IMAGE EVALUATION
TEST TARGET (MT-3)
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Photographie
Sciences
Corporation
33 WCST MAIN STRIIT
WEBSTER, N. Y. MSBO
(716) 87}-4i03
t
CIHM/ICMH
Microfiche
Séries.
CIHM/ICMH
Collection de
microfiches.
Canadian Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques
vV
Technical and Bibliographie Notes/Notes techniques et bibliographiques
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Planches et/ou illustrations en couleur
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lors d'une restauration apparaissent dans le texte,
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qu'il lui a été possible de se procurer. Les détails
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y
26X
30X
12X
16X
20X
24X
28X
32X
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sion, or the back cover when appropriate. Ail
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sion, and ending on the last page with a printed
or illustrated impression.
The last recorded frame on each microfiche
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TINUED "), or the symbol V (meaning "END "),
whichever applies.
Maps, plates, charts, etc., may be filmed at
différent réduction ratios. Those too large to be
entirely included in one exposure are filmed
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right and top to bottom, as many frames as
required. The following diagrams illustrate the
method:
Les images suivantes ont été reproduites avec le
plus grand soin, compte tenu de la condition et
de la netteté de l'exemplaire filmé, et en
conformité avec les conditions du contrat de
filmage.
Les exemplaires originaux dont la couverture en
papier est imprimée sont filmés en commençant
par le premier plat et en terminant soit par la
dernière page qui comporte une empreinte
d'impression ou d'illustration, soit par le second
plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires
originaux sont filmés en commençant par la
première page qui comporte une empreinte
d'impression ou d'illustration et en terminant par
la dernière page qui comporte une telle
empreinte.
Un des symboles suivants apparaîtra sur la
dernière image de chaque microfiche, selon le
cas: le symbole — ^ signifie "A SUIVRE", le
symbole V signifie "FIN ".
Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être
filmés à des taux de réduction différents.
Lorsque le document est trop grand pour être
reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir
de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite,
et de haut en bas, en prenant le nombre
d'images nécessaire. Les diagrammes suivants
illustrent la méthode.
1
2
3
1
2
3
4
5
6
LA QUESTION
i)r
i.
p
Ë
■M
um M minHiBiis.
MONTREAL
DKS PRESSES A VAPEUR DE LA MINERVK
l 8 73
LA QUESTION DU CANAL DE BEAUHARNOIS.
I.
OnSEnVATlONS PniiLIMINAIRES.
L'origine d'un caual pour éviter les rapides des Cascades,
des Ce ires et du Coteau remonte presqu'à l'enfance de la co-
lonie.
Sous la domination française, il paraît, d'après le savant rap-
port de l'hon. M. Chapais, fait au moment de la Confédéra-
tion, que quatre écluses en pierres, ayant 2 pieds et demi
d'eau sur les seuils, furent construites dans le but de permet-
tre aux bateaux de remorquer 30 à 40 quarts de Heur. Cet
ouvrage a dû être fait vers la fin du règne français ; car, en
1721, Charlevoix n'en fait pas mention dans la narration du
voyage qu'il fit alors en canot d'écorce de Montréal à Kings-
ton, en remontant le fleuve et plus particulièrement le»
rapides des Cèdres, qui, dit-il. ont été ainsi nommés à cause
des nombreux cèdres que l'on y trouva sur la côte, mais
qui avaient presque complètement disparu. Pendant long-
temps, sous le régime britannique, ces écluses furent con-
nues sous le nom de OUI Freneh Lockz.
Eu 1804, des améliorations considérables furent faites par
le gouvernement impérial aux écluses du Coteau et des Cas-
cades. Un canal d'un demi-mille, avec trois écluses, au
lieu des anciennes écluses françaises, fut creusé aux Cascades.
En 1817, toutes ces écluses furent élargies par le Royal
Sla/f Corps de manière à permettre le passage de bateaux ca-
pables de porter 80 à lOOtjuarts de flevir, et depuis cette
époque, elles furent désignées sous le nom de Canaux Mili-
iaires.
Vers 1832, une somme de $40.405.83 fut dépensée pour
faire un nouveau canal d'un quart de mille au village des
Cèdres et en commencer un autre un peu plus haut que
l'Ecluse et le Fort du Coteau du Lac. C« n'est qu'en 1841
que ce canal fut terminé par M. McBain. La distance était
de tt flo mille, avec une écluse en bois do 120 x 15, et 4 pieds
4, LA QUESTION DU CANAL DE BEAl'HARNOIS.
d'eau sur les seuils, construite sur la terre d'un nommé French.
A celte époque, les vastes prairies de l'Ouest commençaient
à être colonisées. Jj'on jetait les premières fondations de cette
ville merveilleuse que l'on appelle aujourd'hui Chicaf,'0 ; et
l'on ne tarda pas à reconnaître que le St. Laurent était nalu
rellement destiné à devenir le grand débouché des vastes
produits de l'OuesT. Cependant l'esprit le plus clairvoyant
aurait pu à peine prévoir que trente ans plus tard, il s'agirait
d'ouvrir des canaux capables [de recevoir des navires tirant
1:2 pieds d'eau.
De 1830 à t84'i, l'attention publique se <lirigea de temps à
autre vers l'amélioration de la navigation du St. Laurent.
Les autorités administratives comprirent que Tavenij* <'t la
pro.spérité du pays dépendaientde la construction des canaux.
Des explorations furent faites et le résultat fut le chaînon d«^s
canaux actuels.
Alors comme aujourd'hui, la tlitiicullé du choix entre la
live nord et la rive sud, pour éviter les rapides des Cascades,
des Cèdres et du Coteau, s<î lit sentir. I^es sentiments furent
partagés ; mais [(} crois rester dans les bornes de la stricte
vérité en allirmantque toutes les explorations, (|ui f»irenl fai-
tes, furent favorables à la rive sud, tant au point de vue de la
navigation et du commerce (]ue de l'économie.
Cette route fut choisie en 1842 ; les travaux furent com-
mencés dans le printemps de la même année, et h; 11 octobre
1845, le canal de Beauharnois fut ouvert au trafic.
Depuis lors, la (construction d'un canal aux Cèdns a ren-
contré peu de partisans. M. Masson, ex M. P. pour Sonlanges,
est à peu près la seule personne qui se soit Jjamais donné la
peine de la demander de temps à autre dans rintérét des
habitants de la localité.
Jl fallait toute l'activité et l'esprit d'entreprise du député
actuel de Soulanges, pour faire revivre cette vieille <iuestion
d'un canal sur la rive nord.
M. Lanthier a été le candidat des partisans de ce canal j il
a été élu comme devant ^tre le champion quand m«^me de
-■n^»-iMi*mmwm
OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES
il
r^ette cause désespérée. Aussi, comme il le dit dans une let-
tre publiée dans la Minerve du 24 mars dernier, son pre-
mier acte politique a été '• d'engager l'Exécutif à réparer
l'erreur de 1841"
M. fianthier a mis tout en œuvre pour atteindre sou but,
TirAce à l'appui qu'il trouva dans les articlesjde la Minerve^ écrits
par M. Oscar Dunn, natif du comté de Soulangos, y ayant des
intérêts nombreux et faisant même partie de la députation
du comté, qui tout récemment faisait valoir les avantages de
la rive nord auprès du Gouvernement, la question du canal
des Cèdres est devenue à l'ordre du jour.
Bien entendu, l'exemple d'un organe du Gouvernement
aussi influent a trouvé des imitateurs, (jui ne savaient pa.s ce
qui se passait derrière le rideau.
Des requêtes recommandant l'entreprise furent en même
temps imprimées et répandues dans tout le pay;*. Quelques-
unes couvertes de noms intéressés à la navigation des va-
peurs,— chose assez facile à obtenir — sont revenues à Ottawa,
et de suite le député de Soulanges cria très haut que le com-
merce demandait le canal des Cèdres au lieu de l'élargisse-
luent du canal de Beauharnois.
En face de toutes ct?s intrigues, de ces intluences et de ces
efforts, les habitants du comté de Beauharnois comprirent
que leurs droit? acquis étaient menacés, et ils résolurent de
les faire valoir devant le pays. A une assemblée publique
tenue à Valleyfield, dont l'initiative leur appartient, je fus
chargé de soutenir leurs intérêts.
Enfant du Comté de Beauharnois, je ne pouvais refuser la
lâche honorable qui m'était donnée, toute importante qu'elle
fût. J'ai donc pris sa cause et je commençai à la défendre,
comme je la défends encore aujourd'hui, gratuitement et do
toutes mes forces. Une vive discussion a été engagée avec MXf.
Lanthier, Harwood, M. P. pour Vaudreuil, L. H. Masson,
ci-devant député pour Soulanges, le Dr. Fortier de St. Clet,
dans le journal môme qni avait ouvert la campagne en fa-
veur d'un canal sur la rive nord. C'est la substance do cette
discussion que je dési''e résumer dans cette brochure.
0 LA QUESTION DU CANAL DE REAUHAUNOIS.
Mes adversaires ont diiréremment jugé mes motifs d action.
Les uns me supposent des intérêts de propriété. Mais je dé,
clare ici que je n'en ai aucun, ayant depui? longtemps dispo-
sé des terres que je possédais dans le district. D'autres
m'ont sonpçjonné devisera la représentation du comté do
de Beauharnois aux Gonnnunfjs, à la place du député actuel,
M. Robillard. A ceux-ci je dis de voir M. RobillArd lui-même ;
el je n'en ai aucun doute, il leur donnera une réponse sa-
tisfaisante. D'ailleurs, la majorité de mon adversaire dans
le comté de Jacques-Cartier n'a pas élé assez forte pour me
faire désespérer d'y avoir succès à l'avenir.
