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Full text of "Supplément aux Réflexions d'un catholique à l'occasion de l'affaire Guibord [microforme]"

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Photographie 

Scienœs 

Corporation 


23  WEST  MAIN  STREET 

WEBSTER,  N. Y.  MSSO 

(716)  872-4503 


f 


CIHM/ICMH 

Microfiche 

Séries. 


CIHM/ICMH 
Collection  de 
microfiches. 


Canadien  Institute  for  Historical  Microreproductions  /  Institut  canadien  de  microreproductions  historiques 


Tachnical  and  Bibliographie  Notaa/Notas  tachniquat  at  bibliographiquat 


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0 


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Colourad  covars/ 
Couvartura  da  couiaur 


I     I    Covars  damagad/ 


Couvartura  andommagéa 

Covert  rastorad  and/or  iaminatad/ 
Couvartura  rastaurta  at/ou  paiiicuiéa 

Covar  titia  missing/ 

La  titra  da  couvartura  manqua 

Coiourad  maps/ 

Cartas  géographiques  an  couiaur 

Coiourad  inic  (i.a.  othar  than  biua  or  biacit)/ 
Encra  da  couiaur  (i.a.  autra  que  biaua  ou  noira) 


I      I    Coiourad  piatas  and/or  illustrations/ 


D 


Planchas  at/ou  illustrations  9n  couiaur 


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qu'il  lui  a  été  poaaibia  da  aa  procurer.  Las  détails 
da  cet  axamplaira  qui  sont  peut-être  uniquaa  du 
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D 


Coiourad  pagea/ 
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Pagea  andommagéaa 

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papier  est  imprimée  sont  filmés  en  commençant 
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dernière  page  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustration,  soit  par  le  second 
plat,  selon  le  cas.  Tous  les  autres  exemplaires 
originaux  sont  filmés  en  commençant  par  la 
première  page  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'Illustration  et  en  terminant  par 
la  dernière  page  qui  comporte  une  telle 
empreinte. 


The  lest  recorded  frame  on  each  microfiche 
shall  contain  the  symboi  ^^  (meaning  "CON- 
TINUED"),  or  the  symboi  y  (meaning  "END"), 
whichever  appiies. 


Un  des  symboles  suivants  apparaîtra  sur  la 
dernière  image  de  chaque  microfiche,  selon  le 
cas:  le  symbole  ^»>  signifie  "A  SUIVRE",  le 
symbole  V  signifie  "FIN". 


l\/laps,  plates,  charts,  etc.,  may  be  filmed  et 
différent  réduction  ratios.  Those  too  large  to  be 
entirely  included  in  one  exposure  are  filmed 
beginning  in  the  upper  ieft  hand  corner,  left  to 
right  and  top  to  bottom,  as  many  frames  as 
required.  The  following  diagrams  illustrate  the 
method: 


Les  cartes,  planches,  tableaux,  etc.,  peuvent  être 
filmés  à  des  taux  de  réduction  différents. 
Lorsque  le  document  est  trop  grand  pour  être 
reproduit  en  un  seul  cliché,  il  est  filmé  à  partir 
de  l'angle  supérieur  gauche,  de  gauche  è  droite, 
et  de  haut  en  bas,  en  prenant  le  nombre 
d'images  nécessaire.  Les  diagrammes  suivants 
illustrent  la  méthode. 


1 

2 

3 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

SUPPLEMENT 


AUX 


Reflexions  d'un  Catholique 


A    L  OCCASION   OB 


L'AFFAIRE    GUIBORD. 


Niha  magU  diligit  Deu»  in  hoe  mundo, 
quam  Hbertatan  Ecclesim  siu). 

Dieu  n'aime  rien  en  ce  monde,  plus  que 
la  liberté  de  son  Eglise. 

8.  Anbiliui. 


MA.R8   1871. 


DBS  PRESSES  A  VAPEUR  DE  LA  MINERVE,  16,  RUE  ST.  VINCENT. 


s  lJPPL3^Ml]ISr^l 


MX 


Reflexions  d'un  Catholique 


A  I.  OCCASION  m: 


L'AFFAIRE     GUIBORD. 


iMliil  iiui'jis  (litiijil  O'iis  in  hoi-  m'Ht  lih 
iliiani  lihriialcm  Uccifsir  ^iix. 

Dieu  u'iiiiiio  rii.'ii  i'n«'c  inomli'.  plus  >iii'' 
!a  liboi'li';  de  son  Kijliso. 

S.  A.\-i;i.MK. 


M^VRS    1871 


DES  PRESSES  A  VAPEUR  1)E  LA  MINERVE,  10,  RUE  ST.  VINCENT. 


su  iMvr.ii:  M  I :  N  ^i^ 


Al  \ 


REFLEXIONS   D'UN  CATHOLIQUE 


A  I.  oci:  isioN  m; 


L'AFFAIRE     GUlBOIil). 


A'ifiil  iiuii;is  (iHi^it  IX'us  in  i\\-  niiiHiiit,  ,/;/.;w 
lilicrlatem  /-le  cl  es  Lv  s  HOC. 

Dieu  n'aimo  rien  l'ri  i'i<  luoiii!'',  plus  i|ur  l.i 
IiIj'.tIi.'  J(!  sou  Iv.'Hm'. 

S.  A.\.-i:iMi:. 


J.rsi>n''visionsquo  nous  avions  (;oiisi;^ii(M's,  il  va  Irci/c  iiiuis,  dans  les  inpcxinn^ 
(f an  Cathoiniuc  h  l'occasion  de  l\t(]nir>-  ^'k/Zh-zv/,  si'  sont  réalisi'-cs  à   la  Icltiv     Mr 
connue   dans  ini  premier   jnt^enient  amiiud  le  public  a  rendu  pioini-le  et  lionne 
juslice,  la  liberté  de  nos  pasteurs  et  de  nos  ('(.nscieiices  a  r(«çn  (b«  la  Cour  de  llevi- 
sioii  nu  lioinnia},^;  éclatant. 

Kt,  maintenant,  voici  quo  l'opiniâtreté  des  adversaires,  en  é\niiiiaiit  la  cause 
à  la  Cour  d'\ppel,  semble  préparer  aux  droits  sacres  de  notre  Mère  la  Ste  K-lise 
un  triomphe  d'autant  plus  -lorieux  et  fécond  en  résultais,  (pie  la  décision  venant 
de  plus  haut  s'implantera  plus  prolbndénKuil  dans  la  Le-islatum  Canadienne. 

Kn  oHet,  loin  de  redouter  le  j;rand  jour,  la  vérité  et  la  juslice  deniandeni  avec 
instance  à  être  étudiées  à  fond,  èl  clairement  comprises,  .(ainais  elles  n.>  brillent 
d'unéclati.lus  vif  et  plus  pur,  (lu'aprés  avoir  passé  par   une  série   d  e[.nMives  se 

rieuses  ol  miillii)liées. 

Nous  attendions  paisiblement  cet  heureux  dénuiiemeiit,  loi>(iirun  .lésir,  dont 


cluantque  cette  aflaire,  dans  sou  ensemble  et  dans  chacun  de  ses  éléments,  doit 

être  référée  au  for  ecclésiaslique.  ili 

Muiitn'al,  ■::  Mai's    isTI. 

Ih  L-aulour<>>  ooiilcntail  .ruuli.iucr  L's  r„.lroiU  .l.,' sa  i.ivi„iOn'  ItocIiuiv,  où  il  avait  iraiM:- 
■1  rond  cerlaius  iminls  auxquels  il  lait  allusion  .  n  ce  sccon.l  travail.  Les  editeui^  ont  cm  lanv  un- 
chose  utile  cl  agréal.le  aux  leclours  en  lenioduisaut  i L'ral-nieni  .es  Irai.'menls,  pur  fonne  .1  Ap- 

pentlices  à  la  fin  de  la  l)roi'luire. 


4 

I'.;i|i|iclniis  d'alionl  iliMix  ;i\iùiiii's  coiistilutirs  de  la  Ilirrarcliio  crrirsiastiiiiic, 
aiiMiurls  (III  m;  piMil  luiiclicr  sans  errer  dans  la  (loctriiic. 

I'.  I/M\  i',(,ii  i:  i;sr  iii;vf;ri;  imn  vkiutaiii.i;  l'oi  voiii  LKdisi.Aiir  i:t  iIidiciaihI': 
iiANS  SON  I)i(j(:i;si:. 

Iiiiilile  (l'ari'iimnli'r  les  cilatidiis  des  'I'li('Mdo^Mens  et  des  Canoiiisles  à  l'apimi 
d'une  vérité  calholiiiiie,  sur  laiiuolle  riinaniniité  est  [(arlaile.  (Vinr  l'Appriulicr  -1, 
pa-e  \-l) 

lies  auteurs  parlementaires  enxinèmes  ont  souvent  rendn  lioinmaf^o,  sur  C(? 
poiiil,  aux  droits  sacrés  de  la  Hiérarchie  Callioli(|iio  : — nous  reiiroduisons  avec  plai- 
sir (|iiel(|iies  mddes  phrases,  Iracéos  par  la  plnmo  d'un  écrivain,  (juc  rancionnu 
iiiaL'islialiire  respi-ctait  coniUK!  l'un  d(!  ses  oracles. 

"  L"Kvèi|iie  est,  de  droit  coinmiui  le  Jii.Lje  ordinaire  di;  son  diocèse.  Il  y  doit 
"  décider,  par-  liii-iiièiiie  on  |iar  ceux  à  (|ni  il  coiirère  nno  portion  de  son  autorité, 
"  toiitce(|iii  regarde  l(i  ;;oiiveriiiMnent  t'cclésiasliipie,  et  punir  ceux  (jui  n'ohser- 
'•  vent  pas  les  Mè^îles  pi'i'scrites  par  les  saints  canons."  [I.oix  l'cclcsiiislif/ucs^pdi' 
I^o(  is  i)i;  lliJUlcoi ht;  De  lu  jiirisdirliini  rpisropdlr,  No.  7). 

"(li'ux  ipii  sont  cliaryés  de  la  conduite  des  Ames  sons  les  ordres  d'nii  Kvè(|n(; 
'*  doivent  suivre  en  tout  les  n''f,'I(is  tiu'il  li'ur  pres(M'it,  (|nand  il  ne  leiu- ordoniio 
''  rien  ipii  soit  contraire  nyx  Lois  générales  de  rKgliso.'"  (ihid.,  No. S). 

"  L'K\è(pie  |iiMit  tout  ce  (pii  n'est  pas  contraire  aux  dispositions  canoni(|ii('s 
'' (pii  s(j!it  à  |iréseiil  (Ml  vigueur,  et  C(i  (]uo  TKgliso  n'a  point  rés(.'rvé  au  Saint- 
^"  Siège.  "  lihid.,  No.  l)i. 

11".  Dans  i.i:s  r.i.\iri'i:s  nr:  sa  (;oMi>i';Ti:Nr;i:,  l'Kvûiji'E  ne  doit  compte  de  ses  actes 
(ji'ai:  Soi  vEiiAiN   I'ontii'e,  et  iians  ceutains  cas  a  e'Aucheviîqi'k  de  la  I'iiovince, 

.MAIS  .lAMAIS  ai;  l'oCVOIll  TeMI'OIIEL,  yUELQUE  SOIT  SON  DE(UU':  lllÉIlAIir.MIQEE. — (Voir  l'Ap- 

pcndicc  ll^  liage  l;{>. 

T(dl(!  est  la  double  baso  do  l'argumontation  dans  lafinollo  nous  allons  entrcM', 
avec  toute  la  iVaiichise  (|uo  nous  inspire  une  pleiiK»  confiance  en  la  bonté  do  nolri? 
cause.  Mais  avant  d'enlamor  la  (piostionau  vil"  nous  déclarons, et  nous  voulons  (ju'il 
soit  bien  entendu,  ([uu  notre  petit  travail  n'est  pas  une  apologie  présentée  à  l'ap- 
lirécialiou  du  [iiiiilic,  en  faveur  d'uiuî  autorité  snrnaturelU;,  qui  ne  relève  point  do 
lui  dans  son  exercice,  mais  un  recueil  de  matériaux  ù  l'usage  de  ceux  d'outre  nos 
i(!Cteurs,  ((ui  auraient  le  désir  Je  rectifier,  d'afTermir  ou  d'éclairer  leurs  convictions 
sur  ces  matières  importantes. 

