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Full text of "Histoire naturelle des végétaux classés par familles [microforme] : avec la citation de la classe et de l'ordre de Linné, et l'indication de l'usage que l'on peut faire des plantes dans les arts, le commerce, l'agriculture, le jardinage, la médecine, etc. des figures dessinées d'aprè s nature, et un genera complet, selon le systè me de Linné, avec des renvois aux familles naturelles de A.L. de Jussieu"

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33  WEST  MAIN  STREET 

WEBSTER,  N.Y.  14580 

(716)  872-4503 


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CIHM/ICMH 

Microfiche 

Séries. 


CIHM/iCMH 
Collection  de 
microfiches. 


Canadian  Institute  for  Historical  Microreproductions  /  Institut  canadien  de  microreproductions  historiques 


;\ 


:«* 


Technical  and  Bibliographie  Notas/Notes  techniques  et  bibliographiques 


The  Institute  has  attempted  to  obtain  the  best 
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hâve  been  omitted  from  filming/ 
Il  se  peut  que  certaines  pages  blanches  ajoutées 
lors  d'une  restauration  apparaissent  dans  le  texte, 
mais,  lorsque  cela  était  possible,  ces  pages  n'ont 
pas  été  filmées. 


L'Institut  a  microfilmé  le  meilleur  exemplaire 
qu'il  lui  a  été  possible  de  se  procurer.  Les  détails 
de  cet  exemplaire  qui  sont  peut-être  uniques  du 
point  de  vue  bibliographique,  qui  peuvent  modifier 
une  image  reproduite,  ou  qui  peuvent  exiger  une 
modification  dans  la  méthode  normale  de  filmage 
sont  indiqués  ci-dessous. 


The 

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Pages  de  couleur 

Pages  damaged/ 
Pages  endommagées 

Pages  restored  and/oi 

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slips,  tissues,  etc.,  hâve  been  refilmed  to 
ensure  the  best  possible  image/ 
Les  pages  totalement  ou  partiellement 
obscurcies  par  un  feuillet  d'errata,  une  pelure, 
etc.,  ont  été  filmées  à  nouveau  de  façon  à 
obtenir  la  meilleure  image  possible. 


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10X 

14X 

18X 

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12X 


16X 


20X 


24X 


28X 


32X 


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to  the  generosity  of: 

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générosité  de: 

Séminaire  de  Québec 
Bibliothèque 


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possible  considaring  tha  condition  and  lagibillty 
of  tha  original  copy  and  in  kaaping  with  tha 
filming  contract  apacificationa. 


Las  images  suiventaa  ont  été  reproduites  avec  le 
plua  grand  aoin,  compta  tenu  de  la  condition  et 
da  la  netteté  de  l'exemplaire  filmé,  et  an 
conformité  avec  laa  conditions  du  contrat  da 
filmaga. 


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beginning  with  the  front  cover  and  anding  on 
the  lest  page  with  a  printed  or  illuatratad  imprea- 
sion,  or  the  back  cover  when  appropriata.  Ail 
other  original  copias  are  filmed  beginning  on  the 
first  page  with  a  printed  or  illuatratad  impres- 
sion, and  anding  on  tha  laat  page  with  a  printed 
or  illustrated  impression. 


Les  exemplaires  originaux  dont  la  couverture  en 
papier  eat  imprimée  sont  filmés  en  commençant 
par  la  premier  plat  et  en  terminant  soit  par  la 
dernière  page  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustration,  soit  par  le  second 
plat,  salon  la  cas.  Tous  les  autres  exemplaires 
originaux  sont  filmés  en  commençant  par  la 
première  page  qui  comporte  une  empreinte 
d'impreasion  ou  d'illustration  et  en  terminant  par 
la  dernière  page  qui  comporte  une  telle 
empreinte. 


The  last  recorded  frame  on  each  microfiche 
shail  contain  tha  symbol  — ^(maanîng  "CON* 
TINUED").  or  tha  symbol  V  (meaning  "END"), 
whichever  applies. 


Un  des  symboles  suivants  apparaîtra  sur  la 
dernière  image  de  chaque  microfiche,  selon  le 
cas:  le  symbole  -h*-  signifie  'A  SUIVRE  ".  le 
symbole  V  signifie  "FIN". 


Maps,  plates,  charts,  etc.,  may  be  filmed  at 
différant  réduction  ratios.  Those  too  large  to  be 
entirely  included  in  one  exposure  are  filmed 
beginning  in  the  upper  left  hand  corner,  laft  to 
right  and  top  to  bottom.  as  many  framas  as 
required.  The  following  diagrams  illustrata  tha 
method: 


Les  cartes,  planches,  tableaux,  etc.,  peuvent  être 
filmés  à  des  taux  de  réduction  différents. 
Lorsque  le  document  est  trop  grand  pour  être 
reproduit  en  un  seul  cliché,  il  est  filmé  à  partir 
de  l'angle  supérieur  gauche,  de  gauche  à  droite. 
et  da  haut  an  bas.  en  prenant  le  nombre 
d'images  nécessaire.  Les  diagrammes  suivants 
illustrent  la  méthode. 


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3 

1 

2 

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4 

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HISTOIRE    NATURELLE 

DES  VÉGÉTAUX. 


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TOIRE   NATURELLE 
DES  VÉGÉTAUX. 

CLASSÉS    PAR 


Avec  la  citation  de  1 
Linné,  et  l'indicat 
peut  faire  des  plant 
ipercc ,  ragricultur. 
decnie,  etc.  des  fi^ 
nature,  et  un  GEJSElvm 
système  de  Linné,  avd 
tamilles  naturelles  de  .7 

Par  J.  B.  LAMARCK  ,  de  l'fastitut 

et  professeur  au  Muséum 
Et  par   B.   MIRBtL  , 

Sciences,  Lettres  et  k 

Botanique  à  l'Athénée  d 


M  L'IMPRIMERIE  „E  CHAPELET. 

A    PARIS, 

Chez  Deterville,  rue  du  Battoir,  „>  ,6. 
AN   XI-^i8o5, 


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50 


HISTOIRE  NATURELLE 

DES    PLANTES. 


THÏNTE-s,x,i„E    FAMILLE. 

"2S  CAPRIFOLIACÉES.  CW,«,,„. 
LIA»  Jussieu. 

posée  de  »*Ll?". !"?."'•«?'"«  <^<'^- 


nés 

nopétale ,  portée„u";  l'ovX^ë.Mt""" 

avec  les  pétales  lorsque  il  coroIl«l7'f* 

rieur  ;  une  baie  ou  une  can«;if™      °'^^' 
p  us  eurs  loiîes   r!,„..„     f  .  *  "  "ne  ou 

petite  cavité  au,?StVir±nd  r* 
nsperme  charna  ;  radicule  "upSeiref 

La  plupart  des  plantes  de  cette  famille 
sont  des  arbri,seauï;  très-pe.i  sont 
Botanique.  XI. 