Je n'ai d'autre intérêt particulier dans cette affaire que
celui d'être utile à mon comté natal qui, d'une manière spé-
ciale, a requis mes services dans celte circonstance. Et
môme, si cet intérêt particulier était contraire à l'intérêt gé-
néral du pays, je me ferais un devoir au moins de garder le
silence. C'est donc avec la ferme conviction que la cause du
comté de Beauharnois est celle du pays tout entier, que je
soumets au public quelcjnes observations sur le sujet, obser-
vations qui sont puisées non pas dans le témoignage ou les
aflîdavits de personnes de la localité, mais^à des sources offi-
cielles et authentiques ; et j'ai confiance que],le lecteur désin-
téressé verra facilement que tout le tapage que l'on fait au-
tour de nous n"a pas d'autre but que celui de servir^des inté-
rêts privés. '
II
HISTOUKJUE DE LA QUESTION
lo. L'honorable M. Killaly disait en 1842, '(]ue la première
exploration des lieux fut faite environ 20 ans auparavant,
c'est à dire vers 18-22, par un ingénieur [français qui, après
avoir examiné les deux rives, tra('a le canal sur le côté sud.
'' Je n'ai pu, " ajoutait le Président des Travaux Publics, " me
'■'■ procurer le rapport de ce monsieur, mais^e tiens de bonne
''source que la conclusion à laquelle il est arrivé est celle que
"j'ai indiquée. "
HISTORIQUE DE LA QUESTION. 1
L'honorable M. HarwooJ. a pins tard allirmé que M.
Killaly était dans rerreiir, '■' car, " disait il '' suivant les infor-
" malions que j'ai pu obtenir, cette première, exploration fut
'' faite par un arpenteur canadien, aux frais du Seigneur de
" Beauharnois, et fut restreinte à la rive sud."
2o. Trois explorations de la rive nord furent faites eu 1833
par M. J. B. Mills, accompagné de M. David Thompson et de
M. Samuel Kcefer, (plus tard le célèbre ingénieur en chef du
Département,) sous la direction des Commissaires des Tra-
vaux Publics, au nombre desquels étaient MM. Harvvood et
de Beaujeu, les propriétaires des seigneuries deVaudreuilet de
Soulanges, favorables, bien entendu, au projet d'un canal au
nord. M. Mills examina trois routes dllférenles, et malgré
qu'il crut qu'un canal au sud était très faisable, il adopta, pour
des raisons militaires, celle qui partant de la pointe à McDo-
nald, près de la maison de M. Simpson, membre du parle-
ment du comté, aujourd'hui occupée par M. Quiquorant de
Beaujeu et aboutissant aux Cascades, était formée de G. 7/3
milles de canal artificiel et 7, G'i;80 milles de rivière navi-
gable.
Ce tracé fut approuvé par M. Wright, le fameux ingénieur
de l'Erié, qui de concert avec M. Mills avait recommandé
el surveillé la construction du canal de Cornwall ; et chose
remarquable, elle fut choisie, bien (jne M. Mills fut d'avis
que la rive sud était, géographi([uement parlant, la route la
plus naturelle et la plus directe, " the inost natural and
direct route fora canal." — " Ce choix fui fait " disait en 184-2,
M. David Thompson, devant le Comité Spécial de l'Assemblée
Législative " parce que, dans la pensée de ces ingénieurs, les
" bateaux à vapeur, tant pour le fret que pour les passagers,
" devaient remplacer entièrement tous les autres vaisseaux.
" Le temps et l'expérience ont démontré le contraire ; et
'^ c'est ce qui est cause que leurs calculs basés sur une na-
" vigation par des vapeurs dans 0| milles de canal artificiel
" et 7. G4/80 milles do rivière sont illusoires. 11 est main-
*' tenant admis qu'un canal continu du lac St. François au
I
8 LA QUESTION 1)1' CANAL DE BEaUHAKNOIS.
" lac 8t. Louis ost iii(lispensal)le à des vaisseaux tirant i)
" pieds d'eau."
M. Mills observe dans son rapport (ju'il e.xisto contre la
construction d'un canal sur la rive sud une objection poli-
tique si grave qu'il n'ose p;is la qualifier. " L'entreprise "
dit-il ^' doit être considérée nationale dans son caractère,
" et par conséquent doit être fixée à l'endroit où elle offre
" le inoins de danger en cas d'invasion de la part de l'enne-
mi." The work in contcmplalion muât bc considcred national ia
ils characler^ thcrcfove ought to bc so located as to be Icss in dan-
ger of forcign invasion.
C'est en se plaçant à ce point de vue que M. Wright se
rangea de l'avis de M. Mills.
M. Gasey ivaisonne do la même manière : " Toute la ques-
*' tion doit-être ainsi posée : les avantages commerciaux des
" deux rives sont égaux. Au point de vue militaire, un ca-
" nal au nord est national, tandis que s'il est fait sur le côté
" sud, il sera inutile et môme nuisible. Pour cet»e raison,
" une petite différence dans le coût no devrait pas être prise
" en considération." ^
Le 10 février 1834, le Comité de la Chambre d'Assemblée du
Bas-Canada adopta le rapport de M. Mills ; mais il ne parait
pas qu'aucune mesure ait été adoptée pour le mettre à exé-
cution.
C'est la ligne de M Mills que les partisans actuels de la
rive nord, et entr'aulres, M. Harwood, M. P. pour Vaudreuil,
voudraient voir acceptée par le parlement de la Puissance.
Et cependant elle a été tirée sous la direction de deux per-
sonnes hautement intéressées, MM. Harwood et do Boau-
jeu ; elle a été choisie sans visite de la côte sud du fleuve et
seulement au point de vue militaire, qui dominait alors
toutes les autres considérations. De quelle autorité peut
être un semblable rapport, aujourd'hui que l'intérêt commer-
cial est seul consulté dans l'examen d'une entreprise de
cette nature ?
3o. En septembre et octobre 1834, M. Alex. Stevenson,
1
HISTORIQI'E I)K l.\ QUESTION
9
!
t ff-
asgisté de M. Trudeau, explora la rive sud, à la nvjuisition
des Commissaires des Travaux Publies du Bas-Canada et de
rhoiiorable M. Kllis. Sou raitporl, à la date du 10 FY'vrier
1835, est favorable au tracé du caual aetuel de Heauhar-
nois. Tl ne parait pas que M. Rtevenson ait alors examiné
la rive nord ; mais il le fit dans la même année, à la réquisi-
tion de MM. Ilarwood et Simpson, et l'opinion qu'il leur
donna fut qu'un canal routera t i»lus cher sur la rive nord
que sur la rive sud.
En 1842, M. Stevenson, parlant de.- ]»uv routes devant le
Comité Spécial, disait : " J'ai vu le rapport et les estimés de
'• M. Mills, et d'après la connaisr,. uce que j'"! dos lieux, je
^' dois dire que je n? puis approuver son t'.acé."
Li'avis de cet ingénieur mérite l'atiei lion et le res|)ect du
public. Sa réputation d'honnéie homme était telle, que
même après avoir été employé et payé par M. Ellis, ses ser-
vices furent requis par les deuv partisans les plu^ t^hauds
d'un canal sur la rive nord, MM. Harwôod et Simpson.
M. Lanthier reproche à M. Stevenson d'avoir été payé par
M. Ellis. Tout le monde connaît que le Seigneur df) Beau-
harnois lit usage de toute son influence et de tous les moyens
légitime?, pour assurer la construction du canal de Beauhar-
nois. C'est toujours ainsi que les grandes entreprises se font.
Au fond on trouve toujours l'intérêt privé. Cela ne veut
pas dire que lintérêt public est négligé. Qui osera dire que
de chemin de fer du Pacifuiue est en mauvaises mains, parce
Sir Hugh Allan et ses amis ont eu le contrat.
4o. La sixième ex[loration fut faite, en 1834, pour le Sei-
gneur de Beauharnois, par M. N. II. Baird, membre do la So
riété des Ingénieurs de Londres. Il partage l'avis d'un canal
sur la rive sud ; mais il va pins loin que M. Stevenson ; il
veut utiliser la petite rivière St. Loiiis et y faire passer le
eanal pour cause d'économie. Ce plan a été généralement
désapprouvé à cause de sa longueur, qui est de 15 milles;
mais il n'est pas moins vrai qu'il reconnaît les avantages
de la rive sud.
5o. En 1836, MM. A. Larue et Henry G. Thompson firent
-mmwmrrrj^
10
LA QUESTION DU CANAL DE DEAUHARNOIS,
une autre exploration sous la direction d'une Gommissioa
Spéciale, dont M. John Jones était le président. M. LaRue fui
chargé d'examiner les deux lacs, et M. Thompson le fleuve.
et l'opinion de ces messieurs n'a rien de défavorible à la cons-
truction d'un canal sur la rive sud. Leur explora/ion
n'ayant pas été complétée, la Commission ne fit aucun rap-
port.
Cependant, M. Jones informait le Comité Spécial, en 184-2,
que ses collègues et lui étaient, d'avis de recommander la
route de M. Mills des Cèdres au Coteau, et une route entiè-
rement par terre des Cèdres aux Cascades. La partie infé-
rieure de cette route, disait-il, c'est-à-dire de la Pointe au
Moulin à la Pointe à Coulonge, a été condamnée par la Com-
mission comme n'ayant pas assez d'eau, there not being sufficicnt
water.
60. En 1838, le Colonel Phillpotts reçut inslruciion de
Lord Durham d'aller explorer les lieux; il fut d'avis de
placer le canal sur la rive nord du fleuve, pour des raisons
militaires seulement ; car il ajouta qu'il était porté à croire
qu'un canal au sud coulerait moins cher. "I am, however,
induced to believe, Ihat in any case, it may be found possi-
ble to construct a canal on the soulh shore cheaper thau
on the north." .