Ceci  posé,  il  nous  semble  que  les  Actes  Episcopaux,  dans  la  cause  présente, 
peuvent  se  lécapituler  comme  suit  : 

lo. — Déclaration  que  Guibord  était  Pécheur  Public  ; 

2o. — Refus  des  prières  et  cérémoulos  de  la  sépulture  catholique  à  ce  même 
Guibord  ; 

Wo. — Défense  de  l'inhumer  dans  la  partie  principale  du  cimetière  catholi(jue  ; 
toutefois  avec-  la  permission  et  même  l'otlre  de  l'enterrer  dans  le  terrain  réservé 
povu'  les  sépultures  purement  civiles. 

Nola. — Le  Curé  de  Notre-Dame  dt;  Montréal  ayant  simplement  exécuté,  dans  le 
cas  présent,  les  décisions  du  Vicaire  Général,  et  ces  mêmes  décisions  ayant  été  ap- 
prouvées par  rEvè(fue,  nous  en  parlerons  comme  si  c'étaient  trois  Actes  purement 
Kpiacopcnix. 


6 

^.  n. 

IiTc  As.sKUTlON. — L'Eci'iinr  n  pu /h'rldrrr  iiHirirUnnntl  ipir  (lUihnid  t'hiit  l'r.ciiEi  ii 
Puiii.ic. 

lo.  Kn  oITot  1.1  (iiialificalioii  tVExrommunii' i'^i  licaiH'oiii»  plus  iLMiimiiuinisciiiic 
celle  (In  pim[»li;  Pcrhnir  Viihlir;  or,  tout  le  monde  eonvieut  ijue  l'Kvèiine  peut  «le 
clarer  ?io)//»i''?»fMMnHle  ses  dioeésaius   Kirmininniir  :   doue,    à  plus  t'ni'le    raison, 
il  a  le  droit  d(>  lui  iullif,'»'!"  l"  iiualillealiou  de  l't'rlirur  l'ublir. 

2o.  Les  Avocats  do  la  Demaiiderosse,  après  avoir  profané  l'au^usle   saiieluai 
ro  de  la  Justice  par  leurs  calomnies  et  leurs  Idasplièmes  contre  notre  sainte  l''oi,  le 
Souverain  Pontile,  notre  Kvè(ine,  notre  ClerKc.  ont  réclamé  avec  une  indi^'ualion 
liypocritt!  contre  nu(;  iiualillcation   injustr  rt  iiifniiKiiilr.  inlli-ée  par  TlOvèiiue  à  un 
homme  paisible,  honnête  et  irréprochahle,  tel  (pie  (luiltord. 

guelle  était   donc  cette  épilh('te   monstrueuse,  capable    d'inspiror  une  si  pro^ 
fonde  horreur  à  des  gens  pour  (jui  l'usage  des  injures  les  plus  atroces  est  familier  ? 

Voici  :— L'Autorité  pcclésiasli(iup.  apW's  avoir  constaté  (pTun  homme,  (pii  se  di- 
sait calholitjue,  avait  persévéré  jns(ju'à  la  mort  dans  un  délit  manifeste  et  sca-ida- 
leiix,  a  i)onssé  la  barbarie  jnsrju'Vi  le  (|ualilier  (h;  Pcchnir  Pithlir  !  —  Mais  que  nos 
adversaires  inventent  donl*,  s'ils  1(>  [teuveiit,  et  (ju'ils  nous  fourniss(?iit  une  expres- 
sion plus  douce  et  plus  modérée  ! 

Ah  !  sans  doute,  à  leurs  yeux,  vivre  («t  mourir  dans  une  rébellion  opiniâtre 
contre  Dieu,  son  Christ  et  son  Eglise,  ce  u(>st  (in'iiiK  peccadille,  c'est  même  um; 
maniue  :1e  counnir.  mantl  ;  et  il  n'y  a  de  Prrltmr^  Puhlics  (jue  c(mix  ([ui  se  compro- 
mettent avec  la  juslic(>  criminelle  ou  correelioniielle.  Mais,  (luoiiiu'ils  feignent 
de  l'ignorer,  ils  savent  aussi  bi(Mi.]ue  nous,  ([uepour  être  ri':(:iii;ni  Ti  hmc,  dans  le 
sens '(|ne  l'Eglise  Gatholi(jn(,'  attache  à  ce  mol,  ilsullitde  vivre,  habituelleui"iit 
dans  le  mépris  ou  la  négligence  d'une  loi,  même  purrinr.iil  rcdi'siasliiiur,  en  matière 
réputée  grave,  et  de  mourir  sans  avoir  donné  aucune  manjue  de  pénitence. 

Noiis  aimons  à  croire,  comme  on  nous  l'assure,  (jue  Ciuibord  était  un  homme 
itaisible,  honnête,  irréprochable  aux  y(Mix  d(>  la  Société  eivil(>.  Mais  deux  faits 
sont  notoires  :  lo.  ([u'il  est  resté  pendantde  longues  années  mcmhrr  .l'uitr  Associa- 
tion, d'où  les  calholi({ues  étaient  tenus  de  sortir,  sous  peine  de  }ia'lii:  (jrnvr,  2o. 
(lu'ii  est  mort  sans  nxoiv  ftuntn  siuur  d(>  nqientir.  Il  était  doue  Vichrur  piihlir  dr 
fuit,  et  ill'esl  devenu  dr  droit  pnr  la  décision  compéttMite  du  .luge  ecelésiasli(iiie. 

3o.  Au  §  XX  d(>  nos  liiflrxions.  uoui>  avons  expli.iué  en  (|uel  sens  rivalise 
vent(iu'ou  (uitende  la  qualilication  d"  pécheur  public  intligée  à  un  mort,  il'"/- 
l'Appendice  (\  page  Id.) 

§  IIL 

\l\  AssKUTiON.— i/''t  Pcrhrur  puhlli\  vinnc  non  cxrommuiné,  prut  l'tir  privé  des 
Prières  cl  Ccriinonies  de  la  sépulture  cathoJiiiur. 

1-  Le  Rituel  Romain,  qui  a  force  do  Loi  PoutifuMle  dans  l'Eglise  Catlioli(iiie. 
et  qui  a  été  express(m-ient  reconnu  par  les  Pérès  du  1er.  Concile  de  guebee  en 
1H5I,  comme  le  seul  qui  doit  être  suivi  dans  la  Province  ;  (Art,i^  \  (nnr.JJuilnr.  : 
Drcrctum  17,  dr  liitunli),  faisant  l'énumération  d(^s  personnes  a(iui  1  on  doit  refuser 
la  sépulture  ecclésiasti(iue,  met  dans  deux  calégori(>s  distinctes  les  r.rmmmnnirs.ct 
les  nn-hnirs  puldirs  :  (  S  Dr  Kxrriiiiis^  :    ''  Le  curé  ne  doit  pas  ignorer  que  s  sont  c.m;x 

^'  (ine  le  Droit  commiin  exclut  de  la  sépullure  eccb-siasli.pie Lasepulliire 

'^JiM.liMiie  est   donc    P-fu-ée ■AVr<    !iéiv!iq;;,:- ; nx   liui  -un!   uoloir 


,a  seiiullure  eccie- 
eiiieilt 


■•  Mius  11-  <'(»iij)  (l'une  r\n)liiliiuiiir;itii)H   iii;i|fiiir  ; aux  iiichi  tiys  iiuiiiifistrs  ri  pu 

*'  /»/(>\,  </i'i*  sniil.  tiioiis  siiiis  sliihrs  ilr  jiniitciirr.     L(ir.si|ii('  ilaiis  rcs  soi'ti'>,  de  ras.  un 
'•  (IdiiIcsc  |iri''stMiU,'i'a.  (|iit'  l'oii  «oiisiilli'  ri';v('(|iir."— •'  lipHinirr  ikdi  ilrlirt  l'anirlnis, 

'•  (/ni  iih  rrrlrsiiisiii'/i^sriitilluniiiisit  jure  stiiit  i xtiiiilinili Nri/tilnr  iniliir  rrrlrsinstiura 

'•  srjinlhiiii Inrrcliris  : inildiris  t'.iciniDiniiiii'dtis  c.vrinnmuniriiHnHf  iiuijori  : 

" mamm;;viis   i:i'  im  iii.icis  i'kcca roitiiii  s  t,ii  i  sim';  i'(»i;mii;ntia  l'iaiiKiii  n r 

" — llii  ■nrti  in   piwilirlis   rnsihiix  iliiliiinii  (ict'iifnrif.  Onliiiin-ius  nnisiifiiiii)'.     \\nir 
''  IWpiicnilii'i'  lij  li.i,-i'  Kii. 

2o.  \(iiii  roiiiiiKMit  Sn.iii'/,  l'iiii  ili's  |i!ii>  illiisli'cs  [laniii  les  'l'Iirologiciis 
( '.allHil:i|ii(S,  r\|ili(|iii'  icllr  Im  dr  1  l',';;Ii^t!  : 

••  'l'uni  cailKiliiint'  i|ni  nirnri  en  élal  de  péidié  mortel,  ol  avoc  des  si^'iirs  siit"- 
■•  lisants  d'ini|ii'nili'nce  linale,  i/iihihI  hini  mi'inr  il  ur  srrnit  frappr  irinirniir  ernsiirr, 
'•  est  pi'ivéde  la  sépnllnre  eeelesiaslii|ue.  '' — ■'  Oinnis  qui  puhlirr  in  Ecrlmià  (Inrdil 
'•  m  slntit  prrcdli  niurlnlis,  il  rinn  su/lirioililitis  sif/nis  itnp'cnilcnliiv  /inalis,  rtimnsi 
'•  niill'i  rrnsiini  (t/lcrliis  sil.  irrhsidsiirii  srp)ilhir<i  prii'dliir.  "  iSnarez.  dk  (;i;nsi  nis  ; 
'•  llispiil.  .'t.  SrrI,  I,  i\i)  7.1 

;î().  i-e  (;;irdinai  Cionssel.  anlenr  (Dnleuiiiorain,  .lonl  l'anlorilé  a  été  citée  en  l'a- 
\enr  des  léelanialions  de  la  J)eniand(M"('sse,  s'oxprimi!  avee  enc()n'  plus  d'ener;;!)',, 
dans  sa  Thfuluijii'  Diuiuniliiiur.  Trnilt'  de  l'hitisr  •,  "2f  p<nl;i'  ;  rliup.  .V  ;  arlidc  If  :  i»k  i,a 
M'a-i  i.ri m;  Ki.i.i.rsi Asi'hji  i;  :  Nu.  lO'.Kli.  '•  La  sépnllnre  eecli'siasli(|ne  est  de  l;i  coni- 
••  pétence  spirituelle.  l/l\i:liso  senle  a  le  droit  de  ])roscrir(!  des  prièn.'s  j)nl»lii|ues 
••  ponr  les  morls,  et  d'en  priver  CiMix  qu'elle  en  Jn,i;e  indignes.  C'rsl  mix  lù-niucs, 
•■  il  aux  Curis  cunj'ninnnnrnl  nnx  insinirliitns  ilr  l  l\ri'ijui\  à  Jw/rr  si  Irl  ou  tel  rst  mort 
•'  lions  1(1  rinnnninioii  ilr  l'Enli'i''.  rt  s'il  doit  l'Irc  inhume  ou  non  dnns  Ir  lipu  desli- 
'•  m':  il  la  srpullurr  drs  rnllinliiiurs.  (l'est  aux  ministres  do  la  reli;,Mon  à  interprétci' 
'•  les  règlements  canoniipies  au  sujet  de  la  sépnllui'e,  cl.  à  prononcer,  Inulcs  1rs  fois 
'•  ijur  l'orcitsioii  s'rn  prrsrnic,  si  on   doit  accorder  on  rid'nser  les  prières  el  les  céré- 

■■  monies  ecclésiasti(ines Mais  un  prêtre  ne  jioul-il  pas  abuser  do  son  ininis- 

••tère?    Sans  doute,  il  lient  en  al)iis(M' ;  mais  iU|ui  apparlient-il  d'en  connaître, 

ui      ' .'.    1- 1.' ..  »...      y      ...  : 1    -, .  : : •:!    ..   ..   ..:^.l ..  i  : \'...^^   \  ^i    • 


inon  à  l'Kvèi|ne  '/  ([ui  peut  mieux  Jnuer  s'il  y  a  violation  d'niio  loi  ranoni(] 
i\\U'  celui  (jui  est  l'inleiprèle  ué  des  (lanous  '.'  " 


ne. 


