IMAGE EVALUATION
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WEBSTER, N.Y. 14580
(716) 872-4503
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CIHM/ICMH
Microfiche
Séries.
CIHM/ICMH
Collection de
microfiches.
Canadian Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques
Technical and Bibliographie Notes/Notes technique* et bibliographiques
Th
to
The Institute hat attempted tb obtain the beet
original copy available for fllmlng. Features of this
copy which may be bibllographically unique,
which may alter any of the Images in the
reproduction, or which may significantly change
the usual method of fllmlng, are checked below.
D
D
D
D
Coloured covers/
Couverture de couleur
I I Covers damaged/
Couverture endommagée
Covers restored and/or laminated/
Couverture restaurée et/ou pelliculée
Cover title missing/
Le titre de couverture manque
Coloured maps/
Cartes géographiques en couleur
Coloured ink (i.e. other than blue or black)/
Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire)
I I Coloured plates and/or illustrations/
D
Planches et/ou illustrations en couleur
Bound with other matériel/
Relié avec d'autres documents
Tight binding may cause shadows or distortion
along interlor margin/
La reliure serrée peut causer de l'ombre ou de la
distortion le long de la marge intérieure
Blank leaves added during restoration may
appear within the text. Whenever possible, thèse
hâve been omitted from filming/
Il se peut que certaines pages blanches ajoutées
lors d'une restauration apparaissent dans le texte,
mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont
pas été filmées.
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Commentaires supplémentaires:
L'Institut a microfilmé le meilleur exemplaire
qu'il lui a été possible de se procurer. Les détails
de cet exemplaire qui sont peut-être uniques du
point de vue bibliographique, qui peuvent modifier
une Image reproduite, ou qui peuvent exiger une
modification dans la méthode normale de filmage
sont indiqués ci-dessous.
I I Coloured pages/
D
Pages de couleur
Pages damaged/
Pages endommagées
Pages lastored and/oi
Pages restaurées et/ou pelliculées
Pages discoloured, stained or foxec
Pages décolorées, tachetées ou piquées
Pages detached/
Pages détachées
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includes supplementary materiï
Comprend du matériel supplémentaire
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Seule édition disponible
I I Pages damaged/
I I Pages lastored and/or laminated/
I I Pages discoloured, stained or foxed/
I I Pages detached/
I I Showthrough/
I I Quality of print varies/
I I includes supplementary material/
I I Only édition available/
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Pages wholly or partially obscured by errata
slips, tissues, etc., hâve been refilmed to
ensure the best possible image/
Les pages totalement ou partiellement
obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure,
etc., ont été filmées à nouveau de façon à
obtenir la meilleure image possible.
This item is filmed at the réduction ratio checked below/
Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous.
10X 14X 18X 22X
26X
30X
/
12X
16X
20X
24X
28X
32X
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The copy filmed hère hus been reproduced thanks
to the ganeroeity of :
Library of the Public
Arrhives of Canada
The images appearing hère are the beat quality
possible considering the condition and legibility
of the original copy and in keeping with the
filming contract spécifications.
Original copies in printed paper covers are filmed
beginning with the front cover and ending on
the last page with a printed or illustrated impres-
sion, or the back cover when appropriate. Ail
other original copies are filmed beginning on the
first page with a printed or illustrated impres-
sion, and ending on the last page with a printed
or illustrated impression.
The last recorded frame on each microfiche
shall contain the symbol —^ (meaning "CON-
TINUED"), or the symbol V (meaning "END"),
whichever applies.
L'exemplaire filmé fut reproduit grâce è la
générosité de:
La bibliothèque des Archives
publiques du Canada
Les images suivantes ont été reproduites avec le
plus grand soin, compte tenu de la condition et
de la nettev ° de l'exemplaire filmé, et en
conformité avec les conditions du contrat de
filmage.
Les exemplaires originaux dont la couverture en
papier est imprimée sont filmés en commençant
par le premier plat et en terminant soit par la
dernière page qui comporte une empreinte
d'impression ou d'illustration, soit par le second
plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires
originaux sont filmés en commençant par la
première page qui comporte une empreinte
d'impression ou d'illustration et en terminant par
la dernière page qui comporte une telle
empreinte.
Un des symboles suivants apparaîtra sur la
dernière image de chaque microfiche, selon le
cas: le symbole — ^- signifie "A SUIVRE", ie
symbole V signifie "FIN".
Maps, plates, charts, etc., may be filmed at
différent réduction ratios. Those too large to be
entirely included in one exposure are filmed
beginning in the upper left hand corner, left to
right and top to bottom, as many f rames as
required. The following diagrams illustrate the
method:
Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être
filmés à des taux de réduction différents.
Lorsque le document est trop grand pour être
reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir
de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite,
et de haut en bas, en prenant le nombre
d'images nécessaire. Les diagrammes suivants
illustrent la méthode.
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M. 13iRAiin
U.. C/Al^NKAi:
M. Farjbauit
^A. j. viGEP-,
PRECIS HISTORIQUE
OU ABRÉGÉ DE
L'HISTOIRE DU CANADA
AVEC APEnçU
SUR LES PRINCIPAUX PERSONNAGES
DU PAYS.
MONTRÉAL
tCUSÈBE SÉNÉGAL, IMPRIMEUR-ÉDITEUR
Rue Saint Vincent, N» 6, 8 et 10.
1867.
uir,.~i%'
Bnbbgistré suivant l'Acte do lu Législature, en i'annôe mil huit cent
soixante et sept par le Propriétaire de oet ouvrage, au Bureau du
n«'gistrateur de la Province du Canada.
i ■
B6^ l ^
AVANT-PROPOS
Nous avions terminé l'ouvrage : Histoire des
principales familles canadiennes^ quand nous est
parvenue la lettre trop bienveillante qu'on va lire :
" Monsieur,
" Je vous remercie bien sincèremont pour le vif plaisir que vous m'avez
" procuré en me donnant communication de votre excellent ouvrage
" sur les principales familles du Canada. Ce pn'cieux travail est pour
" le fond el pour la forme, pour la mulliplicitc des faits qui y sont rela-
" tés, pour la solidité et l'à-proposdes rédexionsqui les accompagnent,
" pour la purelé et l'aménilé du style, tout ce que Ion pouvait désirer
" de mieux. Dans rinUnie variété do noms et de dates qui s'y trou-
" vent, il est pour ainsi dire impossible qu'il n'y ait jioint quelque
" erreur; mais cela n"ùte rien au miWte du livre, ces ipielques inexuc-
" titudes pouvant être facilom<>nt corrigées. Somme toute, votre
" ouvrage est un magniliquc monument élevé à la gloire des fonda-
" teurs et dos défenseurs du Canada, un juste tribut d'éloges payé à
" l'héroïsme guerrier et au dévouement patriotique dos Français et des
"Canadiens. Livrez-le donc à la publicité 1, et les félicitations des
" hommes de goût, avec la reconnaissance de tous les bons Canadiens,
" ne manqueront pas a. votre louable entreprise. Je demeure avec
" respect et reconnaissance.
" Monsieur,
" Votre très-obéissant et obligé serviteur,
" L. J. P."
l Dilférée par suite du retard dos |)ortralts, armoiries, caries, etc., la
publication de YHisloire des principales familles canadiennes vient
enfin d'ôlre faite, et les personnes qui désirent mettre cet ouvrage sur
leur table ou en faire présent à leurs amis, peuvent se le procurer en
s'adressant à l'Editeur.
a..t.J
IV
AVANT-PH0P08.
Puisant un nouveau courage dans cette appro-
bation flatteuse, nous avons pensé qu'il ne serait
pas hors de propos, pour compléter notre travail,
d'ajouter un précis historique sur ce qui s'est passé
de plus remarquable depuis l'origine de la Colonie
jusqu'à nos jours. Nous nous sommes donc rerais
à l'œuvre, et c'est ce fruit de nouvelles études
que nous oflrons ici. A l'aide de ce précis, sorte
de fil conducteur, il est facile, même pour celui
qui est étranger à l'histoire de ce pays, d'embras-
ser d'un seul coup d'œil tous les événements qui
se sont succédés dans la Nouvelle-France, d'en sai-
les causes et d'en voir les effets. On peut
sir
suivre également, et comme pas à pas, le peuple
canadien, depuis son berceau jusqu'au jour, où,
dégagé de ses anciennes entraves, il semble entrer
dans de nouvelles destinées. Mais, comme les
faits ont d'autant plus d'intérêt que l'on connaît
mieux ceux qui y prirent part, nous faisons suivre
ce précis historique d'un aperçu sur les princi-
paux personnages du Canada, et particulièrement
de l'armée. Puisse ce petit travail contribuer à
faire connaître de plus en plus un passé glorieux,
et à rehausser davantage encore notre race dans
l'estime de ceux au milieu desquels elle est appelée
à vivre et à se perpétuer !
cette appro-
l'il ne serait
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PRECIS HISTORIQUE
DE CE QUI s'est I'ASSÉ DE PLCS HEMAnQIAni.E DEPUIS I.A DÉCOtTVEnTE
Di; CANADA jusqu'à NOS JOIUS.
Comme tout lo monde snit, nprôs avoir appartenu à la Franco
Je I53Ô à 1759, le Canada est pusse délinilivoment h la Grandt>
Bretagne en 17G3, et n'a cossi' depuis de faire i)artie intégronte de cet
empire. C'est donc un espace <lo 331 années (|ue nous avons ù par-
courir. A s'en tenir aux laits les jilus saillants, et tout en tenant compte
des hommes marquants qui y prirent part, cette longue suite d'années
lient se diviser en neuf époques jtrincipales.
PREMIÈRE ÉPOQUE.
DEPUIS LA DÉCOUVERTE DU CANADA PAH JACQUES CARTIER EN 1535
jusqu'à LA FONDATION DE QUÈUEC PAR CIIAMPLAIN EN IG08.
ESSAIS d'Établissement.
Envoyé par François I* pour reconnaître le pays, Jacques-Cartier
arrive le 10 Mai I53i à Terre-Neuve et de là se rend A> la Baie des
Chaleurs, où il entre le 3 Juillet. — L'année suivante, dans un second
voyage, il pénètre, le 10 Août, dans le Golfe St. Laurent qu'il apjjelle
ainsi du nom du Saint dont on faisait la fête ce jour là. Il pousse
jusqu'à Stadaconé (Québec), puis, en remontant toujours le fleuve,
parvient juscju'à Hochelaga (Slontréui), où il met i»iod à terre le i
(octobre. — Uepassé en France au printemps suivant avec quelques Chefs
sauvages, il revient en Canada, cinq ans après, avec le titre de Capi-
taine-Général. Après avoir passé quelf[ues semaines à Stadaconé, où
il était débarqué le 23 Août 1541, il visite une seconde fois Hochelaga.
— F. de la Roque, Sieur de Roberval, nommé sur ces entrefaites Lieute-
r-*^4
M
il
i Pnficis iiisToiiigLK
n(int-0<''nt;rnl pour !•• Uni, nlinrdo h son tour, lo 7 Juin l.')V2, A Torro-
Nouvt', où il roncoulr« JucqucH (l^rliiT rctourunnl fu l'Vniic«>. Il vixilf
succossivorii*'ut Sladacunt'*, lIoi-liolaKa »)t lo Siit^urniiy.— (iliiir^)* (li> lui
luiro counallrn son ra|i|)<'l, .la(-(|U)'H (Inrlicr |iiis>>o uiit> t|■()isi^nl«> l'uiH en
Canada cl y ««''Journo Jus<|u'nu prinlcnipH d»' l'autH-o l'iU. — Apivs un
laps do )iunrnntt>-six ans, lu Muri|uis du la lioclic reprend l'tuuvro do
Jai^ques Cartior, on nualitt' du Li<.'Utnnant>Gt'>n(>ral du Itui (liouri IV).
Arrive h l'Ilo do Sahlo, il y drposf sos lumuncs, oxploro onsuilt» lo pays,
[)ui8 est ramonô en Frauno par de» vonts fonirau'rs, sans avoir rion
^lil. — Stimulé par l'appAt du K'iin, lo (lapitaint* Chauvin so l'ait r()uc«>
der on I59'J lus privilugos accord»'» A son |irt''d<'co8sour. Il «'nlropreiid
un promior, puiH un second et un troisibni** voyage on Canada, après
i|Uoi il niiairt sans avoir rempli aucun de nés engagements. — V.v KKKi,
lo Commaiirieur do Chatcs, Gduvornour do Hiuppo, est nommé pour lo
remj»la(!er; mais il est suriiris lui-môuio nar la mort. — Do M«tiils, g«'ri-
tilhummo Haintungcais, lu! succède. S'ctant alors associé (]lmmplaiii
et Poutrincourt, il passe avec eux en Acadio, où il arrive lo 7 Mai UlOi.
Après avoir commencé un étahlissemont à Sainte Cn-ix d'altord, ot
ensuite à Port-Royal, il ropasso en Franco on 1(506 noiu' y soutenir ses
(Iroits atturjués. — Poutrincourt, retourné en Franco, l'année précédente,
revient en 160(5 à Port-Hoyal avec Lcscarhot ; mais, les privilèges do
do Monts ayant été rtfvocpiés l'année suivante, il est obligé de miilter
l'Acadio avec tout son monde. — Ayant obtenu que Port-Hoyal lui fût
rendu, il y revient en 1(510, emmenant avec lui un prôtre. Deux Pères
Jésuites l'y rejoignent l'année suivante ; mais.en 1013, son établissement,
aussi bien (|ue celui do St. Sauveur, l'ondé par M"' do Guerclieville,
ayant été attarpié par les Anglois, Poutrincourt voit toutes ses esjié-
rànces 's'évanouir.
DEUXIÈME ÉPOQUE.
DEPUIS LA FONDATION DE QtJKllEf: l'AR CHAMCLAIN EN 1608
.IUSQU'a la FOnMATlON UE LA COMPAGNIE DE MONTHÉAL EN lOiO.
COMMENCEMENTS DE LA NOUVELLE-FRANCE.
Déçu dans ses espérances du côté de l'Acadio, do Monts tourne ses
vues du côté du Canada. Afin d'asëurcr lo succès do son entreprise, il
en conlio l'exécution à Champlain. Parti de Honlleur le 13 Avrd 1008,
celui-ci arrive lo 3 Juin à Tadoussac.ct delà se rend à Kébec, ainsi appelé
à cause du rétrécissement du llouvo. Le 3 Juillet il met pied à terre, et,
après avoir arboré le drapeau do la Franco, il fuit commencer une habi-
tation, en forme de fort.— L'année suivante, aitrôs avoir sévi contre les
mécontents qui avaient voulu attenter il ses jours, Champlain se décide
à aller attaquer les Iroquois, ennemis des Hurons et des Algonquins,
ses alliés. — Afin d'applanir les difficultés qui s'étaient élevées au sujet
do Québec depuis la révocation des |iriviléges accordés à de de Monts, il
fait voile pour la France au mois de Septembre. — De retour à Québec
au mois de Mai IGIO, il marche une seconde fois contre les Iroquois et
reprend ensuite la route de la France, dans les intérêts de la Colonie. —
Après avoir épousé à Paris, le 13 Décembre 1010, Hélène Boulléetêlre
parvenu à armer quelques vaisseaux, il revient à Québec au printemps
1
I
V.— .
HIH LK CANADA.
•le r«n»<''«» hiiiviiiilo, »»l ilolà h»' ri'inl à In Plin:i)-Hojiilo iMoiitri'-iil). où,
':liarin<< )lo In .'m'iiiiIi' du >iti< i>t il» In t'iTtiliti' ijii >nl, il projMo ijo hAtir
uiH' \ lili' A ril'* S" Hflt'iitj ijnil a|t|M'llo luriHi ilu mtiii iln »>oii l'pousiv— ^
Allti il)> s'assiiD'i' ra|i|iui il)n|Ui<li|ii)) ^niii<l ilo In < lotir, il rciiasso fu
Framt) «Iniis raulomin' Av la iin>iin) aiiiifi', <'l iibliuiil ijiui It? Coiiil» ilo
Soissoii>, ol, a|ii'tis lui, lo priiion do C()iid<', soit iiotniiii- |iroli>i'l))iir dit
In Nniivollt'-Fi'niici).— 1))« rotoiir ii (^lU'boc au mois do Mai Hll:!, il ro-
iiioiito la rivioro dos Outiiouaisallii do |iroiidroconiiaissaiioo du itaysol
pari do iioiivoau pour la Kraiioo, où il trnvaillo à t'orinor uim< (.oiiipn-
Biiio do iiinn-lintids ot h se procurer dos prMros.— ho .',■» Mai I<il5,
liliniiipluiii arrivoiVrniioiissaoavou i|ualro Itocollotsello '2.'» Juin a liou H
(^uoIh'l; Io S' Sacrillco do la Mosso ; lo lOdu mois suivaiit. il osl colobiv
aux 'l'rois-Uiv ioros. So nmdaiil alors sur los liords du Inc ( Ontario, il vu
alta'|uor lo.s lriM|uois ot osl hlosso.— Apros avoir pas»»' l'Iiivor cliox los
lluroiis, il rmioiii à (^iiohou d'où il s'ombaripio pour In haiicû atiit do
iiorlor plaiiilo coiiln* los oummis do la (iompa^iiiu i|ui mollaionl ohslaclo
a la oouvorsioii dos Saïuagos. — Il rovioiil on Canada l'auiiôo siiivanlo,
av't c pliisiours hooollots, ot ro|Nirl iminodialciiioui allri d'olilonir los
secours dont |o pays avuil hosuiii,— i^ . mi iihsoiuMj, la Coloiiio a ii
doplortM* la mort du l'roro Dul'lossis 'jui l vail proservoo d'une inva-
sion d'lroi|uois. — Alln de so inoUro à oo'i\.!rt contre los insultes de cos
barbares oi so procuror los moyiMis i\<' romplirleu.- suinte inissiun, l''s
itocollels jutluiit los l'oiidomoiits d > Cnuvi ut, lo 't ,l,tiii IG'21), sur It. ■
l)ords ilo la rivioro S'» Croix dont iis chanson» .3 nom on celui do S»
Charles, en iiioinoire de l'un do leurs biofi' .leurs. — (lotte inômo année,
Cliuin|)laiu, après p'iis de troisans d'al» oii' ;, rovionlà (^u«'dioi .acconi-
Iiaf,'iio de sou opoiiso, a\oc lo titro ilc I, outcnaiil-CtonoruI du Duc do
ilonlmoroncy, successour tlu prince do i.oiidù dans la vico-roynulo do
la Nouvollo-France. iv.'iidaiil qu'il rt'païc -on ôlablissomont ot fait
coustruiro lo fort S' Louis, los Itocollels, après avoir .' • Hé leur Kl'IIso
ù N. D" dos Anj,'e8 le 'i't Mai lO'il, la livrent au culte, et, nuis nran-
doiinor In Clinpollo do la Basse- Villo, coustruilo on KiCi, y ouvrent îles
lOKislros. — L'iio nouvollo Coinpat^nie ayant oto forinoo sur os ontro-
l'aites par le Duc di' Monlmoroncy, le l'oro le IJaillil' passe on Kianco
ullii d'y soiittMiir los droits do l'ancionne, ot parvient à comilior les
iiilorôts de lune et do l'autro. — Doux ans ajuv.^, alln do irsisler aux
Iroipiois i|ui étaient vomis attaquer, l'anni-o pivcodonte, lo Couvontdos
Hocollcts, neiidant que plusieurs di's l'èros oiaionl on mission ehoz les
iliirons, cliamplain se doloriuino, mnigro le peu d'aide qu'il reçoit do
la Coiiipaf^nio, à nîconstruiro le fort sur un plan plus vaste ot plus
solide. — (îelte mémo année H»'2i, S' Josopli est choisi soloiinollemcnt
pour premier Patron du pays. Quelques mois ai>rôs, en vue d'obtenir
un renfort d'ouvriers apostolicpies, Cliamplain nasse en France ot y
reconduit son oiiouso. — A la demande dos Uécollets, le Duc do Vantn-
dour, nouveau Vice-Uoi do la Nouvelle-France, agrée les Jésuites, ot
l'année IG25 voit arriver Its Pèros Laloumnt, do IJrébd'uf et Massé.
La joie de colle arrivée est assombrie par la mort tragique du Pèro
Viel, précipité dans lo lleuve à l'ondroil a]t|)elé depuis le Saiilt-au-
Uécollol. — Après avoir partagé quoique temps lo toit hospitalier de
leurs confrères, les Jésuites i-lèvont, sur les bords do la rivière Lairot,
un Klablissement sous le nom de N. D" des Anges et on font leur prin-
cipale résidence. — Pendant que celte construction s'acliève, Cliamplain
revient en Canada. Trouvant lo fort S' Louis trop petit, il le fait abattre
et leremplace par un autre plus grand.— L'année suivante, 1G"27, le i)ays
T
4 PRÉCIS HISTORIQUE
l'ait uno nouvelle porte dans la jtcrsonno de Louis Hébert, le iilus
ancien et le plus |»er8évérant de ses colonisateurs. Cette nn^me année,
l'n vue de soutenir l'œuvre de Champlain, leCarôinal do Uiclielieu forme
à Paris une nouvelle Société sous le nom de Compar/nie drs Cent
Associés. — Pondant que cette Société s'organise et fait un premier
envoi, Québec est menacé du jjIus grand danger. Après s'élro emparé
de Tadoussac ot avoir pillé l'habitation récemment construite au Cap-
Tourmento, David Kerk parait le 10 Juillet IG28 devant la j.laco, somme
(Jhamplain do la livrer, et, pour l'y contraindre, se rend maître de la
flotte chargée do lui porter des vivres. — L'année suivante, se voyant
réduit à la dernière extrémité et ayant perdu tout espoir d'olre secouru,
Cham]ilain remet Québec, et, avec Pontgravé, !t lidèle conipagnon de
ses travaux, est conduit à Tadoussac et delà en Angleterre. — La paix
s'étanl rétablie entre les deux Couronnes, Champlain obtient do Louis
XIII que le Canada soit restitué à la France, et, après plus de deux
ans de négociations, a le plaisir de voir de Gaen rentrer à Québec. —
Lui-môme, ajirès avoir relâché au Cap Breton, y revient le 23 Mai IG33
avec trois vaisseaux portant deux cents personnes, en qualité de Lieu-
tenant du Cardinal de Richelieu. — L'année suivante, aiirès avoir réparé
une jtartie des ruines, il fait élever, en exécution d'un vœu, la Chapelle
de N. D" de la Rocouvrance qui remplace celle de la Basso-Villo, détruite.
Cette môniô année témoin du retour (fte Robert Gilfard, le futur fon-
dateur de Beauport, il fait commencer l'habitation des Trois-Rivières
où U envoie, le 7 Juillet, plusieure colons sous la conduite de la Violette,
en attendant que les Jésuites s'y rendent eiix-mèmos. — L'année 1G35
est une année de deuil jtour le Canada. Apres avoir dépensé la meil-
leure partie de sa vie à établir Québec et être parvenu, a travers mille
obstacles, à consolider son œuvre, en élevant des fortifications, en
encourageant l'agriculture et en faisant K'gner la Religion, Champlain
expire le 25 Décembre, hiissant un souvenir inoll'açable. — Nommé le 16
Mars 1G3G pour lo remplacer. M' de Montmagny arrive le 11 Juin à
Québec ot reçoit les clefs de la jUace des mains de M' de Chàleaufoit,
Gouverneur par intérim. Sans jterdre de temps, il rebâtit le l'ort,
trace le plan des rues et visite les Trois-Rivièi ^ dont il augmente les
habitations. Sur ces entrefaites, arrivent les illustres faniillos de
Repenligny et de la Polherie. formant (piatrante-cinq jiersonnes. —
L'iuinée suivante, la petite vérole sévit jiarmi les Huronsqui en rentlent
les Missionnaires responsables. — Alin dassuror la jiersovérance des
Algonquins, nouvellement convertis. M"" de Sillory charge le Père le
Jeune de leur bâtir à ses frais une habitation, i)rès de Québec, à l'en-
droit appelé uopuisdo son nom. Les Jésuites jettent eux-mêmes les fon-
dements do leur Collège, près du fort S' Louis. — Deux ans après, au
lendemain dun mémorable tremblement de terre, a lieu une double
fondation non moins importante, l'une par la Duchesse d'Ai|/uillon en
faveur des Hospitalières, et l'autre jiar M""do la Pelterie en faveur des
Ursulines. Le I" Août 1G39, les unes et les autres do ces Religieuses,
accompagnées du Père Vimunt, arrivent à Québec, où leur prosence,
avec la nouvelle de la naissance du Dauphin (Louis XIVi, est l'occa-
sion d'une joio universelle. En attendant tjue des logements i)lus
spacieux soient élevés, elles vont occuper des habitations jirovisoires. —
Les revers ne sont pas loin des joies. L'année suivante IG40, pendant
que la Colonie est encore dans l'allégresse et que les Pères Jésuites
vont fonder leur belle mission de S'* Marie, la maison de ces Religieux
devient la proie des flammes, ainsi que l'Eglise et la Chapelle du Gou-
SUR LE CANADA.
lert, le plus
lielieu forme
ie di's Cent
un premier
'ùlro emparé
iiito au Cap-
Inco, somme
maître de la
e, se voyant
sire secouru,
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e. — La paix
sut do Louis
us do deux
à Québec. —
23 Mai IG33
lité do Lieu-
avoir réparé
, la Chapelle
illo, détruite.
0 l'utur fon-
roia-Uivières
i la Violette,
année 1635
nsé la meil-
.ravers mille
ications, en
I, Cham])lain
ifommc le IG
e 1 1 Juin à
Jhàteaul'oi l,
ilit le l'ort,
igmonto les
amlllos de
rsounes. —
en rontlont
lérance des
le Père le
bec, à l'eu-
es les fon-
après, au
|ine double
uillon en
laveur des
eligieusos,
■ i^resence,
st l'occa-
enls ])lus
visoires. —
, pendant
3 Jésuites
Religieux
e du Gou-
verneur. Pour comble d'infortune, les Iroquois lèvent
puerro aux environs des Tiois-Uivièn's et menacent
Colonie dans le sang, si elle n'est promptemcnt secourue.
la hacho de
de noyer la
TROISIÈME ÉPOQUE.
depuis la formation de la compagnie de montréal en 1640
jusqu'à l'aiuuvée du régiment de carignan en 1665.
ÉPREUVES DE LA COLONIE NAISSANTE.
Abandonnée à elle-môme jiar les Compagnies marchandes, la Nou-
velle-France n'est jias abandonnée de Dieu. En vue de la mettre à
couvert contre la férocité des Iroquois, il ins|iire à MM. Olier et do la
Dauversière la pensée de peupler l'Ile de Montréal et d'en faire comme
la sentinelle avanci'o du i)ays. Après avoir formé une nouvelle Com-
jiagnie sous le nom de Sociétd de Notre-Dame de Montréal et s'être fait
rétrocéder par M' de Lauzon l'Ile qu'il s'était fait ])rimitivemenl adju-
ger, ils trouvent dans M. do Maisonneuve et M«"« Mance les deux
jiersonnes nécessaires pour l'accomiilissement de li'urs généreux dos-
seins. Au mois d'Août 1641, M. de Maisonneuve arrive à Québec avec
sa recrue, et, ajjrès avoir visité l'Ile de Montréal en compagnie do M.
de Montmaguy, ji.isso l'hiver à Québec sur une (les propriétés de M. de
Puiseaux. — Le printemps arrivé, il se rend avec tout son monde à la
Place-Royale, et, le IH Mai, le Saint Sacriiice de la Messe y est offert pour
la première fois par le Père Viuiont. Ci'tte môme anm-o, alin d'arrêter
les incursions des Irofiuois qui venaient de s'emparer du Père Jogues,
M. de Montmaguy fait construire, non sans coup férir, le fort de
Richclii'U. — L'année suivante, M. d'Ailleboust arrive avec une nouvelle
recrue et élève le fort de Villemarie. — Le 30 Mars 1644, M. de Maison-
neuve marche contre les Iroquois et les défait à l'endroit a|ipe]é depuis
la Place d'Annrs. La joie de cette victoire est troublée par la nouvelle
de la prise du Père Bressani. Afin de se soustraire aux couj)S des
barbares, les Ilospitfilières quittent Sillory et viennent habiter Québec,
où déjà, depuis deux ans, résidaient les Ursulities. A Villemarie, a])rès
avoir établi le pèlerinage à la montagne jiour obtenir la conversion des
Sauvages, M. de Maisonneuve, en conformité aux intentions do M""" de
Bullion, jette les fondements de l'IIÔtel-Dieu. Sur ces entrefaites,
arrivent à propos, avec de nouveaux colons, les soldats envoyi's par
Anne d'Autriche. — Une trêve ayant l'té conclue aux Trois-Rivières
avec les Iroquois l'année suivante, 1645, M. de Maisonneuve passe en
France, pendant que M. de Montmaguy fait reconstruire à Québec la
Cha])elle de la Recouvrance sous le tiire de Notre-Dame de la Paix.
En l'absence du Gouverneur de Montréal, M. d'Ailleboust augmente les
fortifications de Villemarie. Cette même année, M. de Reiienligny,
passé en France l'année précédente, obtient de la Compagnie quelques
concessions favorables aux habitants de la Nouvelle-France. — En 1646,
la Colonie a à enregistrer la double mort des Pères Massé et de la Noue,
et, peu après, celle du Père Jogues, massacre jiar les Agniers auprès des-
qu(!ls il était allé en ambassade. Sans tenir compte de leurs promesses,
ces barbares recommencent leurs <lépn''dations à Villemarie et aux
Trois-Rivières. — Afin d'obtenir du secours contre ces redoutables tribus,
M. d'Ailleboust passe en France d'où M. de Maisonneuve était revenu
6
PRÉCIS HISTORIQUE
ot où il était mparti. En leur absonce, les hostilités conliimont, et. mal-
gré la bravoure de C. LeMoyno, plusieurs colons tombent sous lo ler
do leurs ennemis. — Par leur retour en IGiK, M. de Maisonneuvo et
AI. d'Ailleboust raniment la conllance. Ca dernier revient avec le titre
do Gonvorneiir-Général, à la iilace do M. de Montmagny ilonl le temps
était expiré. Ajtrcs avoir passé l'hiver à Québec, il monte au jaùntemits
à Villomarie, où déjà il avait envoyé un camp volant, et fait jiart aux
habitants des changements sanctionnés par la (Jour pour l'ailministra-
tion des alFaires. Pemlant que ces heureux événements portent la joie
dans tous les cœurs, la Mission do St. Joseph est dévastée ot le I^m'C
Daniel est massacré. — Le IG Mars de l'année suivante, colle de St.
Ignace éprouve le mémo sort, et la Nouvello-Franco comjjto deux mar-
tyrs de plus dans la personne dos Pères de Brébœuf et G. Lalemant.
dont la constance invincible rappelle les plus illustres athlètes du
christianisme. Poursuivis, traqués de toutes parts, les infortunés
Hurons se retirent, les uns dans l'Ile St. Joseph, où la famino achève de
les décimer, les autres à St. Jean, où leurs implacables ennemis les attei-
gnent et les tuent avec le Père Garnier, leur Missionnaire. — Pendant
que les familles qui ont échappé au massacre général se réfugient à
l'Ile d'Orléans, le Père Druilîétes et J. P. Godefroy sont envoyés à
Boston, où ils essaient, mais sans succès, de conclure une alliance avec
les Anglais contre les Iroquois. Excités par la soif du sang, ces bar
bai-es se ruent de nouveau, avec une violence inouïe, contre Villomarie
et y font do nombreuses victimes. Tout l'été se passe dans des alarmes
continuelles et chacun se tii.'ut prêt à mourir. Comme si ce n'était pas
assez de tant de maux, cette môme année, IC5I, la maison des Ursu-
Unes à Québec devient la proie des flammes. Dans l'automne, afin de
combler les vides causés par la mort, M. de Maisonneuvo, après avoir
échangé avec M»"" Mancc le Fief de Nazareth contres "20,000 livres, s'em-
ban]ue pour la France. Sur ces entrefaites, M. de Lauzon, chargé de
remplacer M. d'Ailleboust, arrive avec deux de ses (ils. Alors sont
établies les charges de Grand-Siméehal ot de Lieulenanl Civil et Crimi-
nel.— L'année 1G52 est encore une année de carnage. Aux Trois-
Riviôres, le Père Butteux tombe sous le fei' des Iroquois ; le Gouverneur
lui-même , M. DuPlessis-Bochart, trouve la mort dans un combat.
Enhardis par ce succès, les lro([Uois, au nombre de 200, viennent
fondre sur Villomarie, mais ils sont repoussés par L. Close, à la tète de
24 braves. — Après avoir essayé, mais inutilement, de surpnmdre les
Trais-Rivières, les barbares se "décident t\ pro|)oser la paix. Celte mémo
année, 1G5.3, M. de Maisonneuvo revient avec trois vaisseaux, portant 105
hommes, le salut de la Colonie. En mémo temps, arrive M»"" M. Bourg'jois,
la future Fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame. — A la faveur
de la paix, le Père LeMoyne se rend, lannée suivante, chez les Onnon-
tagués. Cette môme année voit arriver plusieurs jeunes lilles de qua-
lité, envoyées par Anne d'Autriche. Villomarie se développe ; nombre
de terres sont concédt'es et se couvrent d'habitations. — L'année suivante
1655, quelques Jésuites se rendent chez les féroces Agniers, pemlant que
d'autres continuent à aller ihangéliser les Onnontagués, chez lesquels
plusieurs Français se proposent de se tixer. — Pendant qu'ils sont en
chemin pour s'y rendre, les Iroquois reprennent la hache de guerre et
viennent s'abattre sur les inolFensifs Hurons de l'Ile d'Orléans. Le
Père Gareau lui-môme est tué, en allant chez les Outaouais. Fatigué
de ces scènes de carnage qu'il n'a pas la force d"eni]iécher et ne voyant
pas jour à faire la fortune (ju'il espérait, M. de Lauzon, sans attendre
I
i
SUR LE CANADA.
nUmiont, et. m.il-
nltont sous lo Ibr
Mnisonneuvo et
iont avec le titre
ny dont lo tom|>s
nie an jinnlomps
ol fait part aux
lur l'adininistra-
its i)ortent la Joie
vastoo ot le Pore
mto, colle (le St.
jiiipto doux niar-
ot G. Laleinant,
très atiilotfs du
, les infortunes
amino achève de
ennemis les altci-
inaire. — Pendant
d se réfugient à
sont envoyos à
me alliance avec
u sanj,', ces bar
îontre Villemarie
lans des alarmes
si ce n'était pas
liaison dos Ursu-
fvutomne, afin de
uve, après avoir
,000 livres, s'em-
|uzon, chargé de
ils. .\lors sont
il Civil et Crimi-
0. Aux Trois-
; le Gouverneur
ins nn combat.
3 200, viennent
ose, à la tôle de
surpn^ndre les
X. Celte même
lux, portant 105
"'"M.Bourg'Jois,
0. — A la faveur
Miez les Onnon-
!S lilles de qua-
oi)])e ; nombre
année suivante
s, pendant que
chez lesquels
qu'ils sont en
le de guerre et
'Orléans. Le
nais. Fatigué
r et ne voyant
sans attendre
(tue son temps soit oxjiiré, (|uitte lo Canada et laisse l'administration
de la Colonie à M. doCharny, son lils. — Prolilîint dos circonslances, ks
Iroquois descendent à l'Ile d'Orléans et sonnuenl les Ilurons traccom-
jdir les promesses (|u'iis avaient faites, deux ans auiiaravant, de se ren-
dre dans leur pays. Mal en jirend à ces infortunés qui, pour la jiluparf,
sont massacrés en chemin. Impuissant à punir ces cruels atlonlals,
M. de Charny quille à son tour le Canada, après avoir remis le soin de
la Colonie à M. (rAillcbousl. L'inqiressiun lâcheuse produite jmr ces
événements est contrebalancée par la Joie (pio cause larrivéedes prôlres
de St. Sulpice. Partis do France avec MM. d'Aillebousl et do Maison-
neuve qui y étaient allés, l'année précédente, pour y chercher des prê-
tres de paroisse, ils débarquent avec eux à Que])ec au mois de Juillet,
et do là se rendent à Villemarie. En sa (fualilé de Grand-Vicaire de
l'Arclievéque de Itouen, M. do Quélus jrend la direction des allaires
ecclésiastiques. Des marguiUiers sont installés à Villeninrie et [iressenl
l'achèvement de l'Eglise commencée l'atinée jjrécédente. — L'année sui-
vante, la Sœur Bourgecjis donne naissance à son Institut et Jelle les
fondements de la Chapelle de Noire-Dame do lîoiisocours. l'endaiit
ce temps, M. doQuélus érige l'Eglise de Ste. Anne à la cùto de lîeaupré
et celle de la Visitation à Chûleau-Hicher. Des Iro(piois ayant tué siw
ces entrefaites quelques colons à Villemarie, M. d'Aillebousl ordonne
d'arrêter tous ceux ([u'on pourra saisir. Afin de les tenir à distance,
on élève la redoute (lu Coteau St. Louis (place Dalhousiej et on forlilie
les maisons de Sic. Marie el de St. Gabriel. De leur côté, les Français
d'Onnontagué, a|iprenanl ({u'on a formé le projet «le les égorger, s'en-
fuient avec leurs Missionnaiics cl parviennent sains et saufs à Ville-
marie. Peu aiirès, lo 11 .hiillet, arrive le nouveau Gouverneur, M.
d'Argenson. — L'année IfiôO est une année de joie. Après Jiien des dif-
ficultés, Mgr. de Laval est nommé Vicaire-Aposlolifpie de la Nouvelle-
France el débarque le IG Juin. 11 est suivi, iieu après, de M*"« Mance
et de la Sœur Bourgeois, passées en France l'année précédente. Pelles
arrivent le 7 Septembre avec une nombreuse recrue et jilusieurs Heli-
gieuses Hospitalières de St. Joseiih. Après avoir été retenues à Québec
près d'un mois, elles montent à Villemarie, où elles i)rennent posses-
sion de riIôtel-Dicu. Cotte même année, M. do Quélus rei»asse forcé-
ment en France, au grand déplaisir des colons. — Avec l'année 1660,
recommencent les alarmes, plus v'ivcs que jamais. Dans le but d'ense-
velir la Colonie sous ses ruines, toute une armée iroriuoise se met en
marche. Alors a lieu ce beau fait d'armes, dont l'histoire de Grecs et
des Romains n'olTre rien de comparable. Pour sauver lo Canada,
Dollard se dévoue avec 10 hommes de cœur comme lui. Dix jours
entiers, il tient en échec l'armée des barbares, et, après avoir vendu
chèrement sa vie, les oblige à retourner dans leur pays. A la suite de
ce glorieux événement, Mgr. de Laval fait sa i)remière visite à Ville-
marie, encore dans le deuil de la mort de M. d'Aillebousl, arrivée deux
moisaujiaravant ; le Père Menard,de son côté, se rend chez lesOutaouais.
— Exasjiérés jiar les ]iertes éprouvées l'année iirécédenle, les Irocpiois
se répandent ]iar toute la Colonie, et font de nombreuses victimes, tant
à Villemarie qu'à Québec et aux Trois-Rivières. Pendant que le Giand-
Sénéchal est tué à l'Ile d'Orléans, dans une sortie contre ces barbares,
MM. LeMaistre et Vignnl, prêtres de St. Sulpice, sont massacrés dans
la campagne, au moment môme où le Père LeMoyne était envoyé dans
leurs cantons par M. d'Argenson, pour traiter de la paix. M. Brigeac
lui-môme, el, peu ajjrès, le brave L. Closse, tomJjrcnt sous leurs coups.
8
\i
PRÉCIS HISTORIQUE
Pour comble de malhfiur, la désunion se met entre l'Eviiquo et le Gou-
verneur, qui demiinde son rapi)el. — M. d'Avaugour, lo nouveau Gouver-
neur, arrivé le 30 Août IGGI, un peu avant le retour des prisonniers
français d'Onnontagué, après avoir visite les Trois-Rivières et Villo-
marie, députe P. Boucher en Franco, pour presser la Cour d'envoyer
des renforts. Ce dernier revient avec M. Dumont, Commissaire du
Roi, et une nombreuse recrue. La vente dos boissons enivrantes de-
vient, sur ces entrefaites, le sujet de vifs démêlés entre le Gouverneur
et l'Evoque qui prend le parti d'aller porter ses plaintes en Franche, oij
M. de Quélus avait été forcé de repasser une seconde fois. — L'année
1663 est célèbre par un tremblement de terre qui se fait sentir pendant
])lus de six mois, dans toute l'iHendue du pays. Le regardant comme
un juste châtiment pour les excès commis jtar les boissons enivrantes,
ceux qui y avaient pris part, donnent des signes non-équivoques de re-
pentir. Nonobstant ce bouleversement do la nature qui porte la terreur
dans toutes les dmes, les Iroqiiois se jettent avec une nouvelle furie sur
les colons inoifensifs de Villemarie et les empêchent d'ensemencer leurs
champs. Alin de mettre une digue à la fureur do ces barbares, M. de
Maisonneuve établit la milice de la Sainte Famille. De son côté, M""«
d'Ailleboust, aidée du Père Chamonot, donne naissance à la confrérie de
la Sainte-Famille qui de Villemarie est étendue à Québec. La Compa-
gnie de Montréal s'étant dissoute sur ces entrefaites, aussi bien que
celle des Cent-Associés, le Séminaire de St. Sulpice de Paris, pour pré-
venir la ruine de la Colonie de Montréal, consent ù la prendre à ses
charges et devient propriétaire de l'Ile. Le 15 Septembre, Mgr. de Laval
effectue son retour, en compagnie de M. de Mézy, nommé Gouverneur,
en remplacement de M. d'Avaugour. En môme temps, arrivent 100
familles, formant 500 personnes. Les mêmes vaisseaux portent M.
Gaudais, chargé de reprendre la Nouvelle-France, au nom du Roi, et d'y
introduire les réformes nécessaires. Un Conseil Souverain est établi et
les liqueurs enivrantes sont prohibées ■, la dime est introduite dans le
pays. — L'année 1664 se passe en nouvelles hostilités de la part des
Iroquois d'une part, et, de l'autre, en altercations entre le Gouverneur
et ses Conseillers. Après avoir feint de proposer la paix, les Iroquois se
Sortent à de nouvelles atrocités, ])articulièrement à Villemarie, où les
abitants ne peuvent presque plus sortir de leurs demeures. Les
troubles qu'excitent les mesures violentes de M. de Mézy ne font
qu'aggraver la situation. Dans ce triste état do choses, cliacun soupire
après de prompts secours.
QUATRIÈME ÉPOQUE.
DKPUIS l'arrivée du RÉGIMENT DE CARIGNAN EN 16G5
jusqu'à la paix GÉNÉRALE EN 1701.
J!
DÉVELOPPEMENTS DE LA NOUVELLE-FRANCE.
Convaincu que le Canada n'aurait jamais de repos tant que les Iro-
quois ne seraient pas rnis à la raison, Louis XIV prend les moyens
de les soumettre, en envoyant de nombreuses troupes. Au mois de
Juin 1665 commence d arriver le célèbre régiment de Carignan, com-
posé de vingt-quatre Compagnies, formant un elfectif de douze à treize
cents hommes. Bientôt après, arrive M' de Tracy avec la qualité de
J
'Evôqiio ot le Gou-
0 nouvenu Gouver-
»r «les prisonniers
i-Rivif'res et Ville-
la Cour (l'envoyer
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ide fois. — L'année
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EN 1665
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■ SUR LE CANADA.
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Lieutcnant-Gi'm'ral ; imis, avec rinlondani Tiilnn, M' ilo CoiircoIIps,
cliargi!'d(>nMiipliicor M'' do Mt'zy réceiiiiiit'iit di'cédé ; ctenlin M' nouclici'
continué dans sa place de rroiivoriieur des Trois-lUvièrcs. Apnîs avoir
DU à déploror lo dt'parl forcé do Mf dt» Maisonm'uve ol la mort du
Porc LeMoync. la (lulonio est grandonic ni ri'Jouio par l'arrivt'c de cent
jeunes lilios choisies, suivies, jieu aitrès, de quatre-vingt-deux autres
et de cent-trente colons, avec douze chevaux (hmt le Itoi faisait présent.
1)0 nombreux mariages ont lieu. Le fort de Hichelieu (Sorel) est
reconstruit ; ceux de S' Louis (Chamidyi, de S" TlicW-se, do S' Jean
(l'Assomption) el de S" Anne sont élevés pour barrer le chemin aux
barbares. — L'année suivante, le 0 Janvier, alin d'en finir avec les
Iroquois, M^ de Courcellcs, à la tôle de cin(| ou six cenls iiomines, jinrl
de Québec pour aller attaquer les Agniers, et revient, après beaucoufi
de fatigues, sans avoir jin les atteindre. M' de Sorel est envoyé à son
tour pour tirer vengeance de ([uelipies meurtres, mais il se laisse llécliir
l>ar des paroles de paix. L'expédition est reprise en automne. Avec
six cenls iiommes de troupes et sejit cents miliciens, dont cent Sau-
vages, commandes par MM. LeMoyne, de Heiiontigny, de Beleslre etc-
M' de Tracy quitte S" Thérèse le 3 Octobre et arrive aux quatre bours
gades ennemies qu'il trouve incendiées. Après avoir détruit leur,
provisions, il revient à Québec le 5 Novembre. — Consternés jmr celte
triple expédition, mais siulout imr la dernière, pressés d'ailleurs par la
lamine, les Iroquois se décident à demander la paix. Ils consentent
à rendre les prisonniers et à recevoir des Missionnaires. Pendant que
lo Père Allouez continue l'apostolat du Père Menard chez les Outaouais,
les Pères Pérou et Frémin sont envoyés chez les Agniers ; les Pèies
Bruyaset Carheil vont chez les Onneiouts. Quant à M' Dollier, n'cem-
menl arrive de Franco avec MM. le Clavelier, Perrot et Frémont. il
consacre ses soins aux malades de S" Anne, de concert avec les Reli-
gieuses de S' Joseph dont l'Institut venait d'être approuvé par un Bref
d'Alexandre Vil. De son côté, Talon jirolite do la paix pour établir
de sages lois et asseoir la Colonie sur des ba.ses solides. Après avoir
repris, conjointement avec le Gouverneur, toute l'autorité qu'avait la
Compagnie de Cent-Associés, il s'occupe avec lui de la formation d'un
nouveau Conseil. Hes Syndics sont ensuite établis. En même topiiis,
}iour favoriser le défrichement des terres, le régime féodal est introduit :
des Ordotniances sont poiiées pour obliger les habitants à abattre les
bois et à ouvrir des chemins etc. Pendant que lo Séminaire de Ville-
maric fait des concessions à plusieurs particuliers dans l'Ile de
Montréal, Talon envoie des colons à la côte de Beaupré, à Beauport et
à nie d'Orléans. Pour convier les ofliciers et les soldats du régiment
de (iarignan à prendre ]»art à ce mouvement, des gratifications d'argent,
avec une année de vivres, sont faites à ceux qui consentent à se fixer
dttnsle pays. Les autres repassent en France, à la suite de MM. de Tracy
et Talon. Chambly est envoyé en Acadie, restituée à la France par le
traité di; Brèda, avec le titre de Commandant. — L'année 1G(J8 n'est pas
moins favorable à la Colonie. Pendant (|ue les Jésuites donnent leurs
soins à l'éducation des garçons à Québec et que les Ursulines se
chargent de celle des filles, Monseigneur de Laval ouvre un Petit
Séminaire, et, peu après, un Pensionnat à S' Joachim, et continue à
rester uni aux prêtres des Missions-Etrangères. De leur côté, MM. de
Fénélon et Trouvé, arrivés l'année précédente, enlreprennent la
Mission de Kenté, sur le lac Ontario, aux frais du Séminaire de Paris.
