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Full text of "Défense du mandement de Mgr. l'évêque de Montréal [microforme] : en date du 24 octobre 1837"

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1.6 


Photographie 

Sdenœs 

Corporation 


23  WIST  MAIN  STMiT 

WHSTM.N.Y.  14510 

(716)  •72-4S03 


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CIHM/ICMH 

Microfiche 

Séries. 


CIHM/ICMH 
Collection  de 
microfiches. 


Canadian  Institute  for  Historical  Microreproductions  /  Institut  cdnadien  de  microreproductions  historiques 


Technical  and  Bibliographie  Notes/Notes  techniques  et  bibiiogre^jhiques 


The  institute  has  attempted  to  obtain  the  best 
original  copy  available  for  ffilmiing.  Features  of  this 
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the  usuai  method  of  filming,  are  checiced  below. 


D 


D 


D 
D 
□ 


Coloured  covers/ 
Couverture  de  couleur 


I      I    Covers  damaged/ 


Couverture  endommagée 


Covers  restored  and/or  laminated/ 
Couverture  restaurée  et/ou  peiiiculée 


□    Cover  title  missing/ 
Le  titre  de  couverture  manque 

I      I    Coloured  maps/ 


D 


Cartes  géographiques  en  couleur 


Coloured  init  (i.e.  other  than  biue  or  black)/ 
Encre  de  couleur  (i.e.  autre  que  bleue  ou  noire) 


Coloured  plates  and/or  illustrations/ 
Planches  et/ou  illustrations  en  couleur 


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hâve  been  omitted  from  filming/ 
il  se  peut  que  certaines  pages  blanches  ajoutées 
lors  d'une  restauration  apparaissent  dans  le  texte, 
mais,  lorsque  cela  était  possible,  ces  pages  n'ont 
pas  été  filmées. 

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Commentaires  supplémentaires,- 


L'Institut  a  microfilmé  le  meilleur  exemplaire 
qu'il  lui  a  été  possible  de  se  procurer.  Les  détails 
de  cet  exemplaire  qui  sont  peut-être  uniques  du 
point  de  vue  bibliographique,  qui  peuvent  modifier 
une  image  reproduite,  ou  qui  peuvent  exiger  une 
modification  dans  la  méthode  normale  de  filmage 
sont  indiqués  ci-dessous. 

□   Coloured  pages/ 
Pages  de  couleur 

□   Pages  damaged/ 
Pages  endommagées 

I      I   Pages  restored  and/or  laminated/ 


D 


Pages  restaurées  et/ou  pelliculées 

Pages  discoloured,  stained  or  foxei 
Pages  décolorées,  tachetées  ou  piquées 

Pages  detached/ 
Pages  détachées 

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I      I  Pages  detached/ 

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I — I  Only  édition  available/ 


Pages  wholly  or  partially  obscured  by  errata 
slips,  tissues,  etc..  hâve  been  refilmed  to 
ensure  the  best  possible  image/ 
Les  pages  totalement  ou  partiellement 
obscurcies  par  un  feuillet  d'errata,  une  pelure, 
etc.,  ont  été  filmées  à  nouveau  de  façon  à 
obtenir  la  meilleure  image  possible. 


This  item  is  fllmed  et  the  réduction  ratio  checked  below/ 

Ce  document  est  filmé  au  taux  de  réduction  indiqué  ci-dessous. 


10X 

14X 

18X 

22X 

26X 

aox 

y 

12X 


16X 


20X 


24X 


28X 


32X 


The  copy  filmod  hère  hes  been  reproduced  thenks 
to  the  generosity  of  : 

Library  of  the  Public 
Archives  of  Canada 


L'exemplaire  filmé  fut  reproduit  grâce  è  la 
générosité  de: 

La  bibliothèque  des  Archives 
publiques  du  Canada 


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Original  copies  in  printed  paper  covers  are  filmed 
beginning  with  the  front  cover  and  ending  on 
the  lest  page  with  a  printed  or  illustrated  impres- 
sion, or  the  back  cover  when  appropriate.  Ail 
other  original  copies  are  filmed  beginning  on  the 
first  page  with  a  printed  or  illustrated  impres- 
sion, and  ending  on  the  lest  page  with  a  printed 
or  illustrated  impression. 


