IMAGE EVALUATION
TEST TARGET (MT-3)
"^'^^j,^'
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1.0
I.I
12 Ui 1 2.2
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L25 11.4
- 6"
1.6
Photographic
Sciences
Corporation
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23 WEST MAIN STREET
WEBSTER, N.Y. M5S0
(716) 873-4S03
6^
CIHM/ICMH
Microfiche
Series.
CIHIVI/iCIVIH
Collection de
microfiches.
Canadian Institute for Historical Microreproductions / institut Canadian de microreproductions historiques
Jl
Technical and Bibliographic Notes/Notes techniques et bibliographiques
The Institute has attempted to obtain the best
original copy available for filming. Features of this
copy which may be bibliographically unique,
which may alter any of the images in the
reproduction, or which may significantly change
the usual method of filming, are checked below.
D
n
D
Coloured covers/
Couverture de couleur
I I Covers damaged/
Couverture endommagde
Covers restored and/or laminated/
Couverture restaurde et/ou pellicul6e
Cover title missing/
Le titre de couverture manque
Coloured maps/
Cartes gdographiques en couleur
Coloured ink (i.e. other than blue or black)/
Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire)
I I Coloured plates and/or illustrations/
D
Planches et/ou illustrations en couleur
Bound with other material/
Relid avec d'autres documents
Tight binding may cause shadows or distortion
along interior margin/
La reliure serrde peut causer de I'ombre ou de la
distortion le long de la marge intdrieure
Blank leaves added during restoration may
appear within the text. Whenever possible, these
have been omitted from filming/
II se peut que certaines pages blanches ajout6es
lors d'une restauration apparaissent dans le texte.
mais, lorsque cela 6tait possible, ces pages n'ont
pas 6t6 filmdes.
Additional comments:/
Commentaires suppl^mentaires:
L'Institut a microfilm* le meilleur exemplaire
qu'il lui a M possible de se procurer. Les details
de cet exemplaire qui sont peut-Atre uniques du
point de vue bibliographique, qui peuvent modifier
une image reproduite. ou qui peuvent exiger une
modification dans la mithode normale de filmage
sont indiqu6s ci-dessous.
I I Coloured pages/
D
Pages de couleur
Pages damaged/
Pages endommag^es
Pages restored and/o(
Pages restaurdes et/ou pellicul6es
Pages discoloured, stained or foxec
Pages ddcolor^es, tachet^es ou piqu6es
Pages detached/
Pages ddtachdes
Showthroughy
Transparence
Quality of prir
Quality in6gale de I'impression
Includes supplementary materif
Comps jnd du materiel supplementaire
Only edition available/
Seule Edition disponible
I I Pages damaged/
I I Pages restored and/or laminated/
rri Pages discoloured, stained or foxed/
I I Pages detached/
|~T| Showthrough/
I I Quality of print varies/
I I Includes supplementary material/
I I Only edition available/
Pages wholly or partially obscured by errata
slips, tissues, etc., have been refilmed to
ensure the best possible image/
Les pages totalement ou partiellement
obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure,
etc., ont 6t6 filmdes d nouveau de faqon A
obtenir la meilleure image possible.
This item is filmed at the reduction ratio checked below/
Ce document est film* au taux de reduction indiqu* ci-dessous.
10X 14X 18X 22X
12X
16X
20X
26X
30X
24X
28X
]
32X
The copy filmed here hea been reproduced thenke
to the generosity of:
Nationai Library of Canada
L'exempiaire film* fut reproduit grAce h la
gAnArositi de:
BibliothAque nationale du Canada
The image* appearing here are the best quality
possible considering the condition and legibility
of the original copy and in keeping with the
filming contract specifications.
Original copies in printed paper covers are filmed
beginning with the front cover and ending on
the last page with a printed or illustrated impres-
sion, or the back cover when appropriate. All
other original copies are filmed beginning on the
first page with a printed or illustrated impres-
sion, and ending on the last page with a printed
or illustrated impression.
The last recorded frame on each microfiche
shall contain the symbol -^ (meaning "CON-
TINUED"), or the symbol y (meaning "END"),
whichever applies.
Les imagrs suivantes ont 4tA reproduites avec le
plus grand soin. compte tenu de la condition at
de la nettet« de l'exempiaire film*, et en
conformity avec les conditions du contrat de
filmage.
Les exemplaires originaux dont la couverture en
papier est imprimte sent filmAs en commen^ant
par le premier plat et en terminant soit par la
derniAre pege qui comporte une empreinte
d'impression ou d'illustration, soit par le second
plat, salon le cas. Tous les autres exempieires
originaux sont filmte en commenpant par la
premiere page qui comporte une empreinte
d'impression ou d'illustration et en terminant par
la dernlAre page qui comporte une telle
empreinte.
Un des symboles suivants apparaftra sur la
dernlAre image de cheque microfiche, selon le
cas: le symbols — » signifie "A SUIVRE ", le
symbols V signifie "FIN".
Maps, plates, charts, etc.. may be filmed at
different reduction ratios. Those too large to be
entirely included in one exposure are filmed
beginning in the upper left hand corner, left to
right and top to bottom, as many frames as
required. The following diagrams illustrate the
method:
Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent itre
filmte A des taux de reduction diffirents.
Lorsque le document est trop grand pour Atre
reproduit en un seui clichA, ii est film* A partir
de I'angle supArieur gauche, de gauche A droite,
et de haut en bas, an prenant le nombre
d'images nAcessaire. Les diagrammes suivants
illustrent la mithode.
1
2
3
1
2
3
4
5
6
OCTAVE FEUILLET
a
LE CHIEN DU CAPITAINE
BY
LOUIS 6NAULT
LA FEE
(THE COMEDY)
BY
OCTAVE FEUILLET
TOGETHER WITH
FERRIER'S LE CODICILLE
AND
LABICHE'S LE MAJOR CRAVACHON
EDITED WITH NOTES, EXERCISES AND yoCABULARy
vt
F. H. SYKES, M,A., Ph.D.
AND
K J. McINTYRE, B.A.
TORONTO
THE COPP, CLARK COMPANY, LIMITED
1897.
J^htT^^ . ! °' *•'* Parliament of Canada. In the year one thousand
eight^hundred and ninety-seven. by Tub Copr, Clark Company, Liiiitkd, Toronto
Ontario, in the Office of the Minister of AgricxUture.
NOTICE BIOORAPHIQTTE.
"As AWT (Louis), litterateur franQais, n6 k laigny (Oalrados) en
1822 [ou 1824], fit aon droit k Paria et fat re^ avooat. A la nnite
des ^v^iements de juin 1848, ses relations avec le parti l^timiste
lui attir^rent une oourte detention, puis il quitUi la France et alia
visiter I'Angleterre, I'Eoosse, lea ties Hebrides et I'Allemagne.
Revenu k Paris en 1851, il a'occupa de litturature, puis reprit ses
voyages, visita les Lieux Saints, explora I'Orient en 1853, fut
charge Tann^e suivante d'une mission du gouvemement dans le
Nord et parcourut les bords de la Baltique, le Daneinark, la Su^de
et la Norv^ge. M. J^nault fut attach^ au ConstttvUonelf puis an
journal beige U Nord, pour la critique litt^raire ; il a aussi ^crit
dans la Bexue contemporaine, le Pays, VAthenanim^, VIUvMration, le
Figaro, la Correapondance litUravre, la Bevue fra/nfoiae^ etc., soit
sous son nom, soit sous le pseudonyme de Louis de Vernon. M.
L. !^nAult a ^t^ d^cord de la Legion d'honneur le 13 ao(it 1861.
On cite de lui un certain nombre de volumes de voyages, de
mtique litteraire, d'art ou d'histoire, tels que : Promenade en JBdgi-
que, 1852 ; La Terre samte, 1854 ; Constantinople et la Tvrqtnet
1855 ; la Norvkge, 1857 ; de la JAttiratnre des Jndous ; la Midi-
teitanie, 1862 ; VAmirxqu>e centrale et miridionale^ 1866 ; Paris
MU^, 1871 ; Lwdrtf, 1876 ; le SaUm de 186S, de 1881, ....de 189S,
eto.
Les autres publications de M. Louis Enault sont particuliirement
des remans, dont la sc^ne est dans les lieux qu'il a visit^s. Nous
oiterons : Oiristine, 1857 ; la Vierge du lAban et Alha, 1869 ;
Nadhje, 1859 ; VAnxo^r en voyage et Hermine, 1860 ; Un Amour
en Laponie, 1861 ; Pile-mile, 1862 ; Stella, 1863 ; En province et
Olga, 1864; Jrine, Un Ma/riage interrompu. Deux vUlea mortes, 1865 ;
Un Drome intime, 1866 ; le Roman d^une veuve, 1867 ; les Fcrles
noWeSy 1872 ; le Baptime du sang, 1875 ; la Cireassienne, 1878 ; le
Chien du Capitaine, 1879; V Amour et la guerre, 1882; le Chdtimient
et Vaineige, 1887 ; U Chdteau des anges, 188d ; Tragiqties amours,
1891, etc. L'auteur a aussi doun^ des traductions de I'Onde Tonk,
1862 ; de Werther, 1855, eto.
— Extrait de Yapereau, Diet, des Contemporains, Ad, 180S.
LE CHIEN DU CAPITAINE
BY
LOUIS ENAULT
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asse;
m *^ *^' ^■''i^>'d#>i'i8,^ '''^1
rfS.
LE CHIEN DU CAPIT.UNK
"OA done est Z^rot demanda Jean Pigault k sa t'cmme,
lorsqu'il eut fini de manger sa soupe ; je suis si uccuutumd k le
▼oir ici quand nous dinons, que son absence me fait un vide.
— Je I'ai enfenn^," r^pondit, un peu s^clioniont peut-etre,
celle k qui cette question ^tait adressdeet qui n'dtait autre que 6
Mme Pigault elk-mdme, en son nom de jeune fille Mile Lise
Jjehalleux, n^e d'un p^re oultivateur dans les environs de la
jolie petite ville d'Honfleur, et marine depuis environ six mois
k un ancien oapitaine au long cours, Jean Pigault, qui jouissait
d'une honndte aisance, honorablenient gagn^e par son travail lo
8'ar terre et sur mer.
"Eh! pourquoi I'as-tu enfermd? continua le mari.
— Faroe que je le trouve insupportable pendant les repas !
o'est bien assez de I'avoir dans les janibes le reste de la journ^e.
Airangez-vous tous deux pour nous donner au moins cette u
heure de tranquillity."
Mme Pigault parlait encore, quand Victoire, campagnarde
haute en couleur et bien embouch^e, bonne k tout faire du petit
manage, entra dans la salle k manger, k seule fin de remplacer
le potage par une matelote normande. 20
Au moment oii elle onvrit la porte, et il fallait qu'elle fiit
assez grande pour livrer passage k ion importante personne, un
LI CUIBN DO GAPITAINB.
! I
• >
chien de taille moyeime, nuus singoli^rement vigoureux, se
pr^ipita dans la salle oomme un ouragan, fit trois fois le tour
de la pi^ce en courant comine un fou, ^railla de seH gri£fe8
d'acier la ouehe de cire rouge soigneusement ^tendue sur det
icarreaux de pierre dure, frott^s et reluisants, ren versa une
chaise, init la putte dans une assiette oubli^e par terre, et attira
sur sa lute les imprecations et les col^res d'un dnorme perroquet
ruuge, jaune et vert, gravement perch^ sur le bord de sa
mangeoire.
10 Les yeux de Mme Pigault eurent un Eclair bleu qui les fit
briller coinme deux pointes d'acier. Z^ro rencontra sans doute
ce regard, car il s'urruta au milieu de sen gambades, calm^
comme par enchantement, et alia s'abriter derri^re la chaibe
de son mattre, craintif, ras^ contre terre, se faisant petit,
i» tremblant qu'on ne le renvoy&t k son chonil.
"Tu ne me d^barrasscras done jamais de ce sot animal t
demanda Lise k sun mari, de sa voix de tete la plus provocante.
— II m'aime tant ! r^pondit Jean Pigault, aveo beaucoup de
douceur, que je te serai vraiment oblig^ de bien vouloir me le
20 laisser.
— Tl n'a pas affaire k un ingrat ! r^pliqua I'irascible or^ture,
et s'il to failait choisir entre lui et moi, je sais bien lequel de
nous deux tu sacrifierais !
-- -II ne m'en a jamais tant dit contre toi ! fit Jean Pigault,
26 avec une naivete qui n't^tait peut-6tre pas exempte d'un peu do
malice. Mais, grftcea Dicu, je sais bien que tu ne te crois piis
toi-m6me. Tu me connais; tu sais que j'ai une profonde
affection pour toi trop grande '^eut-fitre, et tuabuses de
ma faiblesse.
80 — En attendant, dit Mme Pigault, voil& cette horrible bdte
instance dans la salle k manger ; c'est, je le sais, ce que vous
vouliez tous deux !"
Jean Pigault se leva, et, sans r^pondre k sa femme, il appela
Z^ro k voix basse.
LB OfilBN DU OAPITAINI.
Le chion comprit que, cette fois, toute r^istauce ^tait
inutile : il se leva et quitta sa place, — sa bonne place derri^re
son inattre, oii il ^tait si bien, — et il le sulvit.
« Vieas, mon pauvre vieux, dit Jean Pigault, en le flatUint
de la main et de la voix, quand iln furent sortis tous deuxde la i
salle k manger ; tu sais bien que nous no faisons plus id ce que
nous voulons ! Ce n'est pas comme autrefois, quand j'^tais
gar9on 1"
II enferma le chien dans une sori' de buaiidcrie, attenant It
la maison, et dont il ^tait cerf^ia <]ue perso*Mie n'irait onvririo
la porte pendant le dtner ; pu . il rentrn uans in salle, la t^te
basse, visiblement attrist^. et, sanF > an dire, il alia reprendre
sa place.
Cependant la figure de Lisw n'avait point I'aspect iiritd que
son man avait paru craindre ; elle semblaic, a'l (^ontraire, ia
adoucie par son triomphe, ce qui ne prouvait point une
mauvaise nature. Mme Pigault, en ennemio g^ndreuse,
avait ddsarm^ apr^s la victoire. II ne fut pas nialais^ de
s'apercevoir qr.e le mari fut heureux de ces dispositions
nouvelles et plus cl^mentes. II se dit, sans doute, qu'apr^sso
tout, il serait bien insens^ de laisser un chien troubler la paix
de son manage, et il regarda sa ferame avec des yeux qui ne
deniandaient qa'k signer un trait<^ de paix.
Mme Pigault ^tait vive, mais elle n'^tait pas ra^chante ;
fille d'honnetes gens, honnSte elle-mSme, elle aimait son mari :2s
c'est le grand point, sans doute ; mais si elle I'aimait beaucoup,
elle ne I'aimait pas tou jours bien. 11 y avait, en effet, dans
son aflTection, un peu de l^g^ret(^, assez de caprice, et beaucoup
de tyrannie. Bonne au fond, et avec des qualitds plus solides
qu'on n'eftt peut-etre ^t^ tent^ de le croire au premier abord : so
telle qu'elle ^tait, son mari Tador^ib.
Jean Pigault formait avec Lise Lehalleux le contraste le
plus frappant: c'est peut-6tre pour cela qu'ils s'^taient plu.
Jean ^tait le type du leap de mer : large d'^paules et de poitrine^
8
LB CHIEN DtJ CAPITAINE.
le front bronz4 par tous les soleils, I'oeil bien ouvert, glauque
comme les vagues qu'il avait si souvent regard^es, les pommettes
saillantes, la bouche large, mais avec une expression de franchise
qui, tout de suite, vous prenait le coeur ; la parole sonore et le
erire ^clatant. Sur terre, il ^cartait un peu les jambes en
marchant, comme lorsqu'il voulait prendre ses aplombs sur le
pont tremblant de son navire ; mais il pouvait porter un tsao
de bl^ de sa cave k son grenier sans que ses reins fl^hissent.
Pas un fil d'argent dans sa chevelure ^paisse et rude comme
10 la crini^re d'un lion ; pas un poil grisonnant dans sa barbe
taill^e en ^ventail, k I'am^ricaine. II avait navigu^ assez
heureusement, et, k quarante-cinq ans, il s'^tait retir^ des
affaires avec assez de bien pour vivre tranquille. II rencontra
Lise, la trouva de son goiit k premiere vue, la demanda le
16 lendemain, et, un mois apr^s, vent arri^re, toutes voiles dehors,
il se langait, le cap vers I'inconnu, sur cet oc^n de la vie conju-
gale, qui ne cache peut-Stre pas moins d'^cueils que I'autre.
Ce fut, k tout prendre, un manage heureux.
Z^ro, le chien du capitaine, avait ^t^ jusque-1^ le seul point
tonoir visible k leur horizon: mais ne suffit-il pas d'un grain
pour contenir une tempdte 1 — c'est du moins ce qu'assurent les
marins.
Lise pr^tendait que Z^ro lui faisait du tort dans I'affection
de son mari. A force de le r^p^ter, elle avait fini par le croire
26 et par prendre en grippe ce malheureux chien, qui n'en pouvait
mais, qui n'avait k se reprocher aucun tort en\ers elle, et qui,
ne se sentant point aimd, - -les bdtes ne setrompent jamais comme
les hommes k ces choses-lk — avait sagement pris le parti de ne
plus s'occuper de sa maitresse. II n'en ^tait pas arriv^ Ik da
so premier coup. Tout au contraire, dans les premiers temps, 12
avait essay^ de la d^sarmer par ses regards soumis, et par mille
marques de d^f^rence et de respect. II lui avait prodigu^ les
attentions et les ^gards, k son arriv^e dans la maison, oil il
^tait pourtant install^ avant elle. Mais il avait bientdt
LE CHIEN DU CAPITAINE.
9
oompris qu'il ne parviendrait jamais k conqu^rir les bonnes
gr&ces de cette personne difficile, et comme il avait sa dignity
de chieu, il se retira sous sa tente, je veux dire dans sa niche,
et prit le parti de ne pas plus tenir compte du dedain de
Madame que si elle n'avait jamais exists ; de fait, elle i
n'exista plus pour lui.
Cette m^sintelligence entre deux creatures qui lui ^taient
chorea, bien qu'a des titres diff^rents, n'avait pu ^chapper k
Jean PIgault. Le brave capitaine en avait ^prouv^ une
contrariety vive, car il aurait voulu voir la bonne harmonie lo
r^gner toujours entre ceux qui vivaient auprfes de lui, princi-
palement entre sa femme et son chien. Ce n'dtait pas du cdt^
du chien qu'^tait venue la resistance ; Pigault le savait bien,
et comme c'^tait une excellente nature, il avait essay^ de
r^parer les torts de Lise, en aimant Zdro davantage. Cette 16
visible recrudescence de tendresse, qui partait d'un bon coeur,
mais qu'ii eiit fallu cacher, n'^tait pas faite pour ramener Lise
k des sentiments meilleurs. Contre toute vraisemblance, et
centre toute raison, elle pr^tendait que la part d'affection que
Ton donnait au pauvre animal etait prise sur la sienne, et son so
antipathic contre lui s'en accrut encore.
zero, cause involontaire de cette regrettable m^sintelligence,
ne semblait point au premier abord m^riter la faveur de Tun
des epoux, ni justifier la crainte de I'autre. Comme beaucoup
d'hommes de notre connaissance, il manquait absolument de 96
prestige. La nature lui avait refuse les qualites exterieures.
II n'avait pas de brillant. II avait re^u en partage un grand
coeur mais ce cceur etait mal loge . . . . il n'avait meme
pas le type bien caracterise d'une race : un peu long, bas sur
jambes, la t^te enorme, avec une moustache herissee, et une so
sorte de toupet qui lui retombait sur les yeux, il avait du mcins
one physionomie originale, qui I'empgchait de ressembler k
personne. Son poil n'etait pas moins mdie que son 8an<r. H
4tait poivra et sel, comme la barbe d'un homme de cinquante-
10
LB CHIEN DU CAPITAINB.
cinq ans ; tantdt lisse et tantdt fris^, ras sur les reins et lea
cuisses, avec une sorte de palatine plant^e dans le cou et
retombant sur les dpaules, qui lui donnait je ne sais quel
aspect Monin. Tout cela formait un ensemble probablement
6 strange, mais qui n'avait rien de flatteur. II ne serait venu
k personne I'id^e qu'un pareil chien put §tre compagnon pr^f ^r^
d'uno jolie femme, et Ton comprenait bien qu'il eut d^plu k
Mme Pigault.
Et pcurtant, si on I'avait bien connu ! Jamais chez aucun
lofitre les d^fauts visibles n'a>-?ient ^t^ rachet^s par un tel
ensemble de qualittis internes, les plus precieusea et les plus
rares. L'intelligence p^tillait dans ses yeux pleins de malice
et de ruse; il avait de I'esprit a en revendre k dix chiens;
quant k son cceur, M. de Buffon, en manchettes de den telle, en
i» aurait fait I'^loge en pleine Acad^mie. L'affection qu'il portait
k son maitre avait tous les caract^res d'un attachement
passionn^. Le capitaine Pigault ne I'avait ni achet^, ni
re5u, ni ^lev^, ni trouv^. La fa9on dont il ^tait tomb^ entre
ses mains avait, au contraire, un certain cdt^ romanesque.
20 Quel que temps avant son mariage, auquel, du reste, il n©
pensait pas encore, le capitaine se promenait un soir sur la
jet^e de Honfleur, pour surveiller de loin I'entr^e et la sortie
des navires. Ces passe-temps sont chers aux marins retires, k
qui la terre ferme donne la nostalgic de la mer, quitt^ toujours
26trop tdt.
Son attention fut attir^e tout k coup par les cris et les rires
bruyants d'une douzaine de polissons, qui jetaient des pierres
dans le fleuve, et qui poussaient des exclamations joyeuses
quand leurs coups avaient port^.
so Pigault savait que cet &ge est sans piti^ comme a dit le
po^te : il soup9onna quelque forfait et » approcha de la berge
poui voir quelle ^tait la victime de ces jeux cruels.
Bientdt, k quelque distance de la rive, il apor9ut un pauvre
^en luttant aveo peine centre le courant, tr^fort en cet endroii
i i
LE CHIEN DU CAPITAINB.
11
98 nres
n aurait, cependant, fini par aborder, car il nageait bien at
vigoureusement ; mais, chaque fois qu'il ^tait sur le point de
prendre terre, il se voyait impitoyablement repouss^ par les cris,
les menaces et les coups de ses f^roces ennemis. D ^tait
Evident que ces jeunes drdles voulaient se donner le barbare i
plaisir d'assister k la noyade de la pauvre bete.
lis ne paraissaient pas devoir attendre cette joie bien long-
temps, car I'animal, vaincu par la fatigue, d^courag^ peut-Stre
par les indignes proc^d^s auxquels il ^tait en butte, s'^puisait
en st^riles efforts, et le moment n'^tait pas loin oii il allait i*
succomber.
Une g^n^reuse col6rf et une douce compassion remplirent
I'Ame du capitaine.
" Tas de gamins ! s'^cria-t-il, si vous ne tournez imm^diate-
mentles talons, je vous jette a I'eau a la place de ce malheureux u
chien, dont vous ne valez pas les quatre fcrs ! "
Un geste dnergique ^tant venu appuyer cette parole, la troupe
barbare se dispersa, sans demander son reste, comme une bande
de moineaux effarouch^s.
•Le chien vit bien qu'on lui laissait le champ libre, et il com- ao
prit que ce nouveau venu ^tait pour lui un sau veur. Ce secours
moral lui rendit des forces : il nagea avec une ardeur nouvelle,
et, malgr^ le courant, il r^ussit a gagner le bord.
Ce fut k ce moment qu'il donna au capitaine la premiere
preuve d'une intelligence dont celui-ci devait 6tre si souventss
frapp^ par la suite. II avait sans doute entendu dire dans le
monde que rien n'^tait plus d^sagr^able que le voisinage d'un
chien mouill^ qui se secoue. Aussi, au lieu d'aller tout de
suite offrir ses remerciements k son sauveur, il commen9a par
aller faire un bout de toilette k quelque distance, et Dieu sait so
s'il en avait besoin ! C« fut seulement alors que^ timidement,
comme quelqu'un qui a eu des malheurs, et que sa mauvaise
fortune condamne j^ se d^fier des autres, et plus' anoore d« lui-
mdme, il revint k pas lents vers le marin.
III;.
IS
LI OHIBN DU GAPITAINR.
Comme 8*11 n'«ftt pas os^ davantage, il s'arr^ta discr^tement
It quelques pas du capitaine, battant la terre da sa queue
longue et foumie, et fixant sur lui un regard vif et brillant.
qui exprimait tous ses sentiments avec plus d'^loquence que
• n'auraient pu le faire les discours les plus pompeux Merits en
style fleuri.
Pigault comprit ce muet langage, et il en fut aussi touchy
que des demonstrations les plus bruyantes, — peut-§tre m6me
davantage. Aussi, d'une voix caressante, et avec cette bonne
to physionomie k I'expression de laquelle un chien ne se trompe
jamais, faisant de la main un appel sur sa cuisse :
** Allons ! viens ici, mon pauvre vie^x,. lui dit-il, que nous
f assioDB un peu connaissance, toi et moi ! "
Le chien comprit, car il se rapprocha encore ; mais pas k pas,
15 peu k peu, avec une crainte visible, et il s'arrSta de nouveau k
quelque distance, regardant toujours I'homme avec scs grands
yeux fixes, qui demandaient gr&ce et piti^.
" Que le pauvre diable a dii souffrir pour montrer tant de
pew k quelqu'un qui ne lui veut pas de mal I se dit le brave
»Jean Pigault, dont I'&me ^tait vraiment compatissante et
bonne. A-t-il le flanc creux ! Je crois qu'il y a longtemps
qu'il n'a mang^. Allons ! viens, bonhomme ! ajouta-t-il avec
son large rire, je veux faire un heureux aujourd'hui Je vais
t'ofBrir k souper! .... as-tu d^jeun^, seulementi"
SI Le capitaine ^tait homme d'action, et ne payait de mots ni
les autres ni lui-mdme. II alia droit au chien, et, bien qu'il
ffiLt encore ruisselant d'eau et souill^ de vase, il le caressa
doucement, en lui adressant de bonnes paroles que celui-ci
paraissait comprendre.
w ** Tu n'es pas beau ! lui disait-il ; mus Ui n'as pas Tair
m^chant non plus ! II y aura peut-Stre moyen de nous entendre,
toi et moi . . . . tu remplaceras mon pauvre Black, dont la
niche eit encore Tide .... Allons I viens maintenant I il est
Mpt heures : nou« trouverona U nappe mise, et la soupe sur
U OHIBN DU OAPITAINB.
13
scr^tement
sa queue
?t brillant.
uence quo
: Merits en
issi touchy
lire m6me
Btte bonne
se trompe
que nous
pasik pas,
mouveau k
BOS grands
r tant de
le brave
isante et
|Ongtemps
rt-il avec
Je vais
mots ni
)ien qu'il
caressa
celui-oi
I pas Tair
itendre,
Idont ]a
II ilest
lupe sur
la table. Mais Jeanneton ne veut pas qu'on la fasse attendre,
je t'en pr^viens !*'
Le chien resta quelquee instants immobile k la mdme place,
comme s'il eil^t r^fl^hi et d^lib^r^ en lui-mdme. Mais bientdt,
jugeant sans doate sa dette suffisamment pay^, il parut 6
prendre uu grand parti, fit demi-tour k gauche, et retoumant
vers la berge, il fixa obstin^ment seH yeux vers le large, du cdt^
de I'ouest, oil Ton voyait disparaitre, et, pour ainsi parler,
s'^vanouir la silhouette p&lissante d'un navire de fort tonnage,
qui, ses toiles dehors, cinglait vers la haute mer. lo
" Ingrat! murmura Jean Pigault! je voulais ton bonheur ....
mais si tu crois que je vais le faire de force .... non, par
exemple! tu n'ds pas assez beau pour que je te loge, te nourisse,
te blanchisse, — tu en as bien besoin, — et t'entretienne malgr^
toi ! . . . . Bonsoir la compagnie ! tu me dois un beau cierge ! va u
le brMer, si tu veux, k Notre-Dame-de-Gr4ce. Tu ne m'y
trouveras point !"
Et se mettant k chantonner, d'une jolie voix de baryton,
juste et bien timbr^e, une romance jadis ch^re aux marins de
toutes nos c6tes : so
....Adieu, mon beau navire,
Aqx grands m&ts pavois^s,
Je te quitte, et puis dire :
Mes beaux jours oont pass^ ! .
le capitaine enfon9a ses deux n^ains jusqu'aux coudes dans les 26
poches profondes d'un pantalon de gros drap bleu, large comme
les braies des Gaulois nos p^res, tourna les talons, haussa les
^paules, et reprit le chemin de sa maison.
14
LB CHIEN DU CAPITAIVB.
II.
" Bonsoir, capitaine ! Vous cansiez done avec Z^ro; qu'est-oe
que vous pouviez bien lui dire 1 il ne parle que hollandais !
demanda k Jean Pigault le vieux quartier-maitre, Michel Yver,
charge de I'entretien du petit phare qui guide les pilotes, a
5 1'entree d'un port toujouts difficile.
— Ah ! dit le capitaine, le particulier s'appelle Z^ro? je suis
bien aise de le savoir, et je tiouve que c'est tout juste ce qu'il
vaut. Je ne lui fais pas compliment de sa politesse ! Je le
tire des mains d'une bande de vauriens qui allaient le noyer,
10 je I'invitc a souper, et il ne me fait pas I'honjieur d'accepter
.... II ne me re'pond meme pas! .... ajouta le capitaine en riant.
-*-Ah ! pour ce qui est do cela, j'avoue qu'il est dans son tort,
et que je n'aurais pas fait corame lui ! (lit Michel Yver ; mais
que voulez-vous ? c'est fiddle en diable ; 9a ne connait que son
ifi maltre !
— Et ce maitre, quel est-il ?
— T7n pas grand'chose ! un certain Norkind Van der Tromp,
maitre tiraonier a bord de la Neine-Sophie, gros lougre hollan-
dais qui est venu prendre ici un chargement de porames qu'on
20 lui a envoy^es du pays de Caux. Entre nous, ce Norkind est
un rien du tout .... pas sot, mais toujours gris, a terre du moins ;
je ne sais pas comment il se comporte k la mer ! II passe pour
donner k son chien plus de coups de baton que de morceaux
de Sucre .... Mais, que voulez-vous? le pauvre imbecile I'aime
'2s tout de meme ! Faut le voir emboiter le pas derri^re I'autre : il
marche dans ses semelles ! II ne paye pas de mine, si vous
voulez ; mais jamais une bete n'a eu plus d'esprit ! II a plus de
tours qu'un sorcier dans son sac. II fait tout ce qu'on lui com-
raande, et mdme davantage .... II ne lui manque que la parole,
LK CHI EN DU CAPITAINE.
15
ot encore elle ne lui manque gu6re. II est sdr et certain qu'il
comprend le hollandais, et le flamand auF.r,i I car ii ne ae trom-
pait jamais quand cet escogriife de Noikind lui comraandait
quelque chose. II est bien connu sur le port, allez I Mais il a
encore plus de coeur que d'esprit .... II ne connait au monde quo 6
son maitre! . . . . et il se jotterait aufeu . . . . et a I'eau pour lui ... .
— On n'en fait plus sur ce gabarit ! dit Jean Pigault avec
un gros rire, et je connais bien des gens cjui ne le valent pas !
— Je le crois parbleu bien ! Mais regarrlez done, capitaine I
qu'est-ce qu'il pent avoir a courir ainsi corame un affol^ sur Ifi l'»
berge?"
Jean Pigault se retourna, et il aper^ut Z^ro qui allait et
eenait le long du fleuve, s'arretant de temps 4 autre, pour
regarder du c6t^ de la mer, en poussant des hurlomcnts d^sos-
p^res, puis reconiinen9ant sa course insensde, et s'arretant de is
nouveau, comme s'il n'eut pu prendre, une fois pour toutes, une
resolution definitive ....
Enfin, apri^s deux ou trois minutes de deliberation avec lui-
meme, Z^ro ddcida sans doute quelque chose, car il prit son
elan, et, d'un bond vigoureux, se pr^cipita dans la Seine, et20
nagea resolument vers le large.
" Je t'en souhaite ! dit I'invalide avec un geste insouciant ;
si tu crois qu'avec tes pattes tu vas rejoindre la Heine- Sophie,
qui marche vent arri^re, qui file ses douze noeuds du train dont
elle va, et qui a deux lieues d'avance sur toi . , . . tu te trompes, 25
mon vieux ! Tu vas boire un coup avant cinq minutes d'ici,
ou je t'attache le reste de tes jours avec des saucisses ! Mais
voyez done, capitaine, le courant I'entraine du cot^ du Havre ;
quand il voudrait revenir, il ne pourrait d^jk plus ! . . . . Cost
comme 9a que les deux frferes Langlois se sont noyes le 10 du 30
mois pass^ .... N'importe ! c'est tout de meme mal k Norkind
i de n'avoir pas voulu I'emmener . . . . et c'est bien bete au toutou
[de risquer sa peau pour un ivrogne qui ne le m^rite guere ....
lAh! tenez, le voilii qui coule! . . . . Non! il nage encore .... Quels
16
LE CHI EN DU CAPITAINB.
coups de reins ! . . . . Ah ! o'est fini I voil^ qu'il tourbillonne ...
Non ! il reparait ! a-t-il la vie dure ! Vrai, tout de mdme, 9a
me fait encore quelque chose, et je donnerais bien quatre sous de
ma poche pour pouvoir jeter une corde k cette pauvre bfite ....
T II est si malin, ce Z^ro, qu'il en happerait le bout et reviendrait
k terre certain ement !
— Tonnerre de Brest! je ne veux pas qu'il meure, ce satan^
chien ! . . . . dit le capitaine avec un juron ^nergique, que le
bon Dieu lui pardonnera, parce qu'il ^chappait k I'indignation
10 d'un coeur chaud et g^ni^ieux. J'ai sauv^ des hommes qui ne
lui allaient pas k la cheville . . . . je le sauverai aussi, nom
d'une pipe! ou nous boirons le dernier coup ensemble. .. .&
votre sant6, Michel Yver!"
Plus prompt que la parole, avec une agility que I'on ne se
15 serait peut-6tre pas attend u k rencontrer chez un homme de
son Age et de sa carrure, Jean Pigault sauta dans une barque,
et maniant I'aviron avec la vigueur et I'habilet^ d'un rameur
sans pareil, il gagna de vitesse sur le chien en ddtresse, le
d^passa de cinq ou six brasses, revint sur lui en se laissant
20 porter par le courant, et, au moment ou Z^ro allait disparaitre
pour la troisi^rae, et probablement pour la d emigre fois, il le
saisit par la peau du cou, I'enleva k la force du poignet, et le
jeta au fond de la barque, ou le malheureux chien resta un
moment immobile, couch^ sur le flanc, et rendant par la
vi:) bouche et les narines les torrents d'eau qu'il avait avails.
Get exploit une fois accompli, et plus vite que nous ne
I'avons racont^, le capitaine fit ais^ment virer sa l^gere em-
barcation, et aborda en quelques coups de rames. Yver, qui
I'attendait, se chargea d'amarrer la barque, et Jean Pigault,
30 compatissant jusqu'au bout, souleva le chien encore tout
^tourdi, et le d^posa doucement, avec toutes sortea d« pr(5
cautions, sur la rive comme il eut fait d'un noye sauv^ par lui.
Z^ro avait du temperament, et une certaine energie de
caractfere. Aussit6t qu'il se vit de nonveau sur ja terre ferme,
LB CHIBN DU OAPITAINB.
IT
se sentit nn autre homme, — c'est un autre chien que je
jroulairi dire. II se fit en lui comine une revolution soudaine,
>mpl^te et inattendue. La conduite de son maitre se prt^senta
son esprit sous son veritable jour; il comprit qu'un particulier
lui I'avait abandonn^ volontairement ne valait vraiment pas 6
iu'il s'exposat une troisi^me fois k la mort pour lui ... . d'autant
)lu8 que ce sacrifice serait compl6tement inutile, car il voyait
)ien maintenant qu'il ne parviendrait jamais k rejoindre la
Heine-Sophie, alors qu'elle courait vent arriere. II s'assit done
ir son s^ant, m^lancolique et reveur, dans I'attitude qu'un lo
)eintre pourrait donner h. un chien philosophe, qui connait trop
|es hommes pour attendre rien d'eux, et qui a d(^j4 trop d'ex-
)erience pour esp^rer quoi que ce soit de la vie et de la
lestinde. II devait sans doute beaucoup de reconnaissance
lu genereux inconnu qui venait de le sauver avec tant de 16
jt^vouement ; mais celui-1^ menie croyait sans doute avoir d6]k
lit assez pour lui, et il devait etre rdsolu maintenant 4
?abandonner a .son malheureux sort. II n'allait done plus etre
[u'un chien errant sur la terre ^trangfere, un vagabond en
jpture de ban, sans papiers, sans asile et sans pain, n'ayant20
lus ni feu ni lieu, avec la perspective de coucher et de souper
cette auberge de la Belle-Etoile qui n'est gu^re meilleure pour
fespece canine que pour I'espece humaine. Ces r<^flexions p^
^bles mais justes lui mettaient n^cessairement du vague dans
Tame, et ses impressions decouragees se peignaient avec une 25
inergie singuli^re dans sa contenance douloureuse et sur sa
|>hysionomie expressive. II avait aurtout une fa^on d'allonger
Ifevre inf»5rieure qui ne permettait pas de douter de lamer
^courageraent dont son coeur de chien devait etre en ce
loment rempli. 30
Jean Pigault le regardait avec une attention et un int^rdt
[ont lui-m6me s'^tonnait, mais dont il n'eut pu se d^fendre. On
it dit qu'il devinait tout ce qui se passait dans Tame de Zero, et
I'il se rendait compte de ses plus intimes pens^es.
18
LB OHIBN DU CAPITAINE
"Voici, ae dit-il eu mauiere do r«5lloxit)a, un atiitnal qui n'est
pas le chum de tout lo lUDtide. Cela serait drole s'il pouvait
^rire, ou siHilomoiit raconter tout ce qu'il peiise ... Mais voil4
sept heures et dtiinio (jui soimout k Notre- Dame : il va m(^ faire
* manger ma Houpe froide. . . .et Jeaiineton va bieii me recevoir!
. . . .pourtant je ne puis pas le laisser \k, ce pauvre diable, qui
me fait I'effot de u'avoir plus que moi au monde !"
Ell achovant cos mots, le capitaine se tourna vers le cliien,
toujours immobile a la memo place, toujours plong^ dans ses
lorertexions, et s'adressant k lui, comme s'il eut ^te capable de le
comprendre :
" AUons ! mon gargon, lui dit-il, tu dois bien voir que tout
est fini avec I'autre. N'y perise done plus, et suis-moi !"
Et, comrae s'il eut voulu appuyer cette injonction par une
16 demonstration plus etiicace, Jean Pigault passa son mouchoir
dans le collier de Zdro, cjui, cette fois, se laissa emmener sans
r^istance.
La Cote de Grace, au pied do laquelle Honfleur est bati, est
certainement un des sites les plus channants de ces beaux
jorivages de Normandie, qui, k chaque dt^tour des routes
capricieuses, nous montrent des paysages faits k souhait
pour le plaisir des yeux. Nulle part horizon plus large ne
s'ofiVe a nous sous des aspects plus grandioses ; nulle part la
v^g^iation n'dtale avec plus d'orgueil et de splendeur les
26 magnificences de sa seve plantureuse.
Ne tout pr^s de la a Villerville, d'une race de marins, Jean
Pigault, dans ses voyages lointains, avait toujours emport^ au
fond de I'ame I'image de ce coin de terre ou s'^tait passee son
enfance. Nulle part il n'avait rien vu qui effagat chez lui ce
80 radieux souvenir. Tout lui avait paru raoins beau que ce pli
du rivage ou il avait ouvert pour la premiere fois les yeux k la
lumi^re. Aussi s'^tait-il toujours dit que, plus tard, si, a force
de travail et d'^conomie, il parvenait k cette pr^cieuse aisance
que Ton appelait autrefois la in^diocrlU dorie, et qui est le but
m
LB OBIBN DO CAPITAINE.
19
'•■:' : :
Lr les
si legitime de tous ceux dont la vie est un long effort et un
rude labeur, ce serait \k qu'il viendrait abriter sea derniers
automnes.
II avait eu le bonheur si rare de voir son vceu s'accomplir.
A ini-cheinin de cette mont^e un peu npre, qui commence aux 6
(lernieres maisons d'Honfleur, et qui aboutit au plateau merae
(»u s'^love cette chapelle de la Vierge, but sacr^ de tant de
()61erinages, et toute reraplie des offrandes des matelots recon
i\aissants, sauv^s du naufrage par celle qu'ils implorent ooranu!
lEtoile de la Mer, — "Ave, maris stcl/d" commechaiite le pieux lO
cantique — il avait eu la bonne fortune de trouver une niaisoii
(|ue Ton pouvait regarder conirae la demeure iddale d'un sage
et d'un marin. Elle ^tait petite, mais commode. La cour
(i'un c6t^, le jardin de I'autre ; ici la campagne souriante, et,
plus loin, la Seine, large comme nn. beau lac, avec le Havre et is
les coteaux d'Ingouville et de Sainte-Adresse, comme fond d(
tableau, et sur la gauche, immense et infinie, toujours nouvelle,
et toujours la meme, la vaste mer ! la mer sans laquelle ne peut
plus vivre celui qui a pass^ sa main d'enfant dans la crini^rc
^parpill^e de la vague, et qui, plus tard, homme fait, dans 1. 20
plenitude de sa force, s'est senti, pendant de longues anndes,
berc^ dans le calme, ou ballott^ dans la tempdte, sur le sein
large et puissant de I'Ocdau !
Jean Pigault en 4tait encore k la lune de miel de sa vie de
propri^taire et de rentier. II ^tait depuis six mois seulement26
dans la Villa des Roches- Blanches (ainsi s'appelait sa maison-
nette), ^cussonnant ses rosiers, cueillant ses f raises, arrosant ses
laitues, et lisant le Messager du Havre ; servi, choy^ et dorlote
par son unique servante, Jeanneton, dont le plus grand m^rite
<^tait de savoir faire la matelote normande et d'avoir pour so
son mattre un profond attachement.
" AJb ! monsieur, comme vous rentrez tard ! dit la brave fille,
en ouvrant la porta au capitaine ; huit henres moins dix ! . . . .
20
LE CUIKN DU OAPITAINB.
J'ai ^t^ obligee de remettre lu Houpe Hur le feu, uiie soupo k la
cr^me ! hi elle est tourn^e, 9a sera voire fautoet pas la mien tie ....
— C'est entcndu, dit Jean Pigault ; s'il y a des avaries, J6
lea prends pour inon coinpto! niais servez vite.,..J'ai couru
des borddoy, et, tel que me voila, je meurs de faim ! . . . .
— Eh ! bon Dieu ! continua Jeaiineton, en se penchant de
cdt^, qu'est-ce que vous trainee done comme cela derri^re
vous ? . . . .
— C'est un ami que j'ai invitd k souper ! dit le capital ne aveo
un rire que I'on entendit dans toute la maison ; mais pare k
virer ! car vous me faites rester 14 sur le seuil de la porta, et
j'ai vent arri^re que j'eii grelotte."
Jeanneton s'effa^a, et le capital ne entra, suivi de Z6ro.
"Eh ben! viai ! il n'est pas beau, votre invitd! dit la bonne,
16 qui avait son franc parler avec tout le nionde et aveo son maitre.
— C'est possi})le ! mais vous verrez qu'il est bon ! En tout
cas, pour sa bienvenue, vous allez lui faire une bonne p&tde.
— M'est avis qu'il en a besoin !" dit Jeanneton en regardant
le chien, piteux, mouilld, crottd, efflanqud.
20 Mais comme, au fond, ce n'etait pas une mauvaise crdature,
la souffrance eveillait toujours la compassion chez elle : son
premier mouvement la portait au secours de toutes les mis^res
comme de toutes les douleurs. Elle prepara done un confor-
table et copieux repas pour le nouveau venu.
id Zero soupa ce soir-la comme il n'avait pas soupd depuis
longtemps. lia maison lui parut bonne, et ce fut seulement
pour la forme qu'on lui passa une chaine au cou, en le con-
duisant k sa niche. II n'avait pas envie d'abandonner de sit6t
ce toit hospitaller.
80 Que se passa-t-il alors dans cette tete de chien, k laquelle ne
manquaient certes ni la lumi^re de I'intelligence, ni la cha-
leur du sentiment 1 C'est, .n vdritd, ce que personne n'aurait
pu dire avec une certitude absolue, car Z4ro, discret par nature,
LK CHIEN DU OAPITAINB.
II
et plus r^Herv^ encore depnis qu'il avait eu des malheura, ne
fit de confidences k penjonne. II est cependant pemiis de
croire qu'il finit par se dire qu'eutre un muitre qui I'uvait
abandonn^ et un autre qui I'avuit sauv^, qui le soignait, qui le
nourrissait, (]ui le caressait et qui Tainiait, son choix ne pouvait ft
pas fitre doutcux. II reporta done sur le capitaine toute
I'affection qu'il avait eue jadis pour le raat<lot, et ce n'eat pas
peu dire ! Ce fut une vie toute nouvelle (jui comraen^a pour
lui, ' 60 donna entiferement ii Jean Pigiiult, comme 8er\ iteur
et comme ami. Tons les moyens lui furent bons pour i9
t^raoigner sa tendresse et son dtivoueinent au proprietaire
de la Villa des Rochett- lilanrheSy qui ^tait aussi le sien.
II vivait avec lui, ne le quittant pas d'uno seconds, les yeux
dans ses yeux, ^piant ses pens^es, et s'effor9ant de deviner ses
d^sirs pour les satisfaire. II Taccompagnait dans toutes ses i»
promenades, le suivait partout, et doimait sur un tapis au pied
de son lit. II n'y avait pas dans toute I'Europe un homme
mieux gardi^ que notre capitaine. Saint Roch et son chieu si
c^l^bres dans la l^gende dor^e, ne formferent point une paire
d'amis plus inseparables. so
Mais Z^ro ne bornait pas 1^ ses attentions et sos soins :
il ne n^gligeait rien pour faire preuve de sa bonne volont^ et
de son vif d^sir de «e rendre utile et agreeable. Tl rapportait
au logib les mouchoirs do poche que I'insouciant capitaine
semait un peu k droite et a gauche, dans la cour et dans lezft
jardin; il veillait ti ce que la porte exti'ricure fut toujours
ferm^e, et il d^ployait une veritable liabil<;te dans la fa9on
ingdnieuse dont il soulevait la clanche pour la laisser retx)mber
ensuite dans la g&chette ; il apprenait la politesse aux petita
dr61es qui se permettaient de parler k son maitre sans aeso
d^couvrir devant lui. II leur mettait r^solument une patte
sur chaque ^paule, et avec douceur, raais avec fermet^, leur
donnait une IcQon de savoir-vivre en cueillant dolicatement
une casquette obstin^e sur une tete mal apprise.
22
LK CHI EN DU CAPITAINB.
Ce n'^taient point Ik, du reste, ses seules attentions. II
avait remarqu^ Fempressement avec lequel le capitaine lisait,
chaque matin, le Messayer du Havre, qui le mettait au courant
de toutes les affaires maritimes de I'Europe et de I'Am^rique.
5 Eh bien ! pour lui donner quelques minutes plus tdt la joie de
cette lecture favorite. Zero allait attendre le facteur au bas
de la Cote de Grace, recevait de ses mains le pr^cieux journal,
et le rapportait au logis, en arpentant la route aussi vite que ses
jarabes pouvaient le porter.
10 Jean Pigault, qui n'avait jamais et4 tant gate, trouvait
qu'il ^tait bon d'etre aime ainsi, meme par un chien, et, tr^s
reconnaissant et trcs touchy des preuves sans fin de cette
affection sans bornes, il aimait lui-m^mo chaque jour davantage
ce serviteur, ce compagnon, cet ami !
15 Ce fut pour Zero une pdriode d'existence vraiment ideale.
II n'avait jamais desire, jamais reve un bonheur plus complet
que celui-ik. Mais helas ! un proverbe cruel I'a dit :
" Ce qui est beau est de courte durde !"
Ceci est vrai, parait-il, pour les chiens comme pour les
20 hommes.
Le capitaine se maria et, n^cessairement, Z^ro n'occupa plus
la premiere place dans la Villa des Roches-Blanches^ ni dans
le ooeur de son maitre.
LB OHIEN DU OAPITAIKI.
23
IS. II
I lisait,
jourant
idrique.
joie de
au bas
journal,
I que ses
brouvait
et, tr^s
ie cette
.vantage
& ideale.
complet
30ur les
upa plus
ni dans
III.
La nouvelle marine airnait les chats et n'aimait pas les
chiens !
Si du moins le chien du capitaine eiit eu pour lui I'^l^gance
ou la beauts, il aurait peut-etre conquis, sinon morite, ses
favours. Mais il n'en ^tait point ainsi. Le malheureux Z^ro ft
a'avait pour lui ni la forme ni la couleur. II n'avait que ses
qualites intimes, que I'on ne voyait point tout d'abord : son
coeur chaud et loyal, et son intelligence souple et dt^li^e. Ce
n'^tait pas assez pour faire la conquete de sa nouvelle maitresse.
Le pauvre chi^n avait trop de sagacity pour ne pas se rendreio
'.in coTnpte exact de la situation.
Z^ro n'^tait pas un chien couchant : il tenait le milieu entre
un caniche plein de dignity et un bar bet tr^s susceptible
Quand une fois il fut bien certain de n'etre point appr^cie k sa
juste valeur par la nouvelle Mme Pigault, pour laquelleis
cependant il n'eut pas demands mieux que de faire des frais,
car il ^tait naturellement galant, il se fit un point d'honneur
de ne pas s'imposer; il attendit qu'il pliit k cette belle
d^daigneuse de revenir k des sentiments raeilleurs et dIus
justes. 20
Oi . conviendra qu'il edt 4:t6 difficile k un chien de tenir une
conduite plus irrdprochable, et je crois que bien des gens ayant
regu une education plus brillante que Z^ro ne se seraiont
point tir^s plus habilement d'une position si delicate. Get
tStonnant perHounage donna meme une preuve de tact plus 25
surprenante encore. Tout en conservant pour son maitre la
mdme affection, et il sentait bien que cette affection ne finirait
qu'avec sa vie, il mit beaucoup plus de reserve et de discretion
dans I'expressiou de sa tendresse. II s'^tait moutr^ jusqu'ioi
24
LE CHI EN DU CAPITAINB.
expansft' k I'exc^s, corame on Test naturellement dans le iMe4k
t^te avec un etre aimd, quand on n'a rien k craindre de per-
sonne, Tous les pretextes lui paraissaient alors bona pour
t^moigner ses vrais sentiments k celui qui en ^tait I'objet.
6 Mais k prtisent, comnie s'il eut compris qu'il y avait 1^ quelqu'un
qui avait le droit d'etie jaloux, il sut se contraindre et mettre
une sourdine a sou ccBur, II est vrai que, lorsqu'il avait le
bonheur de se retrouver seul avec son maitre, il prenait sa
revanche de la longue contrainte qu'il s'^tait impos^e, et qu'il
10 retrouvait bien vite la fougue, les ardeurs et les transports
d'autrefois.
Ces d^licatesses n'^chappaient point k celui qui en ^tait
I'objet : il en devinait tout le m^rite, et il en ^tait prof^nd^ment
touchd. II caressait alors le pauvre aniraal avec une tendresse
15 qui donnait a celui-ci du bonheur pour le reste de la journ^e.
" Vraiment, se disait-il alors, si ma femme aimait mon chien,
tous les capitaines en retraite envieraient mon sort, et moi, ne
demandant plus rien au Ciel, je vivrais entre ces deux etres
sans plus me soucier du reste du monde que de la coque d'un
20 vieux bateau!"
Mais Lise n'aimait pas Z^ro : c'^tait un fait sur lequel il
n'etait pas permis de se faire la moindre illusion, et I'homme
ne s'y trompait pas plus que la bete.
L'impartialit^ nous oblige de reconnaitre que Z^ro ne faisait
26 rien pour ramener a lui son ennemie. Si, dans les premiers
temps du s^jour de Mme Pigault k la Villa des lioches-Blanches,
il s'^tait montr^ dispos(5 a faire toutes les concessions imagi-
nables pour vivre en bonne intelligence avec elle, quand il vit
ses avances ropoussees, il prit le parti de la traiter comme une
80 ^trangere, et il ne parut raeme plus s'apercevoir de sa presence.
A ce moment difficile c^e son existence, Z^ro, qui ^tait un
peu porte sur sa bouche, -chacun a ses d^fauts, et celui-ci ^tait
peut-etre pardonnable chez un chien qui se voyait tout k coup k
une bonne table apr^ avoir longtemps jeun^, — Z^ro,disons-noua|
LR OHIKn DU CAPITAINE.
35
un
ait
k
lus,
eut le malheur d*6tre expos^ iune tentation, ct d'y succoiivber.
Cette faute devait Stre pour lui la source de bien cruelles
infortunes.
Mme Pigault, up peu friande, avait I'habitude de dejeuner
d'une couple d'ceufs frais, que deux poules de Cr^vecceur lui 6
pondaient cLaque matin avec cette exactitude qui est la poli-
tesse des poules. -
Or il arriva qu'un jour Jeanneton, distraite ou maladroite,
laissa tomber un de ces oeufs sans pareils en traversant la cour.
Inutile de dire que sa coque fragile se brisa ais^ment sur le lo
pav6. Ce ne fut p -.8 un oeuf perdu pour tout le monde, car
Z^ro, qui flar>ait dans les environs, flaira une bonne aubaine, et,
en deux coups de langue, vous lapa promptement, sans mouil-
lettes, et le jaune et le blanc. Le festin de Mme Pigault lut
r^uit de cinquante pour cent ; Jeanneton confessa sa faute. is
P^ch^ avou^, Tp6ch4 pardonn^ : oii n'en parla plus. Lise ^tait
bonne princesse. Mais le rdgal s'dtait trouv^ du goAt de notre
h^ros. Le lendemain, il n'eut pas demand^ mieux que de se
mettre en app^tit avec ce fin morceau : I'ceuf frais lui agr^ait
beaucoup plus que le verre d'absinthe ou de vermouth, cher 20
aux estomacs paresseux. II vint done faire le quart. 4 I'heure
precise ou, la veille, Jeanneton avait laisse choir la moiti^ du
dejeuner do sa maitresse. Il comptait sans doute que le meme
accident lui vaudrait le mSme bonheur. Mais tous les jours
ne sont pas jours de fete. Jeanneton, ce matin-la, ne fit point 25
d'omelette dans la cour, et Z^ro en fut pour ses frais de con-
voitise. II n'osa point r^clamer. Jeanneton eut ^t^ capable
de lui rire au nez.
Mais, comme il ^tait profond^ment observateur, ainsi, du
reste, que doit I'etre tout chien qui veut faire son chemin dauK so
le monde, il ^pia fort attentivement les allies et venues de la
bonne, et il ne tarda point k s'apercevoir que, chaque fois
qu'elle rapportait leo oeufs k la maison, elle sortait d'un certain
ceUier ou les poules, qu'ou laissait toujours en liberty avaient
-.-» .wrT«>.,^T« a^T»^-i i«.i«..tr»w^»rrii. » /■■.
■kftt" ^ '■r'*^''^'''-"^^'^
26
LB OHIEN DU OAPITAINB.
I'habitude de pondre dans de petites hottes garnies de foin, au
milieu des barriques et des tonneaux. Profitant d'un moment
oil on ne le regardait pas, notre brigand en herbe y entra,
sournoiseraent, apr^s elle, mais trop tard ! la cueillette 6tait
6 d^ji faite ; il trouva les nids chauds, mais vidos !
II en fut fort disappoints sans doute, mais pas dScouragS le
moins du monde. Quoiqu'il n'eut pas fait sa philosophie, il
n'en avait pas moins un veritable talent d'argumentation, et il
savait tirer des premisses les consequences qu'elles contiennent.
10 II se dit que, puisqu'il ne trouvait plus d'oeuf s au cellier quand
Jeanneton y allait avant lui, ce serait elle, au contraire, qui
n'en trouverait point s'il y allait avant elle.
Quand un chien est aussi fort en logique, on peut dire qu'il
est d^ik sur la pente du crime ; le moindre choc peut I'y faire
16 rouler.
Bien qu'il eut naviguS assez longtemps, Z6ro ne savait pas
voir I'heure au soleil, et, ne pouvant se procurer un chrono-
m^tre chez I'horloger de la marine, il dSdaignait les simples
montres. Mais il avait des moyens a lui de se rendre compte
20 du temps ; moyens siirs qui lui perraettaient de n'^tre jamais
en '^jtard. Aussi, le lendemain, devan<ja-t-il de cmq bonnes
minutes la visite de Jeanneton au cellier. Ce fut lui, ce jour-
Ik, qui arriva bon premier. II n'eut pas de peine k trouver le
nid, ou, pour mieux dire, les nids, oar il y en avait deux, qui
26 n'Staient autre chose, nous I'avons dSjk dit, que deux petites
hottes d'osier, tapissSes d'un foin moelleux nt doux, sur lequel
chaque matin nos cocottes Staient assez k I'aise pour ddposer,
apr^s une attente plus ou moins longue, le dejeuner de leur
mattresse.
30 Z6ro touchait done le but ! mais, k ce moment, 11 lui arriva
ce qui arrive souvent, dit-on, au malheureux qui va commettre
son premier crime. II eut, par avance, le remords du mal qu'il
allait faire. 3a conscience lui cria, comme jadLs celle de CSsar,
I
LE OHIEN DO CAPITAINE.
27
au moment oh. le futur maitre de Rome allait franchir le
Rubicon :
" Dn pas de plus serait un crimo !"
L'id^e du ohS,timent, sous la ''orme d'un fouet redouiable,
au bout d'un bras terrible, se pr^: anta ?,vec tant de force k son 5
^ prit qu'il en fut vivement impressionne. Je ne sais quel Ijruit
suspect, venu du dehors, fut aussi pour lui comme un second
avertissement qu'il ne put m^priser tout k fait. I] alia done
iusqu'i la porte du collier, et, de i^, ses yeux per^antR fouil-
l^rent les environs. H^las ! il n'avait d^ja plus son beau regard lo
d'honnete chien, franc et loyal, siir indice dune conscience
tranquille. II y avait, au .lontraire, dans sa prunelle trcublde,
je nesais quo; de furtif et d'inquiet, qu'un physionomiste aurait
trouv^ de bien mauvais augure pour Tavenir de s^rvertu. La
chose n'^talt, en effet, que trop certaine : du moment ou il ^6
tournerait au mal sa rare intelligence. Zero deviendrait
promptement un profond sc^l^rat : un chien oomrne lui, s'il
faisait jamais le premier pas dans la voie du crime, irait neces-
sairement jusqu'au bout.
Notre voleur, car il I'^tait d^ja d'intention, ne ddcouvnt rien 20
de suspect autour de lui : la porte de la cuisine dtait ferm^e,
ainsi que la barri^re du jardin. La oour «^tait deserte. Jamais
I'heure n'avait ^te plus propice ni I'occasion plus favorable pour
coramettre impun^ment un attentat contre le bien d'autrui. II
ya dans la vie des instants on tout semble conspirer pour -25
<5touflfer au fond de nos S,mes ce qui pent nous rester encore de
sens moral. Les hommes savent cela presque aussi bien que
les chiens.
Z4to se pr^cipita dans le cellier avec la violence da malfai-
teur qui sent que I'heure des hesitations est pass^e, et qu'il lui 30
faut maintenant agir, s'il veut assouvir sa passion.
Tout concourait, du teste, pour le perdre, en excitant encore
sa oonvoitise.
28
LE CHI EN DU OAPITAIinS.
Les (ieux oeufs ^taient 1^, chacun dans sa hotte, blancs parmi
le foin verclutre, si frais qu'ils en ^taient ohauds ! Zdro lea
flaira un instant, comme si, k travers leur coque ^clatante et
mince, il les eut deja savoures. II semblait r<?fl^chir encore •
• mais, tout k coup, un voile passa sur ses yeux, et la lumiifere
qui ^clairait peut-etre encore quelque recoiu de sa couscience
s'^teignit tout h fait. II perdit la notion du bien et du mal ....
et, qui sait? peut-etre aussi la responsabilit^ de ses actes,
aurait dit son d^fenseur en cour d'assises. II saisit un dea
10 oeufs, le fit disparaitre sans peine dana sa large gueule, et, brisant
la coque d'un seul coup de dent, le goba avec la sensuality d'un
gourmet auquel il n'est pas besom d'apprendre ce qui est bon.
Nous devons toutefois reconnaitre que le remords suivit le
crime de bien prte. II lui resta des fragments de la coquille
16 dans les dents. Comme notre premier p6re, Adam, apr^
la pomme fatale, il eut voulu pouvoir se cacher. Mais, au
milieu meme de se? iniquites, il eut un bon mouvement dont
il serait injuste de ne lui point tenir compte. II se dit, sans
doute, que le crime a ses degres, ainsi que la vertu. et que ce
to n'^tait pas une raison, parce que Ton avait commis une premiere
faute, pour aller jusqu'au bout sur la route du mal. Peut-etre
aussi pensa-t-il que c'^tait assez d'avoir priv^ sa maitresse de la
moiti(5 de son dejeuner, et qu'il n'^tait que juste de lui laisser
I'autre. Son premier oeuf aval^, Z^ro jeta au second un regard
ssoli la convoitise se melait au regret, mais, se rappelant k
propos la maxime du sage : " Qui aime le pdril p^rira !" 11
s'^loigna rapidement du nid tentateur, et il alia faire un tour
sur le port, histoire de prendre I'air, et de dig^rer son forfait
Jeanneton, cependant, venait de rentrer du march^ avec sa
bH provision de la journ^e. EUe consulta le coucou de la salle k
manger. II marquait huit heures moins un quart. La
cuisini^re n'avait done plus que quinze minutes pour mettre son
couvert et preparer le dejeuner de sa maitresse. Exacte comme
le chrouom^tre dont le capitaine se servait jadis k^n bord,
m
LB OHIBN DU OAPITAINB.
29
Madame Toolait faire son premier repas k huit heures precises,
et si les oeufs n'^taient pas sur la table k ce moment-Ik, son
humeur s'en ressentait le reate de la journ^e. Elle avait
I'appdtit intransigeant et ne pardonnait pas un retard de dix
secondes : elle r^glait son estomac sur son coucou. Elle ^tait «
d'ailleurs trfes frugale • une tasse de lait, avec ces deux ceufs, et
le fruit de la saison, la conduisaient jusqu'au diner, qui avait
lieu k une beure, comme dans beaucoup de bonnes families de
la bourgeoisie normande, encore fiddles aux usages de nos
p^res. 10
Jeanneton courut done au ce^lier pour y prendre les ceufs
attendus. Inutile de dire qu'elle n'en trouva qu'un seul. Sa
surprise fut grande, car on ^tait dans la saison ou les poules
pendent, et Blanchette et Noiraude, g^ndreuseraent nourries,
n'avaient pas I'habitude de faillir k leur devoir. Une cataa- is
trophe soudaine bouleversant la nature ; un tremblenient de
terre transportant la C6te de Grace de I'autre c6t^ de la Seine,
plantant la Villa des Roches-Blanches sur les falaises de Sainte-
Adresse, et mettant Honfleur k c6t^ d'Harfleur, ne Tauraient
pas troubl^e da vantage. Elle n'en voulait pas croire ses yeux ; 20
elle tS,ta le nid de Blanchette et le trouva bien r^ellement vide.
Elle souleva et fouilla le foin odorant. Pas plus i iVouf que sur
la main !
" YoJlk qui est drdle, pensa-t-elle, et c'est vraiment k n'y
rien comprendre ! j'est, depuis trois mois, la premiere fois que 25
pareille chose arrive .... Blanchette se porte bien pourtant, et
ce matin, quand je suis all^e prendre du charbon, je I'ai vue
sur son nid. . . .S'il ne faut plus croire aux poules k present, a
qui croira-t-on t . . . . Mais ce n'est pas tout cela qu'est-ce que
Madame va diret Elle n'^tait d^ji pas si contente avant-3o
hier!"
Naturellement, Madame fut encore moins contente ce jour-
\k. Elle tenait k ses habitudes, et rafifolait des oeufs frais.
Oette fois, Jeanneton n'en fut pas quitte pour une excuse en
30
LB OHIEN DU CAPITAINB.
I'air, et ce fut, au contraire, un interrogatoire en forme qu'il
lui fallut subir. Interrogatoire hien inutile assur^ment, car,
ne sachant rien, la pauvre fille ne pouvait rien dire. Elle
^tait all^e au cellier h I'heure accoutum^e ; seulement, au lieu
• d'y trouver deux vBufs comrae a I'ordinaire, '^lle n'en avait trouv^
qu'un seul . . . . il ne fallait pas lui en demander davantage.
" Voila, dit Lise, quelque chose d'aasez <5trange, et ^ quoi;
certes, je ne me serais pas attendue .... Des poulea ai bien
nourries ! .... en pleine saison, c'est k ue plus croiro it rien ;
10 Mais voyons, toi, monsieur Pigault ' au lieu de rester lu bouche
close pendant que je ni'ext^nue k parler, il me aembie que tu
pourrais bien dire quelque chose,
— Je crois que ce me serait assez difficile, car tu ne m'en
laisses gufere le temps, ma chere mignonne ; tit le oapitaine
isavec sa bonhomie paisible.
— Enfin, je n'ai qu'un ceuf aujourd'hui, qu'est-ce que tu penses
de cela 1
— Je pense que les poules se derangent ! " fit Pigault toujours
placidf-. et serein.
*o Lise, que cette r^ponse ne satisfaisait point, regarda son mari
k deux foi.s pour savoir s'il par! ait sincferement, ou s'il se
moquait d'elle. Mais, dans les grands moments, le capitaine
avait un masque aussi impenetrable que celui du Sphinx.
Mme Pigault en fut i(5duite aux conjectures. Elie se i lontra,
26 du reste, d'assez m^chante humeur jusqu'au soir. On devait
s'y attendre un peu.
" Cela s'en ira en dormant !" se dit le bon Pigault, k qui la vie
avait fini par donner une bonne dose de philosophie pratique.
:!
LK OHIEN DU CAPITAINB.
SI
IV.
Cependant Jeanneton, peu ourieuse de s'exposer k une
nouvelle scfene, qui serait peut-etre plus dangereuse que la
premiere, eut soin le lendemain d'aller de meilleure heure au
cellier; elle voulait prendre ses poules au nid. Elle arriva
trop tard encore, et un visiteur plus matinal avait dej:i fait la 5
oueillette. Ce n'^tait pas seuleraent un (Kuf qui manquait a
I'appel ; oette fois, ils dtaient partis tous le« deux ! l^ecideinent
'A6ro s'^tait affermi dans le crime, et 1h scelerat avalait main-
tenant l'iniquit(^ comme I'eau . . , . et les ceufs aussi.
" Quel maiheur ! se dit Jeanneton ; deux jours de suite ] lo
Madame va faire une vie ! Hier ce n'etait qu'un nuage,
aujourd'hui ce sera une tempete. Je vais tacher de me mettre
a I'abri !"
Elle appela Z6ro.
Celui-ci ^tait all6 h sa niche, oil il dig(^rait tranquillement is
son crime dans la paresse d'un demi-sommeil plein de charme.
Tl revait que le capitaine avait maintenant cent poules, et
qu'elies pondaient pour lui toute la journ^e.
La voix de Jeanneton le troubla bien un peu. II ^tait
comme tous ceux dont la conscience n'estpas nette: il craignait 20
de se voir demand^r des explications. 11 fit pourtant bonne
contenance, et se prdsenta le front ealme devant la cuisiniero,
qu'il prenait pour un juge d'instruction. 1] est vrai que. sans
en avoir Tair, il I'observait de loin, tout en se rendant k ses
ordres. II fut bientdt rassur^. Un seul regard lui donna la 25
certitude que la brave Normande ne se doutait de rien.
" Tout va bien 1 pensa le monstre : elle n'a pas le moindre
soup^n."
LE OHIRN DU CAPITAI1V&
U la regardait d^jk avec plus d'assurance, tout en cherohant
k deviner ce qu'elle pouvait bien lui vouloir si matin.
" Attends, mon bonhomme, dit-elle, en passant doncement
la main sur la t^te fris^e de Z6ro, tu vaa me faire une course !"
• Z^ro, depuis quelque temps, ^tait le commissionnaire, je dirais
▼olontiers le factotum, des Roches-Blanches. On I'envoyait
chercher les provisions chez les founiisseurs, et jusqu'ici 11 les
avait tou jours rapportdes intactes k la maison, avec la plus
louable fid^lit^.
10 Jeanneton prit done un morceau de papier, et, avec I'ortho-
graphe sp^ciale k I'institution dont elle faisait partie, elle
^crivit en caractferes irr^guliers, raais tr^s lisibles, ces quelques
mots que Z6ro, avec son intelligence accoutum^e, devait porter
k leur adresse, pour lui ^pargner une descente en ville :
IB " Dm zeusfraix, si, vou plats /"
Jeanneton attacha le billet sur une serviette, mit la serviette
dans un petit panier d'osier, dont I'anse ^tait garnie d'un
morceau d'^toife, ajouta trois d^cimes, envelopp^s dans un
morceau de journal, et mettant ensuite I'anse du panier entre
20 les dents du chien :
" Chez I'dpioier !" lui dit-elle, en pronon^ant ces deux mots
trte lentement et tr^s distinctement.
L'^picier, le d^bitant de tabac et le facteur de la poste aux
lettres ^taient trois personnages bien connus de Z^ro, qui
26 entretenait avec eux de bonnes et constantes relations. Sa
rare perspicacity I'empechait de se tromper d'adresse, et il
n'allait jamais chez I'un quand on I'envoyait chez I'autre.
II partit sur-le-champ, bien d^cid^ k ne pas flaner en route ;
heureux peut-etre, au fond de I'ame, de pouvoir effacer par un
30 service rendu la nouvelle f aute dont il venait encore de charger
sa conscience, et son estomac.
L'^picier, accoutum^ k voir venir chez lui ce singulier commis-
gionnaire, qui ne marchandait jamais, le pria poliment d'entrer,
acheva de servir deux autres clients, arriv^ avant lui, car il faut
L£ CUIEN DU OAl-ITAlNU.
S3
aux
qui
Sa
et il
que chacun passe k son tour, regarda ensuite le papier, prit
les trente centiuies, choisit deux OBufs tiana une caisse, lea mira
aa jour, pour que Z^ro fut bien certain qu'oii le servait en
conacience, les pla^a df^lieatemeut aur un petit lit de varech, les
recouvrit de la serviette, puis, entrain^ aans doute par la force 6
de I'habitude :
"Et avec cela?" dit-il k ce chaland d'une nouvelle esp^ce.
Z^fo, qui ^tait de bonue ruaison, trouva la question sotte et
d^placde ; il aavait ce dont il avait besoin, le demandait du
premier coup, et iie tenait point qu'on rexcitfit k la depense. lo
Cependant, oomme il n'aimait point k etre ddsugr^able aux gens,
il garda cette idtlexion pour lui, tourna les talons comme uu
serviteur consf.aencieux (I'espeoe en est rare !), qui n'aime pas k
perdre son temps quand il est attend u par ses maitres, et
remonta la C6te de Grace d'un pas assez rapide, sans couririe
toutefois, car il savait mieux quo personne que les ceufa sent
casuels ....
Charger de porter des oeufa un chien qui les aimait tant,
c'^tait donner la brebis k garder au loup. Bien que le billet
par lequel Jeanneton faisait sa commande fut rest^ tout ouvert, 20
Z^ro, qui ^tait la discretion meme, ne s'dtait pas permis de le
lire : il ne savait done point ce qu'il allait chercher. Mais
quand il vit ce que Ton mettait dans son panier, I'eau lui vint
k la bouche, et toutes sortes de mauvaises pens^es se present^rent
il son esprit. Les d^sirs coupables prirent une intensity plus 25
grande k mesure qu'il montait la cote, et la tentation eniprunta
pour le perdre les insinuations les plus corruptrices Le demon
de la gourmandise lui soufflait tout bas que peut-etre Jeanneton
ne savait pas le compte de ses oeufs, et qu'elle devrait se trouver
bien contente s'il lui en rapportait un sur les deux.. ..Etso
I'occasion ^tait ai tentante, et le pech^ si facile ! . . . . N'^taient-ils
point 1^, a port^e de sa dent, ces oeufs fascinateurs ? II u'avait
vraiment qu'k se baisser pour en prendre ! — 11 r^aista cependant,
comme s'il eut compris qu'un d^pot confix e^st chose sacr^e pour
If;
34
LE CHIRN DU CAPITAINB.
les chiens hounfites. Cett« victoire remport^e sur lui-meine
prouvera peut-etre qu'il n'dtait pas encore tomb^ au dernier
degr^ de la perversity : elle faisait esp^rer que la vertu troit
verait encore en lui quelques ressourcea.
6 Jeanneton lui dpargna du reste, I'angoisse des derni^res
luttes ; car, un pen inqui^te de ne pas le voir arriver, et d^j4
lalonnde par Theure, elle ne craignit point d'aller k aa rencontre
sur la route.
En aoulevant dt'lioatement la serviette, et en aporcevant
10 les deux oiufs, que le chien apportait intaots comine on le.s lui
avait donnas, la buiine nuisiniere fut ravie.
"Sauvde!" s'^cria-t-elle. Si elle avait eu un peu plus de
litt^rature, elle eut ajoutd, corarae dans lea draraes k la mode :
" Merci, mon Dieu ! ! ! "
16 La brave creature se faisait illusion, et elle n'^tait pas sauv^e
tant que cela ! Mme Pigault, qui avait le gout fin, n'eut pas
plut6t trempd la premiere mouillette dans le premier ceuf,
qu'elle s'^cria :
"Ces (Bufs-1^ ne sont pas les oeufs de mes poules !
20 — Pas possible! dit le capitaine, avec un dtonnernent sincere.
— Ce n'est peut-etre pas possible, mais c'est vrai !
— II faut avouer, dit Jean 7?igault, que tu as le gout singu-
li^rement d^lioat.
— Est-ce que, par hasard, tu t'en plaindraisi demanda
26 Madame, en prenant une voix de tdte qui n'annonQait jamais
rien de bon.
— Tu sais, ma chfere enfant, qu'avec toi je ne me plains
jamais de rien. J'admirais la d^licatesse de ton palais, qui te
permet de reconnaitre si un ceuf a ^t^ pondu par telle poule ou
80 par telle autre. Voil^ tout !
— Et cela t'^tonnait sana doute 1
— !l^tonner n'est pas le mot dont je m'«^tais servi, dit Pigault,
d^cid^ k marcher de plus en plus rdsolument dana cette voie des
concessions, qui, dit-on, a souvent perdu les gouvemements,
' m
0
LB CHIEN DU CAPITAINK.
36
{:
raaiH qui, souvent, aussi, a s;iuv6 la paix dea m^na;;es ; c'est
oelui d'admiration qui 8'^tait pr<^i>eat^ tout d'abord k nioii
esprit."
Lise, en entendant cei» mots, releva vivement la t^te, et fixa
8ur son mari le regard clair et per^antde ses julis yeux bleus^ 5
On eflt dit qu'elle n'^tait pas bien certaine qu'il tut s^rieux en
s'exprimant ainsi, et qu'elle voulait s'assurer de la sinc^rit^
de ses paroles.
Mais son examen, attentif jusqu'ii la sdvdrit^, ne lui fit
d^couvrir aucune expression suspeete sur ce visage loyal etio
franc. Aussi ce fut d'une voix proiuptement radoucie qu'elle
reprit : " C'est ^gal ! cela ne se passera pas ainsi en conversa-
tion ; je veux en avoir le ccuur net, et savoir au juste I'histoire
de ces oeufs !"
J<e capitaine eut de facheux preasentiments, et il e&t bien le
voulu pouvoir changer un peu le oours des id^es de sa moiti^ ;
mais il savait k quel point Lise ^tait obstin^e et tenace. II ne se
permit done point de hasarder la moindre objection. II fallait
laisser passer la justice de Mme Pigault, comme on laissait
passer jadis la justice du roi. 2o
Liae agita d'une main fi^vreuse la sonnette qui se trouvait k
sa port^e, et Jeanneton parut aussitdt sur le seuil de la salle a
manger.
La violence du coup qui I'appelait ne lui permit point de
douter qu'il ne s'agit d'une chose grave, et nous devons rendn; 26
cette justice k sa perspicacity, qu'elle devina tout de suite que
I'on allait traiter k fond la delicate question dos oeufs. Cepen-
dant, comme elle aimait mieux '* voir venir " que de se compro-
mettre par quelque parole imprudente, elle attendit, non sans
un peu d'^motion, les questions que sa maitresse voudrait bien so
lui adresser.
Elle ne les attendit pas longtemps.
L'imp^tueuse jeune femme 4tait, en effet, assez mal habile k se
36
LE CHI EN DU CAPITAIMK.
contenir, et elle voulait obteuir tout de suite les 8atisfaction&
qu'elle se croyait en droit d'exiger.
" D'oii viennent ces oeufs !" demanda-t-elle h la cuisinifere,
en essayant de la percer k jour avec I'acier de ses yeux bleus.
6 Jeanneton ^tait une honnSte Normande qui ae ruentait
jamais, quand le mensonge ^tait inutile ou iiupossible.
" lis viennent de chez I'^picier, madaine, r^pondit-elle avec
beaucoup de sang-froid.
— Eh ! depuis quand, s'il vous plait, va-t-on acheter mes oeufs
10 chez I'dpicierl
— Madame, depuis qu'il n'y en a plus ohej-. vous !
— Ah ! il n'y a plus d'oeufs chez moi ? fit Lise en
s'animant ; je voudrais bien alors savoir un peu ce que font
mes poules. ...
15 — II faudrait le leur demander, car ee n'est pas moi qui
pourrai le dire, k Madame. Tout ce que je sals, c'est qu'elles ne
font pas d'a'uf s !
— Ah ! tenez ! je suis la femme la plus mal servie de tout
Honfleur ! dit Lise, en f roissant Wolemment I'une uontre I'autre
20 ses deux petites mains blanches.
— Si Madame croit cela, fit Jeanneton, en faisant le geste
de d^nouer les cordons de son tabiier, ells n'a plus qn'k nous
donner nos huit jours a ses pouies et a moi !"
Cette r<^ponse impertinente ^tant le dernier terme de I'audace
2;') que la cuisini^re pouvait se permettre sans etr« imm^diatement
chassee, Jeanneton crut prudent de sortir ; ce qu'elle fit sans
demander son reste.
Lise ^ta'.t tellement boulevers^e, si hors d'elle-raeme, que son
mari craignit nn moment qu'elle n'eiit une attaque de nerfs.
30 Mais il la connaissait assez pour savoir que ce qu'il y avait de
mieux k faire eu pareil oas, c'^tait de I'abandonner a elle-meme,
sans essayer de la consoler ni de la calmer. Elle ressemblait
uu peu k ces chevaux emportes, auxquels il faut bien se garder
LK CHIEN DU CAPITA INK.
37
son
erfs.
t de
erne,
blait
Alder
de faire sentir le mors, parce qu'ils prei.^ient alors un point
d'appui sur la main, et la resistance qu'on leur oppose ne fait
que les exciter davantage.
Au bout de quelques minutes, Mme Pigault se leva de table,
repoussa sa chaise, jeta sa serviette dans un coin, et sortit de la o
salle k manger, ou elle laissait son inari oonsternee, en disant :
** Je ne me hdsserai pas tromper coirinie ccla ! Je veux voir
clair dans raes affaires, et savoir un peu ce qui se trame contre
moi dans ma propre maison !"
D^cid^e k faire une enquete, a laquelle un juge d'instruction lo
aurait du rendre des points, la femme du capital ne pratiqua
d'abord une descente de lieux. C'est le d6but oblige de toute
bonne procedure criminelle Elle se dirigea tout d'abord vers
le cellier, ou, depuis un temps immemorial, les poules avaient
I'habitude de pondre. i»
Elles etaient la toutes les deux : Tune grimp^e sur un
tonneau, et faisant entendre ce petit gloussement satisfait qui
indique chez les femelles des gallinac^s qu'elles viennent de
s'acquitter d'une eimuyeuse corvee ; I'autre, au contraire,
perch^e sur une poutre transversale, au-dessous des chevrons 20
du toit — elle n'aurait t>u monter plus haut. — Celle-ci avait
I'ceil hagard, le Vi^'-ut . j '.«. crete rouge comrae du sang, les
plumes ebouriffVVis o,t froiss^es, enfin un je ne sais quoi de
trouble dans tjutc ^a personne, comnie si elle eut ete I'objet
de quelque tentati 'e criminelle. Eien qu'ellef^ • ,ent depuis 2C
longtemps accoutuinees a leur maitresse, et famili^res avec elle
jusqu'ii lui manger dans la main les raiettes dc son pain,
Blanchette et Noiraude, en la voyant. pcusserent des cris
effarouches ; puis elles essayerent do prendre ce vol lourd et
embarrasse qui ne conduit ja! iais les poules r.i bien loin ni bien 30
haut.
*' Voilk qui est vraiment singuijer ' se dit Mme Pigault, en
paraissaixt reflechir prof onde/r.en : Vryons main tenant les
nids 1"
i\
''■
m
38
LE CHIBN DU CAPITAINE.
EUe se dirigea aussitdt vers les deux hottes. lA encore elle
trouva des traces de d^sordre. On salt quelle est la nettet^
habituelle du nid ou la pondeuse a laiss^ son CBuf : tout est
lisse, ^gal et comme passe au rouleau. Ce jour-lJi, au contraire,
• la paille paraissait soulev^e, fouill^e, tourmentee.
" Tout cela n'est point naturel ! pensa Mme Pigault. Je
suis bien certaine k present que mes poules ont pondu, et que
I'on a pris mes oeufs. II y a un coupable tout prfes d'ici.
Quel est-il ? C'est k moi de le trouver, de le surprendre . . . et
10 de le punir ! "
Comme tous les ^tres essentiellement nerveux, Lise ^Uvt
enti6reraent, absoluni;;\t sous I'empire de I'id^e pr^sente,
dominie par elle d'urie fagon exclusive. Quand elle voulait
une chose, elle la voulait si fortement qu'il fallait bien que cette
15 chose-la finit par arriver. Elle eut pourtant le courage de ne
point ouvrir la bouche de toute la journde pour dire un seul mot
de ce qui faisait I'objet de son unique preoccupation, Elle
m^dita longuement ses plans, et finit par s'arreter a la r^olution
qui lui semblait le plus propre a la conduire au i ^sultat dt^sir^.
20 II n'y avait absolument rien k faire pour le moment. C'^tait
le matin seulement que les poules pondaient ; c'6cait ie matin
aussi que le voJeur enlevait les oeufs : c'dtait done le matin
qu'il fallait ouvrir I'oeil . . . et agir.
Mme Pigault avait habituellement le sommeil l^ger. Son
25oreille inquiete, toujours aux ecoutes, saisissait les moindres
bruits qui t.roublaient le silence de la maison. Un tr^sor n'eut
pas trouv^ de gardienne plus vigilante. Mais cette nuit-1^ elle
dorrait moius encore. Elle se leva des I'aube, s'habilla prorapte-
ment, silencieuseraeni;, pour ne pas r^veiller le capitaine, plough
80 dans uu sommeil de plomb, et sortit de la chambre, apr^s lui
avoir jet^ un regard indefinissable — le regard de 1p femme qui
ne dort pas assez au mari qui dort trop !
Elle descendit, et fit le tour de son rez-de-c'i>»cJHS(^eavec assez
de crAnerie et de riJsolution, et, ne trouvauu .ien de suspect
i^
^
LB OHIEN DU CAPITAINB.
39
Son
Indres
n'eut
ik ello
Irapte-
}long6
lui
le qui
'4f
dans les appartements, continna son inspection dans la conr et
dans le jardin. Toutes les portes ^talent hermdtiquement
closes. Nulle part, rien qui r^vel^t I'escalade ou I'effraction;
elle examina avec non moins d'attention les allies, sabl^es d'une
sorte de tangue, grise et pale, que Ton retirait de I'embouchure »
de la riviere, et sur laquelle I'empreinte des pas se gravait pro-
fonddment. Ni la cour ui les allies ne lui offraient aucui;
iudice accusant les ennemis du dehors. U. n'y avait plus moyer
d'en douter .... elle ^tait victiine d'un vol domestique . . . Le
coupable, en pareil cas, serait plus facile a trouver, puisqu'onio
I'avait sous la main, et qu'il ne s'^chapperait pas. 11 fautbien
I'avouer; la pensde de Jeanneton se pr^senta un moment a
I'esprit soup9onneux de Lise ; mais elle ne voulut pas s'y
arreter. Jeanneton ^tait honnete, incapable d'une action
raauvaise. . . .et, d'ailleurs, n'avait-elle point les clefs de tout?i6
Ne pouvait-elle point prendre ce qu'elle voulait dans la maison ?
N'etait-elle pas nourrie comme les maitres eux-memes ?
"Que je suis sotte ! se dit Mme Pigault avec un mouvement
H '^panics, c'est bien certainement quelque rat qui est mon voleur!
J ! i/eterai un piege, et tout sera dit ! II y a maintenant des 20
:liiens qui prennent admirablement les rats; mais le nCtre est
1:1 1 faineant, un propre ;i rien, dont ii ne faut attendre aucun
i.Gii oiice ! Ce n'est pas lui qui viendra a mon aide dans cette
circonstance."
Tout en faisant sa ronde matinale, Lise avait pass^ devant 25
la loge de Zero. Celui-ci I'avait bien vue ; mais, reconnaissant
en elle la maitresse du logis, libre d'aller et de venir chez elle
comme bon lui .semblait, il avait consid^r^ toute demonstration
hostile comme une inconvenance et une grossierete qu'il ne
{ ouvait point se permettre. Si Madame avait professe d'autres 30
sentiments pour lui, il n'aurait pas manqu^ d'aller i sa rencontre,
car on ne Tenchainait jamais, et de lui t^moigner une surprise
joyeuse, en la voyant si matinale ; mais Zero n'appartenait
point h, la race des vils flatteurs, et il l 4tait pas chien a faire
40
LK CHI EN DU CAPITAINB.
deux fois des avauces a, qui le m^ritait si peu. Aussi referma-
t-il bientot son ceil intelligont et malicieux, et, aprfes avoir
^tir^ ses iiiembres et bailie largeraent, il se retourna sur sa paille
fraiclie, en se disant, avec une voluptd de paresseux, qu'il avait
6 encore le temps de faire un somme.
Lise, cependant, t^tait allee s'asseoir dans sa salle k manger,
piece un peu froide, d'une proprete severe, ou elle se tenait
plutot que c. IS son salon, parce quelle pouvait de lasurveiller
plus aisenien' 'ison. Elle prit son ouvrage, car elle con-
lonaissait le prix v -imps et ne perdait jamais une minute, et
elle tira consciencieusement son aiguille, en attendant les
^v^nements.
Jeanneton descendit k six heures et demie, ne parut point
trop etonnee de voir Madame deja debout, — Jeanneton ne
ifi s'^tonnait de rien, — lui demanda ses ordres, prit son panier, et
s'en alia en ville, car c'(^tait le jour du march^. Lise continua
une tapisserie de Penelope, commencee le lendemain de son
mariage, destin^e au meuble de son salon, mais qui devait bien
lui demander une dizaine d'ann^es, tant elle ^tait consid»5rable,
20 difficile et compliqut^e. Cependant, tout en travaillant con-
sciencieusement, elle jetait bien sou vent les yeux dans la cour,
et surveillait surtout la porte du cellier, tti^S,tre suppose du
drame qui I'interessait si fort, toute prete k se pr^cipiter au
secours de Blanchette ou de Noiraude, des qu'elles pousseraient
25 le premier cri d'alarme.
Un peu avant sept heures, son attention fut attir^e par un
l^ger bruit qui se fit dans la cour. Elle regarda, et vit Z^ro,
cet abominable Zdro, son ennemi intime, qui sortait furtive-
ment de sa loge, et qui se dirigeait avec precaution vers le
80 cellier.
Un soup9on terrible traversa son esprit, avec une prompti-
tude d'^clair, et se formula tout aussitOt en ces mots accusa-
teurs, qui s'^chapp^rent de ses l^vres serr^ea :
" Ah ! le miserable .... c'^tait done lui ! Je vais le
85 prendre en flagrant d^lit, et lui dire son fait !"
LE CUIEN DV CAPITAINE.
41
Imp^tueuse par caractere, impationte par nature, et mal-
habile k se contenir, Lise se leva, ou pi u tot bondit de sa chaise,
et voulut s'^Iancer sur les traces du chien. Pouitant une
reflexion I'arreta. Si elle arrivait trop vite, elle empecherait
Z^ro de foumir lui-meme la preuve de son crime. II fallait 6
lui laisser le temps de montrer jusqu'a quel point il ^tait
sc^ldrat, et, en le prenant la patte dans le sac, le mettre dans
I'impossibilit^ de plaider " non coupable ! "
Mme Pigault resta done quelques minutes encore dans la
salle, puis, retenant son souffle, et marchant sur la pointe duio
pied, elle alia doucement jusqu'a la porte du cellier. Mais ce
Cartouche et ce Mandrin de la race canine, Zt^ro, qui avait
v^ritablement plus de malice qu'une pcrsonne raisonnable,
avait eu la precaution de la refermer, pour vaquer plus tran-
quilleraent k ses affaires. 16
Malheureusement pour lui, il n'avait pu boucher les fentes
de la porte, d^j^ vieille, et qui avait jou^ sous I'effort des ans.
Ce fut \k ce qui le perdit.
Lise regarda par la plus large de ces fentes, et le spectacle
le plus Strange frappa ses yeux indignds. 20
Z^ro, le criminel Zdro, rasd contre terre, le ventre k plat, les
jambes de derri^re ramassees sous lui, sa lonfl:;uo queue fretillnnt
de plaisir et battant le sol, maintenait immobile entre ses
pattes de devant I'infortun^e Blanchette.
Lise se retint h, quatre pour ne pas ouvrir brusquement la-?
porte. Elle voulait se prdcipiter sur le coupa))I(', le saisir en
plein crime, la chose ^tait Viien facile, et lui inlliger imniodia^e-
ment le ch&timent du k ses forfaits. Mais uno curiosite plus
forte encore que la colore la retint un moment sur le seuil.
42
LE CHIEN DU CAPITAINB.
Elle ne'eut pas longtemps k attondre.
Le coupable Z^ro guettait I'oeuf ; il I'aida mSme k venir au
rnonde et se donna la joie, bien gagn^e, de I'avaler tout chaud.
Un coup de dent brisa la coque, qui fut engloutie k son tour
6 comme un corps de d^lit compromettant.
Mme Pigault ^tait furieuse, et vraiment elle avait quelques
raisons de Tetre. Mais nous devons avouer, ccpendant, que sa
colore n'allait point sans un certain melange de plaisir. Elle
s'indignait, sans doute, k la pens^e que, ce matin encore, elle
10 n'aurait pas d'oeufs f rais k son dejeuner. Mais, du moment oh.
il y avH^/ u coupable, elle^tait charm^e de pouvoir se dire que
ce coupable ^tait le chien maudit, qu'elle avait toujours abhorr^,
alors mc "^9 q ' Pe ne savait pas encore k quel point il m^ritait
de rstre. Sa Laine, k present, se colorait ainsi d'un pretexts
15 de justice.
Elle eiit bien voulu, avant toute esp^ce de jugement,
administrer au d^linquant une punition sommaire et pr^alable,
quitte k s'expliquer apr^s. Mais Z^ro, qui dtait physionomiste,
lut sans doute cette intention charitable dans les yeux de sa
20 maitresse, car, en I'apercevant, il ^prouva une envie ddmesur^
de gagner le large. 11 fila, comme une balle, par la porte que
sa maitresse venait d'entr'ouvrir, et, trouvant la cour ferm^e,
entra dans la cuisine, et, de 1^, sauta dans la rue par la fenStre,
au grand ^bahissement de Jeanneton, rentrant tout juste de
25 son march^, et qui ne lui connaissait point ces habitudes de
chien mal ^lev^. Une fois dehors, il d^fila sans attendre aucune
explication, et arpenta la Cdt© de Gr&ce, aussi vito que ses
jambes pouvaient aller.
Depuis qu'il s'^tait retir^ des affaires et de la vie active, un
30 peu pr^matur^ment peut-6tre, et en se condamnant, trop jeunet
k une oisivet^ pour laquelle il n'^tait pas fait, le capitaine, qui
trouvait le temps long, rognait sa joum^ par lea deux bouts,
la coramen^ant le plus tard et la finissant le plus tdt possible.
LB OHIEN DU OAPITAINB.
4S
ble.
n avait d'ailleurs la conscience tranquille et I'estomac excellent,
ce qui lui assurait un sommeil facile. II en profitait: le lit est
la grande ressource des gens inoccup^s.
Lise, qui avait toutes les qualit^s de la femme d'int^rieur,
lui en laissait prendre k son aise, et veillait k ce que la maison »
fAt en ordre avant qu'il ne par&t a I'horizon. Mais, ce jour-li,
elle avait trop de choses k lui dire pour lui permettre de faire
ainsi la grasse matinee. II f'allait qu'elle donnat un libre courts
k la colore excit^e en elle par la d^couverte du cri?jae de Z6ro ;
il fallait aussi qu'elle soulage&t le d^pit que lui avait caus^ sa lo
faute impunie.
Elle entra comme un ouragan, poussa la porte avee ume
certaine violence, et culbuta un fauteuil et deux chaises qui se
trouvaient sur son chemin. Le dormeur fut rt^veill^ en sursaut.
II ne fit qu'entr'ouvrir un ceil ; mais ce fut assez pour qu'il "
aper9iit sa femme, et qu'k I'expression de sa physionomie il
deviuat tout de suite qu'il y avait de Forage dans I'air. II fit
comme Z^ro ; il feignit de n'avoir rien vu, referma la paupifere
et parut continuer son somme. Mais Lise ne fut pas dupe de
ce petit manage. Elle avait surpris le tressaillement des 20
muscles sur le visage de son mari; elle avait vu lalueur humide
du regard dans sa prunelle. C'en etait assez pour que la ruse
fut ^vent^e, et par consequent inutile.
"Ha peur, pensa-t-elle ; il fera tout ce que je voudrai ! "
Elle s'approcha du lit, et, sans lui donner le temps de se 2
reprendre, posant sur I'^paule du capitaine sa petite main fine
et nerveuse :
" Allons ! r^veille-toi tout k fait, lui dit-elle ; c'est assez
dormir comme cela. Tu as bient6t fait le tour du cadran ....
T§.che de m'^couter un peu: j'ai des choses graves a te dire. 30
— Et tu ne pouvais pas remettre cela jusqu'a huit heurea ?
-Non !"
,'i'
44
LB CHIEN DU CAPITA INK.
Jean Pigault vit bien qu'il ne lui serait pas facile d'<^viter la
sc^ne inattendue que sa femme venait lui faire, k un moment
oii la fuite ^tait absolument impossible.
II se souleva un peu, mit son coude sur I'oreiller, sa tete dans
6 sa main, et d'un air r^sign^ :
"Eh bien! parle, dit-il, je t'^coute !
— J'ai vu le voleur de roes oeufs.
— Ah bah ! tu en es sdre? Eh bien ! il fallait le faire
arrSter I
to — Ce u'eat pas Ten vie qui m'a manqu^. . . .mais il a pris la
fuite ....
— Tu le connais 1
— Je ne connais que lui !
— Alors pr^viens le maire et les deux adjoints, le garde
itchampStre et la gendarmerie ! Veux-tu que je mande la chose
au procureur de la R«5publique, qui reside k Pont-1'Eveque 'i
— Nous n'avons pas besoin de tant de monde que cela, fit
Lise qui regardait fixement son mari, ne sachant trop s'il t^tait
s^rieux, ou s'il n'entendait point se rire d'elle, ce qui lui arrivait
20 quelquefois Si tu le veux bien, tu suflSras k toi seul k me
faire rendre justice.
— Certes que je le veux ! Mais dis-moi comment ! D'abord,
le nom du coupable ?
— Le coupable est ton chien, r^pondit Mme Pigault avec une
25 assurance qui ne permettait pas de douter.
— Z^ro?
— Lui-m3me 1
— Z^ro voleur 1. ... Eh bien ! non, voUk ce que je ne puis par.
croire. C'est impossible . . . . tu auras mal vu . . . . tu te serau
80 tromp^e ! Qu'est-ce quil en pourrait done bien faire, de tes
ceufs ! Est-ce que, par hasard, il esp^re les vendre au march^?
— ^Kon; mais il les mange.
LB CUIKN DU CAPITAINB.
45
10
— H les mange ! r(5p^ta Pigault, comine nn ^cho ; et k quelle
sauce, je te pile? En omelettes, farcis, brouill^s, au jus, aux
pointes d'asperges 1 "
L'ceil de Lise s'anima : un petit fr^missement fit trembler ses
l^vres.
"Je t'avertis, monsieur Pigault, que ces plaisanteries me
semblent d^placees et de mauvais gout, dit-elle de cette voix
grSle que Jean n'aimait pas. Quand je prends si k cceur les
iatdrdts de la maison, je m^rite de trouver chez toi autre chose
que de la raillerie ou de I'indilfi^renee."
Pigault aimait trop sa fenime pour vouloir la facher s^rieuse-
ment. II ne jugea done pas a propos de continuer plus long-
temps cette petite guerre, dont il savait bien qu'il payerait les
frais, lors de la signature du traite. 11 fit done une retiaite
prudente, et ce fut d'un ton tr^s grave qu'il re^pondit: 15
*• Ainsi tu es bien sure que c'est ce miserable Z6ro qui
avalait tes ceufs, et qui dejeunait k ta place 1
— Puisque je te dis que je I'ai vu ! " fit Lise, qui raconta par
]e menu la petite sc^ne k laquelle, un moment auparavant, elle
avait assists, prot^g^e par la porte du cellier qui lui permettait20
de tout voir sans attirer I'atteiition du coupable.
Nous devons dire qu'au grand ^tonnement de sa femme, le
capitaine ne temoigna, en entendant son recit, ni colere ni
indignation. On eut dit plutdt qu'il admirait I'exploit
surprenant accompli par son chien. 25
" Je savais bien, dit-il, que ce coquin de Zero avait beaucoup
d'esprit, mais je n'aurais j imais cru (]u'il en eut • nt que cela !"
Cet ^loge dvi criminel dans la bouche de celui auquel Lise
venait de d^noncer ses attentats, en criant vengeance, eut pour
eflfet imm^diat de jeter la jeune femme dans une veritable 30
exasperation. La patience n'^tait pas sa quality dominante,
et elle ^puisait asse^ promptement la dose, d'ailleurs tres
mod^r^e, que le ciel lui avait d^partie de cette prdcieuse vertu.
■r !i
ta
40
LK CHIKN DU CAPITAINK.
En pareil cas, son unique ressource, c'dtait de faire une
scene k son mari.
" Viaiment, dit-elle, je crois que tu saisis avec empressement
toutes les occasions quo tu peux trouver de m'etre ddsagr^able!
6 — Ch^re amie .... comment peux-tu supposer 1
— S'il en ^tait autrement, tu ne t'obstinerais pas, malgr4
mes prieres, k garder pres de toi, chez nous, entre nous ....
— II n'y a rien, il n'y aura jamais rien entre rous, ma
chere Lise, sache-le bien ! dit le capitaine avec un peu
lod'emotion.
— Qui, k garder entre nous, reprit la jeune femme avec
plus de force, un miserable chieu, laid, presque diflforme ....
sans race ....
— Dame ! cela, vois-tu, ce n'est pas sa faute . . . . ce serait
15 k ses parents ....
— LTn chien quin'a que des ddfauts. . . .
— Oh ! pardon ! cherie, ici je t'arrute ; car ce pauvre Zdro
possede au moins une qualite ....
— Laquelle ?
20 — -La plus grande de toutes a mes yeux 1
— Lui !
— Oui, lui ! il m'aime !
— Tous les chiens aiment leurs maitres !
— Tu crois ?
25 — J'en suis sure ! Tu en aurais un autre que ce serait la
nieme chose ! Qui sait? pcut-etre t'aimerait-il encore davant-
age! et il serait jeune, beau, docile. . . .et il ne mangerait pas
mes ceufs ! . . . . "
Quand Lise etait une fois lanc^e, il devenait difficile de
sol'arreter. Le capitaine le savait bien; aussi prenait-il le parti
le plus sage, qui ^tait de la laisser aller jusqu'au bout. Ainsi
fit-il ce jour-1^.
La jeune femme profita de la licence qu'on lui donnait, pour
prononcer contre Z^ro un veritable rdquisitoire, dans lequel se
4
LR chip:n du capitainb.
47
trouvferent exposes tous les tortb et tous les crimes de son
ennerni. Elle ne parla pas >,eulement du mal qu'il avait fait,
miis de celui qu'il ferait eucore, iriaintenant qu'il «^tait lauc^
dans la voie du orirae. oh les chieiis vont parfois aussi loin que
les hornrnes. Elle savait bien, pour son C(jmpte, que si on ne •
la diibarrassait pas d'un pareil voisinage, elle u'aurait plus un
seul moment de repos.
Et tout cela fut dit oomme les femmea savent dire, tour a
tour avec emportement et avec douceur, dvec dus col^res
insens^es et des calineries irr^sistibles, et d'une voix qui pitniait lo
tous les tons, et qui niariait habilemerit le reproohe k la pri^re.
Nous devons rendre cette justice au capitaine. que, ineiiie
devant cette attacjue v^hf^mente, il r^aista longtemps sans laoher
pied, continuant a defendre courageuseriient son ami. Mais
il le d(^fendait de plus en plus mollenient, uu p 'u k la t'a^^on ift
de ces avocats, nomm^s d'office, qui savent que leur client est
coupable, qui n'esp^rent plus d'acquittement, et qui s'estiiue-
raient heureux d'obtenir des ciroonstances att^nuaiites.
Lise ^tait tnjp fine pour n"! pas s'apercevoir qu'wlle gaguait
peu k peu du terrain, et elle avait trop de tact pour nw pas 10
vouloir profiter de ces premiers advantages. Elle fit donner
ses reserves.
*' Ah ! s'^cria-t-elle, en essuyant une larme qui vint k propos
mouiller ses yeux, je vois bien que tu n'as plus d'atfeetion pour
moi ! . . . . Qui salt 1 peut-etre n'en as-tu jamais eu . . . . 25
Suis-je assez humili^e ! . . . . suis-je assez malheure' .j ' tu me
pr^f^res un chien . . . . tu me sacrilies a un caniciio .... qui
n'est qu'un barbet ! moi, moi ta f emme . , . . et nous ue
sonimes pas mari^s depuis six raois !
— Ah ! Lise, si tu peux dire ! W
— Tenez ! je le hais votre chien, je le hais ! je I'execre ! et
VOU8 me forcez k le garder, k le voir tous les jours. . . .a vivre
avec lui I et si I'un de nous deux devait quitter la maison, et
c^er la place k I'autre . . . . ce qui arrivera peut-^tre un jour
■> ',
48
LK ClllKN DU OAPITAINK.
.... ah ! je le vois bien . . . . ce sera moi qu'on renverra ! "
s'doria la jeune femme avec une explosion pa.ssionn^e.
Ici, T.iao s'arreta coninie si elle cut (5t^ sufFoqu^e
r^motioii, et qn'il lui eftt 616 impossible d'en dire davantage.
6 Mme Pigault pleurait bien.
Sa douleur, (lui venait surtoub de ses nerfs surexcit^s, n'^tait
pas assez grande pour la ddfigurer. . . .C'^tait la le poiot
esaentiel, et. Ton avait envie de recueillir, corame des perles
fines, les pleurs coulant sur ses joues, qui avaient la couleur
10 des roses blanches.
Coniine tous les horames d'action qui ont ddpens^ beaucoup
de leur ^nergie avec les hoinn.es, et contre eux, le capitainn
n'en avait plus beauo.oup k son service dans ses petites luttes
intimes avec sa femme. 1.1 se souleva k demi de son lit
16 bien doucement :
" Tu sais bien, Lisette, que tu feras toujours tout ce que tu
voudras de ton pauvie Jean Pigault.''
LB GUliCM DU CAFIIAINU.
4»
VI.
On d«Jjenna gaiemont aux Roclies-Bi.inches ce jour-l^,, bien
(^u'uii peu plus lard qu'4 rordinairc, vt Von ne parla point de
Z^ro. Les deux ('poux semblaieut etre enparfaite intelligence.
Madame ne se plaignit point dcs o;ufs, bien qu'ils vins.^ent
f'ucore de chez I'opicier. U eat vrai que Monsieur redoublait 6
(Ic gr&ce et d'anuibilite pour lui faire oubliei- ce petit desagr^
ment " qui ne se renouvellerait plus " — il lu: en donnait sa
parole.
Cependant, chaque fois que I'on ouvrait la porte de la salle
k manger, le capitaine jetait un coup d'ceil furtif dans laio
cuisine, comme s'il se fiit attcndu a voir paraitre son chien.
Mais cette attente fut trompee: il n'apei\!ut de Z^ro ni la
queue ni les oreilles. II est vrai que le pauvre diablen'entrait
plus guere dans cette piece dont les rebuft'ades de Lise I'avaient
exile pea a peu ; niais on pouvait etre sfir qu'au moment du 16
dejeuner il n'^tait jamais bien loin. 11 avait meme choisi, avec
le discernement qu'il mettait r, toutes choses, une place dans
la cuisine, d'oii il pouvait apercevoir son maitre.
Pour qui connaissait le coeur des cliiens en general, et oelui
de Zdro en particulier, il etait bien certain que I'intelligent 20
animal, ^claire par le regard indigne que lui avait jet<^ sa
uiaitresse au moment on il perpetrait son attentat, cotumor.i-ait
a se rendre compte de I'^normit^ de sa faute, et qu'il jugeait
k propos de laisser aux autres le temps de I'oublier. Ce revolts
n'osait pas enooro demander I'amnistie. 26
Pigault ne s'en disait point aussi long. Seulement, comme son
chien n'avait pas I'habitu le de a'absenter aux heures de repas,
qui lui valaient toujours quelque bonne aubaine, il se demandait
60
LE CHIKN DU CAPITAIKB.
ou il pouvait bien 6tre maintenant. Mais, comme il sft sentalt
observe de tres pr^s, il se le demandait tout bas, tout bas.
A la fin du dtijeuner, Lise s'approcha de son mari, et comme
elle savait qu'il faut battre le fer pendant qu'il est chaud :
6 •* N'est-ce pas que tu vas t'occuper de ce mauvais chien 1 lui
demand a-t-elle, en lui pin^ant delicatemont le bout de I'oreille,
petite marque de faveur a laquelle le loup de mer, que Von
n'avait pas trop gat^ jusque-lu, ne se montrait jamais insensible.
— Puisque c'est promis ! dit-il avec une nuance d'embarras.
10 — Oh ! oui, et bien promis encore ! rdpliqua la jeune femme,
en le regardant dans les yeux. Je sais bien qu'il m'en veut
maintenant, et je n'aurais plus une minute de tranquillity s'il
restait ici.
— Tu le calomnies, dit Pigault avec un l^ger mouvement
isd'^paules. Je puis t'assurer que le pauvre animal est bien
incapable de faire du mal k personne. . . .a toi moins encore:
pour peu que tu t/en fusses donne la peine, ajouta-t-il avec 'iue
nuance de melancolie, tu I'aurais rdduit aussi ais^ment que
moi. ...
20 Lise ne releva point cette derniere assertion, et, ne voulant
ni I'admettre ni la combattre, elle fit comme si elle ne I'avait
pas entendue.
Jean Pigault comprit bien qu'il ne lui restait plus qu'^
s'ex^cuter. 11 pi'it son chapeau. et sans trop savoir ce qu'il
25 allait l-air*-^, t>nion9ant ses fortes mains dans les poches profondes
de sa voste nmde en drap pilote, laissant derri^re lui »jette
pittoresque Cote de Grace, avec sa magnifique avenue de
grands ormeaux, de hetres et de platanes, ii descend it
vapidement vers le port : habitude de marin I Dans Ujs
'{II moments embarrassants, c'^tait toujours ia qu'il allait chercher
.ses inspirations.
Tl n'avait point ericore fait cent pas sous ces grands arbres
aux rameaux sdculaires, quand Z^ro. qui se livrait en ce moment
au plaisir de la maraude daus les contre-all(^ea, rayant reconnu,
LK CHIEN DU CAPITAINE.
51
Ndnt k lui, et se pr^cipita dans ses jarabes avec une telle
impetuosity, qu'il faillit le renvercer. . . .Mais il s'arrcta tout
k coup au milieu de ses expansions par trop turbulentes, et jeta
un regard en arrifere pour s'assurer qu'il n'^tait pas suivi.
Puis, quand il fut certain qu'ils ^taient bien seuls, il se livra de 5
nouveau aux folles ardeurs de sa tendresse, 3nla9ant, pom- aiiisi
p.irler, le capitaine dans les bonds joyeux qu'il d^criv^^it autour
de lui, lui sautant presque jusqu'au visage, ou lui l^chant
doucement les mains.
" Le moment est bien choisi, pauvre bete ! dit Jean Pigault lo
en lui posant sur la tete une main caressante. Jouis de ton
reste, malheureux, car nous allons etre longtemps sans nouR
re voir."
On eut dit vraiment que le chien comprit ce qu'on lui disait,
car sa physionomie — et vraiment, il en avait une, — changea 15
tout k coup d'expression : on eut dit un autre chien. II regarda
son maitre avec une certaine h(^sitation, corame s'il se fut
demand e s'il devait le suivre.
"Allons! viens, puisque te voil^ I lui dit le ca[)itaine: mais
je te pr^ viens que tu aurais mieux fait de ne pas me rencontrer 20
ce matin."
Le chien baissa le nez et emboita le pas derriere son maitre.
1 i se doutait de quelque chose ....
Nous avons dit que Pigault descendait vers le port. Z^ro
avait v^cu assez longtemps dans ces parages, avec Norkind26
Van der Tromp, a bord de la Reine-Sopliip, et il i\^y avait paw
ete fort heureux. C^ette partie dn la ville ne lui rappelair. done
que de p^nibles souvenirs, et il n'y etait jamais revc^riu. P
legarda les bateaux d'un ceil defiant. 11 n'avait pas eu le mal
de mer ; mais il a'en fallait que ses travers^es eus^ent ^t^ so
exemptes d'ennuis. 11 se trouvait k I'^tn^it dans ces maisons
llottantes j I'ordiuaiTe des matelots lui paraissait insutHsant, et
il regrettait de ii'y pouvoir ajouter les supplements (jue, sur ia
59
LB CHIKN DU CAPITAINK.
terre ferme, d'une mani^re on d'une autre, son Industrie
parvenait toujours k lui procurer.
Cependant le capitaine marchait vite, comme un homme
oharg^ d'une ennuyeuse besogne, et qui veut s'en tirer le plus
6 tot possible.
De temps en temps il se retournait pour voir si sou chien le
suivait toujours, precaution qui, dans toute autr" 'rconstance,
lui an rait paru fort inutile, car Z^ro n'^tait pah »:apable de le
perdre en cheniin. Mais, comme s'il eut eu le remords de
10 ce qu'il allait faire, et qu'il eut rougi de lui donner en ce
moment des preuves d'affection qui n'eussent ^t^ qu'une surte
d'hypocrisie, il n'eut point avec lui I'abandon et la familiarity
qui faisaient le charme de leurs r^^ations dans I'intirait^.
Z^ro lui en voulut un peu de oette reserve, dout les vrais
15 motifs lui ^chappaieut. 11 lui semblait que, du moment oili
personne ne le genait, son maitre aurait pu rovenir a leurs
habitudes d'autrefois, et se montrer un peu plus expansif.
Mais, en chien bien appris qu'il etait, il garda cette r^llexion
pour lui, et con ti una de suivre le capitaine en observant des
20 distances.
Celui-ci, laissant k sa droite le bassin ou les navires viennent
se mettre a quai pour prendre ou deposer leur chargement, se
dirigea vers I'avant-port oil se trouvaient trois ou quatre
bateaux en partance. Parmi ces derniers, il y en avait un,
25 encore tout pros du bord, mais auquel s'amarrait d^jk le
remorqueur qui devait le mettre au large.
Ce fut vers celui-1^ que Jean Pigault tourna ses pas tout
d'abord. II n'avaitpas eu besoin, pour le recoii!iaitre, de lire
son nom "La Jeune-Alix," ^crit en grandes lettres rouges sur
80 une bande blanche, k I'arriere. Sa forme generale, la planta-
tion de ses mA.ts, la disposition de ses agres, dont aucun detail
n'^chappait k I'ceil exerc^ du marin, le lui auraient fait
distinguer entre mille.
LE CIIIKN Di; CAIMTAINK.
r)3
H enjainba lestement la muraille du bateau qui ne s'elevait
pas a un metre au-dessus du quai, puis il se retoiinia vers son
chien. Dans toute autre circonstance un obstacle aussi insig-
nifiant n'aurait pas arrete bien longtemps Zero : il I'cut
franchi d'un bond joyeux, et fut arrived avant son roaitre ; mais 6
ce jour-lk, il nianquait de'cidement d'entrain. II n'avait pas
os^ s'enfuir, bien qu'il en eut fortementenvie ; mais, crai^iiant
quelque fftcheuse aventure, et ne voulant pas qu'on put lui
demander un jour "ce qu'il ^tait all^ faire dans cette galere,"
il s'^tait assis tranquillement sur son sdant, dans une attitude ic
assez m^lancolique, et il regardait vaguen ent autour de lui,
attendant de nouveaux ordres. II semblait croire que son
maitre ^tait en visite, et qu'il n'avait pas besoin d'entrer,
puisqu'on ne Ten priait point.
Le capitaine connaissait trop bien son chien pour ne pas is
douter de ce qui se passait en lui. II conij)iit done ses pre-
occupations, ses soucis et ses craintes. II ne put pas douter
que le condanine ne devinat parfaitenieiit de quoi il retournait
pour lui, et cette seule idee lui fit gros cffiur.
" S'il n'obeissait qu'a i-on instinct, se dit-il, comme il aurait 2o
vite fait de retourner k la maison. II ne reste ici que pour
m'etre fiddle jusqu'au bout — jusqu'a la mort peut-etre ! "
Cependant il n'etait pas venu si loin pour reculer au dernier
moment. D'ailleurs sa parole etait donnee! ce qu'il ne ferait
pas aujourd'hui, il faudrait le faire demain. . . .autaut en finirsft
tout de suite.
" Ici, Zero ! " fit-il de sa voix de comraandement.
Le chien prit son clan, sauta lestonient par-dessua le bord,
et vint tomber aux pieds de son maitre.
"Couche!" dit Jean Pigault, qui ne voulut ni le regarder — so
il n'en avait pas le couiage — ni le caresser, car une caresse, en
un pareil moment, lui eut semblo odieuse comme une trahison.
De son cdt^, le chien fixait sur lui son grand oeil clair, doax
et profond, qui semblait dire :
I
•h
I:;/ '\'
54
LB OUIKN DV CAPITAINE.
•*Tu m'as appel^, me voici ; mainteaant que faut-il faire?
— Couche 1 " r^pdta Jean Pigault pour la seconde fois, en
faisant de la main un geste qui ordonnait le repos absolu et
Timmobilit^ parfaite.
6 Z4to tourna deux fois aur lui-m6me, comme s'il eAt voulu
choisir sa place ; puis il se coucha en rond, ferma un ceil, ouvrit
I'autre et attendit.
" J'aime mieux cela ! se dit Pigault. J'aurais redouts une
sc^ne de sentiment ; les scenes sont inutiles . . . . et puis 9a fait
10 du mal !...."
Le capitaine de la Jeune-Alix ^tait debout sur sa passerelle,
surveillant les derniers apprets de son appareillage, car on allait
partir. Comme Jean Pigault, Tautin dtait de la race des
loups de mer. Dans leur jeunesse, ils avaient navigu^
15 ensemble ; mais Tautin avait fait sa pelote moins vite que
Pigault, et celui-la devait travailler encore, quand d^ja I'autre
avait le droit de se reposer. lis n'en ^taient pas moins rest^s
d'excellents amis, se revoyant toujours avec plaisir.
" Bonjour, vieux ! dit Tautin, en tendant la main k Pigault.
20 Quel bon vent t'am^ne 1
~Un service que je viens te demander,
— Merci ! c'est fait! mais parle vite! tu \ois que nous
n'allons pas coucher ici !
— Je viens te demander un passage.
—Pour toi ?
— Non, pour un ami.
— Tu sais ou nous allons !
— Au S^n^gal, m'a-t-on ditt
— Juste ! c'est lii que veut se rendre ton monsieur f
— Oui .... c'est- u dire non !
— Oui, non ! lequel des deux ?
— Eh bien ! il ne tient pas pr^ois^ment k faire un aussi long
voyage .... mais 11 faut qu'il le fasse I
25
W
JH
LB CHIEN DU CAPITAINE.
65
— Ah ! je Gomprends ! c'est un indiscipline, k qai I'on manage
un tour du monde . . . . de correction.
— Non ! reprit vivement Jean Pigault, c'est au contrr.ire un
tr^s bon enfant. Mais il est la cause de grandes divisions dans
la famille. 5
— Entre le p^re ot la m^re 1
— Pas prdcis^ment, mais entre le raari et la femme, et on ie
sacrifie pour avoir la paix !
— Pauvre diable I
— II est k plaindre, en efifet, et je te demanderai tes bont^s lo
pour lui.
— 11 les aura, cela va sans dire! Mais je te prdviens que nous
ne somraes pas trop bien outilles du c6t^ de la cambuse ; je ne
m'attendais pas k I'honneur d'avoir des pj^ssagers, et notre
ordinaire n'est pas riche . . . . tu connais 9a, toi 'i 15
— Ceci n'est qu'un detail auquel je ne m'aircte pas. Le
particulier auquel je m'interesse n'est pas difficile !
— Qa se trouve bien ! mais va le chercher ! il est dans les
environs, j'imagine ? nous d^manoiis dans cinq minutes. Ce
port est difficile en diable ! tu le sais mieux que personne. Si 20
je ne profite pas du jusant pour sortir, il faudra que je me
fasse trainer jusqu'en pleine raer. Cours done et reviens vite!
— C'est inutile ! le passager est d^ji k ton bord.
— Tiens ! je n'ai vu entrer que toi !
— Et raon chien ! fit Pigault en riant. 85
— Quelles bourdes me contes-tu \k 1
— Pas la moindre bourde ! c'est le voyageur que je t'am^ne!
Ecoute moi !
— Je ne fais que cela !"
En termes ^loquents, parce qu'il ^tait sous I'empire d'une so
Amotion r^elle, Pigault raconta I'histoire de son chien. . . .et
celle de sa femme. Elles ^taient si ^troitement melees Tune k
I'autre, qu'il ^tait vraimcnt impossible de les s^parer. II dit
comment il avait sauv^ Z^ro, et comment il I'avait aim^. II
■
66
LK CUIEN DU CAPITAINE.
peignit toute la tendresse de son chien pour lui, ei; ne cacha
point rantipathie de sa femme pour son chien. La vie k trois
devenait insupportable ; il fallait done que I'infortun^ Zdro
quittat la maison.
6 "C'est toujours comme celts, ' dit Tautin, avee un gros rire,
(jui ^largit la patte d'oie autour de ses yeux ; c'est toujours
comme ct'la, quand, k nos Ages, on Spouse des jeunesses. II
vaut encore mi' r.x blanehir ensemble; ce n'est peut-^tre pas
aussi amusant, mais c'est plus sur.
10 — Cela se peut bien ! repliqua Pigault avec un peu de bnis-
querie ; mais ce qui est fait est fait, et il n'y a plus k y revenir.
II faut done que le chien s'en aille i Mais, vois-tu, c'est plus
fort que moi ! en me Feparant de lui, je ne cesse pas de I'aimer.
C'est bon, c'est airectueux, c'est intelligent, cet animal-Ik ! 9a
lem'est un cr^ve-coeur de le voir, et j'aurais encore plus de chag-
rin si je le savais malhoureux. Je viens te I'olfrir ! en veux-tu?
c'est un cadeau que je fais. II t'airaera, et te servira comme
tu ne I'as jamais 6te. . . .par un chien.
— Tope-lk ! dit Tautin, c'est aflFaire faite, Jel'emm^ne. Nous
2oallons voir le Senegal en enible. La trotte est bonne, et nous
aurons le temps de nous accoutumer I'un k I'autre. En reve-
nant je Tenvenai a Grandcanp, ou je ne tarderai pas a m'en
aller planter mes choux. Ma femme aime les chiens : comme
9a se trouve, dis done ! et si le tien lui t^moigne un peu
26d'amibi^, il ne sera pas trop k plaindre chez nous. Tout cela
est bien enteudu ! Main tenant, file ton c&ble ! car si tu restes
ici cinq minutes de plus, au lieu d'un passager, j'en emm^ne
deux.
Je suis }).irti ! mais encore un mot. Je vais le faire des-
80 cendre k fond de cale. Enferme-le, et ne le laisse renionter
sur le pont que quand on ne verra plus la terre ; autrement il
sauterait par-dessus le bord, et il n'y aurait rien de fait !
Sois tranquille ! je ne le l&cherai que de I'autre c6t^ du
LE CHIKN DU CAPITAINE.
67
Finist^re . . . . Mais, va-t'en, tonnerre de Bresit! le flot baisse
d'un. metre par minute; tu vas me faire manquer ma marde."
Pigault descendit lentement de la passerelle et s'approchade
son chien. '* Ici, Z^ro ! "
Z^ro crut qu'on allait repartir. II se leva com me si un 5
ressort I'eut pousse, et, au risque de tout cull)uter autour de
lui, mais pourtant sans culViuter rien, il se mit k bondir k
droite et k gauche, en avant, en arriere. Pigault calma toute
cette fougue avec un mot et un geste de commandement, et le
chien revint aupres de lui. calme, docile, soumis. On eut dit lo
qu'il voulait se faire regrettor!
A ce moment, le mari de Lise, que les cii Constances con-
traignaient a se conduire en hoinme politique, et a ne pas dire
toute sa pens^e, tira son mouchoir de sa poclie, le tortilla serr^,
en fit une pelote, et, apres Tavoir montre a Zero, le jeta k fond is
de cale en lui disant : " Apporte ! "
Z^ro n'avait pas I'habitude de ce'der sa part de ces jeux-1^.
II se pr^cipita k la suite du mouchoir, sauta sur une pile de
sacs, rebondit sur des barils de salaisons, et glissa le bout de
son museau entre deux potL de beurre ou le mouchoir avait -m
ro\i\4.
Mais, pendant qu'il mettait tant d'ardeur k prouver son
intelligente obeissance et sa bonne volonte joyeuse, sur un
signe de Pigault, un mateloi poussa la plaiiche qui fermait
I'^coutille, et Z^ro se trouva prison nier, non point sur parole, zo
mais derri^re une bonne et solide cl6ture. II ne comprit pas
tout d'abord ; mais, se voj^ant enferme, il poussa deux ou trois
aboiements sonores, corame pour demander qu'on lui ouvrtt.
Puis, comme on ne lui ouvrit point, il se jeta avec une sorte de
rage contre I'obstacle qu'on venait de lui opposer, s'ellbrc^ant de le
repousser ou de le briser. H^las ! tout f ut inutile. Le navire '^^
dtait solide dans ses details comme dans son ensemble. Rien
ne c^da. Z^ro comprit qu'il ^tait perdu, et sa douleur s'exhala
dans un hurlement lamentable. Ce grand cri, ou Ton eut cru
! ■
J -■:
1~T
58
LE OHIBN DU OAPITAINR.
reconnaltre quelque chose qui ressemblait k I'accent de la voix
humaine, f rappa I'oi eille de Pigault, au moment oii, apr^s avoir
fait au capiujtiii6 de la J>'une-Alix un dernier signe d'adieu, il
s'^langait sur le quai. H lui retentit dans I'&me, comme le
6 gcmissement supreme d'un ami I'appelant k son secours.
Instinctivement, sans trop se rendre compte de ce qu'il
faisait, Pigault s'arr^ta. On eut dit que ses pieds le clouaient
au sol. II ^tait Evident qu'il hesitait encore; mais il se fit
honte k lui-raSrae de cette faiblesse, et, d'un pas ferme, sans
10 retourner la tete, il reprit le chemin de la C6te de Grace pour
regagner au plus vit<^j les Roches-Blanches ou on I'attendait.
A peu pres k moitid chemin du port et de sa maison se trouvait
une petite ^claircie, habilement m^nagde entre les arbres, afin
de permettre au promeneur de jouir un moment d'une ^chapp^e
16 de vue sur la mer.
Pigault s'^tait arrets 1^ bien sou vent; il s'y arreta une fois
encore et regarda.
La JeuneAlix abandonn^e par son remorqueur, mais en-
tratn^e par le jusant, ses voiles gonfldes par un vent favorable,
20 et le cap tourn^ vers le grand large, devait en ce moment filer
ses dix lieues k I'heure.
" A present tout est fini, se dit le capitaine : Lise va §tre
contente, c'est toujours cela! Mais moi, je ne le suis pas!
Pauvre b6te ! Quel cri, quand elle a senti que je quittais le
26 bord .... Ah ! ce cri-l&, il me semble que je I'entendrai long-
temps .... Mille tonnerres ! je ne suis done plus homme k
present. . . . Voil^ que j'ai la larme a I'oeil. . . .Est-ce qu'on
pleure pour un chien ? "
Pigault tira sa montre et regarda I'heure. II ^tait midi
30 cinquante. On dinait chez lui k une heure ; il se secoua, passa
sa manche sur ses yeux, — le pauvre Z6ro ne lui avait pas
rapports son mouehoir, et pour cause, — et il reprit, en h&tant
le pas, le chemin de la Villa des Roches-Blanches,
LR CUIEN DL' CAPITAINE.
69
VII.
Pigault trouva, en rentrunt, le convert mis, la soupe trempt^e
et sa femme qui I'attendait, tout en travaillant dans la salle a
manger.
Son premier regard fut pour le coucou, qui marquait une
heure et une minute. 5
" Je crois qu'il avance ! dit-il, comme s'il se f At scnti en
faute, et qu'il eiit voulu se d^fendre, alors meme qu'on ne
I'attaquait pas.
— Je ne crois pas, r^pondit Mme Pigault, non sans quelque
vivacit^; il va comrae I'^glise, qui va elle-meme comme I'hotel 10
de ville, lequel va comme le soleil : il est regie par un horloger
du Havre !
— Le soleil 1
— Eh non! le coucou! Mais tu n'es pas en retard. J'ai
failli attendre, mais je n'ai pas attendu ; c'est le principal, is
Seulement, ajouta-t-elle, en fixant sur le visage de son mari
son ceil pale, singulierement scrut' teur, je voudrais bien savoir
o\i tu as pass^ ta journ^e.
— Tu devrais dire : ta matinee !
— Soit ! je ne chicane pas sur les mots ! Tu es parti apr^s 20
le ddjeuner. . . .et, depuis lors, on n'a plus entendu parlerdetoi.
— Vrai, je suis reste dehors aussi longteinps que cela ?
— Voili, une r^ponse qui prouve que le temps ne te parait
pas trop long loin de moi ... Mais cela ne me dit pas ce que
tu as fait .... 20
— Ce que j'ai faitt
— Oui!
— Tiens ! laissons cela ! J'aime autant ne pas en parLr ; je
TOudrais pouvoir I'oublier moi-meme.
^
60
LK CHIRX DU nAPITATVB.
— Ah ! tu aa fait des choses dont tu n'oses pas parler, dea
chosps qu tu voudrais oublier ! dit la jcune femme, dont IVoil
bleu s'alluraa, en laissant voir corame de potites paillettes d'or
qui rayaient le saphir pale de sa prunelle. Prends garde,
S.Jean!"
Pigault sourit de cette menace qui ne lui faisait pas peur, < t
se sentit int^rieurement flatt^. L'houime est si vain, quil
chcrche partout ce qui peut caresser son amour-propre, et il est
si habile, qu'il finit toujours par le trouver.
n) *' J'ai embarqu^ Zero, dit-il d'un ton bref. La raaison est
niaintenant ddbarrass^e de ton ennemi, et tu auras demain des
oeufs frais a ton dejouner. . . .si les poules roulent bien poiidre.
Tu vois que le proctjs du criiuiiiel n'a pas dur^ trop lonji^temps."
Trfes charnu''e de la victoire qu'elle venaitde remporter, Mrae
15 Pigault fit (les frais d'amabilit^. Pigault, de son c6t^, ne laissa
point (|ue d'y mettre du sien, et il s'efFor^a de maintenir la con-
versation a une certaine hauteur. Mais nous devons avouer
qu'ii n'y r«^ussit guere ; il ecoutait sa femrae, et c'Otait son
chien qu'il entendait. Le cri de Zdro, au moment ou il avait
2oquitte le bord de la Jeune-Alix, lui retentissait encore dans la
poitrine.