Celle même année voit encore arriver grand nombre de jeunes filles,
^
10
PRÉCIS HISTORIQUE
: I
' I
|))irmi les(|uello8 M'"" Gaucher do Bollcrivo, do Bolestro, do la Bordo,
dos Granges, etc. Pour facililor leur inariaj^'c, lo Roi dntirio trois millf
livres. M' do Quélus, rovoiiu une troisièmo l'itis t'u Ganada. ou coni-
naguie do MM. d'UrlV', d'AIIel ot Galinée, l'uvoriso los desseins du
Vlonarifue, conjoiutement avec M' de Boulerouo, uouuuo Intoudanl. —
En IG09, arrivent do Normandie 150 autres Jeunes llllos. doli'os par le
Roi, sous la couiiuito de M"» Bourdon (|ui eu prend soin «i Québec,
pendant (juo la Sccur Bourgeois so charge des autres à Villoniarie.
Six nouvelles Gompagnios sont on môme lem|i8 envoyées ; et, |iour les
engager ù s'établir dans lo pays, le Roi leur fait des gratillcations, ainsi
<|u'aux autres qui avaient consenti à y rester. Pendant quo la Nou-
vello-Frauoo so peuple ainsi, tst (jue do nouvelles concessions sont
laites à la PointtMiux-Trembles et à Laprairio, les Jésuites continuent
à évangéliser les nations iroquoises. Do leiw cùté, MM. Dollier et
Galinée, eu vue de travailler à la conversion des Sauvages, so rendent,
do concert avec M'' de lu Salle, sur los bords des lacs Eric ot Ontario,
et on preiuiont possession au non» do la Franco. — L'année KiTOest luie
année do réjouissance pour la Nouvelle-Franco. Talon y revient.
Avec lui arrivent six Récollets. Nombre de gentilshommes, anciens
olTiciers do la Colonie, elFectuent aussi leur retour, à lu suite de
quelques Compagnies. M' Perrot, nommé Gouverneur de Montréal
par lo S«îmiuairo do S' Sulpice réintégré dans tous so.« droits, prend
possession do son gouvernement. Garakonthié, célèbre Chei' iroiiuois,
reçoit solennellement le Baptême à Québec et détermine bon nombre
de ses compatriotes ù embrasser le chrislianisuie. — Un instant troublée
par les attaques des Iroquois contre les Algonquins, la paix est rallermic
par le voyage que M' de Courcelles entreprend, au mois de Juin 1G71.
au milieu des Cinq Gantons. Pendant ce temjjs. Talon déploie vuie
activité prodigieuse pour étendre les limites de hi Nouvelle-France et
augmenter son commerce. De S' Lusson, de concert c^vec M' do la
Salle et N. Perrot, prend possession du paysdesOutaouaisen préscmce
dos Députés de quatorze nations ; de son côté. S' Simon, accompagné
du Père Albanel, se rend à la Baie d'IIudson et y arbore le dr.ipeau
de la France. Au même temps, des vaisseaux, chargés do bois, de
céréales etc., sont envoyés aux Antilles et en France ; la culture du
chanvre est encouragée ; les mines sont explorées ; et, pour relier
l'Acadie avec le Canada, un chemin est ouvert de Quéljec à Penta-
gouet. — Avant de retourner en France, où il meurt quelques années
après, M' de Quélus avait éri^é les Fiefs de Garion et de Verdun. Ce
n'est que le prélude des nombreuses concessions de 1072. Cette année,
en ell'et, après avoir annulé celles des années i)récédentes, dont
les conditions n'avaient pas été remplies. Talon, en vue de peupler
et tout à la fois de forlilier le pays, accorde, sur les deux rives du S'
Laurent, d'immenses terres à tous les ofliciers qui s'engagent à y former
des établissements. Do son côté, le Séminaire de S' Sulpice, aux
Fiefs des années i)récédentes ajoute ceux de Boisbriand (Senneville),
d'Ailleboust et de S* André. En môme temps, il fait procéder au re-
censement de Villemarie et au tracé des rues. Après avoir eu à déplorer,
l'année précédente, lu mortde M"» LaPelterie, arrivée le 18 Novembre,
la Colonie a encore à pleurer celle de la Mère de l'Incarnation, première
Su|iérieure des Ursulines, qui décède au mois d'Avril. Cette môme
année, MM. de Courcelles et Talon quittent successivement le pays.
L'arrivée du G" de Frontenac tempère quelque peu la douleur causée
par ce double départ. — Le premier soin du nouveau Gouverneur est
I
I'
?5?===
SUn LK CANADA.
Il
strc, tlo la Borde,
(lotiMO trois millo
(larmdn, on coin-
los dosseiris du
iiiu! Iritotidanl. —
les, dolt'us par lo
soin à yiiéijoc,
'OS à Villeinarie.
'éos ; cl, pour lt!s
ralillcalions, ainsi
uit quo la Nou-
concossions sont
iiitos conlinuent
MM. Doiiier et
(iKes, so reiKlonl,
1 Krii' ol Ontario,
inoe 1070 est une
raloti y revieiit.
lorunîes, anciens
r, à lu suito <lo
eur de Montréal
ses droits, prend
re Clief iroijuois,
lino bon nombre
i instant troublée
paix est rallermie
lis de Juin 1071,
,lon déploie une
Jvelle-Franoe et
[t (.vec M' do la
lis en préscmce
uoconipagné
l'e lo drapeau
'S de bois, de
la culture du
et, |)0ur relier
uébec à Peu ta-
lques années
Verdun. Ce
Cette année,
cédontes , dont
vue de peupler
u.\ rives du S'
gentà y former
Sulpice, aux
id (Senneville),
procéder au re-
r eu à déplorer,
18 Novembre,
ation, première
Cette môme
ment le pays,
ouleur causée
ouverneur est
>oi
d'élever un fort ù Calaraeoui ; il on char^'o M' do la Sallo. En nn^nie
temps, pour faeilitor l'éducation des jeunes Sauvages, il aceorde les Iles
Courcelles à M' de Kénélon (|ui y fait un élabliasomont. Pendant ce
temps, Joliot, accompagné du IVjro Mnrquet, déi'ouvro lo Mississipi,
15 Juin 1073. — Le nombre des coureurs do bois s'étanf midliplié d'une
manière démesurée, le Moi porte contre eux une loi qui, mallieureuse-
meiit, n'a pas plus d'ellet. que celle jtortéo, (piolquos années aupara-
vant, contre les vendeurs do boissons fortes. Cctt») mônifî année, la
Colonie fait une perte considérable lians la ])orsonno do M'"« Mance.
La douleur de cette perte est encore aggravée j)ar les démôlés qui
s'élèvent entre le (îouverneur et l'Intendant au sujet do la traite des
pelleteries. — Après avoir subsisté près de dix ans, la Comjiagnie des
inilcs est siqiprimée en 1(574. (lelto mémo année, Clianddy, éloigné
un instant do Pentagouet, y revient on qualité do (îouverneur et voit
la population s'étendre aux Mines otà Hea\ibassin. — L'année suivante,
ai)rès trois ans de vacance, rinteudanee est remplio par M. Diudies-
neau. — Il arrive avec Monseigneur do Laval qui revient avec le titre
d'Kvôque do Québec. Pendant que la (Colonie célèbre lo retoiu- de
son premier Pasteur, rint(!n<lant ratilio les eoneossions faites i)ar M'
do Frontenac. De son côté, do la Sallo, passé en Franco, obtient, avec
des litres (W. noblesse, la proi)riété de Calaracoui. Cette môme année,
les Iroquois do Laitrairie, à rexoniplo dos Hiu'ons de S'« Foyo qui
étaient allés, l'année précédente, former l'établissement do Lorette, vont
s'établir au Saut-S'-Louis. — L'onnée 1070 voit des marchés |)ublics
s'ouvrir lï Québec etù Villemario; cl, n'eussent été do nouveaux conflits
entre le Gouverneur et l'Intendant, mais surtout les désordres causés
par la vente des liqu(>urs enivrantes, la tran(piillit,é publique n'eût lien
laissé à désirer. — Pondant que d'humbles reiu-ésentalions sont faites à (;e
sujet à la Cour de France, les jifétres do S« Sulpice, conjointoment avec
les SdMirs d(^ la (Jongrégiition, (mvront des écoles au fort do la Montagne
en faveur des enfants Sauvages. — L'année suivante I07S, do la SalN;,
accompagné du Chevalier de Tonty. de la Motte-Lussièro, otc, rejnend
les explorations de Joliet, et, chemin faisant, construit un fort à Niagara.
Pendant ce temi)s, les Pères Jésuites poursuivent leur apostolat au
milieu des Onnontagués , des Sonnontouans , des Agniei-s , dos
Onneiouts et des Outaouais. — Pendant q>ie la mésintelligence con-
tinue à régner entre les fonctionnaires publics, Monseigneur do Laval,
après avoir obtenu de la Cour lo renouvellement de la loi contre la vente
des boissons fortes, efTeclue son retom* en Canada. Cette môme année,
1079, de la Salle parvient à élever plusieurs forts, pendant que, de son
côté, Du Luth explore le pays en tout sens. — Las d'une f)aix qui tient
leurs bras enchaînés depuis quatorze ans, ayant d'ailleurs à se plaindre
de jdusieurs griefs, les Iroquois songent à reprendre la hache de giierre :
mais, grûce à son puissant ascendant sur ces tribus, le Gouverneur
réussit à les ajmiser. Peu après, il envoie LeNeuf delà Valliére rem-
placer, en Acadie, Chambly, nommé Gouverneur de la Grenade — En
1081, en vue de faire revenir au pays les coureurs de bois, dont le nom-
bre était de près de cinq cents, le Roi fait publier une amnistie générale.
Celte mémo année a lieu le recensement de la Nouvelle-France, dont
la population se trouve être de près de deux mille âmes. — L'année
1082 est marquée jmr un vaste incendie qui dévore la i)lus grande
partie de la Basse-Ville de Québec. Un malheur allant rarement
seul, celte même année, M' de Frontenac est remplacé par M' de la
Barre qui arrive avec M' deMeules, successeur de M' Duchesneau.
11^
J:
n
IMlfcCIS IIISTOlUgLK
l'oiulunt <|Uo 1(3 tumvoaii (iouvcriioiir ci>iiv(uiiw) ù VilliMiiario li's Mis-
sioiiiiairos ot les Olllciors i|iii ciiiiiinninii'iililiiiis |i>s inivs il'oii liant, iiilii
d'avoir loiir avis, do lu Sull»!, upiès uvnir tnivi'isc d'iiiiim'iisos coiilri'CH,
arrive sur los burdn du Mississipi dmil il pri'ud iiosscssiou au nom dit
la Kraiiov— Dans le liutdocoutouir les Irmiuois, duvornis plu» insolouts
dopuis lu dnparl tlu C" do Kroiili'iiao, t'I df di'jouor los projols dos
AnKlais (|ui les encuura^'iMit suus main, la Cour oiivoio trois uouvollcs
CoMipaKiiios duns raulouint- do 1083. — Avoc un aussi laibii' ronlbrl, lo
Gouvornour n'oso se nicllro on canipaKH"', uiais il y osl oonlranil par lo
niourtn> do quatorze Franniis. Apros avoir rouni douzo ri.'uts lioiunies,
dont trois conls Sauvai^es, ol los avoir divisas i.'u trois Corps, il prond
la ronto dos Sonnonlouaiis ; mais, au niomi'iit do lus alti'indro, il s'um'^to
pour écouter los propositions des ( )m»onta>,'ués ot consent à uno paix aussi
peu honorable jiour los Frauf^ais, quo l'unosto pour los llurons, lours
allit's. l'ondant ce temps. Monseigneur do Laval, après avoir constitui'
son Cliai>itro, passo on Franco ; M' Porrot est, onvovi' on Acadio dont
le (îonvernour était rappelé ; los Hurons ol los Algompiins do Sillory
vont s'établir sur les liords da la Ciiaudiéro. — Mecontonto do la eon-
duito do M' do la Harre, la Cour onvoio le Marquis do Donnonville
pour le remiilacer. 11 arrive avec lo CliovallerdeCallièros, nomnii' Gou-
vornour do Montréal. En mémo temps, arrivent trois cents recrues rpie
le Uoi ajoute aux trois cents, envoyées l'année proeédonto. Pondant que
lo nouveau Gouvornour se rond à Calarai'oui pour iirondrc coimaissanco
du jiiiys, l'intondant amiroprio au service de son de;iartomont les an-
clennos propriétés do Talon et accorde à rEvè(iue un emplacomont
dans la liasse- Ville pour y bdlir une Eglise. Cette mémo année KiSJ,
dans le but d'encourager le commerce et do favoriser los carrières, le
Hoi j)ermet aux gentilshonnnes de faire lo négoce ot eommonco à
ailmottrc leurs enfants dans la marine. — Pleinomont convaincu <|ue
les Iroquois, toujours travaillés par los Anglais, ne tarderaient jias à se
montrer. M' de Denonville envoie en toute liilto dos troupes à Cataracoui
et donne ordre aux Commandants dos pays d'en liant de réunir le plus
do Sauvages possible et de los tenir laôls à manlier. Pondant que ces
])réiiaratifs se font, d'Iberville, avoc S' Hélène ol Maricourt, ses frères,
se couvre de gloire à la Baie dlhidson. Ajtrès avoir parcouru d'im-
menses pays ot franchi des rivières sans nondjrc;, il arrive à la Baie
James, où il s'empare successivement du fort Monsoni, Ru[)ort et S'«
Anne. Celle mémo année I6SG, M' do Meules osl remplace j)ar M' de
Champigny. Trois mois après, lo Couvent dijs Ursulines devionl la
proie dos flammes. — Avoc l'année 1687 recommence la lutte. L'atta-
que du fort Michiliniakinac par un parti d'Anglais et de Hollandais en
est le signal. Uenforcé par l'arrivée do huit cents soldats, sous la con-
duite du Chevalier de Vaudreuil, le Gouverneur, après avoir entoiiré
"Villemario d'une palissade de pieux, se rend, avec deux mille cent
trente hommes, dont huit ceuts-trenlo soldats et trois cents Sauvages,
à Cataracoui, où il est rejoint par les Commandants des pays de
l'Ouest. Après avoir imprudemment fait saisir quelques InKjuois
inoll'ensifs et les avoir envoyés en France, il s'ébranle avec son armée.
Le 14 Juillet, il atteint les Sonnontouans, les mol en fuite, et, quel(|ues
jours après, incendie leurs villages et détruit leurs jirovisions. H revient
ensuite à Villemarie, après avoir rétabli le fort de Niagara. Exaspérés
plutôt que décourages par ce rude échec, les Iroquois tâchent de se
venger en recommençant leurs pillages. Ajjrès avoir fiiit quelques
prisonniers aux environs de Cataracoui, ils attaquent Chambly et
1
I
jL,_
8UU LE CANADA.
tl
lli'iiinrii) Ii's Mis-
y> flou lidiil, (liiii
iiit'iisos (orilri'cs,
ssioii ail nom de
iiiH plus itisoluiits
r li.'s pruJMls (Itis
0 trois iKiuvolli's
faibli- nMiforl, lo
L coiitrainl par lo
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Ciirps, il prnrid
t'itiiliv, ils'mrtHo
làuiiu|)aixuussi
!9 Huroiis, loiirs
is avoir »;oristitui'
' on Acatlio doiil
(iiiiis (If Sillory
toiito ilo la con-
(lo Dotiiioiiville
res. rioiinnr' Gou-
•oiits recriios((iio
ito. Pondant qiio
Ire connaissance
irlonit'iil les an-
m eiuplacoinont
iMno anni'o IG.S,").
' los carrii'-ros, le
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convaincu ([ue
oraitMit pas à so
pesù Calaracoui
10 rd'unir le plus
l\'ndant que ces
i^ourt, SOS Irôrcs,
parcouru d'im-
arrivo à la Baie
i, Uui)ert ol S««
placé j)ar M' de
lues doviont la
lutto. L'atta-
B Hollandais en
its, sous la con-
s avoir entouré
eux mille cent
ents Sauvages,
ts des pays de
Iqucs Iroquois
ivcc son armée,
ile, et, quchjues
<ions. 11 revient
ara. Exaspérés
Idchent de se
fait quelques
11 Chambly et
jiicondiont \os liahil.ilions lo lonj,' do la rivioio do Hiclioliou. Pour pré-
vtMiir lo retour do sciulilaliliis dé),'i\ls, d»' poiiis loris sont i'io\osi|i' place
• 'U placo dans la i'ainpa|.'uo; 1<! (lliovalior do \ audrouil o^i niis à là tôio
d'un iiiimhroux di'ia'liomonl d'Iiommos di-lorininés. Pondant ipio ces
tristes ovonomonis a^'itenl la Colonie, do la Salle, après avoir vu ses
enlroprisos iraverséos par lioaucoup do dillicultés, trouve une niori
lraf,'i(pie 1<; '20 Mai, non loin du Mississijti. (lotto mémo année, M'
PoiTot est relove do son |ioslo on Acadio et romplaco par M' de
Menneval. — L'ann<V' KJiss est une année do désolation pour la Nou\olle-
Franco. Pendant ipi'.Vndros, succosseurdo Dongan dans lo gouverno-
mentdo la N(tnvolle-AiiKlolorre, onlèvo Ponlagouot à S'Caslin el taille
on piècts los Al)eiia(|uis, ses alliés, la luortalile se mol dans la Colonie :
on (piel(|iios mois, millo ipialro-conts personnes sont eiilovees. Kn dos
circonslancos aussi critifpios, lo (lonvorueur prête assez lacilomont
l'onfillo aux proixtsitions do paix. Los dévastations conunises par un
parti do Loups à Sorel, à (^((utroiMi'ur, à S' Ours ol à lioucliorvillo, ne
ia lui l'ont desii'or ijui; |)lus vivement; mais, par ses procédés maeliia-
\eli(pios, Kondiaronk <Lo Ual) parvient à la l'aire é(;ho\i(,'r. Pondant
<|Uo lo pays est ainsi éprouvé, Monsoignonr do Laval eU'octno son re-
tour. U est suivi, peu après, do Monseigneur do S' Valior ((iii, après
avoir visité le Canu(ia et l'Acadie, los années précédentos, rovictnt avec
lo caractoro épiscopal. — Si ràclieuso ipiait été l'annoo l<)S8, l'annoo
lOU'J est plus rniieslo encore. Pondant (pio los guerriiM's .\l)enai|uis se
■ vengonl do la Nouvollo-AiigloteiTo ou lui enlmant Pouuupiid et <|uo
i d'iljorvill»!. avec une audace sans égale, s'empare à la baie d'Iludson
" de trois vaisseaux anglais, la Colonie est moiiucoe du jdus grand danger.
Encouragés par los Anglais, dont " la passion dominante, dit Uancrot't,
était lie s'emparer du Canada," les Ii-oquois, au nombre do millo
(piatre-conts, se répandent dans l'ilo de Montréal et mettent tout à l'eu
et à sang. En une seule nuit, la plupart dos habitants de la Cliine
sont égorgés ; (juantilO(raulr(?s sont ou brûles, ou traînes t'u captivité;
los soldats envoyés au secours do M' do Vaudrouil, chargé de repousser
(■es barbares, tonibonl pi'es(p]e tous sous leurs coups, en sorte ipio
personne n'ose tenir la campagne. Seuls, Mantet et i)uLuth parvien-
iionl à mettre en déroule un jiarti do ces ounomis, ce <\w\ no les
em|»ôche |ms dose jeter, un mois après, sur LaChosnaye, Tout semblait
deses|iéré, lorsipio M' do l'Yontenac, lo Fabius do la Nouvello-Krance,
arrive îi Québec. — Avec cet habile Gouverneur, los atliiiros chan-
gent de l'ace. Arrive trop lard |>our pouvoir contremander à temps
l'abandon de Calaracoui, il s'applique, au moyen des Sauvages cai)tirs
qu'il avait ramenés et qu'il renvoie dans leur pays, à réconqerir l'amitié
des Cantons. Coriprenant par les rapports (Je la Duraiitaye et par la
pris(3 du Chevalier d'Aux, envoyé en ambassade, (|u'il no pouvait se
Mer à eux, tant qu'il n'anrait pas l'ait repentir les Anglais de leurs ma-
chinations perlidos, il se décide à attaquer leurs Cvlonios. Trois jiartis
comman(Jés, l'un par S' Hélène, Mantet, d'iborvillo, de Montigny, etc.,
l'autre i)ar Herlel el ses lils, et le troisième jiar Portneut' el Courte-
manche , envahissent à la l'ois Corlar (Shenectady), Salmon Falls
{Portsmouth) et Casco et les détruisent de fond en comble. Le mas-
sacre de la Chine était vengé. A la suite de c(^s brillants exjiloits, de
Louvigny , nommé Commandant à Michiliinakinac, et N. l'errot se
rendent chez les Outaouais qui consentent à UKmter à Villemarie,
chargés de pelleteries. Des bandes iroquoises s'otanl réjiandues aux
environs do Sorel et des Trois-Uivières, Lamotte et le Chevalier de
; ",/^'w. <Je v/n, :. ii "r^. ';'••' viKou,-,. .1., ,.,.1 ;;;':•'• »;'"';'*-^ '''-^
l'Orne Vérole .ni.Kïï?""'^'''''''''" «'«'in» rm« ll^'T'"^ ''^ ""'" •' ■
Pp«los 01 ,lo aire Is' .,r''i''^: ''«'"'""t Tliivôr i ' '^^ <J'"«vo,.nenr do
0"»l/(iri:L"8.lopr(>Mlm I. ""'«""on. ils sont
attarii
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<'« Villobori os rm. M ' "' '•"'^''^"s ''" pror C î ' ? ""'«""oo. ils sont
nii'suit 8inj?iili^,-«,«„ . • ''"*"* ^loiirner Ioq !„„• ' ^ '"'np-<'o-Mar8 ^
{''"S de trois cSsnt- "'^"^"« onnoi K« „^!'. '« ^''Vier,
^rofjuoia, essa owi il . P"sonniers. En vn n i **■ «"'•'vont et ibn
trefaifes, ,fue t 'ï "?'» "»• Lo bruit Snf '""'■• ''« P"''viennonl
Iroquois so nJ. anglais, dans le în^i "' ':«l>'«ndu siir ces en
envoyé à MiclulimaSao, ""« ''''«'uio réception n^/'''^"^»""^ «e
J'elleterios à Vi Pm7 ° J'our ongagor les v^. 9Argonteuil est
Quelques triva. V w^^^' " venir a?ec In ,^!'^^^l" «PPorter leurs
"n fort avec quatre ,'T' '^'^ ^^'^'i'' suhS c5eî.f?pî'^*"r^''"'"t'Iy.
ouvrages se pamchèvo ' '^"' '^ ""o pa lissado P« f ^""'«"sie)
■ LeBer, con-
srn LE CANADA.
t»
Vdiins, a|>r<'!* s tHr«
\iissit(M h (riiuvor-
')) mis (Ml l'iiit (|<*
'i'ti)i)ri>. IMii|)|)s l'ait
istaiino «lo la p,irt
ill , .liicliiToaii , S'
|iMi ti' et (lo l'oriiirt'
vratitvî, liiiiiis xlv
•) \»-l'lu\ lo IIDIII l|t>
iV» In liisi'IlM ft la
l iimn^luT )|ii)>|i|iiot<
sur la l'oirito-aiix-
fi Villt'iimrit'. Pon-
HoiMMiti^ny, (]oiir-
lor t'Diiiro oux los
s soûls. liO Major
(lo rolovi'r lo cou-
lor (iliainhiy, (je
:()Utiiro. Fondant
X frniiniis portont
un Taiblo dotacho-
Ju (îouvornour de
•|troiidro (|uol(|uo»
mont eu(!oro à In
or. Enhardis par
n siu" Ijadliesnaye,
uil se Mit'l à lour
,io dos prisonniers,
pas pins liouroux
laisaiiL'o, ils sont
A Piirt-Uoyai.
niùuii' «nnco, los
ôvenl, avec une
panip-do-Mars.—
lont la ppt'soncx'
(tantôt, C'ourlo-
iLo 16 Fi'vrier,
nl(!vent et l'ont
)\er , aidé des
ils parviennent
idu sur ces en-
T l'ardeur des
Fronlena(; se
Arffonteuil est
apporter leurs
[nçais possible.
et à Chambly.
ce Dalliousie)
[dant que ces
e retour d'un
al-Générel le
blir on ville.
LeBer, con-
snrrnnt lour r<irtuiio i\ utio œuvrf> du mt^uio {(cnro à Villonnrio. —
L'arini'(; I('>'.)1 ost ton do nnolipios \flloiir'» de riipprurhcuiont.
Moins arro^'ants dopuis !('> portos i|\io lour nul l'ail ossuvorlo» l'"ran<;ais
)'l los MiAnns, loiu's allios, los OnnnnlaKHi's, à l'oxouiplo dos Otinoinuts
i]ui, raniioo proooiloulo, avai(ïnt onvovo dos Mopulos pour Irailor do la
paix, (loniandonl (\ nnlani(*r, oux aussi, dos ncfrocialions. Lo (inuvor-
iiour lour donno audionoo : initis, oniravos par los Anglais, ('(-s pour-
parlors n'(ait d'aulro r('!sullal <|Uo do jimcuriT ipiolipio Irôvo à lu
Oolouio. pondant co hMiips, los Ahi'uaipiis ipii avaiont l'i von^'or la
Miortd<> |ilusi(MU'sdos lours, si; joltont suripiolipios bourgades an^'luisos
et ropandoiit la UMnnir Jusipiau soin du liostoii. Do son côto, dlbor-
vlllo ajoute do nouvoaiix Impliiios à se» victoires passoos. Avec une
|ioi^'nou du Oniiadions, il s'ompan^ du l'iat Nitlson. où son t'roro ('st
liio, ot roparo ainsi l'iSilioc arrive à MaiiltU. — 'l'ont espoir d'ac-
) oiiiodoiuoiit avoo los Iroipiois otaiit pordti, M' do Frniitonac. ou dopit
des Anglais ol dos Irii(|Uois, l'ait roliuiM' (iatarantiii (^l y oiivoio iino
garnison. Kn iiiôuio tiMiips, il charge do la Duranlayode l'airo la chasso
aux partis unioMnis (pii tiunnont la cainpngiio. Pondanl ipio ct>lui-ci
les poursuit et les repousse, LaMollie-Cntlillao (!l (luiirtoinaiiclio, ailles
ilesSauvagos alliés, loin- iniligunt (l(> sanglanU^s del'aitos dans les pays
do l'Ouest. Ainsi se passe l'annoo l(i!(5. — L'anneu sui^aiilo, jugeant
i|ue lo seul moyen d'ainoner ces barbares A composition, l'tail do li-i»
attaquer chez eux, iiV de Froiitoiiuo, maigri' son grand Age, so docido
l'i su mottro IuImiiîïiik^ à la lèlo dos troupes. Le 7 Juillet, apri's avoir
réuni son armée à l'Ile Peirol, il se met ou marclii!, o't lo 4 .Vont, après
s'ùlro arrùlé' à Cataracoiii ot avoir Iraverso le lao Oulaiio, il arrive
devant les bourgades eiinoiiiU'S(jiril trouve incendiées. Los (Jiinon-
lagues y avaient oux-mèines mis lo l'on et s'élaiont retirés avec leurs
l'ommes et leur» enlanls. Trois jours sont employ(''S à détruire leur
K>colt(!. Après avoir l'ail subir le niùiiie sort au village d(!s Onnoiouls,
l'araiéo reprend la roule do Monlri'al (Villoinarie), où elle eirecUie son
retour le '20. Ces exploits no sont |>U8 les soûls qui signalent celte
année inémurnblo. Lo 14 Juillet, après s'élre empare dans la rivière
S' Jean d'un vaisseau anglais, d'Iberville, en oxéculioii des ordree do
la Cour, 80 met en devoir do prendre Péinatjuid Après avoir relilché
à Pentagouel, il se préseiito devant la pluco, et, ie 14 Août, il oblige le
Comuuiiidant do so rendre, a|irès ({uoi il |)rend lu roule do Plaisance,
sans avoir été atteint |)ar la llolle ennemie. En vuin, Churcli, envoyé
par le Gouverneur du Massasuchots, e.ssaie-t-il de s'emparer itar re-
présailles de Naxout: son succès se borne à incendier Ueaubassin.
Quant ù d'Iberville, après s't^tro emparé do Bayoboulle et avoir passé
sur le corps d'un détachement anglais, de concert avec de Brouillan (|ui
avait échoué quelcpies mois auparavant, il attaque et prend S» Jean.
Delà, accompagné do Montigny, de lu Perrière et do quelques autres
Canadiens déterminés, lo reiloulable gueirier se iiorte vers la cette de
Terre-Neuve, dont il ravage tous les élaldissements, (i l'cxceptioii do
Bonnaviste et de la Carbonnière. — Si glorieu.se qu'ait élo l'année IG'JO
pour les armes françaises, l'annéo 1 097 ne l'est pas moins. La Baie
d'Hudson, en ellol, est témoin d'un trait de valeur tel que les Annales
maritimes n'en consignèrent peut-être jamais do semblable. Avec une
centaine de Canudieus, lo Jean-Bart do lu Nouvelle-France attaque
trois gros vaisseaux anglais, en prend deux et met lo troisième en fuite.
Marchant ensuite sur le fort Nelson (Bourbon), d'Iberville le reprend
et le remet aux mains de Sérigny, son frère. L'insuccès de Nesmond
16
PRÉCIS HISTORIQUE
en Acadie, les entreprises téméraires des coureurs <io bois, ne font que
l'aire ressortir davantage le trionn|>he du héros canadien. — Pendant que
la Colonie se livre à la joie causée par cet houreux événement, arrive
à Québec la nouvelle du traité conclu à Ryswick, par lequel la Baie
d'Hudson et Plaisance sont conservées à la France. Le pays protile de
cette trêve pour reprendre ses travaux interrornitus. Les habitants
retournent à leurs champs et les Seigneurs recommencent leurs exploi-
tations. Tout semblait prendre une nouvelle vie, lors(iu"au mois do
Novembre, expire à Québec le grand homme qui avait sauvé la Nou-
velle-France sur le penchant de sa ruine. — M' de Frontenac est rem-
placé au printemps de l'année suivante, 1699, par M' de Callières (jui
à pour successeur dans le gouvernement de Montrt'al le Chevalier de
Vaudreuil. En même temps. M' de Ramzay est nommé Gouverneur
des Trois-Rivières et de Louvigny est envoyé, avec le titre de Com-
mandant, au fort de Frontenac (Cataracoui). Avec de tels chefs, la
Colonie reprend courage. — Comprenant à leur tour qu'ils n'auraient
rien à gagner en prolongeant la lutte, indignés d'ailleurs des préten-
tions des Anglais qui voulaient asservir leur pays, les Iroquois se
déterminent à enfouir la hache de guerre et à demander la paix. Au
mois de Juillet 1700, arrivent à Montréal plusieurs Députés Sonnon-
touans et Onnontagués pour entamer les négociations. Après avoir
reçu à leur tour Maricourt et Joncaire, envoyés en ambassade, ils re-
viennent avec quelques prisonniers et s'engagent à se trouver au mois
d'Août de Tannée suivante à la réunion générale des Députés.
CINQUIÈME ÉPOQUE.
DEPUIS LA PAIX GÉNÉRALE EN 1701 JUSQU'A LA GUERRE AVEC L'aNGLETERRE
EN 1755.
AFFERMISSEMENT DE LA COLONIE.
Fidèles au rendez-vous que leur avait fixé M. de Callières, les Députép
iroquois, ainsi que ceux des autres nations que Courtemanche avait
visitées sur une étendue de plus de quatre cents lieues de i)ays, arri-
vent à Montréal le 21 et le 22 Juillet, au nombre de 1300, ayant à leur
tète le célèbre Kondiaronk qui ne devait pas voir la fin des pourparlers.
A|)rès plusieurs Conseils, les Chefs des différentes tribus étant parvenus
à s'entendre, le traité de paix est solennellement ratifié le 4 Août :
Iroquois, Hurons, Algonquins, Miiiniis, lUinoi^, Abénaquis, Oulaouais,
Sakis, etc., y apposent leur signature à leur manière. Après avoir
rendu leurs prisonniers, ils s'engagent à ne plus s'attaquer et à vivre
en paix avec les Français. Un grand festin achève de les confirmer
dans ces bonnes dispositions. Ajnès leur départ, et malgré la disette
qui avait sévi l'année" précédente, M. de Callières, en vue d'éloigner les
trafiquants anglais, poursuit au Détroit l'établissement qu'il avait fait
commencer par LaMothe-Cadillac. Tandis que ces heureux événements
marquent l'année 170i, les bords du Mississipi (la Louisiane) sont
témoins des nouveaux exploits d'Iberville. Après avoir atteint la Flo-
ride en 1699, de concert avec Chùteaumorand, avoir reconnu l'embou-
chure du Mississipi l'année suivante, et avoir élevé un fort en 1701
sur la rivière MobHe, comme il l'avait fait à la Baie de Biloxi, l'intré-
pide guerrier, aidé de Bienville, son frère, et des Canadiens qui, plutôt
I 1
fie bois, ne font rfuc
dien.— Pendant que
t événement, arrive
, par lequel la Baie
Le pays prolite de
us. Les habitants
Bncent leurs exploi-
lorsqu'au mois do
vait sauvé la Nou-
Frontenac est rem-
M» de Callif'res qui
^'al le Chevalier de
5mmé Gouverneur
G le titre de Gom-
c de tels chefs, la
r qu'ils n'auraient
illeurs des préten-
3, les Iroquois se
nder la paix. Au
Députés Sonnon-
ons. Après avoir
imbassade, ils re-
e trouver au mois
Députés.
VEC L'ANGLETERRE
ières, les Députés^
irtemanche avait
es de i)ays, arri-
300, ayant à leur
i des pouri)arlers.
is étant parvenus
atifié le 4 Août :
tquis, Outaouais,
'e. Ajtrès avoir
laquer et à vivre
le les confirmer
nalgré la disette
ue d'éLoigner les
qu'il avait fait
•eux événements
Louisiane) sont
ir atteint la Flo-
connu l'embou-
in fort en 1701
3 Biloxi, Tintré-
liens qui, plutôt
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SUR LE CANADA.
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i|iie de retourner dans leur pays, à la faveiir de la paix, avaient jm-féré
passer de MicliiliniiikiniK; au Mississipi, se fortilie dans ci's contrées et
l'iiipéclie les Anj^'lais d"on prendre iiossession. Dos Missionnaires y
sont envoyés pendant ipie les Pères .Icsuites continiKMit à evangi'liser
les tribus voisines. — L'ainiéo suivante, counni; s'il eût été iV^ la
destinée de la (Jidonie d'être toujours sous les armes et d'avoir toujours
quelqu'ennenii à combattre, la Nouvellu-Fi'aneo a à sf prénnuiir contre
les attaques dos Ant.'lais. Après avoir essavi- inutileuicnl de s'emparer
de Plaisance, ces élomeis einieniis se Jettent sur l'Aoadie qu'ils cou-
vrent de ruines, et menacent encore d'envahir le Canada. Pour l'aire
face au danger, M. de Callières se forlillo et dcmamle du l'eidbrt à la
Cour de France. — Ce Gouverneur étant murt sur ces enlrel'aites, M. de
Vaudreuil, apjMdé à lui succéder, s'applique à maintenir les Irocpinis dans
l'alliance des Français. En môme temps, pour einpéclier les Anirlais
de se rendre maîtres des Abéna([uis, il permet à ces tierniers do rava-
ger, sous les ordres de Heaubassin, les côtes de la Nouvelle-Angleterre :
et, peu a|)rès, pour lesaidcr à venger les meurtres qui avaient été ('onnnis,
i] leur envoie Ilertel de Rouville avec (piatre de ses frères oi 'iOO Cana-
diens. Deerlield est pris et sa destitiction calme l'irritation des esprits.
— Pour réparer cet échec, lt!s Anglais, au printemps de l'année ITOi, vont
attaquer Port-Uoyal, mais ils sont contraints de se retirer. Leurs
ellbrts pour indisimser les Iroquois contre les Français ne .«ont pas jilus
heureux : en obligeant les Oulaouais et les Miàmis à réparer leurs
torts envers les Iro([uois, M. de Vaudreuil i)arvient à les apaiser. En
même temps, pour soustraire les Abénaipiis des environs de Boston
aux coups de leur ennemis, il leuroll're un asile à Bécancour. — L'année
suivante, de Subercase, successeur de Bnjuillan eu Acadie, jugeant
i[u'il ne devait |ias laiscer imi)unis les dégâts qu'y avaient conunis les
Anglais deux ans au])aravanl, se jmrle à son loin' sur Ucbou, le Petit-
Hàvro et Forilloii dont il s'enq)are. Chargé de continuer l'exjx'dition,
de Montigny ravage toute la côte et fait nombre de prisonniers. La
joie de ces succès est troublée \mx la prise du vaisseau la Seine qui
portait Mgr. de St. Valier, et, peu après, par la desli'uction du Sémi-
naire de Québec qui devient la proie des flammes. Pour remplacer les
marchandises perdues, plusieurs per.«;onnes se livrent à la confection
des toiles. — Par la faute du Commandant et celle de l'un de ses ofliciers,
des troubles assez sérieux éclatent au Détroit entre les Iroquois, les
Outaouais et les Miàmis ; mais, par sa fermeté et sa sagesse, le Gou-
verneur parvient à concilier les parties. Cette même année, la Nouvelle-
France perd le ])lus grand honnne de guerre qu'elle ait produit. Après
avoir porté des coups mortels aux Colonies anglaises dans TAmériciue
du Sud, d'Il)erville exjiire à la Havane le !) Juillet. Alors aussi est
dissoute la Comi)agnie du Canada, formée dans un Inil commercial. —
Conjuré en I70(), le péril renaît l'année suivante, et il ne faut rien
moins que l'habileté de M"" de Vaudreuil pour empêcher h' guerre de re-
commencer. Pendant que ces luttes intestines fatigueni l'administra-
tion, des événements iuitrement graves se passent en Acadie. Dans le
bHt d'en expulser les Français, xô bâtiments anglais, portant i)lus do
2,000 hommes, viennent mouiller devant Port-Royal. Aidé de S' (^astin,
de Subercase les repousse et les force à se retirer avec perle. L'en-
nemi revient une seconde fois avec des forces plus considérables, mais
ses efforts n'ont pas plus de succès. Après plusieurs attaques infruc-
tueuses, il reprend la route de Boston. — Comprenant aloi-s plus que
jamais que le plus sûr moyen de venir à bout de leurs desseins, est de
.t
18
f«^
PRÉCIS HISTORIQUE
détacher les Iroquois de rnlliance des Français, les Colonies anglaises
mettent tout en jeu pour y parvenir. Après avoir essayé inutilement
(l'ébranler la fidélité des Cantons par rai)pAt du gain, elles tAchent de
gagner au moins les Sauvages chrétiens de la Colonie. Une conduite
si [lorflde devait avoir son chiUinient. D'Eschaillons.de Itouville et de
la Perrière sont chargés de le leur infliger. Malgré la défection des
Iroquois et des Hurons qui les abandonnent en chemin, ils tombent
sur Ilaverhill, et, après s'en être emparé' de vive force et avoir livré ses
maisons aux flammes, ils reviennent en ]mssant sur le corps d'un
détachement envoyé à leur poursuite. P<^ndaT''. que ce coup de main
s'exécute avec autant de rapidité que de bonheur, de S' Ovide, secondé
par de Subercase, fond à l'improviste sur S* Jean, prend ses trois forts et
retourne à Plaisance, chargé d'un immense butin. Peu de mois aupara-
vant avait eu lieu la mort de Mgr de Laval, le vénéré Fondateur de l'Eglise
canadienne. — Des revers si multi[)liés devaient engager les Colonies
anglaises à cesser la guerre ; ils ne font que les y exciter davantage.
Au printemps de l'année 1709, ayant rassemblé un grand nombre
d'hommes, les Anglais de Boston et de New-York se portent sur Mon-
tréal par le lac Champlain. Ileuriîusement pour la Colonie, la maladie
se met dans le cam)) ennemi et la délivre de puissants adversaires,
sans que M' de Ramezay, envoyé jrour les combattre, ait besoin de
tirer l'épée. — Convaincu (jue le danger n'était qu'ajourné. M' de Vau-
dreuil, après avoir mis Montréal et Chambly en état de défense, fait
construire à Québec un nouveau mur d'enceinte. Ces précautions
étaient sages. Au mois d'Octobre 1710, Nicholson, à la tête de 3,500
hommes vient mettre ie siège dovant Port-Royal. N'ayant que 300
combattants à lui opposer, de Subercase est contraint de livrer la place
<|ui prend le nom d'Annapolis. — L'année suivante, au lendemain de
l'échange des prisonniers pour lequel de Rouville et Dupuis étaient
allés à Boston, et, pendant que le Gouverneur s'elTorce de rattacher
les Sauvages de l'Acadie et des pays d'en haut à la cause des Français,
une flotte nombreuse, sous la conduite de Walker, fait voile pour
Québec. Elle est suivie de 4000 combattants, conmiandés i)ar Nichol-
son. Mais que peuvent les armées et les flottes les plus nombreuses
contre un peuple que Dieu protège et dont il tient en main les destinées?
Soudain une efl'royable tempête éclate, et, comme les preux de Senna-
chérib, tous ces vaillants soldats jonchent la côte de leurs cadavres,
ôtant à Nicholson toute envie de passer outre. Des actions de grâce à
Montréal annoncent que la Nouvelle-France est sauvée. — En vue
d'étendre leur commerce du côté des grands lacs et de réparer
ainsi le désastre qu'elles venaient d'éprouver, les Colonies anglaises
poussent les Outagamis (Renards du Michigan) à attaquer le Détroit et
a faire mu.in basse sur les Français. Prévenu à temps, du Buisson qui
a remplacé LaMothe-Cadillac,* nommé Gouverneur de la Lousiane,
marche contre eux, les atteint et les oblige à demander quartier.
Pendant ce temps. M' de Vaudreuil, aidé des citoyens de Québec,
travaille h augmenter les fortifications de cette ville. Sur ces entre-
faites, arrive M' Bégon, nommé Intendant à la place de M' Raudot qui
avait succédé, en 1705, à M' de Beauharnois.-r-L'année 1713 s'ouvre
par un vaste incendie qui dévore le palais de l'Intendant à Québec.
Peu après, revient Mgr de S' Valier auquel le Roi avait donné pour
Coadjuteur Mgr de Mornay, de l'Ordre des Capucins. La Louisiane
ayant pris beaucoup d'accroissement, ce Prélat y envoie plusieurs
prêtres de sa Communauté. De son côté, Juchereau de S' Denis, dans
I
*^
SUR LE CANADA.
19
Colonies anglaises
essayé inutilement
in, elles tAchent de
lie. Une conduite
s.deRouville et de
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lemin, ils tombent
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3u de mois aupara-
ndateur de l'Eglise
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îxciter davantage,
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lolonie, la maladie
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jurné. M' de Vau-
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Ces précautions
à la tête de 3,500
N'ayant que 300
de livrer la place
au lendemain de
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î leurs cadavres,
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luer le Détroit et
s, du Buisson qui
de la Lousiane,
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ens de Québec,
. Sur ces entre-
e M' Raudot qui
née 1713 s'ouvre
ndant à Québec,
ivait donné pour
'. La Louisiane
învoie plusieurs
e S* Denis, dans
le but d'établir des relations commerciales, se rend au Mexique.
Pendant que ces riches contrées s'organisent ainsi sous l'action des
Français, arrive h Québec la nouvelle du traité conclu à Utrecht entre
les puissances. Pour s'assurer la jiossossion du Cap Breton (Ile Royale),
le seul pays que ce traité laisse à la France, et fermer en même temjjs
aux Anglais la route du Canada, do S' Ovide, successeur de Costebolle,
jette les fondements de Louisbourg et s'ellorce d'y attirer des habitants.
