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Full text of "Histoire naturelle des poissons avec les figures dessinées d'après nature [microforme]"

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IMAGE  EVALUATION 
TEST  TARGET  (MT-3) 


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Photographie 

Sdenœs 

Corporation 


33  WEST  MAIN  STREET 

WEBSTER,  N.Y.  US80 

(716)»7a-4503 


A 


CiHM/ICMH 

Microfiche 

Séries. 


CIHIVl/JCMH 
Collection  de 
microfiches. 


Canadian  Institute  for  Historical  Microreproductions  /  Institut  canadien  de  microreproductions  historiques 


Technical  and  Bibliographie  Notas/Notes  tachniquas  et  bibliographiquas 


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Coloured  covers/ 
Couverture  de  couleur 


I      I    Covers  damagad/ 


Couverture  endommagée 


Covers  rastored  and/or  laminated/ 
Couverture  restaurée  et/ou  pelliculée 


I      I    Cover  title  missing/ 


Le  titre  de  couverture  manque 


I      I    Coloured  maps/ 


Cartes  géographiques  en  couleur 


Coloured  inl<  (i.e.  other  than  blue  or  black)/ 
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0    Coloured  plates  and/or  illustrations/ 
Planchas  et/ou  illustrations  en  coule 


couleur 

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hâve  been  omitted  from  filming/ 
Il  se  peut  que  certaines  pages  blanches  ajoutées 
lors  d'une  restauration  apparaissent  dans  le  texte, 
mais,  lorsque  cela  était  possible,  ces  pages  n'ont 
pas  été  filmées. 

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Commentaires  supplémentaires; 


L'Institut  a  microfilmé  le  meilleur  exemplaire 
qu'il  lui  a  été  possible  de  se  procurer.  Les  détails 
de  cet  exemplaire  qui  sont  peut-être  uniques  du 
point  de  vue  bibliographique,  qui  peuvent  modifier 
une  image  reproduite,  ou  qui  peuvent  exiger  une 
modification  dans  la  méthode  normale  de  filmage 
sont  indiqués  ci-dessous. 


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Pages  de  couleur 

Pages  damaged/ 
Pages  endommagées 

Pages  restored  and/oi 

Pages  restaurées  et/ou  pelliculées 


I      I    Pages  damaged/ 

I      I    Pages  restored  and/or  laminated/ 


Pages  discoloured,  stained  or  foxed/ 
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Pages  detached/ 
Pages  détachées 

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Transparence 


1 

P 
c 

f 


I      I    Quality  of  print  varias/ 


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obscurcies  par  un  feuillet  d'errata,  une  pelure, 
etc.,  ont  été  filmées  à  nouveau  de  façon  à 
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10X 

14X 

18X 

22X 

26X 

30X 

J 

12X 


16X 


20X 


24X 


28X 


32X 


The  copy  filmed  hère  has  been  reproduced  thanks 
to  the  generosity  of  : 

Seminary  of  Québec 
Library 

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possible  considering  the  condition  and  legibiiity 
of  the  original  copy  and  in  Iceeping  with  the 
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générosité  de: 

Séminaire  de  Québec 
Bibliothèque 

Les  images  suivantes  ont  été  reproduites  avec  le 
plus  grand  soin,  compte  tenu  de  la  condition  et 
de  la  netteté  de  l'exemplaire  filmé,  «t  en 
conformité  avec  les  conditions  du  contrat  de 
filmage. 


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beginning  with  the  front  cover  and  cnding  on 
the  lest  page  with  a  printed  or  illustrated  impres- 
sion, or  the  back  cover  when  appropriate.  AH 
other  original  copies  are  filmed  beginning  on  the 
f  irst  page  with  a  printed  or  Illustrated  impres- 
sion, and  ending  on  the  last  page  with  a  printed 
or  illustrated  impression. 


Les  exemplaires  originaux  dont  la  couverture  en 
papier  est  imprimée  sont  filmés  en  commençant 
par  le  premier  plat  et  en  terminant  soit  par  la 
dernière  page  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustration,  soit  par  le  second 
plat,  selon  le  cas.  Tous  les  autres  exemplaires 
originaux  sont  filmés  en  commençant  par  la 
première  page  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustration  et  en  terminant  par 
la  dernière  page  qui  comporte  une  telle 
empreinte. 


The  last  recorded  frame  on  each  microfiche 
shall  contain  the  symbol  — ^  (meaning  "CON- 
TINUED").  or  the  symbol  Y  (meaning  "END"), 
whichever  applies. 

Maps,  plates,  charts,  etc.,  may  be  filmed  at 
différent  réduction  ratios.  Those  too  large  to  be 
entirely  included  in  one  exposure  are  filmed 
beginning  in  the  upper  left  hand  corner,  left  to 
right  and  top  to  bottom,  as  many  frames  as 
required.  The  following  diagrams  illustrate  the 
method: 


Un  des  symboles  suivants  apparaîtra  sur  la 
dernière  image  de  chaque  microfiche,  selon  le 
cas:  le  symbole  — *•  signifie  "A  SUIVRE",  le 
symbole  V  signifie  "FIN". 

Les  cartes,  planches,  tableaux,  etc..  peuvent  être 
filmés  à  des  taux  de  réduction  différents. 
Lorsque  le  document  est  trop  grand  pour  être 
reproduit  en  un  seul  cliché,  il  est  filmé  é  partir 
de  l'angle  supérieur  gauche,  de  gauche  è  droite, 
et  de  haut  en  bas.  en  prenant  le  nombre 
d'images  nécessaire.  Les  diagrammes  suivants 
illustrent  la  méthode. 


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2 

3 

1 

2 

3 

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HISTOIRE    NATURELLE 


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DES   POISSONS. 


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'  HISTOIRE  NATURELLE 
DES   POISSONS, 

avec  les  figares  dessinées  d'après  nature 
P  A  R    B  L  O  C  H- 

Ouvrage  classé  par  ordres ,  genres  et  espèces , 
d'après  le  système  de  Linné  ; 

AVEC   LES  c  iCRACTER^a^l&é 

Far  RENé-RICHARD  CASTEL, 

des  Plantes. 

T  O  M  E    I 


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DE  LTMPRIMERIE  DE  ^{Si^nSl^âA-*  ^ 

Chez  Deterville,  rue  du  BattoifjMi?^^^ 

AN    IX. 


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HISTOIRE  NATURELLE 
DES   POISSONS. 

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LE  OYMNETÊRE,  gymnetrus. 
Caractlre  génén  L'anus  sans  nageoire. 


LE   GYMNETÈRE  HAWKÈN, 

GYMNETnua    Ujtvr  KENI  I. 

C  c  poisson  se  distingue  par  sa  nageoire 
^u  ventre  à  deux  rayons.        "    •  ^  •* 

Chacun  de  ces  deux  rayons  se  par- 
tage vers  le  bout,  en  plusieurs  ra- 
meaux qui  sont  enfermés  dans  une 
large  peau. 

D'ailleurs  ce  poisson  se  distingue  en- 
•issons.  III.  I 


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«  HISTOIRE  NATURELLE 

€ore  par  la  nageoire  de  la  queue  ^  en 
forme  de  croissant.      ^  ^  ^  ;^     < 

Le  corps  est  en  forme  de  glaive. 

Les  ouvertures  branchiales  sont 
larges. 

Les  rayons  sont  mous. 

Ce  poisson  m'a  été  envoyé  par 
M.  Hawken.  C'est  aussi  de  lui  que  3'ai 
reçu  le  dessin.  Il  m'a  écrit  en  même 
temps ,  que  ce  poissou^  avoit  été  pris 
aux  environs  de  Goa^  dans  la  mer  des 
Indes ,  le  25  juillet  1788. 

Ce  poisson  avoit  deux  pieds  et  demi 
de  longueur,  sur  dix  pouces  de  lar- 
geur,  et  pesoit  dix  livres.  ,       .     ,,^ 

On  nomme  ce  poisson  : 
£n  aliemaad ,  Hawkenfisch, 
£n  français  ;  Gymnétètè  Hawken»   ' 
£t  en  anglais ,  Hawken&^Fish, 


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DU     CHEVALIER. 


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LE  CHEVALIER  ,  bques. 

Caractère  générique.  Le  corps  avec  des 
bandes  ;  plusieurs  rangs  de  dents  aux 
mâchoires» 

LE  CHEVÂLÏEBy  e^ues  americanus, 

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La  première  nageoire  du  dos  très-éle^ 
vée  fait  le  caractère  de  ce  poisson. 

La  membrane  branchiale  porte  cin^ 
rayons ,  la  nageoire  pectorale  en  a 
seize ,  celle  de  l'anus  et  la  ventral» 
chacune  six^  celle  de  la  queue  dix- 
huit  ,  la  première  dorsale  onz«  ,  et  la 
seconde  cinquante.  ^ 

La  tête  est  petite  y  comprimée ,  ar- 
rondie et  écaillease  \  l'ouverture  de  la 


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*  HISTOIRE   NATURELLE 

bouche  est  petite  ;   les  os  des  lèvres 
sont  étroits,  les  narines  doubles  et  près 
des  yeux  ,  dont  la  prunelle  noire  est 
placée  dans  un  iris  orange.  Les  oper- 
cules sont   unis,  et  l'ouverture   des 
ouies  est  large.  Le  tronc  comprimé , 
large  sur  le  devant ,  se  rétrécit  vers  le 
derrière ,  et  il  est  couvert  de  grandes 
écailles  dentelées.  La  ligne  latérale  est 
droite ,  pt  va  le  long  et  au  milieu  de  la 
bande  noire.  L'anus  est  plus  voisin  de 
la  nageoire  de  la  queue  que  de  la  tête. 
Les  nageoires  du  dos,  de  l'anus  et  de 
la  queue  sont  entièrement  munies  de 
petites  écailles  ,  ce  qui  cause  leur  roi- 
deur.  Le  premier  rayon  de  la  ventrale 
et  de  la  nageoire  de  l'anus  est  piquant, 
mais  les  autres  sont  mous  et  ramifiés. 
Il  n'y  a  que  ceux  de  la  première  dor- 
sale qui  soient  simples ,  et  qui  se  ter- 
minent en  filamens ,  lesquels  ressem- 
blent à  des  soies  ;  le  second  en  est  le 
plus  long.  Une  membrane  mince  joint 
les  deux  dorsales. 


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lèvres 
i  et  près 
oire  est 
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are   dea 
iprimé , 
t  vers  le 
grandes 
érale  est 
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e  la  tête, 
us  et  de 
Qunies  de 
lewr  roi- 
ventrale 
piquant, 
ramifiés, 
ière  dor- 
ai se  ter- 
s  ressem- 
en  est  le 
ince  joint 


5 


DU     CHEVALIER. 

46  dos  est  brun  ;  les  côtés  et  le  ventre 
sont  jaunes;  les  bandes  sont  noires  et 
bordées  de  blanc.  La- première  bande 
traverse  la  tête  en  passant  les  yeux , 
la  seconde  passe  sur  les  opercules  et  la 
poitrine ,  et  la  troisième  commence  à 
la  première  nageoire  du  dos ,  et  ne 
finit  qu'au  bout  de  la  nageoire  de  la 
queue. 

La  Guadeloupe  et  la  Caroline  sont 
la  contrée  où  Eduard  vit  ce  beau 
poisson.  Farra  le  compte  parmi  les 
poissons  de  la  Havane  ;  pour  moi ,  je 
l*ai  reçu  de  mon  digne  ami ,  le  profes- 
seur Abildgaard,  à  Copenbague. 
Les  Anglais  le  nomment ,  Ribband- 

Fish.  *'■ 

Les  Français ,  Poisson  rayé  et  Poisson 

à  rubans  de  la  Caroline, 
Les  Espagnols  de  l'île  de  Barbados, 

Serrana, 
Et  les  Allemands ,  den  amerikanischeii 

Ritter, 


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6  HISTOIRE  NATURELLE 

Eduarcl  nous  en  a  fourni  la  premièro 
description  :  il  en  a  aussi  donné  le  pre- 
mier dessin.  Duhamel  en  donne  à  la 
vérité  un  dessin  nouveau ,  mais  il  est 
peu  fidèle  ;  car  le  devant  du  poisson 
est  trop  large  ,  et  le  derrière  trop 
droit  ;  le  dos  est  trop  arqué ,  et  la  se- 
conde dorsale  ti^op  éloignée  de  la  pre<- 
mière.  ' 

Bonnaterre  n'a  fait  que  traduire  le 
peu  que  Linné  remarque  de  notre 
poisson. 

Parra  a  donné  de  nouveau  un  bon 
dessin  de  ce  poisson. 


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la  premièro 
onné  le  pre- 

donne  à  la 
y  mais  il  est 
t  du  poisson 
rrière  trop 
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e  de  la  pre- 

traduire  la 
e  de  notre 

eau  un  bon 


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DtT  SPARE  A  BANDES.        7 


XXXir   GENRE. 


LE   SPARE, 
ou  LA  BRÈME  DE  MER ,  sparus. 

Caractère  génér.  Les  opercules  écail- 
leux,  non- dentelés  et  non  armés. 

LE   SPARE    A  BANDES, 

SPARUS     FASCIATUS, 

Xi  ES  bandes  transversales  et  la  ligne 
latérale  interrompue  font  des  carac» 
tères  sûrs  pour  ce  poisson. 

La  membrane  branchiale  montre 
cinq  rayons ,  la  nageoire  pectorale  en 
compte  douze ,  la  ventrale  six ,  celle 
de  l'anus  douze ,  celle  de  la  queue 
treize  y  et  la  dorsale  vingt. 

La  tête  est  comprimée  et  alépidote 


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8  HISTOIRE  NATURELLE 

jusqu'aux  yeux  ,  la  bouche  grande^ 
les  mâchoires  d'égale  longueur ,  e% 
par-devant  à  chaque  côté  garnies  d'une 
forte  dent  canine  recourbée  ;  entre 
ces  deux  dents  et  à  côté  d'elles  >  il  y  a 
un  rang  de  dents  fortes,  serrées  et  co- 
niques. Outre  celles-ci ,  l'on  découvre 
encore  quelques  dents  en  forme  de 
perles  avant  et  derrière  les  dent9 
mentionnées.  La  langue ,  le  palais  et 
les  opercules  sont  lisses  ;  les  narines  so« 
litaires ,  oblongues ,  rondes  et  dans  la 
proximité  des  yeux  ,  qui  sont  petits  ^ 
à  prunelle  noire  et  iris  bleuâtre.  L'ou- 
verture des  ouies  est  large ,  et  la  mem- 
brane découverte  pour  la  plus  grande 
partie;  l'intérieur  de  l'opercule  du 
devant  est  joint  par  une  branchie 
simple  ,  et  l'opercule  postérieur  ter- 
miné en  pointe  émoussée;  le  tronc  est 
large  ,  comprimé ,  jaunâtre ,  et  em- 
belli de  six  bandes  brunes  ;  les  écailles 
sont  larges ,  minces  ,  lisses  ,  et  cou- 
vrent une  partie  des  nageoires  du  dos. 


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et  coa- 
du  dos  ; 


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OU    SPARE  A  BANDES.       9 

de  l'anus  et  de  la  queue  ;  la  dernière , 
qui  a  le  bord  brun  ,  est  traversée  par 
une  bande  noire  :  la  tête  y  la  poitrine , 
le  bord  de  la  nageoire  de  l'anus  et  de 
celle  du  dos ,  et  l'extrémité  de  la  na- 
geoire de  la  queue  ,  sont  parsemés  de 
petites  taches  :  la  ligne  latérale  est 
droite  et  double  ;  l'une  prend  au  dos  y 
et  va  en  direction  droite  jusqu'au  bout 
de  la  dorsale  ;  l'autre  commence  pres- 
qu'au  milieu  de  la  queue  et  se  perd 
dans  sa  nageoire.  Les  rayons  mous  se 
ramifient;  la  nageoire  dorsale  est  ar- 
mée de  neuf  aiguillons ,  celle  de  l'anus 
de  trois ,  et  la  ventrale  d'un  :  les  bords 
des  deux  premières'  sont  bruns ,  et 
ânissent  en  pointe. 

Ce  poisson  est  du  Japon, 
l'en  ai  deux  :  les  couleurs  du  petit  sont 
bien  plus  vives  que  celles  du  grand. 

On  le  nomme  :  1 

Le  Spare  à  bandes ,  en  français. 
Der  bandirte  Brassem  ,  en  allemand. 
The  streahed  Gilt'head ,  en  anglais. 

froissons,  lll*  3S- 


fm^ 


10        HISTOIRE   NATURELLE 

LA  FAUCILLE  ,  sparus  falcatus. 

Les  quatre  aigailloiris  de  la  nageoire 
de  l'anus  désignent  parfaitement  bien 
ce  poisson. 

La  membrane  branchiale  a  six 
rayons  ,  la  nageoire  pectorale  rv  -i 
dix,  la  ventrale  six,  celle  d»:  raiius 
vingt-quatre,  celle  de  la  oiipue  J>x, 
et  la  dorsale  vingt-un. 

La  tête  est  grande ,  et  elle  n'a  d'é- 
cailles  qu'aux  opercules;  la  bouche  est 
fort  ouverte  ;  les  mâchoires  sont  d'é- 
gale longueur ,  et  le  devant  en  est  armé 
de  quatre  fortes  dents  canines  recour- 
bées \  chaque  côté  est  garni  de  beau- 
coup de  dents  arrondies  et  petites ,  et 
de  deux  fortes  dents  pointues  sur  le 
derrière.  La  mâchoire  supérieure 
montre  deux  os  de  lèvre  larges  et 
verts  ,  et  l'on  apperçoit  près  des  yeux 
deux  ouvertures  ovales  et  autant  de 
rondes  ;  la  p.  jr»;lle  noire  est  dans  un 


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s  recour - 
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arges  et 
les  yeux 
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PELAFAUCILLE.       It 

iris  dor6  ;  Vopcrcule  antérieur  est  com- 
posé de  de  jx  petites  lames ,  et  Vautre 
forme  une  points*  ^moussée.  L'ouver- 
ture des  ouies  est  grande  ,  et  des  os 
forts  en  soutiennent  la  membrane  dé- 
gagée ;  le  tronc  est  large  par-devant , 
le  ventre  court ,  et  l'anus  par  cette  rai- 
son n'est  guère  éloigné  de  la  tête;  la 
ligne  latérale ,  voisine  du  dos,  prend 
une  légère  sinuosité  vers  la  fin.  Lea 
écailles  sont  petites ,  minces  ,  et  cou- 
vrent ,  outre  Topercule  et  le  corps  » 
une  g  rande  partie  des  nageoires  d  a  dos  , 
de  l'anus  et  de  la  queue  ;  la  tète  et  les 
nageoires  sont  vertes ,  et  ces  demi  ^rea 
jaunissent  vers  le  bord  ,  excepté    la 
seule  pectorale  qui  est  toute  verte.  Lea 
rayons  mous ,  excepté  ceux  des  deux 
bouts ,  sont  ramifiés  j  et  outre  les  qu.  - 
tre  aiguillons  de  ta  nageoire  d 
que  nous  avons  cités  ci-dessu 
sale  en  porte  quatorze. 

Ce  beau  poisson  se  trou 
tilles,  où  le  père  Plumier 


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12         HISTOIRE   ÎJATURELLte 

On  le  nomme  :  " 

La  Faucille ,  en  français. 
Der  Sichelflosser  ,  en  allemand. 
Et  The  Sickle-fin ,  en  anglais. 

LE  SPARE  D'ABILDGAARD , 

SPARUS   ABILDGAARVI, 

...  .  *   ■      ■    j     . 

C  £  poisson  est  aisé  à  recannoître  par 
ses  écailles  hexagones. 

Le  poisson  que  je  possède  de  cette 
espèce  étant  rembourré ,  j'ignore  le 
nombre  des  rayons  de  la  membrane 
branchiale  :  la  nageoire  pectorale  a 
douze  rayons  ,  la  ventrale  six ,  celle 
de  l'anus  douze ,  celle  de  la  queue  dix- 
sept  ,  et  la  dorsale  dix-neuf. 

La  tête  est  grande  et  comprimée  , 
large  par  le  haut ,  et  sans  écailles  jus- 
qu'aux opercules  ;  l'ouverture  de  la 
bouche  est  grande  ;  les  mâchoires  sont 
égales  et  armées  d'un  rang  de  dents 
fortes ,  dont  les  antérieures  sont  sem- 
blables âa}£  dents  incisives,  et  les  pos- 


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DU  SPARE  d'ABILDGAARD.  l3 
tcrieures  aux  dents  canines ,  avec  cette 
âilFérence  que  les  premières  sont  plus 
cintrées ,  et  les  dernières  plus  obtuses. 
Les  lèvres  sont  grosses  ,  les  narines 
doubles ,  celles  du  devant  rondes ,  Tes 
autres  ovales  ;  Jes  unes  et  les  autres 
touchent  aux  yeux ,  qui  sont  verti- 
caux et  ont  la  prunelle  noire  dans  un 
iris  bleu.  Sous  les  yeux ,  on  voit  un 
cercle  de  canaux  pituitaires  ;  l'oper- 
cule antérieur  consiste  en  deux  petites 
lames  j  l'ouverture  des  ouies  est 
grande ,  et  une  partie  de  leur  mem- 
brane est  cachée  ;  la  tête  est  en  pente  ^ 
le  dos  presque  droit ,  la  poitrine  large , 
le  ventre  gros  et  court.  La  ligne  laté- 
rale, qui  est  ramagée  ,  prend  à  Fex- 
trémité  de  l'opercule  postérieur  ,  des- 
cend à  la  deuxième  couche  d'écaillés 
jusqu'au  bout  de  la  nageoire  dorsale , 
ou  elle  est  interrompue,  et  commence 
à  la  troisième  couche  d'écaillés  pour  se 
perdre  dans  la  queue.  L'anus  est  plus 
près  de  la  nageoire  de  la  queue  que  de 


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l4  HISTOIRE  NATURELLE 
ïa  tête;  les  écailles  sont  grandes,  min- 
ces ,  arrondies  aux  opercules ,  et  hexa- 
gones au  tronc  ;  les  nageoires  sont  pe- 
tites ,  et  les  premiers  rayons  des  na- 
geoires de  la  queue  et  de  la  poitrine 
sont  simples  ;  les  autres  forment  huit 
ramifications.  Toutes  les  autres  na- 
geoires n'ont  que  des  rayons  ramifié» 
en  quatre,  et  les  aiguillons  de  la  dor- 
sale sont  ramentacés  ;  la  nageoire  du 
dos  a  neuf  aiguillons ,  et  la  ventrale  un  ; 
le  dos  est  violet  ;  la  tête  ,  les  flancs  et 
les  nageoires  sont  en  partie  jaunes ,  en 
partie  violets. 

Ce  poisson  est  de  Sainte  -  Croix  en 
Amérique.  Je  Vai  reçu  de  mon  ami, 
M.  le  professeur  Abildgaard.  Il  doit 
être  d'une  taille  considérable. 

On  le  nomme  : 
Le  Spare  d^ Abildgaard  y  en  français. 
Ahilgards  Gilt-head  ,  en  anglais. 
Et  Der  Abildgaardsche  Brasserrij  en  al- 
lemand. 


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s,  mirt- 
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des  nsL- 
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DE  LA   QUEUE  VERTE.        l5 

LA  QUEUE  VERTE,  spj4Rus  chlorourvs, 

La  ligne  latérale  interrompue,  et 
la  ventrale  en  pointe  longue  ^  caracté- 
risent suffisamment  ce  poisson. 

N'ayant  que  ce  poisson  séché ,  je  ne 
puis  rien  fixer  ni  sur  les  os  de  la 
gueule ,  ni  sur  une  branchie  simple. 

On  trouve  cinq  rayons  dans  la  mem- 
brane branchiale ,  douze  dans  la  na- 
geoire pectorale ,  six  dans  la  ventrale  y 
onze  dans  celle  de  Tanus ,  quinze  dans 
celle  de  la  queue ,  et  dix-neuf  dans  la 
dorsale. 

La  tête  est  étroite ,  l'ouverture  de  la 
bouche  peu  grande  ;  les  mâchoires  sont 
d'égale  longueur  ,  et  verte»  commo 
tous  les  autres  os,  à  l'exception  des 
dents  mâchelières  :  dans  l'une  et  l'au- 
tre ,  il  y  a  deux  dents  canines  réflé- 
chies, et  les  côtés  en  sont  armés  d'un 
rang  de  dents  coniques,  courtes  et  sé- 
parées. Il  n'y  a  point  d'écaillés  entre 
l'ouverture  de  la  bouche  et  les  yeux  ^ 


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iB  HISTOIRE  NATURELLE 
mais  de  petites  taches  pâles  aux  deux 
côtés,  et  des  narines  solitaires ,  ovales. 
Les  yeux  sont  près  du  sommet ,  et  la 
prunelle  noire  est  entourée  d'un  iris 
rouge  ;  Fopercule  de  devant  est  com- 
posé de  deux  petites  lames ,  et  l'autre 
fait  une  pointe  obtuse*,  l'ouverture  des 
ouies  est  étroite ,  et  la  membrane  est 
en  partie  cachée  ;  le  tronc  est  fort 
mince ,  et  presqu'aussi  large  sur  le  der- 
rière que  sur  le  devant.  La  ligne  laté- 
rale éloignée  d'un  seul  pouce  du  dos , 
se  termine  au  bout  de  la  dorsale,  où  vis- 
à-vis  d'elle  une  autre  recommence,  qui 
va  au  milieu  de  la  nageoire  de  la 
queue.  L'anus  approche  plus  de  la  na- 
geoire de  la  queue  que  de  la  tête  ;  les 
écailles  sont  larges  et  minces  ;  elles 
couvrent  encore  une  partie  de  la  na- 
geoire de  l'anus.  Les  rayons  mous  for- 
ment quatre  rameaux ,  et  les  dix  aiguil- 
lons de  la  nageoire  du  dos  sont  ramen- 
tacés  ;  la  nageoire  de  l'anus  a  trois  ai- 
guillons, et  la  ventrale  un  ^  le  fond  dn 


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IX  deux 
,  ovales, 
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la  na- 
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imen> 
jis  ai- 
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DE  LA  QUEUE  VERTE.  1? 
poisson  est  vert ,  et  le  tronc  tire  sur  le 
jaunâtre  ;  les  nageoires  pectorales  80».<: 
jaunes ,  les  autres  vert  foncé ,  et  il  n'y 
a  que  l'extrémité  postérieure  de  la 
dorsale  qui  soit  jaunâtre.  Le  deuxième 
rayon  de  la  ventrale,  et  le  troisième  de 
la  nageoire  de  la  queue ,  forment  la 
longue  pointe. 

J'ai  deux  poissons  de  cette  espèce  ; 
l'un  est  du  Japon ,  l'autre  de  Saint- 
Domingue. 

Les  Hollandais  l'appellent  groen  Ta" 
pagey-visch  ou  perroquet  vert.  Pour 
ne  pas   le  confondre  avec  le   scarus 
vert ,  qui  en  allemand  porte  le  même 
nom,  je  l'ai  nommé  : 
La  Queue  verte ,  en  français. 
Der  Grûnschwanz  ,  en  allemand. 
The  green-tailed  Cilt-head,  en  anglais. 


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18 


HISTOIRE   NATURELLE 


LA    QUEUE   ROUGE, 

SPARUS    ERYTHROURUS. 

Les  dix  rayons  de  la  nageoire  de 
Tanas  et  les  dents  extrêmement  pe- 
tites caractérisent  ce  poisson. 

Je  n'ai  non  plus  de  cette  espèce 
qu'un  poisson  séché. 

La  nageoire  pectorale  a  quinze 
rayons ,  la  ventrale  î'ix ,  celle  de  T^nu» 
dix  ,  celle  de  la  queue  et  la  doi^sale 
vingt  rayons  chacune. 

La  tête  et  la  bouche  sont  petites , 
mais  les  yeux  et  Fouverture  des  ouies 
sont  grands  ;  les  mâchoires  sont  d^é- 
gale  longu  :nr  ,  et  ne  sont  garnies  que 
d'un  rang  de  petites  dents  pointues; 
les  os  des  lèvres  sont  larges  et  rouges  ^ 
les  narines  ovales  et  solitaires.  Du  mu- 
seau jusqu'aux  yeux  ,  la  tête  n'a  point 
d'écaillés;  mais  le  reste  de  ia  tête  et  le 
tronc  sont  couverts  d'écaillés  larges  et 
minces.  Les  nageoires  du  dos  ^  de  l'anus 


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e  espèce 

i  quinze 
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DE  LA  QUEUE  ROUGE.        19 

et  de  la  queue  en  portent  également 
en  partie  *,  mais  ici ,  de  même  .qu'aux 
opercules  ,   elles    sont   plus    petites 
qu'au  tronc.  Les  yeux  presque  verti- 
caux sont  grands ,  la  prunelle  noire , 
l'iris  rouge  *,  le  tronc  est  large,  sur-tout 
vers  la  poitrine  *,  le  dos  ,  et  la  ligne  la- 
térale qui  lui  est  voisine  ,  forment  un 
arc  sur  le  devant  j  le  ventre  est  long, 
et  par-là  l'anus  est  plus  près  de  la  na- 
geoire de  la  queue  que  de  la  tête  ;  les 
flancs  et  la  tête  sont  argentés ,  le  dos 
bleu  ,  et  les  nageoires  rouges  La  dor- 
sale est  composée  de  neuf  aiguillons  et 
de  onze  rayons  mous  ramifiés ,  celle  do 
l'anus  de  trois  aiguillons  et  de  sept 
rayons  mous    ramifiés.    Le    premier 
rayon  de  la  ventrale  est  piquant ,  le 
second  est  très-long ,  et  les  autres  sont 
ramifiés  :  le  troisième  rayon  de  la  na- 
geoire de  la  queue  est  le  plus  long ,  et 
le  premier  est  simple ,  le  second  dicho- 
tome  ,  et  les  autres  divisés  en  huit  ra- 
meaux. L'on  trouve  dix  côtes  de  cha- 


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ao        HISTOIRE  NATURELLE 

que  côté ,  et  vingt-trois  spondyles  for- 
ment l'épine  du  dos. 

Le  Japon  produit  ce  poisson. 

On  le  nomme  : 
"La  Queue  rouge ,  en  français. 
Der  Rothschwani ,  en  allemand* 
Et  The  red'taUed  Gilt-head,  en  anglais. 


LA  QUEUE  D'OR,  sparus  chrysovrvs, 

La  raie  jaune  qui  va  de  la  tête  à  la 
nageoire  de  la  queue ,  forme  le  carac- 
tère le  plus  sûr  de  ce  poisson. 

Ayant  emprunté  cette  figure  du  ma- 
nuscrit du  prince  Maurice  ,  je  ne  puis 
rien  déterminer  ni  sur  la  membraud 
branchiale ,  ni  sur  Pouie  simple. 

La  nageoire  pectorale  est  munie  de 
quatorze  rayons  ,  la  ventrale  en  pos- 
sède six ,  celle  de  l'anus  vingt-six , 
celle  de  la  queue  dix-neuf,  et  la  dor- 
sale vingt-sept. 

Ce  poisson  estalongé,la  tête  petite, 
en  pente ,  et  sans  écailles  jusqu'aux 


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la  dor- 

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lu'aux 


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DE   LA   QUEUE   D'OR.         21 

opercules  ;  l'ouverture  de  la  bouche 
n'est  pas  trop  grande;  les  mâchoires 
sont  garnies  d'une  grande  quantité  de 
dents  petites  et  pointues  ;  les  narines 
solitaires  et  près  des  yeux ,  qui  sont 
très-petits ,  et  dont  la  prunelle  noire 
est  placée  daas  un  iris  argentin.  Les 
opercules  forment  uue  pointe  émous- 
sée.  L'ouverture  des  ouies  paroît  pe- 
tite y  et  les  écailles  minces.  Outre  la 
raie  jaune  citée  ,  il  s'en  trouve  une 
semblable  au  ventre ,  mais  qui  ne  va 
que  de  la  nageoire  ventrale  à  celle  de 
l'anus  ;  celle-ci  est  d'un  jaune  doré 
comme  celle  de  la  queue  et  du  dos.  Le 
ventre  est  court;  c'est  pourquoi  l'anus 
approche  plus  de  la  tête  que  de  la  na- 
ge )ire  de  la  queue.  Le  fond  de  ce  pois- 
son est  argentin  et  violet ,  couleur  qui 
est  très-bien  relevée  par  la  couleur  d'or 
des  raies  et  des  nageoires.  Piso  soutient 
que  cette  dernière  couleur  est  telle- 
ment vive ,  que  lorsqu'il  y  a  un  nombre 
de  ces  poissons  assemblés  pendant  la 
Poissons.  Iir.  3 


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22         HISTOIRE   NATURELLE 

nuit ,  ils  répandent  une  clarté  où  l'on 
peut  lire  :  phénomène  qui  ,  s'il  est 
vrai ,  pourroit  être  attribué  à  une  lu- 
mière phospliorique ,  propre  à  plusieurs 
espèces  de  poissons  de  mer ,  comme 
nous  le  savons  aujourd'hui ,  mais  dont 
Piso  ne  savoit  rien  alors.  Les  nageoires 
se  terminent  toutes  en  pointe.  Les 
rayons  mous  sont  ramifiés.  La  dorsale 
a  dix  aiguillons ,  celle  de  l'anus  trois , 
la  ventrale  un  :  cette  nageoire  tire  sur 
le  noir ,  et  celle  de  la  poitrine  est  grise. 
Ce  beau  poisson  habite  les  eaux  du 
Brésil  j  et  sa  chair  rôtie  étant  une  dé- 
licatesse ajoute  à  son  prix.  Piso  le  com- 
pare pour  la  figure  et  la  taille  à  notre 
barbeau  *,  selon  le  prince  Maurice  ;  on 
le  pêche  grand  d'un  pied  et  demi ,  et 
Marcgraf  l'a  vu  de  deux  pieds.  Cet 
écrivain  raconte  encore  que  ce  pois- 
son est  fort  tourmenté  par  un  insecte. 
C'est  apparemment  une  sorte  de  taon 
de  mer  (  oniscus  ) ,  que  l'on  trouve  à 
plusieurs  poissons. 


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où  l'on 
s'il  est 
une  lu- 
lusieurs 
comme 
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ageoires 
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L  dorsale 
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insecte, 
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DE   LA   QUEUE    D'OR.         ^3 
Il  est  appelé  : 
Acarajpitanga  ow.  Acarapitamha,  par  les 

Brasiliens, 
La  Queue  d'or,  par  les  Français, 
Ver  Goldschwanz ,  par  les  Allemands. 
The  gold-tailed  Gilt-head,  par  les  An- 
glais, 
Et  Rahirrubia  ,  à  la  Havanna. 

C'est  à  Marcgraf  que  nous  sommes 
redevables  de  la  connoissance  de  ce 
poisson  ;  mais  il  s'en  faut  bien  que  son 
dessin  soit  aussi  bon  que  celui  du  prince 
Maurice. 

Les  figures  de  Piso  j  de  Jonston  ,  de 
Willughby  et  de  Ruysch  ,  ne  sont  que 
des  copies  de  celle  de  Marcgraf. 

Les  descriptions  pas  assez  caracté- 
ristiques de  Marcgraf  et  de  Piso  sont 
cause  apparemment  qu'Artédi  et  Linné 
ont  refusé  de  le  recevoir  dai  s  leurs  sys- 
tèmes. 


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24         HISTOIRE   NATURELLE 

LE  CUNING,  3PARUS  cuning. 

Les  dents  très-petites  et  les  quatorze 
rayons  de  la  nageoire  de  l'anus  mar- 
quent distinctement  ce  poisson.  ' 

Il  a  six  rayons  dans  la  membrane 
branchiale,  dix-huit  dans  la  nageoire 
pectorale  ,  six  dans  la  ventrale  ,  qua- 
torze dans  celle  de  Tanus,  dix-neuf 
dans  celle  de  la  queue  >  et  vingt-cinq 
dans  la  dorsale.  .         - 

La  tête  est  petite,  comprimée  et 
alépidote  jusqu'à  la  nuque.  La  mâchoire 
inférieure  est  la  plus  longue ,  et  on  ne 
découvre  dans  l'une  et  l'autre  qu'un 
rang  de  dents  très-petites  et  très-poin- 
tues. La  langue  et  le  palais  sont  lisses, 
et  l'on  remarque  les  os  des  lèvres  à  la 
mâchoire  supérieure.  Entire  ceux-ci  et 
les  yeux  il  y  a  deux  ouvertures  rondes 
et  deux  ovales.  L'iris  est  argentin  et 
jaune  ,  la  prunelle  noire.  Les  deux 
opercules  sont  unis  et  couverts  d'é« 


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D  U    C  U  N  1  N  G.  25 

cailles  plus  petites  que  celles  àa  tronc. 
L'opercule  antérieur  est  composé  da 
deux  lames  ,  et  le  postérieur  forme 
vers  la  nageoire  pectorale  une  pointe 
obtuse.  L'ouverture  des  ouies  est  large  ^ 
et  la  membrane  dégagée.  Je  n'ai  pas 
trouvé  de  branchiesimpleàce  poisson. 
Les  côtés  sont  comprimés  ;  il  a  le  dos 
et  le  vc  itre  tranchant ,  ce  qui  lui  donne 
une  figure  ensiforme;  la  ligne  latérale , 
voisine   du   dos ,   est   presque    toute 
droite  ,  et  l'anus  s'éloigne  moins  de  la 
nageoire  de  la  queue  fourchue  que  de 
la  tête.  Les  écailles  sont  lisses  et  min-* 
ces  ;  elles  avancent  vers  la  nageoire  du 
dos,  et  y  forment  un  sillon  où  le  pois- 
son peut  mettre  la  nageoire.  Les  ven- 
trales sont  plus  en  arrière  que  les  pec- 
torales 'y  les  unes  et  les  autres  sont 
étroites  et  pointues.  Le  premier  rayon 
on  est  simple ,  les  autres  sont  mous  et 
à  quatre  rameaux.  La  nageoire  du  dos , 
comme  celle  de  l'anus ,  est  composée 
d'aiguillons  qui  sont  simples  ,  et  de 


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UB         HISTOIRE   NATURELLE 

rayons  mous  qui  sont  fourchus.  La  na- 
geoire de  l'anus  a  trois  aiguillons,  celle 
du  dos  en  a  dix  et  celle  du  ventre  un. 
Le  dos  est  violet ,  les  côtés  sont  argen- 
tins ,  ornés  de  lignes  d'or.  Les  nageoires 
sont  jaunes ,  à  l'exception  de  la  partie 
antérieure  de  la  dorsale  et  de  celle  de 
l'anus  ,  qui  est  violette. 

J'ai  reçu  ce  poisson  des  Indes  orien- 
tales ,  sous  le  nom  de  Ikan  Tembrae 
Ciining ,  nom  qu'on  peut  lui  donner 
dans  nos  langues  européennes. 


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LE  SI'ARE  RAYÉ ,  sPjiRus  vittatuh. 

C  E  poisson  est  aisé  à  reconnoître  par 
ses  deux  bandes  noires  et  ses  raies 
jaunes.  Une  bande  traverse  l'œil,  et 
l'autre  la  poitrine  ;  et  quant  aux  raies 
mentionnées  ,  le  prince  Maurice  ,  du 
manuscrit  duquel  j'ai  tiré  mon  dessin , 
en  compte  sept  ;  et  c'est  en  quoi  Marc- 
graf  et  Piso  sont  du  même  avis. 

Le  nombre  des  rayons  de  la  mem- 


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DU  SPARE  RAYE.  «7 
brane  branchiale  et  l'intérieur  de  ce 
poisson  me  sont  inconnus,  ne  le  possé- 
dant pas  li.oi  même. 

La  nageoire  pectorale  a  douze  rayons, 
la  ventrale  six  ,  celle  de  l'anus  treize, 
celle  de  la  queue  seize  ,  et  la  dorsale 
vingt- trois,  suivant  le  dessin  du  princ» 
Maurice. 

Le  corps  est  large ,  mince  et  cou- 
vert d'écaillés  argentines  ;  la  tête  n'a 
dos  écailles  que  depuis  les  yeux.  La 
bouche  est  fort  ouverte  *,  les  mâchoires 
ont  la  même  longueur  et  sont  armées 
de  dents  pointues  et  serrées.  Les  na- 
rines sont  près  des  yeux  ,dont  la  pru- 
nelle noire  est  dans  un  iris  rouge âtre. 
L'ouverture  des  ouies  est  grande  ,  et 
les  deux  opercules  sont  à  bord  uni  et 
arrondis.  Le  dos  violet  forme  un  arc. 
Le  dessin  ne  présente  point  de  ligne 
latérale  ;  apparemment  qu'à  la  proxi^ 
mité  du  dos  elle  lui  est  parallèle.  Le 
ventre  est  long  y  c'est  pourquoi  Tanus 
approcLe    plus  de  la  nageoire  de  Ift. 


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a8  HISTOIRE  NATURELLE 
queue  que  de  la  tête.  Les  écailles  sail- 
lantes au  dos  forment  un  sillon  qui 
cache  lanageoire.  Le  nombre  des  aiguil- 
Ions  de  la  dorsale  monte  à  neuf,  sui- 
vant le  dessin  du  prince  Maurice  :  mais 
apparemment  ce  poisson  a  dix  aiguil- 
lons, dont  on  n'a  point apperçu  le  pre- 
mier qui  est  court.  La  ventrale  a  un 
aiguillon  ,  celle  de  l'anus  trois  ,  les 
rayons  mous  sont  presque  tous  à  quatre 
branches.  Les  nageoires  pectorales  et 
ventrales  sont  pointues  ,  celles  du  dos 
et  de  l'anus  arrondies. 

Ce  poisson  est  du  Brésil,  et  suivant 
Marcgraf  il  n'excède  jamais  la  lon- 
gueur de  six  à  sept  pouces  ;  il  séjourne 
aux  rivages  pierreux  ,  où  l'eau  de  la 
mer  est  pure  et  féconde  en  frai.  Voilà 
pourquoi  Marcgraf  et  Piso  le  comptent 
parmi  les  poissons  de  bon  goût ,  dont  la 
chair  est  meilleure  que  celle  de  la 
carpe. 

Marcgraf  a  le  premier  fait  mention 
«le  ce  poisson ,  et  nous  en  a  donné  un 


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DU6ARGUET.  ûg 

dessin  tolérable  à  l'égard  de  ses  autres 
dessins  :  Piso ,  Jonston  et  Ruysch  Vont 
copié. 

Klein  et  WillugHby  sont  les  seuls 
qui  Paient  reçu  dans  leurs  systèmes.  Il 
est  probable  qu'Artédi  et  Linné  ont 
trouvé  les  caractères  trop  peu  distincts 
pour  le  classifîer. 

Si  au  reste  ce  poisson ,  selon  Topi- 
nion  de  Willughby ,  est  le  même  que 
le  cantlière  ,  c'est  ce  qne  je  ne  saurois 
déterminer ,  vu  que  je  n'ai  point  co 
dernier  dans  ma  collection. 

LE  SARGUET,  sparus  sargus. 

Les  huit  dents  incisives  et  les  deux 
rangs  de  mâchelièrcs  désignent  ce 
poisson. 

L'on  compte  six  rayons  dans  la 
membrane  branchiale  ,  seize  dans  la 
nageoire  pectorale ,  six  dans  la  ven- 
trale ,  dix  -  sept  dans  celle  de  l'anus  , 
vingt- deux  dans  celle  de  la  queue ,  et 
vingt  «cinq  dans  la  dorsale. 


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I 


Bo  HISTOIRE    NATUTÎELT.K 

La  tôte  en  pente  est  alépidoto  de- 
puis la  nuque  juqu'au  museau  ;  l'ou- 
verture de  la  bouche  est  petite  ;  les 
lèvres  sont  charnues ,  et  les  mâchoirea 
d'égale  longueur  j  les  dents  incisives 
ont  le  bord  large  et  le  fond  étroit;  les 
quatre  dents  du  milieu  sont  plus 
grandes  et  plus  larges  que  les  autres 
quatre  des  côtés.  Derrière  celles  -  ci  , 
il  y  a  une  quantité  de  dents  courtes  à 
surface  plate,  et  les  côtés  sont  armés 
d'un  double  rang  de  mâchelières  ar- 
rondies ,  dont  les  dernières  sont  les 
plus  fortes  :  la  bouche  tellement  armée 
fait  juger  que  ce  poisson  se  nourrit  de 
tcstacées,  savoir  ,  d'huîtres  ,  d'escar- 
gots ,  de  coraux ,  etc.  Le  palais  et  la 
langue  sont  lisses ,  les  os  des  lèvres 
étroits  et  minces  ;  les  narines  doubles 
sont  près  des  yeux  ;  les  ouvertures  do 
devant  sont  rondes,  les  autres  ovales  j 
les  yeux  sont  grands  ,  et  pourvus 
d'une  membrane  clignotante  ;  la  pru- 
nelle en   est  noire  ;   l'iris  argenté  j 


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DU     S  A  R  G  U  Is  T.  5l 

Topercule  de  devant  est  arrond  i,  l'autre 
est  bordé  de  noir.  Us  ont  tous  les 
deux  les  écailles  moins  grandes  que  le 
troric.  L'ouverture  des  ouies  est 
grande  ,  et  la  membrane  est  à  demi- 
cachée  ;  le  tronc  est  large  sur  le  de- 
vant ,  le  ventre  rond ,  le  dos  tranchant 
et  arqué  ;  le  fond  du  poisson  est  ar- 
genté f  où.  les  raies  jaunes  et  les  bandes 
noirâtres  font  un  bel  effet  ;  la  ligne  la- 
térale est  noire  et  un  peu  arquée  à  peu 
de  distance  du  dos ,  l'anus  prend  le  mi- 
lieu entre  la  tête  et  la  queue.  Les  raies 
que  nous  venons  de  remarquer  sont 
formées  par  les  petites  lignes  qu'on 
voit  sur  les  écailles  ;  et  comme  les  cou- 
ches des  écailles  prennent  leur  direc- 
tion le  lurig  du  corps,  depuis  la  têto 
jusqu'à  la  queue  ,  il  en  résulte  autant 
de  raies  qu'il  y  a  de  couches  d'écaillés. 
Les  cinq  raies  au-dessus  de  la  ligne  la^ 
térale  ont  la  couleur  d'orange ,  et  celles 
de  dessous  sont  jaunes  ;  les  écailles  des 
opercules  ont  des  bordures  jaun  :s  ;  les 


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^2         HISTOIRE  NATURELLE 

bandes  transversales  sont  plus  noire» 
vers  le  dos  *,  la  nuque  et  le  dos  sont  noi- 
râtres ;  la  nageoire  ventrale  est  noire  ; 
la  dorsale, celle  de  l'anus  et  celle  de  la 
queue  sont  jaunâtres,  et  la  dernière  a 
le  bord  noir  ;  la  nageoire  pectorale  est 
très  -  longue  ,  ce  qui  provient  des 
rayons  quatrième,  cinquième  et  sixiè- 
me alongés  :  ces  rayons  ont  quatre 
branches  ,  et  le  premier  seul  est  sim- 
ple. Le  premier  do  la  ventrale  est  pi- 
quant ,  et  les  autres  sont  ramifiés  ;  les 
trois  premiers  de  la  nageoire  de  Panus 
sont  piquans  ;  les  autres  sont  mous  et 
ramifiés.  Il  en  est  de  même  des  rayons 
de  la  dorsale  ,  avec  cette  seule  diffé- 
rence que  celle  -  ci  a  douze  aiguillons 
que  le  poisson  peut  cacher  dans  le 
sillon  formé  au  dos  par  les  écailles.  Les 
nageoires  de  l'anus  ,  de  la  queue  et  du 
dos  se  couvrent  en  partie  d'écaiiles  ; 
celle  de  la  queue  a  des  rayons  ramifiés. 
L'on  trouve  ce  poisson  dans  la  Mé- 
diterranée I  dan«  la  Mer  Rouge  ,  et 


J* 


DU     S  A  R  G  U  E  T.  33 

flans  l'Océan  ,  près  du  gouvernement 
de  Poitou  et  d'Aunis.  Aristote  nous  a 
fait  conrntre  son  existence  dans  le» 
eaux  de  la  Grèce.  Willughby  en  a  fait 
la  description  à  Venise,  etBrunniche 
à  Marseille.  Jovius  le  met  du  nombre 
des  poissons  romains  ,  et  Cetti  des 
poissons  sardes. 

On  le  voit  encore  en  France  aux 
rives  de  la  Provence  et  du  Languedoc. 
Suivant  Belon  ,  le  Nil  en  produit  une 
quantité  si  énorme  ,  qu'on  le  trans- 
porte chez  les  habitans  du  mont  Sina 
qui  l'achètent. 

Ce  poisson  parvient  à  une  grandenr 
considérable  ;  car  dans  le  Poitou  on  en 
prend  de  deux  pieds  et  plus.  Aristote 
l'a  compté  avec  raison  parmi  les  pois- 
sons de  rivage  qui  vont  en  troupe  ;  car 
on  le  trouve,  pendant  toute  l'année  , 
près  des  rivages  en  assez  grande  quan- 
tité. 

Ce  poisson  se  nomme  : 
En  France  ,  Sar^o ,  Sargue  et  Sargus* 

Poissons.  III.  4 


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34         HISTOIRE   NATURELLE 

A  Toulon  et  à  Marseille  ,  Sar. 

En  Provence  ,  Sarguet  ou  Sarg, 

Chez  les  Anglais,  Base. 

En  Italie  et  dans  la  Sardaigne ,  Sargo. 

En  Dalmatie ,  Pagaro. 

Et  en  Allemagne ,  Geisshrassem  et  Bau' 

dirte-Brassem.  • 

Suivant  Aristote ,  ce  poisson  doit 
frayer  au  printemps  et  en  automne-, 
mais  c'est  de  quoi  l'on  peut  douter, 
s'il  est  permis  de  juger  parles  poissons 
de  nos  contrées  de  ceux  des  autres ,  vu 
que  les  nôtres  ne  fraient  qu'une  fois , 
et  cette  opération  se  fait  ordinaire- 
ment plutôt  chez  les  jeunes,  plus  lard 
chez  ceux  d'un  âge  moyen,  et  le  plus 
tard  chez  les  plus  âgés.  Mais  tous  les 
naturalistes  suivans  ne  fournissant  au- 
cune observation  nouvelle  sur  cet  ob- 
jet ,  je  souhaite  que  ceux  qui  ont  l'oc- 
casion d'observer  les  poissons  de  la 
Méditerranée  ,  l'examinent  de  plus 
près  pour  nous  en  donner  l'histoire. 

Oppian  soutient  qu'il  y  a  plus  de  fe- 


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doit 
mue  *, 
luler, 
issons 
;s,  vu 
î  fois, 

aire- 
s  lard 
le  plus 

us  les 
nt  au- 

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It  l'oc- 

de  la 
plus 

ire. 

de  t*e« 


DU     S  A  R  G  U  E  T.  S5 

nielles  que  de  mâles  ,  et  toutes  mes  ob- 
servations me  prouvent  que  c'est  le  cas 
de  toutes  les  espèces  de  poissotis. 

La  chair  de  ce  poisson  est  sèche  , 
c'est  pourquoi  on  l'estime  moins  que 
]a  dorade  que  je  vais  bientôt  décrire  : 
mais  pris  en  septembre  et  octobre  dans 
les  contrées  pierreuses ,  il  est  aussi  bon 
que  celle-ci ,  frit  au  beurre  ou  à  l'huile 
fraîche  dans  la  poêle.  Il  faut  qu'il  soit 
délicat ,  vu  que  de  cette  façon  la  chair 
devient  tendre  et  succulente.  Ce  pois- 
son est  Carnivore ,  et  il  dévore  non- 
seulement  d'autres  poissons,  mais  sur- 
tout aussi  des  crustacées,  comme  écre  ' 
visses  ,  escargots  ,  moules  ,  etc.  que  sa 
denture  est  très-propre  à  broyer. 

L'on  prend  ce  poisson  de  différentes 
manières,  savoir  ,  au  filet  et  à  la  ligne: 
l'on  dit  encore  qu'on  peut  le  prendre 
avec  la  maiti  dans  les  trous  des  rivages 
pierreux.  Il  ne  faut  pas  tarder  à  le 
manger  ,  parce  qu'il  se  gâte  aisément. 

L'estomac  est  grand  j  au  commen- 


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36         HISTOIRE   NATURELLE 

cernent  du  canal  intestinal  qui  a  plu- 
sieurs sinuosités,  il  y  a  trois  boyaux 
borgnes:  le  foie  est  roiigeâtre,  le  fiel 
jaune  ,  et  la  rate  noirâtre. 

Mon  poisson  ne  me  montre  point  la 
tache  annulaire  à  la  nageoire  de  la 
queue  ,  que  Linné  cite  pour  caractère 
de  cette  espèce.  Quelques  écrivain» 
d'ailleurs  tiennent  cette  tache  pour  ir- 
régulière ,  et  la  plupart  en  font  men- 
tion comme  d'une  bande. 

Rai  se  trompe  ,  en  refusant  à  notre 
poisson  les  mâcheliëres  granuleuses. 
Artédi  n'a  suivi  probablement  que 
l'avis  de  Rai. 

Une  simple  faute  d'écriture  doit 
avoir  induit  Artédi  à  donner  à  notre 
poisson  les  lignes  transversales  pour 
caractère  ',  car  les  lignes  allant  le  long 
du  corps  ;  et  les  bandes  le  traversant , 
il  faut  lire  ou  fasciis  transversis  ,  ou 
linds  longitudinalihus, 

Belon  ,  Salvian  et  Klein  se  trom- 
pent^ en  ne  donnant  qu'un  aiguillon  à 


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DU     S  A  R  G  U  E  T.  3j 

la  nageoire  de  Panus  ,  au  lieu  de  trois, 

II  est  fort  aisé  de  réfuter  Topinion 
de  Willughby  ,  que  le  jaguaraca  de 
Marcgraf  soit  notre  poisson  ,  ou  du 
moins  très-semblable  au  nôtre ,  en  fai- 
sant la  comparaison  avec  celui  de  la 
planche  225 ,  qui  cstle jaguaraca. 

Quand  Pline  soutient  que  notre 
poisson  vit  d'excrémens  ,  il  n'a  pas 
plus  de  raison  que  quand  il  dit  qu'il 
sort  de  T Océan. 

Je  réponds  négativement  à  la  de- 
mande de  Gronov  ,  si  le  hepatus  de 
Rondelet  est  le  nôtre  ?  car  c'est  le 
labrus  hepatus  de  Linné. 

Duhamel  distingue  à  la  vérité  le  sar 
du  sarguet  ;  mais  ni  les  descriptions, 
ni  les  dessins  ne  me  fournissant  des  ca- 
ractères essentiels ,  je  n'en  fais  qu'une 
seule  espèce  ,  en  attendant  que  des  re. 
cherches  ultérieures  me  démontrent  le 
contraire. 

Ce  qu'Elian  et  Oppian  prétendent 
de  l'amour  remarquable  de  ce  poisson 


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58  HISTOIRE  NATUnELLî: 
pour  les  chèvres,  ce  qu'ils  disent  de 
sou  penchant  à  s'exposer  aux  rayons 
du  soleil ,  tient  du  merveilleux  dont 
l'histoire  naturelle  de  ces  temps  est 
chargée,  de  même  que  le  préjugé  qu'au 
temps  du  frai  les  mâles  se  disputent  les 
femelles  ,  et  qu'une  dent  de  ce  poisson 
que  l'on  porte  sur  soi  ,  adoucisse  les 
maux  de  dents. 

Belon  nous  a  donné  le  premier 
dessin  de  ce  poisson ,  mais  il  est  mau- 
vais. 

Peu  après ,  Salvian  et  Rondelet 
nous  en  ont  donné  chacun  un  dessin 
nouveau  :  le  premier  représente  les 
lignes  longues  ,  et  le  dernier  les  bandes 
transversales  ;  l'un  et  l'autre  valent 
mieux  que  celui  de  Belon ,  mais  ils  no 
sont  pas  assez  fidèles  pour  être  bons. 

Gesner  nous  en  a  donné  aussi  un 
nouveau  dessin,  mais  qui  ne  vaut  pas 
mieux  que  les  autres. 

Aldrovand  a  non  -  seulement  copié 
celui-ci  j  mais  il  nous  en  a  laissé  deux 


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D  E    L  A    s  A  U  P  E.  SfÇf 

dessins  nouveaux  ,  dont  l'un  est  plus 
mauvais  que  l'autre. 

Willugliby ,  Jonston  et  Ruyscli  ont 
copié  Salvian. 

Enfin  Duhamel  nous  a  donné  deux 
nouveaux  dessins,  mais  qui  représen- 
tent la  nageoire  de  l'anus  défectueuse. 
On  les  retrouve  dans  la  description  des 
arts  et  métiers,  en  petit. 

LA   SAUPE,    SPARUS    SALPJ, 


i  (I 

• 


L/Eseul  rang  de  dents  incisives ,  dont 
chacune  des  deux  mâchoires  est  armée, 
forme  un  caractère  pour  connoîlre  ce 
])oisson  ;  car  je  n'en  ai  point  vu  encore 
dont  les  dents  eussent  une  structure 
semblable.  La  mâchoire  supérieure  en 
a  vingt,  l'inférieure  vingt-deux,  un 
]*eu  arquées  en  dehors  et  enfoncées  en 
dedans.  Les  dents  d'en  hant  ont  une 
petite  échancrure  au  milieu,  et  cellcis 
d'en  bas  forment  une  pointe  aiguë  à  la 
même  place.  Ces  pointes  mettent  le 


\ 


4o         HISTOIHE   N\TURELLB 
poisson  en  état  de  mieux  tenir  sa  nour- 
riture. Pour  plus  de  clarté  ,  }'ai  repré- 
senté Pembouchure  en  grand  sur  la 
planche. 

