s.ai
IMAGE EVALUATION
TEST TARGET (MT-3)
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1.0
M
1.25
2.5
12.2
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1.8
1-4 IIIIII.6
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c»/.^> -;> ^.^ ^/j.
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Photographie
Sciences
Corporation
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33 WEST MAIN STREET
WEBSTER, N.Y. 14580
(716) 872-4503
W ^
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CIHM/ICMH
Microfiche
Séries.
CIHM/iCMH
Collection de
microfiches.
Canadian Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques
;\
:«*
Technical and Bibliographie Notas/Notes techniques et bibliographiques
The Institute has attempted to obtain the best
original copy available for filming. Features of this
copy which may be bibliographically unique,
which may aller any of the images in the
reproduction, or which may significantly change
the usual method of filming. are checked below.
D
n
D
Coloured covers/
Couverture de couleur
I I Covers damaged/
Couverture endommagée
Covers restored and/or laminated/
Couverture restaurée et/ou pelliculée
Cover title missing/
Le titre de couverture manque
Coloured maps/
Cartes géographiques en couleur
Coloured ink (i.e. other than blue or black)/
Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire)
|~y| Coloured plates and/or illustrations/
Planches et/ou illustrations en couleur
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Relié avec d'autres documents
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along interior margin/
La re liuie serrée peut causer de l'ombre ou de la
distortion le long de la marge intérieure
Blank leaves added during restoration may
appear vvivhin the text. Whenever possible, thèse
hâve been omitted from filming/
Il se peut que certaines pages blanches ajoutées
lors d'une restauration apparaissent dans le texte,
mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont
pas été filmées.
L'Institut a microfilmé le meilleur exemplaire
qu'il lui a été possible de se procurer. Les détails
de cet exemplaire qui sont peut-être uniques du
point de vue bibliographique, qui peuvent modifier
une image reproduite, ou qui peuvent exiger une
modification dans la méthode normale de filmage
sont indiqués ci-dessous.
The
to tl
I I Coloured pages/
Pages de couleur
Pages damaged/
Pages endommagées
Pages restored and/oi
Pages restaurées et/ou pelliculées
Pages discoloured, stained or foxei
Pages décolorées, tachetées ou piquées
Pages detached/
Pages détachées
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Transparence
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Qualité inégale de l'impression
Includes supplementary materiï
Comprend du matériel supplémentaire
Only édition available/
Seule édition disponible
I I Pages damaged/
I I Pages restored and/or laminated/
r^ Pages discoloured, stained or foxed/
I I Pages detached/
r~p\ Showthrough/
I I Quality of print varies/
I I Includes supplementary matériel/
I I Only édition available/
D
Pages wholly or partiaily obscured by errata
slips, tissues, etc., hâve been refilmed to
ensure the best possible image/
Les pages totalement ou partiellement
obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure,
etc., ont été filmées à nouveau de façon à
obtenir la meilleure image possible.
The
posi
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film
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0
Additional commente:/
Commentaires supplémentaires:
Les pages froissées peuvent causer de la distorsion.
This item is filmed at the réduction ratio checked below/
Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous.
10X
14X
18X
22X
26X
OAW
y
12X
16X
20X
24X
28X
32X
The copy filmed hère has been reproduced thanks
to the generosity of:
Seminary of Québec
Library
L'exemplaire filmé fut reproduit grâce à la
générosité de:
Séminaire de Québec
Bibliothèque
The images appaaring hara ara tha beat quaiity
possible considaring tha condition and lagibillty
of tha original copy and in kaaping with tha
filming contract apacificationa.
Las images suiventaa ont été reproduites avec le
plua grand aoin, compta tenu de la condition et
da la netteté de l'exemplaire filmé, et an
conformité avec laa conditions du contrat da
filmaga.
Original copiée in printed papar covers ara filmed
beginning with the front cover and anding on
the lest page with a printed or illuatratad imprea-
sion, or the back cover when appropriata. Ail
other original copias are filmed beginning on the
first page with a printed or illuatratad impres-
sion, and anding on tha laat page with a printed
or illustrated impression.
Les exemplaires originaux dont la couverture en
papier eat imprimée sont filmés en commençant
par la premier plat et en terminant soit par la
dernière page qui comporte une empreinte
d'impression ou d'illustration, soit par le second
plat, salon la cas. Tous les autres exemplaires
originaux sont filmés en commençant par la
première page qui comporte une empreinte
d'impreasion ou d'illustration et en terminant par
la dernière page qui comporte une telle
empreinte.
The last recorded frame on each microfiche
shail contain tha symbol — ^(maanîng "CON*
TINUED"). or tha symbol V (meaning "END"),
whichever applies.
Un des symboles suivants apparaîtra sur la
dernière image de chaque microfiche, selon le
cas: le symbole -h*- signifie 'A SUIVRE ". le
symbole V signifie "FIN".
Maps, plates, charts, etc., may be filmed at
différant réduction ratios. Those too large to be
entirely included in one exposure are filmed
beginning in the upper left hand corner, laft to
right and top to bottom. as many framas as
required. The following diagrams illustrata tha
method:
Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être
filmés à des taux de réduction différents.
Lorsque le document est trop grand pour être
reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir
de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite.
et da haut an bas. en prenant le nombre
d'images nécessaire. Les diagrammes suivants
illustrent la méthode.
1
2
3
1
2
3
4
5
6
M
HIS
D
«■■
HISTOIRE NATURELLE
DES VÉGÉTAUX.
' V,'
V., "■
/
i
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C]
t***"*^
I ■ 1^1» » mi
i
TOIRE NATURELLE
DES VÉGÉTAUX.
CLASSÉS PAR
Avec la citation de 1
Linné, et l'indicat
peut faire des plant
ipercc , ragricultur.
decnie, etc. des fi^
nature, et un GEJSElvm
système de Linné, avd
tamilles naturelles de .7
Par J. B. LAMARCK , de l'fastitut
et professeur au Muséum
Et par B. MIRBtL ,
Sciences, Lettres et k
Botanique à l'Athénée d
M L'IMPRIMERIE „E CHAPELET.
A PARIS,
Chez Deterville, rue du Battoir, „> ,6.
AN XI-^i8o5,
.1 ï.
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Vi
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M /'^^ fi
'%'< - ■
♦'
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^*^'
^■^i
I
50
HISTOIRE NATURELLE
DES PLANTES.
THÏNTE-s,x,i„E FAMILLE.
"2S CAPRIFOLIACÉES. CW,«,,„.
LIA» Jussieu.
posée de »*Ll?". !"?."'•«?'"« <^<'^-
nés
nopétale , portée„u"; l'ovX^ë.Mt"""
avec les pétales lorsque il coroIl«l7'f*
rieur ; une baie ou une can«;if™ °'^^'
p us eurs loiîes r!,„..„ f . * " "ne ou
petite cavité au,?StVir±nd r*
nsperme charna ; radicule "upSeiref
La plupart des plantes de cette famille
sont des arbri,seauï; très-pe.i sont
Botanique. XI.
3 HISTOIRE NATLTRELLK
ilcs arbres ou des herbes. Leur lige
n'est pas toujours droite j quelquefois
elle est rampante ou se roule en spi-
rale autour de ses supports. Lesfeuillen
sont presque toujours opposées et rare-
ment alternes j jamais elles n'ont , com-
me dans plusieurs rubiaccies, des sti-
pulcsalternesavecellesautourdumême
point de la tige. La disposition des
iJeurs est très - variable dans un assez
grand nombre ; elles forment des co-
rymbes à l'extrémité de la tige ou des
rameaux. On trouve des corolles mono-
pétales, presque polype taies et polypé-
tales. Les plantes de la première sec-
tion ont beaucoup de rapport avec les
rubiacées qui précèdent, et leur co-
rolle est monopétale. Les plantes de la
quatrième section se rapprochent infi-
niment des aralies qui suivent immé-
diatemrnt j elles ont les unes et les au-
tres la corolle polypétale. Les quatre
sections offrent des différences assez
marquées j elles formeront sans doute
n t: L A L I N N /i R. 5
^ans la siiilr (|ijalro groupes (lifF^frciisj
Toutes les plantes de cette famillo
sont très-remarquables, soit par leura
jnoprietes médicinales, soit par leur
beauté , soit par les phënomènes sin^u-
Jiers qu'elles présentent dans leurs de-
Velopr- mens.
Calice caliculé ou muni (îe bractées ; co-
rolle monopétale ; un style,
T" GENRE.
LINNÉE, LiNi^MA. Linn. Juss. Lam.
{I>idynamie'angiosperm. L. Gm.)
Caractère générique. Calice à cinq divi-
sions posé sur rovaire, ceint d'un second
calice à quatre divisions inégales, et hé-
rissées de poils; corolle en cloche, év.i
sée , à cinq lobes ; quatre étamines, dor t
deux plus longues ; stigmate en tête ; baie
j?etite , ovale , sèche , divisée en troii
loges, chacune à une graine.
TlX linnée boréale(///z/2a?a horealis,LX
é HISTOIRE NATURELLE
Celle plante porte le nom du célèbre
liinnë. El'e seule constitue le genre*
On la trouve dans le nord de l'Eu-
ïope , de l'Asie et de T Amérique. C'est
un vsous - arbrisseau toujours vert, de
la longueur d'un pied ou davantage,
rameux et rampant sur la terre ; il ta-
pisse ordinairement dans les lieux où il
croît une étendue de terrein considéra-
ble ; ses feuilles sont opposées , un peu
pétiolées, petites, arrondies, et créne-
lées. Les rameaux qui portent les fleur»
sont verticaux et de leur sommet part
un pédoncule délié , terminé par deux
petites fleurs blanches à l'extérieur,
rougeâtres à l'intérieur , et penchées
vers la terre. Elles répandent , sur-tout
le soir , une odeur agréable.
Cette plante fournit, dit-rn, un ex-
cellent remède contre les rhumatismes»
/?
h'
1
/?
DES LONICÈIIES. 5
ir ET III« GENRES.
TRIOSTEUM. L. J. Lan,. ( PeiUan^
drie^mono^ynie, )
OVIEDA. L. ï. Lam. ( Didynamie*
angioRpermie, Voy. 3" vol. )
I V^ G E N R E.
LONICÉRE, Chèvrefeuille; LoTfi^
CERA, L. Lam. Symphoricarpos ,
DiERviLL.4. Xylosleon. Caprifo^
LtVM.J.Ltam. ( Pentandrie-monog,
L. Gm. )
Caractère générique. Calice petit , persis-
tant, à cinq dents; corolle régulier»' à
cinq divisions ; cinq étamines; un style
délié et de la longueur de la corolle j
stigmate obtus et un peu en tête j baie
globuleuse , contenant plusieurs graines.
Ce genre comprend une vingtaine
cî'espèces ; elles croissent dans l'un et
l'autre hémisphère. Neuf sontindigènes
^;)
6 HISTOIRE NATURELLE
de l'Europe , et plusieurs autres peu-
vent être uaturalisées dans les pays tem-
pérés. Les unes sont des arbrisseaux à
tige sarmenteuse et qui s'entortillent
autour des corps en se roulant de gauclie
à droite; les autres sont des arbrisseaux
à tiges droites et fortes. Leurs rameaux
et leurs feuilles sont opposés. Les feuil-
les sont simples, ordinairemenientièrcs,
pins souvent sessiles que pétiolées et
quelquefois réunies par la base et tra-
versées par la tige. Leurs fleurs sont ré-
gulières ou irre'gulières , disposées en
verticille ou en corymbe au sommet
des tiges, ou bien deux ensemble sous
des pédoncules axillaires.
Les chèvrefeuilles sont de tous les
arbrisseaux ceux qui ornent le mieux
les jardins ; mais ils ont le grand désa-
vantage d'être dévorés par les cantha-
rides ou les pucerons. Ils sont générale-
ment cultivés dans toute l'Europe et
en Amérique. Ceux qui sont sai'men-
tcux prennent toutes les formes que
S*'
Hr
DES LONlCÈRE.c. 7
l'on désire. On en couvre des berceaux,
des tonnelles ; on en tapisse des murs ,
des palissades ; ils grimpent sur les ar-
bres et retombent en guirlande de leurs
branches; ils plaisent enfin sous toutes
les formes et flattent agréablement la
vue et l'odorat. Les autres forment des
arbustes très-élégans ; ils se couvrent
de fleurs au printemps, et sont encore
très-agréables à la vue, lorsqu'ils sont
couverts de fruits pendant l'été. Ils
servent à la décoration des parteries.
Comme ils souffrent le ciseau, on leur
donne la forme d'un buisson , d'une
boule, d'un vase ou mille autres formes
gracieuses.
On trouve des chèvrefeuilles en fleurs
dès le commencement du printemps ,
et plusieurs fleurissent encore très-
avant dans l'automne.
I
I
fi
^3
si
8 HISTOIRE NATURELLE
^ges sarmenleuses et tournantes;
Jleurs en verticilh ou en tête au som.
met des rameaux.
Le clièvrefeuille des jardins ou d'I-
Ulie ( lonicera caprifolium, L. ). II
croit dans les contrées méridionales de
lEurope, et vit dans les haies et les
tois. C est un des plus beaux ornemens
des jardins. Sa lige est une souche li-
gneuse à ccorce raboteuse et grisâtre;
elle pousse une quantité de jets cyli„.
dnques fort longs, raraeux, feuilles, et
qui s entortillent autour des corps qui
leur servent d'appui. Les feuilles sont
^ess.les, longues d'un pouce et demi,
ovales obtuses, très - entières , d'un
«.•.3 bleuâtre «„ dessous, opposées par
paires. Les deux ou trois paires de la
partie supérieure des rameaux sont réu-
nies chacune en une feuille arrondie et
traversée par la tige. Les fleurs sont
sessiles et disposées en verticiUe à I,
base des deux ou trois dernières paire»
n-A-^T".
DESLONICHRES. 9
de feuilles; elles sont grandes , belles ,
rougeâtres et d'une odeur gracieuse. La
corolle est un long tube évasé et divisé
en deux parties-, la supérieure large et
à quatre dents; l'inférieur étroite , en-
tière et réfléchie. Les baies sont rouges
et agglomérées.
Cette espèce fleurit depuis la fin du
printemps, jusqu'au milieu de l'été, et
conserve ses feuilles une partie de l'hi-
ver.
Le chèvrefeuille des bois ( lonicera
periclymenum y L. ). Celte espèce croît
dans une partie de l' Europe .Elle ne se dis-
tinguede la précédente que par des feuil-
les supérieures qui sont libres par leur
baseau lieu d'être réunies en une seule.
On connoît deux variétés remarqua-
bles de cette espèce ; l'une le chèvre-
feuille d'Allemagne, dont les feuilles
sont sans poil et les fleurs rouges ; l'au-
tre, le chèvrefeuille à feuilles de chêne,
dont les feuilles sont sinuées et quelque-
fois panachées de vert et de blanc juu-
Botanique. XI. *
Vr
I
 t.
Et ^i
W
lO HISTOIRE NATURELLl"
nâtre ; cette variété est plus curieuse
que belle ; la première au contraire
est très-belle, et fleurit jusqu'en au-
tomne.
l'ige droite; deux fleurs sur chaque
pédoncule.
Le chèvrefeuille des Alpes ( lonU
cera alpigena, L. ). Il croît dans les
Alpes et les Pyrénées , dans les contrées
méridionales de la France , en Autri-
che et en Italie. Sa hauteur est de deux
ou trois pieds. Il fonue un buisson.
Son bois est cassant ; ses rameaux sont
un peu épais j les feuilles qu'il porte sont
d'un vert foncé , longues de deux à
quatre pouces, ovales, pointues, très-
entières. Les fleurs sont pourpres, por-
tées deux ensemble sur des pédoncules
axillaires ; il leur succède deux baies
réunies en une seule et ressemblant à
une petite cerise.
Cet arbrisseau a un port élégant et
fait un très-bel eflet dans les jardins ;
DES LONICÈRES, Il
lorsqu'il est en flenr ou en fruit. Ses
baies sont purgatives ; deux suffisent
pour faire vomir. Les oiseaux^
iiardsles mangent avec avû
Tige droite ; pédonculet
Le clièvrefcuillc à
( lonicera symphoricari
est originaire de la Virgil
roline , et naturalise en Fi
est cultivé depuis cinquante
touffu, haut de deux à .trois pieds , et
très- joli, lorsqu'il est en fleur au prin-
temps ou en fruit dîins l'arrière-saison.
Ses feuilles sont petites , très-rappro-
cliées , ovales , arrpndies , très-entières
et velues en dessous. Les fleurs sont ré-
gulières, en cloche, très-petites et grou-
pées plusieurs ensemble à l'aisselle des
feuilles il leur succède de petites baies
rouges couronnées par le calice; elles
contiennent deux graines, et restent
attachées sur l'arbrisseau pendant une
partie de l'hiver.
\ I
12 HISTOIRE NATURELLE
I 1.
Calice caliculé ou muni <le bractées j un
style i corolle presque polypétale.
Y' GENRE.
GUI, ViscuM. Tourii. Ij. Juss. Lam.
( Tétrandrie-monogynie. L. Gm. )
Caractère générique.'M.onoïque ou dio'ique;
calice à peine apparent ; corolle ( calice ,
li. ) à quatre pétales courts, dilatés et
réunis à la baSe. Fleur mâle: quatre an-
thères sessiles sur le milieu des pétales.
Flenr femelle : ovaire muni d'un rebord
au sommet ; un style court ; un stigmate
en tète ; baie petite non couronnée , con-
tenant une graine.
Ce genre comprend douze espèces.
Une seule croît en Europe ; quelques-
vmes croissent au Cap de Bonne-Espé-
rance, et toutes les autres en Amérique.
Ce sont des arbrisseaux ou des sous-ar-
brisseaux parasites. Leurs feuilles sont
épaisses , simples et opposées. Leurs
tii
un
1) E S G tr I 8. iS
fleurs sont disposées aux aisselles des
feuilles, et sont sessiles ou en ëpi. Les
baies sont quelquefois glutineuses. Quel-
ques espèces n'ont pas de feuilles, et
leurs rameaux sont applatis et articulés.
Le gui à fruits blancs ( viscum nl-
hiim , L. ). C'est le seul qu'on trouve
en Europe. Le pommier , le poirier , le
tilleul sont les arbres sur lesquels il
croît le plus ordinairement et le plus
abondamment. Cet arbuste offre cela
de particulier qu'il se dirige indifférem-
ment dans tous les sens , et toujours per-
pendiculairement à son point d'inser-
tion -, il forme une touffe arrondie jau-
nntre , d'un à deux pieds de diamètre,
formée d'une infinité de ramifications
cylindriques, très ouvertes et articulées
les unes au-dessus des autres ; elles par-
tent ordinairement deux ou quelque-
fois plusieurs ensemble de chaque arti-
culation. Les feuilles sont deux ensem-
ble aux articulations et ne tombent
point pendant l'hiver j mais les plus
i4
T^!
UÏSTOIHE NATURELLE
aucicniics nue l'ois torabëcsne se renou-
vellent point, et la plante par consé-
quent n^cn est garnie qu'aux articula-
tions supérieures. Elles sont longues
(l'un à deux pouces , lancéolées, obtu-
ses, sessiles, fermes, épaisses , très en-
tières et traversées par cinq nervures
longitudinales ù peine visibles. Les
fleurs sont petites, jaunâtres, sessiles et
grovipées trois ou quatre ensemble , à la
naissance ou la jonction des rameaux
supérieurs. Elles paroissent au prin-
temps; à la fin de l'été elles sont rempla-
cées par des baies grosses comme des
baies de groselier, blanches, brillantes
comme des perles, et remplies d'une
substance très -gluante qui enveloppe
une seule graine.
liCS anciens regardoieut le gui comme
une production spontanée, causée par
Tcxtravasation du suc nourricier des
arbres. Théophraste et Pline avancèrent
les premiers qu'il se reproduisoit, par
3c mo^jen des graines j mais ils pensoient
I) E S GUI S. l5
qu'elles ne possédoient leur vertu ger»
luiualive, qu'après avoir passe par l'es-
tomac des oiseaux. Les expériences
modernes prouvent que, sans autre
moyen que celui d'un médiocre dcgro
d'humidité . les graines de gui germent
par- tout , sur les arbres vivans comme
sur les arbres morts, et même sur la
terre et les pierres *, mais elles ne pros-
pèrent jamais que sur des végétaux vi-
vans. Le phénomène de leur germina-
tion est singulier^ la grame paroît être
une aggrégation de plusieurs graines ;
au lieu d'avoir une seule radicule et
une seule plumule , elle développe quel-
quefois plusieurs radicules et plusieurs
tiges Les radicules naissent de divers
points, sous la forme d'un pelit glo-
bule porté par un petit filet qui s'a-
longe , jusqu'à ce que le globule trouve
un corps qui lui serve d'appui. Alors
le globule s'entr'ouvre et s'épanouit
comme l'ouverture d'un corps de chasse
ou comme la trompe d'un insecte j de
"T.N'
if) HISTOIRE NATURELLE
l'intérieur de la trompe partent cle pe-
tits fileta; lorsque la germination a lieu
sur un arbre, ces filets s'implantent dans
l'ëcorce et commencent à puiser les suc»
du végétal ; la sève s'extra vase et forme
au point d'insertion de la trompe un
bourrelet qui grossit à mesure que le
parasite fait des progrès. Les trompes
sont quelquefois tellement disposées au-
tour de la graine , que lorsque leur pé-
dicule veut se relever pour former la
tige ^ elle cède aux efforts qu'ils font les
uns contre les autres, et chaque pédi-
cule devenu libre , produit un pied de
gui particulier.
La première , et quelquefois encore la
seconde année, le pédicule de la trompe
ou la petite tige n'est surmonté que
d'un petit bouton -, pendant la troisième
ftunée , ce bouton forme deux feuilles ; à
l'aisselle des feuilles naissent deux nou-
veaux boutons, d'où naissent ensuiter
deux branches terminées par de nou-
velles feuilles j l'accroissement se faiî
« '
\i
DES CUIS. 17
dès-lors cTune inanibrc plus rapide j le
bouton de chaque feuille contient le»
rudiinens de trois branches , et sans
l'effet de l'avortement, l'arbuste déjà
très-rameux, le seroit incomparable*
ment davantage.
Les feuilles ont une saveur légère-
ment amère et une odeur un peu nar-
cotique. Le bois, sur-tout lorsque l'ar-
buste croît sur le chêne , a été regardé
par les auteurs anciens et modernes
comme un spécifique dans l'épsilepie,
les vertiges, &:c. Les baies prises inté-
rieurement purgent avec violence j ap-
pliquées à l'extérieur elles sont très-
résolutives. Les anciens en préparoient
une espèce de glu qu'ils employoient
fréquemment en cataplasme sur les ab-
cès, pour les faire mûrir et hâter leur
suppuration. On peut faire encore de la
glu avec l'écorce du gui 5 mais celle
qu'on trouve dans le commerce est pré-
parée avec l'écorce de houx; après avoir
pilé l'écorce , on la roule en peloton que
i ■•*«
-ï - 1 : ".:"■
l8 H[.STOli?K NATURELLE
ioiifait pourrir, qu'on lave ensuite k
f^tmtxxm reprises clui. s l'eau en le ma-
Jaxa^jt rontinuelleniententre If *i mains,
jfnsquà ce ^u'il ne reste plus qu'une
pâte gluante.
Les anciens avoient une grande vé-
nération pour le gui. Pline rapporte que
rienn'étoit plus sacré pour les Druides
que ce végétal, et le cliénc qui le por-
loit. Ilsalloient le cueillir dans les bois
avec la plus grande cérémonie. Un
d'entr'eux, vêtu de blanc, mon toit sur
larbre, et coupoit le gui avec une serpe
d'or. On immoloit ensuite des victimes,
et au premier jour de l'an, ondistri-
buoit celte plante au peuple, en criant :
Jguilaneuf; c'est-à-dire, ^,0-^^/, l'an
neuf, pour annoncer la nouvelle année*
C:es prêtres superstitieux croyoientque
]es animaux stériles devenoient féconds
en buvant de l'eau de gui, et que cette
plante étoit un préservatif contre tou-
tes sortes de poisons. C'est sans doute
par une suite de superstition des Druï-
îi
DESRHIZOPHORES. 19
des, que l'ondonnc encore aujourd'hui
en médecine la préférence sur tous les
guis, à celui qui croît sur le chêne.
Virgile, dani
Ënéïd(
ipare
, com]
au gui le rameau d'or que cherchoit
Enée.
Quoique le gui conserve ses feuilles
pendunll hiver ; quoique sa couleur soit
un peu dorée , ce n'est cependant pas u\w
décoration pour les jardins. Ses touflVs
éparses sur les arbres ne présentent vivn
d'agréable à la vue , et les arbres sont
épuisés par ce parasite.
Les grives sont très-friandes de ses
frurts.
V P GENRE.
RHIZOPHORE, Palétuvier, Man-
glier; Rhizopuora. L. Juss. Lam.
( Dodécandrie-monogynie, L. Gm. )
Carac'ère générique. Calice accompagn6-
de deux bractées à la base , et ayant do
quatre à douze divisions •, pétales planes
ou plies ea deux , égaux en nombre et
1 TJ-
lii
20 IIISIOIRE NATi;Rr.;r,I|î
P rcuLiro, formé,, par l„ r.„Heme„t
S«...Oi^r.i„„^„™„„td„,„ ,*"■;«
Po..,«,-,„t„„rle.,„m,„ne„,r'„uvertd;
"psulc ime longue radicule.
Les arbres et arbrisseaux ilc ce oc.ire
«c peuvent vivre .,ue dans les lieu.
'""•'des ou marécageux, ou suv u„
«o eo , ,,„ ,. „^,, j,^ ^^^^^^^^^^ ^^^_^
vent d.„„„c„,eslor...s, sur les boni,
des n,ers ou des laes dans ITn.le et eu
Ameruiue. Leurs rauK-auxsontpresnue
toujours oppose<s; leurs feuilles sont or-
<lina.re„.eutopposees,loujourse„li;,.e.
oonaees, roulées en eornet.dnusl,.,,;:
Ç lie du figuier par deux stij.ules o„
-Ça'lles qui se dessèehent et se dé
cl.ent bientôt. Les fleurs naissent a '
«.^•clles des feuilles, ou A l'extré.ni, '
f
.1.
1) E 8 R H I Z O T» H O R E S. '). i
tles ramnaiix , disposées par paires sur
un court p(5(loncule une ou deux foia
fourchu. Les caracliacs qu'elles offrent
sout très-variables , mais les caraelères
tirés du IVuit et le phénomène extraor-
dinaire de la germination , sont cons-
tana dans toutes les espèces. Vers la
maturité du fruit, la capsule s'ouvre à
son sommet ; r<;mbyron se développe ;
la radicule pénètre dans l'ouvertun; du
sommet de la capsule, et s'élève au-de-
hors sous la forme d'une longue mas-
sue ; elle se penche vers la terre , et son
poids fait pencher le fruit; enfin elle
se détache , tombe et se fiche par la
pointe dans le limon , où bientôt elle
prend racine. La pointe opposée , celle
qui étoit plongée dans le fruit est for-
mée par le cotylédon et la plumuîe -,
elle se développe de son côté pour for-
mer la tige.
Le rhizophore mangle , le manglier
( rhizophora mangle, Lf ). Celte espèce
est la plus commune et la plus remar-
inotanique. XL 5
22 HISTOmE NATURELLE
c^iiable. Elle croît dans l'Inde et en Ame-
rique,dans les Antilles.Dans les Antilles
cet arbie s'élève souvent à cinquante
pieds. Son tronc principal est soutenu
par une quantité de grosses racines dis-
posées comme autant d'arcs -boutans.
Sa large tête est formée de longs ra-
meaux étendus au loin horizontale-
ment. Les feuilles qui couvrent les ra-
meaux sont opposées , pétiolécs , coria-
ces , longues de trois à six nouces, ova-
les , oblongues , très-entières , luisantes,
d'un vert foncé en dessus, d'un vert
jaunâtre et pointillées sur la surface
inférieure. A leur aiselle, sur les vieux
rameaux et sur les pédoncules solitaires
et fourchus naissent de petites fleurs,
dont le calice coriace et fendu en quatre
parties, entoure quatre pétales blancs,
planes, velus et portant chacun deux
anthères. Après la floraison et la ger-
mination des graines dans les fruits , les
radicules , longues d'un à deux pieds et
plus grosses que le doigt ; pendent de
i.s^W^.^
DES RHIZOPHORES. 2?)
tous les rameaux comme des chandelles.
Des branches inférieures et même des
rameaux les plus élevés, s'élancent,
comme de grosses cordes , des jets cy-
lindriques qui tombent par leur propre
poids vers la terre , se divisent vers sa
surface , pénètrent dans son intérieur ,
y jettent des racines et poussent des
rejets nouveaux qui s'élèvent pour for-
mer de nouveaux arbres.
Avec cet étrange moyen de multi-
plication, joint aux moyens que la na-
ture emploie pour assurer le succès de
la germination , on peut concevoir com-
bien doivent être immenses les forêts
de mangliers dans les lieux où la nature
du sol ne met point d'obstacle à leur
propagation. Lorsqu'elles sont placées
sur les rivages des mers , elles rendent
les terres inabordables. C'est un éton-
nant spectacle pour les Européens qui
les voient pour la première fois. Leur
intérieur ou même leur voisinage est
inhabitable pour tout autre que les na-
,**
11
il*
34 HISTOIRE NATURELLE
turels du pays , à cause de l'horrible
quantité d'insectes volans qui les cou-
vrent. Les Sauvages cependant pénè-
trent dans leur épaisseur , pour chasser
les oiseaux aquatiques ou ramasser des
coquillages ; ils font souvent de très-
longs voj^ages dans ces forêts redou-
tables, et, comme sur un second sol,
ils marchent sans crainte sur les raci-
nes qui se pressent et s'entrelacent de
toutes parts au-dessus du limon ou des
eaux. Les racines et les branches infé-
rieures des mangliers, qui sont baignées
par les flots , sont toutes couvertes de
coquillages très-bons à manger ; lorsque
dans son reflux la mer les abandonne ,
ils restent suspendus dans les airs. Des
voyageurs, témoins de ce spectacle et
trompés par l'apparence, ont débité une
fable ridicule , en avançant que ces co-
quillages croissent réellement sur les
arbres au milieu de l'air, comme les
animaux terrestres.
L'écorce dii manglier est épaisse et
DKS VIORNES. 25
coiilenr de rouille. On remploie à tan-
ner les cuirs. Le bois est blanc ; lors-
qu'il séjourne dans l'eau , il devient rou-
gtâtre. On remploie pour le chauffage.
Wiizophora signifie en grec qui porte
ratine.
III.
Calice muni de bractées j point de style 5
trois stigmates j corolle monûpétale.
VII'' GENRE.
VIORNE, Mancienne, Aubier, Lau-
rier-thym; ViBUR^uM. T. L. Juss.
Lam. ( Pentandrie-trigynie. L. G. )
Caractère gêner. Calice petit à cinq dents,
et accompagné de bractées à la base ; co-
rolle petite, en cloche , à cinq divisions ;
cinq étamines alternes avec les divisions
de la corolle ; trois stigmates sessiles ;
une baie à une graine et nue ( eouronnée
dans le genre tinus de Tournefort ).
Les espèces de ce genre forment de
jolis arbrisseaux. Les uns croissent en
Hurope , les autres en Amérique , les
'(
H
1
Vi
26 HISTOIRE .NATURELLE
autres au Japon. Leurs feuilles sonl op-
posées^ leurs fleurs sont terminales et
disposées en ombelle -corymbiforme.
Dans le genre opulus , T. , les fleurs de
la circonférence de l'ombelle sont neu-
tres , irrégulières et beaucoup plus
grandes.
La viorne laurier-f hym ( viburnum-
tinus, Lin.) , vulgairement le laurier-
thym. Cet arbrisseau craint le froid j il
ne croît spontanément qu'en Espagne,
en Italie et dans le midi de la France.
Il sert à l'ornement des jardins : on peut
l'élever à la hauteur d'un oranger \ mais
sa hauteur habituelle est de six à neuf
pieds, et lorsqu'on le cultive dans des
pots , il est réduit au tiers de sa hau-
teur ordinaire. Il se couvre de fleurs
deux fois l'année, en hiver et pendant
Vété, et ses fleurs durent très-Ion^-
Ci
temps. Ses feuilles ne tombent jamais ;
elles ressemblent parfaitement à celles
du laurier. Sa tige principale est eavi-
ronnée de nombreux drageons naissant
oni op-
lales et
[forme.
BUIS de
il neu-
p plus
rnum-
lurier-
oid ; il
pagne ,
Vance.
n peut
\ mais
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L liau-
fleurs
ndaiit
■long-
mais;
celles
envi-
iâ:aat
y
"i
DES VIORNES. 2/
de la racine. Les rameaux sont cou-
verts de verrues, et les plus jeunes pous-
ses sout tétragones et rougeàtres. Les
feuilles sont opposées, pëtiolées, lon-
gues de deux pouces à deux pouces et
demi, ovales, pointues, roides, luisan-
tes , très-entières à leur bord ; les jeunes
sont garnies de poils courts couleur de
rouille. Les ombelles couronnent les
rameaux ; les corolles sont rouges avant
leur épanouissement, blanches ensuite.
Les é lamines sont de la longueur de la
corolle; les baies, lorsqu'elles sont mû-
res , sont d'un bleu foncé.
On connoît quatre variétés de cet
arbrisseau ; vuie à feuilles hérissées de
poils en-dessous et à leur bord; une
autre à feuilles sans poils et luisantes
des deux côtés ; une troisième à feuilles
lancéolées , oblongues , garnies de poils
à leur bord et en-dessous sur les ner-
vures ; une quatrième à feuilles héris-
sées de poils de toutes parts. Les baies
du laurier-thym sont très-purgatives.
k
l^y lIISTOIflK N.VTirnKT.LR
lia viorne; laiilanrir ( vihurnitm lan-
tana^ L. ), viil/iîainîinentlaniancierino,
la coiifhr-inoisiiic. Cctt»? f!S])i;co croît
tlans les haies et. les bois ilu l'I^iirope ,
et a't'Icvc à Ja liaiitoiir de six pieds. Cet
arbrisseau est remarquable par la beautd
de son feuillap;e. Ses feuilles sont oppo-
sc^es, petiolées, arrondies en cœur, Ion-
iques do deux h trois pouces, lincment
dentées h. leur bord, très -nerveuses,
bluncliAtres et cotonneuses en dessous^
Les fleurs sont blanches; leurs pédon-
cules et les jeunes rameaux ([ui por-
tent l'ombelle sont couverts d'une ccor-
ce blanchâtre et comme farineuse. Le»
baies sont d'abord vertes, puis rouges y
enfin noires.
Les rameaux de cet arbrisseau sont
tr^s- flexibles, et l'on en fait de très-
bons liens. L'écorcc intérieure est vési-
catoirc. Les baies sont astringentes; les
p<MipIes du nord 1rs nmugent. Les ra-
cines macérées dans la terre et pilécs
doiuieutdcla ^lu.
I
l
I
;^)
D F. 8 VIORNES. Sg
Titt vioriK^ obier ( viburnum apulus,
lé. ) , vulgairement l'obier. Cet arbris-
snnu croit en Europe , clans les bois, lo
lonjT (les liaies et sur le bord des près
Innnidrs. Sa lige est haute de six pieds.
Les leuilles qui couvrent les rameaux
ressemblent à celles du groselicr ou
d'un curable ; elles sont opposées, pëtio-
lées , longues des deux ou trois pouces,
aussi larges que longues, et divisées en
1rt)is lobes pointus bordés de dents ai-
guës et inégales. Les p^îlioles sont mu-
nis do glandes dans leur longueur , et à
leur base de filets en forme de stipules.
Les rameaux sont revêtus d*une écor-
ce lisse et blanche, et se terminent par
une ombelle plane, garnie de petites
fleurs à leur centre et de grandes fleura
irréguliferes à la circoul'érence. Les baies
sont en petit nombre; leur saveur est
âpre et Icurcouleur rouge. On les mange
dans le nord. Les oiseaux en sont très-
iViands. Le bois est blanc et très-cas-
s.iut.
k
[\
y* '
5o HISTOIRE NATURELLE
La culture a fait naître une singn-
lière variélë , connue sous le, nom de
rose de Gueldres , à cause do la province
de Gueldres, d'où elle s'est répandue
dans les jardins. Dans cette variété tou-
tes les fleurs sont stériles, et au lieu de
s'étalerenfuieombclleplane, elles se res-
serrent et forment de grosses boules
d'une blancheur éclatante et d'un ma-
gnifique aspect. On a encore donné à cet
obier stérile, le nom vulgaire de ùoule
de neige , de pain mollet , de caille^
hotte.
Vihurnum ( Virg. ) vient , dit -on ,
de viere ^ qui signifie en français lier ;
ainsi nommé , parce que les jeunes jets
de la viorne- mancienne, souples et
flexibles comme ceux de l'osier, peu-
vent servir de lien.
>'!
L
singrt-
lom de
ovince
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\ié t nu-
lieu de
s soie s -
boules
in nia-
lé à cet
e boule
caille-
It-on ,
s lier ;
les jets
pies et
, peu-
PES SUREAUX. 5l
VIII* GENRE.
SUREAU, Yëble-, Sambucus, T. L.
J. Lam. {^Pentandrie trig. L. Gni.)
Caractère f^énérique. Calice petit à cinq
dents ; corolle en roue à cinq divisions
profondes ; cinq étamines alternes avec
les divisions de la corolle ; trois stigmates
sessiles \ baie arrondie , à peine couron-
née , et contenant trois ou quatre grai-
nes.
On connoît cinq espèces de sureaux;
«lies croissent en Europe ou en Améri-
que ou au Japon. Une espèce a la tige
herbacée ; tous les autres sont des ar-
brisseaux. Leurs feuilles sont opposées,
ailées avec impaire, quelquefois deux
fois ailées, quelquefois accompagnées à
la base de stipules, souvent munies, à
la place des stipules, de deux glandes
pédicellées. Les fleurs sont blanches et
forment des ombelles corymbiformes à
l'extrémité des rameaux.
O'J HISTOIRE NATURELLE
Le sureau noir ou commun ( sa m lu f'
eus ni^ray L. ). Cet arbrisseau qu'on
trouve Jréfjuemmrnt en Europe dans
les haies et les terreins gras et liumidos,
croît aussi spontanément au Japon. Ou
le eultive souvent dans Je» cam])a^iies
autour des maisons. Il s'élève quelque-
Ibis à quinze ou vingt pieds. Le tronc
ft les vieilles branches sont couverts
d'une écorce épaisse, gercée et d'une
couleur grisâtre. Les jeunes biauclies
et les lameaux. sont creux et remplis
de moelle. Les derniers rameaux sont
verds et garnis de feuilles opposées , ai-
lées avec impaire et composées de dix
à quatorze folioles ovales-lancéolées ,
aiguës et dentées en scie. L'extrémité
des rameaux se prolonge en un pédon-
cule surmonté d'un large corymbe de
très-petites fleurs blanches , auxquelles
succèdent de petites baies noires. Le
corymbe est formé par cinq divisions
principales. On trouve des Heurs dont
les lobes de la corolle et le nombre des
i,i
Ml
i qu'on
pe dans
iimicles,
)oii. Ou
i])agiu«8
Lielqiic-
e tioiic
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: d'une
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3es _, ai-
de dix
iolées ,
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pédou-
nbe de
quelles
es. liC
visions
s dont
)re des
i3 E 8 S U R E A U X. 55
Hamînes varient de quatre à sept. Lca
taies ont presque toujours deux grai-
nes et rarement trois.
Lorsque cet arbrisseau est en fleur,
il répand au loin une odeur très-suave;
mais excepte les fleurs , toutes ses par-
lies exbalent une odeur tiès-désagréa-
ble, et son ombre, dit-on, est nuisible
à la santé. Au reste , le sureau est un
végétal très-intéressant. Le suc de l'é-
e corce intérieure , le suc des feuilles et
des jeunes pousses purge avec énergie k
la dose d'une once. Le suc des fleurs est
purgatif à la dose de deux onces. L'in-
fusion des fleurs sèches , prise comme
le thé, excite abondamment la trans-
piration. Appliquées en cataplasme,
les feuilles et les fleurs sont excellentes
pour guérir les érysipèles , les rhuma-
tismes et les inflammations. Les fleurs
donnent au vin un goût de muscat. Les
I haies sont diurétiques et arrêtent les
I dyssenteries. Elles sont uu poison pour
ks poules. Dans le nord on prépare un
lîotaiiitiue. XI. ^
i k-
I m
i,
II
54 HISTOIRE NATURELLE
vin assez agréable et qui a un pen le
goût du vin de Frontignan , en faisant
fermenter leur suc avec du sucre, du
gingembre et du girofle. Les baies con-
tiennent encore un principe colorant.
Si on trempe dans leur décoction de la
toile préparée dans un bain d'alun,
celle-ci prend une couleur d'un brun
verdâtre. Les graines sont purgatives.
En les faisant macérer dans l'eau, on
peut en tirer ensuite par la pression
ime huile qui est très-résolutive à l'ex-
térieur. Le bois des vieilles tiges de
sureau est très- dur , et peut être em-
' ployé par les tourneurs. Parmi les bes-
tiaux , les moutons seuls mangent les
feuilles cet arbre.
Le sureau yèble ou l'yèble ( samhu'
eus ehulus , L. ). Cette plante croît en
Europe , dans les champs , sur les bords
des chemins et des fosses humides.Sa tige
est herbacée. Elle est dure , roide , ver-
ticale, cannelée, haute de trois ou quatre
'•pieds, garnie de feuilles ailées, et sur-
♦ .i
pen le
faisant
cre, du
ies coii-
Dlorant.
3ri de la
d'alun ,
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gatives,
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îression
3 à l'ex-
iges de
tre em-
les bes-
jent les
samhu'
Ji'oît en
;s bords
s.Satige
le , ver-
i quatre
et sur-
D E s SUREAUX. 55
montée d'un beau coryinbe de petites
ileurs blanches semblables à celles du
sureau. La tige est coupée de nœuds et
pleine de moelle. Les feuilles sont op-
posées , naissent à l'endroit des nœuds
et sont accompagnées de stipules à leur
base. Elles sont semblables aux feuilles
de sureau ; mais elles sont formées de
Luit à neuf paires de folioles plus lon-
gues , plus étroites et plus finement
dentées. Les corymbes ont trois divi-
sions principales.
L'yèble possède les propriétés du su-
reau, mais à un plus haut degré. L'c»
corce intérieure de ses racines est un pur-
gatif hydragogue très-puissant , et fait
quelquefois vomir. L'odeur de l'yèhlo
est repoussante ; elle chasse les rats des
greniers. Les bestiaux ne touchent point
à cette plante.
Sambucus vient d'un mot arabe qui
«ignjfie purger.
4
I
^6 HISTOIRE NATUllELLE
3 i
i 1
Jj
IV.
Calice simple ; unstyle ; corolle polypétale,
IX' G E N R E.
CORNOUILLER , Conn^/s. Tourii,
li. Juss. Lam. ( Tétr^ndri^-monog.
L. Gm.)
Varacthe générique. Calice à quatre tlents;
quatre pétales petits et élargis à leur
l)rtse j quatre ôtamines alternes avec le»
pétales ; anthères vacillantes et incli-
nées i un stylo ; un stigmate; un drupe
petit , ombiliqué , contenant un noyau à
deux loges et à deux graines.
Ce genre comprend douze espèces.
Deux ou trois seulement croissent en
Europe, On trouve les autres dans l'A-
niérique et dans l'Asie septentrionale
ou au Japon. Deux espèces sont herba-
cées \ les autres sont des arbrisseaux
ou des arbres de moyenne grandeur,
lueurs feuilles sout simples et Labituçl^
ypétale,
4.