3  HISTOIRE   NATLTRELLK 

ilcs  arbres  ou  des   herbes.  Leur  lige 
n'est  pas  toujours  droite  j  quelquefois 
elle  est  rampante  ou  se  roule  en  spi- 
rale autour  de  ses  supports.  Lesfeuillen 
sont  presque  toujours  opposées  et  rare- 
ment alternes  j  jamais  elles  n'ont ,  com- 
me dans  plusieurs  rubiaccies,  des  sti- 
pulcsalternesavecellesautourdumême 
point  de  la  tige.    La  disposition  des 
iJeurs  est  très  -  variable  dans  un  assez 
grand  nombre  ;    elles  forment  des  co- 
rymbes  à  l'extrémité  de  la  tige  ou  des 
rameaux.  On  trouve  des  corolles  mono- 
pétales, presque  polype  taies  et  polypé- 
tales.  Les  plantes  de  la  première  sec- 
tion ont  beaucoup  de  rapport  avec  les 
rubiacées  qui  précèdent,   et  leur  co- 
rolle est  monopétale.  Les  plantes  de  la 
quatrième  section  se  rapprochent  infi- 
niment des  aralies  qui  suivent  immé- 
diatemrnt  j  elles  ont  les  unes  et  les  au- 
tres la  corolle  polypétale.  Les  quatre 
sections   offrent  des   différences  assez 
marquées  j  elles  formeront  sans  doute 


n  t:    L  A    L  I  N  N  /i  R.  5 

^ans  la  siiilr  (|ijalro  groupes  (lifF^frciisj 
Toutes  les  plantes  de  cette  famillo 
sont  très-remarquables,  soit  par  leura 
jnoprietes  médicinales,  soit  par  leur 
beauté  ,  soit  par  les  phënomènes  sin^u- 
Jiers  qu'elles  présentent  dans  leurs  de- 
Velopr- mens. 


Calice  caliculé  ou  muni  (îe  bractées  ;  co- 
rolle monopétale  ;  un  style, 

T"    GENRE. 

LINNÉE,  LiNi^MA.  Linn.  Juss.  Lam. 
{I>idynamie'angiosperm.  L.  Gm.) 

Caractère  générique.  Calice  à  cinq  divi- 
sions posé  sur  rovaire,  ceint  d'un  second 
calice  à  quatre  divisions  inégales,  et  hé- 
rissées de  poils;  corolle  en  cloche,  év.i 
sée ,  à  cinq  lobes  ;  quatre  étamines,  dor  t 
deux  plus  longues  ;  stigmate  en  tête  ;  baie 
j?etite ,  ovale ,  sèche  ,  divisée  en  troii 
loges,  chacune  à  une  graine. 

TlX  linnée  boréale(///z/2a?a  horealis,LX 


é  HISTOIRE   NATURELLE 

Celle  plante  porte  le  nom  du  célèbre 
liinnë.  El'e  seule  constitue  le  genre* 
On  la  trouve  dans  le  nord  de  l'Eu- 
ïope ,  de  l'Asie  et  de  T Amérique.  C'est 
un  vsous  -  arbrisseau  toujours  vert,  de 
la  longueur  d'un  pied  ou  davantage, 
rameux  et  rampant  sur  la  terre  ;  il  ta- 
pisse ordinairement  dans  les  lieux  où  il 
croît  une  étendue  de  terrein  considéra- 
ble ;  ses  feuilles  sont  opposées ,  un  peu 
pétiolées,  petites,  arrondies,  et  créne- 
lées. Les  rameaux  qui  portent  les  fleur» 
sont  verticaux  et  de  leur  sommet  part 
un  pédoncule  délié ,  terminé  par  deux 
petites  fleurs  blanches  à  l'extérieur, 
rougeâtres  à  l'intérieur ,  et  penchées 
vers  la  terre.  Elles  répandent ,  sur-tout 
le  soir ,  une  odeur  agréable. 

Cette  plante  fournit,  dit-rn,  un  ex- 
cellent remède  contre  les  rhumatismes» 


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DES    LONICÈIIES.  5 

ir  ET  III«  GENRES. 

TRIOSTEUM.  L.  J.  Lan,.  (  PeiUan^ 

drie^mono^ynie,  ) 

OVIEDA.  L.  ï.  Lam.  (  Didynamie* 

angioRpermie,  Voy.  3"  vol.  ) 

I  V^    G  E  N  R  E. 

LONICÉRE,  Chèvrefeuille;  LoTfi^ 
CERA,  L.  Lam.  Symphoricarpos  , 
DiERviLL.4.  Xylosleon.  Caprifo^ 
LtVM.J.Ltam.  ( Pentandrie-monog, 
L.  Gm.  ) 

Caractère  générique.  Calice  petit ,  persis- 
tant, à  cinq  dents;  corolle  régulier»'  à 
cinq  divisions  ;  cinq  étamines;  un  style 
délié  et  de  la  longueur  de  la  corolle  j 
stigmate  obtus  et  un  peu  en  tête  j  baie 
globuleuse ,  contenant  plusieurs  graines. 

Ce  genre  comprend  une  vingtaine 
cî'espèces  ;  elles  croissent  dans  l'un  et 
l'autre  hémisphère.  Neuf  sontindigènes 


^;) 


6  HISTOIRE   NATURELLE 

de  l'Europe ,  et  plusieurs  autres  peu- 
vent être  uaturalisées  dans  les  pays  tem- 
pérés. Les  unes  sont  des  arbrisseaux  à 
tige  sarmenteuse  et  qui  s'entortillent 
autour  des  corps  en  se  roulant  de  gauclie 
à  droite;  les  autres  sont  des  arbrisseaux 
à  tiges  droites  et  fortes.  Leurs  rameaux 
et  leurs  feuilles  sont  opposés.  Les  feuil- 
les sont  simples,  ordinairemenientièrcs, 
pins  souvent  sessiles  que  pétiolées  et 
quelquefois  réunies  par  la  base  et  tra- 
versées par  la  tige.  Leurs  fleurs  sont  ré- 
gulières ou  irre'gulières ,  disposées  en 
verticille  ou  en  corymbe  au  sommet 
des  tiges,  ou  bien  deux  ensemble  sous 
des  pédoncules  axillaires. 

Les  chèvrefeuilles  sont  de  tous  les 
arbrisseaux  ceux  qui  ornent  le  mieux 
les  jardins  ;  mais  ils  ont  le  grand  désa- 
vantage d'être  dévorés  par  les  cantha- 
rides  ou  les  pucerons.  Ils  sont  générale- 
ment cultivés  dans  toute  l'Europe  et 
en  Amérique.  Ceux  qui  sont  sai'men- 
tcux  prennent  toutes  les  formes  que 


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DES    LONlCÈRE.c.  7 

l'on  désire.  On  en  couvre  des  berceaux, 
des  tonnelles  ;  on  en  tapisse  des  murs , 
des  palissades  ;  ils  grimpent  sur  les  ar- 
bres et  retombent  en  guirlande  de  leurs 
branches;  ils  plaisent  enfin  sous  toutes 
les  formes  et  flattent  agréablement  la 
vue  et  l'odorat.  Les  autres  forment  des 
arbustes  très-élégans  ;    ils  se  couvrent 
de  fleurs  au  printemps,  et  sont  encore 
très-agréables  à  la  vue,  lorsqu'ils  sont 
couverts  de  fruits  pendant  l'été.    Ils 
servent  à  la  décoration  des  parteries. 
Comme  ils  souffrent  le  ciseau,  on  leur 
donne  la  forme  d'un  buisson  ,   d'une 
boule,  d'un  vase  ou  mille  autres  formes 
gracieuses. 

On  trouve  des  chèvrefeuilles  en  fleurs 
dès  le  commencement  du  printemps , 
et  plusieurs  fleurissent  encore  très- 
avant  dans  l'automne. 


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8  HISTOIRE  NATURELLE 

^ges  sarmenleuses  et  tournantes; 
Jleurs  en  verticilh  ou  en  tête  au  som. 
met  des  rameaux. 