La  membrane  branchiale  a  six  rayons, 
la  nageoire  pectorale  seize,  la  ventrale 
six ,  celle  de  l'anus  dix-sept ,  celle  de 
la  queue  vingt ,  et  la  dorsale  vingt  huit. 
La  tête,  comme  tout  le  poisson^  est 
fort  comprimée ,  et  alépidotc  jusqu'à  la 
nuque  )  la  bouche  petite,  les  mâchoires 
égales;  la  langue  dégagée,  mince,  large 
et  lisse  comme  le  palais.  Les  narines 
sont  doubles,  tout  près  des  yeux  Ton 
discerne  une  ouverture  ovale ,  et  non 
loin  de-là  une  ouverture  ronde.  La  pru- 
nelle noire  est  placée  dans  un  iris  cou- 
leur d'or.  Les  opercules  arrondis  sont 
couverts  d'écaillés  moins  grandes  que 
celles  du  tronc  ;  le  postérieur  est  com- 
posé de  deux  petites  lames,  le  bord  de 
l'antérieur  paroît  dentelé  ;  mais  il  ne 
l'est  pas,  n'étant  point  aigu.  L'ouver- 
ture des  ouies  est  grande  ;  et  la  mcra- 


:~^;. 


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1)  K     T,  A     S  A  U  P  E.  4 1 

brane  presque  enlièrement  cachée.  Le 
ventre  est  long  et  arrondi  ;  la  ligne  la- 
térale presque  droite  approche  du  dos; 
les  écailles  sont  grandes ,  lisses ,  formant 
un  sillon  au  dos ,  et  elles  couvrent  en 
partie  la  nageoire  de  la  queue.  Le  dos 
est  tranchant ,  et  Tan  us  approche  plus 
de  la  nageoire  de  la  queue  que  de  la  tête. 
Au  fond  de  la  pectorale  on  remarque 
une  tache  noire  ;  le  premier  rayon  eu 
est  court  et  simple,  le  deuxième,  le 
troisième  et  le  quatrième  s  >nt  ra*nifiés 
et  très'longs  ;  mais  les  autres  ont  huit 
branches.  Les  raj'ons  de  la  ventrale , 
dont  le  premier  est  piquant ,  i  assem- 
blent à  ces  derniers.  Les  nageoires  de 
Vanus  et  du  dos  sont  étroites  et  com- 
posées d'aiguillons  et  de  rayons  mous: 
la  première  a  trois  aiguillons ,  l'autre 
en  a  onze.  Les  rayons  de  ces  deux  na- 
geoires n'ont  que  quatre  branches,  mais 
ceux  de  la  queue  en  ont  huit.  Toutes 
les  nageoires  forment  ï^tv:  pointe,  mais 
celle  de  la  queue  en  forme  deux.  Le 


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42  IirSTOIRE    NATURELL13 

dos  est  noirâtre  ,  les  côtés  et  le  ventre 
argentés  :  les  lignes  longitudinales  jau- 
nes embellissent  ces  parties.  Les  na- 
geoires sont  grises  et  brunâtres  ver?  le 
bord.  La  ligne  latérale  est  noire. 

Aristote  met  notre  poisson  au  rang 
de  ceux  que  l'on  trouve  en  pleine  mer 
et  dans  les  bayes  :  son  assertion ,  qu'il 
se  promène  isolé  dans  les  eaux ,  peut 
s'être  vérifiée  dans  les  contrées  de  la 
Grèce  ;  mais  à  Gênes ,  aux  côtes  de  la 
Sardaigne,  et  aux  îles  Baléares,  sur-tout 
près  d'Ivica ,  on  le  trouve  en  quantité , 
et  on  y  en  prend  beaucoup.  Il  diffère 
de  grandeur  selon  son  séjour  ;  Brunni- 
che  le  trauve  long  d'un  empan;  Duha- 
mel ,  en  Languedoc ,  lui  trouva  sept  à 
neuf  pouces ,  et  Salvian  nous  dit  qu'à 
Rome  on  le  prend  toujours  long  d'un 
pied  ,  et  du  poids  d'une  livre  ;  ce  der- 
nier remarque  encore  qu'on  le  prend 
toujours  de  la  même  grandeur  et  pe- 
santeur. A  nous  en  rapporter  à  Belon  , 
qui  d'ailleurs  est  bon  observateur,  il 


...^ddsS^^^Sfr''- 


à 
l'a 


I)  E    L  A     s  A  U  P  E.  43 

atteint  le  poids  de  deux  livres.  Celui 
que  j'ai ,  et  qui  a  servi  de  modèle  à  mon 
dessin,  est  long  d'un  pied. 

Il  fraie  en  octobre  ,  et  dépose  ses 
œufs  entre  les  herbes  marines.  Son  sé- 
jour ordinaire  est  dans  les  profondeurs  ; 
et  ces  poissons  se  rendent  en  grand 
nombre  aux  bas-fonds  du  rivage  pour 
s'y  nourrir  des  herbes  marines  et  des 
mousserons  ,  en  quoi  leurs  dents  inci- 
sives les  servent  bien.  Ce  poisson  a  la 
chair  molle ,  coriace ,  avec  peu  d'arê- 
tes; elle  exhale  souvent  une  mauvaise 
odeur  ,  probablement  causée  par  les 
mousserons.  C'est  par  cette  raison  que 
le  poète ,  malgré  la  beauté  de  son  ex- 
térieur ,  l'a  dépeint  comme  un  mauvais 
poisson  (  1  ). 

On  le  prend  au  filet  et  avec  des  citrouil- 
les ,  qu'il  aime  fort;  on  en  prend  le  plus 
en  hiver  dans  les  profondeurs  des  baies , 


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(i)  Atque  immunda  chromis  merito  vi". 
lissima  <>alj)a.  Ovid.  Hal.  v.  i5i. 


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44  HISTOIRE   NATURELLE 

OÙ  il  séjourne  pendant  cette  saison. 

Suivant  les  observations  d'Aristote 
et  de  ses  imitateurs  Pline  et  Elian  ,  ce 
poisson  doit  avoir  l'ouie  très  fine ,  nais 
le  goût  mauvais  ,  se  nourrissant  d'ex- 
crémens ,  ce  que  le  naturaliste  grec  a 
jugé  apparemment  par  analogie  ,  vu  la 
mauvaise  odeur  qu'il  répand  de  temps 
en  temps.  Mais ,  quant  à  moi ,  je  suis 
bien  plus  enclin  à  croire  qu'il  ne  vit  que 
d'herbes  et  de  mousserons,  nourriture 
qui  convient  à  ses  dents  en  forme  de 
faucille^  et  que  la  mauvaise  odeur  ne 
provient  que  des  mousserons. 

Ce  poisson  est  connu  sous  différens 
noms. 

On  le  nomme  :  ,         ' 

En  France  ,  Saupe,  — 

En  Languedoc ,  quand  il  est  petit , 

Vergadiflle. 
A  Marseille,  Saupe  et  Sopi. 
Chez  les  Italiens ,  Salpa. 
Chez  les  Génois  ,  ^^arpa. 
A  l'île  de  Malte  ,  Scilpa. 


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D  E    L  A     s  A  U  P  E.  45 

En  Sardaigue ,  Salpa. 
En  Angleterre ,  Goldlin» 
En  Hollande  ,  Goldstromer, 
Et  en  Allemagne  ,  Goldstrich. 

Le  péritoine  est  noir  ,  l'estomac 
grand  ;  le  canal  intestinal  fort  long , 
comme  aux  quadrupèdes.  Dans  nn  pois- 
son de  la  longueur  d'un  pied ,  ce  canal 
avoit  quarante  -  six  pouces  ;  quatre 
boyaux  borgnes  très-forts  se  trouvent 
au  commencement  du  canal.  Le  foie 
consiste  en  trois  lobes  de  différentes 
grandeurs.  Le  plus  long  porte  une 
longue  vésicule  de  fiel;  la  rate  est 
grande  et  noirâtre  ;  l'ovaire  et  la  laite 
sont  doubles,  et  s'étendent  jusqu'au 
diaphragme. 

Artédi  et  Linné  ayant  allégué  pour 
marque  distinctive  les  onze  lignes  jau- 
nes, ont  fait  choix  d'un  caractère  va- 
riable •,  car  Ouhamel  n'en  désigne  que 
huit  à  neuf;  Salvian ,  Belon  et  Klein 
neuf;  Briinniche  et  Rai  dix  à  onze}  et 
Willughby  onze. 

Poissons.  III.  5 


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45        HISTOIRE   NATURELLE 

Klein  est  dans  l'erreur ,  en  ne  don- 
nant qu'une  nageoire  ventrale  à  notre 
poisson  ,  et  celte  erreur  se  trouve  en- 
core dans  le  nouveau  Spectacle  de  la 
Nature. 

Sur  la  demande  de  Gronov  ,  si  le 
Mormyre  de  Salvian  est  son  Cynaedus^ 
que  nous  avons  cité  parmi  les  nôtres , 
on  peut  répondre  négativement ,  vu 
que  son  Cynaedus  a  des  dents  incisives , 
le  Mormyre ,  au  contraire ,  des  dents 
pointues.  Par  la  même  raison ,  les  au- 
tres écrivains  sont  mal  cil  es. 

Le  poisson  que  l'abbé  Bonnaterre  a 
fait  dessiner  d'après  Catesby  pour  le 
nôtre ,  n'est  point  la  saupe ,  mais  la 
brème  de  pourpre  de  Linné  ^  sparus 
synagris.  '  5  .  } 

Ovide  dit  que  notre  poisson  dépose , 
à  la  manière  des  oiseaux ,  ses  œufs  dans 
des  nids  :  cette  idée  lui  est  apparem* 
ment  \  euue ,  parce  que  l'on  trouve  lo 
frai  entre  les  mousserons  marins ,  où  les 
petits,  seloului;  doivent  éclore  commQ 


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■L  »  -y -]ft  w...  _ d;  t.-r  ^\vi ^ -k^.  ..jÊKS^Jà^  - 


DELASAUPE.  4/ 

dans  un  nid  ;  mais  on  ne  peut  rien  dé- 
duire  de -là,  parce  qu'en  général  les 
bêtes  déposent  leurs  œufs  là  où  la  cou- 
vée au  sort^ir  trouve  d'abord  sa  subsis- 
tance. 

Si  Belon  et  Salvian  donnent  douze 
aiguillons  au  lieu  de  onze  à  la  dor- 
sale ,  et  deux  au  lieu  de  trois  à  la 
nageoire  de  l'anus ,  en  quoi  Duhamel 
les  imite  ,  il  faut  leur  passer  cette  er- 
reur ,  vu  que  le  preinier  aiguillon  de 
l'anus  est  très-petit ,  et  que  beaucoup 
de  poissons  de  ce  genre  comptent  douze 
aiguillons  au  dos. 

Si  du  temps  d'Aristote  il  n'y  avoit 
pas  un  autre  poisson  du  même  nom , 
qui  fraie  deux  fois  par  an  j  et  si  cet 
auteur  ne  prétend  parler  que  d'un 
même  poisson  ,  il  est  en  contradiction 
avec  lui-même  :  car  il  dit  à  un  en- 
droit ,  qu'il  fraie  au  printemps  et 
quelquefois  en  automne  ,  et  dans  un 
autre  endroit  il  dit,  qu'il  n  a  que  cette 
deiiiière  saison  pour  frayer.  Rondelet 


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4Î^  HISTOIRE   NATURELLE 

se  trompe  en  donnant  à  notre  ,3oîsson 
beaucoup  de  dents  en  forme  d^;  scie, 
et  Duhamel  en  lui  (^kHm'?ot  beaucoup 
de  dents  fines  tandis  qu'il  n'a  qu'un 
ordre  de  dents  incisîvej.. 

Belon  et  Wiliiiglili/  ,  qui  iont 
monter  le  nombre  des  dents  de  la 
mâchoire  supérieure  à  seize ,  et  relies 
de  Finférieura  à  dix-huit ,  ont  lort  : 
car  j'en  ai  troav6  quatre  ^^a  pbas  dans 
chaque  mâchoire.  Apparemment  qu'ils 
ont  eu  un  poisson  ,  qui  n'avoit  pas 
encore  fait  toutes  ses  dents. 

Nous  devons  le  premier  dessin  de  ce 
poisson  à  Belon  ',  mais  il  est  mauvais , 
vu  que  la  dorsale  est  trop  reculée  et 
la  bouche  représentée  trop  grande. 

SaLvian  nous  en  donna  depuis  une 
meilleure  figure  ,  mais  il  attribue  trop 
d'aiguillons  et  trop  peu  de  rayons  à  la 
dorsal©. 

Le  dessin  de  Rondelet ,  qui  parut 
en  même  temps  avec  la  figure  précé- 
dente, a  aussi  mal  réussi. 


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DE    LA    DORADE.  49 

Les  naturalistes  semblent  n'avoir 
voulu  nous  laisser  que  des  dessins  bien 
mauvais  :  car  Gesner  ,  Aldrovand  et 
Duhamel  nous  en  ont  fourni  de  nou- 
veaux ,  mais  qui  n'ont  aucun  prix. 
Celui  de  Gesner  est  passable  ,  celui 
d'Aldrovand  le  plus  mauvais  ;  celui  de 
Duhamel  représente  la  bouche  trop 
grande ,  la  dorsale  trop  reculée ,  et  tous 
ses  rayons,  même  ceux  de  la  nageoire 
de  l'anus  ,  comme  des  aiguillons. 

Tonston  a  encore  fait  une  nouvelle 
représentation  ,  mais  fort  inexacte  , 
dont  Ruysch  a  fait  une  copie  fidelle. 

LA  DORADE,  spârus  aurjIta. 

Les  six  dents  incisives  de  chaque 
mâchoire  désignent  suffisamment  ce 
poisson. 

La  membrane  branchiale  contient 
six  rayons,  la  nageoire  pectorale  en 
a  seize ,  la  ventrale  six ,  celle  d,e  l'anus 
quinze  ,  celle  de  la  queue  dix-sept,  et 
la  dorsale  vingt-cinq. 


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5o 


HISTOIRE   NATURELLE 
La  lete  est  comprimée  ,  en  pente  , 
et  alépidote  jusqu'aux  opercules.  Les 
mâchoires  sont  d'égale  longueur  ;  Us 
lèvres  sont  charnues ,  les  os  des  lèvres 
étroits,  et  la  bouche  est  peu  ouverte. 
Lesdites  dents  incisives  sont  séparées 
et  arrondies.  Dans  la  première  rangée 
je  trouve  dix  mâchelières  de  chaque 
côté  ;  les  trois  premières  en  sont  plus 
larges,  pointues  par  le. haut,  et  res- 
semblent aux  dents  canines  des  hom- 
mes. Le  nombre  des  deux  autres  rangs 
n'est  pas  si  grand ,  et  il  s'en  trouve 
de  très-fortes  dans  le  troisième  rang , 
dont  la  dernière  est  lu  plus  grosse  ; 
laquelle  ,  suivant  Duhamel ,  est  en- 
châssée dans  des  bagues ,  et  se  vend 
pour  des    crapaudines.   Les  orfèvres 
de  l'jle  de  Malte  gravent  une  tache 
noire  au  milieu  de  rette  pierre  avec 
de  l'eau  forte ,  et  la  débitent   pour 
des  yeux  de  serpent ,  auxquels  ils  at- 
tribuent la  vertu  de  guérir  des  mala- 
dies. C'est  avec  ces  dents  fortes ,  que 


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D  E    L  A    D  O  R  A  D  E.         5l 

le  poisson  casse ,  ou  plie  les  hameçons , 
•  suivant  la  dureté  ou  la  souplesse  du 
fer.  Outre  ces  dents,  j'apperçois  dans 
mon  poisson  des  marques  d'un  qua- 
trième rang  de  dents  dans  la  mâchoire 
inférieure.  Le  poisson  n'ayant  pas ,  à 
beaucoup  près ,  toute  sa  maturité  , 
je  crois  qu'il  n'a  pas  encore  toutes  ses 
dents ,  et  qu'un  vieux  poisson  nous  eu 
exposeroit  un  nombre  bien  plus  grand. 
La  langue  est  courte  ,  épaisse  et 
lisse  comme  le  palais.  Les  narines  sont 
doubles ,  les  antérieures  rondes.  De- 
puis celles-ci  il  se  forme  un  sillon 
jusqu'aux  narines  postérieures  qui 
sont  ovales  et  tout  près  des  y-ux  : 
ceux-ci  ont  la  prunelle  noire  et  L'rir 
d'or.  Une  tache  d'or  en  forme  de  crois- 
sant surmonte  l'oeil.  Les  operculessont 
unis  et  arrondis  L'antérieur  paroît  à 
la  vérité  dentelé,  ma^s  ce  ne  sont  que 
de  foibles  empreintes  superficielles  j 
sa  surface  intérieure  présente  uno 
blanchie  simple.  Les  petits  aï'  .  N^.i 


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5q       histoire  naturelle 

ouios  sont  garnis  de  petites  excrois- 
sances noueuses.  L'ouverture  desouies 
est  grande ,  la  membrane  en  est  ca- 
i.hée.  Le  tronc  est  large ,  le  dos  tran« 
cliant ,  le  ventre   rond  ,   l'anus  plus 
voisin  de  la  queue  que  de  la  tête ,  et 
la  ligne   latérale  un  peu  arquée  ap- 
pronh'    "*'.;  do.«    Les  écailles  sont  ten- 
dres, lisses,  plus  grandes   au    tronc 
qu'aux   opercules ,  et  elles  couvrent 
une  partie  de  la  nageoire  du  dos  et 
de  l'anus ,  de  sorte  qu'elles  forment 
un  réservoir  pour  ces  nageoires  ,  dont 
la  première  est  munie  de  onze  aiguil- 
lons et  de  quatorze  rayons  fourchus , 
la  seconde  de   trois  «!  uillons   et  -Iq 
douze   rayons   fourchus.   Les   rayo."  ^ 
mous  des  autres  nageoires  ont  quatre 
branches ,  et  le  premier  de  la  ventrale 
est  piquant.  Le  troisième  rayon  de 
la  pectorale  fait  le  tiers  de  la  longueur 
de  tout   le  corps.  Les  flancs,  la  tête 
et  le  tronc  sont  argentés.  Le  dos  est, 
tant  ^ue  le  poissou  est  dans  l'eau, 


1 


::i)6,^^,i4iè^...  ►.. 


DE    LA    D  o  n  A  n  E.       5.> 

d'un  beaa  bleu  clair ,  mais  à  l'air ,  il 
devient  foncé,  et  noirâtre  enfin  lors- 
qu'il est  mort.  L'on  apperçoit  en  haut 
au  bord  de  l'opercule  postérieur  une 
tache  noire  ,  et  derrière  celle-ci  y  au- 
dessus  de  la  nageoire  pectorale ,  une 
tache  rouge  couleur  de  cerise  ,  cette 
dernière  est  quelquefois  claire.  L'on 
remarque  aux  deux  côtés  plusieurs 
lignes  longitudinales  d'une  couleur 
brun  pâle ,  qui  sont  plus  foncées  au- 
dessus  de  la  ligne  latérale.  La  nageoire 
du  dos  et  celle  de  la  queue  sont  noi- 
râtres, celle  de  l'anus  brune ,  les  autres 
d'un  gris  foncé.  La  ligne  latérale  est 
aussi  de  cette  couleur. 

Nous  trouvons  ce  poisson  dans  la 
Méditerranée  ,  dans  la  Mer  Atlan- 
tique et  dans  celle  du  Nord.  La  Grèce 
doit  en  produire  en  abondance  ,  vu 
qu'Aristote  le  cite  fréquemment.  Il 
n'est  point  rare  en  France  ,  sur-tout 
en  Languedoc ,  à  Rome  ,  en  Sardaigne 
et  près  de  Malte.  Au  cap  de  Bonne- 


r 


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54         HISTOIRE   NATURELLE 
Espérance  il  est  coii: -iuii,  aux  certes 
de  l'Angleterre  et  de  la  Hollande  il 
est  rare.  Il  parvient  à  une  grandeur 
considérable.  Hasselquist  le   vit  plus 
long  qu'une  aune  à  Sinyrnc.  Aux  en- 
virons de  Rome  il  ne  pèse  pas  plus 
de  dix  livres  ,  mais  la  Sardaigne  en 
produit  de  vingt  livres.  Ce  poisson  a 
varié  de  nom  en  variant  de  taille  : 
en  Languedoc,  long  de  six  pouces  il 
s'appelle  Sauquesne ,  long  d'un  pied, 
Dorade  ;  le  poisson  qui  tient  le  milieu 
entre  ces  deux  grandeurs ,  se  nomme 
Méjanes ,  expression    qui   veut    dire 
moyen  :  a-t-il  au-delà  d'un  pied  ,  il 
reçoit  le  nom  de  Superdorado.  A  Nar- 
bonne  celui  de   six   pouces  s'appelle 
SaucanelU  j  celui  de  neuf  pouces  Pau- 
mergrav  ,  et  les  plus  grands ,  Dorades, 
C'est    avec    raison    qu'Aristote    met 
notre  poisson  au  rang  de  ceux  qui  se 
tiennent  aux  rivages  de  la  mer;  Belon 
lui  assigne  les  rivages  de  roc  éi  de 
table  aussi  bien  que  la  pleine  mer  pour 


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DE    LA    DORADE.        55 

•éjour;  seloa  Celti  on  le  trouve  aussi 
dans  les  lacs  de  Sardaigue  ,  et  suivant 
Duhamel ,  dans  les  canaux  réunis  k 
la  mer  ,  et  dans  les  lacs  ,  oii  il  prend, 
d'ordinaire  beaucoup  de  graisse  ,  et 
qu'il  quitte  en  automne.  Dbs-lors  il 
cherche  les  eaux  profondes,  oi\  il  resto 
l'hiver ,  afin  de  se  garantir  du  froid  , 
qu'il  ne  peut  supporter  ,  de  façon  quo 
quand   les    gelées   viennent   précipi- 
tamment y  il  périt ,  ce  qui  arriva  l'an 
ij66  ,  oà.  on  en  trouva  un  nombre 
infini  de  morts. 

Ce  poisson  vivant  dans  les  eaux 
douces  ,  il  faudroit  avoir  soin  de  le 
transplanter^  vu  que  suivant  M.  Du- 
hamel il  se  multiplie  dans  ces  eaux  , 
et  qu'il  est  d'un  goût  exquis  en  au- 
tomne. 

Aristote  le  fait  frayer  en  été. 

On  le  prend  en  France  aux  côtes  du 

Languedoc ,  depuis  le   mois   de   mai 

jusqu'en  octobre ,  au  filet  ;  il  mord  aussi 

à  l'hameçon  ,  quand  on  y  attache  un 


56         HISTOIRE  NATURELLE 

morceau  de  moule ,  de  pince  d'écre- 
visse  ,  ou  quelque  poisson ,  objets  qui 
font  sa  nourriture. 

Suivant  le  récit  de  Kolbe,  on  en 
prend  en  grande  quantité  depuis  le 
mois  de  mai  jusqu'au  mois  d'août  , 
au  Cap  de  Bonne-Espérance  *,  hors  3e 
temps  on  n'y  en  prend  point ,  mais 
en  Italie  on  en  pêche  dans  toutes  les 
saisons. 

Il  a  la  chair  très-tendre  ,  c'est  pour- 
quoi les  Romains  le  proférèrent  à  tous 
les  autres  poissons ,  et  le  payèrent 
fort  cher;  on  estime  sur- tout  celui 
qui  se  prend  en  hiver  en  pleine  mer. 
Ce  qui  ajoute  à  son  prix  ,  c'est  le 
préjugé  qui  le  fait  passer  pour  un 
purgatif. 

On  nomme  ce  poisson  : . 

En  France  ,  Dorade ,  Daurade  ou  AoU'- 
rade. 

Les  Marseillais  le  nomment  particu- 
lièrement Aurado. 
Les   Languedociens   appellent   ceux 


_        .',>V'"    .r?*^ A" 'f* •'■'•j'T^^WV^i- 


J.Ï.- 


lou- 
lictt- 
teiix 


DE     LA    DORADE.         5/ 
•  d'un  ipieàjD aurade  ;  ceux  d^une  gran- 
deur extraordinaire,  SuBr«~Daurai^; 
ceux  de  six  pouces ,  Sauquésme  ,  et 
ceux  dé  neuf  pouces ,  Méjanes. 
A  Narboinie  ,  les  poissons  de  six  pou- 
ces portent  le  nom  de  Saucaneiles  ; 
ceux  de  huit  à  neuf  pouces ,  de  Pou- 
merèngues,         . 
A  Venise  on  le  nomme  Ora. 
A  Rome,  Omta,  ^  '  ' 

En  Sardaigne ,  Canina:   '  * 
A  Alger  particulièrement ,  Orada. 
A  Malte ,  Aurada.  '  ^        ^ 

En  Espagne ,  Doracî^.     '      ' 
En  Hollande,  Ferguldeoxx  Goudbraas^ 
sem. 

En  Angleterre  ,  Gilt-Head    et  Gilt- 
Poil,      .  ■    :.:    :-!;i  u  -iv:';  ::-  -'■ 

Les  Grecs  de  nos  jours  le  nomment 
Sippiiris,^  t:\::  :  ?-   -     .Tm  .  'i  '    'v*<| 

Et  les  Allemands^  Go Jfîèirassem.  -■        ' 
Le  péritoine  est  noii    en  dedans , 

l'estomac  long ,  muni  au  bout  dé"  trois 

boyaux  borgnes.  Le  canal  intestinal  a 
Poissons.  III.  6 


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53  HISTOIRE  NATURELLE 
trois  sinuosités  ,1e  foie  est  grand ,  d^un. 
ijaune  pâle ,  la  vésicule  du  fiel  est  lon- 
gue ,  la  rate  noirâtre  ,  la  vésicule  aé- 
rienne touclie  au  dos,  Vovêirç  j^t  Isl 
laite  sont  doubles.  * 

Linné  prend  pour  caractère  de  notre 
poisson ,  la  tache  d'or  en  forme  de  crois- 
sant au-dessus  des  yeux  :  mais  cette 
tache  n'y  étant  pas  toujours ,  et  dispa- 
roissant  aisément  après  sa  mort ,  elle 
ne  sauroit  servir  de  caractère.  Salvian 
dit  que  l'on  n'en  trouve  point  aux 
jeunes.  Muller  raconte  qu'on  n'en  voit 
point  dans  le  dessin  de  ce. poisson  ,  qui 
se  trouve  dans  la  collection  des  ta- 
bleaux des  animaux  de  l'Afrique  de 
Biirmann ,  et  sous  lequel  Linné  écrivit 
de  sa  propre  main  Spams  Aurata,  Four 
moi ,  je  puis  assurer  également  que 
mon  poisson ,  que  j'ai  dans  dé  Pesprit- 
de-vin,.n%ïn  présente  aucune  trace. 

Artédi  cite  encore  outre  cette  tache , 
pour  caractère  ,1e  dos  tranchant;  mais 
la  plupart  de  ce  genre  ayant  le  dos 


'^^naÊiih^'iif*<'!f*su 


DE    LA     DORADE.        ^9 

ainsi  formé  ,  il  ne  caractérise  point 
notre  poisson.  '^  »  «  '  '  -^  '''  ■  '•*  ^  P  *  *  *  ■'"'  «■  ^'  *^ 
-  La  tache  noire  de  la  nageoire  de  la 
qnene  que  Linné  remarqua  dans  son 
poissbn  I  ne  doit  être  qu'accidentelle , 
vu  qu'aucun  écrivain  n'en  fait  men- 
tion ,  et  que  Cetti  dit  expressément 
ne  ravoir  jamais  remarquée.  C'est  ce 
que  )e  puis  affirmer  aussi.    '^*      r 

Gronov  cite  dans  sa  Zooph.  le  pois- 
son décrit  sons  le  n^.  H'jo.  pour  le  nôtre  : 
mais  comme  il  lui  donne  la  nageoire  de 
la  queue  en  croissant ,  des  dents  poin  - 
tues  y  la  mâcboire  inférieure  alongée  et 
une  tête  pointue ,  ce  ne  peut  être  lo 
nôtre.r..'^  ;,.ik -u  .        ■■■^\  --j"   ■'- 

Loeffling  tient  le  cocliicato  des  Ks- 
pagnols  pour  le  nôtre  :  suivant  sa  des- 
cription c'est  bien  une  sorte  de  brème 
de  mer  ,  mais  le  sien  n'ayant  qu'onze 
rayons  dans  la  nageoire  de  l'anus  et 
une  tache  bleue  en  croissant,  celui-ci 
diffère  encore  du  nôtre. 

Belon  est  dans  l'erreur  quand  il  croit 


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6o 


HISTOIRE   NATURELLE 


que  notre  poisson  est  inconnu  en 
France  ,  et  que  c'est  un  autre  q\\e  Von 
y  désigne  par  ce  nom»  La  dernière  as- 
sertion est  vraie  ,  en  ce  qiie  deux  pois- 
sons diiFérenSj  savoir  le  nôtre  et  la  co- 
ripliène  tacl^Telée  (  Coripkaena  HippU" 
ris  L.  )  portent  le  même  nom. 

Aristole  dit  que  notre  poisson  dort 
quelquefois  le  }our ,  et  cela  parce  qu'on 
le  prend  le  Jour  ;  il  le  tient  apparem- 
ment pour  un  poisson  bienruséqui  sait 
échapper^  au3C  eip^uches.  en  veillant. 
Li'opinioud'Elian  que  notre  poisson  est 
^e  plus  crai«?jti,f  de  tous  ,  me  paroît éga- 
lement mal  fondée.  •    •     ;   i 

Salvian  qui  lui  donne  les  dents  en 
forme  de  scie  ,  ne  doit  pas  les  avoir 
examinces  dç  près.  ,,  . 

Le  premier  dessin  dé  ce  poisson  est 
de  Beîon  j  mais  il  est  infidèle  ,  la  bou- 
che étant  représentée  grande  et  la  na- 
geoire de  la  queue  tronquée.    • '4 '* 

La  nouvelle  représentation  qui  lui 
succéda  peu  après ,  et  que  Salvian  fit 


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lui  lui 
Lan  fit 


DELA  DORADE.  6l 
graver ,  vaut  mieux  -,  cependant  tous 
les  rayons  des  nageoires  du  dos  et  d© 
l'anus  y  sont  simples. 

La  nouvelle  figure  de  Rondelet ,  qui 
parut  presqu'au  même  temps ,  est  meil- 
leure ;  car  les  fautes  des  deux  précé- 
dentes n'y  sont  pas.  ••»        • 

Le  dessin  de  Gesner  rend  mal  les 
nageoires ,  mais  bien  le  tronc.  '■ 

Aldrovand  a  non-seulement  copié  le 
dessin  de  Rondelet ,  il  en  a  encore  fait 
un  nouveau  ,  mais  chargé  des  mêmes 
fautes  que  nous  avons  remarquées  dans 
les  précédens.  ï"^  ;  u:;u  jî-  .     ■ 

La  représentation  de  Jonston  rend 
ce  poisson  beaucoup  trop  étroit ,  et  les 
rayons  de  la  plus  grande  partie  des  na- 
geoires y  paroissent  simples.    '"  • 

Tout  est  mal  dessiné  chez  Kolbe  ,  à 
l'exception  de  la  nageoire  pectorale. 

Willughby  a  copié  Salvian  ,  et 
Ruysch  est  imitateur  de  Jonston. 

La  figure  de  Statius  Millier  repré- 
sente la  bouche  beaucoup  trop  grande, 


'13 


11 


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6a         HISTOIRE  NATURELLE 

et  la  mâchoire  inférieure  trop. courte. 

Celle  de  ]>ukamel  a  bîea  réussi  à 
peu  de  chose  près.  . .  ;t«,:v  anv.  • 
:  Le  â^ssm  de  Pennant  n'est  pas  si  hon , 
parce  ^ue  la  na^oire  de  l'a  queue  y  est 
presque  droite  ^  et  la  bouche  trop 
grande. 

Je  ne  devine  point  pourquoi  Tabbé 
Bonnatexre  a  mieux  aimé  copier  ce 
dessin  y  que  la  figure  iniiniment  meil- 
leure de  son  compatriote  Duhamel. 
i.  La  description  des  art^  et  métiers 
renferme  un<?  copie  de  la  représenta*- 
tion  de  Duhamel. 


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LE  PAGRE,  sFjntrs  promus,. 


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Là  peau  qui  enveloppe  le  dernier 
ra3ron  de  la  nageoire  du  dos  et  de  celle 
de  Fanus  de  ce  poisson ,  le  distingue  de 
tons  les  autres.  Cette  peau  est  un  alon- 
gement  de  celle  du  tronc  aux  deux  na- 
geoires, susdites ,  et  couvre  non- seule- 
ment lesdits  rayons  ,  mai»  encore  la 


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celle 

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alon- 

xna- 

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re  la 


D  U  P  A  G  R  E.  '  '^  ^ 
base  des  rayons  mous  qui  composent 
ces  nageoires.  Willughby  est  le  pre- 
mier qui  ait  observé  cette  singularité , 
qu'on  ne  trouve  dans  aucun  autre  pois- 

La  membrane  branchiale  est  compo- 
sée de  six  rayons ,  quinze  forment  la 
nageoire  pectorale  ,  la  ventrale  en 
compte  siix: ,  celle  de  Panns  douze ,  il  y 
en  a  vingt  dans  celle  de  la  queue ,  et  la 
dorsale  en  contient  vingt-deux. 

La  tête  comprimée  ne  commenbè  ses 
écailles  qu'aux  opercules  y  l'ouverture 
de  la  bouche  est  petite  ,  les  mâchoires 
sont  d'égale  longueur  ,  et  par-devant 
armées  d'une  rangée  de  dents  serrées , 
petites  ,  pointues  et  réfléchies.   Les 
côtés  des  mâchoires  sont  garnis  de  deux 
rangs  de  dents  mâchelières  arrondies , 
dont  les  dernières  du  haut  et  du  bas  se 
distinguent  par  leur  grosseur  ;  l'on  dé- 
couvre derrière  les  dents  de  devant 
beaucoup  de  dents  petites ,  émoussées, 
comme  nous  l'avons  représenté  sur  la 


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&f\  HISTOIRE  NATURELLE 
planche  poui*  plus  de  clarté.  Le  palais 
et  la  langue  sont  lisses ,  les  os  des  lèvres 
étroits  ,  les  lèvres  minces  ,  les  narines 
son,t  doubles  et  tout  près  des  yeux ,  les 
postérieures  sotit  ovales.  Les  yeux  ver- 
ticaux sont  grands  y  et  la  prunelle  noire 
en  çst  bordée  d'un  iris  argenté.  Le 
front  est  en  pente  et  la  nuque  large  , 
les  opercules  sont  unis  et  composés  de 
deux  petites  lames  chacun.  L'ouver- 
ture des  ouies  est  grande  et  la  mem- 
brane couverte  en  partie  ;  la  ligne  la- 
térale prenant  la  direction  du  dos , 
n'en  est  pas  éloignée.  Le,  dos  est  tran- 
chant,  le  ventre  rond,  et  l'anus  est 
plus  près  de  la  nageoire  de  la  queue  que 
de  la  tête.  Les  nageoires  se  terminent 
en  une  pointe  ,  et  celle  de  la  queue 
seule  en  forme  deux  :  les  rayons  ont 
quatre  branches,  la  dorsale  a  douze 
aiguillons ,  celle  de  l'anus  trois  et  la 
Ventrale  un.  Le  fond  du  poisson  est 
rouge  ,  tirant  sur  le  jaune  ,  le  ventre 
argenté  et  les  nageoires    rougcâtres. 


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V  D  U    P  A  G  K  E.     •  65 

L'on  voit  sur  les  côtés  des  lignes  jannes 
qui  vont  le  long  du  corps  ,  et  à  la  base 
de  la  nageoire  pectorale  l'on  apperçoit 
nvr  tache  noire  ,  de  même  qu'au-des- 
sus le  l'opercule  postérieur.  Les  écailles 
lisses  et  moyennes  forment  au  dos  le 
sillon  connu.' 

Ce  poisson  se  trouve  dans  la  Médi- 
terranée ,  l'Atiai- tique  et  dans  la  mer 
du  Nord.  Athénée  et  £lian  assurent 
qu'il  pasoe  aussi  dans  les  rivières.  Le 
dernier  racon.e  que  son  apparition 
dans  le  Nil,  après  laquelle  ce  fleuve 
déborde  et  abreuve  les  champs  arides , 
cause  en  Egypte  une  joie  générale 
parmi  le  peuple  ,  qui  attribue  cet  effet 
salutaire  à  cp  poisson ,  et  qui ,  par  un 
sentiment  de-  gratitude  ,  liii  rend  des 
honneurs  divins ,  et  n'en  consomme  au- 
cun malgré  leur  grande  afflucnce  dans 
les  eaux  du  Nil.  U  |)asse  encoi^e  dans  les 
rivières  de  France,  car  on  le  prend  dans 
leur  embouchure.  Il  se  tient  en  pleine 
mer  et  près  des  côtes  ;  ici  il  arrive  au 


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66  HISTOIRE  NATURELLE 
printemps ,  et  y  dépose  son  frai  iar  la 
£n  de  cette  saison  ,  suivant  l'opinion 
de  Rondelet.  En  hiver  il  cherche  les 
profondeurs  de  la  n?>T,  pour  se  mettre 
à  l'abri  du  froid  >  lequel ,  selon  Pline  , 
doit  le  priver  de  la  vue.  "Le  pagre  se 
nourrit  de  mousserons  ,  de  testacées , 
et  il  est  sur-tout  très-avide  du  frai  de 
la  sèche  (  Sepia  )  ,  du  chat  de  mer 
(  Loligo  ) ,  et  de  PécTeviBse  de  sable 
(  Cancer  S cyllarus  )  ,  selon  Rondelet. 

La  chair  de  ce  poisson  est  sèche  ^ 
ferme  ,  mais  non  coriace.  Celui  qu'on 
prend  dans  la  mer  a  la  chair  meilleure 
que  celui  qa'on  prend  dans  les  rivières. 
Au  contraire  l'esturgeon  (  Acipenser 
Sturio  }  et  l^dose  (  Clupea  Alosa  ) 
qu'on  prend  dans  le?  iivières  sont  meil- 
leurs que  dans  la  mer.  Cela  vient  de  ce 
que  les  derniers  étant  ichthyophages 
trouvent  l'abondance  dans  les  riviè- 
res ,  et  que  le  premier  n'y  trouve  pas 
tant  de  testacées  et  de  mousserons  que 
dans  la  mer.  .  •     .     .  ,      . 


^^ISi-BïiT^ 


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DU     PAGRE.  67 

On  cuit  d'ordinaire  ce  poisson  à  l'eau 
»a1ée ,  on  le  mange  à  la  sauce  hollan^ 
daise ,  on  rôti  à  Thuile  ,  au  vinaigre  , 
ou  bien  au  jus  de  citron.  Frit ,  épicé  et 
mis  dans  du  vinaigre  fort ,  il  se  conserve 
long-temps ,  et  c'est  un  manger  ra- 
fraîchissant en 

Ils  s'assemblent  Mnaire  en  grande 
quantité ,  et  à  «.  ^  cend  toujours  un 
bon  nombre  à-U-i  Zn  Sardaigne  on 
le  prend  en  si  grande  quantité ,  qu'on 
l'y  compte  parmi  les  poissons  les  plus 
communs.  On  le  prend  encore  aux  rives 
de  Malte , d'Angleterre  et  au  cap  Bre- 
ton. 

Il  devient  assez  grand  ;  Wilhigbby 
en  vit  un  de  dix  livres  à  Gênes ,  et  fut 
le  premier  qui  lui  remarqua  la  qualité 
de  répandre  dans  l'obscurité  une  lueur 
phosphorique  ,  et  de  reluire  comme  un 
charbon  ardent.  £n  hiver  ou  le  pêche 
dans  les  profondeurs  avec  le  rets  jeté 
au  fond;  en  été  on  le  pêche  à  la  ligne  ; 
dans  les  endroits  sablonneux  et  peu 


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68         HISTOIRE   NATURELLE 
profonds  ,  on  le  prend  à  une  petite  dis- 
tance du  rivage  ,  avec  des  filets  ordi- 
naires,    r  H;.   ,  ..  'i  î'...  .?:■  V';;i  i.c»  .■ 

L'estomac  est  long  >  large  y  et  il  a 
au  bout  inférieur  deux  boyaux  bor- 
gnes  longs  ^  et  deux  qui  sont  courts* 
Le  canal  intestinal  n'a  qu'une  sinuo- 
sité. Le  foie  est  rougeâtre  et  divisé  en 
deux  lobes  inégaux  ;•  le*  plus   grand 
porte  une  vésicule  de  fiel  longue.  La 
rate  est  noirâtre ,  et  la  vésicule  aé- 
rienne éstattachée  aux  côtes  de  droite 
et  de  gauche;*"      "     ^  •*=•    *  *  •^inr;'? 
•  On  nomme  ce  poisson:    L,  >il^.i. 
En  France  ,  Pagre, 
En  Angleterre  ,  Hache  y  Sea^Bream  et 
Kid  Gilt-Head.      ■  -  ■».>  .li^   •  '  -      - 
Au:Cap*Breton,  Arroquero^-^y'^i^'^- 
En  Portugal^  Phagros;  fi  »  *ï=i  y''  «  hm    *  -  - 
En  Espagne  ,  Parghi,    .  i.u-iijd  .    »  ;> 
A  l'île  de. Malte,  Pagru,      '>  i-*     ^ 
En.3ardaighe ,  Pagra,      ''♦>.n  *../.  ..*   : 
AAncone ,- ;/4rfeor««o.     '     -^^    :î;:: 
En-Dalmatie ,  Arbumi  .^il 


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edis- 
ordi- 

ît  il  a 
L  bor- 
îourts" 
ginuo- 
visé  en 
grand 
ne.  La 
iule  aé- 
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Eh  Turquie,  Jlfw'fsaTi'.''     ">•'•*!  f:"^* 
£n  Allemagne  ^rotib^J^ro^ém  etiSdcX:- 
Jlosser.  ■.■^■-   v-   '^    ;?   -lUt:  -^ 

£n  Hollande  ,  Z/zc^  Brassem,  •  •  ^ 
Pline  et  Rondelet  croient  que  les 
petites  pierres  qui  3e  trouvent  dans  le 
cerveau  de  ce  poi^sqn  et  qui  font  pro- 
prenueut  les  os  dé  l'ouie ,  sont  Cause  que 
ce  poisson  ne  peut  supporter  le  froid. 
Cette  opinion  est  aussi  bien  unpté}ugé 
de  ces  tempSr-là  que  le>  conte  fabuleux , 
que  la  grande  dent  de  ce  poisson -por- 
tée pendant  .Qinqi:)onr8  dans  les  che- 
voax  ,  guérissoit  lafièVre.  Si  au  reste 
cepoissonperdJa  vue  après  un  hiver 
r^ude  ,  comme  Pline  le  rapporte  "égale- 
ment ,  c'est  ce  que  de  nouvelles  obser- 
vations desnatùralisteâpeuventou  con- 
firmer ou  réfuter^O  ;i*>^'''  «    't  lU  >v  '  - 

Quand  Pabbé-  Bônnàterre'  dit  que' 
notre  poisson,  a  qnatr^e  dents  incisives, 
pointues  dans  la  mâchoire  supérieure  j 
que  ces  dents  sont  .'t)lus  grandes-  que> 
les  autres,  et  qu'il  ne  parvient' qu'à^ 

Poissons.  III.  7 


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5K>^  HISTOIRE  NATURELLE 
trois  pouces  de  loiiguenr,  il  faut  qu'il 
ait  eu  un  autre  poisson  ;  car  le  nôtre 
a  sur  le  devant  des  dents  petites  de 
longueur  égale  ^  et  il  à  jusqu'à  dix  li- 
vres de  poids,  i^  »  j-^l .  >ut>v^      •  •    •    < 

j  Ce  poisson  a  beaucoup  de  ressem-* 
blance  avec  le  pagel ,  c'est  pourquoi 
Rondelet  et  Willughby  ont  exacte- 
ment recherché  et  annoncé  les  mar- 
ques distinctives  de  l'un  et  l'autre.  Lo 
premier  n'a  pas  même  oublié  les  par- 
ties intérieures  ;  mais  ilAont  cependant 
passé  sur  une  différence  essentielle  qui 
consiste  dans  la  structure  des  dents  » 
vu  que  le  pagel  a  des  d«ïits  forte*  sur  le 
devaiit^  et  le  pagre  au  contraire  en  a 
de  menues.  m^  f -)  t-     ♦         .ir> 

Nor  ''s irons  le  premier  dessin  ttsêèt 
exact». ,  iondelet  ;  Gesner/ WiUughby 
et  Bonnaterre  l'ont  copiée 

^.  Aldrovand  nous  a  donné  un  dessin 
nouveau  ,  mais  fort  au-dessous  dupre^ 
mier.  Jonston  et  Rilytch  en  ont  em- 
prunta le  leur,    i  t  i 


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faut  qu'il 

le  nôtre 

petites  de 

Ȉ  dix  li- 

>  ressem- 
pourquoi 
it  cxacte- 
b  les  mar- 
i'autre.  Lo 
lé  les  par- 
cependant 
ntielle  qui 
les  dent«) 
ïrtessurle 
traite  en  a 

lesâin  sksièt 
WiMughby 

un  dessin 
(ousdnpre-; 
n  ont  em«* 

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D  U     D  E  N  T  É.  71 

Belon  et  Aldrovand  dépeignent 
l'iris  d'or ,  Rondelet  et  les  autres  écri- 
vains le  disent  argentin.  Si  ce  change- 
ment provient  de  l'âge  ou  de  la  saison , 
c'est  ce  que  je  ne  puis  affirmer ,  mais  il 
est  clair  par-là  que  la  couleur  de  l'iris 
ne  caractérise  pas  un  poisson ,  quoi- 
qu' Artédi  et  Linné  le  donnent  souvent 
pour  caractère. 

Fennant  se  trompe  en  soutenant  que 
les  dents  de  ce  poisson  égalent  celles 
de  la  dorade  :  vu  que  eelle-ci  aies  dents 
grandes,  et  le  nôtre  les  a  petites  et 

ÇQintueS.      I.  :  ,1.^;,,.,  :.,J  :\\:S  .:.::'r:i 


l^E  DENTÉ,  SP4RVA  JiMfffMX^ 


\   ■  .  .  ,  '^    f  1  .  *  ■ 


Lz  grand  nombre  de  petites  4ent9  et 
les  quatre  cani nies ,  dont  chaque  ma* 
çhoire  est  armée  i  caractérisent  ce 
poisson.'  •    ,..:,;  .M,  \î>f.î  .,r'.  i-iïq  in.î'v: 

.  La  membrane  branchiale  a  six 
rayons ,  la  nageoijre  pectorale  ejk  a 
quinze  I  la  ventrale  six  ^cetle  de  l'anus 


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72         HISTOIRE   NATURELLE 

onze  ,  celle  de  la  queue  quinze  ,  et  la 
dorsale  vingt-déiix.  '  " 

La  lête  est  compiimée ,  en  pente  et 
sans  écailles  jusqu'à  la  nuque.  Les  mâ- 
choires sont  d'égale  Ibhgueur  ,  et  elles 
sont  garnies  l'une  et  l'antre  d'un  ran- 
gée de  dents  irèà- pointues  el  recour- 
bées. Des  quatre  catti'tttïs  que  nous  ve- 
nons de  rapporter  ,  on  eh  trouve  deux 
de  chaque  côté  i  la  dernière  estlaplus 
grosse ,  elles  Sont  un  peu  séparées  afin 
qT!* elles  puissent  Viéii'gtener  aveu  les 
dents  opposées ,  et-mietix  tenir  leur 
proie.  Entre  les  grandes  dents,  il  yen 
a  de  petites ,  et  quelques-unes  de  celles 
qui  garnissent'  lés  côtés,  avancent  un 
peu  sur  les  autres.  J'ai  encore  apperçu 
dans  la  mâchoire  iriférîèiire  quelques 
rangs  de  dents  très- courtes /déliées  et 
aiguës.  Les  mâchoires  'dessinées  sur 
notre  planche  le  démontrent.  La  lan- 
gue est  mince;  large  et*  lisse  comme 
le  palais.  Les  lèvres  soht  fortes ,  et  les 
oi  en  sont  étroits*  Les  liari  nés  sont  doiA- 


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,  et  la 

enté  ie't 
^es  mâ- 
el  elles 
an  ran- 
recout- 
lOiis  ve- 
^ve  deux 
isllaplus 
fées  afin 
àveiî  ifcs 
lïlir  lénr 
s, il  yen 
de  celles 
icent  un 

apperçu 
quelques 

éliées  et 
[nées  sur 

Là  lan- 
commo 
|es ,  et  les 

sont  dour 


''À 


'DU    DE  N  TÉ.  75 

bles  ,  les  postérieures  ovales, les  anté- 
rieures cylindriques,   les  unes  et  le« 
autres  touchent  aux  yeux ,  qui  sont  • 
verticaux,  et  dont  la  prunelle  n6ir6* 
est  placée  dans  un  iris-orange.  Lcsopeif-" 
culcs  ont  les  écailles  plus  petites,'maii 
tout  aussi  dures  que  le  tronc.  Celurdu> 
devant  a  un  grand  muscle  à  sa  surface 
intérieure  et  une  branchie  simple.  Au 
bord  extérieur  de  la  première  ouie, 
l'on  voit  des  tubercules  larges,  poin- 
tus ,  dentelés  au  côté  interne,  et  le 
bord  intérieur  est  garni  de  bosses  épi-», 
neuses  ;  il  en  est  de  même  des  autres 
bords  des  ouies.  11  faut  remarquer  que 
ces  bosses  sont  plus  petites  sur  la  se-* 
oonde  branchie  que  sur  l;i  première 
et  qu'elles  diminuent   dans  la  même 
proportion  sur  la  troisième  et  la  qua- 
trième.   Ces  éminences  servent  sans 
doute  à  fermer  l'entrée  aux  corpus- 
cules qui  sont  dans  l'eau  ,  pendant  que 
le  poisson  respire.     L'ouverture   de» 
ouies  est  large ,  et  la  membrane  est 


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74  HISTOIRE   NATURELLE 

cachée.  Lo  tronc  est  large  etminc^,' 
1^  dos  tranchant  et  sillonné  par  K  a 
ép!^i]le8  avancées.  Lf^  ligne  latérale  va 
le  long  et  près  du  dos;  Tanns  s^éloigne 
plus  de  la  tête  que  de  la  nageoire  de  la* 
qiieue.  Les  écailles  couvrent  encuie. 
uiie  partie  de  la  nageoire  dn  dos  et  do 
Tanuâ  et  presque  la  moitié  de  celle  de- 
la  queue ,  la  pectorale  en  a  de  petites 
à  sa  base.  La  memibrane*  des  nageoires 
est  déliée.  Les  rayons  mous  de  la  ven--^ 
traie  et  de  la  nageoire  do  la  queue  sont 
à  quatre  branches  et  les  autres  sont 
fourchus.  La  ventrale  porte  unaigniU 
Ion  I  celle  de  Panus  trois ,  et  la  dorsale 
en  a  onze.  • 

La  couleur  dominante  de  ce  poisson» 
eat  argentée  ,  nuancée  d'un  peu  à& 
jaune.  La  tête  est  en  partie  argentée  ^ 
en  partie  verte  dorée  ,  le  dos  rouge^ 
brun  ,  les  nageoires  du  ventre  et  de 
Fanus  sont  d'un  jaune  foncé,  les  pec-^ 
torales  tirent  sur  le  rouge,  les  der* 
sales  et  colles  de  la  queue  sont  jaunes 


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mincev 
par  liA 
irale  vu 
'éloigne 
re  de  la^ 
eiicuic 
08  et  do 
celle  de- 
petites 
igeoires 
la  ven-i 
^ue  sont 
es  sont 
I  aigniU 
dorsale 

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poisson» 
peu  â& 
entée , 
rouge- 
et  de 
s  pec-< 
s  dor* 
jaunes- 


DU     D  EN  Tic.       r        ^ 

et  se  terminent  en  couleur  blenàtre.  Ce' 
poisson  devenant  vieux ,  prend  la  cou- 
leur pourpre ,  et  on  le  dit  blanc*  en 
hiver.  Les  deux  taobes  noires  que  cite 
Willûgbby  ,  et  les  trois  bandes  noires* 
remarquées  par  Briinniche  ne  se  trou** 
▼eut  point  à  mon  poisson  ,  mais  fy  ai 
bien  trouvé  des  points  biens  aux  côtés, 

sur-tout  vers  le  dos.  ,   ^ ^ 

-  Ce  poisson  se  trouve  dans  la  Mer 
Rouge ,  daiis  la  Méditerranée  ^  et  à 
la  Jamaïque.     :r"^*"   .  •-'  '  ■"•l'^y. 

Il  est  remarquable  que  suivant  Wil- 
lugliby ,  les  petits  poissons  de  cette  es- 
pèce  né  se  prennent  que  très-jrarcmcnt . 
Ce  poisson  a  pour  l'ordinaire  trois  à 
quatre  livres  ;  dans  les  environs  de 
Rome  on  le  prend  au  poids  de  dix  livres^ 
à.  Narbonne  on  Tacliète  souvent  an 
marché  du  poids  de  vingt- cinq  à  trente 
livres;  enfin  M.  Gortier  apprend  à 
M.  Duhamel  qu'il  en  a  vu  un  de  soi- 
xante^seize  livres.  Rome  et  Venise  en 
prennent  un gnand  nombre;  il  estcom* 


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7G-        HISTOIRE   NATURELLE 
mxtn  en  Sardaigrie ,  mais  rare  à  Mar-  • 
sei'lle.  En  hiver  il  clierche  les  profon- 
deurs près  du  rivage  ;*  il  les  quitte  au' 
piintemps  ,•  et  se  porte  aux  bas-fonds» 
et  vers  les  rivages.  Dans  les  chaleurs 
il  cherche  une  profondeur  de  huit  à  dix: 
toises,  qui  le  garantit  de  1- influence 
nuisible  des  rayônisduj^oleil.  Ilira(ieau; 
mois  de  mai-,  il  est  carniVore.  C'est  un- 
grand  voleur,  «t-  lt«  endroits  de-  son 
séjour  étant  toujôut^ bien  pdui;vj;is.de 
poissons,  il  peut  aisément  et  en  peu 
de  temps  parvenir  à  ùn^  grandeur  con- 
sidérable. •^MîM^fj^'^t  "'■''*    vi  ,  yJ;    :' 
:  On  le  prend  avec. toutes  sortes  do 

filets,  et  àlalignéi    >■>. '■■  "**       ' 

Ce  poisson  est  si  fort ,  qu'en  attaquant 
des  poissons  pds  au  filet ,  il  n'en  dé- 
mord' qu'après  avoir  déchiré  lé  filet. 
Aux  rivesde  laDaliriatie  et  du  Levant 
la  pêche  en  est  si  grande  ,  qu'on  ne  sau- 
roit  le  consommer  Trais ,  mais  on  en 
transporte  une  grande  partie  marinée* 
Pans  ce  cas,  l'on  dissèque  le  poissoa  ^ 


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DUDENTE.  77 

on  le  cuit  à  demi ,  on  le  met  au  vinai- 
gre ,  en  y  ajoutant  des  épiceries,  et  on 
l'entonne.  Ainsi  conditionné,  il  àècoti- 
serve  presqu'unj  année  entière.  Du 
moins  c'étoit  l'usage  du  temps  de  Jô- 
iriiis  j  usage  que  les  médecins  de'  ce 
temps  qui  croyoient  ce  manger  fort  in- 
digeste, blâmèrent  extrêmement. 

Le  foie  est  composé  d'un  lobe  long 
ef  d'un  court.  Au  premier  l'on  voit  at- 
tachée la  vésicule  du  fiel.  La  rate  est 
petite,  ronde  et  noirâtre.  L'estomac 
mince  porte  quatre  boyaux  borgnes  au. 
bout.  La  laite  et  l'ovaire  sont  doubles  > 
la  vésicule  aérienne  est  attachée  lo 
long  du  dos ,  et  paroît  être  divisée  en 
deux  réservoirs  par  un  rétrécissement. 

On  nomme  ce  poisson  :  - 

En  France  ,  Venté  et  Dentale,    '    ' 

A  Narbonne,  on  lui  donne  lenompifir' 
■  ticulier  de  DentUlac.  >  ' 
En  Provence,  celui  de  Marmo.  '' 
En  Sardaigne  ,  on  le  nomme  Denticè* 
A  l'île  de  Malte,  DenticL  *  ^ 


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jS  HISTOIRE    NATURKIXE 

Les  Grecs  d'aujourd'hui  le  nomment 

Synagrida.        •   . 
Les  Italiens ,  Dentelé, 
Les  Anglais,  â^a-Aoug/i. 
Les  hollandais ,  Toan-Braosem, 
£t  les  Allemands  ,  Zahnbrachsem   ou 
.  Zahnbrassenin  ,,,        ; 

Je  trouve  que  depuis  Gesner,  lc$ 
ichthyologues  ont  pris  le  dentex  de 
Belon  pour  notre  poisson.  M^is  sa  à,e8'^ 
cription  de  ce  poisson  ,  qui  lui  donne 
cinq  dents  incisives  dans  la  inâdipire 
supérieure  ,  six  dans  l'inférieure^  puis 
de  chaque  côté  huit  raies  rouges  tirant 
sur  le  noir  le  long  du  corps,  une  tête 
en  pointe  y  et  vingt  aiguillons  dans  la 
dorsale  (  tous  caractères,  dont  mon 
poisson  n'a  aucune  trace  visible),  sa 
description,  dis-je,  comparée  avec  la 
nôtre,  fait  voir  d'abord  que  Belon 
d  parlé  d'un  poisson  différent  *,  et  que 
Duhamel  a  eu  tort  de  critiquer  Belon , 
pour  avoir  attribué  des  dents  incisives 
à  son  poisson.  Slpn  syn^gri^  an  cpntrairf 


D  U     D  E  N  T  E.  79 

a  dans  chaque  mâchoire  quatre  dents 
avancées  sur  les  autres;  circonstance 
qui  caractérise  notre  poisson ,  et  qui 
me  Va.  fait  citer  pour  le  denté. 

Willughby  est  dans  l'erreur ,  croyant 
que  le  Dentex  et  le  Synagris  de  Bélon 
sont  le  même  poisson  ,  vu  que  leà  rai- 
sons alléguées  prouvent  leur  différence. 
Le  doute  de  Linné  ;  si  la  Dent  de  San- 
glier difiEibte  du  nôtre ,  se  réfute  par  les 
onze  rayons  de  la  nageoire  de  lanus  de 
celui-ci ,  tandis  que  Pautre  n'en  a  que 
neuf. 

