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Full text of "Le chien du capitaine / by Louis Enault. La fée (The comedy) / by Octave Feuillet. Together with, Ferrier's Le codicille and Labiche's Le major Cravachon ; edited with notes, exercises and vocabulary by F. H. Sykes and E.J. McIntyre [microform]"

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TEST  TARGET  (MT-3) 


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Photographic 

Sciences 

Corporation 


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23  WEST  MAIN  STREET 

WEBSTER,  N.Y.  M5S0 

(716)  873-4S03 


6^ 


CIHM/ICMH 

Microfiche 

Series. 


CIHIVI/iCIVIH 
Collection  de 
microfiches. 


Canadian  Institute  for  Historical  Microreproductions  /  institut  Canadian  de  microreproductions  historiques 


Jl 


Technical  and  Bibliographic  Notes/Notes  techniques  et  bibliographiques 


The  Institute  has  attempted  to  obtain  the  best 
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n 


D 


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D 


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de  cet  exemplaire  qui  sont  peut-Atre  uniques  du 
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12X 


16X 


20X 


26X 


30X 


24X 


28X 


] 


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sion, or  the  back  cover  when  appropriate.  All 
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first  page  with  a  printed  or  illustrated  impres- 
sion, and  ending  on  the  last  page  with  a  printed 
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The  last  recorded  frame  on  each  microfiche 
shall  contain  the  symbol  -^  (meaning  "CON- 
TINUED"), or  the  symbol  y  (meaning  "END"), 
whichever  applies. 


Les  imagrs  suivantes  ont  4tA  reproduites  avec  le 
plus  grand  soin.  compte  tenu  de  la  condition  at 
de  la  nettet«  de  l'exempiaire  film*,  et  en 
conformity  avec  les  conditions  du  contrat  de 
filmage. 

Les  exemplaires  originaux  dont  la  couverture  en 
papier  est  imprimte  sent  filmAs  en  commen^ant 
par  le  premier  plat  et  en  terminant  soit  par  la 
derniAre  pege  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustration,  soit  par  le  second 
plat,  salon  le  cas.  Tous  les  autres  exempieires 
originaux  sont  filmte  en  commenpant  par  la 
premiere  page  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustration  et  en  terminant  par 
la  dernlAre  page  qui  comporte  une  telle 
empreinte. 

Un  des  symboles  suivants  apparaftra  sur  la 
dernlAre  image  de  cheque  microfiche,  selon  le 
cas:  le  symbols  — »  signifie  "A  SUIVRE  ",  le 
symbols  V  signifie  "FIN". 


Maps,  plates,  charts,  etc..  may  be  filmed  at 
different  reduction  ratios.  Those  too  large  to  be 
entirely  included  in  one  exposure  are  filmed 
beginning  in  the  upper  left  hand  corner,  left  to 
right  and  top  to  bottom,  as  many  frames  as 
required.  The  following  diagrams  illustrate  the 
method: 


Les  cartes,  planches,  tableaux,  etc.,  peuvent  itre 
filmte  A  des  taux  de  reduction  diffirents. 
Lorsque  le  document  est  trop  grand  pour  Atre 
reproduit  en  un  seui  clichA,  ii  est  film*  A  partir 
de  I'angle  supArieur  gauche,  de  gauche  A  droite, 
et  de  haut  en  bas,  an  prenant  le  nombre 
d'images  nAcessaire.  Les  diagrammes  suivants 
illustrent  la  mithode. 


1 

2 

3 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

OCTAVE    FEUILLET 


a 


LE  CHIEN  DU  CAPITAINE 

BY 

LOUIS    6NAULT 

LA  FEE 

(THE   COMEDY) 

BY 

OCTAVE    FEUILLET 

TOGETHER    WITH 

FERRIER'S  LE  CODICILLE 

AND 

LABICHE'S  LE  MAJOR  CRAVACHON 


EDITED    WITH  NOTES,   EXERCISES  AND    yoCABULARy 

vt 
F.    H.    SYKES,    M,A.,    Ph.D. 

AND 

K  J.    McINTYRE,   B.A. 


TORONTO 
THE   COPP,    CLARK   COMPANY,    LIMITED 

1897. 


J^htT^^  .  !  °'  *•'*  Parliament  of  Canada.  In  the  year  one  thousand 
eight^hundred  and  ninety-seven.  by  Tub  Copr,  Clark  Company,  Liiiitkd,  Toronto 
Ontario,  in  the  Office  of  the  Minister  of  AgricxUture. 


NOTICE  BIOORAPHIQTTE. 

"As AWT  (Louis),  litterateur  franQais,  n6  k  laigny  (Oalrados)  en 
1822  [ou  1824],  fit  aon  droit  k  Paria  et  fat  re^  avooat.  A  la  nnite 
des  ^v^iements  de  juin  1848,  ses  relations  avec  le  parti  l^timiste 
lui  attir^rent  une  oourte  detention,  puis  il  quitUi  la  France  et  alia 
visiter  I'Angleterre,  I'Eoosse,  lea  ties  Hebrides  et  I'Allemagne. 
Revenu  k  Paris  en  1851,  il  a'occupa  de  litturature,  puis  reprit  ses 
voyages,  visita  les  Lieux  Saints,  explora  I'Orient  en  1853,  fut 
charge  Tann^e  suivante  d'une  mission  du  gouvemement  dans  le 
Nord  et  parcourut  les  bords  de  la  Baltique,  le  Daneinark,  la  Su^de 
et  la  Norv^ge.  M.  J^nault  fut  attach^  au  ConstttvUonelf  puis  an 
journal  beige  U  Nord,  pour  la  critique  litt^raire ;  il  a  aussi  ^crit 
dans  la  Bexue  contemporaine,  le  Pays,  VAthenanim^,  VIUvMration,  le 
Figaro,  la  Correapondance  litUravre,  la  Bevue  fra/nfoiae^  etc.,  soit 
sous  son  nom,  soit  sous  le  pseudonyme  de  Louis  de  Vernon.  M. 
L.  !^nAult  a  ^t^  d^cord  de  la  Legion  d'honneur  le  13  ao(it  1861. 

On  cite  de  lui un  certain  nombre  de  volumes  de  voyages,  de 

mtique  litteraire,  d'art  ou  d'histoire,  tels  que  :  Promenade  en  JBdgi- 
que,  1852  ;  La  Terre  samte,  1854  ;  Constantinople  et  la  Tvrqtnet 
1855 ;  la  Norvkge,  1857  ;  de  la  JAttiratnre  des  Jndous ;  la  Midi- 
teitanie,  1862 ;  VAmirxqu>e  centrale  et  miridionale^  1866 ;  Paris 
MU^,  1871 ;  Lwdrtf,  1876 ;  le  SaUm de  186S,  de  1881,  ....de  189S, 
eto. 

Les  autres  publications  de  M.  Louis  Enault  sont  particuliirement 
des  remans,  dont  la  sc^ne  est  dans  les  lieux  qu'il  a  visit^s.  Nous 
oiterons :  Oiristine,  1857 ;  la  Vierge  du  lAban  et  Alha,  1869 ; 
Nadhje,  1859 ;  VAnxo^r  en  voyage  et  Hermine,  1860 ;  Un  Amour 
en  Laponie,  1861  ;  Pile-mile,  1862  ;  Stella,  1863  ;  En  province  et 
Olga,  1864;  Jrine,  Un  Ma/riage  interrompu.  Deux  vUlea  mortes,  1865 ; 
Un  Drome  intime,  1866 ;  le  Roman  d^une  veuve,  1867  ;  les  Fcrles 
noWeSy  1872  ;  le  Baptime  du  sang,  1875  ;  la  Cireassienne,  1878 ;  le 
Chien  du  Capitaine,  1879;  V Amour  et  la  guerre,  1882;  le  Chdtimient 
et  Vaineige,  1887  ;  U  Chdteau  des  anges,  188d  ;  Tragiqties  amours, 
1891,  etc.  L'auteur  a  aussi  doun^  des  traductions  de  I'Onde  Tonk, 
1862 ;  de  Werther,  1855,  eto. 

— Extrait  de  Yapereau,  Diet,  des  Contemporains,  Ad,  180S. 


LE  CHIEN  DU  CAPITAINE 


BY 


LOUIS   ENAULT 


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LE  CHIEN  DU  CAPIT.UNK 


"OA  done  est  Z^rot  demanda  Jean  Pigault  k  sa  t'cmme, 
lorsqu'il  eut  fini  de  manger  sa  soupe  ;  je  suis  si  uccuutumd  k  le 
▼oir  ici  quand  nous  dinons,  que  son  absence  me  fait  un  vide. 

— Je  I'ai  enfenn^,"  r^pondit,  un  peu  s^clioniont  peut-etre, 
celle  k  qui  cette  question  ^tait  adressdeet  qui  n'dtait  autre  que  6 
Mme  Pigault  elk-mdme,  en  son  nom  de  jeune  fille  Mile  Lise 
Jjehalleux,  n^e  d'un  p^re  oultivateur  dans  les  environs  de  la 
jolie  petite  ville  d'Honfleur,  et  marine  depuis  environ  six  mois 
k  un  ancien  oapitaine  au  long  cours,  Jean  Pigault,  qui  jouissait 
d'une  honndte  aisance,  honorablenient  gagn^e  par  son  travail  lo 
8'ar  terre  et  sur  mer. 

"Eh!  pourquoi  I'as-tu  enfermd?  continua  le  mari. 

— Faroe  que  je  le  trouve  insupportable  pendant  les  repas ! 
o'est  bien  assez  de  I'avoir  dans  les  janibes  le  reste  de  la  journ^e. 
Airangez-vous  tous  deux  pour  nous  donner   au   moins   cette  u 
heure  de  tranquillity." 

Mme  Pigault  parlait  encore,  quand  Victoire,  campagnarde 
haute  en  couleur  et  bien  embouch^e,  bonne  k  tout  faire  du  petit 
manage,  entra  dans  la  salle  k  manger,  k  seule  fin  de  remplacer 
le  potage  par  une  matelote  normande.  20 

Au  moment  oii  elle  onvrit  la  porte,  et  il  fallait  qu'elle  fiit 
assez  grande  pour  livrer  passage  k  ion  importante  personne,  un 


LI  CUIBN   DO  GAPITAINB. 


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chien  de  taille  moyeime,  nuus  singoli^rement  vigoureux,  se 
pr^ipita  dans  la  salle  oomme  un  ouragan,  fit  trois  fois  le  tour 
de  la  pi^ce  en  courant  comine  un  fou,  ^railla  de  seH  gri£fe8 
d'acier  la  ouehe  de  cire  rouge  soigneusement  ^tendue  sur  det 

icarreaux  de  pierre  dure,  frott^s  et  reluisants,  ren versa  une 
chaise,  init  la  putte  dans  une  assiette  oubli^e  par  terre,  et  attira 
sur  sa  lute  les  imprecations  et  les  col^res  d'un  dnorme  perroquet 
ruuge,  jaune  et  vert,  gravement  perch^  sur  le  bord  de  sa 
mangeoire. 

10  Les  yeux  de  Mme  Pigault  eurent  un  Eclair  bleu  qui  les  fit 
briller  coinme  deux  pointes  d'acier.  Z^ro  rencontra  sans  doute 
ce  regard,  car  il  s'urruta  au  milieu  de  sen  gambades,  calm^ 
comme  par  enchantement,  et  alia  s'abriter  derri^re  la  chaibe 
de   son  mattre,   craintif,    ras^   contre  terre,    se  faisant  petit, 

i»  tremblant  qu'on  ne  le  renvoy&t  k  son  chonil. 

"Tu  ne  me  d^barrasscras  done  jamais  de  ce  sot  animal  t 

demanda  Lise  k  sun  mari,  de  sa  voix  de  tete  la  plus  provocante. 

— II  m'aime  tant !  r^pondit  Jean  Pigault,  aveo  beaucoup  de 

douceur,  que  je  te  serai  vraiment  oblig^  de  bien  vouloir  me  le 

20  laisser. 

— Tl  n'a  pas  affaire  k  un  ingrat !  r^pliqua  I'irascible  or^ture, 
et  s'il  to  failait  choisir  entre  lui  et  moi,  je  sais  bien  lequel  de 
nous  deux  tu  sacrifierais  ! 

--  -II  ne  m'en  a  jamais  tant  dit  contre  toi !  fit  Jean  Pigault, 

26  avec  une  naivete  qui  n't^tait  peut-6tre  pas  exempte  d'un  peu  do 
malice.  Mais,  grftcea  Dicu,  je  sais  bien  que  tu  ne  te  crois  piis 
toi-m6me.     Tu    me   connais;    tu  sais  que  j'ai  une  profonde 

affection  pour  toi trop  grande  '^eut-fitre,  et  tuabuses  de 

ma  faiblesse. 

80  — En  attendant,  dit  Mme  Pigault,  voil&  cette  horrible  bdte 
instance  dans  la  salle  k  manger ;  c'est,  je  le  sais,  ce  que  vous 
vouliez  tous  deux  !" 

Jean  Pigault  se  leva,  et,  sans  r^pondre  k  sa  femme,  il  appela 
Z^ro  k  voix  basse. 


LB  OfilBN   DU  OAPITAINI. 


Le  chion  comprit  que,  cette  fois,  toute  r^istauce  ^tait 
inutile  :  il  se  leva  et  quitta  sa  place, — sa  bonne  place  derri^re 
son  inattre,  oii  il  ^tait  si  bien, — et  il  le  sulvit. 

«  Vieas,  mon  pauvre  vieux,  dit  Jean  Pigault,  en  le  flatUint 
de  la  main  et  de  la  voix,  quand  iln  furent  sortis  tous  deuxde  la  i 
salle  k  manger ;  tu  sais  bien  que  nous  no  faisons  plus  id  ce  que 
nous  voulons !      Ce  n'est  pas  comme  autrefois,  quand  j'^tais 
gar9on  1" 

II  enferma  le  chien  dans  une  sori'   de  buaiidcrie,  attenant  It 
la  maison,  et  dont  il  ^tait  cerf^ia  <]ue  perso*Mie  n'irait  onvririo 
la  porte  pendant  le  dtner ;  pu  .  il  rentrn  uans  in  salle,  la  t^te 
basse,  visiblement  attrist^.  et,  sanF  >  an  dire,  il  alia  reprendre 
sa  place. 

Cependant  la  figure  de  Lisw  n'avait  point  I'aspect  iiritd  que 
son  man  avait  paru  craindre ;  elle  semblaic,  a'l  (^ontraire,  ia 
adoucie  par  son  triomphe,  ce  qui  ne  prouvait  point  une 
mauvaise  nature.  Mme  Pigault,  en  ennemio  g^ndreuse, 
avait  ddsarm^  apr^s  la  victoire.  II  ne  fut  pas  nialais^  de 
s'apercevoir  qr.e  le  mari  fut  heureux  de  ces  dispositions 
nouvelles  et  plus  cl^mentes.  II  se  dit,  sans  doute,  qu'apr^sso 
tout,  il  serait  bien  insens^  de  laisser  un  chien  troubler  la  paix 
de  son  manage,  et  il  regarda  sa  ferame  avec  des  yeux  qui  ne 
deniandaient  qa'k  signer  un  trait<^  de  paix. 

Mme  Pigault  ^tait  vive,  mais  elle  n'^tait  pas  ra^chante ; 
fille  d'honnetes  gens,  honnSte  elle-mSme,  elle  aimait  son  mari  :2s 
c'est  le  grand  point,  sans  doute  ;  mais  si  elle  I'aimait  beaucoup, 
elle  ne  I'aimait  pas  tou jours  bien.  11  y  avait,  en  effet,  dans 
son  aflTection,  un  peu  de  l^g^ret(^,  assez  de  caprice,  et  beaucoup 
de  tyrannie.  Bonne  au  fond,  et  avec  des  qualitds  plus  solides 
qu'on  n'eftt  peut-etre  ^t^  tent^  de  le  croire  au  premier  abord  :  so 
telle  qu'elle  ^tait,  son  mari  Tador^ib. 

Jean  Pigault  formait  avec  Lise  Lehalleux  le  contraste  le 
plus  frappant:  c'est  peut-6tre  pour  cela  qu'ils  s'^taient  plu. 
Jean  ^tait  le  type  du  leap  de  mer :  large  d'^paules  et  de  poitrine^ 


8 


LB   CHIEN   DtJ   CAPITAINE. 


le  front  bronz4  par  tous  les  soleils,  I'oeil  bien  ouvert,  glauque 
comme  les  vagues  qu'il  avait  si  souvent  regard^es,  les  pommettes 
saillantes,  la  bouche  large,  mais  avec  une  expression  de  franchise 
qui,  tout  de  suite,  vous  prenait  le  coeur ;  la  parole  sonore  et  le 
erire  ^clatant.  Sur  terre,  il  ^cartait  un  peu  les  jambes  en 
marchant,  comme  lorsqu'il  voulait  prendre  ses  aplombs  sur  le 
pont  tremblant  de  son  navire ;  mais  il  pouvait  porter  un  tsao 
de  bl^  de  sa  cave  k  son  grenier  sans  que  ses  reins  fl^hissent. 
Pas  un  fil  d'argent  dans  sa  chevelure  ^paisse  et  rude  comme 

10  la  crini^re  d'un  lion ;  pas  un  poil  grisonnant  dans  sa  barbe 
taill^e  en  ^ventail,  k  I'am^ricaine.  II  avait  navigu^  assez 
heureusement,  et,  k  quarante-cinq  ans,  il  s'^tait  retir^  des 
affaires  avec  assez  de  bien  pour  vivre  tranquille.  II  rencontra 
Lise,  la  trouva  de  son  goiit  k  premiere  vue,  la  demanda  le 

16  lendemain,  et,  un  mois  apr^s,  vent  arri^re,  toutes  voiles  dehors, 
il  se  langait,  le  cap  vers  I'inconnu,  sur  cet  oc^n  de  la  vie  conju- 
gale,  qui  ne  cache  peut-Stre  pas  moins  d'^cueils  que  I'autre. 
Ce  fut,  k  tout  prendre,  un  manage  heureux. 
Z^ro,  le  chien  du  capitaine,  avait  ^t^  jusque-1^  le  seul  point 

tonoir  visible  k  leur  horizon:  mais  ne  suffit-il  pas  d'un  grain 
pour  contenir  une  tempdte  1 — c'est  du  moins  ce  qu'assurent  les 
marins. 

Lise  pr^tendait  que  Z^ro  lui  faisait  du  tort  dans  I'affection 
de  son  mari.     A  force  de  le  r^p^ter,  elle  avait  fini  par  le  croire 

26  et  par  prendre  en  grippe  ce  malheureux  chien,  qui  n'en  pouvait 
mais,  qui  n'avait  k  se  reprocher  aucun  tort  en\ers  elle,  et  qui, 
ne  se  sentant  point  aimd,  -  -les  bdtes  ne  setrompent  jamais  comme 
les  hommes  k  ces  choses-lk —  avait  sagement  pris  le  parti  de  ne 
plus  s'occuper  de  sa  maitresse.     II  n'en  ^tait  pas  arriv^  Ik  da 

so  premier  coup.  Tout  au  contraire,  dans  les  premiers  temps,  12 
avait  essay^  de  la  d^sarmer  par  ses  regards  soumis,  et  par  mille 
marques  de  d^f^rence  et  de  respect.  II  lui  avait  prodigu^  les 
attentions  et  les  ^gards,  k  son  arriv^e  dans  la  maison,  oil  il 
^tait  pourtant  install^  avant  elle.      Mais  il  avait  bientdt 


LE   CHIEN    DU    CAPITAINE. 


9 


oompris  qu'il  ne  parviendrait  jamais  k  conqu^rir  les  bonnes 
gr&ces  de  cette  personne  difficile,  et  comme  il  avait  sa  dignity 
de  chieu,  il  se  retira  sous  sa  tente,  je  veux  dire  dans  sa  niche, 
et  prit  le  parti  de  ne  pas  plus  tenir  compte  du  dedain  de 
Madame  que  si  elle  n'avait  jamais  exists ;  de  fait,  elle  i 
n'exista  plus  pour  lui. 

Cette  m^sintelligence  entre  deux  creatures  qui  lui  ^taient 
chorea,  bien  qu'a  des  titres  diff^rents,  n'avait  pu  ^chapper  k 
Jean   PIgault.     Le  brave   capitaine   en    avait   ^prouv^    une 
contrariety  vive,  car  il  aurait  voulu  voir  la  bonne  harmonie  lo 
r^gner  toujours  entre  ceux  qui  vivaient  auprfes  de  lui,  princi- 
palement  entre  sa  femme  et  son  chien.     Ce  n'dtait  pas  du  cdt^ 
du  chien  qu'^tait  venue  la  resistance ;  Pigault  le  savait  bien, 
et  comme  c'^tait  une  excellente  nature,  il   avait  essay^  de 
r^parer  les  torts  de  Lise,  en  aimant  Zdro  davantage.     Cette  16 
visible  recrudescence  de  tendresse,  qui  partait  d'un  bon  coeur, 
mais  qu'ii  eiit  fallu  cacher,  n'^tait  pas  faite  pour  ramener  Lise 
k  des  sentiments  meilleurs.     Contre  toute  vraisemblance,  et 
centre  toute  raison,  elle  pr^tendait  que  la  part  d'affection  que 
Ton  donnait  au  pauvre  animal  etait  prise  sur  la  sienne,  et  son  so 
antipathic  contre  lui  s'en  accrut  encore. 

zero,  cause  involontaire  de  cette  regrettable  m^sintelligence, 
ne  semblait  point  au  premier  abord  m^riter  la  faveur  de  Tun 
des  epoux,  ni  justifier  la  crainte  de  I'autre.  Comme  beaucoup 
d'hommes  de  notre  connaissance,  il  manquait  absolument  de  96 
prestige.  La  nature  lui  avait  refuse  les  qualites  exterieures. 
II  n'avait  pas  de  brillant.     II  avait  re^u  en  partage  un  grand 

coeur mais  ce  cceur    etait  mal  loge  . . .  .  il   n'avait   meme 

pas  le  type  bien  caracterise  d'une  race :  un  peu  long,  bas  sur 
jambes,  la  t^te  enorme,  avec  une  moustache  herissee,  et  une  so 
sorte  de  toupet  qui  lui  retombait  sur  les  yeux,  il  avait  du  mcins 
one  physionomie  originale,  qui  I'empgchait  de  ressembler  k 
personne.  Son  poil  n'etait  pas  moins  mdie  que  son  8an<r.  H 
4tait  poivra  et  sel,  comme  la  barbe  d'un  homme  de  cinquante- 


10 


LB   CHIEN    DU   CAPITAINB. 


cinq  ans ;  tantdt  lisse  et  tantdt  fris^,  ras  sur  les  reins  et  lea 
cuisses,  avec  une  sorte  de  palatine  plant^e  dans  le  cou  et 
retombant  sur  les  dpaules,  qui  lui  donnait  je  ne  sais  quel 
aspect  Monin.     Tout  cela  formait  un  ensemble  probablement 

6  strange,  mais  qui  n'avait  rien  de  flatteur.  II  ne  serait  venu 
k  personne  I'id^e  qu'un  pareil  chien  put  §tre  compagnon  pr^f ^r^ 
d'uno  jolie  femme,  et  Ton  comprenait  bien  qu'il  eut  d^plu  k 
Mme  Pigault. 

Et  pcurtant,  si  on  I'avait  bien  connu !     Jamais  chez  aucun 

lofitre  les  d^fauts  visibles  n'a>-?ient  ^t^  rachet^s  par  un  tel 
ensemble  de  qualittis  internes,  les  plus  precieusea  et  les  plus 
rares.  L'intelligence  p^tillait  dans  ses  yeux  pleins  de  malice 
et  de  ruse;  il  avait  de  I'esprit  a  en  revendre  k  dix  chiens; 
quant  k  son  cceur,  M.  de  Buffon,  en  manchettes  de  den  telle,  en 

i»  aurait  fait  I'^loge  en  pleine  Acad^mie.  L'affection  qu'il  portait 
k  son  maitre  avait  tous  les  caract^res  d'un  attachement 
passionn^.  Le  capitaine  Pigault  ne  I'avait  ni  achet^,  ni 
re5u,  ni  ^lev^,  ni  trouv^.  La  fa9on  dont  il  ^tait  tomb^  entre 
ses  mains  avait,  au  contraire,  un  certain  cdt^  romanesque. 

20  Quel  que  temps  avant  son  mariage,  auquel,  du  reste,  il  n© 
pensait  pas  encore,  le  capitaine  se  promenait  un  soir  sur  la 
jet^e  de  Honfleur,  pour  surveiller  de  loin  I'entr^e  et  la  sortie 
des  navires.  Ces  passe-temps  sont  chers  aux  marins  retires,  k 
qui  la  terre  ferme  donne  la  nostalgic  de  la  mer,  quitt^  toujours 

26trop  tdt. 

Son  attention  fut  attir^e  tout  k  coup  par  les  cris  et  les  rires 
bruyants  d'une  douzaine  de  polissons,  qui  jetaient  des  pierres 
dans  le  fleuve,  et  qui  poussaient  des  exclamations  joyeuses 
quand  leurs  coups  avaient  port^. 

so  Pigault  savait  que  cet  &ge  est  sans  piti^  comme  a  dit  le 
po^te  :  il  soup9onna  quelque  forfait  et  » approcha  de  la  berge 
poui  voir  quelle  ^tait  la  victime  de  ces  jeux  cruels. 

Bientdt,  k  quelque  distance  de  la  rive,  il  apor9ut  un  pauvre 
^en  luttant  aveo  peine  centre  le  courant,  tr^fort  en  cet  endroii 


i  i 


LE  CHIEN   DU   CAPITAINB. 


11 


98  nres 


n  aurait,  cependant,  fini  par  aborder,  car  il  nageait  bien  at 
vigoureusement ;  mais,  chaque  fois  qu'il  ^tait  sur  le  point  de 
prendre  terre,  il  se  voyait  impitoyablement  repouss^  par  les  cris, 
les  menaces  et  les  coups  de  ses  f^roces  ennemis.  D  ^tait 
Evident  que  ces  jeunes  drdles  voulaient  se  donner  le  barbare  i 
plaisir  d'assister  k  la  noyade  de  la  pauvre  bete. 

lis  ne  paraissaient  pas  devoir  attendre  cette  joie  bien  long- 
temps,  car  I'animal,  vaincu  par  la  fatigue,  d^courag^  peut-Stre 
par  les  indignes  proc^d^s  auxquels  il  ^tait  en  butte,  s'^puisait 
en  st^riles  efforts,  et  le  moment  n'^tait  pas  loin  oii  il  allait  i* 
succomber. 

Une  g^n^reuse  col6rf  et  une  douce  compassion  remplirent 
I'Ame  du  capitaine. 

"  Tas  de  gamins !    s'^cria-t-il,  si  vous  ne  tournez  imm^diate- 
mentles  talons,  je  vous  jette  a  I'eau  a  la  place  de  ce  malheureux  u 
chien,  dont  vous  ne  valez  pas  les  quatre  fcrs  !  " 

Un  geste  dnergique  ^tant  venu  appuyer  cette  parole,  la  troupe 
barbare  se  dispersa,  sans  demander  son  reste,  comme  une  bande 
de  moineaux  effarouch^s. 

•Le  chien  vit  bien  qu'on  lui  laissait  le  champ  libre,  et  il  com-  ao 
prit  que  ce  nouveau  venu  ^tait  pour  lui  un  sau  veur.     Ce  secours 
moral  lui  rendit  des  forces  :  il  nagea  avec  une  ardeur  nouvelle, 
et,  malgr^  le  courant,  il  r^ussit  a  gagner  le  bord. 

Ce  fut  k  ce  moment  qu'il  donna  au  capitaine  la  premiere 
preuve  d'une  intelligence  dont  celui-ci  devait  6tre  si  souventss 
frapp^  par  la  suite.  II  avait  sans  doute  entendu  dire  dans  le 
monde  que  rien  n'^tait  plus  d^sagr^able  que  le  voisinage  d'un 
chien  mouill^  qui  se  secoue.  Aussi,  au  lieu  d'aller  tout  de 
suite  offrir  ses  remerciements  k  son  sauveur,  il  commen9a  par 
aller  faire  un  bout  de  toilette  k  quelque  distance,  et  Dieu  sait  so 
s'il  en  avait  besoin  !  C«  fut  seulement  alors  que^  timidement, 
comme  quelqu'un  qui  a  eu  des  malheurs,  et  que  sa  mauvaise 
fortune  condamne  j^  se  d^fier  des  autres,  et  plus'  anoore  d«  lui- 
mdme,  il  revint  k  pas  lents  vers  le  marin. 


III;. 


IS 


LI  OHIBN   DU  GAPITAINR. 


Comme  8*11  n'«ftt  pas  os^  davantage,  il  s'arr^ta  discr^tement 
It  quelques  pas  du  capitaine,  battant  la  terre  da  sa  queue 
longue  et  foumie,  et  fixant  sur  lui  un  regard  vif  et  brillant. 
qui  exprimait  tous  ses  sentiments  avec  plus  d'^loquence  que 
•  n'auraient  pu  le  faire  les  discours  les  plus  pompeux  Merits  en 
style  fleuri. 

Pigault  comprit  ce  muet  langage,  et  il  en  fut  aussi  touchy 

que  des  demonstrations  les  plus  bruyantes, — peut-§tre  m6me 

davantage.     Aussi,  d'une  voix  caressante,  et  avec  cette  bonne 

to  physionomie  k  I'expression  de  laquelle  un  chien  ne  se  trompe 

jamais,  faisant  de  la  main  un  appel  sur  sa  cuisse : 

**  Allons !  viens  ici,  mon  pauvre  vie^x,.  lui  dit-il,  que  nous 
f  assioDB  un  peu  connaissance,  toi  et  moi ! " 

Le  chien  comprit,  car  il  se  rapprocha  encore ;  mais  pas  k  pas, 
15  peu  k  peu,  avec  une  crainte  visible,  et  il  s'arrSta  de  nouveau  k 
quelque  distance,  regardant  toujours  I'homme  avec  scs  grands 
yeux  fixes,  qui  demandaient  gr&ce  et  piti^. 

"  Que  le  pauvre  diable  a  dii  souffrir  pour  montrer  tant  de 
pew  k  quelqu'un  qui  ne  lui  veut  pas  de  mal  I  se  dit  le  brave 
»Jean  Pigault,  dont  I'&me  ^tait  vraiment  compatissante  et 
bonne.  A-t-il  le  flanc  creux !  Je  crois  qu'il  y  a  longtemps 
qu'il  n'a  mang^.  Allons !  viens,  bonhomme !  ajouta-t-il  avec 
son  large  rire,  je  veux  faire  un  heureux  aujourd'hui  Je  vais 
t'ofBrir  k  souper!  ....  as-tu  d^jeun^,  seulementi" 
SI  Le  capitaine  ^tait  homme  d'action,  et  ne  payait  de  mots  ni 
les  autres  ni  lui-mdme.  II  alia  droit  au  chien,  et,  bien  qu'il 
ffiLt  encore  ruisselant  d'eau  et  souill^  de  vase,  il  le  caressa 
doucement,  en  lui  adressant  de  bonnes  paroles  que  celui-ci 
paraissait  comprendre. 
w  **  Tu  n'es  pas  beau !  lui  disait-il ;  mus  Ui  n'as  pas  Tair 
m^chant  non  plus  !  II  y  aura  peut-Stre  moyen  de  nous  entendre, 
toi  et  moi .  .  .  .  tu  remplaceras  mon  pauvre  Black,  dont  la 
niche  eit  encore  Tide ....  Allons  I  viens  maintenant  I  il  est 
Mpt  heures :  nou«  trouverona  U  nappe  mise,  et  la  soupe  sur 


U  OHIBN  DU  OAPITAINB. 


13 


scr^tement 
sa  queue 
?t  brillant. 
uence  quo 
:  Merits  en 


issi  touchy 

lire  m6me 

Btte  bonne 

se  trompe 

que  nous 

pasik  pas, 
mouveau  k 
BOS  grands 

r  tant  de 

le  brave 

isante  et 

|Ongtemps 

rt-il  avec 

Je  vais 

mots  ni 
)ien  qu'il 
caressa 
celui-oi 

I  pas  Tair 
itendre, 
Idont  ]a 

II  ilest 
lupe  sur 


la  table.     Mais  Jeanneton  ne  veut  pas  qu'on  la  fasse  attendre, 
je  t'en  pr^viens  !*' 

Le  chien  resta  quelquee  instants  immobile  k  la  mdme  place, 
comme  s'il  eil^t  r^fl^hi  et  d^lib^r^  en  lui-mdme.  Mais  bientdt, 
jugeant  sans  doate  sa  dette  suffisamment  pay^,  il  parut  6 
prendre  uu  grand  parti,  fit  demi-tour  k  gauche,  et  retoumant 
vers  la  berge,  il  fixa  obstin^ment  seH  yeux  vers  le  large,  du  cdt^ 
de  I'ouest,  oil  Ton  voyait  disparaitre,  et,  pour  ainsi  parler, 
s'^vanouir  la  silhouette  p&lissante  d'un  navire  de  fort  tonnage, 
qui,  ses  toiles  dehors,  cinglait  vers  la  haute  mer.  lo 

"  Ingrat!  murmura  Jean  Pigault!  je  voulais  ton  bonheur .... 
mais  si  tu  crois  que  je  vais  le  faire  de  force ....  non,  par 
exemple!  tu  n'ds  pas  assez  beau  pour  que  je  te  loge,  te  nourisse, 
te  blanchisse, — tu  en  as  bien  besoin, — et  t'entretienne  malgr^ 
toi ! . . . .  Bonsoir  la  compagnie !  tu  me  dois  un  beau  cierge !  va  u 
le  brMer,  si  tu  veux,  k  Notre-Dame-de-Gr4ce.  Tu  ne  m'y 
trouveras  point !" 

Et  se  mettant  k  chantonner,  d'une  jolie  voix  de  baryton, 
juste  et  bien  timbr^e,  une  romance  jadis  ch^re  aux  marins  de 
toutes  nos  c6tes :  so 

....Adieu,  mon  beau  navire, 
Aqx  grands  m&ts  pavois^s, 
Je  te  quitte,  et  puis  dire  : 
Mes  beaux  jours  oont  pass^  ! . 

le  capitaine  enfon9a  ses  deux  n^ains  jusqu'aux  coudes  dans  les  26 
poches  profondes  d'un  pantalon  de  gros  drap  bleu,  large  comme 
les  braies  des  Gaulois  nos  p^res,  tourna  les  talons,  haussa  les 
^paules,  et  reprit  le  chemin  de  sa  maison. 


14 


LB   CHIEN    DU   CAPITAIVB. 


II. 

"  Bonsoir,  capitaine  !  Vous  cansiez  done  avec  Z^ro;  qu'est-oe 

que  vous  pouviez  bien  lui  dire  1   il  ne  parle  que  hollandais ! 

demanda  k  Jean  Pigault  le  vieux  quartier-maitre,  Michel  Yver, 

charge  de  I'entretien  du  petit  phare  qui  guide  les  pilotes,  a 

5 1'entree  d'un  port  toujouts  difficile. 

— Ah  !  dit  le  capitaine,  le  particulier  s'appelle  Z^ro?  je  suis 
bien  aise  de  le  savoir,  et  je  tiouve  que  c'est  tout  juste  ce  qu'il 
vaut.  Je  ne  lui  fais  pas  compliment  de  sa  politesse !  Je  le 
tire  des  mains  d'une  bande  de  vauriens  qui  allaient  le  noyer, 
10  je  I'invitc  a  souper,  et  il  ne  me  fait  pas  I'honjieur  d'accepter 
....  II  ne  me  re'pond  meme  pas! ....  ajouta  le  capitaine  en  riant. 

-*-Ah  !  pour  ce  qui  est  do  cela,  j'avoue  qu'il  est  dans  son  tort, 
et  que  je  n'aurais  pas  fait  corame  lui  !  (lit  Michel  Yver ;  mais 
que  voulez-vous  ?  c'est  fiddle  en  diable ;   9a  ne  connait  que  son 
ifi  maltre ! 

— Et  ce  maitre,  quel  est-il  ? 

— T7n  pas  grand'chose !  un  certain  Norkind  Van  der  Tromp, 
maitre  tiraonier  a  bord  de  la  Neine-Sophie,  gros  lougre  hollan- 
dais qui  est  venu  prendre  ici  un  chargement  de  porames  qu'on 
20  lui  a  envoy^es  du  pays  de  Caux.  Entre  nous,  ce  Norkind  est 
un  rien  du  tout ....  pas  sot,  mais  toujours  gris,  a  terre  du  moins ; 
je  ne  sais  pas  comment  il  se  comporte  k  la  mer  !  II  passe  pour 
donner  k  son  chien  plus  de  coups  de  baton  que  de  morceaux 
de  Sucre  ....  Mais,  que  voulez-vous?  le  pauvre  imbecile  I'aime 
'2s  tout  de  meme  !  Faut  le  voir  emboiter  le  pas  derri^re  I'autre :  il 
marche  dans  ses  semelles !  II  ne  paye  pas  de  mine,  si  vous 
voulez ;  mais  jamais  une  bete  n'a  eu  plus  d'esprit !  II  a  plus  de 
tours  qu'un  sorcier  dans  son  sac.  II  fait  tout  ce  qu'on  lui  com- 
raande,  et  mdme  davantage  ....  II  ne  lui  manque  que  la  parole, 


LK   CHI  EN    DU    CAPITAINE. 


15 


ot  encore  elle  ne  lui  manque  gu6re.  II  est  sdr  et  certain  qu'il 
comprend  le  hollandais,  et  le  flamand  auF.r,i  I  car  ii  ne  ae  trom- 
pait  jamais  quand  cet  escogriife  de  Noikind  lui  comraandait 
quelque  chose.  II  est  bien  connu  sur  le  port,  allez  I  Mais  il  a 
encore  plus  de  coeur  que  d'esprit ....  II  ne  connait  au  monde  quo  6 
son  maitre! . . . .  et  il  se  jotterait  aufeu . . . .  et  a  I'eau  pour  lui ... . 

— On  n'en  fait  plus  sur  ce  gabarit !    dit  Jean  Pigault  avec 
un  gros  rire,  et  je  connais  bien  des  gens  cjui  ne  le  valent  pas  ! 

— Je  le  crois  parbleu  bien !     Mais  regarrlez  done,  capitaine  I 
qu'est-ce  qu'il  pent  avoir  a  courir  ainsi  corame  un  affol^  sur  Ifi  l'» 
berge?" 

Jean  Pigault  se  retourna,  et  il  aper^ut  Z^ro  qui  allait  et 
eenait  le  long  du  fleuve,  s'arretant  de  temps  4  autre,  pour 
regarder  du  c6t^  de  la  mer,  en  poussant  des  hurlomcnts  d^sos- 
p^res,  puis  reconiinen9ant  sa  course  insensde,  et  s'arretant  de  is 
nouveau,  comme  s'il  n'eut  pu  prendre,  une  fois  pour  toutes,  une 
resolution  definitive .... 

Enfin,  apri^s  deux  ou  trois  minutes  de  deliberation  avec  lui- 
meme,  Z^ro  ddcida  sans  doute  quelque  chose,  car  il  prit  son 
elan,  et,  d'un  bond   vigoureux,  se  pr^cipita  dans  la  Seine,  et20 
nagea  resolument  vers  le  large. 

"  Je  t'en  souhaite  !  dit  I'invalide  avec  un  geste  insouciant ; 

si  tu  crois  qu'avec  tes  pattes  tu  vas  rejoindre  la  Heine- Sophie, 

qui  marche  vent  arri^re,  qui  file  ses  douze  noeuds  du  train  dont 

elle  va,  et  qui  a  deux  lieues  d'avance  sur  toi .  , .  .  tu  te  trompes,  25 

mon  vieux !     Tu  vas  boire  un  coup  avant  cinq  minutes  d'ici, 

ou  je  t'attache  le  reste  de  tes  jours  avec  des  saucisses  !     Mais 

voyez  done,  capitaine,  le  courant  I'entraine  du  cot^  du  Havre ; 

quand  il  voudrait  revenir,  il  ne  pourrait  d^jk  plus ! .  .  .  .  Cost 

comme  9a  que  les  deux  frferes  Langlois  se  sont  noyes  le  10  du  30 

mois  pass^ ....  N'importe !  c'est  tout  de  meme  mal  k  Norkind 

i  de  n'avoir  pas  voulu  I'emmener . .  . .  et  c'est  bien  bete  au  toutou 

[de  risquer  sa  peau  pour  un  ivrogne  qui  ne  le  m^rite  guere .... 

lAh!  tenez,  le  voilii  qui  coule! . . . .  Non!  il  nage  encore ....  Quels 


16 


LE   CHI  EN   DU   CAPITAINB. 


coups  de  reins ! . . . .  Ah !  o'est  fini  I  voil^  qu'il  tourbillonne ... 
Non  !  il  reparait !  a-t-il  la  vie  dure !     Vrai,  tout  de  mdme,  9a 
me  fait  encore  quelque  chose,  et  je  donnerais  bien  quatre  sous  de 
ma  poche  pour  pouvoir  jeter  une  corde  k  cette  pauvre  bfite .... 

T II  est  si  malin,  ce  Z^ro,  qu'il  en  happerait  le  bout  et  reviendrait 
k  terre  certain  ement ! 

— Tonnerre  de  Brest!  je  ne  veux  pas  qu'il  meure,  ce  satan^ 
chien  ! . . . .  dit  le  capitaine  avec  un  juron  ^nergique,  que  le 
bon  Dieu  lui  pardonnera,  parce  qu'il  ^chappait  k  I'indignation 

10 d'un  coeur  chaud  et  g^ni^ieux.  J'ai  sauv^  des  hommes  qui  ne 
lui  allaient  pas  k  la  cheville . .  . .  je  le  sauverai  aussi,  nom 
d'une  pipe!  ou  nous  boirons  le  dernier  coup  ensemble. ..  .& 
votre  sant6,  Michel  Yver!" 

Plus  prompt  que  la  parole,  avec  une  agility  que  I'on  ne  se 

15  serait  peut-6tre  pas  attend  u  k  rencontrer  chez  un  homme  de 
son  Age  et  de  sa  carrure,  Jean  Pigault  sauta  dans  une  barque, 
et  maniant  I'aviron  avec  la  vigueur  et  I'habilet^  d'un  rameur 
sans  pareil,  il  gagna  de  vitesse  sur  le  chien  en  ddtresse,  le 
d^passa  de  cinq  ou  six  brasses,  revint  sur  lui  en  se  laissant 

20  porter  par  le  courant,  et,  au  moment  ou  Z^ro  allait  disparaitre 
pour  la  troisi^rae,  et  probablement  pour  la  d  emigre  fois,  il  le 
saisit  par  la  peau  du  cou,  I'enleva  k  la  force  du  poignet,  et  le 
jeta  au  fond  de  la  barque,  ou  le  malheureux  chien  resta  un 
moment  immobile,    couch^   sur   le  flanc,   et  rendant  par  la 

vi:)  bouche  et  les  narines  les  torrents  d'eau  qu'il  avait  avails. 

Get  exploit  une  fois  accompli,  et  plus  vite  que  nous  ne 
I'avons  racont^,  le  capitaine  fit  ais^ment  virer  sa  l^gere  em- 
barcation,  et  aborda  en  quelques  coups  de  rames.  Yver,  qui 
I'attendait,  se  chargea  d'amarrer  la  barque,  et  Jean  Pigault, 

30  compatissant    jusqu'au    bout,   souleva  le   chien   encore   tout 

^tourdi,  et  le  d^posa  doucement,  avec  toutes  sortea  d«  pr(5 

cautions,  sur  la  rive  comme  il  eut  fait  d'un  noye  sauv^  par  lui. 

Z^ro  avait  du   temperament,  et  une   certaine   energie   de 

caractfere.     Aussit6t  qu'il  se  vit  de  nonveau  sur  ja  terre  ferme, 


LB  CHIBN    DU   OAPITAINB. 


IT 


se  sentit  nn  autre  homme, — c'est  un  autre   chien  que  je 
jroulairi  dire.     II  se  fit  en  lui  comine  une  revolution  soudaine, 
>mpl^te  et  inattendue.     La  conduite  de  son  maitre  se  prt^senta 
son  esprit  sous  son  veritable  jour;  il  comprit  qu'un  particulier 
lui  I'avait  abandonn^  volontairement  ne  valait  vraiment  pas  6 
iu'il  s'exposat  une  troisi^me  fois  k  la  mort  pour  lui ...  .  d'autant 
)lu8  que  ce  sacrifice  serait  compl6tement  inutile,  car  il  voyait 
)ien  maintenant  qu'il  ne  parviendrait  jamais  k  rejoindre  la 
Heine-Sophie,  alors  qu'elle  courait  vent  arriere.     II  s'assit  done 
ir  son  s^ant,  m^lancolique  et  reveur,  dans  I'attitude  qu'un  lo 
)eintre  pourrait  donner  h.  un  chien  philosophe,  qui  connait  trop 
|es  hommes  pour  attendre  rien  d'eux,  et  qui  a  d(^j4  trop  d'ex- 
)erience  pour  esp^rer  quoi  que   ce   soit  de  la  vie  et   de    la 
lestinde.     II  devait  sans  doute   beaucoup  de   reconnaissance 
lu  genereux   inconnu  qui   venait  de  le  sauver  avec  tant  de  16 
jt^vouement ;  mais  celui-1^  menie  croyait  sans  doute  avoir  d6]k 
lit   assez   pour   lui,    et   il    devait   etre   rdsolu  maintenant  4 
?abandonner  a  .son  malheureux  sort.     II  n'allait  done  plus  etre 
[u'un  chien   errant  sur  la  terre  ^trangfere,  un   vagabond  en 
jpture  de  ban,  sans  papiers,  sans  asile  et  sans  pain,  n'ayant20 
lus  ni  feu  ni  lieu,  avec  la  perspective  de  coucher  et  de  souper 
cette  auberge  de  la  Belle-Etoile  qui  n'est  gu^re  meilleure  pour 
fespece  canine  que  pour  I'espece  humaine.     Ces  r<^flexions  p^ 
^bles  mais  justes  lui  mettaient  n^cessairement  du  vague  dans 
Tame,  et  ses   impressions  decouragees  se  peignaient  avec  une  25 
inergie  singuli^re   dans   sa   contenance  douloureuse  et  sur  sa 
|>hysionomie  expressive.      II  avait  aurtout  une  fa^on  d'allonger 
Ifevre  inf»5rieure  qui  ne  permettait  pas  de  douter  de  lamer 
^courageraent  dont  son   coeur   de    chien   devait    etre   en   ce 
loment  rempli.  30 

Jean  Pigault  le  regardait  avec  une  attention  et  un  int^rdt 
[ont  lui-m6me  s'^tonnait,  mais  dont  il  n'eut  pu  se  d^fendre.     On 
it  dit  qu'il  devinait  tout  ce  qui  se  passait  dans  Tame  de  Zero,  et 
I'il  se  rendait  compte  de  ses  plus  intimes  pens^es. 


18 


LB   OHIBN    DU    CAPITAINE 


"Voici,  ae  dit-il  eu  mauiere  do  r«5lloxit)a,  un  atiitnal  qui  n'est 
pas  le  chum  de  tout  lo  lUDtide.  Cela  serait  drole  s'il  pouvait 
^rire,  ou  siHilomoiit  raconter  tout  ce  qu'il  peiise  ...  Mais  voil4 
sept  heures  et  dtiinio  (jui  soimout  k  Notre- Dame  :  il  va  m(^  faire 

*  manger  ma  Houpe  froide.  . .  .et  Jeaiineton  va  bieii  me  recevoir! 
.  .  .  .pourtant  je  ne  puis  pas  le  laisser  \k,  ce  pauvre  diable,  qui 
me  fait  I'effot  de  u'avoir  plus  que  moi  au  monde  !" 

Ell  achovant  cos  mots,  le  capitaine  se  tourna  vers  le  cliien, 
toujours  immobile  a  la  memo  place,  toujours  plong^  dans  ses 

lorertexions,  et  s'adressant  k  lui,  comme  s'il  eut  ^te  capable  de  le 
comprendre  : 

"  AUons  !  mon  gargon,  lui  dit-il,  tu  dois  bien  voir  que  tout 
est  fini  avec  I'autre.     N'y  perise  done  plus,  et  suis-moi  !" 

Et,  comrae  s'il  eut  voulu  appuyer  cette  injonction  par  une 

16 demonstration  plus  etiicace,  Jean  Pigault  passa  son  mouchoir 
dans  le  collier  de  Zdro,  cjui,  cette  fois,  se  laissa  emmener  sans 
r^istance. 

La  Cote  de  Grace,  au  pied  do  laquelle  Honfleur  est  bati,  est 
certainement  un  des  sites  les  plus  channants  de   ces  beaux 

jorivages  de  Normandie,  qui,  k  chaque  dt^tour  des  routes 
capricieuses,  nous  montrent  des  paysages  faits  k  souhait 
pour  le  plaisir  des  yeux.  Nulle  part  horizon  plus  large  ne 
s'ofiVe  a  nous  sous  des  aspects  plus  grandioses  ;  nulle  part  la 
v^g^iation   n'dtale   avec   plus    d'orgueil   et   de    splendeur  les 

26  magnificences  de  sa  seve  plantureuse. 

Ne  tout  pr^s  de  la  a  Villerville,  d'une  race  de  marins,  Jean 
Pigault,  dans  ses  voyages  lointains,  avait  toujours  emport^  au 
fond  de  I'ame  I'image  de  ce  coin  de  terre  ou  s'^tait  passee  son 
enfance.     Nulle  part  il  n'avait  rien  vu  qui  effagat  chez  lui  ce 

80  radieux  souvenir.  Tout  lui  avait  paru  raoins  beau  que  ce  pli 
du  rivage  ou  il  avait  ouvert  pour  la  premiere  fois  les  yeux  k  la 
lumi^re.  Aussi  s'^tait-il  toujours  dit  que,  plus  tard,  si,  a  force 
de  travail  et  d'^conomie,  il  parvenait  k  cette  pr^cieuse  aisance 
que  Ton  appelait  autrefois  la  in^diocrlU  dorie,  et  qui  est  le  but 


m 


LB  OBIBN    DO    CAPITAINE. 


19 


'•■:'    :   : 


Lr  les 


si  legitime  de  tous  ceux  dont  la  vie  est  un  long  effort  et  un 
rude  labeur,  ce  serait  \k  qu'il  viendrait  abriter  sea  derniers 
automnes. 

II  avait  eu  le  bonheur  si  rare  de  voir  son  vceu  s'accomplir. 
A  ini-cheinin  de  cette  mont^e  un  peu  npre,  qui  commence  aux   6 
(lernieres  maisons  d'Honfleur,  et  qui  aboutit  au  plateau  merae 
(»u  s'^love  cette  chapelle  de  la  Vierge,  but  sacr^  de  tant  de 
()61erinages,  et  toute  reraplie  des  offrandes  des  matelots  recon 
i\aissants,  sauv^s  du  naufrage  par  celle  qu'ils  implorent  ooranu! 
lEtoile  de  la  Mer, — "Ave,  maris  stcl/d"  commechaiite  le  pieux  lO 
cantique — il  avait  eu  la  bonne  fortune  de  trouver  une  niaisoii 
(|ue  Ton  pouvait  regarder  conirae  la  demeure  iddale  d'un  sage 
et  d'un  marin.      Elle  ^tait  petite,  mais  commode.     La  cour 
(i'un  c6t^,  le  jardin  de  I'autre ;  ici  la  campagne  souriante,  et, 
plus  loin,  la  Seine,  large  comme  nn.  beau  lac,  avec  le  Havre  et  is 
les  coteaux  d'Ingouville  et  de  Sainte-Adresse,  comme  fond  d( 
tableau,  et  sur  la  gauche,  immense  et  infinie,  toujours  nouvelle, 
et  toujours  la  meme,  la  vaste  mer  !  la  mer  sans  laquelle  ne  peut 
plus  vivre  celui  qui  a  pass^  sa  main  d'enfant  dans  la  crini^rc 
^parpill^e  de  la  vague,  et  qui,  plus  tard,  homme  fait,  dans  1.  20 
plenitude  de  sa  force,  s'est  senti,  pendant  de  longues  anndes, 
berc^  dans  le  calme,  ou  ballott^  dans  la  tempdte,  sur  le  sein 
large  et  puissant  de  I'Ocdau  ! 

Jean  Pigault  en  4tait  encore  k  la  lune  de  miel  de  sa  vie  de 
propri^taire  et  de  rentier.  II  ^tait  depuis  six  mois  seulement26 
dans  la  Villa  des  Roches- Blanches  (ainsi  s'appelait  sa  maison- 
nette), ^cussonnant  ses  rosiers,  cueillant  ses  f  raises,  arrosant  ses 
laitues,  et  lisant  le  Messager  du  Havre  ;  servi,  choy^  et  dorlote 
par  son  unique  servante,  Jeanneton,  dont  le  plus  grand  m^rite 
<^tait  de  savoir  faire  la  matelote  normande  et  d'avoir  pour  so 
son  mattre  un  profond  attachement. 

"  AJb !  monsieur,  comme  vous  rentrez  tard !  dit  la  brave  fille, 
en  ouvrant  la  porta  au  capitaine ;  huit  henres  moins  dix  ! . . . . 


20 


LE   CUIKN    DU   OAPITAINB. 


J'ai  ^t^  obligee  de  remettre  lu  Houpe  Hur  le  feu,  uiie  soupo  k  la 
cr^me !  hi  elle  est  tourn^e,  9a  sera  voire  fautoet  pas  la  mien  tie .... 

— C'est  entcndu,  dit  Jean  Pigault ;  s'il  y  a  des  avaries,  J6 
lea  prends  pour  inon  coinpto!  niais  servez  vite.,..J'ai  couru 
des  borddoy,  et,  tel  que  me  voila,  je  meurs  de  faim ! . .  . . 

— Eh  !  bon  Dieu  !  continua  Jeaiineton,  en  se  penchant  de 
cdt^,  qu'est-ce  que  vous  trainee  done  comme  cela  derri^re 
vous  ? . . . . 

— C'est  un  ami  que  j'ai  invitd  k  souper !  dit  le  capital ne  aveo 
un  rire  que  I'on  entendit  dans  toute  la  maison ;  mais  pare  k 
virer !  car  vous  me  faites  rester  14  sur  le  seuil  de  la  porta,  et 
j'ai  vent  arri^re  que  j'eii  grelotte." 

Jeanneton  s'effa^a,  et  le  capital  ne  entra,  suivi  de  Z6ro. 

"Eh  ben!  viai !  il  n'est  pas  beau,  votre  invitd!  dit  la  bonne, 
16  qui  avait  son  franc  parler  avec  tout  le  nionde  et  aveo  son  maitre. 

— C'est  possi})le  !  mais  vous  verrez  qu'il  est  bon  !  En  tout 
cas,  pour  sa  bienvenue,  vous  allez  lui  faire  une  bonne  p&tde. 

— M'est  avis  qu'il  en  a  besoin  !"  dit  Jeanneton  en  regardant 
le  chien,  piteux,  mouilld,  crottd,  efflanqud. 

20  Mais  comme,  au  fond,  ce  n'etait  pas  une  mauvaise  crdature, 
la  souffrance  eveillait  toujours  la  compassion  chez  elle  :  son 
premier  mouvement  la  portait  au  secours  de  toutes  les  mis^res 
comme  de  toutes  les  douleurs.  Elle  prepara  done  un  confor- 
table  et  copieux  repas  pour  le  nouveau  venu. 

id  Zero  soupa  ce  soir-la  comme  il  n'avait  pas  soupd  depuis 
longtemps.  lia  maison  lui  parut  bonne,  et  ce  fut  seulement 
pour  la  forme  qu'on  lui  passa  une  chaine  au  cou,  en  le  con- 
duisant  k  sa  niche.  II  n'avait  pas  envie  d'abandonner  de  sit6t 
ce  toit  hospitaller. 

80  Que  se  passa-t-il  alors  dans  cette  tete  de  chien,  k  laquelle  ne 
manquaient  certes  ni  la  lumi^re  de  I'intelligence,  ni  la  cha- 
leur  du  sentiment  1  C'est,  .n  vdritd,  ce  que personne  n'aurait 
pu  dire  avec  une  certitude  absolue,  car  Z4ro,  discret  par  nature, 


LK   CHIEN    DU   OAPITAINB. 


II 


et  plus  r^Herv^  encore  depnis  qu'il  avait  eu  des  malheura,  ne 
fit  de  confidences  k  penjonne.  II  est  cependant  pemiis  de 
croire  qu'il  finit  par  se  dire  qu'eutre  un  muitre  qui  I'uvait 
abandonn^  et  un  autre  qui  I'avuit  sauv^,  qui  le  soignait,  qui  le 
nourrissait,  (]ui  le  caressait  et  qui  Tainiait,  son  choix  ne  pouvait  ft 
pas  fitre  doutcux.  II  reporta  done  sur  le  capitaine  toute 
I'affection  qu'il  avait  eue  jadis  pour  le  raat<lot,  et  ce  n'eat  pas 
peu  dire  !  Ce  fut  une  vie  toute  nouvelle  (jui  comraen^a  pour 
lui,  '  60  donna  entiferement  ii  Jean  Pigiiult,  comme  8er\  iteur 
et  comme  ami.  Tons  les  moyens  lui  furent  bons  pour  i9 
t^raoigner  sa  tendresse  et  son  dtivoueinent  au  proprietaire 
de  la  Villa  des  Rochett- lilanrheSy  qui  ^tait  aussi  le  sien. 
II  vivait  avec  lui,  ne  le  quittant  pas  d'uno  seconds,  les  yeux 
dans  ses  yeux,  ^piant  ses  pens^es,  et  s'effor9ant  de  deviner  ses 
d^sirs  pour  les  satisfaire.  II  Taccompagnait  dans  toutes  ses  i» 
promenades,  le  suivait  partout,  et  doimait  sur  un  tapis  au  pied 
de  son  lit.  II  n'y  avait  pas  dans  toute  I'Europe  un  homme 
mieux  gardi^  que  notre  capitaine.  Saint  Roch  et  son  chieu  si 
c^l^bres  dans  la  l^gende  dor^e,  ne  formferent  point  une  paire 
d'amis  plus  inseparables.  so 

Mais  Z^ro  ne  bornait  pas  1^  ses  attentions  et  sos  soins : 
il  ne  n^gligeait  rien  pour  faire  preuve  de  sa  bonne  volont^  et 
de  son  vif  d^sir  de  «e  rendre  utile  et  agreeable.  Tl  rapportait 
au  logib  les  mouchoirs  do  poche  que  I'insouciant  capitaine 
semait  un  peu  k  droite  et  a  gauche,  dans  la  cour  et  dans  lezft 
jardin;  il  veillait  ti  ce  que  la  porte  exti'ricure  fut  toujours 
ferm^e,  et  il  d^ployait  une  veritable  liabil<;te  dans  la  fa9on 
ingdnieuse  dont  il  soulevait  la  clanche  pour  la  laisser  retx)mber 
ensuite  dans  la  g&chette ;  il  apprenait  la  politesse  aux  petita 
dr61es  qui  se  permettaient  de  parler  k  son  maitre  sans  aeso 
d^couvrir  devant  lui.  II  leur  mettait  r^solument  une  patte 
sur  chaque  ^paule,  et  avec  douceur,  raais  avec  fermet^,  leur 
donnait  une  IcQon  de  savoir-vivre  en  cueillant  dolicatement 
une  casquette  obstin^e  sur  une  tete  mal  apprise. 


22 


LK    CHI  EN    DU    CAPITAINB. 


Ce  n'^taient  point  Ik,  du   reste,  ses  seules  attentions.       II 
avait  remarqu^  Fempressement  avec  lequel  le  capitaine  lisait, 
chaque  matin,  le  Messayer  du  Havre,  qui  le  mettait  au  courant 
de  toutes  les  affaires  maritimes  de  I'Europe  et  de  I'Am^rique. 
5  Eh  bien !   pour  lui  donner  quelques  minutes  plus  tdt  la  joie  de 
cette  lecture  favorite.  Zero  allait  attendre  le  facteur  au  bas 
de  la  Cote  de  Grace,  recevait  de  ses  mains  le  pr^cieux  journal, 
et  le  rapportait  au  logis,  en  arpentant  la  route  aussi  vite  que  ses 
jarabes  pouvaient  le  porter. 
10     Jean    Pigault,  qui  n'avait  jamais   et4   tant  gate,    trouvait 
qu'il  ^tait  bon  d'etre  aime  ainsi,  meme  par  un  chien,  et,  tr^s 
reconnaissant   et   trcs  touchy  des  preuves   sans   fin  de  cette 
affection  sans  bornes,  il  aimait  lui-m^mo  chaque  jour  davantage 
ce  serviteur,  ce  compagnon,  cet  ami  ! 
15      Ce  fut  pour  Zero  une  pdriode  d'existence  vraiment  ideale. 
II  n'avait  jamais  desire,  jamais  reve  un  bonheur  plus  complet 
que  celui-ik.     Mais  helas  !  un  proverbe  cruel  I'a  dit : 
"  Ce  qui  est  beau  est  de  courte  durde  !" 

Ceci  est  vrai,    parait-il,   pour   les  chiens    comme   pour   les 
20  hommes. 

Le  capitaine  se  maria  et,  n^cessairement,  Z^ro  n'occupa  plus 
la  premiere  place  dans  la  Villa  des  Roches-Blanches^  ni  dans 
le  ooeur  de  son  maitre. 


LB  OHIEN   DU   OAPITAIKI. 


23 


IS.  II 
I  lisait, 
jourant 
idrique. 
joie  de 
au  bas 
journal, 
I  que  ses 

brouvait 
et,  tr^s 
ie  cette 
.vantage 

&  ideale. 
complet 


30ur  les 

upa  plus 
ni  dans 


III. 

La  nouvelle    marine   airnait  les   chats  et  n'aimait  pas   les 
chiens ! 

Si  du  moins  le  chien  du  capitaine  eiit  eu  pour  lui  I'^l^gance 
ou  la  beauts,  il  aurait  peut-etre  conquis,  sinon  morite,  ses 
favours.  Mais  il  n'en  ^tait  point  ainsi.  Le  malheureux  Z^ro  ft 
a'avait  pour  lui  ni  la  forme  ni  la  couleur.  II  n'avait  que  ses 
qualites  intimes,  que  I'on  ne  voyait  point  tout  d'abord  :  son 
coeur  chaud  et  loyal,  et  son  intelligence  souple  et  dt^li^e.  Ce 
n'^tait  pas  assez  pour  faire  la  conquete  de  sa  nouvelle  maitresse. 
Le  pauvre  chi^n  avait  trop  de  sagacity  pour  ne  pas  se  rendreio 
'.in  coTnpte  exact  de  la  situation. 

Z^ro  n'^tait  pas  un  chien  couchant :  il  tenait  le  milieu  entre 
un  caniche  plein  de  dignity  et  un  bar  bet  tr^s  susceptible 
Quand  une  fois  il  fut  bien  certain  de  n'etre  point  appr^cie  k  sa 
juste  valeur  par  la  nouvelle  Mme  Pigault,  pour  laquelleis 
cependant  il  n'eut  pas  demands  mieux  que  de  faire  des  frais, 
car  il  ^tait  naturellement  galant,  il  se  fit  un  point  d'honneur 
de  ne  pas  s'imposer;  il  attendit  qu'il  pliit  k  cette  belle 
d^daigneuse  de  revenir  k  des  sentiments  raeilleurs  et  dIus 
justes.  20 

Oi .  conviendra  qu'il  edt  4:t6  difficile  k  un  chien  de  tenir  une 
conduite  plus  irrdprochable,  et  je  crois  que  bien  des  gens  ayant 
regu  une  education  plus  brillante  que  Z^ro  ne  se  seraiont 
point  tir^s  plus  habilement  d'une  position  si  delicate.  Get 
tStonnant  perHounage  donna  meme  une  preuve  de  tact  plus  25 
surprenante  encore.  Tout  en  conservant  pour  son  maitre  la 
mdme  affection,  et  il  sentait  bien  que  cette  affection  ne  finirait 
qu'avec  sa  vie,  il  mit  beaucoup  plus  de  reserve  et  de  discretion 
dans  I'expressiou  de  sa  tendresse.     II  s'^tait  moutr^  jusqu'ioi 


24 


LE    CHI  EN    DU    CAPITAINB. 


expansft'  k  I'exc^s,  corame  on  Test  naturellement  dans  le  iMe4k 
t^te  avec  un  etre  aimd,  quand  on  n'a  rien  k  craindre  de  per- 
sonne,  Tous  les  pretextes  lui  paraissaient  alors  bona  pour 
t^moigner  ses  vrais  sentiments  k  celui  qui  en  ^tait  I'objet. 
6  Mais  k  prtisent,  comnie  s'il  eut  compris  qu'il  y  avait  1^  quelqu'un 
qui  avait  le  droit  d'etie  jaloux,  il  sut  se  contraindre  et  mettre 
une  sourdine  a  sou  ccBur,  II  est  vrai  que,  lorsqu'il  avait  le 
bonheur  de  se  retrouver  seul  avec  son  maitre,  il  prenait  sa 
revanche  de  la  longue  contrainte  qu'il  s'^tait  impos^e,  et  qu'il 

10  retrouvait  bien   vite  la  fougue,    les  ardeurs  et  les  transports 
d'autrefois. 

Ces  d^licatesses  n'^chappaient  point  k  celui  qui  en  ^tait 
I'objet :  il  en  devinait  tout  le  m^rite,  et  il  en  ^tait  prof^nd^ment 
touchd.     II  caressait  alors  le  pauvre  aniraal  avec  une  tendresse 

15  qui  donnait  a  celui-ci  du  bonheur  pour  le  reste  de  la  journ^e. 

"  Vraiment,  se  disait-il  alors,  si  ma  femme  aimait  mon  chien, 

tous  les  capitaines  en  retraite  envieraient  mon  sort,  et  moi,  ne 

demandant  plus  rien  au  Ciel,  je  vivrais  entre  ces  deux  etres 

sans  plus  me  soucier  du  reste  du  monde  que  de  la  coque  d'un 

20  vieux  bateau!" 

Mais  Lise  n'aimait  pas  Z^ro  :  c'^tait  un  fait  sur  lequel  il 
n'etait  pas  permis  de  se  faire  la  moindre  illusion,  et  I'homme 
ne  s'y  trompait  pas  plus  que  la  bete. 

L'impartialit^  nous  oblige  de  reconnaitre  que  Z^ro  ne  faisait 

26  rien  pour  ramener  a  lui  son  ennemie.  Si,  dans  les  premiers 
temps  du  s^jour  de  Mme  Pigault  k  la  Villa  des  lioches-Blanches, 
il  s'^tait  montr^  dispos(5  a  faire  toutes  les  concessions  imagi- 
nables  pour  vivre  en  bonne  intelligence  avec  elle,  quand  il  vit 
ses  avances  ropoussees,  il  prit  le  parti  de  la  traiter  comme  une 

80  ^trangere,  et  il  ne  parut  raeme  plus  s'apercevoir  de  sa  presence. 

A  ce  moment  difficile  c^e  son  existence,  Z^ro,  qui  ^tait  un 

peu  porte  sur  sa  bouche,  -chacun  a  ses  d^fauts,  et  celui-ci  ^tait 

peut-etre  pardonnable  chez  un  chien  qui  se  voyait  tout  k  coup  k 

une  bonne  table  apr^  avoir  longtemps  jeun^, — Z^ro,disons-noua| 


LR   OHIKn    DU   CAPITAINE. 


35 


un 
ait 
k 
lus, 


eut  le  malheur  d*6tre  expos^  iune  tentation,  ct  d'y  succoiivber. 
Cette  faute  devait  Stre  pour  lui  la  source  de  bien  cruelles 
infortunes. 

Mme  Pigault,  up  peu  friande,  avait  I'habitude  de  dejeuner 
d'une  couple  d'ceufs  frais,  que  deux  poules  de  Cr^vecceur  lui  6 
pondaient  cLaque  matin  avec  cette  exactitude  qui  est  la  poli- 
tesse  des  poules.     - 

Or  il  arriva  qu'un  jour  Jeanneton,  distraite  ou  maladroite, 
laissa  tomber  un  de  ces  oeufs  sans  pareils  en  traversant  la  cour. 
Inutile  de  dire  que  sa  coque  fragile  se  brisa  ais^ment  sur  le  lo 
pav6.  Ce  ne  fut  p -.8  un  oeuf  perdu  pour  tout  le  monde,  car 
Z^ro,  qui  flar>ait  dans  les  environs,  flaira  une  bonne  aubaine,  et, 
en  deux  coups  de  langue,  vous  lapa  promptement,  sans  mouil- 
lettes,  et  le  jaune  et  le  blanc.  Le  festin  de  Mme  Pigault  lut 
r^uit  de  cinquante  pour  cent ;  Jeanneton  confessa  sa  faute.  is 
P^ch^  avou^,  Tp6ch4  pardonn^  :  oii  n'en  parla  plus.  Lise  ^tait 
bonne  princesse.  Mais  le  rdgal  s'dtait  trouv^  du  goAt  de  notre 
h^ros.  Le  lendemain,  il  n'eut  pas  demand^  mieux  que  de  se 
mettre  en  app^tit  avec  ce  fin  morceau  :  I'ceuf  frais  lui  agr^ait 
beaucoup  plus  que  le  verre  d'absinthe  ou  de  vermouth,  cher  20 
aux  estomacs  paresseux.  II  vint  done  faire  le  quart.  4  I'heure 
precise  ou,  la  veille,  Jeanneton  avait  laisse  choir  la  moiti^  du 
dejeuner  do  sa  maitresse.  Il  comptait  sans  doute  que  le  meme 
accident  lui  vaudrait  le  mSme  bonheur.  Mais  tous  les  jours 
ne  sont  pas  jours  de  fete.  Jeanneton,  ce  matin-la,  ne  fit  point  25 
d'omelette  dans  la  cour,  et  Z^ro  en  fut  pour  ses  frais  de  con- 
voitise.  II  n'osa  point  r^clamer.  Jeanneton  eut  ^t^  capable 
de  lui  rire  au  nez. 

Mais,  comme  il  ^tait  profond^ment  observateur,  ainsi,  du 
reste,  que  doit  I'etre  tout  chien  qui  veut  faire  son  chemin  dauK  so 
le  monde,  il  ^pia  fort  attentivement  les  allies  et  venues  de  la 
bonne,  et  il  ne  tarda  point  k  s'apercevoir  que,  chaque  fois 
qu'elle  rapportait  leo  oeufs  k  la  maison,  elle  sortait  d'un  certain 
ceUier  ou  les  poules,  qu'ou  laissait  toujours  en  liberty  avaient 


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26 


LB   OHIEN   DU   OAPITAINB. 


I'habitude  de  pondre  dans  de  petites  hottes  garnies  de  foin,  au 
milieu  des  barriques  et  des  tonneaux.  Profitant  d'un  moment 
oil  on  ne  le  regardait  pas,  notre  brigand  en  herbe  y  entra, 
sournoiseraent,  apr^s  elle,  mais  trop  tard  !  la  cueillette  6tait 
6  d^ji  faite  ;  il  trouva  les  nids  chauds,  mais  vidos  ! 

II  en  fut  fort  disappoints  sans  doute,  mais  pas  dScouragS  le 
moins  du  monde.  Quoiqu'il  n'eut  pas  fait  sa  philosophie,  il 
n'en  avait  pas  moins  un  veritable  talent  d'argumentation,  et  il 
savait  tirer  des  premisses  les  consequences  qu'elles  contiennent. 
10 II  se  dit  que,  puisqu'il  ne  trouvait  plus  d'oeuf s  au  cellier  quand 
Jeanneton  y  allait  avant  lui,  ce  serait  elle,  au  contraire,  qui 
n'en  trouverait  point  s'il  y  allait  avant  elle. 

Quand  un  chien  est  aussi  fort  en  logique,  on  peut  dire  qu'il 
est  d^ik  sur  la  pente  du  crime ;  le  moindre  choc  peut  I'y  faire 
16  rouler. 

Bien  qu'il  eut  naviguS  assez  longtemps,  Z6ro  ne  savait  pas 
voir  I'heure  au  soleil,  et,  ne  pouvant  se  procurer  un  chrono- 
m^tre  chez  I'horloger  de  la  marine,  il  dSdaignait  les  simples 
montres.     Mais  il  avait  des  moyens  a  lui  de  se  rendre  compte 

20  du  temps  ;  moyens  siirs  qui  lui  perraettaient  de  n'^tre  jamais 
en  '^jtard.  Aussi,  le  lendemain,  devan<ja-t-il  de  cmq  bonnes 
minutes  la  visite  de  Jeanneton  au  cellier.  Ce  fut  lui,  ce  jour- 
Ik,  qui  arriva  bon  premier.  II  n'eut  pas  de  peine  k  trouver  le 
nid,  ou,  pour  mieux  dire,   les  nids,  oar  il  y  en  avait  deux,  qui 

26  n'Staient  autre  chose,  nous  I'avons  dSjk  dit,  que  deux  petites 
hottes  d'osier,  tapissSes  d'un  foin  moelleux  nt  doux,  sur  lequel 
chaque  matin  nos  cocottes  Staient  assez  k  I'aise  pour  ddposer, 
apr^s  une  attente  plus  ou  moins  longue,  le  dejeuner  de  leur 
mattresse. 

30  Z6ro  touchait  done  le  but !  mais,  k  ce  moment,  11  lui  arriva 
ce  qui  arrive  souvent,  dit-on,  au  malheureux  qui  va  commettre 
son  premier  crime.  II  eut,  par  avance,  le  remords  du  mal  qu'il 
allait  faire.     3a  conscience  lui  cria,  comme  jadLs  celle  de  CSsar, 


I 


LE    OHIEN    DO    CAPITAINE. 


27 


au  moment  oh.  le  futur  maitre  de  Rome   allait  franchir  le 
Rubicon  : 

"  Dn  pas  de  plus  serait  un  crimo  !" 

L'id^e  du  ohS,timent,  sous  la  ''orme  d'un  fouet  redouiable, 
au  bout  d'un  bras  terrible,  se  pr^:  anta  ?,vec  tant  de  force  k  son  5 
^  prit  qu'il  en  fut  vivement  impressionne.  Je  ne  sais  quel  Ijruit 
suspect,  venu  du  dehors,  fut  aussi  pour  lui  comme  un  second 
avertissement  qu'il  ne  put  m^priser  tout  k  fait.  I]  alia  done 
iusqu'i  la  porte  du  collier,  et,  de  i^,  ses  yeux  per^antR  fouil- 
l^rent  les  environs.  H^las  !  il  n'avait  d^ja  plus  son  beau  regard  lo 
d'honnete  chien,  franc  et  loyal,  siir  indice  dune  conscience 
tranquille.  II  y  avait,  au  .lontraire,  dans  sa  prunelle  trcublde, 
je  nesais  quo;  de  furtif  et  d'inquiet,  qu'un  physionomiste  aurait 
trouv^  de  bien  mauvais  augure  pour  Tavenir  de  s^rvertu.  La 
chose  n'^talt,  en  effet,  que  trop  certaine :  du  moment  ou  il  ^6 
tournerait  au  mal  sa  rare  intelligence.  Zero  deviendrait 
promptement  un  profond  sc^l^rat :  un  chien  oomrne  lui,  s'il 
faisait  jamais  le  premier  pas  dans  la  voie  du  crime,  irait  neces- 
sairement  jusqu'au  bout. 

Notre  voleur,  car  il  I'^tait  d^ja  d'intention,  ne  ddcouvnt  rien  20 
de  suspect  autour  de  lui :  la  porte  de  la  cuisine  dtait  ferm^e, 
ainsi  que  la  barri^re  du  jardin.  La  oour  «^tait  deserte.  Jamais 
I'heure  n'avait  ^te  plus  propice  ni  I'occasion  plus  favorable  pour 
coramettre  impun^ment  un  attentat  contre  le  bien  d'autrui.  II 
ya  dans  la  vie  des  instants  on  tout  semble  conspirer  pour -25 
<5touflfer  au  fond  de  nos  S,mes  ce  qui  pent  nous  rester  encore  de 
sens  moral.  Les  hommes  savent  cela  presque  aussi  bien  que 
les  chiens. 

Z4to  se  pr^cipita  dans  le  cellier  avec  la  violence  da  malfai- 
teur  qui  sent  que  I'heure  des  hesitations  est  pass^e,  et  qu'il  lui  30 
faut  maintenant  agir,  s'il  veut  assouvir  sa  passion. 

Tout  concourait,  du  teste,  pour  le  perdre,  en  excitant  encore 
sa  oonvoitise. 


28 


LE    CHI  EN    DU    OAPITAIinS. 


Les  (ieux  oeufs  ^taient  1^,  chacun  dans  sa  hotte,  blancs  parmi 
le  foin  verclutre,  si  frais  qu'ils  en  ^taient  ohauds !  Zdro  lea 
flaira  un  instant,  comme  si,  k  travers  leur  coque  ^clatante  et 
mince,  il  les  eut  deja  savoures.     II  semblait  r<?fl^chir  encore  • 

•  mais,  tout  k  coup,  un  voile  passa  sur  ses  yeux,  et  la  lumiifere 
qui  ^clairait  peut-etre  encore  quelque  recoiu  de  sa  couscience 
s'^teignit  tout  h  fait.  II  perdit  la  notion  du  bien  et  du  mal .... 
et,  qui  sait?  peut-etre  aussi  la  responsabilit^  de  ses  actes, 
aurait  dit  son  d^fenseur  en  cour  d'assises.     II  saisit  un  dea 

10  oeufs,  le  fit  disparaitre  sans  peine  dana  sa  large  gueule,  et,  brisant 

la  coque  d'un  seul  coup  de  dent,  le  goba  avec  la  sensuality  d'un 

gourmet  auquel  il  n'est  pas  besom  d'apprendre  ce  qui  est  bon. 

Nous  devons  toutefois  reconnaitre  que  le  remords  suivit  le 

crime  de  bien  prte.     II  lui  resta  des  fragments  de  la  coquille 

16  dans  les  dents.  Comme  notre  premier  p6re,  Adam,  apr^ 
la  pomme  fatale,  il  eut  voulu  pouvoir  se  cacher.  Mais,  au 
milieu  meme  de  se?  iniquites,  il  eut  un  bon  mouvement  dont 
il  serait  injuste  de  ne  lui  point  tenir  compte.  II  se  dit,  sans 
doute,  que  le  crime  a  ses  degres,  ainsi  que  la  vertu.  et  que  ce 

to  n'^tait  pas  une  raison,  parce  que  Ton  avait  commis  une  premiere 
faute,  pour  aller  jusqu'au  bout  sur  la  route  du  mal.  Peut-etre 
aussi  pensa-t-il  que  c'^tait  assez  d'avoir  priv^  sa  maitresse  de  la 
moiti(5  de  son  dejeuner,  et  qu'il  n'^tait  que  juste  de  lui  laisser 
I'autre.     Son  premier  oeuf  aval^,  Z^ro  jeta  au  second  un  regard 

ssoli  la  convoitise  se    melait  au    regret,    mais,  se   rappelant  k 

propos  la  maxime  du   sage  :    "  Qui  aime  le  pdril  p^rira !"     11 

s'^loigna  rapidement  du  nid  tentateur,  et  il  alia  faire  un  tour 

sur  le  port,  histoire  de  prendre  I'air,  et  de  dig^rer  son  forfait 

Jeanneton,  cependant,  venait  de  rentrer  du  march^  avec  sa 

bH  provision  de  la  journ^e.  EUe  consulta  le  coucou  de  la  salle  k 
manger.  II  marquait  huit  heures  moins  un  quart.  La 
cuisini^re  n'avait  done  plus  que  quinze  minutes  pour  mettre  son 
couvert  et  preparer  le  dejeuner  de  sa  maitresse.  Exacte  comme 
le  chrouom^tre  dont  le  capitaine  se  servait  jadis  k^n  bord, 


m 


LB  OHIBN   DU   OAPITAINB. 


29 


Madame  Toolait  faire  son  premier  repas  k  huit  heures  precises, 
et  si  les  oeufs  n'^taient  pas  sur  la  table  k  ce  moment-Ik,  son 
humeur  s'en  ressentait  le  reate  de  la  journ^e.  Elle  avait 
I'appdtit  intransigeant  et  ne  pardonnait  pas  un  retard  de  dix 
secondes  :  elle  r^glait  son  estomac  sur  son  coucou.  Elle  ^tait  « 
d'ailleurs  trfes  frugale  •  une  tasse  de  lait,  avec  ces  deux  ceufs,  et 
le  fruit  de  la  saison,  la  conduisaient  jusqu'au  diner,  qui  avait 
lieu  k  une  beure,  comme  dans  beaucoup  de  bonnes  families  de 
la  bourgeoisie  normande,  encore  fiddles  aux  usages  de  nos 
p^res.  10 

Jeanneton  courut  done  au  ce^lier  pour  y  prendre  les  ceufs 
attendus.  Inutile  de  dire  qu'elle  n'en  trouva  qu'un  seul.  Sa 
surprise  fut  grande,  car  on  ^tait  dans  la  saison  ou  les  poules 
pendent,  et  Blanchette  et  Noiraude,  g^ndreuseraent  nourries, 
n'avaient  pas  I'habitude  de  faillir  k  leur  devoir.  Une  cataa-  is 
trophe  soudaine  bouleversant  la  nature ;  un  tremblenient  de 
terre  transportant  la  C6te  de  Grace  de  I'autre  c6t^  de  la  Seine, 
plantant  la  Villa  des  Roches-Blanches  sur  les  falaises  de  Sainte- 
Adresse,  et  mettant  Honfleur  k  c6t^  d'Harfleur,  ne  Tauraient 
pas  troubl^e  da  vantage.  Elle  n'en  voulait  pas  croire  ses  yeux ;  20 
elle  tS,ta  le  nid  de  Blanchette  et  le  trouva  bien  r^ellement  vide. 
Elle  souleva  et  fouilla  le  foin  odorant.  Pas  plus  i  iVouf  que  sur 
la  main ! 

"  YoJlk  qui  est  drdle,  pensa-t-elle,  et  c'est  vraiment  k  n'y 
rien  comprendre !    j'est,  depuis  trois  mois,  la  premiere  fois  que  25 
pareille  chose  arrive ....  Blanchette  se  porte  bien  pourtant,  et 
ce  matin,  quand  je  suis  all^e  prendre  du  charbon,  je  I'ai  vue 
sur  son  nid. .  .  .S'il  ne  faut  plus  croire  aux  poules  k  present,  a 

qui  croira-t-on  t . .  . .  Mais  ce  n'est  pas  tout  cela qu'est-ce  que 

Madame  va  diret    Elle  n'^tait  d^ji  pas  si  contente  avant-3o 
hier!" 

Naturellement,  Madame  fut  encore  moins  contente  ce  jour- 
\k.  Elle  tenait  k  ses  habitudes,  et  rafifolait  des  oeufs  frais. 
Oette  fois,  Jeanneton  n'en  fut  pas  quitte  pour  une  excuse  en 


30 


LB   OHIEN    DU    CAPITAINB. 


I'air,  et  ce  fut,  au  contraire,  un  interrogatoire  en  forme  qu'il 
lui  fallut  subir.  Interrogatoire  hien  inutile  assur^ment,  car, 
ne  sachant  rien,  la  pauvre  fille  ne  pouvait  rien  dire.  Elle 
^tait  all^e  au  cellier  h  I'heure  accoutum^e ;  seulement,  au  lieu 

•  d'y  trouver  deux  vBufs  comrae  a  I'ordinaire,  '^lle  n'en  avait  trouv^ 
qu'un  seul .  .  .  .  il  ne  fallait  pas  lui  en  demander  davantage. 

"  Voila,  dit  Lise,  quelque  chose  d'aasez  <5trange,  et  ^  quoi; 
certes,  je  ne  me  serais  pas  attendue ....  Des  poulea  ai  bien 
nourries  ! ....  en  pleine  saison,  c'est  k  ue  plus  croiro  it  rien  ; 

10  Mais  voyons,  toi,  monsieur  Pigault '  au  lieu  de  rester  lu  bouche 
close  pendant  que  je  ni'ext^nue  k  parler,  il  me  aembie  que  tu 
pourrais  bien  dire  quelque  chose, 

— Je  crois  que  ce  me  serait  assez  difficile,  car  tu  ne  m'en 
laisses  gufere  le  temps,  ma  chere  mignonne ;  tit  le    oapitaine 

isavec  sa  bonhomie  paisible. 

— Enfin,  je  n'ai  qu'un  ceuf  aujourd'hui,  qu'est-ce  que  tu  penses 
de  cela  1 

— Je  pense  que  les  poules  se  derangent ! "  fit  Pigault  toujours 
placidf-.  et  serein. 

*o  Lise,  que  cette  r^ponse  ne  satisfaisait  point,  regarda  son  mari 
k  deux  foi.s  pour  savoir  s'il  par! ait  sincferement,  ou  s'il  se 
moquait  d'elle.  Mais,  dans  les  grands  moments,  le  capitaine 
avait  un  masque  aussi  impenetrable  que  celui  du  Sphinx. 
Mme  Pigault  en  fut  i(5duite  aux  conjectures.     Elie  se  i  lontra, 

26  du  reste,  d'assez  m^chante  humeur  jusqu'au  soir.  On  devait 
s'y  attendre  un  peu. 

"  Cela  s'en  ira  en  dormant !"  se  dit  le  bon  Pigault,  k  qui  la  vie 
avait  fini  par  donner  une  bonne  dose  de  philosophie  pratique. 


:! 


LK  OHIEN   DU    CAPITAINB. 


SI 


IV. 


Cependant  Jeanneton,  peu  ourieuse  de  s'exposer  k  une 
nouvelle  scfene,  qui  serait  peut-etre  plus  dangereuse  que  la 
premiere,  eut  soin  le  lendemain  d'aller  de  meilleure  heure  au 
cellier;  elle  voulait  prendre  ses  poules  au  nid.  Elle  arriva 
trop  tard  encore,  et  un  visiteur  plus  matinal  avait  dej:i  fait  la  5 
oueillette.  Ce  n'^tait  pas  seuleraent  un  (Kuf  qui  manquait  a 
I'appel ;  oette  fois,  ils  dtaient  partis  tous  le«  deux  !  l^ecideinent 
'A6ro  s'^tait  affermi  dans  le  crime,  et  1h  scelerat  avalait  main- 
tenant  l'iniquit(^  comme  I'eau .  .  ,  .  et  les  ceufs  aussi. 

"  Quel  maiheur  !    se  dit  Jeanneton  ;    deux  jours  de  suite  ]  lo 
Madame  va  faire    une  vie  !      Hier  ce   n'etait   qu'un    nuage, 
aujourd'hui  ce  sera  une  tempete.     Je  vais  tacher  de  me  mettre 
a  I'abri !" 

Elle  appela  Z6ro. 

Celui-ci  ^tait  all6  h  sa  niche,  oil  il  dig(^rait  tranquillement  is 
son  crime  dans  la  paresse  d'un  demi-sommeil  plein  de  charme. 
Tl  revait  que  le  capitaine  avait  maintenant  cent  poules,  et 
qu'elies  pondaient  pour  lui  toute  la  journ^e. 

La  voix  de  Jeanneton  le  troubla  bien  un  peu.  II  ^tait 
comme  tous  ceux  dont  la  conscience  n'estpas  nette:  il  craignait  20 
de  se  voir  demand^r  des  explications.  11  fit  pourtant  bonne 
contenance,  et  se  prdsenta  le  front  ealme  devant  la  cuisiniero, 
qu'il  prenait  pour  un  juge  d'instruction.  1]  est  vrai  que.  sans 
en  avoir  Tair,  il  I'observait  de  loin,  tout  en  se  rendant  k  ses 
ordres.  II  fut  bientdt  rassur^.  Un  seul  regard  lui  donna  la  25 
certitude  que  la  brave  Normande  ne  se  doutait  de  rien. 

"  Tout  va  bien  1  pensa  le  monstre  :  elle  n'a  pas  le  moindre 
soup^n." 


LE  OHIRN    DU   CAPITAI1V& 


U  la  regardait  d^jk  avec  plus  d'assurance,  tout  en  cherohant 
k  deviner  ce  qu'elle  pouvait  bien  lui  vouloir  si  matin. 

"  Attends,  mon  bonhomme,  dit-elle,  en  passant  doncement 
la  main  sur  la  t^te  fris^e  de  Z6ro,  tu  vaa  me  faire  une  course  !" 
•     Z^ro,  depuis  quelque  temps,  ^tait  le  commissionnaire,  je  dirais 
▼olontiers  le  factotum,  des  Roches-Blanches.      On  I'envoyait 
chercher  les  provisions  chez  les  founiisseurs,  et  jusqu'ici  11  les 
avait  tou jours  rapportdes  intactes  k  la  maison,  avec  la  plus 
louable  fid^lit^. 
10     Jeanneton  prit  done  un  morceau  de  papier,  et,  avec  I'ortho- 
graphe  sp^ciale  k  I'institution  dont   elle   faisait   partie,   elle 
^crivit  en  caractferes  irr^guliers,  raais  tr^s  lisibles,  ces  quelques 
mots  que  Z6ro,  avec  son  intelligence  accoutum^e,  devait  porter 
k  leur  adresse,  pour  lui  ^pargner  une  descente  en  ville : 
IB      "  Dm  zeusfraix,  si,  vou  plats  /" 

Jeanneton  attacha  le  billet  sur  une  serviette,  mit  la  serviette 

dans    un  petit  panier  d'osier,    dont   I'anse   ^tait   garnie   d'un 

morceau   d'^toife,    ajouta   trois   d^cimes,  envelopp^s  dans  un 

morceau  de  journal,  et  mettant  ensuite  I'anse  du  panier  entre 

20  les  dents  du  chien  : 

"  Chez  I'dpioier  !"  lui  dit-elle,  en  pronon^ant  ces  deux  mots 
trte  lentement  et  tr^s  distinctement. 

L'^picier,  le  d^bitant  de  tabac  et  le  facteur  de  la  poste  aux 

lettres   ^taient   trois   personnages   bien   connus  de   Z^ro,  qui 

26  entretenait  avec  eux  de  bonnes  et  constantes  relations.     Sa 

rare   perspicacity   I'empechait  de   se  tromper  d'adresse,  et  il 

n'allait  jamais  chez  I'un  quand  on  I'envoyait  chez  I'autre. 

II  partit  sur-le-champ,  bien  d^cid^  k  ne  pas  flaner  en  route  ; 
heureux  peut-etre,  au  fond  de  I'ame,  de  pouvoir  effacer  par  un 
30  service  rendu  la  nouvelle  f  aute  dont  il  venait  encore  de  charger 
sa  conscience,  et  son  estomac. 

L'^picier,  accoutum^  k  voir  venir  chez  lui  ce  singulier  commis- 
gionnaire,  qui  ne  marchandait  jamais,  le  pria  poliment  d'entrer, 
acheva  de  servir  deux  autres  clients,  arriv^  avant  lui,  car  il  faut 


L£   CUIEN    DU    OAl-ITAlNU. 


S3 


aux 

qui 

Sa 

et  il 


que  chacun  passe  k  son  tour,  regarda  ensuite  le  papier,  prit 
les  trente  centiuies,  choisit  deux  OBufs  tiana  une  caisse,  lea  mira 
aa  jour,  pour  que  Z^ro  fut  bien  certain  qu'oii  le  servait  en 
conacience,  les  pla^a  df^lieatemeut  aur  un  petit  lit  de  varech,  les 
recouvrit  de  la  serviette,  puis,  entrain^  aans  doute  par  la  force  6 
de  I'habitude : 

"Et  avec  cela?"  dit-il  k  ce  chaland  d'une  nouvelle  esp^ce. 

Z^fo,  qui  ^tait  de  bonue  ruaison,  trouva  la  question  sotte  et 
d^placde ;  il  aavait  ce  dont  il  avait  besoin,  le  demandait  du 
premier  coup,  et  iie  tenait  point  qu'on  rexcitfit  k  la  depense.  lo 
Cependant,  oomme  il  n'aimait  point  k  etre  ddsugr^able  aux  gens, 
il  garda  cette  idtlexion  pour  lui,  tourna  les  talons  comme  uu 
serviteur  consf.aencieux  (I'espeoe  en  est  rare  !),  qui  n'aime  pas  k 
perdre  son  temps  quand  il  est  attend  u  par  ses  maitres,  et 
remonta  la  C6te  de  Grace  d'un  pas  assez  rapide,  sans  couririe 
toutefois,  car  il  savait  mieux  quo  personne  que  les  ceufa  sent 
casuels .... 

Charger  de  porter  des  oeufa  un  chien  qui  les  aimait  tant, 
c'^tait  donner  la  brebis  k  garder  au  loup.  Bien  que  le  billet 
par  lequel  Jeanneton  faisait  sa  commande  fut  rest^  tout  ouvert,  20 
Z^ro,  qui  ^tait  la  discretion  meme,  ne  s'dtait  pas  permis  de  le 
lire  :  il  ne  savait  done  point  ce  qu'il  allait  chercher.  Mais 
quand  il  vit  ce  que  Ton  mettait  dans  son  panier,  I'eau  lui  vint 
k  la  bouche,  et  toutes  sortes  de  mauvaises  pens^es  se  present^rent 
il  son  esprit.  Les  d^sirs  coupables  prirent  une  intensity  plus  25 
grande  k  mesure  qu'il  montait  la  cote,  et  la  tentation  eniprunta 

pour  le  perdre  les  insinuations  les  plus  corruptrices Le  demon 

de  la  gourmandise  lui  soufflait  tout  bas  que  peut-etre  Jeanneton 
ne  savait  pas  le  compte  de  ses  oeufs,  et  qu'elle  devrait  se  trouver 
bien  contente  s'il  lui  en  rapportait  un  sur  les  deux..  ..Etso 
I'occasion  ^tait  ai  tentante,  et  le  pech^  si  facile  ! . . . .  N'^taient-ils 
point  1^,  a  port^e  de  sa  dent,  ces  oeufs  fascinateurs  ?  II  u'avait 
vraiment  qu'k  se  baisser  pour  en  prendre ! — 11  r^aista  cependant, 
comme  s'il  eut  compris  qu'un  d^pot  confix  e^st  chose  sacr^e  pour 


If; 


34 


LE   CHIRN    DU    CAPITAINB. 


les  chiens  hounfites.  Cett«  victoire  remport^e  sur  lui-meine 
prouvera  peut-etre  qu'il  n'dtait  pas  encore  tomb^  au  dernier 
degr^  de  la  perversity  :  elle  faisait  esp^rer  que  la  vertu  troit 
verait  encore  en  lui  quelques  ressourcea. 
6  Jeanneton  lui  dpargna  du  reste,  I'angoisse  des  derni^res 
luttes  ;  car,  un  pen  inqui^te  de  ne  pas  le  voir  arriver,  et  d^j4 
lalonnde  par  Theure,  elle  ne  craignit  point  d'aller  k  aa  rencontre 
sur  la  route. 

En  aoulevant  dt'lioatement  la  serviette,    et  en  aporcevant 
10  les  deux  oiufs,  que  le  chien  apportait  intaots  comine  on  le.s  lui 
avait  donnas,  la  buiine  nuisiniere  fut  ravie. 

"Sauvde!"  s'^cria-t-elle.  Si  elle  avait  eu  un  peu  plus  de 
litt^rature,  elle  eut  ajoutd,  corarae  dans  lea  draraes  k  la  mode  : 

"  Merci,  mon  Dieu  !  !  !  " 
16      La  brave  creature  se  faisait  illusion,  et  elle  n'^tait  pas  sauv^e 
tant  que  cela !  Mme  Pigault,  qui  avait  le  gout  fin,  n'eut  pas 
plut6t  trempd   la   premiere   mouillette   dans  le  premier  ceuf, 
qu'elle  s'^cria : 

"Ces  (Bufs-1^  ne  sont  pas  les  oeufs  de  mes  poules  ! 
20      — Pas  possible!  dit  le  capitaine,  avec  un  dtonnernent  sincere. 

— Ce  n'est  peut-etre  pas  possible,  mais  c'est  vrai ! 

— II  faut  avouer,  dit  Jean  7?igault,  que  tu  as  le  gout  singu- 
li^rement  d^lioat. 

— Est-ce   que,   par   hasard,    tu   t'en   plaindraisi    demanda 
26  Madame,  en  prenant  une  voix  de  tdte  qui  n'annonQait  jamais 
rien  de  bon. 

— Tu  sais,   ma  chfere  enfant,   qu'avec  toi  je  ne  me  plains 
jamais  de  rien.     J'admirais  la  d^licatesse  de  ton  palais,  qui  te 
permet  de  reconnaitre  si  un  ceuf  a  ^t^  pondu  par  telle  poule  ou 
80  par  telle  autre.     Voil^  tout ! 

— Et  cela  t'^tonnait  sana  doute  1 

— !l^tonner  n'est  pas  le  mot  dont  je  m'«^tais  servi,  dit  Pigault, 
d^cid^  k  marcher  de  plus  en  plus  rdsolument  dana  cette  voie  des 
concessions,  qui,  dit-on,  a  souvent  perdu  les   gouvemements, 


'     m 


0 


LB   CHIEN    DU    CAPITAINK. 


36 


{: 


raaiH  qui,  souvent,  aussi,  a  s;iuv6  la  paix  dea  m^na;;es ;  c'est 
oelui  d'admiration  qui  8'^tait  pr<^i>eat^  tout  d'abord  k  nioii 
esprit." 

Lise,  en  entendant  cei»  mots,  releva  vivement  la  t^te,  et  fixa 
8ur  son  mari  le  regard  clair  et  per^antde  ses  julis  yeux  bleus^  5 
On  eflt  dit  qu'elle  n'^tait  pas  bien  certaine  qu'il  tut  s^rieux  en 
s'exprimant  ainsi,  et  qu'elle  voulait  s'assurer  de   la  sinc^rit^ 
de  ses  paroles. 

Mais  son  examen,  attentif  jusqu'ii  la  sdvdrit^,  ne  lui  fit 
d^couvrir  aucune  expression  suspeete  sur  ce  visage  loyal  etio 
franc.  Aussi  ce  fut  d'une  voix  proiuptement  radoucie  qu'elle 
reprit :  "  C'est  ^gal  !  cela  ne  se  passera  pas  ainsi  en  conversa- 
tion ;  je  veux  en  avoir  le  ccuur  net,  et  savoir  au  juste  I'histoire 
de  ces  oeufs !" 

J<e  capitaine  eut  de  facheux  preasentiments,  et  il  e&t  bien  le 
voulu  pouvoir  changer  un  peu  le  oours  des  id^es  de  sa  moiti^ ; 
mais  il  savait  k  quel  point  Lise  ^tait  obstin^e  et  tenace.  II  ne  se 
permit  done  point  de  hasarder  la  moindre  objection.  II  fallait 
laisser  passer  la  justice  de  Mme  Pigault,  comme  on  laissait 
passer  jadis  la  justice  du  roi.  2o 

Liae  agita  d'une  main  fi^vreuse  la  sonnette  qui  se  trouvait  k 
sa  port^e,  et  Jeanneton  parut  aussitdt  sur  le  seuil  de  la  salle  a 
manger. 

La  violence  du  coup  qui  I'appelait  ne  lui  permit  point  de 
douter  qu'il  ne  s'agit  d'une  chose  grave,  et  nous  devons  rendn;  26 
cette  justice  k  sa  perspicacity,  qu'elle  devina  tout  de  suite  que 
I'on  allait  traiter  k  fond  la  delicate  question  dos  oeufs.  Cepen- 
dant,  comme  elle  aimait  mieux  '*  voir  venir  "  que  de  se  compro- 
mettre  par  quelque  parole  imprudente,  elle  attendit,  non  sans 
un  peu  d'^motion,  les  questions  que  sa  maitresse  voudrait  bien  so 
lui  adresser. 

Elle  ne  les  attendit  pas  longtemps. 

L'imp^tueuse  jeune  femme  4tait,  en  effet,  assez  mal  habile  k  se 


36 


LE   CHI  EN    DU    CAPITAIMK. 


contenir,  et  elle  voulait  obteuir  tout  de  suite  les  8atisfaction& 
qu'elle  se  croyait  en  droit  d'exiger. 

"  D'oii  viennent  ces  oeufs !"   demanda-t-elle  h  la  cuisinifere, 
en  essayant  de  la  percer  k  jour  avec  I'acier  de  ses  yeux  bleus. 
6      Jeanneton    ^tait    une    honnSte  Normande  qui  ae  ruentait 
jamais,  quand  le  mensonge  ^tait  inutile  ou  iiupossible. 

"  lis  viennent  de  chez  I'^picier,  madaine,  r^pondit-elle  avec 
beaucoup  de  sang-froid. 

— Eh  !  depuis  quand,  s'il  vous  plait,  va-t-on  acheter  mes  oeufs 
10  chez  I'dpicierl 

— Madame,  depuis  qu'il  n'y  en  a  plus  ohej-.  vous  ! 

— Ah  !  il  n'y  a  plus  d'oeufs  chez  moi  ?  fit  Lise  en 
s'animant ;  je  voudrais  bien  alors  savoir  un  peu  ce  que  font 
mes  poules. ... 
15  — II  faudrait  le  leur  demander,  car  ee  n'est  pas  moi  qui 
pourrai  le  dire,  k  Madame.  Tout  ce  que  je  sals,  c'est  qu'elles  ne 
font  pas  d'a'uf s  ! 

— Ah  !  tenez  !  je  suis  la  femme  la  plus  mal  servie  de  tout 
Honfleur  !  dit  Lise,  en  f  roissant  Wolemment  I'une  uontre  I'autre 
20  ses  deux  petites  mains  blanches. 

— Si  Madame  croit  cela,  fit  Jeanneton,  en  faisant  le  geste 
de  d^nouer  les  cordons  de  son  tabiier,  ells  n'a  plus  qn'k  nous 
donner  nos  huit  jours  a  ses  pouies  et  a  moi  !" 

Cette  r<^ponse  impertinente  ^tant  le  dernier  terme  de  I'audace 
2;')  que  la  cuisini^re  pouvait  se  permettre  sans  etr«  imm^diatement 
chassee,  Jeanneton  crut  prudent  de  sortir ;  ce  qu'elle  fit  sans 
demander  son  reste. 

Lise  ^ta'.t  tellement  boulevers^e,  si  hors  d'elle-raeme,  que  son 
mari  craignit  nn  moment  qu'elle  n'eiit  une  attaque  de  nerfs. 
30  Mais  il  la  connaissait  assez  pour  savoir  que  ce  qu'il  y  avait  de 
mieux  k  faire  eu  pareil  oas,  c'^tait  de  I'abandonner  a  elle-meme, 
sans  essayer  de  la  consoler  ni  de  la  calmer.  Elle  ressemblait 
uu  peu  k  ces  chevaux  emportes,  auxquels  il  faut  bien  se  garder 


LK    CHIEN    DU    CAPITA  INK. 


37 


son 

erfs. 
t  de 
erne, 
blait 
Alder 


de  faire  sentir  le  mors,  parce  qu'ils  prei.^ient  alors  un  point 
d'appui  sur  la  main,  et  la  resistance  qu'on  leur  oppose  ne  fait 
que  les  exciter  davantage. 

Au  bout  de  quelques  minutes,  Mme  Pigault  se  leva  de  table, 
repoussa  sa  chaise,  jeta  sa  serviette  dans  un  coin,  et  sortit  de  la  o 
salle  k  manger,  ou  elle  laissait  son  inari  oonsternee,  en  disant : 
**  Je  ne  me  hdsserai  pas  tromper  coirinie  ccla  !  Je  veux  voir 
clair  dans  raes  affaires,  et  savoir  un  peu  ce  qui  se  trame  contre 
moi  dans  ma  propre  maison  !" 

D^cid^e  k  faire  une  enquete,  a  laquelle  un  juge  d'instruction  lo 
aurait  du  rendre  des  points,  la  femme  du  capital  ne  pratiqua 
d'abord  une  descente  de  lieux.  C'est  le  d6but  oblige  de  toute 
bonne  procedure  criminelle  Elle  se  dirigea  tout  d'abord  vers 
le  cellier,  ou,  depuis  un  temps  immemorial,  les  poules  avaient 
I'habitude  de  pondre.  i» 

Elles  etaient  la  toutes  les  deux  :  Tune  grimp^e  sur  un 
tonneau,  et  faisant  entendre  ce  petit  gloussement  satisfait  qui 
indique  chez  les  femelles  des  gallinac^s  qu'elles  viennent  de 
s'acquitter  d'une  eimuyeuse  corvee  ;  I'autre,  au  contraire, 
perch^e  sur  une  poutre  transversale,  au-dessous  des  chevrons  20 
du  toit  —  elle  n'aurait  t>u  monter  plus  haut. —  Celle-ci  avait 
I'ceil  hagard,  le  Vi^'-ut  .  j  '.«.  crete  rouge  comrae  du  sang,  les 
plumes  ebouriffVVis  o,t  froiss^es,  enfin  un  je  ne  sais  quoi  de 
trouble  dans  tjutc  ^a  personne,  comnie  si  elle  eut  ete  I'objet 
de  quelque  tentati 'e  criminelle.  Eien  qu'ellef^  •  ,ent  depuis  2C 
longtemps  accoutuinees  a  leur  maitresse,  et  famili^res  avec  elle 
jusqu'ii  lui  manger  dans  la  main  les  raiettes  dc  son  pain, 
Blanchette  et  Noiraude,  en  la  voyant.  pcusserent  des  cris 
effarouches ;  puis  elles  essayerent  do  prendre  ce  vol  lourd  et 
embarrasse  qui  ne  conduit  ja!  iais  les  poules  r.i  bien  loin  ni  bien  30 
haut. 

*'  Voilk  qui  est  vraiment  singuijer  '  se  dit  Mme  Pigault,  en 
paraissaixt  reflechir  prof onde/r.en :  Vryons  main  tenant  les 
nids  1" 


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38 


LE    CHIBN    DU    CAPITAINE. 


EUe  se  dirigea  aussitdt  vers  les  deux  hottes.  lA  encore  elle 
trouva  des  traces  de  d^sordre.  On  salt  quelle  est  la  nettet^ 
habituelle  du  nid  ou  la  pondeuse  a  laiss^  son  CBuf :  tout  est 
lisse,  ^gal  et  comme  passe  au  rouleau.     Ce  jour-lJi,  au  contraire, 

•  la  paille  paraissait  soulev^e,  fouill^e,  tourmentee. 

"  Tout  cela  n'est  point  naturel  !  pensa  Mme  Pigault.  Je 
suis  bien  certaine  k  present  que  mes  poules  ont  pondu,  et  que 
I'on  a  pris  mes  oeufs.  II  y  a  un  coupable  tout  prfes  d'ici. 
Quel  est-il  ?    C'est  k  moi  de  le  trouver,  de  le  surprendre . . .   et 

10  de  le  punir  !  " 

Comme  tous  les  ^tres  essentiellement  nerveux,  Lise  ^Uvt 
enti6reraent,  absoluni;;\t  sous  I'empire  de  I'id^e  pr^sente, 
dominie  par  elle  d'urie  fagon  exclusive.  Quand  elle  voulait 
une  chose,  elle  la  voulait  si  fortement  qu'il  fallait  bien  que  cette 

15  chose-la  finit  par  arriver.  Elle  eut  pourtant  le  courage  de  ne 
point  ouvrir  la  bouche  de  toute  la  journde  pour  dire  un  seul  mot 
de  ce  qui  faisait  I'objet  de  son  unique  preoccupation,  Elle 
m^dita  longuement  ses  plans,  et  finit  par  s'arreter  a  la  r^olution 
qui  lui  semblait  le  plus  propre  a  la  conduire  au  i  ^sultat  dt^sir^. 

20 II  n'y  avait  absolument  rien  k  faire  pour  le  moment.  C'^tait 
le  matin  seulement  que  les  poules  pondaient ;  c'6cait  ie  matin 
aussi  que  le  voJeur  enlevait  les  oeufs :  c'dtait  done  le  matin 
qu'il  fallait  ouvrir  I'oeil   .  . .  et  agir. 

Mme  Pigault  avait  habituellement  le  sommeil  l^ger.     Son 

25oreille  inquiete,  toujours  aux  ecoutes,  saisissait  les  moindres 
bruits  qui  t.roublaient  le  silence  de  la  maison.  Un  tr^sor  n'eut 
pas  trouv^  de  gardienne  plus  vigilante.  Mais  cette  nuit-1^  elle 
dorrait  moius  encore.  Elle  se  leva  des  I'aube,  s'habilla  prorapte- 
ment,  silencieuseraeni;,  pour  ne  pas  r^veiller  le  capitaine,  plough 

80  dans  uu  sommeil  de  plomb,  et  sortit  de  la  chambre,  apr^s  lui 
avoir  jet^  un  regard  indefinissable — le  regard  de  1p  femme  qui 
ne  dort  pas  assez  au  mari  qui  dort  trop  ! 

Elle  descendit,  et  fit  le  tour  de  son  rez-de-c'i>»cJHS(^eavec  assez 
de  crAnerie  et  de  riJsolution,  et,  ne  trouvauu  .ien  de  suspect 


i^ 


^ 


LB   OHIEN    DU    CAPITAINB. 


39 


Son 

Indres 

n'eut 

ik  ello 

Irapte- 

}long6 

lui 

le  qui 


'4f 


dans  les  appartements,  continna  son  inspection  dans  la  conr  et 
dans  le  jardin.  Toutes  les  portes  ^talent  hermdtiquement 
closes.  Nulle  part,  rien  qui  r^vel^t  I'escalade  ou  I'effraction; 
elle  examina  avec  non  moins  d'attention  les  allies,  sabl^es  d'une 
sorte  de  tangue,  grise  et  pale,  que  Ton  retirait  de  I'embouchure  » 
de  la  riviere,  et  sur  laquelle  I'empreinte  des  pas  se  gravait  pro- 
fonddment.  Ni  la  cour  ui  les  allies  ne  lui  offraient  aucui; 
iudice  accusant  les  ennemis  du  dehors.  U.  n'y  avait  plus  moyer 
d'en  douter ....  elle  ^tait  victiine  d'un  vol  domestique .  . .  Le 
coupable,  en  pareil  cas,  serait  plus  facile  a  trouver,  puisqu'onio 
I'avait  sous  la  main,  et  qu'il  ne  s'^chapperait  pas.  11  fautbien 
I'avouer;  la  pensde  de  Jeanneton  se  pr^senta  un  moment  a 
I'esprit  soup9onneux  de  Lise ;  mais  elle  ne  voulut  pas  s'y 
arreter.  Jeanneton  ^tait  honnete,  incapable  d'une  action 
raauvaise. .  .  .et,  d'ailleurs,  n'avait-elle  point  les  clefs  de  tout?i6 
Ne  pouvait-elle  point  prendre  ce  qu'elle  voulait  dans  la  maison  ? 
N'etait-elle  pas  nourrie  comme  les  maitres  eux-memes  ? 

"Que  je  suis  sotte  !  se  dit  Mme  Pigault  avec  un  mouvement 
H '^panics,  c'est  bien  certainement  quelque  rat  qui  est  mon  voleur! 
J  !  i/eterai  un  piege,  et  tout  sera  dit !  II  y  a  maintenant  des  20 
:liiens  qui  prennent  admirablement  les  rats;  mais  le  nCtre  est 
1:1  1  faineant,  un  propre  ;i  rien,  dont  ii  ne  faut  attendre  aucun 
i.Gii  oiice  !  Ce  n'est  pas  lui  qui  viendra  a  mon  aide  dans  cette 
circonstance." 

Tout  en  faisant  sa  ronde  matinale,  Lise  avait  pass^  devant  25 
la  loge  de  Zero.  Celui-ci  I'avait  bien  vue  ;  mais,  reconnaissant 
en  elle  la  maitresse  du  logis,  libre  d'aller  et  de  venir  chez  elle 
comme  bon  lui  .semblait,  il  avait  consid^r^  toute  demonstration 
hostile  comme  une  inconvenance  et  une  grossierete  qu'il  ne 
{  ouvait  point  se  permettre.  Si  Madame  avait  professe  d'autres  30 
sentiments  pour  lui,  il  n'aurait  pas  manqu^  d'aller  i  sa  rencontre, 
car  on  ne  Tenchainait  jamais,  et  de  lui  t^moigner  une  surprise 
joyeuse,  en  la  voyant  si  matinale ;  mais  Zero  n'appartenait 
point  h,  la  race  des  vils  flatteurs,  et  il  l  4tait  pas  chien  a  faire 


40 


LK    CHI  EN    DU    CAPITAINB. 


deux  fois  des  avauces  a,  qui  le  m^ritait  si  peu.  Aussi  referma- 
t-il  bientot  son  ceil  intelligont  et  malicieux,  et,  aprfes  avoir 
^tir^  ses  iiiembres  et  bailie  largeraent,  il  se  retourna  sur  sa  paille 
fraiclie,  en  se  disant,  avec  une  voluptd  de  paresseux,  qu'il  avait 
6  encore  le  temps  de  faire  un  somme. 

Lise,  cependant,  t^tait  allee  s'asseoir  dans  sa  salle  k  manger, 
piece  un  peu  froide,  d'une  proprete  severe,  ou  elle  se  tenait 
plutot  que  c.  IS  son  salon,  parce  quelle  pouvait  de  lasurveiller 
plus  aisenien'  'ison.     Elle  prit  son  ouvrage,  car  elle  con- 

lonaissait  le  prix  v  -imps  et  ne  perdait  jamais  une  minute,  et 
elle  tira  consciencieusement  son  aiguille,  en  attendant  les 
^v^nements. 

Jeanneton  descendit  k  six  heures  et  demie,  ne  parut  point 
trop  etonnee  de   voir  Madame  deja   debout, — Jeanneton   ne 

ifi  s'^tonnait  de  rien, — lui  demanda  ses  ordres,  prit  son  panier,  et 
s'en  alia  en  ville,  car  c'(^tait  le  jour  du  march^.  Lise  continua 
une  tapisserie  de  Penelope,  commencee  le  lendemain  de  son 
mariage,  destin^e  au  meuble  de  son  salon,  mais  qui  devait  bien 
lui  demander  une  dizaine  d'ann^es,  tant  elle  ^tait  consid»5rable, 

20  difficile  et  compliqut^e.  Cependant,  tout  en  travaillant  con- 
sciencieusement, elle  jetait  bien  sou  vent  les  yeux  dans  la  cour, 
et  surveillait  surtout  la  porte  du  cellier,  tti^S,tre  suppose  du 
drame  qui  I'interessait  si  fort,  toute  prete  k  se  pr^cipiter  au 
secours  de  Blanchette  ou  de  Noiraude,  des  qu'elles  pousseraient 

25  le  premier  cri  d'alarme. 

Un  peu  avant  sept  heures,  son  attention  fut  attir^e  par  un 
l^ger  bruit  qui  se  fit  dans  la  cour.  Elle  regarda,  et  vit  Z^ro, 
cet  abominable  Zdro,  son  ennemi  intime,  qui  sortait  furtive- 
ment  de  sa  loge,  et  qui  se  dirigeait  avec  precaution  vers  le 

80  cellier. 

Un  soup9on  terrible  traversa  son  esprit,  avec  une  prompti- 
tude d'^clair,  et  se  formula  tout  aussitOt  en  ces  mots  accusa- 
teurs,  qui  s'^chapp^rent  de  ses  l^vres  serr^ea  : 

"  Ah  !     le    miserable  ....  c'^tait    done   lui  !     Je    vais   le 

85  prendre  en  flagrant  d^lit,  et  lui  dire  son  fait !" 


LE   CUIEN    DV    CAPITAINE. 


41 


Imp^tueuse  par  caractere,  impationte  par  nature,  et  mal- 
habile  k  se  contenir,  Lise  se  leva,  ou  pi u tot  bondit  de  sa  chaise, 
et  voulut  s'^Iancer  sur  les  traces  du  chien.  Pouitant  une 
reflexion  I'arreta.  Si  elle  arrivait  trop  vite,  elle  empecherait 
Z^ro  de  foumir  lui-meme  la  preuve  de  son  crime.  II  fallait  6 
lui  laisser  le  temps  de  montrer  jusqu'a  quel  point  il  ^tait 
sc^ldrat,  et,  en  le  prenant  la  patte  dans  le  sac,  le  mettre  dans 
I'impossibilit^  de  plaider  "  non  coupable  ! " 

Mme  Pigault  resta  done  quelques  minutes  encore  dans  la 
salle,  puis,  retenant  son  souffle,  et  marchant  sur  la  pointe  duio 
pied,  elle  alia  doucement  jusqu'a  la  porte  du  cellier.  Mais  ce 
Cartouche  et  ce  Mandrin  de  la  race  canine,  Zt^ro,  qui  avait 
v^ritablement  plus  de  malice  qu'une  pcrsonne  raisonnable, 
avait  eu  la  precaution  de  la  refermer,  pour  vaquer  plus  tran- 
quilleraent  k  ses  affaires.  16 

Malheureusement  pour  lui,  il  n'avait  pu  boucher  les  fentes 
de  la  porte,  d^j^  vieille,  et  qui  avait  jou^  sous  I'effort  des  ans. 
Ce  fut  \k  ce  qui  le  perdit. 

Lise  regarda  par  la  plus  large  de  ces  fentes,  et  le  spectacle 
le  plus  Strange  frappa  ses  yeux  indignds.  20 

Z^ro,  le  criminel  Zdro,  rasd  contre  terre,  le  ventre  k  plat,  les 
jambes  de  derri^re  ramassees  sous  lui,  sa  lonfl:;uo  queue  fretillnnt 
de  plaisir  et  battant  le  sol,  maintenait  immobile  entre  ses 
pattes  de  devant  I'infortun^e  Blanchette. 

Lise  se  retint  h,  quatre  pour  ne  pas  ouvrir  brusquement  la-? 
porte.     Elle  voulait  se  prdcipiter  sur  le  coupa))I(',  le  saisir  en 
plein  crime,  la  chose  ^tait  Viien  facile,  et  lui  inlliger  imniodia^e- 
ment  le  ch&timent  du  k  ses  forfaits.     Mais  uno  curiosite  plus 
forte  encore  que  la  colore  la  retint  un  moment  sur  le  seuil. 


42 


LE    CHIEN    DU   CAPITAINB. 


Elle  ne'eut  pas  longtemps  k  attondre. 

Le  coupable  Z^ro  guettait  I'oeuf ;  il  I'aida  mSme  k  venir  au 
rnonde  et  se  donna  la  joie,  bien  gagn^e,  de  I'avaler  tout  chaud. 
Un  coup  de  dent  brisa  la  coque,  qui  fut  engloutie  k  son  tour 
6  comme  un  corps  de  d^lit  compromettant. 

Mme  Pigault  ^tait  furieuse,  et  vraiment  elle  avait  quelques 
raisons  de  Tetre.  Mais  nous  devons  avouer,  ccpendant,  que  sa 
colore  n'allait  point  sans  un  certain  melange  de  plaisir.  Elle 
s'indignait,  sans  doute,  k  la  pens^e  que,  ce  matin  encore,  elle 

10  n'aurait  pas  d'oeufs  f rais  k  son  dejeuner.  Mais,  du  moment  oh. 
il  y  avH^/  u  coupable,  elle^tait  charm^e  de  pouvoir  se  dire  que 
ce  coupable  ^tait  le  chien  maudit,  qu'elle  avait  toujours  abhorr^, 
alors  mc  "^9  q  '  Pe  ne  savait  pas  encore  k  quel  point  il  m^ritait 
de  rstre.     Sa  Laine,  k  present,  se  colorait  ainsi  d'un  pretexts 

15  de  justice. 

Elle  eiit  bien  voulu,  avant  toute  esp^ce  de  jugement, 
administrer  au  d^linquant  une  punition  sommaire  et  pr^alable, 
quitte  k  s'expliquer  apr^s.  Mais  Z^ro,  qui  dtait  physionomiste, 
lut  sans  doute  cette  intention  charitable  dans  les  yeux  de  sa 

20  maitresse,  car,  en  I'apercevant,  il  ^prouva  une  envie  ddmesur^ 
de  gagner  le  large.  11  fila,  comme  une  balle,  par  la  porte  que 
sa  maitresse  venait  d'entr'ouvrir,  et,  trouvant  la  cour  ferm^e, 
entra  dans  la  cuisine,  et,  de  1^,  sauta  dans  la  rue  par  la  fenStre, 
au  grand  ^bahissement  de  Jeanneton,  rentrant  tout  juste  de 

25  son  march^,  et  qui  ne  lui  connaissait  point  ces  habitudes  de 
chien  mal  ^lev^.  Une  fois  dehors,  il  d^fila  sans  attendre  aucune 
explication,  et  arpenta  la  Cdt©  de  Gr&ce,  aussi  vito  que  ses 
jambes  pouvaient  aller. 

Depuis  qu'il  s'^tait  retir^  des  affaires  et  de  la  vie  active,  un 

30  peu  pr^matur^ment  peut-6tre,  et  en  se  condamnant,  trop  jeunet 
k  une  oisivet^  pour  laquelle  il  n'^tait  pas  fait,  le  capitaine,  qui 
trouvait  le  temps  long,  rognait  sa  joum^  par  lea  deux  bouts, 
la  coramen^ant  le  plus  tard  et  la  finissant  le  plus  tdt  possible. 


LB  OHIEN    DU  OAPITAINB. 


4S 


ble. 


n  avait  d'ailleurs  la  conscience  tranquille  et  I'estomac  excellent, 
ce  qui  lui  assurait  un  sommeil  facile.  II  en  profitait:  le  lit  est 
la  grande  ressource  des  gens  inoccup^s. 

Lise,  qui  avait  toutes  les  qualit^s  de  la  femme  d'int^rieur, 
lui  en  laissait  prendre  k  son  aise,  et  veillait  k  ce  que  la  maison  » 
fAt  en  ordre  avant  qu'il  ne  par&t  a  I'horizon.  Mais,  ce  jour-li, 
elle  avait  trop  de  choses  k  lui  dire  pour  lui  permettre  de  faire 
ainsi  la  grasse  matinee.  II  f'allait  qu'elle  donnat  un  libre  courts 
k  la  colore  excit^e  en  elle  par  la  d^couverte  du  cri?jae  de  Z6ro ; 
il  fallait  aussi  qu'elle  soulage&t  le  d^pit  que  lui  avait  caus^  sa  lo 
faute  impunie. 

Elle  entra  comme  un  ouragan,  poussa  la  porte  avee  ume 
certaine  violence,  et  culbuta  un  fauteuil  et  deux  chaises  qui  se 
trouvaient  sur  son  chemin.  Le  dormeur  fut  rt^veill^  en  sursaut. 
II  ne  fit  qu'entr'ouvrir  un  ceil ;  mais  ce  fut  assez  pour  qu'il " 
aper9iit  sa  femme,  et  qu'k  I'expression  de  sa  physionomie  il 
deviuat  tout  de  suite  qu'il  y  avait  de  Forage  dans  I'air.  II  fit 
comme  Z^ro ;  il  feignit  de  n'avoir  rien  vu,  referma  la  paupifere 
et  parut  continuer  son  somme.  Mais  Lise  ne  fut  pas  dupe  de 
ce  petit  manage.  Elle  avait  surpris  le  tressaillement  des  20 
muscles  sur  le  visage  de  son  mari;  elle  avait  vu  lalueur  humide 
du  regard  dans  sa  prunelle.  C'en  etait  assez  pour  que  la  ruse 
fut  ^vent^e,  et  par  consequent  inutile. 

"Ha  peur,  pensa-t-elle ;  il  fera  tout  ce  que  je  voudrai ! " 

Elle  s'approcha  du  lit,  et,  sans  lui  donner  le  temps  de  se  2 
reprendre,  posant  sur  I'^paule  du  capitaine  sa  petite  main  fine 
et  nerveuse  : 

"  Allons !  r^veille-toi  tout  k  fait,  lui  dit-elle ;  c'est  assez 
dormir  comme  cela.  Tu  as  bient6t  fait  le  tour  du  cadran  .... 
T§.che  de  m'^couter  un  peu:  j'ai  des  choses  graves  a  te  dire.       30 

— Et  tu  ne  pouvais  pas  remettre  cela  jusqu'a  huit  heurea  ? 

-Non  !" 


,'i' 


44 


LB   CHIEN   DU   CAPITA  INK. 


Jean  Pigault  vit  bien  qu'il  ne  lui  serait  pas  facile  d'<^viter  la 
sc^ne  inattendue  que  sa  femme  venait  lui  faire,  k  un  moment 
oii  la  fuite  ^tait  absolument  impossible. 

II  se  souleva  un  peu,  mit  son  coude  sur  I'oreiller,  sa  tete  dans 
6  sa  main,  et  d'un  air  r^sign^  : 

"Eh  bien!  parle,  dit-il,  je  t'^coute  ! 

— J'ai  vu  le  voleur  de  roes  oeufs. 

— Ah  bah !  tu  en  es  sdre?     Eh  bien !   il   fallait   le   faire 
arrSter  I 
to     — Ce  u'eat  pas  Ten  vie  qui  m'a  manqu^. .  .  .mais  il  a  pris  la 
fuite .... 

— Tu  le  connais  1 

— Je  ne  connais  que  lui ! 

— Alors  pr^viens  le  maire  et  les  deux   adjoints,  le  garde 
itchampStre  et  la  gendarmerie !     Veux-tu  que  je  mande  la  chose 
au  procureur  de  la  R«5publique,  qui  reside  k  Pont-1'Eveque  'i 

— Nous  n'avons  pas  besoin  de  tant  de  monde  que  cela,  fit 
Lise  qui  regardait  fixement  son  mari,  ne  sachant  trop  s'il  t^tait 
s^rieux,  ou  s'il  n'entendait  point  se  rire  d'elle,  ce  qui  lui  arrivait 

20  quelquefois Si  tu  le  veux  bien,  tu  suflSras  k  toi  seul  k  me 

faire  rendre  justice. 

— Certes  que  je  le  veux !  Mais  dis-moi  comment !  D'abord, 
le  nom  du  coupable  ? 

— Le  coupable  est  ton  chien,  r^pondit  Mme  Pigault  avec  une 
25  assurance  qui  ne  permettait  pas  de  douter. 
— Z^ro? 
— Lui-m3me  1 

— Z^ro  voleur  1. ...  Eh  bien !  non,  voUk  ce  que  je  ne  puis  par. 

croire.     C'est  impossible . .  . .  tu  auras  mal  vu . .  . .  tu  te  serau 

80 tromp^e !     Qu'est-ce  quil  en  pourrait  done  bien  faire,  de  tes 

ceufs  !     Est-ce  que,  par  hasard,  il  esp^re  les  vendre  au  march^? 

— ^Kon;  mais  il  les  mange. 


LB   CUIKN    DU    CAPITAINB. 


45 


10 


— H  les  mange  !  r(5p^ta  Pigault,  comine  nn  ^cho ;  et  k  quelle 
sauce,  je  te  pile?  En  omelettes,  farcis,  brouill^s,  au  jus,  aux 
pointes  d'asperges  1 " 

L'ceil  de  Lise  s'anima  :  un  petit  fr^missement  fit  trembler  ses 
l^vres. 

"Je  t'avertis,  monsieur  Pigault,  que  ces  plaisanteries  me 
semblent  d^placees  et  de  mauvais  gout,  dit-elle  de  cette  voix 
grSle  que  Jean  n'aimait  pas.  Quand  je  prends  si  k  cceur  les 
iatdrdts  de  la  maison,  je  m^rite  de  trouver  chez  toi  autre  chose 
que  de  la  raillerie  ou  de  I'indilfi^renee." 

Pigault  aimait  trop  sa  fenime  pour  vouloir  la  facher  s^rieuse- 
ment.  II  ne  jugea  done  pas  a  propos  de  continuer  plus  long- 
temps  cette  petite  guerre,  dont  il  savait  bien  qu'il  payerait  les 
frais,  lors  de  la  signature  du  traite.  11  fit  done  une  retiaite 
prudente,  et  ce  fut  d'un  ton  tr^s  grave  qu'il  re^pondit:  15 

*•  Ainsi  tu  es  bien  sure  que  c'est  ce  miserable  Z6ro  qui 
avalait  tes  ceufs,  et  qui  dejeunait  k  ta  place  1 

— Puisque  je  te  dis  que  je  I'ai  vu  ! "  fit  Lise,  qui  raconta  par 
]e  menu  la  petite  sc^ne  k  laquelle,  un  moment  auparavant,  elle 
avait  assists,  prot^g^e  par  la  porte  du  cellier  qui  lui  permettait20 
de  tout  voir  sans  attirer  I'atteiition  du  coupable. 

Nous  devons  dire  qu'au  grand  ^tonnement  de  sa  femme,  le 
capitaine  ne  temoigna,  en  entendant  son  recit,  ni  colere  ni 
indignation.  On  eut  dit  plutdt  qu'il  admirait  I'exploit 
surprenant  accompli  par  son  chien.  25 

"  Je  savais  bien,  dit-il,  que  ce  coquin  de  Zero  avait  beaucoup 
d'esprit,  mais  je  n'aurais  j  imais  cru  (]u'il  en  eut  •  nt  que  cela  !" 
Cet  ^loge  dvi  criminel  dans  la  bouche  de  celui  auquel  Lise 
venait  de  d^noncer  ses  attentats,  en  criant  vengeance,  eut  pour 
eflfet  imm^diat  de  jeter  la  jeune  femme  dans  une  veritable  30 
exasperation.  La  patience  n'^tait  pas  sa  quality  dominante, 
et  elle  ^puisait  asse^  promptement  la  dose,  d'ailleurs  tres 
mod^r^e,  que  le  ciel  lui  avait  d^partie  de  cette  prdcieuse  vertu. 


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40 


LK    CHIKN    DU    CAPITAINK. 


En  pareil  cas,  son  unique  ressource,  c'dtait  de   faire  une 
scene  k  son  mari. 

"  Viaiment,  dit-elle,  je  crois  que  tu  saisis  avec  empressement 
toutes  les  occasions  quo  tu  peux  trouver  de  m'etre  ddsagr^able! 
6      — Ch^re  amie ....  comment  peux-tu  supposer  1 

— S'il  en  ^tait  autrement,  tu  ne  t'obstinerais  pas,   malgr4 
mes  prieres,  k  garder  pres  de  toi,  chez  nous,  entre  nous .... 

— II  n'y  a  rien,    il   n'y  aura  jamais    rien   entre   rous,   ma 
chere    Lise,    sache-le   bien !    dit    le    capitaine    avec    un    peu 
lod'emotion. 

— Qui,  k  garder  entre  nous,  reprit  la  jeune  femme  avec 
plus  de  force,  un  miserable  chieu,  laid,  presque  diflforme .... 
sans  race .... 

— Dame  !  cela,  vois-tu,    ce  n'est  pas   sa  faute .  . . .  ce  serait 
15  k  ses  parents .... 

—  LTn  chien  quin'a  que  des  ddfauts.  .  .  . 
— Oh  !  pardon  !  cherie,  ici  je   t'arrute ;  car  ce  pauvre  Zdro 
possede  au  moins  une  qualite  .... 
— Laquelle  ? 
20     — -La  plus  grande  de  toutes  a  mes  yeux  1 
— Lui  ! 

— Oui,  lui  !  il  m'aime  ! 
— Tous  les  chiens  aiment  leurs  maitres  ! 
— Tu  crois  ? 
25     — J'en  suis  sure !  Tu  en  aurais  un  autre  que  ce  serait  la 
nieme  chose  !    Qui  sait?  pcut-etre  t'aimerait-il  encore  davant- 
age!  et  il  serait  jeune,  beau,  docile. .  .  .et  il  ne  mangerait  pas 
mes  ceufs ! . .  . . " 

Quand  Lise  etait  une  fois  lanc^e,   il  devenait  difficile  de 
sol'arreter.     Le  capitaine  le  savait  bien;  aussi  prenait-il  le  parti 
le  plus  sage,  qui  ^tait  de  la  laisser  aller  jusqu'au  bout.      Ainsi 
fit-il  ce  jour-1^. 

La  jeune  femme  profita  de  la  licence  qu'on  lui  donnait,  pour 
prononcer  contre  Z^ro  un  veritable  rdquisitoire,  dans  lequel  se 


4 


LR  chip:n  du  capitainb. 


47 


trouvferent  exposes  tous  les  tortb  et  tous  les  crimes  de  son 
ennerni.  Elle  ne  parla  pas  >,eulement  du  mal  qu'il  avait  fait, 
miis  de  celui  qu'il  ferait  eucore,  iriaintenant  qu'il  «^tait  lauc^ 
dans  la  voie  du  orirae.  oh  les  chieiis  vont  parfois  aussi  loin  que 
les  hornrnes.  Elle  savait  bien,  pour  son  C(jmpte,  que  si  on  ne  • 
la  diibarrassait  pas  d'un  pareil  voisinage,  elle  u'aurait  plus  un 
seul  moment  de  repos. 

Et  tout  cela  fut  dit  oomme  les  femmea  savent  dire,  tour  a 
tour  avec  emportement    et   avec   douceur,    dvec   dus    col^res 
insens^es  et  des calineries  irr^sistibles,  et  d'une  voix  qui  pitniait  lo 
tous  les  tons,  et  qui  niariait  habilemerit  le  reproohe  k  la  pri^re. 

Nous  devons  rendre  cette  justice  au  capitaine.  que,  ineiiie 
devant  cette  attacjue  v^hf^mente,  il  r^aista  longtemps  sans  laoher 
pied,  continuant  a  defendre  courageuseriient  son  ami.  Mais 
il  le  d(^fendait  de  plus  en  plus  mollenient,  uu  p 'u  k  la  t'a^^on  ift 
de  ces  avocats,  nomm^s  d'office,  qui  savent  que  leur  client  est 
coupable,  qui  n'esp^rent  plus  d'acquittement,  et  qui  s'estiiue- 
raient  heureux  d'obtenir  des  ciroonstances  att^nuaiites. 

Lise  ^tait  tnjp  fine  pour  n"!  pas  s'apercevoir  qu'wlle  gaguait 
peu  k  peu  du  terrain,  et  elle  avait  trop  de  tact  pour  nw  pas  10 
vouloir  profiter  de  ces  premiers  advantages.     Elle  fit  donner 
ses  reserves. 

*'  Ah  !  s'^cria-t-elle,  en  essuyant  une  larme  qui  vint  k  propos 
mouiller  ses  yeux,  je  vois  bien  que  tu  n'as  plus  d'atfeetion  pour 
moi ! . .  . .  Qui  salt  1  peut-etre  n'en  as-tu  jamais  eu .  .  .  .  25 
Suis-je  assez  humili^e  ! . .  .  .  suis-je  assez  malheure'  .j '  tu  me 
pr^f^res  un  chien .  .  .  .  tu  me  sacrilies  a  un  caniciio ....  qui 
n'est  qu'un  barbet !  moi,  moi  ta  f emme .  ,  .  .  et  nous  ue 
sonimes  pas  mari^s  depuis  six  raois  ! 

—  Ah !  Lise,  si  tu  peux  dire  !  W 

—  Tenez  !  je  le  hais  votre  chien,  je  le  hais  !  je  I'execre  !  et 
VOU8  me  forcez  k  le  garder,  k  le  voir  tous  les  jours.  .  .  .a  vivre 
avec  lui  I  et  si  I'un  de  nous  deux  devait  quitter  la  maison,  et 
c^er  la  place  k  I'autre .  . . .  ce  qui  arrivera  peut-^tre  un  jour 


■>  ', 


48 


LK    ClllKN    DU    OAPITAINK. 


....  ah  !    je  le  vois  bien .  . . .  ce  sera    moi  qu'on  renverra  ! " 
s'doria  la  jeune  femme  avec  une  explosion  pa.ssionn^e. 

Ici,    T.iao   s'arreta    coninie   si    elle    cut   (5t^     sufFoqu^e 
r^motioii,  et  qn'il  lui  eftt  616  impossible  d'en  dire  davantage. 
6      Mme  Pigault  pleurait  bien. 

Sa  douleur,  (lui  venait  surtoub  de  ses  nerfs  surexcit^s,  n'^tait 

pas  assez  grande    pour    la  ddfigurer.  .  .  .C'^tait   la   le   poiot 

esaentiel,  et.  Ton  avait  envie  de   recueillir,  corame  des  perles 

fines,  les  pleurs  coulant  sur  ses  joues,  qui  avaient  la  couleur 

10  des  roses  blanches. 

Coniine  tous  les  horames  d'action  qui  ont  ddpens^  beaucoup 
de  leur  ^nergie  avec  les   hoinn.es,  et  contre  eux,  le  capitainn 
n'en  avait  plus  beauo.oup  k  son  service  dans  ses  petites  luttes 
intimes  avec  sa  femme.     1.1  se  souleva  k  demi  de  son  lit 
16  bien  doucement : 

"  Tu  sais  bien,  Lisette,  que  tu  feras  toujours  tout  ce  que  tu 
voudras  de  ton  pauvie  Jean  Pigault.'' 


LB   GUliCM    DU    CAFIIAINU. 


4» 


VI. 

On  d«Jjenna  gaiemont  aux  Roclies-Bi.inches  ce  jour-l^,,  bien 
(^u'uii  peu  plus  lard  qu'4  rordinairc,  vt  Von  ne  parla  point  de 
Z^ro.  Les  deux  ('poux  semblaieut  etre  enparfaite  intelligence. 
Madame  ne  se  plaignit  point  dcs  o;ufs,  bien  qu'ils  vins.^ent 
f'ucore  de  chez  I'opicier.  U  eat  vrai  que  Monsieur  redoublait  6 
(Ic  gr&ce  et  d'anuibilite  pour  lui  faire  oubliei-  ce  petit  desagr^ 
ment  "  qui  ne  se  renouvellerait  plus " — il  lu:  en  donnait  sa 
parole. 

Cependant,  chaque  fois  que  I'on  ouvrait  la  porte  de  la  salle 
k  manger,  le  capitaine  jetait  un  coup  d'ceil  furtif  dans  laio 
cuisine,  comme  s'il  se  fiit  attcndu  a  voir  paraitre  son  chien. 
Mais  cette  attente  fut  trompee:  il  n'apei\!ut  de  Z^ro  ni  la 
queue  ni  les  oreilles.  II  est  vrai  que  le  pauvre  diablen'entrait 
plus  guere  dans  cette  piece  dont  les  rebuft'ades  de  Lise  I'avaient 
exile  pea  a  peu  ;  niais  on  pouvait  etre  sfir  qu'au  moment  du  16 
dejeuner  il  n'^tait  jamais  bien  loin.  11  avait  meme  choisi,  avec 
le  discernement  qu'il  mettait  r,  toutes  choses,  une  place  dans 
la  cuisine,  d'oii  il  pouvait  apercevoir  son  maitre. 

Pour  qui  connaissait  le  coeur  des  cliiens  en  general,  et  oelui 
de  Zdro  en  particulier,  il  etait  bien  certain  que  I'intelligent  20 
animal,  ^claire  par  le  regard  indigne  que  lui  avait  jet<^  sa 
uiaitresse  au  moment  on  il  perpetrait  son  attentat,  cotumor.i-ait 
a  se  rendre  compte  de  I'^normit^  de  sa  faute,  et  qu'il  jugeait 
k  propos  de  laisser  aux  autres  le  temps  de  I'oublier.  Ce  revolts 
n'osait  pas  enooro  demander  I'amnistie.  26 

Pigault  ne  s'en  disait  point  aussi  long.  Seulement,  comme  son 
chien  n'avait  pas  I'habitu  le  de  a'absenter  aux  heures  de  repas, 
qui  lui  valaient  toujours  quelque  bonne  aubaine,  il  se  demandait 


60 


LE    CHIKN    DU    CAPITAIKB. 


ou  il  pouvait  bien  6tre  maintenant.     Mais,  comme  il  sft  sentalt 
observe  de  tres  pr^s,  il  se  le  demandait  tout  bas,  tout  bas. 

A  la  fin  du  dtijeuner,  Lise  s'approcha  de  son  mari,  et  comme 
elle  savait  qu'il  faut  battre  le  fer  pendant  qu'il  est  chaud  : 
6  •*  N'est-ce  pas  que  tu  vas  t'occuper  de  ce  mauvais  chien  1  lui 
demand a-t-elle,  en  lui  pin^ant  delicatemont  le  bout  de  I'oreille, 
petite  marque  de  faveur  a  laquelle  le  loup  de  mer,  que  Von 
n'avait  pas  trop  gat^  jusque-lu,  ne  se  montrait  jamais  insensible. 
— Puisque  c'est  promis  !  dit-il  avec  une  nuance  d'embarras. 

10  — Oh  !  oui,  et  bien  promis  encore  !  rdpliqua  la  jeune  femme, 
en  le  regardant  dans  les  yeux.  Je  sais  bien  qu'il  m'en  veut 
maintenant,  et  je  n'aurais  plus  une  minute  de  tranquillity  s'il 
restait  ici. 

— Tu  le  calomnies,  dit  Pigault  avec  un  l^ger  mouvement 

isd'^paules.  Je  puis  t'assurer  que  le  pauvre  animal  est  bien 
incapable  de  faire  du  mal  k  personne.  .  .  .a  toi  moins  encore: 
pour  peu  que  tu  t/en  fusses  donne  la  peine,  ajouta-t-il  avec  'iue 
nuance  de  melancolie,  tu  I'aurais  rdduit  aussi  ais^ment  que 
moi.  ... 

20  Lise  ne  releva  point  cette  derniere  assertion,  et,  ne  voulant 
ni  I'admettre  ni  la  combattre,  elle  fit  comme  si  elle  ne  I'avait 
pas  entendue. 

Jean  Pigault  comprit  bien  qu'il  ne  lui  restait  plus  qu'^ 
s'ex^cuter.     11  pi'it  son  chapeau.  et  sans   trop  savoir  ce  qu'il 

25  allait  l-air*-^,  t>nion9ant  ses  fortes  mains  dans  les  poches  profondes 
de  sa  voste  nmde  en  drap  pilote,  laissant  derri^re  lui  »jette 
pittoresque  Cote  de  Grace,  avec  sa  magnifique  avenue  de 
grands  ormeaux,  de  hetres  et  de  platanes,  ii  descend  it 
vapidement  vers    le   port  :    habitude   de    marin  I      Dans    Ujs 

'{II  moments  embarrassants,  c'^tait  toujours  ia  qu'il  allait  chercher 
.ses  inspirations. 

Tl  n'avait  point  ericore  fait  cent  pas  sous  ces  grands  arbres 
aux  rameaux  sdculaires,  quand  Z^ro.  qui  se  livrait  en  ce  moment 
au  plaisir  de  la  maraude  daus  les  contre-all(^ea,  rayant  reconnu, 


LK   CHIEN    DU    CAPITAINE. 


51 


Ndnt  k  lui,  et  se  pr^cipita  dans  ses  jarabes  avec  une  telle 
impetuosity,  qu'il  faillit  le  renvercer.  .  .  .Mais  il  s'arrcta  tout 
k  coup  au  milieu  de  ses  expansions  par  trop  turbulentes,  et  jeta 
un  regard  en  arrifere  pour  s'assurer  qu'il  n'^tait  pas  suivi. 
Puis,  quand  il  fut  certain  qu'ils  ^taient  bien  seuls,  il  se  livra  de  5 
nouveau  aux  folles  ardeurs  de  sa  tendresse,  3nla9ant,  pom-  aiiisi 
p.irler,  le  capitaine  dans  les  bonds  joyeux  qu'il  d^criv^^it  autour 
de  lui,  lui  sautant  presque  jusqu'au  visage,  ou  lui  l^chant 
doucement  les  mains. 

"  Le  moment  est  bien  choisi,  pauvre  bete  !  dit  Jean  Pigault  lo 
en  lui  posant  sur  la  tete  une  main  caressante.     Jouis  de  ton 
reste,  malheureux,  car  nous  allons  etre  longtemps  sans  nouR 
re  voir." 

On  eut  dit  vraiment  que  le  chien  comprit  ce  qu'on  lui  disait, 
car  sa  physionomie — et  vraiment,  il  en    avait  une, — changea  15 
tout  k  coup  d'expression :  on  eut  dit  un  autre  chien.    II  regarda 
son  maitre  avec  une  certaine  h(^sitation,   corame  s'il  se  fut 
demand e  s'il  devait  le  suivre. 

"Allons!  viens,  puisque  te  voil^  I  lui  dit  le  ca[)itaine:  mais 
je  te  pr^ viens  que  tu  aurais  mieux  fait  de  ne  pas  me  rencontrer  20 
ce  matin." 

Le  chien  baissa  le  nez  et  emboita  le  pas  derriere  son  maitre. 
1  i  se  doutait  de  quelque  chose .... 

Nous  avons  dit  que  Pigault  descendait  vers  le  port.  Z^ro 
avait  v^cu  assez  longtemps  dans  ces  parages,  avec  Norkind26 
Van  der  Tromp,  a  bord  de  la  Reine-Sopliip,  et  il  i\^y  avait  paw 
ete  fort  heureux.  C^ette  partie  dn  la  ville  ne  lui  rappelair.  done 
que  de  p^nibles  souvenirs,  et  il  n'y  etait  jamais  revc^riu.  P 
legarda  les  bateaux  d'un  ceil  defiant.  11  n'avait  pas  eu  le  mal 
de  mer  ;  mais  il  a'en  fallait  que  ses  travers^es  eus^ent  ^t^ so 
exemptes  d'ennuis.  11  se  trouvait  k  I'^tn^it  dans  ces  maisons 
llottantes  j  I'ordiuaiTe  des  matelots  lui  paraissait  insutHsant,  et 
il  regrettait  de  ii'y  pouvoir  ajouter  les  supplements  (jue,  sur  ia 


59 


LB    CHIKN    DU   CAPITAINK. 


terre  ferme,    d'une  mani^re   on   d'une   autre,   son    Industrie 
parvenait  toujours  k  lui  procurer. 

Cependant  le  capitaine  marchait  vite,  comme  un  homme 
oharg^  d'une  ennuyeuse  besogne,  et  qui  veut  s'en  tirer  le  plus 
6  tot  possible. 

De  temps  en  temps  il  se  retournait  pour  voir  si  sou  chien  le 
suivait  toujours,  precaution  qui,  dans  toute  autr"  'rconstance, 
lui  an  rait  paru  fort  inutile,  car  Z^ro  n'^tait  pah  »:apable  de  le 
perdre  en  cheniin.  Mais,  comme  s'il  eut  eu  le  remords  de 
10  ce  qu'il  allait  faire,  et  qu'il  eut  rougi  de  lui  donner  en  ce 
moment  des  preuves  d'affection  qui  n'eussent  ^t^  qu'une  surte 
d'hypocrisie,  il  n'eut  point  avec  lui  I'abandon  et  la  familiarity 
qui  faisaient  le  charme  de  leurs  r^^ations  dans  I'intirait^. 

Z^ro  lui  en  voulut  un  peu  de  oette  reserve,   dout  les   vrais 

15  motifs  lui  ^chappaieut.  11  lui  semblait  que,  du  moment  oili 
personne  ne  le  genait,  son  maitre  aurait  pu  rovenir  a  leurs 
habitudes  d'autrefois,  et  se  montrer  un  peu  plus  expansif. 
Mais,  en  chien  bien  appris  qu'il  etait,  il  garda  cette  r^llexion 
pour  lui,  et  con ti una  de   suivre  le  capitaine  en  observant  des 

20  distances. 

Celui-ci,  laissant  k  sa  droite  le  bassin  ou  les  navires  viennent 
se  mettre  a  quai  pour  prendre  ou  deposer  leur  chargement,  se 
dirigea  vers  I'avant-port  oil  se  trouvaient  trois  ou  quatre 
bateaux  en  partance.     Parmi  ces  derniers,  il  y  en  avait  un, 

25  encore  tout  pros  du  bord,  mais  auquel  s'amarrait  d^jk  le 
remorqueur  qui  devait  le  mettre  au  large. 

Ce  fut  vers  celui-1^  que  Jean  Pigault  tourna  ses  pas  tout 
d'abord.  II  n'avaitpas  eu  besoin,  pour  le  recoii!iaitre,  de  lire 
son  nom  "La  Jeune-Alix,"  ^crit  en  grandes  lettres  rouges sur 

80  une  bande  blanche,  k  I'arriere.  Sa  forme  generale,  la  planta- 
tion de  ses  mA.ts,  la  disposition  de  ses  agres,  dont  aucun  detail 
n'^chappait  k  I'ceil  exerc^  du  marin,  le  lui  auraient  fait 
distinguer  entre  mille. 


LE    CIIIKN     Di;    CAIMTAINK. 


r)3 


H  enjainba  lestement  la  muraille  du  bateau  qui  ne  s'elevait 
pas  a  un  metre  au-dessus  du  quai,  puis  il  se  retoiinia  vers  son 
chien.  Dans  toute  autre  circonstance  un  obstacle  aussi  insig- 
nifiant  n'aurait  pas  arrete  bien  longtemps  Zero :  il  I'cut 
franchi  d'un  bond  joyeux,  et  fut  arrived  avant  son  roaitre ;  mais  6 
ce  jour-lk,  il  nianquait  de'cidement  d'entrain.  II  n'avait  pas 
os^  s'enfuir,  bien  qu'il  en  eut  fortementenvie  ;  mais,  crai^iiant 
quelque  fftcheuse  aventure,  et  ne  voulant  pas  qu'on  put  lui 
demander  un  jour  "ce  qu'il  ^tait  all^  faire  dans  cette  galere," 
il  s'^tait  assis  tranquillement  sur  son  sdant,  dans  une  attitude  ic 
assez  m^lancolique,  et  il  regardait  vaguen  ent  autour  de  lui, 
attendant  de  nouveaux  ordres.  II  semblait  croire  que  son 
maitre  ^tait  en  visite,  et  qu'il  n'avait  pas  besoin  d'entrer, 
puisqu'on  ne  Ten  priait  point. 

Le  capitaine  connaissait  trop  bien  son   chien  pour  ne  pas  is 
douter  de  ce  qui  se  passait  en  lui.     II  conij)iit  done  ses  pre- 
occupations, ses  soucis  et  ses  craintes.     II  ne  put  pas  douter 
que  le  condanine  ne  devinat  parfaitenieiit  de  quoi  il  retournait 
pour  lui,  et  cette  seule  idee  lui  fit  gros  cffiur. 

"  S'il  n'obeissait  qu'a  i-on  instinct,  se  dit-il,  comme  il  aurait  2o 
vite  fait  de  retourner  k  la  maison.     II  ne  reste  ici  que  pour 
m'etre  fiddle  jusqu'au  bout — jusqu'a  la  mort  peut-etre  !  " 

Cependant  il  n'etait  pas  venu  si  loin  pour  reculer  au  dernier 
moment.     D'ailleurs  sa  parole  etait  donnee!  ce  qu'il  ne  ferait 
pas  aujourd'hui,  il  faudrait  le  faire  demain.  .  .  .autaut  en  finirsft 
tout  de  suite. 

"  Ici,  Zero  !  "  fit-il  de  sa  voix  de  comraandement. 

Le  chien  prit  son  clan,  sauta  lestonient  par-dessua  le  bord, 
et  vint  tomber  aux  pieds  de  son  maitre. 

"Couche!"  dit  Jean  Pigault,  qui  ne  voulut  ni  le  regarder — so 
il  n'en  avait  pas  le  couiage — ni  le  caresser,  car  une  caresse,  en 
un  pareil  moment,  lui  eut  semblo  odieuse  comme  une  trahison. 

De  son  cdt^,  le  chien  fixait  sur  lui  son  grand  oeil  clair,  doax 
et  profond,  qui  semblait  dire  : 


I 


•h 


I:;/   '\' 


54 


LB   OUIKN    DV    CAPITAINE. 


•*Tu  m'as  appel^,  me  voici ;  mainteaant  que  faut-il  faire? 

— Couche  1 "  r^pdta  Jean  Pigault  pour  la  seconde  fois,  en 
faisant  de  la  main  un  geste  qui  ordonnait  le  repos  absolu  et 
Timmobilit^  parfaite. 
6  Z4to  tourna  deux  fois  aur  lui-m6me,  comme  s'il  eAt  voulu 
choisir  sa  place ;  puis  il  se  coucha  en  rond,  ferma  un  ceil,  ouvrit 
I'autre  et  attendit. 

"  J'aime  mieux  cela  !  se  dit  Pigault.     J'aurais  redouts  une 
sc^ne  de  sentiment ;  les  scenes  sont  inutiles .  .  .  .  et  puis  9a  fait 
10  du  mal !...." 

Le  capitaine  de  la  Jeune-Alix  ^tait  debout  sur  sa  passerelle, 
surveillant  les  derniers  apprets  de  son  appareillage,  car  on  allait 
partir.  Comme  Jean  Pigault,  Tautin  dtait  de  la  race  des 
loups  de  mer.  Dans  leur  jeunesse,  ils  avaient  navigu^ 
15  ensemble  ;  mais  Tautin  avait  fait  sa  pelote  moins  vite  que 
Pigault,  et  celui-la  devait  travailler  encore,  quand  d^ja  I'autre 
avait  le  droit  de  se  reposer.  lis  n'en  ^taient  pas  moins  rest^s 
d'excellents  amis,  se  revoyant  toujours  avec  plaisir. 

"  Bonjour,  vieux  !  dit  Tautin,  en  tendant  la  main  k  Pigault. 
20  Quel  bon  vent  t'am^ne  1 

~Un  service  que  je  viens  te  demander, 

— Merci !  c'est  fait!  mais   parle   vite!    tu   \ois   que   nous 
n'allons  pas  coucher  ici ! 

— Je  viens  te  demander  un  passage. 

—Pour  toi  ? 

— Non,  pour  un  ami. 

— Tu  sais  ou  nous  allons  ! 

— Au  S^n^gal,  m'a-t-on  ditt 

— Juste  !  c'est  lii  que  veut  se  rendre  ton  monsieur  f 

— Oui ....  c'est- u  dire  non  ! 

— Oui,  non  !  lequel  des  deux  ? 

— Eh  bien  !  il  ne  tient  pas  pr^ois^ment  k  faire  un  aussi  long 
voyage ....  mais  11  faut  qu'il  le  fasse  I 


25 


W 


JH 


LB   CHIEN    DU   CAPITAINE. 


65 


— Ah !  je  Gomprends !  c'est  un  indiscipline,  k  qai  I'on  manage 
un  tour  du  monde . .  .  .  de  correction. 

— Non  !  reprit  vivement  Jean  Pigault,  c'est  au  contrr.ire  un 
tr^s  bon  enfant.  Mais  il  est  la  cause  de  grandes  divisions  dans 
la  famille.  5 

— Entre  le  p^re  ot  la  m^re  1 

— Pas  prdcis^ment,  mais  entre  le  raari  et  la  femme,  et  on  ie 
sacrifie  pour  avoir  la  paix ! 

— Pauvre  diable  I 

— II  est  k  plaindre,  en  efifet,  et  je  te  demanderai  tes  bont^s  lo 
pour  lui. 

— 11  les  aura,  cela  va  sans  dire!  Mais  je  te  prdviens  que  nous 
ne  somraes  pas  trop  bien  outilles  du  c6t^  de  la  cambuse  ;  je  ne 
m'attendais  pas  k  I'honneur  d'avoir  des  pj^ssagers,  et  notre 
ordinaire  n'est  pas  riche .  .  .  .  tu  connais  9a,  toi  'i  15 

— Ceci  n'est  qu'un  detail  auquel  je  ne  m'aircte  pas.  Le 
particulier  auquel  je  m'interesse  n'est  pas  difficile  ! 

— Qa  se  trouve  bien  !  mais  va  le   chercher  !  il  est  dans  les 
environs,  j'imagine  ?  nous  d^manoiis  dans   cinq  minutes.     Ce 
port  est  difficile  en  diable  !  tu  le  sais  mieux  que  personne.     Si  20 
je  ne  profite   pas  du  jusant  pour  sortir,  il  faudra  que  je  me 
fasse  trainer  jusqu'en  pleine  raer.    Cours  done  et  reviens  vite! 

— C'est  inutile  !  le  passager  est  d^ji  k  ton  bord. 

— Tiens  !  je  n'ai  vu  entrer  que  toi ! 

— Et  raon  chien  !  fit  Pigault  en  riant.  85 

— Quelles  bourdes  me  contes-tu  \k  1 

— Pas  la  moindre  bourde  !  c'est  le  voyageur  que  je  t'am^ne! 
Ecoute  moi ! 

— Je  ne  fais  que  cela  !" 

En  termes  ^loquents,   parce  qu'il  ^tait  sous  I'empire  d'une  so 
Amotion  r^elle,  Pigault  raconta   I'histoire  de  son  chien.  .  .  .et 
celle  de  sa  femme.     Elles  ^taient  si  ^troitement  melees  Tune  k 
I'autre,  qu'il  ^tait  vraimcnt  impossible  de  les  s^parer.     II  dit 
comment  il  avait  sauv^  Z^ro,  et  comment  il  I'avait  aim^.     II 


■ 


66 


LK    CUIEN    DU    CAPITAINE. 


peignit  toute  la  tendresse  de  son  chien  pour  lui,  ei;  ne  cacha 
point  rantipathie  de  sa  femme  pour  son  chien.  La  vie  k  trois 
devenait  insupportable  ;  il  fallait  done  que  I'infortun^  Zdro 
quittat  la  maison. 

6  "C'est  toujours  comme  celts, '  dit  Tautin,  avee  un  gros  rire, 
(jui  ^largit  la  patte  d'oie  autour  de  ses  yeux  ;  c'est  toujours 
comme  ct'la,  quand,  k  nos  Ages,  on  Spouse  des  jeunesses.  II 
vaut  encore  mi' r.x  blanehir  ensemble;  ce  n'est  peut-^tre  pas 
aussi  amusant,  mais  c'est  plus  sur. 

10  — Cela  se  peut  bien  !  repliqua  Pigault  avec  un  peu  de  bnis- 
querie  ;  mais  ce  qui  est  fait  est  fait,  et  il  n'y  a  plus  k  y  revenir. 
II  faut  done  que  le  chien  s'en  aille  i  Mais,  vois-tu,  c'est  plus 
fort  que  moi !  en  me  Feparant  de  lui,  je  ne  cesse  pas  de  I'aimer. 
C'est  bon,  c'est  airectueux,  c'est  intelligent,  cet  animal-Ik  !  9a 

lem'est  un  cr^ve-coeur  de  le  voir,  et  j'aurais  encore  plus  de  chag- 
rin si  je  le  savais  malhoureux.  Je  viens  te  I'olfrir  !  en  veux-tu? 
c'est  un  cadeau  que  je  fais.  II  t'airaera,  et  te  servira  comme 
tu  ne  I'as  jamais  6te.  .  .  .par  un  chien. 

— Tope-lk  !  dit  Tautin,  c'est  aflFaire  faite,    Jel'emm^ne.  Nous 

2oallons  voir  le  Senegal  en  enible.  La  trotte  est  bonne,  et  nous 
aurons  le  temps  de  nous  accoutumer  I'un  k  I'autre.  En  reve- 
nant  je  Tenvenai  a  Grandcanp,  ou  je  ne  tarderai  pas  a  m'en 
aller  planter  mes  choux.  Ma  femme  aime  les  chiens  :  comme 
9a   se   trouve,  dis  done !    et  si  le   tien  lui    t^moigne  un  peu 

26d'amibi^,  il  ne  sera  pas  trop  k  plaindre  chez  nous.  Tout  cela 
est  bien  enteudu  !  Main  tenant,  file  ton  c&ble  !  car  si  tu  restes 
ici  cinq  minutes  de  plus,  au  lieu  d'un  passager,  j'en  emm^ne 
deux. 

Je  suis  }).irti !  mais  encore  un  mot.     Je  vais  le  faire  des- 

80  cendre  k  fond  de  cale.     Enferme-le,  et  ne  le  laisse  renionter 
sur  le  pont  que  quand  on  ne  verra  plus  la  terre ;  autrement  il 
sauterait  par-dessus  le  bord,  et  il  n'y  aurait  rien  de  fait ! 
Sois  tranquille !  je  ne  le  l&cherai  que  de  I'autre  c6t^  du 


LE    CHIKN    DU    CAPITAINE. 


67 


Finist^re .  .  .  .  Mais,  va-t'en,  tonnerre  de  Bresit!  le  flot  baisse 
d'un.  metre  par  minute;  tu  vas  me  faire  manquer  ma  marde." 

Pigault  descendit  lentement  de  la  passerelle  et  s'approchade 
son  chien.     '*  Ici,  Z^ro  !  " 

Z^ro  crut  qu'on  allait  repartir.  II  se  leva  com  me  si  un  5 
ressort  I'eut  pousse,  et,  au  risque  de  tout  cull)uter  autour  de 
lui,  mais  pourtant  sans  culViuter  rien,  il  se  mit  k  bondir  k 
droite  et  k  gauche,  en  avant,  en  arriere.  Pigault  calma  toute 
cette  fougue  avec  un  mot  et  un  geste  de  commandement,  et  le 
chien  revint  aupres  de  lui.  calme,  docile,  soumis.  On  eut  dit  lo 
qu'il  voulait  se  faire  regrettor! 

A  ce  moment,  le  mari  de  Lise,  que  les  cii  Constances  con- 
traignaient  a  se  conduire  en  hoinme  politique,  et  a  ne  pas  dire 
toute  sa  pens^e,  tira  son  mouchoir  de  sa  poclie,  le  tortilla  serr^, 
en  fit  une  pelote,  et,  apres  Tavoir  montre  a  Zero,  le  jeta  k  fond  is 
de  cale  en  lui  disant :  "  Apporte  !  " 

Z^ro  n'avait  pas  I'habitude  de  ce'der  sa  part  de  ces  jeux-1^. 
II  se  pr^cipita  k  la  suite  du  mouchoir,  sauta  sur  une  pile  de 
sacs,  rebondit  sur  des  barils  de  salaisons,  et  glissa  le  bout  de 
son  museau  entre  deux  potL  de  beurre  ou  le  mouchoir  avait  -m 
ro\i\4. 

Mais,  pendant  qu'il  mettait  tant  d'ardeur  k  prouver  son 
intelligente  obeissance  et  sa  bonne  volonte  joyeuse,  sur  un 
signe  de  Pigault,  un  mateloi  poussa  la  plaiiche  qui  fermait 
I'^coutille,  et  Z^ro  se  trouva  prison nier,  non  point  sur  parole,  zo 
mais  derri^re  une  bonne  et  solide  cl6ture.  II  ne  comprit  pas 
tout  d'abord  ;  mais,  se  voj^ant  enferme,  il  poussa  deux  ou  trois 
aboiements  sonores,  corame  pour  demander  qu'on  lui  ouvrtt. 
Puis,  comme  on  ne  lui  ouvrit  point,  il  se  jeta  avec  une  sorte  de 
rage  contre  I'obstacle  qu'on  venait  de  lui  opposer,  s'ellbrc^ant  de  le 
repousser  ou  de  le  briser.  H^las  !  tout  f  ut  inutile.  Le  navire  '^^ 
dtait  solide  dans  ses  details  comme  dans  son  ensemble.  Rien 
ne  c^da.  Z^ro  comprit  qu'il  ^tait  perdu,  et  sa  douleur  s'exhala 
dans  un  hurlement  lamentable.     Ce  grand  cri,  ou  Ton  eut  cru 


!   ■ 


J  -■: 


1~T 


58 


LE    OHIBN    DU   OAPITAINR. 


reconnaltre  quelque  chose  qui  ressemblait  k  I'accent  de  la  voix 
humaine,  f rappa  I'oi  eille  de  Pigault,  au  moment  oii,  apr^s  avoir 
fait  au  capiujtiii6  de  la  J>'une-Alix  un  dernier  signe  d'adieu,  il 
s'^langait  sur  le  quai.     H  lui  retentit  dans  I'&me,  comme  le 

6  gcmissement  supreme  d'un  ami  I'appelant  k  son  secours. 

Instinctivement,  sans  trop  se  rendre  compte  de  ce  qu'il 
faisait,  Pigault  s'arr^ta.  On  eut  dit  que  ses  pieds  le  clouaient 
au  sol.  II  ^tait  Evident  qu'il  hesitait  encore;  mais  il  se  fit 
honte  k  lui-raSrae  de  cette  faiblesse,  et,  d'un  pas  ferme,  sans 

10  retourner  la  tete,  il  reprit  le  chemin  de  la  C6te  de  Grace  pour 
regagner  au  plus  vit<^j  les  Roches-Blanches  ou  on  I'attendait. 
A  peu  pres  k  moitid  chemin  du  port  et  de  sa  maison  se  trouvait 
une  petite  ^claircie,  habilement  m^nagde  entre  les  arbres,  afin 
de  permettre  au  promeneur  de  jouir  un  moment  d'une  ^chapp^e 

16  de  vue  sur  la  mer. 

Pigault  s'^tait  arrets  1^  bien  sou  vent;  il  s'y  arreta  une  fois 
encore  et  regarda. 

La  JeuneAlix  abandonn^e  par  son  remorqueur,  mais  en- 
tratn^e  par  le  jusant,  ses  voiles  gonfldes  par  un  vent  favorable, 

20  et  le  cap  tourn^  vers  le  grand  large,  devait  en  ce  moment  filer 
ses  dix  lieues  k  I'heure. 

"  A  present  tout  est  fini,  se  dit  le  capitaine :  Lise  va  §tre 
contente,  c'est  toujours  cela!  Mais  moi,  je  ne  le  suis  pas! 
Pauvre  b6te !     Quel  cri,  quand  elle  a  senti  que  je  quittais  le 

26  bord ....  Ah !  ce  cri-l&,  il  me  semble  que  je  I'entendrai  long- 
temps  ....  Mille  tonnerres  !  je  ne  suis  done  plus  homme  k 
present.  . .  .  Voil^  que  j'ai  la  larme  a  I'oeil.  . .  .Est-ce  qu'on 
pleure  pour  un  chien  ? " 

Pigault  tira  sa  montre  et  regarda  I'heure.     II  ^tait  midi 

30  cinquante.  On  dinait  chez  lui  k  une  heure ;  il  se  secoua,  passa 
sa  manche  sur  ses  yeux, — le  pauvre  Z6ro  ne  lui  avait  pas 
rapports  son  mouehoir,  et  pour  cause, — et  il  reprit,  en  h&tant 
le  pas,  le  chemin  de  la  Villa  des  Roches-Blanches, 


LR   CUIEN    DL'    CAPITAINE. 


69 


VII. 

Pigault  trouva,  en  rentrunt,  le  convert  mis,  la  soupe  trempt^e 
et  sa  femme  qui  I'attendait,  tout  en  travaillant  dans  la  salle  a 
manger. 

Son  premier  regard  fut  pour  le  coucou,  qui  marquait  une 
heure  et  une  minute.  5 

"  Je  crois  qu'il  avance !  dit-il,  comme  s'il  se  f  At  scnti  en 
faute,  et  qu'il  eiit  voulu  se  d^fendre,  alors  meme  qu'on  ne 
I'attaquait  pas. 

— Je  ne  crois  pas,  r^pondit  Mme  Pigault,  non  sans  quelque 
vivacit^;  il  va  comrae  I'^glise,  qui  va  elle-meme  comme  I'hotel  10 
de  ville,  lequel  va  comme  le  soleil :  il  est  regie  par  un  horloger 
du  Havre ! 

— Le  soleil  1 

— Eh  non!  le  coucou!  Mais  tu  n'es  pas  en  retard.     J'ai 
failli  attendre,  mais  je  n'ai  pas  attendu ;  c'est  le  principal,  is 
Seulement,  ajouta-t-elle,  en  fixant  sur  le  visage  de  son  mari 
son  ceil  pale,  singulierement  scrut' teur,  je  voudrais  bien  savoir 
o\i  tu  as  pass^  ta  journ^e. 