Tourii,
monog.
re tlents;
) à leur
avec le»
>t încli-
in drupe
noyau à
pspfcces.
isent en
ins l'A-
trionalo
lierba-
isseaux
andeur.
ibituçi-^
1
DES cohnouillfhs. 57
lemerit opposée» , allernes dans une
seule espace. Ou divise les cs|)^,ccB en
cornouillers et sanguins. Dans les pre-
miers les fleurs s'épanouissent avant
le développement des feuilles , sont
disposées en ombelle et ceintes d'uno
colerolte de quatre folioles quelquefois
grandes et colorées. Dans les secondes
les ileurs ne s'épanouissent qu'après
le développement des feuilles , sont
disposées en corymbe à l'extrémité des
yameaux, et n'ont point de colcrettc.
pleura en ombelle avec une colerette^
Lr cornouiller mâle ( cornus mas ,
Linn. ). On le trouve en Europe dans
les haies et sur les rochers. Il est très-^
ramcux , et peu élevé dans l'état sau-
vagc. Dans les jardins il devient un
grand arbrisseau. Tous les ans, dès
la fin de l'hiver, il est couvert d'in-
nombrables Heurs jaunes. Ces fleurs
sont très-pelitcs et groupées le long des
uuucftux en petites ouibelles ceintes
«1^
58 HISTOIRE NATURELLE
d'une colerette de quatre folioles pres-
qu'aussî longues que les pédoncules des
fleurs et souvent renversées. L'écorco
de l'arbre est verte-cendrée. Lesjeunes>
rameaux sont tétragones ; après la flo-
raison ils sont garnis des feuilles oppo-
sées longues d'un pouce et demi , ova-
les , portées sur de courts pétioles, très-
entières à leur bord , et relevées en des-
sous de nervures saillantes qui conver-
gent au sommet. Les fruits, semblables
pour la forme à de petites olives, sont
d'un fort beau rouge et ont le goat
des baies de l'épine-viuette. Ils sont
groupés deux , trois ou quatre en-
semble.
On connoît des variétés du cornouil-
ler à fruit blanc et à fruit jaune. Le
cornouiller cultivé porte dans le midi
de la France le nom à^alcurnier. Cet
arbre s'accommode de tous les terreins.
On le multiplie de graine ou de marcot-
te. Il souffre le ciseau, et l'on pçut en
ùd^Q de jolies palissades. Le bois est
■A
ova-
D E S CORNOUILLERS. Ô9
fauve et dur, et propre à faire des cer-
ceaux. Le» fruits portent le nom do
çournouilles oxxcornioles. Ils sont un peu
astringens et boas à manger. On le»
mange cruds ou confits au sucre. Ils
peuvent aussi, avant leur maturité,
être confits au vinaigre comme les oli-
TCS.
Fleurs en corymhe sans colerettei
Le cornouiller sanguin^ vulgaire-
jMPnt le cournouiller femelle , bois pu-
nais. Il croît dans les bois et les haies
de l'Europe et dans l'Asie et l'Améri-
que septentrionales. Sa hauteur est dix
pieds. Sa tige se divise en rameaux
nombreux , longs , droits et teints pen-
dant l'été d'une couleur rouge de sang.
De-là le nom de sanguin qu'on donne
quelquefois à cette espèce. Les feuilles
sont opposées , portées sur de courts pé-
tioles, longs d'un pouce et demi , ova-
les-lancéolées y entières à leur bord ,
Kclevées de nervures et un peu velues
* A*
■ Y
i
4o ifiRroini; NATfînr.M.E
(liiilN Inir jriiiirMNr. Iliilir Irn (l('nli^f on
JoiiilIcH, t\ Vv\\t'^'l\\\\^^ dm prIitN ia«
iiKiuiix iia)l un coryiiilir dr llriirfi hliiii^
v\wn\ il Ituir NiKM^t'df^ (ItN IViiilH roiuU,
]ioir<)lt'o.H (ItiiiK IrMir nuiliii j|(^
Ol inluiNMrim (liuirif un comtnrii«
rriîiniif clo VMiS, iSoii boift mt tl^«"flnl•.
jSrM IViiilN noiil. iiiiiriN , Ali|iii(|iirn (^t
nluiiuloniu^iauxoiNfmix. l)aiiH(|iirl(|iirfi
(iidi'oilM crpnulanl. on Un wvwvi^^v vX
l'on en lii'o uno liuilo honnn h hiAlci-.
(hrmfs ( l'I. ) (In mot. latin rornn j
ainAÎ noiinn^ à ctxmv de lu diuclé du
buis*
X* G E N II R.
LIKKUFm JrKnKn.4. T. L. J. Lnm.
( PaKandriv vwtw^ynie, L, Cm. )
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limbe à citu] licMitti qui NedôtiuluMit bien*
lùij ciu(| pétales lurgcvs (t la buso; ciiui
vt{in\ine8 i\ltnnu?fi uvoo les |uUnltt« ; mm-
thC^rw IVuducsi leur base, vuciiluutc^ «t
iiu liiii'ioiiNur Ion fiirtn {OVMire ^1 (lvtni-nti'>
loiiti (iflim In rnlirn j lui «tylu j im *tig-
miita { uiifl htt'ir» i^lobulninr ^t (:iri(| Kritincn,
«t r.ouronit/tn d'un rrhurd circulaire un
|)(iu nu-(lrfi«out (lu Nommut ; quchiufi
gniineo ordiiiaireinent avortéei ) péris-
|)cnno oliurnu ; rndiculn droite.
(Inr c'fipi'Cd croît rm ïCiiropo , le» doux
Il iih TH vi vciil. m Amrri(|iKî. Cr «ont dru
inbrinHcaiix lonjouifi vc;idH , «ntmcii-
h'iix cl. griinpaiiH h l'aidcMli; ^rifl'cH ré-
pand iuh le loii^dcH l'mvH. litMirHlriiilIc^
floiil aitnrntîH ou liparHCH , ri povivvn «nr
dt'N polioloH dilate^ à leur basu. Leurs
Jlourn flont teriuiiiuleN.
Le lierre d'Kiiropo [ïnulera hélix ,
I^îrin. ). lie» pays chauds do l'Europe
paroissrMl. les plu.t naturels à ce végétal.
C'est dans ces lieux qu'il acquiert les
dimensions les plus considérobles , et
qu'il donne le plus iVéqueinmcrit des
fleurs et des fruits, liorsqu'il est jeune
il raui[>e sur lu lene ^ et ses ieuilles sont
i
'^^1
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''?^H
li
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]'.-«
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J
^i ^
4a HISTOIRE NATURELLE
arrondies , anguleuses et écliancrees ou
cœur. Dans l'âge adulte il grimpe le
longdes arbres et des vieilles murailles ,
au moyen de petites griffes qui collent
ses tiges contre leur surface , et il s'élè-
ve ainsi à des hauteurs considérables.
Ses feuilles alors ne sont plus quelque-
fois anguleuses. Dans la vieillesse il est
quelquefois debout, sans soutien , et ses
feuilles supe'rieurcs sont alors entières
et pointues. Dans tous les âges du\egë-
tal , les feuilles sont fermes , luisantes,
lisses, veine'esj alternes ou éparses, et
portées sur des pétioles renflés à la
base. L'écorce des tiges et des branches
est ridée et cendrée. A leur extrémité
naissent pendant l'automne des grap-
hes de petites fleurs verdâtres auxquel-
les succèdent des baies noires , grosses et
rondes comme un petit pois. Ces baies
mûrissent pendant l'hiver, et restent
long-temps sans tomber après qu'elles
sont mûres.
Les anciens , induits en erreur par les
";*:
DES LIERRES. 45
diverses formes que prend le lierre sui-
vant son ùge et les lieux qu'il habite ,
en avoient mentionné une prodigieuse
quantité d'espèces. Le lierre rampant,
le lierre grimpant , le lierre en arbre ,
qu'on regarde encore aujourd'hui com*
me des variétés^ Wen méritent pas da-
vantage le nom , puisqu'ils ne sont que
des individus d'une même espèce , à
diverses époques de leur existence. Les
variétés réelles de cet arbrisseau sont
le lierre à feuilles panachées , et le
lierre de Bacchus ou des poètes , dont
les baies sont jaunes.
Il découle naturellement ou par in-
cision des vieux troncs du lierre , une
résine sèche , d'un roux noirâtre , lui-
sante, d'une saveur acre un peu astrin-
gente, et d'une odeur d'encens lorsqu'on
la brûle. On la nomme improprement
résine de lierre. Elle entre dans quel-
ques onguens comme résolutive. Intro-
duite dans le creux d'une dent gâtée ,
elle en calme la douleur.
> '
i
lit.
44 ItTSTOiRE NATURELLE
Les gros troncs qui fournissent la ré-
sine peuvent êtie travaillés au tour , et
l'on en fait différens vases. Comme le
bois est très poreux , on attribuoit au-
trefois à ces vases la propriété de lais-
ser filtrer l'eau et de retenir le vin
lorsqu'on y versoit ces deux liqueurs
mêlées. On prépare encore av3c le bois
du lierre de petites boules de la grosseur
d'un poi-i. Ces globules qu'on introduit
dans les cautères, et les feuilles du lierre
qu'on applique sur l'ouverture de la
plaie, entretiennent très-bien la suppu*
ration. Les feuilles sont très-propres à
déterger les ulcères. Leur décoction est
employée dans différentes maladies de
la peau , telles que la teigne , les dartres;
elle détruit les poux et noircit les che-
veux.
L'usage intérieur de la plante est
dangereux. On a cependant donné a ved
succès les feuilles en poudre, à la dose
de vingt grains , contre l'atrophie des
enfans. La racine esttrès-détersive) ré-
(
DES LIERRES. 45
fîuite en poudre elle est utile contre le
tœnia. Les baies sont très-purgalives et
vomitives. Les oiseaux les mangent.
Les clièvres et les moutons mangent
les feuilles, quoiqu'elles soient acres et
amcres.
Le lierre étoit très-célèbre chez les
anciens Grecs et Romains. C'est avec
lui qu'on couronnoit les poètes. Les
peuples de la Thrace , les Bacchantes
en or noient leurs thyrse s, et en couron-
noient encore leur tête pour célébrer
les fêtes de Bacchus. Cette plante étoft
consacrée à ce dieu ainsi que la vigne.
Parmi nous les marchands de vin en
suspendent encore des couronnes de-
vant leurs tavernes.
On fait avec le lierre des portiques -,
on en couvre des murailles ; on en ta-
pisse des grottes artificielles. Son as-
pect, quoique sauvage, produit un ef-
fet assez agréable à cause du feuillage
que l'hiver ne flétrit point.
Quoique cet arbrisseau ne puise point
Btttauitiue. XL ^
i
! 'fi
fi,
Ml
46 HISTOIRE NATURELLE
«a nourriture sur les arbres qu'il couvre,
il peut cependant leur être nuisible, en
retenant de l'huniiditc superflue qui
pourrit l'ccorce, et on doitl'e'carter avec
soin de ceux que l'on veut conserver.
Iledera (PI.) vient, selon les dty-
mologistes , du mot latin adhœrere ;
ainsi nommé parce que le hedera hélix
s'af.tachc aux corps sur lesquels il
grimpe.
«
'-^.
[3oiivre,
ibie, en
lue qui
:er avec
îrver.
es éty^
œrere ;
a hellx
uels il
1) ES AU ALI Act: EH. 4;
TRENTE-SïPTliME FAMILLE.
LES AU ALI ÂGÉES, Araliji^^ Juss.
Caract. de famille. Calice supérieur d'une
aeule pièce, abord entier ou dénié. .co-
rolle poly pétale sur l'ovaire; élam.nes en
nombre déterminé, distincte3,m»érées
au même point que les pétales , égales en
nombre et alternes avec eux ; ovaire «.m-
pie. surmonté de plusieurs styles -, autant
de Stigmates ; une baie ou rarement un*
capsule, divisée en autant de loges qu il
V a de styles -, une graine dans chaque
loge -, embryon très-pctit au sommet du
périsperme -, radicule supérieure.
Cette famille ne comprend que quel-
ques genres. Toutes les plant.- 4U ils
renferment sonl exotique. , les unes
sont des arbres, les autres des arbris-
seaux , les autres des herbes. Leurs feuil-
les sont ordinairement composées. La
base du pétiole eiigaîne la tige. Les
fleurs forment des ombelles.
, BernarddcJussieuetAdansoiiavoieut
i
^.^itF-
4 J
Ml ^
48 llISTOmE NATURELLE
confondu ces plantes avec les onibelH-
fiîrcs. Le fruit les en distingue essen-
tiellement. Le nombre des styles les
«epare aussi des derniers genres do la
famille des capri foliacées, avec lesquel-
les elles ont inliniment de rapport.
T' ET II" GENRES.
GASTONIA. Commcrs. Juss. Lam.
( Dodécandrie-^dodécagynie. )
POLYSCJAS. Forst. Juss. ( Octandrie^
tétragynie. Voy, 3« vol. )
IIP GENRE.
ARALIE, Aralia, T. L. J. Lam.
{Pentandrie-pentagynie, L. Gm.)
Caractère générique. Calice à cinq dents ;
cinq pétales ; cinq étamines ; cinq styles
et cinq stigmates ; baie à cinq loges , et
couronnée par les cinq slyles persistant.
Ce genre comprend dix espèces. Les
WJcs croissent en Amérique, les autres
I
,%\
,V,
D E 5 P A N A X. 4^
dans rindc. Elles sont des arbres , des
arbrisseaux ou des herbes. Leurs feuil-
les sont entières, ou lobëes, ou décom-
posces.
I\« GENRE.
PANAX, Ginseng-, Paj^ax. L. Juss.
Lam. {Pentandrie-digynie. L. Gm. )
'Caractère générique. Calice à cinq dents ;
cinq pétales -, cinq étaminea -, deux styles;
deux stigmates ; baie presque en cœur y
ombiliquée et à deux loges ; fleurs raâlea
à calice entier, et portées sur un indi-
vidu séparé.
Toutes les espèces sont exotique».
Ou trouve dans ce genre le ginseng ,
plante fameuse par les propriétés qu'on
lui attribue à la Chine, et sur-tout
par le prix extraordinaire qu'on y at-
tache.
Le ginseng à cinq feuilles ( panax
quinquefolium , L . ). Cette plante croît
I
5o HISTOIRE NATURELLE
dans le nord de l'Amérique et dan»
les forêts de la Tartarie entre les 39*
et 47^ degrés de latitude septentrionale.
Sa racine est vivace , longue de deux à
trois pouces , de la grosseur du doigt,
alongëe en fuseau ou divisée en deux
branches pivotantes. Alors elle a quel-
que ressemblance avec la partie infé-
rieure de l'homme ; de-là lui vient le
nom de ginseng à la Chine, et celui de
garenteguen chez les Iroquois. La tig&^
qui se renouvelle tous les ans laisse en
tombant une impression sur le collet de
Ja racine, de sorte qu'on connoît l'ai;e
de la plante par le nombre des impres-
sions. Cette tige est haute d'un pied, et
se termine par trois feuilles naissant du
même point et divisées chacune en cinq
folioles. Entre les trois feuilles naît un
pédoncule commun couronné d'une
ombelle simple de petites fleurs d*une
couleur herbacée. A ces fleurs, dont une
partie avorte, succèdent quelques baies
arrondies un peu comprimées^ lou^ea
"il.
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d'une
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I baies
'OUg;ea
D E s P A N A X. 5i
lorsqu'elles sont mûres , et contenant
deux graines.
Les Asiatiques regardent le ginseng
comme une panacée universelle , et les
Chinois y ont recours dans leurs mala-
dies comme à la dernière ressource.Mai»
ses propriétés sont exagérées ^ les plus
reconnues sont celles de fortifier l'esto-
mac et de purifier le sang. On donne de
la transparence à la racine de cette
plante par un procédé à-peu-près sem-
blable à celui que i' * Orientaux em-
ploient pour le salejj,\je ginseng préparé
est si précieux aux yeux des Chinois,
qu'une livre de cette racine se vend au
poids de trois livres pesant d'argent. Le
ginseng qu'on vend à la Chine n'a été
connu en Europe qu'en 1610. Des Hol-
landais curieux en apportèrent du Ja-
pon , oii il se vendoit au-dessus du poids
de l'or. Il ne fut connu en France qu'à
l'arrivée des ambassadeurs de Siam ,
qui, entr'autres présens, en apportè-
rent à Louis XT. V. On lit dans les Voya-
! ii
■A
il
m<
52 HISTOIRE NATURELLE
geurs , que le gouvernement chinois
fait tous les ns cueillir cette plante par
dix mille soldats tartares dans les dé-
serts , oh elle croît naturellement.
Panax , nom que Thëophraste don-
iioit à la plante appelée maintenant joas-
tinaca, tout rem.èd'3, ou remède souue^
rain, en grec; ainsi nommé à cause de
ses v&rtus médicinales.
DES OMMELLIFÈRES. 55
TRENTE-HUITIÈME FAMILLE.
LES OMBÊLLIFÉRES , Ombblli^
FEitjE. Juss. [Pentandrie-digynie,
Linn. )
Caractère de famille. Calice couronnant
l'ovaire , tantôt entier et à peine appa-
rent , tantôt à cinq dents } cinq pétales
alternes avec les divisions du calice; cinq
étamines alternes avec les pétales; ovaire
inférieur surmonté de deux styles et de
deux stigmates ; ovaire se changeant par
la maturité en deux graines appliquées
Tune contre l'autre ; embryon très-petit
caché au sommet d'un périsperme ligneux
ou cartilagineux ^ qui occupa tout l'in-
térieur de la graine ; fleurs en ombelle ;
pétiole des feuilles membraneux à la base
et embrassant la tige.
Les végétaux qui composent ce grou-
pe ont entr'eux tant de ressemblance ,
qu'ils paroissent ne former qu'un seul
genre. Ils ont toujours été réunis et
connus sous la dénomination à^ombel-
yi
t*.
51: HISTOIRE NATURKLLE
///^r^s. CeUe dénomitiatioii est fondée
sur le plus saillant de leurs caractères
généraux , celui de la disposition de
leurs Qeurs.
Les ombelUfères sont presque toutes
herbacées , peu d'espèces sont ligneu-
ses. Elles s'élèvent de quelques pouces
à sept ou huit pieds et davantage.
Leur racine est presque toujours vi-
vace, épaisse et alongée en fuseau. Leur
lige en général verticale et striée est
cylindrique, creuse ou pleine de moelle,
garnie de rameaux et de feuilles alter-
nes et terminée par des ombelles de
fleurs. Les feuilles quelquefois, mais ra-
rement entières , sont habituellement
une , deux ou plusieurs fois ailées ; leur
pétiole est embrassant et membraneux
à la base, et enveloppe les ic ailles avant
leur développement. Les fleurs sont
petites et solitaires sur des pédoncules
particuliers qui partent tous d'un point
commun et s'écartent en divergeant
comme les rayons d'un parasol. Cette
''à
■â
\\\
DES OMfiîSLLIpèRES. 55
réunion de pédoncules et de fleurs porte
le nom d'ombelle. Ordinairement plu-
sieurs de ces ombelles sont portées à
leur tour par des pédoncules communs
qui , réunis comme les premiers en un
point commun forment une ombelle
composée. Celle-ci porte le nom d'om-
belle générale ; les premières , les om-
belles simples portent celui d'ombelles
partielles ou d'ombellules ; quelquefois
les fleurs sont sessiles et alors les ombel-
lules forment des têtes parfaitement sem-
blables à celle des scabieuse?. Les deux
sortes d'ombelles sont souvent ceintes
d'une collerette de folioles an point
de départ des pédoncules; quelquefois
les ombelles générales , quelquefois les
ombellules , quelquefois les unes et les
autres en sont privées. La collerette des
ombelles générales porte le nom d'in-
volucre et celle des ombellules celui
d'involucelle. L'ovaire de chaque fleur
est simple. Le calice l'enveloppe ; la
corolle le couronne. Ordinairement le
il
|i I
56 HÎSTOITIR NATURELLE
culico pareil pou dislinct do l'uviui^e,
mais souvent il déborde sou souiuut
sous la Tornio de eiuq deiils plus ou
moins saillaules. Cinq pi^lales uUerncnt
avec les deuLs du calice ; ces pélales
sont planes ou plies en deux , courbés
eu demi cercle ou seulemenL au som-
met , échancrés ou courbés en cœur ,
ou tendus en dvux \ ils sont ordinai-
rement blancs ; quelquclbis d'iuie cou-
leur pourpre et assez souvent jaunes.
Xies couleurs varient moins que dans
les autres fauiilles. Dans les ileurs du
centre de ronibello , les pétales sont
plus petits et ù-jK^u-près égaux en-
tr'eux, mais dans les ileurs de la cir-
conférence ils sont plus grands et sou-
vent inégaux. Les étaniines sont au
nombre de cinq , insérées au même
point que les pétales et alternes avec
eux •, elles tombent avec eux peu de
temps après la fécondation. Le sommet
de l'ovaire est recouvert d'une sub-
stance glanduleuse I deux styles sur-
\
^
DES () M n K L L I F fc R E S. 5^
tnuiilés chacun d'un stigmate k pnine
distinct, s'élèvent du milieu de celle
«ubj^tanoe glanduleuse. Quelquefois les
ilyles avortent, et les Heurs sont stériles;
ces fleurs se trouvent ordinairement
au centre de l'ombelle. Pur la maturité
l'ovaire devient un fruit toujours petit
et souvent très-menu, tantôt applali.,
tantôt arrondi , tantôt oblong ou très)*
alongé, et composé de deux graines ap-
j)liquéed Tune contre l'autre. Lorsque
le fruit s'ouvre, les deux graines d'abord
séparées par le bas restent quelque
temps attachées par le haut du côlé
intérieur à un axe très-délié qui enfile
le centre du fruit , et se partage ordi-
nairement en deux filets dont chacun
retient une graine. La face par laquelle
les graines sont appliquées l'une contre
l'autre dans le fruit, est plane, ou con-
cave , ou convexe. La face extérieure
est plane ou convexe, relevée de côtes et
creusée de sillons. Tantôt les cotes et les
sillons sont très-peu marques, et alors
Botanique. XI, Q
i i
58 HISTOITIE NATURELLE
la surface de la graine est simplement
striée; tantôt les côtes sont très-sail-
lantes, et leur dos se prolonge en mem»
brane , en poils ou en pointes aiguës *,
alors le fruit est ailé , velu ou hérissé.
Chaque graine a deux enveloppes ;
elles ne sont pas toujours vX par- tout
contiguiis entr'elles. L'extérieure est
nécessairement la moitié du calice par-
tagé en deux avec le fruit ; elle est sou-
vent coriace , quelquefois crustacée ,
quelquefois de la nature du liège ; l'in-
térieure est membraneuse. Elle recou-
vre immédiatement un grand péris-
perme ligneux ou cartilagineux , au
sommet duquel est niché un très-petit
embryon.
Rien de pins difficile q de distin-
guer par des caractères tranchés, et
d'établir dans une série continue les
genres d'une famille très - naturelle
comme celle des ombellifères. Les ca-
ractères imporlans sont troji généraux
pour servir à des distinctions particu-
•;d^Bô-ate
Bmciil
ï-sail-
mcm*
iguës *,
érissé.
)ppc3 ;
r-tout
re est
^e par-
it sou-
tacée ,
5 ; Tin-
recou-
péris-
X , au
;8-petit
dislin-
lés , et
lue les
iturelle
Les ca-
ri éranx
articu*
DESOMBELLIFÈRES. %
lières , et ceux qu'on est obligé d'em-
ployer , sont trop minutieux pour ne
pas être variables et arbitraires. Le»
auteurs qui se sont occupés d'ombel-
lifères ont été très-embarrassés et ont
beaucoup varié sur le choix de ces carac-
tères. Morisoj 1 , To urnefort, Haller , & c.
ont donné la préférence à ceux qu'offre
le fruit; les autres, à l'exemple d'Arlcdi
ont eu recours à la présence ou l'absence
de la collerette des ombelles. Adanson
a joint à cette considération celle de
la forme des pétales et du fruit , et celle
de la couleur des fleurs. Cusson a sur-
tout insisté sur la forme des pétales
et du fruit. Les sections et les genres
de Linné , quoique fondés sur la con-
sidération de tous ces caractères , sont
cependant sujets à d'innombrables ex-
ceptions. Néanmoins ils sont généra-
lement adoptés , en attendant un tra-
vail plus parfait sur cette partie.
Ainsi que les caractères, les propriétés
sont encore communes dans les famil-
('•
6o HISTOIRE NATURrtJ.E
les naturelles. Dans les onibellifèresce»
propriétés résident principalement dans
les racines et les graines. Les graine»
sont chaudes et carrninatives j les raci-
nes sontapéritiveset sudorifiques. Lors-
que ces plantes vivent dans les lieux
humides ou aquatiques , elles sont vé-
néneuses par un excès d'énergie dan»
leurs propriétés; cultivées, au contraire
dans les jardins , plusieurs s'adoucissent
et deviennent trës-propres pour la nour-
riture. D'après Jussieu , leurs qualité»
résident dans un principe amer , plus
ou moins concentré et différemment
combiné avec un principe aromatique,
et leurs effets varient suivant les pro-
portions de ce principe. Ainsi par exem-
ple , mangées avec excès, les ombellifè-
res salutaires deviennent vénéneuses ,
et prises en petite quantité les om-
bellifères vénéneuses sont salutaires.
»ES ÉGOFODES. ^1
L
Ombellifères vraies; ombelles et ombel«
Iules souvent iiues.
!•' G E N R E.
ÉGOPODE, Podagiaire; ^copo-
DiuM, Linn. Angelica, Totvnef.
PiMPiNELLÂ. Lam.
Caractère générique. Calice entier ;.pétaiet
ovales , courbés au sommet ; fruit OTâlo-
obloug, strié.
L'egopode podagraire ( œgopodium
podagraria, L. ) , vulgairement la })e-
tite aiigélic|ue sauvage. C'est la seule
espèce de ce genre. On la trouve en
Europe , le long des haies et dans les
vignes. Elle a le port de i'angélique.
Sa liautenr est de deux à troia pieds.
Sa racine est longue et rampante. Sa
tige est verticale et un peu rameuse.
Ses feuilles inférieure» sont deux foi*
J .«tl» -«Ji.*»
if!
VI
1--
62 HISTOIRE NATURELLE
teriices. Les supérieures sont opposeVs
et seulement ternées ; les folioles sont
ovales , pointues , dentées. Les fleurs
sont blanches et leur ombelle assez lâ-
che.
Dans le Nord on mange cette plante
comme potagère. Tous les bestiaux s'en
nourrissent avec plaisir. Les anciens
croyoient qu'elle étoit propre à guérir
la goutte ; de-ià le nom de podagraire^
I r GENRE.
PIMPlNELLE,Boucage; Pimpi-
lîELLA. L. J» Lam, Tr40oseunum^
Tourn.
Caractère générique. Calice entier; pétales
courbés en cœur au sommet et presque
égaux ; stigmate un peu en tête •, fruit
ovale-oblong ; graines planes intérieu-
reaient, convexes en dehors , et marquées
de trois petites côtes ou nervures sail-
lantes.
Cn genre comprend neuf ou dix: es-
u
fi
DES P I M P I N E L L E S. 65
pèces. Elles croissent en Europe et en
Afrique. Leur lige est herbacée. Leurs
feuillessont ordinairement ailées, mais
quelquefois ternées. Les ombelles sont
blanches ou légèrement purpurines.
L'anis se trouve dans ce genre ; quel-
ques auteurs en font un genre séparé.
L'anis ( pimpinella anisum , L. )
croît spontanément en Italie , en Sici-
le , et dans le Levant. On le cultive
dans les jardins et dans plusieurs en-
droits , comme branche de commerce.
Cette plante est à peine haute d'un pied.
Sa tige est branchue , feuillée , et porte
à son sommet des ombelles de petites
fleurs blanches. Sa surface est cannelée
et un peu velue. Les premières feuilles
qui naissent de la racine sont arrondies ,
divisées en trois , dentées et un peu
incisées. Les premières feuilles de la
tige sont ailées, et les folioles sont pe-
tites et profondément incisées ; les feuil-
les du sommet de la plante sont pro-
faudément découpées eu lanières étroi-
"i
64 HISTOIRE NATURELLE
tes et pointues. Souvent on trouve sous
Tombelle deux ou trois folioles linëai-
res. Les graines sont verdâlres , con-
vexes et cannelées sur le dos ; leur odeur
est douce; leur saveur est suave et mê-
lée d'un peu d'acrimonie agréable*
Les graines d'anis sont stomachiques,
digestives ; mais sur- tout très-propres
pour dissiper les vents. On en retire
parla distillation une huile essentielle,
très-pénétrante , dont les propriétés
sont plus énergiques. L'esprit-de-vin
la dissout. Elle se fige comme du beurre
au moindre froid. Dans le Nord on-
pétrit le pain avec de* graines d'anis-
pour l'aromatiser. Les confiseurs cou-
vrent ces graines avec du sucre et for~
ment des petites dragées très-agréable*
au goût» Ces dragées, portent simple-
ment le nom d'anis. On donne aux grai-
nes non-couvertes le nom à'anis verù
pour les distingner.
•SiM^.-'M».
DES CARVlS,
65
IIP GENRE.
CARVI, Carum. Linn. Jnss.
Caractère générique. Calice entier j pétale»
relevés en carène , échancrés , presque
égaux j graines oblongues, convexes , lé-
gèrement striées.
Deux espèces composent ce genre.
Elles sont d'Europe. Les feuilles sont
deux fois ailées et finement découpées.
Leurs fleurs sont blanches. Celles du
centre de l'ombelle sont sujettes à avor-
ter. L'ombelle est accompagnée à la
base d'une foliole.
- Le carum carvi , le cumin des prés,
( carum carvi , L. ). Oïi le trouve eu
Europe dans les prés montagnenx , et
on le cultive dans les jardins. Cette
plante est bisannuelle. Sa hauteur est
de deux pieds. Sa racine grosse , blan-
che et alongée en fuseau , pi-oduit une
tige verticale, striée, garnie de feuilles^
1
66 HISTOIRE NATURELLE
brancbue et surmontée par des ombel-
les de fleurs blanches. Les feuilles sont
longues et deux fois ailées ; les folioles
sont découpées à la naissance des pétiolea
secondaires j les folioles sont disposées
en croix.
Dans le Nord on mange les racines.
On mêle les graines avec le pain et le
fromage. Leur odeur est très - péné-
trante. On en aromatise l'esprit- de- vin.
Elles contiennent beaucoup d'huilées-
S€tt4ielle ; c'est à elles que l'huile do
Vénus doit son parfum. Ces graine*
sont carmi natives , stomachiques, diu-
rétiques. Le vin dans lequel on les a
infusées , arrête souvent les fièvres du
printemps. On boit le vin au commen-
cement du frisson.
■ist^mm»^'}
DESACHES. 67
IV» GENRE.
ACHE, Persilj ^ip/i7jtf. Tourn. Linn.
Juss. Lam.
Caractère générique. Calice entier ; pétales
arrondis , égaux , courbés au sommet ;
graines oblongues , convexes, relevées
de cinq nervures.
Ce genre comprend deux espèces;
elles sont d'Europe. Les fleurs sont jau-
nâtres. Les ombelles sont ceintes d'une
à trois ou quatre folioles de même que
les ombellules.
Le persil commun {apium petros^
clinunif L.). Il croît spontanément dans
laSardaigncet le midi de la France, dans
les lieux couverts, et on les cultive
dans tous les jardins potagers. Cette
plante est vivace et s'élève à deux ou
trois pieds. Sa racine est blanche , grosse
comme le doigt et alongée en fuseau.
La tige s'élève du centre d'une ro&ett«
il t
68 HISTOIRE NATURELLE
de ieuilles radicales pëtiok'es , deux foU
ailées , et composées de folioles ovales ,
rétrécics en coin , inégales , incisées et
bordées de dents blanchâtres au soin -
mef, elle est verticale , rameuse , creu-
se , striée , dépourvue de poils , gurmo
de feuilles linéaires et terminée par de»
ombelles de petites fleura d'un jaan..
pâle. Ces -abellcs sont planes, souvent
penchées tï ceia^es d'ime ou plusieurs
folioles liHë.>^s ; les ombellules sont
toujours c^n^s de plusieurs folioles
alongées en alêne.
Le persil à feuilles frisées est une
variété produite par la culture.
Le persil répand une odeur particu-
lière très-agréable. Les feuilles sont gé-
néralement employées dans les cuisines
comme assaisonnement. Toute la plante
est apéritive. Les racines sont diapbo-
rétiques-, les feuilles résolutives, les
graines acres et atténuantes. La décoc-
tion de la racine prise intérieurement
et les fouilles pilées, appliquées exté-
*•
■ J#'«^■•»lfiSH■>#^i«^ s.*S2.
ux fois
[)vales ,
isées et
a soin '
; , creu-
, giiriiic
par des
n jaaiiff
soaveiit
lusieurs
les sont
folioles
est une
e.
particu-
sont gé-
i cuisines
la plante
: diapbo-
tives, les
la. décoc-
surement
loes exté-
» E S A C k E Ô. 69
Heurement sont employées pour résou-
dre les dépôts laiteux. L'usage habituel
du pe viil est nuisible aux personnes su-
jettes à l'ophtalmie. Cette plante plaît
beaucoup aux bestiaux. Les lapins et les
lièvres en sont avides. C'est un poison
iX)ur les petits oiseaux. Les graines en
poudre tuent les poux.
Le persil odorant, le persil des ma-
rais , le céleri ( apium graveolens, L. ).
Cel'^ plante croît spontanément dans
les terreiiis humides et marécageux ;
elle est bisannuelle. Sa racine est alon-
gée en fuseau , rousse en dehors, blan-
che en dedans. Sa tige est haute de deux
pieds, rameuse, profondément sillon-
née, noueuse, garnie de feuilles qui
portent à leur aisselle des ombelles pé-
donculées , et terminée ainsi que les
rameaux par des ombelles ordinaire-
ment sessiles. Les feuilles inférieures
sont pétiolées et deux ou trois fois
ailées. Les feuilles supérieures sont ter-
nées et sessiles. Les foliole.* sont dana
ISotauiqne. XI. y
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f.
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70 HISTOIRE NATURELLE
les deux cas en forme de coin , incisées,
dentées, fermes et luisantes- Les om-
belles sont peu garnies de fleurs. Les
corolles sont blanches. L'involucre de
Tombelle est composé de folioles dé-
coupées ; les ombellules n'ont presque
point d'involucelle.
Dans les marais cette plante est d'une
odeur désagréable -, la racine répand un
suc jaune et fétide , et ses propriétés
sont suspectes .Elle a été naturalisée dans
les jardins potagers , où elle porte le
nom de céleri. Tout le monde la con-
iioît dans cet état. Ses dimensions sont
plus grandes -, sa racine est grosse, blan-
che et succulente -, ses feuilles sont
droites -, son odeur est aromatique et
agréable. On blanchit les feuilles et on
les mange en salade avec les racines j
elles provoquent l'appétit et sont un
peu aphrodisiaques. Les propriétés de
1 1 racine sont plus énergiques que celles
du persil commun. Le suc a souvent
coupé les tièvres intermittentes , en le
- v*&-i^î'fc^j«tefe'ijHiMfât
■ÉBMiitaaiaaMIB
DES A N E T H S. 7I
prenant à la dose de six onces au com-
mencement du frisson. Le suc de la
plante excite la sueur, et dëterge les
ulcères scorbutiques de la bouche. On
confit les sommités fleuries.
V« GENRE.
ANETH, Fenouil; Anetbum, T.
L. J. Lam.
Caractère générique. Calice entier ; pétales
entiers roulés en dedans ; graines oblon-
gues , convexes; striées. Fleurs jaunes:
ombelles sans involucres.
Ce genre comprend trois espèces;
elles croissent en Europe ; elles sont
remarquables par leurs feuilles' qui
sont divisées et soudi visées en longues
folioles capillaires-
L'aneth fenouil ( anethum fœnicu-
lum y L. ). On trouve cette plante dana
le midi de la France , sur les rochers
de Madère, et on la cultive dans les
jardins. Dans l'état sauvage elle s*élèv©
1^'
m». ■
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Si !
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I
7a HISTOIRE NATURELLE
tout au plus à deux ou trois pieds. Sa
racine eflt alo»^ \ si taseau, blaiiclio ,
elle est bisaujiueiie. ôes tiges sont cy-
lindriques, remplies de moelle, garnie»
de feuilles , striées , rameuses et termi-
nées ainsi que les rauieai Ju. pài ùi.:> om -
belles grandes et concaves. I^es feuilles
sont grandes et plusieurs fois divisées
ctsoudiviséesen folioles capillaires. Les
fienrs sont jaunes j lesgiaines sont ob-
longues.
Le fenouil acquiert dans ks jardins
cinq ou six pieds de bavit. Toute la
plante répand une odeur particulière
très-agréable. En Italie , sa tige et les
racines sont plus grosses q ne le bras. On
y mange celte plante comme le cé-
leri , et on se sert des graine^ pour assai-
sonner le paii t di Térens nets. L a ra-
cine est peu aromatique ; sa décoc-
tion ou l'infu^'ioii dc5 ferjlles ou des
graines augmente le lait des nourrices.
On fait avec les grain^^s des dragées^
■■»'
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»>i .T jiMii^'TTî)IMTii.'B:t.t.' ■'^H'MS-muCm^i-'WM»^-
ieds. Sa
lanclic *,
ont cy-
gariiie»
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feuilles
divisées
res. Les
iont ob-
I jardins
^'oute la
iciilière
;e et les
bras. On
3 le co-
ur assai-
j. Li ra-
i decoc-
5 ou 'les
)urriccs.
iragées.
I
DE s AN ET H 8. 7^
comme avec les anis , et on leur donne
ëgalemeiiL ce nom.
L'aneth odorant j ancth {anethum
graveolens , L. ). L'aneth croît natu-
rellement dans les champs , en Espagne ,
en Portugal , en Italie. Sa hauteur est
d'un pied et demi j sa tige est un peu
rameuse; ses feuilles ressemblent à cel-
les du fenouil, mais sont plis petites ,
moins lâches. Les ombelles on' leux
pouces environ de diamètre. Les fruits
sont comprimés, ies grain < s sont ap-
platics et entourées d'un petit rebord.
Son odeur est agréable , pénétrante -,
sa saveur vive , acre. Elle est carniiiia-
tîve, stomachique, anti-émétique. On
emploie 1 Veuilles et les graines dans
les cataplasme «iol tifs.
r. !
74 HISTOIRE NAXrRELLK
V r G E N R E.
MACERON, Smyrnium. Tourn. L.
Jus.^. Lam.
Caractère générique. Calice entier peu ap-
parent -, pétales alongés en pointe , rele-
vés en carène , légèrement fléchis à leuB
sommet, presque égaux ; graines courtes,
très-convexes j à trois angles saillanssur
le dos.
Ce genre rcnfcriiiC sept espèces. Les
unes croissent en Europe, les autre»
en Afrique -, une se trouve en Améri-
que. Elles sont annuelles , bisannuelles
on vivaces. Les feuilles de la tige sont
simples ou ternées ; les fleurs sont
jaunâtres. Les Heurs du centre des om-
belles avortent dans quelques espèces.
Le maceron commun ( njnyrniurrù
olusairum , L. ). Cette plante croît en
Europe dans les lieux sombres et ma-
récageux. Elle a été long-temps culti^
-«ét^ dans les jardins potagers. Elle est
:n. L«
teu ap-
, rele-
à leuB
ourtesy
ans suc
8. Les
autre»
Lméri-
luelles
je sont
i sont
es om-
spèces.
rniurn
:oit en
et nia-
; culti^
111e est
n ES Tff A C E R O N fi, ^5
bisannuelle. Sa racine est eu forme de
navet , et remplie d'un suc acre et
amer jui a l'odeur et la saveur de la
myrrhe. Sa lige est vei^ticale ^ liaute de
deux à trois pieds , anguleuse, feuiilée^
yamense et lenuindc par des ombelles
de petites fleurs blanches. Les feuilles
sont luisantes. Les radicales sont portées
sur de longs pétioles et trois fois ternées,
Iics caulinaires sont simplement ter-
nées , et la gaine de leur pétiole est
déchirée à son hord. Les folioles sont
grandes, ovales, un peu lobées, entiè-
res à leur bord dans leur moitié infc-
fieme, et dentées dans leur moitié su-
périeure.
Toutes les parties de cette plante ont
une odeur forte. On fait entrer la raci-
ne et!cs graines dans les apozèmés pour
purifier le sang ; elles sont rarement
employées. Le céleri a succédé à cette
plante. On la mangeoit autrefois en sa-
lade aprtis l'avoir ùùl blanchir par les
procédés ordinaires»
y^
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H n
76 HISTOTRE NATURFXLE
VIP GENRE.
PANAIS, Pastinaca. Tourn. Linn.
Juss. Lam. ~
Caractère générique. Calice entier ; pétales
entiers courbés en dedans ; graines ellip-
tiques , comprimées , planes , presque
membraneuses sur les bords.
Ce genre comprend trois espaces.
Elles sont d'Europe. Les feuilles sont
ailées -, les fleurs sont jaunes j les ombel-
les sont quelquefois ceintes d'involu-
celles.
Le panais cultivé ( pastinaca satl-
va ; L.). Il croît spontanément dans les
lieux cultivés et les pâturages de TEu-
ropc méridionale , et on le cultive dans
tous les jardins potagers. Cette plante
est bisannuelle. Sa racine éiJaisse, alon-
gée enfuscau et blanchâtre , pousse une
lige verticale , haute de trois ou quatre
pieds, sillonnée, divisée en ramf\iux
ouverts^ garnie de grandes feuille* ailcbs^
DES PANAIS. "]"!
ef terminées ainsi que les rameaux par
nne ombelle de fleurs jaunes. Les feuil-
les sont péliolees et ailées avec impaire.
Elles sont d'un vert sombre et velues
dans le panais sauvage, et d'un vert
jaunâtre dans le panais cultive. Les fo-
lioles sont sessiles, ovales, plus ou
moins profondément incisées ou lobées,
et bordées de dents surmontées d'une
petite pointe.
Les racines sont d'i?n fréquent usa-
ge dans la cuisine. Elles sont douces, su-
crées, aromatiques , nourrissantes , mais
un peu venteuses. On les emploie à
l'extérieur dans les remèdes propres à
guérir la gale et les dartres.
Le panais oppoponax ( pastlnaca ■
oppoponaxy L. ). Il croît dans le midi *,
de la France, dans l'Italie , dans la Si-
cile et le Levant. Sa racine, grosse
comme le bras, rameuse, jaunâtre et
vivace, jette des feuilles simplement
ailées et composées de cinq folioles. Du
milieu s'élève à la hauteur de cinq à
m
y^i
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■ i V
« 1
78 HISTOIRE NATURELLE
Luit pieds, une tige cyliiuliiquc, ver-
ticale, très -droite , garnie de feuilles
très-grandes à sa partie inférieure, suc-
cessivement moins grandes vers son
sommet , où elle se divise en rameaux
ouverts , la plupart opposés et termi-
nés par plusieurs ombelles assez garnies
de petites fleurs d'un jaune vif. Les
feuilles inférieures sont deux fois ailées.
Les folioles sont presque sessiles , ova-
les , finement crénelées , un peu rudes
au toucher, munies d'un lobe à leur
base , et remar(j[uables par un de leurs
côtés plus étroit que l'autre , et descen-
dant beaucoup moins sur la côte moyen-
ne. La surface de la base de la tige et
des pétioles des feuilles inférieures est
couverte d'écaillés membraneuses, rous-
sâtres. Sous l'ombelle principale sont
disposées d'autres ombelles portées sur
des pédoncules alternes , opposés ou
verticillés. Les ombelles et les oinbel-
lules sont ceintes de cinq ou six folioles
linéaires , longues d'une ligne.
D ES T II A P SI A, ^C. 79
Dans les pays chauds il dëcoiilc par
incision de celte plante une gomme-ré-
sine connue et employée en pharmacie
sous le nom HCoppoponax, Son odeur
fétide est un peu semblable à celle do
la gomme ammoniaque. Sa saveur est
amère et nauséabonde. Elle a les pro-
priétés des gommes-résines.
Pastinaca dérive, selon Tournefort,
de pastus , parce que la racine est em-
ployée pour la nourriture , ou de pas"
tinare , parce qu'on se sert de la houe
pour arracher la racine de terre.
VII r GENRE.
THAPSIA. Tnurn. Linn. Juss. Lam.
( Voy. 3"^ vol. Pentandrie-digy nie. )
I I.
Ombellifères vraies ; ombelles nuesj om-
bellules involucellées.
I X^ GENRE.
SESELL L. Juss. Lam. (Voy. '6 vol
( Pentandrie-digy nie, )
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80 HISTOIRE NATURELLE
X* GENRE,
IMPÉRATÔIRE, iMPERAToniA, T.