'i".  J.  I*.  (liiiert,  canoniste  très  savant,  mais  ;-'énéralemenl  peu  l'avoralih^  aux 
droits  el  lihcrlés  de  rK,ii'lise,  admet  1(^  principe  (jui  serl  de  base  ù  notre  assertion  et 
en  exiilique  très  clairement  la  l'aison  l'ondamenlale  ;  (Corpus  juris  Cunoniri  prr 
rrrpiliis^  rlr.  ;  l)r  juilii'iis^  pai''.  •.?,TiTii,.  vil.  de  l'irnis  in  sprcir^  soct.  2  de  Pœnis  spiri. 
liiidilnis,  ^('ensurir  nomen.\  D'après  lui,  rexcommunication  majiîuro  étant  une  pri- 
vation lolabi  des  biens  spirituels.  d(Uit  jonisseni  les  enfants  d(;  rH^lis(%  renferme 
nécessairement  la  privation  de  la  sé[(nllnr(!  ecclésiasti(jui;  ;  maiscette  privation 
peut  être  iiiHij^ée,  sans  l'excomunuiicalion  majeure.  Carde  nième([u'il  existe  plu- 
>ienrs  espècf^s  de  liiens  sjiiritnels.  distincts  el  séparables,  savoir  :  l'assistance  aux 
ollices  divins,  la  réception  des  sacrements,  etc..  d(!  même  il  y  a  un  nombre  corrélatif 
d'exconuniiiiicalions  parliellt>s  el  distinctes.  J*our(|uoi  donc  leJnii;e  ccclésiasti- 
ijiie  ne  pour;ait-il  pas  prononcer  une  de  ces  pi'ivalions  jjarlicdles  ;  par  exemple,  le 
refus  des  sacriMuenls  et  de  la  sépnllni'e,  quand  il  ne  ci'oil  pasexpédient  de  recoiirii- 
a.u  moyeu  extrême  de  l'excommunication  ma'pnirc?  N'est-ce  pas  mi  principe  d'é- 
quité nalnrello,  fidèleuu'ut  pi-atiqné  et  t.Misei,i,Mié  par  ri']<^lise.  (|ue  la  gravité  du 
cliàlimiMil  soil  proportionnée  à  la  urandeur  du  délit  el  réglée  par  la  prudence  ?  (1| 

1)  I/Ami  11I-:  I  \  liKr.ii.ioN,  (No.  ;;.)1(), 'i.i  Novi'iiilip'  IS'il — |iagp  :\'>^)  rapporte  un  jugomcnt  solon- 
iioi  jy.ar  Irquei  rKvè]iie  il<i  Nii'f  vi'n.iit  de  prononi-'Or  la  |iriv,ition  di'  la  SppuUuro  Eerli'siastirjue 
ciintro  lo  liarou  Nicolas  l'tifjaiiini. — Les  consiiiéranis  do  cylto  soulonco  mémorable  y  sont  dovolop- 
|i''s  lonfriioinonl.  d'iiiif'  nianioro  livs-intéross^inlo.  Itcmarquons  copondant  qiio  ces  proci'dnros  so- 
li'nnoll"s  ni' soni  mniisos  par  .'nirun  loxle  du  Droit  Canon;  le  Hituel  Jiomaiii  irii|)posi'  clairc- 
iiK'Ml  i|"  ""'' ^i"'l'!c  d''cision  df  !!v\i''ipii\  o//  ,)i''iiiriUiCurc,<^^\.  siiHisanle  : 


Il  faut  avouer  t'cpiMidaiil  qiii'  Durand  de  Maillaui',  \ nirlioiiiinirc  ih'  liroii  Cdiid 
nii/iif,  \  \  Si'iiiillurrt,  a|n  es  avoir  ('Xposi'  |ia>sal(li'uit'Ml  la  disciiiliut'  de  l'K^'lise  sur  rt- 
[loiut,  vj'Ul  y  ui 'lire  di!s  reslricliou-*  notables,  fondées,  dit  il,  "  sur  nnlrr  iirulii/tif." 
<,)U(dle  au  laee  de  la  part  de  cel  iierivaiii  jansiuiiste,  dont  le  uoiii  ll;;ure  parmi  Ii.'H 
r<'dai'liMirs  de  la(v)usliluliou  si-liisuialii|ue  de  IT'.HI,  ili  de  preleudi'i;  au  nom  ilf  su 
Itruliipif  el  ili'  crll^  r/^- ,s»'.swv>/t.s'(»/7.s',  entraver  la  jurisdii'liou  le  l'K'^lise  dans  une  t|ue!i- 
liou  si  évidemmeul  spiritu<d!e  !  Sans  d  )Ute.  il  faisait  allusion  au  ;,'lorieu.\  Imun- 
lilie  i[iu'  le  Parleuienl  tle  Paris  avail  riMii|)orlé  le  l'.l  Mars  tTH.").  en  (•(unlamuant  un 
paiivru  curé,  ('.(uipaldiî  d'avoir  privé  des  iuMiiieurs  de  la  sépulture  eeelésiastiiiue 
uu  paroissien  s'audaleux,  '^  ù  faire  \in  scrrirr  solrnuirt  jutur  h'  repos  île  lihne  ihi  ilr- 
/'iiilt,  et  il  jeter  île  l'eiiii,  hriiile  aur  lu  fnsfie.''  Les  expressions  sont  lexlnelles!  (let  ar- 
riH  se  lrouV(!  tout  au  lou:^  da;i.  ie  liipcrtoirc  ih:  Jiii'isiirnilenee^  [\;ir  (iuyol  et  par 
Merlin,   Y".  Si'pultiire. 

"»■'  !'our(|Uoi    doue   nos   I,ilu'es  l'enstMirs    n'fuseiil.ils   à   l'I'l^dise   la  lihrrtr  île 

penser  «iiTun    l'ceheur  Puhlie,   mèm.^  non   excommunié,  mérite   d'être    privé  des 

U'ièro»  (.'l  des  rits  d(!  la  sépulture    i-eli^ieiist!  ?    pourquoi  viuileut-ils  enlever  à  nos 

•asteurs  lu.  liberté  de   pniser  qu'ils  d(jivent   exercer    leur  ministère    s|iirituid  sidou 

es  r';;les  tracées  i»ar  le  I\i-''>'ir  su[)ièine,  et  non  pas  s(dou  les  closes  et  entraves 

qu'il  avait  plu  aux  aucifuis  Parlemcuits  d'y  ajouter  ?(,)u'ils  vi-nliuit  donc  lii(ui  accorder 

à  la  véi'ité    et    au  droit  C('tte //'M';7tw/ic /j/'/i.t/'r  ipi'ils  prétemieut  couliM[Ui'r  au  prolil 

du  iuenst)Uj;e  et  de   rinjirsti  i;  ;  iiouvons-tious  être  [dus  modérés  dans  nos  désirs  '.' 

(')"  Si  jamais  il  y  eut  au  monde  une  diseus-iiou  oiseuse,  c'était  1-ieu  eejh»  qui 
fut  aj,Mtée  avec  tant  d'ardeur,  ,  ruir  savoir  si  (îuihord  était  excomminiié  ou  non. 
Du  reste,  nans  le  cas  où  (fiiolqu'uii  ne  poiu'rai'  plus  résister  eu  désir  de  savoir  à 
quoi  s'en  tenii  sur  ce  point,  qu'il  s'adresse  à  rKvè(|ue.  le(|utd,  d'un  seul  mol, 
[)Ourra  niellre  uu  terme  à  ses  uréoccupalious.  (,>uoi(iu'il  eu  soit,  nous  concluons, 
en  répétant  noire  Ile  Assertion  :  {lue  la  priration  îles  prii^res  el  ccrniuiiiies,  pinnnii- 
Ci'c  CDiitre  (iiiihoril,  a  été  un  Acte  Episenpitl  ictU-ii-f'iil  eotnpétcnl^dual  le  Supérieur  hié- 
rdrchiijuc  de  l'Evéïjui;  a  seul  le  droit  de  lui  demander  ivniplc. 


^  IV 

nie  AssEriTiox. — Les  Administrateurs  du  Cimetière  Cntholiijue,  en  prohibant  d'in- 
/iinner  Guibnrd  dans  la  partie  jirinripale  du  Cimetière,  nrec  (a  jiermission  et  même  l'offre 
expresse  de  l'enterrer  dans  le  lieu  réservé  aux  sépultures  j)ure)nenl  civiles,  ont  fait  un 
aele  eonforme  aux  lois  crrlésiustiques,  et  inatlai/uable  au  point  de  vue  de  la  loi  civile. 

Avant  d'abordiM-  sérieusemont  la  (piesliou,  délassons-nous  un  iiis!  ml  en  éini- 
mérant  lesdiverses  objections  (pu^  les  Avocats,  animés  d'une  «diarit.'.lile  sollicitmh; 
pour  la  Demanderesse,  et  craij^nant,  sans  doute,  tant  soit  peu  pour  eux-mènu's, 
ont  allé.uuees,  à  l'ell'et  d'obtenir  (jue  le  cor[»s  de  leur  ami  et  Irere  soit  enterré, 
non  pas  dans  nu  certain  terrain  réservé,  ipii  n'a  point  l'ava-'la^e  de  leur  i)lairo, 
mais  dans  la  partio  princi[(ale  du  t'imolière  do  la  Côte-des-Xeiyes. 

lo.  C'est,  disaient-ils,  le  Cimetièn;  des  Pendus! — Or,  il  est  constant  ([ue  TOI 'S 
les  criminels  exécutés  à  Montréal  depuis  l'ouverture  du  cimetière,  ayant  donné 
des  marques  do  repentir,  ont  été  inhumés  parmi  les  onfauts  fidèles  on  repen- 
tants de  l'Eulise. 


il)  Voici  li's  noms  des  Jurisconsultes  j;ir.sonlstes  ou  incrodiiios  ipii  furent  clinii*  s  pour  n'dJKCr 
de  coiiciTl  ('i'Ui>  clinrlo  l'ouilaun'ut.ilc  dune  Kpftise  saci'iii'fxe  d  ridicule: — (l.inius; — Fr'éleau  ; 
— (îoupil  de  l'i-i'lcln; — Treillifird  ; — Laiijuiu.iis  ; — Lrf.'r;uid  ; — Mailinefiu  ;-I)ihanii  dk  Maii.i.ask,  l'.iu- 
li'ur  fin  Dictionnaire  di^  droit  (;aiu)nii|ue,  oavia;,'!'  euiisulli',  U'op  souvent  avec  lun-  conlianci'  iniprii- 
di'iile,   \m\-  L'Kijlisc  lUmidim:  i:n  fan:  ilr  la  liéniliilidii.  ynr  (iriHini'au-.July  ;  Tuuie  1er,   paj,'oII7. 


8 

'Jo.  Mais,  ajoiiliMil  ils,  ce  recoin  est  séparé  du   n>ste  du  (limclière  j»ar  mio  clô- 

liirft    !  —  IMaisanto  «dijr'clinn  ! La  plupart  dos  terrains  concédés  ne  sonl-ils 

pas  aussi  enl();u'és  d'un  j^rilla^^e  ou  d'une  palissade  '.'  Sont-ils  Jésliouorés  pour 
cela  '/  Si  rinstitnt-danadien  désirait  ornin'  d'une  belle  clôt\ire  lout(!  neuve  ce 
terrain  réservé,  sans  doute  ou  ne  lui  nd'usorait  point  cette  léi^ère  consolaliou. 