The  lest  recorded  frame  on  each  microfiche 
shall  contain  the  symbol  — ^-  (meaning  "CON- 
TINUED"),  or  the  symbol  y  (meaning  "END"), 
whichever  applies. 


Les  images  suivantes  ont  été  reproduites  evec  le 
plus  grand  soin,  compte  tenu  de  la  condition  et 
de  la  netteté  de  l'exemplaire  filmé,  et  en 
conformité  avec  les  conditions  du  contrat  de 
filmage. 

Les  exemplaires  originaux  dont  la  couverture  en 
papier  est  imprimée  sont  filmés  en  commençant 
par  le  premier  plat  et  en  terminant  soit  par  la 
dernière  page  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustration,  soit  par  le  second 
plat,  selon  le  cas.  Tous  les  autres  exemplaires 
originsux  sont  filmés  en  commençant  par  la 
première  page  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustration  et  en  terminant  par 
la  dernière  page  qui  comporte  une  telle 
empreinte. 

Un  des  symboles  suivants  apparaîtra  sur  la 
dernière  imege  de  chaque  microfiche,  selon  le 
cas:  le  symbole  -^  signifie  "A  SUIVRE",  le 
symbole  ▼  signifie  "FIN". 


Maps,  plates,  charts,  etc.,  mey  be  filmed  at 
différent  réduction  ratios.  Those  too  large  to  be 
entirely  included  in  one  exposure  are  filmed 
beginning  in  the  upper  left  hand  corner,  left  to 
right  and  top  to  bottom,  as  many  frames  as 
required.  The  following  diagrams  illustrate  the 
method: 


Les  cartes,  planches,  tableaux,  etc.,  peuvent  être 
filmés  è  des  taux  de  réduction  différents. 
Lorsque  le  document  est  trop  grand  pour  être 
reproduit  en  un  seul  cliché,  il  est  filmé  è  partir 
de  l'engle  supérieur  gauche,  de  gauche  è  droite, 
et  de  haut  en  bas,  en  prenant  le  nombre 
d'images  nécessaire.  Les  diagrammes  suivants 
illustrent  la  méthode. 


1 

2 

3 

32X 


1 

2 

3 

4 

5 

6 

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DEFENSE    DU   MANDEINfENT 

,      DE  MGR.  L'ÉVÊQUE  DE  MONTRÉAL. 

\-    ,,'.      i,       EX   DATE   DU   24»    OCTOBRE    1837. 

l.:t-*-:^-'..    .'.   .  par    /'atii       ^^''"^ 


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D'après  les  diatribe»   Huxquelles   i>e  sont  livrât  rier. 
•  nièrement   los  journaux   Bui-Jisnnt  patriote»)  contre  lu  reli- 
gion ot  BCâ  miniaires,  on  pouvait  croire  qu'ils  s'élèveraient 
contre  le  Mandement  de  l'Ëvêque  de  Montréal,  qui  nç  leur 
laisse    aucun    fauk-fruyant,    aucune    échappatoirp,     pour 
Boiitenir  leurs   principes  d'anarf-liie,  et  continuer  en  même 
temps  à  se  dire  catholiques      I/Êvêque  ne  b'ei«t  pas  amu-^ë 
à  combattre    les  rêves  métaphysiques   de  l'Adresse   do-j 
Ftls  de   la  Liber/é,  ni  la  Déclaration  des  six  comté»  confé" 
deréSf   qui  ne  renfermant  que  des    avancés  sans  preuves, 
aussi  faciles  à   nier  qu'à   affirmer  :  mais  il  a   montré   en 
peu  de  motii  à  son  peuple  qu'il  li'est  permis  en  conscienco 
à  aucun  catholique  de  se  lévolter  contre  lo  gouvernement 
établi  en  ce  pays  ;  que  ce  n't^st   pas  là  sa  simple  opinion 
particuhèreiinats   aussi   le  jugement  du  St.  8iége,  joint  à 
celui  de  tout   le  corps  é|>iscopal  répandu  dans  l'univers  ; 
et  que  ce  jugement  en  fondé  sur  la  parole  de  Dieu,  tell», 
qu'entendue  et  interprétée  par  l'Église  enseignante.     D'où 
resuite  cette  conclusion     rigoureuse  contre  messieurs  les 
tigitateurs  :  ou  cesi^e^  de  vous  dire  catholiques,  ou  renon- 
cez aux  maximes  de  révolte  contre  le  gouvernement  civil, 
qtie  vous  avez  déjà  commencé  à  mettre  à  exécution — Par 
là  du  moins,  vous  ne  tromperez  plus  vos  compa'riotevi  moins 
instruits,  à  qui  plusieurs  ont  fuit   accroire   qu'd    b'agissqit 
de  comhattr>)     pour    notre    religion  contre  \w  Anginis  ; 
et  vo'is-ne  feindrez   plus   d'appartenir  à  une  religion  doot 
li\    plupart    d'entre    vou-j  avaient     déjà    abandonné     le» 
pratiques   les  plus  distinctives,  avant  de  vous  séparer  de  la 
doctrine  de  l'évèque  et  de  son  clergé.  Car  vot's  ne  siturie^ 
ttvoir  da  communion   avec    l'egli^ju     cadiulique  que  pm 