L. J. Lam.
Caractère générique . Calice entier •, pétales
fléchis en cœur au sommet , presqu'égauxj
graines planes entourées d'ua large re-
bord membraneux , e«- marquées de troi»
côtes sur le dos.
L'iMP^RAToiRE corammie ( impe-
ratoria oatruthium , L. ) , est la seule
espèce qui constitue ce genre. Elle croît
dans les lieux ombragés des montagnes
du midi de l'Europe. Sa racine est vi-
vace -, elle est épaisse , noueuse et gar-
nie de rejetons rampans , elle produit
de grandes feuilles pétiolées, divisées
en trois parties , portant cbacane trois
folioles larges, a ^-ois lobes et dentées.
Du milieu des It ailles s'élève , à la hau-
teur d'un pied et demi ou deux pieds ,
une tige cylindrique , creuse ; garnie
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" >u»i«iMn «M»g lilW'flWÉlIlttlIllfiliÉMIIIlWlii
DES IIVÎ P ÉR ATOIRES. 8l
cle peu de feuilles et surmontée d'une
grande ombelle plane , étalée et très-
garnie de fleurs blanches. Les ombel-
lules ont une involucelle d'une ou deux
folioles. Les feuilles de la tige sont por-
tées sur de courts pétioles, et composées
de trois folioles semblables aux folioles
des feuilles radicales.
La racine est très -estimée , très-sto-
machique. Sa saveur est aromatique ,
piquante, agréable. Son odeur est pé-
nétrante ; ses propriétés sudorifiques ,
carminatives , emménagogues et cépha-
liques, &c. sont très-actives. Appli-
quée extérieurement, elle ranime et
déterge les vieux ulcères.
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1-1
Botanique. XI.
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I M;
82 HISTOIRE NATUREtLE
X r GENRE.
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CERFEUIL, Chmrophyllum, T.
Linn. Juss. Lam. Scandix. T. L. J.
Myrrhis, t.
Caractère générique. Calice entier ; pétales
un peu inégaux -, fruit alongé en bec d'oi-
seau , pointu , lisse , strié j quelquefois
velu.
Ce genre, auquel on a réuni d'après
Lamarck le genre scandlx de Linné ,
renferme vingt-deux espèces. La plu-
part croissent en Europe; elk. sont
annuelles ou vivaces par leur racine.
Elles sont remarquables par la forme
grêle et alongée de leurs fruits.
Le cerfeuil odorant ou musqué ,
[chcerophyllum odoratum, Lam. scan-
dix odorata ,\Ànn. ). Cette plan te croît
dans les prés, sur les montagnes de la
Suisse , en France, en Italie. Sa racine
est vivace. Elle est grosse , longue ,
DES CERFEUILS. 85
blanche , molle et d'une saveur douce,
X.a tige est e'j^^îisse , creuse , cannelée ,
rameuse, haute de deux à trois pieds,
terminée ainsi que les rameaux par
de petites ombelles de fleurs blanches
et garnie de grandes feuilles, trois fois
ailées , très-molles et parsemées de ta-
ches blanches. Toute la plante est un
peu velue, aromatique, et a la saveur
de Tanis. Les folioles des feuilles sont
très-nombreuses , ovales , pointues , in-
cisées et dentées. Les graines sont lon-
gues d'un demi-pouce, noires, relevées
de trois côtes et creusées d-^ trois sillons.
Cette plante est plus aro.>i* ique que
le cerfeuil commun. On la cultive dans
les jardins potagers ; elle est employée
comme plante d'assaisonnement j on :;i
met dans les salades. On mange ses ra-
cines dans la Silésie.
Le cerfeuil cultive ou commun ( chœ*
ropky/lum sativum , T^am. scandix ce^
refolium , Linn. ). Il est spontané dans
les champs du midi de l'Europe, et cul-
»
I
.-1J
81 ' HTSTOIBE NATURELLE
tivé dans tous les jardius potagers. Cette
plante est annuelle et d'une consistanco
tendre et délicate. Elle est haute d'un
à deux pieds ; sa racine blanche , alon-
gée et fibreuse , donne naissance à
une tige verticale , striée , creuse , ra-
meuse , garnie de feuilles alternes deux
ou trois fois ailées , et porte vers les
sommités de petites ombelles sessiles et
latérales. La tige est velue à la nais-
sance des feuilles ; les feuilles sont un
peu velues ; les folioles sont obtuses ,
découpées et imitent celles du persil.
L'ombelle est formée de quatre ou cinq
rayons ; les ombellules en ont davanta-
ge ; elles sont ceintes de deux folioles
tournées d'un même côté. Les fleurs
sont blanches , et les extérieures sont
un peu irrégulières-, les styles sont
droits ; les graines sont alongées , grê-
les , lisses , luisantes.
Toute la plante a une odeur et une
gaveur aromatiques. On la mange en sa-
lade j on l'ajoute aux alimensj elle eu
-^
8^>
DES CERFEUILS,
facilite la digestion. Elle est incisive,
aperitive, résolutive, diui'éti'.|Ue. On
emploie le suc dans les vertiges , les
obstructions, les fièvres lentes, les ma-
ladies de la peau. On applique les feuil-
les pilées sur les engorgemens laiteux,
les contusions, les piqûres d'insectes;
les vaches, les chèvres, les moutons
mangent le cerfeuil j les chevaux n'eu
veulent point.
Le cerfeuil sauvage ( chcerophyllum
silvestre , Linn. ). On le trouve dans
les vergers et les prés de l'Eurojie. Cette
plante est vivace ; elle a le port et les
feuilles de la ciguë. Sa tige est haute de
deux ou trois pieds, rameuse, garnie
de grandes feuilles deux ou trois fois
ailées, et se termine par des ombelles
de fleurs blanches. La tige est renflée
sous chaque rameau. Les feuilles sont
tantôt sans poil, tantôt velues sur les
nervures , tantôt sur toute leur surface ;
les folioles sont alongées , demi-ailées,,
incisées et pointues. L'ombelle est com-
1
4<r
r-^
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8^ HTSTOllir NATUP.ELT.E
posi'e de peu de rayons , et quelqucfott
elle est munie à sa base d'une foliole ;
rombellule est ceinte de cinq , six ou
sept folioles ovales -lancéolées, qui se
réfléchissent vers la terre avec l'âge.
Les fleurs sont blanches et irrégulières.
Les graines sont luisantes, lisses et noi-
râtres à leur maturité.
Cette plante passe pour venimeuse j
sou odeur est forte et fétide si on la
broie. Les liges teignent en vert. Les
ombelles cueillies au temps de la florai-
son teignent en jaune.
Le cerfer'^ à aiguillettes, aiguille ou
peigne de 'iras ( chœrophyllum ros^
tratum, .1 auv. scnndlx pecten , Linn. ).
Cette jolie plante est commune dans les
champs de la France , et des autres con-
trées tempérées et méridionales de l'Eu--
rope. Sa tige est menue, foible, ra--
meuse , étalée et haute de six à douze
pouces. Ses feuilles sont finement di-
visées en découpures étroites et poin-*
tues. Les ombelles n'ont que deux ou
'( !
M
t
w^
DES CORIA DR '^8. 87
trois rayons; les fleii" . sont potites^
Manches et i régulières. Les fruits sont
tr' s-reniarquablcs ; Us so»it longs d'ua
pouce Pi demi à deux pouces , et res-
semblent à une grosse aiguille ou à une
dent de peigne.
Cette plante a une saveur acre , mai»
douce.
Chœrophy II" m, feuille gaie, en grec,
ainsi 'ummé à cause de la beauté du
feuillage.
X I I" GENRE.
CORIANDRE, Coriandrum, T.
L. J. Lam.
Caractère générique. Calice à cinq dents ;
pétales fléchis en cœur au soramel; y égaux
dans le disque , inégaux et plus grands à
la circonférence ; fruit sphérique ou for-
mé de deux petites sphères appliquées.
Vune contre l'autre.
Ce genre ne comprend que deux es-
pèces assez voi^'aes l'une de l'autie.
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IMAGE EVALUATION
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88 HISTOIRE NATURELLE
Elles croissent en Europe ; leur odeur
est très-forte, très -désagréable^ elles
sont annuelles.
La coriandre cultivée (coriandrum
sativum , Linn. ). Elle croît spontané-
ment en Italie. On la cultive aisément
dans les jardins et dans les champs du
midi de la France. Sa surface est dé-
pourvue de poil ; sa hauteur est d'un à
deux pieds j sa tige est verticale , feuil-
lée , ordinairement rameuse , et se ter-
mine par des ombelles de fleurs blan-
ches , légèrement purpurines. Les feuil-
les sont deux fois ailées et inégales j les ,
folioles des feuilles inférieures sont assez
larges, ovales, lobées, incisées et den-
tées; les folioles des feuilles supérieures
sont longues, étroites et divisées en
deux ou trois découpures linéaires. IjQs
fleurs sont inégales ; celles du centre
sont régulières, et souvent avortées;
celles de la circonférence sont plus
grandes et irrégulières. L'ombelle est
ordinairemeût ceinte d'une foliole, et
DES CORIANDRES. 89
Fombellule de deux ou trois tournées
d'un seul cétë.
Cette plante exhale une odeur de pu-
naise insupportable. Cette odeur in-
fecte le voisinage des champs où la co-
riandre est cultivée. Lorsque le temps
est couvert, l'odeur se répand au loin,
et cause des maux de tête et des envies
de vomir à ceux qui la respirent. Ce
principe vénéneujc est très- volatil ; les
graines le perdent à mesure qu'elles ap-
prochent de la maturité, et acquièrent
à la place une odeur aromatique très-
agréable. Les graines sont seules en
usage ; elles fortifient l'estomac et chas-
sent les vents. Les parfumeurs les em-
ploient ; elles sont encore employées
dans les cuisines. On les confit au sucre
pour en faire de petites dragées. Les
peuples du nord les mêlent dans leur
pain pour l'aromatiser. Ces graines sont
si coriaces , qu'on a beaucoup de peine
à les réduire en poudre.
Coriandrum ( Théoph. Diosc. PI. ),
M
90 HI5TOIRE NATURELLE
formé d'un mot grec qui signifie /?w-
naise ; ainsi nommé , parce que les grai-
nes avant leur maturité ont Todcur de
cet insecte.
Xlir GENRE.
MTRUSE, jEtsus^. Linn. Jusss.
Caractère générique. Calice entier ; pétales
inégaux , fléchis en cœur au sommet j
fruit ovale, arrondi, strié.
On connoît quatre espèces de ce genre.
Elles croissent en Europe; elles sont
annuelles ou bisannuelles ou à racine
vivace. Les ombellules du centre de
l'ombelle sont plus courtes.
L'œthuse à forme de persil ( œthusa
cynapium , Linn. ) , vulgairement la
petite ciguë. Cette plante croît danvS les
terreins cultivés , et les jardins pota-
gers; elle est annuelle et fleurit tcmt
l'été; sa hauteur est de deux pieds;
toute la plante est dépourvue de poil,
1'
il
\
is;
DES ^THUSES. 91
et le feuillage en outre offre un aspect
luisant. La tige est verte et sans taches,
striée, fcuillée, droite, divisée en ra-
meaux ouverts, et terminée par des om-
belles de petites fleurs blanches. Les
• feuilles sont deux fois ailées , et les fo-
lioles sont ovales, sessiles et profondé-
ment découpées. L'ombelle n'a point
d'involucrej Tinvolucelle déborde l'om-
bellule de toutes parts.
Cette plante est un violent poison
pour l'homme ; elle exhale lorsqu'on la
froisse une odeur d'ail désagréable. Elle
est très -dangereuse dans les jardj^is po-
tagers , parce qu'elle ressemble beau-
coup au persil , avec lequel elle est sou-
vent mêlée et cueillie. On a vu de
tristes exemples à la suite de méprises
faites à cet égard. Cette plante fait en-
core périr les oies j néanmoins les autres
animaux la mangent. Elle peut rem-
placer la ciguë pour l'usage extérieur,
-^thuse meum ( œthusa meum, L.).
Cette espèce croît sur les monlagne/*
)li
■^^■►■Il
92 HISTOIRE NATUl^ELLE
du midi de l'Europe. Sa racine est vi-
vace^ épaisse , longue , brunâtre et cou-
ronnëe par un faisceau de poils roides ,
débris des anciennes feuilles. Sa tige
s'élève du milieu des feuilles radicales
à la hauteur d'un pied : elle est un peu
divisée , garnie de très-peu de feuilles
et terminée par une ombelle de fleurs
blanches. Les feuilles ressemblent à
celles du fenouil, mais elles sont plus
petites; leurs divisions sont plus cour-
tes et encore plus déliées j les pétioles
des feuilles de la tige sont courts ; niem-
bruueux, ventrus, engaînans. L'om-
belle est quelquefois munie à sa base
d'une foliole; les ombellules sont cein*
tes de trois folioles latérales.
La racine a une odeur particulière,
forte , pénétrante , mais très-agréable.
Ses propriétés sont très-ejflScaces. Elle
pourroit remplacer toutes les autres
ombellifères, comme stomachique^ cor-
diale , sudorifique , carminative , &c.
On l'emploie beaucoup contre les ma-
4..
"if^.
est vi-
et cou-
roides ,
5a tige
idicalcs
un peu
feuilles
i fleurs
>lent à
tit plus
s cour-
pétioles
, mem -
L'om-
sa base
it cein-
îulière,
jre'able.
5s. Elle
autres
ue, cor-
'e, &c.
les ma-
DE& CICUT\inES. 9.T
Jadies des bestiaux. Elle plaît beau-
coup aux animaux ruminans.
AStàusa; ce mot signifie en grec br/U*
tant, ainsi nommé à cause des proprié-
tés malfaisantes de ïœthusa cyna-*
pium, L.
XIV GENRE.
CICUTAIRE, CicuTARtA. J. Lam,
CicuTjt. Linn.
Caractère générique. Calîce entier ; pétales
presqu'égaux , ovales, fléchis au sommet;
fruit presqu'ovale , sillonné.
Ce genre comprend trois espèces;
une croît en Europe ; les autres sont
d'Amérique. Ces plantes sont aquati-
ques et vénéneuses. Leur racine es)t
vivace } les folioles des feuilles sont lan-
céolées et dentées ; quelquefois l'om-
belle est munie d'une foliole. L'ombel-
Iule est ceinte de trois à cinq folioles
très-étroites.
Botanique, X^. ^
t il
mttmmm'
f
§4 IIÏSTOIHE KATURELtR
La cicutaire aquatique (cictUarid
nquatica, Lam. cicuia pirosa , Linn.)«
Elle croît en liurope , sur le bord des
ëtangs et des fossés aquatiques. Sa ra-
tine est grosse comme le bras d'un en*
fant , garnie de beaucoup de fibres ,
creuse dans son intérieur, coupée pai^
des diaphragmes et remplie d'un suo
jaunâtre, vénéneux. Sa tige est haute
de trois pieds, cylindrique, creuse, ra«
meuse , garnie de grandes feuilles deux
ou trois fois ailées , et dont les folioles
sont lancéolées et bordées de dents ai^
guës blanchâtres à leur sommet. Les
ombelles sont disposées à l'extrémité
de la tige et des rameaux j elles sont peu
serrées. Les ombellules sont ceintes de
folioles très - déliées I qui débordent
ordinairement les fleurs. Les fleurs sont
blanches et presque régulières.
Cette plante est un poison pour
l'homme et pour plusieurs espèces d'a-
nimaux; elle tue en causant l'inllam-
mation et la gangrène. Plusieurs phar-
/
©ES PHELT. ANDRIBS^ f)9
macologistes et même Linnë , rocom-
mandent de préparer Templâtre de ci-
guë avec cette plante , plutôt qu^aveo
la vraie ciguë , conium maculatum , L»
X V G E N R E.
THELLANDRIE, PMSLLJSDniuiit.
Tourn. Linn. Juss.
Caractère générique. Calice à cinq dentt }
pétales fléchis en cœur au sommet ; fruit
ovale, lisse , couronné par les dents du
calice et par lea styles.
Ce genre comprend deux espèces.
Elles croissent en Europe. Leurs feuil*
les sont très-dëcoupées. Les ombeliules
sont ceintes de sept folioles ; les fleura
centrales sont très-petites,
La phellandrie aquatique {phellan»
drium aquaticum, Linn.). Cette es-
pèce est bisannuelle et croît dans lea
eaux. Sa tige est haute de deux pieds ^
plus grosse que le pouce, et garnie do
m I i
96 HISTOIRE NATURELLE
faisceaux de fibres par intervalles. Se»
feuilles sont grandes , trois fois ailées ;
les premières et secondes divisions font
un angle obtus avec leur pétiole res-
pectif, et paroissent brisées. Les folioles
sont profondément découpées. Les fleurs
des ombelles sont petites , blanches ; les
styles sont longs j les graines sont acres,
aromatiques.
Cette plante a passé pour venimeuse.
La graine est d'un grand usage en Hol-
lande contre le scorbut ; elle est encore
recommandée comme fébrifuge , apéri-
tive , diurétique. L'herbe appliquée en
cataplasme facilite la guérison des ul-
cères scorbutiques. Les chèvres et les
moutons la mangent. C*est un poison
pour les chevaux. Linné attribue à un
charanson qui vit sur cette plante la
maladie des chevaux qni la mangent.
Laphellandrie des montagnes {phet-
landrium mutellina, L.) Cette espèce
a la racine vivace et croît dans les prai-
ries des montagnes. On juge de labonto
^es pdluragcs par Taboiidance de cctto
plante. Sa racine est épaisse , rameuse et
garnie à son sommet d'un faisceau de
filets dëliés, débris des anciennes feuiU
les. La ti-ge est presque mie, et haute
d'un pied. Les feuilles sont d'un vert
gai , ji peu fermes, plus longues que
larges, deux fois ailées , et leurs foliole*
sont divisées en découpures aigui^s. Les
fleurs sont blanches , rougcâtrcs et odo-
rantes -, les graines sont sillonnées. Cette
plante est aromatique et très-saine poul-
ies bestiaux. •
Pheilandnum , lié ^e mâle, en grec.
fil
1
98 HISTOIRE NATURELLR
1 1 I.
OmbellIfèresTraîes; ombelles «tombelIulM
involucrées.
X V r GENRE.
(BNANTHE, (Es^utbs. Tourn. L.
Jusa. Lam.
Caractère générique. Calice à cinq dents }
pétales du disque fléchis en cœur» près»
qu'égaux ; pétales de la circonférence ,
plus grands et irréguliers ; fruit ovale ,
strié , couronné par le calice et les styles.
Ce genre comprend onze espèces.
Sept craissent en Europe , et les autres
au Cap de Bonne-Esperance. La plu-
part sont aquatiques et suspects. Leur
racine est -vivace , quelques espèces ont
des racines tubéreuses. DVu très ont leur
tige fistuleuse et striée. Les umbellea
sont formées d'un petit nombre de
rayons. Les ombellnles sont globuleu-
ses. Les fleurs souvent sessiles , et celle*
d« U civconférduce stériles.
m \
\^\
«-#=■■' -liiSVl
'-*Sji\--i
DES (BNANTHES. 99
L*œnanllie fisluleuse (cenanthefintu^
tosa, L. ). Elle croît dans les maraia
et ies lieux humides. Sa racine rampo
flous les eaux, et jette de nombreux
faisceaux de fibres; lorsque la plante
est cultivée dans les jardins , ou lors-
qu'elle croît dans les prës, c'est au con-
traire un paquet de petites tubéro-
sites qu'elle a pour racine. La tige est
grosse, lisse, strice, creuse, cylindri-
que, foible, verticale, branchue, pres-
que nue et haute d'un pied et demi.
Les feuilles sont do forme différente ,
les inférieures sont deux fois ailées , et
leurs folioles sont planes et un peu
larges; celles de la tige sont un pétiole
creux et des folioles simples et déliées.
Les ombelles sont formées de trois
rayons, et très -souvent n'fint point
d'involucre. Les fleurs sont blanches.
Les fruits par leur ensemble forment
de chaque ombellulo une tête globu-
leuse, hérissée. Chaque fruit est une
pyramide renversée, courte, peuta-
■MmèMHfailM
■Vf
100 HISTOIRE NATURELLE
goiie , tronquée au sommet et couron-
née par le calice , et deux longs style».
Toute la plante est lisse.
Cette plante passe pour venimeuse.
Sa décoction , dans laquelle on fait
bouillir des noix , étant versée sur les
taupinières , fait , suivant Bonnami ,
périr sûrement les taupe«. Les vaches
et les chèvres ne mangent point cette
plante.
L'œnanthe saffrané ( œnanthe ero-
eata , L<. ). Celte plante croît dans les
lieux marécageux de l'Europe. Sa ra-
cine est vivace. C'est un faisceau de
tubtîrosités alongées. Sa iige haute do
deux ou trois pieds ou davantage , ra-
meuse, feuillée, roussâtre, cannelée
et creuse, est surmontée ainsi que les
rameaux d'une grande ombelle de pe-
tites fleurs blanches Ses feuilles sont
une, deux ou trois fois ailée»;, et les
folioles sont partagées en découpure»
obtuses. L'ombelle est formée de rayon»-
nombreux, quelçiuefois elle n'a point
•T-^
DES GIN OÏDIUM. lOi
d'involucre , souvent elle est ceinte
comme le» ombellules de plusieurs pe-
tites folioles. Les pétales sont aigus -,
les anthères roussâtrcs ; les fruits ua
pou alongcs, et ne sont pas tronques.
Cette plante est un poison très- dan-
gereux; elle contient un suc laiteux
blanc qui s'écoule quand on la brise ,
et prend bientôt à l'air une couleur do
safran.
(EnantJie , fieur de vigne, en grec.
X V I P GENRE.
GINGIDIUM. Forst. Juss. ( Pentand.
digynie. Voyez 3* vol, )
m
\l
i
i
if '
|03 HISTOIRK NATURELLE
XVIIP G EN R K
CUMIN, CimiNt/M, L. Juss. Lam.
Caractère générique* Calioe composé c!©
cinq arêtes } pétales échancrés presqu'é-
gaux ; fruit ovale , strié , couronné par Ift
calice.
Ce genre est fondé sur une seule es-
pèce ( euminum ciminum , lu. ). £lIo
croît en Egypte , en Ethiopie, et on la
cultive à Malte. C'est une petite plante
annuelle, haute tout au plusd*un demi-
pied. Sa tige est verticale , rameuse >
striée, garnie de feuilles et surmontée,
ainsi que les rameaux , de pelit^^s om-
belles de fleurs blanches un peu pur-
purines. Les feuilles sont découpées
profondément en divisions peu nom-
breuses, longues et capillaires. Les om-
belles et les ombellules sont souvent k
quatre rayons , et ceintes de quatre fa-
Uoles^
1 1
• -Vt.
Les graines de cette plante sont em^"
Jpîoyëesen pharmacie; elles ont une sa-
veur aromatique, acre, un peu amère
et uhe odeur très -forte , très-péné-
tranle; elles sont stomachiques et car*
miuatiyes. Les Hollandais en mettent ,
dit^on , dans leur fromage , et les Aile»-
mands dans kur pain.
XIX' GENRE.
Bubon, iBc^Aidj^. Linn. Juss. Lam>
Caractère générique. Calice à. cinq dents
peu marquées ; pétales lancéolés , légère*-
ment âéchis en dedans j fruit ovale| strié,
velu.
Ce genre comprend cinq espèces; deux
croissent en Europe, et les autres yen
Afrique. Trois ont la tige ligneuse ; lea
autres sont herbacées. L'involucre est
de cinq folioles, et l'involucelle deplu^
fiieurs.
Le bubon de Macédoine ( huhon Ma-
\vi
\
îo4 HISTOIRE NATURELLE
cedonicum , L. ) , vulgairement le persil
de Macédoine. Il croît dans le Macé-
doine. On le cultive dans les jardins de
botanique. Il est bisannuel. Sa hauteur
€8t de deux pieds -, sa tige est verticale,
feuillée , divisée en plusieurs rameaux
chargés de plusieurs petites ombelles et
étalés en panicule . Les feuilles sont gran-
des , deux ou trois fois ailées et les folio-
les sont ovales-rhomboïdales , incisées
et bordées de dents terminées en pointe
aiguë. Les sommités de la plante sont
chargées de duvet tt blanchâtres.
Les graines sont employées en phar-
macie. Elles sont carminatives , diuré-
tiques, emménagogues. Leur odeur et
leur saveur sont aromatiques.
Le bubon gal^anifère ( bubon gal-
banum, lân. ). Il croît spontanément
en Afrique , au Cap de Bonne -Espé-
rance , en Arabie , en Syrie. C'est un
petit arbrisseau haut de trois à cinq
pieds. Sa surface est couverte d'une ro-
sée bleuâtre qui s'efface sous le doigt. Sa
ï
m
iDES BUBONS. lo5
tige est droite, feuillëe, rameuse, et
surniontëe ainsi que }es rameaux d'une
ombelle de fleurs jaunes. Ses feuilles
sont deux fois ailëes. Les folioles sont
un peu fermes, rétrécies en coin vers la
base, lobées, incisées et bordées de dents
aiguës à leur bord supérieur. Le pétiole
se dilate subitement à sa base en une
large gaîne membraneuse. Les ombelles
ceintes d'un involucre de plusieurs fo-
lioles, sont grandes, épaisses , très-gar-
nies.
Cette plante fournit la gohime-résîne
connue dans les pharmacies sous le nom
àe gaibanum. Cette substance est en
graines d'un jaune roussâtre, d'une sa-
veur amère, acre et d'une odeur forte.
Lorsque sa plante est dans la troisième
ou quatrième année, on coupe la tige à
quelques doigts au-dessus de la racine.
Le suc laiteux découle goutte à goutte>
et on le recueille lorsqu'il épaissit. Ou
présume que le gaibanum est extrait de
plusieurs autres ombellifères résineuses.
Botanique. XI. jg
il
lo6 HISTOIRE NATURELLE
Bubon, aine, en grec -, ainsi nommé
parce qu'on eniployoit le bubon mace-
donicum contre l'inflammation de celU
partie du corps.
XX' GENRE.
SISON,Berle, Chervi-, Sicnii. Tourn.
L. J. Lam. Si sou. L. J.
Caractère générique. Calice entier ; pétales
égaux, lancéolés ou en cœur, traversés
longiludinalement par une ligne sail-
lante i fruit ovale , strié.
On a réuni , d'après Lamarck, dans
le genre sium, le genre sison de Linné.
Ces deux genres réunis offrent vingt-
six espèces. La plupart sont d'Europe.
Plusieurs croissent au Cap de Bonne-
Espérance ; les autres à la Chine , au
Japon , en Amérique. La plupart ont
leur racine vivace -, dans la plupart les
feuilles sont simplement ailées. L'om-
belle est ouverte, plane, formée, en gé-
=-i»«e;
DES SISONS. 107
lierai , par des rayons peu nombreux ,
cl ceinte de quatre à dix folioles lan-
céolées ou linéaires , souvent entières ,
quelquefois incisées ou dentées , et plus
ou moins renversées. Les ombellules
sont petites ; ouvertes, et sont ceintes
àe plusieurs folioles.
La berle chervi ( sium siaarum, L. ) ,
vulgairement chervi. Cette plante est
cultivée depuis très -long -temps dans
tous les jardins potagers. On pense
qu'elle est originaire de la Chine. Sa
racine est un faisceau de tubérosités ,
longues d'un demi-pied, grosses comme
le doigt , blanches , tendres , sucrées ,
aromatiques. Les tiges, hautes de deux
à. trois pieds, striées, ieuillées ei un
peu rameuses , sont terminées , ainsi
que les rameaux , par des ombelles de
petites fleurs blanches. Les feuilles sont
ailées avec impaire , et les folioles sont
lancéolées , pointues et finement den-
tées. Les feuilles voisines des fleurs
sont quelq^uefois teinées i l'ombelle est
1^
Ï08 HISTOIRE NATURELLE
ceinte de quatre ou cinq folioles iné-
gales.
Les racines de chervi sont apériti-
ves , mais on les emploie rarement
comme remède , et très-communément
au contraire comme nourriture. C'est
un aliment très adoucissant, très-sain ,
très-lëger. Pline rapporte que l'empe-
reur Tibère avoit un goût si particu-
lier pour cette nourriture , qu'il exi-
geoit des Allemands un tribut annuel
de racines de chervi. Margraif a retiré
un très-beau sucre de ces racines. On
peut en faire de l'amidon.
La berle ninsi (^sium ninsi, Linn.) ,
vulgairement ninsi. Cette espèce est
très-voisine de la précédente ; les feuil-»
les de la partie supérieure de la tige et
celles des rameaux sont seulement com-
posées de trois folioles ; dans les aisselles
des rameaux naissent des bulbes de la
grosseur d'un pois, qui reproduisent la
plante ainsi que la racine.
Le ninsi croît spontanément à I^
^:.r-t.«
•«i
DES ANGÉLIQUES. 109
Chine. Celle plaiilo est géneialcinent
cultivée et très -estimée dans le pays.
Ses racines entrent avec celles du gin-
seng dans tous les remèdes fortifians des
Chinois.
Sium (Diosc. PI.), d'un mot ehal-
dëcn qui signifie natare y parce que plu-
sieurs espèces flottent sur les eaux.
XX r GENRE.
ANGÉLIQUE, y#Arc^£/c^. Tourn.
Linn. Juss. Lam.
Caractère générique. Calice à cinq dents
peu apparentes ; pétales lancéolés , cour-
bés en dedans; fruit arrondi, anguleux ,
solide , couronné par les styles réfléchis
en dehor».
ONconnoît six espèces d'angéliques;
quatre croissent en Europe, deux dans
l'Amérique septentrionale. Ces plantes
ont un très-beau port. Leur racine est
bisannuelle ou vivace. Lçs feuilles sont
««
• *
110 HISTOIRE NATURELLE
grandes et souvent deux fois ailées. Les
ombelles sont encore grandes, étalées et
formées d'un grand nombre de rayons.
Les orabellules sont globuleuses. L'in-
volucre est composé d'une ou de trois
à cinq folioles. L'involucelle eaa huit.
L'angclique archangélique ( ange-
lica archangelica , L. ). C'est la plus
belle espèce du genre. Elle croît sponta-
nément sur les montagnes de la France,
de l'Autriche, de la Laponie et on la.
cultive dans les jardins. Elle se plaît le
long des ruisseaux ; sa hauteur est de
quatre à cinq pieds; sa tige est herba-
cée , peu solide , épaisse , creuse , cy-
lindrique , striée, un peu branchue,
garnie de grandes feuilles et terminée
ainsi que ses branches par une grande
ombelle verdâtre. Les feuilles sont deux
fois ailées et les folioles sont ovales-lan-
céolées , aiguës et dentées en scie ; la fo-
liole terminale est lobée, les autres le
sont encore souvent. Les pétioles sont
tticmbraneux , engaînans , e t eiillés à lai
%
nw
«p
I
DES A N G ^. L I Q U E S. 1 l i
ba^e. L'ombelle n'a le plus ordinaire-
ment qu'une foliole pour involucre.
Les rayons de Tonibelle sont anguleux.
L'involucelle des ombcllules est forme
de plusieurs folioles renversées Les pé-
tales sont ovales , aigus ; veixlâtres et
tombent bientôt j les élamines sont
blanches.
L'angélique est une des ombellifères
les plus précieuses. Son odeur est agréa*
ble et sa saveur est aromatique , un
peu acre et amère. Elle est très-recom-
mandable comme cordiale , stoma-
chique, carminative, emménagogue et
anti-vermineusc. Elle fortifie les gen-
cives lorsqu'on la mâche. Divers peu-
ples du nord l'emploient comme assai-
sonnement. On prépare par la fermen-
tation avecles racines fraîches, une li-
queur spiritueuse. On confit au sucre
les racines , les jeunes tiges, les pétioles
et les sommités de la plante. L-'angé-
lique ainsi prépaie© est un- stoma-
chique excellent et en mCmc temps
I
*
\
115 HTSTOIRE N\TrREM.E
trèfr-agréablc ; ou la si:, * ert cet ëtat sur
les xMvn T^es lapins mangenf avide-
ment les jeu.ics tiges dépouillées uc leur
ccorce.
L'angcliqiie sauvage ( anfrelica sil"
vestris , L. ). On la trouve dans les prés
et dans les parties humides des forêts.
On la confondroit au premier aspect
avec la précédente. On la distingue ce-
pendant aux folioles des feuilles qui ne
sont point lobées; aux pétioles qui sont
très-enflés à la base ; aux pétales qui
sont d'uublancrougeâtre, aulieud'êtro
verdâtres.
Cette angélique a les mêmes proprié-
tés que la précédente , mais à un degré
plus foible. Les graines en poudre font
périr les poux. Cette plante déplaît aux
bestiaux:.
Angelica , du mot latin angélus ;
ainsi nommé à cause des vertus de l'es-
pèce appelée archange Hca,
^^M^
DESLIVl'. CHES. H3
XXir GENRE.
LI VÉCUE, LiousTicuM, Tourm
Linn. Juss. Lam.
CaracUre t'ènhique . Cnlicc à peine dent»^ î
pétales entiers, courbés en dedans-, fruit
oblong } graines à cinq côtes et à quatre
sillons.
Ce genre comprend treize espèces;
la plupart indigènes d'Europe , et à ra-
cine vivace ; la plupart ont les feuilles
plusieurs fois ailées. Les rayons des om-
belles et Jes ombellulessont nombreux.
Les involucres et les involucelles ont
un nombre variable de folioles.
La livèche à feuilles de céleri {ligus-
ticiim levlsticum ^ L. ) , vnlgairement
aclie de montagne. Elle croît spontané-
ment dans 1rs prés couverts, sur les
moniagnes d'Italie et du midi de U
France. Sa hauteur est de quatre à cin(j
pieds. Sa racine est vivace j toutes ses
11
II
i
ij4 histoire naturelle
parties sont polies et luisantes. La tige
est cylindrique, noueuse, creuse, lui
peu rameuse, garnie de grandes feuilles
assez semi)lable8 à celles du céleri , et
terminée par des ombelles de fleurs jau-
nes. Les feuilles sont deux fois ailées ;
les folioles sont rétrécies en coin à la
base et découpées au sommet. La racine
est grosse , charnue , rameuse et noi-
râtre en dehors.
Toute la plante a une odeur parti-
culière très-forte, et une saveur vive et
aromatique ; ses propriétés sont les mê-
mes et aussi énergiques que celles do
Tangélique et de Timpératoire.
Ligusticum ( Dioscor. Plin. ) , ainsi
nommé d'une contrée de l'Italie, appe-
lée Ligurie, et connue aujourd'hui sous
le nom de côte de Gènes,
)l
<a tige
ICy 11 ti
Buillcs
iri, et
rs jau-
lilées -,
n à la
racine
t noi-
parti-
vive et
lesmê-
lles (le
y ainsi
, appe-
ui sous
DES LASERS.
J 1
i 4?
XXIIIe GENRE.
■LASER, LASBRPiTivjd. Toiirn.
Linn. Juss. Lam. .
Caractère générique. Calice presqu'entier;
pétales fléchis au sommet , échancrés ,
presqu'égaux j fruit ovale ou oblong ;
graines un peu convexes et relevées de
quatre ailes membraneuses souvent un
peu rongées sur le bord.
Ce genre comprend vingt-qnatre es-
pèces. La plupart croissent en Europe;
presque toutes ont la racine vivace. Les
feuilles sont une ou plusieurs fois ai-
lées ; les ombelles et les ombellules corn-
posées de nombreux rayons ; les in-
volucres et les involucelles formés de
plusieurs folioles inégales et membra-
neuses.
Le laser à larges feuilles {laser pitium
latijolium, Lam.). Il croît dans les bois
des montagnes , en France , en Aile-
niagne, en Italie, en Suisse. Sa racine
Jl6 HISTOIÎlE NATURELtE
est longue , épaisse, noirâtre et côuroil-
née d'un faisceau de filets, restes des
anciennes feuilles. Sa tige est haute de
deux à trois pieds, stri 'e , cylindrique ,
feuillée , un pea rameuse , et terminée
par des fleurs blanches disposées en om-
belles grandes et ouvertes. Toute lia
plante, en général, est dépourvue de
poil. Les feuilles sont portées sur un pé-
tiole divisé en trois parties, soutenant
chacune trois ou cinq folioles assez lar-
ges , ovales , quelquefois divisées en
deux ou trois lobes , bordées de créne-
lures, surmontées d'une pointe. Les fo-
lioles sont fermes, luisantes, d'un vert
bleuâtre en dessous , et un peu velues
sur les nervures. Les ailes des graines
ont le bord ondulé.
La racine de cette plante est acre et
chaude comme celle de l'angélique*
buroii-
ites des
uite de
iriqué ,
rminëe
en om-
3Ute la
•vue de
r un pé-
iitenaiit
jsez lar-
sées en
f crdne-
Les fo-
un vert
L velues
graines
acre et
qaGé
DES HKRACLÉES, 117
XXIV^ GENRE.
HERACLÉE, Berce; Heracleum,
Linu. Juss. Lam.
Caractère générique. Calice presqu'entier ;
pétales échancrés et fléchis en cœui-,égaux
dan» le disque, inégaux dans la circon-
férence ; les deux pétales extérieurs fen-
dus 65) deux; fruit elliptique, comprimé,
échancré au sommet.
Ce genre comprend dix espèces. Tou-
tes , une seule exceptée , croissent en
Europe. Dans presque toutes la racine
est vivace; deux ou trois seulement
sont bisannuelles. Les rayons des om-
belles et des ombellules sont nombreux.
L'involucre est compose de plusieurs
folioles qui se détachent et tombent
bientôt. Les involucelles sont de trois
à sept folioles.
La berce brancursine ( herachum
spondylium, L. ). Elle croît dans les
prés et sur le bord des bois. Sa racine
Botanique. Xi, n
i
^ll
118 HÏSTOITIE NATURELLE
est blanche, alongée en fuseau ou di-
visée, et imprégnée d'un suc jaunâtre.
Sa tige est haute de trois ou quatre
pieds , verticale , épaisse , cylindrique,
cannelée et un peu velue. Ses feuilles
sont très-grandes, ailées, vertes eu des-
sus, blanchâtres en dessous, et hérissées
de poils des deux côtés. Les folioles
sont découpées en cinq à sept lobes cré-
nelés. Les ombelles sont ti'ès - grandes.
Les fleurs soi;t blanches et irrégulières.
Les fleurs de la circonférence ont les
deux pétales extérieurs quatre fois plus
grands que les autres.
Cette plante varie beaucoup. Son
odeur est forte , un peu aromatique. La
racine a une saveur acre, ainsi que l'é-
corce de la tige. Sous l'écorce réside un
suc mucilagineux sucré. Les Russes
et les Polonais préparent avec cette
plante, par la fermentation, une li-
queur spiritueuse , connue sous le nom
de parst , et qui tient lieu de bière aux
habitans peu fortunés. On recomman-
i> ES F i: n u L E s. 119
doit autrefois iiial-ù- propos cette plante
comme cmolliente. Sa trop grande abon-
dance détériore les foins et gâte les pâ-
turages , car les bestiaux la mangent
rarement.
Heracleum (Dioscor.), du nom du
père d'Hippucrate, selon Linné.
XXV GENRE.
FERULE, Ferula. Tourn. Linn.
Juss, Lam.
Caractère générique. Calice entier j pétales
oblongs, presqu'égaux ; fruit ovale , com-
primé ; graines marquées sur le dos de
trois lignes.
On connoît douze espèces de fe'rules:
elles croissent dans le Levant ou le midi
de l'Europe. Ce sont des plantes her-
bacées à racine bisannuelle ou vivace.
Plusieurs ont une tige très-élevée. Les
feuilles sont plusieurs fois ailées , et
leurs découpures sont étroites et linéai-
l'20 HISTOIRE NATURELLE
res. Les ombelles et les ombe Unies sont
globuleuses et formées do plusieurs
rayons. Les ombelles sont ceintes d'un
involucre qui se détache et tombe bien-
tôt. Les ombellules ont un involucelle
de plusieurs folioles courtes. Le pédon-
cule qui porte l'ombelle générale porte
latéralement d'autres ombelles. Les
fleurs sont jaunes.
La férule commune [ferula commit-
nis , L. ). Elle croît en Italie et dans le
midi de la France , en Espagne , sur les
cotes de la Méditerranée. Sa hauteur
est de cinq à six pieds , sa tige est ver-
ticale, épaisse, cylindrique, ferme , un
peu rameuse , garnie de grandes feuil-
les divisées et soudivisées en décou-
pures longues et linéaires, et terminée
ainsi que les rameaux par trois om-
belles bien garnies , une intermédiaire
plus grande , et deux latérales plus pe-
tites et opposées.
L'intérieur de la tige est rempli d'une
^loelle blanche qui prend feu très-faci'
es sont
iisieurs
ES d'un
e bien-
►Incelle
pétlou-
e porte
is. Les
lommu-
dans le
, sur les
lauteur
est ver-
nie , lUl
3s feuil-
décou-
srminëe
)is om-
lédiaire
)luspe-
li d'une
ès-faci-
DES F É R U T, E S. 121
lemrnt. Rai dit qu'en Sicile elle rem-
place l'amadou.
Selon Tournefort , cette fémle n'est
point la férule des anciens. Il a vu cette
dernière dans la Grèce , et parmi les
Grecs d'aujourd'hui elle conserve en-
core le nom qu'on lui donnoit autre-
fois. Sa hauteur est do cinq à six pieds,
et son épaisseur d'environ trois pouces :
de dix en dix pouces , elle est coupée
de nœuds, diovL naissent des feuilles
et des branches. L'écorce de la plante
est épaisse et dure, et tout l'intérieur
est rempli d'une moelle blanche qui
prend feu très-facilement, et ne se con-
sume que très -lentement sans endom-
mager l'écorce. Aussi conserve -t -on
dans la Grèce , depuis la première anti-
quité, l'usage des tiges de férule pour
porter du feu d'un lieu dans un autre.
Hésiode rapporte que Prométhée après
avoir enlevé le feu dans le ciel , l'em-
porta dans une tige de férule. Diodore do .
Sicile fait connoître le vrai sens de cette
Il
1 22 HISTOIRE NATUUELLE
fable : êeloii lui Prométhëe fut l'inven-
teur du fusil d'acier avec lequel ou
tire, comme l'on dit, du feu des cail-
loux-, il se servit pour le recevoir de
moelle de férule au lieu d'amadou , et
apprit à le conserver dans les tiges de
cette plante.
Les tiges de férule sont assez fortes
pour servir d'appui , et trop légères
pour blesser ceux que l'on frappe. C'est
pourquoi Bacchus, l'un des plus grands
législateurs de l'antiquité , ordonna sa-
gement aux premiers bommes qui bu-
rent du vin de se servir d'une canne de
tige ^Q férule, parce que souvent dans
la fureur du vin ils se cassoient la têlo
avec les bâlons oVdinaires. Les prêtres
de Bacchus avoient aussi des cainies pa-
reilles. Plutarque et Strabon remar-
quent qu'Alexandre tenoit les œuvres^
d'Homère dans une cassette de férule y
à cause de sa légèreté. Aujourd'hui oit
emploie dans la Grèce les tiges de cette
piaule pour faiie des tabourets.
f?;
DES F é R U L E S. 12^
La férule assa-fœlida, L. {Jerulaassa-
fœtida ,lÀnï\. ) , vulgairement as«a-yœ-
tida Ce t te plan te croît dans la Perse. Sa
racine est vivace , semblable pour la for-
me à celle du panais, noirâtre en dehors,
blanche en dedans , et surmontée d'un
faisceau de filets roides et d'une couleur
brune. Il naît de la racine une toufie de
six ou sept feuilles assez grandes , d'un
vert bleuâtre , lisses, et à-peu-près sem-
blables aux feuilles de la pivoine ; elle»
sont découpées profondément en trois
ou cinq parties ovales , oblongues , pro-
longées par leur base sur le pétiole, et
alternativement divisées en lobes obtus.
La tige est verticale , pleine de moelle ,
haute de quatre pieds, et embrassée de
distance en distance, par les pétioles
membraneux de quelques feuilles avor-
tées. De leur aisselle naissent des ra-
meaux terminés ainsi que la tige par
une ombelle assez grande, dépourvue
d'involucre, ainsi que les onibellules
d'involucelle.