2o.  C'est  un  coin  de  ;)n/ (/'('/c/i^/f/r,  destiné  à  des  sépultures  c.rrc;)/ùi)iju7/r5  ! — 
Dieu  suit  loué,  de  ce  (pTun  terrain,  coniparaliviMuent  si  petit,  soit  sufllsant,  et  (inc 
ces  déploi-altles  sépultures  soient  si  rares  !  Ceci  étant  bien  constaté,  poul-on 
raisonnablement  se  ])lain(lr''  de  ce  iin»*  l'étendue  respective  des  deux  i)arlies  du 
Ciinolit're  soit  proportionnée   au    nombre  des  inhumations  qui  doivent  s'y  l'aire  '! 

■'i".  Ce  tei'raiu  n'es!  [las  nu  lieu  convenable  ]H)ur  nue  sépulture  honorable,  ce 
n'est  ])as  un  vrai  Cimetière,  mais  une  voirie  ! — Kh  !  ([ue  manqnc»  t-il  pourfpu>  ce 
i'()m[iarliment  réservé  réunisse  toutes  les  conditions  d'unt»  honor.ibli;  séj)ullure 
•'ivile,  pourvu  qu'on  fasse  abstraction  de  no»  virnx  pri\ju;iiii  catlioli(iurs  ? — 
C'est  véritabhMiient  un  cimetière,  séparé  de  tout  autre  usage,  exclusivement  des- 
tiné a  r(H.evoir  les  dépouilles  morlrlles  d'êtres  humains.  A  part  les  bénédictions  de 
ri')glise,  (luepcut  on  désirer  davantage  '/ 

ôo  Mais  du  moins  ce  terrain  ne  l'ait  point  partie  du  cimetière  de  la  Côte-des- 
Neij;es  ! — .\ssertion  inexacte  ;  car,  dès  le  prim-ipe  loul  le  Cimc(ilvi\  y  compris  ce 
rt)i)iiiiniimriil,  l'ut  d(>sliué  onici(dlem(Mit  et  exclusivement  par  rKvè{iue  et  la  l'a- 
bri([Ut^  à  la  sépulture  des  catholiques  ;  tellement  ([ue  dans  le  coin  dont  il  s'aj^Ml, 
l'on  u'tMilerre  (|ue  des  Adnlti's  (lui  se  sont  dits  Catholiiiues  jus({u'à  leur  mort,  o\i 
des  eul'auls  non  baptisés  apparicnant  à  dt^s  l'amilles  calboli(iues.  Kt  le  Prêtre,  té- 
nu)in  de  ces  inlnnnalions.  certifie  en  tonte  vérité  et  consciiMice,  (ju'ell(>s  ont  eu  lieu 
dans  le  Cimetière  de  la  Cùte-des-Neij;es. 

Cl'  Mais,  njoule-t-on.  (|uicoU([ue  est  enl(M'ré  dans  ce  recoin,  est  uo/r  <r//;/(/»i(V!-- 
Ceci  aurait  pu  êti-e  vrai  autrefois  en  l"'i"ance,  lors([ue  les  peines  canoni(jues,  pro- 
noncées par  l'autorité  ecclésias'„i(|ue.  entraînaient  la  privation  pinson  moins  com- 
plète des  hoiuieurs  et  des  droits  politi(ines  et  civils.  Maintenant,  (mi  Canada,  l'K- 
lat  ne  professant  oUicielliMnent  aucune  ndij^ion,  se  trouve  dans  la  nécessité  d'ij^no- 
rer  si,  en  vei'lu  de  ItMir  croyance  et  de  leur  discipline,  les  catholiques  peuvent  t't 
doivent  regarder  t(db>  on  t(dle  espèce  de  sépulture  comme  honorable  ou  comme 
i,miominieuse.  l'it  ajn'ès  tout,  n'est-il  pas  étrange,  rpie  ces  esprits-forts,  (jui,  iieu- 
(lant  leur  \\<\  iflichent  tant  do  nu''pris  pour  h;  vulgaire  calholi(|ue,  et  l)ravent  en 
face  avec  tantae  cof/ivf/r  moral  nos  préjugés  du  luoyen-àge,  soient  assez  faibles  pour 
redo;itei'  ci»  qu'il  nous  plaira  do  dii'(!  ou  de  penser  sur  leur  compte,  (j\iand  ils  ne 
poui'rout  plus  nous  entendre  ? 

Si  V. 


f 


VtMions  en  lin  à  la  seule  objection  série\ise  que  l'on  ait  opposée  à  notre  propo- 
sition. 7"  l.r  Ciiiictirrr  i/r  l,i  l'iUriIrs-Nriiirs,  dit-on,  n'tiiiiil  pas  ln'iu\  est  iiu  terrain  simple- 
ment profiDir  :  011  jn'iit  ihnir  f>iire  des  srpullnres  ciriles  dans  un  endroit  qnelconi/ue  de 
son  e)irrinli\  \'oilà  bien,  ce  nous  semble,  la  dilllcnllé  énoncée  dans  toute  sa  force. 
\'oiri  nos  réponses. 

1().  Notre  Cimet  ière  n'a  rien  do.  conunun  avec  les  Cimetières  des  grandes  villes 
de  France,  dans  lesquels  les  cadavrt's  sont  enterrés  cùte-à-côle  sans  distinction  dt.» 
ci'oyances  religi(>uses.  Depuis  trois  quarts  de  siècle,  les'-atholiiines  français,  et 
même  tous  ceux  (|ui  ont  conservé  <|uelques  sinUinients  religie\ix  parmi  les  protes- 
tants et  les  juifs,  gémissent  et  réclament  conli'e  cetti;  institution  impie,  triste  héri 
lage  de  la  Uévoluliou.  A  Montréal.  ("Inuine  culte  a  son  cimetière  distinct  ;  et  ce- 
lui de  la  Côt(^  (les-\eiges  est  exclusivement  un  Cimetière  calholiijue. 


9 


i> 


f 


îo.  Dans  un  riniolièrc  (iiiclcoïKiiic,  soit  r(^li;4i<Mix,  soit  nirino  i)roraii(',  pourvu 
(|iril  soil  sonniis  à  (|n(>lquo  sorte  de  ])olic(!  et  (railminislratioii,  jainais  il  n'a  ('li' 
loisibU'  au  premier  veuu  do  désif^nerà  sa  faiilaisi(>  l'endroit  qu'il  lui  plaît  pour  sa 
sépulture  ou  celle  de  sou  ami.  (Vest  aux  aduiiuistraleurs  ([u'apparlicuit  le  dvDit 
v.rrhisif  i]i'  desigU(M"  la  place  de  chaque  fosse  ordinair(\  et  do  couceder  les  terrains 
priviléj,Més. 

',\o.  Or  le  (Vimetièro  dt!  la  (^.ùte-des-Neij^i's,  aux  termes  do  la  loi  civile,  est  la 
Projiriitc  li(lfilrmriU  rrroniiur  de  la  i*'al>riqne  de  Montréal,  sous  l'administration 
innnédiate  du  (lurô  et  des  Marf^uilliers,  sous  la  liante  direction  et  leconti'rde  de 
rKvè(jiu>.  Si  donc  les  Administrateurs  juj^ent  bon  de  diviser  lo  cimetière  en 
compartiments  :  ])ar  exenqde,  en  assi^Miant  un  pour  les  Adultes,  un  s(M'ond  pour  les 
petitscnl'ants  baptisés,  un  antre  pour  ceux  qui  lu»  reçoivent  que  lasépulturo  civile,  un 
iinalrième  pour  les  terrains  à  concéder,  etc.,  sans  doute,  ces  réj,'lemeiils  ne  seront 
pas  du  troùt  de  tout  4e  monde.  Mais,  tu;  vérité,  nous  ne  voyons  jtas  de  (piolle 
manière  ils  pourraient  léser  aucun  droit  arijuis,  et  l'onniir  un  motif  ilt.'  se  plain- 
dre devant  les  tribunaux,  on  de  réclamer  une  réparation  quelcon(|ue. 

■'lo.  Nous  avons  du  reste  in  isaok  qii  vavv  i.oi.  Dès  l'ouverture  de  ce  cimetière, 
les  Administrateurs  assij,Mièrent  un  terrain  s[u''cial  poui-  les  sépultures  purement 
civiles.  Cha(|ue  anné(\  (|nel(]n(>s  iuhuniations  de  c'  j;t'nr(>  ont  eu  lieu,  et  invaria- 
bleuuMit  dans  ce  mènui  terrain,  sans  (lue  pendant  l'espace  de  1.")  ans  aucune  ré- 
clamation s{^  soit  él(M'ée  contre  cette  prati(|ue.  VA,  même  d(q)uis  le  couuuen("emeut 
lie  l'alVaire  (luibord,  l'ancienne  rt'glo  a  reçu  plusieurs  fois  son  apitlication. 

r»o.  Rien  plus,  jamais  aucun  terrain  n'a  été  concédé  par  les  Administrateurs  du 
cimetièr(\  sinon  avec  la  clans»^  oxpr(>sse,  que  ,v/  Ir  coircssioivuiire  vcnnil  à  nicoin-ir 
1(1  pvivatio)!  (1rs  hnimrurx  dr  lu  s('j)ulliirc  C(illioli(/U(\  il  prrdrait  son  pviviUijr.  \'rai- 
ment,  les  avocats  de  la  Demanderesse  anraitMit  Itonne  j;ràce  à  pi'étendre  (|ue,  dans 
les  mèmi>s  circonstanciés  où  un  concessionnaire  serait  ex[)ulsé  de  sou  terrain  et 
i'eléi,Mié  dans  ce  triste  recoin,  ces  nu'ssiiMii's  de  rinslitut,  auraient,  moyennant 
l'humiih»  tarif  d'nn(>  fosso  ordinaire,  le  droit  dt>  venir  imposer  b-nrs  caiirices  aux 
Administrat(>urs  et  les  contraimln^  de  vioîi'r  leurs  l'é^lements  et  leurs  nsa^ucs. 

(lO.Kn  vain  l'onallèj^MUM'ait  ladill'érence  qui  existi>  entre  un  cimi'lièrt>  Ar;(/(>t  \\\\ 
cimetière  )(o;)  hcni : — car  celle  diiréreuc(\  étant  fondée  uniquement  sur  <'ertaius  rils 
et  prières  liturgiques  qu'il  a  plu  à  la  Sainte  Kj,Hisi>  de  déterminer  et  de  iin^sci'ire, 
lU' peutètre  ai)préciée,  saiis(|ue  l'on  sache  pn'al;iblement  : — (luelssonl  les  pi-ivilèges 
accordés  par  la  volonté  des  Souverains  Pontifes  aux  cimetières  bénis;— si  l'Mvècjue 
peut  ou  ne  peut  pas  les  comiuuniquer  on  toutou  ou  partie  à  un  cimelièr<'  non-béni  : 
— (|uels  sont  les  rits  essentiels  et  les  cérémonies  accessoires  de  la  bénédiction.- — si 
ces  l'ils  ess(Miti(ds  ont  été  accomplis  de  point  en  iioint,  olc.,  (de. — Or  de  iiareille;- 
questions  référées  à  nos  Magisti'als  seraient  accueillies  par  (Mix  connue  une  plai 
sauterie  déplacée. 

Conséqu(Mument,  tout  ce  (jue  le  Pouvoir  (avil.  en  Canada,  doit  et  lient  con- 
naître concernant  notre  cimetière,  c'est  (|ne: — lo.  Iidle  étendue  de  ItM'rain  a  été  ex- 
prt'ssément  all"ecté(>  ])ar  la  I''abri(|ne,  avec  ragi'émeut  di!  rKvè(|U(\  à  la  séiMilture 
des  C,atlioli(iuos  ; — "^o.  (|U(>  tons  et  chacun  dcsCatholiiiues  décédés  dans  la  localili; 
sont  décemment  iulnuués  dans  renceinto  du  susdit  terrain,  en  présem:o  do  témoins 
■     foi. 


VI. 


liO  point  do  vue  purrmrnt  U'rjnl  do  la  ((uestiou  nous  paraît  siillisamnieut 
éclairci,  et  nous  pourrions  conclure  ici  notre  travail.  Mais  nous  croyons  faire 
plaisir  à  nos  lecteurs,  eu  examinant  an  iioint  do  vue  <-anoni(|ue  et  liturgique  :  st 
vn  ciDirlinr  riJllioli(/ur.  ar/iiil  sa  Ik'ik'iUi-IIiui  solrimiilc.  rsl  i'('fil((blii)iciil  vu  Ui-k.  salut 
cl  ccUijio'.r. 