Tout semblait, du reste, se conjurer pour lui rappeler I'exil^.
Chaque fois que Ton ouvrait la porte de la cuisine, et cju'il
aperccvait, sur le tapis (]ue I'ou n'avait pas encore enleve, la
25 place inoccup^e, il eproiivait quelque chose comme un vague
malaise. Le nom du pauvre animal ne fut pas prononc^ une
seule foi,-; par lui ; mais, s'il n'en parlait point, il y pensait.
Lise, <|ui, au fond, et ses emportements mis a part, n'dtaitpaa
une mauvaise femme, et qui d'ailleurs avait une sincere affection
:io pour son mari, ne put fermer les yeux sur son chagrin ; elle
coinmen9a par s'en irriter, lui reprochant tout bas de tant
s'attnchor a une bete quand il avait une femme; mais, quand elle
vit que cette tristesse augmentait, sans que pour cela son
LK OHIRN DU OAPITAINE.
61
humeur s'alt^rftt, ou qu'il cess&t d'avoir pour elle les m6mes
provenances dOlicates et les meiaes attentions gracieuses, elle
eprouva quelque chose qui pouvait res:;embler k un reniords.
Elle 86 reprochait d'avoir privO cet hoiume excellent d'un
compagnon auquel il avij.it tant de raisons d'etre attach^. 5
Le capitaine ne tarda point a ressentir le contre coup de ce
qui se passait en elle, et, en voyant sa femme d'humeur plus
4g&\e et plus douce, il y eut des moments oil, nous sorames bien
obligO de I'avouer, il oublia completcment son chien !
Mais, souvent aussi, ce souvenir lui revenait tout k coup, lo
avec une vivacity singuli^re. II se demandait alors ou dtait ce
pauvre Zdro ; ce qu'il Otait devenu ; comment on le traitait;
s'il Otait bien malheureux ; et (lecteur, vous ne rirez pas si
vous avez un chien !) s'il pensait encore li lui. 11 avait beau
vouloir cacher cette preoccupation k Mme Pigrnlt, il y avait des i5
moments oii, malgrO i-es efforts, elle per9ait et se faisait jour
BUT son visage.
Dans la crainte de rouvrir cette blussnre profonde et qui
salgnait toujours, Lise ne parlait jamais de Z^ro ; mais, chose
Strange ! elle en Otait arrivOe k y penser presque autant que 20
son mari.
" J'irai k Cherbourg dans six mois, se disait le capitaine,
pour arrSter mon rcglement de compte avec les Sorel , je
prendrai terre k Isigny, et je tirerai une bordee jusqu'k
Grandcamp. . . .pour le revoir." 26
Pour peu que I'ami Tautin se fut piquO d'exactitude, Pigault
Otait certain de recevoir bientOt la lettre si impatiemment
attendue, qu'il lui avait promise.
Un beau jour, elle vint, en effet, par le courrier du matin,
que I'on distribuait sur la C6te de Gra,ce a peu pres h I'heure ao
du premier repas. II n'eut pas besoin de regaider I'iulresse a
deux fois pour reconnaitre la bonne grosse ^orituie du c;i])itaine
Tautin. Le timbre de Saint-Louis disait que les passagers
avaient attaint leur destination. II la mit dans sa pocho, pour
62
LR OFIIEN Dll CAPITAINB.
la lire tmnquillornent nn peu plus tard, quand il serait erftr que
persorme ne viendrait rinterrom|)re ou le troubler. Lise
n'avait pas aper^u le facteur.
Lh capitaine resta encore quelques minutes k causer
6 indiff^remraeut de choses et d'autres avoo sa feinuie, puis il
alluma sa pipe, et il alia furaer an grand air, ce qui lui arrivait
du reste assez souvent aprks ses repas.
Quand il eut parcouru k peu pr^s la moiti^ de la Cdte de
Grace, il entra sous le convert de la haute futaie, en se
lodiiigeant du c6te de la mer. II garna le banc rustique, fait
d'un quartier do rocho, couvert de mousse, ou il ^tait d^j4 venu
s'asseoir pour suivre des yeux la Jeune-Alix, le jour oii elle
avait emporto Zero.
Certain maintenant d'etre tranquille et sans t^moins, il
isouvrit sa lettre avcc une h/ite fi^vreuse.
Tautin, qui n'^tait pas un phrajeur, lui ^crivait :
" Mon bon vieux,
" Je mets la main k la plume pour te coucher ces quelques
mots par ^crit, ainsi que tu me I'as demand^ ; tu peux m'en
20 savoir gi(^, je t'assure, car les lettres ne sont pas mon fait
Except(5 k ma bourgeoise, et encore pas bien souvent, je n'^cris
guere que sur mon livre de bord. Mais ce qui est dit est dit ;
j'ai prom is et je tiens 1
" II faut primo que tu saches que, tant que nous avons ^t^
25 dans la Manche, et qu'il a senti la terre normande, le p Ihl k
reux Z^ro n'a fait que pleurer, crier, geindre etsp 1 -r, que
9a fendait le coeur de tous mes matelots, qui ne pourtant
pas tendre. Espt^iant que 9a le ferait taire, je ai er voy^
sa ration k la meme heure qu'aux hommes ; mais il n'a v^oulu
80 ni boire ni manger. Le soir venu, il s'est fait un peu d'accalmie
dans cette tempete, probablement parce que, apr^s avoir donn^
tant de voix, il ne lui en restait plus dans la gorge. Quand
j'ai vu que la musique cessait, je suis descendu, k seule fin
de lui parler de toij je suis bien certain qu'il m'a compris, car,
LE CHIEN DU OAPITAINB.
63
en entendant prononcer ton nom, il a tourn^ de Vrp\\ et
fi'^till^ de la queue, ce qui, chez le chien, est toujours signe
de quelque chose.
" En remontant, j'ai laiss^ Tdcoutille ouverte, pour lui donner
de I'air. Tl a bondi comme un diable en caoutchouc, m'^ohap- 6
pant des mains, et me filant ontre le jambes, si vite que je ne
m'en suis aper^u qu'apr^s ! 11 a fait deux ou trois fois le tour
du pont, comme s'il avait eu le feu quelque part. J'ai eu peur
un moment qu'il ne piquftt une t^te par-dessus le bord, tant il
dtait affol^. Ne tc trouvant pas, — il ^tait bien Evident quo lo
c'^tait toi qu'il cherchait, — il s'est mis k aller et venir comme
un fou, se jetant dans les jambes d'un cliacun. Enfin, il s'est
trouv^ accul^ dans un coin ; on en a profits pour passer une
corde dans I'o.nneau de son collier, et je I'ai confic knn mousse,
avec defense de le lacher une seconde. Le gnmin avait beau 16
faire, s'arc-bouter sur ses reins, se pencher en arriere, se retenir
aux ma.ts, il en avait toujours plein la main, tant I'autre tirait
sur la corde.
** J'ai dit qu'on le laiss&t faire un peu, pour voir.
" A ce moraent-li nous allions vent arrifere, filant nos douze20
nopuds, le cap au grand large. Mais le gfodin n'a pas perdu
le nord; il a piqu^, raide comme une 1 alle du c6te du gouver-
nail, s'est lev^ tout debout, a pos^ ses pattes sur le bordage, si
fermes qu'on aurait dit qu'elles y ^taient rivdes, le nez droit sur
la e6te normande, qu'on ne voyait pourtant plus, et reniflant 26
I'air qui venait de chez toi. BientCt la lame a grossi, et nous
avons commence k erabarquer des paquets de m^r. L'eau lui
sautait chaque fois k la figure et le trempait comme une soupe.
On le rappelait; impossible de lui faire rien entendre. II
rouvait sans doute que c'etait \k sa place, car on avait beau le so
tirer en arriere, il y retournait toujours en poussant de temps
a autre de petits jappements plaintifs.
"Quand nous nous sommes trouv^s dans le golfe de Gascogne.
oi!i notre coquille de noix sautait sur le dos de ces grandes
H
LB CHFJlf DU CAPITAINR.
vagues qui viennent tout expr^s d'Am^rique sans se d^ranger de
leur ligne, pour mieux nous sccouer le temperament, il a com-
mence k comprendre qu'il perdait son temps, et que tu n'allais
pas te mettre k marcher sur les eaux pour venir le trouver.
6 Nous avions d'ailleurs tant de fois vird de bord sous le vent,
que j'ai dans I'id^e qu'il lui aurait 4t6 difficile, si malin qu'il
soit, de trouver Honfleur sur la carte. II a done quittd son
poste, et il est all^ se coucher au pied flu grand m§,t, ton
mouchoir dans les dents, pour avoir encote quelque chose de
10 toi, voire meme qu'il a failli d^vorer un mousse qui voulait le
lui prendre. lA, il s'est tenu tranquille, et n'a plus rien dit k
personne.
" Mes hommes, qui ne sont pas des brutes, se sont laiss^
empoigner par la douleur de ce pauvre animal ; ils en ont eu
16 comme une piti^, et se sont mis a le gater k qui mieux mieux.
S'il les avait ^cout^s, il serait mort d'indigestion au bout de huit
jours: mais on aurait dit vraimerit qu'il ne voulait mourir que
de chagrin. II faut que les animaux aient anssi parfois leurs
id^es! Au lieu de s'eraporter sur la noiirriture, comme
20 1'auraient fait bien des gens, ton chien n'en prenait que juste ce
qui lui fallait pour se soutenir. II voyait bien que tout le
monde voulait etre bon avec lui ; mais, sans faire pour eel a
le d^daigneux, il avait tou jours lair de quelqu'un k qui c'est
bien t^gal. On le caressait : il se laissait faire ; mais lui-meme
25 ne rendait la politesse k personne, et, au lieu que cela lui fit du
tort, on lui en savait plutOt gr^. On aurait ^t^ fach^ qu'il ne
fut pas comme cela ! Les matelots disaient entre eux que,
pour toutes les choses du bon ?oeur, ce chien-la en remontrerait
a bien des chr^tiens baptises. On se souviendra longtemps de
80 lui a bord de la Jewrte-Alix.
'• Nous sommes arrives k Saint-T/Ouis sans avaries, tout
r^qiiipago en bonne sant^. Zero s'^tait beaucoup ennuy^
pendant la traversde, dans ces derniers temps: il avait beaucoup
dormi et sou vent aboy^ en dormant, ce qui me ferait croire
Ltt CHIEN DU CAPITAINE.
65
ce
le
la
jst
me
du
ne
ue,
■ait
de
qu'il a beaucoup rev^. II a pani heureux de se revoir sur le
plancher des vaches, qui est aussi cclui des chiens. II a fait
trois ou quatre bonds sur la t(Mio solide, conime pour en
prendre possession ; puis il s'est mis a courir en jap[)ant et en
flairant le sol comme pour y chercher ta trace. Je ne te di- n
pas 9a pour te faire de la jieine, mon vieux co[)ain, mais uniqiie-
ment parce que c'est la vraie vdrite: tu avuis la un chien qui
t'airaait bien !
" Mais 9a ne devait pas s'arrdter \h, ! Cet eifront^ a fait en
plein })ort line chose que les chiens font bien rareirent, et qui 10
prouve qu'il a un fier toupet. II est entre dans plus de dix
bateaux, sautaiit par-dessus 13 bord quand ils ^taient k quai, et,
au besoin, se risquant sur les {)asserelles conime un vrai mousse,
quand il fallait enjaraber pour aller de I'un a I'autre. Je crois
qu'on n'a\ ait encore jamais vu cela. II te cherchait partout, 15
furetant dans tous les coins. Quand il etait bien certain que
tu n'^tais nulle part, il regagnait le pont de la Jeune-Alix pour
recevoir sa })at^e et se reposer un peu. Apres quoi, il recom-
mencait ses courses comme un vrai d(^rat^.
" Tu sais qu'une fois k terre les matelots ont la langue bien 20
pendue. Les miens, sous ce rapport, ne cedent leur part k
personne. En Cjuelques jours, I'liistoire de Zero a fait le tour
du port; elle a meme gagn^ la ville. Ton cluen est maintenant
connu k Saint-Louis conune le loup blnnc. J'ajoute qu'il est
consid^re, recherche, aira^ partout. Un capitaine .'iiiglais men 25
a oifert une somrae ; il la doublera si je veux, car il s'allume
sur la bete. II dit que si le chien est jamais a lui, il -^a feia
son ami intime, et que, lorsqu'ii mourra, il lui ^levera un
tombeau, avec une inscrii)tion en lettres d'or, en anglais et en
frangais. fl
" — En hollandais aussi, mylord, que je lui ai dit, si vous
voiilez etre sur qu'il comprenne! Le hollandais, c'est sa langue
matemelle et il n'en a jamais bien parle d autre.
! 'il- 11 I
glltlK*«. 'I
J I
G6
L£ CUEEN DU CAPITAINB.
" Tout cela me fait craindre un malheur. Lea matelots, sans
leur faire de tort, sunt un peu chapardeurs, comme les soldats.
Parmi ces honimes de toutes les nations il peut bien s'en
rencontrer quelques-uns qui ne demanderaient pas mieux que
sde s'aj)proprier le bien d'autrui.
" J'ai par^ la chose do mon mieux, en faisant quitter le port k
Z6ro. Je I'ai emmen^ dt.ns I'intt^rieur de la ville, k I'hotel des
/Jevx-Polcti, ou je loge quelquefois, et que tu connais parbleu
bien! car nous y avons fait ensemble plus d'un bon diner. Le
10 chien du patron ^tait mort : un grand danois, mouchete de noir
et de blanc, qui courait si bien devant sa voiture ! Z^ro a
hdrite de sa niche. Je I'encliaine quand je sors. Lorsque je
suis seul a I'hutel, il reste dans ma chambre, ou il se plait
mieux. Mais il est si malin que, si je tarde trop, il parvient
16 toujours k se d^barrasser ou de la chaine ou du collier, II fait
tout CO qu'il veut de ses pattes ; un singe n'est pas plus adroit
de ses mains. Nous sommes deja bons amis, parce qu'il a du
coeur, et qu'il sent que je I'aime bien. Mais tu n'as rien a
craindre! je vois deja que oe ne sera jamais la meme chose
2oqu'avec toi. II y a des moments ou il me regarde comme s'il
voulait me demander de tes nouvelles. N'en ayant pas, il
m'est bien impossible de lui en donner. Je me contente done
de lui parler de toi, et je vois que 9a lui fait toujours plaisir.
"J'ai livr^ mon chargement sans perte ni d;fchet: mais,
2h commc^ je ne tiens pas a revenir sur le lest, je m'occupe d'un
petit fret que Ton me fait esperer, et que je tacherai d'avoir
aux meilleures conditions possibles. II s'agit de bois de oouleur
pour Caen et pour Cherbourg. Cela m'irait assez, a cause du
voisinage de la maison, que, dans ce cas, je ne quitterai plus,
30 car j'ai de vieilles douleurs qui commoncent k m'avertir que
I'heure de ia retraite va bientdt sonner pour moi. Si les
choses tournent comme je le souhaite, je serai k Grandcamp
dans deux mois. Tu pourras y venir voir ton chien et ton ami.
"Jacques Taut in,
Capitaine au long coura"
«
u
X,£ CUIKN DC CAPITAINE.
67
"P.S. — Vingt mille sabords! cette Icttre ^tait ^crite depuis
deux jours, prSte ^ partir par le courrier de ce soir. Je rentre;
je vais k la niche pour voir Z^ro, car je suis plus bete que lui,
et j'ai fini par ne plus pouvoir m'en passer ! Plus de chien! ni
vu ni connu ! Je m'inforrae. Les gens de I'hOtel ne peuvent 6
rien me dire. C'est toujours comme cela ! Je ne sais que faire !
Je me donne au diable, qui ne veut pas de moi. Je cours au
bateau : Z^ro n'y est pas, et il n'y est pas venu ! Mais le
mousse, qui a plus de malice qu'il n'est gros, pretend qu'il I'a
vu passer se dirigeant vers Tavant-port. Je veux en avoir le lo
coeur net, et je m'y rends pour me renseigiior.
" J'ai l^ quelques amis, un entre autres, Auzoufe (du Havre),
surveillant du grand bassin, qui est venu plusieurs fois a bord
de la Jeune-Alix, et qui connait Zdro. Je I'interroge; il est
bien persuade qu'il a vu, en efFet, passer ton chien, mon chien, i6
notre chien ! suivant un matelot appartenant a lequipage des
Deux-Amis, un sloop de Dieppe, capitaine Franqueville, qui a
fait I'an pass^ trois voyages a Hoiifleur, et qui ^tait depuis
deux jours en partance pour Marseille.
"II parait que Zero n'avait I'air ni contraint ni forc^, le20
gueux! bien loin de \k\ il marchait sur les talons du matelot,
comme s'il avait suivi son maitre.
" Cela m'a donnd un coup !
" Si c'^tait, en effet, le Follandais, son ancien patron, Z^ro
serait perdu pour nous! me suis-je dit; mais rien n'est plus 26
facile k savoir. Je vais aller trouver Franqueville et lui
demander des renseignements. Entre capitaines, on se rend
bien ces services-la.
" Mais quand le malheur nous entrepiend, il ne fait pas les
choses k moiti^ I Le sloop avait dejii lev^ lanore ; il ^taitsa
parti depuis une heure, faisant, comme on I'avait dit, voile
j»our Marseille, avec escale k Cadix et k Gibraltar. . . .Tout
tela m'a chifibnne, je ue m'en cache pas j je commen^ais k
'tt
68
LE CHIKN DU CAPITAINE.
aimer le poil de la bete, et je sens que ce panvre Z6to va me
faire faute. Quant a toi, t'en voila (lebarrass(5. . . .si je ne me
trompe, c'est a cela que tu tenais le plus ! Excuse-moi si je
ii'ai pas fait mieux, et sois bien certain que j'ai fait du moins
5 ce que j'ai pu
" Saint-Luuis du Sdne«;al, 12 mai 1878."
LK GUIEN DU CAPITAINK.
69
VTIl.
Le capitaine Pigault, qui avait d^vor^ cette lettre en un clin
d'ceil, en reprit ensuite la lecture, lenteinent, phrase par phrase,
ligne par ligne, et presque mot par mot ! puis il la laissa tout
ouverte sur ses genoux, hocha la tete a deux ou troia reprises,
et dit k demi-voix : *
'* Du moment ou je I'avais envoy^ de la maison, cela devait
finir ainsi ! "
A ce moment un l^ger bruit de feuilles froiss^es et de
branches ^cart^es derriei'e lui, et des pas qui se rapprochaient,
lui firent tourner la tete. II se trouva face k face avec sa lo
femme.
" Toi ici ! dit-il dou cement.
— De ([ui est cette lotlre? deraanda la jolie creature, dent
les sourcils se froncerent subitem:^nt.
— Elle est de Z^ro ! dit Jean Pigault, tout k sa pens^e. i6
— Ah! Z^ro ^crit {'one, k present? r^pondit Lise avec un
mouvement d'^patdes.
— Je voulais dire du capitaine Tautin, k qui je ravais
(lonn^ ....
— Et qui t'envoie de ses jiouvelles 'i »
— Pr^ciseraent ! Mais toi-meme, par quel ha.sard es-tu ici 1
— C'est bien simple, dit Lise, qui tout a coup <^tait redevenue
fort douce, et qui venait de s'asseoir .sur le banc rustique, i'l
cot^ de son mari. Tu es sorti ce matin un pen plus tot que
d'habitude, a ce qu'il m'a sembl^; je t'ai vu marchci vitejss
tu avals I'air pr^occupe ; j'ai cm qu'il y avait quelque inalheur
pans I'air, et je t'ai suivi. . . .
— Pas tant de malheur que cela! fit Pigault avec sdcheresae;
Tautin a perdu Z^ro, voilk tout !"
70
LK CHIEN DU CAPITAINE.
Lise aurait pu rdpondre k son mari que, du moment o\i il ne
I'avait plus, peu lui importait quo son chien fut k celui-ci ou k
celui-14 ; mais elle n'osa point, tant il paraissait contrarie.
Elle prit done, sans rien r^pliquer, la lettre que Pigault lui
5 tendait, et elle la lut tout bas,
" C'est l)ien malheureux ! dit-elle, en la lui rendant, avec
line certaine Amotion. Qui aurait pu pr^voir cela 1
— On ne pr^voit jamais I" dit Jean Pigault, sans la regarder.
Trois ou quatre mois se passerent, et I'automne jaunit de
10 nouveau les feuilles des hetres, des platanes et des ormeaux
qui ddcorent les belles peiites de la Cote de Grace, sans qu'aucun
incident vint egayer ou attrister la vie un peu monotone, mais
calme, et, a tout prendre, assez heu reuse des deux ^poux.
Pas une seule fois le nom de Z^ro n'avait 4it4 prononc^ par
i6 1'un ou par I'autre. Si le capitaine gardait du pas.s^ un souvenir
p^nible, il avait du moins la discretion de n'en jamais rien laisser
voir. Quant a la jeune fcmme, comrae si elle eut eu a coeur de
lui faire oublier les ennuis dont elle avait 6t4 la cause, et qu'elle
n'avait pas prevus si grands, elle se montrait avec le capitaine
i:)pleine de gentillesse et de grace. II y avait 1^ un changement,
je dirais volonticrs une conversion morale, qu'il efit ^t^ injuste
de m^connaitre. II suffisait qu'elle put croire qu'une chose
etait agr(5able a son mari pour qu'elle s'em])ressS,t de la faire.
Pigault avait perdu un chien, mais il avait trouvt^ une femme.
25 Peut-6tre, parmi nos lecteurs, s'ei^ rencontrera-t-il qui ne le
plaindront pas. Lui-meme ne se plaignait point.
8eulement il se demandait parfois ce que Zero ^tait devenuj
et, dans ces moments-la, une ombre assombrissait son front.
Mais il essay ait de chasser loin de lui cette pens^e importune,
so et se reprochait k lui-meme ce qu'il appelait une faiblesse indigne
d'un homme. Lise devinait alors ce qui se passait en lui, et
elle restait triste jusqu'ii la fin de la journ^e.
Cependant elle s'occupait de sa maison comme la meilleure
des m^uag^res, et Ton pouvait dire qu'il n'y avait pas dans tout
LE CUIKN UU CAPITAINK.
71
Flonfleur un interieur mieux tenii que le sien, iSans avoir une
grande I'artune, a force d'ordre et d'^conomie, j)ar un judicieux
emploi i!e ses ressources modestes, elle arrivait k le i'aire luieux
vivre que la plujjart des riches bourgeois de la ville. II ne faut '
pus croire que tous les hommes soient indiilt-ronts k ces mt'rites- »
\k chez mesdames leur-s «^pouses. Mais que de peines la bra\ e
petite femme se dounait pour obtenir ces resultats ! Les jours
de ma/'che, par exemple, elle se icvait avec I'aurore, et suivie
de Jeaiuieton, qui i)ortait le panicr, elle achetait de premiei-e
main ce que les paysaniies apijortaient de nieilieui* au chef-lieu lu
de canton. /
Un certain samedi, qu'elles revenaient aimi toutes deux,
avec une foule de bonnes choses, charniees de f;are des gUterie.s
au capitaiiie, qui doiMiait encore, Lise, qui marchait la premiere,
aper9ut devant sa })orte couch^e en travers, u;ie forme Strange, 16
dont tout d'abord, et k premiere vue, elle ne distingua point la
nature. On eilt dit d'une masse sombre, comme d'un tas de
polls noirs et gris, qui ne remuait pas.
Elle recula, avec un sentiment de crainte plus instinctif que
justiii(S, — car cette chose sans nora semblait inoffensive, — etao
elle appela sa bonn-:?.
" Jeanneton, Jeanneton ! qu'est-ce que cela peut bien 6tre 1
regardez done ! "
Jeanneton, fille des champs, robuste et hardie, passa devant
sa maitresse, qui venait de- faire deux pas de retraite, et toucha 26
du pied I'objet inconnu. On entendit un murmiire plaintif,
comme un gemissement. Puis lentement, pe^niblement, la
chose 86 souleva, accentua ses lignes, et les deux femmes virent
devant elles un chien.
" Dieu ! madame, mais c'est Z^ro ! " s'^cria Jeanneton, qui, so
dans son saisissement, faillit laisser tomber le panier aux pro-
visions.
Z^ro, car en effet c'dtait bien lui, Z^ro, en entendant pro-
Quncer son nom, reuiua doucement la queue, comme pour faire
72
LE CHIEN DU OAPITAINB.
voir qu'il avait compris ce que Jeanneton venait de dire.
Mais, en reconnaissant Mme Piganlt, le pauvre animal se
ressouvint, li^las ! que la inaitresse de la maison ne I'aimait
pas, et tiraide comme les malheureux, portant bas Toreitle, sans
6 se plaindre, raais en lui jetant un regard navr^, qui semblait
demander grdce, il se traina lentement, pdniblement de I'autre
(^ot^ de la route, et se coucha au bord du foss^ les yeux fix^s
sur ce logis dans lequel peut-etre il ne rentrerait jamais, mais
au seuil duquel il ^tait revenu mourir.
10 " Ah ! madame, dit Jeauneton, dont le cceur dtait compatis-
sant et Tame tendre sous sa rude enveloppe, voyez comme il
est jnaigre ! ses os cr^vent sa peau !
— Oui, dit Lise, on voit qu'il a soufFert." Puis elle ajouta :
" Je n'aurais pas oru que cela put me faire autant de peine ! "
15 Le regard de I'infortuu^, si craintif et si douloureux, plus
Eloquent qu'aucuue parole humaine, entrait comme un aiguillon
dans le coeur de la jeuno femme, ou il enfon^ait la pointe du
remords.
" Faut-il que j'aie ^t^ mauvaise, peusa-t-elle, pour qu'il ait si
20 peur de moi ! "
Elle I'appela.
Zdro se souleva comme pour aller k elle ; mais, comme s'il
n'avait pas cru que ce fut vrai. il se recoucha a la meme place.
La jeune ferarae comprit ce qui se passait en lui.
26 " Allons ! dit-elle d'une voix att'ectueuse et bonne, je vais k
toi, puisque tu ne veux pas venir a moi ! "
Elle traversa rapidement la route. Zero se rasa contre terre,
craintif. Mais elle, pour le rassurer, prit dans ses deux petites
mains cette grosse tete, qui n'^tait pas devenue plus belle en
CO voyageant, mais qui ^tait toujours rest^e si inteliigente, et elle
la flatta, la caressa, en donnant les plus doux noms a celui qui
n'avait jamais re<ju d'elle que de dures rebuffades, et qui n'avait
connu que ses dedains.
I
LE CHIEN DU CAPITAINE.
73
Le ohangement ^tait si grand que, tout d'abord, Z6ro, rendu
defiant par I'exp^rience amfere de la vie, n'y voulut pas oroire.
II regarda son ancienne maitresse k deux fois, ctimme pour
s'assurer qu'elle ne le trompait pas.
Peu k peu ccpendant il se laissa convaincre, et, tout recon- 6
naissant, il lui l^cha les mains, et la regarda avec des yeux qui
la remerciaient et qui lui disaient clairement :
"C'est bien vrai, n'est-ce pas? Tu ne voudrais pas tromper
un pauvre chien qui ne t'a jamais fait de mal 1 "
Jeanneton cependant venait d'ouvrir la porte de la cuisine, lo
et Z^ro se sentait de furieuses envies d'entrer. Mais il h(5sitait
enooie, et, toujours immobile a la raeme place, il tegardait
I'interieur brillant de cette maison ou il avait jadis ^t^ si
heureux, et dont on I'avait si cruellement chass^.
" Allonrj ! viens ! " lui dit Mme Pigault, qui devinait toute sa 16
pens^e, et qui voulait se faire pardonner ses torts.
EUe entra : il la suivit.
Mais il ^tait tellcment ^puis^ par la fatigue et le besoin,
qu'i peine arriv^ dans la cuisine, il se coucha sur la premiere
dalle, comme s'il n'avait pas eu la force d'aller plus loin ni de 20
se tenir debout.
"II meurt de faim!" dit la compatissante Jeanneton.
Lise prit la tourte, et, elle-meme, coupa une tranche de pain,
dpaisse et large, et la divisa en tr^s petits morceaux qu'elle lui
donna I'un apr^s I'autre .... L'affam^ n'en faisait qu'une 25
bouch^e. lis disparaissaient oomnie si on les eut jet^s dans un
gouffre. 11 aurait d^vor^ la m he tout entiere, et Lise etait
si contente du plaisir qu'elle lui faisait, qu'il n'aurait pas fallu
la prier beaucoup pour qu'elle la lui donnat.
" C'est assez, madame ! dit la prudente cuisiniere. II ne so
faut pas qu'il mange trop, apr^s un si long jeune. Ce serai t
capable de lui donner une indigestion . . . . Je lui ferai une
bonne soupe tantdt."
Cependant Z^ro, le cri de I'estomac apais^, se souvint qu'il
74
LE CHIKy DU OAPITAIKB.
a.aii
:S
avaifc iin cneur. II pnunona autour do Ini dfts yeux qui
chercliaient partout, eb ce qu'ils cliorchaient, on le savait bien I
II alia flairer les habits du capitaiue que Jeanneton, la veille
au soir, avait dc^pos^s sur une chaise tout pr^a de la ohemin^e,
6 et son odorat s! fin ne le trompa point sur leur provenance.
Certain dosormais de la presence de son inaitre, il regarda
tour k tour Liae et I'escalier qui conduisait a la chambre de
Jean Pii^ault, coinrne s'il avait voulu lui demander la permission
de monter.
10 " Ah ! madarae, fit Jeanneton, en joignant les mains, que
Monsieur va done 6tre content, lui qui avait tant de chagrin !
— Oui ! bien content ! et je ne veux pas retarder son
bonheur. . . .la jo^'e ne fait pas toujours peur ! Allez ouvrir
doucement la porte de la chambre ; c'est Z^ro qui va le
16 r^veiller."
Z^ro avait ^coutt^ tout ce dialogue avec une telle attention
que Ton eiit dit vraiment qu'il en coraprenait le sens. II monta
lenteraent derri^re la bonne ; mais k peine eut-elle ouvert la
porte, qu'il se jeta dans ses jupons, au risque de s'y empetrer
20 et de la culbuter, et il se precipita vians la chambre.
II vit son maitre, bondit vers le lit, et tomba comme une
masse sur la poitrine du dormeur. Jamais, on peut le dire,
homme ne fut r(5 veille plus brusquement.
Le ixipitaine poussa un leger ori, avant m§me d'ouvrir les
25 yeux, et le chien, qui craignait sans doute de lui avoir fait du
mal, redescendit du lit aussi vite qu'il y ^tait monte. Jean
Pigault, cependant, complfetement reveille, regarda autour de
lui, et voyaut dans sa oluunbre celui qu^ilcroyait k I'autre bout
du monde, il se demanda s'il ne dortuait point encore. Mais Z^ro,
80 sautant pour la seconde fois sur son lit, put le convaincre, par
la r^alit^ de son poids, de la verity de sa presence. La folle
ardeur de sa joie acheva victorieusement la demonstration.
Quel autre que ce pauvre Zero I'aurait done tant aim^ et se
LR OHIKN DU CAPITAINR.
75
serait livr^ k de tela transports en le revoyant? On ne
rencontre pas deux chiens comme celiii-1/i da. is sa vie.
Le capitaine enfoncja ses deux mains dans la crini«>re
emm^l^e de Zdro, qui, depuis (|uelques jours, avait assoz
visiblement n<jglig^ les soins de sa toilette, et le regardant ft
fixement dans les yeux :
"Oui, c'eat bien toi, lui dit-il enfin, tu n'es pas [)lus beau
qu'autrefois, mais tu as toujours I'air aussi bon....AhI d'ou
viens-tu, comrae cela '? "
Ztiro e^t bien voulu rdpondre k toutcs ces questions, mais lo
Jean Pigault les lui faisait en frari(;ais, et le chien de Norkind
Van der Tronip no parlait aucune autre langue que le has-
allomand : c'est ainsi qu'a Berlin on appolle le liollandais. II
dut done se con tenter de lecher les mams de son tnaitre et de
le regarder avec toute la tendresse qu'il est perniis a un chien 16
d'exprimer par signes.
Mme Pigault ent la d^licatesse de ne pas monter tout
d'abord. Elle ne voulait poiixt troublor par une presence
importune le plaisirque les deux amis eprouvaient a se retrouvrr
ensemble, Mais, au bout d'un moment, craignant qu'une plus 20
longue abstention n'eut quelque chose d'afFectd, elle entra,
souriante et gaie, et d'une gaiete tr^s sincere, en femme
heureuse du bonheur de son raari.
Le capitaine, en I'apercevant, ramarqua pour la premiere
f ois que Zero ^tait mont^ sur le lit et qu'il n'avait pas pris un 25
bain de pieds ce matin-lu. Aussi, pour eviter un orage qui
pouvait assombrir si tristement les premieres heures du re tour
et du revoir :
" Veux-tu bien descendre, malheureux ! dit-i], en prenant le
chien par la pcau du cou ; tu ne vois done pas que nous avonsso
les draps blancs d'iiier ?
- Laisse-le, va ! dit Lise, involontaireraent attendrie ; vous
§tes si contents tous deux que cela vaut bien un blanchissage."
Ces paroles contrastaieut si fort avec la premiere maniere
He
76
LK CHIF<:n I)U capitaihb.
l\l
h'
do sa femme, (\\\e le capitaine, enchants, mais non moins 8ii'pri&^
la regaida k deux fois. pour s'asMurer qu'elle dtait sincere.
Lise cornprit ce r«'<jarrl, et r^poudant a, ce que 8on man*
pensait, mais ne disait pas :
» "C'est moi qui I'ai retrouv^ et qui t« I'ai envoy^ ! fit-elle; ne
t'occupe done pas de ces misores-14, . . . Je ne veux pas qu'ellea
troii')Ieiit notre bonheur k tous troia !
— A touB trois ! dis-tu vrai 1 demanda le capitaine, qui n'en
pouvait croire ses oreilles.
10 — Oui, k tous trois ! rdp^ta Mme Pigault avec une certaine
t'ermet^. J'ai ^t^ l^ien dure parfois pour ce pauvre chicn,
ajouta-t-elle, en passant sa jolie main blanche et fim sur la t6te
de Z^ro, qui ne s'^tait jamais vu k pareille thte .... Mais, que
veux-tu, raon ami ? ce n'est pas ma faute ! je trouvais que tu
Wt'en occu})ais trop !
— Cli^re enfant ! certainement que j'aime bien cette pauvre
b6te ! raais cette affection peut-elle se comparer k celle que
j'ai pour toi ! "
Les jolies joues de Liarbre blanc de Mme Pigault prirent
•Oune teinte ros^e, et ses yeux bleus se relev^rent sur son mari,
puis se Saisserent de nouveau.
"S'il faut tout dire, continua Lise, autrefois je ne le
trouvais pas beau ; a present, il me semble superb !
— Ce qui prouve que I'amour est aveugle ! fit Ic capitaine en
ts riant de son largf rire, car le pauvi'e diable est plus laid que
jamais 1
— Enfin s'il me parait beau, k raoi, tu n'y peux rien,
j'imagine ! Je ne suis pas une mauvaise, va ! poursuivit la
jeune femme, et tu sais que j'ai de 1 'affection pour toi, mon
80 cher Jean ! . . . . Aussi, quand j'ai 4t6 bien certaine que tu ne me
pr^f ^rais pas ce pauvre toutou
— Encore, Lisette !
— Et que tu avais bien voulu le renvoyer k cause de moi,
yrai ! cela m'a chang^ tout k fait les id^es ! . . . . Je m'en suis
UK CHIEN DU (JAI'ITAINK
t <
roulu de I'avoir fait chasser de la maison pour une couple
d'a'ufs. . . .d'autant plus que ctiux de lopicicr ne sont pas si
raauvais que cula 1. . . .Puis, quand j'ai 6t6 t<5inoin de la peine
que te faisait son absence, quand j'ai vu avec quelle douceur tu
portals ton clmgrin, ^vitant menie de mo lo faire voir, j'fii eu i
de v^ri tables remords . . . . Vrai ! si j'avais su ou le trouvor,
je serais all^e le cheroher moi-nienie, et je te I'aurais ranicn^
par I'oreille. . . .Et, maintcnant qu'il nous est rendu, tu peux
^tre bien certain que je ne lui ferai plus jamais de misijrea. . . .
Je veux qu'il m'aime aussi, moi ! Crois-tu qu'il voudia bieni lo
— II t'adorera! garde-toi d'en douter ! fit Pi<j;ault en riant; je
suis sflr, k present, que c'est moi qui vais etre jaloux !
— Alors, nous allons mener une bonne petite vie tous
ensemble ! " dit Lise en frappant joyeuscment ses deux mains
mignonnes I'une centre I'autre ! 16
Elle avait dit vrai. Ilien ne gfita plus les joies innocentes,
rien ne troubla d^sormais la paix heureuse de ce trio d'amis.
Z^ro, qui n'avait pfl,ti que pendant quclques jours, reprit bien
vite son emb- npoint respectable, et par son affection, sa
gentillesse et son intelligence, il fit le bonheur des deux ^poux, ao
qu'il aiina k peu pr^s ^galement. 11 affectait meine parfois une
certjkine preference pour ]\Iadame; mais on a tout lieu de
croire que ce n'^tait 14 qu'une simple galanterie, car il glissait
parfois du c6t^ du mari un regard tr^s fin, qui lui disait
clairement : 25
" N'er crois rien 1 tu sais qu'au fond c'est toujours toi que
j'aime le inieux ; mais il faut flatter un peu les femmesl"
Jean Pigault trouvait que son cbien avait raison, et n'avait
garde de se plaindre.
i
78
LE CUIE.V DU CAPITAINE.
TX.
Copendanfc le retoiir du chien perdu deans la Vi/Ia dca Roch>iS-
i'luyiches prit bientot Ins proportions d'un ^venement, non
seulement a Ilonfleur, mais dans les environs. Le bruit en fut
repandu avec zele par Jeanneton, qui ne scmblait pas avoir
6 moins d'nflTection que sos maitres pour Tintelligent animal qui
faisait si bien ses commissions.
L'honnute cuisiniere, qui n'^tait que de seconde force en
g^ographie, disait partout qu'il etait revenu du S^n^gal a la
7i.age. "La preuve, ajoutait-eile, qu'il dtnit encore tout mouillt^
lOquand nous I'avons trouv^ k la porte, Madame at moi !"
Je dois ajouter que oette version ne fut pas admise par les
matelots, qui, vu la distance ct la difficulte de se procurer des
vivres en route, n'ont jamais cru ^ la possibiliti d'un tel
exploit.
15 On riLf^n mit pas moins d'empressement k venir voir le h^ros
d'une si e'l-ange aventure. Pendant plus de huit jours, la
villa ne desemplit pas de visiteurs. On se doute bien que les
questions ne tarissaient point. On demandit le comment et le
pourquoi de la chose. D'ou venait-il ? Qui I'avait ramene ?
so ^tait-il bien possible qu'il eut retrouv^ sa route tout seul 1
Pigault repondait invar iablement :
"Ne me deraandez rien, car je ne sais Hen ! II dtait parti ;
il est revenu, et nous en sommes oharmds : voila tout ce que je
puis vous dire. Comment cela s'est-il fait 1 Vous seriez bien
26aimable de me I'appendre, . . . .car je n'y ai rien ooiupris moi-
meme, et j'aurais grand besoin que Ton prit la peine de me
donner quelques explications."
Ces explications, le maitre de Zdro les obuint quand d^jJi il
ne le.i esperait plus.
qui
croi
VUt
bass
Vey
LE CHIEN DU CAPITAIVK.
79
Un jour (ju'll se proniepait sur le quai avec son chien fidMe,
qui mairiteaant ne le (]uittait pas plus que son ombre, il se
croisa, pr^s du petit phare, avec Pierre P&ris, capitaine de
V Utile, uiie jolie go^lette qui avait pour port d'attache le petit
bassin d'Isigny, sur la riviere d'Aure, 4 Test de la bale des 6
Veys.
7Avo alia droit k lui, et, sans I'accabler de demonstrations
exag^r^es, il lui fit du moins quelques politesses h, sa fa9on.
Les deux hommes de mer n'dtaient pas etrangers I'un a
I'autre, et ils avaient plus d'une fois pris ensemble, danc de lo
bons endroits, le oaf^, le gloria, la rincette et le pousse-caf 4
Ils s'abord^rent.
" Vous connaissez done mon chien .... 1 fit Pigault k Paris,
apr^s lui avoir donn^ la main.
— -Un peu ! . . . .c'est-^-clire que je le connais sans leis
connaitre .... Mais je ne savais pas qu'il fut a vous, sans quoi
je vous I'aurais renvoy^ moi-meme.
— Merci ! mais vous voyez que c'etait inutile ; il est bien
revenu tout se"l ' ft Jean Pigault en riant, et de loin encore !
JO vous en doivne .non billet. Mais faites-moi I'amitid de me 20
dire ou vous iVivea rencontr(^. ...
— C'est une bien cft-ole d'histoire ! Tmaginez-vous qu'il y a
environ six semaines j'^tais a Mai'seille, ou je venais de deposer
\in chargemeiit de beurre, k la niurque de Michel Levigoureux,
qnand je rencontre, siir le quai de la Joliette, le second du 25
sloop les I) PA 1.x- A mis, qui arrivait du Senegal. Votre chien le
suivait. II avait la tete basse et I'air melancolique d'un
mensieur qui ne s'amuse pas. Nous allames, le second et moi,
prendre un mele-cassis au cafe de I'Orient. Le chien vint avec
nous, bien entendu. Arriv^ Ki, il s'assit sur son derriere, en 30
nous regardant d'un air qui semblait dire :
" Ah (^ ! vous autres, est-ce que, par hasard, vous en avez
pour longtemps? Moi, je voudrais bien m'en aller."
80
LE CHIEN DU CAPITAINFi(
li>;
' i,
" H me pa nit si dr61e avec sa mine ^nfrogn^e, que je lui
donnai un morceau de sucre. Alors, dr/ucement, il vint poser
sa tete sur inoii genoii. II me semMfv que c'etait une maniere
comme une autre de me dire : Merdl! ....
6 " — C'est b. vous, ce chien-la ? que /e demandai au second.
" — C'est k moi et pas k moi ! qiy il me r^pond. II apparti-
ent k tout le monde et k personnel ...
" — Comment cela] /
" — La chose est bien simpl/e ! Le jour meme ou nous
lopartions du S^n^gal, il avait/suivi, sans qu'on ait trop su
pourquoi, un matelot de Honfleur, qui ^tait timonier en second
k bord des DeAix-Ainis. Les Deux- Amis, c'est mon bateau.
Le timonier, qui aimait hiS betes, demanda k I'emmener, ce
qu'on ne lui refusa pas. Mais le pauvre diable est mort en
15 route, par le travers de Gibraltar. Alors le chien sans maitre
est devenu comme qui d'rait le chien de I'^quipage ; il est aim^
de tout le monde, parce qu'il a b:)ti eatactfere. Quant a lui, on
voit bien qu'il n'a guere de preferences : il va comme qa se
trouve, tantdt avec Tun, tantot avec I'autre, le nez au vent,
2ororeille aux ^coutes, I'oeil au guet. II est certain qu'il cherche
quelqu'un, mais quf/ ce quelqu'un-la il ne le trouve pas. Je
n'ai jamais vu un chien d^visager comme cela les nouveaux
venus. Mais assez caus^, capitaine ! nous partons demain pour
Oran; je n'ai pus une minute k perdre. . . .Enchants de vous
25 avoir revu."
"Le second des Deux- Amis s'en alia. I^e cliien le suivit, ou
du moins il e'.i eut I'air ; mais il ^tait ais^ de voir qu'il n'y
mettait pas beaucoup de zele. Une heure apres je rentre k
mon bord. Je me retourne. Qu'est-ce que je vois 1 le barbet
80 sur mes talons !
" Voil^, me dis-je, un chien qui aime mieux aller en
Normandie qu'en Afrique !
" Cela me paraissait si drole de lui voir demander ainsi son
passage, tantOt sur un bateau, tantdt sur \m autre, que, ma
bor
LB CUIEN UU CAPITAINB.
81
len
foi ! je voulna le lui domier sur VUt'ile^ corame il I'avait eu sur
lea Denx-Aniis. . . .a'il promettait de n'etre pas trop difficile
pour la nourriture.
" La chose parat hii coiivenir, car il ne quitti plus mon
bord. 6
'* Quatre jours apr^s, je partais pour Caen avec un charge-
ment d'huiles. J'^tais fier d(3 mon nouvel ami. J'en aurais
assez volontiers fait parade sur le port ; mais, le lendemain de
notre arrivde, il d^sertait sans tambour ni trompette, et moi,
ne sachant ce qu'il ^tait devenu, je ne lui ai pas accords plus lo
de regret qu'il n-'^n m^rit:„it. . . .Cependant, commeil m'a fait
tout k I'heure I'amiti^ de me reoonnaitre, je ne lui garde pas
rancune, et je vais lui donner de bon coeur une poign^e de
main."
Tout en parlant ainsi, le capitaine Paris tendit h. Z^rosais
large paiime, dans laqiieile celui-ci mit gravemcnt sa patte.
" A present je comprends tout, dit Pigault ; j'avais donn^
cette pauvre bete au capitaine Tautin. .
— 'De\& Jeune-Alix.
— Pr^cis^ment '. Tautin I'a emmen^ au S^n^gal. 1^ il a fait 20
la rencontre d'un matelot de Honfleur, qu'il a reconnu. et par
lequel il a sans doute esp^r*^ se faii-e uii jour rt-patrier . . . .
Apres la mort de ce matelot, il a cherche foi'tune ailleurs, et le
hasard I'a bleu servi puisqu'il vous a renoontr^ !
— Et si, au lieu de s'adresser a n.oi, il se fiit butt^ k un 25
autre capitaine partant pour la Ciiine?. . . .C't^tait possible,
apres tout !
— Tout est possible ! Dans ce cas-la il aurait fait le tour du
monde, d'une facon ou d'une autre. . . .Mais je suis convaincu,
mon oher capitaine, qu'il aurait plut6t navigu^ dix ans <\vv deao
renoncer a retrouver son maitre ....
— Eh bien ! vrai ! vous savev; vous faire aimer (les chiens,
vous ! dit le maitre de 1' Utile .... Mais de Oaeu ici, comment
est-il venul
'
S2
LE CHIEN DU CAPITAINE.
r^.i
I
— Je V0U8 avoue que je ne le lui ai pas demand^ .... mais je le
devine ! II est alld deux t'ois k Caen, et il est revenu k
Honfleur avec nioi. 11 aura reconnu la ville, et, avec son
merveilleux instinct, rotrouv^ son chemin tout «eul. . . .11 n'y
5 a guere, apro.s tout, qu'un . 'ngtaine de lieues entre ces deux
localitds ; pour un gaillard eoiiDue lui, c'^tait assur^ment peu
de chose, prcsque un jcu, une veritable promenade, et 11 a fait
bien plus fort que cela dans sa vie. . . .Seulement, corame vous
nc lui aviez sans doute pas donnt^ d'argent pour ses frais de
ii> route, il a ^te mal rei;u dans les auberges, et, en arrivant ici,
il ^tait a moiti^ mort de faim: mais vous voyez qu'il s'est assez
bien reinplum^ !
— II me parait mieux aimer votre cuisine que celle de 1' Utilef
et je doute qu'il me demaiide a rembarquer de sit6t.
16 — Je crois, en effet, dit Jean Pigault en prenant cong^ du
capitaine Paris, que lui et moi nous voici k terre pour le
restant de nos jours ! "
Ainsi finit I'histoire veridique et mer\eilleuse du Chien du
Capitaine Un jour viendra peut-etre ou elle passera a I'e'tat
20 de l^gende, agrenientee de quelques details nouveaux, mais qui
auront le tort d'etre moins vrais que ceux que nous venons de
raconter.
Zero vit toujours, et nous avons I'honneur de le compter
parmi nos amis. Les baigneurs de Trouville, de Villers et
26 d'Houlgate, en excursion sur la Cote de Grace, ont certainement
vu, Tan passt5, dans la cour prcsque toujours ouverte de la
Villa des Roches- JUauches, un joli bt^bt^ de deux ans, blond,
blanc, rose : eest I'hdritier de Jean Pigault. II est encore
tout petit ; mais il pas.ci d^j^. une partie de son temps k tirer
so la queue et les oreilles dun chien, mi-parti de caniche et de
barbet : c'est Z(fn-o, un peu plus gros, un peu plus gras, un peu
plus gris qu'autrefois, maif toujours aussi bon. II adore le fils
de son maitre, et se L isse taquiner, torturer, tourmenter par
lui, avec uue patience inalterable. Parfois la ^une M.
Pi|
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LK CHIEN DU CAPITAINK.
83
Pigault, cavalier inexp<^rimente, mais intrdpide, sent le besoin
de faire une promenade sur son chien. [1 enfourche bravenient
Zero, qui se laisse faire avec bont^; le jeune brave enfonce ses
mains potelees dans la toison fris^e, ou files disparaissent tout
entieres, ou bien encore, s*il a peur de tomber, il serre dans ses 6
deux petits bras le con du bon chien, qui secoue paisiblement
la tele, quand il sent que bdbe va r^touffer. On commence
alors une interminable chevauch^e autour de la cour.
Elanchette et Noiraude, qui vivent toujours, et qui ponJent
plus que jamais — on a plac^ leurs liottes k deux metres du sol, lo
pour eviter a Zdro de trop dangereuses tentatioii.s,— ont soin
de ne pas se trouver sur le passage de leur ancien ennemi, et
elles s'enfuient, traiuant I'ailc, tirant la patte, et poussant, a
sa vue, de petits cris eiTarouches, com me font souvent les
poulcs quand elles ont peur. Mais Zt^ro, qui les couvre de son 15
d^dain, ne les regarde meme pas.
Par une des fenetres du premier ^tage, Liso se peuche pour
suivre les ^bats de monsieur son fils, et elle sourit au capitaine,
assis sous une tonnelle de clematites et de jasmins, et qui n'est
pas assez complfetement absorb^ par \e Mouveinent du port, ^Si20
feuille prt^fdree, ou le Mt'smyier da fiacre, pour iie pas jeter de
temps en temps un coup d'u'il att(>iuln' sur les deux etres qu'il
aime le plua au monde, — apres isa fenime, — son dls et son
chien.
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NOTICE BlOaUAPHIQUE.
FEorLLET (Octave), litt^iateurfran9;iis, niPinbre del'Institut,
est n^ H, Saint- L6 (jVIancli(3) lo 11 aoAt 1812. Fila du socrdtaire
f^^ii^ml de la prefecture, il tut envoy^ de bonne heure k Paiis,
oil il ill ail college Louis- le-Grraiid de briilantcis Etudes. II
d^buta dans des lettres en collaboi ant, sous le noin de De'sirS
Hazard, avec MM. P. Bocaye et All)eit Aubeit, k un ronuin,
le Grand Vieillard, qui parut dans le Xatioiud (1845). II
ne cessa de donner depuis, dans les journaux et les revues des
romans et des nouvelles, et, sur divers theatres, des scenes, des
])roverbea, des vaudevilles et des comedies qui ont recju, en
g^ndral, dn public, et sintout du public fdminin, un trfes favor-
able accueil. M. Oct. Fvuillet a ^t^ ^lu membro de I'Acaddinie
fran9aise, le 3 avril 18G2, en I'emplaeement de M. Scribe.
II a iti promu oliicier de la Legion d'lionneur, le 14 aout
1863.
II faut citer parnii les compositions de M. Octave Feuillet,
quelques scenes de tantaisie dans le D table a Paris (1846) ;
^ous le marronnier des Taileries, Sous les t'dleids de la place
lioyale^ etc.; le corite de Polichindle ; OneHa, dans la Revue
noiivelle ; une suite de nouvelles et de romans dans la Revue
des Devx Mondes ; Alix l^gende (ISiS) ; Redemption (P49);
leroman de Bellah (1S50) ; la Partie de dames, la Clef d^ or,
VErmitage et le vUlage, segues de la vie provinciale (1850- 18;") 2) ;
CUrne, \)o^H\e, (1852) ; le cheven hlaiic, nuances de la vie nion-
daine (1853) ; la Petite Comtesse (1856) ; le Roman d'un jeune
homme pauvre (1858), qui eut une grande vogue ot qui fut
traduit dans plusieurs langues; Ilistoire de Sybille (1862),
reman religieux et mondain, qui ne fut pas moins k la mode et
auquel George Sand r^pondit par celui de Mile, la Quintinee ;
Monsieur de C amors (18()7) reman d'une denude assez
MB
. ? i.
\l
NOTICE niOORAPIIIQUK.
Scabreuse et qui occasioima de gvandea rumours par leH all
lusions dont il parut reinpli ; Julia </'■ Tr^G<jsar (1872); un
raariage dans le moude (187.")) ; ka Amours tie PhUippe (1877);
leJournal <Vune /'einme (1878), eto.
M. Oct. Feuillot a doiine au theatre : la N'uit terrible, sa
premiere pi^ce, jou^e au Palais-Royal ; le Bourgeoia de Rome,
coinddie en un acte, jou^e k rOdtJon en 1846 ; la Crise, com^die
en quatre parties, publide, en octobre 1848, dans la Revue
dea Deux Mondes, et joii^e au Gyninase seulement en 185 1»
avec le Pour et le Contre, publid aussi d^s 1849 ; Piril en la
denieure ; le Village ; la F4e, le Gheveu blanc comedies en un
acte, au Vaudeville (185G) ; Dahlia ; le Roman dun jeune
homme paiivre ; la Tentation ; la Redemption ; Montjoije ; La
Belle au hois dormant ; le Cas de conscience ; Julie ; VAcro-
hate ; U Sphinx, etc. — G. Vapereau : " Dictionnaire dea Con-
temporaina."
Depuis 1877, ce d^licat romancier a continue, avec le inline
succ^s qu'autrefois, en d^pit des tendances de la nouvelle ^cole
naturaliste, ses Etudes de mcenrs mondaines. II a public ; le
Journal d'une femme ( 1 878) ; Portraits de la Marquise (1882) ;
la Veuve; le Voyageur (1884); la Morte (1886) ; et fait repr^
senter, un roman parisien (1882); Chamillao (1886). — P. La-
rousse : " Dictionnaire du XI X^ Siicle."
M. Octave Feuillet est un esprit d^licat, fin, aimable, dont
I'observation est plus ingenieuse que i)rofonde ; 11 saisit lea
nuances les plus subtiles ; mais 11 ne peint pas la passion,
et il ne cberche pas It rendre les grands mouvements de T^me
humaine. Ses compositions out le don de plaiie, d'^mouvoir,
mais elle.s ne laissent qu'une impression fugitive ; ses person-
nages manquent d'originalit^, com me les conceptions qui les
animent. lis ne sont pas frapp^s dans ce nioule souverain
dont les empreintes demeurent ineffagables ; ce sont des
ombres ^l^gantes et gracieuses, vivant dans I'atmosphfere rar^-
fi^ des Champs- Elys^es antiques. Obez lui dominent le joli,
90
NOTICE BIOCJRAI'HIQUE.
ia distinction, le goUt (uon jms lo grand, maia celui dont se con-
tentont leH Halonn) I'luthil.-t^, lo soin du detail, la toilette du
style (avec des n^gliyeuc.s ehorcl.^es, des gnics afiectt^-s et du
jargon pa.-ci par-lii), toutes los quailt^s de I'ord.e secondaire
L invention, la puissanc, lo grand souffle, les t^lans vigou.eux
ne len denmudoz pas pluH k lui qu'd la gend.ati,.n dont il
repr^sente le teuip^raiuent littdraire.— i/. G. Vattier
I!!
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(716) 873-4503
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Z-
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m
LA FEE.
PETtSONNAGES.
LE OOMTE HENKI DE COMxMINGKS, trenta-
deux ans
LE VIOOMTE HECTOR DE MAULfiON, treute
ana
MADEMOISELLE AUROiJE DE KKRDIC,
Boixante ans ; cheveu x gri^ ■ un nuage de poudre ;
toilette de son &ge, iiiais ti-6a soi^ii^o
FRANCOIS, son domestique, octog^naire ; appar-
ences de la d^cr^pitudd ; cheveux ct sourcils
blancs ; il est en culotte et en bas uoirs ; souliers
k boucles
Y VONNET, domestique da vicomte ; livr^
W
La BOftne ■• passe da noa Jours, an firetaerne, aur la Ilsidre a« la
fordt de Brocelyande.
(Cette fordt est c^l^bre dans las vieilles l^gendes bretonnes ; on y montra
•noore la foutaiue de I'euchaateur Merliu.)
'If
■■hi
• '1
bi::
LA f£e.
Ob«B znademolBelle de Kardto.
Un petit salon de campagne. Dtoor tr6s peu protond. Au fond, porte i deax hattantn
De ohaque c6t6 de cette porte, une fenetre garnie de petite et fi^vids rideaux. k '
droite et k gauehc, une porte en pan coupi. Au premier plan d droite, une
olieminte ; sur la chcminee, pendule, vases rustiques gamis de bruyire ; 4 droite de
la pendule, un pied de Inmpe carcel ; A gauche, une lanipe carcel iillumde sur son
pied et avec un abat-jour. Au premier plan A <,rauohe, un piano ; dessus, une lampe
carcel allum6e, aveo un abat-jour ; i. v6l6, une i etite corbeille 4 tapiBserie aveo laine
et ouvrage commence, une utoile ii devider la laiiie. A cdt6 du piano, un porte-
musique. Au fond, 4 gauche de la porte 4 deux battants et k hauteur du soubas-
Hcment de la fen>>tre. un buffet; dessus, des converts, une cuiller k potage, des
couteaux, une pile d'assicttes, une bouteille de vin ct une carafe, deux verres k pied.
A droite de la porte \ deux battants, une petite table k manger gamie de sa nappe,
(iesma, deux ussiettes plates et deux k pota^e, deux petits pains et trois serviettes.
A droite de cette table, un si^ge, chaise ou x. A droite et ,\ gauche de la porte k
deux battants, une chaise ; devant le piano, un tabouret tournant ; k oblk, un
fautenil. Pr^ de la chemin^e, une chauffeuse ; devant, un petit ooussin de pied.
Sur un petit meuble de tantaisie, entre le piano at U porte laterale, k gauohe, papier,
plume* et enore.
SC]feNE PREMIERE.
LE COMTE, FRANgOIS.
(Le Jour baiase. Au lever du rideau, Francois semble sortir de la porte laterale de
g%uche, il va k la chemin^e.- -Le comte de Comniinges entre, par le fond ; il entre
brusquement ; il est tr68 p&le ; il p.^m^ne rapidement ws regards autour du salon.
Aperoevant Francois.)
LE CX>MTE*.
Ah ! Voici enfin un visage i (II regards Francois qui, i dsmi courb«
Icoonsid^re de son oAt4 d'un oeil ourieux : le comte, pendant touts cette soine et
pendant la moitid de la sc^ne suivante, conserve un front souoieux et impassible, n*
•ouriant Jamais— X part.) Singuliet petit vioillard. (Haul) Pardon,
* Lc uonite, Francois.
II
94
LA riE.
fi
Monsieur, pnis-je yous demander si vous Ates le propri4tair«
de oette maisonnette 1
FBANQOIS, grondant; on* toIx lente et oms^
Hon ! maisonnette ! — Une habitation entre cour et jardin,
Auvec d^paissance pour deux vaches, bouiangerie, colombier,
garennes et autres d^pendances seigueuriales. MHisonnette ! —
Eb ! Seigneur 1 Monsieur habite le palais des Tuileries, appa-
remment 1
LECOMTE.
10 Je n'ai pas ])r^tendu vous ofienser, Monsieur : dies. vous le
propridtaire de oe petit oh&teau )
FRANgois.
Propri^taire I . , . . Non, Monsieur, je ne suis pas propri^taire ;
je suis domestique. . . . Je suis domestique, pour vous servii* ; —
i5c'est-&-(lire pourvu que oela ne me gSne pas trop, car je suis
d'un ago k ne me genar pour personne. Monsieur, bormis pour
ma maitresse.
LEOOMTE.
C'est trop juste, mon ami. Et votre maitresse est probable-
soment la dame voil^e qui vient d'entrer dans oette maison.
J'aurais d^ir^ lui presenter mes excuses ; je crains de I'avoir
eftray^. Le hasard me I'a fait rencontrer, k la nuit tombante,
dans la for§t voisine, — la forfit de Brocelyande, je crois^ — pr^s
de cette fameuse fontaine des F^ . . . . de Meilin . . . . je ne sais
26 comment on I'appelle ....
FRANCOIS. M dMd*ot
La fontaine de Merlin. . . .de I'enchanteur Merlin. . . .Mau-
vais endroit pour lea rencontres, jeuue homme . . . . Eh 1 eh 1
(nritenvieillud.)
10 LB OOMTB, 4 put
Singulier vieillard ! (Haut) La supposant ^gar^ j'ai voulu
lui oflrir mes services. . . .
FBANgois.
Ah I ah 1 jeune homme 1 £h 1 Bei^eor 1
^^
LA Ffe.
95
M
I.ECX)MTB.
Ellle a eii peur, je Buppone, et co maleiitendu nous s con-
duits jusqu'ici, elle ue Hauvaiit, inoi la poiii'suivant . . ..Pensez-
V0U8 qu'elle con»ente k recevoir mes explications 1
PRAN'VOIS. tr6s t^raoieux. I
Je le |)en8e, jeune huintuc Je iii'en flatte. Eh ! eh !
(11 lit en U regardant d'un air d'intelligence el m dirige 4 droite vera la porte
UMral**.)
LE OOMTB, 4 part
Oe vieillard ae moque-t-il ile moi ? Yoyons clutic. (Haat) lo
Dites-moi, mon ami, comment R'appdle voire malire^set
FRANCOIS.
Elle s'appelle mademoiselle Auroro de Kerdic, bien qu'on la
nomme le ]>lus sou vent dans le pays la F^ de Brocelyaude.
LB COMTE. 15
La f(fe !. . . .(X part) YoUk qui f si bizarra. . . . (Haut.) La
f(fe. . . .dis-tu f Et elle est jolie, j 'imagine, en cette quaJit^ 1
FRANgoia
Oh I charmante, Monsieur, du moins k mes yeux.
LB OOMTE. IP
Elle est jeune, n'eet-ce pas ?
FRANgoia
Qui, Monsieur, elle est jeune, du moins relativement.
LECOHTB.
Relati vement ... 4 quoi t H
FRANgoia
Helati vement k moi
LE COHTS.
Mais tu as hu moins cent ans, toif
FRANgoia IP
Soixante-dix-neiif settlement. Monsieur, vienne la Noel.
LB OOMTE.
Bt la mattresae ae trouve avoir k ce compie f . . . .
* FraogoM, le nnuit«
0 i n
111
I] !
H«1
•t ■
96
LA VtK.
-t
FRANQOI8, gTocieniMmeBt
(.'inquante-ncuf ans, Monsieur, viennent leg roses.
LE OOMTE, viv«meot, luoia av«o irmviU.
II est inutile de la (yran<rer, mon ami. Toutes reflexions
fifaite.H, elle u'v, d4}h que trop fjouirrt de mon im|iortunitd
(X part, deitoendant un peu la sc^ne.) Est-ce una myHtification 1 — est-CC
un m^chuut; caprice du hasard qui m'a conduit en prince de
ce vieillard idiot et d'une vieillo fille de province, k demi
fulle probablement 1. . . . Peu m'importe ! . . . . Je ne me don*
lOnerai pas I'ennui de p^ndtier ce myst^re . . . . Ce qu'il y a de
certain, c'est que je ne ]>orterai pas plus loin le furdctau d'une
existence odiouse.... Kile ne tenait plus depuis trois mois
qu'& un fil . . . — La curiosity .... Le voilli rompu .... tout
est dit. (X FranQois, lui doiinant de I'argent.) Mon Ixtnhomme, prends
iftceci; prends, — et adieu, (ii (aitunpaaetseretoume.) Dis-nioi * ....
(X part.) Qui, I'id^H me plait .... (Haut) Cette fontaine de
Merlin est-elle profonde, que I'on saclie 1
FiiAN(^OIS, le regardant on des-soiiB.
Asoez pour qu'un chien s'y noie.
n LB COMTE, flxaiit sur lui un reifard attentif.
Que veux-tu dire?
FRAN<^OIS, son accent de vieillard ae marque d'une nuance d» fermetA dana oette fln
desoine.
Qu'un ohr^tien qui se noie ne vaut ptis mieux qu'un ohien.
tt LE OOUTE, xiolpiiiiiient
Comment sais-tu que je veux me noyeri Tu es apost^ . . . . tu ea
pay^ pour me dire cela !. . . .
FBANQOm.
Yous Tous parlez tout haut k vous-mdme : il ne fant pas dtre
no Horcier pour deviner vos projeti. . . . £h 1 Seigneur ! on a bien
raiiion de le dire: Cbaque tem))8 a ses mcBura. ... Le grandp^ra
li
*Leooint«, Fran^oi*.
LA rttL
97
et le p^re de Mon.sienr se sont fait tuer war qnelque champ de
bataille, — pour leui pays, — et Monsieur vu se noyer dans una
mare, — pour son plaisir.... VoilL ce qu'ila appellant le pro-
grto. ...eh 1 ehl
LE OOMTE, iMiM«Mit •
Miserable vieillard !
FKANgois.
Eh ! oui, Bang doute, je suis un miserable vieillard .... an
miserable vieillard qui a eu dans sa lungue carri^re plus d'une
belle occasion de niaudire I'existence et de jeter sa d^froque surio
la route ; — mais qui n'en a jamais eu la penst^i*, Monsieur, parce
que, s'il a manqu^ de pain quelquelbis, il n'a jamais manqu^
de coeur.
IJC COMTE.
Dr61e I . . . . Qui es tu ? Qui t'a pay^, encoi-e une fois, pour me ic
parier ainsi 1. . . . Mais tu n'es qu'iin Hi,'ent subalterne dans Tia-
trigue qui m'enveloppe. . ce n'est pas k toi que je m'en pren-
drai. . . j'irai jusqu'aux machinfiteurs de cette outrageante co-
m^die. . . ils sautont qu'il en peut coAter cher de rire k mcs
d^pens. . . . Oil est ta maitresse ''^ 1 . . . . Muirxtenant, je veux law
voir. ...
FRANgOIS.
Ija voici, jeune homuie. (La porta Ut^nle de g&uohe 8'ouvre : made-
oImU* de Kerdio paralt.)
* Kruuvoiij, le «T>niie.
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sc*:ne n.
LBSMftMKfl, MADKMOISELIiE DH KERDIC, ■'arrtUnt, i i)«lne «ntr«c*
(Mademoiselle de Kerdic et Fran^oih, par lea aigan d'lntelligenM qu'Ua tebMi|f«nt dana
le ooun de la pitee, lai««ent enirevoir uu publio le Morat da U ooniMto qu'Ua Jouant
6 via^via da M. da Coiumingea.)
LB CX)MTE, d'un ton bruaqaa.
Ah I c'est bien 1 Madame, ou MademoiHelle. ... (U fait Tlolam-
raantdaux paa vera elle, eta'arrAte tout 4 coup oomme frappide 1.^ distinoUon at da
la dignity qua r^vdent lea traita et la tenue de la viailla dama ; U a'inciina.)
10 MADEMOISELLE DE KERDia
Que veut Monsieur, Franyois )
FRANQOIS.
Mademoiselle, il veut se noyer.
MADEMOISELLE DE KERDIO, d'un ton r.atiircl et digne.
12 Qu'est-ce que c'est June 'I (Le oomte les retrarde luur A tour aveo on
melange d'embarroa et de aurpriae aoupgonneuae.) Monsieur, une fois reritr^e
chez inoi, j'esp^iais 6tie il I'aliri d'une |HMs^cutiou. . . .vraiinent
inexplicable. J'ai beau ruppeler men souvenira, je ue voua
connais pas. . . . Que me voulez-vous 1
to LE OOMTE.
Mademoiselle, je ne puis concevoir. . . .il est impossible. . . .
(n I* regarde enoore.)
MADEMOISELLE DE KEROIC.
Votre ext^rieur, Monsieur, semble anuoncer un homme dont
15 1'esprit e>it sain, et cependant ....
LB CX)MTE. tWsa poILt
Ma conduite est aussi folic qu'inconvenante, n'est-il pas vrait
Mais veuillez me croire sur parole, Mademoiselle, les circonstanoea
* Madeinoiaelle de Kerdio, Fran^oia, le oomta.
t Madamoiaelle da Ilerdio, le oomta, Fran^oia.
1^1
LA riR.
99
\ •}
riinguli^es dont je suin le joiiet justifient oe qui vons paratt
dtre le plus inexcuRable dans men proc^d^.s. — II ni'a Ruffi, au
rest*;, de vous voir en face un seul instant, pour 6tre assur^
qu'une personne comme vous n'u juniuis tnMnp^ daiM une intri-
gue— et pour regretter ani^reniont I'indiHcr^tiuu obstiu^ — dont 6
je me suIh rendu coupa))](> t^vers vous.
MADEMOISIilLLE DE KEIIDIC, souriant l^girement
Je crois, en ('Set, qu'il vous a sutfi de me voir en face, pour
^prouver un sincere re<;ret de votre poursuite : bien des feniuies.
m§me de mon &ge, Monsieur, vous pardonneraient pluH dificile- lo
nient i)eut-6tre voti-e contrition d'i prdscnt — qutj votre offense
de tout It I'heure ... Quant k moi, Dieu inerci, je vous par-
donne de grand coeur I'une et I'autre. . . .
LE COMTB.
Mademoiselle, vous me fuites s^rieusement injure, si vons ir.
croyez avoir ^t6 en butte k la galanterie banale d'un fat. . . . Je
snis, corame j'ai eu I'honneur de vous le dire, le jouet de circon-
stances vraiment extraoidinaires au dernier point, et. . . .
MADEMOISELLE DE KERDIO.
11 suffit, Monsieur : chacun a ses aflaires. — Mais enfin, quel 20
qu'en soit le motif, vous avez fait une course forc^: voulez-vous
vous re|)08er un peu 1
LB OOMTB.
Oh I je me garderai bien de vous i,'Sner davantaga
MADEMOISELLE DE ivEKDIO. f5
Vous ne me gfinez pjia. . . .au contraire ; on aime k voir de
pr^s, quand on est rassur^, les objcts de son effroi, et j'avouo
que vous m'avez fait grand'peur dans ce bois ; restez done. . , .k
inoins que les rdies ne soient changes, que ce ne soit moi
maintenant qui vous. ... M
LI OOMTE, avw un geste poll
Perniettezmoi du moins de me presenter k vons plus rdgu-
Uferement : je me nomme le comte Henri do (Vimminc^es.
i
I
: 1
100
LA rt.n
§
?tl
l;4 1 1
MADEMOISELLE DB KERDIO.
ARspypri-vouR flon'', inonHieur de CoinmiiifjoH*. (EH* Inl montrt
iin fftut«ull pr^ii rie la ohciiiinte, et a'aaneott dr Mn odt^.— FranQoU, depuia I'entrde
(le Ml mftitrcsxe, Kuit lu conversation aveo un int^ntt soiiriant; II ooiuervn en
I tfi'-n^ral cett« attitixlo et cetie ithvHionomle })en(lant Utute la pi^e ; Mulement,
chaque folN 'pie wh HerviceD Hont riclatn/'ii, il sort <ie son extatte et devient nombre.)
Mmh nous iTHvonH pins da feu . . . Francois. . . .on ^61e ici, mon
iimi, tu entendii 7
FRANCOIS, eoucieux.
10 On .U^le .... on .i,'fel«> .... (Il 8'fti)proche de la o\„ .„Me. et le courbe pA-
ni).lement pour attiser le fen.) Qll'est Oc «|lie vons (\'\Vi"A doilC quand
vouB anrcz luou ai^c ? Kh ! Seij^nenr, ki voiis ^ticz t'orcde d'allu-
iner le feu pojir les autres, vons n«' yfeloriez pius t}»nt.t
MADEMOISKLLE DK KEUIUC. avec douceur.
ifi Aliens, tiiis-toi. (Au oomte.) Vou^ n'fites pas de ce pays,
Monsieur 1
LE COMTE.
N"on, Mademoisolle : j'haMte Paris. Je n'^taia meine jamais
venu en Bietagne.
20 FRAN(,"OIS, offenouillii devant le feu.
Du bois vert, avec 9a. . . . Jo vons I'avais hien (lit qu'il ne se-
rait jamais sec pour I'hiver, votre bi^is. . . . iiuiis, quand on est le
lualtre, on a toujours raison, — et puis, apr^s 9a, on gMe. . . .eh I
Seigneur, voilit !
t6 MADEMOISELLE DE KERDIO, tranqiiillGment
Vous c'evencz tenible, Francois ! —Je vous demande pardon
pour lui, monsieur de Comminjjjes, c'est un vieux serviteur.
(X FranQoia.) Voyons. dte-tol do la , . . Je vais vous fairs bon
f«;u .... un pen de patience. (Eaie se I6v e.)
on LE CUMTE, 88 levant aans se dcridcr encore.
Souffrez que je vous ^pargno ce soin, Maderaoi.selle.
* FraiiQols le comte, mademoiselle de Kerdio.
1 Le conite, mademoiselle de Kerdic, Francois.
LA rir..
101
IfADEMOIRRLLE PR KERDIO.
Non, vmimont. . . . Vouh n'^U'H {hih habitu<( k ceH il^tuilH dr
iu^nit<j;e. . . .
LK COMTE.
Je vouR en prie....4 1a ^unn-e coinnu! k la giieri-e.... i
(II M met k (vuoux rravement et aoGoinmode le feu *.)
MADEM0I8ELX.G DE KERDIO. aaaiM.
Ainsi, Monsieur, vouh n'^tie?. jiiui;iiH vtuiu dana notre pays (
Puisque vous aviez le d^ir do viKiter la 13it'tini;np, penncttez-
moi de vous dire que vous avez mal choihi votr<> aaiRon ; W
la Bretagne, en plein hiver, ofl'ro de faibleH agr^ments aux
touristeB.
liE COMTK, totijoum appnoulll*.
Men Dieu ! Mademoiwelli', jo nc hum pan un touriste ; je n'ai
pas choisi ma siiison, et je n'^prouvais aucun fl^sir de visiter la 15
Bretagne. . . , Vous avez des sonfflcts] — fort bien. . . . pardon. . . .
Non....de8 circonstancos myst^rieusea, et qui ne sont pas
sans nne nuance de ridicule, m'ont Siguier d^termin^ k ce
voyage auquel j'^tais d'autant plus loin de penser, que j'en
ui^ditaiB un beaucoup plus s^rieux. . .et plus lointain. so
HADEMOISELLB DE KERDIG, slniplement
Dans le Nouveau Monde 1
LE COMTE, U^rement, en se rofleeyant.
Oni, dans un monde tout k fait nouveau. . . . 'CimriKeantdeton.)
Mais je suis honteux de vous entretenir si iougteuips .U, tf
c«^ qui me concerne. . . .Vous habitez, Mademoiselle, un pays
d'un anpect po^tique. . . . J'ai eu I'lionneur de vous n^ncontrer, si
je ne me trompe, dans un lieu que d'antiques Idgendes ont
rendu populaire. . . . Cette for6t de Brocelyande. . . .cette fon-
taine de Merlin ont jou^ autrefois un gi-and r61e dans votreM
niythologie nationalel
* Francois, ruadenioiselle de Kentic, le comte
102
LA rii.
[:'> ' ' ;
',»
MADBMOISRLLI UB KBRDIO. tourUnto et douMmtnl iMniqiM: o'«ft wn
accent ordlnain.
En etfet, Monsieur : cela nous composo ni6me un voisinage
aasez incommode. Nous ne pouvonH nous attarder dans ies en-
ftyirons, mou vieux Fraii9oiH et moi, sunH iiouh exposer k d'^
tranges iiiortitications. . . .La Huperatition looale, aid^e du cr^
puscule, nous prdte une teinte merveilltMiHe, qui en ^'^u^nil I'uit
fair leH passants .... II est vrai (Mluant) qu'elle lea attire quel-
quefois, oe qui forme une agi-dable conipcnsation.
U LE COMTB, 1* reifardant tixement.
Vous oonnaiHKez mon aventure, Mudenioisellet
MADEMOISELLE DE KFRDIC.
Je ne connais pjiH voire aventuie, jMunsieur, et j'ajoute que
je n'^prouve piis un ddsir trks piiiLiculier de la counultre.
10 MaJH il est Evident, quelque jxnne quo j'aie k concilier cette
id^e avec la partaiU; niison duut vous uie seuibloz dou^, il est
Evident que vous avez cru suivre eu ma personne je ne snis
quelle apparition suinalurelle. . . .unit \'6ii saus dou>;<-. . . . H^ias !
Monsieur, pourquoi n etait c(; qu'uuo illusion ! Vous ne le d^-
soplorez pus plus ani^rement que moi. . . . Lea f^ea rajeunissaieut.
LE COMTE, aouriant
Mon Dieu, Mademoiselle, je ne suis ni d'un caract^re ni
dana une situation a d^biter des fudeurs ; vous pouvez done
me croire sincere, lo)-sque je vous declare que plus je vous vols
26 et plus je vous entends. . . .
FRANQOIS, B'avangant.
L'lieure du diner de Madeuioiselle esc sonn^
MADEMOISELLE DE KEKDIO, ae levant.
AJi 1 Fran9ois, ce n'est pas bien. Vous etes iadiscret en vers
80 monsieur ie comte, ec cruel en vers moi. ... A nion a^^e, un com-
pliment perdu ne se retrouvo pas. . . .
LA P^K.
103
11
is
LB COMTR, qui •rut Irvf.
Mille pardonn, Madrnioisdlo. . . . Je me retM*<«.... (UiMt.)
nmis VOU8 n'y perdrejs rien. . . . Je voulais dire, Mademoiselle,
que V0U8 me forcoc de recoiinaftre une v^rit^ doitt j'avaiH dout^
jusqu'ioi. . . .0*681 qu'il y a pour cirtaines trnuucH une jeuu('H»e s
^temelle, qui se uomnie la gi&oe .... (U u mIm.)
MADEMOISELLE DE KERDIG, rioat
Avei-YOUfl faim, monsieur le comtel
LR COUTE.
Moi, MademoiHellH ? H^ias 1 je n'ai jiniais faim. to
IIA^***.! iISKLLR DB KBRDIO.
Tant mieux. Je uMx^site plus h vous proposer de parUgur ui.
diner d'ermite. M«?t8 deux converts, Fran9ois.
FRANQOIS, une aerviett* sur le bran, a d^JA pos^ une na|>)>e sur la table qu'il a
apport^e pr6a du feu. II paralt Hatisfait de ue qu'il entend ; tout en eiMuyant Ifi
lentement une assiette, 11 e'est laiss^ gliiwer sur ud siige, e( suit la oonvemation, en
applaudisaant de la tote.
LE COMTE*.
Je ne lais vtfritablement, Mademoiselle, comment vous re-
mercier d'un accueil si obligeant et si peu nidrit^. |q
MADEMOISELLE DE KEKDIO.
Ne ra'en remerciez done pas, d'uutant plus qu'il eutra, je
vous I'avoue, un grain de curiosity dans ma politt^se . . . . Eh
bien, Francois, est-oe que tu doi-s, mon ami 1 f
FRANQOIS, M Uve d'un air souoieux ; ra pretntre. en grondant, dee aaaitttea et dun 26
* verrea dana le buffet.
Eh 1 Seigneur. ... il est triste, k mon l^e, de ne pouvoir goii-
ter une minute de repos .... (Le comte depose dan* un coin son chapeau,
■a Mnne et eon paletot, oorame un hoihme qui H'installe — Fraiigois, appuyA dee
deux nuilnasur la table, pounult: ) II faut couvemr que le8 riches sont
heureux 1 . . . . m
* Mademoiselle de Kerdio, le oomte, Francois,
t Le oomte, mademoinellt de Kerdio, Francois aasla dans le grand faiitmll.
:f|
m
1 n
104
LA F^B.
MADEMOISELLE DE KERDIO.
Que veux-tu dire, \oyona 1 Explique-toi.
FRANgOIS.
Mademoiselle oublie que je ne suia pas comme elle au prin-
» temps de la vie ; 11 ne faiit pas exiger d'un ootog^naire la force
d'un portefaix et la vivacity d'un page.
MADEMOISELLE DE KERDIC.
Tu as raison, va. Laiase-moi finir ta besogne ici, et va-t'en
voir si tout est prfit en bas. Va doucement surtout.
10 FRANgOIB.
Oui, Mademoiselle. Soyez tranquille. (Pre« de Bortir, n «• retoump
et ajouu:) Soyez sages, jeunes gens ! (ii sort)
LA f:£i£
10ft
SCENE III.
x\f ADEMOISELLE DE KERDIC, LE COMTE. iis rient toua /leux.
MADEMOISELLE DE KERDIO*.
Je sui3 une heureuse vieille, comme vous voyez, monsieur de
Comminges : j'ai toiijours sous les y*^'ix un mii oir qui s'obstine 6
k nie rendre mes quinze ans .... Mais, voyons, quitte k choquer
lii il^licatesse de vos moeurs, il faut, si nous voulons diner, que
j'acheve de metti*e ce convert moi-inenie. . . . (Eiie va au buffet.)
LE OOMTE t.
Mademoiselle, daignez au nioins agr^r mes services. lo
MADEMOISELLE DE KERDIO, graiement.
Volontiers . ... Eh bien, portez 9a. (Elle lui donnedea assiettea, des
srlttaux, eto.)
LE COMTE, allant et venant du buffet k la table. Qaiement.
Mais, pour Dieu ! a quoi vous sert ce vieux domcstiquelJt 1 i»
MADEMOISELLE DE KERDIO.
Vous voyez bien qu'il ne me sert pas.
LE COMTE, mfinie jeu.
Sans doute. Mais alors pourquoi le gfirdez-vous? Car enfin,
il tient autant de place qu'un bon. 10
MADEMOISELLE DE KERDIC
Et m6me davantage, je vous assure. — Mais je le garde,
Monsieur, d'abord parce que, s'il me sert mal, il a bien servi
mon p^re, et ensuite, atin de tenir en haleine chei moi certaines
vertus clir^tiennes dispos^es k .sommeiller, comiue la patience et26
I'humilit^ 1
* Le oomte, mademoiselle de Kerdia
t Mademoiselle de Kerdlo, le comte.
106
LA F^K.
LE OOMTE.
Oh I je n'ai plus rien k dire.
MADEMOISELLE DE KERDIC.
Je le crois. (inie examine le oouvert.) Comment! mais vous avez
ifait tout 9a trfes bien.— Je vous remercie. (Le comt* piaoe de« riiges
des dciix c6t^ de U table; Francois rentre portant •urtm plateau le polatre et le
p&tc okiuda.)
LA fAb.
107
n
SClfeNE IV.
Lrs MftMRs, FRANCOIS.
II fait 1^ eerrice penriont \s diner, sortant par intervallea, ohangeant lei* anaiettes, etc.
MADEMOISELLE DE KERDIO.
TenoR, itsspyea^vouB 14. Vous avez bien gagn^ votre diner, s
(EUe sert le pot&ire.)
LE COMTE, 8'asse3'ant.
Eh bien ! Mademoiselle, je vous proteste que je me sens nne
pointe d'app^tit, ce qui ne m'dtait [)as arriv^ depuis un temps
immemorial. ic
&IADEM0ISELLE DE KERDIC.
Vons n'aviez pent-Stre jamais autant travaill^l (Eiie le sert.
Petites oir^onies de table.)
LK COMTE, dont la gaiet6 persiate.
Vous avez proiionc^ tout k I'heuie hi mot de curiosity, Mm ib
demoiselle ; exonsez la mienne. (PranQois enieve le potage.) C'esl
un miracle sur|irenant quo de trouver en cetto Tht^baide
sauvage une person ne qui seml^le si bien faite pour appr^cier
tous les clnirmes de la vie civilis^e, (Francois enieve lea assiettes.)
et pour y ajouter .... (Mademoiselle de Kerdio s'incline.) Vous ne vivez 20
pas toujoui-s duns cette solitude J
MADEMOISELLE DE KERDIC, lerrant le pftt^.
Monsieur, je n'occnpe cette maison que depuis qudques mois,
depuis la perte d'une personne bien cliere. Mais en y venant,
je n*ai fait que chaniior de rc^traite. . . .j'ai presque toujuurs \4ou 25
loin du monde. . . .Un pen de pale cliaud, munsiiur de Com-
minges 1 (Elle lui pr^nte rasaiette.)
LA C(>MTK
Fort peu, je vous prie. (Francois sert la h^cassine etenlive le pllt6. Le
couite verae a boire.) 30
I
m
ft I
'f'i
li!
108
LA F^B.
M
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l< 1
11
MATtEMOISELLE DE KERDIO.
Mais vous parliez de n)iracle, monsieur le conite. . . .il n'eii
est paa de plus inoui quo de rencontrer . . . . un niardi, jour
d'ltaliens. . . .dans les nciges de ce desert breton. . . .un jeuno
shomrae qui semUle si bien fait pour j^^oiiter les plus exquis
raffineraents de I'existence parisienne (Saiuant) et pour les
relever encore de sa pereonne. (EUe boit.)
LE COMTE, aprte s'etre incliii6, aveo an Boupir.
Men Dieu ! MudeuioisHlle, je sens que je vous dois nion
lohistoire... .c'est la seule explication honorable que je vous puisse
donner de ma conduite . . . . et cependant il m'en coiite de chas-
ser si vite le sourire que je sentais s\ir nies l^vres pour la pre-
miere fois, dopuis des iinn^es. ... (n la resrarde.) Je ne sais par
quelle singuli^re puissance vous I'y aviez ruppel^. Pour vous
15 dire tout en un mot, je suis un homme malheureux, Mademoi-
selle.
MADEMOISELT;E DE KERDIC, aveo un ton de oonipassion l^f^erement ironique.
Vraiment] — Un peu de b^cii-ssine, monsieur le corate....
(insistant piaintivement.) La b^cassine est un oiseau triste t . . . .
20 (Elle pr^sento rassiette.)
LE COMTE, aooepUnt
Pas plus que nioi, je vous le garuntis. — Oui, je suis mal-
heureux, et voiei pourquoi : — Lanc6 fort jeune dans le tour-
billon de la vie parisienne. ... (ii h&jite.) Mademoiselle, vos
26oreilles sont peut-^tre mal habitudes k de si tVivoles r^cits?
MADEMOISELLE DE KERDIO.
Oh ! je suis d'un &go k tout entendre . . . . Au reste je puis, je
croix, dfes le debut, j)r(^sumer la nature de vos confidences, et
vous e*> ^|>argner les chapitres les plus ^pineux. . . . Apr^s avoir
3opoursuivi de salon en salon, — peut-etre de bovidoir en boudoir,
— et qui sait m^mel de coulisse en coulisse. . . .tous les enchan-
tements que pent concevoir en ce luonde un homme jeune, riche
et d'assez bonne mine, vous vous dtea las.sd d'une existence, — si
LA Fl&E.
lOU
1
jplie cependant, — et
VOU8 alles vous faire trappiste
. . . est-ce cela 1 (EU« boit.)
LE COMTE, 6V)nn6.
CW dela divination. . . .Oiii, Mademoiselle, e'est fort k peu
]*rha cela, — sauf le d^noument ! car ma lassitude et mon d^goiit 6
en sont veuus k ce point, que la porte d'un cloitre ne me sem-
blerait pas, entre la vie et moi, line barrifere suffisante.
MADEMOISELLE DE KERDIO, simplenient.
Ah ! e'est d'un bon suicide, en ce cas, qu'il s'agit 1 . . . . Encore
cet aileron, monsieur de Coniminges ] lo
LE OOMTE.
Je suis confus, Mademoiselle., .je mange comme an canni-
bale...Oui, Mademoiselle, j'ai I'iutention de quitter la vie; je
n'en fais ni parade ni mystfeie .... Des longtcmps je penchais
vers cette extr^mit^, lorsqu'il y a dix-huit mois un remoi'dsis
poignant est venu doubler mon fardeau, et pr^cipiter sans
doute ma r<^8olution.
MADEMOISELLE DE KERDia
Un remorda, Monsieur ?
LE OOMTE. 20
Un remords, qui du moins ^happem k votre aimable
ironie .... (il cease de manicer.) Tandis que je menais b. Paris
I'esp^ce d'existence .... que voua venez d'esquisser .... ma
ni^re, — une femme qui efit 4t6 digne d'etre connue de vous,
Mademoiselle, — ma mfere habitait, au fond de I'Auvergne, 25
notre vieux chftteau de famille.... Je I'aimais, bien que
j'aie I'amertume de penser qu'elle en a pu douter. . . . Oui,
malgr^ les appai-enoes — -et au milieu des dissipation.*? aans trfive
qui d^voraient ma vie, — je Taimais d'line pieuse tendresso . .
Vainement, pendant dix ans, je la supplLu de venir deiueurer 30
pr^ de moi ....
MADEMOISELLE DE KERDIO.
Et que n'alliez-vous la rejoindre 1
'■'■.'I
110
LA fAr.
1.' 'i!
it; r
m
U' ii
LE OOMTB.
Vors I'avouerai-je 1. . . . Je ne trouvai pas dans mon Idche ccenr
Ja force de rompre le lien des habitudes parisiennes, qui iii'en.
chatnait do toutes parts. . . . Ma ni^re, k plusieui*s reprises, dai-
igna traverser la France |)Our emhraKser son enfant ingrat. . . .
Mais, dans ces dernitres annd(^s, la vieillesse et la maladie lui
avaient iuterdit cette consolation. . . .elle ni'appelait pr6s d'elle
avec instance .... Certainenient jo serais parti .... Main nia pau-
vre in^re, en m'attirant d'une main, me repoussait de I'autre
10 sans s'en douter. . . . Elle ddsirait me niarier pi^s d'elle, k je ne
sais quelle provinciale. . . . Ses lettres ^taient ])leines de ce pro-
jet, qui me consternait profond^ment ....
MADEMOISELLE DE KERDIO.
Cela se con9oit.
LE OOMTE.
ift Ma rafere me paraissait si follement Uprise de son choix et
de sa chimfere, que je n'dsais lui envoyer un refus po.sitif . . . .
Le lui porter moi-mfinie. ne la revoir que pour an^antir du
premier mot sea plus chores esp^rances, je pouvais encore
moins m'y decider, . . . J'h^sitai done de jour en jour. . . .
20(Sa voix B'altore.) J'li^sitai tiop longtemps . . . . Je la ])erdis*.
(II se 16ve en se mordant les Idvres, et fait quclques pas dans la chanibre. Apris un
silencr.) Excusez-Uioi. (D'un ton iiiilifl rent.) Vous coiujuenez hien,
Mademoiselle, que de telles circonstances n'^tuient point de
nature 4 me r^concilier avec la vie ...
U MADEMOISELLE DE KERDIC, se levant.
Je vous demande })aidon, je le coniprends mal . . . .je ne sache
pas que, pour avoir nianqu^ k un devoir, on soit dispense de
tons les autres. .. .(Souriant.) Mais. ..enfinl
LE COMTE.
80 Enfin . . . mon d^couragenient s accrut. Je me trouvai comme
scelM dans un ennui de plomb, n'ayant plus un d^sir, une
esp^rauce, un sourire, et voyant pass(>r les plus vives seductions
* Le com to, madeiuoiselle de Kerdic, Fraugoitw
LA kAk
111
de ma jeuneaso avec une glacialc iiisouciancH. Ma saiit^ rafiiiK!
n'alt^ni; je ue connus pins ui l'a])i»dtit, iii le soiniueil . . .. Je craisi;
nais que la folie lie flit au l)<)ut do celte niort ^veill^e. . . . Br(;f,
apr^s qiKilqtu^s luttes inti^riiMiivs, je pris le parti, — (l»'aormais
imiiiuable, — dv bris(ir ma CDupe vido, ot de inouiir tout k fait, i
(FranQois reutre appoiiant le cufo. )
MADKMOISELLE DE Kr.UDIO.
AsRur^ment, vous en et(\s le inaitiv. . . . Mais tout oela ne rin'
dit pas on vertu de qiu^Ue fantaisio vous avoz clioisi la Bret;igno
pour theatre de cet ^vi^uoment ivnuiquel 10
LE COMTE.
Permottoz, j'y anive... La fantaisio n'y fut pour rien.
(FranQois a pose sur la table un plateau et des ta-.ges ; il sort ensuite.)
MADKMOISKLLK DE KEIIDIO.
Vous prenez du cat^, u'e-st-ce p is ? II
LE COMTE».
Volontiers, Mademoisolle . ... II y a aujonrd'hui trois mois et
unjoni-, Mademoisello, j'avais i-^nni qiioiquos cainarades dans
un petit salon de n^staunrnt. C'dtait un diner d'adieu. Je ne
le leur cachai pas. On essaya de couibittre mon des.scnn par 20
divers ariruments plus on nioiiis spdoieiix. . . , Mais je vais vous
initier, Mademoiselle, 4 des propos de jeunos gens.
MADEMOISELLE DE KEUDia
Allez. . . .allez.
LE COMTE. Il8 80 rasseoient tt
Quoi ! me dit-on, tu veux mourir ! Ta main, ta Ifevre, ton
c.ieur, sontils done flt'bris par la vieillesse ! N'y a-t-il plus de
flours. . . .n'y art-il phis de femiues sur la torrel — Non, il n'y
en a plus pour moi, r^pondis-je. . . . Je ne vois i)lus, et ne Con-
tois plus mdme, sous lo soleil, une flour qui puisse attirer nuiSo
main....un amour qui puLsse tenter mon coeur. Fleurs et
femines n'ont plus pour moi qu'un soul et nioine parfum devenu
^Mademoiselle dt Kerdic, le comte, Francois.
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LA P^K.
banal et fustidieux k force d'uniformit^. . . .Tontea me paraissent
so re.^sembler autre elles an point que je lea confonds d^sorinaia
dans line commune indilfdieuce. . . . Bief . . . .il n'y a pluH k lues
yeux qii'une femme snr la teire. . .et je ne I'aime pas !
t MADEMOISELLE DE KERDia
Foit gracieux pour nous, tout cela. . . .
LE COMTE.
Je n'avais pas I'honneur devous coniiaitro, romurqiezlnen ....
Kufin, aj()Utai-JH, j'en suia \k, mea amis : 11 est douc cluir que je
10 lie peux plus vivre.
MADEMOISELLE HE KERDIO, versant le caf6,
C^tait clair, en elFet, atteiulu que la vie n'a d'autre fin, ^vi-
demment, que de cueillir les flcurs et d'aimer lea dames. . . . Uu
l>eu de Sucre, monsieur de Coniniingea 1. . . .et au bout do cela,
16 \0U8 ne vous tu4te.s point, <i^ci(i^u»ent. (Elie bolt.)
LE C< )^ITE, se rccriarit vivetnent, avec beauoonp de srrieux.
Pardon !... .c'est-ik-dire je denunirai in^braiilable dans ma
resolution, et je I'aurais ex^cut^e dbs le lendemain, si cette
soiree n'eiit eu des suites tout k fait impidvues. ... (ii boit)
so MADEMOISELLE DE KERDIO.
Ah I
LE COMTE.
Dans cette supreme expansion dos adieux, j'avais os^ confier
h mes amis une bizarre pens^e qui tourmeiitait parfois mon
25 esprit, et qui touchait k la d^monce .... Je sonj^eais souvent en
effet que j'aurais voulu vivre au temps de ces heiireuses su-
perstitions qui perniettaient aux hommes I'esiioir d'un amour
surnat irel. . . .au temps des dieuxet des nymphes. . . .des gdniea
et des f^os....(ii s'exaite.) Je sentais qu'alors je me seraia
80 rattach^ k I'existence par I'ardente ambition d'une de ces ren-
contres myst^rieuses. . . .d'une de ces liaisons enehant^s qui
charm^rent tour k tour les jeunes bergers de la fable et lea
jeunes chasseurs des l^gendes .... Qui ... . una tie seule eUt 4t6
LA fAr.
113
capablo encore de me faire osp^rer, aimer et vivre I (Se iwant
eomine Inspire.) Je H('ntiU^< que mou ccBur, uKSOiivi d'ainotira tev-
i-estreH, pouvait ae miiiiner et palpiter encore souh un de ccr
regards ^tranges, et plus qu'huinainH, an froisscnieiit do cea
robes de vapeiir, au oontact <le cos mains imiuortelles ! §
MADKMOISKLLK UE KERDIO.
Mais c'est de la folie !
LK COMTE, froldement, w i-BSwyaot
Je VOU8 I'ai dit. — Le leiuiumaiii, dans la matinee, commo
j'achevais d'^crire nies derniferes dispositions, un iuconnu re lo
mettait chez moi ce ))illet pari'um^. (Il tire de ^on seiu uo billet qn'U
donoe & nutdemoiselle de Kerdio.— Fran^-oin e^t rentre en so.iie, et 6cout«.)
MADEMOISELLE DE K Ell I "10.
Voyons done. (Eiie lit.) *' Mortel, tu te crois un fou parnii
Irs sages, et tu es nn saLje j)aiini les fons. I*]ntre la tei i e et lo it
ciel, il est une region intenn^diaire penpMe d'^trns sup^rievirs
k I'homme, inf^iiours k la divinity. Je suis un de ces dtres. Je
suis une f4e. Tes secretK hoinraages ni'ont toucb^e. Mon destin
m'appoUe loin d'ici. Mais de co jour en trois mois, k la nais-
sanop dii cr^puscnle, tiouve-toi seul, si tu en as le courage, dans 20
la vieille forfit armoricaine de Biocolyandr:', pr^s de la fontaine
de Merlin. J'y serai." (En achevant cette lecture, mademoiselle de Kerdic
•ourit. Francois fait entendre un ricanenient sinj^ulier. Le comte les regarde.
Mademoiselle de Kerilic reprend :) M.iis c'^tait une mystification mani-
feste 1 (FnLUQois 8e retire, lis se Invent et viennent au milieu.) ts
LK COMTE.
Je n'en doutai pas plus que vous, Mademoiselle, et cepen-
dant. . . .telle I'ut la ctirien;se fail)l('sse de mon esprit que j'at-
teudis, et que me voici. (ll reprend i>a lettre.)
MADEMOISELLE DE KERDIO.
Et 6te8-vou8 venu seul k ce rendez-vous redoutable]
LE COMTE.
C'^tait mon dessein. Mais un de mes amis, seul confident de
Of, myst^re, le vicomte Hector de Maul^uu, mauvaise tete et
7
* L
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■■I
I
114
LA r^K.
hmve cceur, a voulu m'aceom pawner jiiRqu'2l la lisifero du hois,
II u d'ailleuiH k son service un j^ai^ou u4 danH ce |>ays, qui
d«'vait nous tenir lieu de ^;ui(l(i et d'iutorpi-fete, ot qui n'a fait
que nous impiitidiiter par sa poltronnerie sujxMsiitieuHe. Je les
ftai laiss^ duuH uja voituro. Miiis <l($l<>rniiti^ uoinine jo I'^tais &
lie sortir en aucun cas de cetto forfit, j'»i fait prouiettre au
vicomte de quitter la place apifes une lieure d'attente. Je sup-
pose done qu'il est (l^ji loin et niaintonant, Madeinoisj-'Ue,
me pardon nero2-vou8 I'importunit^ ridicule dont je vous ai
lorendue victirael
MADEMOISELLE DB KEROIO.
Ainsi, j'avais devin< ! . . . . vous m'avez prise pour une f^e . . . .
mais apr^ tout, pourquoi pasi L'liistoire nous dit que lea
f<*e8 se plaisaient k rev^tir, dans leurs rencontres amoureuses,
u un ftge et uu costume pen avantageux. . . .vous devoz me rcmer-
cier de vous avoir du moins ^paru^n^ les baillons. . .
LK COMTB.
VouB allei nre, Mademoiselle. . . .miiis en v^iit^, depuis que
je suis chez vous, votro per.sonne, votre langage, si puifiiitement
ft inattendus au fond ilea bois, certains details singulibrs do votre
int^riour, et enfin je ne sais quel pjcstige inex])licHble dont je
me sens comme enveloi)p^ en votre presence, tout cela ni'a fait
me demandcr vingt fois si je n'^tais pas dans le domaine de la
l^gende, ou du moins de la vision.
15 MADEMOISELLE DE KERDIO, aveo un BOiirire ^quivoqat.
VrJlimentl (Frangois entre.)
LA VttH.
116
alM
SCfeNE V.
Lks mImes, KRANguiS.
(On coDiiiieiioe u entendre loinber U pluie.)
FRANCOIS •.
On vient en toiito h&te clierclier !\r;uIemoi8e}Ui de la part dii s
piiuvre Kado, ce vit'ux buclieion ([iio Mademoiselle est all^e
visiter ce matin. ... II est bien inul, Maleinoiselle.
MADEMOISELLE DE KCllDIO.t
Comment, bien mall
FRANCOIS. 10
II est te})ri8 du tremblement, et la 16 te n'y est plus, k ce que
dit sa petite Marie.
MADEMOISELLE DB KERDIO.
Oh ! c'est un acc^ que j'attendais : jo vais coiiper oela.
LE COMTE. 15
Comment ! vous 6tes done m^decin, Mademoiselle 1
MADEMOISELLE DE KERDIO.
Est-ce que les f^es n'ont pas ^t^ de tout temps vers^cg dans
la connaissance des simplest — Ecoute, Francois, je vais te
douner une potion, avec des iustructioiu par ^crit . . , , lu va^i y to
aller.
FRANgois.
Eh I Seigneur, Mademoiselle veut done qu'on m'enterro
demaini Je ne femis pas quinze pas dehors sans Stre assoinm^
par la grfile on eniport^ par I'ouragan. . . . Ecoutez done le va-25
cavme. . . .de la neige, du vent et du tonneire tout k la fois. , , .
c'est comme qui dirait un bouleverseinent de la nature.
* Ma<iemoi8elle de Kerdio, le comte, Fran<;oi8.
t Le comte, mademoiselle de Korlio, Fraiigoi*.
Ii6
LA ris.
.•Mil
J!
i
It !''
MADRMOISKLLB PB KBRDIO. qui wt all«« h U (eiiHnk
n Mt certiiiii que le toinpu ue paititt pas b<'au .... Tu aa rai*
son, mon ami. . . .il ne faut pas que tu KorlHs. ... A ton Si'^ii,
ce ne Berai' j>as prudent . , . .(E1I« rtfltehit.) J'y envorrai.s Iticii lu
I vieille Miirthe, mais I'llo e.st trop bfite. . . Je vuis y aller, nioi,
tout bonnement. . . . Voiis voudroz bien m'exciiHer, uionsiour do
(/<)inniin<jff8, n'est-Ce pas i (Ella prend dans un tlroir de aa chiffonni.ro \int
Hole at UD papier.)
LE COMiE.
10 Mais, Mademoiselhi, ne puis-je vous rcndre ce petit Hin-vice 1
MADEMOISELLE DE KEKDIC.
YOUS ! oh I grand Dicu ! (Francoia aort par la porte laMrala da drolte.)
LE OOMTE.
Je VOUS jure que vous m'en lejidrez un veritable b, nioi-
16 ineme, en me tournis.sant une occasion do vous Stre agr^able. . . .
car jo succombe sous lo poids de ma reconnaissance .... Voyons,
est-il done si difficile d'administrer cette potion i
MADEMOISELLE DE KERDIQ
Vous y tenez, s^rieusement 1
» LE OOMTK.
Je vous I'atteste.
MADEMOISELLE DB KERDIC, apria un peu d'h^sitation.
Eh bien ! soit. Rien n'est plus facile. Voici la potion
(Ell* lai donna la fioie et la papier.) et voici la mani^i*e de 3'en servir.
25 Malheureusement aucun de ces pauvres gens ne sait lire
Voufl leur expliquerez ce qu'il y & k faire. Frangois va vous
conduire jusqu'ii la petite porte de mon jardin ; (On entend la
tonnerra) VOUS trouverez Ik un sentier qui vous m^nera directe-
ment k la cliaumi^re du malade : c'est un bClcheron nomm^
80 Kado ; il n'y a pas de f^e sans bftcheron, vous savez I . . . .
Fran9oi8 .... Eh bien 1 oil eat-il 1
FRANCOIS, rantrant aveo une lantema allumto at un grand manteao.
Tenez, Monsieur. . . .prenez 9a, — ou jamais vous qo vous en
tirerez vivant ....
LA rtK.
117
LB OOMTK. •
Mfli-oi Wen, nion Ik,.,I„.„„,„, ,11 |,r,.,„r i. i.„..™. ,
MADKMOISELLE DE KEUUia
VoiiH rovittiidrez / •
FllANr0IS.t
.'; COMTE.
•Lecomte, FranQois, niademoiHelle de Kerdia
♦ Le oouit*. u»«lemoi.dic de herdic. tr^.goi*
^i
I-
118
LA F^B.
!■■ h
Urn-.
SC:feNE VL
MADEMOISELLE DE KERDIC, seule un Instant ;- puis HECTOR
DE MAULlfeOX, YVONNET, FRANgOIS.
MADEMOISELLE DE KERDIO, pensive.
6 II faudrait 6tre, je le crains, plus qu'une f4e...il faudrait
6tre un ange infirae du Seigneui- pour retirer un homme d'un
81 profond abime .... (On entend des coups violents f rapp^s du dehors centre
la porte de la maison.) Quel est cu bruit 1 (Les coups se r^p^tent.) C'est k
ma poi'te? Qui i^eut venir k cette heure 1 (EUe court vers la grande
10 porte du fond qu'ellc entr'ouvre, et prdte I'oreille : on entend des bruits de voix.)
Le vicomte de Maul^on ! . . . . Ah ! cet ami dont il me par-
lait .... Fuites monter, Marthe. (Elle prend vite un ouvragre de tapisserie
et B'asseoit. Entre Hertor, suivi d'Yvnnnet. IJcctor est en costume de ohasse et
pori« deux pistolets paF3cs duia sti ccinture ; \ vonnet se tient un peu en arri^re et
If) paralt intimid^ ; tons deux promfenent un regard curieux autour du siUon : made
moiselle de Kerdic, qui s'est levcie pour rendre A Hecbir son salut, se rassied et con-
tinue de travailler a ea tapisserie, tout en p^rlant.)
HEOTOB.*
Madame, je suis un peu cont'us de forcer votre porta ; mais
80 un devoir imp^rieux m'y a contraint, — Madame, je me
nomnie. ...
MADEMOISELLE DE KERDIO.
Le vicomte Hector de Maul^on, je pense ]
YVONNET, qui se trouble de plus en plus, le tirant par la manohe.
26 Elle sait votre nom, Monsieur i
HEOTOR.
Oui, Madame, je me nomme Hector, et j'ai le malheur, je
vous en demande pardon, de rappeler, par les c6tAi les plus
f&cheux lie hou caract^re, mon illustre et bouillant homouyma
'Madeiuoiselle de Kerdic, Hector, Yvouiial.
LA ViK.
119
MADKMOISELLE DE KKRDIC, pravenieut.
Le fils de piiHin] — Jeune homuae un pou cmpoiU$, uiais au
fond excellent.
HECTOR,
Vous I'avez peut-Stre connu, M.ulaniel 6
MADEMOISELLE DE KERDia
Pout-6tre.
HECTOR.
En ce cas, Madame, il y a fort k j)arier que vous u'ignorez
pas le genre d'int^iet qui m'am^ne ici I 10
MADEMOISELLE DE KERDIO.
Fort possible, en effet.
HECTOR.
Quoi qu'il en soit, je vais vous le dire.
YVONNET, adeuai-voijs. i^
C'est bien inutile, aliez, Monsiour.
HECTOR.
Voux-tu te taire, toi 1
YVONNET.
Vous n'en serez pas le bon ui acchand, Monsieur, oroyez-moi. 20
Je suis Bas-Breton de naissance, et je siiis ferr^ k glace sur cea
histoires-li. . . . ^Monsieur, j * vous eu prie, li\, i-aisonnoub un peu
ensemble. ... Jo ne luanoue pas d'iustiuction, Monsieur, tel quo
vous me voyez, ot si ce n'est la lecture et I'^criture k quoi je
u'ai jamais pu mordre .... IK
HECTOR.
Animal !
YVONNET.
S^iieuseraent, Monsieur, en conacionce, j'ai reniarqu(^ une
chose trte importante. (ii le tire uu peu 4 i'te;ut.) Monsieur, il v a 31
deux espies de pbdnoni^nos dans la n:iLure, ceux qui sunt
naturels — et ceux qui ne sont pas natur(;ls. (impatience d'Hcctor.)
Eh bien, Monsieur, tout ce que nous A'^oyoti.-^ ce soii- n'est pas
naturel. Cette sombre forSt, ctte tcnipeto ,.iTiv.vi>l,>le, cette
i
M
120
LA F^E.
maLson Isolde, — cette dame majestueuse qui fait tranqnillo.
meat de la bapisserie, — tenez, reganlez corame ses yeux bril-
lent, Monwieur. .. A son &ge, est-ce naturel, je voua le de-
mande 1. . . .d'oii je couclus. . . .
6 HECTTOR.
Si tu ajoutes im mot, je te vais jeter par la fenStre, et ce
sera un i)l»^aoni^ne naturel, C(^lui-14. — Veiiillez m'excuser,
Madame : je reprends : Un ami k moi, le meilleur de mes amis.
MADEMOISELLE DE KERDia
10
Monsieur Henri de Cotnminges ]
HECTOR,*
Oui, Madame. (Sur ces entrefaites, FranQois est rentr^ tana hniitpar la petite
porte do droite et est venu se placer discretement i c6te d'Yvonuet.)
WON NET, Tapercevant.
16 Monsieur. . . . Monsieur. . . .regardez celui-l&. . .gi ce n'est
pas le vieux Merlin en ])ersonne, que je moure !. . . .Croyez inoi,
Monsieur, je suis Bas-Brcton de nai.ssunce, je vous en donne
nia parole d'liuiineur. . . . Reinarquez, Monsieur, qu'il a toutes
ses dents. ... A son &ge 9a n'est pas. ...
to HECTOR.
Morbleo 1 drdle, te tairas-tu 1 Va-t'en, si tu as peur !
MADEMOISELLE DE KERDIO.
Rassurez-vouR, raon ami : ne voyoz-vous pas que votre maltre
porte tout un arsenal k sa ceinture?. ... Et & ce propos, mon-
25 sieur de Mauldon, — daignez excuser une provinciale peu au fait
du bel usage; — mais est-ce \k le costume ndopt^ maintenant k
Paris pour emporter d'assaut les boudoirs et les coeurs ?. . . . C'est
commode. . .cela simplifie les j)roc^dds. . . .
FRANgOIS, de sa volx ddordpita.
80 Eh ! eh I c'est cavalier ! (Il remoot« un peu le thdAtn. Hector les re-
garde aveo surprise.)
* Maueuioiselle d« Kerdic, Hector, Yronnet, FraiiQoia.
on-
falt
lest
re-
LA FiK.
121
TVONNET.
lis se moquPTit des arnips k feu, Monsieur. . . . Je les connais,
\'ous dis-je. . .je suis n^, moi, dans le pays des sorciers et des
FRANQOIS, aa fond, d'une voix m&le, en pliant une serviette. 6
Vous y Stes.
HEOTOR, se rctournant vivement.
Qm a pil'l^'J (Mademoiselle de Kerdio travaille tranquillement.)
ITONNET.
Monsieur, allons-nous-en, — ou ma tete va en craquer. lo
HECTOR, sVchauffant
Stupide poltron ! — Je ne serai poirt dupe, Madame, de
pudrilcs jongleries. Je ne partirni pas sans avoir revu sain et
sauf un ami qui m'est cher. . . .je sais qu'il est entr^ dans cette
niaison il y a plus d'une heure .... 16
MADEMOISELLE DE KERDIC.
Et VOUS a-t-il charg^ de I'y venir r^clamer ] S'il a trouv^ ici
le personnage my.st^rieux qu'il esp^rait rencontrer, pensez-voufc
qu'il vous sache gv4 de le troubler dans sa bonne fortune 1
HECTOR. 80
Le personnage mystdrieux ? . . . . Eh ! Madame, je ne crois ni
aux fi^es, ni aux esprits. ni aux tables tournantes, je vous en
avertis : il n'y a pas de f^e ici, il y a une intrigue — dangereuse
peut-§tre — et dont j'aurai le secret.
MADEMOISELLE DE KERDIC. 26
Vous ne croyez pas aux f^es, monsieur de Maul^on 1. . . . Si
cependant, je vous donnais la preuve irrecusable que vous fites
en presence d'un de ces 6tres sup^rieui-s k I'humanit^, que
diriez-vous ]
YVONNET. aO
lit, Monsieur ! me oroirez-vous, maintenanti Elle I'avoue. . .
e'en est une I
1
1
\ I
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1
■
i
122
LA fAk.
W
HECTOR, le repouannt.
Je dii*ai8, Madame, je dirais .... Eh ! c'eet impossible !
MADEMOISELLE DE KERDIO.
A deux pas d'ici, je vous doniie cette preuve. Je I'^pargne
&k ce gar9on qui nV r^sisterait pas. (EUeprendun flambeau.) Suivez-
moi, si vous I'osez.
TVONNEI, ■'attaohant k w>n mattre.
N*y allez pas, Monsieur ! sur votre vie en ce monde et sur
voire salut en I'autre, u'y allez pas !
10 HEOTOR, aprte an peu d'hdsitation, repoussaiit violenunent Tvonnet
Je vous Suis 1 QlaAf moieelle de Kerdie sort par la porte laUraU de gauohe,
Hector la auiU)
LA F^K.
123
SC^NE VTL
FRANgoiS, YVONNE'f.
YVONNET.
Saints (111 ciel ! -II me laisse seul avec Merlin ! m ^ .
«oh du coin de I'obU.) iwerun I (fi regkrde Fraii-
6
iiiii I eh I jeiine horame !
YVONNET. gradeusement
Monsieur. . . . Monseigneur. ... (A part) u ^^ ^^ .
en quelqiK. esp^ce de bdfce. ""^ ^*"«^'
10
. FRANQOIS.
Approche. (Yvonnet s'approche 4re«rref iiWno«i- •
-or I. Jou,.) **• '^'^^ '"' ~»°P'*'"'- I- ^ei"a«i lul donn. ^. iig,re Up.
TVONNET, portant la main * n Joa*.
Bon I me voili ensorceW de cette joue-Ii I
?RANgois.
Comment fappelles-tu 1
^ TVONNET.
xvonnet, Monseigneur.
FBANgoia
Eh bien I mon petit Yvonnet. .
YVONNET, fort troublA.
Ilsaitmonnoml.... lis savent tout, cea atros-Ii I
FRANgoia
Veux-tu me faire un plaisirf
YVONNIT.
Certainement, Monseigneur. (X owt.* Tl ,,« ». j
quelque chc» dWble. Men iL^\ ^ ^ ""• "'"»"«
•YTonnet, Fraiifoia..
U
U
124
LA riv.
lil
in
I' i
FRANCOIS, monlrant la Ultia oouvert« des dMir^ Hu diner.
Prends cette table, et porte-la de I'autre c6t<J.
YVONNET*.
Oui, Monseigneur. (Apart) C'est une tahle miigique. . . . Gare!
6(11 prend la table avec inqiiii'tude ; Francois ouvre les deux battants de la porte du
fond ; Yvonnet depose la table au dehors et revient.)
FRANgOIS.
Et main tenant, Yvonnet. . . .
YVONNET.
10 Monseigneur? (X part) Aie ! voili le paquet !
FRANQOIS, lui montrant une nhaise.
Assieds-toi \k, et repose-toi. (Yvonnet ob^it avec anxi6t6. Francois le
regarde gravement. Yvonnet est fascln^. Silence. Tableau.— Puis, la jioite laterale
s'ou've : Hector parait, precodant, le flambeau u la main, et avec lair du plus profond
15 r«»£>Mt, mademoiselle Aurore de Kerdio.)
• Francois, Yvonnet
LA f£E.
125
SCENE VITI.
r.EH PrAcedknts. mademoiselle de kerdio. hector.
YVONNET, He levant •.
ITK^U^' !\r"^ '"*'^' ^'^"^"""^ *""''^^'«- <«'''PP-'^a„t dn^coa.te.
Eh bien I Monsieur, vous en tenez cette fois. . , quand je vous 6
e disais. . . .je suis Bas-Brcton. . . .etsi vous saviez comme Mer-
lin m a traits ....Ah! Mon.sieur 1 . . . . que] indigne vieillard 1
HECTOR, sfechement.
Tais-toi. 01 prend aon manteau dans un coin, et avangant gravement r.„
mademoiselle de Kerdio. U lui fait un profond saint • ,,..)= i , avemeni ye«
gravity la m«n,e oe.6n,onie vis-a-vis de Franlb ^0^/ "^T"'* """ '* "*™« ^'^
aprte lui chacun de ses mouvemenw aplauoi t h ^""^ P^' ""^**°*
Yvonnet trottinant demdre 8on mX; T^ 1^,' . "" '°'^"' ^'"' "» '«°^'
molBeUede KerdioetFrangoiTJIrC^rte^raS'r"*^^^
• Frauvoi., mudemoi^elle de Kerdio, Hector, Yvonneu
, '^fua
'III
126
LA F#.B.
SC:fcNE IX.
MADEMOISELLE DE KERDIC, FRANgOIS, puis LE OOMTE.
MADEMOISELLE DE KERDIO, qui est pr^s da la petite porte de drolte.
I)r6taiit I'orcille.
( C^est lui ! ... .11 ^tait temps. (Le comte, sa lantern* A la main et oourert
du manteau tout mouill^ par la neige entre & droite.) Ah ! mon Dleu !
comme vous voil4 fait 1 Voua avez I'air d'une cascade ! (Eiu I'oida
i le debarrasscr.) ChaufieZ-VOUS vite !
LE COMTE.*
I" Ouf 1 j'en ai besoin. (ii s'adosse & la ohemin««.) Je voTia dirai,
Mademoiselle, que j'ai laiss^ iiotre malade en ti*aiu de s'endor-
tnii' tv^s gentiment.
UADEMOISELLE DE KERDIO. t
Ah ! tant mieux ! raerci bien. — II y a en vous de bona restes,
16 aliens ....
FRANC^'OIS. II Jette du bois au feu, «t se diriffe vers la porte, eir.i'ortwit la
lanteme et le manteau : prcs de sortir, il se retoume.
Eh 1 eh ! soyez sages, jeunes gens, ai eort.)
•Mademoiselle de Kerdic, Francois, le oomte.
t ^rademoiselle de Kerdio, le oomte, Fraiigoia.
I
LA rlhc
127
SCfcNK X.
f
LE OOMTE, MADEMOISELLE DE KERDia
LE OOMTE*.
Vous 6tes ganWo ]k par un vrai (Inif^jou, Maderaoiaelle.
MADEilOISELLE DE KERDIO, riant. •
Son service, k ce titre, coin me k tous lea autres, n'est paa ta-
tigant. Les tr^sors de mon k<j;e se gaideut tout seuls.
LE COMTE.
Cela prouve que les gens de goAt sont rares en ce pays.
MADEMOISELr.E DE KERDIC. lo
N'allez-vous pas essayer de me fairs croire, par hasard, qn'ois
pourrait dtre amoureux de moi 1
LE COMTK
Ma foi I . . . . Vous devez avoir ^t^ bien jolie 1
MADEMOISELLE DE KERDIO, prenant sa tapisseria. 10
Oui . . . . du temi)a que la reine Bertha filait .... Vous ne
vous asseyez paa f (EUe a'asseolt.)
LE OOMTE.
Non. — (n toapin) 11 est r^ellement impossible que j'abuse
plus longtemps de VOtre hospitality .... (Il passe la main mt 8on front 20
qui 8'eat aasombri, et quitte la oh«min6e.) AllonS !
MAOSMOISELLB DB KERDIO, qui luit d'un regard pleia d'ani^oiase toua le8 inouve-
ments du oomt*.
Et . . . .oik allez-voot t. . . .
LE COMTK. II
Je. . . . je ne saia irop. . . .mais ne craignez pas que j'attache
au pays que vouB habitez quelque souvenir affligeant. . . .ne le
eraignea pas ...
* Hadamoi£9lle de Kcrdin, It oomt*.
■
i
128
LA p^r:.
MADKMOISRLLK UE KKICDIC, * d'une voh \m^»t
Meroi.
Lis COMTEK II va prendre son oliapeau et aa oanne; oomine il yvxnie prOis dn piano, i
dit en affei-tant rin^ouciaiicfl.
5 Est ce que voua touchez du piano 1
MADEMOISELLE DE KEBDia
Un peu.
LE OOMTE, s'inolinantt
On n'est point pai-fuit. (n prend eon paletot ror une ohaiae. puis si
10 rapprochant de mademoiselle de Kerdiu qui a'est lev6e et qui le rc^arde avec curiosiLe,
u lui baise la main.) Ma-leiuoisello, soyez lieiu'euse : personne ne le
m^rite niieiix que VOUS. (Api-6s uue pause d'un ailenoe p6nible.) M'eut-il
permis de vous charger d'une mission 1
MADEMOISELLE DE KERDia
16 Oui : quel 1
LE OOMTE.I II prend una plume sur le gfudridon, arraohe une pa.;e de son puriefeu-
ille et 6crit quelques lignes.
J'ai 6i4 t^moin dans cette chaumi^re d'une sc^iie dont je
n'avais pas I'id^e. . . . Une pauvre fanuUe. . . . des petits enfanta. . . .
20 sans pain, sans feu .... grelottant et pleurant autour du grabat
d'un moribond .... — Je ieur laisse ma fortune — ^Teuez Veillez
k cela.
MADEMOISELLE DE KEKDIO, faisant on pas vera lul, et parlaol avec une digmitA
^mue et simple.
26 Voulez-vous done que ces enfants oublient Ieur m^re .... qu'ila
deviennent Strangers k tous lea gi-anda devoii-s et k toutes les
saintes v^rit^s de la vie . . . . qu'ils finissent commu voua allea
iinir t . . . . Ah I ne touchez paa k Ieur mis6re, Monsieur : elle
vaut mieux que la v6tre I
80 LE OOMTK. Inoertain.
Mademoiselle ! . . . .
* L« oorat*, mademoiselle de Kerdlo.
t Mademoiselle de Kerdio, le uomte.
t Le oomie, mademoiselle de Kerdia
LA F^K
129
MADEMOISELLE DE KERDIO.
Pardon, Monsieur, si j'ai cru iou^tijinpa que j'^tsiiH de voire
paii; I'objet d'une indincr^te raillerie .... Et mainteiiant en-
core .... oui .... maintenaut encore . . . . je doute .... est-ce
vrai. . . . est-ce sdrieux 1. ... La vie d'un honime .... Vime d'un &
homme.. ..est-elle siuc^rement k vos yeux chose si petite et
si l^gfere, qu'elle tienne tout enti^re dans un boudoir . . . . et
qu'elle n'ait hoi-s de ]k ni joies k attendre ni devoirn k prati-
querl- Ce mot devoir. . . .le mot memo de I'exi.stenee . . . .est-il
^crit sur une soule page de la vdtre h . . . Avez-vous jamais lo
fait k quelqu'un au monde le aaciitice d'un de vos i)laisir8,
d'un de vos godts, d'un de vos caprices? Etes-vous jamais sorti
pour personne du cercle ^tioit et glac^ de votre frivole ^gois-
me 1 . . . . Nou 1 pour personne ! pas uiSme pour votre pauvre
m^rel "
LE OOMTE.
Mademoiselle 1
MADEMOISELLE DE KERDia
Vous ne pouvez vivre . . . .parce qu'il n'y a plus de femme sur
la tene que vous puissi»z aimer .... Et n'y a-t-il plus, dites-moi, 20
d'infortun^s qiie vous puissiez secourir. . . .de larnies que vous
puissiez sdeber, ou qui vous puissent b^nir 1. . . . Vous demandez
k la vie des enchantements inconnus, Monsieur. . . . Ah! elle
vous en garde plus d'un, je vous assure . . . .elle vous garde, vous
le pressentez d^j^, la douce magie du devoir accompli . . . . le 26
charme secret des services reiidus, la paix profonde de I'&me
aprte la joum^ bien remplie. . . .et le sommeil heureux qui suit
le sacrifice .... Essayez de ces plaisii-s, et si la vie alors vous
semble vide et sans saveur, rejetez, com me un reproche, vers le
ciel, votre coupe bris^e. . . .je vous le permets. . . . Pardon en- 80
core. Monsieur .... (Sa voix s'^meut de piufl en plus.) mais je vous
parle, n'en doutez pas, comme vous eut parl6 celle que vous
re'vrettez, si vous aviez pu consoler son dernier regard . . . . et rece-
voir son dernier baiser I . . . .
8
I
130
LA pAr.
Oai.. . je ci'oiH....il est possible que j'aie mal pris 1»
vie. . . .mnifl il est trop tard. . . .la mal est trop inv^t^. . . .
merci .... mais adieu ....
t MADEMOIHELLG DE KRRDIC. «veo une wrto dn galeM Mbril*.
Soit. . . . mais du moins reudez-mui encore un service, monsieui
de Commingea,
LE COMTB.
De grand cosur, MsKlemoii^fil le.
10 MADEMOISKLDE DE KERDIO.
Tenez-raoi ma laina. . . . voulez-voua? (Le oomt« Mt an gMk» poll;
ell« lui passe son ^oheveau autoiir den mains, et s'asfleoit ; le oomte s'asspoit ^ moiUA
mir le bord d'un faiiteuil ; pendoiit qu'elle d(ivide sa laine, on enUind an dehors daug
i» Oftnipagne I'air d'une ballade), t
15 LB OOMTE.
£8t-ce que c'est un air breton, c«ci 1
MADEMOISELLE DK KERDia
Qui, c'est I'air de la ballade de Ro^er Beuumanoir.
LE COMTE.
M C'est joli. Cela me rappelle uu chant de I'Auvergne; y a-t-il
des paroles sur cet air 1& *?
MADEMOISELLE DE KERDIO.
Qui : il est mdme question de fl^es dedans, v(mU: qui lea
aimez.
12 LE OOMTE.
Vous seriez bien aim able de me les dira
MADEMOISELLE DK KEKDIO.
Ce serait done pour achever de vous endormir, car toub
sommeillez k moiti^.
IQ LE COMTE.
Non pas, je vous jure. . . .c'est un peu de fatigue senlemei u.
* Mademoiselle de Kerdio, le oomto.
tCflt air doit etre exteut6 aur un hautboia, pour imiter, en ridiailtiuut, la ooroemuM
bretonne,— le Wnwm.
LA FitL
131
MAnFMolMKLLK l>K KEKDia
Si fait. . . .et remaKjutz eu jKissaiit qu'une seule soii*^ codbh-
cv4i' k la complaisiince et k la cliaril^ vous a rldjJl ron«lu I'ap-
|)4tit et le Homincil, en attenilant uiieux. . . . laissoji-voi.. faire,
allez. . . .cela vous d^tondra. . . . voyons. . . .jo vaiH vous aider. 6
(L'orchMtra prelude.) (Mademoiselle de Kertlio chante, av«o un acoompoinieinont
troa doux d« rorohaatr* 1m paroles de la ballade.)
BALLADS.*
I.
Dans la brutne du Boir 10
Qui dort bous ce vioux chdne ?
C'est Roger Beaumanuir,
Le jeuiie capitaine. . . .
Pendant qu'au fond des boi»
Courent bcs ohiens danois. y
(L'orohestre reprend U ritoumelle d» lair.)
LE OOMTE, k demivoix.
Encore, je vous pile, (ll ■'endort peu 4 peu.)
MADEMOISELLE DE KERDIO.
IL »
n effcniUe, en rdvant,
Dans la verte fontaine,
II effeuille, en revant,
Des fleura de naarjolaine. ...
Pendant qu'au fond des boit W
Courent ses chiens danois.
(Le oomte ert*endormi ; mademoiselle de Kerdic se 16ve doucement, et le rca'^rde.
penoh^e sur liti ; puis eile reprend d'une voix do plus en plus faibla t :
IIL
0 mon jeune ainoiireux, W
Des fleura que ta main 3t';ine,
Dit la f6e aux yeux bleus,
Je tresse un diad^me. . . .
Pendant qu'au fond des boia
Courent tes chiens danois. "''
* Yoir la muaique de la ballade a la fin de la pitea.
t Le oomte, Mademoiselle de Kerdio.
!!i
132
LA WiK.
n;
(p
LE COMTE, s'^veillant comrae en sursant.
Ah ! o^ Ruis-je done?. ... (ii «« I6ve 6tonn6.) J'ai t%v6. . . .
c'^tait bien vous que je voyais cependant. ... (ii la regarde aveo
surprise ; mademoiselle de Eerdio semble avoir rajeuni ; ses rides a'eflaceDt, 8<n
' cheveux sont presque noirs.) CVst ex tmordiuail'e.
MADEMOISELLE DE KERDIO, souriant.
Qu'y a-t-il done ?