Klein  ne  doit  avoir  exàrniné  notre 
poisison  que  très-sUperficiellement ,  vu 
qu'au  lieu  de  onze  aiguillons ,  il  en  at- 
tribue quatorze  à  quinze  à  sa  dorsale. 

Le  caractère  qu'emprunte  Gronov 
àQ&  deux  dents  extérieures  plusgrandes 
que  les  deux  autres,  n'existe  que  dans 
leâ  vieux  poissons  ;  car  j'en  ai  un  de  huit 
pouces  y  dont  les  quatre  dents  sont  par- 
faitement  égales.  Ce  même  écrivain 
cite  encore  improprement  pour  lé  nô- 


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8o        HISTOIRE    NATURELLÎ3 

tre  le  Goudvisch  de  Kolbe  ,  qui  est  la 
Dorade.  Sa  demande,  si  l'Acara  Aya 
de  Marcgraf  est  notre  poisson ,  ne  peut 
s'affirmer ,  parce  que  Marcgraf  dit  ex- 
pressément qu'il  n'est  armé  que  de 
deux  dents  grosses.  Encore  a-t-il  un  ai- 
guillon à  l'opercule.  L'Acara  de  Marc- 
graf, qu'il  cite  d'après  Rai ,  se  distingue 
toutr à-fait  du  notre*,  car ,  outre  que 
celui-ci  manque  de  grandes  dents,  il  a 
deux  taches  noires  ,  el  la  nageoire  de 
la  queue  tronquée. ,  .   •.        *    .  ; 

La  figure  de  Willùgbby ,  citée  par 
Linné  pour  notre  poisson ,  est  une  co- 
pie de  l'Acara  Aya  dç  Marcgraf,  dont 
nous  venons  de  démontrer  la  dififérence 
à  l'égard  du  nôtre.   ^^  ^  n  ..  ;     : 

Rondelet  et  Salviân  nous  ont  donné 
un  dessin  au  même  temps;  celui-ci 
gravé  en  bois ,  l'autre  en  taille-douce  : 
l'un  et  l'autre  dessin  font  connpître 
notre  poisson..  v 

Willùgbby  les  a  copiés  tous  les  deuX; 
et  Gesner  n'a  choisi  que  le  premier. 


H- 


est  la 
El  Aya 
e  peut 
lit  ex- 
[ue  de 
i  un  ai- 
Marc- 
ilingue 
,re  que 
its ,  il  a 
oire  de 

itée  par 

une  co- 

f ,dont 

erence 


DE   LA   BRÈME   DE  MER,       8t 

Aldovrand.nous  donna  depuis  deux 
nouveaux  dessins,  mais  qui  sont  infé- 
rieurs aux  deux  précédens.  Les  copies 
de  Jonston  et  de  Ruysch  ne  valent  pas 
mieux.  ,  .,  .  ;  .  ;•  ^  -■:;;, .;  .  :  ..; 
-,  Le  des3in  que  M.  Vabbé  Bonnaterre 
vient  de  mettre  au  jour,  est  d'après 
Salvian.  .:';.":'  ' 

hes  naturalistes  de  nos: jours  doivent 
vérifier ,  par  des  observations  ultérieu- 
res,, si  Ëlian  a  raison  quand  il  nous  ra^ 
conte  que  les  poissons  de  cette  espèce 
qui  sont  du  même  âge  s'attroupent,    r 


'^ 


i\     ':^ 


LA   BRÈME   DE   MER, 

ilii.i'Vv  5'P:JIR  rs     BRAMA»     -* 


Vf 


donné 
îelui  -  ci 
Udouce  : 
Innoîlre 

s  deux, 
Imier. 


I 


La  rangée  simple  de  dents  courtes 
et  pointues  de  chaque  mâchoire,  et  les 
écailles  plus  petites  au-dessus  qu'au- 
dessous  de  la  ligne  latérale,  forment  le» 
caractères  de  ce  poisson.       .....t 

Les  dents  de  la  mâchoire  supérieure 
sont  plus  larges  au  fond  que  celles  de 


Poissons.  III, 


8 


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( 


^ 


82         HISTOIRE   NATURÈLL13 

l'iiifériêUre ',  telles -là  sont  serrées, 
celles-ci  séparées  :  celles  du  haut  et  du 
bas  sont  recourbées.  ^ïî^-'  -•  "^  '  ' 
-  La  membrane  branchiale  asixrayonsy 
la  nageoire  pectorale  en  a  quinze  ^  la 
ventrale  six ,  celle  de  l'anus  treize,  celle 
de  la  queue  dix -neuf,  et  la  dorsale 
vingt-deux. 

La  tété  eàt  petite,  coniprimée,  et 
sans  écailles  jusqu'aux  opercules.  La 
bouche  est  petite,  et  les  mâchoires  sont 
d'égale  longueur.  Les  lèvres  ne  sont 
point  foi'tes ,  et  les  ds  deâ  lèvres  sont 
étroits.  La  langue  est. libre  et  lisse 
comme  le  palais.  Les  naï'incs  sont  dou- 
bles, les  inférieures  en  forme  cylindri- 
que, les  supérieures  ovales,  les  unes  et 
les  autres,  touchent  aux  yeux;  ceux-ci 
sont  de  grandeur  moyenne  ;  la  prunelle 
est  d'un  bleu  foncé  tirant  sur  le  noir , 
et  l'iris  argenté.  Les  opercules  unis,  ar- 
rondis, portent  de  très-petites  écailles. 
Le  postérieur  est  composé  de  deux  pe- 
tites lames p  l'antérieur  est  pourvu  à  sa 


'■-1 


^V 


DE   LA   BREME  DE   MER.       83 

surface  intérieure  d'une  branchie  sim- 
ple. Le  bord  extérieur  de  la  première 
branchie  porte  des  feuilles  minces,  don  t 
le  bas  est  large  ,  le  haut  terminant  en 
points ,  et  qui  ont  l'intérieur  garni  d'ai- 
guillons. Le  côté  interne  arqué ,  et  les 
antres  côté»  présentent  de  petites  émi- 
nencesv  L'ouverture  des  ouies  est  pe- 
tite ,  et  la^mem-brape  est  toute  cachée. 
Le  tronc  est  large  et  mince  y}e  dos  tran- 
chant et  le  Ventre  rond';  ta  ligne'laté- 
rale.  est;  large V  courbée  sur  le  devant 
vers  le  haut ,  ètsup  leder^rière  vers  le 
bas.  Une  ligne  de  points  noirs  la' borde 
des  deu^  eôt'és.  Les  écailler ,  trè's-atta- 
chées  dans  là  peau  ^  sont  loldes,  de  là 
le  poisson  est  rude  au  touéher ,  lorsque 
l'on  porte  la  main  de  la  qlieUe  à  lii  tête. 
L'anua approjcrhe  un  peu  plus  de  fa  na- 
geoire de  la  queue  que  dé  la  tête."  Là 
dorsale  est  composée  de  dix  aiguillons 
et  de  douze  rayons  mous  ;  celle  de-  l'a- 
nus de  trois  aiguillons  et  de^dix  rayons; 
et  le  ventre  n'a  qu'un  aiguillon  et  <ïinq 


y.. 


84  .  HISTOir.E  NATURELLE 
rayons.  Tous  les  rayons  mous  sont  à 
quatre  branches,  et  les  premiers  en 
sont  simples.  Les  aiguillons  de  la  dor- 
sale .sont  raclés  et  vont  au-delà  de  la 
membrane  qui  les  lie ,  et  qui  est  bordée 
de  noir.  Les  écailles  au-dessous  de  la 
Jigiie  latérale  sont  grandes-,  mais  celles 
des  jiagfpire^.de  la  poitrine  ,  du  dos, 
deTanuset  de  la  queu«'.,  sont  petities. 
Celles-ci  de  uiiême  que  lès  autres  na- 
geoires ,  feon;t  rougeâtres  y  les  côté's  sont 
d'un  blanc  luisant  ^qui  tire  aûr-"  l'or  5  le 
ventre  est  .d'une  blanblieùr  matte,  et 
le  dos  est, gvUi  ^ f  ■  0 n  ] h  an v. ••  ?  s n  J  "    • 

Ce  poisson  se  trouva  dans  le  Canal 
entrpja  France  et  l'Angleterre  >  aux 
côtes  de  la  France ,  et  dans  la  Mer  At- 
lantique près  du  cap  de  Bonne-Espé- 
rance Il  se  tient  d'ordinaire  au  rivage 
et  dans  les  .bas-fonds.  )•'!';•  ;^'  u«»  «n 

Pour  le  prendre ,  on  se  sert  du  filet 
et  de  la  ligne.  Lesr  mois  de  juin  et  de 
juillet  en  favorisent  la  pêche.  Il  est  du 
nombre  des  poissons  de  proie;  les  œufs 


i 


S  sont  à 
rtiers  en 
B  la  dor- 
ilà  de  la 
;t  bordée 
)us  de  la 
ais  celles 
,  du  dos , 
t  petities. 
ttpes  na- 
ôté's  sont 
rôl'or  j  le 
natte,  et 
z:i-j  ■■■    ' 
le  Canal 
Te  >  aux 
Mer  At- 
le-Espé- 
lu  rivage 

du  filet 
un  et  de 
Il  est  du 

les  œufs 


I 

\'.  ' 


DE   LA  RRÊME   de   MER.       85 

et  l'alevin  des  autres  poissons  lui  ser- 
vent de  nourriture.  Il  a  la  chair  blan- 
che ,  mais  molle  ,  et  on  l'eslime  bien 
moins  que  la  dorade  ,  avec  laquelle  il 
a  d'ailleurs  beaucoup  de  ressemblance. 
Ce  poisson  étant  grand  et  pris  dans  des 
endroits  pierreux,  devient  bon,  sur- 
tout lorsqu'étant  grillé  on' le  sert  avec 
une  sauce  aux  anchois.  Dans  un  orage 
ou  une  tempête ,  il  cherche  en  foule  les 
bas-fonds  ;  c'est  de  quoi  le»  pêcheurs 
savent  tirer  bon  parti. 

Ce  poisson  se  nomme  : 
En  France  ,  Brème  ou  Carpe  de  mer. 
En  Allemagne  ,  Seebrassem  *,  et  en  an- 
glais ,  the  Deep  water  Bream, 
La  description   que   M.   Duhamel 
donne  de  la  Brème  de  mer ,  fait  voir 
que  c'est  notre  poisson  ,  et  il  a  le  mé- 
rite d'être  le  premier  qui  l'a  fait  con- 
noître. 

Je  ne  conçois  pas  pourquoi"  M.  l'abbé 
Bonnaterre  a  omis  ce  poisson  dans  Ll 
partie  ichthyologique  de  l'Encyclopé- 


\u 


t 


«*# 


S6  HISTOIRE  NATURELLE 
die  qui  vient  de  paroître ,  vu  qu'il  est 
du  nombre  des  poissons  de  son  pays  ; 
son  ouvrage  devroit,  suivant  le  titre  ^ 
donner  la  relation  de  tous  les  poissons 
connus.  11  a  bien  parlé  d'une  brème  de 
mer  ;  ce  n'est  cependant  point  celle  de 
Duhamel^  mais  la  brème  aux  nageoires 
jaunes  de  l'Amérique  (Sparus  rhom- 
boïdes, Linn.  ). 


s» 


y 


LA  MENDOL£,  sparus  mjbnà. 

Les  treize  rayons  de  la  nageoire  de 
l'anus  et  les  petites  dents  en  forme  de 
poinçon,  sont  les  caractères  qui  distin- 
guent ce  poisson  des  autres  de  son  genre. 

Les  dents  sont  serrées,  et  chaque 
mâchoire  en  a  une  rangée.  La  loupe  les 
représente  recourbées  ,  pointues  du 
haut ,  larges  au  milieu ,  minces  et  ron- 
des vers  le  bout  ;  ayant  la  formé  d'un 
poinçon ,  je  les  ai  nommées  telles. 
Voyez  les  mâchoires  sur  notre  plan- 
che. Les  deux  mâchoires  sont  encore 


^•*fr-/- 


branchiale   a    six 


Vie   la    mendole.     87 

garnies  d'un  grand  nombre  de  dents 
petites  et  pointues^  placée^ derrière  les 
premières. 

La  membrane 
rayons,  la  nageoire  pectorale,  en  a 
quinze^  la  ventrale  six,  celle  de  Pauu^ 
treize,  celle  de  la  queue  dix-n^uf,  e% 
la  dorsale  vingt- trois. 

La  tête  est  de  grandeur  moyenne  , 
comprimée  et  sans  écailles  jusqu'à  la 
nuque.  La  bouche  est  petite ,  et  les  mâ- 
choires sont  de  longueur  égale.  Le  pa- 
lais est  rude,  la  langue  libre  et  lisse.  Les 
narines  sont  doubles ,  les  antérieures 
rondes ,  les  postérieures  ovales  ;  elles 
touchent  les  unes  et  les  autres  aux 
yeux  ;  ceux-ci  sont  placés  près  du  som- 
met ,  ont  l'iris  rouge  ,  et  la  prunelle 
noire.  Les  opercules  sont  unis,  arrondis 
et  couverts  d'écaillés.  Le  postérieur  est 
composé  de  deux  lames.  L'ouverture 
des  ouies  est  grande ,  et  la  membrane 
est  cachée  en  grande  partie.  Le  trône 
comprimé  est  couvert  d'écaillés  miu« 


*,( 


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88         ilTStbiRE   NATUflELLË 
CCS.  La  ligne  latérale  est  presque  droite, 
et  plus  voisine  du  dos  que  du  ventre. 
L'anus  approche  plus  de  la  nageoire  de 
la  queue  que  de  la  I  ôte.  Les  nageoires 
sont  rougeâtres ,   leurs  rayons  mous 
ont  quatre  rameaux ,  et  les  aiguillons 
de  là  dorsale  sont  raclés.  La  nageoire 
dorsale  a  onze  aiguillons ,  lavcM>.'  do 
en  a  un ,  et  celle  de  l'anus  trois  j  toutes 
les  nageoires  sont  ronge.^  ^^e  foiid  de 
ce  poisson  est  blanc  ,  nuance  de  lignes 
bleues.  Les  côtés  présenlent  une  tache 
noire  au  milieu.  L'on  sc^it  déjà  que  la 
couleur  des  poissons  varie  :  mais  aucun 
ne  change  plus  que  le  nôtre  ;  car  on 
soutient  généralement  qu'il  est  blanc 
en  hiver ,  et  qu'il  étale  plusieurs  cou- 
leurs en  été,  sur-tout  le  bleu.  .• 

Rondelet  nous  assure  avoir  trouvé 
les  couleurs  de  ce  poisson  bien  plus  vi- 
ves eu  Italie  qu'en  France. 

Willughby  le  vit  tout  blanc  à  Ve- 
nise ,  oà  il  pàSBn  l'hiver,  et  l'été  suivant 


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Iroîte, 
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mous 
aillons 
igeoirô 
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8 


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il  eu  vit  à  Rome  et  à  Naples  ^  décorés 
de  lignes  bleues. 

Ce  poisson  habite  la  MédltêW^née î 
on  le  trouve  en  quantité  sur-tout  en 
Grèce  ,  Sardaigne ,  à  M albe  ,  Venise  , 
Rome ,  Naples  ,  à  Marseille  et  Toulon. 
Ils  s'assemblent  en  foule  près  des  ri- 
vages dans  les  endroits  pierreux  et  sa- 
blonneux ,  c'est  pourquoi  Aristote  le 
met  du  ran^  des  poissons  de  rivage  vi- 
vant en  société. 

C'est  un  poisson  ichthyophage,  qui 
fait  du  tôrià  la  pêche ,  viv  nt  d'alevin. 
On  en  prend  beaucoup  à  lu  vérité;  mais 
n'étapt  pas  d'up  grand  pri>  ,  sa  p^che 
we  compense  point  le  mal  qi'il  fait.  Il 
a  la  chair  maigre  ,  coriace  et  insipide; 
et  pendant  le  frai  la  chair  du  mâle 
doit  contracter  une  odeur  répugnante  ; 
c'est  pourquoi  les  anciens ,  coni  me  nous 
le  dit  Martial,  ne  firent  aucuii  cas  de 
ce  poisson.  Cependant  la  qualité  de  ce 
poisson  dépend  de  la  nature  différente 
do  l'eau  et  de  la  nourriture  ;  c  jmme 


c 


II 


ii\ 


% 


U't 


90  HISTOIRE  NATURELLE 
c'est  le  même  cas  à  l'égard  de  plusieurs 
autres  poissons.  Rondelet  dit ,  qu'il 
prend  de  la  graisse  en  été ,  et  qu'il  n'est 
point  mauvais  alors.  La  femelle  étant 
remplie  d'oeufs  vaut  bien  mieux  qu'en 
tout  autre  temps.  Il  se  multiplie  ex- 
trêmement ;  remarque  qu'a  aussi  faite 
Ovide. ,     ,  1      .  .  ■  '^  '-:■''■  ■:■-•'  '-■ .' 

Ce  poisson  ne  devient  pas  bien  grand  ; 
au  moins  M.  Briinniche  ne  lui  donne 
qu'un  empan  ,  et  Rondelet  sept  à  huit 
pouces.  .,  .j'  '^ 

On  le  pêche  au  filet  et  à  la  ligne.  On 
en  prend  tant  à  Venise,  qu'on  né  le 
vend  ni  au  poids,  ni  par  pièce /mais 
par  monceaux.  On  le  sale  à  cause  du 
grand  nombre.  Dioscoride  prétend  que 
sa  sauce  qu'on  boit  est  purgative^  de 
même  que  sa  saumure  appliquée  au 
ventre  ;  de-là  cette  dénomination  indé- 
cente des  anciens  Allemands  de  Scheys' 
serling  f  la  hollandaise  de  Zee'Schyter 
et  l'anglaise  de  Cackerel.      ;   •'  ••  r 

Le  péritoine  est  noir  ;  il  y  a  quatre 


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DE     LA     MËNDOLE.      gi 
boyaux  borgnes  au  commencement  du 
canal  intestinal.  Le  foie  est  grand , 
pâle-jaune ,  et  composé  d'un  lobe  court 
et  d'un  autre  long  :  la  vésicule  du  fiel 
jaune  est  attachée  au  dernier  lobe.  La 
rate  est  noirâtre ,  l'estomac  consiste* 
en  une  membrane  mince  et  longue  >  et 
la  vésicule  aérienne  est  attachée  aux 
c^tes  des  deux  côtés.      ,  y  '  ' 


■;*» 


On  nomme  ce  poisson  : 

.     ....      ..  :}■  :    •.j..;;.:;  r-;^  ^;.  •  •  ; 

En  France ,  Mendole.  '  ' 

Au  Languedoc  en  particulier,  Caga» 

:  relie  fk  Narbonne,  Jusc/» ,  à  Toulon, 

GerUf  et  à  Marseille  Mundoure,^^     ' 
£n  Angleterre  on  l'appelle  Caoker$l,    \ 
lËn HoW&nde,  Zee-Schyteté       i      '^ 
A  Rome  et  en  Sardaigne^  M€nt>lai-^" 
A  Venise ,  Ménelo.  -      t    ' 

A  Malte,  Minula.  * 

Les  Grecs  d'aujourd'hui  le  nomment 

Marii,    •  "■'■    '*   ■   ■'.'     '^  •<  '*i   *•  •"  '• 
Les  anciens  Allemands  lui  donnèrent 

le  nom  de  ScheisseroaScheyeserling; 


i 


•  ^^■ 


92         HISTOIRE   NATURELLE  * 
les  Allemands  de  nos  joursie  nom- 
ment Lajcir-FiscA.    .iiiuii-' »i"»    ' 
Les  pêcheurs  de  la  Mer  Adriatique  ,lai 
ont  donné  le  nom  de  Stlave,     •'■'■'^        ' 
Les  quatre  grandes  dentsy  qu'Artédi 
cite  comme  lin  caractère  de  notre  pois- 
son ,  ne  se  trouvent  pointdans  le  mien. 
Il  faut  croire  qu'il  a  épousé-  l'opinion 
de  Willugliby,  qui  dit ,  que  les  quatre 
dents  antérieures  de  la  mâchoire  infé- 
rieure  surpassoient  les  autres  en  gran- 
deur. -'   'n\  îT  ,      .(.»,*:       r 
Klein  confond  mal-à* propos  le  sparo 
à  nageoires,  rouges  de  Linné  avec  le 
nôtre/,  car  .celui-ci  n'ayant  absqlument 
que'desd^nts  pointues  ,  et  l'autre,  au 
contraire  ,  étant  armé  de  dents  inci- 
sives., et.  i»fâchelières  ,  l'on  distingue 
d'abord  Ils  deux  espèces.       .    - 

Les  caractères  dont  Linné  désigne 
ces  deux  poissons  sont  insuifisans,  n'é- 
tant empruntés  que  des  couleurs. 

Le  premier  dessin  de    Belon   est 
mauvais.        '  i\..    .;     ■  .: 


:i 


nom- 


ie,ltti 


♦  '■'• 


^rtédi 
•  pois- 
mien, 
pinion 
quatre 
e  infé- 
II  grati- 
f»  ■»  •  ■     ' 
e  spara 
avec  le 
lu  m  eut 
tre,  au 
Is  inci- 
stingue 

[désigne 
n8,n'é- 

rs. 
Ion   est 


D  E    t.  A     M  E  N  D  O  L  E.      g.S 

Rondelet  nous  en  donna  un  meilleur 
peu  après. 

Gesner  en  donna  aussi  un  nouveau , 
mais  qui  ne  fait  qu'égaler  le  premier. 

Aldrovand  copia  celui  de  Rondelet, 
y  en  Joignit  un  nouveau,  mais  qui  est 
au-dessous  du  premier. 

Willugliby  a  copié  celui  de  Ronde- 
let ;  Jonston  et  Ruysch  ont  imité  Ges- 
ner. 

De  nos  jours,  Duliarael  a  fait  faire 
un  nouveau  dessin  de  ce  poisson  ,  qui 
i\'a  pas  non  plus  réussi  ;  car  les  nageoi  - 
res  y  sont  si  mal  dessinées,  qu'on  ne 
sauroit  distinguer  les  aiguillons  des 
rayons  mous. 

Le  dessin  de  Duhamel  a  été  imité 
dans  la  description  des  Arts  et  Mé- 
tiers. 

Enfin,  M.  Tabbé  Bonnaterre  a,  de- 
puis peu ,  fait  copier  de  nouveau  le  des- 
sin de  Rondelet. 

Les  vertus  médicijiales  que  Galène 
et  Pline  attribiyent  à  notre  poisson  ; 
Poissons,  m.  9 


I 


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94        HISTOIRE   NATURELLE 

n'ont  point  été  confirmées  par  les  écrits 
suivans  des  médecins. 


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LE  SPARAILLON,  sparvs  annularzs, 

La  tache  noire  de  la  queue  et  les 
quatorze  rayons  de  la  nageoire  de  l'a- 
nus ,  distinguent  aisément  ce  poisson 
des  autres  de  son  genre. 

Il  a  six  rayons  dans  la  membrane 
branchiale,  quatorze  dans  la  nageoire 
pectorale,  six  dans  la  ventrale,  qua>- 
torze  dans  celle  de  l'anus,  vingt  dans 
celle  delà  queue  ;  et  vingt-quatre  dans 
la  dorsale. 

La  tête  est  petite ,  en  pente,  com- 
primée et  sans  écailles  jusqu'aux  oper- 
cules. Les  mâchoires  sont  de  longueur 
égale,  garnies  sur  le  devant  de  dents 
pointues  incisives ,  et  aux  deux  côtés 
de  mâchelières  arrondies. 

La  mâchoire  inférieure  pré^nte 
deux  rangées  de  ces  dernières  \,  et  la 
supérieure  en  a  quatre,  comme  nolro 


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DU     SPARAILLON.       gS 

estampe  le  représente  pour  j.  aS  de 
clarté.  Les  narines  sont  doubles,  celles 
de  devant  rondes  ,  les  autres  ovales  et 
toutes  les  deux  plus  près  des  yeux  que 
du  museau.  Les  lèvres  sont  grosses  et 
les  os  en  sont  étroits.  La  langue  est 
libre  et  le  palais  est  lisse;  la  prunelle 
est  noire,  l'iris  jaune.  Les  opercules 
sont  arrondis  et  unis.  Le  premier  mon- 
tre au  côté  interne  une  branchie  sim- 
ple. Le  corps  est  couvert  de  petites 
écailles  lisses,  qui  s'étendent  aussi  sur 
la  base  des  nageoires  de  l'anus  et  de  la 
queue.  Le  dos  est  tranchant,  le  ventre 
rondj  la  ligne  latérale  est  plus  près  du. 
dos  que  du  ventre ,  et  Panus  plus  près 
de  la  nageoire  de  la  queue  que  de  la 
tête.  La  nageoire  dorsale  est  composée 
de  onze  aiguillons  et  de  treize  rayon» 
ramifiés,  et  l'anus  de  trois  aiguillons  et 
de  onze  rayons  égaux  aux  précédens. 
La  ventrale  a  à  la  base  une  appendice  ; 
elle  est  composée  d'un  aiguillon  et  de 
cinq  rayons  moud,  divisés  en  quatre 


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1) 


96  HISTOIRE   NATURELLE 

pointes  comme  les  autres.  Le  fond  da 
poisson  est  jaune,  nuancé  par  les  écailles 
ax'gentines.  Le  dos  avec  sa  nageoire,  de 
même  que  celles  du  ventre  et  de  l'anus, 
sont  noirâtres  ;  des  raies  d'un  noir-brun 
traversent  le  poisson  depuis  le  dos  jus- 
ques  vers  le  ventre ,  oi!i  elles  se  perdent. 
La  nageoire  pectorale  et  celle  de  la 
queue  bordée  de  noir ,  sont  rougeâtres. 
Ce  poisson  ce  tient  en  divers  endroits 
de  la  Méditerranée ',  M.  Briinniclie  le 
vit  à  Marseille ,  Willughby  dans  la  mer 
Adriatique;  Saîvianle  met  au  nombre 
des  poissons  romains,  et  Cetti  le  compte 
parmi  les  poissons  de  la  Sardaigne.  On 
le  trouve  encore  en  Turquie  et  en  Ara- 
bie. La  grandeur  de  ce  poisson  ne  va 
guère  au-delà  de  dix  pouces.  N'étant 
que  mince  et  ayant  la  chaire  molle,  les 
riches  ne  le  mangent  point  ;  cependant 
la  chair  devient  ferme  quand  on  la  r6- 
lit,  et  alors  elle  n'est  pas  mauvaise.  Ils 
se  tiennent  en  troupe  près  des  rivages , 
et  ils  vont  aussi  aux  lacs  et  aux  rivières 


\  •.-.., 


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DU    5  P  A  R  A  I  L  L  O  N.        <)7 

où  il  y  a  encore  de  l'eau  salée.  En  hi- 
ver, ils  se  cachent  dans  les  profondeurs , 
se  serrant  de  bien  près  pour  se  garant  ir 
du  froid.  Après  une  longue  léthargie 
d'hiver,  ils  reparoissent  tout  maigres 
au  printemps.  Il  y  a  des  époques  oi\  ils 
font  des  voyages  considérables.  Pline 
met  le  temps  du  frai  à  l'équinoxe.  JU 
se  multiplient  extrêmement  ,  vivant 
de  l'alevin  des  écrevisses  ,  crabes  , 
moules  et  limaçons;  ils  mordent  par- 
là  aisément  à  l'hameçon  muni  d'un 
morceau  de  crustacée.  On  les  prend 
d'ordinaire  au  filet.  On  en  prend  un 
grand  nombre  en  Sardaigne  ,  sur-tout 
au  mois  d'octobre.  Le  lac  de  Cagliavi 
est  fort  célèbre  par  la  pêche  du  spa- 
raillon.  Sa  pêche  est  encore  considéra- 
ble dans  la  Mer  Adriatique,  mais  en- 
core plus  dans  les  eaux  de  la  Toscane, 
Le  péritoine  est  noir  ,  l'estomac 
long,  mince  ,  et  le  bout  garni  de  cinq 
appendices.  Le  canal  intestinal  est 
long,  et  forme  plusieurs  sinuosités  j  1© 


'    /    i 


.^' 


gS'       MlSTOmE   NATURELLE* 

foie  est  rougeâtre  ,  la  vésicule  du  fief 
longue  ;  et  contient  un  fiel  verd  clairi 
La  rate  est  petite  et  bleuâtre. 

On  nomme  ce  poisson  : 
En  France  y  Sparaillon  y  Sparulus,  Spar^ 

gus  et  Sparltis, 
A  Narbonne  ,  il  a  le  nom  particulier 

de  Raspaillon ,  et  à  Marseille  de- 

Canté. 
En  Italie  il  s'appelle ,  Sparlo^ 
En  Dalmatie  ,  Pizi.  M 

En  Turquie,  5mmJ. 
En  Espagne,  iSpargoï/. 
En  Sardaigne,  Sparo  et  Sparagliore* 
A  rîle  de  Malte ,  Spargu^ 
En  Angleterre ,  Annular  Gilt-head. 
En  Allemagne,  5c /ïwarsrfng^/,  Ringel^ 

brassem  et  Sparbfassem. 

Les  ichthyologues  anciens  et  mo- 
dernes ne  sont  pas  d'accord,  si  Arisloto 
a  déjà  connu  notre  poisson,  et  si  c'est 
l'asparaglus  d'Elian.  \ 

Kondelet  soutient  la  première  opi- 
nion ^  Salviau;  Aldi:oyaud  et  Jonston 


^Mftim-^it^.n 


DU     SPARAItLON. 


99 


auftef 
l  clair; 


,Spar- 

ticulier 
ille  de 


liorei- 

lead. 
RingeU 


h 


sont  pour  la  dernière.  Artédi  est  de 
l'opinion  de  Rondelet ,  et  Schneider  d© 
celle  do  Salviun.  '*    ^ 

Il  est  vrai  que  Belon  nous  a  donne 
la  première  figure  de  notre  poisson  ; 
mais,  outre  qu'elle  est  très -mauvaise  , 
clic  a  encore  le  défaut  de  lui  avoir 
donné  des  dents  incisives  larges. 

Rondelet  donna  également  un  des- 
sin nouveau,  mais  mauvais  aussi. 

Celui  que  nous  tenons  de  Salvian  y 
vaut  un  peu  mieux  ;  cependant  il  re- 
présente tous  les  rayons  de  la  dorsale 
mous,  et  la  tache  i\\x\  désigne  la  queue 
y  est  omise. 

Aldrovand  nous  en  a  encore  laissé 
un  dessin  nouveau ,  mais  peu  exact. 

Gesner  a  copié  Rondelet,  et  ajouté 
un  dessin  nouveau  ;  mais  bien  plus» 
mauvais. 

Jonston ,  Ruyscïi  et  Willughby  ont 
fait  copier  le  dessin  de  Salvian. 

De  nos  }ours ,.  Duhamel  nous  en  a 


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V. 


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si* 


lOO      HISTOIRE   NATURELLE 
fourni  un  dessin  qui  a  été  copié  dans  !a 
description  des  Arts  et  Métiers. 

C'est  avec  raison  que  Forskal  re- 
marque ,  contre  Linné ,  que  notre  pois- 
son n'a  point  la  tache  bordée  ,  que 
liinné  cite  comme  caractéristique  , 
n'ayant  qu'une  simple  tache  noire  sana 
bordure. 

La  figure  de  Belon  est  cause  appa- 
remment qu'Artédi  donne  des  dents 
incisives  larges  à  notre  poisson;  faute 
qu'il  n'auroit  pas  commise  ,  s'il  avoit 
en  même  temps  lu  sa  description. 

Notre  poisson  ayant  tant  de  ressem- 
blance avec  la  dorade  et  le  sarguel  , 
qu'à  Rome  il  n'a  point  de  nom  dis- 
tinctif ,  et  se  trouve  confondu  avec  ks 
autres;  il  ne  sera  point  superflu  d'ana- 
lyser ici  les  points  qui  les  difTércn- 
cient.  Savoir  :  la  dorade  a  une  taclie 
d'or  passant  sous  l'oeil ,  et  urte  tache 
violette  derrière  les  ouies  ;  mais  le 
nôtre  n'a  qu'une  tache  noire  h  îd 
^ueue  j  d'aillcui's,  le  |iôtre  n'a  dans  la 


U 


DE    LCEIL    DE   B(EUF, 


101 


al  re- 

e  pois- 

tique  , 
L'e  saim 

appa- 
i  dents 
;  faute 
l  avoit 
n. 

esse  ni - 
rguet  , 
m  dia- 
vec  if  s 
d'ana- 
fféiTii- 
)  tache 
;  tache 
nais  le 
h  U 
ans  h^ 


mâchoire  inférieure  que  deu: 
mais  l'autre 


rangs 


le 


en  a  trois. 


mâchelières^ 
liC  sarguet  a  des  lignes  d^or  longitudi- 
nales, qui  manquent  au  nôtre,  et  sur 
le  devant  il  a  des  dents  incisives,  et  lo 
nôtre  en  a  de  pointues. 

Selon  les  observations  de  M.  Cavo- 
lini ,  que  je  viens  de  lire ,  notre  poisson 
se  rassemble  au  printemps,  quand  il 
veut  frayer,  en  foule  dans  les  creux 
qui  se  forment  sous  la  terre  des  ro- 
ehers. 

L'(EIL     DE    BCEUF, 

SPARUS     MACROPHTHALMUS. 

Ce  poisson  se  distingue  par  ses  grands 
yeux  ,  et  les  quatre  dents  canines  dans 
la  mâchoire  supérieure. 

La  membrane  branchiale  est  munie 
do  six  rayons ,  la  nageoire  pectorale 
de  quinze  ,  la  ventrale  de  six,  cel^e 
de  l'anus  de  onze ,  celle  de  la  quene 
de  vingt,  et  la  dorsale  de  vingt-deux. 


1: 


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lit 


Kt 


102      HISTOIRE   NATURELLE 

La  tête  est  en  pente  ,  comprimée 
et  sans  écailles  jusqu'aux  opercules. 
La  bouche  grande  ,  les  mâchoires  de 
longueur  égale ,  dont  les  côtés  sont 
garnis  seulement  d'une  rangée  de  dents 
petites  et  pointues,  mais  sur  le  devant 
on  en  voit  plusieurs  rangées.  La  mâ- 
choire inférieure  a  les  huit  dents  du 
devant  plus  grandes  que  les  autres. 
Les  os  des  lèvres  sont  larges ,  les  na- 
rines doubles  près  des  yeux.  La  langue 
libre  est  lisse  •,  les  grands  yeux  ont  la 
prunelle  noire ,  l'iris  rouge  et  jaune. 
Les  opercules  sont  unis  ,  composés  de 
deux  petites  lames,  et  à  l'opercule  du^ 
devant  l'on  découvre  nne  branchie 
simple.  Les  poils  des  franges  sont  sim- 
ples ,  les  dents  sur  le  petit  arc  bran- 
chial sont  rondes ,  et  dentelées  aux 
côtés.  Le  tronc  est  large  par-devant , 
étroit,  par-derrière.  Le  dos  et  le  ventre 
sont  minces  ,  la  ligne  latérale  près  du 
dos  forme  avec  lui  un  arc  peu  courbé ,. 
et  l'anus  est  au  milieu  du  tronc.  Les. 


Mit  la 

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BE  L'(EIL  DB  bœuf.  103 
écailles  forment  à  l'anus  et  au  dos  un 
sillon  ;  la  nageoire  de  l'anus  a  trois 
aiguillons  et  huit  rayons  mous  ,  la 
dorsale  dix  rayons  mous  ,  et  douze 
aiguillons  ;  la  ventrale  n'a  qu'un  seul 
aigu'llon  ,  et  les  autres  nageoires  n'en 
ont  point.  Tous  les  rayons  mous,  à 
l'exception  du  premier  de  la  nageoire 
pectorale  et  de  celle  de  la  queue ,  sont 
ramifiés  en  huit  branches. 

La  couleur  est  jaune  ,  nuancée  par 
les  écailles  blanches  et  dentelées  ;  les 
nageoires  ventrales  et  pectorales  sont 
rouges  à  leur  extrémité  et  jaunâtres 
à  leur  base  -,  la  nageoire  de  l'anus  est 
jaune  à  l'extrémité  et  rouge  à  la  base  ; 
la  dorsale  est  rougeâtre  sur  le  devant, 
et  se  perd  dans  le  jaune  sur  le  der- 
rière ;  celle  de  la  queue  est  jaune  et 
se  termine  en  couleur  grisâtre.  Les 
lignes  qui  descendent  de  la  tête  à  la 
queue,  sont  d'un  rouge  foncé  vers  le 
dos,  et  jaunâtre  au  ventre. 


11. 


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V 


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lot       ilTSTOlRE   NATURELLE 

Ayant  reçu  ce  poisson  d'un  encan 
lioUundais  ,  j'ignore  sa  pairie. 

On  le  nomme  : 
V(Eil  de  Bœuf ,  en  français. 
Vas  Grossaito'e ,  en  allemand. 
Et  The  Go^gle-eye  f  en  anglais. 

LA  CASTAGNOLE,  sfarus  raii, 

Lks  écailles  qu'on  voit  à  toutes  les 
nageoires ,  font  le  caractère  distinctif 
de  ce  poisson. 

La  membrane  branchiale  est  com- 
posée de  cinq  rayons ,  la  nageoire  pec- 
torale de  vingt ,  la  ventrale  de  six  , 
celle  de  l'anus  en  a  trente-deux  ,  celle 
de  la  queue  vingt-deux ,  et  la  dorsale 
trente-huit. 

Le  corps  comprimé  est  large  sur  le 
devant,  étroit  vers  la  queue;  la  tête 
très  en  pente  est  couverte  d'écaillés 
jusqu'au  nez.  La  mâchoire  inférieure 
est  la  plus  longue  ,  et  garnie  de  deux 
rangées  de  dents  minces  et  pointues  j 


'^ÊL     JÉpTp'^^ï'^  ~ 


DE   LA   CASTAGNOLE. 


io5 


encan 


:  RAIT. 

ites  les 
stinctif 

t  coni- 
ire  pec- 
le  six  , 
celle 
dorsale 

t  sur  le 
la  tête 
écailles 
ërieurc 
e  deux 
intues  j 


la  rangée  intérieure  a  les  dents  les 
plus  longues.  Les  unes  et  les  autres 
sont  recourbées  et  séparées  ;  et  les  es- 
paces sont  occupés  par  d'autres  dents 
plus  petites.  La  mâclioire  supérieure 
est  armée  d'une  rangée  de  dents  sem- 
blables, derrière  lesquelles  l'on  en  voit 
un  grand  nombre  en  forme  de  lime. 
La  langue  est  aussi  denticulée  sur  le 
derrière  ,  ainsi  que  le  devant  de   la 
gueule  et  du  palais.  Les  os  des  lèvres 
sont  longs  et  larges  ;  les  narines  soli- 
taires touchent  aux  yeux  j  ceux  -  ci 
6ont  grands ,  la  prunelle  en  est  noire  , 
l'iris  jaune.  Les  opercules  sont  unis , 
et  les  ouvertures  des  ouies  très-grandes. 
Les  écailles  sont  molles ,  lisses  et  cou- 
vertes d'une  peau.  Les  nageoires  de 
l'anus  et  du  dos  ont  aussi  les  rayons 
couverts  d'écaillés.   La  ligne  latérale 
courbée  sur  le  derrièi    n'est  guère  éloi- 
gnée du  dos ,  et  l'anus  est  plus  près  de 
la  tête  que  de  la  nageoire  de  la  queue. 
Toutes  les  nageoires  se  terminent  en 
Poissons.  III.  lo 


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ioG      HISTOIRE   NATURELLE 

pointe,  et  ont  des  rayons  mous  A 
quatre  branches.  Les  trois  premicr<i 
rayons  de  la  dorsale,  les  deux  de  l'anus 
et  le  premier  de  la  ventrale  sont  les 
seuls  piqua ns  qu'il  ait.  L'on  remarque 
une  appendice  à  la  base  de  la  dernière. 
Le  dos  est  noir ,  les  cotés  sont  d'uîi 
bleu  clair ,  et  le  ventre  tire  sur  l'ar- 
gentin. Les  nageoires  de  la  poitrine 
et  du  ventre  sont  jaunes ,  les  autres 
bleues. 

Ce  poisson  dont  Rai  nous  a  fait  la 
première  description  ,  et  que  Jonston 
en  1681  trouva  pendant  la  marée 
basse ,  au  rivage  de  la  baie  de  Middel- 
bourg,  habite  probablement  l'Océan 
septentrional,  et  il  ne  peut  être  vena 
là  que  par  un  effet  du  hasard.  Pennant 
le  compte  à  la  vérité  du  nombre  des 
poissons  d'Angleterre  ,  et  Duhamel 
parmi  ceux  de  la  France  :  mais  ni  l'un 
ni  l'autre  n'ayant  rien  dit  ni  de  sa 
pêche  ,  ni  de  sa  valeur ,  ni  de  son  ap- 
prêt, il  doit  y  être  rare.  Donc  sa  vraie 


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DE  LA  CASTAGNOLE.  10/ 
patrie  m'est  inconnue.  Aussi  a-t-il 
trop  peu  de  ressemblance  avec  d'au- 
tres poissons  de  mer  et  de  rivière ,  pour 
pouvoir  conjecturer  qu'il  se  vende  sous 
le  nom  d'autres  poissons ,  comme  cela 
arrive  souvent. 

Le  poisson  de  Rai  avoit  vingt -six 
pouces  de  long  sur  seize  de  large  ;  le 
poisson  de  Duhamel  avoit  dix -Luit 
pouces  de  long  ;  sur  dix  de  large  j  le 
mien  est  un  peu  plus  grand. 

On  le  nomme  : 
!En  anglais,  Toothed  Gilt-Head. 
En  France  et  en  Allemagne  il  s'appelle^ 

Castagnole, 

Rai ,  le  premier  qui  ait  décrit  notre 
poisson ,  le  rangea  parmi  les  carpes  ^ 
mais  le  manque  de  dents  caractérisant 
ces  poissons ,  et  le  nôtre  en  étant  armé  ^ 
il  doit  être  exclu  de  ce  genre.  Rai  a  en- 
core oublié  les  dents  en  forme  de  lime. 

Willughby  nous  en  donne  le  premier 
dessin ,  mais  les  nageoires  du  dos  et  de 
l'annsysont  représentées  sans  écailles  ,^ 


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lo8  HISTOIRE  NATURELLE 
et  les  rayons  isolés.  L'appendice  à  la 
nageoire  ventrale  et  la  ligne  latérale 
y  sont  aussi  omises.  Ces  deux  carac- 
tères manquent  encore  au  dessin  que 
Pennant  nous  a  donné  de  ce  poisson, 
et  les  deux  dents  canines  dans  la  mâ- 
choire inférieure ,  remarquées  par  cet 
auteur ,  ne  se  trouvent  ni  dans  mon 
poisson  ni  dans  les  dessins  de  Rai  et  de 
Duhamel.  Le  dernier  nous  a  donné 
une  figure  nouvelle  et  bonne  ,  mais 
elle  ne  rend  point  les  écailles  des  na- 
geoires,  dont  le  texte  ne  fait  men- 
tion non  plus.  Je  trouve  encore  qu'il 
n'y  a  que  les  trois  premiers  rayons 
qui  soient  durs,  et  non  les  six  pre- 
miers comme  cet  auteur  le  prétend. 
Outre  cela  ce  ne  sont  pas  les  huit 
premiers  rayons  de  la  dorsale  et  de 
la  nageoire  de  l'anus,  qui  sont  les  plus 
longs ,  mais  dans  la  première  ils  s'a- 
longent  depuis  le  quatrième  jusqu'au 
dixième  ,  et  dans  la  dernière  depuis  le 
troisième  jusqu'au  septième. 


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[ce  à  la 
latérale 
:  carac- 
jsin  que 
poisson , 
s  la  mâ- 
\  par  cet 
ms  mou 
^al  et  de 
a  doimê 
le  ,  mais 
s  des  na- 
ût  men- 
tor e  qu'il 
s  rayons 
six  pre- 
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les  liuit 
lie  et  de 
It  les  plus 
\e  ils  s'a- 
-jusqu'au 
[depuis  le 


DE    LA   CASTAGNOLE.     iO(} 
La  description   et  la  figure  qui'  se 
trouvent  dans  Pouvrage  intitulé  ,  Des- 
op^liou  des  Arts  et  Métiers  ;  appar- 
tiennent à  Duhamel. 

11  faut  s'étonner  que  M.  l'abbé  Bon- 
naterre  ne  connoisse  ce  poisson  que 
d'après  Pennant  ,  dont  il  a  copié  le 
dessin  dans  la  partie  ichlhyologique 
de  l'Encyclopédie  ,  et  qu'il  lui  ait 
donné  le  nouveau  nom  de  Brème 
denté  ,  tandis  qu'il  eût  pu  adopter  la 
dénomination  plus  juste  ,  et  la  repré- 
sentation bien  meilleure  de  sou  com- 
patriote Duhamel. 

Ce  poisson  ,  quoique  décrit  par  Rai 
et  peint  par  Willughby,  n'a  point  été 
reçu  d'x'\rtédi  ni  de  Linné.  Aussi  a- 
t-il  été  omis  dans  la  nouvelle  édition 
fort  augmentée  du  système  de  Linné 
par  Gmelin.  Enfin  il  faut  remarquer 
encore,  qu'il  est  trois  sortes  de  pois- 
sons en  France  connus  sous  le  nom 
de  Castagnoîe.  M.  Duhamel  en  cite 
deux  ,  et  M.  Brtinniche  un. 


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110      HISTOIRE   NATURELLE 

La  castagnole  des  Génois  et  des 
Sardes  n'est  point  notre  poisson  ,  mais 
bien  le  poisson  susmentionné  ;  le  Crin. 

LE  PAGEL ,  spjRus  erythrinus. 


Les  douze  aiguillons ,  dont  la  dor- 
sale est  armée  ,  et  le  double  rang  de 
mâchelières  font  le  caractère  de  ce 
poisson. 

La  membrane  brancbiale  m'offre 
cinq  rayons  ,  la  nageoire  pectorale  en 
a  dix- sept  ,  la  ventrale  six  ,  celle  de 
l'anus  douze ,  celle  de  la  queue  vingt, 
et  la  dorsale  vingt-deux. 

La  tête  est  en  pente  et  alépidote, 
d'en  Laut  jusqu'à  la  nuque  et  des 
côtés  jusqu'aux  opercules  ;  les  mâ- 
choires sont  de  longueur  égale;  celle 
d'en  haut  est  munie  de  deux  os  do 
lèvres ,  et  l'une  et  l'autre  sont  bien 
armées.  Les  dents  antérieures  sont 
fortes  et  pointues,  les  dents  latérales 
sont  en  forme  de  perles,  et  l'on  dé- 


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couvre  derrière  les  dents  de  devant 
beaucoup  d'autres  petites  dents  poin- 
tues ,  rangées  sur  deux  lignes.  Il  a  les 
nariros  doubles,  les  yeux  grands,  la 
prunelle  noire,  l'iris  jaune  et  argen- 
tin. La  langue  est  libre ,  étroite  et  lisse , 
de  même  que  le  palais.  L'opercule  an- 
térieur consiste  en  deux  lames  à  angles 
obtus,  et  le  postérieur  est  arrondi; 
l'ouverture   des  auies  est  grande,  la 
membrane  cachée  ;  la  surface  interne 
de  l'opercule  antérieur   montre  une 
brancbie  simple.  Le  tronc  est  large  et 
mince  ;  les  écailles  lisses  forment  un 
sillon  pour  la  nageoire  de  l'anus  et  du 
dos.  Le  dos  est  caréné  et  le  ventro 
rond  ;  l'anus  approche  plus  de  la  na- 
geoire de  la  queue  que  de  la  tête.  La 
couleur  rose  sur  les  côtés,  nuancée  par 
les  écailles  argentines  ,   donne   à  c& 
poisson  un  air  de  beauté.  Cette  cou- 
leur se  perd  chez  les  vieux  poissons. 
liCs  nageoires  tirent  sur  le  rouge.  La 
dorsale  compte  douze  aiguillons  et  dix 


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rayons  fourchus,  la  nageoire  de  l'anu» 
a  trois  aiguillons  et  neuf  rayons  mous 
à  quatre  branches  ,  la  ventrale  a  un 
aiguillon  simple  et  cinq  rayons  L  cinq 
branches  ,  les  rayons  des  nageoires 
pectorales  et  de  celle  de  la  queue  sont 
ramifiés. 

Ce  poisson  habite  plusieurs  mers. 
Les  Grecs  le  connurent  dans  leurs 
eaux  ;  Jovius  et  Saivian  le  comptent 
parmi  les  poissons  romains  ,  Getti  , 
parmi  ceux  de  la  Sardaigne^  Forskal, 
parmi  ceux  de  Malte  ,  Brijnniôhe  , 
parmi  ceux  de  Marseille,  et  Plum  ' 
l'a  dessiné  d'après  nature  aux  J  u 
tilles.  » 

Aristote  met  ce  poisson  dans  la 
dusse  de  ceux  qui  habitent  la  pleine 
mer  ,  Oppian  le  range  parmi  les  pois-p 
sons  des  rivages.  L'un  et  l'autre  n'ont 
raison  qu'en  partie  ;  car  en  hiver 
il  cherche  la  mer,  et  au  printemps 
comme  en  été  il  habite  les  rivages 
pour  y  déposer  son  frai  j  et  comme 


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DU     P  AG  E  L.  Il3 

plusieurs  autres  poissons  s'y  rendent 
dans  le  même  dessein ,  il  s'y  arrête 
encore ,  pour  assouvir  sa  voracité  par 
l'alevin  :  et  étant  muni  d'un  double 
rang  de  mâclielières  ,  il  cherche  aussi 
les  testacées  ,  comme  les  moules ,  les 
limaçons ,  les  écrevisses ,  &.c. 

Sa  grandeur  diffère  d'après  les  écri- 
vains. Salvian  prétend  qu'il  est  rare 
de  le  voir  plus  large  qu'une  main  ; 
Brunniche  le  vit  à  Marseille ,  au  delà 
d'un  empan  et  demi ,  et  le  manuscrit 
du  père  Plumier  nous  dit  qu'aux  An- 
tilles il  prend  plus  d'un  pied.  La  cause 
de  cette  différence  consiste  dans  les 
embûches  plus  ou  moins  fréquentes 
d'un  côté ,  et  de  l'autre  dans  le  manque 
ou  l'abondance  de  nourriture  suivant 
les  contrées.   ' 

•  Le  dessin  que  je  donne  est  de  Plu- 
mier. Je  l'ai  comparé  avec  les  origi- 
naux que  j'ai  de  ce  poisson ,  et  à  la 
grandeur  près ,  tout  y  répond. 

Ce  poisson  ,  sur-tout  pris  eu  hiver 


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et  en  pleine  mer ,  a  la  chair  blancHe , 
grasse  et  d'un  goût  exquis ,  parti:  U" 
lièrement  quand  il  est  frit.  Jovius  va 
même  jusqu'à  soutenir,  qu'étant  frit 
d'abord  après  la  pêche ,  et  mis  ensuite 
pendant  quelques  jours  au  jus  d'orange 
épicé ,  il  surpasse  tous  les  autres  pois- 
sons pour  le  goût. 

Il  fraie  en  avril ,  vu  qu'au  commen- 
cement de  ce  mois  ses  ovaires  sont 
gonflés.  Il  se  multiplie  fort,  et  son  ac- 
croissement dépend  de  la  contrée  plus 
ou  moins  abondante  en  nourriture  de 
son  séjour. 

Il  est  du  nombre  des  poissons  vivans 
de  proie,  qui  vont  par  troupe  ,  et  il 
dévore  non -seulement  de  petits  pois- 
sons, mais  aussi  nombre  de  testacces, 
comme  nous  venons  de  le  rapporter. 

Le  foie  de  ce  poisson  est  blanchâtre, 
et  consiste  en  deux  lobes ,  l'un  long  et 
l'autre  court  ;  sous  le  premier  il  y  a 
un  estomac  long ,  et  dont  la  membrane 
est  mince  j  on  y  voit  quelques  appea- 


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dices  vermiculaires  ;  la  vésicule  du 
fiel  est  grande ,  le  canal  intestinal  est 
long ,  et  il  a  plusieurs  sinuosités  y  la 
]aite  et  Pcvaire  sont  doubles  j  la  rate 
est  grande  et  noirâtre, 
.  Ce  poisson  est  connu  sous  différens 
noms. 
Les    Allemands  le   nomment  Roik' 

schuppe. 
Les  Hollandais  ,  Roode  Brasem, 
Les  Français,  PageletPageur;les  Mar- 
seillais en  particulier ,  Pageau  ;  les 
liabitans  d'Antibes ,  Pageu. 
'A  Rome  on  le  nomme  ,  Fran^olino  et 

Fragolmo, 
A  Venise ,  Mboro  et  Arhoro* 
En  Espagne ,  Pogel 
A  Malte ,  Pagella, 
En  S  ardai gne  ,  Pagello, 
Aux  Antilles,  Bouccanegre, 
Et  en  Angleterre ,  Sea-Rcugh, 

Linné  donnant  entr'autres  pour  ca- 
ractère à  ce  poisson ,  la  nageoire  de  la 
queue  peu  échancrée ,  doit  avoir  eu 


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un  poisson  endommagé  ,  ou  bien  un 
dessin  défectueux  ;  car  les  trois  pois- 
sons que  je  possède,  et  le  dessin  de 
Plumier ,  ont  cette  nageoire  fourchue  ; 
et  d'ailleurs ,  la  description  de  Belon  , 
le  dessin  de  Rondelet  et  de  Salvian  y 
répondent  parfiiitement. 

Aristote  se  trompe,  en  disant  que 
cette  espèce  n'a  point  de  poissons  mâ- 
les ,    qu'elle  peut    se  propager   sans 
mâle  ,  et  qu'elle  est  remplie  d'oeufs  eu 
toute  saison  ;  car  Jovius  vit  souvent 
des  mâles,  et  trouva  l'ovaire  des  f»^- 
nielles  sans  œufs.  Mais  si  cet  écrivain 
conclut  de- là  ,  que  Verythrinus  d' Aris- 
tote diflPère  dufragolino  des  Romains 
il  a  donné  trop  de  confiance  à  Aris- 
tote. On  a  remarqué  à  plusieurs  es 
pèces  de  poissons ,  qu'il  y  en  avoit  plus 
de  femelles  que  de  mâles  :  apparem- 
ment   qu'AHstote  n'avoit  vu  que  de 
femelles  qui  avoient  des  œufs  ,  et  jugé 
par-là  que  celte    espèce  n'avoit  point 
de   mâlcF.  Pline  ,  qui  a  recueilli  les 


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DU     PAGE  L.  117 

observations  des  autres  sans  en  faire 
lui-même ,  n'est  que  Pécho  de  son  pré- 
décesseur ,  et  il  dit  par  conséquent 
d'après  lui,  que  cette  espèce  n'étoit 
composée  que  de  femelles  toujours 
remplies  d'œufs. 

C'est  à  tort  que  Mlillcr  cite  le  l:arfe 
d'Olafsen  pour  le  nôtre  *,  car  le  dessin 
d'Olafsen  prouve  que  c'est  un  poisson 
étroit,  avec  dix-liuit  rayons  dans  la 
nageoire  du  dos  et  la  nageoire  de  la 
queue  ronde ,  marques  qui  ne  se  trou- 
vent point  dans  le  nôtre. 

Belon  nous  a  donné  la  première 
représentation  de  ce  poisson  taillée  en 
bois  ,  et  peu  après ,  Salvian  une  autre 
en  taille -douce:  elles  ne  sont  pas  mau- 
vaises pour  leur  temps.  J'en  dirai  au- 
tant du  de'  "n  de  Rondelet  ^  qui  parut 
bientôt  après  les  deux  premières. 

Gesner  encore  nous  donna  un  dessin 
nouveau,  qu'il  fît  faire  à  Venise,  et 
tjui ,  d'après  son  propre  aveu,  ne  vaut 
pas  celui  de  Rondelet. 

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ll8      HISTOIRE   NATURELLE 

Aldrovand  nous  fournit  dans  Id. 
suite  deux  dessins  nouveaux  qui  sont 
bien  plus  mauvais  encore ,  et  il  se  con- 
tredit lui-même  ,  ne  donnant  au  pois- 
son que  la  largeur  d'une  main ,  tandis 
qu'il  le  représente  beaucoup  plus  long. 

Willughby  a  copié  Salvian ,  Jonston 
ai  copié  Gesner  ,  et  Ruysch  a  pris 
Jonston  pour  modèle. 

Le  dessin  que  nous  trouvons  dans  la 
partie  nouvellement  publiée  de  l'En- 
cyclopédie méthodique  ,  représente 
mous  tous  les  rayons  des  nageoires 
ventrales  et  de  celle  de  l'anus 

Du  temps  que  tout  s'expliquoit  sui- 
vant les  principes  d'Aristote  ,  il  étoit 
fort  aisé  d'attribuer  à  chaque  être , 
suivant  la  nature  de  son  élément  pré-, 
dominant ,  une  vertu  médicinale.  Or 
notre  poisson  ayant  la  chair  sèche ,  et 
non  visqueuse ,  elle  devoit  ,  suivant 
Galène  ,  guérir  la  diarrhée  provenant 
d'humeurs  superflues  :  mais ,  considéré 
comme  poisson  en  général; étant  d'uno 


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DU  SPARE  RAYÉ.  II9 
nature  humide  et  froide ,  Jovius  s'in- 
dispose contre  les  médecins  qui  le  pro- 
hibent dans  les  maladies  chaudes,  con> 
tre  le  sentiment  d'Hippocrate,  qui 
soutient  que  les  remèdes  froids  souk 
salutaires  dans  ces  maladies. 


3LE  SPARE  RAYÉ  ,  sp^rus  vittatvs. 


Les  trois  raies  bleues  longitudi- 
nales distinguent  ce  poisson. 

La  membrane  branchiale  a  cinq 
rayons  ,  la  nageoire  pectorale  seize  , 
la  ventrale  six ,  celle  de  l'anus  dix , 
celle  de  la  queue  dix  *  huit ,  et  la  dor- 
sale dix-neuf. 