— Tu  devrais  dire  :  ta  matinee  ! 

— Soit !  je  ne  chicane  pas  sur  les  mots !  Tu  es  parti  apr^s  20 
le  ddjeuner.  .  .  .et,  depuis  lors,  on  n'a  plus  entendu  parlerdetoi. 

— Vrai,  je  suis  reste  dehors  aussi  longteinps  que  cela  ? 

— Voili,  une  r^ponse  qui  prouve  que  le  temps  ne  te  parait 
pas  trop  long  loin  de  moi  ...  Mais  cela  ne  me  dit  pas  ce  que 
tu  as  fait ....  20 

— Ce  que  j'ai  faitt 

— Oui! 

— Tiens  !  laissons  cela !  J'aime  autant  ne  pas  en  parLr ;  je 
TOudrais  pouvoir  I'oublier  moi-meme. 


^ 


60 


LK    CHIRX    DU    nAPITATVB. 


—  Ah  !  tu  aa  fait  des  choses  dont  tu  n'oses  pas  parler,  dea 

chosps  qu  tu  voudrais  oublier !  dit  la  jcune  femme,  dont  IVoil 

bleu  s'alluraa,  en  laissant  voir  corame  de  potites  paillettes  d'or 

qui   rayaient  le  saphir  pale  de  sa  prunelle.     Prends   garde, 

S.Jean!" 

Pigault  sourit  de  cette  menace  qui  ne  lui  faisait  pas  peur,  <  t 
se  sentit  int^rieurement  flatt^.  L'houime  est  si  vain,  quil 
chcrche  partout  ce  qui  peut  caresser  son  amour-propre,  et  il  est 
si  habile,  qu'il  finit  toujours  par  le  trouver. 

n)  *'  J'ai  embarqu^  Zero,  dit-il  d'un  ton  bref.  La  raaison  est 
niaintenant  ddbarrass^e  de  ton  ennemi,  et  tu  auras  demain  des 
oeufs  frais  a  ton  dejouner.  .  .  .si  les  poules  roulent  bien  poiidre. 
Tu  vois  que  le  proctjs  du  criiuiiiel  n'a  pas  dur^  trop  lonji^temps." 

Trfes  charnu''e  de  la  victoire  qu'elle  venaitde  remporter,  Mrae 
15  Pigault  fit  (les  frais  d'amabilit^.  Pigault,  de  son  c6t^,  ne  laissa 
point  (|ue  d'y  mettre  du  sien,  et  il  s'efFor^a  de  maintenir  la  con- 
versation a  une  certaine  hauteur.  Mais  nous  devons  avouer 
qu'ii  n'y  r«^ussit  guere  ;  il  ecoutait  sa  femrae,  et  c'Otait  son 
chien  qu'il  entendait.  Le  cri  de  Zdro,  au  moment  ou  il  avait 
2oquitte  le  bord  de  la  Jeune-Alix,  lui  retentissait  encore  dans  la 
poitrine. 

Tout  semblait,  du  reste,  se  conjurer  pour  lui  rappeler  I'exil^. 

Chaque  fois   que  Ton  ouvrait  la  porte  de  la  cuisine,  et  cju'il 

aperccvait,  sur  le  tapis  (]ue  I'ou  n'avait  pas  encore  enleve,  la 

25  place  inoccup^e,  il  eproiivait  quelque  chose  comme  un  vague 

malaise.     Le  nom  du  pauvre  animal  ne  fut  pas  prononc^  une 

seule  foi,-;  par  lui ;  mais,  s'il  n'en  parlait  point,  il  y  pensait. 

Lise,  <|ui,  au  fond,  et  ses  emportements  mis  a  part,  n'dtaitpaa 
une  mauvaise  femme,  et  qui  d'ailleurs  avait  une  sincere  affection 
:io  pour  son  mari,  ne  put  fermer  les  yeux  sur  son  chagrin ;  elle 
coinmen9a  par  s'en  irriter,  lui  reprochant  tout  bas  de  tant 
s'attnchor  a  une  bete  quand  il  avait  une  femme;  mais,  quand  elle 
vit  que  cette  tristesse  augmentait,   sans  que  pour  cela  son 


LK   OHIRN    DU    OAPITAINE. 


61 


humeur  s'alt^rftt,  ou  qu'il  cess&t  d'avoir  pour  elle  les  m6mes 
provenances  dOlicates  et  les  meiaes  attentions  gracieuses,  elle 
eprouva  quelque  chose  qui  pouvait  res:;embler  k  un  reniords. 

Elle  86  reprochait  d'avoir  privO  cet  hoiume  excellent  d'un 
compagnon  auquel  il  avij.it  tant  de  raisons  d'etre  attach^.  5 

Le  capitaine  ne  tarda  point  a  ressentir  le  contre  coup  de  ce 
qui  se  passait  en  elle,  et,  en  voyant  sa  femme  d'humeur  plus 
4g&\e  et  plus  douce,  il  y  eut  des  moments  oil,  nous  sorames  bien 
obligO  de  I'avouer,  il  oublia  completcment  son  chien  ! 

Mais,  souvent  aussi,  ce  souvenir  lui  revenait  tout  k  coup,  lo 
avec  une  vivacity  singuli^re.  II  se  demandait  alors  ou  dtait  ce 
pauvre  Zdro ;  ce  qu'il  Otait  devenu  ;  comment  on  le  traitait; 
s'il  Otait  bien  malheureux ;  et  (lecteur,  vous  ne  rirez  pas  si 
vous  avez  un  chien !)  s'il  pensait  encore  li  lui.  11  avait  beau 
vouloir  cacher  cette  preoccupation  k  Mme  Pigrnlt,  il  y  avait  des  i5 
moments  oii,  malgrO  i-es  efforts,  elle  per9ait  et  se  faisait  jour 
BUT  son  visage. 

Dans  la  crainte  de  rouvrir  cette  blussnre  profonde  et  qui 
salgnait  toujours,  Lise  ne  parlait  jamais  de  Z^ro ;  mais,  chose 
Strange !  elle  en  Otait  arrivOe  k  y  penser  presque  autant  que  20 
son  mari. 

"  J'irai  k  Cherbourg  dans  six  mois,  se  disait  le  capitaine, 
pour  arrSter  mon  rcglement  de  compte  avec  les  Sorel ,  je 
prendrai  terre  k  Isigny,  et  je  tirerai  une  bordee  jusqu'k 
Grandcamp.  .  .  .pour  le  revoir."  26 

Pour  peu  que  I'ami  Tautin  se  fut  piquO  d'exactitude,  Pigault 
Otait  certain  de  recevoir  bientOt  la  lettre  si  impatiemment 
attendue,  qu'il  lui  avait  promise. 

Un  beau  jour,  elle  vint,  en  effet,  par  le  courrier  du  matin, 
que  I'on  distribuait  sur  la  C6te  de  Gra,ce  a  peu  pres  h  I'heure  ao 
du  premier  repas.  II  n'eut  pas  besoin  de  regaider  I'iulresse  a 
deux  fois  pour  reconnaitre  la  bonne  grosse  ^orituie  du  c;i])itaine 
Tautin.  Le  timbre  de  Saint-Louis  disait  que  les  passagers 
avaient  attaint  leur  destination.    II  la  mit  dans  sa  pocho,  pour 


62 


LR   OFIIEN    Dll    CAPITAINB. 


la  lire  tmnquillornent  nn  peu  plus  tard,  quand  il  serait  erftr  que 
persorme  ne  viendrait  rinterrom|)re  ou  le  troubler.  Lise 
n'avait  pas  aper^u  le  facteur. 

Lh    capitaine    resta    encore    quelques    minutes    k    causer 
6  indiff^remraeut  de  choses  et  d'autres  avoo  sa  feinuie,  puis  il 
alluma  sa  pipe,  et  il  alia  furaer  an  grand  air,  ce  qui  lui  arrivait 
du  reste  assez  souvent  aprks  ses  repas. 

Quand  il  eut  parcouru  k  peu  pr^s  la  moiti^  de  la  Cdte  de 
Grace,  il  entra  sous  le  convert  de  la  haute  futaie,  en  se 
lodiiigeant  du  c6te  de  la  mer.  II  garna  le  banc  rustique,  fait 
d'un  quartier  do  rocho,  couvert  de  mousse,  ou  il  ^tait  d^j4  venu 
s'asseoir  pour  suivre  des  yeux  la  Jeune-Alix,  le  jour  oii  elle 
avait  emporto  Zero. 

Certain   maintenant  d'etre    tranquille  et  sans  t^moins,  il 
isouvrit  sa  lettre  avcc  une  h/ite  fi^vreuse. 

Tautin,  qui  n'^tait  pas  un  phrajeur,  lui  ^crivait : 

"  Mon  bon  vieux, 
"  Je  mets  la  main  k  la  plume  pour  te  coucher  ces  quelques 
mots  par  ^crit,  ainsi  que  tu  me  I'as  demand^ ;  tu  peux  m'en 
20 savoir  gi(^,  je  t'assure,  car  les  lettres  ne  sont  pas  mon  fait 
Except(5  k  ma  bourgeoise,  et  encore  pas  bien  souvent,  je  n'^cris 
guere  que  sur  mon  livre  de  bord.  Mais  ce  qui  est  dit  est  dit ; 
j'ai  prom  is  et  je  tiens  1 

"  II  faut  primo  que  tu  saches  que,  tant  que  nous  avons  ^t^ 
25  dans  la  Manche,  et  qu'il  a  senti  la  terre  normande,  le  p    Ihl  k 
reux  Z^ro  n'a  fait  que  pleurer,  crier,  geindre  etsp  1  -r,  que 

9a  fendait  le  coeur  de  tous  mes  matelots,  qui  ne  pourtant 

pas  tendre.  Espt^iant  que  9a  le  ferait  taire,  je  ai  er  voy^ 
sa  ration  k  la  meme  heure  qu'aux  hommes  ;  mais  il  n'a  v^oulu 
80  ni  boire  ni  manger.  Le  soir  venu,  il  s'est  fait  un  peu  d'accalmie 
dans  cette  tempete,  probablement  parce  que,  apr^s  avoir  donn^ 
tant  de  voix,  il  ne  lui  en  restait  plus  dans  la  gorge.  Quand 
j'ai  vu  que  la  musique  cessait,  je  suis  descendu,  k  seule  fin 
de  lui  parler  de  toij  je  suis  bien  certain  qu'il  m'a  compris,  car, 


LE   CHIEN    DU    OAPITAINB. 


63 


en  entendant  prononcer  ton  nom,  il  a  tourn^  de  Vrp\\  et 
fi'^till^  de  la  queue,  ce  qui,  chez  le  chien,  est  toujours  signe 
de  quelque  chose. 

"  En  remontant,  j'ai  laiss^  Tdcoutille  ouverte,  pour  lui  donner 
de  I'air.     Tl  a  bondi  comme  un  diable  en  caoutchouc,  m'^ohap-  6 
pant  des  mains,  et  me  filant  ontre  le  jambes,  si  vite  que  je  ne 
m'en  suis  aper^u  qu'apr^s  !     11  a  fait  deux  ou  trois  fois  le  tour 
du  pont,  comme  s'il  avait  eu  le  feu  quelque  part.     J'ai  eu  peur 
un  moment  qu'il  ne  piquftt  une  t^te  par-dessus  le  bord,  tant  il 
dtait  affol^.     Ne  tc  trouvant  pas, — il  ^tait  bien  Evident  quo  lo 
c'^tait  toi  qu'il  cherchait, — il  s'est  mis  k  aller  et  venir  comme 
un  fou,  se  jetant  dans  les  jambes  d'un  cliacun.     Enfin,  il  s'est 
trouv^  accul^  dans  un  coin ;  on  en  a  profits  pour  passer  une 
corde  dans  I'o.nneau  de  son  collier,  et  je  I'ai  confic  knn  mousse, 
avec  defense  de  le  lacher  une  seconde.     Le  gnmin  avait  beau  16 
faire,  s'arc-bouter  sur  ses  reins,  se  pencher  en  arriere,  se  retenir 
aux  ma.ts,  il  en  avait  toujours  plein  la  main,  tant  I'autre  tirait 
sur  la  corde. 

**  J'ai  dit  qu'on  le  laiss&t  faire  un  peu,  pour  voir. 

"  A  ce  moraent-li  nous  allions  vent  arrifere,  filant  nos  douze20 
nopuds,  le  cap  au  grand  large.     Mais  le  gfodin  n'a  pas  perdu 
le  nord;  il  a  piqu^,  raide  comme  une  1  alle  du  c6te  du  gouver- 
nail,  s'est  lev^  tout  debout,  a  pos^  ses  pattes  sur  le  bordage,  si 
fermes  qu'on  aurait  dit  qu'elles  y  ^taient  rivdes,  le  nez  droit  sur 
la  e6te  normande,  qu'on  ne  voyait  pourtant  plus,  et  reniflant  26 
I'air  qui  venait  de  chez  toi.     BientCt  la  lame  a  grossi,  et  nous 
avons  commence  k  erabarquer  des  paquets  de  m^r.     L'eau  lui 
sautait  chaque  fois  k  la  figure  et  le  trempait  comme  une  soupe. 
On  le  rappelait;  impossible  de  lui  faire    rien   entendre.     II 
rouvait  sans  doute  que  c'etait  \k  sa  place,  car  on  avait  beau  le  so 
tirer  en  arriere,  il  y  retournait  toujours  en  poussant  de  temps 
a  autre  de  petits  jappements  plaintifs. 

"Quand  nous  nous  sommes  trouv^s  dans  le  golfe  de  Gascogne. 
oi!i  notre  coquille  de  noix  sautait  sur  le  dos  de  ces  grandes 


H 


LB   CHFJlf    DU    CAPITAINR. 


vagues  qui  viennent  tout  expr^s  d'Am^rique  sans  se  d^ranger  de 
leur  ligne,  pour  mieux  nous  sccouer  le  temperament,  il  a  com- 
mence k  comprendre  qu'il  perdait  son  temps,  et  que  tu  n'allais 
pas  te  mettre  k  marcher  sur  les  eaux  pour  venir  le  trouver. 

6  Nous  avions  d'ailleurs  tant  de  fois  vird  de  bord  sous  le  vent, 
que  j'ai  dans  I'id^e  qu'il  lui  aurait  4t6  difficile,  si  malin  qu'il 
soit,  de  trouver  Honfleur  sur  la  carte.  II  a  done  quittd  son 
poste,  et  il  est  all^  se  coucher  au  pied  flu  grand  m§,t,  ton 
mouchoir  dans  les  dents,  pour  avoir  encote  quelque  chose  de 

10  toi,  voire  meme  qu'il  a  failli  d^vorer  un  mousse  qui  voulait  le 
lui  prendre.  lA,  il  s'est  tenu  tranquille,  et  n'a  plus  rien  dit  k 
personne. 

"  Mes  hommes,  qui  ne  sont  pas  des  brutes,  se  sont  laiss^ 
empoigner  par  la  douleur  de  ce  pauvre  animal ;  ils  en  ont  eu 

16  comme  une  piti^,  et  se  sont  mis  a  le  gater  k  qui  mieux  mieux. 
S'il  les  avait  ^cout^s,  il  serait  mort  d'indigestion  au  bout  de  huit 
jours:  mais  on  aurait  dit  vraimerit  qu'il  ne  voulait  mourir  que 
de  chagrin.  II  faut  que  les  animaux  aient  anssi  parfois  leurs 
id^es!       Au   lieu   de   s'eraporter   sur    la   noiirriture,    comme 

20 1'auraient  fait  bien  des  gens,  ton  chien  n'en  prenait  que  juste  ce 
qui  lui  fallait  pour  se  soutenir.  II  voyait  bien  que  tout  le 
monde  voulait  etre  bon  avec  lui ;  mais,  sans  faire  pour  eel  a 
le  d^daigneux,  il  avait  tou jours  lair  de  quelqu'un  k  qui  c'est 
bien  t^gal.     On  le  caressait :  il  se  laissait  faire  ;  mais  lui-meme 

25  ne  rendait  la  politesse  k  personne,  et,  au  lieu  que  cela  lui  fit  du 
tort,  on  lui  en  savait  plutOt  gr^.  On  aurait  ^t^  fach^  qu'il  ne 
fut  pas  comme  cela !  Les  matelots  disaient  entre  eux  que, 
pour  toutes  les  choses  du  bon  ?oeur,  ce  chien-la  en  remontrerait 
a  bien  des  chr^tiens  baptises.     On  se  souviendra  longtemps  de 

80  lui  a  bord  de  la  Jewrte-Alix. 

'•  Nous  sommes  arrives  k  Saint-T/Ouis  sans  avaries,  tout 
r^qiiipago  en  bonne  sant^.  Zero  s'^tait  beaucoup  ennuy^ 
pendant  la  traversde,  dans  ces  derniers  temps:  il  avait  beaucoup 
dormi  et  sou  vent  aboy^  en  dormant,  ce  qui  me  ferait  croire 


Ltt    CHIEN    DU    CAPITAINE. 


65 


ce 
le 
la 
jst 
me 
du 
ne 
ue, 
■ait 
de 


qu'il  a  beaucoup  rev^.  II  a  pani  heureux  de  se  revoir  sur  le 
plancher  des  vaches,  qui  est  aussi  cclui  des  chiens.  II  a  fait 
trois  ou  quatre  bonds  sur  la  t(Mio  solide,  conime  pour  en 
prendre  possession  ;  puis  il  s'est  mis  a  courir  en  jap[)ant  et  en 
flairant  le  sol  comme  pour  y  chercher  ta  trace.  Je  ne  te  di-  n 
pas  9a  pour  te  faire  de  la  jieine,  mon  vieux  co[)ain,  mais  uniqiie- 
ment  parce  que  c'est  la  vraie  vdrite:  tu  avuis  la  un  chien  qui 
t'airaait  bien  ! 

"  Mais  9a  ne  devait  pas  s'arrdter  \h, !  Cet  eifront^  a  fait  en 
plein  })ort  line  chose  que  les  chiens  font  bien  rareirent,  et  qui  10 
prouve  qu'il  a  un  fier  toupet.  II  est  entre  dans  plus  de  dix 
bateaux,  sautaiit  par-dessus  13  bord  quand  ils  ^taient  k  quai,  et, 
au  besoin,  se  risquant  sur  les  {)asserelles  conime  un  vrai  mousse, 
quand  il  fallait  enjaraber  pour  aller  de  I'un  a  I'autre.  Je  crois 
qu'on  n'a\  ait  encore  jamais  vu  cela.  II  te  cherchait  partout,  15 
furetant  dans  tous  les  coins.  Quand  il  etait  bien  certain  que 
tu  n'^tais  nulle  part,  il  regagnait  le  pont  de  la  Jeune-Alix  pour 
recevoir  sa  })at^e  et  se  reposer  un  peu.  Apres  quoi,  il  recom- 
mencait  ses  courses  comme  un  vrai  d(^rat^. 

"  Tu  sais  qu'une  fois  k  terre  les  matelots  ont  la  langue  bien  20 
pendue.  Les  miens,  sous  ce  rapport,  ne  cedent  leur  part  k 
personne.  En  Cjuelques  jours,  I'liistoire  de  Zero  a  fait  le  tour 
du  port;  elle  a  meme  gagn^  la  ville.  Ton  cluen  est  maintenant 
connu  k  Saint-Louis  conune  le  loup  blnnc.  J'ajoute  qu'il  est 
consid^re,  recherche,  aira^  partout.  Un  capitaine  .'iiiglais  men 25 
a  oifert  une  somrae ;  il  la  doublera  si  je  veux,  car  il  s'allume 
sur  la  bete.  II  dit  que  si  le  chien  est  jamais  a  lui,  il  -^a  feia 
son  ami  intime,  et  que,  lorsqu'ii  mourra,  il  lui  ^levera  un 
tombeau,  avec  une  inscrii)tion  en  lettres  d'or,  en  anglais  et  en 
frangais.  fl 

" — En  hollandais  aussi,  mylord,  que  je  lui  ai  dit,  si  vous 
voiilez  etre  sur  qu'il  comprenne!  Le  hollandais,  c'est  sa  langue 
matemelle  et  il  n'en  a  jamais  bien  parle  d  autre. 


!  'il-   11  I 

glltlK*«.  'I 


J I 


G6 


L£   CUEEN   DU    CAPITAINB. 


"  Tout  cela  me  fait  craindre  un  malheur.    Lea  matelots,  sans 

leur  faire  de  tort,  sunt  un  peu  chapardeurs,  comme  les  soldats. 

Parmi  ces  honimes  de  toutes  les  nations  il   peut  bien  s'en 

rencontrer  quelques-uns  qui  ne  demanderaient  pas  mieux  que 

sde  s'aj)proprier  le  bien  d'autrui. 

"  J'ai  par^  la  chose  do  mon  mieux,  en  faisant  quitter  le  port  k 
Z6ro.  Je  I'ai  emmen^  dt.ns  I'intt^rieur  de  la  ville,  k  I'hotel  des 
/Jevx-Polcti,  ou  je  loge  quelquefois,  et  que  tu  connais  parbleu 
bien!  car  nous  y  avons  fait  ensemble  plus  d'un  bon  diner.     Le 

10  chien  du  patron  ^tait  mort :  un  grand  danois,  mouchete  de  noir 
et  de  blanc,  qui  courait  si  bien  devant  sa  voiture  !  Z^ro  a 
hdrite  de  sa  niche.  Je  I'encliaine  quand  je  sors.  Lorsque  je 
suis  seul  a  I'hutel,  il  reste  dans  ma  chambre,  ou  il  se  plait 
mieux.     Mais  il  est  si  malin  que,  si  je  tarde  trop,  il  parvient 

16  toujours  k  se  d^barrasser  ou  de  la  chaine  ou  du  collier,  II  fait 
tout  CO  qu'il  veut  de  ses  pattes  ;  un  singe  n'est  pas  plus  adroit 
de  ses  mains.  Nous  sommes  deja  bons  amis,  parce  qu'il  a  du 
coeur,  et  qu'il  sent  que  je  I'aime  bien.  Mais  tu  n'as  rien  a 
craindre!  je  vois   deja  que  oe  ne  sera  jamais  la  meme  chose 

2oqu'avec  toi.     II  y  a  des  moments  ou  il  me  regarde  comme  s'il 

voulait   me   demander  de   tes  nouvelles.     N'en  ayant  pas,   il 

m'est  bien  impossible  de  lui  en  donner.     Je  me  contente  done 

de  lui  parler  de  toi,  et  je  vois  que  9a  lui  fait  toujours  plaisir. 

"J'ai  livr^   mon   chargement  sans  perte  ni   d;fchet:  mais, 

2h  commc^  je  ne  tiens  pas  a  revenir  sur  le  lest,  je  m'occupe  d'un 
petit  fret  que  Ton  me  fait  esperer,  et  que  je  tacherai  d'avoir 
aux  meilleures  conditions  possibles.  II  s'agit  de  bois  de  oouleur 
pour  Caen  et  pour  Cherbourg.  Cela  m'irait  assez,  a  cause  du 
voisinage  de  la  maison,  que,  dans  ce  cas,  je  ne  quitterai  plus, 

30  car  j'ai  de  vieilles  douleurs  qui  commoncent  k  m'avertir  que 
I'heure  de  ia  retraite  va  bientdt  sonner  pour  moi.  Si  les 
choses  tournent  comme  je  le  souhaite,  je  serai  k  Grandcamp 
dans  deux  mois.     Tu  pourras  y  venir  voir  ton  chien  et  ton  ami. 

"Jacques  Taut  in, 
Capitaine  au  long  coura" 


« 


u 


X,£   CUIKN    DC    CAPITAINE. 


67 


"P.S. — Vingt  mille  sabords!  cette  Icttre  ^tait  ^crite  depuis 
deux  jours,  prSte  ^  partir  par  le  courrier  de  ce  soir.  Je  rentre; 
je  vais  k  la  niche  pour  voir  Z^ro,  car  je  suis  plus  bete  que  lui, 
et  j'ai  fini  par  ne  plus  pouvoir  m'en  passer !  Plus  de  chien!  ni 
vu  ni  connu  !  Je  m'inforrae.  Les  gens  de  I'hOtel  ne  peuvent  6 
rien  me  dire.  C'est  toujours  comme  cela  !  Je  ne  sais  que  faire  ! 
Je  me  donne  au  diable,  qui  ne  veut  pas  de  moi.  Je  cours  au 
bateau :  Z^ro  n'y  est  pas,  et  il  n'y  est  pas  venu  !  Mais  le 
mousse,  qui  a  plus  de  malice  qu'il  n'est  gros,  pretend  qu'il  I'a 
vu  passer  se  dirigeant  vers  Tavant-port.  Je  veux  en  avoir  le  lo 
coeur  net,  et  je  m'y  rends  pour  me  renseigiior. 

"  J'ai  l^  quelques  amis,  un  entre  autres,  Auzoufe  (du  Havre), 
surveillant  du  grand  bassin,  qui  est  venu  plusieurs  fois  a  bord 
de  la  Jeune-Alix,  et  qui  connait  Zdro.  Je  I'interroge;  il  est 
bien  persuade  qu'il  a  vu,  en  efFet,  passer  ton  chien,  mon  chien,  i6 
notre  chien  !  suivant  un  matelot  appartenant  a  lequipage  des 
Deux-Amis,  un  sloop  de  Dieppe,  capitaine  Franqueville,  qui  a 
fait  I'an  pass^  trois  voyages  a  Hoiifleur,  et  qui  ^tait  depuis 
deux  jours  en  partance  pour  Marseille. 

"II  parait  que  Zero  n'avait  I'air  ni  contraint  ni  forc^,  le20 
gueux!  bien  loin  de  \k\  il  marchait  sur  les  talons  du  matelot, 
comme  s'il  avait  suivi  son  maitre. 

"  Cela  m'a  donnd  un  coup  ! 

"  Si  c'^tait,  en  effet,  le  Follandais,  son  ancien  patron,  Z^ro 
serait  perdu  pour  nous!  me  suis-je  dit;  mais  rien  n'est  plus 26 
facile  k   savoir.     Je   vais    aller   trouver  Franqueville  et   lui 
demander  des  renseignements.     Entre  capitaines,  on  se  rend 
bien  ces  services-la. 

"  Mais  quand  le  malheur  nous  entrepiend,  il  ne  fait  pas  les 
choses  k  moiti^  I     Le  sloop  avait  dejii  lev^  lanore ;  il  ^taitsa 
parti  depuis   une  heure,  faisant,  comme  on  I'avait  dit,  voile 
j»our  Marseille,  avec  escale  k  Cadix  et  k  Gibraltar.  .  .  .Tout 
tela  m'a  chifibnne,  je  ue  m'en  cache  pas  j  je   commen^ais  k 


'tt 


68 


LE    CHIKN    DU    CAPITAINE. 


aimer  le  poil  de  la  bete,  et  je  sens  que  ce  panvre  Z6to  va  me 
faire  faute.  Quant  a  toi,  t'en  voila  (lebarrass(5.  .  .  .si  je  ne  me 
trompe,  c'est  a  cela  que  tu  tenais  le  plus  !  Excuse-moi  si  je 
ii'ai  pas  fait  mieux,  et  sois  bien  certain  que  j'ai  fait  du  moins 
5  ce  que  j'ai  pu 

"  Saint-Luuis  du  Sdne«;al,  12  mai  1878." 


LK  GUIEN    DU    CAPITAINK. 


69 


VTIl. 

Le  capitaine  Pigault,  qui  avait  d^vor^  cette  lettre  en  un  clin 
d'ceil,  en  reprit  ensuite  la  lecture,  lenteinent,  phrase  par  phrase, 
ligne  par  ligne,  et  presque  mot  par  mot !  puis  il  la  laissa  tout 
ouverte  sur  ses  genoux,  hocha  la  tete  a  deux  ou  troia  reprises, 
et  dit  k  demi-voix  :  * 

'*  Du  moment  ou  je  I'avais  envoy^  de  la  maison,  cela  devait 
finir  ainsi  ! " 

A  ce  moment  un  l^ger  bruit  de   feuilles   froiss^es   et  de 
branches  ^cart^es  derriei'e  lui,  et  des  pas  qui  se  rapprochaient, 
lui  firent  tourner  la  tete.     II  se  trouva  face  k  face  avec  sa  lo 
femme. 

"  Toi  ici !  dit-il  dou  cement. 

— De  ([ui  est  cette  lotlre?  deraanda  la  jolie  creature,  dent 
les  sourcils  se  froncerent  subitem:^nt. 

— Elle  est  de  Z^ro  !  dit  Jean  Pigault,  tout  k  sa  pens^e.  i6 

— Ah!  Z^ro  ^crit  {'one,  k  present?  r^pondit  Lise  avec  un 
mouvement  d'^patdes. 

— Je  voulais  dire  du  capitaine  Tautin,  k  qui  je  ravais 
(lonn^ .... 

— Et  qui  t'envoie  de  ses  jiouvelles  'i  » 

— Pr^ciseraent !  Mais  toi-meme,  par  quel  ha.sard  es-tu  ici  1 
— C'est  bien  simple,  dit  Lise,  qui  tout  a  coup  <^tait  redevenue 
fort  douce,  et  qui  venait  de  s'asseoir  .sur  le  banc  rustique,  i'l 
cot^  de  son  mari.  Tu  es  sorti  ce  matin  un  pen  plus  tot  que 
d'habitude,  a  ce  qu'il  m'a  sembl^;  je  t'ai  vu  marchci  vitejss 
tu  avals  I'air  pr^occupe  ;  j'ai  cm  qu'il  y  avait  quelque  inalheur 
pans  I'air,  et  je  t'ai  suivi.  . .  . 

— Pas  tant  de  malheur  que  cela!  fit  Pigault  avec  sdcheresae; 
Tautin  a  perdu  Z^ro,  voilk  tout !" 


70 


LK    CHIEN    DU    CAPITAINE. 


Lise  aurait  pu  rdpondre  k  son  mari  que,  du  moment  o\i  il  ne 

I'avait  plus,  peu  lui  importait  quo  son  chien  fut  k  celui-ci  ou  k 

celui-14 ;    mais  elle  n'osa  point,    tant  il  paraissait   contrarie. 

Elle  prit  done,  sans  rien  r^pliquer,  la  lettre  que  Pigault  lui 

5  tendait,  et  elle  la  lut  tout  bas, 

"  C'est  l)ien  malheureux  !  dit-elle,  en  la  lui  rendant,  avec 
line  certaine  Amotion.     Qui  aurait  pu  pr^voir  cela  1 

— On  ne  pr^voit  jamais  I"  dit  Jean  Pigault,  sans  la  regarder. 

Trois  ou  quatre  mois  se  passerent,  et  I'automne  jaunit  de 

10  nouveau  les  feuilles  des   hetres,  des  platanes  et  des  ormeaux 

qui  ddcorent  les  belles  peiites  de  la  Cote  de  Grace,  sans  qu'aucun 

incident  vint  egayer  ou  attrister  la  vie  un  peu  monotone,  mais 

calme,    et,    a  tout  prendre,  assez  heu reuse  des    deux   ^poux. 

Pas  une  seule  fois  le  nom  de  Z^ro  n'avait  4it4  prononc^  par 

i6 1'un  ou  par  I'autre.     Si  le  capitaine  gardait  du  pas.s^  un  souvenir 

p^nible,  il  avait  du  moins  la  discretion  de  n'en  jamais  rien  laisser 

voir.     Quant  a  la  jeune  fcmme,  comrae  si  elle  eut  eu  a  coeur  de 

lui  faire  oublier  les  ennuis  dont  elle  avait  6t4  la  cause,  et  qu'elle 

n'avait  pas  prevus  si  grands,  elle  se  montrait  avec  le  capitaine 

i:)pleine  de  gentillesse  et  de  grace.    II  y  avait  1^  un  changement, 

je  dirais  volonticrs  une  conversion  morale,  qu'il  efit  ^t^  injuste 

de  m^connaitre.      II  suffisait  qu'elle  put  croire  qu'une  chose 

etait  agr(5able   a  son   mari  pour  qu'elle  s'em])ressS,t  de  la  faire. 

Pigault  avait  perdu  un  chien,  mais  il  avait  trouvt^  une  femme. 

25  Peut-6tre,  parmi  nos  lecteurs,  s'ei^  rencontrera-t-il  qui  ne  le 

plaindront  pas.     Lui-meme  ne  se  plaignait  point. 

8eulement  il  se  demandait  parfois  ce  que  Zero  ^tait  devenuj 
et,  dans  ces  moments-la,  une  ombre  assombrissait  son  front. 
Mais  il  essay  ait  de  chasser  loin  de  lui  cette  pens^e  importune, 
so  et  se  reprochait  k  lui-meme  ce  qu'il  appelait  une  faiblesse  indigne 
d'un  homme.  Lise  devinait  alors  ce  qui  se  passait  en  lui,  et 
elle  restait  triste  jusqu'ii  la  fin  de  la  journ^e. 

Cependant  elle  s'occupait  de  sa  maison  comme  la  meilleure 
des  m^uag^res,  et  Ton  pouvait  dire  qu'il  n'y  avait  pas  dans  tout 


LE   CUIKN    UU    CAPITAINK. 


71 


Flonfleur  un  interieur  mieux  tenii  que  le  sien,    iSans  avoir  une 
grande  I'artune,  a  force  d'ordre  et  d'^conomie,  j)ar  un  judicieux 
emploi  i!e  ses  ressources  modestes,  elle  arrivait  k  le  i'aire  luieux 
vivre  que  la  plujjart  des  riches  bourgeois  de  la  ville.    II  ne  faut ' 
pus  croire  que  tous  les  hommes  soient  indiilt-ronts  k  ces  mt'rites-  » 
\k  chez  mesdames  leur-s  «^pouses.     Mais  que  de  peines  la  bra\  e 
petite  femme  se  dounait  pour  obtenir  ces  resultats  !    Les  jours 
de   ma/'che,  par  exemple,  elle  se  icvait  avec  I'aurore,  et  suivie 
de  Jeaiuieton,  qui  i)ortait  le  panicr,  elle  achetait  de  premiei-e 
main  ce  que  les  paysaniies  apijortaient  de  nieilieui*  au  chef-lieu  lu 
de  canton.  / 

Un  certain  samedi,  qu'elles  revenaient  aimi  toutes  deux, 
avec  une  foule  de  bonnes  choses,  charniees  de  f;are  des  gUterie.s 
au  capitaiiie,  qui  doiMiait  encore,  Lise,  qui  marchait  la  premiere, 
aper9ut  devant  sa  })orte  couch^e  en  travers,  u;ie  forme  Strange,  16 
dont  tout  d'abord,  et  k  premiere  vue,  elle  ne  distingua  point  la 
nature.  On  eilt  dit  d'une  masse  sombre,  comme  d'un  tas  de 
polls  noirs  et  gris,  qui  ne  remuait  pas. 

Elle  recula,  avec  un  sentiment  de  crainte  plus  instinctif  que 
justiii(S, — car  cette  chose  sans  nora  semblait  inoffensive, — etao 
elle  appela  sa  bonn-:?. 

"  Jeanneton,  Jeanneton !  qu'est-ce  que  cela  peut  bien  6tre  1 
regardez  done ! " 

Jeanneton,  fille  des  champs,  robuste  et  hardie,  passa  devant 
sa  maitresse,  qui  venait  de-  faire  deux  pas  de  retraite,  et  toucha  26 
du  pied  I'objet  inconnu.  On  entendit  un  murmiire  plaintif, 
comme  un  gemissement.  Puis  lentement,  pe^niblement,  la 
chose  86  souleva,  accentua  ses  lignes,  et  les  deux  femmes  virent 
devant  elles  un  chien. 

"  Dieu  !  madame,  mais  c'est  Z^ro  !  "  s'^cria  Jeanneton,  qui,  so 
dans  son  saisissement,  faillit  laisser  tomber  le  panier  aux  pro- 
visions. 

Z^ro,  car  en  effet  c'dtait  bien  lui,  Z^ro,  en  entendant  pro- 
Quncer  son  nom,  reuiua  doucement  la  queue,  comme  pour  faire 


72 


LE   CHIEN    DU   OAPITAINB. 


voir  qu'il  avait  compris  ce  que  Jeanneton  venait  de  dire. 
Mais,  en  reconnaissant  Mme  Piganlt,  le  pauvre  animal  se 
ressouvint,  li^las  !  que  la  inaitresse  de  la  maison  ne  I'aimait 
pas,  et  tiraide  comme  les  malheureux,  portant  bas  Toreitle,  sans 
6  se  plaindre,  raais  en  lui  jetant  un  regard  navr^,  qui  semblait 
demander  grdce,  il  se  traina  lentement,  pdniblement  de  I'autre 
(^ot^  de  la  route,  et  se  coucha  au  bord  du  foss^  les  yeux  fix^s 
sur  ce  logis  dans  lequel  peut-etre  il  ne  rentrerait  jamais,  mais 
au  seuil  duquel  il  ^tait  revenu  mourir. 

10  "  Ah  !  madame,  dit  Jeauneton,  dont  le  cceur  dtait  compatis- 
sant  et  Tame  tendre  sous  sa  rude  enveloppe,  voyez  comme  il 
est  jnaigre  !  ses  os  cr^vent  sa  peau  ! 

— Oui,  dit  Lise,  on  voit  qu'il  a  soufFert."  Puis  elle  ajouta  : 
"  Je  n'aurais  pas  oru  que  cela  put  me  faire  autant  de  peine  ! " 

15  Le  regard  de  I'infortuu^,  si  craintif  et  si  douloureux,  plus 
Eloquent  qu'aucuue  parole  humaine,  entrait  comme  un  aiguillon 
dans  le  coeur  de  la  jeuno  femme,  ou  il  enfon^ait  la  pointe  du 
remords. 

"  Faut-il  que  j'aie  ^t^  mauvaise,  peusa-t-elle,  pour  qu'il  ait  si 
20  peur  de  moi  !  " 

Elle  I'appela. 

Zdro  se  souleva  comme  pour  aller  k  elle ;  mais,  comme  s'il 
n'avait  pas  cru  que  ce  fut  vrai.  il  se  recoucha  a  la  meme  place. 
La  jeune  ferarae  comprit  ce  qui  se  passait  en  lui. 

26  "  Allons  !  dit-elle  d'une  voix  att'ectueuse  et  bonne,  je  vais  k 
toi,  puisque  tu  ne  veux  pas  venir  a  moi ! " 

Elle  traversa  rapidement  la  route.  Zero  se  rasa  contre  terre, 
craintif.  Mais  elle,  pour  le  rassurer,  prit  dans  ses  deux  petites 
mains  cette  grosse  tete,  qui  n'^tait  pas  devenue  plus  belle  en 

CO  voyageant,  mais  qui  ^tait  toujours  rest^e  si  inteliigente,  et  elle 
la  flatta,  la  caressa,  en  donnant  les  plus  doux  noms  a  celui  qui 
n'avait  jamais  re<ju  d'elle  que  de  dures  rebuffades,  et  qui  n'avait 
connu  que  ses  dedains. 


I 


LE   CHIEN    DU    CAPITAINE. 


73 


Le  ohangement  ^tait  si  grand  que,  tout  d'abord,  Z6ro,  rendu 
defiant  par  I'exp^rience  amfere  de  la  vie,  n'y  voulut  pas  oroire. 
II  regarda  son  ancienne  maitresse  k  deux  fois,  ctimme  pour 
s'assurer  qu'elle  ne  le  trompait  pas. 

Peu  k  peu  ccpendant  il  se  laissa  convaincre,  et,  tout  recon-  6 
naissant,  il  lui  l^cha  les  mains,  et  la  regarda  avec  des  yeux  qui 
la  remerciaient  et  qui  lui  disaient  clairement : 

"C'est  bien  vrai,  n'est-ce  pas?  Tu  ne  voudrais  pas  tromper 
un  pauvre  chien  qui  ne  t'a  jamais  fait  de  mal  1 " 

Jeanneton  cependant  venait  d'ouvrir  la  porte  de  la  cuisine,  lo 
et  Z^ro  se  sentait  de  furieuses  envies  d'entrer.     Mais  il  h(5sitait 
enooie,  et,  toujours  immobile  a  la   raeme  place,   il  tegardait 
I'interieur  brillant  de  cette  maison   ou  il  avait  jadis  ^t^  si 
heureux,  et  dont  on  I'avait  si  cruellement  chass^. 

"  Allonrj !  viens ! "  lui  dit  Mme  Pigault,  qui  devinait  toute  sa  16 
pens^e,  et  qui  voulait  se  faire  pardonner  ses  torts. 

EUe  entra  :  il  la  suivit. 

Mais  il  ^tait  tellcment  ^puis^  par  la  fatigue  et  le  besoin, 
qu'i  peine  arriv^  dans  la  cuisine,  il  se  coucha  sur  la  premiere 
dalle,  comme  s'il  n'avait  pas  eu  la  force  d'aller  plus  loin  ni  de  20 
se  tenir  debout. 

"II  meurt  de  faim!"  dit  la  compatissante  Jeanneton. 

Lise  prit  la  tourte,  et,  elle-meme,  coupa  une  tranche  de  pain, 
dpaisse  et  large,  et  la  divisa  en  tr^s  petits  morceaux  qu'elle  lui 
donna  I'un  apr^s  I'autre  ....  L'affam^  n'en  faisait  qu'une  25 
bouch^e.  lis  disparaissaient  oomnie  si  on  les  eut  jet^s  dans  un 
gouffre.  11  aurait  d^vor^  la  m  he  tout  entiere,  et  Lise  etait 
si  contente  du  plaisir  qu'elle  lui  faisait,  qu'il  n'aurait  pas  fallu 
la  prier  beaucoup  pour  qu'elle  la  lui  donnat. 

"  C'est  assez,   madame !  dit  la  prudente  cuisiniere.     II  ne  so 
faut  pas  qu'il  mange  trop,  apr^s  un  si  long  jeune.     Ce  serai  t 
capable  de   lui   donner  une  indigestion . . . .  Je  lui  ferai  une 
bonne  soupe  tantdt." 

Cependant  Z^ro,  le  cri  de  I'estomac  apais^,  se  souvint  qu'il 


74 


LE  CHIKy   DU   OAPITAIKB. 


a.aii 


:S 


avaifc   iin  cneur.       II   pnunona   autour  do   Ini   dfts    yeux    qui 
chercliaient  partout,  eb  ce  qu'ils  cliorchaient,  on  le  savait  bien  I 

II  alia  flairer  les  habits  du  capitaiue  que  Jeanneton,  la  veille 

au  soir,  avait  dc^pos^s  sur  une  chaise  tout  pr^a  de  la  ohemin^e, 

6  et  son  odorat  s!  fin  ne  le  trompa  point  sur  leur  provenance. 

Certain  dosormais  de  la  presence  de  son  inaitre,  il  regarda 

tour  k  tour  Liae  et  I'escalier  qui  conduisait  a  la   chambre  de 

Jean  Pii^ault,  coinrne  s'il  avait  voulu  lui  demander  la  permission 

de  monter. 

10      "  Ah !  madarae,  fit  Jeanneton,  en  joignant   les  mains,  que 

Monsieur  va  done  6tre  content,  lui  qui  avait  tant  de  chagrin  ! 

— Oui !    bien   content !    et     je   ne   veux   pas    retarder   son 
bonheur.  .  .  .la  jo^'e  ne  fait  pas  toujours  peur  !     Allez  ouvrir 
doucement   la   porte   de    la   chambre ;    c'est   Z^ro   qui    va   le 
16  r^veiller." 

Z^ro  avait  ^coutt^  tout  ce  dialogue  avec  une  telle  attention 

que  Ton  eiit  dit  vraiment  qu'il  en  coraprenait  le  sens.     II  monta 

lenteraent  derri^re  la  bonne  ;  mais  k  peine  eut-elle  ouvert  la 

porte,  qu'il  se  jeta  dans  ses  jupons,  au  risque  de  s'y  empetrer 

20  et  de  la  culbuter,  et  il  se  precipita  vians  la  chambre. 

II  vit  son  maitre,  bondit  vers  le  lit,  et  tomba  comme  une 
masse  sur  la  poitrine  du  dormeur.  Jamais,  on  peut  le  dire, 
homme  ne  fut  r(5 veille  plus  brusquement. 

Le  ixipitaine  poussa  un   leger  ori,  avant  m§me  d'ouvrir  les 

25  yeux,  et  le  chien,  qui  craignait  sans  doute  de  lui  avoir  fait  du 
mal,  redescendit  du  lit  aussi  vite  qu'il  y  ^tait  monte.  Jean 
Pigault,  cependant,  complfetement  reveille,  regarda  autour  de 
lui,  et  voyaut  dans  sa  oluunbre  celui  qu^ilcroyait  k  I'autre  bout 
du  monde,  il  se  demanda  s'il  ne  dortuait  point  encore.    Mais  Z^ro, 

80  sautant  pour  la  seconde  fois  sur  son  lit,  put  le  convaincre,  par 
la  r^alit^  de  son  poids,  de  la  verity  de  sa  presence.  La  folle 
ardeur  de  sa  joie  acheva  victorieusement  la  demonstration. 
Quel  autre  que  ce  pauvre  Zero  I'aurait  done  tant  aim^  et  se 


LR   OHIKN    DU    CAPITAINR. 


75 


serait  livr^   k   de    tela   transports   en   le   revoyant?    On    ne 
rencontre  pas  deux  chiens  comme  celiii-1/i  da. is  sa  vie. 

Le   capitaine   enfoncja   ses   deux    mains    dans    la    crini«>re 
emm^l^e   de   Zdro,   qui,   depuis   (|uelques    jours,    avait    assoz 
visiblement  n<jglig^  les  soins  de  sa  toilette,  et  le   regardant  ft 
fixement  dans  les  yeux  : 

"Oui,  c'eat  bien  toi,  lui  dit-il  enfin,  tu  n'es  pas  [)lus  beau 
qu'autrefois,  mais  tu  as  toujours  I'air  aussi  bon....AhI  d'ou 
viens-tu,  comrae  cela '? " 

Ztiro  e^t  bien  voulu  rdpondre  k  toutcs  ces  questions,  mais  lo 
Jean  Pigault  les  lui  faisait  en  frari(;ais,  et  le  chien  de  Norkind 
Van  der  Tronip  no  parlait  aucune  autre  langue  que  le  has- 
allomand  :  c'est  ainsi  qu'a  Berlin  on  appolle  le  liollandais.  II 
dut  done  se  con  tenter  de  lecher  les  mams  de  son  tnaitre  et  de 
le  regarder  avec  toute  la  tendresse  qu'il  est  perniis  a  un  chien  16 
d'exprimer  par  signes. 

Mme  Pigault  ent  la  d^licatesse  de  ne  pas  monter  tout 
d'abord.  Elle  ne  voulait  poiixt  troublor  par  une  presence 
importune  le  plaisirque  les  deux  amis  eprouvaient  a  se  retrouvrr 
ensemble,  Mais,  au  bout  d'un  moment,  craignant  qu'une  plus  20 
longue  abstention  n'eut  quelque  chose  d'afFectd,  elle  entra, 
souriante  et  gaie,  et  d'une  gaiete  tr^s  sincere,  en  femme 
heureuse  du  bonheur  de  son  raari. 

Le  capitaine,  en  I'apercevant,    ramarqua   pour  la   premiere 
f ois  que  Zero  ^tait  mont^  sur  le  lit  et  qu'il  n'avait  pas  pris  un  25 
bain  de  pieds  ce   matin-lu.     Aussi,  pour  eviter  un   orage  qui 
pouvait  assombrir  si  tristement  les  premieres  heures  du  re  tour 
et  du  revoir : 

"  Veux-tu  bien  descendre,  malheureux  !  dit-i],  en  prenant  le 
chien  par  la  pcau  du  cou  ;  tu  ne  vois  done  pas  que  nous  avonsso 
les  draps  blancs  d'iiier  ? 

-  Laisse-le,  va !  dit  Lise,  involontaireraent  attendrie ;  vous 
§tes  si  contents  tous  deux  que  cela  vaut  bien  un  blanchissage." 

Ces  paroles  contrastaieut  si  fort  avec  la  premiere   maniere 


He 


76 


LK  CHIF<:n    I)U   capitaihb. 


l\l 


h' 


do  sa  femme,  (\\\e  le  capitaine,  enchants,  mais  non  moins  8ii'pri&^ 
la  regaida  k  deux  fois.  pour  s'asMurer  qu'elle  dtait  sincere. 

Lise  cornprit  ce  r«'<jarrl,  et  r^poudant  a,  ce   que  8on  man* 
pensait,  mais  ne  disait  pas  : 
»      "C'est  moi  qui  I'ai  retrouv^  et  qui  t«  I'ai  envoy^  !  fit-elle;  ne 
t'occupe  done  pas  de  ces  misores-14,  .  .  .  Je  ne  veux  pas  qu'ellea 
troii')Ieiit  notre  bonheur  k  tous  troia ! 

— A  touB  trois  !  dis-tu  vrai  1  demanda  le  capitaine,  qui  n'en 
pouvait  croire  ses  oreilles. 
10  — Oui,  k  tous  trois  !  rdp^ta  Mme  Pigault  avec  une  certaine 
t'ermet^.  J'ai  ^t^  l^ien  dure  parfois  pour  ce  pauvre  chicn, 
ajouta-t-elle,  en  passant  sa  jolie  main  blanche  et  fim  sur  la  t6te 
de  Z^ro,  qui  ne  s'^tait  jamais  vu  k  pareille  thte ....  Mais,  que 
veux-tu,  raon  ami  ?  ce  n'est  pas  ma  faute !  je  trouvais  que  tu 
Wt'en  occu})ais  trop  ! 

— Cli^re  enfant !  certainement  que  j'aime  bien  cette  pauvre 
b6te !  raais  cette  affection  peut-elle  se  comparer  k  celle  que 
j'ai  pour  toi ! " 

Les  jolies  joues  de  Liarbre  blanc  de  Mme  Pigault  prirent 
•Oune  teinte  ros^e,  et  ses  yeux  bleus  se  relev^rent  sur  son  mari, 
puis  se  Saisserent  de  nouveau. 

"S'il  faut  tout  dire,  continua  Lise,  autrefois  je  ne  le 
trouvais  pas  beau ;  a  present,  il  me  semble  superb ! 

— Ce  qui  prouve  que  I'amour  est  aveugle  !  fit  Ic  capitaine  en 
ts  riant  de  son  largf  rire,   car  le  pauvi'e  diable  est  plus  laid  que 
jamais  1 

— Enfin  s'il   me   parait   beau,    k  raoi,    tu    n'y   peux    rien, 

j'imagine  !     Je  ne  suis  pas  une  mauvaise,  va !  poursuivit  la 

jeune  femme,  et  tu  sais  que  j'ai  de   1 'affection  pour  toi,  mon 

80  cher  Jean ! .  . .  .  Aussi,  quand  j'ai  4t6  bien  certaine  que  tu  ne  me 

pr^f ^rais  pas  ce  pauvre  toutou 

— Encore,  Lisette ! 

— Et  que  tu  avais  bien  voulu  le  renvoyer  k  cause  de  moi, 
yrai !  cela  m'a  chang^  tout  k  fait  les  id^es ! . . . .  Je  m'en  suis 


UK   CHIEN    DU    (JAI'ITAINK 


t  < 


roulu  de  I'avoir  fait  chasser  de  la  maison  pour  une  couple 
d'a'ufs.  .  .  .d'autant  plus  que  ctiux  de  lopicicr  ne  sont  pas  si 
raauvais  que  cula  1.  .  .  .Puis,  quand  j'ai  6t6  t<5inoin  de  la  peine 
que  te  faisait  son  absence,  quand  j'ai  vu  avec  quelle  douceur  tu 
portals  ton  clmgrin,  ^vitant  menie  de  mo  lo  faire  voir,  j'fii  eu  i 
de  v^ri tables  remords .  .  .  .  Vrai !  si  j'avais  su  ou  le  trouvor, 
je  serais  all^e  le  cheroher  moi-nienie,  et  je  te  I'aurais  ranicn^ 
par  I'oreille.  .  .  .Et,  maintcnant  qu'il  nous  est  rendu,  tu  peux 
^tre  bien  certain  que  je  ne  lui  ferai  plus  jamais  de  misijrea.  .  .  . 
Je  veux  qu'il  m'aime  aussi,  moi  !  Crois-tu  qu'il  voudia  bieni      lo 

— II  t'adorera!  garde-toi  d'en  douter  !  fit  Pi<j;ault  en  riant;  je 
suis  sflr,  k  present,  que  c'est  moi  qui  vais  etre  jaloux  ! 

— Alors,  nous  allons  mener  une  bonne  petite  vie  tous 
ensemble  !  "  dit  Lise  en  frappant  joyeuscment  ses  deux  mains 
mignonnes  I'une  centre  I'autre  !  16 

Elle  avait  dit  vrai.  Ilien  ne  gfita  plus  les  joies  innocentes, 
rien  ne  troubla  d^sormais  la  paix  heureuse  de  ce  trio  d'amis. 
Z^ro,  qui  n'avait  pfl,ti  que  pendant  quclques  jours,  reprit  bien 
vite  son  emb-  npoint  respectable,  et  par  son  affection,  sa 
gentillesse  et  son  intelligence,  il  fit  le  bonheur  des  deux  ^poux,  ao 
qu'il  aiina  k  peu  pr^s  ^galement.  11  affectait  meine  parfois  une 
certjkine  preference  pour  ]\Iadame;  mais  on  a  tout  lieu  de 
croire  que  ce  n'^tait  14  qu'une  simple  galanterie,  car  il  glissait 
parfois  du  c6t^  du  mari  un  regard  tr^s  fin,  qui  lui  disait 
clairement :  25 

"  N'er  crois  rien  1  tu  sais  qu'au  fond  c'est  toujours  toi  que 
j'aime  le  inieux ;  mais  il  faut  flatter  un  peu  les  femmesl" 

Jean  Pigault  trouvait  que  son  cbien  avait  raison,  et  n'avait 
garde  de  se  plaindre. 


i 


78 


LE  CUIE.V    DU    CAPITAINE. 


TX. 

Copendanfc  le  retoiir  du  chien  perdu  deans  la  Vi/Ia  dca  Roch>iS- 
i'luyiches  prit  bientot  Ins  proportions  d'un  ^venement,  non 
seulement  a  Ilonfleur,  mais  dans  les  environs.  Le  bruit  en  fut 
repandu  avec  zele  par  Jeanneton,  qui  ne  scmblait  pas  avoir 
6  moins  d'nflTection  que  sos  maitres  pour  Tintelligent  animal  qui 
faisait  si  bien  ses  commissions. 

L'honnute   cuisiniere,    qui    n'^tait  que   de  seconde  force  en 
g^ographie,  disait  partout  qu'il  etait  revenu  du    S^n^gal  a  la 
7i.age.     "La  preuve,  ajoutait-eile,  qu'il  dtnit  encore  tout  mouillt^ 
lOquand  nous  I'avons  trouv^  k  la  porte,  Madame  at  moi !" 

Je  dois  ajouter  que  oette  version  ne  fut  pas  admise  par  les 
matelots,  qui,  vu  la  distance  ct  la  difficulte  de  se   procurer  des 
vivres   en   route,   n'ont  jamais  cru  ^  la  possibiliti  d'un   tel 
exploit. 
15      On  riLf^n  mit  pas  moins  d'empressement  k  venir  voir  le  h^ros 
d'une  si  e'l-ange  aventure.     Pendant  plus  de   huit  jours,  la 
villa  ne  desemplit  pas  de  visiteurs.     On  se  doute  bien  que  les 
questions  ne  tarissaient  point.     On  demandit  le  comment  et  le 
pourquoi  de   la  chose.     D'ou  venait-il  ?     Qui  I'avait  ramene  ? 
so  ^tait-il  bien  possible  qu'il  eut  retrouv^  sa  route  tout  seul  1 
Pigault  repondait  invar iablement : 

"Ne  me  deraandez  rien,  car  je  ne  sais  Hen  !  II  dtait  parti ; 
il  est  revenu,  et  nous  en  sommes  oharmds  :  voila  tout  ce  que  je 
puis  vous  dire.  Comment  cela  s'est-il  fait  1  Vous  seriez  bien 
26aimable  de  me  I'appendre, .  .  .  .car  je  n'y  ai  rien  ooiupris  moi- 
meme,  et  j'aurais  grand  besoin  que  Ton  prit  la  peine  de  me 
donner  quelques  explications." 

Ces  explications,  le  maitre  de  Zdro  les  obuint  quand   d^jJi  il 
ne  le.i  esperait  plus. 


qui 

croi 

VUt 

bass 
Vey 


LE   CHIEN   DU   CAPITAIVK. 


79 


Un  jour  (ju'll  se  proniepait  sur  le  quai  avec  son  chien  fidMe, 
qui  mairiteaant  ne  le  (]uittait  pas  plus  que  son  ombre,  il  se 
croisa,  pr^s  du  petit  phare,  avec  Pierre  P&ris,  capitaine  de 
V  Utile,  uiie  jolie  go^lette  qui  avait  pour  port  d'attache  le  petit 
bassin  d'Isigny,  sur  la  riviere  d'Aure,  4  Test  de  la  bale  des  6 
Veys. 

7Avo  alia  droit  k  lui,  et,   sans  I'accabler  de  demonstrations 
exag^r^es,  il  lui  fit  du  moins  quelques  politesses  h,  sa  fa9on. 

Les  deux  hommes  de   mer  n'dtaient  pas  etrangers  I'un  a 
I'autre,  et  ils  avaient  plus  d'une  fois  pris  ensemble,  danc  de  lo 
bons  endroits,  le  oaf^,  le  gloria,  la  rincette  et  le  pousse-caf 4 

Ils  s'abord^rent. 

"  Vous  connaissez  done  mon  chien ....  1  fit  Pigault  k  Paris, 
apr^s  lui  avoir  donn^  la  main. 

— -Un    peu  !  .  .  .  .c'est-^-clire    que    je    le    connais    sans    leis 
connaitre ....  Mais  je  ne  savais  pas  qu'il  fut  a  vous,  sans  quoi 
je  vous  I'aurais  renvoy^  moi-meme. 

— Merci !  mais  vous  voyez  que  c'etait  inutile ;  il  est  bien 
revenu  tout  se"l  '  ft  Jean  Pigault  en  riant,  et  de  loin  encore  ! 
JO  vous  en  doivne  .non   billet.     Mais  faites-moi  I'amitid  de  me  20 
dire  ou  vous  iVivea  rencontr(^.  ... 

— C'est  une  bien  cft-ole  d'histoire  !  Tmaginez-vous  qu'il  y  a 
environ  six  semaines  j'^tais  a  Mai'seille,  ou  je  venais  de  deposer 
\in  chargemeiit  de  beurre,  k  la  niurque  de  Michel  Levigoureux, 
qnand  je  rencontre,  siir  le  quai  de  la  Joliette,  le  second  du  25 
sloop  les  I) PA  1.x- A  mis,  qui  arrivait  du  Senegal.  Votre  chien  le 
suivait.  II  avait  la  tete  basse  et  I'air  melancolique  d'un 
mensieur  qui  ne  s'amuse  pas.  Nous  allames,  le  second  et  moi, 
prendre  un  mele-cassis  au  cafe  de  I'Orient.  Le  chien  vint  avec 
nous,  bien  entendu.  Arriv^  Ki,  il  s'assit  sur  son  derriere,  en  30 
nous  regardant  d'un  air  qui  semblait  dire : 

"  Ah  (^ !  vous  autres,  est-ce  que,  par  hasard,  vous  en  avez 
pour  longtemps?     Moi,  je  voudrais  bien  m'en  aller." 


80 


LE    CHIEN    DU    CAPITAINFi( 


li>; 


'    i, 


"  H  me  pa  nit  si  dr61e  avec  sa  mine  ^nfrogn^e,  que  je  lui 
donnai  un  morceau  de  sucre.     Alors,  dr/ucement,  il  vint  poser 
sa  tete  sur  inoii  genoii.     II  me  semMfv  que  c'etait  une  maniere 
comme  une  autre  de  me  dire  :    Merdl! .... 
6      " — C'est  b.  vous,  ce  chien-la  ?  que /e  demandai  au  second. 

" — C'est  k  moi  et  pas  k  moi !  qiy  il  me  r^pond.     II  apparti- 
ent  k  tout  le  monde  et  k  personnel  ... 

" — Comment  cela]  / 

" — La  chose  est  bien   simpl/e !      Le   jour  meme   ou    nous 

lopartions  du  S^n^gal,   il  avait/suivi,   sans   qu'on  ait  trop  su 

pourquoi,  un  matelot  de  Honfleur,  qui  ^tait  timonier  en  second 

k  bord   des   DeAix-Ainis.     Les   Deux- Amis,  c'est  mon  bateau. 

Le  timonier,  qui  aimait  hiS  betes,  demanda  k  I'emmener,  ce 

qu'on  ne  lui  refusa  pas.     Mais  le  pauvre  diable  est  mort  en 

15  route,  par  le  travers  de  Gibraltar.     Alors  le  chien  sans  maitre 

est  devenu  comme  qui  d'rait  le  chien  de  I'^quipage ;  il  est  aim^ 

de  tout  le  monde,  parce  qu'il  a  b:)ti  eatactfere.     Quant  a  lui,  on 

voit  bien  qu'il  n'a  guere  de  preferences :  il   va  comme  qa  se 

trouve,  tantdt  avec  Tun,  tantot  avec  I'autre,  le  nez  au  vent, 

2ororeille  aux  ^coutes,  I'oeil  au  guet.     II  est  certain  qu'il  cherche 

quelqu'un,  mais  quf/  ce  quelqu'un-la  il  ne  le  trouve  pas.     Je 

n'ai  jamais  vu  un  chien  d^visager  comme  cela  les  nouveaux 

venus.     Mais  assez  caus^,  capitaine  !  nous  partons  demain  pour 

Oran;  je  n'ai  pus  une  minute  k  perdre. .  .  .Enchants  de  vous 

25  avoir  revu." 

"Le  second  des  Deux- Amis  s'en  alia.     I^e  cliien  le  suivit,  ou 

du  moins  il  e'.i  eut  I'air ;  mais  il  ^tait  ais^  de  voir  qu'il   n'y 

mettait  pas  beaucoup  de  zele.     Une  heure  apres  je  rentre  k 

mon  bord.     Je  me  retourne.     Qu'est-ce  que  je  vois  1  le  barbet 

80  sur  mes  talons  ! 

"  Voil^,   me   dis-je,    un  chien   qui    aime   mieux    aller    en 
Normandie  qu'en  Afrique  ! 

"  Cela  me  paraissait  si  drole  de  lui  voir  demander  ainsi  son 
passage,  tantOt  sur  un  bateau,  tantdt  sur  \m  autre,  que,  ma 


bor 


LB   CUIEN    UU    CAPITAINB. 


81 


len 


foi !  je  voulna  le  lui  domier  sur  VUt'ile^  corame  il  I'avait  eu  sur 
lea  Denx-Aniis.  .  .  .a'il  promettait  de  n'etre  pas  trop  difficile 
pour  la  nourriture. 

"  La  chose  parat  hii   coiivenir,  car  il  ne  quitti  plus  mon 
bord.  6 

'*  Quatre  jours  apr^s,  je  partais  pour  Caen  avec  un  charge- 
ment  d'huiles.  J'^tais  fier  d(3  mon  nouvel  ami.  J'en  aurais 
assez  volontiers  fait  parade  sur  le  port ;  mais,  le  lendemain  de 
notre  arrivde,  il  d^sertait  sans  tambour  ni  trompette,  et  moi, 
ne  sachant  ce  qu'il  ^tait  devenu,  je  ne  lui  ai  pas  accords  plus  lo 
de  regret  qu'il  n-'^n  m^rit:„it.  .  .  .Cependant,  commeil  m'a  fait 
tout  k  I'heure  I'amiti^  de  me  reoonnaitre,  je  ne  lui  garde  pas 
rancune,  et  je  vais  lui  donner  de  bon  coeur  une  poign^e  de 
main." 

Tout  en  parlant  ainsi,  le   capitaine   Paris  tendit  h.  Z^rosais 
large  paiime,  dans  laqiieile  celui-ci  mit  gravemcnt  sa  patte. 

"  A  present  je  comprends  tout,  dit  Pigault ;  j'avais  donn^ 
cette  pauvre  bete  au  capitaine  Tautin.  . 

— 'De\&  Jeune-Alix. 

— Pr^cis^ment '.    Tautin  I'a  emmen^  au  S^n^gal.     1^  il  a  fait  20 
la   rencontre  d'un  matelot  de  Honfleur,  qu'il  a  reconnu.  et  par 
lequel   il   a  sans   doute  esp^r*^   se  faii-e  uii   jour  rt-patrier .  . .  . 
Apres  la  mort  de  ce  matelot,  il  a  cherche  foi'tune  ailleurs,  et  le 
hasard  I'a  bleu  servi  puisqu'il  vous  a  renoontr^  ! 

— Et  si,  au  lieu  de  s'adresser  a   n.oi,   il  se  fiit  butt^  k  un  25 
autre  capitaine  partant  pour  la    Ciiine?.  .  .  .C't^tait  possible, 
apres  tout  ! 

— Tout  est  possible  !    Dans  ce  cas-la  il  aurait  fait  le  tour  du 
monde,  d'une  facon  ou  d'une  autre.  .  .  .Mais  je  suis  convaincu, 
mon  oher  capitaine,  qu'il  aurait  plut6t  navigu^  dix  ans  <\vv  deao 
renoncer  a  retrouver  son  maitre .... 

— Eh  bien  !  vrai !  vous  savev;  vous  faire  aimer  (les  chiens, 
vous  !  dit  le  maitre  de  1'  Utile ....  Mais  de  Oaeu  ici,  comment 
est-il  venul 


' 


S2 


LE    CHIEN    DU   CAPITAINE. 


r^.i 


I 


— Je  V0U8  avoue  que  je  ne  le  lui  ai  pas  demand^ ....  mais  je  le 
devine !  II  est  alld  deux  t'ois  k  Caen,  et  il  est  revenu  k 
Honfleur  avec  nioi.  11  aura  reconnu  la  ville,  et,  avec  son 
merveilleux  instinct,  rotrouv^  son  chemin  tout  «eul.  .  .  .11  n'y 
5  a  guere,  apro.s  tout,  qu'un  .  'ngtaine  de  lieues  entre  ces  deux 
localitds  ;  pour  un  gaillard  eoiiDue  lui,  c'^tait  assur^ment  peu 
de  chose,  prcsque  un  jcu,  une  veritable  promenade,  et  11  a  fait 
bien  plus  fort  que  cela  dans  sa  vie.  .  .  .Seulement,  corame  vous 
nc  lui  aviez  sans  doute  pas  donnt^  d'argent  pour  ses  frais  de 
ii>  route,  il  a  ^te  mal  rei;u  dans  les  auberges,  et,  en  arrivant  ici, 
il  ^tait  a  moiti^  mort  de  faim:  mais  vous  voyez  qu'il  s'est  assez 
bien  reinplum^  ! 

— II  me  parait  mieux  aimer  votre  cuisine  que  celle  de  1'  Utilef 
et  je  doute  qu'il  me  demaiide  a  rembarquer  de  sit6t. 
16      — Je  crois,  en  effet,  dit  Jean  Pigault  en  prenant  cong^  du 
capitaine   Paris,  que  lui  et  moi  nous  voici   k  terre  pour  le 
restant  de  nos  jours  !  " 

Ainsi  finit  I'histoire  veridique  et  mer\eilleuse  du  Chien  du 

Capitaine      Un  jour  viendra  peut-etre  ou   elle  passera  a  I'e'tat 

20  de  l^gende,  agrenientee  de  quelques  details  nouveaux,  mais  qui 

auront  le  tort  d'etre  moins  vrais  que  ceux  que  nous  venons  de 

raconter. 

Zero  vit  toujours,  et  nous  avons  I'honneur  de  le  compter 

parmi  nos  amis.     Les  baigneurs  de  Trouville,  de  Villers  et 

26  d'Houlgate,  en  excursion  sur  la  Cote  de  Grace,  ont  certainement 

vu,  Tan  passt5,  dans  la  cour   prcsque  toujours  ouverte  de  la 

Villa  des  Roches- JUauches,  un  joli  bt^bt^  de  deux  ans,  blond, 

blanc,  rose :  eest  I'hdritier  de  Jean  Pigault.      II   est  encore 

tout  petit ;  mais  il  pas.ci  d^j^.  une  partie  de  son  temps  k  tirer 

so  la  queue  et  les  oreilles  dun  chien,  mi-parti  de  caniche  et  de 

barbet :  c'est  Z(fn-o,  un  peu  plus  gros,  un  peu  plus  gras,  un  peu 

plus  gris  qu'autrefois,  maif  toujours  aussi  bon.     II  adore  le  fils 

de  son  maitre,  et  se  L  isse  taquiner,  torturer,  tourmenter  par 

lui,   avec   uue    patience    inalterable.     Parfois    la  ^une    M. 


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LK    CHIEN    DU    CAPITAINK. 


83 


Pigault,  cavalier  inexp<^rimente,  mais  intrdpide,  sent  le  besoin 
de  faire  une  promenade  sur  son  chien.  [1  enfourche  bravenient 
Zero,  qui  se  laisse  faire  avec  bont^;  le  jeune  brave  enfonce  ses 
mains  potelees  dans  la  toison  fris^e,  ou  files  disparaissent  tout 
entieres,  ou  bien  encore,  s*il  a  peur  de  tomber,  il  serre  dans  ses  6 
deux  petits  bras  le  con  du  bon  chien,  qui  secoue  paisiblement 
la  tele,  quand  il  sent  que  bdbe  va  r^touffer.  On  commence 
alors  une  interminable  chevauch^e  autour  de  la  cour. 
Elanchette  et  Noiraude,  qui  vivent  toujours,  et  qui  ponJent 
plus  que  jamais — on  a  plac^  leurs  liottes  k  deux  metres  du  sol,  lo 
pour  eviter  a  Zdro  de  trop  dangereuses  tentatioii.s,— ont  soin 
de  ne  pas  se  trouver  sur  le  passage  de  leur  ancien  ennemi,  et 
elles  s'enfuient,  traiuant  I'ailc,  tirant  la  patte,  et  poussant,  a 
sa  vue,  de  petits  cris  eiTarouches,  com  me  font  souvent  les 
poulcs  quand  elles  ont  peur.  Mais  Zt^ro,  qui  les  couvre  de  son  15 
d^dain,  ne  les  regarde  meme  pas. 

Par  une  des  fenetres  du  premier  ^tage,  Liso  se  peuche  pour 
suivre  les  ^bats  de  monsieur  son  fils,  et  elle  sourit  au  capitaine, 
assis  sous  une  tonnelle  de  clematites  et  de  jasmins,  et  qui  n'est 
pas  assez  complfetement  absorb^  par  \e  Mouveinent  du  port,  ^Si20 
feuille  prt^fdree,  ou  le  Mt'smyier  da  fiacre,  pour  iie  pas  jeter  de 
temps  en  temps  un  coup  d'u'il  att(>iuln'  sur  les  deux  etres  qu'il 
aime  le  plua  au  monde, — apres  isa  fenime, — son  dls  et  son 
chien. 


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LA  FEE 

PAR 

OCTAVE    FEUILLJET 


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NOTICE  BlOaUAPHIQUE. 

FEorLLET  (Octave),  litt^iateurfran9;iis,  niPinbre  del'Institut, 
est  n^  H,  Saint- L6  (jVIancli(3)  lo  11  aoAt  1812.  Fila  du  socrdtaire 
f^^ii^ml  de  la  prefecture,  il  tut  envoy^  de  bonne  heure  k  Paiis, 
oil  il  ill  ail  college  Louis- le-Grraiid  de  briilantcis  Etudes.  II 
d^buta  dans  des  lettres  en  collaboi  ant,  sous  le  noin  de  De'sirS 
Hazard,  avec  MM.  P.  Bocaye  et  All)eit  Aubeit,  k  un  ronuin, 
le  Grand  Vieillard,  qui  parut  dans  le  Xatioiud  (1845).  II 
ne  cessa  de  donner  depuis,  dans  les  journaux  et  les  revues  des 
romans  et  des  nouvelles,  et,  sur  divers  theatres,  des  scenes,  des 
])roverbea,  des  vaudevilles  et  des  comedies  qui  ont  recju,  en 
g^ndral,  dn  public,  et  sintout  du  public  fdminin,  un  trfes  favor- 
able accueil.  M.  Oct.  Fvuillet  a  ^t^  ^lu  membro  de  I'Acaddinie 
fran9aise,  le  3  avril  18G2,  en  I'emplaeement  de  M.  Scribe. 
II  a  iti  promu  oliicier  de  la  Legion  d'lionneur,  le  14  aout 
1863. 

II  faut  citer  parnii  les  compositions  de  M.  Octave  Feuillet, 
quelques  scenes  de  tantaisie  dans  le  D table  a  Paris  (1846) ; 
^ous  le  marronnier  des  Taileries,  Sous  les  t'dleids  de  la  place 
lioyale^  etc.;  le  corite  de  Polichindle ;  OneHa,  dans  la  Revue 
noiivelle ;  une  suite  de  nouvelles  et  de  romans  dans  la  Revue 
des  Devx  Mondes  ;  Alix  l^gende  (ISiS) ;  Redemption  (P49); 
leroman  de  Bellah  (1S50)  ;  la  Partie  de  dames,  la  Clef  d^ or, 
VErmitage  et  le  vUlage,  segues  de  la  vie  provinciale  (1850- 18;") 2) ; 
CUrne,  \)o^H\e,  (1852)  ;  le  cheven  hlaiic,  nuances  de  la  vie  nion- 
daine  (1853) ;  la  Petite  Comtesse  (1856) ;  le  Roman  d'un  jeune 
homme  pauvre  (1858),  qui  eut  une  grande  vogue  ot  qui  fut 
traduit  dans  plusieurs  langues;  Ilistoire  de  Sybille  (1862), 
reman  religieux  et  mondain,  qui  ne  fut  pas  moins  k  la  mode  et 
auquel  George  Sand  r^pondit  par  celui  de  Mile,  la  Quintinee  ; 
Monsieur   de    C amors    (18()7)    reman    d'une     denude     assez 

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NOTICE    niOORAPIIIQUK. 

Scabreuse  et  qui  occasioima  de  gvandea  rumours  par  leH  all 
lusions  dont  il  parut  reinpli  ;  Julia  </'■  Tr^G<jsar  (1872);  un 
raariage  dans  le  moude  (187."))  ;  ka  Amours  tie  PhUippe  (1877); 
leJournal  <Vune  /'einme  (1878),  eto. 

M.  Oct.  Feuillot  a  doiine  au  theatre :  la  N'uit  terrible,  sa 
premiere  pi^ce,  jou^e  au  Palais-Royal ;  le  Bourgeoia  de  Rome, 
coinddie  en  un  acte,  jou^e  k  rOdtJon  en  1846  ;  la  Crise,  com^die 
en  quatre  parties,  publide,  en  octobre  1848,  dans  la  Revue 
dea  Deux  Mondes,  et  joii^e  au  Gyninase  seulement  en  185  1» 
avec  le  Pour  et  le  Contre,  publid  aussi  d^s  1849  ;  Piril  en  la 
denieure  ;  le  Village  ;  la  F4e,  le  Gheveu  blanc  comedies  en  un 
acte,  au  Vaudeville  (185G)  ;  Dahlia  ;  le  Roman  dun  jeune 
homme  paiivre  ;  la  Tentation  ;  la  Redemption  ;  Montjoije  ;  La 
Belle  au  hois  dormant ;  le  Cas  de  conscience ;  Julie ;  VAcro- 
hate  ;  U  Sphinx,  etc. — G.  Vapereau  :  "  Dictionnaire  dea  Con- 
temporaina." 

Depuis  1877,  ce  d^licat  romancier  a  continue,  avec  le  inline 
succ^s  qu'autrefois,  en  d^pit  des  tendances  de  la  nouvelle  ^cole 
naturaliste,  ses  Etudes  de  mcenrs  mondaines.  II  a  public  ;  le 
Journal  d'une  femme  ( 1 878)  ;  Portraits  de  la  Marquise  (1882)  ; 
la  Veuve;  le  Voyageur  (1884);  la  Morte  (1886)  ;  et  fait  repr^ 
senter,  un  roman  parisien  (1882);  Chamillao  (1886). — P.  La- 
rousse  :  "  Dictionnaire  du  XI X^  Siicle." 

M.  Octave  Feuillet  est  un  esprit  d^licat,  fin,  aimable,  dont 
I'observation  est  plus  ingenieuse  que  i)rofonde ;  11  saisit  lea 
nuances  les  plus  subtiles ;  mais  11  ne  peint  pas  la  passion, 
et  il  ne  cberche  pas  It  rendre  les  grands  mouvements  de  T^me 
humaine.  Ses  compositions  out  le  don  de  plaiie,  d'^mouvoir, 
mais  elle.s  ne  laissent  qu'une  impression  fugitive ;  ses  person- 
nages  manquent  d'originalit^,  com  me  les  conceptions  qui  les 
animent.  lis  ne  sont  pas  frapp^s  dans  ce  nioule  souverain 
dont  les  empreintes  demeurent  ineffagables ;  ce  sont  des 
ombres  ^l^gantes  et  gracieuses,  vivant  dans  I'atmosphfere  rar^- 
fi^  des  Champs- Elys^es  antiques.     Obez  lui  dominent  le  joli, 

90 


NOTICE    BIOCJRAI'HIQUE. 

ia  distinction,  le  goUt  (uon  jms  lo  grand,  maia  celui  dont  se  con- 
tentont  leH  Halonn)  I'luthil.-t^,  lo  soin  du  detail,  la  toilette  du 
style  (avec  des  n^gliyeuc.s  ehorcl.^es,  des  gnics  afiectt^-s  et  du 
jargon  pa.-ci  par-lii),  toutes  los  quailt^s  de  I'ord.e  secondaire 
L invention,  la  puissanc,  lo  grand  souffle,  les  t^lans  vigou.eux 
ne  len  denmudoz  pas  pluH  k  lui  qu'd  la  gend.ati,.n  dont  il 
repr^sente  le  teuip^raiuent  littdraire.— i/.  G.  Vattier 


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(716)  873-4503 


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LA  FEE. 

PETtSONNAGES. 

LE  OOMTE  HENKI  DE  COMxMINGKS,  trenta- 
deux  ans 

LE  VIOOMTE  HECTOR  DE  MAULfiON,  treute 
ana 

MADEMOISELLE  AUROiJE  DE  KKRDIC, 
Boixante  ans ;  cheveu x  gri^  ■  un  nuage  de  poudre ; 
toilette  de  son  &ge,  iiiais  ti-6a  soi^ii^o 

FRANCOIS,  son  domestique,  octog^naire  ;  appar- 
ences  de  la  d^cr^pitudd  ;  cheveux  ct  sourcils 
blancs  ;  il  est  en  culotte  et  en  bas  uoirs  ;  souliers 
k  boucles 

Y VONNET,  domestique  da  vicomte  ;  livr^ 


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La  BOftne  ■•  passe  da  noa  Jours,  an  firetaerne,  aur  la  Ilsidre  a«  la 

fordt  de  Brocelyande. 

(Cette  fordt  est  c^l^bre  dans  las  vieilles  l^gendes  bretonnes  ;  on  y  montra 
•noore  la  foutaiue  de  I'euchaateur  Merliu.) 


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LA   f£e. 

Ob«B  znademolBelle  de  Kardto. 

Un  petit  salon  de  campagne.  Dtoor  tr6s  peu  protond.  Au  fond,  porte  i  deax  hattantn 
De  ohaque  c6t6  de  cette  porte,  une  fenetre  garnie  de  petite  et  fi^vids  rideaux.  k  ' 
droite  et  k  gauehc,  une  porte  en  pan  coupi.  Au  premier  plan  d  droite,  une 
olieminte  ;  sur  la  chcminee,  pendule,  vases  rustiques  gamis  de  bruyire ;  4  droite  de 
la  pendule,  un  pied  de  Inmpe  carcel ;  A  gauche,  une  lanipe  carcel  iillumde  sur  son 
pied  et  avec  un  abat-jour.  Au  premier  plan  A  <,rauohe,  un  piano  ;  dessus,  une  lampe 
carcel  allum6e,  aveo  un  abat-jour  ;  i.  v6l6,  une  i  etite  corbeille  4  tapiBserie  aveo  laine 
et  ouvrage  commence,  une  utoile  ii  devider  la  laiiie.  A  cdt6  du  piano,  un  porte- 
musique.  Au  fond,  4  gauche  de  la  porte  4  deux  battants  et  k  hauteur  du  soubas- 
Hcment  de  la  fen>>tre.  un  buffet;  dessus,  des  converts,  une  cuiller  k  potage,  des 
couteaux,  une  pile  d'assicttes,  une  bouteille  de  vin  ct  une  carafe,  deux  verres  k  pied. 
A  droite  de  la  porte  \  deux  battants,  une  petite  table  k  manger  gamie  de  sa  nappe, 
(iesma,  deux  ussiettes  plates  et  deux  k  pota^e,  deux  petits  pains  et  trois  serviettes. 
A  droite  de  cette  table,  un  si^ge,  chaise  ou  x.  A  droite  et  ,\  gauche  de  la  porte  k 
deux  battants,  une  chaise ;  devant  le  piano,  un  tabouret  tournant ;  k  oblk,  un 
fautenil.  Pr^  de  la  chemin^e,  une  chauffeuse ;  devant,  un  petit  ooussin  de  pied. 
Sur  un  petit  meuble  de  tantaisie,  entre  le  piano  at  U  porte  laterale,  k  gauohe,  papier, 
plume*  et  enore. 

SC]feNE  PREMIERE. 


LE   COMTE,    FRANgOIS. 

(Le  Jour  baiase.  Au  lever  du  rideau,  Francois  semble  sortir  de  la  porte  laterale  de 
g%uche,  il  va  k  la  chemin^e.-  -Le  comte  de  Comniinges  entre,  par  le  fond ;  il  entre 
brusquement ;  il  est  tr68  p&le ;  il  p.^m^ne  rapidement  ws  regards  autour  du  salon. 
Aperoevant  Francois.) 

LE  CX>MTE*. 

Ah  !  Voici  enfin  un  visage  i  (II  regards  Francois  qui,  i  dsmi  courb« 
Icoonsid^re  de  son  oAt4  d'un  oeil  ourieux  :  le  comte,  pendant  touts  cette  soine  et 
pendant  la  moitid  de  la  sc^ne  suivante,  conserve  un  front  souoieux  et  impassible,  n* 

•ouriant  Jamais— X  part.)     Singuliet  petit   vioillard.    (Haul)  Pardon, 

*  Lc  uonite,  Francois. 


II 


94 


LA  riE. 


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Monsieur,  pnis-je  yous  demander  si   vous  Ates  le  propri4tair« 
de  oette  maisonnette  1 

FBANQOIS,  grondant;  on*  toIx  lente  et  oms^ 

Hon  !   maisonnette ! — Une  habitation  entre  cour  et  jardin, 

Auvec    d^paissance    pour    deux   vaches,  bouiangerie,  colombier, 

garennes  et  autres  d^pendances  seigueuriales.  MHisonnette ! — 

Eb  !  Seigneur  1  Monsieur  habite  le  palais  des  Tuileries,  appa- 

remment  1 

LECOMTE. 
10     Je  n'ai  pas  ])r^tendu  vous  ofienser,  Monsieur :  dies. vous  le 
propridtaire  de  oe  petit  oh&teau  ) 

FRANgois. 

Propri^taire  I . , . .  Non,  Monsieur,  je  ne  suis  pas  propri^taire  ; 

je  suis  domestique. .  . .  Je  suis  domestique,  pour  vous  servii* ; — 

i5c'est-&-(lire  pourvu  que  oela  ne  me  gSne  pas  trop,  car  je  suis 

d'un  ago  k  ne  me  genar  pour  personne.  Monsieur,  bormis  pour 

ma  maitresse. 

LEOOMTE. 

C'est  trop  juste,  mon  ami.  Et  votre  maitresse  est  probable- 
soment  la  dame  voil^e  qui  vient  d'entrer  dans  oette  maison. 
J'aurais  d^ir^  lui  presenter  mes  excuses ;  je  crains  de  I'avoir 
eftray^.  Le  hasard  me  I'a  fait  rencontrer,  k  la  nuit  tombante, 
dans  la  for§t  voisine, — la  forfit  de  Brocelyande,  je  crois^ — pr^s 
de  cette  fameuse  fontaine  des  F^ . .  . . de  Meilin . .  . . je  ne  sais 
26  comment  on  I'appelle .... 

FRANCOIS.  M  dMd*ot 

La  fontaine  de  Merlin. .  .  .de  I'enchanteur  Merlin. . .  .Mau- 

vais  endroit  pour  lea  rencontres,   jeuue    homme . .  . .  Eh  1  eh  1 
(nritenvieillud.) 
10  LB  OOMTB,  4  put 

Singulier  vieillard  !    (Haut)     La  supposant  ^gar^  j'ai  voulu 
lui  oflrir  mes  services. . . . 

FBANgois. 
Ah  I  ah  1  jeune  homme  1  £h  1  Bei^eor  1 


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LA    Ffe. 


95 


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I.ECX)MTB. 

Ellle  a  eii  peur,  je  Buppone,  et  co  maleiitendu  nous  s  con- 
duits  jusqu'ici,  elle  ue  Hauvaiit,  inoi  la  poiii'suivant .  .  ..Pensez- 
V0U8  qu'elle  con»ente  k  recevoir  mes  explications  1 

PRAN'VOIS.  tr6s  t^raoieux.  I 

Je    le   |)en8e,  jeune   huintuc     Je    iii'en    flatte.     Eh  !    eh ! 

(11  lit  en  U  regardant  d'un   air  d'intelligence  el  m  dirige  4  droite  vera  la  porte 

UMral**.) 

LE  OOMTB,  4  part 

Oe    vieillard  ae   moque-t-il  ile    moi  ?     Yoyons  clutic.     (Haat)  lo 
Dites-moi,  mon  ami,  comment  R'appdle  voire  malire^set 

FRANCOIS. 

Elle  s'appelle  mademoiselle  Auroro  de  Kerdic,  bien  qu'on  la 
nomme  le  ]>lus  sou  vent  dans  le  pays  la  F^  de  Brocelyaude. 

LB  COMTE.  15 

La  f(fe  !. . .  .(X  part)  YoUk  qui  f  si  bizarra. .  .  .  (Haut.)  La 
f(fe. . .  .dis-tu  f     Et  elle  est  jolie,  j 'imagine,  en  cette  quaJit^  1 

FRANgoia 
Oh  I  charmante,  Monsieur,  du  moins  k  mes  yeux. 

LB  OOMTE.  IP 

Elle  est  jeune,  n'eet-ce  pas  ? 

FRANgoia 
Qui,  Monsieur,  elle  est  jeune,  du  moins  relativement. 

LECOHTB. 

Relati  vement ...  4  quoi  t  H 

FRANgoia 
Helati  vement  k  moi 

LE  COHTS. 

Mais  tu  as  hu  moins  cent  ans,  toif 

FRANgoia  IP 

Soixante-dix-neiif  settlement.  Monsieur,  vienne  la  Noel. 

LB  OOMTE. 
Bt  la  mattresae  ae  trouve  avoir  k  ce  compie  f . . . . 

*  FraogoM,  le  nnuit« 


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FRANQOI8,  gTocieniMmeBt 
(.'inquante-ncuf  ans,  Monsieur,  viennent  leg  roses. 

LE  OOMTE,  viv«meot,  luoia  av«o  irmviU. 
II  est  inutile  de  la  (yran<rer,  mon  ami.  Toutes  reflexions 
fifaite.H,  elle  u'v,  d4}h  que  trop  fjouirrt  de  mon  im|iortunitd 
(X  part,  deitoendant  un  peu  la  sc^ne.)  Est-ce  una  myHtification  1 — est-CC 
un  m^chuut;  caprice  du  hasard  qui  m'a  conduit  en  prince  de 
ce  vieillard  idiot  et  d'une  vieillo  fille  de  province,  k  demi 
fulle  probablement  1. . . .   Peu  m'importe  ! . . . .   Je  ne  me  don* 

lOnerai  pas  I'ennui  de  p^ndtier  ce  myst^re . . . .  Ce  qu'il  y  a  de 
certain,  c'est  que  je  ne  ]>orterai  pas  plus  loin  le  furdctau  d'une 
existence  odiouse....  Kile  ne  tenait  plus  depuis  trois  mois 
qu'&  un  fil  .  . .  — La  curiosity ....  Le  voilli  rompu ....  tout 
est  dit.    (X  FranQois,  lui  doiinant  de  I'argent.)    Mon  Ixtnhomme,  prends 

iftceci;  prends, — et  adieu,  (ii  (aitunpaaetseretoume.)  Dis-nioi  *  .... 
(X  part.)  Qui,  I'id^H  me  plait ....  (Haut)  Cette  fontaine  de 
Merlin  est-elle  profonde,  que  I'on  saclie  1 

FiiAN(^OIS,  le  regardant  on  des-soiiB. 

Asoez  pour  qu'un  chien  s'y  noie. 

n  LB  COMTE,  flxaiit  sur  lui  un  reifard  attentif. 

Que  veux-tu  dire? 

FRAN<^OIS,  son  accent  de  vieillard  ae  marque  d'une  nuance  d»  fermetA  dana  oette  fln 

desoine. 

Qu'un  ohr^tien  qui  se  noie  ne  vaut  ptis  mieux  qu'un  ohien. 

tt  LE  OOUTE,  xiolpiiiiiient 

Comment  sais-tu  que  je  veux  me  noyeri  Tu  es  apost^ . .  . .  tu  ea 
pay^  pour  me  dire  cela  !. . . . 

FBANQOm. 

Yous  Tous  parlez  tout  haut  k  vous-mdme  :  il  ne  fant  pas  dtre 

no  Horcier  pour  deviner  vos  projeti. . . .     £h  1  Seigneur  !  on  a  bien 

raiiion  de  le  dire:  Cbaque  tem))8  a  ses  mcBura. ...   Le  grandp^ra 


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*Leooint«,  Fran^oi*. 


LA  rttL 


97 


et  le  p^re  de  Mon.sienr  se  sont  fait  tuer  war  qnelque  champ  de 
bataille, — pour  leui  pays, — et  Monsieur  vu  se  noyer  dans  una 
mare, — pour  son  plaisir....  VoilL  ce  qu'ila  appellant  le  pro- 
grto.  ...eh  1  ehl 

LE  OOMTE,  iMiM«Mit  • 

Miserable  vieillard  ! 

FKANgois. 

Eh  !  oui,  Bang  doute,  je  suis  un  miserable  vieillard ....  an 
miserable  vieillard  qui  a  eu  dans  sa  lungue  carri^re  plus  d'une 
belle  occasion  de  niaudire  I'existence  et  de  jeter  sa  d^froque  surio 
la  route  ; — mais  qui  n'en  a  jamais  eu  la  penst^i*,  Monsieur,  parce 
que,  s'il  a  manqu^  de  pain  quelquelbis,  il  n'a  jamais  manqu^ 
de  coeur. 

IJC  COMTE. 
Dr61e  I . .  . .    Qui  es  tu  ?  Qui  t'a  pay^,  encoi-e  une  fois,  pour  me  ic 
parier  ainsi  1. .  . .    Mais  tu  n'es  qu'iin  Hi,'ent  subalterne  dans  Tia- 
trigue  qui  m'enveloppe.    .    ce  n'est  pas  k  toi  que  je  m'en  pren- 
drai. .  .  j'irai  jusqu'aux  machinfiteurs  de  cette  outrageante  co- 
m^die. .  .   ils  sautont  qu'il  en  peut  coAter  cher  de  rire  k  mcs 
d^pens. .  . .   Oil  est  ta  maitresse ''^  1 . .  . .   Muirxtenant,  je  veux  law 
voir. ... 

FRANgOIS. 
Ija  voici,  jeune  homuie.       (La  porta  Ut^nle  de  g&uohe  8'ouvre :  made- 
oImU*  de  Kerdio  paralt.) 

*  Kruuvoiij,  le  «T>niie. 


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sc*:ne  n. 

LBSMftMKfl,  MADKMOISELIiE  DH   KERDIC,  ■'arrtUnt,  i  i)«lne  «ntr«c* 

(Mademoiselle  de  Kerdic  et  Fran^oih,  par  lea  aigan  d'lntelligenM  qu'Ua  tebMi|f«nt  dana 
le  ooun  de  la  pitee,  lai««ent  enirevoir  uu  publio  le  Morat  da  U  ooniMto  qu'Ua  Jouant 
6     via^via  da  M.  da  Coiumingea.) 

LB  CX)MTE,  d'un  ton  bruaqaa. 

Ah  I  c'est  bien  1  Madame,  ou  MademoiHelle.  ...  (U  fait  Tlolam- 
raantdaux  paa  vera  elle,  eta'arrAte  tout  4  coup  oomme  frappide  1.^  distinoUon  at  da 
la  dignity  qua  r^vdent  lea  traita  et  la  tenue  de  la  viailla  dama ;  U  a'inciina.) 

10  MADEMOISELLE  DE  KERDia 

Que  veut  Monsieur,  Franyois ) 

FRANQOIS. 
Mademoiselle,  il  veut  se  noyer. 

MADEMOISELLE  DE  KERDIO,  d'un  ton  r.atiircl  et  digne. 
12  Qu'est-ce  que  c'est  June  'I  (Le  oomte  les  retrarde  luur  A  tour  aveo  on 
melange  d'embarroa  et  de  aurpriae  aoupgonneuae.)  Monsieur,  une  fois  reritr^e 
chez  inoi,  j'esp^iais  6tie  il  I'aliri  d'une  |HMs^cutiou. .  .  .vraiinent 
inexplicable.  J'ai  beau  ruppeler  men  souvenira,  je  ue  voua 
connais  pas. .  .  .   Que  me  voulez-vous  1 

to  LE  OOMTE. 

Mademoiselle,  je  ne  puis  concevoir. . .  .il  est  impossible. . . . 

(n  I*  regarde  enoore.) 

MADEMOISELLE  DE  KEROIC. 

Votre  ext^rieur,  Monsieur,  semble  anuoncer  un  homme  dont 
15 1'esprit  e>it  sain,  et  cependant .... 

LB  CX)MTE.  tWsa  poILt 
Ma  conduite  est  aussi  folic  qu'inconvenante,  n'est-il  pas  vrait 
Mais  veuillez  me  croire  sur  parole,  Mademoiselle,  les  circonstanoea 

*  Madeinoiaelle  de  Kerdio,  Fran^oia,  le  oomta. 
t  Madamoiaelle  da  Ilerdio,  le  oomta,  Fran^oia. 


1^1 


LA  riR. 


99 


\  •} 


riinguli^es  dont  je  suin  le  joiiet  justifient  oe  qui  vons  paratt 
dtre  le  plus  inexcuRable  dans  men  proc^d^.s.  —  II  ni'a  Ruffi,  au 
rest*;,  de  vous  voir  en  face  un  seul  instant,  pour  6tre  assur^ 
qu'une  personne  comme  vous  n'u  juniuis  tnMnp^  daiM  une  intri- 
gue— et  pour  regretter  ani^reniont  I'indiHcr^tiuu  obstiu^ — dont  6 
je  me  suIh  rendu  coupa))](>  t^vers  vous. 

MADEMOISIilLLE  DE  KEIIDIC,  souriant  l^girement 
Je  crois,  en  ('Set,  qu'il  vous  a  sutfi  de  me  voir  en  face,  pour 
^prouver  un  sincere  re<;ret  de  votre  poursuite  :  bien  des  feniuies. 
m§me  de  mon  &ge,  Monsieur,  vous  pardonneraient  pluH  dificile- lo 
nient  i)eut-6tre  voti-e  contrition  d'i  prdscnt — qutj  votre  offense 
de  tout  It  I'heure ...  Quant  k  moi,  Dieu  inerci,  je  vous  par- 
donne  de  grand  coeur  I'une  et  I'autre. .  . . 

LE  COMTB. 

Mademoiselle,  vous  me   fuites  s^rieusement  injure,   si  vons  ir. 
croyez  avoir  ^t6  en  butte  k  la  galanterie  banale  d'un  fat. .  . .  Je 
snis,  corame  j'ai  eu  I'honneur  de  vous  le  dire,  le  jouet  de  circon- 
stances  vraiment  extraoidinaires  au  dernier  point,  et. .  . . 

MADEMOISELLE  DE  KERDIO. 

11  suffit,  Monsieur  :   chacun  a  ses  aflaires. — Mais  enfin,  quel  20 
qu'en  soit  le  motif,  vous  avez  fait  une  course  forc^:  voulez-vous 
vous  re|)08er  un  peu  1 

LB  OOMTB. 

Oh  I  je  me  garderai  bien  de  vous  i,'Sner  davantaga 

MADEMOISELLE   DE  ivEKDIO.  f5 

Vous  ne  me  gfinez  pjia.  .  .  .au  contraire  ;  on  aime  k  voir  de 
pr^s,  quand  on  est  rassur^,  les  objcts  de  son  effroi,  et  j'avouo 
que  vous  m'avez  fait  grand'peur  dans  ce  bois  ;  restez  done.  . ,  .k 
inoins  que  les  rdies  ne  soient  changes,  que  ce  ne  soit  moi 
maintenant  qui  vous. ...  M 

LI    OOMTE,  avw  un  geste  poll 

Perniettezmoi  du  moins  de  me  presenter  k  vons  plus  rdgu- 
Uferement :  je  me  nomme  le  comte  Henri  do  (Vimminc^es. 


i 


I 


:  1 


100 


LA  rt.n 


§ 


?tl 


l;4 1 1 


MADEMOISELLE  DB  KERDIO. 

ARspypri-vouR  flon'',  inonHieur  de  CoinmiiifjoH*.     (EH*  Inl  montrt 

iin  fftut«ull  pr^ii  rie  la  ohciiiinte,  et  a'aaneott  dr  Mn  odt^.— FranQoU,  depuia  I'entrde 

(le    Ml  mftitrcsxe,   Kuit   lu  conversation  aveo  un    int^ntt    soiiriant;    II   ooiuervn  en 

I  tfi'-n^ral  cett«    attitixlo  et   cetie    ithvHionomle  })en(lant  Utute  la  pi^e  ;   Mulement, 

chaque  folN  'pie  wh  HerviceD  Hont  riclatn/'ii,  il  sort  <ie  son  extatte  et  devient  nombre.) 

Mmh  nous  iTHvonH  pins  da  feu  .  .  .   Francois.  .  .  .on  ^61e  ici,  mon 

iimi,  tu  entendii  7 

FRANCOIS,  eoucieux. 

10       On  .U^le ....  on  .i,'fel«> ....    (Il  8'fti)proche  de  la  o\„  .„Me.  et  le  courbe  pA- 

ni).lement  pour  attiser  le  fen.)  Qll'est  Oc    «|lie     vons    (\'\Vi"A    doilC   quand 

vouB  anrcz  luou  ai^c  ?  Kh  !  Seij^nenr,  ki  voiis  ^ticz  t'orcde  d'allu- 
iner  le  feu  pojir  les  autres,  vons  n«'  yfeloriez  pius  t}»nt.t 

MADEMOISKLLE  DK  KEUIUC.  avec  douceur. 

ifi      Aliens,    tiiis-toi.     (Au  oomte.)    Vou^    n'fites    pas    de    ce    pays, 
Monsieur  1 

LE  COMTE. 

N"on,  Mademoisolle :  j'haMte  Paris.  Je  n'^taia  meine  jamais 
venu  en  Bietagne. 

20  FRAN(,"OIS,  offenouillii  devant  le  feu. 

Du  bois  vert,  avec  9a.  .  .  .  Jo  vons  I'avais  hien  (lit  qu'il  ne  se- 
rait  jamais  sec  pour  I'hiver,  votre  bi^is.  .  .  .  iiuiis,  quand  on  est  le 
lualtre,  on  a  toujours  raison, — et  puis,  apr^s  9a,  on  gMe. .  .  .eh  I 
Seigneur,  voilit ! 

t6  MADEMOISELLE  DE  KERDIO,  tranqiiillGment 

Vous  c'evencz  tenible,  Francois  !  —Je  vous  demande  pardon 
pour  lui,  monsieur  de  Comminjjjes,  c'est  un  vieux  serviteur. 
(X  FranQoia.)  Voyons.  dte-tol  do  la ,  .  .  Je  vais  vous  fairs  bon 
f«;u ....  un  pen  de  patience.     (Eaie  se  I6v  e.) 

on  LE  CUMTE,  88  levant  aans  se  dcridcr  encore. 

Souffrez  que  je  vous  ^pargno  ce  soin,  Maderaoi.selle. 
*  FraiiQols  le  comte,  mademoiselle  de  Kerdio. 
1  Le  conite,  mademoiselle  de  Kerdic,  Francois. 


LA  rir.. 


101 


IfADEMOIRRLLE   PR  KERDIO. 

Non,  vmimont.  .  .  .  Vouh  n'^U'H  {hih  habitu<(  k  ceH  il^tuilH  dr 
iu^nit<j;e.  . .  . 

LK  COMTE. 

Je    vouR  en    prie....4    1a   ^unn-e  coinnu!  k  la    giieri-e....    i 
(II  M  met  k  (vuoux  rravement  et  aoGoinmode  le  feu  *.) 

MADEM0I8ELX.G  DE   KERDIO.   aaaiM. 

Ainsi,  Monsieur,  vouh  n'^tie?.  jiiui;iiH  vtuiu  dana  notre  pays  ( 
Puisque  vous  aviez  le  d^ir  do  viKiter  la  13it'tini;np,  penncttez- 
moi    de  vous   dire   que    vous   avez   mal    choihi    votr<>   aaiRon ;  W 
la  Bretagne,  en  plein  hiver,  ofl'ro  de  faibleH  agr^ments  aux 
touristeB. 

liE  COMTK,  totijoum  appnoulll*. 

Men  Dieu  !  Mademoiwelli',  jo  nc  hum  pan  un  touriste ;  je  n'ai 
pas  choisi  ma  siiison,  et  je  n'^prouvais  aucun  fl^sir  de  visiter  la  15 
Bretagne.  .  .  ,  Vous  avez  des  sonfflcts] — fort  bien. .  .  .  pardon. .  . . 

Non....de8  circonstancos  myst^rieusea,  et  qui  ne  sont  pas 
sans  nne  nuance  de  ridicule,  m'ont  Siguier  d^termin^  k  ce 
voyage  auquel  j'^tais  d'autant  plus  loin  de  penser,  que  j'en 
ui^ditaiB  un  beaucoup  plus  s^rieux.  .    .et  plus  lointain.  so 

HADEMOISELLB  DE  KERDIG,  slniplement 

Dans  le  Nouveau  Monde  1 

LE  COMTE,  U^rement,  en  se  rofleeyant. 
Oni,  dans  un  monde  tout  k  fait  nouveau.  .  .  . 'CimriKeantdeton.) 
Mais   je  suis   honteux   de  vous   entretenir   si    iougteuips   .U,  tf 
c«^   qui  me  concerne. .  .  .Vous  habitez,  Mademoiselle,  un  pays 
d'un  anpect  po^tique.  .  . .  J'ai  eu  I'lionneur  de  vous  n^ncontrer,  si 
je  ne  me   trompe,  dans  un   lieu  que  d'antiques   Idgendes   ont 
rendu  populaire.  . .  .   Cette  for6t  de  Brocelyande.  .  .  .cette  fon- 
taine  de  Merlin  ont  jou^  autrefois  un  gi-and  r61e  dans  votreM 
niythologie  nationalel 

*  Francois,  ruadenioiselle  de  Kentic,  le  comte 


102 


LA  rii. 


[:'> ' '  ; 


',» 


MADBMOISRLLI  UB  KBRDIO.  tourUnto  et  douMmtnl  iMniqiM:  o'«ft  wn 

accent  ordlnain. 

En  etfet,  Monsieur :  cela  nous  composo  ni6me  un  voisinage 
aasez  incommode.  Nous  ne  pouvonH  nous  attarder  dans  ies  en- 
ftyirons,  mou  vieux  Fraii9oiH  et  moi,  sunH  iiouh  exposer  k  d'^ 
tranges  iiiortitications. . .  .La  Huperatition  looale,  aid^e  du  cr^ 
puscule,  nous  prdte  une  teinte  merveilltMiHe,  qui  en  ^'^u^nil  I'uit 
fair  leH  passants ....  II  est  vrai  (Mluant)  qu'elle  lea  attire  quel- 
quefois,  oe  qui  forme  une  agi-dable  conipcnsation. 

U  LE  COMTB,  1*  reifardant  tixement. 

Vous  oonnaiHKez  mon  aventure,  Mudenioisellet 

MADEMOISELLE  DE  KFRDIC. 

Je  ne  connais  pjiH  voire  aventuie,  jMunsieur,  et  j'ajoute  que 

je   n'^prouve    piis   un    ddsir    trks  piiiLiculier  de    la   counultre. 

10  MaJH  il  est  Evident,   quelque  jxnne  quo  j'aie  k  concilier  cette 

id^e  avec  la  partaiU;  niison  duut  vous  uie  seuibloz  dou^,  il  est 

Evident  que  vous  avez  cru  suivre  eu  ma  personne  je  ne  snis 

quelle  apparition  suinalurelle. .  .  .unit  \'6ii  saus  dou>;<-.  .  .  .  H^ias  ! 

Monsieur,  pourquoi  n  etait  c(;  qu'uuo  illusion  !     Vous  ne  le  d^- 

soplorez  pus  plus  ani^rement  que  moi.  .  .  .  Lea  f^ea  rajeunissaieut. 

LE  COMTE,  aouriant 

Mon   Dieu,    Mademoiselle,  je  ne  suis  ni  d'un  caract^re  ni 
dana  une  situation  a  d^biter  des  fudeurs  ;    vous  pouvez  done 
me  croire  sincere,  lo)-sque  je  vous  declare  que  plus  je  vous  vols 
26  et  plus  je  vous  entends.  .  . . 

FRANQOIS,  B'avangant. 
L'lieure  du  diner  de  Madeuioiselle  esc  sonn^ 

MADEMOISELLE  DE  KEKDIO,  ae  levant. 

AJi  1  Fran9ois,  ce  n'est  pas  bien.     Vous  etes  iadiscret  en  vers 
80  monsieur  ie  comte,  ec  cruel  en  vers  moi.  ...  A  nion  a^^e,  un  com- 
pliment perdu  ne  se  retrouvo  pas.  .  . . 


LA    P^K. 


103 


11 
is 


LB  COMTR,  qui  •rut  Irvf. 

Mille   pardonn,  Madrnioisdlo. .  . .   Je   me  retM*<«....    (UiMt.) 
nmis  VOU8  n'y  perdrejs  rien.  .  .  .  Je  voulais  dire,  Mademoiselle, 
que  V0U8  me  forcoc  de  recoiinaftre  une  v^rit^  doitt  j'avaiH  dout^ 
jusqu'ioi. . .  .0*681  qu'il  y  a  pour  cirtaines  trnuucH  une  jeuu('H»e  s 
^temelle,  qui  se  uomnie  la  gi&oe ....    (U  u  mIm.) 

MADEMOISELLE  DE  KERDIG,  rioat 

Avei-YOUfl  faim,  monsieur  le  comtel 

LR  COUTE. 

Moi,  MademoiHellH  ?  H^ias  1  je  n'ai  jiniais  faim.  to 

IIA^***.!  iISKLLR  DB  KBRDIO. 

Tant  mieux.  Je  uMx^site  plus  h  vous  proposer  de  parUgur  ui. 

diner  d'ermite.     M«?t8  deux  converts,  Fran9ois. 

FRANQOIS,  une  aerviett*  sur  le  bran,  a  d^JA  pos^  une  na|>)>e  sur  la  table  qu'il  a 
apport^e  pr6a  du  feu.    II  paralt  Hatisfait  de  ue  qu'il  entend  ;   tout  en  eiMuyant  Ifi 
lentement  une  assiette,  11  e'est  laiss^  gliiwer  sur  ud  siige,  e(  suit  la  oonvemation,  en 
applaudisaant  de  la  tote. 

LE  COMTE*. 

Je  ne  lais  vtfritablement,  Mademoiselle,  comment  vous  re- 
mercier  d'un  accueil  si  obligeant  et  si  peu  nidrit^.  |q 

MADEMOISELLE  DE  KEKDIO. 

Ne  ra'en  remerciez  done  pas,  d'uutant  plus  qu'il  eutra,  je 
vous  I'avoue,  un  grain  de  curiosity  dans  ma  politt^se . .  .  .  Eh 
bien,  Francois,  est-oe  que  tu  doi-s,  mon  ami  1  f 

FRANQOIS,  M  Uve  d'un  air  souoieux ;  ra  pretntre.  en  grondant,  dee  aaaitttea  et  dun  26 
*  verrea  dana  le  buffet. 

Eh  1  Seigneur. ...  il  est  triste,  k  mon  l^e,  de  ne  pouvoir  goii- 

ter  une  minute  de  repos ....  (Le  comte  depose  dan*  un  coin  son  chapeau, 
■a  Mnne  et  eon  paletot,  oorame  un  hoihme  qui  H'installe —  Fraiigois,  appuyA  dee 
deux  nuilnasur  la  table,  pounult: )  II  faut  couvemr  que  le8  riches  sont 
heureux  1 . .  . .  m 

*  Mademoiselle  de  Kerdio,  le  oomte,  Francois, 
t  Le  oomte,  mademoinellt  de  Kerdio,  Francois  aasla  dans  le  grand  faiitmll. 


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1  n 


104 


LA    F^B. 


MADEMOISELLE  DE  KERDIO. 

Que  veux-tu  dire,  \oyona  1   Explique-toi. 

FRANgOIS. 

Mademoiselle  oublie  que  je  ne  suia  pas  comme  elle  au  prin- 
» temps  de  la  vie ;  11  ne  faiit  pas  exiger  d'un  ootog^naire  la  force 
d'un  portefaix  et  la  vivacity  d'un  page. 

MADEMOISELLE  DE  KERDIC. 

Tu  as  raison,  va.     Laiase-moi  finir  ta  besogne  ici,  et  va-t'en 
voir  si  tout  est  prfit  en  bas.     Va  doucement  surtout. 

10  FRANgOIB. 

Oui,  Mademoiselle.     Soyez  tranquille.    (Pre«  de  Bortir,  n  «•  retoump 
et  ajouu:)  Soyez  sages,  jeunes  gens  !   (ii  sort) 


LA  f:£i£ 


10ft 


SCENE  III. 


x\f  ADEMOISELLE  DE  KERDIC,  LE  COMTE.     iis  rient  toua  /leux. 
MADEMOISELLE  DE  KERDIO*. 

Je  sui3  une  heureuse  vieille,  comme  vous  voyez,  monsieur  de 
Comminges :  j'ai  toiijours  sous  les  y*^'ix  un  mii  oir  qui  s'obstine  6 
k  nie  rendre  mes  quinze  ans ....  Mais,  voyons,  quitte  k  choquer 
lii  il^licatesse  de  vos  moeurs,  il  faut,  si  nous  voulons  diner,  que 
j'acheve  de  metti*e  ce  convert  moi-inenie.  .  .  .   (Eiie  va  au  buffet.) 

LE  OOMTE  t. 

Mademoiselle,  daignez  au  nioins  agr^r  mes  services.  lo 

MADEMOISELLE  DE  KERDIO,  graiement. 

Volontiers .  ...  Eh  bien,  portez  9a.  (Elle  lui  donnedea  assiettea,  des 
srlttaux,  eto.) 

LE  COMTE,  allant  et  venant  du  buffet  k  la  table.    Qaiement. 

Mais,  pour  Dieu  !  a  quoi  vous  sert  ce  vieux  domcstiquelJt  1   i» 

MADEMOISELLE  DE  KERDIO. 

Vous  voyez  bien  qu'il  ne  me  sert  pas. 

LE  COMTE,  mfinie  jeu. 

Sans  doute.  Mais  alors  pourquoi  le  gfirdez-vous?  Car  enfin, 
il  tient  autant  de  place  qu'un  bon.  10 

MADEMOISELLE  DE  KERDIC 

Et  m6me  davantage,  je  vous  assure. — Mais  je  le  garde, 
Monsieur,  d'abord  parce  que,  s'il  me  sert  mal,  il  a  bien  servi 
mon  p^re,  et  ensuite,  atin  de  tenir  en  haleine  chei  moi  certaines 
vertus  clir^tiennes  dispos^es  k  .sommeiller,  comiue  la  patience  et26 

I'humilit^  1 

*  Le  oomte,  mademoiselle  de  Kerdia 

t  Mademoiselle  de  Kerdlo,  le  comte. 


106 


LA    F^K. 


LE  OOMTE. 

Oh  I  je  n'ai  plus  rien  k  dire. 

MADEMOISELLE  DE  KERDIC. 

Je  le  crois.   (inie  examine  le  oouvert.)   Comment!    mais  vous  avez 

ifait  tout  9a  trfes  bien.— Je  vous  remercie.  (Le  comt*  piaoe  de«  riiges 

des  dciix  c6t^  de  U  table;  Francois  rentre  portant  •urtm  plateau  le  polatre  et  le 

p&tc  okiuda.) 


LA    fAb. 


107 


n 


SClfeNE  IV. 

Lrs  MftMRs,  FRANCOIS. 
II  fait  1^  eerrice  penriont  \s  diner,  sortant  par  intervallea,  ohangeant  lei*  anaiettes,  etc. 

MADEMOISELLE  DE  KERDIO. 

TenoR,  itsspyea^vouB  14.     Vous  avez  bien  gagn^  votre  diner,  s 
(EUe  sert  le  pot&ire.) 

LE  COMTE,  8'asse3'ant. 

Eh  bien  !  Mademoiselle,  je  vous  proteste  que  je  me  sens  nne 
pointe  d'app^tit,  ce  qui  ne  m'dtait  [)as  arriv^  depuis  un  temps 
immemorial.  ic 

&IADEM0ISELLE  DE  KERDIC. 

Vons  n'aviez  pent-Stre  jamais  autant  travaill^l  (Eiie  le  sert. 
Petites  oir^onies  de  table.) 

LK  COMTE,  dont  la  gaiet6  persiate. 
Vous  avez  proiionc^  tout  k  I'heuie  hi  mot  de  curiosity,  Mm  ib 
demoiselle  ;    exonsez    la    mienne.    (PranQois  enieve  le  potage.)    C'esl 
un    miracle    sur|irenant    quo     de    trouver    en    cetto    Tht^baide 
sauvage  une  person  ne  qui  seml^le  si  bien  faite  pour  appr^cier 
tous   les     clnirmes   de   la   vie     civilis^e,     (Francois  enieve  lea  assiettes.) 
et  pour  y  ajouter ....    (Mademoiselle  de  Kerdio  s'incline.)   Vous  ne  vivez  20 
pas  toujoui-s  duns  cette  solitude  J 

MADEMOISELLE  DE  KERDIC,  lerrant  le  pftt^. 
Monsieur,  je  n'occnpe  cette  maison  que  depuis  qudques  mois, 
depuis  la  perte  d'une  personne  bien  cliere.     Mais  en  y  venant, 
je  n*ai  fait  que  chaniior  de  rc^traite.  .  .  .j'ai  presque  toujuurs  \4ou  25 
loin  du  monde.  .  .  .Un  pen  de  pale  cliaud,  munsiiur  de  Com- 
minges  1    (Elle  lui  pr^nte  rasaiette.) 

LA  C(>MTK 
Fort  peu,  je   vous  prie.    (Francois  sert  la  h^cassine  etenlive  le  pllt6.     Le 
couite  verae  a  boire.)  30 


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li! 


108 


LA    F^B. 


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11 


MATtEMOISELLE  DE  KERDIO. 

Mais  vous  parliez  de  n)iracle,  monsieur  le  conite.  . .  .il  n'eii 
est  paa  de  plus  inoui  quo  de  rencontrer . . .  .  un  niardi,  jour 
d'ltaliens. .  .  .dans  les  nciges  de  ce  desert  breton. .  .  .un  jeuno 
shomrae  qui  semUle  si  bien  fait  pour  j^^oiiter  les  plus  exquis 
raffineraents  de  I'existence  parisienne  (Saiuant)  et  pour  les 
relever  encore  de  sa  pereonne.  (EUe  boit.) 

LE  COMTE,  aprte  s'etre  incliii6,  aveo  an  Boupir. 

Men  Dieu  !  MudeuioisHlle,  je  sens  que  je  vous  dois  nion 
lohistoire...  .c'est  la  seule  explication  honorable  que  je  vous  puisse 
donner  de  ma  conduite . .  . .  et  cependant  il  m'en  coiite  de  chas- 
ser  si  vite  le  sourire  que  je  sentais  s\ir  nies  l^vres  pour  la  pre- 
miere fois,  dopuis  des  iinn^es.  ...  (n  la  resrarde.)  Je  ne  sais  par 
quelle  singuli^re  puissance  vous  I'y  aviez  ruppel^.  Pour  vous 
15  dire  tout  en  un  mot,  je  suis  un  homme  malheureux,  Mademoi- 
selle. 

MADEMOISELT;E  DE  KERDIC,  aveo  un  ton  de  oonipassion  l^f^erement  ironique. 
Vraiment] — Un   peu   de  b^cii-ssine,    monsieur  le  corate.... 
(insistant  piaintivement.)    La   b^cassine   est  un    oiseau  triste  t .  .  . . 

20  (Elle  pr^sento  rassiette.) 

LE  COMTE,  aooepUnt 

Pas  plus  que  nioi,  je   vous   le  garuntis. — Oui,  je  suis  mal- 
heureux, et  voiei  pourquoi  : — Lanc6  fort  jeune    dans  le  tour- 
billon    de    la  vie    parisienne.  ...  (ii  h&jite.)     Mademoiselle,   vos 
26oreilles  sont  peut-^tre  mal  habitudes  k  de  si  tVivoles  r^cits? 

MADEMOISELLE  DE  KERDIO. 

Oh  !  je  suis  d'un  &go  k  tout  entendre .  .  . .  Au  reste  je  puis,  je 
croix,  dfes  le  debut,  j)r(^sumer  la  nature  de  vos  confidences,  et 
vous  e*>  ^|>argner  les  chapitres  les  plus  ^pineux.  .  .  .  Apr^s  avoir 
3opoursuivi  de  salon  en  salon, — peut-etre  de  bovidoir  en  boudoir, 
— et  qui  sait  m^mel  de  coulisse  en  coulisse.  .  .  .tous  les  enchan- 
tements  que  pent  concevoir  en  ce  luonde  un  homme  jeune,  riche 
et  d'assez  bonne  mine,  vous  vous  dtea  las.sd  d'une  existence, — si 


LA   Fl&E. 


lOU 


1 


jplie   cependant, — et 


VOU8  alles   vous  faire  trappiste 
.  .  .  est-ce  cela  1  (EU«  boit.) 

LE  COMTE,  6V)nn6. 

CW  dela  divination.  .  .  .Oiii,  Mademoiselle,  e'est  fort  k  peu 
]*rha  cela, —  sauf  le  d^noument !    car  ma  lassitude  et  mon  d^goiit  6 
en  sont  veuus  k  ce  point,  que  la  porte  d'un  cloitre  ne  me  sem- 
blerait  pas,  entre  la  vie  et  moi,  line  barrifere  suffisante. 

MADEMOISELLE  DE  KERDIO,  simplenient. 

Ah  !  e'est  d'un  bon  suicide,  en  ce  cas,  qu'il  s'agit  1 . . .  .  Encore 
cet  aileron,  monsieur  de  Coniminges  ]  lo 

LE  OOMTE. 
Je  suis  confus,  Mademoiselle.,  .je  mange  comme  an  canni- 
bale...Oui,  Mademoiselle,  j'ai  I'iutention  de  quitter  la  vie;  je 
n'en  fais  ni  parade  ni  mystfeie ....  Des  longtcmps  je  penchais 
vers  cette  extr^mit^,  lorsqu'il  y  a  dix-huit  mois  un  remoi'dsis 
poignant  est  venu  doubler  mon  fardeau,  et  pr^cipiter  sans 
doute  ma  r<^8olution. 

MADEMOISELLE  DE  KERDia 

Un  remorda,  Monsieur  ? 

LE  OOMTE.  20 

Un    remords,    qui  du     moins    ^happem    k   votre    aimable 
ironie ....    (il  cease  de  manicer.)    Tandis   que  je  menais    b.   Paris 
I'esp^ce    d'existence  ....  que  voua  venez  d'esquisser  ....  ma 
ni^re, — une  femme  qui  efit  4t6  digne  d'etre  connue  de  vous, 
Mademoiselle,  —  ma     mfere  habitait,  au   fond    de  I'Auvergne,  25 
notre    vieux   chftteau     de    famille....   Je  I'aimais,    bien  que 
j'aie  I'amertume  de  penser    qu'elle  en  a    pu  douter. .  .  .    Oui, 
malgr^  les  appai-enoes — -et  au  milieu  des  dissipation.*?  aans  trfive 
qui  d^voraient  ma  vie, — je  Taimais  d'line  pieuse  tendresso . . 
Vainement,  pendant  dix  ans,  je  la  supplLu  de  venir  deiueurer  30 
pr^  de  moi .... 

MADEMOISELLE  DE  KERDIO. 

Et  que  n'alliez-vous  la  rejoindre  1 


'■'■.'I 


110 


LA    fAr. 


1.'  'i! 

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LE  OOMTB. 
Vors  I'avouerai-je  1.  . .  .  Je  ne  trouvai  pas  dans  mon  Idche  ccenr 
Ja  force  de  rompre  le  lien  des  habitudes  parisiennes,  qui  iii'en. 
chatnait  do  toutes  parts.  .  .  .  Ma  ni^re,  k  plusieui*s  reprises,  dai- 

igna  traverser  la  France  |)Our  emhraKser  son  enfant  ingrat.  . . . 
Mais,  dans  ces  dernitres  annd(^s,  la  vieillesse  et  la  maladie  lui 
avaient  iuterdit  cette  consolation. .  .  .elle  ni'appelait  pr6s  d'elle 
avec  instance ....  Certainenient  jo  serais  parti ....  Main  nia  pau- 
vre  in^re,  en  m'attirant  d'une  main,  me  repoussait  de  I'autre 

10  sans  s'en  douter.  .  .  .  Elle  ddsirait  me  niarier  pi^s  d'elle,  k  je  ne 
sais  quelle  provinciale.  .  . .  Ses  lettres  ^taient  ])leines  de  ce  pro- 
jet,  qui  me  consternait  profond^ment .... 

MADEMOISELLE  DE  KERDIO. 

Cela  se  con9oit. 

LE  OOMTE. 

ift  Ma  rafere  me  paraissait  si  follement  Uprise  de  son  choix  et 
de  sa  chimfere,  que  je  n'dsais  lui  envoyer  un  refus  po.sitif .  . .  . 
Le  lui  porter  moi-mfinie.  ne  la  revoir  que  pour  an^antir  du 
premier  mot  sea  plus  chores  esp^rances,  je  pouvais  encore 
moins   m'y  decider,  .  .  .   J'h^sitai  done  de  jour    en   jour.  .  .  . 

20(Sa  voix  B'altore.)  J'li^sitai  tiop  longtemps .  .  . .  Je  la  ])erdis*. 
(II  se  16ve  en  se  mordant  les  Idvres,  et  fait  quclques  pas  dans  la  chanibre.  Apris  un 
silencr.)  Excusez-Uioi.  (D'un  ton  iiiilifl  rent.)  Vous  coiujuenez  hien, 
Mademoiselle,  que  de  telles  circonstances  n'^tuient  point  de 
nature  4  me  r^concilier  avec  la  vie ... 

U  MADEMOISELLE  DE  KERDIC,  se  levant. 

Je  vous  demande  })aidon,  je  le  coniprends  mal . .  .  .je  ne  sache 
pas  que,  pour  avoir  nianqu^  k  un  devoir,  on  soit  dispense  de 
tons  les  autres.  ..  .(Souriant.)    Mais.    ..enfinl 

LE  COMTE. 

80      Enfin . .  .  mon  d^couragenient  s  accrut.     Je  me  trouvai  comme 
scelM  dans  un   ennui  de  plomb,   n'ayant  plus  un   d^sir,  une 
esp^rauce,  un  sourire,  et  voyant  pass(>r  les  plus  vives  seductions 
*  Le  com  to,  madeiuoiselle  de  Kerdic,  Fraugoitw 


LA     kAk 


111 


de  ma  jeuneaso  avec  une  glacialc  iiisouciancH.     Ma  saiit^  rafiiiK! 
n'alt^ni;  je  ue  connus  pins  ui  l'a])i»dtit,  iii  le  soiniueil . . ..  Je  craisi; 
nais  que  la  folie  lie  flit  au  l)<)ut  do  celte  niort  ^veill^e. .  .  .  Br(;f, 
apr^s  qiKilqtu^s  luttes  inti^riiMiivs,  je    pris    le   parti, — (l»'aormais 
imiiiuable, — dv  bris(ir  ma  CDupe  vido,  ot  de  inouiir  tout  k   fait,   i 
(FranQois  reutre  appoiiant  le  cufo. ) 

MADKMOISELLE   DE   Kr.UDIO. 

AsRur^ment,  vous  en  et(\s  le  inaitiv.  .  .  .  Mais  tout  oela  ne  rin' 
dit  pas  on  vertu  de  qiu^Ue  fantaisio  vous  avoz  clioisi  la  Bret;igno 
pour  theatre  de  cet  ^vi^uoment  ivnuiquel  10 

LE  COMTE. 

Permottoz,  j'y  anive...  La  fantaisio  n'y  fut  pour  rien. 
(FranQois  a  pose  sur  la  table  un  plateau  et  des  ta-.ges  ;  il  sort  ensuite.) 

MADKMOISKLLK  DE   KEIIDIO. 

Vous  prenez  du  cat^,  u'e-st-ce  p  is  ?  II 

LE  COMTE». 
Volontiers,  Mademoisolle . ...  II  y  a  aujonrd'hui  trois  mois  et 
unjoni-,  Mademoisello,  j'avais  i-^nni  qiioiquos  cainarades  dans 
un  petit  salon  de  n^staunrnt.  C'dtait  un  diner  d'adieu.  Je  ne 
le  leur  cachai  pas.  On  essaya  de  couibittre  mon  des.scnn  par 20 
divers  ariruments  plus  on  nioiiis  spdoieiix.  .  .  ,  Mais  je  vais  vous 
initier,  Mademoiselle,  4  des  propos  de  jeunos  gens. 

MADEMOISELLE  DE  KEUDia 

Allez.  . .  .allez. 

LE  COMTE.     Il8  80  rasseoient  tt 

Quoi !  me  dit-on,  tu  veux  mourir  !  Ta  main,  ta  Ifevre,  ton 
c.ieur,  sontils  done  flt'bris  par  la  vieillesse  !  N'y  a-t-il  plus  de 
flours. . .  .n'y  art-il  phis  de  femiues  sur  la  torrel — Non,  il  n'y 
en  a  plus  pour  moi,  r^pondis-je.  .  .  .  Je  ne  vois  i)lus,  et  ne  Con- 
tois plus  mdme,  sous  lo  soleil,  une  flour  qui  puisse  attirer  nuiSo 
main....un  amour  qui  puLsse  tenter  mon  coeur.  Fleurs  et 
femines  n'ont  plus  pour  moi  qu'un  soul  et  nioine  parfum  devenu 

^Mademoiselle  dt  Kerdic,  le  comte,  Francois. 


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LA    P^K. 


banal  et  fustidieux  k  force  d'uniformit^. .  .  .Tontea  me  paraissent 
so  re.^sembler  autre  elles  an  point  que  je  lea  confonds  d^sorinaia 
dans  line  commune  indilfdieuce. .  . .  Bief .  .  .  .il  n'y  a  pluH  k  lues 
yeux  qii'une  femme  snr  la  teire. .  .et  je  ne  I'aime  pas  ! 

t  MADEMOISELLE  DE  KERDia 

Foit  gracieux  pour  nous,  tout  cela. . . . 

LE  COMTE. 
Je  n'avais  pas  I'honneur  devous  coniiaitro,  romurqiezlnen  .... 
Kufin,  aj()Utai-JH,  j'en  suia  \k,  mea  amis  :  11  est  douc  cluir  que  je 
10  lie  peux  plus  vivre. 

MADEMOISELLE  HE  KERDIO,  versant  le  caf6, 
C^tait  clair,  en  elFet,  atteiulu  que  la  vie  n'a  d'autre  fin,  ^vi- 
demment,  que  de  cueillir  les  flcurs  et  d'aimer  lea  dames. .  .  .  Uu 
l>eu  de  Sucre,  monsieur  de  Coniniingea  1.  .  .  .et  au  bout  do  cela, 
16  \0U8  ne  vous  tu4te.s  point,  <i^ci(i^u»ent.    (Elie  bolt.) 

LE  C<  )^ITE,  se  rccriarit  vivetnent,  avec  beauoonp  de  srrieux. 
Pardon  !...  .c'est-ik-dire  je   denunirai   in^braiilable   dans   ma 
resolution,  et  je    I'aurais  ex^cut^e   dbs  le  lendemain,  si  cette 
soiree  n'eiit  eu  des  suites  tout  k  fait  impidvues. ...    (ii  boit) 

so  MADEMOISELLE  DE  KERDIO. 

Ah  I 

LE  COMTE. 

Dans  cette  supreme  expansion  dos  adieux,  j'avais  os^  confier 
h  mes  amis  une  bizarre  pens^e   qui    tourmeiitait  parfois  mon 

25  esprit,  et  qui  touchait  k  la  d^monce ....  Je  sonj^eais  souvent  en 
effet  que  j'aurais  voulu  vivre  au  temps  de  ces  heiireuses  su- 
perstitions qui  perniettaient  aux  hommes  I'esiioir  d'un  amour 
surnat  irel.  . .  .au  temps  des  dieuxet  des  nymphes. .  .  .des  gdniea 
et   des    f^os....(ii  s'exaite.)     Je  sentais  qu'alors  je   me   seraia 

80  rattach^  k  I'existence  par  I'ardente  ambition  d'une  de  ces  ren- 
contres myst^rieuses.  . .  .d'une  de  ces  liaisons  enehant^s  qui 
charm^rent  tour  k  tour  les  jeunes  bergers  de  la  fable  et  lea 
jeunes  chasseurs  des  l^gendes ....  Qui ... .  una  tie  seule  eUt  4t6 


LA    fAr. 


113 


capablo  encore  de  me  faire  osp^rer,  aimer  et  vivre  I  (Se  iwant 
eomine  Inspire.)  Je  H('ntiU^<  que  mou  ccBur,  uKSOiivi  d'ainotira  tev- 
i-estreH,  pouvait  ae  miiiiner  et  palpiter  encore  souh  un  de  ccr 
regards  ^tranges,  et  plus  qu'huinainH,  an  froisscnieiit  do  cea 
robes  de  vapeiir,  au  oontact  <le  cos  mains  imiuortelles !  § 

MADKMOISKLLK  UE  KERDIO. 

Mais  c'est  de  la  folie  ! 

LK  COMTE,  froldement,  w  i-BSwyaot 
Je  VOU8   I'ai   dit. — Le  leiuiumaiii,   dans  la    matinee,   commo 
j'achevais  d'^crire  nies  derniferes  dispositions,  un    iuconnu   re  lo 
mettait   chez  moi    ce   ))illet    pari'um^.    (Il  tire  de  ^on  seiu  uo  billet  qn'U 
donoe  &  nutdemoiselle  de  Kerdio.— Fran^-oin  e^t  rentre  en  so.iie,  et  6cout«.) 

MADEMOISELLE  DE  K  Ell  I  "10. 

Voyons  done.  (Eiie  lit.)  *'  Mortel,  tu  te  crois  un  fou  parnii 
Irs  sages,  et  tu  es  nn  saLje  j)aiini  les  fons.  I*]ntre  la  tei  i  e  et  lo  it 
ciel,  il  est  une  region  intenn^diaire  penpMe  d'^trns  sup^rievirs 
k  I'homme,  inf^iiours  k  la  divinity.  Je  suis  un  de  ces  dtres.  Je 
suis  une  f4e.  Tes  secretK  hoinraages  ni'ont  toucb^e.  Mon  destin 
m'appoUe  loin  d'ici.  Mais  de  co  jour  en  trois  mois,  k  la  nais- 
sanop  dii  cr^puscnle,  tiouve-toi  seul,  si  tu  en  as  le  courage,  dans  20 
la  vieille  forfit  armoricaine  de  Biocolyandr:',  pr^s  de  la  fontaine 

de  Merlin.  J'y  serai."  (En  achevant  cette  lecture,  mademoiselle  de  Kerdic 
•ourit.  Francois  fait  entendre  un  ricanenient  sinj^ulier.  Le  comte  les  regarde. 
Mademoiselle  de  Kerilic  reprend :)  M.iis  c'^tait  une  mystification  mani- 
feste  1    (FnLUQois  8e  retire,    lis  se  Invent  et  viennent  au  milieu.)  ts 

LK  COMTE. 

Je  n'en  doutai  pas  plus  que  vous,  Mademoiselle,  et  cepen- 
dant. .  .  .telle  I'ut  la  ctirien;se  fail)l('sse  de  mon  esprit  que  j'at- 
teudis,  et  que  me  voici.    (ll  reprend  i>a  lettre.) 

MADEMOISELLE  DE  KERDIO. 

Et  6te8-vou8  venu  seul  k  ce  rendez-vous  redoutable] 

LE  COMTE. 

C'^tait  mon  dessein.  Mais  un  de  mes  amis,  seul  confident  de 
Of,  myst^re,  le  vicomte  Hector  de  Maul^uu,  mauvaise  tete  et 

7 


*  L 


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114 


LA  r^K. 


hmve  cceur,  a  voulu  m'aceom pawner  jiiRqu'2l  la  lisifero  du  hois, 
II  u  d'ailleuiH  k  son  service  un  j^ai^ou  u4  danH  ce  |>ays,  qui 
d«'vait  nous  tenir  lieu  de  ^;ui(l(i  et  d'iutorpi-fete,  ot  qui  n'a  fait 
que  nous  impiitidiiter  par  sa  poltronnerie  sujxMsiitieuHe.  Je  les 
ftai  laiss^  duuH  uja  voituro.  Miiis  <l($l<>rniiti^  uoinine  jo  I'^tais  & 
lie  sortir  en  aucun  cas  de  cetto  forfit,  j'»i  fait  prouiettre  au 
vicomte  de  quitter  la  place  apifes  une  lieure  d'attente.  Je  sup- 
pose done  qu'il  est  (l^ji  loin et  niaintonant,  Madeinoisj-'Ue, 

me  pardon nero2-vou8    I'importunit^   ridicule   dont  je    vous   ai 
lorendue  victirael 

MADEMOISELLE  DB  KEROIO. 

Ainsi,  j'avais  devin<  ! . .  . .  vous  m'avez  prise  pour  une  f^e . . . . 

mais  apr^  tout,    pourquoi  pasi    L'liistoire  nous  dit  que   lea 

f<*e8  se  plaisaient  k  rev^tir,  dans  leurs  rencontres  amoureuses, 

u  un  ftge  et  uu  costume  pen  avantageux.  .  .  .vous  devoz  me  rcmer- 

cier  de  vous  avoir  du  moins  ^paru^n^  les  baillons.    .  . 

LK  COMTB. 

VouB  allei  nre,  Mademoiselle. .  .  .miiis  en  v^iit^,  depuis  que 
je  suis  chez  vous,  votro  per.sonne,  votre  langage,  si  puifiiitement 
ft  inattendus  au  fond  ilea  bois,  certains  details  singulibrs  do  votre 
int^riour,  et  enfin  je  ne  sais  quel  pjcstige  inex])licHble  dont  je 
me  sens  comme  enveloi)p^  en  votre  presence,  tout  cela  ni'a  fait 
me  demandcr  vingt  fois  si  je  n'^tais  pas  dans  le  domaine  de  la 
l^gende,  ou  du  moins  de  la  vision. 

15  MADEMOISELLE  DE  KERDIO,  aveo  un  BOiirire  ^quivoqat. 

VrJlimentl    (Frangois  entre.) 


LA   VttH. 


116 


alM 


SCfeNE   V. 


Lks  mImes,    KRANguiS. 

(On  coDiiiieiioe  u  entendre  loinber  U  pluie.) 

FRANCOIS  •. 
On  vient  en  toiito  h&te  clierclier  !\r;uIemoi8e}Ui  de  la  part  dii  s 
piiuvre  Kado,  ce  vit'ux  buclieion  ([iio  Mademoiselle    est  all^e 
visiter  ce  matin.  ...  II  est  bien  inul,  Maleinoiselle. 

MADEMOISELLE  DE   KCllDIO.t 

Comment,  bien  mall 

FRANCOIS.  10 

II  est  te})ri8  du  tremblement,  et  la  16 te  n'y  est  plus,  k  ce  que 
dit  sa  petite  Marie. 

MADEMOISELLE  DB  KERDIO. 

Oh  !  c'est  un  acc^  que  j'attendais :  jo  vais  coiiper  oela. 

LE  COMTE.  15 

Comment !  vous  6tes  done  m^decin,  Mademoiselle  1 

MADEMOISELLE    DE    KERDIO. 

Est-ce  que  les  f^es  n'ont  pas  ^t^  de  tout  temps  vers^cg  dans 

la   connaissance   des  simplest — Ecoute,    Francois,   je    vais  te 

douner  une  potion,  avec  des  iustructioiu  par  ^crit .  .  ,  ,  lu  va^i  y  to 

aller. 

FRANgois. 

Eh  I     Seigneur,    Mademoiselle    veut   done   qu'on    m'enterro 
demaini  Je  ne  femis  pas  quinze  pas  dehors  sans  Stre  assoinm^ 
par  la  grfile  on  eniport^  par  I'ouragan.  .  .  .    Ecoutez  done  le  va-25 
cavme.  . .  .de  la  neige,  du  vent  et  du  tonneire  tout  k  la  fois. ,  , . 
c'est  comme  qui  dirait  un  bouleverseinent  de  la  nature. 
*  Ma<iemoi8elle  de  Kerdio,  le  comte,  Fran<;oi8. 
t  Le  comte,  mademoiselle  de  Korlio,  Fraiigoi*. 


Ii6 


LA  ris. 


.•Mil 

J! 


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It    !'' 


MADRMOISKLLB  PB  KBRDIO.  qui  wt  all««  h  U  (eiiHnk 

n  Mt  certiiiii  que  le  toinpu  ue  paititt  pas  b<'au ....  Tu  aa  rai* 

son,  mon  ami. .  .  .il  ne  faut  pas  que  tu  KorlHs.  ...  A  ton  Si'^ii, 

ce  ne  Berai'  j>as  prudent .  ,  .  .(E1I«  rtfltehit.)     J'y  envorrai.s  Iticii  lu 

I  vieille  Miirthe,  mais  I'llo  e.st  trop  bfite.  .    .  Je  vuis  y  aller,  nioi, 

tout  bonnement.  . .  .  Voiis  voudroz  bien  m'exciiHer,  uionsiour  do 

(/<)inniin<jff8,    n'est-Ce   pas  i  (Ella  prend  dans  un  tlroir  de  aa  chiffonni.ro  \int 

Hole  at  UD  papier.) 

LE  COMiE. 

10      Mais,  Mademoiselhi,  ne  puis-je  vous  rcndre  ce  petit  Hin-vice  1 

MADEMOISELLE  DE  KEKDIC. 
YOUS  !   oh  I    grand    Dicu  !  (Francoia  aort  par  la  porte  laMrala  da  drolte.) 

LE  OOMTE. 
Je  VOUS  jure  que  vous  m'en   lejidrez  un   veritable  b,  nioi- 
16  ineme,  en  me  tournis.sant  une  occasion  do  vous  Stre  agr^able.  .  . . 
car  jo  succombe  sous  lo  poids  de  ma  reconnaissance ....  Voyons, 
est-il  done  si  difficile  d'administrer  cette  potion  i 

MADEMOISELLE   DE   KERDIQ 

Vous  y  tenez,  s^rieusement  1 

»  LE  OOMTK. 

Je  vous  I'atteste. 

MADEMOISELLE  DB  KERDIC,  apria  un  peu  d'h^sitation. 

Eh  bien !  soit.  Rien  n'est  plus  facile.  Voici  la  potion 
(Ell*  lai  donna  la  fioie  et  la  papier.)  et  voici  la  mani^i*e  de  3'en  servir. 

25  Malheureusement  aucun  de  ces  pauvres  gens  ne  sait  lire 
Voufl  leur  expliquerez  ce  qu'il  y  &  k  faire.  Frangois  va  vous 
conduire  jusqu'ii  la  petite  porte  de  mon  jardin ;  (On  entend  la 
tonnerra)  VOUS  trouverez  Ik  un  sentier  qui  vous  m^nera  directe- 
ment  k  la  cliaumi^re  du  malade  :  c'est    un    bClcheron  nomm^ 

80  Kado ;  il  n'y  a  pas  de  f^e  sans  bftcheron,  vous  savez  I . . . . 
Fran9oi8 ....   Eh  bien  1  oil  eat-il  1 

FRANCOIS,  rantrant  aveo  une  lantema  allumto  at  un  grand  manteao. 

Tenez,  Monsieur. . .  .prenez  9a, — ou  jamais  vous  qo  vous  en 
tirerez  vivant .... 


LA    rtK. 


117 


LB  OOMTK.  • 

Mfli-oi  Wen,  nion  Ik,.,I„.„„,„,  ,11  |,r,.,„r  i. i.„..™.  , 

MADKMOISELLE  DE  KEUUia 

VoiiH  rovittiidrez  /  • 

FllANr0IS.t 

.';  COMTE. 

•Lecomte,  FranQois,  niademoiHelle  de  Kerdia 
♦  Le  oouit*.  u»«lemoi.dic  de  herdic.  tr^.goi* 


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I- 


118 


LA    F^B. 


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Urn-. 


SC:feNE  VL 

MADEMOISELLE  DE  KERDIC,  seule  un  Instant ;- puis  HECTOR 
DE  MAULlfeOX,  YVONNET,  FRANgOIS. 

MADEMOISELLE  DE  KERDIO,  pensive. 

6      II  faudrait  6tre,  je  le  crains,  plus  qu'une  f4e...il  faudrait 

6tre  un  ange  infirae  du  Seigneui-  pour  retirer  un  homme  d'un 

81  profond  abime ....    (On  entend  des  coups  violents  f  rapp^s  du  dehors  centre 

la  porte  de  la  maison.)    Quel  est  cu  bruit  1   (Les  coups  se  r^p^tent.)    C'est  k 

ma  poi'te?     Qui  i^eut  venir  k  cette  heure  1   (EUe  court  vers  la  grande 

10  porte  du  fond  qu'ellc  entr'ouvre,  et  prdte  I'oreille :  on  entend  des  bruits  de  voix.) 

Le  vicomte  de   Maul^on  ! .  .  . .    Ah  !  cet  ami  dont  il  me  par- 

lait ....  Fuites  monter,  Marthe.  (Elle  prend  vite  un  ouvragre  de  tapisserie 
et  B'asseoit.  Entre  Hertor,  suivi  d'Yvnnnet.  IJcctor  est  en  costume  de  ohasse  et 
pori«  deux  pistolets  paF3cs  duia  sti  ccinture ;  \  vonnet  se  tient  un  peu  en  arri^re  et 
If)  paralt  intimid^ ;  tons  deux  promfenent  un  regard  curieux  autour  du  siUon  :  made 
moiselle  de  Kerdic,  qui  s'est  levcie  pour  rendre  A  Hecbir  son  salut,  se  rassied  et  con- 
tinue de  travailler  a  ea  tapisserie,  tout  en  p^rlant.) 

HEOTOB.* 

Madame,  je  suis  un  peu  cont'us  de  forcer  votre  porta  ;  mais 
80  un    devoir    imp^rieux  m'y    a    contraint,  —  Madame,    je    me 
nomnie. ... 

MADEMOISELLE  DE  KERDIO. 

Le  vicomte  Hector  de  Maul^on,  je  pense  ] 

YVONNET,  qui  se  trouble  de  plus  en  plus,  le  tirant  par  la  manohe. 
26      Elle  sait  votre  nom,  Monsieur  i 

HEOTOR. 

Oui,  Madame,  je  me  nomme  Hector,  et  j'ai  le  malheur,  je 
vous  en  demande  pardon,  de  rappeler,  par  les  c6tAi  les  plus 
f&cheux  lie  hou  caract^re,  mon  illustre  et  bouillant  homouyma 

'Madeiuoiselle  de  Kerdic,  Hector,  Yvouiial. 


LA    ViK. 


119 


MADKMOISELLE  DE  KKRDIC,  pravenieut. 

Le  fils  de  piiHin] — Jeune  homuae  un  pou  cmpoiU$,  uiais  au 
fond  excellent. 

HECTOR, 

Vous  I'avez  peut-Stre  connu,  M.ulaniel  6 

MADEMOISELLE  DE  KERDia 

Pout-6tre. 

HECTOR. 

En  ce  cas,  Madame,  il  y  a  fort  k  j)arier  que  vous  u'ignorez 
pas  le  genre  d'int^iet  qui  m'am^ne  ici  I  10 

MADEMOISELLE  DE  KERDIO. 

Fort  possible,  en  effet. 

HECTOR. 

Quoi  qu'il  en  soit,  je  vais  vous  le  dire. 

YVONNET,  adeuai-voijs.  i^ 

C'est  bien  inutile,  aliez,  Monsiour. 

HECTOR. 

Voux-tu  te  taire,  toi  1 

YVONNET. 

Vous  n'en  serez  pas  le  bon  ui acchand,  Monsieur,  oroyez-moi.  20 
Je  suis  Bas-Breton  de  naissance,  et  je  siiis  ferr^  k  glace  sur  cea 
histoires-li. .  .  .  ^Monsieur,  j  *  vous  eu  prie,  li\,  i-aisonnoub  un  peu 
ensemble. ...  Jo  ne  luanoue  pas  d'iustiuction,  Monsieur,  tel  quo 
vous  me  voyez,  ot  si  ce  n'est  la  lecture  et  I'^criture  k  quoi  je 
u'ai  jamais  pu  mordre ....  IK 

HECTOR. 

Animal ! 

YVONNET. 

S^iieuseraent,  Monsieur,  en  conacionce,  j'ai  reniarqu(^  une 
chose  trte  importante.  (ii  le  tire  uu  peu  4  i'te;ut.)  Monsieur,  il  v  a  31 
deux  espies  de  pbdnoni^nos  dans  la  n:iLure,  ceux  qui  sunt 
naturels — et  ceux  qui  ne  sont  pas  natur(;ls.  (impatience  d'Hcctor.) 
Eh  bien,  Monsieur,  tout  ce  que  nous  A'^oyoti.-^  ce  soii-  n'est  pas 
naturel.     Cette  sombre    forSt,   ctte  tcnipeto    ,.iTiv.vi>l,>le,    cette 


i 


M 


120 


LA    F^E. 


maLson  Isolde, — cette  dame  majestueuse  qui  fait  tranqnillo. 
meat  de  la  bapisserie, — tenez,  reganlez  corame  ses  yeux  bril- 
lent,  Monwieur.  ..  A  son  &ge,  est-ce  naturel,  je  voua  le  de- 
mande  1.  . .  .d'oii  je  couclus.  .  . . 

6  HECTTOR. 

Si  tu  ajoutes  im  mot,  je  te  vais  jeter  par  la  fenStre,  et  ce 
sera  un  i)l»^aoni^ne  naturel,  C(^lui-14. — Veiiillez  m'excuser, 
Madame  :  je  reprends  :  Un  ami  k  moi,  le  meilleur  de  mes  amis. 


MADEMOISELLE  DE   KERDia 


10 


Monsieur  Henri  de  Cotnminges  ] 


HECTOR,* 

Oui,  Madame.    (Sur  ces  entrefaites,  FranQois  est  rentr^  tana  hniitpar  la  petite 
porte  do  droite  et  est  venu  se  placer  discretement  i  c6te  d'Yvonuet.) 

WON  NET,  Tapercevant. 
16  Monsieur.  .  . .  Monsieur.  . .  .regardez  celui-l&.  .  .gi  ce  n'est 
pas  le  vieux  Merlin  en  ])ersonne,  que  je  moure  !. . .  .Croyez  inoi, 
Monsieur,  je  suis  Bas-Brcton  de  nai.ssunce,  je  vous  en  donne 
nia  parole  d'liuiineur.  .  .  .  Reinarquez,  Monsieur,  qu'il  a  toutes 
ses  dents.  ...  A  son  &ge  9a  n'est  pas. ... 

to  HECTOR. 

Morbleo  1  drdle,  te  tairas-tu  1  Va-t'en,  si  tu  as  peur ! 

MADEMOISELLE   DE  KERDIO. 

Rassurez-vouR,  raon  ami :  ne  voyoz-vous  pas  que  votre  maltre 
porte  tout  un  arsenal  k  sa  ceinture?.  ...  Et  &  ce  propos,  mon- 
25  sieur  de  Mauldon, —  daignez  excuser  une  provinciale  peu  au  fait 
du  bel  usage; — mais  est-ce  \k  le  costume  ndopt^  maintenant  k 
Paris  pour  emporter  d'assaut  les  boudoirs  et  les  coeurs  ?.  .  . .  C'est 
commode.  .  .cela  simplifie  les  j)roc^dds.  . . . 

FRANgOIS,  de  sa  volx  ddordpita. 

80       Eh  !   eh  I  c'est  cavalier  !    (Il  remoot«  un  peu  le  thdAtn.    Hector  les  re- 
garde  aveo  surprise.) 

*  Maueuioiselle  d«  Kerdic,  Hector,  Yronnet,  FraiiQoia. 


on- 
falt 

lest 


re- 


LA   FiK. 


121 


TVONNET. 
lis  se  moquPTit  des  arnips  k  feu,  Monsieur.  .  .  .  Je  les  connais, 
\'ous  dis-je. .    .je  suis  n^,  moi,  dans  le  pays  des  sorciers  et  des 

FRANQOIS,  aa  fond,  d'une  voix  m&le,  en  pliant  une  serviette.  6 

Vous  y  Stes. 

HEOTOR,  se  rctournant  vivement. 
Qm    a   pil'l^'J    (Mademoiselle  de  Kerdio  travaille  tranquillement.) 

ITONNET. 

Monsieur,  allons-nous-en, — ou  ma  tete  va  en  craquer.  lo 

HECTOR,  sVchauffant 
Stupide   poltron  ! — Je   ne   serai    poirt    dupe,    Madame,    de 
pudrilcs  jongleries.   Je  ne  partirni  pas  sans  avoir  revu  sain  et 
sauf  un  ami  qui  m'est  cher.  .  .  .je  sais  qu'il  est  entr^  dans  cette 
niaison  il  y  a  plus  d'une  heure ....  16 

MADEMOISELLE  DE  KERDIC. 

Et  VOUS  a-t-il  charg^  de  I'y  venir  r^clamer  ]  S'il  a  trouv^  ici 
le  personnage  my.st^rieux  qu'il  esp^rait  rencontrer,  pensez-voufc 
qu'il  vous  sache  gv4  de  le  troubler  dans  sa  bonne  fortune  1 

HECTOR.  80 

Le  personnage  mystdrieux  ? . .  .  .  Eh  !  Madame,  je  ne  crois  ni 
aux  fi^es,  ni  aux  esprits.  ni  aux  tables  tournantes,  je  vous  en 
avertis :  il  n'y  a  pas  de  f^e  ici,  il  y  a  une  intrigue — dangereuse 
peut-§tre — et  dont  j'aurai  le  secret. 

MADEMOISELLE  DE  KERDIC.  26 

Vous  ne  croyez  pas  aux  f^es,  monsieur  de  Maul^on  1. .  .  .  Si 
cependant,  je  vous  donnais  la  preuve  irrecusable  que  vous  fites 
en  presence  d'un  de  ces  6tres  sup^rieui-s  k  I'humanit^,  que 
diriez-vous  ] 

YVONNET.  aO 

lit,  Monsieur  !  me  oroirez-vous,  maintenanti  Elle  I'avoue. . . 
e'en  est  une  I 


1 

1 

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122 


LA    fAk. 


W 


HECTOR,  le  repouannt. 

Je  dii*ai8,  Madame,  je  dirais ....    Eh  !  c'eet  impossible  ! 

MADEMOISELLE  DE  KERDIO. 

A  deux  pas  d'ici,  je  vous  doniie  cette  preuve.     Je  I'^pargne 
&k  ce  gar9on  qui  nV  r^sisterait  pas.   (EUeprendun  flambeau.)  Suivez- 
moi,  si  vous  I'osez. 

TVONNEI,  ■'attaohant  k  w>n  mattre. 
N*y  allez  pas,  Monsieur !   sur  votre  vie  en  ce  monde  et  sur 
voire  salut  en  I'autre,  u'y  allez  pas  ! 

10  HEOTOR,  aprte  an  peu  d'hdsitation,  repoussaiit  violenunent  Tvonnet 

Je  vous  Suis  1   QlaAf  moieelle  de  Kerdie  sort  par  la  porte  laUraU  de  gauohe, 
Hector  la  auiU) 


LA    F^K. 


123 


SC^NE  VTL 

FRANgoiS,  YVONNE'f. 
YVONNET. 

Saints  (111  ciel !  -II  me  laisse  seul  avec  Merlin  !  m       ^   . 

«oh  du  coin  de  I'obU.)  iwerun  I   (fi  regkrde  Fraii- 

6 

iiiii  I  eh  I  jeiine  horame  ! 

YVONNET.  gradeusement 
Monsieur. . . .   Monseigneur. ...  (A  part)     u  ^^  ^^    . 
en  quelqiK.  esp^ce  de  bdfce.  ""^  ^*"«^' 

10 
.  FRANQOIS. 

Approche.    (Yvonnet  s'approche  4re«rref  iiWno«i-  • 
-or  I.  Jou,.)  **•  '^'^^  '"'  ~»°P'*'"'-    I-  ^ei"a«i  lul  donn.  ^.  iig,re  Up. 

TVONNET,  portant  la  main  *  n  Joa*. 
Bon  I  me  voili  ensorceW  de  cette  joue-Ii  I 

?RANgois. 
Comment  fappelles-tu  1 

^  TVONNET. 

xvonnet,  Monseigneur. 

FBANgoia 
Eh  bien  I  mon  petit  Yvonnet. . 

YVONNET,  fort  troublA. 

Ilsaitmonnoml....   lis  savent  tout,  cea  atros-Ii  I 

FRANgoia 
Veux-tu  me  faire  un  plaisirf 

YVONNIT. 

Certainement,  Monseigneur.     (X  owt.*     Tl  ,,«   ».     j 
quelque  chc»  dWble.     Men  iL^\  ^  ^  ""•  "'"»"« 

•YTonnet,  Fraiifoia.. 


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124 


LA  riv. 


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in 
I'  i 


FRANCOIS,  monlrant  la  Ultia  oouvert«  des  dMir^  Hu  diner. 

Prends  cette  table,  et  porte-la  de  I'autre  c6t<J. 

YVONNET*. 

Oui,  Monseigneur.  (Apart)  C'est  une  tahle  miigique. .  . .  Gare! 
6(11  prend  la  table  avec  inqiiii'tude  ;  Francois  ouvre  les  deux  battants  de  la  porte  du 
fond  ;  Yvonnet  depose  la  table  au  dehors  et  revient.) 

FRANgOIS. 

Et  main  tenant,  Yvonnet. . . . 

YVONNET. 

10      Monseigneur?  (X  part)   Aie  !  voili  le  paquet ! 

FRANQOIS,  lui  montrant  une  nhaise. 

Assieds-toi    \k,  et   repose-toi.    (Yvonnet  ob^it  avec  anxi6t6.     Francois  le 
regarde  gravement.    Yvonnet  est  fascln^.     Silence.    Tableau.— Puis,  la  jioite  laterale 
s'ou've :  Hector  parait,  precodant,  le  flambeau  u  la  main,  et  avec  lair  du  plus  profond 
15  r«»£>Mt,  mademoiselle  Aurore  de  Kerdio.) 

•  Francois,  Yvonnet 


LA    f£E. 


125 


SCENE    VITI. 

r.EH  PrAcedknts.  mademoiselle  de  kerdio.  hector. 

YVONNET,  He  levant  •. 

ITK^U^'  !\r"^   '"*'^'    ^'^"^"""^   *""''^^'«-    <«'''PP-'^a„t  dn^coa.te. 
Eh  bien  I  Monsieur,  vous  en  tenez  cette  fois.  .  ,    quand  je  vous  6 
e  disais. .  .  .je  suis  Bas-Brcton.  . .  .etsi  vous  saviez  comme  Mer- 
lin m  a  traits  ....Ah!  Mon.sieur  1 . . . .  que]   indigne  vieillard  1 

HECTOR,  sfechement. 

Tais-toi.    01  prend  aon  manteau  dans  un  coin,  et  avangant  gravement  r.„ 
mademoiselle  de  Kerdio.  U  lui  fait  un  profond  saint  •  ,,..)=  i  ,     avemeni  ye« 

gravity  la  m«n,e  oe.6n,onie  vis-a-vis  de  Franlb    ^0^/  "^T"'*  """ '*  "*™«  ^'^ 
aprte  lui  chacun  de  ses  mouvemenw    aplauoi    t        h  ^""^  P^'  ""^**°* 

Yvonnet    trottinant  demdre  8on  mX;  T^  1^,'        .        ""  '°'^"'  ^'"'  "»  '«°^' 
molBeUede  KerdioetFrangoiTJIrC^rte^raS'r"*^^^ 

•  Frauvoi.,  mudemoi^elle  de  Kerdio,  Hector,  Yvonneu 


,  '^fua 


'III 


126 


LA    F#.B. 


SC:fcNE  IX. 

MADEMOISELLE   DE  KERDIC,    FRANgOIS,   puis  LE  OOMTE. 

MADEMOISELLE  DE  KERDIO,  qui  est  pr^s  da  la  petite  porte  de  drolte. 

I)r6taiit  I'orcille. 

(       C^est  lui  ! ...  .11  ^tait  temps.    (Le  comte,  sa  lantern*  A  la  main  et  oourert 

du   manteau  tout  mouill^  par  la  neige  entre  &  droite.)     Ah  !      mon    Dleu  ! 

comme  vous  voil4  fait  1  Voua  avez  I'air  d'une  cascade  !   (Eiu  I'oida 

i  le  debarrasscr.)    ChaufieZ-VOUS    vite  ! 

LE   COMTE.* 

I"  Ouf  1  j'en  ai  besoin.  (ii  s'adosse  &  la  ohemin««.)  Je  voTia  dirai, 
Mademoiselle,  que  j'ai  laiss^  iiotre  malade  en  ti*aiu  de  s'endor- 
tnii'  tv^s  gentiment. 

UADEMOISELLE  DE  KERDIO.  t 

Ah  !  tant  mieux !  raerci  bien. — II  y  a  en  vous  de  bona  restes, 
16  aliens .... 

FRANC^'OIS.    II  Jette  du  bois  au  feu,  «t  se  diriffe  vers  la  porte,  eir.i'ortwit  la 
lanteme  et  le  manteau  :  prcs  de  sortir,  il  se  retoume. 

Eh  1  eh  !  soyez  sages,  jeunes  gens,   ai  eort.) 

•Mademoiselle  de   Kerdic,   Francois,  le  oomte. 
t  ^rademoiselle  de  Kerdio,  le  oomte,  Fraiigoia. 


I 


LA  rlhc 


127 


SCfcNK    X. 


f 


LE  OOMTE,   MADEMOISELLE  DE   KERDia 
LE  OOMTE*. 

Vous  6tes  ganWo  ]k  par  un  vrai  (Inif^jou,  Maderaoiaelle. 

MADEilOISELLE    DE    KERDIO,  riant.  • 

Son  service,  k  ce  titre,  coin  me  k  tous  lea  autres,  n'est  paa  ta- 
tigant.     Les  tr^sors  de  mon  k<j;e  se  gaideut  tout  seuls. 

LE  COMTE. 

Cela  prouve  que  les  gens  de  goAt  sont  rares  en  ce  pays. 

MADEMOISELr.E  DE  KERDIC.  lo 

N'allez-vous  pas  essayer  de  me  fairs  croire,  par  hasard,  qn'ois 
pourrait  dtre  amoureux  de  moi  1 

LE  COMTK 

Ma  foi  I . . . .   Vous  devez  avoir  ^t^  bien  jolie  1 

MADEMOISELLE  DE  KERDIO,  prenant  sa  tapisseria.  10 

Oui .  .  . .  du  temi)a   que  la  reine  Bertha  filait ....    Vous  ne 

vous  asseyez  paa  f    (EUe  a'asseolt.) 

LE  OOMTE. 

Non. — (n  toapin)  11   est   r^ellement   impossible   que  j'abuse 

plus  longtemps  de  VOtre  hospitality ....      (Il  passe  la  main  mt  8on  front  20 
qui  8'eat  aasombri,  et  quitte  la  oh«min6e.)    AllonS  ! 

MAOSMOISELLB  DB  KERDIO,  qui  luit  d'un  regard  pleia  d'ani^oiase  toua  le8  inouve- 

ments  du  oomt*. 

Et .  . .  .oik  allez-voot  t. . . . 

LE  COMTK.  II 

Je. . .  . je  ne  saia  irop. . .  .mais  ne  craignez  pas  que  j'attache 
au  pays  que  vouB  habitez  quelque  souvenir  affligeant. .  .  .ne  le 
eraignea  pas  ... 

*  Hadamoi£9lle  de  Kcrdin,  It  oomt*. 


■ 


i 


128 


LA  p^r:. 


MADKMOISRLLK  UE  KKICDIC,  *  d'une  voh  \m^»t 


Meroi. 


Lis  COMTEK     II  va  prendre  son  oliapeau  et  aa  oanne;  oomine  il  yvxnie  prOis  dn  piano,  i 

dit  en  affei-tant  rin^ouciaiicfl. 

5      Est  ce  que  voua  touchez  du  piano  1 

MADEMOISELLE  DE  KEBDia 

Un  peu. 

LE  OOMTE,  s'inolinantt 

On    n'est    point     pai-fuit.    (n  prend    eon  paletot  ror  une  ohaiae.  puis  si 

10  rapprochant  de  mademoiselle  de  Kerdiu  qui  a'est  lev6e  et  qui  le  rc^arde  avec  curiosiLe, 

u  lui  baise  la  main.)    Ma-leiuoisello,  soyez   lieiu'euse  :  personne  ne  le 

m^rite   niieiix  que  VOUS.     (Api-6s  uue  pause  d'un  ailenoe  p6nible.)    M'eut-il 

permis  de  vous  charger  d'une  mission  1 


MADEMOISELLE  DE  KERDia 


16      Oui :   quel  1 


LE  OOMTE.I     II prend  una  plume  sur  le  gfudridon,  arraohe  une  pa.;e  de  son  puriefeu- 

ille  et  6crit  quelques  lignes. 

J'ai  6i4  t^moin  dans  cette  chaumi^re  d'une   sc^iie  dont  je 

n'avais  pas  I'id^e. . . .  Une  pauvre  fanuUe. . . .  des  petits  enfanta. . . . 

20  sans  pain,  sans  feu ....  grelottant  et  pleurant  autour  du  grabat 

d'un  moribond ....  — Je  ieur  laisse  ma  fortune — ^Teuez     Veillez 

k  cela. 

MADEMOISELLE  DE  KEKDIO,  faisant  on  pas  vera  lul,  et  parlaol  avec  une  digmitA 

^mue  et  simple. 

26  Voulez-vous  done  que  ces  enfants  oublient  Ieur  m^re ....  qu'ila 
deviennent  Strangers  k  tous  lea  gi-anda  devoii-s  et  k  toutes  les 
saintes  v^rit^s  de  la  vie . . . .  qu'ils  finissent  commu  voua  allea 
iinir  t . . . .  Ah  I  ne  touchez  paa  k  Ieur  mis6re,  Monsieur :  elle 
vaut  mieux  que  la  v6tre  I 

80  LE  OOMTK.  Inoertain. 

Mademoiselle  ! . .  . . 

*  L«  oorat*,  mademoiselle  de  Kerdlo. 
t  Mademoiselle  de  Kerdio,  le  uomte. 
t  Le  oomie,  mademoiselle  de  Kerdia 


LA    F^K 


129 


MADEMOISELLE  DE  KERDIO. 

Pardon,  Monsieur,  si  j'ai  cru  iou^tijinpa  que  j'^tsiiH  de  voire 
paii;  I'objet  d'une  indincr^te  raillerie ....  Et  mainteiiant  en- 
core ....  oui  ....  maintenaut  encore  . . . .  je  doute ....  est-ce 
vrai. . . .  est-ce  sdrieux  1. ...  La  vie  d'un  honime ....  Vime  d'un  & 
homme..  ..est-elle  siuc^rement  k  vos  yeux  chose  si  petite  et 
si  l^gfere,  qu'elle  tienne  tout  enti^re  dans  un  boudoir .  .  . .  et 
qu'elle  n'ait  hoi-s  de  ]k  ni  joies  k  attendre  ni  devoirn  k  prati- 
querl-  Ce  mot  devoir.  . .  .le  mot  memo  de  I'exi.stenee .  .  .  .est-il 
^crit  sur  une  soule  page  de  la  vdtre  h  .  .  .  Avez-vous  jamais  lo 
fait  k  quelqu'un  au  monde  le  aaciitice  d'un  de  vos  i)laisir8, 
d'un  de  vos  godts,  d'un  de  vos  caprices?  Etes-vous  jamais  sorti 
pour  personne  du  cercle  ^tioit  et  glac^  de  votre  frivole  ^gois- 
me  1 . . . .  Nou  1  pour  personne  !  pas  uiSme  pour  votre  pauvre 
m^rel  " 

LE  OOMTE. 

Mademoiselle  1 

MADEMOISELLE  DE  KERDia 

Vous  ne  pouvez  vivre .  . .  .parce  qu'il  n'y  a  plus  de  femme  sur 
la  tene  que  vous  puissi»z  aimer ....  Et  n'y  a-t-il  plus,  dites-moi,  20 
d'infortun^s  qiie  vous  puissiez  secourir.  . .  .de  larnies  que  vous 
puissiez  sdeber,  ou  qui  vous  puissent  b^nir  1. .  .  .  Vous  demandez 
k  la  vie  des  enchantements  inconnus,  Monsieur. .  . .  Ah!  elle 
vous  en  garde  plus  d'un,  je  vous  assure . .  .  .elle  vous  garde,  vous 
le  pressentez  d^j^,  la  douce  magie   du  devoir  accompli . .  . .  le  26 
charme  secret  des  services  reiidus,  la  paix  profonde  de  I'&me 
aprte  la  joum^  bien  remplie. .  .  .et  le  sommeil  heureux  qui  suit 
le  sacrifice ....  Essayez  de  ces  plaisii-s,  et  si  la  vie  alors  vous 
semble  vide  et  sans  saveur,  rejetez,  com  me  un  reproche,  vers  le 
ciel,  votre  coupe  bris^e. .  .  .je  vous  le  permets. .  . .   Pardon  en- 80 
core.  Monsieur ....    (Sa  voix  s'^meut  de  piufl  en  plus.)  mais  je   vous 
parle,  n'en  doutez  pas,  comme  vous   eut  parl6  celle  que  vous 
re'vrettez,  si  vous  aviez  pu  consoler  son  dernier  regard . .  . .  et  rece- 
voir  son  dernier  baiser  I . .  . . 
8 


I 


130 


LA    pAr. 


Oai..  .  je  ci'oiH....il  est  possible  que  j'aie  mal  pris  1» 
vie. . .  .mnifl  il  est  trop  tard. . .  .la  mal  est  trop  inv^t^. . . . 
merci ....  mais  adieu .... 

t  MADEMOIHELLG  DE  KRRDIC.  «veo  une  wrto  dn  galeM  Mbril*. 