LE OOMTE.
Vous n'avez plus vos soixante ans 1
10 MADEMOISELLE DE RERDIO.
Ball I VOUS Die voyez k travers les derniers rayons de voti«i
i-five, ...
LE COMTK
Cela He pent. . . .cela doit 6tre. . . .et cependant je jurerais
16 que voua t^Les plus jeune de vingt ann^e.s.
MADEMOISELLE DE KERDIO,
Eh bienl qu'y aurait-il a cela de surprenant, monsieur do Com-
mingesi Les annalcs de la faerie ne sont-(;lles point remplies de
pareilies aventures?. . . . Je me flatte que vous avez con9u pour
20 inoi un peu d'affection .... vous savez qii'il a suflEi en tout temps
de I'aroour intr^pide d'un jeune chevalier pour rompre le charm©
qui voilait la beaut^ de ia i'4e sous les rides de la vieille d^cr4-
pite. . . . Vous n'en fites encore malheureusement qu'4 Taftec-
tion . . . .et c'est nouvquoi je n'ai rajeuni qu'i moiti^. . . . Peut-^tre
25 un sentiment plus vif amenerait une metamorphose plua com-
plete.
LB COMTE.
Qu'& cela ne tienne. . .aussi bien cet Strange aveu brftle mes
l^vres .... Qui que vous soyez, Mademoiselle, et 11 y a des
80 instants cii ma t6te s'^gare i sender ce mystere. . . .qui que vous
sovez, je n'ose dire que je vous aime. . . .c'est uu mot que j'ai
trcp profiine. . . .mais jamais femnie ne m'inspira rien qui ap-
proobe du respect prot'ond. . . .et passionn^ dont votre presence,
dont votre langage, dont votre regard me p^nitrent. ... Je ne
LA F^E.
133
ipa
kes
lea
lai
|P-
^e
V0118 aime pas. . . je suis prte de vous adorer. . . oui. . . .^^aur
cette Beule soiree de simplicity, de calme, de v^iit^ que jo vous ai
clue. . . .pour ce doux attendrissenient dont vous avez refratchi
mes yeux. . . .je voudrais vous d^vouer toute mon &me retrou-
v^. . . .je voudrais. . . .si ce n'^tait pas de r^goisrae encore. . . . b
enclialner k jamais ma vie k vos cdt^s. . . .non. . . .k vos pieds !
(n tomb* & irenoux.)
MADEMOISELLE DR KERDIO, Bvec Amotion et ditfniU, la reirardant en (aoe.
Est-ce vrai, monsieur de Comminges 1
ft
LE OOMTE, ■'asseyant 10
Sur mou honneur, c'est la v^rit^.
MADEMOISELLE DE KERDia
Eh bien ! . . . . (Elle le reparde aveo une wir^nite souriante.) Eh bien !. . . .
je sens que le chaime fatal est rompu au-dedans de moi ....
mais j*ai oubli^ les paroles sacramentelles qui doivent rendiei*
le miracle visible aux yeux de tous .... II faut que je con-
suite mon grimoire. . . . (Ella lui sourit eooore ct diaparait par la port*
laMrato.)
,.|.,,;,
!.i m
'I ■% A
'i'
lu
LA F££.
I
SCENE XI.
LE COMTE, aeul, puis FRANgOIS.
LE COMTE, «tupefait.
Quelle est t«fcte femme? — Mou cerveau est troubW. . , . J'ai
5eu trop (ie fatigues. . . .trop d'^motions. . .je suis hallucin^. . . .
je suis visionnaire. . . (ii se Wve et descend.) Voyons, essayons de
penser un peu de sang-froid. — II y a 1^ qiielqiie supeicherie . . . .
Mais non ! une telle femme ne pent ^Ire une aventuri^re . . . .
une intrigante .... cela est plus aljsuide k suj)poser que tout
10 le reste. . . .Mais au fait ! il n'y a de miracle que dans ma pauvre
t^te. . . . Ce pr^tendu rajeunissement n'est qu'une iliiusion de
mon demi-sommeiJ .... elle-meme me le disait .... (FranQoia rentre.)
C'est simplement une bonne vieille qui, me voyant uialheureux,
a eu piti^ de moi, et qui e.ssaye de me guiJrir en caressant ma
16 tblie *.
FRANCOIS, d'une voix mAle.— 11 a vint(i ant de uioini.
MoDBieur, votre serviteur.
LK COMTE.
Qu'est-ce que c'est 1 . . . Qui es-tu 1
^ FRAN(;OIb.
Je viens oflfrir mes remerciements k monsieur le comte. Je
suis le vieux Fianyois. J'^tais captit sous le ni^me charmt^ que
ma maltresse, et j'en ai ^t^ d^livr^ en menin temps qu'elle.
J'ai encore cinquante an.s, monsieur le comte; nmis quand vous
26aurez ^pous^ Mademoiselle, j'esp^re bien n'en ♦'voii' plus que
trente.
LE COMTE.
Ail ^al. .. .oil diable uuis-je ici'i m a'approcb*.) C'est bieii le
* Fraugou, le ooiuM.
'^'t
LA rtR.
IM
mdme visage. . . Mais ceci d^passe ma cr^dulit^. . . Voyons, mon
ami, tu te moques de moi ; mais je te le pardonne, et je fais
plus, je t'enrichia, si tu m'apprenda sans une minute de d^Iai
le iiiot d'ane ^nigme, — oii mon esprit se perd, j'en conviens.
PRANv;ois. 6
Monsieur, vous ^tes trop initio aux moeurs de notre race
pour que j'aie rien k vous apprendre. Je suis un pauvre diable
de g^nie subalterne, enchant^ jadis par le pouvoir de Merlin
auv cdt^s de la noble f^e, ma niaitresse. Nous attendions dans
J" 'tte forGt, depuis un sitcle entier, la venue d'un jeune gen-io
tilliO'Time, asspz d^Iicat pour pr^fi^rer les solides qualit^s de
Vkme aux graces d'une beauts p^iissable : voil4 pourquoi je
vous ai accueilli tantdt avec une joie mal dissimul^e, pressen-
tant en vous un lib^rateur ; voil^ pourquoi je vions vons offrir
I'hommage de ma reconnaissance, ayant compris tout k I'heure, 16
au changement agr^able qui s'op^iait en ma personne, que,
gr&ce 4 vouB, Monsieur, les temps ^taient accomplia.
LE OOMTE.
Tu n'jis riea --l plus k me dire ?
FRANgois. 10
Rien.
r«E COMTE.
Eh bien ! que Merliu te vienne en aide ! car, de par le ciel 1
ma patience est a bout ! . . . . (n ▼ent le saisir au collet)
FRANCOIS, lul arrStant le brae d'un« puinanto ^trelnto. fs
SilenCO !. . .^COUtez I (L'orchestre Joue en sourdine loir de la
ballade La porta do fond g'ouvre; une lumi^re 4olatant« remplit le salon.— I^
(yjm.t* M retourna.)
i
ir
IM
LA tAk.
i It
SCtNE XIL
liji;
hi;:
" 1 ; ■■
LiM MftMES, MADEMOISELLE DE KERDIC ; eHe « rlngt wis;
elle f«t T^tue de blano et porte un diad^me de fleura sauvages; elle s'avance Ieiit«>
ment, tenant 4 la main une baguette de Ue, Arrivde k quelques pas du comte, elle
5 laiasfl tomber m bagpuette '—Francois sort et i i-e un hutant apr^s ne paraiasant
pluf aroir que trante ans.)
MADEMOISELLE DE KEBDIO, dn (or i "e Jeune fille.
Monsieur de Comminges, je dois d^poser devant vous les in-
signes d'un pouvoir qui n'est plus ; car ce n'est plus une f^,
10 — li^las I c'est presqueune suppliante qui vous parle. — Je suis,
Monsieur, cette provinciale qu'une amiti^ trop indulgente avait
jug^e digne de porter votre nom.
LE OOUTB.
Mademoiselle d'Athol ! . . . .
If MADEMOISELLE DE KERDIO.
Jeanne d'Athol. . . .oui . . . .Vous me trouverez bien hardie et h
peine excusable, Mon'jieur, d'avoir os^ m6me avec la sanction
et la complicity d'un fr^re .... (Eiie montn FnuiQoli.) d'avoir osd
employer des moyens de tb^S-tre pour obtenir une conv«rsiou
20 qui fut le voeu. . ..la pri^re. . . . le dernier ordre d'une mau-
rante ....
LB OOMTB.
Ma m^rel. .. .
MADEMOISELLE DB KERDia
26 Ma tS,che serait remplie, Monsieur, si je vous avals prouv4
que vous vous %tea tromp^ de chemin, qu'il est une vie plus
digne d'un homme et de celui qui la donne, — qu'il est des
furies plus r^elles et plus douces que celles oil votre imagi-
nation vous attirait.... Oui, ma tftche serait remplie....
io(AvM un accent «ma at trtate.) et je serais heureuse. . . .quand mdme
*Fran9oU, madenioiiieUe dt Kerdio, le oomta.
LA riz.
137
ce moment et celle qui voua le pr^para ne devraient 6tre pour
votre coeur qu'un r6ve oubli^ demain. . . .un seciet, Monsieur,
que je Ifiisserais sans craiiite k la garde de votre loyaut^.
LE COMTE, en extase.
De gr&ce .... que ce r^ve ne finisse jamais ! (il lui prend la main et 6 °
■'inoUne Jtuqu'^ terre.)
MADEMOISELLE Dl^: KEKDIC, secouant la Ute.
N'est-ce pas k la f^e encore que cet hommage s'adresse 1
LE COMTE.
Non. . . .c'est k I'ange ! (Il pose ton front, comme pour cacheraon 6m( 10
tion, sur la main de la Jeune fllle.)
MADEMOISELLE DE KERDIG, ^ FranQoia qui Tinterroge du regard.
II pleure. . . .11 est sauv^ ! (La musique Joue doucement Jusqu'A la fin).
FN.
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CHANT.
PIANO.
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rent ses chiens da - iiois.
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ii
NOTES
n
1
]
a
b
i
■NTOTES TO
LE CUIEN DU CAPITAINE.
This edition of L» Ckien du Capitaint is printed from the Paria editioa ot 1870, with
collation of the new editione (Jenkins, 1b90), ediiud by I>Yederio Sumiobrast and
(Haobe^te, 1892) by Henri £u^.
Annotated editions so far published are the editions by Sumichrast and Bu^ \lready
noted, by Squair (Gage & Co., Toronto, 1890), and by Mclntyre (Copp, Clark Ck>.,
Toronto, 1890).
Beferenoes in the notes to the two texts in this volume make use of the following
abbreviations:— Diet. Acad., Dictwnnaire de VAcudimie frangaise, Paris, 1878 ; Litt,
lAttri, Dictionnaire de la larujue /rangaite, Paris, 1803-72; NED., A New EnyLuh
Dictionary, ed. Murray, Oxford, 1888 — ; HSa., 'J he High School Fmnch Grammar,
Eraser- Squair, Toronto, 1891 ; L Fr., Lennoiis in FreiMti, Part 11., Sykes, Toronto,
1890.
I.
Page 5, line 1. — Oil done est Z^ro ? Done, with questions
often, as here, indicates surprise ; cf. the Englisli * Where can Zero be ? '
Page 6, line 3.— son absence me fait un vide. 'I feel his
ftbsenoe,' ' I miss him.'
Page 5, line 6. — nom de jeune fllle. * Maiden name.'
Page 6, line 7.— n6e d'un pere OUltivateur. ' Daughter of a
farmer.'
Page 6, line 8. — Honfleur. Houfleur is a town of leas than 10,000
inhabitants, situated on tlie south bank of the estuary of the Seine, facing
Havre. The port is good, but accessible only at high water. To the
west of the town extends the C6t6 de Grace (cf. 18, 18), a hill on which
rises, among ancient elms, the church of Notre-Dame-de-Gr&ce (cf. 18,
16), built about 1660, and still sought by pilgrims, and enriched by gifts
and offerings of thankful sailors. From the hill a beautiful view extends
before one, embracing the sea, the distant towns of Havre, Harlleur,
the hills of Ingouville, the Seine, etc. (see p. 19).
143
It
H!
■ !
, . . ,1!
U4
LE CHIKN DU CAPITAINB.
Page 5, line 0. — ancien. ' Retired.'
Page 6, line 9. -capitaine au loner cours. A voyage de long
cowra is ft long lea-voyuge ; liencu un ca/>ilaine au lony count is the
master of a ihip making ^oyagea to dlHtaut parta, a 'aea captain.' Cf.
mattre au grand (petit) cuhcta(/e, master in the coasting murine. The
d in the phrase introduces the a<ljectival moditicr, U S G., § 531, 4;
L Fr., § 275, 4. Other instances are to be found, 20, 1 ; 32, '23, etc.
Page 6, line 10. — honilSte aisance. 'I'his phrase and its equiva-
lent /or^M»« lwnn4le=' tk cumt'ortablu independei>oc/ 'a modest ooupe-
tency,'
Page 6, line 12. — I'as-tu enferm^. Note the use of tu between
intimate relations. Higault later spealis to the dog Zero, "Si tu crois
qu'avec tes pattes," 15, 23, using tu, as is customary, with lower animals.
In talking with Michel Yver, the polite voua, however, is used: "Vous
causiez done arcc Zero," 14, 1.
Page 5, line 14.— I'avoir danS lea jambes. ' Have him at one's
heels,' 'in one's way.'
Page 5, line 15. — aU HLOinS = <lu moiiis (9, 31), *at least.'
Page 5, line 18.~bonno ^ tout faire. 'Maid (;f all work;* cf.
domestigue d tout /aire. But note likewise Ce^t tin honinie a lout faire,
He stops at nothing. 'I'lie omission of the article is due Lo the appositive
parenthetical relation of "bonne" to " Victoire." Cf. "campaguarde,"
5, 17; "habitude de marin," f>0, 29; "precaution," 52, 7; "chose
strange," 61, 19, etc.; US O., 408, 4; L Fr., 57, 3.
Page 5, line 19. — 4 Seule fin. 'For the (sole) purpose,' 'merely.'
Page 5, line 20. — matelote normande. The matelote 'd a fish
stew — iish stewed d la matelote, in sailor fashion, with win.., onions,
parsley, etc.
Page 6, line 22.— assez grande. ' Pretty big.'
Page 6, line 2. —fit — le tour — en courant. * Ran round. '
Page 6, line 4.— cire roUge. A red wax used to give a polish tc
tiled floors.
Page 6, line 6.— par terra. ' On the ground.'
Page 6, line 14.— ras6 Centre terre. Se raser, in the language of
the chase is used of au aoiiaal that crouches flat on the ground, so a«
MOTE&
Ub
nottobeseen, eto. Heuce, 'crouching flat on the ground.' See also
41,21.
""ge 6, lino 16 — tremblant qu'on ne.... The verb of fearing
.ires ne ; the que ne may be reiuieied by English 'lest.'
Page 6, line 17. — voix de tdtd. In imitating a woman's or child's
voice, a man uses a ' heail-touo,' known as voix de tSte, as < '.:stinguished
from voix de poitrine, chest-tone ; here the phrase is used loosely for a
high-pitched shrill tone, — ' shrill treble.' Cf. 34, 25.
Page 7, line 29. -au fond. • At bottom,' • at heart.' Cf. 60, 28.
Page 7, line 30.— au premier abord. This is one of numerous
phrases d'abord, tout d' abord (-'3, 7), de prime abord, meaning en premier
lieu, au premier instant, du premier coup (8, 29), 'at Hrst,' 'at the outset.'
(Abord ^ meeting, encounter.)
Pagre 8, line 4. — tout de suite. De mite = Pun apri» UatUre or
V iiiterrupiion ; hence tout dt 6uitt=sans dSlai, swr-U-duimp, 'at
igeof
so a«
Page 8, line i.— VOUS prenait le OOeur. 'Won your heart.'
The French preference for the article with parts of the body, senses,
etc., may be noticed here and in 8, 5 ; 33, 12 ; 34, 16 ; 35, 13, etc.
Page 8, line 6. -prendre see aplombs. Aplui.ib, Kng 'plumb,'
•upright'; so perdre non aplomb, to be out of plumb, or (fig.) to lose
one's self-command ; prendre sen aplombs, get a firm footing.
Page 8, line 11.— en ^ventail. Note this value of en, 'like a,* and
cf . the Eng. ' ia.i\-sluiped. '
Page 8, line 11.— 4 ram^ricaine. Note this phrase abbreviated
from d la fa<^on {guitse, maniert) avidricaine, 'American style.' Cf.
"drames k la mode," 34, 13.
Page 8, line 14.— de Son goftt. Or d son goUt, 'to his taste.'
Page 8, line 15.— vent arriere. 'A leading Mrind,— 'with the
wind astern.'
Page 8, line 18.-4 tOUt prendre. 'Taking everything into
account,' ' altogether. '
Page 8, line 20.— grain. In sailors' language 'squall,' ffrain blanc,
the white squall of the Tropics. The author puns on the other meaning
of grain, grain of corn, seed, which though little can produce much.
146
LE OHIKN DU CAPITAINB.
I!;!. !
Page 8, line 24.— A foroe de. ' By dint of.* Cf. 18, 32.
Page 8, line 24. — avait flni par. Finir par, lit. 'end by,' but
usually rendered in English by 'come to,' 'end in,' 'finally,' 'in the
end ;* hence elle avait Jini yar le croire, 'she came at last to believe it.'
Cf. 21, 3; 30, 28; 38, 15, etc., and " (•ommen9a par," 60, 31.
Page 8, line 25.— prendre en grippe. Grippe, fancy, mania,
hobby, is used in this phrase — 'conceive a dislike for.' (Note avoir la
grippe, 'to be ill with influenza.')
Page 8, line 25. — qui n'en pouvait mais. Mais in this one
phraae shows its original meaning, Lat. vuKjin, more ; iCen pouvoir
maia, cannot help it, not to be responsible for it.
Page 8, line 29. — du premier coup. See note 7, 29.
Pagre 9, line 2. — dignity de chien. An instance of the brief
expressive constructions that abound in French. In English they are
usually turned into adj. and noun, cf. " royal dignity ; " sometimes by
" — ship ; " here perhaps best rendered 'his dignity as a dog,' 'his canine
dignity.'
Page 9, line 3.— il se retira sous sa tente. A jesting allusion
at the Greek hero Achilles, vv^ho at the beginning of the siege of Troy
withdrew to his tent and refused to fight because his commander
Agamemnon had insulted him by seizing hib captive Hippodameia.
—■Iliad, Bk. i.
Page 9, line 5. — Madame. * His mistress.' The mistress of the
French household is always " Madame."
Page 9, line 5.— de fait. 'In fact,' 'really.'
Page 9, line 12. — du c6t<^ du chien. ' On the dog's part (side).
Note this use of de with cdl^ ; cf. 15, 14 ; 15, 28, etc.
Page 9, line 17.— n'^tait pas faite pour. 'Was not of a kind
to,' * was not ajjt to.'
Page 9, line 20.— 6tait prise sur la sienne. Sur is used with
prttulre, etc., giving the notion of taking away from one's share, due,
etc. : prendre sur ses {jag°.s, take out of one's wages ; prendre sur sa
nourriture, to take away a part of one's food.
Page 10, line 2.— une sorte de palatine.... 'A sort of
tippet set about....' The tippet or cape, made fashionable (1676) in
NOTES.
147
ith
le,
sa
of
ia
France by the PrinceSB Palatine, wife of the Duke of Orleans, brother
of Louis XIV., received from her its name (Litt.).
Page 10, line 3.— un je ne sais quel. * An indescribable '
or, rendering tlie whole clause, ' making him loolv curiously like. . . ,'
Page 10, line 1.3.— il avait de I'esprit 4 en revendre.
Revendrf is lit. 'to sell again,' 'to sell at second-hand ; ' hence avoir
d'wie choxe d revendre, lit. ' to have of a thing (some) to sell,' in
familiarly = 'to have enough and to spare.'
Page 10, line 14.— M. de Buffon. Oeorges Louis Leclerc, comte de
Buffon (1707-1788), a great ^Vencli naturalist, director of the Jardin du
Koi in Paris, author of an IJUtoirc naturf'le, etc. He was admitted to
the French Academy in 1753, when he luatle a famous address, Discours
sur le style. As a nobleman he would wear the court dress with lace
cuffs ("en manchefctts de dentelle ").
Page 10, line 15, -en pleine Acad^mie. * Before the Academy
in full session.' The French Academy was begun in 1628, and organized
by IJichelieu in lt535, for the pur])Ose of regulating the language and taste
of France It consists of forty members, chosen for literary or scholarly
eminence, who meet weekly.
Page 10, line 80. — cet age est sanS piti^. An allusion to the
lines of the poet La Fontaine (1621-1695) in his fable Les deux pitjeom,
Bk. IX., ii., 54.
" Mais un fripon d'enfant, cet Age est sans piti6,
Prit sa froiide, et dn coiij) tua plus d'4 moiti4,
La volatile malheuieuse."
Page 10, line 31.— berg'e. Bevf/e is the embankment; e6te (0.3, 25),
the coast, shore, as seen from a sliip ; hord (11, 23), edge, margin ; rive,
the bank of a river or stream ; ru-at/e (IS, 31), the bank or shore of a
river or sea.
Page 11, line 16. -dont vous ne valez pas les quatre
fers. 'he exi)ression ne pan valoir le-i quatre fern d'un chien is pro-
verbial, 'not to be worth a straw.' The fer is the shoe (of a horse,
etc.), and as a dog is not shod, the expression means ' worth nothing.'
Pigault turns the pliraso ; say, 'compared with whom you are not worth
a straw.' The whole expression is a vigorous way of saying ' you worth-
less rascals ! '
Page 11, line 18.— sans demander aon rests. Cf. 36, 2d.
li >
It;-;
l-f '
ill
1^
1
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:
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I
i
1
1
ii„.
■'
148
LR CHIEN DU CAPITAINB.
Jfesfe, remainder, rest, is nsed in the language of business, — H lui a
pay4 ton reste. He paid him o£f (paid him what was due of his wages) ;
hence partir nans demander son rente is 'to leave without saying a
word,' or more generally, 'without replying,' 'without waiting for
more,' 'at once. ' Cf. II n'a pas attendu son reste, He did not wait for
a reply.
Page 11, line 30.— faire un bout de toilette. Bout, end, is
frequently used = a small portion, a bit; m« bout de corde, a small
piece of string ; un bovi de sermon, a bit of a sermon ; hence * faire un
bout de toiUtte,' ' tidy himself up a bit.'
Page 11, line 30. — Dieu sait. The French use of Dieu, diable, etc.,
has less fcirce than the corresponding English words ; hence render
' goodutiSB knows.'
Pagfe 12, line 12. — Allons ! Here used as an interjection, — 'Now
then!' Cf. 18, 12.
Page 12, line 15 — de nouveau. 'Again,' 'anew.'
Page 12, line 21.— A-t-il le flano creux ! One of the commonest
of emphatic forms is this interrogative form, — ' Lvi't he thin ! ' Cf. 16, 2.
Page 12, line 2.3.— je veux faire un heureux aujourd'hui.
Allusion to the saying of the Emperor Titus as recorded among others
by Suetonius in his Duodecim Caesnres, Titus, § 8 : " Once at supper,
reflecting that he had done nothing for anyone that day, he uttered that
memorable and rightly praised saying : ' Friends, I have lost a day '
{Amici, diem perdldi)." The saying was expanded by Racine (1639-1699)
in his Birinice, iv., iv. :
"Ot. sent ces heureux jours que Je faisais attendre?
Quels pleurs ai-je sdchds ? Dans quels yeux satisfaits
Ai-Je d^]^ ^ofltd le fruit de mes bienfaits?
L'univers a-t-il vu chancer ses destinies?
Sais-]e combien le ciel m'a compt4 de journdesf
Et de ce peu de Jours, si longtenips attendus,
Ah, nuJheureux I combien J'en ai d6ja perdus !**
English literature contains many allusions to the memorable exclama-
tion ; Addison, Young, and others turned it to account.
Page 12, line 26.— ne payait de mots. Z>«= ' with.' Je le payerai
de mon sang, I shall pay for it with my blood. Payer de paroles,
payer de belles paroles, payer de mots, ' to pay with fine speeches.'
Paffe 13, line 12. — de force. ' By force,' ' forcibly.'
NOTES.
149
>;!'!
I
ima-
Page 13, line 12. — par exemple. Interjection, — • I can tell you,'
colloquially non, par exnuple, ' not by a long shot.'
Page 13, line 15.— Bonsoir la COmpagnie. ' Good night every-
body,' 'goodbye to you.' Tliere is a touch of a familiar sense of bon-
soir in this, to indicate that an action is ended and has been perhaps
vain; cf. Tout est dit, bonsoir; n'en parlous j,lut (Diet. Acad.).
Page 13, line 15.— un beau ciergfe. One of the most frequent
offerings of Roman Catholics in gratitmle for an escape from peril is a
wax-candle of greater or smaller size to be burnt before the shrine of
some favoured saint.
Page 13, line 16.— Notre-Dame-de-Grace. See note 5, 8.
Page 13, line 21.— Adieu, mon beau navire. In 18,35, Hippo-
lyte Monpou (1804-1841), already successful as a composer of songs,
represented at the Opdra-Comique, a light opera in one act eutitleil les
deux Beines, the words of which were by Fr6d6ric Souli^. One of its
airs Adieu, mon beau navire, achieved instant popularity. Masson has
reprinted the words in his Lyre franqaise, p. 114.
Adieu, mon beau navire,
Aux irrands m&ts pavois^s,
Je te quitte et puis dire :
Hes beaux Joura sent passds 1
Toi, qui plus fort que I'onde,
En sillonnant les flots,
X touB les bouts du monde
Porte nos matelots ;
Nous n'irons plus ensemble
Voir I'dquateur en feu,
Moxique ot. le sol tremble,
Et I'Espagne au oiel bleu 1
Adieu, mon beau, eta
Qnand 4clatait la nue,
Et la foudre k nos yeux,
Lorsque la mer ^mue
S'61ani;ait Jusqu'aux cieux ;
Sous nos pieds, sur nos tetes,
Quand grondaient mor et vent,
Entre ces deux tempetes
Tu passais triomphant i
Adieu, mon beau, eta
Plus de courses paisibles,
(M I'cspoir rit au coeur 1
Plus de combats terribles
Dent tu sortais vainqueur I
Et d'une main bardie
Un autre 4 mon vaisseau,
Sar la poupe ennemie,
Plantera ton drapeau t
Adieu, mon beau, eta
Page 13, line 27.— les braies des Gaulois nos p^res. Th©
country now France was called by the Romans Oallia, and its inhabi.
tants, who were chiefly Celts, Oalli. The dress of all the barbarians, as
distinguished from the Romans and Greeks, who wore the toga or hivui-
tion, was in part always breeches. Strabo says specially of the Galli
that "they wear breeches which they call brakas." The Celtic word
(Breton) braget, French braie, Lat. braea, is preserved likewiaa in Eng.
'breeches,' Scotch 'breeks.'
ruij
l!-'i
150
j.'
,-■ -■
LB CHIRN DU CAPITAINK.
IT.
Page 14, line 1.— Vous causiez done. Gf. the use of done 5,
1 and uotc. Here, — * And «o you were talking. '
Page U, line 1.— qu'est-ce que bien. Note the value of the
periphrastic question and Men, — ' what in the world could you say to
him?'
Page 14, line 12. — pour ce qui est de cela. Lit. 'for what
concerns (is of) that,' — *as concerns that,' 'on that point.'
Page 14, line 12.— danS SOn tort. ' In the wrong.'
Page 14, line 13 — mais que voulez-vous? Of. 1. 24 below.
This phrase is idiomatic and cannot he lenden d literally in English.
Understood with the phrase is "(que voulez-vous) qu^on fasse (dise),"
denoting that things are so, and one cannot help it. The nearest corres-
ponding English is, ' What can one do about it ? ' ' How can one help it ? '
Page 14, line 14. — fidele en diable. (f. "ce port est diflScile en
diable," 55, 20. " En dial^le " (lit. ' as the devil' ) is frequently used,
as here, as an adverbial phrase, — 'extremely.' Cf. "La nuit est noire
en diable," -Beaumarchais, Mai\ dc Fig., v. iii. In Englisli some
speakers are addicted to a similar use of the equivalent adverb.
Readers of Domhey and Son will remember that Major Joseph Bagstock
was "tough, mji'am ; tough is J. B., — tough and de-vilish slyl"
Render, ' faithful as can be. '
Page 14, line 14. — ^a. l^or cela (with soft c, hence fa), (^a gives a
little touch of familiarity or contempt not suggested by il.
Page 14, line 16. — quel est-il? Quel here refers to the character,
nature, etc., of the man, not like qui, to the name, position, etc.
Page 14, line 17.— Un paS grand'chose. This phrase imitates
the word vaurien (1. i)), a good-for-nought — iin homme qui ne vaut rien;
so "un pas grand'chose "= nn homme qui ne vaut pas (frand' chose. ' He
doesn't amount to much.* Compare " uu rien du tout," 14, 21, ' utterly
worthless fellow;' " un propre k rien," .31>, 22, 'a good-f or- nought.'
grand'chose. With certain nouns grand does not take the e of
the feminine. In O. F., adjectives derived from Lat. adjectives in — i»
had but one form for the two genders. Thus Lat. r/rawrfw (m. and /.)
grande (n.) became in O. F. grand {m. and/.). Under the influence of
adjectives derived from Lat. adjectives in — us, which had two forma in
NOTES.
161
O. F. {e.g.f Lat. bonus, bona, bo-min gave/;0H m., bon(n)ef.), the one-form
liicter,
tnitates
it rien ;
".. 'He
utterly
ought.'
ihe « of
in — i«
and /.)
ence of
^orms in
idje
bej.
assui
fo
rins
ind.
idc.) .
•rthelt
jectives
certain well marked survivals of the single form maintained themselves,
hlarly grammarians, igiiorantly thinking these were contractions, used
an ' to denote the onusaion, as tiiey tli(')Ui,dit, of the e. Some of those sur-
vivals are (jrand'choit, (jranLlch^re, yia ''Vaim, (frmuVsoif, (jrand'pcur,
grand'mdre, gramVtante, grand' mease, yraiuf peine, gi-'unVpitiS, grand'rue.
Page 14, line 20. — pays de Caux. The elevated part of ancient
Normandy lying along the Channel, from the Seine north to the
Bresle. "Lacampagne meme est plautde d'arbres i fruits alignos, qui
n'empecheut pas que Ton u'y fasse d'excellentes rdcoltts, tant la terre
est fertile. Partout ce pay.s oflVe dea sites agrdables et varies et tie cha-
mauts paysages," — de Saint Furgeau.
Page 14, line 22. -H passe pour = ea'^ r4pui6, — ' He has the reputa-
tion of.' Cf. !!■ pa-ise pour I'auteur de ce roman, He is reputed to he
the author of that novel.
Page 14, line 25. — tout de meme. (Tout) de mime {=de la mime,
nemblable maniere), a common adverbial phrase, — 'all the same.'
Page 14, line 25. — Faut le VOir. Colloquially il is frequently
omitted before /a ««. Cf. "m'est avis," 20, 18.
Page 14, line 25. — gmboiter le pas. A military phra,se to denote
marching in close tiles, so that the foot of the man behind follows on in
the place the foot of the man in front leaves. Fleming in his Diet,
renders this 'to cover the step;' the technical name of the step in
English is, however, the 'lock-step' {S'^'i\\\iAm'& Military Diet.) ; almost
equivalent (of dogs) is the expression "to come to heel," in the sense of
following hard on the steps of the dog's master.
Page 14, line 26.-11 ne paye pas do mine. " Payer de mine"
(cf. 12, 25), denotes 'impress favourably by one's looks,' — 'He isn't
much to look at. '
Page 14, line '29. — et mdm.e davantage. Note the use of da-
vantage rather than plus at the eud of the phrase, // S 0. § 497, 3 ; Zr
Fr., § 261.
Page 14, line 29. — II no lui manque. Manquer is impersonal,—
/J me manque quclque chose, /lack somi thing ; hence, ' He lacks. .. .'
Page 15, line 3. — eSCOgriffe de Norkind. Escogriffe, a land-
shark, a shabby, ill-looking foiiow, — 'That lout of a Norkind.' Note
152
LV. CHI EN DU CAPITAINK.
'111
•ii
1 i ''
!'!
' I
M
1 ''
l!M
that the appositive noun with de omits the indefinite article. Cf. L Fr.,
§ 276, 3.
Page 15, line 4.— allez. Interjection ; cf. 12, 2 ; 18, 12 ; 75, 32 ; 76,
2S, etc. Render it in harmony with the context ; here, 'I can tell you.'
Page 15, line 6.— se jetterait au feu. A'c jeter (xe mettre) au feu
pour qvfilqu'vn is tlie usu?! French form of the proverb ; orresponding
to tlie Englisli ' to go through Jire and neater for any one.'
Page 15, line 7.— On n'en fait plus sur ce gabarit. Gaharit,
model of a ship, — *Thoy don't buiid that kind any more.'
Page 15, line 9.— Je le crois parbleu bien. Parbleu (euphem-
iam for par Dieu) is a mild oath, but here merely an adverbial atrength-
ening of "bien," — ' Well I should think so,' or more frt.ely, 'You had
better bcMcve it.'
Page 15, line 9.— Mais regai'dez done. Cf. 5, l ; 14, 1, and
notes. Here with the imperative " donc"=just, pray, — 'but just
look.'
Page 15, line 10.— Qu'est-ce qu'il peut avoir h courir?
" Avoir " here= ' to be the matter with,' — ' What can be the matter with
him running ? '
Page 15, lin« 13. — de temps d> autre=rf« temps en temps, 'from
time to time.'
Page 15, line 19. — prit son ^lan. Cf. 53, 28, 'made a spring.'
Page 15, line 22. — Je t'en SOUbaite. i^n souhalter is used collo-
quially, to wish a person something you know he will not get, — * I wish
you may get it,' 'I wish you luck of it' (ironically).
Page 16, line 24. — marcbe vent arriere. 'Is running before the
wind.'
Page 16, line 24. — file. * Is spinning off.' The metaphor is from the
turning of the wheel, on which the rope is wound, when the log is cast
into the water.
Page 15, line 24. — du train. * -At the rate.'
Page 16, line 25. — d'avance. 'Of a start.'
Page 15, line 26. — boire un COUp. ' Drink a draught,' 'take a
drink,' euphemism for "drown."
Page 16, line 27.— je t'attache le reste de tee jours aveo
H0TE8.
15S
'from
|om the
is cast
'take a
aveo
des saucisses. This odd expression arises from the familiar phrase
attacker ms chiens avec des saucimea, to throw money to the dogs, to
spend foolishly. Pigault means therefore, that he is so sure the dog will
he drowned that he engages to pamper him for the rest of his life if he
escapes.
Page 16, line 28. — le COUrant. Some editions read "ce satan^
courant. "
Page 15, line 28. — le Havre. Formerly called le Havre de Ordce,
' the harbour of Grace,' hence the use of le. It lies on the north bank,
at the mouth of the Seine. It has a population of 116,369 (1891), and
carries on a quarter of the commerce of France.
Page 15, line 31.— N'importe. Cf. 14, 26, note.
Page 15, line 31.— mal h, Norkind. ' Unkind o/"Norkind.' A at
times denotes source.
Page 15, line .S2. — toutou. Usually written tou-toii, a child's word
for dog : cf. 'bow-wow.' Du Manner in Trilby {p. .309) defines toutou
as " a nondescript French lapdog of no breed known to Englishmen (a
regular little beast ! )."
Page 15, line 34. — tenftZ. Cf. alter used as an interjection, 12, 2;
15, 4, etc. — 'see now.'
Page 15, line 34. — le voil^ QUi COule. Note the constructions
with void, voilA. Lit. 'see him there who is sinking,' — 'there, he's
sinking.' Of. 16, 1 ; 82, 16.
Page 16, line 1.— coups de reins. 'Strokes.* One of many
French phrases with coup, usually indicated in English by one word, —
coup-d'ceil, glance, coup de pied, kick, coup de couteau, stab, coup de
dent, bite, coup de /jtsi/, (gun) shot, coup de vent, squall, etc.
Page 16, line 1.— voil^ qu'il tourbillonne. 'There, he's going
down in the eddy.'
Page 16, line 2.— a-t-il la vie dure! Of. 12, 21, and note.
' Doesn't his strength hold out ! ' ' Doesn't he die hard ! '
Pat^e 16, line 2.- -9a Die fait encore queique chose. 'That
concerns (affects) me some v\ hat still,' ' I don't altogether like it.'
Page 16, line .i.--je donnersis bien. .Sien has intensive foroe,—
• I'd willingly give.'
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154
LE CHI EN DU CAPITAINS.
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Page 16, line 7.— Tonnerre de Brest. Cf. 57, 1. The word
" tonnurre " is used iu French as in English ' thunder ' is, as an exclama-
tion. So tonnerre/ mille tomierrea J (cf. 58, 2G) and even tonnerre
de Dieu! — "Tonnerre de Dieu ! n'allons pas fumer sur le tonneau
(cask) de poudre," — Balzac. The captain's exclamation is modelled
on the last — the thunder of the cannon of Brest furnishing a ccmparison
well known to the Norman sailors.
Brest. A town of 75,854 inhabitants (1891), in the N. w. of France,
important for its commerce and manufactures, but especially as a military
port, one of the finest in Europe.
Page 16, line 7.— qu'il meure, ce satan6 chien. Note this
order of pronoun, followed by the explanatory noun — au order character-
istic of colloquial French. Cf. "le laisser la, ce pauvre diable," IS, 6;
"il n'est pas beau, votre invito," 20, 14, etc.
Page 16, line 8. — le bon Dieu. The French, like the Germans (cf.
der Hebe Oott), are fond of using the adjective with the name of the
Deity. In Eng. simply 'God,' or 'God Almighty.'
Page 16, line 10.— qui ne lui allaient pas k la cheville.
The expression II ne lui va pas d la cheoille (du pkd), (lit. aukle-boue)
is proverbial to express that one man is inferior to another. Cf. * He
doesn't begin to compare with him,' 'He can't hold a caudle to him,'
etc.
Page 16, line 11, — nom d'une pipe. This and the equivalent
phrases no7n, d\in petit bonhomine, itoin d'u7i nom, are all slang
euphemisms of the oath {au sacrd) nom de Dieu! "Xom d'une pipe ! si
vous m'approchez. .!" (Melesville, 1S30, in Larcliey). Cf. Trilby, p. 43.
Page 16, line 18. — il gagna de Vitesse. *He rapidly over-
hauled,' * outstripped.'
Page 16, line 19.-86 laissant porter. 'Letting himself be
carried,^ — the simple infinitive with passive force, cf. H S Q., § 363;
L Ft., § 185. Other examples are to be found, .S7, 7 ; 73, 5.
Page 16, line 22.-4 la force du poignet. 'By sheer strength
of arm.'
Page 16, line 26. -plus vite que nous ne.
due to the affirmative comparative that precedes.
Z/i'V., §264, 3, c.
Page 16, line 32.— comme il eiit fait d'un noy^. *A» ha
. The negative is
HS Q., § 496,3;
WOTKS.
105
would have done with » drowning man.' Noyi may mean either dead
or in danger of death from drowning — II a rappel6 U noyi d la vie, He
rfestored the drowned man to life.
Page 16, line 33.— Z^ro avait du temperament. Not 'tem-
perament,' 'constitution' (cf. 64, 2), but rather 'character,' 'spirit.'
Page 17, line 2. —II se fit inattendue. "11" is here im-
personal. Comme here ^prfsque, en quelque sorte, and may be rendered
'something of the nature of,' ' a sort of,' or 'as it were,' — * A revolution,
M it w^e, took place within him.'
Pafice 17, line 4.— SOUS son veritable jour. • Tn its true light.'
Page 17, line 9.— il s'assit done sur son s^ant. 'He sat
down therefore.' Cf. 5, 1 ; 14, 1 ; 15, 9 and notes.
Page 17, line 13. — quoi que ce soit. Lit. 'whatever it might be,'
— ' anything whatever.'
Page 17, line 19. — en TUpture de ban. Ban is here banishment,
outlawry ; rompre (break) son ban, to return to a place from which one
is banished ; rupture de ban is the action of returning while under ban.
Thin phrase 'to break one's ban' has come into English. — "Arran,
hearing alarming rumours, broke his ban at Kinniel and hurried to
court," — Burton, m N E D. Hence render, ' who has broken his ban.'
Page 17, line 20.— sans papiers. The 'papiers ' here refer to the
passport, certificate, etc., certifying the civil standing of the bearer.
Page 17, line 21.— n'ayant plus ni feu ni lieu. N'avoir ni
feu ne lieu is a very old phrase, 'to be without local habitation,' —
'without hearth and home,' ' homeless.'
Mais moi, grftce au destin, qui n'ai ni 'ju ni lieu,
Je me log:* o^ J* puia et comme il plait au Dieu.
— Boileau, iSatirM vL
Page 17, lin«i 22.— auberge de la Belle- Eltoile. Coucher (loger)
d la belle Aoile, to sleep in the open air ; hence " Vauberge de la Belle-
^toile," ' the Starlight Inn.'
Page 17, line 24.— mettaient — du vague dans Tame.
Va^tie here =" malaise inddfinissable de I'dme." Hence 'gave him a
certain uneasiness of spirit,' 'tinged his soul with gloom.'
Page 17, line 29.— OOSUr de chien. Cf. " dignity de chien," 9, 2,
and note.
156
LE CHIEN DU CAPITAINB.
-i i
r'i
Ml.
I '
Page 17, line 32.— dont il n'eClt pu 86 d^fendre. The verb is
here the 2nd form of the conditional (// Fr., § 225, note 2) ; cf. " Ou eAt
dit," 17, 32; 25, 27; 45, 24, etc. 'Can,' 'must,' etc., not having any
participle in Eng., the perfect tensu is made with the intinitive ; hence,
•which he could not have yuurded himself from.'
Page 18, line 1 . — en mani^re de reflexion. ' lu a reflecting
way,' 'as a sort of reflection.'
Page 18, line 4.— Notre-Dame. See note 5, S, and 19, 7 ff.
Page 18, line 6. — qui me fait I'effet • . . . ' who seems to me as if
he....'
Page 18, line 12.— Allons ! Cf. 12, 10 and note.
Page 18, line 13. — I'autre. That is, his former master.
Page 18, line 18. — C6te de Gr&ce. See 5, 8, note.
Page 18, line 21. — 4 SOUhait. Phrases such as this, common in
French, are rare in English (cf. ' to order,' ' to command') ; they must
usually be rendered by a clause '{as (beautifully) made) as one could
wish,' — 'ideaL'
Page 18, line 23.— s'offre k nous. Cf. L Fr., § 167, 3.
Page 18, line 26. — ViUerville. A fishing village on the Channel,
built* on a cliff, a few nules s. w. of Honfleur ; its inhabitants number
(1891) 978.
Page 18, line 34.— la m4dioorit6 dor^e. 'The golden mean.'
From Horace, Odu, n., x., 5:
Auream quisquii' mediooritatem
Diliifit.
Golden is the middle state;
Love the middle gifts of fate.
Not the sloven squalid cot.
Proud and envied palace not.
—Gladttons.
Page 19, line 2.— ses demiers automnes. 'His declining
years.'
Page 19, line 10.— Ave, maris Stella. Lat. 'Hail, star of the
aea.'
Page 19, line 13. — oour. The cour is the court or area, nsually
paved with flagstones, extending from the house to the street, from
NOTES.
157
which it is generally separated by an iron fence. The exi>rc88ion
"rnaisoti entre cour et jai'diii,'" is the common descriptio. . of a house
standing between such a court and the adjacent garden.
Page 19, line 1 6. — IngOUViUe. .Sinci- 1852 a part of the town of
Havre, but formerly a separate commune. It consists in freat part of
houses and gardens of rich ujcrcliant.s of Havre, who can enjoy there
from the lofty hill slope so enchanting a view of Havre, its shipping, and
the Seine, that one poet has exclaimed :
" Apr6a Constantinople, il n'cst rien de plus beau !"
Page 19, line 10. — Sainte-Adresse. A small town in the depart-
ment of Seine-Infeneure, near CJapc La H6ve, and about three miles
N. W. of Havre. Hills rise near by, crowned by forts for the deftace
of Havre.
Page 19, line 19.— la orini^re 6parpill6e de la vague. Com-
pare Byron's lines :
"And I have loved thee, Ocean ! and my joy
Of youthful sports waa on thy breast to be
Borne, like thy bubbles, onward : from a boy
I wanton'd with thy breakerH — they to nie
Were a delight ; and if the freshening sea
Made them a terror—it was a pleasing fear,
For I was as it were a child of thee.
And trusted to thy liillows far and near.
And liiid my hand upon thy uiane — as I do here."
—Cliilde Harold, iv., olxxxiv.
Page 19, line 24.— en ^tait encore. En ilre, to be, with the idea
of progress. Oil en aoimtiett-nons ? How far have we got?
Page 19, line 25.— II 6tait depuis six mois. 'He had been for
six months.' This difference of tense in French and English is dis-
cussed, H SO.,% 338, 4; L ft'., § 218, note 1. Constructions with
depu'ui may be noted as well in 29, 25 ; 32, 5 ; 36, 9 ; 37, 25 ; 47, 29 ;
67, 18, etc.
Page 19, line 32. —la brave fiUe. Brave, preceding fille, gar^on,
etc., 'worthy.' L Fr., § 78.
Page 20, line 3.— C'est entendu. Or more briefly, etUendu, 'of
course. '
Page 20, line 3.— je les prends pour mon compte. 'You
may charge them to me/ ' put them to my account.'
III!
i
: I.
II
1i
'
i ,
liB CHI EN DU CAPITAINR.
158
Page 20, line 4.— J'ai COUru des bord^es. Bord^e, a tack or
board, one of the zig-z:iH oourKcs of a veHH*;! beating up against the wind ;
courir (IcA hordden, take (make) somo tacks, keep tanking about. 'I've
dono some beating about.'
Page 20, line 5. — tel que me Voil^. 'Such as you see me,' but
used like our " Be tliat as it may," to cmjtliaaize tlie statement to follow.
Page 20, line 10. — pare ht virer. I'are from so parer, to get ready,
to prepare for anything ; hence the nautical term when the ship is to be
brought about on another tack, pure, d virer/ lit. 'made ready to veer or
tack,' in Eng. 'ready about I'
Page 20, line 12. -j'ai vent arri^re que j'en grelotte. Veru
arri&re, a wind right aft or astern, a leading wind. Grdvlter means 'to
shiver with cold. ' 'I'm running before a wind that makes me shiver.'
Sumichrast renders, "I am shivoring with cold;" Bu(5, " I am shivering
in the wind." Yet the idea of impatience seems uppermost.
Page '20, lino 14. — be 11. Norman dialect for bien. I'ronounce so as
to retain only the second part of the naaal element (jf bien.
Page 20, line 15.— qui avait Bon franc parler. 'Who was
wont to speak her mind.'
Page 20, line 13. — M'est avis. The colloquial omission of il; cf.
14,25.
Pago 20, line 28. — de sitfit. Sit6t=-8i vite, but with negative verbs
de sitOt with the sense of at prochainement, ' so soon,' ' for some time to
come,' or freely, 'in a hurry.'
Page 20, line 30.— cette tete de Chien. 'That dog's head of
his.' Cf. 9, 2 and note.
Page 21, line 10.— Tons les moyens lui furent bons. 'He
used every means.' Cf. " Tous les pr6textes lui paraissaient alors bons,"
24,3.
Pa^e 21, line 18— Saint Roch et son chien — dans la
l^gende dor^e. St. lloch (rOk), one of the saints of charity, was
born at Montpellier, France, in 1295 ; he went to Italy during the
plague, devoting himself to the oai-e of the sick ; attacked at last him-
self, he left the hospital at Piacenza for a neighViouring solitude, where he
was discovered by a nobleman's dog, which daily bore him a loaf of
bread ; restored to health he returned to his own country, then torn by
ciril war, and was imprisoned as a spy until his death in 1327. La
NOTKH.
no
legends dor^e refers to the nmst f.anious collection of lives of the
■aiiit.s inacU' in riiiiin. uinior the (lutt-r) title of Lp^ii'iida (lured, '(Jnlden
Ije},'en(l,' liy Jamlnis do Vor.vu'iii'' (l2;{()-i'J9S), inchl)iHh<)p of (oiioft.
This collc'tion was most popiiljir duriiig tlio iiiichlle ages and is fxct'od-
ingly important in the history ot medieval liti'iature of all Wistern
natious. An lln^Iish version was atiion^ the first hooks i)riMte(l by
Caxton (148!?). It will ho evident from the date of its avithor that it ilid
not origiiwdly contain a life of St. I'ocli. Mnt the original collection \m\h
added to by later writers, and in a late addition is found a life of tlie
saint. Curiously enouf:;h the life of St. Koch in the lat(;r additions
contains no mention of his dog, so that our author speaks without his
book. The expression Saint Rorh ot son rluen has beeoino proverbial,
not from the (Joldcn Logt.nd, l)ut lioni the faet that the many pi(^tures —
medieval as well as modern— of the saint almost always represent him
as accompanied by a dog. Firming in his Diction iiaire, ii., 194, gives
"C'est mint Roch et nan chien \iln ne mMent jamais (fiCenntmhle'], like Toby
and his dog;" but shoald it not be rather like Punch and Toby, the
latter being Punch's dog in the piippet show ?
Page 21, line 34. — mal apprise. 'Ill taught,' 'ill-bred,' 'unman-
nerly, ' ' rude. '
Page 22, line 3.— le mettait au COUrant. ' Kept him in-
formed.'
Page '2.2, line 18.— Ce qui est beau, etc. < f. Shakespeare's lines:
"Beauty is but a vain and doubtful good,
A shinirijj gloss tliat vadeth suddenly, ;
A flower that dies when first it 'gins to bud,
A brittle plass that's broken presently ;
A doubtful t'ood, a erloss, a glass, a tlower,
Lost, vadcd, broken, dead within an hour."
— Pasxionate Pilgrim.
Page 22, line 21.— Le capitaine se maria. Note the distinction
in us* marier, hh marier, ipou-'^c.r. 'ilarh^r is used of the mini.ster who
performs the ceremony, or of the lather of the bride ; se marier of the
bride or bridegroom, who 'got married;' dijouser of the contracting
parties to one anotlier — M.A Spouse Alile. B.
(|3
III.
Page 23, ime 5.— il n'en ^tait point ainsi. I^i itre is here
used with reference to the nsult or (uitcome ; cf. H en sera de cetie
affaire ce qu'ii vv.ui plaira, The matter will turn out as you please.
Kender, ' It was not to be so.'
I
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160
LK CHIK>f DU OAPITAINE.
Page 23, line 10.— se rendre un compte exact de la situa/-
tion. 'Set the situation dourly l)efore him,' 'give himself a clear idea
of the situation.' Cf. 17. 34; 23, 10; 49, 23, etc.
Page 23, line 16. — faire des frais. Frain, expense, cost, with
faire usually means 'to be at (to pay) the expense of ;' but here faire
de.8 frais— faire dea avarices, solliciter le preniier, — 'make advances.'
Pago 23, line 26. — Tout en COnservant. Tout en + gerund
(imperf. participle) is used exactly with the force of luiglish 'while' +
participle — ' while preserving'. . . . Of. 40, 20 ; 59, 2, etc.
Page 24, line 6.— mettre une sourdine a son coeur. The
Hourdine is a littlu piece of wood or mttal clusticd on a trumpet or violin
to lessen the vilnations, — a bordet, or sordine ; hence our phrase, which
may be rendered 'to restrain the in.pulses of his heart.'
Page 24, line 28.— vivi'e en bonne intelligence. Viwe en
boniie (inauvaiae) inteirtijeiu:t' = avoir de bonnes {inauvaiaex) relations avec
quelqu'un, 'to be on good (bad) terms.'
Page 24, line 32. -porta SUr Sa bouche. Porter here = avoir
disposition, inclination ; porter mir kh hourhe, etre mcr sa bouche, are
phraseb--to think much about eating, to be a gourmand, to be 'ond of
dainties.
Page 25, Huo 5.— poules de Crevecoeur. Of various villages
called Crevecoeur, the one famous for its poultry is that in Normandy,
department of Calvados. 'Ihe Crevecoeur species is the most favoured
throughout Nnrnumdy, and the best esteenxed in the markets of Paris.
It is a heavy fowl and lays enormous eggs.
Pai,'e25, line 0.— cette exactitude qui est la politesse des
poules. A humourous allusi(jn to the maxim of Louis XVllI. (I75o-
1824) : " L'exdctittide est la fjoUtesse dts rois."
Page 25, line 10. — Inutile de dire. Jl est., is very frequently
omitted with this phrase. Cf. 29, 12.
Page 25, line 13.— VOUS lapa proniptement. The vous is used
only to lend personal interest to the sentence — the so-called ethical
dative. Almost now disused in English, but once well established. So
in Shakspere :
"I will roar you aa gently as any sucking dove."
— Midsuiamer Night'i Dream, I., ii., 84.
"HI do you your master what good I can."
— Merry Wires. I., iv., 97.
NOTES.
161
Page 26, line 16.— Lise ^tait bonue princesse. Bonne prin-
Jesse is sometimea used as here to denote /einme bonne el commode d
vivre, ' Lise was gracious.*
Page 25, line 18. — se mettre en app^tit. ' Sharpen his appetite.'
Page 25, line 20. — le verre d'absinthe. Abainthe, a green poison-
ous decoction of wormwood, is a favourite drink on the boulevards of
Paris. So much is it in use as an appetizer that I'heure de Cabsinthe is
proverbial for a time between four and five o'clock, when people drop
into the caf6s for their ' bitters ' ( Rigaud, p. 3).
Page 25, line 21.— faire le quart. A naval term, =^<rt! de quart,
to be on the watch. (The watch was formerly on duty for six hours,
quart (quarter) de la joumSe. )
Page 25, line 26.— en fut pour 8es frais de convoitise.
The expression e»» Stre pour ses frais (cf. 23, 16, note) =: to fail to get
what one made efforts to o))tain, to be out one's. . . . Render, 'Zero's
cupidity (greedy desires) availed him nothing. '
Page 25, line 28. — rire au nez. Nez, nose, in ph rases = English
'face' : — Nous nous truuvdmes nez a nez ; II in' a dit ceUi au nez ; On m'a
/erm6 laporte au nez ; On m'a ri au nez, etn.
Page 25, line 31. — les allies et venues. The two words are
treated as one expression ; hence the omission of the article with venues.
Page 26, line 3.— notre brigand en herbe. 'Our budding
(embryo) brigand.* Phrases in en herbe, in the loaf, aru mostly due to
the lines of Moli^re, i'Avare, u., i., "Acheter cher, veudant k bon
march^, et manyeant son bU en /t«r6e " = oonsuniing one's income in
advance. Moli^re's line is directly taken from Habeiais, OaryatUua and
Pantagruel, ni., ii.
Page 26, line 7.— il n'eiit pas fait sa philosophie. In
university parlance /aire sa phUovuij/ile or faire sun cours de philoso-
phie, to take the lectures in philosophy, to be a student in philosophy.
Page 26 line 19.— des moyens 4 lui. i'he emphatic possessive,
* means of his own.'
Page 26, line 23. — bon premier. ' A good first.'
Page 26, line 27. — COOOttes. A child's word = poWw.
Page 26, line 30.— Z6ro touchait done le but. Toudier le but,
aUeindre d son but=rdussir, 'gain one's object,' ' obtain one's end.'
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162
LK CHIEN DU CAPITAIlfE.
Page 26, line 33.— C^sar. . . -le Rubicon. 'The Rubicon,' »
small Italian river near Kiniiiii, was duiniig the times of the Roman
republic, the boundary between Italy and Cisalpine Gaul (Northern
Italy). Julius Caesar («. c. 100-44), while proconsul in Gaul and
Illyricum, found the times ripe for his seizing supreme power over the
Roman empire. Taking advantage of the excuse offered by the expulsion
of Antony from Rome, Caesar began a civil war against his great rival,
Pompey, by crossing the Rubicon, B. c. 49, and marching on the capital,
an enterprise that resulted in his finally making himself perpetual
dictator of Rome. "To cross the Rubicon" has therefore become a
proverbial expression to denote the first decisive step in a hostile
enterprise.
Page 27, line 13.— je ne sais quoi de furtif. The render-
ing of jt ne fiats quoi as a phrasal a<ljective by ' indescribable ;* of. 10,
3, note, and 37, 23; 'something indescribably furtive.' The use of (Ze
•with the complement after quoi is illustrated here and in 37, 23; H SO.,
§ 478, b, etc.; L Fr., § 276, 6 ; aftei- qiidque. chose, see 30, 7 ; after rien,
see 34, 26 ; 38, 34 ; after ce que, .S(5, 30.
Page 28, line 9.— son d^fenseur en cour d'assises. 'The
counsel for the defence in the court of assize.' Tlie cnur d'assises is com-
posed of three magistrates and twelve jurors for the trial of crimes.
Page 28, line 18. —ne lui point tenir compte. 'Not to
remember in his favour.'
Page 28, line 26.— la maxime du sage. Cf. Matth. xxvi., 52.
From this probably arises the proverb as found in our text. In what is
probably its oldest form in French it reads, Qui aime le pdril^ U cherra
enp4ril, — Menagier, 1, 9 (14th cent.).
Page 28, line 28.— histolre de prendre I'air. The nse of histoire
rfc in the sense of afin de, pour, 'in order to,' 'just to,' is recent and
popular. Litt. in the Supplenwut to his Diet, gives as example, Jouom
aux dominos, histoire de passer le temps.
Page 28. line 32. — n'avait plus que. ' Had only left. '
Page 29, line 4.— I'app^tit intransigeant. The word iutran-
aigeunt is a recent word to distinguish those "qui ne transigent pas,"
who make no concessions. So Heitri Rochefort founded his paper
FIntramigeant (1880) to wage uncomproniising war against the govern-
ment. Un intransigeant is tlicrefore 'an irreconcilable' ; un appdtU in-
troMigeatU is an uncompromising one, insisting on having things jast so.
NOTES.
163
Page 29, line 18. — Sainte-Adresse. See 19, 16 and note.
Page 29, line 19. — Harfleur. Oii the N. bank of the Seine, three
miles E. N.E. of Havre, a town of about twenty-five hundred inhabitants.
Its once famous port has been eclipsed by Havro.
Page 29, line 22. Pas plus d'oeuf que sur la main. The
phrase pas 2>lus que sur la VKtin, autaut que »ur la main, comiue sur la
■main are proverbial to indicate that a tiling dues not exist. Cf. :
Pas plus de page que sur nia main ; voiU le paqnet.
— Beauniarchais, Mar. de Fi'iaro, v., 11.
Page 29, line 24.— Voil^ qui est drole. ' i'liat's very odd.' Qui
in a few constructions is used :d)sohitily (witliout antecedent) of things:
Voild qui rous plaira, There's something will please you ; ....qui pia
est, . . . .what is worse.
Page 29, line 24.-~c'est — k n'y rien crtnprendre. C'est d
comprendre., it can be understood ; c'est di u'y rien contpmidre, ' there is
no understanding it at all.' Cf. 30, 9.
Page 29, line 25. depuis- • . arrive. Cf. 19, 25 and note.
Page 29, line 28. — croire aux poules. Of. 30, 9. Croire quel'
qu'wi, to believe a person, — that wliat lie says is tiue ; croire a (luelqu'wrif
to believe in a person — to have confidence in his character. A similar
distinction exists with things, cf. "croire ses yeux," 29, 20; "croire ii
rien," 30, 9.
Page 29, line 30. — Madame. The master and mistress are to the
French servant always Monsieur and Madame (cf. 9, 5; 31, 11). Ad-
dressing them, it is customary for the servant to say not vous but Mon-
sieur or Madame with the singular verb, 3rd person (cf. .S6, 16 ; 36, 21).
Page i;9, line 34. — n'en fut pas quitte. See notes 42, 17 and
105, 6. En itre quitte, to escape, come off. Followed by jioxir, it denotes
to come off with no harm but , — II en Jul quitte pour la peur, He
got off with a good fright.
Page 29, line 34.- une excuSB en I'air. En I'air is a common
phra8e = «rtna foudement, sans reaiitd, — 'an idle — empty — vain excuse.'
Pagre 30, line 1.— interrogatoire en forme. 'A formal ex-
amination,'— a legal term denoting the questions of the judge and the
answers of the accused.
Page 30, line 5.— comme k I'ordinaire. A Vordinaire 'usually' ;
comine d I'ordinaire. ' as usual. '
Pag« 30, line 9.— o'est k ne plus croire k rien ! ' Why, we
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164
LB CHTEN DU CAPITAINB.
can't believe in anything any more,' 'There's no believing in anything
now,' 'It's enough to make us disbelieve in everything.' Cf. 29, 24.
Page 30, line 18. — fit Pigault. The use of /aire = </jr« in parenthe-
tical phrases accompanying quotations is very frequent, but is confined
to the expressions fait-il {eUe),Ji.H-je, fit-il (elle). Cf. 36, 21.
Page .30, line 21. — 4 deux fois. A deiix fois differs from devx foiA
as an adverbial phrase in suggesting difficulty, etc., 'she had to take a
second look at her husband.' Cf. 40, 1 ; 73, 3 ; 76, 2, etc.
Page 30, line 22. — les ^ands moments. 'At critical times,'
*on great occasions.'
Page 30, line 23.- Sphinx. The Sphynx (Ck. S^/i'f), of which the
most famous representation is at Giza, Egypt, had the lion's body and
a human face, and typihed the sun-god or fertility. In Greek mythology
posterior to Homer, the Sphinx became a fabulous monster, represented
with the head and breasts of a woman, the tody of a dog, the paws of a
lion, and sometimes the wings of a bird, propounding a mysterious
enigma and devouring a host of wretches who failed to answer it.
Qildipus of Thebes finally solved the riddle, and the vSphynx put an end
to her life. The use of the word as significaut of an iniptsnetrable per-
son, or one clever at setting difficult problems, is due to this Greek
myth.
Page 30, line 27.— Cela s'en ira en dormant. ' She will sleep
itoflf.'
IV.
Page 31, line 10. — de suite = *"«« a^n-is Vavtre, 'in succession,'
'running.' Cf. 8, 4, note.
Page 31, line 11. — faire line vie. Vie here means 'scolding,' —
/aire une vie, — ' Won't the ' missis ' make a fine row.'
Page 31, line 13.— 4 I'abri. ' Umln' shelter.'
Page 31, line -21. -de 86 VOir demander. The use of the simple
infinitive (cf. to see himself asked) is commented on, H S G,, § 363 ; L
Fr., § 248.
Page 31, line 21. — fit bonne contenance. Faire bonne am-
teiiance — iSmoigner de la fermet^, — 'to put a bold face to it.'
Page 31, line 23.— juge d'instruction. The term imtniction of a
case in French law denotes the preparation of evidence preliminary to
HOTES.
165
the trial — the collecting of proofs, arrest and examination of persona
accused, etc. The magistrate in charge of these preliminaries is called
the juge (VinMriKtion.
Page 32, line 4.— faire Une course. 'Run an errand,'
a run. '
tak«
Page 32, line 11. — faisait partie. ' Formed a part,' 'belonged.'
Page 32, line 15.— Deu zeus fraix, si vou p]ais.=/>«t«; ««/»
frais, s'il vous plait.
Page 'XL, line 26.— se tromper d'adresse.
(Of. se tromper de cheinin, etc. )
Mistake the address.'
Page 33, line 2. — las mira au jour. Jour, as frequently occurs
(17, 4 ; 36, 4), in the sense of luniUre, — 'held tliem up to the light' — to
judge of their freshness. '* Pour juger qu'un oeuf est frais, les m^nag^res
le prdsenteiit k la lumiftre d'une chandelle [or otlier light] : s'il est trans-
parent etplein, c'est la preuve qu'il vient d'etre poudu." — Pannentier in
Larousse, art. oenf.
Page 33, line 3. — en Conscience. 'Conscientiously.'
Page ,33, line 7. — Et avec cela? The customary phrase of the
French clerk, when he has tilled one order for his customer and invites
another. Cf. the corresponding English phrase 'Anything else?'
Page 33, line 8. — 6tait de bonne maison. Maison IB used in
the sense of famille ; de. bonne maison= appartenant A une bonne famille.
Page 33, line 16. — toutefois. = n^a«7/iow, cependant, 'however.'
Page 33, line 17. — casual. Properly 'casual, accidental, precarious,*
but here 'fragile.' M. Littre'a remark on this last sense is worth
noting: — "Depuis quelque temps I'usage s'est introiluit de donner i
ecu<uel le sens de fragile ; la porcelaine eat casuelle. Mais rieu, ni dans
I'^tymologie, ni dans I'emploi ancien, ne justids cette acceptation qui doit
Aire <vit4e."
Page 33, line IS. — Charger. . . .c'^tait. The repetition of the sub-
ject infinitive by ce is to be noted. The expression is proverbial, =
mettre au pouvoir de que/ifu'un quelque elioae qui court gran/i risque avec
lui.
Page 33, line 23.— I'eau lui vint k la bouohe.
watered.'
'His mouth
16«
LE CHI EN DU CAPITAINE.
J i
i; ; i i
Page 33, line 30. — un SUr les deUX. Sur htirG=pariiii, 'among,'
•out of.'
Page 34, line 7.— talonn^e par I'heare. Taioiiiwr, to follow
on the heels (talon), follow close ; hence, ' li;ir<l prosscd for time'
Page 34, line 7.— aller k sa rencontre. 'To go to meet him.'
Page 34, line 14. — Merci, mon Diou ! ' Thank heaven ! ' Of. 11,
30. One critic writing of 1830 aays : — " Le3 mdlodramca de 1S3() four-
millent de 'merci, mon Dieu !' pas une piece de cette epoquc qui n'ait
^chapp^e icette contagion." Th6ophile Gautier writing of 1837 ^ays: —
" II n'existe plus aujourd'hui ni pieces, ne r6les ; <;liaque comddien un
pen c616bre, et tons sont calibres, a son. repertoite de mots k effct qu'il
demandent h, I'auteur ; les uns disent fort Lien : ' ;) mon Dieu ! mon
DiKU ! MON DIKU!' D'autres sanglotent avec une grdce purfaite
cette phrase : ' Je suis malheureuse, allez ! ' " — Hint, de I'art dramatiqae,
L, 47.
Page 34, line 16.— SB faisait illusion.
eoi-m&me, ' to deceive oneself. '
Se faire illimun = s' abuser
Page 34, line 15.— elle n'^tait pas sauv(§e tant que cela.
**Cela" stands for the idea expressed by "sauvtie," — ' fShe was not so
safe as she thought herself.'
Page 34, line 16.— le gOUt fin. *A critical taste.' See H S Q.,
§ 406, b ; L Fr., § 43, 3.
Page 34, line 27. — ma chere enfant. The French and the Ger-
mans use enfanty Kind, as a teiju of endearment, c,si)ecially the older
husband to the young wife.
Page 35, line 12.— C'est ^gal. ' AH the same,' ' Well, no matter,'
' I don't car©.'
Page ,35, line 12. — passera. ' Pass oflF,' — 'it won't end in talk.'
Page 30, line 13. — en avoir le coeur net. 'Clear up the whole
matter' (lit. 'have my heart clear of it'). Of. 67, 10.
Page 35, line 13. — au juste. = avec precision, 'precisely.'
Page 35, line 16. — moiti^. =/<"Wiwi*, Spouse, 'better half.'
Page 35, line 10. -laisser passer la justice . .du roi. Thw
phrase is due to the punishment meted out to rebels tUiring tlie minority
of Charles VI. (1368-1422). Unable to execute them publicly, the pro-
NOTES.
167
vost of Paris had them thrown into the Seine sewed in sacks on which
was written, Laitmez passer la justice du rot. The phrase has passed into
current language in the sense of abstaining from interference with jlie
course of justice that seeks to punish the criminal.
Page 35, line 27. — traiter d> fond. Distinguish d fond from au fond
(25, 4, note) ; d fond = cojnpldtement, ius(iu'au bovi, — 'go to the bottom.'
Page 35, line 28. — "voir venir." 'Watch the course of events,'
' wait and see how things would turn out,' * watch how the wind blows,'
or colloquially, ' see how the cat will jump.'
Page 35, line 30. — VOUdrait bien. 'Would be good enough,'
'would deign.'
Page 36, line 4.— la percer 4 jour. Jour here = Zumt^re (cf.
33, 2) ; percer A jour, 'to bore through.'
Page 36, line 2:^.— d^nouer les cordons de son tablier.
The aprons are, as a rule in France, supplied by the mistress, so that in
making the gesture of untying the strings, Jeanneton threatens to leave
the service.
Page 36, line 23. — nos huit jOUrS. 'Our week's warning.'
Page 36, line 27. — demander son reste. See 11, 18, and note.
Page 37, line 1.— prennent un point d'appui. ' Bear hard.'
Page 37, line 11.— aurait du rendre des points. Rendrt
{donncr, ceder) des /loiu/.t denotes the counting of points to the advantage
of an opponent, supposing that he has tiiem in his favour at the begin-
ning of a game, for the purpose of rending the game a better match.
That is the usual meaning. Here, however, merely, * oven an examining
magistrate would have to score poiuca iii its foivuur (to its credit).'
Page .37, line 11.— pratiqua — une descente de lieux.
Dencente de lieu is a legal term indicating the visit of the judge to the
locality in which the erinin has been committed.
Page 37, line 12. — debut oblig4. 'Indispensable beginning,' 'the
first step one must take.'
Page 37, line 23. — un je ne sais quoi de trouble. ' An air of
indescribable disorder.' Cf. 27, 13, and note.
Page 37, line 32. Voila qui est. * That's something . . . . ' See 29, 24.
Page 38, line 4.— comme pass6 au rouleau. RouU/iu,
If!
\ . I
i-; ^i,
^
J :!■
68
LK CHIKN DIJ CAPITA INK.
ill
i
^'f
W
'k
roller, rolling pin; roimiK' ikihii'. an roii/can, '.is if rolled out smooth.*
Page 38, line 9.— C'est a iiioi de le trouver. 'It is for me (it
is my place) to iind hini.'
Page 38, line 13.— dominee par elle. "Dominie" refers to Lise,
"elle" to "I'idee pr6seiiti; "
Page 3S, line 24.— avait — le sommeil leger. Cf. 18, 4; 34,
16; ' she was a light slerjHT. '
Page 38, line LT). - toujours aUX ^COUteS. 6coute, 'place to
hear unseeu ; ' itrc. <itix (Icoii/.i'-i. ' to be on the watch, on the alert.'
Page 38, line '-'8. — des I'aube. ' At dawn.'
Page 39, line 5. — tangue. A whitish grey earth or sand cast up
by the tiJe at tlie niout;li of stieains, especially on the Norman coast,
and greatly used as a valuable fertilizer for the lielda.
Page 39, line 10.— puisqu' — et Qu'il ne s'^chapperait pas.
Que is here used, as is customary, in place of puisijiie repeated. Cf. 5-,
10. // S G , § i>:\5, '2 ; L Fr. , ^ '2m.
Page 39, line 20. — tout sera dit. 'That will settle it.'
Page 39, line 22.— un propre a rien. Cf. 14, 17, and note.
I 'age 39, line 28.— coinme boil lui semblait. This order of
words is found in various tenses of seiahler : si bon lui i^leur) sembie,
coniine bon nous {vous) seinblera, etc. ' As she pleased.'
Page 40, line 4.— une volupt6 de paresseux. 'An idler's
delight.'
Page 40, line 5. — un SOmme. Notice the gender as distinguished
from uiie somme, sum or burden.
Page 40, line 11. — tira SOn aiguille. 'Kept on sewing.'
Page 40, line 17.— tapisserie de Penelope. Penelope (pe nel'OpS)
is represented in Greek story as the wife of Odysseus (Ulysses). At the
end of the ten years' siege of Troy, Ulysses did not return home, and
suitors l)egan to beset her, saying her husband was shipwrecked.
Virtually a prisoner in their hands, she was obliged to promise that she
would marry one of them as soon as she had tliiished weaving a shroud
for her father-in-law. But she put off the evil day, by undoing at night
her day's work, until, aftei- twenty years, her Inisband returned to
deliver her. (Homer, Odyssey, Pk. ii., ff. ). Hence the proverbial exprea-
NOTBS.
169
iahed
'dpi)
it the
i, and
icked.
xt she
iroud
night
ed to
cprea-
■ion in French Cest Couvrage de Pin4lopt, to denote a work that tliough
ever begun ia never ended. Kii^'lish itferencea are to ' Penelope's web.*
Page 40, line 35.— prendre en flagrant d^lit. l he Latin phrase
fiayrarUe delicto, Fr. en Jlayrant dillt, lit. 'in tliignint crime.' English
uses to denote this, 'to be caught red-handed,' 'in the very act.'
Page 40, line 35. — lui dire SOn fait = ^«» dire ce que. je pense de liu,
— fait having here the force of conduite, — 'tell him what I think of him,'
•give him a piece of my mind.'
V.
Page 41, line 7.— prenant la patte dans le sac. In the
very act of pilfering, so 'red-handed.' Cf. 40, 35.
Page 41, line 7.— le mettre dans I'mipossibilit^. 'Make it
impossible for him.'
Page 41, line 12.— Cartouche. Lonis Dominique Cartouche (1693-
1721), son of a wine-merchant, was reared by gipsies who had carried
him off. He became a soldier, and on his diachiirg*; nuide himself head
of a band of robbers infesting the streets of Paris. (Japtured at last,
he was broken on the wheel, ending his life with great bravery. As a
sort of Claude Duval, Cartouche enjoyed a considerable popularity, so
that he has become the hero of several literary works.
Page 41, line 12.— Mandrin. Louis Mandrin 1 17-'4-l75r)), a notori-
ous French bandit, who after service in the army toniied a troop of rob-
bers to pillage the provinces of Savoy and I ):iupliigiiy, and even attacked
strong towns. Thanks to his kindness to tlie people, and his bravery and
local knowledge, he was able for years to defy the royal troojis. At last
betrayed by his mistress, he was captured and broken on the wheel.
Page 41, line 17.— J0U6 SOUS I'effort des ans. 'Warped with
the strain of years.'
Page 41, line 21.— le ventre k plat. A plat = sur la terre meme,
8ur le sol mime ; hence * flat on the ground.'
Page 41, line '25.— se retint k quatre. ^ quatre (i.e., d quabe
personnes) is used in various phrases to denote the great resistance to be
overcome. II faut le tenir d quatre, There is the greatest difhculty in
holding him. 8o se relenir d quatre =/aire un grand ejj'ort sur soi-mSme,
'to have all one can do to restrain oneself.'
Page 41, line 26.— en plein crime. Cf. 40, 35 ; 41, 7.
170
LB CHIEN DU OAPITAINB.
ii
■ '{
. !
ii
I
m
1:1
;' 'i
i I
U
Page 42, Hue 4. — corps de d61it. 'I'he chief evidence, such as
tliu corpse of a man shot, the l)r(>ken door ri a burglary, is called le corps
da (UUt, the main proof ; hence tin corps de d4lit compromettant, ' an in-
ciiiniiiating jjiece of evidence.*
Page 42, line 13. — de I'dtre. Le represents here the notion of
uhhorrdi}. 11).
Page 42, line 17.— quitte k s'expliquer apr^s. Quitte, free,
•luits, going free ; hence, ' which an explanation later would justify.'
Page 42, line 20.— gagner le large. * fiain the open.'
Page 42, line 21. — venait d'entr'ouvrir. Venir de, 'to have
just. . . .' So in 45, 29 ; 60, 14 ; 69, 23 ; 72, 1. Of. venir (/aire, etc.),
to come to (do, etc. ), 44, 2.
Page 42, line 31.— rognait sa journ^e par les deux bouts.
* Shortened his day at the two ends.*
Page 43, line 4.— ferame d'int^rieur. 'Good house- wife.*
Page 43, line 6.— lui en laissait prendre k son aise. JEhi
refers to lit (1. 2), — 'let him enjoy it to his heart's content.*
Page 43, line 7.— faire la grasse matinee. Dormir [or /aire)
la grasae matinee, ' to sleep late in the jnorning.' The expression arises
from the notion that sleep helps one to grow fat.
Page 43, line 14. — r^veill^ en sursaut. 'Awaked with a start.'
Page 43, line 29.— Tu as bientot fait le tour du cadran.
Lit. 'made the round of the dial,' 'you will soon have slept the clock
around.*
Page 44, line 13— Je ne oonnais que luL *I know nobody
better.*
Page 44, line 14.— le maire et les deux adjoints. Each
comviune in France has at its head a mayor {maire) and one or more
deputy-mayors {adjointa).
Page 44, line 14.— le garde champetre et la gendarmerie.
The public peace is enforced in France (1) by the gardes champitres, or
country-constables, one of whom at least is maintained by every com>
mune. They look after public order in the country districts. (2) The
gendarmes, or military police, mounted and on foot, who have a military
organization and equipment, are the main force throughout France and
the colonies for the maintenance of public order and safety.
NOTBS.
171
En
Page 44, line 16 — prooureur de la R4publique. When a
criminal case cornea into court, a public prosecutor with the title o*
procnrevr de la Iii}mhlique (compare our Crown Attorney) takes charge
of the prosecution.
Page 44, line 16. — Pont-l'EvSque. A town of over three thou-
sand inhabitants, twenty-eight miles E. N. E. of Caen, at the junction
of the Touques and the Calonne. It owes its name to an ancient bridge
that one of the first bishops of Lisieux had built across the Touques.
It is the seat of the law-courts for the arrondissement of which Hon-
fleur forms part.
Page 44, line 18.— ne sachant trop. ' None too sure.'
Page 44, line 22. — Certes que je le veux. Qw strengthens the
expression, * I certainly do wish it. '
Page 44, line 29.— tu auras mal VU tromp^e. The future
here has a euphemistic force in softening the assertion, — ' you no doubt
got a poor view.' So "tu te sera trompee," * you are aurely mistaken.'
See HSG.,% 343, 3 ; L Fr., § 226.
Page 44, line 30.— en. . faire, de tea asufs. See note 16, 7.
Page 44, line 31.— Est-ce que, par hasard, il esp^re. 'You
don't think, now, he expects.' The periphrasis est-ce que adds a touch
of surprise to the question.
Page 45, line 2.— farcis, brouill^s, au jus, aux pointes
d'asperges. (Eu/s farcis, eggs boiled hard and the place of the yelk
filled with force-meat, cr with breadcrund)S, butter, and the yelk cliopped
fine, ' stuffed eggs ; ' ceu/s hrouillds, ' scrambled eggs ; ' oeufa au jua,
' fried eggs ' (fried in butter or gravy) ; ORufa aux pointes d'asperges,
eggs cooked with asparagus, a favourite breakfast dish in France.
Page 45, line 18. — par le menu. Le menu = k dStail, les petites
circonstances, hence par le menu, ' in detail.'
Page 46, line 20. — assists. Note that the primary meaning of
amder is *to be present at.'
Page 45, line 26. — ce COquin de Z6rO. 'This rascally Zero.'
Note the use of de only in appositives of this sort — 'rogue of a Zero.'
LJ^r., §276, 3.
Page 46, line 1.— faire une scene. Cf. "faire nne vie," 31,
11, and note. Faire une acine denotes ' to attack with violent language, '
'load with abuse.'
-j|
H
III
1 5
172
LK CniRV DU CAPrTAIVR.
Page 46, lino \'A.- sans race.— ' \ cur,' 'a mongrel.'
Pa^e 4(), line* 14. Dame. A" iU»l>n vi.ition of the common OM
French iiitcijitctidn /Jfiim - Ifieu, fmiii /htmliic Dens, I.onl <lo(l. It is
used collrtfiuiitlly for cMiphasis ; Mai-<, (dtnif, out, Why, yes, indeed !
A similar UHago in oldor Knglisli was that of " Marry" (i.e., the Virgin
Mary),
"Marry, will I ; kneel and repeat It."
— Shiikspere, Temf>e»t, ill., 2.
Page 4G, line 24.— Tu crois ? ' You think so ? '
Page 46, line 25.— Tu en aurais un autre que ce serait.
This conatruotioii is equivalent to Ce nerait . . . . si ta en aviiix un autre.
Inverted, the conditional moods are used as in Kngliah, ' You might
have another and it would be .... '
Page 46, line 34. — r^quisitoire. A legal term denoting the address
made by the public prosecutor at the conclusion of the evidence, review-
ing and developing the grounds on whicli tlie i)ri8oner is accused. The
meaning is extended to any series of repntaches gathered together
against a pc-^on. 'Prosecutor's address,' or, freely, 'an indictment.'
Page 47, line 6.— pour son compte.
*a8 far as she was concerned.'
' As concerned herself,'
Page 47, line 16.— avocata, nomm^S d office. The prisoner,
too poor to employ counsel, is defended by a barrister {avocat) appointed
by the court.
Page 47, line 21.— Elle fit donner ses reserves. ' she had her
reserves brought up.'
Page 47, line 30. — si tu peux dire ! -S"* has here interjectional
force, ' How can you say such a thing ! '
Page 48, line 16.— feras — ce que tu voudras. ' That yon
(will) wish.' Notice the logical correctness of the French tenses.
VI.
Page 49, line 3.— en parfaite intelligence. ' On the best of
terms,' ' in perfect accord.'
Page 49, line 5. — redoublait de grace Redoubler de soins,
etc. , to be doubly attentive, etc. The captain ' was doubly gracious and
amiable. '
Page 49, line 23. — ee rendre compte. See 23, 10, and note.
NOTKS.
173
Page 49, litie 26.— ne s'en disait aussi longr. Lit., Mid ii«.t
Bfty all this to hiiiiai'lf in aiicli 'Irtail ; ' lieiicu ' di.l not tliiiik of all tliiH.'
Pa^o 49, line 28.— valaieut toujours quelque bonne au-
baine. Cf. 'Jo, 12; 'alway.s Idoiiglit him sonic jiinci! of luuk (.soiin'
^ootl windfall).
Page 50, line 4. battre le fer pendant qu'il est chaud.
Thi.s ))roverl>, which i.s fouiid in all thi; (jiernianK; ami iJonianio nations
(EngliKh, "Strike while the iron is hot," — \Vel)8tur, lyi.stwai-d J/ue,
ii., 1), is tir.st recorded in Latin, — Fvrrum, dum candel, tuiidfitiliivi,
'One must strike the ircn while it is white.'
Page 50, line 11. — il m'en vout. J&» vuuloir d qu<'lnuun = aooir
contrc. qrwIqiCun un sentimput dc raurune, 'bear anyone a gruilge.' ('i.
*'Z4ro lui en voulut un peu,'* 5'-?. 14.
Page 50, line 17. pour peu que tu t'en fusses donn^ la
peine. Pour peu que = pour qxclque petite quantity, ever so little, how-
ever little ; — 'if you had taken ever so little trouble.'
Page 50, line 24. — s'ex6cuter. S'ex4('uter — se r6.suudre d faire quel-
que cli one, 'make up one's mind to do somctliing.' Cf. II a'esl bien exS-
cuts, 'He did the thing hantlaomely.'
Page 51, line 3.— par trop turbulentes. Par (like Lat. per
in permagnua) strengthens the modified word, —par trop = beaucoup
trop, ' much too. "
Page 51, Hue U.— Jouis de ton reste. 'Enjoy your few re-
maining days,' 'make the most of your time (left).'
Page 61, line 16.- -on Q^t dit un autre chien. 'You would
have thought him (said he was) another dog.'
Page 51, line 22. — baissa le nez. ' Hung his head.'
Page 51, line 22.— emboita le pas. See 14, 25, note.
Page 51, line 30. — il s'en fallait que ■ - • Lit. ' there was lacking
that .... * Render, ' His voyages had been far from . . . . '
Page 51, line 31. — a I'^troit. 'Cooped in,' 'in close quarters.'
Page 52, line 10.— et qu'il eut rougi. Cf. .39, 11, and note.
Page 52, line 19. —en observant ses distances. ' While keep-
ing his distance,' i.e., at a respectful distance.
Page 62, line 21.— bassin — quai — avant-port. A French
174
LK CHTEV DU CAPTTATNR.
Channel port like Honfleur presenla itself to the eye somewhat in the
following clet<aila. Qnays (quain, 52, 22) for the loadinp; and unloading
of vessels surround the floating docks (has-fim d, flat), which permit the
ships to remain afloat wlien th(; tide, is out. Without those docks is
the stretch of water (if the tide is in) called the rvant-poit, where the
vessels wait the favourable moment to enter the hasnins a flot or lie oii
the point of sailing {en jxirtance, 52, 24). At the entry of the avant'
port rviu jetties {jelde,^), to prevent the obstruction of the passage by
sand, and on the jetties stand phares (14, 4) to guide the mariners at
night. Tugs {rnnortpicurH, 52. '26) are employed to tow vessels from the
hanHin through the nvant-port out to the offing (fc large) beyond the har-
bour {mettre au large, 52, '20), and to the open sea (la haute [pleine] mcr,
13, 10).
Pa^e 52, line 22. — se mottre k quai. ' Moor alongside the quay.'
Page 53, Hoe 9.— "ce qu'il ^tait all^ fairc dans cette
galere." An allusion to the celebrated scene in los Four})eriefi (knavish
tricks) de Scipin (ii., xi.) of Moli^re (1G'22-1()73). Scapin tries to
squeeze monej' from tlie miserly (ieronte by fabricating the storj that
(lieronte'a son Leandie has been carried off in a Turkish galley, and is
held for a ransom of live hundred crowns. The old man is torn by
natural afifcction and avarice, and from time to time breaks in on his
denunciations of tin; 'I'urk with the question "Qrie diable al/aif -11 fahx
dc'.ns cette ga/ire?" wliich has become a proverbial question when a
man has got into trouble by going wh(!re he has no business to be.
Page 53, line 18.— de quoi il retournait pour lui. Hetouruer
is used impersonally with de quoi as in Vo^is ne savez pas de quoi il
retouriie— You don't know what is going on, how matters stand. Hence
render, ' How matters went with him.'
Page 53, line 19.— cette seule id^e lui fit gros coeur. Oros^^
evjl6, swollen or heavy with grief ; ' the very idea of it made his heart
heavy,' ' filled his heart with soriow.'
Page 53, line '20.— (-online il aurait vite fait de retoumer.
Coiniiie modilies rite, — ' how ([nickly he would get back.'
Page 53, line 23. — venu si loin. ' Gone too far. '
Page 53, line 25.— autant en finir. Abbreviated for "il vaudrait
autnnt en finir," lit., it would be just aa well to finish,' — ' better be done
■with it at once.'
NOTES.
175
H m
Page 53, line 30.— Couche. ' (T-.ie) down ! '
Page 54, Hue 5.— tourna deux fois sur lui-m^me. 'Turned
about twice.'
Page 54, line 6. — il se COUCha en rond. ' We curled himself up.'
Page 54, line 9.— 9a fait du Dial. Distinguish faire mal, 'to
hurt,' from faire du mal, ' to do haini.'
Page 54, line 11. — passerelle. Neither [iitt. nor Diet. Acad, defines
passere.lle in this sense. Strictly poi^serelle denotes the small foot-bridge,
especially one crossing a railway and uniting a separated estate. It de-
notes in naval language either the gang-plank [planche) (cf. 65, 13) ; or
(Guerin, Diet, des diet., v. G.'JS), the high narrow walk crossing the ship
in front of the wheel-house, from which the officer in charge can see to
direct the vessel,-- the 'bridge.' The former, for a sailing vessel, must
be meant here.
Page 54, line 15. — avait fait sa pelote. Pelote, lit. 'ball ;' faire
sa pelote =amasser des profits', similar slang in English is 'to feather
one's nest,' 'to make one's pile.'
Page 54, line 19. — vleux. 'Old fellow.'
Page 54, lint 28. — Ati S^n^gal. The French colony of le S^^,i4gal
was founded in 1364, but only developed during the present century.
The colony proper embraces 14,7C0 quure miles, with a population of
174,000, of which few are European, xia exports are gum, nuta, rubber,
skins, and woods (cf. CO. 27)-
Page 55, line 1.— 4 qui Ion manage un tour du monde
de correction. 'Who is being helped to a trip round the
world for the good of hi-q morals.'
Page 55, line 13. -pas bien outill^s du c6t6 de la cam-
buse, Ouliller is colloquial for f'ourtiir, garnir ; cmnbui^e, the store-
room from which the provisions are diHtributed to the sailors ; hence,
'not well stocked in the matter of provisions,' 'our steward's-room is
none too well stocked.'
Page 55, line 20.— difficile en diable. See 14, 14 and note.
Page 55, line 29.— Je ne fais que cela. Lit. *I do nothing but
that,' [i.e., Scolder) — ' I am all attention.' Cf. 44, 1.3, note.
Page 56, line 2.— La vie k troia. ' Living three together.'
Page 56, line 6. — la patte d'oie. Lit. 'the foot of a goose,' but
■
176
LE CHIRN DU CAIMTAINE.
as it leaves lines converging at a common centre, figuratively for the
wrinkles that show themselves with ai^e about the eyes. 'Crow's-foot'
BigiiiHes the same in English.
Page 56, line 7. des jeunesses. Jeunesse stands here ior jeune
fille, a meaning which, though found in Racine, is noted by du Bois and
Travers as a feature of the Norman patois.
Page 56, line 8. — blanchir. Here figuratively, 'grow old,'
Page 56, line 10. — Cela 80 peilt bien. 'That may be so, indeed,'
'no doubt, no doubt.' The appan^nt reflexive form is ex[>lained by
expansion = Ce/a se peut f aire — Cela pent sc falre, That may be.
Page 56, line 11.— il n'y a plus a y revenir. 'There's no going
back on it.'
Page 56, line 12. — o'est plus fort que moi. ' It getathe better
of me.'
Page 56, line 16. — en VeUX-tu ? * Will you have him ? '
Page 56, line 19. — Tope-la. Absolute for Je tope d cela, 1 agree to
that, — 'agreed,' 'done.' The Normans, like the English, shake hands
over a bargain.
Page 56, line 20. — La trotte est bonne. Trotte is a familiar
word for distance, — *Tlie run is a good one.'
Page 56, line 2.3. — planter mes choux. A proverbial expression
for retiring on one's saviuu's.
Page 56, line 23.— oomnie 9a se trouve, dis done. 'Say,
isn't that lucky ! '
Page 56, line 22. — Grandcamp. There are three vUlages of
Grandcamp in Normandy, the one in question being the little oyster-
fishing port on the Channel, in the department of Calvados, near Isigny
(61, 24).
i'age 56, line 26. — file ton cable ! in nautical language filer le
cdhle Idcher (pay out.) k rd'ile. peu d pen, et autaut qu^i faut pour le
vwuillatje (iuicliorage). Barr^re in Anjot and Slawj, rejnarks (sailors'
and popular): "Filer son noeud," or "son cable," to go aioaij, to run
away, "to cut the cable and run before the wind." Knglish sailors'
slang is similar, ' slip your cable,' ' cut and run.'
Page 66, line 30.-4 fond de cale. Cf. 67, 15. Cale, 'hold,' d
fond de cale, 'down in the hold.'
NOTES.
177
Page 56, line 33.— du Finistere. This 18 the department of
France, not the cape of Spain. It occupies the most westernly point of
French territory, at the junction of tlu' ('liaiinel and the Atlantic.
Page 57, line 1.— tonnerre de Brest. See 16, 7, note.
Page 57, line 14.— le tortilla serr^. 'Twisted it tight.'
Page 57, line 17. — C^der sa part. 'Oive up his share,' 'draw
back.'
Page 57, line 33. — sa douleur s'exhala. Exhakr is used of
vapours, like the Eng. 'exhale,' but also of ^'rief, siglis, etc., ' Hi° rrief
found vent,' 'vented itself.'
Page 58, line 8.— il se fit honte a lui-meme de — 'He
felt ashamed of himself for . . . . '
Page ^.8. l':.e 12. — a moiti^ Chemin. ' Half way between.'
Page 58, line 14,- -^chappt^e de VUe. View as seen through
hills, trees, houses, etc., that restrict it, — 'vista.'
Page 58, line 20.- filer ses dix lieues. Cf. lo, 24, aiid note.
Page 68, line 24. — elle a senti. /^V/e preserves the gender of bite.
Page 58, line 26.-- -MiUe tonnerres. Cf, 16, 7, and note.
Page 58. line 27.— Voil^ que j'ai . . . ' There ! I have , . . . '
Page 58, line 29. — midi cinquante. Abbnviation for midi et cin-
qunnte minutfs ; cf, our 'twulve titty,' Cf. " huit heures moins dix,"
19, 33.
Page 58, line 32. — pour cause. ' For a good reason.'
VII,
Page 69, line 1. — la SOUpe tremp^e. Tremper laaoupe denotes
to pour the soup over pieces of sliced bread put in the soup-dish.
Page 59, line 12.— du Havre. For the town of le Havre, see 15,
28, and note.
Page 59, line 14.— Eh non ! ' No, indeed ! ' -
Page .')9, line 14.— J'ai failli attendre. 'I came near having to
wait,' ' I was all but kept waiting. ' An allusion to the alleged saying
(Fournier doubts it) of Louis XIV. (1638-1715), who thought that
178
LF CHIEN DU CAPITAINE.
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lii!
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if
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people should come earlier than their due time in order to be respectful.
Once his carriage came up precisely on the stroke. The king with a
tone of reproach exclaimed, "J^ai failli attendre"
Page 59, line 15. — c'est le principal. 'That is the main point.'
Page 59, line 20.— Soit. ' Be it so.'
Page 59, line 28. — laissons cela. '-Let us drop that,' 'have done
with that.'
Page 59, line 28. -J'aime autant ne pas en parler.
just as lief not speak about it.'
' I had
Page 60, line lO.-d'un ton bref. 'Curtly.'
Page 60, line 15.— fit des frais d'amabilit^. Cf. 23, 16;
' took pains to be agreeable. '
Page 60, line 15.— ne laissa point que d'y mettre du sien.
Laixser used negatively takes an infinitive with de to mean ' to do a
thin^ in spite of difficulties.' Y viettre du sien is a phrase=y contribucr
de son argent, de sa peine, etc. Hence, ' Nevertheless did not fail to add
his share (do his part). '
Page 60, line 28. — mis 4 part. 'Apart from her....,' 'Setting
aside her . . . . '
Page 61, line 1. — s'alt^rat. S'alterer, alter (for the worse), im-
pair, spoil.
Page 61, line 14.— H avait beau VOUloir. Avoir beau, to do in
vain, — 'In vain he wishe;l to. . . .' ("f. O;^, 15 ; G8, 29, etc.
Page 61, line 16. — se faisait jOUr. Se /aire jour = se faire ouwr-
ture. et jjassoge, 'to break throii^'h and show itself.'
Page 61, line 28. — les Sorel. Proper names as such are invariable.
HSG. §390; L Fr. {? .36, 1.
Page 01, line 24.— je tirerai Une bordee. Bordde is a tack or
sideward direction of the sliiii sailing against the wind, a board ; courir
des hord(des), to sail to windward by tacks ; tirer une bordde, ' to make a
board (tack).'
Page 61, line 22.— Cherbourg. A fortifi'id port on the Channel, at
the mouth of the Divette, and a commercial oity of some importance ;
inhabitants 37,013 in number. ,
NOTES.
179
Page 61, line 23.— pour arreter mon r^glement de compte.
lUglemciit de. compte denotes the passing of au account, aa a proper one
to settle ; 'to arrange (settle) my accounts.'
Page 61, line 23. — je prendrai teiTe. Prendre terre = d4barquer,
aborder, 'land,' 'go ashore.'
Page 61, line 24. — Isigny. Of. "le petit bassin d'Isigny," 79, 5.
A small port of about three thousand inhabitants, nineteen miles
W.x.w. of Bayeux ; "it has a small but excellent port." It was at
Isigny, in 1824, that the writer of this story was born.
Page 61, line 25. — Grandcainp. See 56, 22, note.
Page 61, line 26.— Pour peu que rami Tautin — exacti-
tude. Sec 50, 17, and note. ' However little my friend Tautin had
made a point of punctuality,' 'If . . . .had taken even the least pride in
being punctual.'
Page, 61, liae 29.— le COUrrier du matin. ' The morning's post.'
Cf. 67, 2.
Page 61, line 33. — Saint-Louis. i'he capital and chief port of the
French colony of Senegal. It is built on an island at the mouth of the
Senegal River, having a population (1891) of 18,925. The full name of
the town is "Saint-Louis du Senegal," cf. 68, 6.
Page 62, line 5 — de Choses et d'autres. Purler (caiuser) de
choses et d'autres = parler de diverses choses, 'talk about one thing and
another. '
Page 62, line 6.— au grand air. 'Tn the open air.'
Page 62, line 11. — quartier de roche. Qnartier de pierre or de
roche, 'large massive piece ot stone or rock.'
Page 62, line 16.- un phraSBUr. A popular vfOTd—faiseur de
phrases, bavard, 'a babbler,' 'over talkative.'
Page 62, line 17.— Mon bon vieux. Of. 54, 19 ; 'dear old man,'
(term of affection).
Page 62, line 18— pour te coucher • -par ^crit. dniclier
qaelque cJiose en 6cr'U= meitre par dcriC, ' t<> stt anything down m writing,'
Of. the Ei»glish, "letters cowMed in such terms."
Page 62, Hue 19.— tu peux m'en savoir gr6. * You may be
grateful to me,' 'you ought to thank me for it.'
Ri
180
LK CHI F.N DU CAPITA INE.
^ii
'■] »
Page 62, line 20.— ne SOnt pas mon fait. ' Are not in my line.*
Page 62, line 21. — ma bourgeoise. Mon bourgeois, ma hourgeoise,
are familiar words among the people for mon viari and mafemme. They
correspond to 'my old man,' 'my old woman, 'the 'miasis."
Page 6'2, line 24.— primo. A Latin word, ablative case of prinms
with loco understood, — 'in the first (place),' naturalized in French = cn
premier lieu, pmnierenient.
Page 62, line 25. — la Manche. The English Channel, so called from
its resemblance to la majiche, the sleeve.
Page 62, line 26.— n'a fait que. 'Did nothing but.'
Page 62, line 30. — Le SOir venu. Absolute construction, ' when
evening had come.'
Page 62, line 33.— a seule fin. See 5, 19, and note.
Page 63, line 1.— il a tourn^ de I'oeil. 'He turned up his
eyes.' I'he notion of instrument expressed by de here cannot well be
rendered in English, tliougli in some phrases we have constructions that
exactly correspond (cf. 'to wink with the eye,' etc.).
i '. ge 63, line 5. — un diable en caoutchouc. * An india-rubber
devil.'
Page 63, line 9.— piquat une tete. In swimming piquer une iSte
= s^d!aucer dans I'eau la tete premiere, ' take a header.'
Page 63, line 12. — un chacun. An old-fashioned equivalent of
chacun.
Page 63, line 15. — avec defense de * With orders not to. . . .'
Page 63, line 16.— s'arc-bouter sur ses reins. 'I'he cabin-boy
supported hiinself against the strain by bending at the hips.
Page 63, line 17.— avait toijjours plein la main. Plein is
invariable in such constructions as this. Cf. avoir de Cargent plein ses
pochen, to have one's pockets full of money.
Page '^S, line 19.— laissat faire. 'Should let him alone,' 'leave
him to his own devices. '
Page 63, hue 20. — vent arriere. Of. 15, 24, 'before the wind.'
Page 63, line 21.— le cap au grand large. 'Heading for the
open 8e».'
NOTES.
181
Page 63, line 22.— raide comme une halle = m}is hdsUer, tria
raindenteut, 'quick .as a sliot. '
Page 63, line 28.— le trempait comme une soupe. See 59,
1, and note. Tliis proverbial exureasion is exactly equivalent to 'made
him sopping wet,' ' made him as wet as the river ' (as some say).
Page 63, line 32.— le golfe de GasCOg'ne. 'I'hc stretch of water
between the western coast of France and the northern coast of Spain,
called by the French le (jol/t de Gaxcogne, from the neighbouring province
of old France, (Jascony, and by the English the Bay of Biscay, from the
Spanish province of Viscaya (the province of the Basques). The com-
pression of the seas sweeping in from the Atlantic renders the waves
unusually high, irreguhir, and dangerous (63, 33).
Page 64, line 5. — vir^ de bord. Virer (of a sailing ship),
to turn from side to si<le ; bord, side of vessel ; virer de bord, ' put
about,' 'change one's course.'
Page 64, lino 5 — SOUS le VOnt. 'To leeward.' The whole expres-
sion virer de. hard, suiis If. voit, may bo rendered by 'to wear ship.'
Page 64. line 6. — j'ai dans I'id^e. fdee for PHprit, imagination is
rarely used except witli dan/i, tti, d, de; — J'ai daim I'idee qiCil ne vieiulra
pas, ' J fancy he will not come.'
Page 64, line 6. — si malill qu'il SOit. ' However clever he be.'
Page 64, line 10. — voire meme qu'il. Voire (Lat. veriui, true) is
U8ed = 7ni>ite and even joined witii it, 'Nay even.'
Page 64, line 13.~se SOnt laisse empoigner. Empoigner, lit.
to seize with the fist {poigii) ; in familiar language iiddresser beaucoup,
causer une /art eruotion. Hence : ' let the .... take hold of them,' ' they
were seized with pity fur.'
Page 64, line 15.— a qui mleUX mieux. A set phrase, 'in emula-
tion ; ' le ijater d (/id inicKX miftix, ' try to see who could spoil him most,'
' vie with one anotlicr in spoiling him.'
Page 64, line 22. — faire • le dedaigneux. ' Turn up one's
nose,' 'be over-proud,' ' su[)ercilii)u.s.'
Page 64, line 24.-11 se laissait faire. 'He made no objections,'
'he let them do as they wisiieti.'
I'age 64, line 25.— rendait la politesse.
tentiou in return.'
' Showed any polite
182
LE CHIEN DU CAPITAJNK.
m
151! '
Page 64, line 25. — fit du tort. 'Did him any damage.'
Page 64, line 26.— On aurait ^te faoh4 . . .cela ! ' <>no would
have been aorry if he were not thus.'
Pago 64, Una 28.-06 chion-14 en remontrerait. Remontrer,
to flomonatrate, point out, — 'that dog would show (teach) a thing or
two.'
Page 64, line 33.— dans ces derniers temps. 'Of late.'
Page 65, line 1.— le plancher des vaches. Litt. gives an ex-
ample of this phrase, which denotes "la terie, par opposition d /'«aw,"
f rom Scarron. "Loindu Vjeuoit plancher des vaohes," Very. v. Lepavi
des vacfieii is used with the same sense.
Page 65, line II. — il a un fler toupet. T-iuuet, tuft of hair, etc.,
is used as a slang word for ii^te (see iiarrere, toupet), and also in popular
language = /iarc/jV.>.sc, verve: avoir du to>ipic=avoir da feu, dc. lahardiesse,
(If r e (f r 0 II terie (Litt.). So Rigaud( Z)jc/!. de,i lieuxcoiamuuis, 315): "avoir un
fanitux toupet . . .avoir beaucoup d'aplontb (assurance), beaucouiJ d' impu-
dence. "
Page 65, line 19. — d6rat6. Lit. 'one deprived of the spleen.'
Courlr covime un diien ddratd, comine un ddratA- courir avec tine ijrande
Vitesse et longlemps. There is no equivalent in English; perhaps 'like a
crazy one,' ' like a madman,' ' like a greyhound ' would come near. Litt.
says of the verb ddrater : extirper la rate (spleen) ; operation qu'on /ird-
tendait propre d reiidre leu clnens incilleurs coureum {ce qui n' est pas), et
qui dtait suygerde par la douleur ressentie au c6t4 gauche dans une course
lomjue et rapide, douleur (tttribuee d la rate.
Page 65, line 20.— ont la langue bien pendue = o;i< une yrande
facility de parler, — ' have the gift of the gab,' ' have a glib tongue.'
Page 65, line 21.— cedent leur part. See 57, 17, and note.
Page 65, line 24. — le loup blanc. ^tre connu comme le loup grii,
comnie le loup blanc are proverbial for eti^e jiarfaiteitient connu de tout le
monde. A grey wolf of such a colour, or more likely an old offender of
a wolf, grown grey in iniquity, would Vje notorious.
Page 65, line 26.— il s'allume sur la bete. A slang use of
s^allmner, to kindle, in tlie sense of ' to be interested, enthusiastic,' —
* his interest is excited in the animal.'
Page 65, line 31. — Uiylord. Usually in French milord, a lord, a very
rich man, — 'my lord.'
NOTKS.
183
Pa^e 65, line 31.— que je lui ai dit. More correctly, lui ai-je
dit. cf. ,S!>, ").
Pag^e QQ, lino 2.— chapardeur. Ilx- vorb fhipitrdvi- is aoMiers'
sl;!ii;; for roA-r, to steal, to Inot, ' to prig ; ' rjin/mrdenr, ' inar;nuler,'—
U7i peu c/iapardei/r, 'soirmwliat given to pilforing (niurjiudiug).'
Page 66, line 8.— parbleu bien. ^t •' 15, 9, and note.
Page 66, line 10, — un grand danois. Tlie rh'wn danoh is a
hunting dog, having short hair usually cf a white colour with Mack
spots. The hree<l originated in Denmark. It corresponds closely to
the beagle or harrier. ' A big Danish dog.'
Page 66, line 25. — sur le lest. * In b.dlast,' 'light,' (i.e., without
cargo, having only ballast to steady the ship).
Page 66, line 27. — II s'agit de. 'It is a question of ' 'the
cargo in question is.*
Page 66, line 27. — bois de COUleur = ''ow da teintnre, dye-wuods.
Page 66, line 28. — Caen. Ancient capital of Lower Normandy, on
the Orne and the Odon ; present population (IS'Jl) 45,201 ; consider-
able manufactures of leather, stuffs, etc.
Page 66, line 28.— Cherbourg. Hee 61, 22, note.
Page 66, line 28.-- Cela m'irait. 'That would suit me.'
Page 67, line l. — sabords. Lit. ' poi-t-holes,' here as an inter-
jection,— ' shiver my timbers ! '
Page 67, line 4.— Plus de chien ! ni vu ni connu. Lit., No
more dog! neither seen nor known ! — ' No dog left, not a aigu or trace of
one !*
Page 67, line 7.— Je me donne au diable, qui ne veut pas
de moi. ''^'? donner au (liable has aovt ral meanings in Frt'nch ; (1)
prendre heaucoup de peine, 'to take a devilish lot of trouble;' (2) se
ddsesperer, *to be plunged in desj)air ;' (3) as in I^ng., — Je me donne au
diable si . . . ., ' Devil take me, if ' A variation of (2) seems here the
sense. Kender, 'I invoke all the powers, but it does no good.' Sumi-
chrast renders, " I swear away, but tli- '. noes no good,"
Page 67, line 9.— plus de malice qu'il n'est gros. 'Has more
misehief (trickery) than size.' The lie is due to the comparison ;
see 16, 26, and note.
(C
I
184
LE CniKN DU CAPITAINK.
i,i I
ii
11
ill
Pnge 07, lino 10.~en avoir le coeur net. ^ee 35, 13. and note.
I'agu 07, line 17. — Dieppe. A pretty town on the Channel, at the
mouth of the Kiver Aniiics, having about twonty-threi' tlioiisancl inhab-
itants ; noted for its tishiiig llccts and coinmcrcc witli England.
Page 67, line 19. — Marseille. Mansoillcs, the chi<f S'la-port <»f
Fr.ance, and a great niaiiulacturing centre ; 376, 143 inliabitants.
Page 67, line 21.— marchait sur les talons. ' Keeping close to
the heels of. *
Page 67, line 32. — avec escale. E>iCole, stay, — 'calling at.'
Page 67, line 32. — Cadix. In the .s, w. of Spain, one of the oldest
ports of Europe, now reeoverinL; its former prosperity ; the city has a
population of 02,5.'}0 inlia])itanta.
Page 67, line 32. — Gibraltar. Gibraltar is not only a fortress but
a beautiful port and town of l'J,800 inhabitants, not including the troops
in garrison. Shijts stop here from all parts of the liast and VW'st,
Page 68, line I —aimer le poil de la bete. Le poif, figura-
tive for the animal itself, cf. 'to love the sight of the animal.'
Page 68, line 2. — faire faute = iiiaiiqucr, 'fail,' * be missing.*
J r.
VIII.
Page 69, line 25. -A ce qu'il. . . . ' As it. . . .'
Page 70, line 1.— aurait pu repondre. 'Could have answered;'
notice that the absence of a past particijtK' to ' can ' in English compels
the use of the perfect of the inlinitive, ( 'f. 70, 7.
I'age 70, line 17. — eut eu a coeur. Avoir a cceur =2iren<lre vn
vif i)itdrdt,~' she had set her heart.' Gf. jircw/re d cceia', 45, 8.
Page 70, line 19. — si grands. l-nglish prefers a clause to the predi-
cative adjective, — ' woidd be so groat.'
Page 70, line 25. — s'en rencontrera-t-il. // is impersonal, and
follows the verb because of peui-glre coming first in the sentence,
H SO., §317, 3; L Fr., § 206, 4; 'there will (may) hapi^en to be
some.'
Page 71, li»e 9.— de premiere main. i. e., de (a main de celui
qui a le previier recueUU uu fabrlque, ' At lirst hand.'
NOTES.
185
Pjigo 71, line 10.— ce quG — de meilleur. See 27, in, and note,
'tliu host that.'
I'ligo 71, line 11 .—canton. THe local governiiiont of France begins
with the coiiimiiup. 'V\\v,\m are in all (1801) .3(5,144 coinrnnnea, which vary
in size and population from leas than I,,')!)!) inhabitants to a few that have
over '20,000. After tin; coniniuno comes tlie ennton, which contains an
average of 12 communes, has its chief town and its justice of the peace.
Thus Ifonllour is the chff-lifu of the canton of Ilontleur, which coinprises
14 communes, having a population of less than 20,000. There are (l.s91)
2,881 cantons in I'rancc. Then the nrroiulU'^fmenU {?>\Y1 in number)
unite the cantons ; and finally a varying number of arrondiasementa
constitute a lUpdrtPinenf, there being 87 such. Each d^partement has its
oflBcial head, a prdfi-t, who represents the central government ; each
arrondissement a «OM.'{-;>r^/'^^ ; each commune its maire &i\i\ ad joints (^,
14) by local choice.
Page 71, lino 13.— faire des gateries au capitaine. (^din-uis
are little attentions, here of the palate, — ' to apoLl the captain with good
things.'
Tage 71, line 17.— On eut dit d'une masse sombre. 'You
wouhl have taken it for,' 'it looked as if it was.' Litt. exjilains this
curious construction d'a-e de as follows : voiis dlHez {on diraii) d'lin /on,
d'un homme ivre (drunken), c'ed-d-dire Use conduit, it jmrle cnmme s'il
dtattfou, ivre (la locution s'explique par une ellipse : on dirait d'un fou,
c'est f) dire on dirait cela d'un fun, on dirait que ce gu'il dit ou fait est
d'un fou, et, elliptiquement : on dirait d'un /on).
Page 71, line 22.— qu'est-ce que cela peut bien etre? The
periphrasis expresses here surprise, — ' whatever can that be?'
Page 71, line 30.— Dieu mais. ' Why I gracious I '
Page 72, line 4.— portant bas I'oreille. Cf. "baissale nez,"
61, 22; 'hanging down its ears.'
Page 72, Hue 12.— cr^vent sa peau. Crever, to burst, ' to come
through.'
Page 72, line 10. — Faut-il que... For the value of the inverted
form, cf. 12, 21, and note, — 'How ill-natured I must have been.'
Page 73, line 2;i. — tourte. Properly a pie {tourte de piyeon-ft, a
pigeou-pie) : but in some country districts of France used as name of a
^>.
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1.0
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(716) 872-4503
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186
LE CHI EN DU CAPITAINB.
i
round loaf {pain, miche). In da Bois's Ohssaire du patois normand this
definition of tourte is given : "pain de six kUogram,meJi (about 12 lb8.)»
rond, aplati, et de pdte /enne. "
Pagre 74, line 13.— la joie ne fait pas toujours peur. An
allusion to the proverb la joie fait peur.
Page 74, line 18. — k peine eut-elle. Cf. 70, 25, note.
Page 74, line 22. — Jamais homme ne fllt. 'Never. . . .was
a man.' Of. H S G., § 40S,6 ; L Fr., § 55, 2.
Pagre 76, line 8. — tu as I'air. ' You look (seem).' Cf.
i/5G'., §421, 4c. ; LFr.,%l\.
Page 75, line 13.— le bas-allemand — le hoUandais. But m
Germany the term for hollandais is niederldndisch, while has-allemand,
niederdeutsch, Low German, applies to all the dialects of lower Germany,
etc. — Dutch, Frisian, Enghsh.
Page 76, line 29. — Veux-tu bien descendre. Veux-tu bien,
voulez-vous bien are used as imperative forms, — ' Glet down, will you.'
Page 75, line 30.— avons les draps blancs d'hier. ' Have on
yesterday's clean sheets.' The English speaker would probably say
' these sheets were put on clean yesterday.'
Pa^e 76, line 6.— mis^res. Here^bagatellea, 'trifles.'
Page 76, line 7.— bonheur k tous trois. Cf. "la vie k troia,"
56, 2, and note.
Page 76, line 13. — Mais, que veux-tu. Cf. 14, 13, and note.
Page 76, line 16. — certainement que j'aime. Cf. "certes que
je le veux," 44, 22, and note.
Page 76, line 27. — tu n'y peux lien. * You can't help it,' * You
can't do anything in the matter.'
Page 76, line 28.— Je ne suis pas une mauvaise, va! 'I
haven't a bad heart, I can tell you.'
Page 76, line 31. — toutou. See 15, 32, note.
Page 76, line 34. — Je m'en SUis VOUlu- . . .Cf. 60, 11, and note ; —
'I am vexed at myself for having. . . .'
Page 77, line 3.— que cela. 'As a'Uhat.*
Page 77, line 9. — f erai mis^res. Colloquially faire des miaires
xcauaer de la peine, du tourment. ' Shall .... torment. '
Page 77, line II.— fifarde-toi d'en douter. Lit., Keep yourself
from doubting it ; freely, — ' and no mistake,' ' depend upon it.'
NOTES.
187
Page 77, line 21. — on a tOUt lieu. LU!U=oeceuion, droU, — 'one
has every right.'
IX.
Pagre 78, line 7. — de seconde foroe. Force is \ued=sJiabUet^,
talent, etc, : II est de premiire force aur le violon, ' He is a first-rate
violiuist,' hence, ' she had only a second-rate knowledge of geography.'
Page 7d, line 8. — k la nage. ' By swimming,' or ' had swum back.'
Page 78, line 9. — La preuve ' What proves it is.'
Page 78, line 12. — vu la distance. * In view of (considering) the
distance.' Vu used prepositioually is invariable; HSQ.^ § 368 (a);
L.FV., §68.
Page 78, line28.— Oes explications, .les obtint. Note the
necessity of repeating the object by means of the pronoun in such a
rhetoncal inversion as this.
Pagre 79, line 4.— port d'attache. 'Home port,' — 'hailing
from.* This sense of attache is not in Litt. or Diet. Acad.
Page 79, line 5.--Isigrny. See 61, 24, note.
Page 79, line 6. — la rivi^re d'Aure. A little river rising in the
department of Calvados. It passes several villages, Isigny among the
number, which is situated wliere it joins the river Vire.
Page 79, line 5.— la baie des Veys. The river Vire expands at
the village of les Veys into a shallow bay, Ut baie des Veys, at the
extreme west of the department of Calvados. The bay forms the estu-
ary of the Douve, Vire, and Aure, and is in shape like a Vv , with the
Vire, Isi;?ny, and the Aure on the lower right-hand corner, and Grand-
camp at the upper right-hand corner.
Page 79, line 11.— gloria. Hot collee witii sugar and brandy, or,
among sailors, tea and brandy. This is the cu^'tomary end of the popu-
lar festive meal, just as the ijloria jiatri ( 'glory be to the Father ' )
is said at the end ci the Psalms (Littr^). As a Latin word, it is
italicized.
Page 79, line 11.— rincette. The little glass of brandy poured into
the coffee-cup from which the coffee has just been drunk (rincer, to
rinse).
188
LE CHIKN DU CAPITAINB.
i^
It
km
Hivt
[ft;
'•Ml
Page 79, line 1 1 . — pousse-caf6. A little glass of cognac taken after
coffee. "Enauito uous avoiis pris le oaf6, lo pousse-c.if^, le repousse*
caf^" (Voizo, in Larclicy).
Page 79, lino '.6. — sans QUOi -ftaru cela, autrevie.nt, sinon, — 'other-
wistt.'
Page 79, line 20.— je vous en donne mon billet. BilUt
QBually 'ticket,' 'note,' hcn;=/>a/*o/^. Of. the slang : Je voiu en (ficlie)
mon billet, 'I assure you it's a fact' (Barr^re).
Page 79, line 22.— une bien dr61e d'histoire. Drdle, adj., is
here used substantively and requires de with the following noun, cf. "ce
coquin de Zero," 45, 26, and note. 'A very odd story.'
Page 79, line 22. — Imaginez-VOUS. ' Just think.'
Page 79, line 24. — ^ la raarque de. ' Marked with the name of,'
•consigned to.'
Page 79, line 29. — mM^-caSSis. Rigaud defines this as " MSU-
CdSH, eau-de-vie et cassin iiiilds." Cassix itself is a liqueur made from black
currants. As we have the expression cherry-Vjrandy (ratafia), we might
use Du Maurier's translation 'black-currant brandy.' — Trilhy, p. 29S.
Page 79, tine .32. — Ah qki. \ vous autres ! ^d is an interjection, —
'There now.' The use of (t«/re.s with mous and vou^ is a Gallicism. It
adds a touch of contrast. Cf. ^Vous autrea femvies nous ay'iHHom bien
difdremmenl, We women, we act very differently (from men).
Page 79, line .32.~vous en avez pour longtemps. ' Are you
going to be long about it ? '
Page 80, line 3.— une mani^re comme une autre. ' As
good a way as any.'
Page 80, line 5. — que je demandai. l^ee 65, 31, and note.
Page 80, line 9. — Le jOUr m^me. Following the noun miine —
' very.' H S O., §483, 3 ; L Fr., §78.
Page 80, line 11. -timonier en second. ' Second helmsman.'
Page 80, line 15.— par le travers de Gibraltar. £tre par le
travera d'un port, to stand athwart the port ; Stre mouVU par le lrarer$
de...., to be at anchor oft'.... ; passer par le travers df, to cross
Athwart. . . . Hence ' while passing Gibraltar,' ' off Gibraltar. '
NOTES.
189
Page 80, line 16.— comme qui dirait. Cf. La Fh\ 95, 27. This
phrase has a couuterpart in Kli/:ibothan Kiigliah, though not in modera
English. Cf.:
" Inhere are a sort of men whose visatres
D» cream and mantle like the stniuiing pool.
And do a wilful atillncss entertain,
With purpose to be dressod in an opinion
Of wisdom, pravity, profound conceit,
Aft who thotild say, ' I am Sir Oracle,'
And when I ope my lips, lot no dojj Inirk."
— Shakspere, Merchant of Venice, I., i.
This colloquial comvie qui dirait = en quelque surte, une sorte de: 'the
dog, so to speak (of the crew),' or 'in a way,* or 'a sort of.'
Page 80, line 18. — comme 9a se trouve. 'As luck has it,'
'just as it happens,' Cf. oO. 2.3, where the tone alters the meaning.
Page 80, lino 19.— le rez au vent, I'oreille aux 6coute3,
rceil au guet. Of. 8, 4 note ; ' suilling the wind, his ears pricked up,
his eyes on the watch.'
Page 80, line 2.3. — assez Caus6 ! Note the imperative force of the
perf. part. ; cf. ' enough saul ! '
Page 80, line 2-t. — Oran. A sea-port in western Algeria, capital of
the department of Oran; its population (1891) is 73,839; its trade is
extensive.
Page 80, line 27.— il en eut I'air. ' He seemed to.' Cf. 76, 8, and
note.
Page 81, line 6. — Caen. '*^ee note 66, 2S. In going to Caen, Cap-
tain Pigault (of. 82, 2, flf ) wouM fallow the main road south from Hon-
fleur to Pont-l'Ev^que (15 miles) then west to Catn (28 miles).
Page 81, hne 9, sans tambour ni trompette. A common
phrase to signify ' secretly.' ( U'. " li fiiut ailer au secours de ce» - place
sans tambour et sans trompette," Voltaire (in Litt. ).
Page 81, line 12. — tout 4 I'heure. 'Just now.'
Page 81, line 20.— a fait la rencontre. 'Fell in with,' *rau
across.'
Page 81, line 22.-86 faire rapatrier. ' Be brought back to
bis native land.'
Pa^e 81, line 25.-11 86 fCtt butt^. BuUer (of Lonea), to stumble
", 1
m
i
i:
I .
iHii:
190
U OHIEN DU CAPITAINB.
Against obstacles on the road ; generally ' stumble against ; ' heno6.,
'had stumbled on,' ' run up against.'
Page 81, line 28.— fait le toUT du monde. Of. 43, 29 ;— 'goue
round the world.'
Vage 81, line 30.— il aurait plutot navigii^ — que de re-
noncer. Plutdt in a conipuriaori with an iiiMnitive i» followed by */««
or que de.
Pagre 82, line 3. — II aura reconnu. * He no doubt recognized.'
H SG.,% 34.S, 3 ; LFr.,i 'J'JG.
Page 82, line 12. — rempluin^. Se miiplamer, lit. to get featliera
again (after moulting), is used iu familiar aiylti ^refjaijiicr son emhoiijioitU
(apris une vialadie), ' to thrive,' ' to get l.it,' ' to till out.'
Page 82, line 21. — auront le tort. ' Will have the diawback.'
Page 82, line 24.— baigneurs de Trouville, de Villecs et
d'Houlgate. The towuH iut;ntioiie<l are favouriti; lii.sliioiial>le resorts
for sea-bathiiig. TrOUViUe is situated on the Ch.innel at the mouth
of the Touques, about ten miles s. w. of Honlltur. It has beautiful
villas, a splendid beach ; population, 6,308. ViUers lies six or tteviu
miles further west on the coast; its cliO's and villas are picturesque;
population, 1,342. Houlgate or Benzeval-Houlgate is about tliree
miles west of ViUers, with bills and villas, and a population of 1,06;"!
inhabitants. A pleasing description of Trouville and tbe Calvados shore.
which are much frequented by the luiglisb, may be read in Blackwood' fi,
October, 1871.
Page 82, line 30.— mi-parti de Caniche, etc. ' Half poodle
and. . . . ,' * a cross between a poodle and . . . . '
Page 83, line 13.— trainant I'aile, tirant la patte. Imitated
from La Fontaine's fabU; ot' the Les di'ux />i<j<uni<. The pij;eou that guoa
off to see the world i.s hardly used, and
Trainant I'aile, et tirnnt le pied,
Denii-morle, et demi-boileuse.
Droit au logis s'en retourna.
—Fables, XI., il
Page 83, line 18.— sourit au Capitaine. Distinguish sourire d,
which denotes to smile ap])robation irom aourire de (OO, 0!)), to make
light of.
Page 83, line 20. — MOU vement du port. A newspaper paying
special atteution to the arrival and departure of vessels — 'the HiupjAuy
New*:
NOTES TO LA FEE.
1 !D
;il
V
Thiioomedy vrw publinhed (or the drat time in the Revtu den deiix Mondet, 1861,
voL (Jf p. 375 ff. It was first rcpn,'8pnt(xl on the 8!aj{0 of the Vimdcville Theatre, Par>H,
on the 26th of Auj^iMt, 1S56, with tlie cast of characters as ^ivun on page O'J.
The jip sent u^iitioti follows the text of the new fdition puhlinhed by Calmen I>vy,
Purls, 1885, but careful collation of the earlier and later editions has made it possible
to oorrect thu errors and ntispiints of the edition of 1886.
Pagfe 92, line 15. — Bretagne. The most westerly of the ancient
provinces of France. The iiumans of the time of Caesar includec? it in
the larger district called Armorica. When the Angles and Saxons con-
quered I'jngland, fugitive fJritona emigrated into Armorica, and especi-
ally into the peninsular part of it, which consequi-ntly hy the seventh
century was called Bretagne, Brittany. The superstition of the Breton,
says M. de Saint Martin, is not less proverbial than his ignorance ; he
Ib accused of believing in fairies, dwarfs, and sorcerers. Certain it is
that marvellous stones are told in every village. Now it is the wind,
the dust, the smctki- from the henrtli, the direction of wliich towards
such a point of tbe heavens announces a fortunate event or its contrary ;
again it is the chariot of death in its rapid course which dries up the
fresh venlure of the meadows ; it is a 8[)irit hidden in the depths of the
wood that maliciously repeats words uttered near him ; moreover there
are springs and fountains whose benelicont waters he&l chronic diseases.
Page 92, line 16.— la foret de Brocelyande. <»r Brocdliamle. A
vaat forest of ancient Brittany, either between the present towns of
St. Brieuc and Quintin (on the north coast of the peninsula), or about
Paimpont (depart. lUe-et-Vilaine). further east and inland, and cele-
brated even in the twelfth century as the wood in which Merlin was
brought under the spell of Vivien.
"And touching Breton sands, thej' disembark'd.
And then she followed Merlin all the way,
Ev<)a to the wild woods of Broceliunde."
- Tennyson, Merlin and Vivian.
The forest of Paimpont has the greater reputation to-day as the scene of
[191 J
IT— ^
193
LA F^B.
Merlin's enchantment. On the western border of the forest near Lam-
brun, ia the famous fountain of Baratitoii, ;i few drops from which once
were repute<l to work miracles. 'I'o-day when it roars people say a
storm ia coming, and to it, in times of drought, proceaaions w«nd their
way to aak rain from heaven.
Page 92, line 18.— Merlin. A British prophet and magician during
the English invasions. In GcofTrey of Monniouth he is fablud to havo
sprung from a demon and a Welsh princesa, but, buiitiscd, he turned all
his magical gifts to good, in tin? service of Arthur. The poets seized on
him and invented the story of his amour with Vivien. Overcome by
the wiles of this enchantress, he fled with her to Brittany, to the forest
of Broceliande, and there dwelt us a savage.
Legends of Merlin were probably carried by fugitive Britona to
Armorica ; yet native Breton traditiona maintain tli;it be was cradled in
the Isle de Sein, a low sand-bar in the stormy Baie des Tresjjass^s.
There ia even an early metrical life of the enchanter based on Armorio
materials.
Pag() 93, line 2. — Au fond. The expressions ati premier plan
(93, 4), an necoud //Inn, aufond, indicate the rebative distances of objects
on the stage. Tliey correspond to * foreground,' 'middleground,' 'back-
ground,' in English.
Page 93, line 5.— porte en pan COUp6. The meaning of pan will
be clear from these plirases : uiie (our d nix pans, a tower with six faces ;
tin ■pan d'hahit, the skirt of a coat ; tot pan ile viur, a pannel of a wall.
The pcni coup4 is detlned as surface qui Template Vamjlc. d la rencontre de
deux pans de luur, a * cant ; ' hence a porte en pan coupd, ' a door placed
cantwiae', 'a corner door.'
Page 93, line 7. — lanipe carceL The name of the French inventor
ia taken to describe bis lamp. Bertrand-(iuillaume (.'arcel (I7i)0-1812)
was a poor watchmaker of P.aris, who by dint of skill and patience
accomplished his <lesign of inventing au improved lamp. By "lampe
carcel " is meant a lamp in which the oil is pumped up to the wick by
clockwork. It was introduced into I'higland about 1845, and goes under
the name of French or mechanical lamp, or more frequently "carcel
lamp." Cf. "In the bright white light of the carcel lamps," Miss
Braddon, Asphodel, v. 60 (Murray's New English Dictionary). Lamps
oi tlus kind are pronounced, on account of their intricacy and expense,
I!
NOTES.
193
objectionable for domestic purposes, but we ralaable for light-honsat.
See Knight's Diet, of Mechanics, Art. '* Meuhanioal liAmp."
Pago 93, line 16. — chais6 OU X. An x or an ixe, as name of a piece
of furniture, is a small stool, the croaaod legs of which have the shape
of the letter x.
A'l
SCENE I.
Page 93, line 27.— le comte.*
the actors relative to one another.
The foot-notes show the position of
Pagre 94, line 4. - habitation entre cour et iardin. See
19, 13, note.
Page 94, line 7.— palais des Tuileries. A palace with magnificent
gardens in the niiddlu of Paris, on the right hank of the Seine. It derives
its name from the first location of the villa of Pierre des Essarta, near
tile-works {tuHtricH). ( !atheriue dei Medici chose it as the site for a ]jalace
begun in lotJG. Successive rulers, Henry IV., IjouiaXIII., Louis XiV.,
Nap'ileon I. and Napoleon III., greatly enlar^'ed and einhellished the
oriuinal structure, so that it is now one of the chief edifices of the
French capital.
Page 94, line 10— je n'ai pas pr^tendu vous offenser.
