdard,  qui,  apivs  i[no  M' 
A.  N.  Morin  les  eût  rédi^fécs  et  mises  en  forme,  li's  présenta,  ce  (pii  a 
été  oatiso  sans  doute  (pi'on  les  a  atlrilmées,  tantôt  à  eelni-ei,  tantôt  i\ 
colul-li\.  (,)n(iiqu'il  on  soil,  (|uoli|ue8  amifcs  jilns  lard.  M'  K.  Hédard 
fut  nommé  Juge  i\  Montréal,  et  la  jeune  Demoisello  i|n'il  avait  élevée, 
est  devemie  l'épniKe  i|i>  M'  .F.  A.  Herllielnt,  depuis  .In^'o  lui-même,  (lea 
quelques  mots  si;. liront  |Mtur  éclairi'ir,  ou  rectilier,  co  que  nous  a\ions 
avancé  d'ino.xacl  sur  lu  foi  d'antrui. 

REI'US   DK   SUIISIDKS. 

Qiu'lipies  écrivains  ont  sévèrement  Idilmé  la  conduite  des  Hepré- 
sentanls  du  peuple  poiw  avoir,  en  1S3J,  l'i  une  faible  majorité,  refusé 
de  voler  des  subsides,  môme  pour  six  mois,  à  moins  (|uo  justico  com- 
plète no  leur  fût  rendue,  cl  d'avoir  |)ar  là  j)ré(Mpilé  lo  pays  d.ins  une 
catastrophe.  Il  peut  se  faire  (juo  ces  D'qiulés  ne  se  soient  pas  montrés 
assez  conciliants  ;  mais,  après  tous  les  dénis  do  justice  dont  ils  avaient 
use  plaindre,  étaient-ils  donc  si  repréliensibles?  tenant  à  rinsiUTOC- 
tion  qui  suivit,  qui  ne  sait  (|U0  bon  nombre  y  demeurèrent  étrangers? 
Nous  devons  regreltcr  cpio  (juolqucs-nns  y  aient  pris  part;  mais  nous 
ne  devons  pas  moins  déplorer  (ju'on  no  leur  en  ait  que  trop  fourni  des 
prétextes. 

LORD   KI.GIN   ET   1,'lNDKMNlTK   DE    1837. 


à  l'Eglise 

rocuré  au 

■té  donné 


Quelque  jugement  que  porte  la  i)oslérité  sur  cet  excellent  Gouver- 
neur, l'impartiale  histoire  sera  toujours  obligée  d'enregistrer  son  admi- 
nistration comme  l'une  des  plus  réparatrices  ([u'ait  eu  lo  Canada, 
Sans  doute,  ce  n'était  que  justice  d'indemniser  les  innocents  qui  avaient 
subi  des  perles  en  1837;  mais  justice  est-elle  toujours  rendue? 


70 


NOTES  RELATIVES 

COLLÈGE   DE   l'aSSOMPTION. 


i  : 


Pour  être  dans  le  vrai,  il  faut  dire  qu'au  D"  Meilleur,  le  môme 
qui  a  donné  au  public  plusieui-s  ouvrages  très-utiles, .revient  l'honneur 
d'avoir  le  premier  conçu  le  projet  do  cet  établissement  et  de  l'avoir 
mené  ù  bonne  fin,  ainsi  que  l'attestent  les  Annales  de  cette  Maison, 
bien  qu'aucune  faveur  ne  soit  venue  reconnaître  ses  éminents 
services.  Ce  n'est  que  Justice  aussi  d'associer  à  son  nom  celui  du  D' 
Caseneuve  qui,  de  son  cûtù,  fit  l'impossible  jiour  assurer  le  succès  de 
l'entre] irise.  Enfin,  parmi  les  insignes  bienfaiteurs  du  Collège  de  l'As- 
somption, au  Révér'jnd  M'  François  Labelle  qui  en  fut  pour  ainsi  dire, 
jiendant  plusieurs  années,  le  père  nourissier,  il  faut  ajoute.,  outre  les 
MM.  Labelle,  frères  du  précédent,  le  Révérend  M.  Raizaine,  Curé  de 
S'  Roch,  qui,  pour  sa  part,  légua  à  cet  Etablissement,  fondé  en  1832, 
près  de  .£2000.  Ces  noms  doivent  passer  à  la  postérité  avec  ceux  de 
MM.  Joliet,  Dlonno,  Donegani,  Cadoret,  etc.,  et  des  Révérends  MM. 
Palnchaud,  Girouard,  Ducharrae,  etc. 