Soit. . . .  mais  du  moins  reudez-mui  encore  un  service,  monsieui 
de  Commingea, 

LE  COMTB. 

De  grand  cosur,  MsKlemoii^fil  le. 

10  MADEMOISKLDE  DE  KERDIO. 

Tenez-raoi  ma  laina.  .  .  .  voulez-voua?   (Le  oomt«  Mt  an  gMk»  poll; 
ell«  lui  passe  son  ^oheveau  autoiir  den  mains,  et  s'asfleoit ;  le  oomte  s'asspoit  ^  moiUA 
mir  le  bord  d'un  faiiteuil ;  pendoiit  qu'elle  d(ivide  sa  laine,  on  enUind  an  dehors  daug 
i»  Oftnipagne  I'air  d'une  ballade),  t 
15  LB  OOMTE. 

£8t-ce  que  c'est  un  air  breton,  c«ci  1 

MADEMOISELLE   DK   KERDia 

Qui,  c'est  I'air  de  la  ballade  de  Ro^er  Beuumanoir. 

LE  COMTE. 

M      C'est  joli.  Cela  me  rappelle  uu  chant  de  I'Auvergne;  y  a-t-il 
des  paroles  sur  cet  air  1&  *? 

MADEMOISELLE  DE  KERDIO. 

Qui :  il  est  mdme  question  de  fl^es  dedans,  v(mU:  qui  lea 
aimez. 

12  LE  OOMTE. 

Vous  seriez  bien  aim  able  de  me  les  dira 

MADEMOISELLE   DK   KEKDIO. 

Ce  serait  done  pour  achever  de  vous  endormir,  car  toub 
sommeillez  k  moiti^. 

IQ  LE  COMTE. 

Non  pas,  je  vous  jure.  .  .  .c'est  un  peu  de  fatigue  senlemei  u. 

*  Mademoiselle  de  Kerdio,  le  oomto. 

tCflt  air  doit  etre  exteut6  aur  un  hautboia,  pour  imiter,  en  ridiailtiuut,  la  ooroemuM 
bretonne,— le  Wnwm. 


LA    FitL 


131 


MAnFMolMKLLK    l>K    KEKDia 

Si  fait. .  .  .et  remaKjutz  eu  jKissaiit  qu'une  seule  soii*^  codbh- 
cv4i'  k  la  complaisiince  et  k  la  cliaril^  vous  a  rldjJl  ron«lu  I'ap- 
|)4tit   et  le  Homincil,  en  attenilant  uiieux. .  . . laissoji-voi..  faire, 

allez.  .  .  .cela  vous  d^tondra.  .  .  .  voyons.  .  .  .jo  vaiH  vous  aider.   6 

(L'orchMtra   prelude.)    (Mademoiselle  de  Kertlio  chante,  av«o  un  acoompoinieinont 
troa  doux  d«  rorohaatr*  1m  paroles  de  la  ballade.) 

BALLADS.* 
I. 

Dans  la  brutne  du  Boir  10 

Qui  dort  bous  ce  vioux  chdne  ? 
C'est  Roger  Beaumanuir, 
Le  jeuiie  capitaine. .  . . 
Pendant  qu'au  fond  des  boi» 

Courent  bcs  ohiens  danois.  y 

(L'orohestre  reprend  U  ritoumelle  d»  lair.) 

LE  OOMTE,  k  demivoix. 
Encore,  je  vous  pile,    (ll  ■'endort  peu  4  peu.) 

MADEMOISELLE  DE   KERDIO. 

IL  » 

n  effcniUe,  en  rdvant, 

Dans  la  verte  fontaine, 

II  effeuille,  en  revant, 

Des  fleura  de  naarjolaine. ... 

Pendant  qu'au  fond  des  boit  W 

Courent  ses  chiens  danois. 

(Le  oomte  ert*endormi ;  mademoiselle  de  Kerdic  se  16ve  doucement,  et  le  rca'^rde. 
penoh^e  sur  liti ;  puis  eile  reprend  d'une  voix  do  plus  en  plus  faibla  t : 

IIL 

0  mon  jeune  ainoiireux,  W 

Des  fleura  que  ta  main  3t';ine, 

Dit  la  f6e  aux  yeux  bleus, 

Je  tresse  un  diad^me. . . . 

Pendant  qu'au  fond  des  boia 

Courent  tes  chiens  danois.  "'' 

*  Yoir  la  muaique  de  la  ballade  a  la  fin  de  la  pitea. 

t  Le  oomte,  Mademoiselle  de  Kerdio. 


!!i 


132 


LA    WiK. 


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(p 


LE  COMTE,  s'^veillant  comrae  en  sursant. 

Ah  !    o^   Ruis-je  done?.  ...    (ii  ««  I6ve  6tonn6.)  J'ai   t%v6.  .  . . 

c'^tait  bien  vous  que  je  voyais  cependant.  ...    (ii  la  regarde  aveo 
surprise ;  mademoiselle   de  Eerdio  semble   avoir  rajeuni ;  ses  rides  a'eflaceDt,  8<n 
'  cheveux  sont  presque  noirs.)    CVst  ex  tmordiuail'e. 

MADEMOISELLE  DE  KERDIO,  souriant. 

Qu'y  a-t-il  done  ? 

LE  OOMTE. 

Vous  n'avez  plus  vos  soixante  ans  1 

10  MADEMOISELLE    DE   RERDIO. 

Ball  I  VOUS  Die  voyez  k  travers  les  derniers  rayons  de  voti«i 
i-five, ... 

LE  COMTK 

Cela  He  pent.  .  .  .cela  doit  6tre.  .  .  .et  cependant  je  jurerais 
16 que  voua  t^Les  plus  jeune  de  vingt  ann^e.s. 

MADEMOISELLE  DE  KERDIO, 

Eh  bienl  qu'y  aurait-il  a  cela  de  surprenant,  monsieur  do  Com- 
mingesi  Les  annalcs  de  la  faerie  ne  sont-(;lles  point  remplies  de 
pareilies  aventures?.  .  . .  Je  me  flatte  que  vous  avez  con9u  pour 

20  inoi  un  peu  d'affection ....  vous  savez  qii'il  a  suflEi  en  tout  temps 
de  I'aroour  intr^pide  d'un  jeune  chevalier  pour  rompre  le  charm© 
qui  voilait  la  beaut^  de  ia  i'4e  sous  les  rides  de  la  vieille  d^cr4- 
pite.  . . .  Vous  n'en  fites  encore  malheureusement  qu'4  Taftec- 
tion .  . .  .et  c'est  nouvquoi  je  n'ai  rajeuni  qu'i  moiti^.  .  . .  Peut-^tre 

25  un  sentiment  plus  vif  amenerait  une  metamorphose  plua  com- 
plete. 

LB  COMTE. 

Qu'&  cela  ne  tienne.  .  .aussi  bien  cet  Strange  aveu  brftle  mes 
l^vres ....  Qui  que  vous  soyez,  Mademoiselle,  et  11  y  a  des 
80  instants  cii  ma  t6te  s'^gare i sender  ce  mystere.  .  .  .qui  que  vous 
sovez,  je  n'ose  dire  que  je  vous  aime.  . .  .c'est  uu  mot  que  j'ai 
trcp  profiine. .  .  .mais  jamais  femnie  ne  m'inspira  rien  qui  ap- 
proobe  du  respect  prot'ond. .  .  .et  passionn^  dont  votre  presence, 
dont  votre  langage,  dont  votre  regard  me  p^nitrent.  ...    Je  ne 


LA    F^E. 


133 


ipa 


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lai 
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^e 


V0118  aime  pas. .  .  je  suis  prte  de  vous  adorer. .  .  oui. . .  .^^aur 

cette  Beule  soiree  de  simplicity,  de  calme,  de  v^iit^  que  jo  vous  ai 

clue. .  .  .pour  ce  doux  attendrissenient  dont  vous  avez  refratchi 

mes  yeux. . .  .je  voudrais  vous  d^vouer  toute  mon  &me  retrou- 

v^. .  .  .je  voudrais. .  .  .si  ce  n'^tait  pas  de  r^goisrae  encore. . .  .   b 

enclialner  k  jamais  ma  vie  k  vos  cdt^s. . .  .non. . .  .k  vos  pieds ! 
(n  tomb*  &  irenoux.) 

MADEMOISELLE  DR  KERDIO,  Bvec  Amotion  et  ditfniU,  la  reirardant  en  (aoe. 

Est-ce  vrai,  monsieur  de  Comminges  1 

ft 

LE  OOMTE,  ■'asseyant  10 

Sur  mou  honneur,  c'est  la  v^rit^. 

MADEMOISELLE  DE  KERDia 
Eh  bien  ! .  .  .  .   (Elle  le  reparde  aveo  une  wir^nite  souriante.)  Eh  bien  !.  .  .  . 

je  sens  que  le  chaime  fatal  est  rompu  au-dedans  de  moi .... 
mais  j*ai  oubli^  les  paroles  sacramentelles  qui  doivent  rendiei* 
le  miracle  visible  aux  yeux  de  tous ....    II  faut  que  je  con- 
suite   mon  grimoire.  .  .  .     (Ella  lui  sourit  eooore  ct  diaparait  par  la  port* 
laMrato.) 


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LA   F££. 


I 


SCENE  XI. 

LE  COMTE,  aeul,  puis  FRANgOIS. 
LE  COMTE,  «tupefait. 

Quelle  est  t«fcte  femme? — Mou  cerveau  est  troubW. . , .   J'ai 

5eu  trop  (ie  fatigues.  .  .  .trop  d'^motions.  .  .je  suis  hallucin^. .  .  . 

je  suis  visionnaire.  .    .    (ii se  Wve et descend.)   Voyons,  essayons  de 

penser  un  peu  de  sang-froid. — II  y  a  1^  qiielqiie  supeicherie .  .  .  . 

Mais  non !  une  telle  femme  ne  pent  ^Ire  une  aventuri^re .  . .  . 

une  intrigante ....  cela  est  plus  aljsuide  k    suj)poser  que  tout 

10 le  reste. .  .  .Mais  au  fait !  il  n'y  a  de  miracle  que  dans  ma  pauvre 

t^te.  .  .  .    Ce  pr^tendu   rajeunissement  n'est  qu'une  iliiusion  de 

mon  demi-sommeiJ ....  elle-meme  me  le  disait ....   (FranQoia  rentre.) 

C'est  simplement  une  bonne  vieille  qui,  me  voyant  uialheureux, 

a  eu  piti^  de  moi,  et  qui  e.ssaye  de  me  guiJrir  en  caressant  ma 

16  tblie  *. 

FRANCOIS,  d'une  voix  mAle.— 11  a  vint(i  ant  de  uioini. 

MoDBieur,  votre  serviteur. 

LK  COMTE. 

Qu'est-ce  que  c'est  1 . .    .   Qui  es-tu  1 

^  FRAN(;OIb. 

Je  viens  oflfrir  mes  remerciements  k  monsieur  le  comte.  Je 
suis  le  vieux  Fianyois.  J'^tais  captit  sous  le  ni^me  charmt^  que 
ma  maltresse,  et  j'en  ai  ^t^  d^livr^  en  menin  temps  qu'elle. 
J'ai  encore  cinquante  an.s,  monsieur  le  comte;  nmis  quand  vous 
26aurez  ^pous^  Mademoiselle,  j'esp^re  bien  n'en  ♦'voii'  plus  que 
trente. 

LE  COMTE. 

Ail  ^al.  ..  .oil  diable  uuis-je  ici'i  m  a'approcb*.)   C'est  bieii  le 

*  Fraugou,  le  ooiuM. 


'^'t 


LA  rtR. 


IM 


mdme  visage. . .  Mais  ceci  d^passe  ma  cr^dulit^. . .  Voyons,  mon 
ami,  tu  te  moques  de  moi ;  mais  je  te  le  pardonne,  et  je  fais 
plus,  je  t'enrichia,  si  tu  m'apprenda  sans  une  minute  de  d^Iai 
le  iiiot  d'ane  ^nigme, — oii  mon  esprit  se  perd,  j'en  conviens. 

PRANv;ois.  6 

Monsieur,  vous  ^tes  trop  initio  aux  moeurs  de  notre  race 
pour  que  j'aie  rien  k  vous  apprendre.  Je  suis  un  pauvre  diable 
de  g^nie  subalterne,  enchant^  jadis  par  le  pouvoir  de  Merlin 
auv  cdt^s  de  la  noble  f^e,  ma  niaitresse.  Nous  attendions  dans 
J" 'tte  forGt,  depuis  un  sitcle  entier,  la  venue  d'un  jeune  gen-io 
tilliO'Time,  asspz  d^Iicat  pour  pr^fi^rer  les  solides  qualit^s  de 
Vkme  aux  graces  d'une  beauts  p^iissable  :  voil4  pourquoi  je 
vous  ai  accueilli  tantdt  avec  une  joie  mal  dissimul^e,  pressen- 
tant  en  vous  un  lib^rateur ;  voil^  pourquoi  je  vions  vons  offrir 
I'hommage  de  ma  reconnaissance,  ayant  compris  tout  k  I'heure,  16 
au  changement  agr^able  qui  s'op^iait  en  ma  personne,  que, 
gr&ce  4  vouB,  Monsieur,  les  temps  ^taient  accomplia. 

LE  OOMTE. 

Tu  n'jis  riea  --l    plus  k  me  dire  ? 

FRANgois.  10 

Rien. 

r«E  COMTE. 

Eh  bien  !   que  Merliu  te  vienne  en  aide  !  car,  de  par  le  ciel  1 

ma  patience  est  a  bout  ! .  .  .  .     (n  ▼ent  le  saisir  au  collet) 

FRANCOIS,  lul  arrStant  le  brae  d'un«  puinanto  ^trelnto.  fs 

SilenCO  !.  .  .^COUtez  I (L'orchestre    Joue  en    sourdine   loir  de  la 

ballade  La  porta  do  fond  g'ouvre;  une  lumi^re  4olatant«  remplit  le  salon.— I^ 
(yjm.t*  M  retourna.) 


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LA   tAk. 


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LiM    MftMES,   MADEMOISELLE    DE   KERDIC  ;   eHe  «  rlngt  wis; 

elle  f«t  T^tue  de  blano  et  porte  un  diad^me  de  fleura  sauvages;  elle  s'avance  Ieiit«> 

ment,  tenant  4  la  main  une  baguette  de  Ue,    Arrivde  k  quelques  pas  du  comte,  elle 

5  laiasfl  tomber  m  bagpuette  '—Francois  sort  et  i      i-e  un  hutant  apr^s  ne  paraiasant 

pluf  aroir  que  trante  ans.) 

MADEMOISELLE  DE  KEBDIO,  dn  (or      i  "e  Jeune  fille. 

Monsieur  de  Comminges,  je  dois  d^poser  devant  vous  les  in- 

signes  d'un  pouvoir  qui  n'est  plus ;  car  ce  n'est  plus  une  f^, 

10 — li^las  I  c'est  presqueune  suppliante  qui  vous  parle. — Je  suis, 

Monsieur,  cette  provinciale  qu'une  amiti^  trop  indulgente  avait 

jug^e  digne  de  porter  votre  nom. 

LE  OOUTB. 

Mademoiselle  d'Athol ! . . . . 

If  MADEMOISELLE  DE  KERDIO. 

Jeanne  d'Athol. . .  .oui .  . .  .Vous  me  trouverez  bien  hardie  et  h 
peine  excusable,  Mon'jieur,  d'avoir  os^  m6me  avec  la  sanction 
et  la  complicity  d'un  fr^re ....  (Eiie  montn  FnuiQoli.)  d'avoir  osd 
employer  des  moyens  de  tb^S-tre  pour  obtenir  une  conv«rsiou 
20 qui  fut  le  voeu. .  ..la  pri^re. . . .  le  dernier  ordre  d'une  mau- 
rante .... 

LB  OOMTB. 

Ma  m^rel. .. . 

MADEMOISELLE  DB  KERDia 

26  Ma  tS,che  serait  remplie,  Monsieur,  si  je  vous  avals  prouv4 
que  vous  vous  %tea  tromp^  de  chemin,  qu'il  est  une  vie  plus 
digne  d'un  homme  et  de  celui  qui  la  donne, — qu'il  est  des 
furies  plus  r^elles  et  plus  douces  que  celles  oil  votre  imagi- 
nation vous   attirait....    Oui,  ma  tftche  serait  remplie.... 

io(AvM  un  accent  «ma  at  trtate.)   et  je  serais  heureuse. .  .  .quand  mdme 

*Fran9oU,  madenioiiieUe  dt  Kerdio,  le  oomta. 


LA  riz. 


137 


ce  moment  et  celle  qui  voua  le  pr^para  ne  devraient  6tre  pour 
votre  coeur  qu'un  r6ve  oubli^  demain.  .  .  .un  seciet,  Monsieur, 
que  je  Ifiisserais   sans  craiiite  k  la  garde  de  votre  loyaut^. 

LE  COMTE,  en  extase. 

De  gr&ce ....  que  ce  r^ve  ne  finisse  jamais  !   (il  lui  prend  la  main  et  6  ° 
■'inoUne  Jtuqu'^  terre.) 

MADEMOISELLE    Dl^:    KEKDIC,   secouant  la  Ute. 

N'est-ce  pas  k  la  f^e  encore  que  cet  hommage  s'adresse  1 

LE  COMTE. 
Non.  .  .  .c'est  k  I'ange  !    (Il  pose  ton  front,  comme  pour  cacheraon  6m(  10 
tion,  sur  la  main  de  la  Jeune  fllle.) 

MADEMOISELLE  DE   KERDIG,  ^  FranQoia  qui  Tinterroge  du  regard. 
II  pleure.  .  .  .11  est  sauv^  !    (La  musique  Joue  doucement  Jusqu'A  la  fin). 


FN. 


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LA  FEE. 


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CHANT. 


PIANO. 


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i=:=1z:==ri;z:zz;=E 


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NOTES 


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1 
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■NTOTES  TO 

LE  CUIEN   DU  CAPITAINE. 


This  edition  of  L»  Ckien  du  Capitaint  is  printed  from  the  Paria  editioa  ot  1870,  with 
collation  of  the  new  editione  (Jenkins,  1b90),  ediiud  by  I>Yederio  Sumiobrast  and 
(Haobe^te,  1892)  by  Henri  £u^. 

Annotated  editions  so  far  published  are  the  editions  by  Sumichrast  and  Bu^  \lready 
noted,  by  Squair  (Gage  &  Co.,  Toronto,  1890),  and  by  Mclntyre  (Copp,  Clark  Ck>., 
Toronto,  1890). 

Beferenoes  in  the  notes  to  the  two  texts  in  this  volume  make  use  of  the  following 
abbreviations:— Diet.  Acad.,  Dictwnnaire  de  VAcudimie  frangaise,  Paris,  1878 ;  Litt, 
lAttri,  Dictionnaire  de  la  larujue /rangaite,  Paris,  1803-72;  NED.,  A  New  EnyLuh 
Dictionary,  ed.  Murray,  Oxford,  1888 — ;  HSa.,  'J  he  High  School  Fmnch  Grammar, 
Eraser-  Squair,  Toronto,  1891 ;  L  Fr.,  Lennoiis  in  FreiMti,  Part  11.,  Sykes,  Toronto, 
1890. 

I. 


Page  5,  line  1. — Oil  done  est  Z^ro  ?  Done,  with  questions 
often,  as  here,  indicates  surprise  ;  cf.  the  Englisli  *  Where  can  Zero  be  ? ' 

Page  6,  line  3.— son  absence  me  fait  un  vide.  'I  feel  his 
ftbsenoe,'    '  I  miss  him.' 

Page  5,  line  6. — nom  de  jeune  fllle.     *  Maiden  name.' 

Page  6,  line  7.— n6e  d'un  pere  OUltivateur.  '  Daughter  of  a 
farmer.' 

Page  6,  line  8. — Honfleur.  Houfleur  is  a  town  of  leas  than  10,000 
inhabitants,  situated  on  tlie  south  bank  of  the  estuary  of  the  Seine,  facing 
Havre.  The  port  is  good,  but  accessible  only  at  high  water.  To  the 
west  of  the  town  extends  the  C6t6  de  Grace  (cf.  18,  18),  a  hill  on  which 
rises,  among  ancient  elms,  the  church  of  Notre-Dame-de-Gr&ce  (cf.  18, 
16),  built  about  1660,  and  still  sought  by  pilgrims,  and  enriched  by  gifts 
and  offerings  of  thankful  sailors.  From  the  hill  a  beautiful  view  extends 
before  one,  embracing  the  sea,  the  distant  towns  of  Havre,  Harlleur, 
the  hills  of  Ingouville,  the  Seine,  etc.  (see  p.  19). 

143 


It 


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■     ! 

,  .      .        ,1! 


U4 


LE   CHIKN   DU   CAPITAINB. 


Page  5,  line  0. — ancien.     '  Retired.' 

Page  6,  line  9.  -capitaine  au  loner  cours.  A  voyage  de  long 
cowra  is  ft  long  lea-voyuge  ;  liencu  un  ca/>ilaine  au  lony  count  is  the 
master  of  a  ihip  making  ^oyagea  to  dlHtaut  parta,  a  'aea  captain.'  Cf. 
mattre  au  grand  (petit)  cuhcta(/e,  master  in  the  coasting  murine.  The 
d  in  the  phrase  introduces  the  a<ljectival  moditicr,  U  S  G.,  §  531,  4; 
L  Fr.,  §  275,  4.     Other  instances  are  to  be  found,  20,  1  ;   32,  '23,  etc. 

Page  6,  line  10. — honilSte  aisance.  'I'his  phrase  and  its  equiva- 
lent /or^M»«  lwnn4le='  tk  cumt'ortablu  independei>oc/  'a  modest  ooupe- 
tency,' 

Page  6,  line  12. — I'as-tu  enferm^.  Note  the  use  of  tu  between 
intimate  relations.  Higault  later  spealis  to  the  dog  Zero,  "Si  tu  crois 
qu'avec  tes  pattes,"  15,  23,  using  tu,  as  is  customary,  with  lower  animals. 
In  talking  with  Michel  Yver,  the  polite  voua,  however,  is  used:  "Vous 
causiez  done  arcc  Zero,"  14,  1. 

Page  5,  line  14.— I'avoir  danS  lea  jambes.  '  Have  him  at  one's 
heels,'  'in  one's  way.' 

Page  5,  line  15. — aU  HLOinS  =  <lu  moiiis  (9,  31),  *at  least.' 

Page  5,  line  18.~bonno  ^  tout  faire.  'Maid  (;f  all  work;*  cf. 
domestigue  d  tout  /aire.  But  note  likewise  Ce^t  tin  honinie  a  lout  faire, 
He  stops  at  nothing.  'I'lie  omission  of  the  article  is  due  Lo  the  appositive 
parenthetical  relation  of  "bonne"  to  "  Victoire."  Cf.  "campaguarde," 
5,  17;  "habitude  de  marin,"  f>0,  29;  "precaution,"  52,  7;  "chose 
strange,"  61,  19,  etc.;  US  O.,  408,  4;  L  Fr.,  57,  3. 

Page  5,  line  19. — 4  Seule  fin.     'For  the  (sole)  purpose,'  'merely.' 

Page  5,  line  20. — matelote  normande.  The  matelote  'd  a  fish 
stew — iish  stewed  d  la  matelote,  in  sailor  fashion,  with  win..,  onions, 
parsley,  etc. 

Page  6,  line  22.— assez  grande.     '  Pretty  big.' 

Page  6,  line  2.  —fit — le  tour — en  courant.    *  Ran  round. ' 

Page  6,  line  4.— cire  roUge.  A  red  wax  used  to  give  a  polish  tc 
tiled  floors. 

Page  6,  line  6.— par  terra.     '  On  the  ground.' 

Page  6,  line  14.— ras6  Centre  terre.  Se  raser,  in  the  language  of 
the  chase  is  used  of  au  aoiiaal  that  crouches  flat  on  the  ground,  so  a« 


MOTE& 


Ub 


nottobeseen,  eto.     Heuce,   'crouching  flat  on  the  ground.'    See  also 
41,21. 

""ge  6,  lino  16  — tremblant  qu'on  ne....     The  verb  of  fearing 
.ires  ne  ;  the  que ne  may  be  reiuieied  by  English  'lest.' 

Page  6,  line  17. — voix  de  tdtd.  In  imitating  a  woman's  or  child's 
voice,  a  man  uses  a  '  heail-touo,'  known  as  voix  de  tSte,  as  < '.:stinguished 
from  voix  de  poitrine,  chest-tone  ;  here  the  phrase  is  used  loosely  for  a 
high-pitched  shrill  tone, — '  shrill  treble.'     Cf.  34,  25. 

Page  7,  line  29.  -au  fond.     •  At  bottom,'  •  at  heart.'     Cf.  60,  28. 

Page  7,  line  30.— au  premier  abord.  This  is  one  of  numerous 
phrases  d'abord,  tout  d' abord  (-'3,  7),  de  prime  abord,  meaning  en  premier 
lieu,  au  premier  instant,  du  premier  coup  (8,  29),  'at  Hrst,'  'at  the  outset.' 
(Abord ^  meeting,  encounter.) 

Pagre  8,  line  4. — tout  de  suite.  De  mite  =  Pun  apri»  UatUre  or 
V        iiiterrupiion ;  hence   tout  dt   6uitt=sans  dSlai,  swr-U-duimp,    'at 


igeof 
so  a« 


Page  8,  line  i.— VOUS  prenait  le  OOeur.  'Won  your  heart.' 
The  French  preference  for  the  article  with  parts  of  the  body,  senses, 
etc.,  may  be  noticed  here  and  in  8,  5  ;  33,  12  ;  34,  16  ;  35,  13,  etc. 

Page  8,  line  6.  -prendre  see  aplombs.  Aplui.ib,  Kng  'plumb,' 
•upright';  so  perdre  non  aplomb,  to  be  out  of  plumb,  or  (fig.)  to  lose 
one's  self-command  ;   prendre  sen  aplombs,  get  a  firm  footing. 

Page  8,  line  11.— en  ^ventail.  Note  this  value  of  en,  'like  a,*  and 
cf .  the  Eng.    '  ia.i\-sluiped. ' 

Page  8,  line  11.— 4  ram^ricaine.  Note  this  phrase  abbreviated 
from  d  la  fa<^on  {guitse,  maniert)  avidricaine,  'American  style.'  Cf. 
"drames  k  la  mode,"  34,  13. 

Page  8,  line  14.— de  Son  goftt.    Or  d  son  goUt,  'to  his  taste.' 

Page  8,  line  15.— vent  arriere.  'A  leading  Mrind,— 'with  the 
wind  astern.' 

Page  8,  line  18.-4  tOUt  prendre.  'Taking  everything  into 
account,'  '  altogether. ' 

Page  8,  line  20.— grain.  In  sailors'  language  'squall,'  ffrain  blanc, 
the  white  squall  of  the  Tropics.  The  author  puns  on  the  other  meaning 
of  grain,  grain  of  corn,  seed,  which  though  little  can  produce  much. 


146 


LE   OHIKN    DU    CAPITAINB. 


I!;!.      ! 


Page  8,  line  24.— A  foroe  de.     '  By  dint  of.*     Cf.  18,  32. 

Page  8,  line  24. — avait  flni  par.  Finir  par,  lit.  'end  by,'  but 
usually  rendered  in  English  by  'come  to,'  'end  in,'  'finally,'  'in  the 
end  ;*  hence  elle  avait  Jini  yar  le  croire,  'she  came  at  last  to  believe  it.' 
Cf.  21,  3;  30,  28;  38,  15,  etc.,  and  "  (•ommen9a  par,"  60,  31. 

Page  8,  line  25.— prendre  en  grippe.  Grippe,  fancy,  mania, 
hobby,  is  used  in  this  phrase  — 'conceive  a  dislike  for.'  (Note  avoir  la 
grippe,  'to  be  ill  with  influenza.') 

Page  8,  line  25. — qui  n'en  pouvait  mais.  Mais  in  this  one 
phraae  shows  its  original  meaning,  Lat.  vuKjin,  more ;  iCen  pouvoir 
maia,  cannot  help  it,  not  to  be  responsible  for  it. 

Page  8,  line  29. — du  premier  coup.    See  note  7,  29. 

Pagre  9,  line  2. — dignity  de  chien.  An  instance  of  the  brief 
expressive  constructions  that  abound  in  French.  In  English  they  are 
usually  turned  into  adj.  and  noun,  cf.  "  royal  dignity  ; "  sometimes  by 
"  — ship  ; "  here  perhaps  best  rendered  'his  dignity  as  a  dog,'  'his  canine 
dignity.' 

Page  9,  line  3.— il  se  retira  sous  sa  tente.  A  jesting  allusion 
at  the  Greek  hero  Achilles,  vv^ho  at  the  beginning  of  the  siege  of  Troy 
withdrew  to  his  tent  and  refused  to  fight  because  his  commander 
Agamemnon  had  insulted  him  by  seizing  hib  captive  Hippodameia. 
—■Iliad,  Bk.  i. 

Page  9,  line  5. — Madame.  *  His  mistress.'  The  mistress  of  the 
French  household  is  always  "  Madame." 

Page  9,  line  5.— de  fait.     'In  fact,'  'really.' 

Page  9,  line  12. — du  c6t<^  du  chien.  '  On  the  dog's  part  (side). 
Note  this  use  of  de  with  cdl^ ;  cf.  15,  14  ;  15,  28,  etc. 

Page  9,  line  17.— n'^tait  pas  faite  pour.  'Was  not  of  a  kind 
to,'  *  was  not  ajjt  to.' 

Page  9,  line  20.— 6tait  prise  sur  la  sienne.  Sur  is  used  with 
prttulre,  etc.,  giving  the  notion  of  taking  away  from  one's  share,  due, 
etc.  :  prendre  sur  ses  {jag°.s,  take  out  of  one's  wages ;  prendre  sur  sa 
nourriture,  to  take  away  a  part  of  one's  food. 

Page  10,  line  2.— une  sorte  de  palatine....  'A  sort  of 
tippet  set  about....'     The  tippet  or  cape,  made  fashionable  (1676)  in 


NOTES. 


147 


ith 

le, 
sa 

of 
ia 


France  by  the  PrinceSB  Palatine,  wife  of  the  Duke  of  Orleans,  brother 
of  Louis  XIV.,  received  from  her  its  name  (Litt.). 

Page  10,  line  3.— un  je  ne    sais   quel.     *  An  indescribable ' 

or,  rendering  tlie  whole  clause,    '  making  him  loolv  curiously  like. . . ,' 

Page  10,  line   1.3.— il  avait  de   I'esprit  4   en   revendre. 

Revendrf  is  lit.  'to  sell  again,'  'to  sell  at  second-hand  ; '  hence  avoir 
d'wie  choxe  d  revendre,  lit.  '  to  have  of  a  thing  (some)  to  sell,'  in 
familiarly  =  'to  have  enough  and  to  spare.' 

Page  10,  line  14.— M.  de  Buffon.  Oeorges  Louis  Leclerc,  comte  de 
Buffon  (1707-1788),  a  great  ^Vencli  naturalist,  director  of  the  Jardin  du 
Koi  in  Paris,  author  of  an  IJUtoirc  naturf'le,  etc.  He  was  admitted  to 
the  French  Academy  in  1753,  when  he  luatle  a  famous  address,  Discours 
sur  le  style.  As  a  nobleman  he  would  wear  the  court  dress  with  lace 
cuffs  ("en  manchefctts  de  dentelle  "). 

Page  10,  line  15,  -en  pleine  Acad^mie.  *  Before  the  Academy 
in  full  session.'  The  French  Academy  was  begun  in  1628,  and  organized 
by  IJichelieu  in  lt535,  for  the  pur])Ose  of  regulating  the  language  and  taste 
of  France  It  consists  of  forty  members,  chosen  for  literary  or  scholarly 
eminence,  who  meet  weekly. 

Page  10,  line  80.  — cet  age  est  sanS  piti^.  An  allusion  to  the 
lines  of  the  poet  La  Fontaine  (1621-1695)  in  his  fable  Les  deux  pitjeom, 
Bk.  IX.,  ii.,  54. 

"  Mais  un  fripon  d'enfant,  cet  Age  est  sans  piti6, 
Prit  sa  froiide,  et  dn  coiij)  tua  plus  d'4  moiti4, 
La  volatile  malheuieuse." 

Page  10,  line  31.— berg'e.  Bevf/e  is  the  embankment;  e6te  (0.3,  25), 
the  coast,  shore,  as  seen  from  a  sliip  ;  hord  (11,  23),  edge,  margin  ;  rive, 
the  bank  of  a  river  or  stream  ;  ru-at/e  (IS,  31),  the  bank  or  shore  of  a 
river  or  sea. 

Page  11,  line  16.  -dont  vous  ne  valez  pas  les  quatre 

fers.  'he  exi)ression  ne  pan  valoir  le-i  quatre  fern  d'un  chien  is  pro- 
verbial, 'not  to  be  worth  a  straw.'  The  fer  is  the  shoe  (of  a  horse, 
etc.),  and  as  a  dog  is  not  shod,  the  expression  means  '  worth  nothing.' 
Pigault  turns  the  pliraso  ;  say,  'compared  with  whom  you  are  not  worth 
a  straw.'  The  whole  expression  is  a  vigorous  way  of  saying  '  you  worth- 
less rascals  ! ' 

Page  11,  line  18.— sans  demander  aon  rests.     Cf.  36,  2d. 


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148 


LR   CHIEN   DU    CAPITAINB. 


Jfesfe,  remainder,  rest,  is  nsed  in  the  language  of  business, — H  lui  a 
pay4  ton  reste.  He  paid  him  o£f  (paid  him  what  was  due  of  his  wages) ; 
hence  partir  nans  demander  son  rente  is  'to  leave  without  saying  a 
word,'  or  more  generally,  'without  replying,'  'without  waiting  for 
more,'  'at  once. '  Cf.  II  n'a  pas  attendu  son  reste,  He  did  not  wait  for 
a  reply. 

Page  11,  line  30.— faire  un  bout  de  toilette.  Bout,  end,  is 
frequently  used  =  a  small  portion,  a  bit;  m«  bout  de  corde,  a  small 
piece  of  string  ;  un  bovi  de  sermon,  a  bit  of  a  sermon  ;  hence  *  faire  un 
bout  de  toiUtte,'  '  tidy  himself  up  a  bit.' 

Page  11,  line  30. — Dieu  sait.  The  French  use  of  Dieu,  diable,  etc., 
has  less  fcirce  than  the  corresponding  English  words ;  hence  render 
'  goodutiSB  knows.' 

Pagfe  12,  line  12. — Allons !  Here  used  as  an  interjection, — 'Now 
then!'    Cf.  18,  12. 

Page  12,  line  15  — de  nouveau.     'Again,'   'anew.' 

Page  12,  line  21.— A-t-il  le  flano  creux  !  One  of  the  commonest 
of  emphatic  forms  is  this  interrogative  form, — '  Lvi't  he  thin  ! '    Cf.  16,  2. 

Page  12,  line  2.3.— je  veux  faire  un  heureux  aujourd'hui. 

Allusion  to  the  saying  of  the  Emperor  Titus  as  recorded  among  others 
by  Suetonius  in  his  Duodecim  Caesnres,  Titus,  §  8 :  "  Once  at  supper, 
reflecting  that  he  had  done  nothing  for  anyone  that  day,  he  uttered  that 
memorable  and  rightly  praised  saying :  '  Friends,  I  have  lost  a  day ' 
{Amici,  diem  perdldi)."  The  saying  was  expanded  by  Racine  (1639-1699) 
in  his  Birinice,  iv.,  iv. : 

"Ot.  sent  ces  heureux  jours  que  Je  faisais  attendre? 
Quels  pleurs  ai-je  sdchds  ?  Dans  quels  yeux  satisfaits 
Ai-Je  d^]^  ^ofltd  le  fruit  de  mes  bienfaits? 
L'univers  a-t-il  vu  chancer  ses  destinies? 
Sais-]e  combien  le  ciel  m'a  compt4  de  journdesf 
Et  de  ce  peu  de  Jours,  si  longtenips  attendus, 
Ah,  nuJheureux  I  combien  J'en  ai  d6ja  perdus  !** 

English  literature  contains  many  allusions  to  the  memorable  exclama- 
tion ;    Addison,  Young,  and  others  turned  it  to  account. 

Page  12,  line  26.— ne  payait  de  mots.  Z>«= '  with.'  Je  le  payerai 
de  mon  sang,  I  shall  pay  for  it  with  my  blood.  Payer  de  paroles, 
payer  de  belles  paroles,  payer  de  mots,  '  to  pay  with  fine  speeches.' 

Paffe  13,  line  12. — de  force.     '  By  force,'  '  forcibly.' 


NOTES. 


149 


>;!'! 


I 


ima- 


Page  13,  line  12. — par  exemple.  Interjection, — •  I  can  tell  you,' 
colloquially  non,  par  exnuple,   '  not  by  a  long  shot.' 

Page  13,  line  15.— Bonsoir  la  COmpagnie.  '  Good  night  every- 
body,'  'goodbye  to  you.'  Tliere  is  a  touch  of  a  familiar  sense  of  bon- 
soir in  this,  to  indicate  that  an  action  is  ended  and  has  been  perhaps 
vain;  cf.  Tout  est  dit,  bonsoir;  n'en  parlous  j,lut  (Diet.  Acad.). 

Page  13,  line  15.— un  beau  ciergfe.  One  of  the  most  frequent 
offerings  of  Roman  Catholics  in  gratitmle  for  an  escape  from  peril  is  a 
wax-candle  of  greater  or  smaller  size  to  be  burnt  before  the  shrine  of 
some  favoured  saint. 

Page  13,  line  16.— Notre-Dame-de-Grace.    See  note  5,  8. 

Page  13,  line  21.— Adieu,  mon  beau  navire.    In  18,35,  Hippo- 

lyte  Monpou  (1804-1841),  already  successful  as  a  composer  of  songs, 
represented  at  the  Opdra-Comique,  a  light  opera  in  one  act  eutitleil  les 
deux  Beines,  the  words  of  which  were  by  Fr6d6ric  Souli^.  One  of  its 
airs  Adieu,  mon  beau  navire,  achieved  instant  popularity.  Masson  has 
reprinted  the  words  in  his  Lyre  franqaise,  p.  114. 


Adieu,  mon  beau  navire, 
Aux  irrands  m&ts  pavois^s, 
Je  te  quitte  et  puis  dire : 
Hes  beaux  Joura  sent  passds  1 

Toi,  qui  plus  fort  que  I'onde, 
En  sillonnant  les  flots, 
X  touB  les  bouts  du  monde 
Porte  nos  matelots ; 
Nous  n'irons  plus  ensemble 
Voir  I'dquateur  en  feu, 
Moxique  ot.  le  sol  tremble, 
Et  I'Espagne  au  oiel  bleu  1 
Adieu,  mon  beau,  eta 

Qnand  4clatait  la  nue, 
Et  la  foudre  k  nos  yeux, 


Lorsque  la  mer  ^mue 
S'61ani;ait  Jusqu'aux  cieux ; 
Sous  nos  pieds,  sur  nos  tetes, 
Quand  grondaient  mor  et  vent, 
Entre  ces  deux  tempetes 
Tu  passais  triomphant  i 
Adieu,  mon  beau,  eta 

Plus  de  courses  paisibles, 
(M  I'cspoir  rit  au  coeur  1 
Plus  de  combats  terribles 
Dent  tu  sortais  vainqueur  I 
Et  d'une  main  bardie 
Un  autre  4  mon  vaisseau, 
Sar  la  poupe  ennemie, 
Plantera  ton  drapeau  t 
Adieu,  mon  beau,  eta 


Page  13,  line  27.— les  braies  des  Gaulois  nos  p^res.    Th© 

country  now  France  was  called  by  the  Romans  Oallia,  and  its  inhabi. 
tants,  who  were  chiefly  Celts,  Oalli.  The  dress  of  all  the  barbarians,  as 
distinguished  from  the  Romans  and  Greeks,  who  wore  the  toga  or  hivui- 
tion,  was  in  part  always  breeches.  Strabo  says  specially  of  the  Galli 
that  "they  wear  breeches  which  they  call  brakas."  The  Celtic  word 
(Breton)  braget,  French  braie,  Lat.  braea,  is  preserved  likewiaa  in  Eng. 
'breeches,'  Scotch  'breeks.' 


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l!-'i 


150 


j.' 

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LB   CHIRN    DU    CAPITAINK. 


IT. 


Page  14,  line  1.— Vous  causiez  done.  Gf.  the  use  of  done  5, 
1  and  uotc.     Here, — *  And  «o  you  were  talking. ' 

Page  U,  line  1.— qu'est-ce  que bien.     Note  the  value  of  the 

periphrastic  question  and  Men, — '  what  in  the  world  could  you  say  to 
him?' 

Page  14,  line  12. — pour  ce  qui  est  de  cela.  Lit.  'for  what 
concerns  (is  of)  that,' — *as  concerns  that,'  'on  that  point.' 

Page  14,  line  12.— danS  SOn  tort.     '  In  the  wrong.' 

Page  14,  line  13  — mais  que  voulez-vous?     Of.  1.  24  below. 

This  phrase  is  idiomatic  and  cannot  he  lenden  d  literally  in  English. 
Understood  with  the  phrase  is  "(que  voulez-vous)  qu^on  fasse  (dise)," 
denoting  that  things  are  so,  and  one  cannot  help  it.  The  nearest  corres- 
ponding English  is,  '  What  can  one  do  about  it  ? '   '  How  can  one  help  it  ? ' 

Page  14,  line  14. — fidele  en  diable.  (f.  "ce  port  est  diflScile  en 
diable,"  55,  20.  "  En  dial^le  "  (lit.  '  as  the  devil' )  is  frequently  used, 
as  here,  as  an  adverbial  phrase, —  'extremely.'  Cf.  "La  nuit  est  noire 
en  diable,"  -Beaumarchais,  Mai\  dc  Fig.,  v.  iii.  In  Englisli  some 
speakers  are  addicted  to  a  similar  use  of  the  equivalent  adverb. 
Readers  of  Domhey  and  Son  will  remember  that  Major  Joseph  Bagstock 
was  "tough,  mji'am ;  tough  is  J.  B., — tough  and  de-vilish  slyl" 
Render,   '  faithful  as  can  be. ' 

Page  14,  line  14. — ^a.  l^or  cela  (with  soft  c,  hence  fa),  (^a  gives  a 
little  touch  of  familiarity  or  contempt  not  suggested  by  il. 

Page  14,  line  16. — quel  est-il?  Quel  here  refers  to  the  character, 
nature,  etc.,  of  the  man,  not  like  qui,  to  the  name,  position,  etc. 

Page  14,  line  17.— Un  paS  grand'chose.  This  phrase  imitates 
the  word  vaurien  (1.  i)),  a  good-for-nought  —  iin  homme  qui  ne  vaut  rien; 
so  "un  pas  grand'chose  "=  nn  homme  qui  ne  vaut  pas  (frand' chose.  '  He 
doesn't  amount  to  much.*  Compare  "  uu  rien  du  tout,"  14,  21,  '  utterly 
worthless  fellow;'    "  un  propre  k  rien,"   .31>,  22,    'a  good-f  or- nought.' 

grand'chose.  With  certain  nouns  grand  does  not  take  the  e  of 
the  feminine.  In  O.  F.,  adjectives  derived  from  Lat.  adjectives  in  — i» 
had  but  one  form  for  the  two  genders.  Thus  Lat.  r/rawrfw  (m.  and  /.) 
grande  (n.)  became  in  O.  F.  grand  {m.  and/.).  Under  the  influence  of 
adjectives  derived  from  Lat.  adjectives  in  — us,  which  had  two  forma  in 


NOTES. 


161 


O.  F.  {e.g.f  Lat.  bonus,  bona,  bo-min  gave/;0H  m.,  bon(n)ef.),  the  one-form 


liicter, 

tnitates 
it  rien  ; 
"..  'He 
utterly 
ought.' 

ihe  «  of 
in  — i« 
and  /.) 
ence  of 
^orms  in 


idje 


bej. 


assui 


fo 


rins 


ind. 


idc.) . 


•rthelt 


jectives 
certain  well  marked  survivals  of  the  single  form  maintained  themselves, 
hlarly  grammarians,  igiiorantly  thinking  these  were  contractions,  used 
an  '  to  denote  the  onusaion,  as  tiiey  tli(')Ui,dit,  of  the  e.  Some  of  those  sur- 
vivals are  (jrand'choit,  (jranLlch^re,  yia  ''Vaim,  (frmuVsoif,  (jrand'pcur, 
grand'mdre,  gramVtante,  grand' mease,  yraiuf peine,  gi-'unVpitiS,  grand'rue. 

Page  14,  line  20. — pays  de  Caux.  The  elevated  part  of  ancient 
Normandy  lying  along  the  Channel,  from  the  Seine  north  to  the 
Bresle.  "Lacampagne  meme  est  plautde  d'arbres  i  fruits  alignos,  qui 
n'empecheut  pas  que  Ton  u'y  fasse  d'excellentes  rdcoltts,  tant  la  terre 
est  fertile.  Partout  ce  pay.s  oflVe  dea  sites  agrdables  et  varies  et  tie  cha- 
mauts  paysages," — de  Saint  Furgeau. 

Page  14,  line  22.  -H  passe  pour  =  ea'^  r4pui6, — '  He  has  the  reputa- 
tion of.'  Cf.  !!■  pa-ise  pour  I'auteur  de  ce  roman,  He  is  reputed  to  he 
the  author  of  that  novel. 

Page  14,  line  25. — tout  de  meme.  (Tout)  de  mime  {=de  la  mime, 
nemblable  maniere),  a  common  adverbial  phrase, — 'all  the  same.' 

Page  14,  line  25. — Faut  le   VOir.      Colloquially   il  is   frequently 

omitted  before /a ««.     Cf.   "m'est  avis,"  20,  18. 

Page  14,  line  25. — gmboiter  le  pas.  A  military  phra,se  to  denote 
marching  in  close  tiles,  so  that  the  foot  of  the  man  behind  follows  on  in 
the  place  the  foot  of  the  man  in  front  leaves.  Fleming  in  his  Diet, 
renders  this  'to  cover  the  step;'  the  technical  name  of  the  step  in 
English  is,  however,  the  'lock-step'  {S'^'i\\\iAm'&  Military  Diet.) ;  almost 
equivalent  (of  dogs)  is  the  expression  "to  come  to  heel,"  in  the  sense  of 
following  hard  on  the  steps  of  the  dog's  master. 

Page  14,  line  26.-11  ne  paye  pas  do  mine.  "  Payer  de  mine" 
(cf.  12,  25),  denotes  'impress  favourably  by  one's  looks,' — 'He  isn't 
much  to  look  at. ' 

Page  14,  line  '29. — et  mdm.e  davantage.  Note  the  use  of  da- 
vantage  rather  than  plus  at  the  eud  of  the  phrase,  //  S  0.  §  497,  3 ;  Zr 
Fr.,  §  261. 

Page  14,  line  29. — II  no  lui  manque.  Manquer  is  impersonal,— 
/J  me  manque  quclque  chose,  /lack  somi  thing  ;  hence,    '  He  lacks. .. .' 

Page  15,  line  3.  — eSCOgriffe  de  Norkind.  Escogriffe,  a  land- 
shark,  a  shabby,  ill-looking  foiiow, — 'That  lout  of  a  Norkind.'     Note 


152 


LV.    CHI  EN    DU    CAPITAINK. 


'111 

•ii 


1     i  '' 


!'! 


'  I 


M 


1 '' 


l!M 


that  the  appositive  noun  with  de  omits  the  indefinite  article.     Cf.  L  Fr., 
§  276,  3. 

Page  15,  line  4.— allez.  Interjection  ;  cf.  12,  2 ;  18,  12 ;  75,  32  ;  76, 
2S,  etc.     Render  it  in  harmony  with  the  context ;  here,  'I  can  tell  you.' 

Page  15,  line  6.— se  jetterait  au  feu.  A'c  jeter  (xe  mettre)  au  feu 
pour  qvfilqu'vn  is  tlie  usu?!  French  form  of  the  proverb  ;  orresponding 
to  tlie  Englisli  '  to  go  through  Jire  and  neater  for  any  one.' 

Page  15,  line  7.— On  n'en  fait  plus  sur  ce  gabarit.   Gaharit, 

model  of  a  ship, — *Thoy  don't  buiid  that  kind  any  more.' 

Page  15,  line  9.— Je  le  crois  parbleu  bien.  Parbleu  (euphem- 
iam  for  par  Dieu)  is  a  mild  oath,  but  here  merely  an  adverbial  atrength- 
ening  of  "bien," — '  Well  I  should  think  so,'  or  more  frt.ely,  'You  had 
better  bcMcve  it.' 

Page  15,  line  9.— Mais  regai'dez  done.  Cf.  5,  l  ;  14,  1,  and 
notes.  Here  with  the  imperative  "  donc"=just,  pray, — 'but  just 
look.' 

Page  15,  line  10.— Qu'est-ce  qu'il  peut  avoir  h   courir? 

"  Avoir  "  here=  '  to  be  the  matter  with,' — '  What  can  be  the  matter  with 
him  running  ? ' 

Page  15,  lin«  13. — de  temps  d>  autre=rf«  temps  en  temps,  'from 
time  to  time.' 

Page  15,  line  19. — prit  son  ^lan.     Cf.  53,  28,  'made  a  spring.' 

Page  15,  line  22. — Je  t'en  SOUbaite.  i^n  souhalter  is  used  collo- 
quially, to  wish  a  person  something  you  know  he  will  not  get, — *  I  wish 
you  may  get  it,'  'I  wish  you  luck  of  it'  (ironically). 

Page  16,  line  24. — marcbe  vent  arriere.  'Is  running  before  the 
wind.' 

Page  16,  line  24. — file.  *  Is  spinning  off.'  The  metaphor  is  from  the 
turning  of  the  wheel,  on  which  the  rope  is  wound,  when  the  log  is  cast 
into  the  water. 

Page  15,  line  24. — du  train.     *  -At  the  rate.' 

Page  16,  line  25. — d'avance.     'Of  a  start.' 

Page  15,  line  26. — boire  un  COUp.  '  Drink  a  draught,'  'take  a 
drink,'  euphemism  for  "drown." 

Page  16,  line  27.— je  t'attache  le  reste  de  tee  jours  aveo 


H0TE8. 


15S 


'from 


|om  the 
is  cast 


'take  a 
aveo 


des  saucisses.  This  odd  expression  arises  from  the  familiar  phrase 
attacker  ms  chiens  avec  des  saucimea,  to  throw  money  to  the  dogs,  to 
spend  foolishly.  Pigault  means  therefore,  that  he  is  so  sure  the  dog  will 
he  drowned  that  he  engages  to  pamper  him  for  the  rest  of  his  life  if  he 
escapes. 

Page  16,  line  28. — le  COUrant.  Some  editions  read  "ce  satan^ 
courant. " 

Page  15,  line  28. — le  Havre.  Formerly  called  le  Havre  de  Ordce, 
'  the  harbour  of  Grace,'  hence  the  use  of  le.  It  lies  on  the  north  bank, 
at  the  mouth  of  the  Seine.  It  has  a  population  of  116,369  (1891),  and 
carries  on  a  quarter  of  the  commerce  of  France. 

Page  15,  line  31.— N'importe.     Cf.  14,  26,  note. 

Page  15,  line  31.— mal  h,  Norkind.  '  Unkind  o/"Norkind.'  A  at 
times  denotes  source. 

Page  15,  line  .S2. — toutou.  Usually  written  tou-toii,  a  child's  word 
for  dog  :  cf.  'bow-wow.'  Du  Manner  in  Trilby  {p.  .309)  defines  toutou 
as  "  a  nondescript  French  lapdog  of  no  breed  known  to  Englishmen  (a 
regular  little  beast ! )." 

Page  15,  line  34. — tenftZ.     Cf.  alter  used  as  an  interjection,  12,  2; 

15,  4,  etc.  —  'see  now.' 

Page  15,  line  34. — le  voil^  QUi  COule.  Note  the  constructions 
with  void,  voilA.  Lit.  'see  him  there  who  is  sinking,' — 'there,  he's 
sinking.'     Of.  16,  1  ;  82,  16. 

Page  16,  line  1.— coups  de  reins.  'Strokes.*  One  of  many 
French  phrases  with  coup,  usually  indicated  in  English  by  one  word, — 
coup-d'ceil,  glance,  coup  de  pied,  kick,  coup  de  couteau,  stab,  coup  de 
dent,  bite,  coup  de  /jtsi/,  (gun)  shot,  coup  de  vent,  squall,  etc. 

Page  16,  line  1.— voil^  qu'il  tourbillonne.  'There,  he's  going 
down  in  the  eddy.' 

Page  16,  line  2.— a-t-il  la  vie  dure!     Of.   12,  21,  and  note. 

'  Doesn't  his  strength  hold  out ! '     '  Doesn't  he  die  hard  ! ' 

Pat^e  16,  line  2.-  -9a  Die  fait  encore  queique  chose.     'That 

concerns  (affects)  me  some v\  hat  still,'  '  I  don't  altogether  like  it.' 

Page  16,  line  .i.--je  donnersis  bien.    .Sien  has  intensive  foroe,— 

•  I'd  willingly  give.' 


i 


!      i 


154 


LE   CHI  EN    DU    CAPITAINS. 


!!' 


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1 1 '  % 

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/  i 

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i! 


Page  16,  line  7.— Tonnerre  de  Brest.     Cf.  57, 1.     The  word 

"  tonnurre  "  is  used  iu  French  as  in  English  '  thunder '  is,  as  an  exclama- 
tion. So  tonnerre/  mille  tomierrea J  (cf.  58,  2G)  and  even  tonnerre 
de  Dieu! — "Tonnerre  de  Dieu !  n'allons  pas  fumer  sur  le  tonneau 
(cask)  de  poudre," — Balzac.  The  captain's  exclamation  is  modelled 
on  the  last — the  thunder  of  the  cannon  of  Brest  furnishing  a  ccmparison 
well  known  to  the  Norman  sailors. 

Brest.  A  town  of  75,854  inhabitants  (1891),  in  the  N.  w.  of  France, 
important  for  its  commerce  and  manufactures,  but  especially  as  a  military 
port,  one  of  the  finest  in  Europe. 

Page  16,  line  7.— qu'il  meure,  ce  satan6  chien.     Note  this 

order  of  pronoun,  followed  by  the  explanatory  noun — au  order  character- 
istic of  colloquial  French.  Cf.  "le  laisser  la,  ce  pauvre  diable,"  IS,  6; 
"il  n'est  pas  beau,  votre  invito,"  20,  14,  etc. 

Page  16,  line  8. — le  bon  Dieu.  The  French,  like  the  Germans  (cf. 
der  Hebe  Oott),  are  fond  of  using  the  adjective  with  the  name  of  the 
Deity.     In  Eng.  simply  'God,'  or  'God  Almighty.' 

Page  16,  line  10.— qui  ne  lui  allaient  pas  k  la  cheville. 

The  expression  II  ne  lui  va  pas  d  la  cheoille  (du  pkd),  (lit.  aukle-boue) 
is  proverbial  to  express  that  one  man  is  inferior  to  another.  Cf.  *  He 
doesn't  begin  to  compare  with  him,'  'He  can't  hold  a  caudle  to  him,' 
etc. 

Page  16,  line  11, — nom  d'une  pipe.  This  and  the  equivalent 
phrases  no7n,  d\in  petit  bonhomine,  itoin  d'u7i  nom,  are  all  slang 
euphemisms  of  the  oath  {au  sacrd)  nom  de  Dieu!  "Xom  d'une  pipe  !  si 
vous  m'approchez. .!"  (Melesville,  1S30,  in  Larcliey).    Cf.  Trilby,  p.  43. 

Page  16,  line  18. — il  gagna  de  Vitesse.  *He  rapidly  over- 
hauled,'   *  outstripped.' 

Page  16,  line  19.-86  laissant  porter.  'Letting  himself  be 
carried,^ — the  simple  infinitive  with  passive  force,  cf.  H  S  Q.,  §  363; 
L  Ft.,  §  185.     Other  examples  are  to  be  found,  .S7,  7  ;  73,  5. 

Page  16,  line  22.-4  la  force  du  poignet.  'By  sheer  strength 
of  arm.' 

Page  16,  line  26. -plus  vite  que  nous  ne. 

due  to  the  affirmative  comparative  that  precedes. 
Z/i'V.,  §264,  3,  c. 

Page  16,  line  32.— comme  il  eiit  fait  d'un  noy^.     *A»  ha 


.     The  negative  is 
HS  Q.,  §  496,3; 


WOTKS. 


105 


would  have  done  with  »  drowning  man.'  Noyi  may  mean  either  dead 
or  in  danger  of  death  from  drowning — II  a  rappel6  U  noyi  d  la  vie,  He 
rfestored  the  drowned  man  to  life. 

Page  16,  line  33.— Z^ro  avait  du  temperament.  Not  'tem- 
perament,' 'constitution'  (cf.  64,  2),  but  rather  'character,'  'spirit.' 

Page  17,  line  2. —II  se  fit inattendue.  "11"  is  here  im- 
personal. Comme  here  ^prfsque,  en  quelque  sorte,  and  may  be  rendered 
'something  of  the  nature  of,'  '  a  sort  of,'  or  'as  it  were,' — *  A  revolution, 
M  it  w^e,  took  place  within  him.' 

Pafice  17,  line  4.— SOUS  son  veritable  jour.    •  Tn  its  true  light.' 

Page  17,  line  9.— il  s'assit  done  sur  son  s^ant.     'He  sat 

down  therefore.'     Cf.  5,  1  ;  14,  1  ;  15,  9  and  notes. 

Page  17,  line  13. — quoi  que  ce  soit.  Lit.  'whatever  it  might  be,' 
— '  anything  whatever.' 

Page  17,  line  19. — en  TUpture  de  ban.  Ban  is  here  banishment, 
outlawry  ;  rompre  (break)  son  ban,  to  return  to  a  place  from  which  one 
is  banished  ;  rupture  de  ban  is  the  action  of  returning  while  under  ban. 
Thin  phrase  'to  break  one's  ban'  has  come  into  English. — "Arran, 
hearing  alarming  rumours,  broke  his  ban  at  Kinniel  and  hurried  to 
court," — Burton,  m  N  E  D.     Hence  render,  '  who  has  broken  his  ban.' 

Page  17,  line  20.— sans  papiers.  The  'papiers '  here  refer  to  the 
passport,  certificate,  etc.,  certifying  the  civil  standing  of  the  bearer. 

Page  17,  line  21.— n'ayant  plus  ni  feu  ni  lieu.     N'avoir  ni 
feu  ne  lieu  is  a  very  old  phrase,    'to  be  without  local  habitation,' — 
'without  hearth  and  home,'  '  homeless.' 

Mais  moi,  grftce  au  destin,  qui  n'ai  ni  'ju  ni  lieu, 
Je  me  log:*  o^  J*  puia  et  comme  il  plait  au  Dieu. 

— Boileau,  iSatirM  vL 

Page  17,  lin«i  22.— auberge  de  la  Belle- Eltoile.  Coucher  (loger) 
d  la  belle  Aoile,  to  sleep  in  the  open  air ;  hence  "  Vauberge  de  la  Belle- 
^toile,"  '  the  Starlight  Inn.' 

Page  17,  line  24.— mettaient  —  du  vague  dans  Tame. 
Va^tie  here  =" malaise  inddfinissable  de  I'dme."  Hence  'gave  him  a 
certain  uneasiness  of  spirit,'  'tinged  his  soul  with  gloom.' 

Page  17,  line  29.— OOSUr  de  chien.  Cf.  "  dignity  de  chien,"  9,  2, 
and  note. 


156 


LE   CHIEN    DU   CAPITAINB. 


-i  i 


r'i 


Ml. 


I  ' 


Page  17,  line  32.— dont  il  n'eClt  pu  86  d^fendre.    The  verb  is 

here  the  2nd  form  of  the  conditional  (//  Fr.,  §  225,  note  2) ;  cf.  "  Ou  eAt 
dit,"  17,  32;  25,  27;  45,  24,  etc.  'Can,'  'must,'  etc.,  not  having  any 
participle  in  Eng.,  the  perfect  tensu  is  made  with  the  intinitive  ;  hence, 
•which  he  could  not  have  yuurded  himself  from.' 

Page  18,  line  1 . — en  mani^re  de  reflexion.    '  lu  a  reflecting 

way,'  'as  a  sort  of  reflection.' 

Page  18,  line  4.— Notre-Dame.     See  note  5,  S,  and  19,  7  ff. 

Page  18,  line  6. — qui  me  fait  I'effet  • . . . '  who  seems  to  me  as  if 
he....' 

Page  18,  line  12.— Allons !    Cf.  12,  10  and  note. 

Page  18,  line  13. — I'autre.     That  is,  his  former  master. 

Page  18,  line  18. — C6te  de  Gr&ce.     See  5,  8,  note. 

Page  18,  line  21. — 4  SOUhait.  Phrases  such  as  this,  common  in 
French,  are  rare  in  English  (cf.  '  to  order,'  '  to  command') ;  they  must 
usually  be  rendered  by  a  clause  '{as  (beautifully)  made)  as  one  could 
wish,' — 'ideaL' 

Page  18,  line  23.— s'offre  k  nous.     Cf.  L  Fr.,  §  167,  3. 

Page  18,  line  26. — ViUerville.  A  fishing  village  on  the  Channel, 
built*  on  a  cliff,  a  few  nules  s.  w.  of  Honfleur ;  its  inhabitants  number 
(1891)  978. 

Page  18,  line  34.— la  m4dioorit6  dor^e.  'The  golden  mean.' 
From  Horace,  Odu,  n.,  x.,  5: 

Auream  quisquii'  mediooritatem 
Diliifit. 

Golden  is  the  middle  state; 
Love  the  middle  gifts  of  fate. 
Not  the  sloven  squalid  cot. 
Proud  and  envied  palace  not. 

—Gladttons. 

Page  19,  line  2.— ses  demiers  automnes.     'His  declining 

years.' 

Page  19,  line  10.— Ave,  maris  Stella.  Lat.  'Hail,  star  of  the 
aea.' 

Page  19,  line  13. — oour.  The  cour  is  the  court  or  area,  nsually 
paved  with  flagstones,  extending  from  the  house  to  the  street,  from 


NOTES. 


157 


which  it  is  generally  separated  by  an  iron  fence.  The  exi>rc88ion 
"rnaisoti  entre  cour  et  jai'diii,'"  is  the  common  descriptio. .  of  a  house 
standing  between  such  a  court  and  the  adjacent  garden. 

Page  19,  line  1 6.  — IngOUViUe.  .Sinci-  1852  a  part  of  the  town  of 
Havre,  but  formerly  a  separate  commune.  It  consists  in  freat  part  of 
houses  and  gardens  of  rich  ujcrcliant.s  of  Havre,  who  can  enjoy  there 
from  the  lofty  hill  slope  so  enchanting  a  view  of  Havre,  its  shipping,  and 
the  Seine,  that  one  poet  has  exclaimed  : 

"  Apr6a  Constantinople,  il  n'cst  rien  de  plus  beau  !" 

Page  19,  line  10. — Sainte-Adresse.  A  small  town  in  the  depart- 
ment of  Seine-Infeneure,  near  CJapc  La  H6ve,  and  about  three  miles 
N.  W.  of  Havre.  Hills  rise  near  by,  crowned  by  forts  for  the  deftace 
of  Havre. 

Page  19,  line  19.— la  orini^re  6parpill6e  de  la  vague.  Com- 
pare Byron's  lines  : 

"And  I  have  loved  thee,  Ocean  !  and  my  joy 

Of  youthful  sports  waa  on  thy  breast  to  be 
Borne,  like  thy  bubbles,  onward :  from  a  boy 

I  wanton'd  with  thy  breakerH — they  to  nie 
Were  a  delight ;  and  if  the  freshening  sea 

Made  them  a  terror—it  was  a  pleasing  fear, 
For  I  was  as  it  were  a  child  of  thee. 

And  trusted  to  thy  liillows  far  and  near. 
And  liiid  my  hand  upon  thy  uiane — as  I  do  here." 

—Cliilde  Harold,  iv.,  olxxxiv. 

Page  19,  line  24.— en  ^tait  encore.  En  ilre,  to  be,  with  the  idea 
of  progress.     Oil  en  aoimtiett-nons  ?     How  far  have  we  got? 

Page  19,  line  25.— II  6tait  depuis  six  mois.  'He  had  been  for 
six  months.'  This  difference  of  tense  in  French  and  English  is  dis- 
cussed, H  SO.,%  338,  4;  L  ft'.,  §  218,  note  1.  Constructions  with 
depu'ui  may  be  noted  as  well  in  29,  25 ;  32,  5 ;  36,  9 ;  37,  25 ;  47,  29 ; 
67,  18,  etc. 

Page  19,  line  32. —la  brave  fiUe.  Brave,  preceding  fille,  gar^on, 
etc.,  'worthy.'     L  Fr.,  §  78. 

Page  20,  line  3.— C'est  entendu.  Or  more  briefly,  etUendu,  'of 
course. ' 

Page  20,  line  3.— je  les  prends  pour  mon  compte.  'You 
may  charge  them  to  me/  '  put  them  to  my  account.' 


III! 

i 


:  I. 


II 


1i 


' 


i     , 


liB   CHI  EN    DU    CAPITAINR. 


158 


Page  20,  line  4.— J'ai  COUru  des  bord^es.  Bord^e,  a  tack  or 
board,  one  of  the  zig-z:iH  oourKcs  of  a  veHH*;!  beating  up  against  the  wind  ; 
courir  (IcA  hordden,  take  (make)  somo  tacks,  keep  tanking  about.  'I've 
dono  some  beating  about.' 

Page  20,  line  5. — tel  que  me  Voil^.  'Such  as  you  see  me,'  but 
used  like  our  "  Be  tliat  as  it  may,"  to  cmjtliaaize  tlie  statement  to  follow. 

Page  20,  line  10. — pare  ht  virer.  I'are  from  so  parer,  to  get  ready, 
to  prepare  for  anything  ;  hence  the  nautical  term  when  the  ship  is  to  be 
brought  about  on  another  tack,  pure,  d  virer/  lit.  'made  ready  to  veer  or 
tack,'  in  Eng.   'ready  about  I' 

Page  20,  line  12.  -j'ai  vent  arri^re  que  j'en  grelotte.     Veru 

arri&re,  a  wind  right  aft  or  astern,  a  leading  wind.  Grdvlter  means  'to 
shiver  with  cold. '  'I'm  running  before  a  wind  that  makes  me  shiver.' 
Sumichrast  renders,  "I  am  shivoring  with  cold;"  Bu(5,  "  I  am  shivering 
in  the  wind."     Yet  the  idea  of  impatience  seems  uppermost. 

Page  '20,  lino  14. — be  11.  Norman  dialect  for  bien.  I'ronounce  so  as 
to  retain  only  the  second  part  of  the  naaal  element  (jf  bien. 

Page  20,  line  15.— qui  avait  Bon  franc  parler.    'Who  was 

wont  to  speak  her  mind.' 

Page  20,  line  13. — M'est  avis.  The  colloquial  omission  of  il;  cf. 
14,25. 

Pago  20,  line  28. — de  sitfit.  Sit6t=-8i  vite,  but  with  negative  verbs 
de  sitOt  with  the  sense  of  at  prochainement,  '  so  soon,'  '  for  some  time  to 
come,'  or  freely,  'in  a  hurry.' 

Page  20,  line  30.— cette  tete  de  Chien.  'That  dog's  head  of 
his.'     Cf.  9,  2  and  note. 

Page  21,  line  10.— Tons  les  moyens  lui  furent  bons.    'He 

used  every  means.'  Cf.  "  Tous  les  pr6textes  lui  paraissaient  alors  bons," 
24,3. 

Pa^e  21,  line  18— Saint  Roch  et  son   chien  —  dans  la 

l^gende  dor^e.  St.  lloch  (rOk),  one  of  the  saints  of  charity,  was 
born  at  Montpellier,  France,  in  1295 ;  he  went  to  Italy  during  the 
plague,  devoting  himself  to  the  oai-e  of  the  sick  ;  attacked  at  last  him- 
self, he  left  the  hospital  at  Piacenza  for  a  neighViouring  solitude,  where  he 
was  discovered  by  a  nobleman's  dog,  which  daily  bore  him  a  loaf  of 
bread ;  restored  to  health  he  returned  to  his  own  country,  then  torn  by 
ciril  war,  and  was  imprisoned  as  a  spy  until  his  death  in  1327.     La 


NOTKH. 


no 


legends  dor^e  refers  to  the  nmst  f.anious  collection  of  lives  of  the 
■aiiit.s  inacU'  in  riiiiin.  uinior  the  (lutt-r)  title  of  Lp^ii'iida  (lured,  '(Jnlden 
Ije},'en(l,'  liy  Jamlnis  do  Vor.vu'iii''  (l2;{()-i'J9S),  inchl)iHh<)p  of  (oiioft. 
This  collc'tion  was  most  popiiljir  duriiig  tlio  iiiichlle  ages  and  is  fxct'od- 
ingly  important  in  the  history  ot  medieval  liti'iature  of  all  Wistern 
natious.  An  lln^Iish  version  was  atiion^  the  first  hooks  i)riMte(l  by 
Caxton  (148!?).  It  will  ho  evident  from  the  date  of  its  avithor  that  it  ilid 
not  origiiwdly  contain  a  life  of  St.  I'ocli.  Mnt  the  original  collection  \m\h 
added  to  by  later  writers,  and  in  a  late  addition  is  found  a  life  of  tlie 
saint.  Curiously  enouf:;h  the  life  of  St.  Koch  in  the  lat(;r  additions 
contains  no  mention  of  his  dog,  so  that  our  author  speaks  without  his 
book.  The  expression  Saint  Rorh  ot  son  rluen  has  beeoino  proverbial, 
not  from  the  (Joldcn  Logt.nd,  l)ut  lioni  the  faet  that  the  many  pi(^tures — 
medieval  as  well  as  modern— of  the  saint  almost  always  represent  him 
as  accompanied  by  a  dog.  Firming  in  his  Diction iiaire,  ii.,  194,  gives 
"C'est  mint  Roch  et  nan  chien  \iln  ne  mMent  jamais  (fiCenntmhle'],  like  Toby 
and  his  dog;"  but  shoald  it  not  be  rather  like  Punch  and  Toby,  the 
latter  being  Punch's  dog  in  the  piippet  show  ? 

Page  21,  line  34.  — mal  apprise.  'Ill  taught,'  'ill-bred,'  'unman- 
nerly, '  '  rude. ' 

Page  22,  line  3.— le  mettait  au  COUrant.  '  Kept  him  in- 
formed.' 

Page  '2.2,  line  18.— Ce  qui  est  beau,  etc.     <  f.  Shakespeare's  lines: 

"Beauty  is  but  a  vain  and  doubtful  good, 
A  shinirijj  gloss  tliat  vadeth  suddenly,  ; 

A  flower  that  dies  when  first  it  'gins  to  bud, 
A  brittle  plass  that's  broken  presently  ; 
A  doubtful  t'ood,  a  erloss,  a  glass,  a  tlower, 
Lost,  vadcd,  broken,  dead  within  an  hour." 

— Pasxionate  Pilgrim. 

Page  22,  line  21.— Le  capitaine  se  maria.  Note  the  distinction 
in  us*  marier,  hh  marier,  ipou-'^c.r.  'ilarh^r  is  used  of  the  mini.ster  who 
performs  the  ceremony,  or  of  the  lather  of  the  bride  ;  se  marier  of  the 
bride  or  bridegroom,  who  'got  married;'  dijouser  of  the  contracting 
parties  to  one  anotlier — M.A  Spouse  Alile.  B. 


(|3 


III. 

Page  23,  ime  5.— il  n'en  ^tait  point  ainsi.     I^i  itre  is  here 

used  with  reference  to  the  nsult  or  (uitcome  ;  cf.  H  en  sera  de  cetie 
affaire  ce  qu'ii  vv.ui  plaira,  The  matter  will  turn  out  as  you  please. 
Kender,  '  It  was  not  to  be  so.' 


I 

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11 


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ii;i 


160 


LK    CHIK>f    DU    OAPITAINE. 


Page  23,  line  10.— se  rendre  un  compte  exact  de  la  situa/- 

tion.  'Set  the  situation  dourly  l)efore  him,'  'give  himself  a  clear  idea 
of  the  situation.'     Cf.  17.  34;  23,  10;  49,  23,  etc. 

Page  23,  line  16. — faire  des  frais.  Frain,  expense,  cost,  with 
faire  usually  means  'to  be  at  (to  pay)  the  expense  of ;'  but  here  faire 
de.8  frais— faire  dea  avarices,  solliciter  le  preniier,  —  'make  advances.' 

Pago  23,  line  26. — Tout  en  COnservant.  Tout  en  +  gerund 
(imperf.  participle)  is  used  exactly  with  the  force  of  luiglish  'while'  + 
participle — '  while  preserving'.  . . .     Of.  40,  20  ;  59,  2,  etc. 

Page  24,  line  6.— mettre  une  sourdine  a  son  coeur.    The 

Hourdine  is  a  littlu  piece  of  wood  or  mttal  clusticd  on  a  trumpet  or  violin 
to  lessen  the  vilnations, — a  bordet,  or  sordine  ;  hence  our  phrase,  which 
may  be  rendered  'to  restrain  the  in.pulses  of  his  heart.' 

Page  24,  line  28.— vivi'e  en  bonne  intelligence.  Viwe  en 
boniie  (inauvaiae)  inteirtijeiu:t'  =  avoir  de  bonnes  {inauvaiaex)  relations  avec 
quelqu'un,   'to  be  on  good  (bad)  terms.' 

Page  24,  line  32.  -porta  SUr  Sa  bouche.  Porter  here  =  avoir 
disposition,  inclination  ;  porter  mir  kh  hourhe,  etre  mcr  sa  bouche,  are 
phraseb--to  think  much  about  eating,  to  be  a  gourmand,  to  be  'ond  of 
dainties. 

Page  25,  Huo  5.— poules  de  Crevecoeur.    Of  various  villages 

called  Crevecoeur,  the  one  famous  for  its  poultry  is  that  in  Normandy, 
department  of  Calvados.  'Ihe  Crevecoeur  species  is  the  most  favoured 
throughout  Nnrnumdy,  and  the  best  esteenxed  in  the  markets  of  Paris. 
It  is  a  heavy  fowl  and  lays  enormous  eggs. 

Pai,'e25,  line  0.— cette  exactitude  qui  est  la  politesse  des 

poules.  A  humourous  allusi(jn  to  the  maxim  of  Louis  XVllI.  (I75o- 
1824) :   "  L'exdctittide  est  la  fjoUtesse  dts  rois." 

Page  25,  line  10. — Inutile  de  dire.  Jl  est.,  is  very  frequently 
omitted  with  this  phrase.     Cf.  29,  12. 

Page  25,  line  13.— VOUS  lapa  proniptement.  The  vous  is  used 
only  to  lend  personal  interest  to  the  sentence — the  so-called  ethical 
dative.  Almost  now  disused  in  English,  but  once  well  established.  So 
in  Shakspere  : 

"I  will  roar  you  aa  gently  as  any  sucking  dove." 

— Midsuiamer  Night'i  Dream,  I.,  ii.,  84. 

"HI  do  you  your  master  what  good  I  can." 

— Merry  Wires.  I.,  iv.,  97. 


NOTES. 


161 


Page  26,  line  16.— Lise  ^tait  bonue  princesse.  Bonne  prin- 
Jesse  is  sometimea  used  as  here  to  denote  /einme  bonne  el  commode  d 
vivre,  '  Lise  was  gracious.* 

Page  25,  line  18. — se  mettre  en  app^tit.    '  Sharpen  his  appetite.' 

Page  25,  line  20.  — le  verre  d'absinthe.  Abainthe,  a  green  poison- 
ous decoction  of  wormwood,  is  a  favourite  drink  on  the  boulevards  of 
Paris.  So  much  is  it  in  use  as  an  appetizer  that  I'heure  de  Cabsinthe  is 
proverbial  for  a  time  between  four  and  five  o'clock,  when  people  drop 
into  the  caf6s  for  their  '  bitters '  ( Rigaud,  p.  3). 

Page  25,  line  21.— faire  le  quart.  A  naval  term,  =^<rt!  de  quart, 
to  be  on  the  watch.  (The  watch  was  formerly  on  duty  for  six  hours, 
quart  (quarter)  de  la  joumSe. ) 

Page  25,  line  26.— en  fut  pour  8es  frais  de  convoitise. 

The  expression  e»»  Stre  pour  ses  frais  (cf.  23,  16,  note)  =:  to  fail  to  get 
what  one  made  efforts  to  o))tain,  to  be  out  one's. . . .  Render,  'Zero's 
cupidity  (greedy  desires)  availed  him  nothing. ' 

Page  25,  line  28. — rire  au  nez.  Nez,  nose,  in  ph rases  =  English 
'face' : — Nous  nous  truuvdmes  nez  a  nez  ;  II  in' a  dit  ceUi  au  nez ;  On  m'a 
/erm6  laporte  au  nez ;   On  m'a  ri  au  nez,  etn. 

Page  25,  line  31. — les  allies  et  venues.  The  two  words  are 
treated  as  one  expression  ;  hence  the  omission  of  the  article  with  venues. 

Page  26,  line  3.— notre  brigand  en  herbe.     'Our  budding 

(embryo)  brigand.*  Phrases  in  en  herbe,  in  the  loaf,  aru  mostly  due  to 
the  lines  of  Moli^re,  i'Avare,  u.,  i.,  "Acheter  cher,  veudant  k  bon 
march^,  et  manyeant  son  bU  en  /t«r6e  "  =  oonsuniing  one's  income  in 
advance.  Moli^re's  line  is  directly  taken  from  Habeiais,  OaryatUua  and 
Pantagruel,  ni.,  ii. 

Page  26,  line  7.— il  n'eiit   pas  fait  sa  philosophie.     In 

university  parlance  /aire  sa  phUovuij/ile  or  faire  sun  cours  de  philoso- 
phie, to  take  the  lectures  in  philosophy,  to  be  a  student  in  philosophy. 

Page  26  line  19.— des  moyens  4  lui.  i'he  emphatic  possessive, 
*  means  of  his  own.' 

Page  26,  line  23. — bon  premier.     '  A  good  first.' 

Page  26,  line  27. — COOOttes.     A  child's  word  =  poWw. 

Page  26,  line  30.— Z6ro  touchait  done  le  but.  Toudier  le  but, 
aUeindre  d  son  but=rdussir,  'gain  one's  object,'  '  obtain  one's  end.' 


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162 


LK   CHIEN    DU   CAPITAIlfE. 


Page  26,  line  33.— C^sar. . . -le  Rubicon.  'The  Rubicon,'  » 
small  Italian  river  near  Kiniiiii,  was  duiniig  the  times  of  the  Roman 
republic,  the  boundary  between  Italy  and  Cisalpine  Gaul  (Northern 
Italy).  Julius  Caesar  («.  c.  100-44),  while  proconsul  in  Gaul  and 
Illyricum,  found  the  times  ripe  for  his  seizing  supreme  power  over  the 
Roman  empire.  Taking  advantage  of  the  excuse  offered  by  the  expulsion 
of  Antony  from  Rome,  Caesar  began  a  civil  war  against  his  great  rival, 
Pompey,  by  crossing  the  Rubicon,  B.  c.  49,  and  marching  on  the  capital, 
an  enterprise  that  resulted  in  his  finally  making  himself  perpetual 
dictator  of  Rome.  "To  cross  the  Rubicon"  has  therefore  become  a 
proverbial  expression  to  denote  the  first  decisive  step  in  a  hostile 
enterprise. 

Page  27,  line  13.— je  ne  sais  quoi  de  furtif.  The  render- 
ing of  jt  ne  fiats  quoi  as  a  phrasal  a<ljective  by  '  indescribable  ;*  of.  10, 
3,  note,  and  37,  23;  'something  indescribably  furtive.'  The  use  of  (Ze 
•with  the  complement  after  quoi  is  illustrated  here  and  in  37,  23;  H SO., 
§  478,  b,  etc.;  L  Fr.,  §  276,  6  ;  aftei-  qiidque.  chose,  see  30,  7  ;  after  rien, 
see  34,  26  ;  38,  34  ;  after  ce  que,  .S(5,  30. 

Page  28,  line  9.— son  d^fenseur  en  cour  d'assises.    'The 

counsel  for  the  defence  in  the  court  of  assize.'  Tlie  cnur  d'assises  is  com- 
posed of  three  magistrates  and  twelve  jurors  for  the  trial  of  crimes. 

Page  28,  line  18. —ne  lui   point  tenir   compte.     'Not  to 

remember  in  his  favour.' 

Page  28,  line  26.— la  maxime  du  sage.  Cf.  Matth.  xxvi.,  52. 
From  this  probably  arises  the  proverb  as  found  in  our  text.  In  what  is 
probably  its  oldest  form  in  French  it  reads,  Qui  aime  le  pdril^  U  cherra 
enp4ril, — Menagier,  1,  9  (14th  cent.). 

Page  28,  line  28.— histolre  de  prendre  I'air.   The  nse  of  histoire 

rfc  in  the  sense  of  afin  de,  pour,  'in  order  to,'  'just  to,'  is  recent  and 
popular.  Litt.  in  the  Supplenwut  to  his  Diet,  gives  as  example,  Jouom 
aux  dominos,  histoire  de  passer  le  temps. 

Page  28.  line  32.  — n'avait plus  que.     '  Had  only left. ' 

Page  29,  line  4.— I'app^tit  intransigeant.    The  word  iutran- 

aigeunt  is  a  recent  word  to  distinguish  those  "qui  ne  transigent  pas," 
who  make  no  concessions.  So  Heitri  Rochefort  founded  his  paper 
FIntramigeant  (1880)  to  wage  uncomproniising  war  against  the  govern- 
ment. Un  intransigeant  is  tlicrefore  'an  irreconcilable' ;  un  appdtU  in- 
troMigeatU  is  an  uncompromising  one,  insisting  on  having  things  jast  so. 


NOTES. 


163 


Page  29,  line  18. — Sainte-Adresse.     See  19,  16  and  note. 

Page  29,  line  19. — Harfleur.  Oii  the  N.  bank  of  the  Seine,  three 
miles  E.  N.E.  of  Havre,  a  town  of  about  twenty-five  hundred  inhabitants. 
Its  once  famous  port  has  been  eclipsed  by  Havro. 

Page  29,  line  22.    Pas  plus  d'oeuf  que  sur  la  main.    The 

phrase  pas  2>lus  que  sur  la  VKtin,  autaut  que  »ur  la  main,  comiue  sur  la 

■main  are  proverbial  to  indicate  that  a  tiling  dues  not  exist.     Cf.  : 

Pas  plus  de  page  que  sur  nia  main  ;  voiU  le  paqnet. 

—  Beauniarchais,  Mar.  de  Fi'iaro,  v.,  11. 

Page  29,  line  24.— Voil^  qui  est  drole.  '  i'liat's  very  odd.'  Qui 
in  a  few  constructions  is  used  :d)sohitily  (witliout  antecedent)  of  things: 
Voild  qui  rous  plaira,  There's  something  will  please  you  ;  ....qui  pia 
est,  . . .  .what  is  worse. 

Page  29,  line  24.-~c'est  —  k  n'y  rien  crtnprendre.    C'est  d 

comprendre.,  it  can  be  understood  ;  c'est  di  u'y  rien  contpmidre,   '  there  is 
no  understanding  it  at  all.'     Cf.  30,  9. 

Page  29,  line  25.     depuis-  •  .   arrive.     Cf.  19,  25  and  note. 

Page  29,  line  28.  — croire  aux  poules.  Of.  30,  9.  Croire  quel' 
qu'wi,  to  believe  a  person, — that  wliat  lie  says  is  tiue  ;  croire  a  (luelqu'wrif 
to  believe  in  a  person — to  have  confidence  in  his  character.  A  similar 
distinction  exists  with  things,  cf.  "croire  ses  yeux,"  29,  20;  "croire  ii 
rien,"  30,  9. 

Page  29,  line  30. — Madame.  The  master  and  mistress  are  to  the 
French  servant  always  Monsieur  and  Madame  (cf.  9,  5;  31,  11).  Ad- 
dressing them,  it  is  customary  for  the  servant  to  say  not  vous  but  Mon- 
sieur or  Madame  with  the  singular  verb,  3rd  person  (cf.  .S6,  16  ;  36,  21). 

Page  i;9,  line  34. — n'en  fut  pas  quitte.  See  notes  42,  17  and 
105,  6.     En  itre  quitte,  to  escape,  come  off.     Followed  by  jioxir,  it  denotes 

to  come  off  with  no  harm  but , — II  en  Jul  quitte  pour  la  peur,  He 

got  off  with  a  good  fright. 

Page  29,  line  34.-  une  excuSB  en  I'air.  En  I'air  is  a  common 
phra8e  =  «rtna  foudement,  sans  reaiitd, — 'an  idle — empty — vain  excuse.' 

Pagre  30,  line  1.— interrogatoire  en  forme.  'A  formal  ex- 
amination,'— a  legal  term  denoting  the  questions  of  the  judge  and  the 
answers  of  the  accused. 

Page  30,  line  5.— comme  k  I'ordinaire.  A  Vordinaire  'usually' ; 
comine  d  I'ordinaire.   '  as  usual. ' 

Pag«  30,  line  9.— o'est  k  ne  plus  croire  k  rien  !     '  Why,  we 


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164 


LB    CHTEN    DU   CAPITAINB. 


can't  believe  in  anything  any  more,'  'There's  no  believing  in  anything 
now,'  'It's  enough  to  make  us  disbelieve  in  everything.'     Cf.  29,  24. 

Page  30,  line  18. — fit  Pigault.  The  use  of /aire  =  </jr«  in  parenthe- 
tical phrases  accompanying  quotations  is  very  frequent,  but  is  confined 
to  the  expressions  fait-il  {eUe),Ji.H-je,  fit-il  (elle).     Cf.  36,  21. 

Page  .30,  line  21. — 4  deux  fois.  A  deiix  fois  differs  from  devx  foiA 
as  an  adverbial  phrase  in  suggesting  difficulty,  etc.,  'she  had  to  take  a 
second  look  at  her  husband.'     Cf.  40,  1  ;  73,  3  ;  76,  2,  etc. 

Page  30,  line  22. — les  ^ands  moments.  'At  critical  times,' 
*on  great  occasions.' 

Page  30,  line  23.-  Sphinx.  The  Sphynx  (Ck.  S^/i'f),  of  which  the 
most  famous  representation  is  at  Giza,  Egypt,  had  the  lion's  body  and 
a  human  face,  and  typihed  the  sun-god  or  fertility.  In  Greek  mythology 
posterior  to  Homer,  the  Sphinx  became  a  fabulous  monster,  represented 
with  the  head  and  breasts  of  a  woman,  the  tody  of  a  dog,  the  paws  of  a 
lion,  and  sometimes  the  wings  of  a  bird,  propounding  a  mysterious 
enigma  and  devouring  a  host  of  wretches  who  failed  to  answer  it. 
Qildipus  of  Thebes  finally  solved  the  riddle,  and  the  vSphynx  put  an  end 
to  her  life.  The  use  of  the  word  as  significaut  of  an  iniptsnetrable  per- 
son, or  one  clever  at  setting  difficult  problems,  is  due  to  this  Greek 
myth. 

Page  30,  line  27.— Cela  s'en  ira  en  dormant.  '  She  will  sleep 
itoflf.' 

IV. 

Page  31,  line  10. — de  suite  =  *"««  a^n-is  Vavtre,  'in  succession,' 
'running.'     Cf.  8,  4,  note. 

Page  31,  line  11.  —  faire  line  vie.  Vie  here  means  'scolding,' — 
/aire  une  vie, — '  Won't  the  '  missis  '  make  a  fine  row.' 

Page  31,  line  13.— 4  I'abri.     '  Umln'  shelter.' 

Page  31,  line  -21.  -de  86  VOir  demander.  The  use  of  the  simple 
infinitive  (cf.  to  see  himself  asked)  is  commented  on,  H  S  G,,  §  363  ;  L 
Fr.,  §  248. 

Page  31,  line  21. — fit bonne  contenance.    Faire  bonne  am- 

teiiance  —  iSmoigner  de  la  fermet^, — 'to  put  a  bold  face  to  it.' 

Page  31,  line  23.— juge  d'instruction.  The  term  imtniction  of  a 
case  in  French  law  denotes  the  preparation  of  evidence  preliminary  to 


HOTES. 


165 


the  trial — the  collecting  of  proofs,  arrest  and  examination  of  persona 
accused,  etc.  The  magistrate  in  charge  of  these  preliminaries  is  called 
the  juge  (VinMriKtion. 


Page  32,  line  4.— faire  Une  course.     'Run  an  errand,' 
a  run. ' 


tak« 


Page  32,  line  11. — faisait  partie.     '  Formed  a  part,'  'belonged.' 
Page  32,  line  15.— Deu  zeus  fraix,  si  vou  p]ais.=/>«t«; ««/» 


frais,  s'il  vous  plait. 

Page  'XL,  line  26.— se  tromper  d'adresse. 

(Of.  se  tromper  de  cheinin,  etc. ) 


Mistake  the  address.' 


Page  33,  line  2. — las  mira  au  jour.  Jour,  as  frequently  occurs 
(17,  4  ;  36,  4),  in  the  sense  of  luniUre, — 'held  tliem  up  to  the  light' — to 
judge  of  their  freshness.  '*  Pour  juger  qu'un  oeuf  est  frais,  les  m^nag^res 
le  prdsenteiit  k  la  lumiftre  d'une  chandelle  [or  otlier  light] :  s'il  est  trans- 
parent etplein,  c'est  la  preuve  qu'il  vient  d'etre  poudu." — Pannentier  in 
Larousse,  art.  oenf. 

Page  33,  line  3. — en  Conscience.     'Conscientiously.' 

Page  ,33,  line  7.  — Et  avec  cela?  The  customary  phrase  of  the 
French  clerk,  when  he  has  tilled  one  order  for  his  customer  and  invites 
another.     Cf.  the  corresponding  English  phrase  'Anything  else?' 

Page  33,  line  8. — 6tait  de  bonne  maison.  Maison  IB  used  in 
the  sense  of  famille  ;  de.  bonne  maison= appartenant  A  une  bonne  famille. 

Page  33,  line  16. — toutefois.  =  n^a«7/iow,  cependant,  'however.' 

Page  33,  line  17. — casual.  Properly  'casual,  accidental,  precarious,* 
but  here  'fragile.'  M.  Littre'a  remark  on  this  last  sense  is  worth 
noting: — "Depuis  quelque  temps  I'usage  s'est  introiluit  de  donner  i 
ecu<uel  le  sens  de  fragile  ;  la  porcelaine  eat  casuelle.  Mais  rieu,  ni  dans 
I'^tymologie,  ni  dans  I'emploi  ancien,  ne  justids  cette  acceptation  qui  doit 
Aire  <vit4e." 

Page  33,  line  IS. — Charger. . .  .c'^tait.  The  repetition  of  the  sub- 
ject infinitive  by  ce  is  to  be  noted.  The  expression  is  proverbial,  = 
mettre  au  pouvoir  de  que/ifu'un  quelque  elioae  qui  court  gran/i  risque  avec 
lui. 


Page  33,  line  23.— I'eau  lui  vint  k  la  bouohe. 
watered.' 


'His  mouth 


16« 


LE    CHI  EN    DU    CAPITAINE. 


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Page  33,  line  30. — un  SUr  les  deUX.  Sur  htirG=pariiii,  'among,' 
•out  of.' 

Page  34,  line  7.— talonn^e  par  I'heare.     Taioiiiwr,  to  follow 

on  the  heels  (talon),  follow  close  ;  hence,    '  li;ir<l  prosscd  for  time' 

Page  34,  line  7.— aller  k  sa  rencontre.     'To  go  to  meet  him.' 

Page  34,  line  14. — Merci,  mon  Diou  !  '  Thank  heaven  ! '  Of.  11, 
30.  One  critic  writing  of  1830  aays  : — "  Le3  mdlodramca  de  1S3()  four- 
millent  de  'merci,  mon  Dieu  !'  pas  une  piece  de  cette  epoquc  qui  n'ait 
^chapp^e  icette  contagion."  Th6ophile  Gautier  writing  of  1837  ^ays: — 
"  II  n'existe  plus  aujourd'hui  ni  pieces,  ne  r6les  ;  <;liaque  comddien  un 
pen  c616bre,  et  tons  sont  calibres,  a  son.  repertoite  de  mots  k  effct  qu'il 
demandent  h,  I'auteur  ;  les  uns  disent  fort  Lien  :  '  ;)  mon  Dieu  !  mon 
DiKU  !  MON  DIKU!'  D'autres  sanglotent  avec  une  grdce  purfaite 
cette  phrase  :  '  Je  suis  malheureuse,  allez ! ' " — Hint,  de  I'art  dramatiqae, 
L,  47. 


Page  34,  line  16.— SB  faisait  illusion. 

eoi-m&me,   '  to  deceive  oneself. ' 


Se  faire  illimun  =  s' abuser 


Page  34,  line  15.— elle  n'^tait  pas  sauv(§e  tant  que  cela. 
**Cela"  stands  for  the  idea  expressed  by  "sauvtie," — '  fShe  was  not  so 
safe  as  she  thought  herself.' 

Page  34,  line  16.— le  gOUt  fin.  *A  critical  taste.'  See  H  S  Q., 
§  406,  b  ;  L  Fr.,  §  43,  3. 

Page  34,  line  27. — ma  chere  enfant.  The  French  and  the  Ger- 
mans use  enfanty  Kind,  as  a  teiju  of  endearment,  c,si)ecially  the  older 
husband  to  the  young  wife. 

Page  35,  line  12.— C'est  ^gal.  '  AH  the  same,'  '  Well,  no  matter,' 
'  I  don't  car©.' 

Page  ,35,  line  12. — passera.     '  Pass  oflF,' — 'it  won't  end  in  talk.' 

Page  30,  line  13. — en  avoir  le  coeur  net.  'Clear  up  the  whole 
matter'  (lit.   'have  my  heart  clear  of  it').     Of.  67,  10. 

Page  35,  line  13. — au  juste.  =  avec  precision,  'precisely.' 

Page  35,  line  16. — moiti^.  =/<"Wiwi*,  Spouse,  'better  half.' 

Page  35,  line  10.  -laisser  passer  la  justice    .  .du  roi.    Thw 

phrase  is  due  to  the  punishment  meted  out  to  rebels  tUiring  tlie  minority 
of  Charles  VI.  (1368-1422).     Unable  to  execute  them  publicly,  the  pro- 


NOTES. 


167 


vost  of  Paris  had  them  thrown  into  the  Seine  sewed  in  sacks  on  which 
was  written,  Laitmez  passer  la  justice  du  rot.  The  phrase  has  passed  into 
current  language  in  the  sense  of  abstaining  from  interference  with  jlie 
course  of  justice  that  seeks  to  punish  the  criminal. 

Page  35,  line  27.  —  traiter  d>  fond.  Distinguish  d  fond  from  au  fond 
(25,  4,  note) ;  d  fond  =  cojnpldtement,  ius(iu'au  bovi, — 'go  to  the  bottom.' 

Page  35,  line  28.  — "voir  venir."  'Watch  the  course  of  events,' 
'  wait  and  see  how  things  would  turn  out,'  *  watch  how  the  wind  blows,' 
or  colloquially,   '  see  how  the  cat  will  jump.' 

Page  35,  line  30. — VOUdrait  bien.  'Would  be  good  enough,' 
'would  deign.' 

Page  36,  line  4.— la  percer  4  jour.  Jour  here  =  Zumt^re  (cf. 
33,  2) ;  percer  A  jour,   'to  bore  through.' 

Page  36,  line  2:^.— d^nouer  les  cordons  de  son  tablier. 
The  aprons  are,  as  a  rule  in  France,  supplied  by  the  mistress,  so  that  in 
making  the  gesture  of  untying  the  strings,  Jeanneton  threatens  to  leave 
the  service. 

Page  36,  line  23. — nos  huit  jOUrS.     'Our  week's  warning.' 

Page  36,  line  27. — demander  son  reste.    See  11,  18,  and  note. 

Page  37,  line  1.— prennent  un  point  d'appui.    '  Bear  hard.' 

Page  37,  line  11.— aurait   du   rendre   des  points.     Rendrt 

{donncr,  ceder)  des  /loiu/.t  denotes  the  counting  of  points  to  the  advantage 
of  an  opponent,  supposing  that  he  has  tiiem  in  his  favour  at  the  begin- 
ning of  a  game,  for  the  purpose  of  rending  the  game  a  better  match. 
That  is  the  usual  meaning.  Here,  however,  merely,  *  oven  an  examining 
magistrate  would  have  to  score  poiuca  iii  its  foivuur  (to  its  credit).' 

Page  .37,  line  11.— pratiqua  —  une   descente   de   lieux. 

Dencente  de  lieu  is  a  legal  term  indicating  the  visit  of  the  judge  to  the 
locality  in  which  the  erinin  has  been  committed. 

Page  37,  line  12. — debut  oblig4.  'Indispensable  beginning,'  'the 
first  step  one  must  take.' 

Page  37,  line  23.  — un  je  ne  sais  quoi  de  trouble.    '  An  air  of 

indescribable  disorder.'     Cf.  27,  13,  and  note. 
Page  37,  line  32.   Voila  qui  est.    *  That's  something . . . . '  See  29, 24. 

Page  38,  line  4.— comme  pass6  au  rouleau.     RouU/iu, 


If! 

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68 


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roller,  rolling  pin;   roimiK'  ikihii'.  an  roii/can,    '.is  if  rolled  out  smooth.* 

Page  38,  line  9.— C'est  a  iiioi  de  le  trouver.  'It  is  for  me  (it 
is  my  place)  to  iind  hini.' 

Page  38,  line  13.— dominee  par  elle.  "Dominie"  refers  to  Lise, 
"elle"  to   "I'idee  pr6seiiti;  " 

Page  3S,  line  24.— avait  —  le  sommeil  leger.    Cf.  18,  4;  34, 

16;  '  she  was  a  light  slerjHT. ' 

Page  38,  line  LT).  -  toujours  aUX  ^COUteS.  6coute,  'place  to 
hear  unseeu  ; '  itrc.  <itix  (Icoii/.i'-i.    '  to  be  on  the  watch,  on  the  alert.' 

Page  38,  line  '-'8.  — des  I'aube.     '  At  dawn.' 

Page  39,  line  5. — tangue.  A  whitish  grey  earth  or  sand  cast  up 
by  the  tiJe  at  tlie  niout;li  of  stieains,  especially  on  the  Norman  coast, 
and  greatly  used  as  a  valuable  fertilizer  for  the  lielda. 

Page  39,  line  10.— puisqu'  —  et  Qu'il  ne  s'^chapperait  pas. 

Que  is  here  used,  as  is  customary,  in  place  of  puisijiie  repeated.     Cf.  5-, 
10.      //  S  G  ,  §  i>:\5,  '2  ;  L  Fr. ,  ^  '2m. 

Page  39,  line  20. — tout  sera  dit.     'That  will  settle  it.' 

Page  39,  line  22.— un  propre  a  rien.     Cf.  14,  17,  and  note. 

I 'age  39,  line  28.— coinme  boil  lui  semblait.  This  order  of 
words  is  found  in  various  tenses  of  seiahler :  si  bon  lui  i^leur)  sembie, 
coniine  bon  nous  {vous)  seinblera,  etc.    '  As  she  pleased.' 

Page  40,  line  4.— une  volupt6  de  paresseux.    'An  idler's 

delight.' 

Page  40,  line  5. — un  SOmme.  Notice  the  gender  as  distinguished 
from  uiie  somme,  sum  or  burden. 

Page  40,  line  11. — tira SOn  aiguille.     'Kept  on  sewing.' 

Page  40,  line  17.— tapisserie  de  Penelope.  Penelope  (pe  nel'OpS) 
is  represented  in  Greek  story  as  the  wife  of  Odysseus  (Ulysses).  At  the 
end  of  the  ten  years'  siege  of  Troy,  Ulysses  did  not  return  home,  and 
suitors  l)egan  to  beset  her,  saying  her  husband  was  shipwrecked. 
Virtually  a  prisoner  in  their  hands,  she  was  obliged  to  promise  that  she 
would  marry  one  of  them  as  soon  as  she  had  tliiished  weaving  a  shroud 
for  her  father-in-law.  But  she  put  off  the  evil  day,  by  undoing  at  night 
her  day's  work,  until,  aftei-  twenty  years,  her  Inisband  returned  to 
deliver  her.    (Homer,  Odyssey,  Pk.  ii.,  ff. ).    Hence  the  proverbial  exprea- 


NOTBS. 


169 


iahed 


'dpi) 
it  the 
i,  and 
icked. 
xt  she 
iroud 
night 
ed  to 
cprea- 


■ion  in  French  Cest  Couvrage  de  Pin4lopt,  to  denote  a  work  that  tliough 
ever  begun  ia  never  ended.     Kii^'lish  itferencea  are  to  '  Penelope's  web.* 

Page  40,  line  35.— prendre  en  flagrant  d^lit.  l  he  Latin  phrase 
fiayrarUe  delicto,  Fr.  en  Jlayrant  dillt,  lit.  'in  tliignint  crime.'  English 
uses  to  denote  this,  'to  be  caught  red-handed,'  'in  the  very  act.' 

Page  40,  line  35. — lui  dire  SOn  fait  =  ^«»  dire  ce  que.  je  pense  de  liu, 
— fait  having  here  the  force  of  conduite, — 'tell  him  what  I  think  of  him,' 
•give  him  a  piece  of  my  mind.' 

V. 
Page  41,  line  7.— prenant  la  patte  dans  le  sac.    In  the 

very  act  of  pilfering,  so  'red-handed.'     Cf.  40,  35. 

Page  41,  line  7.— le  mettre  dans  I'mipossibilit^.    'Make  it 

impossible  for  him.' 

Page  41,  line  12.— Cartouche.  Lonis  Dominique  Cartouche  (1693- 
1721),  son  of  a  wine-merchant,  was  reared  by  gipsies  who  had  carried 
him  off.  He  became  a  soldier,  and  on  his  diachiirg*;  nuide  himself  head 
of  a  band  of  robbers  infesting  the  streets  of  Paris.  (Japtured  at  last, 
he  was  broken  on  the  wheel,  ending  his  life  with  great  bravery.  As  a 
sort  of  Claude  Duval,  Cartouche  enjoyed  a  considerable  popularity,  so 
that  he  has  become  the  hero  of  several  literary  works. 

Page  41,  line  12.— Mandrin.  Louis  Mandrin  1 17-'4-l75r)),  a  notori- 
ous French  bandit,  who  after  service  in  the  army  toniied  a  troop  of  rob- 
bers to  pillage  the  provinces  of  Savoy  and  I  ):iupliigiiy,  and  even  attacked 
strong  towns.  Thanks  to  his  kindness  to  tlie  people,  and  his  bravery  and 
local  knowledge,  he  was  able  for  years  to  defy  the  royal  troojis.  At  last 
betrayed  by  his  mistress,  he  was  captured  and  broken  on  the  wheel. 

Page  41,  line  17.— J0U6  SOUS  I'effort  des  ans.  'Warped  with 
the  strain  of  years.' 

Page  41,  line  21.— le  ventre  k  plat.  A  plat  =  sur  la  terre  meme, 
8ur  le  sol  mime  ;  hence  *  flat  on  the  ground.' 

Page  41,  line  '25.— se  retint  k  quatre.  ^  quatre  (i.e.,  d  quabe 
personnes)  is  used  in  various  phrases  to  denote  the  great  resistance  to  be 
overcome.  II  faut  le  tenir  d  quatre,  There  is  the  greatest  difhculty  in 
holding  him.  8o  se  relenir  d  quatre  =/aire  un  grand  ejj'ort  sur  soi-mSme, 
'to  have  all  one  can  do  to  restrain  oneself.' 

Page  41,  line  26.— en  plein  crime.    Cf.  40,  35  ;  41,  7. 


170 


LB   CHIEN    DU    OAPITAINB. 


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Page  42,  Hue  4. — corps  de  d61it.  'I'he  chief  evidence,  such  as 
tliu  corpse  of  a  man  shot,  the  l)r(>ken  door  ri  a  burglary,  is  called  le  corps 
da  (UUt,  the  main  proof ;  hence  tin  corps  de  d4lit  compromettant,  '  an  in- 
ciiiniiiating  jjiece  of  evidence.* 

Page  42,  line  13. — de  I'dtre.  Le  represents  here  the  notion  of 
uhhorrdi}.  11). 

Page  42,  line  17.— quitte  k  s'expliquer  apr^s.  Quitte,  free, 
•luits,  going  free  ;  hence,  '  which  an  explanation  later  would  justify.' 

Page  42,  line  20.— gagner  le  large.     *  fiain  the  open.' 

Page  42,  line  21. — venait  d'entr'ouvrir.  Venir  de,  'to  have 
just. . . .'  So  in  45,  29  ;  60,  14  ;  69,  23  ;  72,  1.  Of.  venir  (/aire,  etc.), 
to  come  to  (do,  etc. ),  44,  2. 

Page  42,  line  31.— rognait  sa  journ^e  par  les  deux  bouts. 

*  Shortened  his  day  at  the  two  ends.* 

Page  43,  line  4.— ferame  d'int^rieur.    'Good  house- wife.* 
Page  43,  line  6.— lui  en  laissait  prendre  k  son  aise.    JEhi 

refers  to  lit  (1.  2), — 'let  him  enjoy  it  to  his  heart's  content.* 

Page  43,  line  7.— faire la  grasse  matinee.   Dormir  [or /aire) 

la  grasae  matinee,  '  to  sleep  late  in  the  jnorning.'  The  expression  arises 
from  the  notion  that  sleep  helps  one  to  grow  fat. 

Page  43,  line  14. — r^veill^  en  sursaut.     'Awaked  with  a  start.' 

Page  43,  line  29.— Tu  as  bientot  fait  le  tour  du  cadran. 

Lit.  'made  the  round  of  the  dial,'  'you  will  soon  have  slept  the  clock 
around.* 

Page  44,  line  13— Je  ne  oonnais  que  luL     *I  know  nobody 

better.* 

Page  44,  line  14.— le  maire  et  les  deux  adjoints.     Each 

comviune  in  France  has  at  its  head  a  mayor  {maire)  and  one  or  more 
deputy-mayors  {adjointa). 

Page  44,  line  14.— le  garde  champetre  et  la  gendarmerie. 

The  public  peace  is  enforced  in  France  (1)  by  the  gardes  champitres,  or 
country-constables,  one  of  whom  at  least  is  maintained  by  every  com> 
mune.  They  look  after  public  order  in  the  country  districts.  (2)  The 
gendarmes,  or  military  police,  mounted  and  on  foot,  who  have  a  military 
organization  and  equipment,  are  the  main  force  throughout  France  and 
the  colonies  for  the  maintenance  of  public  order  and  safety. 


NOTBS. 


171 


En 


Page  44,  line  16  — prooureur  de  la  R4publique.     When  a 

criminal  case  cornea  into  court,  a  public  prosecutor  with  the  title  o* 
procnrevr  de  la  Iii}mhlique  (compare  our  Crown  Attorney)  takes  charge 
of  the  prosecution. 

Page  44,  line  16. — Pont-l'EvSque.  A  town  of  over  three  thou- 
sand inhabitants,  twenty-eight  miles  E.  N.  E.  of  Caen,  at  the  junction 
of  the  Touques  and  the  Calonne.  It  owes  its  name  to  an  ancient  bridge 
that  one  of  the  first  bishops  of  Lisieux  had  built  across  the  Touques. 
It  is  the  seat  of  the  law-courts  for  the  arrondissement  of  which  Hon- 
fleur  forms  part. 

Page  44,  line  18.— ne  sachant  trop.     '  None  too  sure.' 

Page  44,  line  22. — Certes  que  je  le  veux.  Qw  strengthens  the 
expression,  *  I  certainly  do  wish  it. ' 

Page  44,  line  29.— tu  auras  mal  VU tromp^e.     The  future 

here  has  a  euphemistic  force  in  softening  the  assertion,  — '  you  no  doubt 
got  a  poor  view.'  So  "tu  te  sera  trompee,"  *  you  are  aurely  mistaken.' 
See  HSG.,%  343,  3  ;  L  Fr.,  §  226. 

Page  44,  line  30.— en. .    faire,  de  tea  asufs.    See  note  16,  7. 

Page  44,  line  31.— Est-ce  que,  par  hasard,  il  esp^re.    'You 

don't  think,  now,  he  expects.'  The  periphrasis  est-ce  que  adds  a  touch 
of  surprise  to  the  question. 

Page  45,  line  2.— farcis,  brouill^s,  au  jus,  aux  pointes 

d'asperges.  (Eu/s  farcis,  eggs  boiled  hard  and  the  place  of  the  yelk 
filled  with  force-meat,  cr  with  breadcrund)S,  butter,  and  the  yelk  cliopped 
fine,  '  stuffed  eggs  ; '  ceu/s  hrouillds,  '  scrambled  eggs  ; '  oeufa  au  jua, 
'  fried  eggs '  (fried  in  butter  or  gravy) ;  ORufa  aux  pointes  d'asperges, 
eggs  cooked  with  asparagus,  a  favourite  breakfast  dish  in  France. 

Page  45,  line  18. — par  le  menu.  Le  menu  =  k  dStail,  les  petites 
circonstances,  hence  par  le  menu,  '  in  detail.' 

Page  46,  line  20. — assists.  Note  that  the  primary  meaning  of 
amder  is  *to  be  present  at.' 

Page  45,  line  26. — ce  COquin  de  Z6rO.  'This  rascally  Zero.' 
Note  the  use  of  de  only  in  appositives  of  this  sort — 'rogue  of  a  Zero.' 
LJ^r.,  §276,  3. 

Page  46,  line  1.— faire  une  scene.  Cf.  "faire  nne  vie,"  31, 
11,  and  note.  Faire  une  acine  denotes  '  to  attack  with  violent  language, ' 
'load  with  abuse.' 


-j| 


H 
III 


1  5 


172 


LK    CniRV    DU    CAPrTAIVR. 


Page  46,  lino  \'A.-  sans  race.—  '  \  cur,'  'a  mongrel.' 

Pa^e  4(),  line*    14.      Dame.      A"  iU»l>n  vi.ition  of   the   common  OM 

French  iiitcijitctidn  /Jfiim  -  Ifieu,  fmiii    /htmliic  Dens,    I.onl  <lo(l.     It  is 

used    collrtfiuiitlly  for  cMiphasis  ;    Mai-<,  (dtnif,  out,   Why,  yes,  indeed  ! 

A  similar  UHago  in  oldor  Knglisli  was  that  of  "  Marry"  (i.e.,  the  Virgin 

Mary), 

"Marry,  will  I ;  kneel  and  repeat  It." 

— Shiikspere,  Temf>e»t,  ill.,  2. 

Page  4G,  line  24.— Tu  crois  ?     '  You  think  so  ? ' 

Page  46,  line  25.— Tu  en  aurais  un  autre  que  ce  serait. 

This  conatruotioii  is  equivalent  to  Ce  nerait . . . . si  ta  en  aviiix  un  autre. 
Inverted,  the  conditional  moods  are  used  as  in  Kngliah,  '  You  might 
have  another  and  it  would  be .... ' 

Page  46,  line  34. — r^quisitoire.  A  legal  term  denoting  the  address 
made  by  the  public  prosecutor  at  the  conclusion  of  the  evidence,  review- 
ing and  developing  the  grounds  on  whicli  tlie  i)ri8oner  is  accused.  The 
meaning  is  extended  to  any  series  of  repntaches  gathered  together 
against  a  pc-^on.      'Prosecutor's  address,'  or,  freely,  'an  indictment.' 


Page  47,  line  6.— pour  son  compte. 

*a8  far  as  she  was  concerned.' 


'  As  concerned  herself,' 


Page  47,  line  16.— avocata,  nomm^S  d  office.  The  prisoner, 
too  poor  to  employ  counsel,  is  defended  by  a  barrister  {avocat)  appointed 
by  the  court. 

Page  47,  line  21.— Elle  fit  donner  ses  reserves.  '  she  had  her 
reserves  brought  up.' 

Page  47,  line  30. — si  tu  peux  dire !  -S"*  has  here  interjectional 
force,   '  How  can  you  say  such  a  thing  ! ' 

Page  48,  line  16.— feras  —  ce  que  tu  voudras.    '  That  yon 

(will)  wish.'    Notice  the  logical  correctness  of  the  French  tenses. 


VI. 

Page  49,  line  3.— en  parfaite  intelligence.    '  On  the  best  of 

terms,'  ' in  perfect  accord.' 

Page  49,  line   5. — redoublait  de    grace Redoubler  de  soins, 

etc. ,  to  be  doubly  attentive,  etc.    The  captain  '  was  doubly  gracious  and 
amiable. ' 


Page  49,  line  23. — ee  rendre  compte.     See  23,  10,  and  note. 


NOTKS. 


173 


Page  49,  litie  26.— ne  s'en  disait  aussi  longr.    Lit.,  Mid  ii«.t 

Bfty  all  this  to  hiiiiai'lf  in  aiicli  'Irtail  ;  '  lieiicu  '  di.l  not  tliiiik  of  all  tliiH.' 

Pa^o  49,  line  28.— valaieut  toujours  quelque  bonne  au- 

baine.  Cf.  'Jo,  12;  'alway.s  Idoiiglit  him  sonic  jiinci!  of  luuk  (.soiin' 
^ootl  windfall). 

Page  50,  line  4.    battre  le  fer  pendant  qu'il  est  chaud. 

Thi.s  ))roverl>,  which  i.s  fouiid  in  all  thi;  (jiernianK;  ami  iJonianio  nations 
(EngliKh,  "Strike  while  the  iron  is  hot," — \Vel)8tur,  lyi.stwai-d  J/ue, 
ii.,  1),  is  tir.st  recorded  in  Latin, — Fvrrum,  dum  candel,  tuiidfitiliivi, 
'One  must  strike  the  ircn  while  it  is  white.' 

Page  50,  line  11. — il  m'en  vout.  J&»  vuuloir  d  qu<'lnuun  =  aooir 
contrc.  qrwIqiCun  un  sentimput  dc  raurune,  'bear  anyone  a  gruilge.'  ('i. 
*'Z4ro  lui  en  voulut  un  peu,'*  5'-?.  14. 

Page  50,  line  17.    pour  peu  que  tu  t'en  fusses  donn^  la 

peine.  Pour  peu  que  =  pour  qxclque  petite  quantity,  ever  so  little,  how- 
ever little  ; — 'if  you  had  taken  ever  so  little  trouble.' 

Page  50,  line  24. — s'ex6cuter.  S'ex4('uter  —  se  r6.suudre  d  faire  quel- 
que cli  one,  'make  up  one's  mind  to  do  somctliing.'  Cf.  II  a'esl  bien  exS- 
cuts,    'He  did  the  thing  hantlaomely.' 

Page  51,  line  3.— par  trop  turbulentes.  Par  (like  Lat.  per 
in  permagnua)  strengthens  the  modified  word,  —par  trop  =  beaucoup 
trop,  '  much  too. " 

Page  51,  Hue  U.— Jouis  de  ton  reste.  'Enjoy  your  few  re- 
maining days,'  'make  the  most  of  your  time  (left).' 

Page  61,  line  16.- -on  Q^t  dit  un  autre  chien.    'You  would 

have  thought  him  (said  he  was)  another  dog.' 

Page  51,  line  22. — baissa  le  nez.     '  Hung  his  head.' 
Page  51,  line  22.— emboita  le  pas.     See  14,  25,  note. 

Page  51,  line  30. — il  s'en  fallait  que  ■  -  •  Lit.  '  there  was  lacking 
that ....  *    Render,   '  His  voyages  had  been  far  from . . . . ' 

Page  51,  line  31. — a  I'^troit.     'Cooped  in,'   'in  close  quarters.' 

Page  52,  line  10.— et  qu'il  eut  rougi.    Cf.  .39,  11,  and  note. 

Page  52,  line  19.  —en  observant  ses  distances.  '  While  keep- 
ing his  distance,'  i.e.,  at  a  respectful  distance. 

Page  62,  line  21.— bassin — quai  —  avant-port.     A  French 


174 


LK   CHTEV    DU    CAPTTATNR. 


Channel  port  like  Honfleur  presenla  itself  to  the  eye  somewhat  in  the 
following  clet<aila.  Qnays  (quain,  52,  22)  for  the  loadinp;  and  unloading 
of  vessels  surround  the  floating  docks  (has-fim  d,  flat),  which  permit  the 
ships  to  remain  afloat  wlien  th(;  tide,  is  out.  Without  those  docks  is 
the  stretch  of  water  (if  the  tide  is  in)  called  the  rvant-poit,  where  the 
vessels  wait  the  favourable  moment  to  enter  the  hasnins  a  flot  or  lie  oii 
the  point  of  sailing  {en  jxirtance,  52,  24).  At  the  entry  of  the  avant' 
port  rviu  jetties  {jelde,^),  to  prevent  the  obstruction  of  the  passage  by 
sand,  and  on  the  jetties  stand  phares  (14,  4)  to  guide  the  mariners  at 
night.  Tugs  {rnnortpicurH,  52.  '26)  are  employed  to  tow  vessels  from  the 
hanHin  through  the  nvant-port  out  to  the  offing  (fc  large)  beyond  the  har- 
bour {mettre  au  large,  52,  '20),  and  to  the  open  sea  (la  haute  [pleine]  mcr, 
13,  10). 

Pa^e  52,  line  22.  — se  mottre  k  quai.     '  Moor  alongside  the  quay.' 

Page  53,  Hoe  9.— "ce  qu'il   ^tait  all^  fairc  dans  cette 

galere."  An  allusion  to  the  celebrated  scene  in  los  Four})eriefi  (knavish 
tricks)  de  Scipin  (ii.,  xi.)  of  Moli^re  (1G'22-1()73).  Scapin  tries  to 
squeeze  monej'  from  tlie  miserly  (ieronte  by  fabricating  the  storj  that 
(lieronte'a  son  Leandie  has  been  carried  off  in  a  Turkish  galley,  and  is 
held  for  a  ransom  of  live  hundred  crowns.  The  old  man  is  torn  by 
natural  afifcction  and  avarice,  and  from  time  to  time  breaks  in  on  his 
denunciations  of  tin;  'I'urk  with  the  question  "Qrie  diable  al/aif  -11  fahx 
dc'.ns  cette  ga/ire?"  wliich  has  become  a  proverbial  question  when  a 
man  has  got  into  trouble  by  going  wh(!re  he  has  no  business  to  be. 

Page  53,  line  18.— de  quoi  il  retournait  pour  lui.    Hetouruer 

is  used  impersonally  with  de  quoi  as  in  Vo^is  ne  savez  pas  de  quoi  il 
retouriie—  You  don't  know  what  is  going  on,  how  matters  stand.  Hence 
render,  '  How  matters  went  with  him.' 

Page  53,  line  19.— cette  seule  id^e  lui  fit  gros  coeur.  Oros^^ 

evjl6,  swollen  or  heavy  with  grief  ;  '  the  very  idea  of  it  made  his  heart 
heavy,'   '  filled  his  heart  with  soriow.' 

Page  53,  line  '20.— (-online  il  aurait  vite  fait  de  retoumer. 

Coiniiie  modilies  rite, — '  how  ([nickly  he  would  get  back.' 

Page  53,  line  23.  — venu  si  loin.     '  Gone  too  far. ' 

Page  53,  line  25.— autant  en  finir.  Abbreviated  for  "il  vaudrait 
autnnt  en  finir,"  lit.,  it  would  be  just  aa  well  to  finish,' — '  better  be  done 
■with  it  at  once.' 


NOTES. 


175 


H  m 


Page  53,  line  30.— Couche.     '  (T-.ie)  down  ! ' 

Page  54,  Hue  5.— tourna  deux  fois  sur  lui-m^me.  'Turned 

about  twice.' 

Page  54,  line  6. — il  se  COUCha  en  rond.     '  We  curled  himself  up.' 

Page  54,  line  9.— 9a  fait  du  Dial.  Distinguish  faire  mal,  'to 
hurt,'  from  faire  du  mal,  '  to  do  haini.' 

Page  54,  line  11. — passerelle.  Neither  [iitt.  nor  Diet.  Acad,  defines 
passere.lle  in  this  sense.  Strictly  poi^serelle  denotes  the  small  foot-bridge, 
especially  one  crossing  a  railway  and  uniting  a  separated  estate.  It  de- 
notes in  naval  language  either  the  gang-plank  [planche)  (cf.  65,  13) ;  or 
(Guerin,  Diet,  des  diet.,  v.  G.'JS),  the  high  narrow  walk  crossing  the  ship 
in  front  of  the  wheel-house,  from  which  the  officer  in  charge  can  see  to 
direct  the  vessel,-- the  'bridge.'  The  former,  for  a  sailing  vessel,  must 
be  meant  here. 

Page  54,  line  15. — avait  fait  sa  pelote.  Pelote,  lit.  'ball ;'  faire 
sa  pelote =amasser  des  profits',  similar  slang  in  English  is  'to  feather 
one's  nest,'  'to  make  one's  pile.' 

Page  54,  line  19. — vleux.     'Old  fellow.' 

Page  54,  lint  28. — Ati  S^n^gal.  The  French  colony  of  le  S^^,i4gal 
was  founded  in  1364,  but  only  developed  during  the  present  century. 
The  colony  proper  embraces  14,7C0  quure  miles,  with  a  population  of 
174,000,  of  which  few  are  European,  xia  exports  are  gum,  nuta,  rubber, 
skins,  and  woods  (cf.  CO.  27)- 

Page  55,  line  1.— 4  qui  Ion  manage  un  tour  du  monde 

de    correction.     'Who   is   being  helped   to    a  trip   round  the 

world  for  the  good  of  hi-q  morals.' 

Page  55,  line  13.  -pas  bien  outill^s  du  c6t6  de  la  cam- 

buse,  Ouliller  is  colloquial  for  f'ourtiir,  garnir ;  cmnbui^e,  the  store- 
room from  which  the  provisions  are  diHtributed  to  the  sailors  ;  hence, 
'not  well  stocked  in  the  matter  of  provisions,'  'our  steward's-room  is 
none  too  well  stocked.' 

Page  55,  line  20.— difficile  en  diable.     See  14,  14  and  note. 

Page  55,  line  29.— Je  ne  fais  que  cela.     Lit.  *I  do  nothing  but 
that,'  [i.e.,  Scolder) — '  I  am  all  attention.'     Cf.  44,  1.3,  note. 

Page  56,  line  2.— La  vie  k  troia.     '  Living  three  together.' 

Page  56,  line  6. — la  patte  d'oie.      Lit.   'the  foot  of  a  goose,'  but 


■ 


176 


LE    CHIRN    DU    CAIMTAINE. 


as  it  leaves  lines  converging  at  a  common  centre,  figuratively  for  the 
wrinkles  that  show  themselves  with  ai^e  about  the  eyes.  'Crow's-foot' 
BigiiiHes  the  same  in  English. 

Page  56,  line  7.  des  jeunesses.  Jeunesse  stands  here  ior  jeune 
fille,  a  meaning  which,  though  found  in  Racine,  is  noted  by  du  Bois  and 
Travers  as  a  feature  of  the  Norman  patois. 

Page  56,  line  8. — blanchir.     Here  figuratively,   'grow  old,' 

Page  56,  line  10. — Cela  80  peilt  bien.  'That  may  be  so,  indeed,' 
'no  doubt,  no  doubt.'  The  appan^nt  reflexive  form  is  ex[>lained  by 
expansion  =  Ce/a  se  peut  f aire  — Cela  pent  sc  falre,  That  may  be. 

Page  56,  line  11.— il  n'y  a  plus  a  y  revenir.  'There's  no  going 
back  on  it.' 

Page  56,  line  12. — o'est  plus  fort  que  moi.  '  It  getathe  better 
of  me.' 

Page  56,  line  16. — en  VeUX-tu  ?     *  Will  you  have  him  ?  ' 

Page  56,  line  19. — Tope-la.  Absolute  for  Je  tope  d  cela,  1  agree  to 
that,  —  'agreed,'  'done.'  The  Normans,  like  the  English,  shake  hands 
over  a  bargain. 

Page  56,  line  20. — La  trotte  est  bonne.  Trotte  is  a  familiar 
word  for  distance, — *Tlie  run  is  a  good  one.' 

Page  56,  line  2.3. — planter  mes  choux.  A  proverbial  expression 
for  retiring  on  one's  saviuu's. 

Page  56,  line  23.— oomnie  9a  se  trouve,  dis  done.    'Say, 

isn't  that  lucky  ! ' 

Page  56,  line  22. — Grandcamp.  There  are  three  vUlages  of 
Grandcamp  in  Normandy,  the  one  in  question  being  the  little  oyster- 
fishing  port  on  the  Channel,  in  the  department  of  Calvados,  near  Isigny 
(61,  24). 

i'age  56,  line  26. — file  ton  cable  !  in  nautical  language  filer  le 
cdhle  Idcher  (pay  out.)  k  rd'ile.  peu  d  pen,  et  autaut  qu^i  faut  pour  le 
vwuillatje  (iuicliorage).  Barr^re  in  Anjot  and  Slawj,  rejnarks  (sailors' 
and  popular):  "Filer  son  noeud,"  or  "son  cable,"  to  go  aioaij,  to  run 
away,  "to  cut  the  cable  and  run  before  the  wind."  Knglish  sailors' 
slang  is  similar,   '  slip  your  cable,'    '  cut  and  run.' 

Page  66,  line  30.-4  fond  de  cale.  Cf.  67,  15.  Cale,  'hold,'  d 
fond  de  cale,  'down  in  the  hold.' 


NOTES. 


177 


Page  56,  line  33.— du  Finistere.  This  18  the  department  of 
France,  not  the  cape  of  Spain.  It  occupies  the  most  westernly  point  of 
French  territory,  at  the  junction  of  tlu'  ('liaiinel  and  the  Atlantic. 

Page  57,  line  1.— tonnerre  de  Brest.    See  16,  7,  note. 

Page  57,  line  14.— le  tortilla  serr^.     'Twisted  it  tight.' 

Page  57,  line  17. — C^der  sa  part.  'Oive  up  his  share,'  'draw 
back.' 

Page  57,  line  33. — sa  douleur  s'exhala.  Exhakr  is  used  of 
vapours,  like  the  Eng.  'exhale,'  but  also  of  ^'rief,  siglis,  etc.,  '  Hi°  rrief 
found  vent,'   'vented  itself.' 

Page  58,  line  8.— il  se  fit  honte  a  lui-meme  de —  'He 
felt  ashamed  of  himself  for . .  . . ' 

Page  ^.8.  l':.e  12. — a  moiti^  Chemin.     '  Half  way  between.' 

Page  58,  line  14,- -^chappt^e  de  VUe.  View  as  seen  through 
hills,  trees,  houses,  etc.,  that  restrict  it,  —  'vista.' 

Page  58,  line  20.-  filer  ses  dix  lieues.     Cf.  lo,  24,  aiid  note. 

Page  68,  line  24. — elle  a  senti.      /^V/e  preserves  the  gender  of  bite. 

Page  58,  line  26.-- -MiUe  tonnerres.     Cf,  16,  7,  and  note. 

Page  58.  line  27.— Voil^  que  j'ai   . . .      '  There  !  I  have ,  . . . ' 

Page  58,  line  29. — midi  cinquante.  Abbnviation  for  midi  et  cin- 
qunnte  minutfs ;  cf,  our  'twulve  titty,'  Cf.  "  huit  heures  moins  dix," 
19,  33. 

Page  58,  line  32. — pour  cause.     '  For  a  good  reason.' 


VII, 

Page  69,  line  1. — la  SOUpe  tremp^e.  Tremper  laaoupe  denotes 
to  pour  the  soup  over  pieces  of  sliced  bread  put  in  the  soup-dish. 

Page  59,  line  12.— du  Havre.     For  the  town  of  le  Havre,  see  15, 

28,  and  note. 

Page  59,  line  14.— Eh  non  !     '  No,  indeed  ! '  - 

Page  .')9,  line  14.— J'ai  failli  attendre.  'I  came  near  having  to 
wait,'  '  I  was  all  but  kept  waiting. '  An  allusion  to  the  alleged  saying 
(Fournier  doubts    it)    of   Louis    XIV.    (1638-1715),  who    thought   that 


178 


LF   CHIEN    DU    CAPITAINE. 


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people  should  come  earlier  than  their  due  time  in  order  to  be  respectful. 
Once  his  carriage  came  up  precisely  on  the  stroke.  The  king  with  a 
tone  of  reproach  exclaimed,  "J^ai  failli  attendre" 

Page  59,  line  15. — c'est  le  principal.     'That  is  the  main  point.' 

Page  59,  line  20.— Soit.     '  Be  it  so.' 

Page  59,  line  28. — laissons  cela.     '-Let  us  drop  that,'  'have  done 
with  that.' 


Page  59,  line  28.  -J'aime  autant  ne  pas  en  parler. 

just  as  lief  not  speak  about  it.' 


'  I  had 


Page  60,  line  lO.-d'un  ton  bref.    'Curtly.' 

Page  60,  line  15.— fit  des  frais  d'amabilit^.  Cf.  23,  16; 
'  took  pains  to  be  agreeable. ' 

Page  60,  line  15.— ne  laissa  point  que  d'y  mettre  du  sien. 

Laixser  used  negatively  takes  an  infinitive  with  de  to  mean  '  to  do  a 
thin^  in  spite  of  difficulties.'  Y  viettre  du  sien  is  a  phrase=y  contribucr 
de  son  argent,  de  sa  peine,  etc.  Hence,  '  Nevertheless  did  not  fail  to  add 
his  share  (do  his  part). ' 

Page  60,  line  28. — mis  4  part.  'Apart  from  her....,'  'Setting 
aside  her . . . . ' 

Page  61,  line  1. — s'alt^rat.  S'alterer,  alter  (for  the  worse),  im- 
pair, spoil. 

Page  61,  line  14.— H  avait  beau  VOUloir.  Avoir  beau,  to  do  in 
vain, — 'In  vain  he  wishe;l  to.  .  .  .'     ("f.  O;^,  15  ;  G8,  29,  etc. 

Page  61,  line  16. — se  faisait  jOUr.  Se  /aire  jour  =  se  faire  ouwr- 
ture.  et  jjassoge,   'to  break  throii^'h  and  show  itself.' 

Page  61,  line  28. — les  Sorel.  Proper  names  as  such  are  invariable. 
HSG.  §390;  L  Fr.  {?  .36,  1. 

Page  01,  line  24.— je  tirerai  Une  bordee.  Bordde  is  a  tack  or 
sideward  direction  of  the  sliiii  sailing  against  the  wind,  a  board  ;  courir 
des  hord(des),  to  sail  to  windward  by  tacks  ;  tirer  une  bordde,  '  to  make  a 
board  (tack).' 

Page  61,  line  22.— Cherbourg.  A  fortifi'id  port  on  the  Channel,  at 
the  mouth  of  the  Divette,  and  a  commercial  oity  of  some  importance ; 
inhabitants  37,013  in  number.  , 


NOTES. 


179 


Page  61,  line  23.— pour  arreter  mon  r^glement  de  compte. 

lUglemciit  de.  compte  denotes  the  passing  of  au  account,  aa  a  proper  one 
to  settle  ;  'to  arrange  (settle)  my  accounts.' 

Page  61,  line  23. — je  prendrai  teiTe.  Prendre  terre  =  d4barquer, 
aborder,  'land,'  'go  ashore.' 

Page  61,  line  24. — Isigny.  Of.  "le  petit  bassin  d'Isigny,"  79,  5. 
A  small  port  of  about  three  thousand  inhabitants,  nineteen  miles 
W.x.w.  of  Bayeux ;  "it  has  a  small  but  excellent  port."  It  was  at 
Isigny,  in  1824,  that  the  writer  of  this  story  was  born. 

Page  61,  line  25. — Grandcainp.     See  56,  22,  note. 

Page  61,  line  26.— Pour  peu  que  rami  Tautin — exacti- 
tude. Sec  50,  17,  and  note.  '  However  little  my  friend  Tautin  had 
made  a  point  of  punctuality,'  'If .  .  .  .had  taken  even  the  least  pride  in 
being  punctual.' 

Page,  61,  liae  29.— le  COUrrier  du  matin.  '  The  morning's  post.' 
Cf.  67,  2. 

Page  61,  line  33. — Saint-Louis.  i'he  capital  and  chief  port  of  the 
French  colony  of  Senegal.  It  is  built  on  an  island  at  the  mouth  of  the 
Senegal  River,  having  a  population  (1891)  of  18,925.  The  full  name  of 
the  town  is  "Saint-Louis  du  Senegal,"  cf.  68,  6. 

Page  62,  line  5  — de  Choses  et  d'autres.  Purler  (caiuser)  de 
choses  et  d'autres  =  parler  de  diverses  choses,  'talk  about  one  thing  and 
another. ' 

Page  62,  line  6.— au  grand  air.     'Tn  the  open  air.' 

Page  62,  line  11. — quartier  de  roche.  Qnartier  de  pierre  or  de 
roche,   'large  massive  piece  ot  stone  or  rock.' 

Page  62,  line  16.-  un  phraSBUr.  A  popular  vfOTd—faiseur  de 
phrases,  bavard,  'a  babbler,'  'over  talkative.' 

Page  62,  line  17.— Mon  bon  vieux.  Of.  54,  19  ;  'dear  old  man,' 
(term  of  affection). 

Page  62,  line  18— pour  te  coucher  •  -par  ^crit.  dniclier 
qaelque  cJiose  en  6cr'U=  meitre  par  dcriC,  '  t<>  stt  anything  down  m  writing,' 
Of.  the  Ei»glish,    "letters  cowMed  in  such  terms." 

Page  62,  Hue  19.— tu  peux  m'en  savoir  gr6.  *  You  may  be 
grateful  to  me,'  'you  ought  to  thank  me  for  it.' 


Ri 


180 


LK    CHI  F.N    DU    CAPITA  INE. 


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'■]         » 


Page  62,  line  20.— ne  SOnt  pas  mon  fait.     '  Are  not  in  my  line.* 

Page  62,  line  21. — ma  bourgeoise.  Mon  bourgeois,  ma  hourgeoise, 
are  familiar  words  among  the  people  for  mon  viari  and  mafemme.  They 
correspond  to  'my  old  man,'  'my  old  woman,    'the  'miasis." 

Page  6'2,  line  24.— primo.  A  Latin  word,  ablative  case  of  prinms 
with  loco  understood, — 'in  the  first  (place),'  naturalized  in  French  =  cn 
premier  lieu,  pmnierenient. 

Page  62,  line  25. — la  Manche.  The  English  Channel,  so  called  from 
its  resemblance  to  la  majiche,  the  sleeve. 

Page  62,  line  26.— n'a  fait  que.     'Did  nothing  but.' 

Page  62,  line  30.  — Le  SOir  venu.  Absolute  construction,  '  when 
evening  had  come.' 

Page  62,  line  33.— a  seule  fin.     See  5,  19,  and  note. 

Page  63,  line  1.— il  a  tourn^  de  I'oeil.  'He  turned  up  his 
eyes.'  I'he  notion  of  instrument  expressed  by  de  here  cannot  well  be 
rendered  in  English,  tliougli  in  some  phrases  we  have  constructions  that 
exactly  correspond  (cf.  'to  wink  with  the  eye,'  etc.). 

i '.  ge  63,  line  5.  — un  diable  en  caoutchouc.  *  An  india-rubber 
devil.' 

Page  63,  line  9.— piquat  une  tete.  In  swimming  piquer  une  iSte 
=  s^d!aucer  dans  I'eau  la  tete  premiere,  '  take  a  header.' 

Page  63,  line  12. — un  chacun.  An  old-fashioned  equivalent  of 
chacun. 

Page  63,  line  15. — avec  defense  de *  With  orders  not  to. . . .' 

Page  63,  line  16.— s'arc-bouter  sur  ses  reins.     'I'he  cabin-boy 

supported  hiinself  against  the  strain  by  bending  at  the  hips. 

Page  63,  line  17.— avait  toijjours  plein  la  main.     Plein  is 

invariable  in  such  constructions  as  this.     Cf.  avoir  de  Cargent  plein  ses 
pochen,  to  have  one's  pockets  full  of  money. 

Page  '^S,  line  19.— laissat  faire.  'Should  let  him  alone,'  'leave 
him  to  his  own  devices. ' 

Page  63,  hue  20. — vent  arriere.     Of.  15,  24,    'before  the  wind.' 

Page  63,  line  21.— le  cap  au  grand  large.  'Heading  for  the 
open  8e».' 


NOTES. 


181 


Page  63,  line  22.— raide  comme  une  halle  =  m}is  hdsUer,  tria 
raindenteut,   'quick  .as  a  sliot. ' 

Page  63,  line  28.— le  trempait  comme  une  soupe.     See  59, 

1,  and  note.     Tliis  proverbial  exureasion  is  exactly  equivalent  to  'made 
him  sopping  wet,'  '  made  him  as  wet  as  the  river '  (as  some  say). 

Page  63,  line  32.— le  golfe  de  GasCOg'ne.  'I'hc  stretch  of  water 
between  the  western  coast  of  France  and  the  northern  coast  of  Spain, 
called  by  the  French  le  (jol/t  de  Gaxcogne,  from  the  neighbouring  province 
of  old  France,  (Jascony,  and  by  the  English  the  Bay  of  Biscay,  from  the 
Spanish  province  of  Viscaya  (the  province  of  the  Basques).  The  com- 
pression of  the  seas  sweeping  in  from  the  Atlantic  renders  the  waves 
unusually  high,  irreguhir,  and  dangerous  (63,  33). 

Page  64,  line  5. — vir^  de  bord.  Virer  (of  a  sailing  ship), 
to  turn  from  side  to  si<le  ;  bord,  side  of  vessel ;  virer  de  bord,  '  put 
about,'    'change  one's  course.' 

Page  64,  lino  5  — SOUS  le  VOnt.  'To  leeward.'  The  whole  expres- 
sion virer  de.  hard,  suiis  If.  voit,  may  bo  rendered  by  'to  wear  ship.' 

Page  64.  line  6. — j'ai  dans  I'id^e.  fdee  for  PHprit,  imagination  is 
rarely  used  except  witli  dan/i,  tti,  d,  de; — J'ai  daim  I'idee  qiCil  ne  vieiulra 
pas,    '  J  fancy  he  will  not  come.' 

Page  64,  line  6. — si  malill  qu'il  SOit.     '  However  clever  he  be.' 

Page  64,  line  10. — voire  meme  qu'il.  Voire  (Lat.  veriui,  true)  is 
U8ed  =  7ni>ite  and  even  joined  witii  it,    'Nay  even.' 

Page  64,  line  13.~se  SOnt  laisse  empoigner.  Empoigner,  lit. 
to  seize  with  the  fist  {poigii)  ;  in  familiar  language  iiddresser  beaucoup, 
causer  une  /art  eruotion.  Hence  :  '  let  the ....  take  hold  of  them,'  '  they 
were  seized  with  pity  fur.' 

Page  64,  line  15.— a  qui  mleUX  mieux.  A  set  phrase,  'in  emula- 
tion ; '  le  ijater  d  (/id  inicKX  miftix,  '  try  to  see  who  could  spoil  him  most,' 
'  vie  with  one  anotlicr  in  spoiling  him.' 

Page  64,  line  22.  — faire  •  le  dedaigneux.  '  Turn  up  one's 
nose,'  'be  over-proud,'  '  su[)ercilii)u.s.' 

Page  64,  line  24.-11  se  laissait  faire.  'He  made  no  objections,' 
'he  let  them  do  as  they  wisiieti.' 


I'age  64,  line  25.— rendait  la  politesse. 

tentiou  in  return.' 


'  Showed  any  polite 


182 


LE    CHIEN    DU    CAPITAJNK. 


m 


151!   ' 


Page  64,  line  25. — fit  du  tort.     'Did  him  any  damage.' 

Page  64,  line  26.— On  aurait  ^te  faoh4  . .  .cela  !     ' <>no  would 

have  been  aorry  if  he  were  not  thus.' 

Pago  64,  Una  28.-06  chion-14  en  remontrerait.     Remontrer, 

to  flomonatrate,  point  out,  —  'that  dog  would  show  (teach)  a  thing  or 
two.' 

Page  64,  line  33.— dans  ces  derniers  temps.    'Of  late.' 
Page  65,  line  1.— le  plancher  des  vaches.    Litt.  gives  an  ex- 

ample  of  this  phrase,  which  denotes  "la  terie,  par  opposition  d /'«aw," 
f rom  Scarron.  "Loindu  Vjeuoit  plancher  des  vaohes,"  Very.  v.  Lepavi 
des  vacfieii  is  used  with  the  same  sense. 

Page  65,  line  II. — il  a  un  fler  toupet.  T-iuuet,  tuft  of  hair,  etc., 
is  used  as  a  slang  word  for  ii^te  (see  iiarrere,  toupet),  and  also  in  popular 
language  =  /iarc/jV.>.sc,  verve:  avoir  du  to>ipic=avoir  da  feu,  dc.  lahardiesse, 
(If  r e (f r 0 II terie (Litt.).  So Rigaud( Z)jc/!.  de,i  lieuxcoiamuuis,  315):  "avoir  un 
fanitux  toupet  .  .  .avoir  beaucoup  d'aplontb  (assurance),  beaucouiJ  d' impu- 
dence. " 

Page  65,  line  19. — d6rat6.  Lit.  'one  deprived  of  the  spleen.' 
Courlr  covime  un  diien  ddratd,  comine  un  ddratA- courir  avec  tine  ijrande 
Vitesse  et  longlemps.  There  is  no  equivalent  in  English;  perhaps  'like  a 
crazy  one,'  '  like  a  madman,'  '  like  a  greyhound '  would  come  near.  Litt. 
says  of  the  verb  ddrater  :  extirper  la  rate  (spleen) ;  operation  qu'on  /ird- 
tendait  propre  d  reiidre  leu  clnens  incilleurs  coureum  {ce  qui  n' est  pas),  et 
qui  dtait  suygerde  par  la  douleur  ressentie  au  c6t4  gauche  dans  une  course 
lomjue  et  rapide,  douleur  (tttribuee  d  la  rate. 

Page  65,  line  20.— ont  la  langue  bien  pendue  =  o;i<  une  yrande 
facility  de  parler, — '  have  the  gift  of  the  gab,'   '  have  a  glib  tongue.' 

Page  65,  line  21.— cedent  leur  part.     See  57,  17,  and  note. 

Page  65,  line  24. — le  loup  blanc.  ^tre  connu  comme  le  loup  grii, 
comnie  le  loup  blanc  are  proverbial  for  eti^e  jiarfaiteitient  connu  de  tout  le 
monde.  A  grey  wolf  of  such  a  colour,  or  more  likely  an  old  offender  of 
a  wolf,  grown  grey  in  iniquity,  would  Vje  notorious. 

Page  65,  line  26.— il  s'allume  sur  la  bete.  A  slang  use  of 
s^allmner,  to  kindle,  in  tlie  sense  of  '  to  be  interested,  enthusiastic,' — 
*  his  interest  is  excited  in  the  animal.' 

Page  65,  line  31. — Uiylord.  Usually  in  French  milord,  a  lord,  a  very 
rich  man, — 'my  lord.' 


NOTKS. 


183 


Pa^e  65,  line  31.— que  je  lui  ai  dit.  More  correctly,  lui  ai-je 
dit.     cf.  ,S!>,  "). 

Pag^e  QQ,  lino  2.— chapardeur.  Ilx-  vorb  fhipitrdvi-  is  aoMiers' 
sl;!ii;;  for  roA-r,  to  steal,  to  Inot,  '  to  prig  ; '  rjin/mrdenr,  '  inar;nuler,'— 
U7i  peu  c/iapardei/r,  'soirmwliat  given  to  pilforing  (niurjiudiug).' 

Page  66,  line  8.— parbleu  bien.     ^t  •'   15,  9,  and  note. 

Page  66,  line  10,  — un  grand  danois.  Tlie  rh'wn  danoh  is  a 
hunting  dog,  having  short  hair  usually  cf  a  white  colour  with  Mack 
spots.  The  hree<l  originated  in  Denmark.  It  corresponds  closely  to 
the  beagle  or  harrier.     '  A  big  Danish  dog.' 

Page  66,  line  25. — sur  le  lest.  *  In  b.dlast,'  'light,'  (i.e.,  without 
cargo,  having  only  ballast  to  steady  the  ship). 

Page  66,   line  27. — II  s'agit  de.     'It   is   a  question  of '    'the 

cargo  in  question  is.* 

Page  66,  line  27. — bois  de  COUleur  = ''ow  da  teintnre,  dye-wuods. 

Page  66,  line  28. — Caen.  Ancient  capital  of  Lower  Normandy,  on 
the  Orne  and  the  Odon  ;  present  population  (IS'Jl)  45,201  ;  consider- 
able manufactures  of  leather,  stuffs,  etc. 

Page  66,  line  28.— Cherbourg.     Hee  61,  22,  note. 

Page  66,  line  28.--  Cela  m'irait.     'That  would  suit  me.' 

Page  67,  line  l. — sabords.  Lit.  '  poi-t-holes,'  here  as  an  inter- 
jection,— '  shiver  my  timbers  ! ' 

Page  67,  line  4.— Plus  de  chien  !  ni  vu  ni  connu.    Lit.,  No 

more  dog!  neither  seen  nor  known  ! — '  No  dog  left,  not  a  aigu  or  trace  of 
one  !* 

Page  67,  line  7.— Je  me  donne  au  diable,  qui  ne  veut  pas 

de  moi.  ''^'?  donner  au  (liable  has  aovt  ral  meanings  in  Frt'nch  ;  (1) 
prendre  heaucoup  de  peine,  'to  take  a  devilish  lot  of  trouble;'  (2)  se 
ddsesperer,    *to  be  plunged  in  desj)air  ;'  (3)  as  in  I^ng., — Je  me  donne  au 

diable  si . . . .,   '  Devil  take  me,  if '     A  variation  of  (2)  seems  here  the 

sense.  Kender,  'I  invoke  all  the  powers,  but  it  does  no  good.'  Sumi- 
chrast  renders,   "  I  swear  away,  but  tli-  '.  noes  no  good," 

Page  67,  line  9.— plus  de  malice  qu'il  n'est  gros.  'Has  more 
misehief  (trickery)  than  size.'  The  lie  is  due  to  the  comparison ; 
see  16,  26,  and  note. 


(C 


I 


184 


LE   CniKN    DU    CAPITAINK. 


i,i  I 


ii 


11 


ill 


Pnge  07,  lino  10.~en  avoir  le  coeur  net.    ^ee  35,  13.  and  note. 

I'agu  07,  line  17. — Dieppe.  A  pretty  town  on  the  Channel,  at  the 
mouth  of  the  Kiver  Aniiics,  having  about  twonty-threi'  tlioiisancl  inhab- 
itants ;  noted  for  its  tishiiig  llccts  and  coinmcrcc  witli  England. 

Page  67,  line  19. — Marseille.  Mansoillcs,  the  chi<f  S'la-port  <»f 
Fr.ance,  and  a  great  niaiiulacturing  centre  ;  376, 143  inliabitants. 

Page  67,  line  21.— marchait  sur  les  talons.  '  Keeping  close  to 
the  heels  of.  * 

Page  67,  line  32. — avec  escale.     E>iCole,  stay, — 'calling  at.' 

Page  67,  line  32. — Cadix.  In  the  .s,  w.  of  Spain,  one  of  the  oldest 
ports  of  Europe,  now  reeoverinL;  its  former  prosperity  ;  the  city  has  a 
population  of  02,5.'}0  inlia])itanta. 

Page  67,  line  32. — Gibraltar.  Gibraltar  is  not  only  a  fortress  but 
a  beautiful  port  and  town  of  l'J,800  inhabitants,  not  including  the  troops 
in  garrison.     Shijts  stop  here  from  all  parts  of  the  liast  and  VW'st, 

Page  68,  line  I —aimer  le  poil  de  la  bete.  Le  poif,  figura- 
tive for  the  animal  itself,  cf.    'to  love  the  sight  of  the  animal.' 

Page  68,  line  2.  — faire  faute  =  iiiaiiqucr,  'fail,'  *  be  missing.* 


J  r. 


VIII. 

Page  69,  line  25. -A  ce  qu'il. . . . '  As  it. . . .' 

Page  70,  line  1.— aurait  pu  repondre.  'Could  have  answered;' 
notice  that  the  absence  of  a  past  particijtK'  to  '  can  '  in  English  compels 
the  use  of  the  perfect  of  the  inlinitive,      ( 'f.  70,  7. 

I'age  70,  line  17. — eut  eu  a  coeur.  Avoir  a  cceur  =2iren<lre  vn 
vif  i)itdrdt,~' she  had  set  her  heart.'     Gf.  jircw/re  d  cceia',  45,  8. 

Page  70,  line  19. — si  grands.  l-nglish  prefers  a  clause  to  the  predi- 
cative adjective, — '  woidd  be  so  groat.' 

Page  70,  line  25.  — s'en  rencontrera-t-il.  //  is  impersonal,  and 
follows  the  verb  because  of  peui-glre  coming  first  in  the  sentence, 
H  SO.,  §317,  3;  L  Fr.,  §  206,  4;  'there  will  (may)  hapi^en  to  be 
some.' 

Page  71,  li»e  9.— de  premiere  main.  i.  e.,  de  (a  main  de  celui 
qui  a  le  previier  recueUU  uu  fabrlque,   '  At  lirst  hand.' 


NOTES. 


185 


Pjigo  71,  line  10.— ce  quG  —  de  meilleur.    See  27,  in,  and  note, 

'tliu  host  that.' 

I'ligo  71,  line  11  .—canton.  THe  local  governiiiont  of  France  begins 
with  the  coiiimiiup.  'V\\v,\m  are  in  all  (1801)  .3(5,144  coinrnnnea,  which  vary 
in  size  and  population  from  leas  than  I,,')!)!)  inhabitants  to  a  few  that  have 
over  '20,000.  After  tin;  coniniuno  comes  tlie  ennton,  which  contains  an 
average  of  12  communes,  has  its  chief  town  and  its  justice  of  the  peace. 
Thus  Ifonllour  is  the  chff-lifu  of  the  canton  of  Ilontleur,  which  coinprises 
14  communes,  having  a  population  of  less  than  20,000.  There  are  (l.s91) 
2,881  cantons  in  I'rancc.  Then  the  nrroiulU'^fmenU  {?>\Y1  in  number) 
unite  the  cantons  ;  and  finally  a  varying  number  of  arrondiasementa 
constitute  a  lUpdrtPinenf,  there  being  87  such.  Each  d^partement  has  its 
oflBcial  head,  a  prdfi-t,  who  represents  the  central  government ;  each 
arrondissement  a  «OM.'{-;>r^/'^^ ;  each  commune  its  maire  &i\i\  ad  joints  (^, 
14)  by  local  choice. 

Page  71,  lino  13.— faire  des  gateries  au  capitaine.    (^din-uis 

are  little  attentions,  here  of  the  palate, — '  to  apoLl  the  captain  with  good 
things.' 

Tage  71,  line  17.— On  eut  dit  d'une  masse  sombre.    'You 

wouhl  have  taken  it  for,'  'it  looked  as  if  it  was.'  Litt.  exjilains  this 
curious  construction  d'a-e  de  as  follows  :  voiis  dlHez  {on  diraii)  d'lin  /on, 
d'un  homme  ivre  (drunken),  c'ed-d-dire  Use  conduit,  it  jmrle  cnmme  s'il 
dtattfou,  ivre  (la  locution  s'explique  par  une  ellipse :  on  dirait  d'un  fou, 
c'est  f)  dire  on  dirait  cela  d'un  fun,  on  dirait  que  ce  gu'il  dit  ou  fait  est 
d'un  fou,  et,  elliptiquement :  on  dirait  d'un  /on). 

Page  71,  line  22.— qu'est-ce  que  cela  peut  bien  etre?    The 

periphrasis  expresses  here  surprise, — '  whatever  can  that  be?' 
Page  71,  line  30.— Dieu mais.     '  Why  I  gracious  I ' 

Page  72,  line  4.— portant  bas  I'oreille.    Cf.  "baissale  nez," 

61,  22;  'hanging  down  its  ears.' 

Page  72,  Hue  12.— cr^vent  sa  peau.  Crever,  to  burst,  '  to  come 
through.' 

Page  72,  line  10. — Faut-il  que...  For  the  value  of  the  inverted 
form,  cf.  12,  21,  and  note, — 'How  ill-natured  I  must  have  been.' 

Page  73,  line  2;i. — tourte.  Properly  a  pie  {tourte  de  piyeon-ft,  a 
pigeou-pie) :  but  in  some  country  districts  of  France  used  as  name  of  a 


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(716)  872-4503 


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186 


LE   CHI  EN    DU    CAPITAINB. 


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round  loaf  {pain,  miche).  In  da  Bois's  Ohssaire  du  patois  normand  this 
definition  of  tourte  is  given  :  "pain  de  six  kUogram,meJi  (about  12  lb8.)» 
rond,  aplati,  et  de  pdte  /enne. " 

Pagre  74,  line  13.— la  joie  ne  fait  pas  toujours  peur.    An 

allusion  to  the  proverb  la  joie  fait  peur. 

Page  74,  line  18. — k  peine  eut-elle.     Cf.  70,  25,  note. 

Page  74,  line  22. — Jamais homme  ne  fllt.     'Never. . .  .was 

a  man.'    Of.  H  S  G.,  §  40S,6  ;  L  Fr.,  §  55,  2. 

Pagre  76,  line  8. — tu    as I'air.     '  You    look    (seem).'    Cf. 

i/5G'.,  §421,  4c. ;  LFr.,%l\. 

Page  75,  line  13.— le  bas-allemand  —  le  hoUandais.    But  m 

Germany  the  term  for  hollandais  is  niederldndisch,  while  has-allemand, 
niederdeutsch,  Low  German,  applies  to  all  the  dialects  of  lower  Germany, 
etc. — Dutch,  Frisian,  Enghsh. 

Page  76,  line  29. — Veux-tu  bien  descendre.  Veux-tu  bien, 
voulez-vous  bien  are  used  as  imperative  forms, — '  Glet  down,  will  you.' 

Page  75,  line  30.— avons  les  draps  blancs  d'hier.  '  Have  on 
yesterday's  clean  sheets.'  The  English  speaker  would  probably  say 
'  these  sheets  were  put  on  clean  yesterday.' 

Pa^e  76,  line  6.— mis^res.     Here^bagatellea,    'trifles.' 

Page  76,  line  7.— bonheur  k  tous  trois.    Cf.  "la  vie  k  troia," 
56,  2,  and  note. 
Page  76,  line  13. — Mais,   que  veux-tu.      Cf.  14,  13,  and   note. 

Page  76,  line  16. — certainement  que  j'aime.  Cf.  "certes  que 
je  le  veux,"  44,  22,  and  note. 

Page  76,  line  27. — tu  n'y  peux  lien.  *  You  can't  help  it,'  *  You 
can't  do  anything  in  the  matter.' 

Page  76,  line  28.— Je  ne  suis  pas  une  mauvaise,  va!  'I 
haven't  a  bad  heart,  I  can  tell  you.' 

Page  76,  line  31. — toutou.     See  15,  32,  note. 

Page  76,  line  34. — Je  m'en  SUis  VOUlu- . .  .Cf.  60,  11,  and  note ; — 
'I  am  vexed  at  myself  for  having. . . .' 

Page  77,  line  3.— que  cela.    'As  a'Uhat.* 

Page  77,  line  9. — f  erai mis^res.    Colloquially  faire  des  miaires 

xcauaer  de  la  peine,  du  tourment.     '  Shall ....  torment. ' 

Page  77,  line  II.— fifarde-toi  d'en  douter.  Lit.,  Keep  yourself 
from  doubting  it ;  freely, — '  and  no  mistake,'  '  depend  upon  it.' 


NOTES. 


187 


Page  77,  line  21. — on  a  tOUt  lieu.  LU!U=oeceuion,  droU, — 'one 
has  every  right.' 

IX. 

Pagre  78,  line  7.  — de  seconde  foroe.  Force  is  \ued=sJiabUet^, 
talent,  etc,  :  II  est  de  premiire  force  aur  le  violon,  '  He  is  a  first-rate 
violiuist,'  hence,   '  she  had  only  a  second-rate  knowledge  of  geography.' 

Page  7d,  line  8. — k  la  nage.     '  By  swimming,'  or  '  had  swum  back.' 

Page  78,  line  9. — La  preuve '  What  proves  it  is.' 

Page  78,  line  12. — vu  la  distance.  *  In  view  of  (considering)  the 
distance.'  Vu  used  prepositioually  is  invariable;  HSQ.^  §  368  (a); 
L.FV.,  §68. 

Page  78,  line28.— Oes  explications,  .les  obtint.  Note  the 
necessity  of  repeating  the  object  by  means  of  the  pronoun  in  such  a 
rhetoncal  inversion  as  this. 

Pagre  79,  line  4.— port  d'attache.  'Home  port,' — 'hailing 
from.*    This  sense  of  attache  is  not  in  Litt.  or  Diet.  Acad. 

Page  79,  line  5.--Isigrny.     See  61,  24,  note. 

Page  79,  line  6. — la  rivi^re  d'Aure.  A  little  river  rising  in  the 
department  of  Calvados.  It  passes  several  villages,  Isigny  among  the 
number,  which  is  situated  wliere  it  joins  the  river  Vire. 

Page  79,  line  5.— la  baie  des  Veys.  The  river  Vire  expands  at 
the  village  of  les  Veys  into  a  shallow  bay,  Ut  baie  des  Veys,  at  the 
extreme  west  of  the  department  of  Calvados.  The  bay  forms  the  estu- 
ary  of  the  Douve,  Vire,  and  Aure,  and  is  in  shape  like  a  Vv  ,  with  the 

Vire,  Isi;?ny,  and  the  Aure  on  the  lower  right-hand  corner,  and  Grand- 
camp  at  the  upper  right-hand  corner. 

Page  79,  line  11.— gloria.  Hot  collee  witii  sugar  and  brandy,  or, 
among  sailors,  tea  and  brandy.  This  is  the  cu^'tomary  end  of  the  popu- 
lar festive  meal,  just  as  the  ijloria  jiatri  (  'glory  be  to  the  Father ' ) 

is  said  at  the  end  ci    the   Psalms  (Littr^).      As  a  Latin  word,  it  is 
italicized. 

Page  79,  line  11.— rincette.  The  little  glass  of  brandy  poured  into 
the  coffee-cup  from  which  the  coffee  has  just  been  drunk  (rincer,  to 
rinse). 


188 


LE   CHIKN    DU    CAPITAINB. 


i^ 


It 

km 
Hivt 


[ft; 

'•Ml 


Page  79,  line  1 1 .  — pousse-caf6.  A  little  glass  of  cognac  taken  after 
coffee.  "Enauito  uous  avoiis  pris  le  oaf6,  lo  pousse-c.if^,  le  repousse* 
caf^"  (Voizo,  in  Larclicy). 

Page  79,  lino  '.6. — sans  QUOi -ftaru  cela,  autrevie.nt,  sinon,  —  'other- 
wistt.' 

Page  79,  line  20.— je  vous  en  donne   mon  billet.     BilUt 

QBually  'ticket,'  'note,'  hcn;=/>a/*o/^.  Of.  the  slang  :  Je  voiu  en  (ficlie) 
mon  billet,   'I  assure  you  it's  a  fact'  (Barr^re). 

Page  79,  line  22.— une  bien  dr61e  d'histoire.  Drdle,  adj.,  is 
here  used  substantively  and  requires  de  with  the  following  noun,  cf.  "ce 
coquin  de  Zero,"  45,  26,  and  note.     'A  very  odd  story.' 

Page  79,  line  22. — Imaginez-VOUS.     '  Just  think.' 

Page  79,  line  24. — ^  la  raarque  de.  '  Marked  with  the  name  of,' 
•consigned  to.' 

Page  79,  line  29. — mM^-caSSis.  Rigaud  defines  this  as  "  MSU- 
CdSH,  eau-de-vie  et  cassin  iiiilds."  Cassix  itself  is  a  liqueur  made  from  black 
currants.  As  we  have  the  expression  cherry-Vjrandy  (ratafia),  we  might 
use  Du  Maurier's  translation  'black-currant  brandy.' — Trilhy,  p.  29S. 

Page  79,  tine  .32.  —  Ah  qki.  \  vous  autres  !  ^d  is  an  interjection, — 
'There  now.'  The  use  of  (t«/re.s  with  mous  and  vou^ is  a  Gallicism.  It 
adds  a  touch  of  contrast.  Cf.  ^Vous  autrea  femvies  nous  ay'iHHom  bien 
difdremmenl,  We  women,  we  act  very  differently  (from  men). 

Page  79,  line  .32.~vous  en  avez  pour  longtemps.  '  Are  you 
going  to  be  long  about  it  ? ' 

Page  80,  line  3.— une  mani^re  comme  une  autre.    '  As 

good  a  way  as  any.' 

Page  80,  line  5. — que  je  demandai.     l^ee  65,  31,  and  note. 

Page  80,  line  9. — Le  jOUr  m^me.  Following  the  noun  miine  — 
'  very.'     H S  O.,  §483,  3  ;  L  Fr.,  §78. 

Page  80,  line  11.  -timonier  en  second.     '  Second  helmsman.' 

Page  80,  line  15.— par  le  travers  de  Gibraltar.    £tre  par  le 

travera  d'un  port,  to  stand  athwart  the  port ;  Stre  mouVU  par  le  lrarer$ 
de....,  to  be  at  anchor  oft'....  ;  passer  par  le  travers  df,  to  cross 
Athwart. . . .     Hence  '  while  passing  Gibraltar,'  '  off  Gibraltar. ' 


NOTES. 


189 


Page  80,  line  16.— comme  qui  dirait.  Cf.  La  Fh\  95,  27.  This 
phrase  has  a  couuterpart  in  Kli/:ibothan  Kiigliah,  though  not  in  modera 
English.    Cf.: 

"  Inhere  are  a  sort  of  men  whose  visatres 
D»  cream  and  mantle  like  the  stniuiing  pool. 
And  do  a  wilful  atillncss  entertain, 
With  purpose  to  be  dressod  in  an  opinion 
Of  wisdom,  pravity,  profound  conceit, 
Aft  who  thotild  say,  '  I  am  Sir  Oracle,' 
And  when  I  ope  my  lips,  lot  no  dojj  Inirk." 

— Shakspere,  Merchant  of  Venice,  I.,  i. 

This  colloquial  comvie  qui  dirait  =  en  quelque  surte,  une  sorte  de:    'the 
dog,  so  to  speak  (of  the  crew),'  or  'in  a  way,*  or  'a  sort  of.' 

Page  80,  line  18. — comme  9a  se  trouve.  'As  luck  has  it,' 
'just  as  it  happens,'     Cf.  oO.  2.3,  where  the  tone  alters  the  meaning. 

Page  80,  lino  19.— le  rez  au  vent,  I'oreille  aux  6coute3, 

rceil  au  guet.     Of.  8,  4  note  ;  '  suilling  the  wind,  his  ears  pricked  up, 
his  eyes  on  the  watch.' 

Page  80,  line  2.3.  —  assez  Caus6  !  Note  the  imperative  force  of  the 
perf.  part.  ;   cf.  '  enough  saul  ! ' 

Page  80,  line  2-t. — Oran.  A  sea-port  in  western  Algeria,  capital  of 
the  department  of  Oran;  its  population  (1891)  is  73,839;  its  trade  is 
extensive. 

Page  80,  line  27.— il  en  eut  I'air.  '  He  seemed  to.'  Cf.  76,  8,  and 
note. 

Page  81,  line  6. — Caen.  '*^ee  note  66,  2S.  In  going  to  Caen,  Cap- 
tain Pigault  (of.  82,  2,  flf )  wouM  fallow  the  main  road  south  from  Hon- 
fleur  to  Pont-l'Ev^que  (15  miles)   then  west  to  Catn  (28  miles). 

Page  81,  hne  9,    sans  tambour  ni  trompette.     A  common 

phrase  to  signify  '  secretly.'     ( U'.  "  li  fiiut  ailer  au  secours  de  ce»    -  place 
sans  tambour  et  sans  trompette,"   Voltaire  (in  Litt. ). 

Page  81,  line  12. — tout  4  I'heure.     'Just  now.' 

Page  81,  line  20.— a  fait  la  rencontre.  'Fell  in  with,'  *rau 
across.' 

Page  81,  line  22.-86  faire rapatrier.      '  Be  brought  back  to 

bis  native  land.' 

Pa^e  81,  line  25.-11  86  fCtt  butt^.    BuUer  (of  Lonea),  to  stumble 


",    1 


m 


i 


i: 


I  . 


iHii: 


190 


U  OHIEN   DU   CAPITAINB. 


Against  obstacles  on  the  road  ;  generally  '  stumble  against ; '  heno6., 
'had  stumbled  on,'  '  run  up  against.' 

Page  81,  line  28.— fait  le  toUT  du  monde.  Of.  43,  29  ;— 'goue 
round  the  world.' 

Vage  81,  line  30.— il  aurait  plutot  navigii^ — que  de  re- 

noncer.  Plutdt  in  a  conipuriaori  with  an  iiiMnitive  i»  followed  by  */«« 
or  que  de. 

Pagre  82,  line  3. — II  aura  reconnu.  *  He  no  doubt  recognized.' 
H SG.,%  34.S,  3  ;   LFr.,i  'J'JG. 

Page  82,  line  12. — rempluin^.  Se  miiplamer,  lit.  to  get  featliera 
again  (after  moulting),  is  used  iu  familiar  aiylti  ^refjaijiicr  son  emhoiijioitU 
(apris  une  vialadie),   '  to  thrive,'  '  to  get  l.it,'  '  to  till  out.' 

Page  82,  line  21. — auront  le  tort.     '  Will  have  the  diawback.' 

Page  82,  line  24.— baigneurs  de  Trouville,  de  Villecs  et 

d'Houlgate.  The  towuH  iut;ntioiie<l  are  favouriti;  lii.sliioiial>le  resorts 
for  sea-bathiiig.  TrOUViUe  is  situated  on  the  Ch.innel  at  the  mouth 
of  the  Touques,  about  ten  miles  s.  w.  of  Honlltur.  It  has  beautiful 
villas,  a  splendid  beach  ;  population,  6,308.  ViUers  lies  six  or  tteviu 
miles  further  west  on  the  coast;  its  cliO's  and  villas  are  picturesque; 
population,  1,342.  Houlgate  or  Benzeval-Houlgate  is  about  tliree 
miles  west  of  ViUers,  with  bills  and  villas,  and  a  population  of  1,06;"! 
inhabitants.  A  pleasing  description  of  Trouville  and  tbe  Calvados  shore. 
which  are  much  frequented  by  the  luiglisb,  may  be  read  in  Blackwood' fi, 
October,  1871. 

Page  82,  line  30.— mi-parti  de  Caniche,  etc.  '  Half  poodle 
and. . .  . ,'   *  a  cross  between  a  poodle  and . .  .  . ' 

Page  83,  line  13.— trainant  I'aile,  tirant  la  patte.    Imitated 

from  La  Fontaine's  fabU;  ot'  the  Les  di'ux  />i<j<uni<.      The  pij;eou  that  guoa 

off  to  see  the  world  i.s  hardly  used,  and 

Trainant  I'aile,  et  tirnnt  le  pied, 

Denii-morle,  et  demi-boileuse. 