Prdk-ndre -Vh&rQ infinitive ^awotV C intention, to intend.
Page 94, line 21. aurais d^sir^. This is a euphemistic Future
Imperf. (<'ondit.). It softeii-s politely the expression of desire. 'I
should have wished.' Cf. 82, 3, and note.
Page 94, line 22. ~4 la nuit tombante. ' At night-fall.'
Page 95, line 31 — vienne la Noel. Woe/ is masculine, and is
here only apparently feminine, since hi Xoiil is only a contraction of la
fSte da N'lel. The use of tlie suhjiuictive vienne. may be compared with
the word in the corresponding Eiig colloquial phnise, 'come ( 'hristmas.'
In each case the subjunctive represents a dependent relation, perhaps a
supposition or wish, — ' provided ....', perhaps a vague imperative.
Page 96, line lo.— Ce qu'il y a de certain. See 27, 13, note.
Page 96, line 17. — que I'on sache. I'his peculiar employment of
the subjunctive snvoir in tiiis construction should be noted. It repre-
sents well the vague force «)f the mood, indicating a modilicatiou of the
meaning of the verb. Cf. IL n'est poa Id, que je, sache, He is not there
FT
I' I
194
LA F^B.
h'lU i
, '1 S
J
i
1
.1
as /or tu I know. It is even used in iudicutive constr actions, 110, 26,
to express modified statementH.
Page 97, Hne 10.— jeter sa d6froque. D^Ooqiie is connected
with di'/roqtier, to deprive u monk ot liiH frock, hut itu Bigniflcation in
enlarged. It is UHud in two suiisoh : (I) // duiine taute hu lUfroque d sen
doniMtitjuen, He gives all his casf-olF clothe.s to his Hurvuiits ; ('2) II lu'a
UxitutSen mouranl tuute «u d^l'roqtn', tie left iiu; when (lying all hia wearing*
apparel an.l '^hattelH. Kender, ' put iin end to it uU.'
Page 97, line 16,— avoir 6t6 en butte. J^/re en hHUe = itre expoti.
Page 97. line 17.— que JB m'en prondrai. Cf. 9i), 4. .S> prendre
d que/qu'un {de quelque ch(>-«) = /<■ qm relic r d cdiisc. de, le retulrt reapon-
table, lui vm^iuler U tort, ' whuui I uhuil liuld rcsponuible.'
SCENK IL
Page 08, line 9.— que r^v^le les traits. Note the eflFect of
this chunge of order by wliich the un([UHlilit(l verb in the dependent
sentence is placed at the beginning rather tlmn the end of its elaui>e,
adding greatly to the melody and force of the sentence.
Page 98, line 28.- veuiUez me croire. The two imperative
plurals oi vouloir are vault z-rmis and reuilli-,., with a decided diflfcrfnce in
meaning. Vou/ez-voiis vnus tuire. Please be quiet, l!e (juiet, will you (cf.
75, 29). Veuitlez If. /aire, lie so kind as to do it.
Page 98, line *J8.— sur parole = s«r la. ynranfle df ma bonne foi.
The distinctions bi't'^een parolt. and viut are as follows: parole— (I)
word, in tht- sense of si<,'niticant discoui.se, — la purole de Dim, the Word
of (iod ; (2) power of spuch, — JHcit a ilound la parole au.i; lioinnies, (iod
gave spc-eeh to man ; (.") jtronuse,— // « ij a rdd .sa parole, He has kept his
word. Mot~(l) word, indej)endently considered, leu deux mots nui-
vaiits, — the two following words ; (2) notable leuiarks, uii bon mot, witti-
cism ; (li) answer to a riddle, etc. — " le mot d'une enigme," 135, 4.
Page 99, line 6.— envers VOUS. distinguish the use of vers and
envem. Vers denotes (1) direction in space —ff?'.s la riiu^re, towanls the
river; (2) about — of time — vers deux heitres, about two o'clock; (3)
(sanctioned by good authors but condemned by the Academy) { = envers),
with respect to. II sesL montrd perjide vers (better eiirer-s) son ami.
Envers uieaua as regards, towards, referring to persons. Jl s'est muntre
HOTKS.
195
compatiMant envfrit lea jmvvre*, he showed himself oompamiionBte to the
poor.
P.iKe 99, liiif 11- contrition d'A present. The wlverhinl phrane
d jrr^Hent, now, is lit n- used as a iiniui For this construrtion, cf. /'■«
moeurs d'aiijoiirtr/nti, th<' morals of to-day. Hender, 'your contrition
in the ])re8erit mfMiicnt.'
Paj?e 99, line 13. -de grand COeur. The idea of 'willingly,' ' with
pleasure,' may be exprrs-'ed l>y the tollnwiug tquivaleiit expressions,
df grand cceur, dc hnn c(eur, de toxt inon {ton, non, etc.,) cd-itr.
Page 99. 15.— injure. Jnjnro means (1) injury, wronj;, as in llfaut
pardonnor lex iiijiD'fs, We must lorj^ivo injuries ; (2) insulting remarks,
insult, as in // vduh a dit dex injures, Ho insulted you. The latter
meaning is the nieanin>r of the text.
Page 99, line 28. — grand'peur. See 14, 17 and note.
Page 99, line 28.—^ moins que — ne soient. ^ moim que,
'lest,' requires the subjunctive with ne without negative meaning.
H S O., § .{51, 3 ; L Fr., § 264, 3 h.
Page 100, line 21. — avec 5a. *In addition,* *into the bargain.'
See also .33, 7, and note.
Page 101, line 5.-4 la guerre oomme k la gruerre. A
French proverb, which sitrnilies that in certain affairs we must be pre-
pared to accept the privations, etc., that are their inevitable accom-
paniments.
Page 101, line 11. — en plein hiveT=a'Uplu$/ort de I'hiver, ' in the
depth of winter.'
SCENE III.
Page 105, line 6.— quitte k ohoquer. See 42, 17, note. Qnitte
has its primary meaning 111 such phases as Je I'ai p'ti/4, me voi/d qiiifff, I
have paid him, now we are quits ; Nous su7)ime.s quUtes, We are quits.
It has a secondary meaning, Voiis Stes qvilte de voire ]>ai'ole, You are
released from your promise : II en est quitte d bon rnarcJid, He comes ofif
cheaply. The phrase in the text varies most from the primary meaning ;
a similar phrase is Voua le ferez, quitte d itre puni, You will do it, even
if you are punished afterwards.
Page 105, line 10.— agr^er mes services. Not 'agree,' which is
co$vtenir de, bnt ' accept,' accueillir favorablement. So in ending a letter
196
LA riiL
we commonly write Atjrin Vex]rrfnit%on de ma nncire amitid, eto. As a
lU'Utor verb (tyr^<r = /tfaire : La vif Mt un mftn i/ni n'nyr^ </ue par ta
Hniire, Life is a tlinli that uiily th*! Hauoo mak*'M iigrtiuable.
Pa^'e 105, line 17.— il ne me sert pas. Tbia |)un on the two
meaiiiiigH of tho v«,t1)— .scrwir, to bu iistit'iil, and Mercir, to serve — can l»o
brought out by ruutlcring "surf in 1. 15, ' is of Murviuo,' and in L 17,
'aorves.'
SCENE IV.
Page 107, lino 9.— une pointe d'app6tit.
tite.'
' A tonch of appe-
Pago 107, line 17. — Th^baide. 'I'h** ancient Th«;baia conHtitnted
much of what is now 'J|i|>cr and Middle Kgypt. It was thu tirat in*
habited and civili/ud portion of Ivgypt, with itH capital at 'I'liuljes. In
the Thebais lived thu first ( 'liri ttaii hermits and ant^liurites.
Pagfe 108, line 3.— mardi, jour d'ltaliens. Itnliem here
refers to tho Theatre-ltalien or 'riieiltre-Ventadoiir of I'aris. Similarly
we tind *' Aux JtaHctt>," as a title to Owen Miredith's puom. Cf. tho
common phrase, On a jou4 aujourd'hui Don Jmni, oiix /lof'uns, " [)on
Juan" was played to-day at the Italian Theatre. Tiio rh6a.tre-ltalien
is the most faahionablu opera-house in Paris, made illustrious by Ho».sini,
Donizetti and Bellini, and by the singers Kubini, Mario, Tamburini,
Lablanche, Grisi, Peraiani, and Malibrau. Performances are on Tues-
day, Thursday, Saturday.
Page 108, line II. — il m' en COtlte. -^ generally accompanies
eoUte used impersonally. Cf . // m'en coiile bon = Cela m'a iU tris pdnible.
Page 109, line 1. — trappiste. The Trappist monks are a com-
munity of the order of St. Bernard, founded in 1 140. 'i'hey occupy many
monasteries throughout Kurope. One is maintained, as well, in Ken-
tucky, and one in Quebec. Perpetual silence, abstinence from moat are
some of the rules of the Trappists, whose austere life is proverbial.
Page 109, line 25.— Auvergne. Auvcrgne, one of the ancient
provinces of France, forms to-day the departments of Puy-de-ddme,
Cantal, and a part of Haute-Loire. It lies in the centre of southern
France, and is mountainous but fertile.
Page 109, line 33.— que n'alliez VOUS. Qm=pourguoi, and there*
fore the negatire p<u is not expressed. II S O. % 495, 1; L Fr. §261,1 e.
NOTKS.
197
Pagre 111. liiifl 12.- n*y Outpour rien- 'Uiwl nothing to <lo with
it.' See note to 115, 11.
Page 112, line 9.-j'en euis 14. a«o 19, 24, note. •! have
n-AclHul thJH point.'
Pnj^o Il'J, line 1 8. — d6s le lendemain. Note the ♦•niph.itii; force
of (Um, — 'on thi- very next tluy.' So din re toir, tliin very evening.
Page 113, liiH- 34. — mauvaiso tSte. A common phrani for nn
impulsive, hondHtrong jtoraon. i.itt. dclineH : " peri*onue ttujette d, heaU'
coup iVfcurts et de trai'i'ra dam »a cttmlinte, oil dana «M opiniuM ; ei
atuui liomvie qui prend facUfineiK (juerelle et duel."
8(;e:.k v.
Page 115, line 6.— de 1b part du pauvre Kado, />« ^a. part
is U8t'»l uf persons from whoiii .luytlunj^ comes, or on whose lnhnlf !iny-
thitig is done. J'hitfM-lui d' ■< /iHcitdfioyiH de 7nu /icrf. congratulate him
for rae. J)e qiielh- part vieunnU oh pr^Ninlx? From whom do those
j)io8entg como ? Itender, 'on behalf of.' Cf. " J'ctais de votre part
I'ohjet d'une inilixcrete raillerie." 129, 2.
Pago 1 1 'J, lino 1 1 .—la tAte n'y est plus. The forre of y Hre may
be seen from such seutencea as Jt n'y unis pour rien, I had nothing to do
with the matter ; Vans n'y Stcs pas, You pay no attention. Hen.ler,
' He is no longer sensible.'
Page 11.5, line 14 — je vais COUper. The accAs is cue of fever;
eouper la Jiivre = emp4cker le retour drs accin, ' to check,* etc.
Page 116, line 27. — comme qui dirait. J^ee so, IG, and note.
Page 116, line 19.- VOUS y tenez. Cf. 68, 3. Tenlr in this
Hense=^avoir })Ot(r hut, ddsirer, and may here be rendered by 'you
(nally) mean it.'
Page 116, line 30.— pas de f^e saiis b(icheron. A jest on the
frequency with whua tlie woodcutter appears in I'uiry stories.
Page 117, line 4.— je ressemble k Diogene. Allusion to the
Well A. ,. wu story of Diogenes passing through Athens, lantern in hand
Hi hiyh noon, looking for an honest man. See De Fivaa' French Header,
p. 19.
.(!!
198
LA tAe.
SCKNE VI.
Page 118, line 29.— illustre et bouillant homonyrae.
Allusion to Hector, son of Priam, King of 'I'roy. When that city was
besieged by the Greeks, Hector performed prodigies of valour, holding
off the fall of Troy for ten years, Hghting with Ajax and Diomedes,
burning the (ilrecian fleet, and slaying many of his enemies. When at
last he killed Patroolns, Achillea was incited against him, and by the
aid of the gods slew the brave Trojan. Strictly, however, the allusion
is to the character of Hector as found in the dramas of the middle ages,
where he was represented as a tur])uleijt, insolent, blustering soldier.
(Hence the meaning of " to hector," etc.)
Page 119, line 16.— allez. Cf. 15, 4, note.
Page 119, line 20.— n'en serez pas ie bon marchand. The
phrases ilre iimnvain marchand, .ie troiivcr iiiunntis matrlutinl, iiilre pas
bon marchand {d'utie chose), are all r.?cd with similar nvamu g = .'ietrouvcr
mal (d'une chose), to have to suffei- for, tt) get the worst of.
Page 119, line 21.— je suis ferre a glace. £/refeiT4 or itre/errd
A glace, is colloq. and tig. for ilre hioi hdhi'e ; here, 'I am up in all....'
Page 119, line 23.— tel que VOUS mo VOyeZ. Cf. 20, ;">, note.
Page 119, line 24. — ^ quoi- • mordre. Mordre fl qncltjue, chofie =
y prendre goilt, y faire des projr^K, 'have a liking for,' 'to get along
with.'
Page 120, line 2. — tenez. The interjectional use of the verb ; cf.
note to 15, 34. Kender, 'there now.' Cf. "Tenez, veillez i cela,"
128, 21.
Page 120, line 6.— je te Vais Jeter. i)TJe vabi te Jeter. The posi-
tion of to is optional. Cf. H S G., § 447, 1 c ; Z />., § 158.
Page 120, line 8. — un ami k moi. The speaker might have said
"un de mes amis."
Page 120, line 12. ~ sur ces entrefaites. Or dans ces tntrefaitea
=en ce moment-Id. The word is used only in tliese constructions.
Page 120, line
16.-
-que je meure.
This is
a subjun
ctive with 1
optative force—'
may
I die, if it was.'
To
exphi
in the construction, |
understand some
such
verb as je couKenn.
Page 121, line 6.-
-Vous y §tea
Cf.
111,
12; 115,
11,
notes
• You've hit it.'
NOTKS.
199
Page 121, line 19.— qu'il VOUS Rache gr^. Subjanctive after
the question in " peusez-von.:.'' Or^ -rt'cotinai^sancp, grntittide, when
used with savoir : — savoir ijr4 or saroir huit <jrd~-4tir nntufuit or content;
aaooir mauvals </r^—Slre mal antUfait, wd'-ontent.
Page 121, line '2-J.— tables toiimantes. i'his is one of the
favourite perforniatices of spi ritualists I'eople are seated round a table
with their hands on it. It is made to move, apparently witl)out any
force on their part.
SCENE VII.
Page 123, line 20.— Mon ame va y passer. V pa/tafr is used
with the meaning of vionrir, ne perdre. Hence render, ' I shall lose my
soul. '
Page 124, line 10.— voil4 le paquet. 'rhis phrase is no doubt
derived from the somewhat common exj»rtssion donner le pufjiicl^donner
comjd (d vn doiwstviue). Yvounet. expecting to be transiiorted into the
next world, exclaims " voilJi le puiuct," :\h\u)iit=^voilcL le dernier rcnip,
this is the liuibhiug stroke. ' It's all up with me,' 'Thei'e's tho fluishixig
stroke.'
SCENE VIII.
Page 125, line 5. — VOUS en tenez. En tenir- to have received
blows, etc, and figuratively, to have experienced something disagreeable.
lb ; of.
cela,"
ie pofii-
iQ said
\-efaUe8
'Q with
uction,
notes
SCENE IX.
Page 126, line 7.— commo vous voil^ fait. 'What a state
you are in ! '
Page 126, line 11. — en train. The force of en train may be illus-
trated by the following sentem.es : // est en train de xe perdre, He is in a
way to ruin himseii ; Xoiis ■•iummes eii train de jmicr. We are iu a mood
for — ready to — play ; II a mis cett<' affaire en train, Hg has 8.>t the matter
going. Render, 'disposed,' 're:idy.'
Page 126, line 18.— fsoyez sagQS. 'Vaf/<? applied to children means
•good.*
SCENE X.
Page 127, Une 16.— temps que la reine Berthe fliait. A
proverbial expression to denote the legendary past, witli manners very
different from our own. People say also du temp* du mi OuillemoL
200
LA F^B.
li ; i
Berthe, sttmamed au grand jned, who died in 783, was the wife of Pepin
the Short and mother of Charlemagne. 'J'hc poets liave celebrated the
life of this queen, relating how she was carried off the day of her mar-
riage, while a serving-woman, who resembled her, was put in her place ;
how the true queen escaped from her captors and dwelt as a servant
spinning with her distaflf in the home of a game-keeper ; how her mother
visiting Pepin discovered the deception put upon the king, and finally
restored Bertha to her royal spouse.
Page 128, line 5.— touchez du piano. Toucher, with certain
insti'uments played by the touch =:joiier de: — Elle touche hien Corgtte,
She plays the organ well. Toucher de is used with the same meaning :
—Elle touclie bien du jnano, She plays the piano well.
Page 129, line 9.— le mot meme de rexistence. See note
to 98, 29 (3) ; ' the very key of life,' * the answer to the riddle of life.'
Page 130, line 18.- -Roger Beaumanoir. There is a peculiar
appropriateness in the name, which is that of one of the historical
families of Brittany. The mortuary chapel of ti e Beaumauoirs is in
the Benedictine Priory of Lehon, near Dinan.
" Beaumanoir ! & ce nom de glorieux prodiges
Dea sifeclos dcoulns rdveillent les prestiges :
La i)ierre des tombeaux a paru se mouvoir
Et des trente Bretons les clanienrs belliqueusea
Semblent r^pondre, sous ces vofltes famenses,
X CO grand noni de Beaumanoir."
— Avbry,
Bee Brittany and its Byways, by Mrs. Bury Falliser.
Page 130, line 31.— je VOUS jure. Jurer in conversation is scarcely
as strong as 'swear'; it rather = ' assure.'
Page 131, line 4.— laissez-VOUS faire. Se laisaer followed by an
infinitive, means to permit, etc. Jl se laisse tomher, He lets himself fall.
The active infinitive in Fr. after laisser corresponds to the passive in
Eng. Hence render, ' Let it come,' i.e., do not resist the inclination to
sleep.
Page 131, line 16.— ohien danois. See 66, lO, note.
Pafire 132, line 14.— cela se peut. See note 66, 10.
NOTE8.
201
Page 132, line 20.— il a suffl . . . .de Tamour. This de is not tha
sign of the partitive, but is the regular construction with the general
noun, when suffire is used impersonally. Of. // neus sujffit de Vhonneur,
Honour suffices us.
Page 132, line 28. — qu'^ cela ne tienne. Used impersonally as
here, tenir refers to the obstacles in the way of a thing being done.
Render, 'let that not stand in the way.'
Page 132, line 28.— aussi bien.
dans lefait, *in fact.'
Au89i bien, m a oonjunction=
Page 132, line 32.— jamais femme ne m'inspirera. l^ne ia
omitted here, as usual, before the subject of a sentence introduced by
jamais. Of. 74, 22, and note.
Page 133, line 2. — soiree. Soirie represents the evening with
relation to what it contains — tiie business or pleasure that ia carried on
in it as distinguished from aoir, the time itself.
Page 133, line 15. -les paroles sacramentelles. Les mots
sacrament aux or Ica jjai'ofes tiacrame.nUiles, are the important words
necessary for the conclusion of a treaty or other matter ; ' the decisive
words.' Sacramental(e), sacram£ntel{le) are equivalent forma.
Iicarcely
^d by an
self fall.
Bsive in
ktion to
SCENE XI.
Page 134, line 10.— au fait. Used in various senses, — (1) in fact,
indeed ; (2) =:tout hien conddir^, after all ; (3) aufait, monsieur, to the
point, sir ; (4) // est au fait de cette affaire. He knows all about that
business. Render, 'in fact.'
Page 134, line 11.— ce pr^tendu rajeunissement. Pr^tendu
is one of the few past participles that may stand before the noun they
qualify. // .9 C, § 4:{(), 3 h ; L Fr., § 79 d.
Page 135, line '23.— de par le ciel. De par -de la part de, on
behalf of. It is a construction of O. Fr., in which the possessive de with
proper nouns was usually not expressed, ((^f. H6tel-Dieu=Holel-de-
Dleu. ) The construction is preserved in such expressions as de par le
mi, in the king's name. Render, 'in the name of heaven.'
SCENE XII.
Page 136, line 4. -baguette de f6e. The wand of the fairy or
magician, used to trace the figures of magic.
IP
{].
I' 'I,
I i
!! I
1 \
1 i '
f
, (t f
If I'.
APPENDIX.
EXERCISES FOR TRANSLATION INTO FRENCH.
Much of the material for translating these sentences wiU be found in
the text of Le Chien du CapUaitie
1. "When shall we dine?" he asked his wife.
2. We shall miss you.
3. The young girl's father was a farmer.
4. She was still speaking when the door opened.
5. The door had to be rather large to let them in.
6. The rest of the day we both had peace.
7. He entered the lining-room solely to ask questions.
8. The earth is not large enough for him.
9. The dog ate the chowder.
10. Open the door ; you have shut us in.
II.
1. He ran ronnd the house.
2. The dog put his paw on the edge of the chair.
3. He stopped when we met him.
4. We are really obliged to you.
6. He trembled lest he should be sacrificed.
6. Choose between him and me.
7. Which will you have ■
8. I know it well.
9. Do you know her ?
10. Are you for me or against me?
203
204
ii
1
■
i
iii
'■ili'fl
AFfBNDUL
III.
1. What do you want?
2. I do not know what I want.
3. She answered me in a whisper.
4. The dog roae and followed his mastur,
5. When I was a bachelor I did what I Lked.
6. He resumed his place without saying a word.
7. That is the main point, of course.
8. It is not difficult to notice that.
9. He looked at hia enemy with an air of triumpik.
10. Let us sign a treaty of peace.
IV.
1 . Tyranny is never good at bottom.
2. He was broad-shouldered.
3. Can you carry a bag of flour ?
4. His beard was cut in the American style.
5. At the age of sixty, he retired from business.
6. Taking everything into account, they lived happily.
7. A lioness has no mane.
8. Do you find this to your taste ?
9. The ocean of life conceals many rocka.
10. That is what the captain told me.
•V.
1. I think they wronged him.
2. He reproached his friend for his disdain.
3. Madam was not mistaken.
4. The man resolved to retir«.
^. I do not understand that.
BXERCI8I>:S. 206
6. I shotild have liked to see them.
• 7. It was not from him that resistance had come.
8. The dog escaped from his master.
9. I do not mean that.
10. She was very dear to them.
1. The child's affection increased.
2. She pretends that she gave them none.
3. He was totally lacking in humour.
4. One was as good as the other.
5. He was a man of fifty-one years of age.
6. And yet no one would have thought him forty.
7. His defects were redeemed by many good qualities.
8. He resembled his brother.
9. He did not even have a moustache.
10. All that prevented me from going.
VII.
1. BuflFon was a Frenchman, a distinguished member of the French
Academy.
2. Captain Pigault did not buy the dog.
3. I was not thinking of that.
4. One evening we were walking along the tow-path.
6. We threw stones into the canal
6. The sports of children are sometimes cruel.
7. He went up to the boys.
8. The dog swam vigorously, and finally reached land.
9. They were driven away by threats and blows.
10. The poor beast was overcome by fatigue.
MHii
M
mi
ll :
206
APPKNDIX.
VIII.
t I'be captain's suul wau tillud with geueroas compasHion.
2. " Yousefc of niacals." he cried.
3. "Are you going to (irown the dog? "
4. Che swallows beuaine friglitetied atid scattered.
6. We have heard it said that he o£fered no thanks to his i-escuer.
6. T do not know whether he has need of it.
7. Iiiatead of going slowly, he ran.
8. That do;r jg 8Uspicious of ns.
9. That man can express his feeliugii with much eloquence.
10. do and offer your thanks to liim.
IX.
1. I do not understand the language of si::Ms.
'2. The French language is very expressive md ch-ar
3. Y<m are mistaken, we have never iua<le hia auquaiiitan<;o.
4. I shall try again.
5. What must he not have suilered.
6. They mean ns no harm.
7. Isn't he hungry I
8. Have you paid the man ?
9. Have you paid for the meat ?
10. Have you paid the man for the meat T
1 1 •; !
Kii
111
1. Remain a few minutes in the same place.
2. He resolved to ask in what direction they were going.
3. The Gauls wore very wide breeches.
4. Let us take our way home again.
6. Do yon know the captain's song !
BXi:rcI8BI.
« Yon will find it in the Notes.
7. Learn it by heart
8. It is a very fine song.
9. The captain was sorry to loave the old «hip.
10. It had carried him to the .uda of the earth.
i07
XI.
1. He aaked the captain who it wa. that waa .peaking to hin^
2. Hi» name is John.
3. I do not think mnoh of hie politeness.
4. He did not even answer me.
6. A8 far as that goes, you are in the wrong.
6. The captain went there to get a cargo of coal.
7. That poor feUow is always drunk.
8. Does he behave as well on sea as on laud ?
9. Between you and me he is of no account whatever.
10. You ought to sc^ him walking behind his master.
xn.
1. He wants only money to begin.
2. She understands Italian. German, and Dutch.
3. He never makes a mistake.
4. Many people do not believe it.
6. We noticed a man walkin. along the embankment.
«. He stopped again, as if he had changed his mind.
7. He took a spring and plunged into the water.
«. The ship was going before the wind, towards the open sea.
9. If we hasten, we may catch up with them.
!•. They hare a mile the start of us.
!'i.
l''''
I! ,. J
llf
208 APPENDIX.
XIII.
1. Even if he wanted to come back, he couldn't now
2. On the Ist of last month wc came here.
3. It was wrong of you not to come.
4. There he is coming.
5. I do not want him to come.
6. They have escaped the danger.
7. I should not have expected it.
8. We shall wait for you.
9. We shall expect you.
10. The ourreat carried theia to the bridge.
XIV.
1. The dog remained for a moment undecided.
2. He seized it for the second time and took it away.
3. The deed was dune more quickly than I can tell it
4. He remained faithful to the last.
6. As soon as I saw him again I knew him.
6. His conduct was seen in its true character.
7. His experience was completely lost.
8. I have just seen him.
9. Your father has just come.
10. Where is he? He has just gone.
XV.
1. He was a stranger without home or friends.
2. He had a habit of stretcliing out his left hand.
3. I do not doubt the difficulty of the situation.
4. He was astonished at it.
5. One would have thought that he could have defended himself.
EXBRCIflKS.
6. Tell me all that he said.
7. It would be strange if I could not leave him there.
8. Listen I the seven o'clock bell is ringii.y.
9. He has only us in the world.
10. Lot us address him ; he will understana us.
909
iself.
XVi.
1. Let na not think any more ot it.
2. Let us follow him ; he is our friend.
3. That is an ideal landscape ; let us look at ifc.
4. His childhood was passed in Yillerville.
5. It was formerly caUed by another name.
6. Do aU those who work hard obtain wealth ?
7. His wishes were gratified.
8. Midway up the steep ascent rose the Ohapel of the Virgin.
9. The houses were quite filled with saUors.
10. Last autumn by diat of work and economy he paid for his farm.
XVIL
1. That is she who was saved from shipwreck.
2. We had the good fortune to find the sailor at home.
3. On one side was the yard, on the other the garden.
4. How vast and beautiful ia the sea !
5. He was a sailor for many years.
6. What was the cottage called?
7. It wag called the Villa of the White Rocks.
8. He had been gathering strawberries for an hour.
9. It is your fault, not our^
m He was Ute in returning and the soup was spoU^^d.
:«-?=
Ci
liiji
Cl> ;■
I! <!
P'fti,
210 APPKNUIZ.
XVIII.
Whom h»Te you invited to «upparY
Who is following us?
What (lid you hear in the house ?
It Avas uot the captain who was invited.
You will see that we shall be welcome.
In him, suffering always awakened oompaainon.
lie does not wish to go home.
What is going on there ?
Nobody oould have done it with more intelligence.
Neither wariath of sentiment nor clearness of thought was
wanting.
XIX.
Let us not tell our secrets to anybody.
We may believe thnt his choico was alroady made.
All the affection which he had had was gone.
Do 1)''- leave him for a second.
May I accompany you in your walk ?
Saint Koch was boru at Moiitpelier in 1296.
He fell ill of a plainc that was devastating the country.
He would have died had-it-not-beeu-for (jian«) a dog that brought
hiiu food.
Always try to muke yourself useful and agreeable.
See that the outer door is always closed.
XX.
Boys, you must take off your caps before ladies.
New8p<apers keip us informed every day of what is going on.
The maritime affairs of Europe, and especially of England, are
interesting and important.
The dog ran as fast as his legs could carry him.
1.
2.
.3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
1.
o
3.
4.
5.
6.
7.
8.
10.
1.
o
.3.
IXKRCISR8. 211
a. Re wa« v.M y ,'rateful for the kindness of his fri. nd.
r>. The prouf of the in.ia'H innocoaco wiw complete.
7. I'he Ictter-ciiriier stopped at the foot of tho liill.
8. What is good is beautiful.
9. I'he truth of the proverb is recognized.
10. He wiU occupy uo longer the Hrat place m his master's affection.
was
ight
are
XXI.
1. I do not like either dogs or cats.
2. Unfortunate Zero could not win the favour of hi<i mistress.
3. Setters are not appreciated at their just value.
4. They are intelligent, handsome, and affectionate.
5. Wait till I come back,
6. He withdrew from his difficult position with ^reat sagacity.
7. Many men give no proof of a liberal education.
8. While testifying gratitude to his master, he did not shosv it
to excess.
9. She has no right to be jealous.
10. You cannot escape a long constraint.
XXII.
1. I ask nothing more of heaven.
2. They did nothing to bring him hack to a better existence.
3. You are mistaken, if you pirmit yourself to believe that.
4. He resolved to treat her as a strangcir.
5. He did not show himself disposed to notice it.
6. The temptation was strong and he yielded to it.
7. This temptation was to be for bim the cause of many cruel mis-
fortunes.
8. Crossing the yard, she let fall one of the eggs.
■:^
r-vini
:Si
J
IM'
Jifll
liM
212
APPENDIX.
9. The price of that article ia reduced ten per cent.
10. She confessed her fault, and nothing more was sai'l of it.
XXIII.
1. The evening before, they all were on the watch.
2. Every day is not a holiday.
3. They will not dare to protest.
4. She was a profound observer.
5. To make one's way in the world, one must be honest.
6. He was not long in noticing that.
7. The hens came out of the stable.
8. He found the casks empty.
9. We are disappointed, of course, but not discouraged.
10. He has studied law and philosophy.
XXIV.
1 . He can tell the time by the sun.
2. What time is it by your chronometer ?
3. I can't keep track of the time without a watch.
4. It was he who arrived first
5. You will have no trouble in finding the place.
6. They are nothing else than plain watches.
7. They are not chronometers.
8. " One step more will be a crime I " his conscience cried.
9. The whip descended with so much force that he screamed with
pain.
10. He went to the door of the house, hearing the noise from out-
side.
XXV.
1. Th'3re was something very mysterious in his conduct.
2. If lie ever began, he would go to the end.
EXIIRCISES.
2! 3
with
out*
3. The thief found no money in tlic kitchen.
4. There are occasions when everything seems to coTispire against
6. The hour of hesitation has juissed ; we must act,
6. Through the slender shell he saw the light.
7. There is no need of telling us what is good.
8. Vice, as well as virtue, has degrees.
9. It would not be right to deprive him of his breakfast.
10. He who loves danger will perish.
XXVI.
1. I have only ten minutes to set the table.
2. On board the boat we dined at ei^ht o'clock exactly.
3. There is often a delay of ten minutes before the train goes.
4. S he ran to the kitchen to get the axe.
6. An earthquake plunged the city into confusioa.
6. That is something I can't understand.
7. I was not well this morning.
8. She went to get coal, but found none.
9. What will the master say ?
10. We can't believie in anything now. ,
XXVII.
1. He had to undergo a formal examination.
2. Instead of finding two egys as usual, she found only oae.
3. That is something rather strange.
4. I should not have expected it,
5. It seems to me you might have done something.
6. What do you say about it ?
7. You give me but little time.
8. She was in a lather bad humour all day.
9. Sli.s looked at hlnn twice to see whether he was laughing at her.
m
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APPENDIX.
xxviir.
This scene might be more dangerous than the firat one.
There was a storm for two days.
Three times in succession she called Zero.
Those whose consoicuces are not clear are unhappy.
Without seeming to do so, he was watching her from a distance.
The worthy sailor suspected nothing.
What can he want of me thij morning ?
He went for supplies, which he brought home uutouched.
Pronounce these words slowly and distinctly.
The tobacco-dealer and letter-carrier were both well known to
Zero.
XXTX.
00 away iramed'ately and do not linger on the way.
1 like to see a customer coming who does not beat down prices.
Each one must take his turn.
He aelected two e^'gs out of a box.
" Anything else ? " asked the grocer, by force of habit.
Do you know what you want ?
He did not know what he was going for.
The higher he ascended the hill, the stronger the temptation
became.
She was pressed for time and uneasy at not seeing the ilog
come.
The dog brought the eggs as they had been given him.
XXX.
It is not possible perhaps, but it is true.
2. It must be confessed that you have a delicate taste.
3. They know that we have often complained of it.
4. That was not the word I used.
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
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10.
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EXEKCISKS.
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7.
8.
9.
10.
One ^70uld have thought that she doubted the sincerity of his
words.
He would lilce to he able to change the subjecfc.
The bell is not witliin my reach ; I cannot iin<,' it.
•She waited for the question that her mistress was going to ask.
1 think I have a right to demand that.
Where do these eggs come from ? TLey co ue from the gi-ocer's.
XXXI.
How long have you been buying cgg.s from the grocer ?
I should like t) know what you have been doing?
Tliou canst not say 1 did it.
All that I know is that she gave me a week's notice.
She thought it prudent to retire.
What had better be done in such a case ?
Be very careful not to let the horse feel the bit.
They left the dining-room after a few niiuutea.
I want to see clearly into this matter.
I do not wish to be deceived. ,
ii
XXXII.
1. They could not get any higlier.
2. That is something really strange.
3. In the nest likewise, she found traces of disorder.
4. Who is that man ?
5. When she wants a thing she must have it.
6 There is absolutely nothing to do I'or the present.
7. Her sleep was usually light.
8. She would have been a vigilant treasure-keeper.
9. He rose, dressed himself quiekly, and went out.
10. Let us walk round the house.
I' M
APPENDIX.
XXXIII.
1. There was no possibility of doubting it any longer.
2. She could not stop there.
3. " How foolislj I am ! " she said to herself.
4. This dog is usijful, but ours is good for nothing.
5. Impertinence is a kind of riuleness.
G. He recognized in her the mistress of the house.
7. He is not a man who can flatter.
8. Run to their rescue as soon as they utter the first cry of alarm,
9. She heard a slight noise that was made in the yard.
10. The young rascal ! I'll have it out with him.
XXXIV.
1. She rose fiom the chair and ruslied after the dog.
2. T should like to know how far he was guilty.
3. He held his breath and walked on tip-toe to the far end of the
room.
4. Cartouche and Mandvin were well-known bandits.
6. She needs more time to attend to her work.
G. That was what ruined him.
7. Look out of the window and tell me what y^u see.
8. Shall we have long to wait ?
9. She was very angry, and really she had reasons for it.
10. She would have liked to x^uuish the rascal at unce.
XXXV.
1. Once outside, he rrn as fast as his legs could carry him.
2. The captain had retired somewhat prematurely from au active
Ufe.
3. His conscience was quiet and bis appetite good,
4. Loam to be a good housekeeper.
EXKRCISES. 217
fi. See that the house is tidied before I come down.
6. He preteuded not to have seen anything.
7. He is afraid ; he will not do what I want.
8. Wake up. you have slept long enough.
9. Can't you put it off till to-morrow ?
10. Never put off till to-morrow what you can do to-day.
XXXVI.
1. Boil the eggs till they are hard.
2. Remove the shells.
3. Cut the eggs in two with a sharp knife.
4. Separate the yolk of each from the white.
5. Put all the yolks together.
(>. Mix them well with some minced tongue or ham and a little
butter.
7. Put in some parsley.
8. Season well with pepper and salt.
9. Fill the whitos again with tlie minced yolks.
10. That is what they call "stuffed eggs."
XXXVII.
1. He replied in a grave tone of voice.
2. It is [vaut] better to show patience than to give way to fse
mettre en] anger.
3. Every opportunity he can lind, he testifies his astonishment.
4. In spite of her prayers he kept the dog.
5. What good quality does the dog possess ?
6. No other dog could do that.
7. The captain did not know what resolution to take.
8. Once a man has launclied int.; crime, he cannot stop.
9. He has not a moment's rest.
10. I wish I could get riil of it
V
i I i
APPENDIX.
XXXVIII.
1. Oentleuess is far stronger tlian reproach.
2. W(; must do him the justice to say that there were extenu-
ating circumstances.
3. The enemy were giving way, and our soldiers were gaining
ground.
4. I see clearly that you prefer a dog to me.
5. They have been married ten years.
(). I shall be the one who will be sent away.
7. You have come later than usual to-da".
8. Although we often complain, he always forgets it.
9. He glanced at the dog.
10. The rebels finally asked pardon.
XXXIX.
I. She has a habit of staying away on examination days.
2. I wonder yet how he came to know it.
H. Strike the iron while it is hot.
4. He bears us a grudge ; he will do us harm.
5. Do you know what you are going to do ?
6. That last assertion caimot be admitted.
7. When they came to me they suddenly stopped.
8. It will be a iong time before we see one another again.
9. Do you understand what I say to you ?
10. I warn you that it would have been better not to have met me
this morning.
XL.
'/Ml
1. The sailor's brother was sea-sick during the whole passage.
2. Try to get out of it as soon as possible.
3. Now and again he had remorse for what he had done.
ere extenu-
ere gaining
lave met me
EXERCISES. 219
i. He resented their familiarity.
5. He soon returned to his former habits.
6. He kept these proofs of affection to himself.
7. In any other circumstance she would have been ashamed of her
hypocnsy.
8. Tugs are small steamboats that take vessels out to sea.
9. The vessel came to land and discharged her cargo.
10. There was no need of writing your name.
XLI.
1. The captain saw the vesseL
2. He directed his steps to it.
3. He arrived at the vessel.
4. The vessel was on the point of sailing.
5. The captain sprang over the railing,
6. The railing was only a foot above the edge of the wharf.
7. He turned towards the dog.
8. The dog did not follow him.
9. He was afraid to go on board.
10. The captain understood the fear of the dog.
XLIL
1. The animal obeyed his instinct
2. He was faithful to his master to the last.
3. One may do to-morrow what one cannot do to-day.
4. Courage is seldom found with treason.
5. On his side he had not the courage to look at his master.
6. You have called ua ; here we are.
7. The doctor orders absolute rest.
%. Choose your places and wait
220
APPENDIX.
';! r
9. I do not care for scenes like that.
10. The captain's vessel was a])out to leave.
XLTII.
1. They were excellent friends and were always pleased to see one
another again.
2. I want to ask you a favour.
'A. Do you know where we are going ?
4. I do not care to tell you.
5. So great a sacrifice must not be made.
6. When do you wish to go, sir?
7. He is to be pitied.
8. I want you to be good to him.
9. The poor fellow was sent to Senegal.
10. He did not want to go, of course.
XLIV.
1 . He was not expecting them.
2. I am interested in it.
3. We shall stop within five minutes.
4. The tug will have to tow the boat as far as the lighthouse.
5. The passengers are already on board.
6. That is always the way ; the children must in the end leave
home.
7. Suoh a life would be intolerable.
8. He told them how his enemies had separated them.
9. Go and get him if he is in the neighbourhood.
10. This is the story I promised to tell you.
XLV.
1. That may be so indeed 1 but what is done is done, and there
ia no help for it now.
0 see one
EXi:r{cisKs. 221
2. Tf I knew him to bo unfortunate, I shonM be sorry.
3. We shaU have time to become accustomed to one another.
4. I shall be back without delay.
0. Say, isn't that fortunafce !
6. If you stay here five minutes longer, yon will be late.
7. One word more ; do not let him go down into the hold.
8. Never fear ; you will never see him again.
9. The tide is rising ; let us go away
10. The dog sprang o-erboarJ and swam to the shore.
XLVI.
1. The CAptain took his handkerchief out of his pocket.
2. He made it into a ball.
3. He threw it down into the hold, and said to the dog, «• Fetch it. "
4. The dog rushed after the handkerchief.
5. He found it between two pots of butter.
6. A sailor closed the hatchway and Zero was a prisoner.
7. The dog barked loudly three or four times.
8. He sprang at the obstacle with a sort of rage.
9. He realized then tliat he was lost.
10. He uttered a long melancholy howL
XLVII.
1. That resembles something 1 heard long ago.
2. They are calling to us to help them.
3. About half way home he hesitate.l and stopped.
4. You can catch a glimpse of the sea from here.
6. The ship was sailing towards the open sea at ten knots an hour.
6. " It is all overnow," he said to himself.
7. My wife will be satisfied ; that is so much.
I!'''
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222 APPRNDTX
8. It Beoms to me T shall nover forget it.
9 " Look, whether he h.vs not turned hia colour and has tears in
his eyea ! "
10. It was hnlf-past twelve, and dinner was to he at one.
XLVIII.
1. When she thought that bor liushand had long enough enjoyed
his new existc'iu;*', and that fchero was danj,'cr [d craindre]
lest he should forget the taste of sorrow, she changed her
tone.
2. One day when he had not retunied home exactly at the minute,
she received him with a frown.
3. "Dinner has been ke[)t waiting for you [vous atttnd de-puis] an
hour, my dear."
4. "I am very sorry for it, but why did you wait, my dear ? "
6. "I am really very sorry I am so late, but" (looking at his
watch) "it is oul> half-past six by me [d ma moutre]."
XLIX.
i. '• It id seven by me."
2. They presented their watches to each other.
3. " 1 think your watuh is too fast, ray dear," said the gentleman.
4. "I am very sure yours is too slow, my dear," said the lady.
5. " My watoh never loses a minute in the four aud twenty hours,"
said he.
6. "Nor mine a second," said she.
7. " I have reason to believe I am right, my love," said the
husband, mildly.
L.
1. "Reason !" exclaimed the wife, astonished, " what reason can
you possil)ly have to believe you are right when I tell you
I am certain you are wrong ? "
2. " My only reason for doubting it is that I set my watch by the
8uu to-day."
.;;?fr
KXURCISRS,
22.3
3. "The sni must be wrong then," cried the lady hastily.
4. You need not [il n'y a pas ,U qmi\ laugh, for I know what I am
Haying.
5. The variation, the declination, rauat be allowc' for \yl faut tenir
compte tU ] in computing it with [/aire la computation
avec . . . . ] the clock.
6. Now you know perfectly well what I mean ; though you will not
explain it for me, because you know that I am in the right.
7. "Well, my dear, if you know it, it is aufficieut. Are th«v bring-
ing up dinner ? " fa
8. •* I am sure I cannot tell whether thoy are, or not.'*
:! ■ I
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LE CODICILLE
I'AK
PAUL FERRTER.
[for rapid reading. J
IhIit
liif
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PERSONNAGES
OASTOX DE MORIERES m. Cosset.
^0™^^^^!^^^ M. MVLAHD.
' . M. Pascal.
MARIE DE CffANTEX^Y \rino v.
La scene se passe de uos joiirs, au chateau de Chantenay.
TIN
LE CODICILLE.
Un salon.— Porte au lond.— Portes laterales.— A jcauelio iin (;im;iiK\ -X droite, ime
tabic, avec ce (lu'il faiit. pour ct rire.— l''iiuteuil.s, chaises, janliiiiores.
SCENP] I.
PONTGOUIX, MAlilE, puis PITOU.
Marie. Et voiln, inoii v\\vc iiotairc, ])ourquoi je reste veuve.
Parce que les liouiincs soiib peisounols, egoistes, interesses, et
que lemariago n'esb ricMi .lutre chose })<)ur eux qu'uiie S2)t'cula- 5
tion! Parce (|ue la bcaute, I'esprit et le c(iair ne ticiineut pas,
dans ieur l-alauce, coutie le poids d'utie dot, et qu'il n'en est
pas .n, ;0 dis un seul, assoz aiuiaiit, assez geticreux, assez
clxev-alevesque pour sc vouloir eiubarrasser d'uue femme sans
: . '.une ! XO
PoiiTGOUiN. Une veuve ('. ■ "' ihil)ar . . . pour cause de mi-
saritliroijiel ...
]\Iahie. Le ^Malabar. . .uioins ]:\ bucher ! . . .
PoNTGOUiN. Yous t'tos ton'iblemeat sccptiquo !, . .
Mauie. a qui la faiite'?. . . A cctte double experience 15
que les liasai Is de j^^-y \ ie ui'ont jx'rniis de faii-e en (juelques
ainiees. . . Jf ipe ^1!,-. j'avais, faute d'uue dot, couru le
risque de cotir"" 1;, t('iiil>le sainte. \ euve, et parce de la
fortune que M. i.j O'.autenay ni'a laissce, c'est tout autre
chose. J'avais vu. la regie, je vois la preuve I Quelle centre- 20
If ■ ;.;
11 • h
1,1 5;
^, I
iliii
1
iii:
ii
l! i
228
LE CODICILLE.
partie ! Cctte fois les epouseurs sortent de dessous terre, et
je ne puis ffiire un pas, sans me heurter contre une demande
en manage.
PoNTGOUiN. Qui vous assure qu'elles soient, touteti, interes-
6 sees ? . . ,
Marik. Qui m'assure?. . . une (^preuve, bizarre peut-etre,
mais concluante, a laipielle je mets reguUerement chacun de
mes adorateurs.
PoNTGOUiN. Et cette epreuve?. . .
10 Marie. Vous netes pas siir les rangs, mon acw"!.
■je
puis done vous la dire : ]Ma fortune est I'oeuvre de M. de
Chantenay : un testament nie I'a donnee ; j'ai imagine un
codicille qui me I'oterait; et vous voyez d'ici la comedie:
" — Vous m'aimez, monsieur, et je vous crois, et je suis certaine
15 "que vous n'aimez que moi?... — Que vous, raadame ! et
"quelle femme pourrait lutter contre tant da charmes. . .de
"graces. . .de seductions'? — Je m'explique : oe que vous aimez
"en moi, c'est moi"? — Vous ! vous seule ! Les traits de votre
"visage, vos yeux, votre front, votre beaute ! Votre ame qui
20 "se reflete. .. — Merci ! je ne crains plus de vous fairc niv
"revelation qui refroidirait peut-etre une tendresse moins
"passionnee! — Vous avez une revelation a me faire? — " /"i
la voix de I'adorateur tremble un peu, sans que I'adoration
soit pour rien dans le tremblement. — " llassurez-vous, cette
25 " reveliition ne touche ni a ma foi, ni a mon honneur, ni a
" rien de ce <|ue vous aimez en moi. Elle n'a trait qu'a de
" miserables details de fortune . . , —Vous me rassurez, madame,
"et ces miserables. . .details ]" La physionomie de Tadora-
teur se rembrunit. . . — "M. de Chantenay m'a k'gue toutc
30 "sa fortune par un testament en bonne forme. — En bonne
"forme!" — La serenite renait sur le fro':t de radorauour. ..
— "Mais un codicille dtait joint au test; iiu nt.. — Un codicille?
'' . . Qui disait?.. ." Nouveau rembru iksement. — "Dans
LE CODICILLi:.
000
^ *■ «'
" le cas ou madame de Cliauteiiay coiitracterait un second
" manage, mon testament deviendrait nul et sans effet, et I'uni-
"versalite de mes l^iens retcnirnerait a mes neveux, mes seuls
"heritiers naturels." La pliysionomie de Tadorateur n'offre
plus que les symptomes les plus accentues d'un parfait liebete- 6
ment. — 'Olais vous n'aimez que moi ! moi seule ! Ce que
" vous aimez en moi, c'est moi ! . . . Les traits de mon visage !
"mes yeux, mon fivmt I . . . " Oh ! conune ils sont droles, tous !
protestaiit, ])albutiant, et finalement ])attant en retraite, pour
ne plus revenir jamais I. . . Oh ! la joyeuse comedie !. . .lesio
bonnes tetes ! . . .et les vilaines gens ! . . . Yous ne riez pas 1
PoNTGOUlN. Je pense a un cas qui pourrait se presenter.
Marik. LequeU
PoNTGouiN. S'il se rencontrait un homme. . . un paladin. . .
qui sortit de Tepreuve, triomphalement ! . . . 15
Marie. II ne se rencontrera pas,
1.
PoNTGOUiN. Mais encore ! . . . admettez I'hypothese ! . . .
Marie. II ne serait pas de son siecle ! et conmie ce siecle a
soixante dix-neuf ans, deja, cette circonstance gaterait bien un
peu le parti ! 20
PoNTGOUiN. II auraH trente ans, environ !
Marie. Ce serait un berger d'Arcadie !
PoNTGOUiN. Vous re])Ouseriez 1. . .
Marie. Vous tenez tant que cela a me marier?
PoNTGOUiN. J'y tiens beaucoup ! 05
Marie. Qu'est-ce que je vous ai done iait ]
PiTOU, entrant. ^Monsieur le sous-prefet demande madame.
PoNTGOUiN. Un de vos courtisans 1
Marie. Oui ! depuis huit jours il tourne autour de la de-
claration. Parieriez-vors pour lui 1 30
I
230 LK CODIClLLIi.
PoNTOOuiN. Oh ! noil !
Ma]{IE. Vous etes prudent ! . . . Mais ne vous eloiirnez
pas ! ce ne sera pas long !
PoNTGOUix. Une saynete !
•' Mauie. Toujours la incine, avec ck'noueniont invariable!
Eile sort.
liiil,;^
jif
LE CODICILLE.
231
SCENE TI.
PONTGOUIX, UTOU.
PoNTGOUiN. Je ne parierais pas pour le sous-prefet, raais
je parierais pour Gaston de Morieres !.. . {Hesitant.) Je
paraierais?. . . Eh !. . .eh ! parierais-je?. . . II est grand et b
genereux, mon ami Gaston ! mais trente mille livres de rentes
qui s'evanouissent a votre barbe ! ... on ne s'attend pas . . . on
recoit la botte a bout portant . . . lepreuve est raide ! . . .
{Frapjie cVune idee.) Je parierai a coup sur ! Un bon averti
en vaut deux!... Avertissons Gaston!... (// ecrit.)io
" Courage, ami, declarez-vous I L'histoire du codicille n'est
"qu'une invention. II n'y a pas de codicille. Feignez d'y
" croire, n'y croyez pas, et la victoire est a vous ! "
PiTOU, s'approchant. Monsieur ! . . . puisque monsieur est la,
monsieur devrait donner un coup d'oeil aux espaliers. 15
PoNTGOUiN. Pourquoi cela, Pitou?.
dinier.
, je ne suis pas jar-
PiTou. C'est vrai ! mais monsieur est homme de loi, et
monsieur verrait s'il est juste que le mur du voisin seboule sur
les fruits de madame I 20
PoNTGOUiN. Toujours le mur du voisin !
PiTou. Monsieur connait M. de Morieres. Monsieur pour-
rait le decider a reparer son mur ! Moi, si madatue m'en
croyait, on lui ferait un bon proces.
PoNTGOUiN. J'y pensais, Pitou . . . mais quand nous aurons 25
essaye, d'abord, de la . . . conciliation . . .
'I
H'
232
LK CODICILLE.
M
PiTOU. Monsieur espere concilier 1
PoNTGouiN. C'est dans cet espoir, tout justement, que
j'ccris a M. de Morieres. Youlez-vous lui porter ma lettre ?
PiTOU, la prenant. Monsieur a mis dedans qu'il est encore
5tombe, cette nuit, deux moellons qui ont ^crase dix-sept
duchesses ?
PoNTGOUiN. Je I'ai mis.
"aTOU. Une marmelade de dix-sept duchesses !. . .S'il a du
cueur, le voisin, il reparera sa muraille.
II sort.
LE CODICILLE.
233
SCENE III.
PONTGOUIN, puis MARIE, puis PITOU.
PoNTGOUiN. J'ai idee qu'il la d^inolira, moi, pour reunir
les deux ht^ritages ! . . . Ce qui fera une belle terre, d'un seul
tenant, la plus belle du Poitou ! Et, puisqu'il aime madanie 5
de Chantenay ... eh ! bien, ce sera lui le berger d'Arcadie
qu'elle epousera peut-etre ! . . . C'est elle!...et elle rit !
L'administration est evincee ! . . .
Marie, entre en riant. E Jiroita la commedia / . . .
PoNTGOUiN. Le sous-prefet 1. . . lo
Marie. II s'est enfui . . . et court encore ! . . . Vous verrez
qu'il va demander son changement !
PoNTGOUiN, voyant entrer Pifoii. Pitou ! dt'ju, I . . . {II hid
fait signe.) Chut ! (Bas.) Vous n'avez pas remis nia
lettre ? . . . is
Pitou, bas. Au contraire ! en mains propres, a M. de
Morieres, que j'ai rencontre, qui venait.
PoNTGOUiN, a 2)cirt. Eh ! j'ai ecrit a temps ! . . . Laissons-
lui le champ libre ! . . . (A Pitou.) Venez, mon garc^'on!
Marie, apercevant Pitou. Yous avez des secrets avec Pitou 1 20
PoNTGOUlN. Oui! nous menageons un proces a votre voi-
sin! ... [A Pitou.) Allons voir les d^gats !
Iln sortent.
fli
11
If If
I: !!
234
LE CODICILLE.
SCENE IV.
MARIE, puis GAS'^ON.
Marie. Un proces a M. de Morieres ! . . . Ce Pitou est
feroce ! . . . le seul de nies voisins qui ne m'ait jamais fait la
5 cour !.. .jamais ! Est-ce indifference'? ou timidite ? . . . II
serait plaisant qu'apres tant d'autres ! . . . apres le sous-
prefet ...
Ulle rit.
Gaston, entrant. Voiis etes gaie, voisine !
Marie. Monsieur de Morieres ! Soyez le bienvenu !
10 Gaston. Vous ne riez plus ?
Marie. Non, c'est fini.
Gaston. Tant pis ! vous avez le rire frais et sonore ! une
musique d'or et de crista! ! J'adore vous entendre rire.
Marie. C'est une question d'oreille, done ?
15 Gaston. Vous etes mechante, deja !
Non, mais vous me faites des declarations de
Gaston
Marie.
musicien !
Gaston,
C'est que je n'ose pas vous en faire d'autres !
Marie. Oh ! mon ami, pas de banalites !
•20 Gaston. Non, je sais ! vous ne les aimez pas ! . . . Et
cepeiulant, vous devriez etre particulierement indulgente a . . .
un voisin, qui vient vous dire adieu.
Marie. Adieu?... Vouspartez?
Gaston. Ce soir.
25 Marie. Vous allez chasser quelque part ?
Gaston. Qui ! . . . dans les sa vanes de I'lnde . . . le tigre !
LE CODICILLE.
235
tou est
fait la
.. II
3 SOUS-
e rit.
■e ! une
lOns
S!
de
Et
te a,
tre!
Marie. Ce n'est pas serieux ?
Gastox. Le tigre 1 si ! Mes projets aiissi ! Je vous ai
parle souvent de Roger de Montluel.
Mauie. Un voyageur de vos amis, qui a fait trois fois le
tour du monde. 5
Gaston. II y a pris gout, et cette fois, la quatrieme, il
m'emmene.
Marie. Ah ! pour le coup, monsieur de Morieres, c'est Lien
fini de rire.
Gastox. Vraiment 1 10
Marie. N'est-ce pas un ami que je perds 1
Gasto.v. Qui. . .un ami. . .
Marie. Vous n'avez pas Fair convaincu 1
Gaston. Si !
Mar IK. Yoyons ! . . . Vous etes mon voisin de campagne! 15
A ]a campagne, entre voisins, ou bien Ton plaide. . .et ce n'est
pas I'occasion qui manque . . .
Gaston. II est certain que vous avez un coquin de fosse . . .
Marie. Je vous coiiseille de vous plaindre ! Vos raurs de
cloture s'eboulent journellement sur mes e.spaliers. 20
Gaston. Je laisserai I'ordre de les reparer ! . . . Vous disiez
qu'entre voisins, ou bien Ton plaidait , . .
Marie. . . . Ce qui ne saurait etre notre cas, . . ,ou Ton se
liait d'amiti^.
Gaston. Seulement 1 26
Marie. Seulement !
Gaston. Vous ne voyez que cette alternative.
Marie. Mettez que je n'en veux pas voir d'autre.
Gaston. Tres bien ! Car, en fait de liens, le voisinage
n'exclurait pas, que je sache, un attachement plus etroit que so
Vamiti^ . . .
23G
LE CODICILLE.
MT-
> (M
i'^i
Marie. Encore! Ah ! nion voisin, je ne vous ai janicais vu
si de.sagrea))le quo ce matin !
Gaston. Je n'ai pas de chance, alors ! moi qui m'otais
promis d'etre tres agreable !
5 Marie. Pour me laisser des regrets plus vifs ! Vous tenez
bien mal cet engagement.
Gaston. Je vais m'observer.
Marie. Vous observer?. . . Or qh, monsieur de Morieres!
parlons net. Bepuis un an que j'habite la terre de Chante-
10 nay . . .
Gaston. Un an deja ! . . .
Marie. Faites-moi grace de vos exclamations ! . . . Depuis
un an, nous vivons, vous et moi, dans des relations de voi-
sinage, qui ressemblent a de I'amitie.
15 Gaston. La resserablance est frappante. Mon chateau est
a deux portees de fusil du votre, et vos terres s'enchevetrent
dans les miennes ! C'e.st a ce voi.sinage, que je benis d'ailleurs,
que je dois I'eau qui, de votre fosse, vient inonder mes caves !
Marie. Et moi, les pierres do votre mur qui ^crasent mes
20 plus beaux fruits ! Mais il ne s'agit pas de ces rovers de la
mitoyennete . . . permettez-moi de continuer.
Gaston. Je vous ecoute.
Marie. En suite de je ne sais quel echange de graines . . .
plus ou moins potageres . . .
25 Gaston
ma vie !
Marie.
Gaston.
Marie.
Des graines de melon blanc ! Je ne I'oublierai de
En suite de cet echange de graines de melon ,
30
Blanc !
Blanc ! . . . Vous m'avez rendu visite !
Gaston. Je m'y vois encore ! Je vous apportais des greffes
de rosiers, et des roses de mes greffes . . . pour vous permettre
de juger !
LE CODICILLE.
237
»^
Marie. J'acceptai les roses, los greffes , . . plus tarcl, une
bourriche de gibier . . .
Gastox. Un lievro, trois faisans et sept cailles.
Marie. Je m'en souviens.
Gaston. Je m'en souviemlrai eternelleniont ! 5
Marie. Puis d'autros graines, (?'autrcs roses . , , d'autres
bourriches . . . avec quantite de visites ...
Gaston. Cent onze.
Marie. Cent onze ! . . .
Gaston. J'en ai tenu note! . . . Qa parait beaucoup, en un 10
an ! mais entre voisins ... a la campagne !
Marie. Bref, petit a petit, nous devinmes inseparables !
Je vous jugeai franc, loyal, sans arriere-pensee, et rien dans
vos allures ou vos discours, ne m'avant autorisee a me defier
de la sincerite de votre amitie, je cedai ingenument k I'impul-is
sion de la raienne.
Gaston. Je vous vois venir, allez !
Marie. N'est-ce pas 1
Gaston. Et je pourrais achever: "Yous vous etes pre-
" sente en ami, on vous a fait aecueil en ami ; si vous sortez 20
"de votre rOle?. . ."
Marie. En ce cas, mon voisin . , . Mais vous parte/ . . . et
pour les Indes !
Gaston. Oui ! je pars pour les Indes !. . .et j'en suis bien
aise, parce que les Indes, c'etait k peine assez loin k mon gre ! 25
Parce que de rester dans mon role d'ami, il n'y fallait plus
compter ! parce que, luttant depuis trois mois contre I'envie de
Jeter le masque, temperee par la crainte de vous dt'plaire,
I'emotion de cet adieu pouvait seule me donner le courage de
parler ! . . . 80
Marie. Monsieur de Morieres ! assez ! . . . Plus un mot 1
vous vous perdez ! . . .
238
T,K rODU'ILLE.
if!
>!iii
I ^
11
ll'';«!
Gastox. (^'ost, (lojic s(> ponlro quo de vous avoufr quVni
vous aimo ? . . .
Marir, a part. Et lui aussi !, . .
Gaston. Oui ! . . . jo vons ainio ! et quoi qii'il en ad.
svienno jo in'appliuulis (ra\'oir oso vous h; diro ! AFaiute-
nant, vou.s pouvoz iiio cc)n;L,'<'dior, ni'liitoi'dire votre porto,
me retirer votre amitie ! Jo n'ajouterai que ceci : J ai trente
ans, une saute de for, un noin sans tache et une graude for-
tune. Vous otivs li])re, et mon avou n'a rien qui puisso vous
10 offonser, s'il n'a, liohis ! rien qui vous flatto ! Mais, faites-moi
I'honneur de vous appelor madaiue de IVIoriores, et je mettrai
ma gloire a n'attuclior jamais I'ombi'o d'une tris^esse sur ces
traits auxquels sied si bien le rire dont je suis >fondement
amoureux !
15 Marie, a part. Aliens !. . .encore un qui va so noyer. . .
apros les autres ! . . .
CtASTOX. Yous n'avez rien a me dire ?
Marie. Ne doutant pas de votre franchise, je vais vous
respond re franchement. Votre declaration me surprend, elle
20 ne m'ofFonse pas, je suis veuve, maitrcsse de moi. Cost a moi
que vous aviez a me deraander. Vous m'aimoz, vons me le
dites, et je ne serais pas femme si je me blessais d'un amour
sincere sincerement exprim^.
Gaston. Vous n'otes pas choquee de la brusquerie ? . . .
25 Marie. Nullement ! C'est votre nature, et je ne deteste
pas les hommes de votre nature ! Par exemple, je vous
mentirais, si je vous disais qu'il n'y a pas un peu d'amertume
dans ma surprise ! Habituee a ne voir en vous qu'un ami,
I'aspect nouveau que vous donne votre declaration ne laisse
30 pas de me troubler. Vous ne m'avez jamais fait la cour, et
par suite je n'ai jamais eu k m'interroger a votre sujet ! Or,
ce que vous me demandez est grave, et assez pour que j'aie
besoin de quelques jours de reflexion.
LE CODICl'-LE.
230
(»ASTOX. Ne (litos pus tion tout do suito, ox. jo nio retire,
moins malliournux <l('ja (|nc jc^ n't'tais vcmi.
Mahie. I'll inoiiH'iit I . . . Si I si ! rt']>ronv«> du c(Klicillo !
Vous in'funicy:, inotisirur, ct jo vous crois , . .ot jo suis jiHsuroe
que Vous n'iiiinoz quo nuti I 5
Gaston. Vous! vous soulo ! votre beauto I votso ;,'race 1
votro distinction !
Marie, d p'f'f- Naturolloniont ! {Jfnuf.) Jo no crains
plus do vous faii'o une revelation (jui rofroidirait peut-etre une
tendrosse nioins passionnee. . . 10
Gastox. Yous avoz une revelation a nio fair<^ ?
Mahie, a jxirf. La voix lui trondile !
Gaston, d jfctrt. Est-ce que ■\[. de Chantenay aurait laisse
un interimaire 1
Marie. A^)us pai-aissez trouble ? 16
(tASTON. Intrigue seulemont. . . Cotto revelation?. . .
Marie, l^assurez-vous ! olio no touche ni a jnon honneur,
ni a ma <lignite, ni a rien do co (|ue vous ainioz en moi.
Gaston. Jo m'on serais porte garant, niadanio !
Marie. Elle n'a trait qu'a do niise rabies details de fortune. 20
{A part.) Son front ne so rembrunit pas !
Gaston. ]jion niiserablos, en ofTot ! . . . Laissons cela !
c'est affaire au tabellion, conune eussont dit iios pores !
Marie, d part. Ce desintorossonient?. . .
Gaston. Yous ne me fo roz pas cette injure de croire quo 2h
votre fortune ait ete du moindre effet sur mon ea3ur 1, . .
Marie, d part. II fait le brave !
Gaston. Ma parole d'lionneur ! Yous n'auriez ni une
terre, ni un dianiant, ni un coupon de quoi que ce fut, je
I'aimerais mieux ainsi ! 30
Marie. Yraiment, vous me souhaiteriez 1. . .
240
LK CODICILLE.
|iiil|ii;t \
v,i
10
Gaston. . . . Sans le sou, brutalemeiit pailuut ! 9a me
donnerait peut-etre des chances !
Marie. Eh ! bien, mon ami, vous etes servi a souhait.
Gaston. Bah !
Marie, d -part. II n'a pas sourcille !
Gaston. Votre fortune 1
Marie. Je la tenais toute de M. de Chantenay. . .
Gaston. La famille aura attaque le testament ?
Marie. Non pas ! . . . il est inattaqiiable.
Gaston. Alors %
Marie. Mais il y a un codicille!. . .
Gaston. Je flaire le codicille ... en cas de second mari-
age,
if'
Marie. M. de Chantenay a voulu laisser cette porte ouverte
15 aux convoitises de ses collateraux.
Gaston. Et qu'est-ce que ga vous couterait de vous re-
marier ?
Marie. Trente mille livres de rentes environ.
Gaston. J'en ai quarante ! . . . Je n'entends pas me targuer
20 de la difference ! mais autant je craindrais de vous appauvrir
par ma faute, autant je me permets d'insister pour que vous
consentiez a un dchange, qui sans vous etre onereux, assurerait
mon bonheur !
Marie. "Vous insistez ?
2'^' Gaston. J'insiste . . . et sans scrupules desormais ! car enfin,
quel que soit I'homme que vous choisirez, il y aura toujours le
meme sacrifice k faire, et je serais fier que vous me le fissiez a
moi, qui ai la pretention d'en valoir bien d'autres !
Marie. Vous, mon ami ! vous etes le meilleur . . . le plus
30 geri^reux . . .
Gaston. Assez ! ou je vais croire que vous me dorez la
LE CODICILLE.
241
pilule !. . . Tleflechissez et partez de ce principe que je vous
aime I Epousez-moi. Quittez Ch.antenay, venez a Morieres.
Vous n'avez qu'un pas h faire, un rnisseau h pa^^ser!, . .et ^
propos de ruissear , ce sont les heritiers de Chantenay que nous
allons houspiller ! un bon proces pour leur entree en jouissance 1 5
. . . R^flechissez ! le moins longue ment possible . . . et quand
vous aurez reflechi . . . soyez compatissante ! vite ! un mot a
Morieres, ou je retourne cacher la fievre de mon attente !
Marie. Eh ! mon voisin ! que vous etes presse ! . . .
Gaston. Dame ! plus tot vous commencerez de reflechir, lo
plus t6t vous aurez termini, et . . .
Marie. Mais vous present, je refl^chis tout de meme, et, si
vous no craignez pas d'alimeuter votre fievre, je vous offre a
diner.
Gaston. Je ferai un mauvais convive, mais bien heureux. m
Marie. Je vais donner des ordres ; n'ayez crainte ! on ne
fera pas d'extra ! Les amoureux vivent de peu . . . c'est connu.
Gaston. Ne vous moquez pas de moi ! je vous aime de
tout mon coeur, et je ne demande qu a le prouver !
Marie lui tend la main qu'il jjrend vivement. — 20
Ur, temps, un regard.
Marie, d part. Eh bien! vrai ! j'eusse ete peinee qu'il ne
valut pas mieux que les autres ! 1 . . .
Bile sort.
I-
242 LE CODICILLE.
SCENE V.
GASTON, seul, il mupire.
Ah! ma foi, oui ! je soupire ! il ~' a pas de honte a
Roupirer ?. , . Je soupire, parce que j'aiiv j, et j'aime comme. . .
5 J'aime comme un homrae de trente ans, qui connait la vie, ses
enchaiitements et ses deceptions ; et qui s'est dit tout de suite,
rencontrant, de par le monde, une femme qui realise les plus
jolis de ses reves : "Tiens. . .tiens ! ... Mais si je ne de-
" plaisais pas a madame de Chantenay, madame de Chantenay
10 " me plairait furieusement a moi ! . . . " Pas de prologue
romanes^que ! pas de flararae soudaine ! pas de commotion !
non. Parlez-moi de ces amours qui se fondent sur les
convenances ! Ceux-la sont garantis . . . bon teint. lis ne
s'effacent pas a I'usage ! ils ne debutent pas par un feu de
15 paille pour finir dans une pinc^e de cendres ! II y a la grada-
tion . . . ascendante ! Madame de Chantenay m'a convenu
d'abord, puis elle m'a enchante, eniin, ensorcele ! . . . oh ! oui,
ensorcele ! . . . Et quand je songe que trois mois durant, j'ai
cache mon amour sous le convert de I'amiti^, la pure araitie !
20 . . . Mais que j'ai done bien fait d'avoir eu du courage!. . .
un courage qui m'a surpris, par exemple 1 . . . Je venais lui
dire adieu, sans arriere-pensee, parole d'honneur ! J'etais deja
a mi-oherain des Indes, et si loin, que je ne sais plus, cela me
rovient maintenant, ou j'ai mis la i;?*tre de Pontgouin. . .
25 notre notaire commun ! {II la cherche.) le notaire qui redigera
notre contrat \ . . . (Trouvant une lettre.) Non! c'est la lettre
de Roger ! . , . Eh ! Roger qui m'attendrait ! je I'oubliais ! . . .
Cinq heures 1 . . .juste le temps de courir chez moi — le ruis-
seau a sauter — et d'envoyer un expres au telegraphe, pour
30 dire k mon voyageur que je I'abandonne, retenu par quelle
esp^rance !
II sort
LE CODICILLE.
243
SCi:NE VI.
ses
jai
ruis-
MAEIE, PONTGOUIN.
Marie. Nun, monsieur Pontgouin ! assez, je vous prie.
PoNTGOUiN. Mais, madame. . .
]\Iarie. C'est inutile ! je ne vous reproche rien, a vous : 5
vous avez cru que I'amitie justifieraib votre petite perfidie ;
elle I'excuse, au moins. Quant a M. de Morieres, ii'cssayf'.
pas de le defendre !
Pontgouin. Vous le faites plus noir qu'il n'est vraiment.
Marie. C'est peut-ctre qu'il tombe do plus haut dans mon 10
estinie. Je m'etais sottement laisse prendre a ses protestations
chevaleresques, et je lui en veux deux fois : d'avoir joue les don
Quichottes, et de les avoir joues a si bon marclie !
Pontgouin. Vous me ferez regretter amerement . . .
Marie. Quoi done?. . .d'avoir doute de son desinteresse- 15
ment, nn point de le mettre en garde centre I'epreuve, ou de
m'avoir confesse votre tentative de trahison ? Ceci, pourtant,
vous absout de cela !
Pontgouin. Oh ! ceci a ete si involontaire ! Vous m'avez
arraclie nies aveux avec une habilcte ! . . . 20
Marie. . . . Que le liasard a servie ; sans I'indiscrotion de
Pitou qui m'avait dit, innooeinnient, avoir rerais, tout a I'heure,
une lettre de vous a M. de Morieres . . .
Pontgouin. Animal de Pitou ! . . . mais n'avez-vous pas,
vous, plaido le faux avec moi pour me faire dire le vrai? 25
Marie. C'est de bonne guerre ! . . .
Pontgouin. Oui, dans une instruction criminelle ! contre
un coupable endurci ! mais contre un brave homme de notairel
244
LE CODICILLE.
..."La ruse ^tait bonne !... disiez-vous, vous aviez averti
" votre ami ! . . . tres loyalement, il nie I'a confesse ! . . . II m'a
"montre votre lettre!..." — Et vous riez, disant cela...et
moi, j'ai donnt? dans le piege . . . maladroit ! . . . imbecile ! . . .
5 et 'mes aveux f aits, vous n'avez plus ri ! . . . et j'ai compris ma
sottise, et que j 'avals perdu mon pauvre Morieres !
Marie. Vous m'avez sauvee : consolez-vous !
PoNTGOUiN. Sauvee"?. . .
Marie. Oui ! de la pire douleur ! la douleur de m^ses-
10 timer Thomme que j'aurais epouse!... Le voici : veuillez
nous laisser, monsieur Pontgouin.
PoNTGOUiN. Quoi?. . .vous allez lui f aire subir?. . .
Marie. L'interrogatoire de I'accusd !
Pontgouin. Ah ! s'il allait nier ? . . .
15 Marie. Croyez-vous qu'il nie jusqu'au bout?
Pontgouin. Non! niais il y a une lacune dans la raagistra-
ture ! ce sont les femines qu'on devrait faire juges d'instruction I
II sort.
LE CODICILLE.
245
SCENE VII.
MARIE, GASTON.
Marie, h Gaston qui entre. C'est encore vous, mon voisin ?
Gaston, etonne. Encore ?
Marie. Je vous croyais parti. g
Gaston. J'etais alle chez moi, seulement, pour expedier un
t^le'gramme a Montluel.
Marie. Votre compagnon de voyage.
Gaston. Mon ex-compagnon ! pensez si je Tabandonne !
Marie. Vous avez renonce a votre tour du monde ? lo
Je n'ai plus de raisons d'aller si loin, n'est-ce pas i
En etes-vous bien sur?. . .
Vous m'aviez donne sujet d'esperer.
D'esperer peu de chose.
Je ne m'etais guere engagee, dites?.
Non !. . .je vous avais demande de reflechir. .
Marie. Et j'ai reflechi ...
Gaston. Comme vous dites cela !
Marie J'ai songe. . .-xMe permettez-vous d'etre, franche 20
. . .jusqua lexces?
Gaston. Je vous en prie.
Marie. J'ai songe qu'il y avait, peut-etre, un peu beaucoup
de legeret(^ dans votre caractere ; une insouciance de vos
interets, un mepris des choses niaterielles de la vie, que je25
serais desolee de rencontrer dans mon mari futur !
Gaston. Je ne comprends pas bien.
Gaston.
Marie.
Gaston.
Marie.
Gaston.
Marie.
Gaston.
240
LE CODICILLE.
}; !-,
-)l'l\.
1 '
Marie. A rnoins que cette Icgerete, cette insouciance, ce
inepris n'aient pour cause secrete quekjue circonstance que je
ne connaitrais pas 1
Gaston. Je continue a ne pas couiprendre.
5 Marie. C'est l)ien clair, cependant ; et voici le dilemme oil
m'ont conduite mes rcllexions : Ou vous etes effroyablement
le'gor, monsieur de Morieres, ou vous etes plus dissiniul^
encore !
Gaston. Si ces petites querelles que vous me cherchez
lon'ont d'autre but que d'eprouver mou caractere, querellez,
madame, j"aurai la douciur d'un ar^neau !
Marie. Qui, je sais, vous etes arme centre les epreuves !
Gaston. Je suis {•,nne'?. . .
Marie. Cuirasse, barde, blinde ! a preuve que ■vous avez
i5accueilli la nouvelle de ma pauvrete avec une indilierence . . .
Gaston, Tres naturelle, n'est-ce pas ]
Marie. Tres etonnante, au contraire I . . . comme d'un fait
sans imjaortance . . . ou (|ue vous auriez prevu 1 . . .
Gaston. Comme d'un fait .sans importance, oui.
20 Marie. Que vous ne pre voyiez pas ?
Gaston. Xon !
Marie. Auquel vous n'etiez nullement prepare]. . .
Gaston. Comment I'eusse-je etc ?
Marie. Bien innocemment ! Vous connaissez mon notaire,
25 M. Pontgouin]
Gaston. Beaucoup ! il est de mes bons amis.
Marie. Un ami tel que vous vaut une indiscretion.
Gaston. Comment I'entendez-vous 1
Marie. Comme ceci, que le testament de AT. de Chantenay
30 otant depose chez maitre Pontgouin, celui-ci, par hasard, dans
ice, ce
que je
ime ou
lement
ssiuiul6
lierchez
lerellez,
ives !
lus avez
tice . . .
.'un fait
LE CODICILLE.
247
notaire,
/a conversation, eut tres bien pu vous parler de ce testament,
de ses clauses, de son codicille . . .
Gaston. Pontgouin ne m'en a jamais parle.
Marie. Ni 6cnt 1
Gaston. Pas davantage ! 5
Marie. Eh ! bien, me voila fixee, monsieur de Morieres!. . .
Ce n'etait point legerete : c'etait dissimulation !
Gaston. Ah ! de grace ! . . . que signifie 1. . .
Marie. Ne cherchez pas ! . . . ne feignez pas de chercher !
Vous m'aviez jouee ! . . . mais ce vous etait facile d'allicher des lo
sentiments genereux, dont I'otalage ne vous coiitait guere ! . . .
II est, heureusement, une providence, et elle est appai-ue tout
a point pour demasquer des fourberies indignes d'un gentil-
homme.
Gaston. Juste ciel ! madame, je m'egare dans un labyrinthe i5
d'etonnements douloureux ! . . . Je vous en conjure . . . mettez,
comme on dit, les points sur les i.
Marie. Vous le voulez?. . . Eh ! bien, je vous dis que je
sais tout, entendez-vous ] tout !
Gaston. C'est une superiority de plus que vous avez sur 20
moi, qui ne sais rien, entendez-vous 1 rien !
Marie. Rien?. . .Vous ne sauriez pas ce que contient une
lettre de M. Pontgouin, que mon jardinier vous a remise tout
a I'heure 1, ...
lantenay
•d, dans
Gaston. Une lettre de Pontgouin. . .je ne I'ai meme pas 25
decachetee . . .
II la montre.
Marie, changeant vivement de ton. Vraiment !
Elle la j)7'end et la garde dans ses mains.
Gaston. Non ! j'ai cru qu'il s'agissait de ce mur mitoyen, 30
vous savez ] . . . et Pitou me I'a remise, avec un sourire
— ~^--.^S=r!i-55».-Si
248
LR CODICILLE.
If ■'■
if:
i
^;v!i'
i ?'l|.
S1I
"II
i
. ■. ' •*'
If >i';
triomphant ! " Monsieur se lassera j)eut-etre d'ecraser des
"duchesses!" disait Pitou.
Marie. Vous n'avez pas ouvert cette lettre ! . . .
Gastox. J'avais bien d'autres soucis dans le cceur ! . . . mais
5 puisqu'elle a provoqud vos soup^ons, cette lettre . . . il est
facile . . .
II va pour Vouvrir.
Marie. Non ! . . .ne I'ouvrez pas ! . . . je vous en prie !
Gaston. Pourquoi?. . .je suis curieux d'apprendre de quoi
10 vous m'accusiez ...
Marie. C'est inutile ! je ne vous accuse plus ! . . .
Gaston. Mon innocence triomphe ! . . .
Marie. Et je vous demande, au contraire, pardon d'avoir
pu douter un moment de votre loyaute, de la noblesse de vos
15 sentiments . . .
Gaston. Oui ! vous avez doute . . . vous me devrez de fiers
dedommagements, madame !
Marie. Pensez-vous que je sois en etat de vous les donner?
Gaston. II ne s'agirait que de vouloir bien.
Marie. Nous en reparlorons ! allons, oifrez-moi votre bras!
Gaston. Pour diner 1
20
Marie. Oui ! .
M. Pontjjouin nous attend dans la salle
a manger.
Gaston. Pontgouin 1. . . II est la.
25 Marie. Je I'ai retenu, pensant vous confondre.
Gaston. A propos de la lettre ! . . . qu'est-ce done qu'elle
pouvait bien contenir ]
Makie. II vous le dira. Cest dans ses attributions !.. .
des
LE CODICILLE.
240
Gaston. Allons i P'^c.^^ ' i -i
que demain ! ' ' ' ' "' "'''^' '' »""" '''«'' d-^ "« venir
Marie. 8a presence vous gene ?
Gaston. Dame ! j'y perds un t6te-&-t6te !
Marie. Nullement . . . Vous I'aurpy i-
par deva^t notaiie 1 * ' ' ^^"' ^ ^"^^^ ' ' ' ^
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LE MAJOR CRAYACHON
PAR
LABICHE, LEFRANC ET JESSJ^.
[for rapid RKADING.]
till
(ji
ii'lli
LF MAJOR CRAYACIIOK
Cli^A TEURS DES HOLES.
CRAVACHON ^'- I^kmi^^ml.
DERVliniES M. Bkkgek.
ANTONIN, domestique tie Cravachon . M. Dublaix.
OLYMPE, fiUe de Cravachon . . . M"'« Scriwaneck.
AMELIE, amie de pension dMJlynipe (r6le
travesti) M-« Aline Duval.
UN NOTAIRE ^- Lemeunier.
La scene se passe a Saumur, en 1813.
[252]
LE MAJOR CRAVACIION.
Fie th(5/ltre repn'sente xm salon. Ameiihleincnt simple, flpuri't« anspondtis. I'orte
priiicipiile an fond. A droito, an proniiiT, niic porte ct niie talilo (furni''. An
Hucond plan, nne clu'ininco avoo t^laco et pondnlo. A (^anclie denx portes, I'nno
an premier, I'antre an Hecond i>lan.
SCENE 1.
LE NOTAIRE, CRAVACHON. Toun deux sntit asxh an viil'mi
de la Hcdni'f au lever du ridean.
CitAVAcnoN, 86 levant, (^/a .sulKt, inori.sicur . . . vous ii'fiuroz
pas ma iillc. fi
Lk Notaiue, se levant. Comment ! . . . mais songez done
que je suis . . .
^j}\A.\\ci\0'^,bru8qiiemoiit. Quoi? (|Uo voulez-vous diie ? . , .
Que vou.s etes not;»ire imperiul, quo vous eto.s luMiiiete homme,
que votre etude est payee . . . Eh bien ! apres 1 lo
Le Notaire. II me semble que cos a vantages . . .
Cravaciion. Ce ne sont pas la des avantages. . . IVIoi,
monsieur, je suis le major Cravachon, je suis un honnete
homme aussi ; j'ai vu TAIlemagne, la Prusse et I'ltalie, et je
ne m'en vante pas, moi, monsieur. . . Et aujourd'hui, je suisis
commandant de la forteresse de Haumur, une prison d'Etat,
monsieur, et je n'en suis pas plus fier pour ^a.
Le Notaire, avec cahne. J'ai suivi avec attention le HI de
votre rai.-jonnement, et je ne comprends pas. . .
Cravachon. Ce n'est pas neeessaire. . .vous n'auroz pas juaiio
fille Olympe, c'est clair, c'est net. . . Ain.si, monsieur. . .
Le Notaire, cere nwn left sement. Monsieur, j'ai bien Thon-
neur d'etre avec une profoude consideration . . .
Cravachon, le recondiiisant. Serviteur, monsieur, serviteur,
de tout mon cceur . . .
Le notaWe sort,
[253]
25
254
LE MAJOR CKAVACHON.
1^^
! i,
mm
SCENE 11.
OLYMrp], CKAVACHON.
Cravachon, revenant. J'ai cru qu'il n'en finirait pas avec
ses salamalecs.
6 Olympe, entrant. Eh bien ! papa, ce jeune liomnie . . . ce
notaire . . .
Cravachon. Je I'ai remercie poliment.
Olympe. Encore ! . . . vous etes trop difficile aussi.
Cravachon. Tiens ! je donne cent mille francs !
10 Olympe. Songez done, mon petit papa, je me fais vieille . . .
dix-neuf ans ! . . . Et voila le sixieme que vous congediez . . .
Six ! qui en epousent d'autres ! si ce n'est pas affreux ! . . . II
n'en restera plus.
Cravachon. Puisque je donne cent mille fiancs, sois done
15 tran(i[uille. Quand on a un pere qui a vu le monde, vois-tu,
qui a detrone des rois . . . qui a mange du clie\al . . .
Olympe. Oh ! la-dessus, vous savez bien que tous les jours
j'ecoute et j'admire... Mais. . .(c«/i»a><^) dites done, petit
papa, si vous me les presentiez, peut-etre que mes avis . . .
20 Cravachon. Une entrevue I . . . II ne manquerait plus que
9a ! . . .
Olympe. Alors, tachez qu'ils vous plaisent . . . Toutes mes
amies de pension ont des maris.
Cravachon. Tu appellcs 9a des maris, toi I . . . tu t'y con-
25 nais . . . ce sont des . . , Ca fait pitie I . . . Yn peu de patience,
et nous ten aurons un . . . comme je I'entends.
Olympe. Et comment I'entendez-vous ?
Cravachon. Comment 1 . . . Je voudrais, la . . . un . . . tu
J !
LK MAJOR CRAVACHON.
255
|iis que
m lues
Y con-
bience,
. . tu
comprends ! . . . Voila I'homme qui te rendrait heureuse ! . . .et
je le trouvenii . . .
Olympe. Sera-ce bien long ]
Cravaciion. Est-ce que je sais, moi ?. . . Tiens, au fait, j'en
attends un ce matin de Paris . . . et tu sais que Paris est le 6
centre des luniieres.
Olympe. Oui, et des coups depee. . . Vous souvenez-vous,
il y a trois mois . . .
Cbavachon. Si je me souviens ! . . . Je crois bien, une bles-
sure superbe? ^-a me fait encore mal ! . . .mais c'est egal, (juel lo
beau coup ! . . . On a bien raison de dire : il n'y a qu'un Paris !
Olympe. Je suis sure que c'est encore vous qui aviez tort.
Chavachon. Oh ! non. . .cette fois, j'avais etc insulte!. . .
mais insulte ! . . . Ah ! le digue jeune homme ! . . . je ne pense
jamais a lui sans plaisir. is
Olympe. Que vous avait-il fait? car vous ne m'avez jamais
dit...
Cravachon. Ce qu'il m'avait fait, le })rigan(l ! Tu vas
voir. Je sortais du theatre Feydeau . . .il faisait uu l.>rouillard
a ne pas distinguer une vivandirre d'un tambour-major. . .je2o
descendais la rue Vivienne en runiiiiaut a part moi le morcoau
d'Elleviou que je venaisd'applaudir . . . Elhniou, tu sais ? c'est
mon idole ! . . . quand j'entends sur le trottoir, a trois pas
devant moi, une voix dans le brouillard, (pii ecoix-hait le
meme morceau. Javais beau ralcntir le j)as, ou marcher plus 25
vite, je ne pouvais pas me <lcpetrer di; ce maud it chantcur !
Moi, ca co?nmen(;ait a mechaulVer les oreilles!... II etait
evident que 'd particulier y mettait de la mechancete. . . II
s'etait dit: Vc-ila un bourgeois (pii sort de Feydeau. . . EUe-
viou est son idole, bon ! je vais le taquiner, . . 30
Olympe. Oh ! pouvez-vous croire . . .
Cravaciiox. Laisse faire, on connait son monde . . . Alors,
256
LE MAJOR CRAVACHON.
moi je lui crie : Hola ! he ! monsieur ! monsieur ! chantez
autre chose, vous m'ennuyez ... II me repond par un grand
dclat de rire ! . . . puis il eiitame avec son infernal fausset . . .
quoi 1 le morceau de Martin . . . Martin, tu sais 1 c'est mon
5 idole ! . . . Mille tonnerres ! je n'y tenais plus ! . . . Ah ! pour
le coup, mon oiseau, lui criai-je en le rejoignant, nous allons
changer de musique ! . . . Un duel ! ^'a me va, j'ai froid aux
doigts, qu'il me repond sans ostentation . . . Voila un armu-
rier, je vais chercher des outils. . . Et il part en chantant.
10
Malbrough s'en va-t-en guerre,
MiroutoM, toil, ton . . .
Et faux ! toujours faux ! le gueux !
Olympe. II ne pouvait peut-etre pas chanter autrement.
Cravaciion. Ca ne nie regarde pas . . . J'arrete deux fiacres,
15 chacun le notre, il revient avec des epees, nous nous embar-
quons, et bientot nous voila hors Paris, dans la campagne, au
milieu d'une l)elle route, ma foi ! mais il faisait noir . . .noir !
. . . Mon inconnu fait en un clin d\vi[ ranger les sapins sur
les bas cotes, il en decroche lui-meme les lanternes. et bon gre
20mal gre, nos cocliei-s iuiinobiles nous servent a la fois de cande-
labres et de teinoins . . a quarante sous I'licure . . . Nous
croisons le fer. . . Oh ! je vis tout de suite que j'avais affaire
a forte partie... {^S'animant.) Aussi, comma nous nous
comprenions, cV'tait un plaisir ; tous nos coups etaiejit mutu-
25 ellement portes et pares . . . Sans prescjue nous voir, nous
nous devinions dans Tobscurite et . . .
Olympe. Et vous etes reste sur la place avec une blessure !
Cravaciion. Oui, ce clier ami, il ni'a desoss(5 I'epaule . . .
( VivemeiU. ) Mais, je ne m'eii plains pas, oh ! Non !
:>o Olympe. Vous lui devez des remerciements, peut-etre.
Cravaciion. Pounjuoi pas? car tous les jours on est blesse
. . . Qu'est-ce qui n'est pas blesse 1. . , Mais pas comme c^'a !
lantez
grand
set . . .
,t mon
1 pour
allons
id aux
armu-
iant.
LE MAJOR CHAVACHON.
257
nent.
c fiacres,
, eiwbar-
agne, au
|. . . noir !
.pins sur
bon gre
,e cande-
Kous
lis affaire
|us nous
t nmtii-
lir, nous
jlessure !
l)aule . . .
kre.
Ut 1)16886
ime (^a!
oh ! non ! pas comme <j'a ! (IVisiement.) Ah ! je ne regrette
qu'uiiB chose . . .
Olympk. Quoidonc?
Cravaciion. Tu ne le croiras pas , . . je ne sais pas encore
comment 11 m'a touche . . . il faisait si noir . . .jo donnerais dix 6
napoleons pour connaitre ce coup-la ... car, entin, je ne me
decouvre jamais, c'est connu. Est-ce en quarte? est-ce en
tierce ?
Olympe. La belle avance !
Cravachon. Tu n'es pas artiste, toi . . . Ah ! si tu I'avais lo
vu, ce brave jet^ne liomme ! avec quelle modestie il s'est der<)])e
a mes felicitations ... II est parti, la, tout bonnement, conime
le premier venu. .. Je I'jii a peine vu ce gargon-la, il me
serait impossible de le reconnaitre. . . {Regardant la 'ppuduh' .)
Oh ! deja dix heures ! et moi qui suis temoin dans une affaire ! 15
Olympe. Encore !
Cravachon. Oh ! presque rien . , . des commen(jants, des
mazettes ! des pekins !
Olympe. C'est toujours la meme chose ; quand vous ne
vous Ijattez pas, vous faites battre les autres ! 20
Cravachon. II faut bien s'occuper. . .et prouver a I'Empe-
reur que je ne suis pas encore un invalide, bien qu'il ne me
juge plus bon qu'a faire un gcolior . . . Oh ! je lui en veux ! . . .
Moi, le major Cravachon, moi qui I'ai aide a gagner la l)atai]le
de Marengo, m'employer a garder des prisonniers d'Etat, des 25
conspirateurs !
Olympe. De mauvaises tutes comme vous. . .et que pour-
tant vous traitez avec une rigu* ur. . .
Cravachon. Ah ! ma foi, je ne cpnnais (jue ma coiisigne,
c'est vrai. 80
Olympe. Jusqu'a empecher ces pauvres detenus de com-
258
LE MAJOR CUAVACHON.
miiniquer avec leiirs femmes, leurs filles, leurs sceurs . . . Si ce
n'est pas affreux !
Cravachox. C'est I'ordre de FEmpereur . . . il ne veut pas
que les femmes entrent ici . . . faut croirc (ju'il a ses raisons
5 pour 9a . . . Pour lors, bon, tres bien, assez caiise . . . (Allant
decrocher les Jleurets.) Voyons, mes fleurets. . . Toi tu vas
rentrer dans ton appartenient ... Si le pretend u en question
arrivait, je veux I'examiner le premier. . . AUons, sois bien
raisonnable.
10 Air : Adieu, tdche de distraire.
Adieu, rentre chez toi, ma ch^re,
Je m'en vaia au plus tot rocfler cette aflfaire !
Apres ce rendez-vous d'honneur,
Je ne veux m'occuper que de ton bonheur.
15 ENSEMBLE (Oly)npe et Cravachon).
Cravachon.
Adieu, etc.
Olympe.
20
Oui, je rentre chez moi, mon p6re,
Quant il vous, terminez vite cette aflfaire ;
Apr6s ce rendez-vous d'honneur,
II ne faut s'occuper que de mon bonheur.
. . Si ce
LB MAJOR CRAVACHON.
259
'eut pas
raisons
(Allant
tu vas
question
ois bien
SCENE III.
OLYMPE, seiile.
Olympe. Oui, sois bien raisonnable . . . H me dit ca
chaque fois...ou bien il s'en va sans rien dire ... boutonne
jusquen haut. . . Alors j'ai encore plus peur. . .et pourtant, 5
cest la bonte memo . Mais il a et6 toujours comme ca. ..
U taisait trembler nia pauvre mere.
avachon).
260
LE MAJOR CKAVACIION.
"11
m
II
II I
SCENE IV.
ANTONIN, OLYMPE.
AxTONiN. Mademoiselle, c'est im jeune homine qui de-
maude a j)arler a monsieur.
5 Olympe, d part. Uu jeune liomrae !. . .le futur, sans doute.
Antonix. Je lui ai dit que monsieur etait sorti.
Olympe, d part. Ah ! en voila encore un que je ne verrai
pas. . . (Ilaut.) Est-ce qu'il est parti 1
Antonix. Non, il est la.
10 Olympk, avecjoie. Ah ! il est la.
Antoxix. Oui, il dit comme qn, que monsieur 9a lui est
^gal, qu'il aime mieux causer avec mademoiselle.
Olympe. Ah ! que c'est desagreable ! . . . Ce qu'il a h, me
dire est peut-etre important . . . je ne peux pas le renvoyer.
15 Antonin. Oh ! que 9a ne vous chagrine pas, je vais lui dire
que vous etes sortie.
Fansse sortie.
Olympe, Je rappelant. Antonin ! Antonin !. . . Comment!
vous savez done mentir ?
20 AxTONix. Eh ! puisque 9a vous ennuie de le voir !
Oly'mpe. Certainement . . . Surtout en I'absence de mon
pere . . . mais un mensonge . . . Ah ! Antonin . , . faites entrer
ce jeune homme.
Antonin, sortant. Tout de suite, mademoiselle.
■I;';
ill
LE MAJOR CRAVACIION.
261
qui de-
ls doute.
e verrai
!a lui est
1 a a me
lyer.
; lui dire
sortie.
)mment !
de mon
s entrer
SCENE V.
OLYMPE, pui, AMELIE.
Olympe, s'arrangeant vivement devant nne glace II va
venir. . .vite ! vite ! Bon ! mes cheveux qui s'en vont ! Ah !
bien sur, il ne voudra jamais m'epouser dans cet etat-la . 5
Le voici . . . tenons-nous droite.
Amelie, 671 uniforme de lieutenant de hussards. Made-
moiselle . . .
Olyuve, h jxirt. Je rougis, je rougis, comment faire ? Ills
sesaluent tons les denx.) Monsieur. . . (i part.) Vn mili- 10
taire !. . . tenons-nous encore plus droite.
Amelie. Excuses, mademoiselle, la libertd que j'ai prise
Olympe. II n'y a pas de mal... Croyez, au contraire
monsieur, que . . . je suis flattee ...
Amelie, riant aax eclats. Ah ! ah ! ah ! 15
Olympe, a part. II rit !
Amelie. Ah ^4 ! tu ne veux done pas me reconnaitre ?
Olympe. Amelie ! . . . Ah ! quel dommage !
Amelie. Comment?
Olympe. ^ Quel bonheur ! veux-je dire ! . . . Comment, c'est -20
toi . . .-tu m as fait une peur . . Embrasse-moi done ! . . .
AutLm,remhrassant. Cette chere petite Olympe' N^nis
ne nous sommes pourtant pas revues depuis la pension IMais
je suis loin de t'avoir oul^liee! Tiens, cette bague qui me vient
de toi, je ne lai jamais quitte'e. 25
Olympe. Bonne Amelie ! mais pourquoi ce deguisement 1
Amelie. Pourquoi ? oh ! c'est un grand secret ... une bien
grande audace. . .mais tu ne me trahiras pas. . . tu m'aideras
au contraire ... M. Cravachon peut-il nous entendre ?
ij*
IJ!
li
li
';!|i>!t':
M
Iff !
2G2
LB MAJOR CHAVACIIOX.
Olympe, Non . . . Mais d'ou vient ce raystere ?
Amelie. Ecoute. . . Mon mari. . .car je suis marine. . .
Olympe, a 2)<i'rt. Encore une !
Amelie. Mon mari, M. Doffin, compromis dans une pr^-
5 tendue conspiration contre I'Empereur, a ete arrete, il y a huit
jours, et conduit ici, dans la citadelle coramandee par ton pere.
Olympe. Eh quoi ! . , .tu as un mari sous cl^ !
Amklie. Et tu sais qu'un ordre impitoyable, mais motive par
quelques abus, ferme depuis un certain temps I'entree de cette
10 forteresse, de cette prison, h toutes les femmes quelles qu'elles
soient . . . pourtant, je lie pouvais abandonner ainsi mon mari.
Olympe. Je crois bien !
Amelie. Pendant que des amis puissants sollicitent a Paris
son elargissement, j'ai voulu a toute force le voir, lui parler. . .
15 Olympe. C'est si naturel !
Amelie. Mais comment faire? J'esp^'rais d'abord que le
titre de ton ancienne aiiiie pourrait aplanir la difticulte. , .
mais bientot la reputation de I'inflexible commandant vint
m'oter tout espoir . . .
20 Olympe. Alors 1
Amelie. Alors j'ai pris un parti extreme, violent. . .j'ai pris
les habits de mon frere I'officier, et sous cette enveloppe, je viens
affronter la consigne du major et solliciter mon laisser-passer.
26
80
Air Connu.
Gagnant ensemble tous leurs grades,
Depuis longtemps mon frere et mon mari
Sont bien connus pour d'anciens camarades ;
Sana crainte done, je me pr^sente ici,
Sous le costume et le nom d'un ami.
Dans mon stratageme j'espfere,
Car I'amour triomphe a moitie,
Quand il a pour habit de guerre
L'uiiiforme de I'amiti^.
LE MAJOR CRAVACHON.
26.3
le pr^-
a huit
n pere.
iiv^ par
le cette
qu'elles
L mari.
a Paris
irler . . .
I que le
mite . . .
,nt vint
, j ai pris
je viens
[•-passer.
Olympe. Pourvii que papa Cravaclion se laisse prendre k
la ruse... Voyons, tourne-toi, que jo t'examine, (Elle fa
/(lit toiirner autonr f/'e//e. ) la . . . inarche uu peu .encore...
Eh bien ! ce n'est pas trop mal . . . tu peux faire illusion.
Am^lie. Ma foi, j'ai confiance. Ton pere ne m'a jamais 5
vue, et pour peu que je fasse honneur a mon uniforme . . .
Olympe, confide utiellement. Entre nous, je t'avouerai que
je n'en suis pas contente du tout de papa Cravaclion . . . mais
du tout, du tout !
Amelie. Que veux-tu dire ? lo
Olympe. Enfin, ma cliere, en me regardant, certainement
on le voit tout de suite, je suis bien d'age . . . Eh bien, pour-
tant, je crois qu'il ne veut pas me niarier.
Amelie. Quel enfantillage !
Olympe. Je parle tres s^rieusement . . . car, enfin, je suis 15
demandee de tons cotes ; c'est incroyable . . . chacun veut
m'epouser.
Amelie, souriant. Ca ne m'etonne pas du tout.
Olympe. Moi, je ne demande pas mieux . . . mais lui ne
veut pas. . . Mes pretendus, on me les cache. . .ensuite, mon 20
pere s'enfernie avec eux...la... (Elle inontre Id pi-eniiere
porte d gmiche.) Je ne sais pas ce qui se dit. . .mais ce doit
etre affieux ! . . . car ils partent tous, et Ton n'en tend plus
parler d'eux.
Amelie. An fait, c est Strange ! M
Olympe. C'est abominable ! quelquefois, j'^coute k la porte
. . . c'est mal, mais c'est par raison.
Amelie. Eh bien ?
Olympe. Je n'entends rien... Seulement, papa fait la
grosse voix comme un bourdon, I'amoureux disparait et jeso
continue k rester ici.
264
LE MA.IOII CRAVACIION.
llli
n
Ami':lik. Pauvre enfant I .. . ^a ne peut pourtant pas
durer a'nsi !
Olympk. Je crois bien que (ja ne peufc pas durer ainsi ! . . .
Amklik. II faudraib savoir . . . Mais j'y pense. . .jo ne peux
5 voir nion mari que dernain. . .apres doux heures on n'entre
plus. . .d'ici la, je puis ni'occuper de toi, de ton bonheur. . .
Jc vais denmnder ta main a ton pere.
Oly.mpe. Toi ! . . . mais pas du tout !
Amelie. Eh l)ion ! voyons, n'as-iTi pas peur (|ue je t'epouse?
10 De cette fa9on, j'aurai avec lui cette entrevue si mysterieuse,
si redoutable, et . . .
Olympe. Eh bien ! oui. . .mais commenf-?
Amelie. Le nieilleur moyen. de prouver que je suis un
lK)ninie, c'est de vouloir epouser une jolie perr.onne coniuie toi
15 . . . Je suis ton nouveau pretendu.
Olympe. Toi^ Mais, prends bien garde !
Ami^lie. jVIoi prendre garde!. . . (Elle s'avance menar^ante
svr Olympe, qfii recide effrayee.) Un militaire, un officier, un
hussard ! Maintenant, du papier, une plume . . .
20 Elle va d la table plac^e a droite.
Olympe. Que vas-tu faire ]
Amelie. Je vais ^crire h, ton pere. . . J'ai mon idee. . .ce
sera court mais nerveux !
Elle icrit.
25 Olympe. Conime nous allons nous amuser ! {Elle sonne. —
Antonin entre.^) Antonin, preparez tout de suite pour mon-
sieur la chambre verte.
Antonin. Oui, mademoiselle.
II sort d droite.
so
Amelie. Tiens, voici ma lettre^,
Trois lignes d'^lo-
' Olympe, Antonin, Amelie.
'^ Amelie, Olympe.
LE MAJOK CIUVACIION. 2G5
d-nandosa.nain... Causons-en - - N.B. Jo suiJj'™
AxTONix, ..n^m,.^. Mademoiselle, la chambre est prete.
Olympk. C'e.stbion.i
AMELiE, a At^tonin. Mou L'areon fn v..
lettre d M. Cravaehon. ' ' " '"""^"'" ^""«
Antonin. Qa suffit.
Am^lie. Tout de suite, entends-tu ?
Antonin, se rangmnt pour la laisser passer et sahun / v
ta^remeut. Qui, mon lieutenarxt. "' ""'*■/"
Amj^lie, ;?a6wari<. A la bormo heure !
* Amelie, Antonin, Olympe.
If
!:i': :
2CG
LE MA.IOK CKAVACIION.
SCENE VI.
ANTONIN, .seal.
Antonin. Ell Ix-n ! . . ils entront . . . tou^ |(!s deux . . . Ne
vous <^erie/ jwis. Avec ^'a qu'il a I 'air rnauvaiH sujct, 1(» liussard
6 . . . il \itus a nil petit (I'il I. .. J'ai bieii vii dtvs (I'ils, inais
jamais, au grand jamais... Api'os 9a c'cst pcut-etro iin
inaii . . . TmprudcMit ! s il avait comme nioi, reHeclii sur la
matiere . . . il se garderait bien . . .
Air : Je lo«je au quatrUuw dtaije.
10 Tout le (Iranie ilii nmriage
Dans ma main est reprusentti.
// wuntre sa main lex doiijtn en I'air,
La femme, premier personiiage,
II Indiqui' Ic pouce.
16 Se place ici sur le cote,
Avec fortune,
// iiiilu/iii' Vindex.
Et jeunesse,
II indique le vutiitim.
20 Et beauti" ;
// iiidifiite I'annidaire.
Puis un mioche d'hixmeur foliitre,
Jl hidique jK'til doiyt.
Mais le temps disperse tout cela !
25 (Parle.) A son approche la fortune s'esquive par la droite,
(II baisse Vindex.) la beaute par la gauche, (II haisun Vannul-
aire.) etla jeunesse par le fond, (II baisse le medium.) de f^HJOn
qu'au denouement . . .
II ne reste sur le thc^atre
30 Que ces deux petits acteurs-lk.
Le pouce et le j^etit doiyt sont levds.
Lli .MAJOR CKAVACllON.
267
Ne
sHiird
nulls
[0 nil
ur la
I droite,
annul-
fjM?on
(Apercevant Anto-
(pliant.) Voius '>
SCENE VII.
ANTONIN, DKUVIKRES.
Dkhvikues. Hola ! lie! porsonno !. . .
nifif brnsfjiiement.) M. Cravtifhon ?
Anton IN, a part. Ah! un monsieur,
denuindez 1
Dervi^res. M. Cravachon. E.st-ce quo vous t'tes sourd '\
Antonin, niai^ement. Oh ! (juo non, monsieur, jo no suis
pas sourd. . . (>S'ap]jrockaut.) Par exemple, j'ai un onclo (jui
Test, sourd, mais qui Test ... lo
Dervikkes. M. Cravachon.
Antonin, sans Vecouter, Comme un pot, sauf votre respect.
Dervikkes, s^einportatit. Ah ^'a ! voux-tu me repondre
Antonin. II est sorti. (Jiej/renant.) (j"a lui est arrive
bien drOlement, alloz. . . 16
Dervikres. Mademoiselle Cravachon ?
Antonin. Elle est occupee. . .elle cause avec un hussard.
Dervikres, d part. Un hussard !
Antonin. Oui. {Rpprenant.) II no s'attendait a rien, lo
pauvre clier homme. . .quand, tout a coup. . . 20
DERVifeRES, le poHssnnt violemnient. Ah (^'a! vas-tu to taire,
imbecile !
Antonin. Oui, monsieur.
Dervii^res. Va-t'en ! j'attendrai.
Antonin, s'en aJlant. Oui, monsieur. 26
Dervikres, traversant le theatre de droite d gauche. Un
hussard ! . . . {^Pliis haut.) Ici !
%
-■,-,.—. ._
268
LE MAJOR CRAVACHOX.
Anton IN, revenant. Voila, raon.sieur.
Dervieres, traversmit ch (jmiche d droitf. X'n parent, sans
doute ... Je suis bien bon de m'inquieter . . .
Antonin, qui Va suivi. Voila, monsieur.
5 Dervieres se retourne, Us se trourent facp d face.
DERVffoRES. Quoi ? que veux-tu ? Tu ne me laisseras done
pas tran({uille? mille tonnerres ! Ya-ten I mais va-t'en done.
Antonin. Oui, Monsieur.
Dervih'es le pousse dehors ^;ar les epaules.
!
I
LE MAJOR CRAVACHON.
269
SCENE VIII.
DERVIERES, sad.
DERvifcKES. Mille tonnerres!... Aliens, bon ; voila que
J oubhe deja mes recommandations ... On ni'a pourtant as.sez
sermonne, k Pari.s. . . Si vous voulez plaire a la jeune per- 5
Sonne, soyez doux, calme, conciliant ; ils croient que c'est
facile, quand on a ^te toute sa vie emporte, brutal, «,uerel-
que je rejure !
leur. . .vingt-cinq millions 1 . . . Eien ! voil4 ^_ ^. ..,...^ ,
Allons, c'est dit, il faut que Ton me prenne ici pour un modele
d'amenite' ... On dit la demoiselle jolie, ^-a m^rite bien quel- 10
ques sacrifices . . . Quelqu'un ! . . . attention ! . . .
-j&sss
270
LE MAJOR CKAVACHON.
iij
i!
SCENE IX.
DERVIERES, OLYMPP].
Olympe, sortant de la cliarnhre de droite, et parlnnt a la can-
tonade. Un peu de patience, done ! il va rentrer ! (A elle-
btneme.) Est-elle pressee ! (^A2^ercevant 2Je7'vieres.) Ah! un
jeune homnie ! . . .
DERVifeiiES, s'inclinant. Mille pardons. . . C'est sans doute
mademoiselle Olympe Cravaclion que j'ai I'honneur de saluerl
Olympe, faisant la reverence. Oui, monsieur.
10 DERVifcRES. Excusez ma curiosite . . . mais elle vous paraitra
naturelle quand vous connaitrez les esperances que monsieur
votre pere m'a permis de concevoir ...
Olympe. Comment, monsieur, vousseriez. . .
DERVifiRES. Un pretendu . . . oui, mademoiselle.
15 Oly'Mpk, tl j^art, ajyres Vavoir regard^. Ah ! en voil;'.
un ! . . . un vrai ! {Menie jeu. ) Eh bien ! quel nial (ja f ait-il 1
DEKVifcRES. Mon nora ne vous est sans doute pas tout a
fait inconnu . . . Dervieres.
Olympe, d part. Ah! le joli nom...pour une femme !
20 (Ilaiit, avec etnbarras.) Monsieur, je stiis tres honore'e . . . de
I'honneur que. . .et je vous en. . .remercie. . .{A part.) Oh !
non, on ne remercie pas . . . {Haut.) Mais mon pere est
absent. . .
Dervieres. Je le sais, mademoiselle, et je benis I'heureux
25 hasard qui me permet de causer un moment avec vous. {^A
part.) Elle n'a encore rieii dit, mais elle est channante.
Olympe. Puisque vous voulez mepouser, (J'Jtourdimeiit.)
mon intention n'est certainement pas de vous deeourager,
monsieur, mais je dois vous prevenir que c'est tres difficile.
LE MAJOK CKAVACIION.
271
Dekvi^res. Quand on vous a vup, mademoisello, les obsta-
cles ne comptent plus. (A part.) Eh bien ! mais, (^vi, ^'a va.
Olympe. Ah ! c'est qu'il s'agit dabord de plaire a mon
pere. . .et mon perc. . .il nifuse tout le iiionde.
Dervii^res, d part. Comnie c'est encouragcant ! . .. JVIais 5
j'etais prevenu. [If ant.) Eh bi(Mi, niademoi.selle, j'ose vous
I'avouer, ce pt're inflexible nrcffraierait beaucoup nioins s'il
m'etait perrais d'esperer que vous ne m'etes pas tout a fait oon-
traire.
Olympe, vivemmt. Moi 1 par exemple ! lo
DERVif:RES. II y aurait bien encore un moyen de s'entendre
plus vite ... tSi vous etiez assez bonne, asse/ contiante, pour
me donner un petit apercu du niari que vous avez reve . . . car
vous avez du en rever un. {OJ i/ni])(' fait un oui de tete.) Je
mefforceraio alors de lui ressembler. 15
Olympe. Comment, monsieur, vous voulez. . .
DERVifcRES. Je con(^'ois votre embarras . . . Mais n'est-ce
pas le chemin le plus court, le plus siir pour juger de la sym-
pathie des caracteres et ne s'engager qu'avec connaissance de
cause ? 20
Olympe, d part. II raisonne tres bien !
DERVii;RES. Ainsi, mademoiselle, parlez sans crainte.
Olympe. C'est que je ne sais guere f aire les poi-traits. . .
Cependant puisijue vous insistez. . .
Air : de f Herhagerc 1:5
.Je veux d'abord qu'il uit btaucoiijj d esprit,
Qu'il ait bonne tournure ;
•Fe veux encore qu'il soit assez instruit
Et d'ainial)le figure ;
.Te veux aussi qu'il soit d'exeellent ton, 30
Qu'il ne parle pas politique,
Qu'il n'aime pas jouer an boston,
Et qu'il fasse un pen de inusique.
^m
In
i
l:i.
11
275
Dervi^res.
Olympe.
LE MAJOR CRAVACHON.
Vraiment, il vous faut tout cela ?
Oui, j'ai rev6 ce mari-la.
6 Vraiment, il me faut cela,
Car j'ai reve ce mari-li.
DerviIiIres. (Parle.) Mais. . .je tacherai. . .
Olympe.
A la rigueur je pourraia me passer
10 D'une haute naissance,
Mais je voudrais qu'il sut un peu valser,
Jit qu'il cherit la danse ;
Pourvu qu'il fasse en tin ma volonte,
Qu'il soit toujours d'humeur joyeuse,
16 Fit qu'il n'aime pas trop sa liberte,
Je sens qu'il peut me rendrc lieureuse.
Dervi^:res.
Vraiment, il vous faut tout cela ?
Olympe.
20 Oui, j'ai revo ce mari-la. . .etc.
Dervi^res, d part. Elle est ravissante !
Olympe. Ah! j'oubliais une condition ... oh ! mais tres
importante. Je ne pourrais jamais me resoudre a epouser un
homme emporte, querelleur, qui eiit des duels enfin !
25 DERVii:RES. Fi done ! (A part.) Comme 9a se trouve !
Olympe. Voila tout, monsieur.
DERVifcuES. C'est extraordinaire, tout ce que voiis aimez,
jo I'aime, tout ce que vous detestez, je le doteste.
Olympe, avec joie. Vraiment? Ah! qu'on a bien raison
80 de s'expliquer franchement !... voila ce que les parents ne
veulent pas comprendre ... si mon pere savait (i[ue je vous ai
vu . . . que je vous ai park' . . . Ah ! mon Dieu I je I'entends !
. . . il ne f lut pas qu'il se doute. . . (Saluant soleniieUem,ent.)
M()!isieur, je vous permets d'aspirer a ma main.
35 Elle sort par ht seconde porte de (janche.
LE MAJOR CRAVACUON.
273
SCENE X.
ais tres
)user un
)uve !
is aimez,
raisoti
•ents ne
vous ai
»iitends !
lhm.ent.)
DERVIERES, puis CRAVACHON, puis AMELIE.
DEHVifeRES, la reffardant sortir. Et j'userai de la permis-
sion, je vous prie de le croire. . . Quelle bonne petite nature 1
franehe, naive, aiinante. . .je I'ai bien un peu trompee. . .niais, r.
jo me corrigerai . . . c'est decide, plus de querelles, plus d'affaires
d'lionneur. . . Je veux rivaliser de douceur avec le papa
Cravachon, qui doit etre, d'apres les principes qu'il a donnes a
sa f^lle, I'invalide le plus pacifique. . .on le dit un peu original
.j'eviterai de le froisser
10
Air : d<' -Julie.
Pour enjoler ce p6re de famille,
Adoptons des nuLHirs de convent ;
Je ferais des travaux d'aiguille,
Je consens nieme a jouer au volant . . .
Pour ta douceur, beau-pere, on te renomme ;
De patience, eh bien ! faisons assaut :
Pour epouser ta fille, s'il le faut,
J'oublierai <[ue je sui.s un homme.
16
20
'IH
che.
{Parh'.) Ah: le voici !
Cravaciiox, entnuit mxs voir Dervieres, Hue lettre d la ludin,
d part. Les poltrons ! . . .ils ont arrange I'affaire. . .et main-
tenant ils dejeunent. . . N'ont-ils pas eu le front do in'inviterl
... " Messieurs, je ne dejeune jamais entre mes repas."
Dervi^res, d jjart, II a Fair bon gar(^'on ! mais il ne me js
voitpas... (ToKssant.) Hum! hum!
Cravachon, Fapercevanf. Hein?
J)¥MYikYi¥.Sy saluant. Monsieur...
Cravachon. Vous etes enrhume.
274
LE MAJOR CRAVACHOr
m
Dkrvieres. Niillement.
CuAVACHON. Quo voulez-vous 1
Deuvi1';ues, d part. Tl est brusque! {ITaiit.) Monsieur,
je m'appelle Dervieres et je ponse que mon nom, . .
5 Cravaciion. Ah ! tres bien, tres bien.
Amklie, entr' oiivrant la ^Jorie de droite. Hein'? quel-
qu'uu !. . .
Pendant toute cette scene elle e'coute, d moitie masqnee jmr la
parte.
10 Dervikres. J'ose preteiidre a I'honneur. . .
Cravaciion. Vuus voulez epouser ma fille 1
Amelie. Coniuiont, j'ai uu rival?
Cravaciion. Je suis encliante que nous soyons seuls ! . . .
{Avec intention.) J'ai I'habitude de causer en particulier avec
isles prefcendus.
Deijviekes. C'est trop juste.
Amelie, d pKirt. Enfin je vais connaitre ce grand secret.
Cravaciion, remontant la .scene. Vous perniettez. . . (//
ferme la parte da fond.) On ne saurait trop prendre de pre-
20 cautions pour n'etre pas derange.
Dervieres, d part. Voila un singulier preanibule.
Cravaciion, presentant un fantenil. Asseyez-vous. ( // va
chercher un a^itre fmiteuil pour lui et vayant Dervieres encore
dehaut). Asseyez-vous done.
26 lis s'asseyent.
Dervii;res, apres nn temps, d part. Soyons insinuant.
(I/aat.) C'est en treinblant, monsieur. , .
Cravaciion. PerniQttez... (II tov.sse.) Monsieur, je suis
le major Cravaciion, j'ai brfde TAllemagno, la IVusse et I'ltalie,
30 j'ai d(''ti'6ne des rois, monsieur, j'ai mange du cheval. . .
Dervilihes, gaiment. Sans sel 1
LE MAJOR CKAVACHON.
275
Cravachox. II n'y en «avait pas... Enfiii jc suis \\n
honnete lioinme ct je donno cent mille francs a ma fille. . . A
vou.s, maintcnant. . . Allez.
// n^enfonce daits sonfanteuil et aUomje les jamht's.
Deuvi^ires, (I ■p<irL II est drole, le beau-pore. {Hani.) 5
Ma foi, monsieur, je n'ai encore brule ni I'Allemagne, ni la
Prusse, ni I'ltalie ; et je vous avouerai que I'occasion ne m'a
jamais ete presentee de consommer du quadrupede en ques-
tion . . . niais . . .
Cravaction. Pardon. . .dite.s-vous c^^a pour vous m(»quer deio
moi ?
Dkrvieres. Ah! pouvez-vous croire . . .
Cravaciiox, rnprmtant sa premiere posUioit. Allez.
DERVii:;RES. J'allais ajouter (|ue je n"en crois ]^as moins
possoder les qualites necessaires au bonheur d'une feinme. 15
{Utie 2)aHse. —^Crdvachon reste <hi7is la ineme attitude. — ^.4.
part.) Eh! bien, il ne repond pas. (Ilaut.) Monsieur. . .
Cravaciion. xVllez, jV'coute.
DERViiiREs, a part. Allons. {Ilaut.) Vous ne me con-
naissez que par quel(][ues reconnnandations toutes bienveil-20
lantes, et vous desirez sans doute que j'entre dans quehpies
details sur ma position et sur ma fortune. .. Orphelin fort
JHune et seul heritier d'une famille ...
Cravaciion, immobile. La fortune ne fait pas le Ijonlieur
. . .passons. " •
DERVitRES, ai-'ec ^tonuement. Ah! la fortune ne fait pas. . .
(Se 7'avisant.) Vous venez de dire la une l)ien grande verite,
monsieur, car eniin (|u'est-ce que la fortune 1 Bah ! la for-
tune! . . .c'est un fait. . .une. . .counnent dirai-je?. . . Ah I
mon.sieur. . .bien pen de peres C(»niprennent cela ! tandis (jueso
. . . I'education, par exeniple . . . certainemeut il ne m'appartient
pas de vanter la mienne, mais ...
27G
LK MAJOIt CIlAVACnOV.
m
CiiAVACiiox. L'dducatiori ne fait pas le bonheur. . .passons.
J)Knvii'AiKH, (ftonnr. Ali ! I'l'-duc. . . (^Sc, rwvisnnt.) J'allais
le diro. . . leducatioM ! (ju'cst-ce (juo ga prouve? qu'on a ^te
bieii eleve, pas autre chose. . . Ce (ju'il faut pcmr faire le l)on-
nheur d'uiio feiiime, c'est line ume tendre, c'cst un coeur brulant,
c'est uri amour. . .
CuAVACHOX. Oil! I'amour ! . . . I'aiuour ne fait pas le bon-
heur. . .passons.
Di:uvii:KES. Comment!. . .I'amour non plus?. . . [Apart.)
10 C'est un logogriphe que ce beau-pere-la.
A.Mi^LiE, (I part. Ah qh. ! qu'est-ce qui fait done le bonheur?
Dkrvieres. Alors, monsieur, pour etre v^ritablement
heureux, quelles sc^nt, je vous prie, les qualites. . .
Chavachon. Ah ! la-dessus, jeune homme, j'ai des idees. , .
isdes idees a moi, et. . . (Dcrrih-es ifnd VoreiUe) et je les garde
Mais vous ne m'avez pas encore dit un mot de" votre
existence de garcon. n t^
° * Jl se (eve.
Dervikres, a part, en se levant. A'ie I (llaiit.) Je ne
20 vous cacherai pas que, comme tous les jeunes gens, je rae suis
un peu amus^ ! . . .
Cravaciion. Vrai ? eh bien ! vous avez bien fait... bah!
la jeunesse n'a qu'un temps ! Mais, il ne s'agit pas de cela. . .
Voyons, la . . . f ranchement, , . . un gaillard comme vous doit
25 avoir la tete cliaude . . . vive . . . rien qu'a vos oreilles 9a se
voit. . .
DvAiYikRES, a part. Ah bah !
Cravachon. Pour un mot, flamberge au vent !
Dervieres. Mais... (A j)art.) D'ou sait-il ?
30 Ckavaciion, Voyons, combien avez-vous eu de duels? contez-
moi (ja ; je suis un vieux loup, moi.
Dervi^ires, d part. C'est un piege. (Ilaut.) Moi, mon-
sieur, je ne me suis jamais battu.
.«wi'j]fei!ti»wiaBBMKgt»«BiarBa..:
I<K MAJOR CRAVAr-IfOV.
li t
CiiAVAcnoN, hrusfpicment. Co nest pas vrai.
Dkuvieres, avec vivaclte. ^Vlonsicnir.
OftAVACiiON. All! vous voyez })ieii que vous vous etes
battu !
I)ERVif:RES, a 2)art. Quelle faute ! {Haut.) J'ai bieii eu 5
quelques petites altercations . . .
Cravachon. a la bonne heure !
Jy^BNik^^^, froidement. Mais j'ai toujours arrange' raflaire.
Cravachon. Hein?
])ervi^:res. Le duel est un prejuge barbare!... Avez-io
vous lu Jean-Jacques, monsieur?. . .
Cravachon, fierement. Je n'ai lu ni I'un ni I'autre,
jnonsieur.
Dervieres, avpc wie feinte exaItatio7i. Quel domniage !
vous auriez vu fletrie, dans ces page- immortelles, cette 15
coutume a jamais sanglante ; vous auriez vu . . .
Cravachon. Est-ce que vous avez dte cure, monsieur 1 Ah
t*a ! vous qui parlez, si on vous insultait ?
Dervieres, ajjrh^ un mouvement reprime. Je m^priserais
I'insulte, monsieur.
Cravachon, d ixirt. C'est ce que nous allons voir.
Dervieres. Mais ce n'est la pour nous qu'un simple sujet
de conversation., .et je crois que sur les points essentiels,
nous sommes a peu pre.' d'accord.
Cravachon. D'accord! d'accord! comme vous y allez, 25
vous . . . mais, je ne vous connais pas.
Dervieres. II me semble pourtant vous avoir donne des
details assez precis . . .
Cravachon. Et qui vous dit que je les crois, vos details ?
Dervieres. Comment? (,S'e calmant tout li coup.) Jeao
pense pourtant que vous ne doutez pas de ma loyaute !
'J 78
M'^ MA.loU i'HAVAf'TtoV.
I,';
)'V|)
I I
'i '1
•i 1 I
1 \
(Muv ACIION. \'»tln< l<i\;ui(t'', \oli«» loyilu(t> . . . r'(<s(, Uli Illul,
(ju'oil lli>ll\<' liMls Ics jnms (l.ilis 111. liolU'llC (Ij'S. , .
l>Kia ii' iJKs. rli-iiniiif. Ass«'/., mnn.si«Mir.
t'li'AX ACIION, i) l>iti't. Tirs Iticil.
f> Amki.ii'., i) purl. II riusnlti", j'l prr.scnl.
I >Kl{Vll UKs, <) jutrf. (.^)u"iill;iis jo i'niit> ! {/fttiif, arrr hcnii-
<'i>iii> </(• C(t/i>ii.) Mais ;V t|in)i 1m>m nous riii|i(>t-l(<r . .. .Ic siiiM
juM*suatl(', in»>tisi(Mir, »|Mi* nous h'mn*'/, pas cii I iiilcnt ioii <l<'
in'otVtMistM" . . .
ti' (.^JAVACllON. a part, arrc nil (frsfr i/r (h'ih\'ni. I lUMirabli* !
nKKVii'.KKS. I'lt i't'sp^ro i\\u^ «•(> Miiiria.i;o. . .
(.^{AVAciinN. Nous ! t'pousiM' lalillt>tlii iiiajnc (^-jin.'icIioii. . .
j'aiiuorais iniiMix la marior. . .j\ uii bossu.
AxiKi.iK, () part, .lolii^ ooiu'lusioii !
1;-. l>K.KVii.KKs. Mais. , .
Ckava(MU>\. N'dviIoz-vous iui> laissor (i;uu|uill(> ! . . . .lo nc
vt>iis oo()u(i^ plus. {II apprllr.) Autoniu ! Ant.oniii ! . . . (^l
part.) "MaintiMiaiit,, il s'agiti do voir rautiv.
An roMN, I iitrtiiit. Voila !
•JO OiJAV ACTION. ]>os ipu' la porsouno (|ui t'a roiuis oottii lotti*(^
sora viMuio. (u riiitroduiras dans inoii caltinol.. (^l Dcrt-ien's
t II h(i ti ihlant la main.) Jo ])ou.v vt)us tliro iino ohoso. . . c'ost
ijuo vtnis no sortv, jamais nioii ijoiulri
{('<>!/
nciian
I.) Sc
rvi-
toui". monsieur, servitour. {/'ri's dr sortlr.) All! jKUiah!
Jl
sort jxir la premlh'c parte A (jancJic
■fii
I.i; MA.IOU CIlAVArMON.
L'7!)
.1
i>i':i:viKKi:s. antonin, amkmi;.
'>'^"V.^:..KN. .lnM>..o,M,,n.M<lsn,.M... ./. ,/.<. nan : J.,,..
^■■i«'iir ! Iiciilcii.iiil, !
Amkuk,w,,./. a 'r,on(,<M,r,Muin<,.nuMl,;.'i|,.,.„i,,,,,„. ,,.
IMC M^ (Ictcud.
Antomn. L(. Mi;.j..r v..i,.s nUoui] clanM son raMncI,.
Ami';[,ik, Amyrmm//e/A,V;/!,v. (j'(,si, }„•,.„.
I>kicvii.;hk,m, rapn'oevanf.. (In olIi(;i(.r ! D'ou sort, il ?.
Amkl.K. J'auvn, J.unc l.or,„„r. ! i! „.. fait do la ,,.!„.!
yiV/« eulrr, ,,ar h, ,,rnnuiu-n purUt a yaarh,.
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TEST TARGET (MT-3)
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280
LE MAJOR CIIAVACHON.
SCENE XII. .
ANTON IN, DERVIEllES.
DEUVifciiKS, (I AntoniH. Quel est cet ofticier?
Antonin. Cet olttcier ? c'est un militaire... Pour vous
f) achever I'histoire de raon oncle . . .
DERVifeRES. Laisse la ton oncle, et dis-moi . . .
Antonix, poursuivant son i(Me. Le veterinaire a pretendu
que c'etait le serein qui lui etait tombe. . .
Dervi^jres, d 2jart. Maudit horame !
10 Antonin. Sur les oreilles. . . Faut se mefier du serein !
DET'.vifcRES, le prenant au collet. Mais cet otticier. . .cet
officier . . . dis-moi done . . .
Antonin. Eh bien ! quoi ? un hussard qui vient pour
^pouser iundevnoi^eWe. . .{Reprenant.) Pour lors, quand mon
15 oncle a vu . . , *
DERVifcRES. Comment . . . es-tu siir ?
Antonin. Puisque monsieur le demande dans son cabinet
. , . Pour lors . . .
Dervi^res, se promenant cwec agitation. Mais en ce cas,
20 011 s'est joue de moi ! Ah ! je me vengerai, oui, je me vengerai!
Antonin. Pour vous achever I'histoire de mon oncle . . .
Dervieres. Eh bien ! que fais-tu la ? Va-t'en done,
imbecile !
Antonin. Merci, monsieur. (A part,) Ddcid^ment ce
26 n'est pas le moment de lui conter I'histoire de . . . 9a se retrou-
vera. {Ilaut) Monsieur, 9a se retrouvera.
DERVifeRES. Eh ! va done te promener, animal ! (An-
ur vous
retendu
;rein !
jr.
.cet
nt
pour
nd
mon
LE MAJOR CRAVACHON.