Le  clièvrefeuille  des  jardins  ou  d'I- 
Ulie  (  lonicera  caprifolium,  L.  ).  II 
croit  dans  les  contrées  méridionales  de 

lEurope,  et  vit  dans  les  haies  et  les 
tois.  C  est  un  des  plus  beaux  ornemens 
des  jardins.  Sa  lige  est  une  souche  li- 
gneuse à  ccorce  raboteuse  et  grisâtre; 
elle  pousse  une  quantité  de  jets  cyli„. 
dnques  fort  longs,  raraeux,  feuilles,  et 
qui  s  entortillent  autour  des  corps  qui 
leur  servent  d'appui.  Les  feuilles  sont 
^ess.les,  longues  d'un  pouce  et  demi, 
ovales     obtuses,  très  -  entières  ,  d'un 
«.•.3  bleuâtre  «„  dessous,  opposées  par 
paires.  Les  deux  ou  trois  paires  de  la 
partie  supérieure  des  rameaux  sont  réu- 
nies  chacune  en  une  feuille  arrondie  et 
traversée  par  la  tige.  Les  fleurs  sont 
sessiles  et  disposées  en  verticiUe  à  I, 
base  des  deux  ou  trois  dernières  paire» 


n-A-^T". 


DESLONICHRES.  9 

de  feuilles;  elles  sont  grandes ,  belles  , 
rougeâtres  et  d'une  odeur  gracieuse.  La 
corolle  est  un  long  tube  évasé  et  divisé 
en  deux  parties-,  la  supérieure  large  et 
à  quatre  dents;  l'inférieur  étroite  ,  en- 
tière et  réfléchie.  Les  baies  sont  rouges 
et  agglomérées. 

Cette  espèce  fleurit  depuis  la  fin  du 
printemps,  jusqu'au  milieu  de  l'été,  et 
conserve  ses  feuilles  une  partie  de  l'hi- 
ver. 

Le  chèvrefeuille  des  bois  (  lonicera 

periclymenum y  L.  ).  Celte  espèce  croît 
dans  une  partie  de  l' Europe  .Elle  ne  se  dis- 
tinguede  la  précédente  que  par  des  feuil- 
les supérieures  qui  sont  libres  par  leur 
baseau  lieu  d'être  réunies  en  une  seule. 
On  connoît  deux  variétés  remarqua- 
bles de  cette  espèce  ;  l'une  le  chèvre- 
feuille d'Allemagne,  dont  les  feuilles 
sont  sans  poil  et  les  fleurs  rouges  ;  l'au- 
tre, le  chèvrefeuille  à  feuilles  de  chêne, 
dont  les  feuilles  sont  sinuées  et  quelque- 
fois panachées  de  vert  et  de  blanc  juu- 
Botanique.  XI.  * 


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Et  ^i 


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lO         HISTOIRE    NATURELLl" 
nâtre  ;  cette  variété  est  plus  curieuse 
que  belle  ;  la  première  au  contraire 
est  très-belle,  et  fleurit  jusqu'en  au- 
tomne. 

l'ige  droite;  deux  fleurs  sur  chaque 
pédoncule. 

Le  chèvrefeuille  des  Alpes   (  lonU 
cera  alpigena,  L.  ).  Il  croît  dans  les 
Alpes  et  les  Pyrénées ,  dans  les  contrées 
méridionales  de  la  France ,  en  Autri- 
che et  en  Italie.  Sa  hauteur  est  de  deux 
ou  trois  pieds.  Il  fonue  un  buisson. 
Son  bois  est  cassant  ;  ses  rameaux  sont 
un  peu  épais  j  les  feuilles  qu'il  porte  sont 
d'un  vert  foncé ,   longues  de  deux  à 
quatre  pouces,  ovales,  pointues,  très- 
entières.  Les  fleurs  sont  pourpres,  por- 
tées deux  ensemble  sur  des  pédoncules 
axillaires  ;  il  leur  succède  deux  baies 
réunies  en  une  seule  et  ressemblant  à 
une  petite  cerise. 

Cet  arbrisseau  a  un  port  élégant  et 
fait  un  très-bel  eflet  dans  les  jardins  ; 


DES     LONICÈRES,         Il 

lorsqu'il  est  en  flenr  ou  en  fruit.  Ses 
baies  sont  purgatives  ;  deux  suffisent 
pour  faire  vomir.  Les  oiseaux^ 
iiardsles  mangent  avec  avû 

Tige  droite  ; pédonculet 

Le  clièvrefcuillc  à 
(  lonicera  symphoricari 
est  originaire  de  la  Virgil 
roline ,  et  naturalise  en  Fi 
est  cultivé  depuis  cinquante 
touffu,  haut  de  deux  à  .trois  pieds  ,  et 
très- joli,  lorsqu'il  est  en  fleur  au  prin- 
temps ou  en  fruit  dîins  l'arrière-saison. 
Ses  feuilles  sont  petites  ,  très-rappro- 
cliées ,  ovales  ,  arrpndies ,  très-entières 
et  velues  en  dessous.  Les  fleurs  sont  ré- 
gulières, en  cloche,  très-petites  et  grou- 
pées plusieurs  ensemble  à  l'aisselle  des 
feuilles  il  leur  succède  de  petites  baies 
rouges  couronnées  par  le  calice;  elles 
contiennent  deux  graines,  et   restent 
attachées  sur  l'arbrisseau  pendant  une 
partie  de  l'hiver. 


\     I 


12        HISTOIRE    NATURELLE 

I   1. 

Calice  caliculé  ou  muni  <le  bractées  j  un 
style  i  corolle  presque  polypétale. 

Y'     GENRE. 

GUI,  ViscuM.  Tourii.  Ij.  Juss.  Lam. 
(  Tétrandrie-monogynie.  L.  Gm.  ) 

Caractère  générique.'M.onoïque  ou  dio'ique; 
calice  à  peine  apparent  ;  corolle  (  calice , 
li.  )  à  quatre  pétales  courts,  dilatés  et 
réunis  à  la  baSe.  Fleur  mâle:  quatre  an- 
thères sessiles  sur  le  milieu  des  pétales. 
Flenr  femelle  :  ovaire  muni  d'un  rebord 
au  sommet  ;  un  style  court  ;  un  stigmate 
en  tète  ;  baie  petite  non  couronnée ,  con- 
tenant une  graine. 

Ce  genre  comprend  douze  espèces. 
Une  seule  croît  en  Europe  ;  quelques- 
vmes  croissent  au  Cap  de  Bonne-Espé- 
rance, et  toutes  les  autres  en  Amérique. 
Ce  sont  des  arbrisseaux  ou  des  sous-ar- 
brisseaux parasites.  Leurs  feuilles  sont 
épaisses  ,   simples  et  opposées.    Leurs 


tii 


un 


1)  E  S      G  tr  I  8.  iS 

fleurs  sont  disposées  aux  aisselles  des 
feuilles,  et  sont  sessiles  ou  en  ëpi.  Les 
baies  sont  quelquefois  glutineuses.  Quel- 
ques espèces  n'ont  pas  de  feuilles,  et 
leurs  rameaux  sont  applatis  et  articulés. 
Le  gui  à  fruits  blancs  (  viscum  nl- 
hiim ,  L.  ).  C'est  le  seul  qu'on  trouve 
en  Europe.  Le  pommier ,  le  poirier  ,  le 
tilleul  sont  les  arbres  sur  lesquels  il 
croît  le  plus  ordinairement  et  le  plus 
abondamment.  Cet  arbuste  offre  cela 
de  particulier  qu'il  se  dirige  indifférem- 
ment dans  tous  les  sens ,  et  toujours  per- 
pendiculairement à  son  point  d'inser- 
tion -,  il  forme  une  touffe  arrondie  jau- 
nntre  ,  d'un  à  deux  pieds  de  diamètre, 
formée  d'une  infinité  de  ramifications 
cylindriques,  très  ouvertes  et  articulées 
les  unes  au-dessus  des  autres  ;  elles  par- 
tent ordinairement  deux  ou  quelque- 
fois plusieurs  ensemble  de  chaque  arti- 
culation. Les  feuilles  sont  deux  ensem- 
ble  aux  articulations  et  ne  tombent 
point  pendant  l'hiver  j  mais  les  plus 


i4 


T^! 