10 


Sans  (luiilc,  ccLUi  bûiiudiclion,  li'llo  (lu'oii  la  I.1'(jiiv(!  au  UitiKîl  Roiiiaiii,  lui 
coulÏTO  ('(U'Ialns  privil(\Lçcs,  {;t  un  nouvciiu  dt'i^i-t',  siuou  uuo  nouvolh;  osprci;  d<3 
saiutelp,  ((ui  nous  h;  rend  vénrrahlc  à  un  douhlo  litiT.  — TonU^fois,  hiclcsliiidlion  ex- 
clusive (Tiin  lei'rain  pour  l(;s  Sépultures  ecelésiasli([uos,  l'aile,  non  point  par  un 
simple  pai'ticulier,  mais  par  rAut(jrité  foniiiélenli!,  c'esl-à-diri;  par  l'Evèiiue,  snllit 
pour  le  sé[iarer  du  profane,  ol  eu  faire,  à  [x.'riiéluité,  tin  lieu  vraiment  sdint  et  rrU- 
ijiru.r. 

lo.  (liu-lainenuMil,  les  cimetièi'i.'s  des  proniiors  chrétiinis  n'élaient  pas  des 
clianiiis  ou  des  caveaux  profanes,  où  (•liacuii  ]iouvait  déposer  pèlo-mêle  au  milieu 
des  restes  précieux  des  lidèles  (uifants  d(>  l'Kjiliso  les  cadavi'es  des  pécheurs 
impénitents.  Ilien  de  plus  tonchauL  (lue  l'amour  et  la  sainte  jalousie  dont  ils 
élaiiMit  animés  envers  ces  dorloirs  de  faiitilb\  connue  ils  les  appelaient  ;  (car  c'est 
là  l'élyuKjloL^Me  du  mot  cimclivrc]  Or,  les  cinietièr(>s  n'ont  [)as  été  bénis,  ])iMidant 
]ilusieu!'s  sit'(des  ;  {Fcrntris,  Proiiijild  liililiulhira^  V".  Cœuirlcrium.)  VA  lors([ue  l'Kglise 
institua  les  rits  solennels  do  C(!tte  IJénédiction,  (dh^  ne  prétendit  jius  enlever  aux 
cinietii-res  c(î  carac.lère  de  sainteté  (jue  leur  impriment,  ijui-  la  nature  mèuii!  des 
choses,  leur  deslination  et  leur  usaj;e  ;  mais  elle  ne  lit  ([U(!  les  rendre  doublenu-nt 
véiu''rai)les  et  chers  à  ses  enfants.  [\'t)ir  rAjipriulicc  A',  jxii/c  18). 

•2o.  Ciibert,  é(trivain  pou  susiiccL  de  partialité  envers  l'autorité  occlésiasli(ine, 
dit  expn.'ssément  (|uo  les  cimetières  sont  soumis  à  la  jurisdictiou  épiscopale,  par- 
ce {[u'ils  sont  saci'és,  et  ([u'ils  sont  tels,  soil  parcequ'ils  sont  l)énis,  soit  pai'ce([u'ils 
sont  destinés  et  emiiloyés  à  la  sépultunî  des  corps  sacrés.  ''  Co'uieteria  Episcopo 
••  subdnuLur,  (juia  sacra  sunt  ;  talia  autem  suiit,  (|uia  bimodicuntur,  vi;l  ([uia  ad 
"  sepulturam  sacrorina  cor[)orum  depntantur,  a(lhil»entur([ue.  "  Et  quchiues  li- 
,mies  plu-  li.is,  réiiondant  à  une  objection,  il  assure  (jue  rEvèijue  peut  avoir  juris- 
dictiou sur  h'S  cimetiért^s  à  un  doiibli)  titre,  savoir,  parcei[u'ils  sont  sacrés,  à 
raison  (h;  leur  bénédiction  et  l(Mir  destination,  et  parce(ju(3  ses  diocésains  y  sont, 
inhumés  :  •'  praMiM'ijuani  ([uodCoMueteria  Episcopo  subdunturquiaex  l)en(;dictiono 
*•  suà([ue  deputatione  sacra  sunt,  eadem  subjici  ])Ossunt,  quia  subditi  sui  in  illis  se- 
"  peliuntur  ;  Inec  onhn  simul  osso  possunt.  "  (Giiœiit,  Corp.  Jtir.  Canon.^  île  Ecclc- 
sid,  lilid  vii,  i:^  ilr  Kpisrnpi  jiir/sdii:  in  Cn'nirtrria^  Hei/ula  4.)  Or,  d'après  ce  même  au- 
teur, cette  jurisdictiou  de  rEvè([ui3  sur  les  Cimetières  est  la  même  qu'il  possède  sur 
les  Eulises  :  ''  lùiindcm  cirrà  cœnicleria  jnrisdiclloncm  habct  Episcopus  qiiàm  circà 
'■■  Ecclrsidsy  \lbiil..  I{r(jula   I.) 

3o.  Suarez  (h''V(dop[ie  magnin([uenient  la  proposition  que  nous  avons  énoncéi>. 
"Il  n'est  pas  de  l'essence  de  la  Sépullui-e  ecclésiastiijue,  dit  il,  (jue  le  lieu  dans 
'•  lequel  elle  si;  fait  soit  consacré  par  une  bénédiction  spéciale,  mais  //  sufit  (/u'il 
•'  aoil  drsiiac  hccl.  usii./r  par  l'aiilDrUr  de  l'E;;lisc  un  de  ses  Pasteurs.  D'où  j(;  conclus, 
'■  ajoule-l-il,  (ju'il  faudrait  en  dire  autant,  si  en  V(,'rtu  de  la  coutume  reçue,  un  certain 
'••  lieu  est  (b.'stiné  à  servir  à  la  sépulture  des  lidèles,  quand  bien  même  il  ne  cous 
"  t'H'ait  pas  d'uiie  autorisation  ou  approbation  spéciale  de  rEvè(iue  ;  d'abord, 
parceque  la  coutume  a  htrce  d(>  loi  ;  ensuite,  parcequ'il  intm'vient,  en  cecas,nne 
approbation,  au  moins  tacite,  des  Pasteurs  de  l'Eglise  ;  enlin,  par  le  fait  méine 
que  ce  lieu  (>sl  employé  à  u'.i  usage  considéré  justement  connue  sacré,  à  cause 
(h's  restes  ]»récieux  des  lidèles  (|ui  y  sont  déposés,  et  à  cause  des  oflices  funèbres 
qui  s'y  célèbrent,  ce  lieu  devient   en  (juelque  manière  sacré."     il) 


il)  Siiai'i'z,  I)i!  (^l'iifiii'i';,  Disiuit.  \l.  Soi;t.  i,  No.  G  :  Non  cstiloraliono  occlosiastic;p  po|iiiltiii\n? 
\il,  lûciis,  in  iiuo  lit.  P]i'<'iali  ln'iii'^liriiotn'  sil  i'onsi,v;raliis,  se;!  suljkil  \tl  Ecrlesi.r  seii  Pasloruni  vjiis 
(III  hn-ilali'  ii'l  illiiit  /»^'/)».y  (/(■.v///in/'/,9.v(7.  l'nde  ulleriiis  i'xistiiiio,  iiji'iii  l'on'  (liceiiduiii,  si  re(;t'|ilii 
coiisui'liuliiii'  lociis  iiliiiuis  ad  hoc  muiius  s('|ii'lirnili  liilolcs  ili'slitialns  sil,  i'liaiii>i  do  sjiooiali  opis- 
oii]ii  niii'liM'ilalo  ïii.'ii  aiiprolialionc  non  conslol  :  Inni  quia  oonsnoludo  viiu  IimIicI  li'^'is  :  tiim  Ptiani 
(|uia  ilii  inli'r\  iiiil  ^alloni  lacita  a|iprol(alio  i'aslornin  Iv'clot^iio  ;  tiin)  doniipio  cjnia  i]ii?o  iisu  lalis  luno- 
liunis  i|ua' nii'rilo  sacra  liiilii'Uir,  ut  pi'o|ili'r  rolii|uias  lidi:li.nni,  ipia'  ilii  rcposilii!  snni,  ol  iiruiilrr 
luni'iaii'  (illiriinn  .|nnil  i!ii  pivlirilui',  locus  illc  aljipn*  niddo  \firf'liir. 


11 

'.n  "  11  rsl  vrai  nue    Uonis.'.rl  nous   ousoiKne,  (vo.  Cimrliàr,  i^  I,  Nn.  i),  'l'"?   '" 
les  ThéologitMis  calholiquos. 


ost 

(1( 


sainte. 

-,n  Fnfin  d-'inivs  la  discipliuo  aclnolle  do  l'Eglise,  la  In'néaicliou  .nm  CimoU.jrc 


un  terrain  déjà  béni. 


S5  VII. 


les   divers 


\près  avoir  analvsé  la  question  et  eu  avoir  franchement   discuté 
points  de  vue,  ne  sommes-nous  pas  en  droit  do  conclure;  . 

nun  rxuinrilé  Foi^roimlr,  m  dà'lamut  rniil>onl  pirhcur  publie -en  lui  refusant  1rs 

WEÊsMmmmm. 

[Voir  l'Appendice  F,  page  \^). 


EXTRAITS    DE    LA    BROCHURE 


INTITL'LEE  : 


IIKFLEXIONS    r>"UN    CATHOLIQUE,    Eté 


Les  Icrlrurs  sr  r(ip]icllrront  (juc  celte  brochure  est  dalir  de  Février  1870.  iNutk  Kdit, 


APPENDICE  A,  (Page  '.). 

Quelle  est  la  part  de  l'Evêquc  diocésain  dans  le  Pouvoir  ecclésiastique  ? 

i;Ev(Vni(^  diocésain  ne  peut  eu  rien  dérober  aux  lois  universelles  de  l'Eglise  : 

néanmoins  il  possède  un  véritable  pouvoir  léi/islatif,  en  ce  qui  n'est  pas  fixe  par 
l'autorité  du  Souverain  Pontife  ;  et  les  lois  diocésaines  imposent  une  obligation 
urave  en  matière  importante.  Le  Droit  Canon  indique  avec  soin  la  sphère  et 
les  limites  de  ce  pouvoir  léqislalif,  aussi  bien  que  du  pouvoir  admimstmli/,  lequel 
aus^i  certainement  appartient  à  l'Evèque  dans  son  diocèse  :  (Henoit  XI\  ,  deSynodo 
Diœcemnà  ;— Bouix,  de  Episropo,  etc.).  Mais  il  est  surtout,  suivant  l'expression  de 
St  Thomas,  le  Juqe  ordinaire  en  premièrt;  instance  de  toutes  les  causes  ecclesias- 
ti(|uesnui  surgissent  dans  son  diocèse,  même  en  ce  qui  concerne  le  droit  com- 
m'm  de  l'Eglise,  à  l'exception  de  celles  que  le  Pape  réserve  à  son  auguste  Irihu- 
iial. 

L'Evèque  peut,  sans  outrepasser  les  limites  de  sa  juridiction  ordinaire,  pro- 
noncer une;  sentence  d'excommunication  majeure,  même  pour  la  violation  d  une 
loi  ou  d'un  principe  émané  de  sa  propre  autorité.  A  plus  forte  raison,  a-t  il  e 
droit  d'intliger  les  autres  peines  canoni(iues,  qui  souvent  ne  sont  que  des  fragments 
et  des  diminutifs  de  l'excommunication:  telles  que  la  privat.on  des  sacrements, 
1(^  refus  de  sépulture  ecclésiastique,  etc.,  (S.  Liguori,  Theol.  Moralis,  lib.  VIL]  Ur, 
voici  les  trois  manières  dont  les  évêques  peuvent  exercer  leur  pouvoir  judiciaire: 

lo  Quand  le  coupable  est  convaincu  d'avoir  transgressé,  en  pleine  connais- 
sance de  cause,  une  loi  appuvéc  par  la  sanction  d'une  censure  lal;c  scntentur,  la 
sentence  épiscopale  est  pui-ement  déclaratoire.  2o.  Si  le  texte  de  la  loi  mentionne 
en  termes  comminatoires  une  peine  spirituelle  fercndx  sententuc,  1  Lvequo  intlige 
au  criminel  ce  juste  châtiment,  qui  du  reste  devait  lui  être  connu  d  avance,  et 
dont  sa  désobéissance  renfermait  l'acceptation  implicite.  :3o.  Eniin  1  Ev(;quc  pos- 
sède un  pouvoir  discrétionnaire,  qui  lui  est  parfois  expressément  conhe  par  les 
termes  de  loi  ;  et  qui,  dans  une  multitude  de  cas,  que  la  lettre  du  droit  ne  peut 
exnlicitement  prévoir,  lui  appartient  en  vertu  d'une  règle  générale  ;  et  il  en  use 
selon  l'esprit  des  saints  canons,  la  grâce  de  sa  vocation,  et  sa  prudence  personnelle. 