281
tonin sort.) Pendant que je m'^tudiais 1^ h flatter ce vieux
maniaque. . .il y avait ici un autre tout prot qui ('■coutait sans
doute, et qui a 6t6 tt^moin de. . .et un militaire encore ! Oh !
ce que j'ai ^te insulte, m^pris^, conspu^ !. . .et jo n'ai rien dit !
j'ai fait de la philosophie avec ce traineur de sabre, ijuand 6
j'aurais du le... Moi qui me suis battu vingt fois sans
motifs ; il n'y a pas quinze jours encore, pour un carambolage
. . .on me le contestait. . .et, maintenant qu'on m'insulte. . .
Oh ! ce n'est pas fini. . .je vais trouver le major, il est encore
d'age h tenir une ^p^e et. . .quant k sa fille, j'y renonce. . lo
c'est dommage pourtant . . . Ah ! au diable le sentiment ! nous
allons voir...je redeviens moi, je me retrouve, je me recon-
nais . . . qu'on me reprenne a faire le nioraliste, vingt-cinq
millions de tonnerres ! Ah ! ^'a fait du bien de jurer. . .
II Jrappe du jned. is
cabinet
L ce cas,
,'engerai !
3le . . .
;n done,
jraent ce
;e retrou-
,1 ! (An-
282
LE MAJOR CRAVACIION.
I \
II
i hi
If
m
M
iiii
I
SCENE XIII.
OLYMPE, DERVIJ:RES.
Olympe, entrant. Ah I inou Dicii I
Dr.KVifciiES, (I ^;a/*^ L<i petite. . .ji; crois (|u'olle m'a en-
5 tend u.
Olympe. Eli bien ! inoiisieur, c'estjoli... Qu'est-ce que
vous faites done l;i ?
Deuvi^res, eniharras^^. INIoi !. . .jo. . .je. . .Je m'epanchais!
Olympe. lis sont gracieix vos epanclienients . . . Avez-
10 vous vii raon pere '{
DKHVifeRES. Je I'ai telleraent vu, <jue je le cherche pour me
couper la gorge avec lui !
Olympe. Comment, avec uion p6re ?
DERVitRES. N'essayez pas de m'arreter ... c'est impossible
15 . . . Voyez-vous, il m'a insulte, il m'a outrage !
Olympe. Lui !
DERViicRES. Lui-meme ! aussi, adieu. . . J'en suis fsiche pour
vous, qui etes bieu bonne, bien douce, mais ...
Fausse sm'tie.
'JO Olympe, ^/ewran^. Je le vois bien...vois ne voulez plus
m'epouser. . .
DERVifcuEs, revenant. Moi ! . . . c'est-a-dire . . . (-4 ^wr<.)
Estelle gentille, cette enfant! {Hunt.) Au contraire, je
veux bien vous epouser . . mai.s . , . aprt's.
ii'i Oly'MPE. C'est (;a, quand vous aurez tue men pere.
Dervi^res. Mais n()n...soy('z done tran(juille. . .on ne
sait pas. . c'est peut-etre lui (|ui me tuera.
LK MAJOU rRAVACHOX,
283
in a en-
Olympe, plenrant. Alors, ce sera encore plus difficile.
Dkrv,^:res. C'est juste. . .je ne sais plus ce que je dis
Coinment faire ?
Olympe. Moi qui vous croyais si doux. si paisible
Jenoz, je vois bien que vous m'avez trompee. . .et que votre 5
caractere ...
Dr.RvifeRES. Justement, c'est ,,uo je n'y sui.s pas, dans mon
caractere, j'en suis sorti ! . . .
Olympe. Alors, rentrez-y, monsieur, rentrez-y.
Dervi^res. C'est bien ce <jue je demande. j^
Jh'}iit dans la chamhre d droite.
Olympe. Ciel ! j'entends la voix de mon p^re.
Dervieres. Ah ! grace au ciel !
Olympe. Qu'allez-vous faire?
Dervi£:res. Je vous en prie, laissez-nous. ^
Olympe. Je vous devine. . .je reste !
Dervieres. Je I'entends ! . . . je ne reponds plus de moi !
Olympe, effrayde. Yite ! cachez-vous !
Dervieres. Moi, le fuir !
Olympe. Ah ! je vous en supplie . . . dans I'e'tat d'exaspera- 20
tion ou vous etes ...
DERVitRES. Je n'ai plus rien k menager...il m 'a refuse
votre main...il I'avait peut-etre accordeo davance a cet
officier de hussards.
Olympe, a ;;ar^ Amelie. {IJaut.) Le hussard, mais je 25
n en veux pas.
Dervieres. II serait possible ?
Olympe. A une condition. . .partez.
Dervi^jres. Et vous m'aimerez ?
Olympe. Oui, oui, de'pechez-vous 1 39
-
n
284
LE MAJOK CRAVACIION.
DERVifeRES. Et vous in'epouserez 1
Olympe. Jo ferai mon possil)le, allez, allez.
DfiRviiiRES. Mais oul. . .ah ! cette chambre. . .
II se dirige <l (/anche, deuxieme jilan.
Olympe. La mienne, non, non.
Dervi^res, allant d droite. Celle-la'?
Olympe, a part. La chambre d'Amehe ! {Haul.) Mon-
sieur !
DERViicRES, entrant. Voyez ce que je fais pour vous !
m
M
II
i
: ii
LE MAJUU CUAVACUON.
285
Mon-
SCENE XIV.
CRAVACHON, AMELIE, OLYMPE.
Olympe, voyant entrer Ame'lie d (/auche. Ah ! Dieu soit
loue !
Cravachox. Allons, allons, jeune homme, du calme. 5
Amelik. Je ne veux rien entendre !
Cravachon. Mais. . .
AyitiAE, Jrappant du pied. Tete-bleue !
Cravachon. Puisque je vous dis que c'est une ruse . . .
Am^lie. Je n'aime pas les ruses. 10
Cravachon. Une plaisanterie.
Amelie J'abhorre les phiisanteries . . .vous ni'avez insulte!
Olympe, d part. Comment! elle aussi !
Amelie. Ca ne se passera pas comme ^ti, mille bombes !
Cravachon. A la Sn, voila un homme. {//ant, avec effu- ib
sion.) Mon ami, je vous dois une reparation. . .
Olympe, a jmrt. Encore un duel !
Cravachon. Touchez la : vous etes mon gendre.
Olympe. Hein ?
Amelie. Vrai*?. . . Eh bien, j'accepte !. . 20
Olympe, a part. Par exemple ! . . . (Ilant.) Mais, papa. . .
Cravachon. Te voil^. . . Avanceici. . . (// la prrmd par
la main et la pr^sente d Amelie avec ceremcytiie.) Monsieur,
voila ma fille. . .c'est jeune, c'est timide, ne faites pas atten-
tion k elle. . . {A Olympe.) Voici I'epoux que jo t'ai choisias
. , . il r^unit toutes les qualit^s . . .
Olympe. Pourtant, papa ...
280
LE MAJOK CRAVAniON.
I I
CHAVAfiioN. Pas d'oliscM-vitions. . ,jo connais monsieur, je
I'ui t!tu(li(', jo r.'ii «'])rouv«'. . .
Olymi'K. Si vous vous ti'otiijM'/, . . .
CuAVACiiON. Jo no mo tioin^K! jam.iis.
6 Olvmi'K, d par/. La ! laissoz done faire his <,'i'ati<ls parents !
Ami^:lie, (I part. J'ai iino onvi(; do rir(! I . .
E/fe irmoiUe hi scnif, en se (loirannt vn air ih'cldt'.
Cravaciio.v, a Oh/mpp. ]{o<;.irde done <|Uol air dot- ido !
(luolle toui'nure raartialo ! . . .cV^st un lioros <|uo j(» t'ai dujino
10 la, ma fdlo. . .et un jour. . .(jui sait? il devicndra pout-etre
marociial.
Olympk. Oui, j)apa.
Cravachon. Et toi on t'appellora niadamo la marecliale.
Olympe. Oui, paj)a.
15 Cuavaciion, <l Auidlie. Alors, vous avez vu lo feu?
Amei.ik. 8i j'ai vi lo fou ! j'on ai vu plus d'un.
Cravaciion, Ah 1 bfih 1
Am E LIE.
20
25
80
86
Air Connu.
Oui, niou vieux,
Courageux,
Eu tout lieu,
.I'ai vu, par mes yeux,
Un peu tou8 les feux.
De retour,
Ell ce jour,
Je viens pour
Conuaitre a son torn",
Celui (le I'araour.
J'ai vu le feu du canon.
Feu de peloton,
Feu de bataillon,
Feu de bastion,
Le feu du bivouac,
Le feu du tillac.
Meine celui . . . du cognac.
LR MAJOIl CliAVACHON.
287
Si jo vous disais <juc lo ^oiivornouioiit a cu tn.is rliovaux tiu's
sous iiioi, iMonsicur.
CiuvAciiON. Kt si jo vous disais, nun, ^^xw jVi. ai iiiai.-t',
monsieur !
Amklik. ])o ((uoi, ni()tisi(Mir I
Ckavachon. Du cheval, iiiojisiour, at vous?
Amelie. Moi,
Mon viiux, etc.
Cravaciion, enthominsinr. Ah ! vous sorez nion -(>„di-«' !
vous seroz moii geiidre !
Olympe, a part. Elle va taut fairo, «iu'ell(, va faiic rcn-
voyer I'autre.
Cravaciiox. Je vais ocnro au notait-e.
Amelie. A la boimo heure!. . .j'ainio qu'on mene Ics clioscs
rondeinent.
lo
Ckavachon. Et quant k cette pcMinission que v.)us in'avez
demandee pour voir le capitaine l>„rtiu, je vais vous la d<»nner.
II va A la table a (frolte.
Ami^lie, d j)art. Ali i enfin !
Chavaciion, ^crivant ^)eniain, a dix heures, Icvs port es 20
vous seront ouvertes.
Ami^lie. Merci, major.
Olympe, has <\ Anu'Ile. Tu n'y penses pas . . . II y ^ iei „u
autre pretendu auquel tu nuis !
Amelie, has. Ali ! ])ah : tu I'ainios?
Olympe, has. Dame ! tu ne peux pas le reniplacer.
Amelie, a part. A-t-elle peur !
EUe indique par signes li Olympe qiCdle va tdchfr d'arranger
cela.
Cravachon, jiresentant nn papier a Avu'lu'. La voiJa, kso
chose ... {A ni^lie prend le 2Kipier) et ce soir, le contrat.
25
M(
m
II
288
LK MAJOIl CUAVAfllON.
Ami'mjk ct Olymfe, (I pnrf. Co soir.
Amklie. Major, jo suis on ne peut plus flattd do votre
alliutico, iiiais jo n'ai f)u encore in'expli<iuer avec mademoiselle,
et j'i<^iiore si son c<uur . . .
6 CuAVACiioN. Ljiissoz done ! olio vous adorera . . . un homnie
qui a eu trois chevaux tues sous le gouvernement. {A najil/n.)
N'est-ce pas que tu . . .
Olymi'E. Mais non, papa.
Cravaciiox, has, a Oli/mpe. Veux-tu te taire ! . . . {Haul, a
10 Aindlie.) Et puis, vous me plaisoz, (^-a sutlit. . . Vous avez de
9a. . .c'est tout dire. . . Au moins, vous, vous suuiez proteger
votre femme ; et si une figure lui deplait dans la rue, elle n'a
qu'un mot k dire. . .vous mettez le particulier a I'intirmerie,
vous . . . et vous croyez que c^a ne flatte pas une demoiselle.
16 AmjSlie. Cependant...
Cravaciion. Je vous dis que vous etes mon homme et
qu'elle vous chdrira . . . Quant a moi, je suis si heureux de
vous avoir pour gendre, que si vous n't^pousez pas ma fille, je
me bats avec vous . . . voyez . . .
LK MAJO!l CUAVACIION.
289
10
SCENK XV.
OLYMPE, CKAVACHON, AMKUE, DKRVIKRKS, jmu ANTONIN.
I)krvi/:kks, (i AnUlie. Et si vous IVpousez, inoi, je vous
tue ! vo}'ez !
Ami;:lie, a jHirt. Allons, bon ! a I'autre maiutenant !
CuAVACiioN, il part. Le poltrou ! d'ou sort-il ?
DKKVifeRKs. Dt'cidez-vouH bien vit«!. . .jo veux cii finir.
Olympe. Uii duel ! mais c'est impossible.
Ckavachox, d Ohjmpe. Le hussard va lui applicjuer son
affaire.
Deuvi/:iies, d Am6He. J'attends votre repoiise.
Cravaciion, d Amdie, en faistiut le (jcste de donner un
sovjtet. Coninient, vous ne repondez pas ! . . .
Amelie. Si. . .si. . . Eh l)ien ! monsieur, c'e.st trtjs bien !
{Pihohtment.) Nous nous battrons ! Cin(i minutes, et je suis 15
k vous ! Major, ce jeune honime m'appartient, vous m'en
rt^pondez.
Cravaciion. Bravo !
CHCEUR.
Air : ik la Prova.
Amelie et Dervi^res.
Pour laver cut outrage,
Je reviens
a I'instant.
20
Cravaciion.
Reveiiez
Craiguez tout de ma rage,
Car il ine faut du sang !
Comme il ressent I'outrage !
Son rival n'est paa blauc !
Pour apaiser sa rage,
II lui faudra du sang !
26
80
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290
LE MAJOR CUAVAC'IION.
Olympk.
Pourf|Uni tout cc tapage ?
On {KMit liuurcuHoiiient,
ApiiiHrr tftiit do raj^e,
S SaiiH n''p>iiiilru le Bang.
Am^/ii' sort, Drrrirrt'tt vntf. tni Insfant (in Jond, romme pour
accovijKU/nfir Amefif Un nrs iwnitfts.
Olympr, rpvcvaiit d C rnrarhoti . Allcz, pupa, c'est afTrcux,
toujoui's (Ics <|U<Mvllos, (los anUircs (riioiiiMMir ; iiiais, cotto fois
loco duel lie s'aci.'oinplira jjus, car, puis(|u'il faut vous 1(» dins
d(^puis CO matin vous <,'uoiT<)y«'/. av«'c uuo fcinino, une de mes
cainarades de jxMisioii, ma moilleuro amie.
EUe sort.
m
H
■«ii
LK MAJOU C'HAVACHON.
291
( pour
(Treux,
t(5 foi.s
e (lire,
le mes
sort.
SCENE XVT.
Chavaciion, il part. V nu fcmiiK^ . . . roiniiifiit . . . {E.ra-
miiKitit Drfi'i«r>.s.) il sr. pouriHit. . ..ui fiiit, crtU; )M(ltr()nii('ri(5
iiV'tMit pus miturclN', vt juurfils du in«' ' >ut.r. .. (// s\ip.
proi'lu- ill- Drri'inrs nt r'udil.) Kli ! cli ! cli ! 5
I>Kiivii;i;i;s. I.;i diuh' (1(> fl^^'urc !
Cn'VAnioN, vi'ujmii'fhmrnt. Kli ]>i«'H I -loiis V(»uloiis iiouh
battro. , .iwiH' ccs lu'tites inonottos-l/i ! . .(.i Us |>ciits jutons
quo voici 1
Dkkvikuks, 4/>f»7. Qu'ost-ce qui lui proud? 10
ClJAVACliox. All ! vous cioycz (ju'(»ri a Ics ytux dans sa
giiM'i'iie ? {Litifr<ti)p<tiit doiK'nuent .^on- /a Jour.) potit lutin !
l)KRVif:in:s, rr/vv! ('niportnnntt. Ces j)laisant('iies. . . Si jo
no rospectais vutro c'lgc . . .
CitAVACiioy, a pnrf. Comineiit ! clh; mo cliorclic (|uor(>llo, a 15
piTsoMt? Ah (;a ! iiiais, ce n'ost done pas. . . {Hunt.) Vous
C'tes done l)iave, vous?. . .
Dkuv:i;hk!s. Jo no crains personne.
Cravaciion. Vous vous etes done deja ]>attu?
DERVifcREs. Yingt fois ! 20
Cravaciion. Jo n'y suis plus. . . (//ant.) Ou oa?
DiSRVif'Ris. ]^artout .'. . . Doinioremont encoiv, a ]*aiis, a
onze lieuros du soir, eiitre detix fiacres.
Cravaciion, falsatit im Oond en arrlere. Entre doux
fiacros ! . . . vous n^-^z dit: entre deux fiacres! Cliantez 1 ou26
plutot non, non, ne chantoz jjas !
DERvn':Ris. Cost oa I cnniinont savez-vous? ..
LE MAJOR CRAVACHON.
Cravachos. Cetait moi, moii ami ! c'etait moi !
Dervi^res, (I part. Lui ! . . . jo suis perdu !
Cravaciion. Enfin je vous retrouve . . . Embrassez-moi
done . . . puisque je vous dis que c'etait moi ! . . ,
5 Dervikres. V raiment ! Monsieur je suis desole !. . . j'es-
pere du moins que vous etes entierement gueri ?
Cravaciion. Du tout ! 9a me fait encore mal ! et c'est ce
qui en fait le charme . . . line egratignure, je I'aurais oubli^e
tout de suite avec son auteur, mais vous, ce n'est plus qkj
10 aussi :
Air : Connaissez-vous le grand Eugene.
Je vous aimais sans vous connaitre !
Enfin, Dieu merci, vous voila !
Vous vous t'tiez niontre mon maitre,
Votre souvt^nir (^tait la ;
II ^tait grave la,
II montre son cceur.
Puis la.
// montre son e/xiule.
Vraiment la circonstance est drOle,
Quand vous m'avez portt3 ce coup vainqueur
Vous n'en vouliez qu'a mon epaule,
Et vous m'avez touch^ le coeur.
Ah qh ! vous dinez avec nous, n'est-ce pas 1 Voyons, veux-tu
25 prendre quelque chose l
DKRVifeRES. Merci, mille fois. (A part.) Quel horame
singulier ! {Ilavt.) Je n'ose plus maintenant me presenter
devant mademoiselle votre lille.
Cravachox. Ma fille . . . mais, au contraire, plus que jamais,
80 puisque le hussard ... Je suis fixe sur le hussard. (Appe-
lant.) Antonin !
Antonin, entrant. Monsieur. . .
Cravaciion. Ou est-elle 1
Antonin. Qui 9a ?
.jes-
LE MAJOR CKAVACHON.
293
Cravachon. Le lieutenant !
Dervi^res, a 2)art. Le lieutenant.
Antonfn. II monte I'escalier. . . Je ne sais pas ce qu'il a,
mais il est d'une joie. . .
Cravachon, d part. Eli bien ! a la bonne heure ! nous 5
allons rire.
294
LE MAJOR CRAVACHON.
SCENE XVII.
li:':^;.!.
CRAVACHON, AMELIE, DEItVIERES.^wasOLYMPEf^ ANTONIN.
Am^LIE, d Dervihres. Eh bien ! petit, sommes-nous pret?
Dervieres. Je suis a vo.s ordres, monsieur.
5 Cravachon', gofjuenard. Ah <^'a ! nous allons clone nous
massacrer, nous tailler en pieces ?
Dervikres. Les tenioins 1
AmiSlie. Je viens de prevenir le mien, et dans un instant.
Cravachon'. Oh ! sans le connaiti-e, j"ai mieux cjue cela a
lolui offrir. . .un gaillard soHd(^ qui, une fois sui- le terrain. . .
(// appdle. ) Olymi^e ! Olympe !
II vioiite Id s<'hi\
Ami^lie, a Dervlerrn. Monsieur, entre deux rivaux on se
doit de la franchise. . .me voilti pret a vous donner toute satis-
15 faction... Mais avant tout, jai un aveu a vous faire. . .
{A Cravacho7i qui sfst appyo'he.) Pardon. . . (A Drrr'ieres )
Apprenez que depuis longt»'iii])s, (Anc fattnte.) je suis au
mieux avec mademoiselle Olympe. . .depuis lungtemps je porta
k ce doigt le gage d'une affection . . .
20 DERVif;RKS. Monsieur ! c'est une infume calomnie, et tout
votre sang ...
Cravachon et Olv.mfe, qui entre. Qu'y a-t-il done, me.s-
sieurs ]
Dervi^res. Votre temoin?
25 Amelie. Le capitaine Dotlin.
Cravaciio.n. Le prisonnier !.. .impossible !
Amelie. Silence dans les rangs !. . et lisez.
Elle hi.i 2)rcficittii u ii jjaj)ier.
t •
LK MAJOll CHAVACirON'.
295
nous
10
Ckavaciion. Quo vois-jo?... " Ordre do rnettre en
liberiL" le capitaine ]>»)lliii, reconuu iimocont." Lo oapituine !
Di:i<viiiUES. C'est encore un nouveau pivtexte. . . Finis-
sons !
Amelie. Je no mo bats Jamais sans son conseiiloment.
Ckavaciiox. Et pour(iiu)i oa ?
Amelie. Paivf; (luo. . .
Ckavaciiox vt Derviekes. Parc(; (juo. . .
Amelie. Pairo (pio. . .c'ost mon mari.
Dekvieuks. Sou mari !
CuAVAC'iiox. Comment, vous seriez,
Olympe. .Madnmo Anu'lio DolVm, \mo. do m<vs b(»nnes
amies. Tu naurais pas devine celui-la, toi (|ui as vii le
monde !
Amelie. Et mange du cheval ! j5
Chavachon. All! vieux (luinze-vingts. . . Si je m'aj)pelais
Napoleon, je donnei-ais des lunettes a la garde imiujriale.
Dekvieres, a Jmr7/>, Ah ! madamo, quo d'excuses !
Cravaciion. Oui! je comprends. . vous vouliez voir votro
man a tout force, et. . . {A Oli/mpe.) Ello est tres espiegle, 20
ton amie, tres espiegle.
Cravaciiox, prcnant Dervicrcs, a part. Ah (;a I ditos-moi
done, mon clier . . il y a une chose qui mmtrigue depuis long-
temps. . . Quel (liable de couj) m'avez-vous done j)orte?
Dervieres, de vienir. Oh ! certes, un coup bien simple. . . 25
un coup de seconde.
Cravaciion, (/c >iinne. Ahl quo c'ost hHe.'. j'aurais du parer
cercle. (Arec soJenn'ite, hunt.) ^Fa tille, voici lepoux (pu; je
\»)us ai choisi.
Olvmfe, rt^^rtr^ Ah : eniiu. ao
CuAVACiiON. Et j'e.spero cette fois avoir eu la main he'ureuse.
ff
r-
SIP
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^';:i
206
LE MAJOR CIIAVACHON.
Antonix, a Df'rvierfs. Pour vous adicver lliistoire do raon
onclo. , .vous save/ l)icii <iu'il avait ponlu I'ouio.
Dervikkls, (tree coinplaisance. Eh bien'?
Anton IN. Eh bien ! il ne I'a pas retrouvee.
5 C'lAVACiiON, d Dirvieres. Ditos done, Dorvieres, si vous etiez
bien gontil, vous me feriez repeter ce coup-la, hein? Avaiit la
nuit, nous avons bien Ic temps do faire un petit assaut.
Dehvikuks. Avec plaisir.*
Antonin rcmet ii Crnvachon ses Jleiirots : celai-c.i en donne vyi
10 (I Dervic'vas, et ae inH en garde. En ce moment^ Olymj^e, qui a
cause has ai'ea A me lie, se retourne.
Olvmpe. IVIais, que faites-vous done ?
Cravaciion. Ne t'inquiiite pas, nous regions les clauses du
conti'at.
15 Air final : deti Gnnts jdiaies.
II faut bien que je reconnaisse,
Avant tout, son ideiititt'. . ,,
Le coup qu'il ni'a (U'j;i porti; ;
20
•25 TOUS.
II me doit cettc iudemnite.
Soyez, messieurs, de cette affaire
Les temoins di'siuturesscs,
(irilce j\ votre concours, j'esp6re,
Que nous u'aurous pas de blesses.
Grace k votre concours, etc.
An jfuUic.
* Amelie, Ulynipe, Cravachon, Dervieres, Antonin.
Ii :!
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NOTES TO LE CODICILLE.
s etiez
ant la
ine un
qui a
ses du
blic.
Page 227, lino '-'.-jardinieres. ' Flower-stauds.'
Page 2-27, lino 11.— Une veuve du Malabar. An allu.sion to
the llimlu ciustoia of suttee, or vuluiitaiy aacrilice of a widow <.ii the
pyre {bMier) of her husband, which the native inhabitants of Malabar,
as part of India, once practised.
Page 227, line 18.— coiffer la terrible sainte. Co'iffer sainte
to remain unmarried, fiom the jjractice in Continental
CatJi&rine.
cliurehes of having maidens braid tlie tresses oi the saints' images, and
from tlie fart tliat the saint herself was a bride only of Christ. See
Longfellow's EraiKjelinv, 1. 71.3.
Pag-e 228, line 10.— sur les rangs. = e/t eoHCMnv«c<',-' among
the competitors.'
Page 229, line 10.— les bonnes t^tes!.. et les vilaines
gens. ' What silly fellows 1. . . what mean creatures ! '
Page 220, line 14.— paladin. • Paladin,'— one of twelve peers c.f
Chailemagne, paragons of knighthood.
Page 229, line 20.— le parti. ' Match ' (in marriage).
Page 22!), line 27.~SOUS-prefet. Government official administer-
ing the atl'airs of an arrondisseriuiit or county.
Page 230, line 4.- -Une saynete. 'A farce ' (in Spanish drama).
Page 231, line 7.—^ VOtre barbe. 'Under your very eyes.'
Page 2.31, line 7.— on reooit la botte a bout portant. Lit.,
' You gyt the thrust point l)lank,'— ' the full strength of the thrust.'
Page 231, line 9.— a COup sur. * For certain.'
Pago 231, line 9.— Un bon averti en vaut deux. Proverb,—
' One is twice prepared who is warned in good time,' — ' Forewarned is
forearmed. '
Page 231, line 15.— espaliers. * Espaliers, '—trees extended on
trellises or against walls. Des arhres en c-ipalier, wall fruit-trees.
Page 232, line 5.— moellons. ' Kubble-stoues.'
[297]
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■!i;,r' :i
It .■:,i ' '3
298
LE CODICILLE.
Page 2',i'2, line 0.— duchesses. ' JJuchus.-, iieais. '
Page 233, line 8. L'adrninistration est ^vinc^e. 'The
Government (oiliciul) is turned out.'
Page 23;j, line 9. — B finita la COmmedia ! Ital., 'The play is
over.'
Page 233, line 12. — changrement. 'Exchange,' similar appoint-
ment elsewhere.
Page 234, line IG.— declarations de inusicien. ' Professions
of love as a, musician.'
Page 235, line 8. — pour le coup. ' Por once,' — 'this time.'
I'age 23."), line 29. — en fait de lienS. *In matter of — as to — ties.'
Page 236, line 3.— chance. * Luck.'
Page 230, line 12.— Paites-nioi grace de. 'Spare me.'
Page 23G, line 10. — s'enchevetvent. 'Mix up,' 'are entangled.'
Page 236, line 21. — mitoyennete. ' Party jjroperty.'
Page 237, li»e 2. - bourriche. ' l^asket' (for game).
Page 237, line 20.— il n'y fallait plus compter. 'It could no
longer he counted on — thought of.'
Page 238, line 26.— Par exemple. ' But indeed ! '
Page 2:58, line 29.— ne laisse pas de nie troubler. 'Trouldes
me for all tiiat— nevertheless.'
Page 239, line l-l.— int^rimaire. 'Someone for the interim,'
tem«porary occupant of an ollice.
Page 239, line 23.— c'est affaire au tabellion. Tahdlion, vil-
lage notary, — 'That is lawyers' husiness.'
Page 240, line 19.— me targuer. 'Tohoast.'
Page 241, line 5.— houspiller. 'Worry.'
Page 242, line 13.— garantis. . .bon teint. ' Warranted not to
fade.'
Page 242, line 29. — expres. 'Messenger.'
Page 243, line 20.— de bonne guerre. 'Fair play.'
Page 243, Hne 27. — instruction. 'Examination' (preliminary to
trial).
Page 244, line 13.— interrogatoiro. 'Examination.'
NOTES.
299
Page 244, line 17.-juges d'instruction. Judaea in cliargc of
the exiviniuation of the accused ami the witnesses iJicJiminaiy to the
real trial.
Page 245, line 9.— pensez si je. . 'Why of course r. . .
Page 245, line 23.— un peu beaucoup. * Rather much.'
Page 246, line 14. Cuirass^, bard^, blinds. 'With cuirass,
bard (defensive armour of a horse), and blind (shutter of a port-hole).'
Page 247, line G.-me voil^ fix^e. tre f.n'.^ ?,•„,■„;>• p/us
aucun doute,—' ]^ow, I am certain,'— 'I know what to think.'
Pa,ge 247, line 16.-mettez. . .les points sur les i. Proverbial,
— ' Go into the minutest details,'— 'spell it out for me.'
Page 249, line 4.— Dame. ' Heavens ! '
Pairo 241), line 6.— par devant. Technical,-' in the presence of '—
* before, '
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NOTES TO LE MAJOR CRAFACHON.
Page 252, linu 7.- role travesti. A inlu in Avliich tlu; ju-tor is
(lisguisid.
Page 2o2, line 10. — Saumur. Town in tin- iltp.-irtnieiit of Muine-
et- Loire ; its chiiteau lias become an arsenal.
Page 253, lino 10.— ^tude. 'OflBee' (of an attorney, etc.).
Page 254, line 4.— salamalecs. ' Bowings and serapings.' The
word is used jestingly of low bows.
Page 255, line 11).— theatre Peydeau. Theatre of the opera
Coniique, alier 171>7, iu the rue Veydeau, Taiis.
Page 2'),"), line 22.— EUeviou. Jean Klleviou (1769-1842), the most
famous singer of liis day.
Page 256, line 4.— Martin. .T<an Blaise jMartin (17GS-1837)
shared the glory of the Opt ra C'oniique with Elieviou.
Page 257, linu 7.— en quarte. en tierce. The fourth of the
series of passes and parries iu fencing is called qitar/c, Stuart,' when the
tlnust is made, with nails upwards, at the upper bieast ; the third, or
'tierce,' is nuule, with knuckles up, at the same point.
Page 257, line IS. — mazettes. 'Milksop.'
Page 2r)7, line 18. — p^kins. Contemptuous term, in the slang of
Napoleon's soldiers, for a civilian.
Page 257, line 22. — invalide. Soldier disabled from active service.
Page 257, line 25. — Marengo. Battle wou by the French in Italy
under lionaparte, against the Austrians, ]8(I0.
Page 260, line 17.— Pausse sortie. ' ('oes to go out,'
Page 271, line 32.— jouer au boston. ' Play boston ' (a game
of cards invented at Boston, played like whist, but with 'bidding for
trump ' as iu pedro).
Page 273, line 15.— jouer au volant. 'Play at battledore and
shuttlecock.'
[300]
NOTKS.
(• iiiiiilt! l)y
Page 276, line lO. logogriphe. ' Logogriph,' ridll
confused mingling of parts.
Page 276, line 2S. -flamberge au vent. Flamhrtyr, Hwonl,
ni])it!r. Mcttrc. jl(Uii!>i njf an mil, t<» draw sword.
Page 277, line 11. Jean-Jacques. .T<au Jaccnics Itcmsscau
(I7i--177S), the >>\viss- French iiliilosLpJur, author of X<w Ilthnne,
Em He, etc.
Page 280, lino 8. -serein. ' N ight-dow. '
Page 281, line 7 -carambolclge. ' Carandtole ' (carom), in
hilliards, — making one's own hall stiikt; the two others with one stroke.
Page 282, line 11.— pour me couper la gorge. 'Fight a
duel with nie. '
Page 285, line 14. mille bombes. Fanuliar adjuration; cf.
thWc tuinii'm s !
Page 292, line ll.-le grand Eugene. I'rinee Kugene of
Savoie-Carignan, the great general ( U)0.'i-I7;{l)).
il'
h if
it
I
I'll
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•I' H
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VOCABULARY.
LIST OF ABBREVIATIONS REQUIRING
EX1»LA NATION.
l!!
Ui
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villi:
IT', :^
i.
f P
■»(ij adjective.
ikIv adverb.
Ar., Aral).. . Arabic.
A.S Aii!,'Io-Saxon.
Olt Cellic.
colloq colloquial.
cond conditional riioo<i,
oonj Ronjiiii''ti'in.
duf. art dcfhiitu article.
ilem demonstrative.
dert derivation uncertain.
Engr Knj.'lish.
f. or fern.... feminine.
fam. fiimiliar.
fut. future.
OaeL Gaelic.
Ger German.
Gk. Greek.
Goth. Gothic.
Heb Hebrew.
'h h as|)irate.
inip .. imi)erfect.
Imper imperative.
ind indicative mood.
Interj interjection.
intr. intransitive.
Irr irregular.
1 1 Italian.
L Lat'n.
I.. • Latin not clRHs'cal.
m. ormx«c., iiia-;cnline,
M. II. (i... .Middle Uitih (iernmn.
Neth Netherlandish.
O.V Old French.
O. II. O Old iliK'h Oermiiii,
p. , part participle.
I'ers IVrsian.
pin plural.
' >tjSH possesai ve.
prep preposiiion.
prea. present tense.
pret. def preterite definite tense.
jiron pronoun.
rn:v I'rovenQal.
rel. pro relntive pronoun.
Scand Scandinavian
8. f substantive feminine.
sing singular.
s. m substantive masculine.
Sp Spanish.
suhj subjunctive.
Teut Teutonia
tr transitive.
V. a. . . verb active
V. n verb neuter.
V. r. verb retleAive.
^ "! fH
I .11!
:| p
VOCABULARV.
A, pres. iiidiu. 3. Hiiiff. of (imir; ilyi,
there is, tliere nre ; tV y ti nix iiiais, six
moiithH n;fo.
&, prop. [L. a(/] ttt, to, in, for, of, from,
on, by, Into. (Kor phrnsfs with d. as in d
l<i h(Ue, (I' ;fe hdte, eto.)
abam n, ». m. (,<-(•(). F. luiiiiinn,
* liherty ' (O. U. 0. />rtn)l, fre('<loni,ne({U'(!t,
forsakinp, abandonment, (h sci tion, di sti-
tutioii.
abandonne, e. I. adj. (past part, of
abaiidoniirr], ahiuidoned. forsakLii, ;;iveM
over; deep, untronlikd (of sleep).
2. s. waif, orphan, outcast, castaway.
abandonner, v. tr. [ahandon], to
forsake, abandon, jrive over, desert, lea\ e.
abasourdir, v. tr. \h. mh. + F. an-
$ovrdir], to guin, hewildor.
abat-jour, s.m. [ahattte, jmir], shade
(for a lamp), plu. dei> abat-jour.
ataattre, v. tr. [d+battre], to fell, cut
down, pulldown; K'abattre, to fall, tumble
down, break down, sink down.
abeille, s. f. [L. apicula], bee.
abhorrer, v. tr. [L. abhorrere], to ab-
hor.
ablme, b. m. [L* abyssimia ~l,. ain/s-
tun— Ok. a/3i<r«ro5], ahyna, tinfathomahle
depth, chasm.
aboiement, •. m. [aboyer], bark,
barkin<r.
abominable, adj. [L. xbamtTiabilis,
ab + o7nen + abilis], abominable.
abord, s.m. [aborder—^l, 6orrf(Net,h.;],
arrival, landing, touching, approach, ac-
cess ; d'abord, first, at first, at the outset ;
cm premier abord, at first sirht; tout
i^abord, at the outeet, at the very first,
first of all, first and foremost. (7) In nevir
llPUPfl.)
Hbordaiore, s m. [nbiynii innHinc
boarding-; sho.k. blow (of v'f<8e!rt fall'iu
foul of oris ar-.othcr).
aborder, v. tr. and intr. (a/x^rt/) to
appro.ioh, reach land, get ashore, land;
n'lil'i'nli )\ to appr()u( h, meet, greet one
another.
aboutir, v. intr. (u {-bout], to end, to
come out at.
aboyer, v. intr. [L. ad + L.» baubari],
to bark, bay.
abrl, H.ni. (I'rov. abric], shell er, cover
shade, screen ; itre a I'ahri dc, to be under
shelter from ; se viellre a I'abri, to take
shelter, get under cover.
abriter, v. tr. [dbn], to sheltK'r, shield,
protect, screen, cover ; n'al/riter, to take
refuge, to shelter one's self.
absence, s. f. [L. absentia], absence.
absent, e, a<lj. [L. abseiUem], absent,
out of the way.
s'abseuter, v. ref. [dbsent], to get
away, to stay away, to be absent.
absinthe, s. f. [L. abinthium], bit-
ters, wormwood, absinthe (an intoxicating
drink mad 3 from wormwood).
absolu, =), adj. [L abnoluhnn], ab-
solute, complete, peremptory.
absolument, adv. [absolu], ab-
solutely, completely, entirely, utterly.
absorbs, e, adj. [p. p. of absorber],
absorbed, engrossed, taken up with, oc
cupied with. [Pronounce s sharp.]
absorber, v. a. [L. absorbere], to ab-
sorb, consume, engross, take up, entirely
occupy.
VOrARULART.
1.1? ^
III''
,iM
I '
\ ;
t',: t
- ;
abtjtentlon, a. f. (L. abfttnutinnem],
abstention, alistainingr, refraininj,', tarry-
ing, keeping away, delay.
absurde, v■l^. [L abi^inla-^], absurd,
nonsensicTtl, irra'ional, preposterous.
abuser, v. tr. [nbuit, from L. abusu-'],
to abuse, misuse, take a'ivaritaj^e of, de-
lude, imposi: upon, uiisernp'.oy. to use
(unfairly); abuner de, to take advantaj^e
of, make use of.
Academie. s.f [L. academia], Frenrh
acadt'iiiy ; see note 10, 1',.
accabler, v. tr. [O F. a 4- c.iaWn, f..*
eaddbnlum, Or. .laTaj-ioAij], to overwhelm,
crush, dishearten.
accalmie, s. f. [calmf], lull.
accent, a. m. [L. accfiitus], accent.
stress, pronunciation, empha-sis, voice,
tone.
accentuer, v. tr. [L.* accentuare,
L. aceenti'Sf], to accentuate, make more
distinct, eniiihasize.
accepter, v. a. [L. acci^ptare], to ac-
cept, receive, bear, take.
acc^S, 8. m. [Ij. fflcce.WM.S'], access, en-
trance, approacli, admittance ; attai;k,
fit
accident, s. m. [L. acddentim], ac-
cident.
accommoder, v. a. [L. aecommo-
dare], to ada])t, acconunodate, n.end.
Improve, adjust, suit, fix. trim, arranjre.
a 3Compagnement, h. m. [nccinn-
par.npr], accompanying', attendance, ac-
conspaiiimeni;.
accompagner, v. a, [O.F. cotnp'iinrj
— L. -nvm, panis\, to accompany, attcud,
wait on, go with.
accompli, e. adj. [p.p. of accoinjilo],
complete, accomplished, gone by, done,
finished.
accomplir, v. a. [L.* accomi'len], to
accomplish, effect, oinplete. finisli, fulfill,
make good, realize: m' accomplir, to lie
Kicomplished, performed, fulfilled, real-
accord, s. m. [aceord^rX agroerwii*.
accord, bargain, oonventi in, contract,
settlement, consent, concurrence ; Hr\
d'acrord, to agree, to be aLrreed ; d'ar^ord.
granted, done; d'un r.oniinun accord, by
common consent. [D is never heard in
accord. ]
acGorder, v. a. [L.* accordare, from
L. ad, coril{em), heart], to grant, tune,
blond, reconcile, accord, vouchsafe ; jt'oc-
cordfr, v. r. to agree, tally, be in tune.
accoster, v. a. [L.* acco»tare—h. cui,,
coi^tn], to accost, come alongside, reach,
approach.
S'accoter, v. r. [A, cote—eotir — L.
(pcr)cutere], to lean on anything, support
one's self, prop one's self, lean against a
wall,
s'accouder, v.r. [d, eoude], to lean
on one's elbow.
accoutume, e, adj. fp. p. of cucoii-
ttuner], usual, customary, accustomed,
used to.
accoutumer, v. a. [A, coutum«], t«
accustom ; tfuccoutumer, to accustom
one's self, become accustomed
accrocher. v. a. [cro .•—N.^th. kr^k],
to hang up or upon, ho k, grapple, catc»',,
run .nto, ru.i over, knock over ; s'accro-
che.r, to odtch in, hang on, lay huld of,
accrnissemont, r m. [accroUre], in.
ere ise, enlargement, growth.
accroStre, v. a. irr. [L. accretetre],
(for conjugation see croUre)\to increase,
eii!:ugf-, ,aini)lify, augment; s'accrMre, t'j
increase, grow.
acorut, 3 a., pret. ind. of acooUre.
s'accroupir, v. r. [d + croupir -
croupe — Norse kr«ppr], to sit down upon
the heels, to squat, (;rouch.
accvieil, s. m. [accueillir], reception,
welcome.
accueilllr, v. a. irr. [L. accolUgere],
(conjugated like cueillir), to receive,
make welcome, enti-rtnin.
aucule, e, [p. p. of acculet\, at b*/,
VOCABULARY.
on his hauDohes (o( a dog), driven into a
coruer.
acculer, v. a. [d, cul], to bring to bay,
to puah.
accumuler, v. a. [L. aecumulari'],
to heap up, accumulate.
accusateur, trice, s. and adj. [L.
aceusatorem], auouaer ; accusing.
aocuder, v. a, [L. acciuare], to ax:-
cuse, impeach, complain, own to, indi-
cate, point out.
acheter, v. a. [L.* udcaptare~L. ad,
aqjtare], to buy purchase.
acGeteur, euse, «. [oLheter], pur-
oh&ser, bu.ver.
acheve, e, adj. [p. p. of achever],
flnLshed, thorough, complete,
achever, v. a. [d chef, in sense of
•end' J, Lo finish, close, end, conclude,
teruiinule. tWiiiten adieu- when followed
by e mute.]
acier, s. m. [I,.* acieriuin -L. udcg,
a poiiiM. >~i' '••
acquerir, v.a. [L. acq%ihei\]. (■■ci/xU-
rant, acquis, j'acquiemj'acqiug, J ac:juer-
rai, que j'acqui.<e), to acquire, purcliose,
obtain, get, achieve, attain, gain.
acquiescer, v. n. [L. acquiencre], to
acquiesce, agree, ashunt, yi. id, comply.
[C hccoincs f i '.'iorc a and o.J
acq^ilsitloro. s. f. ;Ij. aequisitionem],
acqui-itioa, jcttiiig, wjquiring attaining,
puri.ha.-<fi,
acquittemeut, s. m. [acquHter], .ac-
(juittal, re!e«ke, discharge.
acqiiitter, v. .*. \L. ad— L.* quictare,
to leave], to acquit ; s'acquilter, to dis-
charge, perform, fulfil.
acte, a.m. [L. actus], act, action, deed.
actif, ve, a<ij [L. a'tivus], acti\e,
quick, nimble, brisk, agile, stirring, ener-
getic.
action, 8.f. [L. aetwuem], action, act,
agency, operation.
adieu, 1. ;idv. fft -I- /)(>«), adieu, fare-
well, good-bye.
ii. 8.m. pwrtJncr, leave: faire Kt adieux,
to take ones leave.
adjoint, a.m. [adjoitulre], deputy (of
the mayor), coadjutor, a.ssistant ; I'ad-
joint du maire, the dep'.jty mayor.
admettre, v. a. [L. admittere] (see
mettle), to allow of, to admit.
adminiritratif, ve, adj. [L. admin-
istrutivus',, a'iii.'.iiibtraf.ve.
admlnistrer, (L. adininixtrare], to
supply, juiiiiinistrato, rule, dispense,
aJn.iiiistcr deal.
admirable, adj. [L. admlrahilisi
adii,ii'alili\
admirablement, ;uiv. [aiimirable],
adiir.rahly, exce'.k-ntly.
admiration, s f. [L. adniiratumeitt],
adiniralioii, wonder.
admirer, /.a. [l.. admirare], to ad-
mi ro.
admio, e, adj. [i).p. )f admet'ii>], ad-
mitted.
adoption, a. f [L. aduptioiuiui], adop-
t'!iiii.
adoi'er, v. a. fL. adurare], ic adore,
worship, lo"i- passionat'^ly.
s'ado.Hser, v. r. [dus L. dosmm], to
Bft ;)r lr.i-1 fine's l)ai.k aga'nst a thing;
)i'ad:iHber c.ntre un inur, to iCiu: one's
back again.s; a wall.
adoucir, v a. ia, donx], to soften,
mitiga'j, soothe.
.Tdresse, s. f. [wiic.-^r,-], dexterity,
skill, addrt-ss, craft, direc'io:,, destination.
s'a'J.reae^r, v. rjf, [0.-\-dresser\, to be
directeil, aiidress oiiu's self, apply, make
ajiplioation.
adroit, e, adj. [d-\-droit], dexterous,
clever, skilful, handy.
affaire, s. f. [ii-^/aire], thing, affair,
matter; awir aj/aire d, to have to do with.
afilaire, e, adj. [affaire], full of busi-
ness, busy.
affatiie, e, 1. adj. [/aim], fami^hid,
hungry, starving.
2. s. a starveling.
0
VOCABULARY.
affecter, v. a. [L. affeetare], to affect,
iissume, pretend, appropriate, destine.
affection, s,f. |L. aj/ecHonem], affec-
tion, love, ailachnier.t, liliiii^;.
affectueux se, a-if. |L. ufrrtuugug],
affectionate, warni-iiiarlcd.
affermir, v. a. [I.. (uHnnare], to
s'.rcngthen, yivc s'^rciij^th to, inaJic firm
or stronjf, fasten, conlirni, cstalili.sVi, fix
tinnly.
afflruiativement, adv. [njjinnat-f—
\,. affirmativvn], afflrniatively.
afflierefi''"'t. e, adj. [a//Zt<7fir, - L. affli-
;;ere]. afflictin;,'. distres.sing, grievous,
woful, distressful.
affole, e, adj. [«, fou], crazy, mad,
wild, otit of one's wits.
afflrancliissement, s. m. \afiaarhir
— .i, franc\, enfranchisement, discharge,
delivery, deliverance.
afin, onij- [a+y'^L tOi '" order to,
that, so that ; {aim is cons-trued with ^ie
and an inf., or with que and a verb in tlu-
subjunctive).
agace, e, adj. [ayacer] ^et on edge,
irritated.
agacer, v. a. [O.H 0. hazian], to in-
cite, provoke, set on edfje, irritate. [Q
before a and o.]
a,ge, ». m. [L.* a;tnt.icuin], age, years ;
quel dge ai-ta .<" how old are you '
a,g6> e, adj. [d(je], aged, in years,
fidcriy, old.
s'&sreno-iiller, v. r. [d, O.F. genouil,
kuco'], to kiie^el down.
agent, *>• m. [L. K(H'ntetn], agent,
iicui' eman; agent de [Mice, policeman.
agiUt6, 3. f. jL. agUitatevi], agility,
livell /jess, iduiblonesa, quickness.
S'agir, V. r. [li. aijsre], to he in ques-
tion, to be the maUer, he in dispute, be
conwmfid ; U s'ajit, the question is ; de
quoi »'a,jxt.-U? A'hat is the matter?
aglter, v. a. [L. agi*are\, to agitate,
put in motion, shake, move, awing.
a(fome, e. f. [Gk. ayiavia], agony,
ar.guish, the point of death, the death-
struggle.
agroniser, v. n. [anuiiie], to be at the
point of death, expire.
s'agrandir, v. r. [().-t-,7ronrfir], to he-
tonie greater, larger ; *o widen, grow
longer , to enlarge one's estate.
agrandissement, s. ni. [aijrandii],
increasi!.
agreable, adj. [agrier], agreeable,
dc-,irable, pleasant, i)U.asing.
agreer, v. a. [a, (jrc\, to accopt, receive
kindly, jilease, suit.
agreinetat, s m. [anreer], liking,
consent, (tcconndishnient, agrueablenesa,
charm, grai-.efuliiess, attraction.
agrcmenter, v. tr. [agr^jtieiit,
agriter], to embellish.
agre:-'-, s. f. plur [a+greer ((loth, ge-
raiiljnn, to i^et ready)], rigging, tacklin,^-.
agrewsif, ve, a-ij. [ajrenneur—L.
agr{i:i:r:m], agreasi .'e .
H.ide, •■: f |i'. ' adjuti] aid, help, relief,
ab!-i;)tano(?, succi^r, support ; en aide lie,
in feupti' rl of.
aidei, v a. and n. [L aijuvarfl], to aid,
help, a.ssist.
aie, imperative and subj. 2nd sing, of
avo'V.
ate, interj. [O.F. aie, 'help'], oh! ahl
ouch !
aient, 3rd plu. pres. subj. of avcir.
aieial, s. m. [\j. aviolus- -avxis], gr&iid-
father, grandsirc. (Plu. aieuls.)
aieux, "2nd plu. of aieul\, forefathers,
ancestors,
aigle, 8. m. [L. aqidla], eagle, genius.
aifcu, e, adj. [L. acutua], pointed,
sharp, keen, acute, piercing [the dier-
esis in the fem. preserves gue as a distinct
syllable ; otherwise lue would be pro-
nounced as in languc],
aiguille, s. f. {aigu\, needle.
VOCABULARY
algruillon, B. m. [aiyu.ut], Hting,
goad.
alle, 8. f. (L. ala], wing.
aileron, a. m. [aite], small wing, little
wing, pinion.
aille, pres. subj. of alter.
ailleurs, adv. [L. alioi-Kuyyi], else-
where ; d'aillcurs, besides, moreover, in
other respects.
aimable, adj. [L. amabiUn\, kiml,
amiable, gentle.
aim6, e, adj. [p. p. of aimer], loved,
liked.
aimer, v. a. [L. a7»are], to love, be
fond of, be in love with, like ; s'ahner, to
love one's self, to love one another ; aimer
mieux, to prefer; j'aime autant rater,
I should just as lief stay.
aln6, e, l. adj. [O. F. ains, ' before,'
L. ante+nt], elder, senior.
2. 8. the eldest son or daughter, senior.
ainsi, 1. adv. [L. in, sic], thus, so, in
that manner ; aiitsi que, in the same man-
ner as, just like.
2. conj., thus, therefore, so that.
air, 8. m. [L. der], 1. air, look, appear-
ance ; avoir Fair de, to look like, appear.
2. tune.
aisance, 8. f, [aise], ease, freedom ;
comforts or conveniences of life, easy
circumstances, competency, comfort.
aise, 8. f. [origin unknown], gladness,
Joy ; ease, comfort ; d I'aise, easily, com-
fortably, leisurely.
aise, adj. [aise], glad, pleased.
aise, adj. [aine], easy.
ais^ment, adv. [ais^], easily.
aisselle, a. f. [L. axilla], armpit.
ajouter, v. a. (L. ad, juxta], to add.
alarme s. f. (Ital. alFanne], alarm ;
eri d' alarme, outcry, warning cry.
alarmer, v. a. [alanne], to alarm,
■tartle; a'alanner, to take alarm, be
ftUrmed.
alerte, adj. [It. alCertn], alert, v'gl-
lant, watchful, active, stirring, quick,
sjirightly, brisk, lively, agile.
allee, s. f. ['filer], going, alley, walk,
avenue, passage; con<re«/'/f'ts, side-alleys,
side-avenues ; les dices et venues, the
goings and comings.
allegeance, s. f. [nlk^ger], allevia-
tion, relief.
alleger, v. a. [L. allem'are], to ea'^e,
diNljurdcn, lighten, unioid; alkviale,
soften, relieve ; s'alWier, co grosv light.
[AlK'ij- before e mute.]
allemand, l. adj. [L. Allemanni],
Geinian.
2. s. m. German, the Qprman language;
le has-allemand, Low Gennan.
aller, v.n. irr. [L.* adit are or adv a re],
{allmit, allc, je vais, j'allai, j'irai, que
faille), to go ; s'en aller, to go away, pass
away, set out, depart, run on, dwindle
away, wear out, die; alter avx provisiojis,
to go for provisions ; aller en classe, to go
to school.
allez, 2nd plu. ind. and imi^erat. of
aller, go ; (intcrj.) I tell you !
allonger, v. tr. [A, long], to stretch
out, stretch, lengthen, protrude, put out,
[E is pre.servcd before a and ? ]
allons, imperative Ist plu. of alter,
(ust d as an interjection), come ! well !
allouer, v. a. [L.* allocare], to allow,
grant (extra pay), pa.ss (an item in an ac-
count).
alluroer, v.a. [L. ad, tvmen], to light,
kindle, inflame ; a'allumer, to light up, to
become enthusiastic.
allure, s. f. (O. F. aleure, from aller],
gait, pace, conduct, behavior, habit, way,
manner.
allvision, s.f. [L. allusionem], allusion.
almanach, S. m. [Gk. aA/xe>'a;>,a— ar.
ai+IIeb. manah, 'to count'], almanac,
calendar. [Pronounce un alma-na nou-
veau ; un al-ma-na-k-int^ressant ; des al-
ma-7ia-z-an()lais.]
VOOABULAIiY.
'*i
11
alors, adv. [A, Tore— fAeurcJ, ihcn ;
alors que, when. [S is never pronounced,]
alterer, v. a. [L. alterare], 1. to alter,
ohanjje, impair.
2. to wear. en.
3. to oause thirst.
s'alterer, to be impaired or altere<l,
weaken, break down. [AUir- before »'
mute.)
amabilite, s. f. [L. amabilitatem],
amiability.
amarre, s. f, [amarrer], a cable, lim;
tfor fastenintf boats), mooring-line.
amarrer, v. tr. [Du. marren], to
moorj fasten, tie.
amas'ser, v. a. [d, masse], to heap up
hoard up, ay up, treasure up, gather up,
accumulate.
amazone, s. (. [L. amazon], aiuazun.
ambitieux, se, adj. [L. anibUiusto'],
ambitious.
ambition, s. f. [L. ainbitwnem\, am-
bitioD.
ambre, s. m. [Ar. anbar], amber.
&me, s. f. [L. allium], soul, mind,
amener, v. a. [d+mener], to brlM^^
lead, fetch. [Ainitn- before e mute.]
amer, 6re, adj. L. amarxis], bitter,
sad, painful, harsh, grievous.
amerement, adv. [amer], bitterly,
grievously.
americain, adj. [AinArique], Ameii
can; d Vatairicaine (elliptical for a la
modi' amrrcaine), American style,
Amerique, s. f. America,
amertume, s.f. [L. ainaritudu], bit-
terness, grief, gall.
ami, 8. m. [L. amicus], (riend,
amlcalement, adv. [amicale -L.^
amicaliii], kindly, lovingly, la a friendly
way.
aminci, e, adj. [amincir], thin.
amlncir, v. a. [di, mince], to make
thinner ; s'amiHcir, tu beuome thinner.
Liiuitid, B.f. [L.* amicitatem, L. amie^
tia], friendship, kindness; prendre en
atniilf', to take a I'king u ; /rit,:s-Jnoi
I'amiM de me dire, be so kind as to
tell me.
amnistie, s. f, [Gk. a/Lnojo-ria], mo-
nesty, pardon
amour, s. m. (L. amorem], love {am-
our was formerly of both gendere; now
maac; but in poetry and in colloquial
language the plural is fem.)
amourette, s. f. [amour], a love-
affair.
amoureuaement, adv. [amoureux,
(L. amorosii^)], lovingly, longingly, wist-
fully.
amour-propre, s. m. [amaur-Jfpro-
pre], self-love, self-respect, dignity.
amoureux, euse, l. adj. [L. amor'
omig], in love, amorous, loving
•1. 8., lover, wooer, sweethei rt.
ample, adj. [L.a/n.;;ius], ample, large,
vast, spacious, wide, broad.
ampleur, s. f [ample], amplitude,
largeness, wideness, size.
amusant, e, adj. [amuser], amusing,
diverting, entertaining.
amuder, v.a. [d-t-O.F. muser, 'to gaze'
—mitA'e, 'snout' — L. morsu^], to amuse;
s'ainuser, to anmse one's self, have a good
time, busy one'i* self.
an, 8. m. [L. anny^], year.
ancien, ne, l. adj. [L.* antianiui—
ante], ancient, old, former, retired.
2. 8., senior, ancient, elder, forefather.
ancre, s. f . [L. aruora], anchor.
ancrer, v. tr. and iutr. [ancre], to
anchor.
&ne, 8. m. [L. asijiu,s], an asa.
aneautir, v. a. [d, ndant], to annihi-
late, put out of existence, destroy,
prostrate.
anire, s. m. [L. amjelus], spirit, angel.
aiaglais, e, adj. [L. Angli], English;
nil .<l}t(;^ai8, an Englishman ; dl'anglaise,
in the English style.
VOCABULARY.
a love-
an^le, 8. m.[L. atujulus], angle, cor'
ner, turning.
angoisse, b. f. [L. angxistia], anguish,
pain, distreafl, affliction, trouble, Borrow.
animal, s. m. [L. animal], animal,
beast.
anlmer, v. tr. [L. animare], to ani-
late, put life into ; s'animer, to grow
animated, hrighton up, get excited.
annales, s. f. pi. [L. annates], annals.
ann^e, a. f. [L.* annata]^ year.
apotheose, s.f. [Qk. airo0(biori«], apo-
theosis, gluriflcatlon.
anniversaiie, adj. and s. in. [L. anni-
versarius], anniversary.
annoncer, v. a. [L. annunnare\, to
announce, tell, declare, iiifomi, proclaini,
advertise, publish, give out.
annuel, le, adj. [L. annualin], annual,
yearly.
antichambre, s. f. [L. ante-\-cham-
6re], ante-chamber, hall.
apitoiement, s. m. [apitoyer — u.
pitU\, pity, feeling of pity.
aplatir, v.a. [d, plat], to flatten, make
flat; s'aplatir, to be flattened, become
flat.
aplomb, 8. m. [a wall is said to be
built d plomb when it is shown by the
lead {plomb) or plunmiet to be perpendicu-
lar], hence aplomb, plu. aplombs, means
"perpendicularity," balance, equilibrium.
aposter, v. a. [d+poster-^oste—W .
posto], to secrete, place in ambush, place
as spy.
appareiller, v. a. [d, pareil], to
match.
apparemment, adv. [apparent —
L. apparentem], apparently.
apparence, s. f. [L. appurentia],
appearance, sign, semblance.
apparition, s. f. [L. apparitionem\,
apparition, appearance, appearing.
appartement, s. m. [L.' appartla-
iiieiUum], apartments, lodgings ; un
apiartemtnt de trait piicea, lodging*
containing three rooma.
appartenir, v. n. irr. [L. ad, peHin-
ere], (for conjugation see tenir), to belong,
relate, concern.
appel, a.m. [appeler], call, cry, appeal.
appeler, v. a. [L. appellare], to call,
name ; s'appeler, to be called ; eomwrnt
voun appelez-vous? what is your .lame?
[ap2>eU- before e mute].
appetit. s.m. [L, appetitns], appetite,
applaudir, v. n. and a. [L. applaud-
ere], to applaud, clap, cheer, approve.
application, s. f. (L. appUcationem],
application, employment, attention, dill-
gence.
appllquer, v.a. [L. applicare], to
apply ; s'appliquer, to apply one's self to,
set to, fall to.
appoint, 1. 8. m. [ci+point], balance
due on an account.
2. odd money in change added to notes
or large coins to complete a payment.
3. additional contribution.
appointer, v. a. [appoiiU], to give a
salary to.
apporter, v. a. [L. apportare], to
l)riiig, bring forward, procure.
apprecier, v.a. [L. app,etiare], to
\:iliie, rate, estimate, appreciate, esteem,
apprendre, v.a. irr. [L. apprenden],
(for coi)ju{,'ation see prendre), to learn,
If iifh, tell, inform of.
appris, e, part, [ajjprendre], learned,
taug^ht.
apprivoiser, v. a. [d, priv^], to tame.
approche, s.f. [approcher', approach.
approche, e, adj. [approcher], near,
close.
approcher, v. a. [ir,proche], to bring,
— l)ut — draw near.
approprier, v. tr. [L. appropriare],
to appropriate.
appui, 8. m. [appuyer], prop, stay,
support, help, protection, buttre
VOCABULARY.
1:.;!
Ili-'H'
I;',' M •
,f!|i
'if, ,'
J Ml
:iM 1^
li.'fii:ij
hi
i
IE . if
t
appuyer, v, », [L.'ayj^ociiare— L. ird
podium, ' height'], to prop up ; n'appuyer,
to lean upon, to lie or retit on.
ftpre, adj. [L. ai^per], rough, harsh,
sharp, hard, rujrged, uneven, severe,
crabbed, peevish, violent.
apr^s, 1. prep, [d + pris], after ;
d'apris, alter, from, according to.
2. adv., afterwards, after.
3. conj. (with que, ind. mood) after,
when.
araign^e, s. f. [L.* araiieata], spider.
arbre, s. m. [L. arbor], tree.
arc-bouter, v. tr. [arc (L. arcus) +
bout (M.H.G. bdzen)], to buttress, prop,
support (c is pronounced in are, except
in arc-bouter).
arche, s. f. [L. archia, from arcus, a
bow], arch.
architecture, s. f. [L. architectura],
architecture (pronounce ch as 8h\
ardent, e.adj. [I;. ardeiite7n], ardent,
hot, burning, fiery, vehement, zealous,
passionate, earnest.
ardeur, s. f. fL. ardorem], ardor, heat,
ardency, warmth, fervency, intensity,
eagerness, spirit, passion.
argent, s. m. [L. argentum], silver,
money.
argenterie, s. f. [argent], plate, silver-
plate.
argrument, s. m. [L. argumentum],
argument, reasoning, proof.
arfiTumentation, s. f. [argument],
arguing.
arithm^tique, s. (. [L. arithmetica],
arithmetic.
arme, s. (. [L. arma], arm, weapon ;
arme dfeu, firearm.
arm^e, s. f. [armer], army.
armer, v. a. [L. armare], to arm, fur-
nish with arms ; n'armer, to arm— fortify
— secure one's self.
axmoire, a. (. (L. armarium], closet
arznorlcain, a. m. [Oelt. ar ' on ', mor
' sea '], Armorican (relating to lowar Brit-
tany).
arpenter, v. tr. [arpent, L. areper^
nig], arpent means a division of land, an
acre ; hence orpen<er, to measure, survey,
walk over, run over, cover (of distances) ;
to rush, scamper, scurry along. [S* ^
note, 22, 8.]
arracher, v. n. [L. o&, radicari], to
force irom— out of — off, pull away, snatch,
extract, wring, wrest, tear, take down,
remove.
arrangement, s. m. [arranger, d.+
ranger], arrangement, disposing, setting
in order.
arranger, v. tr. [d+rang], irrange,
seltle, put in order ; s'arranger, to settla
one's self ; to manage.
arreter, v. a. [L. ad, restare], to
arrest, stop, make fast, detain, keep back ;
s'arreter, to stop, pause, rest, stand still.
arri6re, l. s. m. [L. ad, retro], the
back part ; en arriere, behind ; en arriire
stir, behind.
2. adv. behind.
arriv6e, s. f. [arriver], arrival.
arriver, v. n. [d, rive], 1. to come to
land, come to, arrive at, attain.
2. to happen, come to pass, chance,
occur ; arriver a ses fins—d ton but, to
obtain one's end.
arrondir, v. a. [d, rond\, to make
round, to round.
arrondissement, a m. [arrondir],
atrondissement, district.
arroser, v. a. [L. adrorare], to water,
irrigate, besprinkle, wet, soak, bathe.
arsenal, s. m. [Sp. ar«ena/— Arab.
ddr, ' house ', dnd'at, ' trade '], arsenal.
art, 8. m. [L. artem], art. [T is never
pronounced.]
article, s. m. [L. artioulus], article,
matter, thing, subject, point.
artlculer, ▼. (r. [L. articulare], to
articulate.
chance,
but, to
'is never
article,
.lare], to
yoCABDLARY.
I
artiste, ■. m. f. [L. artinta], artist.
artistique, adj. iartiste], artiBtic (a
word of recent iiuroduction).
as, 2nd sin jr. pres. ind. of atwtV.
asile, s. m [L. asylum], refuge, shelter,
home.
aspect, s. m. [L. atpeetue], aspect.
Bight, look, point of view, (pronounce
a-»pt; un a-sp^/c-udieux; den a-api-2-
vdieux).
aspergre, a. t. [L. asparai/us], aspar-
agus,
assaut, B. m. [assaillir—L. assalire],
assault, etorm, onset, onslaught, a' tack,
■hock.
assembler, v. tr. [L. adsimilare], to
collect, assemble ; I'assembler^ to gather,
collect, assemble, meet.
assentiment, B.m. [aKRentir — tentir],
assent.
asseoir, v. a. irr. [L. adsidere], (asse-
yant, assis, fossieds, j'assin, j'assdirai.
qus fasscie), to seat, set, set in a chair ;
8'axseoir, to sit, sit down ; to be seated.
assertion, s. t. [L. assertionem], as-
sertion.
s'asseyaient, 3rd plu. imp. ind. of
n'asseoir.
assez. adv. [L. ad, gatis], enough, suf-
ficiently, rather, tolerably.
assiette, a. f. [L. ad, tdttis], plate.
assis, e, past part, [asseoir], seated.
assise, s. f. [p.p. of asseoir], course (of
stones), layer, row ; plu. assizes,
assistant, s. m. {assister], spectator,
bystander.
assister, v. n. [L. adsistcre], to be at,
be present at, attend, witness, take part in.
s'assit, past def. of s'asseoir, 3rd siny:.
assombrir, v a. [d, sombre], to dark-
en, make gloomy ; s'assombrir, to become
dark— gloomy ; to darken.
assommer, v. a. [d, simime, ' loaii '],
to beat or club to death, to overpower,
overwhelm, beat down (originally applied
to a mult cnished by the weight {sonvm»
of the pack-naildle).
assourdir, v. tr. [sourd], to deafen,
muffle, deaden.
assovivir, v. a. [\j.* assoyire], to glut,
saturate, clog, surfeit ; s'assouvir, to be
satisfied, glutted, surfeited.
assurance, s. f. [assurer], assurance.
assureinent, adv. [usmrii], assuredly,
surely, to be sure, doubtless, certainly.
assurer, v. a. [d, stlr\, to assure.
atelier, s, m. lattelle—L. liostella],
workshop, study, studio, office.
attabler, v. tr. [a-\-table], to place at
table ; s'attubler, to sit down at the table.
attache, s. f. [attaeher], tie, string ;
d I'attache, tethered ; port d'attache,
home-port.
attachement, •. m. [aUaeher], at-
tacbmeiit, affection.
attaeher, v. a. [d+tachcr—Cvlt. taek,
' nail '], to fasten, make fast, attach, fix,
stick, join, affix, bind, tie, associate with ;
.■i' attaeher, to take hold, hold to, fasten
on, cling, cleave, stick, adhere, be at-
tached, have an affection for.
attaque, s, f. [attaquer], attack.
attaquer, v. tr. [Picard form oS at-
taeher], to attack.
attarder, v. a. [d, tard], to delay.
atteindre, v. a. and d. irr. [attwi^ere],
conjugated like craindre), 1. to touch,
strike, hit.
2. to reach, attain, arrive at, come to.
3. to overtake, catch, join.
atteint, p, p. of atteindre.
attenant, e, adj. [L. attineMeyn],
adjoining.
attendre, v. a. and v. n. [L. attendere],
to wait for, stay for, look forward to,
cvjiect, await, attend ; wait, slay ; s'at-
icadre (d), to rely upon, trust, expect,
I look forward to ; /aire attendre, to keep
I waiting; en atteiidarU, meanwhile.
. '^..
VOCABULAKV.
■
,i^:7 1
« )
attendrl, e, adj. [attendrii], moved,
affected, touched.
attendrir, v. n. («, tendre], to make
tciKlor; H'dtteiidrir, lo },'row tender, be
moved, jutv, relent, sof'cn.
attendriasement, ». m. [attendrir],
comparison, amotion, tenderness.
attendu que, oonj., since.
attentat, r. m. [attenter, from L.
attentare], crime, offence.
attente, 9. f. [attendre], expectation,
waiiintr, delay.
attentif, ve, adj. [atteiition—L. at-
tenti()7ietn], attentive, mindful, studious,
diligent, CAreful,
attention, s. f. [L. attentionem], at-
tention, care.
attentivement, adv. [attentif], at-
tentively.
attenuer, v. tr, [L. attenuare, ad-\-
tenuis, thin], to weaken, '.'xtenuate, ex-
cuse.
attester, v. a. [L. attestare], to attest,
certif.v, swear, affirni, declare, assume.
attifer, v. a, [d-f O. F. tifer, ' to docl; '
— Flora, tippen 'to trim the hair'], to
dress up.
attlrail, s. m. [d, tirer], 1. apparatus,
implements.
2. gear, tackle.
3. baggage, equipage, outfit, array [plu.
attirails].
attirer, v. a. [d+ tirer], to attract,
draw, gain over.
attiser, v.a. [L.* atticinari], to make
up, stir uj), poke (the fire).
attitude, s. f. [L. a/ditiulo], attitude,
pos<ture.
attrait, s. m. [attraire—L. attraheie],
allurement, attnictioii, charm.
attraper, v. a. [a, trappe], to entrap,
ensnare, take in, catch, '.aky, pick up.
1 Lttrister, v. tr. [a 4 trivte], to make
Bad ; attristi, grieved, downcast, sorrow-
ful, low-spirited.
au. contraction of a le, to the.
aiibain, a.m. [derj], a foreigner who
hiid not become naturalized.
aubaine, s. f. [aubain], the right of
Huccesslon to the property of an aubairi ;
a liickj' find ; uiicxpeftod good fortune ;
pickings, piece of good luck.
aube, s. f. [L. alba], the dawn.
auberge, s. f. [O. H. G. hereberga,
army -shelter], inn, tAvern.
aucun, e, adj. (L. aliquis, unut], L
any.
2. none, no one, not any, no (with tie),
audace, s. f. [L. aiulacia], boldness,
audacity, during.
au-dessous, adv. [d + le + dettoui
(des+sous, under)], below, beneath, under;
au-densous de, prep., under, etc.
au-dessus, adv. [a, + le + dessu$
(des + sus, L.* sunum)]. •;il)ove, over, over-
head ; au-dessuis' de, prep., above, over.
auditoire, s.m. [L. auditorium], con-
gregation, audience.
augmentation, s.f. [aug7itev,ter—\j.
awjinentare]. augmentation, increase, en-
laigenient, addition, rise.
augme liter, v. tr. and intr. [L.
augmentare], to increase, grow.
augure, s. m. [L. atiffurium], augury,
sign, outlook, lookout.
auguste, adj. [L. augustxis], august,
sacred, venerable.
aujourd'hui, adv. [aw jour de hui
(L. hodie)], to-day.
aumdne, s.f. [L. eleemosurui], alms,
charity ; /aire I'axniiAne, to give alms.
auparavant, .%dv. [au-i-por-f cvajitj,
before, first, heretofore.
aiipres (de), prep. {au-\-pri8\, 1. near
by, close to.
2. with, in, in the mind or opinion of.
auquel, pro. [a-\-le-\-quel], plu. attx-
qiK'ls ; fem. d laquelie, plu. uuxquellet, to
whom, to which, for whom, for which,
etc.
10
.) i
VOCABULARY.
aiira, Srd singr. tat. Ind. of nroir.
auraient, aurait, from avoir ; cond.
mood.
aurore, s.f. (L. aurora], sunrise, day-
break, dawn.
auSBi, 1. adv. (L. aliud sic], too, also,
likewise.
2. conj. therefore, but then, and so.
aussltdt, adv. \(iuiisi+t6t], immedi-
ately, directly, forthwith.
autant, adv. [L. aliud tantum], as
much, as many, as well, so much, so many,
as far; d'autant plus, the more so, the
rather ; d'autant mains, so much the less ;
d'autant que, seeing, more especially as.
autel, 8. m. [L. altar e], altar; un
dessna d'autel, an altar cloth.
automate, S. m. [Gk. aiiTo^aros],
automaton.
automne, s. m. [L. autumnis],
autumn, harvest, [m is not pronounced.]
autorite, s. f. [L. auctoritatem], au-
thority, legal power, rule, sway, credit.
autour, 1. prep, [au+tour], about,
round, around.
2. adv. around.
autre, 1. adj. [L. alter], other.
2. pron., another, other ; tout autre,
any other, any one else ; Fun I'autre, one
another, each other ; trks ])ris Vun de
I'autre, very near one another, in close
succession ; m I'un ni I'autre, neither;
vous autres, see note 79, 32.
autrefois, adv. [autre+fow], former-
ly, of former times, of old.
autrement, adv. [autre], otherwise,
after another manner, else, or else.
autrui, pro. [autre], others.
aux, contraction of d let.
avalt, imp. ind., 8rd sing, of avoir ; il
n'y avait plus, there was no longer.
avaler, v.a. [ava;— d-f va2], toswallow.
avance, s. f. [avancer], advance;
d'avanee, in advance, beforehand, in anti-
cipation; deux lisuea d'avanee, two
leagues' start ; par avanee, in anticipa-
tion.
avancer, v. a. [avancer], to advanca,
put forward, hold out, stretch out, set
forward, to be ahead of time or fast;
s'avancer, to advance, move forward,
make up to, draw near, stand forth,
come up.
avant, 1. prep. [L. ab ante], before.
2. adv. far, deep, forward, farther ; en
avant de, before, in front of ; avaiU de,
avaiit que, before.
avant-hier, s. m., the day before
yesterday.
avant -port, B.m., cuter-port,
avantage, s. m. [avajit], advantage.
avantager, v. a. [avantage—avant],
to give or allow an advantage, to favour.
avantageux, se, adj. [avantage],
advantageous, profitable, beneficial.
avarice, s. f. [avare — L. avarvs],
avarice, greed.
avaries, s. f. [L.* havartd], damages
(to a cargo).
avec, prep. [L. apud hoe], with ; avee
ga, in addition, to boot ; "anything else?"
avenir, s. m. [L. adveyiire], future,
prospects ; d I'avenir, in future.
aventure, s.f. [L. adventurus], ad-
venture.
aventureux, se, adj. [aventure], ad-
venturous, venturesome, venturous.
aventurier, s. m. -i6re, s. f. [aven-
ture], adventurer, adventuress.
avenue, s. f. [avenir], a\ enue.
avertlr, v. a. [L. advertere], to warn,
caution, inform of, give notice of, ad-
monish.
avertlssement, b. m. [avertir], warn-
ing, caution.
aveu, 8. m. [d-fvosu], avowal, confes-
sion, acknowledgment
aveugle, adj. [L. oft, oculvji], blind,
sightless, deluded. .
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11 ■:■;);:! i
(I
VOrARULARY.
aveufifler, v. a. [o»«u«7fa], to blind,
make blind, dazzle; ^aveufjler, to blind
one's self, shut on's eyes, bo blinded.
avlron, a. m. [O. F. vire, L. viria, a
oirole], oar.
avis, 8.m. [d+vi«, L. vinxtin], opinion.
3'aviser, v. r. [A+vixer], to think of,
oonsider, take it into one's head, bethink
ono's self, conceive the thou^'ht.
avocat, s. m. [L. advoeatus] advocate,
attorney, lawyer.
avoir, v. a. [L. habere], {ayant, eu,
faifj'eun, paurai, q^uej'aie), to have, get,
be the matter with ; il y a, there is or are ;
Uy a un an, a year a<fo ; amir affaire d,
to have to do with ; avoir mie sur, to
front, afford a view of ; avoir trente-cinq
ans, to be 35 years old; avoir pear, to
be afraid ; avoir lieu, to take placu ; on
a beau hii parler, it is useless to speak
to him ; avoir chaud, to bo warm ; amir
/aim, to be hungry; avoir besoin de, to
need, want.
avouer, v. a. [d+vouer], to confess,
avow, own, acknowledge, grant, allow;
tCavotier vaincu, to confess one's self
vanquished.
ayant, pres. part, of avoir.
azur, 8.ra. (L.» lazur, Pers. Idzur], sky-
blue, azure.
B.
bablUer, v. n. [bahil—Qer. babbeln],
to prate, tattle, babble.
bagage, s.f. [O.P. bajue, Bret, beach],
baggage, luggage.
bagruette, s. f. [L. baeulv^], switch,
rod, wand.
bab, interj., bah t pshaw t
bale, 8. f. [L. baia], bay.
bai^ner, v. tr. and intr. [L. balneare],
to batlie.
balller, v. n. [L.* badare], to yawn,
^pe, open.
bain, s. m. [baiyner], Imtb ; bain de
pt»d$, toot-bath.
baifler, 1. v. a. {I,. baHare], to kiss.
2. a.m. a kiss, H&lute.
baisser, l. v. a. [bai], to lower, let
down, han^ down.
2. v. n. to lower, go down, deoline, be
on the wane, flag, droop, fall.
balal, s. m. (Celt, bala], broom, brushy
balancer, v. a. [halanee—L.*hiliineia],
to balance, swing, wave ; se balancer, to
swing, rock, balance one's self.
balayer, r. a. [balai], to sweep.
balbutierne it, s. m. [balbutier],
stuttering, stammering.
balbutier, v. a. and n. [L. balbutire],
to lisp, stammer. [Pronounce t like «.]
ballade, s. f . [baller^balle—0. H. Q.
balla], ballad, song.
ballant, e, adj. [bailer], waving,
swinging, loose, limp ; il marche les bras
ballants, he swings his arms in walking.
balls, 8. f. [0. H. G. balla], bullet.
ballot, 8. m. [balle], bale, package.
ballotter, v. tr. [ballot, balle], to
shake, toss, buffet.
balustrade, a. f. [It. balaustro], rail-
ing, balustrade.
ban, a. m. [0. H. Q. bannan], orig-
inally a command imposed iiy a feudal
lord ; ban, injunction.
banal, e, adj. [ban], common, com-
mon-place, mercenary,
banc, s. m. [O. H. O. baiic], bench,
seat, bank,
bande, s. f. [Ger. bande], band, flock,
bande, s.f. [O.H.G. band], strip, band.
bandeau, s. m. [bande], headband,
fillet, bandage, veil.
banlieue, s. f. [ban+lieue], suburbs.
banni6re, s. f. [L.» bandum- Oer.
band], banner, flag.
banquette, b. f . [bane], seat
baptdme, s. m. [L. baptisma], bap-
tism, christening, [p is not pronounced. ]
11
VOCABULAUY.
barbare, mIJ. [L. barbanu], barbar-
ous, cruel.
barbe, s. t. (L. barba], beard ; ««
/aire la barbe, to shave.
barbet, «. [barbe], water spaniel (so
called from its frizzly hairX
barll, 8. ra. [barre], barrel.
barque, s. f. [L. barea], bark, boat.
barrafire, k. m. [barre], dam.
barre, a. t. [of Celtic origrin ; Bret, bar,
a branch], bar, tiller (bar or lever for
working the helm).
barreau, s. ra. [barre], bar.
barrer, v. tr. [barre], to stop, shut,
bar; to cross; barrS, barred, ribbed,
crossed in parallel lines.
barri6re, s. f. [barre], rail, bar, bar-
rier, stile.
barrique, s. f. [barre], cask, hogs-
head.
baryton, s. m. [Gk. papvrovov], bari-
tone.
bas, 1. adj., fern, basse. [L. basuvx],
low, lower.
2. s. ai. lower part, bottom, foot.
3. adv. down, low; e?i bas, below,
down-stairs.
4. s. m. stocking.
Bas-Breton, 8.m., a native of lower
Brittany.
bas-fonds, s.m., plu., shallows,
■hoals.
basque, s. f. [der.f], basque, skirt.
bassin, [L.* bacchiTwn, of Celtic ori-
gin], basin, dock.
bataille, s. (. [L.* battualiu], battle,
fight, engagement.
bateau, s. m. [O. F. batel, from bat,
both a German and » Celtic word], boat,
barge.
b&timent, s jn. [bdHr], building, pile,
•tructure, edifice.
b&tir, v.tr. [der.f], to build, oonstruot.
b&tlaee, •.t [b&tir], a building.
baton, B m. [L.* bantonem], stlrk.
staff
battant, i. m. [battre], 1. clapper (of
bells).
2. leaf, side, wing (of a table, door or
window).
batterie. s. f. [hnttre], battery ; bat-
terie il<: euixhw, kitchen utensilH.
battre, v. a, [L. bnttui're], to beat,
strike, thrash, whip.
bavarder, v. n. [bave—onom.], to
prattle, chatter, tattle.
beant, e, adj., pres. part, of !)4er or
bayer [L. badan-], gaping.
beat, e, adj. [L. beatus], plunged in
devotioi), saintly, excessively pious, trans-
figured.
beau, bel, belle, 1. adj. (L. heUtix],
beautiful, fine, lovely, handsome, fair,
noldc.
2. adv. avoir beau /aire, to do (try) in
vain ; avoir beau dire, to speak in vain.
beaucoup, adv. [heai(-^rou]i], many,
nuich, a great many, a „'rcat deal, fleeply,
far. [I'ronounce bd-kost ; p ni;iy lie heard
beforo a vowel^
Baaumanoir, s. ra. [bean+manoir],
Beaumanoir, an old and 'listin^'iii.shed
Breton family.
boaut6, 8. f. [L. betlitatem], heauty,
loveliness.
bebe, s. m. and f. [Eng. baby], baby,
child, infant.
bee, s.m. [of Celtic origin], beak, bill,
nib [Pronounce ^fiA;.]
bacassine, s. f. [/x'cas.se -bee], snipe.
becquee or oequee, s. f. [brc], a,
billfr.l; donner la becqv^.e a, to feed (a
Pdstling).
becqueter orbequeter, v. a. [bee],
to peck. [Bec^dt- before e mute.]
bee, adj. [O. F. bier or bayer], open,
gaping.
begaiement or begayement, s.ni.
lbi(jue], stammering, faltering, baby talk.
13
VOCABULARY.
iii|ii:;i
1l||!:!||
b^erayer, ▼. intr. [btgue, der.f], to
•tonimer.
belle, adj., fein. of beau; ■. f., a
beauty.
ben, dialectic (onn of hrcn.
b6n6dlctlon, b. f. |L. UrMdicHonem],
benediction, lili'SHinjj.
bdn^flceB, H. in. plu. |L. heneftdum],
profits.
b^nir, v. a. [L. benedic$re], to bleiw,
oonsecrate.
benit, e, [part, of bdnir], hallowed,
consecrated, holy (used only as adj.).
berceau, s. m. [L. herceolnni], cradle,
arbor, bower, place of one's infancy,
homestead.
bercer, v. tr. [der.f], to rock.
berceur, se, adj. [bercer], rocking^,
•winging, wavinp, cradling.
b^ret, s.ni. [Iie<ini, patvis, L,* berre-
tun], beretto, flat cap, cap.
bergre, s. f. [L.* beri/a], stoop iiank of
• river, bluff, embankment.
berger, s. m., lem. bergr^re, [L.*
berbicarius], shepherd.
besogne, s. t. [doublet of besoin],
work, business, labor.
besoin, s. m, [origin unknown], need,
want, occ.ision, necessity.
bSte, 1. 8. f. [L. bestia], beast, brute,
fool, blocUyiead, stupid creature.
2. adj. silly, nonsensical, dull, aimless,
stupid, foolish, lifeless, inert, unprotcst-
ing.
bStement, adv. [bi>te], like a fool,
foolishly, stupidly, ch'Mishly.
bdtise, s.f. [bite], silliness, nonsense,
tomfoolery, stupidity, a piece of folly, a
stupid blunder.
beurre, s. m. [L. butyrum], butter.
beurrer, v. a. [beurre], to butter.
bien, l- s. m. [L. bene], good, benefit,
wtlfare ; plu., goods, good things, wealth.
t. adv. well, right, proper, straight.
comfortable, much, truly, indeed, qiilta,
ver\ , ■. ery nnich, many, great -iiany,
readily, willint;ly ; bien dea yenx, many
poojjle.
bien-alm^, e, adj. [bien-tf aivU], be-
lovfd, well-beloved.
bien-6tre, ». m. [Men-^-ttrr], well,
being, comfort.
bien quo, [bien, que], although,
though (with subj.).
bient6t, adv. [bien+tdt], soon, shortly.
bienvenue, s. f. [bien-\-venue\, wel-
come, reception.
bi6re, s. f . [O. H. G. bier], beer.
bilan, s. m. [It, bila^ieid], balance-
sheet.
billet, s.m. [L.» billa], note, letter, bill.
blniou, 8. ni. [from the ( cltic], biniou,
ba^'-pipes.
bizarre, adj. [Sp bazano], odd, fan-
tastic, strange, whimsical,
blzarrement, adv. [bizarre], oddly,
curiously, fantastically, whimsically.
blanc, he, adj. [o. U. O, blanch],
white.
Blanchette, s. f., WTiitie.
blancheur, s. f. [bla)ic], whiteness.
bianchir, v.a.(W«nt'), to whiten, make
wbitf., grow old; te bianchir m Uanehir
ion 'iwje, wash for you.
olanchic3Bag'e,8.m. [bianchir], wash*
ing.
bl6, B. in. [L. bladum], wheat, com,
grain.
blSme, adj. [O. Scan, bl&mi, 'blue'),
sallow, pale, pallid, wan.
blesser, v. a. [M H. O. bletzen], te
wound, cut, hurt, offend.
blesSTiru, b. f. [blesser], wound, sore.
bleu, e, adj. [O. H. O. bldo], blue ; bleu
elair, clear blue, light blue.
blond, e, adj. [origin unknown],
flaxen, ttir, light.
14
|i i
VOCABULAKY.
blottlr (Be), V. ref. [orli'iiall.v applied
lo a fulcnn when on Its jmrch (blot)\, to
crouch, huddle.
blouse, 8. f. [0. F. bliajit]. Hinock,
(rock, bloute.
boire, v. a. and v. n. irr. [L.* hilifri'],
{buoaiit, bu, je bow, je bu«,j^ boirai, qyu
je hoivf), to drink ; boire un eou}i, to have
a drink ; to drown (coUoq.)-
bois, B. m. [L* botcun — Oer. butch],
wood, (oreHt.
bolt, 8rd singr. prcs. ind. of boire.
bolte, ». t. [Ok. TTufis], box.
bol, 8. m. [Enjj. b(m'l], howl, basin.
bombd, adj. [p. p. of bomber, L. torn-
bus, Gk. ^ofifiov], swollen, full.
bon, boune, adj. [L. bonus], good,
kind.
bond, i. m. [bondir], bound, spring.
bondir, v. Intr. [L.* bombitare], to
bound, leap, spring.
bonheur, s. m. [6«n + Aeur— L. augu-
rium], happiness, prosperity, welfare,
good-fortune, good luck.
bonhomie, s. f. [bonhoiniM], good-
nature.
bonhomme, s. m. [bon -\- hortum-],
good, easy man ; kind, good-natured man;
*my good fellow' (plu. bonshoinmcs).
bonjOllT, 8. m. [bon 4- jour], good
morning, good day.
bonne, s. f. [bon\, nurse, maid ; bonne
d tout faire, general servant.
bonnement, adv. [bon], plainly,
simply.
bonnet, b. m. [L.* boneta, ' a cloth '],
oap.
bonnoir I good evening !
bontd, 8. f. [L. bonitatcm], goodness,
excellence, kindness, goodheartedness,
favour ; plu., acts of kindness.
bord, B. m. [Neth.], board, edge, side-
board, vessel, deck ; d bord, on board ; d
ton bord, on board his vessel, [d is never
heard.]
bordagre, s.m. ('orf/l, sldn <nf a ship).
bord^e, «. f. ('w/rf|, broadside, tacking.
borne, ». ' |<). K, hoimr- L.* Uodina,
Krol. boden], lim.., bound, boundiiry,
landmark.
bomer, v. tr. [fmr)\e], confine, limit,
end.
borif dor, v. a, [biome- L.* bocia—Ovr.
Batz\, fo dent., inilcnt, rmbotw.
botte, 8. f. (L.» holta, O.H.O. buted],
boot.
botte, 8. f. (O. H.G. bAzo, a fagol 1
bundle, truss, bale.
bottlne, H. f. [botte], hnU-boot, ladv's
boot.
bouche, 8. f. [L. bucca], mouth.
bouchee, s. f. [bouche^ mouthful.
boucher, s. m. [imuc, goat], hutdipr.
boucherie, s.f. [bowher], a butcher's
shop.
boucle, s. f. [L. bucula], buckle, ring,
curl, ringlet, lock.
boudoir, s.m. [louder), boudoir, lady's
private room.
bouder, v. n. (oiigin unknown], tr
pout.
boue, 8. f. [a Celtic word], dirt, nmd,
M'.ire.
bouffant, e, adj. [pros. part, of
bovffer (ononintojxietic)], puflfed, loose
fitting.
bouflQ, e, adj. [bonfflr — onoiiiat]
puffed, swollen, chubby.
boaffonnerie, s. f. [l/oiifon-n. bu/-
/one], luifToonery, drollery, jesting.
bougeoir, s. m. [iouy^'r (because mov
able)], candle-stick, taper-stand.
bouger, v.n. [It. bulicore—L. ballire],
to stir, budsre, move.
bougie, 8. f. [Donr/ie, a town in Al
giers where wax candles used to be made],
wax-candle, wax-lij,lit.
bouillant, e. tvlj. [bouUHr—L. bul
lire], boiling, boiling-liot, fiery.
16
VOCABULARY.
n! !
PIL
miifi Hi'' '.
bOTllllotter, v.n. [bouillir\, to simmer.
boulangrer, a. m. [origin unknown],
baker.
boulangerie, a. f. [boulanjer], bake-
house, bakery.
boule, 8. f. [L. bulla], bowl, ball.
boulet, s. m. [boule— L. bulla], ball,
bullet,
boulette, s. f. [boule], little ball.
boulevard, s. m. [Ger. BoUwerk],
boulevard, rampart.
boiileverseinent, h. m. [boulfver-
ser], destruction, overthrow, overturning.
bovUeverser, v. a. [boule + vcrser,
' turn like a ball '], to overthrow, subvert,
upset, unsettle.
bouquet, s. m. [L.* boschettum], tuft,
bouquet, clump, patch, [t is never heard.]
bouqueti^re, s. f. [bouquet], flower-
girl.
bourde, 9.f. [der.f], a falsehood, ' yarn.'
bourdonnement, b. m. [bourdon-
ner], hum.
bourdonner, v. tr. [bourdon, der. f],
to hum, buzz.
bovirgeois, 1. s.m. bourg-eoise, s.f.
[L.* buri/enids—L. burijus, O.II.G. Burg],
burgfass, citizen, townsman, master (used
as equivalent to our slang term ' governor'
or ' boss '; the feni. corresponds to 'missis').
2. adj.. belonging to a citizen, citizen,
city, burgher, citizen -like, private.
bourgeoisie, s. f. [bourgeoin], citizen-
ship, respectable middle-class ; see 2!), 9.
bourree, s. f. [bourre, hair, stuffing],
brushwood, sticks.
bourrelet, s. m. (O. F. bourre], pad,
padding, wadding.
bourrer, v. a. [bourre— L. burra], to
stuff, wad, fill.
bourrique, s. f. [L. burricun], a she-
ass, donkey.
bourru, e, adj. [bourre], cross, peev-
ish, moody, vexed, chaoTined.
bousculad.e, s. f. [botueuler\, crowd,
throng.
bousouler, v. ti. [der. f], to jostle,
elbow.
bout, 8. m. [bouter —tl.H.Q. b6zen],
end, tip, bit, last ; /aire un bout de toilette,
to tidy one's self.
bouteille, a. f. [L.* butieula], bottle.
boutique, a. f. [It. battegor—h. apo-
theca], shop.
bouton, 8. ra. [bout], button.
boutonner, v. a. [bouton], to button.
braies, s. f. plu. [L. braca, of Celtio
origin], breeches.
braise, a. f. [O.G. bras, lire], embers,
coals.
branche, s. f. [L,* branca}, branch,
bough, stick.
bras, s. m. [L. brachium], arm.
brasse, s. f. [bras], fathom (the dis-
tancemcaaured by the outstretched arms).
brave, adj. [It. bravo], brave, gallant;
(placed before some nouns), true, honest,
good, kind, worthy.
bravement, adv. [brave], bravely,
stoutly, valiantly, manfully.
brebls, s. f. [L.* berbicem~L. vervU
cetn], a sheep.
bredouiller, v. intr. [der. ?] to stam*
mer.
bref, 1. adj., fem. br6ve [L. breois],
brief, short, succint, concise.
2. adv., in a few words, in short, to b«
brief.
Bretagne, s. f., BrittAny.
breton, onne, adj. and s., a native
of Brittany, Brei,on.
breviaire, s. m. [L. breviarium], bre-
viary.
bride, s. f. [O.H.O. bHttil], bridle.
brigand, s. m. [brijaile—lt. brigata],
(irisfand, robber, thief.
le
TOOABULART.
fuUr], crowd,
f], to Jostle,
H.G. bOzen],
mt de toilette,
ieula], bottle.
lego— It. apo'
:ton.
n], to button.
tea, of Geltio
fire], embers,
nca], branch,
1, arm.
om (the dla-
■etched arms).
rave, sf^'l'ant ;
true, honest,
tve], bravely,
em — L. vervi-
ir.?] tostam-
re [L. breois],
i.
(1 short, to ho
y-
id s., a native
narium], bre-
U], bridle.
-It. brigata].
brlUant, e, adj. [brillerl brilliant,
shining, sparkling ; a. ui., brilliancy,
polish.
briller, v. n. [L. beraiiis], to shine,
glitter, sparkle, glisten, blaze, gleam,
glare.
brin, s. m. [a Celtic word], blade
sprig, shoot, bit ; btin d brin, bit by bit.
brlndille, s. f. [brin], sprig, twig,
shoot, bit.
briser, v. a. [O.H.O. brestan, or Celt.
bria], to break to pieces, burst, crack,
shatter, shiver, crush, bruise ; te briser,
to break.
Brocelyande, Broceliande, an an-
cient forest in Brittany.
broncher, v. n. [O. F. branche,
•branch'. It. bronco, 'trunk', whence
broncher, to strike against the trunk o( a
tr e], to stumble, trip.
bronzer, v.tr. [frro/i??— it. bronzo], to
bronze.
brouillard, 8.m. [brouiller], mist, fog-.
brouiller, v. a. [&r«i7, a Celtic word],
to throw into confusion, to mix, blend,
scramble, stir up, shaka, set at variance,
confuse.
brutalltd. ■ f. [bnital], brutality,
violence, roughness.
bnite, s. f. [L. brutua}, brute.
Druyamment, adv. [bmyantl, nois-
ily.
bruyant, e, adj. [bruire], noisy,
blustering, clamorous, loud.
bruydre, s. f. [a Celtic word], heath,
heather.
bu, part. p. of boire.
buanderie, s. f. [bu^e, lye], wash-
room.
bflche, s.f. [L.* bosca], stick of wood,
log
biicher, v. intr. [bjlche], to rough-
hew ; to toi', work hard (colloq.).
bClcheron, s. m. [bdche, a doublet of
bois], woodcutter, chojiper.
buffet, 8. m. [origin unknown], cup-
board, sideboard.
bulletin, B.m. [It bulletina], bulletin,
report.
bureau, s.m. [bure—L.* burral, oOIoq.
bureaucrate, s. m. [biireau, Gk.
KpaTflv], bureaucrat, clerk in a p\iblio
office.
bruire, v. n. [L. rugire], *•• r.-tit, j bureaucratie, s. f. [bureaucrate],
.t.Mft. hum I bureaucracy.
bureaucratique, adj. [bureaucrate],
bureaucratic.
rattle, hum.
bruit, s.m. [bndrel, noiso, buntle, din
sound, racket, clamor.
braiant, e, adj. [hrdhr]. burning,
scorching, hot, eager, ardeni
brtiler, v. a. and v. ii. T/. per, L.*
nxtulare], to burn.
brume, s. f. [L. bruma], fog, haze.
brun, e, adj. [O. H. G. branl ^rown,
dark.
brusque, adj. fit. brusco], ),lunt.
busto, 8. m. [It. bxisto], bust, head and
shoulf'.crs.
but, s. ni. fdoulilet of 'bout'], mark,
c'ojeot, end, aim, purpose, design, view,
goal, [t is pronounced.]
enter, v. a. [a doublet of bouter], to
stunihl" a;,a!rist.
. . . - . „ , butte, s. i. [O. V. 'em. of but], knoll.
abrupt, gruff, sudden, brusk, harsh, rude, ' '"oun;i , f"c rw 6».f'e d, to be exposed to.
'"""^■'^- ! t-Mttfr, v. '■•.. [Imhe]. run against, drive
brusquement, adv. [&ru«5'?£ej, blunt- | ^'i^-nst. ia stui ible on.
ly, abruptly, gruffly, hastily. lu^ .^,it, \m,. ind. 3rd sing, of boire.
brutalement, adv. [&r(/faO, brutally,
roughly.
> u \\ 'L, • -id plu. ind. and imperativa oi
biire.
mk
VOCABULARY.
I']
O.
O*, eontraction of ce.
9a, pro. [contraction of cela], that, he,
they (familiarly).
9&, adv. [L. ecce hoc], here, hither.
cabane, s. f. [L.* capanna, of Celtic
origin], hut, cabin.
cabaret, ■. m. [der.t], tavern, pubiic-
houBe.
cabine, s. f. [En^. cabin\ cabin.
cabinet, i. m. [cabine], closet, study,
cabinet.
C&ble, 8. m. [L.* eapulum — L. eapere],
cable ; filer son cdble, note 56, 26.
cachemire, s. m. [Caehemire (in
India)], cashmere.
cacber, v. a. [L. coactare], to hide,
secrete, conceal.
cachet, s. m. ieacher], a seal.
cachette, s. f , [cache— cacher], hiding-
place ; en cachette, secretly, by stealth.
cadeau, s. m. [L. catellun, catena], a
present.
cadl'an, s. m. [L. qwidrante^n], dial-
plate (of a clock or watch), dial.
cadre, a. m. |L. quadrum], frame.
cafd, 8. m. [Turkish kahveh], coffee,
coffee-house, caf6.
cafetidre, b. f. [ca/^], coffee-pot.
eagre, 8. f. [L. cavca], cage, coop.
caisse, s. f. [L. capm], a cask, barrel.
calcul, 8. ni. [L. calciilun], (.'alculation,
ciphering, computation, reckoning, count-
ing.
cale, B.f. [It. cala], the hold; d fond
de cale, note 66, 30.
caldcbe, s. f. [Polish koliinka], c.ilash,
open carriage (very light, with springs,
four-wheeled, open in front, a hood over-
head).
calfater, v. tr. [it. cala/atare], to calK.
calfeutrer, v. tr. [corrupli. n of cal-
fater], to calk.
callfourolion, s. m. [der.f], used with
u adverbially ; astride, astraddle.
cAlin, e, adj. [origin unknown], wheed^
ling, cajoling, tender.
c&liner, v. a. [calin], to coax, coddle,
cajole ; se edliner, to coddle one's self,
lean fondly on.
c&linerie, s. f. [der.f], wheedling,
coaxing.
calleux, se, adj. [L. callosus], hard,
horny, callous.
calme, l. s. m. [Sp. calmeu—J: riHe i
or L.* cauma, * heat ' ], stillness, oalm K^ai,
tranquility.
2. adj. quiet, calm, still, quiet, free
froui motion, calm.
calmer, v. a. [ralme], to still, quiet,
appease, allay, pacify, calm, soothe ; se
calmer, to become calm, quiet, to subside.
calomnier, v.tr. [calomnie, L. calum-
nia], to calumniate, slander.
calvitie, s. f. [L. calvities]. baldness.
[Pronounce t as ».]
camarade, s. [Sp, can.arade—L. ca-
mera], companion, comrade.
camaraderie, s. f. [caynaradf], com-
panionship, intimacy.
cambuse, s. f. [Eng. caboose], the
stewarci's room.
camion, s. m. [der.?], & dray, truck.
campagnard, e, adj. and noun
[cam.]>a!j7ie], relating to, or from the
country; country-man, country-woman.
campagne, s.f. [L. campu)i], country,
fieliJs, country (as distinguished from
city); battre la campngne, (o) to scour
the country, (&) to be delirious (coUoq.).
camus, e, adj. [origin unknown], flat,
(said of the nose ; « is always silent).
canal, s. m. [L. canalisX oani'.
candeur, s. f. [L. ca \dorem], rpenk;«»8f
of heart, frankness, r.uidor.
candide, adj. [L,. o^ndLdut], fair,
open, frank, c&udia.
I
f
er.f], used with
raddle.
mown), wheed-
0 coax, coddle,
[die one's self,
?], wheedling^*
-aUostis], hard,
Itna — 1: rflo -1
ness, tiitln) ■' koS,
ill, quiet, free
to still, quiet,
ilni, soothe ; «
liet, to subside.
nnie, L. calum-
ticK]. baldness.
rrnrade—h. ca-
V.
iinaraJf}, com-
caboose], the
* dray, truck.
ij. and noun
or from the
ouutry-woman.
npun], country,
iguished from
«, (a) to scour
ious (colloq.).
unknown], flat,
lys silent).
1 oaii^il.
rrem], openk;«*8»
r.
mdidutl, W'l
VOCABULARY.
caniche, s. m. ff-. eanis], a water-
apaniel, poodle
canine, adj. [L. canina], canine.
canne, s.f. [h. canna], walkin{,'-stick,
cane.
cannibale, s. m. fa Uarib word],
man-euter, cannibul.
canot, s.in. [cane— Ger. kahn], a ship's
boat, small boat, bout.
cantique, s. m. [L. cantinnn], can-
ticle, son},'.
canton, s.ni. \der.?], canton, district.
caoutchouc, s. m. [American In-
dian], caoutcliouc, india-rubber.
cap, s. ni. [It. capo—L. <ap7U], cape,
headland ; head (of ship).
capable, adj. [l.* cai.ablUn ~ l.
capare], able, fit, capable.
capitaine, i. m. [L.* rapitanens-h.
caput], captain.
capifconner, v. a. [<apitou—\t. capi-
tone, 'silk not twisted'], to .stuff, wad,
pad ; fauteuil capitoniie, a padded arm-
chair.
'- ' orice, s. n. [it. capriccio—L. capra],
rr ii. , .him, humour, freak, capricious-
ness.
C ^t)l•icieax, se, adj. [caprice], ca-
>. *T i us, fantastic, whimsical.
C.^plif, '6, i. adj. [L. captivus], cap-
tivo.
'2. 8. captive.
car, oonj. [L. quare], for, because, as.
caractere, s.m. [L. character], char-
acter, characteri.stic.
caracterise, e, adj. [caracttre],
characterized, characteristic, marked.
carafe, s. f. [it. caraffa—M-. <je,dt],
dcL.tnter, flagon, waLcr-hoUic.
v^a,rcel, s. m. [Carcel, the inveniorj,
'Jarcel.
caressaut, e, adj. [pre.4. part, of
carenner], oaressinK.
carease, s. f. [it. carezza h. carxDi],
caress, endearment.
caresser, v. a. [rarwc], to oaresB,
fondle, stroke, fawn upon.
ca.rgaison, s. i. [car<nii'r—h.* carri-
care, of Celtic origin], cargo, freight,
load.
carre, s. m. [L. quadratxis], sciuare.
carre, e, adj. [carrer], square.
carreau, s. m. [L. quadrum], square,
patie, tile, fla<,'-stone.
carrer, \. rr. [L. quadmre], to square;
«e carrer, to strut, to spread or^e's self.
carriere, s. f. [L.* quadraria], race-
ground, course, career.
carriole, s. f. [It. carriuola], a small
caniauo; an old cart or hand-cart (coUoq.).
carrure, a. f. [arrer], breadth of
shoulders ; girth ; broad build.
carte, s.f. [L. charta], pasteboard,
card, chart, map.
cas, s.ni. [L. vanxis], case, eveni. [Pro-
nounce kd ; un kd-z-^t range.]
cascade, s.f. [It. cascata—L. cadere],
cascade, waterfall, cataract.
caser, v.a. [cane—L. cam], to place, to
fiii'l a place for, fl.\, settle.
caserne, s. f. [Sp. cas,>nia—L. qxia-
temuii], barrack.
casquette, a. f. [cui^quc—it. caseo], a
caji.
ca.sser, v. a. [L. quasmre], to break,
crack.
casserole, s. f. [w,sw-o.H.O. chezq,
sauce-pan.
caste, 8. f. [L. castug], caste.
OHSuel, le, adj. [L, Citmalis], casual;
accidental; subject to accident, fragile
(colloq.).
catastrophe, S. f. [Gk. KaTa.<jrpo4,r,],
catastrophe, calamity.
cause, s.f. [L. catwa], cause, case; d
c I line de, because of; pour cause, for a
good reason, 58, 32.
causer, v.a (oauac], to cause, occa«ioa,
give.
1»
, "1 -,.
m :
ii^it:,.i
■ ' iU
'■-rriii
iii
i;
liii
: , ' :■ :i
VOCABULARY.
causer, v. n. [L. caiisare], to chat,
talk.
causette, a.t. [oawxerj, chat, chattiiijj.
cavalier, l. s. m. [doublet of cheva-
lier], knight, horseinari, rider, cavalier,
trooper.
'A. adj. (fcm,, -iire), free and easy,
haughty, BuperciliouB, high-minded.
cave, s. t. [L. '"^"us], cellar.
ce, (lenioiisit. pi [I>. exce hoc], he,
she, it, they ; c'esi. ; !.
ce, cet, m., cette, ' v plu.,dera.
adj. [L. ecce hoc, ecce wt«j, tiiis, these ;
that, those.
ce qui, ce que, that which, what,
which,
ceci, dem. pro. [ce-fcjji '^^is.
cecit6, 3. f. [coecitatem], blindness.
c6der, v. tr. aud intr. [L. cedere], to
yield, give wi^.
ceindre, v.a. irr. [L. cinf;ere], (conju-
gation jimilar to that of craindre), to en-
close, encompass, surround, bind, fence,
encircle.
ceinture, s. f. [L. dnetura], sash,
girdle, belt.
cela, demonst. pron. [ce-f to], that.
cel6bre, adj. [L. celebrem], .'elobrated,
famous, well-known, noted.
c616brer, v.a. [L. celebrare], to praise,
extol, sii.g, celebrate, record. [Written
celdbr- before e mute.]
celeste, adj. [L. casleslis], celestial,
heavenly.
celle, dem. pro., fem. sing, of eelui.
cellier, s. m. [L. cellar mm], strictly,
a cellar on the ground floor ; a store-
room ; an outhotisu, hen-house.
celui, m..s., celle, f.s., caux, m. plu.,
celles, f. plu., dem. prons. [L. ecceille,
ecce ilia], he, him, that, she, her ; they,
them, those.
cendre, s. f. [L. cinerfrn], ashes, em-
ben'.
cent, adj. [centum], hundred.
centaine, 8.f. [c«?i(], a hundred, about
a hundred.
centime, s. m. [L. centesimug], oen-
time, the hundredth part of a frano.
cependant, adv. fee -f pendant], in
the meantime, hDWOver.
cercle, a.m. [L. circulus], circle, ring,
orb.
ceremonie, s. f. [L. ctxreriMnial,
ceremony, courtesy.
cerise, s. f. [L. cerasus], cherry,
certain, e, iwlj. [L. certus], certain,
sure, positive, undoubted.
certainemont, adv. [certain], cer-
tainly, assuredly, without fail, indeed,
surely, infallibly.
certes, adv. [L. certe], indeed, cer-
tainly.
certitude, a. t. [L. certitudo], cer-
tainty, assurance.
cerveau, s.m. [L. cerebellum], brain,
mind, intelligence.
ces, plu. of ce, cet, cette.
cesse, s.f. [cesser— h. ir.s.sare], ceasing,
intermission ; sans cesse, constantly.
cesser, v intr. [L. cessare], to cease,
stop.
chacun, e, pron. [chaque, un], every-
one, each.
chagrin, noun and adj. [der.if per-
haps Turkish, from a kind of sackcloth],
grief, trouble, worry.
chaine, 8.f. :L. catmia], chain.
chaire, «. t. [L. cathedra], desk.
chaise, s.f. [a doublet of chaire — L.
cathedra], chair, seat.
chaland or chalant, s. m. [L.*
chelandium — Qk. ^^^'^''^^ot'Jt * barge,
lighter, flat-boat.
chaland, s. m. [der.f], a ciiatomer.
ch&le, B. m. [Arab, schdl], shawl.
chaleur, s. f. [L. calorem], heat, hot
ness, fervency, 2,eal, ardour, warmth.
80
indred, about
sitnus], oen«
a (rano.
pendant]. In
I, circle, ring,
cceremonia],
cherry.
•tun], certain,
certain], cer-
fail, iudeed,
indeed, cer-
••titudo], cer-
Hum], brain,
:are], ceasing,
istantiy.
re], to cease,
e, un], eveiy*
[der.if per-
)f uackdoth],
chain.
, desk.
}f chaire — I^
H. m. [L*
'], a barjre,
customer.
shawl.
], heat, hot
rarmth.
VOCABULAKY.
Chaloupe, •. f. {It. aeialuppa], a long-
boat, launch, shallop.
chamarrer, v. tr. [Sp. chaviarra,
loee-work], to trim with lace.
chambre, s. f. [L. camera], chamber,
room, apartment.
champ, B. m. [L. cavipus], lii-ld. inece
of ground; champ de bataille, field of
battle ; Itre anx chaitipn, to be in the
country. [Pronounce chan ; un chan
arule ; den chan-z-arides ; p is never
heard.]
champetre, adj. [L. campedrin],
rural, rustic ; country (as an adj.).
chance, s. f. [L. cadentia], hazard,
obaiice, luck.
chandelle, s.f. [L. candela], a, CAudle.
change, s. f, [changer], exchange,
change.
changement, s. m. [changer], change,
alteration, variation.
changer, v.a. and v.n. [L* cambiare],
to change, exchange, alter, turn ; il
changer d' expression, his expression
changed ; fe changer, to be changed
converted ; to alter, to change.
chansonnette, s. f. [chanson], ditty,
little song.
chant, 8. m. [L. ca7itus], singing,
strain, song, air, melody.
chanter, v.a. and v.n. [L. eantare], to
sing, chant.
chanteuse, s. f. [fem. of chantenr—
L. cantatorem], singer, vocalist, chantress.
chantonner, v. n. [chanter], to hum.
Chantre, s. m. [L. cantorem], singer,
chorister, chanter.
chaos, s. m. [Gk. x«o^li chaos, con-
fusion. [Pronounce fra-d; ka-d-z-inforuie.]
chapardetir, s. m. [of unknown deri-
vation; chat-pard. has been suggested;
a slang term among soldiers], plunderer,
marauder, boodler.
chapeau, s.m. [ehape — L-'eapa], hat.
Ohapelle, «. f. [L.* eapella], chapel.
chapltre, s. m. [L. capitulum], chap-
ter.
chaque, adj. (L. i]uis<]iie],eac.n,iiVKry,
charbon, s. m. (I,, carbotiem], coal,
charcoal.
charge, s. f. [charger], load, freight,
burden, charjre, custody, care ; fewine de
rharge, housekeeper.
chargemeiit, s. m. [charger], cargo,
load, boat-load.
charge, e, adj. [charger], loaded,
weighted, laden.
cliarger, v. a. (L.* ayrricare—L. car-
rus\, io load, charge, burden, to weigh
down, entrust ; se charger (de), to take
charge of, charge one's self with.
charitable, adj. [charite], charitable.
charitablement, adv. [rhinitable],
charitably.
charite, s. f. [L. caritafem], charity,
love ; faire la chariti', to gi\ e alms.
charmant, e, adj. [charmer], charm-
ing, delightful, agreeable.
charme, s. m. IL, carmen], charm,
spell, attraction, delight.
charmer, v. a. [charme], to charm,
enchant, bewitch, fascinate, captivate,
please, delight.
charmeur, 1. s. m. fem. char-
meuse (fig.) and charmere.'^se (lit.)
[charme], charmer, enchanter.
2. adj. charming, enchanting, bewitch-
ing.
charpentier, s.m. [L. carpentariut\,
carpenter.
charrette, a. f. [char, L. carrug],
cart.
charrier, v. a. [L. carricare], 1. to
cart, bring in a cart.
2. to drift, drag.
charroi, ■. m. [charroyer — c/iarj,
waggon.
chasse, s. f. [chasser], chase, hunt,
hunting, pursuit.
■'i'lli"
.,;<,
It 1>
Hi
•;
VOCABULARY.
chasser, v. a. [L. eaptare], to hunt, to
chase, to pursue, drive away.
chasseur, ». m., fem. chasseuse,
L.* cacciator], hunter, sportaman, hunta-
mcin.
chaste, adj. [L. eastiu], chaste, mod-
est, pure, virtuous.
Chat, 8. in., fem. chatto [L. catus],
oat.
ch&,teau, e. m. [L. eastelhim], castle,
fort, oitodel, country seat, mansion.
ch&tier, v. a. [[«. ("astv/are], to chas-
tise, punish.
chatiment. s. m. [L. cantigare], ohaa-
tisement, punishment.
chatotiiller, ^ r. [i <. cactuliare], to
tickle.
chaud, 1. adj., fem. chaude [L. cali-
dus], hot, warm.
2. 8. ni., heat, warmth ; avoir chaud, to
be hot, warm.
chauffer, v. tr. [L.* caleflcare—L.
calere, to glow— facere, to make], to
make warm, hot ; m chauffer, to warm
one's self.
chaufferette, s. f. [chauffer], foot-
warmer, chariiii^-diHh.
Chauffeuse, s. f. [chauffer], a low
chair placed near the fire.
chaumi6re, a. f. [chauim—L. cala-
inva], thatched house, cottage, oot.
chaussee, s. f. [L.* caldata (via),
from calx, lime], causeway, thoroii'jhfare,
road, street.
chausson, s. m. [chaunser -L. cale-
care], sock, under-stocking, lij,'ht shoe,
foot-gear.
chef, 8. m. [L. caput], chief, head,
[/is pronounced, except in chef-d'aeuore.]
chomin, s. m. [a Celtic word], way,
road, path, course ; chemin de fer, rail-
way ; d moitiA chemin, A rai-cheinin,
half way.
cheminee, s. f. [L. ca7niiiata\, chim-
ney, flre-plaoe, mantel-piece.
cheminer, ▼. tr. wad Intr. [chemin'\,
to walk or plod on.
chemise, a. f. [L.* camisia {Arah.)\,
Bhirt.
chene, s. m. [L.* ea^nus], oak.
chenil, s. m. [L.* canile], a kennel.
Cher, 1. adj., fem. chere [L. carus],
dear, beloved ; dear, costly.
2. adv. dear.
chercher, v. a. [L. circare], to seek,
look for, search, get, endeavour, attempt,
try ; ve7ur chercher, to come for ; venir
le chercher, to come for it ; envoyer le
chercher, to send for it.
cheri, p. p. of chirir (cher), dear,
darling.
chetif, ve, adj. [L. captivua], lean,
thin, pitiful, piteous, puny, sorry, bad,
mean, wretched.
cheval, a. m. [L. caballu-^], horse.
Chevalet, s. m. [cheval], easel.
chevalier, s. m. [cheval], knight.
chevauchee, a. f. [L.* cabaUicare],
circuit, course.
chevelure, a. f. [L.* capillatura],
head of hair, hair.
cheveu, a. m. [L. cainllufi], hair ; «<
cheveux, the iiair (of the head).
Cheviile, a. f. [L. clavicxtla], peg, bolt,
plug ; la chevi'le da pied, the ankle-bone.
chevron, s. m. [L.* caprionem, L.
capra, a goat], a rafter.
chevrotant, e, adj. [chevrote^i], tre-
mulous.
chevroter, v. n. [chevrot—chevre, a
goat], to aing or apeak in a tremulous
Toice.
chez, prep. [L. casa], at, to, in one's
house, at thi' home of ; in, with, among ;
chez sol, at home; sonchazsoi, ont'ahome;
rentrer chez soi, to return home; chez
I'ipicier, at (to) the grocer's ; de che:
I'ipicier, from the grocer's.
chicaner, v, intr. [Gk. r^aKaviov, ft
kind of game], to cheat ; cavil, quibhie.
8S
r. [ehetnin],
da {Arab.)],
oak.
A kennel.
) [L. cariis].
;r«], to seek,
)ur, attempt,
le (or; venir
; envoyer le
(cher). dear,
ptivufi], lean,
, sorry, bad,
s], horse.
, easel.
[], knight.
* caballicare],
capillatura].
uft], hair ; m
1).
a], peg, bolt,
ankle-bone.
tpri.oiiem, L.
hevroter], tre-
i-ot—chevre, a
a tremuloua
b, to, in one'8
vith, among;
t, one's home;
home; chez
's; de che:
T^oKaciof, a
ril, quibble.
1
VOCABULAKY.
chlen, t.m., (em. chlenne, [L. eanit],
dog.
chiffoner, v. tr. [ehi^oit], a rag, to
ruffle, break up,
chiflfre, 8.m. (Sp. elfra—Anh. (C^ar],
figure, number, total amount, cipher.
chimdre, 8.(. [Qk. x'Va'pa], chimera,
idle fancy. [Pronounce ch as nh.]
chimerique, adj. [ehimire], chimeri-
cal, visionary, fantastical.
Chine, s. (., China.
chiquenaude, 8.(. [origin unknown],
fillip, slap, tap, bu£fet, blow.
choc, B.m. [It. deoeo], shock, collision,
clashing together.
chCBvtr, ■.(. [L. chorus— Q\i. xopos].
chorus, choir, chancel ; I'enfant de chosur,
the little chorist, singing boy.
chohr, V. intr. [L. cadere], to fall.
choisir, v.a. [Qoth. A:oit*?an— O.H.O.
chiosan], to choose, make choice of, pitch
upon, pick uui, select.
cboix, 8. II I. [choisir], choice, choosing,
option, selection.
ch6mage, s.m. [ehdmer], being out
o(work; rest (rom labour; having nothing
to do.
ch6mer, v. intr. [L.* cauma, the
heat of the day ; see caim«], to quit work,
to be out of work.
choquer, v. a. [choc — It. eieoco], to
shock, strike, dash against.
chose, 8. (. [L. causa], thing, matter,
business, affair, deed; grand' chose, a
great deal, much ; autre chune, something
else ; quelque chose, s. m., something.
chou, 8. m. [L. eaulis], cabbage.
choyer, v. a. [origin unknown], to
take great care o(, be (ond of, pamper,
fondle, pet.
Chretien, ne, s. and adj. [L. ehrist-
irt7iMs], Chri&L;"n.
chronom^tre, s. m. [Ok. xP^voi+
utrnov], chronometer.
chuchoter, v.n. and ▼.». [onomato-
poetic], to wliisper. [Pronounce eh as sh.]
chut! intr. [o/io;rta(.], hush! ett [Pro-
nounce ch as sh. ]
ciel, a.m., plu. cieirx [L. ecelum],
heavens, the sky.
cierge, B.m. [L. eerens], candle, wax
candle.
Cil, s. m. [L. «7iU7/i], eye-lash. [Pro-
nourice the L]
clme, 8. (. [L.* eijma, the head o( a
cauliflower], the top, summit.
cingler, v. tr. [L. ciiii/ulare\ to sail
(before the wind) ; to head for.
cinq, num. adj. [L. quinque], five,
Cinquante, adj. [L. quinquaginta],
fifty.
cinqui6me. s. m. [cinq], fifth part,
fifth; au cinquitrne, on the fifth story.
circonstance, s.f. [L. circumstantia],
circumstance, occasion.
circonstancie, e, adj. [p. p. cireon-
stancier], detailed.
circxHer, v. intr. [L. circularil, to
circulate.
Cire, 8. (. [L. cera], wax.
cirer, v. a. [cire — L cera], to wax,
black (boots).
ci.-?eaux, a. ni. plu. [origin unknown',
scissors (sing, means chisel).
civiliser, v.a. [civil— L. civilis], to
civilize.
olair, e, adj. [L. clarus], clear, pure.
2. adv. clearly.
clairement, adv. [clair], clearly.
clameur, s. f. [L. clamorem], noise,
clamor.
clanche, s. f. [derJ], a latch.
olapoter, v. intr. [ilajiper, onomato-
poetic], to sjilash, ripple.
claquer, v. intr. [onomatopuetic], t9
smack, oliok, slam.
.ti.
u
!W5ggg^
V
Hii
i]»,:
A
I''
ill '
i
VOCABULARY.
clartd, •. t. [L elaritatem], light,
clearness, liriphtiiess.
classe, a. f. [L. elaasis], class, school,
lesson.
clef, 9. f. [L. clavis], key. [/ always
silent.]
clematite, 1. 1. [Gk. KArj/uiaTis], cle-
matis.
clement, e, adj. [L. clcmentem],
merciful.
client, 8. m. [L. clietitem], client,
patient, customer.
cligner, v a. [L. clmare\ to blink,
wink ; cli'jner de I'ceil, to wink.
clin, 8.m. [cligner], wink, twinkling;
trice.
cloche, 8. f. [!..• doccc. from the
Celtic], bell.
Cloltre, 8. ni. [L. clanxtruin], cloister.
clore, V. a. irr. [L. ckmdere], (used
only in the following forms :— jc clus, tu
clos, il cl6t; je clorai; je ciircns; clos;
que je close; clos, dop.e), to enclose, fence,
shut in, finish, conclude.
clos, e, [p. p. of clore,] closed, ti{,^ht,
shut.
cloture, 8. f. :L.* clvsintra; L. clau-
sun], fence.
cloiier, v.tr. [dou, L. davits], to nail,
pin, fix.
cocotte, s.f. [onoinat. , a child's word],
hen, pullet.
CCBur, 8 m. [L. cor], heart; de bon
coeur, heartily ; avoir Ic ccniir net, to have
one's mind clear.
coffre, 8. m. [L. cophi7ws], chest,
trunk.
coffrer, v. a. [coffrf], to put by (in a
trunk); to imprison (fam.).
cogner, v. a. [cognde, an axe], to
knock, hit, strike; 8c cogner, to hurt,
bump, strike, one's self.
cohue, 8. f. [from interj. Atw], crowd,
mob.
coi, coite, adj. (L. qvietu»\ still,
quiet.
coififer, v.a. [coiffe—lj.* cuphia], to
put on one's head, dress the hair; to
over-top, top, surmount.
coiffure, s. f. [coiffe], head-dress.
coin, 8. m. [L. euneus], corner, angle,
nook.
colore, 1. 8.f. [L. cholera], passion,
anycr; wrath, rage, fury ; il eat en colore,
he is angry.
2. adj., aiifjfry, ixissionate, hasty, chol-
eric; la louche coli're, the lips compressed
in anger.
collection, s. f. [L. collectios], collec-
tion, set.
college, s.m. [L. collegium], college,
school.
collar, V. a. and v. n. [<olle—L. colla],
to paste, glue, stick together ; adhere.
collet, s.m. [col — L. colluni], collar.
collier, s. m. [col, neck, L. collum],
collar (on dogs, etc).
colline, s. f. [L. colliiia], a hillock,
hill, elevation.
colombier, s. m. [L. eolumbarium],
dove-cot, pigeon-house.
colonne, s f. [L. colwmna], column.
colorer, v. a. [L. colorare], to colour,
to dye.
colorie, e, adj. [colorier, doublet of
colorer], coloured (said of paintings).
colorier, v. a \colori—p. p. of O. F.
colorir], to colour, put colour on, (said
of pictures .
combattre, v.a. and v.n. irr. [L. cum
* l'"r. battre], (pres. ind. je combats), to
figlit, combat, dispute, contest, war,
contend, vie.
combler, v.a. [L. cmnulare], to heap,
heap up, make up, fill up, crown, com-
plete, overwhelm.
comedie, s. f. [L. coTncedia], comedy,
play.
commande, s. f. [commander], com-
mand, order (iu trade).
VOCABULARY.
commanJement, s. m. [common-
der], coiiini;ind, order.
commander, v.tr. [L. conmendare],
to command, bid, cmler.
comme, l. adv. [L. quonwdo], iis, like.
2. conj., aa, since, how, as if.
commencement, a.m. [commcncer],
beginning.
commencer, v. a. [L. cum imtinre],
to begin, commence, [f before a and o.]
comment, adv. [comtne+ment], how,
In what manner, why, wherefore, what,
Indeed ; comment cela? how is that?
commerce, s. f. [L. commerdum],
commerce, trade, busines.s.
COmm6re, s. f. [h.* com-mater, jrod-
niother], {godmother; jrossip, gadabout,
crony, talkative old woman.
commettre. v, tr. [L. committrc],
commit.
commissaire, a. m. [cmnmettre],
commissary; commmaire de police, mag-
istrate.
commission, a. f. [commettre], com-
mission, errand.
commissionnalre, s. m. [commis-
sion], oommi.ssioner, agent, factor, mes-
senger.
commode, l. adj. [L. co^nmodus],
commodious, convenient, comfortable,
agreeable, easy.
2. 8. f. bureau, chest of drawei's.
commun, e, adj. [L. communis],
common, usual, ordinarj'.
commune, 8.f. [coinmuii], commune,
parish.
communion, 8.f. [L. communionem],
communion, sacrament.
compagnie, s. t. [compagne], com-
pany.
compagnon, s.m. [L.*cumpanioneni,
cum-\-pane, bread], companion.
comparer, v. tr. [L. comparare], to
compare.
%&
compassion, s.f. [L. compai>gionem\,
compa-ssion, jiity.
compiitissant, e, adj. [compatir,
L.* cmii/ntin], coiiiii.assionato.
compatriote, s.m. and f. (L. cotn-
parita], oompruriot, fellow-counLrvmaii,
fellow-countrywoman.
compensation, s. f. L. compmm-
tionnn], conijH n.s-ition, amends, repara-
tion, satisfaction.
complaire, v.n. irr. [E. complarere]
(conjugated like plaire), to honour,
pleaso.
complaisance, s.f. [complaire], kind.
ness, ccimiilaisance, complacfticy.
complet, ete, adj. [L. ci'mpMun],
complete, full, total, purfcct..
compleb, s.m. [complet], complement,
outfit.
complicite, s.f. [complice— h. com.
pUcem], the being an accomplice, com-
plicity.
compliment, 8. m. [O.F. complir, to
finisti], comjiliment, congratulations.
compliquer, v. tr. [L. covipluare],
to coiiiiilicate.
comporter, v. tr. [L. romiortore], to
permit; allow, admit of ; secowporier, to
behave, act ; to conduct one's self.
composer, v.a. [L. r^mjonere], to
compose, form.
ccmprendre, v.a. irr. l. coinjrrr-
hoHlci-f], (for conjugation see jrendre),
to comprehend, understand, conceive,
inchuie, comprise, < lin.
compris, e, past i >,rt. of en m prendre.
COmprit, 3rd sing. pret. ind. of com-
prendre.
compromettre, v. tr. [L. compro.
h'.itterc], to compromise.
compte, s.m. [L. computus], account,
reckoning, calculation, .score, esteem, re-
gard ; piii'i- nil, /I roin;'ie, for my part; w
reiidre un compte de, to realize.
If t'
if
ijiiKi
■A
! '
'i
( i
VOCABULARY.
compter, T.a. and v.n. [L. eomputare],
to count, reokon, immlicr, caiuulute ; de-
pend, rely.
comte, s.m. [L. coinitem], count.
COmptoir, a. in. [compter], counter,
bar (of a tavern).
conceder, v. a. [I., concedere], to
grant, yield. (Written conoid —hetore e
mute.]
concerner, v.n. [L. coneemcre], to
relate or bolonjj to, concern, regard.
concession, s. f. [L. cuncessioiiein],
concession, comproniisu,
concevoir, v.a. [L. conciiinre], to ap-
prehend, imajfine, understand, perceive,
take, comprehend, conceive ; cela se con-
foit, that is readily understood.
conciergre, s.m. and f. [L.* conser-
vitis], porter, doorkeeper, janitor.
COncilier, v.a. irr. [L. cmiciliare], to
recoucile, conciliate.
conclure, v.a. and v.n. [L. conclu-
dere], (coiicluant, conclu, je eonclus), to
conclude, infer, think, judge.
concourir, v. int. irr. [L. coneurrere],
to concur, conspire.