La  tête  est  en  pente ,  comprimée  et 
alépidote  jusqu'aux  opercules;  les  na- 
rines solitaires  et  rondes  sont  plus 
près  des  yeux  que  de  la  bouche  ;  la 
prunelle  des  yeux  noire  est  dans  un 
iris  blanc  et  rouge.  Les  mâchoires 
presque  d'égale  longueur  sont  arméeSi 
par-devant  de  quatre  dents  canines^  et 


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IQO       HISTOTRE   NATTTRELLE 

derrière  celles-ci,  comme  de  cAté,  de 
beaucoup  de  petites  dents  pointues , 
dont  celles  de  !a  mâchoire  inférieure 
sont  cependant  les  plus  grandes.  Les 
O"»  des  lèvres  à  la  mâchoire  supérieure 
sont  étroits  ,  le  palais  ,  les  opercules  et 
les  écailles  sont  lisses  *,  l'ouverture  des 
ouies  est  grande ,  et  la  moitié  de  la 
membrane  branchiale  est  cachée  ;  le 
tronc  est  étroit;  l'anus  est  moins  loin 
de  la  queue  que  de  la  tcte  ,  et  la  ligne 
latérale  est  fort  proche  du  dos. 

Les  trois  raies  bleues  prennent  à 
l'œil  •,  la  première  d'en  haut ,  qui  va  lo 
long  du  dos,  se  perd  à  la  fin  de  la  na- 
geoire dorsale  ,  les  deux  autres  se  ter- 
minent à  la  nageoire  de  la  queue;  elles 
embellissent  le  poisson  ,  en  nuançant 
bien  le  fond  argentin.  Les  nageoires 
de  la  poitrine  et  du  ventre  sont  rou- 
geâtres  ,  les  autres  jaunes  et  bleues  eu 
partie. Tous  les  ray^ins  mous  sont  rami- 
fiés :  la  dorsale  compte  onze  aiguillon'?, 
la  ventrale  un ,  et  celle  de  l'anus  trois. 


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DE     L^ANCRli.  l'Jl 

.     Le  Japon  est  la  patrie  de  ce  poisson. 

On  le  nomme  : 
En  français,  le  Spare  rayh 
En  allemanil ,  der  Blaustreiff, 
Et  eu  anglais  ,  the  blue  -  striped  Gilt- 

head, 

L'ANCRE,  sPARus  anchorago. 

Les  treize  aiguillons  du  dos  et  les 
eanincs  tournées  en  dehors  ,  caracté- 
rivscnt  ce  poisson  Les  dents  de  la  mâ- 
cîioire  inférieure  étant  tournées  en  de- 
hors et  courbées  en  dedans,  ressem- 
blent en  (juelque  façon  à  une  ancre. 
Cela  m'a  donn«  l'idée  de  le  nommer 
ainsi.  Les  anciens  donnèrent  le  nom 
d^anchorado  au  saumon ,  parce  que  la 
mâchoire  inférieure  du  mâle  fait  la 
figure  d'un  crochet. 

L'on  trouve  cinq  rayons  dan»  la 
membrane  branchiale  ,  six  dans  la  na- 
geoire ventrale  y  quinze  dans  la  peclo- 
rale  ^  douze  dans  celle  de  l'anus ,  seize 


ir 


122      HISTOIRE   NATURELLE 
dans  celle  de  la  queue  j  et  vingt  -  un 
dans  la  dorsale. 

La  tête  est  grande  ,  en  pente  et 
comprimée  \  elle  n'a  point  d'écaillés 
jusqu'aux  opercules  :  l'ouverture  de  la 
bouche  est  grande  ;  les  lèvre»  sont 
fortes  ;  et  les  mâchoires  d'égale  lon- 
gueur. Outre  les  susdites  dents  cani- 
nes, dont  on  voit  quatre  en  bas  et  deux 
en  haut ,  les  côtés  sont  encore  garnis 
d'un  rang  de  dents  petites  et  pointues^ 
et  la  mâchoire  supérieure  en  a  une  à 
l'angle  j  cette  dent  avance  sur  les  au- 
tres. La  langue  ,  le  palais  et  les  oper- 
cules sont  lisses  ;  les  narines  sont  soli- 
taires et  près  des  yeux  :  ceux-ci  tou- 
chant au  sommet ,  ont  la  prunelle  noire 
et  l'iris  bleu.  L'ouverture  des  ouies 
est  grande,  et  le  côté  interne  de  l'oper- 
cule antérieur  montre  une  branchie 
simple  ',  le  tronc  comprimé  est  caiénê 
au  dos  ,  rond  au  ventre  ,  et  couvert 
d'écaillés  grandes  et  lisses  ;  la  ligne  la- 
térale fuime  avec  le  dus  dont  elle  est 


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DE     L'ANCRE.  125 

voisine  un  arc  ;  la  dorsale  de  ce  pois- 
son n'est  point  aussi  longue  que  celle 
du  précédent  :  elle  est  composée  de 
treize  aiguillons  raclés  et  de  huit 
rayons  à  quatre  branches.  La  nageoire 
de  l'anus  a  trois  aiguillons  et  neuf 
rayons  mous;  la  ventrale  a  un  aiguilloa 
et  cinq  rayons  mous  :  ces  derniers  sont 
à  huit  branches ,  comme  ceux  des  au- 
tres nageoires.  Lea  nageoires  ventrales 
sont  plus  en  arrière  que  les  pectorales  j 
toutes  forment  unt  poin*  ,•,  ma*  celle 
de  la  queue  en  forme  deux.  L.r.  ète  et 
les  nageoires  sont  rougCs^tres,  et  il  n'y 
a  que  la  dorsale  qui  tir  '  siir  le  bleu  „ 
couleur  également  propre  aux  bandes 
transversales  dont  ce  poisson  est  mîU*- 
que  :  le  fond  est  jaune. 

Tenant  ce  poisson  d'un  encan  hol- 
landais ,  je  n'en  puis  rien  dire  de  posi- 
tif,  sinon  qu'il  appartient  au  nombre 
des  poissons  viv^iiit  de  proie ,  ayant  la 
bouche  si  bien  armée. 


12^*        HISTOIRK   NATURELLE 

On  le  nomme:       ^'       -^  •   ^  • 
En  France  ,  V Ancre, 
En  Allemagne ,  der  Ankerzahn, 
En  Angleterre ,  the  Anchor  tooth, 

LE   SPARE  DU  JAPON, 

SPARUS    JylPONICirS. 

Tous  les  poissons  avec  la  nageoire 
de  la  queue  en  forme  de  croissant  , 
ayant  plus  ou  moins  de  dix  aiguillons 
au  dos ,  le  nombre  de  dix  sert  à  carac- 
tériser celui-ci.     , 

La  membrane  branchiale  compte 
cinq  rayons  ;  la  nageoire  pectorale  en  a 
dix-huit  ;  la  ventrale  en  contient  six  ; 
celle  de  l'anus  est  composée  de  dix  -^ 
dix-huit  constituent  celle  de  la  queue , 
et  la  dorsale  consiste  en  dix  -  neuf 
rayons. 

La  tête  courte,  en  pente,  compri- 
mée ,  n'a  point  d'écaillés  jusqu'aux 
opercules  •,  les  mâchoires  dont  l'infé- 
rieure est  la  plus  longue,  ne  sont  gar- 


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DU    SPARE   DU    JAPON.       125 

nies  que  d'une  seule  rangée  de  dents 
courtes  et  pointues  -,  le  palais  et  la 
langue  sont  lisses,  les  os  des  lovres 
longs  et  larges ,  les  narines  solitaires  et 
tout  près  des  yeux  :  ceux  -  ci  sont 
grands  ,  verticaux  ,  et  ont  la  prunelle 
noire  et  bordée  d'un  iris  bleu  et  argen- 
tin. Les  opercules  sont  unis  -,  l'ouver- 
ture desouies  est  grande,  et  leur  raem- 
brane  est  cachée;  le  tronc  est  compri- 
mé ,  la  ligne  latérale  droite  et  près  du 
dos;  l'anus  avoisine  plus  la  nageoire 
de  la  queue  que  de  la  tête-,  les  écailles 
sont  grandes  et  lisses,  le  dos  en  est 
sillonné. 

La  dorsale  est  composée  de  dix  ai- 
guillons et  de  neuf  rayons  mous ,  la  na- 
geoire de  l'anus  de  trois  aiguillons  et 
de  sept  raj'^ons  mous,  et  la  ventrale  , 
qui  est  longue ,  est  armée  d'un  aiguil- 
lon et  de  six  rayons  mous.  Toutes  oiit 
une  partie  rouge  et  une  grise.  Tous 
les  rayons  mous,  à  Vjxception  dea 
premiers ,  sont  à  quatre  brandies. 


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I2G      HISTOIRE    NATURELLE 

Le  haut  de  la  tête  est  brun ,  le  bas 
argentin  ,  l'opercule  jar.ne ,  le  tronc 
argentin  aux  flancs,  et  '^^un  au  dos; 
des  lignes  jauiics  vont  de  la  tête  à  la 
queue. 

Le  nom  du  poisson  en  <]i'signe  la  pa- 
trie, ïi  conw;rv€  le  même  iiomen  an- 
glais et  en  allemand. 

LE  5?PARE  DE  SI3RINAM, 

SJ'AaUS     su      fNA  M  ENSIS, 

Les  quinze  aiguillons  du  dos  et  la 
lignelatérale  interrompue,  constituent 
les  caractères  de  ce  poisson. 

Il  a  ciîiq  rayons  dans  la  membrane 
branchiale  ,  la  nageoire  pectorale  ea 
compte  quinze  ,  la  ventrale  six ,  celle 
de  Tanusonze  ,  celle  de  la  queue  seize , 
et  la  dorsale  vingt-huit. 

Le  corps  est  mince  ,  la  tête  fort  en 
pente  ,  n'a  point  d'écaillés  jusqu'aux 
opercules ,  l'ouverture  de  la  bouc^'e  est 
petite ,  les  mâchoires  sont  d'égale  Ion- 


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DU  SPAB.E  DE  SURINAM.     127^ 

gueur  et  garnies  d'une  rangée  de  pe- 
tites dents    pointues.   Le  palais  ,  la 
langue  et  les  opercules  sont  lisses ,  les 
narines  solitaires  prennent  le  milieu 
entre  les  yeux  et  la  bouche  ;  ces  pre- 
miers ont  la  prunelle  noire  et  l'iris  ar- 
genté. I/ouvertnre  desouies  est  grande 
et  la  membrane  cachée.  La  ligne  laté- 
rale s'interrompt  comme  de  coutume 
au  bout  de  la  dorsale,  vis-à-vis  de  celle- 
ci  ,  elle  reprend  et  va  en  ligne  droite 
jusqu'au  milieu  de  la  nageoire  de  la 
queue.  L'anus  approche  plus  de  cette 
dernière  que  de  la  tête.  Les  écailles 
sont  lisses ,  minces ,  plus  grandes  au 
tronc  qu'aux  opercules  ,  dont  l'anté- 
rieur les  a  plus  petites  que  le  posté- 
rieur ,  et  les  écailles  de  la  poitrine 
sont  plus  petites  que  toutes  les  autres. 
Des  bandes  rouges  traversent  le  fond 
jaune  de  ce  poisson.  Les  nageoires  sont 
jaunâtres  et  rayées  de  brun  ;  l'on  re- 
marque trois  taches  noires  aux  côtés , 
dont  l'une  est  près  de  l'opercule  ;  Tau- 


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luS  HISTOIRE  NATURELLE 
tre  au  milieu  du  corps ,  et  la  Iroisièmo 
touche  la  nageoire  de  la  queue.  Les 
rayons  mous  sont  tendres  et  pour  la 
plupart  fourchus.  La  dorsale  consiste 
en  quinze  aiguillons  raclés  et  en  treize 
rayons  mous  ,  celle  de  l'anus  a  trois 
aiguillons  et  huit  rayons  mous ,  la  ven- 
trale est  longue ,  et  n'a  qu'un  aiguillon 
sur  cinq  rayons  mous. 

Ce  poisson  est  nommé  d'après  Suri- 
nam ,  sa  patrie. 

LA   DENT    DE   CHIEN, 

SPARUS    Cr  N  0  DON. 

Les  quatre  dents  canines  de  la  mâ- 
choire supérieure  ,  et  les  quatorze 
rayons  de  la  nageoire  de  l'anus  distin- 
guent cette  espèce  de  poisson  des  autres 
du  même  genre. 

On  compte  cinq  rayons  dans  la  mem- 
brane branchiale  ,  quinze  dans  la  na- 
geoire pectorale  ,  six  dans  la  ventrale , 
quatorze  dans  celle  de  l'anus ,  vin^ 


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DE  LA  DENT  DE  CHIEN",      129 

^ans  celle  de  la  queue ,  et  vingt-cinq 
dans  la  dorsale. 

La  tête  termine  en  pointe  émoussée 
et  n'a  point  d'écaillés  jusqu'aux  oper- 
cules ;  les  yeux  grands  et  ovales  ont  la 
prunelle  noire  et  Tiris  bleu  aro;enté. 
Les  narines  sont  solitaires  ,  ovales  et 
près  des  yeux.  Les  opercules  sont  unis 
et  cou  verts  d'écaillés,  celui  de  derrière 
finit  en  pointe.  Les  mâchoires  sont  d'é- 
gale longueur  et  armées  d'une  rangée 
de  dents  séparées,  dont  celles  de  la  ma' 
choire  inférieure  sont  les  plus  longues 
après  les  canines  mentionnées.  L'ou- 
Verture  des  ouies  est  large ,  et  la  riem- 
brane  desouiés  est  couverte  en  partie; 
la  ligne  latérale  va  près  e*^  le  long  du 
dos  en  direction  presque  droii:^    ?t  l'a- 
nus est  plus  près  dw  la  nageoiie  de  la 
queue  que  de  la  tête.  Les  écailles  sont 
lisses ,  niiuces  et  petites.  La  tête  et  les 
côtés  sont  jaunes  ,  le  ventre  est  argen- 
tin tirant  sur  !e  jaune ,  le  dos  est  bru- 
nâtre tirant  sur  le  verd;  les  nageoires 
Poissons.  III,  la 


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l3û       HISTOIRE   NATURELLE 

de  la  poitrine,  du  ventre  et  de  la  queue 
sont  rouges ,  celle  du  dos  est  jaune  sur 
Iç  devant  et  rouge  sur  le  derrière ,  celle 
de  Panus  est  jaune  à  la  base  et  rougo 
vers  Textrémité.  La  dorsale  a  onze 
aiguillons ,  et  la  nageoire  de  l'anus  en 
a  trois.  Les  rayons  mous  ont  quatre 
branclies ,  excepté  à  la  nageoire  de  la 
'^.i.ae,  où  ils  sont  divisés  en  plusieurs 
rameaux. 

,  J'ai  reçu  ce  poisson  du  Jiponsousle 
nom  (VIcan  Cacatoea  Ija ;  les  Hollan- 
dais qui  habitent  le  Japon ,  lui  donnent 
le  nom  de  Papageifisch.  Maiâ ayant  reçu 
de  CCS  contrées  un  grand  nombre  de 
poissons  sous  ce  nom  ,  ses  dents  m'ont 
servi  à  le  déno  îmer  : 
£n  français  ,  la  Dent  de  chier. 
En  allemand,  der  llundszahn, 
£t  en  anglais  ,  the  Dogs-tootU. 


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P  U     s  P  A  R  E  ,   6CC.  l5l 

LE  SPARE  A  QUATRE  PIQUANS  , 

SPARVS    TETRACANTHUS, 

Les  quatre  aiguillons  de  la  nageoire 
de  l'anus  distinguent  ce  poisson  des 
autres  de  son  genre. 

La  nageoire  pectorale  a  treize  rayons, 
la  ventrale  huit ,  celle  de  l'anus  onze , 
celle  de  la  queue  vingt-deux,  et  la  dor- 
sale dix-huit. 

La  tête  est   fort  en  pente  et  sans 
écailles  jusqu'aux  opercules,  les  os  des 
lèvres  sont  larges,  les  mâchoires  de 
longueur  égale  ,  et  les  narines  doubles 
occupent  le  milieu  entre  le  museau  et 
les  yeux;  ceux-ci  ont  la  prunelle  noire 
dans  un  iris  argenté.  Les  écailles  des 
opercules  n'ont  pas  la  grandeur  de  celles 
du  tronc.  L'ouverture  des  ouies  est 
large ,  et  le  dessin  que  j'ai  emprunté  du 
père  Plumier ,  ne  montre  dans  la  mem- 
brane branchiale  que  trois  rayons.  Lu 
tronc  est  large,  la  ligac  latérale  près  du 


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l32       HISTOIRE   NATURELLE 
dos  et  cour!;c«.  comme  celui-ci.  L'anus 
est  au  milieu  du  corps.  La  nageoire 
dorsale  a  onze  aiguillons  et  sept  rayon.^ 
mous  à  cinq  ou  six  branches  ;  celle  d« 
l'anus  a  quatre  aiguillons  et  sept  rayons 
mous ,  les  autres  nageoires  sont  com- 
posées de  rayons  ramifiés.  La  ventrale 
de  ce  poisson  se  distingue  de  tous  les 
autres  spares  ,  en  ce  qu'elle  est  com- 
posée d'un  aiguillon  et  de  sept  rayons 
mous.  i 

La  tète  ,  le  dos  et  les  nageoires  sont 
d'un  jaune  pâle  tirant  sur  le  violet ,  le 
ventre  est  argentin  et  le  dos  violet. 
La  ligne  latérale  commence  près  d'une 
tache  blanche  bordée  de  noir. 

Ce  poisson ,  suivant  le  père  Plumier , 
habite  les  eaux  des  Antilles.  Il  parvient 
à  une  grandeur  remarquable  ,  vu  que 
le  dessin  de  Plumier  est  bien  plus  grand 
que  celui  que  je  présente. 
On  nomme  ce  poisson  : 
£u  allemand ,  den  FierstacheL 


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DES  PERROQUETS  DE  MER.  x33 
En  français  ;    le  Spare    à  quatre  pi- 

quans»  , 

Et  en   anglais  ,  the  four  spined  Gi7l* 

head, 

LES  PERROQUETS  DE  MER 
ou  SCARUS. 

;DES  SCARUS  EN  GÉNÉRAL, 

Je  suis  arrivé,  suivant  la  réparti- 
tion de  Linné ,  aux  quatre  genres  si 
difficiles  à  distinguer  d'après  le  senti- 
ment unanime  des  naturalistes.  Ce  sont 
les  sparaillons  (  i  ) ,  les  perroquets  (a) , 
lesombresdemer  (3)  et  les  perches  (4). 
Linné  convient  lui-même  qu'il  est  dif- 
ficile de  distinguer  les  sparaillons  d  ^ 
perroquets.  11  croit  que  les  ombres  de 

(i)  Sparî. 

(2)  Labri. 

(3)  Sciaenae, 

(4)  Percae. 


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l34  HISTOIRE  NATURELLE 
mer  tiennent  le  milieu  entre  les  perro- 
quets et  les  perches ,  et  que  par-là  leurs 
caractères  deviennent  indéchiffrables--, 
et  il  finit  par  soutenir  que  ces  derniers 
ne  diffèrent  des  trois  genres  précédens 
que  par  un  opercule  des ouies dentelé; 
donc  il  seroit  inutile  de  prouver  par 
Acs  exemples  que  les  caractères  qu'il 
cite  ,  ne  peuvent  suffisamment  dési- 
gner et  différencier  les  espèces  de  cha- 
que genre.  Si  son  opinion ,  que  les  per- 
ches se  distinguent  des  trois  autres 
genres  par  îa  dentelure  de  l'opercule  ,, 
étoit  fondée,  le  premier  coup-d'œil  les 
d'iscerneroit  aisément:  mais  nombre  de 
sparaillons,  de  perroquets  et  d'ombres 
de  mer  portant  la  même  marque,  elle 
ne  sauroit  entièrement  caractériser  les 
perches. 

Forskal ,  vrai  disciple  de  Linné ,  se 
plaint  également  de  l'insuffisance  des 
caractères  que  son  maître  prête  aux 
genres  mentionnés  ;  car  il  dit  avoir 
trouvé  à  quantité  de  perroquets  et  de 


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DES  FERROQUrîTS  DE  MER.  lô.> 
perches ,  un  opercule  dentelé  ;  plusieurs 
sparaillons  et  un  bon  nombre  de  per- 
ches, dit- il,  ont  aussi  bien  que  les  om- 
bres de  mer,  un  sillon  au  dos  qui  de- 
vroit  leur  être  généralement  propre  ; 
il  dit  encore  que  les  aiguillons  de  la  na- 
geoire dorsale  de  plusieurs  percheront 
leurs  ramitications ,  tandis  que  ce  ca- 
ractère ne  devoit  appartenir  qu'aux 
perroquets.  Mes  propres  recherches 
m'obligent  non- seulement  de  confir- 
mer tout  ceci ,  mais  d'ajouter  encore 
que  j'ai  trouvé  ces  ramifications  à  nom- 
bre de  perroquets  et  de  sparaillons. 
Ajoutez  à  la  grande  ressemblance  de 
ces  poissons,  la  difficulté  causée  par  le 
grand  nombre  :  car  chez  Linné  même; 
qui  n*a  pas  reçu  dans  son  système  tous 
les  poissons  connus  de  son  temps  (pro- 
bablement parce  que  les  descriptions 
ou  les  dessins  n'avoient  point  la  clarté 
nécessaire  pour  les  classifîer) ,  les  pois- 
sons des  quatre  genres  cités  ,  font  de 
tous  ceux  de  son  système,  au  -  delà  du 


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l3G  HISTOIRE  NATURELLE 
quart ,  et  près  de  la  moitié  des  thoraei- 
ques.  Les  quatre  classes  du  chevalier 
donnent  quatre  cent  une  espèces ,  sa- 
voir :  vingt  apodes,  trente-cinq  jugu- 
laires ,  deux  cent  dix  -  neuf  thoraci- 
ques,  et  cent  vingt-sept  abdominaux, 
qu^il  répartit  en  quarante-sept  genres, 
dont  les  quatre  nommés  ci-dessus  con- 
tiennent cent  huit  espèces.  Ajoutez  à 
ces  cent  huit  les  poissons  des  autres  au- 
teurs, et  ceux  dont  je  donnerai  la  des- 
cription ,  espèces  qu'on  ne  ti'ouve  pas 
chez  Linné ,  et  dont  le  nombre,  comme 
nous  Valions  voir,  va  jusqu'à  trois  cent 
vingt  -  deux ,  et  vous  aurez  un  total  de 
quatre  cent  trente  poissons. 

Ces  circonstances  m'ont  porté  à  faire 
cle  nouvelles  répartitions,  et  à  les  ap- 
puyer sur  des  caractères  qui  soient  sta- 
bles et  qui  frappent  aisément  la  vue. 

Après  les  recherches  et  les  comparai- 
sons les  plus  exactes,  je  découvris  que 
l(\s  écailles  et  les  aiguillons  de  la  tète  , 
les  opercules  unis  ou  dentelés,  les  na- 


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à  faire 
les  ap- 

nt  sta- 
.  vue. 
iparai- 

ris  que 
i  tète  , 

es  iiii- 


DES  PERROQUETS  DE  MER.  l5j 
geoires  du  dos  et  les  mâclioircs  avan- 
cées caractérisent  avec  le  plus  de  certi- 
tude ,  les  genres  sous  lesquels  j'ai  rangé 
tous  ces  poissons. 

Après  ces  considérations,  nous  reve- 
nons aux  scarus.Le  caractère  généri- 
que de  ces  poissons  est  :  Des  mâchoires 
avancées  au  lieu  des  dents.  Piscis  maxil" 
lis  prominentibus  loco  dentium. 

Les  poissons  de  ce  genre  se  distin- 
guent aisément  par  les  mâchoires  den- 
telées et  avancées  au  delà  des  lèvres. 

Nous  citons,  à  la  vérité,  cette  mar- 
que ,  pour  caractériser  les  hérissons  ; 
mais  ceux-là  n'ayant  point  de  nageoires 
ventrales  ,  et  leur  substance  cartilagi- 
neuse les  faisant  ressortir  à  la  classe  des 
poissons  cartilagineux  ,  la  distinction 
est  aisée.  Les  mâchoires  fendues  de  ces 
poissons  ont  l'apparence  d'être  munies 
de  quatre  dents  fortes.  Leur  forme 
denticulée  varie  ,  les  incisions  étant 
plus  profondes  chez  l'un  que  chez  l'au- 
tre. La  tcte  est  grosse  j  le  corps  charnu 


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l38  HISTOIRE  NATURELLE 
a  sept  nageoires,  deux  au  ventre,  au- 
tant à  la  poitrine ,  une  au  dos,  une  à  la 
queue  ,  et  la  dernière  entre  la  queue 
et  Ta  nus.  Leur  nourriture  consiste  en 
écre visses  et  coquillages,  et  c'est  en  les 
broyant  que  les  mâchoires  fortes  les 
servent  bien. 

Ils  demeurent  dans  les  pays  chauds 
de  Pancien  monde  ;  les  écrivains  ne  di- 
sent nulle  part ,  si  les  eaux  méridio  - 
nales  du  nouveau  monde  en  nourrissent 
aussi  :  mais  j'en  ai  reçu  un  par  M.  le 
docteur  Isert ,  du  nord  de  TAmérique , 
que  je  ne  tarderai  pas  à  décrire. 

Les  anciens  n'ont  aucun  poisson  dont 
la  description  puisse  me  servir  ici. 


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mrrissent 
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XXXII  r   GENRE 


LE   SCARE,  sCyiRUS. 

Caractère  génêr.  Des  mâchoires  avan- 
cées :■  la  place  des  dents. 

L  L    J  C  A  R  U  S    GREC, 

SCARUS    CRETENSJS. 

Ij  a  nageoire  dorsale  sans  aiguillons, 
suffit  pour  caractériser  ce  poisson. 

La  membrane  branchiale  me  présente 
quatre  rayor.s ,  la  nageoire  pectorale  en 
a  seize ,  la  ventrale  six ,  celle  de  l'anus 
onze,  celle  de  la  queue  dix -huit,  et  ' 
celle  du  dos  vingt. 

Il  a  la  t^te  grande  ,  en  pente ,  et 
toute  couverte  d'écaillés.  Les  lèvres 
sont  grosses ,  les  mâchoires  deutica- 


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l4o      HISTOIRE    NATURELLE 
lécs.  Vers  l'angle,  on     ûécouvre  troîii 
crochets  courbés  en  arrière,  par  où  le 
poisson  pris,  lorsqu'il  résiste,  s'accro- 
che pbiN  mûrement.  Les  narines  sont 
rondes  ,  petites  ,  simples  et  près  des 
yeux  ;  l'ouverture  des  ouies  est  fort 
large ,  et  leur  membrane  couverte  en 
partie.  Les  écailles  sont  très-grandes  et 
fortement  sillonnées;  la  ligne  latérale 
commence  à  la  partie  supérieure  de  l'o- 
percule ,  s'étend  près  du  dos ,  et  forme 
sur  chaque   écaille  trois  jusqu'à   six 
rayons  d'un  brun  foncé.  L'anus  est  au 
milieu  du  corps.  La  couleur  des  flancs 
est  d'un  jaune  verd ,  celle  du  ventre 
tire  sur  le  jaune ,  celle  du  dos  et  de  la 
tête  sur  le  verd  brun.  Les  nageoires 
sont  jdunes  ,  et  vertes  au  bout.  Un© 
prunelle  noire  dans  un  iris  blanc  et 
étroit ,  forme  l'oeil  ;   les    rayons  des 
jnageoires  sont  forts  et  ont,  beaucoup 
de  ramifications.    Les  nageoires  ven- 
trales s'éloignent  plus  de  la  tête  que 
les  pectorales.  L'opinion  que  ce  pois- 


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DU    S  CAR  US     GREC.       l4t 

«on  se  trouve  dans  les  eaux  cic  la  Grèce, 
n'est  foiulée  qnc  sur  l'cpilhètc  de 
Cretois  qu'Aldrovand  donne  à  ce  pois- 
«on. 

La  description  que  Listre  donne  de 
ce  poisson,  s'est  fait  apparemment  d'a- 
près un  «  'ginal  indien,  comme  nous 
l'annonce  'e  :  Tnrdus  viridis  Indi- 

€us,  Oi  <  ve  encore  dessiné  parmi 

les  poisson         'ens  de  Renard. 

J'ai  reçu  ic  mien,  qui  est  dessiné 
d'après  nature ,  d'un  encan  hollandais, 
dont  le  catalogue  lui  donne  les  Indes 
pour  patrie ,  sous  le  nom  de  Kakatoe- 
ifiscîi. 

Les  Allemands  le  nomment  gnV- 
chische  Papageifisch  ou  grunliche  Breit" 
zahn;  aux  Indes  il  s'appelle  Kàkatoeha 
CapitanOf  et  les  Hollandais  de  ces  ré- 
gions le  nomment  Kakatoevisch. 

La  gravure  en  bois  d'Aldrovand  est 
assez  juste,  sauf  qu'elle  représente  la 
tête  sans  écailles,  et  les  nageoires  ven- 
trales antérieures  aux  pectorales.  L'es- 

Foissons.  III.  i3 


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IMAGE  EVALUATION 
TEST  TARGET  (MT-3) 


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Photographie 

Scienœs 

Corporation 


33  WEST  MAIN  STREET 

WEBSTER,  N.  Y.  14580 

(716)  S7}-4}03 


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l42  HISTOIRE  NATURELLE 
lampe  que  Willughby  nops  donna  pçu 
après  est  très-mauvaise,  de  même  que 
les  dessins  de  Jonstoa  et  d«  Uiiysch  ; 
celui  de  Klein  est  meilleur-,  cependant 
il  y  a  omis  la  ligne  latérale  et  la  forme 
échancrée  de  la  nageoire  de  la  queue.; 

A  la  question  de  Gronov  :  3i  la  dou- 
zième espèce  des  labres  d'Artédi  indi« 
que  notre  poisson ,  je  puis  réppndre 
affirmativement  ;  car  la  confroniatioiï 
de  la  description  d'Artédi  et  du  dessin 
d'Aldrova,nd ,  sur  lequel  la  première 
e^t  appuyée  ,  avec  notre  figure  ,  dé- 
montre qu'il  s'agit  du  même  poisso^^ 

Il  faut  que  le  poisson  de  cettç  es- 
pèce que  Gii'onov  a  eu  devai^t  les  yeux, 
ait  été  endommagé  ,  puisqu'un  des 
caractères  qu'il  lui  dpnpe ,  est  la  na- 
geoire de  la  queue  tronquée.  Il  se 
trompe  encore  en  confondant  le  caca^ 
toelia  de  Banda  décrit  par  Valentyn 
avec  le  nôtre ,  car  c'est  le  Çorypliaena 
pcntadactyla  de  Linné.  Son  jugement 
«st  également  faux  touchant  le  rasoir 


DU   SCARUS    ROUGE.     l45 

de  Gesner ,  qu'il  tient  pour  notre  pois- 
son ,  et  qui  appartient  aux  rasoirs. 
Mon  opinion  se  vérifiera  si  Ton  veut 
comparer  la  description  de  Gesner  et 
de  Linné  avec  celle  que  je  fais  de  ce 
poisson.  Les  dessins  de  Renard  et  de 
Valentyn ,  si  on  les  compare  à  leurs 
autres  mauvais  dessins  ,  passent  en- 
core. 

Apparemment  que  lesdits  dessins 
de  Renard  et  Valentyn  ont  porté  Bod- 
dart  à  soutenir  que  tous  les  rayons  de 
,  la  nageoire  dorsale  de  notre  poisson 
étoient  aigus  *,  mais  notre  auteur  a 
parfaitement  raison  de  critiquer  Gro- 
nov  pour  avoir  voulu  faire  de  notre 
poisson  un  cofifre. 

LE    SCARUS    ROUGE^ 

^  SCARUS     CROICENSIS, 


j   i*     '-i 


La  nageoire  de  la  queue  arrondi©^ 
distingue  ce  poisson  du  genre  précé- 
dent comme  du  suivant.    ^   -^ 


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l44       HISTOIRE   NATURELLE 

Sa  membrane  branchiale  me  pré- 
sente quatre  rayons ,  sa  nageoire  pec- 
torale douze ,  la  ventrale  en  a  six , 
celle  de  l'anus  onze ,  celle  de  la  queu& 
quinze,  et  celle  du  dos  dix-neuf. 

La  tête  est  plus  petite  que  celle  de 
ceux  de  l'espèce  précédente  ;  elle  est 
garnie  d'écaillés  j  usqu'au  front  ;  la  peau 
des  lèvres  est  grosse,  et  une  recherche 
exacte  fait  voir  que  les  mâchoires 
sont  composées  de  petites  feuilles  bien 
minces ,  couchées  les  unes  sur  les  au- 
tres comme  des  tuiles.  Le  plus  grand 
des  individus  que  ]e  possède  de  cette 
espèce  et  qui  diffère  quant  à  la  gran- 
deur ,  me  fait  remarquer  à  la  mâchoire 
supérieure  un  crochet  courbé  en  ar- 
rière :  »ur  le  devant  j'ai  découvert 
deux  pointes  saillantes.  - 

La  mâchoire  inférieure  au  contraire 
ne  présente  point  de  pareille  émi« 
nence ,  et  les  petits  de  l'espèce  n'en 
ont  pas  non  plus  à  la  supérieure.  La 
langue  est  courte ,  épaisse  et  lisse  ^  do 


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I  pré- 
e  pec- 

a  six  y 
queuô 

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elle  de 
iWe  est 
la  peau 
ïherclio 
Lchoires 
les  bien 

les  au- 
is  grand 
le  cette 
la  gran- 

âchoire 
en  ar- 

coavert 

mtraire 

Ile  émi- 

îce  n'en 

turc.  La 

lisse  f  do 


DU  SCARUS  ROUGE.  l4? 
même  que  le  palais.  Les  yeux  ont  la 
prunelle  noire  et  l'iris  doré  ;  le»  na- 
rines sont  doubles ,  très> voisines  des 
yeux,  et  celles  de  devant  cylindri- 
ques ;  le  corps  est  assez  large  et  la 
queue  comprimée.  Le  fond  rouge 
perce  agréablement  la  couleur  argen- 
tine. Le  ventre  seul  est  blanc ,  et  un 
de  mes  individus  représente  deux 
bandes  de  la  même  couleur  qui  vont 
le  long  du  corps.  Les  nageoires  sont 
petites,  les  écailles  grandes,  minces, 
finement  rayonnées,  et  fort  dégagées. 
La  ligne  latérale  qui  commence  près 
des  yeux ,  va  d'abord  parallèle  au  dos , 
mais  ensuite  elle  forme  une  courbure 
au  bout  de  la  nageoire  du  dos  et  va 
se  perdre  au  milieu  de  la  nageoire  de 
la  queue  ;  elle  forme  plusieurs  rayons 
sur  chaque  écaille  qu'elle  traverse. 
Les  nageoires  pectorales  ,  celles  de  la 
queue  et  du  ventre  ont  la  racine  jaune 
et  l'extrémité  grise.  L'on  découvre  au 
fond  de  la  nageoire  ventrale  une  ap- 


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î46      ïïtSTfômE   ^AttJftÊLiÉ 

pendice  osseuse.  L'anas  tient  le  milieu 
eiltre  la  tête  et  la  nageoire  die  la  queue. 
JLa  nageoire  dotsale  a  neuf  aiguillons, 
les  nageoik*es  du  ventre  et  <le  Panus 
n'en  oht  ^u'iin.  Chacun  des  neuf  pre- 
miers eàt  ramentacé  on  garni  d'un  fila- 
ment. Les  rayoïls  mous  de  toutes  les 
nageoires  ont  les  extrémités  ramifiées. 

Ce  poisSon  habite  les  deux  Indes.  Je 
l'ai  reçu  sous  le  nom  de  Ican  Cacataen 
merrà ,  et  le  docteur  Isert,  qui  l'a  péché 
lui  -  même  aux  Antilleis  près  de  l'île 
de  Ste-Croix ,  me  Ta  envoyé  des  Indes 
occidentales. 

lies  Allemands  le  nomibént  der 
rothe  Papageifisch  ;  chez  les  Japons  il 
porte  le  nom  qUe  nous  Venons  de 
citcV,  et  leà  Hollandais  de  celte  con- 
trée l'appellent  de  rode  Papagei  Fisch^ 


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LE    SCARUS    VERD^ 

'"    '       SCARUS    riRIDIS. 

La  ligne  latérale  interrompue  vers 
la  fin  de  la  nageoire  dorsale  distingue 
ce  poisson  des  deux  précédens. 

La  membrane  des  ouies  a  quatre 
rayons ,  la  nageoire  pectorale  quatorze , 
la  ventrale  six ,  celle  de  Tanus  onze  > 
celle  de  la  queue  treize  ;  et  celle  du 
dos  vingt.  *  f    »  «    '      ' 

La  plus  grande  partie  de  la  ligne 
latérale  va  le  long  du  dos  ^  le  reste 
au  milieu  de  la  queue. 

La  nageoire  de  la  queue  est  droite , 
elle  a  treize  rayons  verds  et  qui  sont 
beaucoup  ramentacés ,  les  deux  der- 
niers sont  les  plus  longs.  Le  poisson 
a  les  mâchoires  très-fortes.  Le  plus 
g^rand  des  six  individus  que  je  pos- 
sède, me  montre  près  de  l'angle  de 
la  mâchoire  supérieure  un  petit  cro- 
"chet  courbé  en  arrière  j  un  autre  beau- 


!'. 


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IV 


\ 


l48  HISTOIRE  NATURELLE 
coup  plus  petit  en  a  deux,  Futi  en 
haut  et  l'autre  en  bas  ;  ceux  d'une 
grandeur  moyenne  en  ont  encore  deux 
de  la  même  façon ,  mais  ils  manquent 
totalement  aux  autres.  Cette  mémo 
variété  se  manifeste  dans  les  bandes 
vertes  de  la  tête  et  dans  les  rayons 
verds  de  la  nageoire  de  la  queue  *,  plus 
le  poisson  est  petit  et  plus  sa  couleur  est 
vive  et  frappante.Le  plus  petit  poisson, 
par  exemple ,  a  la  nageoire  de  l'anus 
et  de  la  queue  tout-à-fait  verte ,  tandis 
que  le  plus  grand  a  les  nageoires  sim- 
plement bordées  de  verd.  Les  écailles 
sont  arrondies ,  rayonnées  et  garnies 
d'un  bord  verd.  L'œil  est  petit ,  la 
prunelle  noire  et  l'iris  rouge.  Deux 
ouvertures  rondes  qu'on  peut  appeler 
les  narines ,  occupent  le  milieu  entre 
l'œil  et  la  bouche. 

Le  Japon  qui  est  la  patrie  de  ce 
poisson  ,  en  produit  un  grand  nombre. 
Je  Hc  saurois  déterminer  sa  graxideur  ', 


\ 


4 

DU    SCARVS    YBRD.     14^ 

}*cn  ai  pris  le  dessin  d'après  le  plui 
grand  de  mes  individus. 

Le  nom  allemand  de  ce  poisson  est 
der  gr'ùne  Papap^eifisch  ,  les  Hollandais 
le  nomment  aussi  de  f^roene  Cacatoea, 
et  au  Japon  on  Vappelle  Cacatoea  Yoê, 
Les 'Français  l'appellent  BoJ/âTi. 

Je  trouve  dans  Renard  la  figure  d'un 
poisson  ,  qui  appartient  à  ce  genre  ; 
mais  le  dessin  en  est  si  mauvais  y  qu'il 
est  impossible  de  juger  si  c^est  celui 
dont  il  s'agit  ici. 


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|50      HISTOIUB   NATURELLE 

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LE  BODIAN,  BODIANUS. 

Caractère  génér.  L'opercule  écailleux  , 
»j    jr  .       armé,  le  bord  uni.  •    "  j 

4Vt:.'^  S7.'j' j   rx  ''-     .'î  ■  "^^  .j* uiiiioJti» »■!..•  i  '    •»  ' 

LE  BODIAN,  BODJAirus  bodianus.  ^ 

Les  douze  aiguillons  do  la  nageoire 
dorsale  et  les  pointes  de  toutes  les 
nageoires  sans  exception ,  font  le  ca- 
ractère qui  distingue  ce  poisson  des 
autres  de  ce  genre. 

Sa  nageoire  pectorale  est  munie  do 
treize ,  celle  du  ventre  de  six ,  celle 
de  la  queue  de  quinze ,  et  la  dorsale 
de  vingt-deux  rayons. 

La  tête  est  petite  et  finit  en  pointe 
obtuse*, les  mâchoires  sont  de  longueur 


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a.LV'i  J  AGIT  Au. 


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,  DU  B  O  D  I  A  K.  H  l5l 
égaWf  et  armées  de  plusieurs  rangs  de 
dents  cunéiformes  ;  les  rangs  anté- 
rieurs ont  de  c^iaque  côté  deux  dents 
fortes  sur  le  devant ,  et  beaucoup  de 
petites  sur  le  derrière. 

L'on  ne  découvre  que  deux  narines 
rondes  près  des  y«ux  ,  le^  écailles  sont 
si  douces  au  toucher ,  que ,  suivant 
Marcgraf /on  crpiroit  le  poisson  txmt 
uni.  Ui'Atu:  ol  :  K'jÔT  '  fv.on  iiiof  3*»fint 
*  Ce  poisson  la  Jes  écailles  petites  à 
la  tête  et  à  la  poitrine ,  mais  grandes 
au  reste  du  cbitps.  Les  yeux  un  peu 
saillans  ont  la  prunôlle  noire  dana  un 
iris  blanc  et  rouge.  L'opercule  aalér 
rieur  finit  par  un  gros  aiguillon.  La 
membrane  branchi^e  présipiite  4.  1^ 
vérité  quatre  raypns  à  la  vue  ;  i|iais 
je  n'en  puis  déterminer  le  nombre^ 
parce  que  mon  dessein  est  pris  du 
manuscrit  du  prince  Maurijce*  C'est 
cette  même  raison  encore^  qui  m'emr 
pêche  de  déterminer  le  nombre  des 
rayons  de  la  nageoire  4^  l'anus,  et 

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152      HISTOIRE  NATURELLE 

de  désigner  la  ligne  latérale.  La  ^rtîé 
du   poisson  qui  forme  la  queue  est 
longue  et  comprimée  )  et  sa  nageoire 
ressemble  à  la  queue  d'une  hirondelle. 
La  plus  grande  partie  du  poisson  « 
le  fond  doré  ,  et  les  écailles  sont  bor- 
dées de  rouge  *,  la  moitié  du  dos  est 
pourpre  ^  et  les  écailles  ont  le  boid 
blea  j  les  nageoires  pectorales  et  yen* 
traies  sont  pourprées  ;  le  milieu  de  la 
nageoire  de  l'anus  est  jaune  ,  le  reste 
est  de  la  couleur  des  autres  ;  la  na- 
geoire de  la  queue  est  bordée  de  rmi- 
ge  ',  la  dorsale  est  au  commencement 
pournrée  ,  puis  rouge  ,  et  dorée  au 
bout.    .    .  .     - 

C'est  un  poisson  de  mer^  et  ^suivant 
la  relation  de  Piso ,  les  Brasiliens  en 
tirent  le  parti  que  les  Européens  ti- 
rent de  la  carpe.  Sa  chair  est  très* 
bonne  *,  il  atteint  la  grandeur  de  nos 
carpes ,  selon  le  prince  Maurice  :  mais 
Marcgraf  prétend  qu'il  ne  surpasse 
point  celle  de  la  perche  ^  ce  dernier 


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DÎT   JACOB   EVÉRTSEN.        l63 

&'a  vu  apparemment  que  de  petiU 
poissons  de  cette  espèce ,  tandis  que 
l'Autre  en  a  vu  de  plus  grands. 

Ce  poisson  se  nomme  : 
Bodian ,  en  Allemagne  et  en  France. 
j^ipimixira  et  T€timixira  au  Brésil. 
Pudiano  et  Badiano  vemulho  chez  les 

Portugais. 

La  description  de  Marcgraf  doit 
avoir  été  faite  d'après  un  poisson  ^ 
dont  la  nageoire  de  la  queue  avoit 
perdu  ses  pointes  ;  sans  quoi  il  n'eût 
pu  lui  prêter  une  forme  quarrée.  Son 
dessin,  copie  de  celui  du  prince  Mau- 
rice, donne  à  cette  nageoire  une  forme 
fourchue ,  qu'elle  a  aussi  dans  le  nôtre. 
Fiso  y  Willughby  y  Jonston  et  Ruysch, 
ont  copié  celui  de  Marcgraf. 


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LE   JACOB    EVERTSEN, 

3  0D1ANVS    GUTTJTVS. 


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Ce  poisson  se  distingue  des  autres 
de  son  genre  par  les  deux  dents  ca- 
Poissons.  III.  i^ 


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ï54      HISTOIRE   NATURELLE 

nines  à  chaque  mâchoire ,  et  par  les 
tro^s  aiguillons  de  l'opercule  ;  car  ou 
ces  deuts  manquent  aux  autres  ,  ou 
leurs  opercules  ont  moins  d'aiguil- 
lons.'   '.t  fj'j  .l-;>  '-^ipy^^f-m jiijf%  h'f  <  v><-^ v-.-'i'V"- 

La  membrane  branchiale  m'offre 
cinq  rayons  ,  la  nageoire  pectorale 
quatorze ,  celle  du  ventre  six ,  celle 
de  Panus  onze,  celle  de  la  queue  dix- 
sept  ,  et  la  dorsale  vingt-cinq.  ^ 

Ce  poisson  a  la  tête  longue ,  Foper- 
cule  grand,  l'ouverture  de  la  bouche 
large.  ^  et  la  mâchoire  inférieure  plus 
longue  que  la  supérieure.  Les  deux 
mâchoires  ont ,  outre  les  deux  grandes 
dents  qui  rentrent  l'une  dans  l'autre, 
VM  grand  nombre  de  petites  réfléchies. 

La  mâchoire  supérieure  peut  sor- 
tir ;  elle  est  garnie  des  deux  côtés , 
d'nn«  ^rte  moustache  ou  d'uii  os  qui 
prej:9,d  1^  place  de  la  lèvre.  Les  na- 
ri  nés  sont  doubles  ;  l'œil  a  la  prunelle 
noite  dans  un  iris  d'or  ;  l'ouverture 
des  ouies  est  fort  large ,  et  la  jnem- 


)*\ 


DU   JACOB   EVERTSENi       l55 

brane  dégagée  s'appuie  sur  des  ûs  très- 
forts  et  courbés.  Le  corps  est  charnu  > 
d'un  brunâtre  jaune ,  jusqu'aux  na-» 
geoires  qui  -,  près  du  fond ,  tirent  sur  le 
jaune.  Les  nageoires  du  dos,  du  Tenli  e 
et  de  l'anus  ont  une  bordure  violette. 
L'on  voit  par-tout  des  taches  brunes , 
rondes  y  et  celles  des  nageoires  sont 
les  plus  foncées.  Les  écailles  sont  très- 
petites  et  très-serrées  j  les  nageoires 
du  dos ,  de  la  queue  et  de  l'anus  en 
sont  couvertes  en  partie.  r 

C'est  à  ses  taches  que  ce  poîvSson  doit 
le  nom  de  Jacoh  Eçerisen;  car  un  piloté 
de  ce  nom  qui  étoit  présent  lorsque  le 
poisson  fut  pris ,  avoit  le  visage  défi- 
guré par  des  taches  et  des  marques  dé 
petite  vérole  ;  ce  qui  donna  occasion 
aux  matelots  de  nommer  ainsi  ce  pois- 
son par  raillerie  ,  et  c^est  depuis  ce 
temps  que  les  Hollandais  donnent  ce 
nom  à  tous  les  poissons  de  cette  espèce 
qui  ont  de  petites  taches.^   .*t  î*^  //^  *  î 

Les  deux  Indes  et  l'Afrique  le  pro- 


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l56  HISTOIRE  NATURELLE 
duisent.  On  en  prend  sur^tout  un  granl 
nombre  près  de  Tîle  Ste-Hélène  *,  ce- 
fendant  Lister  observe  qu'il  donne  des 
maux  de  tête  quand  on  le  mange.  Si 
je  ne  m«  trompe  pas  dans  Topinion-que 
le  jewfiscli  de  BroMrn  est  le  même  que 
le  nôtre  ,  les  eaux  de  la  Jamaïque  le 
nourrissent  encore.  Suivant  cet  écri- 
vain il  pèse  deux  à  trois  cents  livres  ; 
sa  chair  a  le  goût  exquis ,  et  il  est  fort 
estimé  dans  ces  contrées. 

Xie  nombre  des  aiguillons  de  la  na- 
geoire dorsale  est  de  neuf*,  les  trois 
aiguillons  de  la  nageoire  de  Fanas  dif- 
fèrent y  eu  ce  que  le  premier  est  court  , 
les  deux  autres  sont  longs  et  forts  ;  lé 
premier  rayon  de  la  nageoire  veulrale 
est  aussi  dur  et  simple  ,  mais  les  autres 
rayons ,  de  même  que  ceux  des  autres 
nageoires  ,  sont  mous  et  ramifiés.  La 
ligne  latérale  est  larg''. ,  elle  s'étend  à 
la  proximité  du  dos ,  depuis  la  tête 
jusqu'à  la  nageoire  de  la  queue.  L'anua 


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e- 

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Si 
[ue 

le 
cri- 
•es  j 
fort 


DU  JACOn  EVERTSEN.  l5y 
approche  plus  de  la  nageoire  de  la  queue 
que  de  la  tête. 

Ce  poisson  qui  a  la.  chair  bonne  et 
ferme ,  vit  de  proie ,  et  il  mord  aisé- 
ment à  l'hameçon.  J'en  ai  reçu  trois 
individus  du  Japon ,  dont  le  plus  grand 
a  servi' pour  la  figure. 

On. nomme  ce  poisson: 
Chez  les  Français,  le  Jacob  Evertsê. 
Chez  les  Hollandais  ,  Jacob  Evertsen, 
En  Allemagne ,  der  Jacob  Euertsen^ 
Chez  les  Anglais,  t/i^J^w-Fû/^. 
Au  Japon ,  Ican  Ocara. 
Chez  les  Malais ,  Ganimin.  ' 

Rai  se  trompe  croyant  que  le  cucn- 
puguacu  de  Marcgraf  soit  notre  pois- 
son; la  comparaison  du  dessin  de  Marc- 
graf avec  le  mien ,  en  fait  sauter  la 
différence  aux  yeux.  La.  figure  que  le 
prince  Maurice  a  donnée  me  prouve 
encore  que  le  cucupuguacu  difi*ère  sen- 
siblement du  nôtre. 

Par  les  mêmes  raisons  le  cucupu  de 
Fiso  n'est  pas  non  plus  le  n^tre  comme 


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M 


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l58  lilSTOÎRE  NATURELLE 
Gronov  le  prétend.  Cet  écrivain  cite' 
encore  le  grooper  de  Brown  pour  le 
nôtre  ;  mais  cet  auteur  donnant  à  son 
poisson  quelques  points  noirs  aux  yeux 
et  une  grande  tache  noire  à  la  fin  de  la 
nageoire  dorsale ,  le  nôtre  au  contraire 
n'ayant  aucune  tache  au  dos,  tandis  que 
le  corps  en  est  entièrement  couvert , 
ce  ne  peut  être  le  même  poisson.  Je 
trouve  bien  plus  de  ressemblance  entre 
le  mien  et  le  jewfîsh  de  cet  auteur  ^ 
qui  est  tout-à-fait  tacheté  de  petit» 
points  noirs. 

Le  premier  dessin  de  ce  poisson  est 
de  Bohtius ,  dessin  qui  est  fort  mau- 
vais ;  ôelui  de  Renard  n'est  guère  meil- 
leur ,  mon  plus  que  celui  que  nous  te- 
nons de  Nieuhof  ,  et  dont  nous  trou- 
vons la  copie  dans  Willuglfby  ;  mais  la 
copie  que  nous  trouvons  daiiS  Séba  est 
assez  bouilc.  "  '        -^  •  ^  •^"  ' 

Je  viens  de  recevoir  un  transport  de 
poissons,  avec  une  lettre  de  M.  John  j 
dans  laquelle  il  me  donne,  louchant  ce 


'■y- 


D  U    I  A  G  U  A  R.  l5Çf 

poisson  qui  se  trouve  parmi  les  autres  ^ 
le  renseignement  suivant  :  «  Le  pois- 
))  son  marqué ,  qui  dans  la  langue  ma- 
}>  laie  est  appelé  Ganimin,  atteint  une 
»  longueur  de  quatre  pieds  -,  il  n'est  pas 
)»  si  abondant  chez  nous  qu'à  Manar. 
j)  On  le  prend  dans  toutes  les  saisons  ; 
»  il  est  très-gras  et  fort  estimé  des  Eu- 
M  ropéens.  11  habite  la  mer  ,  mais  it 
»  entre  dans  les  fleuves  au  temps  où  il 
»  fraie  ,  et  il  met  ses  œufs  en  des  en- 
»  droits  pierreux  ». 


,  ( 


LE    JAGUAR; 

tODlANUS    PENTACANTHVS. 

Les  cinq  aiguillons  de  Fopércule  an- 
térieur caractérisent  ce  poisson  ,  et  le 
font  discerner  des  autres  de  son  genre. 

La  nageoire  pectorale  a  quinze  ,  la 
ventrale  seize  ,  celle  de  l'anus  douze  , 
celle  de  la  queue  dix-huit ,  et  celle  du 
dos  vingt-neuf  rayons. 

Il  ft  la  tête  petite  et  tronquée  ;  la 


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jGo  HlSTOIllE  NATURELLE 
mâchoire  supérieure  avance  sur  l'infé** 
vieure ,  et  un  os  en  place  de  lèvre  la 
garnit ,  les  deux  mâchoires  sont  armées- 
de  dents  pointues  et  détachées.  Les  uar 
rines  doubles ,  les  yeux  noirs,  l'iris  est 
blanc  et  argentin.  L'ouverture  de» 
ouies  est  peu  large  et  la  membrane 
branchiale  couverte.  La  ligne  latérale 
forme  dans  la  proximité  du  dos  un  arc 
peu  courbé  ,  et  Tanus  occupe  le  miliea 
de  l'espace  qui  sépare  la  tête  de  la 
queue.  Les  écailles  argentines  sont 
dentelées  avec  une  bordure  rouge  ;, 
couleur  qui  embellit  tout  le  corps ,  à 
l'exception  de  la  partie  antérieure  de 
la  nageoire  dorsale  qui  est  jaune.  Les 
nageoires  jpectorales  et  ventsales  sont 
étroites  et  finissent  en  pointe.  Tous  ces 
rayons  mous  des  nageoi  re&se  ramifieni, 
et  l'on  trouve  un  aiguillon  dans  la  na-> 
geoire  ventrale  ,  deux  dans  celle  de 
l'anus  ,  et  onze  dans  celle  du  dos  ,  la- 
quelle se  retire  dans  un  sillon  au  gré 
du  poisson.  La  queue  est  longue  et 


\  \ 


v- 


:    DU     J  A  GU  AU.  l6l 

ronde ,  et  la  partie  supérieure  de  sa 
nageoire  fourchue  est  plus  longue  quo 
Finférieure. 

Ce  poisson  qui  habite  la  mer  da  Bré- 
sil f  se  prend  à  l'hameçon ,  entre  les 
éciieils  où- il  aime  à  demeurer.  Il  a  la 
chair  grasse  et  de  bon  goût  ;  sur -tout  il 
s'engraisse ,  selon  Fisa,  dans  le  temps 
des  grandes  pluies  ;  apparemment  que 
ces  pluies  amènent  beaucoup  de  nour- 
riture du  continent  à  la  mer. 

Le  nom  que  nous  avons  donné  à  ce 
poisson ,  suivant  les  Brasiliens^  est  : 
Jaguaraca  ^  au  Brésil.     ,  ^    r 
Le  Jaguar  y  ckez  les  Français^ 
Der  Jaguar,  en  Allemagne. 
The  Jaguar ,  en  Angleterre.. 

J'ai  tiré  la  copie  de  ce  poisson  an 
manuscrit  du  prince  Maurice^  très- 
mal  copié  par  Marcgraf ,  à  qui  nous 
sommes  cependant  redevables  de  la  pre- 
mière description.  L'on  peut  en  dire 
autant  des  figures  de  Piso ,  de  Wil- 
lughby  ,^  de  Iou.ston  et  de  Ruysch  ;  qui 


-j*--4ps*'- 


) 


lêà       HIStOIRE   NATURELLE 
paroisâent  toutes  tirées   de  celle  de 
Marcgraf,  tant  elles  se  ressembler  t. 

A  la  question  de  Gronov  :  Si  le  ja- 
guaraca  de  Marcgraf  est  son  deuxième 
Iiolocendre  ?  je  puis  répondre  que  non  ; 
car  celui-ci  ayant  la  mâchoire  infé- 
rieure plus  longue  que  la  supérieure  , 
et  le  nôtre  se  trouvant  dans  le  cas  op- 
posé ,  leur  différence  caractéristique 
est  sensible.  .       .^j   •  !,  >. 

*  ê 

•       '  'I  •  ». 

LE  BOENAC,  bodjanvs  boenjc. 

Le  corps  cerclé  et  la  nageoire  de  la 
queue  arrondie  ,  distinguent  ce  pois- 
son. •■  '"^  '  -'   ■■  '       ■'  ■      v.    — '  ■■  « 

Je  remarque  sept  rayons  à  la  mem- 
brane des  ouies  ,  quinze  à  la  nageoire 
pectorale ,  six  à  la  ventrale ,  onze  à  celle 
de  l'anus ,  dix- sept  à  celle  de  la  queue  ^ 
et  vingt-cinq  à  celle  du  dos. 

La  lête  est  étroite  ,  r&r^  au  long, 
et  finit  en  pointe  ,  Ponvi-îv!  •  de  la 
bouche  est  petite  ,  la  muciioire  infé- 


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1    I.K  BOI VNAC  .   z  .  l/AYA  . 
3.1J\   1U)1)IVN  laclutc. 