Toutefois  le  droit  d'Appel,  soit  au  Métropolitain,  soit  au  Siège  Apostolique,  a 
toujours  été  regardé  dans  l'Eglise,  pourvu  qu'on  eu  use  avec,  sincénle  et  droiture. 


13 

coinmc  un  droit  sacrô  et  iiuiliéiialilo.  Toujours  los  Souverains  Pontifes  ontconiitlé 
parmi  leurs  plus  nobles  prérogatives,  ecllo  do  douner  un  libre  et  i)aternel  accès 
aux  réclamations  du  plus  faible  et  du  plus  obscur  enfant  de  cette  immense  famille 
(]ui  compte  deux  cent  millions  démembres. 

Cet  Appel,  surtout  (juand  il  a  pour  objet  une  censure  prononcée  par  l'autorité 
épiscopale,  n'a  généralement  parlant,  qu'un  efl'et  dcvolulif  et  non  pas  .«usptnsif] 
c'est-à-dire, (]U(!  la  sentence  demeure  en  pleine  vigueur,  tant(iu'elle  n'est  pasannulée 
par  le  tribunal  supérieur;  ainsi  l'a  déclaré  le  Pape  Denolt  XIV  :  (Théol.  do  (jury, 
IGmo  édition  ;  Tract,  de  Censuris,  No.  950). 

APPENDICE  B,  (Page  4). 

§  XII. 


LWutoiilc  scculicrc  pcul-clle  iiUcrvcnir  dans  les  maticrcs  ccrlisiasliini 


rs  , 


S'il  s'agit  d'intervenir  comme  autorité  coinpcimlr.,  soit  législative,  soit  judi- 
ciaire, soit  administrative, — nous  répétons  ce  (ju(!  nous  avons  développé, 
savoir  :  que  la  Foi caUwl'uiuc  nous  cnseitjnc  comme  un  dotpne  fondanicnlal^  la  dicine 
indépendance  de  l'Efjlise,  en  tout  ce  qui  concerne  les  intérêts  éternels  de  ses  enfants. 

Autrefois  elle  accorda  spontanément  à  des  i)rinces  catluliques,  comme  une 
récompense  de  leur  lilial  dévouement.  quel(iues  i)riviléges  en  certaines  matières 
mixtes;  plus  souvent,  elle  a  cons(Miti  à  ces  sortes  de  concessions,  pour  le  j)lus 
grand  bien  des  àmos,  au  moyen  de  concordats  solennels  ou  de  conventions  tacites. 
Mais,  quant  au  sanctuaire  inviolable  d(;s  (luestions  purement  spirituelles,  elle  ne 
veut  ni  /ic  ;j«t^  en  permettre  l'entrée  à  aucune  puissance  temporelle  ; — et  même,  en 
ce  (jui  concerne  les  (lucslious  mixtes,  plus  elle  si;  montre  large  et  génénnise  dans 
ses  concessions  paciti(iues,  plus  aussi  elle  déploie  d'énergie,  (|uand  il  lui  faut  pro- 
téger ses  prérogatives  divines  et  imprescriptibles,  contre  la  violence  ou  Tliypocrisie. 

Elle  accomplissait  donc  jadis  un  devoir  sacré  de  légitime  défense,  quand  elle 
déclara  retranché  de  son  sein  par  l'excommunication,  (juiconque,  parmi  sesonfants 
même  couronnés,  oserait  porter  une  main  sacrilège  sur  ses  ministres,  ses  temples, 
s(!s  propriétés,  ou  qui  entraverait  le  libre  exercice  de  sa  dicine  jurisdiction. — Et  ces 
dispositions  du  vieux  droit  canonique  viennent  d'être  confirmées  et  renouvelées 
par  une  Lettre  Apostolique  du  sage  et  doux  Pie  IX. 

Nous  permettra-t-onde  formuler  ici  notre  pensée  sur  les  rapports  de  l'Eglise  et 
de  l'Etat  dans  notre  chère  patrie  ?  Comme  il  n'existe  point  de  Concordat  explicite 
et  complet  entre  les  deux  Puissances,  c'est  au  vénérable  Corps  Episcopal  d(î  la 
Province,  sous  la  haute  direction  du  Souverain  Pontife,  (ju'il  appartient,  ce  nous 
semble,  de  juger  quelles  concessions  il  est  expédient  de  faire,  et  ([uels  droits  il  est 
opportun  de  réclamer,  selon  les  occurrences,  pour  le  plus:  grand  bien  de  la  Religion. 
Sans  doute,  jamais  nous  ne  pourrons  trop  étudier,  dans  les  sources  ])ures  des 
Actes  Pontificaux,  les  saintes  et  nobles  doctrines  de  l'Eglise  sur  les  questions  po- 
litico-religieuses ;  jamais  nous  n'aurons  un  zèle  trop  ingénieux  pour  répandre 
autour  de  nous  nos  chères  et  intimes  convictions.  Mais  voici  (jne  le  Concile  du 
Vatican,  dont  l'aurore  nous  fait  tressailir  d'espérance,  ne  lardera  pas  à  lancer  S(!s 
rayons  sur  le  monde  entier,  et  à  dissiper  ce  qui  reste  d'obscurité  dans  les  âmes 
vraiment  catholitiues.  Bientôt  nos  Evêques  sortiront  tout  radieux  de  ce  foyer  de 
lumière,  de  sagesse  et  de  vie,  [lour  venir  reprendre  le  gouvernement  de  leur  trou- 
piîau  bieu-aimé. — Ne  serait-il  donc  pas  expédient  de  leur  laisser  toute  l'initiative, 
ou  du  moins  de  réserver  à  leur  contrôle  paternel,  les  ardentes  aspirations  (lui  pul- 
lulent du  zèle  de  la  justice  et  de  la  vérité,  quand  ou  s'y  abandonne  sans  mesure  ? 


14 

S  XIII. 

Iliiisdtix  i/iir  rail  (illrijur  pour  juslifîcr  rinicrvciilion  de  /'unloritc  si'nilirrr  dinis  hs 

rit  oses  ccdcs ias l iq  ucs. 

I<ps  (locnmciits  l(''f.'anx  do  raflain^  (luihonl  on  snraliondent  :  (lu'il  snUise  (l'on 
l'cciii'illii'  et  (ri'ii  (lisciiter  quL'l(]U(,'s-inis  : 

!(».  Z'diilnritc  sirnlirrc  est  toujours  iiitrrvrnur  duiis  ces  sortes  de  (jucstions  ! Si 

l'on  vcul  atlii'nicr  un  /^/'o/7,  c'csl  une  floctriiu)  lH''r6ti([ne,  car  los  prérogatives  do 
rK.yliso  sont  iniiin'sfripiil)l('s  • — si  l'on  [jréirnd  constater  un  /•(///,  c'est  une  assertion 
histori(]ue,  (jui  contient  un  fond  de  vérité',  mais  qui,  grâce  à  Dieu,  est  bien  exa- 
gérée. 

"2o.  I.'aiitortlc  siruliî rr  doit  protiijer  tous  les  droits  du  eitoyeii  \ — Tous  ses  droits 
eirils  et  ■j)oliti(jues,  d'accord  : — Tous  ses  droits  religieux;  il  laut  avant  de  répondre 
dissiper  toute  éfiuivoijne  :  si  vous  l'ailes  consister  cette  Proleetion  à  soutenir  des 
enfants  désol)éissanls  contre  l'autorité  des  chefs  de  la  famille  religieuse  et  à  con- 
traindre ceux-ci  à  rendre  compte  de  l'exercice  do  leur  puissance  surnaturelle  oli  î 
alors,  de  grâce,  ap])elez  les  choses  par  leur  nom  ;  ce  n'est  plus  qu'une  Oppression  ," 
d'autant  plus  ainère,  qu'(dl(^  est  cachée  sous  un  prétexte  dérisoire  !  Mais  si  vous 
]irenez  le  nH)t  Protertion  dans  la  signilication  qu(!  le  sens  commun  y  attache  c'est- 
à-dire  pour  le  concours  loyal  du  pouvoir  séculier,  ù  l'efl'et  do  procurer  que  lés  lois 
et  jugements  de  l'autorité  spiritnidle  soient  observés  par  tous  ceux  qui  font  profes- 
sion de  i'econuaîtr(>  cette  même  autorité,  à  la  bonne  heure,  rien  de  plus  noble  et 
de  plus  louablt!  ;  mais  aussi  rien  de  plus  éloigné  de  V Intervention,  do  l'Etat  dans 
les  ([uestions  ecclésiasti(iues. — Kh  quoi  !  l'Institut  Canadien  de  Montréal  a  le  droit 
de  frappe]'  de  l'e.rcommnuieution  majeure,  c'est-à-dire  de  retrancher  di;  son  sein, 
tjuiconipu!  uéglige  de  payer  sa  contribution  annntdle,  sans  (jne  l'Etat  s'avisci 
(l'intervenir  i»onr /)/'0/i'i/r/'  1(>  proscrit  ; — notre  Législature,  en  incorporant  journel- 
lement des  associations  éphénu"'res  et  insignifiantes,  approuve  (>t  protège  leurs 
règlements  î  Y  aurait-il  donc  une  exception  nni(iue,  (•outr(!  l'Eglise  Catîiolique, 
la  plus  ancienne,  la  plus  solide,  et  la  plus  considérable  des  Corporations  dn  B;is- 
Canada  '! 

;>o.  l'I-Jjlise  ne  peut  condamner  une  Association  approuvée  par  l'Etat. 

Bien  qu'il  nous  paraisse  impossible  que  l'on  parle  ainsi  sérieusement  néan- 
moins nous  prendrons  la  peine  de  répondre  : — iine  l'Eglise  a  le  droit  de  d(^'fendre 
à  ses  enfants  d'entrer  on  de  dcnuMii'er  dans  tme  association,  quand  elle  la  juge 
mauvaise  ou  dangenuise  ;  et  (pfelle  peut  même  condanmer  cette  société  conune 
anti-catholique,  sans  (jne  l'Etal  s(!  croie  aucunement  blessé.  Autrement  on  ne 
l)Ourrait  phis  sans  man(iu(n' do  resptM't  à  l'autorité  civile,  blâmer  nu  catholique 
([ui  voudrait  s'allilier  à  une  autre  dénomination  religieuse,  pourvi'i  qu'elle  fût 
li(jalcmenl  incorporie  ! 

^  XIV. — Suite  du  uu'mc  sujet. 

Voici  enlin  une  lonrde  machine  (h;  guerre,  (jue  l'on  fait  l'uuler  avec  cil'ort, 
pour  battre  en  brèche  la  liberté  de  l'Eghse  : 

4o.  Les  Paulemicnts  Français  ont  conni;  ArrnKrors  dks  lois  et  sentences 
y.:,  .lésiasthjles. 