MANUFACTUKES. 

Nous  avons  dit  un  mot,  en  passant,  de  l'émigration  et  des  proportions 
alarmantes  qu'elle  prenait  depuis  quelques  années.  Pour  y  mettre  un 
terme,  ou  du  moins  pour  la  restreindre  le  j)lus  possible,  chacun  a  donné 
son  avis.  Suivant  les  uns,  le  moyen  d'empêcher  la  jeunesse  de  déserter 
le  pays,  était  d'encourager  davantage  l'agriculture.  Suivant  les  autres, 
ce  serait,  ce  qui  revient  à  jteu  près  au  môme,  d'ouvrir  de  nouvelles 
terres  à  la  colonisation.  Assurément,  tous  ces  moyens  sont  bons,  mais 
ils  sont,  ce  nous  sonihlo,  insuflisants.  Tant  que  l'ouvrier,  surtout  s'il 
est  père  de  famille,  sera  réduit  à  compter  sur  son  salaire  de  l'été  pour 
couvrir  ses  dépenses  de  l'hiver  précédent;  tant  que,  pendant  cette  der- 
nière saison,  si  longue  en  Canada,  il  ne  trouvera  pas,  ou  ne  trouvera  que 
difficilement  de  remploi  autour  de  lui,  toujours  il  sera  porté,  et  cela  se 
conçoit,  à  aller  demander  à  l'étranger  ce  qu'il  ne  rencontre  pas  dans 
sa  propre  patrie.  Le  moyen  donc  de  retenir  quantité  de  bras  utiles, 
et  le  seul  efficace  selon  nous,  serait  de  créer  et  de  propager  les  manu- 
factures, de  telle  manière  que,  sous  ce  rapport,  le  Canada  n'eiit  rien  à 
envier  aux  autres  contrées.  Mais  quel  est  le  capitaUste  qui  osera 
exposer  ses  fonds  dans  ces  sortes  d'entreprises;  comment  ces  entreprises 
pourront-elles  se  soutenir,  si  la  Législature  n'impose  suffisamment  les 
marchandises  importées,  si  en  même  temps  elle  n'abaisse  le  plus 
possible  ses  tarifs  sur  les  matières  premières,  et  môui-?  si  elle  n'accorde 
quelques  subventions  à  ces  manufactures  ;  en  un  mot,  si  elle  ne  les  met 
pas  à  môme  de  lutter  avec  avantage  contre  d'autres  établissements  de 


i  'il 


/ 


AU  PRÉCIS  HISTORIQUE. 


71 


môme  nnture?  Qui  veut  la  lin,  doit  vouloir  les  moyens.  C'est  ce  que 
VOrdrc  démontre  parfaitement,  quoique  sous  un  autre  jioint  de  vue, 
dans  son  numéro  du  2  i  Avril.  Donc,  avec  de&  chantiers  de  constniction, 
des  manufactures  avant  tout,  mais  des  manufactures  protégées  par 
l'Etat.  Lorsque  ces  manufactures  seront  de  force  à  soutenir  la  con- 
currence, alors  on  pourra  parler,  avec  quelqu'api)arence  de  raison,  du 
libre-échange. 

EDrCATION.  . 