De son ciilé, M' de Vaudreuil, au moyen d'une chaîne de forts (jui
relient le Canada à la Louisiane, sai)plif[UO à se maintenir dans les
fertiles vallées que lui disputent les trallquants anglais. — Le traité
d'Ulrechl est suivi dune longue période do paix, sans exemple dans la
Colonie. La Nouvelle-France et la Louisiane en profitent pour s'afléi-
mir et se développer. De 1714 à \Tli plusieurs vaisseaux sortent des
chantiers de Québec ; le commerce et l'agriculture reçoivent une nou-
velle impulsion ; des Cours d'Amirauté sont établies; le impior-monnaie
est retiré i)eu à peu de la circulation ; legingseng est découvert ; en
fabsonce do M' do Vaudreuil, passé en France, do Louviguy, par ordre
de M' de Ramezay, repousse les Outagamis. En Louisiane, de l'Epinay
remplace LaMothe-Cadillac ; Dugué de Boisbiùand est nommé Coumiis-
saire-Ordonualeuraux Illinois. Après avoir été cédéet, successivement
à Crozat et à Law, dont le seul but était d'amasser dos capitaux, ces
immenses contrées retombent au pouvoir de la Compagnie (T'iccident
qui jirend le nom de Comi»agnie des Lides. De Bienville, après avoir
soumis les Natchez et leur avoir ftiit bdtir le fort Rosalie, abandonn*^
l'Ile Dauphine, à la suite d'une inondation, et va jeter en 1717 les fon-
dements de la Nouvelle-Orléans ; Nalchitochos prend aussi nais-
sance. En Acadie, l'Ile St Jean est concédée en 1719 au C" de S' Pierre
qui s'a|)plique à y faire des établissements; obsédés parles Anglais,
les Abénaquis consentent ù un acconnno<lomeiit, mais ne lardent pas
à s'en repentir. Pour rétablir la paix, M-^de Vaudreuil est obligé d'in-
tervenir. Les années précédentes avaient vu l'établissement de postes
et de messageries; en 17'22, quatre-vingt-deux villages sont érigés en
Paroisses le long des rives du S' Laurent ; jilusieurs écoles sont en
même temps fondées; Chaussegros de Lery est chargé des fortifications
du pays. L'agriculture attirant une foule de brus en Louisiane, de
nouveaux Capucins y sont envoyés. En Acadie, la paix n'est troublée
que par les Anglais. Après s'être emparés de S' Castin, Chef des Abé-
naquis, ils essaient de s'emparer également du Père Rasle, leur Mission-
naire. Poussés à bout jiar ces vexations, les Abénaquis attaquent quel-
ques bourgades anglaises et y font sentir le jjoids de leur bras. — Deux
ans après, en 1724, pour se venger des maux qu'ils s'étaient attirés, les
Anglais se jettent sur le village des Abénaquis, tuent leur Missionnaire
et incendient les habitations, sans épargner l'Eglise qui est imlignement
profanée. Aiirôs avoir ainsi tout saccagé, ils lu'ésentent l'olivier de
paix à leurs victimes. — Pendant ((ue des pourparlers ont lieu à cette
occasion et au sujet de l'élargissement des i)risonniers, arrive la nou-
velle du naufrage du vaisseau le Chameau qui portait plusieurs officiers
et une riche cargaison de marchandises. La douleur causée ])ar ce
triste événement est encore aggravée par la mort de M"' de Vaudreuil,
qui arrive quelques semaines a|irès. Les Anglais ayant alors élevé le
fort Chouegen, le Baron de Longueuil, pour en ])aralyser les efl'ets, fait
reconstruire celui de Niagara et encourage les Onnontagués à éloigner'
l'ennemi du pays. — Au mois d'Avril de l'année suivante, 172G, pendant
que les Anglais font signer à Boston un traité de paix aux Abénaquis,
20
PRÉCIS HISTORIQUE
arrive M' do Reauharnois, nnmmf'î Gonvorneur. Il est nccompaf?nô do
M' Diipuy qui viont relever M' Boj^'on dans la cliargi' d'Intondaiit. En
Louisiane, Perrior avait roiiiplacé do Uionville. — Alors s'établissent
des relations plus fréquentes entre le Canada et la Louisiane. Les
Sauvaj,'os de ces contrées se montrant bien disposés, une (;oni|iagnio
do coniniorce est organisée dans le but de trallffuer avec eux. Sur ces
entrerailes, arrive la mort <lo Mgr ilo S' Valier, ((ui donne lieu à des
conflits regrettables. — .Vyaiit outre-])assé ses jiouvoirs, M' Dupuy est
rappelé. Sa i)lace est reiniilie i)ar M' d'AigrenKinl, et, après la mort
de celui-ci, \)a.v W Hocquarl. — L'année 172!) voit arriver Mgr Dosquet,
nonuni' Coadjutour de NJgr de Mornay. N'approuvant pas la création
de Cures inamovibles, ce Prélat remet les choses dans l'état où ni les
étaient auparavant. Pendant que ces changeinonls s'opèrent po\issés
par les Chicachas, les Natchez l'ont un horrible massacre des Français.
Après avoir envoyé un de ses Lieutenants à leiu- pn'.n'suite. Perrier va
lui même les attaquer et les met en fuite. — Les Oulagamis ayant à leur
tour repris lu hache do guerre, de S' Ange, Commandant du fort de
Chartres, marche contre eux avec des forc(;s considérables, et, de concert
avec de Villiers et de Noyclle, leur inflige une sanglante défaite. Les
Illinois et les Hurons du Détroit qui avaient aussi à s'en plaindre, con-
tirment, les années suivantes, à leur faire une guerre à outrance. —
Après avoir réduit ces barbares, la Colonie a à se prémunir de nouveau
contre les empiétements des Anglais. Dans ce dessein, de la Corne et de
la Frenière, par ordre du Gouverneur, vont élever un fort à la Pointe
à la Chevelure. En môme temps, i)our se mettre à couvert contre les
Iroijuois, les habitants entourent leurs demeures d'une palissade. — A
l'aide de ces moyens, la sécurité se rétablit, et en I7.'}2 Québec peut
mettre à flot dix vaisseaux et en commencer dix autres. — L'année 1733
est une année de calamité. Ajjporlée de la Nouvelle-Angleterre par
un Sauvage du Lac des-Deux-Monlagnes, la petite vérole fait d'innom-
brables victimes, tant dans le gouvernement do Québec que dans celui
do Montréal. Pour comble de malheur, la récolte manque complè-
tement. Pendant que la Colonie est ainsi éprouvée, lesSakis, à l'insti-
gation des Outagamis, font irruption sur les Français. K'étant impru-
demment avancés contre eux, ûo Villiers, Commandant à la Baie des
Puants etde Repentigny, Commandant du fort Michilimakinac, trouvent
la mort dans le combat. Cette perte est à ])oine com;)ensée par le succès
que remporte le jeune de Villiers sur ces tribus remuantes. — Pendant
que de Noyelles continue à les harceler et que de Bienville, nommé Gou-
verneur de la Louisiane, en remplacement de Perrier, se prépai'e à
tomber sur les Chicachas, M'' Hocquart, pour tirer la jjopulation de l'état
de gène, oîi elle se trouvait, donne une nouvelle inapulsion aux travaux
de fortification. Cette même année 1734, Québec, déjà on communication
par eau avec Montréal, est eni^ore relié à cette dernière ville par un
chemin tracé i)ar M"' de la Nouillière de Boisclerc. Mgr. Dosquet, de
retour d'un voyage en France, y repasse et y demeure. Vers le même
temps, meurt le célèbre D'' Sarrasin. — L'aisance étant revenue avec le
travail, le Gouverneur et l'Intendant s'appliquent à fsiire progresser la
Colonie. Pendant que le pn^mier s'elforce de nipandre l'instruction, le
second fait rechercher les mines du pays. En même temps, pour faire
connaître ses productions, il expédie à Rochefort un large envoi de
bois, de térébenthine et de goudron. — L'année suivante, 1736, de Bien-
ville, conjointement avec d'Artaquette, entreprend sa funeste expé-
dition contre les Chicachas, que le retard des Illinois et le défaut
iWm LE CANADA,
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d'artillerie font manquer. Vingt Frnnniis, parmi lesquels rl'Esglis, de
Tonty, de (îonlongos, sont, fiiits prisonniers et livres iiux flanuiies.
Cette même iinnée, lu concession, i)rimilivcmont l'iiitt! à M' do Fran-
cheville poiu' l'fixiïloilation fies mines (!•' fev, ayant étt' accordée à
MM. Cupnet, Taschorcan etc., une ]ireniière Ibrgo est établie à S'
Maurice. Sur les n-prcsentutions de l'Ingénieur do Lery, une deuxième
y est commeiu'ée trois ans après, l'année même où sont découvertes
les mines de cuivre du lac Sn|iérieiu' et celles de plomb de la Baie S'
Paul. — Pendant que l'attention est tournée vers ces travaux utiles, de
Bienville, à la lélo de l,'20() Buropéens et de jilus de '■2,0()() Sauvages,
re.nrend en 1739 son ex|H>(|iiit)n contre les Gliicachas; mais, la nialadie
s'étant mise dans son année, il est forcé d'entrer en accomodement
avec l'ennemi. Après lui avoir l'ait subir des pertes sérieuses, Celoron
consent à lui accorder la paix. — Cette même année 1740, après phisieurs
années de veuvage. l'Eglise canadienne est réjouie par l'arrivée d'un
Houvel Evôffue; mais bientôt sa Joie se change en deuil. Ayant con-
tracté la maladie sur le vaisseaii qui le portait, en soignant les cent
soixante soldats f|ui en étaient atteints, Mgr. de rAube-Rivièro meurt
quelques semaines après son arrivée. Il a pour successeur, l'aïuiéo
suivante, Mgr. de PontbriamI. — Pendant que les Irorjuois, en signe de
deuil, viennent déjtoscr des colliers sur la tombi; de l'illustre défunt,
la paix (jui régnait depuis vingt-cin(i ans entre la France et l'Angle-
terre, est à la veille d^tre rompue à l'occasion de la succession de
l'Empereur d'Autriche. Craignant avec raison, si la guerre venait à
recommencer, que la Nouvelle-France ne fût la première ù en souHrir.
M' de Beauharnois consacre les trois années suivantes à se mettre en
étal de défense. — (;elte conduite était sage. Au printemps de l'année
I74'i, Dnquosnel, Gouverneur de l'Ile Royale, re(;oit ordre de la Cour
de reju-endre l'Acadie. DuVivier y est envoyé avec des troupes et
s'empare de Cancean. A la réception do ces nouvelles, M' de Beau-
harnois convocpie les Sauvages et renforce les garnisons do S' Frédéric
et de la Pointe-à-la-Chovelure. Ne trouvant pas les fortifications de
Québec suflisantes, après avoir placé partout des batteries, il fait com-
mencer un noiiveau mur d'enceinte el ouvrir des f()sst''s. En môme
temps, il envoie Celoron à Niagara el charge de la Chauvigiierie de
surveiller Chouegen. — L'atlafiue avait conunencé jiar l'Acadie ; là aussi
sont portés les plus rudes coups. Pendant que Marin, à la tôle d'un
détachement , va rejoindre de Gannes aux environs de Port-Royal,
Pepperell, i)rolitant de la mésintelligence qui règne dans la garnison,
vient assiéger Louisbourg, de concert avec Warren. Pendant que
l'un serre la place par terre, Tautre la bloque par mer. Ai)rès avoir
soutenu le siège pendant quara'nle-neuf jours, voyant la batterie royale
emportée et craignant d'ôtre pris d'assaut, le faible DuChambon, suc-
cesseur de Ducjuesnel, prend le parti de capituler. La i)0i)ulation de
l'Ile a le sort de Louisbourg : embarquée sur des vaisseaux anglais,
elle est transportée en PVance. De jieur que la même chose ne leur
arrive, grand nombre d'Abénarjuis se réfugient en Canada et viennent
se lixer aux environs de Quéîjcc. — Bien déterminé à ne pas laisser
Louisbourg entre les mains de ses ennemis, le Cabinet de Versailles
met en mer une flotte nombreuse, dont il donne le commandement au
Duc d'Anville. Malheureusement, cette flotte est assaillie par une
furieuse tempête à son arrivée à Chihouctou (Halifax), et décimée, peu
après, par une cruelle maladie. De la Jonquière qui en avait pris la
conduite après- la mort du Duc d'Anville et d'Estournelle, est accueilli
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PRÉCIS HISTOHIQUE
à son tour jmr dos vonls contraires à l'Un de Siibln, au niomont où il
se dirigeait sur Port-Royal, et ohligo d« ronln'r ou F'nmoo. Do
Raine/ay qui avait ordro df seconder rentreprisc, après avoir laissé
aux Mines do Villiors, avec trois cents Canadiens, pour |iroli''gor les
Acadiens, so retire à Heauhassin. Pondant co l(Mn|>s, M' de Beau-
liarnois, poin- détourner l'attaque dont le Canada était menacé, après
avoir placi' de Croisilles à S' Frédéric, envoie jjlusicurs partis contre
la Noiivello-AnKleterro. A la této di' six cents Canailiens et de trois
cents Sauvagi's, Higaud dis Vaudr-euil s'empare du fort M^issasucliels
et ravage douze lieues do pays; do la Ccfrne prend Clinton, et do Lery
Bridgeinan. — L'année suivante, I7'i7, do la Jonquièrc et de Saint-
George sont mis à la tôte d'une flolle nouvelle. Ils venaient d'atteindre
le (Jap Finisterre, lorsqu'ils sont altafjués par d'Auson et Warren.
Après avoir lutté pendant cinq heures contre des forces triples, de la
Joiujuière est obligé d'amener son pavillon. Ces revers sont compensés
imr quelques succès. Aux Mines, le Chevalier de la Corne remporte
une victoire comitlète sur It^ Colonel Noble qui était venu attaquer de
Vilticrs. Au Délroit, de Longuouil déjoue les complots dos MiAmis.
En Canada, do S» Pierre l'ail bonne justice <les Agniers qui s'étaient
jet('s sur ChiUeauguay, l'Ile Perrot et S'" Anne. — Sur ces entrefaites,
est conclu le traité d'Ai.x-LaChapelle, i)ar lequel le Cai)-Breton est
rendu à la France. M' do la Galiasonnière, chargé de remplacer M'
do Beauharnois, répassé en Franco, en ])rolite 'po'U' se maintenir dans
la vallée de l'Oliio. Lo fort do la Baie dos Puants est relevé ; ceux de
Toronto et do la Présentation ;Ogdonsburg) sont construits. En môme
temi)s, ])our ôter aux Anglais tout sujet de contestation, le Gouverneur
fait i)oserdes plaques de plomb, marquées aux armes do la France, sur
une étendue de plus de douze cents lieues de pays. Pendant ce temps
le Pènr le Loutre s'elforce d'attirer à Beaubassin les Acadiens des Mines
et de Port-Uoyal. — Ces opérations avaient occupé une partie de l'année
1748 et le couïmencement de l'année 1749. Vers la lin de cette der-
nière année, les puissances n'ayant pu s'entendre au sujet des limites
des deux pays. M' de la Galissonnière, après avoir remis les rênes du
gouvernement à M"" de la Jonquière rendu à la liberti', est chargé, con-
jointemont avec M' de Silhouette, de travailler îiapi)lanirlesdi(ïicultés.
Dans le môme temps, les Colonies anglaises, en vue do se fortifier en
Aeadie, envoient six cents familles, sous la conduite de Cornwallis, à
Chibouctou qui prend le nom d'Halifax. — Craignant avec raison que
les Anglais n'aient le dessein de chasser les Français de leurs établis-
sements, le Cabinet de Versailles donne ordre à M"" de la Jonquière de
prendre possession du pays compri^s entre la Baie-Verte et la Baie-
française. En conséquence, le Chevalier de la Corne y est envoyé avec
des troui)es. Les habitants de Chignectou qui avaient à se plaindre
des Anglais, viennent se grouper autour do lui. Chargé par Cornawilis
de s'emparer du fort Beauséjour, le Major Lawrence, trouvant le pays
bien gardé, so retire à Beaubassin auquel il donne son nom, sans avoir
osé atta([uer. — L'année suivante, 1751, pour mettre la Colonie en
mesure de soutenir ses droits, la Cour fait un nouvel envoi de troupes
et de munitions. De son côté, le Gouverneur renforce la garnison du
Détroit et envoie de Villiers dans les pays d'en haut. — M' de la Jon-
quière étant mort au mois de Mai 1752, M' Duquesne est nommé pour
le remplacer. Après avoir fait une revue des troupes et des milices,
trouvant que la discipline laissait beaucoup à désirer, le nouveau Gou-
verneur s'applique à faire plusieurs réformes. En même temps, ])Our
SUR LE CANADA.
28
se conformor nux iiis'-nictioris «le la Cour, il iiitonlil la viiliï'o do l'Ohio
aux trallijuaiils anglais. Muriii ost cliiiri^'i' Mo voIIIit ù rox^'cnlion do
ct'ttt; mosure. — Au |iriiiloni|ts do riiiiui'»' suivanlo, los Sounoiilduiius,
excilos \mr les Anglais, ayant altaquc (|iio1(|ih's Fraurais, Matin uiardio
contre tnix. Apn-s les avoir défaits, il élève le fort de la I'n's((u'lli' et
couunence celui de la Hivière-aux-IJœufs. Ne voyant (|u'avoe peiiio
des élahlisseinents fjui (^ontiariaiont ses desseins, le GouveriiiMw de la
Vir},'inio charfçe Washington de sommer lo Commandant franijais do
so retirer. De S' Pierre, successeur de Marin, ayant fait la réponso
qu'il devait faire, les Anglais, poiu' ne jias laisser éeliap|iei' la proie
qu'ils convoitent, se mettent en devoir d'élever eux-mêmes un fort sur
le territoire français. Mal leur en pieiid. De Coidrecœur s'avance
contre eux, et, après les avoir obligés à aliandoniier l'entreprise, prend
possession du fort. — Ktanl revenu au mois île Mai l?.')'! avec de nou-
velles forces, Washington (iommence le fort Nécessité. De Jumonville
est envoyé pour le prier de discoutiiuier ; mais, iiu moment où il lisait
sa sommation, il est indignement assassiné. Un jiareil outrage, con-
traire à toutes les lois en usago jiarmi les nations civilisées, ne pouvait
rester impuni. Do Villiers, frère do Jumonville, est charge de le
venger. A la tète de six cents Ininçais et de (;ents Sauvages, il attarjue
Washington, et, après un combat do huit heures, lo force ù capituler.
Cest le prélude du grand ilramo (lui va commencer.
SIXIÈME ÉPOQUE.
DEPl)!^ LA GUEUnK 4VEC L'.ANGLKTEnBE EN 1755 JUSQU'a LA CAPITULATIO.X
DE .MONTRÉAL E.N I7G0.
LUTTE HÉROÏQUE DE LA NOUVELLE-FRANCE.
Un siècle entier, le peuple canadien avait tenu tôle aux tribus iro-
quoises et aux Colonies anglaises, sans jamais en recevoir la loi. Pour
en triompher, il faut que la puissante Angleterre arme ses flottes, mette
sur pied ses armées et entre elle môme en lice. Sans se laisser di'con-
certer, la Nouvel Iti-Fran ce accepte la lutte : lutte grandiose, lutte glo-
rieuse, s'il en fut jamais. A la vérité les années qui courent de 1755 à
17fiO sont peu nombreuses, mais elles sont marquées parde si écla-
tantes victoires qu'elles comptent comme des siècles et qu'elles suflisent
à immortaliser les héros qui y prennent part. Lo duel commence par
deux actes qui ne sont pas à la louange de ceux qui se les ijermettenl.
Le 8 Juin 1754, sans aucune déclaration de guerre, la flotte anglaise
attaque et i)rend deux vaisseaux français, s'emjjare de la môme manière
de la marine marchande. Au mois de Seiitembre de l'année suivante,
joignant la cruauté à la perlidie, Winslow, à la tôto des milices de la
Nouvelle-Angleterre, fait main basse sur la population acadienne, et,
après avoir incendié ses habitations, l'entasse sur des navires et la jette
aux quatre vents. Pendant que les milices exécutent ce noir forfait,
Braddock s'avance à marches forcées sur le fort Duquesne, i)lein de
conliance dans le nombre de ses Bataillons. De Beaujeu, chargé de
remplacer de Contrecœur, n'a qu'une poignée d'hommes à lui oppo.ser ;
mais, décidé à vaincre ou à mourir, il va à sa rencontre et lui inflige
la défaite la plus complète, le 9 Juillet. Sur ces entrefaites, arrive M' de
"Vaudreuil-Cavagnal, nommé Gouverneur à la place de M' Duquesne.
--J.
S4
PRÉCIS HI8T0IUQUB
Quolqufs mois ftprt's, Jolinson, en vuii rrollacor In lionto dn In ((('•raito
<lo Braddock «t do s'oinparcr du fort Saint Fn'diTic, so mol on uinrcho
avec des forces considérables. Lo Baron Difskan, n'-ceininonl arrivé
do Franco avec do nouvelles troupes, va chercher roiinenii sur les Ixtrd»
du lac S' Sacrement; mais, abandonné |»ar une partie dos Sauvages
et mal servi |mr sa bouilliuito ardeur, il ostobli^'t' de ri'tro^fnider. après
avoir rte gmvemcnt blossi'. Col échec ne fait pas oublier la victoire
do la MononK'ihèla, mais on diminue do beaucoup la Joie. — I/armée
suivante, alln d'ôter aux Anglais toute envie do so porter sur Monln'al,
lo notivoau (iouvemour charge le jouno do Lery d'cidovcr le fort Bull.
En mi^mo temjis, il renforce les garnisons do Frontenac, Ompiesno,
Niagara, Sainl-Fredéric et fortillo Carillon. Surc^cs ontrolaitcs, arrive
1 illustre Général qui, à lui pouI, vaut une armi'-i'. Il ost accontpagné
d'ofliciers et do troupes, dont le nom doit rester lié à, jamais à l'histoire
du pays. Pendant ((ue ce renfort est échelonné sur la fronliéro, stirvient
la nouvelle que l'ennemi s'apprête à envahir lo (]jinaHa avec ries troupes
nombreuses. Sans perdre do temps, et, après s"étre concerté avec le
Gouverneur, Montcalm prévient les Anglais, en so portant sur Chouegen
(Oswégo). Après (luolques Jours de résistance, oll'rayéo par l'élan ii-résis-
liblo des troupes Irançaises et canadiennes, la garnison, u\i nombre de
dix sept-cents hommes, se détermine à cniiitulei'. Ce brilhint succès sudlt
pour arrêter la marche des années envahissantes. Malheureusement,
ai)rès avoir triomphé dos ennemis du dehors, la Colonie ne peut triompher
aussi facilement do ceux du dedans. La récolte ayant manqué deux
années de suite, la population so trouve réduite à une aiïreuse détresse.
La situation est encore aggravée par le mauvais génie qui jiréside
depuis huit ans aux alfairos de l'Intendance. Malgn* leur état de gène,
les Canadiens accueillent avec bonheur les |iauvres exilés qui leur
arrivent d'Acadie et jjartagent avec eux les faibles ressources que
Bigot n'a pu leur dérober. C'est dans ces circonstances (fue so lève
l'année 1757. Dans le but de recommencer leur attaipio contre lo
Canada, les Anglais s'étaient fortifiés sur le lac S' Sacrement, et, à
quelque' distance du fort Lydius, avaient élevé lo fort George, ou
William Henry. Il fallait à tout prix les en déloger. Après s'être assuré
du concours des Sauvages alliés. M'' do Vaudreuil conlie l'entreprise
au vainqueur d'Oswégo. Pendant que les troupes se rendent sur les
lieux, des Méloises, Hertel de Chambly, s'emparent de vingt berges
ennemies ; Marin, llls, tue doux cents hommes au fort Lydius. Quant
tout est prêt, Montcalm, après avoir fait sommer le Commandant
du fort de se rendre, donne lo signal do l'attaciue. Sept Jours durant,
Monroe se défend avec vigueur ; mais, voyant la plupart de ses batte-
ries démontées et n'ayant aucun espoir d'être secouru, il amène
son pavillon. Une nouvelle victoire est ainsi ajoutée à celle de
l'année précédente. Malheureusement, ayant appris.de leurs enne-
mis à ne pas respecter les i^risonniers, et poussés en outre par
1 appât du gain, les Sauvages, malgn'; les efforts dos Français pour les
en empêcher, immolent sans pitié bon nombre d'Anglais. Sur ces
entrefaites, arrive de France un nouveau régiment. Malgré la maladie
qu'il apporte avec lui, le peuple se montre plein de courage. La chè-
reté des vivres qui va toujours en augmentant, ne peut davantage
ébranler sa constance. — Pendant que la Colonie lutte ainsi contre des
fléaux plus meurtriers que la guerre elle môme, d'immenses préparatifs
se font pour envahir le Canada et prendre Louisbourg. Le 2 Juin
1758, Boscawen, avec vingt vaisseaux de ligne, dix-huit frégates et
T
y-euLCf*'
Slll LE CANADA.
«S
li.OOO hiinimoy, sous li's (irtli'''s irAiiiliiT!*!, piirnlt dovaiit lu fdrtnrrsïp
rraiii'uiHiv A|>iv> x'iMn' fli'lt'inlii iivt'c iiti iiiro cinmiKi' ''" ^ Juin .lu
'IH .l^iiilli'l, iniint |)i'i'ilii l,.')lli( liniiiiii<'H lUi mi Karriisun ri soyiuil
les iiiin> lit- la ])Uin\ fiiiaiii''s ih- loiiti» |iMi't>i, riifr(tïi|u»> I)iinoiirr pn'inl
lo pnrtl ilo i'ii|ii(iili'i-, I,a p)'i'l<> ili< liHUisItdUi'K t>iilraliuj rt<||i< du (;a|i
lii'i'tdti t>l i|t> rllo S' JtMti. I.a virt(iin> u'ol pas loin du la di'lailn. I.t)
tni''iiii) iiiiiis ipii viiit tnndiiT l>'s nuu's du lidiiislinuri', voit aussi l<> jilus
lii'au tridiupln •\i'i' la NdUvrlIr-lMaurc aitjauiais i'i'iupdi'l«'(. A la ItMi» dn
plus du l(i,IMlO lUUD's dit li'dupi's i<l du niilicos, Ahonroniliy •■lail. parti
du Idit Kdduai'd (l<ydius| |idui' si< pditcr siu' Mmitrial. Moiilt'ahu, avec
3,(IHH liouuui's, ddul V')(M;aiiadi<'Us, vient lui Itarn-r le iiassaj/i'AcidrilInn
iTicondi'rojfa), Apn's sùlif! idclilii' au nidvi'n d'abalis d'ailufs,
il alti'ud rrutuMui du pied I'imuh'. IjU H .luillut, sur le midi, Wwr-
l'roinliy l'ail sdii apparilidii. Sdii arun')' inardiu siu' (|uatn' coldunn!).
Six l'ois ollo s'ai'liarui! à ciitann'i' les Ukih's l'ran'.'aisos, i-t six l'ois ullo
U8t ri'pdUssi'îu av 1rs pi-rtcs l'iuirnirs. Aprt'i iUiululIcdf» plus du sept
houri's, iiiMidanl liii|ui'lli' ;'.()(lll liduuucsdusi'snioillt.'uri's Irdupcs avaient
t'té tailles en pièie, Alienirondiy dcsespire, vaitieu, prend preiilainnieril
la l'uilo. La \ic;l()ire de Carillon sauve encore uno l'ois lu Canada.
Mallioureusenient, Kronleuac; el I)u(|uosnti a\aii;nt «li- dct,'arnis de
Iroupos. Urailslreel ei |''drl)es prolitenl de ees circonslances, l'un pour
déiruiro lo premier du eesl'orls, l'autre pour su retrancher dans le second
au(|iinl il doinio lu nom de Pillsltiu-^'h. Celle perte attrihuée à l'im-
jtrévoyanco d(( M' do Vaudruuil, Jointe )\ d'/iutres Kriel's, au>:mi.'nto
la division (|ui ri'.'}:rie entre lo Ciduverneur ut le Ceneral Montcalui et
nu iirésajj'u (|ue dus mailuMU's. — Os malheurs ne lardenl pas à so
n'iiliser. l'uiidanl que la Nouvellc-Kraiicu lutte penildement contre
le besoin du toulu l'hose, ses ennemis se rassemldent el conspirent
su perle. Après s'être emparés des postes avances, ils su proiiosuiit
do iténélrer dans lu cœur du piiys par plusieurs endruils à la l'ois;
ut, du peur (iiiu leur proie ne leur éiliappe, ils mullunl sur piod
trois armées, (iont reireclil'usl porté à près du soixanlu mille honnnes.
])resquo ré(|uivaleul de la population entièru du Cumula, l'our
tenir tdte ù l'ia'agu, il oùt fallu do nouveaux renforts, et lu peuple
canadien eSl uliandonné à lui-inèmo. Sans so def(jiu'at.'er, il court
aux armes, et, jilulùt «puMle se l'uudre, Jure du se defendro jusipi'à la
ilortiiùro extrémité. Après avoir fait évacuer Carillon el S' Krudi'ric,
M"" du 'Vaudreuil renHa-co les postes île Nia^'ara, i\i) l'Ile-aux-Noix l'tdo
Clioupgen. Ces mesures étaient ù puinu jirises, lorsque l'ridenux, ù la
lùtc do forces considérables, parait devant Mapira. Lu bravu l'ouchot
s'y maintient quelque temps; mais, privé du .secours (|uil espérait re-
cevoir du Détroit et du la Presi|u'lle, il est forcé du capituler. Ce
malheur n'est que le pn'ludo du désastru liien aulremenl douloureux
qui attend les armes françaises sous les mui's du guebec. La llotto
angliiiso .enait il'y arriver. Après avoir fait débarquer son armée à
rile d'Orléans, Wolfe, avec cn/o Couqiagnies du Grenadiers et quatre
cents Volontaires, vient attaquer les i-elranchemerits français à Mont-
morency. Une lutte terrible s'ent'a^rc ; nuiis, repoussés de toutes parts,
criblés par les honuues de l{epenlif:ny, les Auf-dais su rutirent en
désordre. 'La bataille était gafjnéc. Aja'ès avoir passé uno partie du
mois d'Août à saccager sans jàtié la plupart des Paroisses situées sur
les deux rives du fleuve, désespérant d'euqtorter Qui-bec de vivo force,
les troupes anglaises ont recours à la ruse. Dans la nuit du \'i au 13
Septembre, se donnant pour les Français chargés d'approvisionner la
4
I
26
PI
PRÉCIS HISTORIQUE
place, elles parviennent à gagner les hauteurs de la ville par l'Anse
au Foulon. Le Général Montcalm accourt aussitôt. Trouvant l'ennemi
déjà rangé en bataille, pour ne pas lui laisser le temps de se fortiller,
il engage le combat. Malheureusement, au plus fort de la lutte, il
tombe mortellement blessé. Après s'être battue avec un courage
héroïque, voyant la partie perdue, l'armée regagne précipitamment ses
campements. Cinq jours après, manquant de tout et craignant d'être
prise d'assaut, la ville ouvre ses portes aux Anglais. De Jacques-
Cartier, où elle s'était retranchée, l'armée, grandement diminuée, se
replie sur Montréal, où elle prend ses quartiers d'hiver. — Privée de sa
Capitale, en proie à une détresse qui se fait de plus en plus sentir, la
Nouvelle-France ne désespère pas encore. Elle rassemble ses forces
et se prépare pour un effort suprême. Le 24 Avril 1760, après avoir
pris le commandement de l'armée, le Chevalier de Lévis se rend avec
ses troupes à la Pointe-aux-Trembles et delà se met en marche pour
Québec. Murray, à la tête de deux mille cinq cents hommes, accourt
pour l'arrêter ; mais il est refoulé jusqu'au moulin de Dumont. Pro-
fitant de ce premier succès, le Général français étend ses lignes et se
rapproche de Québec. Murray étant revenu le 28 Avril avec la plus
grande partie de ses forces, Lévis, sans attendre que toutes ses troupes
soient en ordre de bataille, donne le signal du combat. Aussitôt com-
mence une lutte acharnée, indescriptible. Vingt fois le moulin est
pris et repris. Plutôt que d'abandonner la position, les Grenadiers se
font hacher. Bien que sujiérieure en nombre, l'aîle droite de l'armée
ennemie est partout débordée. L'aile gauche n'est pas plus heureuse.
Pendant que de Repentigny, à la têo des milices, et S' Luc, avec les
Sauvages, enfoncent le centre, Poularier, Commandant du Royal-
Kousillon, l'attaque et la fait rétrograder. Après trois heures du plus
violent combat, pendant lequel ils perdent quinze cents hommes, se
voyant repoussés de toutes parts, les Anglais prennent la fuite. La
victoire est gagnée ; l'honneur des armes françaises est vengé. Le
soir môme de cette mémorable journée, Lévis fait commencer les
travaux qui doivent le rendre mailre de Québec. Treize jours durant,
l'armée est occupée à ouvrir des tranchées et à élever des batteries.
Efforts stériles ! Au moment où tous les regards sont tournés vers la
France d'où est attendu le secours, une flotte fait son apparition dans
la rade de Québec, et c'est une flotte anglaise. Pour ne pas être pris
entre deux feux, Lévis lève le siège et revient à Montréal avec une
Çartie de son armée. L'ennemi ne tarde pas à l'y suivre. En effet, le
Septembre, malgré les obstacles qu'on a accumulés pour leur barrer
le passage, les trois armées d'Amherst, de Murray et d'Haviland, après
avoir saccagé le long de la route une partie des Paroisses, arrivent
devant Montréal. Lévis n'a que trois mille hommes à leur opposer.
Un instant il songe à les attaquer ; mais, sur l'avis de son Conseil,
M' de Vaudreuil se détermine à capituler. Cette Capitulation a lieu le
lendemain, 8 Septembre, et assure aux Canadiens, avec le libre usage
de leur langue et de leurs lois, la conservation de leur Religion
et de leurs propriétés. Le drapeau de la France, après avoir flotté
près de deux siècles au-dessus de Montréal, se replie et fait place à
celui de la Grande-Bretagne. L'entrée des troupes dans la ville
annonce à la Colonie que la Nouvelle-France est devenue possession
anglaise. Ainsi est consommé le grand drame qui depuis tant d'années
tenait tous les esprits en suspens.
SUR LE CANADA.
27
SEPTIEME ÉPOQUE.
DEPUIS LA CAPITULATION DE MONTRÉAL EN 1760 JUSQU'A l'OCTROI DE LA
CONSTITUTION EN 1791.
LE CANADA SURVIT A SA DÉFAITE.
Une fois maîtres du pays, les Anglais travaillent à s'en assurer la
possession. Après avoir |)ressé le déjjart des officiers civils et militaires
ainsi que celui de l'armée, ils établissent la loi martiale. Un Conseil
Souverain, composé de sojjt ofliciers, est formé à Québec. Le Canada
est divisé en trois Départements, ou Gouvernements. Celui de Mont-
réal est partagé en cinq Districts, dans chacun desquels est constituée
une Cour de justice, également composée de militaires. Epuisés par les
luttes des années précédentes, privés de l'appui de leurs chefs, les
Canadiens subissent, plus qu'ils n'acceptent, le nouveau régime. En
attendant des jours meilleurs, ils reprennent courageusement leurs
travaux et s'elforcent de réparer les ruines que leurs yeux attristés
rencontrent de toutes parts. Ainsi se passent les années 17GI et 1762.
— L'espoir que le Canada serait rendu a la France, a /ait porté la popu-
lation à endurer ses maux avec jjatience. L'année 1763 vient dissiper
toutes ses illusions. Cette année, en elfet, est signé à Fontainebleau
le traité qui unit irrévocablement le Canada à la Grande-Bretagne, et
à la suite duquel le Labrador, l'Ile d'Anticosti, le Cap Breton, etc., en
sont distraits pour être réunis à Terre-Neuve et à la Nouvelle-Ecosse.
La Louisiane est cédée à l'Espagne, et, plus encore que la Nouvelle-
France, elle a à souffrir du sort qui lui est fait. Après avoir fait ratifier
les articles de la Capitulation, pour ne pas porter la responsabilité des
événements, la Cour de France fait juger les grands coupables, accusés
d'avoir perdu la Colonie. Pendant que celte enquête se poursuit et se
termine par la condamnation de Bigot et do ses complices, le Général
Murray remplace Amherst comme Gouverneur du Canada. En exécu-
tion des ordres de sa Cour, ce haut fonctionnaire forme un Conseil
Législatif et établit deux Cours de justice : la Cour du Banc du Roi et
la Cour des Plaidoyers Communs. En môme temps, il rend une Ordon-
nance pour que les lois françaises, supprimées en violation de la Capi-
tulation, soient rétablies, au moins pour certaines matières. N'augurant
rien de bon de ce nouveau régime, plusieurs familles marquantes
quittent le pays. Affaiblis par ce départ, vexés par des subalternes
qui les traitent en despotes, les Canadiens cherchent et trouvent leur
force dans leur union et la sage direction du Clergé. — Si pénibles
qu'tiont été les années qui viennent de s'écouler, celles qui suivent ne
sont guère meilleures. Les Oi-donnances et les Lettres de Change
étant tombées dans le plus complet discrédit, tous ceux qui avaient
prêté au gouvernement français, se trouvent ■ : • •' Pendant que la
population lutte contre l'état de gêne qui en est la suite, les quelques
Anglais qui sont parvenus a s'emparer de Tadministralion et à en
exclure les Canadiens, semblent prendre à tâche d'aliéner les esprits
de l'Angleterre, en saisissant toutes les occasions de molester les parti-
culiers. Après les avoir inquiétée j)our leur liberté et leurs lois, ils les
inquiètent encore pour leur Rjligion. Non contents de se rendre
maîtres du commerce et d'accaparer les terres, ils veulent encore s'ap-
proprier le pouvoir, en demandant pour eux seuls une Chambre repré-
28
PRÉCIS HISTORIQUE.
sonlalive ; et, afin d'y mieux i)arvenir, ils font un rooonsenient infldôle
de la population. Trouvant que le Gouverneur ne les secondait pas
assez a leur gré, ils l'aocusenl de faiblesse et de partialité. La Gazelle
de Québec qui venait de faire son apparition, évite de so coni] (remettre
en appuyant do semblal)les écarts. — Rappelé en Angleterre flans ces
circon.stances, le Général Murray, après s'être ])l<.'iriement justifié, est
rem|)lacé par le Brigadier-Général Guy Carleton. Pour se conformer
aux instructions de sa Cour, celui-ci s'applique à apaiser les esprits
en donnant satisfaction aux Canadiens. Après avoir modifié le Conseil
et remplacé le Juge-en-Chef et le Procureur Général, il rappelle l'Or-
donnance do 1764 qui déniait aux Catholiques le droit de remplir les
fonctions de Procureur, d'Avocat et de Juré. Jusques-là Mgr. de
Pontbriand, mort à la suite du siège de Québec, n'avait pu être rem-
placé. En dépit des Protestants qui croyaient pouvoir asservir l'Eglise.
Mgr. Briand, élu deux ans auparavant pour succéder à l'illustre
défunt, à défaut de M' Montgollier, est agréé par le gouvernement.
Cette même année, 17GG, pendant que les Cours de France et d'Angle-
terre s'occupent de la liquidation du papier-monnaie, les tribus de
l'Ouest, après avoir promené le fer et le feu à travers les Colonies
anglaises, font leur soumission. — L'année suivante, mi?contents de voir
les Canadiens traités avec plus de justice, les Anglais recommencent à
cabaler. Ils se réunissent et font parvenir des remontrances au Roi
d'Angleterre. Afin de leur donner satisfaction, s'il était possible,
Carleton assemble sca Conseil ; mais, trouvant leurs demandes con-
traires à l'équité, il refuse d'y faire droit. — Sa conduite est approuvée
on Angleterre. De Lieutenant-Gouverneur, Carleton devient Gou-
verneur-Général en 1768. Se voyant ainsi éconduits, les Anglais font
une guerre sourde aux Canadiens, particulièrement dans le District de
Montréal. Des citoyens paisibles sont arrachés de leurs demeures, et
bientôt les prisons regorgent d'innocents. Des plaintes lui ari'ivant de
toutes parts, le Gouverneur l'ait dresser une enquête et avise aux
moyens d'eini)ècher le retour de pareils dt>sordres. — La tranquillité
s'ét'ant quelque j)eu rétablie à la suite de ces mesures, la Colonie en
profite pour faire avancer l'industrie et augmenter son commerce. —
Sincèrement désireux d'accorder les Anglais avec les Canadiens et de
sauvegarder les intérêts de tous, Carleton passe en Angleterre en 1770,
avec M' de Lotbinière, et laisse l'administration de la Colonie à M""
Cramahé bien disposé envers les Catholinuos. La Chapelle de Notre-
Dame de Bonsecours à Montréal est ai .rs rebâtie ; Mgr. d'Esglis,
nommé Coadjuteur de Mgr. Briand, reçoit la consécration épiscopale.
Vei-s ce môme temps, Hearne, à l'exemple de Carvcr qui avait exploré
la plus grande partie de l'AmC. ique du Sud, se rend jusqu'à l'Oci'an
Glacial ; une Compagnie anglaise est formée pour exploiter les mines
du lac Supérieur. Pendant que ces entreprises utiles ont lieu, les
ennemis des Canadiens ne demeurent pas oisifs. Au sein do la Colonie,
ils tiennent assemblée sur assemblée et dressent fb>'ce pétitions. En
Angleterre, se fliisant l'écho du parti auprès des kinistres, Mariott et
Mazôres rédigent des rapports, font des i)rqjets de loi qui ne tendent à
rien moins qu'à réduire les Canadiens à l'état d'Ilotos et à assimiler
le Canada à l'Irlande. Plus justes, Wodderburne (depuis Lord Lough-
borough) etTurlow prennent en main la défense des Canadiens ; mais,
perdue au milieu d'une majorité prévenue, leur voix reste à peu près
sans effet dans les Communes. Heureusement jjour les Canadiens,
les événements se chargent de leur obtenir ce que les hommes leur
suit LE CANADA.
29
rofnscnt. In(ii?posécs par la loi du timbre d'abord, et onsuito surex-
citées par l'impût mis sur le thé et sur (]uol([ues autres denrées,
les Colonies anglaises deviennent menaçantes. Craignant alors que
les Canadiens ne fassv'nt cause commune avec les AnuTicains,
les Chambres Anglaises, en dépit des protestations des marchands
de Lonilres et des Anglais du Canada, se hâtent de donner une
nouvelle Constitution, plus favorable aux Catholiques. — Cette mesure
adoptée, le Gouverneur reprend la route du Canada, où il arrive au
mois de Septembre 1774. Un de ses premiers actes , ajjrès son
arrivée, est de promulguer la nouvelle Charte. Les Catholiques sont
dispenses du serment du test ; les anciennes lois françaises sont en
partie maintenues, ainsi que le système féodal ; un nouveau Conseil est
formé et plusieurs Canadiens sont appelés à y siéger. Cugnot, Juche-
rei.a et Pressard, chargés de faire une compilation des lois françaises
et anglaises, mettent la dernière main à leur ouvrage. — Pendant que
ce travail de réorganisation s'accomplit, l'orage qui s'amoncelait à
l'horizon, finit par éclater. Après s"être érigées en Congrès, les Colo-
nies anglaises font appel aux Canadiens pour les engager à s'insurger,
de concert avec elles, contre la Métropole. Leur appel demeurant sans
résultat, les milices américaines envahissent le Canada. Ticondéroga,
Crown-Point et S' Jean tombent en leur pouvoir. Bientôt après,
Chambly et même Montréal et Trois-Rivièœs ont le même sort. Dans
ces circonstances critiques, le Gouverneur est heureux de rencontrer
l'appui de la Noblesse et du Clergé. Après s'être opposé inutilement
à la marche de l'ennemi, il va se renfermer à Québec, Montgomery,
soutenu par Arnold, ne tarde pas à l'y suivre ; mais, ayant voulu s'em-
parer de cette ville ])ar surjjrise, il est tué et une partie de son armée
est faite i)risonnière. — Wooster d'abord, et ensuite Thomas, à la tète de
nouvelles troupes, reviennent à la charge l'année suivante, mais leurs
elforts ne sont i)as plus heureux. Poursuivis à leur tour, Thompson
et Sullivan finissent jiar évacuer le pays. La lutte se prolonge encore,
mais entre les trou|)es de la Métroi)ole et les milices américaines. En-
hardies par les concessions de l'Angleterre et se sentant appuyées, en
outre, par la Franco, les Colonies proclament leur indépendance le 4
Juillet. — Profondement émue de cet acte qui attente à sa souveraineté,
la Grande Bretagne donne ordre au Général Bourgoyne de poursuivre
la guerre avec vigueur et détoulfer la rébellion. Gelùi-ci remporte d'a-
bord quelques succès à Ticondéroga, à Mont-Indt'^pendance, et ensuite à
Huberlon et à Freeman-ferme ; mais, s'étant avancé imprudemment au
milieu de l'ennemi, il est corné à Saratoga et obligé de i)oser les armes
avec son armée, le 10 Octobre. Pendant que ce désastre vient com-
promettre la cause de l'Angleterre, Carlelon profite du rétablissement
de la tranquillité dans la Colonie pour réunir le Conseil-Législatif et
porter divers règlements. Après avoir formé, l'année précédente, un
Conseil-privé et destitué le Juge Livius qui lui faisait opposition, il
confirme, cette année, les doux Cours de justice, précédemment établies,
et en ajoute une troisième, dite Cour de vérification. En même temps,
pour i)Ouvoir repousser l'ennemi, s'il ^•enait à reparaître, il fait passer
une loi qui astreint tous les habitants au service militaire. — Cette loi
ayant causé une vive excitation dans le pays, Washington et Lafayette
profitent de l'indisposition des esprits pour inviter de nouveau les Cana-
diens à se détacher de l'Angleterre et à se joindre à la jeune Amérique.
C'est en vain : toujours loyale, la pojjulation reste sourde à ce nouv(;l
appel. Pour punir les tribus iroquoises d'avoir également épousé la
30
PRÉCIS HISTORIQUE
cause de l'Angleterre, Sullivan les poursuit et, peu après, les chasse do
leur pays. Sur ces entrefuites, arrive Haldimand qui vient remplacer
Sir G. Carlelon. — ^Avec ce Gouverneur recommencent les intimidations
et les vexations des plus mauvaises années. Craignant un coup de main
de la part de l'ennemi, il maintient les corvées et fléploie une rigueur in-
tempestive contre les récalcitrants. Devenu défiant jusqu'à l'excès, il
voit partout des conspirateurs. Sous i)rétextede liaisons avec les Améri-
cains, DuCalvet est jeté en prison sans tormo de procès. Se prévalant
do l'exemple du Gouverneur, plusieurs fonctionnaire? publics se portent
à des violences qui dépassent toute mesure. Pendant qu'Allsopj)
s'agite pour faire abolir les lois françaises, d'autres dénoncent à la
justice des citoyens honorables dont tout le crime est d'être riches.
Bientôt les prisons ne jjeuvent plus suffire à contenir les suspects.
Ainsi s'écoulent les années 1779, 1780, 1781 et 1782, et l'impartiale
histoire n'a presque pas d'autres faits à enregistrer. — L'année 1 783
apporte quelque changement. Après avoir épuisé les moyens de con-
ciliatior voyant ses troupes battues à Yorktown par Washington et
Rochami • iu, l'Angleterre se décide à faire la paix. Le 3 Septembre,
l'Indépepi! ic. américaine est reconnue. Le Canada y perd le Détroit
et le lac Chaii !uin ; mais, par les soins duGouv'erneur, il obtient, peu
après, de const. ."les terres qui se trouvent entre le S' Laurent et la
frontière do la nouvelle République. Pendant qu'un certain nombre
de familles acadiennos, de concert avec les familles Smith, Sewell et
Stuart, depuis si célèbres, viennent se fixer en Canada, les troupes
royales, au nombre de plus de vingt mille, et notamment le régiment
des Montagnards écossais, vont, après leur licenciement s'établir sur
les bords du lac Ontario et à la Nouvelle-Ecosse. — Commencée en 1783,
cette émigration se poursuit l'année suivante. Pendant que ces éta-
blissements se forment, les troubles recommencent au sein de la Colo-
nie. Molestés par le Conseil dont la majorité leur est hostile, les Cana-
diens demandent une réforme, mais sont partagés au sujet d'une
Chambre élective. Passés en Angleterre l'année précédente, leurs
Députés mettent tout en œuvre pour assurer le succès de leurs requêtes.
La seule concession qu'ils obtiennent, jtour le moment, est l'intro-
duction de VHabeas Corpus qui assure la sécurité des particuliers.