UÏSTOIHE  NATURELLE 
aucicniics  nue  l'ois  torabëcsne  se  renou- 
vellent point,  et  la  plante  par  consé- 
quent n^cn  est  garnie  qu'aux  articula- 
tions supérieures.  Elles  sont  longues 
(l'un  à  deux  pouces  ,  lancéolées,  obtu- 
ses, sessiles,  fermes,  épaisses  ,  très  en- 
tières et  traversées  par  cinq  nervures 
longitudinales  ù  peine  visibles.  Les 
fleurs  sont  petites,  jaunâtres,  sessiles  et 
grovipées  trois  ou  quatre  ensemble ,  à  la 
naissance  ou  la  jonction  des  rameaux 
supérieurs.  Elles  paroissent  au  prin- 
temps; à  la  fin  de  l'été  elles  sont  rempla- 
cées par  des  baies  grosses  comme  des 
baies  de  groselier,  blanches,  brillantes 
comme  des  perles,  et  remplies  d'une 
substance  très -gluante  qui  enveloppe 
une  seule  graine. 

liCS anciens  regardoieut  le  gui  comme 
une  production  spontanée,  causée  par 
Tcxtravasation  du  suc  nourricier  des 
arbres. Théophraste  et  Pline  avancèrent 
les  premiers  qu'il  se  reproduisoit,  par 
3c  mo^jen  des  graines  j  mais  ils  pensoient 


I)   E   S      GUI   S.  l5 

qu'elles  ne  possédoient  leur  vertu  ger» 
luiualive,  qu'après  avoir  passe  par  l'es- 
tomac des  oiseaux.  Les  expériences 
modernes  prouvent  que,  sans  autre 
moyen  que  celui  d'un  médiocre  dcgro 
d'humidité  .  les  graines  de  gui  germent 
par- tout ,  sur  les  arbres  vivans  comme 
sur  les  arbres  morts,  et  même  sur  la 
terre  et  les  pierres  *,  mais  elles  ne  pros- 
pèrent jamais  que  sur  des  végétaux  vi- 
vans. Le  phénomène  de  leur  germina- 
tion est  singulier^  la  grame  paroît  être 
une  aggrégation  de  plusieurs  graines  ; 
au  lieu  d'avoir  une  seule  radicule  et 
une  seule  plumule ,  elle  développe  quel- 
quefois plusieurs  radicules  et  plusieurs 
tiges  Les  radicules  naissent  de  divers 
points,  sous  la  forme  d'un  pelit  glo- 
bule porté  par  un  petit  filet  qui  s'a- 
longe  ,  jusqu'à  ce  que  le  globule  trouve 
un  corps  qui  lui  serve  d'appui.  Alors 
le  globule  s'entr'ouvre  et  s'épanouit 
comme  l'ouverture  d'un  corps  de  chasse 
ou  comme  la  trompe  d'un  insecte  j  de 


"T.N' 


if)  HISTOIRE  NATURELLE 
l'intérieur  de  la  trompe  partent  cle  pe- 
tits fileta;  lorsque  la  germination  a  lieu 
sur  un  arbre,  ces  filets  s'implantent  dans 
l'ëcorce  et  commencent  à  puiser  les  suc» 
du  végétal  ;  la  sève  s'extra  vase  et  forme 
au  point  d'insertion  de  la  trompe  un 
bourrelet  qui  grossit  à  mesure  que  le 
parasite  fait  des  progrès.  Les  trompes 
sont  quelquefois  tellement  disposées  au- 
tour de  la  graine  ,  que  lorsque  leur  pé- 
dicule veut  se  relever  pour  former  la 
tige  ^  elle  cède  aux  efforts  qu'ils  font  les 
uns  contre  les  autres,  et  chaque  pédi- 
cule devenu  libre ,  produit  un  pied  de 
gui  particulier. 

La  première ,  et  quelquefois  encore  la 
seconde  année,  le  pédicule  de  la  trompe 
ou  la  petite  tige  n'est  surmonté  que 
d'un  petit  bouton  -,  pendant  la  troisième 
ftunée ,  ce  bouton  forme  deux  feuilles  ;  à 
l'aisselle  des  feuilles  naissent  deux  nou- 
veaux boutons,  d'où  naissent  ensuiter 
deux  branches  terminées  par  de  nou- 
velles feuilles j  l'accroissement  se  faiî 


«  ' 


\i 


DES      CUIS.  17 

dès-lors  cTune  inanibrc  plus  rapide j  le 
bouton  de  chaque  feuille  contient  le» 
rudiinens  de  trois  branches  ,  et  sans 
l'effet  de  l'avortement,  l'arbuste  déjà 
très-rameux,  le  seroit  incomparable* 
ment  davantage. 

Les  feuilles  ont  une  saveur  légère- 
ment amère  et  une  odeur  un  peu  nar- 
cotique. Le  bois,  sur-tout  lorsque  l'ar- 
buste croît  sur  le  chêne  ,  a  été  regardé 
par  les  auteurs  anciens  et   modernes 
comme  un  spécifique  dans  l'épsilepie, 
les  vertiges,  &:c.  Les  baies  prises  inté- 
rieurement purgent  avec  violence  j  ap- 
pliquées à  l'extérieur  elles  sont  très- 
résolutives.  Les  anciens  en  préparoient 
une  espèce  de  glu  qu'ils  employoient 
fréquemment  en  cataplasme  sur  les  ab- 
cès, pour  les  faire  mûrir  et  hâter  leur 
suppuration.  On  peut  faire  encore  de  la 
glu  avec  l'écorce  du  gui  5  mais  celle 
qu'on  trouve  dans  le  commerce  est  pré- 
parée avec  l'écorce  de  houx;  après  avoir 
pilé  l'écorce ,  on  la  roule  en  peloton  que 


i  ■•*« 


-ï       - 1  :  ".:"■ 


l8  H[.STOli?K  NATURELLE 
ioiifait  pourrir,  qu'on  lave  ensuite  k 
f^tmtxxm  reprises  clui.  s  l'eau  en  le  ma- 
Jaxa^jt  rontinuelleniententre  If  *i  mains, 
jfnsquà  ce  ^u'il  ne  reste  plus  qu'une 
pâte  gluante. 

Les  anciens  avoient  une  grande  vé- 
nération pour  le  gui.  Pline  rapporte  que 
rienn'étoit  plus  sacré  pour  les  Druides 
que  ce  végétal,  et  le  cliénc  qui  le  por- 
loit.  Ilsalloient  le  cueillir  dans  les  bois 
avec  la  plus  grande  cérémonie.  Un 
d'entr'eux,  vêtu  de  blanc,  mon  toit  sur 
larbre,  et  coupoit  le  gui  avec  une  serpe 
d'or.  On  immoloit  ensuite  des  victimes, 
et  au  premier  jour  de  l'an,  ondistri- 
buoit  celte  plante  au  peuple,  en  criant  : 
Jguilaneuf;  c'est-à-dire,  ^,0-^^/,  l'an 
neuf,  pour  annoncer  la  nouvelle  année* 
C:es  prêtres  superstitieux  croyoientque 

]es  animaux  stériles  devenoient féconds 
en  buvant  de  l'eau  de  gui,  et  que  cette 
plante  étoit  un  préservatif  contre  tou- 
tes sortes  de  poisons.  C'est  sans  doute 
par  une  suite  de  superstition  des  Druï- 


îi 


DESRHIZOPHORES.       19 

des,  que  l'ondonnc  encore  aujourd'hui 
en  médecine  la  préférence  sur  tous  les 
guis,  à  celui  qui  croît  sur  le  chêne. 