Pendant  de  longues  années,  pour  former  et  instruire  la  jeunesse, 
le  pays,  à  part  quelques  Collèges  et  quelques  Couvents,  n'a  eu  que  le 
prêtre  qui,  aidé  de  quelques  pieux  laies,  n'a  pa?  cru  se  rabaisser  en 
faisant  l'école,  à  l'exemple  du  célèbre  Chancellier  Gerson.  Ainsi  voit- 
on  la  plupart  des  Curés  de  Montréal,  à  commencer  par  M.  de  Belmont, 
se  livrer  à  ce  pénible  ministère  et  se  faire  gloire  de  signer:  MaUre- 
d'école.  Alors,  on  se  bornait  à  apprendra  aux  enfants  à  lire  et  à  écrire, 
mais  surtout  à  leur  enseigner  les  grandes  vérités  de  la  Religion.  Plus 
que  toute  autre  chose  peut-être,  l'ignorance  de  la  langue  anglaise,  en  . 
les  forçant  à  se  tenir  unis  et  en  les  om|)êchant  de  se  mêler  â  d'au- 
tres, a  contribué  à  conserver  aux  Ciinadions  leur  nationalité,  et,  avec 
cette  nationalité  leur  Religion.  Depuis  celte  époque,  nombre  de  Col- 
lèges classiques,  ppul-èlre  trop,  se  sont  élevés  ;  les  Couvents  se  sont 
aussi  mullii)liés,  produisant  un  bien  immense,  jjarlout  où  r(''ducalion 
n'était  ])as  audossus  de  la  iiorléo  ni  tle  la  condition  des  enfants.  En 
même  temps,  gnlce  surtout  à  l'infatigable  D'  Meilleur  i  et  à  l'Honora- 
ble P.  Chauveau,  son  habile  successeur  dans  le  Déiiartement  de  l'Ins- 
truction publique,  une  forte  imjjulsion  était  donnée  à  l'inslruclion 
élémentaire.  Tout  un  nou\eau  système  a  été  inauguié  :  des  Ecoles-Nor- 


1  D'après  les  documents  officiels  de  l'époque,  de  15  à  16  Collèges  ont 
pris  naissance  sous  l'administration  du  D'  Meilleur;  15  Ecoles  su])0- 
rieures  pour  les  garçons,  et  autant  de  Couvents  pour  les  lilles,  ont  été 
érigées;  la  loi  des  Ecoles-Normales,  amendée  plus  lard,  a  été  sancliun- 
née  ;  Tacquisition  de  Hig/i-School  a.  éiè  Mie  ;  les  Sociétés  dinstituleurs, 
connues  aujourd'hui  sous  le  nom  de  Conférences  des  Instilulews,  oui  eie 
formées,  etc.  Alors,  pas  moins  de  127,000  enfants  étaient  repartis  dafis 

Elus  de  2,600  écoles.  Mais,  c'est  sous  l'administration  de  l'IIonora- 
le  P.  Chauveau  que  lo  Déparlement  de  l'Instruction  Publique  a  reçu 
un  développement  et  un  lustre  inconnus  jus(|ue  là  :  les  Ecole.s-NÔr- 
males  ont  pris  rang  parmi  les  grandes  Institutions  du  j)ays  ;  le  Con- 
seil de  l'Instruction  Publique  a  été  formé;  les  Conférences  des  Institu- 
teurs sont  devenues  un  foyer  puissant  «l'action  ;  des  nibliolhècpies  ont 
été  établies,  etc.  Ainsi,  la  cause  de  l'édiicatiou  a-t-elle  fuit  lieaiic(Mip 
de  progrès  en  peu  de  temps.  Pour  les  seconder,  ces  hauts  foiK.-tion- 
naires  ont  eu  plusieurs  hommes  de  mérite,  qui,  rlans  \ine  positinii  plus 
humble,  n'ont  pas  laissé  de  contribuer  beaucoup  à  ce  uu)U\euienl. 


'*>'' 


!     '.il 


72 


NOTES  RELATIVES 


maies  ont  été  établies,  et  nombre  de  Paroisses  qui  n'avaient  ni  Frères 
ni  Sœurs  pour  donner  l'enseignement  aux  enfants,  ont  reçu  des  Ins- 
tituteurs et  des  Institutrices,  sortis  des  Ecoles-Normales.  Il  reste 
toutefois  beaucoup  à  faire  encore  avant  que  l'instruction  ait  pénétré 
partout  dans  les  campagnes.  Soit  que  les  livres  soient  trop  chers, 
soit  (jue  les  goûts  soient  ailleurs,  on  lit  peu  encore.  Les  journaux 
mêmes,  en  quelques  endroits  du  moins,  ont  peine  à  se  faire  agréer, 
peut-être  parce  que  quelques-uns,  au  lieu  de  donner  d'utiles  renseigne- 
ments, contiennent  de  mauvais  principes,  et  que  d'autres  renferment 
trop  souvent  des  personnalités  blessantes.  Quoiqu'il  en  soit,  comme  la 
réforme  ne  peut  venir  que  par  ren''-'nce,  ce  qui  a  été  fait  avec  succès 
jusqu'à  ce  jour  en  sa  faveur,  no  .ait  espérer  que  bientôt,  sous  ce 
rapport,  le  Canada  n'aura  rien  à  env  ier  aux  autres  contrées. 