124 HISrOlKK NATURELLE
Toute la plante contient un suc lai-
teux, qui répand une odeur fétide ap-
prochant de l'odeur d'ail , mais plus
for le. Ce suc retire de la racine , et
épaissi à l'air, forme une gomme -ré-
sine, en masse roussâtre , remplie <le
grumeaux blanchâtres et brillans. Elle
porte le nom (ktrhiji^h chez les Persans,
et en Europe celui (Vassa-fœiida ; sa
saveur acre et désagréable et plus en-
core son odeur infecte et détestable, lui
ont fait donner le nom vulgaire de ster-
eus diaholi. Les Perses et les Asiatiques
ne sont pas affectés comme nous par
l'odeur el la saveur de cette substance-,
car ils la mangent avec délices , et lui
donnent le nom de manger des Dieux.
Dans l'Inde Vassa-fœtida est donné
comme remède, pour rappeler l'appétit,
fortifier l'estomac , chasser les vents et
exciter à Tamour. En Europe on l'em-
ploie rarement à l'intérieur, si ce n'est
pour les bestiaux. Prise intérieurement
cette substance est anti-]nstén<][ue,in-
DliS PEUCEDANES. 12J
cisive, tonique, vermifuge et sudori-
fique ; à l'extérieur elle est résolu tivo.
Ferula , àc ferire , frapper , parce
qu'on châtioit les onfans avec les tiges
de ces sortes de plantes.
XXV r GENRE.
PEUCEDANE, Peucedjnum. T.
Linn. Juss. Lam.
Caractère générique. Calice très-petit , à
cinq dents ; pétales oblongs^ courbes au
sommet, égaux ; fruit ovale, un peu com-
primé , strié , et entouré d'un rebord
membraneux.
On connoît onze espècps de peuce-
danes; quatre croissent en Europe , les
autres sont confinées au Japon , ou dans
la Laponie , la nouvelle Zelande , les
Canaries , le Cap de Bonne -Espérance.
Leurs racines sont bisannuelles ou vi-
vaces.
Le peucedane officinal [peiicedarturth
J'j6 histoire natitrelle
officinale, L. ) , vulgairement fenouil
de porc , queue de pourceau. Cette
plante se trouve dans le midi de TEu-
l'ope ; elle croît dans les près et les
lieux couverts, un peu humides. Sa
hauteur est de deux pieds ; sa racine
est vivace , grande , grosse , aloiigëe ,
noire en dehors et pleine à l'intérieur
d'un suc jaunâtre. Sa tige est cylindri-
que, garnie de feuilles, un peu ra-
meuse au sommet, et terminée ainsi
que les rameaux par une ombelle un
peu étalée. Les feuilles sont grandes et
les dernières divisions du pétiole , qui
se divise quatre ou cinq fois successi- ,
vement par trois, se terminent chacune
par trois folioles longues, linéaires,
planes et entières.
La racine fraîche est suspecte. Son
odeur approche un peu de l'odeur de
la poix. On l'applique sur les plaies et
les ulcères. On la dit propre à guérir
la gale. Cette plante déplaît aux bes-
tiaux.
*l ^
%
-ri!
•
■ \-f-
DES C A C H R 1 D E S. 1 27
Peucedanum ( Dioscor. PI. ) , formé
cl'un mot grec qui signifie pin ; ainn
nommé parce que les feuilles ont quel-
que ressemblance avec celles du pin.
XXVir GENRE.
CACHRIDE, Armarinte; Cachrys,
Tourn. Linn. Juss. Lam.
Caractère générique. Calice entier ; pétales
lancéolés , égaux ; fruit grand , ovale ,
anguleux , couvert d'une enveloppe de la
nature du liège.
Ce genre comprend sept espèces.
Deux croissent dans la Sibérie , et les
antres dans le midi de l'Europe. Leurs
ileurs sont jaunes. Les ombelles et les
ombellules sont composées de plusieurs
rayons , et ceintes de plusieurs folioles.
L'écorce des graines est épaisse et de,
la nature du liège. Sa surface est lisse ,
ou relevée de lignes peu saillantes , ou
bieix hérissée d'aspérités , relevée de
f
128 HISTOIRE NATURETLE
quatre cotes et creusée de quatre sil-
lons.
L'armariule libanotide ( cachrjs II-
hanotis , L. ). On la trouve aux envi-
rons de Montpellier^ en Italie et sur
les côtes de la Barbarie ; elle est haute
de deux à trois pieds. Sa racine Cvst
grosse et vivace. La tige est éj)aissc, cy-
lindrique, lisse, garnie de feuilles très-
fuieniont découpées , deux fois ailées ,
et composées de folioles opposées, dont
les dernières divisions sont courtes et
déliées ccuime des soies. Ces feuilleà
sont alternes à la base de la tige, et op-
posées à la naissance des rameaux et
sur les rameaux. La tige et les rameaux
se terminent par une ombelle de ileurs
jaunes.
Toute la plante a une odeur d'en-
cens ; elle est échauffante , anti-ictéri-
que. Les graines sont rarement em-
ployées à cause de leur âcreté. On ap-
plique les feuilles sur les contusions.
L'armarinte odontalgique ( cachrys
'k
Ire sil-
irys li-
c ciivi-
et sur
t limite
iiie t\st
sse , cy-
:îs très-
ailecs ,
3, dojit
rtes et
'euillea
, et o]j-
aux et
meaux
îileurs
' d'en-
icteri-
it em-
3n ap-
oiis.
achrya
D K S C R I T H M E S. | 29
odontalgica , L. ). Elle couvre les dé-
serts de la Sibérie, entre le Volga et
rOural. Sa tige presque nue forme une
panicule de petites ombelles de Heurs
jaunes. Les feuilles sont deux fois ailée»
et compose'es de folioles lancéolées-li-
néaires, blanches et cotonneuses. Les
fruits sont lisses. La racine est très-lon-
gue , et d'une saveur très - acre et aro-
matique ; aussi l'cmploie-t-on comme
salivaire pour soulager les maux de
dents causés par des fluxions.
XX VHP GENRE.
CRITHME, Bacille; Crithmvm. T.
Linn. Juss. Lam.
Caractère générique. Calice entier ; pétales
ovales courbés au sommet, presqu'é^uuxi
fruit ovale , comprimé , strié.
Ce genre ne comprend que deux es-
pèces. L'une est à racine vivace et croît
en Europe; l'autre a une racine iwx--
liotanique. XI. 12
I
f
1<
l5o HISTOIRE NATURKTXK
nuelle et croît à Ténériffe. Les ombelle*
et les ombellules sont hémisphériques ,
et formées de plusieurs rayons. Les in-
vol acres et les involucelles sont de plu-
sieurs folioles. Les fleurs sont blanches.
Le crithme maritime ( crithmum ma-
ritimum , L. ). vulgairement bacille ,
passe-pierre , perce-pierre. Cette plante
croit en France, en 1 talie , en Espagne sur
les bords de la mer parmi les rochers. Sa
tige haute d'un pied , et souvent très-
simple , est dure et presque ligneuse à
la base , feuilléc et terminée par une om*
belle de fleurs blanches. Toute laplante
est dépourvue de poil. Les feuilles in-
férieures sont trois fois ternées ; les su-
périeures sont simplement ternées, et
les folioles sont charnues /luisantes , li-
néaires, rétrécies aux deux bouts et rare-
ment divisées. Le pétiole est cylindri-
que et creusé supéricurem ent d'un étroi t
sillon. L'ombelle est plane et large. Les
rayons du centre sont plus courts.
Cette plante est apéritive, diuréti-
'
nbellei
riques y
Les in-
deplu-
Einches»
ummct'
>acille )
i plante
iguesur
lers. Sa
it très-
iieuse à
ine oin*
1 plante
illes in-
; les su-
lées, et
ites , li-
jetrare-
^lindri-
m étroit
rge. Les
ts.
Jiuréti-
'
DES ATH AMANT ES. l7>i
que. On fait confire les feuilles au vi-^
naigre , et on les sert sur les tables.
Crlthum ( Dioscor. ) , bâtis des la-
tins.
XXIX* G E N R E.
ATHAMANTE, Athamanta, Lin.
Juss. La m.
Caractère générique. Calice entier; pétales
un peu inégaux , fléchis et échancrés en
cœur i fruit ovale, oblong , strié.
On connoît onze espèces d'athaman-
te?. Deux croissent en Asie , dans la Si-
bérie et la Chine ; les autres en Europe ,
dans la Suède , l'Allemagne , l'Angle-
terre, la France , la Suisse, la Sicile et
l'île de Candie. Toutes, une seule ex-
ceptée, ont la racine vivace. L'ombelle
est formée de plusieurs rayons et ceinte
d'un involucre de plusieurs feuilles, et
quelquefois, mais rarement, au-dessous
de trois. L'involucelle est de plusieurs
I
iS'i HISTOIRE NATURELLE
feuilles. Les graines sont cotonneuses ,
ou presque dépourvues de poil , rele-
vées de cinq nervures , ou creusées de
cinq stries.
L'alliamante oréoseline {athamantct
oreosellniim , L. ). On trouve cette
plante en France , en Allemagne , en
Angleterre , sur les collines exposées au
soleil. Sa tige est haute de deux pieds ,
cylindrique , rameuse , garnie de feuil-
les, et terminée ainsi que les rameaux
par des ombelles assez garnies. La plante
est dépourvue de poils. Les feuilles sont
trois fois ailées -, les folioles sont rétré-
cies en coin à la base , incisées à leur
sommet, et assez semblables aux folioles
de persil. Les pétioles secondaires et
tertiaires sont très-ouverts , interrom-
pus dans leur direction et comme bri-
sés. Les Heurs sont blanches.
Cette plante mérite d'être employée
en médecine. Sa racine est apéritive et
excite la sueur -, elle est remplie d'un
suc laiteux , amer et gluant , quidessé-
I
i
leuses,
, rele-
sées de
tmanta
e cette
ïne , en
[>sées au
!c pieds ,
le feuil-
ameaux
ja plante
illessont
at rëtré-
3S à leur
K. folioles
Jaires et
citerrom-
nme bri-
p
jmployée
éritive et
plie d'un
[jui dessé-
•i«r'., .wiïî.rt
raç . jJ:)
'Ibm XI.
i
f
I
\
!
DES CIGUËS. l55
eïie présente une gomme-rësine , jau-
nâtre , brillante , aromatique. I.a graine
a une odeur vive et aromatique, et
une saveur analogue à celle de l'orange.
L'infusion de la plante a l'odeur du ci-
tron ; cette infusion est utile dans les
foi blesses d'estomac. Les chevaux et
les moutons mangent cette plante, les
vaches n'en veulent point.
XXX^ GENRE.
SELINUM. L. J. Lam. ( Pentandrie^
digynie. Voy. 3 vol. )
XXX r G E N R E.
ClGUE, CicuTA. Tourn. HaU. Lam.
Juss. CoNiuM, Linn,
Caractère générique. Calice entier ; pétales
courbés en cœur , inégaux ; fruit ovale ,
globuleux ; graines relevées de cinq coû-
tes , crénelées , tuberculeuses..
CTp grnro comprend' quatre espcce? ;,
*;|
l34 HISTOIRR NATURELLE
une croît en Europe, et les autres en
Afrique, au Cap de Bonne-Espérance,
lueurs feuilles sont plusieurs fois ailées.
L.es ombelles ont un involucre com-
posé de trois ou cinq folioles ; les invo-
lucelles sont formés de trois folioles
tournées d'un côté.
Haller , Lamarck, Jussieu ont con-
servé pour désigner ce genre le nom
cicuta, de Tournefort ; parce que la
plante généralement connue sous îe nom
de grande ciguë , est une espèce qui ap-
partient à ce genre, et non à celui que
Linné a désigné sous le nom de cicuta,
La grande ciguë ( cicuta major, Lam.
conium maculatum , Linn. ) Elle croît
dans les lieux frais et incultes de l'Eu-
rope. Sa racine est alongée en fuseau ,
jaunâtre en dehors, blanche en dedans
etjette de grandes feuilles pétiolées trois
fois ailées, et composées de folioles d'un
vei t foncé , luisantes , pointues et di-
visées profondément en découpures ter-
minées par uu petit sommet blanchâtre.
i
l
DES CIGUËS. 1 55
Du milieu s'élève la tige haute de trois
à cinq pieds , garnie de feuilles , ra-
meuse , lisse , à peine striée , parse-
mée de taches d'un noir pourpre, et ter-
minée ainsi que tes rameaux par des
fleurs blanches disposées en ombelles ,
tm peu convexes et d'une grandeur mé-
diocre. Les graines sont petites, hénii-
sphénques, sillonnées et relevées d'an-
gles crénelés.
youte la plante répand une odeur
fétide et nauséabonde. Prise intérieu-
rement c'est un poison acre et narco-
tique. Quoique les anciens donnassent
le nom de ciguë à toutes les plantes ve-
nimeuses, l'on croit généralement que
celle dent il est ici question est la ci-
guë qu'on employoit à Athènes , pour
faire périr ceux que l'Aréopage avoit
condamnés. La mort de Socrate a rendu
ce poison à jamais célèbre. La ciguë a
acquis une nouvelle célébrité de nos
jours, depuis les expériences de Slork j
réduite en extrait , et donnée à petite
1Ô6 HISTOfRE NATURELLE
dose, elle a clé employée avec succès
contre les cancers , les tumeurs squir-
reuses , les humeurs froides , la goutte ,
les rhumatismes et dans les cataractes
naissantes -, mais ce remède actif ne
peut être administré que par des mains
habiles et prudentes. Le jus dt citron
et les autres acides calment 1rs effets de
la ciguë, prise intérieurement. Réduite
en cataplasme ou en emplâtre, et appli-
quée extérieurement, elle est résolu-
tive et calmante».
XXXIP GENRE.
BUNION, Terre-noix j Bunic/m. L.
Juss. Lam.
Caractère générique. Calice entier apétales
égaux , fléchis en cœur j fruit ovale.
Ce genre comprend trois espèces ;
elles sont d'Europe. Leur racine est
annuelle ou vivace. Les ombelles sont
composées de plusieurs rayons j les om-
1
s
1:
1.-7
P K S B U N I O N S.
bellitles sont couites. Les Heurs sont
blanches et ramassées j les involucres
et les involucelles sont de plusieurs fo-
lioles.
Le bunion bulbeux , terre - noix ,
suron ( buniuin hiilbocastanum , L. ).
La racine de cette plante e^st une tubé-
rositë arrondie , grosse comme une noix
et couverte d'une peau noirâtre. £lle
produit une tige haute d'un pied et de-
mi , grêle , foible , cylindrique , striée,
un peu rameuse, garnie de feuilles, et
terminée ainsi que les rameaux par
d'assez grandes ombelles de fleurs blan*
elles. Les feuilles sont deux ou trois
fois ailées , et partagées en découpures
étroites.
Cette plante croît dans les champs en
Angleterre, en Allemagne, en Suisse,^
en France \ elle est très-commune dans
les pâturages des Pyrénées. Ses graine»
sont acres et aromatiques, et approchent
beaucoup de l'odeur et de la saveur des
graines du carvi ( carum carui , L. }.
ti
*
^^S HlSTOIIlli NATURELLE
On man^je h racine crue, «près Vavoir
d^HiuilIoe (le son ecorce. On la m.unr
encore cuilo sous la cendre. (),i peut
en retirer «ne farine légère et «ouri*.
«antc. Sa saveur approche un peu do
a saveur de la cluUuigne. Elle est pour
Jes cochons une excellente nourriture.
^"'"'^m(Diosc.),d'unmotquidans
J attique signifioitm^m^//^ ;«i„si nom-
me à cause de k forme de la racine.
XXXIIP GENRE.
AMMI, Ammt. Tourn. L. Juss. Lam.
Caractère g^n^ngue. Calice entier ; pétale,
fléchis 6,1 cœur, égaux dans Je disque ,
inégaux a ïa circonférence j fruit arron*
"', petit, lisse, strié.
On connoît quatre espèces d'ammis
trois croissent en Europe ; la qu-.^.nènij
croît en Egypte. Leur racine est vi-
vace. L'invôlucre est de plusieurs fo-
lioles demi-ailées ; les involucelles sont
<ie plusieurs folioles simples.
T^ F. » A M M I H.
nmitii iiiaj( III- (ammi majuê^ 1,. ).
Cotlo plniite croît d
«lis |(M rhnm
I>.i et
IcH vicies (lu midi do l'Kuropo. S« ,«.
cine c«l «niiuflle ; «« ii^„ ,,3^ |,«„t^, ,,^
deux pied« , voi ticnic , MvuSe , ganii,. do
IciiillcvH, divist«een rameaux, rod.T«H<:,
<^t IrrmiiKis par des ombclIcH d« fl
blauc)
les. Les Ibiiillcs iiil
enrs
erieurea iuiit
, et cum posées de folio-
deux fois nilées
les Ittut;(;i»Iées , hordcJes'dcî d<.,ijVi,'
«igucs. Les feiùll
C8-
l)lus d
«^•* «iipi'uieiire.s sont
0C()iip<icH, et Icsfoliol
gales, liiK^aires-laiicool
es «oui iiie.
'•<•«, ui>i.s,laii-
tôt entières, tanhU denrées. Lrs p^t,
doncules des ombelles sont <> ^^^és an^r
leuiUes. T.es rayons des ombf«||e« aont
tiès-nombrenx, très-dcliés; lesombel-
Iules sont très-dislincfes. Les graine/»
sont très-menues. TA>ule la plante est
dépourvue de poiî Dans «ne variëté
toutes les feuilles sont découpées, trcs-
tnenues, et semblent un peu crispées.
Les graines sont aromatiques, acres
Klles font p«j lie des r^uaire semences
l4o HKSTOIKK NAr\jRFA.U.
chaudes qu*on ne prescrit plus , au rcslr,
aujourd'hui.
Jmmi ( Dioscor. ). tViiu mol qui
siguifie sable ; parce que plusieurs es-
pèces do cegcure croissent dans le sable.
XXXIV* GENRE.
CAROTTE, DAULVs.loyxxn. Linn.
Juss. Lam.
Caractère sènérique^ Calice entier ; pétale,
fléchis en cœurj les extérieurs plus gramlsj
iVuit ovoïde , hérissé do toutes parts de
poils ou de piiiunns.
Ce genre comprend douze espèces-,
les unes croissent dans le midi de l'Ku-
rope, les autres sur les côtes d'AiVi-
que. L'ombelle est formt^e de plusieurs
rayons -, elle est plane lorsqu'elle est
fleurie , concave et serrée après la ilo-
laison. L'involucre est de plusieurs io-
lioles demi -ailées. Dans quelques es-
pècesles fleurs de la circonférence avor-
tent.
! jX
)t qui
sublc.
E.
pétale»
graïub*
tarts de
jpèccs -,
le l'Eu-
d'Aiïi-
usieurs
silo est
) la llo-
eurs l'o
[U08 es-
ce avoi-
DB8 C A tl O TT K 8. l4l
T.a cat'ollo i'oiiiiiiiinr, lu caroKo.stni^
Vagc ( i/difcits carotta , L. ). Jîîllocio'il;
<lans U\s champs et. les jMiys uridcN. Sa
laoiiio (\sl bisuiiiuirllo, HlongtU) ni ru-
seau, jH'lilc, li^uou8(M<( blani^lic, )uun(\
ou loti^cAlre , hcIou 1rs vuriélif.s. l'îllo
jcltn (Ir.H ruuilloM asMc/, ^rtnidcs^ deux:
ou trois fois ailiers, ol doul los J'oliolo«
«oui. tlivisiM's ou (U'ooupurrs cîtioilos rt
jmiulur.s. Du niiliru des fruillrs s'cliNvo
i\ la liautrur d«' dnix A trois pirnls uuo
tigo louilh'r, on \)vn rauiruso, Jornii-
nt'o par lum ondjidlo do prliloN llour/»
blauclirsou rougci^lrcs. Toulo la pJarilo
esl: garnio do poils. I^om ])(<UoIoh sout
rciovers di; nrrviucs eu dcssou.s. {jvn
rayons do l'ombelle partout ii\\\\ p(iiut
unique un peu renllé. ils se redressent
après la llorai.son , el rombelie devient
concave comme un nid d'oiseau. Au
centre de l'ombelle se trouve souvent
une fleur solitaire, slérib; , rou;;cAtrc.
Les graines sont bérissées depoilsroidf;^
et relevées do quatre angles.
JiJoianii|ue. XI. x5
'rr
il
H
h
'3^'2 HISTOIRE NATURELLE
La câfotte cultivée ne diffère de la
carotte sauvage que par les modifica-
tions 4tii tësuUent des soins de la cul-
ttti*e et d'un terreih {Reculent. Les ra-
cines soht grossies , charnues, cassantes
et fournissent un des alimens les plus
agréables et les plus sains. Ce sont ces
racines qu'on nomme proprement ca-
rottes ; elles contiennent comme la bette-
rave et le chervi une grande quantité
de suc sucré. Ce suc épaissi sur le feu,
en consistance de syrop , est employé
iitilemfent dàUs la toux, dans les in-
flammations de la gorge , et contre les
vers • là décoction des racines , les ra-
ciïlfes ctritéô et tenues dans la bouclie
prôdttiàèhi: le mêriie effet. Râpées , les
racines èatnl'ctit les douleuïs de la btCi-
îure et du cancer -, fermentéès , elles
donnent ùhe liqueur spîritueuSe. Les
graines âotit arormatiquès , carmina-
fives et dîuré^tiques -, fér'raëntées avec
la bière , elles la rendent "plus agréa-
■Et.
'e de la
odifica-
la ciil-
Les rà-
issantes
les plus
sout ces
lent ca-
labeltc-
juantitc
r le feu,
smployë
j les iii-
jntre les
, les ra-
L bouciie
p^és, les
[e la Irt-fi-
;és, elles
uSe. lies
carmina-
tées avec
us agréa-
DES B U PLÈ V r. ES. lifî
blc. L'usage de la carptte est très-utile
aux calculeux.
Daucus ( Dioscor. ), d'un mot grec
qui signifieye hrûle , ainsi nommé, par-
ce que les graines du daucus -carrota
sont -îchauffantes.
XXXV— XXX VHP G^Hs.
CAUCALIS. Tourn. L. J. I.am.
TORDITIUM. Tourr L. J. Lam.
H ASSELQU JSTI/ an.' Juss.
ARTEDIA. Linn. Juss. Lam.
( Pentandrie-digynic. Voy. 3^ vol. )
XXXIX^ GENRE.
BUPLÉVRE, BvpLEVRVM, Tourn.
Linn. Juss. Lam.
Caractère générique. Calice entiei-, pétales
entiers , courts , courbés en dedans ,
égaux ; fruit arrondi ou ovoïde , un peu
comprimé, strié.
On connoît vingt-quatre espèces de
'W
^!
l44 HtSTOIRB NATURELLE
buplèvre. Deux croissent au Cap àe
Bonne-Espérance, toutes les autres sont
d'Europe. Presciue toutes croissent sur
les montagnes -, quelques-unes dans les
moissons. Quelques espèces «ont li-
gneuses. Toutes les autres sont herba-
cées , annuelles ou à racine vivace. La
surface de tous les buplèvres est luisante
etentièrementdépourvuedepoil.Leura
feuilles sont fermes, ordinairement sim-
ples et entières. Les ombelles et les om-
bellules sont composées de rayons peu
nombreux. Lesinvolucres sont courts
et composés de plusieurs folioles, quel-
quefois , mais rarement , de trois à cinq
folioles. Les involucelles sont grands
et formés par trois ou cinq folioles sou-
vent colorées et quelquefois réunies par
leur base.
Le buplèvre perce-feuille , oreille de
lièvre ( huplevrum rotiindifolium , L. ).
Cette plante croît en France et dans
tout le midi de l'Europe. On la trouve
dans les moissons et les lieux secs. Elle
k\
•es sont
eut sur
lans les
ont li-
herba-
ace. La
taisante
il.Lewrs
entsim-
t les om-
rons peu
Lt court»
;s , quel-
yjsàcinq
t grands
oies sou-
unies par
oreille de
luruy L. )•
; et dans
la trouve
secs. EUô
'f
DES H E R M A S, 1 45
ost annuelle; sa hauteur est (Viin pied
et demi. Sa tige est rameuse dans sa
moitié supérieure. Les feuilles sont ar-
rondies, oblongues et enfilées j)ar Ta
tige et les rameaux ; les plus inférieures
sont seulement embrassantes. Les om-
belles sont terminales, petites. Lesom-
bellules sont ceintes de cinq folioles
inégales, ovales, jaunâtres intérieure-
ment et plus longues que les fieurs.
Cette plante est as tri m'en te.
Bitplevrum ( Hippocra. PI. ) , côte de
hœuf, en grec , à cause de la roidcur
des feuilles, dans différentes espèces do
ce genre.
XL* G E N R PJ.
HERMAS. Linn. Jass. ( Voy. 3^ vol.
Pentandrie - digy n ie. )
T
ii.JW IHH^.i
<«*("
l46 HISTOIRE NATIJKK1.LB
XLT GENRE.
ASTRANCEjRadiaire-, Jstr^nti^^
Toiirn. Liiin. Jass. Lam.
Caractère générique. Calice à cinq dents ;
pétales fléchis et fendus en cœur au som-
met ; fruit ovale couronné par le calice
et relevé de cotes ridées formées par le»
replis de l'enveloppe extérieure de la
graine.
On coiinoît cinq espèces d*astrances.
Quatre croissent sur les montagnes
d'Europe \ la cinquième croît au Cap de
Bonne-Espérance. Leur racine est vi-
vace. Leurs ibuilles sont ordinairement
palmées. Les ombelles sont formées de
trois ou quatre rayons , ^u bien elles
ne sont point marquées. Les ombellu-
les sont composées de plusieurs Heurs ^
et ceintes d'un involucelle composé
d'un grand nombre de folioles lancéo-
lées , colorées , étalées en étoile ; éteins
îong,iic3 que les Hcurj.
ti
de la
I
l> F. S A. S T R A N ( Ts S. 1 i/
J.a i;iuiule ustrauce , sunicle l'cmollu ,
( aàfranlia major, L. ). Elle cruit suk
les Alpes, les Pyrénées et d au liTs niuu-
tagiics d'Europe ; elle fait par la braultS
de ses fleurs rornement des prairies et
des pâturages. Sa raeiuo ligueuse , Rabo-
teuse et rauuMise porto sur do lt)ugs pé-
tioles des l'euilles luédioereinent gran-
des, luisantes, divisées proi'oudénuut
en cinq lobes, sous-divisés en deux ou
trois au sommet, et bordés do dénis ai-
guës. J)u milieu de» feniiles s'élève à
la liautcur d'un piecl et demi une tige
verticale , pr«s(|ue simple, n'ayant pres-
que pas de fouilles, et portant à son ex-
trémilé plusieurs ombclluks blanches
ou purpurines , ressemblait chacune ù
une fleur radiée. Los Heurs sont, les
unes iértilos et sessiles, les autres sté-
riles et pédonoulées.
JLa racine de cette plante est acre,
arofïiatiqup et purgative.
Aatri^U^i^ vl'u^i luot ifiliu qui signifie
ni
l48 HTSTOTRK NATURELLE
lucolles lies ombnllulrs sont ouvert» et
disjiosés en étoiles.
X L I r G E N R E.
SANICLE, S trrrcirLi. Tourn. Liiin.
Ju3s. La m.
Caractère gcnérit-jne. Calice à cinq ilcnfs ;
pétales fléchis ou soniinel i fruit ovule,
héiissù do pointes et CDUionué par lo ca-
lice.
Ce genre comprend trois espèces, nue
cl'Europo et les deux autres de l'Amé-
rique seplcutrionalo Leur racine est
vivaco ; leurs feuilles r.ont palmtfes ;
leurs ombelles sont formées de trois ou
cin(j rayons, ou bien elles ne sont point
marquées. Les ombcllules sont compo-
sées de ll{ urs sessiles, serrées en petite
léle. Les graines du centre sontstériles.
La sa ni de d'Europe ( sanicula Eu--
ropniy L. ). On la trouve commune-
ment dans les bois de l'Europe. Sa ra-
1 \
"Ê/"
D KS 8 A N l C Ti Fi S. 141)
ciiie iu»iiT, , ligneuse vX cyliiuïriqnc ,
porl(î sur (le loni^s priioNvs |)hisi<>i)i'A
fiuiillcs IdimoH , luisaiilrs, arrouiliis,
divisées jjrofondi'iurnl on liolstm cin([
J()b(;s (lentes, incisi's ou Ibiulus au siini-
mrl. Du milieu de cfLlc loud'cJo l'eull-
}vR s'élove {\ la hauteur d'un pied ou
d'un pied cl demi une tiye simple, voy-
ticalc, grêle, prescjue nue etierminéo
par une ombelle composée ordinaiio-
ment de einq rayons, (/liaquc rayon so
divise souvent en trois à son sommet,
et porte trois petites tètes de JTcurs
blanches , mâles ou hermaphrodites, et
toutes scssilcs. Apres la floraison les
globules sont hérissés de pointes nom-
breuses qui couvrent les fruits.
Cette plante a été célèbre comme
vulnéraire et astringente. El le lait partie
des vulnéraires de Suisse. La racine est
anièro j les feuilles sont A])res et amères.
On applique les feuilles sur les plaies.
iSanicula ( PI. ) formé Ju mot latin
sauare j ainsi nommé, puace cj^uc fc*-
■^•:i
(Il
l5o HISTOIRE NATUKELLK
pècc qui croît on Europe e»t ciuployi'e
pour guérir les blessures.
IV.
Ombellifères anomales.
XLIII" ET XLIV' GENRES.
ARCTOPUS. Linn. Jnss. Lam.
ECHINOPHORA. T. L. J. Lam.
( Pentandrie-digynie. Voy. 3*^ vol. )
X L V« GENRE.
ERYNGION, Panicaut, Eryngium.
Tourn. Linn. Juss. Lam.
Caractère générique. Fleurp stt les, fixées
sur un réceptacle conique , séparées les
unes des autres par des écailles, et for-
mant une tête compacte ceinte d'un in-
volucre de plusieurs folioles roides j cha-
que fleur a an calice à cinq dents profon-
des, et des pétales fléchis au sommet } le
fruit est ovoïde.
On connoît un grand nombre de
I
iî 1
i
DES É11YNGÎON5. l5l
plaïUt^a de ce genre; elles croissent pres-
que toutes en Europe. Leur racine est
Tivace. Ces plantes ont le port des char-
dons , les fleurs disposées comme dans
"les diplacek's et la fructification des om-
bellifères. Les feuilles sont simples ou
ct)mpos€es ; elles sont ordinairement
ëpinouses à leur bord, comme les fo-
lioles qui ceignent les têtes de fleurs.
Le panicaut des champs, chardon
rolland, chardon à cent têtes {eryn-
gium campés ere.ïjum.). Cette plante
commune daUvS presque toute l*Europe ,
se trouve dans les champs et sur le lx)r 1
des chemins. Elle ressemble à un char-
don, et s'élève à la hauteur d'un pied ou
d'un pied et demi. Sa racine est tendre,
simple , cylindrique, longue, noirâtre
eudeliors, blanche en dedans, et cou-
ronnée d'un faisceau de filets roides.
Elle produit une touffe de feuilles pé-
tiolées, coriaces, froncées, un peu alon-
gécs , divisées en folioles , prolongées
par la base sur la nervure moyenne,
' «Il
:ll'i
1S2 HISTOIRE NATURELLE
demi-ailées , traversées par de giosses
II» v lires blanchàlies, et bordées do
grosses dénis épineuses. La tige , garnie
de quelques petites feuilles embras-
fianles , se divise en rameaux trcs-ou-
verts, et porte un grand nombre de pe-
tites tôles de fleurs ceintes de folioles
roides et épineuses. Les fleurs sont sé-
parées par des paillettes roides et pi-
quantes. Les corolles sont petites et
blanches.
La plante est légèrement aromati-
^lue; la racine est diurétique, emmé-
nagogue, aphrodisiaque. Dans certains
endroits on mange , au printemps , ses
bourgeons comme les asperges.
Eryngium ( Diosc. ) , poil de houe ,
en grec.
XL VF GENRE.
i! \
BOLAX. Comm. Juss. (Voy. 3« vol.
Pentandrie-digynie.)
|ri'0S8eS
.ées do
garnie
mbras-
fcs-ou-
; de pe-
foliolcs
wnt se-
et pi-
tites et
romati-
emmé-
cer tains
ips, ses
le houe ,
E.
. 3« vol.
DKS H YDROCOTYLES. l53
XLA^ir GENRE.
IIYDROCOTYLE, Hydrocotyib.
Tourn. Linu. Juss. Laui.
Caractère générique. Calice entier ; ■çai'A:^
entiers ; fruit orbiculaire , compr imé , se
divisant en deux graine» demi-or i icu-
laires.
On connoît une vingtaine d'espèces
d'hydrocotyles. Une seule croU en Eu-
rope ; deux croissent dans l'Inde , et
toutes les autres eu Amérique ou au
Cap de Bonnc-Espërance. Ces végétaux
sont des herbes la plupart rampantes.
Leurs feuilles sont simples, entières,
rarement lobées , quelquefois insérées
par leur centre sur le pétiole. L'ombelle
est petite, terminale ou axillaire, sim-
ple ou rameuse , et ceinte d'un invo-
lucre de quatre folioles.
L'hj'drocotyle commune , écuelle
d'eau [hydrocotyle vulgaris , L. ). Ou
l^otani^ue. XI> i4
tJ
-.-Aëi^^., -■
f
m
l54 HISTOIRE NATURELLE
la trouve en Europe, en Afrique, en
Amérique. Elle croît dans les lieux
inondés et sur les bords des lacs , des
étangs. Sa tige , déliée comme un gros
fil, rampe sur la terre. Elle est coupée
de distance en distance par des nœuds
d'où naissent de petites racines , une
feuille et une hampe surmontée d'une
petite tête de fleurs. Les feuilles, por-
tées sur des pétioles beaucoup plus
longs que les hampes, sont orbiculaires,
crénelées , d^un pouce de diamètre, et
portées par leur centre comme un pa-
rasol. Les ombelles sont composées de
cinq à huit petites fleurs d'un blanc sale.
On dit que cette plante cause aux
moutons le pissement de sang et Tin-
flammation.
jFïydrocotyle , écuelle d'eau , en grec ;
ainsi nommé à cause de la forme de.^
feuilles de l'espèce qui €rojt en Europe
daiis les lieux «Cj^uatiquea.
/
Lie , en
lieux
;s , des
in gros
coupée
nœuds
s, une
5 d'une
s, por-
p plus
ulaires,
tre, et
un pa-
sées de
ne sale,
ise aux
et l'in-
I
DES AZORËLLA,&C. i55
XLVIII'' ET KLIX*" G^E».
AZORELLA. Lara. Juss. [Pentand^
digynie, )
LAGOECIA. Linn. Juss. (Pentand.
monogynie. Voyez 3' vol. )
n grec ;
me de.-î
Europe
if
t*.
l56 HISTOIRE NATURELLE
TRENTE NEUVIÈME EAMILEI.
LES RENONCU LACÉES, Rei>!os-
CULACE.'B. 3uSS.
Caractère de famille. Calice de plusieurs
folioles, quolquetois colorées, et alors
nommées pétales par Linné ; quelquefojs
point de calice-, corolle ordinairement
de cinq pétales réguliers ou irréguliers ,
et alors appelés nectaires par Linné 5 éta-
inines en nombre déterminé ( déterminé
dans le genre myosurus ) ; anthères fai-
sant corps avec les filets ; plusieurs ovai-
res (rarement un seul ) posés sur nn ré-
ceptacle commun ; un stigmate simple ,
sessile ou sur un style peu apparent, ter-
minal ou posé sur le côté extérieur de
l'ovaire ; capsule (rarement baie ), tantôt
ne s'ouvrant point et contenant une seule
graine ; tantôt s'ouvrant longitudinale-
ment en une valve, et contenant plusieurs
graines insérées sur les bords de la valve ;
embryon petit, situé dans une cavité au
sommet d'un grand périsperme corné ;
quelquefois la radicule est inférieure , et
l'embryon est à la base du périsperme.
Les plantes de cette famille sont
,.1
i
LE
1 1 L L ï.
Renou-
\ plusieurs
( , et alors
[uelqucfois
iuairement
rréguliers ,
Linné ; éta-
' déterminé
ithères fai-
sieurs ovai-
s sur nn ré-
ite simple ,
jarent, ter-
xtérieur de
aie), tantôt
nt une seule
igitudinale-
int plusieurs
de la valve ;
ne cavité au
rme corné ;
iférieure , et
(érisperme.
imille sont
DES RENONCULACÉF.S. 15/
remarquables par la beauté ou la sin-^
gulière conformation de leurs fleurs^
Piufiieurs sont cultivées pour l'orne-
mcrit des jardins, mais ces plantes sojit
frès-àcres , la plupart sont de violens
poisons , d'autres de violens purgatifs,
et plusieurs des vésicatoires piiissans-
lorsqu'on les apjilique à l'extérieur.
Les renonculacées sont des plantes
herbacées et la plupart rameuses. Le.<
unes ont la tige verticale et bauted'uu
à deux pouces à huit pieds; les autres
sont rampantes , quelquefois grimpan-
tes, et leur plus graude longueur esfc
de quinze à vingt pieds. Leurs racines
«ont lubéieuses ou fibreuses et ordinai-
rement vicaces ; les racines tubéreuses
sont palmées , digitées ou en faisceau.
Les feuilles sont presque toujours al-
ternes et palmées ou digitées, quelque-
fois elles ftont ailées et rarement entiè-
res ; leur pétiole est plus ou moins di-
laté et engainant à sa base. Les fleur»
{jont solitaires ou en épi , ou en pani-
••
fil
tsmBHÊÊiÊÊmtÊmfitÊm
11^
\kV
l58 HISTOIRE NATURELLE
Cille ; elles doublent avec la plus grande
facilité. Dans quelques genres où \es
fleurs n'ont point de calice, on voit à
plus ou moins de distance, au-dessous
de la corolle , une enveloppe particu-
lière d'une ou plusieurs pièces, entiè-
res ou découpées , et réunies en gaine
par leur base autour de la tige. Les pé-
tales sont tantôt planes et réguliers ;
tantôt en cornet, en éperon et irrégu-
liers ; quelquefois le calice a la couleur
et la consistance des pétales. En géné-
ral le calice et la corolle se détachent et
tombent aisément. Le nombre des éta-
mines et des pistils varie dans les divers
genres d'une manière extraordinaire ;
ainsi dans \g my osurus , on compte seu-
lement cinq étamines ; et dans plu-
-sieurs , jusqu'à deux ou trois cents.
Ainsi le nombre des pistils s'élève jus-
X[u'à deux cents dans certains genres ^
et diminue dans d'autres jusqu'à cinq ,
trois et même jusqu'à l'unité. Les cap-
■suies sont toutes à une loge y tantôt elles
.
V
'
m
grande
1
1
où les
■>}
L voit à
iessoiis
articu-
r,-
il
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entiè-
n gaine
Les pé-
;uliers ;
,'■ ''
irrégu-
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■'i
n géaé-
bent et
les ëta-
i divers
inaire ;
'[.
3te seu-
' ■
ls plu-
cents.
ve jus-
jenres ^
É
k cinq ,
1
<escap-
fl
Lôteiies
9
DES REN0NCULACÉE5* î.^a
ne renferment qu'une graine , et ne
s^ouvrent pas, alors ne sont pas distinc-
tes des graines mêmes. Tantôt elles con-
tiennent plusieurs graines, et alors elles
s'ouvrent en se fendant longitudinale-
nient par la face qui regarde le centre
de la fleur.
Cette famille a quelque rapport avec
les ombellifères , par la situation de
l'embryon dans le përisperme , et par
la disposition et la forme des feuilles ;
elle offre encore quelque analogie avec
plusieurs plantes monocotylëdones de
la famille des joncoïdes.
t^igbm<m. mim'-
Ci
160 HISTOIRE NATURELLE
I.
Capsole à une graine.
P' G E N R E.
CLEMATITE, CLEM4TIS. L. J. Lam.
{^Polyimdrle'polygynie, L. Gin.)
Caract. gêtiérl^ve. Point de calice ; quatre
ou rarenieai oLiq pétales; plusieurs cap-
sules aurmonfées en une queue plumeuse.
On connojt vingt-quatre espèces de
clématites: les unes croissent en Eu-
rope*; les autres dans le Levant , ou en
Amérique, ou en Asie, dans la Chine
et le Japon. Quelques-unes sont herba-
cées et vivaces par leurs racines ; les
autres sont ligneuses, sarmenteuses, et
grimpent sur les corps qu'elles rencon-
trent au moyen des pétioles des feuilles
qui s'entortillent comme des vrilles.
Leurs feuilles sont opposées , presque
toujours ailées , quelq^uelbis ternces oa
\4
'■V
n
Lam,
rin. )
; quatre
urs cap-
umeuse.
ȑces de
!n Eu-
, ou en
i Chine
Iicrba-
les ; les
lises, et
rencon-
leuilles
vrilles,
presque
nées on
4
1 . Càltka . x . Clcmatia .
3 . Aiionioiio . 4 . lîclleborus .
mf'
in
i:à-ii
f
•MÉiq
I
*•
DES cliP;matites. 161
simples. Leurs fleurs sont presqiie tou-
jours terminales et quelquefois axillai-
res , très-souvent disposées en corymbo
et rarement solitaires. Quelques espè-
ces sont dioïques; quelques autres ont
à quelque distance de la corolle un pe-
tit calice évasé et fendu en deux.
La clémalitedes haies, l'herbe aux
gueux i^clematis vitalha ,U\r\n. ). Cette
plante est commune on Europe. Ses
nombreux sarmens, longs de six à huit
pieds , anguleux , plions , garnis de
feuilles ailées, et surmontés d'un co-
rymbede fleurs blanches , grimpent le
long des haies, et s'attachent atout ce
qu'ils rencontrent au moyen des pétio-
les des feuilles qui se roulent et se tor-
tillent comme des vrilles Les feuilles
sont habituellement composées de cinq
folioles pétiolées , un peu en cœur,
pointues , entières oubordces de grosses
dents. Le corymbe est composé de pé-
doncules plusieurs fois sous -divises
par trois. Les corolles ont quatre pétale*
"^"iMMir flMIl
^' I
\ 1
162 HISTOIRE NATURELLE
épais , corirxes et «.'cîns m dessous. Les
fruits s'alongenl coiisiaerablement sous
]a forme d'aigtcttes blanches, soyeuses
et embellissaut les haies jusques dans
l'hiver.
Cette clématite est acre au goût et
sans odeur. Pilceset appliquées à l'ex-
térieur , ses feuilles sont un vésicatoii e
ëner.<i;i<iue. Les mendians, pour exciter
la compassion , s'en servent pour faire
paroi tre sur fj uelque partie de leur corps
de larges ulcères. De-là le no tn (Vherùe
aux gueux , qu'on donne à celte plante,
L'écorce des tiges est encore aussi vési-
catoire que cel le de garou. La décoction
des feuilles dans l'huile est un excellent
remède contre la gale -, les feuilles pi-
lées et appliquées sur le poif net ont
souvent arrêté de . fièvres 0|jiniâtreb.
La racine est un violent purgatif dont
on ne peut faire usage. On peut iaire du
papier avec les aigrettes des graines.
La dessication aflbiblit b^ luco'ip les
effets de cette plante.
DES THALICTRONS. 1 f).*!
Clematis ( Diosc. PI. ), petite vigne ,
Cil ^rec , parce que plusieurs espèces
sont sarmenteiises.
I r GENRE.
ASTRAGÈNE. L. J. Lam. f Pofyand.
polygynie, Voy. 3* vol. )
III* GENRE.
THALTCTRON, Pigamon; Thalic^
TiiUM. T. L. L Lam.
Curact, générique. Point de calice ; quatre
ou rûreme«.w cinq pçtales ; plusieurs cap-
sules sil! nnées * terminées par une
pointe courte et u*. pr recourbée.
Ce g€ ire comprend vingt -quatre
espèces j la plupart cro' ssent en F rope ,
•es autres croissent en Amérique , îans
Canad" ou en Asie , dans 'a Si' e'rie
et le Japon. Toutes ces j au tes so
Inbacées et vivaces par leur ranne.
I
à
*4
mm
S
î 'i
;tî'^
l64 HISTOIRE NATURELLE
Leur tige est garnie de feuilles une ou
deux fois ailées , et souvent une ou
deux fois terncc ; elle est terminée par
vin épi ou mm panicule de Heurs. Quel-
ques espèces sont dioïques
Le tijalitttrou jaune ( thalictrum.