7o. En 1839, M. David Thompson fut autorisé à faire une
nouvelle exploration, qui fut également favorable au canal
de Beauharnois.
Dans la même année (1839), le Département des Travaux
Publics, ayant été requis de choisir entre les dillerents rap-
ports des ingénieurs produits jusqu'alors, représenta au Gou-
verneur-Général : " Qu'après avoir soigneusement examiné
'' les rapports, plansi et estimés de MM. Baird et Stevenson sur
" les avantages de la Seigneurie de Beauharnoispopr la cons-
" Iruclion d'un canal, et ceux de M. J. B. Mills, sur ceux des
'' Seigneuries de Soula!iges et Vaudreuil, poui \c munie ob-
" jet, ils se trouvent in'.'apables d'arriver à une concluision d^-
" finitive, i'aule d'informations snlFisantes.
HISTOIUQUE DE LA QUESTION.
11
" Le Bureau est d'opinion que les ingénieurs qui ont été
*' employés à explorer ces routes ont borné leurs visites à
" une seule rive du lleuve, et l.i conséciuence est qu'aucune
" comparaison n'a été faite du mérite respectif des deux ri-
(t
ves.
Pour cette raison, le Bureau des Travaux recommanda une
nouvelle exploration.
Malgré tous ces rapports et les cartes, plans, devis et esti-
més qui les accompagnaient, l'ancienne législature du Bas-
Canada ne pouvait en arriver à une décision. Le pays était
Irop tourmenté par des divisions intestines pour s'occuper sé-
rieusement d'une grave question d'économie politique. Il
fallait l'union législative du Haut et du Bas-Canada pour
mener à bonne fin cette grande et nationale entreprise. La cons-
truction du canal do Cornwall commencée en 1834, retardée
par la rébellion de 1837, était presque terminée ; et celle d'un
canal tendant à relier le Lac St. François et le Lac St. Louis,
en était la conséquence indispensable.
8o. En 1841, la Chambre d'Assemblée fut mise en posses-
sion d'un estimé du coût d'un canal par la route Mills, pré-
paré par M. Samuel Keefer, dans le cas où elle serait adop-
tée. Le total s'élevait à £255,900. M. Keefer ajoutait qu'une
épargne d'à peu près £50,000 serait le résultat du choix de
la rive sud.
M. Killaly disait, en 1842, devant le Comité Spécial que cet
estimé ne fut soumis qu'avec l'entente expresse que le canal
serait, fait sur le côté sud, et l'on sait que Lord Sydenham
recommanda alors la rive sud.
Oo. Toutes ces circonstances et les rapports contradictoires
de quelques ingénieurs démontrèrent au Gouvernement la
nécessité d'avoir une exploration présidée par une personne
désintéressée. Tout naturellement, celte lâche fut confiée à
M. Keefer, l'ingénieur en chef du Département, n'aya.it d'in-
térêt ni pour un parti, ni pour l'autre. C'est en janvier, 1842,
qu'il reçut instruction d'explorer les deux côtés du fieuvo et
de faire rapport de la meilleure route, aussitôt (jue possible.
M. Keefer était assisté de M. Cowley.
12
r.A QUESTION Ht: C.-VNAI. DE UEALHARNOIS.
Le 17 février, M. Keefer rupréseiitailau Départemoiil : "La,
" meilleure roule pour unir les eaux des deux lacs a été
" l'objet de longues réflexions de ma part. Vous savez que
" j'ai accompagné M. Mills dans son exploration des trois rou-
" tes de la rive nord ;* par consériucnt, je les connais toutes
" parfaitement et je n'hésite pas à exprimer l'opinion que la
^'' route de M. Stevenson, ou une autre rapprochée, est la
'• plus économique et la meill'iure, t^of onltj Ihe rhmpesf. but
" the bfist in euery rcspfct.
lOo. Ce rapport est encore confirmé par M. Charles Mail-
land Tate, chargé par le Département d'examiner le chenal
sud du fleuve, entre la Grande Ile, St. Timothée et Valleyfleld.
M. Tate conclut ainsi : — "Je termine par une observation
" générale : Si l'on considère la distance entre le niveàu
*' de l'eau des deux lacs, et l'étendue des chûtes qu'il
" faut surmonter, il semblerait que la nature a singuliète-
" ment compensé ces énormes désavantages par les facilités
" extraordinaires que la rive offre pour établir, à des frais
'* modérés, une navigation artificielle efficace et permaneii
" te."
1 1'». Le Président du Bureau des Travaux, M. Killaly, assis-
ta en personne à l'exploration que fit M. Keefer do la partie la
plus importante de la rive sud, afin de pouvoir juger par lui-
même de la valeur des objections que les Seigneurs de Sou-
langes et de Vaudreuil et le député du comté, M. Simpson,
soulevaient contre elle. C'était sa deuxième visite des lieux,
la première ayant eu lien en 1849. Ingénieur d'une grande
expérience, familier avec la rive nord, étranger au pays et
n'ayant aucun préjugé dé loc ilité, son opinion seule était
une autorité. Il se prononça en faveur de la route recom-
mandée par MM. Stevenson et Keefer. " I déclare " disait-il de-
vant le Comité Spécial "upon thehonourof agiMiileman, Ihat
" my flrmbelief, after haviiig anxiously n^llected npon thi.s
*' subject for more than ayear, entirely concnrs witK tlie opi-
" nion of those gentlemen. " Aussi le 13 juin 1842,1e Conseil
Exécutif adopta la ligne ncUielle du Canal de Beauharnois,
HlS'roniyUE DE t. A yi ESTION,
13
et le même joui' rv choix fui approuvé par \o gouvern^Mir
général.
ï>a nouvelle de relie dérision suivie du comuienoemenl
inunédial des travaux, dans le but de relenir dans la Pro-
vince les centaines d'émigrés qui y arrivaient, tomba sur les
liabitants de la rive nord tomniG un coup do foudre. I.a lut-
te entr«; les habitants de la rive nord et eeux de la rive sud,
toujours viv(\jusqu alors, devint uno j^Mierre acharnée.
Do tout temps, les comtés de Boulanges et de Vaudreuil.
tout en prolestant de leur désiutéresstiment, lirenl wno oppo-
sition obstinée à la Seignerie de Reauharjiois. A commeneei-
de 1834jus(ju'à I8i"2, l'on voit i'aul Timothé*; Massou el(i.
Beaudet, Ecrs., memhres pour le comté i.'t It^s Seigneurs de
lieanjeu r\ If.irwoofl. lucllre tout en u'uvrc pour atteindre
bMir but.
li'c lecteur [leul s'imaginer Tindignatiou de tous ces inté-
ressés en ap[irenanl la décision du gouveivneuKMjl, I/agila
lion était à son comble, encouragée comme elle letail par
b>s familles les plus iulluenlesdu district, les llaiwood.les de
iieanjeu, les Beaudet, les Massou.
On fait signer des re([uèles en masse, dans lesquelles on ne
craint pas d'afbrmer '' ([u'un système de favoritisme a été
'' mis en usage, au détriment de l'intéi'ét public, et de de
" mander (ju une exploration sur terre et sur eau soit faite
'^ des deux rives du deuvi» par des personnes ((('■sintà't'ssh's /■/
" roui/K'Ienfes n'm/anf au,cun rapport avrcle Bureau des Tmvnu.r
'• diinx Irqui'l Ifx r<'(j\i.nitnh (Ivrlaretl qu'lh n'ofil iiucun*' t'on-
^'- fiance. '"
M. Simiison envoie, eu même leiups, au gouverrienvvnt iiti
protêt solennel.
Kniin, j)our mieuv l'aire face au Président Killaly, à l'on-
vertu ro de la Chambre. M. Ilarwuod et lui retiennent les
Horvices de M. \V. l\. (^asey, ingénieur do New-York, em-
ployé pondant plusieurs années à diverses explorations dans
les deux Canadas. Af, Casey parcourt à la hAtc la rive nord ;
il ne prend pasniéme lelemj>s de faire ses calculs. Kn fidèle
HHiaiililIlHIli
14
LA QUESTION DU CANAL DE REAUHARNOIS.
serviteur, comprenant les vues de ses maîtres, il leur fait ré-
ponse que le gouvernement est dans l'erreur.
Le protêt de Mr. Simpson fut communiqué à M. Killaly
qui, le 1er. Août, répondait entr'autres choses : — " Tou-
" tes ces différentes ligner^ tirées depuis l'année 1833 jus-
*' qu'aujourd'hui et coUpant la localité dans toutes les
" directions, l'information reçue de l'ingénieur du Bu-
** reau, qui est familier avec les lieux, particulièrement
"la rive nord, — ayant été l'assistant de M. Mills dans
" ses explorations, — le rapport si satisfaisant de M. Steven-
*' son en faveur d'un canal sur la rive sud, soutenu de MM.
" Baird, Keefer et Tate, et ma propre expérience m'ont entiè-
" rement convaincn que la rive sud est le site propice où
" doit être construit le canal. "
12o. La résolution du gouvernement canadien ayant été
transmise au gouvernement impérial le 19 juillet, y fut ap-
prouvée le 26 août. Lord Stanley, secrétaire des colonies,
disait dans sa dépêche : " Je dois confesser que ce n'est pas
" sans regret que je consens à faire le sacrifice des avantages
" militaires que présente la rive nord ; mais je dois admet-
" tre que pour les raisons que vous m'avez données, l'incon-
" vénient sera de beaucoup moindre qu'il paraissait d'abord."
13o. Il faut observer ici que le choix du gouvernement re-
çut l'approbation du commerce de Montréal, de Québec et de
toute la presse du pays, à l'exception de la vieille Çucbcc Ga-
xette. La Chambre de Commerce de Montréal se fit même
un devoir de se rendre auprès du Gouverneur et de lui de-
mander l'exécution immédiate des travaux.