Virgile,  dani 


Ënéïd( 


ipare 


,  com] 

au  gui  le  rameau  d'or  que  cherchoit 
Enée. 

Quoique  le  gui  conserve  ses  feuilles 
pendunll  hiver  ;  quoique  sa  couleur  soit 
un  peu  dorée ,  ce  n'est  cependant  pas  u\w 
décoration  pour  les  jardins.  Ses  touflVs 
éparses  sur  les  arbres  ne  présentent  vivn 
d'agréable  à  la  vue ,  et  les  arbres  sont 
épuisés  par  ce  parasite. 

Les  grives  sont  très-friandes  de  ses 
frurts. 

V  P     GENRE. 

RHIZOPHORE,  Palétuvier,  Man- 
glier;  Rhizopuora.  L.  Juss.  Lam. 
(  Dodécandrie-monogynie,  L.  Gm.  ) 

Carac'ère  générique.  Calice  accompagn6- 
de  deux  bractées  à  la  base  ,  et  ayant  do 
quatre  à  douze  divisions  •,  pétales  planes 
ou  plies  ea  deux ,  égaux  en  nombre  et 


1      TJ- 

lii 


20       IIISIOIRE    NATi;Rr.;r,I|î 

P  rcuLiro,  formé,,  par  l„  r.„Heme„t 
S«...Oi^r.i„„^„™„„td„,„  ,*"■;« 

Po..,«,-,„t„„rle.,„m,„ne„,r'„uvertd; 
"psulc  ime  longue  radicule. 

Les  arbres  et  arbrisseaux  ilc  ce  oc.ire 

«c  peuvent  vivre  .,ue  dans  les  lieu. 

'""•'des   ou    marécageux,  ou  suv  u„ 
«o  eo        ,  ,,„  ,.  „^,,    j,^  ^^^^^^^^^^  ^^^_^ 

vent  d.„„„c„,eslor...s,  sur  les  boni, 
des  n,ers  ou  des  laes  dans  ITn.le  et  eu 

Ameruiue.  Leurs rauK-auxsontpresnue 
toujours  oppose<s;  leurs  feuilles  sont  or- 

<lina.re„.eutopposees,loujourse„li;,.e. 
oonaees,  roulées  en  eornet.dnusl,.,,;: 

Ç  lie    du  figuier  par  deux  stij.ules  o„ 
-Ça'lles  qui  se  dessèehent  et  se  dé 
cl.ent  bientôt.  Les  fleurs  naissent  a    ' 
«.^•clles  des  feuilles,  ou  A  l'extré.ni, ' 


f 


.1. 


1)  E  8    R  H  I  Z  O  T»  H  O  R  E  S.       ').  i 

tles  ramnaiix  ,  disposées  par  paires  sur 
un  court  p(5(loncule  une  ou  deux  foia 
fourchu.  Les  caracliacs  qu'elles  offrent 
sout  très-variables ,  mais  les  caraelères 
tirés  du  IVuit  et  le  phénomène  extraor- 
dinaire de  la  germination ,  sont  cons- 
tana  dans  toutes  les  espèces.  Vers  la 
maturité  du  fruit,  la  capsule  s'ouvre  à 
son  sommet  ;  r<;mbyron  se  développe  ; 
la  radicule  pénètre  dans  l'ouvertun;  du 
sommet  de  la  capsule,  et  s'élève  au-de- 
hors  sous  la  forme  d'une  longue  mas- 
sue ;  elle  se  penche  vers  la  terre ,  et  son 
poids  fait  pencher  le  fruit;  enfin  elle 
se  détache  ,  tombe  et  se  fiche  par  la 
pointe  dans  le  limon  ,  où  bientôt  elle 
prend  racine.  La  pointe  opposée  ,  celle 
qui  étoit  plongée  dans  le  fruit  est  for- 
mée par  le  cotylédon  et  la  plumuîe  -, 
elle  se  développe  de  son  côté  pour  for- 
mer la  tige. 

Le  rhizophore  mangle ,  le  manglier 
(  rhizophora  mangle,  Lf  ).  Celte  espèce 
est  la  plus  commune  et  la  plus  remar- 

inotanique.  XL  5 


22       HISTOmE    NATURELLE 
c^iiable.  Elle  croît  dans  l'Inde  et  en  Ame- 
rique,dans  les  Antilles.Dans les  Antilles 
cet  arbie  s'élève  souvent  à  cinquante 
pieds.  Son  tronc  principal  est  soutenu 
par  une  quantité  de  grosses  racines  dis- 
posées comme  autant  d'arcs -boutans. 
Sa  large  tête  est  formée  de  longs  ra- 
meaux étendus  au   loin   horizontale- 
ment. Les  feuilles  qui  couvrent  les  ra- 
meaux sont  opposées  ,  pétiolécs  ,  coria- 
ces ,  longues  de  trois  à  six  nouces,  ova- 
les ,  oblongues ,  très-entières ,  luisantes, 
d'un  vert  foncé  en  dessus,  d'un  vert 
jaunâtre  et  pointillées  sur  la  surface 
inférieure.  A  leur  aiselle,  sur  les  vieux 
rameaux  et  sur  les  pédoncules  solitaires 
et  fourchus  naissent  de  petites  fleurs, 
dont  le  calice  coriace  et  fendu  en  quatre 
parties,  entoure  quatre  pétales  blancs, 
planes,  velus  et  portant  chacun  deux 
anthères.  Après  la  floraison  et  la  ger- 
mination des  graines  dans  les  fruits ,  les 
radicules ,  longues  d'un  à  deux  pieds  et 
plus  grosses  que  le  doigt  ;  pendent  de 


i.s^W^.^ 


DES     RHIZOPHORES.       2?) 

tous  les  rameaux  comme  des  chandelles. 
Des  branches  inférieures  et  même  des 
rameaux  les  plus  élevés,  s'élancent, 
comme  de  grosses  cordes ,  des  jets  cy- 
lindriques qui  tombent  par  leur  propre 
poids  vers  la  terre  ,  se  divisent  vers  sa 
surface  ,  pénètrent  dans  son  intérieur , 
y  jettent  des  racines  et  poussent  des 
rejets  nouveaux  qui  s'élèvent  pour  for- 
mer de  nouveaux  arbres. 

Avec  cet  étrange  moyen  de  multi- 
plication, joint  aux  moyens  que  la  na- 
ture emploie  pour  assurer  le  succès  de 
la  germination ,  on  peut  concevoir  com- 
bien doivent  être  immenses  les  forêts 
de  mangliers  dans  les  lieux  où  la  nature 
du  sol  ne  met  point  d'obstacle  à  leur 
propagation.  Lorsqu'elles  sont  placées 
sur  les  rivages  des  mers ,  elles  rendent 
les  terres  inabordables.  C'est  un  éton- 
nant spectacle  pour  les  Européens  qui 
les  voient  pour  la  première  fois.  Leur 
intérieur  ou  même  leur  voisinage  est 
inhabitable  pour  tout  autre  que  les  na- 


,** 


11 


il* 


34       HISTOIRE    NATURELLE 
turels  du  pays ,  à  cause  de  l'horrible 
quantité  d'insectes  volans  qui  les  cou- 
vrent. Les  Sauvages  cependant  pénè- 
trent dans  leur  épaisseur ,  pour  chasser 
les  oiseaux  aquatiques  ou  ramasser  des 
coquillages  ;  ils  font  souvent  de  très- 
longs  voj^ages  dans  ces  forêts  redou- 
tables, et,  comme  sur  un  second  sol, 
ils  marchent  sans  crainte  sur  les  raci- 
nes qui  se  pressent  et  s'entrelacent  de 
toutes  parts  au-dessus  du  limon  ou  des 
eaux.  Les  racines  et  les  branches  infé- 
rieures des  mangliers,  qui  sont  baignées 
par  les  flots ,  sont  toutes  couvertes  de 
coquillages  très-bons  à  manger  ;  lorsque 
dans  son  reflux  la  mer  les  abandonne  , 
ils  restent  suspendus  dans  les  airs.  Des 
voyageurs,  témoins  de  ce  spectacle  et 
trompés  par  l'apparence,  ont  débité  une 
fable  ridicule ,  en  avançant  que  ces  co- 
quillages croissent  réellement  sur  les 
arbres  au  milieu  de  l'air,  comme  les 
animaux  terrestres. 