Jlaviim , Lin. ). On le trouve eu Eu-
rope dans les prés humides. Sa lige est
creuse, cannelée, haute de deux ou trois
pieds, verticale , garnie de feuilles et
de rameaux . redressée et terminée
ainsi que les ranleaux par une panicult?
droite et un peu étalée. Les lleurssont
jaunes et s'épanouissent en été. Les
feuilles sont deux ou trois fois ailées ,
et les folioles terminées à leur sommet
par trois lobes , sont très-entières et
rétrécies en coin inférieurement -, elles
sont traversées de nervures et d'un
vert bleuâtre en dessous.
Cette plante teint en jaune ; elle plaît
assez aux bestiaux. La racine est nu
peu purgative.
Thalktrum^ ( Diosc. PI ). Seloîi
ÉW'
L's une ott
t une ou
minée par
urs. Quel-
halictrum.
sre eu Eu-
Sa lige est
nx ou trois
feuilles et
, terni iuée
le pauicule
Heurs so ut
i été. Les
fois ailées ,
ur «cm met
-entières et
ncut -, elles
es et d'un
le; elle plaît
îino est iiu
X ). Seloii
DES ANÉMONES. \6/>
G. Bauhin , d'un mot grec qui signifie
devenu vert. Les premières pousses de
quelques espèces sont d'un beau vert.
I V*' GENRE.
ANÉMONE , Anémone. T. L. Juss.
La m. {^Polyandrie-polyg. L. Gm. )
Caractère générique. Point de calice ; cinq
ou plusieurs putalos ; plusieurs ci^psules
réunies en icte , terminées par une pointe
ou surmontées d'une queue piumeuse.
On compte trente espèces d'anémo-
nes. La plupart croisvsent en Europe ;
les autres croissent en Amérique ou en
Asie; toutes sont herbacées et vivaces
par leut racine, qui est ordinairement
tubéreuse. Ces plantes sont peu éle-
vées et portent de très-belles fleurs.
Certaines espèces, prodigieusement va-
riées par la culture , font le plus bel
ornement des parterres. Les feuilles,
dans les anémones, partent tonjoura
Botani(iue. XI. j5
5 ïl
5 f.r
fil
^**îl
a':?
1
i
166 -HISTOIRE NATURISLLE
de la racine ; elles sont tantôt digitées ,
tantôt une ou deux fois ailées , tantôt
simples. La tige est une hampe ordi-
nairement surmontée d'une seule fleur.
A quelque distance au-dessous de la
fleur, est placée une collerette de deux
ou trois folioles simples ou découpées.
Cette collerette remplace le callioe-, elle
en a absolument la forme et presque la
position dans l'anémone hépatique.
Dans plusieurs espèces , la hampe se
divise au point de la collerette , en
une ombelle ramifiée. Les rameaux
sont simples ou divisés, munis chacun
d'une collerette et surmontés d'une
ileur. Tantôt les graines sont surmon-
tées de longues queues pluineuses ;
tantôt elles n'ont point de queue, et
soirt seulement couvertes de duvet ;
tantôt elles sont presque lisses et sur-
montées d'une petite pointe recourbée.
4 is
.LE
t digitces,
îs , tantôt
mpe ordi-
seiile fleur.
J0U6 de la
te de deux
lëcoupées.
îallioe -y elle
presque la
lépatique.
hampe se
rette , en
rameaux
lis chacun
tes d'une
t surmon-
umeuses ;
queue, et
e duvet ;
33 et sur-
ecourbëe.
«
DES ANÉMONES. 167
Graines surmontées de queues longues
etplumeuses»
L'an£mone pulsatille, coquelourde,
heibe au vent ( anémone pusatilla ,
L. ). On la trouve en France , mais
plus communément dans les contrées
septentrionales de l'Europe ; elle croît
sur le bord des bois , dans les prés secs
et montagneux. Elle fleurit au com-
mencement du printemps. Sa hauteur
est de six à neuf pouces. Sa surface est
couverte d'un duvet blanchâtre. Sa
racine noirâtre, grosse, longue et di-
visée â son sommet en plusieurs souches
courtes et chevelues , donne nais-
sance à des feuilles péliolées, longues
de quatre à six pouces , larges , et plu-
sieurs fois divisées en découpures étroi-
tes et pointues. La tige et la fleur qui
la couronne sont verticales. La colle-
rette est placée à un demi-pouce au-
dessous de la fleur. Les pétales sont vio-
lets, droits, oblongs et pointus. La
II
t68 histoire naturelle
queue qui termine chaque graine est
Jongue d'un pouce ou même davan-
tage, et velue ; leur ensemble forme uno
large tcte plumeuse.
Cette anémone est acre et venimeuse.
Elîeagit sur la peau comme vésicatoire :
appliquée en cataplasme elle détergo
les vieux ulcères. On relire des fleurs
une couleur verte.
Graines chargées de duvet, et dépour'"
vues de longues queues plumeuses.
I/anrmone des fleuristes [anémone
eoronaria i L. ). Elle est originaire du
Levant, et cultivée dans les parterres
en France, en Angleterre, en Hollan-
de, &c. La culture double ses fleurs ; on
la multiplie par ses racines. Elle fleu-
rit an printemps , à la fin de floréal ,
plutôt ou plus tard , selon l'époque oii
on Ta replantée. Sa racine est tubé-
reuse , noueuse et garnie de quelques
fibres; elle donne naissance à plusieurs
feuilles, dont le pétiole se divise eu
M
LL15
graine est
le d a van-
forme une
énimeuse.
îsicatoire :
e détergo
des fleurs
^f dépour-'
meuses.
anémone
{iiiaire du
parterres
1 Hollan-
Heiirs ; on
Elle fleu-
e floréal ,
poque oii
est tubé-
quelques
plusieurs
iivise eu
DES ANÉMONES. 1^^
trois parties qui soutiennent des foliole»
plus ou moins fitieraent découpées. 1 .a
tige s'élève du milieu des feuilles à la
liaufcMir de siij. à douze pouces . et porto
A son sommet une belle (leur épanouie
en rose. Sous la fleur est une collerette
découpée en plusieurs partie».
Cette anémone est le plus bel orne«-
ment des parterres. Le nombre des va-
riétés qu'elle a l'ournies par la culture
est inconcevable. Sa fleur est blanche,
ou Jauu<î , ou rouge ou bleue, ou vio-
lette, ou panachée. La nature semble
s'élre étudiée à déployer sur elle le»
couleurs les plus variées.
Graines sans queue y ni duvet , termi-'
nées par une pointe courte.
L'anémone des bois , si l vie ( anémone
nemorosa , L. ). Elle croît en Europe,
dans les bois, ettlans les lieux incultes
et couverts. Dès le commencement du
printemps, la terre est presque par-
tout couverte de ses jolies fleurs hhn-
••
) 'ï]
Rf
i;o HISTOIRE NATURKLLls
chcs OU incarnates. Elle est à peine
liaute d'nn demi -pied. Sa surface est
presque dépouillée de poil. Sa racine
est tubéreuse , grosse corniiie un tuyau
de plume , et enfoncée obliquement
dans la terre. On ne voit presque ja-
mais de feuilles radicales. La tige s'é-
lève toute seule, surmontée d'une fleur,
et munie, à un pouce au-dessous d'elle,
d'une collerette de trois grandes feuilles
divisées en trois ou cinq folioles, ova-
les , oblongucs , découpées et pointues.
La fleur ost composée ordinairement
de six pétales oblongs et ouverts eu
étoile. Elle a un pouce de diamètre ; elle
se ferme pendant la pluie.
Cette anémone est tvès acre et n'a
point d'odeur. Elle cause aux vaches
qui la mangent un pissement de sang ,
et la dyssenter^'e. On l'emploie dans le
nord, pilée et ^ pHquée sur le poignet,
pour an-èter les fièvres intermittentes
du printemps.
f î.
Lh\è
st à peino
su i face est
Sa racind
B un tuyau
4iquement
iresque ja-
ja tige s'é-
l'uneflenr,
isous d'elle,
des feuilles
ioles, ova-
t pointues,
înai rement
)uverts eu
mètre ;ejle
icre et n'a
ux vaches
it de sang ,
oie dans le
le poignet,
rmittenles
DES ANEMONES. 17*
Collerette très-r approchée de la fleur,
formée de folioles entières, et sembla-
ble à un calice.
L'anëmone hépatique , he'patique des
jardins , trinitaire (anémone hepatica ,
L. ). On trouve cette anémone dans les
bois montagneux, en France et dans
d'autres contrées de l'Europe. On la
cultive dans les jardins, et la culture
double ses fleurs. Elle fleurit dès les
premiersjonrsdu printemps. Elledonne
quelque ibis encore des fleurs en au-
tomne. Elle n'a point de tige apparente.
Sa racine divisée à son sommet en plu-
sieurs petites souches écailleuses, don-
ne naissance à une touffe de feuilles por-
tées 5ur de longs pétioles , et les fleurs
sont solitaires sur des hampes déliées ,
qui naissent entre les feuilles , et sont
moins longues qu'elles. Les feuilles ar-
rondies dans leur circonscription sont
élégamment divisées en troi<î lobes très-
entiers à leui' bord. Lt.. feuilles nou-
173 HISTOIRE NATURELLE
Telles sont molles et couvertes cl*uu
léger duvel ; les anciennes sont épaisses,
coriaces et luisantes.Les fleurs sont épa-
nouies avant l'entier développement
des nouvelles feuilles -, elles sont bleues,
on violettes, ou rouges, ou blanches. Le
nombre des pc laies varie de six à tlix,
même clans Tétat sauvage de la plante.
I^a collerette est formée de trois folio-
les entières , et placées sous la corolle
comme un calice.
Cette plante est la moins acre des
anémones. Elle est astringente, dessica-
tive , cosmétic[ue. On l'emploie f*«^' ca-
taplasme.
Anémone ( Hippocr. Tlieopli. Diosc.
PL), d'un mot grec qui signifie ventj
parce que l'espèce , ainsi nommée, crois-
soit dans les lieux exposés au vcnfc.
\
i i :a^H
■î
\i'i i^^H
Hhi
u
tt. <
.V
1
LE
tes c!*uii
épaisses,
sontëpa-
ppement
»t bleues,
iches. Le
ix à tlix,
a plante,
ois folio-
a corolle
acre des
, dessica-
>ie "»' ca-
li. Diosc.
ifie ventj
lëe, crois-
venW
DES RENONCULES. I75
V ET V I' G E N R E S.
H AM ADR Y AS. Commers. Juss.
[Polyandrie -polygy nie. )
ADONIS. L. J. Lam. (Voy. 3 vol.)
VII*' GENRE.
RENONCULE, Ranunculus. T. L.
J. liam. i^Polyandrie-polygynie, L.
Gin. )
Caractère générique, Calir:> \ cînq folioles;
corolle ; cinq pétales term-..»; , ïiiiéiieu-
rement pur un oiigle*t muni u une petite
écaille ou d'une io.ssette, plusieuis cap-
sules terminées par une petite pointe un
peu lecourbée.
On connoit plus de soixante espaces
de renoncules; la plupart sont d Eu-
rope. Les autres croissent en Afiicjue,
dan? la Barbarie, en Asie , dans la Si-
bérie, an Japon, en Ainéri(|ue, dans le
Canada. Ces plantes vivent presque
m
w
1^4 lUJ^TOfRb NAirHKrLK
toutes sur les nionla^ius j plusieurs vi-
v<Mit (laiis les eaux. Toutes sonthcrbn**
cées, et la plupart sont vivaces par la
racine. Les feuilles, dans plusieurs es-
pèces, sont entières ', mais, clans le plus
grand nombre , elles sont dccoupt^rs.
Les fleurs sont blanches dans un petit
nombre , et jaunes dans toutes les au-
tres; elles sont habituellement termi-
nales et quelquefois axi flaires. La sur-
face supérieure des pétales sembfe, dans
plusieurs espèces, avoir été recouverte
d'une couche d'un vernis luisant. Oa
cultive quelques renoncules pour Tor-
nement des jardins ; la culture double
leurs fleurs. Ces plantes recèlent un
principe ^cve et volatil qui , dans plu-
sieurs espèces , est porté jusqu'à la caus-
ticité. Il agit dans rintérieur du corps
comme les poisons corrosifs et donne
la mort; à l'extérieur il brûle, il en-
flamme la peau etproduitl'efFctdes caji-
tliarides. Ce principe se perd par la
dessication; aussi voit-on les bestiaux
■w
ieiirs vî-
it herbn-
es par la
ieurs es-
is le plus
!Coup(5rfl.
un petit
s les au-
it. lermi-
La siir-
bfe, dari9
couverte
8ant. Oa
3ur Tor-
e double
ûent un
ans plu-
à la cauÂ<
iu corps
>t donne
j, il en-
-descan-
l par la
bestiaux
DES n r, N o N c u I. F. S. 1 7 r»
iîian«»t'r impuni^nirnl , lorsquV Uc» Ront
nèclios ou avancées en Age, des rcnon*
cu4f8 qui les empoisonnent 'lorsfju'ellcs
sont encore jeunes et non deseéehées.
PeuiUes 4i impies.
La renoncule flammée , petite dou-
ve , ( rmiunrula flammula , \Am\. ).
FiHc croît dans les pâturages liuiniilci
de nCurope. Cette piaule varie consi-
dérdblemeut. Sa racine est un laisceau
de grosses fibres, et donne nai^sHiue à
un laisceau de feuilles portera sur do
longs pétioles dilatcjs, nien>braneux<^t
embrassés les uns par les auitres A leur
•baRe;elU>s sont iniitlféremment ellip-
tiques,'lancéolées, et rétréoiesaux deuK
bouts, ou ovales, entières ou dentées.
îja tige est rameuse , «feuillée , striée ,
<et porte à ses sommités, sur do 'longs
^pédoncules, de petites fleurs j*un«8 et
')ui3antcs. 'HabituollewHînt elle tombe
«Ui 'laterrcKomme piMvson«pro]>»e*poiU«
M
Ifi
wm
^ i!' :
n
I
1.
1"6 HISTOTÏIE NATURETXB
mais qiiehj lit lois elle est verticjilo. Su
loiigiK ur est (lo <|iuî1(juus pouces à un
pied cl plus. Toute la surruccde laplautc
est dépourvue de poil.
Cette renoncule cause aux bestiaux
qui la niangc.it la paralysie, l'enllure
et la gangrène. Ou prévient ces acci-
dens en leur l'aisanl avaler de l'huile
d'olive à grande dose.
I.û renoncule venimeuse ( ranun-
culufi tliora y liinii ). .Elle croît sur les
montagnes d'Kinope. Elle lleurit dès
les pivniiers beaux jours. Sa hauteur
es! def • ; douze pouces. Sa racine est;
un fiii-swau de ])('titestul)érosilésobloii-
gucs et prolongées en libres souvent
très longues. Sa tige est cylindrique,
nue dans presque toute sa longueur, et
terminée par une grande feuille et nno
ou deux pciite.v fleurs jaunes. La feuille
est arrondie en rein , crénelée et ferme;
quelquefois la tige en porte au-dessus
d'elle une seconde plus petite, égale oxa
l>ien fendue en trois \ quelq^uefois aussi
filicalc. Su
oucfs à un
de lu plant'*
IX bestiaux
[î, rt'iiilure
it ces acci-
dc i'iiuilc
t ( ranun-
ivoit sur les
lleurit dès
Sa hauteur
i racino est
silcsoblou-
2s souvent
lindrique,
•ngueur,ct
lille et uno
. La feuille
î et ferme;
au-dessus
, égale ou
lefois aussi
t)ES A E NO eu LE S. 17^
rlle eu porte une troisième qui rt'est
tju'unc petite languette.
On prétend que les anciens se ser-
voientdu suc de cette renoncule pour
t rnpoisonn^r leurs flèches.
Feuilles dlpiaées,
La renoncule scélérate , renoncule
des j arais ( ranunculus sceleratus ,
Jauu. ). Elle en dans les marais
et les fossés aqu les de l'Europe.
ELo s'élève iv un pied et demi. Sa tige
est très-rameuse, épaisse, creuse, fcuil-
Ice et garnie à ses sommités de petites
fleurs d'un jaune pâle. Les feuilles ra-
dicales sont partagées en trois lobes ,
îobés à leur tour et crénelés. Les feuil-
les inférieures de la tige sont parlag('es
en découpures plus profondes , moins
largeset paroissent palmées \ les feuille^»
supérieures ont encore des découp .es
plus étroites et sont digitées. Les ovai-
res se développant dès l'épanouisse-
ment de la corolle^ sont bientôt pUa'
iîotaiiique- XI. jg
v!
IMAGE EVALUATION
TEST TARGET (MT-3)
1.0
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1.25
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2.0
1.8
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I7ÎÎ HISTOIRE NATUHELLE
longs qu'elle , et forment une tête ovale
et oblongue. La plante n'a pas de poil.
Cette renoncule pilée et appliquée
sur la peau , la brûle , l'enflamme et
r ulcère au bout de trois ou quatre
lieures ; elle produit la gangrène si son
application dure plus long temps; prise
intérieurement, c'est un poison très-
caustique. Parmi les bestiaux cepen-
dant , les chèvres et les moulons la
mangent impunément.
La renoncule bulbeuse , grenouil-
lette , ( ranunculus hulbosua , Linn. }.
Elle est commune dans les prés , le loni;
des haies et des jardins. Sa racine e&\.
une tubérosité arrondie. 3a tige est
haute d'un pied , un peu rameuse ,
feuillée, verticale, mais un peu couchée
dans sa jeunesse \ elle porte à ses som-
mités , sur des pédoncules sillonnés,
des fleurs jaunes et luisantes. Les feuil-
les radicales sont pétiolées et divisées
en trois parties pétiolées et découpées.
Les feuilles de la tige ont des décou-
'---^iBMI'f
ii»-%%.,i
^ô'
DES RENONCULES. 17^
pnres plus étroites ; les calices se ren-
versent sur les pétioles lorsque les fleurs
sont bien épanouies. La plante est un
peu velue.
La racine fi-aîclie est d'une âcreté
qui sinpasse celle de la renoncule scé-
lérate ; c'est un vésicatoire plus puis-
sant que les cantliarides , et il n'en a
point les inconvéniens. Les mendians
s'en frottent les jambes pour se faire de
petits ulcères.
La renoncule acre , bouton dW ,
( ranuncutus acris , Linn. ). Elle est
très-commune dans les prés et les pâtu-
rages. Sa tige est haute d'un à deux
pietls, peu rameuse, peu feuillée, peu
velue , creuse , et surmontée de fleurs
jaunes et luisantes portées sur de longs
pédoncules cylindriques. Les feuilles
radicales sont à cinq angles dans leui"
circonscription , et divisées en trois
parties principales , soudi visées en lobes
pointus. Les feuilles de la tige sont dé-
coupées en parties plus étroites j W
! 'i
380 HISTOIRE NATURELLB
feuilles sapcrieures sont découpées en
trois Unières seulement. Cçtte plante
est sujette 4 beaucoup wier. Souvent
les feuilles sont marquées d'une tache
^oire. Le calice est ouvert j ses folioles
sont souvent traverse'es d'une ligne
brune. La fleur double par la cuUwre ^
et ressemble à un bouton d*or.
Cette plante est très acre lorsqu'elle
est fraîche.
La renoncule asiatique (ranuncu-
lua asiaticus, Linn. ). Cette rçnoncule
est originaire d'Asie et cultivée dan^
tous les parterres. Elle a produit, par
la culture, une quantité prodigieuse
de variétés. Sa racine eu un faisceau
de tubérosités ; sa tige est divisée in-
férieurement, cylindrique, velue. lica
feuilles sont veines j les radicales sont
^ trois lobes, divisés en découpures air
guës ; les feuilles supérieures sont ter-
nées ou doux fois ternées ; les fleurs
spnt épanouies çn conroi^ne et |)ort(fçs
» V
,.mimm* -^
tc"^-
•iip^c» en
te plante
Souvent
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!S folioles
ne ligne
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►rs(ju*elle
'anuncu"
çiioncule
vc'e dan^
iuit, par
>digieuse
faisceau
irisée in-
clue. Xica
s^Ies sont
pures ai^
sont ter-
es fleurs
; portpçs
DES FIGAIRES4 iBi
sur des pédoncules cylindriques; lesi
calices ne sont pas renversés.
Ranunculus , du mot rana y gre-t
nouille ; ainsi nommé , parce quç plu-
âieurs espèces croissent dans les Ueui^
aquatiques;,
VHP GENRE
FICAIRE, FicARij, PiU. Hall. Jus&
RdNuficuhus, Linn^ ( Colyandrie-
poiygynie. L. Gm. )
Caractère génêdque. Différence du genro
précédent:. Calice de trois foliçiesj ço
rolle de huit à douze pétales.
Ia fici^ire renoncule , la petite ché-*
lidoine ( rarmnculus ficaria ; Ljnn. ) ,
©st la seule espèce de ce genre. JUle crott
dans les lieux humides et ombragés ^
dans les hois , le long des hî^ies. ]^11q;
fleurit î^u commencement du prin-
temps. Celte plante est tendre, suççu-^
V.
il
> m
382 HISTOIRE NATURKI.T^E
ïenle et absolument privée fie poil ; sa
racine est un faisceau de tubërositës
oblongues , entremêlées avec des fibre»
blanches et tortueuses -, elle donne nais-
aance à plusieurs tiges longues, rameu-
ses , couchées sur la terre j garnies de
feuilles, et terminées, ainsi que les ra»
meaux, par une fleur jaune solitaire
sur un long pédoncule. Les feuille*
sont portées sur de longs péliolcs , di^
latés et engaînans par leur base; elles
sont luisantes , un peu épaisses , échan-
crées en cœur , obtuses au sommet , un
peu sinuées ou crénelées , et quelque-
Ibis très-entières à leur bord ; q^uelque-
fois aussi marquées d'nne tache brune.
Le calice est composé de trois , mais
quelquefois de quatre ou cinq folioles^
colorées , qui tombent avant les pétales»
Les pétales sont au nombre de huit à
dix , lancéolés- elliptiques , épa«oui s e»
étoile, un peuverds en dessous, jau-
nes et luisans en dessus, et d'un jaun«
j^lus pâle dans leur moitié inférieure.
il i
.,.*S.ï;ft-'-«l,a1|»-,-«
'1^:^'
n K s !« Y o s U R u s. 1 85
Cette plante n'est point acre comme-
rça renoncules. On la mange dans quel-
ques pays comme plante potagère. On,
remploie rarement en médecine. QueU
q lies auteur» l'ont regardée commean-
tihémorroïïlale , et lui ont donné le
nom iV herbe aux hémorroïdes. Les chè-
vres et les moutons la mangent ; les
chevaux et les vaches n'en veulent
point.
Ficaria , de ficus , ainsi nommé
parce qu'on s'enservoit po'îr guérir le
fie , espèce de tumeur indolente qui
ifcssemble aune figue.
I IL- G E N R E.
MYOSUBUS. J. B. Linn. Juss. Lam.
{Folyandrie-pofyg. Voy. 3 vol.)
il
i ■
« "
li! :
\
184 HISTOIRE NATURELLE
Capsules contenant plusieurs graines , et
s'ouvrant par leur face interne \ pétales
irréguliers. Linné donne le nom de co-
rolle au calice ordinairement coloré da
ces plantes , et U nom de nectaires à ^eur
corolle.
X' GENRE.
TROLLIUS. L. J. L^m. {Pofyandrie^
nofygynie. Voy. 3" vpl. )
X P GENRE.
HELLÉBORÏ:, fiSLLBBORVS. T.
L. J. Lam. {^Pol^andrie-pol^gynie^
L, Gm. )
Caractère gênériquç. Calice grand , presquç^
toujours persistant , composé de cinq fo-
lioles ordinairement pétaliformevS ; cor
.Tolle beaucoup plus courte que le calice^
formée de cinq à huit pétales en forme
de cornet , îrréguliers et divisés à }«*ur
ftrifîce en df ux lèvres , dont la supérieure.
DE» HELLÉBORES. l8lî
est uins grande ; trois à six capsules coin*
primées , dont quelques-unes avortent
quelquefois*
On connoît huit espèces d'hcllë-»
bores ; h plupart croissent en Europe,
Ces plantes sont herbacées et vivaces
par leur racine, Leurs feuilles sont dé-
coupées et leurs fleurs terminales. Les
hellébores sont des purgatifs plus ou
nioins violens.
L'hellébore d'hiver , ( heUehorus hye-
malis ^ Lin. ). Cet hellébore croît dans
les lieux couverts , en France , en Al-
lemagne , en Italie, Il fleurit en hiver
dans le mois de pluviôse. Sa hauteur
n'est que de deux à qufitre pouces. Sa,
racine est une tubérosité qui donne
naissance à une hampe surmontée d'uno
fleur jaune , ceinte d'une feuille hori-
zontale divisée profondément en la-
nières étroites et entières à leur bord.
Quelquefois la racine porte plusieurs
li^mpes.
Cette plante est très-âc^'Çt
:i
!|
î h
\
386 HISTOIRR NATURELLE
L'hellébore fétide , pied de griffon
(Jielleborusfœtidus, Juin.), Il croît très-
communément en France, en Allema-
gne , en Suisse. On le trouve sur le bord
des livières , sur le sable , sur les grands
chemins sablonneux. Ses feuilles persil
lent ordinairement pendant l'hiver , et
il fleurit à la fin de cette saison. C'est
le plus élevé des hellébores*, sa hauteiu'
est d'un pied et demi à deux pieds. Ses
racines sont longues , cylindriques ,
fibreuses. Sa tige est verticide^ ferme ,
cylindrique , garnie , à quelque dis-
tance au-dessus de la racine , de feuilles
très-rapprochées et portées sur des pé-
tioles embrassans, ramifiée et étalée
en panicule au-dessus des feuilles , et ter-
minée par un grand nombre de fleurs
à demi fermées , pendantes , et d'une
couleur verdâtre , avec un liséré rouge
à leur bord. Les divisions et soudivi-
sions de la tige sont accompagnées à
leur base, ainsi que les pédoncules des
fleurs , de folioles scssi les , blaucliâties,
^1
griffon
îttrès-
llema-
le bord
grands
persil
ver y et
1. C'est
auteur
ids. Ses
iques ,
ferme ,
le dis-
reuillcs
ics pé-
étalée
f et ter-
i fleuKS
t d'une
é rouge
>udivi-
;nées à
les des
liâties.
%
i
DES HELLÉBORES. I B/
très-simples , ovales ou ovales-lancco-
lées , et longues d'un pouce à un pouco
et demi. \Ji\ duvet très-court couvre
les sommités de la plante. Les feuilles
sont alternes, luisantes, coriaces, et
])artagées jusqu'au pétiole en trois di-
visions principales , longues de trois
ou quatre pouces , et dentëes à leur
bord j la moyenne est entière , étroite
et lancéolée; les latérales sont rejetées
sur les côtés, et divisées successive-
ment en trois ou quatre folioles , insen-
siblement plus petites à mesure qu'elles
sont plus extérieures. Les étamincs
sont presqu'aussi longues que les divi-
sions du calice. Le nombre des capsules
est ordinairement de trois.
Cette plante exhale une odeur dé-
sagréable. Ses rar^nes sont très-acres.
On les divise en fiiCts pour faire des sc-
ions aux bestiaux lorsqu'ils sont ma-
lades. Prises intérieurement, ces raci-
nes sont un purgatif très-violent.
L'héllcbore vert , l'iiellébore noir à
i88 MtstomE nàturkllu
fleurs vertes {helleborua viridla , î<. ).
Cette espèce est assez rare. On la trouvé
dansles bois des monUgnes de la France
et de la Suisse. Il fleurit en flori^al -, se»
racines sont de grosses fibres noirâtres*
Elle donne naissance à des feuilles pd-
tiolées , coriaces , partagées jusqu'au pë*
liole en huit à dix parties , longues de
trois à cinq pouces, lancéolées, divi-
sées souvent au sommet en deux ou
trois lobes, et bordées de dents aiguësi
La tige haute d'un pied environ est nue
à la base et divisée à son sommet en
deux ou trois rameaux feuilles , et ter-
minés par deux ou quelquefois par plu-
sieurs fleurs verdâtres, ouvertes , pen^
cliées vers la terre, et d'un poude ou
d'un rouce et demi de diamètre. LdS
feuilles des rameaux solit sessilés, et
n'ont que trois ou cinq digitations. Lei
étamines sont plus courtes que les divi-
sions du (ialice. Le nombre des capsu*
les est de trois à cinq. Cet hellébore a
les mêmes propriétés que le précédent.
t)te8 HELLÉBORES. lo\)
L'hcllëbore à'oneni(helleboru8 orien-
talis, L. ). On le trouve dans plusieurs
contrées du Levant , et paroît n'être
qu'une variëtë de l'espèce précédente»
Il est plus grand dans toutes ses p. r-
lies, la tige, proportionnellement plus
i^levce, est une t'ois plus haute que les
feuilles radicales , et porte plusieurs
fleurs , dont la couleur est ponrpre; les
rouilles sont couvertes en dessous d'un
duvet trèsoxjurt.
Cette espèce , selon Toumefort , Ln-
niarck et d'autres auteurs , est le véri-
table hellébore des anciens employé
pour guérir la folie.
L'hellébore noir ( hellehorui' niger ,
L.)> vulgairement la rose de NotiJ.
Cette plante qui croît spontanément sur
les Alpes, elles lieux pierreux de l'Au-
triche , est généralement cultivée dans
les jardins des curieux, moins à cause
de la beauté de ses fleurs qu'à cause de
Vépoque de sa floraison. Cet hçUébove
jBcurit vers la finde janvier, et safleur est
î «unique ^ XI» *7
'^1
^
^C^O HISTOIUR 'N\TrRKM.R
U proiuiiro qui |mroit cliaqiio aniu'c.
I^i racine ilecotio plunlo OvSt loniuu' ilu
fîbiTs ojMiisscs et uoirAlrcs. 8ii li^r <\st
liuuto lie qutitET t\ six poiicvM, uutuInn.H
sa partie inlVrieuiT , jmrUnt A «on «om-
Mîct les riuliuiciis «runo un tlrux Iruil-
les, et surmontées d'une ou ileux lleui n
blanches, très- ouvertes, et il'nn tlia-
niètre de deux pouces et davantage -,
aprt^s les fleurs naissent de la racine do
grandes rcnilles pétiohkvs , d'un vert
brun, très-coriaces, et partagées en huit
ou neuf digilations oblongues -lancéo-
Jécs et dentées.
On a loiiî»- temps regardé cet hellé-
bore comme cehii des anciens.
Helltùof'ua ( Diosc. ^l. ) étymulogie
obscure.
X I 1^ GENRE.
ISOPYRUM. L. Juss. ( Polyandrie^ •
polygynie. Voy. 3« vol. )
ni I
■i \-,
lin
\\\i) ttuiu'c.
loilHÔr ilu
), nuiulniiH
À Mon Moin-
IruK ttmil-
icux. ilciii.n
(ruti ilin-
lavuiita^^u )
i rucinc do
d'un Vfit
{t'cNvnliiiit
B» - lanciHH
cet lielli'-
18.
ityniologlc
a E.
olyandriê-
ol.)
I) r. .n N I <i K I. Lit M. 1()l
\ I I l- (i !•; N II M.
L. (îm. )
l'ulioIdN |vlaiiiiN y pAUlilonnftii , tr^tt oii'
vrrtftN } htiil: pAtuli*^ (-oiiiIn , nu forum iln
coiiipi et Uivi»/iN ou tlnu» W^viMi \ < iu(| h
tllx <i.<t|)iiutiiN tnrmiu/inN |iNr dn iiV<H hiuf^n
6tylo«i»or»i»luu)i , tMuiftt népai/tP» , luiitAl,
ituiuioit rutrVlIrii ilc niiiui^rn k un ioiuinr
«lu'une soûle cuptula ù phuiinui» logfi«.
On ronnoil ciiKi cH|W'ctiM dti ni^nllcff.
On Ion oultivr lïaim Iiih juniJUN , h vimmi
df* riîli^uHritîfi do hiiiiM (loiiiH. CîiiM |dMiilo«(
croJANenl. n\)imlatu'imv.ni datix In midi dit
riCiiropootdttiiN In Lcvunl.ToiitiiH sont
Jinrhttc;<';<'» vl tttiriiiidiofi. lituiH ï^•,mï\vt^
«loril pliiHiriiri Foi» divi»ior« mi di'(;<>ii-
j)iirmliiu?uiroH,tHîH-irnîniifîM. liOH/liiir<
tiJiminonl la lige cl les biaiiclirn , idli!»
J H'I ■
i»if
I. ,a
102 HISTOIRE NATURELLE
sont souvent ceintes d'une colkrette de
cinq folioles très-découpées.
La nigelle de Damascène {nigella da^
jnascena, L. ) , vulgairement nielle,
barbiche , barbe de capucin , toute épice,
cheveux de Vénus. Elle croît dans le
midi de Tïlurope , au milieu des mois-
sons. C'est l'espèce la plus remarquable
et la plus généralement cultivée. Dans
les champs elle ne s'élève qu'à quel-
ques pouces ", dans les jardins elle est
haute d'un pied ou davantage , et ses
Heurs doublent ordinairement. Sa tige
est verticale, menue, striée, feuillée
et divisée à son sommet en rameaux
étalés , surmontés ainsi que la tige d'ui:e
grande fleur d'un bleu pâle , ceinte d'une
collerette plus grande qu'elle. Les feuil-
les distribuées sur la tige et les rameaux
sont sessiles , alternes, et plusieurs fois
découpées en folioles très-déliées, ai-
guës , et un pou écartées les unes des
autres. La capsule est enflée , lisse à
cinq loges, et surmontée de cinq cornes.
DES NIGELLES. 19.>
Ses fleurs sont quelquefois blanches.
La nigelle cttllivëe ( nigella mtiva >
L. )> difFere de la précédento par ses
capsules, qui sont paràemëes d'aspé-
rités, et par ses feuilles un peu velues.
Elle est originaire de l'île de Crète. Ses
fleurs Sont petites et blanches.
La nigelle des champs ( nigella ar-
pensisj L. ) , se distingue des deux pré-
cédentes par ses capsules lisses , obloa-
gues et non globuleuses -, par ses fleur»
privées de collerette , et par les folioles
du calice qui sont rétrécies en un on-
glet très-alongé.
Ces plantes avoient été recomman-
dées comme vermifuges , incisives ,
anti-spasmodiques , diurétiques ; mais
on les croit suspectes et dangereuses.
Les bestiaux n'en veulent point.
Nigella ( PI. ) > for*né de niger , à
cause de la couleur noire des graines.
S\ !!
n
' V,
194 IIISTIIRE NATURELLE
X I V« GENRE.
GARIDELLA. Tourn. L. J.Lam.
( Vécandrie-trigynie. Voy. 3' vol. )
XV GENRE.
ANCOLIE, AQUIX.EGIA. T. L. J.
Lam. [Polyandrie-pentag. L. Gm. )
Caractère générique» Calice: cinq folioles
pétaloïdcs y planes , ouvertes. Corolle :
cinq pétales creusés en cornet , saillans
au-dessous de la fleur, coupés oblique-
ment à leur orifice , et placés alternati-
vement avec les folioles du calice \ cinq
ovaires ceints par dix paillettes.
On ne connoît qne cinq espèces d'an-
coliesj trois croissent en Eiuope, et
deux dans le nord de l'Amérique ou
la Sibérie. Ces plantes sont herbacées
el; vivaces par leur racine ; elles déco-
rent trêvS-bien les jardins. Leurs feuil-
les sont deux ou trois fois lernées , et
»■'*»*..
'f
1>K 8 A N C O M E S. 195
trës-ëlégantes ; leurs fleurs dont la cou-
leur est ordinairement bleue, violette
ou rose , sont disposées aux sommités
de la plante et pendent vers la terre.
L'ancolie vulgaire {^aquilegia vul^
garis , L. ) » est l'espèce la plus com-
mune et la plus connue du genre. Elle
croît à l'ombre des haies et des bois
dans la plupart des contrées de l'Eu-
rope. Ses fleurs dans les jardins se dou-
blent aisément , et se teignent de cou-
leurs variées. Sa hauteur est de deux à
trois pieds ; sa tige est verticale , peu
feuillée, un peu rameuse , un peu ve-
lue, et porte à ses sommités de belles
fleurs pédonculées , pendantes et or-
dinairement d'un beau bleu. La partie
intérieure de la plante est garnie de
grandes feuilles radicales, pétiolées et
trois fois ternées ; elles deviennent
peu nombreuses , sessiles , insensible-
ment plus petites, et ne sont plus qu'à
trois lobes à sa partie supérieure ; les
folioles sont minces, d'un vert bleuâ-
i i
•.JfJX"'^
k
1^-
196 UÎSTOlllE NATURELLE
tre en dessous, arrondies et fendues en
trois lobes orénelës. Les cornets des pé-
tales se recourbent en dedans à leur
sommet au-dessous de la fleur, et imi-
tent les griffe-: d'un aigle.
L'usage intérieur do cette plante est
suspect. On peut préparer avec les fleurs
un syrop d'un beau bleu, préférable à
celui des violettes , pour déterminer
dans les sels la présence de l'acide ou de
l'alcali.
Aquièegia , corrompu d^aquilina ,
ftinsi nommé , jwirce que le tube des pé-
tales e^-t à-peu -près recourbé comme le
Ucç d'un aigle.
■•V
M*l^* ^
■>m,
DES D AUPIIINELLES. 197
X V P GENRE.
DAUPHINELLE, Delphinium. T.
L. Juss. Lam. {Polyandrie-trigynie.
L. Gm. )
Caractère générique. Calice -, cinq ou six
folioles pétaloïdes , presque réunies à
leur base , et l'une d'elles , la supérieure ,
prolongée inférieuroment en cornet ou
en éperon ; deux pétales ou un seul pro-
longés intérieurement en un cornet niché
dans le cornet du calice ; trois capsules
( raremexit une sfeulè) droites.
On connoît quatorze espèces de dau-
phiiiclles. Plusieurs croissent dans le
midi de TEurope et dans le Levant ;
quelques-unes croissent dans la Sibérie ;
une seule se trouve dans l'Amérique sep^
tentrionale. Ces plantes sont herbacées,
vivaces par leur racine ou bisannuelles.
Quelques-unes sont cultivées pour l'or-
nement des jardins-, leurs fleurs se dou-
blent par la culture , et prennent tou-
J
h
1Ç)8 HISTOIRE NATURELLE
tes sortes de couleurs ; mais ne devien-
nent cependant jamais jaunes. Les feuil-
les à la par tie inférieure de la plante son t
digitéesou palmées-, elles sont quelque-
fois entières à sa partie supérieure. Les
ileurs forment vers les sommités de la
plante des épis un peu lâches ou uiie
pauioule. Plusieurs dauphânelles sont
vénéneuses. Dans plusieurs espèces , la
fleur, avant son épanouissement, pré-
îiente à-peu-près la forme qu'on attri-
bue au dauphin.
Fruit à une capsule,
La dauphinelle d'A-jax ( delphi-
nium ajacis , L. ), ou pied d*alouette
des jardins. Cette plante qu'on regarde
comme exotique est naturalisée dans
la Suisse et en Allemagne •, elle est cul-
tivée dans tous les parterres ; ses fleurs
doublent par la culture et se teignent
de couleurs variées. Sa tige est verti-
cale , haute de deux à trois pieds , gar-
jiie de feuilles tiès-découpées et tiès-
\
DES DAUPHINELLES. I99
rapprochées, divisée en quelques ra-
meaux ordinairement simples, et sur-
montée comme eux d'un épi serré de
très-jolies fleurs, tantôt d'un très-beau
bleu, tantôt violettes, ou ronges, ou
couleur de chair , ou d'un blanc de hiit
le plus pur. Les feuilles inférieures sont
pétiolées ; les supérieures sont presque
sessiles ; les unes et les autres sont plu-
sieurs fois divisées en découpures li-
néaires très-menues. On trouve dans
le centre de la fleur , sur le pétale, au-
dessus de l'éperon , quelques lignes co-
lorées qui paroissent représenter A I A.
Les commentateurs de Virgile préten-
dent que le poète latin désignoit celie
plante lorsqu'il dit dans ses églogues :
Die quibus in terris inscripti noniina re^um
Nascantur flores.
Fruit à trois , à cinq eapsules.
La dauphinelle staphisaigre ( delphi-
nium fitaphisagria , L.), vulgairement
rheibe aux poux. Elle croît dans les
H
M
k
200 HISTOIRE NATURELLE
lieux ombragés des coiitrces mciidio-
nalesde la France. Sa surface, sur-tout
sur la tige et les pétioles, est couverte
de longs poils doux au toucher. Son
odeur est repoussante ; sa hauteur est
d'un à deux pieds. Sa tige est un peu
rameuse, verticale, cylindrique, gar-
nie de larges feuilles palmées et termi^
liées , ainsi que les rameaux , par un épi
de ileurs bleues, pédonculées, alternes et
éloignées. Les feuilles sont peu velues,
souvent tachées de brun et découpées
assez profondément en lobes lancéolés
et pointus. Les fleurs ont l'éperon
très-court. Le calice a cinq folioles éta«
lées en rose et un peu velues ; le pétale
est à quatre lobes irréguliers j le fruit à
trois capsules.
Cette plante est très acre et véné-
neuse. La graine est un violent sternuta*
toire, et un masticatoire puissant. Elle
détruit les poux j elle déterge les vieux
ulcères , et mange les chairs baveuses.
Delphinium ( Diosc. ), formé d'un
mol grec, qui signifie dauphin.
i
lELLK
ces mcritlio-
kce, sur- tout
est couverte
toucher. Son
i hauteur est
7e est un peu
idiique, gar-
ides et terrai-
IX, par uncpi
^es, alternes et
it peu velues y
et découpées
obes lancéolés
ont l'éperon
iq folioles éta-
iues ; le pétale
iers j le frui t à
acre et véné-
^lentstcrnuta"
puissant. Elle
terge les vieux
lirs baveuses.
), formé d'un
Tuphin.
De^ev
m A7.
\
\
ifcïïTn ,
DES ACONITS. 201
XVir GENRE.
ACONIT, ^^«zy/rtTAf. T. L. J. Lara.
(Poljandrie-tngynie, L. Gm.)
Caractère g^n^rique. Calice; cinq folioles,
dont la supérieure , voûtée ou tabulée, a
J'apparcnce d'un casque ou d'un chape-
ron. Corolle : pétales nombreux; deux
contenus dans la carité de Ja foliole su-
périeure du calice , sont pédicules et lait»
comme un éteignoir , dont le sommet est
forme par un éperon et la base par le lim-
be; les autres pétales, placés à la partie
inférieure de la fleur, sont semblables à
de petites écailles; trois à cinq capsules
oblongues, droites, pointues.
On connoît quinze'eapèccs d'aconîfs,
La plupart sont indigènes d'Europe , el
cxoissent sur les montagnes : plusieurs
se retrouvent dans la Sibérie j une es-
pèce croît au Japon , une autre en Amt?-
que. Toutes ces plantes sont herbacées
et vivaccs par leur racine. Toutes ont
Jîotaniquo. XI. ,y
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I i
S02 HISTOlUE NATURELLE
les feuilles digitées ou palmées ; dans
toutes les fleurs sont terminales, bleues,
violettes ou jaunes et disposées en épi
ou en paniculc. Tous les aconits sont
plus ou moins vénéneux. Ils sont très-
âcres et amers ; ils enflamment la peau
lorsqu'on les applique à l'extérieur. On
en cultive plusieurs dans les jardins à
cause de leur feuillage , de leur port ;
mais sur- tout de la beauté et de la singu-
larité de leurs fleurs. Les espèces ont
entr'ellesles plus grands rapports.
L'aconit tue-loup ( aconitum licocto-
num , L. ). Il croît sur les montagnes ,
en France, en Italie, en Allemagne, &c.
Toute la plante est velue. Sa hauteur
est de deux ou trois pieds. Sa tige est
cylindrique , un peu divisée , feuillce
et terminée ainsi que les rameaux par
un épi de fleurs d'un blanc jaunâtre.
Les feuilles radicales portées sur de
longs pétioles, sont très-grandes , ar-
rondies, divisées en trois ou cinq lobes,
et chacun d'eux est deux ou trois fois
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à
DES ACONITS.