14o. Un mot de l'exploration de M. Gasey, ce chercheur de
places négligé par le département des Travaux Publics.
Il faut dire d'abord que M. Casey n'a pas fait la visite des
diverses routes qui furent recommandées ; il ne prit môme
pas la peine de faire un estimé du côut probable d'un canal
sur la rive nord ; il no fit aucune exploration de la rive sud
qu'il connaissait à peine ; son but principal et pour ainsi dire
uniquo était de critiquer le rapport du président Killaly ei
HISTOniQUE DE LA QUESTIOX.
15
d'assurer son renvoi par la législature à la session qui allait
s'ouvrir. Ces faits ne peuvent être niés ; ils sont admis par
M. Casey lui-même, dans ses réponses comme témoin devant
le Comité Spécial de la législature en 1842. A la question
295, M, Casey répond : " J'ai été employé par MM. Simpson et
Harwood. " A la question 29G : " Je les ai informés que la dif-
férence entre le coût d'uii canal au sud serait en moins d'une
fraction de £100,000." A la question 301 : " La mappe des
ravins que j'ai préparéen'est pas correcte ; mais le profil l'est."
A la question 305 : " Je n'ai pas eu le temps de corriger cette
mappc. " A la question 312 : " Cette mappe à été faite pour
plaire à M. Harwood. " A la question 89 : " Je n'ai pas examiné
minutieusement la terminus ouest du canal au sud, entre l'Ile
aux Chats et la terre ferme. " A la question 108 : " Je n'ai
aucune connaissance du terminus à l'est des deux côtés du
lac St. Louis. " A la question 43 : " J'ai acquis l'expérience
que j'ai du sud, à Laprairie, en 1834, 1835 et 1836 : " A la
question 299 : " Je n'ai pas fait un estimé complet et détaillé
du coût d'un canal sur la rive nord. " A la question 102 : " Je
ne puis pas dire s'il y a du côté sud des rivières comme la
Rivière à de Lisle, la Rivière Rouge et la Rivière à la Graisse. '
Enfin, îe travail de M. Casey fut si incomplet qu'jl fut forcé
d^admettre qu'il lui fut impossible do faire un rapport com-
plet à ses patrons.
15o. La session de la législature était à peine ouverte que
M. Simpson, secondé par l'Hon. M. Moffat, demanda une
enquête sur la conduite du Bureau des Travaux, au sujet
da canal du Bcauharnois. Un Comité Spécial, composé de
MM. Merritt, Cameron, Parent, Sir Allan MacNab, Dunscoml)
du moteur et du secondeur, fut de suite nommé. Un amen-
dement proposé pour rendre à neuf le nombre des membres
du comité fut rejeté. C'est alors que l'on fit le procès on règle
de M. Killaly. Ministres, membres de la législature, ingé-
nieurs, pilotes, marchands, cultivateurs, tous ceux enfin
ayant quelque connaissance sur le sujet, bien ou mal fondée,
furent assignés. Le fameux gros Jacques, qui fit sauter le
premier steamer, le " Lord Sydenham, " dans les rapides de
16
LA QUESTION DU CANAL DE UEAIJHARNOI?.
Prescoll ù Montréal, fut aussi enterKiir. Il n'y eut pas niemft
jusqu'au médecin du Cùlean, lo Dr. Loy, qai n'ait été appelé
on consultation. Dos contradictions flagrantes existent dans
la plupart do ces dépositions, et l'on fait dire à dos témoins
des choses que l'expérience a depuis démenties. Aussi le Co-
mité, quoique composé au gré et an désir de M. Simpson, se vil
dans la nécessité de faire rapport, le \-2 octobre 184"2, " qu'il
" était incapable d'arriver à une conclusion, à ;'aison de la
" nature pai-culière du sujet et des données contradictoires
" qui lui furent fournies tant par les houimes dt> la «ciencf
" que par les hommes pratiques. '"
l()0. Le Canal dn Hoaubai-nois fut donc constiuit de 1H4'2 à
1845, et depuis cette époque jusqu'à li->70, l'on n'a plus
entendu parler du Canal des Cèdres. Les anciens petits
canaux se sont remplis ; le couuuerce de la rive nord, autre-
fois florissant, se ralentit jusqu'à ce iiu'enfiu il tomba pai-
terre, d'où il ne s'est plus reU'vé. C'est ce que M. Massuii
est forcé d'admettre.
'^ Nous tous, s'écrie t-il, (/ui avons été ruiiii^s liatm nospro-
" prictés^ et qui n'avons pas reçu la moitié de ce e/ue nous acotn^
*' eu ù souffrir ei de ce que nous souffrons encore jtnr ngnoranv*
'■'• et la mauvaise foi des inqcnieurs^ {[ui, sous riniluence «lu
" magnétisme de M. Wakefield, ont conseillé, aidé la cons-
'• truction d'un canal au sud du fleuve, tandis que la voie na-
'' turelle de ce canal est ceUe du nord des Rapides, «'le, et»-.
De là, les efforts actuels faits par les habitants de cette ré-
gion pour obtenir le canal de leur enté au lien de l'élargis-
sement du canal de Beauharnois. Ils ne se contentent pa»
du travail incessant de b^urs dignes représentants dans l»'s
Communes, MM. Lantbier et llarwood. Fidèle à la mission
de ses prédécesseurs, le médecin de l'iuie des paroisses de
Soulanges, le Dr. Fortier, de St. Clet, s(i lan<:e corps et Ame
dans la discussion. M. Masson cioil devoir faire un appel
chaleureux à ses anciens amis du comité de la pipe. Knfiu,
pour assurer le succès de la cause, l'on supplia M. Cauchpu,
qui ne voit que contrais en tout et partout, de faire entendre
sa voix puissante ; et depuis quebiues jours, ses j^rognemenfi»
'
1
HlSTOniQl E L)i: LA (JLESTU»N.
17
'
retanlissenc dans tout le pays, il nen lallail pas plus pour
donner le coup de mort au canal des Cèdres, lar ce déver-
gondé politique salit tout ce (lu'il touche.
Il est si vrai que l'initiative de cette ([uestiou part ilu comté
de Boulanges ([ue la Gonmiission du Gouvenieinent, à la date
du IG novembre 1870, adressée à Sir liugh Allan, P. (.iar-
iieau et autres, n"ôii dit pas un seul mot.
M. Masson est le seul qui y ait fait allusion A part Thojiora-
Itle membre, tous, chambres de Commerce comme expédi-
lionnaires, au nombre desquels, on trouve des noms comme
les Winn, les Rimner, les Guilmour, les McFiennan, n'ont
recommandé que Télargissement des canaux en général
et du canal de Beauharnois en particulier ; el n'en déplaise
à M. Lanlhier, le rapport des Connnissaires, à, la date ihi t?i
lévrier 1871, est en faveur di^ rélargissement de ce canal
et non de la construction d'un nonveau canal au nord.
'• Vne grande diflérence d'opinion, disenl-ils, a existé depuis
'• le commencement, et existe encore aujourd'hui au sujet de
'■ la meilleure route à suivre. Plusieurs soutieiuient (|ue j90/o*
'■• ifes fins niilUairesAc C3.nii\ aurait du être construit sur le
'• coté nord; d'aiilivs sont d'avis <|ue sa position naturelle est
'■ celle où il est. Les Commissaires n'ont p;is l'intention de
••• toucher à cotte ([uestion.'' A la pai^e 70 de leur i-apport, les
(Commissaires recominandeut l'élargissement des canaux du
St. Laurent, dont fait certainement partie celui de He'auha:-
iiois, ce qui, disent-ils, contera S:?, I1>0,00<).
M. Masson prétend (jue les Commissaires ii'avaieni pas le
pouvoir défaire rapport sur la nécessité d'un canal au nord.
Jl faut pourtant dire ([ue les formes de leur mandat ne jus-
tifient pas cet avancé. Les Commissaires étaient autorisés
de s'enquérir généralement des meilleuis moyens d'attirer le
urand connuerce de lOuest au («luada.
)->
Cela est si vrai que Ihonor.ible M. Langevin l'ais?»it rapport
eu 1871 (|ue les Commissaires avaient refusé d,'examiner la
«luestion et recommandaient l'élargissement du canal 'de
lieauharnoi?. " With référence to ihis canal, dit il, whilt;
18
LX QUESTION DU CANAL DE DEAUHARNOIS.
4i--
f:
fi !
" dcclining to consider Ihe question, as to whotlier it sliould
" be located on Ihe North or South side of the River, tlie
" Gommissionersrecommend itsenlurgoment to the standard
" fixed for the Welland canal."
M. Lanthier observe que Sir Iliigh Allan et le haut com-
merce ont signé une requête demandant la construction du
canal des Cèdres. M. Lanthier sait pourtant que des maisons
commerciales comme Sincennes et McNauglon, the Auger
Shipping Co., the Montréal and Ottawa Forvvarding Co., the
Ottawa and Rideau Forwarding Go., ont pétitionné dans
un sens contraire. Et M. Lanthier peut-il mémo se vanter
que la Chambre de Commerce de Montréal lui soit favora*
rable ?
L'opinion de Sir Hugli est toujours une autorité dans
les matièies mercantiles, mais dans le cas actuel elle
doit être acceptée avec réserve. Je préfère celle qu'il expri-
ma en 1871, comme président de la Commission des canaux.
Sir Hugh ne songeait pas alors à devenir le président du
chemin de fer du Pacifique ; il ne pensait pas au contrat ; il
ne prévoyait pas les difficultés constantes et graves que l'on
suscite contre le chemin de fer do Colonisation du Nord, et
qui niera que dans une rencontre heureuse. Sir Hugh aurait
dit au député de Soulangcs ou à ses amis ; " Aidez moi et je
vous aiderai.'^ . .