6  l'^.y^ 


votre  éxêque,  uni  de  doctrines  avec  It  Siège  Apostolique, 
et  par  lui  avec  les  évêquee  orthodoxes  répandus  eur  toute 
la  terre.  Si  donc  vous  rejetez  leurs  cnseignemerjs,  vou« 
nîêtes  pas  dans  l'église  ;  vous  ri'ôtes  plus  au  nombre  d© 
ees  enfans. 

Les  ladicaux  ont  senti  que  ce  coup  serait  mortel 
à  leur  parti,  à  cause  des  sentiments  religieux,  profondément 
enracinés  dans  les  cœurs  do  la  masse  du  peuple  :.  c'est  pour 
cela  qu'ils  ont  cherché  à  le  démoraliser,  et  à  lui  rendre 
8a  religion  odieuse,  en  lui  in^^pirant  du  mépris  pour  «es 
prêtres.  Ils  ont  traité  de  monieries  ses  pratiques  et  son 
culte  :  ils  ont  prêté  des  motifs  iutéiessés  et  sordides  aux 
ministres  de  la  religion,  quand  ilâ  les  ont  vu  prêcher  à 
leurs  ouailles  l'obéissance  à  la  loi,  que  les  biouillons 
avaient  dessein  de  renverser.  Les  prêtres  avaient  assez 
montré  leur  amour  pour  la  patrie,  par  l'encouragement 
constant  qu'ils  avaient  donné  à  l'éducation,  par  leurs 
aumônes  abondantes  versées  dans  le  sein  des  pauvres, 
par  tous  les  genres  d'établissepaens  utiles  qu'Us  ont  fuita 
ou  soutenus  à  la  gloire  do  leur  pays,  pour  que  les  révolu- 
tionnaires mêmes  aient  été  souvent  forcés  de  leur  rendre 
justice  sur  tous  ces  points.  Mais  la  suite  a  prouvé  qu'ils 
n'agissaient  ainsi  que  pour  flatter  le  clergé,  dans  Tespoir 
de  le  gagner  à  leur  parti,  en  se  donnant  eux-mêmes  pour 
des  hommes  religieux. 


Cependant  il  fallait  bien  du  moins  avoir  l'air  de 
répondre  au  Matidejnent  ;  et  comme  on  ne  [>ouvait  essayer 
même  à  effleurer  sa  doctrine,  fondée  sur  l'écriture  et  lu 
tradition  perpétuelle  de  l'église,  on  a  tâché  de  donner  ie 
change  au  peuple  en  lui  insinuant  que  la  question  de  la 
fidélité  ou  de  la  révolte  ne  regarde  pas  le  clergé  ;  que  lea 
principes  de  politique  no  tombent  point  sous  le  domaine 
de  la  religion  ;  que  h  s  pasteurs  n'aiment  pas  leurs  ouailleo, 
puisqu'il»  ne  b'unissent  pas  à  elles  dans  ce  qu'on  appelle 
la  cause  commune.  Quoi  !  ces  questions  ne  regardent 
pas  le  clergé  ?  Ett-ce  quo  les  prêtres  doivent  être  des 
ilotes  dann  leur  propre  pays  ?  est-ce  qu'ils  ne  forment 
pas  un  corps  éclairé,  capable  de  donner  une  opinion  pour 
le  moiLS  aussi  sensjée  que  celle  de  la  plupart  des  hommes 
qui  conduisent  les  masses?    eet-co  qu'un  curé,  dans  sa 