20,>
dans
eues,
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sont
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ipeau
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s ont
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ïgnes ,
16, &c.
lutenr
26 est
Buillce
ux par
mâtre.
sur de
es , ar-
l lobes,
ois fois
divisé en trois parties pointues. Les
feuilles de la tige sont plus petites que
les radicales , découpées en moins de
parties , ordinairement à trois lobes dé-
coupés en larges dents aiguës. Le cas-
que de la fleur est alongé en forme de
bonnet cylindrique. Les deux pétales
( nectaires , Linn. ) , enfermés dans le
casque ont l'éperon roulé en spirale. Le
fruit est à trois capsules.
Cet aconit contient un suc acre et
caustique. Sa racine est grosse et tubé-
reuse. Réduite en poudre elle tue les
loups. Sa décoction fait périr les poux
des bestiaux , les mouches et les cou-
sins. Les chèvres et quelquefois les
moutons mangent cette plante ; les au-
tres bestiaux n'en veulent point.
L'aconit anthora , Tantithora ( aco-
nitiim anthora, L.). Il croît sur les Al-
pes, les Pyrénées et d'autres montagnes
de France et d'Italie. Sa hauteur est
d'un pied et demi. Su tige est verticale,
simple ou peu divisée, garnie de feuilles,
Â
i-
.,^
]f
2o4:
inSTOlRE N\TITÎIET.LE
et surmontée d'imépi peugai ni de ilenr».
La racine est formée de deux à quali e
tubérosités charnues. La surface de la
plante est sans poil. I^es feuilles sont
plusieurs fois divisées en découpures
linéaires , plus étroites que dans les au-
tres espèces ; elles sont blanchâtres en
dessous, et les supérieures sont presque
sessiles. Les fleurs sont jaunâtres et un
peu velues à l'extérieur. Leur casque
est conique, aiTondi et prolongé comme
un bec pointu sur la fleur. Les deux
pétales contenus dans le casque , ont
l'éperon crochu et le limbe en cœur
et relevé. Le fruit a cinq capsules.
C'est une erreur de croire comme les
anciens , que cette plante est le con*
tre-poison de l'aconit napel et des au-
très plantes venimeuses -, elle est tout
aussi dang creuse que les autres espèces
du genre.
L'aconit napcl , le napel ( aconitwn
napellus, L. ). Il croît sur les Pyré-
nées les Alpes et les montagnes d'Italie.
- !%■
■y
1
DES ACONITS. 2o5^
Sa Ijauteiir est de deux ou trois pieds.
Toute sa surface est dépourvue dfr
poil. Sa tigô est verticale, siulple, roi-
de , très-garnie dé feuilles très-rapjiro-
clie'fes à sa Jîarlio inférieure, et sUriiioii-
tce d'Un épi de fleurs trèssérrê, court et
assez épais ; de petits rameaux surmbn-
tés de quelques fleurs naissent dans
l'âge avancé de la plante à Faisselle
des feuilles supérieures voisines d«
l'épi principal. Les feuilles sont pétio-
Ices , lisses , luisantes , d'un vert foncé
en dessus , d'un vert blanchâtre en
dessous, etpartagéesen cinqdigitations
linéaires-lancéolées, divisées à leur tour
en découpures, bordées de larges dents
linéaires, et écartées les unes des au-
ti'cs. Les fleurs sont d'un violet noirâ-
tre , sans duvet et solitaires sur leur
pédoncule. Le casque est peu voûté
et prolongé aiitéiieurement en un bec
court Les deux pétales contenus dans
le casque ont l'éperon droit , obtus et
1 f
■■?! P
aoG IIÏSTOIRK NATIJRELLTÎ
le limbe lancrolv , fciidii au soinmel et
rclcvt^. Le fruit a trois capsules.
L'aconit napel est regardé comino
l'espèce la plus vénéneuse. On prétend
que cette plante est du nombre de cel-
les dont les anciens se servaient pour
empoisonner leurs flèches , lorsqu'ils
alloient à la guerre. M. Storck a cm*
ployé intérieurement l'extrait de cette
plante dans plusieurs maladies très-
rebelles. Parmi les animaux , les che-
vaux la mangent impunément.
Aconitum ( Diosc.) , ainsi nommé ,
selon Pline, du lieu où il croit. Naaci^
tur in nudis cautihus , quas a€onas no-
mi nant^ ( liv. 27 } ch. 3. )
DE5 CALTHE8. 20/
I I I.
Plusieurs rnpsules s'ouvrant pnr le rôt* in-
térieur , et contenant plusieura graines j
pétales réguliert.
XVIir GENRE.
CALTHE, Populage; Calth4. Limi.
Jus3. ( Polyandrie-polyg, L. Gm. )
Caractère générique. Point de calice j cinq
ou plusieurs pélolcs ; cinq à dix capsule»
courte.1, comprimées, pointues, diver-
gentes.
Le |)opulage des marais , souci des
marais ( caltha palualria , L. ) , esl la
seule espèce de ce genre. II croît en Eu-
rope , dans les marais , sur Je bord des
étangs , le long des ruisseaux et dans les
prairies humides. Cette plante a le port
d'une renoncule. Sa hauteur est d'un
pied ; sa substance est un peu aqueuse
ot sa surface lisse; sa racine est un fais-
uau de grosses fibres^ elle donne nais-
2o8 llîSTOIRE NATURELl.E
saiicc à plusieurs feuilles et k quelques
tiges droites garnies de quelques feuil-
les , souvent de quelques branches , et
surniontf^es de quelques fleurs juuucs ,
assez grandes et solitaires sur de eourt»
p(^doncules. Les feuilles sont écbancrëes
en cœur et crénelées à leur bord; les
radicale^ sont portées sur de longs pé-
tioles et orbiculaires ; celles de la tige ,
portées sur des pétioles engainans,
«ont, les unes arrondies en rein, les
autres un peu alongces et presque ses-
siles.
Celte plante est acre , pinrgative et
détersive. On l'ertiploie à l'extérieur
contre les ulcères et les érisypèles. Dans-
quelques pays on confit les boutons des
fleurs, et on les emploie comme des câ-
pres auxquelles ils ressemblent parfaite-
ment. Le suc des corolles préparc avec
Mun, donne une couleur jaune. Par-
mi les bestiaux, les chèvres, les mou-
tons et quelquefois les vaches sont les
seuls qui la maïjg^iiit. Ses fleurs dou-
I
r(
DES PIVOINES. «209
birnt par la culluru même clans IV^Iat
vsaiivaj^u.
Ckiltha (PI.) , corrompu, selon J. Bau-
liin , de calalhiiSy coupe ou calice ; et
ain.si nummë à cause de la forrrie do la
flciir.
X I X* GENRE.
PIVOINE , PjEONtA. T. L. J. Lam.
( Polyandrie-digynie. L. Gm. )
Caractère générique. Calice pirofondénif nt
découpé en cinq pallies ou à cinq Folio-
les ; cinq oii plusieurt pétales ; deux i
cinq ovaires surmontés chacun d'un stig«
mate en tète et sessite ; capsulo couverte
de duvet ; graines luisantes , colorées et
presque globuleuses.
Ce genre comprend sept espèces ,
dont quatie croissent dans la SiMrie ;
les autres habitent le midi de TEurope.
Ces plantes ont un très-beau feuillage
^X de superbes fleurs. Leur racine est
T
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aïo HISTOIRE NATURELLE
gro«se , tubéreuse et vivace. Leur»
feuilles sont deux fois ailées ou deux
fois ternées , et leurs folioles sont lo-
bées. Les fleurs sont grandes , épa-
nouies en rose, terminales, et souvent
solitaiies. Elles doublent parlaculture,
et font un très-bel effet dans les jardins.
Leurs propriétés médicinales sont trts-
ënergiques et suspectes.
La pivoine officinale, la pivoine mâ-
le [pœoniaojficinalis y'B. masculdy L.).
Elle croît dans les pâturages, sur les
Alpes et dans le midi de la France. Sa
racine est grosse , difforme et produit
de longs tubercules. Ses tiges, hautes
d'un à deux pieds, un peu rougeâtres
et munies de quelques feuilles , se ter-
minent par une très -belle et grande
ileur d'un rouge vif. Les feuilles sont
deux fois ternéés, larges, épaisses, lui-
santes en dessous et d'un vert-brun.
Les folioles sont ovales , entières ou
peu lobées. Les capsules sont couvertes
de duvet, courbées en arc, ouvertes et
eur»
lewx
t lo-
épa-
veiit
lare,
lins.
trts-
mâ-
r les
e. Sa
>duit
lutcs
âtres
ter-
aride
sont
, lui-
3run.
;s ou
'ertes
tes et
DKS PIVOINES. ail
retiverse'es en dessous par les bords dans
la matin itë des graines, dont les unes
sont noires et les autres pourpres.
La pivoine officinale , la pivoine fe-
mel le [pœonia officinalis, var. fœmina,
li.). Elle est cultivëe dans tous les jar-
dins. Ses leuilles sont plusieurs fois dé-
coupées, et divisées en lobes larges et
lancéolés. Les capsules sont droites; le»
corolles sont irrégnlière?, et deviennent
doubles et grosses comme le poing.
Les racines de ces plantes , sur-tout
de la pivoine mâle, sont d'une odeur
nauséabonde. On les a beaucoup van-
tées contre l'épilepsie , et comme dia-
phorétiques ; mais leurs propriétés sont
suspectes; leur odeur nauséabonde se
dissipe par la dcssicalion. Les racines
peuvent fournir de l'amidon par les
mêmes procédés que ceux qu'on em-
ploie pour la pomme de terre.
Pœonia ( PI. ) , paionia (Dioscor. ) ,
du nom de Pseon , qui , selon Homère ,
découvrit une espèce de ce genre, et s'en
!llîl HISTOIRE NATURELLE
«ervit pour guérir la blessure qu'Ilei-
cuk avoit laite à Pluloii.
XX- ET XXP GENRES.
ZANTHORUIZA. L'Uéril. Jn«s.
( Polyandrie-polygynie. )
ClIVIIFUGA. L. J. Lam. (Polyandrie-
tétriaf^nU'. Voy. 3* vol. )
IV.
Un ovaire ; baie à une loge contenant pït:-
sieurs graines, insérées sur un réceptacle
latéral.
XXI r GENRE.
ACTÉE, Actma. Linn. Juss. Lam.
(Polyandrie monogynie. L. Gm.)
Caractère générique.CAWceàe cinq folioles
tombant avant les pétales ; quatre péta-
les } un stigmate en tête et sessile.
Ge genre comprend trois espèces. On
les trouve eu Europe, en Amérique ou
i )ï
Ilci-
:s.
Juss.
it pi t.-»
iptucle
E.
Lam.
folioles
e péta-
k
<« ■
ces. On
Iquc ou
u
DES ACTE ES. 2l5
tu lapon. Deux sont vivac«s par leur
racine; la troisième est lignuuse.
L'actée en épi ( aciœa apivata^ L.) ,
vulgairement herbe de S. Christophe.
Elle vieut dans Jes bois moiitucux de
TEurope. Sa racine est noire, lightniso
et garnie de grosses et longues librei.
Ses tiges sont menues, un peu rameuses,
et hautes d'un à deux pieds. Ses feuil-
les sont deux ou trois fois ûilc^cs, alter-
nes , presque luisantes , peliolties à la
partie inférieure de la plante, et sessi-
les à son sommet; les folioles sont ova-
les , pointues, dentues en scie , et la der-
nière est à trois lobes. Les fleurs sont
petites, blanches, et foraient un épi
court. Les pétales sont rhoniboïdaux ,
planes, membraneux. Les baies sont
noirâtres ; elles sont blanches dans une
variété qui croît en Amérique.
La plante est acre. Sa décoction gué-
rit la gale et tue lest poux. La racine
purge comme l'hellébore, et les heibo-
ristcs la vendent souvent pour la r«cjii#
J3utuiiirj[ue. XI. 13
Î2l4 HISTOIRE NATURKM.F.
de cette plante. Sonusai^e inléiirur est
suspect; ses haie* sont leliilea. Les cil irns
auxquels ou on I'hîI prendre, mourait
diius les convulsions; une seule baie
suirupour tuer une poule.Bouilliosavcc
Falurt, ces baies donnent une couleur
noire.
X X 1 1 P GENRE.
PODOPIIYLLE, PoDopjjYLLunf,
L. Juss. Lani. (^ Polyandrie-nionog.
L. Gm. )
Caractère générique. Calice de trois folio-
les , caduc } neuf pétales disposés en clo-
che i stigmate en tête plissé ou lobé.
Ce genre comprend deux espèces do
l'Amérique septentrionale.
Le podophylle pelté [podophylliiin
peltatum, L. ). Sa racine est vivace ,
cylindrique , horizontale , garnie de li-
bres-, sa tige est haute d'un pied, divisée
*u sommet en deux pétioles surmontés
cliit UA
3Ul«'Ht
c bail'
jsavcc
E.
LLVil*
iwnog*
a folio -
en clo-
3C.
I
DKS PODOP fl YM.F.S. «2 1 f»
clinciin (riiii<> «{laïKle ("euillc unoiidin ,
lobue et inscréo par son cciitrr cuiniiie
tin pnrnsol. l'iritrr Ich deux ptHiohvs naît
\u\v. ilciir bUnchùlrU; à larjucllc fluccùdo
une baie.
lios baicA (le celte plante parvenues
h leur iiiaturit«J:iont (l'une saveur agréa-
blement acide et bonnes à manger. Les
racines passent pour être uu violent
poison.
Voilophyllum , diminutif (i*anapo^
(lophyitiim, (jui signilio en gvev.Jetiilla
tivnil>lable à un pied de canard^
bces do
hylltim
rivace ,
e de fi-
divise'e
montes
i i
31 6 HISTOIRE NATURELLE
QUARANTIÈME FAMILIiE.
ILES PAPAVÉRACÉES , Papavb^
RdCE/E^ JUSS.
Caract. de famille. Calice presque toujours
composé de deux folioles qui tombent
avant la corolle ; corolle placée sous l'o-
Vaîre , ordinairement composée de quatre
pétales j étamines insérées sous l'ovaire ,
tantôt en nombre déterminé > tantôt ea
nombre indéterminé ; point de style or-
dinairement ; un stigmate divisé ; une
capsulé ou une silique communément à
une logo et à plusieurs graines ; gvaines
attachées sur des placentas latéraux , et
chacune à demi-enveloppée d'une mem-
brane j périsperme charnu j embryon
droit } radicule inférieure.
La plupart des plantes de cette fa-
mille contiennent un suc propre diver-
sement coloré. Toutes , une seule ex-
ceptée , ont la tige herbacée. Leurs feuil-
les sont alternes et très-rarement en-
tières. Les fleurs sont terminales, tau-
g
L.I4E.
4P^ys^
'9
toujours
^B
tombent
sous l'o-
'fl
de quatre
l'ovaire.
tantôt en
1^
style cr-
ise ; une
néraent ù
; graines
;raux , et
1
ne mem-
!•
embryon
«'
^
cette fa-
■1
t
•e diver-
*1
eule ex-
f
Lirsfeuil-
1
lent en-
1
les, tau- ^
1
DE8 PAPAVé RACINES. 2i7
tôt solitaires^ tantôt en épi, tantôt en
panicule ou en ombelle.
Le suc coloré des papavéracées est
regardé comme narcotique ou comme
assoupissant et calmant. Leurs graines
donnent de l'huile.
Les derniers genres de la famille dcsi
renonculacées se rapprochent des papa-
véracées. Les derniers genres des pa-
pavéracées font la nuance entre cette
famille et la famille des crucifères.
I.
Étamines en nombre indéterminé; anthères
faisant corps avec les filets.
for
GENRE.
S ANGUINx\RIA. Linn. Juss. Lam.
{^Polyandrie-mono^, Voy. 3* vol. )
2Jl8 HfSTOinE NATURELLE
II' GENRE.
ARGEMONE, Argemone. T. L. J..
Lam. (^Polyandrie 'inonog. L. Gm. )
Caractère générique. Calice parfois de troî»
iolioles ; parfois cinq ou six pétales \ un
stigmate en tête, divisé» persistant ; cap-
sule ovoïde à cinq côtes ou angles arron-
dis , qui s'ouvre à demi dans sa partie su-
périeure par cinq valves ; graines inscrées-
sur des placentas linéaires attachés aux
angles delà capsule, qui persistent aprè»
l'ouverture des valves,
L'argemone du Afexique {^argenwne
Mexicana , L.), vulgairement le pavot
épineux, le pavotdu Mexique , te char-
don bénit des Américains. Cette plante
est la seule espèce du genre. Elle croît
spoulanëment au Mexique, aux Antil-
les^ et aujourd'hui dans le mididel'Ea-
lope. On la cultive dans les jardins. Sa
hauteur est d'un pied à un pied et demi.
Sa tige est verticale, un peu divisée,.
S.
T. L. !..
j. Gm. )
lis de trols^
aies -, ua
ant } cap-
les arron-
partie su-
'sinscrées-
acliés aux
:ent aprè»
rgemone
le pavot
, te cliar-
e plante
111e croît
IX AntiL
i de l'Ea-
xlins. Sa
et demi,
divisée.
Tom
7)t'<retfe if^l .
1 . Argeinone . a . Papaver .
5 . Cliolîdoinuni .
I
DES ARGEMONES. 219?
garnie de grandes feuilles alternes et
embrassantes, langues de cinq à six.
pouces, oblongueset découpées latéra-
lement en lobes anguleux ; la tige et
les rameaux sont surmontés d'une assez
grande fleur jaune , et qnelquefois
blanche j toute la plante est sans poil.
La tige , le bord des feuilles ^ les ner-
vures de leur face inférieure et la sur-
face des fruits sont hérissés d'épines jau-
nâtres j les feuilles sont d'un vert bleuâ-
tre en dessous, et marquées en deSvSus
le long des nervures de taches couleur
de lait. La fleur, avant son épanouis-
sement, est surmontée de trois cornes
en forme d'épine , formées par les poin-
tes des Ibliolesdu calice.
Cettiî plante est annuelle et fleurit
pendant l'été ; elle contient un suc lai-
teux jaunâtre. Les graines sont purga-
tives, et regardées en Amérique comme
uiirerpède dans la diarrhée et la dys-
se literie. Ses flcixs wit la vertu des
p.iVOts..
m
i
320 HISTOIRE NATURELtB
Argemone (Dioscor. PI. ), formcS di»
mot grec argema , qui signifie la taie ,
c'est-à-dire, cette pellicule blanche qui
«e forme quelquefois sur Fœil.
IIP GENRE.
PAVOT, pAPAtTÈn. T. L. J. Lam.
{^Polyandrie-monogynie, L. Gm.)
Caractère générique^ Capsule surmontée
d'un stigmate applati , rayonnant et per-^
sistant , s'ouvrant sous chaque rayon du
«tigmate par un pore , et garnie sur sa
paroi interne de lames saillantes qui por-
tent les graines ; graines très-nombreuses.
C £ genre comprend dix à douze es-
pèces ; ell«s oreissent la plupart en Eu-
rope \ les àuti'es dans le Levant , dans
la Sibérie. Flueieurs sont annuelles,
quelques-unes vivàœs par leur racine..
Leurs feuilles sont défeoupees , les fleurs
i«;nuiuent la tige et 1«6 lanicaux ; les
coxoiloa SQut blanches, jaunes ou rou-i-
75
il
, — ~— r.»--IT^---
DES PAVOTS. 2'ii
geset très-délicates-, avant leur épa-
uouisseiiHmt elles sont comme chiffon-
nées dans le calice. Les capsules sont
hérissées ou lisses. Le suc de tous les
pavots est hlanc.
Le pavot coquelicot, le coquelicot
ou pavot rouge ( papaver rhœaa , L. ).
Il croît dans les champs , et l'on voit
briller dans les blés, pendant l'été, ses
grandes et belles fleurs rouges. La tige,
haute d'un pied et demi, verticale,
branchue , naît du milieu d'une rosella
de feuilles , et se termine par de longs
pédoncules , surmontés chacun d'un©
seule fleur penchée vers la terre avant
son épanouissement. Toute la plante
est hérissée de poils très-ouverts , sur-
tout sur la tige. Les feuilles sont denn-
ailées , et leurs divisions elles-mêmes
sont découpées; les fleurs sont quel-
quefois doubles et quelquefois blanches.
Les pé laies ont une tache noire à leur
base. Les étamines sont pourpres , ainsi
que les rayons du stigmate > dont le
Ui
1
î
à:
'If
222 IIISTOinE NATURELLE
nombre s'élève jusqu'à douze. La cap-
sule esl globuleuse et lisse.
Toute la plante répand une odeur
narcotique. Les fleurs, sur.tout avant
leur épanouissement, sont pectorales ^
adoucissantes , diapborétiques et un peti
somnifères. On les prescrit en syrop ou
en infusion dans les toux opiniâtres et
les affections convulsives. Les vaches ,
les chèvres et lc«? moutons mangent im-
punément le coquelicot , mais il est dan-
gereux pour les chevaux.
Le pavot somnifère , le pavot blanc
ou des jardins ( papaver somnife-
rus , Linn. ). Il croît spontanément et
on le cultive dans les champs du midi
de l'Europe. On le cultive encore pour
l'ornement des jardins. La culture dou-
ble ses fleurs et varie leur couleur ; elle
augmente encore considérablement les
proportions de toute la plante. Sa hau-
teur, dans les jardins, est de cinq ou
six pieds ; elle est à peine de deux à
trois pieds dans l'état sauvage. Sa tige
I »
1
t.
DES PAVOTS. 2'2J
es» verticale , solide, un peu brancluie ,
terniiiuie par les Heurs et garnie de
feuilles al férues , oblongues , larges ,
embrassantes et incisées à leur bord en
clécoupui"es grandes et petites. Toute la
plante, excepté le pédoncule, est dé-
pourvue de poil , et sa couleur est d'un
vert bleuAtre. Les fleurs , avant leur
épanouissement , sont pendantes ) les
pétales sont couleur de lait avec une
tacbe noire à leur base. Ils se teignent
ordinairement de rouge par la culture,
et se découpent irrégulièrement. Les
capsules sont lisses , globuleuses et
grandes. Les giaines sont blanches ou
noires , très-petites et en nombre pro-
digieux; on en a compté jusqu'à tren-
te-deux mille dans une seule capsule.
L'odeur de la plante est repoussante ,
sa saveur est acre et amère. Toutes ses
parties , excepté les graines , sont nar-
cotiques et antis])asmodiqucs. On em-
ploie l'infusion des têtes ou capsules
contre les douleurs , l'inflammation ,
\
m
1
W i
224 HISTOIRE NATURELLE
le vomisvseinent , les coliques , la toux »
la dysscnterie. Les graines ont une sa-
uveur douce , huileuse et farineuse -, on
en prépare dans plusieurs endroits , et
notamment en France du côté de Stras*
bourg , une huile connue soua le nom
à'/miie d'œillet. Elle n'a rien de nar-
cotique et peut remplacer l'huile d'o-
lives. Les graines en donnent le quart
de leur poids. Cette huile est siccative
et très-employée par les peintres. Lors-
qu'on l'agite , elle se remplit d*une in-
nombrable quantité de bulles d'air , ce
qui la fait distinguer de l'huile d'olives.
On prescrit les graines en ëmulsion. On
en mange beaucoup dans le nord de
l'Europe. Les Romains avoient aussi
un goût très-décidé pour ces graines.
On entait des gâteaux, ou bien on le
réduit en bouillie.
Dans les régions brûlantes de l'Asie
et de l'Afrique , les propriétés narco»
tiques du pavot sont incomparablement
plus énergiques que dans les contrées
u
la toux f
t une sa*
euse f on
Iroits , et
de StraS"
A le nom
i de nar-
luile d'o-
t le quart
siccative
res. Liors-
d'une in-
d'air, ce
î d'olives.
Ision. On
nord de
ent aussi
) graines-
ien on le
de l'Asie
es narco»
ablement
contrées
DES PAVOTS.
l'i.i
tempérées de l'Europe. Aussi n'est-ce
que dans les pays chauds qu'on en ex-
trait Yopium. Dans les lieux oh on le
prépare , on sème les pavots dans les
champs comme le blé. Lorsque la tête
commence à grossir, on lui fait uno
ou plusieurs incisions , d'où découlent
quelques larmes de la liqueur laiteuse
qu'elle contient, et que l'on recueille
lorsqu'elle est figée. On pétrit ces lar-
mes avec de l'eau ou du miel , jusqu'à
ce qae ce mélange ait acquis la consis-
tance, la viscosité et l'éclat de la poix
bien préparée. On réduit alors en peti \n
pains cet opium qui est le plus estimé ,
et que les Orientaux réservent pour
leur usage. Le meconiumon opium com-
mun se prépare en exprimant les têtes
déjà incisées , et même la plante entière.
Le suc qui en sort épaissi sur le feu ,
et mêlé avec les larmes les moins belles,
est pétri et figuré en pains qu'on en-
veloppe dans les feuilles de la plante.
C'est celui qu'on envoie en Europe.
Botanique. XL 20
*U
il
f
^'j6 histoire naturelle
L'opium le plus estimé nous vient
de la Syrie et de la Perse. On choisit
celui qui est ini peu mou, qui obéit
80US le doigt, qui est inflammable, d'une
couleur brune et noirâtre, d'une odeur
forte et nauséabonde. Celui qui est sec
et friable , brûlé , mêlé de ter^e et de sa-
ble doit être rejelé.
Suivant les diflérenles préparationf
qu'on lui donne et les doses qu'on en
prend, l'opium donne de la gaîté , et
j)rocure des idées agréables, ou rend
furieux , ou appesantit la tête et cause
une longue léthargie qui finit par la
mort. On s'accoutume à cette substance
comme à tous les poisons végétaux , et
l'on parvient graduellement à prendre
une étonnante quantité d'opium sang
être empoisonné.
Les peuples qui ^ont à l'est de l'Inde
ont le goût ie plus vif pour l'opium.
Vainement les loix de la Chine ont
condamné au feu les vaisseaux qui eu
poiteroient dans l'empire et les m^i*
.,.--»^-
D K 8 PAVOT S. 11^
sons qui le reccvioieiit ; la consomma-
tion \^Q.\\ est pas moins forte. Elle est
encore plus considérable à Malaca , à
Bornéo , dans les Moluqncs , à Java , à
Sumatra , et dans toutes les îles de cet
archipel immense. Ces insulaires le fu-
ment avec le tabac ; enivres par cette
fiime'e, ils sont dans un état furieux et
commettent les atrocités les plus abo-
minables. Les Turcs boivent une forte
dose d'opium pour se préparer au com-
bat \ ils prétendent qu'il leur donne du
courage, et leur inspire le mépris des
dangers.
Papaver ( PI. ) vient à ce que l'on
croit du m<' ."■ip^i' > qui signifie la
bouillie dont on nourrit les enfans, et
dans laquelle on mêloit auUxfois de la
graine de pavot.
i il
■"^CT'IWi^^i'tfra.'
î228 HISTOIRE NATURELLE
^
h i
t. s,
IV GENRE.
CriÉLIDOINE , Chelidonium. T.
L. J. Lam. Glaucium. T. J. Lam.
( Polyandrie-monogynie. L. Gm. )
Caractère générique. Capsule en forme de
siliqne, longue , linéaire , à une ou deux
loges s'ouvrant par deux ou trois valves ,
et surmontée d'un stigmate persistant,
petit , à deux ou trois lobes.
On connoît six espèces de cliëlidoi-
nes ; elles sont indigènes de l'Europe.
Leurs fleurs sont terminales , solitaires
ou en corymbe ; leur suc est jaune ou
non coloré. Le fruit est diffërent dans
les diverses espèces pour la structure
intérieure.
La grande chélidoine ( chelidonium
majus , L. ) , vulgairement l'éclairé.
Elle croît sur les vieux murs , le long
des haies , sur le bord des chemins ; elle
forme une touffe peu serrée, terminée
par des ombelles de petites fleurs iau'-
n
LE
lUM, T.
J. Lam.
. Gm.)
forme de
! ou deux
is valves,
irsistant ,
liéHdoi-
Europe.
olitaires
aune ou
int dans
Tucture
donium
'éclaire,
le long
ins', elle
îrminpe
urs jaii'
i
"Y
DES CHÉLIl)OINE.S# 22<>
nf S , et fleurit pendant tout l'été. Se»
tiges sont hautes d'un pied et demi,
cylindriques , rameuses ; ses feuilles
sont d'un vert bleuâtre en dessous,
grandes, ailées, et longues de quelque»
pouces. Les folioles sont élargies et di-
visées en lobes arrondis. La tige et les
pétioles sont parsemés de poils *, les si-
liques sont longues d'un pouce et demi ,
grêles, à une loge et à deux valves.
Toute la plante est molle et tendre,
et répand un suc jaune abondant lors-
qu'on la rompt. Une variété de cette
espèce a les feuilles et les pétales très-
découpés.
Le suc de la cliélidoine est employé
à cause de son âcreté pour détruire les
verrues; mêlé avec la graisse il déterge
les vieux ulcères. Les feuilles en cata-
plasme agissent comme vésicatoire. La
décc ction de la plante nettoie les plaies
des chevaux , lorsqu'elles sont infectée»
de vers. On regarde cette plante comme
diurétique et apéritive.
B^-^
25o HISTOIRE NATURELLE
lia chélidoine glancienne {chelido"
nium glaucium y\M. ) , la glaucienne, le
pavot cornu. Elle croît dans les lieux sa-
blonneux de plusieurs contrées de l'Eu-
rope. Sa couleur est d'un vert bleuâtre.
Ses tiges sont presque couchées, longues
d'un à deux pieds, et un peu rameuses.
Ses feuilles sont alternes, embrassantes,
sinuées et un peu charnues. Ses fleurs
sont grandes , jaunes , semblables à cel-
iesdes pavots, et solitaires à l'extrcmi le
des tiges. Ses siliques sont linéaires,
longues de cinq à huit pouces, cour-
bées en arc, rudes au toucher, et divi-
sées en deux loges, par une substance
épaisse et fongueuse. L'extrémité des
tiges, et la surface des feuilles sont par-
semées de quelques poils courts ; ils sont
très-abondans sur les feuilles radicales.
Le suc de cette plante est jaune, de
mauvaise odeur, et d'une saveuramère.
On le regarde comme venimeux.
Chelidonium , formé d'un mot grec
çjui signifie hirondelle ; ainsi nommé
n
;lle
! (^chelido-
icienne, le
es lieux sa-
ges de l'Eu-
t bleuâtre,
es, longues
rameuses,
►rassantes,
Ses fleurs
iblcs à cel-
extrcmilé
line'aires ,
;os, cour-
: y et divi-
substance
e'mité des
sont par-
syijs sont
radicales,
jaune, de
uramère.
ux.
mot grec
iiommé
DES FUMET ETIRE S. sbl
parce qu'on croyoit que cet oiseau gu«-
rissoit les yeux malades de ses petit»
avec le suc de cette plante.
V^ G E N R K
BOCCONIA. Tourn. Linn. Juss. Lam.
( Doclécandrle-monogynie. L. Gm.
Voyez 3^ vol. )
IL
Etamiiies en nombre défini*
V r GENRE.
HYPECOUM. Tourn. L. Juss. Lam.
( Tétrandrie-digynie. Voy. 3^ vol.)
VIP GENRE.
rUMETERRE, Fumaria. Tourn.
JL. Juss. Lam. {^Diadelphie-hexand,
L. Gra. }
Caractère générique . Calice très-petit; co-
rolle paroisiiant papilionacée ; pétales
inégaux et irréguliers, dont un ou deujc
'J.)J HISTOIRIn NVTl'RKll.K
toiminés posltJricuvrmpnt pur un ^p#-
l'oti ; tiiets ililatt'Mi A lour b^tso, vMpproch^a
et portant ch«c\m trois «nth^ic» j »tig-
xnat<» presque scssilc, ovbicvil«irpet orew^A
(Ift tlcux sillons i tVuit à une ou plusieuis
gv aines.
On connoîl \x\\v vingtaine «Ir fmnr-
trrres ; plusirnrs .st>nl irKiiropr. Lns
unes sont annuolUs, U\s nutres vivarrs
par leur racine. I <onrs fenillos sont plu-
sieurs loin (livistk's, souvent deux, loii
aillées, ou deux l'ois (ern«^es ; souvent
leiu'côttjse proIcMi^een vrille. I «es iliMirt
reniarquabl(\s par leur slruelure sont
quelquefois hcs-hellesj elles sont 1er-
ininalos el disposées en c^pi. Le fruit v.nt
tantôt unu petite noix (V une loge el i\
vue graine; tansôt uneea|)suleeu foruio
de siliqiiu à une loge ut à deux: valves^
tantôt une capsule nienibruneutie iV une
loge renfernuîo dans luw grande enve-
loppe globuleuse qui u'uuvre en deux
valves.
La fume terre oflicinftle {^fumarUi of
1*3-
qu'on i^n luit «mi hhWIo» iur. ICMr pi»l h in»
(nMtiniun<^ t
tîhn, lihiTUxi' ri |)iir|»riuli«'ul*ii«^ Non
ligen m»nf gnM<?«, longiu>ii iriiii jimmI v\\
ip<WniiiixrMitiilltiM, ri potlf»!iUl«i«ti|it«
«)n
I
}on ou ifirmitiiiUK. !<<'» l»*uillv« mu\i
lin»lliii, lini»n«,of il'iiM v«rl liluiH'lilUrtî,
|»nvv|no irinii^»,Ml(Mr»'««<l<iii'»l»Mirrin!on»'
criptinii , |MÎIi(>I«in>» , rt Uimu loii «iMo* ;
lui l'oliol»» noiU «Il l'ivnHuil i'< pioiiiii
cli^iiitnl (lf^iuiu|HÎrNoii litiMiiinn linniiiinM
v\. iiir^nlivit. I<n p(iliolti«i'<t li'iitiigiilitii'ii.
l.ci Huiiii ««ml «l'ui; lilunu loiigràlin,
ftvoc unvi lurho jMiuijHr» mu «uiiimnl i
«•lli'Noiii uiii'îpiiroa coiii t , nlihjw «M »;orii
primi'), InurloiigiMnii r*l<Uitioi« li^riri^
CfUn «lu piMljMM.uIn n«ï( Hioiudm. (/Iitt-
(|!io |Nj(luac;ulo (:»l muni d'uiiii hraclii»
» 1,'
2!Ti4 HISTOIRE NATURELLE
niembranense plus longue que lui. Les
capsules sont lisses , globuleuses , pe-
tites et à une graine. La fumeterre est
annuelle et fleurit au printemps.
Cette plante est sans odeur, mais
d'une saveur très -amère et très - désa-
gréable. Elle est très-estimée contre les
maladies de la peau , contre le scorbut ,
la dyssenterie, &c. On la fait bouillir
légèrement dans du petit-lait , et on eu
prend la décoction à jeun. Les vaches
et les moutons mangent cette plante ;
les chèvres et les chevaux n'en veulent
point.
La fumeterre bulbeuse {^fumaria
hulbosa y L. ). Cette fumeterre croît
dans les lieux couverts , dans les haies
et les bois de l'Europe ; elle est vivace ,
et fleurit au commencement du prin-
temps. Sa racine est tubéreuse , arron-
die , et dans une variété que Haller re-
garde comme distincte , elle est creuse
en dessous. Sa tige est verticale, haute
de plus d'un demi-pied; simple; fragile,
:.LE
le lui. Les
uses , pe-
leterre est
iips.
;ur, mais
rès " dcsa-
contre les
3 scorbut,
it bouillir
; , et on eu
^es vaches
;e plante ;
n veulent
fumaria
erre croît
3 les haies
ît vivace ,
du prin-
e , arron-
Haller re-
est creuse
lie, haute
C; fragile,
\ M.
DES FUMETERRES. 2?)5'
terminée par un épi de belles fleurs pur-
purines , bleues , roses ou blanches , et
garnie ordinairement vers son sommet
de deux grandes feuilles , presque trian-
gul.iires dans leur circonscription, por-
tées sur des pétioles divisés en trois par-
ties principales, soudi visées en deux ou
trois autres parties qui portent les folio-
les. Les folioles sont molles, d'im vert
blanchâtre, élargies en éventail et inéga-
lement divisées en découpures obtuses.
Les fleurs sont assez grandes ; leur calice
tombe promptement ; Féperon est aussi
long sur les pétales et obtus. Le stig-
mate est grand et velu j les bractées sont
remarquables par leur grandeur et dis-
tinguent cette fumeterre des autres es-
pèces. Elles sont vertes, entières ou
découpées , aussi longues , ou près -
qu'aussi longues que les fleurs. Les
capsules sont en forme de silique , lon-
gues de quatre à cinq lignes lancéolées ,
aiguës, et contienuentdes graines noires
et luisantes.
Îl56 HISTOIRE NATURELLE
Cette espèce est encore très-amcre*,
elle est fébrifuge , vermifuge et enimi5-
nagogue.
Fumaria ( PI. ) , ainsi nommé, par-
ce que le suc de la fumeterre ordinaire
produit sur les yeux les même» effets
que lu fumée. PI. liv. a5, i3.
!'1
!
I
nii s CRUCIFERES. 2:>J
QtTABANTE-UNIKMlî FAMILLE.
LES CRUCIFERES , Crucifer.^. J.
( Tétrad/namie, Linn. )
Caractère de famille. Calice tou]our$ com^-
posé de quatre folioles ; corolle composée
de quatre pétales disposés en croix ; six
étamines , dont deux plus courtes que les
quatre autres ; un ovaire oimple ; un stig-
mate ordinairement simple et quelque-
fois sessile ; une silique ou une ailicule;
point de périsperme.
Cette famille est une des pins na^
turelles. Elle constitue la cinquième
classe dans la méthode de Tourncfort ,
et la quinzièmcdans le système de Lin-
née. On donne aux plantes qui la com-
posent le nom de crucifèreg , parce que
les quatre pétales de leurs llcurs sont
ordinairement ouverts et disposés en
croix.
Les crucifères sont presque toutes
herbacées , mais la plupart ont la ra-
Uotanique. XI. 21
II
aSÔ HISTOIRR NATURRLLB
cine bisannuelle ouvivace. Laliauleur
des plus petites est à -peu-près d'un
pouce ; les plus élevée î n'ont pas au-
delà de six à huit pieds Dans un très-*
grand nombre les feuilles inférieures
sont ramassées et étalées circulairement
au bas de la plante -, clans toutes elles
sont alternes sur la tige. La tige est or-
dinairement verticale , rameuse et cy-
lindrique. Les fleurs terminent les ra-
meaux et la tige j d'abord elles ont la
forme d'un petit corymbe ; mais par
leur développement successif , le co-
rymbe s'alotige et forme un épi.
Chaque fleur a un calice de quatre
folioles, tantôt dressées et appliquées
contre les pétales , tantôt ouvertes en
croix e^ presque toujours un peu iné-
gales j deux , opposées , sont plus larges ;
les deux autres sont plus étroites et or-
dinairement prolongées en saillie au-
dessous de la fleur. Presque toujours le
calice tombe avant la corolle. Les qua-
tre pétales de la corolle sont ordinaire-*
]'
4à
iliauleur
)rès d'un
t pas aii-
9 un très-k
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laiiement
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ige est or-
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if , le co~
pi.
de quatre
appliquées
1 vertes en
1 peu inc-
lus larges j
oites et or-
saillie au-
toiijours le
!. Lesqua-
ordiuaiie-*
DES CRUCIFÈRES. 2.')9
nient ('"aux et ouverts en croix ; ils
sont insérés sous l'ovaire alternative-
ment avec les folioles du calice , et le
plus souvent ils s'amincissent à la base
en onglet délié ; leur chute suit de
près celle du calice. Les ctamines sont
insérées sous l'ovaire sur un disque
glanduleux , les quatre plus longues
sont opposées deux à deux avec les
folioles lar£îos du calice et entr'elles.
Les deux plus courtes, également oppo-
sées entr'elles et avec les folioles étroi-
tes du calice, sont insérées au-dessous
des bords du disque sous lequel elles
se replient , tandis que les autres sont
insérées à son sommet ; cela explique
leur moindre longueur apparente , et
l'enfoncement ou cul-de-sac que for-
ment au-dessous de la fleur les deux fo»
lioles étroites du calice qui leur sont
opposées. L'ovaire est simple, ets'élcve
du milieu du disque qui porte lesétami-
ncs; ce disque se renfle quelquefois en-
tre les é lamines et la base de l'ovairo
i
*
,1'.
24o HISTOIRE NATURELLE
flous la tonne de glandes. Le finit est
simple, tantôt alongé , etalors il porte
le nom de silique -, tantôt court ou
même raccourci, etalors il porte celni
de silicule. Sa structure est très-remar-
quable ; il est formé par deux valves
appliquées l'une contre l'autre sur une
cloison parallèle avec laquelle elles no
font point corps comme dans les autres
fruits. La cloison est le prolongement
du support du fruit; elle est ordinai-
rement plus longue que les valves j elle
engage son bord entre leur suture, et
persiste après leur chute ; les bords de
la cloison sont renflés , et là sont insé-
rées les graines -, elles sont de nature
huileuse et n'ont pas de périsperme -, la
radicule de l'embryon est courbée sur
les lobes.
On trouve dansL-la famille quelques
exceptions aux caractères généraux ci-
dessus énoncés. Par exemple, la corolle
est quelquefois irrégulière, etquelqne-
fois elle avorte. Ou voit quelquefois
t -
TUS CRUCIFÈRES. 24l
dcslleius à deux, trois et quatre t'ia-
mines ; il y a des siliques arliculëcji ,
tantôt à une, tantôt à plusieurs log i,
qui ne s'ouvrent point, ou qui se aé-
parent par articles.
Les crucifères en général contien-
nent un mucilage très - susceptible de
s'altérer , la pi p»u. contiennent de
ranimoniaque j ''l il «^aroU , d'après
les travaux de L*- veux et de Baume,
qu'elles contienne ut encore du soiilVo.
Leur saveur est acre ; l*ur odeur est
très-pénétrante-, leurs propriétés sont
très-énergiques, mais elles disparois-
sent par l'exsication. Ces plnntes sont
incisives , atténuantes y. détcrsivcs ,
diurétiques , et par là anti-scorbuti-
ques. Plusieurs sont cultivées comme
plantes potagères- ; plusieurs comme
plantes d'ornemunt ; quelques - unes
pour la régqlte des graine» dunton tire
de riiuile par expression*
Cette famille so distipgue de celle
àïis papavéracéea pai* la cgjolle insérée
I
I
SI
f
I':
1
S4'i HISTOIRE NATURELLE
sur nn disque placé sur l'ovaire , par
la disposition et le nombre des étami-
nés , par la structure du fruit par l'ab-
sence de périsperme et par la disposi-'
tion de l'embryon dans la graine.
I.
Style nul ; fruit en silique.
rcr
GENRE.
RAIFOET , Radis ; Raphanus, T.
Linn. Juss. ILam.
Caractère générique. Calice fermé ; disqu»
de l'ovaire muni de quatre glandes ; si-
lique charnue, cylindrique , aiguë» ne
s'ouvrant point , divisée en loges mem-
braneuses , disposées longitudinalement
sur deux rangs.
On connoît sept espèces de raifort ;
une croît en Italie j une en Amérique
dans les Antilles -, une en Afrique dans
la Guinée j trois croissent on Asie, sur
^e« bords de la mer Caspienne et daaa
■|
;i
^
DES RAIFORTS. ii41
la Chine j toutes sont herbacées et an-
nuelles.
Le raifort cultivé ou radis ( rapha^
nus sativus , L. ). Il est originaire de
la Chine , et on le cultive en Europe
dans les jardins potagers; il y devient
bisannuel. Ses feuilles radicales sont
pëtiolëes , grandes , roides , découpées
en lyre , et forment une tonffe. Les tiges
hautes de deux à trois pieds, cylin-
driques , très - rameuses et garnies de
feuilles alternes et sessiles, naissent du
milieu des fouilles radicales , et sont
terminées ainsi que les rameaux par
des épis de fleurs un peu violettes ou
rougeâtres, et quelquefois blanchâtres.
Les siliques sont coniques - aiguës ,
épaisses, raboteuses , comme articulées,
charnues , spongieuses.