LA   CONFÉDÉRATION. 

Si  l'avènement  de  la  Confédération  n'a  pas  excité  en  Canada  le  même 
enthousiasme  qu'y  causa  la  Constitution  de  1791,  au  moins  peut-on  dire 
que  la  population  des  villes  ne  resta  pas  étrangère  aux  démonstrations 
publiques.  Quoiqu'il  en  soit,  la  plus  saine  partie  des  esprits  s'est  ralliée 
à  la  Confédération,  et  tout  porte  à  croire  qu'elle  réalisera  les  grandes 
transformations  qu'on  est  en  droit  d'en  espérer.  Un  instant  égarée, 
la  Nouvelle-Ecosse  ne  saurait,  sans  compromettre  ses  intérêts,  persis- 
ter à  vouloir  faire  bande  à  part.  Les  Acadiens  surtout  ont  tout  à 
gagner  à  s'unir  aux  Canadiens. 

TITRES   HONORIFIQUES. 

A  s'en  tenir  aux  renseignements  donnés  à  l'envi  par  les  journaux  du 
pays,  deux  Canadiens-Français  seulement  auraient  été  honorés  du  titre 
de  Baronnet  depuis  la  cession  du  Canada  à  la  Grande-Bretagne  :  Sir 
H.  Lafonlaine  et  Sir  G.  Cartier,  *  auxquels  il  faut  ajouter  :  Sir  J.  Stuart 

1  Par  ses  vues  larges  et  son  esprit  d'initiative,  par  son  énergie  in- 
vincible, par  son  patriotisme  éclairé  et  son  rare  désintéressement,  Sir 
G.  Cartier  s'est  fait  une  place  à  part  dans  l'histoire  do  son  pays.  Cher- 
chant avant  tout  le  bien  de  ses  compatriotes,  il  n'a  rejeté  aucune  des 
concessions,  ni  refusé  aucune  des  alliances  qui  pouvaient  concourir  à 
son  but.  Placé  à  la  tôte  des  affaires  dans  des  circonstances  tout  à  fait 
exceptionnelles,  il  s'est  montré  véritable  homme  d'Etat.  Il  a  pu  se 
faire  des  ennemis  ;  mais  il  a  rencontré  encore  un  plus  grand  nombre 
d'amis.  Siégeant  en  môme  temps  que  les  Honorables  Sicotte  et 
Dorion,  et  succédant  aux  Honorables  Lafontaine  et  Morin,  il  ne  s'est 
jamais  montré  inférieur  à  sa  position.  C'est  là  un  témoignage  que  ses 
adversaires  mômes  aiment  à  lui  rendre.  La  codification  des  lois, 
en  ces  derniers  tpmps,  l'établissement  de  la  Confédération,  la  loi  de 
Milice,  etc.,  sont  des  œuvres  auxquelles  son  nom  restera  désormais 
attaché. 


AU  PRÉCIS  HISTORIQUE. 