Cette môme année. Monseigneur Briand ayant donné sa démission,
Monseigneur d'Esglis devient Evècjue en titre et Monseigneur Hubert
est nommé Coadjuteur. Transformé en casernes en 1776, l'année
même qui avait vu mourir le dci nier Chanoine du Chapitre do Québec,
et un an avant la mort du Père Crespel, Commissaire Général des Ré-
collets, le Collège des Jésuites, en dépit des pétitions présentées les
années précédentes, continue à être affecté au même usage. — L'année
1785 est remarquable par une grande obscurité qui se fait sentir l'espace
d'une demi journée. De nouvelles pétitions sont envoyées en Angle-
terre, demandant un Conseil Législatif non rétribué, une Chambre
élective et un Jury. L'établissement d'un Jury est accordé, ainsi que
celui d'un Shérif ; mais le Clergé ne peut encore obtenir la faculté de
se recruter. La loi qui obligeait les particuliers au senice, n'ayant
plus de raisons d'être, est rapportée. C'est par ce dernier acte qu'Hal-
dimand termine son administration. Il repasse en Angleterre, où
DuCalvet le poursuit, et laisse les rênes du gouvernement ù Hamilton
qui est remplacé, peu après, par Hope. — Sir G. Carleton, devenu Lord
Dorchester, revient en 1 786 avec le titre de Gouverneur Générol de
toutes les provinces de l'Amérique du Nord. Chargé par son gouver-
SUR LE CANADA.
31
nemenl de faire une enquête sur toutes les bran'jhes de l'administra-
tion, il forme le Conseil-Lêtrislatif on Comités, avec instruction de
prendre une connaissance exacte de li'tat do la justice, du commerce,
de l'agriculture, de la milice, de l'éducation, etc., et d'en faire un
rapport. Ces investigations ont pour résultat de mettre à nu les graves
désordres qui régnent dans l'administration de la justice, et de faire
toucher du doigt la nécessité d'etendro aux campagnes l'éducation qui
est donnée dans les villes. Mais unanimes ù signaler le mal, les Con-
seillers ne le sont pas autant dans les remèdes à y apporter. Les uns,
comme Smith, etc., partisan outré de l'anglilication, demandent la légis-
lation anglaise ; les antres, comme Malbane et Fraser, veulent le maintien
des anciennes lois. Ceux-ci, et c'est le petit nombre, sont pour l'abolition
de la Tenue Seigneuriale ; ceux-là, '. ce sont la plupart des Seigneurs,
y sont opposés. Les années 178G ei 1787 se passent ainsi en stériles
débats. Le projet de loi, relatif aux écoles de Paroisses et de Comté,
est ajourné. Une seule mesure est sanctionnée, celle qui concerne la
milice. Les fonctionnaires piiblics, les Seigneurs et les membres du
Clergé sont disjjensés d'en faire partie; les Capitaines sont constitués
officiers de [laix. Le 4 Août, le Canada a l'honneur de recevoir la visite
du prince William-Henri, àei)uis Guillaume lY. — Ayant pris beaucoup
de déveioppement, le Canada supérieur, ou Haut-Canada, est divisé, en
1788, en cinq Districts; Gaspé cesse de former un gouvernement à part
et est érigé en District. Par son commerce avec les pays d'en Haut, la
Compagnie du Nord-Ouest acquiert beaucoup d'importance. Mgr. Hu-
bert, Evoque depuis I78G, succède à Mgr. d'Esglis et a i)ourCoadjuteur
Mgr. Bailly de Messein. — Les pétitions en faveur d'un changement de
Constitution continuent à arriver en Angleterre. Pendant que les esprits
se partagent sur cette grave question, le Conseil amende la loi de milice
et en porte d'autres de moindre importance , l'année suivante. —
Cette année 1790, ne pouvant remettre davantage l'examen des griefs
dont avaient à se plaindre les Canadiens, les Chambres anglaises s'as-
semblent et prennent en considération les pétitions en sens divers qui
leur avaient été soumises. Après de solennels débats, à la suite des-
quels Burke et Fox se séparent pour toujours, la loi de 1774 est rajtpe-
lée et une nouvelle Constitution est octroyée.
HUITIÈME ÉPOQUE.
DEPUIS LA CONSTITUTIO.N DE 1791, JUSQU'a l'UNION DES DEDX CANADAS
EN 1840.
LE CANADA DEMEURE FRANÇAIS.
Le régime de 1760 avait été oppressif; celui de 1763 avait été arbi-
traire ; le troisième avait été despotique. Avec l'année 1791, commence
une ère nouvelle: grâce à la nouvelle Constitution, les Canadiens peu-
vent enfin faire entendre leur voix. Le pays est divisé en deux pro-
vinces : le Haut et le Bas-Canada. Chaque province garde sa langue
et ses lois ; la liberté de conscience est proclamée ; le serment de fidélité
est modifié ; l'Habeas Corpus est maintenu. A la tète de chaque pro-
vince sont placés un Consieil-Exécutif et un Conseil-Législatif dont la
Couronne se réserve de nommer les membres ainsi que les hauts fonc-
tionnaires. A côté de ces pouvoirs, est constituée une Chambre d'As-
32
PRÉCIS HISTORIQUE
semblée, avec faculté de faire des lois ; lo choix de ses» membres est
laissé au peuple. Le Bas-Canada est do nouveau partagé en trois Dis-
tricts; celui des Trois-Rivières, supprimé en 17C4, est rétabli; la dlmo
est maintenue, ainsi que le système féodal. L'inauguration du nouveau
régime donne lieu par tout le pays à de grandes réjouissances. Cette
môme année, après avoir perdu, en 1780, M. Crt-qui, prêtre canadien
qui s'était fait un nom dans la peinture, comme M' Gosselin s'en était
fait un dans la botanique, la Colonie perd encore M' Montgolfler, Su-
périeur du Séminaire de Montréal. En l'absence de Lord Dorchester
passé en Angleterre, le pays est gouverné par le Major Clark. — Le
Ëremier soin du nouveau Lieutenant-Gouverneur, après avoir divisé le
ias-Canada en vingt-et-un Comtés, est de procéder aux élections.
Trompés par des paroles astucieuses , les Canadiens donnent leur
suffrage à plusieurs candidats hostiles : la convocatioq des Chambres
vient leur en donner la preuve. En effet, dès la première séance, lors-
«ju'il est question de nommer un Président , tous les Anglais se
réunissent pour faire tomber leur choix sur un Député de leur nation.
Néanmoins, après d'orageux débats, J. A. Panet est élu par une ma-
jorité de dix voix. Les contestations se renouvellent à l'occasion
des procès-verbaux de l'Assemblée : les Anglais veulent bannir à tout
prix la langue française. Alors commence, dans l'arène politique, cette
jou e "' doit se perpétuer à travers les ilges, et qui assure aux Cana-
dien • aillants champions de la cause nationale, une gloire aussi im-
périssable que celle que leurs pères s'étaient acquise sur le champ de
bataille. S'autorisant de l'exemple de Jersey et de Guernesey, de Lot-
bini'-^rfî et i'" T! ->cheblave réduisent à néant les arguments de leurs ad-
verfciu ..3, et 1 usage des deux langues est adopté. La Chambre vote
ensuite une a Jresse au Roi pour le remercier d'avoir sanctionné la nou-
velle Constitution. Après s'être entendus sur ces questions prélimi-
naires, les Députés s'occupent des affaires du pays. L'instruction lais-
sant beaucoup à désirer dans les campagnes, les Catholiques font mo-
tion pour que les biens des Jésuites, suivant l'intention des donateurs,
soient affectés à l'éducation de la jeunesse. Là encore, les Députés
canadiens rencontrent le mauvais vouloir des Députés protestants, et
l'affaire est remise. En attendant la réponse du Roi, les Représentants
s'accordent à reconnaître à la Chambre le droit exclusif <le voter les
subsides. En même temps, ils passent quelques lois d'intérêt secon-
daire. Huit de ces lois sont sanctionnées par le Gouverneur, et, le 9
Mai, la Chambre est prorogée. — Tout était alors en combustion en
France. Craignant que l'esprit révolutionnaire de ce pays ne vint à
pénétrer dans la Colonie, le Bureau colonial se hâte d'y renvoyer Lord
Dorchester. 11 y revient muni de pleins pouvoirs pour concéder des
terres et permettre aux Communautés de se recruter. Alors arrivent
ces Prêtres vénérables, MM. Roux, Roque, de Galonné, Le Saulnier,
Rambault, Chicoineau, Rivière, Houdet, elc, qui ont fait pendant tant
d'années la gloire et le soutien de l'Eglise canadienne. Afin d'être
prêt à tout événement, le Gouverneur convoque les Chambres et fait
réviser la loi de milice. Quelques émissaires français ayant été vus
dans le pays, il demande et obtient le pouvoir de suspendre VHabeas
Corpus. En môme temps, pour intimider ceux qui seraient tentés de
conniver avec des étrangers suspects, il fait saisir et emprisonner
quelques particuhers accusés d'avoir tenu des propos séditieux. Mais,
pour rassurer la population sur ses intentions bienveillantes, il nomme
Juge le Président de la Chambre, et, peu après, confère la môme di-
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SUR LE CANADA.
33
griité au Chevalier do Bonne. Sensiblo à cette marqui" de confiance, et
enoonraff(''e d'ailleurs par l'illustre Plessisfiui ne cosse dereconuiiaïKlcr
la soumission au pouvoir élalili, celli'-ei y n'-pond eu s'cruVilant dans
une Association qiu a poiu' but de coinltallro les idées révolnlion-
nairos. Après luie Session <le plus de sept mois, jiendant hupieliesont
pris divers moyens pour au^^monter les revenus et ass\U'er aux lonc-
lionnaires publics des traitements llxos, les Di'putés sont nlevésde
leurs fonctions au mois do Juin 1794. Los Cliaml)n's se réunissent do
nouveau, lannéo suivante, et continuent à concentrer sur elles l'alten-
tinn (lu [lays. Div<;rses lois sont portées, les unes pour déterminer la
valeur des monnaies, les autres jiour taxer certaines deinées, celte
faculté ayant été précédemment accordée à la CoUuiie. Mal cnnii»rise, la
loi des chemins excite d'abord (|uelfpies nnumures de la pari des habi-
tants ({ui n'y voient (ju'un renouvellomenl des corvées. Le parti nn^'lais
exploite habilement l'opposition qui y est faite jiour dénoncer les Cana-
diens comme des rebelles. Il se prévaut également du méconlentciiient
auquel donne lieu raugmenlalion di's renies, pour demander labe-
lition do la Teuun! Seigueiu'iale ; mais, grâce à de Hocheblave, ses
projets sont dévoilés et la mesure esl écartée. Avant de re|iasseren
Angleterre, Lord Dorchesler convofjue de nouveau les Collèges électo-
raux. Cette fois, instruits à leurs dépens, les Canadiens n'envoient en
Chambre (pie des hommes dont lesdispositions leur sont bien eomnies.
— Inunédialomont après son arrivée, Prescolt, successeur de Lca'd I)or-
(^hester, assemble le nouveau Parlement. Après avoir a|)pronvé le
choix du Président et fait part aux Députés du traité conclu entre la
Grande-Bretagne et les Etats-Unis, il demande le maintien de la loi
contre les étrangers. Les Juges de Paix et les Capitaines de milice
reçoivent ordre de faire arrêter toute |)ersonne suspecte. En vertu de
ces ordres, McLano est Jeté en prison et mis à mort de la manière la
plus barbare. Celte même année, le Couvent des Hécollets à (,)uébec,
nprès avoir servi ([uelque temps do prison , devient la proie des
flammes. Alors aussi esl formé le célèbre régiment des Volontoires-
Canadiens-Hoyaux. — Pendant (\\\e le pays contiime à jouir dune paix
profonde et que la Chambre s'occupe à créer de nouvelles sources de
revenu, Mgr. Hubert descend dans la tombe et est remplacé ])ar Mgr.
Denaut. En France, d'illustres Canadiens: deBeaujeu, de Tilly, (Ihuus-
segros de Léry, de Vaudreuil, Martin, Bédout, etc., se fflnl un nom dans
l'armée et la marine et couvrent de gloire leur pays. — L'année suixanle,
1798, de graves abus s'étant introduits dans le Bureau des terres, l'har-
monie qui régnait entre les diverses branches do l'administration, est
un instant troublée. Après avoir laissé les Anglais accaparer la plu-
part lies terres et imposer aux Comtes des noms étrangers, se voyant
in(piiétés-dans la possession de celles qu'ils avaient mises en valeur
sur la rive droite du S' Laurent, les Canadiens en a|»pellent au Ministre
des Colonies. Celui-ci leur donne gain de cause, mais le Conseil
refuse de se soumettre à sa décision. L'all'aire est de nou\eau portée
en Angleterre et détermine le rappel du Gouverneur. — H. S. Milnesest
nommé pour le remplacer. Après avoir remercié les Chambres pour
les sommes votées à l'Anglotorre afin <le l'aider à soutenir la guerre,
le nouveau Gouverneur s'appli([ue à i)acilier les esprits et l'année se
termine sans incidents notables. — L'année 1800 voit recommencer les
querelles. Le dernier des Jésuites éianl venu à mourir, un siècle
après la mort de la Sœur Bourgeois, la Cluimbre iirofite de l'occasion
pour demander de nouveau que les biens de cette Compagnie soient
3i
PRÉCIS HISTORIQUE
rondus A loiir riostinatlon primitive. La proposition est vivomcnt corn»
baltno; mais, apivs l)ien dos doltata, la majorit*' (les IV'iuilcs sodi-f^lnrn
en sa favoiir. I)aiis lo hiit d'i'chappor & ses const'qunncos et tout à la
fois d'an^lilior l»i pays, lo Goiivoriiour, & la supRostion do l'Evôf) o
protestant, so fait aiùoriser par lo Uni h ouvrir des Kcolos luiKlaises
dans les villos ot les campa^'nos et à y oonsacror los bions réclanu's,
ainsi ((u'uno partie dos terri's do la (louronno. Muni do la (Iharlp, dilo
Imlilulion Uoifale, il nommo dos Syndics ot mot à leur t<"*to rKvtVpif,
autour do la nièsuro. Los Canadiens aperooivonl lo piogo. No vouliint,iil
abjurer leur Foi, ni renoncer h leur langue, et indisposos d'ailleurs jiar
los obslacli^s mis, los aiinéos |irécédentes, à l'octroi des terres ot h ri'roo-
lion do nouvelloa Paroisses, ils s'opposent de toutes lonrs forces à oo
choix. Vaincu, mais non docourag*^, lo parti itroteslaut, pour arrivi-r à
SOS lins par un autre chemin, imapino do former i\ son tour dos Pa-
roisses de sa façon. Et afin do mettre les Ministres et los PrtHros sous
une mt'^mo dopondanco, le Gouverneur s'avise de vouloir ohii^'or ces
derniers ft n'accepter charge d'tlmes rpi'aprfîs en avoir obtenu l'autori-
satioti du gouvernement. En môme temps, pour faire sentir aux Cana-
diens eux-mômes, contrairement h. la vérité, que lo Canada osl un
pays de conquête, il fait réformer la loi do milice. Tous ces projets qui
ne tondaient qu'à diviser les esprits, occupent une partie des Sessions
qui ont lieu do 1800 à 1H04. Alors est détruite par lo feu, avec l'ancien
Chilleau de Vaudrouil. servant de Collège depuis 177.3,1a Chapelle i
des Jésuites h Montréal. Vers ce mémo temps aussi, sont démolies los
fortilications do Montréal.— -Après do nouvollos élections, la Clmmbro
so réunit on ISO.ï pour prendre en considération l'érection des ja-isons.
Cette question devient l'occasion de nouveaux orages, les uns voulant
faire poser la dépense sur le commerce, los autres voulant la faire por-
ter à l'agriculture. La majorité s'étant jirononcée pour une taxe sur los
marchandises, la minorité, après s'ôlre vengée delà Gazelle île Montréal
en faisant saisir l'Editeur, en dépit de la liberté de la Presse, en appelle
au Roi qui confirme la décision de la Chambre. Irrité de cet échec, le
parti mercantile se dcchaine contre les Canadiens. L'atlnquo est vio-
lente : la réponse est sans réplique. Alors, en eiïet. parait le Canadien,
journal rédigé avec un immense talent, et qui, après avoir réfuté dans
une suite d'articles vigoureux les prétentions exorbitantes do ses adver-
saires, établit 'd'une manière victoriouse les droits d'un chacun. Cf-s
écrits ont pour effet de réprimer l'audace des insulteurs et de redonner
du courage aux Canadiens en réveillant en eux le sentiment de leur
propre force. — Les rapports des Etats-Unis avec la Grande-Bretagne
ayant alors pris un caractère d'aigreur à l'occasion du droit de visite
que s'était arrogé cette dernière puissance, le parti anglais profite do
la mésintelligence qui règne entre les deux gouvernements pour accu-
ser les Canadiens de sympathiser avec les ennemis de la patrie. Cette
calomnie ne tarde pas à être confondue. T. Dunn qtii tenait les rônes
du gouvernement depuis le départ, en 1805, de R. S. Milnes, ayant
donné ordre, en 1807, a la milice de se tenir prête à marcher, celle-ci, en-
couragée par Mgr. Plessls, successeur de Mgr. Denaut décédé l'année
précédente, court aux armes, et, par son ardeur à se former à la disci-
pline militaire, donne le plus complet démenti aux faux bruits qu'on
t Chapelle, faut-il lire plus haut, " qui se voyait, " et non qui se voit
près du Champ de Mars.
su H LK CANADA.
3&
nvail fait roiirir. Sur nés tMiti'ofailt's, arrivo tiii (îoiivorru'ur nui duvail
dépasser en violt'iico loul on (|iii Hélait oiicoro vu. el dont radMiiiiistra-
tioii fisl (|ualill''i! de " Ui-jçuo do la Tern'ur." — Après avoir d'alxa'd
Mioiitri' <|U('l(|uo liit.'iivfiilani;»» l'iivcrs les (laiiadit'iis et df'iiiaic qu'il
avait plt'iiie cDullaiicf; ou leur loyuult'', s'rtnut laisst' prt'voiiir par
II) (iouHoii corilro la Clianihrt', Sir J. II. Craif< rotraucdii' do la uiilico,
sans raisons iilausiblos, MM. Bodard, Tasohoroau, Panot, Blanchard ot
liorffia. I\mi après, il fait sentir «'galonimt sun mauvais voidoir au Soi-
licitour-tît'Ut'ral, alors dcvoui' aux (iauadiuns. (^'ost au niiliou do l'ox-
citation (|uo l'ont naître cos destitutions, <|u'ont lieu les éleotions. Sans
s'arrôler aux paroles blessantes que leur adn.'sso le Gouverneur, la
nouvelle Clmnibre, après avoir passe ou amendé ([uelipies lois, persiste
ù deumnder que les .luges soient exclus do son eneeinttî, eonrormémonl
à ce qui se praliiiue en Angleterre. Prenant cette demande jioiir une
réljellion, (Iraig dissout lo Purlement /lu Jjoul do trenlt;-six jours do
Session et congédie les Oépules, après les avoir accabli's de reproches.
Enchante de ces rigueurs, lo jiarli hostile aux Canadiens vole des
adresses de lelicitalion un Gouverneur. Se faisant l'ccho du parti, le
Mercury déverse les injures les plus sanglantes sin- eux. Os outrages
n'elanl pas des raisons, Ir CanaUirn r6pli(|tio et ja-ouvo que, sans
violer la Conslitution, lo Gouverneur n'a pas le droit d'insulter la
Chambre. Le peuiile donne raison à ses del'enseurs. Tous les Hepré-
senlants, moins ceux qui s'étaient montrés serviles, sont renvoyés en
Chambre. Pour couper court à lu racine du mal et rendre les cnlom-
nialei'rs jilus circonspects, les Déjmtés, après avoir demandé le désa-
veu des flétrissures (jui leur avaient été grutuilf ment iniligées, s'en-
Itiudent i)0iu' mettre ù la charge du pays et la dis|tosition do lu
(Chambre le sala're des fonctionnaires jtublics. Lu Métroi)ole ayant
ai)prouvé, sur ces entrefaites, la décision do cotte Assemblée, relative
aux Juges, celle-ci, en dejiit du (Conseil, notillo uu Juge de Bonne qu'il
ne fait plus [)artie dt son sein. Exaspéré parce coiqt (le vigueur, Sir J.
Craig. dev(!nu le joue- do la faction anglaise (jui ne cesse de lui prodi-
guer les éloges les jtlus trompeurs, se porto aux derniers excès. Non
content do casser une seconde fois la Chambre, il fait saisir le Ca-
/<a(/<Vn et jeter on la-ison, sans forme de procès, les Heprésonlants les
jilus influents; puis, pour pallier sa conduite aux yeux du peuple, dans
une proclamation il traite de conspirateurs tous ceux qui s'op])osent à
ses volontés. C'est alors qu'après s'être montré gr^ind ù la tribune,
Bedard se montre encore jilus grand sous les verrou.x. Les élections
ont lieu à la suite de ces violences : tous les Députés sont continués
dans leur mandat. Contrarié par ce résultat et ne sachant comment
sortir d'embarras, lo Gouverneur suggère à la Métropole d'envoyer en
Canada une forte émigration, afin d'absorber les Canadiens. En même
temps, pour ôter au Clergé son influence, il conseille aux Ministres do
s'empai-er des biens dos Communautés et de faire déi)endre du Roi la
nomination de rEvê(iue et des Curés. Toutes ces rr''n'"essonla])puyées
en Angleterre jiar Rayley, ennemi juré des Cann i ns, et par les mar-
chands do Londres, d'intelligence avec les protestants du Canada. La
Constitution de 1791 est à la veille d'être révoquée. Dans ces circons-
tances critiques, les événements viennent encore au secours.des Cana-
diens. Pendant que tout s'agite autour d'eux jjour les anéantir, un
nouvel orago éclate à l'horizon. Entraîné par le mouvement populaire,
encouragé par les Chambres, Maddisson, successeur de Jelferson à la
Présidence des Etats-Unis, déclare la guerre à la Grande-Bretagne
Ij^jg
30
PRftCIS FirsTOniQUI?
conlrn lni|Ui!lln a't'lovttiont iId iioinhrciix j,'ri«>rs. Pour fairo l'iicn nu «Inn-
giT, n'Ih'-ci cliaiimj loiil-ii-odUiMlo |H)lilii|iio. Apiv» (|uiitrn nus do In
iiiiis (tilieiiso lyraimio, (Jeai^ •'«! rappoli" i-l a pour succcssi^iir Sir. G.
l'ri'vosl, iioimno iiioUiti' autant qu'impartial. Atiii *lo cicatriser iIoh
plaii's tMicorr; saïKiiuiiios et laiiiinor la coiiflanco du pi-uplc, In imuvoau
(fiiiivi-riiour, apiits avoir l'Iovo IJmlard sur lo Umic judiciniro ol iiomm»^
Uoi!rda(,'os Coloiiol do milicos, saisit loutos !(.'« occasions ipii so |iro-
sniitcrit pour tcinoigncr aux (JaiiadiiMis ses sympathies. C'ctail plus (juil
non fallail pour un jtouplu Kcncruux qui no rétdainail que la .jusli(;<> :
il s'cinpri'sso d(( couru' aux armes. De son côte, la (^liambro vo' 'es
les soMunos i|ui lui sont douiandcos pour soulouir In gunrrn— .o-
siu'os ctaienl à puiuo prises, <|uo l'<>[uienii parait à la l'routière. «ans
pordrn dt? temps, lo Général Hrock s'avance contre llnll, lo déi'ait ot
s'empare successivement do Michilimakinac ot du Détroit, mais il est
tui^ au combat du (^ueenslon. I)aiis k Has-(]aiiadu, le Colonel d'Ks-
cliamhault, à la tôtu des milices canadiennes, so porte sur I.aoollo et
force Dearlion à so relirtM' sans avoir ose imi venir aux mains. — La
lutte reconunenco avec l'anneo 1813. Frenchtown, Toronto. Sacikelta-
Ilarliour, Burlin^'lon, Pul-in-Uay ot Moravian-Town ileviennmit le
tliôiltre djî san^'lauls comhals. La cau»(> do l'Aui^lelorre semblait
dasespérée, lorsque In victoire de Chiltoauguay vient changer tout-i\-
coup la faco dos atl'aires. Avim; des fondes imposantes, Ilunqiton
s'était avaiu;é Jusqiu) dans le cuiur du pays et était à la veille do faire
sa jonction avec VVilkins(jii. Hotrunche sur la rivière do ChiUeauguay,
do Salaborry, avec ses trois cents Voltigeurs, l'arrètu et l'oblige, ainsi
que Purdy, à prendre liontousomont la fuite. LIno médaille est frap-
pée |)Hur perpétuer le souvenir de ce glorieux évéïiomeiU et l'heureux
vainijueur reçoit les félicitations do tout le pays. Après une .soconti ' dé-
faite a Chrystler's Farm, l'onrieiui so retire. — L'anneo IH 1 4 est ténv o
nouveaux combats, i\ Lacolle d'abord, ot onsuile ù Oswégo, à Cln|
à Fnndy's-Lane, au Forl-Erié, à Plattsburg et à la Nouvelle-O
Los revers éprouvés, dans ces dernières batailles, par les armes
an!.,'laisos, no peuvent toutefois détruire l'olfet do la victoire de Chil-
toauguay. Pondant que la lutte so itrolonge ainsi entre les troupes
des deux gouvernomonts, le Parlement canadien so réunit. Un instant
suspendue, l'animosité onlro les doux branches do la législature se
revtMllo i\ l'occasion dos Juges et do la nomination d'un Agent en Angle-
terre. Ilcvenant sur les abus do l'administration précédente, la
Chambre en rojelto tout l'odieux sur (piehpies fonctionnuiros. Une
adresse, où sont énumérés les griefs des Canadiens contre cette admi-
nistration, est alors envoyée au Roi. C'est jmr là que se termine la
Session. — A son retour de Plattsburg, le Gouverneur convoque de
nouveau les Chambres. J. A. Panet ayant été sommé au Conseil-Légis-
latif, il est remplacé par l'Honorable L. J. Pnpineau à la Présidence do
la Chambre. Celle-ci maintient ses accusations contre certains Juges
ot persiste dans son projet d'avoir un Agent à Londres. Pendant que
ces questions se débattent, arrive la nouvelle de la paix conclue entre
la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. A celle occasion l'Assemblée
vote une adresse au Gouverneur pour le féliciter sur la sagesse de son
gouvernement. Vivement piqué de cette marque d'attention , le
parti anglais prolUo do l'échec de Plattsburg pour faire accuser lo
Gouverneur en Angleterre. Obligé d'y repasser ailn de se justilicr, Sir
G. Prévost laisse lo pays aux mains de Sir G Drummond. — Après
avoir inauguré son administration par une distribution de récompenses
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suit LK CANADA.
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aux niilitiiii't'8 qui s'iHaintit l*' plus rli^tiii^'iios daii» la t|ci'ni'ii'<« guorrD,
sans toiildnis iioiivdir l''iir l'ain! «los Kratillcatioiis (!•> tcrn», lo nouvriwi
(loiucnituir s'a|(|ilii|iu' à r< roriiicr li-s ahiisi|iii s'i-laii'rit Klissi'fi ilaiis lo
ili'parli'mt'iil (If's l'oslt's ni c pliii des itMiT's. I.i-s .hi^'i-s afi'ii?*<s avaiil
ott' ili>(Mil|irs sur <•(«> iMilii>railt's, iiviif- aux li/iliili"> iiiarni'iivn's ((u'ils
uvaii'iii lait jouer <mi AiiKit.'li'rro, la (lliaiiilin' so im.t en il('V(»iri|t! vulcr
iiii*> adri'ssi! nu Itui, iorsciurllo est ilissouti!. iNtmiaiit. i|iii> !•' |m<U|iIi>
|init'tili'à tit) iiouvolirs rliM'tiniis, arrivi' Sir J. (1. Slii>rliri)nki', 'ii (|ua-
iili' ili! Ciouvi'rnniir. — Naniri'llfini'iil iiiodcn'. Sir .1. (1. SlnMltronki',
a|iri'sa\uir ilninii' lUir; (irt'iivo de ses dis|i(isili(iiis liii-uNciUaiilf^ <mi
viMiaiil l'ti aide aux habitants du District do (^uéliiM-, diait la rnoltt'
avait niaui|iii>, (<t im sachant (-(aunuMil rmiriliiM' les partis, demande
au HiU'cau colonial ih-s instructions jiropres A le n'uider. (Ii's iiiîrtruc-
tiiiiis ne s'acconlanl niMliMii<'nt avec Ifial des esprits, il en réfère do
nouveau à f;a (Jour. l'iMidanl ii' tfiups, le Parlement s'assemide et la
Se.ssiiiu SI* passe sans anire ini.'ideni nolahli' ipii> la mise imi accusation
<lu .ln),'e Kouclier. h'aïuiee suivante, JHlH, à la su^'^'cslion de Mier-
hrooke, 1»; l'résidi'ul de la (lliamhre est iippek, ainsi «pie M>,'r. l'Iessis,
un Conseil Legislalil'. Avec son appui, et malice li!s oppositiotis du
.luf-'e Sewoll, egalenienl accussé, IKvèipn) peut nonuner des Vicairos-
Ci-ni'raux dans le Haut-Canada, à la Nouvelle-Kcosse et dans le Nou-
voan-Uruns\vi<k, La question des suhsiiles, vi'ritaltl» hn'ain de dis-
cnr'Je, venait d'iMre reprisu, lorsque^ conqin'nant touto la dillicultf
do sa position, lo Gouverneur detnaiido son rappel et a poin* suc-
cesseur lo Duc do Hichmctutl. — llonuno vain autant quoutier dans
SCS idées, llichmond, sans égar à l'état olién- des linames. com-
menée par présenter A la (Ihanilire un bndjet oxr;i'ssil'. Celle-ci, (pii
ne tendait (pi'à dinjinuer la diqn-nse i-t à reformer lis alms, muintient
son droit do vote et exige rpw) It.'s sommes lui soient speciliees. Kn
mémo temps, ollo nnmmo un Comité jHtur s'on(|uérir do léiat dos
revenus ot dos dépenses, et lui faire un rapport diî l'oxcédont. Vivement
irrité de cette invostii^aliiu, lo Convernour (unigedio les Députés on
leur adressant des |)aroles inconvenantes, l'eu après, il meiwt, au
retour d'un voyage dans lo Haut-Canada. Pondant qno cos douloureux
événements préoccupent les esprits, Mgr. Plessis, passé on Angleterre,
obtient quo son vaste Diocèse soit divisé ol que ses Communautés
soient maintoimos dans leurs possessions. Da Londres, h) Prélat so
rondîi Home, où ses projets reçoivent la sanction du S' Siège. — J. Monk
venaitdo prendre les rônosdu gouvernement et do casser les Chambres,
à l'instigation do Sir P. Maitland, lorsque la mort do Cteorgos III
jotto lo pays dans do nouvellos élections. Sur ces entrefaites, arrive
un nouveau Gouverneur, dont l'administration devait rappeler celle
rie Sir J. H. Craig. Ayant mission do i»réparor les voies à l'Union des
deux Canadas en se refusant à tonte concession. Lord Dalhousio ne
se fait i)as faute de suivre ce progranuue. En vain la Chambre lui
montre-t-ello ses droits inscrits dans la Constitution ; on vain lui
signale-t-elle d'énormes abus: toutes ses roi)résentations demeurint
sansclfet. En conséquence do cette conduite, lantagonisnio entre les
deux branches de la législature augmente. Lo refus jiersévérant d'un
Agent à Londres, les atta([ues itijustes do Hichardson, mais surtout les
prétentions exorbitantes du parti anglais dans lo partage des douanes,
ne font qu'envenimer le conllit. Croyant le moment venu de jiro-
poser l'Union, les Ministres mettent le projet devant les Couununes.
A la nouvelle de ces machinations perlides, io peuple canadien s'émeut :
38
PRÉCIS HISTORIQUE
des iMJllUons se couvrent de signatures et sont portées en Angle-
terre, pour protester contre la mesure. Le Ilaut-Canadn, et même le
Conseil, en déjiit d'Ogden, se déclarent dans le même sens. Devant
cette réprobation générale, et malgré les elForts d'Ellice et de Wilmot,
le Ministère recule. Pendant ces débats auxquels Parker jirend une
large pari, les malversations de Caldwell viennent donner raison aux
réclamations de la Cliambre. Après avoir voté les subsides et re-
connu le droit des Cantons de l'Est à être représentés, celle-ci refuse
de i)rendre à la charge du pays un déficit auquel elle est restée étran-
gère. S'apercevant qu'on ne se joue pas comme on veut d'un peuple,
Dalhousie jiroroge une seconde fois les Chambres, et, après avoir
rejeté sur le Clergé l'insuccès de sa politique, passe en Angleterre. —
Sir F. N. Burton prend alors les rênes de l'administration. Naturelle-
ment conciliant, ce Gouverneur voit presque tous les obstacles s'aplanir
sur sa route. Le canal de la Chine est achevé; l'Ile d'Anticosti et le
Labrador sont de nouveau réunis au Canada. Vers ce même temps,
le jHiys fait une perte sensible dans la jiersonnc,' de Mgr. Plessis. Après
avoir augmenté le nombre des Paroisses, contribué à la fon<lation des
Collèges de Nicolet et de S' Hyacinthe, encouragé la formation de la
Société littéraire et historique de Québec et obtenu l'érection des
Sièges de Montréal et Kingston, l'illustre Prélat descend dans la
lombe et est remplacé par Mgr. Panet. — L'année suivante, Lord
Dalhousie revient en Canada. Pour se conformer au mot d'ordre
de sa Cour, il prend à lûche d'écarter tout d'abord les questions
irritantes, et la Chambre approprie des sommes considérables à des
objets d'utilité publique. Le Ministère ayant recommencé, peu ai)rès,
à contester aux Députés leur droit de contrôle sur les deniers, le Pré-
sident proteste, et la Chambre, après un discours insultant du Gou-
verneur, i.e sépare sans avoir pu voter de subsides. Eclairé sur la
cause des troubles, le peuple donne droit à ses Rej)résentants qui tous
sont continués dans leur mandat. Voyant dans cette réélection une
censure de sa conduite, le Gouverneur refuse de ratifier le choix du
Président et casse de nouveau la Chambre. Ensuite, pour en imposer,
il destitue, à la grande joie du parti qui l'encourage, plusieurs magis-
trats et ofliciers de milice. Contenue jusque là, l'indignation du
Keuple ne connaît plus de bornes. Des assemblées se tiennent à
[outréal et à Québec ; de nouvelles pétitions sont signées par des
milliers de personnes et portées en Angleterre par MM. Nelson, Viger
et Cuvillier. Ne sachant commpnt sortir de difficultés qu'ils avaient
eux-mêmes suscitées et que l'étal des esprits du Haut-Canada ne fait
qu'aggraver, les Conseillers de Sa Majesté, après s'être déterminés à
rappeler le Gouverneur, renvoient les pétitions à un Comité, dont le
rapport ne devait jamais avoir de suite. — Après plus de sept ans d'agi-
tation et de troubles, pendant lesquels l'éducation ne laisse pas que de
faire du progrès et de s'enrichir des Collèges de S»« Thérèse, de Chambly
etde S»" Anne, le Canada respire un instanlsous Sir J. Kemptqui lui est
envoyé en 1828. Les magistrats et les officiers de milice sont rétablis ;
l'Honorable Papineau peut occuper son fauteuil. Appréciant cette
conduite, comme elle le méritait, la Chambre vote une aJresse au
Gouverneur pour lui exprimer sa satisfaction de le voir à la tête du
pays. Elle passe ensuite diverses lois, et, tout en réservant ses droits,
accorde les subsides demandés. Après avoir vainement attendu l'efTet
de ses pétitions, se rappelant qu'elle est responsable au peuple, ejle
adopte un nouveau rapport et prie Sir J. Kempt de le faire parvenir au
SUR LE CANADA.
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le-
le
nt
)t,
le
IX
e-
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1-
ir
Roi. Kempt, qui avait à cœur de ramener l'harmonie en accordant
justice à tous, suggère à la Métropole d'introduire quelques Canadiens
dans le Conseil; mais, doutant du sugcôs de ses démarches, il demande
son rappel. Avant de laisser le pays, à la jinère du Rév. M' Qiiibiier,
il assiste ù l'inauguration de l'Eglise Notre-Dame, ft Montréal, où
l'Institut des Sœurs de la Providence venait de jjrendre naissance. —
Au mois d'Octobre 1830, peu après l'avènement de Guillaume IV, et
un an avant la pul)lication du grand ouvrage de M''Bouchette sur le
Canada, arrive Lord Alymer. Un nouveau Ministère, moins hostile
aux Canadiens, venait d'ôlre formé. Le contrôle do tous hs deniers,
ù part la liste civile, est enfin abandonné à la Chambre. Celle-ci, aigrie
par les entraves accumulées sur sa route, les années précédentes,
trouve la concession insufTisante et insiste ])our une réforme radicale.
Devant sa détermination de no voter les subsides que lorsque tous
les griefs seront redressés, le Gouverneur jirorogo lo Parlomeut. —
Après une élection partielle, à Montréal, où la violence le dispute à
celle qu'exerce alors le Choléra, les Chambres se réunissent de
nouveau. Le Ministère ayant ajjprouvé l'emploi des deniers s;ins la
" participation do la Chambre et refusé de reconnaître l'indépendance
«les Juges à moins qu'un salaire ne leur fût accordé, celle-ci, après
avoir exigé la destitution de plusieurs fonctionnaires prévaricatr ars,
s'être élevée fortement contre l'annexion de l'Ile de Montréal au Haut-
Canada et avoir condamné l'abandon des terres au Clergé iirotestant,
drosse une requête au Roi et demande que le Conseil soit éhu-tif. La
minorité anglaise qui gouvernait au moyen do ce Conseil, craignant de
voir le pouvoir lui échapper des mains, se hâte d'envoyer des contre-
propositions. Cette conduite, jointe au refus de reconnaître les règle-
ments des Municipalités qui venaient d'être formées à Québec et à
Montréal, ne fait qu'augmenter l'irritation des esprits. Pendant ce
temps. Mgr. Signay succède sur le Siège de Québec à Mgr. Panel,
décédé un an après l'incendie du Château S' Louis. — Le 7 Janvier
1834, le Parlement est de nouveau convoqué. La réponse hautaine
des nouveaux Ministres étant ])lus que blessante, la Chambre, après
de solennels débats, adopte, à une grande majorité, une nouvelle
pétition au Roi, comprenant 92 résolutions et où se trouvent énumérés
tous les sujets de plaintes. C'est le dernier acte de cette Session
mémorable. Pour en atténuer l'effet, le parti anglais s'assemble et
vote des adresses en sons contraire. — Après de nouvelles élections, et
pendant que le Parlement im])érial prend en considération les afl'aires
du Canada, la Chambre se réunit, et, par l'organe de son Président,
réclame de nouveau égale justice pour tous. En Angleterre, où cette
doctrine n'était pas entendue de la même manière, les Ministres, après
avoir pris part aux débats, concluent à la nomination d'un Commis-
saire royal. — Lord Gosford arrive en celte qualité au mois d'Août
1835. Après s'être montré plein de bienveillance et de politesse
envers les Canadiens, il ouvre les Chambres ot s'exprime en franf;ais,
puis en anglais. Se berçant de l'espoir trompeur que ses représen-
tations allaient enfin être écoutées, l'Assemblée soumet de nouveau ses
griefs. La persistance du Conseil à rejeter la plupart de ses mesures ;
les instructions de la Commission qui commencent à transpirer, ne
lardent pas à la désabuser. Se voyant joués, les Députés ne votent
de subsides (jue pour six mois. Devant un dénouemont si inaltondu,
les esprits s'échauffent. Le rapport malveillant des Commissaires, la
détermination des Ministres de ne faire aucune concession, achèvent
iO
PRÉCIS HISTORIQUE
I
<le porter l'exaspération à. son comble. De toutes parts, le peuple s'as-
semble et proteste. Une nouvelle prorogation des Chambres, la
destitution de plusieurs olïiciers de milice, arrivée à la suite, ne font
qu'augmenter l'eirervescence. Tout espoir d'accomodement étant
perdu, des Comités se forment et s'organisent pour la résistance. Alors
arrivent les événements de 8' Denis, de S' Charles et de S' Eustache,
dont ceux de .Napierville, Prescotl, Détroit et Windsor, l'année sui-
vante, ne sont que la répétition. Sur ces entrefaites. Lord Gosford qui
répugnait aux mesures extrêmes, demande son rappel. — Il est rera-
Elacé par Lord Durhani. C'est l'homme que le Ministère a choisi pour
àter l'accomplissement de ses mystérieux desseins. Il a ordre de sus-
pendre la Constitution et de dresser une enquête. Afin de rassurer la
population, il commence par confirmer dans ses droits le Séminaire
de S' Sulpice qui était en grande estime dans le pays. Profilant ensuite
du couronnement de la Reine Victoria qui venait de succéder à Guil-
laume IV, il amnistie tous ceux qui avaient y'' nart à l'insurrection
de 1837 et n'excepte que vingt-quatre inculi ,^ui sont exilés aux
Bermudes. Croyant avoir sulïisammenl prépu. ,; les esprits, par ces
moyens, au changement projeté, il passe dans le Haut-Canada, où il
rallie sans peine à sa cause tous ceux qui avaient à cœur de l'emporter
sur les Canailiens. A son retour, il réunit à Québec les Gouverneurs
des provinces d'en bas et leur dévoile ses plans. Apprenant, sur ces
entrefaites, que sa conduite dans l'affaire des insurgés avait été cen-
surée en Angleterre, il se hflte d'y repasser. Il est remj)lacé temjjorai-
rement par Sir tf. Colborne, qui, après avoir promené le fer et le feu
à travers les Paroisses, donne au Herald et a ses partisans le plaisir
de voir mourir sur l'échafaud treize Canadiens. — Les choses en étant
au point où ils les voulaient, et l'Angleterre n'ayant rien à craindre
pour le moment des Etats-Unis, les Ministres, après avoir fait adopter
l'Union par les deux Cliambres, chargent C. P. Thomi)son, depuis
Lord Sydenham, de la mettre à exécution. Celui-ci arrive au mois
d'Octobre 1839. Le Haut-Canada et la minorité anglaise du Bas qui
avaient tout à gagner au changement, secondent volontiers ses elforts.
Il n'en est pas ainsi des Canadiens qui n'avaient môme pas été con-
sultés. Se voyant sacrifiés, ils protestent ; mais devant le parti mer-
cantile de Londres, dont les intérêts étaient engagés dans le Haut-
Canada, leur voix demeure impuissante. L'Union est consommée et
proclamée peu après.
NEUVIEME ÉPOQUE.
DEPUIS l'ONION des DEtTX CANADAS EN 1840, JCSQU'a LA
CONFÉDÉRATION EN 1867. ;
LE CANADA ÉCHAPPE A l'aBSORPTION.
Avec l'Union, la Nationalité canadienne semblait devoir succomber.
L'encouragement donné à l'émigration, joint aux entraves mises à
la colonisation, ne pouvait que hâter sa ruine. Cependant, elle sort
de cette dernière épreuve plus vivace que jamais. Les événements de
cette Epoque sont connus ; qu'il suffise de les rappeler. Le 8 Avril
1841, s'ouvre à Kingston le nouveau Parlement, et M' Cuvillierest
i i
i I
SUR LE CANADA.
41
nommé Orateur de l'Assemblée. A la suiUs dn cette Session, le D'
Moillenr. l'un dos fondateurs du Coliégo di l'Assomption, devient
Surintendant de l'Education pour le Bas-Canada. Cette mémB année,
le pays voit arriver les Oblats et reçoit la visite de Mgr. l'Evéque de
Nancy (jui ouvre à Montréal une Retraite restée célèbre. liOrd Sydcidiam
étant mort sur ces entrefaites, il est remplacé par Clitherowe d'abord et
ensuite par Jackson. — I/année suivai»to, arrive Sir C. Bagot, ourpialité
de Gouverneur. Lafontaine, une des plus fortes tètes du parti réforma-
teur, monte ou pouvoir et le Ministère responsable est inauguré. Cette
môme année, Toronto est érigé en Diocèse ; les Frères des Ecoles Chré-
tiennes, appelés en Canada en 1837 par le Rév. M' Quiblier, ouvrent des
classes à Québec. Dans lo môme temps, reviennent au pays les Pères
Jésuites : leur retour coïncide avec l'arrivée des Dames du Sacré-Cœur. —
Sir C. Bagot est remplacé en 1843 parC. T. Metcalfo. Le Siège du gou-
vernement est alors transporté à Montréal; le Ministère Baldwin-Lafon-
taine fait place à celui de Draper-Viger ; M' E. Caron est nommé Prési-
dent du Conseil, comme l'avait été avant l'Union M"" F. Baby. Cette
môme année voit naître à Longueuil l'Institut des Sœurs des SS. Noms
de Jésus et de Marie.sous l'administration deMgr Bourget,successeurde
Mgr. Lartigue. M' Bibaud, si justement apprécié pour ses œuvres litté-
raires, donne la seconde édition de son Histoire du Canada. — Après de
nouvelles élections, les Chambres se réunissent au mois do Novembre
1844. Cette même année, di.x ans après la formation de la S* Jean-
Baptiste |)ar M' T.. Duvernay, fondateur de la Minerve, l'un dos journau.x
les plus estimés du fays, Québec est érigé en Métropole ecclésiastique.
Les Sœurs du Bon-Pasteur d'Angers s'établissent à Montréal, — L'année
1845 est marquée par un vaste incendie qui dévore une partie de la ville
de Québec. Vers le même temps, Metcalfe repasse en Angleterre pour
cause de santé et a pour successeur le Comte de Cathcart. — Au mois de
Mai 1846, le Ministère Draper-Papineau succède- fi celui de Draper- Vlger.