L'écorce  dii  manglier  est  épaisse  et 


DKS     VIORNES.  25 

coiilenr  de  rouille.  On  remploie  à  tan- 
ner les  cuirs.  Le  bois  est  blanc  ;  lors- 
qu'il séjourne  dans  l'eau ,  il  devient  rou- 
gtâtre.  On  remploie  pour  le  chauffage. 
Wiizophora  signifie  en  grec  qui  porte 


ratine. 


III. 

Calice  muni  de  bractées  j  point  de  style  5 
trois  stigmates  j  corolle  monûpétale. 

VII''    GENRE. 

VIORNE,  Mancienne,  Aubier,  Lau- 
rier-thym; ViBUR^uM.  T.  L.  Juss. 
Lam.  (  Pentandrie-trigynie.  L.  G.  ) 

Caractère  gêner.  Calice  petit  à  cinq  dents, 
et  accompagné  de  bractées  à  la  base  ;  co- 
rolle petite,  en  cloche ,  à  cinq  divisions  ; 
cinq  étamines  alternes  avec  les  divisions 
de  la  corolle  ;  trois  stigmates  sessiles  ; 
une  baie  à  une  graine  et  nue  (  eouronnée 
dans  le  genre  tinus  de  Tournefort  ). 

Les  espèces  de  ce  genre  forment  de 
jolis  arbrisseaux.  Les  uns  croissent  en 
Hurope  ,  les  autres  en  Amérique  ,  les 


'( 


H 


1 


Vi 


26         HISTOIRE  .NATURELLE 

autres  au  Japon.  Leurs  feuilles  sonl  op- 
posées^ leurs  fleurs  sont  terminales  et 
disposées  en  ombelle -corymbiforme. 
Dans  le  genre  opulus ,  T. ,  les  fleurs  de 
la  circonférence  de  l'ombelle  sont  neu- 
tres ,  irrégulières  et  beaucoup  plus 
grandes. 

La  viorne  laurier-f  hym  (  viburnum- 
tinus,  Lin.)  ,  vulgairement  le  laurier- 
thym.  Cet  arbrisseau  craint  le  froid  j  il 
ne  croît  spontanément  qu'en  Espagne, 
en  Italie  et  dans  le  midi  de  la  France. 
Il  sert  à  l'ornement  des  jardins  :  on  peut 
l'élever  à  la  hauteur  d'un  oranger  \  mais 
sa  hauteur  habituelle  est  de  six  à  neuf 
pieds,  et  lorsqu'on  le  cultive  dans  des 
pots  ,  il  est  réduit  au  tiers  de  sa  hau- 
teur ordinaire.  Il  se  couvre  de  fleurs 
deux  fois  l'année,  en  hiver  et  pendant 
Vété,  et  ses  fleurs  durent  très-Ion^- 

Ci 

temps.  Ses  feuilles  ne  tombent  jamais  ; 
elles  ressemblent  parfaitement  à  celles 
du  laurier.  Sa  tige  principale  est  eavi- 
ronnée  de  nombreux  drageons  naissant 


oni  op- 
lales  et 
[forme. 
BUIS  de 
il  neu- 
p   plus 

rnum- 
lurier- 
oid  ;  il 
pagne , 
Vance. 
n  peut 
\  mais 
à  neuf 
ns  des 
L  liau- 
fleurs 
ndaiit 
■long- 
mais; 
celles 
envi- 
iâ:aat 


y 


"i 


DES     VIORNES.  2/ 

de  la  racine.  Les  rameaux  sont  cou- 
verts de  verrues,  et  les  plus  jeunes  pous- 
ses sout  tétragones  et  rougeàtres.  Les 
feuilles  sont  opposées,  pëtiolées,  lon- 
gues de  deux  pouces  à  deux  pouces  et 
demi,  ovales,  pointues,  roides,  luisan- 
tes ,  très-entières  à  leur  bord  ;  les  jeunes 
sont  garnies  de  poils  courts  couleur  de 
rouille.  Les  ombelles  couronnent  les 
rameaux  ;  les  corolles  sont  rouges  avant 
leur  épanouissement,  blanches  ensuite. 
Les  é lamines  sont  de  la  longueur  de  la 
corolle;  les  baies,  lorsqu'elles  sont  mû- 
res ,  sont  d'un  bleu  foncé. 

On  connoît  quatre  variétés  de  cet 
arbrisseau  ;  vuie  à  feuilles  hérissées  de 
poils  en-dessous  et  à  leur  bord;  une 
autre  à  feuilles  sans  poils  et  luisantes 
des  deux  côtés  ;  une  troisième  à  feuilles 
lancéolées ,  oblongues ,  garnies  de  poils 
à  leur  bord  et  en-dessous  sur  les  ner- 
vures ;  une  quatrième  à  feuilles  héris- 
sées de  poils  de  toutes  parts.  Les  baies 
du  laurier-thym  sont  très-purgatives. 


k 


l^y        lIISTOIflK    N.VTirnKT.LR 

lia  viorne;  laiilanrir  (  vihurnitm  lan- 
tana^  L.  ),  viil/iîainîinentlaniancierino, 
la  coiifhr-inoisiiic.  Cctt»?  f!S])i;co  croît 
tlans  les  haies  et.  les  bois  ilu  l'I^iirope  , 
et  a't'Icvc  à  Ja  liaiitoiir  de  six  pieds.  Cet 
arbrisseau  est  remarquable  par  la  beautd 
de  son  feuillap;e.  Ses  feuilles  sont  oppo- 
sc^es,  petiolées,  arrondies  en  cœur,  Ion- 
iques do  deux  h  trois  pouces,  lincment 
dentées  h.  leur  bord,  très -nerveuses, 
bluncliAtres  et  cotonneuses  en  dessous^ 
Les  fleurs  sont  blanches;  leurs  pédon- 
cules et  les  jeunes  rameaux  ([ui  por- 
tent l'ombelle  sont  couverts  d'une  ccor- 
ce  blanchâtre  et  comme  farineuse.  Le» 
baies  sont  d'abord  vertes,  puis  rouges  y 
enfin  noires. 

Les  rameaux  de  cet  arbrisseau  sont 
tr^s- flexibles,  et  l'on  en  fait  de  très- 
bons  liens.  L'écorcc  intérieure  est  vési- 
catoirc.  Les  baies  sont  astringentes;  les 
p<MipIes  du  nord  1rs  nmugent.  Les  ra- 
cines macérées  dans  la  terre  et  pilécs 
doiuieutdcla  ^lu. 