73 


et  Sir  J.  B.  Robinson,  Les  Chevaliers  ont  été  :  Sir  E.  Taiché,  Sir  N. 
Belleau,  avec  Sir  J.  B.  Macaulay,  Sir  II.  Smith  et  Sir  J.  A.  McDonald. 
Parmi  les  Compagnons  du  Bain,  outre  les  Honorables  II.  Black,  T. 
Campbell,  W.  Draper,  W.  McDougall,  W.  Howland,  on  comjite  le 
héros  de  Chùteauguay  et  l'Hble.  M.  Langevin.  Ces  distinctions  récentes 
nous  font  espérer  qu'un  jour  ou  l'autre,  l'Angleterre  se  fera  un  devoir  de 
reconnaître  d'autres  titres,  qui,  pour  être  anciens,  n'en  sont  pas  moins 
honorables,  puisqu'ils  sont  aussi  la  récompense  de  services  rendus.  En 
tout  cas,  mieux  avisée,  elle  conijirendra  qu'amoindrir  ses  représentants, 
ou  ceux  du  peuple,  serait  porter  atteinte  à  la  Confédération,  et  se  fairf 
tort  à  elle-même. 

LE  CANADA  A  l'EXPOSITION  UNIVERSELLE. 

Quand  nous  rappelons  les  prix  remjiortés  par  le  Canada  à  l'Exposi- 
lion-Universelle,  nous  voulons  i)arler,  personne  ne  peut  s'y  méprendre, 
des  médailles  obtenues  en  1855  comme  on  1808.  Ces  premiers  succès, 
pour  un  ])ays  encore  jeune,  sont  d'un  bon  augure.  Par  ses  fourrures 
et  ses  cuirs,  mais  surtout  jtar  ses  grains  et  ses  bois,  par  la  confection 
de  ses  voitures,  le  Canada  est  apjielé,  dans  un  avenii-  jieu  éloigné,  à 
fixer  de  plus  en  plus  l'attention  sur  lui  et  à  exercer  une  certaine  influence 
sur  les  marchés  européens. 

CORRECTIONS. 


fie  in- 
Int,  Sir 
Cher- 
Ine  des 
Virir  à 
à  fait 
pu  se 
[ombre 
)lte  et 
[e  s'est 
luo  ses 
^s  lois, 
loi  de 
lormais 


Il  faut  lire  Chaumonot,  Denonvillo,  Chibouctou,  Anson,  cent,  Rylay, 
Major-Général  Clark,  Raimbault,  Marcoux,  Lundy's  Lane,  Clitlierow, 
Charles,  Provancher,  Kars,  U.  T  Tessier,  Canada-Uni,  et  non  :  Cha- 
monot,  Donnonville,  Chibouctou,  Auson,  cents,  Rayley,  Major  Clark, 
Rambault,  Macloux,  Fundy's  Lane,  Clitherowe,  Eugène.  Provencher, 
Kar,  N.  F.  Tessier,  Bas-Canada  ;  de  même  que  dans  V Aperçu.,  au  lieu 
de  IG93,  1791,  formant,  l'aînée,  Lyonais,  45,  Jacau  de  Piedemont,  Co- 
pron,  il  faut  lire:  1092  (époque  de  la  mort  de  la  Yalterie),  lG9t 
l'année  de  la  mort  de  trois  olliciers  à  Laprairie,  forment  (en  parlant 
de  la  garnison  de  1750),  l'aîné  (M"'  Bégo:.,,  Lyonnais,  .35  (Age  de  Lop- 
pinot,  fils),  Jacan  de  Fiédmont  et  Corpron.  Inévitables  au  milieu 
de  tant  de  noms,  de  faits  et  de  dates,  cos  erreurs  typogra])liiques 
peuvent  facilement  être  corrigées. 


^prr 


I    II  II  IBIIMI 


I 


,    e 


\. 


r*Kupert 
K 


^'^ 


de  la 

BAIE    DHUDSON,  LOUISIANE 

TERRE  NEUVE. ACADIE  ET  CAP  BRETON 

l'I.ins  do  Onébec  «M  de  .Monli-ral 

|»oiir  servir  à  l'Histoire 

des  priiu'ipides  rainilles  l"V;iiu;aises 

EN    CANADA 

''"'"■'■'^ /'■..,„.,./„„,,,,,■, a  M'"'' 
A  PAKIS 


>PLAIN 


l.l'-.C.KNKK 

ïcrrr  XiÉivc  Aculu'  !■!  t'a|>  Kri'Ui'i  1 


J.   CARTIER. 


7^,     '';J,ï.;y     /le 
mafifw 


fffjf    U/ie   rVfVotlte    ht  OtI  t*.!"/     *'«' 