COndamne, adj. and noun [eondam-
ner], condemned ; prisoner, one sentenced
tor crime.
condamner, v. tr. [L. condemnare],
condemn. [;» is not pronounced.]
condition, 8.f. [L. eonditioiiein], con-
dition.
conduire, v. a. irr. [L. conducere],
(conduisant, co7iduit, je conduCs, je con-
duisis, que je conduise), to conduct, lead,
guide, convoy, carry, bring, take, accom-
pany, attend.
conduite, 8.f. ({em. of p. p. of con-
duire], conduct, charge, behaviour, man-
ner, deportment, guidance.
confection, a. f. (L. eonfectionem],
ready-made clothing.
confeaaer, v. a. [L. confesnnn], to
oenfes*, acknowledge, avow.
conflance, s. f. [oimfiant—con/ler],
confidence, reliance, trust, dependence,
assunince.
confidence, s.f. [L. confidentia], con-
fidence, secrecy, secret, disclosure, trust.
confident, s.m. (L. confide nlem], con-
fident, confidant.
confler, v. a. [con-f/fer], to confide,
intrust, commit to ; se confier, to trust in,
place reliance on.
confiture, B.f. [confire, L. conjlcere],
preserves, jam.
confondre, v.a. [L. confundere], to
confound, confuse, blend, mix, mingle.
confortable, tidj. [Eng. coinj'ortable],
comfortable, easy, enjoyable.
confus, e, adj. [L. confusus], mixed,
blended, confused, ashamed.
conge, s.ra. [L. comineatus], leave,
liberty, permission, holiday.
congestion, e. f. [L. congestionem],
congestion.
congestionner, v.a. [congedion], to
ciuse a congestion, congest.
conjecture, s.f. (L. conjectura], con-
jecture, guess.
conjugal, e, adj. [L. conjuffalis], con-
jugal, married.
conjurer, v. tr. [L. conjurare], to
conjure, band together, swear.
connaissance, a. f. [coimamant],
knowledge, acquaintance, intercourse,
learning, understanding.
connaltre, v.a. irr. [L. cognoseere],
(connausant, connu,je connais, je c&nnua,
je connaltrai, que je connause), to know,
be acquainted with.
COnnu, e, [past part, of comMttre],
known, well known, familiar.
conquerir, v. tr. irr. [L. conquirere\,
(conjugated like acquirer), conquer, ac»
quire, overcome.
COnquSte, 8.f. [conquirir], conquest.
conquis, past part, of eonqtUrir,
conquered.
£0
VOCAHULAHY.
consacrer, r.a. (L. eonsecrnre], to
oonseorate, devote, hallow, PancUfy, sanc-
tion.
conscience, s.f. [L. congcieatia], con-
■cienoe, perception, consciousness.
consclencieusenient, a<iv. [om-
ieie7icieux], conscientiouH'.y.
consciencleux, se, adj. [canmenc/'],
oonscientious, honest, upright, straight-
forward.
COnseil, B.m. (L. emmlium], counsel,
advice.
COnseiUer, v. tr. [conseil], to advise,
counsel.
consentlr, v.n. irr. [L. cmisentire],
(pres. \nd.,jeeon.'!ens), to consent, ajjree,
acquiesce, assent to.
consequence, 8.f. [L. emwequentia],
consequence, sequel.
consequent, s. m. [con.st?qtienre], con-
sequent; par conge.qutnt, consequently.
COnserver, v. a. [L. conservare], to
preserve, keep, maintain.
considerable, adj. [connidercr], con-
siderable, extensive, on a lar^je scale.
considerer, v. a [L. conniderare], to
consider, look at, regard, esteem, respect,
look up to. [Written dir before e mute.]
consigner, v. tr [L. consignare], to
deposit, a^^sign.
consolation, s. f. [Tj. consolationem],
consolation, comfort, solace.
consoler, v. a. [L. consolaH], to con-
sole, solace, comfort.
consommer, v. a. [L. conmimm'trr],
to consummate, complete, perfect, finisli,
accomplish, consume, use.
consplrer, t. tr. [L. conspirarc], to
conspire.
constamment, adv. [coni^tant], with
constancy, steadily, perseveringly. con-
stantly.
constant, e, adj. [L. comtantem],
constant, unshaken, steadfast, persever-
inif, unvarying:, steady, lasting:.
constater, v. tr. [L. ufalnt], to state,
assert, affirm, confirm.
consterner, v. a. [L. comtfrrwre], to
strike with consternation, astound, amaae,
dismay, dishearten.
conetituer, v. a. [L. conxHtuere], to
constitute, make, place, put, raise, settle.
consulter, v. a. IL. coimdtnre], to
con.salt, advise with, take advice of,
deliberate, confer.
contact, 9. m. [L. contactm], contact,
touching, touch.
conte, 8. m. [confer], a tale.
contempler, v. a. [contemplari], to
contemplate, behold, survey, view, gaze
on.
COntenance, s. f. [eontem'r], counte-
nance.
oontenir, v. tr. irr. [L. contenire],
(conjugated like tenir), to contain, hold ;
imply; restrain.
content, e, adj. [L. cnntenhis], con-
tent, satisfied, pleased, in good humour.
contenter, v. tr. [content], to satisfy.
conter, v. tr. [doublet of compter], to
tell, relate, narrate.
contester, v. a. [h. confestari], to
contest, dispute, contend, debate.
contiennent, 3rd plu. press, ind. of
coifenir.
continuer, v. a. and v. n. [L. continu-
are], to continue, keep on, go on, run on,
extend.
contradiction, s.f. [L, • i ., radietion-
em], contradiotion.
contradictoiro, adj. [L. contradic-
torius], contradictory.
contraindre, v. a. irr. fL, constring-
ere], (euiij\:gated like naindt-e), to con-
strain, coiiiiiel, force, make, drive, neces-
sitate, impel.
cor.trointe, s.f. [contraindre], con-
straint, conrpulsion.
contraire, a. m. [L. contrariua], con-
trary, opposite; au contraire, on the
contr-ry.
W
ir^
VOCABULARY.
i|^
iri'll
*'i li
f
1
■'
i
f
ll
■
;
contrarler, ▼. » [L. con<mriu*i], t j
contradict, gainsay, thwart, battle, op-
poBe,
contrariety, 8. f. [contraire], annoy
ance, vexation.
contraste, s. m, (It. contraKto~L.
eontra+starc], contrast.
centre, prei>. |L. contra], a^fainst,
contrary to,
contre-allee, H.f. cross-lane, alloy.
contre-coup, 8. m, [contrc-ciiiii'], re-
action, rebound.
contrition, a. t. [L. conMiiaunm],
contrition.
COntr61er, v. a, li:uti(rfile—contre+
r6le], tu ruuisier, pnt npon tho rolls, to
verify, e.\auiine, control, cheek, keep in
check,
convaincre, v.tr. irr. [L. cnnvfnrere],
(con.iu;,':Ue(l like vaincre) to convince.
couVLvle.-cent, 8. ni. [L. convah'nceti-
teiti], convalescent, a person reco\eriiig
from illness.
convenable, adj. [conrenir], suit-
able, fit, proper, conve'iicnt, lueet,
seemly, beconiiri!,'', befillin,'^^ expedient.
convenir. v.n. irr. [L. cuiivenire]
(conjugated like venir), to agree, ailniit,
own, acknowiedife, .suit, lit, match, l.'e-
come, be suitable, be fit, exjiediciir, con-
venient.
conversation, s. f. [L. converm-
tionem], conversation, conver.se, talk,
discourse,
convevHion, s. f. [L. convi'nd'onem],
conversion, transfonuation, chaniyre.
conviction, s. t. [L. convict Lone7n],
oonvi(!tioii.
conviendra, 3rd sing. fu*. of con-
venir.
convoiter, v. a. [cn7ivo!tisi'], to covet,
hankei' after, conceive a violent passion
for.
convoitise, s. f. [L.* cupiditia—h.
eiipiditati], covetousness, desire.
convulslf, ve, adj. [eonmiltinn], con-
vulsive, agitated.
convulBlon, ■. f. [L. eonvulmom
convulsion, (It.
copain, s. m. [colloiiuial contraction
of cui)ij'a:/)i.on], fellow, mate.
copie, 8. f. [L. copia\, copy, transcript,
task.
copievix, ae, adj. [L. cojiiotua], copi-
ous, abundant,
coque, s. f. [L. cniicha], shell (of ei,'tj8,
fruits, pearls) ; hull (of a ship).
coqueliccjt, s. m. [O. F. cixivriicnq
'cw)), (iiioin'itupoctirjrom the crowinj^ ot
the cock], the w ild poppy (which is red,
like a coyk's cciinl)).
coqville, s. f. [coq^ie — L. eonch
shell; coijuille de noix, nutshell.
coquin, e, ».va.t.[der.f\, rascal, royue,
scamp.
eorbeaii, s. m. [f,. ' cor««Wu*(— L. cw-
?/'Ua'], crow.
corbeille, s. f. (L. corbicula], a flal
wide basket.
corde, s. f. [L. chorda], cord, chord,
string, rope.
cordon, s. m. [corde], strand, strinif,
cord, door-rope.
cornemuse, s. f . [come-\-muse], bajf-
pipe-:.
ooroUalre, s. m. [L. corollarium, i.e.,
a little crown, a mark indicatiijjj a deduc-
tion], a corollary.
corps, s. m. [L. eorpiis], body, cnr^s
de dilit, see note 42, 5. [Pronounce kor ;
un kor anvini.]
correct, e, adj. [L. correctus], accu-
rate, correct.
correction, s. f. [correct], correction.
correspondance, s. f. [L. eorre^pon-
dere], correspondence, communication.
corrupteur, trice, adj. and noun
[L. corruptorem], corrupt, oorruptinir,
comiptor.
tiltinn], oon-
nvuUioTU
contraction
I, transcript,
ioiiia], copi-
lell (o( e^'tj".
'. CoqUfltcnq
3 crowinjf ol
hich is red,
L. eoncli
hell.
asoivl, roy;ue,
llug—\.. cor-
:ula], a flal
cord, chord,
rand, strinif,
-muse], bajf.
laritim, i.e.,
htg a dc'duo-
body, cnrps
nounoe kor;
rctus], accu-
, correction.
J. eorri'tipon-
inication.
. and noun
oorruptinir,
yOCABULART.
corsage, «. m. (O.K. rors, 'body'],
trunk (of the body), chest, body (of a
dresR), waist.
corv6e, s.f. (L.* corvada—L. eorrorjata
opera], Htatute-labor, toil, drudgery, un-
pleasant duty.
costume, «. m. [It. eostuiTu], customs,
manner, usit^'cs, costume, dress.
c6te, 8. f. [L. eosta], rib, side, coast ;
c6te d c^te, side by side.
c6t6, ■. ni. [L.* costatum], side, way,
party; d edti de, by, l)esidc, along side
of; ducAU de, towards, in the direction
of, on the latne side as ; de cdt4, to one
side.
COteau, 8.m. [cdte], hill, hillock, slope.
COUChant, adj. [pres. p. of coucher],
lying, couching; chieii couchant, a setter.
COUCbe, 8. f. [couchf^r], bed, couch,
layer, coating.
COU, 8. m. [L. eollum], neck.
coucher, v.a. and v.n. [L. coUucntf],
to put to bed, lay down ; to lie, slee]), lie
down to rest ; se coucher, to go to bod, lie
down : coucher en t'erit, to write (B2, 18).
coucou, pi. 8. 8. m. [L. caculux], a
cuckoo, a cuckoo-clook, a clock.
coude, B. m. [L. cubitns], elbow.
coudre, v.a.irr. [L. consxere], (cou.^i>7it,
eousu, je couds, je cousis, je coudrai, que
je cause), to sew,
rjouler, v.n. and v.a. [L. culare], to
flow, run, glide, slip, sink, fall; cuter
h(ig^ to foundpr.
couleur, s.f. [L. colorem], color.
coulisse, s.f. [fem. of coulis—eouler],
groove, side-scene ; behind the scenes.
coup, 3.m. [L. colaphus], blow, shock,
stroke, flash ; drop, draught (of li(|nid8),
act ; pour le coup, nonsense ! reiiouxsur a
coup^ de pierres, to stone back ; tent a
coup, suddenly ; coup de vent, gust of
wind ; coup d' ceil, glance ; co^lp d' 6lat,
a bold stroke of statemanship ; cviip d'
iloqiiencc, flash of or.atory; coupde rame,
stroke (of an oar); rfi/ jrcviier coup, at
llip first effort, off buiid ; t ut iTur. ;Mip
all at once; roup dc hAton, whack ; boirt
un coup, to havu a drink ; to drown. (/>
alway.M mute.]
coupable, 1. adj. [L. culpthllu],
(Milpiible, vr'iilt.N', in fault, sinfid.
2. s.in.f. !;iiiliy jicrHon, culprit.
coupe, s.f. \coiti], cup.
coupor, v.a. [coup], to out, cut off.
couplo, s.f. [L.» rojmla], couple,
brace ; a.m. (of persons), couple, i)air.
coupon, s. m. [coup], rcnumnt, cou-
pon.
COUr, s.f. [L* Curtis— \i. cohors], court,
yard.
couiage, a.m. fL.* curatieum] cour-
age, spirit.
courageusement, adj. [courage],
courageously.
courunt, 1. s. m. ft'o((nV], current,
cdiirso, midstream ; T»i'-^/)'(! au cniirant,
to inform ; tenir quelijti'im ttu courant,
to keep some one informed.
'2. adj. current.
cournnt, prcs. p. of cnurir.
courbe. e, ailj. [conrhcv], bent,
stooped, leaiiin;;.
COUrber, v.a. [r>. cinrare\,io bend,
warp, make crooked, curve; sc courhcr,
to bend, l)ow, stooji, bow down.
courir, v.n. irr. [L. currer('\,{courant,
toHni,jo cows, je eoui ns, y courrai, que
je rnuri'), to run.
couronner, v.a. ll.. coronare], to
crown.
covirrier, s. m, [courtr], courier, mail,
post.
courroie, s. f. [L. corriDia], a strap.
oourroucer, v. tr. [L.* corniptiarc,
L. coiru]tu,s], to irritate, incense, pro-
voke, make angry.
cours, s.ni. [L. iN(r.sM,v], course, stream,
current, nmning, vent; aipll-ini' au
Ion;! cours, ocean captain. [I'ronounce'
un hour ; un kou-rfternel,]
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ill
VOCABULARY.
course, B.f. [L. cursa], race, ruiminfj,
chase; tout d'une cotirsi, at one run,
running every step of the way.
court, e, adj. [L. curtuti], short,
■canty, brief, concise.
coU88in,s.in.[L.*citiC(twmm],cu8hion.
COUSU, e, past. part, [coudre], sewed,
stitched.
COUteau, s.m. [L. cultellus], knife.
couter, v.n. [L. constare], to cost, to
be worth ; couter cher, to cost much, to
be a heavy expense to.
couture, s.f. [L.* consutura], sewing.
couture, e, adj. [L. coimuere], seamed,
furrowed, wrinkled.
COUVe6, B. f. [couver], brood,
couvent, s.m. [L. convtntus], con-
vent, monastery, nunnery.
couver, v. tr. [L. mbare], to brood
over, to hatch ; to gaze fondly at.
couvercle, 8.m. [L. eoopereulum],
cover, Ud, cap.
COUVert, 9.m. [eouvnr], tablecloth
and covers, cover (plate, spoon, knife and
fork), place at table ; mettre le convert, to
set the table. [Pronounce un eou-v&r
ipais ; da eou-vir ^pait.]
couvert, p. p. of couvrir.
couverture, s. f. [couvrir], cover,
wrajiper, coverlet, counterpane, bed-
clothes, blanketing, blanket, quilt.
couvrir, v. a. irr. [L. cooperire], (couv-
rant, couvert, je rouvre, je couoris, je
couvrirai, que je couvre), to cover, en-
velop, wrap up, mutfle up.
craigrQS'it, 3id sing. imp. ind. of
traindre.
craindre, v.a. irr. [L. tremere], (craig-
nant, craint, je crains, je craignis, je
eraindrai, queje craigtu), to fear, dread.
craint, p. p. of eraindre.
cralnte.s.f. (craint, p. p. of eraindre],
fear, dread, awe, apprehension, timidity.
oralntif, ve, adj. [crainte], timid.
cramponner, v. intr.[Germ. krampe],
to seize, clutch, cling to, holdfast to.
cr&ne, s. m. [cranium], 1. cranium,
skull.
2. (colloq.), a forward, self -asserting
man.
3. adj. (from 2, above), self-asserting,
perky,
cr&nerie,s.f.[crdne),boldne8s,bluster.
craquement, s.m. [cra-juer], crack,
cracking noise, creaking, creak, squeak.
craquer, v. n. [crac — onomat], to
creak, to creak, stamp, tramp.
crasseux, se, adj. [L. crasms],
dirty, filthy, nasty.
crayeux, se, adj. [eraie, chalk, L.
creta], chalky.
crayon, 8.m. [craie—h. ereta], chalk,
pencil.
creature, s. f . [L. ereatura], creature.
credit, s.m. [L. ereditum], credit,
trust, authority, influence; d erldit, on
credit, or trust, [t is never pronounced.)
crddulitd, a. f. [L. credtUitas], credu-
lity,
cr^me, s.f. [L.<ff'«mum], cream.
crepe, 1. B.m. [criper—h. eri8pare\,
crape.
2. s.f., pancake.
crepuscule, s.m. [L. crepuseulum\,
orepuscule, twilight, dawn.
crdte, 8. f. [L. crista], crest, comb (of
hens).
creux, se, adj. [L. corrosum], hollow.
cr6ve CCBur, s. m. [crever+coeur,
heart-sore, heart-break.
Creve-COBUr, s. m. [Creve-eaur], a
breed of large hens (see note 25, 6X
crever. v.*. and v.n. [L. crepare], to
break, split, crack, rift, tear, rend; to
burst, to die. [Written criv- before «
mute.)
cri, 8. m. {erier}, cry, scream, acream-
ing, howling, yell, clamour, whine.
•0
VOCABULAKY.
criard, e, adj. [eritr], clamorous,
Bhrill, strident.
crier, v.n. [L. ffuiritare], to cry, cry
out, shout, scream.
crime, 8.m. [L. crimeji], crime, sin,
transgression, guilt.
criminel, le, adj. [L. criminaliK],
criminal, guilty.
crini^re, a. f. [erin, L. erinis], iti".:)o.
crisper, v.a. [L. crispare], tr, shrivel,
contract, clench ; se crisper, U> shrivel,
clench, contract.
cristal, 9.m. [L. crystallum], crystal;
pi. crystal ware, glassware.
croc, 8.m. [Neth. krok], hook, [c is
silent.]
croire, v.a. and v.n. irr. [L. credere],
(croyant, em, je croit, jp crtis, je eroirai,
que j« eroie, io believe, trust, credit,
think ; eroire d, to believe in.
croisee, b. f. [croisi—croix], window,
casement, sash.
croiser, v.a. [croix — h.erux], to cross,
lay across, or crosa-wise, set across ; m
eroiser avec, to meet, fall in with.
croissant, e, adj. [eroltre], growing,
increasing.
CTOltre, V. n. irr. (L. erescere], (crow-
eant, erU, je erots, je crUs, que je crolsse),
to grow, wax, grow up, grow tall, in-
orsase, lengthen, sprout, shoot.
croiX, 8. f. [L. crucern], a cross.
crotte, 8. f. [origin uncertain], dirt,
mud.
crott6, e, adj. [crotte], dirty, muddy.
croyalt, imp. ind. 3rd sing. o( croire.
cm, p. p. of croire.
cruclfli, 8.m. [L. erucijixus], crucifix,
cross.
crue, B.f. [eroitre, a rising of water;
flood, freshet.
cruel, le, adj. (L. erudelis], cruel,
merciless, pitiless, ruthless, hard-hearted,
hard, inflexible.
cruellement, adv. [riruel], cruelly,
barbarously, unmercifully, mercilessly,
pitilessly, ruthlessly.
crut, 8rd sing. pre*, def. of eroire.
cueillette, s. f. [cueillir], gathering,
crop, collection.
cueillir, v. a. irr. [L. coUcgere], (cueil-
Innt, cunlli, je ciicillc, je eiteillerai), to
ciili, pick, j>lii'>k, irathor, take up.
cioiller or cuillere, s. f. [L. coch-
leare], spoon. [Pronounced always as
cuilltre.]
coiller^e, s. f. [cuilter], spoonful.
cuisine, s. f. [L. coquina], kitchen,
cookery ; /aire la cuisine, to cook.
cuisiner, v. intr. [cuisirie], to cook.
cuisinier, s. m., -i6re, fem. [aiisine],
cook.
CUisse, 8. f. [L. coxa], thigh, hip.
CXllvre, 8. m. (L. cuprum], copper ;
plu. coppers, brass instruments.
culbuter, v. tr. [cul-\-buter], to over-
turn, throw down, upset.
culotte, s. f. [eul—L. cuius], small
clothes, breeches, knickerbockers.
cultivateiir, trice, adj. (L.* cuUi-
vare], agricultural ; engaged in farming
cultiver, v.a. [L. cultus], to cultivate,
improve.
cvire, s.m. [c^lre, L. eura], vicar, rector,
parish priest, cur6.
curieux. se, adj . [L, curiosut], curi-
ous, inquisitive, interested, anxious.
curiosit6, 8. f. [L. curivsitatem], curi-
osity.
cuve, s. f. [L. jupa], a vat, tub.
dalgner, v. n. [L. dignari], to deign,
condescend, vouchsafe.
dalle, s. f. [der.f], flagstone.
dall^, e, p. p. of daller [dalle], to flag,
pave.
dame, s. f. [L. domina], l.idy, manied
lady,
dame I intr. [L. domtne], well! for-
sooth t
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J'1 !?:
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a^:;, ;
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If. .'J
VOCABULARY.
dangereux, se. adj. [d'uv/er L.
domminriwm], daiit^erons.
danois, e, adj. [Dane (7»iar/c)]. Danish;
8. n)., a kind of hound, with slicrt, hair,
usually white, inoltled with hla<;k ; a
beagle, harrier.
dans, prep. [L. de intus], in, out of,
from, into.
danser, v. n. (O. H. G. danson], to
dancie.
date, s. f. [Ij. data, plu. neut. of da-
ti(s], date.
davantag-e.adv. [de, avanta e],moTO,
loiifrer.
de, prep. 1 1.. rf«l,of, from, by, with, to,
in, for phrases with de, as de ni'nv,, du
reste, de .suite, etn., see iiii^ ne, rente,
suite, etc.
de, s. m. [L. datum, 'what is Miro'.vn
on the table '], die, thinihlo.
deballag-e, s. m. [deballcr], unpa'.'k-
In;,' (said of pedlars' ;,'oods),
deballer, v. a. [dc+balle], to un|iack,
unfold.
debandade, s. f. [d'haiiner—d,!, ban-
de], confusion ; d la d^'bandudc, in confu-
sion, helter-skelter.
debarbouiller, v. a. [dA+barhoai'ier
—barhe], to clean, make clean, wi'.sh the
face ; re di'biirboiiiUer, to wash out- -i fa'-e.
se de'oaras.sei", v. v. lithrt.-rn-: -d/,
bnrrr], lo iii>eri1anj,-k!, e.vl fii'Lito (nie's self
from, lid one's self of, fret clear.
debarcadere, s. m. ['l^'barqucr], a
wharf, dei'Ot, station,
debarquer, v. tr. [di-\-bat<jiie]. to un-
ship, unl< ail.
debarrai?, s. m. \d'^+barr<:], riddanoc-.
deba.rrasser, v.tr. [di^bana-]. to rid,
free, deliver.
debattre, v.a. [di^^banreUje debuts),
to debaio. discuss, ar<,'ue ; se d'b'ttre, to
■trutjyle.
'workshop'], debauch, wastefal excess,
carnival.
debitant, s. m. [debit, L. debitutn],
dealer, seller.
debiter, v. a. [d^ bit, L. debitum], to
sell, retail, utter.
deblayer, v. tr. [L.* debladare], to
clear away.
debordant, e, adj. [, of diiborder],
overflowing:, exuberant.
deborder, v. intr. [d6 ,boi-d], to over-
flow, run over.
deboucher, v. intr. [d6-\-bouche], to
issue from, appear from.
debout, adv. [de-[-bout], upri^fht, on
end, up, standinpf.
debris, s. m. [de-\-bris—briser], re-
mains, rubbish, wreck, ruins, waste.
debut, s.m. [d''\-but], lead, first cast
or throw, onset, debut, first appearance,
bc^iiininjf. [Pronounce un d^-bu ; un di-
bu-t-h-nireux ; des dc-bu-z-heureux.]
decombre. s.m. [L. decembrem], de-
cemlier.
decnalner, v. tr. [di!-\-chaine], to un-
chain, to set loose, to set free.
decliargreinent, s. m. [dccharrjer],
unloailing'.
decharger, v. tr. [di-ir charge], to un-
load.
dechet, s. m. [dt'choir], loss, waste,
sbrink:i;,'e, shortage.
decliirement, s. m. [di'c/drer], tear-
ing, crash,
deohirer, v.tr. [di'+O.lJ.G. )ikerran],
u Tear.
decidement, adv. [nccidi -di'cider],
decidedly, positivel}',
decider, v. a. [L. decidere], to decide,
determine.
decline, h. m. [L. decima], a. decime,
[the Kith part of a franc (lyj cents),
hence, 'a penny'].
decision, s. f. [L. decisionem], dooi
debauche, s. f. [dA-i- O.K. baiw.he, j sion, determination.
an
CM
it
VOCABULARY.
itcful excess,
L. debiturn],
debitum], to
ebladare], to
of diborder],
3/'d], to over-
\-bouche\, to
upri^'ht, on
■briser], re-
waste.
d, first cast
appearance,
'-bu ; un di-
■raiix.]
mbrem], de-
line], to un-
[dccharger],
irrje], to un-
less, waste,
hirer], tear-
r. akerran],
'-'di!cider],
, to decide,
a decline,
L93 cents),
icwi], deoi
declamation, s. f. [L. dedama-
tionem], declamation, elocution, declaim-
inar.
declamer, v. a. and v. n. [L. deda-
mare], to declaim, recite.
declarer, v. a. [L. dcdarare], to de-
clare, make known, proclaiiu, certify.
decoiffer, v. a. [di'-'r-oAjfcr], to take
Jiff a head-dress, undress tliehair; .se rfc'-
cuifer, to undo one's head-dress, take off
one's cap.
decolerer, v. intr. \de + colt-re], to
lose anger, to allow one's angler to sub-
side.
decor, s. m. [dicorer—L. deeorare],
decoration.
decourag-ement. s. m. td'?, courage],
discouragement, desjtondency.
decourager, v tr. (de+courage], to
discourage.
decouverte, s. f. [d^couvrii], dis-
coverj'.
decouvrir, v. tr. [d<<+couvrir], to
discover, to find out ; to uncover, to take
off the liat.
decrepit, e, adj. [L. decrepitvs], de-
crepit.
decrepitude, 8.f. [dicripit], decrepi-
tude.
d6crire, v. tr. irr. [L. dencribere], to
describe.
decrocher, v. tr. [de+croc], to un-
hook ; to take down, out, oflf.
decrolssant, e, adj. [d^oroUre], de-
creasing, diminishing.
d^croltre, s. n. [d^-^eroitre], (conju-
gated like croltre), to decrease, diminish.
d6daigner, v. tr. [L. dis+dignari],
to disdain, despise.
dedaigneusement, adv. [didaig-
neux], disdainfully, scornfully.
dedaigneux, se, adj. [d/daigner],
disdainful, scornful.
dedain, s. m. [didaigner], disdain,
Mntempt
dedans, 1. id df+dawi], within,
in, inside ; lil-dedar.f therein, in that.
2. s. m. the inside, interior.
dedorantager.v. ir. {di+dovimage],
to indemnify, to make up for, to make
good.
deesse, s. f. [dicn], goddess.
defaillir, v. n. [di^+iailUr], (conju-
gated like./((/7Zi/'). togrowluint and weak,
to fall, swoon, faint away.
defaire, v. a. \d6+J'aire], (conjugated
like /aire), to undo, rip, unknit, unravel;
*r (Irjaire, to get rid of.
defaut, s.m. [di'+fant], defect, ault.
defendre, v. n. f L. de/endere], to de-
fend, forbid : se d>'fendre, to defend one's
self, excuse one's self from doing a thing,
protest, object, decline, to resist, help, re-
frain, forbear.
defense, v. tr. [L.* defetma], defence,
injunction, prohibition.
defenseur, s. m. [defense], defender.
deference, s. f. [dt^firer], deference.
defiant, e, adj. [pres. part, of dffier],
suspicious, mistrustful.
df^fier (se), v.r. rfrf-f/«r], to mistrust,
suspect.
deflgurer, v. tr. [di -{■ figurer —I,,
figurare], to disfigure.
doflnitif, ve, adj. [L. dvfmitim^],
definite.
defra^chir, v. a. [cf«-f/mi.s], to de-
stroy or take off ihe brilliancj', gloss or
freshness of a thing; se ditralchrr, to
lose brilliancy, freshness.
defroque, s. f. [di'+froc, (). H. G.
hrock], the money and movables which a
monk leaves at his decease ; cast-otf
clothes, old garments.
defunt, e, adj. [L detuiictxis], de-
funct, deceased.
degourdi, e, adj. [digourdir], quick,
sharp, acute.
degourdir, v. a. [di-\-gourd],U> quick-
W
VOCABULARY.
In
ii
i
m
m
'fj^
!ri:-
'■; i
en, reviro, sharpen ; digourdirteijambet,
to stretch one's limbs.
d^goUt, B. m. [d6+goAt], disjjust, dis-
like, distaste. [Pronouncj di-gotL ; un d^-
god-t-affreux ; dex dd-'/od-zaffreux.]
degrotite, e.odj. [d^godter], disgusted.
degrotlter, v. a. and v. n. [digoUt], to
disgust ; to looli repulsive ; se ddgnuter,
to take a disgust, aditililic, a distaste to ;
to nauseate, dislilce.
degr^, s.m. [L. de, gradus], degree,
step.
ddgringfoler, v. intr. [derJ], to go
down, roll down, tumble down; to go
down hill fg.).
deguenille, e, adj. [dS, guenille,
•rag'], tattered, ragged.
deguster, v. tr. [L. dcitustare], to
taste, to enjoy the ta-ste of.
dehors, adv. [de+hnr:<], out, without,
out of doors; nit dehors de, oufside of;
outside, outspread ; ni dehnm de, our.sida
of, beyond, [s is nhvaya silent.]
d6j&, adj. [diii->r.ia—L. jam], already,
before, yet.
dejeuner, l. v. n. [d^+jart/wr— L. je-
junare], to breakfast.
2. s. m. breakfast.
dela, prep, [de+lil], beyond, farther
than, on thf other side of : au drkl de,
par dela, beyond.
delai, s. m. [L. dUatum], delay ; d^tjit
le pli*s href delai, with the least passible
delay.
se d61ecter, v. r. [L. delectare], to
take delight.
deliberation, a. t. [ddlibdrer], de-
liberation.
deliberement. adv. [delMr-'—dSli-
hirer], deliberately, boldly, resolutely.
deliberer, v.n. [L. deliberare], to do-
liberate.
delicat, e, adj. [L. delicacus], deli-
cafe, dainty, nice, fastidious.
M
d^licatement, wlr. [d/lteat], dell<
cately, daintily.
ddllcatesse, %.t. [dilicat], delicacy,
tenderness; des d4licate»se», delicate
touches.
delice, s.m. sing. [L. delieium], de-
light, deliciousness.
delioes, s.f. plu. [L. deliciae], delights,
pleasures, joys.
delicieusement, adv. [d4lieieux—~
L. d^liciosu:<], deliciously, delightfully.
delicieux, se, adj. [dSlieen, L. d«li-
cice], delicious.
d61iei', V. a. [di+lier], to unbind, un-
tie, liberate, release ; dilii, untied, sharp,
shrewd, cunning.
delinquent, s. m. [L. delinquentem],
delinquent, culprit.
d^lirer, v. intr. [L. delirium], to be
delirious, to rave, to wander.
d^lit, s. m. [L. delictum], misde-
meanour ; en flagrant dHit, in the very
act; corps de ddlit, piece of direct evi-
dence.
delivrer, v.a. [de+livrer], to deliver,
release, sot free, rid of.
damain, s.m. [dd+mane\, to-morrow.
demander, v.a. fL. demmdare], to
ask, beg, request, require ; se demander,
to wonder ; faire df.mander, to send for ;
demander son reste, see note 11, 18.
demarrer, v. tr. and intr. [cZe'-f
aniairer], to unmoor; to leave the moor-
ings ; to loose from land ; cast ofif.
demSler, v. tr. [dd+miler], to diacn-
taiigl(\
denaenag-ement, s. m. [diminager,
di+menage], moving, changing residence,
breaking up house, taking furniture from
one house to another.
deuience, s. f. [L. dementia], insan-
ity, madness, lunacy.
d6mesure, e, adj. [di-^memre], be-
yond ordinary limits, excessive, immod*
erate, enormous, huge.
VOCABULARY.
d^mesur^ment, adv. [dimesuri],
immoderat'ly.
demeurant, s. m. [denuurer], re-
mainder, residue; au deineiirant,\n other
respects, after all, besides, for the rest.
demeurer, v.n. [L. deinorari], to live,
reside, continue, remain, stay.
demi, e, adj. (L. a. .'Aixu\, half ; d
detni, half.
demi -jour, s. m., twilight.
demi-tour, b. m., half -turn.
demi-voix, a. L, whisper.
d^iiiissiou, 8. t. [L. demitsionem],
resignation.
demoiselle, s. f. [L. dominiulla],
young lady.
d^mon, B. m. [L. dcemonem], demon.
demonstration, s. t (L. demongtra-
tionem], demonstration.
d6noncer. v. tr. (L. denuntiare], de-
nounce. If before a and o.]
denouer, v.tr. [dd+nouer—L. nodare],
to untie, loose.
denree, s. f. [L.* deneratch-L. dena-
rius], originally, articles worth a denier ;
stuff, cash.
dent, 8. f. [L. dentem], tooth.
dentel6, e, adj. ['Ie7itelle], notched,
jag^'ed, denticulated, toothed, indented.
dentelle, s. f. [L. denticulus], lace,
lace-work.
d^paissance, s.f. [d<f, paltre], pastur-
age,
depart, s. m. [ddpartir], departure,
departlr, v.a. and irr., to allot, divide.
d6passer, v. a. [L. d4+]iasser], to go
beyond, exceed, surpass, to pass.
d6patrier, v.tr. [df+patrie], to leave
the country, district, neight)ourhood.
dopSche, 8. f. [dipHcher], a despatch.
depdcher (se), v.r. [L. dis+pacture],
to make haate.
d^pendance, s. f. [d/pendre—h. de-
fM^tdere], dependence, appendage; d4-
pendances ieigneuriales, manorial append*
ages.
ddpens, s. m. pi. [dipendre], expense,
cost.
depense, s. f. [L. d€pe7itum], expense,
expenditure, outlay.
depenser, v.a. [ih-peiige], to spend,
expend, consume.
depit, s. m. [L. despecttts], spite, vexa-
tion, exasperation ; en dfpit de, in spite
of.
d6placer, v. tr, [di+place], to mis-
place, to put out of place.
deplaire, v, intr. [L. ditplieere], to
displease, be disagreeable to.
d6plorer, v. a. [L. deplorare], to de-
plore, bewail, lament.
deployer, v.a. [d'i+ployer], to unfold,
unroll, unfurl, set out, display, open,
show, stretch, spread.
deposer, v.a. [dK+ poser], to \a.ydovfn,
lay aside, deposit.
dep6t, 8. m. [L. deposUum], a deposit,
trust ; storehouse, depot.
depiiis, prep, [de+puis], since, for,
from, after; depuisque, conj. (with ind.),
since.
depute, 8. m. [dA(>uteT~L. deputare],
deputy.
deraidir, v. tr. [di-\-raidir, (raide)],
to take away tho sti'ffness of; se deraidir,
to lose the stiffnosii, to relax, to become
pliant.
derangor, v. r. [d''+ran:ier], to de-
range, discompose, inconuuode, disturb,
xe diranjer, to disturb one's self, to be
unwell, unsettled, to have something
wrong, to be out of sorts or order.
derate, s.m. [di-\-rate the spleen], a
racer (from an old notion that the remov..!
of the spleen gave dogs increased power
of speed). See note 65, 19.
se derider, v. n. [di-\-i-ider], to un-
bend one's brow, cheer up, regain cheer-
fulness.
derive, b. f. [diriver, L. de-^rifa\,
16
If
II
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1 1
P. P '
j^
lyu '
VOCABrLARY.
drift, lee-way ; ifen aller a la dMve, to
diill away.
dernier, 6re, adj. (L. tZf, retm], livst,
hife'hest, •,'reaf.e.st, utmost.
derober, \-. a. f(/e+ O. v. roher], to
rob, steal, iiluiulor ; to take furtively from.
derouler, v. tr. {di-^rouW], to unfold,
open out, unroll.
derriere, 1. prep. [L. de+reAro], be-
hind.
2. adv. behind.
3. s.m. the liiud part; jambcs de der-
riere, hind lej;s.
des, [contraction of de, leu], of the,
from the.
des or des, [L. de+ex], a prefix that
siffnifies the action of taking' away, with-
drawing, or undoiii}?.
d^s, prep. [L. ile+ex], from, since;
dis lors, from that time ; dt's que, when,
a,s soon as, since.
desagroable, adj. [rfAs- (L. dis)+arre-
tiile], disagreeable, vtnpleasant.
desagTement. s.m. [dt's+a'jram'nt],
disagreement, misunderstanding, un-
pleasantness.
desappointer, v.tr. [di^s+appoiitt^r.
from f'Oint], to disappoint.
desargonner, v. a. [di>.<t+ar(on—lj.
arcun], to dismount, unsaddle, unhorse,
haffle, nonplus.
desarmer, v. a. [di's+anner], to dis-
arm, unarm.
descendre, v. n. and v. a. [Tj.de-'iceii<l-
ere], to descend, go — come — step- get
down, alight; to take— bring — let down,
land.
descente, s. f. [dencendm], a descent;
a trip, run, walk down.
desemplir, v. tr. [d^s+ernplir (L. im-
plere)], to become less full ; ne pas desem-
plir, to throng.
desert, e, adj. [L. deserUii^], desert,
solitary, wild, unfrequented, abandoned,
dtfM'rtfld.
d6sert, s. m. [L. desertum], desert
solitary place, waste, wilderness.
deserter, v. tr. [d-'tiert], to desert,
leave, abandon.
desGr^perer, v. tr. and intr. [disi
esji^rer], to despair, to drive to despair ;
ne de.<P)iiiirer, to despair, to be in despair.
desesporo, e, adj. [ot d^sesp6rer],Aiiii-
peii te, despairing.
de.^esperement, adv. [disenperg],
despairingly, in despair.
desBripoir, s.m. [(Z('«+e.s/70tV], despair,
hopelessness, desperation, despondency.
deshonneur, s.m. [din+honneur],
dislionour, di.-^grace, shame, discredit.
designer, v. a. [L. de.<ti<)nare], to de-
signate, point out, describe, denote, fix,
assign.
desir, s. m. [dmrer], desire, wish,
longi.ig.
dosirer, v.a. [L. de.nderare], to desire,
wisn for, long for.
de.sole. e, adj. [p. p. of diaoler], dis-
consolate, afflicted, in distress.
desoler, v. tr. [L. desnla,-;], to waste;
to grieve ; se desoler, to lament, to be in
distress.
desordre, s.m. [d''.s+ordr''], disorder.
desormais, adv. [(/('s+(*r, 'hour,' -f
vmlif, 'more'], henceforth, hereafter,
thence, tliereafter.
dessein, s. m. [a doublet of dessin],
design, intention, intent, resolution, plan,
scheme, purpose, view.
de.iservir, v. tr. [den^sermr], to re-
move, clear.
dessin, s. m. [dessiner], drawing, de-
sign, sketch, draught.
dessiner, v. a. [a doublet of designer],
to draw, sketch, delineate; se dessiner,
to be delineated, be visible, appear, as-
sume a form, be forced, be outlined.
dessous, 1. adv. [de-fsou«], under,
underneath, below; en dessout, UDder-
nealh, downward.
&u
VOCABULARY.
2. prep, under, underneath, beneatli,
3. 8. m. the lower part, the under side.
de.ssus, 1. 8.m. [de+svs or kui], top,
upper part; au-dessns de, over, above,
un dessu/i d'autel, an altar cloth.
2. adv. and prep, above, on, upon, over.
destin, s. m. Idestiner—l,. deittiiiare],
destiny, doom, fate, career.
destination, s. f. f. [L. destinatlowm],
destination.
destin6e, s.f. [destiner], fate, destiny,
doom, career.
destiner, v. tr. [L. destinare], to des-
tine, intend.
detacher, v. tr. [d^+Bret. tach], to
detach; se ditacher, to come -work -
move off ; to appear, he seen.
detail, s. m. [dilailler—d6-\-taiUar],
detail, particular, circumstance.
detendre, v. a. [dA-^-tendre], to un-
bend, slacken, relax, loosen.
determine, e, part. Wterminer—L.
de/ermlnare], determined, decided, fixed,
determinate, definite.
detester, v. tr. [L. detestare], to
detest.
detour, s. m. [detourner], turn.
detoumer, v.a. [de+tovmcr], to turn
away, turn aside, turn off, h-\ii ofT.
detregse, s. f. [O. F. Uediecer—L.*
de—ttrictiare], distress.
dette, B. f. [L. debitum], debt, oblij^a-
tion.
deuil, 8. m. [doiiloir~L. dulorein],
mourning', grief, sorrow.
deux, adj. [L. duo], two; tous dew,
tous les deux, both.
devancer, v. tr. [devaat], to antici-
pate, precede, go before.
devant, l. prep, [de, avani], before,
in front of.
2. adv. before, aliead ; 'pattes de devant,
fore pawa.
devanture, a. t. [d«iia7U], front (of
building's).
devaster, v. a. [L. devastare], to de-
vastate, laj' waste, spoil, destroy.
developpor, v. a. [orijjin unknown |,
to opeTi, unwrap, unfold, develop, ex-
pand.
devenir, v. n. irr. [L. devenire], (con-
jugate like vnirr), to become, j^row.
dovenu, past jnirt. of dcrenir.
devidor, v.a. [de, vide], to wind (into
skeins),
deviendra, 3rd sing. fut. of devenir.
deviner, v.a. [derin—L. divinus], to
divine, forctoll, jircdift, guess.
devint. pusL dcf. IJrd sing, of devenir.
devisager, v. tr. dd+visage], to dis-
tigiii'c ; -<i-i'iiiini/t .
devoiler, v.a. [d4+voiler], to unveil,
discover, unravel, uncover.
devoir, l. v.a. L. deber"], to owe, he
bound to, have to, ought, lie to, be fated to.
2. s.m. duty, task, exercise.
devorer, v.a. [L. devorare], to devour,
eat up, destroy, consume.
devouement, s.m. [devouer], devo-
tion, devotedness.
devouer, v.a. [d^+vouer], to devote,
dedicate.
diable, s.m. [L. diabolus], devil, fellow;
for en diable, see note 55, 20.
diablement, adv. [diable], horribly,
awfully.
diademe, s.m. [L. diademu], diadem.
dialog-ue, s.m. [L. dialogitu], dialogue.
dictee, s.f. [dicter-L. dictare], act of
dictating, dictation.
Dieu, s.f. [L. dens], God; mon Dieu!
goodness! a common expression in F.ench
for God is le bon Bleu.
difierence, s.f. [[.. differentia], odds,
difii^rence, diversity, contrast.
different, e, adj. [diffdrer], different,
dissimilar, various, divers, opposite, ood'
trary.
87
VOOABULART.
4![''
ii
i- . s
dlff(6rer, r.n. [L. dr/(!rr«J, to be dif-
ferent from, differ from, \diffir- betore e
mute.]
difflcilo, adj. IL. dijflcilis], difflcult,
hard, critical , hard to pitase.
difflcilement, adv. [dificile], with
ditlicully, with much ado, not caaily.
diflflculte, 8.f. L. difflcuUatein], dilli-
oulty.
difforme, adj. fib. difforme~L. de/or-
inin] deformed.
digerer, v. tr. [L. digereie], digest.
[(ii'/tV l)efore e mute, except in fut. and
cond.]
digne, adj. [L. di(inxi8\, deserving,
worthy, dignified.
digrnite, a.!. [L. dignitatem], dignity,
stateliiicss.
digue, 8.f. [of Teut. origin, Neth.
dyk], embanlcraent, banlc.
dilater, v. tr. [L. dilatare], to dilate,
expand, enlarge.
diligent, e, adj. [L. diligentem], dili-
gent, quisik, assiduous.
dimanche, 8.m. [L. {dies) dominica],
Sunday.
dimimier, v. tr. [L. diminuere], to
diminish, lessen.
diminutif, s. m. [L. diminutious\,
diminutive, falling inflection.
diner, 1. v.n. [di, L. cxnare], to dine.
2. s.ni. dinner.
Diogene, Diogenes, the Grecian philo-
sopher.
dire, v.a. irr. [L. dicere], {dimnt, dit,
je dis, je dirai, que je dise), to tell, say,
state ; c'est-a-dire, tha; is to say ; sn dire,
to call one's self, style one's self, say to
one's self.
directement, adv. [direct—lj. direc-
tus], directly, straight-forwurdly.
diriger, v. tr. [L. diiigere], to direct.
se diriger, v.r. [L. diri/jere], to direct
one's steps, go towards, make for.
disait, disant. See dire,
discernment, h. m. [discemer—L.
diicemere], disoemment, diacrabiua.
dlscoura, a.m. [L. diicursus], apeeoh.
dlscret, ^te, adj. [L. diseretus], dii*
oreet.
dlscr6temoiit, adv. [discret—li. dia-
cretus], diacreetly, cautiously, warily,
prudently.
discretion, a. f. [L. diMeretumem],
discretion.
discussion, a. f. [L. diaeuttionem],
discussion, debate, dispute.
disloquer, v. tr. [L. dis+loeare], to
dislocate, diiiplace.
disparaltre, v.n. irr. [dis+parattre],
(conjugated likQ paraltre), to vuniab, dis-
appear.
disparu, past part, of disparaltre.
disperser, v. tr. [L. dispersare], to
disperse, scatter.
dispense, 8.f. [dispenser], dispensa-
tion, indulgence, exemption.
dispenser, v.a. [L. dispensare], to
exempt, dispense with, dispense, render
unnecessary.
dispose, e, past part, [disposer], dis-
posed, inclined, ready, prepared.
disposer, v.a. [dis+poser], to dispose,
order, lay out, prepare, make ready, iu-
oline.
disposition, 8.f. [L. dispositionein],
disposition, arrangement, provision, dis-
posal, method. •
dissimuler, v.a. [L. dissimidare], to
dissemble, conceal, hide, feign, take no
notice of. pretend nut to do something.
dissipation, s.f. [L. dissipationem],
dissipation, wasting, waste.
distance, 8.f. [L. distantia], distance.
distinctement, adv. {diatiiiet — 1,.
distin(Aus\, distinctly.
distinction, 8.f. [L. distinction«m\,
distinction, divrition, difference.
distinguer, v.a. [L. distingutire\ to
discern, distinguish, discriminate.
distraction, s.f. [L. distraett&nem],
amusement, rblaxatiou, diversion.
18
VOCABULABV.
SUM], apeeoh.
scretU4], dis-
wet — L. dt»-
aly, warily,
teretionem],
setttrionem],
+loeare], to
+paraUre],
vanish, die-
oarattre.
pergare], to
], dispensa-
e)isare], to
nse, render
iposer], dis-
id.
to dispose,
ready, iu>
ositionem],
isiun, did-
•
lulare], to
, take no
nething.
oationem],
distance.
tiiict — L.
wtionem],
juere^ to
w.
cttMiem],
n.
dlstraire, v. a. irr. [L. diftrahfre],
(distrayant, dUtrait, je dixtrais [iio pitat
def.], ;e •IMrairai, que je dUtrnie), to
seiiarate, divort from, di.-itract, divert,
eiitertaiii, turn from, to give one some-
thing else to think altout: ,v« dintraire, to
divert one's attention, divert one's self,
amuse one's self.
distrait, o, aaj. [dintraire], al'sent-
nnnded, absorbed, inuttentivo, hecdlus.t,
wandering.
dlstribuer, v. tr. [L. distribtiere], to
distribute.
dit, e, p. p. of dire.
dites, 2nd plu. pres. ind. and impera-
tive of dire.
divers, e, adj. |L. divem^ts], diverse,
various, different, divers, sundry.
divin, e, adj. [L. dioinus], divine,
God-lilie, heavenly.
divination, h. f. [L. divinationem],
divination.
divinement, adv. [divin], diviiitly,
heavenly.
divinite, 8.f. [L.i/mHita(ew], divinity,
deity,
division, s.f. [L. ditrisionem], division.
dix, adj. num. [L. decern], ten.
dizaine. s.f. [dix], ten, about ten ; it
stands related to dix as du/en and score
in English to twelve and txvanty.
docteur, 8.m. [L. doctoreM], doctor.
dogue, 8.ni. [Eng. dog], mastiff, house-
dog, bull-dog.
doigt, s.m. [L digitus], finger.
domaine, a. m. [L. dominium], do-
main, estate, possession, property, region.
domestique, s. m. [L. domssticus],
servant, domestic.
dominant, e, adj. [pres. p. of doiai-
7U /•], dominant, ruling.
dominer, v. tr. (L. dominan], to
dominate, rule, sway, move.
donimage, s.m. [L.* daimmtcum],
damage, injury, pity.
don, 8. m. [h. doHum], gift, donation,
present, endowiniTit.
done, conj. fL. de umjuam], therefore,
praj', accordingly, then, conseciuently ;
entiez done, pray come in.
donner, v. a. [L. donare], to give, to
be situated ; se donner (lu diiible, see
note 67, 7.
dont, pron. [L. de nude], wliose, of
which, of whom, for whom.
dore, e, p. p. of dorer ; gilt, golden.
dorer, v. a. [L. deauiare], to gild, gild
over.
dorloter, v.tr. [(ftf/.?] to nurse, coddle,
to take care of delicately.
dornaeur, se, s. m. [donnlr], sleeper.
dormir, v. n. irr. [L. domiirv], {dor-
mant, di>rin!, je dors), to sleep, be asleep.
dortoir, s. m. [L. dormitorlmn], dor-
mitory.
dorure, s. f. [dorer], gilding, gold lace.
dos, s.m. [L. f/(ir.s'i(/n], back, [xissilent
except in dus a dos -do-za-do.]
dose, s. f. [Gk. <5oj(T9], dose. \s is pro-
nounced like our z.]
dcssier, s. m. [dos], hack (of a chair,
carringe, etc.; r is always silent).
dot, s. f. [L. di'li'iii], marriage portion,
dowry, [t is always-: i)ronounced, even io
phi. des d"t'eii ciiyent. |
doiible, ailj. [1.. dti/''i'x], double.
doubler, v. a. [donhle], to double.
doubhirs, ^. f. [donhle], lining.
douce, adj. fi:m. of dovx.
doucemont, adv. [donx], slowly,
gently, softly, tenderly, quietly, calmly,
mililly, meekly, patiently.
douceur, s. f. [L. dufeorem], sweet-
ness-, fr.agrance, soflnes:, mikltie^^s, kind-
ness, go-d-naUu'e, inelo<liousiiess, calm-
liesB, smooihness, peaoetulnesi, gentle-
ness.
douej", v. a. [I., dotare], to endow, to
I l>r"*n\v upon.
SU
VOCABULARY.
5 J;
douleur, 8. t. (L. dolorein], j>ain,Rche,
Borcness, distress, ),'rief, sorrow,
douloureux, ouse, adj. [L. doloros-
us], pained, sorrowful, distressed, sad,
woful.
doute, 8. in. [douter], doubt, doubt-
ful ri ess.
douter, v. n. [dubitare], to doubt,
question ; ne douter, to suspect, surmise,
mistrust, fear.
douteux, se, adj. [douter], doubtful,
dubious, ambiguous, questionable.
dovix, ce, adj. [L. dulcis], sweet, soft,
Btuooth, gentle, mild, ])caceful, calm.
douzaine, s. f. [ilotize], a dozen.
douzo, acij. [L. duodecew], twelve.
dragon, s. m. [L. draconem], drajfon.
dramatique, adj. [Gk. Sp/xaTLKo^],
dramatic.
dranae, s. m. [L. di-avia], drama.
drap, 8. m. cloth, sheet, [p always
eilent.]
drapeau, 8.m. [drapl, ensitfn, Hag.
se draper, v. r. [drap], to cover one's
Belf, dreos one's self.
dresser, v.a. [dret, a doublet of droit],
to erect, straij^hten, raise, set up ; sedren-
ser, to stand on end, rise.
droit, e, l. adj. [L. directum], straight,
right ; d droit, right, to the right.
2. 6. m. right, equity, law, authority.
8. adv. straight, straight on, directly.
droite, s. f. [droit], right hand, right ;
d droite, to the right, on the right.
drdle, l. adj. [Eng. (/roiZ], droll, jocose,
ludicrous, comical, strange, odd-looking.
2. s. ni. rogue, rascal.
drolerie, b. f. [drdle], drollery.
drosser, v. intr. [droxse, Sp. troza, a
kind of rope], to drift (along the shore).
du, art. m. [contraction of de le], of the,
(rem the, by the, some, nny.
dti, due, part, [devoir], due, owed,
dupe, 8.f. [O.F.riu6«,originunliiiownJ,
dupe, gull,
dut, past def. 3rd sing, of devoir,
duquel, pron. [de+lequel], of which.
dvir, e, ndj. [L. durus], hard, tougli,
harsh, merciless, unkind.
dur6e, 8. f. [durer], duration.
durant, prep, [durer], during.
durer, v. n. [L. durare], to last, wear.
B.
eau, 8. f. [L. aqua], water.
ebahi, e, adj. [ea, bahi], wondering,
aghast.
ebu hissement, s. m. [ebahir, bah I],
amazement, astonishment, bewilderment.
ebat, s. m. [ebattre], sport, frolic,
anmsement, gambol.
s'ebattre, v. r. [««, battre], to sport,
take one's pleasure.
ebaucher, v. a. [es, O. F. bauche,
• mortar'], to make the first draught, draw
an outline of, sketch, rough-hew, deli-
neate.
eblouissement, s. m. [dblouir], daz-
zling ; brilliant display.
ebranlement, a.m. [4branler—e8+
braider (Gat. Brand)], shock, concussion,
shaking, perturbation, trouble.
s'ebrouer, v. r. [origin unknown], to
snort, sneeze.
ecart, s.m. [^carter], step aside, digres-
sion, error ; d Vicart, separate, outspread;
d L'icart de, remote from, [t is never pro-
nounced ; un i-kar habile.]
ecart6, e [icarter], wide apart, separ-
ated.
ecarter, v. a. [es, carte], to set aside,
remove, dispel, widen, scatter.
ecclesiastique, adj. and n. [L. ecde-
siasticus], ecclesiastic ; clergyman, priest.
echange, B.m. [ea, chaiige], exchange,
barter.
40
inUiiuwn].
'.voir.
of which.
,rd, touyl*,
a.
luiii, weftr.
wondering,
ihir, bah I],
vilderment.
ort, Irolio,
i], to Bport,
|f. bauchej
ight, draw
-htw, deli-
louir], daz-
anler — e«+
concusiiion,
iknown], to
lide, digrea-
outspread;
never pro-
[)art, separ-
■ct asido,
. [L. eccle-
lan, priest.
exchange,
VOOABULABY.
Achanger, v.*. l^cAanj*!), toexchariKe,
Interchange.
^chapp^e, s.f. [ichapptr], a glinipHe,
k frolic ; echajipi' de vue, a vista, opening,
view.
^Cbapper, v.a. and v.n. (L. excapare],
to escape, get away, avoid.
6cbauffer. v.n. [e»+chitufer], to
grow wann, grow angry, fly into a ptussion,
chafe, fume.
echelle, h. t. (L. ncala], scale, hidder,
ascent.
^cheveau, s.m. [L. scajielluy], skein.
6chouer, v. intr. [derivation uncer-
tain], to strand ; v'^cliuuer, to run
aground, to be astrand, wre(!kud.
6clabousser, v.tr. [der.l], to splash,
dash, to throw mud at.
6clair, s.m. [^clairer], flash, flash of
lightning.
6claircie, s f. [Maireir], glade, clear-
ing, vista, opening.
6claircir, v. tr. [/+ctotr], to clear up,
to throw li;,'ht upon.
eclairer, v.a. and v.n. [en+clair], to
light, give light to ; illuminate, sparkle,
shine, brighten.
6clat, 8.m. [iclater], sliver, splinter,
brightness, radiancy, glitter, clap, cnish,
noise, lustre, richness, magnificence ; lirf
aux iclutu, to liurst out laughing, [t is
never pronounced.)
eclatant, e, adj. [idattr], bright,
sparkling, glittering, brilliant, radiant,
dazzling, explosive, hearty.
6clater, v.n. [0. H. G. skleizan], to
split, sliver, break in pieces, burst, crack,
olap, shine, sparkle, glitter, flash.
eclos, e, p.p. of iclote [L. excludere,
hatched.
ecole, 8. f. [L. ^chola], school.
6colier, s.m. ecoliere, s.f. \ccole—L.
schola], school-boy, school-girl, pupil,
scholar, learner.
economie, s.f. [L, (eeconomia], econ-
omy, thiilt, saving.
^conomiser, v.a. [^cvrtiomis], to
economize, siivc, husband.
6corcher, v.a. [L. * excorticare], U>
Any, skin, gall, fleece.
GCOViler, v.a. («"*, cuiiler], to pour
away, flow by, to run off.
ecuurter, v.a. |L. exairtare], U<
shorten, crop, curtail.
ecoute, s.f. [cc»uter], place for listiii-
injr unobserved ; aux <icotiteti, on the
alert, listening intfiitii'.
ecouter, v.a. [L. aunffiiUari-], to listen,
lioar.
ecoutille, s.f. [der.f], hatchway, hatch.
ecran, s.m. [Ger. xdirai/en], screen,
hand-screen, ttre-screen.
ecraser, v.a. [o. Soand. eraum], to
crush, bruise, overwiielni, beur down.
s'eorier, v.r. («*, crier], to cry out, ex-
claim.
ecrire, v.a. irr. [L. sa-ibere], {(erivant,
icrit , j'l'cris, j'i'cri oii>, j'evriro i,(iue j' i^crice),
to write, set down.
ecrit, s.m. [icrire], writing, written
agreement, im'ttre — couch er par ict it, to
set in writing. [( is never pronounced ;
1(71 i-kri-ilijant.'\
ecrit, e, part, [icrire], writ, written.
ecriteau. s.m. [ccrit,\, a notice, sign.
ecritoire, 8.f. [scniitorium], \r ^-horn,
ink-stand.
^criture, s.f. [L. scriptura], writing,
haiid-wiiling, scripture.
ecrivit, 3rd sing, past def. of ierire.
ecrouler, v. intr. [i-^crouler (L.*
corUulare)], to fall in, to break up, to
crumble.
ecu, s.m. [L. 6cutuin\, shield ; crown-
piece.
ecueil, s.m. [L. ncopilit^], rock; pi.
rocks, dangers.
ecuelle, 8.f. [L. scutella], a bowl,
porringer.
ecumoire,*.!. [ieuvu--o.U..(i. ic/tim],
skimmer.
4i
VOCABULARY.
I
hi:-! til
6fjUS30n, 8. ni. [''('u - L. KCittum],
C'soiitohcori, Hhield, eoat of arinn.
ocuarionner, v. tr. [ecusnon, ifcu],
to bud (artiCioiiilly).
education, a. f. [L. eduoationem],
eiluualioti.
effacer, v. Ir. [face], to efface, remove,
cruHc ; a'effucer, to dis:ii)pear.
'^Ifaremont, a.m. [cffarer], bewilder-
iiuMit, distraotioii, diHiiiay.
etfarof, v. a. [L. rj)'erare\, to triyhten ;
a'-'jl'iirer, to bouoine fii;?htem;d.
effiii'oucher, v.u. [i:i, farouche], to
scare away, startlf, terrify.
elfot. 8.111. IL. e/ixtuin], elJect, per-
foniiaiii.'c ; pi'i. ^^ooda, tbinj,'s ; en effet,
in roality, indued ; d effet, for «liow, for
elTect. [t is never pronounced.)
etteuiller, v. .'i. [es, fcuille], to strip
off leaves ; s'lffeuilter, to lose its leaves,
eillcace, adj. [eilicacein, fllicacious,
elVective.
eifllochenieat, a.m. [eiJUucher], un-
ravellintf.
edlocher or efflloquer, v.a. [es+
Jilochf], to ravel out, undo ; I'jJUocM,
<ilJilo<iu6, tattered.
efflanquer, v. tr. [jhinc], to render
lean, thin, poor ; ejlanquii, lean, tliin,
poor.
effleurer, v. a. [en+jleur], to take oft
the surface, j^raze. toucliupon, brush, rub.
effluve, e.ni. [L. nilliicUnn], effluvium,
elHux, emanation, effluence.
s'effondrer, v.r. [en, fond], to fall in,
give way.
s'efforcer, v.r. [L.* exfori iare], to
strain, strive, make an eflort, e.'iei't one's
self, struj,'^le, endeavour, attempt.
effoft, s.in. \efo>'cer], effort, exertion,
endt.'avour, force, Jtrenjfth. [t is never
pronounced.]
effraction, s. f. [L. effractionem], a
breuliin;^- in, a forcible entrance.
effrayer, v.a. [L. exfri;;idare], to
fright, fri;;hten, terrify.
effrol, a.m. l>'frai/er\, frl^^ht, terror,
oonaternation.
etfruntd, y, adj. [front -L. frontani],
bold, dariii^r, audacious.
effi:oj''able, adj. [ejfroil frightful,
dreadful, horrid, horrible, shookin);, prodi<
gious.
e^ai, 3, uilj. [L. aiiiualiii], equal, simU
tar, uniform, like, alike ; o'est ligal, it's all
the same.
68'aleiii'jnt, adv. [iigal], equally.
6gard, H.m. [(jarder], regard ; d Vizard
de, with respect to, aa to.
egai'er, n . tr. [e+fjarer, to put into
dock, 0. H. (!. ivaron], to lead astray;
Aijare, wild, iiuuiidered.
s'egarer, v.r. [es-^-'jarer—O.ii.Q. war'
on], to lose one's way, Blray, err, mistake,
go astray.
egayer, v.a. I , <jai\. to enliven, di-
vert, maUe cheerful, li;,'hten ; a'igayer,
to clieer up, bri.,iiten up.
egliae, s. f. [L. t'cciesia], church.
eg'oi.-3nie, [L. eyol, egotism, selfiah-
ness.
egout, 8.ni. {igoatter, i^goutte], a
sewer.
eh I interj. oh ! eh bien 1 well !
elan, s. m. [Uancer], start, sprinir,
flight, l)ur3t, outliur.st, impul'^" ; pr.dre
'lai f'lan, to take a spring.
elance, e, adj. l^lau .ii, Biim,
slender.
elancer, v.r. [i+lnncei\, > bc-ud,
shoot, rush, dash, spring; a'Uancei , to
rush.
elargir, v.a. [A, large], to stretch,
widen, make wider, let out, enlarge, re
lease.
elarg-issenient, s. m. [ilargir], »
widening, enlarging, opening out.
eitJo'ance, u.(. [L. eUgantia], eleganoa.
*i
a, alim,
VorAIULARY.
61d|3rant, e, artj. [L. aUmnttm], ele.
Kniit, faMhionable.
el6ve, 9. m. f. [I'lever], pupil.
Clever, v. a. [4+lprrr], to nvise, lift up;
ifi'Uvfr, to rise, asoctKi, go up, increase.
[^liv~hctnre e iinito.]
6] Ire, V. tr. [L. eligere], to elect, select,
ohoo»o.
elle, pers. pro. fem. [L. Ula], she, li^r, it.
dloge, 8. in. [L. elonium], praiso,
eulogy.
61olgne, e, adj. \p. p. of ilui'incr],
distant, far off, remote.
Eloigner, v. tr. [^+loin], to remove ;
g'iloirfiKr, to ffo away, to move off.
61oquence, s. f. [L. tloqHentin], elo-
quence.
61oquent, e, adj. [L. eloquentem],
eloquent.
6raacie, e, adj. [L. emacixtre], ema-
ciated,
einballer, v. tr. [en+balle], to j>ack.
embarcation, s.f. [yp. embarcacion],
boat, craft.
embarquer, v. tr. [en+barrjue], to
cmharlt, to ship.
embarras, s. m. [It. imbarraz:')], em-
barrassment, encuiiihrancc. impedinu'iit,
hindrance, ]ierpk'xity, intricacy ; I'trfi
dans I'embarras, to he in straiyl»tciiL»l
circumstanouH. [Pronounce rtJi-6rt-ni; wi-
en-ba-ra-z-ennu-yeux.]
embarrasser, v.a. (cr«6«rm.s], to em-
barrass, encounter, obstruct, liiii'lcr, puz-
zle, trouble, confound.
embaucher, v. tr. [en t-bauclie, a
worl<shop], to onyagc, hire, employ.
embauilier, v.a. and v.n. {em + bainn-
tne—h. biilsarnum], to emhulni, pcrfninc,
Bcent ; togiveout a frai?rant odour, smoiu'
fragrantly.
etnbellissemeut, s.iu. [eu.bcllir—en
+bel+ir], embellishment, improvement,
adornment.
embl^matlque, adj. emblematical.
embo!ter, v. tr. [hnUyf], to fit ; <»fn-
hoUrr If. j'os, to march in close file, see
note 51, 22.
embonpoint, a.m. [fn^-bnn+ point],
stoutness, oticKily, roundness.
eniboucber, a', v. ref. [bcnccho], to
discharge, empty into (of a river) ; hien
emhmich', haviii'.; a ready tongue.
embouchure, s. f. [embouchi-r],
mouth, outlet.
om.bra.saer, v. a. [en, bras], to em-
brace, ki.'^s.
ombrouiller, v. tr. [«'n-f ftrouiiter], to
ob:<cure, darken, eud)roiI, confuse.
emorveiller, v. a. [<■, merveilUY to
astonish, ama/.e.
s'emeut, pres. ind. 3rd sing, of ,s'' >n-
ouvoir.
emietter, v. a. [rf, 'miette\y to crumble;
n'l'iiiirtfer, to (!nuublo.
emnielo, e, adj. \emnUler], entan-
gled, tangled.
emm61er, v tr. [fn\-w,iHer], to en-
tan;,de.
emmener, v. a. [m, mener], to carry,
take, Icid, tolch away.
emoi, s. m. fT,. ex, H.O. ina;/an], emo-
tion, :ni\iily, thiltcr.
emotion, s.f. [L. eH.oCiojjy'w], emotion.
emousser, v.a. [uumssp], to blunt,
dull ; if'cnuinsKcr, to y-row dull, become
blunt, become diadcMu d.
emoviVOir, v.a.irr. |L. c/dowcpl, (con-
jugated like viiiHvoir), to move, stir up ;
s'l'inouvoir, to rise, be roused, bo .stirred
up.
s'emparer, v.r. \i'n,parer],tn possess
one's self of, seize, secure.
empecher, v.a. [L.* iui/^acfarf], to
oppose, prevent, hindi.'r, olistrvict, impede.
emperler, v.a. [en, j-eiie], to orna-
ment with (learls.
empetrer, v. tr. [I'm+L.* pastorium,
a clog for holding horses when at 'pas-
ture '], to entangle, embarrass, hamper.
4B
TOCABULAUT.
■•
I i
1
ompUer, r.a. to pile, stack ; s'empilei,
to pile up, rise up in a pile.
empire, s.m. [L. imperiiun], empi' \
rule, dominion.
emplir, v. a. [L. implere\, to fill ; s'em-
plir, to fill.
emploi, 8.m. , emplni/er], employmenti
use.
employer, v.a. [L. implicare], to era-
ploy, use, bestow, spend.
empoch^^r, v. tr. [pocke], to pocket,
to put into one's pocket.
empoiffner, v. a. to jfraap, seize, lay
hold of.
empoisonner, v. tr. [en+poiaon—l,.
potionem], to poison.
emport6, part, [emporter], hot, in a
passion.
emportement, s. m. [i"m porter],
wrath, anger, pa.ssion, rage, vioknoe.
emporter, v. a. [en. pnrter], to carry
away, take away ; s'emj/orter, to fly into
a passion, run away, get beyond control ;
get angry, lose one's temper, plunge, nish
for, attack vehemently.
empreindre, v.a. irr. [L. imprimere,
(conjugation similar to that of craindre),
to imprint, stamp, impress.
empreinter, 8.f. [empr'>indre — L.
impritnere], maYk, impression.
empressement, s. m. [empresser]^
eagerness.
B'empresser, v. ref. [/"n+prPSRer], to
go about eagerly, to bestir one's self.
ertiprunt, 8. m. [empnintcr], a bor-
rowing, loan.
emprisotiner, v. a. [em, prison], to
ImprisoM, confine.
emprunter, T.a. [L. imprmnutnare],
to borrow.
^mu, e, past part, [^moumir], moved,
affected.
en, 1. prep. [L. in], in, into ; while,
when (with pres. part.), like, as ; of (with
words of material); en eaoutehoue, of
india rubber (63, 6) ; en Chritien, as a
(yhristian.
2. pro. [L. inde], of him, of her, of it, of
them ; from — by him, etc.
encadrer, v. tr. (en -f cadre— It.
qundro], to frame.
enchainer, v.a len,chalne], to chain,
bind.
enchantement, 8.m. [enchanter— L.
incantare], enc!iaritnient, delight.
enchanter, v. tr. [L. iiicantare}, to
enchant, delight, charm.
enchanteur, tense, 1. s. [enchan-
ter], enchanter, enchantress.
2. adj. enchanting, bewitching.
en Clin, e, adj. IL. inclinw], inclined,
y>ronc, addicted, disposed.
encombrer, v. a. (L. in, ainmlug], to
obstruct, encumber, embarrass, load.
encore, l. adv. [L. hanc horam], yet
still, more, even, again, once more,
further, moreover, besides; encore «n,
one more.
2. conj. even, yet; encore que, even
though.
encouragrement, 8.ni. [encourager],
encouragenieiit, incentive.
encoiirager, v. a. [en, courage], to
encourage, stimulate ; s'encourager, to
encourage one's self.
enore, s. f. [L. encauatum], Ink.
endetter, v. a. [en, dette], to run
into dobi, involve in debt.
endolori, e, adj. [en, douleur], pain-
ful, aching.
endoinii,e, [past part, of li'fndormir],
sleeping, asleep.
ondormir, v. a. irr. [en-\-dormir],
(conjugated like dormir), to lull or rock
to sleep, to pi' ', to nleup ; n'eiulormir, to
fall asleep, go to sleep, slumber.
. endroit, s. ra. [eii+droU], place, p«»
sage, point, locality.
«4
VO(.'ABULARY.
^ner^e, s. f. [Ok. ivipyeia], energj'.
dnerglque, adj, i&nerure], cneriaretic,
vigorous.
enfance, s. f. [L. infantia], infancy,
childhood, childishness.
enfant, s. m. f. [L. in/antem\, child,
infant ; as a term of affection from an
older person, ' my dear.' See 34, 27.
enfantelet, s. m. [enfant], little child
(referred to in Littre's dictionary as an
obsolete diminutive of enfant).
enfantlllage, s. m. [en,fant], child's
play, childishness.
enfantln, e, adj. [enfant], chikHsh,
infantile.
enfariner, v.a. [«n,/artrM!J, topprinkle
with flour; s'enfariTier, to get covered
with flour, to powder as with flour.
enfer, b. m. [L. infemum], hell. (Pro-
nounce r.]
enfermer, v. a. [en+fernier], to shut,
ihut in, shut up, lock up, enclose ; con-
tain, comprehend, comprise.
enfilade, s. f. [enfiler, fil], row, file,
Buooeasion, series.
enfln, adv. [en^fin], finally, at last,
after all, In shoH, at all event<i, in any
case, well now !
enfiamm^, e, past part, [eiillammer] ;
on fire, aflame, ablaze, ignited.
enfoncer, v. a. [en, fondl to sink,
thrust, drive home, plunpe, burj-, stick,
drive.
enlourcher, v.tr. [Joiirche—l..furca],
to bestride, straddle.
S'enfillr, v. r. irr. [en+fuir], (conju-
g;ated like fuir), to run away, take flight,
escape, make off.
engflOUtir, v.a. and r., to swallow up.
engragement, s. m. [cwjayer—en,
gage], engagement, promise.
engrouffrer, v. a. in, gimffre—OV..
(t<Airo«], to en^rulf ; s'ewjouffrfir, to rush
into a narrow passage or blind alley (sai^l
of the wind).
engourdi, e, adj. [engmtrdh-], numb,
benumbed, torpid, heavy, 'lull
engourdir, v. a. [m, (jourdi—lj.^
gurdusl, to benumb, mako torpid, make
languid, enervate.
engotirdissement, «. m. [enjour-
dir], numbness, torpor, enervation.
enhardir, v. a. [?«, hardi], . em-
bolden; s'enhardir, to make bold, grow
bold.
6nigme, s. f. [L. cenigma], enigma,
riddle.
enlvrant, e, adj, [en, iwe], intoxi-
cating.
enjamb^e, s. f. [enjamber—en, jam-
be], stride.
enjamber, v. tr. and intr. [jambe], to
stride, walk over.
enlacer, v. tr. [en-^ hirer, from L.
laqueus], to entwine, ^lasp.
enlevement, s. m. [enlever], abduc-
tion.
enlever, v.a. [en+lever], to lift, raise,
carrj', carry ofl, rescue, remove, sweep
ofif.
ennemi, e, s. and adj. [L. inimic^i.^],
enemy, foe; hostile, unfriendly.
ennui, s. m. [L. ui ndio], tediousness,
weariness, exhaustion, duUnesiH, boihrr,
trouble. [Pronounce en nasal.]
ennuyer, v. a. irr. [enntii], to tire,
wear}', be tiresome, be tedious, teas',
annoy, bother; H'enninjer. lo bo tired, to
find things diill and uninteresting.
ennuyeux, se, adj. [cnnni], trouble-
some, annoying, tiresome.
6norme, adj. [L. enormia], enormous,
huge.
enormement, adv. [4norme], errone-
ously, hugely.
6nomait6, s. f. [L. nwrvu'tatem],
enormity.
enquSte, 8.f. [L. i7iquitiita\, in\ estiga-
tion.
enrichlr, v. a. [en, riche], to enrich,
make rich.
m
VOCABULARY.
I i ■! ■■ " I
enroiiler, v. tr. [rmU«r], to roll, fix,
fasten, twist.
enseignement, •. m. [enseiffner], a
lesson.
enseigner, v. a. [L. inp/jnare], to
teach, instruct, show, inforrn.
ensemble, l. .■ulv. [L. in simul], to-
gether, conjointly, at the same time.
2. s.m., the whole, collection, aggre-
gation, totality.
ensevelir, v. a. [en— L. $epelire]. to
put in a shroud, bnry.
ensevelissement, s. m. [mgevelir],
burying, burial.
ensoleillement, 8.m. [en, soleil], sun-
shine, brightness.
ensorceler, v. a. [en, sorcier], to be-
witch.
enaiiite, adv. [en-^-suite], afterwards,
next, then.
entasser, v. a. [en, tas , to heap, pile,
hoard, accumulate.
entendre, v. a. (L. intendere], to hear,
understand, mean ; entendre dire a, to
hear (any one) s.yv ; .I'entrii'lr/', to under-
Hiand one anotlier, l)e faiiiili.ir with, used
to, be skilful in, be a ju(l;,'e of, agree with ;
se taire i-ntcmirr, to be heard ; entendre
parler de, to hear tell of.
entendu, e, .adj. [\^. p. of entendre],
understood, .skilhjd, kno\ving; bien en-
tendu, of iMui-f'i;.
enterrer, v. tr. [e^i+terre], to bury,
inter.
entete, e, adj. [p. p. of entiter],
stublioni, self-willod, obstinate.
s'enteter, v. r. [en, a^te], to become
aLubborn, be itif;tlu.ited with, tak<' a
strong fancy to, determine oVistinately.
enthousiasrae, s. m. [Gk. ivdov^ia-
«ju6v], enthusiasm.
entier, ere, adj. [L, inteijer], entire,
whole, complete, total.
entierement, adv. [entier], entirely,
wholly.
entortiller, v. a. [en+tortiller\, to
wrap, roll about, wind, coil, twist.
entourer, v. a. [en, tour], to enclose,
surround.
entrain, 8.m. [entratner], enthusiasm,
spirit, ardour, "go."
entrainer, v.a. [eti+tralner], to carry
aw.ay, sweep oft, hurry away, drag along,
draw, bring, bring on.
entre, prep. [L. inter], between,
among, in.
entre-balUer, v.a. [entre -\-haV lev],
to half-open, open slightly.
s'entre-choquer, v. r. [entre+cho-
quir], to knock, clash, beat, dash against
one another.
entre-croiser (s), v. tr. [entre +
eroiser], to cross one another.
entree, s. f. [entrer], entry, entrance,
entering, beginning.
entrefaites, s. f. plu. [entre +/aites],
interval, meantime ; used only in the ex-
pressions sur ces entrefaites, dann ces
entrefaites, in the meantime, under these
circumstances.
entrepont, s. m. [entre+pont , the
space between docks; dans I'entrepont,
between decks.
entrepot, s.m. [entreposer — L..i)au-
sare], warehouse, emporium.
entreprendre, v.a. irr. [entre+pren-
dre], (eonju^jated like prendre) to under-
take, attempt, take in hand, take upon
one's self, to attack, fall foul of.
entrepreneur, s.m. [entreprendre],
contractor; undertaker.
entreprise, s. f. [entreprendre], en-
terprise, undertaking.
entrer, v. n. [L. intrare], to enter,
come in, get in, step in ; entrer en manage,
to begin house-keeping. [Conjugate with
Stre.]
entretenir, v.a. irr. [entre+tenir\,
(conjugated like tenir), to hold, hold to-
gether, keep up, maintain, converse with,
entertain.
40
'( i,
i4uiiiu,i^)mi^vk*ij&i
?ffi32OT7!!2?^?W»s«?^3
VOCAnULARY.
entrptlen, s. m. [entretenir], keopin^r
in repair or order ; conversation.
entretienne, pres. subj. c -ntretenir.
entrevoir, v. a. irr. [entre+vovr],
(conju{,'ated like voir), to have a jrlimpse
of, peep at; to discover a little of, have
misffivings, foresee.
entr'ouvrir, v.a. irr. [entre+oumir],
(conjugated like couvrir), to open a little,
to half open.
envahir, v. tr. [L. invadere], to in-
vade, penetrate, to go into or throu'rh.
envelopper, v. a. [en, O. F, veloper],
to envelop, wrap up, cover, fold up, en-
close.
enverral, lat Ring. fut. of envmjer.
enverrais, cond. 1st sing, of envoiier.
envers, prep. [L. inveri'iis], towards,
to, against.
envi, (a 1') adv. [L. invitus], in rivalry,
onvie, s. f. [L. tnutrfm], envy, desire,
wish ; avoir envie de, to have a mind to.
envier, v. tr. [enwe], to envy.
environ, adv. [en. + virer], in the
neighbourhood of, about, nearly.
environs, s. m. plu. [en, virer— L.
viria 'ring'], environs, vicinity, neigh-
bourhood.
' nvisager, v. a. [en, nsage], to look,
Btn le in the face, eye, face.
envoi, s. m. [e7ivoi/e.r], sending, thing
sent, parcel, package, packet, envoy.
envolement, s. m. [(nvoh-r], flight,
flying away.
S'envoler, v. r. [en + roler], to fly
away, take wing, he carried off.
envoyer, v.a. irr. [L. in, via], to sotid,
forward, transmit; envoyer cherclirr, to
send for.
epais, se, adj. [L. .spisnus], thick.
epancher, v.a. [L.« expandicare], to
pour out.
epanouir, v. a. [L. expandcre], to
expand, smooth, brighten up; x'dpanouir,
to bloom, expand.
epanouissement, s. m. \fpanmirr\
blowing, expansion, unfolding, blooming.
eparg'ne, s. m. [eparnner], economy,
saving.
eparg-ner, v. n. [oiigin unknown], to
save, lay up, lay by, sMare, economize.
erarpiller, v.a. [I,, ex, impiUo], to
scatter, strew abnut^, spread, throw lif-re
and there; ^parpilU^ scattered; dishevel-
led.
epatUe, s. f. [L. spatula], shoulder,
epave, a. .f. [L. expavidun], waif.
epee, s. f. [L. !spath«], sword.
epeler, v. tr. irr. [O.F. eapeler, O.H.Q.
spellon], to 'ipell [<'/(■«— before e mute.]
eperdu, e, adj. [O. F. t-Kpcrdre], dis-
tracted, dismayed, aghast, bewildered,
frantic.
eperdument, adv. [i^herdn], dig-
triictedly, despcmtel.v, wildly, frantically.
epice, s. f. [L. xp cie.!], spice.
epicJer, s. m. [epicej, a grocer.
ppier, v. tr. [0. H. G. spehcn], to spy,
watch for.
epineux, euse, adj. ['<pine — L.
S}>ii)ii\, thorny, prickly ; knotty.
Gpiiig-le, s. f. |L. !:i'>'niila], pin.
eping-ler, v.a. [»<// (/(/;/.'), to pin.
epitre, s. f. [l,. "jn's-to/a], epistle.
eplucher, v.a. [e, j>eliiche--L.'' piluc-
ciiis'], to pick, clean, sift.
epoilge, s f. [L. sjHiniiui], sj>oiige.
epong-er, v. tr. ('poni/c], to sponjre.
epoquo, 8. f. [Ok. 67rox>/1. L'pov.h,
pci'ioil, time.
^pousee, s. f. [rpousi'r], bride, wife.
epouser, v.a. [L. fiivnmre], to marry,
wed.
opousseler, v. a. [m, pon.ise -L. put-
vis], to dust,,wi))e off the dust.
^pouvantable, adj. [i^ pnn ranter —
L. exi'nvditare], frightful, dreadful, tro
mendous, awful.
47
VOCABULARY.
|i'
h ,5
'
1^*1
.J ;;i,j
h
^poux, s. m. [L. dponstts], husband ;
plu. man and wife; ^poiisf, wife.
s'^prendre, v, r. irr. [i+prendre], to
become enamoured.
^preuve, s. f. [4prouver], trial, proof,
test, ordeal, experiment.
epria, e, past part, [^prendi-f], taken,
smitten, captivated, taken up with, in
love with.
eprouver, v.a. l^+prouver], to try,
prove, feel, experience.
epuiser, v.a. [i-\-pui^er], to exhaust.
equipage, 8.m. [^q«ipe>— Golh. nHp],
crew.
equiper, v.a. [S, Goth.,«/ap], to equip,
ft out, stock, furnish.
equivoque, adj. [L. equivoctut], equi-
vocal, ambijfuous, doubtful, uncertain.
erailler, v. tr. [L.* exrallare], to un-
ravel, fret, rub, wear away, scratch.
ermite, s.m. [L. eremita], hermit.
errer, v. intr. [L. errare], to wander,
stray.
es, est, pres. ind. 2nd and Srd sinpr. of
itre.
escabeau, s.m. [L. scahellum], stool.
escalade, 8.f. [it. scalata], a climbing
over or scaling of a wall.
escale, s.f. [It. scald], putting in of a
ship at intermediate stations ; avee excale
d, touching at.
escalier, 8.m. [L.* scalarium], stair-
case, stairs.
escarpolette, 8.f. lit. scarpoletta],
swing.
escogrifife, s.m. [derf], one who takes
boldly without ivsking, a sharper, rogue,
rascal, ' shark,' iil-looking fellow.
escorter, v.a. [eseorte — It. ncorta], to
escort.
espace, b. m. [L. ipatium], space,
room, place, volume.
eopdce, s.t. [L. apeeiea], spedes, kind,
■oru
esperance, 9.f. [ispirer], hope, con.
fldence, expectation.
esperer, v.a. [L. sperare], to hope,
expect, trust. [g«p*r-before e mute.]
espoir, 8.m. [L.* upereo], hope, expect-
ance.
esprit, s.m, [L. gpiritus], spirit, soul,
mind, intellect, intelligence, wit.
esquisser, v.a. [It. schizzo], to sketch,
outline.
essayagre, s.m. [essat — L. exagium],
trying on.
essay er, v.a. [essai—L. exagium], to
try, try on, essay, attempt.
essentiel, lie, adj. [L. eagentialin],
essential ; essential, s.m., the chief thing,
the main point.
essentiellement, adr. [estentiel],
essentially.
essouflfle, e, past part, [et+touffler],
breathless, out of breath.
essouffler, v. tr. [souffler], to put
out of breath.
essuyer, v.a. [L. exsiiccare], to wipe
off, wipe away ; to sustain, bear, undergo,
experience.
est, 3rd sing. pres. ind. of itre.
est, s.m. [Teut.], east.
estampe, 8.f. [It. stampa], print, en-
graving, cut, stamp.
estimer, v. tr. [L. cestimare], to esti-
mate, esteem, respect.
estomac, s.m. [stomachus], stom-
ach, [e is not pronounced.]
estropier, v. tr. [It. ttroppiare], to
maim, cripple.
et, conj. [L. et], and; et.. .et, both
and. [t is never pronounced.]
6tabli, s.m. [^tablir], bench (of tailors),
etablir, v.a. [L. dabilire], to establish,
set, fix, erect, set up, institute ; g'itablir,
to settle.
^tage, s.m. [L.* statieum], 8tory, floor,
flight of stairs.
VOCABULARY.
lope, con-
to hope,
ite.]
)e, expect-
pirit, soul,
it.
to sketch,
ezagium],
%gium], to
sgentialin],
bief thing,
[ettentiel],
i+gouffler],
r], to put
•e], to wipe
, undergo,
Hre.
print, en-
re], to esti-
iMfi], stoni-
)piiiare], to
.et, both
|d.l
(of tailors),
,0 establish,
J ; g'itablir,
story, floor.
^talt, ^talent, dtant, see conjuga-
tion ot itre.
etalagre, s.m [Staler], display, shop-
window, stall.
Staler, v.a. [ital—O.U.O. stnl], to ex-
pose for sale, to put in the shop-window,
to spread out, display, parade ; n'^taler,
io be displayed, spread out.
6tambot, s.m. l^tain (0. F. ettant,
standing) + bord], stern-post.
6tat, B.ni. [L. stafim], state, condition;
coup d'Etat, bold stroke of state policy.
6t6, past part, of etre.
6t6, 8.m. [L. ceatatfim], summer.
6teindre, v.a. irr. [L. exgtinguere],
(conjugated like craindro), to extinguish;
g'Heindre., to be extinguished, go out, die
away, diminish, decline.
6teint, e, [part, iteindre], extinct,
dead.
6tendre, v.a. [L. extendere], to spread,
stretch, expand, distend, lav out, lengthen,
prolong, draw out.
6temel, le, adj. [L. cetemaliii], eter-
nal, everlasting.
etemellement, adv. [itemel], eter-
nally, forever.
6tinceler, v.n. ytincelle—L. gcintiUa],
to sparkle, flash, gleam, glit.ter.
^tirer, v.a. [(-\-tirer], to stretch, draw
out ; g'Mrer, to stretch one's self.
6tofFe, s.f. [Ger. ftoff], stuff, cloth.
^tolle, s.f. [L. gtella], star, star-wheel,
reel (in spitming).
etoUer, v. tr. [etoile], to star, be-
spangle, cause to twinkle.
^tonnant, e, adj. [pres. part, of
Honner], astonishing, wonderful.
6tonn^, e, adj. [iton7ier], astonished.
<^tonnement, 8.m. | dtonner], astonish-
ment, amazement, admiration, wonder.
«5tonner, v.a. [L. ex, tonare], to astoa-
ish, amaze, startle ; g'^tonner, to be siston-
ishcd, amazed, startled.
(^touffer, v.a. and r.n. fOk. tv*o<1, to
Buflocate, stifle, choke.
^tourdi, e, l. adj. [^tourdir, «r -f L.
torpidus], giddy, light in the head,
dazzled.
2. s., madcap, romp, raitle-head.
etourdir, v. tr. [L. extnrjndire], to
stun, daze, make dizzy or giddy.
Strange, adj. [L. extraneug], strange,
odd, queer, novel, uncouth.
6trangement, ad. [Strange], strange-
ly, oddly, queerly.
Stranger, s.m. and adj., dtrang^re,
f. [L.* extranearitis], stranger, strange,
foreign, alien.
^trangler, v.a. and v.n, [L." utmngu-
lare], to strangle, throttle, choke, stifle,
suffocate.
^trave, 8.f. [Du. steven], the stem (of a
ship).
etre, 1. v.n. irr. [L. esse, fiti, stare\
(Hant, AU, je ««»>, je frm, je serai, qve je
soig), to be ; ils ^taient, they were ; etre
en visite, 53, 13.
2. s.m. creature, being.
^treinte, s.f. [('treindre—L. gtrinijere],
knot, clasping, pres^sure, embrace.
^troit, e, adj. [T.. strictv.i], narrow,
tight, straight ; d Vitroit, confined, with-
out room enough.
etroitement, adv. [ctroit], narrowly,
closely, intimately.
etude, s.t. [L. ntvdium], study.
etadier, v.a. and v.n. [itude], to
study.
eu, eue, past part, of avoir.
eurent, past def. .Srd p!u. of avoir,
Europe, s f. [L. Kuroja], Europe,
eut, etlt, see conjugation of aiWr.
exix, pera. pro. disjunctive [L. illog],
them, they.
s'evanouir, v.r. [L. ex, vanus], to
faint, swoon, vanish.
eveill*^, e, adj. [^veiller], awake,
alive, living, brisk, sprightly.
48
msm
VOCABULARY.
Ill';
:«
■f: «l
dveillor, ▼. a, [L. exvigilare,], to
waken, rouse ; i^ivtiller, to awake, wake
up, j;et animated.
eveneiuent, s.m. [It. evenimento],
event, occurrence.
eventail, s.m. [tiventer, vnnt], fan.
evente, e, adj. [vent], fanned; giddy,
litfht-headed, rattle-brained.
eventer. v. tr. [tv/ii], to fan, air,
ventilate, brinsr to light, divul^je.
eventrer, v. tr. [ventre, L. ventrem],
to disembowel ; to empty out.
eveque, s. m. [L. episcoimit], bishop.
s'evercuer, v.r. [v(utu\, to struggle,
strive, exert one's self.
6videmmeiit, adv. [evident], evident-
ly, manifestly, o.learly, plainly, obviously.
evident, e, adj. [L. rviiimt/'in], evi-
dent, manifest, plain, clear, obvious.
eviter, v.a. [L. evitare], to shun, avoid,
evade.
exact, e, adj. [L. exactus], exact, ac-
curate, correct, precise, punctual. [Pro-
nounce ^-gzakt.]
exactemenfc, adv. [exncte], exactly.
exactitude, w. f. [L.* cxactltJtdo],
exactness, punctual itv,ro,i;ularity, prompt-
ness.
exag-erer, v a. [L. exauf/erarc]. to ex-
aggerate, magnify. [pxag>.'r- before e mute. ]
s'exalter, v.r. [L. cxallare], to become
excited.
examen, a. m. [L. examen], examina-
tion.
examiner, v.a. [L. examinare], to ex-
amine, inspect, consider, inquire into,
survey.
exasperatiou, s.f. [L. exasperation-
em], exasperation.
exauoer, v. tr. [L.* exaltiare, L.
altiix], lo hear, listen to, grant.
excellent, e, adj. [L. excelletitem],
excellent, worthy.
except^, prep. [excepter—L. except-
are], except, exoepting, but.
excds, •• m. [L. excexnui], exoeo,
extreme.
exciter, v.a. [L. exdtare], to excite,
provoke, arouse, irritate, urge, stimulate,
encourage, spur, inflame.
excAamabion,s.t.[L.exclamatinnem],
exclamation, cry.
exclamer, v.r. [L. exclamare], to eX'
claim, cry out.
exolusif, ve, adj. [exelution — L.
«!a;ci'?(.s?'on^m], exclusive.
excursion, s.f. [L. excur'<ionem], ex-
cur.sion.
excusable, adj. [eoecuse], excusoAile,
pardonable.
excuse, s.f. [excuner], excuse, apology.
excuser, v.a. [L. excus'ire], to excuse,
pardon, bear with, exculpate.
execrer, v. tr. [L. execrari], execrate
detest.
executor, v.a. [L.* executare], to exe
cute, perform, accomplish, carry out
ai hieve, fulfil ; s'exi'.cuter, to comply,
yield.
execution, s.f. [L. exeeutionem], ex-
ecution, accomplishment, performance,
achievement.
exemple. s. m. [L. exempluw], ex-
ample, pattern, model ; par example.
for instance ; indeed !
exempt, e, adj. {L. exemptus], ex-
empt, devoid, free.
exercer, v. tr. [L. exercere], to ex-
ercise, train, practise.
exlialer, v.a. [L. exhalare], to send
forth, exhale, breathe, emit, vent.
exiger, v.a. [L. cxii/ere], to exact, m-
quire.
exil, s.m. [L. exilium], exile, banish-
ment.
exile, 9.m. [exil], exile.
exiler, v. tr. [L. exilare], to banish,
exile.
existence, 3.f. [eonster—L. exttUre],
exLiteuce, beinj;.
rimx], exoen,
ire], to excite,
rge, stimulate,
clamatimvjn],
arnare], to ex«
jxclution — L.
ursionem], ex-
se], excu8a«>le,
tcuse, apology.
ne], to excuse,
te.
ron"], execrate
cutare], to exe
)h, carry out
r, to comply.
icutionem], ex-
, performance,
xemphim], ex-
par eximple,
exemptug], ex-
vereere], to ex-
alare], to send
it, vent.
!], to exact, ra-
I, exile, banlsh-
re], to banish,
sr— L. exittere],
VOCABULARY.
exl3ter, v. Intr. [L. exittere], to exist.
expausif, ive, adj. [L.« expansumn],
expansive, joyous, free, exuberant, de-
monstrative.
expansion, s.f. [L. expansione)n], ex-
pansion, outpouring:, expression, p' .tion,
hei;,'htened feelinif, joyousness, demon-
stration.
experience, s. f. [L. experientia],
experience.
explication, s.f. [L. expUcatiotiem],
explanation, interpretation.
expliquer, v.a. [L. explicnre], to ex-
plain, express, declare, expound ; s'expli-
quer, to explain one's self, have an
explanation, be explained.
exploit, 8. m. [L. explicitum], exploit,
achievement, deed.
explorer, v. tr. [L. exjHorare], to
explore.
explosion, s. f. [L. explosionem], ex-
plosion, outburst.
o-xposer, v.a. [L. expaumre], to ex-
pose, show, exhibit, endanger, venturo.
expr6s, esse, adj. [L. expressus],
express.
expressif, ve, adj. [L. expresdvus],
expressive.
expression, s.f. [L. expremonem],
expression.
exprimer, v.a. and v.n. [L. expnrn-
ere], to express, declare, recite or sing-
with expression.
exqais, e, adj. [L. exquisitus], exqui-
site.
extase, B.f. |Gk. exo-Tao-is], ecslacy,
mpture.
S'extasier, v.r. [exta^se], to be in rap-
ture, to be enraptured, to be in an ecs-
tacy.
extenuer, v. tr. [L. extenuare], to
extenuate ; s'extinuer. to become weak.
exterieur, l. adj. fem. [L. exterioiem],
exterior, outward, external.
&1
2. a.m. exterior, outside, outward ap-
pearance.
extraordinaire, adj. (L. cxtrmrdiii-
ariax], extraordinary, unusual. (Pro-
nounce ex-tra-or—.]
extreme, adj. [L. extremuKl extreme.
extremlte, s.f. [L. extremitalem], ex-
tremity, extreme, excess.
exulter, v.n. [L. exuttare], to exult.
F.
fabrique, 8.f. [L. fabrica], factory.
face, H. f. [L. faciei], front, fore part,
face ; face a /acn (de), face to face ; Jul re
face a, to face ; en face, opposite, across
the way.
fache, e, adj. [fdcher], angry, dis-
pleased, sorry, vexed.
faclier, (Prov. /uKtiger — L. faMdi-
urn], to make angry, olYend, \ ex ; to make
sorry ; .se joclicr, to be an,i,'-ry, ;;et into a
passion, be otfeiided.
facheux, se. adj. [fdcher], trouble-
some, annoying, vexations, disagreeable,
grevious.
facile, adj. [L. facilix], easy, ready.
facilite, s. f. [L. facilUatem], facility,
ease, rcinliness.
faeiliter, v. tr. [It. facUitare], to faci-
litate.
fa^on, s.f. [L-./'af^'on-'ml, make, shape,
fa-hirii, way, manner, mode, sort, kind;
fi!r;>ii de more, mode of life ; (iilu.) cere-
mony, ' fuss' ; faire dcts faqonn, to make
objections.
facteiir, s. m. [L. Jactorem], letter-
carrier, postman.
factotum, s. m. [L. fac+totum], fac-
toLnm ; one who does ever\ tiling.
fade, adj. [L. vapidun], insipid, un-
savourj', tasteless, heavy, dull.
fadeur, s. f. [fade], insipidity, silli-
ness, tastelessuess, silly talk.
VOCABULARY,
fagot, 8. in. [rfe?*.?], t\rc\vood, a stick of
firewood ; /aire du fayot, to gather or
nmke firewood.
faible, adj. [L. Jtehiliit], weak, feeble^
faint, helpleuH ; u. m. weakness, frailty.
faiblesse, a. t. [faible], weakness, de-
fect, foiljle.
faiblir, v. n. \ faible], to become weak,
Blacken, ;five way.
faillir, v. n. irr. | L. failure], i/'aillaid,
Jailli, je faux, je faillh, je faudrai), to
err, miss, fail, be on the point of, to bo
iackiny, come short.
faim, 8. f. [L. „'a7He>s'], hunger ; avoir
faim. to be hungry, [m is never pro-
nounced.]
faineant, e, adj. and noun [fait +
niunt, L.* necentevi, neo+entein, pres.
part, of mim)], an idle, lazy person, use-
less character.
faire, v. a. irr. [L. facere], (faisant,
fait, je fain, je fin,je ferai, quejefaase,
to make, do, tell ; ^tre fait puur, to be
intended or calculated to ; ne faire la
barbe, to shave ; faire le menage, to do the
housework; faire I' aiun&ne, to give alms,
to give to the poor ; faire des oris, to y i-ll,
yelp ; faire des raisona a, to reason with,
remonstrate with ; il fait fruid, the
weather is cold ; que faire ? what is to be
done? faire pevr d. to frlLrhten ; faire la
Charlie, to give charity ; faire la euixine,
to cook ; il Jait beau, it is fine weather ;
faire la lecture, to read, give a reading;
se jaire tuer, to get killed ; faire le ser-
vice, to serve as a waiter ; se faire, to be-
come, to grow into, to get to be ; faire
bon (imp.), to lie pleasant.
faisant, pros. p. ot faire, making.
faisons, 2nd plu. pres. ind. ot faire.
fait, 8. m. [L. J'acluiii], fact, act, deed,
case; itre ati fait de, to be acciuainled
with, to bo aware of ; tout dfait, entirely,
completely, quite; iti fait, yes, indeed,-
de fait, indeed, in truth ; par le fait, in-
deed ; etre nonfait, to be in bis line.
fait, e, past p&rt. [L. /actus], ntade,
done, fit, qualified.
faix, 8. m. (L. fascio], burden.
fakir, s.m. [Arab, faqia. * poor'], fakir.
falaise, s. f. [O.H.G. >r/(«,(j, cliff.
falbalas, s. m. [lUsrJ] furbelow,
flounce,
fallait, imp. ind. 3rd sing, of falloir.
falloir, V. imp. irr. [L. fallere], {Jallu^
ilfaut, il falltt, il faudra, qu'il faille),
must, should, ought ; to be necessary, be
obhged, need, want.
fallu. past part, of falloir.
fameux, se, adj. [L. famos^ig], fa-
mous, famed, celebrated, renowned, noto-
ri<,iii.s, capita!, excellent.
familiarite, s. f. [L. familiar itatem\,
familiarity.
familier, 6re, adj. [L. favniiaris],
familiar, free, intimate, unconstrained.
famille, s. f. [L. familia], family ; en
fa,viille, at home.
fane, e, adj. [fa^ier], faded.
faner, v.a. [L./cf/mw?], to spread grass,
fade, tarnish.
fanfaron, 1. adj. fern, fiinfaronne,
[Sp. ianfarron], blustering, boasting,brag-
ging, swaggering.
2. s. blusterer, boaster, swaggerer, brag-
gart, bully.
fantaisie, s. f. [It. fantasia], fancy,
imaginative fancy, odd fancy, fantastical-
ness.
farcir, v. tr. [L. farcire], to stuff.
fardeau, s. m. [origin unknown],bur-
den, load, weight.
farfaclet, o. m. [origin unknown], elf,
goblin, spirit.
farouche, adj. [L. feroccm], wild,
fierce, unsociable, shy.
fascinateur, trice, adj. and noun
[fasciner — L. fascinare], fascinating,
tempting.
fasciner, v. a. [L. fascinare], to faaci-
nal/e.
63
n
/actus], made,
turdon.
, 'poor'], fakir.
Imi], cliff.
rJ] furbelow,
linfe'. of falloir.
allere], (jallu^
I, qu'il faille),
i necessary, be
oir.
famosuti], fa-
Jiiovvneil, noto-
miliaritatem],
p. Jamil i aria],
oriHtrained.
aj, family ; en
ded.
0 spread yrass,
anfaronne,
3oastin^%brag-
a8-},'erer, brag-
taida], fancy,
i, fantastical.
, to stuff,
fi known], bur-
n known], elf,
•ocem], wild,
j. and noun
fascinating,
are], to fasci-
Vot'ABULAKY.
fasslons, 2nd plu. pres. eubj. ol/aire.
fastidieux, ae, adj. [L. jaMdiosiu],
irksome, tedious, wearisome.
fat, 1. adj. [L. fatuuii], foppish.
2. 8. fop, d.uidy. [t is pronounced ; fat
has no fern, form.]
fatal, e, adj. [L. f alalia], fatal.
fatalement, adv. [fatal], fatally.
fatigant.e, adj. Ifatiguer], fati^fuing,
tiresome.
fatigrue, 8. f. [fatiffuer], fatigue, evil,
liardship, weariness.
fatiguer, v.r. [L. fatigare], to fatigue
one's sell", tire one's self.
faubourg-, s. m. [L* forig + bnr^m],
faubourg, suburb, quarter.
faucher v. a. [L. falcare], to reap,
mow, cut down.
faudra, faudrait. Sue falloir.
fausser, v. a. [L. falmre], to bund, be
warped, perverted; ,ve fatisner, to dis-
guise, change, alter, make luLse.
faut, 3rd sing. pres. iiid. of falloir.
faute, s. f. [L.*/«;<!/i'rt], fault, mistake,
error, want ; fairc faute, to fail ; to be
missed.
fauteuil, s. m. [O.H.G. /aZistwo;], arm-
chair.
fauve, 1. adj. [O.H,G. falL], reddish,
tawny.
2. 8. m. the tawny colour,
3. 8. m. animals of such colour -deer,
roebucks, etc.
fauvette, s. f. [fauve], warbler.
faux, 1. adj., fern. fa.VLSse[L.fabaluii\,
ndse, untrue, erroneous, wrong, counter-
feit, mock, sham.
2. adv. false, out of tune.
favour, s.f. [L. faoorem], favour, boon,
interest.
favorable, adj. [L. favorabili,s], fav-
our.ible.
favori, te, adj. [It.fuvo'nte], favourite.
53
f^brtle, adj (I
feverish.
fehiilin], febrile,
f^e, s.f. [h.fata], fairy.
feerie, 8.f. (,/^«], fuiry-.irt, enohar.t-
ment, fairy-tale, fairy-land.
foignit, 3rd sing. pret. def. otfeiiidre.
felndre, v.a.irr. lL.fLn!jerr](feianant,
fevit, jejeiiu, je feinnix, Je feindrai, que
jefeijne), to feign, dissemble, pretend.
fdlicitd, s.f. [L. felicitatein], happi-
ness, bliss.
femelle, 8.f. [L.*femella-L.femina].
female. '
f^miniuito, s.f. [fdmimn-L. f^min-
inua], womanishness, womanish fondness.
femme, s.f. [L. femina], womnn, wife,
married woman; femme de m&nage,
housewife; femme de charge, house-
keeper.
fendre, v.r. fL. fimlcre], to cleave
I'urst asunder, split, gape; se fendre, to
burst, break.
fonetre, s.f. [L. fenestra], window,
casement.
rente, s.f. [fenare], split, crack, slit,
chink, crevice.
fer, s.m. (L. ferrum], iron ; shoe (of
horses).
ferez, 2nd plu. fut. off aire.
ferme, l. adj. [L.firmiis], firm, steady,
fast.
2. s.f. farm, farm-house.
ferxiior. v.a. [L. Jirmare], to shut,
slv • u[), faaton, close, close up.
termete, s.f. Ih.jirmitatem], firmness,
constancy, steadiness, steadfastness, sta-
bility.
feroce, adj. [L. ferocnn], fierce.
ferrer. v.a. [L. ferrare], to bind, hoop,
with iron ; ferrer un cheval, to shoe a
lioi'se ; ferre a (jhv;e, shod for ice ; well
prepared (slang).
ferule, s. f. [L. ferula], ferule, rod.
festin, s.m. [O.W.feste], feaat, baoquet.
VOCABULAUY.
WW'
m
fAte, 8.f. IL.festum], holiday, foHtivnl,
celebration, aaiiifB day, festivity, feast,
merry-nuikiiiir; jour <U sa Jite, om-'s
liirth-day.
feu, a.m. [L. foim»], Are.
feuille, s.f. |L. folium], leaf, sheet.
feuilleter, v.a. [jt'uiU(t--/euiUf], to
turn over (the loaveb of a liooU).
f^vrier, s. m. [L. J'ebrtiarius], I'll)-
ruary.
fiacre, s.m. [St. Fiacre, an hotel in
Paris, A, I). KilO: the iirst carriages U>r
hire were stntioned tliere], a hack.
flan9ailles, s.f. pi, [fiance -jicr—L.
filere], betrothiny:, afflancing, en^'a;c-
nient.
flanc^, s.m. feni. fiancee, Ifiam-i'],
person afliant'cd, betrollied.
flcelle, s.f. [L. Jiiuin], paolc-thrtad,
twine, strinfj.
fichu, s.m. [origin unknown], neclier-
chief, flchu.
fiddle, adj. [L. fuh'lin], faithful, true.
fid^lit^, s.f. [L. fuielitatevi], fidelity.
fler, fl^re, adj. [L. fei-us], proml,
high-spiriliMl, haughty, bold, gallant,
grand ; hii^'-h, fierce.
fierement, adv. [.//<'/•], proudly, arro-
gantly, haughtily.
fiert^, s.f. \\j.feritittnn\, pride, haugh-
tiness, arrogance, boldness,
fi^vre, s.f, [L. febrix], fever, feverish-
ness, restlessness, in(|ui' tude.
flevreux, se, adj. [fibm-e], feverish.
flg'er, v.a. [L. fiji-ra], to congeal, freeze,
stiffen, liunlen,
figure, s.f. [L. flgura], figure, form,
shape, countenance, face.
fil, s.m. [\j. filwm], thread. [Pronounce
the L]
filer, v.a. and v.n. [fd], to spin ; to
rope, file, be off, to go away in file, to pay
out or slip (cable) ; to glide, shoot, run ;
Ufaut filer, we must be off.
fllle. s.f. I L. //ml, girl, diuighier, maid.
flllctto, s.f. [file], hi:-.-^, young girl,
maid.
fll.s, s.m. [\j. flhtx], son.
filtrer, v. intr. [fltre—'L* ftltruni,
felt], to lilter, strain, penetrate through.
fin, s.f. |L. fiiix], end, ( (.neltisi<'ii, ter-
niiiiaiii'M, issue ; « la /in, at liisi , at Icngili,
in the 1 lid ; a aeule fin de, for the sole
IMUpose of.
fln, 'J, adj. [L. finitux], Ihio, thin, deli-
cate, shrewd, sly, sharp, keen, cunning,
fluir, v.a. and v.;i [L.y//i(Ve], to finish,
comjilete, eiid, tciKiinate.
flole, s.f. IL. jhUila], vial.
tit, 8rd sing. i)ret. def. otfmre
fixe, adj. L. fxus], tix.d, settled,
steady, certain, stalionaiy.
flxement, adv. [fxe], fixedly, steadily.
tixer, v.a. [ji.ie], to fix, ftisten, settle,
determine.
flacon, a.m. [L.* fiasco], flagon, small
l)(jttle, ^'ial.
flageoler, v. tr. [L. fiauia, through
the I'rov.], to tremble, sli.dve (of the
knees).
flagranfc, e, adj. [L. y/nwa?Uc»n], fla-
grant.
flairer, v. tr. |L. fiuijrnre], to scent
out ; to sniff, smell.
ilauiand, e, adj. and noun, Flemish,
riemiiig.
flnmbant, e, adj. [fmnber], V)laziim,
llamiiig, biiuht, brand-new; flaitibant
neiii, braiid-!ic\v.
Ila.mbeau, s.m. [fiambc-Ij. fiain-
inula], flambeau, taper, torch.
flaiiiber, v.n. [jlambe], to blaze, flame,
be inllamed, light up.
flanc, 8.m. [L.fiaccus or O.H.G. fian-
cha], flank, side ; en plein jlanc, full in
the ribs.
flaner, v. intr. [Jlandrer, from the
Cxech], to lounge, loiter, loaf, saunter.
b*
mmsmmmm
rmmmmmmwmmn
▼OCABULARY.
tfhter, maid.
J.* Jiltnim,
0 thioujfli.
i;liisi<'ii, ter-
t,at lt'n;,'ili,
for the aole
', thin, deli-
, cunning.
e], to finish,
'.(I, settled,
ly, stcadil}.
sten, settle,
agon, small
a, through
Ive (of the
aiUem], fla-
], to seem
1, Flemish,
r], blazinu,
llainbant
-L. ilam-
laze, flame,
,H.G. fian-
■tic, full in
from the
iaunter.
flAnerie.H.f. [fldtvr], lonn^'ing. saunt-
ering, loitering.
flaneur, se, wlj. and noun [fidntrl
Idler, loafer, lounger, loiterer.
flaque, H.f. [Flem. vlaque], puddle,
pool.
flatter, v.*. [O.II.O./az, 'united'], to
flatter, fondle, pat.
flatteur, se, adj. and noun [JUdter],
flattering ; flatterer.
fldau, 8.ni. {h.jla;jeUum], Hail, scourge.
fl6che, H.f. [iA.ll.G. jlUgch], arrow.
fl^chir, V. intr. [L. jUcUre], to bend,
bow, give way, yield.
fl^trir, v.a. [L. flaccere], to wither, dry
up, blight, blaat, tarnish, blemish, sUin,
dishonour.
fleur, 8.f. (L. Jlorcm], flower, bloom,
blossom; dyfewr de, even with, level with.
fleurl, e, part. [Jleurir], flowery, in
bloom, covered with flowers.
fleurir, v.n. [L. Jlorere], to flower,
blow, bloom, blossom, flourish, prouper.
fleuve, a.m. (L. Jluviun], river.
floriseant, e, adj. [doublet of 'Jleuris-
»a7i< '], prosperous, flourishing.
flot, B. m. [L. fiuetvu], wave, flood,
water.
flotter, y. tr, [flot], to float.
flotteiir, B.m. [flatter], a raft.
flottille, s.f. [flotter], fleet, flotilla.
flut^, e, adj. [fiiktt—L*flaxUd\, like a
flute ; soft and low.
foi, 8.f, [L. fidem], faith.
foin, 8.m. [L. Joenum], hay.
fois, B.f. [L. vicem], time (repetition) ; d
la foit, all together, all at once; deux
fois, twice. [Pronounce foi; de foi-z-d
autre.]
foiatre, adj. [foi], giddy, wild.
folie, 8. f. [foi], madness, folly, lunacy,
h-enzy ; piece of folly.
folle, fern, of fom.
folloraont. ftdv. [fnl], madly, foolishly,
extravagantly.
fond, a.m. [L./«'((fTi<i|,l)otl()ni,o'r"iind,
foundation, h.-'.-iit, furth.-r ond ; cm fond,
in the main, at (thei bottom, at heart,
background ; faire fond, to form a \m-k-
ground.
fondre, v.a. (L. fundere], to nult
down, melt away, dissolve, burst,
font, pres. ind. ."{rd plu. of faire.
fontaine, 8.f. [L.'fonLfna], fount»in,
spring, font.
force, s.f. [L.*forti'i], strength, might,,
force, power ; d force de, by dint of, by
strength of.
forceraent, iwiv. [frtred], forcibly, by
force, compulsively, necessarily.
forcen^, e, 1. adj. [L. forin, 'out of,
Ger. Sinn, 'mind'], furioua, mad, en*
raged.
2. 8. madman.
forcer, v. a. [fon-r], to force, compel,
oonslruin, break open, break through.
forestier, 6re, adj. [o. F. forest ~-F.
forSt], forest ; of forests, of forestry.
for6t, s. f. [L.* forcita], forest, forest-
land, wood-land, [t is never pronounced.]
forfait, a.m. [forfaire—L. fori8-\-
facere], misdeed, crime.
forme, 8.f. [L. forma], form, shape,
figure.
formel, le, adj. [fonivtlis], formal,
imperative.
former, v.a. [L. formm-e], to foim,
frame, fashion, make.
formulaire, s. m. [formuU—L. for-
nmla], formulary, books of forms.
formuler, v. tr. [formnle-L. fiyr-
rnula], to fonnulate, state, draw up, set
down.
fort, e, 1. adj. [L. fortis], strong,
stout, powerful, firm, loud, good.
2. 8.m. strongest part, thickest part.
3. adv. very, very much, highly, ex-
tremely, strongly.
VOCABULARY.
111'
1=1' Irr
'I K > ,
i] f
3
f!i9ff-i
t'ortoment, oflv. [f'ri], strongly,
dt:c|)l\ . ilc(!|>. liard, sharply, Itnully.
fortune, s. f. [L. orlunn], fortiino,
ch;uic(!, risk, hnziinl, woulth.
fortune, e, mlj. [L. Jurtunatux], fortu-
riHic, lucky, happy.
foHSe, H. f. [1-. foeya], hole, pit, ifrave.
fosa^, M. III. [L.* /onxalum—h. J'osMa],
(lilch.
I'osHette, fl. f. |li. ./iwAr], little holi,
(liiiiplc.
foil, fol, folle, 1. adj. [L.* follix],
mad, fooliHli, wild, in^Htie, frolicsome,
I)layfiil, c',\c('ssiv(!ly foiiil.
2. H. iiiu<lninii, iiiudwoiMuii, madcap.
fotiet, s. m. [[i. ./aijiiit], whip.
lougue, H. f. [It. fo;i(t], spirit, fire,
aiiinialion, inijicl iiosily, ardour.
■ fouiller, V. tr. [L.* fodiculaie — L.
/(/f//Vnn;], t()di'j,8earfh,niinina;;c, riiiiiplc,
rufHc.
foule, s.f. [foulrr— h.'' ,fuUare, to 'full
cloth'], crowd, throng'.
fourchette, h. f. [fourthe- L. jurrn],
fork,
fourneau, s.m. [L. J'urncllvx], stove.
fourni, e, adj. [/ow»-»ir], stocked,
tiiick, clo^o, bushy.
fonrnir, v. a. [O.II.O. fnnnjdn, 'pro-
cure'], to furnish, jirovide, sui^jily, sto(;k.
fonrnis^seur, s. m. [founu'r], eon-
tractor, sujiplier, pur\eyor, caterer, fur-
nisher; slinpliccper.
fovirrag-er, v. a. and v.n. [fourraije -
O.V . fnnrre-Goih. f6dr\to foraj^e, pilfer,
plunder ; to runuuage, ruffle.
fourr^, e, part, [fonrrcr], furred.
foixrre, s.m. {fourrer], thicket.
fouirer, v. a. [O. F. fticre], to put,
thrust, stuff, line with fur.
foyer, s. m. [L. focus], fire-grate,
hearth, hearthstone.
fragile, adj. [L. fragilin], frajjile,
brittle, frail.
66
frapriTient, s. m. [L. /ra//numtum],
fra;,'nuint.
tValcheur, s.f. [./raM],cooliiesH, fresh
ness, hlooMi.
fraia, Iche, adj. [A. S. frmc], cool,
fn-jli, ;)L'W, youthful; iU frnis, afresh;
8. ni. freshness, coolness ; au frnin, in the
cool (of the cvenin]ij or niornin;.' V
ffdls, s. ni. iilu. [\j.' fredum, from the
old (icrniiirij, ex|)iusoa, charues; /aire dfs
Jhiiii, to yo lo c.\|)ense or trouble. |beo
note 60, IB.]
fraise, s.f. [L. /rff';m|, a strawberry.
franc, s. m (L. /niiicus], franc (a
French coin, the standard of value in
Franco, worth about 19J cents).
franc, ho, adj. [L. frnnnis], free, un-
con-;i rained, frank, downrij,'ht, open, sin-
O Tt;.
fran9ai8, e, adj. and noun [L.* fran-
eennis], French ; un Fran^ais, a French-
man.
franchement, adv. [JrnncX frankly,
freely, ojicnly, plainly, sincerelj',
fraiichir, v. tr. [frfinr], to cross, pass
over, leap over, clear, surmount, rise
a>)0ve,
franchise, s. f. [franc], frankness,
candour.
FranQois, s. m. [O. F. form of Fran-
gniii], Francis.
frapper, v. a. [Scand. hrappa], to
S'rilvO.
fraternel, le, adj. [L. /ratemv<], fra-
ternal, brotiierly.
fi-ayeur, s.f. [L. frigorcm], fright,
terror, dread, fear.
fregate, s.f. [It.freiiata], frigate.
freraissement, s.m. | frimir—L. fre-
were], a shudder, ihiver, trembling,
shaking.
fr^quemment, adv. {friquent—L
frequcntem], frequently, often.
fr^re, s. m. [L. J'raler], brother.
■
VOCAHULAKV,
tret, •.m. {O. Tl.O./rfhfl freight.
frosqne, mlj. (kU.O. Irisr], (risky.
fi'dtillement, H.m. [fn'tHler- h.*/re-
tillare], friakiiijf, writrKliiij?.
fl-6tlller, v.tr. [L.' /rictill<tre—L. fri-
care], to wa>;, frisk, wriKKle-
fWand, e, adj. [jrire—L. J'riijere],
dainty, fond of diiintios.
fricot, B. m. [der.?], a stow.
frileux, ee, adj. [L.* Jrvjiduhmiit],
cliUly.
fWpon, ne, l. adj. [fripcr — O. F.
fripe, 'rag'], knavi8h, rojruigli, rascally.
2. B., rascal, rogue, knave.
friser, v. tr. (der.?], to curl, frizzle.
friaotter, v.a. [friner], to curl, frizzle.
frisson, v. tr. (L.* Jriclionem], a
Bliiver, shudder.
frissoner, v. n. [frisson], to shiver,
Bhudder.
frivole, adj. [L. frivohui], frivolous,
trifling.
froid, B. ni. [L. fn'(/idum], cold, cold-
ness, chilliness, [d is never i)ronoiui('ed.]
froid, e, adj. [L. frigidus], cold.
froidement, adv. [froid], coldly.
froiesement, s.m. [froisxer], bruis-
Inf, run'pling, clashing, rustling.
froisser, v. a. [L. frirare], to hrin'se,
strike, dash, clash with, rumple, crumple,
odend, hurt.
froncer, v.a. [L. frontem], to contr,ict,
knit, wrinkle, [g bufore a and o.]
front, 8. m. [L. froiitcm], forehead,
brow, face, front.
frotter, v. a. [L. frictmn], to rub, rub
down, wipe dry, polish.
ftou-frou, 8. m. [onomatnpoetic], rust-
ling of silk, etc.
frugal, e, adj. [L. frugalis], frugal.
ftuit, B. m. [L. fructtui], fruit, [t is
never pronounced.]
fniiti^re, s, f. [fem, of fruitier}, fruit-
seller, green -grocer.
fuir, V. n. Irr. [I>. fiini'rry, (fitynvt,fvi.
je ./!/'>, Jf ./'i/'V, ji' finrai, (jur jf fuf), to
fire, takp flight, run away, avoid, shun.
luite, 8. f. \f\nr- \,.fvijere], flight.
flimer, v. n. \\j. funitrr], tosniokf.
fixmnt, s.m. (.•(()//(■;•), flavour. |/ is
never prntiounoil.)
fun^bre, adj. (L. fuiwhrin]. fnnpral,
mournful, mularnlioly.
furenfc, IM ]Au. prvt. def. of ftre.
fnret, s, m. idim. of /ur— L. furo],
ferret.
fureter, v.n. liurct], to ferret, ferret
out, search out. [W'v'Mtci) fxtrHt- or furit-
before e mute |
furleiisomf^nt, adv. f/«r/V?<a-l, furi-
ously, ])rodigir.usly.
furieux, se, ndj. [L.fvrioKux], furious,
mad, enraged, raging, fierce, fury.
fiirtif, ve, adj. \]j. furtivu»], furtive,
sttalthy, secret, sly.
fut. 3rd sing. i>nt. def. of Hre.
fClt, Srd sing. imp. sub. of itre.
futaie, s.f. [fO.t—],. fvulis], forest ; une
Imutc futnie, a forest of tall trees.
futur, e, adj. [L. juturvH], future.
fuyait, viid sing. imp. ind. of fuir.
fiiyant, pros. part, of fuir ; fleeing,
receding, shifting.
G.
g'abarit, s.m. \itnhnrre— It. gaharra, a
lighter], at first a model for the construc-
tion of a gaburrc, afterwards a model
for any kind of ship.
gachette, s. f. f,'/(ic/(c-0. H. 0. icag-
kan\, the (tatch of a lock.
gagner, v.a. [O.H.G. weidanjan, 'to
pastuKj'], to gain, make, earn, get, win ;
gagner de vitesse, to overhaul.
gai, e, adj. [O.H.G. gahi], gay, merry
lively, mirthful, cheerful.
^aiement, adv. [(jai], gaily, merrily,
cheerfully.
67
VOCABULAKY.
m.'
wn^'
;';iM ■
I! 1
^alet^, 8. f. [i/ai], paiefy, jncri-imciit,
mirth, irlce, olieerfuhiess, moniiiL-ss.
gaillard, s. m. [Sji, gallarda Oelt.),
a sprij,'htly, lively, merry fellow ; a waj:.
gala, 8. in. [It. g(da], yala, rcjoiclnj,'.
gralant, e, 1. adj. [pros. part, of O. F.
(jaier—O.ll.G. oeU], hoiust, civil, jjener-
oua, j^allant, courteous.
2. 8. m. a gallant, upurk.
galanterie, s. f. [galant], politeness,
jfallantry.
galere, s. f. [It. gaJera], galley, boat.
gallinace, e, adj. [L. gUfinacrUH],
gallinaceaiis (hen family), fowls.
gfalon, 8. 111. [ijilDiDier, der.?J, lace (of
gold, silver, etc.).
gambade, a. f. [It. [lawbata], skip,
gambol.
gamin, s. m. [origin unknown], boy,
lad, urchin, street-boy, rascal.
gant, s. m. [Swed. ivaate], glove. [( is
never pronounced.]
ganter, v. a. [lyant], to glove ; se gan
ter, to put on one's gloves.
garantir, v.a. [garant—0. II. G. waron,
't" caution'], to guarantee, warrant,
vouch for.
gargon, e. m. [origin unknown], boy,
bachelor.
garde, s. f. [iiardT], keeping, defence,
watching, guard, custody, charge ; ■pren-
dre garde, to mind, take care ; ii'avoir
garde de, to take care not to.
garde, s. m. [ganbtr], a uuard, keeper,
warden ; garde champetre, a constable
(for watching crops or property in the
countrj').
liarde-manger, s. m. [i)arde-\-ma7i-
ger], buttery, lardtT, pantry.
garder, v.a. [O.H.G. warteti], to keep;
M garder, to keep, beware, take care not,
abstain, refrain, guard.
gardien, ne, a. m. [garde], guardian ;
gardien de la paix, policeioao.
gare, interj. [imperative of garer],
clear the way, make way, take care, look
out.
gare, h. f. [ijarer], railway station,
dejiot.
garenne, s.f. [garer], warren.
garer (se), v. ref. [0. H. Ci. loaron], to
keep out of the way, get out of the way,
garni, e, 1. part, [yarnir], garnished,
furnished, trinuned.
2. s. m. a lodging, furnished room.
garnir, v.a. [A.S. waniian], to furnish,
Bupply, provide, stock, ornament.
gar.-^, 8. m. [dur.?J, boy, lad. [a is not
pruiiounccrl.]
Gascogne, a. f. [L. Vanconia], Gas-
cony; le golf'e de Gascogne, the bay ol
Biscay.
gateavi, s. m. [M.H.G. 2vagtel], cake.
gfl,ter, ■'. a. [L. vasture], to spoil.
gaterie, s.f. [gutcr], indulgence ; /aire
des gdteriis 0,, procure dainties for. [See
note 71, 13.]
gauche, 1. adj.[O.H.a. wei/c, 'weak'],
left.
2. s.f., left hand, left hand side; d
gauche, on the left, to the left.
gaz, s. ra. [invented by the alchemist
Van-llelmont], gas.
gazouillement, s. m. {gazouiller\,
chirping, warbling.
gazouiiler, v. n. [gaser—Vrow.gasar],
to chirp, warble, prattle, twitter, lisp,
murnmr.
geignait, imp. ind. 3rd sing, of
geindre.
geindre, v. n. irr. [L. gemere], conju-
gated similarly to craindre], to whine,
moan.
geler, v. n. and v. a. [L. gelare], to
freeze liil- before c mute.]
gemir, v. n. [L. gemere to groan,
moan, sigh.
gemissement, s. ra. [yimir—L. gt.
mere], groan, groaning.
68
"
VOCAIUILARY.
grendarme, s. m. yem^ d'anne], nmn-
»t-arm8, geiularme, constable, policeman,
gruard.
grendarmerie, s. f. Iqrm d' urme],
armed police.
gSne, 8. f. [contraction of gehenne. —
Hebrew i7(»-Amno7rt, 'valley of Hiinioni'],
rack, torture, constraint, inconvenienco.
annoyance, trouble, embarrassment, pc
ouniary difficulty.
gSner, v.a. [.7^«r], to impede, obstruct,
trouble, inconvenience, incounnode, be
in the way of.
gr6neral, 8.m. [L. genprnlis], jreneral.
general, e, adj. [L. generahx], ffeneral;
engiiiAraU in fj:eiieral, fjenerally.
generalement. adv. [gimb-al], gen-
erally, in ti'eneral.
genereax, se, adj. [L. gencroms],
generous, i.oble, liberal, beiiovolent.
g^nie, s.m. [L. genius], genius, spirit.
genou, s.m. [L. genu], knee.
genre, a.m. [L. genus], genua, species,
kind, sort.
gens, s.m. [L. genu], people, porson.s,
men, attendants.
gentil, Ic, u,dj [L. gentilis], pretty.
gentilbomias, s.m. [genHl-\-hnmme\
noblei . n, 'ent'eman. [Phi. gentUiihoni-
mes.]
gentillesse, s.f. \gent;i\, gentleness.
gentiment, adv. [g^mtil], prettily,
sweetly.
gentleman, s.m. [F^n^'.], gentleman.
g^Ographie, s.f [L. ge(y/raphia],giiO-
graphy.
g^om^tl'ie, s.f. IL. <jeu)nct)'la\, geo-
metry.
germer, v.n. [L. germinar--], to shoot,
spring up, spout, Imd.
g^sir, v.n. [L. jU'-ere], to lie. [gesii- is
used only in the imp. gimit, etc., and the
following :-pres. ind., V git, nous gimns,
vouHffiaez, iUyiseat ; pres. part., gisant.]
geste, B.m. [L. gestvs], gesture, action,
movenient, sign.
gesticuler, v.n. [L. gesticulari], to
gestioulale.
gite, s.m. [g^sir], home, lodging -place,
lodging, quarters.
glace, s.f. [L. glades], ice, glass, look-
ing-glass.
glacd, e, past part. [glncer—glace:\,
frozen, frosted, iced, icy, chilling, cold,
icy cold.
glacial, e, adj. [L. glacialis], frozen,
glacial, icy, frigid.
glauque, adj. [L. glattciis], sea-green.
glisser, v.a. and v.n. [Ger. glitsehcn],
to slip, slide, trlance, dip in ; ae glisser. to
slip, slide, creep, steal in.
globe, a.m. [L. globus], globe.
gloria, s.m. [dloria Petri, from the
Liturtry], gloria, name of a drink made
of coffee, sugar and 1-randy.
glorieux. se, adj. [L. glorionts],
glorious, vainglorious, boastful.
gloriole, s.f. [L. glorioli], vain-glory,
vanity and conceit.
gloussement, s. m. [gl<>m.'<er—h.*
glociitre], cackling.
gober, V. tr, [from the Celt., go',,
the mouth], to swallow, gulp down.
goelette, s.f. [gneWnul, a gull, (from
the Celtic)], schooner.
gog-uenard, e,adj. ['ler.?;, bantering,
goife, s.m. [It. go'/o], gndf.
gentler, v.a. [L. omjlurr], to suoll,
puff u]-), ititlato.
gorge, s.f. [L. giirgr-s], throat.
gorger, v. tr. [gorge], to gorge, to feed
full.
gosier, s.m. [oriirin unknown], throat,
[r is never i)roni)imccfI.J
go.sse, s.m. [der. '.■■], fellow, youngster,
urcliiii, imp.
gouffre, s.m. [Ft. golfo-Gk. koXttoj],
■Abyss, whirlpool, gulf.