D'ailleurs, comme préaident de la Compagnie Canadienne
"de navigation, Sir Hugh a intérêt à la construction du canal
des Cèdres, par les deux ravins, qui serait plus favorable à la
navigation dai leurs gros bateaux à vapeur qu'un canal en-
tièrement par terre, et aurai^ pour résultat de mettre fin au
transport des marchandises dans des barges et des vaisseaux à
voiles.
Enfin, en 1872, lorsque le Gouvernement Canadien proposa
au Gouvernement Impérial de ratifier le Traité de Wash-
ington, il la condition que la Grande-Bretagne se portât cau-
tion du Canada pour un emprunt de £4,000,000, il fut ques-
tion do l'élargissement des canaux seulement; et l'emprunt
HISTORIQIE DE LA. QUESTION.
19
JC
au
X à
osa
sh-
au-
les-
imt
,
ne fut demandé et ne fut autorisé en partie par le Gouver-
nement Impérial qu'avec l'entente expresse, qu'il serait
appliqué à la construction du chemin de fer du Pacific et à
ramôlioralion et l'élargissement des canaux canadiens, the
improvemcnt and cnlargcment of the Canadian Canals.
Résumons ces données de l'histoire. La rive sud a été
recommandée tant au point de vue de la navigation que de
l'économie, par l'ingénieur français ou canadien dont parlent
MM. Killaly et Ilarwood, i)ar MM. Stevenson, Baird, David
Thompson, Keefer, Tate, Killaly et le gouvernement cana-
dien ; elle a été acceptée par le gouvernement impérial ;
elle n'a pas été condamnée par MM. Henry G. Thomson et
LaRue. Malgré ce qu'en dit M. Masson, ces ingénieurs ne
pouvaient être tons des ignorants et des hommes de mauvaise
foi, et tous achetés.
La rive nord n'a été recommandée par MM. Mills, Wright
et Philpotts que pour des raisons militaires ; et elle n'a été
favorisée par M. Casey que parce qu'il était soldé par MM.
Harwood et Simpson.
Le canal de Beauharnois a reçu l'approbation tacite du
Comité Spécial et l'assentiment formel de l'Assemblée Légis-
lative, qui vota Us sommes nécessaires pour sa construction.
M. Lanthier affirme que l'histoire du canal de Beauhar-
nois forme une des pages les plus sales de notre histoire par-
lementaire. Au nom des Moffat, des Bouthillier, des McNab,
des Berlhelot, des Taché, des Papineau, des DeWitt, des
Taschereau, des Viger, des Smith, des Hincks, des Aylvvin,
des Baldwin, des Quesnel et de taut d'autres députés intè-
gres et honorables qui composaient l'assemblée législative
d'alors, je demande au député actuel de Soulanges de prouver
la grave accusation qu'il porte contre le caractère des repré-
sentants du peuple.
Que faut-il donc de plus pour convaincre le lecteur
désintéressé et impartial que les objections que l'on soulève
aujourd'hui contre l'élargissement du canal de Beauharnois^
n'existent que dans l'esprit de personnes plus intéressées au
20
F.A 01 F.STION lil «ANAl. [>!•: HK \l MA llNnlS.
I
y.rogiès (onimcicial ilos Casradcs, des Cidres et du (îôleau et
des canipaf,Mies enviroiinaiiU^s ({ii'à la prospérité du pays on
général ? En présen«'e de celte autorité de l'histoire, plus
forte que toutes les suppositions du raisonnenieut, t;onimeiit
se fait-il (jue la Minerve^ la GuzcUe et «|uel(|ues autres jour-
luiux à leur suite, entraîné» saus aucun doute )iar le jtoids
de l'exemple, aient épousé une rause ronibattue pnr leurs
précéco^Jseurs, et cela saus attendre (jue le rapport d'une
nouvelle exploration leur ait donné au moins un st'mldant
de raison.
lU.
LA S\ISON DK NAVICATION KST PLI.S LONdUK l'Ail I.K Si;n.
La route Stevenson a été choisie à cause de sa supériorité
sur tontes les autres lignes, tant an point de vue de la navi-
,u;ation et du commerce que de l'économie. N'ayant «jue H]-
milles, elle est j)lns courte qu'aucune autre. Ce tait est incon-
testable : il est admis par tons les ingénieurs, M. Casey lui-
même. Le tableau suivant indique la lou,G:enr de eha(iu<»
rmite.
milles
lloute parterre et tm plein lleuve on Houle Mills.... 14,54
Honte ])ar terre au nord le lon^ du lleuve l-i/)-?
lloute Harwood 15. i
Route Stevenson ou du canal de lieauhai-nois ' •• |
Honte Haird on par la|l»i\M''re St Louis !5.(Î0
Non seulement la distance est moindre, mais encore |,-i na-
vigation par le canal de lieauharnois, ayant moins d'éclu-
sage, est plus rapide qu'elle ne le serait an noi-d. FI est re-
connu que la route Mills est impraticable (vu lo courant et
qu'il n'y a pas assez deau dans le ravin do la Pointe au
Moulin), et qu'un canal -;;u Nord devi-ait être entièrement
lait par terre le long du lleuve. Alors ou trouvera ce nom-
bre d'écluses :
nt
r.\ SAISON DE NAVIGATION EST PMJS LON(;iIE PAR LE Sl'D. 21
Kcliis<^s
Canal de lieaulianiois 9
Route par terre au norl le long du fleuve — 10
Route Harwood 11
Roule Mills 9
Route Baird 9
Malgré les contradit tious de MM. Lanthier, Ilarvvood ot
Masson, le canal de Beauhainois ofTre une saison de navi-
gation plus longue qu'un canal au nord, parce que la glace
prend plus tôt et part plus tard dans la baie d'eau calme et
l)asse qui existe au pied des Cascades. C'est ce qui a été
<onslaté non pas par des habitants de St. Zotique qui deman-
dent tous à grands cris la construction du canal des Cèdres,
mais par des étrangers non moins familiers avec les lieux.
L'afïidavit circonstancié de M. Monarque, de Lachine, le té-
moignage de M. D'aoust, de Montréal, natif de l'Ile Perrot,
de M. Ouellette, de Lachine, l'un de nos plus anciens pilotes,
de M. J. 13. Auger, président d'une puisi»ante compagnie de
transport et l'un de nos navigateurs les plus expérimen-
tés et les plus intéressés à l'amélioration des canaux, (qui ont
été publiés dans La Minerve^) défient les contradictions et les dé-
négations de nos adversaires.
M. Lanthier observe à ce sujet : " Ce gros fait aurait été
signalé, s'il avait été fondé, avec beaucoup de force, devant un
Comité où tout fut mis en œuvre pour déprécier la rive nord."
L'honorable député me permettra d'attn'cr son attention sur
les lignes suivantes que je lis dans les pièces qui font partie
du "long document " qu'il dit avoir examiné avec soin.
A la question 83, devant le Comité Spécial : — " Quelle peut
être la différence entre la rive nord et la rive sud à l'égard
de la glace ? L'un des témoins, M. DeWitt, disait : " that the
navigation is open two or three weeks longer, on the Beauhar-
nois side in the fall, and opens two or three weeks earlier in
the spring." Ce fait fut aussi établi par MM. Charles Manuel,
Pierre Leduc, Charles LaRocque et autres.
Dans un état comparatif des avantages et desdésavantage.s
des doux rives, à la date du 10 Octobre 1842, M. Keefer affirme
mmamMmmmm
n
LA QUESTION DU CANAL DE BEAUIÎfcRXOIS,
t'
que le canal (\(i la l'ive sud " pourra être navigué deux ou
trois semaines do^plus par saison que celui de la rive nord ''
It can le navifjaUd two or Ihrcc ivceks more cvenj season Ihan
ihe one on ihc norlh side. Dans son rappoil, à la dalo du 17
février de la même année, le même ingénieur, parlant de la
rive sud, s'exprime ainsi : '' La ligne est continue, éloignée
du fleuve et libre des obstacles causés par la glace et les eaux
hautes " The Une is continuons and away from ihc river ^ free
from thc disturbing causes of ice and hujh water.
Que dit M. Mills lui-même, sur ce point important? ''Il
" est généralement admis, dit-il, que le St. Laurent est ouvert
" deux ou trois semaines plus tôt le printemps et plus tard
''l'automne que l'Ottawa, le St. Laurent traversant une lati-
" tude plus au sud." // is generalhj arjreed that the St. Laicrencc
is open 2 or 3 wccks earlicr in spring and later in [ail ihan the
Ottawa^ tho St. Lawrence passing through a more southern lati-
tude.
M. Masson, qui, j'oubliais de le dire, n'est contre le canal
de Beauharnois que[depuis qu'il a transporté ses pénates de
St. Anicetau Coteau, demande à M. Govvley s'il ignore que non
seulement l'automne,*," mais toujours à chaque printemps, la
" navigation est retardée de plusieurs jours, pour ne pas dire
" de trois semaines comme il le dit, par cet amas considérable
" de glaces épaisses, " qui, ajoute M. Masson, s'amon cèlent
dans la baie de Valleyfield.
M. Masson ajoute : " Est-ce que M. Cowley ignore encore
" que souvent le Département des Travaux Publics a été forcé,
" pour hâter l'ouverture de la navigation, de faire sauter et
" briser les glaces de celte baie au moyen de la poudre ou
^ de la glycérine, et qu'aussi des béliers, battering rams., y
" ont été employés au moyen de la vapeur, parce que la
" poudre ne réussissait pas toujours. Si M. Cowley ne veut
" pas m'en croire, qu'il s'adresse à notre digne ingénieur en
" chef, M. Page. Il en aura des nouvelles. " Voilà certes
dji nouveau, et chose r<?marquable, ces assertions sont sup-
portées d'alTidavits.
LA SAISON DE NAVIGATION EST PLUS LONGUE PAR LE SUD.