Déot^n  titPnt  (if  flolldt'd  cf  tti'  .rct-        ~ 
mm f,tif//ion,r  f  i06(f  J 

.11'.'  Iktll't'iiù'  CtiM'im  ,/illl  /ra,\'ià:\      "  '^  '^- 
t'ttt's  de  t't'Ke  tint  rit'  t'itiyij  /  ■ 

il 


MUe 


"Ji  1*?  Ihiqiimtt  J 

K  au  PtH<sbur^  \ — 


-fGii 


I 

I 

1 


— v^«r«y{!<SI  J~!, 


^ 


A'oere-  " 


J^dftië 


11 


V  i 


ASHIN«^.V^i:>./., 


///yj  Sori/i.rsr  /.r/K't  rue  S' Sii//>Uc 2S ef  L'.').  /tvri ^ . 


i*         .V       lOO 


tt'raDe /Mr Haut--  r  Hct-t^'j/'f,-  S:.'  J'ar-fx 


■"KvvA,:» 


'     I)K     TKHHK     XKIVK     )    Il 


<iip  fiiitutl»stit 


/T'A- oevry''  .-' 

voi-rr.  j 

/)*•   .vr  l.,\VHK.\T  n 


CKiil/ 


^, 


KrtJEI* 


.  ffli/Hi'/t' 


.If/iffl-''  (,•■ 


/•• 


•'i.Rov.\i.r. 


/yfi/'./.Vu  I        • 


car 


greti'" 


C.  ùmceait 


^^XoiiiHbouc^* 


t)' 


^  '*  «    B  -,  /  "^ 

•V'ii,  iMar  ' 

ou  .lliw  "V    "l 


i-eAyt^'ile 


Har.leSaiU 


l  deSaèlr 


'\  l'npCod 


=C'<r' 


S{lnfUt-^e/ 


\ 


► 


.oi^riKlc 


't  i.^ 


JfeUrtDorr 


.hutfurw  tiniK't'iuK  fi'  .fit  11^  A-  Uff/r  .\'  /.,iinVi><   I  t'>A>' 

/.i'  /f-zt'  />  ^>//^//  J.'.iiiii'rv  /'■  -MiffUfiUttf  fifiy,  I 

/  Jo/ù'f  ^t-it'Ut?/f  fv   Ui.<   ixyi/n  fiù'y3j 

/o'/t/nfion  Ju  fhiitm  fHtfio  JfotAf  (hMHiii  '  ij'xu 

/•'ii/'t/ttttti/i    fff  àé  X.'iiiH'i'K-  (/r/vftJi.r pn  /•  /iif'u>Ui''  'i7''> 

f'i'mùtttvi  </.'  i-  /'v.ttrruttt.i"  i/kfdftij.'ùiii-.j^fNH  If  h,/i>i-<  'iji^Hl 

Pt^iltti'  i^f  /Jinwni/  J'Ai/t/tv  tùnfiN/  i/ttcé>ff  Ho'./f^/ 
Ih<T(f.vtre  He  In  Ji*fttv  tio  U'uff^ei'aiur^fpt  //c.r  <  iTiil 


llrfaat-  t<e  l^iLrAt/u/fi'ti  m<  ^'^  .^'ccr.i.n/.-  '>/.'i.i 

l'utoifv  ilf  .W'd*'  i<f<tiij,-it  il  i>*  .Ui'fniii,/,f/u-{ti  •!■;.''■'• 

l*tt.rr  il"  i/ty/vj*/  iiT-'t>/ 

Pit.\<-ifu  t'  (tfor^e  •  i-.'ij  I 

f'fi-fu/tf  ffi"  i'iinihin  ff^SS) 

l'tcfot/y  iff  MiifittiiorfTici/  f  iT-hi  i 

IVtfiun'  tff  ^''f  f'<\t/t-  //;ot*/ 

(it/ti/ii/iifn'ii  (/<*  .Ui'ntrru/ 

l^-'/(Ufr  tfi'  .Vunttfiniu'ftf  iiîj.îj 

f'iCfctjY  i^r  l'Afift-aiftfai/  / iflt.i/ 

/.i'  l'/if'iHt/tfr/te'ionfJàif  fa  CiUNfMtffne  Yw  .IfissftJ-Si/M  ti7^}i  ■ 
/fi'.ii  iHumxi-  .iiifi'  .lf,j/iirti  X*  fiviitiH  f  i7^f> i 

lijittt   iH-'i/-/,l.ïk-iiirl</fft/tW/it'V/rlf>-iffHi'  ,Ù     M'itlJ-fo/'lJ^J  / 