La racine fournit deux ou trois va-
riétés j tantôt elle est alongée en fu-
seau et rougeâtre -, tantôt elle est rondo
et rougeâtre, et alors elle porte le nom
dt petite rave ; tantôt elle est grosse et
\
ijpv';;»:!»,
f
244 HISTOIRE NATURELLE
noire. On mange ces racines crnes as-
saisonnées avec du sel ; elles ont un©
saveur vive, piquante et assez acre,
sur-tout dans la variété dont l'e'corce
est noire. Ses racines sont un aliment
assez sain , et un très-bon remède contra
l'asthme et le scorbut.
Raphanus ( Theopli. PI. ) , qui pa-
roît facilement , en grec , ainsi nom-
mé , parce que les graines lèvent promp-
tement.
I r GENRE.
RAPISTRE, Rapbanistrum, T.
Gœrtn. Raphanus» Linu. Juss.
Caractère générique. Semblable au précé-
dent , mais les pétales sont veinés ; la si-
lique est renflée et étranglée successive-
ment dans sa longueur d'une manière
bien marquée et divisée en loges disgo^
sées suv un seul rang.
Lï rapistre ou raifort sauvage (m-
fJianus rap/ianistrum ^ lÀJX* ) , est la
^-SSk»*^
B
'lies as-
mt une
z acre y
l'écorce
aliment
3 contre
qui pa-'
ïi nom-
promp-
UM. T.
JllSS.
u précé-
és ; la si-
ccessive-
manière
D F. S R A P I S T R K S. 24/>
senlc espèce du genre. Elle inresle par
son abondance les champs de l'Europe.
8es feuilles sont assez grandes , décou-
pées en lyre et dentées. La tige est
liante d'un pied environ, rameuse, gar-
nie de feuilles simples , et terminée par
un épi de fleurs pédonculces, dont les
pétales sont tan tôt blancs avec des veines
bleuâtres, tantôt d'un jaune pâle, tan-
tôt d'un jaune violet. Les siliques sont
longues , lisses et cylindriques; la sur -
fece de la plante est rude au toucher.
L'odeur de cette plante est forte et
la saveur acre. Linné rapporte qu . .b
pintade mourut dans les convulsions ^
pour avoir xnaugé de ses graines.
ige (roî-
, est la
ai6 HISTOIRE NATURELLE
1 1 IV G E N il E.
MOUTARDE , Sanv^ ; Sl^api». T.
li. J. Lam.
Caractère générique. Calice très-ouvert •
onglets des pétales droits ; disque de l'o-
vaire accompagné de quatre glandes ; si-
lique à deux loges , à deux valves , et pro-
longée au-delà des valves comme un lonc
Dec. °
Ce genre renferme vingt espèces ; neuf
croissent en Europe ; les autres crois-
sent dans la Chine, en Afrique, &c.
Presque toutes sont annuelles, quelques-
unes bisannuelles ou vivaces} une espè.
ce est ligneuse. Les abeilles recherchent
les fleurs des moutardes. Les feuilles
de ces plantes sont très-sujettes à être
rongées par les insectes. Les espèces qui
croissent dans la Chine y sont en géné^
rai cultivées comme plantes potagères.
Plusieurs plantes rangées dans ce genre
yaurroient également rentrer dans d'au-
.1-
bES MOUTARDES. ^Ï^J
tres;*toutes celles dont le calice n'est
pas très- ouvert, sont douteuses.
La moutarde blanche {sinapis alha,
L. ). Elle croît dans lès champs, et les
terreins pierreux de la France, de l'Al-
lemagne et de l'Angletère. Elle est an-
nuelle, et fleurit au printemps. Sa tige
est haute d'un pied et demi , verticale ,
cylindrique , striée, un peu rameuse et
«iipeu velue. Ses feuilles sont alternes,
pétiolées, ailées à la base, et terminées
par un lobe plus grand. Les fleurs sont
d'un jaune pâle, disposées en épi ter-
minal , et portées sur des pédoncules
striés. Les siliques s'écartent de l'axé
de l'épi à angle droit, sont plus courtes
gue la corne courbée en bec qui les ter-
mine, et sont hérissées de poils, sur-
tout à leur base; elles ont ordinaiie-
iuent trois étranglemens , et contien-
nent deux à quatre graines d'un blanc
jaunâtre.
On cultive cette plante dans plu-
sieurs endroits pour assaisoHner le»
i
i\,
1
•"■iHIP -
in" mp I
u
4
248 HISTOIRE NATURELLE
sakdcs. On peut la subslàluti pour Tiv-
sage à la moutai'de ordirudre ; elle a les
iHcmes propriétés ; elle eat senlemeui
nioijis (piqiiaute. On tire des ^graines
une liviile par expression.
JLa moutarde de; champs ( aînapîs
arvensis , lu.). Cette espèce CHiL trèîï-
commune dans les champs e i Europe ;
clic est annuelle et llcurit en été. Sa
tige est haute d'un pied et demi , an
peu velue à la base , dure , divisée en
rameaux très-ouverts, fc'es feuilles sont
presque sans poil ; les iiifériem-es sont
presque sessilcs, larges et munies à la
base de deux folioles ou deux lobes pr*)-
fonds; les supérieures sont ordinaire-
ment embrassantes, entières ou sim-
plement dentées. Les fleurs sont en épi
terminal , jaunes, plusgrandes que celles
des autres espèces et que leur pédon-
cule propre. Les pétales sont arrondis
au sommet et veinés; les siliques font
lin angle aigu avec l'axe de l'épi , pa
ïoissent articulées , sont plus longues
'fc
.E
3>.
pour 1 1^''
elle a l«;fl
îulemeiil
) igraines
( hinapis
eHtL très-
Europe ;
n été. Sa
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ivistfe eu
illes sont
lires sont
luies à la
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ou sim-
rit en épi
juc celles
r pédoii-
arrondis
[ues font
'épi , pa
longues
%
DES M O U T '. R D E 8. 249
que la oorne qui les termine , et con-
tiennent j usqu'à neuf graines d'un rouge
brun.
Dans le Nord , il est des endroits oà.
r-^n mange cette plante comme le»
choux. On retire par expression de ses
graines , une huile douce et propre à
différens usages. Les bestiaux mangent
cette moutarde ; mais on la croit dan-
gereuse pour les chevaux.
La moutarde noire ou sénevé ( sina-
pis nigra, L. ) -, elle est très-commuue
en Europe , dans les terreins pierreux ,
dans les champs, sur le bord de la mer;
elle est annuelle et fleurit en été. Sa
racine est en forme de navet, ligneuse
et fibreuse; sa tige est haute de trois à
quatre pieds, et divisée en plusieurs
rameaux très-ouverts. Ses feuilles sont
pétiolées, alternes et un peu charnues,
les inférieures, semblables à celles du
raifort cultivé, sont parsemées de poils
courts , et divisées à leur base en lobes
triangulaires ou arrondis ou obloiigs ,
Botani(^ue. XX. m2
11
\
\
11^
II
an) HISTOIRE NATUIILLLK
dentés ou à clemi-lob(^s; les supcrienrofl
sontordinaireniententièreset sans poil.
Les épis de fleurs sont très -déliés et
très-longs; les fleurs sont très- petites
et jaunes ; les siliques serrées contre
l'axe de l'épi, sont courtes, portées vsur
de courts pédoncules, marquées de plu-
sieurs étranglcmens, lisses, relevées de
c| uatre angles et terminées par une corne
plus courte qu'elles, eflilée, mais nu
peu renflée à son origine. Les graines
sont globuleuses, brunes , et aii nombre
de quatre à neuf dans chaque silique.
Toute la plante a une saveur trcs-
écre et peu d'odeur. On n'emploie or-
dinairement que les graines -, elles four-
nissent par expression une huile très-
douce, et par la distillation une huile
volatile très-acre , qui est contenue dans
l'écorce. Prises intérieurement , elles
sont anti-scorbutiques , fébrifuges ; pri-
ses en poudre par le nez, elles sont ster-
nutatoires -, mâchées , elles font abon-
damment saliver ; appliquées eu cata-
I
'M
LK
sans poil,
déliés et
<- petites
!S contre
rtées sur
jsde plu-
levées de
me corne
mais nu
s graines
[ nombre
; siliqne.
îur très-
pi oie oi-
les four-
lile très-
ne huile
nue dans
it , elles
ges ; pri-
ent ster-
it abon-
eii cattV
DES MOUTARDES. '2^1
plasme avec du levain et du vinaigre ,
♦ Iles sont aussi vésicatoires que les can-
tliarides sans en avoir les inconvéniens.
Oji donne à ces cataplasmes le nom do
sinapismcs. Le plus grand usage de ces
graines, comme tout le monde sait, est
dans ta ])réparatiou de la pâte liq uide qui
porte le îU)m de moutarde comme In
plante. La moutarde est un mélange do
ces graines en poudre et de moût de rai-
sin à demi-épaissi. On la prépare aussi
en mêlant les graines avec de la farine
et du vinaigre -, c'est un assaisonnement
très-agréable, qui ranime les forces de
l'estomac , favorise la digestion et dis-
aipe les vents.
Sinapis ( Hippocr. Théophr. Dios-
cor. PL ) , formé de deux mots grecs,
qui signifient nuisible aux yeux ; ainsi
iftommé à cause de sa grande acrimoiiie.
f
t.1
252 HISTOIRE NATURELLE
IV' GENRE.
CHOU , Navet , Rave ; BRAssict.
T il. . i_.'nn. luss Lam.
If
Caractère générique. Calice un peubosM à
la base et fermé ; disque de l'ovair» muni
de quatre giandes ; stigmate émoussé ;
silique ordinairement alongée et souvent
comprimée.
Ce genre comprend une yingfaine
d'espèces. La plupart croissrnî en Eu-
rope ; trois ou quatre se trouvent en
Afrique ; une croît dans la Chine , ne
espèce a 'a tige ligneuse, et forme un
petit arbrisseau. Quelques - unes sont
bisannuel! s ; les autres sont annuelle»
ou .ivacf . La ligne de démarcation de
ce genre n'est pas plus précise que oelle
clugerre sirapis. Plusieurs espèces qu'on
y rapporte pourroient ëgalemcn ren-
trer dans d autres genres.
Le < or potager ( uras&ica olera"
E.
im.
peu bossu à
yaire muni
! émoussé ;
et souvent
vingtaine
il en Eu-
nvent en
bine, .ne
fornic un
[incs sont
annuelle»
rcationde
que celle
b ces qu'on
ncn ren-
ca oiera"
V^
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De<reoe del.
1 . iJi'aba . a . C'LpirautliUB.
7 RrassK a
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If ' >
'1
1
à.
1 ^-r
D E 5 C H O U X, 253
câa,L. ). Le chou est cultive de temps
immémorial, chez tous les peuples. Sa
longue culture a produit des variétés
principales, très-remarquables, qui se
perpétuent par la génération, et qu'on
seroit tenté de regarder comme espèces.
Ces variétés principales ou ces races
fournissent à leur tour un nombre de
variétés plus ou moins considérables.
Au milieu des altérations sans nombre
que l'espèce primitive a éprouvées, il
seroit impossible aujourd'hui d'assigner
dès caractères applicables en même
temps à ces différentes races qu'elle a
formées. Cependant on voit que ers
plantes présentent en général ; i^ une
racine dont le collet s'élève hors de
terre , sous la forme d'une tige cylin-
drique ; 2°. une véritable tige haute
d'un à six pieds , rameuse , lisse , et
feuillée; 3^ des feuilles alternes, lisses,
vertes ou teintes de rouge , et tou-
jours couvertes d'une vapeur d'un blanc
bleuâtre, péliolées s la partie inférieure
f
^ilii
u
«54 HISTOIRE NATURELLE
de la plante , plus ou moins sinueuses ^
et divisées à leur base jusqu'à la côte
moyenne en lobes arrondis , tandis que
les supérieures sont très-entières, or-
dinairement embrassantes , et t>oujour»
plus petites ; 4". des fleurs a^sez gran-
des , jaunâtres, ou presque blanches,
pédonculées et disposées en épis droit»
et terminaux ; 5°. des siliques presque
cylindriques.
Les principales races du chou sont
au nombre de six ; savoir :
1*^. Le colsa ovichou-colsa [brassica-
oleracea arvensis ; hrassica arvensls y
Bauli. Pin» 112,, Tourn. 220 ). C'est le
chou qui tient le plus de l'état sauvage.
On le cultive en grand dans le nord de
la France , aux environs de Lille pour
la récolte de sa graine, dont on tire de
l'huile, qui fait un objet considérable
de commerce. Les tiges sont hautes de
trois ou quatre pieds. Ses feuilles sont
sinuées, plus ou moins profondément
découpées, et moins larges q^ue dans le^
I
\
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I
\ Il
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lord do
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lérable
utcs de
es sotit
iément
latis les
DES CHOUX. 255
autres variétés. Ses fleurs sont jaunes.^
Les feuilles de cette plante , et le marc
des graines , dont on a exprimé l'huile,
sont un très-bon aliment pour les bes-
tiaux.
2°. Le chou vert. Ce chou ne pomme
jamais. C'est dans ces variétés qu'on
trouve les choux de la plus haute taille j
ils sont tous plus forts que le colsa ;
leurs feuilles sont la seule partie em-
ployée.
3". Le chou cabu ou chou pommé.
Avant le développement de la tige et
des branches, les feuilles, grandes, pres-
qu'arrondies , concaves, s'embrassent,,
se recouvrent , s'enveloppent, se com-
priment fortement les unes les autres,
et forment une tête arrondie et mas-
sive. Cette race de choux est la plu«
nombreuse en variétés.
4°. Le chou-fleur ( brassica oleracea
hotrytis ,. L. ). Les branches naissantes ,
gonflées par une surabondance de nour-
ri Uire, sont transformées en. mie cime
I ■■
'Mi
r
A
I>
i *
\
1
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%
5256 HISTOTRK NATURELLE
ëpaisse , tendre , charnue, mamelonnée^
et qu'on prendroit volontiers pour un
bouquet place au centre des feuilles
d'un chou ordinaire. Ce bouquet se dé-
veloppe, 8'alonge,se ramifie, et porto
des fleurs et des fruits comme les au-
tres choux. Les feuilles de choux-fleurs
sont plus alongées que celles des choux-
cabus ; leur cime ou leur tête dans les
belles variétés est d'un blanc éclatant.
5". Le chou-rave ( brassica olera"
cea gongyloïdes , vulgairement le chou
de Siam. Dans cette race la surabon-
dance de nourriture se porte à la souche
ou fausse tige de la plante , et y pro-
duit un gonflement remarquable qui la
transforme en une masse tubéreuse ,
succulente et bonne à manger. Ses
feuilles sont ailées.
6°. Le chou - navet ( brassica oie-
racpa napo - brassica , L. ). Cette race
participe delà nature du navet. Comme
le navet, le chou -navet produit ses
feuilles à fleur de tene , elles sont plut
if^.
I F
fk
DES CHOUX. '^^7
ailées et plus découpées que celles du
chou-rave, et douces au toucljer comme
dans tous les choux. Sa racine s'enfle
et forme une tubérosité presque ronde
de trois à quatre pouces de diamètre ,
contenant une pulpe comestible plus
ferme que celle des navets , couverte
d'une peau dure et épaisse. Du milieu
des feuilles radicales, s'élève à trois ou
quatre pieds, une tige rameuse qui
donne des fleurs et des graines comme
tous les autres choux.
Les choux offrent une grande res-
source pour la nourriture. Les Alle-
mands font avec les choux un mets par-
ticulier, qu'ils appellent sau-kraut ,
c'est- à - dire chou - aigre , et qui n'est
autre chose que le chou porté à l'état
acide par la fermentation. On associe
souvent à ce mets des aromates et des
viandes. Les choux ainsi préparés peu-
vent se conserver sans corruption pen-
dant cinq ans ; ils sont une des meil-
leures provisions de mer , pour préser-
m
J
358 HISTOIRE NATURELLE
ver les équipages du scorbul ; dans le
nord on fait encore dessécher les choux-
fleurs, et par ce moyen on les mange
toute Tannée. Cette race de choux et
les brocolis qui en sont une variété, sont
les meilleurs en ragoût. Les choux sont
venteux et un peu difficiles à digérer.
Leur décoction tient le ventre libre ;
mais c'est la seconde eau que l'on doit
prescrire ; la première est désagréable
et très -putrescible; l'on croit que la
substance du chou possède une pro-
priété opposée à sa décoction , c'est-à-
dire qu'elle resserre le ventre. C'est
principalement le chou pommé rouge
qu'on emploie ordinairement en mé-
decine. On s'en sert contre la toux,
l'enrouement, la constipation; les feuil-
les à l'extérieur détergent les ulcères et
entretiennent l'écoulement des vési-
catoires. lies graines font périr les vers
des ' ?.fans.
ne chou à feuilles rudes ( hrassica
asperifolia, Lamarck). Cette espèce
5> ('
f
>^.
DES CHOUX. 2%
offre trois variétés principales ; savoir :
•t. La navette ( hrassica asperlfuUa
siluestris , Lam. Brassica napus var.
A. Lin. ).
C. Le navet ( brassica asperifolia
radicedulci, Lam. Brassica napus var.
Q. Linn. ).
y. La rabioule ou grosse rave ( bras-
sica asperifolia radice subacri , Lam.
Brassica ropa^ Lin. ).
La racine de ces plantes sur laquelle
sont fondés les caractères distinctifs ,
varie par des nuances , depuis la forme
en fuseau jusqu'à la forme orbiculaire.
X^es anciens botanistes en avoient cepen-
dant fait des genres différens, et Linné
seulementdesespèces-, mais ces variétés,
quoique très-remarquables , sont sou-
vent néanmoins faciles à confondre.
La navette ( var. <«. ). Cette variété
paroît être le tipe des navets et des ra-
bioules. Sa racine est peu charnue et
alongée. Sa tige est haute de deux pieds,
rameuse r ' ': se et feuillée. Ses feuil-
I l(
-■ir M
tl
\
j^r^-.
Il
(
s6o HISTOIRE NATURELLE
les inférieures sont en lyre , et leur lob©
terminal est arrondi et denté ; quel-
ques poils courts sont épars sur leurs
bords, leur pétiole et leurs nervures.
Les feuilles supérieures sont totalement
privées de poils et embrassent la tige. Ses
fleurs sont jaunes et ont le calice un peu
ouvert. Cette plante croît au milieu des
champs ; dans plusieurs contrées de l'Eu-
rope; elle est annuelle. On la cultive
dans divers endroits comme le colsa ,
pour la récolte de sa graine, dont on tire
de l'huile. Les oiseliers nourrissent en-
core les petits oiseaux avec ces graines.
Le navet (var. ■>)', il est plus grand
que la navette , mais lui ressemble à
beaucoup d'égards. On le cultive dans
les jardins et dans les champs pour les
usages de la cuisine et la nourriture des
animaux. Sa racine est charnue , d'une
saveur douce un peu piquante, et de
forme , de grosseur et de couleur dif-
férentes, selon les sous-variétés produi-
tes par la culture. Ses feuilles radicales
;ur lobe
-, qucl-
ir leurs
irvures.
ilement
jge. Ses
un peu
lieu fies
deTEu-
cultive
colsa ,
on tire
ent en-
'raines,
s grand
nible à
ve dans
»our les
ure des
, d'une
, et de
;ur dif-
produi-
idicales
D E S C H O U X. 261
sont étalëes sur la terre , oblongues , en
lyre ou découpëes en ailes jusqu'à la
côte , et terminées par un lobe large ,
arrondi et denté ; elles sont rudes au
toucher et hérissées de poils courts peu
nombreux. La tige est droite , rameuse ,
terminée par des épis de fleurs jaunes ,
et garnie de feuilles alternes , oblongues,
en cœur et embrassantes à leur base ,
légèrement dentées , entièrement pri-
vées de poil et douces au toucher. Les
siliques sont longues d'un pouce ; les
graines sont presque rondes , d'un ronge
brun e^ ^Vune saveur acre, piquante et
amère.
La forme et la couleur des racines
de navet varient considiiàablemeat, se-
lon les sous-variéte î .-^'•oduHes par la
culture. On trouve def .-a vcts ronds ou
alongés, gros ou petits, blancs, gris ,
jaunâtres ou même noirâtres en dehors.
Les gros sont encore de plusieurs sor-
tes , et la plupart ne se distinguent
qu'imparfaitement de la variété sui*»-
lÉ
Botanique. XI.
23
; 1
( '.
i 4,
m '
V.
262 HISTOIRE NATURELLE
lante : on les cultive le plus souvent
pour la nourriture des bestiaux. Les
petits navets sont les plus estimés et les*
plus agréables au goût. Ce légume est
sain, quoiqu'un peu venteux j ilestpec-
toral, incisif, diurétique, anti-scorbu-
tique; en cataplasme, cette racine est
résolutive-
La rabioule ou grosse rave (var. y. ).
C'est une plante très-différente de nos
raves ordinaires , lesquelles sont une
variété du radis. Elle ressemble beau-
coup au navet, et souvent il est aisé de
les confondre. Sa racine est longue dans
une variété, ronde dans une autre et
souvent grosse comme la tète d'un en-
fant. Ses feuilles radicales sont grandes
étalées sur la terre et très-rudes au ton-
cher. On cultive la grosse rave dans les
champs et les jardins; elle fait une par-
tie de la nourriture des paysans du Li-
mousin, de l'Auvergne et du départe-
ment de Rhône et Loire. Elle sert en-
core à engraisser les bestiaux ou à les
.1
m *
E
souvent
IX. Le3
es et les'
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: aise de
lie dans
itre, et
'un en-
randes,
au tou-
cans les
nepar-
du Li-
eparte-
îert eiî-
lu à les
DES CHOUX. 26!>
nourrir pend«r t. l'hiver : ses vertus sont
à -peu -près les mêmes que celles du
navet.
liC chou roquette (hrassica eruca,
■L.), vulgairement la roquette cultive'e
ou chou à feuilles veinées. Cette plante
croît naturellement en Espagne , dans
le midi de la France , dans la Suisse ,
et on la cultive dans les jardins. Elle est
annuelle. Ses tiges sont hautes d'un à
deux pieds, rameuses et un peu velues.
Ses feuilles sont longues , pétiolees, ai-
le'es ou découpées^ en lyre avec un lobe
terminal assez grand; elles sont vertes,
tendres, lisses et presque sans poil. Les
fleurs sont grandes et disposées en épi
aux sommités de la plante. Les pétales
sont d'un blanc bleuâtre avec des veines
d'un violet noirâtre ; et dans une va-
riété, ils sont d'un jaune pâle avec des
veines noirâtres. Les siliques sont droi-
tes, longues d'un pouce, et terminées
par une corne en forme d'épée, longue
de trois ou quatre lignes.
m
: \i
;:y
p
26^ HISTOIRE NATURELLE
Cette plante a une 0'.eui particu-
lière forte et désagr(^able , et une sa\ ciir
acre et piquante. On l'emploie comuie
assaisonnement dans les salades. Elle
excite l'appétit et aide à la digestion.
File est encore aplirodisiai^ \e , anti-
8cor})Utique et détersive.
Y' ET Vr GENilES.
ARABIS. Tourn. Linn. Jus». Lam.
( Tétradynamie. )
TURRITIS. L. Juss. ( Tétradynamie,
Voy. r vol. )
lyàm^^
F.
partîcu-
esa\c'ur
! connue
les. Elle
igestivJïi.
ù aiiti-
ES.
S. Laiii«
'ynamie.
»ES JtLIENNES. i^
V I r GENRE.
JULIENNE, Hbsperis. Tonrn. Lin»
Juss. Lam.
Caractère générique. Calice se .*olet
linéaires, dont deux oppos iflées
à leur bâ8eî pétales souven cliques;
disque de l'ovaire muni de de . glande» j
stigmate formé de deux lames plus rap-
pi hées au sommet qu'à la base j silique
Il .^i e, roide, comprimée.
Les juliennes sont prc^me toutes
d'Europe; quelques-unes sont d'Afri-
que ou de la Sibérie : presque toutes
sont annuelles ou bisannuelles.
La julienne des jardins ( hesperis
matronalia , L. ), vulgairement juliane
ou girarde. C'est une des plantes prin-
tannières les plus intéressantes pour la
décoration des jardin^ Elle croît spon-
tanément dans les lieux cultivés et un
pru couverts, en France , dans la Suisse,
ritalig , r Allemagne. Sa tige est ver-
I
1
m
ù
IMAGE EVALUATION
TEST TARGET (MT-3)
1.0
l.l
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•ITlàâ
■^ 14.0
6"
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WEBSTER, N.Y. 14580
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266 HISTOIRE NATUHELLE
ticale^ simple ou un peu rameuse au
se m met, haute d'environ deux pieds,
cylindrique, hérissée de poils et garnie
de feuilles ëparses. Les feuilles sont
longues de trois pouces ou davantage ,
ovales-lancëolées , rëtrécies en pétiole
très-court , velues et bordées de légè-
res dentelures. Les fleurs sont pédon-
eulées, pourpres, violettes ou blanches,
et forment un épi lâche qui termine
la tige et les rameaux. Leur calice est
plus court que les pétales ; les pétales
sont arrondis au sommet avec une pe-
tite pointe. Lorsque les fleurs sont dou-
blés, elles forment des épis tres-serréa
et d'un très-bel aspect ; ellea répandent,
sur-tout le soir, une odeur très-suave.
Cette plante est bisannuelle et fleurit
au printemps et en été.
Hesperis (PL), formé d'un mot grec
qui signifie soir ; ainsi nommé parce
que les fleurs sont plus odorantes pen-
dant la nuit que durant le jour.
I
LE
neuse au
IX pieds ,
et garnie
Iles sont
vantage ,
ti pëtiole
de légh"
t pédon-
blanches,
termine
:alice est
s pétales
une pe-
lont dou-
6s-serrés
>andent,
îs-suave.
it fleurit
not grec
ë parce
tes peu-
r.
l
DES GIROFLÉES* 36/
Vlir GENRE.
HELIOPHILA. Linn. Juss. Lam.
( Tétradynamie» Voy. ^ vol. )
IX* GENRE.
GIROFLEE, Cheirantbus. Linn.
Xuss. Lam.
Caractère générique* Calice composé de fo-
lioles oblongues , rapprochées contre les
pétales , et dont deux sont ventrues à la
baise ; deux glandes sur le disque de Po-
Taire ; stigmate fendu en deux ; silique
longue , comprimée , un peu tétragone ,
terminée par deux dents ; graines garnie»
d'un rebord ou sans rebord.
Ce genre comprend trente -quatre
espèces. Plusieurs croissent en Europe j
plusieurs en Asie , dans la Perse , l'Ar-
ménie ou la Sibérie \ quelques-unes en
Afrique j une seule croît en Amérique.
La plupart sont annuelles ou ligneuses j
-*».fc% ^.
268 HISTOIRE NATURELLE
quelques-unes sont bisannuelles ou vi-
vaces par leur racine. Lamarck a réuni
au genre hesperis , toutes les plantes de
ce genre qui n*ont pas les fleurs Jaunes.
La girofiëe des jardins ou yiolier des
jardins ( cheiranthus incanus , Linn. ).
Cette plante fait la décoration des jar-
dins pendant le printemps et une par-
tie de l'été. Elle croît spontanément en
Espagne et dans le midi de la France,
sur les bords de la mer. C'est un petit
arbuste haut d'un à deux pieds , qui
vit deux ou plusieurs années, et dont
la tige, presque ligneuse , épaisse et nue,
se divise en plusieurs rameaux redres-
sés, cylindriques, blanchâtres, feuilles
et surmontés d'un épi de fleurs d'une
odeur suave. Les feuilles sont éparses,
longues, lancéolées, obtuses, molles^
ordinairement revêtues de poils courts,
rameuxet blanchâtres. Les fleurs sont
assez grandes, pédonculées, purpuri-
nes , ou violettes , ou d'un rouge clair ,
ou panachées. Les siliques sont écar*
I ou VI-
a réuni
ntes de
jaunes,
lier des
Linn. ).
les jar-
ae par-
ient en
^rance,
n petit
Is, qui
it dont
3tnue,
redres-
euillës
d'une
)arsesy
loUcs ,
ourts,
8 sont
[•puri-
clair ,
ëcax*
DES GIROFLiES. 269
tées , redressées , comprimées et velues.
On dispose cette plante dans des vases
pour orner les terrasses et les grands
parterres. Lorsque les fleurs sont dou-
bles, elles forment de gros épis d*uil très-
bel aspect.
La giroflée annuelle { cheiranthuâ
annuua, L.)^ vulgairement le quaran-
tain , le vidlet d'été. Cette eépèce est
cultivée dans les parterre» *, elle ne dif-
fère de la précédente que parce qu'ellcr
est annuelle. Elle croît spontanc ruent
dans les lieux maritimes du midi do
TEarope.
La giroflée des murailles ( ckeiran*
thus cheiri , L. ) , vulgairement le vio-
lier jaune. Quoique commune , cette
plante est cultivée dans tous les jardins,
à cause de la beauté , de la durée et do
l'odeur suave de ses fleurs. Elle croit
abondamment sur le» anciennes mu-
railles et les rochers, en France, en Es-
pagne, en Angleterre. Elle est vivace.
Sa hauteur est d'un pied et demi*^ sa
l<î
l I
ii
^70 HISTOIRE NATURELLE
tige est dure et rameuse ; ses rameaur
«ont roides, verticaux , garnis de feuil-
les et surmontés d'un ëpi de fleurs; le^
feuilles sont ëparses, très-entières, lis-
tes , lancéolées , pointues au sommet ,
rétrécies à la base et prolongées sur la
tige sous la forme d'angles peu saillans.
liCs fleurs sont assez grandes , jaunes ,
pédonculées ; leur calice est d'un rouge
brun ; les siliques sont longues de deux
pouces , velues avant leur maturité et
ensuite lisses. Les graines ont un rebord
membraneux.
Les dimensions de cetie plante sont
plus grandes dans les jardins que dans
l'état sauvage ; elle commence à fleurir
dès le commencement du printemps,
et donne continuellement des fleurs
nouvelles pendant toute la belle saison.
Ses fleurs doublent par la culture ; quel-
quefois elles deviennent très grandes
et se panachent de jaune foncé et de
rouge brun. Les fleurs de cette espèce
sont employées en médecine : on les re«
.^**»«-
'ameaur
de feuil-
îurs; le^
bres, lis-
otnmet ,
îs sur la
saillans.
jaunes ,
m rouge
de deux
urité et
1 rebord
ite sont
ae dans
L fleurir
Ltemps ,
( fleurs
saison.
B ; quel-
grandes
é et de
espèce
L les re«
DES GIROFLÉES 271
garde comme anodines et anti-spasmo-
diques.
La giroflée maritime ( cheiranthus
maritimùs , L.)- Ondispose cette plante
en bordure dans les parterres. Elle n'a
rien d'agréable que ses fleurs, qui sont
teintes d'une vive couleur pourpre. Sa
hauteur ordinaire est d'un demi -pied.
Sa surface est toute hérissée de poils
courts et couchés. Ses tiges sont hautes
de six à douze pouces, redressées, grêles,
divisées en rameaux étalés. Ses feuil-
les sont alternes , arrondies en spatule
au sommet, rétrécies à leur base en un
long pétiole , et la plupart un peu den-
tées à leur bord. Les fleurs sont pédon-
culées et disposées en épi terminal ; elles
sont assez grandes : les pétales sont
échancrés en cœur ; leur couleur pour-
pre se change en violet peu de temps
après qu'elles sont épanouies. Leur ca-
lice est fermé et lisse ; les anthères sont
cachées dans la gorge de la corolle.
CJmranthus , formé de hheiri , mot
u
^■A
272 HISTOIRE NATURELLE
arabe qui signifie giroflée ou moltttn
blanche, et dUanthos y qui signifie eu
^tc fleur,
X* GENRE.
ERYSIME, Velar; Erysimum. T.
L. Juss. Lam.
Caractère générique. Calice fermé ; deux
glandes sur l'ovaire entre 1?8 deux éta-
mines plus courtes ; stigmate en tète , si-r
lique tétragone.
Ce genre comprend quatorze espaces.
Toutes sont d'Europe, une seule ex-
ceptée qui vient en Sibérie. Desfon-
taines regarde comme congénères du
genre erysimum , toutes les espèces de
cheiranthus de Linné , dont la silique
est tétragone, et dont les graines ne
sont pas garnies d'un rebord.
L'éiysime alliaire , l'alliaire ( erysî^
mum aUiaria, L. ). Cette plante est
commune en Europe, et croît le long
E
, viole tin
gnific en
i0
HUM. T.
mé ; deux
deux éta-
n tète , sif
e espaces,
seule ox-
Desfon-
nères du
spèces de
la silique
raines ne
•e {^erysi-
liante est.
ît le long
DES ÂRYSIMBS. Ij'S
des haies et dans les lieux couverts. Sa
hauteur est d'un k deux pieds. Sa tige
est verticale, simple , quelquefois ra-
meuse f garnie de feuilles dans toute sa
longueur, et terminée par un ëpi de
petites fleurs blanches. Les feuilles sont
assez grandes, minces et dépourvues de
poil ainsi que la tige. Les inlérieures
sont orbiculaires ou en rein y bordées de
crénelures , et portées sur de longs pé-
tioles *, les supérieures sont en cœur,
bordées de grosses dents, et portées sur
do plus courts pétioles. Les fleurs sont
pédonculées ; les calices sont blanchâ-
tres et presque fermés. Les siliques
sont longues d'un pouce et demi ; le
stigmate paroît simple. Cette plante est
vivace et fleurit en été. On la recon-
noît aisément à l'odeur d'ail qu'elle
exhale lorsqu'on la froisse.
Les gens du peuple mangeoient au-
trefois l'alliaire en salade. Ils la man-
geoient aussi écrasée sur le pain avec
du beurre. On la regarde en médecin»
Botanique. XL a4
-#-*•**'
I.
if
I >l
274 HISTOIRE NATURELLE
comme un très - bon remède contre les
ulcères et la gangrène -, elle est encore
diurétique , incisive , anti-asthmatique.
Les vaches et les chèvres mangent quel-
quefois cette plante , lorsqu*elle est
verte ; elle donne à leur lait le goût et
l'odeur d'ail. Les autres bestiaux ne la
mangent point. Les graines font éter-
nuer.
L*ërysime officinal , le velar , l'herbo
aux chantres , tortelle ( erysimum offir-
cinale , L. ). Cette espèce croît en Eu-
rope dans les lieux incultes , le long des
haies et sur les vieux murs. Ses tiges
sont hautes de deux à trois pieds , cy-
lindriques , dures , et divisées en ra-
meaux très - ouverts. Ses feuilles sont
roncinëes, presqu' ailées avec un lobe
terminal assez grand , un peu triangu-
laire et pointu. Les épis s'alongent con-
sidérablement par le développement
des fleurs , et sont très-menus ; les fleurs
«ont très-petites et jaunes. Les siliques
ï \
\\
II
DES SISSYMIÎRKS. 27l>
sont grêles , et appliquées contre Taxe
de l'ëpi.
Cette plante a peu d'odeur. Ses ra-
cines sont acres. Les graines le sont
presque comme celles de la moutarde ,
l'herbe l'est moins. Sa décoction est em-
plo3'^ée contre l'enrouement , l'extinc-
tion de voix , la toux des vieillards.
Parmi les bestiaux, les chèvres et les
moutons sont les seuls qui mangent
cette plante.
X r GENRE.
SISSYMBRE, SissYMBRivM, Toum.
Linn. Juss. Lam.
Caractère générique. Calice onvertj pétales
ouverts à onglet court } un stigmate ; si-
lique longue, cylindriqvi ï ; valves droites
non élastiques, et un peu moins longues
que la cloison.
Ce genre est très- nombreux. On en
coiinoît plus de cinquante espèces. Plus
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«a»
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ft,
,1V
ni
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\
k S
376 HISTOIRE NATURELLE
do la moitié se trouvent en Europe. Un
très-grand nombre sont annuelles ; les
autres sont vivaces par la racine ; un©
espèce est ligneuse. Les autres sont en
Afrique ou en Asie. Ces plantes ont
les feuilles simples ou demi-ailées ou
ailées.
IdC cresson de fontaine ( aicaynibrium
nasturtium , L. ). Il croît dans les fon-
taines , les ruisseaux , les fosses aqua-
tiques , mais toujours plus ab«mdam*
ment dans les eaux claires et coulantes.
Sa substance est acre et aqueuse^ sa sur-
face lisse. Ses tiges sont longues d'un
pied, rameuses, creuses, cannelées. Ses
feuilles ailëes avec impaire, sont com-
posées de sept à neuf folioles sessiles ,
ovales on arrondies, et la terminale
plus gran e et un peu pointue. Les
fleurs sont blanches, petites, disposées
en petit corymbe , qui s'alonge en épi,
mais ne s'élève guère au-dessus des
feuilles. Les siliques sont longues de
sept à huit lignes , légèrement courbées^
DE» SISSYMBRBS. 277
on peu horizontaks ou pendantes , cl
porté.efl SOI' des pétioles aus^i longs
qu'elles. Cette plante est vivace et lieu-»
rit en été.
On mange le cresson en salade , ou
comme assaisonnement avec de la VO'
laille ou d'antres viandes rôties ; il ex^
cite l'appétit , et fortifie Tcstouittc al-
foibli par des alimens de mauvaise
qualité. Il aies mêmes propriétés médi-
cinales que le cocblearia, mais il est
moins acre. On emploie son suc contre
le scorbut et les maladie» de la peau.
On mâche se» feuille» pour fortifier les
g^encives.
Sisaymbrium ( Diosc. ) , nom docné
par les anciens a plusieurs plantes aq^a-
tiqiies U'ès-diiïereuies»
h
378 HISTOIRE NATt'REtLB
XIP GENRE.
ë^'i
I,
r^
CARD AMINE, Cresson-, Cjud^ménk,
Tourn. Linn. Juss. Lam.
Caractère générique. Calice petit , entr'ou-
rert j pétales ouverts ; onglets longs et
droits ; silique «'ouvrant élastiquenient
en deux valves qui se roulent sur elles-»
mêmes de la baso au sommet ; cloison de
la longueur des valves.
• Ce genre comprend vingt - deux es-
pèces. La moitié croît en Europe , les
autres sont distribuées dans les trois au-
tres parties du monde. Les feuilles de
ces plantes sont tantôt simples, tantôt
ternées , tantôt ailées Le genre carda-
mine est très- voisin du genre sissymr'
brium»
Le cresson des prés ( cardamine pra-^
tensis, L. ). Il est en fleur au commen-
cement du printemps dans les prés un
peu humides, ses fleurs sont pmpu-
DES CARD AMINES. 27g
rines et assez grandes, et produisent un
bel efiFet. Sa hauteur est d'un pied. Sa
tige simple, verticale, feuillëe, est sur-
montée d*un corymbe de fleur» portées
sur de longs pédoncules. Les feuilles
sont ailées j les radicales ont les folio-
les arrondies, et les caulinaires les ont
lancéolées ou linéaires. Les pétales ont
une dent à leur onglet.
Dans quelques pays on mange en sa-
lade les jeunes pousses de cette plante.
Parmi les bestiaux Ic-^ chèvres et les
moutons sont les seuls qui la mangent-,
les vaches n'y touchent que rarement.
Cardamine ( Dioscor. ). On a donné
ce nom à certaines plantes, parce qu'elles
approchent du goût du cresson, appelé
eardamum en grec et en latin.
XIIP ET XIV GENRES.
DENT ARIA. Tourn. Lin. Jnss. Lam.
RICOTIA. L. J. Lam. [Tétradynamie,
Voyez 3" vol. )
[/
$
Sbo HISTOIRE NATURELLE
IL
Fruit en silicule j un style,
X V« GENRE.!
liUNAIRE, LusARiA. Tourn. Uxm.
JusSr Lam.
Caractère générique. Folioles du calice ser-
rées , et deux d'entr'elles renflées à leuc
base ; silique grande, entière, elliptique ^
plane , pédiculée j valves parallèles et
égales à la cloisoH j graines pea nom-
breuses»
On ne cannolt qwe deux espèces de^
lunaires. On les trouve en Allemagne ,
et dans les parties ώridiauaks de la
France. L'une est annuelle ou bisan-
nuelle, et l'autre vivace. Elles sont
assez semblables entr'elles. Leurs feuil-
les sont simples et alternes, mais quel-
quefois opposées à la partie inférieure
de la plante.
Ia lunaire annuelle ( lunaria an^
r. Linn;.
iliee ser-
es à leuc
iptique^
lèles et
ëces de^
nagne ,
s de la
bisan-
es sont
s feuil-
squel-
frieure
îa a^
DES LUNAIRES. 28 1
ȣWi, L ) , vulgaiiemcnt la grande lu-
naire, bulbonach , naédaille. La racine da
cette plante est un peu tubéreuse. Sa
tige est verticale, haute de deux à trois
pieds , et divisée en rameaux simples ,
ouverts , et portant plusieurs ëpw sur-
montés de belles fleur» purpurines ;
l'ensemble des épis forme une pani-
cule. Les feuilles sont en cœur, longues
environ de deux ou trois pouces , et
bordées de larges dents. Les feuilles in-
férieures sont pétioléesy et souvent op-
posées j les supérieures sont alternes et
scssiles. Les siKques sont presque orbi-
culaires, et ont un pouce ou un pouce
et demi de diamètre. Les cloisous après
la chute de* valve» offrent «n coitp-
d'œil argenté , luisant et comme satiné ;
de-là les noms de satinée > satin blanc,
passe - satin , qu'on a donnés à cette
plante. Les fkurs sur-tout le soir cxha<*
lent une odeur suave.
Lunaria, du mot latin luna, ainsi
nommé , parce que le fruit ressemble
;v!
i
m i
il
I
382 HISTOIRE NATURELLE
en quelque sorte à la figure de la luno
lorsqu'elle est pleine.
XVP — XIX* GENRES.
BISCUTELLA. Tourn. L. Juss. Lam,
CLYPEOLA. L. Juss. Lam.
ALYSSUM. Tourn. L. Juss. Lam.
SUBULARIA. L. Juss. {Tétradynam,
Voyez 3« vol. )
X X*" GENRE.
DR AVE, Drabj, L. Juss Lam.
Caractère générique. Calice droit; pétaies
oblongs peu ouverts , à onglet court ,
entiers ou échancrés , ou fendus en deux
. au sommet \ style à peine apparent i si-
lique ovale-oblongue , un peu compri-
mée , à deux loges et à plusieurs graines.
C E genre comprend seize espèces ;
elles croissent particulièrement sur les
montagnes. On en trouve dans les qua-
tre parties du monde. La plupart sont
1 ''
y.î
\
DES DRAYES. 285
vivaces ; les autres sont annuelles ou
bisannuelles. Toutes ces plantes sont
petites ; elles ont leurs feuilles radicales
en rosette ; et leur tige souvent presque
nue.
La drave printani^rc {draba verna,
L. ). Elle croît dans toute TËurope. On
la trouve abondamment dans les lieux
secs. On la trouve encore dans les jar-
dins et sur les murs. Ses fleurs s'ëpa-
iiouissent dès les premiers jours de pri n.-
temps. Elles sont petites, blanches, et
forment nn petit corymbe an sommet
d'une tige nue, déliée comme im fil, et
à peine haute de deux ou trois pouces.
Les tiges naissent plusieurs ensemble
du milieu d'une petite rosette de feuil-
les lancéolées , un peu dentées au som-
met, elxétrccies à leur base. Les tiges
et les feuilles sont un peu hérissées de
poils. Les fleurs ont les pétales fendus
en deux au sommet.
Les bestiaux mangent cette plante
daiis les pâturages. Aux approches de
f.
ft
284 HISTOIRE NATURELLE
la nuit ou de la pluie on voit que ses
lleurs se penchent vers la terre. On
sème le seigle dans le Samoland lors-
qu'elle e!»t en flevir , et l'on craint une
mauvaise année dans la Sibérie ; lors*
qu'elle est trop abondante.
Draba ( Diosc. ) , acre, en grec ; ainsi
tiommé à ca^ise de sa saveur.
» 1
I
XX r GENRE.
COCHLEARIA, Cranson; Cochlea-
ni.i. Tourn. L. Juss. Latn.
Caractère générique. Calice cntr'ouvert \
folioles concaves ; pétales ouverts j style
court ; silique globuleuse ou ovoïde ;
valves convexes j obtuses.
On connoît onze espèces de ce genre.