Alors est repris^ l'exploitation des mines du lac Supérieur. Pendant que
deux nouveaux Evêcliés sont érigés, l'un à S» Boniface et Pautre à Van-
couver, le Collège Joliet prend naissance et est confié aux Clercs de S^
Viateur ; la Société de S' Vincent de Paul est établie h Québec et s'étend
ensuite à Montréal. — L'année 1 847 devient tristement célèbre par l'appa-
rition du typhus qui fait les plus grands ravages dans le pays, particu-
lièrement à Montréal. Nombre de Prêtres et do Religieuses sont victimes
de leur charité. Cette même année, arrive un nouveau Gouverneur dont
les vues larges et l'esprit impartial devaient rappeler les Carleton et les
Prévost. Après avoir dissous les Chambres, Lord Elgin convoque les
Collèges électoraux qui se prononcent en faveur du jiarti libéral. Dans
le même temps, un nouvel Evéché est érigé à Bytown (Ottawa): le Collège
Masson est fondé ; les Pères de S' Croix s'établissent à S' Laurent. Alors
aussi est inauguré le Télégraphe électrique entre Québec, Montréal et
Toronto.— -Le 24 Janvier 1848, a lieu l'ouverture des Chambres. Lafon-
taine et Bnldwin sont an Ministère : le choix de l'Orateur de ^Assemblée
tombe sur M' A. N. Morin,avecrHble D.B. Viger, l'une des plus nobles
figures de cette époque. Cette même année, les Sœurs-Grises fondent une
maison à Québec, pendant que l'Institut des Sœurs de la Miséricorde
prend naissance à Montréal. — L'année 1849 est témoin d'une éclatante
réparation: une indemnité est accordée aux victimes de 1837. Cette
justice n'étant pas du goût des hommes outrés, les plus violents se livrent
au pillage et à la dévastation. Le Paripment est incendié et la riche Bi-
bliothèque, formée par les soins de M' Faribault, est détruite ; jjlusieurs
6
4%
PRÉCIS HISTORIQUE
maisons sont saccagées. Après avoir exercé leur furour conlro les édifices,
les émeuliors portent l'oNces jusqu'à insulter le Gouverneur. Cette n^'" ne
année, les Jésuites ouvrent le Collège S" Marie. — L'année suivant. , .tj-
glise Canadienne a la douleur de perdre Mgr. Signay qui a pour succes-
seur Mgr.Turgeon. Celte même année, Mgr. Uaillargeon donne naissance
au Bon-Pasteur do Québec. — L'année 1851 voit s'ouvrir le premier Con-
cile provincial. Vers la lin do cette mémo année, le 24 Décembre, s'ouvre
aussi le quatrième Parlement du Canada-Uni. Larontaine est remplacé
au Ministère par Ilincks, plus tard Gouverneur aux Antilles. — Après
avoir passé par les flannnes en 17G3, Montréal est de nouveau le théâtre
d'une vaste conflagration qui réduit en cendres une partie de la ville.
Celtemômeannée, sont jetés les fondements de l'Université-Laval, Ins-
titution ap])eléo à maintenir le niveau des études et à l'aire la gloire du
pays. Deux nouveaux Evéchés sont aussi créés, l'un à S' Ilyacinlhe et
lautre aux Trois-Uivières.— Le Canada a l'honneur de recevoir, en 1 853,
la visite de Mgr. Bedini, Nonce Apostolique au Brésil. Sa jtrésence à
Montréal coïncide avec celle de l'aposlat Gavazzi, dont le passage est
marqué par une émeute. Cette même année, iieudant que les Sœurs de
S'" Anne et do l'Assomption donnent naissance à leur Institut et que les
Soeurs de la Présentation arrivent dans le pays, le chemin do fer, com-
mencé en 1836 est étendu d'une jjrovince à l'autre, et bientôt, grtlce a ces
nombreuses voies ferrées et aux canaux de la Chine, de Beauharnois,
de Cornwall, de Welland, etc., les communications deviennent partout
faciles. Alors aussi, le Bas-Canada déjà divisé en sept Districts, dont
ceux deGaspé, Kamouraska, St. François et Outaouais, ajoutés aux trois
l)récédents, est encore subdivisé en 58 Comtés. — Après sejjt ans d'une
administration justement appréciée dos Canadiens, et pendant laquelle
sont sanctionnés les Bills qui mettent lin à la Tennre-Seigneuriale et
sécularisent les réserves du Clergé, Lord Elgin ])asse au gouvernement
des Indes et a pour successeur Sir E. W. Head. Cette môme année, a lieu
le second Concile de Quel .-o. Los Chambres s'élant réunies vers le même
temps. M' L. V. Sicotte, depuis Juge, est nommé Orateur de l'Assemblée.
— L'année suivante, comnv5 au temps de la victoire de Trafalgar, de
grandes réjouissances ont lieu à l'occasion de la prise de Sébastojjol. La
Pi'oclamation du dogme de l'Immaculée Conception de Marie ne fait
qu'ajouter à la joie des Canadiens-Français. La Capricieuse, frégate
française, étant alors venue mouiller dans les eaux do Québec, les ci-
toyens de celte ville profitent de la présence des oiliciers pour inaugurer
le monument élevé aux braves de 17G0. Celle même année, 1855, pendant
que le Qmada est représenté à l'Exposition Univei-selle, le Conseil est
rendu électif; la Milice active est organisée ; les Municipalités de Pa-
roisses sont étendues aux campagnes. — En 1856, M' E. P. Taché, l'une
des gloires du Parlement canadien et l'un des plus francs Catholiques du
pays, devient premier Ministre. Dans le même temps, deux nouveaux
Diocèses sont érigés, celui d'IIamilton et celui de Sandwich. Alors aussi
arrivent les Sœurs de Jésus et Mario. Commencé trois ans auparavant,
l' Aqueduc de Montréal est terminé. — Sir E. Head étant passé en Angle-
terre, Sir W.Eyre prend les rênes de l'administration. Celte même année,
riIblo.G. Cartier, l'un dos plus grands hommes d'Etat qu'ait produit le
Canada, devient premier Minisire ; M' N. Belleau qui, plus tard, devait
être fait Baronet, ainsi que MM. Lafontaine et Taché, est nommé Prési-
dent du Conseil. Vers ce même temps, sont inaugurées à Québec et à
Montréal les Ecoles-Normales ; la décentralisation judiciaire est aussi
opérée. — Après de nouvelles élections, arrive le Ministère éphémère de G.
H i
!l I
SUR LE CANADA.
43
com-
Brown. Dans le mémo temps, est ouverte à S" Anne une Ecolo ilngri-
culturo. Mgr. Horan succùdo à Mgr. Phelnn sur le Sicgo do Kingston,
jirccr'demment occupé par Mgr. Gnulin. — Pondant que MM. Falnrdeau,
t'iamondon et Ilnmel, ainsi que, bientôt, M' Bourassa, honorent lo pays,
en se riisant un nom dans la pointure. M' Garneau. homme de génie,
lo fuit ccnnaltre au loin, en donnant la troisième édition île son Histoire
du Canada, i Cette môme année, est formé le Conseil de l'Instruction
publique par le? soins de l'IIble. P. Chauveau, successeur du D' Meilleur,
et auteur (V Eugène Guèrin. Vers lo mômo temps, lo comriierce avec
l'étranger ayant pris une grande extension, nombre de Puissances accré-
dilonl des Consuls à Québec et à Montréal pour veiller aux intérêts de
leurs nationaux. — La visite du prince de Galles en 1800 est i)Our tout le
jtays l'occasion de brillantes réjouissances. Alors est inauguré à Mont-
réal, avec le palais do Cristal, le pont Victoria, une dos merveilles de ce
continent, ainsi (pie celui de Niagara. L'apjmrition à Québec du Greal-
Ea':lern, 52 ans ajirès la construction du jjremier steamboat canadien,
et 31 aii après celle du bateau à vapeur qui le premier ait traversé l'O-
céan, ne fait qu'ajouter à l'allégresse universelle. Cette môme année,
ont lieu en plusieurs villes des démonstrations en faveur du Pouvoir
temporel du Pape. Vers le même tem|)s, Mgr. J. Larocque succède à
Mgr. Prince et Mgr. Lynch à Mgr. de Charbonnel. Alors aussi ])rend
naissance le Collège des Trois-Rivières. — L'année suivante, arrive le
V'« Monk, le 20" Gouverneur anglais depuis la cession du Canada. Peu
après son arrivée, ce Gouverneur convoque le Parlement, et M' J. E.
Turcotte est choisi pour Orateur do la Chambre. Cette même année les
Religieuses de l'Hùtel-Dieu de Montréal quittent leur antique Monastère
jtour aller occuper des édifices [)lu8 spacieux au pied de la montagne.
Alors aussi, le regretté M' Ferland publie le l" volume do son excellent
Cours dliisloire du Canada, 2.') ans après la première Histoire du ])ays
par Perroault. — Déjà en jiosscssion de plusieurs Banques, d'Institutions
charitables telles que SiiUes-d'Asilo, Ecoles de Sounls et Muets, etc., et
d'Instituts littéraires : Cabinet de Lecture, Institul-Canadien-Français,
Union-Calholique, etc., Montréal est encore doté en 1862 de la Banque
Jacques-Cartier et d'un Tiilégi-aphe d'Alarme. Celte même année, le
Canada reroit la visite de plusieurs personnages de distinction, en-
Ir'aulrcs celles des princes Alfred, de Joinville et Napoléon Bonaparte.
Vers le même temps, les Trappistes s'établissent dans le pays. — L'année
suivante, s'ouvre le troisième Concile de Québec. Les Chambres s'étant
aussi réunies. M' N. F. Tessier, un des plus éminents citoyens de
Québec, devient Président du Conseil. Alors, déjà riche des écrits
de M' E. Parent, des poésies de M' Crémazie, etc., le pays s'enrichit
encore des Anciens-Canadiens, ouvrage remarquable dij à la plume
de M' de Gaspé, contemporain des Moquin, des Vallières, des Pain-
chaud, etc., dont il se plaît à rappeler les mérites. Cette même année,
un an après l'apparition du Verger-Canadien par le Rév. M' Proven-
cher, et pendant que les Sœurs du Précieux-Sang jettent les fon-
dements à S' Hyacinth3 de leur nouvel Institut, M' J. LeMoine, autre
érudii distingué, commence la publication de ses Meaple Leaves. —
L'année 1819 et 1837 avaient été marquées, l'une par une grande
obscurité et l'autre par la Proclamation de la loi martiale ; celle de
1864 devient célèbre par des faits d'un autre genre : la catastrophe de
l Pour les dernières Epoques, nous n'avons fait que suivre cet
éminent Historien.
44
PHÉCIS HISTORIQUE SUR LE CANADA.
Bclœil, où cinq cents émigrants ])erdent la vie, ot lo snc <Io» Bani|uc!)
do S' Albans. Pendant que le pays est encore dans la suroxcilalion
3U0 font naître ces évènonionts, M' Gt^rin-Lajoio publie Jean-Rivard et
onne la mesure de ce fjuo doit ôlro le roman canadien pour fttrn agré'i
de la bonne société. — En l'absence du Gouverneur, Sir J. Michel. Com-
mandant des forces, |)rond les rônes de l'administi'alFon, connue l'avait
fait on 1860 Sir W. Williams, lo vainqueur de Kar. Lo goiivernemerit
étant alors devenu impossible par suite des |)rotentions du Ilaut-Canada,
qui, après avoir exploité le Bas-Canada, voulait encore l'asservir, le
Ministère de coalition, formé l'année précédente, est continué ; la Con-
vention intercoloniale aviso aux moyens de mollro lin aux dinicullés.
Pendant (ju" ces graves discussions fixent l'attention publique et que
les Canadiens, par leur modération, autant que par leur énergie et
leur esprit d'entreprise. ])rouvont ù leurs adversaires qti'ils ne sont pas
•le race inférieure, les Catholiques s'empressent de gagner les gnVees du
Jubilé. Celte môme aimée, les codidcatours mettent la dernière main à
leur important ouvrage. Alors aussi est publiée Y Histoire de la Colonie
française par le savant auteur des Vies de la Sœur Bourgeois, de M'"'
Man'ce, do M"" d'Youvillo ot de M""» LeBor, ouvrage particulièrement
destiné ii montrer les fins que s'étaient proposés les fondateurs du pays
et coque doit ôtre le Canada pour répondre a sa noble mission. — L'année
suivante voit expirer lo traite de Réciprocité, conclu quelques années
auparavant avec les Etats-Unis. Afin d'y suppléer, des Commissaires
sont envoyés aux Antilles avec pleins pouvoirs do nouer dos relations
commerciales. Vers le môme temps, les Délt^gucs des provinces, après
avoir Jeté à Québec les bases de la Confédération, font agréer leur jjrojet
des Chambres impériales. Pendant que les Fénians viennent s'abattre
sur le Canada, les Ursulines de Québec |)ublient lo troisième volume de
, leur précieux ouvrage. La fin de celle môme année est attristée par une
nouvelle conflagration qui dévore une partie de la ville de Québec. —
L'année I8G7 est appelée à faire épocjue. La Confédération est proclflfmée
et excite une vive Joie dans les principales villes. Après avoir été
transféré do Québec à Toronto, le Siège du gouvernement est délini-
tivement fixé à Ottawa, où de magnifiques édifices avaient été élevés à
grands frais les années précédimtes. Chaque province garde sort
autonomie, et, avec ses Chambres, a son Gouverneur spér^ial. Après
un siècle, Québec, choisi pour ôtre la Capitale i)olitique du Bas-Canada,
comme Montréal en esl la Capitale commerciale, voit de nouveau h sa
tôto un Canadien: Son Excellence l'Honorable Sir N. F. Belleuu. Son
Conseil est formé des Honorables Chameau, Oiiimct, Dunkin, Beau-
bien, Archambault, Irvine et de Bouchcrville. Le Gouverneur d'Ontario
est Son Excellence le Major-Général H. W. Stisded; ceux de la Nou-
velle-Ecosse et du Nouveau-Brunswick sont : Sir W. F. Williams et le
Major-Général C. H. Doyle. Au-dessus de tous, est Son Excellence le
Très-Honorable C. Stanley, Vicomte Monk, précédemment Gouverneur
du Bas-Canada. Panni ses Conseillers sont les Honorables Cartier,
Chapais et Langevin. La Présidence du Sénat est défénie à l'Hono-
rable J. Cauchon, et celle des Communes à l'Honorable J. Cockburn.
Cette mémo année. i)endant que Rimouski est érigé en Diocèse, Mgr.
Baillargeon succède à Mgr. Turgeon sur le Siège archiépiscopal de
Québec. A l'Exposition Universelle, le Canada remporte plusieurs
prix. ^
Pierre Boucher
Fondateur de BouchervilU.
*-f S' *«î,. ,.irt^
APERÇU
SUR QUELQUES CONTEMPORAINS.
Noire intention, en donnant une petite étude sur les
familles les plus marquantes du Canada et sur Thistoire
du pays, était aussi d'ajouter une courte notice sur les
particuliers qui s'étaient le plus distingués et qui n'ont
pu trouver place dans le cours de l'ouvrage, ou qui n'ont
été mentionnés qu'en passant. L'espace nous faisant
défaut, nous nous bornons à donner, suivant Tordre
chronologique, le nom de ceux que nous avons ren-
contrés sur notre route, en y joignant quelques notes qui
ne seront peut-être pas sans intérêt. Groupés ainsi les uns
près des autres, ces noms présentent toute une longue
suite d'hommes remarquables et permettent au lecteur de
suivre plus facilement les glorieux exploits dont la Nou-
velle-France a été le théâtre. A la suite de ces noms, nous
donnons un état des pertes subies dans quelques-unes des
batailles qui précédèrent la conquête, nous réservant de
parler, en terminant, du départ des troupes et de celui
de quelques familles à cette époque.
l
APERÇU
I« OFFICIERS DE 1665 A 1700.
I* OFFIGIËRH DU UÉOIMENT DE CAUIGNAN.
Avant do passer en Canada, on 1G65, ce rôgimcnt s'était
déjàdistingiiô on Hongrie, dans la guerre contre les Turcs.
Décidé à mettre Qn aux déprédations des Iroquois, Louis
XIV l'avait envoyé en Canada. " Sa Majesté, écrivait
'' Colbert en 1664, a résolu d'envoyer en Canada un bon
*■'' régiment d'infanterie, ^ la fln de celte année ou au
" mois de Février prochain, afln de ruiner entièrement
" les Iroquois." En effet, au mois de Juin 1665, le 18 et
le 19, suivant l'auteur de Vllistoire de la Colonie Française,
arrivèrent les huit premières Compagnies. Le 30 du môme
mois, quatre autres Compagnies débarquèrent également
à Québec, avec M"" de Tracy, nommé Lieutenant-Général,
et non Vice-Roi, comme il a été dit queUiuo part par inad-
vertance. Enfin, huit autres Compagnies arrivèrent au
mois d'Août avec M"" de Salières, et le reste suivit de près.
En mémoire du prince de Carignan qui l'avait commandé,
ce régiment conserva son nom auquel il ajouta celui du
Colonel de Salières, chargé de le commander à sa place.
Sont demeurés en Canada.
Capitainks :
Contrecœur (de) I
DuGué-de-Botsbriand,
Lieutenants :
Beaureganl,
Garion du Fresnoy,
Enseignes :
Dupuis,
Grandville (de)
l Les oITlciors et les soldats de sa Gumiiagniu s'ùtant tous établis en
Canada, de Contrecœur demanda, avec sa paie, le passage do vingt
tonneaux de fret. — Etant établi on Canada, do la Valtrio, alors Lieute-
nant, sollicita une commission de Capitaine, dans le cas où If^ Moi
établirait de nouvelles Compagnies, sinon lo grade do Capit m n
raé, avec les appointements. — De Sorol était aussi m: ' s non de
Chambly.^ — Ainsi que de Traversy, do Chaulny, ;> a nervi en
France dans les Gendarmes du Roi et reçu plusieurs os aux sii'gef
de BonnoMont, Namur, et aux batailles do Fleuri onkerque, etc,
fut tué jMir les Sauvages. — Quant à M' de Sauvole, . issa <■ Loui-
siane, où il fut tri> utile à d'Iberville. — De son côté, Ji .. ber de Mar-
8on se rendit à Port-Royal qui lui fut remis, ainsi que Nen.sik, par
Walker, envoyé jmr Sir T. Temple, au nom du Gouverneur de Boston.
8UH QUELQUES CONTEMinmAINS
LaMntto«Lus>ièrei
8orol (tl*i)
8* Ours (de) otc.
LaValtrio (do)
Liiouo,
Varoniios (do) otc.
LAimiiRuèro (de)
liOrmouii,
Vorcliùriîs (<lo) cli;
Ont demandé à y repasser.
Capitaine!:
Borthior,
Chumbly, (de)
Grandronlaino (do)
Laconibe Ido)
LaDurunlaye (de)
Latour (de) etc.
Lieutenants :
Lnubia,
L'Kpintiy (do)
8«« Croix,
8* LusHon (do)
Trnvcrsy (do)
ViTonno, Ole.
Volontaires;
Deaubel
Coinporlf' (ilo)
Marson (do)
Rocli (Lo Chov. de)
8auvolo (do)
Vlllleu (do) etc.
a
ÉTABLISSEMENTS.
Après la paix conclue avec les Iroquois, Louis XIV, en
vue d'augmenter la population du pays et d'assurer sa
sécurité, fit proposer aux ofllciera et aux soldats de ce ré-
giment, ainsi qu'à ceux des autres, do s'établir en Canada,
leur promettant des graliïlcations do terre et d'argent.
Cette manière de donner un pays nouvellement con-
'' quis, disait Talon, répond à l'usage reçju autrefois chez
'^ les Romains qui distribuaient aux gens de guerre les
*' champs des provinces subjuguées. Cette pratique me
'* parait d'autant plus à estimer, qu'un jour elle procurera
*' un corps de vieilles troupes capables de défendre cet
'■'■ Etat naissant contre les incursions des Sauvages. Ainsi
" en agissaient nos plus grands Rois envers leurs sujets.
*' Ils leur concédaient des terres qu'ils cultivaient et qui
" leur fournissaient tout ce qui était nécessaire à la vie."
Plus de quatre cent de ces ofTiciers et soldats ayant
répondu à l'appel du Roi, l'Intendant lit remettre à chaque
soldat cent livres, ou cinquante livres avec des provi-
sions pour une année, et aux officiers des sommes plus
considérables. Ainsi, M"" de Contrecœur reçut pour sa
part six cents livres, W de la Motte quinze cents livres.
En môme temps. Talon leur donna, sur les deux rives du
4 APERÇU
Si Laurent, à partir du lac S» Pierre, et surtout aux envi-
rons de la rivière Riche^''. •!, par où les barbares avaient
coutume de venir, toutes les terres non concédées. Il
donna ainsi dans la môme année, 1672 :
A Berthier 1
28,224 arpents.
A de Lanaudière
14,112 arpents
A de Ghambly
42,336
<(
A de la Yaltrie
42,336 •'
A de Gontrecœtur
28,224
«
A de liaubia
28,224 "
A Dugué
800
u
A de Sorel
38,380 "
A de la Durantayc
) 70,560
<(
A de S» Ours
98,784 •'
A do Grandville
7,056
M
A de Villieu
15,876 "
Cette môme année encore, afin d'exciter entre tous une
noble émulation, Talon fit les distributions suivantes à
d'autres particuliers :
A Amiot
A de Beaumont
A Bissol
A Boucher
7,056 arpents. A de la Guillaudière 2,520 arpents.
21,752 " ALabadie 882 "
5,880 " A Le Gardeur 22,932 •'
24,444 " ALeMoyne 2,646 "
I Berthier fut nommé Commandant au fort S* Jean, et LaMotto à
celui de S«« Anne. Quelques années après, le 22 Septembre 1690, ce
dernier fut tué dans un combat contre les Iroquois, " C'était, dit N.
Ferrot,un homme de cœur et d'honneur.'' — De la Valterie eut le môme
sort. Ayant été chargé, en 1693, d'escorter la troupe d'Argenteuil,
envoyée à de Louvigny, Commandant à Michilimakinac, il fut attaqué
à son retour par une bande d'Iroquois et tué avec trois de ses hommes.
— Chambly qui avait élevé le fort S» Louis (Chambly), en devint Gou-
verneur ; " Je lui ai donné, écrit M' de Frontenac, le commandement
<' de toutes les habitations depuis la Rivière du Loup à celle de S'
" François jusqu'au Long Sault, à l'exception de l'Ile de Montréal qui
" a son Gouverneur particulier, parce que je ne connais que lui qui
" soit capable d'arrêter les courreurs de bois. Recommandable par
" les longs services qu'il a rendus, il ne l'est pas moins par le soin
" qu'il a pris d'accomoder l'habitation qu'on lui a donnée au fort 8*
" Louis, et qui est, à ce qu'on dit, la plus jolie de tout le pays." — Sorel
ftit rais à la tête du fort de son nom qu'il avait également construit.
Dans l'expédition de M' de Tracy, il commandait l'avant-garde. Ce
fut lui qui arracha des mains cïes Algonquins le Bdtard-Flamand,
envoyé en ambassade par les Agniers. Il le conduisit sain et sauf à
Québec, et de là dans son fort, où il le retint jusqu'à la conclusion de
la paix. — De S' Lusson ne se signala pas moins par ses services. Après
avoir choisi l'emplacement d'un fort sur le lac Ontario, en 1670, il se
rendit, l'année suivante, au Sault S'« Marie, où en présence des Dépu-
tés de quatorze nations, il prit possession de la contrée, après quoi il
alla, en compagnie de Lanoraye, explorer le pays à travers lequel
devait passer le chemin de Québec à Pentagouet.
SUR QUELQUES CONTEMPORAINS.
A de la Boutelllerie 2 1 , 1 78 arpents.
A de Lotbinière
68,944 arpents
A 'le Comporté
J,528
A de Moras
250 "
A Dupas
8,782
A PexTOt
7,056 •'
A Fortel
1,680
A Randin
3,528 ♦'
A Pournier
5,040
A de Repentigny
50 "
A Gamache
3,528
A S' Michel
10,584 "
A G. de Varennes
2,352
A de Vitré
3,528 "
A de Grandpré
21,168
Etc., etc., etc.
C'est alors que, chacun mettant la main à l'œuvre,
furent jetés les fondements des belles Paroisses de Sorel,
Berthier, Chambly, Verchêres, Varennes, Contrecoeur,
BoucHERviLLE, LA Valterie, S^ Ours, Longueuil, etc. Par-
lant de leurs commencements laborieux, la Mère de
l'Incarnation s'exprime ainsi : " Quand une famille a
•■' commencé une habitation, il lui faut deux ou trois ans
" avant d'avoir de quoi se nourrir ; mais, ces premières
*' difficultés, étant passées, ceux qui l'ont entreprise com-
" mencent à être à leur aise, et, s'ils ont de la conduite,
" ils deviennent riches avec le temps. Au commen-
*' cément, ils vivent de leurs grains et de leurs légumes.
" Pour se procurer les ustensiles de ménage, ils font des
" planches destinées à couvrir leurs maisons et débitent
*' des bois de charpente qu'ils vendent bien cher. Ayant
" ainsi le nécessaire, ils commentont à faire trafic et de
" Id sorte ils s'avancent peu à peu." Que ceux qui se
laissent effrayer par les premières difficultés, apprennent
donc de ces grands colonisateurs que l'avenir appartient
à ceux là seuls qui ont le courage de braver quelques
années de privations et de labeurs !
,1
EXPLORA nONS ET DÉCOUVERTES.
Pendant que ces vaillants guerriers, nouveaux Cincin-
natus, échangeaient ainsi le mousquet contre la charrue,
on alternaient la vie des camps avec celle plus paisible
des champs, d'autres, non moins courageux, s'aventu-
raient à travers des pays inconnus afin d'étendre les
6
APERÇU
limites de la Colonie. De ce nombre, sont du Luth, de
S' Liisson, de Tonty, etc., mais surtout Joliet et de la
Salle, auxquels on peut ajouter N. Perrot.
l!; I
JoMET. — Déjà nous avons mentionn(^ ce célèbre découvreur. Do
concert avec Marquot et cinq autres Français, il se rendit à Michili-
makinac, où il arriva le 8 Décembre 1672, et de là Ht route, l'année
suivante, pour le pays dos Illinois. " Sur les rapports des Sauvages,
" écrit le Père Marquet, nous traçâmes une carte de tout ce nouveau
" pays. Nous y fîmes marquer les rivières sur lesquelles nous devions
♦' naviguer, le nom des lieux et des peuples par lesquels nous devions
" passer, le cours de la grande rivière et le vent que nous devions
" tenir, quand nous y serions." Munis do celte carte, les intrépides
voyageurs descendirent le Wisconsin, l'IUinois.etc.etle 17 Juin 1673,
entrèrent dans le Mississipi, dont, trente ans auparavant, Nicolet
n'avait été éloigné que de trente ou quarante lieues. Après avoir
visité le premier village des Illinois et s'être rendus jusqu'à celui des
Arkansas, Joliet et ses compagnons reprirent la route de la Colonie et
vinrent passer l'hiver à la Mission de S» François Xavier du lac des
Puants. Au printtMnps de l'année suivante, Joliet se sépara de
Marquet et revint à Québec, où il rendit ainsi compte à M' de Fron-
tenac du succès do son voyage: "Celte grande rivière qui porte le
" nom de Colbcrt, pour avoir été découverte ces dernières années, par
" les ordres que vous me donnâtes, passe au-delà des lacs Huron et
" Illinois, enlre la Floride et le Me.Kique, et, pour se décharger dans
" la mer, coupe le plus beau pays qui puisse se voir sur la terre." La
carte de ce riche pays est aux Archives do la Marine à Paris, et a pour
titre : Carie de la découverte du Sieur Jolicl, où l'on voit la commu-
nication du 5' Laurent avec les lacs Frontenac, Eric, Huron et Illinois.
De la Salle. — Originaire de Rouen et frère de M' Cavelier, prôtfe
de S' Sulpice, Robert Cavelier de la Salle était passé dans la Nouvelle-
France en 1666. Homme d'énergie et d'initiative, il ne larda pas à
fixer l'attention sur lui et à se faire un nom. Après avoir commencé
un premier établissement à la Chine, cédant à son attrait pour les
voyages, il suivit MM. Dollier et Galiiiée sur les bords des lacs Erié et
Ontario. C'était en 1669. S'en étant séparé, peu après, il gagna l'Ou-
taouais, où il fit la rencontre de N. Perrot. L'année suivante, 1670, il
revint sur ses pas, en compagnie de S' Lusso.:, et choisit sur l'Ontario
l'emplacement d'un fort. Trois ans après, il jeta les fondements de
Cataracoui (Frontenac) et, en 1674, il en obtint la propriété avec des
lettres de noblesse. S'étant fait autoriser, dans un nouveau voyage
SUR QUELQUES CONTEMPORAINS. 7
on France, à continuer los découvertes i de Joliet, il [)Qrlil de Québec
au mois de Septembre 1678, accompagné du Chevalior de Tonty et de
bon nombre d'hommes, et se rendit à Cataracoui. C'est alors qu'il
alla bâtir le fort de Niagara. Delà, il se mit en route jjour Michili-
makinbC, où il arriva au mois de Septembre 1079. De Michilimakinac,
il se rendit à la Baie des Puants, puis à la rivière S' Joscitli, ou des
Midmis L'année suivante, poursuivant le cours de ses voyages, il
parvint au fort des Illinois et y éleva le fort Crèvecœur. L'état de ses
alfaires l'ayant alors obligé de repasser en Canada, il laissa do Tonty
pour commander à sa place et revint à Montréal. Plutôt stimulé que
découragé par les malheurs qui vinrent alors fondre sur lui, il se liûta
de reprendre la route de Michilimakinac. Après avoir donné rendez-
1 A en croire la plupart des écrivains, ce serait à de la Salle,' et non
à Joliet, qu'on devrait attribuer la découverte du Mississipi, qui donna
la Louisiane à la France. Rien n'est moins fondé. A de la Salle
appartient l'honniur d'en avoir pris possession en 1082, mais à Joliet
reviennent le mérite et la gloire de l'avoir découvert en IG73. — I» 6'e
n'est point de la Salle qui le premier découvrit le Mississipi. Nous
n'en voulons d'autres preuves que son silence et celui le ses con-
temporains. Si de la Salle eût réellement découvert ce grand lleuvo
de 1G69 à 1672, comme le prétendent ces publicistes, il n'eût pas
manqué d'en i)arler. Or, ni lui, ni M' do Frontenac, son protecteur,
n'en font mention. Bien plus, dans son rapport de IG77 à ce Gou-
verneur, de la Salle semble ignorer dans (piel golfe se jette la rivière
qu'il avait découverte. Voici, du reste, ses j)aroIes : " Le Siour de la
" Salle passa en Canada en IGCG, commença celle année le village de
" la Chine. L'année 1667 et les suivanlf"s, il fit divers voyugos dans
" lesquels il découvrit le premier beaucoup de pays au Sud desgramls
" lacs, et entr'autres la grande rivière de lOhio. Il la suivit jusqu'à
" un endroit, où elle tombe de fort haut de vastes marais, à la hauteur
" de trente-sept degrés, après avoir été grossie par une autre rivière
" fort large qui vient du Nord : toutes ses eaux se déchargent, selon
•* toute apparence, dans le golfe du Me.xique," Ainsi, de son propre
aveu, de la Salle, à cette époque, n'avait pas dépassé l'Ohio, simple
affluent du grand fleuve, et le saut dont ii parle, n'est autre que celui
de Louisville, dans le Kentucky. Ces expressions seules : '* Toutes ses
" eaux se déch "<?ent, selon toute apparence, ilans le golfe du MexKjue,"
le démontrent j ^u'à levidflnce. — II» A Joliet revient la gloire d'avoir
le premier découvert le Mississipi: l» Nous en avons la preuve dans
ses propres paroles, rapportées plus haut. 2" Outre son témoignage,
nous avons encore celui de Man[uet qui n"est pas moins explicite.
Ecrivant à son Provincial en 1674, ce Père jiarle ainsi de Joliet et de
sa découverte: "Parti au cûmuioncement de Juin IG73, pour entrer
" dans un pays, où jamais Européen n'avait mis le pied, il pénétra
" enlin dans cette fameuse rivière que les Sauvages appellent le Mis-
" sissipi." 3» Enlin, IMle d'Anticosli, porte racle de concession, ne fut
accordée à Joliet, " qu'en considération de sa découverte du i)ays des
Illinois, dont il avait donné le plan." Ce point est donc bien établi,
et nous avons peine à comjjrendre comment des écrivains placés à la
source même des Archives, ont pu se méprendre sur un fait si grave.
III.
,!!
8
APERÇU
vous à ses compagnons sur les bords de la rivière de Chicago, il en
partit avec eux le 4 Janvier 16S2, descendit la rivière des Illinois, et,
après avoir construit alors le fort Prudhomme au confluent de l'Ohio,
s'achemina vers le terme de son voyage. Il l'atteignit heureusement
le 9 Avril. Ce jour môme, il prit possession du pays, en plantant une
Croix sur les bords du Mississipi et en y arborant les armes de la
France, et, quelqpies mois plus tard, il allait rendre compte à la Cour du
succès de son entreprise. La fin tragique de la Salle est connue.
Parti de la Rochelle en 1684 avec toute une colonie, après avoir
débarqua à la Baie S' Bernard et avoir construit quelques forts, il fut
assassiné au Texas le 16 Mars, d'autres disent le 20 Mai 1687, au
moment oh il allait recueillir le fruit de ses travaux.
N. PEaaoT. — Sans ovoir laissé un nom oussi célèbre, N. Perrot n'a
peut être pas rendu des services moins importants à la Colonie nais-
sante. D'une éloquence entraînante, d'une grande habileté à manier
les esprits, mais surtout d'un patriotisme éprouvé, on le voit cons-
tamment so servir de l'ascendant extraordinaire qu'il avait acquis sur
les tribus mobiles de l'Ouest pour retenir ces peuples dans l'alliance
des Français. Après avoir commencé quelques études, s'étant attaché
aux pas des Missionnaires, il fixa son séjour parmi les Sauvages qu'il
ne quitta presque plus. Dès 1665, il se rendit chez les Poutéouatamis
pour y faire la traite du fer. Les Outagamis étant alors en guerre
avec les Mbi.omines, ou Folles-Avoines, il négocia la paix et parvint
à réconcilier les deux peuples. Après avoir conclu avec eux un traité
d'alliance, il se dirigea vers les Maskoutins qui lui firent une réception
non moins brillante. Delà, il poursuivit sa course & travers le pays et
visita une infinité de nations qu'il laissa sous le charme de sa parole et
de sa persomie. Etant alors rentré dans Id Colonie, il fut chargé par
M' de Courcelle^ de prendre possession de l'Outaouais, ce dont il s'ac-
quitta avec un rare bonheur. Peu après, il marcha à la tète de ses
nouveaux alliés contre les Onnorttagués et revint à Montréal. Il fut
renvoyé dans les pays d'en haut avec le titre de Commandant en chef.
C'est alors qu'il visita les Midmis, et, qu'après avoir rétabli la concorde
entre eux et les Sioux, il bâtit un fort chez ces derniers. Le Marquis
de Denonville ayant résolu, peu après, de porter la guerre chez les
Sonnontouans, Perrot convoqua toutes les tribus amies, et, se mettant
à leur tète, traversa Michilimakinac, Détroit et Niagara, et atteignit le
pays ennemi. Après avoir apaisé les différents qui s'étaient élevés
entre les Iroquois et les Français, il retourna au pays des Sioux, dont
il prit possession au nom de la France. A son retour, il fut envoyé
par M» de Frontenac chez les Outaouais, pour leur porter des
paroles de paix. C'est alors qu'avec de Louvigny il empêcha un
convoi de pelleteries de tomber entre les mains des Sauvages. Après
L E CrE N E R A L. . B \ R( ^ N' J L' C H P. R E A U
de SI DENYS.
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SUR QUELQUES CONTEMPORAINS.
0
avoir heureusement rempli l'objet de sa mission, il alla s'établir sur les
bords du Mississipi, où il devint l'arbitre des nations de ces contrées.
Il empocha les MiAmis d'attaquer les Sioux, et ces derniers de se jeter
sur les Outagamis ; il déjoua les projets du Rat contre les Outaouais
et délivra des mains de ceux-ci les courreurs de bois. Après avoir
exposé maintes fois sa vie et compromis grandement sa fortune, il
revint au sein de la Colonie, oîi, en 1701, il contribua, plus que per-
sonne, à mener à bonne (in le traité de paix. Telle est, en peu do
mots, la vie de cet homme remarquable, dont les récits ont fourni à
de la Potherie et à Charlevoix des pages qui ne sont pas les moins
intéressantes de leur histoire.
II» PROMOTIONS D'OFFICIERS.
1683
La lin du XVIe siècle vit briHer sur les champs de
bataille, outre les précédents, une foule d'officiers de
mérite, à la tête desquels l'histoire se plait à compter :
MM. du Tast, de Muy, Marin, de Boisbriand, Celoron, de
Ligneris, mais surtout de S' Pierre, de Louvigny, d'Ail-
leboust de Mantet, Hertel de Rouville, Testard de Monti-
gny, etc. Nous en donnons une liste, si ce n'est complète,
au moins très étendue.
Capitaines :
Aubry (Le Chevalier), Enseigne,
DuTast, Lieutenant de Marine,
Mouet de la Juge, etc.
Lieutenants :
Basile, Garde-Marine,
Beliecourt (de), Enseigne,
Roevic (de la) Garde-Marine, etc.
1684
Crisasi (Le Marquis de)
Crisasi (Le Chevalier de)
DuMesnil,
Du Rinauhuet,
Guiilon-Descloches,
Marin,
Rompray (de)
DeLorimier, *
De Muy,
De Troye,
Celoron de Blainville,
Duraont,
Osta (Le Chevalier d') .
Robaire (de la)
S«« Marie (Allord de)
S' Martin,
Etc., etc.
1685
Cabana (de)
Chaufours (de)
DeLorimier,
'. •■'
i 1^
19
APERÇU
1i
In
Des Bergères (Rigauville)
Des Meloises,
Decqueirac,
Drouilliers, *
Macary (de) *
S» Flours (de) '
8« Circq (de) *
Vallerennes (de)
' La Compagnie qui avait pour Ca-
pitaines: MM. DeLorimier, Drouil-
liers, Macary, 8» Flours et 8« Circq,
est partie avec le Marquis de
Denonville.
De Muy,
De Troye,
Des Bergères (Rigauville)
Des Jordis,
Des Meloises,
Decqueirac,
Grandville (de)
LaMotte (de)
Montesson (Le Gardeur de)
Ramezay (de)
S» Flours (de)
Vallerennes (de)
Etc., etc.
Sept ans plus tard, en 1791, la Colonie perdit trois de ces valeureux
ofliciers : d'Osta, Domergue et Decqueirac. Etant allés à la rencontre
de Schuyier qui s'était jeté sur la Prairie, ils périrent dans le combat.
Parlant de la bravoure de Vallerennes, lenrChef, en cette circons-
tance, le Comte de Frontenac s'exprime ainsi : '< Depuis l'établissement
" de la Colonie, il ne 'j est rien passé d'aussi fort ni de si vigoureux,
" et l'on peut dire que le Sieur de Valerennes a conservé la gloire des
" armes du Roi et procuré un grand avantage au pays, puisque cela
" nous a donné le moyen d'achever paisiblement nos récoltes, dans les
" quelles nous aurions été inquiétés, et qui, venant à nous manquer,
" nous auraient mis dans la dernière désolation."
Lieutenants :
1687
Cottentré,
Ligneris (de)
Dauberville,
Rané,
De Boyne,
Paniol,
Dupin,
Persillon,
Cannes de Falaize,
Etc., etc
1688
Le Gardeur de Beauvais, marié, Le Gardeur de S' Pierre, marié.
1689
Manthet (D'Ailleboust de) Repentigny (Le Gardeur de)
. . 1690
Beaucourt (de) Grandville (de), off. du rég. de Car.
Sun QUELQUES CONTEMPORAINS. ||
1691
Argenteuil (D'Ailloboust d') La Corne (de), Sous-Lieulenant,
Beaubassin (La Vall. do) G.-Marine, La Mollerie (do), marié
Bourchemin, marié, L'Epinay (de), Garde-Marine,
Clevin, Aide-Major, Repontigny (de), marié.
1692
Courtemanche (Le Gardcur de) Soulonges (Marson de), Enseigne,
La Gemmeraye rde), Garde-Marine, Etc., etc.
Lieutenants-réformés :
1690
^®''^'"- Mareuil, Cap. du rég. du Poitou.
1691
Catalogne (de), marié, Hertel, père,
Esgl's (d') Mongenault,
Grandpré (Boucher de), marié, Musaeaux (D'Ailleboust do),marié
Godefroy de Vieux-Pont, marié. Périgny (D'Ailleboust de).
1692
S' Ours (de), aîné,
Villedonné (de), pris p. /roqf. (1688)
1694
Le Neuf,
Mondion (de), Garde-Marine,
S» Michel,
Verchères (de), o/f. du rég. de Car.
Enseignes :
1691
DuGué,
La Noue (de), viarié,
Du Vivier, marié,
LaFrenière (Hertel do)
La Pérade (Lanaudière de)
La Pérolliôre,
Beaumont (de)
Berthier,
Boucherville (de)
Boisbriand (Dugué de)
Cournoyer (Hertel de)
Fondville (Grandville de)
Fournier, de France,
L'Argenterie (Miré de)
La Durantaye,
La Gaultière,
La Pipardière,
Neuviilette (Portneuf de)
Montégron (Langis de)
1694
La Perrière (Boucher de)
La Plante, pris par les Iroquois.
La Valterie (de)
Oleanson (Le Gardeur d')
Renaud,
Rouvillo (Hertel de)
8' Ours (Le Chevalier de)
^
^"«
12
APERÇU
SoUS'ENHEiaNEl
1G96
Bailloul, de France,
Bélair, bon officier,
Belestro (do), Jo/t garçon,
Brasillon (de), excellent,
Brussy, beau garçon,
Crévier, excellent officier,
Do la Forôt, sage.
Des Iles (Le 6ardeur),^o/t' garçon,
Douvillo (Dagnoaux), bon officier,
DuBuisson, propre à la guerre,
Fourillon (de), très-brave,
Frémilly, bon officier,
Hertel, (Ils, brave,
La Docouverto (de), actif,
LaFerté (Juchereau do), bon offic.
LaOorgondiôre, lUcidi,
La Roquette, brave homme,
La Valllère (Le Chov.de),cnJcunc,
Linctot, (ils, (de), jo/t garçon.
Marin, excellent officier,
Mogendis, déterminé,
Moras (de), beau garçon,
Nivervllle (Boucher de), heauj. h.,
Rochemont \do), fort brave,
Solainville, excellent officier,
S' Lambert, encore jeune,
Varennos (Gauthier de), beaugarç.
Vincennes, bon officier.
III" DEMANDES D'AVANCEMENT.
En 1695, plusieurs demandes d'avancement furent faites
en faveur d'officiers qui s'étaient distingués en différentes
occasions. Furent proposés :
lo Pour la Croix de St. Louis.
Clément de Valrennes. — " Il descend des quatre pre-
" miers Maréchaux de France, du nom de Clément qu'il
" porte. C'est le plus ancien Capitaine du Canada : il a
" trente-trois ans de service et est couvert de blessures."
De Tonty. — " Il a vingt-deux ans de service et a perdu
" la main droite en défendant un poste en Sicile."
II" Pour être Lieutenants de vaisseau.
Des Meloises. — " Le Comte de Montai est son parent."
De Lou VIGNY. — " Il est parent de Mr de Grossières."
Le Vasseur de Néré. — " Son frère est employé auprès,
" du Prince."
m» Pour être Enseignes de vaisseau.
Dlgué de Boisbriand. — " Lui et son frère sont fils d'un
" des plus anciens Capitaines du Canada."
SUR QUELQUES CONTEMPORAINa.
13
Du Ta8t. — "Il a fait la campagne do la Manche de
" 1G90 à 1692 et, do plus, quatre voyages en Canada, celui
*' de la Baie d'Hudson Tannée dernière, et il va faire en-
*' core celui de l'Acadie."
Grandville de Fondville. — " Il est Lieutenant d'un dé-
" tachoment."
IVo Pour être Capitaines en pied.
JoYBERT DE SouLANOEs. — " Il ost boau-frère de M"" de
*' Vaudreuil."
Vaiuce de Beaumont. — " Il est parent de Mr de la Val-
" lière."
V» Pour être Capitaines réformés.
Beaudoin. — " Il a ici un frère Missionnaire."
De Montigny. — " Il a servi sur les galères du Roi et
" fait trois campagnes dans les Dragons."
De la Pipardière. — " Il est neveu de M"" de S^ Ours."
VI» Pour être Lieutenants en pied.
Chartrain (de).—" Il a fait plusieurs campagnes."
Herbin d'Aucourt. — " Son frère est Chambellan du
" Roi."
De la Salle. — " Il est fils du Commissaire Général des
" Galères."
De Villedonné. — " Il a servi en France et en Canada et
" a été trois ans prisonnier."
VIIo Pour être Lieutenants réformés.
De Lerancourt. — " Il est parent de M"" de Lerancourt,
" Maître des Requêtes."
Migeon de la Gauchetière. — " Il fut blessé en 1693 à la
" prise de la flotte de Smyrne."
VIII» Pour être Enseignes de Compagnie.
De Champigny. — " Il est fils de Mf de Champigny, In-
^" tendant."
Des Bergères. — " Son père est Capitaine."
U APERÇU
De LoTDiNiÈnR. — "La Marquise do Vaudroull 09t sa
" tantn."
De Tilly.— " Il est lo second flls do Mr do Tilly, et est
" parent do M' Lollé"
IV PROVISIONS.
La mort de M"" do Frontenac, arrivée en 1098, occasionna
plusieurs changements importants. Ils eurent lieu, Tannée
suivante, dans le cours des mois d'Avril et de Mai.
Provision de Gouverneur et de Lieutenant Général do
la Nouvelle-France pour le Chevalier de Callières, Gou-
verneur de Montréal, à la place de feu lo Comte do Fron-
tenac, du 20 Avril.
Commission de Commandant de la Nouvelle-France au
défaut et en l'absence de Mr do Cuillères, au Sieur do
Vaudreuil, du 28 Mai.
Provision de Gouverneur de l'Ile de Montréal pour le
mAme Sieur do Vaudreuil, Commandant des troupes, du
môme jour.
Brevet de Commandant des troupes au Sieur de
Ramezay, Gouverneur des Trois-Rivières, à la place du
Sieur de Vaudreuil, du môme jour.
Provision de Gouverneur des Trois-Rivières, pour le
Sieur Prévost, Lieutenant du Roi à Québec, à la place du
Sieur de Ramezay.
Brevet de Lieutenant du Roi à Québec au Sieur M'"*»
de Crisasi, Lieutenant du Roi à Montréal^ a la place du
Sieur de Ramezay.
Brevet de Lieutenant du Roi à Montréal au Sieur de
Galifet, à la place du précédent.
Commission de Commandant en Chef à Plaisance, en
l'absence et au défaut du Sieur de Brouillan, Gouverneur,
au Sieur de Monic, Aide-Major de la marine à Rochefort,
du 18 Mai.
Brevet de Major de Québec au Sieur de LangloiseriOv
Major de Montréal.
Brevet de Major de Montréal au Sieur de la Vallière.
8L'R gLKLgt'Ks contkmpouainh. i:,
PnoviHioN du Jugudo rAinirauté àQuôboc pour lu Siuur
Dupuy, (lu 30 Mai.
OiiimE pour ûlublir lu Siuur Rainibnult Notairu à Mont-
réal.
\* ftEMPLACKMKNT iroi-FICIKIlS.