•^*S*Mi^»¥i«HMMmeMaMffmM 


5 

(laroisse)   u^eêt    pat  ordinairoment   piui  en  état,   par   aea 
connaituHancofi,     de    raisofiner     judicieusemont    sur    ht» 
matières   politiques,    que     la   plupart  des    Notaires,  des 
Médecins  ou  des  Marchands  de  campagne  ?    Où  est  donc 
cette  prétendue  liberté  de   penser,  de  parler,  d'imprimer, 
que  vous  vantez  si  souvent,  mais  que  vous  ne  voulez  que 
pour  vous  seuls  ?     Mais,  comment  ose-t-on    dire,    que  ce 
qui  fuit  dans  la  politique  la  base  de  la  société,  ne  concerne 
pa-^  la  morales  et  la  plus  haute   morale  ?     Ne  voit-on   pas 
évidemment  que,   comme  la  morale,  qui  n'a  d'autre  fon- 
dement solide  que  la  religion,   régie  les  devoirs   mutuels 
des  époux,  des  parens  envers  leurs  er.fans,  et  des  enfans 
envers  leurs  parents,     des   maîtres   à  l'égard     de     leurs 
serviteur?,   et  des  serviteurs  à  l'égard   de   leurs  maîtres  ; 
ainsi  doit-elle,  également  prescrire  les  obligations   récipro- 
ques des  autorités  politiques  avec  leurs  sujets,  bien  plus 
importantes  pour  le  bonheur  général  de  la  société  civile, 
que    les  devoirs  relatifs  do  quelques  particuliers  entr'eux  ? 
Quel  père  «'est  jamais  plaint  que   son  curé  se  mêlât  des 
affaires  de  son  ménage  et  de  sa  famille,  parce  qu'il  obligeait 
son  fils  à  l'obéissance  envers  ses  parens  ?     Mais,  sans  de 
longs    raisonnement)  la  question  est   décidée  par  le  fait. 
L'écriture   sainte,  expliquée  par  tous  les  pères  de  l'église, 
a  prescrit  très  au  lon^;   len  devoirs  des  sujets  à  l'égard  de 
leur  gouvernement  ;  elle  a  défendu  la  révolte,  sous  quelque 
prétexte  que  ce   soi',   contre    la  puii^sance   établie.     Or 
Dieu,   l'auteur   de  nos  livres   sacrés,  savait  apparemment 
ce  qui  est  de   sa   compétence  et   d«  sa  juridictien  :  donc 
nier  la  doctrine  enseignée  dans  le  Mandtmenty  d'après  les 
textes  les  plus  clairs  de  la  parole  de  Dieu,  c'est  renoncer, 
je  ne  dis  pas  au  catholicisme,   mais  encore  au    christi- 
anistnr,  puisque  c'est  rejeter  la  sainte  écriture. 

Les  prêtrei*,  dit-on,  ne  eont  pas  attachés  à  leur 
troupeau,  lorsqu'ils  le  contrarient  dans  ses  mesures,  ou 
plutôt  dans  les  attentats  de  ses  meneurs  contre  hi 
gouvernement. — Eh  !  c'est  précifeémerit  en  cela  qu'ils  lui 
montrent  un  attachement  sans  bornée,  puisqu'ils  aiment 
mieux  risquer  de  lui  déplaire,  que  de  manquer  à  l'avertir, 
quand  ils  le  voient  se  précipiter  dans  l'abyme.  N'eet-ce 
pHi«  lui  témoigner  un  amour  héroïque,  que  de  s'exposer  à 
l'animadversion  des  flatteurs  du  peuple,  pour  ne  pa9  lui 
cacher   la    vérité  %     Les   flatteurs    du  peuple   sont  bie 