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•     DU     B  O  E  N>  A.C-    TT       l65 
rîèiire  avancée  ,  les  deux  mâchoires 
sont  garnies  de  petites  dents  pointées  , 
dont  cependant  les  deux  antérieures 
sont  les  plus  longues.  X^es  narines  sont 
simples  et  tiennent  le  rililieu  entra 
l'ouverture   de   la    bouche   et    l'aBik 
Celui-ci  est  noir ,   entouré  d'un  iris 
jaune  et  près  du  sommet.  L'ouverturo 
des  ouies  est  large  ,  et  la  membrane  , 
soutenue  par  des  os  forts ,  est  dégagée* 
Les  écailles  de   l'opercule  antérieur 
sont  très-petites, et  l'on  apperçoittroif 
aiguillons  plats  à  Popercule  postérieur 
qui  se  termine  en  une  pointe  molle.  La 
ligne  latérale,  en  se  courbant ,  descend 
près  du  dos  jusqu'à  la  nageoire  de  la 
queue.  .... 

On  remarque  sur  lé  corps  sept  bandes 
brunes,  dont  quelques-unes  se  divisent. 
Les  écailles  sont  petites  et  dentelées, 
les  nageoires  de  la  poitrine  et  de  la 
queue  sont  arrondies ,  les  autres  finis- 
sent en  pointe  ;  toutes  sont  d'un  brun 
eu  partie  foncé  et  en  partie  clair.  La 


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l64  HISTOIRE  NATURELLE 
nageoire  du  ventre  a  un  aiguillon ,  celle 
de  Tan  us  en  a  troii' ,  dont  le  second 
surpasse  les  deux  autres  en  longueur  et 
en  grosseur  ,  et  la  nageoire  dorsale  en 
compte  neuf  :  les  autres  rayons  des  na- 
geoires se  ramifient.  Les  flancs  de  ce 
poisson  sont  d'un  brun  clair  qui  devient 
plus  foncé  vers  le  dos  et  plus  clair  vers 
le  ventre.  L'anus  approche  plus  de  la 
ziageoire  dorsale  que  de  la  tête. 

J'ai  reçu  ce  poisson  du  Japon',  sous 
la  dénomination  de  Ycan  Boenak,  qu« 
je  lui  ai  laissée. 
Il  est  appelé  : 
Ycan  Boenac  ,  au  Japon. 
L^J^oenac  ,  par  les  Français. 
Ver  Boenac ,  en  allemand. 
The  Boenac  ,  par  les  Anglais. 

J'en  possède  une  variété  qui  ne  dif- 
fère de  celui-ci  que  par  des  raies  plus 
claires  et  à  peine  perceptibles. 


JK^  -.v*^ 


♦' 

L'AYAy  MoiyiANVS  aya. 

jittgeioipe  âr  Fa  queue  éslitaiicré»  ou  ew 
forme  d&  csoissant  ,  ne  sont  propreA 
qu'à  ce  feol  piNiâson  pamoi  ceux  de  son 
genre.  :•  - 

J'appvf  çoû  cinq  rayonsdans-la:  mem- 
brane bxanehiale  ,  seixedansïa  nageoire 
peetoraW>  eelle  du  ventre  en  a  six  ^ 
netif  garnisietit  la  siageoire  d^  fan»», 
quinie  ceMe  de  la  queue  ,  et  il  y  en  « 
\ingt-sept  dans  la  nageoire  dorsale. 

Ce  p(H8sen  a  la  tête  longcre ,  Feiuver- 
tore  de  >a  bouche  grandie /la  mâclroire 
aiipérieorv  tant  soit  p«u  avancée ,  et 
les  deux  mâcboiîreft  munies  d'un  rang 
do  dent»  eunéiformes ,  dont  les  deux 
antérieures  sont  les  plus  longues.  Les 
««l'inessont  doubles,  les  yeax  petits, 
UYi  rria  blanc  et  rt>uge  erftcHtre  la  pru* 
nelle  noire.  L'ouverture  des  oiiiies  est 
arge  ,  le  corps  de  même  ;  rajiii«>8  ti^ès* 
poissons.  III.  iS 


!   ',--V    »"* 


ff     -'t 


\: 


166      HISTOIRE   NATURELLE 

éloigné  de  la  tête ,  la  ligne  latérale  passe 
plus  près  du  dos  que  du  ventre  :  celui-ci 
est  blanc ,  Vautre  de  couleur  de  sang  , 
le  reste  du  corps  rouge.  Les  écailles  ont 
un  bord  argentin  ,  les  nageoires  pecto- 
rales se  terminent  en  pointes  ,  les  na- 
geoires du  dos  et  de  l'anus  sont  arron- 
dies ^  et  celle  de  la  queue ,  comme  nous 
venons  de  dire ,  forme  un  croissant. 
Tous  les  rayons  mous  sont  ramifiés  , 
la  nageoire  dorsale  porte  neuf  aiguil- 
lons ,  celle  de  Panus  un  seul.  Le  dos  a 
une  cavité  qui  sert  à  recevoir  la  na- 
geoire. *f>{.;  7  >-,-•  ■  •  •     :;.: 

Ce  poisson  se  trouve  dans  les  lacs  du 
Brésil ,  sa  longueur  va  jusqu'à  trois 
pieds.  On  le  mange  frais ,  on  le  sale 
comme  l'aigrefin ,  on  le  sèche  au  soleil  ; 
c'est  de-là  qu'on  peut  juger  de  sa  mul- 
tiplication. 

La  figure  que  nous  en  donnons  est 
tirée  du  manuscrit  du  prince  Maurice , 
d'après  lequel  j'ai  fait  aussi  ma  des- 
cription. 


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D  F.    L'A  Y  A.  167 

J'ai  reçu  dans  nos  langues  le  nom 

que  ce  poisson  porte  au  Brésil.  Il  est 

appelé  : 

Acara  Aya  ou  Garaiiha ,  chez  les  Brasif 

liens. 
L'^ja ,  par  les  Français, 
Aya  ,  par  les  Allemands. 
Et  The  Aya ,  par  les  Anglais. 

Marcgraf ,  le  premier  qui  nous  a  fait 
connoître  ce  poisson ,  nous  en  a  donné 
aussi  un  dessin  qui^  outre  plusieurs  dé- 
fauts ,  a  celui  de  ne  point  du  tout  mar- 
quer les  écailles  de  la  tête,  et  de  repré- 
senter les  os  deslèvres  sortant  en  forme 
de  ramifications  ;  ces  défauts  ont  été 
copiés  par  Piso  ,  Willughby,  Jonston 
et  Ruysch. 

Gronov  a  tort  de  demander  si  le 
cynsedus ,  dont  il  fait  la  description 
n^.  245 ,  n'est  pas  le  nôtre  j  car  celui- 
là  n'a  point  d'aiguillon  à  l'opercule  ;  il 
a  la  tête  plus  grosse ,  les  nageoires  plus 
longues ,  et  la  nageoire  du  dos  bien 
plus  remplie  d'aiguillons  que  le  nôtre. 


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J^8  HTSTOTRE  NATURELLE 
On  «era  de  mon  avis  en  compavant  arec 
notre  deasiu  la  table  V.  3  de  Wil- 
lughby  f  sur  laquelle  Gronov  s'afxpaie. 
MmrcffctS  nous  a  donné  des  «lotions 
si  claires  sur  ce  poisson ,  qu'Artédi  et 
Linné  eussent  bien  pu4e  re4?evoir  dans 
Lnir  système  aussi  bien  que  Klein  et 
Willughby. 

LE  BODIAN   TACHETÉ, 

3  0  O  lAtf  ifi^if    M  A  CV  LAT  V.S. 


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t  i 


L^  forme  échancrée  de  la  queue , 
ieiBl;e  cuis  sept  aii^uitlons  àe  la  tta" 
gfK)ive  docfiaie  f  cacacfcériseiit  ce  |^^ 
«on. 

La  membrane  branchiale  porte  «ept 
x^yon«  y  la  nageoire  pectot^ale  en  a 
!fUii«ute ,  oia  en  trouve  mx.  .dans  la  na- 
geoire du  y^ntr^e  ,  dix  dan«  ceUe  de 
l^auiAfl,  viâi^-nndans  cdle  d^Jkiqueue^ 
et  dix-iieuf  dans  celle  du  dos. 

La  tête  e;9t  ouiurte  et  grosse ,  l'ou- 
verture de  la  bouclie  grande ,  les  inâ- 


»  ♦ 


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s. 

en  a 
la  na- 
^e  de 

l'ou- 
ed ma- 


DU   BODIAN   TACHETÉ.       1G9 
choircs^gales ,  garnies  de  petites  dents 
poinlues  et  dégagiées  -,  les  deux  dents 
ée  devant  sont  les  plus  langues  et  ré- 
fléchies. Les  narines  sont  si  m  pies,  ron- 
des et  voisines  des  yeux.  L'opercule 
antérieur  porte  trois  aiguillons  cour- 
bés en  avant ,  et  le  postérieur  en  a 
deux  qui  sont  plats.  Les  yeux  près  du 
sommet  son  t  grands  ,la  prunelle  noire , 
l'iris  d'un  jaune  verdâtre  et  gris.  De 
petites  écailles  dures  et  dentelées ,  gar- 
nissent les  deux  opercules  comme  le 
corps.  L'ouverture  des  ouies  est  gran- 
de, la  membrane  dégagée  et  soutenue 
de  sept  os  courbés.  Le  fond  }aune  de 
ce  poisson  est  couvert  de  plusieurs  ta- 
ches bleues  ,  oblongues ,  de  grandeur 
inégale.  Le  ventre  est  plus  clair  que  le 
dos.  La  ligne  latérale  est  légèrement 
arquée  dans  le  "voisinage  de  la  nageoire 
pectorale  ;  l'anus  ne  s'éloigne  guère  de 
la  nageoire  de  la  queue;  celle-ci  et  les 
nageoires  de  la  poitrine  et  du  ventre 
sont  d'un  rouge  brun ,  la  nageoire  do 


,1 


■ 


«  « 


II 


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J;©  HISTOIRE  NATURELLE 
l'anus  est  bleuâtre,  bordée  de  brun; 
des  points  d'un  bleu  pâle  les  embellis- 
sent toutes  ;  la  nageoire  de  la  queue 
forme  un  croissant ,  la  pectorale  est 
arrondie  et  peu  large  ;  les  autres  for- 
ment une  pointe  obtuse.  Tous  les 
rayons  ,  à  l'exception  des  aiguillons , 
se  ramifient  par  le  bout.  :..^  ,♦  .  . 
Sanscompterlesseptaiguillons  men- 
tionnés, on  en  trouve  un  k  la  nageoire 
du  ventre ,  et  deux  à  ceUe  de  l'anus 

J'ai  reçu  ce  poisson  du  Japon,  et  ses 
taches  m'ont  décidé  à  lui  donner  son 


nom. 
Je  l'appelle  : 


Le  Bodian  tacheté,  en  français.  '  ' 
Der  gefleckte  Bodian ,  en  allemand. 
The  maculctee  Bodian,  en  anglais* 

Renard  cite  deux  poissons  sous  le 
nom  de  iiucesie  Conig  et  Lucesie  Fia- 
bon,  qui  ont  l'un  et  l'autre  une  grande 
ressemblance  avec  le  nôtre,  mais  ils  ne 
sont  pas  caractérisés  de  façou  qu'on 


\     V 


•^«.^•s-.»-.*^- **■ .  - -'*'" 


1 1 

ie  brun; 
îmbellis- 
la  qneue 
orale  est 
itres  for- 
Fous  les 
gnillons , 

onsmeii- 
nageoire 
raiiiis 
m,  et  ses 
nner  aon 


■A.  - 


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8. 

land.  *  ' 
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esie  Pla- 
e  grande 
ais  ils  ne 

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ifou/'t/aft    ifftitp , 


1  l/APrSa.TJ'.  ISOPLVN   à  giMiiacs  écailles 
3.LE  BODIAN   étoile.  41-1'^  BODl AN    aïoeuté 


l'ittcs 


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Jlu     *.4i^l1«'      I  J  ( 


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D  E     L' A  P  U  S,  1 7^ 

puisse  les  faire  connoître  d'une  ma- 
nière sure. 


L'APUS,   3  0D1ANVS  JPVA, 

Les  sept  aiguiîlons  de  la  nageoire 
du  dos  et  celui  de  l'opercule  font  le  ca- 
ractère de  ce  poisson. 

La  nageoire  pectorale  contient  quinze 
rayons,  la  ventrale  six,  celle  de  l'anus 
seize,  celle  de  la  queue  dix -sept,  et 
celle  du  dos  vingt-troi». 

La  tête  est  de  moyenne  grandeur ,  là 
mâchoire  inférieure  tant  soit  peu  avan- 
cée ,  et  les  deux  mâchoires  sont  garnies 
de  dents  pointues ,  qui  s'engrènent;  les 
àeux  dents  du  devant  sont  les  plus  lon- 
gues. 

Les  narines  doubles  se  rapprochent 
à  la  proximité  de  l'œil ,  qui  est  noir  avec 
un  iris  rouge.  L'opercule  postérieur 
porte  un  aiguillon.  La  couleur  domi- 
nante de  ce  poisson  est  rouge,  mais  elle 
lire  sur  le  gris  aux  deux  côtés,  et  sur  le 


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«72  iiisxoiirt:  kitumclle 
hAm\c  v«i!s  \s  venifre.  Le  jcorps  eat  par- 
semé de  taches  noires  dont  celles  du 
dos  se  distinguent  par  leur  grandeur. 
Toutes  les  joageoii^es  sont  arroudiifrs , 
rouges  ,  et  ont ,  à  l'exception  des  na- 
^0(>ii>es|)ôdtetral«s,  xm  hard  noir ,  afcir- 
monté  d'uine  ligne  blanche.  L/eiirs 
rayons  mous  se  terminent  en  quatre 
«pointes.  Ouifre  ks  sept  aiguillons  men- 
imiknhs  t;i*(des5ïis,  la  nageoire  d«  ven- 
tre.eii  fkorttenn,. -et  celle  de  l'atnts.tvois. 
L'anus  approche  plus  delia<nageoii?e'de 
la.  qiieae  qne  die  la  t«te  \  la  ligne  latte- 
t»le  a  la  direcition  presque  «Iroite  ;  les 
éeai  Ues  d«i  Ten t re  *Sotit  psi  its  gra  n  des  que 
celles  de  la  têfce. 

Ce  poisson  habite  au  Brésil  ;  c'est 
aussi  le  prince  Maurice  qui  nous  en  a 
é.Qmkè  la  ^gupe .  Les  rivières ie  produi- 
sent comme  la  mer.  ^n  été,  il  cherche 
les  écueils,  et  en  hiver  les<oaux  douces  : 
il  appartient  donc  aux  poissons  de  pas- 
sage. 

Sa  oliair  est  grasse  et  d'un  goût 


D  E     L'A  PUS.  173 

exquis;  leshabitans  l'estiment  et  Tai- 
ment  owit  à  Teau  salée  avec  du  vinai- 
gre |im  avec  une  sauce  assaisonnée.  On 
en  prend  beaucoup,  et  souvent  il  pèse 
cinq  livres. 

Nous  avons  gsnàè  le  nom  qne  le 
poisson  poxte  dons  sa  patrie  j  il  est  ap- 
pelé : 
Firati  Apià  o«  Pirati  Aj^aa  ,  chez  les 

Brasiliens. 
L^Apus ,  chez  les  Française 
Der  Apua ,  «liez  les  AHemands. 
Tîie  Apue ,  'cHe«5  les  Anglais. 

Marcgraf ,  q«4  Va  décrit  1«  premier , 
notts  en  a  $!»umd  aussi  un  dessin ,  mais 
qui  est  mau<t^a4<S|  vu  q<u'il  n'exprime  ni 
les  dents  ni  les  écailles  de  l'opercule. 
i*iso,  Willughby,  Jonsiton  et  Ruysch, 
ne  le  piei'gtient  ^uèrc  mieux.  Marc- 
graf  ayant  fait  une  description  assez 
distincte  de  ce  poisson ,  poui'  le  rece- 
voir dans  u«i  «ystême ,  jie  ne  vois  pas 
pourquoi  Artédi  et  ïLinjné  n'en  ren- 
dent aucun  «compte  ;  sur*  tout  comme 


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ij^      HISTOIRE    NATURELLE 

Willughby  et  Rai  l'ont  déjà  fait  Je  le 
trouve  encore  chez  Klein ,  qui ,  dans 
«on  système,  le  range  parmi  les  petites 
perches. 

3LE  BODIAN  A  GRANDES  ÉCAILLES  , 

BOJDIANUS   MACROLEFIDOTUS. 

liES  quatorze  aiguillons  de  la  na- 
geoire du  dos  de  ce  poisson ,  nous  en 
donnent  un  caractère  bien  distinct. 

Je  remarque  quatre  rayons  dans  la 
membrane  des  ouies  ,  quinze  dans  la 
nageoire  pectorale,  six  dans  la  ven- 
trale, onze  dan»  celle  de  l'anus,  vingt- 
deux  dans  celle  de  la  queue,  et  autant 
dans  celle  du  dos. 

La  tête  est  petite  et  en  pente  ;  les 
mâclioires  sont  de  longueur  égale ,  et 
garnies  d'un  rang  de  dents  serrées  et 
formées  en  coin.  L'opercule  antérieur 
est  muni  de  petites  écailles  ;  le  posté- 
rieur en  porte  de  grandes;  ce  dernier 
,  a  un  aiguillon  rond  et  étroit.  Les  na- 


* .     / 


M 


DU  BO  DI  AN  ,  &c.  173 
ri  lies  sont  simples  et  rondes ,  les  yeux 
grands ,  la  prunelle  noire ,  dans  un  iris 
jaune  et  brun.  L'ouverture  des  ouies 
est  grande,  la  membrane  brancliîostëge 
dégagée  ,  repose  sur  quatre  os  forts  et 
courbés.  Le  corps  et  la  tête  sont  com- 
primés; les  écailles  qui  couvrent  la  poi- 
trine et  la  queue  derrière  la  nageoire 
de  l'anus^  sont  moinsgrandes  que  celles 
qui  se  trouvent  sur  le  reste  du  corps  ; 
toutes  sont  rayonnées ,  avec  un  bord 
gris  9  et  dentelées.  L^anus  avoisine 
beaucoup  plus  la  nageoire  de  la  queue 
que  de  la  tête  ;  la  ligne  latérale,  prise 
à  la  nuque,  s'étend  en  ligne  paral- 
lèle le  long  du  dos,  et  se  perd  vers  le 
bout  de  la  nageoire  du  dos.  Le  fond  du 
poisson  est  gris  ;  cette  couleur  est  mê- 
lée de  rouge  à  la  tête ,  de  blanc  au  ven- 
tre ,  et  nuancée  d'un  brun  rougt  itre 
aux  deux  côtés.  Les  nageoires  de  la 
poitrine  et  du  ventre  sont  jaunâtres^ 
et  se  terminent  eu  pointe  ;  les  nageoi- 
res du  dos  et  de  l'anus  sont  brunes  et 


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176  HISTOIRE  NATURELLE 
aiTondies  à  leur  extrémité ,  la  nageoire 
de  la  quelle ,  en  forme  de  croissant ,  est 
noirâtre  auoc  denx  côtés  et  grise  au 
milieu.  Outre  les  aiguillons  du  dos ,  on 
en  remarque  deux  dans  la  nageoire  de 
l'anus,  et  un  dans  celle  du  ventre  ;  tous 
les  autres  rayons  sont  fkxihfes  et  ra- 
ntïiîôs  à  leur  extrémité. 

Je  tien»  ce  poisson  d'un  eiiean  liol- 
landais ,  dont  le  catalogue  lad  domie  les 
Indes  orientale» pour  patrie. 
'    On  le  nomnne  d'après  ses  grandes 
écailles  : 

he  Bodian  à  graatdés  écailLeSy  en  fran- 
çais. 
Ver  grossschitffpiige  Bodiwi ,  en  alle- 
mand. 
Tké  grtat^&caled  Bodian  y  en  anglais. 

LE    BODIAN    ÉTOILE, 

BOD  lÀNUS    3TE  LLIF  F.  R. 

'  1 L  est  îe  seul  de  son  genre-  qui  se  eai- 
ractértse  par  rnie  tête  etmtie  et  tron- 
quée. 


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tous 
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t  liol- 
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»  alle- 

^is. 
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oi  se  ea> 
et  tyon- 


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DU   BOOIAN   ÉTOILE.    177 

La  memUrane  branchiale  olTre  qtxa- 
tre  rayon»,  ï»  nageoire  pectoraïc  qua- 
torze ,  la  ventrale  six ,  celle  âe  Paniï» 
«n  a  dix,  celle  èe  la  quene  cti^-huit ,  et 
celle  du  dos  trente-troid.  » 
.  La  bouche  est  grande ,  la  mâchoire 
supérieure ,  où  l'on  découvre  un  os 
étroit ,  avat«<^e  uni  peu  ;  les  detix  mâ- 
choires sont  munies  de  i'ort  petites 
dents.  La  langue  et  le  palais  sont  li»ses, 
la  prunelle  est  norire ,  Firis  blanc,  en- 
vironné d'an  anneau  argeufin  étoile. 
Les  narines  sont  rondes ,  simples  à 
l'extérieur  ,  et  divisées  dans  Fiiîté- 
rieur.  L'opercuïe  postérieur  consiste 
en  deux  plaques  minces ,  dont  la  posté- 
rieure est  garnie  d'an  aiguillon.  L^ou- 
verture  des  ouiesest  large,  et  la  mem- 
bfanc  est  cachée.  Le  corps  est  com- 
primé des  deux  côlés ,  et  couvert  d'é- 
cailles  argentine».  La  ligue  latérale 
s'étend  près  du  dos,  et  l'anus  approche 
plu.9  de  la  nageoire  de  la  queue  que  de 
la  tète.  Ce  poisson  est  blanc  aux  càiès 
Poissons.  III.  iG 


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.,8     HISTOIRE  NATURELLE 
au  ventre  ,  .ai,  le  aos  et  les  na 

tX.  sont  a'u»  iau- X.^-^^- 
geoirespeotora  esetvep     ^^  ^,^^^^ 

«ent  en  P°^»''  >  ^'/u  queue  ovale  , 
est  angulaire.  celU  de      q^^  ^„fo„,é. 

2rra%ra.*,2- 

celle  de  l'anus  en  a  deux ,  m 
rayons  mous  sont  ramifies  à  leur 

't'iSlequelepois-nporteàV.il. 
m'a  engagé  à  le  dénommer: 

nestarryBoaian,  en  anglais.     , 

D.r  Sternlrager ,  en  allemand. 

î  e  Cap  de  Bonne-Espérance  le  pro 
aJ;.?u?va«t  le  catalogue  d'un  encan 

hollandais,  dont  jel'a,  tiré. 
LEBODIAN    ARGENTÉ, 

nous  connoissons  dè)à  ,  p 


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Tia- 
na- 

rmi- 
anus 

va\e  , 
*oncé. 
iples , 
lis  les 
ar  ex- 


elepro- 
n  enca» 


NTE, 

£1/5. 

ceux  que 
r  les  qua- 


DU   BODIAN  ARGENTÉ.       179 
torze  rayons  de  la  nageoire  de  Panus. 

La  membrane  h'  nchiale  porte  sept 
rayons,  la  nageoire  pectorale  seize ,  la 
ventrale  six ,  celle  de  l'anus  quatorze , 
celle  de  la  queue  en  a  vingt-deux,  et  la 
nageoire  du  dos  vingt-quatre. 

Il  a  la  tête  étroite  et  longue ,  la  bou- 
che petite;  et  les  deux  mâchoires,  dont 
rinférieure  est  plus  longue ,  sont  ar- 
mées de  très- petites  dents.  Il  a  le  pa- 
lais et  la  langue  lisses,  les  narines  sim- 
ples ,  les  yeux  ptès  du  sommet ,  la  pru- 
nelle noire ,  avec  un  irisblanc  et  jaune. 
Les  deux  opercules  sont  composés  de 
plusieurs  petits  feuillets.  Le  postérieur 
porte  un  aiguillon  plat. 

L'ouverture  des  ouies  est  large ,  et 
la  membrane  en  partie  dégagée.  La  li- 
gne latérale  forme  avec  le  dos,  duquel 
elle  approche ,  un  arc  plat  et  égal.  Les 
écailles  argentines  de  ce  poisson  sont 
tendres;  l'anus  est  au  milieu  du  corps  ; 
les  nageoires  tirent  sur  le  jaune,  et  les 
rayons  en  sont  aussi  tendres.  La  na- 


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l8o  HISTOIRE  naturblliî: 
geoireveiitrale porte  un  aiguillon ,  celle 
de  Tanus  eu  a  trois  ,  et  celle  dm  dos 
neuf  ;  les  autres  rayons  ne  sont  point 
piqnans  et  divisé»  en  deux.  Les  na- 
geoires de  la  poitrine,  du  ventre  et  de 
)a  queue ,  se  terminent  en  points ,  et  la 
dernière  est  bordée  de  bleu. 

J'ai  acheté  ce  poisson  à  wol  encas , 
dont  le  catalogue  marque  qn'il  se  trouve 
dans  la  Méditerranée. 

lia  conleur  argentine  de  ce  poiaspn 
m'a  porté  à  le  nommer  : 
Le  Bodian  argenté ,  en  français. 
The  Silaer^Bodianfen.  anglais. 
Ver  SUber'Boiia»^  tu  Allemand. 


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uilloii ,  celle 
Icclle  du  dos 
ç  sont  poitit 

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ve litre  et  de 
|M>int«  f  et  la 
u. 

à  woL  eoeas , 
ç|u'il  se  trouve 


de  cp  poisson 


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XXXV   GENRE. 


L'HOLOCENDïlE ,  holocentrus. 

> 

Caractère  générique. "Les  opercules  den- 
telés ,  garnis  d'écaillés  et  d'aiguillons. 

LES060,  HoisOCENTRua  ao  go, 

li  ES  huit  rayons  de  la  nageoire  iren- 
traie  distinguent  ce  poisson  non-^eUte- 
ment  des  autres  de  son  genre ,  maia 
encore  de  tous  ceux  dont  les  nageoires 
ventrales  sont  munies  d'un  aiguîHon  ; 
car  le  grand  nombre  de  ceux  qui  ont 
un  aiguillon  à  la  nageoire  ventrale  , 
n'en  présente  aucun  qui  compte  autant 
de  rayons. 

Lamembraue  branchiale  porte  huit 
rayons,  il  y  en  a  dix -se[)t  dans  la  na- 


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182       HISTOIRE   NATURELLE 

geoire  pectorale,  celle  du  ventre  en  a 
huit,  celle  de  l'anus  quatorze,  celle  de 
la  queue  vingt-neuf,  et  celle  du  dos  en 
a  dix- sept.  ,     > 

Le  corps  est  comprimé ,  et  a  à -peu- 
près  la  forme  d'un  rectangle.  La  queue 
ne  va  pas  en  diminuant  comme  celle 
des  autres  poissons,  mais  elle  diminue 
lout-à-coup,  et  garde  sa  largeur  jusqu'à 
sa  nageoire.  L'ouverture  cle  la  bouche 
est  de  grandeur  moyenne  ;  les  deux 
mâchoires,  comme  le  palais ,  sont  gar- 
nies de  petites  dents  pointues  qui  font 
au  toucher  Tefifet  cVunc  lime.  La  lan- 
gue est  large  et  lisse ,  les  yeux  sont 
grands  et  saillans,la  prunelle  est  noire , 
riris  argentin ,  et  entouré  d'un  anneau 
jaune.  Le  sommet  est  sillonné  entre  les 
yeux,  et  sans  écailles.  Les  narines  sont 
oblongues  et  simples.  L'opercule  anté- 
rieur porte  un  aiguillon,  le  postérieur 
en  a  deux  ;  ils  ont  l'un  et  l'autre  le  bord 
dentelé  ;  on  apperçoit  encore  deux  os 
de  lèvres  forts  à  la  mâchoire  supé- 


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re  en  a 
celle  de 
L  dos  en 


D  u    s  O  G  O.  183 

rieure  ,  et  à  Popercule  antérieur  un 
rang  d'écaillés  transversales.  L'ouver- 
ture des  ouies  estlarge^  et  l'opercule 
qui  couvre  la  membrane  est  grand  ; 
tout  le  corps  est  armé  d'écaillés  gran- 
des^ dures,  tenaces,  à  bord  dentelé. 

Le  long  du  dos ,  on  voit  avancer  des 
deux  côtés  les  écailles  qui  forment  un 
sillon  assez  profond ,  où  le  poisson  peut 
à  son  gré  cacher  la  nageoire.  Les  écailles 
couvrent  encore  une  partie  de  la  na- 
geoire de  l'anus,  de  façon  que  cette 
Mrtie  du  corps  du  poisson  paroît  aussi 
large  que  le  ventre.  La  ligne  latérale 
s'étend  près  du  dos ,  et  forme  un  arc 
peu  courbé  ;  elle  va  se  perdre  au  mi- 
lieu de  la  nageoire  de  la  queue.  Un 
beau  rouge  ,  par  lequel  perce  l'argen- 
tin des  écailles,  couvre  tout  le  poisson , 
et  ces  deux  couleurs  étant  interrom- 
pues par  les  lignes  d'un  jaune  clair ,  il 
en  résulte  un  mélange  agréable  à  la 
vue.  Ses  nageoires  longues ,  d'un  rouge 
clair ,  et  ses  grands  yeux  ,  doivent , 


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l84  HISTOIRE  NATURELLE 
quand  il  nage ,  présenter  un  coup  d'œil 
diarmant-,  ce  qui  me  fait  croire  que  si 
1«8  Komains ,  qui  étoient  si  sensuels , 
avoient  pu  transmettre  ce  poisson  dans 
lenrs  eaux ,  ils  Pauroient  payé  plus  dier 
que  le  surmulet. 

Toutes  les  nageoires ,  ceMes  de  la 
poitrine  exceptées ,  sont  formées  de 
rayons  simples  et  durs  ,  et  de  rayons 
mous  à  quatre  rameaux  ;  ce/!le  du  dos 
a  onze  des  premiers ,  celle  de  Vanns 
quatre ,  et  ce!l«  du  ventre  en  a  un. 
Tous  les  os  de  la  tête  de  ce  poisson, 
se  terminant  en  piquans grands  ou  pe- 
tits, ATlédi  en  a  fait  un  genre  parti- 
culier en  lui  donnant  le  nom  d'Ho/o- 
cendre  (  ou  piquant  par-tout  ),  dans  la 
collection  de  Sébaoù  il  en  fait  la  des- 
cription. 

Outre  les  propriétés  citées  de  ce 
poisson,  il  y  faut  encore  remarquer  ce 
qui  «uit  :  premièrement /les  dix  aiguil- 
lons courts  de  la  na  ^oire  de  la  queue  ; 
secondement;  un  os  orbiculaire  sous  la 


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D  u     s  O  G  O.  l85 

nageoire  pectorale  qui  est  Fapophyse 
ou   une  continuation  de  l'omoplate  ; 
troisièmement,  Faiguillon  très- fort  de 
la  nageoire  de  l'anus;  et  enfin ^  qua- 
trièmement ,  une  ouverture  que  l'on 
découvre  au  haut  de  la  lioucbe  lors^ 
qu'on  avance  la  mâchoire  supérieure. 
Les  aiguillons  forts  et  nombreux  ser- 
vent sans  doute  à  le  défendre  contre 
SCS  ennemis. 

Je  possède  encore  une  variété  de  ce 
poisson  y  qui  diffère  de  celui  que  je 
viens  de  décrire  dans  les  points  sui- 
vans  : 

1.  L'espace  entre  l'œil  et  la  bouche 
est  beaucoup  plus  petit»  de>là  sa  tête 
paroît  obtuse ,  tandis  que  celle  ^i  nptre 
se  termine  en  pointe. 

2.  La  tête  entière  ne  montre  qu'un 
seul  petit  aig^iiiUon. 

3.  Le  onzième  aiguillon  de  la  na- 
geoire du  dos  ,  qui  est  le  plus  court 
dans  notre  poisson ,  est  le  piiAS  loMg  iei  ^ 


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186       HISTOinE   NATURELLE 

et  le  premier  de  ceux  de  la  partie  pos- 
térieure de  cette  nageoire.  ' 

4.  Le  troisième  aiguillon  de  la  ria- 
geoire  de  l'anus  n'est  pas  à  bcauco'ip 
près  aussi  fort  qu'il  l'est  dans  le  nôtre. 

5.  Cette  nageoire  a  deux  rayons  ten- 
dres de  plus. 

6.  Les  lignes  jaunes  qui  vont  le  long 
du  corps  ne  sont  point  visibles. 

On  voit  par -là  qu'il  m'eût  été  aisé 
de  faire  une  espèce  particulière  de  ce 
poisson,  si  j'avois  le  dessein  d'en  am- 
plifier le  nombre. 

Je  l'ai  acheté  à  un  encan  hollandais, 
où  il  avoit  l'inscription  roedôKaalskop» 
Visch  de  V Océan, 

On  trouve  notre  poisson  dans  toutes 
les  quatre  parties  du  monde.  Plumier 
l'a  dessiné  aux  Antilles;  Brown  le  vit 
à  la  Jamaïque  ;  celui  dont  Duhamel 
parle  étoit  dans  les  eaux  de  l'Europe  ; 
et  moi ,  je  le  tiens  du  docteur  Jsert  , 
qui  l'a  tiré  de  l'Afrique ,  où  les  habi- 
tans  le  nomment  Sogo*  Il  est  le  plus 


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DU     S  O  G  O.  187 

beau  de  son  genre.  Sa.  chair  blanche  en 
forme  de  feuille,  le  fait  estimer  et  re- 
chercher par -tout. 

Ce  poisson  est  nommé  : 
SogOyCn  Afrique  et  par  les  Allemands. 
Le  Sogo  ,  par  les  Français. 
Schouverdick  ,  par  les  Hollandais  aux 

Indes  orientales. 
IcanBadoeri  Jang  Ongoef  par  les  natu- 
rels du  pays. 
The  Wehhman ,  par  les  Anglais  à  la  Ja- 
maïque ,  et  the  Squirrel,  par  ceux  de 
la  Caroline. 

Plumier  nous  a  bien  laissé  vers  la 
fin  du  siècle  précédent ,  une  copie  do 
ce  poisson  ;  mais  Klein  nous  en  a3'ant 
donné  la  première  descripti  n,  celui-ci 
mérite  l'honne  ur  de  la  pub  a  cité ,  quoi- 
que son  dessin  soit  fort  au-dessous  do 
celui  de  Plumier. 

La  copie  que  nous  donna  depuis  Séba 
est  assez  juste,  cependant  la  ligne  laté- 
rale y  est  omise  *,  le  dessin  de  Catesby  a 
le  même  défaut ,  encore  qu'il  se  soit 


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188      HISTOIRE   NATURELLE 
trompé  en  représentant  la  nageoire  da 
dos  composée  de  deux  parties. 

Duhamel  nous  en  a  donné  ensuite 
une  copie ,  mais  qui  ne  représente  pas 
]a  nageoire  de  la  queue  fourchue.  Les 
figures  faites  par  Valcntyn  et  par  Re- 
nard ont  le  moins  de  valeur* 

Le  premier  piquant  de  la  nageoire 
de  l'anuf  étant  très-court^  et  pouvant 
aisément  échapper  à  la  vue,  il  faut 
excuser  Gronov  et  Brown  de  n'avoi» 
attribué  que  trois  piquana  à  cette  na- 
geoire. 

Boddart  se  trompe  en  prenant  le  la- 
bre operculaire  de  Linné  pour  notre 
poisson  ;  car  non-seulement  le  nombre 
des  rayons  dans  \eê  nageoires  diffère , 
mais  les  raies  du  nôtre  vont  le  long  du 
corps,  et  celui  de  Linné  a  les  bandes 
transversales. 

.  Enfin  Gronov  donnant  à  notre  pois- 
son le  bec  tronqué ,  il  doit  avoir  envi- 
sagé la  copie  da  synlême  de  Linné. 


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BE   L'uOLOCE^BrRE  ,  Rc.     189 

L'HOLOCENDRE  VERDATRE, 

HOLOCEÎltRVS   riRESCEN^. 

ht  S  tingt-»  quatre  tuf  uns  de  lâ  na- 
geoire du  dos  ,  et  U  Hâgéoire  de  la 
^ueueen  forme  de  eroissànt;  caractéri- 
sent ee  poisson  « 

Je  remarque  six  rayons clanàlat  nfem- 
brane  branehiale^  quatori^  dafià  la  na  " 
geoire  peeloi'ale,  six  dains  la  ventrale , 
dix  dans  celle  de  l'anus  >  dirt-liuit  danaT 
celle  de  la  queud ,  et  vingt-quatre  dctn^ 
celle  du  dos. 

Le  corps  est  verdâlfé  et  cîïarnu,  là 
tdte  longue  ,  la  mâchoire  inférieure 
avance,  les  deux  nsâchoire^  ^ôt\ï  gar- 
Bies  de  dents  pointues  et  dégagées  , 
dont  les  deux  du  détant  sont  les  plus 
longues*  La  mâchoire  supérieure  a  du 
chaque  ùàiè  un  os  long  et  mince.  Les 
narines  sont  doubles ,  les  opercules  ont 
des  raies  jaunâtres.  Lés  yetix  sont 
grands  et  placés  près  du  sommei  *,  ils 
Poissons.  I II.  17 


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190       HISTOIRE  NATURELLE 

ont  la  prunelle  noire ,  entourée  d*un 
ù'is  qui  est  composé  de  deux  cercles  ^ 
dont  l'un  est  étroit  et  blanc,  l'autre 
large  et  de  couleur  rouge- jaunâtre. 
L'opercule  antérieur  est  dentelé  aux 
deux  bords ,  et  le  postérieur  est  muni 
de  deux  piquans.  La  ligne  latérale  est 
un  peu  courbée  près  du  dos  et  ressem- 
ble  à  une  scie  ;  Tanus  est  au  milieu  du 
tronc ,  et  tous  les  rayons  tendres  sont 
ramifiés.  La  nageoire  de  Fanus  porto 
trois  aiguillons ,  celle  du  dos  dix,  et  la 
ventrale  en  a  un.  L'on  découvre  plu- 
sieurs taches  d'un  verd  foncé  près  du 
dos  ;  les  nageoires  ont  un  bord  foncé  , 
mais  au  ventre  le  verd  se  perd  dans  1q 
blanc  'j  les  nageoires  pectorales  et  ven- 
trales sont  jaunâtres  vers  le  fond,  lea 
premières  sont  arrondies  ,  et  les  der- 
nières finissent  en  pointe  comme  lea 
autres.  Tout  le  corps  est  couvert  d'é- 
cnilles  dures  et  dentelées. 

J'ai  acheté  ce  poisson  dans  un  encan 
hollandais^  et  suivant  le  catalogua;  il 


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DE     L'ONGUS.  191 

se  trouve  aux  Indes  occidentales  :  la 

structure  de  sa  bouche  fait  croire  qu'il 

vit  de  proie. 

Je  l'ai  dénommé  par  rapport  à  sa 

couleur.  En  voici  le  nom  : 

h'Holocendre  verdâlre ,  en  français. 

Ver  grunîiche  Sogo,  en  allemand. 

Thé  green-coloured  Hvlocentre  ,  en  an- 
glais. 


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L'O  N  G  U  S  ,  HOLOCMNTRUS  ONG  US, 


Les  vingt-cinq  rayons  de  la  nageoire 
du  dos  et  celle  de  la  queue  arrondie , 
caractérisent  ce  poisson. 

On  compte  cinq  rayons  dans  la  mem- 
brane des  ouies,  douze  dans  la  nageoire 
pectorale ,  six  dans  la  ventrale ,  onze 
dans  celle  de  l'anus^  dix- huit  dans  la 
nageoire  de  la  queue  ,  et  vingt  -  cinq 
dans  celle  du  dos. 

La  tête  est  longue  ,  les  deux  mâ- 
choires sont  armées  d'un  rang  de  dents 
courtes  et  pointues  j  le  palais  est  lisse , 


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191       HISTOIRE   NATURELLE 
et  les  os  de  lalè^re  à  la  mâchoire  supé- 
rieure sont  larges.  Les  narines  sont 
doubles ,  les  yeux  ont  l'iris  doré  ;  l'o- 
percule antérieur  n'a  qu'un  bord  den- 
telé, le  postérieur  est  muni  de  deux 
aiguillons.  L'ouverture  des  oiiies  est 
fort  grande ,  et  de»  os  forts  servent 
d'appui  à  la  membrane  dégagée.  La  li- 
gne latérale  s'étend  proche  du  dos ,  et 
l'anus  s'éloigne  plus  de  la  tête  que  de  la 
nageoire  de  la  queue. 

Les  écailles  sont  petites  ,  à  bord 
uni  ;  le  fond  du  poisson  est  brun ,  vers 
le  ventre  il  devient  verdâtre ,  et  l'on 
remarque  des  taches  jaunes  aux  na- 
geoires de  l'anus ,  de  la  queue  et  du  dos. 
La  nageoire  delà  poitrine  est  large,  et 
l'aiguillon  de  la  nageoire  ventrale  est 
très -fort;  ces  deux  nageoires  sont  de 
couleur  jaune.  Ce  poisson  a  la  nageoire 
de  l'anus  armée  de  trois  aiguillons  ,  et 
celle  du  dos  garnie  de  dix,  comme  le 
•précédent.  Les  nageoires  de  la  poitrine, 
de  l'anus  et  de  la  queue  sonA  arrondies, 


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hoire  supé- 
irines  sont 
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11  bord  deu- 
ni  de  deux 
s  ouies  est 
rts  servent 
;agée.  La  li- 
e  du  dos,  et 
îtequedela 

es ,  à  bord 

t  brun ,  vers 

tre ,  et  Ton 

les  aux  na- 

ne  et  du  dos, 

est  large,  et 

v^entrale  est 

ires  sont  de 

la  nageoire 

guillons  j  et 

comme  le 

',  la  poitrine, 

;  arrondies  ; 


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DE  VHOfjOicB^jmM  B^^yé.  l^^ 

les  nageQ\r^s  du  ventre  et  du  dos  pfir 
contre  forment  une  pointe^ t^ie^,  mséê 
la  rofimhran^  (^  t«r4niu«  l^oporoule 
po6téi>î^ur  Sopme  wie  «paille  ^aj^uë. 

Il, a  ^oar  |^r^  le  J^t^n  y^lh  nom 
60US  lequel  ^  y  e#f:ifC(»uui  9  »ow  $i\rt;à 
le  jaonMU^r; 

JJjpM^u^  g  en  if  wiQ^Mi. 
The  Qngc^j  m  aai^is,. 

L's:pLO<:;î:.NPEi:  AAYè, 

'  .     .  ■'.,.,.  .^.  ,    •'    •..  ;.    ■      _  -, . 

A^tCiVur  des  jpois9ÇH<ls  4e  4:^  ^ejire 
n'aj^avit  1^  inâohpi,Ke«,égal€^i£étijieieis  à 
V  q^Goire  de  )a  QVi€iie  4ii<mqué<p ,  g99 
C^  aAl^37e^^^Qi^t  jpo^  di^tiiig^çr  l'ee- 
pèpp  pr.é^saat9. 

Jic  CQiïipte  ^«jiit^'/e  rayons  /dfuis  la 
ipcin^rmie  d^  o|iie<B ,  qi^imee  rc^ns  k 
jia^eoir^  p4Q(itqr«le  ^  «ix  tdaftia  Ja  yen- 


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194       HISTOIRE   NATURELLE 

dans  celle  de  la  queue,  et  vingt -deux 
dans  celle  du  dos. 

Ce  poisson  est  comprimé  sur  les 
côtés  ;  il  a  la  tête  en  pente ,  et  l'œil 
garni  d*iine  membrane  clignotante  *,  la 
prunelle  noire  est  surmontée  d'un  iris 
blanc  et  brun  ;  les  narine»  sont  dou- 
bles et  touchent  aux  yeux.  Les  mâ- 
choires  égales  sont  munies  de  dents 
très- petites  et  serrées.  La  langue  est 
lisse  ,  et  le  palais  hérissé  de    petites 
dents.  La  mâchoire  supérieure  est  gar- 
nie d'un  os  de  lèvre  de  chaç[ue  côté. 
L'opercule  antérieur  est  dentelé  par 
son  bord  postérieur  et  inférieur ,  et  l'o- 
percule postérieur  ,  terminé  par  une 
pointe  membraneuse  ,  porte  un  aiguil- 
lon plat.  L'ouverture  des  ouiesest  fort 
grande  ,  et  la  membrane  avec  ses  os 
étroits  ne  se  découvre  qu'à  peine.  Les 
écailles  sont  petites  et  dentelées;  l'a- 
nus est  plus  près  de  U  nageoire  de  la 
queue  que  de  la  tête  ;  la  ligne  latérale, 
voisine  du  dos ,  s'étend  parallèle  à  lui 


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DE  L'HOLOCENDKE  RAYE!.  igS 
tout  le  long  du  corps.  L*oii  discerne 
sur  le  fond  d'un  blanc  sale  cinq  bandes 
biunes  qui  vont  transversalement  et 
dont  l'une  traverse  l'opercule  posté- 
rieur, une  autre  la  queue,  et  trois 
enveloppent  le  corps.  Les  nageoires 
ventrales  sont  foncées ,  et  les  autres 
d'une  couleur  plus  claire.  Il  se  trouve 
trois  aiguillons  dans  lar  nageoire  de  l'a- 
nus ,  et  dix  dans  celle  du  dos ,  qui  est 
marquée  d'une  tache  noire.  Les  rayons 
mous  de  ces  deux  nageoires  sont  dicho- 
tomes  ',  mais  les  autres  nageoires  en 
ont  de  ramifiés.  La  nageoire  de  la  queue 
tronquée  est  en  partie  munie  d'écaillés. 

Un  encan  hollandais  m'a  encore 
fourni  ce  poisson,  dont  j'ignore  la 
patrie. 

Les  raies  de  ce  poisson  m'ont  porté 
à  lui  donner  le  nom  qui  suit  : 
L'Holocendr   rayé  ,  en  français. 
Der  gestreifte  Sogo  ,  en  allemand. 
The streahd  Holoce^^tre ,  en  anglais.    - 


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196       HISTOIRE   NATURELLE 

L'KOLOCENDRE  AftG  fîNTÊ , 

HOLOCENTRVS   /1RGF.NTiMÏ.'S: 


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Les  marcjiies  caractérisliques  ,de  ce 
poisson  sont  sa  raie  blanche  argentée  et 
sa  nageoire  de  la  (^«cae  tircnquéc. 

La  membrane  des  oui  es  ^joiîtiei  i  -i^(i 
rayons ,  la  nageoire  pectorale  quatorze, 
ia  vetiirale  six,  celle  de  Fanus  onze  , 
cdk  de  la  quiCiie  quinze ,  et  la  nageoire 
àa  dos  en  a  vingt-cinq. 

La  tête,  comme  leliont;,  est  com- 
pi^imée  et  couverte  d'écaillés  tendres 
et  âpres  ;  quant  â  la  tête  ,  il  if'y  a 
que  les  opercules  qwi  en  portent.  La 
me.cho'wt  inférieure  avance  u-n  peu  , 
l'une  et  Vautre  portent  de  petites  dents 
aiguës  yCfi  dégagées.  Le  puilai8«e9trude , 
la  langue  lisse  et  libre  ;  les  narine«  sont 
tout  près  des  yeux  ,  dont  Viras  ^u^gen- 
tin  sepei^ldans  le  jaune.  L'^opei^ide 
antépie^r  est  deiitelé  aux  deuxl)orîU  , 
le  postérieur  composé  de  deux  feuil- 


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DE   L'HOLOCBNDBE  ,   &ç.     l^f 
Jet8 ,  i\e  trois  piqjuan*  .et  d'une  ipeni'" 
braue  adji  excite,  I^'ouverture  deç  oui^ 
c&t  grande  ,  et  cinq  03  fins  et  çourlptés 
^outien^ient  U  membraiie  dég^e.  L9 
côt^  interj3,e  d^   J'opercwle  «Qt^ieur 
j)i^«â«Mt«iiiHeouie9^nii|>le.  I>a  lignée  lal^- 
jale  ,  prèsUe  la  nageoire  p^cipr^a^A  ,  ae 
courbe  vers  le  dos,  et  va  se  perdre  d^ns 
la  nagçoir^e  d^  Ja   queM^*  J,<Vp«W  est 
presque  au  «lijieudu  cof  p§.  L^  pageoiro 
pectorale  est  arrg.ndie  ,  et  sies  rayons 
sont  dichotomes.  La  nageçire  4a  ven- 
tre se  perd  en  pointe ,  et  ses  rayons  , 
si  l'on  en  exccptç  le  premier  ^  $Qut  i*»- 
mifiés  ;    la  nageoire   de  la  queue  est 
droite  et  ses  rayons  sont  dicliotonaes 
aux  extrémités.  Tous  les  rayons  des 
nageoires  du  dos  et  de  l'anus  (dont  la 
première  a  dix  aiguillons ,  et  la.  8«condj0 
tro's  ,  ^f>nt  simples  et  s'élèvent  an ^es» 
sus  de  la  membrane  int^rmédiaif^.  Au 
c^m^me^cenieni  dttidos  l'^oin  visÀt  u^ie 
lâche  brun-e.  ! 

ï-e  ^nâ  de  ce  poi«soii  e*t  jaumitre^ 


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198      HISTOIRE   NATURELLE 

]e  dessus  de  la  tête  est  violet ,  les  côtés 
sont  argentés.  Les  nageoires  sont  d'un 
bleu  pâle  ;  et  il  n'y  a  que  les  nageoires 
de  la  poitrine  et  du  ventre  qui  soient 
bordées  de  jaune.  Sa  grandeur  et  le 
lieu  de  son  origine  me  sont  inconnus , 
vu  que  je  le  tiens  d'un  encan  de  Hol- 
lande. 

Je  le  nomme,  d'après  sa  couleur  : 
JJHolocendrê  argenté,  en  français. 
The  Siher-Bolocentre  ,  en  anglais. 
Ver  SUbersogo  ,  eu  allemand. 


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11) 


L'HOLOCENDRE  DORE, 

HOLO  CENTRVS  JVRJTUS. 

Les  petits  points  dont  le  corps  est 
parsemé  ,  et  les  neuf  aiguillons  de  la 
nageoire  dorsale  ,  font  suffisamment 
connoître  ce  poisson. 

La  membrane  branchiale  a  six  rayons, 
la  nageoire  pectorale  en  a  seize,  la 
ventrale  six ,  celle  de  l'anus  douze  9 


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DE  L'HOLOCENDRE  DORÉ.    199 

celle  de  la  queue  vingt ,  et  celle  du  dos 
vingt- quatre. 

Le  corps  de  ce  poisson  est  large  et 
comprimé  ;  une  peau  épaisse  et  des 
écailles  très-petites  en  font  la  surface. 
La  tête  est  de  grandeur  moyenne ,  et 
depuis  les  yeux  jusqu'à  la  pointe  de  la 
bouche,  et  aux  côtés  jusqu'à  l'oper- 
cule, elle  n'a  point  d'écaillés.  Les  deux 
mâchoires  sont  armées  de  petites  dents 
pointues ,  et  la  mâchoire  inférieure 
est  la  plus  longue;  la  supérieure  cepen- 
dant montre  deux  dents  un  peu  plus 
longues  et  deux  os  de  lèvre  larges.  Les 
narines  sont  doubles  et  près  des  yeux , 
celles  de  devant  cylindri'^iies  ^  celles 
de  derrière  ovales.  La  langue  est  lis.9o, 
dégagée  et  longue  comme  celle  d'un 
oiseau.  Le  palais  est  armé;  les  lèvres 
qui  sont  fortes  ont  deux  taches  k  leur 
pointe.  Les  yeux  un  peu  éminens  tou- 
chent au  sommet ,  la  prunelle  en  est 
noire ,  et  l'iris  tire  sur  le  violet  et  le 
jaune ,  avec  des  points  rouges.  L'oper- 


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f>r7owrqftî  t«tlD»iit«  en  poîwtc  rtfem- 
l)rân«iis«  est  mom  de  fri^iê  piquAné 
{il»ts<  L'ouveyltfre  d«!)  mtietf  eà«  f«»rt 
graml^ ,  la  «nembràiié  à  ittoitié  cotL* 
Vefle,  et  ie  ôôté  iiit  /ne  dô  Foptn^ciile 
antéfi>eilF  M%  ttppttcsydir  tiné  bruiv-* 
ebksim^W.  L«  ligne  latérale  séeodrbe 
eut  batit  me  \&  devant  ^  et  en  bâté  »t»f  lè 
d«YifiÀr«.  Uanoè  tient  presque  )e  mi^ 
lien  âft  trôflKl*  Uvïe  Klle  éutileirr  â*oi 
couvre  le  corps ,  cette  eoittécit  eaft  ploé 
f>ÀTe  k  \&  tête  et  au  venitre/  et  «nt  lé 
à&3  pltts  fonoéêj  les  points  bi  .^rïs  fémf  nn 
Irel  eff«t  mr  ee»  ôoiilenré.  Téytite^  leé 
ifageoire»  iont   arrondies ,   et    hùti 
tâyOïM  Sent  fktÈtifièi,  Lé  fond  ded  na^ 
geoîreff  du  dos ,  de  Fartns  et  de  la  ^ûccfe 
éU-  jatiri  '^ ,  et  le  bord  de  couleur  d'écar- 
ïâte  j  le»  nageoires  pectorales  sont  d'ttii 
violet  pMé ,  et  Ici  ventfaleà  d'un  brurt 
touge^  N»^ûf  aiguillons  gâfniàserit   la 
na^'-^t  àa  ûos,  celte  dit  ventre  en  a 


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la  guetté 
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DE  L'HOLOCENDRE  TIGRÉ,  201 
iiH  ,  et  la  nageoire  de  Panus  en  port© 
trois.  Les  neuf  aiguillons  du  dos  sont 
ramentacés  ,  et  la  membrane  attenanto 
est  bordée  d'un  brun  foncé. 

Voifft .  marchand  naturaliste  à  Ams- 
terdam,  m'a  vendu  ce  poisson.  Il  lui 
donne  pour  patrie  les  Indes  orientales . 
Il  doit  le  nom  que  )e  lui  ai  donné  à 
sa  couleur.  Je  l'appelle  : 
h^Holocendre  doré ,  en  français. 
DerGold-Sogo  ,  en  allemand. 
The  golden  Holccentre ,  en  anglais. 

L'HOLOCENDRE    TIGRÉ, 

HOLOCENTRVS    TIQRINUS. 


Le  corps  tacheté  et  la  nageoire  de 
la  queue  échancrée  font  le  caractère  do 
ce  poisson. 

La  mçmbrane  des  ouies  contient  six 
rayons ,  la  nageoire  pectorale  treize ,  la 
ventrale  six ,  celle  de  l'anus  dix ,  cell© 
de  la  queue  quinze  ;  et  celle  du  dos 
vingt-un. 

Paissons;  III.  1,8 


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aoô      HISTOIRE    3SiA.TUKELl.Ë      ' 

La  tête  est  étroite,  longue,  comjirï- 
mée  et  tronquée.  Le» deux  mâchoires, 
garnies  de  petites  dents  pointues  et  sé- 
parées, diffèrent  en  ce  que  l'inférieure 
est  la  plus  longue  ;  à  la  supérieure,  on 
remarque  ïes  deux  os  de  lèvres  larges. 
La  langue  est  lisse  et  dégagée  j  le  palais 
rude  ;  les  narines  doubles  touchent  aux 
yeux  :  les  premières  en  sont  cylindri- 
ques ,  et  les  autres  ovales.  Les  yeux  ont 
la  prunelle  noire  dans  un  iris  argentiu; 
l'opercule  antcneur  est  dentelé  aux 
deux  bords,  et  le  postérieur  termâné 
en  pointe  membraneuse ,  est  muni  de 
trois  aiguillons  plats.  Au  côté  interne 
de  l'opercule  antérieur,  on  découvre 
une  branchie  simple.  L'ouverture  des 
ouies  est  grande,  et  six  os  courbés  et 
forts  soutiennent  la  membrane  déga- 
gée. Do  petites  écailles  Unes  et  dente- 
lées couvrent  tout  le  corps  ,  excepté  la 
partie  antérieure  de  la  tête.  La  ligne 
latérale ,  allant  parallèle  au  dos ,  est  un 
peu  arquée  vers  la  fin  de  la  nageoire 


,v 


DE  L'HOLOCElîDftfi  TIGRÉ.  ao3 
^or&ale  ^  et  l'ânus^rsiJiiHt  d«  sa  nageoire, 
tient  le  milieu  entre  h.  nageoire  de  la 
^ueue  el  la  tête.  Le  eoi'ps  et  la  tête 
jîortent  des  taches  cliflfôreiates  par  leur 
forme,  mais  q«i  «ont  pi'csque  rondes 
aux  nageoia'cs.  Ce  poisson  a  le  dos  bru- 
nâtre ,  les  fîa^nos  a«.-d«ssus  de  la  ligne 
latérale  bleuâtres;  mais  au-dessous,  de 
même  i^u'aiii  ventre ,  la  couleur  est  ar- 
gentine. La  nageoire  pectorale  est  ar- 
arondie  avec  des  rayons  dichotomes  ;  les 
nageoires  du  ventre  et  de  l'anus  for- 
ment une  pointe,  et  les  rayons  en  sont 
ramifiés.  » 

Ce  poisson  est  des  Indes  orientales  ;  ' 
il  a  lacliair  délicate ,  suivant  Valenty  n. 