23
La }fincn'e observait il y a déjà quelques jours, que
rentrée du canal de Fieaiîliarnois était dana^ereuse à cause
dos S''Os vents qui y souillent du Lac St. Fran(;ois. Au-
jourd'hui, suivant M. Masson, l'eau y est si calme que la
débâcle ne s'y fait qu'en plein été pour ainsi dire, et encore,
par le moyen des engins de la science. Je suis autorisé à
dire par des personnes très respectacles de la localité, (jui
ont été témoins de l'ouverture du canal de lianharnois de-
puis 1846 jusqu'aujourd'hui, que M. Masson a été mal infor-
mé. De plus, j'ai moi même été aux informations, non pas
auprès de M. Page qui est trop éloigné, mais auprès d'une
p ' sonne aussi bien renseignée et aussi digne de foi, ol elle
m'a appris qu'une fois, et une fois seulement, en 18G1, le Dé-
partement envoya le 21 avril de la poudre à Valleyfield
dans le but de hâter la débâcle (jui retardait de quelques
jours, mais qui se fit dans une seule nuit avant son arrivée à
Valleyneld.
Enfin, l'état comparatif de l'ouverture des deux canaux qui
r.voisinent celui de Beauharnois suffira pour faire voir ce
que valent les affidavits qu'a publiés M. Lanthier.
ou
V
OUVERTURE DES CANAUX.
Lachine.
Beauharnois.
Cornwall.
1846—
Ma
i 6
Avril
16
Avril 20
1847
((
5
Mai
5
Mai 1
1848
Avril 24
Avril
12
Avril 7
1849
-((
21
u
19
'^ / 7
1850
u
22
u
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" 20
1851
(t
22
i.
25
" 25
1852
Mai
7
Mai
Mai 1
1853
a
20
Avril
29
Avril 29
1854
u
13
Mai
1
" 30
1855
a
l
((
l
'' 30
1856
u
1
u
1
" 28
1857^
(;
4
((
2
Mai 1
1858
Avril
25
Avril
56
Avril 26
1859
a
21
c.
19
" 20
24
LA QUESTION Dl' CANAL DE BE VIHARNOIS,
lAirhinr.
fkauharnois.
CornwalL
1860-
- Avril
20
Avril
10
Avril 21
186t
u
24
u
24
" 24
1862
Mai
4
((
30
Mai 1
186:î
a
4
Mai
'^ 4
186i
Avril
25
» Avril
24
Avril 27
1865
Mai
1
(.
25
" 26
1866
a.
')
a
30
" 30
1867
cî
1
tC
29
Mai 1
1868
Avril
27
i(
27
Avril 27
1869
Mai
3
Mai
3
Mai 3
1870
Avril
29
Avril
28
Avril 28
1871
(c
24
((
19
" 20
1872
Mai
1
Mai
1
Mai 1
Ces chiffres sont plus éloquenU que les paroles de MM.
Lanthier el Massou, plus concluants que lesaffîdavits de leurs
amis du comté. Ils démontrent jusqu'à, l'évidence même,
que le canal de Beauharnois, loin d'être en retard des autres,
les devance en moyenne de plusieurs jours, et que toutes
les assertions contraires, faites soit dans des correspondances
ou des affidavits, ne sont que de pures suppositions que l'in-
térêt seul peut inventer.
Comparée avec le canal d(\ Lachine, la clôture du canal de
Beauharnois paraît être en retard do quelques jours. Mais si
l'on considère que l«; canal de Lachine est constamment sil-
lonné par les vapeurs et les vaisseaux d'Ottawa et plusieurs
autres qui ne se rendent pas au canal de Boauharnois, 41,938
voyages, dont 0,393 pnr des steamers, ayant été fait dans le
canal de Lachine depuis l'année 1859 jusqu'à celle de 1866,
inclusivement, contre 30, 449 dans celui de Beauharnois ; qu'il
estplus courtd'environ trois milles ; qu'il n'a que cinq écluses,
dont les doux premières en bas ont 10 pieds d'eau sur les
seuils ; que son cours est plus rapide ; qu'enfin les nombreu-
ses usines et manufactures, qui s'alimentent à même son
eau, ont pour effet de la tenir dans un mouvement conrtnuel
et par \h môme d'en retarder la congélation, on peut dire
que lorsque le canal de Beauharnois sera élargi et parcouru
i:,'
LA SAISO.V DK NAVIOATION EST PLUS LONiVUE PAU LE SUD. 25
comme le canal de Ijachine, si clôtnie pourra être fixée à la
m^me époque.
Pour riulelligeiicr3 des chitfres (jui suivent, il faut encore
observer que le canal de Lacliine est fermé le pins tard possi-
ble, afin de permettre aux nombreux vapeurs, qui font le
service d'en bas du fleuve et des environs de Montréal, de
prendre leurs quartiers d'iiiver dans le bassin du canal.
CLOTURE DES CANAUX.
Années.
Lach
ine.
9
13
11
10
10
10
2
2
28
3
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1
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5
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0
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13
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10
0
1
Beau-
harnois.
Cor
W.1
n-
dl.
Wil-
liams-
burg.
Ste.
Anne.
1846
Dec.
do
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Nov.
Dec.
Nov.
Dec.
Nov.
Dec.
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Nov. 29
1847
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Dec. 1
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do 6
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do 10
do 10
Nov. 30
Dec. 7
do 10
do 13
do 11
do (5
do 5
do 3
do 10
do 6
do 29
1848
do 30
1849
Dec. 6
1850
do 5
1851
Nov. 24
1852
Dec. 15
1853
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1855
Nov. 28
Dec. 2
Nov. 27
18-A)
1857
1858
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Nov. 29
1850
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do 2
1802
do 2
1803
do 5
1804
1805
do 1
do 5
1800
do 6
1807
1808
do 3
Nov. 27
1809
do 2 1
1870
do 30
1871
do 7
1872
Il;
26
LA QUESTION DU CANAL DE BEAUHARNOIS.
Les risques de la navigation, à compter du 25 novembre,
sont en général si grands que Ton peut dire que ces chiffres
démontrent que le canal de Beauliarnois est ouvert au com-
merce l'automne, aussi longtemps que les canaux de Lacliine
et de WilliamsLurg.
Mais, je suppose pour un instant que la clôture du canal de
Beauharnois, après son élargissement, ait lieu quelques jours
plus tard que le canal de Lacliine. Doit-on pour cette rai-
son le condamner et lui préférer un canal sur la rive nord,
dont la sortie dans les eaux basses et calmes des Cascades
retardera la navigation en automne comme en printemps
bien davantage que par Beauliarnois.
M. Lanthier pourra peut-être expliquer comment il se ''ait
que recluse de Ste. Anne qui n'a qu'un 1/8 de mille et se trou-
ve au pied d'un courant assez fort, est fermée plus tôt que tous
les canaux du St. Laurent, fait qui est établi au-delà de ',out
doute par l'état ci-dessus.
M. Lanthier demande de lui dire '^ pourquoi le canal de
" Beauharnois a perdu, depuis la saison 1846 jusqu'à la sai-
" son 1867, cent soixante et quatorze jours de fonctionne-
" ment en prenant pour point do comparaison, le fonclionnc-
" ment du canal de Cornwall, durant le même temps. " En
supposant ces chiffres exacts, la réponse à cette question
n'est pas difficile. Le canal do Cornwall est dans des con-
ditions de climat et d'existence l)ien différentes de celles du
canal de Beauharnois. Placé plus à l'ouest, il est ouvert à
la navigation plus tard que le canal do Beauharnois et le
canal de Lacliine. Ce résultat, constaté par les chiffres, est
«încore dû aux dimensions du canal de Cornwall. Ce canal
n'a que 7 écluses contre 1) qu'a le canal do Boauharnois ; ces
écluses ont 200 x 55 pieds, contre 200 x 45 pieds ciu'ont celles
du canal de Beauharnois ; sa largeur au fond, est de 100
pieds, '(>t à la sur'';ice 150 pieJs, contre 80 et 120 pieds qu'a le
canal de Beauliarnois.
11 sulîil do faire million de ces détails pour reconnaître
LA SAISON DE NAVIGATION EST PLUS LONGUE PAR LE SUD.
27
les avantages du canal de Gornwall, tant contre les accidents
que pour la navigation, non seulement sur oelui de Beau-
harnois, mais encore sur tous les autres canaux du St. Lau-
rent, celui de Welland excepté. C'^la est si vrai que même
les canaux de Williamsburg, qui se trouvent à quelques
milles plus haut, mais qui n'ont pas ses dimensions, n'offrent
pas le même temps de fonctionnement.
M. Lanthier sera probablement d'avis que ma réponse à sa
question n'est pas satisfaisante. Alors, dans l'intérêt du pu-
blic, je me permettrai de lui faire une ou deux questions :
1o. Pourquoi le canal de Lachine, qui est plus rapide et a
trois milles de moins que celui de Boauharnois ou de Gorn-
wall, a-t il perdu depuis 18iG jusqu'à I8G7, cent soixante-et-
douze jours do fonctionnement, en prenant pour point de
comparaison le fonctionnement du canal de Gornwall ?
2o. Gombien de jours le futur canal des Gèdres perdra-t-il
de fonctionncmiont en prenant pour point de comparaison
n'importe quel canal du St. Laurent ?
IV
L EAU DU CANAL DE nEAUHARNOIS.
le
l!'«
Les statistiques indiquant la hauteur de l'eau ^durant les
saisons où elle fut la plus basse sur le plancher do certaines
écluses des canaux de Lachine, Benuliarnois et Gornwall
([ue le Département des Travaux Publics a toujours choisies
pour point de comparaison, prouvent non-seulement que le
cana' do. Beauharnois est aussi efhraco que les deux autres,
mais encore qu'il e^t [lus fa('ile et jlus pro[tre à l'élargisse-
ment voulu.