Qnon  veuille  bien  relire  la  réponse  faite,  il  y  a  (jnelques  instants,  à  la  pi'o- 
mière  objection.     Nous  y  ajouterons  (jnelques  autres  considérations  spéciales. 

lo.  Les  Magistrats  qui  conqiosaiiMit  ces  Cours  de  .Insfice.  étudiaient  beauconn 
moins  les  sources  pui-es  de  l'enseignement  traditionnel  de  l'Eglise,  que  le  texte  et 
les  commentaires  du  Droit  Romain,  qui,  n'ayant  jamais  été  ([ne  superficiellement 


15 


iiKxliliA  ii.ii"  rcspril  du  (llirislianisinc,  .'iv.'iit.'Kloiici  s.iiis  rcll.icci',  le  viciiv  |iriiiciiH' 
iciïcn,  d'iiitri'S  lequel  César,  nnôtu  iioii-seuleiiieiit  de  la  (liL;nilé  impériale,  iii;iis 
encore  du  l'oiiti!ieal  SiiprènK^  éteiii'ait  son  iioiivdii'  absolu  et  arliitraii'e  sur  les 
corps  et  sur  les  âmes. — l'arnn  ces  nuifjistrals  et  ces  légistes,  (|uelqiies-uiis,  imbus 
de  jansénisme  el  d(;  philosophisme,  u'avaieul  do  (■atIioli(iue  qiu'  le  unm  ;  d'autres, 
il  est  vrai,  nourrissaient  un  certain  l'ond  de  foi  cl  de  s(i\nuission  à  TK^lise,  ([u'ils 
s'ell'orçaient  do  com^ilier  avec  les  princii»es  césariens  dont  ils  étai(Mit  saturés,  (le 
fut  ainsi  (jne  les  Parlements  français  s(>  ci'éèn>nt  un  système  bâtard  et  incoliérent, 
baisant  li'S  pieds  de  l'Kjjflise,  et  lui  ;;arrottant  les  mains  ;  la  vénéi-ant  comme  li-ur 
mère,  et  prétendant  la  réduire  en  curatelle;  la  proclamant  .lu.ue  sui)i'èuie  en  ma- 
tière d(^  doctrine,  et  défendant  aux  fidèles  de  recevoir  mie  l'iiUe  (b),ijmati(|ue, 
avant  qu'elle  fût  enregistrée  en  Parl(>ment;  la  reconnaissant  jioui- la  <|épositaii'e 
d'une  autorité  infaillible,  et  invoquant  contre  elle  le  .//(.s-  (■dveiidi;  honorant  les 
])rètrcs  comme  les  dispensateurs  des  trésors  célest(>s,  et  les  comlanniant  à  poi'ter 
le  S.  Viatique,  escortés  de  quatre;  hommes  de  police,  à  des  schismatiiines  o!)sli- 
nés  ! — Quel  bizarre  tissu  de  contradictions! 

'2o.  Deux  pi'élextes  pouvaient  donner  un  vernis  t.rompeur  de  lé^^alité  ;'i  leurs 
empiétements  :  lo,  ces  Maij:istrats  i-eprésontaiiMit  l'autorité  royale,  dans  un  pays 
où  la  Reli.gion  Gatholiqu(!  était  lleli.nion  (btl'Ktat;  et  (Mix-mèmes  (l(>vaient  faire 
sous  serment  la  profession  solemuelb;  de  celte  même  foi  ;  "20,  l'Ktat  n'accoi'dait  la 
plénitude  des  droits  civils  el  politiques,  (ju'à  ceux  ([ue  les  Pasteurs  de  ri\ulise  l'e- 
connaissaient  connue  Catholi'iin^s. — Mais  ces  vains  prébvxtes,  dont  il  est  inutib- 
de  prouver  ici  la  frivolité,  ne  j)euvent  être  alléunés  en  ce  pays,  où  il  n'y  a  point 
de  Ileligion  d'Klal, — où  les  maLjisIrats  sont  (dioisis  parmi  les  diverses  dénomina 
lions  religieuses, — et  où  le  titre  de  Calhoruine  n'ajoute  et  n'ôto  rien  à  l'intégrité 
des  droits  politiques  et  civils. 

3o.  Jamais  les  Souverains  Pontifes,  et  avec  eux  ce  ([u'il  y  avait  de  ]ilus  pur 
et  de  plus  vertueux  dans  l'Episcopat  l''rani'ais,  ne  cessi-rent  de  réclamer  contre 
cette  guerre  tracassière  et  haï-gueuse;  maison  inloi'ceptait  tout».'  comniuuication 
aviM"  le  centre  de  l'Kglise,  ou  cassait  les  senteiu'es  portées  par  les  I"]vèi|i.>  s,  on  fai- 
sait brûler  leurs  mandfunents  ])ar  la  main  du  bourreau,  ou  les  exilait  d"  leui-  dio- 
<'èst>,  (])ar  exemple,  l'illustre  Cliristoi)he  di'  Peaumont,  archevètine  de  Paris).  Kt 
le  Ilot  des  envahissements  sacrilèges  allait  montant  ton  jours,  jusi[u'à  ce(ju'en  171)0, 
lo  ParlementarisuK.'.  parvenu  à  sa  pleine  maturité,  ]'è(lig(>a  et  lit  sancliomier  par 
une  Assemblée  révolulionnair(\  une  C(.)nstitution  Schismati(ine,  ([u'on  pi'élendit 
imposer  à  l'Eglise  de  France  ! 

4o.  Du  rest(\  l'Appel  counnr  d'Abas,  c'es!-à-dii'o  l'Ajipel  d'une  sentence  du 
juge  occlésiastiiiue  au  juge  séculier,  [laraît  avoir  été  inconnu  eu  Canada,  même 
S(jus  la  domination  fi-ançaise.  Il  est  trop  tard  maintenant  [loui-  traus[(Ianter  ici  cet 
arbre  vénén(nix,  si  tristement  fécond  en  fruits  d(>  scandale  et  de  tyrannie,  et  qui 
sèche  sur  pied  dans  le  sol  où  il  u  pris  jiaissancc  î 

5o.  Enfin  nous  trouvons  bitni  éti'ang(>,  que  nos  libres  [louseiirs,  les  porle- 
llambeanx  du  progrès,  les  coryphées  de  la  civilisation  nH)derne  et  surtout  de  lu 
librrlcdc  conscience^  travaillent  à  ressusciter  les  prétentions  surannées  des  anciens 
Parlements.  Est  ce  donc,  (|ue  cette  devise;  sonon;  :  Allius  trndintvs,  signifie:  Noii.s 
sommes  ilrs  rctrnfp-adrs  ?  Vraiment  l'on  est  tenté  de  croire  (ju'ils  ont  dormi  le  som- 
meil d"E[iinn''nide  ;  et  de  leur  adresser  le  reproche  que  le  Ministre  des  allaires  étran- 
gères, vient  de  lancer  en  plein  visage,  dans  une  séance  du  Sénat  français,  à 
uu  vieux  parlementaire  de  celte  école  encroûtée  :  Vous  nnis  tromjicz  de  cent  nns  ?  1 1  ) 

(t)  [i'Anti'ur  (Ii's  l{rflrrinii\  n'a\ ait  ]i;is  ]iri''va  iiuo  los  rjilir(>s-l'''nsr'iirsi.!u  Can.'ul.'i  in\'Oi[uoi-,iiciii 
conlro  l'Eglise  (;al!i(oli(|iii3  li.'s  élits  saiiglaiils  do  lionri  \'I11  l't  d'Eli/.alji'tli,  l'ii  alllriiiaiil  ciui'  coili' 
liorril)lo  législation  avait  été  iin])lant('o  dans  la  Nouvollu-FranKe  avec  le  drapeau  britaiiniiiiie  l! 
Voilà  ceiiiie  des  avocats  soi-disant  catiioliques  et  canadiens  n'oiil  pas  rougi  do  soutenir  en  plein 
tribunal  !  ! 


16 

AlU'llNDICE  G,  (Page  ô.) 
§XX. 


C'est  un  l)ion  lugubre  spectarlo  pour  un  nL'iir  sacerdotal,  do  voir  descendre 
dans  une  fosse  pi-ofano,  le  cercueil  d'une  infortuné  pour  leijael  il  n'a  plus  ni  bé- 
nédictions ni  i)rières  ! 

llàtons-nous  ccpondant  d'ajouter  que  sa  douleur  n'est  pas  sans  une  lueur  d'es- 
pérance, Oh  !  non,  ce  n'est  pas  lui,  qui  sera  assez  cruel  pour  proclamer  en  pu- 
blic, ou  même  pour  juger  au  fond  do  son  âme,  que  le  défunt  a  ou  lo  triste  courcn/i: 
de  persévérer  jusqu'à  la  li:i  dans  son  endurcissement  !  L'Kgliso  elle-même  avoue 
([u'elle  n(!  connaît  rien  des  secrets  d'outre-lombe,  excepté  dans  un  petit  nombi'o 
d(!  cas  miraculeux.  La  privation  des  l'ils  sacrés  et  des  prières  publi(iues  n'est 
donc  point  uiu;  seiileu(N)  déclaratoire  de  la  réprobation  éternelle,  pas  plus  que  la 
concession  de  ces  mêuKvs  honneurs  ne  (-anonise  ceux  (jui  les  reçoivent.  Elle  sait 
que  la  miséricorde  divine  ne  se  lasse  januiis  de  poursuivre  amoureusement  lo 
pécheui- Jusqu'à  son  dcu-nier  soupir,  et  remporte  parfois  de  glorieuses  victoires. 
Mais  elles»!  doit  à  elle-même  de  maintenir  la  vigueur  et  le  nerf  de  ses  lois,  en 
appliquant  les  sanctions  qu'elle  y  avait  opposées  : — elle  se  doit  à  elle-même  encore, 
de  nd'user  ses  tendresses  maternelles  au  cadavre  de  celui  qui  les  a  repoussées 
oi)iniàlrément  pendant  sa  vie  : — elle  doit  aussi  à  ses  enfants  une  grave  leçon,  ca- 
pable d'etl'rayer  les  désobéissants,  et  d'affermir  les  fidèles. 

Rien  no  nous  empêche  donc  d'espérer  que  cotte  pauvre  âme,  sur  le  seuil  de 
son  éternité,  se  sera  Jetée  tremblante  entre  les  bras  de  son  Père  Céleste,  et  par 
un  hiuuble  repentir,  dont  lt;s  auges  seuls  ont  été  les  témoins,  aura  mérité  le  i)ar- 
don  et  la  gloire  ;  rien  ne  nous  empêche  non  plus  d'offrir  pour  son  repos  nos  priè- 
l'cs  personnelles. 

(Au  rapport  du  Pays,  |Xo.  du  "22  Nov.  18G!)|,  les  amis  do  Guibord,  faisant  cer- 
cle autour  do  son  cercueil  dans  un  cimetière  protestant,  l'ont  glorifié  ;)our  n'avoir 
point  dùserté  cette  cause  (celle  do  l' Insti tut-Canadien |  à /'/icu/r  suprême^  et  pour  avoir 
laissé  à  ses  concitoyens  Vcxcmple  d'un  courage  moral,  dont  ils  ont  tant  besoin. — S'ils 
étaient  pleinement  assurés  (jue  cet  infortuné  venait  de  mourir  délibcrcment  dans 
rini[)énilence  finale,  ([u'ils  exhibent  les  preuves  autheuti([ues  de  cette  ell'royable 
révélation,  par  exemple  en  faisant  un  petit  miracle  ;  et  qu'ils  cessent  de  réclamer 
les  honneurs  religieux  pour  le  cadavre  d'un  damné  ; — s'ils  n'en  savaient  rien  plus 
que  ^nous,  de  quel  front  ont-ils  osé  affirmer  publiquement  la  porto  éternelle  de 
leur"^ malheureux  complice  ? — Et  ces  hommes  accusent  l'Eglise  Catholique,  de 
damner  ceux  qui  meurent  sans  sacrements  !) 


APPENDICE  D,  (Page  G.) 
§  XVII. 

.1  qui  appartient  le  pouvoir  Icyislatif  et  judiciaire  en  matière  de  sépulture  ? 


Les  Souverains  Pontifes  se  sont  réservé  lo  pouvoir  législatif  en  ce  qui  regarde 
la  Sépulture  ecclésiastique  ;  voilà  pourquoi  ces  rits  sacrés  sont  les  mêmes,  quant  ù 


•^ 


■17  ;• 

\a  sul)stain'e,  par  tout  le  monde  catholi(|ue.  C'est  aussi  l'Autorité  roulillcalc,  qui 
a  coudunsé  eu  (lueliiues  lignes  et  fait  insérer  au  Hiluel  Honiaiii.  u/e  Exti/iiiis),  la 
(luintessence  de  la  jurisiiiiideiice  cau(jnit|ue  concernant  la  privation  de  cetl»; 
même  sé[>nlture. 