autrement  «langprfux  que  les  flatteurs  dcirois,  parce  quM» 
ne  cajolent  la  multitude  que  ponr  la  tyiannifse»-  ensuite, 
«t  la  plonger  dans  fous  îea  malheurs  de  l'anarchie.  Qui 
no  fteni  qu'il  ^aut  mieux  avoir  un  tyran,  que  de  le.j  avoir 
par  centames  ?  Mais  qui  est-ce  qui  cont-cle  le  peuple  dan^ 
*cs  peineH  ;  qui  le  soulage  dans  ses  misères  ;  qui  le  nourrit 
ïte  la  parole  de  Dieu;  qui  lo  relève  de  ses  chutes, 
quand  il  est  dans  le  péché  ;  qui  le  fortifie  par  les  sacremens  ; 
qui  le  diiipoâe  au  grand  passage  de  Péternilé  ;  qui,  dans 
toutes  les  circonstances  de  la  vie,  dsns  le  choléra  asiatiqim 
comme  dans  toutes  leH  autres  maladies  contagieuses, 
<lepuis  le  berceau  jusqu'à  la  mort,  prend  soin  du  peuple* 
comme  d'un  «nfrtnt  chéri  ?  Ne  sont-rej)as  ses  pasteurs  1 
Que  lui  ont  fait  au  contraire,  et  que  lui  feroiit  ceux  qui 
le  flattent  d'une  souveraineté  mensongère,  sinon  de  l« 
jeter  dans  la  guerre  civile  et  dans  tomes  les  horreurs  qui 
l'accomraiînont  ?  Même  pour  les  droits  politiques  du 
peuple,  n*a-Son  pas  vu  les  pasteurs  unis  au  troupeau, 
quand  celui-ci  n'a  dpmnndé  que  des  rhoses  justes,  et 
qu'il  les  a  demandées  convenablement?  Tout  le  cierge 
catholique  ne  marrha-(-il  pas  avec  la  population  Cana- 
dienne, lors^qu'on  «'opposa  si  efficacement  à  la  fameuse 
union  des  deux  Provinces  du  Canada  ?  j\'a-t-il  pas 
toujours  demandé,  comme  le  peuple,  le  maintien  de  sa 
religion,  de  ses  lois,  de  sa  langue  tt  de  ses  coutumes  î 
Honie  soit  donc  aux  méchane,  qui  cherchent  à  séparer 
les  brebis  de  leurs  pasteurs  ! 

**  Oui,"  s'écrie  la  JVJm^nr,  avec  ce  ton  de  maî're 
qiii  lui  est  si  familier  quand  elle  parle  d'un  pupérieiir, 
♦•  l'évêque  a  émis  dans  le  Mandement  hon  opini(.n  poli- 
**  tique  ;  et  il  n'a  reronemandé  l'obéissance  qu'envers 
*♦  l'exécutif,  puit^qu'il  n'en  saurait  désigner  o'autre  par  le 
•*  nom  ée  Princ.''^  Pauvre  Miricii'c  f  estiez  ignorante 
ou  etoudie  pour  ne  pas  s'apercevoir  que,  dans  l'endroit 
indiqué,  l'évêque  ne  parle  pas  en  son  propre  nom  ;  qu'il 
cite  simplement  lo  texte  de  l'Apôtre,  qui  sans  doute  ne 
connaisi^ait  pas  la  distinction  savante  de  TExécutif  et  de 
la  Législature,  lorsque  tous  Us  pouvoirs  étaient  concentrés 
finns  l'Emp<^reur  Romain  ;  que,  dans  l'Eciiiure,  le  mot 
Prince  signifie  la  puissance  qui  a  droit  de  commander, 
quelque  soit  le  gouvernement  établi*  qu'il  soit  républicain 
ou   monarchique  ;  que  c'est  à  ce   pouvoir   constitué  qu'il 


faut  obéir,  wns  se  révolter  contre  lui  ri  chercher  â  Ir» 
renverser.  Et  d'ailleura,  selon  notre  Conatitntiop,  où 
CRt  le  gouvernemonl  quand  les  Chambren  nn  sont  piis 
as^embléts  ?  Où  aller  le  cherchar  hors  de  l'Exéruilf, 
lorsque  chaque  membre  du  Parlement  est  dans  sen  foyers, 
où  il  n'etït   pas  plus   Prince  que  le  dernier  de  ses  voibins  ? 