L'état qui suit ne dorme [las la hauteur de l'eau sur les
buses inférieurs, p; roc (ju'oii y trouve toujours plus de 9
pieds d'eau.
2>î
LA QUESTION DU GANA!- DE «KAUHAHNOI;?.
HAUTEUR DE L KAU DES CANAUX.
HUSC SUPinUElIl.
Eau la nlus basse.
Vj
•
Lac
HINE.
Beauharnois.
Cou
NWALL.
-•4!
O
écl.
No. 5.
écluse No. 14.
écluse
No. 21.
<
^
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pieds, pouces.
pieds,
pouces.
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10 7
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Nov.
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Sept.
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Oct.
9
10
11 2
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Nov.
9
9
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1854
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9
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Nov.
9
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11 3
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Nov.
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Il :i
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1871
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• •
Nov.
8
10
11 0
• ■
• •
Parlant du niveau de l'eau en 1871 dans les canaux de La-
chine et de Beauharnois, l'honorable M. Langevin observe
que " le niveau de l'eau était si bas dans le canal de Lachine
'• qu'il a fallut tenir l'écluse de garde, ouverte pendant le
*' jour, jusiju'à la fin de la navigation pour laisser passer le
" plus d'eau possible afin d'alimenter le canal et les moulins ".
D'après le rapport de l'honorable Ministre, il paraîtrait que
le canal dcf Beauharuois a eu durant la môme saison toute
l'eau nécessaire ; car, dil-il, " ce canal a fonctionné efiicace-
" ment durant toute la saison de la navigation, malgré le peu
"de ])rofondeur d'eau qu'il y avait dans le St. Laurent."
Ce rapport est fondé sur colui de M. Sippell, notre digne in-
génieur surintendant, qui s'exprima dans des termes encore
plus précis. " Les eaux basses du fleuve, dit-il, n'ont nui en
" rien à ce canal (Heauharnois), car pendant toute rannéo, il
*' y a eu 9 pieds d'eau sur le plancher de ses écluses, excepté,
" cependant, à l'entrée inférieure, où il y avait un obskaole
*' que l'on a fait disparaître depuis."
V.
))
COUT DU CANAL DKS CKDRKS.
MM. liaiillnei' et. Masson nous disent; .[ne ]<> canal de Beaii-
]iarnois a conté une somme fabulenso ; qu'il a fallut élcvrr
dos phares, construire des moles, des chaussées, des jetées en
t;rand nombre, afin d'en rendre l'accès et, le passage possi-
bles. Encore, disent-ils, les naufrages y sont nombreux et ils
concluent que tous ces faits démontrent ({ue le choix de la
rive sud eu 18'i"2 a été une grande faute.
Mn supposant pour un instant que le tableau (lu'ils fon
des diiricultés de la construction de l'ouvi'age et de son fonc-
lionnement no soit pas surchargé, suflit-il pour engager le
pays à perdre le fruit de toutes ces dépenses et à euti-epren-
dre La construction d'un nouveau canal au nord, au lieu de
l'élargissement du canal actuel. Les sommes immenses,
dont parlent ces messieurs, ont été payé(!s ; c'est donc autant
(le moins ([ue la Puissance aura à rencontrer.
(les messitnu's ont la bonté d'offrir des consolations aux ha-
liilans d(i [ieauharnois. Ne vous alarmez pas, disent ils, nous
ne voulons pas fermer votre canal ; nous voulons le con-
server pour le petit commerce. Mais si l'entrée à Valleyheld
est si désastreuse à la navigation, si elle est cause de tant de
naufrages et même de pertes de vie, comment pouvez-vous
(Ml reconnnauder l'usige poui- les plu.s faibles navires. Voilà
bi plus évidente do^i incousé(]uences et la preuve paljKible de
bi faussselé des objections de nos adversaires.
Mt encoi'c, quel a été en vérité le coût du canal de lieau-
liarnois? [.«• 1er juillet 18117, il coûtait Si,<)l I,i2'».ll, et dans
cette 3omm(^ étaient comprises S2'2.783 if), jiour la construc-
tion de chausées ou (/cnns à VallevfUeld et à l'Ile aux Chats,
et $-254,H07.3l pour les dommages causés par l'innondation
des terres d'ilimgry Baie. A la même époque, 1er juillet
1807, le canal de liachinc coûtait $2,587,552.85; celui de
c:ornwall,$l,l)33J52.(]9 ; et ceux de Williamsburg, $1,320,605.
5'», Tous ces canaux ont été construits à peu près dans le
m:'
1^
30 LA QUESTION DU CANAL DE BEAUHARNOIÏ!'.
même temps, et à part ceux de Lacliine et de WilliarnsLurg,
ils ont rencontré presque les mômes difficultés. Ceux de
Willamsburg, ont été singulièrement favorisés parles immen-
ses [avantages que présentait la rive du fleuve, et c'est ce
qui explique le chiffre comparativement moins élevé du
coût de leur construction.
MM. Lanthier et Masson, qui ont tant de choses à dire et à
contredire dès qu'il s'agit du canal de Boauharnois, se sont
bien donné garde de nous parler du coût probable de leur
canal des Cèdres. C'est un point qui vaut pourtant la peine
d'être examiné et sur lequel ces MM. auraient dû éclairer le
public. Je ne suis pas ingénieur ; je n'ai pas même accès à
la bibliothèque du Parlement, ni au bureau des ingénieurs
du Département des Travaux Publics ; je trouve néanmoins
dans le long document dont parle M. Lanthier, des estimés
qui méritentj'attention publique.
CANAL DES CÈDRES.
(Coût probable de sa conshmction d'après des estimés faits au-delà
de 30 ans passes).
Estimé de M. Mills.— 1833.
Route Mills, à part l'achat du terrain et sans le
boisage de la côte des ravins £235,782
Route par terre , 324,943
Route Harwood 442,703
Estimé de M. Keefer,
Route Mills, estimé de 1841 255,900
" " ''• 1842 354,490
N. B. — M. Killaly/lisait devant le Comité Spécial, en 1842,
que l'estimé de 18il][n'avait été mis devant la Chambre d'As-
semblée qu'avec l'entente expresse que le canal serait fait au
fiud. Go fut sans doute pour cette raisons que M. Keefer
mentionna dans une note au bas que le canal au sud coûte
ràit £50,000 de moins.
Estimé du Colonel Phillpotts, 1839.
Route Mills, à part le coût du boisage de la côte le
long des deux ravint: £415,900
COUT DL' CANAL DES CÈDRES. 31
Estimé de M. David Thompson, 184-2.
Route Mills £i 15.553
Estimé de l'IIox. M. Killaly, 1842.
Route Mills £320,838
Ces chiffres contitiiiient plus dlnformatious sur les pré-
tendus avantages de la rive nord que tout ce que peuvent en
dire MM. Lanthier et Masson. La moyenne de ces estimés
est qu'en 1842, le canal des Cèdres aurait coûté, par la route
Mills près de £400,000 et un quart de plus par la route par
terre le long- du lleuve. Aujourd'hui (jue tout est si cher,
que le bois est éloigné, la main d'œuvre hors de prix, près
du triple de ce qu'elle était il y a 30 ans, que les gages des
hommes de métier ont plus que triplé, et le prix du fer et
des autres matériaux en général presque donblé, l'on peut
calculer, sans craindre de se tromper, que la Puissance no
pourra se rendre agréable au député de Boulanges et à ses
électeurs qu'en dépensant au delà de $4,000,000, somme
qui est plus q>ie suffisante, d'après le rapport de la com-
mission de 1870, pour élargir tous les canaux du St. Lau-
rent (celui de Welland excepté) et améliorer la navigation
des rapides.
On dit que l'entrée du canal de Beauharnois est de roc solide.
D'après les rapports des ingénieurs qui ont exploré les lieux
jusqu'aujourd'hui, le fond de cette entrée depuis la tète du ca-
nal jusqu'à la Grosse Pointe est de glaise et de cailloux, ou
pour me servir de l'expression de M. Keefer, clay irith a fcw
bouldcr stoncs^ qu'il serait facile de faire disparaître.
VI.
DIFFICULTÉS DE LA CONSTRUCTION d'l'N CANAL AU NOllD
Et lorsque l'on examine la longueur d'un canal sur la rive
nord et les difficultés considérables de sa constrution, l'esti-
raationde ces ingénieurs paraît raisonnable et modéi'ée.
3->
LA (^)IEST10N iJi: CANAL UK HKaIUAUNOIS
Je n'ai pas rinteulion d'eiUrer dans le (l«Hail do ces difîî-
cultés. On les trouve lotîtes minuliensomont (lévelopp«'^es «'t
soigneusement raisonnées dans les pièc^es qui accompagnent
le rapport du Comité Spécial, en 1842. lime faudrait plu-
sieurs paj^es pour mettre devant les yeux tlu le«'teur les
opinions de Ions les in.^énicurs sur cette partie du sujet, et
toutes intéressantes «ju'elles soient, je ne puis abuser de sa '
pal ience jusqu'à ce point. Quil me sutnse de dire que cesdii-
iir.ultés consiïîtcMit principalement dans la nature X)ai'ticnliére
du sol, qui est de glaise et de sable mouvant, dans le creusaj.;e
des ravins et la rapidité de leurs courants, dans le boisage de
la côte, lacoiistruclion des jetées et des cbemins de hàlage,
celle des aqueducs aux rivières Ronge, à do Tlsle et à ia
(iraisse, renlévement du roc au Coteau et au pied des Cas-
cades, la dittérence du niveau de l'eau entre le Lac St. Frnn
«;ois et le Lac St. ï.,ouis, qui est pl\is élevé du i-ôté nord que
•lu côté sud, eli'.. etc.