I 
l 

I 


;^) 


D  F.  8     VIORNES.  Sg 

Titt  vioriK^  obier  (  viburnum  apulus, 
lé.  )  ,  vulgairement  l'obier.  Cet  arbris- 
snnu  croit  en  Europe  ,  clans  les  bois,  lo 
lonjT  (les  liaies  et  sur  le  bord  des  près 
Innnidrs.  Sa  lige  est  haute  de  six  pieds. 
Les  leuilles  qui  couvrent  les  rameaux 
ressemblent  à  celles  du  groselicr  ou 
d'un  curable  ;  elles  sont  opposées,  pëtio- 
lées ,  longues  des  deux  ou  trois  pouces, 
aussi  larges  que  longues,  et  divisées  en 
1rt)is  lobes  pointus  bordés  de  dents  ai- 
guës et  inégales.  Les  p^îlioles  sont  mu- 
nis do  glandes  dans  leur  longueur  ,  et  à 
leur  base  de  filets  en  forme  de  stipules. 
Les  rameaux  sont  revêtus  d*une  écor- 
ce  lisse  et  blanche,  et  se  terminent  par 
une  ombelle  plane,  garnie  de  petites 
fleurs  à  leur  centre  et  de  grandes  fleura 
irréguliferes  à  la  circoul'érence.  Les  baies 
sont  en  petit  nombre;  leur  saveur  est 
âpre  et  Icurcouleur  rouge.  On  les  mange 
dans  le  nord.  Les  oiseaux  en  sont  très- 
iViands.  Le  bois  est  blanc  et  très-cas- 
s.iut. 


k 


[\ 


y*  ' 


5o       HISTOIRE   NATURELLE 

La  culture  a  fait  naître  une  singn- 
lière  variélë ,  connue  sous  le,  nom  de 
rose  de  Gueldres ,  à  cause  do  la  province 
de  Gueldres,  d'où  elle  s'est  répandue 
dans  les  jardins.  Dans  cette  variété  tou- 
tes les  fleurs  sont  stériles,  et  au  lieu  de 
s'étalerenfuieombclleplane,  elles  se  res- 
serrent et  forment  de  grosses  boules 
d'une  blancheur  éclatante  et  d'un  ma- 
gnifique aspect.  On  a  encore  donné  à  cet 
obier  stérile,  le  nom  vulgaire  de  ùoule 
de  neige ,  de  pain  mollet ,  de  caille^ 
hotte. 

Vihurnum  (  Virg.  )  vient ,  dit -on  , 
de  viere  ^  qui  signifie  en  français  lier  ; 
ainsi  nommé  ,  parce  que  les  jeunes  jets 
de  la  viorne- mancienne,  souples  et 
flexibles  comme  ceux  de  l'osier,  peu- 
vent servir  de  lien. 


>'! 


L 


singrt- 
lom  de 
ovince 
panel  lie 
\ié  t nu- 
lieu  de 
s  soie  s - 
boules 
in  nia- 
lé  à  cet 
e  boule 
caille- 

It-on  , 
s  lier  ; 
les  jets 
pies  et 
,  peu- 


PES     SUREAUX.        5l 

VIII*    GENRE. 

SUREAU,  Yëble-,  Sambucus,  T.  L. 
J.  Lam.  {^Pentandrie  trig.  L.  Gni.) 

Caractère  f^énérique.  Calice  petit  à  cinq 
dents  ;  corolle  en  roue  à  cinq  divisions 
profondes  ;  cinq  étamines  alternes  avec 
les  divisions  de  la  corolle  ;  trois  stigmates 
sessiles  \  baie  arrondie  ,  à  peine  couron- 
née ,  et  contenant  trois  ou  quatre  grai- 
nes. 

On  connoît  cinq  espèces  de  sureaux; 
«lies  croissent  en  Europe  ou  en  Améri- 
que ou  au  Japon.  Une  espèce  a  la  tige 
herbacée  ;  tous  les  autres  sont  des  ar- 
brisseaux. Leurs  feuilles  sont  opposées, 
ailées  avec  impaire,  quelquefois  deux 
fois  ailées,  quelquefois  accompagnées  à 
la  base  de  stipules,  souvent  munies,  à 
la  place  des  stipules,  de  deux  glandes 
pédicellées.  Les  fleurs  sont  blanches  et 
forment  des  ombelles  corymbiformes  à 
l'extrémité  des  rameaux. 


O'J        HISTOIRE    NATURELLE 

Le  sureau  noir  ou  commun  (  sa  m  lu  f' 
eus  ni^ray  L.  ).  Cet  arbrisseau  qu'on 
trouve  Jréfjuemmrnt  en  Europe  dans 
les  haies  et  les  terreins  gras  et  liumidos, 
croît  aussi  spontanément  au  Japon.  Ou 
le  eultive  souvent  dans  Je»  cam])a^iies 
autour  des  maisons.  Il  s'élève  quelque- 
Ibis  à  quinze  ou  vingt  pieds.  Le  tronc 
ft  les  vieilles  branches  sont  couverts 
d'une  écorce  épaisse,  gercée  et  d'une 
couleur  grisâtre.  Les  jeunes  biauclies 
et  les  lameaux.  sont  creux  et  remplis 
de  moelle.  Les  derniers  rameaux  sont 
verds  et  garnis  de  feuilles  opposées ,  ai- 
lées avec  impaire  et  composées  de  dix 
à  quatorze  folioles  ovales-lancéolées  , 
aiguës  et  dentées  en  scie.  L'extrémité 
des  rameaux  se  prolonge  en  un  pédon- 
cule surmonté  d'un  large  corymbe  de 
très-petites  fleurs  blanches ,  auxquelles 
succèdent  de  petites  baies  noires.  Le 
corymbe  est  formé  par  cinq  divisions 
principales.  On  trouve  des  Heurs  dont 
les  lobes  de  la  corolle  et  le  nombre  des 


i,i 


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i  qu'on 
pe  dans 
iimicles, 
)oii.  Ou 
i])agiu«8 
Lielqiic- 
e  tioiic 
jiiverts 
:  d'une 
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remplis 
IX  sont 
3es  _,  ai- 
de dix 
iolées  , 
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pédou- 
nbe  de 
quelles 
es.  liC 
visions 
s  dont 
)re  des 


i3  E  8    S  U  R  E  A  U  X.  55 

Hamînes  varient  de  quatre  à  sept.  Lca 
taies  ont  presque  toujours  deux  grai- 
nes et  rarement  trois. 

Lorsque  cet  arbrisseau  est  en  fleur, 
il  répand  au  loin  une  odeur  très-suave; 
mais  excepte  les  fleurs ,  toutes  ses  par- 
lies  exbalent  une  odeur  tiès-désagréa- 
ble,  et  son  ombre,  dit-on,  est  nuisible 
à  la  santé.  Au  reste ,  le  sureau  est  un 
végétal  très-intéressant.  Le  suc  de  l'é- 
e  corce  intérieure  ,  le  suc  des  feuilles  et 
des  jeunes  pousses  purge  avec  énergie  k 
la  dose  d'une  once.  Le  suc  des  fleurs  est 
purgatif  à  la  dose  de  deux  onces.  L'in- 
fusion des  fleurs  sèches  ,  prise  comme 
le  thé,  excite  abondamment  la  trans- 
piration. Appliquées  en  cataplasme, 
les  feuilles  et  les  fleurs  sont  excellentes 
pour  guérir  les  érysipèles  ,  les  rhuma- 
tismes et  les  inflammations.  Les  fleurs 
donnent  au  vin  un  goût  de  muscat.  Les 
I  haies  sont  diurétiques  et  arrêtent  les 

I  dyssenteries.  Elles  sont  uu  poison  pour 

ks  poules.  Dans  le  nord  on  prépare  un 
lîotaiiitiue.  XI.  ^ 


i    k- 


I  m 


i, 


II 


54       HISTOIRE   NATURELLE 

vin  assez  agréable  et  qui  a  un  pen  le 
goût  du  vin  de  Frontignan ,  en  faisant 
fermenter  leur  suc  avec  du  sucre,  du 
gingembre  et  du  girofle.  Les  baies  con- 
tiennent encore  un  principe  colorant. 
Si  on  trempe  dans  leur  décoction  de  la 
toile  préparée  dans  un  bain  d'alun, 
celle-ci  prend  une  couleur  d'un  brun 
verdâtre.  Les  graines  sont  purgatives. 
En  les  faisant  macérer  dans  l'eau,  on 
peut  en  tirer  ensuite  par  la  pression 
ime  huile  qui  est  très-résolutive  à  l'ex- 
térieur. Le  bois  des  vieilles  tiges  de 
sureau  est  très- dur ,  et  peut  être  em- 

'  ployé  par  les  tourneurs.  Parmi  les  bes- 
tiaux ,  les  moutons  seuls  mangent  les 
feuilles  cet  arbre. 