La mort do M'" du la Valturio et le départ do M"" do
Boyno pour la Franco nôcessitùrunt quelques change-
ments. Furent proposés :
I" Pour remplacer M. de la Valtrie,
1)0 Beaucourt, officùr inlelligenl, Do Repontigny, j>tV'e de beaucoup
Do lu Forôt, attaché au service des d'enfants,
Ulinnis, Do Tority, aussi pfrc d'une grande
DoLinctot, chargé d'une nombreuse famille,
famille, Etc, etc.
Ih Pour remplacer M. de Boyne^
Do Calalogno, bon o/ficier,
D'Kscliaillons, brave homme,
Dugué, sujet distingué,
DuVivier, l)on officier,
Frèrol, bien réglé,
llortel, i)ère, excellent olïlcior,
I.aiigis (Monl&gron do), un 'peu
srvfre,
LaPérado (Lanniidifere de), joli
garçon,
LaPomllièro (de), bon officier,
Mondion (de), appliqué au service
Lafrenière (Hertel do), pris par les Rouvilly, excellml officier^
Iroquois 8' Michel, officier capable,
Verchèros (do), marié.
IIo OFFICIERS DE 1700 A 17G0.
Suivant une note que nous avons sous les yeux, et
signée : "•Beauchesne," il y avait dans la Colonie, au mois
de Novembre 1703, huit cent vingt-deux hommes de
troupes. Sur ce nombre, trente étaient sortis et cinq
avaient été incorporés : c'était donc un effectif de sept
cent quatre-vingt-dix-sept hommes.
1716
Le Capitaine de Marigny étant passé à S» Domingue, et
le M'»"" d'Alogny étant mort, ainsi que M»" d'Esglis, Major
16
APERÇU
à Québec, plusieurs officiers furent proposés pour remplir
leurs places :
Amabiton. "Il a plus de trente ans
de service. "
BuDEMONT. " Il a servi douze ans
dans les Gardes. "
Caban A (de). " Il était frère du
Major des Trois-Rivières. "
Celoron, " Il sert depuis vingt-
quatre ans, "
OeLeignu. *' Il est dans les Gardes
depuis dix ans. "
DuPlessis-Faber. " Son père était
Capitaine. "
FhinoT. " Il a vingt ans de service
et est Lieutenant. "
Granoville (de). " Il est Enseigne
de vaisseau et sait la mer. "
Herbin. " li a dix-huit ans de ser-
vice et a une grande famille. "
Hertel de la Frenière. " Il a vingt
ans de service. "
Laperelle (de). "Il est Lieute-
nant k l'Ile Royale. "
Latour de Loisellerie. " Il est re-
commandé par le Duc de Sully."
Martelly. " Il est passé en France,
après vingt4rois ans de service."
MiGEON de la Gauchetière. " Il est
blessé, et a vingt-cinq ans de
service.''
P0RTNEU7 (de). *' Il sait la langue
des Abénaquis. "
Ramezay de Monnoir. " Il est pré-
senté par Bégon. "
Senneville (de). •' Il est fort estimé
à Montréal."
St. Michel. " Il a servi à Dun-
kerque."
! ff. .
Cette môme année, Adhémar de Lantagnac, neveu du
j^quu (jg Vaudreuil, et de la maison de Grignan attachée au
service du prince de Monaco, se présentait pour être
Lieutenant. W de Vaudreuil présentait aussi son fils^
Vaudreuil-Cavagnal, pour succéder au M*»"*» d'Alogny. »
'■\i
l Le Marquis d'Alogny de la Froye était mort sur mer en 1714. II
était alors Capitaine de vaisseau et Chevalier de S' Louis. Deux ans
auparavant, était décédé M' de Rigauville, Major des Trois-Rivières, et
antérieurement Commandant à Chambly. Il avait été précédé de
quelques années dans la tombe par M' de la Gemmeraye. D'abord
Garde-Magasin à Rochefort, ce digne officier était p)assé en Canada
vers 1684 et s'y était concilié l'estime générale. Une perte non moins
sensible fut celle de M' de Langloiserie qui, après avoir été successive-
ment Major à Montréal et à Québec, était devenu Lieutenant du Roi
aux Trois-Rivières et Chevalier de S» Louis. Il mourut en Acadie en
1715. Parmi ses eufants, ou compte la Soeur S" Hippolyte, plus tard
Supérieure de la Congrégation de Notre-Dame, et décédée en 1781, à
l'&ge de 73 aus.
Il
liï
11 il
A\<""^C, kELLERMAN
FlLLt DU DUC DL VAL\1>
cpoLLse liuV''' lie Lcfy
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a
SUR QUELQUES CONTEMPORAINS. 17
1720 à 1725.
Se présentent pour être Enseignes :
Cahana (de), fils du Major dos Trois- Pondville (de). Il a servi avec dis-
Rivières, tinction.
DeLohimieu, fils du Capitaine de ce Louviginy (de), fils du Gouverneur
"0"i- des Trois-Rivières.
DeMuy, fils du Gouverneur de la LaMorandièhe (de), propre au ser-
Louisiane. vice.
Esglis (d',, fils du Major de Québec. Etc., Etc.
1729
OFFICIERS COMMANDANTS
DANS LES PAYS d'e.\ HAUT.
Amariton. à la Baie des Puants. Li.nctot (de), au lac Supérieur.
D'EscHAiLLONS, à Kaminisligoya. To.nty (de), au lac Erié.
DuBuissoN, aux Miâniis. Verchèues (de), aux Sioux.
LaGorgendière (de), à Themiska- Vu.ledoxnh (de), à la Hiv, St.
mingiie. Joseph.
LiG.NERis (de), à Michilimakinac. Québec, iO Juin 1727.
1730
Demandes d' avancement.
Mr d'Esglis, Major ù Québec, étant venu à mourir, Mr
de Beauharnois propose pour le remplacer:
Le Chevalier Bégon.— '' Cet officier a très-bien servi
" dans la marine. Il est depuis 18 ans dans la Colonie et
" a plusieurs blessures considérables. Il convient de lui
'' accorder cette place."
De St. Ours d'Eschaillons.— "Cet officier sert depuis 14
" ans et est depuis longtemps Capitaine. Il a toutes les
" qualités nécessaires."
Hertel de la Frenière est, en môme temps, proposé
pour être Capitaine.—" Il y a 18 ans qu'il est Lieutenant.
" Il est couvert de blessures et a bien servi. Son père et
" dix de ses frères ont servi."
Permissions.
Permission de passer en France, est accordée :
A Bailly DE Messein, Enseigne. A de Montig.n y. Capitaine réformé
A DE Buajelone, Lieutenant. A de Rigaud, Capitaine.
3
I;*'
m
U
!|
i'i-
1^;
k
tfi APERÇU
Au Siour DoMicouRT , de se rendre aux Iles , pour
afffiirps de famille.
DÉr.fcs. — Vers cette époque, la Colonie lit une nouvelle perte dans la
personne de M' de LaMothe-Cadillac, une des plus grandes figures de
ce temps. D'abord oflicier du régiment de Clairambault , M' de
LaMothe était passé, en IG9I, en Canada, où son mérite n'avait pas lardé
ù se révéler. Devenu Li(!u* ant, et, ])eu après. Capitaine, il fut en-
voyé au Détroit, dont il est regardé, avec DuLuth, comme le fondateur.
Le rare talent qu"il déiiloya dans ce jjoste. fit penser à lui pour la place
de Gouverneur do la Louisiane. Après avoir rempli cette charge
pendant six ans, il repassa en France en 1717, ol)lint une pension do
quatre mille livres et mourut en 1730. Trois ans auparavant, était
mort un autre grand Capitaine, dont les beaux faits d armes occupent
une large place dans l'histoire. Nous voulons i)arler de M"" de la
Durantaye. " Homme de mérite et projjre à tout," disent ses contem-
porains, il avait été nommé Capitaine on I6G5. Après avoir commandé
pendant plusieurs années dan.s le pays des Oulaoïiais ot rendu d'im-
menses services, il reçut une pension de six cents livres et mourut en
1727.
1732
MM. de Beaiiharnois et Hocquart '' représentent que
" M'" BouiLLET DE LA Ghass.-vigne est tpop âgé pour pouvoir
" garder son commandement dans une place qui de-
'' mande beaucoup d'activité, et que M"" de la Corne,
'• Lieutenant du Roi, ne peut guère le suppléer, n'ayant
" ni l'aulorité ni la liberté suffisantes pour agir. En con-
'•'• séquence, ils supplient le Roi de vouloir bien nommer
^' un autre Commandant."
NOM ET AGE DES OFFICIERS, i
Officiers Supérieurs :
Beaucourt (de), Gouverneur des
Trois-Rivières 63
Bégon (Le Chevalier), Major à
Québec 'ia
De Cannes, Major à Montréal... 52
La Cliassaigne (de), Gouv. de _
Montréal 76
LaCorne (de), Lieutenant du
Roi à Montréal 62
Le Verrier, Lieutenant du Roi
à Québec 75
Ligneris (de), Major aux Trois-
ifiivière C8
Etc., etc., etc.
l Afin de donner plus d'intérêt à cet ouvrage, avec les armoiries de
quelques familles et les jwrlraits de j)lusieur? do leurs membres, nous
reproduisons, autant que nous nvons pu le faire, les autographes des
personnages illustres dont nous rappelons le souvenir. Nous aimons
à croire que le lecteur aura plaisir à les parcourir.
SUR QUELQUES CONTEMPOIiAINS
10
CaI'ITAINHS
Amarilon 0,'}
Heaujeu (tle) 40
BeauvaisfLeGanJeurde) 7;}
Boishùberl (do) 't'J
Brajclono (do) >")?
Budijjond (de) 6'2
Celoron do Blairivillo (W
(îhavoy de Noyau 3'i
Contrecœur (de) ">0
Denis de la Ronde i
Duliuisson 03
Du IMessis-FalxT 41
DuVivior (i.'J
D'Eschaillons ^>i
Lantagnac (de) 49
La Noue (do) Wi
La Porrioro (Boucljer do) 60
Longueuil (do) ,')(;
Longuouil (Lo Ciiovalier de) 2'J
Migoon do la (laucliolioro ô8
Montigny (Le Chevalier de) 54
Poun (de) 48
Porigny (D'Ailloboust de) 68
H('lieiiligriy (Lo Gardeur de) 6!)
Sonneviile (de) 67
S' Ours (de) 56
S' Vincent 6!)
\'uudreuil-Cavagnal (de) ;j'2
Etc., Ole, etc..
Lieutenants :
Bailleul (de) 57
Bleury (Sahrevois de) 30
Cabana desJordis 31
Cournoyor (Ilcrtel de) 61
Croizille de Uepentigny 53
Des Meloisos 37
Doniicourt (Sacquespée) 34
Dullguier 57
Epervanche (de 1") 30
Fondvillo (de) 40
Grandval (do) '2S
Herbin 50
Joannès (Le Chevalier de) 51
Joncaire ()4
Lafrenière (Hertel de) 50
LaMorandièro (D'Amours de).... 01
Langy (de), Lieut. rôformé
La Porado (Lanaudièredej.L. U.
LaPlanlo
La Valterie (do)
Linctot (do)
Miré de l'Ai'gonterio
Noyello de Flouriaiont
Persillon (do) .♦.
Uamezay (Le Chevalier do)
Ulgauviile (do)
S' Michel. Lieulen('itil rélVu'ini'...
S' Michel
Varoiuios (Gauthier ilo)
Vorchoros (iloi
Villiers (Couloti de)
Etc., etc., etc.
61
54
66
50
58
58
37
4!)
68
54
44
4 y
Enseignes :
Beaujeu (de) 23
Belloval (Fournier de) 70
Bleury de Sorinonville 27
Bouchorville (do) 4 1
Cabana (do) 24
Celoron de Blainvillo 36
Charterain (de) 50
Châtelain 35
Contrecœur, lils 27
Danneau 2!)
Le(iardeur 37
Le Verrier, lils 26
Ligneris (do) .13
Louvigny (de)
Lusignaii (do). 'il
Malospine 28
Marin .'lO
Montcourl 40
Monlmidy G5
Moras (de) 40
DeLorimier 2()iM(aicIiy de Ilocquinconrt 23
DeMuy .'iJiNivervil.e (do) 48
DesPlaines (Le Gardeur) 63 XnrmanviJio (de) 50
Douville 65|Percy 44
Dugué 37|PliiIiberl 52
20
APERÇU
DuMesnil 32
Dumonl 41
DuSablé 30
DuVivior 36
Epervanclu! (fie 1') 30
Esiîlis (<!') 2^1
Ferrii're 50
Herbin 19
Jonciiire, fils 24
LaCorne (de), liis
LaMorandièro (do) 27
LaPoriuie (Lanaudière do) 20
LaPommeraye (de) 40
Raymond 2G
Repontif^ny (de) 3fi
Ricliardvlllo (Drouet de) C7
Roiivilio (Ilerlel do) 27
Sucqnospéc (do) 33
SeniieviUe (do) 30
Siciird OG
S' Pierre (LoGardenrdo) ,... 30
S' Vincent C!
Tonly (d(!) 30
Vassàn(de) 18
Varonnos (Gautliier de) 54
Vincennes (Bissot de) 44
1733
Demandes de Pension.
Veuve Amariton, — " La succession de son mari est in-
" suffisante pour faire vivre sa nombreuse famille."
Veuve de la Ghauvignerie. — '• Son mari est demeuré
" cinq ans prisonnier chez les Sauvages. Il a servi depuis
'"• avec succès dans toutes les expéditions. Etant passé en
" France, il a eu le malheur de périr dans le naufrage du
'' vaisseau le Chameau et de perdre la riche succession
" qu'il apportait de France."
Délies (Je la Ghesnave. — " Leur père a rendu de grands
" services, ainsi que le Sieur de la Pèrelle, Capitaine à
'■'• rile-Royalo et mari de Charlotte, l'aînée."
Veuve de la Corne. — " Elle reste chargée de douze en-
" fants, dont sept garçons, et a peu de ressources pour les
" soutenir. Son mari a servi cinquante ans, tant en
" France qu'en Canada. Il convient que la pension de
" quatre cents livres dont il jouissait, soit continuée à la
" veuve."
Veuve de Ligneris. — " Son mari était Major des Trois-
'^ Rivières."
Veuve de Linctot. — " Tous les membres de sa famille
" se sont distingués dans la guerre. Elle a soixante-sept
" ans."
Veuve MoRiNEAu. — '' Son mari a rendu do très-grands
" services comme Interprèle dans les négociations avec
" les Sauvages. Il laisse dix enfants."
SUH QUELQUES CONTEMPORAINS.
1730
îl
Sont admis comme Enseignes :
Hou(;iiKu (lo lu Pcrriôre, appliiiur, Casim'; ((te), de lalenh dislingui's,
Cnoi/iiitK do CourleiHiincho, brave, Lovwigk\ {do), demeure à Beauport
Nouvelles Phiites.
PeiKlaut (luc l'armée se recrutait ainsi d'olTiciers, qui, nu jour des
graiidoH lult(.'s, devaient faire su Kl(>iro, elle avait à déplorer la morl-
do plusienrs do ses vétérans. Kn 1734, était mort M'' de laCliassayne,
dont il est parle plus lia\it. Natif do Paroy, Comté do Cliarolais, M' de
la Chassuyilo était jiassé on Canada en IG8t), après avoir servi dans le
l'éginieiil (le Navin-ro et do Condé, et étant d(\j("i Capitaine. D'abord
Gardo-Magasin en Ui'Xl, il devint Major à Montr(?al on 1710 et fut fait
Chevalier de S' Louis rannéc suivanlo. Il était Major il Québe(^ depuis
I7IG, lursijuil fut nommé Lieutenant du Roi en 1720. Delà, il fut en-
voyi' aux Trois-Rivi(.'res, on 172G, en qualité do (Jrouveruour ; puis, en
1731, passa do co gouvernemont à celui de Montréal, où il termina sa
longue carri('re. Quatre ans plus lard décédait le célèbre Joncaire, cet
habile Interprète que l'on voit lifjrurerdans toutes les négociations avec
les Sauvages do 1701 à I73(i. Cette môme année 1730 descendait dans
la tombo M"" Dugué de Boisbriand, uno des gloires do la Louisiane'
A])rès s'être signalé à la lèlo des troupes, il fut nonniié Major à liiloxi
en !0t)0 et y connuanda jusqu'en I7IG, époque où il passa i'i Mobile. Do
1717 h 17.23, il prit le conmiandemont en i'absenee do Bionville. Il
touchait uno petision de huit cents livres depuis si,\ ans, lorsi[ne la
mort vint l'enlever à ridl'oction du pays.
1737 à 1738 »
Sont proposes pour la Croix de St. Louis :
Am.\rito\,
budemont,
Celoron de Blainville,
PÉAX.
S' VlNCK.ST,
ToNTv (de).
Sont proposes pour être Majors a\cx TrtÊÊtiÊHtnères :
Denis de la Ronde, BktiftA..NNES de F u.aize.
'' Le premier est le pliis ancien Capitaiw» parmi cev%
" qui peuvent prêtent iro à cette place. Vous avez été ui-
'' formé, Monseigneur, que cet ofïi r est fort habile,
'•'■■ actif et homm(> de détail, ce ■ sais [>ar moi-même,
'' l'ayant eu sous mes ordre*.— i.u secr- •-i un excellent
2Î
APERÇU
\l'\t
I
;
" ofîicier, trôs exact, ami de la discipline et dos plus at-
" tachés ù son service. (Signé) de Beauhaiinois."
Est proposé pour être Lieutenant :
CnoiziLLE (de). — "C'est un ofTicier très-sage, généra-
" lement estimé et dont les services sont appréciés."
Sont proposes pour être Enseignes :
BoucHEii DE GuANDPHÉ. — " Il scrt depuis vingt-doux ans
" et est petit-fils du premier GouvernaurdesTrois-Rivières
" et fils du Major du même gouvernement. Les services
" du père, du grand-père et les siens, parlent beaucoup en
" sa faveur. C'est un sujet dont tout le monde dit du
" bien. MM. de la Tour, Intendant de Poitiers, et le
" Comte des Goutte, me l'ont recommandé.
J. Hertel. — " Il sait la langue des Sauvages et est fort
" utile."
Le Gardeur de Beauvais. — " Il est le neveu de M>" de
" Tilly."
Le Chevalier de Muy. — " C'est un excellent sujet auquel
" s'intéresse beaucoup le Père Danausour."
J. Verchères de PouLiGNY. — " Il a eu trois frères tués
" ou brûlés par les Iroquois."
Sont proposés pour être Commissaires d'Artillerie :
De h\ Martinière, i Des Meloise?.
" Tous les deux ont bonne volonté et peuvent remplacer
"' de Rey-Gaillon. Il peut se faire cependant qu'ils ne
" veuillent pas servir sous le Maitre-canonnier, L'Eurord,
" le seul qui soit à Québec."
l M' de la Marliaicre descendait de M' Bcrnien, Seigneur de la Mar-
tinière, Conseiller du Roi et Lieutenant-Général Civil et Criminel de
la Prôvosté et Amirauté do Québec. Suivant une note que nous avons
sous les yeux, il remplaça au fort Beauséjour M"' de Vassan, suc-
cesseur du Chevalier de la Corne, et fut relevé à son tour par M' Du
Chambou-Vergor.
A Qn!; iiiT.
SUR QUELQUES CONTEMPORAINS.
1739
OFFICIERS SUPÉRIEURS.
f Lioiitonnnt du Roi : d'Esciiaiu ons
tM"J
39
ijor (lo lu iilucc : Pkan.
A MONTIIÉAI.
ÎGmn
Lieu
Mnjo
Gonverneiir : Dk RKAfcoi-nr,
tonaiit (lu Hoi : Biir.o.v.
(ijor:"Jo liaron do Longuki-ii,.
{(tonverneur : de Vaudreiiil.
Licuton.'irit du Uni : de Gannks.
Major: Di; Buisson.
Sur cos officiers nous trouvons les remarques suivantes
qu'on aimera peut-être à lire : " D'Eschai lions a servi
"' avec zèle et application ; sa conduite est bonne. — Péan
" s'acquitte avec exactitude des devoirs do son emploi : il
" n'y a aucun reproche à faire s\ir sa conduite. Il est en
" état de servir utilement. — De Beaucourt a toujours servi
" avec distinction. Il a toutes les qualités pour remplir
" la place qu'il occupe.— Bégon est un très-bon officier quj
" a parfaitement servi. -Le Baron do Longueuil s'acquitte
" de son devoir avec exactitude. Il est détaché pour con.
'' duire le parti envoyé à M'de Bienville. '—Do Vaudreuil
" a le zèle, l'application, les talents et la conduite conve.
" nables.— De Gannes remplit bien la charge qui lui est
" confiée, mais ne ferait pas aussi bien dans une autre
qui demanderait plus de détail. — Du Buisson est très.
âgé ; il a très-bien servi."
Ce dernier mourut l'année même, où l'on faisait ainsi son ("loge.
Lieutenant dès 1098, il avait été lait Capitaine en ITI-i. Nommé Mujor
aux Trois-Rivières en 173,3, il était Chevalier de S' Louis deiniis cinq
ans lorsque la mort vint l'enlever.
a
I Les officiers qui Taisaient partie de co^tf> troisième expédition contre
les Chicachas, ont été indiqués ailleurs. Les principaux étaient : Lo
Baron de Longueuil, Commandant ; Celoron, Capitaine; Sabrevois de
Bleury, Lieutenant ; de Li&neris, Major ; de Lery. Aide-Major, etc.
ai APKHÇU
COMMANDANTS DANS LES PAYS DKN HAUT, KTC.
Hkauvais (do), à IVontonac. L\VKiii;\t)i«vi'; (''•') «'liez l<'s Siotix.
DcFKiiiiKii, & la l'ointo lï lu Cliovo- Liisicnan (do), a lu Itiv. S' Josopli.
lure. MoNTconiT (do), choz les Kollos-
JuNCAinK, père, choz les Cliavoud- Avoines.
noux. NoitMANvii.LK (do), chez les Oujii-
JoNCAini!:, lils, aux Sonnontouans. lanous.
LAMoRANOïkaK (do), aux Miilmia. Hi(iAuvii.i,K (de), il Niaf^aru.
Lantaonac (de), à CImmbly. Péan, au lac Erié.
LaRo.ndio (de), à (^hagKninigon. VKnr:iih:uK.s(dc), ii Michilimaklnac.
LaValterie (de), à Alopimigou. Etc. Etc. Etc.
APPUÊCIATION DES OFFICIEHS DE CETTE ÉPOQUE.
Capitainks : l
' Beaujeu (Le Chevalier de). '^ Il a 53 ans et aime le ser.
" vice."
Beauvais (LeGardeur de). " Il a 80 ans et est décoré de
'' la Gi'oix de S' Louis."
Brajelone (de), Capitaine réformé.
BoisHÉBERT (de). " Il est décédé récemment."
BuDEMONT (de). " C'est un officier de mérite et dont la
" conduite ne laisse rien à désirer. Il a près de 70 ans."
Chavoy DE NovAN. " Officier ti'ès-intelligent et de con-
" duite réglée. Il a 41 ans ; les Iroquois l'ont adopiô."
GoNTREccEUU (de). " Homme vigoureux et de beaucoup
" d'ordre. Il a 57 ans et a très-bien servi."
Des Meloises. " Officier honorable, intelligent. Il a
" 44 ans."
Denis de la Ronde. '■'■ Il est Chevalier de S' Louis. Il
'' a obtenu le privilège d'exploiter les mines du lac Su-
'* périeur."
DuFiGuiER. " Officier ordinaire. Il a 64 ans."
l Ainsi qu'on peut le remarquer, on no retrouve plus ici les Capi-
taines : Amariton, de Beauvais, Celoron, Denis de la Rondo, DuBuisson,
d'Escliaillons, do la Noue, doLonguouil, Péan et de Senneville, nommés
en 173Î. D'autres sont nommés à la place. Ce sont: MM. Des Moloisos,
Duliguier, Hertel de Cournoyer, Hertel de la Frenicre, le Chevalier de
Joannès, Godefroy de Linctot, de Noyollo, de Ramezay, Rigaud de
Vaudreuil. Il en est de môme pour les Lieutenants.
Jean Baptiste Hertel.
jei^neur de Rouville.
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SUR QUELQUES CONTEMPORAINS.
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Du Plessis-Faber. '■'' Homme de beaucoup d'esprit ,
mais quelque peu indiscret II a 48 ans."
DuViviER. " Il est Chevalier de S« Louis et a 70 ans."
Hertel de Cournoyer. " Il a 68 ans et a bien servi."
Heatel de la Frenière. '' Moins âgé de 11 ans que le
précédent."
JoANNÈs (Le Chevalier de), Capitaine réformé.
Lantagnac. " Il commande au fort de Chambly. C'est
un officier distingué, de sentiments élevés, qui fait hon-
neur à M"" de Vaudreuil, dont il est le neveu."
LaPerrière (Boucher de). *■' Beaucoup de désintéres-
sement dans sa conduite. Il a bien servi."
i. iNCTOT (Godefroy de). " Excellent officier. Il a 66 ans"
Lonoueuil (Le Chevalier de). " Officier capable et très-
entendu dans la culture des terres. Il a 36 ans.'*
MiGEON de la Gauchetière. " Connaît le service et plait
beaucoup. Il est décoré de la Croix de S' Louis."
MoNTiGNY (Le Chevalier de). " Brave officier. Il a 61
ans." •
NoYELLE de Fleiirimont. " Il commande au Détroit.
Bien qu'il n'ait pas réussi dans l'expédition contre les
Renards, il n'y a que de bons témoignages en sa fa-
veur."
Périgny (d'Ailleboust de). " Homme de beaucoup d'es-
prit et d'une conduite irréprochable. Il est Chevalier
de St Louis."
Ramezay (de). " C'est un homme sage."
Repentigny (Le Gardeur de). " Excellent officier, âgé
de 76 ans."
RiGAUD de Vaudreuil. " Il a tous les sentiments d'un
homme de guerre et de condition. Ses mœurs sont
douces ; aussi est-il très-estimé."
S' Ours (Le Chevalier de). " A d'excellentes manières
et est très-appliqué à son service."
S^ Vincent. " C'est un homme intègre, mais de capa-
cité ordinaire. Il est Chevalier de St Louis."
4
26
APERÇU
Lieutenants ;
Bailleul (de). " Sa conduite laisse à désirer."
Bailly de Messein, Lieutenant réformé.
Bleury (Sabrevois de). " Bon officier."
Gabana (de). " De bonne volonté."
Geloron de Blainville. " Intelligent ; fort bon officier."
Groizille de Repentigny. " Il s'est distingué dans tous
" les partis où il s'est trouvé ; il est blessé."
Darnaud. '• Officier de mérite ; a de l'esprit et de la
'' conduite."
Desjordis Gabana. " Homme d'exemple."
DoMicouRT. " Aux Iles d'Amérique depuis quelques
" années."
DuMONT. " Intelligent ; a bien servi."
DuVivier. " Montre de la bonne volonté "
Epervanche (Ghevalierde 1'). " A de l'esprit, mais aime
" trop le jeu."
Ghandville de Foudville. " Aide-Major des troupes ;
'' exact, mais un peu singulier."
Herbin. '' Il est infirme et demande à se retirer du
" service."
JoNCAiRE. " G'est un Interprète habile qui a rendu de
" grands services."
La Gorne (de). " A servi dans la campagne de Noyelle.
" Il est très-intelligent."
La Morandière (D'AmoHrs de). " Il s'est distingué en
" plusieurs partis ; quoiqu'infirme , il commande aux
"Miâmis"
La Martinière (de). " Fort sage. Il aime le service."
La Pérade (Lanaudière de). Lieutenant réformé.
LusiGNAN (de). " Gommande à la rivière S^ Joseph ; il
" est très-entendu."
Miré de l'Argenterie. " Il a la vue basse ; ordinaire."
Persillon (de). Lieutenant réformé.
RiGAUviLLE (de). ^' Gommande à Niagara ; distingué,
" exact."
■
SUR QUELQUES CONTEMPORAINS. 27
Sknneville (de). '* Bonne conduite, mais un peu sin-
" gulier."
S' Michel. " Aide-Major à Québec, prudent, actif."
Varennes (de). " Fort capable, de conduite irrépro-
'' chable."
Varennes de la Vérendrye. " A découvert la mer de
" l'Ouest ; souvent malade."
Verchêres (de). " Blessé ; de bonuo conduite."
ViLLiERs (de). '' Fils du Capitaine tué à la Baie des
" Puants."
Enseignes en pied :
Boauharnois (Le Chevalier de)
Beaulnc (Hertel de), passable,
Boucherville (dej, un peu gascon,
Charterain (de), bon oflicier,
Contrecœur (de), intelligent,
DeLorimier, passable.
De Muy, intelligent, sage,
Du Buron, a (Hé Sergent,
DuGuf", aime le service.
Du Sablé, bon officier,
Herbin, a de la bonne volonté,
La Corne (de), Aide-Major ù Mont.
La Pérade (de), très-estimé,
LeVerrier, intelligont.
Marin 1 , Commandant parfait,
Montcourt (Ilertel de)
Moras (de), bon officier,
Niverville (de|, aime le service,
Nornianville (de), a bien servi,
Raymond, très-sage,
Rouville (Hertel de), appliqué,
Sabrevois (Bleury de), bon officier,
S» George Cabana, de bonne vo-
lonté,
S' Pierre (de), chez les Sioux,
S« Vincent, a de l'esprit, exact,
Tonty (de), actif, capable,
Vassan (dei, officier d'esi)érance,
Etc., etc.
Enseignes en second :
Beaujeu (de), sage, bon,
Belleval (F. de), réside à S« Ours,
Bercy, Trésorier à Montréal,
Boudicourt (Drouet de), appliqué,
Boulasserie (d'Ailleboust de la), zélé
Celoron de Blainville, caj)able,
De Cannes, do bonne conduite.
Des Plaines, a 70 ans,
La Morandière (R. do), Sous-Ing.,
La Saussaye (de), a de la b. volonté,
Louvigny (de), ordinaire,
Montmidy, réside à Champlain,
Musseaux (d'Ailleboust), brave,
Portneuf (de), appliqué,
Rei)entigny (de), bien élevé,
Sacquespée (de), très actif,
1 " Brave et aimé des nations, est-il dit encore, Marin a été détaché
" pour aller à la Rivière à la Roche, dans le Mississipi.— S' Pierre est
" un officier très accrédité auprès des Sauvages.-- De Muy s'est bien
" conduit dans son commandement à la Rivière S' Joseph."
APERÇU
Uubrouil (La Corne), intellitrent,
DuPlossisde Monrainpont, capable
D'K»clmillons, dislingué,
Joncaire, intelligent, très utile,
La Colombière (La Corne), cajMible, Villeray (Rouer do), ordinaire,
La Gommeraye (D. de), mort 1736, Villiors (Coulon de), promet.
S» Luc (Lo Corne), tn^s capable,
S* Mery, sago, intelligent,
8» Ours (de), a des sentiments élev.
Villomonde (Beaujeu de), promet,
1743
De 1737 à 1743, plusieurs correspondances furent
échangées entre la Cour et le Gouverneur au sujet du
Major des troupes. " Pour moi, disait M"" de Beauharnois
" dans sa dépêche du 18 Octobre 1737, je ne crois pas
" qu'il convienne de supprimer le Major, autrement il
" faudrait augmenter le nombre des troupes. Si Sa
" Majesté persiste dans cette intention, ajoutait-il dans
" celle de 1743, les Majors de place pourront à l'avenir
" remplacer les Majors de troupes, et, de cette manière,
" la discipline n'aura peut-être pas à souffrir dans les
'' garnisons. "
1745
Le Roi ayant maintenu sa décision, le Gouverneur re-
vint à la charge, afin d'obtenir au moins des Aides-Majors.
" Le Gouverneur, écrivait-il, représente que la suppression
" de la Majorité des troupes rend de plus en plus néces-
" saire l'établissement des Aides-Majors en Canada, à
" l'instar de ce qui se pratique dans les autres Colonies. "
Ayant égard aux raisons, la Cour fit droit à cette requête.
1748
ÉTAT DES PENSIONS ET NOUVELLES DEMANDES.
Ojficiers :
De Cournoyer, ancien Capitaine, mort aux Trois-Rivières le 5 Sej)-
tembre 1748, touchait une pension de huit cents livres.
St. Michel, Capitaine réformé, décédé le 12 Septembre 1748, avait
les appointements de Lieutenant.
gT'R QUELQUES CONTEMPOHAINS.
Veuves :
tl
M-. d'AnGENTEui,,, mono le 4 Août 1747. avait une pension de cent
cinquante livres.
M-. de la No,;e. décédée le M Juin 1746, recevait la môme somme
M", do LAPKnADK, morte au nois d'Août 1749, avait aussi cette
l>ension.
M-" de LiNo, décédée l'année précédente, la recevait également.
M- de Repentigny, enlevée en 1747, touchait deu.x cents livre.s.
livrer '^^^^" ^"*'''''^' '"°''*°''" *^*^' '''*""''* seulement vingt-trois
Sont proposées pour les remplacer :
M'".deBelugord. M.".deLino,
M- Veuve Denis de la Ronde, M'»« S« Michel,
M- Veuve de Linctot, Etc.
1750
En cette année, la garnison de Québec était composée
de vingt-huit Compagnies, de vingt-neuf hommes chacune'
forment un effectif assez limité. - Sa Majesté a décidé!
écrivait le Ministre, que cette garnison serait portée à
quinze cents hommes, en fixant chaque Compagnie à
^^ cinquante hommes, comme dans toutes les Colonies
ou il y aura sur pied trente Compagnies. " '
1755 à 1759
COMMANDANTS.
Parmi les officiers Commandants de cette époque » on
cite les suivants : ^ ^ '
A la Présentation, M' de Lormier ; h Toronto, M' Douville : à
veiW?cf u" iilusCpaSo'i? nousTfïï'" "" '"^^''^^ P'^'" ^e bien-
d'apropos que le m^t^" cônquSle '' géSale'rn??: T"? ''^'^"^.""P
gner les événements qui suiv rent f759 S ?m,?n P'^^^P^""" '^^''-
conduis, mais ''n^.Tcke^'^AV.Và'^^i^S,:: '-^
30
APERÇU
Michilimakinac, M' Le Verrier ; à Frontonnc, M' P. do Noynn ; à la
Hiviôre aux Bœufs, M' (Je 8« Blain ; Major A Montréal, M' DuPlossis.
A l'approche des années anglaises, MM.de Lanaiidièro et de Montosson
furent envoyés a l'Ile d'Orléans ; M' de Lery h l'Ile du Portage ; M' de
la Corne aux Rapides.
Pour sa part, le brave Capitaine de Gaspé eut l'insigne honneur
d'ôtro préposé & la garde du célèbre fort do Carillon. A celte occasion,
le Marquis de Vaudreuil lui écrivait, & la date du 20 Mai 1759,
cette lettre que l'on conserve encore dans sa famille : " Comme
" les circonstances, Monsieur, peuvent exiger que M' de Bourla-
" marque abandonne le fort do Carillon h, sa |iropro garnison, (jue,
" dans ce cas, ce poste sera le plus propre h procurer de la gloire, je
" vous ai destiné avec plaisir & y commander les troupes de la marine
" qui y resteront. Vous ourez sous vos ordres MM. de la Ronde,
" Denis, 3' Vincent et de Comhre. Je connais vos ressources ot je
" suis bien assuré que vous seconderez parfaitement le Commandant
" do ce fort : que votre fermeté servira d'oxem|)le à votre troupe et lui
" fera faire la résistance la plus opiniâtre. Vous ne devez pas douter
*• de la salisfoction que j'aurai à faire valoir votre zèle dans une occa-
" sion aussi importante et à vous i)rocurer des grâces du Roi. J'ai
" l'honneur d'être très sincèrement. Monsieur, votre très-humble et
« tres-obéissant serviteur. (Signé) Vaudreuil."
IIIo ÉTAT DES PERTES EN DIFFÉRENTES
BATAILLES. »
1755
Etat des tués et blessés
à la bataille de la Monongahcla, le 9 Juillet.
Effectif: { 650 Sage"!'} commandés par de Beaujeu.
Anglais : 2,000 hommes, commandés par Braddock.
Tués :
Beaujeu (de), Commandant, LaPérade (Lanaudière de), Enseig.
Carqueville(Drouelde), Lieutenant, 3 Canadiens, 2 soldats et 15 Sauv.
1 On peut voir dans l'ouvrage déjà cité de M' Dussieux, " le Canada
sous la Domination française, avec les documents dont on a i)arlé,
d'autres détails sur les événements qui i)récédèrent et déterminèrent
la perte du Canada. On y trouve en particulier, avec une juste appré-
ciation des hommes de cette époque, des données exactes sur les forces
respectives des armées et sur le nombre des guerriers qui restèrent sur
les divers champs de bataille.
I
I
Sun QUELQUES CONTEMPORAINS. 3t
Blessés :
Hertel le S«. ThrlTèse. corlet, Douze Sauvages.
Montmuly (de), codât, ^
Etat des pertes EsstiYÈES
à l'aflaire du lac 8« Sacrement, le 8 Septembre.
Tués :
DuSabI,-,, Enseigm. r "^ "" '^' " """•'""•
VingUcià, clnSn., '^'^J^tf " '" *"""°" "' ''°"-
Blessés :
^'dë'uni'f""™""'"'^'""™ '■««»""-<'« Monte,™, Lioute-
T„p„_j .^ „' .. nant de marine,
Tr«n^« M '^''?''f "y- f^'^P'l^ine. 'iVenle-six Canadiens.
Trente^soldats du Bataillon de la Vingt soldats du Bataillon de
Quarante Sauvages, Languedoc.
Prisonniers :
Le capitaine de Loigueuil n^ 'r^e^t:."^ '*'^'^^'"^ ^«'""-^•
Fa.l à Montréal, le .30 Septembre 1755. (Signé, Vaudreu,..
Officiehs tués en Canada en 1757.
Tués près du fort Duquesne.
F.U» oiw, .e lôZ:,^ „^z^ ^:m--« -«»>"■....
1760
Officiebs tcés a la bataille de Sainte Fove
le 28 Avril.
!• Troupes de Terre.
Régiment de ta Heine :
D^guislers, Lieu«„.„, tué. Mo„.reuU, Cap,., blessé à „„„.
Régiment de la Sarre •
Parunet, Sous-Lieutenant, tué.
3'2 APERÇU SUR QUELQUES CONTEMPORAINS.
Royal Rousillon el Bearn :
Beausadol, Sous-Lioutenanl, tué, Mourodon, (kipltalno, tui^.
Berry:
Bonchamp, Capt., blessé à mort, Parmalièro, Jiieut., blosso ù mort,
Cambray, •• " " Preisac, Capitaine, «* "
Cavery, Lieutenant, tué, Trivio, Liout.-Colonel, ■' "
Darlenis, Gapl. blessé à mort, Valentin, Ai«lo-Mmor, tué,
Frenson, Lieut. du 2* Bataillon, Vaudavant, Lient, du 2* Bat. tué,
blesst') h mort, Villamonte, Capitaine, tué.
Mesnard, Capitaine, blessé à mort,
II* GOMI'AONIES DéTACHÉES DR LA MaRINK.
Boucherville (de), aîné, Ënseig., tué. S' Martin, Capitaine, tué,
Corbière, Lieutenant, tué, Varonnes (de). Lieutenant, tué.
Denis de la Ronde, Capitaine, tué.
MM. Denis de la Ronde et 8' Vincent furent tués h la tôte des
Grenadiers.
III« Milices.
Amelin, blessé à mort,
Delisle, " "
Lerebvre, tué,
Prévost, blessé à mort.
Rhéaumo, Commandant, tué.
Officiers
tués pendant le siège.
Barante, Capitaine de Bearn, tué, DesMeloises, Lieutenant, tué,
Boischdtel, A.-Maj. do la Sarre, tué, Pradet, Lieut. de Languedoc, tué,
DeBonne, Capitaine do milices, tué, (Ilertol, noyé le 23 Juillet.)
M' A. de Bonne, dont il a déjà été parlé, était nevnu du Marquis do
la Jonquière et avait servi dans le régiment do Condé, avant de passer
en Canada. Fait Capitaine en 1751, il devint Chevalier de S' Louis
en 1759. A la bataille des Plaines d'Abraham, le Capitaine de Bonne
commandait la droite de l'armée du Général Montcalm, avec M' de S»
Ours, et occupait la Canardiëre.
J
E.DE M ONT ION Y
W^^ IJE LnUVICNY
Hon Epouse
M'-Tkottier des Rivières. Le Chevalier de Montigny.
son Epouse.
a»!.»!» : »ir :,nf f*,- ,t .■ a -■, v .-«.ly,» mm,
OFFICIERS DE L^ACADIE,
PLAISANCE ET 1LE-H()VALK.
Apips avoir rappolc la plupart dos olTloiers du Canada
propremciil dit, iiou' e poivons f' ininor san.ulin' un
mot de ceux do l'Acadic, ce pay., laisant aIor« partie inté-
grante d" la Nouvjîlle'Fitiif. e. • Le premier Gouverneur
ou Commandant qui lut envoyé dans ce pays, après
qu'il eut pris qnehine ir'portance, fut M'' Grandlon-
taine, appartenant an n'giment fie Carignan. Après
avoir été fait successivement I-ieutenani et Capitaine
de vaisseau, il fut nommé Commandant à Pentagonet
en 1670. Etant repassé en France en lb75, il fut rem-
placé par M"" de Chambly, autre offîcicr du régiment
de Carignan, celui-là môme qui avait Mti en Canada
le fort de son nom. Après avoir rempli les fonctions de
Commandant en Acadie de 1673 à 1678, cet officier fut
envoyé à la Grenade, en 1670, en qualité de Gouverneur,
et de là à la Martinique en 1680. M^de Chambly ont pour
successeur M' LeNeuf de la Vallière, fils de M"* do la
1 M' Rameau s'est engagé à nous donner l'Iiistoire de la Louisinno,
contrée non moins intéressanto. Esjtérons qu'il tiendra parole. IVautn-s
pourront nous retracer, ceux-ci l'histoire des Missions, sans oublier celle
des tribus sauvages ; ceux-là celle de la Ileligion qui a jou*' sur ce
continent un rôle si important. La Nouvelle-France oflro un vaste
champ, et il n'est sorte d'esprit qui ne trouve matière à des ouvrages
instructifs et édifiants tout à la fois.
5
34
OFFICIEFiS
Potherie, qui occupa peu de temps ce poste. M"" Perrot^
ancien Gouverneur de Montréal, vint le relever. Apre»
lui, Mr Portneuf de Menneval, enfant du Canada, aussi
bien que M»" de Villebon qui avait rendu d'êminenls ser-
vices à de S' Castin, fut appelé à remplir ce commande-
ment. Il fut remplacé par Mr de Brouillan, qui, après
avoir été Gouverneur à Plaisance en 1690 et fait Cheva-
lier en 1698, fut nommé Commandant en Àcadîe en 1701
et Gouverneur en 1702.
1702
I» OFFICIERS EN ACADIE.
Officiers Supéiiieurs.
De Brouillan, Gouverneur,
De Bonaventure, Lieut. du Roi.
Compagnie de Falaise.
Cannes de Falatze, Capitaine, De Ncuvillette Robiner.u, Enseigne.
Moutainvlile (Clément de), Lieut., Etc. Etc.
Compagnie de la Boularderie.
De la Boularderie, Capitaine, Lobat, Ingénieur.
Compagnie de Chacomade.
De Chacornade, Capitaine, De Teinville, Enseigne.
Ganne» de Falaize, Lieutenant, Etc. Etc.
Compagnie Du Vivier,
Dupont-DuVivier, Capitaine, S' Pierre (de) Lieutenant,
De Villieu, Major.
Etc. Etc.
Etc.
Etc.
Etc.
A cette époque, l'Acadie, aussi bien que le reste de la
Nou7elle-France, avait pour Intendant Mr François de
Béauharnois. Comme ce fut lui qui obtint du Roi que le
port Mallois fût érigé en Baronnie, et que d'ailleurs son
frère, le Marquis de Béauharnois, a été, après Champlain
et Mr de Vaodreuil, le gouverneur qui a le plus longtemps
administré le pays, nous croyons qu'il n'est pas hors de
propos d'en dire un mot ici,
M' F, de Béauharnois était originaire de l'Orléanais, d'où
était venu W de Rigau ville, ainsi que plusieurs autres, et
appartenait à une famille des plus distinguées. D'abord
Commissaire de la marine, puis Commissaire des armée»
I
r
DE L'ACADIE.
35
navales, M*" de Beauharnois fût envoyé en Canada en
1702. Après avoir rempli la charge d'Intendant près
de trois ans, il fut rappelé en France et placé sur un
plus vaste théâtre. C'est alors qu'il obtint le port Maltois
et qu'il le fit ériger en Baronnie, sous le nom de Beauville.
C'était en 1707. Quatre ans après que cette faveur lui
eût été accordée, le Baron de Beauville fut nommé Inten-
dant de la marine à Rochefort, puis successivement
Intendant de justice, police et finances de la Généralité
de la Rochelle, Commissaire du Roi dans le pays d'Aiinis
et Iles adjacentes, dans les provinces de Saintonge et de
l'Angoumois, Intendant des armées navales dans la mer
de l'Océan, enfin Intendant-Général des armées navales
en 1726, C'est du moins ce que nous apprend l'Armoriai
de France. Le Baron de Beauville mourut en 1746, à
l'âge avancé de 81 an, sans laisser de postérité. Il avait
été précédé dans la tombe, quinze ans auparavant, par son
épouse, Me'ie Anne des Grais, qui était décédée en 1731
dans la 63» année de son âge.
Le Baron de Beauville n'était pas encor<î Intendant-
Général des années navales, lorsque son frère, M"" Charles
de Beauharnois, fut envoyé dans la Nouvelle-France en
qualité de Gouverneur-Général. Avant de parvenir à ce
poste élevé, le Marquis de Beauharnois avait passé par tous
les grades de l'arn^ée. D'abord Enseigne, puis Lieute-
nant de vaisspau en 1699, il avait été fait successivement
Capitaine d'une Compagnie franche d'Infanterie de la
marine en 1699, Capitaine de frégate en 1707 et enfin
Capitaine de vaisseau en 1708, puis Chevalier de S' Louis.
Devenu Gouverneur du Canada, il profita de la longue
paix qui signala son administration pour faire progresser
la Colonie et la mettre à l'abri de toute insulte. Après
«ivoir chargé de Ligneris de mettre un terme aux brigan-
dages des Outagamis, il envoya de la Verendrye explorer
les terres situées entre les Montagnes-Rocheuses à l'Ouest
et les lacs Supérieur et Ouinipeg à l'Est, mission qui a
suffi pour immortaliser ce célèbre voyageur. L'attaque
J
86,
OFFICIERS
et la prise de Loiiisbourg ayant fait craindre à M"* de
Beauharnois que les Anglais ne se portassent sur le
Canada, il mit tout en œuvre pour en augmenter les for-
tifications. Ces travaux étaient bien avancés, lorsqu'il
demanda son rappel. C'est alors qu'en récompense de
ses nombreux services, il fut nommé, comme l'avait été
son frère, Intendant-Général des armées navales, charge
dont il ne devait pas jouir longtemps. Il mourut, en
effe.t, à Paris, le 13 Juillet 1749, trois ans à peine après son
retour. Le Marquis de Beauharnois avait épousé en
1716 Me'ie René Pays, sœur de Mme de Bourjoly veuve en
dernier lieu de M^Hardouneau, Seigneur de Laudianière,
mais il n'en eût point d'enfants.