Droit  au  logis  s'en  retourna. 

—Fables,  XI.,  il 

Page  83,  line  18.— sourit  au  Capitaine.  Distinguish  sourire  d, 
which  denotes  to  smile  ap])robation  irom  aourire  de  (OO,  0!)),  to  make 
light  of. 

Page  83,  line  20.  — MOU vement  du  port.  A  newspaper  paying 
special  atteution  to  the  arrival  and  departure  of  vessels — 'the  HiupjAuy 
New*: 


NOTES  TO  LA  FEE. 


1  !D 


;il 


V 


Thiioomedy  vrw  publinhed  (or  the  drat  time  in  the  Revtu  den  deiix  Mondet,  1861, 
voL  (Jf  p.  375  ff.  It  was  first  rcpn,'8pnt(xl  on  the  8!aj{0  of  the  Vimdcville  Theatre,  Par>H, 
on  the  26th  of  Auj^iMt,  1S56,  with  tlie  cast  of  characters  as  ^ivun  on  page  O'J. 

The  jip  sent  u^iitioti  follows  the  text  of  the  new  fdition  puhlinhed  by  Calmen  I>vy, 
Purls,  1885,  but  careful  collation  of  the  earlier  and  later  editions  has  made  it  possible 
to oorrect  thu  errors  and  ntispiints  of  the  edition  of  1886. 

Pagfe  92,  line  15.  — Bretagne.  The  most  westerly  of  the  ancient 
provinces  of  France.  The  iiumans  of  the  time  of  Caesar  includec?  it  in 
the  larger  district  called  Armorica.  When  the  Angles  and  Saxons  con- 
quered I'jngland,  fugitive  fJritona  emigrated  into  Armorica,  and  especi- 
ally into  the  peninsular  part  of  it,  which  consequi-ntly  hy  the  seventh 
century  was  called  Bretagne,  Brittany.  The  superstition  of  the  Breton, 
says  M.  de  Saint  Martin,  is  not  less  proverbial  than  his  ignorance ;  he 
Ib  accused  of  believing  in  fairies,  dwarfs,  and  sorcerers.  Certain  it  is 
that  marvellous  stones  are  told  in  every  village.  Now  it  is  the  wind, 
the  dust,  the  smctki-  from  the  henrtli,  the  direction  of  wliich  towards 
such  a  point  of  tbe  heavens  announces  a  fortunate  event  or  its  contrary  ; 
again  it  is  the  chariot  of  death  in  its  rapid  course  which  dries  up  the 
fresh  venlure  of  the  meadows  ;  it  is  a  8[)irit  hidden  in  the  depths  of  the 
wood  that  maliciously  repeats  words  uttered  near  him  ;  moreover  there 
are  springs  and  fountains  whose  benelicont  waters  he&l  chronic  diseases. 

Page  92,  line  16.— la  foret  de  Brocelyande.  <»r  Brocdliamle.  A 
vaat  forest  of  ancient  Brittany,  either  between  the  present  towns  of 
St.  Brieuc  and  Quintin  (on  the  north  coast  of  the  peninsula),  or  about 
Paimpont  (depart.  lUe-et-Vilaine).  further  east  and  inland,  and  cele- 
brated even  in  the  twelfth  century  as  the  wood  in  which  Merlin  was 
brought  under  the  spell  of  Vivien. 

"And  touching  Breton  sands,  thej'  disembark'd. 
And  then  she  followed  Merlin  all  the  way, 
Ev<)a  to  the  wild  woods  of  Broceliunde." 

-  Tennyson,  Merlin  and  Vivian. 

The  forest  of  Paimpont  has  the  greater  reputation  to-day  as  the  scene  of 

[191 J 


IT— ^ 


193 


LA   F^B. 


Merlin's  enchantment.  On  the  western  border  of  the  forest  near  Lam- 
brun,  ia  the  famous  fountain  of  Baratitoii,  ;i  few  drops  from  which  once 
were  repute<l  to  work  miracles.  'I'o-day  when  it  roars  people  say  a 
storm  ia  coming,  and  to  it,  in  times  of  drought,  proceaaions  w«nd  their 
way  to  aak  rain  from  heaven. 

Page  92,  line  18.— Merlin.  A  British  prophet  and  magician  during 
the  English  invasions.  In  GcofTrey  of  Monniouth  he  is  fablud  to  havo 
sprung  from  a  demon  and  a  Welsh  princesa,  but,  buiitiscd,  he  turned  all 
his  magical  gifts  to  good,  in  tin?  service  of  Arthur.  The  poets  seized  on 
him  and  invented  the  story  of  his  amour  with  Vivien.  Overcome  by 
the  wiles  of  this  enchantress,  he  fled  with  her  to  Brittany,  to  the  forest 
of  Broceliande,  and  there  dwelt  us  a  savage. 

Legends  of  Merlin  were  probably  carried  by  fugitive  Britona  to 
Armorica  ;  yet  native  Breton  traditiona  maintain  tli;it  be  was  cradled  in 
the  Isle  de  Sein,  a  low  sand-bar  in  the  stormy  Baie  des  Tresjjass^s. 
There  ia  even  an  early  metrical  life  of  the  enchanter  based  on  Armorio 
materials. 

Pag()  93,  line  2. — Au  fond.  The  expressions  ati  premier  plan 
(93,  4),  an  necoud  //Inn,  aufond,  indicate  the  rebative  distances  of  objects 
on  the  stage.  Tliey  correspond  to  *  foreground,'  'middleground,'  'back- 
ground,' in  English. 

Page  93,  line  5.— porte  en  pan  COUp6.  The  meaning  of  pan  will 
be  clear  from  these  plirases  :  uiie  (our  d  nix  pans,  a  tower  with  six  faces  ; 
tin  ■pan  d'hahit,  the  skirt  of  a  coat ;  tot  pan  ile  viur,  a  pannel  of  a  wall. 
The  pcni  coup4  is  detlned  as  surface  qui  Template  Vamjlc.  d  la  rencontre  de 
deux  pans  de  luur,  a  *  cant ; '  hence  a  porte  en  pan  coupd,  '  a  door  placed 
cantwiae',  'a  corner  door.' 

Page  93,  line  7. — lanipe  carceL  The  name  of  the  French  inventor 
ia  taken  to  describe  bis  lamp.  Bertrand-(iuillaume  (.'arcel  (I7i)0-1812) 
was  a  poor  watchmaker  of  P.aris,  who  by  dint  of  skill  and  patience 
accomplished  his  <lesign  of  inventing  au  improved  lamp.  By  "lampe 
carcel "  is  meant  a  lamp  in  which  the  oil  is  pumped  up  to  the  wick  by 
clockwork.  It  was  introduced  into  I'higland  about  1845,  and  goes  under 
the  name  of  French  or  mechanical  lamp,  or  more  frequently  "carcel 
lamp."  Cf.  "In  the  bright  white  light  of  the  carcel  lamps,"  Miss 
Braddon,  Asphodel,  v.  60  (Murray's  New  English  Dictionary).  Lamps 
oi  tlus  kind  are  pronounced,  on  account  of  their  intricacy  and  expense, 


I! 


NOTES. 


193 


objectionable  for  domestic  purposes,  but  we  ralaable  for  light-honsat. 
See  Knight's  Diet,  of  Mechanics,  Art.   '*  Meuhanioal  liAmp." 

Pago  93,  line  16. — chais6  OU  X.  An  x  or  an  ixe,  as  name  of  a  piece 
of  furniture,  is  a  small  stool,  the  croaaod  legs  of  which  have  the  shape 
of  the  letter  x. 


A'l 


SCENE  I. 


Page  93,  line  27.— le  comte.* 

the  actors  relative  to  one  another. 


The  foot-notes  show  the  position  of 


Pagre  94,  line  4.  -  habitation  entre  cour  et  iardin.     See 

19,  13,  note. 

Page  94,  line  7.— palais  des  Tuileries.  A  palace  with  magnificent 
gardens  in  the  niiddlu  of  Paris,  on  the  right  hank  of  the  Seine.  It  derives 
its  name  from  the  first  location  of  the  villa  of  Pierre  des  Essarta,  near 
tile-works  {tuHtricH).  ( !atheriue  dei  Medici  chose  it  as  the  site  for  a  ]jalace 
begun  in  lotJG.  Successive  rulers,  Henry  IV.,  IjouiaXIII.,  Louis  XiV., 
Nap'ileon  I.  and  Napoleon  III.,  greatly  enlar^'ed  and  einhellished  the 
oriuinal  structure,  so  that  it  is  now  one  of  the  chief  edifices  of  the 
French  capital. 

Page  94,   line  10— je  n'ai  pas  pr^tendu  vous   offenser. 

Prdk-ndre -Vh&rQ  infinitive ^awotV  C intention,  to  intend. 

Page  94,  line  21.  aurais  d^sir^.  This  is  a  euphemistic  Future 
Imperf.  (<'ondit.).  It  softeii-s  politely  the  expression  of  desire.  'I 
should  have  wished.'     Cf.  82,  3,  and  note. 

Page  94,  line  22. ~4  la  nuit  tombante.     '  At  night-fall.' 

Page  95,  line  31  — vienne  la  Noel.  Woe/ is  masculine,  and  is 
here  only  apparently  feminine,  since  hi  Xoiil  is  only  a  contraction  of  la 
fSte  da  N'lel.  The  use  of  tlie  suhjiuictive  vienne.  may  be  compared  with 
the  word  in  the  corresponding  Eiig  colloquial  phnise,  'come  ( 'hristmas.' 
In  each  case  the  subjunctive  represents  a  dependent  relation,  perhaps  a 
supposition  or  wish, — '  provided ....',  perhaps  a  vague  imperative. 

Page  96,  line  lo.— Ce  qu'il  y  a  de  certain.    See  27,  13,  note. 

Page  96,  line  17. — que  I'on  sache.  I'his  peculiar  employment  of 
the  subjunctive  snvoir  in  tiiis  construction  should  be  noted.  It  repre- 
sents well  the  vague  force  «)f  the  mood,  indicating  a  modilicatiou  of  the 
meaning  of  the  verb.     Cf.  IL  n'est  poa  Id,  que  je,  sache,  He  is  not  there 


FT 


I'  I 


194 


LA   F^B. 


h'lU        i 


,  '1            S 

J 

i 

1 

.1 

as /or  tu  I  know.     It  is  even  used  in  iudicutive  constr actions,  110,  26, 
to  express  modified  statementH. 

Page  97,  Hne  10.— jeter  sa  d6froque.  D^Ooqiie  is  connected 
with  di'/roqtier,  to  deprive  u  monk  ot  liiH  frock,  hut  itu  Bigniflcation  in 
enlarged.  It  is  UHud  in  two  suiisoh  :  (I)  //  duiine  taute  hu  lUfroque  d  sen 
doniMtitjuen,  He  gives  all  his  casf-olF  clothe.s  to  his  Hurvuiits  ;  ('2)  II  lu'a 
UxitutSen  mouranl  tuute  «u  d^l'roqtn',  tie  left  iiu;  when  (lying  all  hia  wearing* 
apparel  an.l  '^hattelH.      Kender,   '  put  iin  end  to  it  uU.' 

Page  97,  line  16,— avoir  6t6  en  butte.    J^/re  en  hHUe  =  itre  expoti. 

Page  97.  line  17.— que  JB  m'en  prondrai.  Cf.  9i),  4.  .S>  prendre 
d  que/qu'un  {de  quelque  ch(>-«)  = /<■  qm  relic  r  d  cdiisc.  de,  le  retulrt  reapon- 
table,  lui  vm^iuler  U  tort,  '  whuui  I  uhuil  liuld  rcsponuible.' 


SCENK  IL 

Page  08,  line  9.— que  r^v^le  les  traits.  Note  the  eflFect  of 
this  chunge  of  order  by  wliich  the  un([UHlilit(l  verb  in  the  dependent 
sentence  is  placed  at  the  beginning  rather  tlmn  the  end  of  its  elaui>e, 
adding  greatly  to  the  melody  and  force  of  the  sentence. 

Page  98,  line  28.-  veuiUez  me  croire.  The  two  imperative 
plurals  oi  vouloir  are  vault z-rmis  and  reuilli-,.,  with  a  decided  diflfcrfnce  in 
meaning.  Vou/ez-voiis  vnus  tuire.  Please  be  quiet,  l!e  (juiet,  will  you  (cf. 
75,  29).      Veuitlez  If.  /aire,  lie  so  kind  as  to  do  it. 

Page  98,  line  *J8.— sur  parole  =  s«r  la.  ynranfle  df  ma  bonne  foi. 
The  distinctions  bi't'^een  parolt.  and  viut  are  as  follows:  parole— (I) 
word,  in  tht-  sense  of  si<,'niticant  discoui.se, — la  purole  de  Dim,  the  Word 
of  (iod  ;  (2)  power  of  spuch, — JHcit  a  ilound  la  parole  au.i;  lioinnies,  (iod 
gave  spc-eeh  to  man  ;  (.")  jtronuse,— // «  ij a rdd  .sa  parole,  He  has  kept  his 
word.  Mot~(l)  word,  indej)endently  considered,  leu  deux  mots  nui- 
vaiits, — the  two  following  words  ;  (2)  notable  leuiarks,  uii  bon  mot,  witti- 
cism ;  (li)  answer  to  a  riddle,  etc.  — "  le  mot  d'une  enigme,"  135,  4. 

Page  99,  line  6.— envers  VOUS.  distinguish  the  use  of  vers  and 
envem.  Vers  denotes  (1)  direction  in  space —ff?'.s  la  riiu^re,  towanls  the 
river;  (2)  about — of  time — vers  deux  heitres,  about  two  o'clock;  (3) 
(sanctioned  by  good  authors  but  condemned  by  the  Academy)  {  =  envers), 
with  respect  to.  II  sesL  montrd  perjide  vers  (better  eiirer-s)  son  ami. 
Envers  uieaua  as  regards,  towards,  referring  to  persons.     Jl  s'est  muntre 


HOTKS. 


195 


compatiMant  envfrit  lea  jmvvre*,  he  showed  himself  oompamiionBte  to  the 
poor. 

P.iKe  99,  liiif  11-  contrition  d'A  present.  The  wlverhinl  phrane 
d  jrr^Hent,  now,  is  lit  n-  used  as  a  iiniui  For  this  construrtion,  cf.  /'■« 
moeurs  d'aiijoiirtr/nti,  th<'  morals  of  to-day.  Hender,  'your  contrition 
in  the  ])re8erit  mfMiicnt.' 

Paj?e  99,  line  13.  -de  grand  COeur.  The  idea  of  'willingly,'  '  with 
pleasure,'  may  be  exprrs-'ed  l>y  the  tollnwiug  tquivaleiit  expressions, 
df  grand  cceur,  dc  hnn  c(eur,  de  toxt  inon  {ton,  non,  etc.,)  cd-itr. 

Page  99.  15.— injure.  Jnjnro  means  (1)  injury,  wronj;,  as  in  llfaut 
pardonnor  lex  iiijiD'fs,  We  must  lorj^ivo  injuries  ;  (2)  insulting  remarks, 
insult,  as  in  //  vduh  a  dit  dex  injures,  Ho  insulted  you.  The  latter 
meaning  is  the  nieanin>r  of  the  text. 

Page  99,  line  28. — grand'peur.     See  14,  17  and  note. 

Page  99,  line  28.—^  moins  que  —  ne  soient.  ^  moim  que, 
'lest,'  requires  the  subjunctive  with  ne  without  negative  meaning. 
H  S  O.,  §  .{51,  3  ;  L  Fr.,  §  264,  3  h. 

Page  100,  line  21. — avec  5a.  *In  addition,*  *into  the  bargain.' 
See  also  .33,  7,  and  note. 

Page  101,  line  5.-4  la  guerre  oomme  k  la  gruerre.     A 

French  proverb,  which  sitrnilies  that  in  certain  affairs  we  must  be  pre- 
pared to  accept  the  privations,  etc.,  that  are  their  inevitable  accom- 
paniments. 

Page  101,  line  11. — en  plein  hiveT=a'Uplu$/ort  de  I'hiver,  '  in  the 
depth  of  winter.' 

SCENE  III. 

Page  105,  line  6.— quitte  k  ohoquer.  See  42,  17,  note.  Qnitte 
has  its  primary  meaning  111  such  phases  as  Je  I'ai  p'ti/4,  me  voi/d  qiiifff,  I 
have  paid  him,  now  we  are  quits  ;  Nous  su7)ime.s  quUtes,  We  are  quits. 
It  has  a  secondary  meaning,  Voiis  Stes  qvilte  de  voire  ]>ai'ole,  You  are 
released  from  your  promise  :  II  en  est  quitte  d  bon  rnarcJid,  He  comes  ofif 
cheaply.  The  phrase  in  the  text  varies  most  from  the  primary  meaning  ; 
a  similar  phrase  is  Voua  le  ferez,  quitte  d  itre  puni,  You  will  do  it,  even 
if  you  are  punished  afterwards. 

Page  105,  line  10.— agr^er  mes  services.  Not  'agree,'  which  is 
co$vtenir  de,  bnt '  accept,'  accueillir  favorablement.     So  in  ending  a  letter 


196 


LA  riiL 


we  commonly  write  Atjrin  Vex]rrfnit%on  de  ma  nncire  amitid,  eto.  As  a 
lU'Utor  verb  (tyr^<r  =  /tfaire :  La  vif  Mt  un  mftn  i/ni  n'nyr^  </ue  par  ta 
Hniire,  Life  is  a  tlinli  that  uiily  th*!  Hauoo  mak*'M  iigrtiuable. 

Pa^'e  105,  line  17.— il  ne  me  sert  pas.  Tbia  |)un  on  the  two 
meaiiiiigH  of  tho  v«,t1)— .scrwir,  to  bu  iistit'iil,  and  Mercir,  to  serve — can  l»o 
brought  out  by  ruutlcring  "surf  in  1.  15,  '  is  of  Murviuo,' and  in  L  17, 
'aorves.' 


SCENE  IV. 

Page  107,  lino  9.— une  pointe  d'app6tit. 
tite.' 


'  A  tonch  of  appe- 


Pago  107,  line  17. — Th^baide.  'I'h**  ancient  Th«;baia  conHtitnted 
much  of  what  is  now  'J|i|>cr  and  Middle  Kgypt.  It  was  thu  tirat  in* 
habited  and  civili/ud  portion  of  Ivgypt,  with  itH  capital  at  'I'liuljes.  In 
the  Thebais  lived  thu  first  ( 'liri  ttaii  hermits  and  ant^liurites. 

Pagfe  108,  line  3.— mardi,  jour  d'ltaliens.     Itnliem  here 

refers  to  tho  Theatre-ltalien  or  'riieiltre-Ventadoiir  of  I'aris.  Similarly 
we  tind  *' Aux  JtaHctt>,"  as  a  title  to  Owen  Miredith's  puom.  Cf.  tho 
common  phrase,  On  a  jou4  aujourd'hui  Don  Jmni,  oiix  /lof'uns,  "  [)on 
Juan"  was  played  to-day  at  the  Italian  Theatre.  Tiio  rh6a.tre-ltalien 
is  the  most  faahionablu  opera-house  in  Paris,  made  illustrious  by  Ho».sini, 
Donizetti  and  Bellini,  and  by  the  singers  Kubini,  Mario,  Tamburini, 
Lablanche,  Grisi,  Peraiani,  and  Malibrau.  Performances  are  on  Tues- 
day,  Thursday,  Saturday. 

Page  108,  line  II. — il  m'  en  COtlte.  -^  generally  accompanies 
eoUte  used  impersonally.     Cf .  //  m'en  coiile  bon  =  Cela  m'a  iU  tris  pdnible. 

Page  109,  line  1. — trappiste.  The  Trappist  monks  are  a  com- 
munity of  the  order  of  St.  Bernard,  founded  in  1 140.  'i'hey  occupy  many 
monasteries  throughout  Kurope.  One  is  maintained,  as  well,  in  Ken- 
tucky, and  one  in  Quebec.  Perpetual  silence,  abstinence  from  moat  are 
some  of  the  rules  of  the  Trappists,  whose  austere  life  is  proverbial. 

Page  109,  line  25.— Auvergne.  Auvcrgne,  one  of  the  ancient 
provinces  of  France,  forms  to-day  the  departments  of  Puy-de-ddme, 
Cantal,  and  a  part  of  Haute-Loire.  It  lies  in  the  centre  of  southern 
France,  and  is  mountainous  but  fertile. 

Page  109,  line  33.— que  n'alliez  VOUS.  Qm=pourguoi,  and  there* 
fore  the  negatire  p<u  is  not  expressed.   II S  O.  %  495, 1;  L  Fr.  §261,1  e. 


NOTKS. 


197 


Pagre  111.  liiifl  12.- n*y  Outpour  rien-   'Uiwl  nothing  to  <lo  with 

it.'     See  note  to  115,  11. 

Page  112,  line  9.-j'en  euis  14.  a«o  19,  24,  note.  •!  have 
n-AclHul  thJH  point.' 

Pnj^o  Il'J,  line  1 8.  — d6s  le  lendemain.  Note  the  ♦•niph.itii;  force 
of  (Um, — 'on  thi-  very  next  tluy.'     So  din  re  toir,  tliin  very  evening. 

Page  113,  liiH-  34. — mauvaiso  tSte.  A  common  phrani  for  nn 
impulsive,  hondHtrong  jtoraon.  i.itt.  dclineH  :  " peri*onue  ttujette  d,  heaU' 
coup  iVfcurts  et  de  trai'i'ra  dam  »a  cttmlinte,  oil  dana  «M  opiniuM ;  ei 
atuui  liomvie  qui  prend  facUfineiK  (juerelle  et  duel." 


8(;e:.k  v. 

Page  115,  line  6.— de  1b  part  du  pauvre  Kado,     />«  ^a.  part 

is  U8t'»l  uf  persons  from  whoiii  .luytlunj^  comes,  or  on  whose  lnhnlf  !iny- 
thitig  is  done.  J'hitfM-lui  d' ■<  /iHcitdfioyiH  de  7nu  /icrf.  congratulate  him 
for  rae.  J)e  qiielh-  part  vieunnU  oh  pr^Ninlx?  From  whom  do  those 
j)io8entg  como  ?  Itender,  'on  behalf  of.'  Cf.  "  J'ctais  de  votre  part 
I'ohjet  d'une  inilixcrete  raillerie."     129,  2. 

Pago  1 1  'J,  lino  1 1  .—la  tAte  n'y  est  plus.  The  forre  of  y  Hre  may 
be  seen  from  such  seutencea  as  Jt  n'y  unis  pour  rien,  I  had  nothing  to  do 
with  the  matter ;  Vans  n'y  Stcs  pas,  You  pay  no  attention.  Hen.ler, 
'  He  is  no  longer  sensible.' 

Page  11.5,  line  14  — je  vais  COUper.      The  accAs  is  cue  of  fever; 

eouper  la  Jiivre  =  emp4cker  le  retour  drs  accin,  '  to  check,*  etc. 

Page  116,  line  27. — comme  qui  dirait.     J^ee  so,  IG,  and  note. 

Page  116,  line  19.-  VOUS  y  tenez.  Cf.  68,  3.  Tenlr  in  this 
Hense=^avoir  })Ot(r  hut,  ddsirer,  and  may  here  be  rendered  by  'you 
(nally)  mean  it.' 

Page  116,  line  30.— pas  de  f^e  saiis  b(icheron.  A  jest  on  the 
frequency  with  whua  tlie  woodcutter  appears  in  I'uiry  stories. 

Page  117,  line  4.— je  ressemble  k  Diogene.    Allusion  to  the 

Well  A.  ,.  wu  story  of  Diogenes  passing  through  Athens,  lantern  in  hand 
Hi  hiyh  noon,  looking  for  an  honest  man.  See  De  Fivaa'  French  Header, 
p.  19. 


.(!! 


198 


LA   tAe. 


SCKNE  VI. 


Page   118,  line  29.— illustre  et  bouillant  homonyrae. 

Allusion  to  Hector,  son  of  Priam,  King  of  'I'roy.  When  that  city  was 
besieged  by  the  Greeks,  Hector  performed  prodigies  of  valour,  holding 
off  the  fall  of  Troy  for  ten  years,  Hghting  with  Ajax  and  Diomedes, 
burning  the  (ilrecian  fleet,  and  slaying  many  of  his  enemies.  When  at 
last  he  killed  Patroolns,  Achillea  was  incited  against  him,  and  by  the 
aid  of  the  gods  slew  the  brave  Trojan.  Strictly,  however,  the  allusion 
is  to  the  character  of  Hector  as  found  in  the  dramas  of  the  middle  ages, 
where  he  was  represented  as  a  tur])uleijt,  insolent,  blustering  soldier. 
(Hence  the  meaning  of  "  to  hector,"  etc.) 

Page  119,  line  16.— allez.     Cf.  15,  4,  note. 

Page  119,  line  20.— n'en  serez  pas  ie  bon  marchand.     The 

phrases  ilre  iimnvain  marchand,  .ie  troiivcr  iiiunntis  matrlutinl,  iiilre  pas 
bon  marchand  {d'utie  chose),  are  all  r.?cd  with  similar  nvamu g  =  .'ietrouvcr 
mal  (d'une  chose),  to  have  to  suffei-  for,  tt)  get  the  worst  of. 

Page  119,  line  21.— je  suis  ferre  a  glace.  £/refeiT4  or  itre/errd 
A  glace,  is  colloq.  and  tig.  for  ilre  hioi  hdhi'e ;  here,  'I  am  up  in  all....' 

Page  119,  line  23.— tel  que  VOUS  mo  VOyeZ.     Cf.  20,  ;">,  note. 

Page  119,  line  24.  —  ^  quoi-  •  mordre.  Mordre  fl  qncltjue,  chofie  = 
y  prendre  goilt,  y  faire  des  projr^K,  'have  a  liking  for,'  'to  get  along 
with.' 

Page  120,  line  2. — tenez.  The  interjectional  use  of  the  verb  ;  cf. 
note  to  15,  34.  Kender,  'there  now.'  Cf.  "Tenez,  veillez  i  cela," 
128,  21. 

Page  120,  line  6.— je  te  Vais  Jeter.  i)TJe  vabi  te  Jeter.  The  posi- 
tion of  to  is  optional.     Cf.  H  S  G.,  §  447,  1  c  ;  Z  />.,  §  158. 

Page  120,  line  8. — un  ami  k  moi.  The  speaker  might  have  said 
"un  de  mes  amis." 

Page  120,  line  12. ~  sur  ces  entrefaites.  Or  dans  ces  tntrefaitea 
=en  ce  moment-Id.     The  word  is  used  only  in  tliese  constructions. 


Page  120,  line 

16.- 

-que  je  meure. 

This  is 

a  subjun 

ctive  with                 1 

optative  force—' 

may 

I  die,   if  it  was.' 

To 

exphi 

in  the  construction,                | 

understand  some 

such 

verb  as  je  couKenn. 

Page  121,  line  6.- 

-Vous  y  §tea 

Cf. 

111, 

12;  115, 

11, 

notes 

•  You've  hit  it.' 

NOTKS. 


199 


Page  121,  line  19.— qu'il  VOUS  Rache  gr^.  Subjanctive  after 
the  question  in  "  peusez-von.:.''  Or^  -rt'cotinai^sancp,  grntittide,  when 
used  with  savoir  : — savoir  ijr4  or  saroir  huit  <jrd~-4tir  nntufuit  or  content; 
aaooir  mauvals  </r^—Slre  mal  antUfait,  wd'-ontent. 

Page  121,  line  '2-J.— tables  toiimantes.  i'his  is  one  of  the 
favourite  perforniatices  of  spi ritualists  I'eople  are  seated  round  a  table 
with  their  hands  on  it.  It  is  made  to  move,  apparently  witl)out  any 
force  on  their  part. 

SCENE    VII. 

Page  123,  line  20.— Mon  ame  va  y  passer.     V  pa/tafr  is  used 

with  the  meaning  of  vionrir,  ne  perdre.     Hence  render,   '  I  shall  lose  my 
soul. ' 

Page  124,  line  10.— voil4  le  paquet.  'rhis  phrase  is  no  doubt 
derived  from  the  somewhat  common  exj»rtssion  donner  le  pufjiicl^donner 
comjd  (d  vn  doiwstviue).  Yvounet.  expecting  to  be  transiiorted  into  the 
next  world,  exclaims  "  voilJi  le  puiuct,"  :\h\u)iit=^voilcL  le  dernier  rcnip, 
this  is  the  liuibhiug  stroke.  '  It's  all  up  with  me,'  'Thei'e's  tho  fluishixig 
stroke.' 

SCENE  VIII. 

Page  125,  line  5. — VOUS  en  tenez.  En  tenir- to  have  received 
blows,  etc,  and  figuratively,  to  have  experienced  something  disagreeable. 


lb ;  of. 
cela," 

ie  pofii- 

iQ  said 

\-efaUe8 

'Q  with 
uction, 

notes 


SCENE  IX. 

Page  126,  line  7.— commo  vous  voil^  fait.  'What  a  state 
you  are  in  ! ' 

Page  126,  line  11. — en  train.  The  force  of  en  train  may  be  illus- 
trated by  the  following  sentem.es  :  //  est  en  train  de  xe  perdre,  He  is  in  a 
way  to  ruin  himseii  ;  Xoiis  ■•iummes  eii  train  de  jmicr.  We  are  iu  a  mood 
for — ready  to — play  ;  II  a  mis  cett<'  affaire  en  train,  Hg  has  8.>t  the  matter 
going.     Render,  'disposed,'  're:idy.' 

Page  126,  line  18.— fsoyez  sagQS.  'Vaf/<?  applied  to  children  means 
•good.* 

SCENE  X. 
Page  127,  Une  16.— temps  que  la  reine  Berthe  fliait.    A 

proverbial  expression  to  denote  the  legendary  past,  witli  manners  very 
different  from  our  own.     People  say  also  du  temp*  du  mi  OuillemoL 


200 


LA   F^B. 


li  ;    i 


Berthe,  sttmamed  au  grand  jned,  who  died  in  783,  was  the  wife  of  Pepin 
the  Short  and  mother  of  Charlemagne.  'J'hc  poets  liave  celebrated  the 
life  of  this  queen,  relating  how  she  was  carried  off  the  day  of  her  mar- 
riage, while  a  serving-woman,  who  resembled  her,  was  put  in  her  place  ; 
how  the  true  queen  escaped  from  her  captors  and  dwelt  as  a  servant 
spinning  with  her  distaflf  in  the  home  of  a  game-keeper  ;  how  her  mother 
visiting  Pepin  discovered  the  deception  put  upon  the  king,  and  finally 
restored  Bertha  to  her  royal  spouse. 

Page  128,  line  5.— touchez  du  piano.  Toucher,  with  certain 
insti'uments  played  by  the  touch  =:joiier  de: — Elle  touche  hien  Corgtte, 
She  plays  the  organ  well.  Toucher  de  is  used  with  the  same  meaning  : 
—Elle  touclie  bien  du  jnano,  She  plays  the  piano  well. 

Page  129,  line  9.— le  mot  meme  de  rexistence.    See  note 

to  98,  29  (3) ;   '  the  very  key  of  life,'  *  the  answer  to  the  riddle  of  life.' 

Page  130,  line  18.-  -Roger  Beaumanoir.  There  is  a  peculiar 
appropriateness  in  the  name,  which  is  that  of  one  of  the  historical 
families  of  Brittany.  The  mortuary  chapel  of  ti  e  Beaumauoirs  is  in 
the  Benedictine  Priory  of  Lehon,  near  Dinan. 


"  Beaumanoir !  &  ce  nom  de  glorieux  prodiges 
Dea  sifeclos  dcoulns  rdveillent  les  prestiges : 
La  i)ierre  des  tombeaux  a  paru  se  mouvoir 
Et  des  trente  Bretons  les  clanienrs  belliqueusea 
Semblent  r^pondre,  sous  ces  vofltes  famenses, 
X  CO  grand  noni  de  Beaumanoir." 

— Avbry, 

Bee  Brittany  and  its  Byways,  by  Mrs.  Bury  Falliser. 

Page  130,  line  31.— je  VOUS  jure.  Jurer  in  conversation  is  scarcely 
as  strong  as  'swear';  it  rather  =  ' assure.' 

Page  131,  line  4.— laissez-VOUS  faire.  Se  laisaer  followed  by  an 
infinitive,  means  to  permit,  etc.  Jl  se  laisse  tomher,  He  lets  himself  fall. 
The  active  infinitive  in  Fr.  after  laisser  corresponds  to  the  passive  in 
Eng.  Hence  render,  '  Let  it  come,'  i.e.,  do  not  resist  the  inclination  to 
sleep. 

Page  131,  line  16.— ohien  danois.     See  66,  lO,  note. 
Pafire  132,  line  14.— cela  se  peut.    See  note  66,  10. 


NOTE8. 


201 


Page  132,  line  20.— il  a  suffl . . .  .de  Tamour.     This  de  is  not  tha 

sign  of  the  partitive,  but  is  the  regular  construction  with  the  general 
noun,  when  suffire  is  used  impersonally.  Of.  //  neus  sujffit  de  Vhonneur, 
Honour  suffices  us. 

Page  132,  line  28. — qu'^  cela  ne  tienne.  Used  impersonally  as 
here,  tenir  refers  to  the  obstacles  in  the  way  of  a  thing  being  done. 
Render,  'let  that  not  stand  in  the  way.' 


Page  132,  line  28.— aussi  bien. 
dans  lefait,  *in  fact.' 


Au89i  bien,  m  a  oonjunction= 


Page  132,  line  32.— jamais  femme  ne  m'inspirera.     l^ne  ia 

omitted  here,  as  usual,  before  the  subject  of  a  sentence  introduced  by 
jamais.     Of.  74,  22,  and  note. 

Page  133,  line  2. — soiree.  Soirie  represents  the  evening  with 
relation  to  what  it  contains — tiie  business  or  pleasure  that  ia  carried  on 
in  it  as  distinguished  from  aoir,  the  time  itself. 

Page  133,  line  15.  -les  paroles  sacramentelles.     Les  mots 

sacrament aux  or  Ica  jjai'ofes  tiacrame.nUiles,  are  the  important  words 
necessary  for  the  conclusion  of  a  treaty  or  other  matter  ;  '  the  decisive 
words.'    Sacramental(e),  sacram£ntel{le)  are  equivalent  forma. 


Iicarcely 

^d  by  an 

self  fall. 

Bsive  in 

ktion  to 


SCENE  XI. 

Page  134,  line  10.— au  fait.  Used  in  various  senses, — (1)  in  fact, 
indeed  ;  (2)  =:tout  hien  conddir^,  after  all ;  (3)  aufait,  monsieur,  to  the 
point,  sir ;  (4)  //  est  au  fait  de  cette  affaire.  He  knows  all  about  that 
business.     Render,  'in  fact.' 

Page  134,  line  11.— ce  pr^tendu  rajeunissement.    Pr^tendu 

is  one  of  the  few  past  participles  that  may  stand  before  the  noun  they 
qualify.     //  .9  C,  §  4:{(),  3  h  ;  L  Fr.,  §  79  d. 

Page  135,  line  '23.— de  par  le  ciel.  De  par -de  la  part  de,  on 
behalf  of.  It  is  a  construction  of  O.  Fr.,  in  which  the  possessive  de  with 
proper  nouns  was  usually  not  expressed,  ((^f.  H6tel-Dieu=Holel-de- 
Dleu. )  The  construction  is  preserved  in  such  expressions  as  de  par  le 
mi,  in  the  king's  name.     Render,  'in  the  name  of  heaven.' 

SCENE  XII. 

Page  136,  line  4. -baguette  de  f6e.  The  wand  of  the  fairy  or 
magician,  used  to  trace  the  figures  of  magic. 


IP 


{]. 


I'  'I, 


I  i 


!!   I 


1    \ 

1     i    ' 

f 

,  (t    f 

If  I'. 


APPENDIX. 


EXERCISES  FOR  TRANSLATION  INTO  FRENCH. 


Much  of  the  material  for  translating  these  sentences  wiU  be  found  in 
the  text  of  Le  Chien  du  CapUaitie 


1.  "When  shall  we  dine?"  he  asked  his  wife. 

2.  We  shall  miss  you. 

3.  The  young  girl's  father  was  a  farmer. 

4.  She  was  still  speaking  when  the  door  opened. 

5.  The  door  had  to  be  rather  large  to  let  them  in. 

6.  The  rest  of  the  day  we  both  had  peace. 

7.  He  entered  the  lining-room  solely  to  ask  questions. 

8.  The  earth  is  not  large  enough  for  him. 

9.  The  dog  ate  the  chowder. 

10.  Open  the  door ;  you  have  shut  us  in. 

II. 

1.  He  ran  ronnd  the  house. 

2.  The  dog  put  his  paw  on  the  edge  of  the  chair. 

3.  He  stopped  when  we  met  him. 

4.  We  are  really  obliged  to  you. 

6.   He  trembled  lest  he  should  be  sacrificed. 

6.  Choose  between  him  and  me. 

7.  Which  will  you  have  ■ 

8.  I  know  it  well. 

9.  Do  you  know  her  ? 

10.   Are  you  for  me  or  against  me? 

203 


204 


ii 


1 

■ 

i 

iii 

'■ili'fl 

AFfBNDUL 


III. 


1.  What  do  you  want? 

2.  I  do  not  know  what  I  want. 

3.  She  answered  me  in  a  whisper. 

4.  The  dog  roae  and  followed  his  mastur, 

5.  When  I  was  a  bachelor  I  did  what  I  Lked. 

6.  He  resumed  his  place  without  saying  a  word. 

7.  That  is  the  main  point,  of  course. 

8.  It  is  not  difficult  to  notice  that. 

9.  He  looked  at  hia  enemy  with  an  air  of  triumpik. 
10.  Let  us  sign  a  treaty  of  peace. 

IV. 

1 .  Tyranny  is  never  good  at  bottom. 

2.  He  was  broad-shouldered. 

3.  Can  you  carry  a  bag  of  flour  ? 

4.  His  beard  was  cut  in  the  American  style. 

5.  At  the  age  of  sixty,  he  retired  from  business. 

6.  Taking  everything  into  account,  they  lived  happily. 

7.  A  lioness  has  no  mane. 

8.  Do  you  find  this  to  your  taste  ? 

9.  The  ocean  of  life  conceals  many  rocka. 
10.  That  is  what  the  captain  told  me. 

•V. 

1.  I  think  they  wronged  him. 

2.  He  reproached  his  friend  for  his  disdain. 

3.  Madam  was  not  mistaken. 

4.  The  man  resolved  to  retir«. 
^.  I  do  not  understand  that. 


BXERCI8I>:S.  206 

6.  I  shotild  have  liked  to  see  them. 
•     7.  It  was  not  from  him  that  resistance  had  come. 

8.  The  dog  escaped  from  his  master. 

9.  I  do  not  mean  that. 

10.  She  was  very  dear  to  them. 

1.  The  child's  affection  increased. 

2.  She  pretends  that  she  gave  them  none. 

3.  He  was  totally  lacking  in  humour. 

4.  One  was  as  good  as  the  other. 

5.  He  was  a  man  of  fifty-one  years  of  age. 

6.  And  yet  no  one  would  have  thought  him  forty. 

7.  His  defects  were  redeemed  by  many  good  qualities. 

8.  He  resembled  his  brother. 

9.  He  did  not  even  have  a  moustache. 
10.  All  that  prevented  me  from  going. 

VII. 

1.  BuflFon  was  a  Frenchman,  a  distinguished  member  of  the  French 
Academy. 

2.  Captain  Pigault  did  not  buy  the  dog. 

3.  I  was  not  thinking  of  that. 

4.  One  evening  we  were  walking  along  the  tow-path. 
6.   We  threw  stones  into  the  canal 

6.  The  sports  of  children  are  sometimes  cruel. 

7.  He  went  up  to  the  boys. 

8.  The  dog  swam  vigorously,  and  finally  reached  land. 

9.  They  were  driven  away  by  threats  and  blows. 
10.  The  poor  beast  was  overcome  by  fatigue. 


MHii 


M 


mi 


ll    : 


206 


APPKNDIX. 


VIII. 


t  I'be  captain's  suul  wau  tillud  with  geueroas  compasHion. 

2.  "  Yousefc  of  niacals."  he  cried. 

3.  "Are  you  going  to  (irown  the  dog? " 

4.  Che  swallows  beuaine  friglitetied  atid  scattered. 

6.  We  have  heard  it  said  that  he  o£fered  no  thanks  to  his  i-escuer. 

6.  T  do  not  know  whether  he  has  need  of  it. 

7.  Iiiatead  of  going  slowly,  he  ran. 

8.  That  do;r  jg  8Uspicious  of  ns. 

9.  That  man  can  express  his  feeliugii  with  much  eloquence. 
10.  do  and  offer  your  thanks  to  liim. 

IX. 

1.  I  do  not  understand  the  language  of  si::Ms. 

'2.  The  French  language  is  very  expressive  md  ch-ar 

3.  Y<m  are  mistaken,  we  have  never  iua<le  hia  auquaiiitan<;o. 

4.  I  shall  try  again. 

5.  What  must  he  not  have  suilered. 

6.  They  mean  ns  no  harm. 

7.  Isn't  he  hungry  I 

8.  Have  you  paid  the  man  ? 

9.  Have  you  paid  for  the  meat  ? 

10.  Have  you  paid  the  man  for  the  meat  T 


1 1   •;  ! 


Kii 


111 


1.  Remain  a  few  minutes  in  the  same  place. 

2.  He  resolved  to  ask  in  what  direction  they  were  going. 

3.  The  Gauls  wore  very  wide  breeches. 

4.  Let  us  take  our  way  home  again. 
6.  Do  yon  know  the  captain's  song  ! 


BXi:rcI8BI. 
«   Yon  will  find  it  in  the  Notes. 

7.  Learn  it  by  heart 

8.  It  is  a  very  fine  song. 

9.  The  captain  was  sorry  to  loave  the  old  «hip. 
10.  It  had  carried  him  to  the  .uda  of  the  earth. 


i07 


XI. 

1.  He  aaked  the  captain  who  it  wa.  that  waa  .peaking  to  hin^ 

2.  Hi»  name  is  John. 

3.  I  do  not  think  mnoh  of  hie  politeness. 

4.  He  did  not  even  answer  me. 

6.   A8  far  as  that  goes,  you  are  in  the  wrong. 

6.  The  captain  went  there  to  get  a  cargo  of  coal. 

7.  That  poor  feUow  is  always  drunk. 

8.  Does  he  behave  as  well  on  sea  as  on  laud  ? 

9.  Between  you  and  me  he  is  of  no  account  whatever. 
10.  You  ought  to  sc^  him  walking  behind  his  master. 

xn. 

1.  He  wants  only  money  to  begin. 

2.  She  understands  Italian.  German,  and  Dutch. 

3.  He  never  makes  a  mistake. 

4.  Many  people  do  not  believe  it. 

6.  We  noticed  a  man  walkin.  along  the  embankment. 
«.  He  stopped  again,  as  if  he  had  changed  his  mind. 

7.  He  took  a  spring  and  plunged  into  the  water. 

«.  The  ship  was  going  before  the  wind,  towards  the  open  sea. 
9.  If  we  hasten,  we  may  catch  up  with  them. 
!•.  They  hare  a  mile  the  start  of  us. 


!'i. 


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I!  ,.  J 


llf 


208  APPENDIX. 

XIII. 

1.  Even  if  he  wanted  to  come  back,  he  couldn't  now 

2.  On  the  Ist  of  last  month  wc  came  here. 

3.  It  was  wrong  of  you  not  to  come. 

4.  There  he  is  coming. 

5.  I  do  not  want  him  to  come. 

6.  They  have  escaped  the  danger. 

7.  I  should  not  have  expected  it. 

8.  We  shall  wait  for  you. 

9.  We  shall  expect  you. 

10.  The  ourreat  carried  theia  to  the  bridge. 

XIV. 

1.  The  dog  remained  for  a  moment  undecided. 

2.  He  seized  it  for  the  second  time  and  took  it  away. 

3.  The  deed  was  dune  more  quickly  than  I  can  tell  it 

4.  He  remained  faithful  to  the  last. 

6.  As  soon  as  I  saw  him  again  I  knew  him. 

6.  His  conduct  was  seen  in  its  true  character. 

7.  His  experience  was  completely  lost. 

8.  I  have  just  seen  him. 

9.  Your  father  has  just  come. 

10.  Where  is  he?    He  has  just  gone. 

XV. 

1.  He  was  a  stranger  without  home  or  friends. 

2.  He  had  a  habit  of  stretcliing  out  his  left  hand. 

3.  I  do  not  doubt  the  difficulty  of  the  situation. 

4.  He  was  astonished  at  it. 

5.  One  would  have  thought  that  he  could  have  defended  himself. 


EXBRCIflKS. 

6.  Tell  me  all  that  he  said. 

7.  It  would  be  strange  if  I  could  not  leave  him  there. 

8.  Listen  I  the  seven  o'clock  bell  is  ringii.y. 

9.  He  has  only  us  in  the  world. 

10.  Lot  us  address  him  ;  he  will  understana  us. 


909 


iself. 


XVi. 

1.  Let  na  not  think  any  more  ot  it. 

2.  Let  us  follow  him ;  he  is  our  friend. 

3.  That  is  an  ideal  landscape  ;  let  us  look  at  ifc. 

4.  His  childhood  was  passed  in  Yillerville. 

5.  It  was  formerly  caUed  by  another  name. 

6.  Do  aU  those  who  work  hard  obtain  wealth  ? 

7.  His  wishes  were  gratified. 

8.  Midway  up  the  steep  ascent  rose  the  Ohapel  of  the  Virgin. 

9.  The  houses  were  quite  filled  with  saUors. 

10.  Last  autumn  by  diat  of  work  and  economy  he  paid  for  his  farm. 

XVIL 

1.  That  is  she  who  was  saved  from  shipwreck. 

2.  We  had  the  good  fortune  to  find  the  sailor  at  home. 

3.  On  one  side  was  the  yard,  on  the  other  the  garden. 

4.  How  vast  and  beautiful  ia  the  sea  ! 

5.  He  was  a  sailor  for  many  years. 

6.  What  was  the  cottage  called? 

7.  It  wag  called  the  Villa  of  the  White  Rocks. 

8.  He  had  been  gathering  strawberries  for  an  hour. 

9.  It  is  your  fault,  not  our^ 

m  He  was  Ute  in  returning  and  the  soup  was  spoU^^d. 


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210  APPKNUIZ. 

XVIII. 

Whom  h»Te  you  invited  to  «upparY 

Who  is  following  us? 

What  (lid  you  hear  in  the  house  ? 

It  Avas  uot  the  captain  who  was  invited. 

You  will  see  that  we  shall  be  welcome. 

In  him,  suffering  always  awakened  oompaainon. 

lie  does  not  wish  to  go  home. 

What  is  going  on  there  ? 

Nobody  oould  have  done  it  with  more  intelligence. 

Neither  wariath  of   sentiment  nor  clearness  of  thought   was 
wanting. 

XIX. 

Let  us  not  tell  our  secrets  to  anybody. 

We  may  believe  thnt  his  choico  was  alroady  made. 

All  the  affection  which  he  had  had  was  gone. 

Do  1)''-  leave  him  for  a  second. 

May  I  accompany  you  in  your  walk  ? 

Saint  Koch  was  boru  at  Moiitpelier  in  1296. 

He  fell  ill  of  a  plainc  that  was  devastating  the  country. 

He  would  have  died  had-it-not-beeu-for  (jian«)  a  dog  that  brought 
hiiu  food. 

Always  try  to  muke  yourself  useful  and  agreeable. 

See  that  the  outer  door  is  always  closed. 

XX. 

Boys,  you  must  take  off  your  caps  before  ladies. 

New8p<apers  keip  us  informed  every  day  of  what  is  going  on. 

The  maritime  affairs  of  Europe,  and  especially  of  England,  are 
interesting  and  important. 

The  dog  ran  as  fast  as  his  legs  could  carry  him. 


1. 

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4. 

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6. 
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10. 


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3. 
4. 
5. 
6. 
7. 
8. 


10. 

1. 
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IXKRCISR8.  211 

a.   Re  wa«  v.M  y  ,'rateful  for  the  kindness  of  his  fri.  nd. 
r>.  The  prouf  of  the  in.ia'H  innocoaco  wiw  complete. 

7.  I'he  Ictter-ciiriier  stopped  at  the  foot  of  tho  liill. 

8.  What  is  good  is  beautiful. 

9.  I'he  truth  of  the  proverb  is  recognized. 

10.   He  wiU  occupy  uo  longer  the  Hrat  place  m  his  master's  affection. 


was 


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are 


XXI. 

1.  I  do  not  like  either  dogs  or  cats. 

2.  Unfortunate  Zero  could  not  win  the  favour  of  hi<i  mistress. 

3.  Setters  are  not  appreciated  at  their  just  value. 

4.  They  are  intelligent,  handsome,  and  affectionate. 

5.  Wait  till  I  come  back, 

6.  He  withdrew  from  his  difficult  position  with  ^reat  sagacity. 

7.  Many  men  give  no  proof  of  a  liberal  education. 

8.  While  testifying  gratitude  to  his  master,   he  did  not  shosv  it 

to  excess. 

9.  She  has  no  right  to  be  jealous. 

10.  You  cannot  escape  a  long  constraint. 

XXII. 

1.  I  ask  nothing  more  of  heaven. 

2.  They  did  nothing  to  bring  him  hack  to  a  better  existence. 

3.  You  are  mistaken,  if  you  pirmit  yourself  to  believe  that. 

4.  He  resolved  to  treat  her  as  a  strangcir. 

5.  He  did  not  show  himself  disposed  to  notice  it. 

6.  The  temptation  was  strong  and  he  yielded  to  it. 

7.  This  temptation  was  to  be  for  bim  the  cause  of  many  cruel  mis- 

fortunes. 

8.  Crossing  the  yard,  she  let  fall  one  of  the  eggs. 


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212 


APPENDIX. 


9.  The  price  of  that  article  ia  reduced  ten  per  cent. 
10.  She  confessed  her  fault,  and  nothing  more  was  sai'l  of  it. 

XXIII. 

1.  The  evening  before,  they  all  were  on  the  watch. 

2.  Every  day  is  not  a  holiday. 

3.  They  will  not  dare  to  protest. 

4.  She  was  a  profound  observer. 

5.  To  make  one's  way  in  the  world,  one  must  be  honest. 

6.  He  was  not  long  in  noticing  that. 

7.  The  hens  came  out  of  the  stable. 

8.  He  found  the  casks  empty. 

9.  We  are  disappointed,  of  course,  but  not  discouraged. 
10.  He  has  studied  law  and  philosophy. 

XXIV. 

1 .  He  can  tell  the  time  by  the  sun. 

2.  What  time  is  it  by  your  chronometer  ? 

3.  I  can't  keep  track  of  the  time  without  a  watch. 

4.  It  was  he  who  arrived  first 

5.  You  will  have  no  trouble  in  finding  the  place. 

6.  They  are  nothing  else  than  plain  watches. 

7.  They  are  not  chronometers. 

8.  "  One  step  more  will  be  a  crime  I "  his  conscience  cried. 

9.  The  whip  descended  with  so  much  force  that  he  screamed  with 

pain. 

10.  He  went  to  the  door  of  the  house,  hearing  the  noise  from  out- 
side. 

XXV. 

1.  Th'3re  was  something  very  mysterious  in  his  conduct. 

2.  If  lie  ever  began,  he  would  go  to  the  end. 


EXIIRCISES. 


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with 


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3.  The  thief  found  no  money  in  tlic  kitchen. 

4.  There  are  occasions  when  everything  seems  to  coTispire  against 

6.  The  hour  of  hesitation  has  juissed  ;  we  must  act, 

6.  Through  the  slender  shell  he  saw  the  light. 

7.  There  is  no  need  of  telling  us  what  is  good. 

8.  Vice,  as  well  as  virtue,  has  degrees. 

9.  It  would  not  be  right  to  deprive  him  of  his  breakfast. 
10.    He  who  loves  danger  will  perish. 

XXVI. 

1.  I  have  only  ten  minutes  to  set  the  table. 

2.  On  board  the  boat  we  dined  at  ei^ht  o'clock  exactly. 

3.  There  is  often  a  delay  of  ten  minutes  before  the  train  goes. 

4.  S  he  ran  to  the  kitchen  to  get  the  axe. 

6.  An  earthquake  plunged  the  city  into  confusioa. 

6.  That  is  something  I  can't  understand. 

7.  I  was  not  well  this  morning. 

8.  She  went  to  get  coal,  but  found  none. 

9.  What  will  the  master  say  ? 

10.  We  can't  believie  in  anything  now.  , 

XXVII. 

1.  He  had  to  undergo  a  formal  examination. 

2.  Instead  of  finding  two  egys  as  usual,  she  found  only  oae. 

3.  That  is  something  rather  strange. 

4.  I  should  not  have  expected  it, 

5.  It  seems  to  me  you  might  have  done  something. 

6.  What  do  you  say  about  it  ? 

7.  You  give  me  but  little  time. 

8.  She  was  in  a  lather  bad  humour  all  day. 

9.  Sli.s  looked  at  hlnn  twice  to  see  whether  he  was  laughing  at  her. 


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APPENDIX. 

xxviir. 

This  scene  might  be  more  dangerous  than  the  firat  one. 

There  was  a  storm  for  two  days. 

Three  times  in  succession  she  called  Zero. 

Those  whose  consoicuces  are  not  clear  are  unhappy. 

Without  seeming  to  do  so,  he  was  watching  her  from  a  distance. 

The  worthy  sailor  suspected  nothing. 

What  can  he  want  of  me  thij  morning  ? 

He  went  for  supplies,  which  he  brought  home  uutouched. 

Pronounce  these  words  slowly  and  distinctly. 

The  tobacco-dealer  and  letter-carrier  were  both  well  known  to 
Zero. 

XXTX. 

00  away  iramed'ately  and  do  not  linger  on  the  way. 

1  like  to  see  a  customer  coming  who  does  not  beat  down  prices. 

Each  one  must  take  his  turn. 

He  aelected  two  e^'gs  out  of  a  box. 

"  Anything  else  ?  "  asked  the  grocer,  by  force  of  habit. 

Do  you  know  what  you  want  ? 

He  did  not  know  what  he  was  going  for. 

The  higher  he  ascended  the  hill,  the  stronger  the  temptation 
became. 

She  was  pressed  for  time  and  uneasy  at   not  seeing  the  ilog 
come. 

The  dog  brought  the  eggs  as  they  had  been  given  him. 

XXX. 

It  is  not  possible  perhaps,  but  it  is  true. 

2.  It  must  be  confessed  that  you  have  a  delicate  taste. 

3.  They  know  that  we  have  often  complained  of  it. 

4.  That  was  not  the  word  I  used. 


1. 
2. 
3. 
4. 

5. 
6. 

7. 

8. 

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10. 

1. 

2 

3. 

4. 
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6. 
7. 

8. 

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10. 

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215 


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10. 

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4. 
5. 
6. 

7. 

8. 

9. 

10. 


One  ^70uld  have  thought  that  she  doubted  the  sincerity  of  his 
words. 

He  would  lilce  to  he  able  to  change  the  subjecfc. 

The  bell  is  not  witliin  my  reach  ;  I  cannot  iin<,'  it. 

•She  waited  for  the  question  that  her  mistress  was  going  to  ask. 

1  think  I  have  a  right  to  demand  that. 

Where  do  these  eggs  come  from  ?    TLey  co  ue  from  the  gi-ocer's. 

XXXI. 

How  long  have  you  been  buying  cgg.s  from  the  grocer  ? 

I  should  like  t)  know  what  you  have  been  doing? 

Tliou  canst  not  say  1  did  it. 

All  that  I  know  is  that  she  gave  me  a  week's  notice. 

She  thought  it  prudent  to  retire. 

What  had  better  be  done  in  such  a  case  ? 

Be  very  careful  not  to  let  the  horse  feel  the  bit. 

They  left  the  dining-room  after  a  few  niiuutea. 

I  want  to  see  clearly  into  this  matter. 

I  do  not  wish  to  be  deceived.  , 


ii 


XXXII. 

1.  They  could  not  get  any  higlier. 

2.  That  is  something  really  strange. 

3.  In  the  nest  likewise,  she  found  traces  of  disorder. 

4.  Who  is  that  man  ? 

5.  When  she  wants  a  thing  she  must  have  it. 

6    There  is  absolutely  nothing  to  do  I'or  the  present. 

7.  Her  sleep  was  usually  light. 

8.  She  would  have  been  a  vigilant  treasure-keeper. 

9.  He  rose,  dressed  himself  quiekly,  and  went  out. 
10.  Let  us  walk  round  the  house. 


I'     M 


APPENDIX. 

XXXIII. 

1.  There  was  no  possibility  of  doubting  it  any  longer. 

2.  She  could  not  stop  there. 

3.  "  How  foolislj  I  am  !  "  she  said  to  herself. 

4.  This  dog  is  usijful,  but  ours  is  good  for  nothing. 

5.  Impertinence  is  a  kind  of  riuleness. 

G.   He  recognized  in  her  the  mistress  of  the  house. 

7.  He  is  not  a  man  who  can  flatter. 

8.  Run  to  their  rescue  as  soon  as  they  utter  the  first  cry  of  alarm, 

9.  She  heard  a  slight  noise  that  was  made  in  the  yard. 
10.  The  young  rascal !  I'll  have  it  out  with  him. 

XXXIV. 

1.  She  rose  fiom  the  chair  and  ruslied  after  the  dog. 

2.  T  should  like  to  know  how  far  he  was  guilty. 

3.  He  held  his  breath  and  walked  on  tip-toe  to  the  far  end  of  the 

room. 

4.  Cartouche  and  Mandvin  were  well-known  bandits. 

6.  She  needs  more  time  to  attend  to  her  work. 
G.  That  was  what  ruined  him. 

7.  Look  out  of  the  window  and  tell  me  what  y^u  see. 

8.  Shall  we  have  long  to  wait  ? 

9.  She  was  very  angry,  and  really  she  had  reasons  for  it. 
10.  She  would  have  liked  to  x^uuish  the  rascal  at  unce. 

XXXV. 

1.  Once  outside,  he  rrn  as  fast  as  his  legs  could  carry  him. 

2.  The  captain  had  retired  somewhat  prematurely  from  au  active 

Ufe. 

3.  His  conscience  was  quiet  and  bis  appetite  good, 

4.  Loam  to  be  a  good  housekeeper. 


EXKRCISES.  217 

fi.  See  that  the  house  is  tidied  before  I  come  down. 

6.  He  preteuded  not  to  have  seen  anything. 

7.  He  is  afraid  ;  he  will  not  do  what  I  want. 

8.  Wake  up.  you  have  slept  long  enough. 

9.  Can't  you  put  it  off  till  to-morrow  ? 

10.  Never  put  off  till  to-morrow  what  you  can  do  to-day. 

XXXVI. 

1.  Boil  the  eggs  till  they  are  hard. 

2.  Remove  the  shells. 

3.  Cut  the  eggs  in  two  with  a  sharp  knife. 

4.  Separate  the  yolk  of  each  from  the  white. 

5.  Put  all  the  yolks  together. 

(>.   Mix  them  well  with  some  minced  tongue  or  ham  and  a  little 
butter. 

7.  Put  in  some  parsley. 

8.  Season  well  with  pepper  and  salt. 

9.  Fill  the  whitos  again  with  tlie  minced  yolks. 
10.  That  is  what  they  call  "stuffed  eggs." 

XXXVII. 

1.  He  replied  in  a  grave  tone  of  voice. 

2.  It  is   [vaut]  better  to  show  patience  than  to  give  way  to  fse 

mettre  en]  anger. 

3.  Every  opportunity  he  can  lind,  he  testifies  his  astonishment. 

4.  In  spite  of  her  prayers  he  kept  the  dog. 

5.  What  good  quality  does  the  dog  possess  ? 

6.  No  other  dog  could  do  that. 

7.  The  captain  did  not  know  what  resolution  to  take. 

8.  Once  a  man  has  launclied  int.;  crime,  he  cannot  stop. 

9.  He  has  not  a  moment's  rest. 
10.  I  wish  I  could  get  riil  of  it 


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APPENDIX. 

XXXVIII. 

1.  Oentleuess  is  far  stronger  tlian  reproach. 

2.  W(;  must  do  him  the  justice  to  say  that   there  were  extenu- 
ating circumstances. 

3.  The   enemy  were  giving  way,  and  our  soldiers   were  gaining 
ground. 

4.  I  see  clearly  that  you  prefer  a  dog  to  me. 

5.  They  have  been  married  ten  years. 
().   I  shall  be  the  one  who  will  be  sent  away. 

7.  You  have  come  later  than  usual  to-da". 

8.  Although  we  often  complain,  he  always  forgets  it. 

9.  He  glanced  at  the  dog. 
10.  The  rebels  finally  asked  pardon. 

XXXIX. 

I.  She  has  a  habit  of  staying  away  on  examination  days. 
2.  I  wonder  yet  how  he  came  to  know  it. 
H.  Strike  the  iron  while  it  is  hot. 

4.  He  bears  us  a  grudge  ;  he  will  do  us  harm. 

5.  Do  you  know  what  you  are  going  to  do  ? 

6.  That  last  assertion  caimot  be  admitted. 

7.  When  they  came  to  me  they  suddenly  stopped. 

8.  It  will  be  a  iong  time  before  we  see  one  another  again. 

9.  Do  you  understand  what  I  say  to  you  ? 

10.  I  warn  you  that  it  would  have  been  better  not  to  have  met  me 


this  morning. 


XL. 


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1.  The  sailor's  brother  was  sea-sick  during  the  whole  passage. 

2.  Try  to  get  out  of  it  as  soon  as  possible. 

3.  Now  and  again  he  had  remorse  for  what  he  had  done. 


ere  extenu- 


ere   gaining 


lave  met  me 


EXERCISES.  219 

i.   He  resented  their  familiarity. 

5.  He  soon  returned  to  his  former  habits. 

6.  He  kept  these  proofs  of  affection  to  himself. 

7.  In  any  other  circumstance  she  would  have  been  ashamed  of  her 

hypocnsy. 

8.  Tugs  are  small  steamboats  that  take  vessels  out  to  sea. 

9.  The  vessel  came  to  land  and  discharged  her  cargo. 
10.  There  was  no  need  of  writing  your  name. 

XLI. 

1.  The  captain  saw  the  vesseL 

2.  He  directed  his  steps  to  it. 

3.  He  arrived  at  the  vessel. 

4.  The  vessel  was  on  the  point  of  sailing. 

5.  The  captain  sprang  over  the  railing, 

6.  The  railing  was  only  a  foot  above  the  edge  of  the  wharf. 

7.  He  turned  towards  the  dog. 

8.  The  dog  did  not  follow  him. 

9.  He  was  afraid  to  go  on  board. 

10.  The  captain  understood  the  fear  of  the  dog. 

XLIL 

1.  The  animal  obeyed  his  instinct 

2.  He  was  faithful  to  his  master  to  the  last. 

3.  One  may  do  to-morrow  what  one  cannot  do  to-day. 

4.  Courage  is  seldom  found  with  treason. 

5.  On  his  side  he  had  not  the  courage  to  look  at  his  master. 

6.  You  have  called  ua  ;  here  we  are. 

7.  The  doctor  orders  absolute  rest. 
%.  Choose  your  places  and  wait 


220 


APPENDIX. 


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9.  I  do  not  care  for  scenes  like  that. 
10.  The  captain's  vessel  was  a])out  to  leave. 

XLTII. 

1.  They  were  excellent  friends  and  were  always  pleased  to  see  one 

another  again. 

2.  I  want  to  ask  you  a  favour. 

'A.   Do  you  know  where  we  are  going  ? 

4.  I  do  not  care  to  tell  you. 

5.  So  great  a  sacrifice  must  not  be  made. 

6.  When  do  you  wish  to  go,  sir? 

7.  He  is  to  be  pitied. 

8.  I  want  you  to  be  good  to  him. 

9.  The  poor  fellow  was  sent  to  Senegal. 
10.  He  did  not  want  to  go,  of  course. 

XLIV. 

1 .  He  was  not  expecting  them. 

2.  I  am  interested  in  it. 

3.  We  shall  stop  within  five  minutes. 

4.  The  tug  will  have  to  tow  the  boat  as  far  as  the  lighthouse. 

5.  The  passengers  are  already  on  board. 

6.  That  is  always  the  way  ;  the  children  must  in  the  end  leave 

home. 

7.  Suoh  a  life  would  be  intolerable. 

8.  He  told  them  how  his  enemies  had  separated  them. 

9.  Go  and  get  him  if  he  is  in  the  neighbourhood. 
10.  This  is  the  story  I  promised  to  tell  you. 

XLV. 

1.  That  may  be  so  indeed  1  but  what  is  done  is  done,  and  there 
ia  no  help  for  it  now. 


0  see  one 


EXi:r{cisKs.  221 

2.  Tf  I  knew  him  to  bo  unfortunate,  I  shonM  be  sorry. 

3.  We  shaU  have  time  to  become  accustomed  to  one  another. 

4.  I  shall  be  back  without  delay. 

0.  Say,  isn't  that  fortunafce  ! 

6.  If  you  stay  here  five  minutes  longer,  yon  will  be  late. 

7.  One  word  more ;  do  not  let  him  go  down  into  the  hold. 

8.  Never  fear  ;  you  will  never  see  him  again. 

9.  The  tide  is  rising ;  let  us  go  away 

10.  The  dog  sprang  o-erboarJ  and  swam  to  the  shore. 

XLVI. 

1.  The  CAptain  took  his  handkerchief  out  of  his  pocket. 

2.  He  made  it  into  a  ball. 

3.  He  threw  it  down  into  the  hold,  and  said  to  the  dog,  «•  Fetch  it. " 

4.  The  dog  rushed  after  the  handkerchief. 

5.  He  found  it  between  two  pots  of  butter. 

6.  A  sailor  closed  the  hatchway  and  Zero  was  a  prisoner. 

7.  The  dog  barked  loudly  three  or  four  times. 

8.  He  sprang  at  the  obstacle  with  a  sort  of  rage. 

9.  He  realized  then  tliat  he  was  lost. 
10.  He  uttered  a  long  melancholy  howL 

XLVII. 

1.  That  resembles  something  1  heard  long  ago. 

2.  They  are  calling  to  us  to  help  them. 

3.  About  half  way  home  he  hesitate.l  and  stopped. 

4.  You  can  catch  a  glimpse  of  the  sea  from  here. 

6.  The  ship  was  sailing  towards  the  open  sea  at  ten  knots  an  hour. 

6.  "  It  is  all  overnow,"  he  said  to  himself. 

7.  My  wife  will  be  satisfied  ;  that  is  so  much. 


I!''' 


1 ' 


i  \i 


i  w 


222  APPRNDTX 

8.   It  Beoms  to  me  T  shall  nover  forget  it. 

9    "  Look,  whether  he  h.vs  not  turned  hia  colour  and  has  tears  in 
his  eyea  !  " 

10.  It  was  hnlf-past  twelve,  and  dinner  was  to  he  at  one. 

XLVIII. 

1.  When  she  thought  that  bor  liushand  had  long  enough  enjoyed 

his  new  existc'iu;*',  and  that  fchero  was  danj,'cr  [d  craindre] 
lest  he  should  forget  the  taste  of  sorrow,  she  changed  her 
tone. 

2.  One  day  when  he  had  not  retunied  home  exactly  at  the  minute, 

she  received  him  with  a  frown. 

3.  "Dinner  has  been  ke[)t  waiting  for  you  [vous  atttnd  de-puis]  an 

hour,  my  dear." 

4.  "I  am  very  sorry  for  it,  but  why  did  you  wait,  my  dear ? " 

6.   "I  am    really  very  sorry  I    am  so  late,  but"  (looking  at  his 
watch)  "it  is  oul>  half-past  six  by  me  [d  ma  moutre]." 

XLIX. 
i.  '•  It  id  seven  by  me." 

2.  They  presented  their  watches  to  each  other. 

3.  "  1  think  your  watuh  is  too  fast,  ray  dear,"  said  the  gentleman. 

4.  "I  am  very  sure  yours  is  too  slow,  my  dear,"  said  the  lady. 

5.  "  My  watoh  never  loses  a  minute  in  the  four  aud  twenty  hours," 

said  he. 

6.  "Nor  mine  a  second,"  said  she. 

7.  "  I   have   reason   to  believe   I  am   right,   my  love,"  said   the 

husband,  mildly. 

L. 

1.  "Reason  !"  exclaimed  the  wife,  astonished,  "  what  reason  can 

you  possil)ly  have  to  believe  you  are  right  when  I  tell  you 
I  am  certain  you  are  wrong  ?  " 

2.  "  My  only  reason  for  doubting  it  is  that  I  set  my  watch  by  the 

8uu  to-day." 


.;;?fr 


KXURCISRS, 


22.3 


3.  "The  sni  must  be  wrong  then,"  cried  the  lady  hastily. 

4.  You  need  not  [il  n'y  a  pas  ,U  qmi\  laugh,  for  I  know  what  I  am 

Haying. 

5.  The   variation,  the  declination,  rauat  be  allowc'  for  \yl  faut  tenir 

compte  tU ]  in   computing  it  with   [/aire  la  computation 

avec   .  .  .  .  ]  the  clock. 

6.  Now  you  know  perfectly  well  what  I  mean  ;  though  you    will  not 

explain  it  for  me,  because  you  know  that  I  am  in  the  right. 

7.  "Well,  my  dear,  if  you  know  it,  it  is  aufficieut.     Are  th«v  bring- 

ing up  dinner  ?  "  fa 

8.  •*  I  am  sure  I  cannot  tell  whether  thoy  are,  or  not.'* 


:!  ■  I 


* 


V' 


I 


:!ijli 


LE  CODICILLE 

I'AK 

PAUL  FERRTER. 
[for  rapid  reading. J 


IhIit 


liif 


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! 


PERSONNAGES 


OASTOX  DE  MORIERES m.  Cosset. 

^0™^^^^!^^^ M.    MVLAHD. 

'       .  M.  Pascal. 

MARIE  DE  CffANTEX^Y  \rino  v. 

La  scene  se  passe  de  uos  joiirs,  au  chateau  de  Chantenay. 


TIN 


LE   CODICILLE. 

Un  salon.— Porte   au   lond.—  Portes  laterales.— A  jcauelio   iin   (;im;iiK\  -X  droite,  ime 
tabic,  avec  ce  (lu'il  faiit.  pour  ct  rire.— l''iiuteuil.s,  chaises,  janliiiiores. 

SCENP]    I. 

PONTGOUIX,  MAlilE,  puis  PITOU. 

Marie.  Et  voiln,  inoii  v\\vc  iiotairc,  ])ourquoi  je  reste  veuve. 
Parce  que  les  liouiincs  soiib  peisounols,  egoistes,  interesses,  et 
que  lemariago  n'esb  ricMi  .lutre  chose  })<)ur  eux  qu'uiie  S2)t'cula-  5 
tion!  Parce  (|ue  la  bcaute,  I'esprit  et  le  c(iair  ne  ticiineut  pas, 
dans  ieur  l-alauce,  coutie  le  poids  d'utie  dot,  et  qu'il  n'en  est 
pas  .n,  ;0  dis  un  seul,  assoz  aiuiaiit,  assez  geticreux,  assez 
clxev-alevesque  pour  sc  vouloir  eiubarrasser  d'uue  femme  sans 
:  .  '.une  !  XO 

PoiiTGOUiN.      Une  veuve  ('.  ■    "'  ihil)ar  .  .  .  pour  cause  de  mi- 
saritliroijiel ... 

]\Iahie.      Le  ^Malabar.  .  .uioins  ]:\  bucher  ! . .  . 

PoNTGOUiN.      Yous  t'tos  ton'iblemeat  sccptiquo  !,  .  . 

Mauie.  a  qui  la  faiite'?.  .  .  A  cctte  double  experience  15 
que  les  liasai  Is  de  j^^-y  \  ie  ui'ont  jx'rniis  de  faii-e  en  (juelques 
ainiees.  .  .  Jf  ipe  ^1!,-.  j'avais,  faute  d'uue  dot,  couru  le 
risque  de  cotir""  1;,  t('iiil>le  sainte.  \  euve,  et  parce  de  la 
fortune  que  M.  i.j  O'.autenay  ni'a  laissce,  c'est  tout  autre 
chose.     J'avais  vu.  la  regie,  je  vois  la  preuve  I     Quelle  centre- 20 


If  ■    ;.; 
11  •    h 


1,1  5; 


^,   I 


iliii 
1 

iii: 

ii 


l!  i 


228 


LE    CODICILLE. 


partie  !     Cctte  fois  les  epouseurs  sortent  de  dessous  terre,  et 
je  ne  puis  ffiire  un  pas,  sans  me  heurter  contre  une  demande 


en  manage. 


PoNTGOUiN.      Qui  vous  assure  qu'elles  soient,  touteti,  interes- 

6  sees  ? .  .  , 

Marik.  Qui  m'assure?.  .  .  une  (^preuve,  bizarre  peut-etre, 
mais  concluante,  a  laipielle  je  mets  reguUerement  chacun  de 
mes  adorateurs. 


PoNTGOUiN.     Et  cette  epreuve?.  .  . 
10      Marie.     Vous  netes   pas   siir   les   rangs,    mon   acw"!. 


■je 


puis  done  vous  la  dire :  ]Ma  fortune  est  I'oeuvre  de  M.  de 
Chantenay :  un  testament  nie  I'a  donnee ;  j'ai  imagine  un 
codicille  qui  me  I'oterait;  et  vous  voyez  d'ici  la  comedie: 
" — Vous  m'aimez,  monsieur,  et  je  vous  crois,  et  je  suis  certaine 

15  "que  vous  n'aimez  que  moi?... — Que  vous,  raadame  !  et 
"quelle  femme  pourrait  lutter  contre  tant  da  charmes.  .  .de 
"graces.  .  .de  seductions'? — Je  m'explique  :  oe  que  vous  aimez 
"en  moi,  c'est  moi"? — Vous  !  vous  seule  !  Les  traits  de  votre 
"visage,  vos  yeux,  votre  front,  votre  beaute  !     Votre  ame  qui 

20  "se  reflete.  .. — Merci !  je  ne  crains  plus  de  vous  fairc  niv 
"revelation  qui  refroidirait  peut-etre  une  tendresse  moins 
"passionnee! — Vous  avez  une  revelation  a  me  faire? — "  /"i 
la  voix  de  I'adorateur  tremble  un  peu,  sans  que  I'adoration 
soit  pour  rien  dans  le  tremblement. — "  llassurez-vous,  cette 

25  "  reveliition  ne  touche  ni  a  ma  foi,  ni  a  mon  honneur,  ni  a 
"  rien  de  ce  <|ue  vous  aimez  en  moi.  Elle  n'a  trait  qu'a  de 
"  miserables  details  de  fortune .  .  ,  —Vous  me  rassurez,  madame, 
"et  ces  miserables.  .  .details  ]"  La  physionomie  de  Tadora- 
teur    se  rembrunit.  .  . — "M.  de    Chantenay  m'a  k'gue  toutc 

30  "sa  fortune  par  un  testament  en  bonne  forme. —  En  bonne 
"forme!" — La  serenite  renait  sur  le  fro':t  de  radorauour.  .. 
— "Mais  un  codicille  dtait  joint  au  test;  iiu  nt.. — Un  codicille? 
''    .  .      Qui  disait?..  ."     Nouveau  rembru  iksement. — "Dans 


LE    CODICILLi:. 


000 

^  *■  «' 


"  le  cas  ou  madame  de  Cliauteiiay  coiitracterait  un  second 
"  manage,  mon  testament  deviendrait  nul  et  sans  effet,  et  I'uni- 
"versalite  de  mes  l^iens  retcnirnerait  a  mes  neveux,  mes  seuls 
"heritiers  naturels."  La  pliysionomie  de  Tadorateur  n'offre 
plus  que  les  symptomes  les  plus  accentues  d'un  parfait  liebete-  6 
ment. — 'Olais  vous  n'aimez  que  moi !  moi  seule !  Ce  que 
"  vous  aimez  en  moi,  c'est  moi ! .  .  .  Les  traits  de  mon  visage  ! 
"mes  yeux,  mon  fivmt  I .  .  . "  Oh  !  conune  ils  sont  droles,  tous  ! 
protestaiit,  ])albutiant,  et  finalement  ])attant  en  retraite,  pour 
ne  plus  revenir  jamais  I.  .  .  Oh  !  la  joyeuse  comedie  !.  .  .lesio 
bonnes  tetes  ! .  .  .et  les  vilaines  gens  ! .  .  .      Yous  ne  riez  pas  1 

PoNTGOUlN.     Je  pense  a  un  cas  qui  pourrait  se  presenter. 

Marik.     LequeU 

PoNTGouiN.  S'il  se  rencontrait  un  homme.  .  .  un  paladin.  .  . 
qui  sortit  de  Tepreuve,  triomphalement ! .  .  .  15 

Marie.     II  ne  se  rencontrera  pas, 

1. 

PoNTGOUiN.      Mais  encore  ! .  .  .  admettez  I'hypothese  ! .  .  . 

Marie.  II  ne  serait  pas  de  son  siecle  !  et  conmie  ce  siecle  a 
soixante  dix-neuf  ans,  deja,  cette  circonstance  gaterait  bien  un 
peu  le  parti !  20 

PoNTGOUiN.     II  auraH  trente  ans,  environ  ! 

Marie.     Ce  serait  un  berger  d'Arcadie  ! 

PoNTGOUiN.     Vous  re])Ouseriez  1.  .  . 

Marie.     Vous  tenez  tant  que  cela  a  me  marier? 

PoNTGOUiN.     J'y  tiens  beaucoup  !  05 

Marie.     Qu'est-ce  que  je  vous  ai  done  iait  ] 

PiTOU,  entrant.     ^Monsieur  le  sous-prefet  demande  madame. 

PoNTGOUiN.      Un  de  vos  courtisans  1 

Marie.  Oui !  depuis  huit  jours  il  tourne  autour  de  la  de- 
claration.    Parieriez-vors  pour  lui  1  30 


I 


230  LK    CODIClLLIi. 

PoNTOOuiN.      Oh  !  noil  ! 

Ma]{IE.      Vous  etes  prudent  ! .  .  .      Mais    ne    vous    eloiirnez 
pas  !  ce  ne  sera  pas  long  ! 

PoNTGOUix.      Une  saynete  ! 

•'      Mauie.      Toujours  la  incine,  avec  ck'noueniont  invariable! 

Eile  sort. 


liiil,;^ 


jif 


LE    CODICILLE. 


231 


SCENE  TI. 


PONTGOUIX,  UTOU. 

PoNTGOUiN.     Je  ne  parierais  pas  pour  le  sous-prefet,  raais 
je    parierais    pour    Gaston  de  Morieres !..  .      {Hesitant.)     Je 
paraierais?.  .  .      Eh !.  .  .eh  !  parierais-je?.  .  .      II  est  grand  et  b 
genereux,  mon  ami  Gaston  !  mais  trente  mille  livres  de  rentes 
qui  s'evanouissent  a  votre  barbe  ! ...  on  ne  s'attend  pas .  .  .  on 
recoit    la    botte   a    bout    portant .  .  . lepreuve    est    raide  ! .  .  . 
{Frapjie  cVune  idee.)     Je  parierai  a  coup  sur  !     Un  bon  averti 
en     vaut     deux!...      Avertissons     Gaston!...      (//     ecrit.)io 
"  Courage,   ami,   declarez-vous  I     L'histoire  du  codicille  n'est 
"qu'une  invention.     II  n'y  a  pas  de  codicille.     Feignez  d'y 
"  croire,  n'y  croyez  pas,  et  la  victoire  est  a  vous  ! " 

PiTOU,  s'approchant.     Monsieur  ! .  . .  puisque  monsieur  est  la, 
monsieur  devrait  donner  un  coup  d'oeil  aux  espaliers.  15 

PoNTGOUiN.     Pourquoi   cela,   Pitou?. 
dinier. 


,  je  ne  suis  pas  jar- 


PiTou.  C'est  vrai !  mais  monsieur  est  homme  de  loi,  et 
monsieur  verrait  s'il  est  juste  que  le  mur  du  voisin  seboule  sur 
les  fruits  de  madame  I  20 

PoNTGOUiN.     Toujours  le  mur  du  voisin  ! 

PiTou.  Monsieur  connait  M.  de  Morieres.  Monsieur  pour- 
rait  le  decider  a  reparer  son  mur !  Moi,  si  madatue  m'en 
croyait,  on  lui  ferait  un  bon  proces. 

PoNTGOUiN.      J'y  pensais,  Pitou .  .  .  mais  quand  nous  aurons  25 
essaye,  d'abord,  de  la .  .  .  conciliation .  .  . 


'I 


H' 


232 


LK    CODICILLE. 


M 


PiTOU.     Monsieur  espere  concilier  1 

PoNTGouiN.     C'est   dans   cet   espoir,    tout   justement,    que 
j'ccris  a  M.  de  Morieres.     Youlez-vous  lui  porter  ma  lettre  ? 

PiTOU,  la  prenant.     Monsieur  a  mis  dedans  qu'il  est  encore 
5tombe,    cette   nuit,    deux   moellons   qui    ont   ^crase    dix-sept 
duchesses  ? 

PoNTGOUiN.     Je  I'ai  mis. 

"aTOU.     Une  marmelade  de  dix-sept  duchesses  !. .  .S'il  a  du 

cueur,  le  voisin,  il  reparera  sa  muraille. 

II  sort. 


LE   CODICILLE. 


233 


SCENE  III. 

PONTGOUIN,  puis  MARIE,  puis  PITOU. 

PoNTGOUiN.  J'ai  idee  qu'il  la  d^inolira,  moi,  pour  reunir 
les  deux  ht^ritages  ! .  .  .  Ce  qui  fera  une  belle  terre,  d'un  seul 
tenant,  la  plus  belle  du  Poitou !  Et,  puisqu'il  aime  madanie  5 
de  Chantenay ...  eh  !  bien,  ce  sera  lui  le  berger  d'Arcadie 
qu'elle  epousera  peut-etre ! .  .  .  C'est  elle!...et  elle  rit ! 
L'administration  est  evincee  ! .  .  . 

Marie,  entre  en  riant.     E  Jiroita  la  commedia  / .  . . 

PoNTGOUiN.     Le  sous-prefet  1. .  .  lo 

Marie.  II  s'est  enfui .  . .  et  court  encore  ! . .  .  Vous  verrez 
qu'il  va  demander  son  changement ! 

PoNTGOUiN,  voyant  entrer  Pifoii.  Pitou  !  dt'ju,  I .  .  .  {II  hid 
fait  signe.)  Chut !  (Bas.)  Vous  n'avez  pas  remis  nia 
lettre  ? . .  .  is 

Pitou,  bas.  Au  contraire !  en  mains  propres,  a  M.  de 
Morieres,  que  j'ai  rencontre,  qui  venait. 

PoNTGOUiN,  a  2)cirt.  Eh  !  j'ai  ecrit  a  temps  ! .  .  .  Laissons- 
lui  le  champ  libre  ! .  .  .      (A  Pitou.)     Venez,  mon  garc^'on! 

Marie,  apercevant  Pitou.    Yous  avez  des  secrets  avec  Pitou  1 20 

PoNTGOUlN.     Oui!  nous  menageons  un  proces  a  votre  voi- 

sin! ...      [A  Pitou.)     Allons  voir  les  d^gats  ! 

Iln  sortent. 


fli 


11 


If  If 

I:    !! 


234 


LE  CODICILLE. 


SCENE    IV. 
MARIE,  puis  GAS'^ON. 

Marie.     Un  proces  a  M.  de  Morieres ! . .  .      Ce  Pitou  est 

feroce ! .  .  .  le  seul  de  nies  voisins  qui  ne  m'ait  jamais  fait  la 

5  cour  !..  .jamais  !      Est-ce    indifference'?   ou    timidite  ? .  .  .       II 

serait     plaisant     qu'apres     tant    d'autres  ! .  .  .  apres    le    sous- 

prefet    ... 

Ulle  rit. 
Gaston,  entrant.     Voiis  etes  gaie,  voisine  ! 

Marie.     Monsieur  de  Morieres  !     Soyez  le  bienvenu  ! 

10      Gaston.     Vous  ne  riez  plus  ? 

Marie.     Non,  c'est  fini. 

Gaston.     Tant  pis  !   vous  avez  le  rire  frais  et  sonore  !   une 
musique  d'or  et  de  crista! !     J'adore  vous  entendre  rire. 

Marie.     C'est  une  question  d'oreille,  done  ? 

15      Gaston.     Vous  etes  mechante,  deja  ! 

Non,    mais    vous   me   faites   des    declarations    de 


Gaston 

Marie. 

musicien ! 

Gaston, 


C'est  que  je  n'ose  pas  vous  en  faire  d'autres  ! 

Marie.     Oh  !  mon  ami,  pas  de  banalites  ! 

•20  Gaston.  Non,  je  sais  !  vous  ne  les  aimez  pas  ! .  .  .  Et 
cepeiulant,  vous  devriez  etre  particulierement  indulgente  a .  .  . 
un  voisin,  qui  vient  vous  dire  adieu. 

Marie.  Adieu?...      Vouspartez? 

Gaston.  Ce  soir. 

25      Marie.  Vous  allez  chasser  quelque  part  ? 

Gaston.  Qui ! . .  .  dans  les  sa vanes  de  I'lnde .  . .  le  tigre ! 


LE   CODICILLE. 


235 


tou  est 
fait  la 
..       II 

3     SOUS- 

e  rit. 


■e !   une 


lOns 


S! 


de 


Et 


te  a, 


tre! 


Marie.     Ce  n'est  pas  serieux  ? 

Gastox.      Le  tigre  1  si !     Mes   projets  aiissi !     Je   vous  ai 
parle  souvent  de  Roger  de  Montluel. 

Mauie.     Un  voyageur  de  vos  amis,  qui  a  fait  trois  fois  le 
tour  du  monde.  5 

Gaston.     II  y  a  pris  gout,  et  cette  fois,  la  quatrieme,  il 
m'emmene. 

Marie.     Ah !  pour  le  coup,  monsieur  de  Morieres,  c'est  Lien 
fini  de  rire. 

Gastox.  Vraiment  1  10 

Marie.  N'est-ce  pas  un  ami  que  je  perds  1 

Gasto.v.  Qui.  .  .un  ami.  .  . 

Marie.  Vous  n'avez  pas  Fair  convaincu  1 

Gaston.  Si ! 

Mar  IK.     Yoyons  ! .  . .      Vous  etes  mon  voisin  de  campagne!  15 
A  ]a  campagne,  entre  voisins,  ou  bien  Ton  plaide.  .  .et  ce  n'est 
pas  I'occasion  qui  manque . .  . 

Gaston.     II  est  certain  que  vous  avez  un  coquin  de  fosse . .  . 

Marie.     Je  vous  coiiseille  de  vous  plaindre  !     Vos  raurs  de 
cloture  s'eboulent  journellement  sur  mes  e.spaliers.  20 

Gaston.     Je  laisserai  I'ordre  de  les  reparer ! .  .  .     Vous  disiez 
qu'entre  voisins,  ou  bien  Ton  plaidait ,  . . 

Marie.      . .  .   Ce  qui  ne  saurait  etre  notre  cas, . .  ,ou  Ton  se 
liait  d'amiti^. 

Gaston.     Seulement  1  26 

Marie.     Seulement ! 

Gaston.     Vous  ne  voyez  que  cette  alternative. 

Marie.     Mettez  que  je  n'en  veux  pas  voir  d'autre. 

Gaston.     Tres  bien !     Car,  en   fait   de   liens,  le  voisinage 
n'exclurait  pas,  que  je  sache,  un  attachement  plus  etroit  que  so 
Vamiti^ . . . 


23G 


LE   CODICILLE. 


MT- 


>  (M 


i'^i 


Marie.  Encore!  Ah  !  nion  voisin,  je  ne  vous  ai  janicais  vu 
si  de.sagrea))le  quo  ce  matin  ! 

Gaston.  Je  n'ai  pas  de  chance,  alors !  moi  qui  m'otais 
promis  d'etre  tres  agreable  ! 

5      Marie.     Pour  me  laisser  des  regrets  plus  vifs  !     Vous  tenez 
bien  mal  cet  engagement. 

Gaston.     Je  vais  m'observer. 

Marie.     Vous  observer?.  .  .      Or  qh,  monsieur  de  Morieres! 
parlons  net.     Bepuis  un  an  que  j'habite  la  terre  de  Chante- 
10  nay .  . . 

Gaston.     Un  an  deja ! .  . . 

Marie.  Faites-moi  grace  de  vos  exclamations  ! .  .  .  Depuis 
un  an,  nous  vivons,  vous  et  moi,  dans  des  relations  de  voi- 
sinage,  qui  ressemblent  a  de  I'amitie. 

15  Gaston.  La  resserablance  est  frappante.  Mon  chateau  est 
a  deux  portees  de  fusil  du  votre,  et  vos  terres  s'enchevetrent 
dans  les  miennes  !  C'e.st  a  ce  voi.sinage,  que  je  benis  d'ailleurs, 
que  je  dois  I'eau  qui,  de  votre  fosse,  vient  inonder  mes  caves ! 

Marie.     Et  moi,  les  pierres  do  votre  mur  qui  ^crasent  mes 
20  plus  beaux  fruits !     Mais  il  ne  s'agit  pas  de  ces  rovers  de  la 
mitoyennete . .  .  permettez-moi  de  continuer. 

Gaston.     Je  vous  ecoute. 

Marie.     En  suite  de  je  ne  sais  quel  echange  de  graines .  .  . 
plus  ou  moins  potageres .  .  . 

25     Gaston 


ma  vie ! 
Marie. 
Gaston. 
Marie. 


Des  graines  de  melon  blanc  !     Je  ne  I'oublierai  de 


En  suite  de  cet  echange  de  graines  de  melon , 


30 


Blanc  ! 

Blanc  ! .  .  .      Vous  m'avez  rendu  visite  ! 

Gaston.  Je  m'y  vois  encore !  Je  vous  apportais  des  greffes 
de  rosiers,  et  des  roses  de  mes  greffes . . .  pour  vous  permettre 
de  juger ! 


LE   CODICILLE. 


237 


»^ 


Marie.     J'acceptai  les   roses,  los  greffes ,  .  .  plus   tarcl,  une 
bourriche  de  gibier .  . . 

Gastox.     Un  lievro,  trois  faisans  et  sept  cailles. 
Marie.     Je  m'en  souviens. 

Gaston.     Je  m'en  souviemlrai  eternelleniont !  5 

Marie.     Puis   d'autros   graines,    (?'autrcs    roses  .  ,  ,  d'autres 
bourriches .  .  .  avec  quantite  de  visites ... 

Gaston.     Cent  onze. 

Marie.     Cent  onze  ! .  . . 

Gaston.     J'en  ai  tenu  note! .  .  .     Qa  parait  beaucoup,  en  un  10 
an  !  mais  entre  voisins ...  a  la  campagne  ! 

Marie.     Bref,  petit  a  petit,   nous  devinmes   inseparables ! 
Je  vous  jugeai  franc,  loyal,  sans  arriere-pensee,  et  rien  dans 
vos  allures  ou  vos  discours,  ne  m'avant  autorisee  a  me  defier 
de  la  sincerite  de  votre  amitie,  je  cedai  ingenument  k  I'impul-is 
sion  de  la  raienne. 

Gaston.     Je  vous  vois  venir,  allez  ! 

Marie.     N'est-ce  pas  1 

Gaston.      Et  je  pourrais   achever:     "Yous  vous  etes  pre- 
"  sente  en  ami,  on  vous  a  fait  aecueil  en  ami ;    si  vous  sortez  20 
"de  votre  rOle?.  .  ." 

Marie.     En  ce  cas,  mon  voisin .  ,  .      Mais  vous  parte/ .  .  .  et 
pour  les  Indes  ! 

Gaston.  Oui !  je  pars  pour  les  Indes  !.  .  .et  j'en  suis  bien 
aise,  parce  que  les  Indes,  c'etait  k  peine  assez  loin  k  mon  gre  !  25 
Parce  que  de  rester  dans  mon  role  d'ami,  il  n'y  fallait  plus 
compter !  parce  que,  luttant  depuis  trois  mois  contre  I'envie  de 
Jeter  le  masque,  temperee  par  la  crainte  de  vous  dt'plaire, 
I'emotion  de  cet  adieu  pouvait  seule  me  donner  le  courage  de 
parler ! . .  .  80 

Marie.     Monsieur  de  Morieres  !  assez  ! . . .     Plus  un  mot  1 
vous  vous  perdez  ! .  . . 


238 


T,K    rODU'ILLE. 


if! 


>!iii 


I  ^ 


11 


ll'';«! 


Gastox.     (^'ost,  (lojic   s(>  ponlro  quo  de  vous    avoufr  quVni 
vous  aimo  ? .  .  . 

Marir,  a  part.     Et  lui  aussi  !, .  . 

Gaston.       Oui  !  .  .  .  jo   vons   ainio  !    et    quoi    qii'il    en   ad. 

svienno  jo  in'appliuulis  (ra\'oir  oso  vous  h;  diro !  AFaiute- 
nant,  vou.s  pouvoz  iiio  cc)n;L,'<'dior,  ni'liitoi'dire  votre  porto, 
me  retirer  votre  amitie  !  Jo  n'ajouterai  que  ceci  :  J  ai  trente 
ans,  une  saute  de  for,  un  noin  sans  tache  et  une  graude  for- 
tune.    Vous  otivs  li])re,  et  mon  avou  n'a  rien  qui   puisso  vous 

10  offonser,  s'il  n'a,  liohis  !  rien  qui  vous  flatto  !  Mais,  faites-moi 
I'honneur  de  vous  appelor  madaiue  de  IVIoriores,  et  je  mettrai 
ma  gloire  a  n'attuclior  jamais  I'ombi'o  d'une  tris^esse  sur  ces 
traits  auxquels  sied  si  bien  le  rire  dont  je  suis  >fondement 
amoureux  ! 

15  Marie,  a  part.  Aliens  !.  .  .encore  un  qui  va  so  noyer.  .  . 
apros  les  autres  ! .  .  . 

CtASTOX.     Yous  n'avez  rien  a  me  dire  ? 

Marie.  Ne  doutant  pas  de  votre  franchise,  je  vais  vous 
respond  re  franchement.  Votre  declaration  me  surprend,  elle 
20  ne  m'ofFonse  pas,  je  suis  veuve,  maitrcsse  de  moi.  Cost  a  moi 
que  vous  aviez  a  me  deraander.  Vous  m'aimoz,  vons  me  le 
dites,  et  je  ne  serais  pas  femme  si  je  me  blessais  d'un  amour 
sincere  sincerement  exprim^. 

Gaston.     Vous  n'otes  pas  choquee  de  la  brusquerie  ? .  .  . 

25  Marie.  Nullement  !  C'est  votre  nature,  et  je  ne  deteste 
pas  les  hommes  de  votre  nature !  Par  exemple,  je  vous 
mentirais,  si  je  vous  disais  qu'il  n'y  a  pas  un  peu  d'amertume 
dans  ma  surprise  !  Habituee  a  ne  voir  en  vous  qu'un  ami, 
I'aspect  nouveau  que  vous  donne  votre  declaration  ne  laisse 

30  pas  de  me  troubler.  Vous  ne  m'avez  jamais  fait  la  cour,  et 
par  suite  je  n'ai  jamais  eu  k  m'interroger  a  votre  sujet !  Or, 
ce  que  vous  me  demandez  est  grave,  et  assez  pour  que  j'aie 
besoin  de  quelques  jours  de  reflexion. 


LE    CODICl'-LE. 


230 


(»ASTOX.  Ne  (litos  pus  tion  tout  do  suito,  ox.  jo  nio  retire, 
moins  malliournux  <l('ja  (|nc  jc^  n't'tais  vcmi. 

Mahie.  I'll  inoiiH'iit  I .  .  .  Si  I  si  !  rt']>ronv«>  du  c(Klicillo  ! 
Vous  in'funicy:,  inotisirur,  ct  jo  vous  crois ,  .  .ot  jo  suis  jiHsuroe 
que  Vous  n'iiiinoz  quo  nuti  I  5 

Gaston.  Vous!  vous  soulo !  votre  beauto  I  votso  ;,'race  1 
votro  distinction  ! 

Marie,  d  p'f'f-  Naturolloniont  !  {Jfnuf.)  Jo  no  crains 
plus  do  vous  faii'o  une  revelation  (jui  rofroidirait  peut-etre  une 
tendrosse  nioins  passionnee.  .  .  10 

Gastox.     Yous  avoz  une  revelation  a  nio  fair<^  ? 

Mahie,  a  jxirf.     La  voix  lui  trondile  ! 

Gaston,  d  jfctrt.  Est-ce  que  ■\[.  de  Chantenay  aurait  laisse 
un  interimaire  1 

Marie.     A^)us  pai-aissez  trouble  ?  16 

(tASTON.      Intrigue  seulemont.  .  .      Cotto  revelation?.  .  . 

Marie,  l^assurez-vous  !  olio  no  touche  ni  a  jnon  honneur, 
ni  a  ma  <lignite,  ni  a  rien  do  co  (|ue  vous  ainioz  en  moi. 

Gaston.     Jo  m'on  serais  porte  garant,  niadanio  ! 

Marie.     Elle  n'a  trait  qu'a  do  niise rabies  details  de  fortune.  20 
{A  part.)     Son  front  ne  so  rembrunit  pas  ! 

Gaston.  ]jion  niiserablos,  en  ofTot ! .  .  .  Laissons  cela ! 
c'est  affaire  au  tabellion,  conune  eussont  dit  iios  pores  ! 

Marie,  d  part.     Ce  desintorossonient?.  .  . 

Gaston.     Yous  ne  me  fo roz  pas  cette  injure  de  croire  quo  2h 
votre  fortune  ait  ete  du  moindre  effet  sur  mon  ea3ur  1,  .  . 

Marie,  d  part.     II  fait  le  brave  ! 

Gaston.  Ma  parole  d'lionneur !  Yous  n'auriez  ni  une 
terre,  ni  un  dianiant,  ni  un  coupon  de  quoi  que  ce  fut,  je 
I'aimerais  mieux  ainsi !  30 

Marie.     Yraiment,  vous  me  souhaiteriez  1.  . . 


240 


LK    CODICILLE. 


|iiil|ii;t  \ 


v,i 


10 


Gaston.      .  .  .    Sans    le   sou,    brutalemeiit    pailuut !   9a  me 
donnerait  peut-etre  des  chances  ! 

Marie.  Eh  !  bien,  mon  ami,  vous  etes  servi  a  souhait. 

Gaston.  Bah ! 

Marie,  d  -part.     II  n'a  pas  sourcille  ! 

Gaston.  Votre  fortune  1 

Marie.  Je  la  tenais  toute  de  M.  de  Chantenay.  . . 

Gaston.  La  famille  aura  attaque  le  testament  ? 

Marie.  Non  pas  ! .  .  .  il  est  inattaqiiable. 

Gaston.  Alors  % 

Marie.  Mais  il  y  a  un  codicille!.  . . 

Gaston.  Je   flaire   le  codicille ...  en  cas  de   second  mari- 


age, 


if' 


Marie.     M.  de  Chantenay  a  voulu  laisser  cette  porte  ouverte 
15  aux  convoitises  de  ses  collateraux. 

Gaston.     Et    qu'est-ce   que  ga   vous  couterait  de  vous  re- 
marier  ? 

Marie.     Trente  mille  livres  de  rentes  environ. 

Gaston.     J'en  ai  quarante  ! .  .  .  Je  n'entends  pas  me  targuer 

20  de  la  difference  !  mais  autant  je  craindrais  de  vous  appauvrir 

par  ma  faute,  autant  je  me  permets  d'insister  pour  que  vous 

consentiez  a  un  dchange,  qui  sans  vous  etre  onereux,  assurerait 

mon  bonheur ! 

Marie.     "Vous  insistez  ? 

2'^'  Gaston.  J'insiste .  .  .  et  sans  scrupules  desormais !  car  enfin, 
quel  que  soit  I'homme  que  vous  choisirez,  il  y  aura  toujours  le 
meme  sacrifice  k  faire,  et  je  serais  fier  que  vous  me  le  fissiez  a 
moi,  qui  ai  la  pretention  d'en  valoir  bien  d'autres  ! 

Marie.     Vous,  mon  ami !  vous  etes  le  meilleur . .  .  le  plus 
30  geri^reux .  .  . 

Gaston.     Assez !  ou  je  vais  croire  que   vous  me   dorez  la 


LE   CODICILLE. 


241 


pilule  !.  . .  Tleflechissez  et  partez  de  ce  principe  que  je  vous 
aime  I  Epousez-moi.  Quittez  Ch.antenay,  venez  a  Morieres. 
Vous  n'avez  qu'un  pas  h  faire,  un  rnisseau  h  pa^^ser!, .  .et  ^ 
propos  de  ruissear ,  ce  sont  les  heritiers  de  Chantenay  que  nous 
allons  houspiller  !  un  bon  proces  pour  leur  entree  en  jouissance  1 5 
. .  .  R^flechissez  !  le  moins  longue  ment  possible  . .  .  et  quand 
vous  aurez  reflechi .  .  .  soyez  compatissante  !  vite !  un  mot  a 
Morieres,  ou  je  retourne  cacher  la  fievre  de  mon  attente  ! 

Marie.     Eh  !  mon  voisin  !  que  vous  etes  presse  ! . .  . 

Gaston.     Dame  !  plus  tot  vous  commencerez  de  reflechir,  lo 
plus  t6t  vous  aurez  termini,  et . .  . 

Marie.  Mais  vous  present,  je  refl^chis  tout  de  meme,  et,  si 
vous  no  craignez  pas  d'alimeuter  votre  fievre,  je  vous  offre  a 
diner. 

Gaston.     Je  ferai  un  mauvais  convive,  mais  bien  heureux.    m 

Marie.  Je  vais  donner  des  ordres ;  n'ayez  crainte !  on  ne 
fera  pas  d'extra  !     Les  amoureux  vivent  de  peu .  . .  c'est  connu. 

Gaston.  Ne  vous  moquez  pas  de  moi !  je  vous  aime  de 
tout  mon  coeur,  et  je  ne  demande  qu  a  le  prouver  ! 

Marie  lui  tend  la  main  qu'il  jjrend  vivement. —  20 

Ur,  temps,  un  regard. 

Marie,  d  part.     Eh  bien!  vrai !  j'eusse  ete  peinee  qu'il  ne 

valut  pas  mieux  que  les  autres !  1 . . . 

Bile  sort. 


I- 


242  LE   CODICILLE. 


SCENE  V. 

GASTON,  seul,  il  mupire. 

Ah!  ma  foi,  oui !  je  soupire !  il  ~'  a  pas  de  honte  a 
Roupirer  ?.  ,  .  Je  soupire,  parce  que  j'aiiv  j,  et  j'aime  comme.  . . 
5  J'aime  comme  un  homrae  de  trente  ans,  qui  connait  la  vie,  ses 
enchaiitements  et  ses  deceptions ;  et  qui  s'est  dit  tout  de  suite, 
rencontrant,  de  par  le  monde,  une  femme  qui  realise  les  plus 
jolis  de  ses  reves :  "Tiens.  .  .tiens  !  ...  Mais  si  je  ne  de- 
"  plaisais  pas  a  madame  de  Chantenay,  madame  de  Chantenay 

10  "  me  plairait  furieusement  a  moi ! .  .  .  "  Pas  de  prologue 
romanes^que !  pas  de  flararae  soudaine !  pas  de  commotion ! 
non.  Parlez-moi  de  ces  amours  qui  se  fondent  sur  les 
convenances  !  Ceux-la  sont  garantis .  .  .  bon  teint.  lis  ne 
s'effacent  pas  a  I'usage  !  ils  ne  debutent  pas  par  un  feu  de 

15  paille  pour  finir  dans  une  pinc^e  de  cendres  !  II  y  a  la  grada- 
tion .  .  .  ascendante !  Madame  de  Chantenay  m'a  convenu 
d'abord,  puis  elle  m'a  enchante,  eniin,  ensorcele  ! .  . .  oh  !  oui, 
ensorcele ! .  .  .  Et  quand  je  songe  que  trois  mois  durant,  j'ai 
cache  mon  amour  sous  le  convert  de  I'amiti^,  la  pure  araitie ! 

20  .  .  .  Mais  que  j'ai  done  bien  fait  d'avoir  eu  du  courage!.  . . 
un  courage  qui  m'a  surpris,  par  exemple  1 . .  .  Je  venais  lui 
dire  adieu,  sans  arriere-pensee,  parole  d'honneur  !  J'etais  deja 
a  mi-oherain  des  Indes,  et  si  loin,  que  je  ne  sais  plus,  cela  me 
rovient  maintenant,  ou   j'ai   mis  la   i;?*tre  de  Pontgouin.  .  . 

25  notre  notaire  commun  !  {II  la  cherche.)  le  notaire  qui  redigera 
notre  contrat  \ .  .  .  (Trouvant  une  lettre.)  Non!  c'est  la  lettre 
de  Roger  ! .  ,  .  Eh  !  Roger  qui  m'attendrait !  je  I'oubliais  ! . .  . 
Cinq  heures  1 .  .  .juste  le  temps  de  courir  chez  moi — le  ruis- 
seau  a  sauter — et  d'envoyer  un  expres  au   telegraphe,   pour 

30  dire  k  mon  voyageur  que  je  I'abandonne,  retenu  par  quelle 

esp^rance ! 

II  sort 


LE    CODICILLE. 


243 


SCi:NE  VI. 


ses 


jai 


ruis- 


MAEIE,  PONTGOUIN. 

Marie.     Nun,  monsieur  Pontgouin !  assez,  je  vous  prie. 

PoNTGOUiN.     Mais,  madame.  .  . 

]\Iarie.     C'est  inutile !     je  ne  vous  reproche  rien,  a  vous :  5 
vous  avez  cru  que  I'amitie  justifieraib  votre   petite  perfidie ; 
elle  I'excuse,  au  moins.     Quant  a  M.  de  Morieres,  ii'cssayf'. 
pas  de  le  defendre  ! 

Pontgouin.     Vous  le  faites  plus  noir  qu'il  n'est  vraiment. 

Marie.     C'est  peut-ctre  qu'il  tombe  do  plus  haut  dans  mon  10 
estinie.    Je  m'etais  sottement  laisse  prendre  a  ses  protestations 
chevaleresques,  et  je  lui  en  veux  deux  fois  :  d'avoir  joue  les  don 
Quichottes,  et  de  les  avoir  joues  a  si  bon  marclie  ! 

Pontgouin.     Vous  me  ferez  regretter  amerement .  . . 

Marie.     Quoi  done?.  .  .d'avoir   doute  de  son   desinteresse- 15 
ment,  nn  point  de  le  mettre  en  garde  centre  I'epreuve,  ou  de 
m'avoir  confesse  votre  tentative  de  trahison  ?     Ceci,  pourtant, 
vous  absout  de  cela  ! 

Pontgouin.  Oh  !  ceci  a  ete  si  involontaire  !  Vous  m'avez 
arraclie  nies  aveux  avec  une  habilcte  ! .  .  .  20 

Marie.  .  .  .  Que  le  liasard  a  servie  ;  sans  I'indiscrotion  de 
Pitou  qui  m'avait  dit,  innooeinnient,  avoir  rerais,  tout  a  I'heure, 
une  lettre  de  vous  a  M.  de  Morieres .  .  . 

Pontgouin.  Animal  de  Pitou  ! . .  .  mais  n'avez-vous  pas, 
vous,  plaido  le  faux  avec  moi  pour  me  faire  dire  le  vrai?  25 

Marie.     C'est  de  bonne  guerre  ! .  .  . 

Pontgouin.  Oui,  dans  une  instruction  criminelle  !  contre 
un  coupable  endurci !  mais  contre  un  brave  homme  de  notairel 


244 


LE   CODICILLE. 


..."La  ruse  ^tait  bonne !...  disiez-vous,  vous  aviez  averti 
"  votre  ami ! . .  .  tres  loyalement,  il  nie  I'a  confesse  ! .  .  .  II  m'a 
"montre  votre  lettre!..." — Et  vous  riez,  disant  cela...et 
moi,  j'ai  donnt?  dans  le  piege  .  .  .  maladroit ! .  .  .  imbecile  ! .  .  . 
5  et  'mes  aveux  f aits,  vous  n'avez  plus  ri ! .  .  .  et  j'ai  compris  ma 
sottise,  et  que  j 'avals  perdu  mon  pauvre  Morieres  ! 

Marie.     Vous  m'avez  sauvee  :  consolez-vous  ! 

PoNTGOUiN.     Sauvee"?.  .  . 

Marie.     Oui  !   de   la   pire  douleur !    la   douleur   de  m^ses- 
10  timer  Thomme   que   j'aurais   epouse!...      Le   voici :    veuillez 
nous  laisser,  monsieur  Pontgouin. 

PoNTGOUiN.     Quoi?.  .  .vous  allez  lui  f aire  subir?. . . 

Marie.     L'interrogatoire  de  I'accusd  ! 

Pontgouin.     Ah  !  s'il  allait  nier  ? . .  . 

15      Marie.     Croyez-vous  qu'il  nie  jusqu'au  bout? 

Pontgouin.     Non!  niais  il  y  a  une  lacune  dans  la  raagistra- 
ture !  ce  sont  les  femines  qu'on  devrait  faire  juges  d'instruction  I 

II  sort. 


LE   CODICILLE. 


245 


SCENE    VII. 

MARIE,    GASTON. 

Marie,  h  Gaston  qui  entre.     C'est  encore  vous,  mon  voisin  ? 

Gaston,  etonne.     Encore  ? 

Marie.     Je  vous  croyais  parti.  g 

Gaston.     J'etais  alle  chez  moi,  seulement,  pour  expedier  un 
t^le'gramme  a  Montluel. 

Marie.     Votre  compagnon  de  voyage. 
Gaston.     Mon  ex-compagnon  !  pensez  si  je  Tabandonne  ! 
Marie.     Vous  avez  renonce  a  votre  tour  du  monde  ?  lo 

Je  n'ai  plus  de  raisons  d'aller  si  loin,  n'est-ce  pas  i 
En  etes-vous  bien  sur?.  . . 
Vous  m'aviez  donne  sujet  d'esperer. 
D'esperer  peu  de  chose. 

Je  ne  m'etais  guere  engagee,  dites?. 
Non  !.  .  .je  vous  avais  demande  de  reflechir.  . 
Marie.     Et  j'ai  reflechi ... 
Gaston.     Comme  vous  dites  cela  ! 

Marie      J'ai  songe. .  .-xMe  permettez-vous  d'etre,  franche 20 
.  .  .jusqua  lexces? 

Gaston.     Je  vous  en  prie. 

Marie.     J'ai  songe  qu'il  y  avait,  peut-etre,  un  peu  beaucoup 
de    legeret(^    dans    votre    caractere ;    une    insouciance   de   vos 
interets,  un  mepris  des  choses  niaterielles  de  la  vie,  que  je25 
serais  desolee  de  rencontrer  dans  mon  mari  futur  ! 

Gaston.     Je  ne  comprends  pas  bien. 


Gaston. 

Marie. 

Gaston. 

Marie. 

Gaston. 

Marie. 

Gaston. 


240 


LE    CODICILLE. 


};  !-, 


-)l'l\. 


1    ' 


Marie.  A  rnoins  que  cette  Icgerete,  cette  insouciance,  ce 
inepris  n'aient  pour  cause  secrete  quekjue  circonstance  que  je 
ne  connaitrais  pas  1 

Gaston.     Je  continue  a  ne  pas  couiprendre. 

5  Marie.  C'est  l)ien  clair,  cependant ;  et  voici  le  dilemme  oil 
m'ont  conduite  mes  rcllexions  :  Ou  vous  etes  effroyablement 
le'gor,  monsieur  de  Morieres,  ou  vous  etes  plus  dissiniul^ 
encore ! 

Gaston.     Si    ces   petites    querelles   que  vous  me  cherchez 
lon'ont   d'autre    but    que    d'eprouver  mou  caractere,   querellez, 
madame,  j"aurai  la  douciur  d'un  ar^neau  ! 

Marie.     Qui,  je  sais,  vous  etes  arme  centre  les  epreuves  ! 

Gaston.     Je  suis  {•,nne'?.  .  . 

Marie.     Cuirasse,  barde,   blinde  !  a  preuve  que   ■vous   avez 
i5accueilli  la  nouvelle  de  ma  pauvrete  avec  une  indilierence .  .  . 

Gaston,     Tres  naturelle,  n'est-ce  pas  ] 

Marie.  Tres  etonnante,  au  contraire  I .  .  .  comme  d'un  fait 
sans  imjaortance .  .  .  ou  (|ue  vous  auriez  prevu  1 .  .  . 

Gaston.  Comme  d'un  fait  .sans  importance,  oui. 

20      Marie.  Que  vous  ne  pre voyiez  pas  ? 

Gaston.  Xon ! 

Marie.  Auquel  vous  n'etiez  nullement  prepare].  .  . 

Gaston.  Comment  I'eusse-je  etc  ? 

Marie.     Bien  innocemment !     Vous  connaissez  mon  notaire, 
25  M.  Pontgouin] 

Gaston.     Beaucoup  !  il  est  de  mes  bons  amis. 
Marie.     Un  ami  tel  que  vous  vaut  une  indiscretion. 
Gaston.     Comment  I'entendez-vous  1 

Marie.     Comme  ceci,  que  le  testament  de  AT.  de  Chantenay 
30  otant  depose  chez  maitre  Pontgouin,  celui-ci,  par  hasard,  dans 


ice,  ce 
que  je 


ime  ou 

lement 
ssiuiul6 

lierchez 
lerellez, 

ives ! 

lus   avez 
tice .  .  . 

.'un  fait 


LE   CODICILLE. 


247 


notaire, 


/a  conversation,  eut  tres  bien  pu  vous  parler  de  ce  testament, 
de  ses  clauses,  de  son  codicille .  .  . 

Gaston.     Pontgouin  ne  m'en  a  jamais  parle. 

Marie.     Ni  6cnt  1 

Gaston.     Pas  davantage !  5 

Marie.     Eh  !  bien,  me  voila  fixee,  monsieur  de  Morieres!.  .  . 
Ce  n'etait  point  legerete  :  c'etait  dissimulation  ! 

Gaston.     Ah  !  de  grace  ! .  .  .  que  signifie  1.  .  . 

Marie.  Ne  cherchez  pas  ! .  .  .  ne  feignez  pas  de  chercher  ! 
Vous  m'aviez  jouee  ! .  .  .  mais  ce  vous  etait  facile  d'allicher  des  lo 
sentiments  genereux,  dont  I'otalage  ne  vous  coiitait  guere  ! .  .  . 
II  est,  heureusement,  une  providence,  et  elle  est  appai-ue  tout 
a  point  pour  demasquer  des  fourberies  indignes  d'un  gentil- 
homme. 

Gaston.     Juste  ciel !  madame,  je  m'egare  dans  un  labyrinthe  i5 
d'etonnements  douloureux  ! .  .  .      Je  vous  en  conjure .  .  .  mettez, 
comme  on  dit,  les  points  sur  les  i. 

Marie.  Vous  le  voulez?.  .  .  Eh  !  bien,  je  vous  dis  que  je 
sais  tout,  entendez-vous  ]  tout ! 

Gaston.     C'est  une  superiority  de  plus  que  vous  avez  sur  20 
moi,  qui  ne  sais  rien,  entendez-vous  1  rien  ! 

Marie.  Rien?.  .  .Vous  ne  sauriez  pas  ce  que  contient  une 
lettre  de  M.  Pontgouin,  que  mon  jardinier  vous  a  remise  tout 
a  I'heure  1,  ... 


lantenay 
•d,  dans 


Gaston.     Une  lettre  de  Pontgouin.  .  .je  ne  I'ai  meme  pas 25 

decachetee .  .  . 

II  la  montre. 

Marie,  changeant  vivement  de  ton.     Vraiment  ! 

Elle  la  j)7'end  et  la  garde  dans  ses  mains. 

Gaston.     Non  !  j'ai  cru  qu'il  s'agissait  de  ce  mur  mitoyen,  30 
vous    savez  ] .  .  .  et    Pitou    me    I'a    remise,    avec    un  sourire 


— ~^--.^S=r!i-55».-Si 


248 


LR    CODICILLE. 


If  ■'■ 

if: 

i 


^;v!i' 


i   ?'l|. 


S1I 


"II 


i 


.  ■.  '  •*' 
If  >i'; 


triomphant  !     "  Monsieur   se   lassera   j)eut-etre   d'ecraser  des 
"duchesses!"  disait  Pitou. 

Marie.     Vous  n'avez  pas  ouvert  cette  lettre  ! .  . . 

Gastox.     J'avais  bien  d'autres  soucis  dans  le  cceur  ! .  .  .  mais 

5  puisqu'elle   a   provoqud   vos   soup^ons,    cette    lettre .  .  .  il    est 

facile .  .  . 

II  va  pour  Vouvrir. 

Marie.     Non  ! .  .  .ne  I'ouvrez  pas  ! .  .  .  je  vous  en  prie  ! 

Gaston.     Pourquoi?.  .  .je  suis  curieux  d'apprendre  de  quoi 
10  vous  m'accusiez ... 

Marie.     C'est  inutile  !  je  ne  vous  accuse  plus  ! .  .  . 

Gaston.     Mon  innocence  triomphe  ! .  .  . 

Marie.     Et  je  vous  demande,  au  contraire,  pardon  d'avoir 
pu  douter  un  moment  de  votre  loyaute,  de  la  noblesse  de  vos 
15  sentiments .  .  . 

Gaston.     Oui !  vous  avez  doute .  . .  vous  me  devrez  de  fiers 
dedommagements,  madame  ! 

Marie.  Pensez-vous  que  je  sois  en  etat  de  vous  les  donner? 

Gaston.  II  ne  s'agirait  que  de  vouloir  bien. 

Marie.  Nous  en  reparlorons  !  allons,  oifrez-moi  votre  bras! 

Gaston.  Pour  diner  1 


20 


Marie.     Oui ! . 


M.  Pontjjouin  nous  attend  dans  la  salle 


a  manger. 


Gaston.     Pontgouin  1.  .  .     II  est  la. 

25      Marie.     Je  I'ai  retenu,  pensant  vous  confondre. 

Gaston.     A  propos  de   la   lettre  ! .  . .  qu'est-ce  done  qu'elle 
pouvait  bien  contenir  ] 

Makie.     II  vous  le  dira.     Cest  dans  ses  attributions !.. . 


des 


LE   CODICILLE. 


240 


Gaston.     Allons  i  P'^c.^^  '     i   -i 

que  demain !  ' ' '  '         "'  "'''^'  ''  »"""  '''«''  d-^  "«  venir 

Marie.     8a  presence  vous  gene  ? 
Gaston.     Dame  !  j'y  perds  un  t6te-&-t6te ! 
Marie.     Nullement  .  . .     Vous  I'aurpy  i- 

par  deva^t  notaiie  1  *  ' '  ^^"'   ^  ^"^^^  '  ' '   ^ 


.i  1 


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H 


LE  MAJOR  CRAYACHON 


PAR 


LABICHE,   LEFRANC  ET  JESSJ^. 


[for  rapid  RKADING.] 


till 


(ji 
ii'lli 


LF  MAJOR  CRAYACIIOK 

Cli^A  TEURS  DES  HOLES. 

CRAVACHON ^'-  I^kmi^^ml. 

DERVliniES M.  Bkkgek. 

ANTONIN,  domestique  tie  Cravachon  .  M.  Dublaix. 

OLYMPE,  fiUe  de  Cravachon      .         .         .  M"'«  Scriwaneck. 
AMELIE,  amie  de  pension  dMJlynipe  (r6le 

travesti) M-«  Aline  Duval. 

UN  NOTAIRE ^-  Lemeunier. 

La  scene  se  passe  a  Saumur,  en  1813. 


[252] 


LE   MAJOR   CRAVACIION. 

Fie  th(5/ltre  repn'sente   xm  salon.     Ameiihleincnt  simple,   flpuri't«  anspondtis.     I'orte 

priiicipiile  an  fond.     A  droito,  an  proniiiT,  niic  porte   ct  niie  talilo  (furni''.    An 

Hucond  plan,  nne  clu'ininco  avoo  t^laco  et  pondnlo.     A  (^anclie  denx  portes,  I'nno 
an  premier,  I'antre  an  Hecond  i>lan. 

SCENE   1. 

LE  NOTAIRE,  CRAVACHON.     Toun  deux  sntit  asxh  an  viil'mi 
de  la  Hcdni'f  au  lever  du  ridean. 

CitAVAcnoN,  86  levant,  (^/a  .sulKt,  inori.sicur  .  .  .  vous  ii'fiuroz 
pas  ma  iillc.  fi 

Lk  Notaiue,  se  levant.  Comment !  .  .  .  mais  songez  done 
que  je  suis  .  .  . 

^j}\A.\\ci\0'^,bru8qiiemoiit.  Quoi?  (|Uo  voulez-vous  diie  ?  .  ,  . 
Que  vou.s  etes  not;»ire  imperiul,  quo  vous  eto.s  luMiiiete  homme, 
que  votre  etude  est  payee  .  .  .  Eh  bien  !  apres  1  lo 

Le  Notaire.     II  me  semble  que  cos  a  vantages  .  .  . 

Cravaciion.  Ce  ne  sont  pas  la  des  avantages.  .  .  IVIoi, 
monsieur,  je  suis  le  major  Cravachon,  je  suis  un  honnete 
homme  aussi  ;  j'ai  vu  TAIlemagne,  la  Prusse  et  I'ltalie,  et  je 
ne  m'en  vante  pas,  moi,  monsieur.  .  .  Et  aujourd'hui,  je  suisis 
commandant  de  la  forteresse  de  Haumur,  une  prison  d'Etat, 
monsieur,  et  je  n'en  suis  pas  plus  fier  pour  ^a. 

Le  Notaire,  avec  cahne.  J'ai  suivi  avec  attention  le  HI  de 
votre  rai.-jonnement,  et  je  ne  comprends  pas.  .  . 

Cravachon.     Ce  n'est  pas  neeessaire.  .  .vous  n'auroz  pas  juaiio 
fille  Olympe,  c'est  clair,  c'est  net.  .  .      Ain.si,  monsieur.  .  . 

Le  Notaire,  cere nwn left sement.  Monsieur,  j'ai  bien  Thon- 
neur  d'etre  avec  une  profoude  consideration .  .  . 

Cravachon,  le  recondiiisant.     Serviteur,  monsieur,  serviteur, 

de  tout  mon  cceur .  .  . 

Le  notaWe  sort, 
[253] 


25 


254 


LE   MAJOR   CKAVACHON. 


1^^ 


!    i, 


mm 


SCENE   11. 

OLYMrp],   CKAVACHON. 

Cravachon,  revenant.  J'ai  cru  qu'il  n'en  finirait  pas  avec 
ses  salamalecs. 

6      Olympe,  entrant.     Eh  bien  !   papa,  ce   jeune   liomnie .  .  .  ce 
notaire .  .  . 

Cravachon.     Je  I'ai  remercie  poliment. 

Olympe.     Encore  ! .  .  .  vous  etes  trop  difficile  aussi. 

Cravachon.     Tiens  !  je  donne  cent  mille  francs  ! 

10  Olympe.  Songez  done,  mon  petit  papa,  je  me  fais  vieille . .  . 
dix-neuf  ans  ! .  .  .  Et  voila  le  sixieme  que  vous  congediez .  .  . 
Six  !  qui  en  epousent  d'autres  !  si  ce  n'est  pas  affreux  ! .  .  .  II 
n'en  restera  plus. 

Cravachon.     Puisque  je  donne  cent  mille  fiancs,  sois  done 
15  tran(i[uille.      Quand  on  a  un  pere  qui  a  vu  le  monde,  vois-tu, 
qui  a  detrone  des  rois .  .  . qui  a  mange  du  clie\al .  .  . 

Olympe.  Oh  !  la-dessus,  vous  savez  bien  que  tous  les  jours 
j'ecoute  et  j'admire...  Mais.  .  .(c«/i»a><^)  dites  done,  petit 
papa,  si  vous  me  les  presentiez,  peut-etre  que  mes  avis .  .  . 

20      Cravachon.     Une  entrevue  I .  .  .     II  ne  manquerait  plus  que 
9a  ! .  .  . 

Olympe.  Alors,  tachez  qu'ils  vous  plaisent .  .  .  Toutes  mes 
amies  de  pension  ont  des  maris. 

Cravachon.     Tu  appellcs  9a  des  maris,  toi  I . .  .  tu  t'y  con- 
25  nais .  .  .  ce  sont  des .  .  ,     Ca  fait  pitie  I .  .  .     Yn  peu  de  patience, 
et  nous  ten  aurons  un .  .  . comme  je  I'entends. 

Olympe.     Et  comment  I'entendez-vous  ? 

Cravachon.     Comment  1 .  .  .     Je  voudrais,  la  .  .  .  un  .  .  .  tu 


J    ! 


LK    MAJOR    CRAVACHON. 


255 


|iis  que 

m  lues 

Y  con- 
bience, 

.  .  tu 


comprends  ! .  .  .     Voila  I'homme  qui  te  rendrait  heureuse  ! .  .  .et 
je  le  trouvenii .  .  . 

Olympe.     Sera-ce  bien  long  ] 

Cravaciion.     Est-ce  que  je  sais,  moi  ?.  .  .    Tiens,  au  fait,  j'en 
attends  un  ce  matin  de  Paris .  .  .  et  tu  sais  que  Paris  est  le  6 
centre  des  luniieres. 

Olympe.  Oui,  et  des  coups  depee.  .  .  Vous  souvenez-vous, 
il  y  a  trois  mois .  .  . 

Cbavachon.     Si  je  me  souviens  ! .  .  .     Je  crois  bien,  une  bles- 
sure  superbe?  ^-a  me  fait  encore  mal ! .  .  .mais  c'est  egal,  (juel  lo 
beau  coup  ! .  .  .    On  a  bien  raison  de  dire  :  il  n'y  a  qu'un  Paris  ! 

Olympe.     Je  suis  sure  que  c'est  encore  vous  qui  aviez  tort. 

Chavachon.  Oh  !  non.  .  .cette  fois,  j'avais  etc  insulte!.  .  . 
mais  insulte  ! .  . .  Ah  !  le  digue  jeune  homme  ! .  .  .  je  ne  pense 
jamais  a  lui  sans  plaisir.  is 

Olympe.  Que  vous  avait-il  fait?  car  vous  ne  m'avez  jamais 
dit... 

Cravachon.  Ce  qu'il  m'avait  fait,  le  })rigan(l  !  Tu  vas 
voir.  Je  sortais  du  theatre  Feydeau  .  .  .il  faisait  uu  l.>rouillard 
a  ne  pas  distinguer  une  vivandirre  d'un  tambour-major.  .  .je2o 
descendais  la  rue  Vivienne  en  runiiiiaut  a  part  moi  le  morcoau 
d'Elleviou  que  je  venaisd'applaudir .  .  .  Elhniou,  tu  sais  ?  c'est 
mon  idole ! .  .  .  quand  j'entends  sur  le  trottoir,  a  trois  pas 
devant  moi,  une  voix  dans  le  brouillard,  (pii  ecoix-hait  le 
meme  morceau.  Javais  beau  ralcntir  le  j)as,  ou  marcher  plus 25 
vite,  je  ne  pouvais  pas  me  <lcpetrer  di;  ce  maud  it  chantcur ! 
Moi,  ca  co?nmen(;ait  a  mechaulVer  les  oreilles!...  II  etait 
evident  que  'd  particulier  y  mettait  de  la  mechancete.  .  .  II 
s'etait  dit:  Vc-ila  un  bourgeois  (pii  sort  de  Feydeau.  .  .  EUe- 
viou  est  son  idole,  bon  !  je  vais  le  taquiner,  .  .  30 

Olympe.     Oh  !  pouvez-vous  croire .  .  . 

Cravaciiox.     Laisse  faire,  on  connait  son  monde .  .  .    Alors, 


256 


LE   MAJOR   CRAVACHON. 


moi  je  lui  crie :  Hola !  he  !  monsieur !  monsieur  !  chantez 
autre  chose,  vous  m'ennuyez ...  II  me  repond  par  un  grand 
dclat  de  rire  ! .  .  .  puis  il  eiitame  avec  son  infernal  fausset .  .  . 
quoi  1  le  morceau  de  Martin .  . .  Martin,  tu  sais  1  c'est  mon 
5  idole  ! .  . .  Mille  tonnerres  !  je  n'y  tenais  plus  ! .  .  .  Ah  !  pour 
le  coup,  mon  oiseau,  lui  criai-je  en  le  rejoignant,  nous  allons 
changer  de  musique  ! .  .  .  Un  duel !  ^'a  me  va,  j'ai  froid  aux 
doigts,  qu'il  me  repond  sans  ostentation .  .  .  Voila  un  armu- 
rier,  je  vais  chercher  des  outils.  .  .      Et  il  part  en  chantant. 


10 


Malbrough  s'en  va-t-en  guerre, 
MiroutoM,  toil,  ton .  .  . 


Et  faux  !  toujours  faux  !  le  gueux  ! 

Olympe.     II  ne  pouvait  peut-etre  pas  chanter  autrement. 

Cravaciion.    Ca  ne  nie  regarde  pas .  .  .    J'arrete  deux  fiacres, 

15  chacun  le  notre,  il  revient  avec  des  epees,  nous   nous  embar- 

quons,  et  bientot  nous  voila  hors  Paris,  dans  la  campagne,  au 

milieu  d'une  l)elle   route,  ma  foi !  mais  il  faisait  noir .  .  .noir  ! 

. .  .    Mon  inconnu  fait  en  un  clin  d\vi[  ranger  les  sapins  sur 

les  bas  cotes,  il  en  decroche  lui-meme  les  lanternes.  et  bon  gre 

20mal  gre,  nos  cocliei-s  iuiinobiles  nous  servent  a  la  fois  de  cande- 

labres    et    de    teinoins .  .    a    quarante   sous   I'licure .  .  .      Nous 

croisons  le  fer.  .  .      Oh  !  je  vis  tout  de  suite  que  j'avais  affaire 

a    forte   partie...      {^S'animant.)     Aussi,    comma    nous   nous 

comprenions,  cV'tait  un  plaisir ;  tous  nos  coups  etaiejit  mutu- 

25  ellement  portes  et  pares .  .  .      Sans  prescjue  nous    voir,   nous 

nous  devinions  dans  Tobscurite  et .  .  . 

Olympe.     Et  vous  etes  reste  sur  la  place  avec  une  blessure  ! 

Cravaciion.     Oui,   ce  clier  ami,  il  ni'a  desoss(5  I'epaule  .  .  . 
(  VivemeiU. )     Mais,  je  ne  m'eii  plains  pas,  oh  !  Non  ! 

:>o      Olympe.     Vous  lui  devez  des  remerciements,  peut-etre. 

Cravaciion.     Pounjuoi  pas?  car  tous  les  jours  on  est  blesse 
.  .  .    Qu'est-ce  qui  n'est  pas  blesse  1.  .  ,      Mais  pas  comme  c^'a ! 


lantez 
grand 
set .  .  . 
,t  mon 
1  pour 

allons 
id  aux 

armu- 
iant. 


LE    MAJOR    CHAVACHON. 


257 


nent. 

c  fiacres, 
,  eiwbar- 
agne,  au 
|. .  .  noir  ! 
.pins  sur 
bon  gre 
,e  cande- 
Kous 
lis  affaire 
|us   nous 
t  nmtii- 
lir,   nous 

jlessure ! 
l)aule  .  .  . 

kre. 

Ut  1)16886 

ime  (^a! 


oh  !  non  !  pas  comme  <j'a  !     (IVisiement.)     Ah  !  je  ne  regrette 
qu'uiiB  chose .  .  . 

Olympk.     Quoidonc? 

Cravaciion.     Tu  ne  le  croiras  pas , .  .  je  ne  sais  pas  encore 
comment  11  m'a  touche .  .  .  il  faisait  si  noir .  .  .jo  donnerais  dix  6 
napoleons  pour  connaitre  ce  coup-la ...  car,    entin,  je   ne  me 
decouvre  jamais,  c'est  connu.     Est-ce  en   quarte?    est-ce   en 
tierce  ? 

Olympe.     La  belle  avance  ! 

Cravachon.  Tu  n'es  pas  artiste,  toi .  .  .  Ah  !  si  tu  I'avais  lo 
vu,  ce  brave  jet^ne  liomme  !  avec  quelle  modestie  il  s'est  der<)])e 
a  mes  felicitations ...  II  est  parti,  la,  tout  bonnement,  conime 
le  premier  venu.  ..  Je  I'jii  a  peine  vu  ce  gargon-la,  il  me 
serait  impossible  de  le  reconnaitre.  .  .  {Regardant  la 'ppuduh' .) 
Oh  !  deja  dix  heures  !  et  moi  qui  suis  temoin  dans  une  affaire  !  15 

Olympe.     Encore ! 

Cravachon.       Oh  !    presque  rien .  ,  .  des  commen(jants,  des 
mazettes  !  des  pekins  ! 

Olympe.     C'est   toujours  la  meme  chose ;    quand    vous    ne 
vous  Ijattez  pas,  vous  faites  battre  les  autres  !  20 

Cravachon.     II  faut  bien  s'occuper.  .  .et  prouver  a  I'Empe- 
reur  que  je  ne   suis  pas  encore  un  invalide,  bien  qu'il  ne  me 
juge  plus  bon  qu'a  faire  un  gcolior .  .  .      Oh  !  je  lui  en  veux  ! .  .  . 
Moi,  le  major  Cravachon,  moi  qui  I'ai  aide  a  gagner  la  l)atai]le 
de  Marengo,  m'employer  a  garder  des  prisonniers  d'Etat,  des  25 
conspirateurs  ! 

Olympe.     De  mauvaises  tutes  comme  vous.  .  .et  que  pour- 
tant  vous  traitez  avec  une  rigu*  ur.  .  . 

Cravachon.     Ah  !  ma  foi,  je  ne  cpnnais  (jue  ma  coiisigne, 

c'est  vrai.  80 

Olympe.     Jusqu'a  empecher  ces  pauvres  detenus  de  com- 


258 


LE    MAJOR   CUAVACHON. 


miiniquer  avec  leiirs  femmes,  leurs  filles,  leurs  sceurs .  .  .  Si  ce 
n'est  pas  affreux  ! 

Cravachox.  C'est  I'ordre  de  FEmpereur .  .  .  il  ne  veut  pas 
que  les  femmes  entrent  ici .  .  .  faut  croirc  (ju'il  a  ses  raisons 
5  pour  9a .  .  .  Pour  lors,  bon,  tres  bien,  assez  caiise .  .  .  (Allant 
decrocher  les  Jleurets.)  Voyons,  mes  fleurets.  .  .  Toi  tu  vas 
rentrer  dans  ton  appartenient ...  Si  le  pretend  u  en  question 
arrivait,  je  veux  I'examiner  le  premier.  .  .  AUons,  sois  bien 
raisonnable. 
10  Air  :  Adieu,  tdche  de  distraire. 

Adieu,  rentre  chez  toi,  ma  ch^re, 
Je  m'en  vaia  au  plus  tot  rocfler  cette  aflfaire  ! 

Apres  ce  rendez-vous  d'honneur, 
Je  ne  veux  m'occuper  que  de  ton  bonheur. 

15  ENSEMBLE  (Oly)npe  et  Cravachon). 

Cravachon. 

Adieu,  etc. 


Olympe. 


20 


Oui,  je  rentre  chez  moi,  mon  p6re, 
Quant  il  vous,  terminez  vite  cette  aflfaire  ; 

Apr6s  ce  rendez-vous  d'honneur, 
II  ne  faut  s'occuper  que  de  mon  bonheur. 


.  .  Si  ce 


LB   MAJOR   CRAVACHON. 


259 


'eut  pas 

raisons 

(Allant 

tu  vas 

question 

ois  bien 


SCENE  III. 

OLYMPE,  seiile. 

Olympe.     Oui,    sois   bien   raisonnable .  .  .      H    me    dit    ca 
chaque  fois...ou   bien   il  s'en   va  sans  rien  dire ...  boutonne 
jusquen  haut.  .  .      Alors  j'ai  encore  plus  peur.  .  .et  pourtant,  5 
cest  la  bonte  memo      .      Mais  il  a  et6  toujours  comme  ca.  .. 
U  taisait  trembler  nia  pauvre  mere. 


avachon). 


260 


LE    MAJOR   CKAVACIION. 


"11 

m 


II 


II  I 


SCENE  IV. 

ANTONIN,  OLYMPE. 

AxTONiN.  Mademoiselle,  c'est  im  jeune  homine  qui  de- 
maude  a  j)arler  a  monsieur. 

5      Olympe,  d part.     Uu  jeune  liomrae  !.  .  .le  futur,  sans  doute. 

Antonix.     Je  lui  ai  dit  que  monsieur  etait  sorti. 

Olympe,  d  part.  Ah  !  en  voila  encore  un  que  je  ne  verrai 
pas.  .  .      (Ilaut.)     Est-ce  qu'il  est  parti  1 

Antonix.     Non,  il  est  la. 

10      Olympk,  avecjoie.     Ah  !  il  est  la. 

Antoxix.  Oui,  il  dit  comme  qn,  que  monsieur  9a  lui  est 
^gal,  qu'il  aime  mieux  causer  avec  mademoiselle. 

Olympe.  Ah  !  que  c'est  desagreable  ! .  .  .  Ce  qu'il  a  h,  me 
dire  est  peut-etre  important .  .  .  je  ne  peux  pas  le  renvoyer. 

15      Antonin.     Oh !  que  9a  ne  vous  chagrine  pas,  je  vais  lui  dire 
que  vous  etes  sortie. 

Fansse  sortie. 

Olympe,  Je  rappelant.  Antonin  !  Antonin  !.  .  .  Comment! 
vous  savez  done  mentir  ? 

20      AxTONix.     Eh  !  puisque  9a  vous  ennuie  de  le  voir  ! 

Oly'mpe.  Certainement .  .  .  Surtout  en  I'absence  de  mon 
pere .  .  .  mais  un  mensonge .  . .  Ah  !  Antonin .  ,  .  faites  entrer 
ce  jeune  homme. 

Antonin,  sortant.     Tout  de  suite,  mademoiselle. 


■I;'; 


ill 


LE    MAJOR    CRAVACIION. 


261 


qui    de- 
ls doute. 

e  verrai 


!a  lui  est 

1  a  a  me 
lyer. 

;  lui  dire 

sortie. 
)mment ! 


de  mon 
s  entrer 


SCENE   V. 

OLYMPE,  pui,  AMELIE. 

Olympe,  s'arrangeant   vivement   devant   nne   glace       II    va 
venir.  .  .vite  !  vite  !     Bon  !  mes  cheveux  qui  s'en  vont !    Ah  ! 
bien  sur,  il  ne  voudra  jamais  m'epouser  dans    cet  etat-la      .    5 
Le  voici .  .  .  tenons-nous  droite. 

Amelie,  671    uniforme    de    lieutenant    de   hussards.      Made- 
moiselle .  .  . 

Olyuve,  h  jxirt.     Je  rougis,  je  rougis,  comment  faire  ?     Ills 
sesaluent  tons  les  denx.)     Monsieur.  .  .      (i  part.)     Vn  mili- 10 
taire  !.  .  .  tenons-nous  encore  plus  droite. 

Amelie.     Excuses,  mademoiselle,  la  libertd  que  j'ai  prise 
Olympe.     II  n'y  a  pas  de   mal...      Croyez,  au    contraire 
monsieur,  que .  .  .  je  suis  flattee ... 

Amelie,  riant  aax  eclats.     Ah  !  ah  !  ah  !  15 

Olympe,  a  part.     II  rit ! 

Amelie.     Ah  ^4  !  tu  ne  veux  done  pas  me  reconnaitre  ? 

Olympe.     Amelie  ! .  .  .    Ah  !  quel  dommage  ! 

Amelie.     Comment? 

Olympe.  ^    Quel  bonheur  !  veux-je  dire  ! .  .  .      Comment,  c'est  -20 
toi .  .  .-tu  m  as  fait  une  peur    .  .      Embrasse-moi  done  ! .  .  . 

AutLm,remhrassant.    Cette  chere  petite  Olympe'  N^nis 

ne  nous  sommes  pourtant  pas  revues  depuis  la  pension  IMais 
je  suis  loin  de  t'avoir  oul^liee!  Tiens,  cette  bague  qui  me  vient 
de  toi,  je  ne  lai  jamais  quitte'e.  25 

Olympe.     Bonne  Amelie  !  mais  pourquoi  ce  deguisement  1 
Amelie.     Pourquoi  ?  oh  !  c'est  un  grand  secret ...  une  bien 
grande  audace.  .  .mais  tu  ne  me  trahiras  pas.  .  .  tu  m'aideras 
au  contraire ...      M.  Cravachon  peut-il  nous  entendre  ? 


ij* 


IJ! 


li 


li 


';!|i>!t': 


M 


Iff ! 


2G2 


LB    MAJOR    CHAVACIIOX. 


Olympe,     Non .  .  .      Mais  d'ou  vient  ce  raystere  ? 

Amelie.     Ecoute.  .  .      Mon  mari.  .  .car  je  suis  marine.  . . 

Olympe,  a  2)<i'rt.     Encore  une  ! 

Amelie.     Mon  mari,  M.  Doffin,  compromis  dans  une  pr^- 

5  tendue  conspiration  contre  I'Empereur,  a  ete  arrete,  il  y  a  huit 

jours,  et  conduit  ici,  dans  la  citadelle  coramandee  par  ton  pere. 

Olympe.     Eh  quoi ! .  ,  .tu  as  un  mari  sous  cl^  ! 

Amklie.    Et  tu  sais  qu'un  ordre  impitoyable,  mais  motive  par 
quelques  abus,  ferme  depuis  un  certain  temps  I'entree  de  cette 
10  forteresse,  de  cette  prison,  h  toutes  les  femmes  quelles  qu'elles 
soient .  .  .  pourtant,  je  lie  pouvais  abandonner  ainsi  mon  mari. 

Olympe.     Je  crois  bien  ! 

Amelie.  Pendant  que  des  amis  puissants  sollicitent  a  Paris 
son  elargissement,  j'ai  voulu  a  toute  force  le  voir,  lui  parler.  .  . 

15      Olympe.     C'est  si  naturel ! 

Amelie.  Mais  comment  faire?  J'esp^'rais  d'abord  que  le 
titre  de  ton  ancienne  aiiiie  pourrait  aplanir  la  difticulte.  ,  . 
mais  bientot  la  reputation  de  I'inflexible  commandant  vint 
m'oter  tout  espoir .  . . 

20     Olympe.     Alors  1 

Amelie.  Alors  j'ai  pris  un  parti  extreme,  violent.  .  .j'ai  pris 
les  habits  de  mon  frere  I'officier,  et  sous  cette  enveloppe,  je  viens 
affronter  la  consigne  du  major  et  solliciter  mon  laisser-passer. 


26 


80 


Air  Connu. 

Gagnant  ensemble  tous  leurs  grades, 
Depuis  longtemps  mon  frere  et  mon  mari 
Sont  bien  connus  pour  d'anciens  camarades  ; 
Sana  crainte  done,  je  me  pr^sente  ici, 
Sous  le  costume  et  le  nom  d'un  ami. 
Dans  mon  stratageme  j'espfere, 
Car  I'amour  triomphe  a  moitie, 
Quand  il  a  pour  habit  de  guerre 
L'uiiiforme  de  I'amiti^. 


LE    MAJOR   CRAVACHON. 


26.3 


le  pr^- 

a  huit 

n  pere. 

iiv^  par 
le  cette 
qu'elles 
L  mari. 

a  Paris 
irler .  .  . 

I  que  le 
mite .  .  . 
,nt  vint 


,  j  ai  pris 
je  viens 
[•-passer. 


Olympe.  Pourvii  que  papa  Cravaclion  se  laisse  prendre  k 
la  ruse...  Voyons,  tourne-toi,  que  jo  t'examine,  (Elle  fa 
/(lit  toiirner  autonr  f/'e//e. )  la .  .  .  inarche  uu  peu  .encore... 
Eh  bien  !  ce  n'est  pas  trop  mal .  .  .  tu  peux  faire  illusion. 

Am^lie.     Ma  foi,  j'ai  confiance.     Ton  pere  ne  m'a  jamais  5 
vue,  et  pour  peu  que  je  fasse  honneur  a  mon  uniforme .  .  . 

Olympe,  confide utiellement.  Entre  nous,  je  t'avouerai  que 
je  n'en  suis  pas  contente  du  tout  de  papa  Cravaclion .  .  .  mais 
du  tout,  du  tout ! 

Amelie.     Que  veux-tu  dire  ?  lo 

Olympe.  Enfin,  ma  cliere,  en  me  regardant,  certainement 
on  le  voit  tout  de  suite,  je  suis  bien  d'age .  .  .  Eh  bien,  pour- 
tant,  je  crois  qu'il  ne  veut  pas  me  niarier. 

Amelie.     Quel  enfantillage ! 

Olympe.     Je  parle  tres  s^rieusement .  .  .  car,  enfin,  je  suis  15 
demandee    de    tons    cotes  ;    c'est    incroyable .  .  .  chacun     veut 
m'epouser. 

Amelie,  souriant.     Ca  ne  m'etonne  pas  du  tout. 

Olympe.  Moi,  je  ne  demande  pas  mieux .  .  .  mais  lui  ne 
veut  pas.  .  .  Mes  pretendus,  on  me  les  cache.  .  .ensuite,  mon 20 
pere  s'enfernie  avec  eux...la...  (Elle  inontre  Id  pi-eniiere 
porte  d  gmiche.)  Je  ne  sais  pas  ce  qui  se  dit.  .  .mais  ce  doit 
etre  affieux  ! .  .  .  car  ils  partent  tous,  et  Ton  n'en  tend  plus 
parler  d'eux. 

Amelie.     An  fait,  c  est  Strange  !  M 

Olympe.  C'est  abominable  !  quelquefois,  j'^coute  k  la  porte 
.  .  .  c'est  mal,  mais  c'est  par  raison. 

Amelie.     Eh  bien  ? 

Olympe.     Je  n'entends  rien...      Seulement,  papa    fait  la 
grosse  voix  comme  un  bourdon,   I'amoureux  disparait  et  jeso 
continue  k  rester  ici. 


264 


LE    MA.IOII   CRAVACIION. 


llli 


n 


Ami':lik.  Pauvre  enfant  I ..  .  ^a  ne  peut  pourtant  pas 
durer  a'nsi ! 

Olympk.     Je  crois  bien  que  (ja  ne  peufc  pas  durer  ainsi ! .  . . 

Amklik.     II  faudraib  savoir .  .  .    Mais  j'y  pense.  .  .jo  ne  peux 
5  voir  nion  mari  que  dernain.  .  .apres  doux  heures  on   n'entre 
plus.  .  .d'ici  la,  je  puis  ni'occuper  de  toi,  de  ton  bonheur.  .  . 
Jc  vais  denmnder  ta  main  a  ton  pere. 

Oly.mpe.     Toi ! .  .  .  mais  pas  du  tout ! 

Amelie.     Eh  l)ion  !  voyons,  n'as-iTi  pas  peur  (|ue  je  t'epouse? 
10  De  cette  fa9on,  j'aurai  avec  lui  cette  entrevue  si  mysterieuse, 
si  redoutable,  et .  .  . 

Olympe.     Eh  bien  !  oui.  .  .mais  commenf-? 

Amelie.     Le  nieilleur  moyen.  de  prouver  que  je    suis  un 
lK)ninie,  c'est  de  vouloir  epouser  une  jolie  perr.onne  coniuie  toi 
15  .  .  .      Je  suis  ton  nouveau  pretendu. 

Olympe.     Toi^     Mais,  prends  bien  garde  ! 

Ami^lie.  jVIoi  prendre  garde!.  .  .  (Elle  s'avance  menar^ante 
svr  Olympe,  qfii  recide  effrayee.)  Un  militaire,  un  officier,  un 
hussard  !     Maintenant,  du  papier,  une  plume .  .  . 

20  Elle  va  d  la  table  plac^e  a  droite. 

Olympe.     Que  vas-tu  faire  ] 

Amelie.  Je  vais  ^crire  h,  ton  pere.  .  .  J'ai  mon  idee.  .  .ce 
sera  court  mais  nerveux  ! 

Elle  icrit. 

25  Olympe.  Conime  nous  allons  nous  amuser  !  {Elle  sonne. — 
Antonin  entre.^)  Antonin,  preparez  tout  de  suite  pour  mon- 
sieur la  chambre  verte. 

Antonin.     Oui,  mademoiselle. 

II  sort  d  droite. 


so 


Amelie.     Tiens,    voici   ma  lettre^, 


Trois   lignes    d'^lo- 


'  Olympe,  Antonin,  Amelie. 
'^  Amelie,  Olympe. 


LE    MAJOK    CIUVACIION.  2G5 

d-nandosa.nain...     Causons-en  -  -  N.B.    Jo  suiJj'™ 
AxTONix,  ..n^m,.^.     Mademoiselle,  la  chambre  est  prete. 
Olympk.     C'e.stbion.i 

AMELiE,    a  At^tonin.      Mou   L'areon     fn    v.. 
lettre  d  M.  Cravaehon.  '     '  "    '"""^"'"  ^""« 

Antonin.     Qa  suffit. 

Am^lie.     Tout  de  suite,  entends-tu  ? 

Antonin,  se  rangmnt  pour  la  laisser  passer  et  sahun  /       v 
ta^remeut.     Qui,  mon  lieutenarxt.  "'  ""'*■/" 

Amj^lie,  ;?a6wari<.     A  la  bormo  heure  ! 


*  Amelie,  Antonin,  Olympe. 


If 


!:i':  : 


2CG 


LE    MA.IOK   CKAVACIION. 


SCENE     VI. 

ANTONIN,  .seal. 

Antonin.  Ell  Ix-n  !  .  .  ils  entront .  .  .  tou^  |(!s  deux  .  .  .  Ne 
vous  <^erie/  jwis.  Avec  ^'a  qu'il  a  I 'air  rnauvaiH  sujct,  1(»  liussard 
6  .  .  .  il  \itus  a  nil  petit  (I'il  I.  ..  J'ai  bieii  vii  dtvs  (I'ils,  inais 
jamais,  au  grand  jamais...  Api'os  9a  c'cst  pcut-etro  iin 
inaii .  .  .  TmprudcMit !  s  il  avait  comme  nioi,  reHeclii  sur  la 
matiere  .  .  .  il  se  garderait  bien .  .  . 

Air  :   Je  lo«je  au  quatrUuw  dtaije. 

10  Tout  le  (Iranie  ilii  nmriage 

Dans  ma  main  est  reprusentti. 

//  wuntre  sa  main  lex  doiijtn  en  I'air, 
La  femme,  premier  personiiage, 

II  Indiqui'  Ic  pouce. 
16  Se  place  ici  sur  le  cote, 

Avec  fortune, 

//  iiiilu/iii'  Vindex. 

Et  jeunesse, 

II  indique  le  vutiitim. 
20  Et  beauti"  ; 

//  iiidifiite  I'annidaire. 
Puis  un  mioche  d'hixmeur  foliitre, 

Jl  hidique  jK'til  doiyt. 
Mais  le  temps  disperse  tout  cela  ! 

25  (Parle.)     A  son  approche  la  fortune  s'esquive  par  la  droite, 

(II  baisse  Vindex.)  la  beaute  par  la  gauche,  (II  haisun  Vannul- 

aire.)  etla  jeunesse  par  le  fond,  (II  baisse  le  medium.)  de  f^HJOn 

qu'au  denouement .  .  . 

II  ne  reste  sur  le  thc^atre 
30  Que  ces  deux  petits  acteurs-lk. 

Le  pouce  et  le  j^etit  doiyt  sont  levds. 


Lli    .MAJOR   CKAVACllON. 


267 


Ne 

sHiird 

nulls 

[0  nil 

ur  la 


I  droite, 
annul- 
fjM?on 


(Apercevant  Anto- 
(pliant.)     Voius  '> 


SCENE    VII. 

ANTONIN,   DKUVIKRES. 

Dkhvikues.     Hola  !    lie!    porsonno  !.  .  . 
nifif  brnsfjiiement.)     M.  Cravtifhon  ? 

Anton  IN,  a  part.      Ah!   un  monsieur, 
denuindez  1 

Dervi^res.     M.  Cravachon.     E.st-ce  quo  vous  t'tes  sourd  '\ 

Antonin,  niai^ement.  Oh !  (juo  non,  monsieur,  jo  no  suis 
pas  sourd.  .  .  (>S'ap]jrockaut.)  Par  exemple,  j'ai  un  onclo  (jui 
Test,  sourd,  mais  qui  Test ...  lo 

Dervikkes.     M.  Cravachon. 

Antonin,  sans  Vecouter,     Comme  un  pot,  sauf  votre  respect. 
Dervikkes,  s^einportatit.     Ah  ^'a  !  voux-tu  me  repondre 
Antonin.     II  est  sorti.      (Jiej/renant.)      (j"a  lui  est  arrive 
bien  drOlement,  alloz.  .  .  16 

Dervikres.     Mademoiselle  Cravachon  ? 
Antonin.     Elle  est  occupee.  .  .elle  cause  avec  un  hussard. 
Dervikres,  d  part.     Un  hussard  ! 

Antonin.  Oui.  {Rpprenant.)  II  no  s'attendait  a  rien,  lo 
pauvre  clier  homme.  .  .quand,  tout  a  coup.  .  .  20 

DERVifeRES,  le  poHssnnt  violemnient.  Ah  (^'a!  vas-tu  to  taire, 
imbecile  ! 

Antonin.     Oui,  monsieur. 

Dervii^res.     Va-t'en  !  j'attendrai. 

Antonin,  s'en  aJlant.     Oui,  monsieur.  26 

Dervikres,  traversant  le  theatre  de  droite  d  gauche.  Un 
hussard  ! .  . .      {^Pliis  haut.)     Ici ! 


% 


-■,-,.—.  ._ 


268 


LE    MAJOR    CRAVACHOX. 


Anton  IN,  revenant.     Voila,  raon.sieur. 

Dervieres,  traversmit  ch  (jmiche  d  droitf.      X'n   parent,  sans 
doute ...      Je  suis  bien  bon  de  m'inquieter .  .  . 

Antonin,  qui  Va  suivi.     Voila,  monsieur. 

5      Dervieres  se  retourne,  Us  se  trourent  facp  d  face. 

DERVffoRES.      Quoi  ?  que  veux-tu  ?     Tu  ne  me  laisseras  done 
pas  tran({uille?     mille  tonnerres  !    Ya-ten  I  mais  va-t'en  done. 

Antonin.     Oui,  Monsieur. 

Dervih'es  le  pousse  dehors  ^;ar  les  epaules. 


! 


I 


LE   MAJOR    CRAVACHON. 


269 


SCENE  VIII. 
DERVIERES,  sad. 

DERvifcKES.     Mille  tonnerres!...      Aliens,  bon ;  voila  que 
J  oubhe  deja  mes  recommandations ...      On  ni'a  pourtant  as.sez 
sermonne,  k  Pari.s.  .  .      Si  vous  voulez  plaire  a  la  jeune  per-  5 
Sonne,  soyez  doux,  calme,   conciliant ;    ils    croient    que    c'est 
facile,  quand  on  a  ^te  toute  sa  vie  emporte,  brutal,  «,uerel- 


que  je  rejure  ! 


leur. .  .vingt-cinq  millions  1 .  .  .      Eien  !    voil4    ^_  ^.  ..,...^  , 
Allons,  c'est  dit,  il  faut  que  Ton  me  prenne  ici  pour  un  modele 
d'amenite' ...      On  dit  la  demoiselle  jolie,  ^-a  m^rite  bien  quel- 10 
ques  sacrifices .  .  .      Quelqu'un  ! .  .  .  attention  ! .  . . 


-j&sss 


270 


LE    MAJOR   CKAVACHON. 


iij 


i! 


SCENE  IX. 

DERVIERES,  OLYMPP]. 

Olympe,  sortant  de  la  cliarnhre  de  droite,  et  parlnnt  a  la  can- 
tonade.     Un  peu  de  patience,  done  !  il  va  rentrer  !     (A  elle- 
btneme.)     Est-elle   pressee  !     (^A2^ercevant  2Je7'vieres.)     Ah!  un 
jeune  homnie  ! . .  . 

DERVifeiiES,  s'inclinant.     Mille  pardons.  . .     C'est  sans  doute 
mademoiselle  Olympe  Cravaclion  que  j'ai  I'honneur  de  saluerl 

Olympe,  faisant  la  reverence.     Oui,  monsieur. 

10  DERVifcRES.  Excusez  ma  curiosite .  .  .  mais  elle  vous  paraitra 
naturelle  quand  vous  connaitrez  les  esperances  que  monsieur 
votre  pere  m'a  permis  de  concevoir ... 

Olympe.     Comment,  monsieur,  vousseriez.  . . 
DERVifiRES.     Un  pretendu .  .  .  oui,  mademoiselle. 
15      Oly'Mpk,    tl  j^art,     ajyres   Vavoir   regard^.      Ah  !    en    voil;'. 
un  ! .  .  .  un  vrai  !  {Menie  jeu. )     Eh  bien  !  quel  nial  (ja  f ait-il  1 

DEKVifcRES.  Mon  nora  ne  vous  est  sans  doute  pas  tout  a 
fait  inconnu .  .  .      Dervieres. 

Olympe,    d  part.     Ah!    le  joli   nom...pour   une   femme  ! 

20  (Ilaiit,  avec  etnbarras.)     Monsieur,  je  stiis  tres  honore'e .  .  .  de 

I'honneur  que.  .  .et  je  vous  en.  .  .remercie.  .  .{A  part.)     Oh  ! 

non,  on   ne   remercie   pas  .  .  .  {Haut.)     Mais   mon   pere    est 

absent. . . 

Dervieres.     Je  le  sais,  mademoiselle,  et  je  benis  I'heureux 
25  hasard  qui   me  permet  de  causer  un  moment  avec  vous.      {^A 
part.)     Elle  n'a  encore  rieii  dit,  mais  elle  est  channante. 

Olympe.  Puisque  vous  voulez  mepouser,  (J'Jtourdimeiit.) 
mon  intention  n'est  certainement  pas  de  vous  deeourager, 
monsieur,  mais  je  dois  vous  prevenir  que  c'est  tres  difficile. 


LE    MAJOK    CKAVACIION. 


271 


Dekvi^res.  Quand  on  vous  a  vup,  mademoisello,  les  obsta- 
cles  ne  comptent  plus.     (A  part.)     Eh  bien  !  mais,  (^vi,  ^'a  va. 

Olympe.  Ah  !  c'est  qu'il  s'agit  dabord  de  plaire  a  mon 
pere.  .  .et  mon  perc.  .  .il  nifuse  tout  le  iiionde. 

Dervii^res,  d  part.     Comnie  c'est  encouragcant ! .  ..      JVIais  5 
j'etais  prevenu.     [If ant.)     Eh   bi(Mi,  niademoi.selle,   j'ose  vous 
I'avouer,   ce   pt're  inflexible   nrcffraierait   beaucoup   nioins  s'il 
m'etait  perrais  d'esperer  que  vous  ne  m'etes  pas  tout  a  fait  oon- 
traire. 

Olympe,  vivemmt.     Moi  1  par  exemple  !  lo 

DERVif:RES.  II  y  aurait  bien  encore  un  moyen  de  s'entendre 
plus  vite ...  tSi  vous  etiez  assez  bonne,  asse/  contiante,  pour 
me  donner  un  petit  apercu  du  niari  que  vous  avez  reve .  .  .  car 
vous  avez  du  en  rever  un.  {OJ i/ni])('  fait  un  oui  de  tete.)  Je 
mefforceraio  alors  de  lui  ressembler.  15 

Olympe.     Comment,  monsieur,  vous  voulez.  .  . 

DERVifcRES.  Je  con(^'ois  votre  embarras .  .  .  Mais  n'est-ce 
pas  le  chemin  le  plus  court,  le  plus  siir  pour  juger  de  la  sym- 
pathie  des  caracteres  et  ne  s'engager  qu'avec  connaissance  de 
cause  ?  20 

Olympe,  d  part.     II  raisonne  tres  bien  ! 

DERVii;RES.      Ainsi,  mademoiselle,  parlez  sans  crainte. 

Olympe.     C'est  que  je  ne   sais  guere  f aire  les  poi-traits.  .  . 
Cependant  puisijue  vous  insistez.  .  . 

Air  :  de  f  Herhagerc  1:5 

.Je  veux  d'abord  qu'il  uit  btaucoiijj  d  esprit, 

Qu'il  ait  bonne  tournure  ; 
•Fe  veux  encore  qu'il  soit  assez  instruit 

Et  d'ainial)le  figure  ; 
.Te  veux  aussi  qu'il  soit  d'exeellent  ton,  30 

Qu'il  ne  parle  pas  politique, 
Qu'il  n'aime  pas  jouer  an  boston, 

Et  qu'il  fasse  un  pen  de  inusique. 


^m 


In 


i 


l:i. 


11 


275 


Dervi^res. 
Olympe. 


LE    MAJOR   CRAVACHON. 


Vraiment,  il  vous  faut  tout  cela  ? 


Oui,  j'ai  rev6  ce  mari-la. 
6  Vraiment,  il  me  faut  cela, 

Car  j'ai  reve  ce  mari-li. 

DerviIiIres.     (Parle.)     Mais.  .  .je  tacherai.  . . 
Olympe. 

A  la  rigueur  je  pourraia  me  passer 
10  D'une  haute  naissance, 

Mais  je  voudrais  qu'il  sut  un  peu  valser, 

Jit  qu'il  cherit  la  danse  ; 
Pourvu  qu'il  fasse  en  tin  ma  volonte, 

Qu'il  soit  toujours  d'humeur  joyeuse, 
16  Fit  qu'il  n'aime  pas  trop  sa  liberte, 

Je  sens  qu'il  peut  me  rendrc  lieureuse. 

Dervi^:res. 

Vraiment,  il  vous  faut  tout  cela  ? 

Olympe. 
20  Oui,  j'ai  revo  ce  mari-la. .  .etc. 

Dervi^res,  d  part.     Elle  est  ravissante  ! 

Olympe.  Ah!  j'oubliais  une  condition ...  oh  !  mais  tres 
importante.  Je  ne  pourrais  jamais  me  resoudre  a  epouser  un 
homme  emporte,  querelleur,  qui  eiit  des  duels  enfin  ! 

25      DERVii:RES.     Fi  done  !     (A  part.)     Comme  9a  se  trouve  ! 

Olympe.     Voila  tout,  monsieur. 

DERVifcuES.  C'est  extraordinaire,  tout  ce  que  voiis  aimez, 
jo  I'aime,  tout  ce  que  vous  detestez,  je  le  doteste. 

Olympe,  avec  joie.  Vraiment?  Ah!  qu'on  a  bien  raison 
80  de  s'expliquer  franchement !...  voila  ce  que  les  parents  ne 
veulent  pas  comprendre ...  si  mon  pere  savait  (i[ue  je  vous  ai 
vu .  .  .  que  je  vous  ai  park' .  .  .  Ah  !  mon  Dieu  I  je  I'entends  ! 
.  .  .  il  ne  f  lut  pas  qu'il  se  doute.  .  .  (Saluant  soleniieUem,ent.) 
M()!isieur,  je  vous  permets  d'aspirer  a  ma  main. 
35  Elle  sort  par  ht  seconde  porte  de  (janche. 


LE   MAJOR   CRAVACUON. 


273 


SCENE  X. 


ais   tres 
)user  un 

)uve  ! 

is  aimez, 

raisoti 
•ents  ne 
vous  ai 
»iitends ! 
lhm.ent.) 


DERVIERES,  puis  CRAVACHON,  puis  AMELIE. 

DEHVifeRES,  la  reffardant  sortir.  Et  j'userai  de  la  permis- 
sion, je  vous  prie  de  le  croire.  .  .  Quelle  bonne  petite  nature  1 
franehe,  naive,  aiinante.  .  .je  I'ai  bien  un  peu  trompee.  .  .niais,  r. 
jo  me  corrigerai .  .  .  c'est  decide,  plus  de  querelles,  plus  d'affaires 
d'lionneur.  .  .  Je  veux  rivaliser  de  douceur  avec  le  papa 
Cravachon,  qui  doit  etre,  d'apres  les  principes  qu'il  a  donnes  a 
sa  f^lle,  I'invalide  le  plus  pacifique.  .  .on  le  dit  un  peu  original 


.j'eviterai  de  le  froisser 


10 


Air  :  d<'  -Julie. 

Pour  enjoler  ce  p6re  de  famille, 

Adoptons  des  nuLHirs  de  convent ; 

Je  ferais  des  travaux  d'aiguille, 

Je  consens  nieme  a  jouer  au  volant . . . 

Pour  ta  douceur,  beau-pere,  on  te  renomme  ; 

De  patience,  eh  bien  !  faisons  assaut : 

Pour  epouser  ta  fille,  s'il  le  faut, 

J'oublierai  <[ue  je  sui.s  un  homme. 


16 


20 


'IH 


che. 


{Parh'.)     Ah:  le  voici ! 

Cravaciiox,  entnuit  mxs  voir  Dervieres,  Hue  lettre  d  la  ludin, 
d  part.  Les  poltrons  ! .  .  .ils  ont  arrange  I'affaire.  .  .et  main- 
tenant  ils  dejeunent.  .  .  N'ont-ils  pas  eu  le  front  do  in'inviterl 
...      "  Messieurs,  je  ne  dejeune  jamais  entre  mes  repas." 

Dervi^res,  d  jjart,     II  a  Fair  bon  gar(^'on !  mais  il  ne  me  js 
voitpas...      (ToKssant.)     Hum!  hum! 

Cravachon,  Fapercevanf.     Hein? 

J)¥MYikYi¥.Sy  saluant.     Monsieur... 

Cravachon.     Vous  etes  enrhume. 


274 


LE    MAJOR   CRAVACHOr 


m 


Dkrvieres.     Niillement. 

CuAVACHON.     Quo  voulez-vous  1 

Deuvi1';ues,    d  part.     Tl  est  brusque!     {ITaiit.)     Monsieur, 
je  m'appelle  Dervieres  et  je  ponse  que  mon  nom,  .  . 

5      Cravaciion.     Ah  !  tres  bien,  tres  bien. 

Amklie,     entr' oiivrant    la    ^Jorie    de    droite.      Hein'?    quel- 
qu'uu  !.  .  . 

Pendant  toute  cette  scene  elle  e'coute,  d  moitie  masqnee  jmr  la 
parte. 

10      Dervikres.     J'ose  preteiidre  a  I'honneur.  .  . 

Cravaciion.     Vuus  voulez  epouser  ma  fille  1 

Amelie.     Coniuiont,  j'ai  uu  rival? 

Cravaciion.     Je  suis  encliante  que  nous  soyons  seuls ! .  . . 
{Avec  intention.)     J'ai  I'habitude  de  causer  en  particulier  avec 
isles  prefcendus. 

Deijviekes.     C'est  trop  juste. 

Amelie,  d  pKirt.     Enfin  je  vais  connaitre  ce  grand  secret. 
Cravaciion,  remontant  la  .scene.     Vous  perniettez.  .  .       (// 
ferme  la  parte  da  fond.)     On  ne  saurait  trop  prendre  de  pre- 
20  cautions  pour  n'etre  pas  derange. 

Dervieres,  d  part.     Voila  un  singulier  preanibule. 