Il  est  nommé  : 
Ikau  makekae  ,  aux  Indes  orientales. 
Marquille  par  les  Hollandais  de  ces  con- 
trées. 
D^r  geiie^erte  Sogo ,  en  aîlomand. 
JJHolocendre  tigré ,   en   français. 
Wh^  checîired  Hoioœntre  ,  en  anglais. 
Yaleniyii  a  traité  le  premier  de  ce 


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204      HISTOIRE   NATURELLE 

poisson  ;  mais  son  dessin  est  maurais^ 
le  dessin  que  Renard  en  donne  est  tout 
aussi  défectueux  et  en  même  temps 
Irès-bigarré.  La  figure  qui  s'en  ti*ouve 
dans  le  Voyage  général  n'est  qu'une 
copie  de  celle  de  Valerityn.  :  -  x  ri^i 
Klein  qui  met  notre  poisson  au  rang 
de  ses  perches ,  nous  en  a  aussi  laissé  un 
dessin  qui  fait  bien  connoître  le  pois- 
son ,  mais  qui  ne  marque  point  la  ligne 
latérale,  représente  mal  la  tête,  et  ne 
donne  point  à  la  nageoire  de  la  queue  ., 
la  forme  de  croissant.  Peu  après  cet 
auteur,  Séba  nous  donna  un  meilleur 
dessin  ,  qui  cependant  peint  tous  les 
rayons  de  la  nageoire  dorsale  comme 
aiguillons ,  la  nageoire  de  la  queue  tron- 
quée ,  et  l'opercule  uni ,  tandis  qu'il  est 
dentelé. 


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L'ESCLAVE,  HOLOCENTRLS  SERrUS. 


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Les  trois  raies  courbes  au  tronc  et  la 
forme  écbancrée  de  la  nageoire  de  la 


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t  tout 

temps 

;i*ottve 

liràng 
issc  un 
î  pois- 
a  ligne 
,  et  ne 
cjueue  y 
rès  cet 
eilleiir 
ous  les 
comme 
etron- 
u'il  est 


lERrus. 

ic  et  la 
le  de  la 


DE     L' ESCLAVE.       2o5 

qneue ,  déterminent  le  caractère  de  ce 
poisson. 

La  membrane  des  oiiies  me  montre 
quatre  rayons,  la  nageoire  pecl orale 
douze  ,  la  ventrale  six ,  celle  de  l'anus 
onze ,  celle  de  la  queue  seize ,  et  la  dor- 
sale vingt-un. 

La  tête  est  courte ,  épaisse  ,  compri- 
mée et  en  pente  sur  le  devant  -,  les  mâ- 
choires ,  dont  la  supérieure  expose  deux 
os  de  lèvres,  ne  diffèrent  point  quant 
à  la  longueur ,  et  sont  garnies  de  petites 
dents  séparées.  La  langue  est  lisse ,  le 
palais  rude;  l'opercule  antérieur  a  le 
bord  postérieur  et  inférieur  dentelé  ; 
l'opercule  postérieur  finit  par  un  ai- 
guillon  long  :  ils  sont  couverts  l'un  et 
l'autre  ,  à  l'instar  du  corps,  d'écaillés 
très  petites  et  argentines.  Les  yeux  , 
près  du  sommet,  ont  la  prunelle  noire 
^lans  un  iris  doré  ;  les  narines  sont 
doubles  ,  et  se  trouvent  tout  près  des 
yeux  ;  la  ligne  latérale  s'approchant 
plus  du  dos  que  du  ventre  ,  fait  à-peu- 


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So6  HISTOIRE  NATUKELXE 
près  une  ligne  droite  5  les  trois  raievs 
mentionnées  ci  -  dessus  sont  noires  et 
arq'uées  parallèlement  au  ventre  ;  le 
fond  est  de  couleur  argent-ée  ;  l'auus 
approche  de  la  nageoire  de  lu.  queue  j 
les  nageoires  de  la  poitrine  et  du 
ventre  sont  jaunâtres  ;  la  première 
fo^me  une  pointe  ém-oussée  ,  l'autre 
une  pointe  aiguë  j  Tune^t  1'a.utre  ont 
des  rayons  ramifiés  et  £&rt  lewdres.  La 
'lageoii-^  de  Fanus  en  forme  de  fau- 
ville,  a  U  mémo  couleur  et  les  «a^mes 
rayons,  avec  la  seul«  différence  qu^elle 
a  trois  aiguillons ,  tan^s  que  la  ven- 
trale n'en  a  qu'un.  La  nageoii^  de  la 
queue  est  brunâtre,  et  ses  rayons  ne 
diflPèrent  point  des  autres  ;  les  deux 
bouts  pointus  de  cette  nageoii-e  sont 
noirs ,  et  son  milieu  est  rubaïaé  de 
trois  raies  de  la  même  couleui'  :  la  na- 
geoire dorsale  ,  qui  paroît  composée 
de  demx  nageoires ,  a  cinq  t^aches  noi- 
res ,  douze  aiguillons  et  neuf  rayons 
mous  et  ramifiés. 


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trois  raie>s 
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ventre  ;  le 
lée  j  ramus 
elk  queue  y 
:me  et  du 
i  première 
>e  ,  l'autre 
l'aiitre  ont 
LcMclrcs.  La 
me  de  fau- 

les  m^mes 
«ce  qu'elle 
ne  la  ven- 
eoii^  de  k 

rayons  ne 
5  les  deux 
[eoii-e  sont 
rubaïaé  de 
?ur  :  la  na- 

cotn  posée 
ache«  noi- 
lU'f  rayons 


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i  iiHj  lignes.  3  .i;H01.0CI.M)UI.  pointô  4.LH()l.OCl,N^Ul: 
•  a  points  bleu  . 


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DE  L'itOLOCENDRlS,  &C.  207 
Ce  |)oisAO]i'hâl>ito  les  caiix  du  Ja))on  , 
et  comme  il  y  est  en  grande  quantité  Cl 
qu'il  ê.  la  chair  maigix* ,  il  est  peu  esti- 
mé par  kïs  habitant  riches  ,  ne  servant 
de  nourriliare  qu'aux  est  es, ce  qui 
a  engagé  lc«  Holiandais  A  U  xiev  le 

nom  d^ esclave. 

Il  se  nomme: 
Der  S'klavenfisch  ,  en  Allemagne. 
D'e  Slcwen-Visch  ,  chez  les  Hollandais 

des  ihides. 
VEadave,  en  France. 
Et  The  Slave-fish  y  en  Angleterre. 


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L'HOLOCENDRE  A  QUATRE  LIGNES  , 

HOLOCUNTRUS   qUjiTyRILlNEATVS. 

laE  corps  rubané  et  la  nageoire  de 
la  queue  arrondie  font  distinguer  ce 
poisson  des  autres  de  son  genre. 

La  membrane  b^i'anchiale  porte  six 
rayons ,  on  en  trouve  treize  dans  la  na- 
geoire pectorale,  six  dans  la  ventrale  , 
treize  dans  celle  de  Faiius  ,  seize  dajas 


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Photographie 

SciŒices 

(Corporation 


33  WEST  MAIN  STREET 

WEBSTER,  N.Y.  14580 

(716)  872-4503 


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ao8       HISTOIRE   NATURELLE 
celle  de  la  queue  ^  et  vingt-deux  dans 
!a  dorsale. 

La  tête  est  de  moyenne  grandeur  , 
comprimée  et  un  peu  en  pente-,  les  mâ- 
choires sont  de  longueur  égale  ,  et 
pourvues  de  dents  petites,  larges  vers 
le  fond ,  mais  aiguës  parle  bout  y  la  pe- 
tite ouverture  de  la  bouche  m'a  em- 
pêché d'examiner  la  langue  et  le  palais  y 
les  narines  sont  doubles,  les  anté- 
rieures sont  cylindriques ,  et  les  deux 
paires  approchent  plus  des  yeux  que 
de  la  bouche.  Des  quatre  lignes  qui 
vont  le  long  du  corps ,  l'une  est  près 
du  dos  ,  l'autre  commence  au  front ,  la 
troisième  à  la  pointe  de  la  bouche^  et  la 
quatrième  à  l'angle  de  la  bouche.  Celle- 
ci  va  le  long  du  corps  jusqu'au  milieu  de 
la  nageoire  de  la  queue;  l'autre  passe  sur 
l'oeil.  La  prunelle  est  noire  ,  l'iris  blanc 
bordé  de  rouge;  l'opercule  antérieur  est 
dentelé  aux  deux  bords  ;  l'opercule  pos- 
térieur est  arrondi  et  muni  d'un  ai- 
guillon; ils  sont  garnis  l'un  et  l'autre 


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DE  L'HOLOCENDÏtE ,  &c.  20^ 
d'écaillés  très-tendres ,  de  même  q»c 
le  corps.  Je  n*ai  pu  découvrir  la  braiv- 
chie  simple  à  l'opercule  interne.  Le 
dos  un  peu  arqué  est  sillonné  de  façon 
que  sa  nageoire  s'y  peut  cacher*,  la 
ligne  latérale  prend  à  l'opercule  posté- 
rieur ,  et  va  en  serpentant  jusqu'à  la 
nageoire  de  la  queue;  l'anus  s'éloigne 
plus  de  la  tête  que  de  la  nageoire  de  la. 
queue  *,  le  fond  cendré  de  ce  poisson  est 
joliment  nuancé  par  les  raies  noirâ- 
tres-,  le  ventre  est  d'un  rouge- jaune  > 
le  dos  brunâtre  et  les  nageoires  couleur 
de  plomb  ;  il  n'y  a  que  les  nageoires  de 
la  poitrine  et  du  ventre  qui  soient 
bordées  de  couleur  jaunâtre.  Une  tacbe 
noire  ronde  avant  la  nageoire  du  dos  y 
et  une  tache  noire  obîongue  à  la  na- 
geoire même,  se  voient  des  deux  co- 
tés ;  les  nageoires  de  la  poitrine ,  de 
l'anus  et  du  ventre  sont  arrondies  j  la 
ventrale  se  termine  en  pointe ,  et  celle 
du  dos  en  pointe  émoussée.  Tous  les 
rayons  y  <sont  ramifiés ,  excepté  ua 


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210       HISTOIRE    NATURELLE 

rayon  piqaant  dans  la  nageoire  ven- 
trale,  trois  dans  celle  de  l'anns ,  et 
dou-ze  dans  la  dorsale ,  qai  sant  sinv- 
pies.  > 

Ce  petit  poisson  est  encore  de  l'O- 
rient ;  mais  j'ignore  s'il  y  en  a  de  plus 
grands..     .'>:i^-^r:;*<;T!?>  t*'  »;  •■'        .  i-iiiu 
'■'   Il  porte  le  nom  de  t  ;>  a«n 

Holocendpe  à  qaatre  lignes,  chee  les 
'•^Français.    ^-^-^  ^>-:^^-'-- "'-■''*  i^->"^  ■  ^  ,  -'.'^"■. 

Viemiligter  Sogo ,  dtiez  les  Allemands. 
Fcurstriped  Malocenire ,  che«  les  An- 
glais. 

L'HOLOCENDRE  A  CINQ  LIGNES , 

HOLOCBNTRUS   qUiNÇ'     ^élKEATVS. 

La  nageoire  de  la  queue  en  croissant, 
et  les  cinq  lignes  le  long  du  corps  sont 
les  marques  distinctives  de  ce  poisson. 
La  membrane  branchiale  a  six 
rayons  ,  la  nageoire  pectorale  seize  ,  I.i 
X''entrale  six  ,  celle  de  f  anus  dix ,  coUe^ 
delà  queue  vingt , et  celle  du  dos  vingt- 
quatre.  * 


4^ 


DE  L*ttaLOCÈNDRK  ,  &.C.  21  i 
La  tête  est  courte,  comprimée  et 
dé]9ouFvae  â'éçaille»)usqu'à  ToperGiile  j 
ccltti-ciest  couvert  <le  petites  écailles , 
le  tronc  en  a  de  grandes.  La  mâclioire 
supérieure  est  moi»»  kmgue  que  l'infé- 
rieure ,  e4!  celle-ci  n'a  qu'un  rang  de 
d:ek>ts  courtes  et  séparées  ;  mais  la  supé- 
rieure, est  armée ,  outre  ce  rang ,  d'un 
grand  nombre  de  dents  serrées  et  irré- 
gulièremeut  placée»  ;  le  palais  est  en- 
core muni  de  dents  pareilles.  Les  os 
des  tèvres  sont  larges, les  narines  dou' 
blés  ,  les  antérieures  sont  rondes,  les 
postépîeui'es  oblongues.  Les  yeux 
grands ,  toucliant  au  sommet ,  ont  la 
prunelle  noiro  bordée  d'un  iris)aune. 
L»'on  remarquée  l'opercule  postérieur, 
qui  se  termine  en  pointe  membraneuse, 
au  milieu  de  son  bord  de  devant ,  un 
crochet  qui  prend  dans  l'échaucrure  de 
l'opercule  antérieur.  Le  bord  inférieur 
du  dernier  est  dentelé  ,  et  le  premier 
a  un  aiguillon  plat.  L'ouverture  des 
otties  est  large  ;  la  membrane  dégagée 


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fil2  HISTOIRE  NATURELLE 
et  munie  de  six  rayons  forts.  N'ayant 
de  cette  espèce  qu'un  poisson  séché  , 
je  ne  saurois  déterminer  s'il  y  a  en- 
core une  branchie  simple.  Des  cinq 
lignes  mentionnées,  quatre  prennent 
d'abord  à  l'œil  et  la  cinquième  à  l'ou- 
verture dcsouies.  La  première  finit  au 
milieu  de  la  nageoire  du  dos ,  la  se- 
conde à  sa  fin  y  et  les  trois  autres  à  la 
nageoire  de  la  queue.  Elles  sont  d'un 
bleu  clair.  L'anus  approche  plus  de  la 
nageoire  de  la  queue  que  de  la  tête  ;  la 
ligne  latérale  y  allant  dans  la  proximité 
du  dos  j  tient  la  même  ligne  ,  les  na- 
geoires de  la  poitrine  et  du  ventre  sont 
longues  et  terminées  en  pointe ,  les  na- 
geoires de  Tan  us  et  du  dos  sont  arron- 
dies,  et  celle  de  la  queue  en  croissant 
ainsi  que  nous  l'avons  rapporté.  Les 
rayons  tendres  sont  ramifiés  ;  l'on  ne 
trouve  qu'un  aiguillon  simple  dans  la 
nageoire  ventrale  ,  trois  dans  celle  de 
l'anus  ,   et  dix  dans  celle  du  dos.  Le 

fond  est  jaunâtre ,  la  tête  et  les  na- 


■_t*-.,  *■  -».,, 


.."?>•>! 


^1 


DE  L^HOLOCENDRE  ,  &c.    '^iS 
^eoires  ont  un  violet  tirant  sur  le 


rouge. 


Ce  poisson  est  du  Japon.  Son  nom 
et  son  histoire  me  sont  inconnus.      ? 

Je  Tai  appelé  :  >        ;   .n.' 

L'Holocendre  à  cinq  lignes,  en  fran- 
çais,        i'   ^,.,    ...'.,,.;.•  „,  r.^,...    l      '.=..-    ..(.4.....:    .      \ 

I>er  fiinjlinigte  Sogo,  en  allemand. 
The  five-striped  Holocentre  ,    en  an- 
niais.  . 


•^.  4 . 


L'HOLOCENDRE  A  BANDES , 

,  UOLOCENTRUS  FJSCIATUS, 


•'£*?-_>*-  ■'f'1 


■  a-- 


Les  l)ande!!  qui  entourent  le  corps  et 
la  mâchoire  inférieui^e  avancée  carac- 
térisent ce  poisson.  J'ai  déjà  une  plan- 
che qui  représente  à  la  vérité  un  pois- 
son pourvu  de  bandes  brunes  dans  la 
même  direction  ;  mais  comme  elles 
n'enveloppent  point  tout  le  corps ,  et 
que  ce  poisson-là  a  d'ailleurs  les  mâ- 
choires égales  ,  l'on  ne  sauroit  le  con- 
fondre avec  le  présent.     . 

Poissons.  III,  19 


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II 


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2l4       HISTOIRE   NATUBELLV; 

Je  trouve  six  rayons  dans  la  mem- 
brane branchiale  ,  treize  dans  la  na> 
geoire  pectorale ,  six  dans  ïa  ventrale, 
dix  dans  celle  de  l'anus ,  seize  dans  celle 
de  la  queue  ,  et  vingt-cinq  dans  celle 
du  dos. 

La  tête  est  comprimée  et  forme  une 
pointe  émoussée  ;  l'ouverture  de  la 
bouche  est  grande  ,  et  la  mâchoire  su- 
périeure est  armée  de  plusieurs  rangs 
de  dents  petites  ,  parmi  lesquelles  les 
deux  de  devant  sont  cependant  assez 
longues.  Mais  la  mâchoire  inFérieui  e 
ne  contient  qu'un  rang  de  dents  plus 
grandes  et  réfléchies.  Deux  os  longs  et 
minces  de  la  mâchoire  supérieure  for- 
ment les  lèvres  de  ce  poisson.  Il  a  le 
palais  rude ,  la  langue  lisse ,  les  narines 
doubles  ;  les  yeux  près  du  sommet ,  la 
pruneUe  noire ,  l'iris  d'un  verd  jaunâ- 
tre. Les  deux  bords  de  l'opercule  anté- 
rieur sont  dentelés ,  les  écailles  y  sont 
bien  plus  petites  que  celles  de  l'oper- 
cule postérieur  ,  lequel  est  composé  de 


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I 


DE  L'HOLOCENDRE,  &C.  2i5 
cicux  lames ,  a  deux  aiguillons  et  le 
bord  muni  d'une  membrane  dégagée. 
L'ouverture  des  cnies  est  fort  grande , 
et  la  membrane  n'est  couverte  qu'en 
partie.  Le  côté  interne  de  l'opercule  du 
devant  porte  une  branchie  simple.  11  a 
le  tronc  mince, les  écailles  dures ,  den- 
telées et  de  grandeur  moyenne.  La 
ligne  latérale  est  droite ,  voisine  du  dos 
et  parallèle  ;  l'anus  est  bien  plus  près 
de  la  nageoire  de  hi  queue  qu«  de  la 
tête.  Le  fond  do  ce  poisso»  est  d'un 
jaune  verdâtre  ,  qui  devient  plus  clair 
vers  le  ventre.  Les  bandes  qui  se  divi- 
sent en  deux  au  ventre ,  sont  cendrées  ; 
les  nageoires  qui  ont  la  couleur  du 
corps  y  sont  arrondies  et  munies  de 
rayons  ramifiés.  La  nageoire  ventrale 
a  un  aiguillon ,  celle  de  l'anus  en  a  trois. 
La  partie  antérieure  de  celle  du  dos  , 
composée  de  dix  aiguillons,  est  plus 
basse  que  la  partie  postérieure ,  dont 
les  rayons  sont  tendres. 

Je  ne  connoispas  la  patrie  de  ce  poi&- 


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I    3 


21 6       HISTOIRE   NATURELLE 

son  ,  je  le  tiens  d'an  encan  hollancials. 

Je  l'ai  nommé  d'après  ses  bandes: 
L^Holocendre  à  bandes,  en  français. 
Der  bandirte  Sogo  ,,en  allemand. 
The  double-sireaked  Holocentre ,  en  an- 


glais. "'»*  Jii*^ 


'ii'  'OjiVi'»-; 


L»HOLOCENDRE  POINTÉ, 

HOLÛCENTRUS  PUNCTATVS. 

Ce  poisson  se  distingue  de  ceux  de 
son  genre  par  son  corps  pointé  et  par 
les  onze  aiguillons  dans  la  nageoire  àa 

La  nageoire  pectorale  a  douze  rayons, 
la  ventrale  en  a  six  ,  celle  de  l'anns 
neuf,  celle  de  la  queue  dix-sept ,  et  celle 
du  dos  vingt- trois. 

L'ouverture  de  la  bouche  est  grande, 
les  mâchoires  sont  de  longueur  égale  , 
munies  de  dents  courtes  divergentes , 
la  mâchoire  supérieure  a  deux  o§  de 
lèvres.  Les  narines  sont  doubles  et  pe- 
tites j  les  yeux  éminens  ont  la  prunelle 


-  ^4.«^- 


•>*?  »iw.. 


DE  L'iIOLOCKxNDRE,  &c.  217^ 
bleue  avec  un  iris  jaunâtre.  Le  front 
est  en  pente  ;  le  tronc  comprimé,  est 
couvert  d'écaillés  dentelées,  ce  quifaik 
que  ce  poisson  est  rude  au  toucher 
quand  ou  passe  la  main  de  la  queue  à  la 
tête.  La  ligne  latérale  est  voisine  du 
dos,  et  parallèle  avec  lui.  L'anus  ap- 
proche moins  de  la  tête  que  de  la  na- 
geoire de  la  queue.  Les  taches  qui  em- 
bellissent toutes  les  parties  du  corps 
sont  rondes, les  unes  rouges,  les  autres 
noires.  L'opercule  antérieur  est  ar- 
rondi et  finement  dentelé  ,  le  posté- 
rieur terminé  en  pointe,  et  n'estgarni 
que  d'un  aiguillon  plat  -,  le  devant  de  la 
tête  n'a  point  d'écaillés,  l'ouverture 
des  ouiesest  très*  large,  et  la  membrane 
couverte.  Ne  possédant  pas  moi-même 
ce  poisson  ,  et  en  ayant  emprunté  le 
dessin  du  manuscrit  du  prince  Maurice, 
je  ne  puis  déterminer  les  rayons  de  la 
membrane  branchiale.  Toutes  les  na- 
geoires sont  arrondies  et  parsemées 
comme  lo  corps  ,  de  taches  rondes , 


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ai  8  HISTOIRK  NATURKLLi: 
tant  rouges  que  noires.  Les  rayons 
mous  sont  ramifiés.  Outre  les  onze 
aiguillons  annoncés  à  la  nageoire  du 
clos  ,  on  en  trouve  un  dans  la  ventral© 
et  trois  dans  celle  de  l'anus.  Les  na- 
f»ooires  de  la  poitrine  sont  tout-à-fait 
rouges  ;  les  autres  de  couleur  rouge  et 
jiuuâtre. 

Ce  poisson  est  du  Brésil.  Il  se  trouve 
clans  la  mer  entre  les  écueils;  les  Hol- 
landais le  nomment  pour  cela  C/j/Wsc/i, 
et  les  Portugais  Vesche-Gatto  ou  Pois" 
son  de  roche.  Il  a  la  chair  blanche  , 
ferme  ,  de  bon  goût  et  qui ,  soit  cuite  , 
soit  rôtie  ,  est  très-saine.  Il  parvient  à 
une  grandeur  médiocre.  Il  a  la  vie 
dure  :  car  Piso  raconte  qu'il  l'a  trouvé 
vivant  trois  heures  après  avoir  été  tiré 
de  l'eau,  et  que  l'ayant  ouvert  deux 
heures  après, le  cœur  palpitoit  encore^ 
On  le  prend  dans  toutes  les  saisons  au 
filet. 

Ce  poisson  se  nomme: 
Fira-pixanga ,  chez  lesBrasitiens. 


13«Î*3.- 


"*  v.<âiâftt 


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Gatt'Visch  ,  chez  les  Hollandais. 
Pesche  Gatto ,  clicz  les  Portugais. 
h^Holocendre  pointé  ,  chez  les  Fran- 
çais. 
Ver  punktirtt  Sogo  ,   chez   les   AUe- 

tnands. 
The  punctulated  Holocentre ,   chez  le» 
Anglais. 

Marcgraf ,  le  premier  qui  nous  Ta 
fait  connoître ,  nous  en  a  donné  la  fi- 
gure ,  qui  peut  être  regardée  comme 
une  des  meilleures  parmi  les  mauvaises 
que  nous  avons  de  lui.  Celles  de  Piso  , 
de  Willughby  ,  de  Jonston  et  de 
Ruyscli  n'en  sont  que  des  copies.  Ar- 
tédi  et  Linné  n'ont  point  admis  ce 
poisson  dans  leurs  systèmes ,  apparem- 
Mient  parce  que  la  description  n'en 
donnoil  pas  des  caractères  assez  dis- 
tincts ,  pour  l'admettre  à  un  genre 
qnelconque. 

Willughby  et  Rai  le  prennent  pour 
une  espèce  de  merle  de  mer ,  ou  sui- 
vant les  naturalistes  modernes  ,  pour 


blK^sSSÉtiLi.' 


£-^^-'-«-t- 


220       HISTOIRE   NATURELLE 

un  labre  :  mais  ce  poisson  n'ayant  ni 
la  bouclie  petite  et  étroite ,  ni  les  lèvres 
grosses  et  charnues ,  il  ne  peut  être 
compté  de  ce  genre. 

Klein  approche  bien  plus  delà  vérilé  |! 
en  le  rangeant ,  à  cause  de  ses  écailles 
rudes ,  de  sa  bouche  large  ,  et  du  grand 
nombre  de  ses  petites  dents  ,  du  genre 
des  petites  perches  ,  et  Gronov  en  le 
mettant  au  nombre  des  perches.  Celui- 
ci  se  trompe  quand  il  soutient  que  le 
cucupuguaca  de  Sloan  ,  et  le  pira- 
pixanga  de  Marcgraf ,  qui  est  notre 
poisson  ,  sont  d'une  même  espèce ,  vu 
que  Sloan  dit  expressément  que  son 
poisson  n'a  point  de  nageoires  ven- 
trales. Il  ne  peut  non  plus  le  confondre 
avec  celui  de  Belon  ;  car  cet  auteur 
donne  seize  aiguillons  à  la  nageoire  du 
dos  de  son  poisson  ,  dont  la  description 
d'ailleurs  ne  répond  nullement  à  la  na- 
ture du  nôtre.  Soniugoraent  est  éga- 
lement faux  encore  ,  quand  il  assigne 
au  poisson  dont  il  est  question  ici,  k 


JRELLE 

ison  n'ayant  m 

Le ,  ni  les  lèvres 

ne  peat  être 


I 


>lusdelavérilc  ^ 

de  ses  écailles    ^ 

te  ,  et  du  grand 

ents  ,  du  genre     ] 

Gronov  en  le 

perches.  Celui» 

soutient  que  le 

L  ,  et  le   pira- 

qui  est  notre 

ne  espèce ,  vu 

iment  que  son 

igeoircs  ven- 

s  le  coiifondrc 

ar  cet  auteur 

lia  nageoire  du 

la  description 

cinentàlana- 

peut  est  éga- 

iiid  il  assigne 

lestion  ici ,  k 


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1.  lâA  Ii\NCl«yrTF-..;i.i;HOIiOrKNnRK  tacholé 

3.i;UOf40Ci;Nl>KK  ac  Suiùuaiu.  ^J.'ÉVKRON. 


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DE  LA  L^ANCETTE.  SM 
quinzième  espèce  des  perches  de  Klein. 
La  diiFérence  des  deux  espèces  saute 
aux  yeux  lorsqu'on  compare  le  dessin 
de  Klein  avec  le  nôtre.  ••    •  -  •}  i  > 


L  A    L  A  N  C  E  T  T  E, 

HOLOCENTRUS  LANCEOLATVS* 

Ce  poisson  se  disijngue  par  ses  na- 
geoires finissant  en  pointe,  et  par  les 
onze  aiguillons  delà  nageoire  du  dos. 

lia  mem  brane  branchiale  mon  tre  six 
rayons  ,  la  nageoire  pectorale  en  a 
seize ,  la  ventrale  six  ,  celle  de  l'anus 
onze  ,  celle  de  la  queue  treize ,  et  celle 
du  dos  vingt-six. 

La  tête  est  grande  ,  l'ouverture  de 
la  bouche  ample  ,  les  os  des  lèvres  sont 
larges ,  les  mâchoires  de  grandeur  égale 
et  armées  de  plusieurs  rangs  de  petites 
dents  pointues.  La  langue  est  lisse  et 
dégagée,  le  palais  rude,  les  narines 
sont  doubles  et  celles  de  derrière  tou- 
chent aux  yeux.  Point  d'écaiUes  ju&- 


!  l    1» 


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222       HISTOIRE    NATURELLE 
que-là  ,  mais  ensuite  la  tête  est  garnie 
d'écaillés  petites  ,  molles  et  unies,  pa- 
reilles à  celles  du  tronc.Les  yeux  ont  la 
prunelle  noire  dans  un  iris  bleu.  L'oper- 
cule antérieur  consiste  en  deux  petites 
lames  arrondies ,  dont  celle  de  derrière 
est  fortement  dentelée.  Je  n'ai  point 
remarqué  de  branchie  simple  du  côlô 
interne.  L'ouverture   des    ouies    est 
grande  ,  el  la  moitié  de  la  membrane 
est  couverte.  Le  tronc  est  comprimé  et 
large ,    le   ventre  avance  ,  et   l'anus 
tient  le  milieu  du  corps.  Le  fond  est 
argenté  ,  les  bandes  et  les  taches  sont 
brunes.  Les  nageoires  toutes  pointues, 
ont  les  rayons  tendres  divisés  en  quatre 
rameaux  à  leur  extrémité.  Outre  les 
onze  aiguillons  simples  de  la  nageoire 
du  dos  ,  on  en  trouve  encore  un  dans 
la  nageoire  ventrale ,  et  trois  dans  celle 

de  l'anus. 
Les  Indes  orientales  nourrissent  ce 

poisson. 


I 

,-jii.:. 


i 


DE   l'HOLOCENDRE  ,    &C.     22^ 

Je  Tai  dénommé  d'après  ses  nageoi- 
res en  forme  de  lancettes  : 
La  Lancette ,  ea  {rançais, 
Der  Lancettsogo ,  en  allemand. 
The  Lancet'Holocentre  ,  en  anglais. 

Gronov  fait  la  description  d'an  pois- 
son que  jeprendrois  pour  le  nôtre ,  s'il 
ne  disoit  en  termes  exprès  ^  qu'il  lui 
avoit  trouvé  le  palais  rude. 


1/ 


p- 


L'HOLOCENDRE  A   POINTS    BLEUS, 

nOLOCENTRUS   cmtlULEO-PUNCTAlUS»] 

Les  points  bleus  des  nageoires  et 
les  onze  aiguillons  du  dos  font  con- 
noître  ce  poisson.  Nous  venons  à  la 
vérité  de  citer  les  points  de  l'holo- 
cendre  pointé ,  comme  caractéristi- 
ques :  mais  celui  dont  nous  traitons 
ici ,  n'ayant  que  les  nageoires  ponc- 
tuées ,  et  celui-là  étant  ponctué  sur 
tout  le  corps ,  on  ne  sauroit  les  con- 
ibndre.  ' 

Ce  poi$3on  est  trop  petit  pour  pou- 


'•^^■< 


! 


2^4       HISTOIRE   N/VTU11ELLÎ3 

voir  cil  compter  les  rayons  de  la  mem- 
brane branchiale.  La  nageoire  pecto- 
rale me  présente  douze  rayons ,  W 
ventrale  six  ,  celle  de  l'anus  onze  , 
celle  de  la  queue  treize  ,  et  celle  du  do« 


vingt- SIX. 


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La  tête  est  en  pente,  i'ouverlnre 
àe  la  boucbe  grande  ,  la  mâchoire  de 
dessous  plus  longue  que  celle  de  dessus  ; 
la  dernière  a  deux  os  de  lèvres  ;  l'une 
et  l'autre  sont  garnies  de  dents  Une*!. 
La  langue  est  lisse  et  libre  ;  le  palais 
rude  ;  les  narines  sont  si  petites  qu'on 
a  de  la  peine  à  les  voir.  Les  yeux ,  qui 
touchent  au  sommet  de  la  tcte  ,  ont 
une  membrane  clignotante  ;   un  iris 
blanc  en  borde  la  prunelle  noire.  Les 
écailles  de*  opercules  comme  du  tronc 
sont  d'une  finesse  extrême;  l'opercule 
antérieur  est  arrondi  et  dentelé  aux 
deux  bords  ;   l'autre  ,    formant   une 
pointe,  est  muni  d'un  aiguillon,  et 
d'une  membrane  y  attenante.   L'ou- 
verture des  ouies  est  grande ,  et  U 


"»  '■^T'-  ' 


doté  interne  de  l'opercule  antérieur 
n'offre  point  de  branchie  simple  à  la 
vue.  Le  tronc  présente  de  grandes  ta- 
ches jaunes  sur  un  fond  bleu  pâle ,  et 
la  ligne  latérale  va  le  long  et  tout  près 
du  dos.  L'anus  est  plus  voisin  de  la 
nageoire  de  la  queue  que  de  la  tête. 
Les  nageoires  soiit  brunes  ;  celles  de  la 
poitrine  et  de  la  queue  sont  arrondies^ 
et  les  autres  terminent  en  pointe.  Les 
rayons  mous  sont  terminés  en  plusieurs 
divisions  ;  et  outre  les  onze  aiguillons 
de  la  nageoire  du  dos,  la  nageoire  de 
l'anus  en  porte  trois ,  et  la  ventrale  un. 
La  patrie  de  ce  poisson  m'est  incon- 
nue ,  car  je  le  tiens  d'un  encan  hol- 
landais ,  sans  aucun  renseignement. 
La  même  raison  m'impose  silence  sur 
sa  grandeur.  .   *v 

Ses  taches  bleues  me  l'ont  fait  nom- 
mer : 

UHolocendre  à  points  bleus ,  en  fran- 
çais. .   * 
Der  blaupunktirle  Sogo ,  en  allemand. 


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Poissons.  III. 


20 


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2a6      HISTOIRE    NATURELLE 

The  blue-punctulated  Holocenlre  ,  en 
anglais. 

L'HOLOCENDRE  TACHETÉ,  , 

HOLOCENTRUS   MACVLATVS, 

L  E  s  taches  du  corps  et  les  onze 
aiguilloiis  du  doA  caractérisent  ce 
poisson. 

La  membrane  branchiale  a  si^^ 
rayons ,  la  pectorale  treize  ,  la  ven- 
trale sis  ,  celle  de  Vanus  onze  ,  celle 
de  la  queue  quinze ,  et  celle  du  dos 
vingt- six. 

La  tête  et  le  tronc  sont  également 
comprimés  ;  le  dos  est  tranchant  et  le 
veiiti*€  rond  \  les  mâchoires  sont  de 
grandeur  égale  et  garnies  de  dents 
égales  et  pointues.  La  langue  est  lisse , 
le  palais  rude ,  les  os  des  lèvres  larges, 
les  narines  à  peine  perceptibles  ^  les 
yeux  émiuens  ont  la  prunelle  noire 
dans  un  iris  blanc.  De  très  -  petites 
écailles  couvrent  la  partie  postérieure 


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*«^5'''^^***^ir^^-^flp-iii'  i*^y;^>^'"'  ■' 


DE  l/HOLOCENDRE  ,  &.C.  2ii7 
de  la  tête  et  tout  le  tronc.  L'opercule 
de  devaPât  n'est  dentelé  qu'à  un  seul 
bord ,  et  celui  de  derrière  qui  forme 
une  pointe,  est  armé  de  deux  aiguil- 
lons fins.  La  ligne  latérale  avoisine  le 
dos  par-devant ,  et  s'en  éloigne  par- 
derrière.  L'anus  est  plus  proche  de 
la  tétc  que  de  la  nageoire  de  la  queue. 
La  couleur  du  poisson  est  grise ,  les 
textes  sont  blanches  ;  les  nageoires  du 
dos  ^  de  la  poitrine  et  de  la  queue  sont 
arrondies  ;  la  nageoire  de  l'anus  forme 
une  pointe  obtuse  ,  celle  du  ventre 
se  terminé  en  pointe  aiguë.  Les  rayons 
tendres  de  toutes  les  nageoires  sont 
ramifiés,  et  le  nombre  des  aiguillons 
est  le  même  que  celui  du  poisson  pré- 
cédent. 

Ce   beau  poisson  est  naturel  aux 
Indes  orientales.  On  l'appelle  : 
L'Holocendre  tacheta,  en  français. 
Der  gejleckte  Sogo ,  en  allemand. 
El  The  spotted  Holocentre  ,  en  anglais. 

J'aurois  déclaré  le  petit  poisson  du 


ly 


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228  HISTOIRE  NATURELLE 
Séba  pour  le  nôtre  ,  si  la  figure  ii'crr 
repréaenloit  la  nageoire  de  la  queue 
trop  longue  et  en  forme  de  lancette, 
et  si  la  descri  plion  ne  lui  donnoit  treize 
aiguillons  à  la  nageoire  du  dos., 

L'HOLOCENDRE  DE  SURINAM , 

UOLOCENTRUS  SVRINJMENSIS. 


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C  E  genre  de  poissons  n'a  encore 
offert  aucune  espèce  dont  la  nageoire 
de  l'anus  ait  été  garnie  de  quinze 
rayons;  ce  qui  suffit  pour  caractériser 
le  poisson  présent  par  ces  rayons. 

La  âuenibranc  branchiale  contient 
six  os  fjrts  et  courbés  ,  la  nageoire 
pectorale  porte  quatorze  rayons  ,  la 
ventrale  six,  celle  de  l'anus  quinze, 
celle  de  la  queue  dix-sept,  et  celle  du 
dos  vingt-huit.  ,  .'î^    • 

La  tête  est  petite ,  un  peu  large  vers 
le  liant,  et  compriiiicii  507  les  côtéi?. 
L'ouverture  de  la  !  ."h.?  jt  élrticc;  ; 
la  mâchoire  inférieure  est  la  pluslon^ 


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DE  L'iIOLOcrNDRE,  8Cc.  23^ 
gue  (les  doux,  c!1e  n'a  tjn'un  rang  dd 
clenls  courtes,  conique* ,  divergentes , 
et  recourbées  en  dedans  j  la  niâclioii  « 
supûj-ieure  au  contiaiio  a  un  grand 
nombre  de  dents  fines  placées  derrière 
Te  rang  qu'elle  a  de  commun  avec  la 
mâchoire  inférieure.  Le  palais  et  la 
Lingue  sont  lisses.  L'intérieur  de  la 
tête  de  mon  poisson  étaiit  gàlé  ,  je  ne 
sais  pas  s'il  est  pourvu. d'une  brancliio 
simple.  Les  os  des  lèvres  ne  sont  qu'é- 
troits ;  les  narines  simples,  rondes  et 
près  des  yeux ,  dont  la  prunelle  noire 
est  placée  dans  un  iris  moitié  rouge  ^ 
moitié  blanc.  L'opercule  antérieur 
dentelé  à  ses  deux  bords ,  a  des  ai- 
guillons longs  à  l'angle  ;  l'operculo 
postérieur  est  arrondi  ^  et  armé  d*uu 
aiguillon  rond  et  long  ;  les  deux,  oper- 
cules portent  des  écailles  plus  petite» 
que  le  reste  du  corps  ;  les  écailles  en 
général  sont  fort  dentelées  et  ont  beau- 
coup d'adhérence  avec  la  peau.  L'ou- 
verture des  ouïes  est  grande,  et  Icuir 


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menibrnne  découverte.  Le  corps  est 
comprimé  ,  le  dos  et  le  ventre  s'arron- 
dissent. La  ligne  latérale ,  qui  prend  à 
la  nuque,  approche  bien  plus  du  dos 
que  du  ventre  ,   et  Tanus   s'éloigne 
moins  de  la  nageoire  de  la  queue  que 
de  la  tête.  Le  palais  et  la  tête  sont 
de  couleur  de  sang  ;  le  tronc  est  marbré 
de  brun  ,  de  violet  et  de  jaune  ;  les 
nageoires  sont  jaunes  vers  le  fond  ,  et 
d'un  violet  foncé  vers   l'extrémité  ; 
celle  de  la  quene  a  une  bande  trans- 
versale d'un  brun  clair,  celle  de  l'anus 
et  la  partie  postérieure  de  la  dorsale 
ont  des  taches  de  la  même  couleur. 
Les  nageoires  de  l'anus ,  de  la  queue 
et  du   dos   sont  en   partie   couvertes 
d'écaillés.  Ces  nageoires  sont  arron- 
dies ,  de  même  que  les  autres^  et  leurs 
rnyons  tendres  sont  ramifiés.  Dans  la 
nageoire  ventrale  le  premier  rayon  est 
piquant,  le  second  dichotome,  et  les 
autres  sont  ramifiés.  Dans  la  nageoire 
de  l'anus  les  trois  premiers  sont  pi- 


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DE  L'É  P  E  R  O  N.  tlSl 
qiians ,  le  quatrième  est  mou  et  sim- 
ple ,  et  les  autres  se  ramifient.  La  na- 
geoire du  dos  a  douze  aiguillons  que  le 
sillon  au  dos  peut  recevoir  ;  ces  aiguil- 
lons sont  ramentacés. 

Ce  poisson  atteint  la  grandeur  de 
notre  perche  ordinaire,  il  a  la  chair 
douce  et  grasse  ;  c'est  un  des  meilleurs 
poissons  de  Surinam. 

Il  est  nommé  : 
Par  les  Français,  VHolocendre  de  Su" 

rinam. 
Par  les  Allemands  ,   der  Surinamsche 

Sogo. 
Ta  par  les  Anglais,  The  Holocentre  of 

Surinam. 

L' É  P  E  R  O  N , 

nOLOCENTRUS   CALCARlfER, 


Tous  les  i)oisson8  de  ce  genre  que 
nous  venons  de  connoître  ,  ont  la  na- 
geoire du  dos  garnie  d'un  plus  grand 
iiombre  d'aiguillons  que  celui-ci  j  dono 


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a32       HISTOIRE  NATURELLE 

le  nombre  plus  petit  de  ces  aiguillons 
fait  le  caractère  distinctif.de  ce  poisson. 

La  membrane  branchiale  contient 
six  rayons ,  la  nageoire  pectorale  en 
a  quinze ,  la  ventrale  six  ,  celle  de 
l'anus  onze ,  celle  de  la  queue  dix-sept 
et  celle  du  dos  dix-huit. 

La  tête  est  un  peu  applatie  sur  le 
haut ,  et  comprimée  des  côtés  ;  la  mâ- 
choire inférieure  est  un  peu  plus  lon- 
gue que  la  supérieure;  elles  sont  gar- 
nies Tune  et  l'autre  ,  de  même  que  le 
palais,  de  dents  très  fines  et  à  peine 
visibles ,  mais  le  nombre  de  celles  de 
la  mâchoire  supérieure  surpasse  infi- 
niment celui  des  dents  de  l'inférieure. 
On  remarque  encore  à  la  mâchoire 
supérieure  deux  os  de  lèvres.  Les  na- 
rines sont  doubles ,  et  les  deux  supé- 
rieures sont  tout  près  des  yeux ,  qui 
sont  grands ,  placés  près  du  sommet , 
et  dont  un  iris  argentin  borde  la  pru-^ 
nelle  noire.  La  partie  antérieure  de 
la  Ictc   est    lisse  ,  l'autre   couverte 


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D  L     L'É  P  E  R  O  N,  :à^3 

d'écaillés.  L'opercule  de  devant  den- 
telé est  encore  muni  de  quatre  aiguil- 
lons qui  res.îembl<jnt  à  un  éperon^, 
forme  d'après  laquelle  j'ai  dénommé 
ce  poisson.  L'opercule  postérieur  porto 
aussi  un  aiguillon ,  et  l'omoplate  est 
dentelée.  L'ouverture  des  oui  es  est 
grande  ,  et  la  membrane  soutenue  par 
Svix  os  forts  ,  est  couverte  pour  la  plu3 
grande  partie.  Ce  pciisson  n'a  point  do 
brancliie  simple.  Le  tronc  comprimé 
est  couvert  d'écaillés  argentines  assess 
grandes,  dont  les  bords  sont  jaunes. 
Le  dos  est  brunâtre  ;  tirant  sur  le 
violet.  Chaque  rang  d'écaillés  est  mar- 
qué par  une  ligne  longitudinale.  La 
ligne  latérale  voisine  du  dos  est  droite  ; 
l'anus  approche  plus  de  la  nageoire  dj 
la  queue  que  de  la  tête.  Les  nageoires 
de  la  poitrine  et  du  ventre  se  terminent 
en  pointe,,  les  nageoires  de  l'anus  et 
de  la  queue ,  embellies  par  quelque» 
lignes  biunes  ,  sont  arrondies  ;  la  na- 
g/îoire  dorsale  décline  vers  le  miheu/K 


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l.a  partie  antérieure  de  cette  nageoire 
a  des  aiguillons  très-forts,  l'autre  a 
des  rayons  flexibles  à  quatre  rameaux. 
Les  rayons  mous  des  autres  nageoires 
sont  de  la  même  nature  ;  la  nageoire 
de  l'anus  est  armée  de  trois  aiguillons, 
et  celle  du  ventre  en  porte  un.  Les  na- 
geoires de  la  poitrine  et  du  ventre 
sont  jaunâtres ,  les  autres  de  couleur 
brune  et  jaune. 

Ce  poisson  est  nommé  : 
VEperon  ,  par  les  Français. 
Der  Sporntrager  ,  par  les  Allemands. 
The  spurred  Holocentre ,  par  les  An- 
glais. 
Il  naît  au  Japon. 


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L'HOLOCENDRE  DE  BENGALE, 

HOLOCENTRUS  BENGJLENSIS, 


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Les  quatre  lignes  dont  le  corps  est 
rubané  ,  et  l'cchancrure  en  forme  de 
croissant  à  la  nageoire  do  la  queue  dé- 
signent ce  poisson.  Il  est  vrai  que  nous 


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DE  l'holocendre  ,  &c.  a35 
en  avons  décrit  un  de  ce  genre  égale- 
ment marqué  par  quatre  lignes  ;  mais 
celui-là  ayant  la  nageoire  de  la  queue 
arrondie ,  on  distinguera  fort  aisément 
les  deux  espèces. 

Je  trouve  six  rayons  dans  la  mem- 
brane branchiale ,  la  nageoire  pectorale 
en  a  quatorze ,  la  ventrale  six ,  celle 
de  Vanus  dix ,  celle  de  la  queue  dix* 
huit ,  et  celle  du  dos  vingt -cinq. 

La  tête  est  comprimée,  le  devant  en 
est  alépidote ,  le  derrière  couvert  do 
petites  écailles  rondes  et  tenaces.  L'ou- 
verture de  la  bouche  est  de  grandeur 
moyenne;  les  03  des  lèvres  sont  asse'4 
larges  ;  les  mâchoires  d'égale  longueur, 
armées  d'un  rang  de  dents  pointues  et 
recourbées.  Les  cinq  dents  de  devant 
dans  la  mâchoire  supérieure  sont  bien 
plus  longues  que  les  autres,  et  suivies 
d'une  quantité  de  dents  courtes  et 
minces ,  dont  le  palais  est  également 
muni.  La  langue  est  lisse,  et  l'opercule 
de  devant  est  dcnlelé  aux  deux  bords: 


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îc  plus  grand  bord  a  une  échancriire  oh. 
prend  une  sorte  de  crochet  dont  l'o- 
percule postérieur  est  muni.  Ce  cro- 
chet paroît  servir  en  quelque  manière 
à  la  respiration  ;  car  j'ai  observé  ,  en 
ouvrant  la  bôucîie  de  ce  poisson ,  que 
l'opercule  antérieur  recula  ,  et  pressa , 
par  le  moyen  du  crochet ,  l'opercule 
postérieur  contre  la  poitrine  *,  ce  mou- 
vement ferma  l'ouverture  branchiale. 
11  est  probable  que  ce  mouvement  sert 
à  garder  l'eau  avalée  plus  long-tertips, 
aûnde  pouvoir  rafraîchir  le  sang.  L'on 
remarque  à  l'opercule  postérieur  deux 
aiguillons  fins,  une  échancrure,  et  sur 
celle-ci  un  endroit  dentelé.  L'ouver- 
ture des  ouies  est  large  et  sa  membrane 
dégagée.  Le  tronc  est  comprimé ,  les 
écailles  sont  petites  et  dentelées  ;  l'a- 
nus prend  le  milieu  du  corps.  La  ligne 
latérale  va  d'abord  en   droite  ligne  ; 
mais  elle  approche  du  dos  vers  le  mi- 
lieu de  la  nageoire  dorsale ,  le  quitte 
au  bout  de  cette  nageoire  ;  et  va  se  per- 


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rancliiale. 
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niembraiiè 
ipriiné ,  les 
telées-,  Va- 
ps.  La  ligue 
oile  ligne -, 
vers  le  mi- 
B  ,  le  quitte 
et  va  se  pei- 


DE   L'HOLOCENDRE  ,    &C.    23/ 

dre  au  milieu  delà  nageoire  de  la  queue. 
Le  ventre  et  les  flancs  du  poisson  sont 
blancs,  mais  le  dos  et  le  haut  de  la  tête 
sont  rougeâtres  ;  les  lignes  sont  bleues, 
à  bord  brun  :  toutes  proviennent  de  la 
tête  ;  les  trois  premières  d'en  haut  vont 
se  perdre  dans  la  nageoire  du  dos ,  et 
la  plus  basse  dans  la  nageoire  de  la 
queue  échancrée.  Les  nageoires  de  la 
poitrine  et  du  ventre  finissent  par 
une  pointe  •,  celle-ci  porte  un  aiguillon 
dur.  Les  rayons  flexibles  de  toutes  les 
nageoires  sont  ramifiés.  La  nageoire 
de  l'anus  et  celle  du  dos  sont  arrondies; 
la  première  est  armée  de  trois  aiguil- 
lons ,  la  seconde  de  onze. 
Ce  poisson  se  nomme  : 
UHolocendre  de  Bengale  ,  en  français. 
Der  bengalische  So^o,  en  allemand. 
The  Holocentre  of  Bengal ,  en  anglais. 
Le  nom  du  poisson  annonce  sa  patrie. 


Poissons.  III. 


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238      HISTOIRE   NATURELLE 


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XXXVr.  GENRE. 


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LE  LUTIAN,   LUT! ANUS. 


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Caractère  gêner.  Les  opercules  écail- 
leux^  dentelés  e(  non  armés. 


LE  LUTIAN,  Li/rj-rfjirr^  lutianus. 


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Ii£s  neuf  aiguillons  de  la  nageoire 
dorsale  caractérisent  ce  poisson.  ' 

La  membrane  branchiale  compte  six 
rayons  y  la  nageoire  pectorale  en  a  dix- 
sept,  la  ventrale  six,  celle  de  l'anus 
onze ,  celle  de  la  queue  dix-huit,  et  la 
dorsale  vingt -trois. 

La  tête  n'est  point  écaîlleuse  sur  le 
devant*,  la  mâchoire  inférieure  avance 
sur  la  supérieure  ;  elles  ont  l'une  et 
l'autre  un  rang  de  dents  courtes ,  re- 
courbées, séparées  de  manière  qu'elles 


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compte  six 
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le  de  l'anus 
L-huit;  et  la 

[leuse  sur  le 
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s'engiiînent  lorsque  la  bouche  se  ferme. 
La  mftchoire  supérieure  a  sur  le  devant 
une  dent  forte  de  chaque  côté ,  et  l'on 
appcrçoit  au-dedans  nombre  de  pelilos 
dents  ,  de  même  qu'au  palais.  Je  ne 
saurois  rien  dire  de  la  nature  de  la  lan- 
gue ,  vu  que  le  poisson  que  je  possède 
est  séché  et  évcntré  ;  mais  la  branchio 
simple  étoit  collée  au  côté  interne  do 
l'opercule  antérieur.  Il  a  les  narines 
doubles ,  les  yeux  grands  ,  la  prunelle 
noire ,  et  l'iris  de  couleur  d'or.  L'oper- 
cule antérieur  a  les  deux  bords  den* 
télés,  l'autre  terminé  en  pointe  mem- 
braneuse. Un  sillon  sépare  en  partie 
l'omoplate  de  la  clavicule.  C'est  à  la 
première  que  commence  la  ligne  laté- 
rale, d'où  elle  va  à  la  proximité  et  dans 
la  direction  du  dos  jusqu'au  milieu  de 
la  nageoire  de  la  queue ,  où  elle  se  perd. 
Le  dos  est  rond ,  le  ventre  caréné ,  et 
les  flancs  comprimés.  Le  fond  du  pois- 
son est  blanc,  le  dos  jaune-brun; depuis 
le  dos  jusqu'à  la  ligne  latérale,  on  dis- 


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24o  HISTOIRE  NATURELLE 
cerne  des  lignes  bleues  transversales , 
comme  chez  la  marquerelle  y  mais  sous 
la  ligne  latérale  on  voit  des  lignes  jaunes 
allant  le  long  du  corps.  Les  nageoires 
sont  rougeâtres ,  et  il  n^  a  que  la  par- 
tie antérieure  de  la  nageoire  du  dos 
qui  soit  d'un  bleu-clair.  Les  nageoires 
pectorales  sont  longues  et  pointues;  les 
ventrales  courtes  ;  celle  de  Fanùs  est 
arrondie  ;  la  nageoire  de  la  queue  est 
large  et  forme  un  croissant  ;  la  nageoire 
du  dos  est  courte  et  large  ;  les  rayons 
mous  dans  toutes  les  nageoires  sont  ra- 
mifiés. Outre  les  neuf  aiguillons  men- 
tionnés de  la  dorsale,  celle  de  Fauus  en 
a  trois,  et  la  ventrale  un. 

Le  Japon  produit  ce  poisson ,  où  il 
porte  le  nom  de  Ikan  Lutjang ,  nom 
qui  m'a  servi  pour  la  dénomination  du 
genre  de  ces  poissons. 

Le  poisson  présent  s'appelle ,  comme 
nous  venons  de  le  dire  : 
Ikan  Lutjang ,  au  Japon. 


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D  E    L  A     B  R  O  C  H  E.       g4i 

Lutian ,  chez  les  Français ,  les  Alle- 
mands et  les  Anglais. 


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LA  BROCHE,  lutianus  hasta. 

Ce  poisson  se  distingue  par  ses  douze 
aiguillons  au  dos ,  et  sa  nageoire  de  la 
queue  tronquée. 

La  membrane  branchiale  de  ce  pois- 
son ayant  été  endommagée ,  je  ne  puis 
en  déterminer  le  nombre  des  rayons. 
La  nageoire  pectorale  en  a  seize,  la 
ventrale  six ,  celle  de  l'anus  dix ,  celle 
de  la  queue  dix-huit ,  et  celle  du  dos 
Tingt-six. 

Il  a  la  tête  forte  et  en  pente  )  les  mâ« 
choires  également  longues  ,  et  garnies 
d'un  rang  de  dents  non -serrées.  La 
mâchoire  supérieure  fait  voir  à  l'obser- 
vateur, outre  deux  os  de  lèvres  ,  un 
nombre  considérable  de  petites  dents, 
placées  derrière  lesgrandes  de  devant  ; 
le  palais  est  aussi  denticulé.  Les  yeux 
qui  avancent  un  peu;  ont  la  prunelle 


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242       HISTOIRE  NATURELLE 
d'un  bleu  foncé ,  et  l'iris  de  couleur 
d'or.  L'opercule  de  devant  a  les  deux 
bords  bien  dentelés,  et  une  branchîe 
simple  est  attachée  à  son  intérieur  ;  l'o- 
moplate est  aussi  dentelée.  L'opercule 
postérieur  est  presque  triangulaire  ; 
l'un  et  l'autre  sont ,  de  même  que  le 
tronc,  garnis  d'écaillés  tendipes  et  bien 
tenaces  à  la  peau.  L'ouverture  des  ouies 
est  grande  ;  les  c6tés  sont  comprimés  , 
et  ornés  depetites  taches  cendrées ,  for- 
mant diverses  lignes  irrégulières.  L'on 
découvre  à  la  nageoire  du  dos  des  ta- 
ches brunes.  La  ligne  latérale  qui  prend 
à  l'omoplate ,  s'approchant  du  dos ,  a 
avec  celui-ci  la  même  direction  ,  fait 
une  inflexion  vers  le  bout  du  dos ,  et 
se  perd  au  miHeu  de  la  nageoire  de  la 
queue.  L'anus  est  plus  proche  de  la  na- 
geoire de  la  queue  que  de  la  tête.  Les 
côtés  sant  jaunes  au>dessus  de  la  ligne 
latérale ,  et  d'un  gris  argenté  au-des- 
sous d'elle  î  la  couleur  de  la  tête  est  mê- 
lée de  jaune  et  de  brun.  Les  nageoires 


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dos ,  et 
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de  la  na- 
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B  au-dcs- 
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lagcoircs 


DU  LUTIAN  JAUNE,  2\3 
de  la  poitrine ,  du  ventre  et  de  la  quenc 
sont  rouges  ;  les  autres  nageoires  sont 
bleuâtres  tirant  '^ur  le  jaune.  La  pec- 
torale est  étroite  et  longue;  celle  de 
l'anus  courte ,  et  parmi  ses  trois  aiguil- 
lons ,  celui  du  milieu  se  distingue  par 
sa  force  et  par  sa  longueur.  L^^s  susdits 
douze  aiguillons  de  la  nageoire  dorsale 
sont  beaucoup  plus  hauts  que  les  rayons 
mous;  ceux-ci  ont,  comme  les  autres 
rayons  ,  deux  jusqn'à  quatre  rameaux 
à  leur  extrémité. 

Ce  poi«son  naît  également  au  Japon. 

Il  se  nomme  r 
La  Broche ,  chez  les  Français; 
i>^r  Langstachely  chez  les  Allemands. 
The  Long'pike ,  chez  tes  Anglais. 

LE   LUTIAN   JAUNE, 

UTrTiANira  littetts. 

Le  petit  nombre  d'^aîguiWon»  dan» 
la  nageoire  dorsale  constitoentle  carac- 
tère de  ce  poisson^        ,— ;:  ij   i: 


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244      HISTOIRE   NATURELLE 

Sa  nageoire  pectorale  contient  dix- 
sept  rayons  ,  la  ventrale  six,  celle  de 
l'anus  quinze  ,  celle  de  la  queue  seize , 
et  la  dorsale  dix-neuf. 