Ces deux hauts fonctionnaires ne furent pas les seuls
officiers que la famille de Beauharnois de la Boische et
do la Chaussée donna à la Nouvelle-France. On en
'retrouve encore deux autres, l'un du nom de Claude et
l'autre du nom de Guillaume. — Le premier, après avoir
servi quelque temps comme Lieutenant, fut promu au
grade de Capitaine, ainsi qu'on le voit ailleurs. Ce fut lui
qui, de concert avec le Gouverneur, obtint en 1729, sur
le S' Laurent, celte belle Seigneurie qui porte encore
son nom. Le second, d'abord Garde-Marine, étant passé en
Canada, devint Lieutenant en 1702, puis, deux ans après.
Capitaine. Il ne fit qu'avancer en grade avec le temps :
après avoir été nommé Aide-Major des armées navales et
du fort de Rochefort en 1711, il fut fait Lieutenant puis
Capitaine de vaisseau, et enfin Chevalier de S^ Louis. Il
mourut en 1741, à St Domingue, sans être marié.
Les MM. de Beauharnois avaient encore deux autres
frères ; l'un, nommé Jacques, Capitaine du premier Batail-
lon du régimen t du Maine,qui fut tué au siège de Mayence ;
l'autre, du nom de Jean, qui ne fit pas moins honneur à
sa profession. " Entrés dans le service, dès qu'ils ont été
*' en âge de porter les armes, disait le Roi de France, ils
" nous ont donné, dans toutes les expéditions militaires
" et les occasions de guerre, où ils se sont trouvés, des
DE L'ACADIE.
37
ih
(c
n
u
" marques de leur valeur et de leur fidélité, à l'exemple
" de François de Beauharriois, leur père, et de leurs
ancêtres, qui, pour les services rendus à nous ei aux
Rois, nos prédécesseurs, soit dans la robe soit dans
l'épée, ont été nommés Conseillers d'Etat, honorés du
collier de l'Ordre de S* Michel et pourvus de charges
*' considérables et d'emplois militaires." Ils avaient une
sœur qui devint l'épouse de M"" Bégon. •
Marchant sur les traces glorieuses de ses oncles, Fran-
çois, Marquis de la Ferté-Beauharnois, né à la Rochelle en
1714, devint Gouverneur de la Martinique et de la Guade-
loupe en 1756, puis Chef d'Escadre des armées navales en
1764. Un autre, Claude Beauharnois, Comte des Roches-
Baritand, Seigneur de la Chaussée, né à Rochefort en 1 71 7,
étant passé en Canada, fut fait successivement Lieute-
nant en pied, Capitaine, et enfin Lieutenant d'artillerie
en 1745. Telle est, en peu de mots, l'histoire de cette
illustre famille.
1 M' Micliel Bégon qui avait épousé M«"' Jeanne Elisabeth de Beau-
harnois, sœur des MM. de Beauharnois, dont nous venons de parler,
esl celui même qui remplit i)endanl tant d'années la charge d'Intendant
du Canada. Avant d"occn])Pr cette jjlace, il avait déjà donné des preuves
de sa capacité, d'abord comme Inspecteur-Général à la Cour, et ensuite
comme Commissaire-Ordonnateur à Rochefort. Etant rojiassé en
France, il fut nommé Intendant du Havre et des armées navales. Ce
haut fonolionnairo, qualifié de Seigneur de la Picardière et Conseiller
du Hoi, était fils de Michel Bégon, de Blois, d'abord Commissaire
Général à Brest et ensuite Intendant des Galères de France, et de
Dame Madeleine Druilon. et l'ainéo de la famille. — Scipion Jérôme,
celui de ses deux frères «jui venait après lui, devint Evèf|ue et Comte
de Toul, puis ])rince du Saint Empire. Il mourut en 1753, dans la 77»
année de son âge. — Claude Michel, le cadet, d'abord Enseigne de vais-
seau en 1703, puis Lieutenant de vais.soau on 1714, fut fait Chevalier de
S' Louis eu 1718. Après avoir rempli les fonctions de Major à Québec
en 1726, il reçut une pension quatre ans après. Il fut successivement
Lieutenant du Roi aux Trois-Hivières et à Montréal, i)uis devint Gou-
verneur de ce premier poste en 1743. A sa mort, arrivée en 1748, il
laissait, de son mariage avec M*"« Catherine Robert, plusieurs enfants,
enti-'aulres trois fdles qui avaient reçu leur éducation chez les Dames
Ursulines de Québec. — Quant aux quatre Demoiselles Bégon, sœurs
des précédents, l'une se fil Carmilite à Blois, et les trois autres se
marièrent. L'ainée épousa M» Joseph d'Arcussia, issu d'une famille
noble de Provence ; la seconde fit alliance avec M' de la Galisonnière,
Gouverneur do la Nouvelle-France : et la troisième devint l'épouse de
M' Foyal de Denuri, Gouveri. ;ur de Blois.
38 OFFICIERS
II» OFFICIEHS DE PLAISANCE
UfFICIKHS SuPÉniEURS.
L'Hermite, Major,
Etc. Etc.
Compagnie de Coslebelle.
De Costebelle, Capitaine, De la Salle, Enseigne.
De Monic, Commandant,
De Costebelle, Lieut. du Roi,
Etc.
Etc.
Amariton, Lieutenant, Etc. Etc.
Compagnie de Villemonçeau.
De Villemonçeau, Capitaine, Dupuis du Pensins, Enseigne.
D'AUord de S" Marie, Lieutenant. Etc. Etc. Etc.
Compagnie de St. Ovide.
De S* Ovide, Capitaine, Daujeac, Enseigne.
Rousseau de Villejoin, Lieutenant, Etc. Etc. Etc.
Parmi les officiers que nous venons de nommer, il en
est quelques-uns qui ont rempli un rôle si brillant, que
nous ne pouvons nous défendre d'en dire un mot. — Avant
d'être nommé Commandant à Plaisance en 1697, M' de
Monic avait servi dans le régiment de Champagne en
1675. Etant passé en Canada, il avait rempli lès fonctions
de Major à Québec en 1691. Il devint ensuite Lieutenant
de vaisseau à Rochefort en 1700, et, après avoir été fait
Chevalier en 1707, il mourut à Bayonne.— Mr d'AllorddiB
S'e Marie fut aussi un des plus braves officiers de son
temps. De Lieutenant qu'il était, il devint Capitaine en
1712 et fut fait Chevalier de S» Louis deux ans après. —
Mr l'Hermite, Major à Plaisance dès 1695, se vit élevé, en
1714, par son seul mérite, au rang de Lieutenant du Roi
à l'Ile Royale. Nous croyons que c'est le même, qui, après
avoir été décoré de la Croix de S' Louis en 1718, périt en
1725 dans le naufrage le Chameau. — Dans le môme temps,
se distinguait un autre officier qui, comme écrivain, a
laissé un nom trop célèbre. C'est le Baron de Lahontan.
Lieutenant réformé en 1687, il fut fait Garde-Magasin en
1693. Cette môme année, il devint Lieutenant du Roi à
Plaisance, poste qu'il occupa jusqu'en 1695.
DE PLAISANCE ET ILE ROYALE. 39
1706
DE SUBERCA8E, GOUVERNEUR DE l'aCADIE.
De Brouillan étant mort en 1705, Auger de Subercase
fut nommé pour le remplacer. Officier du régiment de
Bretagne, M"" de Subercase passa dans la Nouvelle-France
en 1687. Après avoir rempli les fonctions de Garde-
Magasin en 1693, de Major l'année suivante, et d'Aide-
Major de la marine en 1695, il fut envoyé à Plaisance, en
1702, pour remplir la charge de Gouverneur. Trois ans
après, il fut fait Chevalier, et, en 1706, son mérite le fit
appeler à" succéder à M"" de Brouillan. C'est, avec le Baron
de Si Castin, une des plus grandes figures de cette époque.
Après avoir repoussé les Anglais pendant plus de quatre
ans, il ne céda, en 1710, que devant le nombre.
1712
DE ST. OVIDE, LIEUTENANT DU ROI A l'iLE ROYALE.
Héritier du zèle et de la valeur de Subercase, de S' Ovide
porta aussi bien haut la gloire du nom français dans ces
parages D'abord Enseigne on 1 692, il fut fait Lieutenant
en 1694, et, deux ans après, il fut promu au grade de
Capitaine. Il occupait ce grade depuis trois ans, lorsque
son rare mérite fit penser à lui pour la place de Lieute-
nant du Roi à Plaisance. C'était en 1709. Après s'être
acquitté de son emploi à la satisfaction générale, il fut
choisi en 1714, pour remplir les mômes fonctions à l'Ile
Royale, après de Gostebelle, une autre gloire de cette
époque.
1730
L'année 1730 vit mourir deux officiers de mérite : de
Catalogne, jeune Lieutenant, et d'Allord de Ste Marie,
Capitaine plus haut nommé. ''S'e Marie, aîné, dont le •
" père vient de mourir, écrivait Mr de Beauharnois, se
-' présente pour être Enseigne en pied. Il connaît le
" Génie et est recommandé par le Maréchal de Besoue. "
40
Il !
OFFICIERS
1748
DENIS DE BONAVENTURE COMMANDANT A l'iLE ST. JEAN.
" L'arrangement qui avait été fait par rapport au Sieur
'' DuVivier, pour le commandement de l'Ile S* Jean^
" écrivait, en 1748, Mr de la Galisonnière, ne pouvant pas
" avoir lieu, il est nécessaire de pourvoir à ce comman-
" dément. C'est le Sieur Denis de Bonaventure qui
" l'exerce provisoirement, depuis la reprise de la posses-
" sion de la Colonie. Comme il s'en est acquitté jusqu'à
" présent à la satisfaction des Supérieurs et au gré des
" habitants, anciens et nouveaux, on estime qu'il n'y a
" pas de meilleur sujet pour remplacer le Sieur DuVivier.
" Mais au lieu de lui donner le titre de Lieutenant du
" Roi, que Sa Majesté avait accordé à celui-ci, elle peut
" se contenter de lui accorder celui de Major. Il aura
" deux cents livres d'appoinlement en cette qualité ; mais
" il paraît juste d'y ajouter un' gratification de mille cinq
" cents livres, comme Commandant.
" Ce changement et celui de M»" Du Chambon-Vergor,
^' autre Capitaine qui passa en Canada, laissent deux
" Compagnies vacantes. On propose pour les remplir les
" suivants : d'Ailleboust de la Boulasserie et Benjamin
" de Villeray, anciens Lieutenants. (Signé) LaGalis-
'' SONNIÈRE. "
Enseigne en 1720, Lieutenant en 1731, M' Denis de
Bonaventure était Capitaine depuis 1737 lorsqu'il fut
ainsi chargé du commandement de l'Ile S^ Jean.
Officiers
passés du Canada 9. Louisboui^ par le Léapard.
Beaugord, Enseigne. LaSaussaye (de),
Enseigne.
Bleury (de)
LaVousles
il
Chariy (de) "
Lery (Chaussegros de)
i<
Du Plessis, "
Noyelle (de)
u
Du Portail,
Raimbault,
«
Gauthier de Varennes,
Villedonné (de)
<4
La Pérade (Le Chev. de> "
Villére
«*
LaRonde (Denis de), Lieutenant,.
Etc,
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M.L. Ji.'VERriAY.
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fut
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M. G. Franchi-; RI
M Bo'fjiKTTi';.
DE PLAISANCE ET ILE ROYALE.
41
Le 17 Décembre 1755, maringo ù Montn'ml do Philippe d' Agneaux
do la Saussaye avec M*"» Mario Anne do Vorclièresi, la môme sans
doute qui. en I7G9, épousa en secondes noces M' Pierre TroUier
Desttulniors, et dont la sour, M»"' Charlotte do Vercht'res, devint l'é-
pouse, en 1 767, de Hené Hertcl de Rouvillo, seize ans après le mariage de
M»"* Catherine de Verchères avec Pierre Ilertel de Ueaubussin.— Un
an avant lu mariage do M' de la Saussayu, le 7 Janvier, le jour môme
où sa sœur. M*"» Marguerite do Bleury, épousait Louis Dandonneau
du Sablé, avait lieu aussi & Montréal, celui de Jean Clément de Bleury
avec M*"* Mario René Gamelin-Muugras, vingt trois ans après le
mariage, dans lu môme ville, do Christophe Sabrevoisuvec M*"* Agathe
Hertel. — Le moriuge de M' J. C. de Bleury avait été précédé, en 1751,
de celui de Pierre-Philippe de Noyelle avec M*"« Marie-Anne Boucher,
et suivi, en 176G, de celui do M»"» Mniie-Madeleine Du Plessis avec J.
François LeGardeur, ù Montréal également, ainsi que de celui de
M'"* Marguerite Sabrevois de Bleury, en 1 769, avec Jean Thomas de
Lorimier. — Nous retrouvons encore, en 1747, le maringo do Pnul-
François Raimbault de S' Blain, dont la famille était alliéo à celles
des D'amours, des Boucher de la Perrière et do la Bruère, des de
Contrecœur etc., avec M«"« Louis Hertel de Moncourt.
1750
Comme en Canada, la garnison de ce pays'devait être
augmentée, en prévision des éventualités. Voici, en effet,
ce que porte une note de 1750 : " La garnison de cette
" Colonie a été fixée sur le pied de mille deux cents
"hommes qui doivent former vingt-quatre Compagnies,
" de cinquante hommes chacune, indépendamment d'une
" Compagnie de canonniers-bombardiers, qui n'est que de
" trente hommes , mais qui sera portée à cinquante
'' hommes."
Officiers
désignés pour les Iles d'Amérique.
Pour être Lieulenanls ,
Barolion, Enseigne,
Hertel de la Frenière,
La Verendrye (de)
Belleville (de), Cadet,
Du Plessis, "
Raimbault-Groschèno, Enseigne,
Raimbault-Lusodière, "
Etc., etc.
Pour être Enseignes :
Joannés (de), aine, Cadet,
La Guitterie, "
6
4S
OFFICIERS
Epervancho (Lo Chev. do 1'), " Linclot (de), '♦
Godcfroy, " Siicquospéo Domicourt, "
Fuit i\ Quiboo, lo 30 Octobre 1750. (Signé) La Joncaike.
En 1750, l'ann^'o où Claude Raimbault de Barolion
épousait M«"e Mario-Thérèse du Sablé, avait lieu à Mon-
tréal le mariage do Jean-Daptiste Godcfroy, avec M«"«
Marguerite de Couagne, dont la sœur, Me''» Marie Fran-
çoise, avait épousé, en 1 751 , Georges de Gannes, et dont une
autre, M«"« Louise, entrait, en 1758, dans la famille de
Boucherville, * en contractant mariage avec Louis Bou-
cher, pendant que, de son côté, M^i'e Josophto Gauthier de
la Verendrye, à l'exemple de M«"e Marie Catherine qui
avait épousé, en 1743, Mr Jean LeBur de Senne ville, faisait
alliance, en 1755, avec Amable de Montigny.
1751
Officiers
mariés à l'Ilo Royale.
Benoist, Capitaine,
Boularderio (de la), Capitaine,
Daujeac, "
Decoux, "
Du Hayel, '•
Du Chambon, "
Du Vivier, "
Ëstimauville (d')
Gourvillo (de), Capitaine,
La Boularderie (de), "
La Brijeonniôro (de). Lieutenant,
La Vallièro (de), Capitaine,
Villedonné (de), Enseigne,
Villejoin (de), Capitaine,
Villoray (de), Lieutenant,
Etc., etc.
t Dans les titres de Noblesse de M' do Boucherville, il faut lire ;
" de la soixante et cinquième annéo de notre règne," et non de la
cinquième. Il faut lire également au môme endroit : " lille de Joseph
Cardin " et non de Jean-Baptiste de la Bruère ; " Pierre," et non pa?
Pierre-René ; " sept enfants," et non quatre ; " plus tard Reine d'An-
gleterre," et non Reine des Belges.— Aux articles de Longueuil et
d'Eschambaull, il faut lire: " Catherine d'Eschambault, " et non Marie
Anne," ou Marie Catherine; " veuve de Philippe Peire, " et non M»"».
— Aux articles de do Lery et de Lotbinière, c'est " Lieutenant," et non
Lieutenant-Colonel qu'il faut; " Académie, " cl non Institut. On nous
a signalé ces inexactitudes, entre plusieurs autres, et nous aimons à
les rectifier.—' Sur la foi des autres, nous avons dit que le Man]uis de
Yaudreuil était mort en 1764; mais, si on s'en tient à des documents
qui semblent sûrs, il ne serait décédé qu'en 1768.
!
DE PLAISANCE ET ILE ROYALE.
u
JONCAinC.
BaroUon
eu à Mon-
avcc Me"«
arie Fran-
)tdontune
famille de
lOuis Bou-
authicr de
icrino qui
[lie, faisait
ine,
I
Lieutenant,
ilaino,
igné,
no,
ant.
il Tant lire ;
3t non do la
le (le Joseph
' et non pa?
Reine d'An-
lOngueuil et
ut non Marie
et non M*"»,
ant," et non
ut. On nous
lis aimons à
I Marciuis de
documents
FAMILLE OESTIMAUVILLE.
M' d'Estimauville, ainsi que M"" Paycn ' do Noyau, appar-
tenait à une ancienne famille noble de Normandie, dont
les armes sont : des gueules à trois merleltes d'argsnt, dt.'ux
on chef et une en pointe. Né le 12 Mars 1714, à TrouvilU?,
Généralité de Rouen, Mr Jean-Baptislu Philippe d'Ksti-
mauville, aprt's avoir été attaché, eu 1729, en qualité do
Page, au service de son Altesse Serenissime Madame la
Duchesse de Bourbon, entra, en 1730, dans la Gom[>agnie
des Cadets gentilshommes, établie par le Roi à la cita-
delle de Metz. Ktant passé de là au régiment de Lyouais on
1733, il en fut fait Lieutenant, puis devint successivement
1 M' Bruno-Pierro Payon, Seigneur do Noyan cl do Cliavdy, quo
nous avons déjà rappolé ailleurs, descendait d'iino ancienne famille
noble, dont les armes sont : d'urgent, à trois tourteaux du sable, poses,
deux en chef et un en pointe, le premier ù droite, churgi- d'une rose d'or ;
supports: deux athlètes et un cimier ; cri do guerre : in aniuis forlior.
Etant passé do bonne heuro dans la Nouvelle-France, il y épousa
M'"* Calheriiu' Lonioyne, dont il eut rjualro eiiruuts: Picrre-Jar(|ue&,
llilles-Auguslin, Eslher-Rolland et I*ierre Benoit. Apn>8 la niorl de
son épouse, il contracta un second mariage avec M*''« Louise Duval
<iui lui donna doux enfants : Paul-Rene et Pierre. — Pierre-Juciiuos
I)arvint, comme sou père, aux premiers grades de l'armée. Ayant
épousé, en 1731, M'"» Catherine d'Ailleboust do Manlot, il devint jièro
de doux enfants, dont l'un, Louis, mourut au champ d'honneur en
17G0, et l'autre entra dans la famille de Repontigiiv. — Gilli-s-Augustin,
dit lo Chevalier do Noyan, passa en Louisiane en 1^20. Do son mariage
avoc M*"« Jeanne du Manoir, il eut quatre enfants: Jean-Buptisle Phi»
lippo, par la suite Capitaine do Cavalerie, celui mi'^mo qui fut enveloppé
dans la disgrâce de LaFrenière et qui fut réformé en 176'2; Pierre-
Benoit, mort en basilgo ; Louis-Uolland, (|ui devint pins tard Enseigne
do vaisseau ; et Marie-Anne, qui fit alliance avec lo Comte Mallet du
Puy-Valliers. — Esther-Rollond, Seigneur de Chavoy, d'afjord Copitaine
de vaisseau, puis Lieutenant au Corps royal d'artillerie, devint Com-
missaire ordinaire d'artillerie. Ue son mariage avec M*"* Anno-Fiset
Arthur de la Villarmois, il laissa jilusieurs enfants, dont un entra dans
le régiment de Lyonnais. — PioiTo Benoit, lo plus jeune, se choisit une
épouse dans la himillo do M' Verdun de la Cour du Bois, Seigneur
do Cormevoy.— Pierre, issu du second lit, épousa M*"* Anne do la
Haussaye et en eut cinq enfants : deux fds et trois filles. U.io do ces
dernières s'étant faite Religieuse de l'Ordre do S» Augustin, devint
Supérieure de l'IIopital d'Avranches, en Normandie. Jacques, l'alné
des flls, entra dans le régiment do Bri(iuevillo et fut décoré de la
Croix de S« Louis. Il a laissé plusieurs enfants. Telles sont les
données que nous trouvons dans d'anciens papiers sur cette furaillc
remaniuable.
44
OFFICIEHS
Capilaino do brûlot, ot onflu Capitaine d'iino Compagnie
franche, tUîtanhéo de la marine ponrs«Mvir de garnison à
riIe-Royale. Le 15 Avril 1755, il fut d«Vor6 de la Croii
de S* LouiR, continua h servir jusqu'à la prise du pays par
les Anglais, et ne quitta l'armée qu'on 1766. Plusieurs
années auparavant, en 1740, il avait épousé M""» Marie
Charlotte d'Ailleboust qui lui donna treize enfants, dont
sept survécurent. On peut voir leurs noms plus loin. A
cette famille appartiennent les MM. d'Estimauville du
Canada, dont l'un, apW>8 avoir rempli plusieurs charges
importantes, laissa trois enfants, entr'autres Mr d'Estimau-
ville marié h M«"« Couillard ; et dont l'autre, non moins
avantageusement connu, a été père de Madame Rolland.
FAMILLE DU VIVIER.
M"" Du Vivier que l'on voit jouer à cotte époque un rÔle
proéminent, appartenait à une famille très répandue dans
le pays, comme on peut le remarquer. Suivant des
papiers qui nous ont été communiqués, le premier qui
passa dans la Nouvelle-France, fut M' Henri-Jules Four-
nier. Sieur du Vivier. Il était fils de Henri Le Fournier,
Sieur du Vivier, Brigadier des Gardes du Roi, et de
Dame Catherine Dcvaux. De son mariage contracté h
i^uébec, avec M""" Thérèse Gadois, Henri-Jules le Four-
nier eut trois enfants : Louis-Hector, Thérèse et Mar-
guerite. Les deux Demoiselles entrèrent dans la famille
d'Ailleboust. L'une, Thérèse, épousa M' Paul d'Ailleboujt,
Sieur de Cuisy, et, après la mort de son mari, contracta
un second mariage, en 1741, avec M' Alexandre d'Aille-
boust, Sieur d'Argenleuil. L'autre, Marguerite, fit alliance
avec M' Louis d'Ailleboust, Sieur do Coulonge. Quant à
Louis-Hector, il se choisit une épouse dans la famille de
M' Cabana-Desjordis. Cette Dame, du nom de Marie-
Anne, étant venue à mourir, il convola à de nouvelles
noces et forma une seconde alliance avec IVleiio Charlotte
d'Amours de Louviers, dont nous avons rappelé la famille.
De ce dernier mariage, il eut, entr'autres enfants, Louis-
DE PLMSXNCE ET ILE ROYALE.
u
aininon î\
In Ct-oii
i pays par
Plusieurs
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imts, dout
s loin. A
uvillo du
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Lie un rôle
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livant des
emier qui
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Fournior,
\oi, et de
ontraclé h
(S le Four-
e et Mar-
ia famille
Lilleboust,
contracta
re d' Aille-
nt alliance
Quant à
famille de
de Marie-
nouvelles
> Charlotte
la famille.
nts, Louis-
lloctor, lequel, ayant atteint sa vingtième année, épousa,
en r'',M''"« Klisabeth Roy-Desjardins. On • parlé
ailleurs de l'application do M' Duquosno à rétablir la dis-
cipliuo parmi les troupes, en arrivant dans son gouvor-
nenH'Ht On peut s'en faire une idée par la lettre sui-
vante qu'il adressait h celui dos membres do cotte famille
qui commandait alors à la Prairie et qui était intime ami
du Chevalier do la Corne. La voici : " Québec, 25 Août
" 17Ô2. Quoique je sois informé. Monsieur, que le poste
'•*■ qui vous est confié, est en fort bonnes mains et que
" vous avez toute la capacité désirable pour l'adminis-
'■'■ tration dont il est susceptible, il m'est ordonné, dans mes
'■' instructions, de vous faire savoir que vous devez éviter
'' soigneusement tout sujet de contestation avec les Sau-
*' vages, afin de no point occasionner une guerre avec
'•'■ eux qui no pourrait qu'étro préjudiciable au bien de la
'^ Colonie et que le Roi veut à tout prix empêcher. A
*' l'égard des présents que vous avez coutume de faire aux
*' Sauvages, Sa Majesté exige que vous les motiviez sur
" votre journal et que vous en donniez un compte exact,
'' Vous voudrez bien m'en envoyer une copie. Quelque
'' tranquillité qui règne dans toute la dépendance de votre
" poste, vous devez toujours être sur vos gardes, afin
*'• d'éviter les surprises. Malgré la bonne opinion que
" j'ai de tous les officiers de cette Colonie et do vous en
" particulier, Monsieur, je suis obligé, pour me conformer
aux intentions du Ministre, de ne conserver dans leurs
postes que les ofTiciors qui concilieront la prudence avec
les talents et j'aime à vous en informer. Ceux qui garde-
ront l'économie dont ce pays a tant besoin, seron t prCfôrés
pour les grâces que le Roi a à répandre, et on n'aura nul
égard à l'ancienneté. Je serai infiniment satisfait si
vous me mettez à môme do vous distinguer dans le
compte exact et juste que je me propose de rendre à la
Cour, quand j'aurai pris par moi môme connaissance
du mérite d'un chacun. J'ai l'honneur d'ôtre très parfai-
" tement, Monsieur, votre etc. (Signé) duquesne."
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u
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1
H j
MH
46
OFFICIERS
1752
Officieus
désignés pour repasser on France par f Angélique-
Chabot de Bryon, Lieutenant, Du Lcchec, Enseigne.
Coulreau (de), Enseigne, Etc., etc.
1754
Drucoubt,
Gouverneur à l'Ile Royale.
Le C'« de Raymond, Maréchal de Camp, Gouverneur
de l'Ile Royale depuis 1751, étant repassé en France en
1753, Mr Drucourt lui succéda dans son commandement.
On connaît sa belle défense de Louisbourg en 1758, et la
gloire impOTissable que s'est acquise Mn»e Drucourt, en
rivalisant de zèle et de courage avec son mari. Après M^e
Latour, aucune femme n'a plus illustré ces contrées.
1755
De Boishébert,
Commandant à la rivière S* Jean.
Parmi les guerriers qui se sont rendus célèbres à cette
époque tourmentée, ont peut mettre au premier rang l'il-
lustre de Boishébert, Commandant à la rivière S' Jean.
Après y avoir élevé un fort en 1750, se voyant pressé de
toutes parts, plustôt que de le laisser tomber entre les
mains de ses ennemis, il y mît lui-même le feu en 1755.
1760
OpriciERS DE l'Ile Royale en Canada,
par ordre, ou en congé.
Lieutenants :
La Potherie (de),
Villejoin (de), fils.
Enseignes :
Hertel (Michel),
Grillot de Poëlly, repassé en Acadie, Hertél de Sorel,
Hertel (Etienne), Poupet de la Boularderie.
Bourdon,
Johnstone,
Catalogne (de).
' I
ue.
ouverneur
France en
landeraent.
1758, et la
'ucourt, en
Après M""*
itrées.
)res à cette
;r rang l'il-
re S» Jean,
t pressé de
' entre les
u en 1755,
DE L'ILE ROYALE. 47
Officiers de la gaunison de Looisbourg
restés en Canada après la Capitulation du 8 Septembre 1760.
Ailleboust d'Arpenteuil (d"), Lieut. réformé, Hertel, Cepitaine réformé.
1761
OFFICIERS ET FAMILLES DE L'ILE ROYALE.
Etat-Major.
Famille Loppinot:
Loppinot, Major, 59 ans. M»"« Madeleine Loppinot, 22 ans.
14
10
9
fils, 45 " Victoire
L. Beauport, Lieut. en Louisiane. " Charlotte
2^ ans, Loppinot, fils,
L. de la Frezillière, Enseigne, 29 ans.
Famille de la Drijeonnilre :
De la Brijeonnière, A.-Maj. 46 ans. Anne de la Brijeonnière, 1 1 ans.
" flls, 16 Joseph •« 9
" " 7 Hélène " 3
Capitaines d'Infanterie.
Famille Benoisl:
Benoist, Capitaine, 75 ans. M«''« Marie-Anne Benoist, 38 ans.
Henri, Lieut. àCayenne, 27
Decoux, Capitaine,
" Enseigne,
" Louis-Marie,
" Gabriel,
" Marie
" Emilie
'• Jeanne '
Famille Decoux :
52 ans. M«"« Jeanne Decou.\,
24 « Marguerite "
11 " Louise "
7
Famille DuChambon :
51 ans. M«"« Jeanne DuChambon, 12 ans
10
24
22
19
23 ans.
21
9
erie.
DuChambon, Capitaine,
" François,
Famille d" Eslimauville :
D'Estimauville, Capitaine, 49 ans. M-» d'Eslimauvilie,
" Charles, 13 Louise
Gabriel, 14 Josephte
Robert, 9 Elisabeth
" André, 5
" Jean-Baptiste, 3
Le 13 Mai 1783, J.-B'" d'Estimauville épousait à Montréal M«"» Marie
32 ans.
12
10
1
Eli.
M 1
*T
Mlf
48
OFFICIERS
Josephte Gouraul de la Côte, dont la famille était alliée à celle d'Âil-
leboust.
Famille de Gourville :
De Gourville, Capitaine, 53 ans. M™ de Gourville, 44 ans.
" Michel Dupont, Ens., 24 Anne " 20
" Antoine Dupont (neveu), 12 Marie-Anne" 18
Famille Laforél :
Laforét, Aide-Major, 37 ans. M"» Laforèt, 24 ans.
1
Famille Le Neuf de la Vallière :
Le Neuf do la Vallière, Cap., 50 ans. M*"« de la Vallitire (sœur), 37 ans.
" fils, 12 •• Charlotte (fille), 14
<< <i "11
" de Beaubassm, 2
Famille Le Neuf de Boisneuf:
Le Neuf de Boisneuf, Capt., 45 ans. M™ de Boisneuf. 28 ans.
" " 10 » de la Potherie, 1
" de Montenay, 3
Famille RousseaU'Jorfonlaine :
Rousseau-Dorfontaine Capt. 45 ans. M"" Dorfontaine, 45 ans.
Famille de St. Aigne :
De S» Aigne,
50 ans.
M" de S» Aigne,
27 ans
" Côrae,
10
Josephte "
3
Autres Capitaines :
De la Pérelle, Henry,
40 ans.
Dumaine,
35 ans
Lechier de S' Simon,
41
Capitaine
RÉFORMÉ :
De la Boularderie,
57 ans.
M"" de la Boularderie,
49 ans
fils.
24
Richard "
19
Il •<
21
De Vely "
14
LiEUTC
NANTS :
Bourdon,
42 ans.
M"" Bourdon, à Halifax,
34 ans
" Marguerite.
7
Louise "
3
Du^ .^rtail.
34
M"" DuPortail,
25
DuVivier,
45
M" DuVivier,
37
" Charlotte,
3
Louise "
1
LaPommeraye,
33
M»» LaPommeraye,
26
" Jean-Baptiste, l
M«"e de Villedonné,
11
Villedonné (de)
47
M«t de Villejoin,
19
" Enseigne 22
Villejoin (Rousseau de) 30
i celle d'Ail-
44 ans.
20
18
24 ans.
Bur), 37 ans.
14
28 ans.
herie, l
45 ans.
27 ans,
3
35 ans.
49 ans.
19
14
IX, 34 ans.
3
25
37
1
26
11
19
Le Tir TiELH'
i^ v5>* ^
l/H^'\:./Ar-;po.
Vr: IJUTIBAR. , [/H^?T. --n^Kii;;
R
■ù^\^z<'- \xSi\ I -ij» >'dit (i; - k(;.:j
!i;!
DE L'ILE ROYALE.
49
33 ans. LaVouste,
33 Lory (Gliaussegros de)
33
Autres Lieutenants :
Boisberthelot (de)
DcGoutins,
Langis de la Pilette,
Lieutenants d'artillerie :
33 ans. M"» de la Boucherie,
2 Marguerite, "
Chirurgien-Major des troupes :
LaBoucherie,
" Louis,
Bertin,
60 ans. M«" Bertin,
2G Charles Bertin,
Enseignes en Pîed:
D'Ailleboust (Le Chevalier) 28 ans. Mauriet,
Boisberthelot (Le Chev. de) 22" Noyelle (de)
" (Pèlerin) 24
Bonaventure (Denis de)
Carrerot,
Catalogne (de)
Cournoyer (Hertel de)
Cusaque (de)
Carrerot (André)
DeVilleray,
M»' Chauvelin,
nile
M"» Denis,
nile,
M"" DuHayet,
M"" de Montalembert,
Pierre "
Fait à Rochefort.
Périgny (de)
14 Rondeau, '
27 Sabattier,
27 S» Aigne (de)
28 Villeray (de)
23 Etc., etc.
Enseignes en Second :
21 ans. DeTournay,
21
Veuves :
25 ans. M»» Thiery,
4 Madeleine "
34 Victoire "
9 François "
46 M"» DeVilleray,
27 M«"« "
7 Etc., etc.
Capitaines destinés a St. Domingue.
Famille de Vcrteiiil :
DeVerteuil, Capitaine, 40 ans. Henri de Verteuil,
Pierre "
27
8
Victoire "
Josephte "
Famille cPAîllehousl de Villemer:
Villemer (d'Ailleboust de) 30 ans. M»" d'Ailleboust,
37 ans.
35
27 ans.
1
32 ans.
8
28 ans.
40
25
23
26
22
25
40 ans.
45 ans.
18
15
13
47
19
4 ans.
7
2
22 ans.
niMa
50 OFFICIERS DE LILE ROYALE.
Autres :
DuPlessis-Fûber, 41 ans. LoNeuf do la Polherie,
Enseignes :
Cournoyer de Chambly, 27 ans. Rousseau-Dorfontaine,
32 ans.
27 ans.
■I !
DEPART
DES TROUPES DE LA COLONIE.
37 vieux poklals,
1 1 recrues.
1760
Officieus kt soldats
arrivés ù Rochefort le 28 Septembre.
Bo Goulins-Brecourt, Enseigne, 44 anciens soldats,
Denis do la Ronde, Cajntaine, 2 Sergents, 3 C(ii)orau.\,
Ligiieris (de). Enseigne, I Tambour, 2 Ganonniers,
Villeray d'Artigny, (Le Gliov. de), 20 recrues.
Officiehs et soldats
arrivés des prisons d'Angleterre, lo 29 Septembre.
Boucherviilo (do). Enseigne, La Piletto, Lieutenant,
Du Chambon-Vergor, Capitaine, Montarville (de). Enseigne.
-3 Sergents,
2 Caporau.x,
3 Tambours.
Officieus et soldats
arrivés à la Rochelle par les vaisseaux :
Le Parlemenlairc, Le Anna,
Le Brique- Gallel, Le Dauphin,
^^ 1^°>J< Le lioyant et Bordeaux,
Le Grandville, Le Cliarkslon et Rcbecca,
Le Malbeck,
et licenciés à Rochefort, du 12 au 23 Décembre.
Nom des Compagnies : Nombre des hommes :
Beaujeu (de)
Belestue (de)
Benoist
BoiSHÉBEnT (de)
€haussegros de Lery -[.c -, , .
■^ 1 16 soldats
Courtemanche (de)
f 3 Sergents, 4 Caporau.x, 1 Tambour,
\ 22 Fusilliers.
f 3 Ca])oraux, 1 Tambour,
\ 17 Fusilliers.
I l Fusillier.
f 3 Sergents, 1 Caporal,
1 8 Fusilliers.
2 Caporaux,
î soldats.
f 1 Sergent, 1 Caporal. 1 Tambour,
\ 12 Fusilliers.
52
DELoniMiBn
DuBuissoN
ESCHAILLONS {d')
DÉPART
f 2 Caporaux, 1 Tambours, 1 Fifre,
\14 Fusilliors.
f 2 Sergents, l Caporal, l Tambour,
\li Fusi
{
silliors.
4 Caponiux, l Tambour,
24 Fusilliors.
Gannes de Falaize (de) 1 13 lousilliors.
( 2 Sergents,
\20 Fusilliers.
Gaspé (de)
IIeubin
Hughes (d')
La CoLOMBiÈBK (de)
LaCorne (Chev. do)
LaPerhièbe (de)
LaRoche (de)
LaRonde (de)
LaValterie (de)
LiGNERis (de)
LoTDiNiÈRE (de)
LusiGNAN (de)
Marin
MÉziÈRES (de)
MoNTiGNY (de) ■
PORTNKUF (de)
Raymond
Repentigny (de)
RouviLLE (de)
f l Sorgont, 4 Caporaux,
\ 18 Fusilliors.
j 2 Fusilliors.
f 2 Sergents, 3 Caporaux,
\ 23 Fusilliers.
f 3 Caporaux, 2 Tambours,
\ 19 Fusilliers.
f l Sergent, l Caporal,
\ 10 Fusilliers.
I 3 Fusilliers.
( 3 Sergents, 3 Caporaux,
\ 24 Fusilliers.
f 1 Caporal,
\ Il soldats.
f l Sergent, 2 Caporaux,
\ 16 Fusilliers.
f 2 Sergents, 4 Caporaux,
\ 15 Fusilliers.
f l Sergent, l Tambour,
\ 16 Fusilliers.
f l Caporal, l Tambour,
\15 Fusilliers.
f 2 Sergents, 1 Caporal,
\10 Fusilliers.
f 1 Caporal,
\ 18 Fusilliers,
f 1 Sergent,
\ 8 Fusilliers.
f 3 Sergents, 2 Caporaux, l Tambour,
\ 16 Fusilliers.
f 3 Sergents, 1 Tambour,
\ 23 Fusilliers.
( 5 Fusilliers.
DES TIIDUPES DE LA COLONIE.
53
f 2 SiM'gi.'iils,
\ 17 Fiisilliers.
f I Sorgnnt, 3 Cajioruux, I Tambour,
\ IH Fiisilliers.
f 1 Sorsont. 1 Caporal.
\ 1 1 soldiits.
I \ Fusilliiîr.
f 3 Sor^'oiils, 4 Caporaux,
\8Fi ■■■
ïjr. Lut: (de)
St. Maotun
S-i. Ouns (do)
S., Vl.NCENI
VeRGOH -s o i,^ II' ,
" Sur co nombre d'hommes, 3!) sont blessés, ou malades."'
Fait ù Uochcforl. ce 30 Décembnî 1700. (Signé) Dhiault.
ROLE DES TROUPES DE LA MARINE
D'aPHÈS L'N fclTAT SIG.NH, A LA lIOCHiaLK, l.K 18 AGIT 1701.
h COMPAGNIE DES CANONNIEHS-BOMUAUDIEHS.
Cainlaines :
Tiedmont (Jacquau de), en France. Lusignan (de), en France.
Mf Jacquau do Fiodniond, d'abord Enseigne de la Coinpa|.(nic des
canonniers bombardiers de l'Ile-Ruyalc, en 174H, puis Enseigne de
celle du Canada, en 1730, l'ut fait Lieutenant do cette môme Com-
pagnie en 1753, Capitaine en 1759, et devint Chevalier do S' Louis en
1700. Ce lut lui qui, avec M"" de Joannès, Major de Québec, insista
auprès de M' de Raraezay, ajirôs la bataille des Plaines d'Abraham,
pour (ju'on abandonnât la Basse-Ville et qu'on se relirtU avec toutes
les forces dans (Québec, au lieu de capituler précij)ituniment. Si ce
conseil eût ùli.! suivi, le drajjcau français flotterait peut-être encore sur
les remparts do la ville do Charajjlain. — Précédemment Conunandant
au fort de S' Frédéric, M' de Lusignan renii)lissait les mêmes fonctions
à celui de Chambly au moment de la lutte suprôme.
Lieulenanls :
DanEOville, resté en Canada.
Enseignes :
LaBruère (de), un Franco,
Juchereau-Duchesnay, en France. Lolbinièro (de), en France.
Il" GompactNies Franches.
CAPITAl.NhS UESTÉ.S EN CaN'ADA :
Aubert, en France.
Juchereau, en France,
Beaujcu (de^
Belestro (de)
Beranger,
■Courtemanche (LeGardeur de)
LaCorne S' Luc (de)
LaValterie (de)
Lery (Chausseirros de)
Lusignan (de)
il!
Il
I i
54
DoLnrimior,
Du Biiissoti,
G.iiiiK's do Fdlfiizo,
LuCorao (Lo Cliov. do)
DRl'ART
Iloiivillo (Ilorlol do)
S' Ours (de)
Vf.'i'gor (Du Cliambon)
Villi.'iMont.
Capitaines passks kn FiiANoii
Bonoist (Le Gliov.)
Borguo (de)
Bnislit'hort,
Ilorhiu,
Iluglio? (d')
LaCliauvignorio (do)
LdColunibiùro (LaCorno do)
LanaudifTo (do)
La Uocho-Vornuy (do)
Lo Borgno,
Lotbini&re (do)
Marin,
Montosson (Lo Gardeur do)
Montigriy (do)
Uopoiiligiiy (Lo Chov. do)
Repotiligny (do)
8» Vincoiit,
Vassan (do)
Elc.
Lieutenants restés en Canada :
Conlerrot,
Contrecœur (Pocaudy do)
Dosjordis-Villobon,
Epervancho (Lo Chevalier de 1')
Joncairo de Chauzonne,
Langy (Le Chevalier do)
Lovreau do Langy,
Morvillo,
Nivervillo (Lo Chevalier de)
Nivorvllle do Monlizambort (de)
Noyelio do Fleuriinont,
Uigauvillo (de)
Siinblani (Duverger)
Varennos (do la Verendrye).
Lieuthnants passés en Fhance
Ballleul, l'alné,
Celoron (Le Chevalier)
Cournoyer (Ilortel de)
DeCombre,
Drouillon,
DuPlessis-Faber,
Duvergor-Simblani,
Godefroy,
Hertel de Beaubassin,
Lanoue (de)
restés en Canada :
Ailleboust (d')
Belèstre (de), fils,
Gabana (Joseph)
Larminat,
Montmidy (do)
Noyelle (do), l'alné,
Portnouf-Nouvillotte,
Riiimbault,
Sabrevois do Bleury,
Sauveur de Nigon,
S' Laurent,
S» Rome,
S» Vincent.
Enseignes
passés en France :
Alborgati-Vôza (d')
Barolion,
Boucherville (de)
;\
DES TIIOUPES DE LA COLONIE. 55
Clignancourt (de)
Boncliervillo do Montarvillo (do)
DoLoriniior, l'alnr',
Colornn do Dlainvillo,
DoLoriinier-Vornouil,
Cory (d'Ailloboust do).
De Miiy,
Clapier (Lo Chevalier),
Des Plaines (d' Amours),
Contras,
Duclicsnay,
Crocy (Lo Chovaiier do).
.Toannî's,
Cnisy d'Arpenteuil,
LaBnièro (do),
Drouot do la Coulonnièro,
LaCliapoUo,
Dronet do Mareuil,
La Durantayo (de),
Duchosnuy,
Lalroriioro (Ilertel de),
DnSablô,
LeGardeiir (Lafraïuboiso),
Epervnnche (Eustacho do 1'), 1
La Valterie (do).
Ilorbin,
Linctot, l'alné.
llichô,
Louvigiiy (Mouol de),
La Chauvipncrio (de),
Louvigny (Joseph de).
La Chevrolièro (de).
Nivorvillo (Grand|iré do),
LaMorandièro (do).
Norman vlllo (de),
LaMorandièro du Coudray (do).
Raimbault, l'alnô.
Le Borgne,
Raimbault-Groschôno,
Ligncris (Marchant do), '
Roclic'blavo (de),
S» Simon,
Varenncs (de).
Tûupin,
ViTclicTcs (de).
Vassan (do), ?
Villcray do la Cardonnièro,
Villeray (Jean de). i.
Quoi fut lo témoignage
rendu à ces troupes, et corn- Ij
ment fut récompensée leur
^ 1^ !•
intrépide valeur? C'est ce que '[
nous apprennent les lignes qu'on va lire : " Les troupes
" détachées de la marine, revenant du Canada, au nombre
" de près de quarante Compagnies d'infanterie, y ont par-
" faitement bien servi pendant toute la guerre. L'impos-
" sibilité do leur continuer leur solde sur les fonds des
" Colonies, a obligé de licencier tous les soldats, à mesure
" qu'ils sont arrivés en France, en leur donnant à chacun
" une conduite pour se rendre chez eux.
" A l'égard des officiers, on peut dire en général qu'ils
" se sont tous bien comportés, à la réserve de quelques-
" uns qui ont eu part aux gains illicites d'une adminis-
'' tration répréhensible. Il y en a plusieurs qui sont restés
" en Canada, mais la plus grande partie est revenue en
" France. 11 est de la bonté du Roi de conserver à ces
r>c
ni: l'A UT
" officiers au moins iinn dcmii! soldn, par formn dn siibsis-
" taiico, la plupart u'ayaiit auciiinîs ooimaissaiircs »mi
"Franco. On la pro[if)so de deux cent ciiKiuaiilo livres
'' pour les C'ipitaiiit's, do dtMix cciil iMiur les liicutonanls,
'^ do conl ciii(|iiaiito pour les I']ns('if,'iioH on piod ot do
*' cent vingt pour les Kiisoignos en second, et à proportion
" pour les ofllciors d'Ktat-Major et do l'ArtilhM'ie, lo tout
" jusqu'à la i)aix, où l'on sera on état do flxor leur sort.
" Xfais, comme dans cot arranj;(3ment, on renvoie du
" service tons les olUciors justement soupçonnés d'avoir
" ou part à dos profits illicites, il parait convenable d'ac-
" corder qnelqucîs récompenses ;\ ceux qui les méritent
" par l'ancienneté do leurs services, leur boimo conduite,
" ou à cause des blessures considérables qu'ils ont rc(;uo8.
" Dans cette vue, on propose d'accorder la Croix de S»
" Louis i\ plusieurs."