Mais  le  Vindicafor  a  ndo\t6  confri  le  J^îanrhmcnt 
une  autre  marche  non  moins-  ridicule,  »'t  plus  blasphéma- 
toire contre  le  texte  sacré.  «*  Certes,"  dit-il  doofemenr, 
•*  je  suis  de  l'avis  de  St.  Paul  ;  et  j'entend*  qu'on  soie 
**  soumis  aux  Puissances  supérieures  ;  mais  t'est  du  pcu- 
**  pie  que  voulait  |  arler  ici  l'Apulic,  parce  que  c'est  io 
**  peuple  qui  est  la  puissance  au-des«us  de  lout.  "  Va. 
là-dcssu!««  il  ose  approuver  les  meurtrrs  horribles  de  l'in- 
fortuné Charles  I  et  du  bqn  Louis  XVl  ;  meurtres  cxpiéH 
durant  tant  d'années  par  un  deuil  national  chez  les  peu- 
ples qui  les  ont  soufferts  ;  meurtres  ab|iorrés  par  toutes 
les  nations  de  l'univers,  qu'elles  fussent  républicaines  ou 
mona.rchiq'ics  ;  meurtres  entin  que  l'Eglise  a  toujours 
détestés,  puisqiie  dans  le  Çoncde  général  de  Constance, 
elle  a  déclaré  ^crc7/g'wc  la  proposition  qui  permet  de  tuer 
même  un  tyran,  et  à  plus  forte  raison  un  prince  légitime. 
Quel  abus  sacrilège  de  la  parole  de  Dieu,  en  la  tortbitu 
amsi  dons  un  sens  évidemment  contraire  à  felui  qu'elle 
présente  à  tout  homme  qui  sait  lire  !  Ca»-,  qtioique  lo 
Docteur  du  Vindicator  ne  soit  pas  assurément  un  Doc- 
teur de  l'Eglise,  il  lit  assez  couramment  pour  voir  au 
premier  coup  d\i3il,  que  la  puissance  supérietue  dont  parle 
St.  Paul  est,  non  le  peuple,  à  qui  il  ^'attribue  aucun  pou- 
voir, miis  le  gouveinfuient  établi  de  son  temps  à  Rome, 
et  tous  les  gouvernement  qui  s  ■  a^ent  consitués  dun**  Ih 
suite  des  siècles  :  les  mots  Jhioiy  Pnic,  répéie's  dans  loi* 
passages  cités  au  Mandement,  ne  peuvent  laisser  nucuii 
doute  sur  ceux  envers  qui  le«»  Apôtres  ordonnaient  l'obéi&r 
sanc:?. 

"  Oh  !"  ajonto  le  Vlndicafor,  "l'église  est  unc-mèro 
*'  indulgente  pour  ses  en  fans  ;  et  le  Pape  a  reconnu  tous 
<*  les  Gouvernemens  sortis  de  la  révolte,  annsi  bien  que  le» 
"  autres."  Oui,  Jésus-Christ  a  adapté  A  tovite;?  les  espèces 
Ae   Gouvernements  sa   religion,   qui   devait  s'étendre  pnr 


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toute  la  leiT»,  parce  que  tous  les  Go^uverneinens  sont  bonii 
<juaud  ils  fonctionnent  pour  le  bien  commun,  et  qu'ila  n'ont 
rien  de  <u?ntraire  au  droit  naturel  ou  divin.  Ceux  môméa 
qui  ont  été  le  fruit  d'un  forfait  deviennent  légitimes,  quand 
ils  Bont  une  fois  solidement  établis,  et  l'église  est  trop  sage 
pour  n'être  pas  toujours  guidée  par  cette  maxime  salutaire, 
Sdlis  populi  siiprerra  Itx  eaio.  Mais  il  ne  s'ensuit  pas 
qu'elle  approuve  les  moyens  séditieux  par  lesquels  les 
gouvernemens  ont  été  quelquefois  changés  :  elle  reconnaît 
L*s  résultats  de  ces  changemens  quand  ils  sont  accomplis, 
parce  que  d'autres  changemens  compromettraient  à  l'infini 
le  salut  de  l'état  j  mais  elle  n'a  jamais  accepté  ies  principcis 
malfaisans  qui- ont  produit  ces  eflets.  Néanmoins,  il  n'y 
aura  jamais  qu'un  mauvais  cœur  d'enfant,  qui  puisse  dire 
avec  le  Vihdicàtor  :  "  Comme  j'ai  une  bonne  mère,  facile 
à  pardonner  mes  fautes,  j'en  profiterai  donc  pour  la 
contrister  davantage,  et  pour  transgresser  ses  ordres  plu» 
"  audacieuseiiientJ' 