Mais ce «lui rend i'int'ériorilé de la iiv«' nord encore plus
sensible, c'est que M. Mills est lui-même d'avis qu'il est iires-
(jue impossible de consirnire un caual le long des ravin? ou
sur le haut de la cote.
'• V.w haut des Cèdres, dit il, la côte «lu tleuve a de vingt à
" trente pieds de hautcnr ; elle se compose de glaise et de lils
" de sable qui s'atVaissent rré([nemment eu grandes (luantités,
'• <'e qui prouve combien serait destructive la construction
'• d'un canal le long on près de cette côte, ou même sur soiî
" sommet. Ku bas des Cèdres, il serait encor»» impossible d»>
construiie, à des Trais raisonnables, un canal sur la côte du
tleuve ou au pied, paice que les éboulemenis y soûl troj>
fréquents et cousidérabes."
S(Ui ami. M. Wright, observt» aussi '■ qiu) les rives au nord
sont formées de glaise et de lerre grasse, couverte de sable
"■ mouvant, qui occasionnent tous les ans de nombreux ébou-
" lement. Ihi canal, ajoute-il, construit dans nn pareil ler-
" rain, serait dans \m grand danger dès ([u'il serait tant soit
" peu près du fleuve. '
DIFFICULTÉS DE LA CONSTHUCTION d'UN CANAL AU NORD.
33
M. Gasey dit aussi que le curage d'un canal i)ar terre au
nord serait dix fois plus considérable que celui d'un canal par
les ravins.
Cette particularité du sol a été une des principales raisons
qui ont engagé MM. Mills et Wright, à recommander l'usage
des deux ravins en plein fleuve.
Cependant le canal parles ravins ne rencontre pas les
exigences du commerce. M. Casey, d'accord sur ce point
avec MM. Mills et Wright, nous informe lui aussi que ce
canal is a steamboat canal MM. Keefer, Baird et Thompson
en disent autant. Il n'y aucun doute que le commerce de
la Puissance et celui des Etats-Unis, demandent des canaux
ouverts à la navigation des barges et des shooners comme à
celle des steamers et des propulseurs. Si nos adversaires
doutent du fait, ils peuvent consulter l'appendice du rapport
de la Commission des Canaux de 1870.
VII.
LE COTE MILITAIRE DE LA QUESTION.
Un mot maintenant de l'objection contre le canal d(î Beau
harnois basée sur des considérations militaires. J'aiint; à
croire que MM. Lanthier et Masson, même le patriotique Dr.
Fortier, ne :jréten(lront pas qu'ils sont plus naiionnaux et
dévoués à la Couronne Anglaise que l'était le Gouverneur-
Général, Sir Charles Bagot. Voici donc ce qu'il répondait
aux loyaux habitants de Soulanges, ayant M. Simpson en
tête, qui représentaient à So^n Excellence que le canal do
Beauharnois était une énorme bévue au point de vue mili-
taire.
" Supposons, le cas d'une invasion de la part des Etafs-
'• Unis, par le Lac Champlain, on devra rencontrer l'ennemi
" sur le côté sud du St. Laurent. Toute armée qui pourra
. " forcer la troupe de Sa Majesté à traverser le fleuve, aura
" peu de difïiculté à s'emparer de Montréal, qui est sans •
3
34
LA QUESTION DU CANAL DE BEAUHARNOIS.
i
'' défense. Mais, dans ce cas, le canal de Beaiiharnois ne don-
" nerait à l'ennemi aucun avantage, ni anciuie facilité quel-
"conqno. Il ne s'en servirait pas pour descendre des troupes
" ou des munitions de guerre ; car il les ferait descendre par
" les rapides avec beaucoup plus d'aise et de vitesse. Il ne
" s'en servirait pas pour l'aire monter des vaisseaux, parce
" qu'il serait beaucoup plus facile de communiquer avec les
" Etats par le Richelieu et le Lac Champlain. Ce canal ne
'' pourrait non plus gêner la communication entre le Haut et
" le Bas-Canada, parce qu'elle est assurée par l'Ottawa et le
" canal Rideau, qui en cas de guerre, seront toujours la
" voie de transport. Il serait tout au plus exposé, s'il était
" pris, à être endommagé ou détruit ; mais eu supposant, ce
" qui n'est pas probable, que l'armée anglaise soit chassée
" de la rive sud du St Laurent, les canaux qui se trouvent
" sur la rive nord ne seraient guère mieux protégés ; ils se-
" raient, bien entendu, le point d'attaque, et il serait impossi-
" ble de les défendre contre une force qui aurait été assez con-
'' sidérable pour repousser les troupes anglaises au-delà de la
" frontière." D'ailleurs, c'est un fait trop connu du public
— que le canal de Gornwalest à la portée même du fusil amé-
ricain à plusieurs endroits, surtout aux îles Barnhart etChim-
ney — pour supposer un instant qu'en cas de guerre, les ca-
naux du St Laurent, celai des Cèdres en particulier, seraient
quelqu' utilité.
Vin.
CONCLUSION.
Pour résumer cette correspondaïK'e, toute la question sem-
ble être de savoir si l'élargissement du canal de Beauharnois
et le creusage de l'entrée à Valleyfield coûteront moins cher
qu'un nouveau canal au nord et d<.' combien ? Et dussent-
ils coûter davantage, l'on devra, avant d'adopter la rive nord
s'assurer que la saison de la navigation par celle ci ne sera
pas plus courte que par la rive sud, à raison de l'Ottawa et
de la situation particulière des lieux au pied des Cascades,
N
CONCLUSION.
35
Ce caîciil ne peut être fait que par des ingénieurs compétents
et désintéressés, après des explorations sciencifiques des deux
rives.
A la réquisition de M, Lanthier, — car il nous informe lui-
même que '^ la législature ayant às'occui)er, durant ce par-
" lement de l'amélioration de la navigation sur le St. Laurent,
" il a saisi cette occasion pour engager l'Exécutif et la légis-
" lature à réparer l'erreur de 1842," — le gouvernement de la
Puissance ordonna l'automne dernier une nouvelle explora-
tion ; celle du lac St. François fut confiée à M. Crawford, et
celle de la rive nord à M. Baillargé, assisté de M. Farigénea.
3a-
et
es.
M. Harwood nous dit que le rapport de M. Baillargé sera
honnêlc et désintéressé. M. Lanthier considère que je l'ai
soupçonné d'être acheté. Ni l'une ni l'autre de ces assertions
n'est fondée. Que M. Baillargé soit honnête homme, c'est ce
que personne ne niera ; qu'il soit acheté, personne ne le croira
non plus ; mais qu'il soit désintéressé, je le nie. J'ai avancé
que M. Baillargé était intéressé, comme domicilié aux Cè-
dres, y ayant des intérêts de propriété et de iamille, et Tac-
cusation n'a été démentie par personne. Le désintéresse-
ment de M. Baillargé est tel que M. Harwood est même en
position d'annoncer d'avance, comme il le fit dans sa lettre
publiée dans la Minerve du 27 Mars, que son rapport " sera
'' soumis sous peu à la Chambre, et là nous verrons qiCil s'ac-
" corde avec celui de MM. Mills et Cascij.''' Le pays, pas plus que
le comté de Beauharnois, ne peut accepter la décision d'une
cause aussi importante par un tel juge. Chez toutes Ihs na
tions civilisées, on permet de récuser un expert pour cause
d'intérêt ; les juges des plus hautes cours ne peuvent juger
les matières qui les intéressent, eux, leurs femmes, leurs
enfants, ou même leurs parents au degré de cousin-germain ;
et l'on ne nous permettra pas de récuser un expert public
pour raison d'intérêt personnel, sans parler de celui de tous
ses cousins et de ses cousines ? Une telle prétention est trop
monstrueuse, trop dangereuse dans ses conséquences pour
recevoir l'approbation du public intelligent et impartial.
36
LA QUESTION DU CANA.L DE BEAUHARNOIS.
C'est surtout lorsqu'il s'agit de dépenser les deniers du
peuple et d'améliorations publiqui3s aussi considérables que
celles de l'élargissement d'un grand canal en bon état de
fonctionnement ou de la construction d'un nouveau canal à
sa place, qu'il faut que le moindre soupçon de servir des
intérêts privés ne puisse pas même exister. Si donc le creu-
sage de la Baie de Valleyfield présente des difficultés plus
•graves que celle de la construction du canal des Cèdres, il
faut que ce point soit établi par des ingénieurs parfaitement
étrangers aux influences de localité. Le pays a trop con-
fiance dans le patriotisme des membres du gouvernement
actuel et dans l'intelligence de son Parlement, pour supposer
un instant que le rapport de M. Baillargé sera adopté par
l'un ou l'autre.
Que l'on confie l'exploration des lieux à des mains étran-
gères, le résultat sera, je ne crains pas de le dire, ce qu'il a
toujours été, que la rive sud est la meilleure, tant au point
de vue de l'économie que de la navigation et du commerce.
Comme le disait M. Killaly, devant le Comité Spécial en
1842, et avec connaissance de cause : " Je suis convaincu
" que quand bieu même on ferait faire deux fois plus d'explo-
" rations, on ne pourrait arriver à aucune autre conclusion
" que la ligne du canal sur lo côte iHid est de beaucoup supé-
*' rieure et plus efficace qu'au; atie autre sur le côté nord. "
Avant qu'il puisse être sérieusement question de faire le
canal des Cèdres^ il faut attendre que le trafic exige une dou-
ble rangée de canaux le long du St. Laurent, besoin qui se
fera sentir avant longtemps. Encore, alors, il ne sera pas
sans intérêt d'examiner si un canal par la route Baird ou la
rivière St. Louis, d'Hungray Bay à la ville de Beauharnois,
ne serait pas plus avantageux qu'un canal sur la rive nord.
D. GIROUARD.
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