Voici  moi  pour  mol  (|neii|ues  frafiim-nls  de  ei-  lextt.'  antlienlique  ;  ne  perdons 
pas  de  vue  (|ue  TAnlorité  eivde,  en  .Liaranlissanl  le  lihiv  exercice  des  Hils  de  l'K- 
glise  (litlioli(]ne  |{omaine.  ap[ti()ii\e  iniplicitenirnl  tonli's  cl  chacnne  des  lois  de 
notre  Uilnrl,  et  doit,  sinon  en  ap|)uyer  l'execnlion.  du  moins  n'y  opposeï'  aucnue 
entrave.  ,  ' 

lifiiuriiic  non  drbet  Paroc/ius,  qui  ab  rrrlrsiuslird  srpultiird  i/iso  jure  sunt  rxdmlen- 

ili.,.  Nfiidliir  ifiilur  rcclrsiastira  si'jJitl'Kro hu'rrlicis  ;  pttbiiris  vj-roiniimnica- 

lis  exromnitinii'cit/oiiv   iimjuri  ;  MAMKicsris  i:r    l'i'in.icis  i-kccatoiiihls  gi;i   sine 

l'OHNiTicNTiA  i'KUMoikm' —  Cbidro  in  /iiH-ilirtis  cdsiOus  dubiuin  occiirrcrit,  Ordi- 

luirius  coiisuliiliir. 

De  ces  textes  sini[iles  et  luniiut.'ux.    il  découle  évideinent  : 

h'.  C,)iU!,  (inoiiin'en  disent  Dni'and  de  Maillaup  et  autres  Parlementaires  soi- 
disant  Caiionistes,  l'excommunication  majeuie  n'est  pas  requise  [)onr  <\\m  l'on 
encoure  la  privation  de  la  sépulture  (.'cc|ésiasli(|ne,  mais  qu'il  snlUt  û'C'Uv  jji'clieur 
public,  et  de  mourir  sans  aucun  signe  dr  pénitence  ; 

2".  Que  cette  privation  n'exij,'e  pas,  ordinairement  du  moins,  une  sentence 
épiscopale,  même  simplement  déclaratoire  ;  mais  (jue  l'Eglise  confie  à  chaque 
curé  l'application  de  cetl"  loi  cauoniiine,  ne  l'obligeant  à  cousulle  r  l'autorité  diocé- 
saine (jne  dans  les  cas  douteux. — Si  toutefois  rKvè(]ne  iniligeait  celle  [trivation 
par  une  mnloAiCG  Judicidire,  [n'ononr.ùe  jure  proprio,  comme  il  peut  certainement 
le  faire,  le  cnré  serait,  dés  lors,  le  simple   exécuteur  du  jugiMuent  épiscopal.  il) 

Goncluuns  dé  là  que,  si  dans  certains  cas  particuliers,  le  Curé,  jugeant  qno 
lu  cause  est  snfUsamment  manifeste,  croit  devoir  eu  conscience  refuser  la  sépul- 
ture ecclésiasti({ue,  il  m;  fait  (lu'accomplir  une  grave  obligation,  i[ue  les  saints 
canons  lui  imposent  expressément,  et  dont  il  ne  doit  compte  qu'à  son  évè(iuo. 

Bien  loin  dti  pouvoir  exiger  de  lui  qu'il  expliiiue  ses  motifs,  on  s:?  rendrait 
coupable  d'indiscrétion,  et  même  d'emitietement  sur  la  liberté  d(!  son  ministère,  en 
voulant  lui  l'aine  dii-e  s'il  exécute  une  senteuct'  épiscopale.  ou  si  du  nn)ins  il 
s'est  entendu  avec  l'autorité  diocésaine,  ou  enlin  s'il  i>rocédi'  en  vertu  de  sa  propre! 
autorité.  Li;  moyen  itiii(/iu\  mais  tri's-/(ici/e,  (jui  reste  à  employer,  si  l'on  croit  re- 
connaître que  le  Cnré  abuse  tie  son  [>ouvoir,  c'est  de  déférer  tinitt,'  l'all'aire  à  l'an- 
lorité  diocésaine,  bKiucdli;  ne  tardera  pas  à  y  mettre  ordre,  en  révoqu^int  ou  en 
confirmant  la  décision  du  Curé. 

Si  le  Uéclaîuant  n'est  pas  encore  satisfait  de  la  réponse  épiscopale,  l'ien  ne 
l'em[)èehe  de  s'adresseï' successivement  à  tous  les  échelons  de  la  Hiérarchie  ec- 
clésiastique, pourvu  t]u'aprt's  avoir  obtenu  la  dérision  du  tribunal  souverain  de 
l'Eglise,  il  s'en  tienne  là.  .sans  prétendre,  en  vertu  de  la  célèbre  devise  :  .l///«s 
tendinius,  monter  indéfiniment,  en  ajustant  bouta  bout  les  deux  l'chelles.  c'est-à- 
diie,  en  appelant  du  Pape  à  nos  Juges  de  la  Cour  du  Banc  de  la  Reine. 

ill  Si  l'on  (-tiiil  l 'iilu  d  ;  Iruuv-.-r  l'IiutijjL'.  ijU'»  I  .\iilMril  ■  dioi;  >ain'ï  ihtiu '110  pailbis  d.'  célé- 
brer soii'miiL'll^iii-iil  lu  mariage  iriiii  liwiiiiiii'  à  i|iii,  dans  |.'  cas  d-Miiurl  smIuIc,  la  seitiilliire  .jli;é- 
tit'urie  d.'vrait  t''Uv  n-riisi;!',— un  cciinpri'nilra  bui-  poiiic.  avue  nii  |ii,'ii  d'-  n.'Il'XHn.  cuiieiienl,  le  ina- 
liai^e  éluil  un  el  indivisiljlt',  ilvirlisi'  ni'  vent  |i;is  Iraiipi'r  l'iiincrL-nl  avec  !,■  cunpiMe.  cl  ac  urdc  en 
laveur  ijc  la  liance--  lout-s  li^s  prières  et  1) 'in'dielions  dt^  la  liiur^ie  c  illiuliipi"._Mais  les  sepuluires, 
même  simullaénes,  sont  slrictenient  individuelles  :  si  donc  les  nouv.'aux  epuux  duiil  il  s'a.i^il  pér.i- 
saient  dans  un  accideul  le  jour  de  leur  aiariage.chacun  u  eux  seiuil  inhunif  SL'lun  ;ou  nicrile  ]:eriuuiiel. 


:  : 


18 


APPENDICE  E,  iPagft  10). 
5j  XXIII. 


î 


Nous  avons  iiommù  le  sfitx  cdilioUrjuc  Crsl  ((u'fMi  cfl'ct,  dt-s  lo  promici-  siî'cle, 
les  chrcticiis  avaient  leurs  t,onil)eanx  soi^nensetuenl  séparés  des  sépultures  païen- 
nos  el  liéréli(|ues.  Et  toujours  depuis  lors,  cette  tradition  aété  iiniverscdlf!  el  cons- 
tante parmi  les  catholi(jnes  ; — nous  aussi,  comme  nos  pères,  nous  aimons  à  dor- 
mii'  en  l'amille  dans  la  cité  des  nioi-ls.  à  l'ombre  de  la  croix,  dans  une  terre  liénie  ; 
de  mème(|ne  nous  aimons  à  prier  en  l'amille  dans  nos  temples.  Volontiers  nous 
faisons  place  parmi  nos  rangs  à  un  scélérat  exécuté  pour  ses  rorl'ails,  [lourvu  (in'il 
ait  donné  des  sij,nn's  de  i'e[ienlii'  ;  cai"  nous  savons  (|ne  notre  Hédcmideiir  a  choisi 
)our  (;ompa>;mMi  tle  son  agonie,  de  sa  ukji'I  el  de  sa  gloiie,  un  I^arron  [lénitent. — 
lais  ce  que  nous  li'onvons  bien  él^'luge  et  bien  audacieux,  c'est  ({u'un  liommo 
t|ui  a  croupi  dans  la  révolte  contre  la  sainte  Eglise,  notre  Mère  bien-airné(!  ;  un 
homme  (|ui  s'est  l'ail  jus(ju"à  la  moi'l  une  gloire  de  se  len'ii'à  l'écart  du  vulgairtî 
catholi(ine,  prétende  après  sa  mort  se  laire  introduire  de  force  au  milieu  de  nous. 
— Qu'il  continue  floiu'  à  faire  bande  à  pari  avec  les  com[>agnons  do  sa  rébellion, 
les(juels  ironl  l'un  après  l'antre  le  rejoindre'  dans  son  lugubre  isolement,  s'ils  per- 
sévèrent connue  lui  justin'à  la  lin  dans  une  désobéissance  aveugle  el  opiniâtre  !— Du 
reste,  ne  savait-il  pas  d'avance  le  sorl  qui  lui  était  destiné?  Il  l'a  donc  accepté  im- 
plicitement à  la  face  du  public  ;  c'était  comm»?  une  clause  de  son  testament,  que 
personne  ne  peut  annuler  sans  violer  la  conscience  du  défunt; — qu'on  lui  accorde 
donc  la  sépulture  qu'il  lui  a  plu  de  choisir. 

APPENDICE  F,  (Page   11). 

§xxv. 

Depuis  trois  mois,  les  convictions  les  plus  intimes  et  les  allections  hîs  plus 
chères  des  catholi(]nes  ont  été  cruellement  froissées,  el  leurs  alarmes  ont  été  con- 
tinuelles.   Quand  donc  verrons-nous  la  conclusion  cle  cette  in(iualillable  affaire? 

Ce  qui  jusiin'à  présent  a  soutenu  notre  patience,  c'était  l'espoir  que  ces  scan- 
dales n'auront  été  pcu'mis  par  la  divine  Providenc-e,  (jne  pour  le  plus  grand  bien 
de  la  religion.  Nous  avons  en  efl'et  trop  de  conliance  dans  la  science  et  l'équité  de 
nos  Honoiables  Juges,  pour  supposer  (]u'aucun  d'eux  veuille  s'immiscer  dans  une 
{Hiv>[.ion  purrniriil,    s/)iriiiU'llc,  soit  en    blâmant    la   conduite  du   cure  de  N.  u.  de 

Montréal  dans  ralfaire  Guibonl, — soit  même  en  rapjirouvant  juridiijwinrnt, 

car  cette  approbation,  conférée  par  une  autorité  incompétente,  sei-ait  une  usurpa- 
tion contre  l'autorité  de  l'Evèqne  ou  du  Pape,  el  conséqnemmenl  contre  la  liberté 
de  notre  Egbse  et  de  notre  conscience. 

Quant  aux  droits  légaux  des  Fabriques  Calholiquoi,  droits  vénérables,  enra- 
cinés jusques  dans  le  cœur  de  notre  vieille  jurisprudence  Canadienne,  nous 
savons  qu'il  n'ont  rien  à  craindre  des  déposiiaires  lidèles  de  nos  traditions  judici- 
aires. 

Bien  plus,  nous  nous  tenons  comme  assurés,  (jirnne  sentence  solemnelle,  soit 
en  première,  soit  en  seconde  instance,  va  bientôt,  non  seulement  proclamer  de 
nouveau  comme  eu  lS;i8,  lors  de  l'aU'aire  Nan  es.  Mgr.  Lartigue,  le  [)rincipe  fonda- 
mental de  i.A  LIBKHIE  DE  '/EGLISE  CATIiULlQUE  EN  TOUT  CE  QUI 
COXCEHNE  SA  DISCIPLINE,  mais  eiuore  appliquer  t'xpressemenl  ce  grand  et 
fécond  principe,  AUX  QLESl'lONS  DE  SÉPULTURE  ECCLESIASTIQUE.  Alors 
nos  tristesses  seront  ouldiées; — nous  n'aurons  plus  à  redouter  le  retour  de  ces 
pénibles  scandales  ; — et  nous  posséderons  nn  nouveau  gagtî  de  cette  intelligente  el 
cordiale  union  entre  l'Eglise  et  l'Etal,  telle  que  la  désirent  tout  vrai  Catholique  el 
tout  vrai  Citoyen  !