//.■.,/  ,i„mur   ItiU'  .U<lfui  u  .Ikfiitli-'n/  nyS^tO 

Bal  'tl-'lt'll.-   (\uiHllitlllUtlH  tlU  Lit.    Ji'f  f^t.K  JltMlKltfllV.if  t-,ii 

itj.fi  Al  ,n'fiptuf/u'  i/t'  /ti  ff'-Ki'  h'n'ién'  à^At'ul  fi.'t'fHi 

/f  l'.ff  /i,'/"//if\vr/iiii>ihi/<i/if  -m  f'fi/f/ii  /'rf^rr/t/tttiO"  .'t7->f., 

il /Mi.nv  ,i  ceitti  »(<•  Iti   /ifsçu'i//'  'i^<i/>'/ 

llj^nf  i^ety''rft\T(i\>upe^vava/i/ àtfHttaiUr  .tit  t'nnUon  fi-:.tii 

//ru  iiui/tme  (finitmindaut  na ^^H  «!■  Arvife-fui*"  >i?-^^J 

il  A\-i  ipr^nf/urrit  Nessi' au  Jîn'f  tt^'  ràau^fim  fi7StfJ 


(    \  H  r  i; 

«le  l;i 

.■V'or^'Kj,:!.!':    i''i^\;v('i': 

BAIE    D  HUDSON     LOUISIANE 

TERRE  NEUVE  ACADIE  ETCAPBRETON 

l'I.ins  (If  Oiicl'cc  H  (|(.  .Molli iM'.il 

|Miiir  sii'vir  ;i  I  lli>l()ii'i' 

^l^^  |)l'llici|>iilcs  l'.iiiiillo  I'imik^iiso 

EN     CANADA 

A  l'AlilS 


S  CHAMPLAIN 


I    TlTll'  \. 


l\c    \r,iili<    rt  l'.i),  liicii. 


J     CARTItR. 


'.ti4/i/e-'  iiif*i.-i  .ir''/t',- .1  A-m  .ii-z/rn-  ''/ ••Xj/ 

H  llllilifltf  if  />li/lif  .*''  J,;n-    '.  ■■'ni-  ■ 

/<■!•. ■/<■//,•/  .HitnA   .  ./  >"/»■<..,  t,-,<     //'.y  A'.'i/il/ ' 

Prfiii/,'  lit,  li'/.'n,'/  Xt>t>/'    ""■'  .//*«,..  '/-;,- 


Ut  '•Il  i:<r    Af 


'.!■  l'.KNDI- 

.H'  fif  .tliit.^!'n>ie„,>,-.tinuti'  liHi-tnittir  .>„[    4>/rin'  JhtJ /t-nuy-tf  /If'.'.ll 

/f  iitlii.fHf  rt  ritt'/  l'Ji  fiitti'  t^-  lnhnii'i.\\    itiiu/-<ti/ittin,\  t  iltlin / 

■  nifo  fliur  it,ii"i^.t  /  là'^^j  .11'  tkif/t'f'r,ff  i',i.t\i\i/i  ,/i'nt  ("/ï/rtv/rti 

M''  i  .ut/i'tH'u.ir  .fnil  ir.i//t.rfriitrf  //«       >-itr  \  .if  l'i'/tfttiirt.-  'jt>^-ji 


JtBf 


état  Pr\'Vv^ 

Korl  de  lil" 
Mitiiliiifm' 


^ 


4-        3*i,  J 


<&:t'^ 


I.  K  ''  »'" 


'        /,.!  /'/l'A'  -V  '' 

I'Ihi. 
DE     MONTRÉAL 


.!/•   //•A'/   rnr  .\'  Sii/l>i:i'i'f'',l  -!'.