La plupart sont d'Europe ; une croît
en Afrique ; une dans le ^Groenland ;
une dans la Sibérie. Fresque toutes sont
annuelles ou vivaces par la racine. Près,
que toutes ont la tige verticale , et plu-
sieurs les feuilles simples.
ec ; ainsi
DES COCHLEARÏA. 285
Le coclilearia officinal ( cochlearia
officinaiia , L. ) , vulgairement l'herbe
aux cuillers. Cette plante croît en
Franc©, et dans le nord de l'Europe,
dans les lieux humides ou voisins de la
mer , et le long des torrens , sur les mon-
tagnes. On la cultive dans les jardins.
Toute la plante est succulente. Sa ra-
cine blanche, épaisse et chevelue , pro-
duit une touffe de feuilles arrondies,
échancrëes en cœur à la base , un peu
concaves, épaisses, larges d'un demi-
pouce à un pouce envii-on, et portées
sur de longs pétioles. Les tiges naissent
du milieu des feuilles , sont longues do
huit à dix pouces , rameuses , foibles et
ordinairement couchées -, à sa partie in-
férieure elle porte des feuilles arron-
dies, anguleuses, et portées sur de courts
pétioles. A son sommet les feuilles sont
embrassantes , et ont un angle de cha-
que côté à leur base. Les fleurs sont ter-
minales , blanches , petites , pédonculées
et ramassées en épis courts et serrés.
Botanique. XI. 25
I*
h
il
-■^^U*'
-affitM*»-"*- ■ 'i*!^
ii
i-^
I*
2*66 HISTOIRE NATURELLE
Cette plante est très- diurétique, in-
cisive et un des plus puissans anti-
scorbutiques que l'on connoisse ; sa sa-
veur est acre , piquante et amère ; son
odeur est pe'nétrante et un peu dusa-
grëable. A l'extérieur cette plante est
un excellent détersif. On prétend que
son suc appliqué avec la plante pile'e
enlève les taches du visage. i3ans le
nord où cette plante est très -com-
mune , les brebis en mangent abon-
damment, et deviennent plus grasses ,
mais leur chair devient d'un goût désa-
gréable.
Le cochlearia corne de cerf ( cochlea-
rla cororwpus, L. ). Elle est commune
sur les bords des chemins, dans les lieux
humides, ^^s feuilles forment une touffe
peu garnie, ou une rosette étalée sur
la terre j elles sont longues, étroites et
divisées latéralement en découpures,
sous-divisées à leur tour, particulière-
ment du côté qui regarde le sommet de
la feuille \ du milieu des feuilles nais-
D R s C O C H L E A R I A. 287
sent fies liges longues de sept à huit
pouces, rameuses, feuillées et étalée»
en rosette ; de très - courtes grappes de
fleurs blanches naissent le long des ti-
ges. Les siliques sont très -remarqua-
bles; elles sont en rein, hérissées d'as-
pérités disposées en crête. Ce cochlea-
ria n'a point de poils.
Dans quelques pays on mange les
feuilles de cette plante en salade, et on
emploie ses gi'aines comme du poivre.
Le cochlearia rustique ( cochlearia
armoracia, L.) , vulgairement le grand
raifort ou le raifort sauvage. Cette es-
pèce croît dans diverses contrées do
l'Europe , sur le bord des ruisseaux , et
dans les lieux humides. Sa racine est
grosse, longue et rampante. Ses feuilles
radicales sont verticales, trèsf-grandes,
jM'tiolées, ovales-lancéolées, et créne-
lée» à leur bord. La tige est haute de
deux à trois pieds, verticale, creuse, can-
nelée , rameuse à son sommet et garnie
de feuilles. Les feuilles inférieures sont
p/'
fi
t
II
288 HISTOIRE NATURELLE
profondement découpées ; les supérieu-
res sont étroites, et simplement cré-
nelées. Quelquefois aucune feuille de
la plante n'est entière. Les fleurs sont
petites, blanches, pédonculées, et dis-
posées en épis courts et serrés , aux ex-
trémités de la tige et des rameaux. Les
silicules scat presque globuleuses.
Cette plante a un gotit très -acre;
mais la saveur des racines est brûlante ,
et son odeur, lorsqu'on la coupe par
tranches , fait couler les larmes et pro-
voque réternuement. C'e^ uii des plus
puissans diurétiques ; elle possède à un
haut degré les propriétés des autres
crncifères. On râpe la racine , et on la
mange en forme de moutarde pour re-
veiller l'appétit. C'est ce qu'on nomme
cram ou moutarde des capucins. Elle
est très en usage dans le nord ; on la
mêle ordinairement avec du vinaigre j
quelquefois pour diminuer sa trop gran-
de âcreté , on fait un peu bouillir la ra-
cine avant de la râper , ou de la ré-
i
DES IBÉRIS. 289
duire en pulpe. L'infusion de la racine
dans du lait est recommandée pour en-
lever les taches du visage. Les bestiaux
ne touchent point à cette plante.
Cochlearia, formé de cochlear,cu\\\er,
nom donné à l'espèce la pins commune,
À cause de la forme de ses feuilles.
i'
XXir GENRE.
IBÉRIS, Iberis. L. Juss. Lam.
Cairaet. générique. Cialice ouvert ; corolle
ouverte \ deux pétales extérieurs phis
grands ; silicule orbiculaire, un peu com-
primée , ceinte d'un bord tranchant et
échancré au sommet \ valves eu forme de
nacelle.
On connoît quatorze espèces d'ibé-
ris •, presque toutes sont d'Europe , pres-
que toutes sont annuelles. Ces plantes
ont les feuilles simples ou demi-ailées |
et les fleurs purpurines ou blanches , et
ordinairement disposées en corymbe.
ii
U!
V
' \
"!»"^H"
li
l
2()0 HISTOIRE NATURELLE
li'ibëris toujours vorte ( iberis nem^
pervirens, L ). Elle «st originaire d'Es-
pagne et d>itres contrées mëridiona-
les do l'Europe. On la cultive comme
plante d'ornement. On la tient ordinai-
rement dans des pots. Elle forme à^t
touffes très - garnies , hautes de six à
dix pouces , très - chargées de feuilles et
surmontées de corymbes de fleurs blan-
ches. La tige est divisée ei soudivisée
en rameaux menus. Les feuilles sojit
éparws, longues d'an demi - pouce en-
viron, linéaires, obtuses , entières et
lin peu épaisses; sur les rameaux c^ui
n'ont pas de fleurs , elles sont plus lon-
gues. Les folioles du calice sont blan-
ciiâtres à leur bord. La plante n'a point
de poil.
L'ibéris en ombelle {iheris omhel^
lata, L. ). Celte plante est originaire
du midi d« l'Europe, et cultivée pour
rornement des parterres. »a ti.qe est
verticale, haute d'un pied c ^ ;. ^i.|iied
et demi^ divisée yew son fiommet en
i
I
D R s I B B R I 9. 391
Famcaux surmontés cbuciin d*uii large
corymbe de fleur» purpurines , violettes
eu blanches. Les eovymbesdeileurs for-
Dif^nt par la disposition des rameaux
lin grand corymbe d'un tïès-bel aa-
jxïct Les corymbes partieU ne s'alon-
gcntpas, on 8*aIongent très -peu. Lors-
que la plante est en fruit les feuilles
sont éparses sur la tige , longues d'unr
pouce et demi environ! , lancéolées et
pointues. Les unes sont entières ; les
autres dentées. La plante est dépour-
vue de poil. £lle est annuelle et fleurit
eii été.
L'ibéris amcre ( iheria arrmra, L. )..
On la trouve en France , en Allema-
gne y &c. dans les lieux secs et pierreux.
Elle ressemble assez à la précédente. Sa
tige est dure, .«nguleuse, haute d'un
demi'pied environ^, tantôt siiaple-^ tan-
lot ramifiée en corymbe,, et surmonté»
d« corymbes de fleurs blanches^ Los co-»
rymbe» sont un peu al&ngé» en épi^^
loiiscj^ue^ la; plante es4^ ei» ^psàX^ \ê9 ïsnâXr
%
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292 HTSTOIRE NATURELLE
lessontoblongues, élargies verslesom^
met, rétrécies presqu'en pétioles à la
base , et bordées de quelques dents dans
leur moitié supérieure. Cette plante est
annuelle et fleurit en été.
Cette plante est amère, stomachique,
fébrifuge.
lùeris ( Diosc. PI. ) ; ainsi nommé ,
parce que la première espèce connue
fut trouvée dans l'Ibérie.
XXIII» GENRE.
THLASPI, THL4SPI, Tourn. Linn.
Juss. Lam.
Caractère générique. Calice ourert ; péta
les égaux i silique semblable à celle d(
\ih
de
eris.
On connoît quatorze espèces de ce
genre. Presque toutes croissent en Eu-
rope; presque toutes sont annuelles.
Ces plantes ont les feuilles simples.
Le thiaspi des cLauîpS'-(^À/a5pi ar-
^ ï
E
s le soin-
dés à la
nts dans
lante est
ichique,
iominé ,
connue
> Linn.
t i péta-
Delle de
5 de ce
en Eu-
melles.
fies.
DES T H L A S P I S. 29^
ifense, L. ), vulgairement thlaspi à lar-
ges siliques ou monoyère. Il croît abon-
damment en Europe , dans les champs
et les lieux cultivés. Sa tige est haute
d'un pied , rameuse et garnie de feuil-
les. Les feuilles sont très-lisses , oblon-
gués , dentées, ou un peu sinuées , ré-
trécies en pétiole-, les supérieures sont
embrassantes. Les fleurs sont petites ,
blanches , pédoriculées et disposes eil
épis droits et terminaux. Les siliques
sont entourées d'un rebord large et or-
biculaire. Elles ont à-peu-près quatre
à six lignes de diamètre. Cette plante
est annuelle et fleurit tout l'été.
Le thlaspi à odeur d'ail ( thlaspi
alliaceum , L. ) , n'est qu'une variété
de l'espèce précédente. Il en diffère par
ses silicules plus petites , moins ven-
trues.
Ces deux plantes, la variété prin-
cipalement, répandent une odeur et
une saveur d'ail qui passent dans le
lait des vaches qui en mangent beau-
S\
l'-l
^9^ HISTOIRE NATURELLE
coup. Ou regarde la graine comme in-
cisive, apëritive, anti-scorbutique. La
plante est utile pour dëterger les ni-
cères gangreneux.
-Le thiaspi bourse à pasteur ( thlaspi
hursa pastoris , L. ), vulgairement le
tabouret. Celte plante croît par-tout et
fleurit presque pendant toute l'année.
Ses feuilles radicales, longues , rétré-
cies, et découpées sur les côtés, s'éta-
Jent de toutes parts sur la lerre, et for-
ment une rosette assez élégante. La
tige est haute d'un pied ou d'un pied et
demi , garnie de feuilles embrassantes,
et de rameaux surmontés comme elle
d'un petit corvmbe de trèspeti tes fleurs
blanches. Le corymbe s'alonge à me-
sure que les fleurs se développent, en
lin épi très - alongé , sur lequel sont dis-
posées à angle droit , de petites siliques
pédonculées, triangulaires, et échau-
crées en cœur au sommet.
Les feuilles de cette plante varient
considérablement j tantôt elles sont en-
DES P A S S E R A G E S. 295
tières , tantôt très-découpées ; celles de
la tige sont prcsqu'entières , et se pro-
longent à la base en deux oreillettes. La
plante est astringente. Tous les bes-
tiaux la mangent dans les pâturages.
Thlaspi ( Diosc. PI. ) , formé d'un
mot grec qui signifie je presse j ainsi
nommé parce que son fruit est plane ,
comprimé.
XXIV* GENRE.
PASSER AGE, Lepiuium. T. L. J.
Lam. Nasturtium. T.
Caract, générique. Calice ouvert î pétales
égaux ; silicule semblable à celle de Vibé-
ris ou du thlaspi, mais en cœur, arrondie.
Dans le genre nasturtium , de Tourne-
fort , le bord est tranchant , le sommet
échancré : dans le genre lepidium , de
Tournefort , le bord est obtus et le som-
met n'est point échancré.
Ce genre comprend vingt-neuf es-
pèces. Elles croissent dans les quatre
;i
i
296 HISTOIRE NATURELLE
parties du monde ; plusieurs habitent
l'Europe. Presque toutes sont annuel-
les; quelques-unes sont viracesj une
espèce est ligneuse. Les espèces du genre
nasturiium, de Tournefort , ont les
feuilles simples ; celles du genre lepi-
dium sont ailées ou demi-ailées.
La passerage cultivée , vulgairement
le cresson alenois ou nasitor (Ippidium
satipum ;, L. ). Cette plante est géné-
ralement cultivée dans les jardins , mais
son lieu natal est inconnu. Sa tige est
haute environ de deux pieds, rameu-
se , feuîllée et surmontée de nom-
breuses petites fleurs blanches. Les
feuilles sont très - variables ; les infé-
rieures sont ailées; les autres sont un
peu oblongues, succulentes, très -dé-
coupées j, quelquefois lancéolées ou ova-
les et dentées an sommet. Les feuilles
sont frisées dans une variété j les grai-
nes sont échancrées.
On mêle cette plante dans les salades
comme l'estragon. Elle a les propriétés
ins,iiiais
DES TASSERA G ES. '2^7
des autres crucifères -, elle est moins
acre, moins échauffante que le cocliléa-
ria. Les graines do cette plante germent
avec une étonnante promptitude.
La passerage à larges feuilles ( lepi-
dium latîfolium , L- ) > vulgairement
la grande passerage. Elle croît en Eu-
rope dans les terreins fertiles et ombra-
gés ; elle est vivace. Sa tige est verti-
cale , haute de deux à trois pieds, lisse ,
garnie de feuilles, ramifiée au sommet
en une panicule couverte d'innombra-
bles très -petites fleurs blanches. Les
feuilles sont ovales-oblongues, aiguës ,
lisses , dentées en scie ; les feuilles su-
périeures sont très entières et lancéo-
1p6S.
Cette plante est très-âcre, trèséchauf-
fante. C'est un anti- scorbutique très-
actif et un excellent diurétique. On la
mange dans quelques pays avec la
viande pour exciter l'appétit et forti-
fier l'estomac-, aj^pliquée à l'extérieur,
elle rougit et entame la peau.
lîotanique XI. ^^
i
Ml
1 ;
itip
298 HISTOIRE NATURELLE
Lepidium (Diosc. PI. ), formé d'im
mot grec qui signifie écaille ; ainsi
nommé parce que la passerage commune
étoit employée pour faire disparoitre
les écailles ou taches de rousseur qui
viennent au visage.
XXV GENRE.
ANASTATICA, Jérose , Rose de
Jéricho; Anastatica, L. J. Lam.
Caractère générique. Calice droit î pétales
ouverts ; style en alêne persistant ; sili-
cule très -courte; loges à une graine;
valves plus longues que la cloison , et
prolongées au sommet de lasilicule com-
me deux oreillettes.
Ce genre ne comprend que deux es-
pèces, dont l'une Vanastica syriaca ,
L. appartient au genre myagrum,
La jérose hygrométrique (^anasta-
tica hierochontica, L. ) , vulgairement
la rose de Jéricho. C'est une petite piaule
m \
i
nié cVim
' ; ainsi
)mmuhe
paroi tre
eur qui
E.
Rose de
. Lam.
î pétales
int ; sili-
graine ;
ison , et
ule com-
leux es-
yriaca ,
um,
anasta-
irement
e plante
I
DES ANASTATICA. i299
herbacée, haute de trois à quatre pou-
ces, qui croît sponlancmeiit dans les
lieux sablonneux et maritimes de la
Syrie , de l'Arabie , et sur les bords de
la mer Rouge. On la cultive difficile-
ment dans les jardins. Elle est toute hé-
rissée de poils courts disposés en fais-
ceau ou en étoile. Sa tige est très-ra-
meuse. Les feuilles sont alternes , alon-
gées en spatule , rétrécies en pétiole ,
longues d'environ un pouce , et bordées
de quelques dents peu marquées. Les
fleurs sont petites, blanches et dispo-
sées en paquets aux aisselles des feuilles.
Ou apporte cette plante en Europe
comme objet de curiosité. Lorsque les
fruits sont mûrs , les fouilles tombent ,
la plante se dessèche, les rameaux se
rapprochent, s'entrelacent et forment
une boule un peu moins grosse que le
poing. La plante en cet état fait en quel-
que sorte l'effet d'un hygromètre. Ses
latneaux s'ouvrent par l'humidité et se
contractent en boule par la sécheresse.
V
' ^
v\
i
3oo HISTOIRE NATURELLE
Les charlatans se sont souvent sen-is
de cette plante pour abuser l'ignorance
ou la crédulité.
Armstatica , formé de deux mots
grecs qui s\gm?ie\\\ je suis debout ow je
suis ressuscité; ainsi nommé parce que
la rose de Jéricho semble revivre lors-
qu'on la plonge dans Feau tiède.
XX VP GENRE.
VELLA. L. J. Lam. ( Tétradjnamie,
Voyez 3» vol. )
XX VIT GENRE.
MYAGRUM, Cameline; iïfrv«/irjif.
T. L. J. Lam. Camehua. Dodon*
Rapistrum. t.
Caract.génér. Calice peu ouvert ; pétales
rétrécis en onglet ; jitylc conique ou en
alêne persistant ; silicule terminée par un
style conique. Dans le genre myagrum ,
de Tournefort, silicule en poire, com-
N
n\î
■■''*'^--.^':s?* »«
DES MYAGKUM. 001
primée, ne «'ouvrant point, à trois lo-
ges, les deux supérieures vides, l'infé-
rieure contenant une graine. Dans le gen-
re camelina , de Dodonée î silicule en
poire à deux loges, à deux valves et à plu-
sieurs graines. Dans le genre rapistrum ,
de Tournefort : silicule tantôt oblongue
et ayant deux articulations , tantôt sphé-
rique , avec une pointe et à deux loges j
une loge ou une articulation souvent sté-
rile , et l'autre à une graine.
Ce genre comprend douze espèce»
dans Linné. Presque toutes sont d'Eu-
rope -, deux croissent dans le Levant ;
presque toutes sont annuelles j une es-
pèce est ligneuse.
La cameline cultivée ( myagrum sa-
tivum , L. ). Cette plante croît en Eu-
rope, dans les cliamps au milieu du lin.
Elle est annuelle. Sa tige est verticale,
haute d'un à deux pieds , rameuse à
son sommet , terminée par des corym-
bes de fleurs jaunâtres , et garnie dans
sa longueur de feuilles embrassantes,
prolongées en oreillettes k ia base , poin-
\
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E p^^^^*^
I ,
fi
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%
50" HISTOIRE NATURELLE
tues au sommet , bordées do dentelures
éloignées et peu sensibles ; elles sont
dt'coupécs profondement dans une va-
1 léic. Les corymbes de Heurs s'alongent
en épis; les fruits sont des silicules pe-
tifes, alongées en poire, plus larges à
it^^iir partie supérieure , surmonteras
d'une pointe, munies de deux angles,
et remplies do dix à douze graines.
On cultive cette plante dans le nord
de la France et dans d'autres pays pour
retirer de ses graines une huile bonne
à brûler.
Myagrum ( Dioscor. PL ) , attrape^
mouche , en grec.
XXVIir GENRE.
BUNIAS. Linn. Juss. Lam. ( Télrady.
nantie. Voy. 3« vol. )
S
DES CRAMBKS. dOO»
XXIX« GENRE.
CRAMBE, CRdUBs. T. L. J. Lara.
Caract' génér. Calice peu ouvert ; pétales
rétrécis en onglet , ouverts au sommet }
lîlets des quatre étamines plus longues,
fourchus au sommet ; une des branches
de la fourche porte une anthère ; une
glande entre la corolle et la base de cha-
cune des étamines longues ; style très-
court ; silicule un pou semblable à une
baie , j^lobuleiise , ne s'ouvraat point , et
contenant une graine.
Ce genre comprend huit espèces 'y
une seule croît en Europe. Les feuilles
de ces plantes ressemblent à celles d'un
grand chou ou de Tacanthe. Leur tige
forme une grande panicule garnie de
fleurs blanches très-nombreuses.
Le crambé maritime {^cramhe mari-
limaj L. ), vulgairement le chou ma-
rin. Cette plante croît dans les lieux
maritimes de l'Europe. Elle ressemble
si parfaitement au chou cultivé , qu'il
it h
's ;i
1i
1
m ^
5o4 HISTOIRE NATURELLE
seroit difficile de l'en distinguer avant
la floraison. Elle est d'un blanc bleuâ-
tre. Sa hauteur est d'un pied et demi à
deux ou trois pieds ; elle forme une
toufFe étalée. Ses feuilles sont grandes ,
ovales, si nuées et crépues , lisses, char-
nues et relevées de côtes épaisses. Les
fleurs sont blanches; leurs pétales sont
arrondis. Cette plante est vivace : on
prétend que ses feuilles et sa graine font
mourir les vers , et qu'elles sont propres
pour détergcr les plaies.
Cramhe ( Hippocr. PI. ) vient d'un
mot grec qui signifie sec , aride; ainsi
nommé parce que l'espèce connue de*
anciens croissoit dans les lieux secs.
li
i
HE» ISATIS.
3o5
XXX' GENRE.
ISATIS, Pastel, Guèdc; Isatis. T.
L. J. Lam.
Caractère générique. Calice peu ouvert i
pétales onguiculés ouverts -, stigmate ses-
sile , en tète ; siliculo ( en langue et sem-
blable au fruit du frêne ) ovale , oblon-
gue , comprimée , à une loge et à una
graine -, valves se séparant très-difficile-
ment.
C E genre comprend sept espèces ,
dont trois croissent en Europe ; elles
sont annuelles ou bisannuelles ou vi-
vaces. Ces plantes sont très -hautes et
employées dans la teinture ; leurs feuil-
les sont simples et leurs fleurs jaunes ;
elles sont disposées en épi» , et leur en-
semble forme une panicule.
Le pastel des teinturiers ou la guëde
( isatis tinctoria, L.)- On trouve cette
plante en Europe , sur les côtes sèches
et pierreuses. Sa tige est verticale et
'■f
iil, I
■' i
?in6 HISTOIRE NATURELLE
liante (le deux à trois pieils , mais beau-
coup plus lorsqu'elle est cultivée; elle
est ramifiée en panicule au sommet. Ses
feuilles sont alternes, embrassantes, en
fer de flèche , lancéolées , pointues. Les
fleurs sont très -nombreuses et jaunes;
les sîlicules sont pendantes.
On cultive cette plante pour la tein-
ture : on réduit les feuilles en pâte et
la pâte en boules que l'on fait sécher. Ces
boules fournissent une teinture bleue ,
résineuse , que l'on extrait par le moyen
d'un aîkali. Comme cette plante est bis-
annuelle et qu'elle résiste à la gelée, on
en pourroit faire des pâturages pour
riiiver. Les vaches et les moutons la
mangent, mais les chèvres et les che-
vaux n'en veulent point.
Isatis ( Diosc. ) vient , suivant des
étymologistes , d'un mot chaldéen qui
signifie feu.
Cl
DES CAPPAllIDÈES. ^O/
"i
^■
QUARANTE- DEUXIÈME FAMILLE.
LES CAPPARIDÉES , Capfarides.
Juss.
Caractère de famille. Calice épanoui sou^
l'ovaire et formé de plusieurs folioles ou
d'une seule pièce et à cinq divisions pro-
fondes î quatre ou cinq pétales insérés
»ous l'ovaire , et souvent alternes avec les
folioles ou les divisions du calice ; ovaire
simple porté sur un pédicule qui porte
parfois aussi lesétamines, etdontlabase
est souvent glanduleuse -, point de style
ou rarement un seul ; un stigmate simple
Fruit en forme de silique ou de baie à une
seule loge et à plusieurs graines ordinai-
rement en rein , et fixées sur des placen-
tas latéraux-, embryon sans périspemio
et demi-circulaire \ radicule courbée sur
les cotylédons. ,
On trouve dans cette famille des lier-
bes, des arbrisseaux et des arbres. Leurs
feuilles sont alternes, simples , entières
et quelquefois ternëes ou digitées : on
trouve parïois à leur base deux stipules
T 1.1
' fi
5o8 HTSTOIRE NATURELLE
ou deux épines ou deux glandes. Les
fleurs affectent diverses dispositions.
Cette fannille est très naturelle ; elle
se rapproche des crucifères par le genre
cleome, dont les étamines sont ordinai-
rement au nombre de six, et dont les
graines sont insérées sur un placenta
situé entre les valves d'un fruit, en si-
lique, mais cependant à une seule loge.
D'un autre côté, la famille se rapproche
des saponacées par le nombre des divi-
sions du calice, par la corolle à quatre
pétales , par l'absence de périsperme ,
et par l'embryon dont la radicule est
courbée sur les cotylédons.
rer
GENRE.
f I
CLÉOMÉ, Mozarabe ; Cleome. L.
J. Lam. ( Tétrady nantie. L. Gtn. )
Caractère générique. Calice de quatre fo-
lioles , petites , ouvertes et tombant avec
la corolle ; quatre pétales détournés d'un
seul côté et redressés j le plus souvent
.::,r»a*h>
E
es. Les
tioiis.
le -, elle
le genre
Drdinai-
dont les
)lacen1a
L , en si-
ile loge,
pproche
es divi-
i quatre
iperme ,
ôule est
)ME. L.
Gin.)
latre fo-
rant avec
rnés d'un
souvent
p K S c L f: o M A s. oog
six étamines, quelquefois quatre ou dix
à vingt-quatre , tantôt rapprochées des
pétales , tantôt insérées sur le pédicule
de l'ovaire ; filets courbés en dessous en
arc de cercle ; ovaire porté sur un pédi-
cule plus ou moins long , muni à sa base
de trois glandes opposées aux trois fo-
lioles supérieures du calice ; stigmate en
tête et sessile -, capsule en forme de sili-
que portée sur un pédicule ou presque
sessile , oblongue , cylindrique ou légè-
rement comprimée, à une loge conte-
nant plusieurs graines , à deux valves po-
sées sur deux placentas 'filiformes , pla-
cées entre leurs bords et qui portent les
graines.
On connoît vingt-trois esiphces de ce
genre. Une seule croît dans le midi de
rnurope ; les autres croissent dans les
autres parties du monde. Presque tou-
tes sont annuelles ; quelques-unes sont
vivaces ou ligneuses. Ces plantes en
général ont une odeur forte , et sont
hérissées de poils glanduleux. Leurs
feuilles sont simples, ou ternées, ou
digilées, et munies à leur base de deux
Botanique. XI. ^7
y '
i
^'!
ÙIO II18TOIRt3 N\TUREï,r,E
glandes ou de deux éi)ines. Les fleurs
forment des épis terminaux. Chacune
est portée sur un pédoncule j les pédon-
cules sont garnis de bractées.
11° GENRE.
m
CAPRIER, Capparis. T. L. J. Lam.
( Polyandrie-monogynie, L. Gm. )
Caractère générique. Calice à quatre fo-
lioles concaves j quatre pétales grands j
étamines très-nombreuses ; ovaire porté
sur un pédicule, sur lequel ne sont point
insérées les étamines ; stigmate en tête
et sessile. Fruit charnu , ovoïde ou sphé-
rique , ou alongé et en forme de silique;
graines nichées dans la pulpe.
On connoît trente espèces de câ-
l)riers. Une seule croît en Europe. Les
autres croissent particulièrement dans
l'Asie et TAmérique. Toutes les espèces
sont des arbres ou des arbrisseaux. Leurs
feuilles sont simples. Dans les espc'^ces
dont le fruit est en forme de baie , les
'4
3iû
s fleurs
haciine
pétlon-
r. Lam.
&m.)
itre fo-
grands ;
re porté
nt point
en tête
ou sphé-
silique;
de ca-
pe. Les
it dans
espèces
:. Leurs
espc'^ees
lie, les
(. il
Dcuretu' del ■
FT^Thrdieu iCc4tlf>-
Capparis
IJ
feni
leu]
inii
gla-
sor
SOT
ell
les
de
ne
A
ni
h
n
r
1
DE s CAPRIERS- 3ll
(«niUcs sont munies de deux épines à
leur base ; dans celles dont le fruit
imite une silique, les feuilles ont deux
«landes à la place des épines, on même
sont dépourvues de glandes. Les fleurs
sont en général grandes et belles à vo,r ;
elles sont disposées à l'aisselle des fem -
les , ou presqu'en corymbe à l'extremilc
des rameaux^
Le câprier ordinaire ( cappans sp,-
nosa , Un. )• Cette espèce croît eu
Afrique , et dans les contrées méridio-
nales de VEurope. On la trouve abon-
damment en Italie, et dans le midi de
la France. C'est un arbuste trfes - râ-
peux, dont le feuillage et les fleurs
plaisent également à la vue. Il aime à
livre dans les fentes des rochers, sur
les murailles et dans les pierres. Il for-
■ me «ne touffe lâche et étalée. Toute
sa surface est lisse et polie , ses rameaux
ou ses savmens sont couchés, longs de
deux ou trois pieds , et garnis de feuil-
les Ses feuilles sont alternes , presqu or-
r '
\
■ i
!
f 'Ai
312 HISTOIKH NATUnELLU
•»culaire..trè,.entière,,unpeuchar-
«uesetpeaoIe'c.,.CHuepétioleest.„u.
m à sa base de deux dpine, crochues. A
l«2»edesfe.a,le,„aisse„tdegra„des
fleursblanchessolitaires.suruupédon.
cule à-peu-prè, de lalongueur des féuil-
J^". I-es pétales sont arrondis au som-
met, et très-ouverts; les deux supé-
«eurs sont creusas , et un peu cohérens à
que lacorolle, ,rès.nonibreuses,diver.
gentes , teintes de pourore »t f \
iin„ k.ii L "fourprejetlorment
«ne belle hou,» au milieu de la fleur.
^u e^; "* r'""'^'' '='"'^""' -a'« -
ou en forme de poire, et semblable à
une ba>e; les graines sont nombreuses,
et nichées dans sa chair.
Le câprier pendant l'hiver perd
dans nos climats et ses feuilles et une
partje do ses tiges Tout le mondera"
que les boutons des fleurs, c'est-à-dire
lesflenrsavant leur .épanouissement, se
confident au vinaigre , et portent dins
le commerce le nomde câpres. Les meil-
DES CRATBRA, &c. 3j5
Iciirej câpres sont les plus fermes, el sont
fournies par les boutons peu dévelop-
péti. Les câpres excitent l'appëtit; et
sont regardées coinni« apéritives , anti-
scorbutiques, et propres à tueries versj
leur saveur ne plaît pas à tout le mon-
de. On confit aussi les jeunes fruits •, iU
liortent le nom de cornichons de câ-*
prier, L'ëcorce de câprier est apéntive,
diurétique et emménugogue.
Capparis ( Tliéoph. Diosc. ) ; ce nom-
adoplé par \q^ G.ecs est, selon les ëty-
mologisteê , d'origine arabe.
U
) Il
Iir ET IV' GENRES.
CRATERA. L. J. lam. ( Boâécand.
monogynie, )
MORISONIA. Plum. L. Jujs. Lam.
{^Monadelfh. polyand^Yoy- S'vwl.)
5l4 HISTOIRE NATURELLE
V GENRE.
DURION, DuRio, Rhumph. Linn.
Juss. Lam. ( Polyadelphie-polyand,
Xj, Gm.)
Caractère générique. Calice évasé en poire,
à cinq lobes , tombant avec la corolle }
Corolle formée de quatre pétales plus pe-
tits que le calice \ cinq filets d'étaminea
planes à la base , et divisés au sommet
en sept à huit fileta déliés , portant cha-
cun une anthère ; anthères torses^ ovaire
pédicule ; un styi? Fruit : baie grosso
comme la tête d'un homme , arrondie ,
hérissée en dehors d'un grand nombre
de pointes pyramidales et polyèdres, di-
visée intérieurement en cinq loges , et
s'onvrant en cinq parties j graines gran-
des enveloppées d'une pulpe blanche et
muqueuse , et contenues au nombre d'une
à cinq dans chaque loge.
Le durion cïes Indes ( durio zihethi-
us f L. ), est la seule espèce de ce
genre. C'est un wbie de la grandeur
DES DURIONS. 5l5
d'un grand pommier. Il croît dans le»
Indes orientales , et principalement
dans les Moluquca etnio de Java, &c.
Les jeunes rameaux, et la surface in-
férieure des feuilles sont couverts d'é-
cailles roussâtres qui leur donnent nne
couleur de rouille. Les feuilles sont al-
ternes , longues de cinq à six pouces,
et larges de deux pouces ou davantage ;
elles sont portées sur de courts pétioles
remarquables par un renflement parti-
culier an peu au-dessus de leur point
d'attache. Les fleurs sont d'un blanc
jaunâtre , et dispesées en faisceau , sur
un pédoncule commun , un peu court
et épais. Ces faisceaux de fleurs nais-
sent au - dessous de la partie feuillée
des rameaux, ou sur les branches, ou
même sur le tronc. On lit , dans l'His-
toire des Voyages, que le fruit du du-
rion est fort estimé dans la plus granda
parlie des Indes. Sa grosseur est à-pen-
pv(-s celle d'un melon. Il n'est propre à
être mangé que lorsqu'il s'ouvre par le
\\.
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I i
»»■
3l6 HlSTOfRE NATURELLE
haut; rintërieiir est alors d'une odeur
excellente. Les graines, avec Ja pulpe
qui les environne, sont de la grosseur
d'un œurdepoulo ; la pulpe est blanche
comme du Jait , et aussi délicate que
la meilleure crêmc, pour les personnes
accoutumées à ce fruit, l^a personnes
qui en mangent , pour la première fois^
lui trouvent un goût d'ognon rôti qui
ne leur paroît pas fort agréable. Les
graines dépouillées de la pulpe qui le»
recouvre ont la grosseur d'une fève. On
les mange grillées j elles ont la saveur
de la châtaigne.
L
Genres qui ont des rapports avec les Cap-
pa ridées.
VP ET VIP GENRES.
MARCGRA VIA. Plum. L. Juss. Lan».
( Polyandrie-monogynie, )
KORANTEA, Aubl. Juss. {Polyand.
monogynie. Voyez 3' voL)
D v: s i\ ^: s É li A. Si/
V 1 1 r GENRE.
UKSÉDA, Reskda. T. L. J. Lam.
( JJodécandtie-trig^nie. L. Gm. )
Caractère générique. Calice à quatre ou six
divisions ; quatre, «ix ou plusieurs péta-
les insérés sous l'ovaire , irrégulieis», or-
dinairement laciniés ; le supérieur glan-
duleux et renflé à la base ; dix à vingt éta-
niines insérées sous l'ovaire j filets court«;
anthères droites ; ovaire presque sessile ;
cinq à six styles ou aucun } trois à cinq
stigmates ; capsule k une logeât s'ouvrait
au sommet, à trois ou cinq angles > et con-*
tenant plusieurs graines fixées sur dei
placentas latérau-^ nn de périsperme^
embryon demi-circulaire*
On connoit treize espèces de cl genre;
presque toi tes sont d'Europe; quel-
ques-unes croissent ou se retrouvent en
Afrique. Presque toutes sont annuelles ;
les autres sont vivaces ou bisannuelles.
Leurs feuilles sont alternes , entières
on découpées, et munies de deux glan-
■,!'
\
i,
t
!
3j8 histoire naturelle
des à leur base. Les fleurs sont dispo-
sées en ëpis terminaux. Les capsules
sont plus ou moins longues , émoussées
au sommet ou divisées plus ou moins
profondément. Les deux espèces de ré-
séda les plus rechercliées, sont le réséda
odorant et le réséda connu vulgaire-
ment sous le nom degaude.
Le réséda jaunissant , le réséda-gau-
de, la gaude ou herbe jaune (reseda
luteola , Linn. ). La gaude croît natu-
rellement le long des chemins et dans
les lieux sablonneux ; on la trouve dans
toute l'Europe, et sur les côtes de la
Barbarie. On la cultive pour la teinture.
On la sème en germinal , elle fleurit en
prairial , et on la récolte en thermidor
ou fructidor, lorsque la graine est mûre.
Sa tige est verticale, haute d'environ
trois pieds, garnie de rameaux effilés,
et de feuilles alongées comme celles du
saule , terminées enfin , ainsi que les
rameaux , par de longs épis de petites
fleurs jaunâtres, serrés et portées sur
DES RÉSÉDA. 3l9
de courts pédoncules. Toute la plante
est lisse. Les feuilles sont ëparscs , lon-
gues de trois à quatre pouces, lancëo-
lées , sessiles , très-entières , ondulées
et munies de chaque côté à leur base
de deux dentelures calleuses. Chaque
pédoncule est accompagné d'une brac"
tée déliée aussi longue que lui. Les
calices sont petits et à quatre divisions
persistantes ; les deux supérieures sont
un peu plus grandes. Les pétales , or-
dinairement au nombre de quatre , sont
petits , inégaux et d'un jaune pâle \ le
supérieur est plus grand , convexe ,
muni d'un onglet à sa base , arrondi et
lacinié à son sommet ; les deux pétales
latéraux sont très - étroits , élargis et
souvent ramifiés au sommet ; le pétale
inférieur est très-petit ou n'existe point.
Les étcimines sont environ au nombre
de vingt j les anthères sont petites et
jaunes j les styles , au nombre de trois,
courts et pcrsistans *, la capsule est
courte , ridée, ouverte au sommet par
» ,'
1 n
520 HISTOIRE SATVRELLL,
trois alternes rouWes en dessous
Cette plante sert à teindre les ^tofffs
f" '"'"" «t <ï« «oie , et fournit toutes
es nuances depuis le Jaune le plus pï:
J«sq„ au jaune verdâtre. On rctii^ en-
core de la gaude, pour l'usage de, pei„-
celle qu on extrait de la graine d'Avi-
gnon, et qui est appele'e dans le com-
merce styl-de-grain de Troye
Le réséda odorant ( rWa odcra-
dans tous les jardins , est originaire
d Egypte Ses tiges sont couché! IL
base et redressées, striées, «meuseset
sont lancéolées , obtuses , simples et
quelquefois divisées e„ deux ou Loi.
partie. Ses fleurs terminent les tigl
et sont disposées en épi et pédonculL
lenr couleur est triste et leur odeur
Wsuave Leur calice est persistant,
peut, à SIX divisions profondes et ré-
l! f
4.
aillantes ,
us
l€S étoffes
it toutes
plus pâle
élire en-
ïes pein-
î^rabie à
3 d'Avi-
'e com-
cdora*
cultive
ginaii'e
es à la
uses et
euilles
•les et
i trois
ile'es i
)deur
aiit ,
t rë-
DES RÈSÉDÂ. • ^21
trcciesen alêne. Les pétales sont blancs,
petits, ordinairement au nombre da
six , et quelquefois plus nombreux ;
les deux supérieurs sont finement fran-
gés , munis de deux onglets à la base et
creusés en voûte. Les pétales latéraux
et les inférieurs sont très-étroits. Les
ctamines sont d'un rouge de brique ;
les styles sont courts et ordinairement
au nombre de trois. Les capsules sont
obî 'ies , surmontées de trois pointes,
et piesentent de légers étranglemens.
Réséda ( PI. ) vient du mot latin
sedare, appaiser , ainsi nommé, selon
Pline , parce qu'on s'en servoit autre-
fois pour appaiser les inflammations.
H
\ \
Botanique. XI.
aS
f/
522 HISTOIRE NATURELLE
I X« GENRE.
PARNASSIA , Parnassia. T. L. I.
Lam. ( Pentandrie-tétrag, L. Gm.)
Caractère génér. Calice persistant et à cim|
divisions profondes ; corolle se séchant
sans tomber , et formée de cinq pétales
insérés sous l'ovaire , et alternes avec les
folioles du calice } cinq écailles en cœur ,
concaves, insérées intérieurement sur les
onglets des pétales, et bordées d'enriron
treize cils surmontés chacun d'un petit
globule^ le cil du milieu est le plus long,
les cils latéraux décroissent insensible-
ment ; cinq étamines ; filets alternes avec
les pétales et aussi longs qu'eux j anthè-
res vacillantes } ovaire sessile j quatre
stigmates sessiles et persistans ; capsule
globuleuse à quatre sillons , s'ouvrant en
quatre valves à son sommet, divisée sur
les côtés seulement en quatre loges for-
mées par les placentas qui sont adnés Ion-
gitudinalemcnt sur le milieu des valves ;
graines très-menues; point de périsper-
me j embryon droit ; radicule inférieure.
Le parnassia des marais ( parnassia
4^
il / '<!
V i
,h
T. L. I.
. Gm.)
et à cini|
! séchant
] pétales
s avec les
en cœur,
lit sur les
'environ
un petit
lus long,
ensible-
nés avec
; anthè-
; quatre
capsule
rrant en
^isée sur
ges for-
nés Ion-
valves ;
érisper-
érieure.
DES PARNASSIA. 5j5
palustris , Liiin. ) , est la seule espèce
de ce genre ; on la trouve par-tout dans
les marais. Ses feuilles sont en cœur ,
péliolëcs et disposées en rosette sur la
terre ; du milieu d'elles s'élèvent à la
hauteur de quelques pouces une ou plu-
sieurs tiges simples , surmontées d'une
jolie fleur blanche , et munies dans le
milieu de leur longueur d'une petite
feuille embrassante. Les fleurs do cette
plante annoncent le temps de la fenai-
son : à l'époque de la fécondation , les
étamines vont l'une après l'autre ap-
pliquer leurs anthères sur les stigma-
tes au sommet de l'ovaire , et se reti-
rent lorsque les anthères ont lancé leur
poussière.
Parnaseia , ttinél lîoi^imé , parce que
l'espèce qui rxmstitue ce genre , croît
»ur le mont Parnasse.
nassia
524 HïStOlRE NATURELLE
X' GENRE.
DROSERA , Rossolis ; Drosbra. I/.
Juss. Lam. ( Pentandrie-pentagynie,
L. Gm. )
Ctiractère génétique. Galice persistant et à
cinq divisions ; cinq pétales insérés sous
l'ovaire y et aUernes avec les divisions du
calice ; cinq étamiues alternes avec les
pétales et insérées sous l'ovai re } anthères
faisant corps avec les filets ; cinq styles ;
cinq stigmates simplet) ; capsule ceinte-
par le calice , recouverte par la corolle ,
' a une loge , à trois ou cinq valves et à plu-
sieurs graines ; graines très-menues insé«
rées à la paroi interne des valves.
On corwuil neuf espèces de ce gen-
re : trois ou quatre croissent en Europe ;
les autres sont exotiques. Ces plautea
sont herbacées et croissent dans les lieux
marécageux. Leurs feuilles siont radi-
cales et parsemées de cils ou poils glan-
duleux. Leurs fleurs sont disposées en
tagynie.
sfant et à
térés 80US
isions rlu
avec les
anthères
iq styles j
le ceinte^
corolle f
ïetà plu-
mes insé-
I ce gen-
Europe ;
\ plantes
les lieux
mt radi-
al? glan-
osées en
DES OnOSERAS. ^25
epi au sommet d'une hampe , et la ham-
pe , avant son développement , est rou-
lée en spirale de haut en bas.
Le droscra ou rossolis à feuilles ron-
des ( drosera rotundifolia , Linn. ). Sa
racine est noire. Ses feuilles, étalées
en rosette et portées sur de longs pé-
tioles, sont arrondies , charnues, lisses
en dessous , et tdutes couvertes en des-
sus de poils pourpres , surmontés d'un
globule visqueux. Du milieu des feuil-
les s'élèvent à la hauteur de quelques
pouces des hampes nues , grêles et sur-
montées d'un épi de petites fleurs blan-
ches presque tournées d'un seul côté.
On trouve souvent , avec celte espè-
ce , un autre drosera qui se distingue
par ses feuilles elliptiques alongées.
Les fleurs du drosera paroissent au
mois de messidor et thermidor-, elles
s'épanoissent le matin à neuf heures et
se ferment à midi. On dit que cette
plante est acre , et que l'humeur vis-
queuse qui transsude de ses glandes est
1
■■-*»isi^' 'W^''
êk- *
5^6 HISTOIRE NATURELLE, SfC.
capable de ronger les verrues. Ce qu'il
y a de certain , c'est que la plante est
nuisible aux moutons qui la mangent.
Les feuilles de la plante sont irritables:
dès qu'un insecte vient se poser sur son
disque, elle se ferme comme une bourse
à jetons dont on tir? les cordons , et
l'insecte meurt tout couvert du suc vis-
queux qui s'échappe de l'extrémité des
poils.
Dr oser a, formé de deux mots grecs
^ui signifient couvert de rosée»
i.;fc'
ri
FIN DU TOME ONZIEME.
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