Cravaciion,  presentant  un  fantenil.     Asseyez-vous.     ( //  va 

chercher  un  a^itre  fmiteuil  pour  lui  et  vayant  Dervieres  encore 

dehaut).     Asseyez-vous  done. 
26  lis  s'asseyent. 

Dervii;res,    apres    nn    temps,    d  part.       Soyons    insinuant. 
(I/aat.)     C'est  en  treinblant,  monsieur.  ,  . 

Cravaciion.     PerniQttez...      (II  tov.sse.)     Monsieur,  je  suis 
le  major  Cravaciion,  j'ai  brfde  TAllemagno,  la  IVusse  et  I'ltalie, 
30 j'ai  d(''ti'6ne  des  rois,  monsieur,  j'ai  mange  du  cheval.  . . 

Dervilihes,  gaiment.     Sans  sel  1 


LE    MAJOR    CKAVACHON. 


275 


Cravachox.  II  n'y  en  «avait  pas...  Enfiii  jc  suis  \\n 
honnete  lioinme  ct  je  donno  cent  mille  francs  a  ma  fille.  .  .  A 
vou.s,  maintcnant.  .  .      Allez. 

//  n^enfonce  daits  sonfanteuil  et  aUomje  les  jamht's. 

Deuvi^ires,    (I   ■p<irL      II   est  drole,   le   beau-pore.     {Hani.)  5 
Ma  foi,   monsieur,  je  n'ai  encore  brule  ni  I'Allemagne,  ni  la 
Prusse,  ni  I'ltalie ;  et  je   vous  avouerai  que  I'occasion  ne  m'a 
jamais  ete  presentee  de  consommer  du  quadrupede  en  ques- 
tion .  .  .  niais .  . . 

Cravaction.      Pardon.  .  .dite.s-vous  c^^a  pour  vous  m(»quer  deio 
moi  ? 

Dkrvieres.     Ah!  pouvez-vous  croire .  . . 

Cravaciiox,  rnprmtant  sa  premiere  posUioit.      Allez. 

DERVii:;RES.     J'allais    ajouter   (|ue   je  n"en   crois   ]^as  moins 
possoder   les    qualites   necessaires   au    bonheur  d'une  feinme.  15 
{Utie  2)aHse.     —^Crdvachon  reste  <hi7is  la  ineme  attitude.     — ^.4. 
part.)     Eh!  bien,  il  ne  repond  pas.     (Ilaut.)     Monsieur.  .  . 

Cravaciion.     xVllez,  jV'coute. 

DERViiiREs,    a  part.     Allons.     {Ilaut.)     Vous  ne   me  con- 
naissez   que   par    quel(][ues  reconnnandations   toutes    bienveil-20 
lantes,  et   vous  desirez  sans   doute  que  j'entre  dans  quehpies 
details  sur  ma  position  et  sur  ma  fortune.  ..      Orphelin  fort 
JHune  et  seul  heritier  d'une  famille ... 

Cravaciion,  immobile.     La  fortune  ne  fait  pas  le  Ijonlieur 
.  .  .passons.  "  • 

DERVitRES,  ai-'ec  ^tonuement.  Ah!  la  fortune  ne  fait  pas.  .  . 
(Se  7'avisant.)  Vous  venez  de  dire  la  une  l)ien  grande  verite, 
monsieur,  car  eniin  (|u'est-ce  que  la  fortune  1  Bah  !  la  for- 
tune! .  .  .c'est  un  fait.  .  .une.  .  .counnent  dirai-je?.  .  .  Ah  I 
mon.sieur.  .  .bien  pen  de  peres  C(»niprennent  cela  !  tandis  (jueso 
.  .  .  I'education,  par  exeniple .  .  .  certainemeut  il  ne  m'appartient 
pas  de  vanter  la  mienne,  mais ... 


27G 


LK    MAJOIt    CIlAVACnOV. 


m 


CiiAVACiiox.     L'dducatiori  ne  fait  pas  le  bonheur.  .  .passons. 

J)Knvii'AiKH,  (ftonnr.     Ali  !  I'l'-duc.  .  .     (^Sc,  rwvisnnt.)    J'allais 

le  diro.  .  .  leducatioM  !  (ju'cst-ce  (juo    ga  prouve?  qu'on  a  ^te 

bieii  eleve,  pas  autre  chose.  .  .      Ce  (ju'il  faut  pcmr  faire  le  l)on- 

nheur  d'uiio  feiiime,  c'est  line  ume  tendre,  c'cst  un  coeur  brulant, 

c'est  uri  amour.  .  . 

CuAVACHOX.      Oil!  I'amour  ! .  .  .  I'aiuour   ne  fait  pas  le  bon- 
heur. .  .passons. 

Di:uvii:KES.     Comment!.  .  .I'amour  non  plus?.  .  .     [Apart.) 
10  C'est  un  logogriphe  que  ce  beau-pere-la. 

A.Mi^LiE,  (I  part.     Ah  qh. !  qu'est-ce  qui  fait  done  le  bonheur? 

Dkrvieres.     Alors,    monsieur,    pour    etre     v^ritablement 

heureux,  quelles  sc^nt,  je  vous  prie,  les  qualites.  .  . 

Chavachon.     Ah  !  la-dessus,  jeune  homme,  j'ai  des  idees.  ,  . 

isdes  idees  a  moi,  et.  .  .      (Dcrrih-es  ifnd  VoreiUe)  et  je  les  garde 

Mais  vous   ne  m'avez  pas  encore  dit  un  mot   de"  votre 

existence  de  garcon.  n       t^ 

°     *  Jl  se  (eve. 

Dervikres,    a   part,   en  se  levant.     A'ie  I     (llaiit.)     Je   ne 
20  vous  cacherai  pas  que,  comme  tous  les  jeunes  gens,  je  rae  suis 
un  peu  amus^  ! .  .  . 

Cravaciion.     Vrai  ?  eh  bien  !    vous  avez  bien  fait...  bah! 
la  jeunesse  n'a  qu'un  temps  !     Mais,  il  ne  s'agit  pas  de  cela.  .  . 
Voyons,    la .  .  .  f  ranchement, ,  .  .  un   gaillard  comme    vous  doit 
25  avoir   la   tete    cliaude .  .  .  vive .  . .  rien   qu'a  vos  oreilles  9a  se 
voit.  .  . 

DvAiYikRES,  a  part.     Ah  bah  ! 

Cravachon.     Pour  un  mot,  flamberge  au  vent ! 

Dervieres.     Mais...      (A  j)art.)     D'ou  sait-il  ? 

30      Ckavaciion,     Voyons,  combien  avez-vous  eu  de  duels?  contez- 
moi  (ja ;  je  suis  un  vieux  loup,  moi. 

Dervi^ires,  d  part.     C'est  un  piege.     (Ilaut.)     Moi,  mon- 
sieur, je  ne  me  suis  jamais  battu. 


.«wi'j]fei!ti»wiaBBMKgt»«BiarBa..: 


I<K    MAJOR    CRAVAr-IfOV. 


li  t 


CiiAVAcnoN,  hrusfpicment.     Co  nest  pas  vrai. 
Dkuvieres,  avec  vivaclte.     ^Vlonsicnir. 

OftAVACiiON.     All!  vous    voyez   })ieii    que    vous    vous    etes 
battu ! 

I)ERVif:RES,  a  2)art.     Quelle  faute  !     {Haut.)     J'ai  bieii  eu  5 
quelques  petites  altercations .  .  . 

Cravachon.     a  la  bonne  heure  ! 

Jy^BNik^^^,  froidement.     Mais  j'ai  toujours  arrange'  raflaire. 
Cravachon.     Hein? 

])ervi^:res.      Le  duel  est  un   prejuge   barbare!...      Avez-io 
vous  lu  Jean-Jacques,  monsieur?.  .  . 

Cravachon,    fierement.     Je    n'ai    lu    ni    I'un    ni    I'autre, 
jnonsieur. 

Dervieres,    avpc   wie  feinte   exaItatio7i.     Quel    domniage ! 
vous    auriez    vu    fletrie,    dans   ces    page-    immortelles,    cette  15 
coutume  a  jamais  sanglante ;  vous  auriez  vu .  .  . 

Cravachon.  Est-ce  que  vous  avez  dte  cure,  monsieur  1  Ah 
t*a  !  vous  qui  parlez,  si  on  vous  insultait  ? 

Dervieres,  ajjrh^  un  mouvement  reprime.  Je  m^priserais 
I'insulte,  monsieur. 

Cravachon,  d  ixirt.     C'est  ce  que  nous  allons  voir. 

Dervieres.  Mais  ce  n'est  la  pour  nous  qu'un  simple  sujet 
de  conversation.,  .et  je  crois  que  sur  les  points  essentiels, 
nous  sommes  a  peu  pre.'  d'accord. 

Cravachon.     D'accord!    d'accord!    comme    vous    y    allez,  25 
vous .  .  .  mais,  je  ne  vous  connais  pas. 

Dervieres.  II  me  semble  pourtant  vous  avoir  donne  des 
details  assez  precis .  .  . 

Cravachon.     Et  qui  vous  dit  que  je  les  crois,  vos  details  ? 
Dervieres.      Comment?     (,S'e   calmant   tout   li   coup.)     Jeao 
pense  pourtant  que  vous  ne  doutez  pas  de  ma  loyaute  ! 


'J  78 


M'^    MA.loU    i'HAVAf'TtoV. 


I,'; 


)'V|) 


I      I 


'i  '1 

•i  1  I 


1  \ 


(Muv  ACIION.  \'»tln<  l<i\;ui(t'',  \oli«»  loyilu(t> .  .  .  r'(<s(,  Uli  Illul, 
(ju'oil    lli>ll\<'  liMls  Ics  jnms  (l.ilis  111.  liolU'llC  (Ij'S.  ,  . 

l>Kia  ii' iJKs.  rli-iiniiif.      Ass«'/.,  mnn.si«Mir. 

t'li'AX  ACIION,  i)  l>iti't.       Tirs  Iticil. 

f>       Amki.ii'.,  i)  purl.      II  riusnlti",  j'l  prr.scnl. 

I  >Kl{Vll  UKs,    <)  jutrf.      (.^)u"iill;iis  jo    i'niit>  !      {/fttiif,    arrr   hcnii- 
<'i>iii>  </(•  C(t/i>ii.)      Mais  ;V  t|in)i    1m>m    nous  riii|i(>t-l(<r .  ..      .Ic  siiiM 
juM*suatl(',    in»>tisi(Mir,    »|Mi*    nous    h'mn*'/,    pas    cii    I  iiilcnt  ioii    <l<' 
in'otVtMistM" .  .  . 
ti'       (.^JAVACllON.  a  part,  arrc  nil  (frsfr  i/r  (h'ih\'ni.      I  lUMirabli*  ! 
nKKVii'.KKS.      I'lt   i't'sp^ro  i\\u^  «•(>  Miiiria.i;o.  .  . 
(.^{AVAciinN.      Nous  !  t'pousiM'  lalillt>tlii  iiiajnc  (^-jin.'icIioii.  .  . 
j'aiiuorais  iniiMix  la  marior.  .  .j\  uii  bossu. 
AxiKi.iK,  ()  part,     .lolii^  ooiu'lusioii  ! 
1;-.       l>K.KVii.KKs.      Mais.  ,  . 

Ckava(MU>\.  N'dviIoz-vous  iui>  laissor  (i;uu|uill(> ! .  .  .  .lo  nc 
vt>iis  oo()u(i^  plus.  {II  apprllr.)  Autoniu  !  Ant.oniii ! .  .  .  (^l 
part.)      "MaintiMiaiit,,  il  s'agiti  do  voir  rautiv. 

An  roMN,  I  iitrtiiit.      Voila  ! 

•JO  OiJAV ACTION.  ]>os  ipu'  la  porsouno  (|ui  t'a  roiuis  oottii  lotti*(^ 
sora  viMuio.  (u  riiitroduiras  dans  inoii  caltinol..  (^l  Dcrt-ien's 
t  II  h(i  ti  ihlant  la  main.)     Jo  ])ou.v  vt)us  tliro  iino  ohoso.  .  .  c'ost 


ijuo  vtnis  no  sortv,  jamais  nioii  ijoiulri 


{('<>!/ 


nciian 


I.)     Sc 


rvi- 


toui".  monsieur,  servitour.     {/'ri's  dr  sortlr.)     All!  jKUiah! 


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sort  jxir  la  premlh'c  parte  A  (jancJic 


■fii 


I.i;    MA.IOU    CIlAVArMON. 


L'7!) 


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i>i':i:viKKi:s.  antonin,  amkmi;. 

'>'^"V.^:..KN.      .lnM>..o,M,,n.M<lsn,.M...     ./.  ,/.<.  nan  :  J.,,.. 
^■■i«'iir  !    Iiciilcii.iiil,  ! 

Amkuk,w,,./.      a  'r,on(,<M,r,Muin<,.nuMl,;.'i|,.,.„i,,,,,„.   ,,. 

IMC    M^   (Ictcud. 

Antomn.      L(.  Mi;.j..r  v..i,.s  nUoui]  clanM  son  raMncI,. 
Ami';[,ik,  Amyrmm//e/A,V;/!,v.     (j'(,si,  }„•,.„. 
I>kicvii.;hk,m,  rapn'oevanf..      (In  olIi(;i(.r  !      D'ou  sort,  il  ?. 

Amkl.K.      J'auvn,  J.unc    l.or,„„r.  !     i!    „..   fait   do    la   ,,.!„.! 
yiV/«  eulrr,  ,,ar  h,  ,,rnnuiu-n  purUt  a  yaarh,. 


10 


IMAGE  EVALUATION 
TEST  TARGET  (MT-3) 


1.0 


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1.25 


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Sciences 
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33  WEST  MAIN  STREET 

WEBSTER,  N.Y.  14580 

(716)  872-4503 


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280 


LE   MAJOR  CIIAVACHON. 


SCENE  XII.   . 
ANTON  IN,  DERVIEllES. 

DEUVifciiKS,  (I  AntoniH.     Quel  est  cet  ofticier? 

Antonin.     Cet  olttcier  ?     c'est  un  militaire...      Pour  vous 
f)  achever  I'histoire  de  raon  oncle .  .  . 

DERVifeRES.     Laisse  la  ton  oncle,  et  dis-moi .  . . 

Antonix,  poursuivant  son  i(Me.     Le  veterinaire  a  pretendu 
que  c'etait  le  serein  qui  lui  etait  tombe.  .  . 
Dervi^jres,  d  2jart.     Maudit  horame  ! 
10     Antonin.     Sur  les  oreilles.  . .     Faut  se  mefier  du  serein  ! 

DET'.vifcRES,  le  prenant  au  collet.     Mais   cet   otticier.  .  .cet 
officier .  .  .  dis-moi  done . .  . 

Antonin.     Eh    bien !    quoi  ?    un   hussard   qui   vient   pour 
^pouser  iundevnoi^eWe.  .  .{Reprenant.)     Pour  lors,  quand  mon 
15  oncle  a  vu .  . ,  * 

DERVifcRES.     Comment . .  .  es-tu  siir  ? 

Antonin.     Puisque  monsieur  le  demande  dans  son  cabinet 
.  ,  .    Pour  lors .  . . 

Dervi^res,  se  promenant  cwec  agitation.     Mais  en  ce  cas, 
20  011  s'est  joue  de  moi  !  Ah  !  je  me  vengerai,  oui,  je  me  vengerai! 

Antonin.     Pour  vous  achever  I'histoire  de  mon  oncle .  . . 

Dervieres.      Eh   bien !     que    fais-tu    la  ?     Va-t'en    done, 
imbecile  ! 

Antonin.      Merci,   monsieur.      (A  part,)      Ddcid^ment   ce 
26  n'est  pas  le  moment  de  lui  conter  I'histoire  de .  . .  9a  se  retrou- 
vera.     {Ilaut)     Monsieur,  9a  se  retrouvera. 

DERVifeRES.     Eh !    va   done   te   promener,   animal !      (An- 


ur  vous 


retendu 


;rein ! 

jr. 

.cet 

nt 

pour 

nd 

mon 

LE    MAJOR   CRAVACHON. 


281 


tonin  sort.)     Pendant  que  je  m'^tudiais  1^  h  flatter  ce  vieux 
maniaque.  .  .il  y  avait  ici  un  autre  tout  prot  qui  ('■coutait  sans 
doute,  et  qui  a  6t6  tt^moin  de.  .  .et  un  militaire  encore  !  Oh  ! 
ce  que  j'ai  ^te  insulte,  m^pris^,  conspu^  !.  .  .et  jo  n'ai  rien  dit ! 
j'ai  fait  de  la  philosophie  avec  ce  traineur  de  sabre,  ijuand  6 
j'aurais   du   le...      Moi  qui  me  suis  battu    vingt   fois   sans 
motifs ;  il  n'y  a  pas  quinze  jours  encore,  pour  un  carambolage 
.  .  .on  me  le  contestait.  .  .et,  maintenant  qu'on  m'insulte.  .  . 
Oh !  ce  n'est  pas  fini.  .  .je  vais  trouver  le  major,  il  est  encore 
d'age  h  tenir  une  ^p^e  et.  .  .quant  k  sa  fille,  j'y  renonce.  .    lo 
c'est  dommage  pourtant .  . .    Ah !  au  diable  le  sentiment !  nous 
allons  voir...je  redeviens  moi,  je  me  retrouve,  je  me  recon- 
nais .  .  .  qu'on   me   reprenne   a   faire    le   nioraliste,  vingt-cinq 
millions  de  tonnerres  !   Ah  !  ^'a  fait  du  bien  de  jurer.  .  . 

II  Jrappe  du  jned.      is 


cabinet 


L  ce  cas, 
,'engerai ! 

3le .  . . 

;n    done, 

jraent   ce 
;e  retrou- 


,1 !      (An- 


282 


LE   MAJOR   CRAVACIION. 


I       \ 


II 


i  hi 


If 

m 
M 

iiii 


I 


SCENE  XIII. 
OLYMPE,  DERVIJ:RES. 

Olympe,  entrant.     Ah  I  inou  Dicii  I 

Dr.KVifciiES,  (I  ^;a/*^     L<i  petite.  .  .ji;  crois   (|u'olle   m'a   en- 
5  tend  u. 

Olympe.      Eli  bien  !  inoiisieur,  c'estjoli...      Qu'est-ce  que 
vous  faites  done  l;i  ? 

Deuvi^res,  eniharras^^.      INIoi  !.  .  .jo.  .  .je.  .  .Je  m'epanchais! 

Olympe.      lis  sont  gracieix  vos  epanclienients .  .  .       Avez- 
10  vous  vii  raon  pere '{ 

DKHVifeRES.  Je  I'ai  telleraent  vu,  <jue  je  le  cherche  pour  me 
couper  la  gorge  avec  lui  ! 

Olympe.     Comment,  avec  uion  p6re  ? 

DERVitRES.      N'essayez  pas  de  m'arreter ...  c'est  impossible 
15  . .  .      Voyez-vous,  il  m'a  insulte,  il  m'a  outrage  ! 

Olympe.     Lui ! 

DERViicRES.  Lui-meme  !  aussi,  adieu.  .  .  J'en  suis  fsiche  pour 
vous,  qui  etes  bieu  bonne,  bien  douce,  mais ... 

Fausse  sm'tie. 

'JO      Olympe,  ^/ewran^.     Je  le   vois  bien...vois   ne  voulez  plus 
m'epouser.  .  . 

DERVifcuEs,  revenant.  Moi ! .  .  .  c'est-a-dire .  .  .  (-4  ^wr<.) 
Estelle  gentille,  cette  enfant!  {Hunt.)  Au  contraire,  je 
veux  bien  vous  epouser .  .   mai.s .  ,  .  aprt's. 

ii'i      Oly'MPE.     C'est  (;a,  quand  vous  aurez  tue  men  pere. 

Dervi^res.  Mais  n()n...soy('z  done  tran(juille.  .  .on  ne 
sait  pas.  .    c'est  peut-etre  lui  (|ui  me  tuera. 


LK    MAJOU    rRAVACHOX, 


283 


in  a    en- 


Olympe,  plenrant.     Alors,  ce  sera  encore  plus  difficile. 
Dkrv,^:res.     C'est  juste.  .  .je  ne  sais  plus  ce  que  je  dis 
Coinment  faire  ? 

Olympe.     Moi    qui    vous   croyais   si    doux.    si   paisible 
Jenoz,  je  vois  bien  que   vous  m'avez  trompee.  .  .et  que  votre  5 
caractere ... 

Dr.RvifeRES.     Justement,  c'est  ,,uo  je  n'y  sui.s  pas,  dans  mon 
caractere,  j'en  suis  sorti  ! .  .  . 

Olympe.     Alors,  rentrez-y,  monsieur,  rentrez-y. 

Dervi^res.     C'est  bien  ce  <jue  je  demande.  j^ 

Jh'}iit  dans  la  chamhre  d  droite. 
Olympe.     Ciel !  j'entends  la  voix  de  mon  p^re. 
Dervieres.     Ah  !  grace  au  ciel ! 
Olympe.     Qu'allez-vous  faire? 

Dervi£:res.     Je  vous  en  prie,  laissez-nous.  ^ 

Olympe.     Je  vous  devine. .  .je  reste  ! 
Dervieres.     Je  I'entends  ! .  .  .  je  ne  reponds  plus  de  moi  ! 
Olympe,  effrayde.     Yite  !  cachez-vous  ! 
Dervieres.     Moi,  le  fuir  ! 

Olympe.     Ah  !  je  vous  en  supplie .  .  .  dans  I'e'tat  d'exaspera-  20 
tion  ou  vous  etes ... 

DERVitRES.  Je  n'ai  plus  rien  k  menager...il  m 'a  refuse 
votre  main...il  I'avait  peut-etre  accordeo  davance  a  cet 
officier  de  hussards. 

Olympe,   a  ;;ar^     Amelie.      {IJaut.)     Le  hussard,   mais  je  25 
n  en  veux  pas. 

Dervieres.     II  serait  possible  ? 

Olympe.     A  une  condition.  .  .partez. 

Dervi^jres.     Et  vous  m'aimerez  ? 

Olympe.     Oui,  oui,  de'pechez-vous  1  39 


- 


n 


284 


LE    MAJOK   CRAVACIION. 


DERVifeRES.     Et  vous  in'epouserez  1 

Olympe.     Jo  ferai  mon  possil)le,  allez,  allez. 

DfiRviiiRES.     Mais  oul.  .  .ah  !  cette  chambre.  .  . 

II  se  dirige  <l  (/anche,  deuxieme  jilan. 

Olympe.     La  mienne,  non,  non. 

Dervi^res,  allant  d  droite.     Celle-la'? 

Olympe,  a  part.     La  chambre  d'Amehe !     {Haul.)     Mon- 
sieur ! 

DERViicRES,  entrant.     Voyez  ce  que  je  fais  pour  vous  ! 


m 


M 


II 

i 


:    ii 


LE   MAJUU   CUAVACUON. 


285 


Mon- 


SCENE  XIV. 
CRAVACHON,  AMELIE,  OLYMPE. 

Olympe,    voyant  entrer   Ame'lie  d  (/auche.     Ah  !  Dieu  soit 
loue  ! 

Cravachox.     Allons,  allons,  jeune  homme,  du  calme.  5 

Amelik.     Je  ne  veux  rien  entendre  ! 

Cravachon.     Mais.  .  . 

AyitiAE,  Jrappant  du  pied.     Tete-bleue  ! 

Cravachon.     Puisque  je  vous  dis  que  c'est  une  ruse .  . . 

Am^lie.     Je  n'aime  pas  les  ruses.  10 

Cravachon.     Une  plaisanterie. 

Amelie      J'abhorre  les  phiisanteries .  .  .vous  ni'avez  insulte! 

Olympe,  d part.     Comment!  elle  aussi ! 

Amelie.     Ca  ne  se  passera  pas  comme  ^ti,  mille  bombes ! 

Cravachon.     A  la  Sn,  voila  un  homme.     {//ant,  avec  effu- ib 
sion.)     Mon  ami,  je  vous  dois  une  reparation.  .  . 

Olympe,  a  jmrt.     Encore  un  duel ! 

Cravachon.     Touchez  la :  vous  etes  mon  gendre. 

Olympe.     Hein  ? 

Amelie.     Vrai*?.  .  .     Eh  bien,  j'accepte  !.  .  20 

Olympe,  a  part.    Par  exemple  ! .  .  .    (Ilant.)    Mais,  papa.  .  . 

Cravachon.     Te  voil^.  .  .     Avanceici.  .  .     (//  la  prrmd par 
la  main  et  la  pr^sente  d  Amelie  avec  ceremcytiie.)     Monsieur, 
voila  ma  fille.  .  .c'est  jeune,  c'est  timide,  ne  faites  pas  atten- 
tion k  elle.  .  .      {A  Olympe.)     Voici  I'epoux  que  jo  t'ai  choisias 
.  ,  .  il  r^unit  toutes  les  qualit^s .  .  . 

Olympe.     Pourtant,  papa ... 


280 


LE    MAJOK    CRAVAniON. 


I     I 


CHAVAfiioN.     Pas  d'oliscM-vitions.  .  ,jo  connais  monsieur,  je 
I'ui  t!tu(li(',  jo  r.'ii  «'])rouv«'.  .  . 

Olymi'K.     Si  vous  vous  ti'otiijM'/, .  .  . 
CuAVACiiON.     Jo  no  mo  tioin^K!  jam.iis. 
6      Olvmi'K,  d  par/.      La  !  laissoz  done  faire  his  <,'i'ati<ls  parents  ! 
Ami^:lie,  (I  part.     J'ai  iino  onvi(;  do  rir(!  I .    . 

E/fe  irmoiUe  hi  scnif,  en  se  (loirannt  vn  air  ih'cldt'. 

Cravaciio.v,   a    Oh/mpp.     ]{o<;.irde   done   <|Uol    air   dot- ido ! 
(luolle  toui'nure  raartialo  ! .  .  .cV^st  un  lioros  <|uo  j(»  t'ai  dujino 
10 la,    ma  fdlo.  .  .et  un  jour.  .  .(jui  sait?  il  devicndra  pout-etre 
marociial. 

Olympk.     Oui,  j)apa. 

Cravachon.     Et  toi  on  t'appellora  niadamo  la  marecliale. 

Olympe.     Oui,  paj)a. 
15      Cuavaciion,  <l  Auidlie.     Alors,  vous  avez  vu  lo  feu? 

Amei.ik.     8i  j'ai  vi  lo  fou  !  j'on  ai  vu  plus  d'un. 

Cravaciion,     Ah  1  bfih  1 


Am  E  LIE. 


20 


25 


80 


86 


Air  Connu. 

Oui,  niou  vieux, 
Courageux, 
Eu  tout  lieu, 
.I'ai  vu,  par  mes  yeux, 
Un  peu  tou8  les  feux. 
De  retour, 
Ell  ce  jour, 
Je  viens  pour 
Conuaitre  a  son  torn", 
Celui  (le  I'araour. 
J'ai  vu  le  feu  du  canon. 
Feu  de  peloton, 
Feu  de  bataillon, 
Feu  de  bastion, 
Le  feu  du  bivouac, 
Le  feu  du  tillac. 
Meine  celui . . .  du  cognac. 


LR    MAJOIl    CliAVACHON. 


287 


Si  jo  vous  disais  <juc  lo  ^oiivornouioiit  a  cu  tn.is  rliovaux  tiu's 
sous  iiioi,  iMonsicur. 

CiuvAciiON.      Kt  si  jo  vous  disais,  nun,  ^^xw  jVi.  ai  iiiai.-t', 
monsieur ! 

Amklik.      ])o  ((uoi,  ni()tisi(Mir  I 

Ckavachon.      Du  cheval,  iiiojisiour,  at  vous? 

Amelie.     Moi, 

Mon  viiux,  etc. 

Cravaciion,  enthominsinr.     Ah  !    vous    sorez  nion  -(>„di-«' ! 
vous  seroz  moii  geiidre  ! 

Olympe,   a  part.      Elle  va  taut  fairo,  «iu'ell(,   va  faiic  rcn- 
voyer  I'autre. 

Cravaciiox.     Je  vais  ocnro  au  notait-e. 

Amelie.     A  la  boimo  heure!.  .  .j'ainio  qu'on  mene  Ics  clioscs 
rondeinent. 

lo 

Ckavachon.     Et  quant  k  cette  pcMinission  que  v.)us  in'avez 
demandee  pour  voir  le  capitaine  l>„rtiu,  je  vais  vous  la  d<»nner. 

II  va  A  la  table  a  (frolte. 
Ami^lie,  d  j)art.     Ali  i  enfin  ! 

Chavaciion,    ^crivant      ^)eniain,  a   dix    heures,    Icvs    port es  20 
vous  seront  ouvertes. 

Ami^lie.     Merci,  major. 

Olympe,  has  <\  Anu'Ile.     Tu  n'y  penses  pas .  .  .      II  y  ^  iei  „u 
autre  pretendu  auquel  tu  nuis  ! 

Amelie,  has.     Ali  !  ])ah  :  tu  I'ainios? 

Olympe,  has.     Dame  !   tu  ne  peux  pas  le  reniplacer. 

Amelie,  a  part.     A-t-elle  peur  ! 

EUe  indique  par  signes  li  Olympe  qiCdle  va  tdchfr  d'arranger 
cela. 

Cravachon,   jiresentant  nn  papier  a  Avu'lu'.      La  voiJa,  kso 
chose ...     {A  ni^lie  prend  le  2Kipier)  et  ce  soir,  le  contrat. 


25 


M( 


m 


II 


288 


LK   MAJOIl   CUAVAfllON. 


Ami'mjk  ct  Olymfe,  (I  pnrf.     Co  soir. 

Amklie.  Major,  jo  suis  on  ne  peut  plus  flattd  do  votre 
alliutico,  iiiais  jo  n'ai  f)u  encore  in'expli<iuer  avec  mademoiselle, 
et  j'i<^iiore  si  son  c<uur .  .  . 

6  CuAVACiioN.  Ljiissoz  done  !  olio  vous  adorera .  .  .  un  homnie 
qui  a  eu  trois  chevaux  tues  sous  le  gouvernement.  {A  najil/n.) 
N'est-ce  pas  que  tu .  .  . 

Olymi'E.     Mais  non,  papa. 

Cravaciiox,  has,  a  Oli/mpe.  Veux-tu  te  taire  ! .  .  .  {Haul,  a 
10  Aindlie.)  Et  puis,  vous  me  plaisoz,  (^-a  sutlit.  .  .  Vous  avez  de 
9a.  .  .c'est  tout  dire.  .  .  Au  moins,  vous,  vous  suuiez  proteger 
votre  femme  ;  et  si  une  figure  lui  deplait  dans  la  rue,  elle  n'a 
qu'un  mot  k  dire.  .  .vous  mettez  le  particulier  a  I'intirmerie, 
vous .  .  .  et  vous  croyez  que  c^a  ne  flatte  pas  une  demoiselle. 

16     AmjSlie.     Cependant... 

Cravaciion.  Je  vous  dis  que  vous  etes  mon  homme  et 
qu'elle  vous  chdrira .  .  .  Quant  a  moi,  je  suis  si  heureux  de 
vous  avoir  pour  gendre,  que  si  vous  n't^pousez  pas  ma  fille,  je 
me  bats  avec  vous .  .  .  voyez .  . . 


LK    MAJO!l   CUAVACIION. 


289 


10 


SCENK  XV. 
OLYMPE,  CKAVACHON,  AMKUE,  DKRVIKRKS,  jmu  ANTONIN. 

I)krvi/:kks,  (i  AnUlie.     Et  si  vous  IVpousez,   inoi,   je  vous 
tue  !  vo}'ez  ! 

Ami;:lie,  a  jHirt.     Allons,  bon  !  a  I'autre  maiutenant  ! 

CuAVACiioN,  il  part.     Le  poltrou  !  d'ou  sort-il  ? 

DKKVifeRKs.     Dt'cidez-vouH  bien  vit«!.  .  .jo  veux  cii  finir. 

Olympe.     Uii  duel  !  mais  c'est  impossible. 

Ckavachox,   d   Ohjmpe.     Le  hussard   va  lui  applicjuer  son 
affaire. 

Deuvi/:iies,  d  Am6He.     J'attends  votre  repoiise. 

Cravaciion,    d  Amdie,   en  faistiut  le  (jcste  de  donner  un 
sovjtet.     Coninient,  vous  ne  repondez  pas  ! .  .  . 

Amelie.     Si.  .  .si.  .  .      Eh  l)ien  !  monsieur,  c'e.st  trtjs  bien  ! 
{Pihohtment.)     Nous  nous  battrons  !     Cin(i  minutes,  et  je  suis  15 
k  vous  !     Major,   ce  jeune   honime    m'appartient,    vous    m'en 
rt^pondez. 

Cravaciion.     Bravo ! 

CHCEUR. 
Air :  ik  la  Prova. 
Amelie  et  Dervi^res. 

Pour  laver  cut  outrage, 

Je  reviens 

a  I'instant. 


20 


Cravaciion. 


Reveiiez 
Craiguez  tout  de  ma  rage, 
Car  il  ine  faut  du  sang  ! 

Comme  il  ressent  I'outrage  ! 
Son  rival  n'est  paa  blauc  ! 
Pour  apaiser  sa  rage, 
II  lui  faudra  du  sang  ! 


26 


80 


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f! 

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290 


LE    MAJOR   CUAVAC'IION. 


Olympk. 

Pourf|Uni  tout  cc  tapage  ? 
On  {KMit  liuurcuHoiiient, 
ApiiiHrr  tftiit  do  raj^e, 
S  SaiiH  n''p>iiiilru  le  Bang. 

Am^/ii'  sort,  Drrrirrt'tt  vntf.  tni  Insfant  (in  Jond,  romme  pour 
accovijKU/nfir  Amefif  Un  nrs  iwnitfts. 

Olympr,  rpvcvaiit  d  C rnrarhoti .     Allcz,  pupa,  c'est  afTrcux, 

toujoui's  (Ics  <|U<Mvllos,  (los  anUircs  (riioiiiMMir  ;  iiiais,  cotto  fois 

loco  duel   lie  s'aci.'oinplira   jjus,   car,   puis(|u'il   faut  vous  1(»  dins 

d(^puis  CO  matin  vous  <,'uoiT<)y«'/.  av«'c  uuo  fcinino,  une  de  mes 

cainarades  de  jxMisioii,  ma  moilleuro  amie. 

EUe  sort. 


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H 


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LK    MAJOU    C'HAVACHON. 


291 


(  pour 

(Treux, 
t(5  foi.s 
e  (lire, 
le  mes 

sort. 


SCENE  XVT. 

Chavaciion,  il  part.  V nu  fcmiiK^  .  .  .  roiniiifiit .  .  .  {E.ra- 
miiKitit  Drfi'i«r>.s.)  il  sr.  pouriHit.  .  ..ui  fiiit,  crtU;  )M(ltr()nii('ri(5 
iiV'tMit  pus  miturclN',  vt  juurfils  du  in«'  '  >ut.r.  ..  (//  s\ip. 
proi'lu-  ill-  Drri'inrs  nt  r'udil.)     Kli  !  cli  !  cli  !  5 

I>Kiivii;i;i;s.      I.;i  diuh'  (1(>  fl^^'urc  ! 

Cn'VAnioN,  vi'ujmii'fhmrnt.  Kli  ]>i«'H  I  -loiis  V(»uloiis  iiouh 
battro.  ,  .iwiH'  ccs  lu'tites  inonottos-l/i ! .  .(.i  Us  |>ciits  jutons 
quo  voici  1 

Dkkvikuks,  4/>f»7.     Qu'ost-ce  qui  lui  proud?  10 

ClJAVACliox.      All  !   vous  cioycz  (ju'(»ri    a   Ics  ytux    dans  sa 

giiM'i'iie  ?     {Litifr<ti)p<tiit  doiK'nuent  .^on-  /a  Jour.)  potit  lutin  ! 
l)KRVif:in:s,  rr/vv!  ('niportnnntt.     Ces  j)laisant('iies.  .  .      Si  jo 

no  rospectais  vutro  c'lgc .  .  . 

CitAVACiioy,  a  pnrf.     Comineiit !  clh;  mo  cliorclic  (|uor(>llo,  a  15 
piTsoMt?     Ah  (;a  !  iiiais,  ce  n'ost  done  pas.  .  .      {Hunt.)     Vous 
C'tes  done  l)iave,  vous?.  .  . 

Dkuv:i;hk!s.  Jo  no  crains  personne. 

Cravaciion.  Vous  vous  etes  done  deja  ]>attu? 

DERVifcREs.  Yingt  fois  !  20 

Cravaciion.     Jo  n'y  suis  plus.  . .     (//ant.)     Ou  oa? 

DiSRVif'Ris.     ]^artout  .'.  .  .      Doinioremont  encoiv,  a  ]*aiis,  a 
onze  lieuros  du  soir,  eiitre  detix  fiacres. 

Cravaciion,  falsatit    im    Oond    en    arrlere.     Entre    doux 
fiacros  ! .  .  .  vous  n^-^z   dit:  entre  deux   fiacres!     Cliantez  1  ou26 
plutot  non,  non,  ne  chantoz  jjas  ! 

DERvn':Ris.     Cost  oa  I  cnniinont  savez-vous?   .. 


LE    MAJOR   CRAVACHON. 

Cravachos.     Cetait  moi,  moii  ami !  c'etait  moi ! 

Dervi^res,  (I  part.     Lui  ! .  .  .  jo  suis  perdu  ! 

Cravaciion.  Enfin  je  vous  retrouve .  .  .  Embrassez-moi 
done .  . .  puisque  je  vous  dis  que  c'etait  moi ! .  .  , 

5      Dervikres.     V raiment !     Monsieur   je   suis  desole  !.  .  .  j'es- 
pere  du  moins  que  vous  etes  entierement  gueri  ? 

Cravaciion.     Du  tout !  9a  me  fait  encore  mal !  et  c'est  ce 

qui  en  fait  le  charme .  .  .      line  egratignure,  je  I'aurais  oubli^e 

tout  de  suite  avec  son  auteur,  mais  vous,   ce  n'est  plus  qkj 

10  aussi : 

Air :  Connaissez-vous  le  grand  Eugene. 

Je  vous  aimais  sans  vous  connaitre  ! 
Enfin,  Dieu  merci,  vous  voila  ! 
Vous  vous  t'tiez  niontre  mon  maitre, 
Votre  souvt^nir  (^tait  la  ; 
II  ^tait  grave  la, 

II  montre  son  cceur. 
Puis  la. 

//  montre  son  e/xiule. 

Vraiment  la  circonstance  est  drOle, 
Quand  vous  m'avez  portt3  ce  coup  vainqueur 
Vous  n'en  vouliez  qu'a  mon  epaule, 
Et  vous  m'avez  touch^  le  coeur. 

Ah  qh  !  vous  dinez  avec  nous,  n'est-ce  pas  1     Voyons,  veux-tu 
25  prendre  quelque  chose  l 

DKRVifeRES.  Merci,  mille  fois.  (A  part.)  Quel  horame 
singulier !  {Ilavt.)  Je  n'ose  plus  maintenant  me  presenter 
devant  mademoiselle  votre  lille. 

Cravachox.     Ma  fille .  .  .  mais,  au  contraire,  plus  que  jamais, 
80  puisque   le  hussard ...      Je  suis  fixe  sur  le  hussard.     (Appe- 
lant.)    Antonin  ! 

Antonin,  entrant.     Monsieur.  . . 
Cravaciion.     Ou  est-elle  1 
Antonin.     Qui  9a  ? 


.jes- 


LE   MAJOR   CKAVACHON. 


293 


Cravachon.     Le  lieutenant ! 

Dervi^res,  a  2)art.     Le  lieutenant. 

Antonfn.     II  monte  I'escalier.  .  .      Je  ne  sais  pas  ce  qu'il  a, 
mais  il  est  d'une  joie.  .  . 

Cravachon,    d  part.     Eli  bien !  a  la  bonne  heure  !    nous  5 
allons  rire. 


294 


LE    MAJOR    CRAVACHON. 


SCENE  XVII. 


li:':^;.!. 


CRAVACHON,  AMELIE,  DEItVIERES.^wasOLYMPEf^  ANTONIN. 

Am^LIE,  d  Dervihres.     Eh  bien  !  petit,  sommes-nous  pret? 

Dervieres.     Je  suis  a  vo.s  ordres,  monsieur. 

5      Cravachon',  gofjuenard.     Ah   <^'a  !    nous    allons    clone    nous 
massacrer,  nous  tailler  en  pieces  ? 

Dervikres.     Les  tenioins  1 

AmiSlie.     Je  viens  de  prevenir  le  mien,  et  dans  un  instant. 

Cravachon'.      Oh  !  sans  le  connaiti-e,  j"ai  mieux  cjue  cela  a 

lolui  offrir.  .  .un  gaillard  soHd(^  qui,  une  fois   sui-   le   terrain.  .  . 

(//  appdle. )     Olymi^e  !  Olympe  ! 

II  vioiite  Id  s<'hi\ 

Ami^lie,  a  Dervlerrn.  Monsieur,  entre  deux  rivaux  on  se 
doit  de  la  franchise.  .  .me  voilti  pret  a  vous  donner  toute  satis- 
15  faction...  Mais  avant  tout,  jai  un  aveu  a  vous  faire.  .  . 
{A  Cravacho7i  qui  sfst  appyo'he.)  Pardon.  .  .  (A  Drrr'ieres  ) 
Apprenez  que  depuis  longt»'iii])s,  (Anc  fattnte.)  je  suis  au 
mieux  avec  mademoiselle  Olympe.  .  .depuis  lungtemps  je  porta 
k  ce  doigt  le  gage  d'une  affection .  .  . 

20      DERVif;RKS.      Monsieur  !  c'est  une  infume  calomnie,  et  tout 
votre  sang ... 

Cravachon  et  Olv.mfe,   qui  entre.     Qu'y  a-t-il  done,  me.s- 
sieurs  ] 

Dervi^res.     Votre  temoin? 

25      Amelie.     Le  capitaine  Dotlin. 

Cravaciio.n.     Le  prisonnier  !..  .impossible  ! 

Amelie.     Silence  dans  les  rangs  !.  .    et  lisez. 

Elle  hi.i 2)rcficittii  u ii  jjaj)ier. 


t  • 


LK    MAJOll    CHAVACirON'. 


295 


nous 


10 


Ckavaciion.  Quo  vois-jo?...  "  Ordre  do  rnettre  en 
liberiL"  le  capitaine  ]>»)lliii,  reconuu  iimocont."     Lo  oapituine  ! 

Di:i<viiiUES.  C'est  encore  un  nouveau  pivtexte.  .  .  Finis- 
sons  ! 

Amelie.     Je  no  mo  bats  Jamais  sans  son  conseiiloment. 

Ckavaciiox.      Et  pour(iiu)i  oa  ? 

Amelie.     Paivf;  (luo.  .  . 

Ckavaciiox  vt  Derviekes.      Parc(;  (juo.  .  . 

Amelie.     Pairo  (pio.  .  .c'ost  mon  mari. 

Dekvieuks.      Sou  mari  ! 

CuAVAC'iiox.      Comment,  vous  seriez, 

Olympe.  .Madnmo  Anu'lio  DolVm,  \mo.  do  m<vs  b(»nnes 
amies.  Tu  naurais  pas  devine  celui-la,  toi  (|ui  as  vii  le 
monde  ! 

Amelie.     Et  mange  du  cheval !  j5 

Chavachon.  All!  vieux  (luinze-vingts.  .  .  Si  je  m'aj)pelais 
Napoleon,  je  donnei-ais  des  lunettes  a  la  garde  imiujriale. 

Dekvieres,  a  Jmr7/>,     Ah  !  madamo,  quo  d'excuses  ! 

Cravaciion.     Oui!   je  comprends.    .  vous  vouliez  voir  votro 
man  a  tout  force,  et.  .  .      {A  Oli/mpe.)     Ello  est  tres  espiegle,  20 
ton  amie,  tres  espiegle. 

Cravaciiox,  prcnant  Dervicrcs,  a  part.  Ah  (;a  I  ditos-moi 
done,  mon  clier  .  .  il  y  a  une  chose  qui  mmtrigue  depuis  long- 
temps.  .  .      Quel  (liable  de  couj)  m'avez-vous  done  j)orte? 

Dervieres,  de  vienir.     Oh  !  certes,  un  coup  bien  simple.  .  .  25 
un  coup  de  seconde. 

Cravaciion,  (/c  >iinne.  Ahl  quo  c'ost  hHe.'.  j'aurais  du  parer 
cercle.  (Arec  soJenn'ite,  hunt.)  ^Fa  tille,  voici  lepoux  (pu;  je 
\»)us  ai  choisi. 

Olvmfe,  rt^^rtr^     Ah  :  eniiu.  ao 

CuAVACiiON.     Et  j'e.spero  cette  fois  avoir  eu  la  main  he'ureuse. 


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SIP 


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206 


LE    MAJOR    CIIAVACHON. 


Antonix,  a  Df'rvierfs.     Pour  vous  adicver  lliistoire  do  raon 
onclo.  ,  .vous  save/  l)icii  <iu'il  avait  ponlu  I'ouio. 

Dervikkls,  (tree  coinplaisance.     Eh  bien'? 

Anton  IN.     Eh  bien  !  il  ne  I'a  pas  retrouvee. 
5      C'lAVACiiON,  d  Dirvieres.     Ditos  done,  Dorvieres,  si  vous  etiez 
bien  gontil,  vous  me  feriez  repeter  ce  coup-la,  hein?     Avaiit  la 
nuit,  nous  avons  bien  Ic  temps  do  faire  un  petit  assaut. 

Dehvikuks.     Avec  plaisir.* 

Antonin  rcmet  ii  Crnvachon  ses Jleiirots :  celai-c.i  en  donne  vyi 
10  (I  Dervic'vas,  et  ae  inH  en  garde.     En  ce  moment^  Olymj^e,  qui  a 
cause  has  ai'ea  A  me  lie,  se  retourne. 

Olvmpe.     IVIais,  que  faites-vous  done  ? 

Cravaciion.      Ne  t'inquiiite  pas,  nous  regions  les  clauses  du 

conti'at. 
15  Air  final :  deti  Gnnts  jdiaies. 

II  faut  bien  que  je  reconnaisse, 
Avant  tout,  son  ideiititt'.  .  ,, 
Le  coup  qu'il  ni'a  (U'j;i  porti; ; 


20 


•25        TOUS. 


II  me  doit  cettc  iudemnite. 

Soyez,  messieurs,  de  cette  affaire 
Les  temoins  di'siuturesscs, 
(irilce  j\  votre  concours,  j'esp6re, 
Que  nous  u'aurous  pas  de  blesses. 

Grace  k  votre  concours,  etc. 


An  jfuUic. 


*  Amelie,  Ulynipe,  Cravachon,  Dervieres,  Antonin. 


Ii  :! 


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mon 


NOTES  TO  LE  CODICILLE. 


s  etiez 
ant  la 


ine  un 
qui  a 


ses  du 


blic. 


Page  227,  lino '-'.-jardinieres.    '  Flower-stauds.' 

Page  2-27,  lino  11.— Une  veuve  du  Malabar.    An  allu.sion  to 

the  llimlu  ciustoia  of  suttee,  or  vuluiitaiy  aacrilice  of  a  widow  <.ii  the 
pyre  {bMier)  of  her  husband,  which  the  native  inhabitants  of  Malabar, 
as  part  of  India,  once  practised. 

Page  227,  line  18.— coiffer  la  terrible  sainte.      Co'iffer  sainte 


to   remain   unmarried,     fiom  the    jjractice    in    Continental 


CatJi&rine. 

cliurehes  of  having  maidens  braid  tlie  tresses  oi  the  saints'  images,  and 
from  tlie  fart  tliat  the  saint  herself  was  a  bride  only  of  Christ.  See 
Longfellow's  EraiKjelinv,  1.  71.3. 

Pag-e   228,   line   10.— sur  les  rangs.  =  e/t  eoHCMnv«c<',-' among 
the  competitors.' 

Page  229,  line  10.— les  bonnes  t^tes!..  et  les  vilaines 

gens.     '  What  silly  fellows  1.  . .  what  mean  creatures  !  ' 

Page   220,  line  14.— paladin.     •  Paladin,'— one  of  twelve  peers   c.f 
Chailemagne,  paragons  of  knighthood. 

Page  229,  line  20.— le  parti.     '  Match '  (in  marriage). 

Page  22!),  line  27.~SOUS-prefet.  Government  official  administer- 
ing the  atl'airs  of  an  arrondisseriuiit  or  county. 

Page  230,  line  4.-  -Une  saynete.    'A  farce '  (in  Spanish  drama). 

Page  231,  line  7.—^  VOtre  barbe.      'Under  your  very  eyes.' 

Page  2.31,  line  7.— on  reooit  la  botte  a  bout  portant.    Lit., 

'  You  gyt  the  thrust  point  l)lank,'— '  the  full  strength  of  the  thrust.' 

Page  231,  line  9.— a  COup  sur.     *  For  certain.' 

Pago  231,  line  9.— Un  bon  averti  en  vaut  deux.  Proverb,— 
'  One  is  twice  prepared  who  is  warned  in  good  time,' — '  Forewarned  is 
forearmed. ' 

Page  231,  line  15.— espaliers.  *  Espaliers, '—trees  extended  on 
trellises  or  against  walls.     Des  arhres  en  c-ipalier,  wall  fruit-trees. 

Page  232,  line  5.— moellons.     '  Kubble-stoues.' 

[297] 


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298 


LE    CODICILLE. 


Page  2',i'2,  line  0.— duchesses.      '  JJuchus.-,  iieais. ' 

Page  233,  line  8.    L'adrninistration   est  ^vinc^e.    'The 

Government  (oiliciul)  is  turned  out.' 

Page  23;j,  line  9.  — B  finita  la  COmmedia !     Ital.,   'The  play  is 
over.' 

Page  233,  line  12. — changrement.     'Exchange,'  similar   appoint- 
ment elsewhere. 

Page  234,  line  IG.— declarations  de  inusicien.    '  Professions 

of  love  as  a,  musician.' 

Page  235,  line  8. — pour  le  coup.      '  Por  once,' — 'this  time.' 

I'age  23."),  line  29. — en  fait  de  lienS.     *In  matter  of — as  to — ties.' 

Page  236,  line  3.— chance.    *  Luck.' 

Page  230,  line  12.— Paites-nioi  grace  de.     'Spare  me.' 

Page  23G,  line  10. — s'enchevetvent.     'Mix  up,'  'are  entangled.' 

Page  236,  line  21. — mitoyennete.     '  Party  jjroperty.' 

Page  237,  li»e  2.  -  bourriche.      '  l^asket'  (for  game). 

Page  237,  line  20.— il  n'y  fallait  plus  compter.      'It  could  no 
longer  he  counted  on — thought  of.' 

Page  238,  line  26.— Par  exemple.    '  But  indeed  ! ' 

Page  2:58,  line  29.— ne  laisse  pas  de  nie  troubler.    'Trouldes 

me  for  all  tiiat— nevertheless.' 

Page   239,  line    l-l.— int^rimaire.      'Someone  for  the  interim,' 
tem«porary  occupant  of  an  ollice. 

Page  239,  line  23.— c'est  affaire  au  tabellion.     Tahdlion,  vil- 
lage notary,  — 'That  is  lawyers'  husiness.' 

Page  240,  line  19.— me  targuer.    'Tohoast.' 

Page  241,  line  5.— houspiller.    'Worry.' 

Page  242,  line  13.— garantis. .  .bon  teint.  '  Warranted  not  to 
fade.' 

Page  242,  line  29. — expres.     'Messenger.' 

Page  243,  line  20.— de  bonne  guerre.    'Fair  play.' 

Page   243,  Hne  27.  — instruction.     'Examination'  (preliminary  to 
trial). 

Page  244,  line  13.— interrogatoiro.      'Examination.' 


NOTES. 


299 


Page  244,  line  17.-juges  d'instruction.  Judaea  in  cliargc  of 
the  exiviniuation  of  the  accused  ami  the  witnesses  iJicJiminaiy  to  the 
real  trial. 

Page  245,  line  9.— pensez  si  je. .      'Why  of  course  r. . . 

Page  245,  line  23.— un  peu  beaucoup.     *  Rather  much.' 
Page  246,  line  14.    Cuirass^,  bard^,  blinds.  'With  cuirass, 

bard  (defensive  armour  of  a  horse),  and  blind  (shutter  of  a  port-hole).' 

Page  247,  line  G.-me  voil^  fix^e.     tre  f.n'.^  ?,•„,■„;>•  p/us 

aucun  doute,—' ]^ow,  I  am  certain,'— 'I  know  what  to  think.' 

Pa,ge  247,  line  16.-mettez.  .  .les  points  sur  les  i.    Proverbial, 
— '  Go  into  the  minutest  details,'— 'spell  it  out  for  me.' 

Page  249,  line  4.— Dame.     '  Heavens  ! ' 

Pairo  241),  line  6.— par  devant.    Technical,-'  in  the  presence  of  '— 
*  before, ' 


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NOTES  TO  LE  MAJOR  CRAFACHON. 


Page  252,  linu  7.-  role  travesti.    A  inlu  in  Avliich  tlu;  ju-tor  is 

(lisguisid. 

Page  2o2,  line  10. — Saumur.     Town  in  tin-  iltp.-irtnieiit  of  Muine- 
et- Loire  ;  its  chiiteau  lias  become  an  arsenal. 

Page  253,  lino  10.— ^tude.     'OflBee'  (of  an  attorney,  etc.). 

Page  254,  line  4.— salamalecs.  '  Bowings  and  serapings.'  The 
word  is  used  jestingly  of  low  bows. 

Page  255,  line  11).— theatre  Peydeau.  Theatre  of  the  opera 
Coniique,  alier  171>7,  iu  the  rue  Veydeau,  Taiis. 

Page  2'),"),  line  22.— EUeviou.  Jean  Klleviou  (1769-1842),  the  most 
famous  singer  of  liis  day. 

Page  256,  line  4.— Martin.  .T<an  Blaise  jMartin  (17GS-1837) 
shared  the  glory  of  the  Opt  ra  C'oniique  with  Elieviou. 

Page  257,  linu  7.— en  quarte.    en  tierce.    The  fourth  of  the 

series  of  passes  and  parries  iu  fencing  is  called  qitar/c,  Stuart,'  when  the 
tlnust  is  made,  with  nails  upwards,  at  the  upper  bieast ;  the  third,  or 
'tierce,'  is  nuule,  with  knuckles  up,  at  the  same  point. 

Page  257,  line  IS. — mazettes.     'Milksop.' 

Page  2r)7,  line  18. — p^kins.  Contemptuous  term,  in  the  slang  of 
Napoleon's  soldiers,  for  a  civilian. 

Page  257,  line  22. — invalide.     Soldier  disabled  from  active  service. 

Page  257,  line  25.  — Marengo.  Battle  wou  by  the  French  in  Italy 
under  lionaparte,  against  the  Austrians,  ]8(I0. 

Page  260,  line  17.— Pausse  sortie.     '  ('oes  to  go  out,' 

Page  271,  line  32.— jouer  au  boston.  '  Play  boston  '  (a  game 
of  cards  invented  at  Boston,  played  like  whist,  but  with  'bidding  for 
trump '  as  iu  pedro). 

Page  273,  line  15.— jouer  au  volant.      'Play  at  battledore  and 

shuttlecock.' 

[300] 


NOTKS. 


(•  iiiiiilt!  l)y 


Page  276,  line  lO.     logogriphe.     '  Logogriph,'  ridll 
confused  mingling  of  parts. 

Page   276,  line  2S.    -flamberge    au    vent.       Flamhrtyr,    Hwonl, 
ni])it!r.     Mcttrc.  jl(Uii!>i njf  an  mil,  t<»  draw  sword. 

Page  277,  line   11.    Jean-Jacques.     .T<au  Jaccnics  Itcmsscau 

(I7i--177S),    the   >>\viss- French    iiliilosLpJur,    author   of    X<w    Ilthnne, 
Em  He,  etc. 

Page  280,  lino  8.  -serein.    '  N  ight-dow. ' 

Page  281,  line   7   -carambolclge.      '  Carandtole '     (carom),    in 
hilliards, — making  one's  own  hall  stiikt;  the  two  others  with  one  stroke. 

Page  282,  line  11.— pour  me  couper  la  gorge.    'Fight  a 

duel  with  nie. ' 

Page  285,  line   14.     mille    bombes.      Fanuliar  adjuration;   cf. 
thWc  tuinii'm  s  ! 

Page   292,    line    ll.-le   grand    Eugene.       I'rinee    Kugene   of 
Savoie-Carignan,  the  great  general  (  U)0.'i-I7;{l)). 


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VOCABULARY. 


LIST    OF    ABBREVIATIONS    REQUIRING 
EX1»LA  NATION. 


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villi: 


IT',  :^ 
i. 


f     P 


■»(ij adjective. 

ikIv adverb. 

Ar.,  Aral).. .  Arabic. 

A.S Aii!,'Io-Saxon. 

Olt Cellic. 

colloq colloquial. 

cond conditional  riioo<i, 

oonj Ronjiiii''ti'in. 

duf.  art dcfhiitu  article. 

ilem demonstrative. 

dert derivation  uncertain. 

Engr Knj.'lish. 

f.  or  fern....  feminine. 

fam. fiimiliar. 

fut. future. 

OaeL Gaelic. 

Ger German. 

Gk. Greek. 

Goth. Gothic. 

Heb Hebrew. 

'h h  as|)irate. 

inip ..  imi)erfect. 

Imper imperative. 

ind indicative  mood. 

Interj interjection. 

intr. intransitive. 

Irr irregular. 

1 1 Italian. 


L Lat'n. 

I..  • Latin  not  clRHs'cal. 

m.  ormx«c.,  iiia-;cnline, 

M.  II.  (i...  .Middle  Uitih  (iernmn. 

Neth Netherlandish. 

O.V Old  French. 

O.  II.  O Old  iliK'h  Oermiiii, 

p. ,  part participle. 

I'ers IVrsian. 

pin plural. 

'  >tjSH possesai ve. 

prep preposiiion. 

prea. present  tense. 

pret.  def preterite  definite  tense. 

jiron pronoun. 

rn:v I'rovenQal. 

rel.  pro relntive  pronoun. 

Scand Scandinavian 

8.  f substantive  feminine. 

sing singular. 

s.  m substantive  masculine. 

Sp Spanish. 

suhj subjunctive. 

Teut Teutonia 

tr transitive. 

V.  a. . .  verb  active 

V.  n verb  neuter. 

V.  r. verb  retleAive. 


^  "!  fH 

I  .11! 


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VOCABULARV. 


A,  pres.  iiidiu.  3.  Hiiiff.  of  (imir;  ilyi, 
there  is,  tliere  nre ;  tV  y  ti  nix  iiiais,  six 
moiithH  n;fo. 

&,  prop.  [L.  a(/]  ttt,  to,  in,  for,  of,  from, 
on,  by,  Into.  (Kor  phrnsfs  with  d.  as  in  d 
l<i  h(Ue,  (I'       ;fe  hdte,  eto.) 

abam  n,  ».  m.  (,<-(•().  F.  luiiiiinn, 
*  liherty  '  (O.  U.  0.  />rtn)l,  fre('<loni,ne({U'(!t, 
forsakinp,  abandonment,  (h  sci  tion,  di  sti- 
tutioii. 

abandonne,  e.  I.  adj.  (past  part,  of 
abaiidoniirr],  ahiuidoned.  forsakLii,  ;;iveM 
over;  deep,  untronlikd  (of  sleep). 

2.  s.  waif,  orphan,  outcast,  castaway. 

abandonner,  v.  tr.  [ahandon],  to 
forsake,  abandon,  jrive  over,  desert,  lea\  e. 

abasourdir,  v.  tr.  \h.  mh.  +  F.  an- 
$ovrdir],  to  guin,  hewildor. 

abat-jour,  s.m.  [ahattte,  jmir],  shade 
(for  a  lamp),  plu.  dei>  abat-jour. 

ataattre,  v.  tr.  [d+battre],  to  fell,  cut 
down,  pulldown;  K'abattre,  to  fall,  tumble 
down,  break  down,  sink  down. 

abeille,  s.  f.  [L.  apicula],  bee. 

abhorrer,  v.  tr.  [L.  abhorrere],  to  ab- 
hor. 

ablme,  b.  m.  [L*  abyssimia  ~l,.  ain/s- 
tun— Ok.  a/3i<r«ro5],  ahyna,  tinfathomahle 
depth,  chasm. 

aboiement,  •.  m.  [aboyer],  bark, 
barkin<r. 

abominable,  adj.  [L.  xbamtTiabilis, 
ab  +  o7nen  +  abilis],  abominable. 

abord,  s.m.  [aborder—^l,  6orrf(Net,h.;], 
arrival,  landing,  touching,  approach,  ac- 
cess ;  d'abord,  first,  at  first,  at  the  outset ; 
cm  premier  abord,  at  first  sirht;  tout 
i^abord,  at  the  outeet,  at  the  very  first, 


first  of  all,  first  and  foremost.  (7)  In  nevir 

llPUPfl.) 

Hbordaiore,   s  m.    [nbiynii  innHinc 
boarding-;  sho.k.  blow  (of  v'f<8e!rt  fall'iu 
foul  of  oris  ar-.othcr). 

aborder,  v.  tr.  and  intr.  (a/x^rt/)  to 
appro.ioh,  reach  land,  get  ashore,  land; 
n'lil'i'nli  )\  to  appr()u(  h,  meet,  greet  one 
another. 

aboutir,  v.  intr.  (u  {-bout],  to  end,  to 
come  out  at. 

aboyer,  v.  intr.  [L.  ad  +  L.»  baubari], 
to  bark,  bay. 

abrl,  H.ni.  (I'rov.  abric],  shell er,  cover 
shade,  screen  ;  itre  a  I'ahri  dc,  to  be  under 
shelter  from ;  se  viellre  a  I'abri,  to  take 
shelter,  get  under  cover. 

abriter,  v.  tr.  [dbn],  to  sheltK'r,  shield, 
protect,  screen,  cover ;  n'al/riter,  to  take 
refuge,  to  shelter  one's  self. 

absence,  s.  f.  [L.  absentia],  absence. 

absent,  e,  a<lj.  [L.  abseiUem],  absent, 
out  of  the  way. 

s'abseuter,  v.  ref.  [dbsent],  to  get 
away,  to  stay  away,  to  be  absent. 

absinthe,  s.  f.  [L.  abinthium],  bit- 
ters, wormwood,  absinthe  (an  intoxicating 
drink  mad 3  from  wormwood). 

absolu,  =),  adj.  [L  abnoluhnn],  ab- 
solute, complete,  peremptory. 

absolument,  adv.  [absolu],  ab- 
solutely, completely,  entirely,  utterly. 

absorbs,  e,  adj.  [p.  p.  of  absorber], 
absorbed,  engrossed,  taken  up  with,  oc 
cupied  with.    [Pronounce  s  sharp.] 

absorber,  v.  a.  [L.  absorbere],  to  ab- 
sorb, consume,  engross,  take  up,  entirely 
occupy. 


VOrARULART. 


1.1?  ^ 


III'' 


,iM 


I ' 

\       ; 

t',:  t 

-     ; 

abtjtentlon,  a.  f.  (L.  abfttnutinnem], 
abstention,  alistainingr,  refraininj,',  tarry- 
ing, keeping  away,  delay. 

absurde,  v■l^.  [L  abi^inla-^],  absurd, 
nonsensicTtl,  irra'ional,  preposterous. 

abuser,  v.  tr.  [nbuit,  from  L.  abusu-'], 
to  abuse,  misuse,  take  a'ivaritaj^e  of,  de- 
lude,  imposi:  upon,  uiisernp'.oy.  to  use 
(unfairly);  abuner  de,  to  take  advantaj^e 
of,  make  use  of. 

Academie.  s.f  [L.  academia],  Frenrh 
acadt'iiiy  ;  see  note  10,  1',. 

accabler,  v.  tr.  [O  F.  a  4-  c.iaWn,  f..* 
eaddbnlum,  Or.  .laTaj-ioAij],  to  overwhelm, 
crush,  dishearten. 

accalmie,  s.  f.  [calmf],  lull. 

accent,  a.  m.  [L.  accfiitus],  accent. 
stress,  pronunciation,  empha-sis,  voice, 
tone. 

accentuer,  v.  tr.  [L.*  accentuare, 
L.  aceenti'Sf],  to  accentuate,  make  more 
distinct,  eniiihasize. 

accepter,  v.  a.  [L.  acci^ptare],  to  ac- 
cept, receive,  bear,  take. 

acc^S,  8.  m.  [Ij.  fflcce.WM.S'],  access,  en- 
trance, approacli,  admittance  ;  attai;k, 
fit 

accident,  s.  m.  [L.  acddentim],  ac- 
cident. 

accommoder,  v.  a.  [L.  aecommo- 
dare],  to  ada])t,  acconunodate,  n.end. 
Improve,  adjust,  suit,  fix.  trim,  arranjre. 

a  3Compagnement,  h.  m.  [nccinn- 
par.npr],  accompanying',  attendance,  ac- 
conspaiiimeni;. 

accompagner,  v.  a,  [O.F.  cotnp'iinrj 
— L. -nvm,  panis\,  to  accompany,  attcud, 
wait  on,  go  with. 

accompli,  e.  adj.  [p.p. of  accoinjilo], 
complete,  accomplished,  gone  by,  done, 
finished. 

accomplir,  v.  a.  [L.*  accomi'len],  to 
accomplish,  effect,  oinplete.  finisli,  fulfill, 
make  good,  realize:  m' accomplir,  to  lie 
Kicomplished,  performed,  fulfilled,  real- 


accord,  s.  m.  [aceord^rX  agroerwii*. 
accord,  bargain,  oonventi  in,  contract, 
settlement,  consent,  concurrence ;  Hr\ 
d'acrord,  to  agree,  to  be  aLrreed  ;  d'ar^ord. 
granted,  done;  d'un  r.oniinun  accord,  by 
common  consent.  [D  is  never  heard  in 
accord.  ] 

acGorder,  v.  a.  [L.*  accordare,  from 
L.  ad,  coril{em),  heart],  to  grant,  tune, 
blond,  reconcile,  accord,  vouchsafe ;  jt'oc- 
cordfr,  v.  r.  to  agree,  tally,  be  in  tune. 

accoster,  v.  a.  [L.*  acco»tare—h.  cui,, 
coi^tn],  to  accost,  come  alongside,  reach, 
approach. 

S'accoter,  v.  r.  [A,  cote—eotir  —  L. 
(pcr)cutere],  to  lean  on  anything,  support 
one's  self,  prop  one's  self,  lean  against  a 
wall, 

s'accouder,  v.r.  [d,  eoude],  to  lean 
on  one's  elbow. 

accoutume,  e,  adj.  fp.  p.  of  cucoii- 
ttuner],  usual,  customary,  accustomed, 
used  to. 

accoutumer,  v.  a.  [A,  coutum«],  t« 
accustom ;  tfuccoutumer,  to  accustom 
one's  self,  become  accustomed 

accrocher.  v.  a.  [cro .•—N.^th.  kr^k], 
to  hang  up  or  upon,  ho  k,  grapple,  catc»',, 
run  .nto,  ru.i  over,  knock  over ;  s'accro- 
che.r,  to  odtch  in,  hang  on,  lay  huld  of, 

accrnissemont,  r  m.  [accroUre],  in. 

ere  ise,  enlargement,  growth. 

accroStre,  v.  a.  irr.  [L.  accretetre], 
(for  conjugation  see  croUre)\to  increase, 
eii!:ugf-,  ,aini)lify, augment;  s'accrMre,  t'j 
increase,  grow. 

acorut,  3  a.,  pret.  ind.  of  acooUre. 

s'accroupir,  v.  r.  [d  +  croupir  - 
croupe — Norse  kr«ppr],  to  sit  down  upon 
the  heels,  to  squat,  (;rouch. 

accvieil,  s.  m.  [accueillir],  reception, 

welcome. 

accueilllr,  v.  a.  irr.  [L.  accolUgere], 
(conjugated  like  cueillir),  to  receive, 
make  welcome,  enti-rtnin. 

aucule,  e,  [p.  p.  of  acculet\,  at  b*/, 


VOCABULARY. 


on  his  hauDohes  (o(  a  dog),  driven  into  a 
coruer. 

acculer,  v.  a.  [d,  cul],  to  bring  to  bay, 
to  puah. 

accumuler,  v.  a.  [L.  aecumulari'], 
to  heap  up,  accumulate. 

accusateur,  trice,  s.  and  adj.  [L. 
aceusatorem],  auouaer ;  accusing. 

aocuder,  v.  a,  [L.  acciuare],  to  ax:- 
cuse,  impeach,  complain,  own  to,  indi- 
cate, point  out. 

acheter,  v. a.  [L.*  udcaptare~L.  ad, 
aqjtare],  to  buy  purchase. 

acGeteur,  euse,  «.  [oLheter],  pur- 
oh&ser,  bu.ver. 

acheve,   e,  adj.   [p.  p.  of    achever], 
flnLshed,  thorough,  complete, 
achever,  v.  a.    [d  chef,  in  sense  of 

•end' J,  Lo  finish,  close,  end,  conclude, 
teruiinule.  tWiiiten  adieu-  when  followed 
by  e  mute.] 

acier,  s.  m.  [I,.*  acieriuin  -L.  udcg, 
a  poiiiM.  >~i'  '•• 

acquerir,  v.a.  [L.  acq%ihei\].  (■■ci/xU- 
rant,  acquis,  j'acquiemj'acqiug, J  ac:juer- 
rai,  que  j'acqui.<e),  to  acquire,  purcliose, 
obtain,  get,  achieve,  attain,  gain. 

acquiescer,  v.  n.  [L.  acquiencre],  to 
acquiesce,  agree,  ashunt,  yi.  id,  comply. 
[C  hccoincs  f  i  '.'iorc  a  and  o.J 

acq^ilsitloro.  s.  f.  ;Ij.  aequisitionem], 

acqui-itioa,  jcttiiig,  wjquiring  attaining, 
puri.ha.-<fi, 

acquittemeut,  s.  m.  [acquHter],  .ac- 
(juittal,  re!e«ke,  discharge. 

acqiiitter,  v.  .*.  \L.  ad— L.*  quictare, 
to  leave],  to  acquit ;  s'acquilter,  to  dis- 
charge, perform,  fulfil. 

acte,  a.m.  [L.  actus],  act,  action,  deed. 

actif,  ve,  a<ij  [L.  a'tivus],  acti\e, 
quick,  nimble,  brisk,  agile,  stirring,  ener- 
getic. 

action,  8.f.  [L.  aetwuem],  action,  act, 
agency,  operation. 

adieu,  1.  ;idv.  fft  -I-  /)(>«),  adieu,  fare- 
well, good-bye. 


ii.  8.m.  pwrtJncr,  leave:  faire  Kt  adieux, 
to  take  ones  leave. 

adjoint,  a.m.  [adjoitulre],  deputy  (of 
the  mayor),  coadjutor,  a.ssistant ;  I'ad- 
joint  du  maire,  the  dep'.jty  mayor. 

admettre,  v.  a.  [L.  admittere]  (see 
mettle),  to  allow  of,  to  admit. 

adminiritratif,  ve,  adj.  [L.  admin- 
istrutivus',,  a'iii.'.iiibtraf.ve. 

admlnistrer,  (L.  adininixtrare],  to 
supply,  juiiiiinistrato,  rule,  dispense, 
aJn.iiiistcr  deal. 

admirable,  adj.  [L.  admlrahilisi 
adii,ii'alili\ 

admirablement,  ;uiv.  [aiimirable], 
adiir.rahly,  exce'.k-ntly. 

admiration,  s  f.  [L.  adniiratumeitt], 
adiniralioii,  wonder. 

admirer,  /.a.  [l..  admirare],  to  ad- 
mi  ro. 

admio,  e,  adj.  [i).p.  )f  admet'ii>],  ad- 
mitted. 

adoption,  a.  f  [L.  aduptioiuiui],  adop- 
t'!iiii. 

adoi'er,  v.  a.  fL.  adurare],  ic  adore, 
worship,  lo"i-  passionat'^ly. 

s'ado.Hser,  v.  r.  [dus  L.  dosmm],  to 
Bft  ;)r  lr.i-1  fine's  l)ai.k  aga'nst  a  thing; 
)i'ad:iHber  c.ntre  un  inur,  to  iCiu:  one's 
back  again.s;  a  wall. 

adoucir,  v  a.  ia,  donx],  to  soften, 
mitiga'j,  soothe. 

.Tdresse,  s.  f.  [wiic.-^r,-],  dexterity, 
skill,  addrt-ss,  craft,  direc'io:,, destination. 

s'a'J.reae^r,  v.  rjf,  [0.-\-dresser\,  to  be 
directeil,  aiidress  oiiu's  self,  apply,  make 
ajiplioation. 

adroit,  e,  adj.  [d-\-droit],  dexterous, 
clever,  skilful,  handy. 

affaire,  s.  f.  [ii-^/aire],  thing,  affair, 
matter;  awir  aj/aire  d,  to  have  to  do  with. 

afilaire,  e,  adj.  [affaire],  full  of  busi- 
ness, busy. 

affatiie,  e,  1.  adj.  [/aim],  fami^hid, 
hungry,  starving. 
2.  s.  a  starveling. 


0 


VOCABULARY. 


affecter,  v.  a.  [L.  affeetare],  to  affect, 
iissume,  pretend,  appropriate,  destine. 

affection,  s,f.  |L.  aj/ecHonem],  affec- 
tion, love,  ailachnier.t,  liliiii^;. 

affectueux  se,  a-if.  |L.  ufrrtuugug], 
affectionate,  warni-iiiarlcd. 

affermir,  v.  a.  [I..  (uHnnare],  to 
s'.rcngthen,  yivc  s'^rciij^th  to,  inaJic  firm 
or  stronjf,  fasten,  conlirni,  cstalili.sVi,  fix 
tinnly. 

afflruiativement,  adv.  [njjinnat-f— 
\,.  affirmativvn],  afflrniatively. 

afflierefi''"'t.  e,  adj.  [a//Zt<7fir,  -  L.  affli- 
;;ere].  afflictin;,'.  distres.sing,  grievous, 
woful,  distressful. 

affole,  e,  adj.  [«,  fou],  crazy,  mad, 
wild,  otit  of  one's  wits. 

afflrancliissement,  s. m.  \afiaarhir 
— .i,  franc\,  enfranchisement,  discharge, 
delivery,  deliverance. 

afin,  onij-  [a+y'^L  tOi  '"  order  to, 
that,  so  that ;  {aim  is  cons-trued  with  ^ie 
and  an  inf.,  or  with  que  and  a  verb  in  tlu- 
subjunctive). 

agace,  e,  adj.  [ayacer]  ^et  on  edge, 
irritated. 

agacer,  v.  a.  [O.H  0.  hazian],  to  in- 
cite, provoke,  set  on  edfje,  irritate.  [Q 
before  a  and  o.] 

a,ge,  ».  m.  [L.*  a;tnt.icuin],  age,  years  ; 
quel  dge  ai-ta  .<"  how  old  are  you  ' 

a,g6>  e,  adj.  [d(je],  aged,  in  years, 
fidcriy,  old. 

s'&sreno-iiller,  v.  r.  [d,  O.F.  genouil, 
kuco'],  to  kiie^el  down. 

agent,  *>•  m.  [L.  K(H'ntetn],  agent, 
iicui'  eman;  agent  de  [Mice,  policeman. 

agiUt6,  3.  f.  jL.  agUitatevi],  agility, 
livell /jess,  iduiblonesa,  quickness. 

S'agir,  V.  r.  [li.  aijsre],  to  he  in  ques- 
tion, to  be  the  maUer,  he  in  dispute,  be 
conwmfid ;  U  s'ajit,  the  question  is ;  de 
quoi  »'a,jxt.-U?  A'hat  is  the  matter? 

aglter,  v.  a.  [L.  agi*are\,  to  agitate, 
put  in  motion,  shake,  move,  awing. 


a(fome,  e.  f.  [Gk.  ayiavia],  agony, 
ar.guish,  the  point  of  death,  the  death- 
struggle. 

agroniser,  v.  n.  [anuiiie],  to  be  at  the 
point  of  death,  expire. 

s'agrandir,  v.  r.  [().-t-,7ronrfir],  to  he- 
tonie  greater,  larger ;  *o  widen,  grow 
longer  ,  to  enlarge  one's  estate. 

agrandissement,  s.  ni.  [aijrandii], 

increasi!. 

agreable,  adj.  [agrier],  agreeable, 
dc-,irable,  pleasant,  i)U.asing. 

agreer,  v.  a.  [a,  (jrc\,  to  accopt,  receive 
kindly,  jilease,  suit. 

agreinetat,  s  m.  [anreer],  liking, 
consent,  (tcconndishnient,  agrueablenesa, 
charm,  grai-.efuliiess,  attraction. 

agrcmenter,    v.    tr.   [agr^jtieiit, 

agriter],  to  embellish. 

agre:-'-,  s.  f.  plur  [a+greer  ((loth,  ge- 
raiiljnn,  to  i^et  ready)],  rigging,  tacklin,^-. 

agrewsif,  ve,  a-ij.  [ajrenneur—L. 
agr{i:i:r:m],  agreasi .'e . 

H.ide,  •■:  f  |i'. '  adjuti]  aid,  help,  relief, 
ab!-i;)tano(?,  succi^r,  support ;  en  aide  lie, 
in  feupti'  rl  of. 

aidei,  v  a.  and  n.  [L  aijuvarfl],  to  aid, 
help,  a.ssist. 

aie,  imperative  and  subj.  2nd  sing,  of 
avo'V. 

ate,  interj.  [O.F.  aie,  'help'],  oh!  ahl 
ouch  ! 

aient,  3rd  plu.  pres.  subj.  of  avcir. 

aieial,  s.  m.  [\j.  aviolus- -avxis],  gr&iid- 
father,  grandsirc.    (Plu.  aieuls.) 

aieux,  "2nd  plu.  of  aieul\,  forefathers, 
ancestors, 
aigle,  8.  m.  [L.  aqidla],  eagle,  genius. 

aifcu,  e,  adj.  [L.  acutua],  pointed, 
sharp,  keen,  acute,  piercing  [the  dier- 
esis  in  the  fem.  preserves  gue  as  a  distinct 
syllable  ;  otherwise  lue  would  be  pro- 
nounced as  in  languc], 

aiguille,  s.  f.  {aigu\,  needle. 


VOCABULARY 


algruillon,  B.  m.  [aiyu.ut],  Hting, 
goad. 

alle,  8.  f.  (L.  ala],  wing. 

aileron,  a.  m.  [aite],  small  wing,  little 
wing,  pinion. 

aille,  pres.  subj.  of  alter. 

ailleurs,  adv.  [L.  alioi-Kuyyi],  else- 
where ;  d'aillcurs,  besides,  moreover,  in 
other  respects. 

aimable,  adj.  [L.  amabiUn\,  kiml, 
amiable,  gentle. 

aim6,  e,  adj.  [p.  p.  of  aimer],  loved, 
liked. 

aimer,  v.  a.  [L.  a7»are],  to  love,  be 
fond  of,  be  in  love  with,  like  ;  s'ahner,  to 
love  one's  self,  to  love  one  another ;  aimer 
mieux,  to  prefer;  j'aime  autant  rater, 
I  should  just  as  lief  stay. 

aln6,  e,  l.  adj.  [O.  F.   ains,  '  before,' 
L.  ante+nt],  elder,  senior. 
2.  8.  the  eldest  son  or  daughter,  senior. 

ainsi,  1.  adv.  [L.  in,  sic],  thus,  so,  in 
that  manner  ;  aiitsi  que,  in  the  same  man- 
ner as,  just  like. 

2.  conj.,  thus,  therefore,  so  that. 

air,  8.  m.  [L.  der],  1.  air,  look,  appear- 
ance ;  avoir  Fair  de,  to  look  like,  appear. 
2.  tune. 

aisance,  8.  f,  [aise],  ease,  freedom ; 
comforts  or  conveniences  of  life,  easy 
circumstances,  competency,  comfort. 

aise,  8.  f.  [origin  unknown],  gladness, 
Joy  ;  ease,  comfort ;  d  I'aise,  easily,  com- 
fortably, leisurely. 

aise,  adj.  [aise],  glad,  pleased. 

aise,  adj.  [aine],  easy. 

ais^ment,  adv.  [ais^],  easily. 

aisselle,  a.  f.  [L.  axilla],  armpit. 

ajouter,  v.  a.  (L.  ad,  juxta],  to  add. 

alarme  s.  f.  (Ital.  alFanne],  alarm  ; 
eri  d'  alarme,  outcry,  warning  cry. 

alarmer,  v.  a.  [alanne],  to  alarm, 
■tartle;  a'alanner,  to  take  alarm,  be 
ftUrmed. 


alerte,  adj.  [It.  alCertn],  alert,  v'gl- 
lant,  watchful,  active,  stirring,  quick, 
sjirightly,  brisk,  lively,  agile. 

allee,  s.  f.  ['filer],  going,  alley,  walk, 
avenue,  passage;  con<re«/'/f'ts, side-alleys, 
side-avenues ;  les  dices  et  venues,  the 
goings  and  comings. 

allegeance,  s.  f.  [nlk^ger],  allevia- 
tion, relief. 

alleger,  v.  a.  [L.  allem'are],  to  ea'^e, 
diNljurdcn,  lighten,  unioid;  alkviale, 
soften,  relieve ;  s'alWier,  co  grosv  light. 
[AlK'ij-  before e  mute.] 

allemand,  l.  adj.  [L.  Allemanni], 
Geinian. 

2.  s. m.  German,  the  Qprman  language; 
le  has-allemand,  Low  Gennan. 

aller,  v.n.  irr.  [L.*  adit  are  or  adv  a  re], 
{allmit,  allc,  je  vais,  j'allai,  j'irai,  que 
faille),  to  go ;  s'en  aller,  to  go  away,  pass 
away,  set  out,  depart,  run  on,  dwindle 
away,  wear  out,  die;  alter  avx provisiojis, 
to  go  for  provisions ;  aller  en  classe,  to  go 
to  school. 

allez,  2nd  plu.  ind.  and  imi^erat.  of 
aller,  go  ;  (intcrj.)  I  tell  you  ! 

allonger,  v.  tr.  [A,  long],  to  stretch 
out,  stretch,  lengthen,  protrude,  put  out, 
[E  is  pre.servcd  before  a  and  ?  ] 

allons,  imperative  Ist  plu.  of  alter, 
(ust  d  as  an  interjection),  come  !  well  ! 

allouer,  v.  a.  [L.*  allocare],  to  allow, 
grant  (extra  pay),  pa.ss  (an  item  in  an  ac- 
count). 

alluroer,  v.a.  [L.  ad,  tvmen],  to  light, 
kindle,  inflame  ;  a'allumer,  to  light  up,  to 
become  enthusiastic. 

allure,  s.  f.  (O.  F.  aleure,  from  aller], 
gait,  pace,  conduct,  behavior,  habit,  way, 
manner. 

allvision,  s.f.  [L.  allusionem],  allusion. 

almanach,  S.  m.  [Gk.  aA/xe>'a;>,a— ar. 
ai+IIeb.  manah,  'to  count'],  almanac, 
calendar.  [Pronounce  un  alma-na  nou- 
veau ;  un  al-ma-na-k-int^ressant ;  des  al- 
ma-7ia-z-an()lais.] 


VOOABULAIiY. 


'*i 


11 


alors,  adv.  [A,  Tore— fAeurcJ,  ihcn  ; 
alors  que,  when.  [S  is  never  pronounced,] 

alterer,  v.  a.  [L.  alterare],  1.  to  alter, 
ohanjje,  impair. 

2.  to  wear.  en. 

3.  to  oause  thirst. 

s'alterer,  to  be  impaired  or  altere<l, 
weaken,  break  down.  [AUir-  before  »' 
mute.) 

amabilite,  s.  f.  [L.  amabilitatem], 
amiability. 

amarre,  s.  f,  [amarrer],  a  cable,  lim; 
tfor  fastenintf  boats),  mooring-line. 

amarrer,  v.  tr.  [Du.  marren],  to 
moorj  fasten,  tie. 

amas'ser,  v.  a.  [d,  masse],  to  heap  up 
hoard  up,  ay  up,  treasure  up,  gather  up, 
accumulate. 

amazone,  s.  (.  [L.  amazon],  aiuazun. 

ambitieux,  se,  adj.  [L.  anibUiusto'], 
ambitious. 

ambition,  s.  f.  [L.  ainbitwnem\,  am- 
bitioD. 

ambre,  s.  m.  [Ar.  anbar],  amber. 
&me,  s.  f.  [L.  allium],  soul,  mind, 
amener,   v.  a.   [d+mener],  to  brlM^^ 
lead,  fetch.    [Ainitn-  before  e  mute.] 

amer,  6re,  adj.  L.  amarxis],  bitter, 
sad,  painful,  harsh,  grievous. 

amerement,  adv.  [amer],  bitterly, 
grievously. 

americain,  adj.  [AinArique],  Ameii 
can;    d  Vatairicaine  (elliptical  for  a   la 
modi'  amrrcaine),  American  style, 

Amerique,  s.  f.  America, 

amertume,  s.f.  [L.  ainaritudu],  bit- 
terness, grief,  gall. 

ami,  8.  m.  [L.  amicus],  (riend, 

amlcalement,  adv.  [amicale  -L.^ 
amicaliii],  kindly,  lovingly,  la  a  friendly 
way. 

aminci,  e,  adj.  [amincir],  thin. 

amlncir,  v.  a.  [di,  mince],  to  make 
thinner ;  s'amiHcir,  tu  beuome  thinner. 


Liiuitid,  B.f.  [L.*  amicitatem,  L.  amie^ 
tia],  friendship,  kindness;    prendre  en 

atniilf',  to  take  a  I'king  u ;  /rit,:s-Jnoi 
I'amiM  de  me  dire,  be  so  kind  as  to 
tell  me. 

amnistie,  s.  f,  [Gk.  a/Lnojo-ria],  mo- 
nesty,  pardon 

amour,  s.  m.  (L.  amorem],  love  {am- 
our was  formerly  of  both  gendere;  now 
maac;  but  in  poetry  and  in  colloquial 
language  the  plural  is  fem.) 

amourette,  s.  f.  [amour],  a  love- 
affair. 

amoureuaement,  adv.  [amoureux, 
(L.  amorosii^)],  lovingly,  longingly,  wist- 
fully. 

amour-propre,  s.  m.  [amaur-Jfpro- 
pre],  self-love,  self-respect,  dignity. 

amoureux,  euse,  l.  adj.  [L.  amor' 
omig],  in  love,  amorous,  loving 
•1.  8.,  lover,  wooer,  sweethei  rt. 

ample,  adj.  [L.a/n.;;ius],  ample,  large, 

vast,  spacious,  wide,  broad. 

ampleur,  s.  f  [ample],  amplitude, 
largeness,  wideness,  size. 

amusant,  e,  adj.  [amuser],  amusing, 
diverting,  entertaining. 

amuder,  v.a.  [d-t-O.F.  muser,  'to  gaze' 
—mitA'e, 'snout' — L.  morsu^],  to  amuse; 
s'ainuser,  to  anmse  one's  self,  have  a  good 
time,  busy  one'i*  self. 

an,  8.  m.  [L.  anny^],  year. 

ancien,  ne,  l.  adj.  [L.*  antianiui— 
ante],  ancient,  old,  former,  retired. 
2.  8.,  senior,  ancient,  elder,  forefather. 

ancre,  s.  f .  [L.  aruora],  anchor. 

ancrer,  v.  tr.  and  iutr.  [ancre],  to 
anchor. 
&ne,  8.  m.  [L.  asijiu,s],  an  asa. 

aneautir,  v.  a.  [d,  ndant],  to  annihi- 
late, put  out  of  existence,  destroy, 
prostrate. 

anire,  s.  m.  [L.  amjelus],  spirit,  angel. 

aiaglais,  e,  adj.  [L.  Angli],  English; 
nil  .<l}t(;^ai8,  an  Englishman ;  dl'anglaise, 
in  the  English  style. 


VOCABULARY. 


a   love- 


an^le,  8.  m.[L.  atujulus],  angle,  cor' 
ner,  turning. 

angoisse,  b.  f.  [L.  angxistia],  anguish, 
pain,  distreafl,  affliction,  trouble,  Borrow. 

animal,  s.  m.  [L.  animal],  animal, 
beast. 

anlmer,  v.  tr.  [L.  animare],  to  ani- 
late,  put  life  into ;   s'animer,  to  grow 
animated,  hrighton  up,  get  excited. 

annales,  s.  f.  pi.  [L.  annates],  annals. 

ann^e,  a.  f.  [L.*  annata]^  year. 

apotheose,  s.f.  [Qk.  airo0(biori«],  apo- 
theosis, gluriflcatlon. 

anniversaiie,  adj.  and  s.  in.  [L.  anni- 
versarius],  anniversary. 

annoncer,  v.  a.  [L.  annunnare\,  to 
announce,  tell,  declare,  iiifomi,  proclaini, 
advertise,  publish,  give  out. 

annuel,  le, adj.  [L. annualin],  annual, 
yearly. 

antichambre,  s.  f.  [L.  ante-\-cham- 
6re],  ante-chamber,  hall. 

apitoiement,  s.  m.  [apitoyer  —  u. 
pitU\,  pity,  feeling  of  pity. 

aplatir,  v.a.  [d,  plat],  to  flatten,  make 
flat;  s'aplatir,  to  be  flattened,  become 
flat. 

aplomb,  8.  m.  [a  wall  is  said  to  be 
built  d  plomb  when  it  is  shown  by  the 
lead  {plomb)  or  plunmiet  to  be  perpendicu- 
lar], hence  aplomb,  plu.  aplombs,  means 
"perpendicularity,"  balance,  equilibrium. 

aposter,  v.  a.  [d+poster-^oste—W . 
posto],  to  secrete,  place  in  ambush,  place 
as  spy. 

appareiller,  v.  a.  [d,  pareil],  to 
match. 

apparemment,  adv.  [apparent  — 
L.  apparentem],  apparently. 

apparence,  s.  f.  [L.  appurentia], 
appearance,  sign,  semblance. 

apparition,  s.  f.  [L.  apparitionem\, 
apparition,  appearance,  appearing. 

appartement,  s.  m.  [L.'  appartla- 
iiieiUum],     apartments,    lodgings ;     un 


apiartemtnt   de  trait  piicea,   lodging* 
containing  three  rooma. 

appartenir,  v.  n.  irr.  [L.  ad,  peHin- 
ere],  (for  conjugation  see  tenir),  to  belong, 
relate,  concern. 

appel,  a.m.  [appeler],  call,  cry,  appeal. 

appeler,  v.  a.  [L.  appellare],  to  call, 
name  ;  s'appeler,  to  be  called ;  eomwrnt 
voun  appelez-vous?  what  is  your  .lame? 
[ap2>eU-  before  e  mute]. 

appetit.  s.m.  [L,  appetitns],  appetite, 
applaudir,  v.  n.  and  a.  [L.  applaud- 
ere],  to  applaud,  clap,  cheer,  approve. 

application,  s.  f.  (L.  appUcationem], 
application,  employment,  attention,  dill- 
gence. 

appllquer,  v.a.  [L.  applicare],  to 
apply ;  s'appliquer,  to  apply  one's  self  to, 
set  to,  fall  to. 

appoint,  1.  8.  m.  [ci+point],  balance 
due  on  an  account. 

2.  odd  money  in  change  added  to  notes 
or  large  coins  to  complete  a  payment. 

3.  additional  contribution. 

appointer,  v.  a.  [appoiiU],  to  give  a 
salary  to. 

apporter,  v.  a.  [L.  apportare],  to 
l)riiig,  bring  forward,  procure. 

apprecier,  v.a.  [L.   app,etiare],  to 

\:iliie,  rate,  estimate,  appreciate,  esteem, 
apprendre,  v.a.  irr.  [L.  apprenden], 
(for  coi)ju{,'ation  see  prendre),  to  learn, 
If  iifh,  tell,  inform  of. 

appris,  e,  part,  [ajjprendre],  learned, 
taug^ht. 

apprivoiser,  v.  a.  [d,  priv^],  to  tame. 

approche,  s.f.  [approcher',  approach. 

approche,  e,  adj.  [approcher],  near, 
close. 

approcher,  v.  a.  [ir,proche],  to  bring, 
— l)ut — draw  near. 

approprier,  v.  tr.  [L.  appropriare], 
to  appropriate. 

appui,  8.  m.  [appuyer],  prop,  stay, 
support,  help,  protection,  buttre 


VOCABULARY. 


1:.;! 


Ili-'H' 


I;','  M    • 


,f!|i 

'if,  ,' 


J    Ml 


:iM   1^ 


li.'fii:ij 


hi 

i 


IE  .  if 


t 


appuyer,  v, »,  [L.'ayj^ociiare— L.  ird 
podium,  '  height'],  to  prop  up ;  n'appuyer, 
to  lean  upon,  to  lie  or  retit  on. 

ftpre,  adj.  [L.  ai^per],  rough,  harsh, 
sharp,  hard,  rujrged,  uneven,  severe, 
crabbed,  peevish,  violent. 

apr^s,  1.  prep,  [d  +  pris],  after ; 
d'apris,  alter,  from,  according  to. 

2.  adv.,  afterwards,  after. 

3.  conj.  (with  que,  ind.  mood)  after, 
when. 

araign^e,  s.  f.  [L.*  araiieata],  spider. 

arbre,  s.  m.  [L.  arbor],  tree. 

arc-bouter,  v.  tr.  [arc  (L.  arcus)  + 
bout  (M.H.G.  bdzen)],  to  buttress,  prop, 
support  (c  is  pronounced  in  are,  except 
in  arc-bouter). 

arche,  s.  f.  [L.  archia,  from  arcus,  a 
bow],  arch. 

architecture,  s.  f.  [L.  architectura], 
architecture  (pronounce  ch  as  8h\ 

ardent,  e.adj.  [I;.  ardeiite7n],  ardent, 
hot,  burning,  fiery,  vehement,  zealous, 
passionate,  earnest. 

ardeur,  s.  f.  fL.  ardorem],  ardor,  heat, 
ardency,  warmth,  fervency,  intensity, 
eagerness,  spirit,  passion. 

argent,  s.  m.  [L.  argentum],  silver, 
money. 

argenterie,  s.  f.  [argent],  plate,  silver- 
plate. 

argrument,  s.  m.  [L.  argumentum], 
argument,  reasoning,  proof. 

arfiTumentation,  s.  f.  [argument], 
arguing. 

arithm^tique,  s.  (.  [L.  arithmetica], 
arithmetic. 

arme,  s.  (.  [L.  arma],  arm,  weapon  ; 
arme  dfeu,  firearm. 

arm^e,  s.  f.  [armer],  army. 

armer,  v.  a.  [L.  armare],  to  arm,  fur- 
nish with  arms ;  n'armer,  to  arm— fortify 
— secure  one's  self. 

axmoire,  a.  (.  (L.  armarium],  closet 

arznorlcain,  a.  m.  [Oelt.  ar  '  on ',  mor 


'  sea '],  Armorican  (relating  to  lowar  Brit- 
tany). 

arpenter,  v.  tr.  [arpent,  L.  areper^ 
nig],  arpent  means  a  division  of  land,  an 
acre  ;  hence  orpen<er,  to  measure,  survey, 
walk  over,  run  over,  cover  (of  distances) ; 
to  rush,  scamper,  scurry  along.  [S*  ^ 
note,  22,  8.] 

arracher,  v.  n.  [L.  o&,  radicari],  to 
force  irom— out  of — off,  pull  away,  snatch, 
extract,  wring,  wrest,  tear,  take  down, 
remove. 

arrangement,  s.  m.  [arranger,  d.+ 

ranger],  arrangement,  disposing,  setting 
in  order. 

arranger,  v.  tr.  [d+rang],  irrange, 
seltle,  put  in  order ;  s'arranger,  to  settla 
one's  self ;  to  manage. 

arreter,  v.  a.  [L.  ad,  restare],  to 
arrest,  stop,  make  fast,  detain,  keep  back ; 
s'arreter,  to  stop,  pause,  rest,  stand  still. 

arri6re,  l.  s.  m.  [L.  ad,  retro],  the 
back  part ;  en  arriere,  behind  ;  en  arriire 
stir,  behind. 

2.  adv.  behind. 

arriv6e,  s.  f.  [arriver],  arrival. 

arriver,  v.  n.  [d,  rive],  1.  to  come  to 
land,  come  to,  arrive  at,  attain. 

2.  to  happen,  come  to  pass,  chance, 
occur ;  arriver  a  ses  fins—d  ton  but,  to 
obtain  one's  end. 

arrondir,  v.  a.  [d,  rond\,  to  make 

round,  to  round. 

arrondissement,  a  m.  [arrondir], 

atrondissement,  district. 

arroser,  v.  a.  [L.  adrorare],  to  water, 
irrigate,  besprinkle,  wet,  soak,  bathe. 

arsenal,  s.  m.  [Sp.  ar«ena/— Arab. 
ddr,  '  house ',  dnd'at,  '  trade '],  arsenal. 

art,  8.  m.  [L.  artem],  art.  [T  is  never 
pronounced.] 

article,  s.  m.  [L.  artioulus],  article, 
matter,  thing,  subject,  point. 

artlculer,  ▼.  (r.  [L.  articulare],  to 

articulate. 


chance, 
but,  to 


'is  never 

article, 

.lare],  to 


yoCABDLARY. 


I 


artiste,  ■.  m.  f.  [L.  artinta],  artist. 

artistique,  adj.  iartiste],  artiBtic  (a 
word  of  recent  iiuroduction). 

as,  2nd  sin  jr.  pres.  ind.  of  atwtV. 

asile,  s.  m  [L.  asylum],  refuge,  shelter, 
home. 

aspect,  s.  m.  [L.  atpeetue],  aspect. 
Bight,  look,  point  of  view,  (pronounce 
a-»pt;  un  a-sp^/c-udieux;  den  a-api-2- 
vdieux). 

aspergre,  a.  t.  [L.  asparai/us],  aspar- 
agus, 

assaut,  B.  m.  [assaillir—L.  assalire], 
assault,  etorm,  onset,  onslaught,  a'  tack, 
■hock. 

assembler,  v.  tr.  [L.  adsimilare],  to 
collect,  assemble  ;  I'assembler^  to  gather, 
collect,  assemble,  meet. 

assentiment,  B.m.  [aKRentir — tentir], 
assent. 

asseoir,  v.  a.  irr.  [L.  adsidere],  (asse- 
yant,  assis,  fossieds,  j'assin,  j'assdirai. 
qus  fasscie),  to  seat,  set,  set  in  a  chair  ; 
8'axseoir,  to  sit,  sit  down  ;  to  be  seated. 

assertion,  s.  t.  [L.  assertionem],  as- 
sertion. 

s'asseyaient,  3rd  plu.  imp.  ind.  of 
n'asseoir. 

assez.  adv.  [L.  ad,  gatis],  enough,  suf- 
ficiently, rather,  tolerably. 

assiette,  a.  f.  [L.  ad,  tdttis],  plate. 

assis,  e,  past  part,  [asseoir],  seated. 

assise,  s.  f.  [p.p.  of  asseoir],  course  (of 
stones),  layer,  row ;  plu.  assizes, 

assistant,  s.  m.  {assister],  spectator, 
bystander. 

assister,  v.  n.  [L.  adsistcre],  to  be  at, 
be  present  at,  attend,  witness,  take  part  in. 

s'assit,  past  def.  of  s'asseoir,  3rd  siny:. 

assombrir,  v  a.  [d,  sombre],  to  dark- 
en, make  gloomy  ;  s'assombrir,  to  become 
dark— gloomy  ;  to  darken. 

assommer,  v.  a.  [d,  simime,  '  loaii '], 
to  beat  or  club  to  death,  to  overpower, 
overwhelm,  beat  down  (originally  applied 


to  a  mult  cnished  by  the  weight  {sonvm» 
of  the  pack-naildle). 

assourdir,  v.  tr.  [sourd],  to  deafen, 
muffle,  deaden. 

assovivir,  v.  a.  [\j.*  assoyire],  to  glut, 
saturate,  clog,  surfeit ;  s'assouvir,  to  be 
satisfied,  glutted,  surfeited. 

assurance,  s.  f.  [assurer],  assurance. 

assureinent,  adv.  [usmrii],  assuredly, 
surely,  to  be  sure,  doubtless,  certainly. 

assurer,  v.  a.  [d,  stlr\,  to  assure. 

atelier,  s,  m.  lattelle—L.  liostella], 
workshop,  study,  studio,  office. 

attabler,  v.  tr.  [a-\-table],  to  place  at 
table  ;  s'attubler,  to  sit  down  at  the  table. 

attache,  s.  f.  [attaeher],  tie,  string ; 
d  I'attache,  tethered ;  port  d'attache, 
home-port. 

attachement,  •.  m.    [aUaeher],  at- 

tacbmeiit,  affection. 

attaeher,  v.  a.  [d+tachcr—Cvlt.  taek, 
'  nail '],  to  fasten,  make  fast,  attach,  fix, 
stick,  join,  affix,  bind,  tie,  associate  with ; 
.■i' attaeher,  to  take  hold,  hold  to,  fasten 
on,  cling,  cleave,  stick,  adhere,  be  at- 
tached, have  an  affection  for. 

attaque,  s,  f.  [attaquer],  attack. 

attaquer,  v.  tr.  [Picard  form  oS  at- 
taeher], to  attack. 

attarder,  v.  a.  [d,  tard],  to  delay. 

atteindre,  v. a.  and  d.  irr.  [attwi^ere], 
conjugated  like  craindre),  1.  to  touch, 
strike,  hit. 

2.  to  reach,  attain,  arrive  at,  come  to. 

3.  to  overtake,  catch,  join. 

atteint,  p,  p.  of  atteindre. 

attenant,    e,  adj.    [L.   attineMeyn], 

adjoining. 

attendre,  v.  a.  and  v.  n.  [L.  attendere], 

to  wait  for,  stay  for,  look    forward    to, 

cvjiect,   await,  attend ;  wait,   slay  ;  s'at- 

icadre  (d),  to  rely  upon,  trust,  expect, 

I    look  forward  to  ;  /aire  attendre,  to  keep 

I    waiting;  en  atteiidarU,  meanwhile. 


. '^.. 


VOCABULAKV. 


■ 


,i^:7     1 


«     ) 


attendrl,  e,  adj.  [attendrii],  moved, 
affected,  touched. 

attendrir,  v.  n.  («,  tendre],  to  make 
tciKlor;  H'dtteiidrir,  lo  },'row  tender,  be 
moved,  jutv,  relent,  sof'cn. 

attendriasement,  ».  m.  [attendrir], 
comparison,  amotion,  tenderness. 

attendu  que,  oonj.,  since. 

attentat,  r.  m.  [attenter,  from  L. 
attentare],  crime,  offence. 

attente,  9.  f.  [attendre],  expectation, 
waiiintr,  delay. 

attentif,  ve,  adj.  [atteiition—L.  at- 
tenti()7ietn],  attentive,  mindful,  studious, 
diligent,  CAreful, 

attention,  s.  f.  [L.  attentionem],  at- 
tention, care. 

attentivement,  adv.  [attentif],  at- 
tentively. 

attenuer,  v.  tr,  [L.  attenuare,  ad-\- 
tenuis,  thin],  to  weaken,  '.'xtenuate,  ex- 
cuse. 

attester,  v.  a.  [L.  attestare],  to  attest, 
certif.v,  swear,  affirni,  declare,  assume. 

attifer,  v.  a,  [d-f  O.  F.  tifer,  '  to  docl; ' 
— Flora,  tippen  'to  trim  the  hair'],  to 
dress  up. 

attlrail,  s.  m.  [d,  tirer],  1.  apparatus, 
implements. 

2.  gear,  tackle. 

3.  baggage,  equipage,  outfit,  array  [plu. 
attirails]. 

attirer,  v.  a.  [d+ tirer],  to  attract, 
draw,  gain  over. 

attiser,  v.a.  [L.*  atticinari],  to  make 
up,  stir  uj),  poke  (the  fire). 

attitude,  s.  f.  [L.  a/ditiulo],  attitude, 
pos<ture. 

attrait,  s. m.  [attraire—L.  attraheie], 
allurement,  attnictioii,  charm. 

attraper,  v.  a.  [a,  trappe],  to  entrap, 
ensnare,  take  in,  catch,  '.aky,  pick  up. 

1  Lttrister,  v.  tr.  [a  4  trivte],  to  make 
Bad  ;  attristi,  grieved,  downcast,  sorrow- 
ful, low-spirited. 


au.  contraction  of  a  le,  to  the. 

aiibain,  a.m.  [derj],  a  foreigner  who 
hiid  not  become  naturalized. 

aubaine,  s.  f.  [aubain],  the  right  of 
Huccesslon  to  the  property  of  an  aubairi ; 
a  liickj'  find ;  uiicxpeftod  good  fortune ; 
pickings,  piece  of  good  luck. 

aube,  s.  f.  [L.  alba],  the  dawn. 

auberge,   s.  f.  [O.  H.  G.   hereberga, 

army -shelter],  inn,  tAvern. 

aucun,  e,  adj.  (L.  aliquis,  unut],  L 
any. 
2.  none,  no  one,  not  any,  no  (with  tie), 

audace,  s.  f.  [L.  aiulacia],  boldness, 
audacity,  during. 

au-dessous,  adv.  [d  +  le  +  dettoui 
(des+sous,  under)],  below,  beneath,  under; 
au-densous  de,  prep.,  under,  etc. 

au-dessus,  adv.  [a,  +  le  +  dessu$ 
(des  +  sus,  L.*  sunum)].  •;il)ove,  over,  over- 
head ;  au-dessuis' de,  prep.,  above,  over. 

auditoire,  s.m.  [L.  auditorium],  con- 
gregation, audience. 

augmentation,  s.f.  [aug7itev,ter—\j. 
awjinentare].  augmentation,  increase,  en- 
laigenient,  addition,  rise. 

augme liter,  v.  tr.  and  intr.  [L. 
augmentare],  to  increase,  grow. 

augure,  s.  m.  [L.  atiffurium],  augury, 
sign,  outlook,  lookout. 

auguste,  adj.  [L.  augustxis],  august, 
sacred,  venerable. 

aujourd'hui,   adv.  [aw  jour  de  hui 

(L.  hodie)],  to-day. 

aumdne,  s.f.  [L.  eleemosurui],  alms, 
charity  ;  /aire  I'axniiAne,  to  give  alms. 

auparavant,  .%dv.  [au-i-por-f  cvajitj, 
before,  first,  heretofore. 

aiipres  (de),  prep.  {au-\-pri8\,  1.  near 

by,  close  to. 

2.  with,  in,  in  the  mind  or  opinion  of. 

auquel,  pro.  [a-\-le-\-quel],  plu.  attx- 
qiK'ls  ;  fem.  d  laquelie,  plu.  uuxquellet,  to 
whom,  to  which,  for  whom,  for  which, 

etc. 


10 


.)   i 


VOCABULARY. 


aiira,  Srd  singr.  tat.  Ind.  of  nroir. 

auraient,  aurait,  from  avoir ;  cond. 
mood. 

aurore,  s.f.  (L.  aurora],  sunrise,  day- 
break, dawn. 

auSBi,  1.  adv.  (L.  aliud  sic],  too,  also, 
likewise. 
2.  conj.  therefore,  but  then,  and  so. 

aussltdt,  adv.  \(iuiisi+t6t],  immedi- 
ately, directly,  forthwith. 

autant,  adv.  [L.  aliud  tantum],  as 
much,  as  many,  as  well,  so  much,  so  many, 
as  far;  d'autant  plus,  the  more  so,  the 
rather ;  d'autant  mains,  so  much  the  less ; 
d'autant  que,  seeing,  more  especially  as. 

autel,  8.  m.  [L.  altar e],  altar;  un 
dessna  d'autel,  an  altar  cloth. 

automate,  S.  m.  [Gk.  aiiTo^aros], 
automaton. 

automne,  s.  m.  [L.  autumnis], 
autumn,  harvest,  [m  is  not  pronounced.] 

autorite,  s.  f.  [L.  auctoritatem],  au- 
thority, legal  power,  rule,  sway,  credit. 

autour,    1.  prep,   [au+tour],  about, 
round,  around. 
2.  adv.  around. 

autre,  1.  adj.  [L.  alter],  other. 

2.  pron.,  another,  other ;  tout  autre, 
any  other,  any  one  else ;  Fun  I'autre,  one 
another,  each  other ;  trks  ])ris  Vun  de 
I'autre,  very  near  one  another,  in  close 
succession  ;  m  I'un  ni  I'autre,  neither; 
vous  autres,  see  note  79,  32. 

autrefois,  adv.  [autre+fow],  former- 
ly, of  former  times,  of  old. 

autrement,  adv.  [autre],  otherwise, 
after  another  manner,  else,  or  else. 

autrui,  pro.  [autre],  others. 

aux,  contraction  of  d  let. 

avalt,  imp.  ind.,  8rd  sing,  of  avoir ;  il 
n'y  avait  plus,  there  was  no  longer. 

avaler,  v.a.  [ava;— d-f  va2],  toswallow. 

avance,  s.  f.  [avancer],  advance; 
d'avanee,  in  advance,  beforehand,  in  anti- 
cipation;   deux   lisuea    d'avanee,    two 


leagues'  start ;  par  avanee,  in  anticipa- 
tion. 

avancer,  v.  a.  [avancer],  to  advanca, 
put  forward,  hold  out,  stretch  out,  set 
forward,  to  be  ahead  of  time  or  fast; 
s'avancer,  to  advance,  move  forward, 
make  up  to,  draw  near,  stand  forth, 
come  up. 

avant,  1.  prep.  [L.  ab  ante],  before. 

2.  adv.  far,  deep,  forward,  farther ;  en 
avant  de,  before,  in  front  of ;  avaiU  de, 
avaiit  que,  before. 

avant-hier,  s.  m.,  the   day  before 

yesterday. 

avant -port,  B.m.,  cuter-port, 
avantage,  s.  m.  [avajit],  advantage. 

avantager,  v.  a.  [avantage—avant], 
to  give  or  allow  an  advantage,  to  favour. 

avantageux,  se,  adj.  [avantage], 
advantageous,  profitable,  beneficial. 

avarice,  s.  f.  [avare  —  L.  avarvs], 
avarice,  greed. 

avaries,  s.  f.  [L.*  havartd],  damages 
(to  a  cargo). 

avec,  prep.  [L.  apud  hoe],  with ;  avee 
ga,  in  addition,  to  boot ;  "anything  else?" 

avenir,  s.  m.  [L.  adveyiire],  future, 
prospects ;  d  I'avenir,  in  future. 

aventure,  s.f.  [L.  adventurus],  ad- 
venture. 

aventureux,  se,  adj.  [aventure],  ad- 
venturous, venturesome,  venturous. 

aventurier,  s.  m.  -i6re,  s.  f.  [aven- 
ture], adventurer,  adventuress. 

avenue,  s.  f.  [avenir],  a\  enue. 

avertlr,  v.  a.  [L.  advertere],  to  warn, 
caution,  inform  of,  give  notice  of,  ad- 
monish. 

avertlssement,  b.  m.  [avertir],  warn- 
ing, caution. 

aveu,  8.  m.  [d-fvosu],  avowal,  confes- 
sion, acknowledgment 

aveugle,  adj.  [L.  oft,  oculvji],  blind, 
sightless,  deluded.    . 


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VOrARULARY. 


aveufifler,  v.  a.  [o»«u«7fa],  to  blind, 
make  blind,  dazzle;  ^aveufjler,  to  blind 
one's  self,  shut  on's  eyes,  bo  blinded. 

avlron,  a.  m.  [O.  F.  vire,  L.  viria,  a 
oirole],  oar. 

avis,  8.m.  [d+vi«,  L.  vinxtin],  opinion. 

3'aviser,  v.  r.  [A+vixer],  to  think  of, 
oonsider,  take  it  into  one's  head,  bethink 
ono's  self,  conceive  the  thou^'ht. 

avocat,  s.  m.  [L.  advoeatus]  advocate, 
attorney,  lawyer. 

avoir,  v.  a.  [L.  habere],  {ayant,  eu, 
faifj'eun,  paurai,  q^uej'aie),  to  have,  get, 
be  the  matter  with ;  il  y  a,  there  is  or  are ; 
Uy  a  un  an,  a  year  a<fo ;  amir  affaire  d, 
to  have  to  do  with ;  avoir  mie  sur,  to 
front,  afford  a  view  of ;  avoir  trente-cinq 
ans,  to  be  35  years  old;  avoir  pear,  to 
be  afraid ;  avoir  lieu,  to  take  placu ;  on 
a  beau  hii  parler,  it  is  useless  to  speak 
to  him ;  avoir  chaud,  to  bo  warm  ;  amir 
/aim,  to  be  hungry;  avoir  besoin  de,  to 
need,  want. 

avouer,  v.  a.  [d+vouer],  to  confess, 
avow,  own,  acknowledge,  grant,  allow; 
tCavotier  vaincu,  to  confess  one's  self 
vanquished. 

ayant,  pres.  part,  of  avoir. 
azur,  8.ra.  (L.»  lazur,  Pers.  Idzur],  sky- 
blue,  azure. 

B. 

bablUer,  v.  n.  [bahil—Qer.  babbeln], 
to  prate,  tattle,  babble. 

bagage,  s.f.  [O.P.  bajue,  Bret,  beach], 
baggage,  luggage. 

bagruette,  s.  f.  [L.  baeulv^],  switch, 
rod,  wand. 

bab,  interj.,  bah  t  pshaw  t 

bale,  8.  f.  [L.  baia],  bay. 

bai^ner,  v.  tr.  and  intr.  [L.  balneare], 
to  batlie. 

balller,  v.  n.  [L.*  badare],  to  yawn, 
^pe,  open. 

bain,  s.  m.  [baiyner],  Imtb ;  bain  de 
pt»d$,  toot-bath. 


baifler,  1.  v.  a.  {I,.  baHare],  to  kiss. 
2.  a.m.  a  kiss,  H&lute. 

baisser,  l.  v.  a.  [bai],  to  lower,  let 
down,  han^  down. 

2.  v.  n.  to  lower,  go  down,  deoline,  be 
on  the  wane,  flag,  droop,  fall. 

balal,  s.  m.  (Celt,  bala],  broom,  brushy 

balancer,  v. a.  [halanee—L.*hiliineia], 
to  balance,  swing,  wave ;  se  balancer,  to 
swing,  rock,  balance  one's  self. 

balayer,  r.  a.  [balai],  to  sweep. 

balbutierne  it,  s.  m.  [balbutier], 
stuttering,  stammering. 

balbutier,  v.  a.  and  n.  [L.  balbutire], 
to  lisp,  stammer.    [Pronounce  t  like  «.] 

ballade,  s.  f .  [baller^balle—0.  H.  Q. 
balla],  ballad,  song. 

ballant,  e,  adj.  [bailer],  waving, 
swinging,  loose,  limp  ;  il  marche  les  bras 
ballants,  he  swings  his  arms  in  walking. 

balls,  8.  f.  [0.  H.  G.  balla],  bullet. 

ballot,  8.  m.  [balle],  bale,  package. 

ballotter,  v.  tr.  [ballot,  balle],  to 
shake,  toss,  buffet. 

balustrade,  a.  f.  [It.  balaustro],  rail- 
ing, balustrade. 

ban,  a.  m.  [0.  H.  Q.  bannan],  orig- 
inally  a  command  imposed  iiy  a  feudal 
lord ;  ban,  injunction. 

banal,  e,  adj.  [ban],  common,  com- 
mon-place, mercenary, 

banc,  s.  m.  [O.  H.  O.  baiic],  bench, 
seat,  bank, 
bande,  s.  f.  [Ger.  bande],  band,  flock, 
bande,  s.f.  [O.H.G.  band],  strip,  band. 

bandeau,  s.  m.  [bande],  headband, 
fillet,  bandage,  veil. 

banlieue,  s.  f.  [ban+lieue],  suburbs. 

banni6re,   s.  f.   [L.»  bandum-  Oer. 

band],  banner,  flag. 

banquette,  b.  f .  [bane],  seat 

baptdme,  s.  m.  [L.  baptisma],  bap- 
tism, christening,  [p  is  not  pronounced.  ] 


11 


VOCABULAUY. 


barbare,  mIJ.  [L.  barbanu],  barbar- 
ous, cruel. 

barbe,  s.  t.  (L.  barba],  beard ;  «« 
/aire  la  barbe,  to  shave. 

barbet,  «.  [barbe],  water  spaniel  (so 
called  from  its  frizzly  hairX 

barll,  8.  ra.  [barre],  barrel. 

barque,  s.  f.  [L.  barea],  bark,  boat. 

barrafire,  k.  m.  [barre],  dam. 

barre,  a.  t.  [of  Celtic  origrin ;  Bret,  bar, 
a  branch],  bar,  tiller  (bar  or  lever  for 
working  the  helm). 

barreau,  s.  ra.  [barre],  bar. 

barrer,  v.  tr.  [barre],  to  stop,  shut, 
bar;  to  cross;  barrS,  barred,  ribbed, 
crossed  in  parallel  lines. 

barri6re,  s.  f.  [barre],  rail,  bar,  bar- 
rier, stile. 

barrique,  s.  f.  [barre],  cask,  hogs- 
head. 

baryton,  s.  m.  [Gk.  papvrovov],  bari- 
tone. 

bas,  1.  adj.,  fern,  basse.  [L.  basuvx], 
low,  lower. 

2.  s.  ai.  lower  part,  bottom,  foot. 

3.  adv.  down,  low;  e?i  bas,  below, 
down-stairs. 

4.  s.  m.  stocking. 

Bas-Breton,  8.m.,  a  native  of  lower 
Brittany. 

bas-fonds,  s.m.,  plu.,  shallows, 
■hoals. 

basque,  s.  f.  [der.f],  basque,  skirt. 

bassin,  [L.*  bacchiTwn,  of  Celtic  ori- 
gin], basin,  dock. 

bataille,  s.  (.  [L.*  battualiu],  battle, 
fight,  engagement. 

bateau,  s.  m.  [O.  F.  batel,  from  bat, 
both  a  German  and  »  Celtic  word],  boat, 
barge. 

b&timent,  s  jn.  [bdHr],  building,  pile, 
•tructure,  edifice. 

b&tir,  v.tr.  [der.f],  to  build,  oonstruot. 

b&tlaee,  •.t  [b&tir],  a  building. 


baton,   B  m.   [L.*  bantonem],   stlrk. 
staff 

battant,  i.  m.  [battre],  1.  clapper  (of 

bells). 

2.  leaf,  side,  wing  (of  a  table,  door  or 
window). 

batterie.  s.  f.  [hnttre],  battery ;  bat- 
terie  il<:  euixhw,  kitchen  utensilH. 

battre,  v.  a,  [L.  bnttui're],  to  beat, 
strike,  thrash,  whip. 

bavarder,  v.  n.  [bave—onom.],  to 
prattle,  chatter,  tattle. 

beant,  e,  adj.,  pres.  part,  of  !)4er  or 
bayer  [L.  badan-],  gaping. 

beat,  e,  adj.  [L.  beatus],  plunged  in 
devotioi),  saintly,  excessively  pious,  trans- 
figured. 

beau,  bel,  belle,  1.  adj.  (L.  heUtix], 
beautiful,  fine,  lovely,  handsome,  fair, 
noldc. 

2.  adv.  avoir  beau  /aire,  to  do  (try)  in 
vain  ;  avoir  beau  dire,  to  speak  in  vain. 

beaucoup,  adv.  [heai(-^rou]i],  many, 
nuich,  a  great  many,  a  „'rcat  deal,  fleeply, 
far.  [I'ronounce  bd-kost  ;  p  ni;iy  lie  heard 
beforo  a  vowel^ 

Baaumanoir,  s.  ra.  [bean+manoir], 
Beaumanoir,  an  old  and  'listin^'iii.shed 
Breton  family. 

boaut6,  8.  f.  [L.  betlitatem],  heauty, 
loveliness. 

bebe,  s.  m.  and  f.  [Eng.  baby],  baby, 
child,  infant. 

bee,  s.m.  [of  Celtic  origin],  beak,  bill, 
nib     [Pronounce  ^fiA;.] 

bacassine,  s.  f.  [/x'cas.se  -bee],  snipe. 

becquee  or  oequee,  s.  f.  [brc],  a, 
billfr.l;  donner  la  becqv^.e  a,  to  feed  (a 
Pdstling). 

becqueter  orbequeter,  v.  a.  [bee], 
to  peck.    [Bec^dt- before  e  mute.] 

bee,  adj.  [O.  F.  bier  or  bayer],  open, 
gaping. 

begaiement  or  begayement,  s.ni. 
lbi(jue],  stammering,  faltering,  baby  talk. 


13 


VOCABULARY. 


iii|ii:;i 

1l||!:!|| 


b^erayer,  ▼.  intr.  [btgue,  der.f],  to 
•tonimer. 

belle,    adj.,    fein.    of   beau;    ■.  f.,  a 
beauty. 
ben,  dialectic  (onn  of  hrcn. 

b6n6dlctlon,  b.  f.  |L.  UrMdicHonem], 
benediction,  lili'SHinjj. 

bdn^flceB,  H.  in.  plu.  |L.  heneftdum], 
profits. 

b^nir,  v.  a.  [L.  benedic$re],  to  bleiw, 
oonsecrate. 

benit,  e,  [part,  of  bdnir],  hallowed, 
consecrated,  holy  (used  only  as  adj.). 

berceau,  s.  m.  [L.  herceolnni],  cradle, 
arbor,  bower,  place  of  one's  infancy, 
homestead. 

bercer,  v.  tr.  [der.f],  to  rock. 

berceur,  se,  adj.  [bercer],  rocking^, 
•winging,  wavinp,  cradling. 

b^ret,  s.ni.  [Iie<ini,  patvis,  L,*  berre- 
tun],  beretto,  flat  cap,  cap. 

bergre,  s.  f.  [L.*  beri/a],  stoop  iiank  of 
•  river,  bluff,  embankment. 

berger,  s.  m.,  lem.  bergr^re,  [L.* 
berbicarius],  shepherd. 

besogne,  s.  t.  [doublet  of  besoin], 
work,  business,  labor. 

besoin,  s.  m,  [origin  unknown],  need, 
want,  occ.ision,  necessity. 

bSte,  1.  8.  f.  [L.  bestia],  beast,  brute, 
fool,  blocUyiead,  stupid  creature. 

2.  adj.  silly,  nonsensical,  dull,  aimless, 
stupid,  foolish,  lifeless,  inert,  unprotcst- 
ing. 

bStement,  adv.  [bi>te],  like  a  fool, 
foolishly,  stupidly,  ch'Mishly. 

bdtise,  s.f.  [bite],  silliness,  nonsense, 
tomfoolery,  stupidity,  a  piece  of  folly,  a 
stupid  blunder. 

beurre,  s.  m.  [L.  butyrum],  butter. 

beurrer,  v.  a.  [beurre],  to  butter. 

bien,  l-  s.  m.  [L.  bene],  good,  benefit, 

wtlfare ;  plu.,  goods,  good  things,  wealth. 

t.   adv.  well,  right,  proper,  straight. 


comfortable,  much,  truly,  indeed,  qiilta, 
ver\ ,  ■.  ery  nnich,  many,  great  -iiany, 
readily,  willint;ly  ;  bien  dea  yenx,  many 
poojjle. 

bien-alm^,  e,  adj.  [bien-tf  aivU],  be- 
lovfd,  well-beloved. 

bien-6tre,    ».  m.    [Men-^-ttrr],    well, 
being,  comfort. 

bien  quo,  [bien,  que],  although, 
though  (with  subj.). 

bient6t,  adv.  [bien+tdt],  soon, shortly. 

bienvenue,  s.  f.  [bien-\-venue\,  wel- 
come, reception. 

bi6re,  s.  f .  [O.  H.  G.  bier],  beer. 

bilan,  s.  m.  [It,  bila^ieid],  balance- 
sheet. 

billet,  s.m.  [L.»  billa],  note,  letter,  bill. 

blniou,  8.  ni.  [from  the  (  cltic],  biniou, 
ba^'-pipes. 

bizarre,  adj.  [Sp  bazano],  odd,  fan- 
tastic, strange,  whimsical, 

blzarrement,  adv.  [bizarre],  oddly, 
curiously,  fantastically,  whimsically. 

blanc,  he,  adj.  [o.  U.  O,  blanch], 
white. 

Blanchette,  s.  f.,  WTiitie. 

blancheur,  s.  f.  [bla)ic],  whiteness. 

bianchir,  v.a.(W«nt'),  to  whiten,  make 
wbitf.,  grow  old;  te  bianchir  m  Uanehir 
ion  'iwje,  wash  for  you. 

olanchic3Bag'e,8.m.  [bianchir],  wash* 
ing. 

bl6,  B.  in.  [L.  bladum],  wheat,  com, 
grain. 

blSme,  adj.  [O.  Scan,  bl&mi,  'blue'), 
sallow,  pale,  pallid,  wan. 

blesser,  v.  a.  [M  H.  O.  bletzen],  te 

wound,  cut,  hurt,  offend. 

blesSTiru,  b.  f.  [blesser],  wound,  sore. 

bleu,  e,  adj.  [O.  H.  O.  bldo],  blue ;  bleu 
elair,  clear  blue,  light  blue. 

blond,  e,  adj.  [origin  unknown], 
flaxen,  ttir,  light. 


14 


|i   i 


VOCABULAKY. 


blottlr  (Be),  V.  ref.  [orli'iiall.v  applied 
lo  a  fulcnn  when  on  Its  jmrch  (blot)\,  to 
crouch,  huddle. 

blouse,  8.  f.  [0.  F.  bliajit].  Hinock, 
(rock,  bloute. 

boire,  v.  a.  and  v.  n.  irr.  [L.*  hilifri'], 
{buoaiit,  bu,  je  bow,  je  bu«,j^  boirai,  qyu 
je  hoivf),  to  drink ;  boire  un  eou}i,  to  have 
a  drink  ;  to  drown  (coUoq.)- 

bois,  B.  m.  [L*  botcun  —  Oer.  butch], 
wood,  (oreHt. 

bolt,  8rd  singr.  prcs.  ind.  of  boire. 

bolte,  ».  t.  [Ok.  TTufis],  box. 

bol,  8.  m.  [Enjj.  b(m'l],  howl,  basin. 

bombd,  adj.  [p.  p.  of  bomber,  L.  torn- 
bus,  Gk.  ^ofifiov],  swollen,  full. 

bon,  boune,  adj.  [L.  bonus],  good, 
kind. 

bond,  i.  m.  [bondir],  bound,  spring. 

bondir,  v.  Intr.  [L.*  bombitare],  to 
bound,  leap,  spring. 

bonheur,  s.  m.  [6«n  + Aeur— L.  augu- 
rium],  happiness,  prosperity,  welfare, 
good-fortune,  good  luck. 

bonhomie,  s.  f.  [bonhoiniM],  good- 
nature. 

bonhomme,  s.  m.  [bon -\- hortum-], 
good,  easy  man ;  kind,  good-natured  man; 
*my  good  fellow'  (plu.  bonshoinmcs). 

bonjOllT,  8.  m.  [bon  4-  jour],  good 
morning,  good  day. 

bonne,  s.  f.  [bon\,  nurse,  maid  ;  bonne 
d  tout  faire,  general  servant. 

bonnement,  adv.  [bon],  plainly, 
simply. 

bonnet,  b.  m.  [L.*  boneta,  '  a  cloth '], 
oap. 

bonnoir  I  good  evening  ! 

bontd,  8.  f.  [L.  bonitatcm],  goodness, 
excellence,  kindness,  goodheartedness, 
favour ;  plu.,  acts  of  kindness. 

bord,  B.  m.  [Neth.],  board,  edge,  side- 
board, vessel,  deck ;  d  bord,  on  board ;  d 
ton  bord,  on  board  his  vessel,  [d  is  never 
heard.] 


bordagre,  s.m.  ('orf/l,  sldn  <nf  a  ship). 

bord^e, «.  f.  ('w/rf|, broadside,  tacking. 

borne,  ».  '  |<).  K,  hoimr-  L.*  Uodina, 
Krol.  boden],  lim..,  bound,  boundiiry, 
landmark. 

bomer,  v.  tr.  [fmr)\e],  confine,  limit, 
end. 

borif  dor,  v.  a,  [biome-  L.*  bocia—Ovr. 
Batz\,  fo  dent.,  inilcnt,  rmbotw. 

botte,  8.  f.  (L.»  holta,  O.H.O.  buted], 
boot. 

botte,  8.  f.  (O.  H.G.  bAzo,  a  fagol  1 
bundle,  truss,  bale. 

bottlne,  H.  f.  [botte],  hnU-boot,  ladv's 
boot. 

bouche,  8.  f.  [L.  bucca],  mouth. 

bouchee,  s.  f.  [bouche^  mouthful. 

boucher,  s.  m.  [imuc,  goat],  hutdipr. 

boucherie,  s.f.  [bowher],  a  butcher's 
shop. 

boucle,  s.  f.  [L.  bucula],  buckle,  ring, 
curl,  ringlet,  lock. 

boudoir,  s.m.  [louder),  boudoir,  lady's 
private  room. 

bouder,  v.  n.  (oiigin  unknown],  tr 
pout. 

boue,  8.  f.  [a  Celtic  word],  dirt,  nmd, 
M'.ire. 

bouffant,  e,  adj.  [pros.  part,  of 
bovffer  (ononintojxietic)],  puflfed,  loose 
fitting. 

bouflQ,  e,  adj.  [bonfflr  —  onoiiiat] 
puffed,  swollen,  chubby. 

boaffonnerie,  s.  f.  [l/oiifon-n.  bu/- 
/one],  luifToonery,  drollery,  jesting. 

bougeoir,  s.  m.  [iouy^'r  (because  mov 
able)],  candle-stick,  taper-stand. 

bouger,  v.n.  [It.  bulicore—L.  ballire], 
to  stir,  budsre,  move. 

bougie,  8.  f.  [Donr/ie,  a  town  in  Al 
giers  where  wax  candles  used  to  be  made], 
wax-candle,  wax-lij,lit. 

bouillant,  e.  tvlj.  [bouUHr—L.  bul 
lire],  boiling,  boiling-liot,  fiery. 


16 


VOCABULARY. 


n!  ! 


PIL 

miifi  Hi'' '. 


bOTllllotter,  v.n.  [bouillir\,  to  simmer. 

boulangrer,  a.  m.  [origin  unknown], 
baker. 

boulangerie,  a.  f.  [boulanjer],  bake- 
house, bakery. 

boule,  8.  f.  [L.  bulla],  bowl,  ball. 

boulet,  s.  m.  [boule— L.  bulla],  ball, 
bullet, 
boulette,  s.  f.  [boule],  little  ball. 

boulevard,  s.  m.  [Ger.  BoUwerk], 
boulevard,  rampart. 

boiileverseinent,  h.  m.  [boulfver- 
ser],  destruction,  overthrow,  overturning. 

bovUeverser,  v.  a.  [boule  +  vcrser, 
'  turn  like  a  ball '],  to  overthrow,  subvert, 
upset,  unsettle. 

bouquet,  s.  m.  [L.*  boschettum],  tuft, 
bouquet,  clump,  patch,  [t  is  never  heard.] 

bouqueti^re,  s.  f.  [bouquet],  flower- 
girl. 

bourde,  9.f.  [der.f],  a  falsehood, '  yarn.' 

bourdonnement,  b.  m.  [bourdon- 
ner],  hum. 

bourdonner,  v.  tr.  [bourdon,  der.  f], 
to  hum,  buzz. 

bovirgeois,  1.  s.m.  bourg-eoise,  s.f. 
[L.*  buri/enids—L.  burijus,  O.II.G.  Burg], 
burgfass,  citizen,  townsman,  master  (used 
as  equivalent  to  our  slang  term  '  governor' 
or '  boss ';  the  feni.  corresponds  to  'missis'). 

2.  adj..  belonging  to  a  citizen,  citizen, 
city,  burgher,  citizen -like,  private. 

bourgeoisie,  s.  f.  [bourgeoin],  citizen- 
ship, respectable  middle-class ;  see  2!),  9. 

bourree,  s.  f.  [bourre,  hair,  stuffing], 
brushwood,  sticks. 

bourrelet,  s.  m.  (O.  F.  bourre],  pad, 

padding,  wadding. 

bourrer,  v.  a.  [bourre— L.  burra],  to 
stuff,  wad,  fill. 

bourrique,  s.  f.  [L.  burricun],  a  she- 
ass,  donkey. 

bourru,  e,  adj.  [bourre],  cross,  peev- 
ish, moody,  vexed,  chaoTined. 


bousculad.e,  s.  f.  [botueuler\,  crowd, 

throng. 

bousouler,  v.  ti.  [der.  f],  to  jostle, 
elbow. 

bout,  8.  m.  [bouter —tl.H.Q.  b6zen], 
end,  tip,  bit,  last ;  /aire  un  bout  de  toilette, 
to  tidy  one's  self. 

bouteille,  a.  f.  [L.*  butieula],  bottle. 

boutique,  a.  f.  [It.  battegor—h.  apo- 

theca],  shop. 

bouton,  8.  ra.  [bout],  button. 

boutonner,  v.  a.  [bouton],  to  button. 

braies,  s.  f.  plu.  [L.  braca,  of  Celtio 
origin],  breeches. 

braise,  a.  f.  [O.G.  bras,  lire],  embers, 
coals. 

branche,  s.  f.  [L,*  branca},  branch, 

bough,  stick. 

bras,  s.  m.  [L.  brachium],  arm. 

brasse,  s.  f.  [bras],  fathom  (the  dis- 
tancemcaaured  by  the  outstretched  arms). 

brave,  adj.  [It.  bravo],  brave,  gallant; 
(placed  before  some  nouns),  true,  honest, 
good,  kind,  worthy. 

bravement,  adv.  [brave],  bravely, 
stoutly,  valiantly,  manfully. 

brebls,  s.  f.  [L.*  berbicem~L.  vervU 
cetn],  a  sheep. 

bredouiller,  v.  intr.  [der.  ?]  to  stam* 
mer. 

bref,  1.  adj.,  fem.  br6ve  [L.  breois], 
brief,  short,  succint,  concise. 

2.  adv.,  in  a  few  words,  in  short,  to  b« 
brief. 

Bretagne,  s.  f.,  BrittAny. 

breton,  onne,  adj.  and  s.,  a  native 
of  Brittany,  Brei,on. 

breviaire,  s.  m.  [L.  breviarium],  bre- 
viary. 

bride,  s.  f.  [O.H.O.  bHttil],  bridle. 

brigand,  s.  m.  [brijaile—lt.  brigata], 
(irisfand,  robber,  thief. 


le 


TOOABULART. 


fuUr],  crowd, 

f],  to  Jostle, 

H.G.   bOzen], 
mt  de  toilette, 

ieula],  bottle. 
lego— It.  apo' 

:ton. 

n],  to  button. 

tea,  of  Geltio 

fire],  embers, 

nca],  branch, 

1,  arm. 

om  (the  dla- 
■etched  arms). 

rave,  sf^'l'ant ; 
true,  honest, 

tve],   bravely, 

em — L.  vervi- 

ir.?]  tostam- 

re  [L.  breois], 

i. 

(1  short,  to  ho 

y- 

id  s.,  a  native 

narium],  bre- 

U],  bridle. 
-It.  brigata]. 


brlUant,  e,  adj.  [brillerl  brilliant, 
shining,  sparkling ;  a.  ui.,  brilliancy, 
polish. 

briller,  v.  n.  [L.  beraiiis],  to  shine, 
glitter,  sparkle,  glisten,  blaze,  gleam, 
glare. 

brin,  s.  m.  [a  Celtic  word],  blade 
sprig,  shoot,  bit ;   btin  d  brin,  bit  by  bit. 

brlndille,  s.  f.  [brin],  sprig,  twig, 
shoot,  bit. 

briser,  v.  a.  [O.H.O.  brestan,  or  Celt. 
bria],  to  break  to  pieces,  burst,  crack, 
shatter,  shiver,  crush,  bruise  ;  te  briser, 
to  break. 

Brocelyande,  Broceliande,  an  an- 
cient forest  in  Brittany. 

broncher,  v.  n.  [O.  F.  branche, 
•branch'.  It.  bronco,  'trunk',  whence 
broncher,  to  strike  against  the  trunk  o(  a 
tr  e],  to  stumble,  trip. 

bronzer,  v.tr.  [frro/i??— it.  bronzo],  to 
bronze. 

brouillard,  8.m.  [brouiller],  mist,  fog-. 

brouiller,  v.  a.  [&r«i7,  a  Celtic  word], 
to  throw  into  confusion,  to  mix,  blend, 
scramble,  stir  up,  shaka,  set  at  variance, 
confuse. 


brutalltd.     ■  f.   [bnital],   brutality, 
violence,  roughness. 

bnite,  s.  f.  [L.  brutua},  brute. 

Druyamment,  adv.  [bmyantl,  nois- 
ily. 

bruyant,   e,    adj.    [bruire],    noisy, 
blustering,  clamorous,  loud. 

bruydre,  s.  f.  [a  Celtic  word],  heath, 

heather. 

bu,  part.  p.  of  boire. 

buanderie,   s.  f.  [bu^e,    lye],    wash- 
room. 

bflche,  s.f.  [L.*  bosca],  stick  of  wood, 
log 

biicher,  v.  intr.  [bjlche],  to  rough- 
hew  ;  to  toi',  work  hard  (colloq.). 

bClcheron,  s.  m.  [bdche,  a  doublet  of 
bois],  woodcutter,  chojiper. 

buffet,  8.  m.  [origin  unknown],  cup- 
board, sideboard. 

bulletin,  B.m.  [It  bulletina],  bulletin, 
report. 

bureau,  s.m.  [bure—L.*  burral,  oOIoq. 

bureaucrate,  s.  m.  [biireau,  Gk. 
KpaTflv],  bureaucrat,  clerk  in  a  p\iblio 
office. 


bruire,   v.  n.  [L.  rugire],  *••  r.-tit,  j      bureaucratie,   s.  f.   [bureaucrate], 
.t.Mft.  hum  I    bureaucracy. 

bureaucratique,  adj.  [bureaucrate], 

bureaucratic. 


rattle,  hum. 

bruit,  s.m.  [bndrel,  noiso,  buntle,  din 
sound,  racket,  clamor. 

braiant,   e,    adj.    [hrdhr].  burning, 
scorching,  hot,  eager,  ardeni 

brtiler,    v.  a.  and  v.  ii.    T/.  per,  L.* 
nxtulare],  to  burn. 

brume,  s.  f.  [L.  bruma],  fog,  haze. 

brun,  e,  adj.  [O.  H.  G.  branl  ^rown, 
dark. 

brusque,   adj.    fit.    brusco],    ),lunt. 


busto,  8.  m.  [It.  bxisto],  bust,  head  and 
shoulf'.crs. 

but,  s.  ni.  fdoulilet  of  'bout'],  mark, 
c'ojeot,  end,  aim,  purpose,  design,  view, 
goal,    [t  is  pronounced.] 

enter,  v.  a.  [a  doublet  of  bouter],  to 
stunihl"  a;,a!rist. 

.      .       .  -  .  „    ,  butte,  s.  i.  [O.  V.  'em.  of  but],  knoll. 

abrupt,  gruff,  sudden,  brusk,  harsh,  rude,  '    '"oun;i ,  f"c  rw  6».f'e  d,  to  be  exposed  to. 

'"""^■'^-  !       t-Mttfr,  v. '■•..  [Imhe].  run  against,  drive 

brusquement, adv.  [&ru«5'?£ej,  blunt-  |   ^'i^-nst.  ia  stui  ible  on. 
ly,  abruptly,  gruffly,  hastily.  lu^ .^,it,  \m,.  ind.  3rd  sing,  of  boire. 


brutalement,  adv.  [&r(/faO,  brutally, 
roughly. 


>  u  \\  'L,  •  -id  plu.  ind.  and  imperativa  oi 
biire. 


mk 


VOCABULARY. 


I'] 


O. 

O*,  eontraction  of  ce. 

9a,  pro.  [contraction  of  cela],  that,  he, 
they  (familiarly). 

9&,  adv.  [L.  ecce  hoc],  here,  hither. 

cabane,  s.  f.  [L.*  capanna,  of  Celtic 
origin],  hut,  cabin. 

cabaret,  ■.  m.  [der.t],  tavern,  pubiic- 
houBe. 

cabine,  s.  f.  [En^.  cabin\  cabin. 

cabinet,  i.  m.  [cabine],  closet,  study, 
cabinet. 

C&ble,  8.  m.  [L.*  eapulum — L.  eapere], 
cable ;  filer  son  cdble,  note  56,  26. 

cachemire,  s.  m.  [Caehemire  (in 
India)],  cashmere. 

cacber,  v.  a.  [L.  coactare],  to  hide, 
secrete,  conceal. 

cachet,  s.  m.  ieacher],  a  seal. 

cachette,  s.  f ,  [cache— cacher],  hiding- 
place  ;  en  cachette,  secretly,  by  stealth. 

cadeau,  s.  m.  [L.  catellun,  catena],  a 
present. 

cadl'an,  s.  m.  [L.  qwidrante^n],  dial- 
plate  (of  a  clock  or  watch),  dial. 

cadre,  a.  m.  |L.  quadrum],  frame. 

cafd,  8.  m.  [Turkish  kahveh],  coffee, 
coffee-house,  caf6. 

cafetidre,  b.  f.  [ca/^],  coffee-pot. 

eagre,  8.  f.  [L.  cavca],  cage,  coop. 

caisse,  s.  f.  [L.  capm],  a  cask,  barrel. 

calcul,  8.  ni.  [L.  calciilun],  (.'alculation, 
ciphering,  computation,  reckoning,  count- 
ing. 

cale,  B.f.  [It.  cala],  the  hold;  d  fond 
de  cale,  note  66,  30. 

caldcbe,  s.  f.  [Polish  koliinka],  c.ilash, 
open  carriage  (very  light,  with  springs, 
four-wheeled,  open  in  front,  a  hood  over- 
head). 

calfater,  v.  tr.  [it.  cala/atare],  to  calK. 

calfeutrer,  v.  tr.  [corrupli.  n  of  cal- 
fater], to  calk. 


callfourolion,  s.  m.  [der.f],  used  with 
u  adverbially ;  astride,  astraddle. 

cAlin,  e,  adj.  [origin  unknown],  wheed^ 
ling,  cajoling,  tender. 

c&liner,  v.  a.  [calin],  to  coax,  coddle, 
cajole ;  se  edliner,  to  coddle  one's  self, 
lean  fondly  on. 

c&linerie,  s.  f.  [der.f],  wheedling, 
coaxing. 

calleux,  se,  adj.  [L.  callosus],  hard, 
horny,  callous. 

calme,  l.  s.  m.  [Sp.  calmeu—J:  riHe  i 
or  L.*  cauma,  *  heat '  ],  stillness,  oalm  K^ai, 
tranquility. 

2.  adj.  quiet,  calm,  still,  quiet,  free 
froui  motion,  calm. 

calmer,  v.  a.  [ralme],  to  still,  quiet, 
appease,  allay,  pacify,  calm,  soothe ;  se 
calmer,  to  become  calm,  quiet,  to  subside. 

calomnier,  v.tr.  [calomnie,  L.  calum- 
nia],  to  calumniate,  slander. 

calvitie,  s.  f.  [L.  calvities].  baldness. 
[Pronounce  t  as  ».] 

camarade,  s.  [Sp,  can.arade—L.  ca- 
mera], companion,  comrade. 

camaraderie,  s.  f.  [caynaradf],  com- 
panionship, intimacy. 

cambuse,  s.  f.  [Eng.  caboose],  the 
stewarci's  room. 

camion,  s.  m.  [der.?],  &  dray,  truck. 

campagnard,  e,  adj.  and  noun 
[cam.]>a!j7ie],  relating  to,  or  from  the 
country;   country-man,  country-woman. 

campagne,  s.f.  [L.  campu)i],  country, 
fieliJs,  country  (as  distinguished  from 
city);  battre  la  campngne,  (o)  to  scour 
the  country,  (&)  to  be  delirious  (coUoq.). 

camus,  e,  adj.  [origin  unknown],  flat, 
(said  of  the  nose  ;  «  is  always  silent). 

canal,  s.  m.  [L.  canalisX  oani'. 

candeur,  s.  f.  [L.  ca  \dorem],  rpenk;«»8f 
of  heart,  frankness,  r.uidor. 

candide,  adj.  [L,.  o^ndLdut],  fair, 
open,  frank,  c&udia. 


I 

f 


er.f],  used  with 
raddle. 

mown),  wheed- 


0  coax,  coddle, 
[die  one's  self, 

?],   wheedling^* 

-aUostis],  hard, 

Itna — 1:  rflo  -1 
ness,  tiitln)  ■'  koS, 

ill,  quiet,  free 

to  still,  quiet, 
ilni,  soothe ;  « 
liet,  to  subside. 

nnie,  L.  calum- 
ticK].  baldness. 
rrnrade—h.  ca- 

V. 

iinaraJf},  com- 
caboose],    the 

*  dray,  truck. 

ij.    and    noun 

or   from    the 

ouutry-woman. 

npun],  country, 
iguished  from 
«,  (a)  to  scour 
ious  (colloq.). 

unknown],  flat, 
lys  silent). 

1  oaii^il. 

rrem],  openk;«*8» 
r. 

mdidutl,    W'l 


VOCABULARY. 


caniche,   s.  m.    ff-.   eanis],  a  water- 
apaniel,  poodle 

canine,  adj.  [L.  canina],  canine. 

canne,  s.f.  [h.  canna],  walkin{,'-stick, 
cane. 

cannibale,    s.  m.    fa    Uarib    word], 
man-euter,  cannibul. 

canot,  s.in.  [cane— Ger.  kahn],  a  ship's 
boat,  small  boat,  bout. 

cantique,  s.  m.  [L.  cantinnn],  can- 
ticle, son},'. 

canton,  s.ni.  \der.?],  canton,  district. 
caoutchouc,    s.  m.    [American    In- 
dian], caoutcliouc,  india-rubber. 

cap,  s.  ni.  [It.  capo—L.  <ap7U],  cape, 
headland  ;  head  (of  ship). 

capable,  adj.  [l.*  cai.ablUn  ~  l. 
capare],  able,  fit,  capable. 

capitaine,  i.  m.  [L.*  rapitanens-h. 
caput],  captain. 

capifconner,  v. a.  [<apitou—\t.  capi- 
tone,  'silk  not  twisted'],  to  .stuff,  wad, 
pad ;  fauteuil  capitoniie,  a  padded  arm- 
chair. 

'-  '  orice,  s.  n.  [it.  capriccio—L.  capra], 
rr  ii.  ,  .him,  humour,  freak,  capricious- 
ness. 

C  ^t)l•icieax,  se,  adj.  [caprice],  ca- 
>.  *T  i  us,  fantastic,  whimsical. 

C.^plif,    '6,  i.  adj.  [L.  captivus],  cap- 
tivo. 
'2.  8.  captive. 

car,  oonj.  [L.  quare],  for,  because,  as. 

caractere,  s.m.  [L.  character],  char- 
acter, characteri.stic. 

caracterise,  e,  adj.  [caracttre], 
characterized,  characteristic,  marked. 

carafe,  s.  f.  [it.  caraffa—M-.  <je,dt], 
dcL.tnter,  flagon,  waLcr-hoUic. 

v^a,rcel,  s.  m.  [Carcel,  the  inveniorj, 
'Jarcel. 

caressaut,  e,  adj.  [pre.4.  part,  of 
carenner],  oaressinK. 

carease,  s.  f.  [it.  carezza  h.  carxDi], 
caress,  endearment. 


caresser,  v.  a.  [rarwc],  to  oaresB, 
fondle,  stroke,  fawn  upon. 

ca.rgaison,  s.  i.  [car<nii'r—h.*  carri- 
care,  of  Celtic  origin],  cargo,  freight, 
load. 

carre,  s.  m.  [L.  quadratxis],  sciuare. 

carre,  e,  adj.  [carrer],  square. 

carreau,  s.  m.  [L.  quadrum],  square, 
patie,  tile,  fla<,'-stone. 

carrer,  \.  rr.  [L.  quadmre],  to  square; 
«e  carrer,  to  strut,  to  spread  or^e's  self. 

carriere,  s.  f.  [L.*  quadraria],  race- 
ground,  course,  career. 

carriole,  s.  f.  [It.  carriuola],  a  small 
caniauo;  an  old  cart  or  hand-cart  (coUoq.). 

carrure,  a.  f.  [arrer],  breadth  of 
shoulders  ;  girth  ;  broad  build. 

carte,  s.f.  [L.  charta],  pasteboard, 
card,  chart,  map. 

cas,  s.ni.  [L.  vanxis],  case,  eveni.  [Pro- 
nounce kd  ;  un  kd-z-^t range.] 

cascade,  s.f.  [It.  cascata—L.  cadere], 
cascade,  waterfall,  cataract. 

caser,  v.a.  [cane—L.  cam],  to  place,  to 
fiii'l  a  place  for,  fl.\,  settle. 

caserne,  s.  f.  [Sp.  cas,>nia—L.  qxia- 
temuii],  barrack. 

casquette,  a.  f.  [cui^quc—it.  caseo],  a 
caji. 

ca.sser,  v.  a.  [L.  quasmre],  to  break, 
crack. 

casserole,  s.  f.  [w,sw-o.H.O.  chezq, 
sauce-pan. 

caste,  8.  f.  [L.  castug],  caste. 

OHSuel,  le,  adj.  [L,  Citmalis],  casual; 
accidental;  subject  to  accident,  fragile 
(colloq.). 

catastrophe,  S.  f.  [Gk.  KaTa.<jrpo4,r,], 

catastrophe,  calamity. 

cause,  s.f.  [L.  catwa],  cause,  case;  d 
c  I  line  de,  because  of;  pour  cause,  for  a 
good  reason,  58,  32. 

causer,  v.a  (oauac],  to  cause,  occa«ioa, 
give. 


1» 


,  "1  -,. 

m : 


ii^it:,.i 

■ '  iU 

'■-rriii 

iii 

i; 


liii 

:  ,  '  :■   :i 

VOCABULARY. 


causer,  v.  n.  [L.  caiisare],  to  chat, 
talk. 

causette,  a.t.  [oawxerj,  chat,  chattiiijj. 

cavalier,  l.  s.  m.  [doublet  of  cheva- 
lier], knight,  horseinari,  rider,  cavalier, 
trooper. 

'A.  adj.  (fcm,,  -iire),  free  and  easy, 
haughty,  BuperciliouB,  high-minded. 

cave,  s.  t.  [L.  '"^"us],  cellar. 

ce,  (lenioiisit.  pi  [I>.  exce  hoc],  he, 
she,  it,  they  ;  c'esi. ;  !. 

ce,  cet,  m.,  cette,  '  v  plu.,dera. 
adj.  [L.  ecce  hoc,  ecce  wt«j,  tiiis,  these ; 
that,  those. 

ce  qui,  ce  que,  that  which,  what, 
which, 
ceci,  dem.  pro.  [ce-fcjji  '^^is. 
cecit6,  3.  f.  [coecitatem],  blindness. 

c6der,  v.  tr.  aud  intr.  [L.  cedere],  to 
yield,  give  wi^. 

ceindre,  v.a.  irr.  [L.  cinf;ere],  (conju- 
gation jimilar  to  that  of  craindre),  to  en- 
close, encompass,  surround,  bind,  fence, 
encircle. 

ceinture,  s.  f.  [L.  dnetura],  sash, 
girdle,  belt. 

cela,  demonst.  pron.  [ce-f  to],  that. 

cel6bre,  adj.  [L.  celebrem],  .'elobrated, 
famous,  well-known,  noted. 

c616brer,  v.a.  [L.  celebrare],  to  praise, 
extol,  sii.g,  celebrate,  record.  [Written 
celdbr-  before  e  mute.] 

celeste,  adj.  [L.  casleslis],  celestial, 
heavenly. 

celle,  dem.  pro.,  fem.  sing,  of  eelui. 

cellier,  s.  m.  [L.  cellar  mm],  strictly, 
a  cellar  on  the  ground  floor ;  a  store- 
room ;  an  outhotisu,  hen-house. 

celui,  m..s.,  celle,  f.s.,  caux,  m.  plu., 
celles,  f.  plu.,  dem.  prons.  [L.  ecceille, 
ecce  ilia],  he,  him,  that,  she,  her ;  they, 
them,  those. 

cendre,  s.  f.  [L.  cinerfrn],  ashes,  em- 
ben'. 

cent,  adj.  [centum],  hundred. 


centaine,  8.f.  [c«?i(],  a  hundred,  about 
a  hundred. 

centime,  s.  m.  [L.  centesimug],  oen- 
time,  the  hundredth  part  of  a  frano. 

cependant,  adv.  fee  -f  pendant],  in 
the  meantime,  hDWOver. 

cercle,  a.m.  [L.  circulus],  circle,  ring, 
orb. 

ceremonie,  s.  f.  [L.  ctxreriMnial, 
ceremony,  courtesy. 

cerise,  s.  f.  [L.  cerasus],  cherry, 
certain,  e,  iwlj.    [L.  certus],  certain, 
sure,  positive,  undoubted. 

certainemont,  adv.  [certain],  cer- 
tainly, assuredly,  without  fail,  indeed, 
surely,  infallibly. 

certes,  adv.  [L.  certe],  indeed,  cer- 
tainly. 

certitude,  a.  t.  [L.  certitudo],  cer- 
tainty, assurance. 

cerveau,  s.m.  [L.  cerebellum],  brain, 
mind,  intelligence. 

ces,  plu.  of  ce,  cet,  cette. 

cesse,  s.f.  [cesser— h.  ir.s.sare],  ceasing, 
intermission  ;  sans  cesse,  constantly. 

cesser,  v  intr.  [L.  cessare],  to  cease, 
stop. 

chacun,  e,  pron.  [chaque,  un],  every- 
one, each. 

chagrin,  noun  and  adj.  [der.if  per- 
haps Turkish,  from  a  kind  of  sackcloth], 
grief,  trouble,  worry. 

chaine,  8.f.  :L.  catmia],  chain. 

chaire,  «.  t.  [L.  cathedra],  desk. 

chaise,  s.f.  [a  doublet  of  chaire — L. 

cathedra],  chair,  seat. 

chaland  or  chalant,  s.  m.  [L.* 
chelandium — Qk.  ^^^'^''^^ot'Jt  *  barge, 
lighter,  flat-boat. 

chaland,  s.  m.  [der.f],  a  ciiatomer. 

ch&le,  B.  m.  [Arab,  schdl],  shawl. 

chaleur,  s.  f.  [L.  calorem],  heat,  hot 
ness,  fervency,  2,eal,  ardour,  warmth. 


80 


indred,  about 

sitnus],   oen« 
a  (rano. 

pendant].  In 

I,  circle,  ring, 

cceremonia], 

cherry. 
•tun],  certain, 

certain],  cer- 
fail,   iudeed, 

indeed,  cer- 

••titudo],   cer- 

Hum],  brain, 


:are],  ceasing, 
istantiy. 

re],  to  cease, 

e,  un],  eveiy* 

[der.if  per- 
)f  uackdoth], 

chain. 

,  desk. 

}f  chaire — I^ 

H.  m.    [L* 
'],    a   barjre, 

customer. 

shawl. 

],  heat,  hot 
rarmth. 


VOCABULAKY. 


Chaloupe,  •.  f.  {It.  aeialuppa],  a  long- 
boat, launch,  shallop. 

chamarrer,  v.  tr.  [Sp.  chaviarra, 
loee-work],  to  trim  with  lace. 

chambre,  s.  f.  [L.  camera],  chamber, 
room,  apartment. 

champ,  B.  m.  [L.  cavipus],  lii-ld.  inece 
of  ground;  champ  de  bataille,  field  of 
battle ;  Itre  anx  chaitipn,  to  be  in  the 
country.  [Pronounce  chan ;  un  chan 
arule ;  den  chan-z-arides  ;  p  is  never 
heard.] 

champetre,  adj.  [L.  campedrin], 
rural,  rustic  ;  country  (as  an  adj.). 

chance,  s.  f.  [L.  cadentia],  hazard, 
obaiice,  luck. 

chandelle,  s.f.  [L.  candela],  a,  CAudle. 

change,  s.  f,  [changer],  exchange, 
change. 

changement,  s.  m.  [changer],  change, 
alteration,  variation. 

changer,  v.a.  and  v.n.  [L*  cambiare], 
to  change,  exchange,  alter,  turn ;  il 
changer  d' expression,  his  expression 
changed ;  fe  changer,  to  be  changed 
converted  ;   to  alter,  to  change. 

chansonnette,  s.  f.  [chanson],  ditty, 
little  song. 

chant,  8.  m.  [L.  ca7itus],  singing, 
strain,  song,  air,  melody. 

chanter,  v.a.  and  v.n.  [L.  eantare],  to 
sing,  chant. 

chanteuse,  s.  f.  [fem.  of  chantenr— 
L.  cantatorem],  singer,  vocalist,  chantress. 

chantonner,  v.  n.  [chanter],  to  hum. 

Chantre,  s.  m.  [L.  cantorem],  singer, 
chorister,  chanter. 

chaos,  s.  m.  [Gk.  x«o^li  chaos,  con- 
fusion. [Pronounce  fra-d;  ka-d-z-inforuie.] 

chapardetir,  s.  m.  [of  unknown  deri- 
vation; chat-pard.  has  been  suggested; 
a  slang  term  among  soldiers],  plunderer, 
marauder,  boodler. 

chapeau,  s.m.  [ehape — L-'eapa],  hat. 

Ohapelle,  «.  f.  [L.*  eapella],  chapel. 


chapltre,  s.  m.  [L.  capitulum],  chap- 
ter. 

chaque,  adj.  (L.  i]uis<]iie],eac.n,iiVKry, 

charbon,  s.  m.  (I,,  carbotiem],  coal, 
charcoal. 

charge,  s.  f.  [charger],  load,  freight, 
burden,  charjre,  custody,  care  ;  fewine  de 
rharge,  housekeeper. 

chargemeiit,  s.  m.  [charger],  cargo, 
load,  boat-load. 

charge,  e,  adj.  [charger],  loaded, 
weighted,  laden. 

cliarger,  v.  a.  (L.*  ayrricare—L.  car- 
rus\,  io  load,  charge,  burden,  to  weigh 
down,  entrust ;  se  charger  (de),  to  take 
charge  of,  charge  one's  self  with. 

charitable,  adj.  [charite],  charitable. 

charitablement,  adv.  [rhinitable], 
charitably. 

charite,  s.  f.  [L.  caritafem],  charity, 
love  ;  faire  la  chariti',  to  gi\  e  alms. 

charmant,  e,  adj.  [charmer],  charm- 
ing, delightful,  agreeable. 

charme,  s.  m.  IL,  carmen],  charm, 
spell,  attraction,  delight. 

charmer,  v.  a.  [charme],  to  charm, 
enchant,  bewitch,  fascinate,  captivate, 
please,  delight. 

charmeur,  1.  s.  m.  fem.  char- 
meuse  (fig.)  and  charmere.'^se  (lit.) 
[charme],  charmer,  enchanter. 

2.  adj.  charming,  enchanting,  bewitch- 
ing. 

charpentier,  s.m.  [L.  carpentariut\, 
carpenter. 

charrette,  a.  f.  [char,  L.  carrug], 
cart. 

charrier,  v.  a.   [L.  carricare],  1.  to 
cart,  bring  in  a  cart. 
2.  to  drift,  drag. 

charroi,  ■.  m.  [charroyer  —  c/iarj, 
waggon. 

chasse,  s.  f.  [chasser],  chase,  hunt, 
hunting,  pursuit. 


■'i'lli" 


.,;<, 


It  1> 
Hi 


•; 


VOCABULARY. 


chasser,  v.  a.  [L.  eaptare],  to  hunt,  to 
chase,  to  pursue,  drive  away. 

chasseur,  ».  m.,  fem.  chasseuse, 
L.*  cacciator],  hunter,  sportaman,  hunta- 
mcin. 

chaste,  adj.  [L.  eastiu],  chaste,  mod- 
est, pure,  virtuous. 

Chat,  8.  in.,  fem.  chatto  [L.  catus], 
oat. 

ch&,teau,  e.  m.  [L.  eastelhim],  castle, 
fort,  oitodel,  country  seat,  mansion. 

ch&tier,  v.  a.  [[«.  ("astv/are],  to  chas- 
tise, punish. 

chatiment.  s.  m.  [L.  cantigare],  ohaa- 
tisement,  punishment. 

chatotiiller,  ^  r.  [i  <.  cactuliare],  to 
tickle. 

chaud,  1.  adj.,  fem.  chaude  [L.  cali- 
dus],  hot,  warm. 

2.  8.  ni.,  heat,  warmth ;  avoir  chaud,  to 
be  hot,  warm. 

chauffer,  v.  tr.  [L.*  caleflcare—L. 
calere,  to  glow— facere,  to  make],  to 
make  warm,  hot ;  m  chauffer,  to  warm 
one's  self. 

chaufferette,  s.  f.  [chauffer],  foot- 
warmer,  chariiii^-diHh. 

Chauffeuse,  s.  f.  [chauffer],  a  low 
chair  placed  near  the  fire. 

chaumi6re,  a.  f.  [chauim—L.  cala- 
inva],  thatched  house,  cottage,  oot. 

chaussee,  s.  f.  [L.*  caldata  (via), 
from  calx,  lime],  causeway,  thoroii'jhfare, 
road,  street. 

chausson,  s.  m.  [chaunser  -L.  cale- 
care],  sock,  under-stocking,  lij,'ht  shoe, 
foot-gear. 

chef,  8.  m.  [L.  caput],  chief,  head, 
[/is  pronounced,  except  in  chef-d'aeuore.] 

chomin,  s.  m.  [a  Celtic  word],  way, 
road,  path,  course ;  chemin  de  fer,  rail- 
way ;  d  moitiA  chemin,  A  rai-cheinin, 
half  way. 

cheminee,  s.  f.  [L.  ca7niiiata\,  chim- 
ney, flre-plaoe,  mantel-piece. 


cheminer,  ▼.  tr.  wad  Intr.  [chemin'\, 
to  walk  or  plod  on. 

chemise,  a.  f.  [L.*  camisia  {Arah.)\, 
Bhirt. 

chene,  s.  m.  [L.*  ea^nus],  oak. 

chenil,  s.  m.  [L.*  canile],  a  kennel. 

Cher,  1.  adj.,  fem.  chere  [L.  carus], 
dear,  beloved  ;  dear,  costly. 
2.  adv.  dear. 

chercher,  v.  a.  [L.  circare],  to  seek, 
look  for,  search,  get,  endeavour,  attempt, 
try ;  ve7ur  chercher,  to  come  for ;  venir 
le  chercher,  to  come  for  it ;  envoyer  le 
chercher,  to  send  for  it. 

cheri,  p.  p.  of  chirir  (cher),  dear, 
darling. 

chetif,  ve,  adj.  [L.  captivua],  lean, 
thin,  pitiful,  piteous,  puny,  sorry,  bad, 
mean,  wretched. 

cheval,  a.  m.  [L.  caballu-^],  horse. 

Chevalet,  s.  m.  [cheval],  easel. 

chevalier,  s.  m.  [cheval],  knight. 

chevauchee,  a.  f.  [L.*  cabaUicare], 
circuit,  course. 

chevelure,  a.  f.  [L.*  capillatura], 
head  of  hair,  hair. 

cheveu,  a.  m.  [L.  cainllufi],  hair ;  «< 
cheveux,  the  iiair  (of  the  head). 

Cheviile,  a.  f.  [L.  clavicxtla],  peg,  bolt, 
plug  ;  la  chevi'le  da  pied,  the  ankle-bone. 

chevron,  s.  m.  [L.*  caprionem,  L. 
capra,  a  goat],  a  rafter. 

chevrotant,  e,  adj.  [chevrote^i],  tre- 
mulous. 

chevroter,  v.  n.  [chevrot—chevre,  a 
goat],  to  aing  or  apeak  in  a  tremulous 
Toice. 

chez,  prep.  [L.  casa],  at,  to,  in  one's 
house,  at  thi'  home  of ;  in,  with,  among ; 
chez  sol,  at  home;  sonchazsoi,  ont'ahome; 
rentrer  chez  soi,  to  return  home;  chez 
I'ipicier,  at  (to)  the  grocer's ;  de  che: 
I'ipicier,  from  the  grocer's. 

chicaner,  v,  intr.  [Gk.  r^aKaviov,  ft 
kind  of  game],  to  cheat ;  cavil,  quibhie. 


8S 


r.  [ehetnin], 

da  {Arab.)], 

oak. 

A  kennel. 
)  [L.  cariis]. 


;r«],  to  seek, 

)ur,  attempt, 

le  (or;  venir 

;  envoyer  le 

(cher).   dear, 

ptivufi],  lean, 
,  sorry,  bad, 

s],  horse. 
,  easel. 
[],  knight. 
*  caballicare], 

capillatura]. 


uft],  hair ;    m 

1). 

a],  peg,  bolt, 
ankle-bone. 

tpri.oiiem,  L. 
hevroter],  tre- 

i-ot—chevre,  a 
a  tremuloua 

b,  to,  in  one'8 
vith,  among; 
t,  one's  home; 
home;  chez 
's;    de  che: 

T^oKaciof,   a 
ril,  quibble. 


1 


VOCABULAKY. 


chlen,  t.m.,  (em.  chlenne,  [L.  eanit], 
dog. 

chiffoner,  v.  tr.  [ehi^oit],  a  rag,  to 
ruffle,  break  up, 

chiflfre,  8.m.  (Sp.  elfra—Anh.  (C^ar], 
figure,  number,  total  amount,  cipher. 

chimdre,  8.(.  [Qk.  x'Va'pa],  chimera, 
idle  fancy.    [Pronounce  ch  as  nh.] 

chimerique,  adj.  [ehimire],  chimeri- 
cal, visionary,  fantastical. 

Chine,  s.  (.,  China. 

chiquenaude,  8.(.  [origin  unknown], 
fillip,  slap,  tap,  bu£fet,  blow. 

choc,  B.m.  [It.  deoeo],  shock,  collision, 
clashing  together. 

chCBvtr,  ■.(.  [L.  chorus— Q\i.  xopos]. 
chorus,  choir,  chancel ;  I'enfant  de  chosur, 
the  little  chorist,  singing  boy. 

chohr,  V.  intr.  [L.  cadere],  to  fall. 

choisir,  v.a.  [Qoth.  A:oit*?an— O.H.O. 
chiosan],  to  choose,  make  choice  of,  pitch 
upon,  pick  uui,  select. 

cboix,  8. II I.  [choisir],  choice,  choosing, 
option,  selection. 

ch6mage,  s.m.  [ehdmer],  being  out 
o(work;  rest  (rom  labour;  having  nothing 
to  do. 

ch6mer,  v.  intr.  [L.*  cauma,  the 
heat  of  the  day  ;  see  caim«],  to  quit  work, 
to  be  out  of  work. 

choquer,  v.  a.  [choc — It.  eieoco],  to 
shock,  strike,  dash  against. 

chose,  8.  (.  [L.  causa],  thing,  matter, 
business,  affair,  deed;  grand'  chose,  a 
great  deal,  much ;  autre  chune,  something 
else  ;  quelque  chose,  s.  m.,  something. 

chou,  8.  m.  [L.  eaulis],  cabbage. 

choyer,  v.  a.  [origin  unknown],  to 
take  great  care  o(,  be  (ond  of,  pamper, 
fondle,  pet. 