Ce  poisson  est  large  et  mince,  le  dos 
convexe  ,  le  ventre  sortant ,  la  tête 
en  pente  ,  et  l'ouverture  de  la  bouche 
peu  large.  Les  mâchoires ,  garnies  de 
très-petites  dents  granuleuses,  ont  des 
lèvres  charnues  et  sont  de  longueur 
égale.  Au-dessus  de  la  mâchoire  supé- 
rieure  onapperçoit  quatre  ouvertures , 
dont  celles  de  devant  sont  rondes,  et 
celles  de  derrière  oblongues.  Les  yeux 
sont  grands,  la  prunelle  noire  et  en- 
tourée d'un  iris  jaune  doré.  D'ici  jus- 
qu'au museau  ,  il  n'y  a  point  d'écaillés , 
l'autre  partie  de  la  tête  est  couverte 
d'écaillés  moins  grandes  que  celles  clu 
tronc  et  plus  grandes  que  celles. des  na- 
geoires. L'opercule  de  devant  est  ar- 
rondi et  dentelé  ;  celui  de  derrière  ter- 
miné en  pointe  molle.  L'ouverture  des 
ouies  est  très-large ,  et  la  membrane 


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eut  dix- 

celle  de 

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celles  du 
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nt est  ar- 
rrière  ter- 
erture  des 
nembraiie 


DULUTIANJAUNE.  245 
en  partie  couverte.  Je  ne  puis  rien  dé- 
terminer touchant  le  nombre  des 
rayons  qui  la  composent ,  non  plus  que 
sur  la  structure  intérieure  de  la  bou- 
che de  ce  poisson ,  ayant  emprunté  le 
dessin  du  manuscrit  du  père  Plumier. 
Il  est  probable  que  cet  auteur  Fa  nom- 
mé Hepatus  argenteus ,  à  cause  de  sa 
largeur  et  de  sa  couleur  argentine  :  car 
Rondelet  et  plusieurs  anciens  ichthyo- 
logues  parlent  déjà  d'un  poisson  de 
mer ,  \&rge ,  sous  la  dénomination  de 
Hépate.  La  couleur  argentine  de  ce 
poisson  relève  très-agréablement  les 
lignes  d'or  dont  le  corps  est  rubané. 
Une  partie  de  ces  lignes  sont  au-des- 
sus ,  l'autre  au-dessous  de  la  ligne  laté- 
rale. Cette  ligne,  plus  proch(  du  dos 
que  du  ventre ,  se  courbe  sur  le  devant 
vers  le  haut ,  et  sur  le  derrière  vers  le 
bas.  L'anus  est  moins  éloigné  de  la  na- 
geoire de  la  queue  que  de  la  tête. 
Toutes  les  nageoires  sont  jaunes  ,  et 
les  rayons  ramiiiés  j  les  nageoires  pcc- 


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•46       HISTOIRE  NATURELLE 

toralesetventralesterminéesenpointe. 
La  première  est  longue,  l'autre  est 
armée  d'un  aiguillon.  La  nageoire  de 
la  queue  est  fourchue; parmi  les  aiguil- 
lons des  nageoires  de  l'anus  et  du  dos  , 
le  second  est  le  plus  fort.  La  première 
en  a  trois ,  et  la  dorsale  huit ,  comme 
nous  l'avons  annoncé.  Le  sillon  formé 
au  dos  par  les  écailles  éminentes ,  peut 
cacher  cette  nageoire.  A  la  base  des  na- 
geoires de  l'anus  et  de  la  queue ,  on  re- 
marque de  petites  écailles. 

Ce  poisson  se  trouve  aux  Antilles. 

Je  l'ai  appelé  d'après  la  couleur  d» 
ses  nageoires  : 

Le  Lutian  jaune ,  en  français. 
Der  Gelbflosser ,  en  allemand. 
The  YelloW'fin ,  en  anglais. 

L'ŒBIL  D'OR,  LVTijiNUs  chrysops. 

Aucun  poisson  de  ce  genre  ne  s'est 
trouvé  jusqu'ici  avec  l'attribut  de  trois 
aiguillons  ^  et  treize  rayons  mous  à  la 


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nageoire  de  Fanus  :  il  en  est  donc  suili- 
samment  caractérisé. 

Mon  peintre  ;  qui  en  a  fait  le  dessin 
dans  le  cabinet  de  M.  Linke  à  Leipsig, 
ayant  négligé  de  compter  les  rayons  de 
la  membrane  branchiale,  je  ne  saurois 
en  déterminer  le  nombre.  C'est  par  la 
même  raison  ,  que  )e  ne  puis  rien  dire 
de  positif ,  ni  de  la  structure  intérieure 
de  la  bouche  ,  ni  de  l'existence  d'une 
branchie  simple. 

La  nageoire  pectorale  a  quatorze 
rayons ,  la  ventrale  en  contient  six  y 
celle  de  l'anus  seize ,  celle  de  la  queue 
dix-huit ,  et  la  dorsale  en  à  vingt-cinq. 
La  tête  est  en  forme  de  coin  ;  l'ou- 
verture de  la  bouche  petite  ,  les  mâ- 
choires de  longueur  égale  et  garnies 
d'un  rang  de  dents  petites ,  pointues 
et  séparées.  Les  narines  sont  doubles 
et  touchent  aux  yeux ,  dont  la  prunelle 
noire  est  entourée  d'un  iris  large  d'or. 
Le  devant  de  la  tête  n'a  point  d'écaillés; 
Qiais  le  derrière  est  garni   d'écaillés 


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a48       HISTOIRE   NATURELLE 

assez  grandes,  de  même  que  le  tronc  ; 
ct'peudautcellesdu  tronc  sont  bien  plus 
grandes.  Chacun  des  deux  opercules 
est  composé  de  deux  lames;  l'un  et 
l'autre  sont  arrondis ,  mais  il  n*y  a  que 
celui  du  devant  qui  soit  dentelé.  L'ou- 
verture des  ouies  est  grande ,  et  U 
membrane  est  cachée  sous  l'opercule. 
La    ligne    latérale   forme    en    allant 
près  du    dos ,    un   arc   peu    courbé  j 
elle  est  interrompue  à    la  fin    de  la 
nageoire    du  dos.    Ce    poisson  a  les 
flancs  comprimés,  et  l'anus  est  plus 
voisin  de  la  nageoire  de  la  queue  que 
de  la  tête.  La  nageoire  ventrale  est 
plus  reculée  que  la  pectorale.  Toutes  les 
deux ,  et  celle  de  l'anus ,  sont  d'un 
jaune  pâle  ,  et  violet  vers  le  bord  ;  celle 
de  la  queue  qui  a  la  forme  d'un  crois- 
sant est  brune  ,  de  même  que  celle  du 
dos   Les  côtés ,  le  ventre  et  la  tête 
sont  argentés ,  cette  couleur  se  perd 
dans  le  violet  vers  la  ligne  latérale,  et 
le  violet  devient  plus  foncé  à  la  nuquo 


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DU    L  U  T  ï  A  X  ,   &c.       a49 

et  au  dos.  La  uugcoire  dorsale  contient 
onze  rayons  piqiiuns  y  et  quatorze 
rayons  mous  ;  la  nageoire  de  Tanus  a 
trois  aiguillons  et  treize  rayons  mous. 
Tous  les  rayons  mous  se  divisent  en 
quatre  rameaux.  ;  «     ' 

J'ai  appelé  ce  poisson ,  d'après  son 
iris  d'or  : 

LŒil  d*or  ,  en  français. 
Das  Goldaugey  en  allemand  ; 
Et  The  Gold-e)  e  ,  en  anglais. 

LE  LUTIAN  A  NAGEOIRES  ROUGES, 

LVlIjiKUS    ERYTUROPTERUS, 

Ce  poisson  se  caractérise  par  onzo 
aiguillons  f^  us  U  nageoire  du  dos  ,  et 
douze  rayons  dans  celle  de  l'anus.  Il 
est  vrai  ,  que  le  poisson  précédent  et 
celui  qui  suivra  le  présent ,  ont  égale- 
ment ouze  aiguillons  au  dos  \  mais  le 
dernier  ayant  onze  ,  l'aiilre  seize  ,  et 
le  présent  douze  rayons  dans  la  na- 
^toire  de   Tanus,  ce   liombre  inégal 

ruissoiis,  ni.  22 


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2JO       HISTOIRE    NATURELLE 

des  rayons  les  dilFérencie  très-bien. 
La  membrane  branchiostège  montre 
six  rayons  ,  la  nageoire  pectorale 
quinze ,  la  ventrale  six ,  celle  de  l'anus 
douzç  ,  celle  de  la  queue  vingt ,  et  la 
doi'sale  vingt-quatre. 

La  tête  est  comprimée  j  l'ouverture 
de  la  bouche  n'est  pas  bien  grande.  Les 
mâchoires  sont  d'égale   longueur ,  et 
n'ont  qu'un  seul  rang  de  dents  cour- 
tes ,  un  peu  fortes ,  réfléchies  et  poin- 
tues; les  deux  dents  du  devant  de  la 
mâchoire    supérieure    surpassent    les 
autres  en  longueur  et  en  grosseur  :  le 
devant  du  palais  est  denticulé  et  rude 
comme  une  lime.  Les  os  de  lèvres  sont 
étroits  et  minces.  La  langue  est  lisse  ; 
la  partie  de  la  tête  entre  le  museau  et 
les  yeux  n'est  point  écailleuse,  de  mémo 
que  le  menton.  Le  reste  de  la  tête  et  le 
tronc  sont  garnis  de  petites  écailles 
unies.  On  n'apperçoit  que  deux  nari- 
nes qui  sont  ovales.  Les  grands  yeux 
saillans,    ont  la  prunelle  noire  et  un 


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e  montre 
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ents  couv- 
les  et  poin- 
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rosseur  :  le 
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lèvres  sont 
e  est  lisse  *, 
museau  et 
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la  tête  et  k- 
tes  écailles 
deux  nnri- 
rands  yeux 
Inoire  et  un 


DU     L  U  T  I  A  N  ,   &c.        25 1 

iris  double,  de  couleur  jaune  et  vio- 
let. L'opercule  antérieur  n'est  dentelé 
qu'au  bord,  et  n'a  point  de  branchie 
simple  au  côté  interne.  L'ouverture 
des  ouies  est  large  ,  et  la  membrane 
n'est  qu'à  demi  couverte.  La  ligne  laté- 
rale ,  presque  droite  ,  avoisine  plus  le 
dos  que  le  ventre ,  et  l'anus  s'éloigne 
moins  de  la  nageoire  de  la  queue  que 
de  la  tête.  Cette  dernière  nageoire ,  de 
même  que  celles  de  l'anus  et  du  dos , 
sont  en   partie   couvertes  de  petites 
écailles,  qui  s'élèvent  des  deux  côtés 
du  dos,  et  forment ,  par  leur  élévation , 
un  sillon  propre  à  recevoir  la  nageoire 
dorsale.  Les  côtés  et  la  tête  sont  argen- 
tés ;  à  la  dernière  ,  cette  couleur  est 
mêlée  de  rouge  ;  le  dos  est  brun ,  les 
nageoires  sont  rouges.  La  nageoire  pec- 
torale se  termine  en  pointe,  celle  de  la 
queue  est  légèrement  échancrée ,  les 
autres  nageoires  sont  arrondies.  Les 
rayons  mous  de  toutes  les  nageoires 
sont  ramifiés.  On  trouve ,  dans  la  na- 


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252        HISTOIRE   NATURELLE 

geoire  ventrale  ,  nn  aiguillon  simple , 
dans  celle  de  l'anus  trois  ^  et  onze  dans 
la  dorsale. 

J'ai  reçu  ce  poisson  du  Japon  ;  je  le 
dénomme  d'après  la  couleur  de  ses  na- 
geoires : 

Le  Lutian  à  nageoires  rouges,  en  fran- 
çais. 
Der  Rothflosser ,  en  allemand. 
TheRed-fin,  en  anglais. 


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LE  CARASSIN   DE    MER, 

LUT  I  AN  us     RUPESTRIS. 


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Les  dix-sept  aiguillons  de  la  nageoire 
dorsale  que  nous  venons  de  marquer , 
distinguent  d'autant  mieux  ce  poisson, 
qu'aucun  autre  de  son  genre  n'en  a  au- 
tant. 

La  membrane  branchiale  contient 
cinq  rayons  ,  la  nageoire  pectorale 
treize  ,  la  ventrale  six ,  celle  de  l'anus 
onze,  celle  de  la  queue  dix-sept,  et  la 
dorsale  vingt-six. 


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DU   CARASSIN   DE  MER.      255 

La  tête  est  sans  écailles  par-devant  ; 
elle  est  embellie  de  lignes  bleues  de 
chaque  côté ,  et  se  termine  en  pointe 
tronquée.  La  bouche  est  petite  ;  les 
mâchoires  sont  de  longueur  égale ,  et 
armées  d'un  rang  de  petites  dents 
pointues,  dont  les  quatre  antérieures 
de  la  mâchoire  supérieure  surpassent 
cependant  les  autres  en  longueur.  La 
langue  est  épaisse  ,  libre  et  lisse  ,  de 
même  que  le  palais.  On  découvre  à  la 
gueule  deux  os  opposés  l'un  à  l'autre , 
garnis  de  dents  courtes,  rondes  et  pro- 
pres à  broyer  les  alimens.  Les  lèvres 
sont  charnues ,  les  narines  doubles , 
les  premières  sont  rondes,  les  autres 
de  figure  ovale.  Les  yeux  ,  près  du 
sommet,  ont  la  prunelle  noire  dans  un 
iris  couleur  d'or.  L'opercule  antérieur, 
finement  dentelé,  est  composé  de  deux 
petites  lames,  et  porte  des  écailles  plus 
fines  que  Pautre.  Une  branchie  simple 
se  trouve  attachée  à  la  superficie  in- 
terne. L'ouverture  des  ouies  est  large, 


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254  HISTOIRE  NATURELLE 
et  la  membrane  couverte.  Les  écailles 
sont  unies,  et  la  ligne  latérale  voisine 
du  dos,  va  parallèle  à  lui  jusques  vers 
la  fin  de  la  nageoire  dorsale,  où  par  une 
inflexion  elle  va  se  perdre  dans  la  na- 
geoire de  la  queue.  L'anus  approche 
bien  plus  de  la  nageoire  de  la  queue 
que  de  la  tête.  Ce  poisson  a  le  ventre 
blanc,  et  le  dos  jaune -verdâtre.  Le 
corps  est  rubané  de  lignes  roogeâ- 
tres,  et  ceinturé  de  raies  brunâtres 
transversales*  Le  haut  de  la  nageoire 
de  la  queue  ,  et  le  commencement 
de  la  dorsale ,  du  côté  de  la  tête  , 
sont  marqués  par  une  tache  noire.  Les 
nageoires  sont  cendrées  et  courtes; 
celles  de  la  poitrine,  de  la  queue  et  du 
ventre  sont  arrondies ,  celles  de  l'anus 
et  du  dos  se  terminent  en  pointe.  Tous 
les  rayons  mous  sont  ramifiés.  La  na- 
geoire ventrale  porte  un  aiguillon  , 
celle  de  l'anus  en  a  trois ,  et  la  dorsale , 
comme  il  a  cté  dit,  en  contient  dix- 
sept,  qui  sontramenlaccs. 


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DU   CARASSIN    DE   MER.      'j55 

Ce  poisson  se  trouve  dans  la  mer  cl  a 
Nord,  dans  le  Canal,  et  d'après  l'affir- 
mation de  mon  ami,  le  docteur  AVal- 
baum  à  Lubeck ,  on  !e  trouve ,  quoique 
rarement  ,  dans  la  Baltique.  On  en 
prend  beaucoup  aux  falaises  du  Dane- 
marck  et  de  la  Norwège ,  sur-tout  dans 
le  Christians-Sund.  Il  diffère  pour  la 
taille,  suivant  la  différence  de  son  sé- 
jour :  M.  Abilgard  nous  dit  ,  qu'aux 
côtes  danoises  il  n'a  que  quatre  à  cinq 
pouces.  Il  a  la  chair  blanclie  ,  et  se  di- 
gère bien ,  mais  il  faut  en  excepter  ceux 
que  l'on  prend  en  Norwège  dans  la  baie  ^ 
près  de  Weyle ,  où ,  selon  Pontoppidan , 
ils  prennent  le  plus  de  graisse  et  d'em- 
bonpoint. On  l'apprête  de  plusieurs 
manières ,  comme  notre  perche  de  ri- 
vière. ,.^.  •  .^,  ^,,.->,:,.  .•^^^..., 

L'estomac,  qui  consiste  en  une  mem- 
brane déliée,  est  long;  le  canal  intesti- 
nal, qui  forme  deux  inflexions,  prend 
au  bas  de  l'estomac.  Le  foie  est  long , 
la  raie  courte  ^  la  laitance  double  j  la 


l 


•'•    4i 


ZSG  HISTOIRE  NATURELLE 
vésicïile  aérienne  consiste ,  comme  celle 
delà  perche,  en  une  membrane  tendue 
le  long  du  dos,  tenant  des  deux  côtéa 
aux  côtes.  Ce  poisson  a  onze  côtes  de 
chaque  côté. 

Ce  poisson  est  nommé  : 
Par  les  Danois ,  Soe-Kamsce. 
Par  les  Norwégiens  ,    Raate  ,  Berg- 
tieppe ,  Strand-Karudse  ,  Hav-Ka' 
rudse  et  SoeKarudse. 
Par  les  Suédois,  Oer-Snylta. 
Par  les  Anglais ,  Go WsiTiTiy. 
Par  les  Allemands  ,  Seekarausche  ou 

Fehenkriecher, 
Par  les  Français ,  Carassin  de  mer  et 
Carude, 

Le  docteur  Jago  nous  a  le  premier 
fait  connoître  ce  poisson  ^  Rai ,  qui  le 
prend  pour  un  tourd  de  mer  (i) ,  nous 
en  a  donné  le  premier  dessin. 

Linné  Ta  d'abo'-d  pris  pour  un  ombre 


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(i)  Turdus,  nommé  Labrus  par  les  mo- 
dernes. 


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DE     LA     SELLE.  25/ 

de  mer  ,  puis  pour  un  labre  ;  Millier , 
Fabricius  el  Pennant  le  mettent  éga- 
ment  au  nombre  des  labres;  M.  Abil- 
gard ,  au  contraire ,  le  compte  au  genre 
des  perches. 

L'opinion  de  Pennant ,  que  le  pots- 
son  qu'il  a  reçu  de  Cornwal ,  et  dont  il 
fait  la  description,  soit  le  goldsinny  du 
docteur  Jago ,  qui  répond  tout  -  à  -  fait 
au  nôtre ,  paroit  mal  fondée ,  vu  que 
non  -  seulement  les  dessins  di£ferent 
beaucoup,  mais  que  le  nombre  des  ai- 
guillons dans  la  nageoire  du  dos  n'est 
point  égal,  et  que  le  nôtre  n'a  point  de 
tache  noire  au  ventre  comme  le  sien. 

Bonnaterre  fait  mal  à  propos  deux 
espèces  de  notre  poissor 

LA  SELLE,  LUTXANUS  ephippium» 

Ce  poisson  ayant  seul  lès  deux  oper- 
cules dentelés,  et  tous  les  autres  de  son 
genre  n'en  ayant  que  l'antérieur  formé 
ainsi ,  il  en  est  fort  bien  caractérisé. 

La  membrane  des  ouies  a  six  rayons , 


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258       HISTOIRE   NATURELLE 

la  nageoire  pectorale  en  a  dix-neuf,  la 
ventrale  six ,  celle  de  l'anas  seize ,  celle 
de  la  queue  autant ,  et  la  dorsale  en  con- 
tient vingt-six.  '.    .  -..    , 

La  tête  est  courte  ,  beaucoup  en 
pente  et  comprimée  ;  l'ouverture  de  la 
bouche  est  petite  et  un  peu  oblique;  et 
les  deux  mâchoires ,  dont  Finférieure 
est  la  plus  longue  ,   sont  garnies  do 
dents  courtes ,  larges  et  pointues  vers 
le  haut.  La  langue  est  courte ,  ép<aisse 
et  lisse ,  de  même  que  le  palais.  Les  lè- 
vres sont  charnues ,  leurs  os  courts  et 
étroits.  Les  narines  sont  solitaires;  les 
yeux  ,  à  prunelle  noire  ,  ont  un  iris 
jaune  ;  un  bord  dentelé  en  forme  le 
dessous.  La  partie  de  la  tête  qui  est 
entre  la  bouche  et  les  yenx^  n'a  point 
d'écaillés;  le  reste  de  la  tête,  ainsi  que 
le  tronc  et  les  nageoires  du  dos,  de  Fa- 
nus  et  de  la  queue ,  sont  garnis  de  pe- 
tites écailles  dentelées.  Les  deux  oper- 
cules sont  dentelés  à  leur  bord  posté- 
rieur et  inférieur;  au  premier,  ou  dé- 


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DE     LA     S  EL  L  F.  2^9 

couvre  une  incision  provenant  du  mou- 
vement de  la  nageoire  pectorale  qui  y 
touche.  Les  côtés  sont  larges  et  com- 
primés f  le  dos  est  arqué  de  même  que 
la  ligne  latérale  qui  lui  est  parallèle;  la 
dernière  est  interrompue  à  la  fin  de  la 
nageoire  dorsale ,  reprend  au  milieu  de 
la  queue,  et  se  perd  ensuite  dans  la  na- 
geoire de  la  queue  voisine.  L'anus  tient 
le  milieu  entre  la  tête  et  la  nageoire  do 
la  queue.  Le  fond  du  poisson  est  rou- 
geâtre ,  le  dos  a  le  fond  noir.  Cette  cou- 
leur s'étend  des  deux  côtés,  et  forme 
une  grande  tache,  qui  est  proportion- 
née ,  de  même  que  la  couleur  rouge  à 
la  grandeur  du  poisson  ;  plus  le  poisson 
est  petit ,  plus  il  est  rouge ,  et  plus  la 
tache  noire  est  petite  ;  plus  il  avance 
en  âge,  plus  le  rouge  fait  place  au  noir. 
Les  quatre  individus  que  j'en  possède, 
m'ont  fait  remarquer  distinctement 
cette  différence,    i  -m   ..a 

Les  Indes  orientales  produisent  ce 

poisson.        3  •;;;■     .  ■;    '^:.'U^■:^• 


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a6o      HISTOIRE  NATURELLE 

Je  Pai  dénommé  d'après  la  figure  de 
sa  tache  noire:  '     ^ 

La  Selle ,  en  français.  ^  »  ' 
Der  Satul,en  allemand.  ^î 
The  Saddle,en  anglais.       "     v: 

Klein  ,  qui  nous  donna  la  première 
description  de  ce  poisson  ;  nous  en  a 
laissé  aussi  un  bon  dessin.  Séba  nous  en 
donna  un  autre  après  lui.  Le  premier 
met  ce  poisson  au  nombre  de  ses  pro- 
chiles,  et  Séba  le  range  parmi  les  ban- 
doulières. Klein  se  trompe  en  croyant 
les  écailles  de  ce  poisson  unies. 

LA    DENT    DOUBLI:, 

LUTIANVS      BIDONS. 


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Les  deux  dents  de  la  mâchoire  su- 
périeure caractérisent  suflisamnieni  ce 
poisson,  le  seul  de  son  genre  qui  ait  un 
si  petit  nombre  de  dents. 

La  membrane  branchiale  a  cinq 
rayons  ,  la  nageoire  pectorale  treize  , 
la  ventrale  six ,  celle  de  Tanus  treize, 


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nous  en  a 
^ba  nous  en 
ue  premier 
de  ses  pro- 
mi  les  ban- 
en  croyant 
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a    LE  LU'I'JAN  d(v  linko  •  4  LK  J.UTIAN  do 
Surinam  . 


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DE  LA  DENT  DOUBLE.  261 
celle  de  la  queue  quinze ,  et  la  dorsale 
vingt-cinq. 

La  tcte  est  proportionnée ,  compri- 
mée f  étroite  et  sans  écailles  sur  le  de- 
vant ;  l'ouverture  de  la  bouche  est  pe- 
tite f  les  lèvres  sont  charnues ,  les  ma- 
choires  de  longueur  égale.  Les  deux 
dents  susdites  sont  larges ,  la  mâchoire 
inférieure  est  garnie  d'un  rang  de  dents 
courtes  et  arrondies.  Les  narines ,  dont 
deux  seulement  se  découvrent  à  la  vue , 
sont  placées  près  du  bord  antérieur  de 
l'œil.  Les  yeux ,  tout  près  du  sommet , 
ont  la  prunelle  noire  et  l'iris  d'or  ;  il 
n'y  a  que  l'opercule  antérieur  qui  soit 
dentelé  ;  les  écailles  sont  unies,  et  aux 
deux  opercules  un  peu  plus  petites 
qu'au  tronc.  L'ouverture  des  ouies  est 
large ,  la  membrane  à  demi  couverte. 
Une  branchie  simple  s'étend  sur  la  face 
intérieure  de  l'opercule  antérieur.  Le 
tronc  est  étroit ,  un  peu  comprimé ,  et 
la  ligne  latérale  bien  près  du  dos  ar- 
rondi ;  elle   a  la  direction   presque 

roissons.  IIL  23 


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262      HISTOIRE   NATURELLE 

droite ,  est  interrompue  à  la  fia  cle  la 
nageoire  dorsale ,  et  reprend  à  la  queue 
oà  elle  se  porte  droit  au  milieu  de  la 
nageoire.  L'anus  est  plus  près  de  la  na- 
geoire de  la  queue  que  de  la  tête.  Le 
dos  est  rouge;  les  côtés  sont  d'un  rouge 
pâle  par  le  haut ,  et  vers  le  ventre  la 
couleur  devient  argentine.  Le  menton 
et  les  nageoires  sont  verds.  Il  y  a  une 
tache  noire  à  la  base  do  la  nageoire 
pectorale ,  et  chaque  rang  d'écaillés 
montre  une  ligne  de  jaune  pâle.  Les 
nageoires  sont  toutes  arrondies  ;  les 
rayons  mous  des  nageoires  sont  rami- 
fiés en  quatre  divisions.  La  nageoire 
du  ventre  \/a  qu'un  aiguillon ,  celle  de 
l'anus  en  a  trois ,  celle  du  dos  seize  ;  ces 
derniers  sont  raclés.       -   .       > 

Ce  beau  poisson  habite  la  mer  dn 
Nord.  *    ' 

On  le  nomme: 
La  Dent  double ,  en  français. 
DerDoppelzahn,  en  allemand. 
The  Double -tooth,  en  anglais. 


a  fia  de  la 
à  la  queue 
ilieu  de  la 
is  de  la  na- 
a  tête.  Le 
d'un  rouge 
e  ventre  la 
Le  menton 
.  Il  y  a  une 
la  nageoire 
y  d'écaillés 
?  pâle.  Les 
mdies  -,  les 
sont  rami- 
la  nageoire 
)n ,  celle  de 
)s  seize  ;  ces 

la  mer  du 


nd. 
ais. 


DU   LUTIAN   MARQUÉ.        263 

LE    LUTIAN    MARQUÉ, 

L  U  T  I  AN  us    N  0  T  AT  us. 

.,..<.  •        ,    r    ........      ..  ,u,     ,:■ 

On  reconnoît  ce  poisson  aux  qua- 
torze aiguillons  de  la  nageoire  dorsale^ 
et  aux  treize  rayons  de  celle  de  l'anus. 

Je  trouve  cinq  rayons  dans  la  mem- 
brane des  ouies ,  quatorze  dans  la  na- 
geoire pectorale ,  six  dans  la  ventrale  , 
treize  dans  celle  de  l'anus,  seize  dans 
celle  de  la  queue  ;  et  vingt-deux  dans 
la  dorsale. 

La  tête  est  comprimée ,  et  se  termine 
en  pointe  tronquée  ;  les  lèvres  sont 
charnues^  l'ouverture  de  la  bouche  est 
petite ,  la  langue  et  le  palais  sont  lisses  ; 
les  mâchoires ,  de  longueur  égale ,  n'ont 
qu'un  rang  de  dents  serrées  et  poin- 
tues. On  ne  découvre  que  deux  narines 
ovales  qui  touchent  le  bord  supérieur 
des  yeux  ;  à  ceux  -  ci  on  découvre,  en 
les  examinant  de  près ,  un  cercle  de 
petits  poireaux  qui  ont  une  o«verture 


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264      HISTOIRE   NATURELLE 

au  milieu  j  ces  poireaux  sont  les  ouver- 
tures de  petits  canaux  pituitaires.  Les 
yeux  ont  la  prunelle  verte ,  et  l'iris 
jaune  nuancé  de  blanc.  La  tête  n'a  des 
écailles  qu'aux  opercules.  Entre  les 
yeux  et  la  bouche ,  il  y  a  plusieurs  pe- 
tits canaux  pituitaires.  L'opercule  an- 
térieur est  dentelé  par  les  deux  bords. 
L'ouverture  des  ouies  est  large  ,  la 
membrane  couverte.  Une  branchie 
simple  s'étend  sur  la  face  intérieure 
de  l'opercule  antérieur.  Les  écailles  du 
tronc  sont  plus  grandes  que  celles  de  la 
tête ,  toutes  sont  molles  et  unies.  La 
ligne  latérale,  très-voisine  du  dos,  est 
arquée  et  parallèle  au  dos  ;  mais  à  la  fin 
de  la  nageoire  dorsale  elle  se  courbe 
vers  le  milieu  de  la  queue  ,  et  se  perd 
dans  la  tache  noire  qui  se  trouve  au 
fond  de  la  nageoire  de  la  queue.  L'a- 
nus tient  le  milieu  entre  la  tête  et  la 
nageoire  de  la  queue.  Le  jaune  sale  du 
poisson  est  marqué  par  des  taches  bru- 
nes. Les ' nageoires  de  la  poitrine,  du 


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été  n'a  des 
Entre  les 
[isieurs  pe- 
jèrculean- 
eux  bords, 
large  ,  la 
branchie 
intérieure 
écailles  du 
celles  de  la 
unies.  La 
du  dos,  est 
nais  à  la  fin 
se  courbe 
et  se  perd 
trouve  au 
Ueue.  L'a- 
tête  et  la 
me  sale  du 
aches  bru- 
itriue ,  du 


DU   LUTIAN   DE   LINKE.      265 

rentre  et  de  l'anus  ,  finissent  en  poin- 
tes un  peu  arrondies.  Les  rayons  de  la 
nageoire  de  la  queue  sont  dichotomies  y 
ceux  de  la  nageoire  du  dos  sont  sim- 
ples, et  ceux  des  autres  nageoires  ra- 
mifiés. Les  aiguillons  de  la  nageoire  du 
dos  sont  rameuta  ces.  Le  nombre  des 
aiguillons  dans  les  autres  nageoires  de 
ce  poisson ,  est  égal  à  celui  du  poisson 
précédent. 

Leâ  Indes  orientales  sont  la  patrie 
de  ce  poisson. 

Je  Pai  appelé  : 
'Le  Lutian  marqué ,  en  français. 
Der gezeichneie  Lutjan ,  en  allemand. 
Et  The  spotted  Lutian ,  en  anglais. 

LE   LUTIAN   DE   LINKE, 

LU  T  I  Am  VS     L  I  K  K  I  I, 

'  ■  ■    ■• 

On  distingue  aisément  ce  poisson  de 
ceux  de  son  genre  par  les  quinze  ai- 
guillons de  la  r  ?geoire  du  dos  ,  et  les 
quatorze rayonsà la nagcoi  edePanus. 


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266       HISTOIRE    NATUREL!  a 

N'ayant  que  le  dessin  du  poir^on  qui  s« 
trouve  dans  la  coJîerîion  de  M.  Linke 
à  Leipzig  ,  je  ne  pwi«  flrlerw  laer  le 
noàiibre  des  rayions  de  la  membrane 
brancliiale  :  li  nageoire  pectorale  a 
quatorze  rayons ,  ia  ventrale  sir:,  celle 
(r!e  l'anuiï  f|uaf  orze ,  celle  dv^  la  queue 
treize  ,  et  la  ilorsale  vit*  ,t-six. 

La  tête  est  élroite  par-devant ,  et 
sans  écailles  ;  les  mâchoires  sont  de 
longueur  égale ,  et  garnies  d'un  rang 
de  dents  fortes ,  pointues  et  réfléchies; 
le  palais  et  la  langue  sont  lisses  ;  les 
narines  solitaires  et  ovales  sont  près 
des  yeux  :  ceux-ci  ont  la  prunelle 
noire  entourée  d'un  iris  bleu.  Les 
écailles  de  l'opercule  antérieur  dentelé 
sont  plus  petiles  que  celles  de  l'oper- 
cule postérieur  ;  l'ouverture  des  ouies 
est  large ,  et  la  membrane  cachée  ;  la 
ligne  latérale  tenant  avec  le  dos  la 
même  direction ,  s'en  éloigne  vers  la 
nageoire  de  la  queue  ;  l'anus  est  plus 
voisin  de  la  nageoire  de  la  queue  que 


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levant ,  et 
?s  sont  de 
d'un  rang 
réfléchies-, 
lisses  *,  les 
sont  près 
a  prunelle 
bleu.    Les 
;ur  dentelé 
de  Toper- 
[e  des  ouies 
1  cachée  j  la 
le  dos  la 
[ne  vers  la 

[u5  est  plus 

I  queue  que 


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DU  LUTIAN  DE  SURINAM.     267 

de  la  tête  j  les  nageoires  ventrales  et 
pectorales  ont  les  rayons  mous  rami  - 
fiés  ,  mais  ceux  des  autres  nageoires 
sont  dichotoQies.  Outre  les  quinze  ai- 
guillons mentionnés  de  la  dorsale  ,  la 
ventrale  en  présente  un  ,  et  celle  de 
l'anus  trois  :  la  tête  est  grise  ,  mais 
violette  au  nez  j  le  reste  du  corps  est 
blanc ,  tirant  sur  le  violet. 

Je  ne  connois  point  le  séjour  de  ce 
poisson.  Je  lui  ai  donné  le  nom  de 
M.  Liuke ,  dont  j  e  le  tiens. 

LE  LUTIAN  DE  SURINAM  , 

LUTIAN  us   SURIN  AMEN  SIS, 

L  A  mâchoire  supérieure  sans  dents 
fait  le  caractère  distinctif  de  ce  poisson. 

On  remarque  six  rayons  dans  la 
membrane  branchiale  ,  seize  dans  la 
nageoire  pectorale  ,  six  dans  la  ven- 
trale ,  dix  dans  celle  de  l'anus  ,  seize 
dans  celle  de  la  queue  ,  et  vingt-neuf 
àaii;:  celle  du  dos. 


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268       HISTOIRE  NATURELLE 

L'ouverture  de  la  bouche  est  petite  ; 
la  mâchoire  inférieure  armée  d'un 
grand  nombre  de  dents  petites  ,  poin- 
tues et  serrées,  est  plus  longue  que  la 
mâchoire  supérieure,  qui  est  munie 
de  deux  os  de  lèvres  ;  le  palais  est 
rude ,  la  langue  lisse  ;  les  lèvres  sont 
fortes  ;  les  narines  sont  doubles ,  celles 
du  devant  rondes,  les  autres  ovales  et 
tout  près  des  yeux.  Ceux  -  ci  sont 
grands,  la  prunelle  est  noire  ,  Piria 
d'un  bleu  clair  ;  la  tête  est  en  pente  , 
et  sans  écailles  sur  le  devant  ;  les  écailles 
de  l'opercule  antérieur  sont  plus  petites 
que  celles  du  postérieur  ,  mais  elles 
sont  toutes  dentelées  et  dures  comme 
celles  du  tronc  :  l'opercule  postérieur 
consiste  en  deux  lames,  et  se  termine  en 
pointe  obtuse;  l'antérieur  est  dentelé 
aux  deux  bords  *,  l'ouverture  des  oui  es 
est  fort  large  ,  et  la  membrane  cachée. 
Le  tronc ,  large  sur  le  devant  ,  se  ré- 
trécit sur  le  derrière  ;  la  ligne  latérale 
que  l'on  apperçoit  près  du  dos,  a  la  di- 


„1 


^'jT- 


DU  LUTIAN  DE  SURINAM.      269 
rection  presque  droite  ,  et  l'anus  ap- 
proche plus  de  la  nageoire  de  la  queue 
que  delà  tête  ;  les  écailles  avancent  aa 
dos  arrondi ,  et  forment  un  sillon  pour 
y  recevoir  la  partie  antérieure  de  sa 
nageoire  :  la  partie  molle  de  cette  na- 
geoire est  couverte ,  de  même  que  celle 
de  l'anus  et  de  la  queue ,  presqu'à  demi 
de  petites  écailles.  Les  nageoires  sont 
arrondies ,  et  les  rayons  mous  se  divi- 
sent en  plusieurs  rameauic  ;  la  partie 
antérieure  de  la  nageoire  du  dos  est 
munie  de  quatorze  aiguillons ,  et  dé- 
cline fortement  sur  le  derrière  ;  le  pre- 
mier aiguillon  de  la  nc^coire  de  l'anus 
est  petit ,  le  second  long  et  fort ,  et  Iq 
troisième  étroit  ;  il  n'y  a  que  le  pre- 
mier rayon  de  la  veii\^rale  qui  soit  pi- 
quant. Le  fond  du  poisson  e«5t  rougeâ- 
tre  ,  avec  des  raies  et  des  taches  d'un 
gris  foncé  ;  les  nageoires  sont  bleues  ^ 
et  celle  de  la  queue  seiile  est  rouge  par 
le  haut. 

Ce  poisson  est  natif  de  Surinam. 


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270       HISTOIRE   NATURELLE 

Il  est  nommé  :  ;,    1 

Steen-Kaal'  Kop ,  par  les  Hollandais. 
Steinkahlkopf ,  par  les  Allemands, 
Le  Lutian  de  Surinam  y  par  les  Français., 
Et  The  Lutian  of  Surinam ,  parles  An- 
glc^: 

LE   LUTIAN    VERDATRE, 

LUTIANVS    V  1RES  CENS. 

Le  rang  de  dents  à  chaque  mâchoire, 
et  les  douze  rayons  à  la  nageoire  de  la 
queue ,  caractérisent  ce  poisson. 

Le  carassin  de  w>^  ressemble  ^ort 
au  lutian  verdâtrc  ;  mais  le  carL  in 
n'ayant  que  deux  dents  dans  la  mâ- 
choire supérieure ,  et  celui-ci  ayant 
plus  de  dents  et  plus  de  rayons ,  on  ne 
j>ent  guère  les  confondre.  ^  ;  *  ' 
•'  La  membrane  branchiale  a  cinq 
rayons ,  la  pectorale  douze ,  la  ventrale 
SIX;  celle  d;ï  l'anus  douze  ,  celle  delà 
queue  soize,  cl  îa  dorsale  vingt-cinq. 

L'i  tête  est  aloiigée  et  obtuse  ;  les 


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Français., 
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DU   LUTIAN   VERDATRE.     27 1 
lèvres  sont  charnues  ,  les  mâchoires 
de  longueur  égale ,  et  armées  d'un  rang 
de  dents  pointues  et  serrées ,  dont  les 
antérieures  acnt  les  plus  fortes;  le  pa- 
lais et  la  langue  sont  lisses,  et  la  gueule 
a  des  dents  en  forme  de  perles  ;  les 
os  de  lèvres  se  rétrécissent    par    le 
haut ,  et  s'élargissent  à  l'angle.  D'ici 
jusqu'aux  yeux ,  la  tête  est  sans  écail- 
les ;  les  narines  sont  solitaires ,  ovales , 
et  touchent  au  bord  des  yeux ,  dont  la 
prunelle  noire  est  bordée  d'un  iris  gris 
et  jaune  ;  l'opercule  antérieur  est  ar- 
rondi et  denticulé  par  ses  deux  bords  ; 
le  postérieur  se  termine  en  pointe  :  ils 
ont  l'un  et  l'autre  des  écailles  plus  pe- 
tites que  le  tronc ,  et  qui  sont  toutes 
minces  ?t  lisses.  L'ouverture  des  ouies 
est  grande ,  la  membrane  découverte , 
et  l'on  trouve  unebranchie  simple;  le 
tronc  est  étroit  et  comprimé ,  mais  1q 
dos  et  le  ventre  sont  arrondis  ;  la  ligne 
latérale  allant   dans  la  proximité  du 
dosp  est  interrompae  au  bout  de  la 


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JU72       HISTOIRE   NATURELLE 
DOgeoire  dorsale;  l'anus  est  plus  voisin 
de  la  nageoire  de  la  queue  que  de  la 
télé ,  à  laquelle  on  voit ,  aussi  bien  qu'à 
«iliaque  rang  d'écaillés ,  des  lignes  vio- 
lettes ;  le .  fond  du  poisson  est  jau» 
nâtre^  mais  les  nageoires  sont  vertes; 
celles  du  dos  ,  de  l'anus  et  de  la  queue 
ont  des  lignes  violettes.  Les  seize  ai- 
guillons du  dos  et  les  trois  de  l'anus 
sont  ramentacé.3  ;  la  ventrale  est  aussi 
armée  d\m  aiguillon  ;  les  rayons  mous 
se  ramifient  en  plusieurs  branches  ,  et 
les  nageoires  sont  arrondies;  les  na- 
geoires du  ventre  se  trouvent  plus  en 

Arrière  que  celles  de  la  poitrine. 

J'ignore  la  patrie  de  ce  poisson.  Je 

Fai  reçu  d'un  encan  hambourgeois  ^ 

sans  aucune  description. 
On  le  nomme  : 

L^  Lu^ian  v^rda^r^,  en  français. 

DerGr'ûnflosserf  an  aWemsind» 

Thê  Green-fin ,  en  anglais. 


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DU     GROIN. 


275 


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LE   GROIN,   LUTIANUS   rostratus, 

La  tête  en  pointe  obtuse ,  et  la  na- 
geoire de  la  queue  tronquée ,  caracté- 
risent ce  poisson. 

La  membrane  branchiale  porte  cinq 
rayons, la  nageoire  pectorale  douze ,  la 
ventrale  six ,  celle  de  l'anus  douze  , 
celle  de  la  queue  quinze,  et  la  dorsale 
vingt-cinq. 

La  bouche  est  petite  ,  la  mâchoire 
inférieure  la  plus  longue  :  un  rang  de 
dents  petites ,  minces ,  pointues  et  très- 
serrées  ,  les  garnit  toutes  deux,  et  la 
mâchoire  supérieure  fait  encore  voir 
deux    os    de  lèvres.   Le  palais  et  la 
langue  sont  lisses  ;  les  narines  solitai- 
res, rondes  et  placées  au  milieu  entre 
le  museau  et  les  yeux.  Ceux-ci  ont  l'iris 
couleur  turquoise  autour  d'une  pru- 
nelle noire.  La  tête  est  sans  écailles 
jusque-là  *,  l'opercule  antérieur  est  fine- 
ment dentelé  ;  les  deux  opercules  ar- 
rondis sont  couverts  d' écailles  plus  pc- 
Foîssons.  IIL  a4 


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374  HISTOIRE  NATURELLE 
tites  que  celles  du  tronc  ;  Pouverture 
des  ouies  est  grande  ,  et  la  membrane 
n'est  visible  qu'en  partie  j  le  côté  in- 
terne de  ï'opercule  antérieur  est  garni 
d'une  branchie  simple  ;  le  ventre  est 
plus  arrondi  que  le  dos  *,  la  ligne  laté- 
rale allant  près  du  dos ,  est  un  peu  ar- 
quée et  parallèle  au  dos  ;  l'anus  est  plus 
près  de  la  nageoire  de  la  queue  que 
de  la  tête  ;  les  nageoires  ,  excepté 
celle  de  la  queue  ,  sont  courtes  ^  les 
rayons  mous  sont  ramifiés  ,  excepté 
uans  la  nageoire  de  la  queue  ,  où  ils 
sont  fourchus.  Quinze  aiguillons  ar- 
ment la  nageoire  dorsale ,  trois  celle  do 
l'anus ,  et  un  la  ventrale  :,  les  premiers 
sont  ramentacés.  Le  dos  est  violet 
foncé,  le  ventre  violet  clair  j  les  côtés 
sont  jaunâtres  :  les  nageoires  pectorales 
et  de  la  queue  ont  la  même  couleur 
au  fond  ,  mais  elles  jaunissent  aux 
bords  ;  les  autres  nageoires  présentent 
le  contraire. 

Je  lie  conuoîs  point  le  séjour  de  ce 


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il 


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averture 
enabrane 
,  côté  in- 
est  garni 
entre  est 
igné  laté- 
n  peu  ar- 
jis  est  plus 
ueue  que 
,  excepté 
axies  i  les 
,  excepté 
ae  ,  où  ils 
allons  ar- 
ois  celle  do 
s  premiers 
est  violet 
-,  les  côtés 
pectorales 
e  couleur 
lissent  aux 
résentcut 


fjour 


de  ce 


DU  VERRAT  DE  MER.  SyS 
poisson ,  que  je  tiens  de  M.  Vosmer  à 
la  Haye. 

On  le  nomme  : 
Le  Groin  ,  rn  français. 
O^rKwss^Z,  en  allemand. 
£t  The  snouted  Latian,Qn  anglais. 

LE  VERRAT  DE   MER, 

LUTIANUS     VEF.RES. 

Ce  poisson  se  distingue  aisément  de 
ceux  de  son  genre  ,  par  le  violet  du 
dos  ,  et  par  sa  bouche  en  forme  do 
groin. 

L'on  apperçoit  cinq  rayons  dans  la 
membrane  branchiale  ,  seize  dans  la 
nageoire  pectorale  ,  six  dans  la  ven- 
Irale  ,  treize  dans  celle  de  l'anus  , 
'quinze  dans  celle  de  la  queue  ,  et 
vingt-deux  dans  la  dorsale. 

La  tête  comprimée  et  en  pente  se 
termine  en  pointe  obtuse  ;  la  bouche  est 
grande  ,  et  la  mâchoire  supérieure  est 
plus    longue    que    l'inférieure  :  elles 


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WjG      HISTOIRE   NATURELLE 

sont  l'une  et  l'autre  armées  de  dents  , 
qui  différent   sensiblement    de    celles 
des  autres  poissons  de  ce  genre.  La  mâ- 
clioire  inférieure  présente  par-devant 
quatre  grandes  dents,  pointues,  re- 
courbées, dont  celles  des  côtés  sont  les 
plus  fortes  ;  puis   viennent  six  dents 
très  -  courtes  ,   placées  deux  à  deux; 
celles-ci  sont  suivies  de  trois  dents 
plus  grandes  recourbées ,  et  puis  trois 
dents  courtes.  Mais  dans  la  mâchoire 
supérieure,   l'on    ne   voit,    outre  les 
quatre  dents  du  devant ,  semblables  à 
celles  de  la  mâchoire  inférieure ,  que 
deux  dents  sur  le  derrière  ,    et  entre 
ces   deux    endroits  ,    l'on   remarque 
des  dents  isolées  ,  courtes  ,  en  forme 
de  perles  -,  le  palais  en  a  de  semblables. 
On  remarque  une  branchie  simple  au 
"ôté  interne  de  l'opercule  antérieur 
dont  le  bord  est  dentelé.  La  tête  n'a 
point  d'écaillés  jusqu'aux  j'^eux  ,  aux- 
quels touchent  les  narines,  dont  on  ne 
voit  que  deux  j   la  prunelle  noire  est 


TA 


le  dents  j 
le  celles 
;.  La  mâ- 
r- devant 
tues,  re- 
s  sont  les 
six  dents 

à  deux  ; 
ois  dents 
puis  trois 
mâchoire 
outre  les 
îiblables  à 
eure ,  que 
et  entre 
remarque 

en  forme 
îmblables. 

simple  au 
ïitérieur  ^ 

a  tête  n'a 
tux ,  aux- 

ont  on  ne 

noire  est 


DU   VERRAT    DE   MER.        277 

dans  un  iris  d'orange  ;  l'opercule  pos- 
térieur finit  en  pointe  obture  ;  l'ou- 
verture des  ouics  est  très-large  ,  et  la 
membrane  est  en  partie  couverte  -,  les 
écailles  des  opercules  n'ont  pas  la  gran- 
deur de  celles  du  tronc  -,  les  nageoires 
du  dos,  de  l'anus  et  de  la  queue  sont 
également  couvertes  ,  pour  la  plus 
grande  partie  ,  d'écaillés  semblables. 
Elles  sont  généralement  dures  et  den- 
telées. La  tête  ,  le  dos  et  les  flancs  en 
partie  brillent  d'une  couleur  pourpre, 
mais  le  reste  du  tronc  est  argentin;  la 
ligne  latérale  prend  une  direction  pres- 
que droite  jusqu'à  la  fin  de  lanageoiro 
du  dos  ,  où  elle  fait  une  inflexion  vers 
le  milieu  de  la  queue  -,  l'anus  est  au  mi- 
lieu du  corps;  les  nageoires  pectorales  se 
terminent  en  pointe  obtuse  ,  les  autres 
en  pointe  aiguë.  Elles  ont  les  rayons 
mous  à  plusieurs  rameaux  ,  et  les  ai- 
guillons ramcntacés  :  la  ventrale  a  un 
de  ces  derniers ,  celle  de  l'anus  trois  , 
et  la  dorsale  douze.  La  nageoire  de  la 


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278  HISTOIRE  NATURELLE 
queue  est  rouge;  celles  de  la  poitrine 
le  sont  à  la  base  ,  et  prennent  à  l'extré- 
mité une  couleur  tirant  sur  le  violet  -, 
la  ventrale  est  d'un  violet  pâle  ;  celles 
du  dos  et  de  l'anus  sont  violettes  à  leur 
partie  antérieure  ,  et  rouges  à  la  par- 
tie postérieure. 

Ce  poisson  étoit  du  nombre  d'une 
collection  que  je  reçus  du  Japon  :  la 
ressemblance  de  sa  bouche  avec  le  groin 
du  verrat  m'engagea  à  lui  donner  ce 
nom  ,  ne  connoissant  point  celui  qu'il 
porte  au  Japon.  Selon  Parra ,  on  le 
trouve  aussi  aux  environs  de  l'île  de 
Cuba;  mais  cet  auteur  ne  dit  rien  tou- 
chant son  histoire. 

Il  se  nomme: 
Le  Ferrât  de  mer ,  en  français. 
DerSee-Eber,  en  a\\€ma.nà, 
The  Sea-Boar ,  en  anglais. 
Et  Perro  Colorado  y  en  espagnol. 


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oitrine 
'extré- 
violet  ; 
•,  celles 
îsàleur 
la  par- 

:e  d'une 
ipan  :  la 
;  le  groin 
inner  ce 
lui  qu'il 
i,  ou  le 
p  l'île  do 
'ieu  tou- 


DULUTIAN  DENORWEGE.   279 

LE  LUT^AN  DE  NORWÊGE  , 

LU  Ci  AN  us  NORVEGICUS, 

Les  seize  aiguillons  du  dos  et  les 
treize  rayons  de  la  nageoire  de  l'anus 
distinguent  ce  poisson. 

La  membrane  branchiale  porte  cinq 
rp;;'ons  ,1a  nageoire  pectorale  en  a  qua- 
torze ,  la  ventrale  er»  contient  six  , 
treize  distinguent  celle  de  l'anus,  celle 
de  la  queue  en  compte  seize  ,  et  la  dor- 
sale est  composée  de  vingt- cinq  rayons. 

L'ouverture  de  la  bouche  est  petite , 
les  mâchoires  de  longueur  égale  sont 
armées  d'un  rang  de  petites  dents  très- 
serrées.  La  langue  et  le  palais  sont 
lisses  ,  et  la  gueule ,  gar:  ue  de  dents  en 
forme  de  perles ,  atroi-  os.  Leslèvres^ 
sont  grosses,  mais  les  os  en  sont  étroits. 
Les  narines  sont  solitaires  et  très- 
proche  des  yeux ,  dont  l'iris  doublé  de 
jaune  et  d'un  bleu-clair  ntoure  la  pru- 
nelle noire.  Los  yeux  sont  couverts  eit 


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280  HISTOIRE  NATURELLE 
partie  d'une  membrane  clignotante. 
Autour  des  yeux  on  i  t-marque  plusieurs 
petites  ouvertures  ,  lesquelles  étant 
pressées  rendent  une  humidité  pitui- 
teuse.  La  tête  n'a  point  d'écaillés  jus- 
qu'ici ,  et  sa  couleur  est  violette.  Le 
tronc  est  large ,  Tanus  prend  le  milieu 
entre  la  tête  et  la  nageoire  de  la  queue  , 
l'opercule  antérieur  est  dentelé  ,  et 
l'autre  terminé  en  pointe  émoussée.  La 
superficie  intérieure  du  premier  oper- 
cule fait  appercevoir  une  branchie 
simple.  L'ouverture  des  ouies  est  fort 
large  ,  et  la  membrane  ne  se  cache 
qu'en  partie.  La  ligne  latérale  allant 
dans  la  proximité  du  dos  ,  fait  une  in- 
flexion très  -  forte  vers  sa  fin.  Les 
écailU  s  sont  dentelées  ,  dures  et  bien 
attachées  à  la  peau  ;  et  couvrant  en 
partie  la  nageoire  du  dos  et  de  l'anus  , 
elles  foi'ment  non-seulement  un  sillon 
à  ces  deux  endroits ,  mais  leur  émi^ 
jienco  donne  encore  à  ce  poisson  une 
forme  large,  Toutes  les  nageoires  sont 


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lotante. 
lusieurs 
s  étant 
é  pitui- 
llea  jus- 
stte.  Le 
î  milieu 
quelle  , 
elé  ,    et 
s&èe.  La 
er  oper- 
)ranchie 
est  fort 
;e  cache 
le  allant 
une  in- 
in.   Les 
et  bien 
Tant  en 
î  l'anus , 
in  sillon 
ur  cmt- 
son  une 
:es  sont 


DU  LUTIAN  DE  NORWEGE.    'jSl 

arrondies  et  leurs  rayons  ramifiés.  Les 
seize  aiguillons  mentionnés  de  la  na- 
geoire dorsale  sont  ramenlacés.  Outre 
cette  nageoire  ,  la  ventrale  est  armée 
d'un  aiguillon  ,  et  cell'"  de  l'anus  de 
trois.  La  nuque  et  le  a,.  \t  violets; 
les  flancs  et  le  veu*  '^  i  jaunes  et 
tachetés  de  violet  ,  ne  ae  que  la 

dorsale.  Les  nageoires  dv.  ,.x  ^joitrine  et 
du  ventre  sont  bleues  ,  l'extrémité  des 
nageoires  de  l'anus  et  de  la  queue  est 
violette ,  le  reste  jaunâtre. 

Ce  poisson  est  de  la  Norwège.  J'en 
ai  reçu  trois  de  mon  ami  Spengler. 

On  lui  donne  le  nom  de  sa  patrie  : 
Le  Lutian  de  Norwège,  en  français. 
Ver  Norwegische  Lutian  ,  en  allemand. 
T^Jie  NoTi/egian  Lutian ,  en  anglais. 

L'estomac  est  étroit,  le  canal  intes- 
tinal a  deux  sinuosités  ;  la  vésicule  aé- 
rienne est  courte  , large,  simple, d'une 
membrane  forte  et  attachée  aux  denx 
côtés  de  même  qu'à  l'épine. 


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IMAGE  EVALUATION 
TEST  TARGET  (MT-S) 


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Photographie 

Sdences 
Corporation 


23  WEST  MAIN  STREET 

WEBSTER,  N. Y.  MS80 

(716)  872-4503 


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582      HISTOIRE   NATURELLE 


XXXVir   GENRE. 


LE  LABRE,  labrus. 

Caractère  génér,  La  lèvre  supérieure 
double    et  extensible,    les   lèvres 

grosses,  les  os  des  lèvres  couverts. 

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PREMIÈRE    DIVISION. 


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A     (^UEUE    DIIIRONDE^iLE. 

LE   LABRE   DU    BRÉSIL, 

LJBRUS  BRJSILIENSIS. 

Les  ligues  serpeulées  delà  nageoire 
du  dos  et  de  l'anus  de  ce  poisson  lui 
donnent  un  caractère  distinctif. 

L'on  découvre  onze  rayons  dans  la 
nageoire  pectorale ,  six  dans  la  ven- 


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jpérieure 
îs  lèvres 
ouverts. 

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DU    LABRE   DU   BRESIL.      ^83 

traie  ,  vingt- cinq  dans  celle  de  l'anus  ; 
dix  huit  dans  celle  de  la  queue  ,  et 
vingt-trois  dans  la  dorsale. 

La  tête  est  sans  écailles,  en  pente  et 
décorée  de  lignes  vermiculaires.  L'ou- 
verture de  la  bouche  est  petite ,  les 
mâchoires  d'égale  longueur  ,  la  supé- 
rieure armée  de  deux  dents  canines 
recourbées,  l'inférieure  de  quatre  dents 
pareilles.  Une  rangée  de  petites  dents 
pointues  en  défend  les  côtés.  Les  dou- 
bles narines  sont  près  des  yeux .  dont 
la  prunelle  noire  est  placée  dans  un  iris 
rouge  foncé  et  bleu.  La  ligne  latérale 
est  arquée  comme  le  dos ,  et  plus  près 
de  celui-ci  que  du  ventre  ;  l'anus  est 
plus  près  de  la  tête  que  de  la  nageoire 
de  la  queue.  Les  écailles  sont  grandes 
et  lisses ,  les  rayons  ramifîés  ,  excepté 
dans  la  nageoire  du  dos  et  de  l'anus,  où 
ils  sont  fourchus.  Toutes  les  nageoires 
Sont  pointues.  La  dorsale  aneuf  aiguil- 
lons ,  celle  de  l'anus  en  a  trois  ,  et  la 
ventrale  un.  L'or  fait  k  couleur  domi- 


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i  ' 


284       HISTOIRE  NATURELLE 

nante  de  ce  poisson ,  sur  laquelle  les 
taches  bleues  oblongues  dans  la  proxi- 
mité du  dos  font  un  bel  effet.  Les  na- 
geoires du  dos  et  de  Panus  sont  jaunes 
et  ornées  de  trois  lignes  bleues  cha- 
cune ,  et  les  autres  nageoires  sont  tout- 
à- fait  bleues. 

Ce  beau  poisson  habite  les  eaux  du 
Brésil,  et  suivant  Marcgrafil  n'atteint 
que  dix  pouces  de  longueur;  mais  lo 
prince  Maurice  soutient  qu'il  parvient 
à  la  taille  de  la  carpe.  Il  vit  de  proie  , 
mord  à  l'hameçon  ;  et  il  a  la  chair  très- 
bonne. 

On  nomme  ce  poisson  : 

Au  Brésil ,  Tetimixira. 

Chez  les  Portugais  ,  Bodiano  çerde. 

Chez  les  Allemands  ,   Brasilianischer 

Lippfisch, 
Chez  les  Français  ,  Labre  du  Brésil. 
Et  chez  les  Anglais ,  Brasiliam  Wrasse, 

Marcgraf ,  qui  le  premier  nous  le  fit 
connoître  y  en  a  aussi  laissé  un  dessin  ; 


E 

lelle  les 
L  proxi- 
Les  na- 
t  jaunes 
les  cha- 
)nt  tout- 
eaux  du 
n'atteint 
;  mais  le 
parvient 
de  proie  , 
hair  très- 


i;erde, 
ilianischer 

Brésil, 
m  Wrasse. 

nous  le  fit 
an  dessin , 


DU     CROISSANT.        a85 

copié   par  Piso  ,  Jonston  et  Ruysch  , 
mais  nonobstant  mauvais. 