Okkicu;ii9 ufj i>i';taci»kmi;nt dk i,a Mahink •
possos on Franco sur lo vaisseau La Jeanne.
Capitaines ;
DeGannes do Falnizo,
Lery (Chaussogros de).
Lieutenants :
BiTonger,
Ilerlel de Louisbourg,
Cou iras,
Kleuriinont do Noyollo,
Nivcrvillo (de)
Norinimvillo (de).
DoLorimicr, nin<'>,
DeLoi'.îMier-Vernouil,
DeLori'.'iipr (Guillaume)
Lery (Clinusscgros de)
Québec. 10 Octobre 1761.
Enseignes :
Mnuijt de Louvipny,
Nivcrvillc-Grandiiré (de)
Rochf'blave (dt)
Cadets :
Montcsson (Le Gardeur do).
(Signé) Landhieff,
OrFIClERS
embarqués sur V Auguste, sombré en mer.
l Comme on peut le remarquer, parmi ces ofTiciers, ainsi que parmi
les précédents, quelques uns venaient de l'Ile Royale.
rt «Ml
ivro»
iiuts,
ît flo
rlion
tout
0 (lu
ivoir
(l'ac-
itcnt
uito,
•ues.
e S»
DES TROUPES DE LA COLONIE.
57
Capitaines :
La Corne (Le Chevalier de) S' Luc do la Corne.
Portneuf,
Lieutenants :
S« Blain (Raimhault de)
S« Paul (LeBer de)
Varennes (Gauthier de)
Enseignes :
Raimbault-Groschùne.
Godefroy,
La Verendrye (Gauthier de)
Pecaudy de Contrecœur,
Sennoville (LcBer de)
Villebon.
La Durantaye,
La Perrière (Boucher de)
Cadets ;
Dubreuil (La Corne)
La Corne (Le Chevalier)
Oi FiciEns DU détachement de I.A Marine
morts en Canada après le départ des troupes.
Châtelain, Cap. rôf., 29 Avril. Morville (de), Lient., le 7 Sept.
Levreau de Langis, Lieut., 1 1 Sept. Villeray d'Artig. (de). Lient., 9 Ja.
LaMorandière(R. de). Ir.g.,25Sept. Villeray de la Cardon, (do), 8 Juil.
Officiers
dccédés en Canada après le mois d'Octobre.
Bercy (de). Enseigne, 7 Avril. La Martinièro (de), Capl., 27 Dec-
La Corne (de), Capitaine, 2 Avril. La Plante (de), Lient., 4 Août.
1762
Officiers
arrivés au Havre, le 1"" Janvier 1762, parle Moulineux,
venant de Québec, et lieu de leur résidence.
Capitaines :
DuBuisson, à Paris. Vergor (Du Chambon), à. Rochc-
Rouville (Ilertel de), à la Rochelle. fort. Etc.
Lieute.n\nts :
Chabert-Joncaire, à la Rochelle.
Epervanche (Le Chevalier de 1'), ^.laieau-Gontior.
Enseignes :
Godefroy de Linctot, à Rochefort. Richardville (de), à Rochefort.
Hertel (Le Chevallei-^,
Hcrtel de Chambly,
Linctot (Maurice),
Linctot, cadet.
Sacquespée (Le Chev. de),
Sacquespée-Domicourt, '
Trevct de TEporvanche,
Etc. Etc. Etc.
1
I
58
Chabert, aîné, à la Rochelle.
Chttbert, cadet, "
DuBuisson, aJné, "
DuBuisson, cadet, "
Boisnouf (LeNeuf de)
Decoux,
Denis de la Ronde,
Dorfontaine,
Du Chambon,
Gourville (de), absent,
Hertel, Capitaine refonné,
LaBoularderie (de),
DÉPART
Cadets :
Salaberry (de), à Rochefort.
" Villeray d'Artigny (de), "
" Yen (d'), do l'Artillerie, "
" Etc. Etc. Etc.
(Signé) Mestral.
1763
OFFICIERS DE L'ILE ROYALE
servant à Rochefort.
Capitaines :
LaBrijeonnière (de la), Aide-Major.
La Pérelle (de la)
LaValterie (de la)
Loppinot, Major,
S' Aigne (de)
Tryon (Le Chevalier de)
Verteuil (de)
Lieutenants :
Ailleboust (Le Chevalier d')
Boisberthelot (Le Chevalier de)
Boisberthelot,
Bonaventure (Denis de)
Carrerot,
Catalogne de (en Canada),
DeCoux,
Ferinanel,
Hertel de Gournoyer,
Carrerot (André),
LaBoularderie (de)
Loppinot de Frezilliçre,
Morietle,
Noyelle (de)
Rondeau,
Sabattier,
St. Aigne (Gôme de),
Villedonné (de)
Villeray (Le Chevalier de)
Enseignes :
Villeray de la Cardonnière (de).
Officiers
qui doivent retourner aux Iles d'Amérique.
Daujeac, père. Gouverneur,
" fils, Sous-Lieutenant,
" " Enseigne,
LaBoucherie-Fromentau, Lient.
L'Espérance (Le Baron de), Cap,
Bailleul (de),
Noyelle (de)
3 Sergents,
4 Caporaux,
2 Tambours,
4 Canonniers,
35 Soldats.
(Signé) Daujeac.
Officiers
désignés pour d'autres Colonies.
Ligneris (Le Chevalier de),
Vaubddon, (Le Chevalier de)
Iiefort.
L.
DES TROUPES DE LA COLONIE. 59
* ■
1763
Officiers
qui ont obtenu des passeports pour retourner en Canada.
Capitaines :
Belestre (de), Montesson (Le Gardeur de),
Lanaudière (de), Ramozay (de), ex-Lieut. du Roi.
LaNoue (de), Rouville (Ilertel de),
Longueuil (de), ex-Gouv. des T.-R. Etc. Etc. Etc.
Major.
3 (de).
UJEAC.
de)
Hertel de Beau bassin,
Montizambert (de),
Coutras,
Duchesnay,
Godefroy do Linctot,
Hertel (Le Chevalier),
Hertel de Ghambly,
Lieutenants:
Niverville (Lo Chevalier de),
Sabrevois de Bleury.
Enseignes :
LaMorandièro (de),
Lotbinière (de),
Normanville (de),
Richardville (Drouet do).
Etc. Etc. Etc.
Cette môme année 1763, parvint à Montréal la nouvelle
de la mort tragique de deux des fils du deuxième Baron
de Longueuil, ancien Gouverneur de Montréal. Elle
était ainsi constatée : " Par des lettres reçues du Comte
'' de Vaudreuil, Lieutenant-Général de l'armée navale de
" Sa Majesté, de Messieurs de Vaudreuil, ses neveux, et
" de Mr de Bienville, grand oncle des défunts, il est avéré
" que MM. LeMoyne de Longueuil et Maricourt, fils de
" Mr le Baron de Longueuil, en son vivant Gouverneur
'^ de Montréal, ont péri aux attérages de S' Domingue, en
" attaquant un corsaire ennemi, avec une chaloupe dé-
'■'■ tachée de leur vaisseau. (Signé) Panet."
1764
JUGEMENT RENDU CONTRE BIGOT ET SES COMPLICES.
• Commencée le 19 Septembre 1761, l'enquête contre
Bigot et ses complices se termina en 1764 par la condam-
nation des coupables. Sur cinquante inculpés, dix furent
condamnés aux peines suivantes :
l
\
60
DÉPART
Bigot, Intendant, banni à perpétuité ; biens confisqués ;
1,000 livres d'amende ; 800,000 livres de restitution.
Varin, Sub-délégué, banni à perpétuité ; 500 livres d'a-
mende ; 800,000 livres de restitution.
Bréard, banni pour 9 ans de Paris ; 500 livres d'a-
mende ; 300,000 livres de restitution.
Cadet, Munitionnaire, banni de Paris pour 9 ans ; 500
livres d'amende ; 6 millions de restitution.
Pénissault, Commis de Cadet, banni pour 9 ans de Paris ;
500 livres d'amende ; 600,000 livres de restitution.
Maurin, Commis de Cadet, banni pour 9 ans de Paris ;
500 livres d'amende ; 600,000 livres de restitution.
CoPRON, Commis de Cadet, condamné à être admo-
nesté en Chambre ; 6 livres d'aumône ; 600,000 livres de
restitution.
EsTÈBE, Garde-Magasin, condamné à être admonesté ;
6 livres d'aumône; 30,000 livres de restitution.
Martel, Garde-Magasin, condamné à être admonesté ;
6 livres d'aumône; 100,000 livres de restitution.
DeNoyan, Lieutenant du Roi, condamné à être admo-
nesté ; 6 livres d'aumône.
Six autres, qui étaient absents, furent également con-
damnés, mais à des peines plus légères, leur culpabilité
étant moins notoire. — Cinq autres furent simplement
blâmés d'avoir inconsidérément visé les inventaires des
vivres et invités à ne plus récidiver. — Les autres furent
déchargés de toute accusation, jusqu'à ce qu'il fut plus
amplement informé contre eux. —Le 11 Janvier 1764, ce
jugement fut lu et publié à son de trompe. Il avait été
rendu par vingt-sept Juges, présidés par M"" de Sartines,
Lieutenant-Général de police.
renseignements sur quelques personnes passées en FRANCE
(De 1766 à 1777.)
Les Délies d'Ailleboust de Cery, filles de l'ancien Capi-
taine des portes de Québec, touchaient chacune une
DES TROUPrei DE LA CDLONIE.
61
pension. — M^c d'Aillebonst, veuve de l'ancien Lieutenant
du Roi, recevait également une pension.
Mfiie Marie-Anne Arnoux, fille de Mr Arnoux, Chirur
gifcn-Major, s'était retirée près de Soissons, où on la
voyait en 1774.
M'" Thomas Marie Cugnet, ci-devant Conseiller au Con-
seil Supérieur d*^ Québec, vivait à Paris en 1777. Il avait
alors 40 ans.
Meii« Mai'ie-Françoise do Couagne, Agée de 54 ans, veuve
do Mr de Gannes, se trouvait à la même époque à Tours,
où elle avait fixé sa résidence.
M'' Pitrre DeLino, ancien Grand-Voyer du Canada,
âgé de 58 ans, était allé habiter Blois, où il séjournait
en 1777.
Le Chevalier DEliOniMiEii, Lieutenant des troupes en
Canada, couvert de quatre honorables blessures, Agé de
41 ans, avait été s'établir près de Besançon, vers 1766.
M«iie Denis de la Ronde, fille do l'ancien Capitaine de
ce nom, s'était également retirée en Franco, où elle
touchait une pension.
Mme veuve DesMeloises recevait aussi une pension et
demeurait à Paris, où bon nombre d'autres Canadiens
s'étaient d'abord fixés.
Le Chevalier Jean-Baptiste Renaud DuBuisson, fils
aîné du Capitaine de ce nom, d'abord Cadet et ensuite
Lieutenant d'une Compagnie du Corps Royal d'artillerie,
alors âgé de 31 an?, demeurait en 1777 près de Laon.
Mm« Madeleine Lefebvre DuPlessis-faber, touchait en
1776 une .pension de 176 livres ût résidait près de Tours.
M«"e DuSarlé se trouvait à la môme époque près de
Saumur, où elle avait fixé son séjour.
Mme veuve d'Eschauxons demeurait à Paris en 1777.
M'" Jacques Joseph Guitton de Monrepos, ancien Lieu-
tenant-Général de justice et de police à Montréal, alors
âgé de 68 ans, était établi à la même époque, prèsd'Agen.
M>- Juchereàu de St. Denis, fils d'un ancien Conseiller
ii
62
DÉPART DES TROUPES DE LA COLONIE.
du Cap S' Domingue, avait une pension de 100 livres, et
habitait en 1775 l'Ile de France.
M"" Landrieff DesBordes, Commissaire de la marine en
Canada, âgé alors de 65 ans, demeurait à Tours en 17T7.
M' Lermet, ancien écrivain de la marine, habitait dans
le môme temps, près de Marseille.
Molle Marie Thérèse de Ligneris qui touchait, ainsi que
sa sœur, une pension de 200 livres, vivait à Paris en 1767
Elle avait alors 27 ans.
M' François Mouët de Louvigny, Enseigne dans les
troupes, couvert de plusieurs blessures, et alors âgé de 49
ans, s'était retiré près d'Uzès en 1776.
Mme veuve Mantet demeurait à Paris en 1777.
M"" Pierre Michel Martel, Commissaire de la marine,
avait, à la môme époque, fixé son domicile à Tours.
Mr DeMontigny, ancien Capitaine du Canada, résidait
également près de Tours où il touchait sa pension de
Chevalier.
Mme veuve Perrault, épouse de l'ancien Major des
milices, habitait aussi la Touraine en 1776.
Mr Ignace Perthuis, ancien Procureur du Roi de la
Prévosté et Amirauté de Québec, alors âgé de 61 ans,
était allé se fixer, avec son fils aîné, à Marseille, où on le
voyait en 1777.
Mr Sabrevois de Sermonville, Aide-Major à Montréal,
était aussi passé en France, où il touchait une pension.
Mme S' Sauveur de Nigon, née Catherine Chaboilliez,
s'était retirée à Nîmes, où elle vivait en 1777.
I I
■"•I
SOMMAIRE.
AVANT-PROPOS
PRÉCIS HISTORIQUE, ou Abrogé de l'Histoiro du Canada..
APERÇU SUR QUELQUES CONTEMPORAINS
'de Chambly,
Officiers du régiment de Carignan
(Etablissement des Seigneuries.)
Explorateurs et Découvreurs célèbres ;
de Contrecœur,
(le la Vallerie,
de Verchères,
Sorel, etc.
Joliet,
la Salle,
Perrot.
f.Io
(le
N.
Officiers de 1C83 à 1700. Eloge de ;
(Promotions d'officiers.)
Du Tast,
Du Luth,
de S' Lusson,'
de Tonty,
de Vallerennes, etc.
Officiers de 1700 à 1729 : appréciation qui en est faite.
Île Marquis d'Alogny,
de la Gemmeraye,
de Langloiserie.
Commandants des pays d'en haut en 1729.
Notices sur : f de la Mothc-Gadillac,
(Nouv. Promotions.) \ de la Durantaye.
Officiers de 1732 : leur nom et leur âge.
Particularités sur : f Bouiilet de la Chassaigne,
(Pensionslt Décorations.) | ^S^^e' ^°''''"'"'''
Eloge de : ■
' Denis de la Ronde,
Cannes de Falaize,
Boucher de Grandpré,
De Muy, etc.
PAGES
I
... 1
,.. 1
I
s
64
SOMMAIRE.
OflicicTs de la Colonie en 1739,
Jugement porté sur :
Pensions • / ""^^ OJTlciers,
lensions. -^ aux Veuves.
' de lîenucourt,
de Benujou,
Budcmont,
Clmvoy do Noyan,
DuBuisson,
d'Esctmillons,
de la Perrière,
do Longucuil,
Marin,
dos Meloisos,
de Monligny,
do Rc|)etitigny,
de Vaudreuil, etc.
Commandants de 1757 à 1759
Le Capitaine de Gaspé.
Etat des pertes aux batailles
(Décès pendant le siège "
ri
'de Lorimier,
Donville,
Du Piossis,
Le Verrier,
do Noyan,
de S' Blain.
(le la Monongahéla,
du lac S» Sacrement,
.do Sainte-Foye.
OFFICIERS DE L'ACADIE, PLAISANCE Et ILE ROYALE.
'de Brouillan,
do Chambly,
Grandfontaine,
de la Valliôre,
Menneval,
Perrot,
33
Particularités sur :
(Les MM. de Beauharnois.)
.(La famille Bégon.)
Notices sur ;
Commandants de
(mariages.)
'La Hontan,
l'Hermite,
do Monic,
S" Marie.
1706 à 1760:
Les familles
/ d'Estimauville,
\ Du Vivier.
Villebon, etc.
'de Boishébert,
Denis de Bonaventure,
Drucourt,
de S« Ovide,
de Subercase.
Officiers de l'Ile Royale et leurs familles en 1761
DÉPART DES TROUPES DE LA COLONIE
51
Nom et nombre des Compagnies.
Rôle des troupes de la marine : éloge de ces troupes.
Naufrage de VArtgusie.
Officiers décédés en Canada.
Officiers répartis en différentes villes de France.
Retour de bon nombre d'officiers en Canada, etc.
Procès de Bigot et de ses complices.
Particuliers lixés en France.
33
NOTES
RELATIVES AU PRÉCIS HISTORIQUE.
NATURE ET UUT DE CE l'HÉCIS.
Enregistrer, année par nniioe, les fails saillnnls dont lo Canadd a été
le théfltro ; les dégager de tout ce qui n'est qu'accessoire ; faire de ce
résumé une sorte de (il conducteur qui aide le lecteur à embrasser
d'un seul coup d'(«il les événements qui se sont passés deituis trois
siècles et à en saisir les causes et les elfets, tel est le but de cet Abrégé
Pour plus de clarté, on eût aimé à donner plus de développements à
certains faits moins connus ; mais, outre que Tespace luisait défaut, ce
genre de travail no les comportait pas. Encore moins a-t-on pu entrer
dans le mérite ou le démérili; des opinions diverses ([ui se sont élevéej>
au sujet de points controvers(3s.
51
TOHTS mi GOIJVEflNEMENÏ IRA.NÇAIS.
Quelfjues dis|)Osilions que nous ayons à défendre et à excuser le
gouvernement de Taneicnne mère-jjalrie, il est des fautes qu'il nous
6st impossible de pallier, parce(prelles pouvaient avoir, et qu'elles ont
eu, en ell'et, des résultats désastreux. De ce nombre, «ont celles qui
regardent les salaires, le commerce et les forlilicalions.
Les SALA.inES. — Un des premiers torts do l'administration française
fut, nul ne peutendisconvenir, de n'allouer que des traitements insulli-
sants à ses ofiiciers, tant civils que militaires. Sur les derniers temjis,
Montcalm, tout modéré qu'il fût, ne put s'empéchcr de faire à ce sujet
de vives remontrances au GabiniH de Versailles. No pouvant, avec
leurs faibles appointements, soutenir leur rang, ni même subvenir
quelquefois aux besoins de leurs familles, ces officiers cherchaient
dans un trafic légitime d'abord, puis bientôt illicite, les ressources qui
7
L
I
M
NOTKS HKIiATIVKS
loiir fiiisaionl <liTiint. (lo seul fail sullit pour inonlrnr roinMcn porni-
cioiix rtiiil (M! sysli'Miio. Sans doiit», il convient A un «ouvcrin'nn'nl sngo
do no pus miillipiior les clmrKos cl do no point prodimior lo prix do»
siionrs du i)OMplo ; mais, iiiitro ohnso ost d'écnnoniisor lo» doniors
publics, aiitro clinso nst d'user dn lésinorio onvcrs (I'uIIIps aorvilours.
Co8 r<'mnn|Ufls peuvent égiiloniont 8'a|tplifpuîr nu Innips où nous
vivons. Il sornit injuslo, loulefois, do l»li\uior une nduiiuislralion parce-
qu'ello supprime les siuôcures et relrauclio les inca|iacilt'S.
Lk coMMKncE.— Après l'aRriculluro, une dos sources les plus nsau-
nios do richesse et do hion-ôlro pour \in |)nys, est le couunerco. Lu
Franco no l'ignora jamais ; mais, conunn lo fait rotnanpier avoc vérité
M' (farnoau dans son histoire, arrôtéo i)ar des motifs d'intérùt, ollf
n'eiM garde do le i)orniettro com|)lètoment à ses Colonies. No voyant
dans lo Canada on particulier qu'une sorte de marché pour ses pro-
duits, elle encouragea son trallc do fourrures, où elle trouvait son prolil ;
mais elle apporta loulos aortes de restrictions et mit loijtos sortes
d'entravoa lorsqu'il fut ([uestion de l'étondro à d'autres branches. A la
vérité, Talon et IIoc((uart, n)ioux ins|iirés, lirent dos eU'orta pour encou-
rager lo pays à exploiter ses ressources et à dévelo|iper son comnierce ;
mais, cette action étant |)as8agère, ses résultats furent peu sensibles.
Delà ces épreuves terribles par les(pielles i)assa maintes fois la Nou-
velle-France ; delà ou particulier ce malaise, ce déruioment complet,
dans lesquels se trouva lo pou|)le canadien au moment des dernières
lullos. C'est aussi, on grande partie, à ce système, renouvelé de nos
jours, qu'est duo l'émigration qu'on n'a cessé do déplorer, sans vouloir
y apporter les seuls remèdes eflicaces.
Les FonTiFiOATioNS. — On no peut bldmer la Franco d'avoir voulu
étendre et garder ses frontières dans un but do civilisation ; mais ce
qu'on peut lui rciirocher avec (pielciuo fondement, c'est d'avoir comjaé
outre mesure sur l'appui do nations mobiles et d'avoir inutilement
dépensé ses trésors pour les retenir dans son alliance; c'est, dans ses
traités avec la Grande-Bretagne, de n'avoir pas jjrécisé les choses et
d'avoir laissé une porte toujours oiiverle aux équivoques et aux conflits
au sujet des limites ; c'est surtout d'avoir reculé jusqu'à la dernière
heure devant la dépense de fortifier le pays et d'avoir ensuite aban-
donné le peuple à lui-même, tout en laissant les finances entre les
mains de Bigot, bien connu par ses prévarications. Ayant pour lui la
longueur et la sévérité des hivers, le Canada, s'il eût été bien fortifié,
eût pu tenir devant n'importe quelle agression. Montréal, obligé de
se rendre, sans avoir pu tirer l'épée, est là pour montrer la faute du
gouvernement français. Espérons que cette leçon i)rofitera à la puis-
sance qui lui a succédé sur ce continent.
AU l»nftCIS HISTOIMQUE.
67
POLITiylIK m; la (lUANUK-IIHKTAdNt:.
Que l'AiiffloloiToqui lirn sa prin<'i|iiiln forco il(> «!(>« ('olonios, nit pro-
vo<|U('' ou suisi uvcc, Iniliilclo les caiisfs i|iii su pivï-ciitaioiit (l'allainuT
lo Canada ol do s'en emparer ; qu'iuio Ibis iiialtrcsso du |iay8, et solli-
ciltte couiino dln l'i-tail, flli' nil tciilt' l'iinpiissililc pour so l'inoorporor,
nous 110 sa\iri(iiis eu rire surjpris. Nnus devons eucoro moius «'-tro
«'(ouuf'S dos ellorls de st.'s ropréseiilauts pour ooiii|uéi'ir et garder uiio
iullueuco iiré|ioud('ranlo au soin do la Coiouio. N'avanl poitil i\ l'aire
lu jiarl du Idiliiie ou de l'i'lo^-'e (pii revient à cliacnn, nous nous sonnues
hornés à relaltu* les l'ails tels i|ue nous les avons trouvés racontés dans
les aut.'iirs les plus aocn'diles. Mais, si trop lon^'lenips, ht (lauada a
eu à sduH'rir, pour ôlro Juste, il l'aut ajouter (|uo présenlcincut, gi'Ace
aux vues lar^'i's do la Melrop(de, il Jouit d'une liherlé et d"un liien-ÔIro
qu'on elierelierail vaineniont ailleui's, et qu'eu retour, il professe Jino
fidélité qui n'a d'égal (|uo son altaclicuiunt à son ancienne nièro-
pulrio.
PEHTE Dtl CANADA.
lîiou des opinions ont l'té émises sur les oaiises qui amenèrent la
|iort(! du Cana<la. Suivant f|uelques écrivains, Montcalm se pressa
trop do livrer bataille. Par lo dialogue entre Montealm et Wollb,
attriNué au Général Johnstono, Aide do (lamp du Clicvalior de
Lévis, on peut voir combien hasardée est cette opinion. D'après
d'autres, do Hamo/ay, Lieuliinanl du Hoi à (^(uebec, se lidta tioj) à son
tour do capituler. * Ce sont là, il nous semble, des causes secondaires.
Lors uièuje qu'elles n'erissent pas e.xisté, le Canada n'eût |)as laissé
de succombi'r. l'our apiirocher donc davantage de la vérité, il faut
remonter i)lus haut. Ce grand désastre, ù tout j»rcndre, no pout-ôlro
attribué (pi'à l'inepto administration do Louis XV, (pii, au moment où
la Cirande-Brolaguo mettait sur piod vingt-deux mille soldats, avec
vingt-huit mille miliciens, et trente mille honnnes do réserve, aban-
donnait Idchement le Canada à lui-même, et (jui, pour se justilier,
faisait répondre à Montcalm par le Maréciial de liello-llo (jne " do non-
î
1 M' do Ramezny ne pouvait guèro l'airo autrement : sur les quinze
membres du Conseil de guerre, consultés sur ce qu'il y avait à faire,
14 furent d'avis qu'il fallait capituler: MM. de Pelogrin, Capitaine de
ports, d'Ailloboust do Céry, id. do Lusignan, Capitaine d'artillerie, de
Marrol, Capitaine d'Infanterie, do Bigot, id. do Parfourru, id. do St.
Vincent, id. d'Aubrespy, d'Aurillan, id. do î'Estang de Celles, id. le
Chevalier Dons, id. lo Chevalier do Bernetz, Lieutenant-Colonel d'In-
fanterie, do Joaunès, Major do la (ilace, et de Rainezay. Un seul fut
d'avis contraire : M' Jacan do Fiedmont.
'
il
II-
r,H
NOTFJS lii:i<ATIVf<;S
vylIo« troiipos augmi'tilerHifMil lu disclto iln vivrt»H ; qu'il (Hail fort
craitidro (|ii't'llt!s no l'ilssont iiiti!ri('|ilt't'»," cl aiilri's cfioscx, niis>
'.à
criutidro (|ii't'llt!s no lilssonl intoriciitt't's, " d aiilri's choscx, iiiishI
iiiHM)rlint)nlo« (|ito (li'«»OH|M'ranti's. (l'cssl |»1, a\"i; lu lurvahiallitii dea
ullloiocs piililics )Iu la Coloriio, riinii(iio ol vrcitablo cause do lu perto
du (îanaila. (Juarit au puu|)lu («t à l'arui/*», ils IVironl admira hlos do
dovftuonioiil, do courago «l do porsf'tvrrii f.(trd (ilinslcrllfild avait
^scril : " il «hI iWjs-cortuiri (|uo nous son as»«!/ fort» (mi Anicriipio
pour niaugiT Ifs Franniis tout vifs nu Canailu." Eu elFol, au t(^moi-
gnugo dit Moulcalin, lus Au^'iais avuiiMit (Mmpinnto niillo honiinos (le
Iroupos 4 lancer cutilro huit l)ttlaiili>iis, faisant trois inillo doux ooiils
hominoa souloun^nt, soulciius par iiiill'! cin'j cents niilicions, (Io|if»ri-
dant, si cos quatre niillo sept conts braves avaient roçu à toinps liî ren-
fort qu'ils atloudaiont, (fui |KJUt diro qu'il» u'cûsscmU pas plutôt iuunfe'<>
les Anglais, ou du moins qu'ils uo los i.'ûssont luit rotrogrador conuno
en 16'JU, 17jr>, l7j8,ot 17G0?
KXn.lC^TlON»,
•
M' P. Uouclior était de retour de son voyage en France depuis plus
do trois ans lorsqu il descendit ù Québec, où étaient arrive.^ MM. ib?
Courcollos 1 1 Talon. — Il peut se faire cpi' CbapUi-o de Quélmcail eu
se» torts, mais la conduite do l'Inleudii ituy n'en était pas moins
bluniAblo.— liien (pie d'Iborvillo n'ait p. j.vécuter tous ses |)roJets
contre la llotto do Virginie, il lit cependant assez de mal aux Anglais
pour (ju'on puisse diro qu'il leur porta de rudes couj». — La Belle-
Hivière, Obio, uo doit pas iHre confondue avec la Delle-Rivièro du
Canada. — Lo fort Kdouard, distinct d'un autre, (hi môme nom, élevé
sur les bords de l'IIudsou, fut appelé William-IIenin, un au après (ju'iJ
eût été construit. — C'est en 1773, et non plus tard, quo MM. Cugnet
et Jucbereau mirent la dernière niaiti à leur ouvrage. — Lo Collège
des Jésuites à Québec fut transformé en casernes un au après, et non
avant la mort du Père Crospol. — l'apineau, Corbeil et Laforce, incar-
cérés ù Montréal, pondant (luo MM. Tuschoreau et Blanchet l'étaient à
Québec, étaient d'honnôtes cultivateurs. — Le vaincu de Jackson, celui
là juôme qui a atta(|ué la mômoirodo Montcalm, est, on ne peut l'avoir
oublié, le Général McGlellan. — L'iiblo. A, N. Morin avait été formé &
l'école de l'ilble. D. B. Viger, et est demeuré, avC-;! ce vénérable
patriarche, l'une des plus nobles figures de cette épo/we.
o/we
MGIl. l'LESSIS KT SES OEUVRES.
Entre les éminents services quo cet illustre Prélat a rendus à l'Eglise
du Canada, on peut mettre au premier rauj,' celui d'avoir procuré au
pays l'érectiou de plusieurs nouveaux Diocèses. S'il n'a pus été donné
Ali PUKCIH llISTOHigiK,
iio
. fort à
, ans»!
ion (luH
a perte
hlos (U)
il avait
iirriqui}
i li^inoi-
nio9 (le
X cotils
» lo ron-
. inttng<>
ouimutî
mis plus
MM. tl9
incail t'vi
as moins
8 projets
; Anglais
.a Bclle-
viôro ilii
m, l'ievô
)rès(ivrif
Ciignut
t:oll'''go
!s, et non
ce, incar-
itaient à
on, celui
ut l'avoir
é formé ù
vénérable
à ou ^'nind DvA'pKMJit vdii, ili> mui vivant, lu rénlisulitiii iit< tons m»
plans, t'i cil imrlii iilii-r (.'l'Ini lii; l'rri'olioii «les [(loiéM's do Montréal et
ilo Kingston, on puni ilire dti mciint i|u'il u fuiportc avec lui dan» la
tonilii' 11' niérili! do l<'s avoir conçus.
LKS (12 HÉHOLUTIO.SB.
Ce» *J'Î Hésolntions ont oxlmtô la «nK'X'i'é d« plus d'un pnhiicisii'.
A s'en tonir au rccil dos conliMuporains, -lont lo ténuiignago n») pcnt
l'airo (IdiiIu on cottit inatién!, la pati>niili> do cos '.)'î i(<'si)lutions doit
t^tro allriltut'o j\ riIinKir.ildi' Pré?.idtMit do la (llianlMO !»• ct'Uo t'iioiino.
8a posilion no lui piMinollant pasdo los pré.sonlor uii-nié; «c »i|(«s l'ùronl
remises, non A M' Isidore, mais à M' KIzéar Mfdard, qui, apivs i[no M'
A. N. Morin les eût rédi^fécs et mises en forme, li's présenta, ce (pii a
été oatiso sans doute (pi'on les a atlrilmées, tantôt à eelni-ei, tantôt i\
colul-li\. (,)n(iiqu'il on soil, (|uoli|ue8 amifcs jilns lard. M' K. Hédard
fut nommé Juge i\ Montréal, et la jeune Demoisello i|n'il avait élevée,
est devemie l'épniKe i|i> M' .F. A. Herllielnt, depuis .In^'o lui-même, (lea
quelques mots si;. liront |Mtur éclairi'ir, ou rectilier, co que nous a\ions
avancé d'ino.xacl sur lu foi d'antrui.
REI'US DK SUIISIDKS.
Qiu'lipies écrivains ont sévèrement Idilmé la conduite des Hepré-
sentanls du peuple poiw avoir, en 1S3J, l'i une faible majorité, refusé
de voler des subsides, môme pour six mois, à moins (|uo justico com-
plète no leur fût rendue, cl d'avoir |)ar là j)ré(Mpilé lo pays d.ins une
catastrophe. Il peut se faire (juo ces D'qiulés ne se soient pas montrés
assez conciliants ; mais, après tous les dénis do justice dont ils avaient
use plaindre, étaient-ils donc si repréliensibles? tenant à rinsiUTOC-
tion qui suivit, qui ne sait (|U0 bon nombre y demeurèrent étrangers?
Nous devons regreltcr cpio (juolqucs-nns y aient pris part; mais nous
ne devons pas moins déplorer (ju'on no leur en ait que trop fourni des
prétextes.
LORD KI.GIN ET 1,'lNDKMNlTK DE 1837.
à l'Eglise
rocuré au
■té donné
Quelque jugement que porte la i)oslérité sur cet excellent Gouver-
neur, l'impartiale histoire sera toujours obligée d'enregistrer son admi-
nistration comme l'une des plus réparatrices ([u'ait eu lo Canada,
Sans doute, ce n'était que justice d'indemniser les innocents qui avaient
subi des perles en 1837; mais justice est-elle toujours rendue?
70
NOTES RELATIVES
COLLÈGE DE l'aSSOMPTION.
i :
Pour être dans le vrai, il faut dire qu'au D" Meilleur, le môme
qui a donné au public plusieui-s ouvrages très-utiles, .revient l'honneur
d'avoir le premier conçu le projet do cet établissement et de l'avoir
mené ù bonne fin, ainsi que l'attestent les Annales de cette Maison,
bien qu'aucune faveur ne soit venue reconnaître ses éminents
services. Ce n'est que Justice aussi d'associer à son nom celui du D'
Caseneuve qui, de son cûtù, fit l'impossible jiour assurer le succès de
l'entre] irise. Enfin, parmi les insignes bienfaiteurs du Collège de l'As-
somption, au Révér'jnd M' François Labelle qui en fut pour ainsi dire,
jiendant plusieurs années, le père nourissier, il faut ajoute., outre les
MM. Labelle, frères du précédent, le Révérend M. Raizaine, Curé de
S' Roch, qui, pour sa part, légua à cet Etablissement, fondé en 1832,
près de .£2000. Ces noms doivent passer à la postérité avec ceux de
MM. Joliet, Dlonno, Donegani, Cadoret, etc., et des Révérends MM.
Palnchaud, Girouard, Ducharrae, etc.
MANUFACTUKES.
Nous avons dit un mot, en passant, de l'émigration et des proportions
alarmantes qu'elle prenait depuis quelques années. Pour y mettre un
terme, ou du moins pour la restreindre le j)lus possible, chacun a donné
son avis. Suivant les uns, le moyen d'empêcher la jeunesse de déserter
le pays, était d'encourager davantage l'agriculture. Suivant les autres,
ce serait, ce qui revient à jteu près au môme, d'ouvrir de nouvelles
terres à la colonisation. Assurément, tous ces moyens sont bons, mais
ils sont, ce nous sonihlo, insuflisants. Tant que l'ouvrier, surtout s'il
est père de famille, sera réduit à compter sur son salaire de l'été pour
couvrir ses dépenses de l'hiver précédent; tant que, pendant cette der-
nière saison, si longue en Canada, il ne trouvera pas, ou ne trouvera que
difficilement de remploi autour de lui, toujours il sera porté, et cela se
conçoit, à aller demander à l'étranger ce qu'il ne rencontre pas dans
sa propre patrie. Le moyen donc de retenir quantité de bras utiles,
et le seul efficace selon nous, serait de créer et de propager les manu-
factures, de telle manière que, sous ce rapport, le Canada n'eiit rien à
envier aux autres contrées. Mais quel est le capitaUste qui osera
exposer ses fonds dans ces sortes d'entreprises; comment ces entreprises
pourront-elles se soutenir, si la Législature n'impose suffisamment les
marchandises importées, si en même temps elle n'abaisse le plus
possible ses tarifs sur les matières premières, et môui-? si elle n'accorde
quelques subventions à ces manufactures ; en un mot, si elle ne les met
pas à môme de lutter avec avantage contre d'autres établissements de
i 'il
/
AU PRÉCIS HISTORIQUE.
71
môme nnture? Qui veut la lin, doit vouloir les moyens. C'est ce que
VOrdrc démontre parfaitement, quoique sous un autre jioint de vue,
dans son numéro du 2 i Avril. Donc, avec de& chantiers de constniction,
des manufactures avant tout, mais des manufactures protégées par
l'Etat. Lorsque ces manufactures seront de force à soutenir la con-
currence, alors on pourra parler, avec quelqu'api)arence de raison, du
libre-échange.
EDrCATION. .
Pendant de longues années, pour former et instruire la jeunesse,
le pays, à part quelques Collèges et quelques Couvents, n'a eu que le
prêtre qui, aidé de quelques pieux laies, n'a pa? cru se rabaisser en
faisant l'école, à l'exemple du célèbre Chancellier Gerson. Ainsi voit-
on la plupart des Curés de Montréal, à commencer par M. de Belmont,
se livrer à ce pénible ministère et se faire gloire de signer: MaUre-
d'école. Alors, on se bornait à apprendra aux enfants à lire et à écrire,
mais surtout à leur enseigner les grandes vérités de la Religion. Plus
que toute autre chose peut-être, l'ignorance de la langue anglaise, en .
les forçant à se tenir unis et en les om|)êchant de se mêler â d'au-
tres, a contribué à conserver aux Ciinadions leur nationalité, et, avec
cette nationalité leur Religion. Depuis celte époque, nombre de Col-
lèges classiques, ppul-èlre trop, se sont élevés ; les Couvents se sont
aussi mullii)liés, produisant un bien immense, jjarlout où r(''ducalion
n'était ])as audossus de la iiorléo ni tle la condition des enfants. En
même temps, gnlce surtout à l'infatigable D' Meilleur i et à l'Honora-
ble P. Chauveau, son habile successeur dans le Déiiartement de l'Ins-
truction publique, une forte imjjulsion était donnée à l'inslruclion
élémentaire. Tout un nou\eau système a été inauguié : des Ecoles-Nor-
1 D'après les documents officiels de l'époque, de 15 à 16 Collèges ont
pris naissance sous l'administration du D' Meilleur; 15 Ecoles su])0-
rieures pour les garçons, et autant de Couvents pour les lilles, ont été
érigées; la loi des Ecoles-Normales, amendée plus lard, a été sancliun-
née ; Tacquisition de Hig/i-School a. éiè Mie ; les Sociétés dinstituleurs,
connues aujourd'hui sous le nom de Conférences des Instilulews, oui eie
formées, etc. Alors, pas moins de 127,000 enfants étaient repartis dafis
Elus de 2,600 écoles. Mais, c'est sous l'administration de l'IIonora-
le P. Chauveau que lo Déparlement de l'Instruction Publique a reçu
un développement et un lustre inconnus jus(|ue là : les Ecole.s-NÔr-
males ont pris rang parmi les grandes Institutions du j)ays ; le Con-
seil de l'Instruction Publique a été formé; les Conférences des Institu-
teurs sont devenues un foyer puissant «l'action ; des nibliolhècpies ont
été établies, etc. Ainsi, la cause de l'édiicatiou a-t-elle fuit lieaiic(Mip
de progrès en peu de temps. Pour les seconder, ces hauts foiK.-tion-
naires ont eu plusieurs hommes de mérite, qui, rlans \ine positinii plus
humble, n'ont pas laissé de contribuer beaucoup à ce uu)U\euienl.
'*>''
! '.il
72
NOTES RELATIVES
maies ont été établies, et nombre de Paroisses qui n'avaient ni Frères
ni Sœurs pour donner l'enseignement aux enfants, ont reçu des Ins-
tituteurs et des Institutrices, sortis des Ecoles-Normales. Il reste
toutefois beaucoup à faire encore avant que l'instruction ait pénétré
partout dans les campagnes. Soit que les livres soient trop chers,
soit (jue les goûts soient ailleurs, on lit peu encore. Les journaux
mêmes, en quelques endroits du moins, ont peine à se faire agréer,
peut-être parce que quelques-uns, au lieu de donner d'utiles renseigne-
ments, contiennent de mauvais principes, et que d'autres renferment
trop souvent des personnalités blessantes. Quoiqu'il en soit, comme la
réforme ne peut venir que par ren''-'nce, ce qui a été fait avec succès
jusqu'à ce jour en sa faveur, no .ait espérer que bientôt, sous ce
rapport, le Canada n'aura rien à env ier aux autres contrées.
LA CONFÉDÉRATION.
Si l'avènement de la Confédération n'a pas excité en Canada le même
enthousiasme qu'y causa la Constitution de 1791, au moins peut-on dire
que la population des villes ne resta pas étrangère aux démonstrations
publiques. Quoiqu'il en soit, la plus saine partie des esprits s'est ralliée
à la Confédération, et tout porte à croire qu'elle réalisera les grandes
transformations qu'on est en droit d'en espérer. Un instant égarée,
la Nouvelle-Ecosse ne saurait, sans compromettre ses intérêts, persis-
ter à vouloir faire bande à part. Les Acadiens surtout ont tout à
gagner à s'unir aux Canadiens.
TITRES HONORIFIQUES.
A s'en tenir aux renseignements donnés à l'envi par les journaux du
pays, deux Canadiens-Français seulement auraient été honorés du titre
de Baronnet depuis la cession du Canada à la Grande-Bretagne : Sir
H. Lafonlaine et Sir G. Cartier, * auxquels il faut ajouter : Sir J. Stuart
1 Par ses vues larges et son esprit d'initiative, par son énergie in-
vincible, par son patriotisme éclairé et son rare désintéressement, Sir
G. Cartier s'est fait une place à part dans l'histoire do son pays. Cher-
chant avant tout le bien de ses compatriotes, il n'a rejeté aucune des
concessions, ni refusé aucune des alliances qui pouvaient concourir à
son but. Placé à la tôte des affaires dans des circonstances tout à fait
exceptionnelles, il s'est montré véritable homme d'Etat. Il a pu se
faire des ennemis ; mais il a rencontré encore un plus grand nombre
d'amis. Siégeant en môme temps que les Honorables Sicotte et
Dorion, et succédant aux Honorables Lafontaine et Morin, il ne s'est
jamais montré inférieur à sa position. C'est là un témoignage que ses
adversaires mômes aiment à lui rendre. La codification des lois,
en ces derniers tpmps, l'établissement de la Confédération, la loi de
Milice, etc., sont des œuvres auxquelles son nom restera désormais
attaché.
AU PRÉCIS HISTORIQUE.
73
et Sir J. B. Robinson, Les Chevaliers ont été : Sir E. Taiché, Sir N.
Belleau, avec Sir J. B. Macaulay, Sir II. Smith et Sir J. A. McDonald.
Parmi les Compagnons du Bain, outre les Honorables II. Black, T.
Campbell, W. Draper, W. McDougall, W. Howland, on comjite le
héros de Chùteauguay et l'Hble. M. Langevin. Ces distinctions récentes
nous font espérer qu'un jour ou l'autre, l'Angleterre se fera un devoir de
reconnaître d'autres titres, qui, pour être anciens, n'en sont pas moins
honorables, puisqu'ils sont aussi la récompense de services rendus. En
tout cas, mieux avisée, elle conijirendra qu'amoindrir ses représentants,
ou ceux du peuple, serait porter atteinte à la Confédération, et se fairf
tort à elle-même.
LE CANADA A l'EXPOSITION UNIVERSELLE.
Quand nous rappelons les prix remjiortés par le Canada à l'Exposi-
lion-Universelle, nous voulons i)arler, personne ne peut s'y méprendre,
des médailles obtenues en 1855 comme on 1808. Ces premiers succès,
pour un ])ays encore jeune, sont d'un bon augure. Par ses fourrures
et ses cuirs, mais surtout jtar ses grains et ses bois, par la confection
de ses voitures, le Canada est apjielé, dans un avenii- jieu éloigné, à
fixer de plus en plus l'attention sur lui et à exercer une certaine influence
sur les marchés européens.
CORRECTIONS.
fie in-
Int, Sir
Cher-
Ine des
Virir à
à fait
pu se
[ombre
)lte et
[e s'est
luo ses
^s lois,
loi de
lormais
Il faut lire Chaumonot, Denonvillo, Chibouctou, Anson, cent, Rylay,
Major-Général Clark, Raimbault, Marcoux, Lundy's Lane, Clitlierow,
Charles, Provancher, Kars, U. T Tessier, Canada-Uni, et non : Cha-
monot, Donnonville, Chibouctou, Auson, cents, Rayley, Major Clark,
Rambault, Macloux, Fundy's Lane, Clitherowe, Eugène. Provencher,
Kar, N. F. Tessier, Bas-Canada ; de même que dans V Aperçu., au lieu
de IG93, 1791, formant, l'aînée, Lyonais, 45, Jacau de Piedemont, Co-
pron, il faut lire: 1092 (époque de la mort de la Yalterie), lG9t
l'année de la mort de trois olliciers à Laprairie, forment (en parlant
de la garnison de 1750), l'aîné (M"' Bégo:.,, Lyonnais, .35 (Age de Lop-
pinot, fils), Jacan de Fiédmont et Corpron. Inévitables au milieu
de tant de noms, de faits et de dates, cos erreurs typogra])liiques
peuvent facilement être corrigées.
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TERRE NEUVE. ACADIE ET CAP BRETON
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Pt^iltti' i^f /Jinwni/ J'Ai/t/tv tùnfiN/ i/ttcé>ff Ho'./f^/
Ih<T(f.vtre He In Ji*fttv tio U'uff^ei'aiur^fpt //c.r < iTiil
llrfaat- t<e l^iLrAt/u/fi'ti m< ^'^ .^'ccr.i.n/.- '>/.'i.i
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l^-'/(Ufr tfi' .Vunttfiniu'ftf iiîj.îj
f'iCfctjY i^r l'Afift-aiftfai/ / iflt.i/
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/fi'.ii iHumxi- .iiifi' .lf,j/iirti X* fiviitiH f i7^f> i
lijittt iH-'i/-/,l.ïk-iiirl</fft/tW/it'V/rlf>-iffHi' ,Ù M'itlJ-fo/'lJ^J /
//.■.,/ ,i„mur ItiU' .U<lfui u .Ikfiitli-'n/ nyS^tO
Bal 'tl-'lt'll.- (\uiHllitlllUtlH tlU Lit. Ji'f f^t.K JltMlKltfllV.if t-,ii
itj.fi Al ,n'fiptuf/u' i/t' /ti ff'-Ki' h'n'ién' à^At'ul fi.'t'fHi
/f l'.ff /i,'/"//if\vr/iiii>ihi/<i/if -m f'fi/f/ii /'rf^rr/t/tttiO" .'t7->f.,
il /Mi.nv ,i ceitti »(<• Iti /ifsçu'i//' 'i^<i/>'/
llj^nf i^ety''rft\T(i\>upe^vava/i/ àtfHttaiUr .tit t'nnUon fi-:.tii
//ru iiui/tme (finitmindaut na ^^H «!■ Arvife-fui*" >i?-^^J
il A\-i ipr^nf/urrit Nessi' au Jîn'f tt^' ràau^fim fi7StfJ
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.■V'or^'Kj,:!.!': i''i^\;v('i':
BAIE D HUDSON LOUISIANE
TERRE NEUVE ACADIE ETCAPBRETON
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|Miiir sii'vir ;i I lli>l()ii'i'
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EN CANADA
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