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gourmand, e, 1. adj. [ori^Mn uncer-
tain], jjrecfly, ;;liiltor)')U3.
2. glutton, giioil e^ter.
gourmandise, s. f. [ffounuand\.
gluttony, greed.
gourmet, s.m. [for uronrn-'f, dim. of
O.F. (jroH)ue, boy], jii(l;,'e of wine, epicure.
gotlt, s.m. [L. mi.ituii], ta.ste. savour,
liking, style.
gotiter, v.a. anil v.n. [ -out], to ta.sto.
goutte, s.f. [L. <jntla\, drop.
gouveruail, (i)lii. s), s. in. [L. guber-
naciilum], helm, rudder.
gouvornement, s.m. [goucTner],
government.
gouverner, v. tr. [uuhcniaie], to
steer, govern, guide.
grabat, 8.m. (L. (irahiUun], pallet, cot.
[t is never pronounced.]
gr&.ce, s.f. [L. gratia], grace, favour,
pardon, mercy, tlianks ; de ardce ! for
mercy's sake ! jiray I I pray you !
gracieusement, adv. [gracieux],
graciously, kindly, gracefully.
gracieusete, s.f. [L. gratiosHaffm],
graciousness, courteousne.ss, act of cour-
tesy.
gracieux, se, adj. [L. grat!osui>],
graceful, pleasant, courteous, graciou.-i,
kind, obliging.
grain, s.m. [L. granitm], grain ; a
sudden storm of wind and rain, a ^^quall.
graine, s.f. [h.* grara], seed.
grand, e, adj. [L. graudii<\, great,
large, high, grand, main, tall, wide, full,
rising.
grand' chose, s.f. lirande+choxe],
nuicli.
grandiose, adj. [It. grandmo], grand
(in !!ie fine arts).
grandir, v.n. [L. f/ra)idire], to grow,
grow up, grow tall, to increase.
grani' peine, s.f. [:rrr/nde+ peine],
great di.licuity, much trouble.
grand-p^re, a.m. {grand + pire]
grandfather, grandsire.
grand'peur, s. f. [grandfe) j'Ciir],
gn.at fear, fright.
grappe, s.f. |.M. H. a. krapfe], bunch,
cluster.
gras, se, adj. [L. graKsux]. fat, plump.
gratuit, e, adj. [L. graluitus], gra-
tuitous, free, without salary.
grave, adj. [L. gravis], heavy, grave,
serioii.'^, .aolunin, sedate.
gravement, a<lv. [grave], gravely.
graver, v. a. [Du. graven], to engrave,
grave, impress, imprint ; se graver, to bo
enijraved, to be n)arked.
graveur, s.ni. [;/ raver], engraver.
gravir, v. tr. [L.* gradire-L. gradu^],
to ascend, climb.
gravite, s.f. [L. aravitatem], gravity,
seriousness, sedateness, importance.
gravure, s.f. [i/raver]. etigraving.
gr^, s m. [L. grafum], will, wish, lik-
ing, pleasure, mind ; mvoir gri, to be
obliged to, feel grateful towards.
gredin, s.m. [Scand. jrrrfrf— Enp.
greed], rascal ; a kind of dog (small, with
long hair).
grele, s.f. [grMl-gres—O.U.G. griez],
hail, hail-storm.
!?:rele, adj. [L. gracilis], slender, thin,
shrill.
grelotter. v. n. [grelot—O. F. grel«,
■ truiiipLt'], to quake, shiver.
grenier, s.m. [L. granarium], gran-
ary, loft, garret, [r is never pronounced.]
gritte. s.f. [O.H.O. griff], claw.
griffon, s.m. fem. ;jHj>onne, [L. gry-
phiif], griffon, poodle.
griffonner, v. tr. l/riffe], O.H.O.
gri/]. to scribble, scrawl.
grille, s.f. [L.* craticula], grate ; barred
KK.te
VOCARIf.ARY.
I
grimoire, s.m. [O.F. grain aire— L.*
(/ramma]. conjuring book.
grimper, v.n. [Du. griipen, 'to seize'],
to climb, climb up.
gTincement, .ra. [grincer], grating,
rattling.
grincer, v. tr. [O.H.Q. grcmizon], to
grate.
grincheux, se, adj. ill-tempered,
peevish, crahlied (coUciiiiial).
gfrippe, 8.f. [f/r/^/'er— Seand. gripa],
grip ; influenza ; prendre en f/rij/pe, to
take a great dislike to.
gris, e, adj. [U.S. i/ris 'gray headed'],
gray headed, gray; tipsy, fuddled, drunk.
griser, v, tr. [grlx], to make drunk ; se
i/riaer, to be intoxicated, gel drunk.
grisonner, v. tr. [<jrit:u7i, yris], to be-
come grey
grogner, v. inlr. [L. ijrnmnn\ to
grunt], growl, mutter, ui'unt, grumble,
fret.
grommeler, v.n. [O.H.G. i/rumninln],
to grumble, mutter.
grondor, v. a. [L. 'iriivdire\, to chide,
Bcold, reprimand, grumble.
grondeur, se, adj. [gronder], grum-
bling, scolding.
gros, se. adj. [L. 'jroxmit], large, big,
great, bulky, coarse.
grossierte, s. f. ['iroimier, <jrvg\. rude-
ness, boorishness.
grossir, v. n. yrox], to gut h'v^ - large,
grow stout, enlarge, swell out.
grouiller, v. intr. [der.?], rock, sway,
•wing,
groupe, s. m. [It. ijr<'ppo], group.
grue, s. f. [L. ijrud, t/rus], crane.
guenille, s.f. [origin unknown], rag,
tatter.
gu6re, adv. [O. H. G. tveigard], hut
little, not much, not very, not long,
hardly, scarcely, very few.
gta^ridon, s. m. [orlirin uncertain]
gueridon, round table, low table.
guerir, v. a. [Goth, warjan], to heal,
cure ; se ijn^rir, to get well.
guerre, s. f. [O.H.t;. neiTa], war.
B'Uet, H. m. [iiuetttr], watch, lookout.
guetter, v. tr. (O.H.G. xvahtan], tn
watch for.
{Jfueule, 8. f. [L. y^'^a], mouth (of a
beast).
gueux, se, adj. and noun [der.;],
beggar.
guide, s.m. [origin uncertain], guide,
guifle l)ook.
guider, v. tr. [.'/«»(/<'], to guide.
guigner, v.tr. [der.yj, to peep at, pry.
peer, watch.
H.
habile, adj. [L. hahilli<], able, clever,
skilfid, capable, oxix-rt.
habi.lemeiit, adv. [hahilr], cleverly,
skilfully, dexterously.
habiiete, s.f. [h.habilitatem\, ability,
cleverness, skill.
habillement, s. m. [hahiller], cloth-
ing, cIo(lie.<, dress.
hubiller, v. a. [habile], to dress, clothe;
g'habiller, to dres.-; i 'lie's self.
hfibit, s. m. [ii. Iiiibitus], garment,
dress, apparel, garb, coat, dress-eoat ;
plu clothes, [f is never pronounced.]
habitation, s. f. [L. ImbUationcm],
habitation, residence, abode.
habiter, v. a. and v.n. [L. habitan;],
to inhabit, dwell in, live in, resiile in.
habitude, s. f. [L. habitiuhi], li.iliit,
custom, trick ; d'liabilude, habitual, ii.-ual.
habituel, le, adj. [I,. liahitiuiUsl,
habitual, customary, usual.
habitueUement, adv. [Inthihtel],
habitually, usually, generally.
habituerb', v. r. [L. habUuart\, to
TOCABULA.RY.
r'lf'l
M90'*4tom or Inure one's self ; je m'y
habitusrai, I shall get use 1 to it.
'ha,che, 8. f. [O. H. O. haeco], axe,
hatcWet.
'hagard, adj. [L.» haga, a hudce;
faacon hajard, a hedge-falcon, i. «., a
wild falcon], hapgard, wild.
haillon, s, m. [O.II.a. hadU], ra;;.
'halne, s. f. [Aair], hate, hatred.
'Ijalr, V. tr. irr. [O.F. hadir, Teut.], to
hate.
' baleine, a. t. [halcTifr—h. anhelare],
breath, wind.
' haler, v. tr. [Scand. hald], to draw,
pull, haul.
halluclner, v. a. [L. halluciiiari], to
dslude.
hallucination, s.f. [L. hallucination-
em], hallucination.
banter, ▼. a. [L. habitare], to haunt,
frequent.
' tapper, v. a. [Du. happen, ' to bite ' ],
to snap, snap up, catch, lay hold of.
' hardl, e, adj. [O.F. hardir—Ger. hart-
jail], hardy, bold, darini;, intrepid.
'hargneux, se, adj. [O.II.O. harm-
jan], cross, crabbed, peevish, surly, crusty.
•harmonie, s. f. [L. hartnnnU'], har-
mony, music ; a collection of wind instru-
ments, a band.
'ha3ard,s.m.[Arab. al^dr, ' thedice'],
obance, siccident, liazard, risk.
'hasarder, v. tr. [hazard], lo hazard,
risk, venture.
' h&te, 8. f. [Oer. Hast], haste ; d la
Mte, hastily.
' hSiter, V. tr. [Ger. hai>t], to hasten ;
se h(U>nr, to make haste, hurry, hurry
one's selL
' hausaer, v. a. [L.* altiart], to raise
raise up, lift vip ; haitHxer leg iitaxdvi^, to
ihrutf ihe shoulders.
'haut, e, L adj. [L. allui], high, tall,
lofty, chief, loud.
2. B. m. height, top, upper part ; il est
en haut, he is up stairs, above, at the top.
' hautbois, s. m, [/low^-ftoi's], haut-
boy,
'hauteur, s.f. [/i(n/t], height, hauteur,
haughtiness, depth (of the sea).
hein I inter. [L. hem .'J, hey I is it not ?
h^las, int. [h4+las], alas! ah! [« i-
silent.]
herbag-e, s. m. [L.* hei-baticitm^L.
hcrba], herbage, grass, pasture, meadow.
berbe, s. f. [L. herba], herb, grass ;
manger vmi bl4 en herbe, to spend one's
money before one gets it.
'herisser, v. tr.[ht'rUso7i—L*ericw)i
cm], to erect, bristle, stand on end.
h^ritagre, s. m. [hih-itir—L. heredU-
are], heritage, inheritance.
b^riter, v. intr. [L. heriditare], to
inherit.
h6ritier, ^re, s. m. [L. hereditanus],
heir, heiress.
berm^tiquement, adv. [henmifi-
que— Hermes, the god of occult sciencfs],
hermetically.
bermine, a. m. [L.* armemxis, fur
from AriMnia], ermine, miniver.
h^roique, adj. [L, hrmicus], heroic,
b^roiquement, ndv, [heroupn],
heroically.
'beros, s. m. [L. heros], hero, [wis
silent.]
hesitation, s. f. [L. kcS'^iUtimiem],
hesitation.
b^siter, v, n. [L. hcBinture], to hesirate,
falter, stop, waver.
'bfetre, 8. m. [Low. Ger, hexter],
beech.
heure, s, f. [L, hora], hour, o'clock,
time, time of day ; de bou/te heure. be-
times, early, soon ; tout d I'lmire, by and
«2
VOCABULARY.
ins, fur
by, presently, not long ajfo, JuBt now ; d
la bonne hnire ! well and ^ood 1
heureusement, adv. [hmreux], hap-
pily, fortunately, luckily, successfull.v .
heureux, se, adj. [heur—L. aufjur-
ium], happy, bleaaed, blissful, lucky,
fortanate, successful, prosperous, favour-
able, auspicious.
'heurter, v. a. [Imtrt — oritrin uncer-
tain], to run against, knock ajjainst, strike
aifoinst, hit aeainst, hit, strike ; i^e heurtcr,
to strike, hit one's self ; run foul of each
other, come into collision.
hier, »dv. [L. heri], yesterday ; hier au
soir, last nijjht ; avant-kier, the day be-
fore yesterday, [r is pronounced.]
hirondelle, 8.f. [L. hinmdo], swallow.
histoire, s. f. [L. historia], hi.story,
tale, story, fabrication, fiction ; Mstoire
de itrendre I'air, to take a walk in the
open air, aa it were. See note.
historique, s. m. [L. hvstoricuti], his-
tory, recital, narration (of facts).
hiver, 8.m. [L. hibernu«], winter. \r is
pronounced.]
'hocher, t. a. (Flem. hot.ie7i], to jonr,
shake, wag', toss; hocher la tite, to sli.ike
one's head.
'HoUandais, e, adj. and s. [llol-
Icmde], Dutch, Dutchman.
hommage, s. m. [L.* hominatieiim],
homage, service.
homme, b. m. [L. homo], man.
tiomonyine, a. m. [Ok. o/u-wivmot],
)iamesake.
honnSte, adj. [L. honeKtux], hdnest,
upright, becoming, seemly, modest, de-
coroun, worthy, respectable, decent.
honneur, s.m. [L. hoiuirem], honour.
honorable, adj. [L. honorabiUs],
honourable, respectable, creditable, reput-
able, proper, suitable.
honorableiiient. adv. [hotiorabU—L.
hviwrabiiit], honourably.
honte, a.f. {A.S. honda], flhsme.
honteux, se, adj. [h(mte], ashamed,
bashful, shy, shameful, disgraceful, di».
creditable.
hopital, 8. m. [L.* hospitale — L.
honpifem], hospital.
horizon, s. m. [Ok. bpC^uv], horizon.
horloger, s. m. \horlorre—lj. horolo-
gium], watchmaker, clockmaker.
'honnls, prep. [h(>rs-\-inis], except,
excepting, but, save, saving, [ Pronounce
hnr-mi : hor-mi-z-une piice.]
horrible, adj. [L. hom'bilLi], horrible,
horrid, hideous, frightful, shocking,dread-
ful, fearful, awful, terrible.
horriblement, adv. [horr'ble], hor-
ribly, horridly, shockingly, hideously,
frightfully.
'hora, prep. [/or«— L. for<i(\, out, out
of, outside of, beyond, but, except, save.
[s is never pronounced.]
hospitaller, 6re, (L, hosjntaldrivs],
hospitaiile.
hospitality, s. f. [L. hospitalitatein],
hospitality.
hostile, adj. [L. hoKtih's], hostile, un-
friendly.
hote, 8. m. [L. hospitem], host, land-
lord, s.-uest.
hotel, a.m. [L.* /los/nV (;«], niaimion,
rcHiderice ; hotel, inn, tavern ; h6tel d^
ville; town hall.
'hotte, s.f. [Swiss-Ger. hotte], basket,
creel.
'houleux, se, adj. [hmile, (Celt.), a
billow], swnlliiig. tumbling, swollen.
'houppe, 8.f. [L. upupa], tuft, tojv
knot, tassel.
'hourra, inter]., hurrah.
' houspiller, v. tr. [der.?], to mob,
worry.
'huer, V. a. and v. n. [hue--(Hii>maf.o-
2)i>i'tif], to shout after, hoot at, hoot.
huile, s. f. [L. oleum], oil.
pi
VtKJAJBULAKV:.
Mm
m
his
'i: iill!
tinit, num. artj. [L. octo], eif^hL, eij,'hth
(of months, etc.). [Pronoume le ui-t;
ui-t-homrne,t ; ui chevaux; h is niutu in
dix-huit and vinijt-huit.]
humain, e, adj. [L. hwnamm], hu-
man.
humanite, h. f. [L. hu7ria7dtatem],
humanity, human nature.
humeiir, s. f. [L. humorem], humour,
temper, mood.
humide, adj. [L. humidus], humid,
watery, daiiiii, wet, nioist, liquid.
humilier, v. a. [L. humiliare], to
humliio, )iumili.de, take down, brin,^'
down.
humilite, s. f. [L. huinUitatem],\ni-
niility, huml)lenetiH, meeliness.
'hurleruent, a.m. [hui-ler], howl.
'hurler, v. n. [L. ululu,re], to howl,
yell.
' hurlant, e, adj. [pres. part, of hurl-
er], howling'.
hypocrisie, s.f. [L. hypucn'Kiti], hypo-
ciisy.
hypotheque, a. f. [L. Injpuiheca—
Gk. v7roa^\>}], rnortgas^'e.
I.
ici, adv. [L. ecce hie], here ; d'ici hi,
from here to there, hetweeii this and
then ; jfWfju' ici, till now, up to this time,
hitherto.
ideal, s. m. [L. Uhiilin], ideal.
idealiser, v. a. [Ulci'l], to idcaliz.-,
make ideal.
idee, s. f. [l-. idea—Gk. iSda], idea, no-
tion.
idiot, e, 1. adj. [L. idiota—Gk. i6i(iJT>is],
idiotio, foolish.
2. s. idiot, fool.
iguorer, v. a. [I., vjimrarc], to bo
ij^Miorant of, not to know or reco-fnize, be
luuidiiKiinted with.
il, pron. [L. ille], he, it, there ; il y a,
there is, there are.
illumination, s. f. [L. Uluvdnaiion-
em], illuuiinatiou.
illusion, s.f. [L. illiisionem], illusion,
elf-deceptior», delusion ; sej'aire illwfion,
to deceive one's self,
illustre, adj. [L. illustrvi], illustrious,
eminent.
ils, per. pro. masc. plu. [L. illos], they.
image, s. f. [L. imaijinem], inia^e,
likeness, picture, vision.
imaginable, adj. [L. imagindbiiis],
imaginable.
imaginatif, ve, adj. [L. iinayinati-
viDi], imaginative.
imagination, s.f. [L. imajinationem],
imay:ination.
imaginer, v. a. [L. iinaginare], to im-
a;^ine; x'imaijiner, to fancy imagine, sur-
mise, figure to one's self.
s'imbiber, v. r. [L. imbibcre], to im-
bibe, soak, drink in.
imbecile, noun and adj. [L. imbc-
cillvs], imbecile, idiot ; sill}-, idiotic.
imiter, v. a. [L. imitare], to imitate,
copy, mimic.
immediat, e, adj. [L. iinmediatus],
innnediate, instant.
immediatement, adv. [im)nMiat—
im-\-inMiat — L. mediatus], immediately,
directly.
immemorial, e, adj. [im, m^tnoirc],
immemorial, out of mind.
immense, adj. [L. iinmensxis], im-
mense, vast, huge.
immobile, adj. [L. immobilis], im
movable, motionless, firm, li.xed.
immobiliser, v.a. [Im+mobiliser], to
c^onvert personal property into real estate ;
10 render fixed, immovable.
immobilite, s. f. [L. immvbilitatein],
immobility, immovability.
immod^r^, e, adj. [L. immv,ieratus],
immoderate, intemperate.
imniortel, le, adj. [L. immortalis],
immortaL
TnJ, illusion,
lire illusion,
\, illustrious,
illoa], they.
em], imaKe,
n,aginiibilis\,
. imaffinati-
rjinationon],
iiare], to iui-
niagine, sur-
bcre], Lo iui-
j. [L. imbe-
iiliolic.
, to imitate,
imnediatv^],
{i7nmMiat —
immediately,
'H, mdiaohc],
menstis], im-
rtiohilis], im
Xfd.
mobiliser], to
;o real estate ;
mobilitatem],
nm<j<leratus],
iminur talis],
VOCABULARY.
Immuable, adj. \im + mvable], im-
mutable, unalteral)!t', \iniliaii,!,'fable.
impartialite, f.f. [inu aifial—L. ■»/(
partialiiy], impart ia'ity.
impassible, adj. [L. impassibHisl
impassive, stolid.
impatiemment, adv. [impatient
L. impatieiitcvi], iinjjatiently, ea^a^rly.
impatience, s.f. (L. impatientia], im-
patience, restlessness, eai^erness.
impatient, e, adj. [L. impatientcin].
impatient.
impatienter, v. a. [impatient], \c
make impatient, put out of patience,
provoke; s' impatienter, to grow im
patient.
impenetrable, adj. [L. impcnetru-
blis], impenetrable, inscrutable,
imperieux, se, adj. [L. impcrin.^n.s],
imperious, hauj,dity, supercilious, domi-
neering, lordly.
impertinent, e, adj. [L. impertinen-
tetn], import i.'ont, senseless, improper.
imperturbable, adj. [L. impciinr-
bahilif!], imiierturbahle, unmoved.
impetuenx, se, adj.lL.* inipetuomin],
impetuous, wild, uncontrollable.
impetuosite, s.f. [L.* impetuosita-
tern], impetuosity.
impitoyablement, adv. [in-rpituy-
able (pitie)+7)ient], remorseles.xly, piti-
lessly, cruelly.
jniplorer, v. ir. [L. implorare], to
implore, beseech.
inipoli, e, adj. [L. impoUtua], im-
polite, unpolite, discourteous, uncivil,
rude.
importance, s. f. [impnrtant], im-
portance, consequence, moment, con-
sideration.
important, e, adj. [importer], im-
portant.
importer, v. imp. [L. importare], to j
matter, be of consequence ; n'importe, no |
matter, never mind.
importun, e, adj. [L. importunut],
imjiorlnnatc, obtrusive.
importunite, s.f. (L. impoitunita-
t'lii], importunity, presumption.
imposer, v. a. [im+puscr], to lay on,
impose, enjoin, prescribe, lay, tax, cliurge,
impute, tlirust ujion, force upon, place
upon or over; n'lmjnarr, to impose (ii
duty) upon one's self, to impose one's
.self upon, to intrude.
impossibilite, s.f. [L. imposnibilita-
>i')n], imixisslltilily.
impos.sible, adj. [L. im,]io.siiibiliii],
injpossible.
imprecation, s.f. [L. impricationem],
iinpre(,'ation, curse.
impression, s.f. [L. imprestiionetn],
inijiression.
impressioner, v. tr. \im: rr^^siuit], to
impress, make an impression 'ipon.
impr^VU, e, adj. [im+jynfvu], unfore-
seen, unexivecfed, unthou^^' of, unlooked
for.
improviser. v. tr. [It. imiirovimre —
L. rmpri)vi)i7i!i], ro ini])rovise, deliver e.\-
tempore.
imprudent, e, adj. [L. imprudent<m],
imprudent, rash, heedless.
impulsion, s.f. [L. imjmlsiujiem], im-
(lulsion, impulse.
impun6ment, adv. [impuni], with
iniiiunity.
impuni, e, adj. [L. imimnitus], un-
punished; with impunity.
inaccoutum^, e, adj. [in+accou-
tuinp], luiaccustonied, uncustomary, uir
wonted, unusual.
inalterable, adj. [in + altiratde
(alterer)], unalterable, fixed, unchanu^e-
able.
inapaia6, e, adj. [i:i-\-apais^, unap-
pea-sed.
inattendu, e, ivdj. [in + attendn],
nr"^xpected, unforeaeen, unhoped for.
U
m
It ■■:,'
1:
:? !
VOCABULARV.
iuavouable, adj. [in-\- avouablc], not
to be acknowledj^ed.
inavoii^, e, part, [in+avou^], uncon-
fessed.
incapable, a,<lj. [in+capablc], incap-
able, unable.
incertain, e, ndj. iin-{- certain], uti-
oertain, questionable, unsetlled, unsteady,
inconstant.
incident, s.m. [L. incidentem], inci-
dent, occurence.
incliner, v.a. [L. inrllnare], to incline,
slope, stoop, bow, Imud ; g'lnclmer, to
incline, bow the head, bow down.
incoherent, e, adj. [L. incohceren-
teiu], incoherent.
incommode, adj. [L. i?icommodu.i].
inconvenient, importunate, troublesome.
inconnu, e, l. adj. [in+connu], un-
known, strange.
2. 8., stran^^er.
inconscient, e, adj. [in+conseieni],
unconscious, unfeeling.
inconsciemment, adv. [inconscient],
unconsciously.
inconveuance, s.f. [in+L. comieni-
entia], impropriety, unseeinliiioss, indu-
corum.
inconvenant, e, adj. [in+convcn-
ant], improper, unbecoming, unseemly.
ind^cis, e, adj. [L. in+decisus], un-
decided, doubtful, hesitating, uncertain.
ind<^flni, e, adj. [L. indejinitnx], in-
definite, unlimited, undetermined.
indeflnissable, adj. [in + dcjiniti-
sable—h. dcjinire], undefinable.
indice, s.m. [L. indieiniin], indication,
mark, index.
indicible, adj. [in+h. dicre], inex-
pressible, unspeakable, ineffable.
Indiflf^remment, adv. [iridiffi'ivnt],
indifferently.
indiffereiace, s.f. [L. indlfeitiitia],
inditlereuco.
indiffdrent, e, (vlj. [L. indifcreyUem],
indifferent, unoonucrned, immaterial, un-
syinpathetic.
indigOHtion, a-f. [L. indigestionem],
indigestion.
indig'natlon, ».t. [U indignationem],
indignation.
indigne, adj. [L. indir;nu.f], unworthy,
undeserving, worthless, scandalous.
indign(5, e, adj. [past part, of #•<»»
digner], indignant.
indigner (&'), v. ref. [L. indignari\
to become angry.
indiquer, v.a. [L. indieare], to indi
Gate, show, point out..
indiscipline^, adj. Uj.indi^ciplinatufil
undi«cii)lined, wayward, beyond control
indi3cret, 6te, adj. [L. indiscretu$],
indiscreet, inconsiderate, unwary, inquiai<
live, injudicious, impertinent, rude.
indiscretion, s.f. [L. indiscretion^m],
indiscrelion, inconsiderateness, impru-
dence, presxunption.
indispensable, adj. [in, dispenter],
indispensible.
indulgent, e, adj. [L. induljentetn],
lenient, indulgent, considerate.
Industrie, s.f. [L. ind'iKtria], skill,
ingenuity, manufactures, industry.
inebranable, adj. [in, ibranler], im-
movable, resolute, unmoved, unshaken,
steady, firm.
inelegance, 8.f. [L. inelega7itia], in-
elegance.
inexcusable, adj. [L. inexnimMlis],
ine.\cusal)le, imjustifiable, unwarrantable.
inexpeinmente, e, adj. [in+expSri-
iwntflr—L.experimentareyinKxperienced,
unpnictised. inexpert.
inexplicable, adj. [L. inexplicabilis],
inexplicable.
infamie, s.f. [L. infamia], infamy,
ignominy, liaseness.
infatigable, adj. fL. infatifrabHwl
indefatigable, unwearied, unweary.
m
j^^fc^BAii
"rn n fiHii
fferentem'\,
Aterial, un-
jeationem^
nationem\
unworthy,
iloua.
LTt. o{ ^in
%ndignari\
t\, to indi
ciplinatusy
nd control
idiseretut],
iry, inquiai-
rude.
cretioTMitil,
S3, impru-
uljentem],
ria], skill,
stry.
%nler\, im-
un shaken,
antiail, in-
irran table.
n+exp4ri-
perienced,
olicdbilis],
, infamj,
',tirfahil%lt\
ary.
VOCABULAKY.
Inf^rleur, e, adj. (L. ivferiorem\, In-
ferior, subordinate, lower, nether, under.
inflni, e, adj. [L. infinitm], infinite,
boundless, endless.
Infliger, v. tr. [L. injUgere], to inflict
Influer, v.n. [L. injtuere], to influenoe,
•way.
Informer (a'), v. nt. [L. in/ormare],
to enquire.
inforttone, a. f. [L. in, fortuna],
mistortune.
infortun^, e, adj. [L. infortunatuts],
unfortunate, unhappy, ill-fated, wretched,
unlucky, luckless.
Ing^nieux, se, adj. [L. iiigenionus],
in^fcnious.
ing^niosit^, s. f. [L. in/enios'uii], in-
genuity.
ingrat, e, l. adj. [L. ingratui^], un-
thankful, ungrateful, thankless.
2. 8., an injj'rate,
ininterrompu, e, adj. [in + inter-
rompu], uiiiiilurrupted.
iniquite, s. f. [L. iniqtiitatem], ini-
quity.
initler, v. a. [L. iidtiare], to initiate,
admit.
Injonction, s. f. [L. injxmctioTiem],
injunction, coniinand.
injure, s.f. [L. iiijuria], insult, injury,
wrong ; /aire injure d quelqu'un, to wrong
any one.
injuste, adj. [L. injusttis], unjust.
innocence, s. f. [L. innocentia], in-
nocence, harmleasness, inofltensiveness,
simplicity.
innocent, e, adj. [L. tniiuceiUein], m-
nocent, guiltless, hannless, inoffensive.
inoccup^, e, adj. [in + ocmi ••]. un
occupied, unemployed.
Inoffensif, ve, adj. [in+ofcnsi/^ i,.
offen^are], inoffensive, harmless.
inoubliable, adj. [in, ouUler], not to
be forjfotteu.
Inoul, e, adj. [in-youi- -owr—h. a«4-
ire], unheard of.
inquiet, 6te, adj. [L. inquietuti], In-
quiet, anxious, uneasy, restless.
Inqiii^ter, v. ». [L. in<fui4tar«], to
make uneasy, disquiet, trouble, disturb.
inquietude, s. f. [L. iny^iietxido],
anxiety, uneawness, disqtiietude, Bolioi-
tude.
inscription, a. f . [L. imcriptianem],
inscription.
inscrire, v.a. Irr. [L. innci-ibfre], (con-
jugated like icrire), to inscribe, enter.
insense, e, adj. [L. iiixmtatux], in-
sane, mad, senseless, unwise.
insensible, a'Jj. [L. inseimbiUs], in-
sensible.
inseparable, adj. (L. inneparabUis},
inseparable.
insigne, s. m. [L. trwi(/n«], badge.
in.''-ig-niflant, e, adj. \in-\-KiiiniJiant~
L.«((//n[/(c'a/-(,'],insigiiifi('aMt, of nojiooount.
insinuant, e, adj. [insinuer], insinu-
ating.
insinuer, v. intr. [L. t/mnuarej, to
ijisinuu/te, hint, suggest.
insister, v.n. [L insistere], to insist,
persist, urge, press, lay stress.
insouciance, s. f. [iitsimcinnt—in,
toticier], carelessnt:ss, thoughtlessnesa,
heedlessness, listlessness.
insouciant, e, adj. [in+Kouciwit—
L. ^ullicitarc], careless, unconcerned,
thoughtless, heedless, unmindful.
inspection, a. f. [L. inspi'ctionem],
inspection.
inspiration, s. f. (L. inspwationein],
iiisi)i ration, suggestion.
inspirer, v.a. [L.iruspiiare], lo inspire,
breathe, suggest, prompt, instil.
installer, v. a. [in, O.H.O. utall], to
install, induct, settle ; s'inntallar, to in-
stall one's self, place one's self, settle.
instance, s.(. [K instantia], entreaty,
soHcitatioo.
V(i(AIU;(-AKY.
if
Instant, B. m. (L. inxfavtein]. Instant,
moniL-rit, trice.
In.stinct, a. m. |L. inKtinahis], in-
stinct
illHtin<;tir, VO, adj. [inntinct-A.. in-
stt'nrtiis], ins' inctivo.
instluctivomont, ft'lv. [iitntmr'ij],
inHlinctivcly.
in.stitntion, s. f. [T>. inxn'tutlonem],
inslilulinn, scliool, clasM.
itlStruci Uhi, s. f. If,. iii:;tniCtioiiriii],
inwtriK.'lloii, ciliication, information, 'jx-
aniination (in law); j7i(/e (i'ini<tructloii,
exaniiniiiH' jnil;,'u.
insti'uire, v. a. iir. [L. instnu'rc], (in-
strninftnt, i nstiuit, f iiititriiis, j'l nst ni iniit,
j'histruirai, que j'instruie), to instinct,
teach, inform, acquaint.
insu (a l')> »• '"■ ['"■!!!»], nnknown.
insufflsant, e,a(lj.[L. inaufficicidem],
insnfHciont,, inadequate, unequal.
insviflElsamment, adv. [inHuffimnt],
Insufliciontly.
insupportable, adj. [m + mp/.ort-
able -L. mipjiortare], insnpiiortaljlo, un-
bearable, intolerable.
intact, e, adj. [L. intactus],' intact,
entire, whole, nntoiiohed.
intaririsable, adj. [in + tansnable
■tan'r], inexhanstilile, that never dries up
intelligence, a. f. [L. intfUiyniHd],
intellect, intelligence, understanding,
knowledffc, ayfrcenient, accord.
intelligent, e, adj. [L. inteUigejitem],
intelliirent, sharp.
intensity, s. f. [intense— L. intcns^m]
intensity.
intention, s. f. [L. intentioncm], in-
tenlion, purpose, desi<fn, view.
intercaler, v. tr. [L. inter ca lair], to
Interpolate, insert, foist, place between.
interdire, v. a. irr. [L. interdicere],
(conjugates 'ike dire except with -di^'czui-
etead of dites in 2nd phi. pres. ind. and
mperative), to interdict, prohibit, forbid;
intfrdit. forbidden, (hi Mb-foiindc<J, un«
able to reply.
int^ro.ssant, e, adj. [intiresgerl, in-
tereatin>j:.
interesser, v. a. [T,. intfreKSp], to in-
terest, concern ; a'iiiti'ri'sner, to be inter-
ested.
interet;, s. m. [L. ivteiegt], interest,
coiicurn, share.
int''ru:ur, e, 1. adj. fL. intfriorem]
interior, internal, inner, inward.
-. interior, room, lionie ; /emme d'tn-
tiUieiir, a good housckt'oper.
interieurement, adv. HntMenr],\n-
wardly, internally, secretly.
interlope, noun and adj. [V.wy;. inter-
hiper}, surreptitious. [Primarily, a vessel
engaged in contraband Iradinj;:,]
intormediaire, 1. s. m. [intermtde—
L. intennfdius], medium, intermediate
affcnt.
2. adj., intermediate.
iutermin;ible, adj. [L. infennin-
((hi/i.y], iiiterininalile, endless.
interne, adj. [L. intermis], internal,
indoor.
B'interpo.ser, v. r. [inter +ii(>-<i'i), to
interpose, come between,
interprete, s. m. [L. interprelem],
interpreter, expounder.
interrogatoire, s. m. (lejjal) [L. in-
tcrnxjnttirioiiK], the questions of the
judge and the answers of the accused ;
a cross-examination.
interroger, v. a. [L. interrojare], to
interro^'ate, question, consult, [g retains e
before a and o.]
interronipre, v. tr. [L. interrvmp-
err], to interrupt ; s' interronipre, inter-
rui)t one's self, break ofif.
intervalle, s. m. [L. int lUum^ia-
terval.
intervenir, v. n. irr. [L. intervenire]
(conjugated like ve7dr), to intervene, in-
terfere, interpose, interrupt.
«t
'oiinded, un-
.tiresge7], in-
'ressp], to in-
to be iiiter-
•it], interest,
hitf'riorem}
ml.
fcmme d'in-
inti'rieiir],\n-
. [En^. mUr-
iiily, a vessel
[Intermidc—
iutenuodiate
i. infi'niiin-
Jt.v], internal,
P?-+/)osy'c), to
interpret em],
legal) [L. in-
ens of the
the accused ;
terrogare], to
;. {g retains e
J. internimp-
mipre, inter-
dlum], in-
. intervenire]
intervene, in-
7ir..*<"'!i^7.^--V-v
VOrARUrAMT.
intlme, adj. [L. intimm]. Intimate,
iiiiiioHt, closo, (iciir, (Kh'|), Hccret, inhcrctit,
iiiiplicit, intrinsic, private, keen, Ijjltur.
intimider, v. a. [L. in, tiinidun], to
intimidate.
Intimitd, s.f. [intwie], intimacy, close
connuotion, privacy.
intOTiatlon, s. f. [L. intonare], intona-
t ion, inflection of voice.
intransigeant, e, ndj. [in^-franxi.
ijea7U—L. trunsi'i/ei/], (roccntly fonued
after the mold of the Spanish Ins in-
trannigentes, a name fpvcn to certain irre-
concilable Royalists) unyieidiiiy, uncum-
liromisinjf.
intr^pide. adj. [L. intrepvim], in-
trepid, daiiiitlu.sa, undaunted, fearless,
resolute, bold,
intrig-ant, e, 1. adj. [intriguer—'L.
intrieare], intriguing.
2. s., intriguer.
intrigue, 8.f. [intriguer], intrigue,
(liHiculty.
intriguer, v. intr. [It. intrinu], to
perplex, puzzle.
inutile, adj. [L. inufilis], u.seless,
fruitless, prolitless, unnecessary, unavail-
ing, vain, of no use, good for nolhiiig.
invalide, adj. [L. invaUdux], invalid,
infirm, disabled ; s.ni. pensioner, retired
soldier or sailor, crii>plo ; Hotel des
hivalides, Hone for old soldiers.
invariablement. adv. [inmriaUle,
in+i>ariablc — L. variahili.<], invarialjly.
inventer, v.a. (L. inve7it.uin], to in-
vent, find out, contrive, devise.
inv^t^re, e, part. [invi'h'rer—L. in-
veterare], inveterate, rooted.
invincible, adj. [L. innucihilis], in-
vincible, insuperable, uncon()ueral)le. in-
surmountable.
invisible, adj. [L. invifiiMlin], invisible.
invitation, 8.f. [L. invitationem], in-
viLaticn.
invito, 8.m. (p. p. of inviter], guest.
Invitor, v. tr. (i„ inrltart>], to invito
involonttilrp, adj. [L. i,iv<iroiitariiix\.
in\ olinit.iiy. uncoiiscioiis.
involontairemont, adv. [rnvolou-
taire], involuntarily.
invraisembliiblo, adj. [in + vmi.
setnhlnhle], unlili' ly, inijirobuble,
ira, iralt. ii'on.s. See aller.
Iratt, cond. 3rd sing, of allei-.
iJ'ii.sclblo, adj. [fi. irascibHix], irasciliic,
liottcniporcd.
ironie, s.f. [1.. irunia—Gk. e/pwin,.),
irony.
ironiquo, adj. [Gk. eip^viKn?], ironic,
ironical.
iiTadior, v.n. [r>, irradinrrl to imdi-
ate.
irrecunablo. adj. [L. irr,Tiisnl>i:i-\.
uno.xceplioiiaMo, ini(il)jcctiotiable.
irregrulier, ere, adj. [r^guliir-\..
rriiulariti], irregular.
irrc^giilierement, adv, [irn'gnlier],
irrcnulariy.
irroBlstible, adj. [L. irredKtH>iliii\,
irresistible.
irreproc'liablcadj. \re2rr0chcrl irre-
proachable.
irrespectuesement, adj. [irrexpec-
tinr+re>iiirctuexix\ disrespectfully.
irrdvorenoe, s.f. [L. irreverentia],
irreverence, liisii spect,
irriter, v, tr, [L, irritare], to irritate.
isole, e, adj. [It. in.yvlatKx], iacAiitvA,
lonely, detaclied, soliiary.
Isolement, s. m [i^<oler], isolation,
loneliness.
isoler, v. tr. [II. isnlare], to isolate,
detach.
ivoire, s.m. [L, rhurciis], ivory,
Ivrogne, s. m. [ivn — L. ebriiut], a
drunl<ard.
J.
.jacasser, v.n. [jncakse—jacquot, '»
parrot'], to dialler.
IMAGE EVALUATION
TEST TARGET (MT-3)
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1.0
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1.25
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2.5
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WEBSTER, N.Y. MS80
(716) 872-4S03
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17
▼OCABULABT.
Jadls, adv. (L. jam die$\, of old, in
times of .vore, formerly, onoe. [Pronounce
jadi ; jadi-z il y avail )
Jaloux, se, l. adj. [L. zelotusi jea-
lous.
2. 8., a Jealous person.
jamais, adv. [jd—h. jam+mais—L,
wa.'/w], never, ever.
Jainbe, s.f. [L. ffamba], leg ; d mi-
javilieii, to the knees.
Jappement, s.m. [japper], barking
sharply, yelping.
Japper, v.n. [tr>i<nnat.op<>etic], to yelp,
to bark sharply.
Jardin, s.m. [Ger. ijaiten], garden.
Jardinet, 8.ra. [jardin— Goth. gard»],
small garden.
Jardiniere, B.f. l. [jardin], garden-
er's wife, garden-woman.
2. flower-stand.
Jasmin, s.m. [Sp. jajimin], jasmin.
Jaune, adj. [L. <jalbinus], yellow ; s.m.
the yelk.
jaunir, v. n. [jaune], to grow yellow,
turn yellow.
J©, j'l pof- pro- subject of verb [L.
ego], I.
jet, 8.m. [jfter], jut, ray, throw.
Jet^e, s.f. [Jeter], jetty, pier, mole.
Jeter, v. a. [jet—h. jnrtux], to throw,
ca.st, fliiij,', liurl, throw down, cast down,
shoot, send forth, utter; xe /■ ter, to throw
one's n:\t, (uist one's self, fall on. [Written
jett- before e mute.]
Jea, s.m. [L. jocus], play, sport, fun,
game.
Jeiine, adj. [L. jnvenis], young,
youthful.
Jetlne, s.m. [L. jejunium], tasting,
deprivation.
Jeunesse, s.f. [jeune], youth, youth-
ful day8, youthf ulneBS ; used also familiarly
to mean a young girl, a laas.
loie, 8.f. [L. gawHuml Joy, Joyfulnees,
gladness, glee, mirth.
io'ignajxt, pres. jmtt. ttjtindn.
jolndre, v.a, irr. IL. jun/jfre], (oonja-
gat>xl like craindre), to Join, put to^-ether,
unite, fix t0(;ether. olaip.
Joint, e, part, [joindnl, Joined, united,
clasped.
Joint, a.m. [p.p. otjoindre], Joint.
Joli, e, adj. [O. Scan. M 'teMt'j,
pretty, pleasing, neat, genteel, fine, good.
Jongrlerie, 8.f. [j<mgl*ur—L. joeula-
tor], juggling.
joue, B.f. {L. ffobata]. eheek.
jouer, v.a. and v.n. [L. joeartl to
play ; (of wood) to shrink and oraok, to
warp.
jouet, B.m. [jeu], plaything, toy, Jest,
sport.
louir, v. intr. [L. yaudere], to enjoy.
[Requii*es de.]
louissance, B.f. Ijouir—L. gaudere],
enjoyment, iileasure.
jour, 8.m. [L. diiimun], day, light; se
/aire jour, to moke one's way into the
light, to understand clearly.
journal, 8.m. [h. diurnaiit]. Journal,
newspaper.
joumalier, 6re, 1. adj. [journal],
daily.
2. s.m. Journeyman, day-labourer.
journ^e, B.f. [O.F. j«ni], day (with
respect to its duration), day's work, day's
wages ; tnute la jouriiit, all day (long).
joyeux, se, adj. [joie]. Joyful, merry,
cheerful, mirthful.
juclier, v.n. [origin uncertain], to
roost, perch.
Judlcieux, se, adj. [L. judidonu],
judicious.
Juge, s.m. [L. judieem], judge, justice;
jitge d'iiistruction, examining Judge.
Jugement, 8.m. [juger], Judgment^
opinion, view, sentenoe.
luger, v.a. [L. judiean], to judge.
TO
.
yOCABULARY.
re], (oobJu-
it to^-ether,
led, tmitod,
Joint.
I. 'feMt'],
flna, good.
-L. joeulck-
joeart]» to
d ormok, to
'„ toy, Jest,
, to enjoy.
. gaudere],
y, lijfht ; m
y into the
t\. Journal,
[journal],
ourer.
day (with
*fork, day 'a
day (long).
ful, merry,
ertain], to
'^udieionu)\,
ge, justice;
judKe.
Judgment^
judge.
Jup>e, •.I. (Arab. }vbbet\, pettlooat, coat,
«kirt.
jupon, B.m. [/up«], petticoat
jurer, r.n. [L. jurare], to twear, as-
sure.
juron. Ma. [jttrerj, i>ath.
Jua, fcin. [Kb jvu\, Juice, gravy. [Pro-
nounce jil; wn ju-M-i-paiM,\
jusant, a. m. [jut, an 0. F. adverb
meaning downwards — L. deortum], the
ebb-tide.
JUSQUe, prep. [L. de Ufque], to, even,
OS far as, till, until, up to, to the extent
of ; jWMju' d ee que, (with subj.) until.
juste, adj. [L. juatux]. Just, right, up-
right, righteous, correct, exactly, pre-
cisely ; tout juste, barely ; jujiqne Id,
till then, before.
Justement, adv. [jtutte], Just, pre-
nisely. Justly, exactly.
justesse, «. f. [jrute], Ju8tne8<<, aocu-
r.icy, exactness.
justice, s.f. [L. jtutUia], Justice, fair-
ness, law.
juatifler, v. a. [L. justifiearei, to Jus-
tify, vindicate, prove, make good.
Juvenile, adj. [L. juverMit], Juvenile,
youthfuL
r, I0 or la, before a vowel.
la, 1. art. f. [L. ilia], the (see U).
2. pron. her, it (see le),
Ik, adv. [iliac], there, here, down ; id-
bas,dovn there; id-haut, above, up there;
id-dedang, within; c'est Id, that is; m |
chien-ld, that dog ; Id-bas, yo'ider.
labour, *.m. [L. ia6or#»-.J,labour,work,
toil.
laborieuz, adJ.[L. laboriomit , labori-
ous, diligent, hard-working, painstakinjf.
lac, 8. m. [L. lacijut], lake.
Iftcbe, adj. [L. laxug], loose, slack,
faint-hearted, cowardly, base.
71
I&cher, ▼. a. [L. Iftxnifi], to slacken,
relax, loose, make looae, loosen, let go,
let slip.
laid, e, adj. (O.II.O. laid], ugly, ill-
favoured, ill-looking, plain, homely.
laine, a. t. [L. lana], wool, worsted.
lalsser, v, a. (L. laxare], to leave,
quit, bequeath, suffer, permit, let, allow ;
M laingfr /aire, to feel at ont's ease, offer
■o resistance ; lainger ^l, to put by, lay
aside.
lait, 8. II). [L. lactem], milk. [( is never
pronounced.]
laitue, s. f. [L. lactjiee], lettuce.
lame, s. m. [L. lamina], plate, blade*
wave, billow.
lamentable, adj. (L. lamentabilis],
lametifftble, woful. mournful, rueful.
lamenter, v. tr. [L. lamentari], to
lament, mourn, wail.
lampe, s. f. [L. lampas—Qk. Aa/mra«),
lamp.
lance, s. f. [],. lancra], lance, sp>ear.
lancer, v. tr. [lafic^], to lance, launch,
send out, utter, dart, shoot, hurl, fling,
throw, cast.
l&ng&ge, s. m. llanffue], language,
tongue, speech.
lang'ue, s. f. [L. liiufna], tongue,
•peech, langii.acfe.
langueur, s.f. [L. ton/orrwi], languid-
peas, languor.
languissant, e, adj. [lawmir — ij,
langiiere], lantfuid, laiiguishinir, droopinjj.
lanterne, r ;. [L. laiiternn], lantern.
laper, v. tr. [Teut. (Ger. lappni)], to
lap, gobble, gulp.
lapin, ». m. [der.T], rabbit.
large, adj. [I,. to/v/te*], liroafi, wide,
large, great, grand ; le lari/n, le r/rand
large, the sea, the open sea.
largement, adv. [tarje], largely,
fully, deeply, freely, abundantly, oopi-
oualy.
VOCABULAUY.
largreur, n.t.llariji'], breadth, width,
wideiiesH, l)ro;idncss.
larme, i-f. (L. lacij/ina], tear, drop.
las, se, adj. (I-. Uinnus], tired, weary,
fatijfiied.
lasser, v. tr. [L. latmre], to tire,
f.atijfiir, make wc;ir.v ; se lanxer, to tire,
•„'row tired, be fatijfued, be wearied.
lassitude, s. f. [fj. tangitndo], lossi-
tiide, weariness.
lateral, e, adj. [L. lateralis], lateral,
side.
laver, v. n. [L. Inmre], to wash, wash
oflF, cleanse, wash up.
le, m., la, f., les, pi., def. art. 1. [L.
ille, ilia, »7/()s, itlns], the.
•2. per. pro. dir. obj., him, her, it, tliem,
BO.
lecher, v.a. [O.II.O. IfMhon], to lick,
lick up. [Written li'eh- before e mute.]
le^on, 8. f. (L. lectioneni], lesson.
lecteur, s. m., fem. lectrice [L.
lectorem], reader.
lecture, s. f. (L. lectura], reading.
l^gende, s. f. [L. leDenda], legend.
leger, 6re, a<lj. [L.* leviarius], light,
easy, nimble, active, unsteady, trifling,
slight.
l^g^rement, adv. [Uger], lightly,
slightly, nimbly, swiftly.
l^gr^ret^, 8. f. [ Uger ], lightness,
thoughtlessness.
l^iritime, adj. [L. legitimus], legiti-
mate.
lendemaiu, s. m. [le-\-en-\-demain\,
morrow, next day, day after, following
day.
lent, e, adj. [L. lentwt], slow, tardy,
remiss.
lentement, adv. [ten«], slowly, tardily.
l^onin, e, adj. [L. Uoninus], leonine,
lion -like.
lequel, m., laquelle, L, lesquels.
72
pl. m., leBquelles, pi. f. [te, etc+^ue^
etc.], which, which one, who, whom, that.
les, def. art. plu. [L illos], 3rd pers.
pro. ]>lu. (L. illos), them.
lest, 8. m. [Oer. list], ballast; tur
lent, without cargo, light.
leste, udj. [Gcr. linti;/], brisk, nimble,
active, clever.
lestement, adv. [lette], lightly,
l)riskly.
lettre, s. f. [L. littera], a letter.
leur, 1. per. pron. [L. iUorum], to
them.
2. i)osM. adj., their; U leur, theirs.
leur, poss. a<lj. [L. illorum], their.
lever, 1. v.a. [L. levari-], to lift, lift up,
hea\ e ; se lever, to rise, get up. [Written
Uv before e mute].
2. s.m. rising, levee, surveying.
I6vre, s. f. |L. labrum], lip.
liaison, s. f. (L. liiiationem], joining,
conjunction, connection, intimacy.
lib^rateur, s. m., fem. lib^ratrice,
[L. liberatitrem], deliverer, liberator, res-
cuor.
liberation, s. f. [L. liberati/>nem], de-
liverance, discharge, riddance.
liberty, s. f. [L. libertatem], liberty,
freedom.
libre, adj. [L. Hbnim], free, at liberty,
unguarded, clear, open.
licence, a. t. (L. lieentia], license,
liberty.
he, 8. f. [origin uncertain], lees, dregs,
grounds.
lien, 8.m. [L. ligmen], band, rope, tie,
bond.
lieu, s.m. [L. hexts], place, spot, home,
grounds, occasion ; au lieu de, instead of;
avoir lieu, to take place ; chef -lieu, chief
town.
lieue, s.f. [L. lewa], league (about 3
miles).
U^vre. s.m. (L. Itporem], hare.
Ugne, 8.f. (L. lineal, line, rank.
; ifi
YOCABULART.
o^^ie (about 3
Umlte, B.t. [L. Hmit«m], bonnd, bound*
ary, limit.
liage, •.m. {L. Itnteum], linen, cloth.
lion, ■.m. [L. leonem], lion.
liqueur, •.!. [L. %uorem], liquid,
liquor, spirits.
liquidation, B.f. [L. Uquidationfm],
liquidation, settling, settlement.
lire, v.n. irr. [L. le;]fre], (ligant, In, je
H»,jt lit, je lirai, queje Use,) to read.
lis, pres. Ind. Ist and 2nd sinff., and
imperative 2nd sing, of lire.
lis, 8.m. [L, lilium], lily, [g is pro-
nounced, except in Jleur de lis.]
llsant, pres. part, of lire.
lisible, odj. [lire], legible.
lisi^re, 8.f. [/«««— O.H.G. lista], bor-
der, skirt.
lisse, adj. [O. H.G. Zf««— Oer. hise],
sleek, glossy, smooth, shining.
lit, s.m. [L. lectus], bed, l>edstead. [t is
never pronounced.]
litt^rature, B.f. (L. litteraiura], lit-
erature.
livre, s.m. [L. lOmim], book ; livre du
bord, log-tiook.
livr^, s.f. [livre— livrer—L. liherare],
livery.
livrer, v. tr. [L. liherare], to deliver,
hand over, abandon, devote, expose offer,
afford, present.
local, 6, adj. [L. loealis], local.
locality, 8.f. [L. localitutem], locality.
locataire, B.m. and f. (L. locatariiis],
tenant, lodger, occupant.
location, s.f. [L. hxtatioTiem], letting,
letting^ out, renting.
losre, s.f. [\ u* laubia-0. H. O. laubja,
'hut'], lodge, house, coop, kennel, box,
booth, cell, den.
lofirer, V. tr. and intr. [loge], to lodge,
place, locate, house ; hold, contain ; «<•
loger, to lodge, to take up one's lodg-
ings.
logreur, s.m. fem. logeuse [lo,,,',],
lodging-house keeper.
logique, s.f. [L. l<>gtca], logic.
log'iH, s.m. lli>:rer], houso, dwellinir
house, (Iwolling, lo<Iging-li<)use.
loin, adv. [I. low^e], far, far off, a grout
wav off, at a distauof, rcmoto, distant;
de loin, in tin; distance, far away.
lointain, e, adj [l..* l<tngila,ni>i].
renioio, distant, far-off, fjir-rtwhirig.
long', e, 1. a<lj. [I,, lowiux], lonir.
2. 8.ni. lenKth; timt le loiijj, all along;
le long de, &\onii ; tout du long, from l>f-
ginning to end; tovt du loii,j de, the
whole length of.
longtemps, adv. [long+u^mpx], long,
a long wliile, a great while.
loque, s.f. [O.H.a. lor], tatter, rag.
lors. adv. [O.F. I'ore I'Leure], then;
di-s lorn, from that time, at the time of;
lorii de, at the time of. [« is never pro-
nounced.]
lorsque, conj. [lorn -f que], when,
while.
lot, 8. III. [Rng. lot], lot, destiny, prizes.
\t always silent.]
loterie, s.f. [lot], lottery.
louable, adj. [/of/cr — L. laudare],
laudaVile, praiseworthy.
louer [I., laudarr], to praise.
louer, V. tr. [li. locare], to rent, let,
hire.
louj?re, s.m. |Eng. Ixuiiier], lugger.
loup, s.m. [L. luiiutt], wolf; loup de
iner. sailor, sea-dog, Tar. Jack Tar ; ro; ^i
conuiie le l^np blnw, a nioverbial expre.i-
sion meaning 'known In everyi)ody' ; /c
lonp blanc, an old wolf wel'i knowii for its
depredations. [See note, 05, 24.]
lourd, e, a<lj. [I., linidiin], heavy.
loyal, e, adj. [I-. U-gaUK], loyal, true,
honest.
loyaut^, s.f. Ii legaliiatem], loyalty,
hones^.y, integrity.
TS
ti
i
TOCAnTTLART.
lu, past part, of h'ru.
lueur, ».f. [L.» liirnrem-L. hirrm],
huht, Klonm, fcHnHner, rIow.
lul, pen. pron. (F,. UU hnie], he, him,
her, to him, to her. It ; lui-mime, hinwelf.
lulre, V. Jntr. Irr. [I>. Ineere], to shine.
Illisant, pres. part, of luirt.
Iitmidre, n.f. L. luminaria], IJKht,
lumineux, se. adj. [I.. lumin»»\i»],
InininouB, bright, illuiiiinalcd.
June, B.f. [I^. Iuim\, moon.
lustre, 8.ra. [hi*trer—h. luxtrare],
histrc, chandelier.
lut, 3rd flinff. pret. def. of lire.
lutte, B.f. [L. lucta], wrestlings, BtruK-
(,'linjf, contest, strife.
lutter, V. intr. [I.. Itietari], to Btni|f)<le.
luxe, s.ni. [\j. luxuji], luxury.
luxueux, se, a<lj. [Itixe], magniflcent,
riuh, sumptuous.
M.
M., abbreviation of Monsieur.
m', contraction of »«/•.
ma, fern, of mon [I.. inenm\, my.
ma^on, s.m. [L.* madonnn], niavon.
machinalement, adv. [itiartiina! -
tiiacMv^~\j. machina], mechanically.
machinateur, s. m. [\j. machina-
tun-tn], maehinator, plotter, contriver.
madame, s.f. [ma-^-dmne], nuulame,
Mrs. (.\bl)re> iate<l into Mnie.]
mademoiselle, 8.f. [ina+demdineUi'
— I..* doiiiiniccUa], Miss. [Abbreviated
into Mile.]
mag'asin.s.ni. (Arab. makhzen\ shop,
warehouse.
magique, adj. [L. magievs], maf;k\
magrister, s.m. (I., magixter], country
schoolmaster, pedant.
magn^tique, adj. [L. nuKjneticuii],
ma^netic.^
maernlfluence,ii.f.[L. magnificentiaX
ma(cniflcence, fn^ndeur.
mafrnlflque, adj. [U magnificu*],
magnificent, firrand.
malgrre, adj. [L. macrum], lean, thin,
spare.
main, 8.f, [L. vM.un»], hand; poignie
de main, shake of the hand; unu la
main, rearly at hand ; de )>mnihre main,
off-li.intl, direct ; i>a»}>lxu queaurlamain,
lit. ' no more than on the hand,' i.e., not
at all. [n is always nasal.]
main tenant, adv. [maintenir—main
+tniir], now, at this time, at present, by
thiti time.
maintenlr, v. tr. irr. [tnain+Unir],
to maintiiin, keep up.
maire, s.m. [L. majorem], mayor.
mais, c-onj. [I-. ma(jig], hut, why; wu«m
nui, why yes; maig mon, why no,
inaison, s.f. [L. manxii>tievn,\, house,
house! lold, home, family.
maisonnette, s.f. [maison], small
house, cottasre.
maltre, s-m. (L. maiji»ter\, master;
mnltretinumier, chief -helmsman.
maltresse, s.f. [maitre], mistresB.
ma^jest^, s. f. [[,. majestatem], ma-
jesty.
mal, 1. s.m. [L. mnlum], evil, ill,
harm, pain, ache, hurdsliip, misfortune,
difliciiity ; I'oiw me /aiten mal, you hurt
me ; f ai mal d la fete, I have a headache.
2. adv. [ r.. male ], ill, wronff, badly,
uncomfortably.
malade, l. adj. [L. male aftun], sicit,
ill, diseased, unwell, poorly, bad.
2. 8., sick person, invalid, patient.
maladio, s.f. [maladr], illness, sick-
ness, malady, disease, complaint.
maladroit, e, adj. [mal + adroit],
awkward,
malais^, e, adj. [mal-\-aiM^, difficult.
n a a;s.', s. m. [mal + aw], uncom-
foriiiblunesa, imefisiness, difficulty, dis-
i|uietu(le.
74
notjnificentia],
. moffnificuji],
m], lean, thin,
hand; poignit
land ; »ou» la
reynihre main,
tie »ur lamain,
land,' i.e., not
intenir—main
at present, hy
[tnain+tenir],
i], mayor.
lut, why;nM/w
hy no.
rnwrn], houHe,
aison], small
tier], inanter;
sman.
, miatress.
•^tatein], ma-
m], evil, ill,
, misfortune,
lal, you hurt
e a headache.
iTonjf, badly,
aptuit], sick,
bad.
patient.
illness, sick-
aint.
al + adroit],
M^, difficult.
•ixr], uncom*
fliculty, dis-
VOCABULAKY.
mftle, adj. (li ynaneulxui], male, manly,
ninaculinc.
malentendu, ■.m. lmal+entendu\,
mittunderslandinif, misapprehension.
mEUftiiteur, trice, s.m. [L. mali/ae-
torem], malefactor, evil-doer.
malgrr^i prep, [mal+i^ri], in spite of,
notwithstanding, a^fainst the will of.
malbabile, adj. [iimI + habile], un-
skilful, awkward.
malheur, s.m. [mal+hertr—L. aui/u-
rium], misfortune, mishap, ill-luck.
malheureusement, adv. [inalheu-
reux], unfortunately.
malheureuz, ae, l. adj. [malheur],
unfortunate, unlucky, unhappy, miser-
able, wretched.
2. »., unhappy person, unfortunate.
malhonndte, adj. [mal + honnite],
dishonest.
malice, s.f. (L. inalitia], malice, mali-
ciousness, isoite, ill-feelin({, knavery , trick-
ery, mischief, harm.
inallcieuz, se, (L. nuilUiogU)i], mali-
cious, tricky, mischiev'us.
malin, gne, adj. [L. vinli/iuiui], sly,
mischievous, malicious, cunning.
malpropre, adj. [mal+j^opre], dirty,
untidy.
maman, s. f. [onoinat.], mamma.
manant, [L. inanentem, one who
remains, ia attached to the soil], country-
man, rustic.
mancbe, 1. s.m. [L. inanica], handle.
2. s. f., sleeve, the Knj,'li8h Channel.
manchette, s. f. [ntanche], cuff.
madder, v. tr. (L. inandare], to send,
acquaint, refer, summon.
man^ere, s.ni. [It. manenyio], training
of horses, an artifice, trick, subterfuge.
maageoire, s. f. [waitgerl, manger,
feeding-trough.
mangier, v. a. [L. vumdueare], to eat,
sup.
manle, s. f. [L. miinia\, mania, folly,
orazy notion, nonsense.
manier, v, tr. (L. manicire], to handle,
govern, guide, oonduot.
manl^re, s. f. [l..* mamria], manner,
way, sort, kind, style; en manitre de, in
a kind of ; d'une vianiire ou (£une aiitn,
in some way or other.
manifeste, adj. [L. mani/entiu], mani
fest, ovidenU
manCBUVre, s. f. [L.* manuopera],
manuDuvre, drill, working (of a ship), sail-
ing.
mancBuvrer, v. tr. [manceuifre], lo
manutuvre, work (a ship), steer.
iiianquer,v.n.[L.*)/ta}t<;ar«— L.?/ii.«t-
eu«l, to miss, fail, bo wanting, b« deficient ;
nut nq tier de, to lack.
mansarde, s. f. [Mansard, the inven-
tor], garret- window, garret.
mante, s. f. [L. inantum], mantle.
mauteau, s.m. [L. viaiUellum], cloak,
mantle.
mappemonde, s. f. [L. mappa muu-
it], map of the world.
maraude, s. f. [inaratuier], plunder-
ing, pillage.
marauder, v. tr. [maraud (der.V), a
thiefj, to maraud, pilfer, plunder, loot.
marbre, s. m. [L. iitarrnoreyn], marble.
marchand, s. m.. fem. -e, [L. merca-
lantem], merchant, dealer, tradesman,
shopkeeper, storekeeper.
marchander, v. tr. [marchaud], to
baiviiin, hanglc.
marche, s. f. [//larcAer], walk, walk-
ing, gait, march, progress, advance.
marche, a. m. [L. mercatut], market,
market-place, l)arKaiii )>urchase.
marcher, v. n. [origin unknown], to
walk, step, tread, go, travel, march.
mardi, s. m. [L. martin diet], Tuesday
mare, s. f. [L. mare], pool, pond.
mar^, s. f. [L. mare], tide.
It
VOCABULARY.
if '
niarge, •.f. fL. margintm], margin,
maxsruerite, h. f. [L. margarifa],
mari, a. in. [L. mariluv], husliatul.
mariagre, a. m. [L.* maritaticum],
iiiarria^'e.
marid, e, p. p. o( marUr; larwuvelU
iiiaride, thu bride.
marier, s. n». [L. maritnre], to marry
(Miid of the clergyman or magistrate who
otiiuiates) ; tie marier, to marry, wed, be
iiiiirried, to get married.
marin, s. in. [h.»marinHi>\, Hailor (on
t he high seas).
maiiu, e, odj. [L. marinu»\, marine,
Hea-faring:.
marine, s. f. [marin], navigation, aea-
s'-'ivice, navy, marine.
marinier, s. m. [marin], barge-man,
sailor (on riverti and cnnals).
maritime, adj. [L. maritimua], mari-
time], naval.
marjolaine, s. f. [L. amaraeus],
sweet marjoram.
marmite, s. f. [der.7], pot, saucepan.
marmot, a. m. [It. marmotto], a small
kind of monkey ; brat, little boy, child.
marmotter, v. a. and v. n. [origin un-
known], to mutter, mumble.
marque, a.f. [Oer. mark], mark, token,
sign ; d la marque de consigned to. . . .
mfliQUer, v. a. [marque— Ggt. mart],
to mark, stamp, brand, trace out, note.
marralne, a. f. [Prov. tnatrina— L.»
m^itrina], godmother.
marron, 8.m. (it. marrone], chestnut.
masque, a.m. [It. maschera, of Arabic
origin], mask.
masquer, v. tr. [masque], to moiik,
cover, hide, conceal.
massacre, 8. m. [massacrer—Lov.
Oer. mattken, ' strangle ' ], massacre,
butoheiy, alaughter, havoa
maaae, u. t. [L. tiuuM], num.
m&t, 8. m. rOer. maul], most ; mAt dt
fortune, jury-mast. [( ia never pro-
nounced.]
matelaa, a. m. [from Arab, al matrah,
through Sp. and Prov.], mattresa.
matelot, a. m. [der.?], sailor.
matelote, a. f. [matelot], a chowder.
mftter, v. a. [mut, from the Persian
Shah nhit, ' the king is dead ' ], to check-
mate.
matemel, le, adj. [L." matemalit],
maternal, mother.
matin, a.m. [L.m>((u(t(num], morning,
noon, forenoon ; adv., early.
matinal, adj. [matin], early in rising ;
morning.
matinee, s. f. [matm], morning, fore-
noon ; donnir la grugse matinde, to aleep
late in the morning.
maturite, a. f. [L. muturitatem], ma-
turity, ripeness.
maudire, v. a. irr. [L. maledicere],
(see conj. in Grammar), to curse, impre-
cate.
maudit, e, adj. p. p. of maudire,
[mai-f dire), cursed, wrewhcd, hateful.
mauvais, e, adj. [origin unknown],
bad, ill, evil, mischievous, wicked, old.
maxime, 8.f. [L.* maxiuia], maxim.
me, m', per. pro. direct and indirect
obj. before verbs [L. me], me.
m^chant, e, adj. [mesehant, part, of
O.V. mecheoir, 'to have bad luck'], bail,
old, tattered, wicked, sorry, ill-natured,
mischievous, unkind, ill-disposed, cross,
angry, malicious.
mdconnaltre, v. tr. irr. [in6$+eon-
nattre], to misunderstand, misjudge,
alight, diaregard.
medecin, s. m. [L. medieintu], physi-
cian, doctor.
m^dlocrit^, a. f. [L. medioeritcaem],
mediocrity, moderate means.
m^diter, v. a. [L. meditari], to medi-
tate, think over, oontemplate, plan.
ra
mast; mdt d*
a never pro-
'al). al inatrah,
ittrcss.
ailor.
'], a ohowder.
n the Persian
id ' ], to check'
• matemalis],
luni], morning,
f.
early in rising ;
morning, fore-
itmie, to sleep
uritatem], ma-
I. tnaledicere],
curse, impre-
of maudire,
icd, hateful.
iin unknown],
wicked, old.
luia], maxim.
it and indirect
e.
shaiit, part, of
d luck '], bod,
y, ill-natured,
isposed, cross,
rr. [mSt+eon-
id, misjudge,
'ieintts], pbysi-
ledioeritatem],
IS.
'ar{\, to modi'
ite, plan.
VOCABULARY.
m^flance, t. f. [m</f«r], mistnist, sus*
picion.
m^fler (se), v. ref. (L. fntn«»+L.*
ftdare], to doubt, mistrust, hold in sus-
picion.
mellleu., e, adj. [L. meliarem], bettor
(comparative of bon).
m^lancolle, t. f. [L. nulaneholia],
melancholy.
xn^lancollque, adj. (L. melanehoii-
etu], melancholy.
m^lancoliquement, adv. [milan-
colique], mournfully.
melange, s. m. [miler—L.* mincvlare
— L.* miscere], mixture, mingling, med-
ley.
in<^l^- cassis, s. m. [mfU + casnis
(der.?)], black-currant brandy. See note
79,29.
mdler, v. tr. [L.* misculare], to
mingle, mix; se nUler de, to meddle
with.
membre, ■. m. [L. membrum], mem-
ber, limb.
mdme, 1. adj. [L. metipniminuii],
same, self, very.
2. adv., even, also, likewise; taut de
mime, all the same; alon menu que,
even when.
menace. •• t. [L. minaeia], menace,
threat.
menacer, t. n. [mena^ie], to threat,
threaten, menace, forbode, portend.
[Written with g before a and o.]
m6na,ge, s. m. [L.* viatmionaticuni],
housekeeping, household, family; entrer
•n m&nagef to b^n house-keeping.
manager, ▼. tr. [minage], to take
care of, spare, save, provide, arrange with
care.
m^nag^z^. *• t [''i^nope], economical
housewife ; thrifty, saving woman ; house-
keeper, housewife, mistress.
menagerie, a. (■ (mAmv*!* nMiutrery.
77
mendiant, e, s.m. and f. [mendietl
biKjriir.
mendler, v. Intr. (L. viendkare], t<»
bcjf.
niener, v. a. [L. iiiiniire], to carry,
conduct, lead, hrinjr, take, Kml about.
[WriltoM nihi- bi'fore c imitc.)
mensonge, a. m. [tticntir], lie, falsu.
hood, untrutli, »tiiy, error, illusion,
vanity,
tnensuel, le, adj. [L. wi«n«('»], montli
ly.
mental, e, udj. [L menlalin], mental.
mentalernent, M\v.[viental L. men-
talix], menially.
meuteur, se, adj. [mendr], lying,
false, deceitful, prevuriciting.
mentlr, v. n. in-. [L. menliri], (pri-s.
itid. je inrim), to lie, to toll a lie -falnc-
hoo<5— untruth.
meuton, s. m. [L. ineiUimem], tho
chin.
menu, e, udJ. [L. niinutug], Hmall,
slender, spare, thin, incoiisidunible, mi-
nute, trifling, small ; par le menu, in
detail.
menuisier, adj. [menuher—L.* min-
utare -L. ininuttis], joiner.
m^p riser, v. tr. [in^s+priser—L. pre-
tiare], to despise, scorn.
mer, s. f. [L. viare], sea.
merci, s, m, [L. mcrcex], thanks!
thank you I Dieu fmrci, thank God.
m6re, 8. f. [L. mater], mother.
mei'ite, s. m. [L. writum], merit.
meriter, v. a. and v. n. [wJnte— L.
ineritum], to deserve, merit.
merveille, 8.f. IL. mirabUiu], wonder,
marvel.
merveilleux, se, adj. [merceillf],
wonderful, wondrous, marvellous.
mesintelllf^ence, s. f. [mJa-^-inteUi-
gence], misunderstanding.
messager, s. m. [mensage, L.* mU-
saticwn], messenger.
▼OOABULABT.
i^i
I
mesne, i. f. [L. mUsa),
messieurs, 8. m. pi. [vut+m'mnt],
Rcntleinon, mt'ssni. (pi. of monxirt»r).
mosure, h. f. [L. nunntra], incusura,
dimeniion, bound ; outrt ifWKure, ex-
coHively, t>eyond meamire; d menure qut,
as, in proix>rtion u.
meaurer, v. tr. [L. merutirare], to
ineiuiure.
metamorphose, ■. f. [L. imtam&r'
phonn], trauBforraation.
metier, s.m. [L. ministerium], trade,
handioraft, buuiiieuii, calliriK', crftft, pro-
fctwiou, employntonl, oouupation. [r is
never pronounctjd.]
m^tre, a.m. [L. metrum — Ok. irirpov],
metre (the unit of French nieaaure, about
39 iuohos).
nveta, ». m. [L. mixtux], dish. [Pro-
nounue mi; un mi-zexquis.]
mettre, v. a. irr. [L. initteri'], {met-
taiU, lait, ie viets, je mis, quejn inette), to
put, place, lay, uue, act ; <« inettre, to put
one'ii Hclf, to tilt down, to be^in, wet about,
to dresa, to bo conceited ; te mettre en
route, set out ; inettre la nappe, to set
tho table; mettre au courant de, to in-
form.
meuble, s. m. [L. inobilif], household
furniture, piece of furniture, utcn8il;(plu.)
ftirniiurc, pieces of furniture.
mieule, a. f. [L. imtula], millstone.
meurs, Ist and 2nd sing. pres. ind. of
tnourir.
meurt, 3rd sinj,'. preH. Ind. of mourir.
meurtri, e, part, [meurtrir , bruised,
black and blue, contusvd.
meurtrir, v. a. [meurt re — Goth,
maurthr], to bruise, contuse, to make
black and blue.
miche. s. f. [Flem. uucke], loaf (weigh-
in;: 1 or 2 pounds).
mi [L. medius], in compounds means
half, partly.
mi-chemlQ. See ohemin.
mi clos. Seeolos.
mi -parti. «ee parti,
midi. 8. m. (L. msdiHu+diet], noon,
■outb.
mle, ■.(. [abbreviiition of aiMe], dear,
sweet, Inve, nurse (UHud only with po6-
sesitive adjectives).
mlel, a. m. [L. mell, honey.
mien, poss. pro. lO. F. nM/i, variant of
inon- L. ineum], mine.
miette, a. f. [mie—L. mica], orumb,
little bit.
niieux,adv. [L. tmUiii], better, rather,
bast ; je ferai dt inon mieux, I aball do
my best.
mlernon, ne, s. [O. H. O. mimtia,
'love'], darling, fondling, favourite, littlo
girl ; adj., delicate, dainty.
mierraine, a. f. [L. hemicranium],
headaolie.
milieu, 8.ro. [nU+lieu], middle, midst;
ait milieu de, in the midst of.
militaire, adj. and a. [L. mUitariii],
Mtilitary ; aoldier.
mille, 8. m. and num. adj. [L. milU],
thousand.
mille, 8. f. [L. miilia], mile.
millier, B.m. [L. milliarium], thousand
(eoUactive numeral).
mimer, v. a. [mime — L. mt'miw], to
mimic.
mince, adj. [origin unknown], thin,
slender, puny, slight, delicate.
mine, s. f. [It. miuu], look, aspect,
looks, appearance, ooimtenance.
minist^re, ». m. [L. minitterium],
niinisti'y, administration, department.
minute, a. f. [L. minutu], minute.
mioche, a. m. (. [mie, L. miea], little
fellow, brat, patch, ohap.
miracle, a. m. [L. miraetUum], mir-
acle, wonder; d mirucU, miraculously,
extremely well, wondrously welL
mirer, v. tr. [L. mirari], to aim at, to
78
ditii], noon,
aime], dear,
y with poii-
u, variMit of
ica], crumb,
stter, rather,
e, I ■hsU du
O. minnia,
ourite, littlu
nicrmnium],
Iddle, midst;
. vUlitarin],
[L. milk],
t], thousand
mitntu], to
town], thin,
ok, aapeot,
ce.
Iniiiterium],
irtmeni.
minute.
miea], little
i^ttm], mir-
iraoulously,
elL
0 aim at, to
VOCABULAUV.
hold up to the lii^rht ; to mirror, ahow or
HOC ri'fluoted oh in a mirror, rtittfct.
mlroir, ••m. [mir^r— L. mirari], mir-
ror, !{'>'■• lookinii'-iflaM.
xniSi e, p. p. of inettr4.
miserable, adj. (L. muerabUU\,
miiierablu, wretohod, wicked
mla^re, a. (. [L. mueria], niiMry,
diatroea, uaae of diittrvM. wretcliednuu ;
poverty (extreme); want; a mean or iimall
action ; a trifle.
mission, a. (. [L. mwionem], miaaion.
mit, Srd aintC' pret. def. of 7MSttr4.
mitre, ■. f. [L. viUra], mitre.
Mile, oontraoted from MademuitelU.
Mme, contracted from iladaiM.
mobility, H. f. [L. mobtUtatem], in-
conwtanoy, variablunena, mobility, reitt-
IcHsnuaa.
mode, a. f. (L. modiu], mode, fashion,
vogue ; d la modi-, utylibh, fashionable.
mod^rer, v. tr. [L. modtT'iri\, to
moderate, restrain, control, dimiiiitth ;
viodiri, moderate, limited.
modeste, adj. [L. 7n«</wtu«], modest.
moelleux, se, adj. [moelle, 'narrow',
L. medulla], toft, muUow.
mCBUrs, 8. f. pi. [L. mores], manners,
morals. [» is pronounced.]
moi, pera. pron. [mihi], object after
verba and pre^w., subject in emphatic
positions, I, me, to me.
moindre, adj. comp. and superl. of
petit, [L. minor], less, least.
moineau, 8.m. [moine — L.* munius—
Ok. Mociat], sparrow.
moins, 1. adv. [L. mintig], less ; d
moiiu que, unless.
2. 9.m.,less, least; au moint, at least,
ut all events.
mols, s. m. [L. menais], month. [Pro-
nounce mm; un moi-z entier.]
moisi, s. m. [moitir], mouidiness,
mould.
molslr, V. tr. (L. mu««r«], o mould.
molti^, a f. (L. mediataUm], moiety,
half, helpmate, better half.
molle, adj., fem. of ntou.
moUement, adv. [mou -L. mollis],
•oftly.
moment, s. m. [L. nMnnerUum], mo-
ment, second; dn moment que, du immtfiu
oil, as soon as, since.
momifler, v. a. [tnomi^— Arab, iniir-
mia+L./acfre], to mummify, dry up ; ki'
tnuuiifitr, to become extrenioly thin.
mon, poss. adj. [L. mtum], my.
monacal, e, adj. [L. monachuH],
monachal, monkish, monastic.
monceau, a. m. [L. monte cellnn],
heap, pile.
moudain, e, l. adj. [L. vmiuianuti],
worldly, mundane.
2. worldliii);.
monde, s.m. [L. mundxu], world, uni-
verse, men, people, company ; ^m( le
vumde, everyboily.
monotone, adj. [Ok. )yioi'UToi'u«],
monotonous.
monselfjmeur, fi.m.{mon-^tei(jnmr],
my lord.
monsieur, s. m. [vwn^-nieur], sir,
Mr., t;entleniiin (plu. messieurs). [Abbre-
viated into M., ]il. M M. ]
monstre, s. m. [L. muiuttrum], mon-
ster.
monstrueux, se, adj. [L. mAtmim-
osux], motiHlrous, |)ro<liKiou8.
montagrnette, s. f. [mi>ntaitiu', L.»
vioittanea], (colloq.) a hill, mount, small
mountain.
mont^e, s. f. [monter], ascent.
monter, v, n. and v. a. [L. montnu],
to KO up, come up, gut up, ascend, mount;
put up.
montre, s.f. [tnonlrer], watch.
montrer, v. a. [L. monstrare], to show,
point out, indicate ; m monstrer, to thow
one's self.
70
YOOABnLAKY.
!i
moquer (seX v.r. ((irlKtn unknown],
Id inook, nmko Kanio of, muku fun of,
liiii^h at, JeMt , ttculT at,.
moral, e, adj. [L. moruhs], moral.
morbldn, wlj. (L. morbulnn], morbid.
morceau, B.ni. (L. morcellum], i)looo,
(lit, ninrael.
tnordillor, v. tr. [mordrel, to nibble,
Ititu at, nip.
mordre, v.n. [L. mortUrt], to bite,
iiil<l)lo.
moribond, e, 1. a«lj. [L. morilmn'
ihm], dyin^, in a dyin;; stato.
2. a. |iLTSon in ii (lyirit; Hlutu, adyin^ one.
morig^ner, v.a. [L. moriiieuari], to
Hchool, scold, reprimand. [Written iiwri-
yen- bufcre « nititc.]
mome, adj. (Gnth. maunmn], dull,
Kloomy, mournful, dejected.
morose, adj. (L. t/ioro«u«], morOHe,
•ullen, Bour.
mors, B.m. [L. mornu], bit.
mort, B.t. [L. mortem], death, [t \»
never pronounced.]
mort, e, l. part. [L. vi»rtr»tj<\, dead,
defunct, lifulesa.
2. a. dead peraon, deceased, duad body,
corpse.
mo^tel, le, adj. and s. [L. mortalig],
mortal.
mortification, s.f. [L. martifico'
tionem], mortification.
mot, s.f. [L. viuttum], word, expres-
sion, sayinfc. [t is never pronounced ex-
cept before d in wwt d 7nut,]
motif, s. m. [L.* motivus], motive,
cause, reason.
motiver, v.a. [motif— L. motum], to
allege, to assign as a motive, to be the
cause of, cause, oooasion.
mou, mol, m., molie, f., adj. [L.
moUu], soft, mellow, slack, feeble, in-
aotiv*.
moucher, v. tr. (L. mueeare, from
muau], U> l>low or wipe the nose.
mouchetd, e, a<lj. |p.p. of monehfd'r,
(uuiHche L. mu«ca)], speilxU-d, iqtotlvd.
mouchoir, s.m. [mouclie], handker-
chief.
mouill^, e, part. [mouilUr—L. moUU],
wet, watery.
moulller, v. tr. [L.* molliar«,mollU],
to wot, moisten ; mowlU, wet, damp,
nioiHt, w.-itery, liquid.
mouillette, n.t. [<iiouiUer], piece of
bread (long and thin, to dip in soft-boilefl
eg^M).
mouler, v.a. [motile— L. modulut], to
c(uit, mould ; to print.
mourant, e, adj. [tmjurir], dying, ex-
piring, fading.
mourir, v.n. irr. [L. moriri],(movriint,
jnortjfi miur.i,je immrun, it mourrai, que
je iiieurc), to die.
moimse, u.t. [O. H. O. mos], mots,
froth, foam.
mousse, s.m. [L. mu«fu«], a cabin-boy.
moustache, s. f. [Sp. mottacho— Ok.
fivara], mousluche.
mouvant, e, adj. [mouvoir], moving,
animated.
mouvemont, a.m. (L. movimentum],
movement, motion, move.
moyen, s. m. [L. mediantm], means,
way, manner.
moyen. ne, adj. (L. mtdianug],
mean, middle, intermediate, medium.
mudt, te, adj. [L. mutus], dumb,
mute, speechless.
multiplier, v. tr. [L. muUiplieare],
to multiply.
munlr, v. tr. (L. munire], to provide,
furnish, defend.
mur, 8.m. [L. mums], wall,
mtlr, e, adj. [L. maturun], ripe, ma-
ture.
miiraUle, a-f. [mtir], wall (of a dty or
fort).
10
VOCARULART,
iueean, from
nofl«.
(it rnoiirhfti'r,
klfd, uiiottfd.
'(«], haiulker-
»r— L.moWw],
Hart, mollin],
wet, damp,
■er], piece of
in 80ft-boili'(l
modulu»\, to
'■]> <lyi«Hf. ex-
i],(TnotiriijU,
iiourrai, que
nos], mou,
a ctibin-iioy.
i«tacAo— Ok.
»irj, moving,
minuntum],
iu«], means,
iiedium.
««], dumb,
to provide,
I,
I ripe, ma-
[of a dty or
murmure, h.ui. |L murmur\, mur-
mur, murmiiriiiir, whitf|K)ririK.
murmurer, v.n. (L. munnnrare], to
murnmr, mutter, whJHper.
muuclo, H.m. [L. miui'ulxin], nmiuile.
museau, H.m. [L.* mu»u», a nm/zlu],
Hiiout, muzzle, nose.
mUHlcien, s. m. {inanique], niusioian.
mu^lque, a. f. [L. mu^icx], muHu
Hlriilii of mUHio.
mutuel, le, adj. (L. muturu], niu
tual, reci]irooal.
mutuellement, adv. [mutu> /], ..m-
tually, reciprocally.
roylord, s.iu. [Ei.„'.), my lord, sir.
mystere, H.m. (L. i.iiiHterium], uiys-
toiy.
myst^rleux, se, odj. [my»Ure\, mys-
terious.
mystiflcatlon, s.f. [L. myxtiih:ation-
em], hoaxing, hoax, mystitioation.
myiihologrie, s.f. [Ok. /ii/floyoyiaj,
iii.,ihology.
N.
nagfe, s. f. [nii'ji'r], swimminif.
nagrer, v.n. [L. nnviijure], to swim,
tloat, abound. [0 is retained before a
and o.]
naif, ve, adj. (L. iMtivux], naive, na-
tive, artless, in;;enuou8, un;uluuted, natu-
ral, simple, candid.
naissance, s.f. [L. nascentia], birth,
nativity, descent.
neltre, y.n. irr. (L." nascen], {luiia-
gunt, iii, je ?inw, ja luiquis, je wntrai,
que je naisse), to bo born.
nalvet^, s. f. [ndif], native siinpli-
city ,ingenuou8ne88,artle9sne88, innocence.
nappe, 8.f. [L. ttyippa], cloth, table-
cloth, sheet , Tuippe d'enu, sheet of water.
narine, s i. [L.* rufrieula], nostril.
narquois, e, adj. [narquer -L." 7iari-
ctu, 'who wrinkles the nose 'J, ounnin};,
•ty.
narrer, \ tr. (L. iiarmn-], t<i miirnte,
relate, tell.
national, e, odJ. [nation], national.
natte, s.f. (L. mn«aj, mat, mattin^r,
straw mat, plait, trchs.
nature, ■. f. (L. nalura], nature.
naturel, le, luij. (L. natwalu],
naiural.
naturel lemont, adv. [naturtl], na-
rally.
naulVage, s. m. (L nat^/Va^/iuHi),
•hipwreck.
nav'guer, v. tr. and intr. (L. navi-
',re\, navigate, sail.
navire, «. m. (I^. * namrium, from
narlx], ship, vessel.
i-avrer, v. tr. [Scand. tui/arl, to
►vound, lirea.. (1 he heart) ; ikuyi!, pitiful.
ne, adv. [L. non], first pirt of negation;
ue — pas, (not ; n« — jamain, never, etc.
n^, e, part, [naltre], born.
n^aaiaoins, iwlv. [luianH, mouu],
nevertheless, however, for all that, yet.
n^ant, s. m. [k ne, entem], nothiii),',
nought, nothingness.
n^essaire, adj. (L. neeettariux],
necessary.
n^easairement, adv. [ndcesiiaire—
L. JieceKxariiiti], necessarily.
n^gligemnr.ent, adv. Iniglige7'],
negli)jceiitly, carelessly.
negligent, e, adj. [L. nei/Ugentejnl,
negligent, neglectful, remiss, careless.
n^gliger, v. tr. [L. negligere], to
neglect.
nelge, s. f. [L. nivea], snow.
nerf, s. m. [L. i\ervxui\, nerve ; a«{ji.r
cen nerfs, to get into a passion ; une atta-
ijai> dc III r/s, hysterics. [/ is pronounced
in sing., but not in plu. ; « is not pro-
nounced in plu.]
nerveusement, adv. [neroeux], ner-
vously.
U
VOCABULARY.
Ml!?
Is '
'A'
'III
r
•J
nerveuz, se, adj. [L. nervoms], ner-
vous.
net, te, adj. [L. nitidtu], clean, neat,
clear ; nel ; plain, short, frue.
nettement, adv. [net], clearly, clean-
ly, plainly, neatly.
nettet^, ».f. [net 1, cleanness, neatricsi.
neuf, num. adJ.[L. noiwn],nlne. I Pro-
nounce nenf ; neu cheoaxtx ; neu-v-aiu ;
iieu/et demi.]
neuf, ve, adj. [L. nowu], new, newly
niade.
nez, 8. m. [L. Tumu], nose, [z is never
])ronounced.]
ni, conj. [L. nee], neither, nor, or.
nials, e, adj. [L.* nidacem, 'caught in
the net'— L. nidtts], silly, simple, simple-
ton, ninny.
niaisement, adv. [niais], sillily, fool-
ishly.
niche, s. f. [It. niechia], niche, dog-
house,
nid, 8. 111. [L. nidiu], nest, [d is never
proiiouiKi'd.]
niveau, s. m. [L. libella, from lit/ra, a
balance], a level.
noble, adj. [L. nobili«], noble.
noce, 8. t. [L. nuptiae], wedding', mar-
riage.
Noel, 8. m. [L. natalis], Christmas.
nOBUd, s. m. (L. nodus], knot.
noient, 3rd plu. pros. ind. luidsubj. of
noyer.
noir, e, lidj. [L. niger], black, swarthy,
eheerlesa.
noix, 8. t. (L. nucem], nut.
nom, B. m. [L. nom-ii], name.
nombre, s. m. [L. numerus], number.
nommer, v. a. [L. 7W7ninare], to
name, call, nominate ; «« nommer, to be
called, to state one's name.
non, adv. [L. non], no, not ; non phin,
uuither.
U
nord, 8. m. [Oer. nord\, north,
normand, s. m. and adj. [Eng. N 'rth-
man], Norman.
nos, plu. of 7iotre.
nostalgrle, s. f. [Gk. voaTot, aXyos],
home-sicknc83.
note, 8. (. [L. nota], note.
noter, v. a. [L. notare], to note, to mark.
notion, s. f. [L. notionem], notion.
notre, adj. pi. nos [L. nvster], our ; l4
ndtre, ours,
nourrice, s. f. [L. nutricem], nurse.
nourrisson, 8. m. [L.* nutritiunem],
nursling, baby.
nourrir, v. tr. [L. nxUrire], to feed,
nourish, keep, suckle.
nourriture, s. f. [L. uulritura], food,
nourishment.
nous, pcrs. pro. [L. 7to«J, we, us.
nouveau, nouvel, ra., nouvelle,
f., adj. [L. nooelius], new, recent ; de
nouveau, again.
nouveaut^, s. (. [L. novelUtatem],
newness, novelty.
nouvelles, w. f. plu. [L.* novdla\
news.
noyade, s. f. [noyer], drowning.
noyer, v. a. [L. necare], to drown ; se
noyer, to drown one's self, be drowned.
nu, adj. [L. iivduti], naked, bare.
nuage, s. m. [nu«— L. nube^], cloud,
mist, darkness, gloom, sadness, shade,
dejection.
nuance, s. f. [nue], shade, tint, tinge.
nuire, v. n. [L. nocere], {nuinunt, nui,
je nui^i, no past def., je nuirui, qu^ ja
mdse , to hurt, harm, wrong.
nuit, 8. f. [L. noctem], night, darkness.
nul, le, adj. and pro. [L, nulluii], no,
no one, no person, nobody.
numero, s.m. [It. miinei-o], number.
nyniphe, s. L [L. uynt^ha^ uymith.
VOCABULARY.
rth.
EDg.y-rth-
T05, aAyos],
te, to mark.
notion.
!«/•], our ; U
%], nurse.
'.tritionem],
e], to feed,
tura], foofl,
e, us.
aouvelle,
recent ; de
vellitatem],
* novella],
ling.
drown ; ae
Irowned.
)are.
M], cloud,
as, shade,
lint, tinffe,
nant, iiui,
tti, que j»
darkness.
uUiu], no,
, number,
uymph.
O.
Ob^ir, V. n. [L. obi>dirr], to obey.
ob^issance, a. t. [oMir], obedience.
objection, s. f. [L. objectionem], ob-
jection.
objet, 8. m. [L. objecfvm], object, sub-
ject, matter ; aim, end, view. [Pronounce
oh-jt' ; un ob-jtf.t-xf/rrahle ; des ob-ji-z-a(/ri-
ahlpn. ]
obligation, s. f. [L. oblvjationem],
oblitfatioii, liuty, task.
oblig^, adj. [nbli^er], necessary, essen-
tial, obliged, indeljted.
obligeant, e, adj. [obliijer], obliginfr.
kind.
Obligrer, v, a. [L. oblir/are], to obliife,
bind, compel. [Retains e before a and .>.]
oblique, odj. [L. < hb/jnus], oblu{Ae,
sidelonpT.
obseder, v. tr. [L. obsidere], to beset,
possesa (of evil spirits).
obsorvateur, trice„ noun and a'^.j.
[L. obxervatorem], observer, observant.
observer, v. a. [L. obseroare], to ob-
serve, mind, notice, watch ; /aire ob-
gerver, to call attention to, notice. [Pro-
nounce K sharp.]
obsession, s. f. [L. obse^/n'.ifim], be-
ei'ttiiii,', obsession, being possessed.
obstacle, s. m. [L. obstaculnm], ob-
stacle.
Obstination, 8.f. [obstinationprn], ob-
stinacy, pertinacity, stubt)ornrie8s.
obstin^, e, adj. [obHtinfr], obstinate,
self-willed, stubborn.
obstin^ment, adv. [obsthu^l obstin-
ately, stubbornly.
8'obstiner, v. r. [L. obntinare], to be
obstinate, be ol)stinatelv resolved, persist.
obtenir, v.a. [L. 06/ increj, (conjugated
like tfinir), to obtain, procure, get.
occasion, s. f. [L. occasinwin], oppor-
tuuity, ocobhIod, oaiue, rewon.
I occaslonner, r. a. {ocecudtm], to oc-
casion, to cause.
I occupation, s. f. [L. oraipationem],
occupation, business, employment, work.
occuper, v. tr. [L. oecuparel, to oc-
cupy ; (foceuper d, to be engage<l in ; roc-
euper de, to see after, attend to, be busv
at.
oc^an, 8. ra. [L. oceanug], ocean.
octog^naire, adj. and s. [L. octogen-
tMrin.8], octogeuary, octogenarian.
odeur, s. f. [L. odorem], odour, smell.
odieux, se, adj. [L. odiogjis], odious,
hateful, loatlisome.
odorant, e, [L. odaremtem], sweet-
smelling,', o<loriferou8.
odorat, s. m. [L. odorahix], the sense
of smell, [t is never pronounced.]
ceil, s. f. [L, ociiltM], eye ; coup d'oeil,
glance ; d vue d'oeil, visibly, perceptibly.
oeuf, s.m. [L. ovum], egf/;. [/ is pro-
nounced in sing.; in plu. /and g are both
silent.]
oeuvre, B.f. [L. oj)era], work, piece of
work. [oBuvre is maso. in I'atuvre <le
Beethi.ven, etc. ; and in le grand ceucn;
the philosopher's stone.]
offense, sl f. [ L. oferua J, oflfence,
transgression, trespass.
offenser, v.a. [L. oferuare], to offend,
to give oflfence, to hurt.
offensif, ve, adj. [ofcru^flr], oflfenaive.
offensive, s. f. offensive ; pre7idr)t
Voffensive, to take the offensive.
office, 8.ni. [\j. officium], office, duty,
service, worship; nommi d' office, ap-
pointed by the court.
Offlcier, ■. m. {ojlke], offloer, butler,
steward.
offrance, s.f. [L. offerenda], oflTering,
present.
oflWi', v.a. Irr. [L. offerre], (conjugated
like couvrir) to offer, to propose, to ten-
der, toprestiic, to yield, to bid; tfoffrir,
to ofiFer, to propose one's mIL
VOCABULARY.
ole, B.f. [L.* aviea—L. avit], goose ;
patte d'oie, crow's foot (wrinkles in the
corner of the eye).
olseau, 8.m. [L.* aucelltit—L. avie],
bird.
oiseux, se, adj. [L. ctiosug], indolent,
idle, irrelevant.
oisif, ve, adj. [O.F. oise— L. otiutn],
idle, unoccupied.
oisivet^, s.f. [oisif], idleness.
ombre, s.f. [L. umbra], shade, shadow.
omelette, H.f. [L. lamella, a thin
sheet or plate], omelet.
on, pron. [L. hom/)], one, they, we, j'ou,
people, men, somebody, it, . omcone ; ^n
dit, it is said.
ongle, 8.m. [L. ungula], nail.
ont, 3rd plu. pres. ind. of avoir.
onze, adj. [L. undecim], eleven.
operation, s. f. [L. ojieraliounn],
operation, working.
operer, v.a. [L. operari\, to operate,
to effect, to perform, to work. [Written
ophr- before e mute, except in fut. and
cond.l
opinion, s.f. [f.. opiniovem], opinion.
opportunity, s. f. [L. oppnrtuvita-
tern], opportuneness, seaBonablene.ss, ex-
pediency, propriety.
opposer, V. tr. \p(wrl to op]iose,
place opposite.
opprimer, v. a. [L. opprimere], to
oppress.
or, s.m. [I-. aurum], gold.
or, conj. [\u hora], but, now.
orage, s.m. [L. aura\, storm, tempest.
orateur, s.m. [L. oratorem], orator,
speaker.
orcliestre, 8.m. [Gk. 'opx^trrpa], or-
chestra, band.
ordinaire, l. adj. [\i. onHiiarinit],
ordinary, common, usual, customary ;
d'ordinaire, iisually, ordinarily.
2. B.m. ordinary faie, victuals.
ordre, s-m. [L. •nftn^m], order,
thod.
orgue, B.m.; orgues, s.f. pin. [L. or-
ganttm], organ.
orgueil, s.m. [O.U.Q. urffttotl, pride,
arrogance.
orient, 8.m. [L. orientem], east, orient.
original, adj. [L.* oriffinalis], origi-
nal, odd.
ormeau, s. m. [orme — L. ulmvs],
yowng elm, elm.
orner, v.a. [L. ornare], to adorn, orna-
ment, decorate, '^raee, cnil>ol!ish.
orphelin, e, s. and adj. [L. orphanut
— Gk. 6p(/)ai/6?], orphan.
orphelinat, s.m. [orj>helin], orphan-
age, orphan-asylum.
orthographi , s.f. [Gk. opfld<f-t-
ypd<l)tiv], ortliou-iftuhy, spelling; mettre
bicn Vorthoijraiil f, to write words cor-
rectly.
OS, B.m. [L. OS], a bone. [» is not pro-
nounced.] •
oser, v.a. [F/. au!!um'\, to d.ire, to .en-
ture, hazard, presume.
osier, s.m. [Gk. o'uos], osier, willow.
6ter, v.a. [Fj. (Mtare or havstare], to
take away, to remove, to deprive, wrest,
deli\ I r ; a'dtcr, to remove, get away, take
one's self away.
ou, conj. [L. ant], or, either, or else.
ou, adv. [L. uhi], where, in which.
ouater, v.a. [< nati~O.T. oue, 'goose'],
to wad, pad.
oublier, v.a. [L. oblitum], to forget;
f'ouhlier, to forget one's self.
ouest, s.m. [Qer. wext], west. [Pro-
nounce both 8 and t.\
OUf! inter, [onowat.], oh! (indicating
sudden pain, choking, or pressure).
oui, adv. 1 hoc illud\, yes.
ouragan, ".ni. JSp. huracan\, hurri-
cane.
S4
, order,
f. pin. [L. vr-
puoQ, pride,
, east, orient.
nalh\ orip-
-L. ulmui\,
adorn, orna-
IHsh.
[L. orphanna
lin], orphan-
Rk. opflo? +
lliiig; mettre
e words cor-
[« is not pro-
dare, to .en-
isier, willow.
havstare], to
eprivp, wrest,
et away, take
ler, or else,
in which,
. owe, 'goose'],
ml, to forget ;
f.
], west. [Pro-
h ! (indicating
•essure).
raean\, hurri-
VOCABULAKY.
ours, 8.in. pj. urmu], b-^ar. [» is usually
prcnouiiced.]
OUtiller, v. tr. [outU, a toolj, tosupplj-
witli tools, provide, fucnish, equip.
outrageant, e, a .j. [outrager— out-
rage— outri'], outrageous, contumelious,
reproacliful.
outre, prep. [L. ultra], beyond, l)e-
sides, over, above.
OUVert,e, part, [oumr], open, opened.
OUVrage, s.m. [ouorer—L. operari],
work, piece of work, workmanship, job.
ouvrier, s.m. [L. npcrarius], work-
man, artisan, naohanio, journeyman,
labourer.
OUVrir, v. a. and v.n. irr. [L. operire],
(conjugated like couurir) to open.
paciflque, adj. [L. padflcug], pacific,
peacrible, peaceiul.
pa^e, 8.m. [L. paijiiia], page.
pagfe, s.f. [origin uiiknownj, page.
paille, s.f. [L. 2'ali'a], straw.
paillette, s.f. Ipaille], spangle.
pain, s.m. [L. ;panui], bread, loaf.
paire, s.f. Ipair—L. pa^], pair.
paisible, adj. [paix], peaceable, good-
natured.
paisiblement, adv. [paisihle], peace-
fully, peaceably, quietly.
paix, s.f. [L. pace II ], peace,
palais, s.m. [L. palatium], palaoe.
palais, s.m. [L. palatum], palate.
palatine, » fur fppet. [See note,
10, 2.J
p&le, adj. [L. pallidua], pale, wan,
pallid, ghastly.
paletot, 8.ra. [Du. palstrok], paletot,
grreat-coat, pilot-coat.
pftlir, v.n. [L. pallere], to grow, turn,
become pale, to fade.
p&lisaant, e, adj. [pdlir], fading,
yrowiag dim, vanishing.
S£
pAIot, te, adj. \pdle]. palish, p.i'lid.
somewhat pale (colloq.).
palpiter, v.n. [L. pal/n'tare], to palpi-
tate.
nan, s. m. [L. pannux], (lap, lappel,
fold, piece, skirt; parte i-n i>aii coupt',
corner door. [See note, oa, 3.]
panade, s. f. [it. panata], sops.
p.inier, s. m. [L.» panarium-h.
]ianis], basket, oroel.
paiKalon, s.f. [it. pantalone, a buf-
foon], trousers.
pantoufle, s. f. [it. jianta/ala], slip-
per.
papa, s.m. [onoTnatopoetie—L. pappa],
papa.
papier, 8.m. [L. papi/nta], paper, [r is
never pronounced.]
papillon, 8. m. [L. papilimem], but-
terfly.
paquet, s. m. [L.* paectu, of Celtic
origin, Gaelic pac], packet, parcel, bundle,
mail ; des paqucts de mer, large, heavy
waves shipped by a vessel during a storm ;
quanti'ios of water. See note 124, 10.
par (de), prep, [part], from, ii. the
name of (as in de par le roi).
par, prep. [L. per], by, through, in, at,
across, according to; pardesius, over,
above; par-dessus le mar<'hi, into the
bargain, to boot.
par-devant, prep, [par -^^ devant],
before.
parachever, v. a. [par-\-acheKei\ to
finish, end, complete, to bring completely
to end.
parade, s. f. [Sp. parada], para 3o,
show, state, pageant.
parage, a. f. [der.T], quarter, pla ,
quarters, parts.
paraltre, v. n. irr. [L. parire], (con-
jugated like eonnaUre), to appear, be seen,
seem, look.
parapet, 8.in. [It. parapetto], parapet.
parbleil, a oorruptioo of par IKeu.
VOCABULARY.
4
I'ti';
h
I' '
pare, n. m. pi.* |H»rc«ii], park, pen,
■hecpfold. [Pronounce iiark. ,
parce que, con], [par ee que], because.
parcourir, v. tr. [L. percurrere], to
go over, nm over, look through.
pardon, a. m. [pardonner], pardon,
(or(rivene»9.
pardonnable, adj. {jtardonner], par-
donable.
pardonner, v. tr. [L.* perdonare], to
pardon, forgive.
pareil, le, adj. [L.* pari.culus], like,
alike, equal, similar, such ; Kanit pareil,
inatchl«i.s9, champion.
parent, o. m. f. [L. parrntpm], rela-
tion, relative, kinsman, kinswoiniin ; plu.,
parents, relatives, relations, kindred.
parer, v. a. [L. parare], to adorn, set
off, deck, embellish, guard, parry, wn'd
off, clear (of a cable, anchor, etc.) ; ^^ori?
d virer, a comma lul given by the Ciiptain
to make ready (or turning the ship ; «e
parer, to adorn one's self, dress, diesa
one's self out.
paresse, a. f. [L. piffritia], idleness,
sloth, laziness.
paresseux, se, cAj. [paresse], idle,
lazy, slothful.
parfait, e, adj. [p.p. otparjalif -par
■f/orrc], perfect, finished, coniiilelo.
parfaitement, adv. [parjait], per-
fectly, completely, exactly.
parfois, adv. {par-^fou^], pomctimes,
occasionally, now and then.
parfam, s. m. [parfumer], perfume,
odour, scent, fragrance.
parfumer, v. a. [par-^fumcr\, to per-
fume, sweeten, scent.
parier, v. a. [L. paricre], to bet, lay a
wager.
paiisien, nc, s. and adj. [Paris],
Parisian.
parlor, t.d. {jL."* parabolare], to speak,
talk.
parml, prep. [L. p-r medium], amonft
amongst, amid, amidst.
parole, s. f. [L. parabola], word,
speech, language, saying, sentiments,
promise, parole.
parquet, s. m. [dim. of pare], wood
floor, inlaiil floor, flooring. [( is never
pronounced.]
parrain, «.m. [I,.* patrin\u—\j.pater],
godfather.
part, 8. f. [L. partevi], share, part, por-
tion, division, interest; de la part de,
from, on behalf of ; qvelque part, some-
where ; nuJle part, nowhere. [( is never
pronounced.]
part, 3rd sinjr. pres. ind. of partir.
partage, s. m. [partir], share, parti-
tion, distribution, division, portion, lot ;
en, jiartarje, as one's share.
partag-er, v. a. [part.tge], to share,
divide, parcel, portion, distribute, partake
of. [e is retained before a and o.]
partance, s. f. [partant], sailing,
departure; en partance, about to set
sail.
parti, 8. m. [partir], party, side ; de-
fence, part, resolution ; mi-parti, partly,
half.
particuller, 6re, adj. [L. partieu-
laris], particular, peculiar, private,
special.
partictilier, s. m. [L. particvlarig],
individual, fellow.
partie, s. f. [larth], part, match ; en
partie, partly ; /aire jiartie de, to be one
of, to fonn a part of.
partir, v.n. irr. [L. partiri'i (pres. ind.
jc pars) to set out, start, spring, go, go
away, depart, be off ; d partir de ee jour,
from that day on.
par tout, adv. [par + tout], every-
where,
pai'ut, 3rd sing. past. def. of parattre.
parvenir, v. n. irr. [L. parvenire],
(ci'iijtigiited like tmir), to attain, arrive^
come, reach, succeed.
80
ivm], amoriR
i)ola], word,
sentiinents,
pare], wood
[t is never
MM— T'. pater],
are, part, por-
e la part de,
le part, some-
•e. [t is never
. of parttr.
\, flhare, parti-
, portion, lot;
i^gn], to share,
tribute, partake
and 0.]
tant], sailing,
about to set
arty, side; de-
■parti, partly,
[L. partievr
iliar, private,
particvlaris\,
art, match ; «n
ie de, to be one
■th-n (pres. ind.
■ipriiiK, go, go
irtir de cc jour,
•-{^toutl, every-
ief. of paraitn.
[L. parvenire],
attain, arrive,
VOCABULAKY.
pas, 1. H. m. [L. ptusiif], step, pace.
footst'-M, slridc, walk, p.a!t; pan a pax,
step by step; with ne, pa» forms the nega-
tive ; t'ometiines ne is suppressed.
2. adv., no, not, not any.
passage, a. m. [; a«.sy,), passagts pas-
sing, fare, waj', borth.
passager, s. in. [pasmije], pa-^sent^er.
passant, s. m. [pas»er\, passenger,
paaser by.
passe, s. m. [pokaer], pass, channel,
passage.
passd, 8. m. [posterj, the post.
passer, v. n. and t. a. [L.* panMrr]. to
pass, pa.s3 on, go, put on. slip ; se juL-i^r,
to pass, pass away, happen, take place, do
without, be represented ; se passer de, to
do without.
passerelle, s.f. [passer], footbridge,
gangplank, ship's bridge.
passe-temp.s, s. m. [/ a^ser+terrpn],
pas'jnie, amusement.
passion, s. f. [T.. jiOJiiionem], passion,
love, fondness.
passionn^. e, a<lj. uiasslonner —pas-
sion], passionato, impassioned, passion-
ately, fond.
pasaionnement, adv. [p^issionni],
passionately, fondly.
pastoral, e, adj. [L. jantoralis],
pastoral.
pftte, s. m. [O.F. paste— L. pasta], pie,
pasty.
pfttee, 8. f. fprtfe-L. pasta], a mixture
of crumbled bread and chopped meat for
dogs and cats ; mes.s, dog's meat,
patemel, le, adj. [L. poternus]. pa-
ternal, fatherly.
patiemment, adv. [patient], pa-
tiently.
patience, s.f. [L. pailmtia], patience,
endurance, forbearance.
patient, e, adj. fL. patieniem],
patient ; s. ni. a sufifercr.
p&tir, v.intr. (L.* paiiri], to be in pain,
sufler.
pd,tissier, s. m., fern., patissidre,
[pfii'], pastry-cook.
patron, ». m. [L. ■patronus], patron,
master, caiitain, skipper.
patte, s.f. [origin unknown], paw, foot,
olaw, clutch.
paume, s. f. (L. }Htlma\, palm (of the
hand).
paupi^re, s. f. [Ti. paXpehra], eyelid,
eye-lash.
pavi.Se>, s.f. [lupausa], pause, stop, rest.
pauvre, adj. [L. pauper], poor, needy,
wretched, paltrj*.
pave, 9. m. [/'a»'er—L.*j)arare (origin
u iknown)], paving-stone, pavement.
pavoise, e [p. p. of panoiser {}>avois,
a sliield — It. jiaivsvc), originally to set up
eml)lazoned shields], to dress (a ship), to
adorn with flags,
payer, v. a. [L. pacare], to pay, pay
for, pay off ; pai/'i- de mine, to have a
goM ap])enraiice, to li" showy; payer d*
motf, to put off with empty promises.
pays, s. m. [L.* pagensia—L. pagus],
country, spet'ial part of country.
paysage, s. m. [pays], landscape.
paysan, ne, s. and adj. [pays],
countryman, country-woman, peasant.
pGnu, s.f. [L. pellem], skm, hide,
peche, s.m. [pMier], sin, trespass,
pecher, v. intr. [],. p"ccare], to sin.
pedagogue, s.m. |L. pcedagogus\,
jii'flagogue, school-master.
peifjne, s.f. [L. pectitwm], eomb.
pelgner, v. a. [L. peetinnre], to comb.
poignit, 3rd sing, past clef, of jtehidre.
peignoir, s. m. [pelgtuir], dressing-
gown.
peindre, v.a. irr. [L. pingere], (con-
jugate like feindre) to paint,pourtray,de8-
oribe, depict.
M
VOCABULARY.
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■VifM
III
p^
peine, b. f. [L. pcma], punishi.ient,
pain, iilfliftion, troiiMe, nnxioty, pains,
distress ; a peine, iiaidl^, scarcely.
peiner, v. tr. [peine], to pain, vex,
grieve,
peint, e, part. [L. peindre], paintud.
peintre, s. ni. (L. pirtor], painter.
peinture, s.f. [L.* pinetura—L. pie-
tura], i>ainiiiiff, picture.
p61erin, s.m. [L. percijrinus], pilgrim,
traveller.
pelerine, s.f. [pi'li-rine], tippet.
pelerinage, s.m. [I'f'lcrhi], pilgrim,
•ge ; ailer en phlerinaje, to go on a pil-
grimage.
pelote, s.f. [L. pila], ball, pile ; faire
sapelote, to become v elioff by saving.
penaud, e, adj. [leine], abashed,
sheepish.
pencher, v. a. [L.* ]irmlicare~L.
peiulere], to incline, loan, bund, stoop ;
tei>encher, to bend, beml over, stoop.
pendant, prep, [petidre- L. 2'enih /«],
during.
pendant que, conj., whilst, while.
pendre, v. tr. and intr. [L. j'^ndere],
to hang.
pendule, 8.f. [lendule, a pendulum —
L. pe.jidulum], time-piece, eloik.
penetrer, v.a. [L. poietrare], to
penetrate, pierce, pervade. [Written
pciittr- before e mute, except in fiit. ai.tl
contl.]
penible, adj. [peine], painful, laboiiri-
ous, troul)k'S"nie, distressing, wearisome.
peniblement, adv. [p^nible], pain-
fully, laboiirioiisly, wearily.
pensee, s.f. [2>eiiSfr], thought, idi I,
reflection.
penser, v.n. [L. pensare], to think.
pensif, ve, adj. [penser], pensive,
thoughtful.
pensionnaire, 8.m.f. [pension — h.
pejitiiutiem], boarder, pensioner.
pente, s.f. [pendre], slope, incline,
declivity, descent, ascent.
percale, s.f. [der.?], cambric, muilin.
percer, v. tr. (dcr. '. , to pienc, pene-
trate, break through.
percbe, 8.f. [L. j.ertiea], rod, pole,
perch.
percher, v.n. [perehe — L. pertica],
to perch, roost.
perdre, v.a. [L. perilere], to lose, be
deprivid of, waste, rtiin, undo; ae perdre,
to be lost, lose one's way, stray, disap-
jiear, die away.
p6re, s.m. [L. patron], father, parent,
peril, s. m. [L. periatluin], pi ril,
danger.
perfection, s.f. [L. perfectionei.J],
perfection.
perfcctionner (se) v. r. [perjcc-
ti<m]. to i)erfect one's self, improve one's
self, iiii])iove.
pericliter, v.r. ar.d v.a. [L. periclU'
ari], to be in danger, to endanger.
periode, s.f. [L. periudun], jieriod (of
time ur meaburcment); s.m. period, pitch
(of degree).
perir, v. intr. [I., perire], to itrish.
perissable, adj. [p6rir—\.. penn],
pcrisiial)le.
perle, s.f. [L. perulor—L, pirum, a
pear (?)], a pearl.
permettre, v.a. irr. [L. permitteie],
(conjugated like tncttre) to permit, allow,
suffer, give, leave, let.
permis, past part, of pennettre.
permission, s.f. (L. imii'f.^i'oncin],
pevniission.
perpetrer, v. tr. |L. perpetrare], to
perpetrate.
perpetuel, le, adj. \prrpituer — \j.
perpelitarc], perjjetual, (-iiiiinual, ever-
lasting.
perroquet, s. m. [It. prrodiettu],
parrot.
persecvition, s.f. [L. iJernecutinni'ui],
persecution.
88
c, muslin.
nc, pene-
rod, pole,
pertica],
:o lose, be
«e pciiire,
ay, dit^ap-
er, parent.
m], p»ril,
''ectionei..],
r. [lerjec-
irove one's
L. periclit-
, period (of
•riod, pitch
pL'rish.
L. 2'<^i'^'^]t
piruvi, a
ermittete\,
iiit, allow,
etire.
}i'fsiiinein],
'etrare], l.o
;t?<Mer — L.
nial, ever-
ooclirttu],
'Ciitiiinent],
VOCABULARY.
personnagro> »•"'• I ix'-rsonue], per-
Bonai,'p, jJiTiion, character, part.
personne, i.s.f. [L. i>er»(nin], person,
man, woman, child.
2. pron. nj., nobo.ly, no man, none, no
one, nobody (with rw) ; anyone, anybody
(without up).
personnel, le, iwlj. [L. personalu],
personal.
personnel, s.m. [permiwl], equip-
ment, coinpl jinent (in men), staff, person-
nel, orew.
perspective, 8.f. [L.* peritjiectiviis—
L. pempcctus], perspeotiv.-, view, pros-
pect, outlook, distance.
perspicace, adj. [L. peritpicacem],
perspicacious.
perspioacite, s.f. [perspicace], per-
spicacity.
persuader, v.a. [L. pcrmiadere], to
persiuade, convince, satisfy; se per^iai In;
to persuade, convince one's self, bo per-
suaded.
perte, s.f. [[-. pcrdita], loss, ruin,
waste.
perversity, s. f. [L. perversitatem],
perversity, waywai<lncss.
peate, s.f. [I.. , ^''V], i'la«ue, pesti-
lence, pest, torment.
p^tiller, v. intr. [i>et—L. pedifug], to
orackle, sparkle.
petit, e, 1. adj. [ori{,nn unknown],
little, small.
2. 9. little child, little one.
p^trifler, v.n. [L. j>etra, facere], to
petrify.
peu, adv. [fj. paiif!'^] little, fow; peu
dpeu, bydcKrees, little by little ; pourpeu
que (with subj.), if only.
peupl^, O, adj. [peupler], peopled,
stock ud.
peuple, s. m. [L. populus], p'ople,
nation, multitude.
peupler (ae), y,t.[peupU\, to become
peopled.
peur, s.f. f L. paixrr], fear, friffht, dread;
t'airt: peur d quelqu'un, to fri^'hten any-
one.
peut, 3rd sing. pres. ind. of pouwir.
peut-§tre, adj. [ pout+^tre], perhaps.
poux, Ist and 2nd sin;;, pres. ind. of
jjouvoir.
phave, s.m. [Gk. <^apof, an island near
Alexandria that j^ave its name to the
celebrated li;,'ht-hou8e built on it), a
'.i}flit-hou.se.
ph6nom6ne, s-m. [Ok. <^aii'6^«i'oi'],
phenomenon.
philosophe, s.m. [philnsniihif.—Qk.
</>tAo<TO(/>i'a], a (ihilosophcr ; a<lj.. philoso
phical.
photographle, s.f. [/-/(.i-.-f ypa^tn-J,
photography, photograph.
phrase, 8.f. [Ok. t^pao-i^], sentence,
phrase. *
phraaeur, s.m. [phraser, phrase],
I)hraseolofji8t, wordy writer.
physio^nomonie, 8.f. [(^ixrioyfu^o.
via], physiognomy.
physionomie, s.f. [contr. of phyn-
ojnoinonie], physiognomy, countenance,
aspect, look, expression, face.
physionomiste, s.m. [phyiiioHomie], '
physiognomi.'»t,
piano or piano -forte, am. [It
piano-\-/orte], piano-forte.
picorer, v.n. f ;/tcor^«— Sp. i)icorea\,
to go marauding, plundering.
picoter, v.a. [piquer], to prick, tingle,
peck, irritate.
pi6ce, 8. f. (L.* petium], piece, bit,
a])artment, room.
pied, 8. m. [L. pedem], foot ; pied d»
lampe, lamp-stand.
pidgre, 8. ni. [L. pf.dica], snare, trap.
pierre, s. f. [L. petra\, stone.
pierrot, 8.m. [dim. of Pierre, 'Peter'],
house-sparrow.
pieuz, se, adj. [L. pius\, piov>«, godly,
reliKious, holy.
VOCA.JULAItY.
il
m
m
pigeon, H. m. [L. piponem\, pi^o'in,
dove, plff con hole.
plgrnon, H.in. (It. Tpi/jnone -\j. pinna],
(cable end.
pile, 8. (. [ (.. prla], pile, heap.
piller, V. a. [L jnlare], to pillage,
plunder, rarinack.
pUote, M. m. [It. iiilota], pilot ; dra/i
d« ])ilote, pilot cloth.
plnce, 8. f. [piiicer], pinch; plait (in
drcss-makinff) ; pliers, nippers, ton^'."'.
pinc6, e, adj. [pincer], affected, stitf,
tight.
plncer, v. a. [Neth. pUnen], to pinch,
n'.p ; play (on a harp, &c.). [Written with
f before a and o.]
pipe, B. t [piper— L.* pipare], pipe.
piquer, v. a. [pic, a Celtic word], to
priok, stick, spot, patch, stin^, goad,
spur, shoot, dive, make for, head for;
j)iquer une Ute, to dive, take a plunge or
'header.'
plrouetter, v. n. [piiroutt«—or\g\n
unknown], to piroutte, turn about, whirl,
■pin round.
pis, adv. [L. p^*]t worse, worst (com-
parative of nuH).
pistolet, s. m. [Pistols, a town in
Italy], pistol, [t is never pronounced.]
piteux, se, adj. [L. pitcostm], piteous,
pitiable, pitiful, woful.
pitl^, s.t. [L. pietatem], pity, oom-
passion.
pittoresque, adj. [It. pittoreico—h.
pictur], picturesque.
pivoter, v. intr. [pivot — lt.piva—li.*
2>ipa], to pivot, turn, swing.
place, s.f. [L. platea], place, post,
office, room, stead, square.
placement, 8.m. [place], placing,
investment.
placer, T.a. [place], to place, put,
seat, set ; «e placer, to place one's self, to
obtain a situation. (Written with g before
aando>
placid, e. adj. (L. plarldun], pladd,
(|niet, traiKjuil, composed, unruffled.
plafond, s.m. [plat, fond], ceiling.
plaider, v. a. [plaid L.* placitum],
to plead (at law), to argue.
plaie, s. f. [li. plaga], wore, wound.
plaigrnit, 3rd sing. pret. def. of plain-
dre.
plaindre, v. tr. irr. [L. plangere]
(conjugated like craindre), to pity; m
plaindre, to coniphiin.
plalntif, ve, »Ay [plaint -pla'>n<l re],
plaintive, querulous, complaining, dole-
ful.
plaintivement, adv. [plaintif],
plaintively, mournfully, dolefully.
plalre, v.n. irr. [L. placere],{plaii>ant,
plu, je plaix. je ph'n, je plairai, qve je
plainf) to please, be agreeable, delight ; se
plaire. delight in, take pleasure in, like,
love.
plalsanter, v.n. [plaimnt- plaire],
to jest, joke, sport.
plaisanterie, s.f. [pJowont], plea-
santry, Jesting, joking, fun, amusement.
plalsir, s, m. [0. F. inf. jilaisir—L.
plarere], pleaauro, delight, joy ; faire
plaisir, to give plea.sure.
plait, 3rd sing. pres. ind. of plaire.
plan, s. m. [L. planus], plane, plan,
scheme, ground, perspective.
planche, s. f. [L. planea], board,
plank.
plancher, 8.ra. [planche— L. planed],
floor.
planer, v. n. [L. planare], to hover,
tower, soar.
plantation, s. f. [r,. plantationem],
plantation, planting, setting.
planter, v. a. and v. u. [L. plantarc],
to plant, set, flx.
plantureux, se, adj. [O.P. plentor—
L. penitatem], plentiful, abundant, copi-
ous, fertile, vigorous.
90
VOLAUULAltY.
iuK], pladd,
) ruffled.
i], ceiling.
* placitum],
, wound.
e(. ot plain-
I. planffere]
to pitj'; M
-plainiire],
niny, dole-
[plaintif],
ully.
, ( pfainant,
irai, qve j«
delight ; ««
re in, like,
it—plaire],
ant], plea*
nuseiiient.
tlaisir—L.
\v ; /aire
plaire.
une, plan,
i], board,
I. planca},
to hover,
ationem],
vlantare},
plentor—
tat, copi*
plat, ■.m. [plat], diah. [t ia never pro-
nounced.]
plat, e, aflj. [Ger. platt], flat, ehallow.
platane, s. m. [L. plalanun], plane-
tree, sycamore, buttonwood.
plateau, s. f. [plat], wooden scale,
waiter, tray, tea-tray; uj.Iand, table-land,
plateau.
plein, e, adj. [[,. plcnus], full, fllled;
dpleineamaim, by hiitidfnls.
plenitude, ■.f. {{..* plenitudenem],
plenitude, fulticiw.
pleurer, v. n. [L. plorarr], to cry,
weep, bewail, mourn ; whine.
pleura, s. m. pi. [pleurer], tears,
weeping.
pleuvoir, V. impera. irr. [L. pluere],
{ pleuvant, plu, il pleut, il i<lut, il pleuvra,
qu' il pleuve) to rain.
pli, 8. m. [plier—lj. plicare], a stri{)
fold.
plier (se), v. r, [L. plicare], to be fold-
ed, bent ; to bow, bend, yield
plomb, 8. m. [L. jilumhus], lead.
plonger, v. tr. ;aid intr. \..* phimhi-
eari'—L. plumbrtm], to plunge, immerse,
dip, duck, dive.
ployer, v. tr. [L. plicare], to bend,
fold, bow.
plu, past part, of plaire.
pluie, 8. f. [I.. 2'luvia], rain.
plume, 8. f. [I., pluma], feather, pen.
plupart, 8. f. [jyhiH+part]. most, the
majority, the most part, the greater part.
plus, 1. adv. [[.. plus], more, also, most,
(urther ; de jdus rjt plua, more and more.
2. a.m., more, most.
plusieiirs, pron. and adj. plu. [[„•
pluriareg — L. plureg], several, many.
pltlt, 3rd sing. imp. subj. of plaire.
plut6t, adv. [ plus + t6t I, rather, sooner,
first, else ; if you like, now. t is never
pronounced.]
»1
poche. 8.f. [A, 8. poeoo— Oaelio, poea,
* '•'as'], pocket.
poSle, or polle, H.m. [L. peimile],
stove ; H. t. a pan, frying-pan.
po61on, 8. m. [po^le], a uauoe-pan,
frying-pan.
poesle, 8. f. [L. poesie], poetry.
po^te, 8. m. [L. poeta], poet,
po^tique, adj. [I,, poeticua -Qk.
jToir/TiKov). poetical.
poids, 8. m. [L. pensum], weight,
burden.
poigrnant, e, adj. [poindre—L. yun-
gere], poignant, acute, keen.
poignee, s. f. [poing-h. pugnus],
hiuidful ; poi(jnie de main, grasp or shake
of the hand.
poigner, v. a. [poi;ng],u>w\7« (with
the fLst).
poig-net, 8. m. [poing], wrist.
poll, 8. 111. [I,. pilus—Qk.. m'Aos], hair.
poing-, s. m. [L. pwjnux], flat, the
hand closed.
point, 1. 8. m. [L. punetum], point,
dot, full stoj), period, .speck; au point
que, to the degree that; au dernier point,
to tiio hlLrhcht degree; point du jour,
siinri.se, d,a\ break; point d'appui, Bup-
port ; rendrp drs pointg, to give points
(at billiards).
■2. adv., no, not, not at all, none (mor»
emphatic than pa-i).
pointe, s.f. [point], point (sharp end),
t-ting, tip.
pointu. e, adj. [point], pointed,
sharp, aharp-pointed, pe.iked.
poitrine, s. f. [i..* pectorina—l.. pec-
tus], bre;ist, chest.
polvie, 8. m. [L. piperem], pepju ■■.
poli. e, adj. {polir—l.. poiire], polish-
ed, polite, civil, refined, bright,
police, 8. f. [L. politia], police,
poliment, adv. [poH], politely.
I) ■.( •
V
TOCAUULARY.
pollsBon, s. m. [der.T], ft diIbi hievous
child, little ro(f\io.
polltesse, 8. f. I It. pnlitfzzn], polito
iic'BS, Kood-brtediii;.', couricsy.
politique, wlj. (I,, pi M icfii — Ok.
iroAiTtKOf]. political, |<olitic
poltron, B.ni. [O.H. O.biilstar, 'bed'],
poltroon, cowiinl.
poltronnerie, «. f. Ipultran], pol-
troonery, cowardice.
pomme, s. (. fl.. jowa], apple; pom-
me de terre, i>otato.
pommette, a. t. [pomine], knob,
cheek-bone.
pomper, v. intr. [pompe, Ger. jdum-
pen L. plumtinm], to pump.
pompeux, se, adj. \iiompe—\j.
pomjia], pompous.
pondeuse, ".f. [poxd'cc], layer, hen.
pondre, ▼. tr. [L. ponere], to liiy
(egg").
pont, B. m. \\j. pontem\, bridge; deck.
populaire, adj. [1,. yvi tiluris], popu-
lar, vuli^ar.
porcelalne, s. f. (it. ;>orr('/(j7ia— L.
porca], porcelain, china, china-ware.
port, H. m. [ porter], port.
portant, e, adj. [porter], bearing,
carrying:; il est hien portant. he is in
good health, hearty.
porte, 8. f. [L. porta], gate, gateway,
door-way, door ; porte d, deux battanth,
fohiing doors; mettre quelqn'un A la
porte, to turn any dne out of doors.
port6, e, part, [purter]. carried, di-
rected, inclined, disjiosed, struck the
mark ; (tre yortd d, pour, sur, to have an
inclination or liking for.
portee, s. f. [porter], reach, range ; d
port^e de, within reach of.
rortefaix, 8,m. [ porte +faix], porter.
portefeuille, s. m. [purte-yxieille],
portfolio, pocket-book.
portemantoau, nm. [porte+man-
teau], |inrtnmntenu.
portemiiHiquo, s. m. [porte+mwi-
i/ue], ft music-stand, a Canterbury.
porter, v. a. [< . jmrlorf], to carry,
wear, bear imluf, per.sunde, reach, take
eflfect.
portrait, s m. [)>ortraire—ij. protra-
here], portrait, likencHs, picture. [I'ro-
lumitft; pivtrl", vn ror-fri exollent; det
j'ur-trt'-z-cxrelliiifs.]
looser, v.a. [I., /.mmare], to place, sot,
lay down, jiiit, lay, state.
positif, ve, adj. [I,, pom'timtf]. posi-
tive, certain, practical.
possedor, v.a. [I,, pum'dere]. to pos-
sess, own, have. [Written jwxid- before «
mule.]
possibility, 8. f. [I,. imnibUitatem],
l>os8ibility.
possible. adj.[!,. 7 0.«.??7n7j4 possible.
poste, H. f. [I., pimita], post, courier
I'f.st office, n«ail ; s. m. post, station,
oll're. guard-house.
pot, 8. m. [I..* potm, Celtic], pot.
potage, B. m. [put—lu*potus\, Poup,
porridge.
potager, s. m. [potane], kitchen-
garden, soup-bowl, dinner-pail.
potele, e. adj. [vote, ' lame-handed'],
plurap, chubby.
potion, 8.f. [L. potionerrt], potion,
draught.
pouce, 5.ni. [L. policetn], thumb,
poudre, s. f. [L. pulverem], dust,
powder.
poule, s.f. I;mWa], hen.
poup^e, 8. f. [r,. pupa], don.
poupin, e, 1. s. [L. pupa], a person
affectedly smart in dress ; a dandy.