Chretien,  ne,  s.  and  adj.  [L.  ehrist- 

irt7iMs],  Chri&L;"n. 

chronom^tre,  s.  m.  [Ok.  xP^voi+ 
utrnov],  chronometer. 


chuchoter,  v.n.  and  ▼.».  [onomato- 
poetic],  to  wliisper.   [Pronounce  eh  as  sh.] 

chut!  intr. [o/io;rta(.], hush!  ett  [Pro- 
nounce ch  as  sh.  ] 

ciel,   a.m.,    plu.  cieirx  [L.  ecelum], 
heavens,  the  sky. 

cierge,  B.m.   [L.  eerens],  candle,  wax 
candle. 

Cil,  s.  m.  [L.  «7iU7/i],  eye-lash.    [Pro- 
nourice  the  L] 

clme,  8.  (.  [L.*  eijma,  the  head  o(  a 
cauliflower],  the  top,  summit. 

cingler,  v.  tr.  [L.  ciiii/ulare\  to  sail 
(before  the  wind) ;  to  head  for. 

cinq,  num.  adj.  [L.  quinque],  five, 

Cinquante,  adj.   [L.   quinquaginta], 
fifty. 

cinqui6me.  s.  m.  [cinq],  fifth  part, 
fifth;  au  cinquitrne,  on  the  fifth  story. 

circonstance,  s.f.  [L.  circumstantia], 
circumstance,  occasion. 

circonstancie,  e,  adj.  [p.  p.  cireon- 
stancier],  detailed. 

circxHer,   v.  intr.  [L.  circularil,  to 

circulate. 

Cire,  8.  (.  [L.  cera],  wax. 

cirer,    v.  a.  [cire  —  L    cera],  to  wax, 

black  (boots). 

ci.-?eaux,  a.  ni.  plu.  [origin  unknown', 
scissors  (sing,  means  chisel). 

civiliser,    v.a.   [civil— L.  civilis],  to 
civilize. 

olair,  e,  adj.  [L.  clarus],  clear,  pure. 
2.  adv.  clearly. 

clairement,  adv.  [clair],  clearly. 

clameur,  s.  f.  [L.  clamorem],  noise, 
clamor. 

clanche,  s.  f.  [derJ],  a  latch. 

olapoter,  v.  intr.  [ilajiper,  onomato- 
poetic],  to  sjilash,  ripple. 

claquer,  v.  intr.  [onomatopuetic],  t9 
smack,  oliok,  slam. 


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VOCABULARY. 


clartd,  •.  t.  [L  elaritatem],  light, 
clearness,  liriphtiiess. 

classe,  a.  f.  [L.  elaasis],  class,  school, 
lesson. 

clef,  9.  f.  [L.  clavis],  key.  [/  always 
silent.] 

clematite,  1. 1.  [Gk.  KArj/uiaTis],  cle- 
matis. 

clement,  e,  adj.  [L.  clcmentem], 
merciful. 

client,  8.  m.  [L.  clietitem],  client, 
patient,  customer. 

cligner,  v  a.  [L.  clmare\  to  blink, 
wink ;  cli'jner  de  I'ceil,  to  wink. 

clin,  8.m.  [cligner],  wink,  twinkling; 
trice. 

cloche,  8.  f.  [!..•  doccc.  from  the 
Celtic],  bell. 

Cloltre,  8.  ni.  [L.  clanxtruin],  cloister. 

clore,  V.  a.  irr.  [L.  ckmdere],  (used 
only  in  the  following  forms :— jc  clus,  tu 
clos,  il  cl6t;  je  clorai;  je  ciircns;  clos; 
que  je  close;  clos,  dop.e),  to  enclose,  fence, 
shut  in,  finish,  conclude. 

clos,  e,  [p.  p.  of  clore,]  closed,  ti{,^ht, 
shut. 

cloture,  8.  f.  :L.*  clvsintra;  L.  clau- 
sun],  fence. 

cloiier,  v.tr.  [dou,  L.  davits],  to  nail, 
pin,  fix. 

cocotte,  s.f.  [onoinat. ,  a  child's  word], 
hen,  pullet. 

CCBur,  8  m.  [L.  cor],  heart;  de  bon 
coeur,  heartily ;  avoir  Ic  ccniir  net,  to  have 
one's  mind  clear. 

coffre,  8.  m.  [L.  cophi7ws],  chest, 
trunk. 

coffrer,  v.  a.  [coffrf],  to  put  by  (in  a 
trunk);  to  imprison  (fam.). 

cogner,  v.  a.  [cognde,  an  axe],  to 
knock,  hit,  strike;  8c  cogner,  to  hurt, 
bump,  strike,  one's  self. 

cohue,  8.  f.  [from  interj.  Atw],  crowd, 
mob. 


coi,  coite,  adj.  (L.  qvietu»\  still, 
quiet. 

coififer,  v.a.  [coiffe—lj.*  cuphia],  to 
put  on  one's  head,  dress  the  hair;  to 
over-top,  top,  surmount. 

coiffure,  s.  f.  [coiffe],  head-dress. 

coin,  8.  m.  [L.  euneus],  corner,  angle, 
nook. 

colore,  1.  8.f.  [L.  cholera],  passion, 
anycr;  wrath,  rage,  fury  ;  il  eat  en  colore, 
he  is  angry. 

2.  adj.,  aiifjfry,  ixissionate,  hasty,  chol- 
eric; la  louche  coli're,  the  lips  compressed 
in  anger. 

collection,  s.  f.  [L.  collectios],  collec- 
tion, set. 

college,  s.m.  [L.  collegium],  college, 
school. 

collar,  V.  a.  and  v.  n.  [<olle—L.  colla], 
to  paste,  glue,  stick  together  ;  adhere. 

collet,  s.m.  [col — L.  colluni],  collar. 

collier,  s.  m.  [col,  neck,  L.  collum], 
collar  (on  dogs,  etc). 

colline,  s.  f.  [L.  colliiia],  a  hillock, 
hill,  elevation. 

colombier,  s.  m.  [L.  eolumbarium], 

dove-cot,  pigeon-house. 

colonne,  s  f.  [L.  colwmna],  column. 

colorer,  v.  a.  [L.  colorare],  to  colour, 
to  dye. 

colorie,  e,  adj.  [colorier,  doublet  of 
colorer],  coloured  (said  of  paintings). 

colorier,  v.  a  \colori—p.  p.  of  O.  F. 
colorir],  to  colour,  put  colour  on,  (said 
of  pictures  . 

combattre,  v.a. and  v.n.  irr.  [L.  cum 
*  l'"r.  battre],  (pres.  ind.  je  combats),  to 
figlit,     combat,    dispute,    contest,    war, 
contend,  vie. 

combler,  v.a.  [L.  cmnulare],  to  heap, 
heap  up,  make  up,  fill  up,  crown,  com- 
plete, overwhelm. 

comedie,  s.  f.  [L.  coTncedia],  comedy, 
play. 

commande,  s.  f.  [commander],  com- 
mand, order  (iu  trade). 


VOCABULARY. 


commanJement,  s.  m.  [common- 
der],  coiiini;ind,  order. 

commander,  v.tr.  [L.  conmendare], 
to  command,  bid,  cmler. 

comme,  l.  adv.  [L.  quonwdo],  iis,  like. 
2.  conj.,  aa,  since,  how,  as  if. 

commencement,  a.m.  [commcncer], 
beginning. 

commencer,  v.  a.  [L.  cum  imtinre], 
to  begin,  commence,    [f  before  a  and  o.] 

comment,  adv.  [comtne+ment],  how, 
In  what  manner,  why,  wherefore,  what, 
Indeed  ;  comment  cela?  how  is  that? 

commerce,  s.  f.  [L.  commerdum], 
commerce,  trade,  busines.s. 

COmm6re,  s.  f.  [h.*  com-mater,  jrod- 
niother],  {godmother;  jrossip,  gadabout, 
crony,  talkative  old  woman. 

commettre.  v,  tr.  [L.  committrc], 
commit. 

commissaire,  a.  m.  [cmnmettre], 
commissary;  commmaire  de police,  mag- 
istrate. 

commission,  a.  f.  [commettre],  com- 
mission, errand. 

commissionnalre,  s.  m.  [commis- 
sion], oommi.ssioner,  agent,  factor,  mes- 
senger. 

commode,  l.  adj.  [L.  co^nmodus], 
commodious,  convenient,  comfortable, 
agreeable,  easy. 

2.  8.  f.  bureau,  chest  of  drawei's. 

commun,  e,  adj.  [L.  communis], 
common,  usual,  ordinarj'. 

commune,  8.f.  [coinmuii],  commune, 
parish. 

communion,  8.f.  [L.  communionem], 
communion,  sacrament. 

compagnie,  s.  t.  [compagne],  com- 
pany. 

compagnon,  s.m.  [L.*cumpanioneni, 
cum-\-pane,  bread],  companion. 

comparer,  v.  tr.  [L.  comparare],  to 
compare. 


%& 


compassion,  s.f.  [L.  compai>gionem\, 

compa-ssion,  jiity. 

compiitissant,  e,  adj.  [compatir, 
L.*  cmii/ntin],  coiiiii.assionato. 

compatriote,  s.m.  and  f.  (L.  cotn- 
parita],  oompruriot,  fellow-counLrvmaii, 
fellow-countrywoman. 

compensation,  s.  f.  L.  compmm- 
tionnn],  conijH  n.s-ition,  amends,  repara- 
tion, satisfaction. 

complaire,  v.n.  irr.  [E.  complarere] 
(conjugated  like  plaire),  to  honour, 
pleaso. 

complaisance,  s.f.  [complaire],  kind. 
ness,  ccimiilaisance,  complacfticy. 

complet,  ete,  adj.  [L.  ci'mpMun], 
complete,  full,  total,  purfcct.. 

compleb,  s.m.  [complet],  complement, 
outfit. 

complicite,  s.f.  [complice— h.  com. 
pUcem],  the  being  an  accomplice,  com- 
plicity. 

compliment,  8.  m.  [O.F.  complir,  to 
finisti],  comjiliment,  congratulations. 

compliquer,  v.  tr.  [L.  covipluare], 
to  coiiiiilicate. 

comporter,  v.  tr.  [L.  romiortore],  to 
permit;  allow,  admit  of ;  secowporier,  to 
behave,  act ;  to  conduct  one's  self. 

composer,  v.a.  [L.  r^mjonere],  to 
compose,  form. 

ccmprendre,  v.a.  irr.  l.  coinjrrr- 
hoHlci-f],  (for  conjugation  see  jrendre), 
to  comprehend,  understand,  conceive, 
inchuie,  comprise,  < lin. 

compris,  e,  past  i  >,rt.  of  en m prendre. 

COmprit,  3rd  sing.  pret.  ind.  of  com- 

prendre. 

compromettre,  v.  tr.  [L.  compro. 

h'.itterc],  to  compromise. 

compte,  s.m.  [L.  computus],  account, 
reckoning,  calculation,  .score,  esteem,  re- 
gard ;  piii'i-  nil, /I  roin;'ie,  for  my  part;  w 
reiidre  un  compte  de,  to  realize. 


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VOCABULARY. 


compter,  T.a.  and  v.n.  [L.  eomputare], 
to  count,  reokon,  immlicr,  caiuulute  ;  de- 
pend, rely. 

comte,  s.m.  [L.  coinitem],  count. 

COmptoir,  a.  in.  [compter],  counter, 
bar  (of  a  tavern). 

conceder,  v.  a.  [I.,  concedere],  to 
grant,  yield.  (Written  conoid —hetore  e 
mute.] 

concerner,  v.n.  [L.  coneemcre],  to 
relate  or  bolonjj  to,  concern,  regard. 

concession,  s.  f.  [L.  cuncessioiiein], 
concession,  comproniisu, 

concevoir,  v.a.  [L.  conciiinre],  to  ap- 
prehend, imajfine,  understand,  perceive, 
take,  comprehend,  conceive ;  cela  se  con- 
foit,  that  is  readily  understood. 

conciergre,  s.m.  and  f.  [L.*  conser- 
vitis],  porter,  doorkeeper,  janitor. 

COncilier,  v.a.  irr.  [L.  cmiciliare],  to 
recoucile,  conciliate. 

conclure,  v.a.  and  v.n.  [L.  conclu- 
dere],  (coiicluant,  conclu,  je  eonclus),  to 
conclude,  infer,  think,  judge. 

concourir,  v.  int.  irr.  [L.  coneurrere], 
to  concur,  conspire. 

COndamne,  adj.  and  noun  [eondam- 
ner],  condemned  ;  prisoner,  one  sentenced 
tor  crime. 

condamner,  v.  tr.  [L.  condemnare], 
condemn.    [;»  is  not  pronounced.] 

condition,  8.f.  [L.  eonditioiiein],  con- 
dition. 

conduire,  v.  a.  irr.  [L.  conducere], 
(conduisant,  co7iduit,  je  conduCs,  je  con- 
duisis,  que  je  conduise),  to  conduct,  lead, 
guide,  convoy,  carry,  bring,  take,  accom- 
pany, attend. 

conduite,  8.f.  ({em.  of  p.  p.  of  con- 
duire], conduct,  charge,  behaviour,  man- 
ner, deportment,  guidance. 

confection,  a.  f.  (L.  eonfectionem], 
ready-made  clothing. 

confeaaer,  v.  a.  [L.  confesnnn],  to 
oenfes*,  acknowledge,  avow. 


conflance,  s.  f.  [oimfiant—con/ler], 
confidence,  reliance,  trust,  dependence, 
assunince. 

confidence,  s.f.  [L.  confidentia],  con- 
fidence, secrecy,  secret,  disclosure,  trust. 

confident,  s.m.  (L.  confide nlem],  con- 
fident, confidant. 

confler,  v.  a.  [con-f/fer],  to  confide, 
intrust,  commit  to ;  se  confier,  to  trust  in, 
place  reliance  on. 

confiture,  B.f.  [confire,  L.  conjlcere], 
preserves,  jam. 

confondre,  v.a.  [L.  confundere],  to 
confound,  confuse,  blend,  mix,  mingle. 

confortable,  tidj.  [Eng.  coinj'ortable], 
comfortable,  easy,  enjoyable. 

confus,  e,  adj.  [L.  confusus],  mixed, 
blended,  confused,  ashamed. 

conge,  s.ra.  [L.  comineatus],  leave, 
liberty,  permission,  holiday. 

congestion,  e.  f.  [L.  congestionem], 
congestion. 

congestionner,  v.a.  [congedion],  to 
ciuse  a  congestion,  congest. 

conjecture,  s.f.  (L.  conjectura],  con- 
jecture, guess. 

conjugal,  e,  adj.  [L.  conjuffalis],  con- 
jugal, married. 

conjurer,  v.  tr.  [L.  conjurare],  to 
conjure,  band  together,  swear. 

connaissance,  a.  f.  [coimamant], 
knowledge,  acquaintance,  intercourse, 
learning,  understanding. 

connaltre,  v.a.  irr.  [L.  cognoseere], 
(connausant,  connu,je  connais,  je  c&nnua, 
je  connaltrai,  que  je  connause),  to  know, 
be  acquainted  with. 

COnnu,  e,  [past  part,  of  comMttre], 
known,  well  known,  familiar. 

conquerir,  v.  tr.  irr.  [L.  conquirere\, 
(conjugated  like  acquirer),  conquer,  ac» 
quire,  overcome. 

COnquSte,  8.f.  [conquirir],  conquest. 

conquis,  past  part,  of  eonqtUrir, 
conquered. 


£0 


VOCAHULAHY. 


consacrer,  r.a.  (L.  eonsecrnre],  to 
oonseorate,  devote,  hallow,  PancUfy,  sanc- 
tion. 

conscience,  s.f.  [L.  congcieatia],  con- 
■cienoe,  perception,  consciousness. 

consclencieusenient,  a<iv.  [om- 
ieie7icieux],  conscientiouH'.y. 

consciencleux,  se,  adj.  [canmenc/'], 
oonscientious,  honest,  upright,  straight- 
forward. 

COnseil,  B.m.  (L.  emmlium],  counsel, 
advice. 

COnseiUer,  v.  tr.  [conseil],  to  advise, 
counsel. 

consentlr,  v.n.  irr.  [L.  cmisentire], 
(pres.  \nd.,jeeon.'!ens),  to  consent,  ajjree, 
acquiesce,  assent  to. 

consequence,  8.f.  [L.  emwequentia], 
consequence,  sequel. 

consequent,  s.  m.  [con.st?qtienre],  con- 
sequent; par  conge.qutnt,  consequently. 

COnserver,  v.  a.  [L.  conservare],  to 
preserve,  keep,  maintain. 

considerable,  adj.  [connidercr],  con- 
siderable, extensive,  on  a  lar^je  scale. 

considerer,  v.  a  [L.  conniderare],  to 
consider,  look  at,  regard,  esteem,  respect, 
look  up  to.  [Written  dir  before  e  mute.] 

consigner,  v.  tr  [L.  consignare],  to 
deposit,  a^^sign. 

consolation,  s.  f.  [Tj.  consolationem], 
consolation,  comfort,  solace. 

consoler,  v.  a.  [L.  consolaH],  to  con- 
sole, solace,  comfort. 

consommer,  v.  a.  [L.  conmimm'trr], 
to  consummate,  complete,  perfect,  finisli, 
accomplish,  consume,  use. 

consplrer,  t.  tr.  [L.  conspirarc],  to 
conspire. 

constamment,  adv.  [coni^tant],  with 
constancy,  steadily,  perseveringly.  con- 
stantly. 

constant,  e,  adj.  [L.  comtantem], 
constant,  unshaken,  steadfast,  persever- 
inif,  unvarying:,  steady,  lasting:. 


constater,  v.  tr.  [L.  ufalnt],  to  state, 
assert,  affirm,  confirm. 

consterner,  v.  a.  [L.  comtfrrwre],  to 
strike  with  consternation,  astound,  amaae, 
dismay,  dishearten. 

conetituer,  v.  a.  [L.  conxHtuere],  to 
constitute,  make,  place,  put,  raise,  settle. 

consulter,  v.  a.  IL.  coimdtnre],  to 
con.salt,  advise  with,  take  advice  of, 
deliberate,  confer. 

contact,  9.  m.  [L.  contactm],  contact, 
touching,  touch. 

conte,  8.  m.  [confer],  a  tale. 

contempler,  v.  a.  [contemplari],  to 
contemplate,  behold,  survey,  view,  gaze 
on. 

COntenance,  s.  f.  [eontem'r],  counte- 
nance. 

oontenir,  v.  tr.  irr.  [L.  contenire], 
(conjugated  like  tenir),  to  contain,  hold  ; 
imply;   restrain. 

content,  e,  adj.  [L.  cnntenhis],  con- 
tent, satisfied,  pleased,  in  good  humour. 

contenter,  v.  tr.  [content],  to  satisfy. 

conter,  v.  tr.  [doublet  of  compter],  to 
tell,  relate,  narrate. 

contester,  v.  a.  [h.  confestari],  to 
contest,  dispute,  contend,  debate. 

contiennent,  3rd  plu.  press,  ind.  of 

coifenir. 

continuer,  v.  a.  and  v.  n.  [L.  continu- 
are],  to  continue,  keep  on,  go  on,  run  on, 
extend. 

contradiction, s.f.  [L,  •  i .,  radietion- 
em],  contradiotion. 

contradictoiro,  adj.  [L.  contradic- 
torius],  contradictory. 

contraindre,  v.  a.  irr.  fL,  constring- 
ere],  (euiij\:gated  like  naindt-e),  to  con- 
strain, coiiiiiel,  force,  make,  drive,  neces- 
sitate, impel. 

cor.trointe,  s.f.  [contraindre],  con- 
straint, conrpulsion. 

contraire,  a.  m.  [L.  contrariua],  con- 
trary, opposite;  au  contraire,  on  the 
contr-ry. 


W 


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VOCABULARY. 


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f 

1 

■' 

i 

f 

ll 

■ 

; 

contrarler,  ▼.  »  [L.  con<mriu*i],  t  j 
contradict,  gainsay,  thwart,  battle,  op- 
poBe, 

contrariety,  8.  f.  [contraire],  annoy 
ance,  vexation. 

contraste,  s.  m,  (It.  contraKto~L. 
eontra+starc],  contrast. 

centre,    prei>.    |L.    contra],   a^fainst, 
contrary  to, 
contre-allee,  H.f.  cross-lane,  alloy. 

contre-coup,  8.  m,  [contrc-ciiiii'],  re- 
action, rebound. 

contrition,  a.  t.  [L.  conMiiaunm], 
contrition. 

COntr61er,  v.  a,  li:uti(rfile—contre+ 
r6le],  tu  ruuisier,  pnt  npon  tho  rolls,  to 
verify,  e.\auiine,  control,  cheek,  keep  in 
check, 

convaincre,  v.tr.  irr.  [L.  cnnvfnrere], 
(con.iu;,':Ue(l  like  vaincre)  to  convince. 

couVLvle.-cent,  8.  ni.  [L.  convah'nceti- 
teiti],  convalescent,  a  person  reco\eriiig 
from  illness. 

convenable,  adj.  [conrenir],  suit- 
able, fit,  proper,  conve'iicnt,  lueet, 
seemly,  beconiiri!,'',  befillin,'^^  expedient. 

convenir.  v.n.  irr.  [L.  cuiivenire] 
(conjugated  like  venir),  to  agree,  ailniit, 
own,  acknowiedife,  .suit,  lit,  match,  l.'e- 
come,  be  suitable,  be  fit,  exjiediciir,  con- 
venient. 

conversation,  s.  f.  [L.  converm- 
tionem],  conversation,  conver.se,  talk, 
discourse, 

convevHion,  s.  f.  [L.  convi'nd'onem], 
conversion,  transfonuation,  chaniyre. 

conviction,  s.  t.  [L.  convict Lone7n], 
oonvi(!tioii. 

conviendra,  3rd  sing.  fu*.  of  con- 
venir. 

convoiter,  v.  a.  [cn7ivo!tisi'],  to  covet, 
hankei'  after,  conceive  a  violent  passion 
for. 

convoitise,  s.  f.  [L.*  cupiditia—h. 
eiipiditati],  covetousness,  desire. 


convulslf,  ve,  adj.  [eonmiltinn],  con- 
vulsive, agitated. 

convulBlon,  ■.  f.  [L.  eonvulmom 
convulsion,  (It. 

copain,  s.  m.  [colloiiuial  contraction 
of  cui)ij'a:/)i.on],  fellow,  mate. 

copie,  8.  f.  [L.  copia\,  copy,  transcript, 
task. 

copievix,  ae,  adj.  [L.  cojiiotua],  copi- 
ous, abundant, 

coque,  s.  f.  [L.  cniicha],  shell  (of  ei,'tj8, 
fruits,  pearls) ;  hull  (of  a  ship). 

coqueliccjt,  s.  m.  [O.  F.  cixivriicnq 
'cw)),  (iiioin'itupoctirjrom  the  crowinj^  ot 
the  cock],  the  w  ild  poppy  (which  is  red, 
like  a  coyk's  cciinl)). 

coqville,    s.  f.    [coq^ie  —  L.    eonch 
shell;  coijuille  de  noix,  nutshell. 

coquin,  e,  ».va.t.[der.f\,  rascal,  royue, 
scamp. 

eorbeaii,  s.  m.  [f,. '  cor««Wu*(— L.  cw- 
?/'Ua'],  crow. 

corbeille,  s.  f.  (L.  corbicula],  a  flal 
wide  basket. 

corde,  s.  f.  [L.  chorda],  cord,  chord, 
string,  rope. 

cordon,  s.  m.  [corde],  strand,  strinif, 
cord,  door-rope. 

cornemuse,  s.  f .  [come-\-muse],  bajf- 
pipe-:. 

ooroUalre,  s.  m.  [L.  corollarium,  i.e., 
a  little  crown,  a  mark  indicatiijjj  a  deduc- 
tion], a  corollary. 

corps,  s.  m.  [L.  eorpiis],  body,  cnr^s 
de  dilit,  see  note  42,  5.  [Pronounce  kor ; 
un  kor  anvini.] 

correct,  e,  adj.  [L.  correctus],  accu- 
rate, correct. 

correction,  s.  f.  [correct],  correction. 

correspondance,  s.  f.  [L.  eorre^pon- 
dere],  correspondence,  communication. 

corrupteur,  trice,  adj.  and  noun 
[L.  corruptorem],  corrupt,  oorruptinir, 
comiptor. 


tiltinn],  oon- 
nvuUioTU 
contraction 
I,  transcript, 
ioiiia],  copi- 
lell  (o(  e^'tj". 

'.  CoqUfltcnq 
3  crowinjf  ol 
hich  is  red, 

L.    eoncli 
hell. 

asoivl,  roy;ue, 

llug—\..  cor- 

:ula],  a  flal 

cord,  chord, 

rand,  strinif, 

-muse],  bajf. 

laritim,  i.e., 
htg  a  dc'duo- 

body,  cnrps 
nounoe  kor; 

rctus],  accu- 

,  correction. 

J.  eorri'tipon- 
inication. 

.  and  noun 
oorruptinir, 


yOCABULART. 


corsage,  «.  m.  (O.K.  rors,  'body'], 
trunk  (of  the  body),  chest,  body  (of  a 
dresR),  waist. 

corv6e,  s.f.  (L.*  corvada—L.  eorrorjata 
opera],  Htatute-labor,  toil,  drudgery,  un- 
pleasant duty. 

costume,  «.  m.  [It.  eostuiTu],  customs, 
manner,  usit^'cs,  costume,  dress. 

c6te,  8.  f.  [L.  eosta],  rib,  side,  coast ; 
c6te  d  c^te,  side  by  side. 

c6t6,  ■.  ni.  [L.*  costatum],  side,  way, 
party;  d  edti  de,  by,  l)esidc,  along  side 
of;  ducAU  de,  towards,  in  the  direction 
of,  on  the  latne  side  as ;  de  cdt4,  to  one 
side. 

COteau,  8.m.  [cdte],  hill,  hillock,  slope. 

COUChant,  adj.  [pres.  p.  of  coucher], 
lying,  couching;  chieii  couchant,  a  setter. 

COUCbe,  8.  f.  [couchf^r],  bed,  couch, 
layer,  coating. 

COU,  8.  m.  [L.  eollum],  neck. 

coucher,  v.a.  and  v.n.  [L.  coUucntf], 
to  put  to  bed,  lay  down  ;  to  lie,  slee]),  lie 
down  to  rest ;  se  coucher,  to  go  to  bod,  lie 
down  :  coucher  en  t'erit,  to  write  (B2,  18). 

coucou,  pi.  8.  8.  m.  [L.  caculux],  a 
cuckoo,  a  cuckoo-clook,  a  clock. 

coude,  B.  m.  [L.  cubitns],  elbow. 

coudre,  v.a.irr.  [L. consxere],  (cou.^i>7it, 
eousu,  je  couds,  je  cousis,  je  coudrai,  que 
je  cause),  to  sew, 

rjouler,  v.n.  and  v.a.  [L.  culare],  to 
flow,  run,  glide,  slip,  sink,  fall;  cuter 
h(ig^  to  foundpr. 

couleur,  s.f.  [L.  colorem],  color. 

coulisse,  s.f.  [fem.  of  coulis—eouler], 
groove,  side-scene  ;  behind  the  scenes. 

coup,  3.m.  [L.  colaphus],  blow,  shock, 
stroke,  flash  ;  drop,  draught  (of  li(|nid8), 
act ;  pour  le  coup,  nonsense  !  reiiouxsur  a 
coup^  de  pierres,  to  stone  back  ;  tent  a 
coup,  suddenly ;  coup  de  vent,  gust  of 
wind  ;  coup  d'  ceil,  glance ;  co^lp  d'  6lat, 
a  bold  stroke  of  statemanship ;  cviip  d' 
iloqiiencc,  flash  of  or.atory;  coupde  rame, 
stroke  (of  an  oar);  rfi/  jrcviier  coup,  at 


llip  first  effort,  off  buiid  ;  t  ut  iTur.  ;Mip 
all  at  once;  roup  dc  hAton,  whack  ;  boirt 
un  coup,  to  havu  a  drink  ;  to  drown.  (/> 
alway.M  mute.] 

coupable,    1.    adj.    [L.   culpthllu], 
(Milpiible,  vr'iilt.N',  in  fault,  sinfid. 
2.  s.in.f.  !;iiiliy  jicrHon,  culprit. 

coupe,  s.f.  \coiti],  cup. 

coupor,  v.a.  [coup],  to  out,  cut  off. 

couplo,  s.f.  [L.»  rojmla],  couple, 
brace  ;  a.m.  (of  persons),  couple,  i)air. 

coupon,  s.  m.  [coup],  rcnumnt,  cou- 
pon. 

COUr,  s.f.  [L*  Curtis— \i.  cohors],  court, 
yard. 

couiage,  a.m.  fL.*  curatieum]  cour- 
age, spirit. 

courageusement,  adj.  [courage], 
courageously. 

courunt,  1.  s.  m.  ft'o((nV],  current, 
cdiirso,  midstream ;  T»i'-^/)'(!  au  cniirant, 
to  inform  ;  tenir  quelijti'im  ttu  courant, 
to  keep  some  one  informed. 

'2.  adj.  current. 

cournnt,  prcs.  p.  of  cnurir. 

courbe.  e,  ailj.  [conrhcv],  bent, 
stooped,  leaiiin;;. 

COUrber,  v.a.  [r>.  cinrare\,io  bend, 
warp,  make  crooked,  curve;  sc  courhcr, 
to  bend,  l)ow,  stooji,  bow  down. 

courir,  v.n.  irr.  [L.  currer('\,{courant, 
toHni,jo  cows,  je  eoui  ns,  y  courrai,  que 
je  rnuri'),  to  run. 

couronner,  v.a.  ll..  coronare],  to 
crown. 

covirrier,  s.  m,  [courtr],  courier,  mail, 
post. 

courroie,  s.  f.  [L.  corriDia],  a  strap. 

oourroucer,  v.  tr.  [L.*  corniptiarc, 
L.  coiru]tu,s],  to  irritate,  incense,  pro- 
voke,  make  angry. 

cours,  s.ni.  [L.  iN(r.sM,v],  course,  stream, 
current,  nmning,  vent;  aipll-ini'  au 
Ion;!  cours,  ocean  captain.  [I'ronounce' 
un  hour ;  un  kou-rfternel,] 


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VOCABULARY. 


course,  B.f.  [L.  cursa],  race,  ruiminfj, 
chase;  tout  d'une  cotirsi,  at  one  run, 
running  every  step  of  the  way. 

court,  e,  adj.  [L.  curtuti],  short, 
■canty,  brief,  concise. 

coU88in,s.in.[L.*citiC(twmm],cu8hion. 

COUSU,  e,  past.  part,  [coudre],  sewed, 
stitched. 

COUteau,  s.m.  [L.  cultellus],  knife. 

couter,  v.n.  [L.  constare],  to  cost,  to 
be  worth ;  couter  cher,  to  cost  much,  to 
be  a  heavy  expense  to. 

couture,  s.f.  [L.*  consutura],  sewing. 

couture,  e,  adj.  [L.  coimuere],  seamed, 
furrowed,  wrinkled. 

COUVe6,  B.  f.  [couver],  brood, 

couvent,  s.m.  [L.  convtntus],  con- 
vent, monastery,  nunnery. 

couver,  v.  tr.  [L.  mbare],  to  brood 
over,  to  hatch ;  to  gaze  fondly  at. 

couvercle,  8.m.  [L.  eoopereulum], 
cover,  Ud,  cap. 

COUVert,  9.m.  [eouvnr],  tablecloth 
and  covers,  cover  (plate,  spoon,  knife  and 
fork),  place  at  table  ;  mettre  le  convert,  to 
set  the  table.  [Pronounce  un  eou-v&r 
ipais ;  da  eou-vir  ^pait.] 

couvert,  p.  p.  of  couvrir. 

couverture,  s.  f.  [couvrir],  cover, 
wrajiper,  coverlet,  counterpane,  bed- 
clothes, blanketing,  blanket,  quilt. 

couvrir,  v.  a.  irr.  [L.  cooperire],  (couv- 
rant,  couvert,  je  rouvre,  je  couoris,  je 
couvrirai,  que  je  couvre),  to  cover,  en- 
velop, wrap  up,  mutfle  up. 

craigrQS'it,  3id  sing.  imp.  ind.  of 
traindre. 

craindre,  v.a.  irr.  [L.  tremere],  (craig- 
nant,  craint,  je  crains,  je  craignis,  je 
eraindrai,  queje  craigtu),  to  fear,  dread. 

craint,  p.  p.  of  eraindre. 

cralnte.s.f.  (craint,  p.  p.  of  eraindre], 
fear,  dread,  awe,  apprehension,  timidity. 

oralntif,  ve,  adj.  [crainte],  timid. 


cramponner,  v.  intr.[Germ.  krampe], 
to  seize,  clutch,  cling  to,  holdfast  to. 

cr&ne,  s.  m.  [cranium],  1.  cranium, 
skull. 

2.  (colloq.),  a  forward,  self -asserting 
man. 

3.  adj.  (from  2,  above),  self-asserting, 
perky, 

cr&nerie,s.f.[crdne),boldne8s,bluster. 

craquement,  s.m.  [cra-juer],  crack, 
cracking  noise,  creaking,  creak,  squeak. 

craquer,  v.  n.  [crac  —  onomat],  to 
creak,  to  creak,  stamp,  tramp. 

crasseux,  se,  adj.  [L.  crasms], 
dirty,  filthy,  nasty. 

crayeux,  se,  adj.  [eraie,  chalk,  L. 
creta],  chalky. 

crayon,  8.m.  [craie—h.  ereta],  chalk, 
pencil. 

creature,  s.  f .  [L.  ereatura],  creature. 

credit,  s.m.  [L.  ereditum],  credit, 
trust,  authority,  influence;  d  erldit,  on 
credit,  or  trust,    [t  is  never  pronounced.) 

crddulitd,  a.  f.  [L.  credtUitas],  credu- 
lity, 
cr^me,  s.f.  [L.<ff'«mum],  cream. 

crepe,  1.  B.m.  [criper—h.  eri8pare\, 
crape. 
2.  s.f.,  pancake. 

crepuscule,  s.m.  [L.  crepuseulum\, 
orepuscule,  twilight,  dawn. 

crdte,  8.  f.  [L.  crista],  crest,  comb  (of 
hens). 

creux,  se,  adj.  [L.  corrosum],  hollow. 

cr6ve  CCBur,  s.  m.  [crever+coeur, 
heart-sore,   heart-break. 

Creve-COBUr,  s.  m.  [Creve-eaur],  a 
breed  of  large  hens  (see  note  25,  6X 

crever.  v.*.  and  v.n.  [L.  crepare],  to 
break,  split,  crack,  rift,  tear,  rend;  to 
burst,  to  die.  [Written  criv-  before  « 
mute.) 

cri,  8.  m.  {erier},  cry,  scream,  acream- 
ing,  howling,  yell,  clamour,  whine. 


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VOCABULAKY. 


criard,  e,  adj.  [eritr],  clamorous, 
Bhrill,  strident. 

crier,  v.n.  [L.  ffuiritare],  to  cry,  cry 
out,  shout,  scream. 

crime,  8.m.  [L.  crimeji],  crime,  sin, 
transgression,  guilt. 

criminel,  le,  adj.  [L.  criminaliK], 
criminal,  guilty. 

crini^re,  a.  f.  [erin,  L.  erinis],  iti".:)o. 

crisper,  v.a.  [L.  crispare],  tr,  shrivel, 
contract,  clench ;  se  crisper,  U>  shrivel, 
clench,  contract. 

cristal,  9.m.  [L.  crystallum],  crystal; 
pi.  crystal  ware,  glassware. 

croc,  8.m.  [Neth.  krok],  hook,  [c  is 
silent.] 

croire,  v.a.  and  v.n.  irr.  [L.  credere], 
(croyant,  em,  je  croit,  jp  crtis,  je  eroirai, 
que  j«  eroie,  io  believe,  trust,  credit, 
think ;  eroire  d,  to  believe  in. 

croisee,  b.  f.  [croisi—croix],  window, 
casement,  sash. 

croiser,  v.a.  [croix — h.erux],  to  cross, 
lay  across,  or  crosa-wise,  set  across ;  m 
eroiser  avec,  to  meet,  fall  in  with. 

croissant,  e,  adj.  [eroltre],  growing, 
increasing. 

CTOltre,  V.  n.  irr.  (L.  erescere],  (crow- 
eant,  erU,  je  erots,  je  crUs,  que  je  crolsse), 
to  grow,  wax,  grow  up,  grow  tall,  in- 
orsase,  lengthen,  sprout,  shoot. 

croiX,  8.  f.  [L.  crucern],  a  cross. 

crotte,  8.  f.  [origin  uncertain],  dirt, 
mud. 

crott6,  e,  adj.  [crotte],  dirty,  muddy. 

croyalt,  imp.  ind.  3rd  sing.  o(  croire. 

cm,  p.  p.  of  croire. 

cruclfli,  8.m.  [L.  erucijixus],  crucifix, 
cross. 

crue,  B.f.  [eroitre,  a  rising  of  water; 
flood,  freshet. 

cruel,  le,  adj.  (L.  erudelis],  cruel, 
merciless,  pitiless,  ruthless,  hard-hearted, 
hard,  inflexible. 

cruellement,  adv.  [riruel],  cruelly, 
barbarously,  unmercifully,  mercilessly, 
pitilessly,  ruthlessly. 


crut,  8rd  sing.  pre*,  def.  of  eroire. 

cueillette,  s.  f.  [cueillir],  gathering, 
crop,  collection. 

cueillir,  v.  a.  irr.  [L.  coUcgere],  (cueil- 
Innt,  cunlli,  je  ciicillc,  je  eiteillerai),  to 
ciili,  pick,  j>lii'>k,  irathor,  take  up. 

cioiller  or  cuillere,  s.  f.  [L.  coch- 
leare], spoon.  [Pronounced  always  as 
cuilltre.] 

coiller^e,  s.  f.  [cuilter],  spoonful. 

cuisine,  s.  f.  [L.  coquina],  kitchen, 
cookery  ;  /aire  la  cuisine,  to  cook. 

cuisiner,  v.  intr.  [cuisirie],  to  cook. 

cuisinier,  s.  m.,  -i6re,  fem.  [aiisine], 
cook. 
CUisse,  8.  f.  [L.  coxa],  thigh,  hip. 

CXllvre,  8.  m.  (L.  cuprum],  copper  ; 
plu.  coppers,  brass  instruments. 

culbuter,  v.  tr.  [cul-\-buter],  to  over- 
turn, throw  down,  upset. 

culotte,  s.  f.  [eul—L.  cuius],  small 
clothes,  breeches,  knickerbockers. 

cultivateiir,  trice,  adj.  (L.*  cuUi- 
vare],  agricultural ;  engaged  in  farming 

cultiver,  v.a.  [L.  cultus],  to  cultivate, 
improve. 

cvire,  s.m.  [c^lre,  L.  eura],  vicar,  rector, 
parish  priest,  cur6. 

curieux.  se,  adj .  [L,  curiosut],  curi- 
ous, inquisitive,  interested,  anxious. 

curiosit6,  8.  f.  [L.  curivsitatem],  curi- 
osity. 

cuve,  s.  f.  [L.  jupa],  a  vat,  tub. 


dalgner,  v.  n.  [L.  dignari],  to  deign, 
condescend,  vouchsafe. 

dalle,  s.  f.  [der.f],  flagstone. 

dall^,  e,  p.  p.  of  daller  [dalle],  to  flag, 
pave. 

dame,  s.  f.  [L.  domina],  l.idy,  manied 
lady, 

dame  I  intr.  [L.  domtne],  well!  for- 
sooth t 


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VOCABULARY. 


dangereux,  se.  adj.  [d'uv/er  L. 
domminriwm],  daiit^erons. 

danois,  e,  adj.  [Dane  (7»iar/c)]. Danish; 
8.  n).,  a  kind  of  hound,  with  slicrt,  hair, 
usually  white,  inoltled  with  hla<;k  ;  a 
beagle,  harrier. 

dans,  prep.  [L.  de  intus],  in,  out  of, 
from,  into. 

danser,  v.  n.  (O.  H.  G.  danson],  to 
dancie. 

date,  s.  f.  [Ij.  data,  plu.  neut.  of  da- 
ti(s],  date. 

davantag-e.adv. [de, avanta  e],moTO, 
loiifrer. 

de,  prep.  1 1..  rf«l,of,  from,  by,  with,  to, 
in,  for  phrases  with  de,  as  de  ni'nv,,  du 
reste,  de  .suite,  etn.,  see  iiii^ ne,  rente, 
suite,  etc. 

de,  s.  m.  [L.  datum,  'what  is  Miro'.vn 
on  the  table  '],  die,  thinihlo. 

deballag-e,  s.  m.  [deballcr],  unpa'.'k- 
In;,'  (said  of  pedlars'  ;,'oods), 

deballer,  v.  a.  [dc+balle],  to  un|iack, 
unfold. 

debandade,  s. f.  [d'haiiner—d,!,  ban- 
de],  confusion  ;  d  la  d^'bandudc,  in  confu- 
sion, helter-skelter. 

debarbouiller,  v.  a.  [dA+barhoai'ier 
—barhe],  to  clean,  make  clean,  wi'.sh  the 
face  ;  re  di'biirboiiiUer,  to  wash  out- -i  fa'-e. 

se  de'oaras.sei",  v.  v.  lithrt.-rn-:  -d/, 
bnrrr],  lo  iii>eri1anj,-k!,  e.vl  fii'Lito  (nie's  self 
from,  lid  one's  self  of,  fret  clear. 

debarcadere,  s.  m.  ['l^'barqucr],  a 
wharf,  dei'Ot,  station, 

debarquer,  v.  tr.  [di-\-bat<jiie].  to  un- 
ship, unl<  ail. 

debarrai?,  s.  m.  \d'^+barr<:],  riddanoc-. 

deba.rrasser,  v.tr.  [di^bana-].  to  rid, 
free,  deliver. 

debattre,  v.a.  [di^^banreUje  debuts), 
to  debaio.  discuss,  ar<,'ue  ;  se  d'b'ttre,  to 
■trutjyle. 


'workshop'],   debauch,   wastefal  excess, 
carnival. 

debitant,  s.  m.  [debit,  L.  debitutn], 
dealer,  seller. 

debiter,  v.  a.  [d^  bit,  L.  debitum],  to 
sell,  retail,  utter. 

deblayer,  v.  tr.  [L.*  debladare],  to 
clear  away. 

debordant,  e,  adj.  [,  of  diiborder], 
overflowing:,  exuberant. 

deborder,  v.  intr.  [d6  ,boi-d],  to  over- 
flow, run  over. 

deboucher,  v.  intr.  [d6-\-bouche],  to 
issue  from,  appear  from. 

debout,  adv.  [de-[-bout],  upri^fht,  on 
end,  up,  standinpf. 

debris,  s.  m.  [de-\-bris—briser],  re- 
mains, rubbish,  wreck,  ruins,  waste. 

debut,  s.m.  [d''\-but],  lead,  first  cast 
or  throw,  onset,  debut,  first  appearance, 
bc^iiininjf.  [Pronounce  un  d^-bu  ;  un  di- 
bu-t-h-nireux ;  des  dc-bu-z-heureux.] 

decombre.  s.m.  [L.  decembrem],  de- 
cemlier. 

decnalner,  v.  tr.  [di!-\-chaine],  to  un- 
chain, to  set  loose,  to  set  free. 

decliargreinent,  s.  m.  [dccharrjer], 
unloailing'. 

decharger,  v.  tr.  [di-ir charge],  to  un- 
load. 

dechet,  s.  m.  [dt'choir],  loss,  waste, 
sbrink:i;,'e,  shortage. 

decliirement,  s.  m.  [di'c/drer],  tear- 
ing, crash, 
deohirer,  v.tr.  [di'+O.lJ.G.  )ikerran], 

u  Tear. 

decidement,  adv.  [nccidi  -di'cider], 
decidedly,  positivel}', 

decider,  v.  a.  [L.  decidere],  to  decide, 
determine. 

decline,  h.  m.  [L.  decima],  a.  decime, 
[the  Kith  part  of  a  franc  (lyj  cents), 
hence,  'a  penny']. 

decision,  s.  f.  [L.  decisionem],  dooi 


debauche,  s.  f.    [dA-i-   O.K.   baiw.he,    j   sion,  determination. 


an 


CM 


it 


VOCABULARY. 


itcful  excess, 
L.  debiturn], 

debitum],  to 
ebladare],  to 
of  diborder], 
3/'d],  to  over- 
\-bouche\,  to 

upri^'ht,  on 

■briser],  re- 
waste. 

d,  first  cast 
appearance, 
'-bu  ;  un  di- 
■raiix.] 

mbrem],  de- 
line],  to  un- 

[dccharger], 
irrje],  to  un- 
less, waste, 
hirer],  tear- 
r.  akerran], 
'-'di!cider], 
,  to  decide, 

a  decline, 
L93    cents), 

icwi],  deoi 


declamation,  s.  f.  [L.  dedama- 
tionem],  declamation,  elocution,  declaim- 
inar. 

declamer,  v.  a.  and  v.  n.  [L.  deda- 
mare],  to  declaim,  recite. 

declarer,  v.  a.  [L.  dcdarare],  to  de- 
clare, make  known,  proclaiiu,  certify. 

decoiffer,  v.  a.  [di'-'r-oAjfcr],  to  take 
Jiff  a  head-dress,  undress  tliehair;  .se  rfc'- 
cuifer,  to  undo  one's  head-dress,  take  off 
one's  cap. 

decolerer,  v.  intr.  \de  + colt-re],  to 
lose  anger,  to  allow  one's  angler  to  sub- 
side. 

decor,  s.  m.  [dicorer—L.  deeorare], 
decoration. 

decourag-ement.  s.  m.  td'?,  courage], 
discouragement,  desjtondency. 

decourager,  v  tr.  (de+courage],  to 
discourage. 

decouverte,  s.  f.  [d^couvrii],  dis- 
coverj'. 

decouvrir,  v.  tr.  [d<<+couvrir],  to 
discover,  to  find  out ;  to  uncover,  to  take 
off  the  liat. 

decrepit,  e,  adj.  [L.  decrepitvs],  de- 
crepit. 

decrepitude,  8.f.  [dicripit],  decrepi- 
tude. 

d6crire,  v.  tr.  irr.  [L.  dencribere],  to 
describe. 

decrocher,  v.  tr.  [de+croc],  to  un- 
hook ;  to  take  down,  out,  oflf. 

decrolssant,  e,  adj.  [d^oroUre],  de- 
creasing, diminishing. 

d^croltre,  s.  n.  [d^-^eroitre],  (conju- 
gated like  croltre),  to  decrease,  diminish. 

d6daigner,  v.  tr.  [L.  dis+dignari], 
to  disdain,  despise. 

dedaigneusement,  adv.  [didaig- 
neux],  disdainfully,  scornfully. 

dedaigneux,  se,  adj.  [d/daigner], 
disdainful,  scornful. 

dedain,  s.  m.  [didaigner],  disdain, 
Mntempt 


dedans,    1.  id      df+dawi],  within, 
in,  inside ;  lil-dedar.f  therein,  in  that. 
2.  s.  m.  the  inside,  interior. 

dedorantager.v.  ir.  {di+dovimage], 
to  indemnify,  to  make  up  for,  to  make 
good. 

deesse,  s.  f.  [dicn],  goddess. 

defaillir,  v.  n.  [di^+iailUr],  (conju- 
gated like./((/7Zi/').  togrowluint  and  weak, 
to  fall,  swoon,  faint  away. 

defaire,  v.  a.  \d6+J'aire],  (conjugated 
like  /aire),  to  undo,  rip,  unknit,  unravel; 
*r  (Irjaire,  to  get  rid  of. 

defaut,  s.m.  [di'+fant],  defect,  ault. 

defendre,  v.  n.  f  L.  de/endere],  to  de- 
fend, forbid  :  se  d>'fendre,  to  defend  one's 
self,  excuse  one's  self  from  doing  a  thing, 
protest,  object,  decline,  to  resist,  help,  re- 
frain, forbear. 

defense,  v.  tr.  [L.*  defetma],  defence, 
injunction,  prohibition. 

defenseur,  s.  m.  [defense],  defender. 

deference,  s.  f.  [dt^firer],  deference. 

defiant,  e,  adj.  [pres.  part,  of  dffier], 
suspicious,  mistrustful. 

df^fier  (se),  v.r.  rfrf-f/«r],  to  mistrust, 
suspect. 

deflgurer,  v.  tr.  [di -{■  figurer —I,, 
figurare],  to  disfigure. 

doflnitif,  ve,  adj.  [L.  dvfmitim^], 
definite. 

defra^chir,  v.  a.  [cf«-f/mi.s],  to  de- 
stroy or  take  off  ihe  brilliancj',  gloss  or 
freshness  of  a  thing;  se  ditralchrr,  to 
lose  brilliancy,  freshness. 

defroque,  s.  f.  [di'+froc,  ().  H.  G. 
hrock],  the  money  and  movables  which  a 
monk  leaves  at  his  decease ;  cast-otf 
clothes,  old  garments. 

defunt,  e,  adj.  [L  detuiictxis],  de- 
funct, deceased. 

degourdi,  e,  adj.  [digourdir],  quick, 
sharp,  acute. 

degourdir,  v. a.  [di-\-gourd],U>  quick- 


W 


VOCABULARY. 


In 


ii 


i 

m 

m 


'fj^ 


!ri:- 


'■;  i 


en,  reviro,  sharpen ;  digourdirteijambet, 
to  stretch  one's  limbs. 

d^goUt,  B.  m.  [d6+goAt],  disjjust,  dis- 
like, distaste.  [Pronouncj  di-gotL ;  un  d^- 
god-t-affreux ;  dex  dd-'/od-zaffreux.] 

degrotite,  e.odj.  [d^godter],  disgusted. 

degrotlter,  v.  a.  and  v.  n.  [digoUt],  to 
disgust ;  to  looli  repulsive ;  se  ddgnuter, 
to  take  a  disgust,  aditililic,  a  distaste  to ; 
to  nauseate,  dislilce. 

degr^,  s.m.  [L.  de,  gradus],  degree, 
step. 

ddgringfoler,  v.  intr.  [derJ],  to  go 
down,  roll  down,  tumble  down;  to  go 
down  hill  fg.). 

deguenille,  e,  adj.  [dS,  guenille, 
•rag'],  tattered,  ragged. 

deguster,  v.  tr.  [L.  dcitustare],  to 
taste,  to  enjoy  the  ta-ste  of. 

dehors,  adv.  [de+hnr:<],  out,  without, 
out  of  doors;  nit  dehors  de,  oufside  of; 
outside,  outspread  ;  ni  dehnm  de,  our.sida 
of,  beyond,    [s  is  nhvaya  silent.] 

d6j&,  adj.  [diii->r.ia—L.  jam],  already, 
before,  yet. 

dejeuner,  l.  v.  n.  [d^+jart/wr— L.  je- 
junare],  to  breakfast. 
2.  s.  m.  breakfast. 

dela,  prep,  [de+lil],  beyond,  farther 
than,  on  thf  other  side  of :  au  drkl  de, 
par  dela,  beyond. 

delai,  s.  m.  [L.  dUatum],  delay  ;  d^tjit 
le  pli*s  href  delai,  with  the  least  passible 
delay. 

se  d61ecter,  v.  r.  [L.  delectare],  to 
take  delight. 

deliberation,  a.  t.  [ddlibdrer],  de- 
liberation. 

deliberement.  adv.  [delMr-'—dSli- 
hirer],  deliberately,  boldly,  resolutely. 

deliberer,  v.n.  [L.  deliberare],  to  do- 
liberate. 

delicat,  e,  adj.  [L.  delicacus],  deli- 
cafe,  dainty,  nice,  fastidious. 


M 


d^licatement,  wlr.  [d/lteat],  dell< 
cately,  daintily. 

ddllcatesse,  %.t.  [dilicat],  delicacy, 
tenderness;  des  d4licate»se»,  delicate 
touches. 

delice,  s.m.  sing.  [L.  delieium],  de- 
light, deliciousness. 

delioes,  s.f.  plu.  [L.  deliciae],  delights, 

pleasures,  joys. 

delicieusement,    adv.  [d4lieieux—~ 
L.  d^liciosu:<],  deliciously,  delightfully. 

delicieux,  se,  adj.  [dSlieen,  L.  d«li- 

cice],  delicious. 

d61iei',  V.  a.  [di+lier],  to  unbind,  un- 
tie, liberate,  release ;  dilii,  untied,  sharp, 
shrewd,  cunning. 

delinquent,  s.  m.  [L.  delinquentem], 

delinquent,  culprit. 

d^lirer,  v.  intr.  [L.  delirium],  to  be 
delirious,  to  rave,  to  wander. 

d^lit,  s.  m.  [L.  delictum],  misde- 
meanour ;  en  flagrant  dHit,  in  the  very 
act;  corps  de  ddlit,  piece  of  direct  evi- 
dence. 

delivrer,  v.a.  [de+livrer],  to  deliver, 
release,  sot  free,  rid  of. 

damain,  s.m.  [dd+mane\,  to-morrow. 

demander,  v.a.  fL.  demmdare],  to 
ask,  beg,  request,  require  ;  se  demander, 
to  wonder ;  faire  df.mander,  to  send  for  ; 
demander  son  reste,  see  note  11, 18. 

demarrer,  v.  tr.  and  intr.  [cZe'-f 
aniairer],  to  unmoor;  to  leave  the  moor- 
ings ;  to  loose  from  land ;  cast  ofif. 

demSler,  v.  tr.  [dd+miler],  to  diacn- 

taiigl(\ 

denaenag-ement,  s.  m.  [diminager, 
di+menage],  moving,  changing  residence, 
breaking  up  house,  taking  furniture  from 
one  house  to  another. 

deuience,  s.  f.  [L.  dementia],  insan- 
ity, madness,  lunacy. 

d6mesure,  e,  adj.  [di-^memre],  be- 
yond ordinary  limits,  excessive,  immod* 
erate,  enormous,  huge. 


VOCABULARY. 


d^mesur^ment,    adv.   [dimesuri], 

immoderat'ly. 

demeurant,  s.  m.  [denuurer],  re- 
mainder,  residue;  au  deineiirant,\n  other 
respects,  after  all,  besides,  for  the  rest. 

demeurer,  v.n.  [L.  deinorari],  to  live, 
reside,  continue,  remain,  stay. 

demi,  e,  adj.  (L.  a.  .'Aixu\,  half ;  d 
detni,  half. 

demi -jour,  s.  m.,  twilight. 

demi-tour,  b.  m.,  half -turn. 

demi-voix,  a.  L,  whisper. 

d^iiiissiou,    8.  t.  [L.    demitsionem], 

resignation. 

demoiselle,   s.  f.    [L.  dominiulla], 
young  lady. 
d^mon,  B.  m.  [L.  dcemonem],  demon. 

demonstration,  s.  t  (L.  demongtra- 
tionem],  demonstration. 

d6noncer.  v.  tr.  (L.  denuntiare],  de- 
nounce.   If  before  a  and  o.] 

denouer,  v.tr.  [dd+nouer—L.  nodare], 
to  untie,  loose. 

denree,  s.  f.  [L.*  deneratch-L.  dena- 
rius], originally,  articles  worth  a  denier ; 
stuff,  cash. 

dent,  8.  f.  [L.  dentem],  tooth. 

dentel6,  e,  adj.  ['Ie7itelle],  notched, 
jag^'ed,  denticulated,  toothed,  indented. 

dentelle,  s.  f.  [L.  denticulus],  lace, 
lace-work. 

d^paissance,  s.f.  [d<f,  paltre],  pastur- 
age, 
depart,  s.  m.  [ddpartir],  departure, 
departlr,  v.a.  and  irr.,  to  allot,  divide. 

d6passer,  v.  a.  [L.  d4+]iasser],  to  go 
beyond,  exceed,  surpass,  to  pass. 

d6patrier,  v.tr.  [df+patrie],  to  leave 
the  country,  district,  neight)ourhood. 

dopSche,  8.  f.  [dipHcher],  a  despatch. 

depdcher  (se),  v.r.  [L.  dis+pacture], 
to  make  haate. 

d^pendance,  s.  f.  [d/pendre—h.  de- 
fM^tdere],    dependence,  appendage;    d4- 


pendances  ieigneuriales,  manorial  append* 
ages. 

ddpens,  s.  m.  pi.  [dipendre],  expense, 
cost. 

depense,  s.  f.  [L.  d€pe7itum],  expense, 
expenditure,  outlay. 

depenser,  v.a.  [ih-peiige],  to  spend, 
expend,  consume. 

depit,  s.  m.  [L.  despecttts],  spite,  vexa- 
tion, exasperation ;  en  dfpit  de,  in  spite 
of. 

d6placer,  v.  tr,  [di+place],  to  mis- 
place, to  put  out  of  place. 

deplaire,  v,  intr.  [L.  ditplieere],  to 
displease,  be  disagreeable  to. 

d6plorer,  v.  a.  [L.  deplorare],  to  de- 
plore, bewail,  lament. 

deployer,  v.a.  [d'i+ployer],  to  unfold, 
unroll,  unfurl,  set  out,  display,  open, 
show,  stretch,  spread. 

deposer,  v.a.  [dK+ poser],  to  \a.ydovfn, 

lay  aside,  deposit. 

dep6t,  8.  m.  [L.  deposUum],  a  deposit, 
trust ;  storehouse,  depot. 

depiiis,  prep,  [de+puis],  since,  for, 
from, after;  depuisque,  conj.  (with  ind.), 
since. 

depute,  8.  m.  [dA(>uteT~L.  deputare], 
deputy. 

deraidir,  v.  tr.  [di-\-raidir,  (raide)], 
to  take  away  tho  sti'ffness  of;  se  deraidir, 
to  lose  the  stiffnosii,  to  relax,  to  become 
pliant. 

derangor,  v.  r.  [d''+ran:ier],  to  de- 
range, discompose,  inconuuode,  disturb, 
xe  diranjer,  to  disturb  one's  self,  to  be 
unwell,  unsettled,  to  have  something 
wrong,  to  be  out  of  sorts  or  order. 

derate,  s.m.  [di-\-rate  the  spleen],  a 
racer  (from  an  old  notion  that  the  remov..! 
of  the  spleen  gave  dogs  increased  power 
of  speed).     See  note  65,  19. 

se  derider,  v.  n.  [di-\-i-ider],  to  un- 
bend one's  brow,  cheer  up,  regain  cheer- 
fulness. 

derive,    b.  f.   [diriver,   L.  de-^rifa\, 


16 


If 
II 


M' 


i 

'  i  ■  '      .   ' 

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1  1 

P.  P    ' 

j^ 

lyu ' 

VOCABrLARY. 


drift,  lee-way ;  ifen  aller  a  la  dMve,  to 
diill  away. 

dernier,  6re,  adj.  (L.  tZf,  retm],  livst, 

hife'hest,  •,'reaf.e.st,  utmost. 

derober,  \-.  a.  f(/e+  O.  v.  roher],  to 
rob,  steal,  iiluiulor ;  to  take  furtively  from. 

derouler,  v.  tr.  {di-^rouW],  to  unfold, 
open  out,  unroll. 

derriere,  1.  prep.  [L.  de+reAro],  be- 
hind. 

2.  adv.  behind. 

3.  s.m.  the  liiud  part;  jambcs  de  der- 
riere, hind  lej;s. 

des,  [contraction  of  de,  leu],  of  the, 
from  the. 

des  or  des,  [L.  de+ex],  a  prefix  that 
siffnifies  the  action  of  taking'  away,  with- 
drawing, or  undoiii}?. 

d^s,  prep.  [L.  ile+ex],  from,  since; 
dis  lors,  from  that  time ;  dt's  que,  when, 
a,s  soon  as,  since. 

desagroable,  adj.  [rfAs-  (L.  dis)+arre- 
tiile],  disagreeable,  vtnpleasant. 

desagTement.  s.m.  [dt's+a'jram'nt], 
disagreement,  misunderstanding,  un- 
pleasantness. 

desappointer,  v.tr.  [di^s+appoiitt^r. 
from  f'Oint],  to  disappoint. 

desargonner,  v.  a.  [di>.<t+ar(on—lj. 
arcun],  to  dismount,  unsaddle,  unhorse, 
haffle,  nonplus. 

desarmer,  v.  a.  [di's+anner],  to  dis- 
arm, unarm. 

descendre,  v.  n.  and  v.  a.  [Tj.de-'iceii<l- 
ere],  to  descend,  go — come — step-  get 
down,  alight;  to  take— bring — let  down, 
land. 

descente,  s. f.  [dencendm],  a  descent; 
a  trip,  run,  walk  down. 

desemplir,  v.  tr.  [d^s+ernplir  (L.  im- 
plere)],  to  become  less  full ;  ne  pas  desem- 
plir, to  throng. 

desert,  e,  adj.  [L.  deserUii^],  desert, 
solitary,  wild,  unfrequented,  abandoned, 
dtfM'rtfld. 


d6sert,   s.  m.  [L.  desertum],  desert 

solitary  place,  waste,  wilderness. 

deserter,  v.  tr.  [d-'tiert],  to  desert, 
leave,  abandon. 

desGr^perer,  v.  tr.  and  intr.  [disi 
esji^rer],  to  despair,  to  drive  to  despair ; 
ne  de.<P)iiiirer,  to  despair,  to  be  in  despair. 

desesporo,  e,  adj.  [ot d^sesp6rer],Aiiii- 
peii  te,  despairing. 

de.^esperement,  adv.  [disenperg], 
despairingly,  in  despair. 

desBripoir,  s.m.  [(Z('«+e.s/70tV],  despair, 
hopelessness,  desperation,  despondency. 

deshonneur,  s.m.  [din+honneur], 
dislionour,  di.-^grace,  shame,  discredit. 

designer,  v.  a.  [L.  de.<ti<)nare],  to  de- 
signate, point  out,  describe,  denote,  fix, 
assign. 

desir,  s.  m.  [dmrer],  desire,  wish, 
longi.ig. 

dosirer,  v.a.  [L.  de.nderare],  to  desire, 
wisn  for,  long  for. 

de.sole.  e,  adj.  [p.  p.  of  diaoler],  dis- 
consolate, afflicted,  in  distress. 

desoler,  v.  tr.  [L.  desnla,-;],  to  waste; 
to  grieve ;  se  desoler,  to  lament,  to  be  in 
distress. 

desordre,  s.m.  [d''.s+ordr''],  disorder. 

desormais,  adv.  [(/('s+(*r,  'hour,'  -f 
vmlif,  'more'],  henceforth,  hereafter, 
thence,  tliereafter. 

dessein,  s.  m.  [a  doublet  of  dessin], 
design,  intention,  intent,  resolution,  plan, 
scheme,  purpose,  view. 

de.iservir,  v.  tr.  [den^sermr],  to  re- 
move, clear. 

dessin,  s.  m.  [dessiner],  drawing,  de- 
sign, sketch,  draught. 

dessiner,  v.  a.  [a  doublet  of  designer], 
to  draw,  sketch,  delineate;  se  dessiner, 
to  be  delineated,  be  visible,  appear,  as- 
sume a  form,  be  forced,  be  outlined. 

dessous,  1.  adv.  [de-fsou«],  under, 
underneath,  below;  en  dessout,  UDder- 
nealh,  downward. 


&u 


VOCABULARY. 


2.  prep,  under,  underneath,  beneatli, 

3.  8.  m.  the  lower  part,  the  under  side. 

de.ssus,  1.  8.m.  [de+svs  or  kui],  top, 
upper  part;  au-dessns  de,  over,  above, 
un  dessu/i  d'autel,  an  altar  cloth. 

2.  adv.  and  prep,  above,  on,  upon,  over. 

destin,  s. m.  Idestiner—l,.  deittiiiare], 
destiny,  doom,  fate,  career. 

destination,  s.  f.  f.  [L.  destinatlowm], 
destination. 

destin6e,  s.f.  [destiner],  fate, destiny, 
doom,  career. 

destiner,  v.  tr.  [L.  destinare],  to  des- 
tine, intend. 

detacher,  v.  tr.  [d^+Bret.  tach],  to 
detach;  se  ditacher,  to  come -work - 
move  off ;  to  appear,  he  seen. 

detail,  s.  m.  [dilailler—d6-\-taiUar], 
detail,  particular,  circumstance. 

detendre,  v.  a.  [dA-^-tendre],  to  un- 
bend, slacken,  relax,  loosen. 

determine,  e,  part.  Wterminer—L. 
de/ermlnare],  determined,  decided,  fixed, 
determinate,  definite. 

detester,  v.  tr.  [L.  detestare],  to 
detest. 

detour,  s.  m.  [detourner],  turn. 

detoumer,  v.a.  [de+tovmcr],  to  turn 
away,  turn  aside,  turn  off,  h-\ii  ofT. 

detregse,  s.  f.  [O.  F.  Uediecer—L.* 
de—ttrictiare],  distress. 

dette,  B.  f.  [L.  debitum],  debt,  oblij^a- 
tion. 

deuil,  8.  m.  [doiiloir~L.  dulorein], 
mourning',  grief,  sorrow. 

deux,  adj.  [L.  duo],  two;  tous  dew, 
tous  les  deux,  both. 

devancer,  v.  tr.  [devaat],  to  antici- 
pate, precede,  go  before. 

devant,  l.  prep,  [de,  avani],  before, 
in  front  of. 

2.  adv.  before,  aliead ;  'pattes  de  devant, 
fore  pawa. 


devanture,  a.  t.  [d«iia7U],  front  (of 

building's). 

devaster,  v.  a.  [L.  devastare],  to  de- 
vastate, laj'  waste,  spoil,  destroy. 

developpor,  v.  a.  [orijjin  unknown  |, 
to  opeTi,  unwrap,  unfold,  develop,  ex- 
pand. 

devenir,  v.  n.  irr.  [L.  devenire],  (con- 
jugate like  vnirr),  to  become,  j^row. 

dovenu,  past  jnirt.  of  dcrenir. 

devidor,  v.a.  [de,  vide],  to  wind  (into 
skeins), 
deviendra,  3rd  sing.  fut.  of  devenir. 

deviner,  v.a.  [derin—L.  divinus],  to 
divine,  forctoll,  jircdift,  guess. 

devint.  pusL  dcf.  IJrd  sing,  of  devenir. 

devisager,  v.  tr.    dd+visage],  to  dis- 

tigiii'c  ;  -<i-i'iiiini/t . 

devoiler,  v.a.  [d4+voiler],  to  unveil, 
discover,  unravel,  uncover. 

devoir,  l.  v.a.    L.  deber"],  to  owe,  he 
bound  to,  have  to,  ought,  lie  to,  be  fated  to. 
2.  s.m.  duty,  task,  exercise. 

devorer,  v.a.  [L.  devorare],  to  devour, 
eat  up,  destroy,  consume. 

devouement,  s.m.  [devouer],  devo- 
tion, devotedness. 
devouer,  v.a.  [d^+vouer],  to  devote, 

dedicate. 

diable,  s.m.  [L.  diabolus],  devil,  fellow; 
for  en  diable,  see  note  55,  20. 

diablement,  adv.  [diable],  horribly, 
awfully. 

diademe,  s.m.  [L.  diademu],  diadem. 

dialog-ue,  s.m.  [L.  dialogitu],  dialogue. 

dictee,  s.f.  [dicter-L.  dictare],  act  of 
dictating,  dictation. 

Dieu,  s.f.  [L.  dens],  God;  mon  Dieu! 
goodness!  a  common  expression  in  F.ench 
for  God  is  le  bon  Bleu. 

difierence,  s.f.  [[..  differentia],  odds, 
difii^rence,  diversity,  contrast. 

different,  e,  adj.  [diffdrer],  different, 
dissimilar,  various,  divers,  opposite,  ood' 

trary. 


87 


VOOABULART. 


4!['' 


ii 


i-  .  s 


dlff(6rer,  r.n.  [L.  dr/(!rr«J,  to  be  dif- 
ferent from,  differ  from,  \diffir-  betore  e 
mute.] 

difflcilo,  adj.  IL.  dijflcilis],  difflcult, 
hard,  critical ,  hard  to  pitase. 

difflcilement,  adv.  [dificile],  with 
ditlicully,  with  much  ado,  not  caaily. 

diflflculte,  8.f.  L.  difflcuUatein],  dilli- 
oulty. 

difforme,  adj.  fib.  difforme~L.  de/or- 
inin]  deformed. 

digerer,  v.  tr.  [L.  digereie],  digest. 
[(ii'/tV  l)efore  e  mute,  except  in  fut.  and 
cond.] 

digne,  adj.  [L.  di(inxi8\,  deserving, 
worthy,  dignified. 

digrnite,  a.!.  [L.  dignitatem],  dignity, 
stateliiicss. 

digue,  8.f.  [of  Teut.  origin,  Neth. 
dyk],  embanlcraent,  banlc. 

dilater,  v.  tr.  [L.  dilatare],  to  dilate, 
expand,  enlarge. 

diligent,  e,  adj.  [L.  diligentem],  dili- 
gent, quisik,  assiduous. 

dimanche,  8.m.  [L.  {dies)  dominica], 
Sunday. 

dimimier,  v.  tr.  [L.  diminuere],  to 
diminish,  lessen. 

diminutif,  s.  m.  [L.  diminutious\, 
diminutive,  falling  inflection. 

diner,  1.  v.n.  [di,  L.  cxnare],  to  dine. 

2.  s.ni.  dinner. 

Diogene,  Diogenes,  the  Grecian  philo- 
sopher. 

dire,  v.a.  irr.  [L.  dicere],  {dimnt,  dit, 
je  dis,  je  dirai,  que  je  dise),  to  tell,  say, 
state ;  c'est-a-dire,  tha;  is  to  say  ;  sn  dire, 
to  call  one's  self,  style  one's  self,  say  to 
one's  self. 

directement,  adv.  [direct—lj.  direc- 
tus],  directly,  straight-forwurdly. 

diriger,  v.  tr.  [L.  diiigere],  to  direct. 

se  diriger,  v.r.  [L.  diri/jere],  to  direct 
one's  steps,  go  towards,  make  for. 

disait,  disant.    See  dire, 
discernment,   h.  m.   [discemer—L. 
diicemere],  disoemment,  diacrabiua. 


dlscoura,  a.m.  [L.  diicursus],  apeeoh. 
dlscret,  ^te,  adj.  [L.  diseretus],  dii* 
oreet. 

dlscr6temoiit,  adv.  [discret—li.  dia- 
cretus],  diacreetly,  cautiously,  warily, 
prudently. 

discretion,  a.  f.  [L.  diMeretumem], 
discretion. 

discussion,  a.  f.  [L.  diaeuttionem], 
discussion,  debate,  dispute. 

disloquer,  v.  tr.  [L.  dis+loeare],  to 
dislocate,  diiiplace. 

disparaltre,  v.n.  irr.  [dis+parattre], 
(conjugated  likQ  paraltre),  to  vuniab,  dis- 
appear. 

disparu,  past  part,  of  disparaltre. 

disperser,  v.  tr.  [L.  dispersare],  to 

disperse,  scatter. 

dispense,  8.f.  [dispenser],  dispensa- 
tion, indulgence,  exemption. 

dispenser,  v.a.  [L.  dispensare],  to 
exempt,  dispense  with,  dispense,  render 
unnecessary. 

dispose,  e,  past  part,  [disposer],  dis- 
posed, inclined,  ready,  prepared. 

disposer,  v.a.  [dis+poser],  to  dispose, 
order,  lay  out,  prepare,  make  ready,  iu- 
oline. 

disposition,  8.f.  [L.  dispositionein], 
disposition,  arrangement,  provision,  dis- 
posal, method.  • 

dissimuler,  v.a.  [L.  dissimidare],  to 
dissemble,  conceal,  hide,  feign,  take  no 
notice  of.  pretend  nut  to  do  something. 

dissipation,  s.f.  [L.  dissipationem], 
dissipation,  wasting,  waste. 

distance,  8.f.  [L.  distantia],  distance. 

distinctement,  adv.  {diatiiiet —  1,. 
distin(Aus\,  distinctly. 

distinction,  8.f.  [L.  distinction«m\, 

distinction,  divrition,  difference. 

distinguer,  v.a.  [L.  distingutire\  to 
discern,  distinguish,  discriminate. 

distraction,  s.f.  [L.  distraett&nem], 
amusement,  rblaxatiou,  diversion. 


18 


VOCABULABV. 


SUM],  apeeoh. 
scretU4],  dis- 

wet — L.  dt»- 
aly,    warily, 

teretionem], 
setttrionem], 
+loeare],  to 

+paraUre], 
vanish,  die- 

oarattre. 
pergare],  to 

],  dispensa- 

e)isare],  to 
nse,  render 

iposer],  dis- 
id. 

to  dispose, 
ready,  iu> 

ositionem], 
isiun,  did- 

• 

lulare],  to 
,  take  no 
nething. 

oationem], 

distance. 
tiiict  —  L. 

wtionem], 

juere^  to 

w. 

cttMiem], 
n. 


dlstraire,  v.  a.  irr.  [L.  diftrahfre], 
(distrayant,  dUtrait,  je  dixtrais  [iio  pitat 
def.],  ;e  •IMrairai,  que  je  dUtrnie),  to 
seiiarate,  divort  from,  di.-itract,  divert, 
eiitertaiii,  turn  from,  to  give  one  some- 
thing else  to  think  altout:  ,v«  dintraire,  to 
divert  one's  attention,  divert  one's  self, 
amuse  one's  self. 

distrait,  o,  aaj.  [dintraire],  al'sent- 
nnnded,  absorbed,  inuttentivo,  hecdlus.t, 
wandering. 

dlstribuer,  v.  tr.  [L.  distribtiere],  to 
distribute. 

dit,  e,  p.  p.  of  dire. 

dites,  2nd  plu.  pres.  ind.  and  impera- 
tive of  dire. 

divers,  e,  adj.  |L.  divem^ts],  diverse, 
various,  different,  divers,  sundry. 

divin,  e,  adj.  [L.  dioinus],  divine, 
God-lilie,  heavenly. 

divination,  h.  f.  [L.  divinationem], 
divination. 

divinement,  adv.  [divin],  diviiitly, 
heavenly. 

divinite,  8.f.  [L.i/mHita(ew],  divinity, 
deity, 
division,  s.f.  [L.  ditrisionem],  division. 
dix,  adj.  num.  [L.  decern],  ten. 

dizaine.  s.f.  [dix],  ten,  about  ten ;  it 
stands  related  to  dix  as  du/en  and  score 
in  English  to  twelve  and  txvanty. 

docteur,  8.m.  [L.  doctoreM],  doctor. 

dogue,  8.ni.  [Eng.  dog],  mastiff,  house- 
dog,  bull-dog. 
doigt,  s.m.  [L  digitus],  finger. 

domaine,  a.  m.  [L.  dominium],  do- 
main, estate,  possession,  property,  region. 

domestique,  s.  m.  [L.  domssticus], 
servant,  domestic. 

dominant,  e,  adj.  [pres.  p.  of  doiai- 
7U /•],  dominant,  ruling. 

dominer,  v.  tr.  (L.  dominan],  to 
dominate,  rule,  sway,  move. 

donimage,  s.m.  [L.*  daimmtcum], 
damage,  injury,  pity. 


don,  8.  m.  [h.  doHum],  gift,  donation, 
present,  endowiniTit. 

done,  conj.  fL.  de  umjuam],  therefore, 
praj',  accordingly,  then,  conseciuently ; 
entiez  done,  pray  come  in. 

donner,  v.  a.  [L.  donare],  to  give,  to 
be  situated ;  se  donner  (lu  diiible,  see 
note  67,  7. 

dont,  pron.  [L.  de  nude],  wliose,  of 
which,  of  whom,  for  whom. 

dore,  e,  p.  p.  of  dorer  ;  gilt,  golden. 

dorer,  v.  a.  [L.  deauiare],  to  gild,  gild 
over. 

dorloter,  v.tr.  [(ftf/.?]  to  nurse, coddle, 
to  take  care  of  delicately. 

dornaeur,  se,  s.  m.  [donnlr],  sleeper. 

dormir,  v.  n.  irr.  [L.  domiirv],  {dor- 
mant, di>rin!,  je  dors),  to  sleep,  be  asleep. 

dortoir,  s.  m.   [L.  dormitorlmn],  dor- 
mitory. 
dorure,  s.  f.  [dorer],  gilding,  gold  lace. 

dos,  s.m.  [L.  f/(ir.s'i(/n],  back,  [xissilent 
except  in  dus  a  dos  -do-za-do.] 

dose,  s.  f.  [Gk.  <5oj(T9],  dose.  \s  is  pro- 
nounced like  our  z.] 

dcssier,  s.  m.  [dos],  hack  (of  a  chair, 
carringe,  etc.;  r  is  always  silent). 

dot,  s.  f.  [L.  di'li'iii],  marriage  portion, 
dowry,  [t  is  always-:  i)ronounced,  even  io 
phi.  des  d"t'eii  ciiyent.  | 

doiible,  ailj.  [1..  dti/''i'x],  double. 

doubler,  v.  a.  [donhle],  to  double. 

doubhirs,  ^.  f.  [donhle],  lining. 

douce,  adj.  fi:m.  of  dovx. 

doucemont,  adv.  [donx],  slowly, 
gently,  softly,  tenderly,  quietly,  calmly, 
mililly,  meekly,  patiently. 

douceur,  s.  f.  [L.  dufeorem],  sweet- 
ness-, fr.agrance,  soflnes:,  mikltie^^s,  kind- 
ness, go-d-naUu'e,  inelo<liousiiess,  calm- 
liesB,  smooihness,  peaoetulnesi,  gentle- 
ness. 

douej",  v.  a.  [I.,  dotare],  to  endow,  to 
I   l>r"*n\v  upon. 


SU 


VOCABULARY. 


5  J; 


douleur,  8.  t.  (L.  dolorein],  j>ain,Rche, 
Borcness,  distress,  ),'rief,  sorrow, 

douloureux,  ouse,  adj.  [L.  doloros- 
us],  pained,  sorrowful,  distressed,  sad, 
woful. 

doute,  8.  in.  [douter],  doubt,  doubt- 
ful ri  ess. 

douter,  v.  n.  [dubitare],  to  doubt, 
question  ;  ne  douter,  to  suspect,  surmise, 
mistrust,  fear. 

douteux,  se,  adj.  [douter],  doubtful, 
dubious,  ambiguous,  questionable. 

dovix,  ce,  adj.  [L.  dulcis],  sweet,  soft, 
Btuooth,  gentle,  mild,  ])caceful,  calm. 

douzaine,  s.  f.  [ilotize],  a  dozen. 

douzo,  acij.  [L.  duodecew],  twelve. 

dragon,  s.  m.  [L.  draconem],  drajfon. 

dramatique,  adj.  [Gk.  Sp/xaTLKo^], 
dramatic. 

dranae,  s.  m.  [L.  di-avia],  drama. 

drap,  8.  m.  cloth,  sheet,  [p  always 
eilent.] 

drapeau,  8.m.  [drapl,  ensitfn,  Hag. 
se  draper,  v.  r.  [drap],  to  cover  one's 
Belf,  dreos  one's  self. 

dresser,  v.a.  [dret,  a  doublet  of  droit], 
to  erect,  straij^hten,  raise,  set  up ;  sedren- 
ser,  to  stand  on  end,  rise. 

droit,  e,  l.  adj.  [L.  directum],  straight, 
right ;  d  droit,  right,  to  the  right. 

2.  6.  m.  right,  equity,  law,  authority. 
8.  adv.  straight,  straight  on,  directly. 

droite,  s.  f.  [droit],  right  hand,  right ; 
d  droite,  to  the  right,  on  the  right. 

drdle,  l.  adj.  [Eng.  (/roiZ],  droll,  jocose, 
ludicrous,  comical,  strange,  odd-looking. 
2.  s.  ni.  rogue,  rascal. 

drolerie,  b.  f.  [drdle],  drollery. 

drosser,  v.  intr.  [droxse,  Sp.  troza,  a 
kind  of  rope],  to  drift  (along  the  shore). 

du,  art.  m.  [contraction  of  de  le],  of  the, 
(rem  the,  by  the,  some,  nny. 

dti,  due,  part,  [devoir],  due,  owed, 


dupe,  8.f.  [O.F.riu6«,originunliiiownJ, 
dupe,  gull, 

dut,  past  def.  3rd  sing,  of  devoir, 

duquel,  pron.  [de+lequel],  of  which. 

dvir,  e,  ndj.  [L.  durus],  hard,  tougli, 
harsh,  merciless,  unkind. 

dur6e,  8.  f.  [durer],  duration. 

durant,  prep,  [durer],  during. 

durer,  v.  n.  [L.  durare],  to  last,  wear. 

B. 

eau,  8.  f.  [L.  aqua],  water. 

ebahi,  e,  adj.  [ea,  bahi],  wondering, 

aghast. 

ebu  hissement,  s.  m.  [ebahir,  bah  I], 
amazement,  astonishment,  bewilderment. 

ebat,  s.  m.  [ebattre],  sport,  frolic, 
anmsement,  gambol. 

s'ebattre,  v.  r.  [««,  battre],  to  sport, 
take  one's  pleasure. 

ebaucher,  v.  a.  [es,  O.  F.  bauche, 
•  mortar'],  to  make  the  first  draught,  draw 
an  outline  of,  sketch,  rough-hew,  deli- 
neate. 

eblouissement,  s.  m.  [dblouir],  daz- 
zling ;  brilliant  display. 

ebranlement,  a.m.  [4branler—e8+ 
braider  (Gat.  Brand)],  shock,  concussion, 
shaking,  perturbation,  trouble. 

s'ebrouer,  v.  r.  [origin  unknown],  to 
snort,  sneeze. 

ecart,  s.m.  [^carter],  step  aside,  digres- 
sion, error ;  d  Vicart,  separate,  outspread; 
d  L'icart  de,  remote  from,  [t  is  never  pro- 
nounced ;  un  i-kar  habile.] 

ecart6,  e  [icarter],  wide  apart,  separ- 
ated. 

ecarter,  v.  a.  [es,  carte],  to  set  aside, 
remove,  dispel,  widen,  scatter. 

ecclesiastique,  adj.  and  n.  [L.  ecde- 
siasticus],  ecclesiastic  ;  clergyman,  priest. 

echange,  B.m.  [ea,  chaiige],  exchange, 
barter. 


40 


inUiiuwn]. 

'.voir. 
of  which. 
,rd,  touyl*, 

a. 

luiii,  weftr. 


wondering, 

ihir,  bah  I], 
vilderment. 

ort,   Irolio, 
i],  to  Bport, 

|f.  bauchej 
ight,  draw 
-htw,  deli- 

louir],  daz- 

anler — e«+ 
concusiiion, 

iknown],  to 

lide,  digrea- 
outspread; 
never  pro- 

[)art,  separ- 
■ct  asido, 

.  [L.  eccle- 
lan,  priest. 

exchange, 


VOOABULABY. 


Achanger,  v.*.  l^cAanj*!),  toexchariKe, 
Interchange. 

^chapp^e,  s.f.  [ichapptr],  a  glinipHe, 
k  frolic ;  echajipi'  de  vue,  a  vista,  opening, 
view. 

^Cbapper,  v.a.  and  v.n.  (L.  excapare], 
to  escape,  get  away,  avoid. 

6cbauffer.  v.n.  [e»+chitufer],  to 
grow  wann,  grow  angry,  fly  into  a  ptussion, 
chafe,  fume. 

echelle,  h.  t.  (L.  ncala],  scale,  hidder, 
ascent. 

^cheveau,  s.m.  [L.  scajielluy],  skein. 

6chouer,  v.  intr.  [derivation  uncer- 
tain], to  strand  ;  v'^cliuuer,  to  run 
aground,  to  be  astrand,  wre(!kud. 

6clabousser,  v.tr.  [der.l],  to  splash, 
dash,  to  throw  mud  at. 

6clair,  s.m.  [^clairer],  flash,  flash  of 
lightning. 

6claircie,  s  f.  [Maireir],  glade,  clear- 
ing, vista,  opening. 

6claircir,  v.  tr.  [/+ctotr],  to  clear  up, 
to  throw  li;,'ht  upon. 

eclairer,  v.a.  and  v.n.  [en+clair],  to 
light,  give  light  to ;  illuminate,  sparkle, 
shine,  brighten. 

6clat,  8.m.  [iclater],  sliver,  splinter, 
brightness,  radiancy,  glitter,  clap,  cnish, 
noise,  lustre,  richness,  magnificence  ;  lirf 
aux  iclutu,  to  liurst  out  laughing,  [t  is 
never  pronounced.) 

eclatant,  e,  adj.  [idattr],  bright, 
sparkling,  glittering,  brilliant,  radiant, 
dazzling,  explosive,  hearty. 

6clater,  v.n.  [0.  H.  G.  skleizan],  to 
split,  sliver,  break  in  pieces,  burst,  crack, 
olap,  shine,  sparkle,  glitter,  flash. 

eclos,  e,  p.p.  of  iclote  [L.  excludere, 
hatched. 

ecole,  8.  f.  [L.  ^chola],  school. 

6colier,  s.m.  ecoliere,  s.f.  \ccole—L. 
schola],  school-boy,  school-girl,  pupil, 
scholar,  learner. 

economie,  s.f.  [L,  (eeconomia],  econ- 
omy, thiilt,  saving. 


^conomiser,  v.a.  [^cvrtiomis],  to 
economize,  siivc,  husband. 

6corcher,  v.a.  [L. *  excorticare],  U> 
Any,  skin,  gall,  fleece. 

GCOViler,  v.a.  («"*,  cuiiler],  to  pour 
away,  flow  by,  to  run  off. 

ecuurter,  v.a.  |L.  exairtare],  U< 
shorten,  crop,  curtail. 

ecoute,  s.f.  [cc»uter],  place  for  listiii- 
injr  unobserved ;  aux  <icotiteti,  on  the 
alert,  listening  intfiitii'. 

ecouter,  v.a.  [L.  aunffiiUari-],  to  listen, 
lioar. 
ecoutille,  s.f.  [der.f],  hatchway,  hatch. 

ecran,  s.m.  [Ger.  xdirai/en],  screen, 
hand-screen,  ttre-screen. 

ecraser,  v.a.  [o.  Soand.  eraum],  to 
crush,  bruise,  overwiielni,  beur  down. 

s'eorier,  v.r.  («*,  crier],  to  cry  out,  ex- 
claim. 

ecrire,  v.a.  irr.  [L.  sa-ibere],  {(erivant, 
icrit ,  j'l'cris,  j'i'cri  oii>,  j'evriro  i,(iue  j'  i^crice), 
to  write,  set  down. 

ecrit,  s.m.  [icrire],  writing,  written 
agreement,  im'ttre — couch er  par  ict  it,  to 
set  in  writing.  [(  is  never  pronounced ; 
1(71  i-kri-ilijant.'\ 

ecrit,  e,  part,  [icrire],  writ,  written. 

ecriteau.  s.m.  [ccrit,\,  a  notice,  sign. 

ecritoire,  8.f.  [scniitorium],  \r  ^-horn, 
ink-stand. 

^criture,  s.f.  [L.  scriptura],  writing, 
haiid-wiiling,  scripture. 

ecrivit,  3rd  sing,  past  def.  of  ierire. 

ecrouler,  v.  intr.  [i-^crouler  (L.* 
corUulare)],  to  fall  in,  to  break  up,  to 
crumble. 

ecu,  s.m.  [L.  6cutuin\,  shield  ;  crown- 
piece. 

ecueil,  s.m.  [L.  ncopilit^],  rock;  pi. 
rocks,  dangers. 

ecuelle,  8.f.  [L.  scutella],  a  bowl, 
porringer. 

ecumoire,*.!.  [ieuvu--o.U..(i.  ic/tim], 
skimmer. 


4i 


VOCABULARY. 


I 


hi:-!  til 


6fjUS30n,  8.  ni.  [''('u  -  L.  KCittum], 
C'soiitohcori,  Hhield,  eoat  of  arinn. 

ocuarionner,  v.  tr.  [ecusnon,  ifcu], 
to  bud  (artiCioiiilly). 

education,    a.  f.    [L.    eduoationem], 

eiluualioti. 

effacer,  v.  Ir.  [face],  to  efface,  remove, 
cruHc ;  a'effucer,  to  dis:ii)pear. 

'^Ifaremont,  a.m.  [cffarer],  bewilder- 
iiuMit,  distraotioii,  diHiiiay. 

etfarof,  v. a.  [L.  rj)'erare\,  to  triyhten  ; 
a'-'jl'iirer,  to  bouoine  fii;?htem;d. 

effiii'oucher,  v.u.  [i:i,  farouche],  to 
scare  away,  startlf,  terrify. 

elfot.  8.111.  IL.  e/ixtuin],  elJect,  per- 
foniiaiii.'c ;  pi'i.  ^^ooda,  tbinj,'s ;  en  effet, 
in  roality,  indued ;  d  effet,  for  «liow,  for 
elTect.     [t  is  never  pronounced.) 

etteuiller,  v.  .'i.  [es,  fcuille],  to  strip 
off  leaves  ;  s'lffeuilter,  to  lose  its  leaves, 

eillcace,  adj.  [eilicacein,  fllicacious, 
elVective. 

eifllochenieat,  a.m.  [eiJUucher],  un- 
ravellintf. 

edlocher  or  efflloquer,  v.a.  [es+ 
Jilochf],  to  ravel  out,  undo ;  I'jJUocM, 
<ilJilo<iu6,  tattered. 

efflanquer,  v.  tr.  [jhinc],  to  render 
lean,  thin,  poor ;  ejlanquii,  lean,  tliin, 
poor. 

effleurer,  v.  a.  [en+jleur],  to  take  oft 
the  surface,  j^raze.  toucliupon,  brush,  rub. 

effluve,  e.ni.  [L.  nilliicUnn],  effluvium, 
elHux,  emanation,  effluence. 

s'effondrer,  v.r.  [en,  fond],  to  fall  in, 
give  way. 

s'efforcer,  v.r.  [L.*  exfori iare],  to 
strain,  strive,  make  an  eflort,  e.'iei't  one's 
self,  struj,'^le,  endeavour,  attempt. 

effoft,  s.in.  \efo>'cer],  effort,  exertion, 
endt.'avour,  force,  Jtrenjfth.  [t  is  never 
pronounced.] 

effraction,  s.  f.  [L.  effractionem],  a 
breuliin;^-  in,  a  forcible  entrance. 


effrayer,  v.a.  [L.  exfri;;idare],  to 
fright,  fri;;hten,  terrify. 

effrol,  a.m.  l>'frai/er\,  frl^^ht,  terror, 
oonaternation. 

etfruntd,  y,  adj.  [front  -L.  frontani], 
bold,  dariii^r,  audacious. 
effi:oj''able,    adj.    [ejfroil    frightful, 

dreadful,  horrid,  horrible,  shookin);,  prodi< 
gious. 

e^ai,  3,  uilj.  [L.  aiiiualiii],  equal,  simU 
tar,  uniform,  like,  alike  ;  o'est  ligal,  it's  all 
the  same. 

68'aleiii'jnt,  adv.  [iigal],  equally. 
6gard,  H.m.  [(jarder],  regard ;  d  Vizard 
de,  with  respect  to,  aa  to. 

egai'er,  n  .  tr.  [e+fjarer,  to  put  into 
dock,  0.  H.  (!.  ivaron],  to  lead  astray; 
Aijare,  wild,  iiuuiidered. 

s'egarer,  v.r.  [es-^-'jarer—O.ii.Q.  war' 
on],  to  lose  one's  way,  Blray,  err,  mistake, 
go  astray. 

egayer,  v.a.  I  ,  <jai\.  to  enliven,  di- 
vert,  maUe  cheerful,  li;,'hten  ;  a'igayer, 
to  clieer  up,  bri.,iiten  up. 

egliae,  s.  f.  [L.  t'cciesia],  church. 

eg'oi.-3nie,  [L.  eyol,  egotism,  selfiah- 
ness. 

egout,   8.ni.    {igoatter,  i^goutte],  a 

sewer. 

eh  I  interj.  oh  !  eh  bien  1  well ! 

elan,  s.  m.  [Uancer],  start,  sprinir, 
flight,  l)ur3t,  outliur.st,  impul'^" ;  pr.dre 
'lai  f'lan,  to  take  a  spring. 

elance,  e,  adj.  l^lau  .ii,  Biim, 

slender. 

elancer,  v.r.  [i+lnncei\,  >  bc-ud, 
shoot,  rush,  dash,  spring;  a'Uancei ,  to 
rush. 

elargir,  v.a.  [A,  large],  to  stretch, 
widen,  make  wider,  let  out,  enlarge,  re 
lease. 

elarg-issenient,  s.  m.  [ilargir],  » 
widening,  enlarging,  opening  out. 

eitJo'ance,  u.(.  [L.  eUgantia],  eleganoa. 


*i 


a,  alim, 


VorAIULARY. 


61d|3rant,  e,  artj.  [L.  aUmnttm],  ele. 
Kniit,  faMhionable. 

el6ve,  9.  m.  f.  [I'lever],  pupil. 

Clever,  v.  a.  [4+lprrr],  to  nvise,  lift  up; 
ifi'Uvfr,  to  rise,  asoctKi,  go  up,  increase. 
[^liv~hctnre  e  iinito.] 

6] Ire,  V.  tr.  [L.  eligere],  to  elect,  select, 
ohoo»o. 

elle,  pers.  pro.  fem.  [L.  Ula],  she,  li^r,  it. 

dloge,  8.  in.  [L.  elonium],  praiso, 
eulogy. 

61olgne,  e,  adj.  \p.  p.  of  ilui'incr], 
distant,  far  off,  remote. 

Eloigner,  v.  tr.  [^+loin],  to  remove  ; 
g'iloirfiKr,  to  ffo  away,  to  move  off. 

61oquence,  s.  f.  [L.  tloqHentin],  elo- 
quence. 

61oquent,  e,  adj.  [L.  eloquentem], 
eloquent. 

6raacie,  e,  adj.  [L.   emacixtre],  ema- 
ciated, 
einballer,  v.  tr.  [en+balle],  to  j>ack. 

embarcation,  s.f.  [yp.  embarcacion], 
boat,  craft. 

embarquer,  v.  tr.  [en+barrjue],  to 
cmharlt,  to  ship. 

embarras,  s.  m.  [It.  imbarraz:')],  em- 
barrassment, encuiiihrancc.  impedinu'iit, 
hindrance,  ]ierpk'xity,  intricacy  ;  I'trfi 
dans  I'embarras,  to  he  in  straiyl»tciiL»l 
circumstanouH.  [Pronounce  rtJi-6rt-ni;  wi- 
en-ba-ra-z-ennu-yeux.] 

embarrasser,  v.a.  (cr«6«rm.s],  to  em- 
barrass, encounter,  obstruct,  liiii'lcr,  puz- 
zle, trouble,  confound. 

embaucher,  v.  tr.  [en  t-bauclie,  a 
worl<shop],  to  onyagc,  hire,  employ. 

embauilier,  v.a.  and  v.n.  {em  +  bainn- 
tne—h.  biilsarnum],  to  emhulni,  pcrfninc, 
Bcent ;  togiveout  a  frai?rant  odour,  smoiu' 
fragrantly. 

etnbellissemeut,  s.iu.  [eu.bcllir—en 
+bel+ir],  embellishment,  improvement, 
adornment. 

embl^matlque,  adj.  emblematical. 


embo!ter,  v.  tr.  [hnUyf],  to  fit ;  <»fn- 
hoUrr  If.  j'os,  to  march  in  close  file,  see 
note  51,  22. 

embonpoint,  a.m.  [fn^-bnn+ point], 

stoutness,  oticKily,  roundness. 

eniboucber,  a',  v.  ref.  [bcnccho],  to 
discharge,  empty  into  (of  a  river) ;  hien 
emhmich',  haviii'.;  a  ready  tongue. 

embouchure,  s.  f.  [embouchi-r], 
mouth,  outlet. 

om.bra.saer,  v.  a.  [en,  bras],  to  em- 
brace, ki.'^s. 

ombrouiller,  v.  tr.  [«'n-f  ftrouiiter],  to 
ob:<cure,  darken,  eud)roiI,  confuse. 

emorveiller,  v.  a.  [<■,  merveilUY  to 
astonish,  ama/.e. 

s'emeut,  pres.  ind.  3rd  sing,  of  ,s''  >n- 
ouvoir. 

emietter,  v.  a.  [rf,  'miette\y  to  crumble; 
n'l'iiiirtfer,  to  (!nuublo. 

emnielo,  e,  adj.  \emnUler],  entan- 
gled, tangled. 

emm61er,  v  tr.  [fn\-w,iHer],  to  en- 
tan;,de. 

emmener,  v.  a.  [m,  mener],  to  carry, 

take,  Icid,  tolch  away. 

emoi,  s.  m.  fT,.  ex,  H.O.  ina;/an],  emo- 
tion, :ni\iily,  thiltcr. 

emotion, s.f.  [L.  eH.oCiojjy'w], emotion. 

emousser,  v.a.  [uumssp],  to  blunt, 
dull  ;  if'cnuinsKcr,  to  y-row  dull,  become 
blunt,  become  diadcMu  d. 

emoviVOir,  v.a.irr.  |L.  c/dowcpl,  (con- 
jugated like  viiiHvoir),  to  move,  stir  up  ; 
s'l'inouvoir,  to  rise,  be  roused,  bo  .stirred 
up. 

s'emparer,  v.r.  \i'n,parer],tn  possess 
one's  self  of,  seize,  secure. 

empecher,  v.a.  [L.*  iui/^acfarf],  to 
oppose,  prevent,  hindi.'r,  olistrvict,  impede. 

emperler,  v.a.  [en,  j-eiie],  to  orna- 
ment with  (learls. 

empetrer,  v.  tr.  [I'm+L.*  pastorium, 
a  clog  for  holding  horses  when  at  'pas- 
ture '],  to  entangle,  embarrass,  hamper. 


4B 


TOCABULAUT. 


■• 


I  i 


1 


ompUer,  r.a.  to  pile,  stack  ;  s'empilei, 
to  pile  up,  rise  up  in  a  pile. 

empire,  s.m.  [L.  imperiiun],  empi'  \ 
rule,  dominion. 

emplir,  v.  a.  [L.  implere\,  to  fill ;  s'em- 
plir,  to  fill. 

emploi,  8.m.  ,  emplni/er],  employmenti 
use. 

employer,  v.a.  [L.  implicare],  to  era- 
ploy,  use,  bestow,  spend. 

empoch^^r,  v.  tr.  [pocke],  to  pocket, 
to  put  into  one's  pocket. 

empoiffner,  v.  a.  to  jfraap,  seize,  lay 
hold  of. 

empoisonner,  v.  tr.  [en+poiaon—l,. 
potionem],  to  poison. 

emport6,  part,  [emporter],  hot,  in  a 
passion. 

emportement,  s.  m.  [i"m  porter], 
wrath,  anger,  pa.ssion,  rage,  vioknoe. 

emporter,  v.  a.  [en.  pnrter],  to  carry 
away,  take  away  ;  s'emj/orter,  to  fly  into 
a  passion,  run  away,  get  beyond  control  ; 
get  angry,  lose  one's  temper,  plunge,  nish 
for,  attack  vehemently. 

empreindre,  v.a.  irr.  [L.  imprimere, 
(conjugation  similar  to  that  of  craindre), 
to  imprint,  stamp,  impress. 

empreinter,  8.f.  [empr'>indre  —  L. 
impritnere],  maYk,  impression. 

empressement,  s.  m.  [empresser]^ 
eagerness. 

B'empresser,  v.  ref.  [/"n+prPSRer],  to 
go  about  eagerly,  to  bestir  one's  self. 

ertiprunt,  8.  m.  [empnintcr],  a  bor- 
rowing, loan. 

emprisotiner,  v.  a.  [em,  prison],  to 
ImprisoM,  confine. 

emprunter,  T.a.  [L.  imprmnutnare], 
to  borrow. 

^mu,  e,  past  part,  [^moumir],  moved, 
affected. 

en,  1.  prep.  [L.  in],  in,  into ;  while, 
when  (with  pres.  part.),  like,  as  ;  of  (with 


words  of  material);  en  eaoutehoue,  of 
india  rubber  (63,  6) ;  en  Chritien,  as  a 
(yhristian. 

2.  pro.  [L.  inde],  of  him,  of  her,  of  it,  of 
them  ;  from — by  him,  etc. 

encadrer,  v.  tr.  (en  -f  cadre—  It. 
qundro],  to  frame. 

enchainer,  v.a  len,chalne],  to  chain, 

bind. 

enchantement,  8.m.  [enchanter— L. 

incantare],  enc!iaritnient,  delight. 

enchanter,  v.  tr.  [L.  iiicantare},  to 
enchant,  delight,  charm. 

enchanteur,  tense,  1.  s.  [enchan- 
ter], enchanter,  enchantress. 
2.  adj.  enchanting,  bewitching. 

en  Clin,  e,  adj.  IL.  inclinw],  inclined, 
y>ronc,  addicted,  disposed. 

encombrer,  v.  a.  (L.  in,  ainmlug],  to 
obstruct,  encumber,  embarrass,  load. 

encore,  l.  adv.  [L.  hanc  horam],  yet 
still,  more,  even,  again,  once  more, 
further,  moreover,  besides;  encore  «n, 
one  more. 

2.  conj.  even,  yet;  encore  que,  even 
though. 

encouragrement,  8.ni.  [encourager], 
encouragenieiit,  incentive. 

encoiirager,  v.  a.  [en,  courage],  to 
encourage,  stimulate ;  s'encourager,  to 
encourage  one's  self. 

enore,  s.  f.  [L.  encauatum],  Ink. 

endetter,  v.  a.   [en,  dette],  to  run 

into  dobi,  involve  in  debt. 

endolori,  e,  adj.  [en,  douleur],  pain- 
ful, aching. 

endoinii,e,  [past part,  of  li'fndormir], 

sleeping,  asleep. 

ondormir,   v.  a.    irr.    [en-\-dormir], 

(conjugated  like  dormir),  to  lull  or  rock 
to  sleep,  to  pi' ',  to  nleup  ;  n'eiulormir,  to 
fall  asleep,  go  to  sleep,  slumber. 

.    endroit,  s.  ra.  [eii+droU],  place,  p«» 
sage,  point,  locality. 


«4 


VO(.'ABULARY. 


^ner^e,  s.  f.  [Ok.  ivipyeia],  energj'. 

dnerglque,  adj,  i&nerure],  cneriaretic, 
vigorous. 

enfance,  s.  f.  [L.  infantia],  infancy, 
childhood,  childishness. 

enfant,  s.  m.  f.  [L.  in/antem\,  child, 
infant ;  as  a  term  of  affection  from  an 
older  person,  '  my  dear.'    See  34, 27. 

enfantelet,  s.  m.  [enfant],  little  child 
(referred  to  in  Littre's  dictionary  as  an 
obsolete  diminutive  of  enfant). 

enfantlllage,  s.  m.  [en,fant],  child's 
play,  childishness. 

enfantln,  e,  adj.  [enfant],  chikHsh, 
infantile. 

enfariner,  v.a.  [«n,/artrM!J,  topprinkle 
with  flour;  s'enfariTier,  to  get  covered 
with  flour,  to  powder  as  with  flour. 

enfer,  b.  m.  [L.  infemum],  hell.  (Pro- 
nounce r.] 

enfermer,  v.  a.  [en+fernier],  to  shut, 
ihut  in,  shut  up,  lock  up,  enclose ;  con- 
tain, comprehend,  comprise. 

enfilade,  s.  f.  [enfiler,  fil],  row,  file, 
Buooeasion,  series. 

enfln,  adv.  [en^fin],  finally,  at  last, 
after  all,  In  shoH,  at  all  event<i,  in  any 
case,  well  now ! 

enfiamm^,  e,  past  part,  [eiillammer] ; 
on  fire,  aflame,  ablaze,  ignited. 

enfoncer,  v.  a.  [en,  fondl  to  sink, 
thrust,  drive  home,  plunpe,  burj-,  stick, 
drive. 

enlourcher,  v.tr.  [Joiirche—l..furca], 
to  bestride,  straddle. 

S'enfillr,  v.  r.  irr.  [en+fuir],  (conju- 
g;ated  like  fuir),  to  run  away,  take  flight, 
escape,  make  off. 

engflOUtir,  v.a.  and  r.,  to  swallow  up. 

engragement,  s.  m.  [cwjayer—en, 
gage],  engagement,  promise. 

engrouffrer,  v.  a.  in,  gimffre—OV.. 
(t<Airo«],  to  en^rulf ;  s'ewjouffrfir,  to  rush 
into  a  narrow  passage  or  blind  alley  (sai^l 
of  the  wind). 


engourdi,  e,  adj.  [engmtrdh-],  numb, 
benumbed,  torpid,  heavy,  'lull 

engourdir,  v.  a.  [m,  (jourdi—lj.^ 
gurdusl,  to  benumb,  mako  torpid,  make 
languid,  enervate. 

engotirdissement,  «.  m.  [enjour- 
dir],  numbness,  torpor,  enervation. 

enhardir,  v.  a.  [?«,  hardi],  .  em- 
bolden; s'enhardir,  to  make  bold,  grow 
bold. 

6nigme,  s.  f.  [L.  cenigma],  enigma, 
riddle. 

enlvrant,  e,  adj,  [en,  iwe],  intoxi- 
cating. 

enjamb^e,  s.  f.  [enjamber—en,  jam- 
be],  stride. 

enjamber,  v.  tr.  and  intr.  [jambe],  to 
stride,  walk  over. 

enlacer,  v.  tr.  [en-^ hirer,  from  L. 
laqueus],  to  entwine,  ^lasp. 

enlevement,  s.  m.  [enlever],  abduc- 
tion. 

enlever,  v.a.  [en+lever],  to  lift,  raise, 
carrj',  carry  ofl,  rescue,  remove,  sweep 
ofif. 

ennemi,  e,  s.  and  adj.  [L.  inimic^i.^], 
enemy,  foe;  hostile,  unfriendly. 

ennui,  s.  m.  [L.  ui  ndio],  tediousness, 
weariness,  exhaustion,  duUnesiH,  boihrr, 
trouble.    [Pronounce  en  nasal.] 

ennuyer,  v.  a.  irr.  [enntii],  to  tire, 
wear}',  be  tiresome,  be  tedious,  teas', 
annoy,  bother;  H'enninjer.  lo  bo  tired,  to 
find  things  diill  and  uninteresting. 

ennuyeux,  se,  adj.  [cnnni],  trouble- 
some, annoying,  tiresome. 

6norme,  adj.  [L.  enormia],  enormous, 
huge. 

enormement,  adv.  [4norme],  errone- 
ously, hugely. 

6nomait6,  s.  f.  [L.  nwrvu'tatem], 
enormity. 

enquSte,  8.f.  [L.  i7iquitiita\,  in\  estiga- 
tion. 

enrichlr,  v.  a.  [en,  riche],  to  enrich, 
make  rich. 


m 


VOCABULARY. 


I     i  ■!    ■■ "  I 


enroiiler,  v.  tr.  [rmU«r],  to  roll,  fix, 

fasten,  twist. 

enseignement,  •.  m.  [enseiffner],  a 
lesson. 

enseigner,  v.  a.  [L.  inp/jnare],  to 
teach,  instruct,  show,  inforrn. 

ensemble,  l.  .■ulv.  [L.  in  simul],  to- 
gether, conjointly,  at  the  same  time. 

2.  s.m.,  the  whole,  collection,  aggre- 
gation, totality. 

ensevelir,  v.  a.  [en— L.  $epelire].  to 
put  in  a  shroud,  bnry. 

ensevelissement,  s.  m.  [mgevelir], 
burying,  burial. 

ensoleillement,  8.m.  [en,  soleil],  sun- 
shine, brightness. 

ensorceler,  v.  a.  [en,  sorcier],  to  be- 
witch. 

enaiiite,  adv.  [en-^-suite],  afterwards, 
next,  then. 

entasser,  v.  a.  [en,  tas  ,  to  heap,  pile, 
hoard,  accumulate. 

entendre,  v.  a.  (L.  intendere],  to  hear, 
understand,  mean ;  entendre  dire  a,  to 
hear  (any  one)  s.yv  ;  .I'entrii'lr/',  to  under- 
Hiand  one  anotlier,  l)e  faiiiili.ir  with,  used 
to,  be  skilful  in,  be  a  ju(l;,'e  of,  agree  with ; 
se  taire  i-ntcmirr,  to  be  heard  ;  entendre 
parler  de,  to  hear  tell  of. 

entendu,  e,  .adj.  [\^.  p.  of  entendre], 
understood,  .skilhjd,  kno\ving;  bien  en- 
tendu, of  iMui-f'i;. 

enterrer,  v.  tr.  [e^i+terre],  to  bury, 
inter. 

entete,  e,    adj.    [p.  p.    of  entiter], 

stublioni,  self-willod,  obstinate. 

s'enteter,  v.  r.  [en,  a^te],  to  become 
aLubborn,  be  itif;tlu.ited  with,  tak<'  a 
strong  fancy  to,  determine  oVistinately. 

enthousiasrae,  s.  m.  [Gk.  ivdov^ia- 
«ju6v],  enthusiasm. 

entier,  ere,  adj.  [L,  inteijer],  entire, 
whole,  complete,  total. 

entierement,  adv.  [entier],  entirely, 
wholly. 


entortiller,  v.  a.  [en+tortiller\,  to 
wrap,  roll  about,  wind,  coil,  twist. 

entourer,  v.  a.  [en,  tour],  to  enclose, 
surround. 

entrain,  8.m.  [entratner],  enthusiasm, 
spirit,  ardour,  "go." 

entrainer,  v.a.  [eti+tralner],  to  carry 
aw.ay,  sweep  oft,  hurry  away,  drag  along, 
draw,  bring,  bring  on. 

entre,  prep.  [L.  inter],  between, 
among,  in. 

entre-balUer,  v.a.  [entre -\-haV lev], 
to  half-open,  open  slightly. 

s'entre-choquer,  v.  r.  [entre+cho- 
quir],  to  knock,  clash,  beat,  dash  against 
one  another. 

entre-croiser  (s),  v.  tr.  [entre  + 
eroiser],  to  cross  one  another. 

entree,  s.  f.  [entrer],  entry,  entrance, 
entering,  beginning. 

entrefaites,  s.  f.  plu.  [entre +/aites], 
interval,  meantime  ;  used  only  in  the  ex- 
pressions sur  ces  entrefaites,  dann  ces 
entrefaites,  in  the  meantime,  under  these 
circumstances. 

entrepont,  s.  m.  [entre+pont ,  the 
space  between  docks;  dans  I'entrepont, 
between  decks. 

entrepot,  s.m.  [entreposer — L..i)au- 
sare],  warehouse,  emporium. 

entreprendre,  v.a.  irr.  [entre+pren- 
dre],  (eonju^jated  like  prendre)  to  under- 
take, attempt,  take  in  hand,  take  upon 
one's  self,  to  attack,  fall  foul  of. 

entrepreneur,  s.m.  [entreprendre], 
contractor;  undertaker. 

entreprise,  s.  f.  [entreprendre],  en- 
terprise, undertaking. 

entrer,  v.  n.  [L.  intrare],  to  enter, 
come  in,  get  in,  step  in  ;  entrer  en  manage, 
to  begin  house-keeping.  [Conjugate  with 
Stre.] 

entretenir,  v.a.  irr.  [entre+tenir\, 
(conjugated  like  tenir),  to  hold,  hold  to- 
gether, keep  up,  maintain,  converse  with, 
entertain. 


40 


'(  i, 


i4uiiiu,i^)mi^vk*ij&i 


?ffi32OT7!!2?^?W»s«?^3 


VOCAnULARY. 


entrptlen,  s.  m.  [entretenir],  keopin^r 
in  repair  or  order ;  conversation. 

entretienne,  pres.  subj.  c  -ntretenir. 

entrevoir,  v.  a.  irr.  [entre+vovr], 
(conju{,'ated  like  voir),  to  have  a  jrlimpse 
of,  peep  at;  to  discover  a  little  of,  have 
misffivings,  foresee. 

entr'ouvrir,  v.a.  irr.  [entre+oumir], 
(conjugated  like  couvrir),  to  open  a  little, 
to  half  open. 

envahir,  v.  tr.  [L.  invadere],  to  in- 
vade, penetrate,  to  go  into  or  throu'rh. 

envelopper,  v.  a.  [en,  O.  F,  veloper], 
to  envelop,  wrap  up,  cover,  fold  up,  en- 
close. 

enverral,  lat  Ring.  fut.  of  envmjer. 

enverrais,  cond.  1st  sing,  of  envoiier. 

envers,  prep.  [L.  inveri'iis],  towards, 
to,  against. 

envi,  (a  1')  adv.  [L.  invitus],  in  rivalry, 
onvie,  s.  f.  [L.  tnutrfm],  envy,  desire, 
wish  ;  avoir  envie  de,  to  have  a  mind  to. 
envier,  v.  tr.  [enwe],  to  envy. 

environ,  adv.  [en.  +  virer],  in  the 
neighbourhood  of,  about,  nearly. 

environs,  s.  m.  plu.  [en,  virer— L. 
viria  'ring'],  environs,  vicinity,  neigh- 
bourhood. 

'  nvisager,  v.  a.  [en,  nsage],  to  look, 
Btn le  in  the  face,  eye,  face. 

envoi,  s.  m.  [e7ivoi/e.r],  sending,  thing 
sent,  parcel,  package,  packet,  envoy. 

envolement,  s.  m.  [(nvoh-r],  flight, 
flying  away. 

S'envoler,  v.  r.  [en  +  roler],  to  fly 
away,  take  wing,  he  carried  off. 

envoyer,  v.a.  irr.  [L.  in,  via],  to  sotid, 
forward,  transmit;  envoyer  cherclirr,  to 
send  for. 

epais,  se,  adj.  [L.  .spisnus],  thick. 

epancher,  v.a.  [L.«  expandicare],  to 
pour  out. 

epanouir,  v.  a.  [L.  expandcre],  to 
expand,  smooth,  brighten  up;  x'dpanouir, 
to  bloom,  expand. 


epanouissement,  s.  m.  \fpanmirr\ 
blowing,  expansion,  unfolding,  blooming. 

eparg'ne,  s.  m.  [eparnner],  economy, 
saving. 

eparg-ner,  v.  n.  [oiigin  unknown],  to 
save,  lay  up,  lay  by,  sMare,  economize. 

erarpiller,  v.a.  [I,,  ex,  impiUo],  to 
scatter,  strew  abnut^,  spread,  throw  lif-re 
and  there;  ^parpilU^  scattered;  dishevel- 
led. 

epatUe,  s.  f.  [L.  spatula],  shoulder, 

epave,  a.  .f.  [L.  expavidun],  waif. 

epee,  s.  f.  [L.  !spath«],  sword. 

epeler,  v.  tr.  irr.  [O.F.  eapeler,  O.H.Q. 
spellon],  to  'ipell  [<'/(■«— before  e  mute.] 

eperdu,  e,  adj.  [O.  F.  t-Kpcrdre],  dis- 
tracted, dismayed,  aghast,  bewildered, 
frantic. 

eperdument,  adv.  [i^herdn],  dig- 
triictedly,  despcmtel.v,  wildly,  frantically. 

epice,  s.  f.  [L.  xp  cie.!],  spice. 

epicJer,  s.  m.  [epicej,  a  grocer. 

ppier,  v.  tr.  [0.  H.  G.  spehcn],  to  spy, 
watch  for. 

epineux,  euse,  adj.  ['<pine  —  L. 
S}>ii)ii\,  thorny,  prickly  ;  knotty. 

Gpiiig-le,  s.  f.  |L.  !:i'>'niila],  pin. 

eping-ler,  v.a.  [»<// (/(/;/.'),  to  pin. 

epitre,  s.  f.  [l,.  "jn's-to/a],  epistle. 

eplucher,  v.a.  [e,  j>eliiche--L.''  piluc- 
ciiis'],  to  pick,  clean,  sift. 

epoilge,  s  f.  [L.  sjHiniiui],  sj>oiige. 

epong-er,  v.  tr.   ('poni/c],  to  sponjre. 

epoquo,  8.  f.  [Ok.  67rox>/1.  L'pov.h, 
pci'ioil,  time. 

^pousee,  s.  f.  [rpousi'r],  bride,  wife. 

epouser,  v.a.  [L.  fiivnmre],  to  marry, 
wed. 

opousseler,  v.  a.  [m,  pon.ise  -L.  put- 
vis],  to  dust,,wi))e  off  the  dust. 

^pouvantable,  adj.  [i^ pnn ranter — 
L.  exi'nvditare],  frightful,  dreadful,  tro 
mendous,  awful. 


47 


VOCABULARY. 


|i' 


h  ,5 


' 


1^*1 


.J  ;;i,j 


h 


^poux,  s.  m.  [L.  dponstts],  husband ; 
plu.  man  and  wife;  ^poiisf,  wife. 

s'^prendre,  v,  r.  irr.  [i+prendre],  to 
become  enamoured. 

^preuve,  s.  f.  [4prouver],  trial,  proof, 
test,  ordeal,  experiment. 

epria,  e,  past  part,  [^prendi-f],  taken, 
smitten,  captivated,  taken  up  with,  in 
love  with. 

eprouver,  v.a.  l^+prouver],  to  try, 
prove,  feel,  experience. 

epuiser,  v.a.  [i-\-pui^er],  to  exhaust. 

equipage,  8.m.  [^q«ipe>— Golh.  nHp], 
crew. 

equiper,  v.a.  [S,  Goth.,«/ap],  to  equip, 
ft  out,  stock,  furnish. 

equivoque,  adj.  [L.  equivoctut],  equi- 
vocal, ambijfuous,  doubtful,  uncertain. 

erailler,  v.  tr.  [L.*  exrallare],  to  un- 
ravel, fret,  rub,  wear  away,  scratch. 

ermite,  s.m.  [L.  eremita],  hermit. 

errer,  v.  intr.  [L.  errare],  to  wander, 
stray. 

es,  est,  pres.  ind.  2nd  and  Srd  sinpr.  of 
itre. 

escabeau,  s.m.  [L.  scahellum],  stool. 

escalade,  8.f.  [it.  scalata],  a  climbing 
over  or  scaling  of  a  wall. 

escale,  s.f.  [It.  scald],  putting  in  of  a 
ship  at  intermediate  stations ;  avee  excale 
d,  touching  at. 

escalier,  8.m.  [L.*  scalarium],  stair- 
case, stairs. 

escarpolette,  8.f.  lit.  scarpoletta], 
swing. 

escogrifife,  s.m.  [derf],  one  who  takes 
boldly  without  ivsking,  a  sharper,  rogue, 
rascal,  '  shark,'  iil-looking  fellow. 

escorter,  v.a.  [eseorte — It.  ncorta],  to 
escort. 

espace,  b.  m.  [L.  ipatium],  space, 
room,  place,  volume. 

eopdce,  s.t.  [L.  apeeiea],  spedes,  kind, 
■oru 


esperance,  9.f.  [ispirer],  hope,  con. 

fldence,  expectation. 

esperer,  v.a.  [L.  sperare],  to  hope, 
expect,  trust.  [g«p*r-before  e  mute.] 

espoir,  8.m.  [L.*  upereo],  hope,  expect- 
ance. 

esprit,  s.m,  [L.  gpiritus],  spirit,  soul, 
mind,  intellect,  intelligence,  wit. 

esquisser,  v.a.  [It.  schizzo],  to  sketch, 

outline. 

essayagre,  s.m.  [essat — L.  exagium], 

trying  on. 

essay er,  v.a.  [essai—L.  exagium],  to 
try,  try  on,  essay,  attempt. 

essentiel,  lie,  adj.  [L.  eagentialin], 
essential ;  essential,  s.m.,  the  chief  thing, 
the  main  point. 

essentiellement,  adr.  [estentiel], 
essentially. 

essouflfle,  e,  past  part,  [et+touffler], 
breathless,  out  of  breath. 

essouffler,  v.  tr.  [souffler],  to  put 
out  of  breath. 

essuyer,  v.a.  [L.  exsiiccare],  to  wipe 
off,  wipe  away ;  to  sustain,  bear,  undergo, 
experience. 

est,  3rd  sing.  pres.  ind.  of  itre. 

est,  s.m.  [Teut.],  east. 

estampe,  8.f.  [It.  stampa],  print,  en- 
graving, cut,  stamp. 

estimer,  v.  tr.  [L.  cestimare],  to  esti- 
mate, esteem,  respect. 

estomac,  s.m.  [stomachus],  stom- 
ach, [e  is  not  pronounced.] 

estropier,  v.  tr.  [It.  ttroppiare],  to 
maim,  cripple. 

et,  conj.  [L.  et],  and;  et..  .et,  both 
and.  [t  is  never  pronounced.] 

6tabli,  s.m.  [^tablir],  bench  (of  tailors), 

etablir,  v.a.  [L.  dabilire],  to  establish, 
set,  fix,  erect,  set  up,  institute ;  g'itablir, 
to  settle. 

^tage,  s.m.  [L.*  statieum],  8tory,  floor, 
flight  of  stairs. 


VOCABULARY. 


lope,  con- 
to  hope, 
ite.] 

)e,  expect- 

pirit,  soul, 

it. 

to  sketch, 

ezagium], 

%gium],  to 

sgentialin], 
bief  thing, 

[ettentiel], 

i+gouffler], 

r],   to   put 

•e],  to  wipe 
,  undergo, 

Hre. 

print,  en- 
re],  to  esti- 
iMfi],  stoni- 
)piiiare],  to 

.et,  both 
|d.l 
(of  tailors), 

,0  establish, 
J ;  g'itablir, 

story,  floor. 


^talt,  ^talent,  dtant,  see  conjuga- 
tion ot  itre. 

etalagre,  s.m  [Staler],  display,  shop- 
window,  stall. 

Staler,  v.a.  [ital—O.U.O.  stnl],  to  ex- 
pose for  sale,  to  put  in  the  shop-window, 
to  spread  out,  display,  parade ;  n'^taler, 
io  be  displayed,  spread  out. 

6tambot,  s.m.  l^tain  (0.  F.  ettant, 
standing)  +  bord],  stern-post. 

6tat,  B.ni.  [L.  stafim],  state,  condition; 
coup  d'Etat,  bold  stroke  of  state  policy. 

6t6,  past  part,  of  etre. 

6t6,  8.m.  [L.  ceatatfim],  summer. 

6teindre,  v.a.  irr.  [L.  exgtinguere], 
(conjugated  like  craindro),  to  extinguish; 
g'Heindre.,  to  be  extinguished,  go  out,  die 
away,  diminish,  decline. 

6teint,  e,  [part,  iteindre],  extinct, 
dead. 

6tendre,  v.a.  [L.  extendere],  to  spread, 
stretch,  expand,  distend,  lav  out,  lengthen, 
prolong,  draw  out. 

6temel,  le,  adj.  [L.  cetemaliii],  eter- 
nal, everlasting. 

etemellement,  adv.  [itemel],  eter- 
nally, forever. 

6tinceler,  v.n.  ytincelle—L.  gcintiUa], 
to  sparkle,  flash,  gleam,  glit.ter. 

^tirer,  v.a.  [(-\-tirer],  to  stretch,  draw 
out ;  g'Mrer,  to  stretch  one's  self. 

6tofFe,  s.f.  [Ger.  ftoff],  stuff,  cloth. 

^tolle,  s.f.  [L.  gtella],  star,  star-wheel, 
reel  (in  spitming). 

etoUer,  v.  tr.  [etoile],  to  star,  be- 
spangle, cause  to  twinkle. 

^tonnant,  e,  adj.  [pres.  part,  of 
Honner],  astonishing,  wonderful. 

6tonn^,  e,  adj.  [iton7ier],  astonished. 

<^tonnement,  8.m.  |  dtonner],  astonish- 
ment, amazement,  admiration,  wonder. 

«5tonner,  v.a.  [L.  ex,  tonare],  to  astoa- 
ish,  amaze,  startle  ;  g'^tonner,  to  be  siston- 
ishcd,  amazed,  startled. 


(^touffer,  v.a.  and  r.n.  fOk.  tv*o<1,  to 
Buflocate,  stifle,  choke. 

^tourdi,  e,  l.  adj.  [^tourdir,  «r  -f  L. 
torpidus],  giddy,  light  in  the  head, 
dazzled. 

2.  s.,  madcap,  romp,  raitle-head. 

etourdir,  v.  tr.  [L.  extnrjndire],  to 
stun,  daze,  make  dizzy  or  giddy. 

Strange,  adj.  [L.  extraneug],  strange, 
odd,  queer,  novel,  uncouth. 

6trangement,  ad.  [Strange],  strange- 
ly, oddly,  queerly. 

Stranger,  s.m.  and  adj.,  dtrang^re, 
f.  [L.*  extranearitis],  stranger,  strange, 
foreign,  alien. 

^trangler,  v.a.  and  v.n,  [L."  utmngu- 
lare],  to  strangle,  throttle,  choke,  stifle, 
suffocate. 

^trave,  8.f.  [Du.  steven],  the  stem  (of  a 
ship). 

etre,  1.  v.n.  irr.  [L.  esse,  fiti,  stare\ 
(Hant,  AU,  je  ««»>,  je  frm,  je  serai,  qve  je 
soig),  to  be ;  ils  ^taient,  they  were ;  etre 
en  visite,  53, 13. 

2.  s.m.  creature,  being. 

^treinte,  s.f.  [('treindre—L.  gtrinijere], 
knot,  clasping,  pres^sure,  embrace. 

^troit,  e,  adj.  [T..  strictv.i],  narrow, 
tight,  straight ;  d  Vitroit,  confined,  with- 
out room  enough. 

etroitement,  adv.  [ctroit],  narrowly, 
closely,  intimately. 

etude,  s.t.  [L.  ntvdium],  study. 

etadier,   v.a.    and  v.n.   [itude],   to 
study. 
eu,  eue,  past  part,  of  avoir. 
eurent,  past  def.  .Srd  p!u.  of  avoir, 
Europe,  s  f.  [L.  Kuroja],  Europe, 
eut,  etlt,  see  conjugation  of  aiWr. 

exix,  pera.  pro.  disjunctive  [L.  illog], 
them,  they. 

s'evanouir,  v.r.  [L.  ex,  vanus],  to 
faint,  swoon,  vanish. 

eveill*^,  e,  adj.  [^veiller],  awake, 
alive,  living,  brisk,  sprightly. 


48 


msm 


VOCABULARY. 


Ill'; 


:« 


■f:  «l 


dveillor,  ▼.  a,  [L.  exvigilare,],  to 
waken,  rouse ;  i^ivtiller,  to  awake,  wake 
up,  j;et  animated. 

eveneiuent,  s.m.  [It.  evenimento], 
event,  occurrence. 

eventail,  s.m.  [tiventer,  vnnt],  fan. 

evente,  e,  adj.  [vent],  fanned;  giddy, 
litfht-headed,  rattle-brained. 

eventer.  v.  tr.  [tv/ii],  to  fan,  air, 
ventilate,  brinsr  to  light,  divul^je. 

eventrer,  v.  tr.  [ventre,  L.  ventrem], 
to  disembowel  ;  to  empty  out. 

eveque,  s.  m.  [L.  episcoimit],  bishop. 

s'evercuer,  v.r.  [v(utu\,  to  struggle, 
strive,  exert  one's  self. 

6videmmeiit,  adv.  [evident],  evident- 
ly, manifestly,  o.learly,  plainly,  obviously. 

evident,  e,  adj.  [L.  rviiimt/'in],  evi- 
dent, manifest,  plain,  clear,  obvious. 

eviter,  v.a.  [L.  evitare],  to  shun,  avoid, 
evade. 

exact,  e,  adj.  [L.  exactus],  exact,  ac- 
curate, correct,  precise,  punctual.  [Pro- 
nounce ^-gzakt.] 

exactemenfc,  adv.  [exncte],  exactly. 

exactitude,  w.  f.  [L.*  cxactltJtdo], 
exactness, punctual  itv,ro,i;ularity,  prompt- 
ness. 

exag-erer,  v  a.  [L.  exauf/erarc].  to  ex- 
aggerate, magnify.  [pxag>.'r-  before  e  mute.  ] 

s'exalter,  v.r.  [L.  cxallare],  to  become 
excited. 

examen,  a.  m.  [L.  examen],  examina- 
tion. 

examiner,  v.a.  [L.  examinare],  to  ex- 
amine, inspect,  consider,  inquire  into, 
survey. 

exasperatiou,  s.f.  [L.  exasperation- 
em],  exasperation. 

exauoer,  v.  tr.  [L.*  exaltiare,  L. 
altiix],  lo  hear,  listen  to,  grant. 

excellent,  e,  adj.  [L.  excelletitem], 
excellent,  worthy. 

except^,  prep.  [excepter—L.  except- 
are],  except,  exoepting,  but. 


excds,  ••  m.  [L.  excexnui],  exoeo, 
extreme. 

exciter,  v.a.  [L.  exdtare],  to  excite, 
provoke,  arouse,  irritate,  urge,  stimulate, 
encourage,  spur,  inflame. 

excAamabion,s.t.[L.exclamatinnem], 
exclamation,  cry. 

exclamer,  v.r.  [L.  exclamare],  to  eX' 
claim,  cry  out. 

exolusif,    ve,   adj.  [exelution  —  L. 

«!a;ci'?(.s?'on^m],  exclusive. 

excursion,  s.f.  [L.  excur'<ionem],  ex- 
cur.sion. 

excusable,  adj.  [eoecuse],  excusoAile, 
pardonable. 

excuse,  s.f.  [excuner],  excuse,  apology. 

excuser,  v.a.  [L.  excus'ire],  to  excuse, 
pardon,  bear  with,  exculpate. 

execrer,  v.  tr.  [L.  execrari],  execrate 

detest. 

executor,  v.a.  [L.*  executare],  to  exe 
cute,  perform,  accomplish,  carry  out 
ai  hieve,  fulfil ;  s'exi'.cuter,  to  comply, 
yield. 

execution,  s.f.  [L.  exeeutionem],  ex- 
ecution, accomplishment,  performance, 
achievement. 

exemple.  s.  m.  [L.  exempluw],  ex- 
ample, pattern,  model ;  par  example. 
for  instance  ;  indeed  ! 

exempt,  e,  adj.  {L.  exemptus],  ex- 
empt, devoid,  free. 

exercer,  v.  tr.  [L.  exercere],  to  ex- 
ercise, train,  practise. 

exlialer,  v.a.  [L.  exhalare],  to  send 
forth,  exhale,  breathe,  emit,  vent. 

exiger,  v.a.  [L.  cxii/ere],  to  exact,  m- 
quire. 

exil,  s.m.  [L.  exilium],  exile,  banish- 
ment. 

exile,  9.m.  [exil],  exile. 

exiler,  v.  tr.  [L.  exilare],  to  banish, 
exile. 

existence,  3.f.  [eonster—L.  exttUre], 
exLiteuce,  beinj;. 


rimx],   exoen, 

ire],  to  excite, 
rge,  stimulate, 

clamatimvjn], 

arnare],  to  ex« 

jxclution  —  L. 

ursionem],  ex- 

se],  excu8a«>le, 

tcuse,  apology. 

ne],  to  excuse, 

te. 

ron"],  execrate 

cutare],  to  exe 
)h,  carry  out 
r,    to    comply. 

icutionem],  ex- 
,   performance, 

xemphim],  ex- 
par   eximple, 

exemptug],  ex- 

vereere],  to  ex- 

alare],  to  send 
it,  vent. 

!],  to  exact,  ra- 
I,  exile,  banlsh- 

re],  to  banish, 
sr— L.  exittere], 


VOCABULARY. 


exl3ter,  v.  Intr.  [L.  exittere],  to  exist. 

expausif,  ive,  adj.  [L.«  expansumn], 
expansive,  joyous,  free,  exuberant,  de- 
monstrative. 

expansion,  s.f.  [L.  expansione)n],  ex- 
pansion, outpouring:,  expression,  p'  .tion, 
hei;,'htened  feelinif,  joyousness,  demon- 
stration. 

experience,  s.  f.  [L.  experientia], 
experience. 

explication,  s.f.  [L.  expUcatiotiem], 
explanation,  interpretation. 

expliquer,  v.a.  [L.  explicnre],  to  ex- 
plain,  express,  declare,  expound  ;  s'expli- 
quer,  to  explain  one's  self,  have  an 
explanation,  be  explained. 

exploit,  8.  m.  [L.  explicitum],  exploit, 
achievement,  deed. 

explorer,  v.  tr.  [L.  exjHorare],  to 
explore. 

explosion,  s.  f.  [L.  explosionem],  ex- 
plosion, outburst. 

o-xposer,  v.a.  [L.  expaumre],  to  ex- 
pose, show,  exhibit,  endanger,  venturo. 

expr6s,  esse,  adj.  [L.  expressus], 
express. 

expressif,  ve,  adj.  [L.  expresdvus], 
expressive. 

expression,  s.f.  [L.  expremonem], 
expression. 

exprimer,  v.a.  and  v.n.  [L.  expnrn- 
ere],  to  express,  declare,  recite  or  sing- 
with  expression. 

exqais,  e,  adj.  [L.  exquisitus],  exqui- 
site. 

extase,  B.f.  |Gk.  exo-Tao-is],  ecslacy, 
mpture. 

S'extasier,  v.r.  [exta^se],  to  be  in  rap- 
ture, to  be  enraptured,  to  be  in  an  ecs- 
tacy. 

extenuer,  v.  tr.  [L.  extenuare],  to 
extenuate  ;  s'extinuer.  to  become  weak. 

exterieur,  l.  adj.  fem.  [L.  exterioiem], 
exterior,  outward,  external. 


&1 


2.  a.m.  exterior,  outside,  outward  ap- 
pearance. 

extraordinaire,  adj.  (L.  cxtrmrdiii- 
ariax],  extraordinary,  unusual.  (Pro- 
nounce ex-tra-or—.] 

extreme,  adj.  [L.  extremuKl  extreme. 

extremlte,  s.f.  [L.  extremitalem],  ex- 
tremity,  extreme,  excess. 

exulter,  v.n.  [L.  exuttare],  to  exult. 

F. 

fabrique,  8.f.  [L.  fabrica],  factory. 

face,  H.  f.  [L.  faciei],  front,  fore  part, 
face  ;  face  a  /acn  (de),  face  to  face  ;  Jul  re 
face  a,  to  face  ;  en  face,  opposite,  across 
the  way. 

fache,  e,  adj.  [fdcher],  angry,  dis- 
pleased, sorry,  vexed. 

faclier,  (Prov.  /uKtiger —  L.  faMdi- 
urn],  to  make  angry,  olYend,  \  ex  ;  to  make 
sorry  ;  .se  joclicr,  to  be  an,i,'-ry,  ;;et  into  a 
passion,  be  otfeiided. 

facheux,  se.  adj.  [fdcher],  trouble- 
some, annoying,  vexations,  disagreeable, 
grevious. 

facile,  adj.  [L.  facilix],  easy,  ready. 

facilite,  s.  f.  [L.  facilUatem],  facility, 
ease,  rcinliness. 

faeiliter,  v.  tr.  [It.  facUitare],  to  faci- 
litate. 

fa^on,  s.f.  [L-./'af^'on-'ml,  make,  shape, 
fa-hirii,  way,  manner,  mode,  sort,  kind; 
fi!r;>ii  de  more,  mode  of  life  ;  (iilu.)  cere- 
mony, '  fuss' ;  faire  dcts  faqonn,  to  make 
objections. 

facteiir,  s.  m.  [L.  Jactorem],  letter- 
carrier,  postman. 

factotum,  s.  m.  [L.  fac+totum],  fac- 
toLnm  ;  one  who  does  ever\  tiling. 

fade,  adj.  [L.  vapidun],  insipid,  un- 
savourj',  tasteless,  heavy,  dull. 

fadeur,  s.  f.  [fade],  insipidity,  silli- 
ness, tastelessuess,  silly  talk. 


VOCABULARY, 


fagot,  8.  in.  [rfe?*.?],  t\rc\vood,  a  stick  of 
firewood ;  /aire  du  fayot,  to  gather  or 
nmke  firewood. 

faible,  adj.  [L.  Jtehiliit],  weak,  feeble^ 
faint,  helpleuH  ;  u.  m.  weakness,  frailty. 

faiblesse,  a.  t.  [faible],  weakness,  de- 
fect, foiljle. 

faiblir,  v.  n.  \ faible],  to  become  weak, 
Blacken,  ;five  way. 

faillir,  v.  n.  irr.  |  L.  failure],  i/'aillaid, 
Jailli,  je  faux,  je  faillh,  je  faudrai),  to 
err,  miss,  fail,  be  on  the  point  of,  to  bo 
iackiny,  come  short. 

faim,  8.  f.  [L.  „'a7He>s'],  hunger ;  avoir 
faim.  to  be  hungry,  [m  is  never  pro- 
nounced.] 

faineant,  e,  adj.  and  noun  [fait  + 
niunt,  L.*  necentevi,  neo+entein,  pres. 
part,  of  mim)],  an  idle,  lazy  person,  use- 
less character. 

faire,  v.  a.  irr.  [L.  facere],  (faisant, 
fait,  je  fain,  je  fin,je  ferai,  quejefaase, 
to  make,  do,  tell ;  ^tre  fait  puur,  to  be 
intended  or  calculated  to ;  ne  faire  la 
barbe,  to  shave  ;  faire  le  menage,  to  do  the 
housework;  faire  I'  aiun&ne,  to  give  alms, 
to  give  to  the  poor  ;  faire  des  oris,  to  y i-ll, 
yelp ;  faire  des  raisona  a,  to  reason  with, 
remonstrate  with ;  il  fait  fruid,  the 
weather  is  cold  ;  que  faire  ?  what  is  to  be 
done?  faire  pevr  d.  to  frlLrhten  ;  faire  la 
Charlie,  to  give  charity  ;  faire  la  euixine, 
to  cook  ;  il  Jait  beau,  it  is  fine  weather ; 
faire  la  lecture,  to  read,  give  a  reading; 
se  jaire  tuer,  to  get  killed  ;  faire  le  ser- 
vice, to  serve  as  a  waiter ;  se  faire,  to  be- 
come, to  grow  into,  to  get  to  be  ;  faire 
bon  (imp.),  to  lie  pleasant. 

faisant,  pros.  p.  ot  faire,  making. 

faisons,  2nd  plu.  pres.  ind.  ot  faire. 

fait,  8.  m.  [L.  J'acluiii],  fact,  act,  deed, 
case;  itre  ati  fait  de,  to  be  acciuainled 
with,  to  bo  aware  of ;  tout  dfait,  entirely, 
completely,  quite;  iti  fait,  yes,  indeed,- 
de  fait,  indeed,  in  truth  ;  par  le  fait,  in- 
deed ;  etre  nonfait,  to  be  in  bis  line. 


fait,  e,  past  p&rt.  [L.  /actus],  ntade, 
done,  fit,  qualified. 

faix,  8.  m.  (L.  fascio],  burden. 

fakir,  s.m.  [Arab,  faqia.  *  poor'], fakir. 

falaise,  s.  f.  [O.H.G.  >r/(«,(j,  cliff. 

falbalas,     s.   m.     [lUsrJ]     furbelow, 
flounce, 
fallait,  imp.  ind.  3rd  sing,  of  falloir. 

falloir,  V.  imp.  irr.  [L.  fallere],  {Jallu^ 
ilfaut,  il  falltt,  il  faudra,  qu'il  faille), 
must,  should,  ought ;  to  be  necessary,  be 
obhged,  need,  want. 

fallu.  past  part,  of  falloir. 

fameux,  se,  adj.  [L.  famos^ig],  fa- 
mous, famed,  celebrated,  renowned,  noto- 
ri<,iii.s,  capita!,  excellent. 

familiarite,  s.  f.  [L.  familiar itatem\, 
familiarity. 

familier,  6re,  adj.  [L.  favniiaris], 
familiar,  free,  intimate,  unconstrained. 

famille,  s.  f.  [L.  familia],  family  ;  en 
fa,viille,  at  home. 

fane,  e,  adj.  [fa^ier],  faded. 

faner,  v.a.  [L./cf/mw?], to  spread  grass, 
fade,  tarnish. 

fanfaron,  1.  adj.  fern,  fiinfaronne, 
[Sp.  ianfarron],  blustering, boasting,brag- 
ging,  swaggering. 

2.  s.  blusterer,  boaster,  swaggerer,  brag- 
gart, bully. 

fantaisie,  s.  f.  [It.  fantasia],  fancy, 
imaginative  fancy,  odd  fancy,  fantastical- 
ness. 

farcir,  v.  tr.  [L.  farcire],  to  stuff. 

fardeau,  s.  m.  [origin  unknown],bur- 
den,  load,  weight. 

farfaclet,  o.  m.  [origin  unknown],  elf, 
goblin,  spirit. 

farouche,  adj.  [L.  feroccm],  wild, 
fierce,  unsociable,  shy. 

fascinateur,  trice,  adj.  and  noun 
[fasciner — L.  fascinare],  fascinating, 
tempting. 

fasciner,  v.  a.  [L.  fascinare],  to  faaci- 
nal/e. 


63 


n 


/actus],  made, 

turdon. 

,  'poor'], fakir. 
Imi],  cliff. 
rJ]     furbelow, 

linfe'.  of  falloir. 
allere],  (jallu^ 
I,  qu'il  faille), 
i  necessary,  be 

oir. 

famosuti],  fa- 
Jiiovvneil,  noto- 

miliaritatem], 

p.   Jamil i aria], 
oriHtrained. 
aj,  family ;  en 

ded. 

0  spread  yrass, 

anfaronne, 

3oastin^%brag- 

a8-},'erer,  brag- 

taida],   fancy, 
i,  fantastical. 

,  to  stuff, 
fi  known],  bur- 

n  known],  elf, 

•ocem],    wild, 

j.  and  noun 
fascinating, 

are],  to  fasci- 


Vot'ABULAKY. 


fasslons,  2nd  plu.  pres.  eubj.  ol/aire. 

fastidieux,  ae,  adj.  [L.  jaMdiosiu], 
irksome,  tedious,  wearisome. 

fat,  1.  adj.  [L.  fatuuii],  foppish. 
2.  8.  fop,  d.uidy.    [t  is  pronounced  ;  fat 
has  no  fern,  form.] 

fatal,  e,  adj.  [L.  f alalia],  fatal. 

fatalement,  adv.  [fatal],  fatally. 

fatigant.e,  adj.  Ifatiguer],  fati^fuing, 
tiresome. 

fatigrue,  8.  f.  [fatiffuer],  fatigue,  evil, 
liardship,  weariness. 

fatiguer,  v.r.  [L.  fatigare],  to  fatigue 
one's  sell",  tire  one's  self. 

faubourg-,  s.  m.  [L* forig  +  bnr^m], 
faubourg,  suburb,  quarter. 

faucher  v.  a.  [L.  falcare],  to  reap, 
mow,  cut  down. 

faudra,  faudrait.  Sue  falloir. 

fausser,  v.  a.  [L.  falmre],  to  bund,  be 
warped,  perverted;  ,ve  fatisner,  to  dis- 
guise, change,  alter,  make  luLse. 

faut,  3rd  sing.  pres.  iiid.  of  falloir. 

faute,  s.  f.  [L.*/«;<!/i'rt],  fault,  mistake, 
error,  want ;  fairc  faute,  to  fail ;  to  be 
missed. 

fauteuil,  s.  m.  [O.H.G.  /aZistwo;],  arm- 
chair. 

fauve,  1.  adj.  [O.H,G.  falL],  reddish, 
tawny. 

2.  8.  m.  the  tawny  colour, 

3.  8.  m.  animals  of  such  colour  -deer, 
roebucks,  etc. 

fauvette,  s.  f.  [fauve],  warbler. 

faux,  1.  adj.,  fern.  fa.VLSse[L.fabaluii\, 
ndse,  untrue,  erroneous,  wrong,  counter- 
feit, mock,  sham. 

2.  adv.  false,  out  of  tune. 

favour,  s.f.  [L.  faoorem],  favour,  boon, 
interest. 

favorable,  adj.  [L.  favorabili,s],  fav- 
our.ible. 

favori,  te,  adj.  [It.fuvo'nte],  favourite. 

53 


f^brtle,   adj    (I 
feverish. 


fehiilin],    febrile, 


f^e,  s.f.  [h.fata],  fairy. 

feerie,  8.f.  (,/^«],  fuiry-.irt,  enohar.t- 
ment,  fairy-tale,  fairy-land. 

foignit,  3rd  sing.  pret.  def.  otfeiiidre. 

felndre,  v.a.irr.  lL.fLn!jerr](feianant, 
fevit,  jejeiiu,  je  feinnix,  Je  feindrai,  que 
jefeijne),  to  feign,  dissemble,  pretend. 

fdlicitd,  s.f.  [L.  felicitatein],  happi- 
ness,  bliss. 

femelle,  8.f.  [L.*femella-L.femina]. 
female.  ' 

f^miniuito,  s.f.  [fdmimn-L.  f^min- 
inua],  womanishness,  womanish  fondness. 

femme,  s.f.  [L.  femina],  womnn,  wife, 
married  woman;  femme  de  m&nage, 
housewife;  femme  de  charge,  house- 
keeper. 

fendre,  v.r.  fL.  fimlcre],  to  cleave 
I'urst  asunder,  split,  gape;  se  fendre,  to 
burst,  break. 

fonetre,  s.f.    [L.  fenestra],  window, 

casement. 

rente,  s.f.  [fenare],  split,  crack,  slit, 
chink,  crevice. 

fer,  s.m.  (L.  ferrum],  iron ;  shoe  (of 

horses). 

ferez,  2nd  plu.  fut.  off  aire. 

ferme,  l.  adj.  [L.firmiis],  firm,  steady, 
fast. 

2.  s.f.  farm,  farm-house. 

ferxiior.  v.a.  [L.  Jirmare],  to  shut, 
slv  •  u[),  faaton,  close,  close  up. 

termete,  s.f.  Ih.jirmitatem],  firmness, 
constancy,  steadiness,  steadfastness,  sta- 
bility. 

feroce,  adj.  [L.  ferocnn],  fierce. 

ferrer.  v.a.  [L.  ferrare],  to  bind,  hoop, 
with  iron ;  ferrer  un  cheval,  to  shoe  a 
lioi'se ;  ferre  a  (jhv;e,  shod  for  ice ;  well 
prepared  (slang). 

ferule,  s.  f.  [L.  ferula],  ferule,  rod. 

festin,  s.m.  [O.W.feste],  feaat,  baoquet. 


VOCABULAUY. 


WW' 

m 


fAte,  8.f.  IL.festum],  holiday,  foHtivnl, 
celebration,  aaiiifB  day,  festivity,  feast, 
merry-nuikiiiir;  jour  <U  sa  Jite,  om-'s 
liirth-day. 

feu,  a.m.  [L.  foim»],  Are. 

feuille,  s.f.  |L.  folium],  leaf,  sheet. 

feuilleter,  v.a.  [jt'uiU(t--/euiUf],  to 
turn  over  (the  loaveb  of  a  liooU). 

f^vrier,  s.  m.  [L.  J'ebrtiarius],  I'll)- 
ruary. 

fiacre,  s.m.  [St.  Fiacre,  an  hotel  in 
Paris,  A, I).  KilO:  the  iirst  carriages  U>r 
hire  were  stntioned  tliere],  a  hack. 

flan9ailles,  s.f.  pi,  [fiance -jicr—L. 
filere],  betrothiny:,  afflancing,  en^'a;c- 
nient. 

flanc^,  s.m.  feni.  fiancee,  Ifiam-i'], 
person  afliant'cd,  betrollied. 

flcelle,  s.f.  [L.  Jiiuin],  paolc-thrtad, 
twine,  strinfj. 

fichu,  s.m.  [origin  unknown],  neclier- 
chief,  flchu. 

fiddle,  adj.  [L.  fuh'lin],  faithful,  true. 

fid^lit^,  s.f.  [L.  fuielitatevi],  fidelity. 

fler,  fl^re,  adj.  [L.  fei-us],  proml, 
high-spiriliMl,  haughty,  bold,  gallant, 
grand  ;  hii^'-h,  fierce. 

fierement,  adv.  [.//<'/•],  proudly,  arro- 
gantly, haughtily. 

fiert^,  s.f.  \\j.feritittnn\,  pride,  haugh- 
tiness, arrogance,  boldness, 

fi^vre,  s.f,  [L.  febrix],  fever,  feverish- 
ness,  restlessness,  in(|ui'  tude. 

flevreux,  se,  adj.  [fibm-e],  feverish. 

flg'er,  v.a.  [L.  fiji-ra],  to  congeal,  freeze, 
stiffen,  liunlen, 

figure,  s.f.  [L.  flgura],  figure,  form, 
shape,  countenance,  face. 

fil,  s.m.  [\j.  filwm],  thread.  [Pronounce 
the  L] 

filer,  v.a.  and  v.n.  [fd],  to  spin  ;  to 
rope,  file,  be  off,  to  go  away  in  file,  to  pay 
out  or  slip  (cable) ;  to  glide,  shoot,  run ; 
Ufaut  filer,  we  must  be  off. 


fllle.  s.f.  I L. //ml,  girl,  diuighier,  maid. 

flllctto,  s.f.  [file],  hi:-.-^,  young  girl, 
maid. 

fll.s,  s.m.  [\j.  flhtx],  son. 

filtrer,  v.  intr.  [fltre—'L*  ftltruni, 
felt],  to  lilter,  strain,  penetrate  through. 

fin,  s.f.  |L.  fiiix],  end,  ( (.neltisi<'ii,  ter- 
niiiiaiii'M,  issue  ;  «  la  /in,  at  liisi ,  at  Icngili, 
in  the  1  lid ;  a  aeule  fin  de,  for  the  sole 
IMUpose  of. 

fln,  'J,  adj.  [L.  finitux],  Ihio,  thin,  deli- 
cate, shrewd,  sly,  sharp,  keen,  cunning, 

fluir,  v.a.  and  v.;i  [L.y//i(Ve],  to  finish, 
comjilete,  eiid,  tciKiinate. 

flole,  s.f.  IL.  jhUila],  vial. 

tit,  8rd  sing.  i)ret.  def.  otfmre 

fixe,  adj.  L.  fxus],  tix.d,  settled, 
steady,  certain,  stalionaiy. 

flxement,  adv.  [fxe],  fixedly,  steadily. 

tixer,  v.a.  [ji.ie],  to  fix,  ftisten,  settle, 
determine. 

flacon,  a.m.  [L.*  fiasco],  flagon,  small 
l)(jttle,  ^'ial. 

flageoler,  v.  tr.  [L.  fiauia,  through 
the  I'rov.],  to  tremble,  sli.dve  (of  the 
knees). 

flagranfc,  e,  adj.  [L.  y/nwa?Uc»n],  fla- 
grant. 

flairer,  v.  tr.  |L.  fiuijrnre],  to  scent 
out ;  to  sniff,  smell. 

ilauiand,  e,  adj.  and  noun,  Flemish, 
riemiiig. 

flnmbant,  e,  adj.  [fmnber],  V)laziim, 
llamiiig,  biiuht,  brand-new;  flaitibant 
neiii,  braiid-!ic\v. 

Ila.mbeau,  s.m.  [fiambc-Ij.  fiain- 
inula],  flambeau,  taper,  torch. 

flaiiiber,  v.n.  [jlambe],  to  blaze,  flame, 
be  inllamed,  light  up. 

flanc,  8.m.  [L.fiaccus  or  O.H.G.  fian- 
cha],  flank,  side ;  en  plein  jlanc,  full  in 
the  ribs. 

flaner,  v.  intr.  [Jlandrer,  from  the 
Cxech],  to  lounge,  loiter,  loaf,  saunter. 


b* 


mmsmmmm 


rmmmmmmwmmn 


▼OCABULARY. 


tfhter,  maid. 


J.*  Jiltnim, 
0  thioujfli. 

i;liisi<'ii,  ter- 
t,at  lt'n;,'ili, 
for  the  aole 

',  thin,  deli- 

,  cunning. 

e],  to  finish, 


'.(I,   settled, 

ly,  stcadil}. 

sten,  settle, 

agon,  small 

a,  through 
Ive    (of    the 

aiUem],  fla- 

],  to  seem 

1,  Flemish, 

r],  blazinu, 
llainbant 

-L.    ilam- 

laze,  flame, 

,H.G.  fian- 
■tic,  full  in 

from    the 
iaunter. 


flAnerie.H.f.  [fldtvr],  lonn^'ing.  saunt- 
ering, loitering. 

flaneur,  se,  wlj.  and  noun  [fidntrl 
Idler,  loafer,  lounger,  loiterer. 

flaque,  H.f.  [Flem.  vlaque],  puddle, 
pool. 

flatter,  v.*.  [O.II.O./az,  'united'],  to 
flatter,  fondle,  pat. 

flatteur,  se,  adj.  and  noun  [JUdter], 
flattering ;  flatterer. 

fldau,  8.ni.  {h.jla;jeUum],  Hail,  scourge. 

fl6che,  H.f.  [iA.ll.G.  jlUgch],  arrow. 

fl^chir,  V.  intr.  [L.  jUcUre],  to  bend, 
bow,  give  way,  yield. 

fl^trir,  v.a.  [L.  flaccere],  to  wither,  dry 
up,  blight,  blaat,  tarnish,  blemish,  sUin, 
dishonour. 

fleur,  8.f.  (L.  Jlorcm],  flower,  bloom, 
blossom;  dyfewr  de,  even  with,  level  with. 

fleurl,  e,  part.  [Jleurir],  flowery,  in 
bloom,  covered  with  flowers. 

fleurir,   v.n.    [L.   Jlorere],   to   flower, 
blow,  bloom,  blossom,  flourish,  prouper. 
fleuve,  a.m.  (L.  Jluviun],  river. 

floriseant,  e,  adj.  [doublet  of  'Jleuris- 
»a7i< '],  prosperous,  flourishing. 

flot,  B.  m.  [L.  fiuetvu],  wave,  flood, 
water. 

flotter,  y.  tr,  [flot],  to  float. 

flotteiir,  B.m.  [flatter],  a  raft. 

flottille,  s.f.  [flotter],  fleet,  flotilla. 

flut^,  e,  adj.  [fiiktt—L*flaxUd\,  like  a 
flute ;  soft  and  low. 

foi,  8.f,  [L.  fidem],  faith. 

foin,  8.m.  [L.  Joenum],  hay. 

fois,  B.f.  [L.  vicem],  time  (repetition) ;  d 
la  foit,  all  together,  all  at  once;  deux 
fois,  twice.  [Pronounce  foi;  de  foi-z-d 
autre.] 

foiatre,  adj.  [foi],  giddy,  wild. 

folie,  8.  f.  [foi],  madness,  folly,  lunacy, 
h-enzy ;  piece  of  folly. 

folle,  fern,  of  fom. 


folloraont.  ftdv.  [fnl],  madly,  foolishly, 

extravagantly. 

fond, a.m.  [L./«'((fTi<i|,l)otl()ni,o'r"iind, 
foundation,  h.-'.-iit,  furth.-r  ond  ;  cm  fond, 
in  the  main,  at  (thei  bottom,  at  heart, 
background  ;  faire  fond,  to  form  a  \m-k- 
ground. 

fondre,    v.a.   (L.  fundere],   to  nult 
down,  melt  away,  dissolve,  burst, 
font,  pres.  ind.  ."{rd  plu.  of  faire. 

fontaine,  8.f.  [L.'fonLfna],  fount»in, 
spring,  font. 

force,  s.f.  [L.*forti'i],  strength,  might,, 
force,  power ;  d  force  de,  by  dint  of,  by 
strength  of. 

forceraent,  iwiv.  [frtred],  forcibly,  by 
force,  compulsively,  necessarily. 

forcen^,  e,  1.  adj.  [L.  forin,  'out  of, 
Ger.  Sinn,  'mind'],  furioua,  mad,  en* 
raged. 

2.  8.  madman. 

forcer,  v.  a.  [fon-r],  to  force,  compel, 
oonslruin,  break  open,  break  through. 

forestier,  6re,  adj.  [o.  F.  forest  ~-F. 
forSt],  forest ;  of  forests,  of  forestry. 

for6t,  s.  f.  [L.*  forcita],  forest,  forest- 
land,  wood-land,  [t  is  never  pronounced.] 

forfait,  a.m.  [forfaire—L.  fori8-\- 
facere],  misdeed,  crime. 

forme,  8.f.  [L.  forma],  form,  shape, 
figure. 

formel,  le,  adj.  [fonivtlis],  formal, 
imperative. 

former,  v.a.  [L.  formm-e],  to  foim, 
frame,  fashion,  make. 

formulaire,  s.  m.  [formuU—L.  for- 
nmla],  formulary,  books  of  forms. 

formuler,  v.  tr.  [formnle-L.  fiyr- 
rnula],  to  fonnulate,  state,  draw  up,  set 
down. 

fort,  e,  1.  adj.  [L.  fortis],  strong, 
stout,  powerful,  firm,  loud,  good. 

2.  8.m.  strongest  part,  thickest  part. 

3.  adv.  very,  very  much,  highly,  ex- 
tremely, strongly. 


VOCABULARY. 


111' 


1=1'  Irr 


'I  K     >     , 

i]    f 


3 


f!i9ff-i 


t'ortoment,  oflv.  [f'ri],  strongly, 
dt:c|)l\ .  ilc(!|>.  liard,  sharply,  Itnully. 

fortune,  s.  f.  [L.  orlunn],  fortiino, 
ch;uic(!,  risk,  hnziinl,  woulth. 

fortune,  e,  mlj.  [L.  Jurtunatux],  fortu- 
riHic,  lucky,  happy. 

foHSe,  H.  f.  [1-.  foeya],  hole,   pit,  ifrave. 

fosa^,  M.  III.  [L.* /onxalum—h.  J'osMa], 
(lilch. 

I'osHette,  fl.  f.  |li.  ./iwAr],  little  holi, 
(liiiiplc. 

foil,  fol,  folle,  1.  adj.  [L.*  follix], 
mad,  fooliHli,  wild,  in^Htie,  frolicsome, 
I)layfiil,  c',\c('ssiv(!ly  foiiil. 

2.  H.  iiiu<lninii,  iiiudwoiMuii,  madcap. 

fotiet,  s.  m.  [[i.  ./aijiiit],  whip. 

lougue,  H.  f.  [It.  fo;i(t],  spirit,  fire, 
aiiinialion,  inijicl iiosily,  ardour. 

■  fouiller,  V.  tr.  [L.*  fodiculaie  —  L. 
/(/f//Vnn;],  t()di'j,8earfh,niinina;;c,  riiiiiplc, 
rufHc. 

foule,  s.f.  [foulrr— h.'' ,fuUare, to  'full 
cloth'],  crowd,  throng'. 

fourchette,  h.  f.  [fourthe-  L.  jurrn], 
fork, 
fourneau,  s.m.  [L.  J'urncllvx],  stove. 

fourni,  e,  adj.  [/ow»-»ir],  stocked, 
tiiick,  clo^o,  bushy. 

fonrnir,  v. a.  [O.II.O.  fnnnjdn,  'pro- 
cure'], to  furnish,  jirovide,  sui^jily,  sto(;k. 

fonrnis^seur,  s.  m.  [founu'r],  eon- 
tractor,  sujiplier,  pur\eyor,  caterer,  fur- 
nisher; slinpliccper. 

fovirrag-er,  v.  a.  and  v.n.  [fourraije  - 
O.V .  fnnrre-Goih.  f6dr\to  foraj^e,  pilfer, 
plunder  ;  to  runuuage,  ruffle. 

fourr^,  e,  part,  [fonrrcr],  furred. 

foixrre,  s.m.  {fourrer],  thicket. 

fouirer,  v. a.  [O.  F.  fticre],  to  put, 
thrust,  stuff,  line  with  fur. 

foyer,  s.  m.  [L.  focus],  fire-grate, 
hearth,  hearthstone. 

fragile,  adj.  [L.  fragilin],  frajjile, 
brittle,  frail. 


66 


frapriTient,  s.  m.  [L.  /ra//numtum], 
fra;,'nuint. 

tValcheur,  s.f.  [./raM],cooliiesH,  fresh 
ness,  hlooMi. 

fraia,  Iche,  adj.  [A.  S.  frmc],  cool, 
fn-jli,  ;)L'W,  youthful;  iU  frnis,  afresh; 
8.  ni.  freshness,  coolness  ;  au  frnin,  in  the 
cool  (of  the  cvenin]ij  or  niornin;.'  V 

ffdls,  s.  ni.  iilu.  [\j.'  fredum,  from  the 
old  (icrniiirij,  ex|)iusoa,  charues;  /aire  dfs 
Jhiiii,  to  yo  lo  c.\|)ense  or  trouble.  |beo 
note  60,  IB.] 

fraise,  s.f.  [L. /rff';m|,  a  strawberry. 

franc,  s.  m  (L.  /niiicus],  franc  (a 
French  coin,  the  standard  of  value  in 
Franco,  worth  about  19J  cents). 

franc,  ho,  adj.  [L.  frnnnis],  free,  un- 
con-;i rained,  frank,  downrij,'ht,  open,  sin- 
O  Tt;. 

fran9ai8,  e,  adj.  and  noun  [L.*  fran- 
eennis],   French  ;  un  Fran^ais,  a  French- 

man. 

franchement,  adv.  [JrnncX  frankly, 
freely,  ojicnly,  plainly,  sincerelj', 

fraiichir,  v.  tr.  [frfinr],  to  cross,  pass 
over,  leap  over,  clear,  surmount,  rise 
a>)0ve, 

franchise,    s.  f.    [franc],   frankness, 

candour. 

FranQois,  s.  m.  [O.  F.  form  of  Fran- 
gniii],  Francis. 

frapper,  v.  a.  [Scand.  hrappa],  to 
S'rilvO. 

fraternel,  le,  adj.  [L.  /ratemv<],  fra- 
ternal, brotiierly. 

fi-ayeur,  s.f.  [L.  frigorcm],  fright, 
terror,  dread,  fear. 

fregate,  s.f.  [It.freiiata],  frigate. 

freraissement,  s.m.  |  frimir—L.  fre- 
were],  a  shudder,  ihiver,  trembling, 
shaking. 

fr^quemment,  adv.  {friquent—L 
frequcntem],  frequently,  often. 

fr^re,  s.  m.  [L.  J'raler],  brother. 


■ 


VOCAHULAKV, 


tret,  •.m.  {O.  Tl.O./rfhfl  freight. 

frosqne,  mlj.    (kU.O.  Irisr],  (risky. 

fi'dtillement,  H.m.  [fn'tHler-  h.*/re- 
tillare],  friakiiijf,  writrKliiij?. 

fl-6tlller,  v.tr.  [L.' /rictill<tre—L.  fri- 
care],  to  wa>;,  frisk,  wriKKle- 

fWand,  e,  adj.  [jrire—L.  J'riijere], 
dainty,  fond  of  diiintios. 

fricot,  B.  m.  [der.?],  a  stow. 

frileux,  ee,  adj.  [L.*  Jrvjiduhmiit], 
cliUly. 

fWpon,  ne,   l.  adj.  [fripcr  —  O.  F. 
fripe,  'rag'],  knavi8h,  rojruigli,  rascally. 
2.  B.,  rascal,  rogue,  knave. 

friser,  v.  tr.  (der.?],  to  curl,  frizzle. 

friaotter,  v.a.  [friner],  to  curl,  frizzle. 

frisson,  v.  tr.  (L.*  Jriclionem],  a 
Bliiver,  shudder. 

frissoner,  v.  n.  [frisson],  to  shiver, 
Bhudder. 

frivole,  adj.  [L.  frivohui],  frivolous, 
trifling. 

froid,  B.  ni.  [L.  fn'(/idum],  cold,  cold- 
ness, chilliness,     [d  is  never  i)ronoiui('ed.] 

froid,  e,  adj.  [L.  frigidus],  cold. 

froidement,  adv.  [froid],  coldly. 

froiesement,  s.m.  [froisxer],  bruis- 
Inf,  run'pling,  clashing,  rustling. 

froisser,  v.  a.  [L.  frirare],  to  hrin'se, 
strike,  dash,  clash  with,  rumple,  crumple, 
odend,  hurt. 

froncer,  v.a.  [L.  frontem],  to  contr,ict, 
knit,  wrinkle,   [g  bufore  a  and  o.] 

front,  8.  m.  [L.  froiitcm],  forehead, 
brow,  face,  front. 

frotter,  v.  a.  [L.  frictmn],  to  rub,  rub 
down,  wipe  dry,  polish. 

ftou-frou,  8.  m.  [onomatnpoetic],  rust- 
ling of  silk,  etc. 

frugal,  e,  adj.  [L.  frugalis],  frugal. 

ftuit,  B.  m.  [L.  fructtui],  fruit,  [t  is 
never  pronounced.] 

fniiti^re,  s,  f.  [fem,  of  fruitier},  fruit- 
seller,  green -grocer. 


fuir,  V.  n.  Irr.  [I>.  fiini'rry,  (fitynvt,fvi. 
je  ./!/'>,  Jf  ./'i/'V,  ji'  finrai,  (jur  jf  fuf),  to 
fire,  takp  flight,  run  away,  avoid,  shun. 

luite,  8.  f.  \f\nr-  \,.fvijere],  flight. 

flimer,  v.  n.  \\j.  funitrr],  tosniokf. 

fixmnt,  s.m.  (.•(()//(■;•),  flavour.  |/  is 
never  prntiounoil.) 

fun^bre,  adj.  (L.  fuiwhrin].  fnnpral, 

mournful,  mularnlioly. 

furenfc,  IM  ]Au.  prvt.  def.  of  ftre. 

fnret,  s,  m.  idim.  of  /ur— L.  furo], 
ferret. 

fureter,  v.n.  liurct],  to  ferret,  ferret 
out,  search  out.  [W'v'Mtci)  fxtrHt-  or  furit- 
before  e  mute  | 

furleiisomf^nt,  adv.  f/«r/V?<a-l,  furi- 
ously, ])rodigir.usly. 

furieux,  se,  ndj.  [L.fvrioKux],  furious, 
mad,  enraged,  raging,  fierce,  fury. 

fiirtif,  ve,  adj.  \]j.  furtivu»],  furtive, 
sttalthy,  secret,  sly. 

fut.  3rd  sing.  i>nt.  def.  of  Hre. 

fClt,  Srd  sing.  imp.  sub.  of  itre. 

futaie,  s.f.  [fO.t—],.  fvulis],  forest ;  une 
Imutc  futnie,  a  forest  of  tall  trees. 

futur,  e,  adj.  [L.  juturvH],  future. 

fuyait,  viid  sing.  imp.  ind.  of  fuir. 

fiiyant,  pros.  part,  of  fuir ;  fleeing, 
receding,  shifting. 

G. 

g'abarit,  s.m.  \itnhnrre— It.  gaharra,  a 
lighter],  at  first  a  model  for  the  construc- 
tion of  a  gaburrc,  afterwards  a  model 
for  any  kind  of  ship. 

gachette,  s.  f.  f,'/(ic/(c-0.  H.  0.  icag- 
kan\,  the  (tatch  of  a  lock. 

gagner,  v.a.  [O.H.G.  weidanjan,  'to 
pastuKj'],  to  gain,  make,  earn,  get,  win  ; 
gagner  de  vitesse,  to  overhaul. 

gai,  e,  adj.  [O.H.G.  gahi],  gay,  merry 
lively,  mirthful,  cheerful. 

^aiement,  adv.  [(jai],  gaily,  merrily, 
cheerfully. 


67 


VOCABULAKY. 


m.' 


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;';iM  ■ 


I!     1 


^alet^,  8.  f.  [i/ai],  paiefy,  jncri-imciit, 
mirth,  irlce,  olieerfuhiess,  moniiiL-ss. 

gaillard,  s.  m.  [Sji,  gallarda  Oelt.), 
a  sprij,'htly,  lively,  merry  fellow ;  a  waj:. 

gala,  8.  in.  [It.  g(da],  yala,  rcjoiclnj,'. 

gralant,  e,  1.  adj.  [pros.  part,  of  O.  F. 
(jaier—O.ll.G.  oeU],  hoiust,  civil,  jjener- 
oua,  j^allant,  courteous. 