**  Maïs,"  reprend  le  Vindlcator,  "  les  chrétiens  de  la 
**  primitive  église  ne  s'abstenaient  de  la  révolte,  que  parce 
"  qu'ils  étaient  trop  faibles  pour  l'essayer."  Fausseté 
irrsigne,  refutée  par  Tertulien  lui-même  et  par  l'Encyclique 
du  Pape.  "  Oui,"  disait  aux  Magistrats  le  célèbre  Apo- 
logisïte,  "  nous  remplissons  ton*,  vos  villes,  vos  îles,  vos 
^'  châteaux,  vos  bourgades,  vos  conseils,  vos  camps,  vos 
"  tribus,  vos  décuries,  vos  palais,  le  Sénat^  \é Forum  \  nous 
"  ne  vous  laissons  que  vos  temples."  (Apolog.  Ch.  37.) 
Et  qui  oserait  dire  qu'une  troupe  de  six  mille  six  cents  sol- 
dats aguerries,  telle  que  la  Légion  Thébaine,  n'aurait  pu 
vendre  bien  chèrement  sa  vie,  si  elle  eût  voulu  résister  "? 
Au  reste,  on  ne  doit  pas  plus  se  fier  à  l'érudition  du  Vitidi- 
catory  qu'à  la  citation  vague  qu'il  fait  de  l'illustre  Irlandais 
Burke,  lorsqu'il  le  donne  comme  fauteur  de  la  révolte  j 
tandis  que  ce  grand  homme  emploie  une  partie  de  ses 
liéjlexions  sur  la  Révolution  Française  à  pulvériser  les 
trois  propositions  erronées  du  Dr.  Prince  :  que  le pivple 
anglais  a  droit  de  c/widr  ceux  qui  le  gouvernent^  de  les 
renvoyer  pour  mauvaise  conduite,  et  de  se  faire  un  gou- 
vernement d  su  suise. 


Celle  fausse  citatioa  me  rappelle  que  le  V'uuUcotnr  a 
iouvent  p  ^né  l'union  du  clergé  d'Irlande  avec  ses  ounilleé 
sw  les  affaires  politiques,  et  qu'il  a  surtout  loué  le  Dr. 
McHale,  archevêque  de  Tuann  en  Irlande,  comme  très- 
libéral  sur  ces  nrotières.  Or,  voici  ce  qu'on  lit  dans  le  2r. 
volume  des  Cnfholic  Evidences  du  Dr.  McHale,  depuis 
page  79  jusqu'à  86.  "  L'église  Catholique,  cette  avocate 
"  de  la  paix  et  de  l'ordre,  ne  sanctionnera  jamais  une  doc- 
"  trine  qui,  au  lieu  de  donner  quelque  stabilité  au  gouver- 
^  nement,  boulverserait  perpétuellement  les  piuë  fermes 
"  monarchies  de  l'Europe.  L'église  donne  à  tout  gouver- 
"  nement  établi  le  secours  de  la  sanction  divine  :  elle  con- 
"  damne  sans  équivoque  la  violence  ou  application  de  la 
**  force  physique  de  la  part  des  sujets.  Le  succès  le  plus 
"  splendide,  qui  pourrait  couronner  une  rébellion,  ne  sau- 
"  fait  jamais  justifier  la  transgression  du  devoir,  pau 
**  laquelle  ce  Succès  est  acquis.  Les  saints  Papes  Sym- 
**  maque  et  Grégoire  le  Grand,  en  s'adresant  aux  Empe- 
"  reurs,  parlent  du  droit  divin  qui  les  a  rendus  tels.  L'or- 
"  dre  de  la  société  vient  de  Dieu  :  celui  donc  qui   tfouble 

cet  ordre,     résiste   à    l'ordonnance     du    Tout-Puissant. 