La  nouvelle  figure  de  Willughby 
vaut  un  peu  mieux.  La  mienne  est  imi- 
tée du  manuscrit  du  prince  Maurice. 

LE   CROI  SSANT,  labrvs  lunaris. 

Le  corps  violet  et  lesliuit  aiguil- 
lons delà  nageoire  du  dos  caractérisent 
ce  poisson.         "' 

Je  trouve  cinq  rayons  dans  la  mem- 
brane branchiale ,  dix-sept  dans  la  na- 
geoire pectorale  ,  six  dans  la  ventrale , 
treize  dans  celle  de  l'anus  ,  quatorze 
dans  celle  de  la  queue ,  et  vingt-un  dans 
la  dorsale. 

La  tête  est  petite  ,  comprimée  ,  alé- 
pidote  et  garnie  d'un  grand  nombre  de 
pores  pituiteux  ;  la  bouche  est  petite  , 
les  mâchoires  d'égale  longueur  avec  un 
seul  rang  de  dents  petites  et  pointues, 
dont  les  antérieures  sont  les  plus  lon- 
gues. La  langue  et  le  palais  sont  lisses, 
€t  à  la  gueule  se  trouvent:  des  os  avec 


1  !  a1 


Poissons.  III. 


a5 


m 


28G      HISTOIHE    NATURELLE 

des  dents  en  forme  de  perles.  Les  yeux 
sont  petits ,  lu  prunelle  est  bleue  >  l'iris 
argenté  ;  ils  ont  une  membrane  cligno- 
tante ;  les  narines  touchent  aux  yeux. 
L'opercule  postérieur  est  composé  de 
deux  petites  lames ,  et  se  termine  en 
pointe  obtuse.  L'antérieur  porte  une 
brancliie  simple  en  dedans.  Le  tronc 
est  comprimé   et   coutcrt    d'écaillca 
molles  et  unies.  Le  dos  est  taillant ,  le 
ventre  en  avant  de  l'anus  est  rond  ,  en 
arrière  il  est  tranchant.  L'anus  est  plus 
voisin  de  la  tête  que  de  la  nageoire  de 
la  queue  -,  la  ligne  latérale  est  plus  près 
du  dos  que  du  ventre ,  elle  est  arquée 
le  long  du  dos ,  et  fait  une  inflexion 
forte  au  bout  de  la  dorsale.  Elle  se  di- 
vise  en  trois  ram  eaux  sur  chaque  écaille. 
Les  rayons  mous   sont  à  quatre  ra- 
meaux ,  à  l'exception  du  premier  de  la 
nageoire  pectorale   et  de  celle  de  la 
queue.  Outre  les  huit  aiguillons  de  la 
nageoire  du  dos  qui  sont  raclés  ,  on  en 
trouve  deux  dans  la  nageoire  de  l'anus, 


iCs  yeux 
ne ,  l'iris 
e  cligno- 
ix  yeux, 
nposé  de 
cmine  en 
lorte  une 
Le  troue 
d'écaiUcs 
illant ,  le 
,  rond ,  en 
us  est  pUis 
igeoire  de 
t  plus  près 
st  arquée 
inflexion 
Elle  se  di- 
[ue  écaille, 
uatre  ra- 
mier de  la 
elle  de  la 
lions  de  la 
lés ,  on  en 
3  de  l'anus, 


DU  CROISSANT.  287 
et  un  dans  la  ventrale.  La  tête  et  la 
nageoire  du  dos  sont  d'un  bleu  foncé  -, 
la  ligue  latérale  ,1e  ventre  et  les  autres 
nageoires,  hormis  celles  de  la  poitrine  , 
sont  d'un  violet  clair  ;  ces  dernières 
sont  jaunes  h  la  base  ,  et  au  reste  d'un 
bleu  foncé.  La  nageoire  dorsale  est  bor- 
dée de  blanc  en  bas  et  en  haut ,  et  la 
nageoire  de  l'anus  a  un  bleu  foncé  à  la 
base. 

Ce  poisson  demeure  aux  Lides  orien- 
tales. . 

On  le  nomme: 
En  Hollande ,  Caffehtaart. 
En  France ,  Croissant 
En  Allemagne ,  Mondschwanz ,  •  blaue 

Lippfischou  Gabelschff'anz. 
Et  en  Angleterre  ,  lunulated  Wrasse. 

Gronov  a  donné  la  première  des- 
cription de  ce  poissoa,  avec  un  dessin 
fidèle,  imité  par  Statius  Miiller  et  Pabbé 
Bonnaterre  ;  mais  il  n'a  point  noté  les 
narines  et  les  pores  de  la  tête,  et  il  a 
représenté  la  ventrale  trop  en  arrière. 


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238       HISTOIRE   NATURELLE 

LE     LABRE     VERD, 

LABRVS    VIRIDIS, 

Le  beau  verd  qui  couvre  tout  co 
poisson  )  et  les  huit  aiguillons  du  dos 
donnent  des  caractères  bien  assurés. 

La  nageoire  pectorale  a  douze  rayons, 
six  munissent  la  ventrale ,  treize  com- 
posent celle  de  l'anus ,  la  nageoire  de  la 
queue  en  a  quatorze  ;  et  la  dorsale 
vingt. 

La  tête  est  petite ,  comprimée ,  alé- 
pidole  et  ornée  de  raies  vertes  ;  Tou- 
vertnre  de  la  bouche  est  petite  ,  les 
mâchoires  d'égale  longueur  ont  un  rang 
de  dents  petites ,  dont  les  antérieures 
sont  les  plus  longues.  Les  narines  qui 
sont  doubles  ,  se  trouvent  près  des 
yeux  :  ceux-ci  ont  la  prunelle  noire  et 
l'iris  doré.  Le  tronc  est  étroit ,  com- 
primé et  couvert  d'écaillés  grandes, 
lisses ,  bordées  de  jaune  et  de  verd.  La 
ligne  latérale  va  en  droite  direction 
comme  le  dos  ;  et  se  courbe  au  bout  \ 


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LE 

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5. 

D    tout    ce 

ms  du  dos 
assurés, 
ize  rayons, 
reizc  com- 
Tcoire  de  la 
la   dorsale 


limée ,  alé- 
;rtes  -,  Tou- 
petite  ,  les 
ont  un  rang 
antérieures 
narines  qui 
it  près  des 
lie  noire  et 
roit ,  com-    I 
es  grandes, 
de  verd.  La 
e  direction 
be  au  bout  -, 


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doux  lio'iios.  .^.  I.K  ï.\lUlKi  a    îiiaudos    ocaillos 

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DU  LABRE  A  DEUX  BANDES.  2S9 
le  dos  est  caréné  ,\e  ventre  mince  ,  et^ 
l'auus  au  milieu  du  corps.  Les  na- 
geoires du  dos  et  de  l'anus  sont  jaunes 
avec  une  bordure  yerte  à  la  base  eit  à 
Textrémité  ,  le?  autres  sont  jaunes  au 
milieu  et  vertes  aux  bords.  i'jii  <o^ 

Ce  poisson  est  du  Japon.       ,  -'-  '    "ii 

.    Il  est  nommé-:  .  ' 

Par  les  Holla^ndai?  du  Japon ,  der  grune 

...PapageyfisQh.  \     (    i-  m  ^: 

Par  les. Français^  le  habreverâ...  .!ft;v,<î 
Par,  Jes  Allemands,  der  gr'dne   Lippr. 


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?.i-ir  :  ■■■  ■  fis.)"»  '^MÏon 


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Et  par  \çs  Anglais ,  the^  green  Mirasse. 
LE  WBRE  A  i)EU:x:  BANtifô  ; 

LABRUS  BIFASCUTVS,' 


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Les  deux  bandes  brunes  qui  émbel-»i 
lissent  ce  poisson  >  le  Gaj.'actèrisent  dis-*î 
tinctement*   r^f,  .  '  ^^^  w-  ■•;  •        ;■  îH  -j-^^, 

La  membrane  branchiale  est  munie 
de  cinq  rayons,  la  nageoire  de  la  poi- 
trine de  douze  ,  celle  du  ventre  de  six , 
celle  de  l'anus  de  quatorze ,  celle  de  la 


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290       HISTOIRE   NATURELLE 
queue  de  treize  ,  et  celle  du  dos  de 
"vingt-un.   '•  '    "^   <"•  '*■"•«'•    '' -  '■•'-•    •" 

^  La  tête  est  sans  écailles  et  garnie  de 
petites  ouvertures  d'dù  suinte  une  mâ- 
tine visqueuse.  La  bouche  est  petite  ,' 
les  mâchoires  sont  d'égale  longueur  et 
armées  d'une  rangée  de  dents  serrées, 
dont  celles  du  devant  sont  les  plus 
^andes.  L'operoule  intérieur  est  ar- 
rondi ,  le  postérieur  terttiiné  par  une 
pointe  obtuse  jl^u A  et  l'atiti'e  sont  unis. 
Les  yeux  sont  petits  et  ont  la  prunelle 
noire  dans  un  iris  verd.  La  langue  et  le 
palais  sont  lisses ,  et  lus  o:s  de  la  gueulo 
portent  des  dents  en  fqrme  de  perles. 
Le  tronc  comprimé  et  alongé  est  cou- 
vert d'écaillés  grandes  ,  minces  et 
lisses.  La  ligne  latérale  va  très- près  du 
dos  en  serpentant ,  et  forme  une  forte 
courbure  au  bout  de  la  dorsale.  L'anus 
est  plus  près  dé  la  tête  que  de  la  na- 
geoire de  la  queue. 

.  La  tête  est  violette  ,  le  tronc  gris 
avec  deux  larges  bandas  brunes  sur  le. 


% 


DU  LABRE  A  DEUX  BANDES.    2()l 

devant  ;  la  nageoire  de  la  queue  est 
brune  aux  deux  bords  et  à  la  base  , 
mais  bleuâtre  au  milieu  ;  la  poitrine  est 
blanche ,  les  nageoires  ventrales  et  pec- 
torales sont  jaunes  y  celles  de  Panus  et 
du  dos  sont  rougeâtres  et  bordées  de 
bleu  clair  ;  la  nageoire  ventrale  porte 
un  aiguillon , celle  du  dos  est  composée 
de  neuf  aiguillons  raclés  et  de  douze 
rayons  mous ,  celle  de  l'anus  a  trois 
aiguillons  et  onze  rayons  mous;  les 
rayons  de  ces  deux  nageoires  sont  four- 
chus ,  ceux  de  la  nageoire  de  la  queue 
^bilt  à  quatre  ,  et  ceux  des  autres  na- 
geoiresà  plusieurs  rameaux.  La  dorsale 
a  sur  le  devant  une  longue  tache  noire. 

Les  Indes  orientales  produisent  ce 
poisson  ,  et  ce  sont  ses  bandes  qui  m'en 
€nt  fourni  la  dénomination. 

Je  le  nomme  :  ■•-■■■ 


1  '" 


JLe  Lalre  à  deux  bandes ,  en  français. 
Das  Doppelband ,  en  allemai^d. 
£t  the  double  streaked  Wrasse ,  en  an 
glaîs»  ■    : 


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292      HISTOIRE   NATURELLE     - 
SECONDE    DIVISION. 


QUEUES     RONDES. 

à  tête  alépidote. 


1 1  ' 


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LE  LABRE  A  DEUX  LIGNES  , 

•  LABRUS  BIVITTATUS. 


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Les  deux  raies  brunes  qui  vont  le 
long  du  corps  et  dont  l'une  passe  sur 
l'œil ,  l'autre  sur  le  ventre  ,  font  con- 
noître  ce  poisson. .  ;;   /:    ;,     ;.  * .    ^  ,.?•> 

Cinq  rayons  constituent  la  mem- 
brane branchiale  j  quatorze  la  nageoire 
pectorale  ,  six  la  ventîiale ,  quatorze 
celle  de  l'anus  ^  treize  celle  de  la  queue , 
«t  vingt-un  celle  du  dos.  --h 

La  tête  un  peu  large  par  le  haut  (çst 
comprimée  par  les  côtés  et  dépourvue 
d'écaillés.  La  bouche ,  les  mâchoires , 
les  dents,  le  palais ,  et  toutes  les  autres 
parties  de  la  tête ,  sont  formées  comme 
chez  les  autres  labres  j  les  yeux  dont  h 


DU  LABRE  A  DEUX  LIGNES.    agS 

prunelle  verdâtre  est  surmontée  d'un 
iris  jaune ,  sont  couverts  d'une  mem- 
brane clignotante.  Le  tronc  est  étroit 
et  couvert  de  grandes  écailles;  la  ligne 
latérale  est  près  du  dos,  elle  fait  une 
courbure  à  la  fin   de  la  dorsale  ,  et 
s'étend  jusqu'au  milieu  de  la  nageoire 
de  la  queue.  L'anus  s'éloigne  plus  do 
la  nageoire  de  la  queue  que  de  la  tête. 
La  nageoire  de  la  queue  est  ronde ,  les 
autres  nageoires  se  terminent  en  pointe. 
Le  dos  et  le  ventre  sont  rouges ,  les 
côtés  jaunes ,  et  le  jaune  des  nageoires 
est  nuancé  par  le  violet  ;  la  nageoire 
de  la  queue  est  violette  avec  des  taches 
jaunes.  La  dorsale  a  neuf  aiguillons  et 
douze  rayons  à  deux  branches,  la  na- 
geoire de  l'anus,  a  trois  aiguillons  et 
onze  rayons  à  deux  branches ,  et  la 
ventrale  n'a  qu'un  aiguillon  ►  Les  rayons 
flexibles  de  celle-ci.  comme  de  la  pec- 
torale et  de  la  nageoire  de  la  queue  ont 
quatre  branches.  Les  aiguillons  du  dois 
et  de  l'ânus  sont  raclés.  .  r  ». .  ; 


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294      HISTOIRE   NATURELLE 

Ayant  tiré  ce  poisson  d'un  encan 
Ijollandais ,  j'en  ignore  la  patrie. 

On  le  nomme  : 
En  français,  le  Labre  à  deux  lignes, 
T^n  allemanà,  derDopplestrich. 
Et   en   anglais  ,   ihe  double  Streaked 

Wrasse. 


I  ; 


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LE  LABRE  A  GRANDES  ECAILLES  , 

LABRUS  MACROLEPIDOTVS, 


.  1 .  •  ' 


Les  neuf  aiguillons  du  dos,  et  les 
seize  rayons  de  la  nageoire  de  l'anus, 
fournissent  les  caractères  de  ce  pois- 
son. 

La  membrane  branchiale  offre  cinq 
rayons  ,  la  nageoire  pectorale  en  a 
douze ,  la  ventrale  six ,  celle  de  l'anus 
seize,  celle  de  la  queue  dix-neuf,  et  la 
dorsale  vingt-deux.        • 

La  tête  est  courte,  lisse  et  compri- 
mée. Les  mâchoires  sont  de  longueur 
égale ,  et  un  seul  rang  de  dents  poin- 
tues ,  dont  les  antérieures  sont  les  plus 


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DU     L  A  B  R  E  ,    &c.         ag5 

grancles ,  arme  Fune  et  l'autre.  Le  pa- 
lais et  la  langue  sont  lisses  ;  la  gueule  a 
des  dents  en  forme  de  perles  ,  et  le 
côté  interne  de  l'opercule  antérieur 
porte  une  brancliie  simple.  On  ne  re- 
marque que  deux  narines  ovales  ,  te- 
nant le  milieu  entre  les  yeux  et  le 
museau  ,  et  divisées  en  dedans.  Les 
yeux  sont  verticaux  et  ont  la  prunelle 
noire  dans  un  iris  jaune.  L'on  voit 
sous  les  yeux  deux  demi -cercles  de 
pores  ou  d'ouvertures  de  canaux  pi- 
tuitaires.  L'ouverture  des   ouies   est 
large ,  et  la  membrane  branchiale  dé- 
gagée. Les  opercules  sont  composés  de 
plusieurs  petites  lames.  Le  tronc  est 
mince ,  le  dos  et  le  ventre  sont  carénés. 
La  ligne  latérale  va  dans  la  proximité 
du  dos,  et  est  interrompue  au  bout  de 
la  nageoire  du  dos.  Le  ventre  est  court 
et  l'anus  plus  près  de  la  tête  que  de  la 
nageoire  de  la  queue.  Les  écailles  sont 
minces,  lisses,  arrondies,  et  elles  cou- 
vrent aussi  une  partie  de  la  nageoire 


)  I 


1 

I 


'  i 


296      HISTOIRE    NATURELLE 

cle  la  queue  ;  la  dorsale  est  étroite , 
mais  plus  longue  que  celle  des  autres 
poissons  de  ce  genre  ;  car  elle  commence 
à  la  nuque  ,  et  s'étend  tout  le  long  du 
dos  jusqu'à  la  queue  :  elle  contient  neuf 
aiguillons  et  treize  rayons  mous,  celle 
de  l'anus  a  autant  de  rayons  mous  et 
trois  aiguillons.  Les  aiguillons  de  la 
dorsale  sont  ramentacés ,  les  rayons  de 
la  pectorale  et  de  la  ventrale  ont  plu- 
sieurs branches,  et  les  autres  sont  four- 
chus. Le  tronc  est  d'un  brun  jaune, 
les  côtés  sont  plus  clairs  que  le  dos  et 
le  ventre.  La  tête  est  jaune  et  décorée 
de  taches  violettes  aux  opercules.  Les 
nageoires  sont  d'un  jaune  pâle  tirant 
sur  le  violet ,  et  l'on  discerne  quelques 
taches  bleues  au  commencement  de  la 
dorsale. 

Le  séjour  de  ce  poisson  m'est  in- 
connu. Le  catalogue  de  l'encan  dit 
qu'il  est  des  Indes  orientales,  mais  ces 
sortes  de  relations  manquent  d' authen- 
ticité. . 


-%\ 


DU     LABRE     NOIR.      297 

On  le  nomme  : 
Eli  France ,  le  Labre  à  grandes  écailles. 
En  allemand,  d^r  grossschuppige  Lipp- 

fisch, 
El  en  anglais  ;  the  great  scaled  Wrasse, 

LE    LABRE    NOIR, 

LA3RVS     MELAPTERV  S. 


Les  nageoires  noires  et  les  huit  ai- 
guillons du  dos  suffisent  pour  désigner 
ce  poisson. 

La  membrane  branchiale  a  cinq 
rayons  ,  la  nageoire  pectorale  en  a 
douze,  la  ventrale  six,  celle  de  l'anus 
treize ,  celle-  de  la  queue  quinze ,  et  la 
dorsale  dix- neuf. 

La  tête  est  en  pente  et  srns  écailles, 
la  bouche  petite ,  et  chaque  mâchoire 
est  armée  de  deux  dents  canines  et 
d'une  rangée  de  mâchelières  arron- 
dies. Les  deux  dénis  canines  de  la  mâ^' 
choire  inférieure  sont  courbées  en  de- 
liors.  Le  palais  est  li$se,  les  narines 

Poissous.  III.  26 


rt*. 


( 


298       HISTOIRE   NATURELLE 
sont  solitaires ,  rondes  et  près  de?5  ycnx. 
Ceux-ci  sont  petits,  ont  la  prunelle 
noire  et  l'iris  d'orange  ,  et  sont  bordés 
de  canaux  pituitaires  en  forme  d'é- 
toile. L'opercule  antérieur  est  arrondi , 
le  postérieur  terminé  par  une  pointe 
tronquée.  La  membrane  branchiale  est 
presque  toute  couverte.  L'ouvertuie 
des  ouies  est  large ,  le  tronc  couvert 
de  grandes  écailles  lisses.  La  ligne  laté- 
rale est  proche  du  dos,  elle  va  en  direc- 
tion droite  jusqu'à  la  fin  de  la  nageoire 
dorsale ,  où  elle  t'ait  une  forte  courbure 
et  va  droit  à  la  nageoire  de  la  queue. 
L'ani'r)  *jst  au  milieu  du  tronc.  La  dor- 
sale a  huit  aiguillons  et  onze  rayons 
mous  ,  la  nageoire  de  l'anus  a  trois 
aiguillons  et  dix  rayons  mous  ,  et  la 
ventrale  a  un  aiguillon  et  cinq  rayons 
mous.  Les  aiguillons  de  la  dorsale  sont 
ranicntacés,  les  rayons  de  la  nageoire 
de  la  queue  ont  quat^  :  Tuneairx ,  et  les 
rayons  des  autres  n'.i^coi.  ^     ont  à  ,  -  .*• 
sieurs  branches. 


T 


les  yeux, 
prunelle 
it  bordés 
•me  d*é- 
firrondi , 
e  pointe 
;liiale  est 
avertirre 

couvert 
gnelaté- 
en  direc- 
nageoire 
courbure 
la  queue. 
.  La  dor- 
e  rayons 
s  a  trois 
is  ,  et  la 
iq  rayons 
'sale  sont 

nageoire 
trK,etle8 
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lïag'eoiros  vci'los . 


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DE   LA   TETE    BLEUE.     29<) 

La  tête  est  d'un  brun  rouge  sur  le 
devant  ;  les  canaux  pituitaires  ,  les 
opercules ,  le  ventre  et  la  queue  sont 
verds  ;  le  dos  a  la  couleur  du  devant 
de  la  tête,  les  côtés  sont  jaunâtres,  et 
les  nageoires  sont  noires ,  excepté  celle 
de  la  poitrine  qui  est  brune  ;  les  écailles 
sont  ornées  pour  la  plupart  chacune 
d'une  tache  brune  claire. 

Ce  poisson  est  du  Japon.   > 

Il  est  appelé  : 
Par  les  naturels,  Ikan  Cacatoea» 
Par  les  Hollandais,  der  schwarze  Fo- 

pageyfisch»  v:,  .:•,,/ 

Par  les  Allemands,  der  Schwarz-flosser^ 
Par  les  Français,  le  Labre  noir,     •  • 
Et  par  les  Anglais,  the  Blach-fin, 

LA    TÊTE    BLEU  E, 

LJBRV  S     C  Y  AN  0  CEP  H  ALU  S, 

La  tête  bleue  de  ce  poisson  et  la 
ligne  latérale  interrompue.,  le   font 


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3oO     JÎISTOIRE   NATURELLE    • 

aisément  discerner  des  autres  de  son 
genre. 

Il  a  cinq  rayons  dans  la  membrane 
branchiale ,  douze  dans  la  nageoire  pec- 
torale ,  six  dans  la  ventrale ,  quatorze 
dans  celle  de  l'anus ,  douze  dans  celle 
de  la  queue ,  et  vingt  dans  la  dorsale. 

La  structure  de  la  tête  resseriibl© 
parfaitement  à  celle  des  autres  labres. 
Les  narines  sont  solitaires,  ovales,  di- 
visées en  dedans ,  et  presqu'au  milieu 
entre  l'œil  et  le  museau.  Les  yeux  sont 
petits,  l'iris  est  jaunâtre  et  la  prunelle 
noire  -,  l'opercule  postérieur  terminé 
en  pointe  j  l'ouverture  des  branchies 
est  grande  ,  et  la  membrane  dégagée. 
Le  tronc,  semblable  à  celui  des  autres 
poissons  de  ce  genre  ,  a  le  dos  bleu 
foncé ,  et  les  flancs  argentés.  Les  na- 
geoires sont  grises  tirant  sur  le  verd, 
l'anus  est  à-peu-près  au  milieu  du 
corps  ;  la  ligne  latérale  près  du  dos  est 
interrompue  vers  le  bout  de  la  dorsale. 
Les  écailles  sont  minces,  grandes  et 


'««y  'ijwS^*' 


de  sou 

ibrane 

re  pec- 

atorzc 

is  celle 

[•sale. 

seràble 

labres. 

les ,  di- 

milieu 

ax  sont 

runelle 

erminé 

anchies 

égagée. 

1  autres 
as  bleu 
lies  na- 

2  verd, 
ieu  du 
dos  est 
lorsale. 
fides  et 


DE     LA     GIRELLE.     30l 

rondes  Les  rayons  de  la  nageoire  du 
dos  et  de  celle  de  l'anus  sont  tricho- 
tomes>  et  les  autres  à  plusieurs  bran- 
ches. La  dorsale  a  neuf  aiguillons,  la 
nageoire  de  l'anus  deux,  et  celle  du 
ventre  un.      ;         >■         ;  •  .    .    i        ;   - 

Je  ne  connois  point  la  patrie  de  ce 
poisson.    '-'"'^  >         ■   x'-i'i  ••  -'  J'>  ;  '  '•■"'" 

On  le  nomme  :  .  ^; 

En  français  ,  la  Tête  bleue. 
En  allemand,  <i^r  B/flM^op/. 
Et  en  anglais,  the  Blue^head.     "■  ■  :.■■    ' 

LA  GIRELLE,  labrus  julis. 

Les  deux  aiguillons  de  la  nageoire 
de  l'anus  et  la  raie  dentelée  le  long  du 
corps  caractérisent  ce  poisson. 

La  membrane  branchiale  compte 
six  rayons  ,  la  nageoire  pectorale  en  a 
quatorze ,  la  ventrale  six ,  celle  de  l'a- 
nus quatorze ,  celle  de  la  queue  quinze , 
et  la  dorsale  vingt-un. 

La  tête  comprimée  et  sans  écailles. 


I 

1 


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■yi't/ 


502  HISTOIRE  NATURELLE 
se  termine  en  pointe  obtuse.  Les  lèvres 
sont  fortes  j  les  mâchoires  d'égale  lon« 
gueur, armées  sur  le  devant  de  quatre 
dents  pointues  recourbées,  et  des  deux 
côtés  de  deux  rangs  de  dents  coniques 
séparées.  Les  deux  dents  du  milieu 
sont  les  plus  grandes  de  celles  du  de- 
vant ,  et  les  dents  externes  latérales 
sont  plus  grandes  aussi  que  les  autres. 
Le  palais  et  la  langue  sont  lisses ,  la 
gueule  est  munie  d'os  renfermant  des 
dents  en  forme  de  perles.  Les  narines 
doubles  ,  les  antérieures  rondes ,  les 
autres  ovales  sont  placées  à  la  proxi- 
mité des  yeux.  Ceux-ci  ont  la  prunelle 
noirâtre  dans  un  iris  orange.  Les  oper- 
cules sont  unis,  le  postérieur  forme 
une  pointe  membraneuse  émoussée,  et 
l'antérieur  présente  une  branchie  sim- 
ple. L'ouverture  des  ouies  est  large ,  et 
l'on  ne  voit  qu'une  partie  de  la  mem- 
brane. Le  tronc  est  étroit  et  mince, 
le  dos  et  le  ventre  sont  ronds.  L'anus 
est  plus  voisin  de  la  tête  que  de  la  iia- 


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lèvres 
le  lon- 
quatre 
js  deux 
uniques 
milieu 
du  de- 
térales 
autres. 
sses ,  la 
ant  des 
narines 
les ,  les 
proxi- 
►runelle 
îs  oper- 
■  forme 
ssée ,  et 
lie  sim- 
arge , et 
a  mem- 
mince , 
L'anus 
e  la  lia- 


I 


DE     LA     GIRELLK.      ^o3 

geoîre  de  la  queue.  La  ligne  latérale 
touche  au  dos  ;  elle  est  fort  courbée 
vers  le  bout ,  et  chaque  écaille  la  re- 
présente ramifiée  en  deux  canaux.  Les 
écailles  bien  affermies  à  la  peau  sont 
petites  ,  minces  et  dentelées  ;  de-là  le 
toucher  du  poisson  est  rude ,  lorsqu'on 
porte  la  main  de  la  queue  à  la  tête.  Les 
rayons  mous  sont  généralement  four- 
chus ,  et  les  aiguillons  n'ont  point  de 
roideur.  Le  dos  en  contient  neuf,  la 
nageoire  de  l'anus  deux  ,  la  ventrale 
un.  La  femelle  a  le  dos  noir  ,  le  mâle 
l'a  verd.  La  raie  mentionnée  j  dont  la 
couleur  est  jaune ,  prend  à  la  nuque  et 
descend  jusqu'à  la  nageoire  de  la  queue. 
Une  autre  raie  violet  foncé  prend  de- 
puis le  museau  et  va  presque  jusqu'à 
la  queue.  Le  reste  des  côtés  et  le  ventre 
sont  d'un  blanc  avec  des  raies  violet 
clair.  Le  haut  de  la  dorsale  est  orange , 
la  base  d'un  violet  pâle ,  couleur  propre 
aux  nageoires  de  l'anus  et  de  la  queue , 
et  en  partie  à  celles  de  la  poitrine  et  du 


i: 


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3o4  IITSTOIRE  NATtTïlFXI.E 
ventre.  Ces  couleurs  aussi  variées  que 
belles  et  brillantes  ,  lui  ont  valu  les 
noms  de  jungfer  (  vierge  )  ,  donzella 
(  demoiselle  ) ,  junkerfisch  (  cadet  ) ,  rc- 
genbogenfisch  (  arc-en^ciel  ) ,  etc. 

Belon  le  déclare  pour  le  plus  beau 
poisson  que  la  mer  produit  ;  mais  comme 
nous  aVoha  connu  depuis  d'autres  pois- 
sons des  Indes  orientales  et  occiden- 
tales, qui  ne  le  cèdent  pointa  celui-ci , 
quant  aux  couleurs,  Linné  se  contente 
de  lui  donner  le  premier  rang  à  Pogard 
delà  beauté ,  dans  les  eaux  de  l'Europe. 
Cetti  lui  dispute  encore  cette  préfé- 
rence ,  n'ayant  outre  les  raies  jaunes 
et  violettes  que  le  blanc  ordinaire  ,  et 
une  couleur  rouge  et  jaune  mal  nuan- 
cée aux  nageoires  *,  observation  qu'il  a 
faite  lui-même  sur  ce  poisson  encore 
vivant  ,  et  au  moment  qu'on  l'avoit 
tiré  de  l'eau.  Mais  Salvian ,  Rondelet  , 
Willnghby,  et  de  nos  jours  Briinniclic , 
se  joignent  à  Belon  pour  vanter  la 
beauté  de  ses   couleurs  )  il  en  est  sans 


s  que 
u  les 
izella 
),  re- 
beau 
iDmmc 
s  pois- 
siden- 
Iiii-ci , 
itente 
'égard 
urope. 
préfc- 
iaunes 
Ire  ,  et 
i  nuan- 
1  qu'il  a 
encore 
l'avoit 
idelet  , 
iniclie , 
riter  la 
est  sans 


fii 


DE    LA     GIRELLE.      3o5 

doute  de  ce  poisson  ,  comme  de  tel 
autre ,  dont  nous  avons  parlé  ,  dont 
l'âge ,  la  nourriture ,  la  saison  et  1  e  sé- 
jour influent  sur  les  couleurs.  Use  peut 
encore  que  M.  Cetti  n'ait  vu  que  des 
femelles  dont  les  couleurs  sont  au-des- 
sous de  celles  du  mâle. 

Ce  poisson  habite  la  Méditerranée  , 
où  on  le  trouve  en  plusieurs  endroits. 
Il  ne  doit  pas  être  rare  dans  les  eaux  d© 
la  Grèce ,  vu  qu'Aristote  le  met  du 
nombre  des  poissons  qui  vont  en  troupe. 
Rondelet  dit  en  avoir  vu  par  quantité 
à  Antibes  et  dans  le  golfe  de  Gènes  ; 
Hasselquist  l'a  trouvé  dans  le  Nil  -,  Sal- 
vian  le  dit  romain  j  Cavolini ,  sarde  ; 
Forskal  ,  maltais;  et  Biunniche,  mar- 
seillais. Rondelet  ne  lui  attribue  à  la 
vérité  que  la  longueur  d'un  doigt ,  et 
les  autres  lui  donnent  un  empan  ;  mais 
j'en  ai  un  qui  a  près  de  huit  pouces.  Il 
cherche  les  fonds  pierreux  ;  c'est  pour- 
quoi Oppian  Iq  met  avec  raison  du 
nombre  des  poissons  saxatiles  ,  et  Ga- 


C 


4 

1 


li.     .<" 


3oG      HISTOIRE   NATURELLE 

]hne  du  nombre  des  poissons  qui  se  di- 
gèrent aisément.  Il  est  vorace  el  vit  de 
frai  de  poissons  et  de  crustacécs.  C'est 
aux  rives  pierreuses  qu'il  dépose  sou 
frai  au  pi  iiitcmps.  On  le  prend  au  filet , 
mais  plus  aisément  à  la  ligne,  il  y  mord 
volontiers  lorsqu'on  y  attache  un  mor- 
ceau de  poisson  ,  de  coquille  ou  d'écre- 
visso.  Les  malades  et  les  cacochymes  le 
mangent  cuit ,  ceux  qui  se  portent  bien 
le  font  frire  ;  accommodé  de  la  première 
façon  il  est  bien  plus  sain. 

L'estomac  est  petit  ,  le  canal  intes- 
tinal a  la  membrane  mince  et  sans  ap^ 
pendice  ,  le  foie  est  j  une-pâle  ,  la  rate 
triangulaire  et  rougeâtre  ,  et  la  vési- 
cule du  fiel  est  large. 

Ce  poisson  est  nommé  : 
Par  les  Hollandais ,  Jonkerçisch. 
Par   les    Anglais  ,  Sea  -  Junkerlin   et 

Rainbo'U'Fish, 
Par  les  Français  ,  Gifelle ,  Girella. 
Par  les  habi  tans  d' Antibes  particulière- 
ment ,  Demoiselle* 


>ti 


% 


DE     LA     G  1  R  E  I.  L  E.      3oy 

A  Venise  et  sur  le  Nil ,  Girelle. 

Chez  les  Sardes,  Zi^nrella, 

Chez  les  Italiens  ,  Donzella, 

A  Naples  ,  Menchina  di  Re. 

Dans  l'île  de  Candie  ,  Afdelles, 

Dans  l'île  de  Rhodes  ,  ZUlo, 

Dans  l'île  de  Malte ,  Harusa. 

En  Arabie ,  Arusa. 

En  KWemsigwe ,  Seefraulein^Meerjunher 

et  Re^enhogenfisch. 

Bien  que  la  girelle  ait  excité  par  la 
beauté  de  ses  couleurs  l'attention  des 
écrivains  ,  et  même  qu'elle  habite  les 
endroits  où.  les  artistes  ne  manquent 
point ,  nous  n'en  avons  encore  aucune 
bonne  représentation.  Celle  que  nous 
fournit  Belon , gravée  en  bois ,  est  sup- 
portable comme  étant  la  première  ; 
mais  il  s'en  faut  beaucoup  qu'elle  soit 
exacte.  Peu  après  Rondelet  nous  en 
donna  une  seconde  aussi  en  bois  ;  mais 
dans  laquelle  on  ne  peut  reconnoître 
notre  poisson.  Au  même  temps  Salviait 
nous  donna  une  planche  ,  qui  repré- 


4 


1 


5o8      HISTOIRE    NATURELLE 

sente  la  poitrine  sans  écailles,  el  peint 
mal  les  nageoires  de  la  poitrine  et  du 
ventre  -,  la  nageoire  de  la  queue  y  pa- 
roît  en  forme  de  croissant,  et  la  ligne 
latérale  y  manque  totalement. 

Gesner  augmenta  ces  mauvais  des- 
sins d'un  nouveau;  mais  il  ne  repré- 
sente rien  de  notre  poisson ,  excepté  la 
raie  dentelée. 

Aussi  Aklrovand  nous  donna  un  dcs- 
sili  qui  ne  vaut  guère  mieux  ,  mais  où 
notre  poisson  ,  quoique  les  écailles  n'y 
soient  pas  exprimées,  se  reconnoîtplus 
aisément  que  dans  la  figure  de  Gesner. 

Jonslon  et  U  uysch  ont  copié  Gesner  ; 
Willughby  et  Bonnaterre  ont  suivi 
Salvian.  De  nos  jours  Klein  a  deux  fois 
contrefait  notre  poisson,  mais  l'une  et 
l'autre  fois  sans  aucune  exactitude. 

Si  Ilasselquist  ne  donne  que  sept 
aiguillons  à  la  dorsale  de  notre  poisson, 
et  si  Linné  omet  absolument  les  aiguil- 
lons à  la  nageoire  de  l'anus  ,  cela  ne 
provient  que  de  leur  mollesse  extrême. 


»  # 


I 


DE     LA    G  I  R  E  L  L  E.       3oc) 
11  paroît  encore  que  le  sentiment  do 
M.  Bomare  ,    que    ce    poisson   avoit  ^ 
deux  nâcreoires  du  dos  et   autant  do 
l'anus  ,  n'est  qu'une  simple  faute  d'é- 
criture. :       .  i. 

Elian  croit  notre  poisson  tellemenfc 
venimeux  ,  que  la  chair  d'un  autre  qui   'v 
a  touché  celui-ci ,  doit  être  très-nui- 
sibl?  à  l'homrtie-,  et  c'est  ce  qu'Oppiaii 
croii  bonnement    avec  lui  ;   mais   ou 
Elian  n  été  trompé  par  les  pêcheurs  , 
ou  bien  il  parle  d'un  poisson  tout  dif- 
férent ;  car  aujourd'hui  on  mange  la 
girelle  non-seulement  sans  aucun  pré- 
judice ,mais  encore  Galène  la  complo 
parmi  les  poissons  salubres.  Rondelet 
ne  mérite  pas  plus  de  foi ,  en  rappor- 
tant que  ces  poissons  lui  ont  mordu  les 
pieds  en  se  baignant  f  aux  endroits  où 
la  peau  étoit  dure.  ., 

Aristote  range  notre  poisson  parmi 

ceux  qui  se  tiennent  en  société  :  mais 

Salvian  nous  assurant  qu'il  ne  vient 

qu'isolément  aux  environs  de  Rome  , 

Poissons.  III,  37 


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]f3>-  i^Ji^^-mggé , 


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HISTOIRE    NATURELLE 
l'avis  U'Aristote  ne  sauroit  être  géné- 
ralement vrai. 

Willughby  ne  donnant  qu'un  rang 
de  deiits  à  notre  poi»6oi|  ,  ne  <loii  pas 
avoir  vu  les  dents  intérieures  ^j  faute 
bien  pardonnable  à  Tégard  d'an  iaussi 
petit  poissoai  ,  dont  let  dentB  sont  si 
petites.        •     i  ' 

Duhana^  a  tort  de  fiaire  deux  es- 
pèces partioiilières  de  notre  poisèôn  , 
car  sa  demoiàelle  d'Antibes  et  la  don- 
zella  de  Selon  ne  sont  <!|ue  le  même 
poisson  ;  savoir  la  gt relie.  Il  semble  gé- 
néralement qu'il  n'a  point  Vu  notre 
poisson  )  et  qu'il  en  a  fait  la  description 
d'après  Rondelet  j  et  celui-ci  ayant  re- 
présenté ia  nageoirede  la  queue  droite; 
il  la  lui  donn«  au6si  «^narrée. 

La  description  qui  se  trouve  dans 
les  Arts  et  Métiers  contient  les  mètties 
eiTeori; 


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géné- 

n  rang 
oii  i^as 
faute 
a  aussi 
sont  si 

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Disèôn  ) 
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ï  même 
îbïe  gé- 
1  notre 
ariptîon 
^■attt  re- 

re  âans 
mèiities 


DU   I^ABRE   A    GOUTTES.     5n 

LE  LABRE  A  GOUTTES, 

tABRVS    GVTTATVS. 

Cb  poiasqu  se  caractérise  par  le.^ 
taches  rondes  qui  embellissent  le  tronc 
entier  ,  et  par  les  rayons  mous  des  na- 
geoires, 

La  nageoire  pectorale  porte  treize 
rayons ,  la  ventrale  six ,  v;elle  de  Fanii» 
neuf,  celle  de  la  queue  seize ^  et  la 
dorsple  dix-neuf. 

La  tête  forme  une  pointe  obtuse  ,et 
la  bouche  ressemble  à  celle  du  poisson 
précédent.  Les  doubles  narines  sont 
pr^8  des  yeux  •,  ceux-ci  ont  Tiris  ar- 
genté autour  d'une  prunelle  noire. 
L'ouverture  des  ouies  est  grande  ;  la 
ligne  latérale  est  proche  du  dos ,  et  fort 
courbée  vers  le  bout.  L'anus  est  placé 
au  milieu  du  corps.  Les  écailles  dures 
sont  couvertes  d'une  membrane  ;  les 
flancs  sont  bleus  ,  le  dos  est  brun  et  le 
ventre  blanchâtre.  Les  taches  aux  côtes 


T#<*vn^..<^«,». 


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3l2  HISTOIRE  NATURELLE 
et  celles  de  la  nageoire  de  l'anus  sont 
argentines  ,  celles  de  la  dorsale  sont 
jaunes.  La  tête  bleue  est  décorée  de 
taches  argentées  oblongues.  Les  rayons 
sont  tendres  et  divisés  en  plusieurs  ra- 
meaux. ^;  ;  ,    ' 

Je  ne  connois  point  la  patrie  de  ce 
beau  poisson. 

L'original  s'en  trouve  dans  la  col- 
lection de  M.  Linke ,  à  Leipzig. 

On  le  nomme  : 
En  français ,  le  Labre  à  gouites. 
En  allemand ,  der  getropfte  Lippfiseh. 
Et  en  anglais ,  the  dropped  Wrasse. 

Nous  en  devons  la  connoissance  et 
un  dessin  médiocre  à  Klein, mais  il  est 
dans  l'erreur ,  en  refusant  les  dents  au 
genre  des  prochyles ,  vu  qu'il  en  trouve 
au  nôtre  y  qu'il  ne  laisse  pas  de  mettra 
de  ce  genre. 


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DU     L  A  B  RE,  &C.        3l5 
LE  LABRE  A  NAGEOIRES  VERTES , 

LABRUS    CHItOROPTERUS. 


Les  deux  dents  canines  avancées, 
que  l'on  remarque  sur  le  devant  de 
chaque  mâclioire,  et  les  deux  niguiU 
Ions  de  la  nageoire  de  l'anus  ,  font  les 
caractères  distinctifs  de  ce  poisson. 

L'on  trouve  six  rayons  dans  la  mera* 
brane  branchiale ,  treize  dans  la  na-* 
geoire  pectorale,  six  dans  la  ventrale, 
douze  dans  celle  de  l'anus,  seize  dans 
celle  de  la  queue,  et  vingt  dans  la  dor- 
sale. 

La  tête  n'a  point  d'écaillés  ;  elle  est 
étroite  par-devant,  brunâtre  et  embel- 
lie de  raies  bleues.  La  bouche  est  pe- 
tite ,  les  mâchoires  sont  de  longueur 
égale,  et  elles  portent,  outre  les  deux 
dents  canines  marquées ,  chacune  deux 
rangs  de  dents  arrondies.  Celles  du 
rang  extérieur  sont  coniques  ,  et  les 
dents  de  devant  sont  bien  plus  grandes 


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514        HISTOIRE   NATURELLE 

que  celles  de  derrière.  Celles  du  rang 
intérieur  sont  courtes  et  en  forme  de 
perles.  A  l'angle  de  la  boucke  ,  l'on 
trouve  encore  une  dent  saillante  et 
courbée  par  le  haut.  Cette  bouche  si 
bien  armée ,  prouve  que  c'est  un  pois- 
son vorace ,  et  qu'il  se  nourrit  princi- 
palement de  cruslacées.  Les  narines 
sont  doubles,  et  dans  la  proximité  des 
yeux,  dont  la  prunelle  noire  est  en- 
tourée d'un  iris  jaune  et  rouge.  L'ou- 
verture des  ouies  est  large ,  et  la  mem- 
brane en  est  couverte  en  partie.  Le 
corps  est  mince,  les  écailles  sont  gran- 
des ,  lisses ,  à  bord  jaune ,  et  elles  cou- 
vrent une  partie  de  la  nageoire  de  la 
queue.  La  ligne  latérale  qui  va  le  long 
du  dos,  dont  elle  est  voisine  ,  fait  une 
forte  inflexion  vers  le  bout  de  la  dor- 
sale. L'anus  est  plus  près  de  la  tète  que 
de  la  queue  dont  la  nageoire  est  arron- 
die; les  autres  nageoires  forment  une 
pointe  ;  celle  du  dos  consiste  en  neuf 
aiguillons  et  ons^c  rayons  mou^,  celle 


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n  V    L  A  R  11  E  j   &^0. 


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de  Tamis  a  deux  aiguillons  et  dix  rayons 
mous,  la  ventrale  n'a  qu'un  aiguillon 
sur  QÎnq  ra-yons  idoijs^  Tpusles  rayons 
mous  sont  divisés  en  plusieurs  bran- 
dies, et  les  aigmllons  du  dos  sont  ra- 
clés. Le  fond  de  ce  poisson  est  verdâ- 
tre,  lo  dos  est  le  plus  foncé,  les  côtés 
sont  plus  clairs  et  sur  «tout  le  ventre. 
Les  nageoires  sont  généralement  ver- 
te» ,  exocpté  que  les  unes  sent  moins 
foncées  que  les  autres. 
Je  l'ai  reçu  da  Japon. 
Il  est  nommé  i 
Digrotne  Papageyvisch ,  par  les  Hollan- 
dais au  Japon. 
Le  habrt  à  nageoires  ifêrte»  ,  par  les 

Français. 
Der  Gr'ùnflosser y  par  les  Allemands. 
The  Qreenr^n^  par  les  Ang,l  \s^  * 


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5l6       HISTOIRE   NATURELLE 
TROISIÈME    DIVISION» 

AVEC      LA      QUEUE     RONDE. 

à  tête  écailleuse. 


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iv^.» 


LE    PAON    ROUGE, 

lABRVS    CJRNEUS. 

■  •  '  ■  •  '• 

Tbois  taches  noires ,  deux  à  la  par- 
tie postérieure  du  dos ,  et  la  troisième 
près  de  la  nageoire  de  la  queue ,  dis- 
tinguent  ce  poisson. 

La  membrane  branchiale  a  cinq 
rayons ,  la  nageoire  pectorale  quinze , 
la  ventrale  six ,  celle  de  Fanus  qua- 
torze ,  celle  de  la  queue  seize  et  la  dor- 
sale trente. 

La  tête  est  étroite  et  sans  écailles 
jusqu'aux  yeux,  près  desquels  l'on  dis- 
cerne les  narines  doubles.  L'ouverture 
de  la  bouche  est  petite,  les  mâchoires 
sont  presque  d'égale  longueur,  et  ar- 
mées d'un  rang  de  dents  pointues. 


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i  cinq 
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a  dop- 

"ailles 
ndis- 
rture 

loires 
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»   KK.  PAON  .•ougo.^.I.K  LAUKK  à  ba.iacs. 

t>    tarlios  .    '/b//u'    ^-i'iti/.j. 


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DU     PAON    ROUGE.    3l7 

parmi  lesquelles  les  antérieures  sont 
les  plus  longues.  7      langue  libre  est 
lisse  comme  le  palais;  mais,  en  revan* 
elle,  la  gueule  est  armée  des  trois  os 
souvent  mentionnés,  garnis  de  mâche- 
lières  rondes.  La  prunelle  noire  est 
dans  un  iris  jaune.  L'opercule  anté- 
rieur porte  de  très  -  petites  écailles  et 
nne  branchie  attachée  à  sa  face  inté-» 
rieurc  ;  le  postérieur ,  consistant  en 
deux  petites  lames ^  forme  une  pointe 
obtuse  -,  l'ouverture  des  ouips  est  gran- 
de,  et  lamembi^ane  brancbiale  se  cache 
pour  la  plus  grande  partie.  Le  tronc  est 
étroit ,  les  écailles  sont  petites.  Elles 
couvrent  aussi  une  partie  des  nageoires 
de  la  queue.  Le  ventre  est  rond ,  le  dos 
ti'anchant  ;  la  ligne  latérale  approche 
plus  du  dos  que  du  ventre,  et  l'anus 
plus  de  la  nageoire  de  la  queue  que  de 
la  tête.  Les  nageoires  sont  courtes  et 
arrondies,  celles  du  ventre  plus  en  ar-« 
rière  que  les  pectorales  j  elles  ont  toutes; 
deux  des  rayons  à  quatre  branches.  Lest 


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IV. 

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'dlH  HISTOIRE  NATURELLE 
rayons  des  autres  nageoires  sont  plus 
ramifiés.  La  ventrale  porte  un  aiguil- 
lon, la  nageoire  do  Panas  trois,  et  la 
dorsale  dix  -  sept  -,  les  aiguillons  de  la 
dernière  sont  raclés.  Les  nageoires  du 
dos ,  do  Fanus  et  de  la  queue ,  sont  bor- 
dées de  bleu.  Ce  poisson  est  couvert 
d'un  beau  rouge,  qui  devient  un  peu 
clair  aux  côtés. 

Le  paon  rougo  habite  également  la 
Norwége  ;  on  le  trouve  à  Christians- 
Sund,  près  de  Haaven.  Je  Fai  reçu  de 
M.  Spengler,  inspecteur  du  cabinet  de 
curiosités  à  Copenhague  ,  de  la  gran- 
deur de  mon  tableau.  Il  vit  de  co- 
quilles ,  de  limaçons  et  d'autres  crus- 
tacées  :  mais  qu'il  doive  ses  belles  cou- 
leurs ^  suivant  M.  Ascanins ,  à  sa  nou«^ 
riture ,  c'est  ce  qui  est  fort  douteux  , 
vu  que  nombre  d'autrea  poissons  qui 
ont  la  même  nourriture  ,  ne  brillent 
point  par  les  mêmes  couleurs.  Selon 
M.  O  F  Millier ,  ce  poisson  a  la  chair 
délicieuse. 


te- 
f  .>:  .^ 


DU    LABRE   A    BANDES.      3 19 

Ce  poisson  se  nomme  : 
En  Norwège,  Sudér  Naal. 
ï!n  Allemagne ,  rother  Lippfisch' 
En  français  ,  Paon  rouge» 
En  anglais ,  Rtd  fVrasse. 

M.  Ascanius,  à  qui  nous  devons  la 
connoissAiice  de  ce  poisson ,  nous  en  a 
fourni  un  dessin  ,  qui  n'est  oependnnt 
pas  exact  ;  car  les  dents  sont  d'une  pe* 
titesse  extrême  ,  la  tête  n'a  point  d'é'- 
catUes  )  celles  du  corps  y  sont  à  peine 
visibleâi  ôt  les  aiguillons  des  nageoires 
y  manqueilt  entièrement. 

Je  tniis  fort  étouné  que  M.  Gmelin 
n'ait  pas  admis  ce  poissoti  dans  le  Sys'» 
terne  de  Linné^  qu'il  vient  de  mettre 
au  jour.    ;;....  ■'  '■■  \ 


LE  LABRE    A   BANDES, 

tAMRU  s    F  AS  eu  T  V  S. 


•» . 


Le  oor]ps  ceinturé  et  les  huit  aiguil- 
lons de  la  nageoire  du  doS;  oaractéri*- 
scnt  Ge  poisson. 


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5uo      HISTOIRE   NATURELLE 

La  nageoire  pectorale  a  douze  rayotis , 
la  ventrale  six ,  celle  de  l'anus  treize  , 
celle  de  la  queue  quatorze  ;  et  la  dorsale 
dix-neuf. 

La  tête  est  comprimée  ,   et  sans 
écailles  jusqu'à  l'opercule  antérieur  ; 
les  mâchoires,  d'égale  longueur ,  sont 
armées  d'un  rang  de  dents  courtes  et 
arrondies.  Chaque  mâchoire  présente 
deux  dents  canines  sur  le  devant  ;  et 
ce  poisson  étant  pourvu  de  grosses  lè- 
vres ,  il  tient  le  milieu  entre  les  brèmes 
de  mer  et  les  labres.  Ses  lèvres  ,  qui 
frappent  la  vue  encore  plus   que  ses 
dents ,  m'ont  cependant  empêché  de 
le  placer  dans  la  classe  des  brèmes.  Il 
a  le  palais  lisse ,  et  les  narines  doubles 
tout  près  des  yeux  :  ceux-ci  ont  la  pru- 
nelle noire  et  l'iris  rouge.  L'opercule 
postérieur  est  sans  écailles  ,  composé 
de  deux  feuillets  ,  et  sa  couleur  est 
verte.  Le  tronc  est  couvert  de  grandes 
écailles  unies  ,  et  entouré  de  quatre 
larges  bandes  brunes.  La  ligne  latérale 


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^mri^L,.:^^'^ 


•eize , 


sont 


DU    LABRF.    A   BANDES.       321 

plus  proclie  du  dos  que  du  ventre  ,  s'in- 
terrompt vers  la  fin  de  la  dorsale,  re- 
prend au  milieu  de  la  queue  et  se  perd 
dans  sa  nageoire.  Le  dos  est  tranchant , 
le  ventre  rond  ,  et  l'anus  plus  près  de 
la  nageoire  de  la  queue  que  d€  la  tète. 
Le  tronc,  couleur  d'olive,  est  embelli 
de  bandes  brunes.  Les  nageoires  du 
dos  et  de  l'anus  sont  noirâtres,  les  au- 
tres brunes.  Toutes  les  nageoires  sont 
courtes ,  et  ont  les  rayons  à  plusieurs 
branches.  Outre  les  huit  aiguillons  de 
la  nageoire  dorsale,  celle  de  1  anus  en 
compte  deux,  et  la  ventrale  un. 

J'ai  reçu  ce  poisson  du  Japon,  de  la 
grandeur  de  mon  dessin. 

On  le  nomme  : 
he  Labre  /     andes^  en  français. 
Ver  banJirte  Lippfisch,  en  allemand.. 
T/ie  st  '•eaked  ff^rasse ,  en  anglais. 


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Poissons,  m. 


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3'J2      HISTOIRE    NATURELLE 


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LE   PERROQUET  BOISE, 

LABRU  S    TESS  E  LAT  US, 

Le  petit  nombre  des  écailles  près  des 
yeux  et  à  l'opercule,  font  connoîtrece 
poisson. 

Il  a  quatre  rayons  dans  la  membrane 
branchiale  ,  seize  dans  la  nageoire  pec- 
torale ,  six  ilansla  ventrale ,  douze  dans 
celle  de  l'anus,  «eize  dans  celle  de  la 
queue,  et  vingt- huit  dans  la  dorsale. 

La  tête  est  comprimée  et  en  pente, 
la  bouche  petite  ;  les  mâchoires ,  d'é- 
gale longueur,  sont  munies  d'un  rang 
de  dents  petites  et  aiguës.  Le  corps  est 
alongé  et  couvert  de  très-petites  écailles 
molles.  Je  ne  remarque  à  la  tête,  près 
des  yeux  et  vers  le  haut  de  l'opercule  , 
qu'une  petite  place  écailleuse.  Cette 
marque  n'étant  propre  à  aucun  autre 
labre,  elle  a  pu  me  servir  de  caractère. 

Les  yeux,  munis  d'une  membrane 
clignotante,  ont  la  prunelle  noire  datis 


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pu    PERROQUET    BOISÉ.     3:i5 

un  iris  argenté  ;  devant  ceux-ci  on  dé- 
couvre les  doubles  narines ,  et  dessous 
quatre  à  six  pores  ".pparcmnient  pitui- 
taires.  Les  opercules  et  la  poitrine  sont 
marqués  de  petites  taclies brunes,  mais 
le  reste  du  corps  en  a  de  plus  grandes. 
Celles-ci  ayant  un  air  de  boiserie, 
m'ont  fourni  la  dénomination.  Le  dos 
est  violet,  les  côtés  sont  argentés  ,  la 
nageoire  ventrale  est  noire ,  celles  de 
la  poitrine  et  de  la  queue  sont  bleues-, 
à  celles  du  dos  et  de  l'anus  ,  cette  cou- 
leur est  marquée  de  jaune  et  de  bru* 
nâtre.  L'ouverture  des  ouies  est  gran- 
de, et  la  membrane  étroite  repose  sur 
quatre  rayons.  L'anus  est  plus  voisin 
de  la  nageoire  de  la  queue  que  de  la 
tetê.  La  ligne  latérale ,  parallèle  au  dos 
dont  elle  est  voisine,  fait  une  courbure 
à  la  fin  de  la  dorsale  vers  le  bas,  et  de- 
là elle  va  droit  jusqu'au  milieu  de  la 
nageoire  de  la  queue.  Toutes  les  na- 
geoires sont   arrondies  ,   et  tous   les 
rayons,  à  l'exception  des  aiguillons, 


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324  HISTOIRE  NATURELLE  ,  &.O. 

sont  à  plusieurs  branches;  les  dix- sept 
aiguillons  du  dos  sont  raclés  \  la  na- 
geoire de  l'anus  a  trois  aiguillons  et  la 
ventrale  un. 

Je  dois  la  connoissance  de  ce  poisson 
à  M.  Spengler  ,  inspecteur  du  cabinet 
royal  de  curiosités  à  Stockholm ,  qui 
me  l'a  envoyé  ,  en  me  marquant  qu'il 
est  de  la  Norwège. 

On  le  nomme  : 
Le  Perroquet  boisé  ,  en  français. 
Ver  getafelte  Lippfisch ,  en  allemand. 
I)t  The  wainscotted  IVrasse ,  en  anglais. 

J'ai  fait  des  recherches  dans  les 
écrits  des  naturalistes  célèbres  danois  , 
pour  savoir  si  notre  poisson  y  est  dé- 
crit ;  mais  une  comparaison  soigneuse 
sur- tout  des  poissons  de  Linné  et  de 
Fr.  Millier  ,  démontre  qu'il  ne  se 
trouve  pas  dans  leurs  écrits  :  les  grosses 
lèvres  me  l'ont  fait  ranger  d'ailleurs , 
suivant  Linné ,  dans  le  genre  des  labres. 

riN    DU   TOME   TROISIÈME. 


4 


dix- sept 
I  -,  la  iia^ 
Ions  et  la 


e  poisson 
u  cabinet 
Lolm  ,  qui 
lant  qu'il 


us. 

Llemand. 
;n  anglais, 
dans  les 
es  danois , 
y  est  dé- 
soigneuse 
nné  et  de 
l'il    ne  se 
les  grosses 
d'ailleurs , 
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