2.  8.  m.  a  gallant,  upurk. 

galanterie,  s.  f.  [galant],  politeness, 
jfallantry. 

galere,  s.  f.  [It.  gaJera],  galley,  boat. 

gallinace,  e,  adj.  [L.  gUfinacrUH], 
gallinaceaiis  (hen  family),  fowls. 

gfalon,  8. 111.  [ijilDiDier,  der.?J,  lace  (of 
gold,  silver,  etc.). 

gambade,  a.  f.  [It.  [lawbata],  skip, 
gambol. 

gamin,  s.  m.  [origin  unknown],  boy, 
lad,  urchin,  street-boy,  rascal. 

gant,  s.  m.  [Swed.  ivaate],  glove.  [( is 
never  pronounced.] 

ganter,  v.  a.  [lyant],  to  glove  ;  se  gan 
ter,  to  put  on  one's  gloves. 

garantir,  v.a.  [garant—0.  II. G.  waron, 
't"  caution'],  to  guarantee,  warrant, 
vouch  for. 

gargon,  e.  m.  [origin  unknown],  boy, 
bachelor. 

garde,  s.  f.  [iiardT],  keeping,  defence, 
watching,  guard,  custody,  charge ;  ■pren- 
dre garde,  to  mind,  take  care ;  ii'avoir 
garde  de,  to  take  care  not  to. 

garde,  s.  m.  [ganbtr],  a  uuard,  keeper, 
warden ;  garde  champetre,  a  constable 
(for  watching  crops  or  property  in  the 
countrj'). 

liarde-manger,  s.  m.  [i)arde-\-ma7i- 
ger],  buttery,  lardtT,  pantry. 

garder,  v.a.  [O.H.G.  warteti],  to  keep; 
M  garder,  to  keep,  beware,  take  care  not, 
abstain,  refrain,  guard. 

gardien,  ne,  a.  m.  [garde],  guardian  ; 
gardien  de  la  paix,  policeioao. 


gare,  interj.  [imperative  of  garer], 
clear  the  way,  make  way,  take  care,  look 
out. 

gare,  h.  f.  [ijarer],  railway  station, 
dejiot. 

garenne,  s.f.  [garer],  warren. 

garer  (se),  v.  ref.  [0.  H.  Ci.  loaron],  to 
keep  out  of  the  way,  get  out  of  the  way, 

garni,  e,  1.  part,  [yarnir],  garnished, 
furnished,  trinuned. 

2.  s.  m.  a  lodging,  furnished  room. 

garnir,  v.a.  [A.S.  waniian],  to  furnish, 
Bupply,  provide,  stock,  ornament. 

gar.-^,  8.  m.  [dur.?J,  boy,  lad.  [a  is  not 
pruiiounccrl.] 

Gascogne,  a.  f.  [L.  Vanconia],  Gas- 
cony;  le  golf'e  de  Gascogne,  the  bay  ol 
Biscay. 

gateavi,  s.  m.  [M.H.G.  2vagtel],  cake. 

gfl,ter,  ■'.  a.  [L.  vasture],  to  spoil. 

gaterie,  s.f.  [gutcr],  indulgence  ;  /aire 
des gdteriis  0,,  procure  dainties  for.  [See 
note  71,  13.] 

gauche,  1. adj.[O.H.a. wei/c,  'weak'], 
left. 

2.  s.f.,  left  hand,  left  hand  side;  d 
gauche,  on  the  left,  to  the  left. 

gaz,  s.  ra.  [invented  by  the  alchemist 
Van-llelmont],  gas. 

gazouillement,  s.  m.  {gazouiller\, 
chirping,  warbling. 

gazouiiler,  v.  n.  [gaser—Vrow.gasar], 
to  chirp,  warble,  prattle,  twitter,  lisp, 
murnmr. 

geignait,    imp.    ind.    3rd    sing,    of 

geindre. 

geindre,  v.  n.  irr.  [L.  gemere],  conju- 
gated similarly  to  craindre],  to  whine, 
moan. 

geler,  v.  n.  and  v.  a.  [L.  gelare],  to 
freeze  liil-  before  c  mute.] 

gemir,  v.  n.  [L.  gemere  to  groan, 
moan,  sigh. 

gemissement,  s.  ra.  [yimir—L.  gt. 
mere],  groan,  groaning. 


68 


" 


VOCAIUILARY. 


grendarme,  s.  m.  yem^  d'anne],  nmn- 
»t-arm8,  geiularme,  constable,  policeman, 
gruard. 

grendarmerie,  s.  f.  Iqrm  d'  urme], 
armed  police. 

gSne,  8.  f.  [contraction   of  gehenne. — 
Hebrew  i7(»-Amno7rt,  'valley  of  Hiinioni'], 
rack,  torture,  constraint,  inconvenienco. 
annoyance,  trouble,  embarrassment,  pc 
ouniary  difficulty. 

gSner,  v.a.  [.7^«r],  to  impede,  obstruct, 
trouble,  inconvenience,  incounnode,  be 
in  the  way  of. 

gr6neral,  8.m.  [L.  genprnlis],  jreneral. 

general,  e,  adj.  [L.  generahx], ffeneral; 
engiiiAraU  in  fj:eiieral,  fjenerally. 

generalement.  adv.  [gimb-al],  gen- 
erally, in  ti'eneral. 

genereax,  se,  adj.  [L.  gencroms], 
generous,  i.oble,  liberal,  beiiovolent. 

g^nie,  s.m.  [L.  genius],  genius,  spirit. 

genou,  s.m.  [L.  genu],  knee. 

genre,  a.m.  [L.  genus],  genua,  species, 
kind,  sort. 

gens,  s.m.  [L.  genu],  people,  porson.s, 
men,  attendants. 

gentil,  Ic,  u,dj   [L.  gentilis],  pretty. 

gentilbomias,  s.m.  [genHl-\-hnmme\ 
noblei  .  n,  'ent'eman.  [Phi.  gentUiihoni- 
mes.] 

gentillesse,  s.f.  \gent;i\,  gentleness. 

gentiment,  adv.  [g^mtil],  prettily, 
sweetly. 

gentleman,  s.m.  [F^n^'.],  gentleman. 

g^Ographie,  s.f  [L.  ge(y/raphia],giiO- 
graphy. 

g^om^tl'ie,  s.f.  IL.  <jeu)nct)'la\,  geo- 
metry. 

germer,  v.n.  [L.  germinar--],  to  shoot, 
spring  up,  spout,  Imd. 

g^sir,  v.n.  [L.  jU'-ere],  to  lie.  [gesii-  is 
used  only  in  the  imp.  gimit,  etc.,  and  the 
following  :-pres.  ind.,  V  git,  nous  gimns, 
vouHffiaez,  iUyiseat ;  pres.  part.,  gisant.] 


geste,  B.m.  [L.  gestvs],  gesture,  action, 
movenient,  sign. 

gesticuler,  v.n.  [L.  gesticulari],  to 
gestioulale. 

gite,  s.m.  [g^sir],  home,  lodging -place, 
lodging,  quarters. 

glace,  s.f.  [L.  glades],  ice,  glass,  look- 
ing-glass. 

glacd,  e,  past  part.  [glncer—glace:\, 
frozen,  frosted,  iced,  icy,  chilling,  cold, 
icy  cold. 

glacial,  e,  adj.  [L.  glacialis],  frozen, 
glacial,  icy,  frigid. 

glauque,  adj.  [L.  glattciis],  sea-green. 

glisser,  v.a.  and  v.n.  [Ger.  glitsehcn], 
to  slip,  slide,  trlance,  dip  in ;  ae  glisser.  to 
slip,  slide,  creep,  steal  in. 

globe,  a.m.  [L.  globus],  globe. 

gloria,  s.m.  [dloria  Petri,  from  the 
Liturtry],  gloria,  name  of  a  drink  made 
of  coffee,  sugar  and  1-randy. 

glorieux.    se,    adj.    [L.    glorionts], 

glorious,  vainglorious,  boastful. 

gloriole,  s.f.  [L.  glorioli],  vain-glory, 
vanity  and  conceit. 

gloussement,  s.  m.  [gl<>m.'<er—h.* 
glociitre],  cackling. 

gober,  V.  tr,  [from  the  Celt.,  go',, 
the  mouth],  to  swallow,  gulp  down. 

goelette,  s.f.  [gneWnul,  a  gull,  (from 
the  Celtic)],  schooner. 

gog-uenard,  e,adj.  ['ler.?;,  bantering, 
goife,  s.m.  [It.  go'/o],  gndf. 

gentler,  v.a.  [L.  omjlurr],  to  suoll, 
puff  u]-),  ititlato. 

gorge,  s.f.  [L.  giirgr-s],  throat. 

gorger,  v.  tr.  [gorge],  to  gorge,  to  feed 
full. 

gosier,  s.m.  [oriirin  unknown],  throat, 
[r  is  never  i)roni)imccfI.J 

go.sse,  s.m.  [der. '.■■],  fellow,  youngster, 
urcliiii,  imp. 

gouffre,  s.m.  [Ft.  golfo-Gk.  koXttoj], 
■Abyss,  whirlpool,  gulf. 


il: 


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VOCAIJULAKY, 


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gourmand,  e,  1.  adj.  [ori^Mn  uncer- 
tain], jjrecfly,  ;;liiltor)')U3. 
2.  glutton,  giioil  e^ter. 

gourmandise,  s.  f.  [ffounuand\. 
gluttony,  greed. 

gourmet,  s.m.  [for  uronrn-'f,  dim.  of 
O.F.  (jroH)ue,  boy],  jii(l;,'e  of  wine,  epicure. 

gotlt,  s.m.  [L.  mi.ituii],  ta.ste.  savour, 
liking,  style. 

gotiter,  v.a.  anil  v.n.  [  -out],  to  ta.sto. 

goutte,  s.f.  [L.  <jntla\,  drop. 

gouveruail,  (i)lii.  s),  s.  in.  [L.  guber- 
naciilum],  helm,  rudder. 

gouvornement,  s.m.  [goucTner], 
government. 

gouverner,  v.  tr.  [uuhcniaie],  to 
steer,  govern,  guide. 

grabat,  8.m.  (L.  (irahiUun],  pallet,  cot. 
[t  is  never  pronounced.] 

gr&.ce,  s.f.  [L.  gratia],  grace,  favour, 
pardon,  mercy,  tlianks ;  de  ardce !  for 
mercy's  sake  !  jiray  I  I  pray  you  ! 

gracieusement,  adv.  [gracieux], 
graciously,  kindly,  gracefully. 

gracieusete,  s.f.  [L.  gratiosHaffm], 
graciousness,  courteousne.ss,  act  of  cour- 
tesy. 

gracieux,  se,  adj.  [L.  grat!osui>], 
graceful,  pleasant,  courteous,  graciou.-i, 
kind,  obliging. 

grain,  s.m.  [L.  granitm],  grain ;  a 
sudden  storm  of  wind  and  rain,  a  ^^quall. 

graine,  s.f.  [h.*  grara],  seed. 

grand,  e,  adj.  [L.  graudii<\,  great, 
large,  high,  grand,  main,  tall,  wide,  full, 
rising. 

grand'  chose,  s.f.  lirande+choxe], 
nuicli. 

grandiose,  adj.  [It.  grandmo],  grand 
(in  !!ie  fine  arts). 

grandir,  v.n.  [L.  f/ra)idire],  to  grow, 
grow  up,  grow  tall,  to  increase. 

grani'  peine,  s.f.  [:rrr/nde+ peine], 
great  di.licuity,  much  trouble. 


grand-p^re,    a.m.    {grand  +  pire] 

grandfather,  grandsire. 

grand'peur,  s.  f.  [grandfe)  j'Ciir], 
gn.at  fear,  fright. 

grappe,  s.f.  |.M.  H.  a.  krapfe],  bunch, 
cluster. 

gras,  se,  adj.  [L.  graKsux].  fat,  plump. 

gratuit,  e,  adj.  [L.  graluitus],  gra- 
tuitous, free,  without  salary. 

grave,  adj.  [L.  gravis],  heavy,  grave, 
serioii.'^,  .aolunin,  sedate. 

gravement,  a<lv.  [grave],  gravely. 

graver,  v. a.  [Du.  graven],  to  engrave, 
grave,  impress,  imprint ;  se  graver,  to  bo 
enijraved,  to  be  n)arked. 

graveur,  s.ni.  [;/ raver],  engraver. 

gravir,  v.  tr.  [L.*  gradire-L.  gradu^], 
to  ascend,  climb. 

gravite,  s.f.  [L.  aravitatem],  gravity, 
seriousness,  sedateness,  importance. 

gravure,  s.f.  [i/raver].  etigraving. 

gr^,  s  m.  [L.  grafum],  will,  wish,  lik- 
ing, pleasure,  mind  ;  mvoir  gri,  to  be 
obliged  to,  feel  grateful  towards. 

gredin,  s.m.  [Scand.  jrrrfrf— Enp. 
greed],  rascal ;  a  kind  of  dog  (small,  with 
long  hair). 

grele,  s.f.  [grMl-gres—O.U.G.  griez], 
hail,  hail-storm. 

!?:rele,  adj.  [L.  gracilis],  slender,  thin, 
shrill. 

grelotter.  v.  n.  [grelot—O.  F.  grel«, 
■  truiiipLt'],  to  quake,  shiver. 

grenier,  s.m.  [L.  granarium],  gran- 
ary, loft,  garret,    [r  is  never  pronounced.] 

gritte.  s.f.  [O.H.O.  griff],  claw. 

griffon,  s.m.  fem.  ;jHj>onne,  [L.  gry- 
phiif],  griffon,  poodle. 

griffonner,  v.  tr.  l/riffe],  O.H.O. 
gri/].  to  scribble,  scrawl. 

grille,  s.f.  [L.*  craticula],  grate ;  barred 

KK.te 


VOCARIf.ARY. 


I 


grimoire,  s.m.  [O.F.  grain  aire— L.* 
(/ramma].  conjuring  book. 

grimper,  v.n.  [Du. griipen,  'to seize'], 
to  climb,  climb  up. 

gTincement,  .ra.  [grincer],  grating, 
rattling. 

grincer,  v.  tr.  [O.H.Q.  grcmizon],  to 
grate. 

grincheux,  se,  adj.  ill-tempered, 
peevish,  crahlied  (coUciiiiial). 

gfrippe,  8.f.  [f/r/^/'er— Seand.  gripa], 
grip ;  influenza ;  prendre  en  f/rij/pe,  to 
take  a  great  dislike  to. 

gris,  e,  adj.  [U.S.  i/ris  'gray  headed'], 
gray  headed,  gray;  tipsy,  fuddled,  drunk. 

griser,  v,  tr.  [grlx],  to  make  drunk  ;  se 
i/riaer,  to  be  intoxicated,  gel  drunk. 

grisonner,  v.  tr.  [<jrit:u7i,  yris],  to  be- 
come grey 

grogner,  v.  inlr.  [L.  ijrnmnn\  to 
grunt],  growl,  mutter,  ui'unt,  grumble, 
fret. 

grommeler,  v.n.  [O.H.G.  i/rumninln], 
to  grumble,  mutter. 

grondor,  v.  a.  [L.  'iriivdire\,  to  chide, 
Bcold,  reprimand,  grumble. 

grondeur,  se,  adj.  [gronder],  grum- 
bling, scolding. 

gros,  se.  adj.  [L.  'jroxmit],  large,  big, 
great,  bulky,  coarse. 

grossierte,  s.  f.  ['iroimier,  <jrvg\.  rude- 
ness, boorishness. 

grossir,  v.  n.  yrox],  to  gut  h'v^  -  large, 
grow  stout,  enlarge,  swell  out. 

grouiller,  v.  intr.  [der.?],  rock,  sway, 
•wing, 
groupe,  s.  m.  [It.  ijr<'ppo],  group. 
grue,  s.  f.  [L.  ijrud,  t/rus],  crane. 

guenille,  s.f.  [origin  unknown],  rag, 
tatter. 

gu6re,  adv.  [O.  H.  G.  tveigard],  hut 
little,  not  much,  not  very,  not  long, 
hardly,  scarcely,  very  few. 


gta^ridon,    s.  m.  [orlirin    uncertain] 
gueridon,  round  table,  low  table. 

guerir,  v.  a.  [Goth,  warjan],  to  heal, 
cure  ;  se  ijn^rir,  to  get  well. 

guerre,  s.  f.  [O.H.t;.  neiTa],  war. 

B'Uet,  H.  m.  [iiuetttr],  watch,  lookout. 

guetter,  v.  tr.  (O.H.G.    xvahtan],  tn 
watch  for. 

{Jfueule,  8.  f.  [L.  y^'^a],   mouth  (of  a 

beast). 

gueux,    se,    adj.   and    noun   [der.;], 
beggar. 

guide,  s.m.  [origin  uncertain],  guide, 
guifle  l)ook. 

guider,  v.  tr.  [.'/«»(/<'],  to  guide. 

guigner,  v.tr.  [der.yj,  to  peep  at,  pry. 
peer,  watch. 


H. 


habile,  adj.  [L.  hahilli<],  able,  clever, 
skilfid,  capable,  oxix-rt. 

habi.lemeiit,  adv.  [hahilr],  cleverly, 
skilfully,  dexterously. 

habiiete,  s.f.  [h.habilitatem\,  ability, 
cleverness,  skill. 

habillement,  s.  m.  [hahiller],  cloth- 
ing, cIo(lie.<,  dress. 

hubiller,  v. a.  [habile],  to  dress,  clothe; 
g'habiller,  to  dres.-;  i 'lie's  self. 

hfibit,  s.  m.  [ii.  Iiiibitus],  garment, 
dress,  apparel,  garb,  coat,  dress-eoat ; 
plu  clothes,     [f  is  never  pronounced.] 

habitation,  s.  f.  [L.  ImbUationcm], 
habitation,  residence,  abode. 

habiter,  v.  a.  and  v.n.  [L.  habitan;], 
to  inhabit,  dwell  in,  live  in,  resiile  in. 

habitude,  s.  f.  [L.  habitiuhi],  li.iliit, 
custom,  trick  ;  d'liabilude,  habitual,  ii.-ual. 

habituel,  le,  adj.  [I,.  liahitiuiUsl, 
habitual,  customary,  usual. 

habitueUement,  adv.  [Inthihtel], 
habitually,  usually,  generally. 

habituerb',  v.  r.  [L.  habUuart\,   to 


TOCABULA.RY. 


r'lf'l 


M90'*4tom   or  Inure   one's  self ;   je  m'y 
habitusrai,  I  shall  get  use  1  to  it. 

'ha,che,  8.  f.  [O.  H.  O.  haeco],  axe, 
hatcWet. 

'hagard,  adj.  [L.»  haga,  a  hudce; 
faacon  hajard,  a  hedge-falcon,  i. «.,  a 
wild  falcon],  hapgard,  wild. 

haillon,  s,  m.  [O.II.a.  hadU],  ra;;. 

'halne,  s.  f.  [Aair],  hate,  hatred. 

'Ijalr,  V.  tr.  irr.  [O.F.  hadir,  Teut.],  to 
hate. 

'  baleine,  a.  t.  [halcTifr—h.  anhelare], 
breath,  wind. 

'  haler,  v.  tr.  [Scand.  hald],  to  draw, 
pull,  haul. 

halluclner,  v.  a.  [L.  halluciiiari],  to 
dslude. 

hallucination,  s.f.  [L.  hallucination- 
em],  hallucination. 

banter,  ▼.  a.  [L.  habitare],  to  haunt, 
frequent. 

'  tapper,  v.  a.  [Du.  happen, '  to  bite '  ], 
to  snap,  snap  up,  catch,  lay  hold  of. 

'  hardl,  e,  adj.  [O.F.  hardir—Ger.  hart- 
jail],  hardy,  bold,  darini;,  intrepid. 

'hargneux,  se,  adj.  [O.II.O.  harm- 
jan],  cross,  crabbed,  peevish,  surly,  crusty. 

•harmonie,  s.  f.  [L.  hartnnnU'],  har- 
mony, music ;  a  collection  of  wind  instru- 
ments, a  band. 

'ha3ard,s.m.[Arab.  al^dr,  '  thedice'], 
obance,  siccident,  liazard,  risk. 

'hasarder,  v.  tr.  [hazard],  lo  hazard, 
risk,  venture. 

'  h&te,  8.  f.  [Oer.  Hast],  haste  ;  d  la 
Mte,  hastily. 

'  hSiter,  V.  tr.  [Ger.  hai>t],  to  hasten  ; 
se  h(U>nr,  to  make  haste,  hurry,  hurry 
one's  selL 

'  hausaer,  v.  a.  [L.*  altiart],  to  raise 
raise  up,  lift  vip  ;  haitHxer  leg  iitaxdvi^,  to 
ihrutf  ihe  shoulders. 


'haut,  e,  L  adj.  [L.  allui],  high,  tall, 
lofty,  chief,  loud. 

2.  B.  m.  height,  top,  upper  part ;  il  est 
en  haut,  he  is  up  stairs,  above,  at  the  top. 

'  hautbois,  s.  m,  [/low^-ftoi's],  haut- 
boy, 

'hauteur,  s.f.  [/i(n/t], height, hauteur, 
haughtiness,  depth  (of  the  sea). 

hein  I  inter.  [L.  hem  .'J,  hey  I  is  it  not  ? 

h^las,  int.  [h4+las],  alas!  ah!  [«  i- 
silent.] 

herbag-e,  s.  m.  [L.*  hei-baticitm^L. 
hcrba],  herbage,  grass,  pasture,  meadow. 

berbe,  s.  f.  [L.  herba],  herb,  grass  ; 
manger  vmi  bl4  en  herbe,  to  spend  one's 
money  before  one  gets  it. 

'herisser,  v.  tr.[ht'rUso7i—L*ericw)i 
cm],  to  erect,  bristle,  stand  on  end. 

h^ritagre,  s.  m.  [hih-itir—L.  heredU- 
are],  heritage,  inheritance. 

b^riter,  v.  intr.  [L.  heriditare],  to 
inherit. 

h6ritier,  ^re,  s.  m.  [L.  hereditanus], 
heir,  heiress. 

berm^tiquement,  adv.  [henmifi- 
que— Hermes,  the  god  of  occult  sciencfs], 
hermetically. 

bermine,  a.  m.  [L.*  armemxis,  fur 
from  AriMnia],  ermine,  miniver. 

h^roique,  adj.  [L,  hrmicus],  heroic, 

b^roiquement,  ndv,  [heroupn], 
heroically. 

'beros,  s.  m.  [L.  heros],  hero,  [wis 
silent.] 

hesitation,  s.  f.  [L.  kcS'^iUtimiem], 
hesitation. 

b^siter,  v,  n.  [L.  hcBinture],  to  hesirate, 
falter,  stop,  waver. 

'bfetre,  8.  m.  [Low.  Ger,  hexter], 
beech. 

heure,  s,  f.  [L,  hora],  hour,  o'clock, 
time,  time  of  day ;  de  bou/te  heure.  be- 
times, early,  soon ;  tout  d  I'lmire,  by  and 


«2 


VOCABULARY. 


ins,    fur 


by,  presently,  not  long  ajfo,  JuBt  now ;  d 
la  bonne  hnire  !  well  and  ^ood  1 

heureusement,  adv.  [hmreux],  hap- 
pily, fortunately,  luckily,  successfull.v . 

heureux,  se,  adj.  [heur—L.  aufjur- 
ium],  happy,  bleaaed,  blissful,  lucky, 
fortanate,  successful,  prosperous,  favour- 
able, auspicious. 

'heurter,  v.  a.  [Imtrt — oritrin  uncer- 
tain], to  run  against,  knock  ajjainst,  strike 
aifoinst,  hit  aeainst,  hit,  strike ;  i^e  heurtcr, 
to  strike,  hit  one's  self ;  run  foul  of  each 
other,  come  into  collision. 

hier,  »dv.  [L.  heri],  yesterday ;  hier  au 
soir,  last  nijjht ;  avant-kier,  the  day  be- 
fore yesterday,    [r  is  pronounced.] 

hirondelle,  8.f.  [L.  hinmdo],  swallow. 

histoire,  s.  f.  [L.  historia],  hi.story, 
tale,  story,  fabrication,  fiction  ;  Mstoire 
de  itrendre  I'air,  to  take  a  walk  in  the 
open  air,  aa  it  were.    See  note. 

historique,  s.  m.  [L.  hvstoricuti],  his- 
tory, recital,  narration  (of  facts). 

hiver,  8.m.  [L.  hibernu«],  winter.  \r  is 
pronounced.] 

'hocher,  t.  a.  (Flem.  hot.ie7i],  to  jonr, 
shake,  wag',  toss;  hocher  la  tite,  to  sli.ike 
one's  head. 

'HoUandais,  e,  adj.  and  s.  [llol- 
Icmde],  Dutch,  Dutchman. 

hommage,  s.  m.  [L.*  hominatieiim], 
homage,  service. 

homme,  b.  m.  [L.  homo],  man. 

tiomonyine,  a.  m.  [Ok.  o/u-wivmot], 
)iamesake. 

honnSte,  adj.  [L.  honeKtux],  hdnest, 
upright,  becoming,  seemly,  modest,  de- 
coroun,  worthy,  respectable,  decent. 

honneur,  s.m.  [L.  hoiuirem],  honour. 

honorable,  adj.  [L.  honorabiUs], 
honourable,  respectable,  creditable,  reput- 
able, proper,  suitable. 

honorableiiient.  adv.  [hotiorabU—L. 
hviwrabiiit],  honourably. 


honte,  a.f.  {A.S.  honda],  flhsme. 

honteux,  se,  adj.  [h(mte],  ashamed, 
bashful,  shy,  shameful,  disgraceful,  di». 
creditable. 

hopital,  8.  m.  [L.*  hospitale  —  L. 
honpifem],  hospital. 

horizon,  s.  m.  [Ok.  bpC^uv],  horizon. 

horloger,  s.  m.  \horlorre—lj.  horolo- 
gium],  watchmaker,  clockmaker. 

'honnls,  prep.  [h(>rs-\-inis],  except, 
excepting,  but,  save,  saving,  [  Pronounce 
hnr-mi :  hor-mi-z-une  piice.] 

horrible,  adj.  [L.  hom'bilLi],  horrible, 
horrid,  hideous,  frightful, shocking,dread- 
ful,  fearful,  awful,  terrible. 

horriblement,  adv.  [horr'ble],  hor- 
ribly, horridly,  shockingly,  hideously, 
frightfully. 

'hora,  prep.  [/or«— L.  for<i(\,  out,  out 
of,  outside  of,  beyond,  but,  except,  save. 
[s  is  never  pronounced.] 

hospitaller,  6re,  (L,  hosjntaldrivs], 
hospitaiile. 

hospitality,  s.  f.  [L.  hospitalitatein], 
hospitality. 

hostile,  adj.  [L.  hoKtih's],  hostile,  un- 
friendly. 

hote,  8.  m.  [L.  hospitem],  host,  land- 
lord, s.-uest. 

hotel,  a.m.  [L.* /los/nV  (;«],  niaimion, 
rcHiderice  ;  hotel,  inn,  tavern  ;  h6tel  d^ 
ville;  town  hall. 

'hotte,  s.f.  [Swiss-Ger.  hotte],  basket, 
creel. 

'houleux,  se,  adj.  [hmile,  (Celt.),  a 
billow],  swnlliiig.  tumbling,  swollen. 

'houppe,  8.f.  [L.  upupa],  tuft,  tojv 
knot,  tassel. 

'hourra,  inter].,  hurrah. 

'  houspiller,  v.  tr.  [der.?],  to  mob, 
worry. 

'huer,  V.  a.  and  v.  n.  [hue--(Hii>maf.o- 
2)i>i'tif],  to  shout  after,  hoot  at,  hoot. 

huile,  s.  f.  [L.  oleum],  oil. 


pi 


VtKJAJBULAKV:. 


Mm 

m 

his 


'i:  iill! 


tinit,  num.  artj.  [L.  octo],  eif^hL,  eij,'hth 
(of  months,  etc.).  [Pronoume  le  ui-t; 
ui-t-homrne,t ;  ui  chevaux;  h  is  niutu  in 
dix-huit  and  vinijt-huit.] 

humain,  e,  adj.  [L.  hwnamm],  hu- 
man. 

humanite,  h.  f.  [L.  hu7ria7dtatem], 
humanity,  human  nature. 

humeiir,  s.  f.  [L.  humorem],  humour, 
temper,  mood. 

humide,  adj.  [L.  humidus],  humid, 
watery,  daiiiii,  wet,  nioist,  liquid. 

humilier,  v.  a.  [L.  humiliare],  to 
humliio,  )iumili.de,  take  down,  brin,^' 
down. 

humilite,  s.  f.  [L.  huinUitatem],\ni- 
niility,  huml)lenetiH,  meeliness. 

'hurleruent,  a.m.  [hui-ler],  howl. 

'hurler,  v.  n.  [L.  ululu,re],  to  howl, 
yell. 

'  hurlant,  e,  adj.  [pres.  part,  of  hurl- 
er], howling'. 

hypocrisie,  s.f.  [L.  hypucn'Kiti],  hypo- 
ciisy. 

hypotheque,  a.  f.  [L.  Injpuiheca— 
Gk.  v7roa^\>}],  rnortgas^'e. 

I. 

ici,  adv.  [L.  ecce  hie],  here ;  d'ici  hi, 

from  here  to  there,  hetweeii  this  and 
then  ;  jfWfju'  ici,  till  now,  up  to  this  time, 
hitherto. 

ideal,  s.  m.  [L.  Uhiilin],  ideal. 

idealiser,  v.  a.  [Ulci'l],  to  idcaliz.-, 
make  ideal. 

idee,  s.  f.  [l-.  idea—Gk.  iSda],  idea,  no- 
tion. 

idiot,  e,  1.  adj.  [L.  idiota—Gk.  i6i(iJT>is], 
idiotio,  foolish. 

2.  s.  idiot,  fool. 

iguorer,  v.  a.  [I.,  vjimrarc],  to  bo 
ij^Miorant  of,  not  to  know  or  reco-fnize,  be 
luuidiiKiinted  with. 

il,  pron.  [L.  ille],  he,  it,  there ;  il  y  a, 
there  is,  there  are. 

illumination,  s.  f.  [L.  Uluvdnaiion- 
em],  illuuiinatiou. 


illusion,  s.f.  [L.  illiisionem],  illusion, 
elf-deceptior»,  delusion  ;  sej'aire  illwfion, 
to  deceive  one's  self, 

illustre,  adj.  [L.  illustrvi],  illustrious, 
eminent. 

ils,  per.  pro.  masc.  plu.  [L.  illos],  they. 

image,  s.  f.  [L.  imaijinem],  inia^e, 
likeness,  picture,  vision. 

imaginable,  adj.  [L.  imagindbiiis], 
imaginable. 

imaginatif,  ve,  adj.  [L.  iinayinati- 
viDi],  imaginative. 

imagination,  s.f.  [L.  imajinationem], 
imay:ination. 

imaginer,  v. a.  [L.  iinaginare],  to  im- 
a;^ine;  x'imaijiner,  to  fancy  imagine,  sur- 
mise, figure  to  one's  self. 

s'imbiber,  v.  r.  [L.  imbibcre],  to  im- 
bibe, soak,  drink  in. 

imbecile,  noun  and  adj.  [L.  imbc- 
cillvs],  imbecile,  idiot ;  sill}-,  idiotic. 

imiter,  v.  a.  [L.  imitare],  to  imitate, 
copy,  mimic. 

immediat,  e,  adj.  [L.  iinmediatus], 
innnediate,  instant. 

immediatement,  adv.  [im)nMiat— 
im-\-inMiat — L.  mediatus],  immediately, 
directly. 

immemorial,  e,  adj.  [im,  m^tnoirc], 
immemorial,  out  of  mind. 

immense,  adj.  [L.  iinmensxis],  im- 
mense,  vast,  huge. 

immobile,    adj.    [L.  immobilis],  im 
movable,  motionless,  firm,  li.xed. 

immobiliser,  v.a.  [Im+mobiliser],  to 
c^onvert  personal  property  into  real  estate ; 
10  render  fixed,  immovable. 

immobilite,  s.  f.  [L.  immvbilitatein], 
immobility,  immovability. 

immod^r^,  e,  adj.  [L.  immv,ieratus], 
immoderate,  intemperate. 

imniortel,  le,  adj.  [L.  immortalis], 
immortaL 


TnJ,  illusion, 
lire  illusion, 

\,  illustrious, 

illoa],  they. 
em],  imaKe, 

n,aginiibilis\, 

.  imaffinati- 

rjinationon], 

iiare],  to  iui- 
niagine,  sur- 

bcre],  Lo  iui- 

j.  [L.  imbe- 
iiliolic. 

,  to  imitate, 

imnediatv^], 

{i7nmMiat — 
immediately, 

'H,  mdiaohc], 

menstis],  im- 

rtiohilis],  im 
Xfd. 

mobiliser],  to 
;o  real  estate ; 

mobilitatem], 

nm<j<leratus], 

iminur  talis], 


VOCABULARY. 


Immuable,  adj.  \im  +  mvable],  im- 
mutable, unalteral)!t',  \iniliaii,!,'fable. 

impartialite,  f.f.  [inu  aifial—L.  ■»/( 
partialiiy],  impart ia'ity. 

impassible,  adj.  [L.  impassibHisl 
impassive,  stolid. 

impatiemment,  adv.  [impatient 
L.  impatieiitcvi],  iinjjatiently,  ea^a^rly. 

impatience,  s.f.  (L.  impatientia],  im- 
patience, restlessness,  eai^erness. 

impatient,  e,  adj.  [L.  impatientcin]. 
impatient. 

impatienter,   v.  a.    [impatient],    \c 
make    impatient,    put    out  of    patience, 
provoke;    s' impatienter,    to    grow    im 
patient. 

impenetrable,  adj.  [L.  impcnetru- 
blis],  impenetrable,  inscrutable, 

imperieux,  se,  adj.  [L.  impcrin.^n.s], 
imperious,  hauj,dity,  supercilious,  domi- 
neering, lordly. 

impertinent,  e,  adj.  [L.  impertinen- 
tetn],  import i.'ont,  senseless,  improper. 

imperturbable,  adj.  [L.  impciinr- 
bahilif!],  imiierturbahle,  unmoved. 

impetuenx,  se,  adj.lL.*  inipetuomin], 
impetuous,  wild,  uncontrollable. 

impetuosite,  s.f.  [L.*  impetuosita- 
tern],  impetuosity. 

impitoyablement,  adv.  [in-rpituy- 
able  (pitie)+7)ient],  remorseles.xly,  piti- 
lessly, cruelly. 

jniplorer,  v.  ir.  [L.  implorare],  to 
implore,  beseech. 

inipoli,  e,  adj.  [L.  impoUtua],  im- 
polite, unpolite,  discourteous,  uncivil, 
rude. 

importance,  s.  f.  [impnrtant],  im- 
portance, consequence,  moment,  con- 
sideration. 

important,  e,  adj.  [importer],  im- 
portant. 

importer,  v.  imp.  [L.  importare],  to  j 
matter,  be  of  consequence  ;  n'importe,  no  | 
matter,  never  mind. 


importun,  e,  adj.    [L.  importunut], 

imjiorlnnatc,  obtrusive. 

importunite,  s.f.  (L.  impoitunita- 
t'lii],  importunity,  presumption. 

imposer,  v. a.  [im+puscr],  to  lay  on, 
impose,  enjoin,  prescribe,  lay,  tax,  cliurge, 
impute,  tlirust  ujion,  force  upon,  place 
upon  or  over;  n'lmjnarr,  to  impose  (ii 
duty)  upon  one's  self,  to  impose  one's 
.self  upon,  to  intrude. 

impossibilite,  s.f.  [L.  imposnibilita- 
>i')n],  imixisslltilily. 

impos.sible,    adj.    [L.    im,]io.siiibiliii], 

injpossible. 

imprecation, s.f.  [L.  impricationem], 
iinpre(,'ation,  curse. 

impression,  s.f.  [L.  imprestiionetn], 

inijiression. 

impressioner,  v.  tr.  \im:  rr^^siuit],  to 
impress,  make  an  impression  'ipon. 

impr^VU,  e,  adj.  [im+jynfvu],  unfore- 
seen, unexivecfed,  unthou^^'  of,  unlooked 
for. 

improviser.  v.  tr.  [It.  imiirovimre  — 
L.  rmpri)vi)i7i!i],  ro  ini])rovise,  deliver  e.\- 
tempore. 

imprudent,  e,  adj.  [L.  imprudent<m], 

imprudent,  rash,  heedless. 

impulsion,  s.f.  [L.  imjmlsiujiem],  im- 
(lulsion,  impulse. 

impun6ment,  adv.   [impuni],  with 

iniiiunity. 

impuni,  e,  adj.  [L.  imimnitus],  un- 
punished; with  impunity. 

inaccoutum^,  e,  adj.  [in+accou- 
tuinp],  luiaccustonied,  uncustomary,  uir 
wonted,  unusual. 

inalterable,  adj.  [in  +  altiratde 
(alterer)],  unalterable,  fixed,  unchanu^e- 
able. 

inapaia6,  e,  adj.  [i:i-\-apais^,  unap- 
pea-sed. 

inattendu,  e,  ivdj.  [in  +  attendn], 
nr"^xpected,  unforeaeen,  unhoped  for. 


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It  ■■:,' 


1: 


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VOCABULARV. 


iuavouable,  adj.  [in-\- avouablc],  not 
to  be  acknowledj^ed. 

inavoii^,  e,  part,  [in+avou^],  uncon- 
fessed. 

incapable,  a,<lj.  [in+capablc],  incap- 
able, unable. 

incertain,  e,  ndj.  iin-{- certain],  uti- 
oertain,  questionable,  unsetlled,  unsteady, 
inconstant. 

incident,  s.m.  [L.  incidentem],  inci- 
dent, occurence. 

incliner,  v.a.  [L.  inrllnare],  to  incline, 
slope,  stoop,  bow,  Imud ;  g'lnclmer,  to 
incline,  bow  the  head,  bow  down. 

incoherent,  e,  adj.  [L.  incohceren- 
teiu],  incoherent. 

incommode,  adj.  [L.  i?icommodu.i]. 
inconvenient,  importunate,  troublesome. 

inconnu,  e,  l.  adj.  [in+connu],  un- 
known, strange. 
2.  8.,  stran^^er. 

inconscient,  e,  adj.  [in+conseieni], 
unconscious,  unfeeling. 

inconsciemment,  adv.  [inconscient], 
unconsciously. 

inconveuance,  s.f.  [in+L.  comieni- 
entia],  impropriety,  unseeinliiioss,  indu- 
corum. 

inconvenant,  e,  adj.  [in+convcn- 
ant],  improper,  unbecoming,  unseemly. 

ind^cis,  e,  adj.  [L.  in+decisus],  un- 
decided, doubtful,  hesitating,  uncertain. 

ind<^flni,  e,  adj.  [L.  indejinitnx],  in- 
definite, unlimited,  undetermined. 

indeflnissable,  adj.  [in  +  dcjiniti- 
sable—h.  dcjinire],  undefinable. 

indice,  s.m.  [L.  indieiniin],  indication, 
mark,  index. 

indicible,  adj.  [in+h.  dicre],  inex- 
pressible, unspeakable,  ineffable. 

Indiflf^remment,  adv.  [iridiffi'ivnt], 
indifferently. 

indiffereiace,  s.f.  [L.  indlfeitiitia], 
inditlereuco. 


indiffdrent,  e,  (vlj.  [L.  indifcreyUem], 
indifferent,  unoonucrned,  immaterial,  un- 
syinpathetic. 

indigOHtion,  a-f.  [L.  indigestionem], 
indigestion. 

indig'natlon,  ».t.  [U  indignationem], 
indignation. 

indigne,  adj.  [L.  indir;nu.f],  unworthy, 
undeserving,  worthless,  scandalous. 

indign(5,  e,  adj.  [past  part,  of  #•<»» 
digner],  indignant. 

indigner  (&'),  v.  ref.  [L.  indignari\ 
to  become  angry. 

indiquer,  v.a.  [L.  indieare],  to  indi 
Gate,  show,  point  out.. 

indiscipline^,  adj.  Uj.indi^ciplinatufil 
undi«cii)lined,   wayward,  beyond  control 

indi3cret,  6te,  adj.  [L.  indiscretu$], 
indiscreet,  inconsiderate,  unwary,  inquiai< 
live,  injudicious,  impertinent,  rude. 

indiscretion,  s.f.  [L.  indiscretion^m], 
indiscrelion,  inconsiderateness,  impru- 
dence, presxunption. 

indispensable,  adj.  [in,  dispenter], 

indispensible. 

indulgent,  e,  adj.  [L.  induljentetn], 
lenient,  indulgent,  considerate. 

Industrie,  s.f.  [L.  ind'iKtria],  skill, 
ingenuity,  manufactures,  industry. 

inebranable,  adj.  [in,  ibranler],  im- 
movable, resolute,  unmoved,  unshaken, 
steady,  firm. 

inelegance,  8.f.  [L.  inelega7itia],  in- 
elegance. 

inexcusable,  adj.  [L.  inexnimMlis], 
ine.\cusal)le,  imjustifiable,  unwarrantable. 

inexpeinmente,  e,  adj.  [in+expSri- 
iwntflr—L.experimentareyinKxperienced, 
unpnictised.  inexpert. 

inexplicable,  adj.  [L.  inexplicabilis], 

inexplicable. 

infamie,   s.f.   [L.  infamia],    infamy, 

ignominy,  liaseness. 

infatigable,  adj.  fL.  infatifrabHwl 
indefatigable,  unwearied,  unweary. 


m 


j^^fc^BAii 


"rn  n  fiHii 


fferentem'\, 
Aterial,  un- 

jeationem^ 

nationem\ 

unworthy, 
iloua. 
LTt.  o{  ^in 

%ndignari\ 

t\,  to  indi 

ciplinatusy 
nd  control 

idiseretut], 
iry,  inquiai- 
rude. 

cretioTMitil, 
S3,     impru- 

uljentem], 

ria],  skill, 
stry. 

%nler\,  im- 
un shaken, 

antiail,  in- 

irran  table. 

n+exp4ri- 
perienced, 

olicdbilis], 

,    infamj, 

',tirfahil%lt\ 
ary. 


VOCABULAKY. 


Inf^rleur,  e,  adj.  (L.  ivferiorem\,  In- 
ferior, subordinate,  lower,  nether,  under. 

inflni,  e,  adj.  [L.  infinitm],  infinite, 
boundless,  endless. 

Infliger,  v.  tr.  [L.  injUgere],  to  inflict 

Influer,  v.n.  [L.  injtuere],  to  influenoe, 
•way. 

Informer  (a'),  v.  nt.  [L.  in/ormare], 
to  enquire. 

inforttone,  a.  f.  [L.  in,  fortuna], 
mistortune. 

infortun^,  e,  adj.  [L.  infortunatuts], 
unfortunate,  unhappy,  ill-fated,  wretched, 
unlucky,  luckless. 

Ing^nieux,  se,  adj.  [L.  iiigenionus], 
in^fcnious. 

ing^niosit^,  s.  f.  [L.  in/enios'uii],  in- 
genuity. 

ingrat,  e,  l.  adj.  [L.  ingratui^],  un- 
thankful, ungrateful,  thankless. 

2.  8.,  an  injj'rate, 

ininterrompu,  e,  adj.  [in  +  inter- 
rompu],  uiiiiilurrupted. 

iniquite,  s.  f.  [L.  iniqtiitatem],  ini- 
quity. 

initler,  v.  a.  [L.  iidtiare],  to  initiate, 
admit. 

Injonction,  s.  f.  [L.  injxmctioTiem], 
injunction,  coniinand. 

injure,  s.f.  [L.  iiijuria],  insult,  injury, 
wrong ;  /aire  injure  d  quelqu'un,  to  wrong 
any  one. 

injuste,  adj.  [L.  injusttis],  unjust. 

innocence,  s.  f.  [L.  innocentia],  in- 
nocence, harmleasness,  inofltensiveness, 
simplicity. 

innocent,  e,  adj.  [L.  tniiuceiUein],  m- 
nocent,  guiltless,  hannless,  inoffensive. 

inoccup^,  e,  adj.   [in  +  ocmi  ••].    un 
occupied,  unemployed. 

Inoffensif,  ve,  adj.  [in+ofcnsi/^  i,. 
offen^are],  inoffensive,  harmless. 

inoubliable,  adj.  [in,  ouUler],  not  to 
be  forjfotteu. 


Inoul,  e,  adj.  [in-youi-  -owr—h.  a«4- 
ire],  unheard  of. 

inquiet,  6te,  adj.  [L.  inquietuti],  In- 
quiet,  anxious,  uneasy,  restless. 

Inqiii^ter,  v.  ».  [L.  in<fui4tar«],  to 
make  uneasy,  disquiet,  trouble,  disturb. 

inquietude,  s.  f.  [L.  iny^iietxido], 
anxiety,  uneawness,  disqtiietude,  Bolioi- 
tude. 

inscription,  a.  f .   [L.  imcriptianem], 

inscription. 

inscrire,  v.a.  Irr.  [L.  innci-ibfre],  (con- 
jugated like  icrire),  to  inscribe,  enter. 

insense,  e,  adj.  [L.  iiixmtatux],  in- 
sane, mad,  senseless,  unwise. 

insensible,  a'Jj.  [L.  inseimbiUs],  in- 
sensible. 

inseparable,  adj.  (L.  inneparabUis}, 

inseparable. 

insigne,  s.  m.  [L.  trwi(/n«],  badge. 

in.''-ig-niflant,  e,  adj.  \in-\-KiiiniJiant~ 
L.«((//n[/(c'a/-(,'],insigiiifi('aMt,  of  nojiooount. 

insinuant,  e,  adj.  [insinuer],  insinu- 
ating. 

insinuer,  v.  intr.  [L.  t/mnuarej,  to 

ijisinuu/te,  hint,  suggest. 

insister,  v.n.  [L  insistere],  to  insist, 
persist,  urge,  press,  lay  stress. 

insouciance,  s.  f.  [iitsimcinnt—in, 
toticier],  carelessnt:ss,  thoughtlessnesa, 
heedlessness,  listlessness. 

insouciant,  e,  adj.  [in+Kouciwit— 
L.  ^ullicitarc],  careless,  unconcerned, 
thoughtless,  heedless,  unmindful. 

inspection,  a.  f.    [L.    inspi'ctionem], 

inspection. 

inspiration,  s.  f.  (L.  inspwationein], 
iiisi)i ration,  suggestion. 

inspirer,  v.a.  [L.iruspiiare],  lo  inspire, 
breathe,  suggest,  prompt,  instil. 

installer,  v.  a.  [in,  O.H.O.  utall],  to 
install,  induct,  settle ;  s'inntallar,  to  in- 
stall one's  self,  place  one's  self,  settle. 

instance,  s.(.  [K  instantia],  entreaty, 
soHcitatioo. 


V(i(AIU;(-AKY. 


if 


Instant,  B.  m.  (L.  inxfavtein].  Instant, 
moniL-rit,  trice. 

In.stinct,  a.  m.  |L.  inKtinahis],  in- 
stinct 

illHtin<;tir,  VO,  adj.  [inntinct-A..  in- 
stt'nrtiis],  ins'  inctivo. 

instluctivomont,  ft'lv.  [iitntmr'ij], 

inHlinctivcly. 

in.stitntion,  s.  f.  [T>.  inxn'tutlonem], 
inslilulinn,  scliool,  clasM. 

itlStruci  Uhi,  s.  f.  If,.  iii:;tniCtioiiriii], 
inwtriK.'lloii,  ciliication,  information,  'jx- 
aniination  (in  law);  j7i(/e  (i'ini<tructloii, 
exaniiniiiH'  jnil;,'u. 

insti'uire,  v.  a.  iir.  [L.  instnu'rc],  (in- 
strninftnt,  i nstiuit,  f  iiititriiis,  j'l nst ni iniit, 
j'histruirai,  que  j'instruie),  to  instinct, 
teach,  inform,  acquaint. 

insu  (a  l')>  »•  '"■  ['"■!!!»],  nnknown. 

insufflsant,  e,a(lj.[L.  inaufficicidem], 
insnfHciont,,  inadequate,  unequal. 

insviflElsamment,  adv.  [inHuffimnt], 
Insufliciontly. 

insupportable,  adj.  [m  +  mp/.ort- 
able  -L.  mipjiortare],  insnpiiortaljlo,  un- 
bearable, intolerable. 

intact,  e,  adj.  [L.  intactus],' intact, 
entire,  whole,  nntoiiohed. 

intaririsable,  adj.  [in  +  tansnable 
■tan'r],  inexhanstilile,  that  never  dries  up 

intelligence,  a.  f.  [L.  intfUiyniHd], 
intellect,  intelligence,  understanding, 
knowledffc,  ayfrcenient,  accord. 

intelligent,  e,  adj.  [L.  inteUigejitem], 
intelliirent,  sharp. 

intensity,  s.  f.  [intense— L.  intcns^m] 
intensity. 

intention,  s.  f.  [L.  intentioncm],  in- 
tenlion,  purpose,  desi<fn,  view. 

intercaler,  v.  tr.  [L.  inter ca lair],  to 
Interpolate,  insert,  foist,  place  between. 

interdire,  v.  a.  irr.  [L.  interdicere], 
(conjugates  'ike  dire  except  with  -di^'czui- 
etead  of  dites  in  2nd  phi.  pres.  ind.  and 
mperative),  to  interdict,  prohibit,  forbid; 


intfrdit.    forbidden,   (hi  Mb-foiindc<J,    un« 
able  to  reply. 

int^ro.ssant,  e,  adj.  [intiresgerl,  in- 

tereatin>j:. 

interesser,  v.  a.  [T,.  intfreKSp],  to  in- 
terest, concern  ;  a'iiiti'ri'sner,  to  be  inter- 
ested. 

interet;,  s.  m.  [L.  ivteiegt],  interest, 
coiicurn,  share. 

int''ru:ur,  e,  1.  adj.  fL.  intfriorem] 
interior,  internal,  inner,  inward. 

-.  interior,  room,  lionie ; /emme  d'tn- 
tiUieiir,  a  good  housckt'oper. 

interieurement,  adv.  HntMenr],\n- 
wardly,  internally,  secretly. 

interlope,  noun  and  adj.  [V.wy;.  inter- 
hiper},  surreptitious.  [Primarily,  a  vessel 
engaged  in  contraband  Iradinj;:,] 

intormediaire,  1.  s.  m.  [intermtde— 
L.  intennfdius],  medium,  intermediate 
affcnt. 

2.  adj.,  intermediate. 

iutermin;ible,  adj.  [L.  infennin- 
((hi/i.y],  iiiterininalile,  endless. 

interne,  adj.  [L.  intermis],  internal, 
indoor. 

B'interpo.ser,  v.  r.  [inter +ii(>-<i'i),  to 
interpose,  come  between, 

interprete,  s.  m.  [L.  interprelem], 
interpreter,  expounder. 

interrogatoire,  s.  m.  (lejjal)  [L.  in- 
tcrnxjnttirioiiK],  the  questions  of  the 
judge  and  the  answers  of  the  accused  ; 
a  cross-examination. 

interroger,  v.  a.  [L.  interrojare],  to 
interro^'ate, question, consult,  [g retains e 
before  a  and  o.] 

interronipre,  v.  tr.  [L.  interrvmp- 
err],  to  interrupt ;  s' interronipre,  inter- 
rui)t  one's  self,  break  ofif. 

intervalle,  s.  m.  [L.  int  lUum^ia- 
terval. 

intervenir,  v.  n.  irr.  [L.  intervenire] 
(conjugated  like  ve7dr),  to  intervene,  in- 
terfere, interpose,  interrupt. 


«t 


'oiinded,  un- 

.tiresge7],   in- 

'ressp],  to  in- 
to be  iiiter- 

•it],  interest, 

hitf'riorem} 
ml. 
fcmme  d'in- 

inti'rieiir],\n- 

.  [En^.  mUr- 
iiily,  a  vessel 

[Intermidc— 
iutenuodiate 

i.  infi'niiin- 
Jt.v],  internal, 

P?-+/)osy'c),  to 

interpret  em], 

legal)  [L.  in- 
ens  of  the 
the  accused ; 

terrogare],  to 
;.  {g  retains  e 

J.  internimp- 
mipre,  inter- 

dlum],  in- 

.  intervenire] 
intervene,  in- 


7ir..*<"'!i^7.^--V-v 


VOrARUrAMT. 


intlme,  adj.  [L.  intimm].  Intimate, 
iiiiiioHt,  closo,  (iciir,  (Kh'|),  Hccret,  inhcrctit, 
iiiiplicit,  intrinsic,  private,  keen,  Ijjltur. 

intimider,  v.  a.  [L.  in,  tiinidun],  to 
intimidate. 

Intimitd,  s.f.  [intwie],  intimacy,  close 
connuotion,  privacy. 

intOTiatlon,  s.  f.  [L.  intonare],  intona- 
t  ion,  inflection  of  voice. 

intransigeant,  e,  ndj.  [in^-franxi. 
ijea7U—L.  trunsi'i/ei/],  (roccntly  fonued 
after  the  mold  of  the  Spanish  Ins  in- 
trannigentes,  a  name  fpvcn  to  certain  irre- 
concilable Royalists)  unyieidiiiy,  uncum- 
liromisinjf. 

intr^pide.  adj.  [L.  intrepvim],  in- 
trepid, daiiiitlu.sa,  undaunted,  fearless, 
resolute,  bold, 

intrig-ant,  e,    1.  adj.    [intriguer—'L. 
intrieare],  intriguing. 
2.  s.,  intriguer. 

intrigue,  8.f.  [intriguer],  intrigue, 
(liHiculty. 

intriguer,  v.  intr.  [It.  intrinu],  to 
perplex,  puzzle. 

inutile,  adj.  [L.  inufilis],  u.seless, 
fruitless,  prolitless,  unnecessary,  unavail- 
ing, vain,  of  no  use,  good  for  nolhiiig. 

invalide,  adj.  [L.  invaUdux],  invalid, 
infirm,  disabled  ;  s.ni.  pensioner,  retired 
soldier  or  sailor,  crii>plo  ;  Hotel  des 
hivalides,  Hone  for  old  soldiers. 

invariablement.  adv.  [inmriaUle, 
in+i>ariablc — L.  variahili.<],  invarialjly. 

inventer,  v.a.  (L.  inve7it.uin],  to  in- 
vent, find  out,  contrive,  devise. 

inv^t^re,  e,  part.  [invi'h'rer—L.  in- 
veterare],  inveterate,  rooted. 

invincible,  adj.  [L.  innucihilis],  in- 
vincible, insuperable,  uncon()ueral)le.  in- 
surmountable. 

invisible,  adj.  [L.  invifiiMlin],  invisible. 

invitation,  8.f.  [L.  invitationem],  in- 
viLaticn. 
invito,  8.m.  (p.  p.  of  inviter],  guest. 


Invitor,  v.  tr.  (i„  inrltart>],  to  invito 

involonttilrp,  adj.  [L.  i,iv<iroiitariiix\. 
in\  olinit.iiy.  uncoiiscioiis. 

involontairemont,  adv.    [rnvolou- 
taire],  involuntarily. 

invraisembliiblo,  adj.    [in  +  vmi. 

setnhlnhle],  unlili'  ly,  inijirobuble, 

ira,  iralt.  ii'on.s.    See  aller. 

Iratt,  cond.  3rd  sing,  of  allei-. 

iJ'ii.sclblo,  adj.  [fi.  irascibHix],  irasciliic, 
liottcniporcd. 

ironie,  s.f.  [1..  irunia—Gk.  e/pwin,.), 
irony. 

ironiquo,  adj.  [Gk.  eip^viKn?],  ironic, 

ironical. 

iiTadior,  v.n.  [r>,  irradinrrl  to  imdi- 
ate. 

irrecunablo.  adj.  [L.  irr,Tiisnl>i:i-\. 
uno.xceplioiiaMo,  ini(il)jcctiotiable. 

irregrulier,    ere,  adj.   [r^guliir-\.. 
rriiulariti],  irregular. 

irrc^giilierement,  adv,  [irn'gnlier], 
irrcnulariy. 

irroBlstible,    adj.    [L.  irredKtH>iliii\, 
irresistible. 

irreproc'liablcadj.  \re2rr0chcrl  irre- 
proachable. 

irrespectuesement,  adj.  [irrexpec- 
tinr+re>iiirctuexix\  disrespectfully. 

irrdvorenoe,    s.f.    [L.   irreverentia], 
irreverence,  liisii  spect, 

irriter,  v,  tr,  [L,  irritare],  to  irritate. 

isole,  e,  adj.  [It.    in.yvlatKx],  iacAiitvA, 
lonely,  detaclied,  soliiary. 

Isolement,    s.  m     [i^<oler],    isolation, 
loneliness. 

isoler,  v.  tr.  [II.  isnlare],  to  isolate, 
detach. 

ivoire,  s.m.  [L,  rhurciis],  ivory, 

Ivrogne,   s.  m.    [ivn  —  L.    ebriiut],   a 
drunl<ard. 

J. 

.jacasser,   v.n.   [jncakse—jacquot,  '» 
parrot'],  to  dialler. 


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▼OCABULABT. 


Jadls,  adv.  (L.  jam  die$\,  of  old,  in 
times  of  .vore,  formerly,  onoe.  [Pronounce 
jadi ;  jadi-z  il  y  avail ) 

Jaloux,  se,  l.  adj.  [L.  zelotusi  jea- 
lous. 
2.  8.,  a  Jealous  person. 

jamais,  adv.  [jd—h.  jam+mais—L, 
wa.'/w],  never,  ever. 
Jainbe,   s.f.  [L.  ffamba],  leg ;  d  mi- 

javilieii,  to  the  knees. 

Jappement,  s.m.  [japper],  barking 
sharply,  yelping. 

Japper,  v.n.  [tr>i<nnat.op<>etic],  to  yelp, 
to  bark  sharply. 

Jardin,  s.m.  [Ger.  ijaiten],  garden. 

Jardinet,  8.ra.  [jardin— Goth.  gard»], 
small  garden. 

Jardiniere,  B.f.  l.  [jardin],  garden- 
er's wife,  garden-woman. 
2.  flower-stand. 

Jasmin,  s.m.  [Sp.  jajimin],  jasmin. 

Jaune,  adj.  [L.  <jalbinus],  yellow ;  s.m. 
the  yelk. 

jaunir,  v.  n.  [jaune],  to  grow  yellow, 
turn  yellow. 

J©,  j'l  pof-  pro-  subject  of  verb  [L. 
ego],  I. 

jet,  8.m.  [jfter],  jut,  ray,  throw. 

Jet^e,  s.f.  [Jeter],  jetty,  pier,  mole. 

Jeter,  v. a.  [jet—h.  jnrtux],  to  throw, 
ca.st,  fliiij,',  liurl,  throw  down,  cast  down, 
shoot,  send  forth,  utter;  xe  /■  ter,  to  throw 
one's  n:\t,  (uist  one's  self,  fall  on.  [Written 
jett-  before  e  mute.] 

Jea,  s.m.  [L.  jocus],  play,  sport,  fun, 
game. 

Jeiine,  adj.  [L.  jnvenis],  young, 
youthful. 

Jetlne,  s.m.  [L.  jejunium],  tasting, 
deprivation. 

Jeunesse,  s.f.  [jeune],  youth,  youth- 
ful day8,  youthf  ulneBS ;  used  also  familiarly 
to  mean  a  young  girl,  a  laas. 

loie,  8.f.  [L.  gawHuml  Joy,  Joyfulnees, 
gladness,  glee,  mirth. 


io'ignajxt,  pres.  jmtt.  ttjtindn. 

jolndre,  v.a,  irr.  IL.  jun/jfre],  (oonja- 
gat>xl  like  craindre),  to  Join,  put  to^-ether, 
unite,  fix  t0(;ether.  olaip. 

Joint,  e,  part,  [joindnl,  Joined,  united, 
clasped. 

Joint,  a.m.  [p.p.  otjoindre],  Joint. 

Joli,  e,  adj.  [O.  Scan.  M  'teMt'j, 
pretty,  pleasing,  neat,  genteel,  fine,  good. 

Jongrlerie,  8.f.  [j<mgl*ur—L.  joeula- 
tor],  juggling. 

joue,  B.f.  {L.  ffobata].  eheek. 

jouer,  v.a.  and  v.n.  [L.  joeartl  to 
play  ;  (of  wood)  to  shrink  and  oraok,  to 
warp. 

jouet,  B.m.  [jeu],  plaything,  toy,  Jest, 
sport. 

louir,  v.  intr.  [L.  yaudere],  to  enjoy. 
[Requii*es  de.] 

louissance,  B.f.  Ijouir—L.  gaudere], 
enjoyment,  iileasure. 

jour,  8.m.  [L.  diiimun],  day,  light;  se 
/aire  jour,  to  moke  one's  way  into  the 
light,  to  understand  clearly. 

journal,  8.m.  [h.  diurnaiit].  Journal, 

newspaper. 

joumalier,  6re,  1.  adj.  [journal], 
daily. 
2.  s.m.  Journeyman,  day-labourer. 

journ^e,  B.f.  [O.F.  j«ni],  day  (with 
respect  to  its  duration),  day's  work,  day's 
wages ;  tnute  la  jouriiit,  all   day  (long). 

joyeux,  se,  adj.  [joie].  Joyful,  merry, 
cheerful,  mirthful. 

juclier,  v.n.  [origin  uncertain],  to 
roost,  perch. 

Judlcieux,  se,  adj.  [L.  judidonu], 
judicious. 

Juge,  s.m.  [L.  judieem],  judge,  justice; 
jitge  d'iiistruction,  examining  Judge. 

Jugement,  8.m.  [juger],  Judgment^ 
opinion,  view,  sentenoe. 

luger,  v.a.  [L.  judiean],  to  judge. 


TO 


. 


yOCABULARY. 


re],  (oobJu- 
it  to^-ether, 


led,  tmitod, 

Joint. 

I.   'feMt'], 
flna,  good. 

-L.  joeulck- 


joeart]»  to 
d  ormok,  to 

'„  toy,  Jest, 

,  to  enjoy. 

.  gaudere], 

y,  lijfht ;  m 
y  into  the 

t\.  Journal, 

[journal], 

ourer. 

day  (with 
*fork,  day 'a 
day  (long). 

ful,  merry, 

ertain],    to 

'^udieionu)\, 

ge,  justice; 
judKe. 

Judgment^ 
judge. 


Jup>e,  •.I.  (Arab.  }vbbet\,  pettlooat,  coat, 
«kirt. 

jupon,  B.m.  [/up«],  petticoat 

jurer,  r.n.  [L.  jurare],  to  twear,  as- 
sure. 

juron.  Ma.  [jttrerj,  i>ath. 

Jua,  fcin.  [Kb  jvu\,  Juice,  gravy.  [Pro- 
nounce jil;  wn  ju-M-i-paiM,\ 

jusant,  a.  m.  [jut,  an  0.  F.  adverb 
meaning  downwards — L.  deortum],  the 
ebb-tide. 

JUSQUe,  prep.  [L.  de  Ufque],  to,  even, 
OS  far  as,  till,  until,  up  to,  to  the  extent 
of ;  jWMju'  d  ee  que,  (with  subj.)  until. 

juste,  adj.  [L.  juatux].  Just,  right,  up- 
right, righteous,  correct,  exactly,  pre- 
cisely ;  tout  juste,  barely ;  jujiqne  Id, 
till  then,  before. 

Justement,  adv.  [jtutte],  Just,  pre- 
nisely.  Justly,  exactly. 

justesse,  «.  f.  [jrute],  Ju8tne8<<,  aocu- 
r.icy,  exactness. 

justice,  s.f.  [L.  jtutUia],  Justice,  fair- 
ness, law. 

juatifler,  v.  a.  [L.  justifiearei,  to  Jus- 
tify, vindicate,  prove,  make  good. 

Juvenile,  adj.  [L.  juverMit],  Juvenile, 
youthfuL 


r,  I0  or  la,  before  a  vowel. 

la,  1.  art.  f.  [L.  ilia],  the  (see  U). 
2.  pron.  her,  it  (see  le), 

Ik,  adv.  [iliac],  there,  here,  down  ;  id- 
bas,dovn  there;  id-haut,  above,  up  there; 
id-dedang,   within;   c'est  Id,  that  is;  m   | 
chien-ld,  that  dog ;  Id-bas,  yo'ider. 

labour,  *.m.  [L.  ia6or#»-.J,labour,work, 
toil. 

laborieuz,  adJ.[L.  laboriomit ,  labori- 
ous, diligent,  hard-working,  painstakinjf. 

lac,  8.  m.  [L.  lacijut],  lake. 

Iftcbe,    adj.   [L.   laxug],  loose,  slack, 
faint-hearted,  cowardly,  base. 

71 


I&cher,  ▼.  a.  [L.  Iftxnifi],  to  slacken, 
relax,  loose,  make  looae,  loosen,  let  go, 
let  slip. 

laid,  e,  adj.  (O.II.O.  laid],  ugly,  ill- 
favoured,  ill-looking,  plain,  homely. 

laine,  a.  t.  [L.  lana],  wool,  worsted. 

lalsser,  v,  a.  (L.  laxare],  to  leave, 
quit,  bequeath,  suffer,  permit,  let,  allow ; 
M  laingfr  /aire,  to  feel  at  ont's  ease,  offer 
■o  resistance ;  lainger  ^l,  to  put  by,  lay 
aside. 

lait,  8.  II).  [L.  lactem],  milk.  [( is  never 
pronounced.] 

laitue,  s.  f.  [L.  lactjiee],  lettuce. 

lame,  s.  m.  [L.  lamina],  plate,  blade* 
wave,  billow. 

lamentable,  adj.  (L.  lamentabilis], 
lametifftble,  woful.  mournful,  rueful. 

lamenter,  v.  tr.  [L.  lamentari],  to 
lament,  mourn,  wail. 

lampe,  s.  f.  [L.  lampas—Qk.  Aa/mra«), 
lamp. 

lance,  s.  f.  [],.  lancra],  lance,  sp>ear. 

lancer,  v.  tr.  [lafic^],  to  lance,  launch, 
send  out,  utter,  dart,  shoot,  hurl,  fling, 
throw,  cast. 

l&ng&ge,  s.  m.  llanffue],  language, 
tongue,  speech. 

lang'ue,  s.  f.  [L.  liiufna],  tongue, 
•peech,  langii.acfe. 

langueur,  s.f.  [L.  ton/orrwi], languid- 
peas,  languor. 

languissant,  e,   adj.  [lawmir  —  ij, 

langiiere],  lantfuid,  laiiguishinir,  droopinjj. 

lanterne,  r  ;.  [L.  laiiternn],  lantern. 

laper,  v.  tr.  [Teut.  (Ger.  lappni)],  to 
lap,  gobble,  gulp. 

lapin,  ».  m.  [der.T],  rabbit. 

large,  adj.  [I,.  to/v/te*],  liroafi,  wide, 
large,  great,  grand  ;  le  lari/n,  le  r/rand 
large,  the  sea,  the  open  sea. 

largement,  adv.  [tarje],  largely, 
fully,  deeply,  freely,  abundantly,  oopi- 
oualy. 


VOCABULAUY. 


largreur,  n.t.llariji'],  breadth,  width, 
wideiiesH,  l)ro;idncss. 

larme,  i-f.  (L.  lacij/ina],  tear,  drop. 

las,  se,  adj.  (I-.  Uinnus],  tired,  weary, 
fatijfiied. 

lasser,  v.  tr.  [L.  latmre],  to  tire, 
f.atijfiir,  make  wc;ir.v  ;  se  lanxer,  to  tire, 
•„'row  tired,  be  fatijfued,  be  wearied. 

lassitude,  s.  f.  [fj.  tangitndo],  lossi- 
tiide,  weariness. 

lateral,  e,  adj.  [L.  lateralis],  lateral, 
side. 

laver,  v.  n.  [L.  Inmre],  to  wash,  wash 
oflF,  cleanse,  wash  up. 

le,  m.,  la,  f.,  les,  pi.,  def.  art.  1.  [L. 
ille,  ilia,  »7/()s,  itlns],  the. 
•2.  per.  pro.  dir.  obj.,  him,  her,  it,  tliem, 

BO. 

lecher,  v.a.  [O.II.O.  IfMhon],  to  lick, 
lick  up.    [Written  li'eh-  before  e  mute.] 

le^on,  8.  f.  (L.  lectioneni],  lesson. 

lecteur,  s.  m.,  fem.  lectrice  [L. 
lectorem],  reader. 

lecture,  s.  f.  (L.  lectura],  reading. 

l^gende,  s.  f.  [L.  leDenda],  legend. 

leger,  6re,  a<lj.  [L.*  leviarius],  light, 
easy,  nimble,  active,  unsteady,  trifling, 
slight. 

l^g^rement,  adv.  [Uger],  lightly, 
slightly,  nimbly,  swiftly. 

l^gr^ret^,  8.  f.  [  Uger  ],  lightness, 
thoughtlessness. 

l^iritime,  adj.  [L.  legitimus],  legiti- 
mate. 

lendemaiu,  s.  m.  [le-\-en-\-demain\, 
morrow,  next  day,  day  after,  following 
day. 

lent,  e,  adj.  [L.  lentwt],  slow,  tardy, 
remiss. 

lentement,  adv.  [ten«],  slowly,  tardily. 

l^onin,  e,  adj.  [L.  Uoninus],  leonine, 
lion -like. 

lequel,  m.,  laquelle,  L,  lesquels. 


72 


pl.  m.,  leBquelles,  pi.  f.  [te,  etc+^ue^ 
etc.],  which,  which  one,  who,  whom,  that. 

les,  def.  art.  plu.  [L  illos],  3rd  pers. 
pro.  ]>lu.  (L.  illos),  them. 

lest,  8.  m.  [Oer.  list],  ballast;  tur 
lent,  without  cargo,  light. 

leste,  udj.  [Gcr.  linti;/],  brisk,  nimble, 
active,  clever. 

lestement,  adv.  [lette],  lightly, 
l)riskly. 

lettre,  s.  f.  [L.  littera],  a  letter. 

leur,    1.  per.    pron.  [L.   iUorum],  to 
them. 
2.  i)osM.  adj.,  their;  U  leur,  theirs. 

leur,  poss.  a<lj.  [L.  illorum],  their. 

lever,  1.  v.a.  [L.  levari-],  to  lift,  lift  up, 
hea\  e  ;  se  lever,  to  rise,  get  up.  [Written 
Uv  before  e  mute]. 

2.  s.m.  rising,  levee,  surveying. 

I6vre,  s.  f.  |L.  labrum],  lip. 

liaison,  s.  f.  (L.  liiiationem],  joining, 
conjunction,  connection,  intimacy. 

lib^rateur,  s.  m.,  fem.  lib^ratrice, 
[L.  liberatitrem],  deliverer,  liberator,  res- 
cuor. 

liberation,  s.  f.  [L.  liberati/>nem],  de- 
liverance, discharge,  riddance. 

liberty,  s.  f.  [L.  libertatem],  liberty, 
freedom. 

libre,  adj.  [L.  Hbnim],  free,  at  liberty, 
unguarded,  clear,  open. 

licence,  a.  t.  (L.  lieentia],  license, 
liberty. 

he,  8.  f.  [origin  uncertain],  lees,  dregs, 
grounds. 

lien,  8.m.  [L.  ligmen],  band,  rope,  tie, 
bond. 

lieu,  s.m.  [L.  hexts],  place,  spot,  home, 
grounds,  occasion ;  au  lieu  de,  instead  of; 
avoir  lieu,  to  take  place  ;  chef -lieu,  chief 
town. 

lieue,  s.f.  [L.  lewa],  league  (about  3 
miles). 

U^vre.  s.m.  (L.  Itporem],  hare. 

Ugne,  8.f.  (L.  lineal,  line,  rank. 


;     ifi 


YOCABULART. 


o^^ie  (about  3 


Umlte,  B.t.  [L.  Hmit«m],  bonnd,  bound* 
ary,  limit. 

liage,  •.m.  {L.  Itnteum],  linen,  cloth. 

lion,  ■.m.  [L.  leonem],  lion. 

liqueur,  •.!.  [L.  %uorem],  liquid, 
liquor,  spirits. 

liquidation,  B.f.  [L.  Uquidationfm], 
liquidation,  settling,  settlement. 

lire,  v.n.  irr.  [L.  le;]fre],  (ligant,  In,  je 
H»,jt  lit,  je  lirai,  queje  Use,)  to  read. 

lis,  pres.  Ind.  Ist  and  2nd  sinff.,  and 
imperative  2nd  sing,  of  lire. 

lis,  8.m.  [L,  lilium],  lily,  [g  is  pro- 
nounced, except  in  Jleur  de  lis.] 

llsant,  pres.  part,  of  lire. 

lisible,  odj.  [lire],  legible. 

lisi^re,  8.f.  [/«««— O.H.G.  lista],  bor- 
der,  skirt. 

lisse,  adj.  [O.  H.G.  Zf««— Oer.  hise], 
sleek,  glossy,  smooth,  shining. 

lit,  s.m.  [L.  lectus],  bed,  l>edstead.  [t  is 
never  pronounced.] 

litt^rature,  B.f.  (L.  litteraiura],  lit- 
erature. 

livre,  s.m.  [L.  lOmim],  book ;  livre  du 
bord,  log-tiook. 

livr^,  s.f.  [livre— livrer—L.  liherare], 
livery. 

livrer,  v.  tr.  [L.  liherare],  to  deliver, 
hand  over,  abandon,  devote,  expose  offer, 
afford,  present. 

local,  6,  adj.  [L.  loealis],  local. 

locality,  8.f.  [L.  localitutem],  locality. 

locataire,  B.m.  and  f.  (L.  locatariiis], 
tenant,  lodger,  occupant. 

location,  s.f.  [L.  hxtatioTiem],  letting, 
letting^  out,  renting. 

losre,  s.f.  [\ u*  laubia-0.  H.  O.  laubja, 
'hut'],  lodge,  house,  coop,  kennel,  box, 
booth,  cell,  den. 

lofirer,  V.  tr.  and  intr.  [loge],  to  lodge, 
place,  locate,  house ;  hold,  contain  ;  «<• 
loger,  to  lodge,  to  take  up  one's  lodg- 
ings. 


logreur,  s.m.  fem.  logeuse  [lo,,,',], 
lodging-house  keeper. 

logique,  s.f.  [L.  l<>gtca],  logic. 
log'iH,   s.m.   lli>:rer],    houso,    dwellinir 
house,  (Iwolling,  lo<Iging-li<)use. 

loin,  adv.  [I.  low^e],  far,  far  off,  a  grout 
wav  off,  at  a  distauof,  rcmoto,  distant; 
de  loin,  in  tin;  distance,  far  away. 

lointain,  e,  adj  [l..*  l<tngila,ni>i]. 
renioio,  distant,  far-off,  fjir-rtwhirig. 

long',  e,  1.  a<lj.  [I,,  lowiux],  lonir. 

2.  8.ni.  lenKth;  timt  le  loiijj,  all  along; 
le  long  de,  &\onii  ;  tout  du  long,  from  l>f- 
ginning  to  end;  tovt  du  loii,j  de,  the 
whole  length  of. 

longtemps,  adv.  [long+u^mpx],  long, 
a  long  wliile,  a  great  while. 

loque,  s.f.  [O.H.a.  lor],  tatter,  rag. 

lors.  adv.  [O.F.  I'ore  I'Leure],  then; 

di-s  lorn,  from  that  time,  at  the  time  of; 

lorii  de,  at  the  time  of.  [«  is  never  pro- 
nounced.] 

lorsque,  conj.  [lorn  -f  que],  when, 
while. 

lot,  8. III.  [Rng.  lot],  lot,  destiny,  prizes. 
\t  always  silent.] 

loterie,  s.f.  [lot],  lottery. 

louable,  adj.  [/of/cr  — L.  laudare], 
laudaVile,  praiseworthy. 

louer  [I.,  laudarr],  to  praise. 

louer,  V.  tr.  [li.  locare],  to  rent,  let, 
hire. 

louj?re,  s.m.  |Eng.  Ixuiiier],  lugger. 

loup,  s.m.  [L.  luiiutt],  wolf;  loup  de 
iner.  sailor,  sea-dog,  Tar.  Jack  Tar ;  ro;  ^i 
conuiie  le  l^np  blnw,  a  nioverbial  expre.i- 
sion  meaning  'known  In  everyi)ody' ;  /c 
lonp  blanc,  an  old  wolf  wel'i  knowii  for  its 
depredations.     [See  note,  05,  24.] 

lourd,  e,  a<lj.  [I.,  linidiin],  heavy. 

loyal,  e,  adj.  [I-.  U-gaUK],  loyal,  true, 
honest. 

loyaut^,  s.f.  Ii  legaliiatem],  loyalty, 
hones^.y,  integrity. 


TS 


ti 


i 


TOCAnTTLART. 


lu,  past  part,  of  h'ru. 

lueur,  ».f.  [L.»  liirnrem-L.  hirrm], 
huht,  Klonm,  fcHnHner,  rIow. 

lul,  pen.  pron.  (F,.  UU  hnie],  he,  him, 
her,  to  him,  to  her.  It ;  lui-mime,  hinwelf. 

lulre,  V.  Jntr.  Irr.  [I>.  Ineere],  to  shine. 

Illisant,  pres.  part,  of  luirt. 

Iitmidre,  n.f.  L.  luminaria],  IJKht, 

lumineux,  se.  adj.  [I..  lumin»»\i»], 
InininouB,  bright,  illuiiiinalcd. 

June,  B.f.  [I^.  Iuim\,  moon. 

lustre,  8.ra.  [hi*trer—h.  luxtrare], 
histrc,  chandelier. 

lut,  3rd  flinff.  pret.  def.  of  lire. 

lutte,  B.f.  [L.  lucta],  wrestlings,  BtruK- 
(,'linjf,  contest,  strife. 

lutter,  V.  intr.  [I..  Itietari],  to  Btni|f)<le. 

luxe,  s.ni.  [\j.  luxuji],  luxury. 

luxueux,  se,  a<lj.  [Itixe],  magniflcent, 
riuh,  sumptuous. 

M. 

M.,  abbreviation  of  Monsieur. 

m',  contraction  of  »«/•. 

ma,  fern,  of  mon  [I..  inenm\,  my. 

ma^on,  s.m.  [L.*  madonnn],  niavon. 

machinalement,  adv.  [itiartiina!  - 
tiiacMv^~\j.  machina],  mechanically. 

machinateur,  s.  m.  [\j.  machina- 
tun-tn],  maehinator,  plotter,  contriver. 

madame,  s.f.  [ma-^-dmne],  nuulame, 
Mrs.     (.\bl)re>  iate<l  into  Mnie.] 

mademoiselle,  8.f.  [ina+demdineUi' 
—  I..*  doiiiiniccUa],  Miss.  [Abbreviated 
into  Mile.] 

mag'asin.s.ni.  (Arab.  makhzen\  shop, 
warehouse. 

magique,  adj.  [L.  magievs],  maf;k\ 

magrister,  s.m.  (I.,  magixter],  country 
schoolmaster,  pedant. 

magn^tique,  adj.  [L.  nuKjneticuii], 
ma^netic.^ 


maernlfluence,ii.f.[L.  magnificentiaX 
ma(cniflcence,  fn^ndeur. 

mafrnlflque,  adj.  [U  magnificu*], 
magnificent,  firrand. 

malgrre,  adj.  [L.  macrum],  lean,  thin, 
spare. 

main,  8.f,  [L.  vM.un»],  hand;  poignie 
de  main,  shake  of  the  hand;  unu  la 
main,  rearly  at  hand  ;  de  )>mnihre  main, 
off-li.intl,  direct ;  i>a»}>lxu  queaurlamain, 
lit.  '  no  more  than  on  the  hand,'  i.e.,  not 
at  all.    [n  is  always  nasal.] 

main  tenant,  adv.  [maintenir—main 
+tniir],  now,  at  this  time,  at  present,  by 
thiti  time. 

maintenlr,  v.  tr.  irr.  [tnain+Unir], 

to  maintiiin,  keep  up. 

maire,  s.m.  [L.  majorem],  mayor. 

mais,  c-onj.  [I-.  ma(jig],  hut,  why;  wu«m 
nui,  why  yes;  maig  mon,  why  no, 

inaison,  s.f.  [L.  manxii>tievn,\,  house, 
house!  lold,  home,  family. 

maisonnette,  s.f.  [maison],  small 
house,  cottasre. 

maltre,  s-m.  (L.  maiji»ter\,  master; 
mnltretinumier,  chief -helmsman. 

maltresse,  s.f.  [maitre],  mistresB. 

ma^jest^,  s.  f.  [[,.  majestatem],  ma- 
jesty. 

mal,  1.  s.m.  [L.  mnlum],  evil,  ill, 
harm,  pain,  ache,  hurdsliip,  misfortune, 
difliciiity  ;  I'oiw  me  /aiten  mal,  you  hurt 
me ;  f  ai  mal  d  la  fete,  I  have  a  headache. 

2.  adv.  [  r..  male  ],  ill,  wronff,  badly, 
uncomfortably. 

malade,  l.  adj.  [L.  male  aftun],  sicit, 
ill,  diseased,  unwell,  poorly,  bad. 

2.  8.,  sick  person,  invalid,  patient. 

maladio,  s.f.  [maladr],  illness,  sick- 
ness, malady,  disease,  complaint. 

maladroit,  e,  adj.   [mal  +  adroit], 
awkward, 
malais^,  e,  adj.  [mal-\-aiM^,  difficult. 

n  a  a;s.',  s.  m.  [mal  +  aw],  uncom- 
foriiiblunesa,  imefisiness,  difficulty,  dis- 
i|uietu(le. 


74 


notjnificentia], 
.   moffnificuji], 

m],  lean,  thin, 

hand;  poignit 
land ;  »ou»  la 
reynihre  main, 
tie  »ur  lamain, 
land,'  i.e.,  not 

intenir—main 
at  present,  hy 

[tnain+tenir], 

i],  mayor. 

lut,  why;nM/w 
hy  no. 

rnwrn],  houHe, 

aison],   small 

tier],  inanter; 
sman. 

,  miatress. 

•^tatein],  ma- 

m],  evil,  ill, 
,  misfortune, 
lal,  you  hurt 
e  a  headache. 
iTonjf,  badly, 

aptuit],  sick, 
bad. 
patient. 

illness,  sick- 
aint. 

al  +  adroit], 

M^,  difficult. 

•ixr],  uncom* 
fliculty,   dis- 


VOCABULAKY. 


mftle,  adj.  (li  ynaneulxui],  male,  manly, 
ninaculinc. 

malentendu,  ■.m.  lmal+entendu\, 
mittunderslandinif,  misapprehension. 

mEUftiiteur,  trice,  s.m.  [L.  mali/ae- 
torem],  malefactor,  evil-doer. 

malgrr^i  prep,  [mal+i^ri],  in  spite  of, 
notwithstanding,  a^fainst  the  will  of. 

malbabile,  adj.  [iimI  + habile],  un- 
skilful, awkward. 

malheur,  s.m.  [mal+hertr—L.  aui/u- 
rium],  misfortune,  mishap,  ill-luck. 

malheureusement,  adv.  [inalheu- 
reux],  unfortunately. 

malheureuz,  ae,  l.  adj.  [malheur], 
unfortunate,  unlucky,  unhappy,  miser- 
able, wretched. 

2.  ».,  unhappy  person,  unfortunate. 

malhonndte,  adj.  [mal  +  honnite], 
dishonest. 

malice,  s.f.  (L.  inalitia],  malice,  mali- 
ciousness, isoite,  ill-feelin({,  knavery ,  trick- 
ery, mischief,  harm. 

inallcieuz,  se,  (L.  nuilUiogU)i],  mali- 
cious, tricky,  mischiev'us. 

malin,  gne,  adj.  [L.  vinli/iuiui],  sly, 
mischievous,  malicious,  cunning. 

malpropre,  adj.  [mal+j^opre],  dirty, 
untidy. 

maman,  s.  f.  [onoinat.],  mamma. 

manant,  [L.  inanentem,  one  who 
remains,  ia  attached  to  the  soil],  country- 
man, rustic. 

mancbe,  1.  s.m.  [L.  inanica],  handle. 
2.  s.  f.,  sleeve,  the  Knj,'li8h  Channel. 

manchette,  s.  f.  [ntanche],  cuff. 

madder,  v.  tr.  (L.  inandare],  to  send, 
acquaint,  refer,  summon. 

man^ere,  s.ni.  [It.  manenyio],  training 
of  horses,  an  artifice,  trick,  subterfuge. 

maageoire,  s.  f.  [waitgerl,  manger, 
feeding-trough. 

mangier,  v.  a.  [L.  vumdueare],  to  eat, 
sup. 


manle,  s.  f.  [L.  miinia\,  mania,  folly, 
orazy  notion,  nonsense. 

manier,  v,  tr.  (L.  manicire],  to  handle, 
govern,  guide,  oonduot. 

manl^re,  s.  f.  [l..*  mamria],  manner, 
way,  sort,  kind,  style;  en  manitre  de,  in 
a  kind  of ;  d'une  vianiire  ou  (£une  aiitn, 
in  some  way  or  other. 

manifeste,  adj.  [L.  mani/entiu],  mani 
fest,  ovidenU 

manCBUVre,  s.  f.  [L.*  manuopera], 
manuDuvre,  drill,  working  (of  a  ship),  sail- 
ing. 

mancBuvrer,  v.  tr.  [manceuifre],  lo 
manutuvre,  work  (a  ship),  steer. 

iiianquer,v.n.[L.*)/ta}t<;ar«— L.?/ii.«t- 
eu«l,  to  miss,  fail,  bo  wanting,  b«  deficient ; 
nut  nq  tier  de,  to  lack. 

mansarde,  s.  f.  [Mansard,  the  inven- 
tor], garret- window,  garret. 

mante,  s.  f.  [L.  inantum],  mantle. 

mauteau,  s.m.  [L.  viaiUellum],  cloak, 
mantle. 

mappemonde,  s.  f.  [L.  mappa  muu- 
it],  map  of  the  world. 

maraude,  s.  f.  [inaratuier],  plunder- 
ing, pillage. 

marauder,  v.  tr.  [maraud  (der.V),  a 
thiefj,  to  maraud,  pilfer,  plunder,  loot. 

marbre,  s.  m.  [L.  iitarrnoreyn],  marble. 

marchand,  s.  m..  fem.  -e,  [L.  merca- 
lantem],  merchant,  dealer,  tradesman, 
shopkeeper,  storekeeper. 

marchander,  v.  tr.  [marchaud],  to 
baiviiin,  hanglc. 

marche,  s.  f.  [//larcAer],  walk,  walk- 
ing, gait,  march,  progress,  advance. 

marche,  a.  m.  [L.  mercatut],  market, 
market-place,  l)arKaiii   )>urchase. 

marcher,  v.  n.  [origin  unknown],  to 
walk,  step,  tread,  go,  travel,  march. 

mardi,  s.  m.  [L.  martin  diet],  Tuesday 

mare,  s.  f.  [L.  mare],  pool,  pond. 

mar^,  s.  f.  [L.  mare],  tide. 


It 


VOCABULARY. 


if ' 


niarge,  •.f.  fL.  margintm],  margin, 
maxsruerite,    h.  f.    [L.    margarifa], 

mari,  a.  in.  [L.  mariluv],  husliatul. 

mariagre,  a.  m.  [L.*  maritaticum], 
iiiarria^'e. 

marid,  e,  p.  p.  o(  marUr;  larwuvelU 
iiiaride,  thu  bride. 

marier,  s.  n».  [L.  maritnre],  to  marry 
(Miid  of  the  clergyman  or  magistrate  who 
otiiuiates) ;  tie  marier,  to  marry,  wed,  be 
iiiiirried,  to  get  married. 

marin,  s.  in.  [h.»marinHi>\,  Hailor  (on 
t  he  high  seas). 

maiiu,  e,  odj.  [L.  marinu»\,  marine, 
Hea-faring:. 

marine,  s.  f.  [marin],  navigation,  aea- 
s'-'ivice,  navy,  marine. 

marinier,  s.  m.  [marin],  barge-man, 
sailor  (on  riverti  and  cnnals). 

maritime,  adj.  [L.  maritimua],  mari- 
time], naval. 

marjolaine,  s.  f.  [L.  amaraeus], 
sweet  marjoram. 

marmite,  s.  f.  [der.7],  pot,  saucepan. 

marmot,  a.  m.  [It.  marmotto],  a  small 
kind  of  monkey  ;  brat,  little  boy,  child. 

marmotter,  v.  a.  and  v.  n.  [origin  un- 
known], to  mutter,  mumble. 

marque,  a.f.  [Oer.  mark],  mark,  token, 
sign ;  d  la  marque  de consigned  to. . . . 

mfliQUer,  v.  a.  [marque— Ggt.  mart], 
to  mark,  stamp,  brand,  trace  out,  note. 

marralne,  a.  f.  [Prov.  tnatrina— L.» 
m^itrina],  godmother. 

marron,  8.m.  (it.  marrone],  chestnut. 

masque,  a.m.  [It.  maschera,  of  Arabic 
origin],  mask. 

masquer,  v.  tr.  [masque],  to  moiik, 
cover,  hide,  conceal. 

massacre,  8.  m.  [massacrer—Lov. 
Oer.  mattken,  '  strangle '  ],  massacre, 
butoheiy,  alaughter,  havoa 

maaae,  u.  t.  [L.  tiuuM],  num. 


m&t,  8.  m.  rOer.  maul],  most ;  mAt  dt 
fortune,  jury-mast.  [(  ia  never  pro- 
nounced.] 

matelaa,  a.  m.  [from  Arab,  al  matrah, 
through  Sp.  and  Prov.],  mattresa. 

matelot,  a.  m.  [der.?],  sailor. 

matelote,  a.  f.  [matelot],  a  chowder. 

mftter,  v.  a.  [mut,  from  the  Persian 
Shah  nhit,  '  the  king  is  dead '  ],  to  check- 
mate. 

matemel,  le,  adj.  [L."  matemalit], 
maternal,  mother. 

matin,  a.m.  [L.m>((u(t(num],  morning, 
noon,  forenoon  ;  adv.,  early. 

matinal,  adj.  [matin],  early  in  rising ; 
morning. 

matinee,  s.  f.  [matm],  morning,  fore- 
noon ;  donnir  la  grugse  matinde,  to  aleep 
late  in  the  morning. 

maturite,  a.  f.  [L.  muturitatem],  ma- 
turity, ripeness. 

maudire,  v.  a.  irr.  [L.  maledicere], 
(see  conj.  in  Grammar),  to  curse,  impre- 
cate. 

maudit,  e,  adj.  p.  p.  of  maudire, 
[mai-f  dire),  cursed,  wrewhcd,  hateful. 

mauvais,  e,  adj.  [origin  unknown], 
bad,  ill,  evil,  mischievous,  wicked,  old. 

maxime,  8.f.  [L.*  maxiuia],  maxim. 

me,  m',  per.  pro.  direct  and  indirect 
obj.  before  verbs  [L.  me],  me. 

m^chant,  e,  adj.  [mesehant,  part,  of 
O.V.  mecheoir,  'to  have  bad  luck'],  bail, 
old,  tattered,  wicked,  sorry,  ill-natured, 
mischievous,  unkind,  ill-disposed,  cross, 
angry,  malicious. 

mdconnaltre,  v.  tr.  irr.  [in6$+eon- 
nattre],  to  misunderstand,  misjudge, 
alight,  diaregard. 

medecin,  s.  m.  [L.  medieintu],  physi- 
cian, doctor. 

m^dlocrit^,  a.  f.  [L.  medioeritcaem], 
mediocrity,  moderate  means. 

m^diter,  v.  a.  [L.  meditari],  to  medi- 
tate, think  over,  oontemplate,  plan. 


ra 


mast;  mdt  d* 
a    never   pro- 

'al).  al  inatrah, 

ittrcss. 

ailor. 

'],  a  ohowder. 

n  the  Persian 
id '  ],  to  check' 

•  matemalis], 

luni],  morning, 

f. 

early  in  rising ; 

morning,  fore- 
itmie,  to  sleep 

uritatem],  ma- 

I.  tnaledicere], 
curse,  impre- 

of  maudire, 
icd,  hateful. 

iin  unknown], 
wicked,  old. 

luia],  maxim. 

it  and  indirect 
e. 

shaiit,  part,  of 
d  luck '],  bod, 
y,  ill-natured, 
isposed,  cross, 

rr.  [mSt+eon- 
id,    misjudge, 

'ieintts],  pbysi- 
ledioeritatem], 

IS. 

'ar{\,  to  modi' 
ite,  plan. 


VOCABULARY. 


m^flance,  t.  f.  [m</f«r],  mistnist,  sus* 
picion. 

m^fler  (se),  v.  ref.  (L.  fntn«»+L.* 
ftdare],  to  doubt,  mistrust,  hold  in  sus- 
picion. 

mellleu.,  e,  adj.  [L.  meliarem],  bettor 
(comparative  of  bon). 

m^lancolle,  t.  f.  [L.  nulaneholia], 
melancholy. 

xn^lancollque,  adj.  (L.  melanehoii- 
etu],  melancholy. 

m^lancoliquement,  adv.  [milan- 
colique],  mournfully. 

melange,  s.  m.  [miler—L.*  mincvlare 
— L.*  miscere],  mixture,  mingling,  med- 
ley. 

in<^l^- cassis,  s.  m.  [mfU  +  casnis 
(der.?)],  black-currant  brandy.  See  note 
79,29. 

mdler,  v.  tr.  [L.*  misculare],  to 
mingle,  mix;  se  nUler  de,  to  meddle 
with. 

membre,  ■.  m.  [L.  membrum],  mem- 
ber, limb. 

mdme,  1.  adj.  [L.  metipniminuii], 
same,  self,  very. 

2.  adv.,  even,  also,  likewise;  taut  de 
mime,  all  the  same;  alon  menu  que, 
even  when. 

menace.  ••  t.  [L.  minaeia],  menace, 
threat. 

menacer,  t.  n.  [mena^ie],  to  threat, 
threaten,  menace,  forbode,  portend. 
[Written  with  g  before  a  and  o.] 

m6na,ge,  s.  m.  [L.*  viatmionaticuni], 
housekeeping,  household,  family;  entrer 
•n  m&nagef  to  b^n  house-keeping. 

manager,  ▼.  tr.  [minage],  to  take 
care  of,  spare,  save,  provide,  arrange  with 
care. 

m^nag^z^.  *•  t  [''i^nope],  economical 
housewife ;  thrifty,  saving  woman ;  house- 
keeper, housewife,  mistress. 

menagerie,  a.  (■  (mAmv*!*  nMiutrery. 


77 


mendiant,  e,  s.m.  and  f.  [mendietl 
biKjriir. 

mendler,  v.  Intr.  (L.  viendkare],  t<» 
bcjf. 

niener,  v.  a.  [L.  iiiiniire],  to  carry, 
conduct,  lead,  hrinjr,  take,  Kml  about. 
[WriltoM  nihi-  bi'fore  c  imitc.) 

mensonge,  a.  m.  [tticntir],  lie,  falsu. 
hood,  untrutli,  »tiiy,  error,  illusion, 
vanity, 

tnensuel,  le,  adj.  [L.  wi«n«('»],  montli 

ly. 

mental,  e,  udj.  [L  menlalin],  mental. 

mentalernent, M\v.[viental  L. men- 
talix],  menially. 

meuteur,  se,  adj.  [mendr],  lying, 
false,  deceitful,  prevuriciting. 

mentlr,  v.  n.  in-.  [L.  menliri],  (pri-s. 
itid.  je  inrim),  to  lie,  to  toll  a  lie  -falnc- 
hoo<5— untruth. 

meuton,  s.  m.  [L.  ineiUimem],  tho 
chin. 

menu,  e,  udJ.  [L.  niinutug],  Hmall, 
slender,  spare,  thin,  incoiisidunible,  mi- 
nute, trifling,  small ;  par  le  menu,  in 
detail. 

menuisier,  adj.  [menuher—L.*  min- 
utare  -L.  ininuttis],  joiner. 

m^p riser,  v.  tr.  [in^s+priser—L.  pre- 
tiare],  to  despise,  scorn. 
mer,  s.  f.  [L.  viare],  sea. 

merci,  s,  m,  [L.  mcrcex],  thanks! 
thank  you  I    Dieu  fmrci,  thank  God. 

m6re,  8.  f.  [L.  mater],  mother. 

mei'ite,  s.  m.  [L.  writum],  merit. 

meriter,  v.  a.  and  v.  n.  [wJnte— L. 
ineritum],  to  deserve,  merit. 

merveille,  8.f.  IL.  mirabUiu],  wonder, 
marvel. 

merveilleux,  se,  adj.  [merceillf], 
wonderful,  wondrous,  marvellous. 

mesintelllf^ence,  s.  f.  [mJa-^-inteUi- 
gence],  misunderstanding. 

messager,  s.  m.  [mensage,  L.*  mU- 
saticwn],  messenger. 


▼OOABULABT. 


i^i 


I 


mesne,  i.  f.  [L.  mUsa), 
messieurs,    8.  m.  pi.   [vut+m'mnt], 
Rcntleinon,  mt'ssni.  (pi.  of  monxirt»r). 

mosure,  h.  f.  [L.  nunntra],  incusura, 
dimeniion,  bound ;  outrt  ifWKure,  ex- 
coHively,  t>eyond  meamire;  d  menure  qut, 
as,  in  proix>rtion  u. 

meaurer,  v.  tr.  [L.  merutirare],  to 
ineiuiure. 

metamorphose,  ■.  f.  [L.  imtam&r' 
phonn],  trauBforraation. 

metier,  s.m.  [L.  ministerium],  trade, 
handioraft,  buuiiieuii,  calliriK',  crftft,  pro- 
fctwiou,  employntonl,  oouupation.  [r  is 
never  pronounctjd.] 

m^tre,  a.m.  [L.  metrum — Ok.  irirpov], 
metre  (the  unit  of  French  nieaaure,  about 
39  iuohos). 

nveta,  ».  m.  [L.  mixtux],  dish.  [Pro- 
nounue  mi;  un  mi-zexquis.] 

mettre,  v.  a.  irr.  [L.  initteri'],  {met- 
taiU,  lait,  ie  viets,  je  mis,  quejn  inette),  to 
put,  place,  lay,  uue,  act ;  <«  inettre,  to  put 
one'ii  Hclf,  to  tilt  down,  to  be^in,  wet  about, 
to  dresa,  to  bo  conceited ;  te  mettre  en 
route,  set  out ;  inettre  la  nappe,  to  set 
tho  table;  mettre  au  courant  de,  to  in- 
form. 

meuble,  s.  m.  [L.  inobilif],  household 
furniture,  piece  of  furniture,  utcn8il;(plu.) 
ftirniiurc,  pieces  of  furniture. 

mieule,  a. f.  [L.  imtula],  millstone. 

meurs,  Ist  and  2nd  sing.  pres.  ind.  of 
tnourir. 

meurt,  3rd  sinj,'.  preH.  Ind.  of  mourir. 

meurtri,  e,  part,  [meurtrir  ,  bruised, 
black  and  blue,  contusvd. 

meurtrir,  v.  a.  [meurt re  — Goth, 
maurthr],  to  bruise,  contuse,  to  make 
black  and  blue. 

miche.  s.  f.  [Flem.  uucke],  loaf  (weigh- 
in;:  1  or  2  pounds). 

mi  [L.  medius],  in  compounds  means 
half,  partly. 

mi-chemlQ.    See  ohemin. 


mi  clos.    Seeolos. 
mi -parti.    «ee  parti, 
midi.   8.  m.    (L.  msdiHu+diet],  noon, 
■outb. 

mle,  ■.(.  [abbreviiition  of  aiMe],  dear, 
sweet,  Inve,  nurse  (UHud  only  with  po6- 
sesitive  adjectives). 

mlel,  a.  m.  [L.  mell,  honey. 

mien,  poss.  pro.  lO.  F.  nM/i,  variant  of 
inon-  L.  ineum],  mine. 

miette,  a.  f.  [mie—L.  mica],  orumb, 
little  bit. 

niieux,adv.  [L.  tmUiii],  better,  rather, 
bast ;  je  ferai  dt  inon  mieux,  I  aball  do 
my  best. 

mlernon,  ne,  s.  [O.  H.  O.  mimtia, 
'love'],  darling,  fondling,  favourite,  littlo 
girl ;  adj.,  delicate,  dainty. 

mierraine,  a.  f.  [L.  hemicranium], 
headaolie. 

milieu,  8.ro.  [nU+lieu],  middle,  midst; 
ait  milieu  de,  in  the  midst  of. 

militaire,  adj.  and  a.  [L.  mUitariii], 
Mtilitary ;  aoldier. 

mille,  8.  m.  and  num.  adj.  [L.  milU], 
thousand. 

mille,  8.  f.  [L.  miilia],  mile. 

millier,  B.m.  [L.  milliarium],  thousand 
(eoUactive  numeral). 

mimer,  v.  a.  [mime — L.  mt'miw],  to 

mimic. 

mince,  adj.  [origin  unknown],  thin, 
slender,  puny,  slight,  delicate. 

mine,  s.  f.  [It.  miuu],  look,  aspect, 
looks,  appearance,  ooimtenance. 

minist^re,  ».  m.  [L.  minitterium], 
niinisti'y,  administration,  department. 

minute,  a.  f.  [L.  minutu],  minute. 

mioche,  a.  m.  (.  [mie,  L.  miea],  little 
fellow,  brat,  patch,  ohap. 

miracle,  a.  m.  [L.  miraetUum],  mir- 
acle, wonder;  d  mirucU,  miraculously, 
extremely  well,  wondrously  welL 

mirer,  v.  tr.  [L.  mirari],  to  aim  at,  to 


78 


ditii],  noon, 

aime],  dear, 
y  with  poii- 


u,  variMit  of 

ica],  crumb, 

stter,  rather, 
e,  I  ■hsU  du 

O.  minnia, 
ourite,  littlu 

nicrmnium], 

Iddle,  midst; 

.  vUlitarin], 

[L.  milk], 

t],  thousand 
mitntu],  to 
town],  thin, 

ok,  aapeot, 

ce. 

Iniiiterium], 
irtmeni. 

minute. 

miea],  little 

i^ttm],  mir- 
iraoulously, 
elL 

0  aim  at,  to 


VOCABULAUV. 


hold  up  to  the  lii^rht ;  to  mirror,  ahow  or 

HOC  ri'fluoted  oh  in  a  mirror,  rtittfct. 

mlroir,  ••m.  [mir^r— L.  mirari],  mir- 
ror, !{'>'■•  lookinii'-iflaM. 

xniSi  e,  p.  p.  of  inettr4. 

miserable,  adj.  (L.  muerabUU\, 
miiierablu,  wretohod,  wicked 

mla^re,  a.  (.  [L.  mueria],  niiMry, 
diatroea,  uaae  of  diittrvM.  wretcliednuu ; 
poverty  (extreme);  want;  a  mean  or  iimall 
action ;  a  trifle. 

mission,  a.  (.  [L.  mwionem],  miaaion. 

mit,  Srd  aintC'  pret.  def.  of  7MSttr4. 

mitre,  ■.  f.  [L.  viUra],  mitre. 

Mile,  oontraoted  from  MademuitelU. 

Mme,  contracted  from  iladaiM. 

mobility,  H.  f.  [L.  mobtUtatem],  in- 
conwtanoy,  variablunena,  mobility,  reitt- 
IcHsnuaa. 

mode,  a.  f.  (L.  modiu],  mode,  fashion, 
vogue  ;  d  la  modi-,  utylibh,  fashionable. 

mod^rer,  v.  tr.  [L.  modtT'iri\,  to 
moderate,  restrain,  control,  dimiiiitth ; 
viodiri,  moderate,  limited. 

modeste,  adj.  [L.  7n«</wtu«],  modest. 

moelleux,  se,  adj.  [moelle,  'narrow', 
L.  medulla],  toft,  muUow. 

mCBUrs,  8.  f.  pi.  [L.  mores],  manners, 
morals.    [» is  pronounced.] 

moi,  pera.  pron.  [mihi],  object  after 
verba  and  pre^w.,  subject  in  emphatic 
positions,  I,  me,  to  me. 

moindre,  adj.  comp.  and  superl.  of 
petit,  [L.  minor],  less,  least. 

moineau,  8.m.  [moine — L.*  munius— 
Ok.  Mociat],  sparrow. 

moins,  1.  adv.  [L.  mintig],  less ;  d 
moiiu  que,  unless. 

2.  9.m.,less,  least;  au  moint,  at  least, 
ut  all  events. 

mols,  s.  m.  [L.  menais],  month.  [Pro- 
nounce mm;  un  moi-z entier.] 

moisi,  s.  m.  [moitir],  mouidiness, 
mould. 


molslr,  V.  tr.  (L.  mu««r«],  o  mould. 

molti^,  a  f.  (L.  mediataUm],  moiety, 
half,  helpmate,  better  half. 

molle,  adj.,  fem.  of  ntou. 

moUement,  adv.  [mou  -L.  mollis], 
•oftly. 

moment,  s.  m.  [L.  nMnnerUum],  mo- 
ment, second;  dn  moment  que,  du  immtfiu 
oil,  as  soon  as,  since. 

momifler,  v.  a.  [tnomi^— Arab,  iniir- 
mia+L./acfre],  to  mummify,  dry  up  ;  ki' 
tnuuiifitr,  to  become  extrenioly  thin. 

mon,  poss.  adj.  [L.  mtum],  my. 

monacal,  e,  adj.  [L.  monachuH], 
monachal,  monkish,  monastic. 

monceau,  a.  m.  [L.  monte  cellnn], 
heap,  pile. 

moudain,  e,  l.  adj.  [L.  vmiuianuti], 
worldly,  mundane. 
2.  worldliii);. 

monde,  s.m.  [L.  mundxu],  world,  uni- 
verse, men,  people,  company ;  ^m(  le 
vumde,  everyboily. 

monotone,     adj.    [Ok.   )yioi'UToi'u«], 

monotonous. 

monselfjmeur,  fi.m.{mon-^tei(jnmr], 
my  lord. 

monsieur,  s.  m.  [vwn^-nieur],  sir, 
Mr.,  t;entleniiin  (plu.  messieurs).  [Abbre- 
viated into  M.,  ]il.  M  M.  ] 

monstre,  s.  m.  [L.  muiuttrum],  mon- 
ster. 

monstrueux,  se,  adj.  [L.  mAtmim- 
osux],  motiHlrous,  |)ro<liKiou8. 

montagrnette,  s.  f.  [mi>ntaitiu',  L.» 
vioittanea],  (colloq.)  a  hill,  mount,  small 
mountain. 

mont^e,  s.  f.  [monter],  ascent. 

monter,  v,  n.  and  v.  a.  [L.  montnu], 
to  KO  up,  come  up,  gut  up,  ascend,  mount; 
put  up. 

montre,  s.f.  [tnonlrer],  watch. 

montrer,  v. a.  [L.  monstrare],  to  show, 
point  out,  indicate ;  m  monstrer,  to  thow 
one's  self. 


70 


YOOABnLAKY. 


!i 


moquer  (seX  v.r.  ((irlKtn  unknown], 
Id  inook,  nmko  Kanio  of,  muku  fun  of, 
liiii^h  at,  JeMt ,  ttculT  at,. 

moral,  e,  adj.  [L.  moruhs],  moral. 

morbldn,  wlj.  (L.  morbulnn],  morbid. 

morceau,  B.ni.  (L.  morcellum],  i)looo, 
(lit,  ninrael. 

tnordillor,  v.  tr.  [mordrel,  to  nibble, 
Ititu  at,  nip. 

mordre,  v.n.  [L.  mortUrt],  to  bite, 
iiil<l)lo. 

moribond,  e,  1.  a«lj.  [L.  morilmn' 
ihm],  dyin^,  in  a  dyin;;  stato. 
2.  a.  |iLTSon  in  ii  (lyirit;  Hlutu,  adyin^  one. 

morig^ner,  v.a.  [L.  moriiieuari],  to 
Hchool,  scold,  reprimand.  [Written  iiwri- 
yen-  bufcre  «  nititc.] 

mome,  adj.  (Gnth.  maunmn],  dull, 
Kloomy,  mournful,  dejected. 

morose,  adj.  (L.  t/ioro«u«],  morOHe, 
•ullen,  Bour. 

mors,  B.m.  [L.  mornu],  bit. 

mort,  B.t.  [L.  mortem],  death,  [t  \» 
never  pronounced.] 

mort,  e,  l.  part.  [L.  vi»rtr»tj<\,  dead, 
defunct,  lifulesa. 

2.  a.  dead  peraon,  deceased,  duad  body, 
corpse. 

mo^tel,  le,  adj.  and  s.  [L.  mortalig], 
mortal. 

mortification,   s.f.    [L.   martifico' 

tionem],  mortification. 

mot,  s.f.  [L.  viuttum],  word,  expres- 
sion, sayinfc.  [t  is  never  pronounced  ex- 
cept before  d  in  wwt  d  7nut,] 

motif,  s.  m.  [L.*  motivus],  motive, 
cause,  reason. 

motiver,  v.a.  [motif— L.  motum],  to 
allege,  to  assign  as  a  motive,  to  be  the 
cause  of,  cause,  oooasion. 

mou,  mol,  m.,  molie,  f.,  adj.  [L. 
moUu],  soft,  mellow,  slack,  feeble,  in- 
aotiv*. 


moucher,  v.  tr.  (L.  mueeare,  from 

muau],  U>  l>low  or  wipe  the  nose. 

mouchetd,  e,  a<lj.  |p.p.  of  monehfd'r, 
(uuiHche    L.  mu«ca)],  speilxU-d,  iqtotlvd. 

mouchoir,  s.m.  [mouclie],  handker- 
chief. 

mouill^,  e,  part.  [mouilUr—L.  moUU], 
wet,  watery. 

moulller,  v.  tr.  [L.*  molliar«,mollU], 
to  wot,  moisten  ;  mowlU,  wet,  damp, 
nioiHt,  w.-itery,  liquid. 

mouillette,  n.t.  [<iiouiUer],  piece  of 
bread  (long  and  thin,  to  dip  in  soft-boilefl 
eg^M). 

mouler,  v.a.  [motile— L.  modulut],  to 
c(uit,  mould  ;  to  print. 

mourant,  e,  adj.  [tmjurir],  dying,  ex- 
piring, fading. 

mourir,  v.n.  irr.  [L.  moriri],(movriint, 
jnortjfi  miur.i,je immrun,  it  mourrai,  que 
je  iiieurc),  to  die. 

moimse,  u.t.  [O.  H.  O.  mos],  mots, 
froth,  foam. 

mousse,  s.m.  [L.  mu«fu«],  a  cabin-boy. 

moustache,  s.  f.  [Sp.  mottacho— Ok. 
fivara],  mousluche. 

mouvant,  e,  adj.  [mouvoir],  moving, 
animated. 

mouvemont,  a.m.  (L.  movimentum], 
movement,  motion,  move. 

moyen,  s.  m.  [L.  mediantm],  means, 
way,  manner. 

moyen.  ne,  adj.  (L.  mtdianug], 
mean,  middle,  intermediate,  medium. 

mudt,  te,  adj.  [L.  mutus],  dumb, 
mute,  speechless. 

multiplier,  v.  tr.  [L.  muUiplieare], 
to  multiply. 

munlr,  v.  tr.  (L.  munire],  to  provide, 
furnish,  defend. 

mur,  8.m.  [L.  mums],  wall, 
mtlr,  e,  adj.  [L.  maturun],  ripe,  ma- 
ture. 

miiraUle,  a-f.  [mtir],  wall  (of  a  dty  or 

fort). 


10 


VOCARULART, 


iueean,  from 

nofl«. 

(it  rnoiirhfti'r, 
klfd,  uiiottfd. 

'(«],  haiulker- 

»r— L.moWw], 

Hart,  mollin], 
wet,  damp, 

■er],  piece  of 
in  80ft-boili'(l 

modulu»\,  to 

'■]>  <lyi«Hf.  ex- 

i],(TnotiriijU, 
iiourrai,  que 

nos],   mou, 

a  ctibin-iioy. 
i«tacAo— Ok. 

»irj,  moving, 

minuntum], 

iu«],  means, 

iiedium. 
««],   dumb, 

to  provide, 

I, 

I  ripe,  ma- 

[of  a  dty  or 


murmure,  h.ui.  |L  murmur\,  mur- 
mur, murmiiriiiir,  whitf|K)ririK. 

murmurer,  v.n.  (L.  munnnrare],  to 
murnmr,  mutter,  whJHper. 

muuclo,  H.m.  [L.  miui'ulxin],  nmiuile. 

museau,  H.m.  [L.*  mu»u»,  a  nm/zlu], 
Hiiout,  muzzle,  nose. 

mUHlcien,  s.  m.  {inanique],  niusioian. 

mu^lque,  a.  f.  [L.    mu^icx],    muHu 
Hlriilii  of  mUHio. 

mutuel,  le,  adj.  (L.  muturu],  niu 
tual,  reci]irooal. 

mutuellement,  adv.  [mutu>  /],  ..m- 
tually,  reciprocally. 

roylord,  s.iu.  [Ei.„'.),  my  lord,  sir. 

mystere,  H.m.  (L.  i.iiiHterium],  uiys- 
toiy. 

myst^rleux,  se,  odj.  [my»Ure\,  mys- 
terious. 

mystiflcatlon,  s.f.  [L.  myxtiih:ation- 
em],  hoaxing,  hoax,  mystitioation. 

myiihologrie,  s.f.  [Ok.  /ii/floyoyiaj, 
iii.,ihology. 

N. 

nagfe,  s.  f.  [nii'ji'r],  swimminif. 

nagrer,  v.n.  [L.  nnviijure],  to  swim, 
tloat,  abound.  [0  is  retained  before  a 
and  o.] 

naif,  ve,  adj.  (L.  iMtivux],  naive,  na- 
tive, artless,  in;;enuou8,  un;uluuted,  natu- 
ral, simple,  candid. 

naissance,  s.f.  [L.  nascentia],  birth, 
nativity,  descent. 

neltre,  y.n.  irr.  (L."  nascen],  {luiia- 
gunt,  iii,  je  ?inw,  ja  luiquis,  je  wntrai, 
que  je  naisse),  to  bo  born. 

nalvet^,  s.  f.  [ndif],  native  siinpli- 
city  ,ingenuou8ne88,artle9sne88,  innocence. 

nappe,  8.f.  [L.  ttyippa],  cloth,  table- 
cloth, sheet ,  Tuippe  d'enu,  sheet  of  water. 

narine,  s  i.  [L.*  rufrieula],  nostril. 

narquois,  e,  adj.  [narquer  -L."  7iari- 
ctu,  'who  wrinkles  the  nose 'J,  ounnin};, 

•ty. 


narrer,  \  tr.  (L.  iiarmn-],  t<i  miirnte, 
relate,  tell. 

national,  e,  odJ.  [nation],  national. 

natte,  s.f.  (L.  mn«aj,  mat,  mattin^r, 
straw  mat,  plait,  trchs. 

nature,  ■.  f.  (L.  nalura],  nature. 

naturel,  le,  luij.  (L.  natwalu], 
naiural. 

naturel lemont,  adv.  [naturtl],  na- 
rally. 

naulVage,  s.  m.  (L  nat^/Va^/iuHi), 
•hipwreck. 

nav'guer,  v.  tr.   and  intr.   (L.  navi- 
',re\,  navigate,  sail. 

navire,  «.  m.  (I^. *  namrium,  from 
narlx],  ship,  vessel. 

i-avrer,  v.  tr.  [Scand.  tui/arl,  to 
►vound,  lirea..  (1  he  heart) ;  ikuyi!,  pitiful. 

ne,  adv.  [L.  non],  first  pirt  of  negation; 
ue  —  pas,  (not ;  n« — jamain,  never,  etc. 
n^,  e,  part,  [naltre],  born. 

n^aaiaoins,  iwlv.  [luianH,  mouu], 
nevertheless,  however,  for  all  that,  yet. 

n^ant,  s.  m.  [k  ne,  entem],  nothiii),', 
nought,  nothingness. 

n^essaire,  adj.  (L.  neeettariux], 
necessary. 

n^easairement,  adv.  [ndcesiiaire— 
L.  JieceKxariiiti],  necessarily. 

n^gligemnr.ent,     adv.     Iniglige7'], 

negli)jceiitly,  carelessly. 

negligent,  e,  adj.  [L.  nei/Ugentejnl, 
negligent,  neglectful,  remiss,  careless. 

n^gliger,  v.  tr.  [L.  negligere],  to 
neglect. 

nelge,  s.  f.  [L.  nivea],  snow. 

nerf,  s.  m.  [L.  i\ervxui\,  nerve  ;  a«{ji.r 
cen  nerfs,  to  get  into  a  passion  ;  une  atta- 
ijai>  dc  III  r/s,  hysterics.  [/  is  pronounced 
in  sing.,  but  not  in  plu. ;  « is  not  pro- 
nounced  in  plu.] 

nerveusement,  adv.  [neroeux],  ner- 
vously. 


U 


VOCABULARY. 


Ml!? 

Is  ' 

'A' 

'III 


r 

•J 


nerveuz,  se,  adj.  [L.  nervoms],  ner- 
vous. 

net,  te,  adj.  [L.  nitidtu],  clean,  neat, 
clear  ;  nel ;  plain,  short,  frue. 

nettement,  adv.  [net],  clearly,  clean- 
ly, plainly,  neatly. 

nettet^,  ».f.  [net  1,  cleanness,  neatricsi. 

neuf,  num.  adJ.[L.  noiwn],nlne.  I  Pro- 
nounce nenf  ;  neu  cheoaxtx ;  neu-v-aiu ; 
iieu/et  demi.] 

neuf,  ve,  adj.  [L.  nowu],  new,  newly 
niade. 

nez,  8.  m.  [L.  Tumu],  nose,  [z  is  never 
])ronounced.] 

ni,  conj.  [L.  nee],  neither,  nor,  or. 

nials,  e,  adj.  [L.*  nidacem,  'caught  in 
the  net'— L.  nidtts],  silly,  simple,  simple- 
ton, ninny. 

niaisement,  adv.  [niais],  sillily,  fool- 
ishly. 

niche,  s.  f.  [It.  niechia],  niche,  dog- 
house, 

nid,  8.  111.  [L.  nidiu],  nest,  [d  is  never 
proiiouiKi'd.] 

niveau,  s.  m.  [L.  libella,  from  lit/ra,  a 
balance],  a  level. 

noble,  adj.  [L.  nobili«],  noble. 

noce,  8.  t.  [L.  nuptiae],  wedding',  mar- 
riage. 

Noel,  8.  m.  [L.  natalis],  Christmas. 

nOBUd,  s.  m.  (L.  nodus],  knot. 

noient,  3rd  plu.  pros.  ind.  luidsubj.  of 
noyer. 

noir,  e,  lidj.  [L.  niger],  black,  swarthy, 
eheerlesa. 

noix,  8.  t.  (L.  nucem],  nut. 

nom,  B.  m.  [L.  nom-ii],  name. 

nombre,  s.  m.  [L.  numerus],  number. 

nommer,  v.  a.  [L.  7W7ninare],  to 
name,  call,  nominate ;  ««  nommer,  to  be 
called,  to  state  one's  name. 

non,  adv.  [L.  non],  no,  not ;  non  phin, 
uuither. 


U 


nord,  8.  m.  [Oer.  nord\,  north, 
normand,  s.  m.  and  adj.  [Eng.  N  'rth- 
man],  Norman. 

nos,  plu.  of  7iotre. 

nostalgrle,  s.  f.  [Gk.  voaTot,  aXyos], 
home-sicknc83. 

note,  8.  (.  [L.  nota],  note. 

noter,  v. a.  [L.  notare],  to  note,  to  mark. 

notion,  s.  f.  [L.  notionem],  notion. 

notre,  adj.  pi.  nos  [L.  nvster],  our ;  l4 
ndtre,  ours, 
nourrice,  s.  f.  [L.  nutricem],  nurse. 

nourrisson,  8.  m.  [L.*  nutritiunem], 
nursling,  baby. 

nourrir,  v.  tr.  [L.  nxUrire],  to  feed, 
nourish,  keep,  suckle. 

nourriture,  s.  f.  [L.  uulritura],  food, 
nourishment. 

nous,  pcrs.  pro.  [L.  7to«J,  we,  us. 

nouveau,  nouvel,  ra.,  nouvelle, 
f.,  adj.  [L.  nooelius],  new,  recent ;  de 
nouveau,  again. 

nouveaut^,  s.  (.  [L.  novelUtatem], 
newness,  novelty. 

nouvelles,  w.  f.  plu.  [L.*  novdla\ 
news. 

noyade,  s.  f.  [noyer],  drowning. 

noyer,  v.  a.  [L.  necare],  to  drown  ;  se 
noyer,  to  drown  one's  self,  be  drowned. 

nu,  adj.  [L.  iivduti],  naked,  bare. 

nuage,  s.  m.  [nu«— L.  nube^],  cloud, 
mist,  darkness,  gloom,  sadness,  shade, 
dejection. 

nuance,  s.  f.  [nue],  shade,  tint,  tinge. 

nuire,  v.  n.  [L.  nocere],  {nuinunt,  nui, 
je  nui^i,  no  past  def.,  je  nuirui,  qu^  ja 
mdse  ,  to  hurt,  harm,  wrong. 

nuit,  8.  f.  [L.  noctem],  night,  darkness. 

nul,  le,  adj.  and  pro.  [L,  nulluii],  no, 
no  one,  no  person,  nobody. 

numero,  s.m.  [It.  miinei-o],  number. 

nyniphe,  s.  L  [L.  uynt^ha^  uymith. 


VOCABULARY. 


rth. 
EDg.y-rth- 

T05,  aAyos], 


te,  to  mark. 

notion. 
!«/•],  our ;  U 

%],  nurse. 
'.tritionem], 

e],  to  feed, 

tura],  foofl, 

e,  us. 

aouvelle, 
recent ;  de 

vellitatem], 

*  novella], 

ling. 

drown ;  ae 
Irowned. 

)are. 

M],  cloud, 
as,  shade, 

lint,  tinffe, 

nant,  iiui, 
tti,  que  j» 

darkness. 
uUiu],  no, 

,  number, 
uymph. 


O. 

Ob^ir,  V.  n.  [L.  obi>dirr],  to  obey. 

ob^issance,  a.  t.  [oMir],  obedience. 

objection,  s.  f.  [L.  objectionem],  ob- 
jection. 

objet,  8.  m.  [L.  objecfvm],  object,  sub- 
ject, matter ;  aim,  end,  view.  [Pronounce 
oh-jt' ;  un  ob-jtf.t-xf/rrahle ;  des  ob-ji-z-a(/ri- 
ahlpn.  ] 

obligation,  s.  f.  [L.  oblvjationem], 
oblitfatioii,  liuty,  task. 

oblig^,  adj.  [nbli^er],  necessary,  essen- 
tial, obliged,  indeljted. 

obligeant,  e,  adj.  [obliijer],  obliginfr. 
kind. 

Obligrer,  v,  a.  [L.  oblir/are],  to  obliife, 
bind,  compel.    [Retains  e  before  a  and  .>.] 

oblique,  odj.  [L.  <  hb/jnus],  oblu{Ae, 
sidelonpT. 

obseder,  v.  tr.  [L.  obsidere],  to  beset, 
possesa  (of  evil  spirits). 

obsorvateur,  trice„  noun  and  a'^.j. 
[L.  obxervatorem],  observer,  observant. 

observer,  v.  a.  [L.  obseroare],  to  ob- 
serve, mind,  notice,  watch  ;  /aire  ob- 
gerver,  to  call  attention  to,  notice.  [Pro- 
nounce K  sharp.] 

obsession,  s.  f.  [L.  obse^/n'.ifim],  be- 
ei'ttiiii,',  obsession,  being  possessed. 

obstacle,  s.  m.  [L.  obstaculnm],  ob- 
stacle. 

Obstination,  8.f.  [obstinationprn],  ob- 
stinacy, pertinacity,  stubt)ornrie8s. 

obstin^,  e,  adj.  [obHtinfr],  obstinate, 
self-willed,  stubborn. 

obstin^ment,  adv.  [obsthu^l  obstin- 
ately, stubbornly. 

8'obstiner,  v.  r.  [L.  obntinare],  to  be 
obstinate,  be  ol)stinatelv  resolved,  persist. 

obtenir,  v.a.  [L.  06/ increj,  (conjugated 
like  tfinir),  to  obtain,  procure,  get. 

occasion,  s.  f.  [L.  occasinwin],  oppor- 
tuuity,  ocobhIod,  oaiue,  rewon. 


I  occaslonner,  r.  a.  {ocecudtm],  to  oc- 
casion, to  cause. 

I  occupation,  s.  f.  [L.  oraipationem], 
occupation,  business,  employment,  work. 

occuper,  v.  tr.  [L.  oecuparel,  to  oc- 
cupy ;  (foceuper  d,  to  be  engage<l  in  ;  roc- 
euper  de,  to  see  after,  attend  to,  be  busv 
at. 

oc^an,  8.  ra.  [L.  oceanug],  ocean. 

octog^naire,  adj.  and  s.  [L.  octogen- 
tMrin.8],  octogeuary,  octogenarian. 

odeur,  s.  f.  [L.  odorem],  odour,  smell. 

odieux,  se,  adj.  [L.  odiogjis],  odious, 
hateful,  loatlisome. 

odorant,  e,  [L.  odaremtem],  sweet- 
smelling,',  o<loriferou8. 

odorat,  s.  m.  [L.  odorahix],  the  sense 
of  smell,  [t  is  never  pronounced.] 

ceil,  s.  f.  [L,  ociiltM],  eye  ;  coup  d'oeil, 
glance  ;  d  vue  d'oeil,  visibly,  perceptibly. 

oeuf,  s.m.  [L.  ovum],  egf/;.  [/  is  pro- 
nounced in  sing.;  in  plu.  /and  g  are  both 
silent.] 

oeuvre,  B.f.  [L.  oj)era],  work,  piece  of 
work.  [oBuvre  is  maso.  in  I'atuvre  <le 
Beethi.ven,  etc. ;  and  in  le  grand  ceucn; 
the  philosopher's  stone.] 

offense,   sl  f.   [  L.   oferua  J,   oflfence, 

transgression,  trespass. 

offenser,  v.a.  [L.  oferuare],  to  offend, 
to  give  oflfence,  to  hurt. 

offensif,  ve,  adj.  [ofcru^flr],  oflfenaive. 
offensive,    s.  f.    offensive  ;   pre7idr)t 
Voffensive,  to  take  the  offensive. 

office,  8.ni.  [\j.  officium],  office,  duty, 
service,  worship;  nommi  d' office,  ap- 
pointed by  the  court. 

Offlcier,  ■.  m.  {ojlke],  offloer,  butler, 

steward. 

offrance,  s.f.  [L.  offerenda],  oflTering, 
present. 

oflWi',  v.a.  Irr.  [L.  offerre],  (conjugated 
like  couvrir)  to  offer,  to  propose,  to  ten- 
der, toprestiic,  to  yield,  to  bid;  tfoffrir, 
to  ofiFer,  to  propose  one's  mIL 


VOCABULARY. 


ole,  B.f.  [L.*  aviea—L.  avit],  goose ; 
patte  d'oie,  crow's  foot  (wrinkles  in  the 
corner  of  the  eye). 

olseau,  8.m.  [L.*  aucelltit—L.  avie], 
bird. 

oiseux,  se,  adj.  [L.  ctiosug],  indolent, 
idle,  irrelevant. 

oisif,  ve,  adj.  [O.F.  oise— L.  otiutn], 
idle,  unoccupied. 

oisivet^,  s.f.  [oisif],  idleness. 

ombre,  s.f.  [L.  umbra],  shade,  shadow. 

omelette,  H.f.  [L.  lamella,  a  thin 
sheet  or  plate],  omelet. 

on,  pron.  [L.  hom/)],  one,  they,  we,  j'ou, 
people,  men,  somebody,  it,  .  omcone ;  ^n 
dit,  it  is  said. 

ongle,  8.m.  [L.  ungula],  nail. 

ont,  3rd  plu.  pres.  ind.  of  avoir. 

onze,  adj.  [L.  undecim],  eleven. 

operation,  s.  f.  [L.  ojieraliounn], 
operation,  working. 

operer,  v.a.  [L.  operari\,  to  operate, 
to  effect,  to  perform,  to  work.  [Written 
ophr-  before  e  mute,  except  in  fut.  and 
cond.l 

opinion,  s.f.  [f..  opiniovem],  opinion. 

opportunity,  s.  f.  [L.  oppnrtuvita- 
tern],  opportuneness,  seaBonablene.ss,  ex- 
pediency, propriety. 

opposer,  V.  tr.  \p(wrl  to  op]iose, 
place  opposite. 

opprimer,  v.  a.  [L.  opprimere],  to 
oppress. 

or,  s.m.  [I-.  aurum],  gold. 

or,  conj.  [\u  hora],  but,  now. 

orage,  s.m.  [L.  aura\,  storm,  tempest. 

orateur,  s.m.  [L.  oratorem],  orator, 
speaker. 

orcliestre,  8.m.  [Gk.  'opx^trrpa],  or- 
chestra, band. 

ordinaire,  l.  adj.  [\i.  onHiiarinit], 
ordinary,  common,  usual,  customary ; 
d'ordinaire,  iisually,  ordinarily. 

2.  B.m.  ordinary  faie,  victuals. 


ordre,  s-m.  [L.  •nftn^m],  order, 
thod. 


orgue,  B.m.;  orgues,  s.f.  pin.  [L.  or- 
ganttm],  organ. 

orgueil,  s.m.  [O.U.Q.  urffttotl,  pride, 
arrogance. 

orient,  8.m.  [L.  orientem],  east,  orient. 

original,  adj.  [L.*  oriffinalis],  origi- 
nal, odd. 

ormeau,  s.  m.  [orme  —  L.  ulmvs], 
yowng  elm,  elm. 

orner,  v.a.  [L.  ornare],  to  adorn,  orna- 
ment, decorate,  '^raee,  cnil>ol!ish. 

orphelin,  e,  s.  and  adj.  [L.  orphanut 
— Gk.  6p(/)ai/6?],  orphan. 

orphelinat,  s.m.  [orj>helin],  orphan- 
age, orphan-asylum. 

orthographi ,  s.f.  [Gk.  opfld<f-t- 
ypd<l)tiv],  ortliou-iftuhy,  spelling;  mettre 
bicn  Vorthoijraiil  f,  to  write  words  cor- 
rectly. 

OS,  B.m.  [L.  OS],  a  bone.  [»  is  not  pro- 
nounced.]       • 

oser,  v.a.  [F/.  au!!um'\,  to  d.ire,  to  .en- 
ture,  hazard,  presume. 

osier,  s.m.  [Gk.  o'uos],  osier,  willow. 

6ter,  v.a.  [Fj.  (Mtare  or  havstare],  to 
take  away,  to  remove,  to  deprive,  wrest, 
deli\  I  r  ;  a'dtcr,  to  remove,  get  away,  take 
one's  self  away. 

ou,  conj.  [L.  ant],  or,  either,  or  else. 

ou,  adv.  [L.  uhi],  where,  in  which. 

ouater,  v.a.  [<  nati~O.T.  oue,  'goose'], 
to  wad,  pad. 

oublier,  v.a.  [L.  oblitum],  to  forget; 
f'ouhlier,  to  forget  one's  self. 

ouest,  s.m.  [Qer.  wext],  west.  [Pro- 
nounce both  8  and  t.\ 

OUf!  inter,  [onowat.],  oh!  (indicating 
sudden  pain,  choking,  or  pressure). 

oui,  adv.  1  hoc  illud\,  yes. 

ouragan,  ".ni.  JSp.  huracan\,  hurri- 
cane. 


S4 


,  order, 

f.  pin.  [L.  vr- 

puoQ,  pride, 

,  east,  orient. 
nalh\  orip- 

-L.   ulmui\, 

adorn,  orna- 
IHsh. 

[L.  orphanna 

lin],  orphan- 

Rk.  opflo?  + 
lliiig;  mettre 
e  words  cor- 

[«  is  not  pro- 
dare,  to  .en- 

isier,  willow. 

havstare],  to 
eprivp,  wrest, 
et  away,  take 

ler,  or  else, 
in  which, 
.  owe,  'goose'], 

ml,  to  forget ; 

f. 

],  west.    [Pro- 

h !  (indicating 
•essure). 

raean\,  hurri- 


VOCABULAKY. 


ours,  8.in.  pj.  urmu],  b-^ar.  [» is  usually 
prcnouiiced.] 

OUtiller,  v.  tr.  [outU,  a  toolj,  tosupplj- 
witli  tools,  provide,  fucnish,  equip. 

outrageant,  e,  a  .j.  [outrager— out- 
rage— outri'],  outrageous,  contumelious, 
reproacliful. 

outre,  prep.  [L.  ultra],  beyond,  l)e- 
sides,  over,  above. 

OUVert,e,  part,  [oumr],  open,  opened. 
OUVrage,   s.m.   [ouorer—L.  operari], 
work,  piece  of  work,  workmanship,  job. 

ouvrier,  s.m.  [L.  npcrarius],  work- 
man, artisan,  naohanio,  journeyman, 
labourer. 

OUVrir,  v.  a.  and  v.n.  irr.  [L.  operire], 
(conjugated  like  couurir)  to  open. 


paciflque,  adj.  [L.  padflcug],  pacific, 
peacrible,  peaceiul. 

pa^e,  8.m.  [L.  paijiiia],  page. 

pagfe,  s.f.  [origin  uiiknownj,  page. 

paille,  s.f.  [L.  2'ali'a],  straw. 

paillette,  s.f.  Ipaille],  spangle. 

pain,  s.m.  [L.  ;panui],  bread,  loaf. 

paire,  s.f.  Ipair—L.  pa^],  pair. 

paisible,  adj.  [paix],  peaceable,  good- 
natured. 

paisiblement,  adv.  [paisihle],  peace- 
fully, peaceably,  quietly. 
paix,  s.f.  [L.  pace II  ],  peace, 
palais,  s.m.  [L.  palatium],  palaoe. 
palais,  s.m.  [L.  palatum],  palate. 

palatine,  »  fur  fppet.    [See  note, 
10,  2.J 

p&le,  adj.   [L.  pallidua],   pale,  wan, 
pallid,  ghastly. 

paletot,  8.ra.  [Du.  palstrok],  paletot, 
grreat-coat,  pilot-coat. 

pftlir,  v.n.  [L.  pallere],  to  grow,  turn, 
become  pale,  to  fade. 

p&lisaant,   e,  adj.   [pdlir],  fading, 
yrowiag  dim,  vanishing. 


S£ 


pAIot,  te,  adj.  \pdle].  palish,  p.i'lid. 
somewhat  pale  (colloq.). 

palpiter,  v.n.  [L.  pal/n'tare],  to  palpi- 
tate. 

nan,  s.  m.  [L.  pannux],  (lap,  lappel, 
fold,  piece,  skirt;  parte  i-n  i>aii  coupt', 
corner  door.    [See  note,  oa,  3.] 

panade,  s.  f.  [it.  panata],  sops. 

p.inier,  s.  m.  [L.»  panarium-h. 
]ianis],  basket,  oroel. 

paiKalon,  s.f.  [it.  pantalone,  a  buf- 
foon], trousers. 

pantoufle,  s.  f.  [it.  jianta/ala],  slip- 
per. 

papa,  s.m.  [onoTnatopoetie—L.  pappa], 
papa. 

papier,  8.m.  [L.  papi/nta],  paper,  [r  is 
never  pronounced.] 

papillon,  8.  m.  [L.  papilimem],  but- 
terfly. 

paquet,  s.  m.  [L.*  paectu,  of  Celtic 
origin,  Gaelic  pac],  packet,  parcel,  bundle, 
mail ;  des  paqucts  de  mer,  large,  heavy 
waves  shipped  by  a  vessel  during  a  storm  ; 
quanti'ios  of  water.    See  note  124,  10. 

par  (de),  prep,  [part],  from,  ii.  the 
name  of  (as  in  de  par  le  roi). 

par,  prep.  [L.  per],  by,  through,  in,  at, 
across,  according  to;  pardesius,  over, 
above;  par-dessus  le  mar<'hi,  into  the 
bargain,  to  boot. 

par-devant,  prep,  [par -^^  devant], 
before. 

parachever,  v.  a.  [par-\-acheKei\  to 
finish,  end,  complete,  to  bring  completely 
to  end. 

parade,  s.  f.  [Sp.  parada],  para  3o, 
show,  state,  pageant. 

parage,  a.  f.  [der.T],  quarter,  pla , 
quarters,  parts. 

paraltre,  v.  n.  irr.  [L.  parire],  (con- 
jugated like  eonnaUre),  to  appear,  be  seen, 
seem,  look. 

parapet,  8.in.  [It.  parapetto],  parapet. 

parbleil,  a  oorruptioo  of  par  IKeu. 


VOCABULARY. 


4 


I'ti'; 


h 
I' ' 


pare,  n.  m.  pi.*  |H»rc«ii],  park,  pen, 
■hecpfold.    [Pronounce  iiark. , 

parce  que,  con],  [par  ee  que],  because. 

parcourir,  v.  tr.  [L.  percurrere],  to 
go  over,  nm  over,  look  through. 

pardon,  a.  m.  [pardonner],  pardon, 
(or(rivene»9. 

pardonnable,  adj.  {jtardonner],  par- 
donable. 

pardonner,  v.  tr.  [L.*  perdonare],  to 
pardon,  forgive. 

pareil,  le,  adj.  [L.*  pari.culus],  like, 
alike,  equal,  similar,  such  ;  Kanit  pareil, 
inatchl«i.s9,  champion. 

parent,  o.  m.  f.  [L.  parrntpm],  rela- 
tion, relative,  kinsman,  kinswoiniin ;  plu., 
parents,  relatives,  relations,  kindred. 

parer,  v.  a.  [L.  parare],  to  adorn,  set 
off,  deck,  embellish,  guard,  parry,  wn'd 
off,  clear  (of  a  cable,  anchor,  etc.) ;  ^^ori? 
d  virer,  a  comma  lul  given  by  the  Ciiptain 
to  make  ready  (or  turning  the  ship ;  «e 
parer,  to  adorn  one's  self,  dress,  diesa 
one's  self  out. 

paresse,  a.  f.  [L.  piffritia],  idleness, 
sloth,  laziness. 

paresseux,  se,  cAj.  [paresse],  idle, 
lazy,  slothful. 

parfait,  e,  adj.  [p.p.  otparjalif  -par 
■f/orrc],  perfect,  finished,  coniiilelo. 

parfaitement,  adv.  [parjait],  per- 
fectly, completely,  exactly. 

parfois,  adv.  {par-^fou^],  pomctimes, 
occasionally,  now  and  then. 

parfam,  s.  m.  [parfumer],  perfume, 
odour,  scent,  fragrance. 

parfumer,  v.  a.  [par-^fumcr\,  to  per- 
fume, sweeten,  scent. 

parier,  v.  a.  [L.  paricre],  to  bet,  lay  a 
wager. 

paiisien,  nc,  s.  and  adj.  [Paris], 
Parisian. 

parlor,  t.d.  {jL."* parabolare],  to  speak, 
talk. 


parml,  prep.  [L.  p-r  medium],  amonft 
amongst,  amid,  amidst. 

parole,  s.  f.  [L.  parabola],  word, 
speech,  language,  saying,  sentiments, 
promise,  parole. 

parquet,  s.  m.  [dim.  of  pare],  wood 
floor,  inlaiil  floor,  flooring.  [(  is  never 
pronounced.] 

parrain,  «.m.  [I,.*  patrin\u—\j.pater], 
godfather. 

part,  8.  f.  [L.  partevi],  share,  part,  por- 
tion, division,  interest;  de  la  part  de, 
from,  on  behalf  of ;  qvelque  part,  some- 
where ;  nuJle  part,  nowhere.  [(  is  never 
pronounced.] 

part,  3rd  sinjr.  pres.  ind.  of  partir. 

partage,  s.  m.  [partir],  share,  parti- 
tion, distribution,  division,  portion,  lot ; 
en,  jiartarje,  as  one's  share. 

partag-er,  v.  a.  [part.tge],  to  share, 
divide,  parcel,  portion,  distribute,  partake 
of.    [e  is  retained  before  a  and  o.] 

partance,  s.  f.  [partant],  sailing, 
departure;  en  partance,  about  to  set 
sail. 

parti,  8.  m.  [partir],  party,  side ;  de- 
fence, part,  resolution ;  mi-parti,  partly, 
half. 

particuller,  6re,  adj.  [L.  partieu- 
laris],  particular,  peculiar,  private, 
special. 

partictilier,  s.  m.  [L.  particvlarig], 
individual,  fellow. 

partie,  s.  f.  [larth],  part,  match ;  en 
partie,  partly  ;  /aire  jiartie  de,  to  be  one 
of,  to  fonn  a  part  of. 

partir,  v.n.  irr.  [L.  partiri'i  (pres.  ind. 
jc  pars)  to  set  out,  start,  spring,  go,  go 
away,  depart,  be  off  ;  d  partir  de  ee  jour, 
from  that  day  on. 

par  tout,    adv.   [par + tout],   every- 
where, 
pai'ut,  3rd  sing.  past.  def.  of  parattre. 

parvenir,  v.  n.  irr.  [L.  parvenire], 
(ci'iijtigiited  like  tmir),  to  attain,  arrive^ 
come,  reach,  succeed. 


80 


ivm],  amoriR 

i)ola],    word, 
sentiinents, 

pare],  wood 
[t  is  never 

MM— T'.  pater], 

are,  part,  por- 
e  la  part  de, 
le  part,  some- 
•e.    [t  is  never 

.  of  parttr. 

\,  flhare,  parti- 
,  portion,  lot; 

i^gn],  to  share, 
tribute,  partake 
and  0.] 

tant],    sailing, 
about  to  set 

arty,  side;  de- 
■parti,  partly, 

[L.  partievr 
iliar,      private, 

particvlaris\, 

art,  match ;  «n 
ie  de,  to  be  one 

■th-n  (pres.  ind. 
■ipriiiK,  go,  go 
irtir  de  cc  jour, 

•-{^toutl,   every- 

ief.  of  paraitn. 
[L.  parvenire], 
attain,  arrive, 


VOCABULAKY. 


pas,  1.  H.  m.  [L.  ptusiif],  step,  pace. 
footst'-M,  slridc,  walk,  p.a!t;  pan  a  pax, 
step  by  step;  with  ne,  pa»  forms  the  nega- 
tive ;  t'ometiines  ne  is  suppressed. 

2.  adv.,  no,  not,  not  any. 

passage,  a.  m.  [;  a«.sy,),  passagts  pas- 
sing, fare,  waj',  borth. 

passager,  s.  in.  [pasmije],  pa-^sent^er. 

passant,  s.  m.  [pas»er\,  passenger, 
paaser  by. 

passe,  s.  m.  [pokaer],  pass,  channel, 
passage. 

passd,  8.  m.  [posterj,  the  post. 

passer,  v.  n.  and  t.  a.  [L.*  panMrr].  to 
pass,  pa.s3  on,  go,  put  on.  slip  ;  se  juL-i^r, 
to  pass,  pass  away,  happen,  take  place,  do 
without,  be  represented  ;  se  passer  de,  to 
do  without. 

passerelle,  s.f.  [passer],  footbridge, 
gangplank,  ship's  bridge. 

passe-temp.s,  s.  m.  [/  a^ser+terrpn], 
pas'jnie,  amusement. 

passion,  s.  f.  [T..  jiOJiiionem],  passion, 
love,  fondness. 

passionn^.  e,  a<lj.  uiasslonner —pas- 
sion], passionato,  impassioned,  passion- 
ately, fond. 

pasaionnement,  adv.  [p^issionni], 
passionately,  fondly. 

pastoral,  e,  adj.  [L.  jantoralis], 
pastoral. 

pftte,  s.  m.  [O.F.  paste— L.  pasta],  pie, 
pasty. 

pfttee,  8.  f.  fprtfe-L.  pasta],  a  mixture 
of  crumbled  bread  and  chopped  meat  for 
dogs  and  cats ;  mes.s,  dog's  meat, 

patemel,  le,  adj.  [L.  poternus].  pa- 
ternal, fatherly. 

patiemment,  adv.  [patient],  pa- 
tiently. 

patience,  s.f.  [L.  pailmtia],  patience, 
endurance,  forbearance. 

patient,  e,  adj.  fL.  patieniem], 
patient ;  s.  ni.  a  sufifercr. 


p&tir,  v.intr.  (L.*  paiiri],  to  be  in  pain, 

sufler. 

pd,tissier,  s.  m.,  fern.,  patissidre, 
[pfii'],  pastry-cook. 

patron,  ».  m.  [L.  ■patronus],  patron, 
master,  caiitain,  skipper. 

patte,  s.f.  [origin  unknown],  paw, foot, 
olaw,  clutch. 

paume,  s.  f.  (L.  }Htlma\,  palm  (of  the 
hand). 

paupi^re,  s.  f.  [Ti.  paXpehra],  eyelid, 
eye-lash. 

pavi.Se>,  s.f.  [lupausa],  pause,  stop,  rest. 

pauvre,  adj.  [L.  pauper],  poor,  needy, 
wretched,  paltrj*. 

pave,  9.  m.  [/'a»'er—L.*j)arare  (origin 
u  iknown)],  paving-stone,  pavement. 

pavoise,  e  [p.  p.  of  panoiser  {}>avois, 
a  sliield — It.  jiaivsvc),  originally  to  set  up 
eml)lazoned  shields],  to  dress  (a  ship),  to 

adorn  with  flags, 

payer,  v.  a.  [L.  pacare],  to  pay,  pay 
for,  pay  off ;  pai/'i-  de  mine,  to  have  a 
goM  ap])enraiice,  to  li"  showy;  payer d* 
motf,  to  put  off  with  empty  promises. 

pays,  s.  m.  [L.*  pagensia—L.  pagus], 
country,  spet'ial  part  of  country. 

paysage,  s.  m.  [pays],  landscape. 

paysan,    ne,    s.    and    adj.   [pays], 
countryman,  country-woman,  peasant. 
pGnu,  s.f.  [L.  pellem],  skm,  hide, 
peche,  s.m.  [pMier],  sin,  trespass, 
pecher,  v.  intr.  [],.  p"ccare],  to  sin. 

pedagogue,  s.m.  |L.  pcedagogus\, 
jii'flagogue,  school-master. 

peifjne,  s.f.  [L.  pectitwm],  eomb. 

pelgner,  v. a.  [L.  peetinnre],  to  comb. 

poignit,  3rd  sing,  past  clef,  of  jtehidre. 

peignoir,  s.  m.  [pelgtuir],  dressing- 
gown. 

peindre,  v.a.  irr.  [L.  pingere],  (con- 
jugate like  feindre)  to  paint,pourtray,de8- 
oribe,  depict. 


M 


VOCABULARY. 


ill 


I 


u 


f 

1:5'' 

».r'!' 

$ 

j^l'ii' 

te: 

'it 

i|^;i 

Pi 
m 

li 

■VifM 

III 

p^ 

peine,  b.  f.  [L.  pcma],  punishi.ient, 
pain,  iilfliftion,  troiiMe,  nnxioty,  pains, 
distress  ;  a  peine,  iiaidl^,  scarcely. 

peiner,  v.  tr.  [peine],  to  pain,  vex, 
grieve, 
peint,  e,  part.  [L.  peindre],  paintud. 
peintre,  s.  ni.  (L.  pirtor],  painter. 

peinture,  s.f.  [L.*  pinetura—L.  pie- 
tura],  i>ainiiiiff,  picture. 

p61erin,  s.m.  [L.  percijrinus],  pilgrim, 
traveller. 

pelerine,  s.f.  [pi'li-rine],  tippet. 

pelerinage,  s.m.  [I'f'lcrhi],  pilgrim, 
•ge  ;  ailer  en  phlerinaje,  to  go  on  a  pil- 
grimage. 

pelote,  s.f.  [L.  pila],  ball,  pile  ;  faire 
sapelote,  to  become  v  elioff  by  saving. 

penaud,  e,  adj.  [leine],  abashed, 
sheepish. 

pencher,  v.  a.  [L.*  ]irmlicare~L. 
peiulere],  to  incline,  loan,  bund,  stoop ; 
tei>encher,  to  bend,  beml  over,  stoop. 

pendant,  prep,  [petidre-  L.  2'enih  /«], 
during. 

pendant  que,  conj.,  whilst,  while. 

pendre,  v.  tr.  and  intr.  [L.  j'^ndere], 
to  hang. 

pendule,  8.f.  [lendule,  a  pendulum — 
L.  pe.jidulum],  time-piece,  eloik. 

penetrer,    v.a.    [L.    poietrare],    to 

penetrate,  pierce,  pervade.  [Written 
pciittr-  before  e  mute,  except  in  fiit.  ai.tl 
contl.] 

penible,  adj.  [peine],  painful,  laboiiri- 
ous,  troul)k'S"nie,  distressing,  wearisome. 

peniblement,  adv.  [p^nible],  pain- 
fully, laboiirioiisly,  wearily. 

pensee,  s.f.  [2>eiiSfr],  thought,  idi  I, 
reflection. 

penser,  v.n.  [L.  pensare],  to  think. 

pensif,  ve,  adj.  [penser],  pensive, 
thoughtful. 

pensionnaire,  8.m.f.  [pension  — h. 
pejitiiutiem],  boarder,  pensioner. 

pente,  s.f.  [pendre],  slope,  incline, 
declivity,  descent,  ascent. 


percale,  s.f.  [der.?],  cambric,  muilin. 

percer,  v.  tr.  (dcr. '.  ,  to  pienc,  pene- 
trate, break  through. 

percbe,  8.f.  [L.  j.ertiea],  rod,  pole, 
perch. 

percher,  v.n.  [perehe  —  L.  pertica], 
to  perch,  roost. 

perdre,  v.a.  [L.  perilere],  to  lose,  be 
deprivid  of,  waste,  rtiin,  undo;  ae perdre, 
to  be  lost,  lose  one's  way,  stray,  disap- 
jiear,  die  away. 

p6re,  s.m.  [L.  patron],  father,  parent, 

peril,  s.  m.  [L.  periatluin],  pi  ril, 
danger. 

perfection,  s.f.  [L.  perfectionei.J], 
perfection. 

perfcctionner  (se)  v.  r.  [perjcc- 
ti<m].  to  i)erfect  one's  self,  improve  one's 

self,  iiii])iove. 

pericliter,  v.r.  ar.d  v.a.  [L.  periclU' 
ari],  to  be  in  danger,  to  endanger. 

periode,  s.f.  [L.  periudun],  jieriod  (of 
time  ur  meaburcment);  s.m.  period,  pitch 
(of  degree). 

perir,  v.  intr.  [I.,  perire],  to  itrish. 

perissable,  adj.  [p6rir—\..  penn], 

pcrisiial)le. 

perle,  s.f.  [L.  perulor—L,  pirum,  a 
pear  (?)],  a  pearl. 

permettre,  v.a.  irr.  [L.  permitteie], 
(conjugated  like  tncttre)  to  permit,  allow, 
suffer,  give,  leave,  let. 

permis,  past  part,  of  pennettre. 

permission,  s.f.  (L.  imii'f.^i'oncin], 
pevniission. 

perpetrer,  v.  tr.  |L.  perpetrare],  to 
perpetrate. 

perpetuel,  le,  adj.  \prrpituer  —  \j. 
perpelitarc],  perjjetual,  (-iiiiinual,  ever- 
lasting. 

perroquet,  s.  m.  [It.  prrodiettu], 
parrot. 

persecvition,  s.f.  [L.  iJernecutinni'ui], 
persecution. 


88 


c,  muslin. 

nc,  pene- 

rod,  pole, 
pertica], 

:o  lose,  be 
«e  pciiire, 
ay,  dit^ap- 

er,  parent. 
m],    p»ril, 

''ectionei..], 

r.  [lerjec- 
irove  one's 

L.  periclit- 

,  period  (of 
•riod,  pitch 

pL'rish. 
L.  2'<^i'^'^]t 

piruvi,  a 

ermittete\, 
iiit,  allow, 

etire. 

}i'fsiiinein], 

'etrare],  l.o 

;t?<Mer  —  L. 
nial,   ever- 

ooclirttu], 
'Ciitiiinent], 


VOCABULARY. 


personnagro>  »•"'•  I  ix'-rsonue],  per- 
Bonai,'p,  jJiTiion,  character,  part. 

personne,  i.s.f.  [L.  i>er»(nin],  person, 
man,  woman,  child. 

2.  pron.  nj.,  nobo.ly,  no  man,  none,  no 
one,  nobody  (with  rw) ;  anyone,  anybody 
(without  up). 

personnel,  le,  iwlj.  [L.  personalu], 
personal. 

personnel,  s.m.  [permiwl],  equip- 
ment, coinpl  jinent  (in  men),  staff,  person- 
nel, orew. 

perspective,  8.f.  [L.*  peritjiectiviis— 
L.  pempcctus],  perspeotiv.-,  view,  pros- 
pect, outlook,  distance. 

perspicace,  adj.  [L.  peritpicacem], 
perspicacious. 

perspioacite,  s.f.  [perspicace],  per- 
spicacity. 

persuader,  v.a.  [L.  pcrmiadere],  to 
persiuade,  convince,  satisfy;  se per^iai  In; 
to  persuade,  convince  one's  self,  bo  per- 
suaded. 

perte,  s.f.  [[-.  pcrdita],  loss,  ruin, 
waste. 

perversity,  s.  f.  [L.  perversitatem], 
perversity,  waywai<lncss. 

peate,  s.f.  [I..  ,  ^''V],  i'la«ue,  pesti- 
lence, pest,  torment. 

p^tiller,  v.  intr.  [i>et—L.  pedifug],  to 
orackle,  sparkle. 

petit,    e,    1.    adj.   [ori{,nn   unknown], 
little,  small. 
2.  9.  little  child,  little  one. 

p^trifler,  v.n.  [L.  j>etra,  facere],  to 
petrify. 

peu,  adv.  [fj.  paiif!'^]  little,  fow;  peu 
dpeu,  bydcKrees,  little  by  little  ;  pourpeu 
que  (with  subj.),  if  only. 

peupl^,  O,  adj.  [peupler],  peopled, 
stock  ud. 

peuple,  s. m.  [L.  populus],  p'ople, 
nation,  multitude. 

peupler  (ae),  y,t.[peupU\,  to  become 
peopled. 


peur,  s.f.  f L.  paixrr],  fear,  friffht,  dread; 
t'airt:  peur  d  quelqu'un,  to  fri^'hten  any- 
one. 

peut,  3rd  sing.  pres.  ind.   of  pouwir. 

peut-§tre,  adj.  [  pout+^tre],  perhaps. 

poux,  Ist  and  2nd  sin;;,  pres.  ind.  of 
jjouvoir. 

phave,  s.m.  [Gk.  <^apof,  an  island  near 
Alexandria  that  j^ave  its  name  to  the 
celebrated  li;,'ht-hou8e  built  on  it),  a 
'.i}flit-hou.se. 

ph6nom6ne,  s-m.  [Ok.  <^aii'6^«i'oi'], 
phenomenon. 

philosophe,  s.m.  [philnsniihif.—Qk. 
</>tAo<TO(/>i'a],  a  (ihilosophcr ;  a<lj..  philoso 
phical. 

photographle,  s.f.  [/-/(.i-.-f  ypa^tn-J, 
photography,  photograph. 

phrase,  8.f.  [Ok.  t^pao-i^],  sentence, 
phrase.  * 

phraaeur,  s.m.  [phraser,  phrase], 
I)hraseolofji8t,  wordy  writer. 

physio^nomonie,  8.f.  [(^ixrioyfu^o. 
via],  physiognomy. 

physionomie,  s.f.  [contr.  of  phyn- 
ojnoinonie],  physiognomy,  countenance, 
aspect,  look,  expression,  face. 

physionomiste,  s.m.  [phyiiioHomie],  ' 
physiognomi.'»t, 
piano   or  piano -forte,  am.  [It 

piano-\-/orte],  piano-forte. 

picorer,  v.n.  f ;/tcor^«— Sp.  i)icorea\, 
to  go  marauding,  plundering. 

picoter,  v.a.  [piquer],  to  prick,  tingle, 
peck,  irritate. 

pi6ce,  8.  f.  (L.*  petium],  piece,  bit, 
a])artment,  room. 

pied,  8.  m.  [L.  pedem],  foot ;  pied  d» 
lampe,  lamp-stand. 

pidgre,  8.  ni.  [L.  pf.dica],  snare,  trap. 

pierre,  s.  f.  [L.  petra\,  stone. 

pierrot,  8.m.  [dim.  of  Pierre,  'Peter'], 
house-sparrow. 

pieuz,  se,  adj.  [L.  pius\,  piov>«,  godly, 
reliKious,  holy. 


VOCA.JULAItY. 


il 


m 


m 


pigeon,  H.  m.  [L.  piponem\,  pi^o'in, 
dove,  plff con  hole. 

plgrnon,  H.in.  (It.  Tpi/jnone  -\j.  pinna], 
(cable  end. 

pile,  8.  (.  [ (..  prla],  pile,  heap. 

piller,  V.  a.  [L  jnlare],  to  pillage, 
plunder,  rarinack. 

pUote,  M.  m.  [It.  iiilota],  pilot ;  dra/i 
d«  ])ilote,  pilot  cloth. 

plnce,  8. f.  [piiicer],  pinch;  plait  (in 
drcss-makinff) ;  pliers,  nippers,  ton^'."'. 

pinc6,  e,  adj.  [pincer],  affected,  stitf, 
tight. 

plncer,  v.  a.  [Neth.  pUnen],  to  pinch, 
n'.p ;  play  (on  a  harp,  &c.).  [Written  with 
f  before  a  and  o.] 

pipe,  B.  t  [piper— L.*  pipare],  pipe. 

piquer,  v.  a.  [pic,  a  Celtic  word],  to 
priok,  stick,  spot,  patch,  stin^,  goad, 
spur,  shoot,  dive,  make  for,  head  for; 
j)iquer  une  Ute,  to  dive,  take  a  plunge  or 
'header.' 

plrouetter,  v.  n.  [piiroutt«—or\g\n 
unknown],  to  piroutte,  turn  about,  whirl, 
■pin  round. 

pis,  adv.  [L.  p^*]t  worse,  worst  (com- 
parative of  nuH). 

pistolet,  s.  m.  [Pistols,  a  town  in 
Italy],  pistol,    [t  is  never  pronounced.] 

piteux,  se,  adj.  [L.  pitcostm],  piteous, 
pitiable,  pitiful,  woful. 

pitl^,  s.t.  [L.  pietatem],  pity,  oom- 
passion. 

pittoresque,  adj.  [It.  pittoreico—h. 
pictur],  picturesque. 

pivoter,  v.  intr.  [pivot — lt.piva—li.* 
2>ipa],  to  pivot,  turn,  swing. 

place,  s.f.  [L.  platea],  place,  post, 
office,  room,  stead,  square. 

placement,  8.m.  [place],  placing, 
investment. 

placer,  T.a.  [place],  to  place,  put, 
seat,  set ;  «e  placer,  to  place  one's  self,  to 
obtain  a  situation.  (Written  with  g  before 
aando> 


placid,  e.  adj.  (L.  plarldun],  pladd, 
(|niet,  traiKjuil,  composed,  unruffled. 

plafond,  s.m.  [plat,  fond],  ceiling. 

plaider,  v.  a.  [plaid  L.*  placitum], 
to  plead  (at  law),  to  argue. 

plaie,  s.  f.  [li.  plaga],  wore,  wound. 

plaigrnit,  3rd  sing.  pret.  def.  of  plain- 
dre. 

plaindre,  v.  tr.  irr.  [L.  plangere] 
(conjugated  like  craindre),  to  pity;  m 
plaindre,  to  coniphiin. 

plalntif,  ve,  »Ay  [plaint -pla'>n<l re], 
plaintive,  querulous,  complaining,  dole- 
ful. 

plaintivement,  adv.  [plaintif], 
plaintively,  mournfully,  dolefully. 

plalre,  v.n.  irr.  [L.  placere],{plaii>ant, 
plu,  je  plaix.  je  ph'n,  je  plairai,  qve  je 
plainf)  to  please,  be  agreeable,  delight ;  se 
plaire.  delight  in,  take  pleasure  in,  like, 
love. 

plalsanter,  v.n.  [plaimnt- plaire], 
to  jest,  joke,  sport. 

plaisanterie,  s.f.  [pJowont],  plea- 
santry, Jesting,  joking,  fun,  amusement. 

plalsir,  s,  m.  [0.  F.  inf.  jilaisir—L. 
plarere],  pleaauro,  delight,  joy ;  faire 
plaisir,  to  give  plea.sure. 

plait,  3rd  sing.  pres.  ind.  of  plaire. 

plan,  s.  m.  [L.  planus],  plane,  plan, 
scheme,  ground,  perspective. 

planche,  s.  f.  [L.  planea],  board, 
plank. 

plancher,  8.ra.  [planche— L.  planed], 
floor. 

planer,  v.  n.  [L.  planare],  to  hover, 
tower,  soar. 

plantation,  s.  f.  [r,.  plantationem], 
plantation,  planting,  setting. 

planter,  v.  a.  and  v.  u.  [L.  plantarc], 
to  plant,  set,  flx. 

plantureux,  se,  adj.  [O.P.  plentor— 
L.  penitatem],  plentiful,  abundant,  copi- 
ous, fertile,  vigorous. 


90 


VOLAUULAltY. 


iuK],  pladd, 
)  ruffled. 

i],  ceiling. 

*  placitum], 

,  wound. 
e(.  ot  plain- 

I.  planffere] 
to  pitj';  M 

-plainiire], 
niny,  dole- 

[plaintif], 

ully. 

,  ( pfainant, 
irai,  qve  j« 
delight ; «« 
re  in,  like, 

it—plaire], 

ant],  plea* 
nuseiiient. 
tlaisir—L. 
\v ;    /aire 

plaire. 
une,   plan, 

i],   board, 

I.  planca}, 

to  hover, 

ationem], 

vlantare}, 

plentor— 
tat,  copi* 


plat,  ■.m.  [plat],  diah.  [t  ia  never  pro- 
nounced.] 

plat,  e,  aflj.  [Ger.  platt],  flat,  ehallow. 

platane,  s.  m.  [L.  plalanun],  plane- 
tree,  sycamore,  buttonwood. 

plateau,  s.  f.  [plat],  wooden  scale, 
waiter,  tray,  tea-tray;  uj.Iand,  table-land, 
plateau. 

plein,  e,  adj.  [[,.  plcnus],  full,  fllled; 
dpleineamaim,  by  hiitidfnls. 

plenitude,  ■.f.  {{..*  plenitudenem], 
plenitude,  fulticiw. 

pleurer,  v.  n.  [L.  plorarr],  to  cry, 
weep,  bewail,  mourn  ;  whine. 

pleura,    s.  m.    pi.   [pleurer],    tears, 

weeping. 

pleuvoir,  V.  impera.  irr.  [L.  pluere], 
{ pleuvant,  plu,  il  pleut,  il  i<lut,  il  pleuvra, 
qu'  il  pleuve)  to  rain. 

pli,  8.  m.  [plier—lj.  plicare],  a  stri{) 
fold. 

plier  (se),  v.  r,  [L.  plicare],  to  be  fold- 
ed, bent ;  to  bow,  bend,  yield 

plomb,  8.  m.  [L.  jilumhus],  lead. 

plonger,  v.  tr.  ;aid  intr.  \..* phimhi- 
eari'—L.  plumbrtm],  to  plunge,  immerse, 
dip,  duck,  dive. 

ployer,  v.  tr.  [L.  plicare],  to  bend, 
fold,  bow. 

plu,  past  part,  of  plaire. 

pluie,  8. f.  [I..  2'luvia],  rain. 

plume,  8.  f.  [I.,  pluma],  feather,  pen. 

plupart,  8.  f.  [jyhiH+part].  most,  the 
majority,  the  most  part,  the  greater  part. 

plus,  1.  adv.  [[..  plus],  more,  also,  most, 
(urther ;  de  jdus  rjt  plua,  more  and  more. 
2.  a.m.,  more,  most. 

plusieiirs,  pron.  and  adj.  plu.  [[„• 
pluriareg — L.  plureg],  several,  many. 

pltlt,  3rd  sing.  imp.  subj.  of  plaire. 

plut6t,  adv. [  plus +  t6t  I,  rather,  sooner, 
first,  else ;  if  you  like,  now.  t  is  never 
pronounced.] 

»1 


poche.  8.f.  [A,  8.  poeoo— Oaelio,  poea, 
*  '•'as'],  pocket. 

poSle,  or  polle,   H.m.  [L.  peimile], 
stove  ;  H.  t.  a  pan,  frying-pan. 

po61on,    8.  m.   [po^le],  a  uauoe-pan, 
frying-pan. 

poesle,  8.  f.  [L.  poesie],  poetry. 
po^te,  8.  m.  [L.  poeta],  poet, 

po^tique,     adj.   [I,,   poeticua -Qk. 

jToir/TiKov).  poetical. 

poids,    8.  m.    [L.  pensum],    weight, 
burden. 

poigrnant,  e,  adj.  [poindre—L.  yun- 

gere],  poignant,  acute,  keen. 

poignee,    s.  f.  [poing-h.    pugnus], 

hiuidful ;  poi(jnie  de  main,  grasp  or  shake 
of  the  hand. 

poigner,   v. a.  [poi;ng],u>w\7«  (with 
the  fLst). 

poig-net,  8.  m.  [poing],  wrist. 

poll,  8.  111.  [I,.  pilus—Qk..  m'Aos],  hair. 

poing-,  s.  m.  [L.  pwjnux],  flat,  the 
hand  closed. 

point,  1.  8.  m.  [L.  punetum],  point, 
dot,  full  stoj),  period,  .speck;  au  point 
que,  to  the  degree  that;  au  dernier  point, 
to  tiio  hlLrhcht  degree;  point  du  jour, 
siinri.se,  d,a\ break;  point  d'appui,  Bup- 
port ;  rendrp  drs  pointg,  to  give  points 
(at  billiards). 

■2.  adv.,  no,  not,  not  at  all,  none  (mor» 
emphatic  than  pa-i). 

pointe,  s.f.  [point],  point  (sharp  end), 
t-ting,  tip. 

pointu.  e,  adj.  [point],  pointed, 
sharp,  aharp-pointed,  pe.iked. 

poitrine,  s.  f.  [i..*  pectorina—l..  pec- 
tus], bre;ist,  chest. 

polvie,  8.  m.  [L.  piperem],  pepju  ■■. 
poli.  e,  adj.  {polir—l..  poiire],  polish- 
ed, polite,  civil,  refined,  bright, 
police,  8.  f.  [L.  politia],  police, 
poliment,  adv.  [poH],  politely. 