2. adj., dashing, spruce, smart,
pour, prep. [L. pro], for, on account
of. in order, to ; pour que, oonj. (with
subj,) in order that, so tbat.
n
VOCAHULARY.
>rte+man
rte+mufii-
to carry,
nob, take
ti. protra-
ire. (I'ro-
'tcnt ; det
place, set,
vuk], posi-
v], to pod-
id- lief ore «
I, posfliblf.
It, courier.
>, station,
, pot.
Ug], POUp,
kitchen-
handed'],
, potion,
iinb.
>i], dust,
» person
y.
account
pourpre, 1. «.f. [\^ purpara], pur|>Ie.
2. mlj., purple.
pourquol, odr. [pour+qtioi], why ?
wherefore 7 wh»t .... for ?
pourra, 3rd slnjf. fut. of poumir.
povirrir, v. intr. [\,. putr>re], to rot,
become rotten, decay.
poursulte, s.f. [ poursuivre], pursuit,
ohase, prosetMitiou.
poursuivre, v.a. irr. [pour+Kuivre],
(oonjuffatcd likerwtvre), to pursic, hunt,
chase, follow on, g^o after.
pourtant, adv. [pour+tant], never-
theless, however, Btill, yet
pourvu que, conj. [pourvu — pour-
voir], providid that (with subj.).
pousae-cafe. s. m. [im^iKSiri-cnf^,],
glass of hnvndy after coffee (collo(|.).
pouasee, 8. f. [pimsner], pmh'uti^,
thnisting, push, impulse, thrust.
pousaer, v.a. [I., pui-arc], to push,
shove, urge, grow up; utter.
poii8si6re, s. f. [/»)(/«? - pousi^er],
dust, powder.
poutre, 8.f.[lj.* t)ulletrum—lu pullna,
a 'colt'], beam.
poavoir, I. v. n. irr. [L.* potcrf—h.
ponse], (pouvant, pu, je I'W's, jc jius, je
pourrai, qve je puisse) to be able, can,
may.
2. 8. m., power, sway, authority.
pratique, iwlj. [\u* practicus], practi-
cal.
pratiquer, v.a. [/)ra<igu«], to prac-
tise, exercise, make.
)>re, s. m. [L. prcUum], meadow.
prealable, adj. [pri'-\-alle.r], prelim-
inary, previously necessary.
preaiiibule, s. m. [L. preamhuUitn],
introduction, i)reliminary remarks.
precaution, 8.f. [F^. precautv>nem],
precaution, caution.
precedent, e. adj. [prcceder], preoe-
dant, preceding, foregoing.
pr^c^-lT, v.a. [fj. prorffdcTf], to pr«-
code, lead, go Hflfore, go first. (Written
jtreefd- before < mute, except in fut. unil
cond.]
pr6cienx. se, adj. [[.. pretiosuti], pre-
doiu, coitly, ral liable.
preclplter, (ae), v. r. (T;. jn-cpripi.
fare], to precipitttto one's self, rush, <l.isb,
Bl)rintf forth, dart, run, send hcaillonij.
precis, e, adj. (K. j>r(rci*ii>i\. precise,
distinct, exact, Htri(;t, formal, just.
preciaement. adv. [fir^cis], prtciscly,
exactly, just, just so.
precoce, a<lj. [L. praeeoenn], preco-
cious.
pr6f6rence, a. f. [ pr^fdn^r], prefer-
ence.
pref^rer, T.a. [f;. i>rcp/erre], to pre-
fer, choose. [Written prffhr- before «
mute, e.\ccpt in fut. and cond.]
pr^laaaer (se), v.a. [prHat—\u pne-
III' Its], to assume an air of affected
(,'iavity, dignity or haughtiness.
prelude, s. m. [prdttuhr lu prie-
hid re], iircliide.
pr^matur^ment, adv. [prfmaturd—
L.* prcematuratii.'^], prtuii Jurely.
premier, 6re, adj. [I>. primariux],
first, foremost, chief, principal.
promisses, s.f. plu. [L. jwcemmaj,
premises (in logic).
prendre, v.a. irr. [\.. pre-ndere], (pre-
nant, prin, je prends, je pris, je premlrai,
queje prenne), to take; s'eii prendre il, to
blame, to lay the blame on.
prenom, a.m. [L. irrceiwrnen], (Christ-
ian name, prenoinun.
preoccupation, s.f. (L. prceoccu-
patinnein], preoccupation, prepossession,
preoctjuper, v. tr. [L. preoccupan],
to preoccupy.
preparer, v.a. (L. prceparare], to
prepare, fit, provide, make ready.
pr6a, prep. [fj. pre.'isii.i], by, near,
nigh, close to ; d pen pris, pretty near,
nearly ; de pris, closely.
VOCAliULARV.
prteence, *.t, fL. prnii4mfia], irm-
ence, sijflit, vii-w.
prdseiit, ■.m. (//rcjt' nter), present,
prcHent lime ; prevent, kUI ; u pi-t'xent, at
preMent.
pr^HentftP, v.a. [I.. /-nMc/t/H /•«•), to
present, offer, hold out, intrfKluco.
prertquo, adv. (^/r^^ J-'/wJ. ttl»n'»i.
nearly, all but.
presse, n-f. []>rei>ier], preas, crowd,
thronif.
pri'sa*^, e a Ij. [//TMner], in ha«it-', in
ft hurry, urgent, iM^ri-r.
presaentiment, ». m. [imiagentir],
preMntiment, niiH;.Mvint;.
pressentir, v.a. irr. (L. primentire],
(conJuirat«d like nentir) to have a pre-
■entiinent of.
presser, v.a. [Ij. preixdn'], to press,
Hqueuze, orowd, throiiif, hauleii, hurry,
urgu, haste, push.
prestige, H.m. [L. prautUjium], tti-
ohautmcnt, awe, fuMcinatioii, power, <\\ii-
nity, spell, preutige, personal iiiu^iiutiiini.
pr63umer, v.a. [L. pnB>iuiiiere], to
presume, infer, conjecture.
prfit. pr6te, adj. [L.* ynenttin], ready,
in readiness, prepared.
pr6tendro, v.a. Ij. prmten<lfrr\, to
pretend, lay duini to, maintuin, intetid.
prdtendu, e, adj. [prdtemtre], pre-
tended, feigned, sham, allu^'ed; intended.
prSter, v.a. [I-. j)r(ef>t<ir('\, to lend,
give, attribute; prater I'l/irilU, lo give
ear, listen.
pretexts, s.m. [L. pretextun], pretext,
pretence, excuse.
prfitre, s.ui. [L. presbyter], piicst.
preuve, s.f. [\j.* proba—L. prolare],
proof, evidence.
prevenance, s.f. \privenant, pri-
venir], kind attention.
prevenir, v. tr. [L. pravenire], yjon-
Jugated like venir) to precede, prevent,
•nticipate, hinder ; to inform, warn.
pr^venil, «. m. \prh>enlr\, prisontt
(I)' fore trial).
provolr. v.. I. irr. ( I -. j>r<OTi(/e«], (oon>
juifMi'd like "'<»>) to forcKt-e.
piovu, adj. [p.ist part, of pr.imr].
fori'MH'Il.
Pri»nn. I'riam (a king of ancient Troy>
prler, v.n. [I.. /»r<-<v//i|, to i>iay, en-
treat, buHet'oh, beg, implore, ittiucst,
invite; je vuiik en prif. I tiifg of >ou.
JJilere, h. f. (//r/ir), prayer, suit, re-
quest, entreaty.
prime, .s.f. (ilmr. prvmlum\ premium,
bounty ; the bisi, 'liiiioist.
prlmo, adv. [ 1 ,. prihu)], a Latin ordinal
nuint'i.il, meaning flrst.
prinoesae, H... [prince -I,. //W//<vp<(),
princess.
principal, adj. [l-. jrrhiclpaliK], i>rin-
cii)ai, chief.
principalement, a<iv. [pruiclpal],
principally, chiefly.
principe, s.in. [I.. priiuuinnm], prin-
ciple ; pi. principles riilinients.
printempa, s.m. [i>rime, tnnpn],
springtime.
prirent, 3rd plu. pret. def. of iireiidre,
pria, part, [preruire], taken, caught.
prison, s.f. [I.. iirehensiinwin^ prison,
jail, imprisonment, confinement.
prisoniiier, s.m., i6re, f. [pruon],
prisoner, captive.
prit, 3r(l sin;,. i)ret. def. of prendre.
privation, s.f. [L. privatiom'm], pri-
vaiion, deprivation, hardship, bereave-
nuTt.
priver, v. tr. [I., tri •//•,|, to deprive.
prix, s.m. [L. jnetLuin], prize, price,
value.
probable, adj. [L. probabUis], pro-
bable, likely.
probablement, adv. [probable], pro-
bable, likely.
M
VOCAHUr.ART.
iirison].
<], pro-
e\, pro-
pror^dA, •.in. [prorf*i/«*r— I.. pri<w«
d«r«], prfK-ewlinsr, behaviour, way of act-
Insr, proc«'H-<, operation, prtxMclwrr, Htcp,
eOort.
proc6dui'e, u,t. [pror.'tUr], proceed-
Inifa (in law), procedure
proems, M.m. [L. iToetttiuti], trial.
prooeaaton, ». f. (L. j>r<«;fM»«/i«n),
prooesHJon.
prochaln, e, .I'lj | rurhe], noar, lu'iir-
Mt, next, iipproachiriK', i^'^r at hnnd.
niffh, approN iiiiiite, proximate, ncighliour-
ing. [>n'ocA« is ifcneml indctliiite ; / ro-
eAatn, imnuiurit, iiitenxe.)
proche, lulj. [L. proiiius], near, next,
near at hand, nti^iilionrinp:, ni^'h.
procurer, v. tr. [i.. jjroturare], to
procure, ohlain.
procureur, ».m. [I- prociiniti>rem],
agent, purveyor, Bolicitor, attorney.
prodigalite, s. f. [I., jn-wiigalitateni],
prodififality, extravajranoe, act o( prodi-
gality or of extravoi^ance.
prodlgue, adj. [L. prodigtu], laviwh,
prodigal.
profaner, v.a. [i . j/ro/anare], to pro-
fane, defile, pollulo.
professer, v. tr.[ yrofl$ — L. profesmin],
to profess, declare.
professeur, s. m. [L. pro/«j(«or«n].
professor, teacher, lecturer.
profession, s. f. [L. ,/rq/m/o/jc./(],
profession, trade, calling', occupation,
vocation.
profiler, v. intr. [profit — L. proj'ectng\.
to profit.
profond, e, adj. [L. priijundu*], pro-
found, deep.
profond6ment, adv. [^o/o?../], pro-
foundly, soundly.
progrr^s, s.m. [r.. jyroffregsxu], pro-
fSJtm, advancement, improvement, pro-
ficiency ; Jaire des pvuyrla, to make pro-
gress.
prOiTI'esslf, ve, adj. {prvy^rhi], pro-
freniT*.
prole, s.f. fl. prafda], prey.
prujot, M.m. [I.. }>rii)fi:tuMY project,
•<:henu> dcHipi, plan, [t is never pro-
noun' ed.)
prolouffor v.a. (I.. j>rolimiiar9\, to
prolorl^.^ len^'llun, protract, lontflUfti
otit. ili.t'.r out. !• in prcHurved before a
and 0. 1
j promennde, H.f. [ iiri'm^D^r], walk-
' In^, walk; \M>lk promenade, drive, air-
1 promener, v.a. f pi>r^mener\ U) take
' out for !i walk, to takr <')i)*t, pu» forth ; ««
jif.'. ii'iii'T. to \wilk, take a walk, j,'u for a
w.tlk ((or pleasure)- [Wrlttun proininr
III fore e mute.]
pronionoui", s.m. f prornrnir] a walk-
er, rider, pedeHtriau, saunteror.
protmatre, v. ir. Irr. [I.. iromitUre],
to promise.
promla, past part, ot pramftlr^.
promlt, 3rd siM;(.pret.def.of pronipttra.
prompt, e, a<lj. [L. i>roinptu$], prompt,
re;ul\ . quick.
promptoment, adv. [j/rowpte],
promptly, reariily, quickly.
promptitude, s.f. [F^.* ]>romptitu-
dii. !ii\, |)rouiptness, speed, quickness,
readiness.
prononcer, v.a. [fi. pnmtineiartX to
pronounce, utter ; »f, jirononeer, to pro-
nounce one's self, declare one's self, ex-
press one's Bentimcnls. (Written with f
before a and o.]
pro pice, adj. {[.. proiiitiua], propi-
tious, favourable, jfcnial.
proportion, s.f. [L. proportUmem],
l)roi>orlion.
propos, s. m. (L. propom'tum], dis-
course, talk, purpose, resolution, desipn ;
anything said in conversation, word,
sentence, speech, talk; |)urpo»e ; d propo$,
sea-sonably, opportunely, pertinently ; A
propon de, with respect to, talking of.
proposer, v. tr. \pro (L. pro)+;>o»^rJ,
to propose, offer proffer ; u propmer, to
If
VOCABUIiAr.Y.
fiftijt'-'
' i.f
I'
3l ;
' ■ ills
propose one's self, be jTopoBed, propose,
purpose, Interest.
proposition, s.f. [I,. j)rfipositio7iem],
proposition, motion, proposal.
P"OlJre, adj. [I.. pr(i2yriits], own, very,
same, jiroper, neat, fit, clean ; jtropre d
rien, Kood for nothing.
propret6, s. f. [proiire], neatncsn,
cleu"iliness.
propri6taire, s. m. I. [ T,. prnpHe-
tarius], owner, j /oprietor, laniilonJ.
prosterner, v.a. [[,. jirostemarc], lo
prostrate ; ne proaterner, to ))rostrate
one's self, fall down.
protecteui", trice, s. and adj. [l>.
protect lire m\, protector, protct^tress, pat-
ron, protective, prcjtcctinj,', f Kstering,
protection, s. f. [\.. ■prolectioncw],
protection.
prot^gfe, 8. nj. [;>roW.7er], jirotcgd,
ward, a person under another's care.
proteger, v.a. [I., protei/ere], to pro-
tect, defend. [Written protl-g- before e
mute, exoci)'. in fut. and cond.;<'is jire-
served before a and o.]
protester, v.a. [L. protest ari], to pro-
test, vow.
prouver, v.a. [L. jirobarc], to jirove,
show, make good.
provenance, s.f. [prcvenir—lj. pro-
venire], production, source, origin.
proverbe, am. [L. yroverbuun], pro-
verb.
province, s. f . [ L. prooincia ], pro-
vince, country ; les fjens de province,
country people.
provincial, .s. adj. [L. provindalis],
provincial ; uni; pruvinciale, a country
girl.
provision, B.f. [L. promsionew], pro-
vision, store, supply.
provocant, e, or provoquant, e,
■dj. [L. provoca/re\, provoking.
prudent, e, adj. [L. prudentem],
prudent.
prud'homme, h.m. [prude— I . pru-
dens+hoTmne], a good man, a wise and
worthy man.
prunelle, s.f. [prune — L. prunum],
eyeball.
pu, p.p. ot pouvoir.
public, que, 1. adj. [L. puMicus]
public.
2. H.m. public.
pueril, e, adj. [L. p«er»7i'sj, juvenile,
boyish, puerile, childish.
puis, adv. [L. post], then, afterwards,
after that, ne.\t.
puisque, conj, [puis + que], since
seeing, seeing that, inasmuch as.
puissance, 8.f. [puissant^, power,
dominion, sway.
puissant, e, adj. [L.* posseiitem],
powerful, potent, mighty, strong.
puisse, pres. subj. of pouvoir.
puits, 8.m. [L pvteus], well, hole for
water, pit, shaft. [Pronounce always as
pui.]
punir, V, tr. [L. jmnire], to punish,
chastise.
punition, s.f. [L. punitio7iem], pun-
ishment.
pupitre, s.m. [L. pulpitvin], pulpit.
pur, e, adj. [F/, 2niru^], pure, genuine,
mere, simple.
put, pret. def. o( pouvoir.
Q.
qual, s.m. [a Celtic word], quay, wharf.
quality, s f. [L. qualitatem], quality,
(lualification, capacity, accomplishment,
title ; en qualitd de, in the capacity of, in
the character of.
quand, adv. [L. quando], when, when-
ever, if, even if, though.
quant (i^), adv. [L. quantum], as to, m
for, with regard to.
oe
[Ij, jmidentem],
[prucl£ — r.. j'Tu-
iiaii, a wise and
Me— L. prunum].
uerilw], juvenile,
then, afterwards,
n's + que], since,
much as.
missant'i, power,
[L.* 2'0Si>eiitem]f
y, strong,
if pouvoir.
i/s], well, hole for
nounce always as
mire], to punish,
mnitionem], pun-
ilpiUiw], pulpit.
is], pure, genuine,
ivoir.
'ord], quay, wharf.
xUtatem], qualitj',
accomplishment,
the capacity of, in
ndo], when, when>
lutntum], as to, M
VOCABULARY.
quarante, num. adj. [L. quar^ra-
ffinta], forty.
quart, s.m. [L. quartui<], quarter,
watch ; fair le quart— a naval expres-
sion meaning to do sentinel duty, bs on
guard, watch -the watch being a fourth
part of the dav.
quartier, a.m. [L. quart ariu:^], ijuar-
ter, part, piece, section ; quarter (of city
or town), district, ward, nei;,'lil)i)urhooii,
locality; quartli'i-maltre, quarter-ina.ster.
quatre, adj. [\j. quatuor], four, fourth;
se refcnir d quatre, see note 41, 25.
que, 1. rel. pro. [L. qiund], whom,
which, that, whether, what.
2. interrog. pro., what.
3. oonj., that, so that, whether, than,
since, as, why; que is used to avoi<l the
rejietition of other conjunctions; iie.,..
qxw, only.
quel, le, adj. [L. qualis], what, what
sort of, what a; quel que (with subj.),
whatever.
quelque, adj. [quel+qiw], some, any,
a few; quelque choxe, something,'.
quelquefois, adv. [quelque + fois],
Roiiietimes.
quelqu'un, s. m., quelou'une,
s.f. [quelque+un], .some'.jody, someone,
aiij bodi', anyone; plu. quelque. ;-tins —
ufte.>'.
quereile, 8.f. [L. querella], quarrel.
quereller, v.r. [quereile], to quarrel
with, to fall out >vith.
question, s.f [L. qtwstionem], ques-
tion; de quoi est-il question? what's the
matter? il est question de, it is in contem-
plation to.
questionner, v. tr. [quection], to
question.
■Oiueue, 9.f. [L. eauda], tail.
qui, rel. pron. [L. qui] who, whio'>,
whom, th*t; qui mu. wU„.ver, whoso-
•ver.
quinze, num. adj. [L. quindecim\
fifteen.
quitte, adj. [L. quietus], (}uit, quits,
clear, free, rid, open.
quitter, v.a. [quitte], to quit, leave,
ixirt with, leave off, lay aside, give up,
take oil", cease, desist.
quoi, 1. pron. [L. qu^'l], whicli, what.
2. i'liLTJ. w!iat! how! you know, you
see.
quotidion, ne, adj. [L. quotidiantu],
daily, quotidian, diurual.
B.
rabaisser, v.a. [re, bai^ss^r], to lower,
abate, diminish, lessen.
rabattre, v.a. [re+abattre], to bert
down ; se rabattre, to be lowered, beaten
down.
raocommoder, v. a. [re -J- accom-
moder], to mend, repair, VMece, jafch ; se
raccominoder, to be reconciled, make
f ;iends again.
raccord, s. m. [raccorder, re+accard-
er], agreement, union ; connection, patch-
ing.
raccrocher, v. tr. [re + accmcher], to
hook on again ; v. ref., to cling to.
race, s.f. [It. razza — O.H.G. reiza, a
line], race, breed, broc^
racL^^ter, v. tr. [re+acheter], to buy
back, redeem, atone for.
raconter, v.a. [re+O.F. acontei- ~a+
confer], to relate, tell, narrate, recount.
radieux, se, adj. [L. radiosu^], radi-
ant, beamin;;, delighted.
radouber, v. tr. \re {-doubcr (Oer.)],
to repair, refit.
radoucir, v. tr. [re + adoucir], to
soften, make milder, allay, (M-iiposo,
soothe.
rafflneraent, s. m. [rajflner], refine-
ment, delicacy, affected nicety.
«r
r^ J
VOCABULARY.
rs ■•'''•1 •
li"^
n
raffoler (de), V. intr. [re+affoler], to
dote on,
rafralchir, y. a. [re, d fra''i<\, to tool,
refrosh, restore, invifforate, repair, re-
cruit, renew, freshen.
rerftalchiflsant, e, adj. [ra/rau:Ulr\,
coolinii:, refri^jerative, retieshinff.
ra^e, b. t. [L. rabies], ra^e, fury, pas-
sion.
raide, adj. [doublet of rot'de— L. ri</-
idus], stiff, tight, riy;id ; steep.
raideur, s. f. [raide], to Htiffon ; ge
ratdtr, to stiffen, become -grow— {jet st iff.
raie, s.f. [L.* radio— L. radtu*], stroke,
line, dash, strip, streak.
ralllerie, a. f. [railler-l>. rallum],
raillery, banterinj,', jesting, joke, banter.
Jeer, mockery, joking.
raison, b. f. [L. rationem], reason,
satisfaction, proof, motive ; avoir rainun,
to be right.
ralsonnable, adj. [L. rationabilix],
reasonable.
raisonnt..blenient, adv. [ralsonnab-
le], reasonably, sensibly, agreeably to
reason, justly, rationally, moderately,
tolerably.
raisonnemei.ut, s. m. [ravion', rca-
Bonin(>, argument.
raisonner, v. n. jrawon], to reason,
argue, discourse, answer.
rajeunir, v.n. [re, d, jeune], to grow
young again, bo restored to youth, look
young again.
ra,jevmi8sement, s. m. [rajeunir],
growing young again, making young
again.
rajuster, v. a. [n? 't-ajuder], to re-ad-
just, put to right, to \)\rt in order ngain.
rallumer, v. a. [re+allumrr], lo liuht
again, rekindle, kindle again, liglit up
anew.
ramage, s. m. IL. ramus], branches
(obsolete) ; leaves, flowers, etc., worked
on cloth ; the song of birds in the trees.
ramasser, v. tr. [re+amanser—d-i-
mant<e], to rollect, gather, pick up.
rame, s. f. [L. ravia], oar, j^afldle.
rameau, s. m. [I,. ratiii'Uu!i--ramtiji\,
bough, branch.
ramee, s. f. [L.* ramata — L. ramus],
l)(jughs ; branches (with green leaves^ ;
arlior.
ramener, v. a. [re, amener], to bring
i)' aiii, briiigback, recall, restore. [Written
nuh. I,- iiefore e mute.]
ranieuT, s. m. [/vn/ie— L. remus], oars-
man, .Dwer, sculler.
ranipe, s. * [rainjier, flight of stairs],
stairs, slope, ascent, incline.
ramper, v. n. [Flein. rapen, 'to
seize'], to creep, crawl, crouch, cringe.
ramure, s.f. [ratnc, ' branch '], foliage,
hraiielies.
rancune, s. f. [L. ranriui], rancour,
spite, grudge, ill-will, nialir'>.
ranger, v.a. [rang— O.H.G. hnwi], to
range, put in order, arrange. [Written
ramje- before a and o.]
raiiinier, v.a. [re, (uihnflr], to restore,
revive, animate, reanimate, stir up, en-
liven ; «« ranlincr, to revive, recover,
brigliten up.
r&pe, e, past {nlper—O.H.Q. ragpon\,
threa.lbare, ^habliy.
rapide, adj. [L. rapiJun], rapid, swift,
quirk, fleet.
rapidercent, adv. [rapide], rapidly,
swiftly, fast.
rappel, s. m. [rappeler], recall, drums
beating to arms.
rappeler, v. a. [rc+appeler], to call
again, call back, recall, call to mind ; ««
raiipeler, to recollect, remember, recall to
mind. [Written rappell- before e nmte.]
rapport, s. m. [rapporter], report,
respect.
M
VOCABULARY.
etc., worked
in the trees.
amanser — d-+
'iok up.
r, pafldle.
UuS'-ramut],
I — L. ramus],
reen leaves^ ;
««■], to bring
ore. [Written
remus], oars-
:ht of stairs],
rapen, 'to
ch, cringe.
ich '], foliage,
m], raiifoiir,
3. hriiif/], to
e. [Written
■J, to restore,
stir up, eii-
ve, recover,
.0. raspon],
rapid, swift,
■e], rapidly,
ecall, drums
ler], to call
;o mind ; ««
ler, recall to
re e mute.]
«r], report,
rapportor, v. a. [rf + a/ipr.rfrrl to
bring again, yield, bring in.
rapprocher, v. a. [re Jrapprochcr], to
draw near again, a])j)roach again, draw
together, bring nearer.
rare, adj. [L. rari .^\. rare, unconnnon,
Roarce, thin, scanty, unusual.
rarement, adv. [rare], rarely, sel-
dom.
ras, e, adj. [L. rasus], (^lose. shaved,
shorn, close, bare, smooth, fjion, flat; an
ran de, on a level with.
rasade, s. f. [ra.sv*-], a glass full to the
brim, a ' bumper '.
rase, e, adj. fp. ji. of raser], shaved,
lying flat on the ground, crouching.
raser, v. a. [ras], to shave, sha\ e off,
lay flat, graze, tou('!i -kini over ; s« ra>irr,
to shave over, be shaved ; to crouch.
rassemblement, s. m. [rai^tsemhler,
rn+anscmhler], a gathering, crowd, col-
lection.
rasseoir (se), v.a. irr. [re, anscnir],
(conjugated lik<; asseoir) to sit down
again, be seated again.
rassurer, v.a.[re, a.<t,s?«n'?-],strengthen,
remove one's fears, tranquilize, reassure,
to make firm ; ne rassurer, to compose
one's self, to set one's ^-^elings at rest.
rat, 8. m. [O.II.G. rato], rat.
ration, s. f. [L. ratumem], allowance,
ration.
rattacher, V. .a. [re, atta4:hcr], tot'.
again, tie up again, fxsten again, connect,
attach ; se rattacher, to be tied, fiistened ;
to fasten upon, be attached to, connecter!
with.
rattraper, v. tr. [re+attrapper], to j
catch, catch again, overtake.
ravager, v. a. [ramr], to ravage, lay
waste, spoil. [Retains e before a and o. ]
ravi, e, v. tr. [ravir], delighted, en-
raptured.
ravlr, r. a. [L. rapere], to carry off,
take awajr, duurm, delight, enrapture.
ravissement, B.m. [ramr], transport,
rajitdres.
raye. e. part, [ra'ier], striped, ruled.
rayer, v. a. [L. radiare], to scratch,
era,se, streak, stripe, mark.
rayoii, s. m. [rais-L. radius], ray,
beam.
rayoniier, v. n. [rayon], to radiate,
shine, lieuin, brighten up.
re or r^ [L, re], prefix denoting repeti-
tion.
realiser, v. a. [r^. realty], to realize.
realite, s. f. [L. realitatcm], reality.
rebondir, v. n. [re+bondir], to re-
bound.
rebut, s. m. [rfbufer—but], refuse,
remnants.
rebuffade, s. t. [It. rebuffo], repulse,
rebufiF, rebuke.
racevoir. v.a. [(.. recipere], to receive.
rechapper (de). v. intr. [re^r^chap-
pi-r], to escape from, to recover.
veohanffer, v. a. [r«+(<c//.rt«/«r], to
liiat again, make warm again, re.animate,
rekindle.
rechercher, v. tr [re+chcrch(r], to
seek for. to covet ; rechercM, esteemed,
N alued, sought for.
recit, s. in. [reciter — I., reeitare], re-
cital, relation, account, narration, state-
ment, [t is never pronounced,]
reclamer. v. a. [I>. redamare], to
implore, entreat, reclaim, claim back, de-
mand, claim.
recoin, s. m. [re+coin], nook, corner,
recess.
rdcolte, 8. f. [U. recoller.ta].. har\'est,
rrop. ,
recommencer, v. a. and v. n. [r«-f
• iimmencfr], to recommence, begin again.
I Written with <,! before a and o.]
recompense, s.f. [ricompenser—r^-t-
i^ompenser — L. compensare], reward, r**
uompense, compensatioa, indenuiil/.
VOCABULARY.
r6conclllGr, v. a. [I., rfcnjiciliare], to
reconcile, conciliate, ipukc Irioiicis again.
reconduire, v. tr. [re+amduire], to
take back a^'ain, reconduct, to go back
with, accompany back.
reconforter, v. a. [re, conforter~con
+fort], to cheer up, strengtiicn, fortify,
comfort.
reconnaissance, s. f. [reconn-is-
sant], gratitude, thankfulness, rccogtii-
tioti, ackTiou'le<iirnient.
reconnaltre, v.a.irr. Ire+connaitre],
(conjugated like connaitre), to recognize,
know again, find out, acknowletlge, ad-
mit.
recoucher (se), v. ref. [le+coucher],
to lie down again.
recreation, s.f. {ricrier — I., ncrcare],
recreation, diversion, amusement; recess,
intermission.
r6creer, v.a. [L. recreant to recreate,
divert, amuse.
recrier (se), v. r. [re, Verier], to ex-
claim, utter an exclamation, cry out,
clamour.
recrimination, s. f. [r6critniner—\j.
re-\-cri7ninari], recrimination.
recriminer, v. intr. [L. re-\ ariinia-
are], to recriminate, answer one charge
by making another; to protest, object
strongly.
recrudescence, s. f. [L. recmdes-
cere], recrudescence, relapse, breaking out
again, return, liecoming raw or sore again ;
return (of a disease).
recueillir, v. a. irr. [L. reeolli(/ere],
(conjugated like cueillir), to gather, get
in, reap, collect, pick up, receive, cull.
reculer, v. n. and v. a. [re+culer—
L. exiltix], to go back, fall back, draw
back, reireat, recoil ; to shove back, put,h
back, put off, defer, keep at a distance.
re9ussent, 8rd plu. imp. subj. of
reesvoir.
redescendre, v.intr. [re+deace7i(lre],
to go down again.
rpdovenir, v. n. irr. [re+devenir]
(conjugated like vcnir), to become again.
reding-ote, s f. [Eiig. ridiny-coat],
frock-coat, surtout.
redoubler, v. a [re+doubler], to re-
double, increase, reiterate.
redoutuble, adj. [rcdouter], formid-
able, redoutable, imposing.
redouter, v.a. [re+duiitii], iodre;ul,
(ear.
redresser, v. a. [re+dresser], to niako
si might, straigliten, set u]) again, redress ;
«(' rcdrenner, to liw'ome straigh( again,
stand erect, lift one's self up.
reduire, v.tr. [I., reducere], to reduce,
subdue, win over, make friends with.
reel, le, adj.[L.*reait« — ]^.rem], real.
r^ellement, adv. [r^el—L. realin],
rejilly, in reality,
refermer, v. a. [re+/ermer], to shut
again, close again ; se refernicr, to shut
again, close a -ain.
reflechir, v. n. \L. refiectere], to re-
flect, think, consider, ponder ; n'flerhi,
thoughtful.
reflection. See reflexion.
refl^ter, v. tr. [I,, refiectere], to re!!(Ct
(of light).
reflexion, s.f. [K. reflexionem], reflec-
tion, thought, consideration.
refouler, v.tr. [re-^joider—L* full-
are], to drive back, repel.
refourrer. v.a. [re 'rfonrrer], to thrust
— put- stick in again ((ollocuial).
refrain, s. m. [O. V. refraiiidre — L. re-
frinnm'e], refrain, burden (of a song),
chonis.
refroidir, v. tr. [re-f^rotd], to cool,
chill.
refus, 8. m. [rejMscr], refusal, denial.
refuser, v.a. [L. rejntare or reeunare],
to refuse, deny, decline ; ae refuser, to
deny one's self, avoid, withstand.
100
-VOCABULARY.
[re+devenir]
i-coiiif again.
ridiny-coat],
tiller], fio re-'
tcr], formid-
'■], to drt'.id,
ler], to njttko
lin, redrrjsH ;
light again,
], to redncf,
is with.
.. rem], real.
-L. realis],
er], to shut
ler, to shut
ere], to re-
r; r<[/l,!rhi,
in.
'], to re(!{ ot
lemj, r..flec-
-L.« Jull-
r], to thrust
il).
'dre — li. re-
t a song),
I, to cool,
.1, denial.
' recuiiare],
re/user, to
id.
regSigner, v. tr. [re+ya<jitKr\, M its-
gain, win back.
regain, s. m. [re+gain], aftermath,
after-grass, second crop ; revival (of youth,
health, etc.).
reg'al, s.ni. [riyaler—Sp. regular], ban-
quet, entertainment.
regaler, v a. [n',, ga!n], to regale,
feast, entertain, treat; aw rigaler, to
feast, entertain one another.
regrard, s. m. [rKjarder], looiv, guz".
stare, glance, survey, eyo.
regarder, v. a. [re.-{-garder], look at,
Ijehold, face, consider, regard, concorn,
view, survey ; se rcjardir, to look at one's
self, look at each other, consider one
another.
regeneration, s. t.\\.. regeneratloa-
;>ft], regeneration.
regimber, v. n. [origin unknown], to
kick, resist, rebel.
region, s. f. [L. reghncm], region.
regie, s. f. [r,. regula], rule, order.
reglemenb, s.m. [regler], rule, ruling,
determining ; rhglement de conijdf, deiiii-
ite approval by competent authority of
expenses inouri'ed; settlement of claims
or accounts.
regler, v. a. [i.. regularc], to rule,
regulate, order, settle, determine. [\v'iit-
ten rijl- before e mute.]
r^gner, v. intr. [L. rcjnai-']. to reign.
regret, s. m. [' . re graUci], regret ;
X regret, with regret, with reluctance, [t is
never pronounced.]
regrettable, a<lj. [n'g^retter], Lmient-
ed, regrettable.
regretter, v. a. [regret], to regret.
regulier, ere, adj. [L. regular in],
legular, exact.
reg ili^rement, adv. [rAgulkr],
regularly.
rein, s.m. [f>. reiiem], kidney; plu.
reins, back, loins.
reine, s. f. [L. regina\, queen.
rejeter, v a. (r«-f ;«<«-], to throw again,
d:i\e back, throw back, cast out, throw
away. [Written rejett- before « mute.]
rejoindre, v. a. irr. [re+joindre], (con-
jugated Wkc juindre), to rejoin, join again,
reunite, overtake ; se rejoindre, to joi»i
again, reunite.
r^Jouir, v. tr. [ri+jortir], to delight,
cheer, gladdefi ; as rejouir, to rejoice, be
glad.
rel&che, s. f. [reldeher], intermission,
coss.'ition (from work), test
relS^-her, v.tr. [I., relacare], to slack
en, loose, release, let go, i bate, relax ,
retdcher d, to call at, stop at, pull up at.
relatif, ve, adj. [I,. relaUvusl rel i
tivo, comparative.
relation, s. f. [f,. relationem], rel!»
tion, reference, respect, account, state-
ment; plu., connection, intercourse.
relativement, adv. [relatif], rela-
tively, comparatively.
relever, v. a. [L. relevare], to raise
again, lift up again, restore, enhance,
pick up, take up, restore, elevate. [Writtt».
reltv- before e tuute.]
lelier, v. tr. [L. relijare], to bind,
connect, unite.
reliquat, s. m. [L. reliqvatuni], bal
ance, remainder, remains, [t is never pro-
nounced.]
relique, s. f. [L. reliquias], relic.
reluire, v. n. irr. [L. relnccre], (con-
jugated like luire), to shine, glitter.
reluisant, adj. [pn.s. part, of relitire],
shining.
remarquer, v. a. [re+marquer], to
mark again, note o'nserve, notice, remark,
distinguish.
rembarquer, v. tr. [re+cmbarquer].
rc-embark, ship again, put on board
again.
reniboiirrer, v. tr. [bourre], to stuff
out, to pad.
rembourser, v. tr. [re\-e.)nlHiur.iir
{lioiime)]. reimburse, refund, repay.
101
VOCABULAHT.
I
I 1
JThI
■'(-'t
^1
remerclment, s. m. [rernercier],
i.iiauku.
rernercier, v. a. [re + mercier], to
thank, return tlianks.
remettre, v. a. irr. [L. remitter^].
(conjiifjatfd like mcltrc), to put affain, re-
store, deliver, forward, return, put off,
delay ; se remettre, to resume, recover,
compose one's self.
remeubler, v.a. [re+metibler], to re-
furnish.
renionter, v. n. [re + mo?iter], tore-
ascend, go up again, rise, rise again.
remontrance, s. f. [remoiUrer], re-
monstrance.
remontrer, v. intr. [re+montrer], to
show again, remonstrate.
remords, a.m. [L. r<^mnrD>'m], a feel-
ing of remorse, remorse, comininction. [d
and s are never pronounced.]
remorq'jeur, s. m. [remorrjue—Jj.
remiUcum.], a tug, tow-boat.
remoudre, v. tr. [re+moudre-1..
molere], to grind again.
remplacer. v. a. [re, en, plaa], to
take the place of, act as substitute for,
supersede, get another.
remplir, v. a. [re, emplir], to fill
again, fill up, stuff, supply, furnish, fulfil,
discharge, perform, replenish.
remplumer (se), v. ref. [plume], to
get new feathers ; to become stout again.
remporter, v. tr. [rc+emporter], to
carry back, take back, carry off ; to win,
gain.
remuer, v.a. [rc+muer—L. jmitare],
to move, stir, rouse, turn up.
rencontre, s. f. [re, encontre], en-
counter, accident, chance, mecoing, oo-
currence ; aller d »a rencontre, to go to
meet him.
rencontrer, y. a. [re'.ieontre], to
meet, meet with, fall in with, light upon,
find.
rendez-vovis, a.m. [rendez+vota],
rendezvous, lueeling, appointment, place
of meeting.
rendormir, v. tr. [re+endnrmir], to
lull to sleep again ; se rcndorinir, to fall
asleep again.
rendre, v. a. [L. ri-.ddere], to r ndi"-,
refund, deliver up, return, restore, do,
pay, give, niako ; kc rendre. to make one's
self, render one's self, become, turn ; go,
repair, proceed, resort ; yield, surrender,
give one's self up, betake one's self.
renfrogner, «r refrogner (se), v.
ref. [O. F. fro'/ner, Scand.], to frown,
scowl, knit the brows.
rengager, v. tr. [re+enr/ac/er (eii+
gage Tout.)], t o re-engage.
reng:orgrer(se), v.a. [re,en, gorge], to
carry it high, carry one's head high,
bridle up, draw one's self up, to put the
throat forward and the head back (so
as to look graceful or proud) ; to lift one's
head or draw one's self up proudly.
(Written with ge before a and o.]
renifler, /. intr. [re -f O. F. nijler
vTeut.)], to sniff.
renomme, e, adj. p. p. of renommer.
renoncer (a), v. n. [L. remmtiare],
to renounce, give up, surrender, forego,
relinciuish, disolaim, waive, revoke.
renouveau, s. m. [re + nouveau],
spring-time (poetic and familiar).
renouveler, v. a. [re, nojivel], to re-
nt'w, renovate, revive, resuscitate, refresh.
[Written renouvdl- before e mute.]
renseignement, s. m. [renseigner,
re+enseigner], indication; (plu.)infonnar
tion, intelligence.
renseigner, v. tr. [re+ense'gner], to
teach again, inform, instruct, direct.
rente, s. f. [rendre], yearly income,
revenue, annuity, stock, funds.
rentier, s.m. [rente, rendre], fund-
holder, stock-holder; gentleman of means
or leisure.
i. H
102
[rendez+voia],
>ointnieiit, place
'+end)irmir], to
idormir, to fall
ere], to r nde-,
rn, restore, do,
('. to make one's
jome, turn ; go,
ield, surrender,
one's self.
og-ner (se), v.
nd.], to frown,
{■engaqer (e»+
re, en, gorge], to
i's heafl high,
up, to put the
head back (so
id) ; to Hft one's
f up proudly,
md 0.]
+ O. F. nifler
>. of reitommer.
L. renii/ntiare],
render, forego,
, revoke.
re + nouveau],
niliar).
voiivel], to re-
icitate, refresh.
e mute.]
1. \renseiffner,
(plu.) informar
\-ense'gner], to
ct, direct.
early income,
unds.
rendre], fund-
enmn of means
VOCABITLARY.
rentrer, v. n. [re^entrer], to enter
UKuin, return, come in aj,'ain, go in aj^ain,
re-enter. [Almost always coiiju^'iited
with etre.]
renver86, e, part, [renvmer], in-
verted, thrown back, leaning batik, re-
clining.
renverser, v. a. [re, enverti], to re-
verse, upset, overturn ; .<?« rmiverser, to
fall down, throw one's self back, fall back.
renvoi, s. m. [renvoj/cr], return, dis-
missal, discharge, sending-back.
renvoyer, v. tr. [rc-\-cavoyer], to send
back, return, dismiss.
repaitro, v.n. and v. a. irr. [re+paUre
— L. pascere] {repnuimnt. npu, je re /hi is,
je rriiiiB, je repaltrai, ipw je repaisne). to
eat, feed.
r6pandre, v. tr. [re+ipandre], L.
expanderc], to spread pour out, diffuse,
scatter, expand.
reparaltre, v.n. irr. [re+paraltre],
(conjugated like ccmnaltre), to reii;ipear.
to appear again, to make one's appear-
ance.
r^parer, v. tr. [h. reparare], to repair,
mend, restore, redeem.
repartir, v. intr. [re+partir], (con-
jugated like partir), to sel, out ..gain.
repas, s.m. [/c+O.F. past—L. po.^tiui],
meal, repast.
repasser, v.n. and v. a. [r«-f ;'ax^«r].
to pass again, to pass back and forth.
repeter, v.a. [L. repeture], to repeat,
say again, tell again. [Written repH- before
e mute ]
repiatrer, v.a. [re+idutrer—L* plan-
trum], to replaster.
replier, v. a. [L. replicare], to fold
ai^in.
r^plique, s. f. [rijdiqiier]. reply,
answer.
repUquer, v. a. and v.n (I-. re; li-
care], to reply, answer, rejoin, return.
r^pondre, v.n. [T.. fi-tponder], i.i
answer, reply, respond.
reponse, s.f. (L. re»/<oa«um], ansut r
reply.
reporter, v. tr. [L. rf/oitun]. to
carry back, tak.' back, transfer.
repOS, s. ni. [reposer], rest.. rt'i> ,-;■■,
quiet, peace, siillness. tnuKjuility.
reposer, v a. [L.repaux(!ii}, to plicc
again, rest; >ie reunter, to re.si, (iui'h silf
rtp.ise, lie down.
repou.sser, v. ^i. [re-\- pnv.<.<i'i\ \-
repel, drive b.ick, beat bai;k, force back
thrust back, resent, rebuff. rei>ulse, >pnn/
again, thrust b.-irk, spurn, reject.
reprendre, v.a. irr [K. re. relicudcrr],
(';onjugated like prendre) to take again,
seize, return, recover, re^^me. set to
right again ; ne rcjirejidre, to correct,
one's self, take one's self up.
representor, v.a. [h. rejfrrvsentnrr].
to represent, show, depict.
reprise, s.f. [re jrrise] taking a;Min,
recovery, renewal, resumption; (it /•^iisienr.-!
reprises, sev^^al times,
repriser, v.a. [re+priser] to iliun.
reprit, 3rd sing. pret. def. of repre-iulre.
reproche, a.m. [re, /rrope], reproach,
expostulation.
reprocher, v. cr. [reproche], to re-
proach.
reproduiro, v. tr. [re.+jfroduire i..
prodiicere], to reinoduce.
repu, e, past part, of repaitre
republique, s. f. [formerly respubli-
que—\.. respubiica], republic.
repugnance, s.f. [l • repugnant in],
repugnance, dislike, reluctance, unwil-
lingness.
requite, s.f. [I- requidta], request,
petition, demand, application.
reqiiisitoire, s.m. [L. requiren],
crown counsel's address to the court;
indictment.
reserve, »•'• [riinrver], reserv* ; /aire
lOS
VOCAUULAKY.
liS'
^i >
' \
I!
li '
l/lr
dnnner Ug resrrw», to bring up the
reserves.
reserver, v.a. [L. reservare], to re-
serve, save, set apart, )ay by, holfl back.
residence, s. f. [L. residere], resi-
dence, dwt'lliti^-place.
r68ider, v. inlr [I,. rc8iderc],to reside.
resignation, s, f. [],. resignationem],
resignation.
resirrner, v.a. [L. reKi;j7iare], torcsitfii,
give »ip.
resistance, 8.f. [/•J.s'wter], rftdiatance.
resister, v. intr. [L. res^bfere], to
resist, wilhstand.
resolu, e, l. part, [n'yoidlre — L. rexol-
nere], resolved on, decidtil. determined,
settled.
2. adj., resolute, bold, deterniincd.
r6solument, adv. [r6so u], resolutely,
boUUy.
resolution, s. f. [L. resolutwucm],
resolution, dccisic-i, detenuination.
resoudre, v. intr. [L. resolvere], to
folve, resolve.
respect, a.m. [L. respcctns], resi)ect,
reijard, reverence, deferenre. [Pronounce
ris-j/h ; ( is always silent.]
respectable, adj. [respect], respect-
ab'e.
respecter, v.a. [respect], to respect,
revere.
respirer, v, n. [L. resplrare], to
breathe, respire, take breath, rest.
resplendir, v.n. [L. resjdendere], to
shine brightly, be resplendent.
responsabilite, a. t. [regporisable],
responsibility, liability.
responsable, [L. responsum], respon-
sible.
ressemblance, 8.f . [ressemblarU re-
senablance, likeness.
rr- .isembler, (4), v.n. [re+sembler to
rpsemble ; $e resaembleri to resemble one
anotbei.
ressentir, v. tr. [re+sentir], to feel,
e.\i)crictice, have a sense of, show.
resserrer, [re+iterntr]. to tighten,
compress, crowd, squeeze, coniraot, con-
fine.
ressort, a. m. [re«*ort»>— L. renortiri],
a siJrin^'.
ressource, 8.f. [re+gource], resource,
expedient, shift.
ressouvenir, s.ui. [re-^-mmvenir], re-
membrance, recolloction.
ressouvenir (se), v r. irr. [re+»o«-
venir], (conjugated like souvenir), to re-
collect, remember.
restant. s.m. [regter—L. regtare], re-
iiiaiiidcr, ri'st.
restaurant, s. m. [restaurer — L. res-
taurare], eating-house, dining-rooms,
rstaurant.
restaurer, v. tr. [L. restaurare], to
restore, re-uHtablish. thoroughly repair.
reste, s.m. [rester], rest, remainder,
renuiant, remains ; au reste, besides.
rester, v.n. [L. regtare]. to remain,
virait, stay, rest, be left; il rente, there is
left.
resultat, s.m, [resulter—L. restiltare],
result, [t is never j ronounced.]
retard, s. m. [retarder], delay, slow-
ness ; en retard, late.
retai'dcr, v. tr. [L. retardare], to
delay, defer, retard, put back.
retenir, v.a. irr. [rc+tenir], (conju-
gated like teiiir) to get again, retain,
detain, withhold, keep back; se retenir,
to keep back, hold back, restrain one's
self, forbear, stop.
retentlr, v. intr. [re+L.* tinnitire],
to sound, resound, re-echo.
retirer, v.a [re+tirer], to draw again,
takeaway, remove, retire, withdraw; se
retirer, to retire, withdraw, subside,
recede, shrink, fall back.
retomber, v.n. [re+tomber], to fall
again; relapse, fall down again.
104
mrm
TOOABULARY.
itir\, to feel,
how.
to tighten,
intrant, con-
tj. reaortiri],
i«J, resource,
ouvemr\ re-
rr. [re+«oM-
leriir), to re-
restare], re-
iver— L. res-
inin^f rooms,
taurare\, to
ily repair.
remainder,
besides.
to remain,
este, there is
J. resultare\,
d.]
delay, slow-
ardare\, to
mV], (conju-
^ain, retain,
; se retenir,
istrain one's
* tinnitire],
draw again,
ithdraw ; se
fr, subside,
ber], to fall
0.
retouche, B.f. \retoueher], retoaohln^,
additional touch.
retoucher, v. n. and ▼. a. [re +
toucher], to retouch, improve.
retouT, 8.m. [re-\-tour], return, com-
ing back, turning ; au retour, du retour,
besides, into the bargain .
retourner, v.n. [re+tonrmr], to re-
turn, go again, go back ; in oard-playing
it is used imperaonally with reference to
what has turned up trump ; hence,
<,'enerally, as in 63, 18, • (Ut quox re-
toume-t-il f " " what is goin;,' on T'
retraite, 8.f. [retraire] ntreat. re-
tiring, retirement, .refuse, hiding-place,
withdrawal; d la retraite, retired.
retrouver, v.a. [re-\-trouver], recover,
to find again ; no retrmiver to find one
another again, to find one's self again.
r6unir, v.a. [r4-^unir], to reunite,
join again, collect, assemble, combine,
throw together, gather.
reussir, v.n. [L. re, ezire], to succeed,
prosper, thrive, be successful, have suc-
cesij.
revanche, s. f. [revaneher, re+L.
miidimre] reveiige, retaliation ; en re-
vanche, in revenge, on the other hand.
r§ve, s.in. [origin unknown], dream,
idle fancy, vision.
revoil. s.m. [nh>eiller\. awaking.
r6veiller, v.a. [re-\-iveiller\. to awake,
wake, rouae, rouse up, call up, revive ;
se r(>viiller, to wake, awake, wake up,
awaken, revive ; ge riveiller tout d fait,
to waken up.
rev6ler, v.a. [L. revelare], to reveal,
discover, lay ope.'i, disclose, detect. [Writ-
ten rivU- before e mute.)
revendre, v. tr. [re+vendre], to sell
ngain, retail.
revenir, v.n. irr. [re^venir], (conju-
gated like venir) to come as^ain, come
back, return, recur, recover; ne pas en
revenir, to get over it, give over thinking
of It
106
reventx, mu. [ri'venir\, revenue, In
come, rent.
rdver, v.tr. and Intr. [rtw], to dream,
rause.
reverdlr, v.*. and v.n. [re-\-verdir~
vert], to paint green again ; grow green
again, blossom again.
rSverie, a. f. [rSve], reverie, musing,
dream.
revStir, v. a. irr. [revftir], (pres. ind.
je remits), to olothe, invest, dress.
rSveUT, euse, 1. b. [rCver], dreamer,
muser.
2. adj., thoughtful, dreamy, pensive,
nmsing.
revirement, s. m. [revirer — r«-f
virer\, a sudden ainl complete change.
revoir, v.a. irr. [re-\-voir], (conjugated
like voir), to see again ; se revoir, to see
one another again ; au revoir, good bye.
revolter, v. intr. [revolte—lt. rivolta],
to rebel, revolt.
revolution, ». f, [L. rewlutionem],
revolution.
rovoyant, pres. part, of revoir.
rez, prep, [doublet of ras—L. rasus]
level with, [z is never pronounced.]
rez-de-che.MSsee, [rez-\-de+cha.tis
sie\, ground-floor.
rhubarbe, s. f. [L, rheu, ' root,' bar-
harum], rhubarb.
rhythme, s. m. [L. rhythmus],
rhythm.
riant, e, adj. [rire], laughing, joyful ,
merry, cheerful, smiling.
vicanement, s. m. [rtcan«r— origin
unknown], chuckling, sneering.
riche, adj. [Ger. reich], rich, wealth^-,
opulent.
richesse, s. f. [riche], riches, wealth,
ride, s. f. [rider— yi. II. G. rlden, 'to
twist ' ], wrinkle.
rideau, s. m. [ride], curtain, screen.
VOCABULARY.
1
I! .'r
« ;!
I-
ridicule, l. s. m. (L. ridiealnn], ridi-
cule.
2. adj., ridiculoui.
rien, 8. m. [I,. rem], nothing, nought;
(with Jte), anything.
rlncetto, s.f. [rmccr— Scand.](nolIoq.),
a small quantity of brandy poured into a
cup after coffee has been drunk out of it
(as if to rinse the cup).
rire, l. v. n. irr. [Ij. ridere], (riant, ri,
je ris, je m, je rirai, que je rie), to laugh,
be merry.
2. 8. m., lauG:h, laughter, laughing.
risque, [Sp. rigeo, 'a reef], risk, hiz
ard.
risquer, v. tr. [risque], to risk, liazard,
venture.
ritoiimelle, s. f. [L. ritomello], ritor-
nello, flourish.
rivage, 8.ni. [L.* ripaticum — L. ripa],
shore.
rive, 8.f. [L. ripa], shore, bank, border.
river, v. tr. [of Teut. origin, Danish
rive, ' to flatten ' ], to rivet.
riviere, s. f. [L.* riparia], river.
riz, 8. m. [It. riso], rice, [z is never pro-
nounced.]
robe, s. f. [It. roba—O.H.Q. roubuii],
gown, robe, dress, frock.
robuste, adj. [L. robuattm], robust,
hardy, stout-hearted, sturdy.
robustesse, s. f. [robuste— L. rohus-
tu»], stoutness, vigour.
roche, 8. f. [L.* rupiea—h. rupcm],
.ock.
rocher, s. m, [roche], rock (high and
steep).
r6der, v.intr. [Prov. rodar—L. rotare],
to rove, roam, wander, prowl.
rogner, v. tr. [rond], to cut, pare, clip,
round off.
rognure, s. f. [ro(jner], clipping, cut-
ting, renmant.
roi, s. m. [L. regein], king.
rolde, [old form of rairffi], stiff, rigid.
r61e, 8. m. [L. ratuhin], roll, list; part,
character.
roman, s. m. [L. romamis], novel,
romance.
roman '?e, s. f. [roman], ballad, song.
romanesque, adj. [roman], roman-
tic.
rompre, v. a. [L. rompere], to break,
sna)).
rond, e, 1. adj. [L. rotundua], round,
even, chubby.
2. s. m., round, orb, ring, circle.
ronde, ». f. [rond], round ; /aire la
ronde, to make an inspection.
rondement, adv. [rond], roundly,
fast, fiiirly, fairly and squarely.
ronfler, v. n. [ononiatoj)oetic'], to
snore, snort, roar, peel, hum.
rongrer, v. tr. [L. rnrnvjare], to gnaw,
nibble, eat away.
roquet, s.m. [of historical origin, from
the legend of St. 1! (^h and his dog Ro-
quet], a pug.
rose, 1. 8. f. [L. ?o,sYi], rose.
2. adj., rosy, pink, rose-coloured.
rose, e, adj. [rose] roseate, rosy.
roser, se, v. a. [rose], to flush, lilush.
redden.
rosier, «. a». [I.. roxarium], rosebush.
rosslgnol, s.m. [L. ^(Sci«roZt/s], night-
ingale.
r6tisseur, s. m. [r6te.r—0.B..Q,. rostt-
jan], keeper of a cook-shop.
roucouler, v. n. [onomatopoetic], to
coo (pigeons), warble.
roue, s. f. [r,. rota], n whcil.
roug-e, 1. adj. [I,, rnbeus], red.
2. 8. m.. red, rouge, redness, blush.
rougeaud, e, adj. [rouge], ruddy,
rcd-faoed.
rouge -gorge, •. m. [rmige-garge],
robin, redbreast.
106
VOOAntTLART.
^•1, stiff, rigid,
•oil, list; pnrt,
anii8], novel,
, ballad, son?.
man], roinan-
tre], to break,
ndiia], round,
circle.
nd; /aire la
n.
id], roundly,
Bly.
topoetic], to
I.
ire], to gnaw,
il origin, from
1 his dog Ro-
e.
loured.
B, rosy.
< flush, l)lush,
i], rosebush.
inhts], ni<jht-
O.H.G. rosft-
itopoetic], to
.1.
, red.
is, blush.
ige], ruddy,
rotige-goT'ie],
rougrlr, r. n. {roufic], to redden, blush,
grow red, colour, be ashamed.
rougissant, e, adj. [r. wjir], redden-
ing.
roulemenf;, a.m. [rouhr]. roll, rolllnjf.
rouler, v. a. and v. n. [L* rutulare], to
roll, revolve, wind to roam about; (slang),
to cheat, swindle ; se rouler, to roll one's
self, tnuible, wallow.
rouriSOtte, adj. [roux], reddi.sh, nisset.
route, 8.f. [L, rupta, {via)], way, road,
])ath.
rouvrlr, v. tr. [re-\-ouvrir], to open
!i};ain.
rour, rousse, adj. [L. rusms], red-
dish, red-haired, russet.
royal, e, adj. [L. regalis], royal, regal,
kingly, kinglike.
ruban, s.m. [origin unknown], ribbon.
rude, adj. [L. rtuiis], rude, rough,
harsh, rugged, sharp, hard, severe, un-
couth.
rudesse, 8.1. [rude], harshness, rough-
ness, rug^edness, severity, austerity.
rudoyer, v. tr. rude], to treat rudely,
to be rough with (in words).
rue, 8. f. [L. ruga], street.
ruer, v. intr. ( r,. ruere], to hurl, throw,
strike, deal, kick.
ruiner, v. tr. [ruim—lj. ruina], to
ruin.
ruisseau, b. m. [L.* rivicellvx -L.
rivus], stream, creek, gutter.
ruisselant, e, adj. [rumeler], stream-
ing, trickling.
ruisseler, v.n. [O.F. missel— l,. rimia],
to gush, strc'iin, trickle. [Written rm'ssell-
before gmute.]
ruse, s.f. [ruser—L. reetisare], artifice,
wile, decei*-, craft, ruse, cunning, trick,
stratagem.
rus6, e, adj. [rtwerj, ounningr, crafty,
tricky, sly, designing.
107
rusticity, n. f. [L. rufticitatem], rustl.
city, uncouthnetis.
rustique, adj. [L. ruttiew], rustic,
rural, country.
sa, fem. of son ; his, her.
sabbat, s. m. [L. »abbatun^-lle\).
schahat], Sabbath.
sabler, v. tr. [sable, sand— L. sabu-
lum], to cover with sand.
sabord, a. m. [der.?J, a port-hole.
sabot, 8. m. [origin unknown], «nbot,
wooden shoe, clog, [t is never pro-
nounced.]
sac, 8.m. (L. saccus], bag, sack, pouch.
sachant, pros. part, of savoir.
sache, from the imperative and subj.
of savoir.
sacrameatel, le, adj. [L. siwramen-
turn], sacramental ; les paroles sacramen-
Mies, words necessarj- in conelr ling a
bargain or a treaty.
sacr^, e, adj. [L. sacratus], sacred,
holy, consecrated.
sacrifice, s. m. [sacrifidum], sacrifice,
offering.
sacrifler, v. tr. [L. sacrificare], to
sarrifice, devote.
sagacite, s. f. (L. aagadtatem],
sagacity, shrewdness.
sage, 1. adj. [L.* tapius], wise, dis-
creet, sage, well-behaved, good ; itre
scge, to be good (referring to a child).
2. 8. m., a wise inan, sage.
sagement, adv. [sage], wisely, pru-
dently., discreetly, sensibly.
sagesse, s. t. [sage], wisdom.
saigner, ▼. n. [L* sariguinare], to
bleed.
Saillant, e, adj. [pres. part, otsaillir],
projecting, prominent, high.
saillir, v. intr. irr. [L. talire], to gush,
pour, spiut.
VOCABULARY.
If ,
hi
Bain, e, »dj. [T,. «on«»l, Bmmd, healthy,
Balnt, e, l. odj. (L. saiictug], h»)ly,
nncred, Rodly, Hainted, wilntly.
2. ■ , Mint.
sals, l8t and 2nd prea. Ind. nl amir.
salsir.v.a. [h.* sadre—O.H.O. nazjnn],
to Heizo, catch, lay hold of, take hoM of,
grasp.
salslsBement, t.m. [sainr], start,
shock, chill.
salson, B. f. [L. lationem], soason,
time, moment.
salade, s. f. [It. ialata], saiad.
salaire, h. m. [L. galarivm], w^tgen,
pay, hire, recompense, reward.
ealaison, a. t [L. talationcm], sait
meat or flsh.
sale, adj. [O.U.O. lalo], dirty, filthy,
squalid, foul.
salle, B. t. [O.H.O. sal], hall, room ;
talU d ma'ivjer, dinin(f-room.
salon, s. III. [salle], drawing-room,
■aloon, parlour.
ealuer, v. a. [L. talutare\, to salute,
greet, bow to.
Balut, 8. m. [L. galutevn,], safety,
salvation, salute, bow, salutation, t^rcut-
ing. [t is never pronounued.]
Samaritain, e, 8. and &>ij., Samari-
Un.
samedlf s. m. [L. tabhati lies], Satur-
day.
sanction, b. (. IL. uanctionnn], sanc-
tion.
sanctuaire, s. m. and adj. [L. sane-
tuarium], sanctuary.
sangr, s. m. [L. sanguis], blood ; sang-
froid, coolness, nerve. [Pronounce san ;
un san-k Ulu8tre.\
sanglot, 8. m. [L. singultui], sob ;
(plu.) sobbing, sobs. \t is never pro-
nounced.]
sangrloter, v. o. [sanglot], to sob.
suns, i>rcp. fL. tint^, without, hut for ;
nans que, c(\n\., without.
sant^, 8. f. [L. sanitalem], health,
hcallhiiiCHs, soundnvsH.
saphlr, 8. m. |L. suphii-ut), sapphire.
sapin, H. III. [L. sapinus], fir, spruce.
satane, e, adj. [satau], worthy of
Satan, uiiKodly, confounded (vulgar).
satin, 8. m. [L.* sitinus], satin.
satisfaction, s.f. [1,. Hatisfactionemy,
satiHfurtion.
eatisfaire, v. intr. irr. [L. satUfacere],
(conjugated like /aire), to satisfy, make
content, gratify,
satisfait, e, adj. [satii^'aire], satisfied,
contented, pleased.
sauce, 8. f. [L.* salna], snuce.
saucisse, s. f. IL. mlnitia], sausage.
sauf, 1. adj., feni. sauve [L. salmis],
except, safe, unhii.t; sain et sat^/", bufe
and sound.
2. iirep., saving, but, except.
satira, 3rd uing. fut. ind. of savoir.
sauter, v. n., |L. SiiHare], to leap,
jump, skip, sprinj,'.
sautiller, v. n. [savter], to hop, skip.
sauvage, l. "<lj. (L. yilvatievn], sav-
age, wild, uncivilized, liarbaroua.
2. 8., savage, wild man, barbarian.
sauvagerie, b. m. [sauvage], wild-
ness.
sauvegarder, v. a. [sauoe+garde],
to protect, guard.
sauver, v. a. [L. salvare], to save,
deliver, rescue, keep ; se sauver, to
escape, run away, make oflF, abscond.
sauveur, s. f. [L. mporem], deliverer.
Saviour,
savait, Srd sing, iiiip. ind. of savoir.
savant, e, l. adj. [savoir], learned,
scholarly.
2. s., a scholar, sclent'^, learned man.
saveur, »,L [L. Mj>«r«tnJ, savour,
reliuh.
lOS
VOCAUULAIIY.
ihout, ttiit for ;
itein], health,
19], lapphire.
i], flr, Bpruuo,
']. worthy ol
1 (vul{far).
, satin.
tinfactionem);
J. natinfacere],
satisfy, make
lire], satisfied,
mice.
a], sausage,
'^e [L. Halous]^
et sau/, bufe
ept.
. of gavoir.
ire], to leap,
, to hop, skip.
vatioix], sav-
brous.
irbarian.
uvage], wild-
auoe+garde],
ire], to save,
sauver, to
abscond.
fn], deliverer,
d. of savoir,
oir], leameo,
learned man.
'wtnj, savour,
savolr, T. a. irr. [L. tapere], {niirhmit,
tu, je sain, je mu, je mnrui, i{u,; ja Huchu),
to know, have akiiowlodtfe of, be awaru of.
savolr-vivre, s. m., good broeUlng,
gentleinanlines'i.
savoir-faire, s. in., nianui,'unieiit.
savourer, v. tr. [8amur\, to savour,
rulish, enjoy, tiiate.
.sceldrat, s. m. [L. iiceleratuii\ ^rimi-
Mill, sooundrcl, rast^al.
sceller, v. tr. [L. nigillare], to seal,
make faat, confirm.
scdne, a. t. [L. »ceiui], scene, stage,
scenery.
sceptre, s. m. [L. sceptrum], sceptre.
SCie, s. f. [iseier~\i. necarc], saw.
science, a. f. [L. scienlia], science,
knowledge, learning.
scleiie, s. f. [sder], sawmill.
scrupule, s.m. [L. gcrupulun], seruplo.
scrutateur, trice, adj. [L. senUa-
totem], Bcrutini/ing, seaiuhing.
se, refl. pro. [L. aaJ, himself, huryclf,
itself, themselves.
sdant, s. m. [L. aedenttnn], (used only
with poss. Ml}.) the iiosition of a man
■itting up in bed ; il s'ansit nur »on niatU,
he sat up.
sec, S^che, adj. [L. niccnti], dry, lean,
spare, barren, plain, sharp.
sechement, adv. [nee], dryly, ourtly.
secher, v. a. i r., xiccare], to dry, dry
up. [Written fi'ch- before e mute.]
s6cheres3e, s. f. [»ee], drought, dry-
ness.
second, l. adj. [L. secuiulus], second.
2. 8. m., mate.
seconde, s. f. IL. necnndim], serMnC,
moment, [c is pronounced as if g.]
secouer, v. a. [L. tniccutere], to shake,
shake off, jolt, toss, agitate.
secourlr, v. a. irr. [L. 8ucci,rrere],
(conjugated liko courir), to succour,
assist, relieve, helit.
secoura.s.m. [MuouWr], h«lp, suooour
ausistance, relief, aid.
secousae, s.f. [L.* uucciuia], thock,
shake, jolt, start, jerk, co?ious ion, blow.
secret, l. a<lj., fern, secrdte [L.
«tv ''i], secret, piivatH, hidden.
-. 8. m., secret, secrecy.
uoor^tement, adv. [sccrel], secretly.
laeoulalre, a«lj. [li. mecularin, once in
100 years], i , hundred years old ; vener-
able, uiioient.
aoourit6, s. f. [L. tecuritatem], secur-
ity, safety.
seduction, ■. f. (L. seductiouem], se
duction, seductiveness ; plu., attraction.
sedulre, v. a. irr. [L. aeduceri'l, (con-
jugated like conduire), to seduce, delude,
beguile.
SOduisaut, e, a<lj. [silduire], seduc-
tive, delusive, bewitching, tempting.
seigneur, s. m. (L. seniorein], lord.
seigneurial, o, adj. [seiijiieur], soig-
ueurial, manorial.
uein, s. in. [L. sinun], breast, bosom.
seine, s.f. [L. mi/ena], a drag-net.
sejour, 8. m. [si'Journer—L.* i>ubdi-
uniare], abode, habitation, dwelling,
stay.
sel, s.m. [L. sal], salt.
selon, prep. [L. ifuOlcrnmim], accord-
ing to.
semaine, s.f. [L. septimana], week.
aemblaut, s. m. [nemhler], appear-
ance, semblance; /air«6'em&/a/(^ lo pre-
tend, feign.
sembler, v.n. [L. nimulare], to ::,;i.mu,
appear, resemble ; coinrne bon lid Htiinble,
PS he sees fit.
semelle, s.f. [origin unknown], sole
(of shoes), foot (of stockings).
semer, v a. [L seminare], to sow,
Hcatter,8pnad, sprinkle. [Writte:i s^m- be-
fore e mute.]
109
VOCAHULARY.
E'i '
ii iJMS
sens, s.m. [L. sentut], sense, under-
Bt<ii 1 1 lingf, judgment, sentiment, meaning,
way [Pronounce «««; un sen-z acti/.]
sensation, 8.f. [L. sensalionem], aen-
Bation, feeling.
sensible, adj. [L. semibilis], sensi-
ti'.'c, susceptible. [In O. F. it meant also
'intelligent'.]
tjensibleraent, adv. [nensible], sonsi-
lily, plainly, manifestly.
sensuality, s.f. [L. nensualitatein],
sensuality, voluptuousness, enjoyment,
relish.
sentence, s.f. [L. sententia], a saying
or expression that contains a high moral
truth ; sentence, decision, judgment, de-
cree.
sentencieux, ae, adj. [L. genten-
tiosus], sententious.
sontier, s.m. [L.* semUariuin], path,
footpath, track, [r is never pronounced.]
sentiment, s. ni [Kctitir], feeling,
sensation, sentiment, sensje, sensibility,
thought, feeling, consciousness; avoir le
sentiinent de, to realize.
sentimental, e, adj. yeniiment],
sentimental.
dentil", v.a. and v.n. irr. [L. st^vtiie],
(xentant, scnti, je sens) to feel, be sensi-
lileof; se ni'ntir, to feel, be scn.ible of,
be conscious of, lo feel in one's self.
separation, s.f. [separaUoncin], sep-
aration.
separer, v.r. [L. separare], to sep-
arate.
sept, num. adj. [L. septem], seven,
seventh. [/< is not pronounced.]
serai, 1st sing. fut. of Stre.
seraient, cond. 3rd plu. of Hre.
serait, 3rd sing. cond. of Stre.
serein, e, adj. [L. serenus], serene,
calm, traiKiuii.
s6r6nite, s.f. [L. gerenitatem], seren-
ity, serenenesf, equanimity.
se'"f»'ent, a.m. (L. gervienigm], ser-
geant.
s6rieusement, adv. [tiMeux], seri-
ously
serieux, se, l. adj. [L. seriua], ecri-
ous grave, earnest, real.
2. s.m., seriousness, earnestness.
serrer, v.a. [L. seiare], to press,
tighten, scjueeze, grasp, cro'\(l, put close
together, contract; »ie serrer, crowd,
pinch.
sorrure, 8.f. [serrer], lock.
sert, 3rd sing. pres. ind. of servir.
servante, 8.f. [servir], servant-maid,
mai(l-^•ervant.
service, s.m. [L. servitiwn], service,
duty, atteiKl.uiec, favour.
serviette, 8.f. [servir], napkin.
servir, v.a. irr. [servire], {servant,
semi, je scrs) to serve, wait on, attend ;
se servir (de), to make use of.
serviteiir, 8.m., fern, servante IL.
servitorem], servant.
ses, adj. (plu. of son, sa) his, her, its,
one's.
aeuil, s.m. [L.* solium-h. solea],
threshold, groundsill, doorstep.
seul, e, adj. [L. solus], one, alonj,
by one's self, only, sole, no other.
seulement, adv. [seule], only, but,
even.
sdjve, s.f. [Tj. sajia], sap.
severe, adj. [L. srverus], severe,
stern, harshly, rigid, strict.
sev^rement, adv. [s^vire], severe.
severlte, '.f. IL. severita'cuii,], sever-
ity, rigidne-ss, slrctness, sternness.
sevir, v.n. [L. scevire], to use with
rigour, to commit cruelty, to be cruel.
sevrer, v. tr. [L. separare], to wean,
deprive of.
si, 1. conj, [L. si], if, whether.
2. adv. [L. sir], so, so much, yes; H
fait, yes indeed.
IIU
n'enlem], ser-
Hirieux], seri-
seriug], eeri-
estness.
el, to press,
'm1, put close
irrer, crowd,
3k.
of servir.
servant-maid.
Mm], service,
lapkin.
'•«], {seruaiU,
it on, attend ;
f.
srvante IL.
his, her, its,
%—L. solea],
lep.
one, alonj,
ither.
], only, but,
ug], severe,
?], severe.
I'eui,], sever-
iinesa.
to use with
be cruel.
e], to wean,
her.
ich, jrea; it
VOCABULARY.
sldcle, 8.m. [L.* goeeuhnn], century.
Si^ge, s.ra. [L. sedinw], seat.
eien, ne, pron. [doublet of mn], his,
her, its, one's own.
Blffler, V. intr. [L. m'filare], to whistle.
silQet, 8.m. [niU'er], a whistle.
siftleur, l. s.m.; siffleuse, s.f. [L.
tijjler], whistler, hisser.
2. adj., whistling.
signature, s.f. [L. stgnatura], signa-
ture, signing.
signe, s.m. [L. sinnuiv], sign, mark,
gesture, indication, token ; fiiire signe d,
to make a sign to, indicate.
signer, v.a. [L. ni/jnare], to aign, sub-
scribe.
silence, s.m. [L. silentium], silence,
stillness.
silencieusemenb, adv. [silenciextx],
silently.
silencieux, se, adj. [silence], silent,
still, taciturn, quiet, noiseless.
silhouette, s.f. [Silhouette, the in-
ventor's name], silhouette, outline.
simple, 1. adj. [L. simplex], simple,
single, natural, easy.
2. s.m. sin-.pl. : herb, medicinal plant.
Sirvjple" c'':, adv. [simple], simply,
only, solely, UK.'rely, singly, plainly.
..i.i.aplesse, 8.1. [aimplei], simplicity,
aimpenies.
Sl nplinit^, s.f. [L. simplicitatem],
eirrii: licity, faimpleness, artlessntss, plain- |
nes?.
simplifiei', v.a. [!.. simidijlcare], to '
Amplify.
sincere, adj. [r,. si)tccrv.<\, sincere;
true, open-hearted.
sinc6renient adv. f<^^''rr(\y], rm.
cerely, truly.
Bincerite, s.f (L. •mcn'ta^ei/'], sin-
cerity.
■iQge, s.m. [L. titn^'M j, pt oiunkey.
singrulier, 6re, [L. tinpularU], ringU'
lar, peculiar.
sinistre, adj. [L. ginister], sinister,
onn'nous.
singiili6rement, adv. [singuU«r\,
singularly, peculiarly, in a singular man-
ner, oddly.
Sinon, Cdnj. (L. si, non], otherwise,
else, or else, except, save, if not.
site, 8. f. [It. sito], situation, site,
location.
sitot, adv. [si-^tdt], so soon, as 3oon ;
de ntdt (used only with a negative), at
hand, so near, soon ; gitdt que, as soon a«.
situation, s. f. [situei'—L. sit^is], situ-
ation, site.
six, num. adj. [L. sex], six, sixth.
[Pronounce si; si-z mis; le sis du mots.]
sloop, s.m. [Fn;.,'. sloop], a sloop.
sobre, adj. [L. sobrius], sober, spar-
ing, temperate, abstemious.
social, 6, adj. Cj. sncialis], social.
soeur, 8. f. [L. soror], sister.
sole, s. f. [L. seta], silk.
soif, s. f . [L. sitim], thirst.
soigner, v. a. [soin], to take care of,
look after, attend, mind, nurse; soigni,
exact.
soigneusement, adv. [soigneux—
«ori], carefully.
soin, s.m. [origin unknown], care,
. • idance on.
soir, s.m. |L. serum], evening, night;
le soir mime, that very night.
soiree, s. f. [soir], evening, evening
party, at home, ni^'ht (considered with
respect to its duration).
sois, 2nd sing, imperat. and subj. of
tire.
soit, adv. and conj. [3rd BubJ. of itre],
be it so, weU and good ; whether. [Pro-
nounce toii *oi-t avec luif aoi-t avM
noiM.l
Ui
VOC/BULARY.
i'ii
I; V,. ,'
soixante, num. adj. [L. gexajfiiita],
sixty ; soixanfe-dix-nenf, sevuntj'-niiie.
[Pronounce x aa « sharp.]
sol, s. m. [L. solum], soil, {ground,
earth.
soldat, 8. m. [It. .voidato], soldior. [t
is tiot pronounced.]
soleil, 9. m. [L. sol], sun.
solennellement, adv. [sole^mel—h.
solemnis], solemnly, gravely.
solide, adj. [L. soli(hiii], solid, stt )ii{4-,
firm, steadfast.
solidement, adv. [solide], solidly,
firmly.
solitude, 8. f. [L. solitzido], solitude,
loneliness.
solive, 8.r. [L.* soliva — L. subleeaie],
joist, beam.
solution, s. f. [L. solutioitetn], solu-
tion.
sombre, adj. [Sp. soinlra], darlc,
sonibre, dull, gloomy, overcast, melan-
choly, sad.
sommaire, adj. and noun, [L. unni-
WKirium], summary ; short, prompt.
somme, a. m. [L. somnus], a nap,
snooze,
somme, s. t. [L.* salma], a burden.
somme, s.f. [L. s^imma], sum, amount.
BOmmeil, s. m. [L. somnus], sleep.
sommeiller. v.n. \so7mneil], to slum-
ber,
sommes, Ist plu. pres. ind. of itre.
somptueux, se, adj. [L. sump-
tnosiis], sumptious, bountiful.
son, B. m. [L. soiivs], sound.
son, fern., sa, plu., ses, poss. adj. [L.
siium], his, her, its, one's.
Bonder, v.a. [L. subundare], toaound,
try the depth, fathom, explore, probe,
search.
songe, R.m. [L. aornnium], dream
(less irrational than rive).
m
eonqer, v. n. [I., yovivia.r], to dream,
muse, think, moiai, iiitind, dtvise.
songeuP, ]. s.m., feni. fcong-euse,
[so7i(jfr], dreamer.
2. adj., thoughtful, dreamy.
sonner, v. intr. [L. «".<>] to sound,
rin^', strike.
sonnerio, s. f. [sonner— L. sonare],
ring of bells, bdls.
sonnet, s. m. [It. sonncto], sonnet, [t
is never pronounced.]
sonnette, s. f. [somii'r], bell, hand-
bell.
sonore, adj. fT, <(w , .\-»], sonorous,
sounding, eciining, ri;::,;iig.
sorcier, s. m. [L.* nor iarms], sor-
cerer, wizard, conjuror, magician, en-
chanter.
sorciere, s.f. [L* s(.itiarius], witch.
sort, s. 111. [L. sortem], fate, lot, des-
tiny, spell, cliarm, magic, encliantmei.t.
sorte, s.f. [It. sorta], sort, kind,
species, manner, way.
sortie, s. f [sortir], going out, depar-
ture, egress, leaving, ouiiet.
sortir, v. n. irr. [L. surgerc or swari],
(sortant, styrii, je sors), to go r^ut, ac
forth, come, come out, come forth, prvt-
ceed.
sot, te, adj. [der.?], fooUsh, ui Iv,
senseless.
sottise, s. f. [sot], folly, silliness fool-
islmess, senselessness.
SOU, B. m. [It. soldo— L. soldtis], &ou,
cent, half -penny.
soubassement, s.m. [sotu+lt. Ihu-
seiiiento], losenient, sub-basement,
souci, s. m. [souci'er], care, trouble,
anxiety, solicitude.
sovtcior, V. tr. [L ^utlidtarc], t^ r.^u8e
anxiety ; se soucier, to care for, be
anxious.
SOUCieux, se, adj. [soncier—h, solli-
citarc], 1^ ixious, i\\\\ of care, care'.voin,
«olicitciis, ^.oiriod.
If], to dream,
devise.
songeuse,
c], to sound,
-L. sonare],
J, sonnet. [(
bell, hand-
»], sonorous,
arhis], sor-
iijfioian, en-
nu8], witch.
.te, lot, (les-
^hantmei.t.
sort, kind,
• out, depar-
' or gorari],
LfO rxit, !;r
forth, pro-
ilish, dill''-,
liness fool-
jldus], sou,
is+lt. bag-
lent.
t>, trouble,
;], t.o f .^ll8e
3 for, bo
r— L. «oi;i-
carev.oin,
VOCABDLAB¥.
soudain, e, adj. [L. tubit,aneti8, from
iuhire, to ooine stealthily], sudden. [See
«u6iV.]
soufifert, p. p. of gouffrir.
souffle, s. m. [soujler], breath.
SOUffler, v.n. [L. goufflare], to breathe,
whisper, blow, blow out.
soufflet, 8. m. [gou_ffle\, bellows, [t
is never pronounced.]
SOVlffrance, s. f. [souffrir], suffering.
soufiBrir, v. a. irr. [L. nufferre], (conju-
gated like cotiurir) to suffer, endure,
resist, permit.
souhait, s. m. [souhaiter], wish ; fait
d souhait, ideal.
souhaiter, v. a. [«otu+O.F. haitier—
O.H.G. heizan, 'to call'], to wish, wish
for, long for.
souiller, v. tr. [gouiUe -L. suUlus,
iiomsus, pig], to Soil, maise dirty.
soulagrement, s. m. [soulager], re-
lief, ease, alleviation, assuagement, solace,
help.
soulasjer, v. a. [L. subleviare], to re-
lieve, ease, allay, oomfort. [Written
goiilage- before a and o,]
soulever, v. a. [L. gubleuar.], to
raise, lift, heave up, take up, lift up, ex-
cite. [Written goul&v- before e mute.]
Soulier, s. m. [L.* aolarititn], shoe, [r
is never pronounced.]
soulig'ner.v.a. [gous, ligne], to under-
line, emphasize.
Boumettre, v. intr. irr. [L. submit-
teie], to submit.
soumis, e, adj. [p. p. of souinettre],
submis'jive, coedient.
soumission, s. f. [L. mibmusionem],
submission, Bubmissiveness, subjection.
SOUP9011, 8. m. [L. guspicumein], sus-
picion.
tr. [goupfon], to
«oup9ouneux, ease, adj. [aoupton
souiH^imer, v,
suspect.
— L. $iispieionem], auspicious, mistrustful,
soupe, 3.f. [Teut., Ger. ntppe], soup;
containing usually slices of bread called
des soupeg ; tremper comrne une goupe, to
soak like a piece of bread in soup, ». «.,
to soak thoroughly.
souper, 1. V. n. [soupe— Qn. nippe],
to sup, dine, to have supper.
2. a.m., supper, meal.
soupir, 8. m. [L. sugpirium], sigh,
breath, gasp.
soupirail, s.m. [h.* suspiraculum—L.
sugpirare], an air-hole, skylight.
soupirer, v. n. [L. sugpirare], to sigh,
gasp.
souple, adj. [L. supplex], supple,
ready, inventive.
source, 8.f. [L. suri/ere], spring,
source, fountain.
sourcil, s.m. [L. gupereilium], eye-
brow, brow. [/ is never pronounced.]
sourd, e, adj. [L. mrdiui], deaf, dull,
hollow ; sourd-muet, deaf and dumb.
sourdement, adv. [sourd], with a
hollow voice ; secretly, in an underhand
:aanner.
sourdine, s.f. [sourd], surdine, check,
stop, damper ; en sourdine, softly,
quietly.
sourire, a.m. [sourire], smile.
sourire, v. intr. [L. subridere], tosmile.
sournolsement, adv. [soumoig,
der.?], slyly, sullenly, stealthily.
sous, prep. [L. subtug], under, be-
neath, underneath.
soustraire, v. tr. irr. [L. subtrahere],
to remove, preserve, subtract.
soutenir, v. tr. irr. [L. gustinere], to
sustain, support, keep up, bear, assist.
80Ut;enu, e, [p. p. of soutenir], sup-
ported, sustained, continued, elevated.
souvenir, 8.m. [L. subvenire], re-
membrance, keepsake, reooUeotion, rem-
inijcunce.
118
VOCABULARY.
%l
111'
m
f
i
3t f
i
souvenir (se), v.r. Irr. [L. mbvenire],
(oonjuf^ated like venir) to remember,
bear in mind.
souvent, adv. [L. mbinde], often,
frequently.
SOUVentl, p. p. of souvenir,
special, e, adj. [L. tpecialis], special,
peculiar.
ap^cieux, euse, adj. [L. speciosjis),
specious, plausible.
t '^ctacle, s.m. [L. apectacttlum],
pia" «; bpectaole, performance,
sight
Sphinx, <i.in. [L. sphinx], Sphinx (a
fabulous monster that devoured those
who were unable to solve a riddle it pro-
posed). [Note 30, 33.]
splendeur, s.m. (L. splendorem],
splendour, brillianoy.
Bpontand, e, adj. [L. apontaiieus],
spontaneous, voluntary.
stagnant, e, adj. [L. stagnantem],
stagnant.
station, 8.t. [L. stationejn], standing,
stay, station, stopping-place.
statue, 8.f. [Lk statuxi], stairUe.
stimuler, v.a. [L. stitnularf], to stim-
ulate, excite, rouse.
sterile, adj. [L. sterilis], sterile, bar-
ren ; fruitless, unavailing, ineffectual,
useless, vain.
store, s.m. [L. storea], spring-roller
blind, blind.
stupefaction, s. f. [L.* ttupefac-
tioJiem], stupefaction, bewilderment, dis-
may.
style, 8.m. [L. stylus], style.
stupefait, e, adj. [L. stupefactus],
stupefied, astonished.
stupide, adj. [L. stupidus], stupid.
8U, p. p. of lawir.
subalteme, 1. s.m. [L. lubaltemus],
subaltern.
2. adj. subordinate, inferior, subaltern,
subir, v.a. [L. aubire], to undergo,
submit, suffer, sustain, suppoi-t, be uffeot*
ed by.
subit, e, adj. [L. siUritus], sudden,
unexpected, [soudain is elevated style,
subit is ordinary.]
subitement, adv. [gubit], suddenly,
unexpectedly.
SU0c6der (6,), v.n. [L. nuccedere], to
succeed, follow. [Written mcctd- before
' mute, except in fut. and cond.]
succ^s, s.m. [L. suecesius], success.
succomber, (^), v.a. [L. succum-
bere], to sink, fall, fall down, yield, suc-
cumb, die, perish.
Sucre, s.m. [L. saecharum], sugar.
sucrer, v. tr. [suere], to sugar,
sweeten.
3ud, s.m. [Ger. siid], south.
suer, v.n. [L. sudare], to sweat, per-
spire.
sufflre, v.n. irr. [L. sufficcre], (miffl,-
sa7it, suffl,) to suffice, be enough, be suffi-
cient.
Buffisamment, adv. [sujisard, suffl,r\,
sufficiently, enough.
sufflsant, e, adj. [stifflre], suflicient,
enough ; consequential, conceited.
sufifoquer, v.n. and v.a. [L. tuffih
care], to suffocate, choke, stifle.
suicide, s.m. [L. sui, cedere], suicide,
case of suicide.
suite, s.f. [L. secta], rest, sequel, suc-
cession, coiniection, consequence, result,
coherence; de suite, one after anoth<jr;
tout de suite, immediately, at once ; d la
suite, after.
suivant, e, l. adj. [suivre], next,
following, succeeding, subsequent, ensu-
ing.
2. prep., according to, in the opinion o£
suivi, past part, of $uivn.
114
or, subaltern,
to undergo,
loi-t, be afPeot*
itM], sudden,
evated style,
tj, suddenly,
uccedere], to
MccM- before
nd.]
>]> success.
[L. succum-
I, yield, sue-
»], sugar.
to sugar,
• sweat, per-
ccrel (suffl-
;h, be suffi-
mnt,sufflr],
], sufiicient,
ited.
. [L. tuffih
le.
re], suicide,
equel, suo-
nce, result,
sr another;
once ; d la
vre], next,
iient, eiisu-
opinion oC
VOCABULARY.
suivre, v.a. and v.n. irr. (L. /tripn'],
(htiivant, suivi, je sin's, je suiins, je suiv-
rai, que je miive) to follow, j^o after, go
next.
SUlet, te, adj. [L. subjectunU wubject.
SUJet, 8. m. [L. suhjcctuK], subjeot,
cause, matter, occasion, theme, aiyu-
m'nt. [( is never pronounced.]
summum, s.m. [L. numinmn], the
hifiThest point, the f,'rt'atest dejrree.
superbe, adj. [h. superbuK], proud,
arrogant, haughty, superb, lofty, stately.
3uperclierie, s.f. [It. soperchieria],
deceit, fraud, trickery.
Superieur, e, s. and adj. [L. xaperi-
orem], superior, upper.
super.stitieux. euse, adj. [L. 8^lper^
stitiugus], superstitious.
superstition, s.f. [L. super stUion-
nn], superstition
supplement, s. m. [L. supplement-
1 m], supplement.
suppliant, e, adj. [pros, i^urt. of
sujipliei], supjilicating, beseechin<r.
supplice, s.m. [L. suppliciinn], pun-
ishment (corporal), pain.
supplier, v.a. [L. su2)pUcare\, U) bo-
seecli, entreat, supplicate.
supporter, v.a. [L. supportnre], to
support, s\isiain, uphold, endure, suffer,
tolerate, bear with.
supposer, v. a. [L * Kuhpaufini-c], to
suppose, grant, infer, conjecture.
supprimer, v.a. [L. mpprhnne], to
suppress, pass over, put down, abolish.
supreme, adj. [L. nupreiHiLs], su-
preme, last.
SUr, pr^p. [L. super], upon, on, over.
■ SUr, e, adj. [L. securus], sure, certain,
safe, secure.
surement, adv. [sur], suiey, cer-
tainly, safely.
surexciter, v. tr. [sur+vxcitar], to
e.\'cite excessively.
surface, B.f. [sur,jace], surface.
115
surgir, r.n. (L. turgire], to rtee, fpring
up, rise up.
aiu"monter, v.a. [gur+monter], to
surmount, overtop, rise above, conquer.
surnaturel, le, adj. [mr+'iuiturel],
supernatural.
durprenant, e, adj. [surprendre],
suqirising.
surprendre, v. a. irr. [sur+prendrc],
(conjugated like jirendre) to surprise,
overtake, astorish, ania/.e, catch, come
upon.
surprls, adj. (p. p. of surpreudre],
surprised.
surprise, s. f. [surprendre], surprise,
ania/enu'nt.
sursaut, s. m. [mr+8aut\, Jtart;
x'l'm'il'er en sursaut. to awake with a
start. [/. is never pronounced.]
sursauter, v. n. [^nrmut], to start
suddenly.
surtout, adv. [mr+tout], above all,
( specially, particularly.
.surveillance, s.f. [sttr-^veiller], sup-
erintendence, inspection, supervision,
guardianship, vigilance.
surveillant, s.m. [gvrveillei], super-
intendent.
surveiller, v. tr. [sur+veiller], to
watch over, look after, inspect, superin-
tend.
survenir, v. n. irr. \sur+vpnir], (con-
jugated like wenir) to supervene, come
on. happen tuiexpectidly, eome unex-
pectedly.
susceptible, adj. [L.» sKsce/tihiUs],
susceptible.
suspect, e, adj. [L. svspectus], sus-
pected, suspicious, doulrful, ambiguous.
suspendre, v. tr. [L. suspendere], to
suspend, hang up.
sut, SUt, 3ril sing. ] ast ind. .and 3rd
sing, past subj. of xaroir.
svelte. a<lj. [It. srrltn-—J,. ex, vi-Upre],
lir'hi, .liender, slim, elegant.
I' M
VOCABULARY.
■VelteSBe, s. t. [m«2(«], slenderness.
Byllabe, s. f. [L. nyllaba], Hyllable.
symptdme, s. m. [Ok. av^irrwfia],
symptom.
T.
ta, posa. pro. fcm. [L. tvatn], thy,
your.
talr ac, s. m. [Sp. tabaco, of Indian
orijfiri], tobacco, snuff ; dibilant de tabac,
tobacconist.
table, 8. f. (L. tabula], fable, board ;
se wHtre d table, to sit down to eat.
vi^bleau, 8, m. [table], paintiii(,', pic-
ture.
tabl^e** 8. m. [L. tabularium], apron.
l» J nev';i- pronounced.]
tabouret, 8.m. [O.F. labour, 'drum'],
■tool, footstool, [t is never pronounced.]
tach .r, V. tr. [L. taxare], to stain,
spot.
t&cher, v.tr. [tdche], endeavour, strive,
try.
tacite, adj. [L. tacitv^], tacit, iini^lied.
taclturne, adj. [L. taciturniml taci-
turn, silent, moody, reserved.
tact, 8. m. [L. tactus], touch, feeling,
tact, prudence, skill.
taille, 8. f. [tailler — L. taha], cutting ;
out, size, shape, waist, height, stature ;
prendre a, la taille, to take by the waist.
talUer, v. tr. [L.* taleare], to cut,
hew, carve, trim, prune.
tailleur, s. m. [tailler], tailor, cutter.
taire, v.a. irr. [L. tacere], (taisant, tu,
jc lai.-', je tus, je tairai,queje taine), keep
anything quiet, not to say, conceal ; se
taire, to be silent.
talent, s. m. [L. takntum], talent,
power, ability, weight.
talon, 8. m. [L. talus], heel.
talonner, v. tr. [taUm], to pursue
atosely, urge, press, crowd, shove.
tambour, B.in. [Pen. tamMlr], dniiii.
tazniser, v.a. [tamit—Vvi. temti], to
sift, pass through a sieve.
tandiB (que), oonj. [L. tam die>i\
while, whilst.
tangfue, s. f. [der.?]> a kind of white
Band or marl deposited at the mouth of
rivers and creeks in the north of France;
it is used as a fertilizer.
tant, adv. [L. tantus], so much, so
many, as much, as many, both ; tant ijne,
as long as.
tantdt, adv. [tan+t6t], a moment ago,
just now, presently, 1).. and by, sometimes,
now, soon, [t is never pronounced.]
tapage, s. m. [taper], noise, uproar,
row, racket.
tape, 8. f. [taper], rap, slap, tap.
taper, r. a. [L.G. tappe], to strike, hit,
slap, tap, pat.
tapis, 8. m. [L. ta])es], carpet, rug.
tapisser, v. a. [tapin], to hang with
tapestry, deck, adorn, to carpet, line.
tapisserie, s. f. [tapin], tapestry,
haiiffings, upholstery.
tapoter, v. a. [taper], to pat, tap.
taquiner, v. tr. [taguin—Sp. taca^],
to teai-e, torment.
tard, adv. [L. tardus], late ; tM ou
tard, sooner or later.
tarder, l. v. n. [tard], to delay, loiter,
be long, defer, stay.
2. V. impersonal, to long for; il me
tarde de le fairs, I long to do it.
tarir, v. intr. [O.H.G. tharrjavL\, to
drain, dry up, exhaust.
tas, 8. m. [O.H.G. tan or Gael. ta\
heap, pile, lot, troop, squad. [Pronounce
t& ; un td'Z- inorm«.\
teinte, 8.f. [tdndre—l,. tingere], tin;,'0,
tint,
tasse, 8. f. [It. tozzo— Ar. thaea], oup.
tasser, v. tr. [tas], to heap, pile up,
shove close.
t&ter, V. tr. [O.F. toiter, L.* farita^.i
L. taxare}, to feel, tasto, tiy, fumbl*.
116
VOCABULARY.
Dn. temti], to
A. tarn dieii\
dnd of white
ihe moutl) of
th of France;
so muob. so
th; tant <jite,
moment ag;©,
y, sometimes,
)unced.]
oise, uproar,
P. tap,
;o strike, hit,
pet, rug.
o hang with
pet, line.
']. tapestry,
pat, tap.
Sp. tacaHo],
late ; tdt ou
ielay, loiter,
for; il me
it.
arrjati}, to
Gael, ta.]^
[Pronounce
jere], tin^'e,
haea], cup.
tp, pile up,
I.* taoritO'.i
, fumblo.
tfttonner, v. Intr. Itdter], to grope,
feci ill the rlark.
te, pers. pro. obj. before verbs [L. te],
thee.
tel, le. adj. [I, ttlix], suoh, like; tel
quel, such as it is (ov was).
tenement, adv. [M], so, in such a
manner, to such a dei^'ree.
t6moigner, v. a. [L.* fmfimoidare],
to testify, show, to witness.
t6moin, s. m. [L. t ■sfiuioniam], wit-
ness, evidence, testimony, proof.
temperament, s. m. [L. tempera-
menium], constitution, temper.
temp6te, s.f. [L. tnmi}e.<ta<i], tempest,
storm.
temple, a.m. [L. templnm], temple.
temps, s.m. [L. temimfi], time, season,
>KtaAhQr\qu^ltemp<fait-U? what sort of
weather is it ?
tenace, adj. [L. tenacem], tenacious.
tendre, adj. [L. tenerem], tender, soft,
delicate, fond, affectionate, lovinjf.
tendre, v. a. | L. te/ndere], to bend,
stretch, spread, lay, strain, hold out.
tendrement, adv. [tendre], tenderly,
affectionately.
tendresse, s. f. [tejidre], tenderness,
affection, love, fondness; plu., tender
caresses.
tenez, 2nd plu. imperative of teiiir ;
(Interj.) hold 1 here ! there !
tenir, v. a. and v. n. irr. [L. tenere],
{tenant, tenu,je tienfi,je thi-^,jp tiendrai,
queje tienne), to hold, keej), to hold out,
keep, cling to, care for, adhere, stick, iiald
fast ; 86 tenu; to remain, stand.'
tentant, e, adj. pres. part, of tenter,
tempting, enticing.
tentateur, trice, adj. and s. [L.
tentatorem], tempting ; tempter.
tentative, 8.f. [L.* tentativa], an
attempt.
tentation, b. I. [L. Untationem],
tamptation.
U7
tente, s.f. [L.* ti-nfa • L. tend^re], tent.
tenter, v. a. [L. tenfnre], to attempt,
try, tempt, entice.
tenture, s. f. [tei.dm], tapestry, hang-
ings.
tenue, s.f. [teni,], holdin",', attitude,
dress, <loi>ortmont, carriii^'f, beariri},'.
terme, s. m. [L. tnnninus], term,
word, bound, limit, time.
tornir, v. a. [O. IL O. tarnjnn], to
tarnish, dull, deaden, sul'y, stain.
terrain, s.m. (L. terreimm], ground,
soil.
teiTe, s.f. [L. terra], earth, land, soil,
ground ; par terre, on the ground, on
the floor.
terrestre, adj. [L. terrentHit], terres-
tial, earthly.
terrible, adj. [L. terribilw], terrible,
dreadful, awful.
terrifler, v. tr. [L. tcrrificuft], to ter-
rify.
t^te, s.f. [L. testa], head ; ni'il de Ute,
nial d la fete, head-ache; tete.-ii-tHe,
private conversation, face to face ; inter-
view, a tete-a-tcte.
tetu, e, adj. [tite], headstrong, ob-
Btinpte, stubborn.
texte, 8.m. [L. textux], text,
the, s.m. [Chinese tcha], tea.
thea,tre, s.m. [h. thealrum], theatre,
play-house, stage.
Thebalde, s.f. , Thebais, a desert place
in Egypt into which Christian hermits re-
tired ; a desert, solitude.
theor6me, s. m. [Gk. fftiipj/fxaj,
theorem
theorie, s.f. [Gk. Otiapia], theory,
speculation.
tiede, adj. [L. tepidus], lukewa,in,
tepid, indifferent.
tiedeur, s.f. [tiMe], lukewarmness,
coldness, indifference, warmth.
tiendrait, 8rd sing. cond. of tenir.
VOCABULARY.
51!'
:' ' '>
If
It
111.
tiens, Snd singr. ind. and imperative of
teiiiy ; (interj.) why !
tient, 3rd sing. pres. ind. of tenir.
tignasse, 8.f. [teigne], (colloq.) old
mg ; mop of hair ; matted fleeoe.
tillac, s.m. [Soand. thilia, a floor], the
pooiidt'ck, stem-deck.
timbre, 8.m. [L. tympanum], bell,
voice, tone, mask, stamp, postmark.
timbrer, v. tr. [timbre], to stamp ;
ime mix Men tinibrie, a rich musical
voice.
timide, adj. [L. timidua], timid,
timorous, shy,
timidenient, adv. [timide], timidly,
shyly, bashfully.
timonier, 8.m. \tiinnn—L. temotiem,
a carrii) n-e-pole], a shaft-horse ; steers-
man, wheelsman ; titiumier en second,
second wheelsman.
tirade, s.f. [tirer], tirade.
tirailler, v.a. [tirer], to pull, tuy,
-aul, twitch ; tease, bother.
tirer, v.a. [Goth, tairan], to draw,
pull, take, pull out, free, extract.
tiroir, s-m. [tirer], drawer.
tisonner, v. n. [tmon—L. titionem],
to stir or poke the fire.
titre, s.m. [titulus], title, right ; d
cc titre, in that capacity.
toi, pron. [tibi], thee, thyself, thou ;
you.
toile, s.f. [L. tela, cloth, linen-cloth,
linen, curtain, sheet.
toilette, s. f. [toile], toilet, dress ;
tiressing-table.
toi-mSme, ref. pro, comp,, thyself.
toison, s.f. [L. toimonem], fleeoe.
toit, s.m, [L. tectum], roof, top. [t is
never pronounced.]
tol6rer, v. tr. [L. tolerare], tolerate,
put up with, endure, bear, [toler- before
$ mute.]
tombeau, B.m. [L. tumhellus, dim. of
tumba], tomb,
tomber, v.n. [O. II.G. t&mAn], to fall,
fall down, tumble, drop, sink down.
ton, ta, tes, poss. adj. [L. tuux], thy,
your.
ton, s.m. [L. tonus], tone, voico, ao«
cent, manner, strain, style, taste.
tonique, 8.m. [ton], tonic.
tonneau, s. m. [itJime—O.P. tonnel,
der ?' a jask, tun, vessel.
tonnelle, s.f. [tontie], an arbour
tonnerre, s.m. [I-. ton ';»], thunder;
Tonnerre de Brent .' Thunder ! (sug-
gested by the roar of the batteries thereX
toper, V. intr. [It. toppare], to
agree. [Originally, to make an equal stake
at dice,]
tordre, v.a. [L. torquere], to twist,
wring.
torrent, s.m. [L. torrentem], a tor-
rent,
tort, 8.m. [fj. torttis], wrong.
tortillement, s.m. [tortiller], twist-
ing, shultliiij. shifting.
tortiller, v.a. [tortil—-\j. tnrtiles], to
twist, wind up, shuffle,
torture, s.f, [L. tort urn], torture,
pain, rack.
torturer, v.a. [torture], to torture,
pain, rack.
t6t, adv. [L. tostus], soon, shortly.
[Pronounce t6 ; td-t aprbs.]
touchant, e, adj. [toucher], touch-
ing, affecting, moving, pathetic;.
toucliei', v.a. and v.n. O.H.G.<;?<t7i07»,
'to tug'], to touch, handle, feel, play;
toucher du iiiano, to pliy the piano ; s»
toucher, to touch one another.
toujours, adv. [tons, jours], always,
ever, still, anyhow, at least.
toupet, 8.m. [Low Oer. t<'t>ji\. a tuft
(of hair), forelock. [See note 05, 11.]
Uf
mbellns, dim. of
t<Lm6n], to fall,
ink down.
, [L. twMl, thy,
one, voico, ao-
), taste.
nic.
e— O.F. tonnel,
an arbour
'ni], thunder;
unfler ! (BUg-
latteries there).
top]>are], to
( an equal slako
ere], to twist,
erUem], a tor-
ronp.
>rh'l/.er], twist-
L. tiirtUes], to
urn], torture,
I, to torture,
ioon, shortly.
ucher], touch-
letie,
y.H.G.zjtchon,
e, feel, play;
the piano ; s«
er.
lurs], always,
tc/iji], a tuft
ie G5, 11.]
VOCABULARY.
toupie, R.f fof Tout, oridn : En<?.
top], top, s)<iiiiii;i!;-to)).
tour, s.m. [L. t()r7iuf>]. luni, trick ;
revolution, round; ihacuii d non tour,
everyone in his turn ; tour d tovr by
turnu ; d tour de bran, with all one's
might ; /aire un tour (df, ttromeiuide), to
take a walk.
tour, H.f. [L. turrem], tower.
tou; billon, H.ni. [L. turbo], whirl-
wind. \ortex, eddy, whirlpool.
tourbillonner, v.n. [tvur'Mlon], to
eddy, whirl, wind,
touriste, s.m. [Eng. Umri^it], tourist.
toirinentor. y.s\,.[tounrient—L. tor-
nmntuin], to tormunt, torture, rack,
trouble, harass, annoy, tease, worry.
tournant, B.ni. [tourner], turn, turn-
ing, winding.
tourner, v.a. IL. tornare.]. to turn,
turn round, wind, revolve ; Umrn^, .spoil-
ed (said of milk, wine, soup, etc.).
tOUmeUT, a.m. [L. toriiatarpiii],
turne-.
tournure, b. f. [tourner], figure,
«hape, turu.
tourte, S.f. fT..* tortii, ' rolled ']. a flat
loaf. -none. [!■ i c note 73, 23.]
tourterelle, s. f. (L. turturella],
turtle, ttirtle-dove.
toua, maso. plu. of ^otit.
tout, 1. adj. ; fem. toiitc ; nlii. m.,
tous, plu. f. toutes [}.. lvtiij<\, all,
■wliole, each, any, every ; tout le rnoiutp,
everybody; tous iff- joai:!, ev(iy <lay ;
tout en/ai'i^anf, while making.
2. adv., wholly, quite, completely, all;
tout a I'hfirc, just now.
8. a.m., whole, aU, everyth!..g.
tOUtefcis, adv. [toute -f join], never-
tl.oles.s, yet.
toutou, 8.m., dog (in the language of
children).
trace, s.f. [tracer], trace, track, foot-
step, print, mark, impression.
t
119
tracer, v. tr. \L.* tractinre—lj. trae-
fiis, p.p. of traheifl to trace, outline,
ti.ark, engni. c.
tragique. adj. [L. ira-zicm], tragic,
tnigical.
trahi-son, s. f. [L. traditwneml,
treachery, treason, perlidy.
train, s.m. (L. trahrre], pace, rate ;
tloat or laft ; train, suito, attendants;
train (nii!-,\ay) ; en train de. bu.sy.
trainer, v. ir. and intr. [trnin], to
drag, tow, draw, move; drag, rema'i:i be-
hind.
trait, s.m. \traire~ L. tmhere], arrow,
dart, bolt, shaft; trait, trace; feature,
lineaineiit. [t Ih never pronounced.]
traitement, s.m. [trait], treatment,
reception, entertainment, usage ; salary,
l>ay, wages.
traitor, v. a. [L. tractare], to treat,
u.so, beliave toward.s.
tramer, v. tr. [tranie—Ij. traina], to
weave, plot.
tranche, s. f. [traiicher], slice.
tranchor, v. a. [ L. truncare], to cut,
cur. i->tf.
tranquille, a<lj. fT.. travquillm],
quiet, calai, still, tnuKinil, peaceful, easy,
composed, even, uiuuilled. [Pronounce
the I.]
tranquillement, adv. [tranquille],
tranquilly, quietly, peacotally, calndy,
sedately. [Pronounce the L]
traJiquillite, s.f. {L. traniiuilliiatnn],
traii(piillity, calnmesK, evenness.
trmsfigurer, v.a. [L. tninsjujurare],
to ' -I'^ure.
transformation, s.f. [[.. Iraiusfomia-
twnein\, transiurmation.
transformer, v.a. [L. transjarmare],
to transform .
transi, e, part. [trarmr~L. traiinire],
chilled, benumbed.
transport, c. m. [tranxportfr], trans-
port, excess, jjassion, rapture, eestaoy.
VOCABULARY.
m
'Mi
transporter, v. ». [L. transportare],
to transporl, convey, traimfer; enrapture.
transversal, e, adj. [transverse— L.
traiisvertvs], transversal, transverse,
nross.
Trappiste, s. m. [la trapi>e], Trappist.
traquer, v. tr. [of Teut. origin, Du.
trekken], to beat (for game) ; hunt, drive
into a pit or enclosure.
travail, 8.ni., piu. travaux, [L.*
trabacuhitn—lj. trabs], labour, work, toil,
travalller, v. n. and v. a. [travail], to
labour, work, toil ; to work upon, distress.
travers, s.m. [L. travernxtn], breadth ;
lie travers, crosswise, wrong; d travers,
through, across ; d tort et d travers, ut
random, aimlessly, [s is never pro-
nounced.]
travers6e, s. f. [traverser], passage,
voyage (across the ocean).
traverser, v. a. [travers], to cross,
pass over, travel over, traverse.
treillis, s. m. [L.* tralicium], trellis,
lattice, lattice-work.
treize, num. adj. [L. trededm], thir-
teen, thirteenth.
tremblement, s. m. [trembler],
trembling, quaking, trepidation, shaking',
shivering; treinlilement de terre, earth-
quake.
trembler, v. n. [L. tremulus], to
tremble, shake, shiver, quake.
trempe, e, part, [tremper], soaked,
wet.
tremper, v.a. [L. temperare], to dip,
soak, steep, drench, wet.
trente, num. adj. [L. trigintu], thirty,
thirteenth.
trepasser, v.n. [tripos— it. trapasso],
to die, depart this life.
trepigner, v. n. [O.F. tripen — Du.
trippen, ' to trip], to stamp.
tr^s, adv. [L. tm/i,v], very, most, very
much.
tr6sor, s.m. [L. thesaurus], treasure.
tressaillement, ■.m. trcisaiUir\, •
start, leap.
tressaillir, v. n. [trht-^saillir], to
start, leap, tremb'c, be startled.
tresser, v. a. [L.* tricciare], to plait,
weave,
treve, s. f. [Goth, triggua], truce.
tribiilation, s. f. [\.. tribulatimiem],
tribulation, trouble, distress, trial.
tricot, 8. ni. [tricoter], stocking-net,
knitting.
tricoter, v. tr. and intr. [der.?], to
knit.
trimbaler, v. a. [origin unknown],
to trail, drag about.
trinquer, v. intr. [Get. triiiken], to
clink glasses.
trio, 8. m. [It. trio], trio.
triomphe, s. m. [L. triumphus],
triumph.
trionapher, v. n. [triomp)u—L. tri-
tiViiJivs], to triumph.
trihle, auj, [L. trixtis], .soiiowful, sad,
melancholy, homesick, gloomy.
tristement, adv. [triste], sadly, sor«
rowfuUy.
tristesse, s. f. [triitte], sadness, mel-
ancholy, dejection, dreariness, dulness.
troiS, num. adj. [L, ires], three, third.
troisieme, num. adj. [trois], third.
tromper, v a. [trompe — It. tromba],
to deceive ; *•« tromper, to make a mis-
take, bo mistaken.
trompette, s. f . [trompe], trumpet.
tronc, s.m. [L. triincus], trunk.
trdne, s. m. [L. thranus], throne.
troner, v.a. and v. n. ltr<me], to sit on
a throne, be enthroned.
trop, adv. [L.* trop2)us], too much, too
many, too. [Pronounce trd; il vatro-p
avant.]
trottiner, v. n. [(roe— L.* tolutar*^
L. ire tolutim], to jog on, go on a Joif-
trot.
i-iij
>. tressailUr], «
•it+gailHr], to
utied.
^ciare], to plait,
MoJ, truce.
tribulationem],
m, trial.
, 8tocking-net,
ntr. fder.?], to
fin unknown],
r. Milken], to
mphe—L. tri-
ioii'owful, sad,
)iny,
te], sadly, sor-
sadness, mel-
?ss, dulness.
, three, third.
fowfj, third.
—It. tromba],
make a mis-
], trumpet,
trunk,
throne.
me], to sit on
00 much, too
; il va tro-p
.* tolutatv—
V on » Jog-
VOCABULARY.
trottolr, •.m. [trotter— L.' tnlntarf],
sidewalk, footpath.
trou, 8, m. [L.* traugum], hole.
trouble, adj. [L. turbulus], turbid,
cloudy, dim, thick, discoloured.
troubler, v.a. [tronbln], to trouble,
disturb, ruffle, discompose, make thick.
trouer, v.a. [trou], to bore, pierce,
make a hole in, tear, rend, split, perfor-
ate.
troupe, fc f. [L.* troppus], troop,
crowd, flock.
trouver, v.a. [L. turbare], to And out,
discover, like, think ; se trouvar, to lind
one's self, be, feel.
tu, pers. pro. [L. tu], thou, you.
tuer, v.a. [L. tuditare], to kill ; «« tuer,
to kill one's self ; te faire ttur, to get
killed.
Les Tuileries, s.f. [fwfe— L. tegula],
The Tuileries (a palace in Paris).
tunique, s. f. [U tunica], tunic.
turbulent, e, adj. [L. ttubulentus],
turbulent, noisy, rude, boisterous.
turent, 3rd plu. pret. def. of taire.
turpitude, ». f. [L. ttirpitudinem],
turpitude, misconduct, disgraceful con-
duct.
tut, 3rd sing. pret. def. of taire.
t^rannle, 8.f. [tyran—L. tyranmis],
tyranny.
un, une, 1. ii.m. [L. umu], one, unit.
2. num. ad]., one.
8. art., a, an, any.
4. pro., one.
unlforine, s. m. [L. uniformis], uni-
form.
union, 8.f. [L. unionem], union, con-
cord, agreement.
unique, adj. [L. unieus], only, sole ,
dngle, unique.
uniquement, adv. [uniqiie], solely,
•oiy.
unlr, V. tr. [L. vnire], to unite, gather,
collect.
unit^, s.f. [L. unitatem], unity.
usagre, 8.m. [L.* maticum\, custom,
practice, use, usage, habit.
user, V.a. [L. uhuk], to use, consume,
wear out, use up, spend, waste ; auger,
to wear out.
uaure, s.f. [L usura], luing, wear and
tear, wear, wearing.
utile, adj. (L. utilia], useful.
utiliaer, v.a. [utile~L. utilis], to find
use for, turn to account, avail one's self
of.
utility, 8.f. [L. utilitatem], usefulness.
va, from pres. ind. and imperative of
aller.
vacance, s.f. [vacant— L. vacant I'm],
vacancy ; (plu.) vacation, holidays.
vacarme, s.m. [Flem. waeh 'woe to'
■\-arm, • poor '], hubbub, tumult, uproar.
va^he, s.f. [L. vacca], cow.
vaciller, v. intr. [L. vadUare^ vacil-
late, totter, sta^'ger.
vagabond, e, s. and adj [L. vaga-
bundiis], vagabond, vagrant; vagrant,
wandering.
vagabondage, s.m. {ngaibond], va-
grancj', wandering, roving.
vague. '\<\\. [L. vagus], vague, indefi-
nite, lo<" ' , 'iicertain ; 8.ra., vagueness.
vague, 8.f. [O. H. O. wAc], wave.
Vagu6, e, adj. [p. p. of va;)V^r], \m-
fixed, restless ; billowy, surging.
vaguement, adv. [vague], vaguely.
vaguebte, s. f. [vague], wavelet,
ripplj
vaillamment, adv. [vaUlant—va-
loir], valiantly, stoutly, valorously, cour-
ageously.
vain, e, adj. [L. vemtu], rain.
la
VOCAHI LARY.
h'l
v '>
▼alncre, t.*. Irr. tL. vineere], [vain-
fuant, vameu, je vainrs, jn vaiuaui, je
vaincrai, que j« vaiii(/ue,\ to viiri'iuish,
conquer, overoome, outdo, Hurpass, oxoel.
vaincu, part, [vainen-], vaiKiulshed,
conquered, beaten.
vainemont, cuAv. [vaiti — L. vanus],
vainly, fruitlessly, to no purpoHe.
vais, lot prus. ind. of alter.
vaisBeau, h. in. [L.* vaardluw], a
V(8Hel.
valeur, 8.f. [L.* valorem], valour.
valine, H.f. [It. rallata], valley.
vaUoa, H. m. [It. vallo)ie], valley,
ravine.
valoir, v.n. Irr. [L. valere], {valant,
valu,je vaux, je valun,je oai L-ai, qaeje
vaill^) to be worth, ott ((ood ou, e<iual to ;
to yield, bring.
vapexir, H.t. ]L. vaporem,\, vai'our,
Bteam.
vaquer, (k), v. intr. [L. vacare], to
have leisure for, to attenc^. to, mind.
varech, 8.m. [A. 8. vrdc~Eng. wrack],
seaweed,
vas, tod Bingr. ind. of aller.
vase, B. t. [L. vasuin], &linie, nmd,
mire,
vase, B.m. [L. vas], vase, vessel, urn.
vaste, adj. [L. vastus], vast, great,
Bpacioua.
vaudralt, 3rd sing. cond. prca. of
vaioir,
vatirien, a.m. [valoir+rien], a, good-
foi-nothing, scamp.
vaut, 3rJ sing. pres. ind. of valoir.
v6cu, p. p. of vivre.
V^iretatlOD, 8.f. (L. vegetationetn],
vegetation.
V^h6men'", e, adj. [L. vehem^ntem],
vehement, violent, furious.
v6ont. 3rd sing. pres. def. of rivre.
veille, B.f. [L. vigilial, watch, watch-
in»;; eve, vigil, day before, sitting up,
night before.
velll^e, B.f. [veilU], Hitting up, night
att(!i)<,'.Mico.
veiller, v.a. and >. vigilare], t«
watch, \vatt;h over ; nit up, wake, lie
awake, take cure, Hee, attend, be on t)ir
watch.
vellolt^, B.f. [L. velU], alight desire,
inclination.
velours, a.m. [L.** velvetum], velvet
[« ta never pronounced.)
vendre, v.a. and v.n. [L. vendue], to
sell.
vengeance, 8.f. [ven</er], vengeance,
reiicnlmenl, animosity, rancour, male-
volence.
venger, v. tr. [L. vindieare], to re-
venge ; ne venger, to tal revenge.
venir, v.n. irr. [L. 1, (conjugated
in sinijile tenses lik .■; in com-
pound tenses lakes Stre) to come;
veiiir de, to have just ; venir A, to hap-
pen ; je viens de la voir, 1 have Juat seen
him ; il vint a arriver, he happened to
come ; /aire venir, to Bend for, call in ;
vicnn ! come along !
vent, a. m. [L. venttu\, wind, gale,
breeze.
vente, s.f. [L. vendita]. Bale.
ventre, a.m. [L. vet\trem\, belly.
venu, p. p. of venir.
venue, s.f. [venir], coming, arrival.
verdAtre, adj. [L. viridtu], greenish.
verdoyant, e, adj. [verd], verdant,
green.
verdure, B.f. [wrd], verdure, green
fields, plants, leaves.
verger, s. m. [L. veridariwm], or-
chard, fruit -:,'arden. [r ie never pro-
nounced.]
verffogne, b. f. [L. vereeundia], ahame
v6ridique, adj. [L. verfdicut], vera-
cious, genuine, authenticated, authentic.
122
VOCABULARY.
e, litting up,
\ng up, night
. viffilare], f
ip, wake, lie
nd, be oo tlir
alight desire,
ftum], velT«t.
. vendere], to
'], vengeance,
tioour, male-
care], to re-
, (conjugated
'; in com-
to come;
"^ <i, to hap-
ive Just seen
happened to
tot, oall in;
wind, gale,
le.
belly.
', Arri\'al.
I, greenish.
], verdant,
lurt, green
riumj, or-
never pro-
'^Lsliame
eus], vera-
authentfax
veritable, adj. [nh-it/], true, genuine,
pure, real, veritable.
v6ritablGment, adv. [v^ritabU],
really, truly, in reality, indeed.
verite, b. f, (l* veritatem], truth,
verity.
vermouth, B.m. [Oer. tVennuth],
vermouth, worniwood-wiie (a wiiite wine
in which some abHintho haa been infuu-
cd) ; bittera. [th pronounced as t.]
vernl, adj. [p. p. of venUr], varnished,
glazed.
VOmir, T. tr. [L, vitrum], to varnish,
glaze.
vexralt, cond. Srd sing, of t^ir.
ver"e, B.m. [L. vitrum], glaiw; verre
d pied, wine-glass.
verrez, 2nd plu. fut. of voir.
vera, B.m. [L. vertua], verse,
vers, prep. [L. vermn], towards, about.
[f is never pronounced.]
Versailles, Versailles (a town near
Paris).
vera6, e, adj. [verter], skilled, con-
versant.
versement, s.m. Iverser], payment,
instalment.
verser, v.a. and v.n. [L. versare], to
pour, pour out ; verser d boire, to pour
out the drink.
vert, e, adj. [L. viridii], green, fresh.
vert, 8.m. [vert], green.
vertebral, e, adj. [vertibre—h. ver-
tebra], vertebral, spinal.
vertu, B.f, [lj. virtus], virtue.
veste, s.m. [vexte—L. vestis]. Jacket.
vStement, s.m. [L. ventimetitum],
garment; pi., clothing, dress, wearing
apparel.
V§tir, v.a. irr. [L. ventire], (pres. ind.
je «.v») to clothe, dress.
votu, p. p. of v£tir.
veiif, ve, adj. [L. vidtiug], lonely,
widowed ; veu/, (s.m.) widower ; vemte,
(•.f.) widow.
veuIUez, (Imperative of vouloir) ^
BO kind au,
veut, 3rd King. prea. Ind. vouloir.
veux, iBt sing. pree. ind. of vouloir.
Vlande, b f. [it. mvanUe], meat.
Vice, B.m. (L. vitium], vice, fault,
blemish.
Vicomte, .-.:... ivier., eomUl viscount.
Vlctlme, B.f. [L. victima], victim,
sufferer.
Victolre, 8.f. (L. victoria], victory.
Vide, adj. (L. viduua], empty, void,
vacant ; (s.m.) void, vacancy.
Vider, v. tr. [viile], to empty.
Vie, B.f. [vita], lifetime, livelihood,
living.
vler.lard, s.m. [vieil], old man.
vieille, 1. adj., fem. of vitux, old
2. 8.f., old woman.
vleillesse, s.f. [vieil], old age.
vieiller, v.n. and v.a. [vieil], to grow
old ; to make old ; se vieilUr, to uiuke
one's self look old.
viendra, vlendraient, viennent,
viens, vlent. See venir.
vieux, vieil, vlellle, l. adj. [L,
vetul'us], old, aged, ancient, venerable.
2. s.m., old man ; mon vieux, old fellow.
vif, vlve (L. vivus], alive, live, living,
quick, lively, eager, keen, nimble, brisk,
active, quick-tempered.
vigilant, e, adj. [m'gilantetn], watch-
ful, vigilant.
vlg-ne, s.f. [L. vinea], vine, vineyard.
vlg'oureusement, adv. [vigoureux],
vigorou.sly, enerjfotically.
vig-oureux, euse, adj.[L. m>ros?ts],
vigorous, stout, hardy, energetic, forcible.
vigueur, s.f. [L. vigorem], vigour,
energy.
vil, e, adj. [L. vilia], vile, odious.
villa. 8.f. (L. villa], villa, countiy'
house
laj
VOrABULART.
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1 1
.1,
vlllafire, s-m. fL.* tf^Zaftct/mLvillaKc '
VlllageOlS, e, adj. [village], village,
countrj'.
ville, s.f. [L. villa], town, city.
vin, s.m.[L. vinum], wine; marchand
de vin, saloon-keeper.
vingt, num. adj. [L. viginti], twenty,
score, twentieth. [Pronounce as vin; vin-t
hommes ; vin-t et U7i.]
vinrent, 8rd plu. pret. del. of venir,
Vint, 3rd sing. pret. def. ot venir.
vlolemment, adv.[vtotent],v)oleiitly,
severely.
vloleiice, 8.f. [L. violentia], violence,
severity, force.
violent, e, adj. [L. violentvs], violent.
vl olet, te, adj. [O. F. viole—h. viola],
violet.
violette, 9,t, [O.F. viole—h. viola],
violet.
virer, v. intr. [L. viiia, a ring], to
turn, turn about ; virer de bord, to put
about, swing round.
virent, 3rd plu. pref. def. of voir.
virginal, e, adj. [L. virginalis], vir-
ginal, maidenly, maiden.
visage, 9.m. [O.F. vii—h. viKvn], face,
visage, countenance, aspect, lo( k, air.
ViS-^-viS, prep. [O.F. vis—h. visus],
opposite, over-against, towards.
visible, adj. [L. visibilis], visible, to
be seen, evident, manifest.
visiblement, adv. [L.viifible], visibly,
evidently, manifestly, plainly.
Visi6re, s.f. [vis, from L. visus], visor,
peak (the part of a cap that projects over
the forehead and e^ es).
vision, s.f. [L. viaio7iein], vision, sijjht,
fancy, phantom.
vlslonnaire, 1. adj. [vision], Wsion-
ary.
2. s., a dreamer,
vislte, 8.f. [visiter], visit.
visiter, v.a. and v.n. [L. visitare], t«
visit,
vit, 3rd sing. pret. def. of voir.
Vite, 1. ndj. [origin unknown], swift,
quick, speedy, fleet, rapid.
2. adv., quickly, fa.st, speedily, rapidly.
Vitesse, s.f. [vite], quickness, nimble-
ness, s] eed.
vitre, 8.f. [L. vitrum], window-gl .ss,
pane.
vivacity, s.f. [L. vivacitatem], viva-
city, liveliness, sprightliness, briskness,
brightness, ardour.
vivant, e, adj. [vivre], living, alive.
Vive. See vif.
Vivement, ndv.[m/l, quickly.briskly,
sharjily, vi<roroiibly, eagerly, keenly, ac-
tivelv, nimbly.
vivre, v.n. irr. [L. viverc], (v}^-a7it,
vfcu, je vis, je I'dius, je vivrai, que je vive),
to live, exist.
vivre, s.m. [vivre], food; (plu.) vie
tuals, provisions.
vocable, s.m. [L. wcahtdum], word,
term, name.
vocal, e, adj. [L. vocalis], vocal.
vociferer, v.n. [L. voci/erati], to cry
out, vociferate.
VOeu, s. ni. [L. rotiDii], \ow, with,
prayer.
voici, prep, [vois ci], see here, here h,
hare are, this is, these are; me voiii,
here I am.
VOie, s.f. [L. wa], way, road, path.
Voil6, pre]!, [vois Id], see there, there
is, there are, that is there are ; those an ;
lo ! behold !
voile. 1. s.m. [L. velum], veil, cover,
disguise.
2. s.f., sail.
voiler, v.a. (L. velare], to veil, cover,
cloak, disguise.
voir, v.a. [L. videre] {voyant, vu, j>
vois. je vis, je verrai, que je vois), to see,
bdiold, look at.
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VOOASULART.
U viifitare'], to
voire, a-iv. fa doublet of 'vrai" \iae(\
adverbially ^. vere], formerly meant
•truly,' but now is synonymous with mg-
me •even,' with which it is usually oon-
atrued.
voisin, adj. and a. [L. vicinun], neigh-
bouring, near, adjoiniiifj ; a neifjhbour.
VOisinagTQ. 8.m. [vaiiiu], neighbour-
hood, vicinity, proximity.
VOit, 3rd 8in<>r. pres. ind. of voir.
VOiture. s.f. [L. oectura], carriage,
oonveyanoe, vehicle.
VOix, s.f. [L. vocem], voice; a (leini-
voix, in a whisper ; voix de tite, falsetto ;
a sharp, shrill tone of voice.
vol, 1. 8.m. [mler], flying, flight.
2. robbery, theft.
VOlee, s.f. [It. oolata], flight.
voler, v.a. [L. volarel, to fly.
VOler, v.a. [L.* volare], to steal, rob.
volet, s.m. [voler], window-shatter.
t is never pronounced.)
voleter, v.n. [volet], to flutter.
voleur, 8.m., fern, voleuse [ooler],
thief.
VOlontaire, adj. [L. volontariun], ob-
stinate, wilful, voluntary.
volontairement, adv. [volontaire],
volunlaily.
VOlonte, s.f. [L. voluntatf'in], will,
wish, desire, willingness, dutemiination.
volontiera, adv. [L. voluiUarie], will-
ingly, readily, [r is never pronounced.]
voltiger, v. tr. [It. volte: iijiare], to
vault, flutter, hover about, flit.
volume, 8.m. [L. voiuinen], volume.
voluptd, 8.f. [L. voluptcUem], plea-
sure, delight.
vont, 3rd plu. pres. ind. of aller.
voter, v.n. [vote— L. votum], to vote.
VOtre, m. andf. alj., plu. vog [L. vet-
trurn], your ; v6tre, pro., U {la) vdtre,
plu. les vdtres, youra.
vouloir, v.a. irr. [L.* volere], (voulunt,
voulu, je veux, je Vimlu-i, je voudrai, que
je veuille' to will, be willing, bo pleased
with, consent, want; vouloir dire, to
mean ; 'jtti' roulrz-votig dh'J what do you
mean? eu vouloir d, to take amiss, have
a grudge against.
vous, pera. pro. [L. vos], you.
VOute, 8.f. IL.* valuta], vault, arch.
voyage, s. m. [L.* viaticum], voyage,
excursion, trip, journey.
voyager, v. intr. [vnyai/ti], to travel.
voyageur, s. m. [voyage], traveller.
voyez, voyons, see mir.
vrai, e, adj. 'L.* veragiis], true, real,
right, genuine, proper, very.
vraiment, adv. [vrai], truly, really,
verily.
vraisemblance, s. f. [vrai+eem-
blaace], likelihood, resemblance, probaoil-
ity.
vu, p. p. of voir ; vu que, seeing that,
since.
vue, 8. f. [voir], sijfht, view, prospect,
Ugbt.
Y.
y, 1. adv. (L. iH], there, thither, at '.«,
at them, to it, etc. ; ily a, there is, there
are.
2. pars, pro., by it, by them, for it, for
them, in it, in them, etc.
yeuz, p!u. of ceil; eyes.
z.
z^le, B.m. [L. zelu>i], zeal,
zero, s.m. [It. z«ro— Arabic eifrum],
zero, nautfht. As proper name, Zero.
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