Il  doit  y  avoir,  dïms  chaque  état,  une  autorité  suprême 
"  et  absolue.  ï>ans  un  pays  libre,  la  monarchie  j^eutêtre 
"  limitée  par  la  Constitution  :  il  y  a  pourtant  toujours  dans 
"  cet  état  une  autorité  absolue,  à  laquelle  il  est  défendu 
"  de  résister  ;  et  cette  autorité  réside  dans  le  gouvernement, 
*'  y  compris  lExécutif  et  la  Législature.  Le  balancement 
**  des  pouvoirs  dans  la  Constitution  ne  peut  jamais  annuler 
"  les  obligations  dé  l'obéissance.  L'église  est  ennemie  doi* 
'^  révolutions."  Mais  en  voilà  assez  sur  le  prétendu  Hbé 
ralisme  de  l'archevêque  de  Tua  m. 

Personne  ne  sera  dupe  de  la  fable  inventée  par  la 
Minerve  sur  le  voyage  de  l'evêque  de  T*  Imest-e  à  Qué- 
bec, entrepria,  dit-elle,  pour  combiner  le  Mandement  ^wer. 
lord  Goeford  ;  tandis  qu'd  est  notoire  que  Sa  Grandeur 
y  est  descendue  pour  la  consécration  du  nouvel  éxêque  dti 
Charlotte-Town,  qui  était  venu  l'en  prier,  il  en  est  do 
môme  des  autres  calomnies  con  re  le  clergé,  et  pnriicn- 
lièremeiit  des  vues  intértssées  qu'on  lui  proie  en  ce 
moment  ;  en  sorte  qu'il  est  parfaitement  inutile  o'insj^ter 
là-dessus.     Tout  cela  prouv«  eeulemenl  le  mépris  que  vti* 


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i  )i-di«ant  cntlioliqties  cher(-h<;nt  a  (iévci'aer  lur  leur«  par- 
toura,  leur  Imine  contre  la  religion  qui  no  i^aurait  approuver 
leurs  mouvemen:»  lévoiuiionnairos,  et  leur  hubitude  de 
jugrr  den  «utres  par  eu.\-même8,  qui  se  Benlent  inca- 
pables o'agir  autrement  que  dantj  des  vues  intéresi^ées  : 
mais  aussi  tout  cela  doit  ouvrir  te»  yeux  à  notre  bon  peu- 
ple, en  lui  montrant  où  veulent  le  mener  ces  hotnmeH, 
|>uiirqu*ilâ  fâchent  do  l'enlever  à  sa  religion  avant  de  le 
soustraire  à  Tordre  civil  ;  parce  qu'ils  savent  hifjn  qu'ilti 
rendront  aisément  traître»  à  leur  roi  ceux  qu'ils  auront 
faits  infidèles  à  leur  Dieu.  Q,nant  à  Pav^ue  qui,  pendant 
plus  de  quinze  ans,  a  gouverné,  presque  à  set»  seuls  frais, 
je  district  de  Montréal,  il  est  visible  que  si  l'intérêt  tem- 
porel était  son  but,  il  aurait  plus  à  perdre  qu'à  gagner  en 
rem;>lissant  aujourd'hui  son  devoir  comme  évêque  et 
comme  citoyen  :  mai:}  il  attend  d'autreo  récompenses  que 
celles  de  ce  monde.  Tout  ce  qu'il  m'a  paru  désirer  ar- 
demment est  que  lo  peuple  chrétien,  dans  une  'matière 
si  importante  pour  son  salut  éternel,  ne  se  laisse  point 
emporter  à  tout  vent  de  doctrine,  en  fuyant  la  voix  de  ses 
pasteurs,  et  qu'il  ne  perde  jamais  de  vue  que,  depuis  la 
publication  du  Mandement,  il  n'y  a  plus  moyen  de  se  faire 
illusion  ou  de  s'excuser  sur  la  bonne  foi,  relativement 
au  devoir  d'un  cathnliqne  à  l'égard  de  la  puissance  sécu- 
lière, parce  que  c'est  un  cas  de  conscience  sur  lequel 
l'église  s'est  prononcée  clairement,  comme  elle  a  droit  de 
le  faire  dè'^  qu'il  s'agit  de  la  morale  ehrétier»ne,  puisque 
tout  ce  qui  concerne  les  bonnes  mœurs  est  de  son  lessort, 
<l'a|>rès  l'institution  de  son  diviu  fondateur. 


UN  PRÊTRE  CANADIEN. 


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