I)    ■.(  • 


V 


TOCAUULARY. 


pollsBon,  s.  m.  [der.T],  ft  diIbi  hievous 
child,  little  ro(f\io. 

polltesse,  8.  f.  I  It.  pnlitfzzn],  polito 
iic'BS,  Kood-brtediii;.',  couricsy. 

politique,    wlj.   (I,,  pi M icfii  —  Ok. 
iroAiTtKOf].  political,  |<olitic 

poltron,  B.ni.  [O.H.  O.biilstar,  'bed'], 
poltroon,  cowiinl. 

poltronnerie,    «.  f.    Ipultran],   pol- 
troonery, cowardice. 

pomme,  s. (.  fl..  jowa],  apple;  pom- 
me  de  terre,  i>otato. 

pommette,     a.  t.    [pomine],   knob, 
cheek-bone. 

pomper,  v.  intr.  [pompe,  Ger.  jdum- 
pen    L.  plumtinm],  to  pump. 

pompeux,    se,     adj.    \iiompe—\j. 
pomjia],  pompous. 

pondeuse,  ".f.  [poxd'cc],  layer,  hen. 
pondre,    ▼.  tr.    [L.  ponere],   to   liiy 
(egg"). 
pont,  B.  m.  \\j.  pontem\,  bridge;  deck. 

populaire,  adj.  [1,.  yvi  tiluris],  popu- 
lar, vuli^ar. 

porcelalne,  s.  f.  (it.  ;>orr('/(j7ia— L. 
porca],  porcelain,  china,  china-ware. 

port,  H.  m.  [  porter],  port. 

portant,  e,  adj.  [porter],  bearing, 
carrying:;  il  est  hien  portant.  he  is  in 
good  health,  hearty. 

porte,  8.  f.  [L.  porta],  gate,  gateway, 
door-way,  door ;  porte  d,  deux  battanth, 
fohiing  doors;  mettre  quelqn'un  A  la 
porte,  to  turn  any  dne  out  of  doors. 

port6,  e,  part,  [purter].  carried,  di- 
rected, inclined,  disjiosed,  struck  the 
mark ;  (tre  yortd  d,  pour,  sur,  to  have  an 
inclination  or  liking  for. 

portee,  s.  f.  [porter],  reach,  range ;  d 
port^e  de,  within  reach  of. 

rortefaix,  8,m.  [ porte +faix],  porter. 

portefeuille,  s.  m.  [purte-yxieille], 
portfolio,  pocket-book. 


portemantoau,  nm.  [porte+man- 
teau],  |inrtnmntenu. 

portemiiHiquo,  s. m.  [porte+mwi- 
i/ue],  ft  music-stand,  a  Canterbury. 

porter,  v.  a.  [<  .  jmrlorf],  to  carry, 
wear,  bear  imluf,  per.sunde,  reach,  take 
eflfect. 

portrait,  s  m.  [)>ortraire—ij.  protra- 
here],  portrait,  likencHs,  picture.  [I'ro- 
lumitft;  pivtrl",  vn  ror-fri  exollent;  det 
j'ur-trt'-z-cxrelliiifs.] 

looser,  v.a.  [I.,  /.mmare],  to  place,  sot, 
lay  down,  jiiit,  lay,  state. 

positif,  ve,  adj.  [I,,  pom'timtf].  posi- 
tive, certain,  practical. 

possedor,  v.a.  [I,,  pum'dere].  to  pos- 
sess, own,  have.  [Written  jwxid- before « 
mule.] 

possibility,  8.  f.  [I,.  imnibUitatem], 
l>os8ibility. 

possible.  adj.[!,.  7  0.«.??7n7j4  possible. 

poste,  H.  f.  [I.,  pimita],  post,  courier 
I'f.st  office,  n«ail ;  s.  m.  post,  station, 
oll're.  guard-house. 

pot,  8.  m.  [I..*  potm,  Celtic],  pot. 

potage,  B.  m.  [put—lu*potus\,  Poup, 
porridge. 

potager,  s.  m.  [potane],  kitchen- 
garden,  soup-bowl,  dinner-pail. 

potele,  e.  adj.  [vote,  ' lame-handed'], 
plurap,  chubby. 

potion,  8.f.  [L.  potionerrt],  potion, 
draught. 

pouce,  5.ni.  [L.  policetn],  thumb, 

poudre,  s.  f.  [L.  pulverem],  dust, 
powder. 

poule,  s.f.  I;mWa],  hen. 
poup^e,  8.  f.  [r,.  pupa],  don. 

poupin,  e,  1.  s.  [L.  pupa],  a  person 
affectedly  smart  in  dress ;  a  dandy. 
2.  adj.,  dashing,  spruce,  smart, 

pour,  prep.  [L.  pro],  for,  on  account 
of.  in  order,  to ;  pour  que,  oonj.  (with 
subj,)  in  order  that,  so  tbat. 


n 


VOCAHULARY. 


>rte+man 

rte+mufii- 

to  carry, 
nob,  take 

ti.  protra- 
ire.  (I'ro- 
'tcnt ;  det 

place,  set, 

vuk],  posi- 

v],  to  pod- 
id-  lief  ore  « 

I,  posfliblf. 

It,  courier. 
>,   station, 

,  pot. 

Ug],    POUp, 

kitchen- 
handed'], 

,    potion, 

iinb. 

>i],   dust, 


»  person 

y. 

account 


pourpre,  1.  «.f.  [\^  purpara],  pur|>Ie. 
2.  mlj.,  purple. 

pourquol,  odr.  [pour+qtioi],  why  ? 
wherefore  7  wh»t ....  for  ? 
pourra,  3rd  slnjf.  fut.  of  poumir. 

povirrir,  v.  intr.  [\,.  putr>re],  to  rot, 
become  rotten,  decay. 

poursulte,  s.f.  [ poursuivre],  pursuit, 
ohase,  prosetMitiou. 

poursuivre,  v.a.  irr.  [pour+Kuivre], 
(oonjuffatcd  likerwtvre),  to  pursic,  hunt, 
chase,  follow  on,  g^o  after. 

pourtant,  adv.  [pour+tant],  never- 
theless, however,  Btill,  yet 

pourvu  que,  conj.  [pourvu — pour- 
voir],  providid  that  (with  subj.). 

pousae-cafe.  s.  m.  [im^iKSiri-cnf^,], 
glass  of  hnvndy  after  coffee  (collo(|.). 

pouasee,  8.  f.  [pimsner],  pmh'uti^, 
thnisting,  push,  impulse,  thrust. 

pousaer,  v.a.  [I.,  pui-arc],  to  push, 
shove,  urge,  grow  up;  utter. 

poii8si6re,  s.  f.  [/»)(/«?  -  pousi^er], 
dust,  powder. 

poutre,  8.f.[lj.*  t)ulletrum—lu  pullna, 
a  'colt'],  beam. 

poavoir,    I.  v.  n.  irr.  [L.*  potcrf—h. 

ponse],  (pouvant,  pu,  je  I'W's,  jc  jius,  je 
pourrai,  qve  je  puisse)  to  be  able,  can, 
may. 
2.  8.  m.,  power,  sway,  authority. 

pratique,  iwlj.  [\u*  practicus],  practi- 
cal. 

pratiquer,  v.a.  [/)ra<igu«],  to  prac- 
tise, exercise,  make. 

)>re,  s.  m.  [L.  prcUum],  meadow. 

prealable,  adj.  [pri'-\-alle.r],  prelim- 
inary, previously  necessary. 

preaiiibule,  s.  m.  [L.  preamhuUitn], 
introduction,  i)reliminary  remarks. 

precaution,  8.f.  [F^.  precautv>nem], 
precaution,  caution. 

precedent,  e.  adj.  [prcceder],  preoe- 
dant,  preceding,  foregoing. 


pr^c^-lT,  v.a.  [fj.  prorffdcTf],  to  pr«- 
code,  lead,  go  Hflfore,  go  first.  (Written 
jtreefd-  before  <  mute,  except  in  fut.  unil 
cond.] 

pr6cienx.  se,  adj.  [[..  pretiosuti],  pre- 
doiu,  coitly,  ral liable. 

preclplter,  (ae),  v.  r.  (T;.  jn-cpripi. 
fare],  to  precipitttto  one's  self,  rush,  <l.isb, 
Bl)rintf  forth,  dart,  run,  send  hcaillonij. 

precis,  e,  adj.  (K.  j>r(rci*ii>i\.  precise, 
distinct,  exact,  Htri(;t,  formal,  just. 

preciaement.  adv.  [fir^cis],  prtciscly, 
exactly,  just,  just  so. 

precoce,  a<lj.  [L.  praeeoenn],  preco- 
cious. 

pr6f6rence,  a.  f.  [  pr^fdn^r],  prefer- 
ence. 

pref^rer,  T.a.  [f;.  i>rcp/erre],  to  pre- 
fer, choose.  [Written  prffhr-  before  « 
mute,  e.\ccpt  in  fut.  and  cond.] 

pr^laaaer  (se),  v.a.  [prHat—\u  pne- 
III' Its],  to  assume  an  air  of  affected 
(,'iavity,  dignity  or  haughtiness. 

prelude,  s.  m.  [prdttuhr  lu  prie- 
hid  re],  iircliide. 

pr^matur^ment,  adv.  [prfmaturd— 
L.*  prcematuratii.'^],  prtuii  Jurely. 

premier,  6re,  adj.  [I>.  primariux], 
first,  foremost,  chief,  principal. 

promisses,  s.f.  plu.  [L.  jwcemmaj, 
premises  (in  logic). 

prendre,  v.a.  irr.  [\.. pre-ndere],  (pre- 
nant,  prin,  je  prends,  je  pris,  je  premlrai, 
queje  prenne),  to  take;  s'eii  prendre  il,  to 
blame,  to  lay  the  blame  on. 

prenom,  a.m.  [L.  irrceiwrnen],  (Christ- 
ian name,  prenoinun. 

preoccupation,  s.f.  (L.  prceoccu- 
patinnein],  preoccupation,  prepossession, 

preoctjuper,  v.  tr.  [L.  preoccupan], 
to  preoccupy. 

preparer,  v.a.  (L.  prceparare],  to 
prepare,  fit,  provide,  make  ready. 

pr6a,  prep.  [fj.  pre.'isii.i],  by,  near, 
nigh,  close  to ;  d  pen  pris,  pretty  near, 
nearly  ;  de  pris,  closely. 


VOCAliULARV. 


prteence,  *.t,  fL.  prnii4mfia],  irm- 
ence,  sijflit,  vii-w. 

prdseiit,  ■.m.  (//rcjt' nter),  present, 
prcHent  lime  ;  prevent,  kUI  ;  u  pi-t'xent,  at 
preMent. 

pr^HentftP,  v.a.  [I..  /-nMc/t/H /•«•),  to 
present,  offer,  hold  out,  intrfKluco. 

prertquo,  adv.  (^/r^^  J-'/wJ.  ttl»n'»i. 
nearly,  all  but. 

presse,  n-f.  []>rei>ier],  preas,  crowd, 
thronif. 

pri'sa*^,  e  a  Ij.  [//TMner],  in  ha«it-',  in 
ft  hurry,  urgent,  iM^ri-r. 

presaentiment,  ».  m.  [imiagentir], 
preMntiment,  niiH;.Mvint;. 

pressentir,  v.a.  irr.  (L.  primentire], 
(conJuirat«d  like  nentir)  to  have  a  pre- 
■entiinent  of. 

presser,  v.a.  [Ij.  preixdn'],  to  press, 
Hqueuze,  orowd,  throiiif,  hauleii,  hurry, 
urgu,  haste,  push. 

prestige,  H.m.  [L.  prautUjium],  tti- 
ohautmcnt,  awe,  fuMcinatioii,  power,  <\\ii- 
nity,  spell,  preutige,  personal  iiiu^iiutiiini. 

pr63umer,  v.a.  [L.  pnB>iuiiiere],  to 
presume,  infer,  conjecture. 

prfit.  pr6te,  adj.  [L.* ynenttin],  ready, 
in  readiness,  prepared. 

pr6tendro,  v.a.  Ij.  prmten<lfrr\,  to 
pretend,  lay  duini  to,  maintuin,  intetid. 

prdtendu,  e,  adj.  [prdtemtre],  pre- 
tended, feigned,  sham,  allu^'ed;  intended. 

prSter,  v.a.  [I-.  j)r(ef>t<ir('\,  to  lend, 
give,  attribute;  prater  I'l/irilU,  lo  give 
ear,  listen. 

pretexts,  s.m.  [L.  pretextun],  pretext, 
pretence,  excuse. 

prfitre,  s.ui.  [L.  presbyter],  piicst. 

preuve,  s.f.  [\j.*  proba—L.  prolare], 
proof,  evidence. 

prevenance,  s.f.  \privenant,  pri- 
venir],  kind  attention. 

prevenir,  v.  tr.  [L.  pravenire],  yjon- 
Jugated  like  venir)  to  precede,  prevent, 
•nticipate,  hinder ;  to  inform,  warn. 


pr^venil,  «.  m.  \prh>enlr\,  prisontt 

(I)' fore  trial). 

provolr.  v.. I.  irr.  ( I -.  j>r<OTi(/e«],  (oon> 
juifMi'd  like  "'<»>)  to  forcKt-e. 

piovu,  adj.   [p.ist  part,   of  pr.imr]. 

fori'MH'Il. 

Pri»nn.  I'riam  (a  king  of  ancient  Troy> 
prler,  v.n.  [I..  /»r<-<v//i|,  to  i>iay,  en- 
treat,   buHet'oh,    beg,    implore,    ittiucst, 
invite;  je  vuiik  en  prif.  I  tiifg  of  >ou. 

JJilere,  h.  f.  (//r/ir),  prayer,  suit,  re- 
quest, entreaty. 

prime,  .s.f.  (ilmr.  prvmlum\  premium, 

bounty  ;  the  bisi,  'liiiioist. 

prlmo,  adv.  [  1 ,.  prihu)],  a  Latin  ordinal 
nuint'i.il,  meaning  flrst. 

prinoesae,  H...  [prince  -I,.  //W//<vp<(), 
princess. 

principal,  adj.  [l-.  jrrhiclpaliK],  i>rin- 
cii)ai,  chief. 

principalement,  a<iv.  [pruiclpal], 
principally,  chiefly. 

principe,  s.in.  [I..  priiuuinnm],  prin- 
ciple ;  pi.  principles   riilinients. 

printempa,  s.m.  [i>rime,  tnnpn], 
springtime. 

prirent,  3rd  plu.  pret.  def.  of  iireiidre, 

pria,  part,  [preruire],  taken,  caught. 

prison,  s.f.  [I..  iirehensiinwin^  prison, 
jail,  imprisonment,  confinement. 

prisoniiier,  s.m.,  i6re,  f.  [pruon], 
prisoner,  captive. 

prit,  3r(l  sin;,.  i)ret.  def.  of  prendre. 

privation,  s.f.  [L.  privatiom'm],  pri- 
vaiion,  deprivation,  hardship,  bereave- 
nuTt. 

priver,  v.  tr.  [I.,  tri  •//•,|,  to  deprive. 

prix,  s.m.  [L.  jnetLuin],  prize,  price, 
value. 

probable,  adj.  [L.  probabUis],  pro- 
bable, likely. 

probablement,  adv.  [probable],  pro- 
bable, likely. 


M 


VOCAHUr.ART. 


iirison]. 


<],  pro- 
e\,  pro- 


pror^dA,  •.in.  [prorf*i/«*r— I..  pri<w« 
d«r«],  prfK-ewlinsr,  behaviour,  way  of  act- 
Insr,  proc«'H-<,  operation,  prtxMclwrr,  Htcp, 
eOort. 

proc6dui'e,  u,t.  [pror.'tUr],  proceed- 
Inifa  (in  law),  procedure 

proems,  M.m.  [L.  iToetttiuti],  trial. 

prooeaaton,  ».  f.  (L.  j>r<«;fM»«/i«n), 
prooesHJon. 

prochaln,  e,  .I'lj  |  rurhe],  noar,  lu'iir- 
Mt,  next,  iipproachiriK',  i^'^r  at  hnnd. 
niffh,  approN iiiiiite,  proximate,  ncighliour- 
ing.  [>n'ocA«  is  ifcneml  indctliiite  ;  /  ro- 
eAatn,  imnuiurit,  iiitenxe.) 

proche,  lulj.  [L.  proiiius],  near,  next, 
near  at  hand,  nti^iilionrinp:,  ni^'h. 

procurer,  v.  tr.  [i..  jjroturare],  to 
procure,  ohlain. 

procureur,  ».m.  [I-  prociiniti>rem], 
agent,  purveyor,  Bolicitor,  attorney. 

prodigalite,  s.  f.  [I.,  jn-wiigalitateni], 
prodififality,  extravajranoe,  act  o(  prodi- 
gality  or  of  extravoi^ance. 

prodlgue,  adj.  [L.  prodigtu],  laviwh, 
prodigal. 

profaner,  v.a.  [i .  j/ro/anare],  to  pro- 
fane, defile,  pollulo. 

professer,  v. tr.[  yrofl$ — L.  profesmin], 
to  profess,  declare. 

professeur,  s.  m.  [L.  pro/«j(«or«n]. 
professor,  teacher,  lecturer. 

profession,  s.  f.  [L.  ,/rq/m/o/jc./(], 
profession,  trade,  calling',  occupation, 
vocation. 

profiler,  v.  intr.  [profit — L.  proj'ectng\. 
to  profit. 

profond,  e,  adj.  [L.  priijundu*],  pro- 
found, deep. 

profond6ment,  adv.  [^o/o?../],  pro- 
foundly, soundly. 

progrr^s,  s.m.  [r..  jyroffregsxu],  pro- 
fSJtm,  advancement,  improvement,  pro- 
ficiency ;  Jaire  des  pvuyrla,  to  make  pro- 
gress. 

prOiTI'esslf,  ve,  adj.  {prvy^rhi],  pro- 
freniT*. 


prole,  s.f.  fl.  prafda],  prey. 

prujot,  M.m.  [I..  }>rii)fi:tuMY  project, 
•<:henu>  dcHipi,  plan,  [t  is  never  pro- 
noun' ed.) 

prolouffor    v.a.   (I..  j>rolimiiar9\,  to 

prolorl^.^     len^'llun,    protract,     lontflUfti 

otit.  ili.t'.r  out.    !•  in  prcHurved    before  a 

and  0. 1 

j       promennde,  H.f.  [  iiri'm^D^r],  walk- 

'    In^,  walk;  \M>lk     promenade,  drive,  air- 

1        promener,  v.a.  f  pi>r^mener\  U)  take 

'    out  for  !i  walk,  to  takr   <')i)*t,  pu»  forth  ;  «« 

jif.'.  ii'iii'T.  to  \wilk,  take  a  walk,  j,'u  for  a 

w.tlk    ((or  pleasure)-     [Wrlttun  proininr 

III  fore  e  mute.] 

pronionoui",  s.m.  f  prornrnir]  a  walk- 
er, rider,  pedeHtriau,  saunteror. 

protmatre,  v.  ir.  Irr.  [I..  iromitUre], 
to  promise. 

promla,  past  part,  ot  pramftlr^. 

promlt,  3rd  siM;(.pret.def.of  pronipttra. 

prompt,  e,  a<lj.  [L.  i>roinptu$],  prompt, 
re;ul\ .  quick. 

promptoment,  adv.  [j/rowpte], 
promptly,  reariily,  quickly. 

promptitude,  s.f.  [F^.*  ]>romptitu- 
dii.  !ii\,  |)rouiptness,  speed,  quickness, 
readiness. 

prononcer,  v.a.  [fi.  pnmtineiartX  to 
pronounce,  utter ;  »f,  jirononeer,  to  pro- 
nounce one's  self,  declare  one's  self,  ex- 
press one's  Bentimcnls.  (Written  with  f 
before  a  and  o.] 

pro  pice,  adj.  {[..  proiiitiua],  propi- 
tious, favourable,  jfcnial. 

proportion,  s.f.  [L.  proportUmem], 

l)roi>orlion. 

propos,  s.  m.  (L.  propom'tum],  dis- 
course, talk,  purpose,  resolution,  desipn  ; 
anything  said  in  conversation,  word, 
sentence,  speech,  talk;  |)urpo»e  ;  d  propo$, 
sea-sonably,  opportunely,  pertinently ;  A 
propon  de,  with  respect  to,  talking  of. 

proposer,  v.  tr.  \pro  (L.  pro)+;>o»^rJ, 
to  propose,  offer  proffer  ;  u  propmer,  to 


If 


VOCABUIiAr.Y. 


fiftijt'-' 


'  i.f 


I' 


3l    ; 


'  ■  ills 


propose  one's  self,  be  jTopoBed,  propose, 
purpose,  Interest. 

proposition,  s.f.  [I,.  j)rfipositio7iem], 
proposition,  motion,  proposal. 

P"OlJre,  adj.  [I..  pr(i2yriits],  own,  very, 
same,  jiroper,  neat,  fit,  clean  ;  jtropre  d 
rien,  Kood  for  nothing. 

propret6,  s.  f.  [proiire],  neatncsn, 
cleu"iliness. 

propri6taire,  s.  m.  I.  [  T,.  prnpHe- 
tarius],  owner,  j /oprietor,  laniilonJ. 

prosterner,  v.a.  [[,.  jirostemarc],  lo 
prostrate  ;  ne  proaterner,  to  ))rostrate 
one's  self,  fall  down. 

protecteui",  trice,  s.  and  adj.  [l>. 
protect  lire  m\,  protector,  protct^tress,  pat- 
ron, protective,  prcjtcctinj,',  f  Kstering, 

protection,  s.  f.  [\..  ■prolectioncw], 
protection. 

prot^gfe,  8.  nj.  [;>roW.7er],  jirotcgd, 
ward,  a  person  under  another's  care. 

proteger,  v.a.  [I.,  protei/ere],  to  pro- 
tect, defend.  [Written  protl-g-  before  e 
mute,  exoci)'.  in  fut.  and  cond.;<'is  jire- 
served  before  a  and  o.] 

protester,  v.a.  [L.  protest ari],  to  pro- 
test, vow. 

prouver,  v.a.  [L.  jirobarc],  to  jirove, 
show,  make  good. 

provenance,  s.f.  [prcvenir—lj.  pro- 
venire],  production,  source,  origin. 

proverbe,  am.  [L.  yroverbuun],  pro- 
verb. 

province,  s.  f .  [  L.  prooincia ],  pro- 
vince, country ;  les  fjens  de  province, 
country  people. 

provincial,  .s.  adj.  [L.  provindalis], 
provincial ;  uni;  pruvinciale,  a  country 
girl. 

provision,  B.f.  [L.  promsionew],  pro- 
vision, store,  supply. 

provocant,  e,  or  provoquant,  e, 
■dj.  [L.  provoca/re\,  provoking. 


prudent,   e,   adj.   [L.  prudentem], 

prudent. 

prud'homme,  h.m.  [prude— I .  pru- 
dens+hoTmne],  a  good  man,  a  wise  and 
worthy  man. 

prunelle,  s.f.  [prune — L.  prunum], 

eyeball. 

pu,  p.p.  ot  pouvoir. 

public,  que,  1.  adj.  [L.  puMicus] 
public. 
2.  H.m.  public. 

pueril,  e,  adj.  [L.  p«er»7i'sj,  juvenile, 
boyish,  puerile,  childish. 

puis,  adv.  [L.  post],  then,  afterwards, 
after  that,  ne.\t. 

puisque,  conj,  [puis  +  que],  since 
seeing,  seeing  that,  inasmuch  as. 

puissance,  8.f.  [puissant^,  power, 
dominion,  sway. 

puissant,  e,  adj.  [L.*  posseiitem], 
powerful,  potent,  mighty,  strong. 

puisse,  pres.  subj.  of  pouvoir. 

puits,  8.m.  [L  pvteus],  well,  hole  for 
water,  pit,  shaft.  [Pronounce  always  as 
pui.] 

punir,  V,  tr.  [L.  jmnire],  to  punish, 

chastise. 

punition,  s.f.  [L.  punitio7iem],  pun- 
ishment. 

pupitre,  s.m.  [L.  pulpitvin],  pulpit. 

pur,  e,  adj.  [F/,  2niru^],  pure,  genuine, 
mere,  simple. 
put,  pret.  def.  o(  pouvoir. 

Q. 

qual,  s.m.  [a  Celtic  word],  quay,  wharf. 

quality,  s  f.  [L.  qualitatem],  quality, 
(lualification,  capacity,  accomplishment, 
title  ;  en  qualitd  de,  in  the  capacity  of,  in 
the  character  of. 

quand,  adv.  [L.  quando],  when,  when- 
ever,  if,  even  if,  though. 

quant  (i^),  adv.  [L.  quantum],  as  to,  m 
for,  with  regard  to. 


oe 


[Ij,   jmidentem], 

[prucl£ — r..  j'Tu- 
iiaii,  a  wise  and 

Me— L.  prunum]. 


uerilw],  juvenile, 

then,  afterwards, 

n's  +  que],   since, 
much  as. 

missant'i,    power, 

[L.*  2'0Si>eiitem]f 
y,  strong, 
if  pouvoir. 

i/s],  well,  hole  for 
nounce  always  as 

mire],  to  punish, 

mnitionem],  pun- 

ilpiUiw],  pulpit. 
is],  pure,  genuine, 

ivoir. 

'ord],  quay,  wharf. 

xUtatem],  qualitj', 

accomplishment, 

the  capacity  of,  in 

ndo],  when,  when> 

lutntum],  as  to,  M 


VOCABULARY. 


quarante,  num.  adj.  [L.  quar^ra- 
ffinta],  forty. 

quart,  s.m.  [L.  quartui<],  quarter, 
watch ;  fair  le  quart— a  naval  expres- 
sion meaning  to  do  sentinel  duty,  bs  on 
guard,  watch  -the  watch  being  a  fourth 
part  of  the  dav. 

quartier,  a.m.  [L.  quart ariu:^],  ijuar- 
ter,  part,  piece,  section  ;  quarter  (of  city 
or  town),  district,  ward,  nei;,'lil)i)urhooii, 
locality;  quartli'i-maltre,  quarter-ina.ster. 

quatre,  adj.  [\j.  quatuor],  four,  fourth; 
se  refcnir  d  quatre,  see  note  41,  25. 

que,  1.  rel.  pro.  [L.  qiund],  whom, 
which,  that,  whether,  what. 

2.  interrog.  pro.,  what. 

3.  oonj.,  that,  so  that,  whether,  than, 
since,  as,  why;  que  is  used  to  avoi<l  the 
rejietition  of  other  conjunctions;  iie.,.. 
qxw,  only. 

quel,  le,  adj.  [L.  qualis],  what,  what 
sort  of,  what  a;  quel  que  (with  subj.), 
whatever. 

quelque,  adj.  [quel+qiw],  some,  any, 
a  few;  quelque  choxe,  something,'. 

quelquefois,  adv.  [quelque  +  fois], 
Roiiietimes. 

quelqu'un,  s.  m.,  quelou'une, 
s.f.  [quelque+un],  .some'.jody,  someone, 
aiij  bodi',  anyone;  plu.  quelque. ;-tins — 
ufte.>'. 

quereile,  8.f.  [L.  querella],  quarrel. 

quereller,  v.r.  [quereile],  to  quarrel 
with,  to  fall  out  >vith. 

question,  s.f  [L.  qtwstionem],  ques- 
tion; de  quoi  est-il  question?  what's  the 
matter?  il  est  question  de,  it  is  in  contem- 
plation to. 

questionner,  v.  tr.  [quection],  to 
question. 

■Oiueue,  9.f.  [L.  eauda],  tail. 

qui,  rel.  pron.  [L.  qui]  who,  whio'>, 
whom,  th*t;  qui  mu.  wU„.ver,  whoso- 
•ver. 


quinze,    num.    adj.   [L.  quindecim\ 

fifteen. 

quitte,  adj.  [L.  quietus],  (}uit,  quits, 
clear,  free,  rid,  open. 

quitter,  v.a.  [quitte],  to  quit,  leave, 
ixirt  with,  leave  off,  lay  aside,  give  up, 
take  oil",  cease,  desist. 

quoi,  1.  pron.  [L.  qu^'l],  whicli,  what. 

2.  i'liLTJ.  w!iat!  how!  you  know,  you 
see. 

quotidion,  ne,  adj.  [L.  quotidiantu], 
daily,  quotidian,  diurual. 


B. 


rabaisser,  v.a.  [re,  bai^ss^r],  to  lower, 
abate,  diminish,  lessen. 

rabattre,  v.a.  [re+abattre],  to  bert 
down  ;  se  rabattre,  to  be  lowered,  beaten 
down. 

raocommoder,  v.  a.  [re  -J-  accom- 
moder],  to  mend,  repair,  VMece,  jafch  ;  se 
raccominoder,  to  be  reconciled,  make 
f ;iends  again. 

raccord,  s.  m.  [raccorder,  re+accard- 
er],  agreement,  union  ;  connection,  patch- 
ing. 

raccrocher,  v.  tr.  [re  +  accmcher],  to 
hook  on  again  ;  v.  ref.,  to  cling  to. 

race,  s.f.  [It.  razza — O.H.G.  reiza,  a 
line],  race,  breed,  broc^ 

racL^^ter,  v.  tr.  [re+acheter],  to  buy 
back,  redeem,  atone  for. 

raconter,  v.a.  [re+O.F. acontei- ~a+ 
confer],  to  relate,  tell,  narrate,  recount. 

radieux,  se,  adj.  [L.  radiosu^],  radi- 
ant, beamin;;,  delighted. 

radouber,  v.  tr.  \re  {-doubcr  (Oer.)], 
to  repair,  refit. 

radoucir,  v.  tr.  [re  +  adoucir],  to 
soften,  make  milder,  allay,  (M-iiposo, 
soothe. 

rafflneraent,  s.  m.  [rajflner],  refine- 
ment, delicacy,  affected  nicety. 


«r 


r^  J 


VOCABULARY. 


rs  ■•'''•1    • 


li"^ 


n 


raffoler  (de),  V.  intr.  [re+affoler],  to 
dote  on, 

rafralchir,  y.  a.  [re,  d  fra''i<\,  to  tool, 
refrosh,  restore,  invifforate,  repair,  re- 
cruit, renew,  freshen. 

rerftalchiflsant,  e,  adj.  [ra/rau:Ulr\, 
coolinii:,  refri^jerative,  retieshinff. 

ra^e,  b.  t.  [L.  rabies],  ra^e,  fury,  pas- 
sion. 

raide,  adj.  [doublet  of  rot'de— L.  ri</- 
idus],  stiff,  tight,  riy;id  ;  steep. 

raideur,  s.  f.  [raide],  to  Htiffon  ;  ge 
ratdtr,  to  stiffen,  become  -grow— {jet  st  iff. 

raie,  s.f.  [L.*  radio— L.  radtu*],  stroke, 
line,  dash,  strip,  streak. 

ralllerie,  a.  f.  [railler-l>.  rallum], 
raillery,  banterinj,',  jesting,  joke,  banter. 
Jeer,  mockery,  joking. 

raison,  b.  f.  [L.  rationem],  reason, 
satisfaction,  proof,  motive  ;  avoir  rainun, 
to  be  right. 

ralsonnable,  adj.  [L.  rationabilix], 
reasonable. 

raisonnt..blenient,  adv.  [ralsonnab- 
le], reasonably,  sensibly,  agreeably  to 
reason,  justly,  rationally,  moderately, 
tolerably. 

raisonnemei.ut,  s.  m.  [ravion',  rca- 
Bonin(>,  argument. 

raisonner,  v.  n.  jrawon],  to  reason, 
argue,  discourse,  answer. 

rajeunir,  v.n.  [re,  d,  jeune],  to  grow 
young  again,  bo  restored  to  youth,  look 
young  again. 

ra,jevmi8sement,  s.  m.  [rajeunir], 
growing  young  again,  making  young 
again. 

rajuster,  v.  a.  [n?  't-ajuder],  to  re-ad- 
just, put  to  right,  to  \)\rt  in  order  ngain. 

rallumer,  v.  a.  [re+allumrr],  lo  liuht 
again,  rekindle,  kindle  again,  liglit  up 
anew. 

ramage,  s.  m.    IL.  ramus],  branches 


(obsolete) ;  leaves,  flowers,  etc.,  worked 
on  cloth ;  the  song  of  birds  in  the  trees. 

ramasser,  v.  tr.  [re+amanser—d-i- 
mant<e],  to  rollect,  gather,  pick  up. 

rame,  s.  f.  [L.  ravia],  oar,  j^afldle. 

rameau,  s.  m.  [I,.  ratiii'Uu!i--ramtiji\, 
bough,  branch. 

ramee,  s.  f.  [L.*  ramata — L.  ramus], 
l)(jughs  ;  branches  (with  green  leaves^ ; 
arlior. 

ramener,  v.  a.  [re,  amener],  to  bring 

i)' aiii,  briiigback, recall,  restore.  [Written 
nuh.  I,-  iiefore  e  mute.] 

ranieuT,  s.  m.  [/vn/ie— L.  remus],  oars- 
man, .Dwer,  sculler. 

ranipe,  s.  *  [rainjier,  flight  of  stairs], 
stairs,  slope,  ascent,  incline. 

ramper,  v.  n.  [Flein.  rapen,  'to 
seize'],  to  creep,  crawl,  crouch,  cringe. 

ramure,  s.f.  [ratnc, '  branch '],  foliage, 
hraiielies. 

rancune,  s.  f.  [L.  ranriui],  rancour, 
spite,  grudge,  ill-will,  nialir'>. 

ranger,  v.a.  [rang— O.H.G.  hnwi],  to 
range,  put  in  order,  arrange.  [Written 
ramje-  before  a  and  o.] 

raiiinier,  v.a.  [re,  (uihnflr],  to  restore, 
revive,  animate,  reanimate,  stir  up,  en- 
liven ;  ««  ranlincr,  to  revive,  recover, 
brigliten  up. 

r&pe,  e,  past  {nlper—O.H.Q.  ragpon\, 

threa.lbare,  ^habliy. 

rapide,  adj.  [L.  rapiJun],  rapid,  swift, 

quirk,  fleet. 

rapidercent,  adv.  [rapide],   rapidly, 

swiftly,  fast. 

rappel,  s.  m.  [rappeler],  recall,  drums 
beating  to  arms. 

rappeler,  v.  a.  [rc+appeler],  to  call 
again,  call  back,  recall,  call  to  mind ;  «« 
raiipeler,  to  recollect,  remember,  recall  to 
mind.    [Written  rappell-  before  e  nmte.] 

rapport,  s.  m.  [rapporter],  report, 
respect. 


M 


VOCABULARY. 


etc.,  worked 
in  the  trees. 

amanser — d-+ 
'iok  up. 

r,  pafldle. 
UuS'-ramut], 

I — L.  ramus], 
reen  leaves^ ; 

««■],  to  bring 
ore.  [Written 

remus],  oars- 

:ht  of  stairs], 

rapen,     'to 
ch,  cringe. 

ich '],  foliage, 

m],    raiifoiir, 

3.  hriiif/],  to 
e.    [Written 

■J,  to  restore, 
stir  up,  eii- 
ve,    recover, 

.0.  raspon], 

rapid,  swift, 

■e],   rapidly, 

ecall,  drums 

ler],  to  call 
;o  mind ;  «« 
ler,  recall  to 
re  e  mute.] 
«r],    report, 


rapportor,  v.  a.  [rf  +  a/ipr.rfrrl  to 
bring  again,  yield,  bring  in. 

rapprocher,  v.  a.  [re  Jrapprochcr],  to 
draw  near  again,  a])j)roach  again,  draw 
together,  bring  nearer. 

rare,  adj.  [L.  rari  .^\.  rare,  unconnnon, 
Roarce,  thin,  scanty,  unusual. 

rarement,  adv.  [rare],  rarely,  sel- 
dom. 

ras,  e,  adj.  [L.  rasus],  (^lose. shaved, 
shorn,  close,  bare,  smooth,  fjion,  flat;  an 
ran  de,  on  a  level  with. 

rasade,  s.  f.  [ra.sv*-],  a  glass  full  to  the 
brim,  a  '  bumper '. 

rase,  e,  adj.  fp.  ji.  of  raser],  shaved, 
lying  flat  on  the  ground,  crouching. 

raser,  v.  a.  [ras],  to  shave,  sha\  e  off, 
lay  flat,  graze,  tou('!i  -kini  over ;  s«  ra>irr, 
to  shave  over,  be  shaved  ;  to  crouch. 

rassemblement,  s.  m.  [rai^tsemhler, 
rn+anscmhler],  a  gathering,  crowd,  col- 
lection. 

rasseoir  (se),  v.a.  irr.  [re,  anscnir], 
(conjugated  lik<;  asseoir)  to  sit  down 
again,  be  seated  again. 

rassurer,  v.a.[re,  a.<t,s?«n'?-],strengthen, 
remove  one's  fears,  tranquilize,  reassure, 
to  make  firm  ;  ne  rassurer,  to  compose 
one's  self,  to  set  one's  ^-^elings  at  rest. 

rat,  8.  m.  [O.II.G.  rato],  rat. 

ration,  s.  f.  [L.  ratumem],  allowance, 
ration. 

rattacher,  V.  .a.  [re,  atta4:hcr],  tot'. 
again,  tie  up  again,  fxsten  again,  connect, 
attach ;  se  rattacher,  to  be  tied,  fiistened  ; 
to  fasten  upon,  be  attached  to,  connecter! 
with. 

rattraper,  v.  tr.  [re+attrapper],  to  j 
catch,  catch  again,  overtake. 

ravager,  v.  a.  [ramr],  to  ravage,  lay 
waste,  spoil.    [Retains  e  before  a  and  o.  ] 

ravi,  e,  v.  tr.  [ravir],  delighted,  en- 
raptured. 

ravlr,  r.  a.  [L.  rapere],  to  carry  off, 
take  awajr,  duurm,  delight,  enrapture. 


ravissement,  B.m.  [ramr],  transport, 

rajitdres. 

raye.  e.  part,  [ra'ier],  striped,  ruled. 

rayer,   v.  a.  [L.  radiare],  to  scratch, 
era,se,  streak,  stripe,  mark. 

rayoii,   s.  m.    [rais-L.  radius],  ray, 
beam. 

rayoniier,  v.  n.  [rayon],  to  radiate, 

shine,  lieuin,  brighten  up. 

re  or  r^  [L,  re],  prefix  denoting  repeti- 
tion. 

realiser,  v.  a.  [r^.  realty],  to  realize. 

realite,  s.  f.  [L.  realitatcm],  reality. 

rebondir,  v.  n.  [re+bondir],  to  re- 
bound. 

rebut,  s.  m.  [rfbufer—but],  refuse, 
remnants. 

rebuffade,  s.  t.  [It.  rebuffo],  repulse, 
rebufiF,  rebuke. 

racevoir.  v.a.  [(..  recipere],  to  receive. 

rechapper  (de).  v.  intr.  [re^r^chap- 
pi-r],  to  escape  from,  to  recover. 

veohanffer,  v.  a.  [r«+(<c//.rt«/«r],  to 
liiat  again,  make  warm  again,  re.animate, 
rekindle. 

rechercher,  v.  tr  [re+chcrch(r],  to 
seek  for.  to  covet ;  rechercM,  esteemed, 
N  alued,  sought  for. 

recit,  s.  in.  [reciter — I.,  reeitare],  re- 
cital, relation,  account,  narration,  state- 
ment,   [t  is  never  pronounced,] 

reclamer.  v.  a.  [I>.  redamare],  to 
implore,  entreat,  reclaim,  claim  back,  de- 
mand, claim. 

recoin,  s.  m.  [re+coin],  nook,  corner, 

recess. 

rdcolte,  8.  f.  [U.  recoller.ta]..  har\'est, 

rrop.  , 

recommencer,  v.  a.  and  v.  n.  [r«-f 
•  iimmencfr],  to  recommence,  begin  again. 
I  Written  with  <,!  before  a  and  o.] 

recompense,  s.f.  [ricompenser—r^-t- 
i^ompenser — L.  compensare],  reward,  r** 
uompense,  compensatioa,  indenuiil/. 


VOCABULARY. 


r6conclllGr,  v.  a.  [I.,  rfcnjiciliare],  to 
reconcile,  conciliate,  ipukc  Irioiicis  again. 

reconduire,  v.  tr.  [re+amduire],  to 
take  back  a^'ain,  reconduct,  to  go  back 
with,  accompany  back. 

reconforter,  v.  a.  [re,  conforter~con 
+fort],  to  cheer  up,  strengtiicn,  fortify, 
comfort. 

reconnaissance,  s.  f.  [reconn-is- 
sant],  gratitude,  thankfulness,  rccogtii- 
tioti,  ackTiou'le<iirnient. 

reconnaltre,  v.a.irr.  Ire+connaitre], 
(conjugated  like  connaitre),  to  recognize, 
know  again,  find  out,  acknowletlge,  ad- 
mit. 

recoucher  (se),  v. ref.  [le+coucher], 
to  lie  down  again. 

recreation,  s.f.  {ricrier — I.,  ncrcare], 
recreation,  diversion,  amusement;  recess, 
intermission. 

r6creer,  v.a.  [L.  recreant  to  recreate, 
divert,  amuse. 

recrier  (se),  v.  r.  [re,  Verier],  to  ex- 
claim, utter  an  exclamation,  cry  out, 
clamour. 

recrimination,  s.  f.  [r6critniner—\j. 
re-\-cri7ninari],  recrimination. 

recriminer,  v.  intr.  [L.  re-\  ariinia- 
are],  to  recriminate,  answer  one  charge 
by  making  another;  to  protest,  object 
strongly. 

recrudescence,  s.  f.  [L.  recmdes- 
cere],  recrudescence,  relapse,  breaking  out 
again,  return,  liecoming  raw  or  sore  again ; 
return  (of  a  disease). 

recueillir,  v.  a.  irr.  [L.  reeolli(/ere], 
(conjugated  like  cueillir),  to  gather,  get 
in,  reap,  collect,  pick  up,  receive,  cull. 

reculer,  v.  n.  and  v.  a.  [re+culer— 
L.  exiltix],  to  go  back,  fall  back,  draw 
back,  reireat,  recoil ;  to  shove  back,  put,h 
back,  put  off,  defer,  keep  at  a  distance. 

re9ussent,  8rd  plu.  imp.  subj.  of 
reesvoir. 

redescendre,  v.intr.  [re+deace7i(lre], 
to  go  down  again. 


rpdovenir,    v.  n.    irr.    [re+devenir] 
(conjugated  like  vcnir),  to  become  again. 

reding-ote,   s  f.    [Eiig.  ridiny-coat], 

frock-coat,  surtout. 

redoubler,  v.  a  [re+doubler],  to  re- 
double, increase,  reiterate. 

redoutuble,  adj.  [rcdouter],  formid- 
able, redoutable,  imposing. 

redouter,  v.a.  [re+duiitii],  iodre;ul, 
(ear. 

redresser,  v.  a.  [re+dresser],  to  niako 

si  might,  straigliten,  set  u])  again,  redress  ; 
«('  rcdrenner,  to  liw'ome  straigh(  again, 
stand  erect,  lift  one's  self  up. 

reduire,  v.tr.  [I.,  reducere],  to  reduce, 
subdue,  win  over,  make  friends  with. 

reel,  le,  adj.[L.*reait« — ]^.rem],  real. 

r^ellement,    adv.   [r^el—L.   realin], 

rejilly,  in  reality, 

refermer,  v.  a.  [re+/ermer],  to  shut 
again,  close  again ;  se  refernicr,  to  shut 
again,  close  a  -ain. 

reflechir,  v.  n.  \L.  refiectere],  to  re- 
flect, think,  consider,  ponder ;  n'flerhi, 
thoughtful. 

reflection.    See  reflexion. 

refl^ter,  v.  tr.  [I,,  refiectere],  to  re!!(Ct 
(of  light). 

reflexion,  s.f.  [K.  reflexionem],  reflec- 
tion, thought,  consideration. 

refouler,  v.tr.  [re-^joider—L*  full- 
are],  to  drive  back,  repel. 

refourrer.  v.a.  [re  'rfonrrer],  to  thrust 
— put-  stick  in  again  ((ollocuial). 

refrain,  s.  m.  [O.  V.  refraiiidre — L.  re- 
frinnm'e],  refrain,  burden  (of  a  song), 
chonis. 

refroidir,  v.  tr.  [re-f^rotd],  to  cool, 
chill. 

refus,  8.  m.  [rejMscr],  refusal,  denial. 

refuser,  v.a.  [L.  rejntare  or  reeunare], 
to  refuse,  deny,  decline ;  ae  refuser,  to 
deny  one's  self,  avoid,  withstand. 


100 


-VOCABULARY. 


[re+devenir] 
i-coiiif  again. 

ridiny-coat], 

tiller],  fio  re-' 

tcr],  formid- 

'■],  to  drt'.id, 

ler],  to  njttko 
lin,  redrrjsH ; 
light  again, 

],  to  redncf, 
is  with. 

..  rem],  real. 

-L.    realis], 

er],  to  shut 
ler,  to  shut 

ere],  to  re- 
r;    r<[/l,!rhi, 

in. 

'],  to  re(!{  ot 

lemj,  r..flec- 

-L.«  Jull- 

r],  to  thrust 
il). 

'dre — li.  re- 
t   a  song), 

I,    to  cool, 

.1,  denial. 

'  recuiiare], 
re/user,  to 
id. 


regSigner,  v.  tr.  [re+ya<jitKr\,  M  its- 
gain,  win  back. 

regain,  s.  m.  [re+gain],  aftermath, 
after-grass,  second  crop ;  revival  (of  youth, 
health,  etc.). 

reg'al,  s.ni.  [riyaler—Sp.  regular],  ban- 
quet, entertainment. 

regaler,  v  a.  [n',,  ga!n],  to  regale, 
feast,  entertain,  treat;  aw  rigaler,  to 
feast,  entertain  one  another. 

regrard,  s.  m.  [rKjarder],  looiv,  guz". 
stare,  glance,  survey,  eyo. 

regarder,  v.  a.  [re.-{-garder],  look  at, 
Ijehold,  face,  consider,  regard,  concorn, 
view,  survey ;  se  rcjardir,  to  look  at  one's 
self,  look  at  each  other,  consider  one 
another. 

regeneration,  s.  t.\\..  regeneratloa- 
;>ft],  regeneration. 

regimber,  v.  n.  [origin  unknown],  to 
kick,  resist,  rebel. 

region,  s.  f.  [L.  reghncm],  region. 

regie,  s.  f.  [r,.  regula],  rule,  order. 

reglemenb,  s.m.  [regler],  rule,  ruling, 
determining  ;  rhglement  de  conijdf,  deiiii- 
ite  approval  by  competent  authority  of 
expenses  inouri'ed;  settlement  of  claims 
or  accounts. 

regler,  v.  a.  [i..  regularc],  to  rule, 
regulate,  order,  settle,  determine.  [\v'iit- 
ten  rijl-  before  e  mute.] 

r^gner,  v.  intr.  [L.  rcjnai-'].  to  reign. 

regret,  s.  m.  ['  .  re  graUci],  regret ; 
X  regret,  with  regret,  with  reluctance,  [t  is 
never  pronounced.] 

regrettable,  a<lj.  [n'g^retter],  Lmient- 
ed,  regrettable. 
regretter,  v.  a.  [regret],  to  regret. 

regulier,  ere,  adj.  [L.  regular  in], 
legular,  exact. 

reg  ili^rement,  adv.  [rAgulkr], 
regularly. 

rein,  s.m.  [f>.  reiiem],   kidney;   plu. 
reins,  back,  loins. 
reine,  s.  f.  [L.  regina\,  queen. 


rejeter,  v  a.  (r«-f ;«<«-],  to  throw  again, 
d:i\e  back,  throw  back,  cast  out,  throw 
away.    [Written  rejett-  before  «  mute.] 

rejoindre,  v.  a.  irr.  [re+joindre],  (con- 
jugated Wkc  juindre),  to  rejoin,  join  again, 
reunite,  overtake ;  se  rejoindre,  to  joi»i 
again,  reunite. 

r^Jouir,  v.  tr.  [ri+jortir],  to  delight, 
cheer,  gladdefi ;  as  rejouir,  to  rejoice,  be 
glad. 

rel&che,  s.  f.  [reldeher],  intermission, 
coss.'ition  (from  work),  test 

relS^-her,  v.tr.  [I.,  relacare],  to  slack 
en,  loose,  release,  let  go,  i  bate,  relax  , 
retdcher  d,  to  call  at,  stop  at,  pull  up  at. 

relatif,  ve,  adj.  [I,.  relaUvusl  rel  i 
tivo,  comparative. 

relation,  s.  f.  [f,.  relationem],  rel!» 
tion,  reference,  respect,  account,  state- 
ment; plu.,  connection,  intercourse. 

relativement,  adv.  [relatif],  rela- 
tively, comparatively. 

relever,  v.  a.  [L.  relevare],  to  raise 
again,  lift  up  again,  restore,  enhance, 
pick  up,  take  up,  restore,  elevate.  [Writtt». 
reltv-  before  e  tuute.] 

lelier,  v.  tr.  [L.  relijare],  to  bind, 
connect,  unite. 

reliquat,  s.  m.  [L.  reliqvatuni],  bal 
ance,  remainder,  remains,  [t  is  never  pro- 
nounced.] 

relique,  s.  f.  [L.  reliquias],  relic. 

reluire,  v.  n.  irr.  [L.  relnccre],  (con- 
jugated like  luire),  to  shine,  glitter. 

reluisant,  adj.  [pn.s.  part,  of  relitire], 
shining. 

remarquer,  v.  a.  [re+marquer],  to 
mark  again,  note  o'nserve,  notice,  remark, 
distinguish. 

rembarquer,  v.  tr.  [re+cmbarquer]. 
rc-embark,  ship  again,  put  on  board 
again. 

reniboiirrer,  v.  tr.  [bourre],  to  stuff 
out,  to  pad. 

rembourser,  v.  tr.  [re\-e.)nlHiur.iir 
{lioiime)].  reimburse,  refund,  repay. 


101 


VOCABULAHT. 


I 


I   1 


JThI 


■'(-'t 


^1 


remerclment,  s.  m.  [rernercier], 
i.iiauku. 

rernercier,  v.  a.  [re  +  mercier],  to 
thank,  return  tlianks. 

remettre,  v.  a.  irr.  [L.  remitter^]. 
(conjiifjatfd  like  mcltrc),  to  put  affain,  re- 
store, deliver,  forward,  return,  put  off, 
delay ;  se  remettre,  to  resume,  recover, 
compose  one's  self. 

remeubler,  v.a.  [re+metibler],  to  re- 
furnish. 

renionter,  v.  n.  [re  +  mo?iter],  tore- 
ascend,  go  up  again,  rise,  rise  again. 

remontrance,  s.  f.  [remoiUrer],  re- 
monstrance. 

remontrer,  v.  intr.  [re+montrer],  to 
show  again,  remonstrate. 

remords,  a.m.  [L.  r<^mnrD>'m],  a  feel- 
ing of  remorse,  remorse,  comininction.  [d 
and  s  are  never  pronounced.] 

remorq'jeur,  s.  m.  [remorrjue—Jj. 
remiUcum.],  a  tug,  tow-boat. 

remoudre,  v.  tr.  [re+moudre-1.. 
molere],  to  grind  again. 

remplacer.  v.  a.  [re,  en,  plaa],  to 
take  the  place  of,  act  as  substitute  for, 
supersede,  get  another. 

remplir,  v.  a.  [re,  emplir],  to  fill 
again,  fill  up,  stuff,  supply,  furnish,  fulfil, 
discharge,  perform,  replenish. 

remplumer  (se),  v.  ref.  [plume],  to 
get  new  feathers ;  to  become  stout  again. 

remporter,  v.  tr.  [rc+emporter],  to 
carry  back,  take  back,  carry  off ;  to  win, 
gain. 

remuer,  v.a.  [rc+muer—L.  jmitare], 
to  move,  stir,  rouse,  turn  up. 

rencontre,  s.  f.  [re,  encontre],  en- 
counter, accident,  chance,  mecoing,  oo- 
currence ;  aller  d  »a  rencontre,  to  go  to 
meet  him. 

rencontrer,  y.  a.  [re'.ieontre],  to 
meet,  meet  with,  fall  in  with,  light  upon, 
find. 


rendez-vovis,  a.m.  [rendez+vota], 
rendezvous,  lueeling,  appointment,  place 
of  meeting. 

rendormir,  v.  tr.  [re+endnrmir],  to 
lull  to  sleep  again  ;  se  rcndorinir,  to  fall 
asleep  again. 

rendre,  v.  a.  [L.  ri-.ddere],  to  r  ndi"-, 
refund,  deliver  up,  return,  restore,  do, 
pay,  give,  niako  ;  kc  rendre.  to  make  one's 
self,  render  one's  self,  become,  turn ;  go, 
repair,  proceed,  resort ;  yield,  surrender, 
give  one's  self  up,  betake  one's  self. 

renfrogner,  «r  refrogner  (se),  v. 
ref.  [O.  F.  fro'/ner,  Scand.],  to  frown, 
scowl,  knit  the  brows. 

rengager,   v.  tr.  [re+enr/ac/er  (eii+ 

gage  Tout.)],  t  o  re-engage. 

reng:orgrer(se),  v.a.  [re,en, gorge],  to 
carry  it  high,  carry  one's  head  high, 
bridle  up,  draw  one's  self  up,  to  put  the 
throat  forward  and  the  head  back  (so 
as  to  look  graceful  or  proud)  ;  to  lift  one's 
head  or  draw  one's  self  up  proudly. 
(Written  with  ge  before  a  and  o.] 

renifler,    /.   intr.    [re  -f  O.  F.   nijler 

vTeut.)],  to  sniff. 

renomme,  e,  adj.  p.  p.  of  renommer. 

renoncer  (a),  v.  n.  [L.  remmtiare], 
to  renounce,  give  up,  surrender,  forego, 
relinciuish,  disolaim,  waive,  revoke. 

renouveau,     s.  m.    [re  +  nouveau], 

spring-time  (poetic  and  familiar). 

renouveler,  v.  a.  [re,  nojivel],  to  re- 
nt'w,  renovate,  revive,  resuscitate,  refresh. 
[Written  renouvdl-  before  e  mute.] 

renseignement,  s.  m.  [renseigner, 
re+enseigner],  indication;  (plu.)infonnar 
tion,  intelligence. 

renseigner,  v.  tr.  [re+ense'gner],  to 
teach  again,  inform,  instruct,  direct. 

rente,  s.  f.  [rendre],  yearly  income, 
revenue,  annuity,  stock,  funds. 

rentier,  s.m.  [rente,  rendre],  fund- 
holder,  stock-holder;  gentleman  of  means 
or  leisure. 


i.  H 


102 


[rendez+voia], 
>ointnieiit,  place 

'+end)irmir],  to 
idormir,  to  fall 

ere],  to  r  nde-, 
rn,  restore,  do, 
('.  to  make  one's 
jome,  turn ;  go, 
ield,  surrender, 
one's  self. 

og-ner  (se),  v. 
nd.],  to  frown, 

{■engaqer  (e»+ 

re,  en,  gorge],  to 
i's  heafl  high, 
up,  to  put  the 
head  back  (so 
id) ;  to  Hft  one's 
f  up  proudly, 
md  0.] 

+  O.  F.   nifler 

>.  of  reitommer. 

L.  renii/ntiare], 
render,  forego, 
,  revoke. 

re  +  nouveau], 
niliar). 

voiivel],  to  re- 
icitate,  refresh. 
e  mute.] 

1.  \renseiffner, 
(plu.)  informar 

\-ense'gner],  to 
ct,  direct. 

early  income, 
unds. 

rendre],  fund- 
enmn  of  means 


VOCABITLARY. 


rentrer,  v.  n.  [re^entrer],  to  enter 
UKuin,  return,  come  in  aj,'ain,  go  in  aj^ain, 
re-enter.  [Almost  always  coiiju^'iited 
with  etre.] 

renver86,  e,  part,  [renvmer],  in- 
verted, thrown  back,  leaning  batik,  re- 
clining. 

renverser,  v.  a.  [re,  enverti],  to  re- 
verse, upset,  overturn ;  .<?«  rmiverser,  to 
fall  down,  throw  one's  self  back,  fall  back. 

renvoi,  s.  m.  [renvoj/cr],  return,  dis- 
missal, discharge,  sending-back. 

renvoyer,  v.  tr.  [rc-\-cavoyer],  to  send 
back,  return,  dismiss. 

repaitro,  v.n.  and  v.  a.  irr.  [re+paUre 
— L.  pascere]  {repnuimnt.  npu,  je  re /hi  is, 
je  rriiiiB,  je  repaltrai,  ipw  je  repaisne).  to 
eat,  feed. 

r6pandre,  v.  tr.  [re+ipandre],  L. 
expanderc],  to  spread  pour  out,  diffuse, 
scatter,  expand. 

reparaltre,  v.n.  irr.  [re+paraltre], 
(conjugated  like  ccmnaltre),  to  reii;ipear. 
to  appear  again,  to  make  one's  appear- 
ance. 

r^parer,  v.  tr.  [h.  reparare],  to  repair, 
mend,  restore,  redeem. 

repartir,  v.  intr.  [re+partir],  (con- 
jugated like  partir),  to  sel,  out  ..gain. 

repas,  s.m.  [/c+O.F.  past—L.  po.^tiui], 
meal,  repast. 

repasser,  v.n.  and  v.  a.  [r«-f  ;'ax^«r]. 
to  pass  again,  to  pass  back  and  forth. 

repeter,  v.a.  [L.  repeture],  to  repeat, 
say  again,  tell  again.  [Written  repH-  before 
e  mute  ] 

repiatrer, v.a.  [re+idutrer—L* plan- 
trum],  to  replaster. 

replier,  v.  a.  [L.  replicare],  to  fold 
ai^in. 

r^plique,  s.  f.  [rijdiqiier].  reply, 
answer. 

repUquer,  v.  a.  and  v.n  (I-.  re;  li- 
care],  to  reply,  answer,  rejoin,  return. 


r^pondre,  v.n.  [T..  fi-tponder],  i.i 
answer,  reply,  respond. 

reponse,  s.f.  (L.  re»/<oa«um],  ansut  r 
reply. 

reporter,  v.  tr.  [L.  rf/oitun].  to 
carry  back,  tak.'  back,  transfer. 

repOS,  s.  ni.  [reposer],  rest..  rt'i>  ,-;■■, 
quiet,  peace,  siillness.  tnuKjuility. 

reposer,  v  a.  [L.repaux(!ii},  to  plicc 
again,  rest;  >ie  reunter,  to  re.si,  (iui'h  silf 
rtp.ise,  lie  down. 

repou.sser,    v.  ^i.    [re-\- pnv.<.<i'i\    \- 
repel,  drive  b.ick,  beat  bai;k,  force   back 
thrust  back,  resent,  rebuff.  rei>ulse,  >pnn/ 
again,  thrust   b.-irk,  spurn,  reject. 

reprendre,  v.a.  irr  [K.  re.  relicudcrr], 
(';onjugated  like  prendre)  to  take  again, 
seize,  return,  recover,  re^^me.  set  to 
right  again ;  ne  rcjirejidre,  to  correct, 
one's  self,  take  one's  self  up. 

representor,  v.a.  [h.  rejfrrvsentnrr]. 
to  represent,  show,  depict. 

reprise,  s.f.  [re    jrrise]  taking  a;Min, 
recovery,  renewal,  resumption;  (it  /•^iisienr.-! 
reprises,  sev^^al  times, 
repriser,  v.a.  [re+priser]  to  iliun. 
reprit,  3rd  sing.  pret.  def.  of  repre-iulre. 
reproche,  a.m.  [re,  /rrope],  reproach, 
expostulation. 

reprocher,  v.  cr.  [reproche],  to  re- 
proach. 

reproduiro,  v.  tr.  [re.+jfroduire  i.. 
prodiicere],  to  reinoduce. 

repu,  e,  past  part,  of  repaitre 
republique,  s.  f.  [formerly  respubli- 
que—\..  respubiica],  republic. 

repugnance,  s.f.  [l  •  repugnant  in], 
repugnance,  dislike,  reluctance,  unwil- 
lingness. 

requite,  s.f.  [I-  requidta],  request, 
petition,  demand,  application. 

reqiiisitoire,   s.m.    [L.    requiren], 
crown  counsel's    address    to  the  court; 
indictment. 
reserve,  »•'•  [riinrver],  reserv* ;  /aire 


lOS 


VOCAUULAKY. 


liS' 


^i  > 


'  \ 


I! 
li      ' 


l/lr 


dnnner   Ug  resrrw»,    to    bring   up    the 
reserves. 

reserver,  v.a.  [L.  reservare],  to  re- 
serve, save,  set  apart,  )ay  by,  holfl  back. 

residence,  s.  f.  [L.  residere],  resi- 
dence, dwt'lliti^-place. 

r68ider,  v.  inlr  [I,.  rc8iderc],to  reside. 

resignation,  s, f.  [],.  resignationem], 
resignation. 

resirrner,  v.a.  [L.  reKi;j7iare],  torcsitfii, 
give  »ip. 

resistance,  8.f.  [/•J.s'wter],  rftdiatance. 

resister,  v.  intr.  [L.  res^bfere],  to 
resist,  wilhstand. 

resolu,  e,  l.  part,  [n'yoidlre — L.  rexol- 
nere],  resolved  on,  decidtil.  determined, 
settled. 

2.  adj.,  resolute,  bold,  deterniincd. 

r6solument,  adv.  [r6so  u],  resolutely, 
boUUy. 

resolution,  s.  f.  [L.  resolutwucm], 
resolution,  dccisic-i,  detenuination. 

resoudre,  v.  intr.  [L.  resolvere],  to 
folve,  resolve. 

respect,  a.m.  [L.  respcctns],  resi)ect, 
reijard,  reverence,  deferenre.  [Pronounce 
ris-j/h  ;  ( is  always  silent.] 

respectable,  adj.  [respect],  respect- 
ab'e. 

respecter,  v.a.  [respect],  to  respect, 
revere. 

respirer,  v,  n.  [L.  resplrare],  to 
breathe,  respire,  take  breath,  rest. 

resplendir,  v.n.  [L.  resjdendere],  to 
shine  brightly,  be  resplendent. 

responsabilite,  a.  t.  [regporisable], 
responsibility,  liability. 

responsable,  [L.  responsum],  respon- 
sible. 

ressemblance,  8.f .  [ressemblarU  re- 
senablance,  likeness. 

rr-  .isembler,  (4),  v.n.  [re+sembler  to 
rpsemble ;  $e  resaembleri  to  resemble  one 
anotbei. 


ressentir,  v.  tr.  [re+sentir],  to  feel, 
e.\i)crictice,  have  a  sense  of,  show. 

resserrer,  [re+iterntr].  to  tighten, 
compress,  crowd,  squeeze,  coniraot,  con- 
fine. 

ressort,  a.  m.  [re«*ort»>— L.  renortiri], 
a  siJrin^'. 

ressource,  8.f.  [re+gource],  resource, 
expedient,  shift. 

ressouvenir,  s.ui.  [re-^-mmvenir],  re- 
membrance, recolloction. 

ressouvenir  (se),  v  r.  irr.  [re+»o«- 
venir],  (conjugated  like  souvenir),  to  re- 
collect, remember. 

restant.  s.m.  [regter—L.  regtare],  re- 

iiiaiiidcr,  ri'st. 

restaurant,  s.  m.  [restaurer — L.  res- 
taurare],  eating-house,  dining-rooms, 
rstaurant. 

restaurer,  v.  tr.  [L.  restaurare],  to 
restore,  re-uHtablish.  thoroughly  repair. 

reste,  s.m.  [rester],  rest,  remainder, 
renuiant,  remains  ;  au  reste,  besides. 

rester,  v.n.  [L.  regtare].  to  remain, 
virait,  stay,  rest,  be  left;  il  rente,  there  is 
left. 

resultat,  s.m,  [resulter—L.  restiltare], 
result,    [t  is  never  j  ronounced.] 

retard,  s.  m.  [retarder],  delay,  slow- 
ness ;  en  retard,  late. 

retai'dcr,  v.  tr.  [L.  retardare],  to 
delay,  defer,  retard,  put  back. 

retenir,  v.a.  irr.  [rc+tenir],  (conju- 
gated like  teiiir)  to  get  again,  retain, 
detain,  withhold,  keep  back;  se  retenir, 
to  keep  back,  hold  back,  restrain  one's 
self,  forbear,  stop. 

retentlr,  v.  intr.  [re+L.*  tinnitire], 
to  sound,  resound,  re-echo. 

retirer,  v.a  [re+tirer],  to  draw  again, 
takeaway,  remove,  retire,  withdraw;  se 
retirer,  to  retire,  withdraw,  subside, 
recede,  shrink,  fall  back. 

retomber,  v.n.  [re+tomber],  to  fall 
again;  relapse,  fall  down  again. 


104 


mrm 


TOOABULARY. 


itir\,  to  feel, 
how. 

to  tighten, 
intrant,  con- 

tj.  reaortiri], 

i«J,  resource, 

ouvemr\  re- 

rr.  [re+«oM- 
leriir),  to  re- 

restare],  re- 
iver— L.  res- 
inin^f  rooms, 

taurare\,  to 
ily  repair. 

remainder, 
besides. 

to  remain, 
este,  there  is 

J.  resultare\, 
d.] 

delay,  slow- 

ardare\,   to 

mV],  (conju- 
^ain,  retain, 
;  se  retenir, 
istrain  one's 

*  tinnitire], 

draw  again, 
ithdraw  ;  se 
fr,    subside, 

ber],  to  fall 

0. 


retouche,  B.f.  \retoueher],  retoaohln^, 
additional  touch. 

retoucher,  v.  n.  and  ▼.  a.  [re  + 
toucher],  to  retouch,  improve. 

retouT,  8.m.  [re-\-tour],  return,  com- 
ing  back,  turning ;  au  retour,  du  retour, 
besides,  into  the  bargain . 

retourner,  v.n.  [re+tonrmr],  to  re- 
turn, go  again,  go  back  ;  in  oard-playing 
it  is  used  imperaonally  with  reference  to 
what  has  turned  up  trump ;  hence, 
<,'enerally,  as  in  63,  18,  •  (Ut  quox  re- 
toume-t-il  f  "  "  what  is  goin;,'  on  T' 

retraite,  8.f.  [retraire]  ntreat.  re- 
tiring, retirement,  .refuse,  hiding-place, 
withdrawal;  d  la  retraite,  retired. 

retrouver,  v.a.  [re-\-trouver],  recover, 
to  find  again ;  no  retrmiver  to  find  one 
another  again,  to  find  one's  self  again. 

r6unir,  v.a.  [r4-^unir],  to  reunite, 
join  again,  collect,  assemble,  combine, 
throw  together,  gather. 

reussir,  v.n.  [L.  re,  ezire],  to  succeed, 
prosper,  thrive,  be  successful,  have  suc- 
cesij. 

revanche,  s.  f.  [revaneher,  re+L. 
miidimre]  reveiige,  retaliation  ;  en  re- 
vanche, in  revenge,  on  the  other  hand. 

r§ve,  s.in.  [origin  unknown],  dream, 
idle  fancy,  vision. 

revoil.  s.m.  [nh>eiller\.  awaking. 

r6veiller,  v.a.  [re-\-iveiller\.  to  awake, 
wake,  rouae,  rouse  up,  call  up,  revive ; 
se  r(>viiller,  to  wake,  awake,  wake  up, 
awaken,  revive ;  ge  riveiller  tout  d  fait, 
to  waken  up. 

rev6ler,  v.a.  [L.  revelare],  to  reveal, 
discover,  lay  ope.'i,  disclose,  detect.  [Writ- 
ten rivU-  before  e  mute.) 

revendre,  v.  tr.  [re+vendre],  to  sell 
ngain,  retail. 

revenir,  v.n.  irr.  [re^venir],  (conju- 
gated like  venir)  to  come  as^ain,  come 
back,  return,  recur,  recover;  ne  pas  en 
revenir,  to  get  over  it,  give  over  thinking 
of  It 


106 


reventx,  mu.  [ri'venir\,  revenue,  In 
come,  rent. 

rdver,  v.tr.  and  Intr.  [rtw],  to  dream, 
rause. 

reverdlr,  v.*.  and  v.n.  [re-\-verdir~ 
vert],  to  paint  green  again  ;  grow  green 
again,  blossom  again. 

rSverie,  a.  f.  [rSve],  reverie,  musing, 
dream. 

revStir,  v.  a.  irr.  [revftir],  (pres.  ind. 
je  remits),  to  olothe,  invest,  dress. 

rSveUT,  euse,  1.  b.  [rCver],  dreamer, 
muser. 
2.  adj.,  thoughtful,   dreamy,   pensive, 

nmsing. 

revirement,  s.  m.  [revirer  —  r«-f 
virer\,  a  sudden  ainl  complete  change. 

revoir,  v.a.  irr.  [re-\-voir],  (conjugated 
like  voir),  to  see  again  ;  se  revoir,  to  see 
one  another  again  ;  au  revoir,  good  bye. 

revolter,  v.  intr.  [revolte—lt.  rivolta], 
to  rebel,  revolt. 

revolution,  ».  f,  [L.  rewlutionem], 
revolution. 

rovoyant,  pres.  part,  of  revoir. 

rez,  prep,  [doublet  of  ras—L.  rasus] 
level  with,    [z  is  never  pronounced.] 

rez-de-che.MSsee,  [rez-\-de+cha.tis 
sie\,  ground-floor. 

rhubarbe,  s.  f.  [L,  rheu,  '  root,'  bar- 
harum],  rhubarb. 

rhythme,  s.  m.  [L.  rhythmus], 
rhythm. 

riant,  e,  adj.  [rire],  laughing,  joyful , 
merry,  cheerful,  smiling. 

vicanement,  s.  m.  [rtcan«r— origin 
unknown],  chuckling,  sneering. 

riche,  adj.  [Ger.  reich],  rich,  wealth^-, 
opulent. 

richesse,  s.  f.  [riche],  riches,  wealth, 

ride,  s.  f.  [rider— yi.  II.  G.  rlden,  'to 
twist '  ],  wrinkle. 

rideau,  s.  m.  [ride],  curtain,  screen. 


VOCABULARY. 


1 


I!  .'r 


«  ;! 


I- 


ridicule,  l.  s.  m.  (L.  ridiealnn],  ridi- 
cule. 
2.  adj.,  ridiculoui. 

rien,  8. m.  [I,.  rem],  nothing,  nought; 
(with  Jte),  anything. 

rlncetto,  s.f.  [rmccr— Scand.](nolIoq.), 
a  small  quantity  of  brandy  poured  into  a 
cup  after  coffee  has  been  drunk  out  of  it 
(as  if  to  rinse  the  cup). 

rire,  l.  v.  n.  irr.  [Ij.  ridere],  (riant,  ri, 
je  ris,  je  m,  je  rirai,  que  je  rie),  to  laugh, 
be  merry. 

2.  8.  m.,  lauG:h,  laughter,  laughing. 

risque,  [Sp.  rigeo,  'a  reef],  risk,  hiz 
ard. 

risquer,  v.  tr.  [risque],  to  risk,  liazard, 
venture. 

ritoiimelle,  s.  f.  [L.  ritomello],  ritor- 
nello,  flourish. 

rivage,  8.ni.  [L.*  ripaticum — L.  ripa], 
shore. 

rive,  8.f.  [L.  ripa],  shore,  bank,  border. 

river,  v.  tr.  [of  Teut.  origin,  Danish 
rive,  '  to  flatten '  ],  to  rivet. 

riviere,  s.  f.  [L.*  riparia],  river. 

riz,  8.  m.  [It.  riso],  rice,  [z  is  never  pro- 
nounced.] 

robe,  s.  f.  [It.  roba—O.H.Q.  roubuii], 
gown,  robe,  dress,  frock. 

robuste,  adj.  [L.  robuattm],  robust, 
hardy,  stout-hearted,  sturdy. 

robustesse,  s.  f.  [robuste— L.  rohus- 
tu»],  stoutness,  vigour. 

roche,  8.  f.  [L.*  rupiea—h.  rupcm], 
.ock. 

rocher,  s.  m,  [roche],  rock  (high  and 

steep). 

r6der,  v.intr.  [Prov.  rodar—L.  rotare], 
to  rove,  roam,  wander,  prowl. 

rogner,  v.  tr.  [rond],  to  cut,  pare,  clip, 
round  off. 

rognure,  s.  f.  [ro(jner],  clipping,  cut- 
ting, renmant. 

roi,  s.  m.  [L.  regein],  king. 


rolde,  [old  form  of  rairffi],  stiff,  rigid. 

r61e,  8.  m.  [L.  ratuhin],  roll,  list;  part, 
character. 

roman,    s.  m.  [L.  romamis],    novel, 
romance. 

roman '?e,  s.  f.  [roman],  ballad,  song. 

romanesque,  adj.  [roman],  roman- 
tic. 

rompre,  v.  a.  [L.  rompere],  to  break, 
sna)). 

rond,  e,  1.  adj.  [L.  rotundua],  round, 
even, chubby. 
2.  s.  m.,  round,  orb,  ring,  circle. 

ronde,  ».  f.  [rond],  round ;  /aire  la 
ronde,  to  make  an  inspection. 

rondement,  adv.  [rond],  roundly, 
fast,  fiiirly,  fairly  and  squarely. 

ronfler,  v.  n.  [ononiatoj)oetic'],  to 
snore,  snort,  roar,  peel,  hum. 

rongrer,  v.  tr.  [L.  rnrnvjare],  to  gnaw, 
nibble,  eat  away. 

roquet,  s.m.  [of  historical  origin,  from 
the  legend  of  St.  1!  (^h  and  his  dog  Ro- 
quet], a  pug. 

rose,  1.  8.  f.  [L.  ?o,sYi],  rose. 

2.  adj.,  rosy,  pink,  rose-coloured. 

rose,  e,  adj.  [rose]  roseate,  rosy. 

roser,  se,  v.  a.  [rose],  to  flush,  lilush. 
redden. 

rosier,  «.  a».  [I..  roxarium],  rosebush. 

rosslgnol,  s.m.  [L.  ^(Sci«roZt/s],  night- 
ingale. 

r6tisseur,  s.  m.  [r6te.r—0.B..Q,.  rostt- 
jan],  keeper  of  a  cook-shop. 

roucouler,  v.  n.  [onomatopoetic],  to 
coo  (pigeons),  warble. 

roue,  s.  f.  [r,.  rota],  n  whcil. 
roug-e,  1.  adj.  [I,,  rnbeus],  red. 
2.  8.  m..  red,  rouge,  redness,  blush. 

rougeaud,  e,   adj.   [rouge],    ruddy, 

rcd-faoed. 

rouge -gorge,  •.  m.  [rmige-garge], 
robin,  redbreast. 


106 


VOOAntTLART. 


^•1,  stiff,  rigid, 
•oil,  list;  pnrt, 

anii8],    novel, 

,  ballad,  son?. 
man],  roinan- 

tre],  to  break, 

ndiia],  round, 

circle. 

nd;  /aire  la 
n. 

id],    roundly, 
Bly. 

topoetic],    to 
I. 

ire],  to  gnaw, 

il  origin,  from 
1  his  dog  Ro- 

e. 

loured. 

B,  rosy. 

<  flush,  l)lush, 

i],  rosebush. 
inhts],  ni<jht- 

O.H.G.  rosft- 

itopoetic],  to 

.1. 

,  red. 
is,  blush. 

ige],    ruddy, 
rotige-goT'ie], 


rougrlr,  r.  n.  {roufic],  to  redden,  blush, 
grow  red,  colour,  be  ashamed. 

rougissant,  e,  adj.  [r.  wjir],  redden- 
ing. 

roulemenf;,  a.m.  [rouhr].  roll,  rolllnjf. 

rouler,  v.  a.  and  v.  n.  [L*  rutulare],  to 
roll,  revolve,  wind  to  roam  about;  (slang), 
to  cheat,  swindle  ;  se  rouler,  to  roll  one's 
self,  tnuible,  wallow. 

rouriSOtte,  adj.  [roux],  reddi.sh,  nisset. 

route,  8.f.  [L,  rupta,  {via)],  way,  road, 
])ath. 

rouvrlr,  v.  tr.  [re-\-ouvrir],  to  open 

!i};ain. 

rour,  rousse,  adj.  [L.  rusms],  red- 
dish, red-haired,  russet. 

royal,  e,  adj.  [L.  regalis],  royal,  regal, 
kingly,  kinglike. 

ruban,  s.m.  [origin  unknown],  ribbon. 

rude,  adj.  [L.  rtuiis],  rude,  rough, 
harsh,  rugged,  sharp,  hard,  severe,  un- 
couth. 

rudesse,  8.1.  [rude],  harshness,  rough- 
ness, rug^edness,  severity,  austerity. 

rudoyer,  v.  tr.  rude],  to  treat  rudely, 
to  be  rough  with  (in  words). 

rue,  8.  f.  [L.  ruga],  street. 

ruer,  v.  intr.  ( r,.  ruere],  to  hurl,  throw, 
strike,  deal,  kick. 

ruiner,  v.  tr.  [ruim—lj.  ruina],  to 
ruin. 

ruisseau,  b.  m.  [L.*  rivicellvx -L. 
rivus],  stream,  creek,  gutter. 

ruisselant,  e,  adj.  [rumeler],  stream- 
ing, trickling. 

ruisseler,  v.n.  [O.F.  missel— l,.  rimia], 
to  gush,  strc'iin,  trickle.  [Written  rm'ssell- 
before  gmute.] 

ruse,  s.f.  [ruser—L.  reetisare],  artifice, 
wile,  decei*-,  craft,  ruse,  cunning,  trick, 
stratagem. 

rus6,  e,  adj.  [rtwerj,  ounningr,  crafty, 
tricky,  sly,  designing. 


107 


rusticity,  n.  f.  [L.  rufticitatem],  rustl. 
city,  uncouthnetis. 

rustique,   adj.  [L.  ruttiew],  rustic, 
rural,  country. 


sa,  fem.  of  son  ;  his,  her. 

sabbat,  s.  m.  [L.  »abbatun^-lle\). 
schahat],  Sabbath. 

sabler,  v.  tr.  [sable,  sand— L.  sabu- 
lum],  to  cover  with  sand. 

sabord,  a.  m.  [der.?J,  a  port-hole. 

sabot,  8.  m.  [origin  unknown],  «nbot, 
wooden  shoe,  clog,  [t  is  never  pro- 
nounced.] 

sac,  8.m.  (L.  saccus],  bag,  sack,  pouch. 

sachant,  pros.  part,  of  savoir. 

sache,  from  the  imperative  and  subj. 
of  savoir. 

sacrameatel,  le,  adj.  [L.  siwramen- 
turn],  sacramental ;  les  paroles  sacramen- 
Mies,  words  necessarj-  in  conelr  ling  a 
bargain  or  a  treaty. 

sacr^,  e,  adj.  [L.  sacratus],  sacred, 
holy,  consecrated. 

sacrifice,  s.  m.  [sacrifidum],  sacrifice, 
offering. 

sacrifler,  v.  tr.  [L.  sacrificare],  to 
sarrifice,  devote. 

sagacite,  s.  f.  (L.  aagadtatem], 
sagacity,  shrewdness. 

sage,  1.  adj.  [L.*  tapius],  wise,  dis- 
creet, sage,  well-behaved,  good ;  itre 
scge,  to  be  good  (referring  to  a  child). 

2.  8.  m.,  a  wise  inan,  sage. 

sagement,  adv.  [sage],  wisely,  pru- 
dently., discreetly,  sensibly. 

sagesse,  s.  t.  [sage],  wisdom. 

saigner,  ▼. n.  [L*  sariguinare],  to 
bleed. 

Saillant,  e,  adj.  [pres.  part,  otsaillir], 
projecting,  prominent,  high. 

saillir,  v.  intr.  irr.  [L.  talire],  to  gush, 
pour,  spiut. 


VOCABULARY. 


If     , 


hi 


Bain,  e,  »dj.  [T,.  «on«»l,  Bmmd,  healthy, 
Balnt,  e,  l.  odj.  (L.  saiictug],  h»)ly, 
nncred,  Rodly,  Hainted,  wilntly. 
2.  ■ ,  Mint. 
sals,  l8t  and  2nd  prea.  Ind.  nl  amir. 

salsir.v.a.  [h.* sadre—O.H.O.  nazjnn], 
to  Heizo,  catch,  lay  hold  of,  take  hoM  of, 
grasp. 

salslsBement,  t.m.  [sainr],  start, 
shock,  chill. 

salson,  B.  f.  [L.  lationem],  soason, 
time,  moment. 

salade,  s.  f.  [It.  ialata],  saiad. 

salaire,  h.  m.  [L.  galarivm],  w^tgen, 
pay,  hire,  recompense,  reward. 

ealaison,  a.  t  [L.  talationcm],  sait 
meat  or  flsh. 

sale,  adj.  [O.U.O.  lalo],  dirty,  filthy, 
squalid,  foul. 

salle,  B.  t.  [O.H.O.  sal],  hall,  room ; 
talU  d  ma'ivjer,  dinin(f-room. 

salon,  s.  III.  [salle],  drawing-room, 
■aloon,  parlour. 

ealuer,  v.  a.  [L.  talutare\,  to  salute, 
greet,  bow  to. 

Balut,  8.  m.  [L.  galutevn,],  safety, 
salvation,  salute,  bow,  salutation,  t^rcut- 
ing.     [t  is  never  pronounued.] 

Samaritain,  e,  8.  and  &>ij.,  Samari- 
Un. 

samedlf  s.  m.  [L.  tabhati  lies],  Satur- 
day. 

sanction,  b.  (.  IL.  uanctionnn],  sanc- 
tion. 

sanctuaire,  s.  m.  and  adj.  [L.  sane- 
tuarium],  sanctuary. 

sangr,  s.  m.  [L.  sanguis],  blood  ;  sang- 
froid, coolness,  nerve.  [Pronounce  san  ; 
un  san-k  Ulu8tre.\ 

sanglot,  8.  m.  [L.  singultui],  sob ; 
(plu.)  sobbing,  sobs.  \t  is  never  pro- 
nounced.] 

sangrloter,  v.  o.  [sanglot],  to  sob. 


suns,  i>rcp.  fL.  tint^,  without,  hut  for ; 
nans  que,  c(\n\.,  without. 

sant^,  8.  f.  [L.  sanitalem],  health, 
hcallhiiiCHs,  soundnvsH. 

saphlr,  8.  m.  |L.  suphii-ut),  sapphire. 

sapin,  H.  III.  [L.  sapinus],  fir,  spruce. 

satane,  e,  adj.  [satau],  worthy  of 
Satan,  uiiKodly,  confounded  (vulgar). 

satin,  8. m.  [L.*  sitinus],  satin. 

satisfaction,  s.f.  [1,.  Hatisfactionemy, 

satiHfurtion. 

eatisfaire,  v.  intr.  irr.  [L.  satUfacere], 
(conjugated  like  /aire),  to  satisfy,  make 
content,  gratify, 

satisfait,  e,  adj.  [satii^'aire],  satisfied, 
contented,  pleased. 

sauce,  8.  f.  [L.*  salna],  snuce. 

saucisse,  s.  f.  IL.  mlnitia],  sausage. 

sauf,  1.  adj.,  feni.  sauve  [L.  salmis], 
except,  safe,  unhii.t;  sain  et  sat^/",  bufe 
and  sound. 

2.  iirep.,  saving,  but,  except. 

satira,  3rd  uing.  fut.  ind.  of  savoir. 

sauter,  v.  n.,  |L.  SiiHare],  to  leap, 
jump,  skip,  sprinj,'. 

sautiller,  v.  n.  [savter],  to  hop,  skip. 

sauvage,  l.  "<lj.  (L.  yilvatievn],  sav- 
age, wild,  uncivilized,  liarbaroua. 
2.  8.,  savage,  wild  man,  barbarian. 

sauvagerie,  b.  m.  [sauvage],  wild- 
ness. 

sauvegarder,  v.  a.  [sauoe+garde], 
to  protect,  guard. 

sauver,  v.  a.  [L.  salvare],  to  save, 
deliver,  rescue,  keep ;  se  sauver,  to 
escape,  run  away,  make  oflF,  abscond. 

sauveur,  s.  f.  [L.  mporem],  deliverer. 
Saviour, 
savait,  Srd  sing,  iiiip.  ind.  of  savoir. 

savant,  e,  l.  adj.  [savoir],  learned, 
scholarly. 
2.  s.,  a  scholar,  sclent'^,  learned  man. 

saveur,    »,L    [L.  Mj>«r«tnJ,  savour, 
reliuh. 
lOS 


VOCAUULAIIY. 


ihout,  ttiit  for ; 
itein],  health, 

19],  lapphire. 

i],  flr,  Bpruuo, 

'].    worthy  ol 
1  (vul{far). 

,  satin. 

tinfactionem); 

J.  natinfacere], 
satisfy,  make 

lire],  satisfied, 

mice. 

a],  sausage, 
'^e  [L.  Halous]^ 
et  sau/,  bufe 

ept. 

.  of  gavoir. 

ire],  to  leap, 

,  to  hop,  skip. 

vatioix],  sav- 
brous. 
irbarian. 
uvage],   wild- 

auoe+garde], 

ire],  to  save, 
sauver,    to 
abscond. 
fn],  deliverer, 

d.  of  savoir, 
oir],  leameo, 

learned  man. 
'wtnj,  savour, 


savolr,  T.  a.  irr.  [L.  tapere],  {niirhmit, 
tu,  je  sain,  je  mu,  je  mnrui,  i{u,;  ja  Huchu), 
to  know,  have  akiiowlodtfe  of,  be  awaru  of. 

savolr-vivre,  s.  m.,  good  broeUlng, 
gentleinanlines'i. 

savoir-faire,  s.  in.,  nianui,'unieiit. 

savourer,  v.  tr.  [8amur\,  to  savour, 
rulish,  enjoy,  tiiate. 

.sceldrat,  s.  m.  [L.  iiceleratuii\  ^rimi- 
Mill,  sooundrcl,  rast^al. 

sceller,  v.  tr.  [L.  nigillare],  to  seal, 
make  faat,  confirm. 

scdne,  a.  t.  [L.  »ceiui],  scene,  stage, 
scenery. 

sceptre,  s.  m.  [L.  sceptrum],  sceptre. 

SCie,  s.  f.  [iseier~\i.  necarc],  saw. 

science,  a.  f.  [L.  scienlia],  science, 
knowledge,  learning. 

scleiie,  s.  f.  [sder],  sawmill. 

scrupule,  s.m.  [L.  gcrupulun],  seruplo. 

scrutateur,  trice,  adj.  [L.  senUa- 
totem],  Bcrutini/ing,  seaiuhing. 

se,  refl.  pro.  [L.  aaJ,  himself,  huryclf, 
itself,  themselves. 

sdant,  s.  m.  [L.  aedenttnn],  (used  only 
with  poss.  Ml}.)  the  iiosition  of  a  man 
■itting  up  in  bed ;  il  s'ansit  nur  »on  niatU, 
he  sat  up. 

sec,  S^che,  adj.  [L.  niccnti],  dry,  lean, 
spare,  barren,  plain,  sharp. 

sechement,  adv.  [nee],  dryly,  ourtly. 

secher,  v.  a.  i  r.,  xiccare],  to  dry,  dry 
up.    [Written  fi'ch-  before  e  mute.] 

s6cheres3e,  s.  f.  [»ee],  drought,  dry- 
ness. 

second,  l.  adj.  [L.  secuiulus],  second. 
2.  8.  m.,  mate. 

seconde,  s.  f.  IL.  necnndim],  serMnC, 
moment,    [c  is  pronounced  as  if  g.] 

secouer,  v.  a.  [L.  tniccutere],  to  shake, 
shake  off,  jolt,  toss,  agitate. 

secourlr,  v.  a.  irr.  [L.  8ucci,rrere], 
(conjugated  liko  courir),  to  succour, 
assist,  relieve,  helit. 


secoura.s.m.  [MuouWr],  h«lp,  suooour 

ausistance,  relief,  aid. 

secousae,  s.f.  [L.*  uucciuia],  thock, 
shake,  jolt,  start,  jerk,  co?ious  ion,  blow. 

secret,  l.  a<lj.,  fern,  secrdte   [L. 

«tv     ''i],  secret,  piivatH,  hidden. 
-.  8.  m.,  secret,  secrecy. 

uoor^tement,  adv.  [sccrel],  secretly. 

laeoulalre,  a«lj.  [li.  mecularin,  once  in 
100  years],  i ,  hundred  years  old  ;  vener- 
able, uiioient. 

aoourit6,  s.  f.  [L.  tecuritatem],  secur- 
ity, safety. 

seduction,  ■.  f.  (L.  seductiouem],  se 
duction,  seductiveness  ;  plu.,  attraction. 

sedulre,  v.  a.  irr.  [L.  aeduceri'l,  (con- 
jugated like  conduire),  to  seduce,  delude, 
beguile. 

SOduisaut,  e,  a<lj.  [silduire],  seduc- 
tive, delusive,  bewitching,  tempting. 

seigneur,  s.  m.  (L.  seniorein],  lord. 

seigneurial,  o,  adj.  [seiijiieur],  soig- 
ueurial,  manorial. 

uein,  s.  in.  [L.  sinun],  breast,  bosom. 

seine,  s.f.  [L.  mi/ena],  a  drag-net. 

sejour,  8.  m.  [si'Journer—L.*  i>ubdi- 
uniare],  abode,  habitation,  dwelling, 
stay. 

sel,  s.m.  [L.  sal],  salt. 

selon,  prep.  [L.  ifuOlcrnmim],  accord- 
ing to. 

semaine,  s.f.  [L.  septimana],  week. 

aemblaut,  s.  m.  [nemhler],  appear- 
ance, semblance; /air«6'em&/a/(^  lo  pre- 
tend, feign. 

sembler,  v.n.  [L.  nimulare],  to  ::,;i.mu, 
appear,  resemble  ;  coinrne  bon  lid  Htiinble, 
PS  he  sees  fit. 

semelle,  s.f.  [origin  unknown],  sole 
(of  shoes),  foot  (of  stockings). 

semer,  v  a.  [L  seminare],  to  sow, 
Hcatter,8pnad,  sprinkle.  [Writte:i  s^m-  be- 
fore e  mute.] 


109 


VOCAHULARY. 


E'i  ' 


ii  iJMS 


sens,  s.m.  [L.  sentut],  sense,  under- 
Bt<ii  1 1  lingf,  judgment,  sentiment,  meaning, 
way    [Pronounce  «««;  un  sen-z  acti/.] 

sensation,  8.f.  [L.  sensalionem],  aen- 
Bation,  feeling. 

sensible,  adj.  [L.  semibilis],  sensi- 
ti'.'c,  susceptible.  [In  O.  F.  it  meant  also 

'intelligent'.] 

tjensibleraent,  adv.  [nensible],  sonsi- 
lily,  plainly,  manifestly. 

sensuality,  s.f.  [L.  nensualitatein], 
sensuality,  voluptuousness,  enjoyment, 
relish. 

sentence,  s.f.  [L.  sententia],  a  saying 
or  expression  that  contains  a  high  moral 
truth ;  sentence,  decision,  judgment,  de- 
cree. 

sentencieux,  ae,  adj.  [L.  genten- 
tiosus],  sententious. 

sontier,  s.m.  [L.*  semUariuin],  path, 
footpath,  track,  [r  is  never  pronounced.] 

sentiment,  s.  ni  [Kctitir],  feeling, 
sensation,  sentiment,  sensje,  sensibility, 
thought,  feeling,  consciousness;  avoir  le 
sentiinent  de,  to  realize. 

sentimental,  e,  adj.  yeniiment], 
sentimental. 

dentil",  v.a.  and  v.n.  irr.  [L.  st^vtiie], 
(xentant,  scnti,  je  sens)  to  feel,  be  sensi- 
lileof;  se  ni'ntir,  to  feel,  be  scn.ible  of, 
be  conscious  of,  lo  feel  in  one's  self. 

separation,  s.f.  [separaUoncin],  sep- 
aration. 

separer,  v.r.  [L.  separare],  to  sep- 
arate. 

sept,  num.  adj.  [L.  septem],  seven, 
seventh.    [/<  is  not  pronounced.] 

serai,  1st  sing.  fut.  of  Stre. 

seraient,  cond.  3rd  plu.  of  Hre. 

serait,  3rd  sing.  cond.  of  Stre. 

serein,  e,  adj.  [L.  serenus],  serene, 
calm,  traiKiuii. 

s6r6nite,  s.f.  [L.  gerenitatem],  seren- 
ity, serenenesf,  equanimity. 


se'"f»'ent,  a.m.  (L.  gervienigm],  ser- 
geant. 

s6rieusement,  adv.  [tiMeux],  seri- 
ously 

serieux,  se,  l.  adj.  [L.  seriua],  ecri- 
ous  grave,  earnest,  real. 

2.  s.m.,  seriousness,  earnestness. 

serrer,  v.a.  [L.  seiare],  to  press, 
tighten,  scjueeze,  grasp,  cro'\(l,  put  close 
together,  contract;  »ie  serrer,  crowd, 
pinch. 

sorrure,  8.f.  [serrer],  lock. 

sert,  3rd  sing.  pres.  ind.  of  servir. 

servante,  8.f.  [servir],  servant-maid, 
mai(l-^•ervant. 

service,  s.m.  [L.  servitiwn],  service, 
duty,  atteiKl.uiec,  favour. 

serviette,  8.f.  [servir],  napkin. 

servir,  v.a.  irr.  [servire],  {servant, 
semi,  je  scrs)  to  serve,  wait  on,  attend ; 
se  servir  (de),  to  make  use  of. 

serviteiir,  8.m.,  fern,  servante  IL. 

servitorem],  servant. 

ses,  adj.  (plu.  of  son,  sa)  his,  her,  its, 
one's. 

aeuil,  s.m.  [L.*  solium-h.  solea], 
threshold,  groundsill,  doorstep. 

seul,  e,  adj.  [L.  solus],  one,  alonj, 
by  one's  self,  only,  sole,  no  other. 

seulement,  adv.  [seule],  only,  but, 
even. 

sdjve,  s.f.  [Tj.  sajia],  sap. 

severe,  adj.  [L.  srverus],  severe, 
stern,  harshly,  rigid,  strict. 

sev^rement,  adv.  [s^vire],  severe. 

severlte,  '.f.  IL.  severita'cuii,],  sever- 
ity, rigidne-ss,  slrctness,  sternness. 

sevir,  v.n.  [L.  scevire],  to  use  with 
rigour,  to  commit  cruelty,  to  be  cruel. 

sevrer,  v.  tr.  [L.  separare],  to  wean, 
deprive  of. 

si,  1.  conj,  [L.  si],  if,  whether. 
2.  adv.  [L.  sir],  so,  so  much,  yes;  H 
fait,  yes  indeed. 


IIU 


n'enlem],  ser- 
Hirieux],  seri- 

seriug],  eeri- 

estness. 

el,  to  press, 
'm1,  put  close 
irrer,    crowd, 

3k. 

of  servir. 

servant-maid. 

Mm],  service, 

lapkin. 

'•«],  {seruaiU, 
it  on,  attend  ; 
f. 

srvante  IL. 

his,  her,  its, 

%—L.  solea], 
lep. 

one,    alonj, 
ither. 

],  only,  but, 

ug],    severe, 

?],  severe. 

I'eui,],  sever- 
iinesa. 

to  use  with 
be  cruel. 

e],  to  wean, 

her. 

ich,  jrea;  it 


VOCABULARY. 


sldcle,  8.m.  [L.*  goeeuhnn],  century. 

Si^ge,  s.ra.  [L.  sedinw],  seat. 

eien,  ne,  pron.  [doublet  of  mn],  his, 
her,  its,  one's  own. 

Blffler,  V.  intr.  [L.  m'filare],  to  whistle. 

silQet,  8.m.  [niU'er],  a  whistle. 

siftleur,  l.  s.m.;  siffleuse,  s.f.  [L. 
tijjler],  whistler,  hisser. 
2.  adj.,  whistling. 

signature,  s.f.  [L.  stgnatura],  signa- 
ture, signing. 

signe,  s.m.  [L.  sinnuiv],  sign,  mark, 
gesture,  indication,  token  ;  fiiire  signe  d, 
to  make  a  sign  to,  indicate. 

signer,  v.a.  [L.  ni/jnare],  to  aign,  sub- 
scribe. 

silence,  s.m.  [L.  silentium],  silence, 
stillness. 

silencieusemenb,  adv.  [silenciextx], 
silently. 

silencieux,  se,  adj.  [silence],  silent, 
still,  taciturn,  quiet,  noiseless. 

silhouette,  s.f.  [Silhouette,  the  in- 
ventor's name],  silhouette,  outline. 

simple,  1.  adj.  [L.  simplex],  simple, 
single,  natural,  easy. 
2.  s.m.  sin-.pl.  :  herb,  medicinal  plant. 

Sirvjple"  c'':,  adv.  [simple],  simply, 
only,  solely,  UK.'rely,  singly,  plainly. 

..i.i.aplesse,  8.1.  [aimplei],  simplicity, 
aimpenies. 

Sl  nplinit^,    s.f.  [L.    simplicitatem], 
eirrii:  licity,  faimpleness,  artlessntss,  plain-    | 
nes?. 

simplifiei',  v.a.  [!..  simidijlcare],  to   ' 
Amplify. 

sincere,  adj.  [r,.  si)tccrv.<\,  sincere; 
true,  open-hearted. 

sinc6renient  adv.  f<^^''rr(\y],  rm. 
cerely,  truly. 

Bincerite,  s.f  (L.  •mcn'ta^ei/'],  sin- 
cerity. 

■iQge,  s.m.  [L.  titn^'M  j,   pt   oiunkey. 


singrulier,  6re,  [L.  tinpularU],  ringU' 
lar,  peculiar. 

sinistre,  adj.  [L.  ginister],  sinister, 
onn'nous. 

singiili6rement,  adv.  [singuU«r\, 
singularly,  peculiarly,  in  a  singular  man- 
ner, oddly. 

Sinon,  Cdnj.  (L.  si,  non],  otherwise, 
else,  or  else,  except,  save,  if  not. 

site,  8.  f.  [It.  sito],  situation,  site, 
location. 

sitot,  adv.  [si-^tdt],  so  soon,  as  3oon  ; 
de  ntdt  (used  only  with  a  negative),  at 
hand,  so  near,  soon  ;  gitdt  que,  as  soon  a«. 

situation,  s.  f.  [situei'—L.  sit^is],  situ- 
ation, site. 

six,  num.  adj.  [L.  sex],  six,  sixth. 
[Pronounce  si;  si-z  mis;  le  sis  du  mots.] 

sloop,  s.m.  [Fn;.,'.  sloop],  a  sloop. 

sobre,  adj.  [L.  sobrius],  sober,  spar- 
ing, temperate,  abstemious. 

social,  6,  adj.  Cj.  sncialis],  social. 

soeur,  8.  f.  [L.  soror],  sister. 

sole,  s.  f.  [L.  seta],  silk. 

soif,  s.  f .  [L.  sitim],  thirst. 

soigner,  v.  a.  [soin],  to  take  care  of, 
look  after,  attend,  mind,  nurse;  soigni, 
exact. 

soigneusement,  adv.  [soigneux— 
«ori],  carefully. 

soin,  s.m.  [origin  unknown],  care, 
.     •  idance  on. 

soir,  s.m.  |L.  serum],  evening,  night; 
le  soir  mime,  that  very  night. 

soiree,  s.  f.  [soir],  evening,  evening 
party,  at  home,  ni^'ht  (considered  with 
respect  to  its  duration). 

sois,  2nd  sing,  imperat.  and  subj.  of 
tire. 

soit,  adv.  and  conj.  [3rd  BubJ.  of  itre], 
be  it  so,  weU  and  good ;  whether.  [Pro- 
nounce toii  *oi-t  avec  luif  aoi-t  avM 
noiM.l 


Ui 


VOC/BULARY. 


i'ii 


I;  V,.   ,' 


soixante,  num.  adj.  [L.  gexajfiiita], 
sixty ;  soixanfe-dix-nenf,  sevuntj'-niiie. 
[Pronounce  x  aa  «  sharp.] 

sol,  s.  m.  [L.  solum],  soil,  {ground, 
earth. 

soldat,  8.  m.  [It.  .voidato],  soldior.  [t 
is  tiot  pronounced.] 

soleil,  9.  m.  [L.  sol],  sun. 

solennellement,  adv.  [sole^mel—h. 
solemnis],  solemnly,  gravely. 

solide,  adj.  [L.  soli(hiii],  solid,  stt  )ii{4-, 
firm,  steadfast. 

solidement,  adv.  [solide],  solidly, 
firmly. 

solitude,  8.  f.  [L.  solitzido],  solitude, 
loneliness. 

solive,  8.r.  [L.*  soliva — L.  subleeaie], 
joist,  beam. 

solution,  s.  f.  [L.  solutioitetn],  solu- 
tion. 

sombre,  adj.  [Sp.  soinlra],  darlc, 
sonibre,  dull,  gloomy,  overcast,  melan- 
choly, sad. 

sommaire,  adj.  and  noun,  [L.  unni- 
WKirium],  summary  ;  short,  prompt. 

somme,  a.  m.    [L.   somnus],  a    nap, 
snooze, 
somme,  s.  t.  [L.*  salma],  a  burden. 
somme,  s.f.  [L.  s^imma],  sum, amount. 
BOmmeil,  s.  m.  [L.  somnus],  sleep. 

sommeiller.  v.n.  \so7mneil],  to  slum- 
ber, 
sommes,  Ist  plu.  pres.  ind.  of  itre. 

somptueux,  se,  adj.  [L.  sump- 
tnosiis],  sumptious,  bountiful. 

son,  B.  m.  [L.  soiivs],  sound. 

son,  fern.,  sa,  plu.,  ses,  poss.  adj.  [L. 
siium],  his,  her,  its,  one's. 

Bonder,  v.a.  [L.  subundare],  toaound, 
try  the  depth,  fathom,  explore,  probe, 
search. 

songe,  R.m.  [L.  aornnium],  dream 
(less  irrational  than  rive). 

m 


eonqer,  v.  n.  [I.,  yovivia.r],  to  dream, 
muse,  think,  moiai,  iiitind,  dtvise. 

songeuP,  ].  s.m.,  feni.  fcong-euse, 
[so7i(jfr],  dreamer. 
2.  adj.,  thoughtful,  dreamy. 

sonner,  v.  intr.  [L.  «".<>]  to  sound, 
rin^',  strike. 

sonnerio,  s.  f.    [sonner— L.    sonare], 
ring  of  bells,  bdls. 

sonnet,  s.  m.  [It.  sonncto],  sonnet,  [t 
is  never  pronounced.] 

sonnette,  s.  f.  [somii'r],  bell,  hand- 
bell. 

sonore,  adj.  fT,  <(w  ,  .\-»],  sonorous, 
sounding,  eciining,  ri;::,;iig. 

sorcier,  s.  m.  [L.*  nor  iarms],  sor- 
cerer, wizard,  conjuror,  magician,  en- 
chanter. 

sorciere,  s.f.  [L*  s(.itiarius],  witch. 
sort,  s.  111.  [L.  sortem],  fate,  lot,  des- 
tiny, spell,  cliarm,  magic,  encliantmei.t. 

sorte,  s.f.  [It.  sorta],  sort,  kind, 
species,  manner,  way. 

sortie,  s.  f  [sortir],  going  out,  depar- 
ture, egress,  leaving,  ouiiet. 

sortir,  v.  n.  irr.  [L.  surgerc  or  swari], 
(sortant,  styrii,  je  sors),  to  go  r^ut,  ac 
forth,  come,  come  out,  come  forth,  prvt- 
ceed. 

sot,  te,  adj.  [der.?],  fooUsh,  ui  Iv, 
senseless. 

sottise,  s.  f.  [sot],  folly,  silliness  fool- 

islmess,  senselessness. 

SOU,  B.  m.  [It.  soldo— L.  soldtis],  &ou, 
cent,  half -penny. 

soubassement,  s.m.  [sotu+lt.  Ihu- 
seiiiento],  losenient,  sub-basement, 

souci,  s.  m.  [souci'er],  care,  trouble, 
anxiety,  solicitude. 

sovtcior,  V.  tr.  [L  ^utlidtarc],  t^  r.^u8e 
anxiety ;  se  soucier,  to  care  for,  be 
anxious. 

SOUCieux,  se,  adj.  [soncier—h,  solli- 
citarc],  1^  ixious,  i\\\\  of  care,  care'.voin, 
«olicitciis,  ^.oiriod. 


If],  to  dream, 
devise. 

songeuse, 

c],  to  sound, 
-L.  sonare], 
J,  sonnet.    [( 

bell,  hand- 
»],  sonorous, 

arhis],  sor- 
iijfioian,    en- 

nu8],  witch. 

.te,  lot,  (les- 
^hantmei.t. 

sort,    kind, 

•  out,  depar- 

'  or  gorari], 
LfO  rxit,  !;r 
forth,  pro- 

ilish,    dill''-, 

liness  fool- 

jldus],  sou, 

is+lt.  bag- 
lent. 

t>,  trouble, 

;],  t.o  f  .^ll8e 
3    for,     bo 

r— L.  «oi;i- 
carev.oin, 


VOCABDLAB¥. 


soudain,  e,  adj.  [L.  tubit,aneti8,  from 
iuhire,  to  ooine  stealthily],  sudden.  [See 
«u6iV.] 

soufifert,  p.  p.  of  gouffrir. 

souffle,  s.  m.  [soujler],  breath. 

SOUffler,  v.n.  [L.  goufflare],  to  breathe, 
whisper,  blow,  blow  out. 

soufflet,  8.  m.  [gou_ffle\,  bellows,  [t 
is  never  pronounced.] 

SOVlffrance,  s.  f.  [souffrir],  suffering. 

soufiBrir,  v.  a.  irr.  [L.  nufferre],  (conju- 
gated like  cotiurir)  to  suffer,  endure, 
resist,  permit. 

souhait,  s.  m.  [souhaiter],  wish ;  fait 
d  souhait,  ideal. 

souhaiter,  v.  a.  [«otu+O.F.  haitier— 
O.H.G.  heizan,  'to  call'],  to  wish,  wish 
for,  long  for. 

souiller,  v.  tr.  [gouiUe  -L.  suUlus, 
iiomsus,  pig],  to  Soil,  maise  dirty. 

soulagrement,  s.  m.  [soulager],  re- 
lief, ease,  alleviation,  assuagement,  solace, 
help. 

soulasjer,  v.  a.  [L.  subleviare],  to  re- 
lieve, ease,  allay,  oomfort.  [Written 
goiilage-  before  a  and  o,] 

soulever,  v. a.  [L.  gubleuar.],  to 
raise,  lift,  heave  up,  take  up,  lift  up,  ex- 
cite.   [Written  goul&v-  before  e  mute.] 

Soulier,  s.  m.  [L.*  aolarititn],  shoe,  [r 
is  never  pronounced.] 

soulig'ner.v.a.  [gous,  ligne],  to  under- 
line, emphasize. 

Boumettre,  v.  intr.  irr.  [L.  submit- 
teie],  to  submit. 

soumis,  e,  adj.  [p.  p.  of  souinettre], 
submis'jive,  coedient. 

soumission,  s.  f.  [L.  mibmusionem], 
submission,  Bubmissiveness,  subjection. 

SOUP9011,  8.  m.  [L.  guspicumein],  sus- 
picion. 


tr.    [goupfon],    to 
«oup9ouneux,  ease,  adj.  [aoupton 


souiH^imer,  v, 

suspect. 


— L.  $iispieionem],  auspicious,  mistrustful, 
soupe,  3.f.  [Teut.,  Ger.  ntppe],  soup; 
containing  usually  slices  of  bread  called 
des  soupeg ;  tremper  comrne  une  goupe,  to 
soak  like  a  piece  of  bread  in  soup,  ». «., 
to  soak  thoroughly. 

souper,  1.  V.  n.  [soupe— Qn.  nippe], 
to  sup,  dine,  to  have  supper. 
2.  a.m.,  supper,  meal. 

soupir,  8.  m.  [L.  sugpirium],  sigh, 
breath,  gasp. 

soupirail,  s.m.  [h.*  suspiraculum—L. 
sugpirare],  an  air-hole,  skylight. 

soupirer,  v.  n.  [L.  sugpirare],  to  sigh, 
gasp. 

souple,  adj.  [L.  supplex],  supple, 
ready,  inventive. 

source,  8.f.  [L.  suri/ere],  spring, 
source,  fountain. 

sourcil,  s.m.  [L.  gupereilium],  eye- 
brow, brow.     [/  is  never  pronounced.] 

sourd,  e,  adj.  [L.  mrdiui],  deaf,  dull, 
hollow  ;  sourd-muet,  deaf  and  dumb. 

sourdement,  adv.  [sourd],  with  a 
hollow  voice ;  secretly,  in  an  underhand 
:aanner. 

sourdine,  s.f.  [sourd],  surdine,  check, 
stop,  damper ;  en  sourdine,  softly, 
quietly. 

sourire,  a.m.  [sourire],  smile. 

sourire,  v.  intr.  [L.  subridere],  tosmile. 

sournolsement,  adv.  [soumoig, 
der.?],  slyly,  sullenly,  stealthily. 

sous,  prep.  [L.  subtug],  under,  be- 
neath, underneath. 

soustraire,  v.  tr.  irr.  [L.  subtrahere], 
to  remove,  preserve,  subtract. 

soutenir,  v.  tr.  irr.  [L.  gustinere],  to 
sustain,  support,  keep  up,  bear,  assist. 

80Ut;enu,  e,  [p.  p.  of  soutenir],  sup- 
ported, sustained,   continued,    elevated. 

souvenir,  8.m.  [L.  subvenire],  re- 
membrance, keepsake,  reooUeotion,  rem- 

inijcunce. 


118 


VOCABULARY. 


%l 


111' 


m 


f 


i 


3t  f 


i 


souvenir  (se),  v.r.  Irr.  [L.  mbvenire], 
(oonjuf^ated  like  venir)  to  remember, 
bear  in  mind. 

souvent,  adv.  [L.  mbinde],  often, 
frequently. 

SOUVentl,  p.  p.  of  souvenir, 

special,  e,  adj.  [L.  tpecialis],  special, 
peculiar. 

ap^cieux,  euse,  adj.  [L.  speciosjis), 
specious,  plausible. 

t  '^ctacle,  s.m.  [L.  apectacttlum], 
pia"  «;    bpectaole,    performance, 

sight 

Sphinx,  <i.in.  [L.  sphinx],  Sphinx  (a 
fabulous  monster  that  devoured  those 
who  were  unable  to  solve  a  riddle  it  pro- 
posed). [Note  30,  33.] 

splendeur,  s.m.  (L.  splendorem], 
splendour,  brillianoy. 

Bpontand,  e,  adj.  [L.  apontaiieus], 
spontaneous,  voluntary. 

stagnant,  e,  adj.  [L.  stagnantem], 
stagnant. 

station,  8.t.  [L.  stationejn],  standing, 
stay,  station,  stopping-place. 

statue,  8.f.  [Lk  statuxi],  stairUe. 

stimuler,  v.a.  [L.  stitnularf],  to  stim- 
ulate, excite,  rouse. 

sterile,  adj.  [L.  sterilis],  sterile,  bar- 
ren ;  fruitless,  unavailing,  ineffectual, 
useless,  vain. 

store,  s.m.  [L.  storea],  spring-roller 
blind,  blind. 

stupefaction,  s.  f.  [L.*  ttupefac- 
tioJiem],  stupefaction,  bewilderment,  dis- 
may. 

style,  8.m.  [L.  stylus],  style. 

stupefait,  e,  adj.  [L.  stupefactus], 
stupefied,  astonished. 

stupide,  adj.  [L.  stupidus],  stupid. 
8U,  p.  p.  of  lawir. 

subalteme,  1.  s.m.  [L.  lubaltemus], 
subaltern. 


2.  adj.  subordinate,  inferior,  subaltern, 
subir,  v.a.   [L.  aubire],  to  undergo, 

submit,  suffer,  sustain,  suppoi-t,  be  uffeot* 

ed  by. 

subit,  e,  adj.  [L.  siUritus],  sudden, 
unexpected,  [soudain  is  elevated  style, 
subit  is  ordinary.] 

subitement,  adv.  [gubit],  suddenly, 

unexpectedly. 

SU0c6der  (6,),  v.n.  [L.  nuccedere],  to 
succeed,  follow.  [Written  mcctd-  before 
'  mute,  except  in  fut.  and  cond.] 

succ^s,  s.m.  [L.  suecesius],  success. 

succomber,  (^),  v.a.  [L.  succum- 
bere],  to  sink,  fall,  fall  down,  yield,  suc- 
cumb, die,  perish. 

Sucre,  s.m.  [L.  saecharum],  sugar. 

sucrer,    v.    tr.    [suere],    to    sugar, 

sweeten. 

3ud,  s.m.  [Ger.  siid],  south. 

suer,  v.n.  [L.  sudare],  to  sweat,  per- 
spire. 

sufflre,  v.n.  irr.  [L.  sufficcre],  (miffl,- 
sa7it,  suffl,)  to  suffice,  be  enough,  be  suffi- 
cient. 

Buffisamment,  adv.  [sujisard,  suffl,r\, 
sufficiently,  enough. 

sufflsant,  e,  adj.  [stifflre],  suflicient, 
enough ;  consequential,  conceited. 

sufifoquer,  v.n.  and  v.a.  [L.  tuffih 
care],  to  suffocate,  choke,  stifle. 

suicide,  s.m.  [L.  sui,  cedere],  suicide, 
case  of  suicide. 

suite,  s.f.  [L.  secta],  rest,  sequel,  suc- 
cession, coiniection,  consequence,  result, 
coherence;  de  suite,  one  after  anoth<jr; 
tout  de  suite,  immediately,  at  once ;  d  la 
suite,  after. 

suivant,  e,  l.  adj.  [suivre],  next, 
following,  succeeding,  subsequent,  ensu- 
ing. 

2.  prep.,  according  to,  in  the  opinion  o£ 

suivi,  past  part,  of  $uivn. 


114 


or,  subaltern, 

to  undergo, 
loi-t,  be  afPeot* 


itM],  sudden, 
evated  style, 

tj,  suddenly, 

uccedere],  to 
MccM-  before 
nd.] 

>]>  success. 

[L.  succum- 
I,  yield,  sue- 

»],  sugar. 
to    sugar, 


•  sweat,  per- 


ccrel  (suffl- 
;h,  be  suffi- 


mnt,sufflr], 

],  sufiicient, 
ited. 

.   [L.  tuffih 

le. 

re],  suicide, 

equel,  suo- 
nce,  result, 
sr  another; 
once ;  d  la 

vre],  next, 
iient,  eiisu- 

opinion  oC 


VOCABULARY. 


suivre,  v.a.  and  v.n.  irr.  (L.  /tripn'], 
(htiivant,  suivi,  je  sin's,  je  suiins,  je  suiv- 
rai,  que  je  miive)  to  follow,  j^o  after,  go 
next. 

SUlet,  te,  adj.  [L.  subjectunU  wubject. 

SUJet,  8.  m.  [L.  suhjcctuK],  subjeot, 
cause,  matter,  occasion,  theme,  aiyu- 
m'nt.    [( is  never  pronounced.] 

summum,  s.m.  [L.  numinmn],  the 
hifiThest  point,  the  f,'rt'atest  dejrree. 

superbe,  adj.  [h.  superbuK],  proud, 
arrogant,  haughty,  superb,  lofty,  stately. 

3uperclierie,  s.f.  [It.  soperchieria], 
deceit,  fraud,  trickery. 

Superieur,  e,  s.  and  adj.  [L.  xaperi- 
orem],  superior,  upper. 

super.stitieux.  euse,  adj.  [L.  8^lper^ 
stitiugus],  superstitious. 

superstition,  s.f.  [L.  super stUion- 
nn],  superstition 

supplement,  s.  m.  [L.  supplement- 
1  m],  supplement. 

suppliant,  e,  adj.  [pros,  i^urt.  of 
sujipliei],  supjilicating,  beseechin<r. 

supplice,  s.m.  [L.  suppliciinn],  pun- 
ishment (corporal),  pain. 

supplier,  v.a.  [L.  su2)pUcare\,  U)  bo- 
seecli,  entreat,  supplicate. 

supporter,  v.a.  [L.  supportnre],  to 
support,  s\isiain,  uphold,  endure,  suffer, 
tolerate,  bear  with. 

supposer,  v.  a.  [L  *  Kuhpaufini-c],  to 
suppose,  grant,  infer,  conjecture. 

supprimer,  v.a.  [L.  mpprhnne],  to 
suppress,  pass  over,  put  down,  abolish. 

supreme,  adj.  [L.  nupreiHiLs],  su- 
preme, last. 

SUr,  pr^p.  [L.  super],  upon,  on,  over. 
■    SUr,  e,  adj.  [L.  securus],  sure,  certain, 
safe,  secure. 

surement,  adv.  [sur],  suiey,  cer- 
tainly, safely. 

surexciter,  v.  tr.  [sur+vxcitar],  to 
e.\'cite  excessively. 

surface,  B.f.  [sur,jace],  surface. 

115 


surgir,  r.n.  (L.  turgire],  to  rtee,  fpring 

up,  rise  up. 

aiu"monter,  v.a.  [gur+monter],  to 
surmount,  overtop,  rise  above,  conquer. 

surnaturel,  le,  adj.  [mr+'iuiturel], 
supernatural. 

durprenant,  e,   adj.    [surprendre], 

suqirising. 

surprendre,  v.  a.  irr.  [sur+prendrc], 
(conjugated  like  jirendre)  to  surprise, 
overtake,  astorish,  ania/.e,  catch,  come 
upon. 

surprls,  adj.  (p.  p.  of  surpreudre], 
surprised. 

surprise,  s.  f.  [surprendre],  surprise, 

ania/enu'nt. 

sursaut,  s.  m.  [mr+8aut\,  Jtart; 
x'l'm'il'er  en  sursaut.  to  awake  with  a 
start.     [/.  is  never  pronounced.] 

sursauter,  v.  n.  [^nrmut],  to  start 
suddenly. 

surtout,  adv.  [mr+tout],  above  all, 

( specially,  particularly. 

.surveillance,  s.f.  [sttr-^veiller],  sup- 
erintendence, inspection,  supervision, 
guardianship,  vigilance. 

surveillant,  s.m.  [gvrveillei],  super- 
intendent. 

surveiller,  v.  tr.  [sur+veiller],  to 
watch  over,  look  after,  inspect,  superin- 
tend. 

survenir,  v.  n.  irr.  \sur+vpnir],  (con- 
jugated like  wenir)  to  supervene,  come 
on.  happen  tuiexpectidly,  eome  unex- 
pectedly. 

susceptible,  adj.  [L.»  sKsce/tihiUs], 
susceptible. 

suspect,  e,  adj.  [L.  svspectus],  sus- 
pected, suspicious,  doulrful,  ambiguous. 

suspendre,  v.  tr.  [L.  suspendere],  to 
suspend,  hang  up. 

sut,  SUt,  3ril  sing.  ]  ast  ind.  .and  3rd 
sing,  past  subj.  of  xaroir. 

svelte.  a<lj.  [It.  srrltn-—J,.  ex,  vi-Upre], 
lir'hi,  .liender,  slim,  elegant. 


I'  M 


VOCABULARY. 


■VelteSBe,  s.  t.  [m«2(«],  slenderness. 
Byllabe,  s.  f.  [L.  nyllaba],  Hyllable. 
symptdme,  s.  m.  [Ok.  av^irrwfia], 
symptom. 

T. 

ta,  posa.  pro.  fcm.  [L.  tvatn],  thy, 
your. 

talr  ac,  s.  m.  [Sp.  tabaco,  of  Indian 
orijfiri],  tobacco,  snuff  ;  dibilant  de  tabac, 
tobacconist. 

table,  8.  f.  (L.  tabula],  fable,  board  ; 
se  wHtre  d  table,  to  sit  down  to  eat. 

vi^bleau,  8,  m.  [table],  paintiii(,',  pic- 
ture. 

tabl^e**  8.  m.  [L.  tabularium],  apron. 
l»    J  nev';i-  pronounced.] 

tabouret,  8.m.  [O.F.  labour,  'drum'], 
■tool,  footstool,    [t  is  never  pronounced.] 

tach  .r,  V.  tr.  [L.  taxare],  to  stain, 
spot. 

t&cher,  v.tr.  [tdche],  endeavour,  strive, 
try. 
tacite,  adj.  [L.  tacitv^],  tacit,  iini^lied. 

taclturne,  adj.  [L.  taciturniml  taci- 
turn, silent,  moody,  reserved. 

tact,  8.  m.  [L.  tactus],  touch,  feeling, 
tact,  prudence,  skill. 

taille,  8.  f.  [tailler — L.  taha],  cutting  ; 
out,  size,  shape,  waist,  height,  stature  ; 
prendre  a,  la  taille,  to  take  by  the  waist. 

talUer,  v.  tr.  [L.*  taleare],  to  cut, 
hew,  carve,  trim,  prune. 

tailleur,  s.  m.  [tailler],  tailor,  cutter. 

taire,  v.a.  irr.  [L.  tacere],  (taisant,  tu, 
jc  lai.-',  je  tus,  je  tairai,queje  taine),  keep 
anything  quiet,  not  to  say,  conceal ;  se 
taire,  to  be  silent. 

talent,  s.  m.  [L.  takntum],  talent, 
power,  ability,  weight. 

talon,  8.  m.  [L.  talus],  heel. 

talonner,  v.  tr.  [taUm],  to  pursue 
atosely,  urge,  press,  crowd,  shove. 

tambour,  B.in.  [Pen.  tamMlr],  dniiii. 


tazniser,  v.a.  [tamit—Vvi.  temti],  to 

sift,  pass  through  a  sieve. 

tandiB  (que),  oonj.  [L.  tam  die>i\ 
while,  whilst. 

tangfue,  s.  f.  [der.?]>  a  kind  of  white 
Band  or  marl  deposited  at  the  mouth  of 
rivers  and  creeks  in  the  north  of  France; 
it  is  used  as  a  fertilizer. 

tant,  adv.  [L.  tantus],  so  much,  so 
many,  as  much,  as  many,  both ;  tant  ijne, 
as  long  as. 

tantdt,  adv.  [tan+t6t],  a  moment  ago, 
just  now,  presently,  1)..  and  by,  sometimes, 
now,  soon,    [t  is  never  pronounced.] 

tapage,  s.  m.  [taper],  noise,  uproar, 
row,  racket. 

tape,  8.  f.  [taper],  rap,  slap,  tap. 

taper,  r.  a.  [L.G.  tappe],  to  strike,  hit, 
slap,  tap,  pat. 

tapis,  8.  m.  [L.  ta])es],  carpet,  rug. 

tapisser,  v.  a.  [tapin],  to  hang  with 
tapestry,  deck,  adorn,  to  carpet,  line. 

tapisserie,  s.  f.  [tapin],  tapestry, 
haiiffings,  upholstery. 

tapoter,  v.  a.  [taper],  to  pat,  tap. 

taquiner,  v.  tr.  [taguin—Sp.  taca^], 
to  teai-e,  torment. 

tard,  adv.  [L.  tardus],  late ;  tM  ou 
tard,  sooner  or  later. 

tarder,  l.  v.  n.  [tard],  to  delay,  loiter, 
be  long,  defer,  stay. 

2.  V.  impersonal,  to  long  for;  il  me 
tarde  de  le  fairs,  I  long  to  do  it. 

tarir,  v.  intr.  [O.H.G.  tharrjavL\,  to 
drain,  dry  up,  exhaust. 

tas,  8.  m.  [O.H.G.  tan  or  Gael.  ta\ 
heap,  pile,  lot,  troop,  squad.  [Pronounce 
t&  ;  un  td'Z-  inorm«.\ 

teinte,  8.f.  [tdndre—l,.  tingere],  tin;,'0, 
tint, 
tasse,  8.  f.  [It.  tozzo— Ar.  thaea],  oup. 

tasser,  v.  tr.  [tas],  to  heap,  pile  up, 
shove  close. 

t&ter,  V.  tr.  [O.F.  toiter,  L.*  farita^.i 
L.  taxare},  to  feel,  tasto,  tiy,  fumbl*. 


116 


VOCABULARY. 


Dn.  temti],  to 

A.  tarn  dieii\ 

dnd  of  white 
ihe  moutl)  of 

th  of  France; 

so  muob.  so 
th;  tant <jite, 

moment  ag;©, 

y,  sometimes, 
)unced.] 

oise,  uproar, 

P.  tap, 

;o  strike,  hit, 

pet,  rug. 

o  hang  with 
pet,  line. 

'].   tapestry, 

pat,  tap. 
Sp.  tacaHo], 

late ;  tdt  ou 

ielay,  loiter, 

for;  il  me 

it. 

arrjati},  to 

Gael,   ta.]^ 
[Pronounce 

jere],  tin^'e, 

haea],  cup. 
tp,  pile  up, 

I.*  taoritO'.i 

,  fumblo. 


tfttonner,  v.  Intr.  Itdter],  to  grope, 
feci  ill  the  rlark. 

te,  pers.  pro.  obj.  before  verbs  [L.  te], 
thee. 

tel,  le.  adj.  [I,  ttlix],  suoh,  like;  tel 
quel,  such  as  it  is  (ov  was). 

tenement,  adv.  [M],  so,  in  such  a 
manner,  to  such  a  dei^'ree. 

t6moigner,  v.  a.  [L.*  fmfimoidare], 
to  testify,  show,  to  witness. 

t6moin,  s.  m.  [L.  t  ■sfiuioniam],  wit- 
ness, evidence,  testimony,  proof. 

temperament,  s.  m.  [L.  tempera- 
menium],  constitution,  temper. 

temp6te,  s.f.  [L.  tnmi}e.<ta<i],  tempest, 
storm. 

temple,  a.m.  [L.  templnm],  temple. 

temps,  s.m.  [L.  temimfi],  time,  season, 
>KtaAhQr\qu^ltemp<fait-U?  what  sort  of 
weather  is  it  ? 

tenace,  adj.  [L.  tenacem],  tenacious. 

tendre,  adj.  [L.  tenerem],  tender,  soft, 
delicate,  fond,  affectionate,  lovinjf. 

tendre,  v.  a.  |  L.  te/ndere],  to  bend, 
stretch,  spread,  lay,  strain,  hold  out. 

tendrement,  adv.  [tendre],  tenderly, 
affectionately. 

tendresse,  s.  f.  [tejidre],  tenderness, 
affection,  love,  fondness;  plu.,  tender 
caresses. 

tenez,  2nd  plu.  imperative  of  teiiir ; 
(Interj.)  hold  1  here !  there ! 

tenir,  v.  a.  and  v.  n.  irr.  [L.  tenere], 
{tenant,  tenu,je  tienfi,je  thi-^,jp  tiendrai, 
queje  tienne),  to  hold,  keej),  to  hold  out, 
keep,  cling  to,  care  for,  adhere,  stick,  iiald 
fast ;  86  tenu;  to  remain,  stand.' 

tentant,  e,  adj.  pres.  part,  of  tenter, 
tempting,  enticing. 

tentateur,  trice,  adj.  and  s.  [L. 
tentatorem],  tempting ;  tempter. 

tentative,  8.f.  [L.*  tentativa],  an 
attempt. 

tentation,  b.  I.  [L.  Untationem], 
tamptation. 


U7 


tente,  s.f.  [L.*  ti-nfa  •  L.  tend^re],  tent. 

tenter,  v.  a.  [L.  tenfnre],  to  attempt, 
try,  tempt,  entice. 

tenture,  s.  f.  [tei.dm],  tapestry,  hang- 
ings. 

tenue,  s.f.  [teni,],  holdin",',  attitude, 
dress,  <loi>ortmont,  carriii^'f,  beariri},'. 

terme,  s.  m.  [L.  tnnninus],  term, 
word,  bound,  limit,  time. 

tornir,  v.  a.  [O.  IL  O.  tarnjnn],  to 
tarnish,  dull,  deaden,  sul'y,  stain. 

terrain,  s.m.  (L.  terreimm],  ground, 
soil. 

teiTe,  s.f.  [L.  terra],  earth,  land,  soil, 
ground  ;  par  terre,  on  the  ground,  on 
the  floor. 

terrestre,  adj.  [L.  terrentHit],  terres- 
tial,  earthly. 

terrible,  adj.  [L.  terribilw],  terrible, 
dreadful,  awful. 

terrifler,  v.  tr.  [L.  tcrrificuft],  to  ter- 
rify. 

t^te,  s.f.  [L.  testa],  head  ;  ni'il  de  Ute, 
nial  d  la  fete,  head-ache;  tete.-ii-tHe, 
private  conversation,  face  to  face  ;  inter- 
view, a  tete-a-tcte. 

tetu,  e,  adj.  [tite],  headstrong,  ob- 
Btinpte,  stubborn. 

texte,  8.m.  [L.  textux],  text, 
the,  s.m.  [Chinese  tcha],  tea. 

thea,tre,  s.m.  [h.  thealrum],  theatre, 
play-house,  stage. 

Thebalde,  s.f. ,  Thebais,  a  desert  place 
in  Egypt  into  which  Christian  hermits  re- 
tired ;   a  desert,  solitude. 

theor6me,  s.  m.  [Gk.  fftiipj/fxaj, 
theorem 

theorie,  s.f.  [Gk.  Otiapia],  theory, 
speculation. 

tiede,  adj.  [L.  tepidus],  lukewa,in, 
tepid,  indifferent. 

tiedeur,  s.f.  [tiMe],  lukewarmness, 
coldness,  indifference,  warmth. 

tiendrait,  8rd  sing.  cond.  of  tenir. 


VOCABULARY. 


51!' 

:'  '  '> 
If 


It 

111. 


tiens,  Snd  singr.  ind.  and  imperative  of 

teiiiy  ;  (interj.)  why  ! 

tient,  3rd  sing.  pres.  ind.  of  tenir. 

tignasse,  8.f.  [teigne],  (colloq.)  old 
mg ;  mop  of  hair ;  matted  fleeoe. 

tillac,  s.m.  [Soand.  thilia,  a  floor],  the 
pooiidt'ck,  stem-deck. 

timbre,  8.m.  [L.  tympanum],  bell, 
voice,  tone,  mask,  stamp,  postmark. 

timbrer,  v.  tr.  [timbre],  to  stamp ; 
ime  mix  Men  tinibrie,  a  rich  musical 
voice. 

timide,  adj.  [L.  timidua],  timid, 
timorous,  shy, 

timidenient,  adv.  [timide],  timidly, 
shyly,  bashfully. 

timonier,  8.m.  \tiinnn—L.  temotiem, 
a  carrii)  n-e-pole],  a  shaft-horse ;  steers- 
man, wheelsman ;  titiumier  en  second, 
second  wheelsman. 

tirade,  s.f.  [tirer],  tirade. 

tirailler,  v.a.  [tirer],  to  pull,  tuy, 
-aul,  twitch  ;  tease,  bother. 

tirer,  v.a.  [Goth,  tairan],  to  draw, 
pull,  take,  pull  out,  free,  extract. 

tiroir,  s-m.  [tirer],  drawer. 

tisonner,  v.  n.  [tmon—L.  titionem], 
to  stir  or  poke  the  fire. 

titre,  s.m.  [titulus],  title,  right ;  d 
cc  titre,  in  that  capacity. 

toi,  pron.  [tibi],  thee,  thyself,  thou ; 
you. 

toile,  s.f.  [L.  tela,  cloth,  linen-cloth, 
linen,  curtain,  sheet. 

toilette,  s.  f.  [toile],  toilet,  dress  ; 
tiressing-table. 

toi-mSme,  ref.  pro,  comp,,  thyself. 

toison,  s.f.  [L.  toimonem],  fleeoe. 

toit,  s.m,  [L.  tectum],  roof,  top.  [t  is 
never  pronounced.] 

tol6rer,  v.  tr.  [L.  tolerare],  tolerate, 
put  up  with,  endure,  bear,  [toler-  before 
$  mute.] 


tombeau,  B.m.  [L.  tumhellus,  dim.  of 
tumba],  tomb, 

tomber,  v.n.  [O.  II.G.  t&mAn],  to  fall, 
fall  down,  tumble,  drop,  sink  down. 

ton,  ta,  tes,  poss.  adj.  [L.  tuux],  thy, 
your. 

ton,  s.m.  [L.  tonus],  tone,  voico,  ao« 
cent,  manner,  strain,  style,  taste. 

tonique,  8.m.  [ton],  tonic. 

tonneau,  s.  m.  [itJime—O.P.  tonnel, 
der  ?'  a  jask,  tun,  vessel. 

tonnelle,  s.f.  [tontie],  an  arbour 

tonnerre,  s.m.  [I-.  ton  ';»],  thunder; 
Tonnerre  de  Brent .'  Thunder !  (sug- 
gested by  the  roar  of  the  batteries  thereX 

toper,  V.  intr.  [It.  toppare],  to 
agree.  [Originally,  to  make  an  equal  stake 
at  dice,] 

tordre,  v.a.  [L.  torquere],  to  twist, 
wring. 

torrent,  s.m.  [L.  torrentem],  a  tor- 
rent, 

tort,  8.m.  [fj.  torttis],  wrong. 

tortillement,  s.m.  [tortiller],  twist- 
ing, shultliiij.  shifting. 

tortiller,  v.a.  [tortil—-\j.  tnrtiles],  to 
twist,  wind  up,  shuffle, 

torture,  s.f,  [L.  tort  urn],  torture, 
pain,  rack. 

torturer,  v.a.  [torture],  to  torture, 
pain,  rack. 

t6t,  adv.  [L.  tostus],  soon,  shortly. 
[Pronounce  t6  ;  td-t  aprbs.] 

touchant,  e,  adj.  [toucher],  touch- 
ing, affecting,  moving,  pathetic;. 

toucliei',  v.a.  and  v.n.  O.H.G.<;?<t7i07», 
'to  tug'],  to  touch,  handle,  feel,  play; 
toucher  du  iiiano,  to  pliy  the  piano ;  s» 
toucher,  to  touch  one  another. 

toujours,  adv.  [tons,  jours],  always, 
ever,  still,  anyhow,  at  least. 

toupet,  8.m.  [Low  Oer.  t<'t>ji\.  a  tuft 
(of  hair),  forelock.    [See  note  05,  11.] 


Uf 


mbellns,  dim.  of 

t<Lm6n],  to  fall, 
ink  down. 

,  [L.  twMl,  thy, 

one,  voico,   ao- 
),  taste. 

nic. 

e— O.F.  tonnel, 

an  arbour 

'ni],  thunder; 
unfler !  (BUg- 
latteries  there). 

top]>are],  to 
(  an  equal  slako 

ere],  to  twist, 
erUem],  a  tor- 

ronp. 

>rh'l/.er],  twist- 

L.  tiirtUes],  to 

urn],    torture, 

I,   to  torture, 

ioon,    shortly. 

ucher],  touch- 
letie, 

y.H.G.zjtchon, 
e,  feel,  play; 
the  piano ;  s« 
er. 

lurs],  always, 

tc/iji],  a  tuft 
ie  G5,  11.] 


VOCABULARY. 


toupie,  R.f  fof  Tout,  oridn  :  En<?. 
top],  top,  s)<iiiiii;i!;-to)). 

tour,  s.m.  [L.  t()r7iuf>].  luni,  trick  ; 
revolution,  round;  ihacuii  d  non  tour, 
everyone  in  his  turn  ;  tour  d  tovr  by 
turnu ;  d  tour  de  bran,  with  all  one's 
might ;  /aire  un  tour  (df,  ttromeiuide),  to 
take  a  walk. 

tour,  H.f.  [L.  turrem],  tower. 

tou;  billon,  H.ni.  [L.  turbo],  whirl- 
wind. \ortex,  eddy,  whirlpool. 

tourbillonner,  v.n.  [tvur'Mlon],  to 
eddy,  whirl,  wind, 
touriste,  s.m.  [Eng.  Umri^it],  tourist. 

toirinentor.  y.s\,.[tounrient—L.  tor- 
nmntuin],  to  tormunt,  torture,  rack, 
trouble,  harass,  annoy,  tease,  worry. 

tournant,  B.ni.  [tourner],  turn,  turn- 
ing, winding. 

tourner,  v.a.  IL.  tornare.].  to  turn, 
turn  round,  wind,  revolve  ;  Umrn^,  .spoil- 
ed (said  of  milk,  wine,  soup,  etc.). 

tOUmeUT,  a.m.  [L.  toriiatarpiii], 
turne-. 

tournure,  b.  f.  [tourner],  figure, 
«hape,  turu. 

tourte,  S.f.  fT..*  tortii,  '  rolled  '].  a  flat 
loaf.  -none.     [!■  i  c  note  73,  23.] 

tourterelle,  s.  f.  (L.  turturella], 
turtle,  ttirtle-dove. 

toua,  maso.  plu.  of  ^otit. 

tout,  1.  adj.  ;  fem.  toiitc ;  nlii.  m., 
tous,  plu.  f.  toutes  [}..  lvtiij<\,  all, 
■wliole,  each,  any,  every  ;  tout  le  rnoiutp, 
everybody;  tous  iff-  joai:!,  ev(iy  <lay ; 
tout  en/ai'i^anf,  while  making. 

2.  adv.,  wholly,  quite,  completely,  all; 
tout  a  I'hfirc,  just  now. 

8.  a.m.,  whole,  aU,  everyth!..g. 

tOUtefcis,  adv.  [toute  -f  join],  never- 
tl.oles.s,  yet. 

toutou,  8.m.,  dog  (in  the  language  of 
children). 

trace,  s.f.  [tracer],  trace,  track,  foot- 
step, print,  mark,  impression. 


t 


119 


tracer,  v.  tr.  \L.*  tractinre—lj.  trae- 
fiis,  p.p.  of  traheifl  to  trace,  outline, 
ti.ark,  engni.  c. 

tragique.  adj.  [L.  ira-zicm],  tragic, 
tnigical. 

trahi-son,  s.  f.  [L.  traditwneml, 
treachery,  treason,  perlidy. 

train,  s.m.  (L.  trahrre],  pace,  rate  ; 
tloat  or  laft ;  train,  suito,  attendants; 
train  (nii!-,\ay)  ;  en  train  de.  bu.sy. 

trainer,  v.  ir.  and  intr.  [trnin],  to 
drag,  tow,  draw,  move;  drag,  rema'i:i  be- 
hind. 

trait,  s.m.  \traire~  L.  tmhere],  arrow, 
dart,  bolt,  shaft;  trait,  trace;  feature, 
lineaineiit.     [t  Ih  never  pronounced.] 

traitement,  s.m.  [trait],  treatment, 
reception,  entertainment,  usage  ;  salary, 
l>ay,  wages. 

traitor,   v.  a.   [L.   tractare],  to  treat, 

u.so,  beliave  toward.s. 

tramer,  v.  tr.  [tranie—Ij.  traina],  to 
weave,  plot. 

tranche,  s.  f.  [traiicher],  slice. 

tranchor,  v.  a.  [  L.  truncare],  to  cut, 

cur.  i->tf. 

tranquille,  a<lj.  fT..  travquillm], 
quiet,  calai,  still,  tnuKinil,  peaceful,  easy, 
composed,  even,  uiuuilled.  [Pronounce 
the  I.] 

tranquillement,  adv.  [tranquille], 
tranquilly,  quietly,  peacotally,  calndy, 
sedately.    [Pronounce  the  L] 

traJiquillite,  s.f.  {L.  traniiuilliiatnn], 
traii(piillity,  calnmesK,  evenness. 

trmsfigurer,  v.a.  [L.  tninsjujurare], 
to '       -I'^ure. 

transformation, s.f.  [[..  Iraiusfomia- 
twnein\,  transiurmation. 

transformer,  v.a.  [L.  transjarmare], 
to  transform . 

transi,  e,  part.  [trarmr~L.  traiinire], 
chilled,  benumbed. 

transport,  c.  m.  [tranxportfr],  trans- 
port, excess,  jjassion,  rapture,  eestaoy. 


VOCABULARY. 


m 


'Mi 


transporter,  v. ».  [L.  transportare], 
to  transporl,  convey,  traimfer;  enrapture. 

transversal,  e,  adj.  [transverse— L. 
traiisvertvs],  transversal,  transverse, 
nross. 

Trappiste,  s.  m.  [la  trapi>e],  Trappist. 

traquer,  v.  tr.  [of  Teut.  origin,  Du. 
trekken],  to  beat  (for  game) ;  hunt,  drive 
into  a  pit  or  enclosure. 

travail,  8.ni.,  piu.  travaux,  [L.* 
trabacuhitn—lj.  trabs],  labour,  work,  toil, 

travalller,  v.  n.  and  v.  a.  [travail],  to 
labour,  work,  toil ;  to  work  upon,  distress. 

travers,  s.m.  [L.  travernxtn],  breadth ; 
lie  travers,  crosswise,  wrong;  d  travers, 
through,  across ;  d  tort  et  d  travers,  ut 
random,  aimlessly,  [s  is  never  pro- 
nounced.] 

travers6e,  s.  f.  [traverser],  passage, 
voyage  (across  the  ocean). 

traverser,  v.  a.  [travers],  to  cross, 
pass  over,  travel  over,  traverse. 

treillis,  s.  m.  [L.*  tralicium],  trellis, 
lattice,  lattice-work. 

treize,  num.  adj.  [L.  trededm],  thir- 
teen, thirteenth. 

tremblement,  s.  m.  [trembler], 
trembling,  quaking,  trepidation,  shaking', 
shivering;  treinlilement  de  terre,  earth- 
quake. 

trembler,  v.  n.  [L.  tremulus],  to 
tremble,  shake,  shiver,  quake. 

trempe,  e,  part,  [tremper],  soaked, 
wet. 

tremper,  v.a.  [L.  temperare],  to  dip, 
soak,  steep,  drench,  wet. 

trente,  num.  adj.  [L.  trigintu],  thirty, 
thirteenth. 

trepasser,  v.n.  [tripos— it.  trapasso], 
to  die,  depart  this  life. 

trepigner,  v.  n.  [O.F.  tripen — Du. 
trippen,  ' to  trip],  to  stamp. 

tr^s,  adv.  [L.  tm/i,v],  very,  most,  very 
much. 

tr6sor,  s.m.  [L.  thesaurus],  treasure. 


tressaillement,  ■.m.  trcisaiUir\,  • 

start,  leap. 

tressaillir,  v.  n.  [trht-^saillir],  to 
start,  leap,  tremb'c,  be  startled. 

tresser,  v.  a.  [L.*  tricciare],  to  plait, 
weave, 
treve,  s.  f.  [Goth,  triggua],  truce. 

tribiilation,  s.  f.  [\..  tribulatimiem], 
tribulation,  trouble,  distress,  trial. 

tricot,  8.  ni.  [tricoter],  stocking-net, 
knitting. 

tricoter,  v.  tr.  and  intr.  [der.?],  to 

knit. 

trimbaler,  v.  a.  [origin  unknown], 
to  trail,  drag  about. 

trinquer,  v.  intr.  [Get.  triiiken],  to 

clink  glasses. 

trio,  8.  m.  [It.  trio],  trio. 

triomphe,   s.  m.    [L.    triumphus], 

triumph. 

trionapher,  v.  n.  [triomp)u—L.  tri- 
tiViiJivs],  to  triumph. 

trihle,  auj,  [L.  trixtis],  .soiiowful,  sad, 
melancholy,  homesick,  gloomy. 

tristement,  adv.  [triste],  sadly,  sor« 
rowfuUy. 

tristesse,  s.  f.  [triitte],  sadness,  mel- 
ancholy, dejection,  dreariness,  dulness. 

troiS,  num.  adj.  [L,  ires],  three,  third. 

troisieme,  num.  adj.  [trois],  third. 

tromper,  v  a.  [trompe — It.  tromba], 
to  deceive ;  *•«  tromper,  to  make  a  mis- 
take, bo  mistaken. 

trompette,  s.  f .  [trompe],  trumpet. 

tronc,  s.m.  [L.  triincus],  trunk. 

trdne,  s.  m.  [L.  thranus],  throne. 

troner,  v.a.  and  v.  n.  ltr<me],  to  sit  on 
a  throne,  be  enthroned. 

trop,  adv.  [L.*  trop2)us],  too  much,  too 
many,  too.  [Pronounce  trd;  il  vatro-p 
avant.] 

trottiner,  v.  n.  [(roe— L.*  tolutar*^ 
L.  ire  tolutim],  to  jog  on,  go  on  a  Joif- 
trot. 


i-iij 


>.  tressailUr],  « 

•it+gailHr],   to 
utied. 

^ciare],  to  plait, 

MoJ,  truce. 

tribulationem], 
m,  trial. 

,  8tocking-net, 
ntr.  fder.?],  to 
fin  unknown], 
r.  Milken],  to 

mphe—L.  tri- 

ioii'owful,  sad, 
)iny, 

te],  sadly,  sor- 

sadness,  mel- 
?ss,  dulness. 

,  three,  third. 

fowfj,  third. 

—It.  tromba], 
make  a  mis- 

],  trumpet, 
trunk, 
throne. 
me],  to  sit  on 

00  much,  too 
;  il  va  tro-p 

.*  tolutatv— 
V  on  »  Jog- 


VOCABULARY. 


trottolr,  •.m.  [trotter— L.' tnlntarf], 
sidewalk,  footpath. 

trou,  8,  m.  [L.*  traugum],  hole. 

trouble,  adj.  [L.  turbulus],  turbid, 
cloudy,  dim,  thick,  discoloured. 

troubler,  v.a.  [tronbln],  to  trouble, 
disturb,  ruffle,  discompose,  make  thick. 

trouer,  v.a.  [trou],  to  bore,  pierce, 
make  a  hole  in,  tear,  rend,  split,  perfor- 
ate. 

troupe,  fc  f.  [L.*  troppus],  troop, 
crowd,  flock. 

trouver,  v.a.  [L.  turbare],  to  And  out, 
discover,  like,  think ;  se  trouvar,  to  lind 
one's  self,  be,  feel. 

tu,  pers.  pro.  [L.  tu],  thou,  you. 

tuer,  v.a.  [L.  tuditare],  to  kill ; ««  tuer, 
to  kill  one's  self ;  te  faire  ttur,  to  get 
killed. 

Les  Tuileries,  s.f.  [fwfe— L.  tegula], 
The  Tuileries  (a  palace  in  Paris). 

tunique,  s.  f.  [U  tunica],  tunic. 

turbulent,  e,  adj.  [L.  ttubulentus], 
turbulent,  noisy,  rude,  boisterous. 

turent,  3rd  plu.  pret.  def.  of  taire. 

turpitude,  ».  f.  [L.  ttirpitudinem], 
turpitude,  misconduct,  disgraceful  con- 
duct. 

tut,  3rd  sing.  pret.  def.  of  taire. 

t^rannle,  8.f.  [tyran—L.  tyranmis], 
tyranny. 


un,  une,  1.  ii.m.  [L.  umu],  one,  unit. 

2.  num.  ad].,  one. 

8.  art.,  a,  an,  any. 

4.  pro.,  one. 

unlforine,  s.  m.  [L.  uniformis],  uni- 
form. 

union,  8.f.  [L.  unionem],  union,  con- 
cord, agreement. 

unique,  adj.  [L.  unieus],  only,  sole , 
dngle,  unique. 

uniquement,  adv.  [uniqiie],  solely, 
•oiy. 


unlr,  V.  tr.  [L.  vnire],  to  unite,  gather, 
collect. 

unit^,  s.f.  [L.  unitatem],  unity. 

usagre,  8.m.  [L.*  maticum\,  custom, 
practice,  use,  usage,  habit. 

user,  V.a.  [L.  uhuk],  to  use,  consume, 
wear  out,  use  up,  spend,  waste ;  auger, 
to  wear  out. 

uaure,  s.f.  [L  usura],  luing,  wear  and 
tear,  wear,  wearing. 

utile,  adj.  (L.  utilia],  useful. 

utiliaer,  v.a.  [utile~L.  utilis],  to  find 
use  for,  turn  to  account,  avail  one's  self 
of. 

utility,  8.f.  [L.  utilitatem],  usefulness. 


va,  from  pres.  ind.  and  imperative  of 
aller. 

vacance,  s.f.  [vacant— L.  vacant I'm], 
vacancy ;  (plu.)  vacation,  holidays. 

vacarme,  s.m.  [Flem.  waeh  'woe  to' 
■\-arm,  •  poor '],  hubbub,  tumult,  uproar. 

va^he,  s.f.  [L.  vacca],  cow. 

vaciller,  v.  intr.  [L.  vadUare^  vacil- 
late, totter,  sta^'ger. 

vagabond,  e,  s.  and  adj  [L.  vaga- 
bundiis],  vagabond,  vagrant;  vagrant, 
wandering. 

vagabondage,  s.m.  {ngaibond],  va- 
grancj',  wandering,  roving. 

vague.  '\<\\.  [L.  vagus],  vague,  indefi- 
nite, lo<"  ' ,  'iicertain  ;  8.ra.,  vagueness. 

vague,  8.f.  [O.  H.  O.  wAc],  wave. 

Vagu6,  e,  adj.  [p.  p.  of  va;)V^r],  \m- 
fixed,  restless ;  billowy,  surging. 

vaguement,  adv.  [vague],  vaguely. 

vaguebte,  s.  f.  [vague],  wavelet, 
ripplj 

vaillamment,  adv.  [vaUlant—va- 
loir],  valiantly,  stoutly,  valorously,  cour- 
ageously. 

vain,  e,  adj.  [L.  vemtu],  rain. 


la 


VOCAHI  LARY. 


h'l 


v  '> 


▼alncre,  t.*.  Irr.  tL.  vineere],  [vain- 
fuant,  vameu,  je  vainrs,  jn  vaiuaui,  je 
vaincrai,  que  j«  vaiii(/ue,\  to  viiri'iuish, 
conquer,  overoome,  outdo,  Hurpass,  oxoel. 

vaincu,  part,  [vainen-],  vaiKiulshed, 
conquered,  beaten. 

vainemont,  cuAv.  [vaiti — L.  vanus], 
vainly,  fruitlessly,  to  no  purpoHe. 

vais,  lot  prus.  ind.  of  alter. 

vaisBeau,  h.  in.    [L.*    vaardluw],    a 

V(8Hel. 

valeur,  8.f.  [L.*  valorem],  valour. 
valine,  H.f.  [It.  rallata],  valley. 

vaUoa,  H.  m.  [It.  vallo)ie],  valley, 
ravine. 

valoir,  v.n.  Irr.  [L.  valere],  {valant, 
valu,je  vaux,  je  valun,je  oai  L-ai,  qaeje 
vaill^)  to  be  worth,  ott  ((ood  ou,  e<iual  to ; 
to  yield,  bring. 

vapexir,  H.t.  ]L.  vaporem,\,  vai'our, 
Bteam. 

vaquer,  (k),  v.  intr.  [L.  vacare],  to 
have  leisure  for,  to  attenc^.  to,  mind. 

varech,  8.m.  [A.  8.  vrdc~Eng.  wrack], 
seaweed, 
vas,  tod  Bingr.  ind.  of  aller. 

vase,  B.  t.  [L.   vasuin],   &linie,   nmd, 
mire, 
vase,  B.m.  [L.  vas],  vase,  vessel,  urn. 

vaste,  adj.  [L.  vastus],  vast,  great, 
Bpacioua. 

vaudralt,  3rd  sing.  cond.  prca.  of 
vaioir, 

vatirien,  a.m.  [valoir+rien],  a,  good- 
foi-nothing,  scamp. 

vaut,  3rJ  sing.  pres.  ind.  of  valoir. 

v6cu,  p.  p.  of  vivre. 

V^iretatlOD,  8.f.  (L.  vegetationetn], 
vegetation. 

V^h6men'",  e,  adj.  [L.  vehem^ntem], 
vehement,  violent,  furious. 

v6ont.  3rd  sing.  pres.  def.  of  rivre. 

veille,  B.f.  [L.  vigilial,  watch,  watch- 


in»;;  eve,  vigil,  day  before,  sitting  up, 

night  before. 

velll^e,  B.f.  [veilU],  Hitting  up,  night 
att(!i)<,'.Mico. 

veiller,  v.a.  and  >.  vigilare],  t« 

watch,  \vatt;h  over ;  nit  up,  wake,  lie 
awake,  take  cure,  Hee,  attend,  be  on  t)ir 
watch. 

vellolt^,  B.f.  [L.  velU],  alight  desire, 
inclination. 

velours,  a.m.  [L.**  velvetum],  velvet 
[« ta  never  pronounced.) 

vendre,  v.a.  and  v.n.  [L.  vendue],  to 

sell. 

vengeance,  8.f.  [ven</er],  vengeance, 
reiicnlmenl,  animosity,  rancour,  male- 
volence. 

venger,  v.  tr.  [L.  vindieare],  to  re- 
venge ;  ne  venger,  to  tal     revenge. 

venir,  v.n.  irr.  [L.  1, (conjugated 

in    sinijile   tenses  lik  .■;    in     com- 

pound tenses  lakes  Stre)  to  come; 
veiiir  de,  to  have  just ;  venir  A,  to  hap- 
pen ;  je  viens  de  la  voir,  1  have  Juat  seen 
him  ;  il  vint  a  arriver,  he  happened  to 
come ;  /aire  venir,  to  Bend  for,  call  in ; 
vicnn !  come  along ! 

vent,  a.  m.  [L.  venttu\,  wind,  gale, 
breeze. 

vente,  s.f.  [L.  vendita].  Bale. 

ventre,  a.m.  [L.  vet\trem\,  belly. 

venu,  p.  p.  of  venir. 

venue,  s.f.  [venir],  coming,  arrival. 

verdAtre,  adj.  [L.  viridtu],  greenish. 

verdoyant,  e,  adj.  [verd],  verdant, 
green. 

verdure,  B.f.  [wrd],  verdure,  green 

fields,  plants,  leaves. 

verger,  s.  m.  [L.  veridariwm],  or- 
chard, fruit -:,'arden.  [r  ie  never  pro- 
nounced.] 

verffogne,  b.  f.  [L.  vereeundia],  ahame 

v6ridique,  adj.  [L.  verfdicut],  vera- 
cious, genuine,  authenticated,  authentic. 


122 


VOCABULARY. 


e,  litting  up, 

\ng  up,  night 

.  viffilare],  f 
ip,  wake,  lie 
nd,  be  oo  tlir 

alight  desire, 
ftum],  velT«t. 
.  vendere],  to 

'],  vengeance, 
tioour,   male- 

care],  to  re- 

,  (conjugated 
';  in  com- 
to  come; 
"^  <i,  to  hap- 
ive  Just  seen 
happened  to 
tot,  oall  in; 

wind,  gale, 

le. 
belly. 

',  Arri\'al. 
I,  greenish. 
],  verdant, 

lurt,  green 

riumj,    or- 
never  pro- 

'^Lsliame 

eus],  vera- 
authentfax 


veritable,  adj.  [nh-it/],  true,  genuine, 
pure,  real,  veritable. 

v6ritablGment,  adv.  [v^ritabU], 
really,  truly,  in  reality,  indeed. 

verite,  b.  f,  (l*  veritatem],  truth, 
verity. 

vermouth,  B.m.  [Oer.  tVennuth], 
vermouth,  worniwood-wiie  (a  wiiite  wine 
in  which  some  abHintho  haa  been  infuu- 
cd) ;  bittera.    [th  pronounced  as  t.] 

vernl,  adj.  [p.  p.  of  venUr],  varnished, 
glazed. 

VOmir,  T.  tr.  [L,  vitrum],  to  varnish, 
glaze. 

vexralt,  cond.  Srd  sing,  of  t^ir. 

ver"e,  B.m.  [L.  vitrum],  glaiw;  verre 
d  pied,  wine-glass. 

verrez,  2nd  plu.  fut.  of  voir. 
vera,  B.m.  [L.  vertua],  verse, 
vers,  prep.  [L.  vermn],  towards,  about. 
[f  is  never  pronounced.] 

Versailles,  Versailles  (a  town  near 
Paris). 

vera6,  e,  adj.  [verter],  skilled,  con- 
versant. 

versement,  s.m.  Iverser],  payment, 
instalment. 

verser,  v.a.  and  v.n.  [L.  versare],  to 
pour,  pour  out ;  verser  d  boire,  to  pour 
out  the  drink. 

vert,  e,  adj.  [L.  viridii],  green,  fresh. 

vert,  8.m.  [vert],  green. 

vertebral,  e,  adj.  [vertibre—h.  ver- 
tebra], vertebral,  spinal. 

vertu,  B.f,  [lj.  virtus],  virtue. 

veste,  s.m.  [vexte—L.  vestis].  Jacket. 

vStement,  s.m.  [L.  ventimetitum], 
garment;  pi.,  clothing,  dress,  wearing 
apparel. 

V§tir,  v.a.  irr.  [L.  ventire],  (pres.  ind. 
je  «.v»)  to  clothe,  dress. 

votu,  p.  p.  of  v£tir. 

veiif,  ve,  adj.  [L.  vidtiug],  lonely, 
widowed ;  veu/,  (s.m.)  widower  ;  vemte, 
(•.f.)  widow. 


veuIUez,  (Imperative  of  vouloir)  ^ 

BO  kind  au, 

veut,  3rd  King.  prea.  Ind.  vouloir. 

veux,  iBt  sing.  pree.  ind.  of  vouloir. 

Vlande,  b  f.  [it.  mvanUe],  meat. 

Vice,  B.m.    (L.    vitium],    vice,   fault, 
blemish. 

Vicomte,  .-.:...  ivier.,  eomUl  viscount. 

Vlctlme,  B.f.  [L.  victima],  victim, 
sufferer. 

Victolre,  8.f.  (L.  victoria],  victory. 
Vide,  adj.  (L.    viduua],  empty,  void, 
vacant ;  (s.m.)  void,  vacancy. 

Vider,  v.  tr.  [viile],  to  empty. 

Vie,  B.f.  [vita],  lifetime,  livelihood, 
living. 

vler.lard,  s.m.  [vieil],  old  man. 

vieille,  1.  adj.,  fem.  of  vitux,  old 

2.  8.f.,  old  woman. 

vleillesse,  s.f.  [vieil],  old  age. 

vieiller,  v.n.  and  v.a.  [vieil],  to  grow 
old  ;  to  make  old  ;  se  vieilUr,  to  uiuke 
one's  self  look  old. 

viendra,  vlendraient,  viennent, 
viens,  vlent.    See  venir. 

vieux,    vieil,    vlellle,    l.   adj.  [L, 

vetul'us],    old,  aged,  ancient,  venerable. 

2.  s.m.,  old  man  ;  mon  vieux,  old  fellow. 

vif,  vlve  (L.  vivus],  alive,  live,  living, 
quick,  lively,  eager,  keen,  nimble,  brisk, 
active,  quick-tempered. 

vigilant,  e,  adj.  [m'gilantetn],  watch- 
ful, vigilant. 

vlg-ne,  s.f.  [L.  vinea],  vine,  vineyard. 

vlg'oureusement,  adv.  [vigoureux], 

vigorou.sly,  enerjfotically. 

vig-oureux,  euse,  adj.[L. m>ros?ts], 
vigorous,  stout,  hardy,  energetic,  forcible. 

vigueur,    s.f.  [L.    vigorem],  vigour, 

energy. 

vil,  e,  adj.  [L.  vilia],  vile,  odious. 

villa.  8.f.  (L.  villa],  villa,  countiy' 
house 


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VOrABULART. 


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.1, 


vlllafire,  s-m.  fL.*  tf^Zaftct/mLvillaKc  ' 

VlllageOlS,  e,  adj.  [village],  village, 
countrj'. 

ville,  s.f.  [L.  villa],  town,  city. 

vin,  s.m.[L.  vinum],  wine;  marchand 
de  vin,  saloon-keeper. 

vingt,  num.  adj.  [L.  viginti],  twenty, 
score,  twentieth.  [Pronounce  as  vin;  vin-t 
hommes  ;  vin-t  et  U7i.] 

vinrent,  8rd  plu.  pret.  del.  of  venir, 
Vint,  3rd  sing.  pret.  def.  ot  venir. 
vlolemment,  adv.[vtotent],v)oleiitly, 
severely. 

vloleiice,  8.f.  [L.  violentia],  violence, 
severity,  force. 

violent,  e,  adj.  [L.  violentvs],  violent. 

vl  olet,  te,  adj.  [O.  F.  viole—h.  viola], 
violet. 

violette,  9,t,  [O.F.  viole—h.  viola], 
violet. 

virer,  v.  intr.  [L.  viiia,  a  ring],  to 
turn,  turn  about ;  virer  de  bord,  to  put 
about,  swing  round. 

virent,  3rd  plu.  pref.  def.  of  voir. 
virginal,  e,  adj.  [L.  virginalis],  vir- 
ginal, maidenly,  maiden. 

visage,  9.m.  [O.F.  vii—h.  viKvn],  face, 
visage,  countenance,  aspect,  lo(  k,  air. 

ViS-^-viS,  prep.  [O.F.  vis—h.  visus], 
opposite,  over-against,  towards. 

visible,  adj.  [L.  visibilis],  visible,  to 
be  seen,  evident,  manifest. 

visiblement,  adv.  [L.viifible],  visibly, 
evidently,  manifestly,  plainly. 

Visi6re,  s.f.  [vis,  from  L.  visus],  visor, 
peak  (the  part  of  a  cap  that  projects  over 
the  forehead  and  e^  es). 

vision,  s.f.  [L.  viaio7iein],  vision, sijjht, 
fancy,  phantom. 

vlslonnaire,  1.  adj.  [vision],  Wsion- 
ary. 
2.  s.,  a  dreamer, 
vislte,  8.f.  [visiter],  visit. 


visiter,  v.a.  and  v.n.  [L.  visitare],  t« 
visit, 
vit,  3rd  sing.  pret.  def.  of  voir. 

Vite,  1.   ndj.  [origin  unknown],  swift, 
quick,  speedy,  fleet,  rapid. 
2.  adv.,  quickly,  fa.st,  speedily,  rapidly. 

Vitesse,  s.f.  [vite],  quickness,  nimble- 
ness,  s]  eed. 

vitre,  8.f.  [L.  vitrum],  window-gl  .ss, 
pane. 

vivacity,  s.f.  [L.  vivacitatem],  viva- 
city, liveliness,  sprightliness,  briskness, 
brightness,  ardour. 

vivant,  e,  adj.  [vivre],  living,  alive. 

Vive.    See  vif. 

Vivement,  ndv.[m/l,  quickly.briskly, 
sharjily,  vi<roroiibly,  eagerly,  keenly,  ac- 
tivelv,  nimbly. 

vivre,  v.n.  irr.  [L.  viverc],  (v}^-a7it, 
vfcu,  je  vis,  je  I'dius,  je  vivrai,  que  je  vive), 
to  live,  exist. 

vivre,  s.m.  [vivre],  food;  (plu.)  vie 
tuals,  provisions. 

vocable,  s.m.  [L.  wcahtdum],  word, 
term,  name. 

vocal,  e,  adj.  [L.  vocalis],  vocal. 

vociferer,  v.n.  [L.  voci/erati],  to  cry 
out,  vociferate. 

VOeu,  s.  ni.  [L.  rotiDii],  \ow,  with, 
prayer. 

voici,  prep,  [vois  ci],  see  here,  here  h, 
hare  are,  this  is,  these  are;  me  voiii, 
here  I  am. 

VOie,  s.f.  [L.  wa],  way,  road,  path. 

Voil6,  pre]!,  [vois  Id],  see  there,  there 
is,  there  are,  that  is  there  are  ;  those  an  ; 
lo !  behold  ! 

voile.  1.  s.m.  [L.  velum],  veil,  cover, 

disguise. 
2.  s.f.,  sail. 

voiler,  v.a.  (L.  velare],  to  veil,  cover, 

cloak,  disguise. 

voir,  v.a.  [L.  videre]  {voyant,  vu,  j> 
vois.  je  vis,  je  verrai,  que  je  vois),  to  see, 
bdiold,  look  at. 


124 


VOOASULART. 


U  viifitare'],  to 


voire,  a-iv.  fa  doublet  of  'vrai"  \iae(\ 
adverbially  ^.  vere],  formerly  meant 
•truly,'  but  now  is  synonymous  with  mg- 
me  •even,'  with  which  it  is  usually  oon- 
atrued. 

voisin,  adj.  and  a.  [L.  vicinun],  neigh- 
bouring, near,  adjoiniiifj  ;  a  neifjhbour. 

VOisinagTQ.  8.m.  [vaiiiu],  neighbour- 
hood, vicinity,  proximity. 

VOit,  3rd  8in<>r.  pres.  ind.  of  voir. 

VOiture.  s.f.  [L.  oectura],  carriage, 
oonveyanoe,  vehicle. 

VOix,  s.f.  [L.  vocem],  voice;  a  (leini- 
voix,  in  a  whisper ;  voix  de  tite,  falsetto ; 
a  sharp,  shrill  tone  of  voice. 

vol,  1.  8.m.  [mler],  flying,  flight. 
2.  robbery,  theft. 

VOlee,  s.f.  [It.  oolata],  flight. 

voler,  v.a.  [L.  volarel,  to  fly. 

VOler,  v.a.  [L.*  volare],  to  steal,  rob. 

volet,    s.m.  [voler],   window-shatter. 
t  is  never  pronounced.) 

voleter,  v.n.  [volet],  to  flutter. 

voleur,  8.m.,  fern,  voleuse  [ooler], 
thief. 

VOlontaire,  adj.  [L.  volontariun],  ob- 
stinate, wilful,  voluntary. 

volontairement,  adv.  [volontaire], 
volunlaily. 

VOlonte,  s.f.  [L.  voluntatf'in],  will, 
wish,  desire,  willingness,  dutemiination. 

volontiera,  adv.  [L.  voluiUarie],  will- 
ingly, readily,    [r  is  never  pronounced.] 

voltiger,  v.  tr.  [It.  volte: iijiare],  to 
vault,  flutter,  hover  about,  flit. 

volume,  8.m.  [L.  voiuinen],  volume. 

voluptd,  8.f.  [L.  voluptcUem],  plea- 
sure, delight. 

vont,  3rd  plu.  pres.  ind.  of  aller. 

voter,  v.n.  [vote— L.  votum],  to  vote. 


VOtre,  m.  andf.  alj.,  plu.  vog  [L.  vet- 
trurn],  your ;  v6tre,  pro.,  U  {la)  vdtre, 
plu.  les  vdtres,  youra. 

vouloir,  v.a.  irr.  [L.*  volere],  (voulunt, 
voulu,  je  veux,  je  Vimlu-i,  je  voudrai,  que 
je  veuille'  to  will,  be  willing,  bo  pleased 
with,  consent,  want;  vouloir  dire,  to 
mean  ;  'jtti'  roulrz-votig  dh'J  what  do  you 
mean?  eu  vouloir  d,  to  take  amiss,  have 
a  grudge  against. 

vous,  pera.  pro.  [L.  vos],  you. 

VOute,  8.f.  IL.*  valuta],  vault,  arch. 

voyage,  s.  m.  [L.*  viaticum],  voyage, 
excursion,  trip,  journey. 

voyager,  v.  intr.  [vnyai/ti],  to  travel. 

voyageur,  s.  m.  [voyage],  traveller. 

voyez,  voyons,  see  mir. 

vrai,  e,  adj.  'L.*  veragiis],  true,  real, 
right,  genuine,  proper,  very. 

vraiment,  adv.  [vrai],  truly,  really, 
verily. 

vraisemblance,  s.  f.  [vrai+eem- 
blaace],  likelihood,  resemblance,  probaoil- 
ity. 

vu,  p.  p.  of  voir ;  vu  que,  seeing  that, 
since. 

vue,  8.  f.  [voir],  sijfht,  view,  prospect, 
Ugbt. 

Y. 

y,  1.  adv.  (L.  iH],  there,  thither,  at  '.«, 
at  them,  to  it,  etc. ;  ily  a,  there  is,  there 
are. 

2.  pars,  pro.,  by  it,  by  them,  for  it,  for 
them,  in  it,  in  them,  etc. 

yeuz,  p!u.  of  ceil;  eyes. 


z. 


z^le,  B.m.  [L.  zelu>i],  zeal, 
zero,  s.m.  [It.  z«ro— Arabic  eifrum], 
zero,  nautfht.    As  proper  name,  Zero. 


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