Le  sureau  yèble  ou  l'yèble  (  samhu' 
eus  ehulus ,  L.  ).  Cette  plante  croît  en 
Europe ,  dans  les  champs ,  sur  les  bords 
des  chemins  et  des  fosses  humides.Sa  tige 
est  herbacée.  Elle  est  dure  ,  roide ,  ver- 
ticale, cannelée,  haute  de  trois  ou  quatre 

'•pieds,  garnie  de  feuilles  ailées,  et  sur- 


♦  .i 


pen  le 
faisant 
cre,  du 
ies  coii- 
Dlorant. 
3ri  de  la 
d'alun , 
n  bran 
gatives, 
;au,  on 
îression 
3  à  l'ex- 
iges de 
tre  em- 
les  bes- 
jent  les 

samhu' 
Ji'oît  en 
;s  bords 
s.Satige 
le ,  ver- 
i  quatre 
et  sur- 


D  E  s     SUREAUX.  55 

montée  d'un  beau  coryinbe  de  petites 
ileurs  blanches  semblables  à  celles  du 
sureau.  La  tige  est  coupée  de  nœuds  et 
pleine  de  moelle.  Les  feuilles  sont  op- 
posées ,  naissent  à  l'endroit  des  nœuds 
et  sont  accompagnées  de  stipules  à  leur 
base.  Elles  sont  semblables  aux  feuilles 
de  sureau  ;  mais  elles  sont  formées  de 
Luit  à  neuf  paires  de  folioles  plus  lon- 
gues ,  plus  étroites  et  plus  finement 
dentées.  Les  corymbes  ont  trois  divi- 
sions principales. 

L'yèble  possède  les  propriétés  du  su- 
reau, mais  à  un  plus  haut  degré.  L'c» 
corce  intérieure  de  ses  racines  est  un  pur- 
gatif hydragogue  très-puissant  ,  et  fait 
quelquefois  vomir.  L'odeur  de  l'yèhlo 
est  repoussante  ;  elle  chasse  les  rats  des 
greniers.  Les  bestiaux  ne  touchent  point 
à  cette  plante. 

Sambucus  vient  d'un  mot  arabe  qui 
«ignjfie  purger. 


4 

I 


^6        HISTOIRE   NATUllELLE 


3      i 


i   1 


Jj 


IV. 

Calice  simple  ;  unstyle  ;  corolle  polypétale, 

IX'    G  E  N  R  E. 

CORNOUILLER  ,  Conn^/s.  Tourii, 
li.  Juss.  Lam.  (  Tétr^ndri^-monog. 
L.  Gm.) 

Varacthe générique.  Calice  à  quatre  tlents; 
quatre  pétales  petits  et  élargis  à  leur 
l)rtse  j  quatre  ôtamines  alternes  avec  le» 
pétales  ;  anthères  vacillantes  et  incli- 
nées i  un  stylo  ;  un  stigmate;  un  drupe 
petit ,  ombiliqué  ,  contenant  un  noyau  à 
deux  loges  et  à  deux  graines. 

Ce  genre  comprend  douze  espèces. 
Deux  ou  trois  seulement  croissent  en 
Europe,  On  trouve  les  autres  dans  l'A- 
niérique  et  dans  l'Asie  septentrionale 
ou  au  Japon.  Deux  espèces  sont  herba- 
cées \  les  autres  sont  des  arbrisseaux 
ou  des  arbres  de  moyenne  grandeur, 
lueurs  feuilles  sout  simples  et  Labituçl^ 


ypétale, 


4. 


Tourii, 

monog. 


re  tlents; 
)  à  leur 
avec  le» 
>t  încli- 
in  drupe 
noyau  à 

pspfcces. 
isent  en 
ins  l'A- 
trionalo 
lierba- 
isseaux 
andeur. 
ibituçi-^ 


1 


DES   cohnouillfhs.   57 

lemerit  opposée»  ,  allernes  dans  une 
seule  espace.  Ou  divise  les  cs|)^,ccB  en 
cornouillers  et  sanguins.  Dans  les  pre- 
miers les  fleurs  s'épanouissent  avant 
le  développement  des  feuilles  ,  sont 
disposées  en  ombelle  et  ceintes  d'uno 
colerolte  de  quatre  folioles  quelquefois 
grandes  et  colorées.  Dans  les  secondes 
les  ileurs  ne  s'épanouissent  qu'après 
le  développement  des  feuilles  ,  sont 
disposées  en  corymbe  à  l'extrémité  des 
yameaux,  et  n'ont  point  de  colcrettc. 

pleura  en  ombelle  avec  une  colerette^ 

Lr  cornouiller  mâle  (  cornus  mas , 
Linn.  ).  On  le  trouve  en  Europe  dans 
les  haies  et  sur  les  rochers.  Il  est  très-^ 
ramcux ,  et  peu  élevé  dans  l'état  sau- 
vagc.  Dans  les  jardins  il  devient  un 
grand  arbrisseau.  Tous  les  ans,  dès 
la  fin  de  l'hiver,  il  est  couvert  d'in- 
nombrables Heurs  jaunes.  Ces  fleurs 
sont  très-pelitcs  et  groupées  le  long  des 
uuucftux  en   petites  ouibelles  ceintes 


«1^ 


58         HISTOIRE   NATURELLE 

d'une  colerette  de  quatre  folioles  pres- 
qu'aussî  longues  que  les  pédoncules  des 
fleurs  et  souvent  renversées.  L'écorco 
de  l'arbre  est  verte-cendrée.  Lesjeunes> 
rameaux  sont  tétragones  ;  après  la  flo- 
raison ils  sont  garnis  des  feuilles  oppo- 
sées longues  d'un  pouce  et  demi ,  ova- 
les ,  portées  sur  de  courts  pétioles,  très- 
entières  à  leur  bord ,  et  relevées  en  des- 
sous de  nervures  saillantes  qui  conver- 
gent au  sommet.  Les  fruits,  semblables 
pour  la  forme  à  de  petites  olives,  sont 
d'un  fort  beau  rouge  et  ont  le  goat 
des  baies  de  l'épine-viuette.  Ils  sont 
groupés  deux  ,  trois  ou  quatre  en- 
semble. 

On  connoît  des  variétés  du  cornouil- 
ler à  fruit  blanc  et  à  fruit  jaune.  Le 
cornouiller  cultivé  porte  dans  le  midi 
de  la  France  le  nom  à^alcurnier.  Cet 
arbre  s'accommode  de  tous  les  terreins. 
On  le  multiplie  de  graine  ou  de  marcot- 
te. Il  souffre  le  ciseau,  et  l'on  pçut  en 
ùd^Q  de  jolies  palissades.  Le  bois  est 


■A 


ova- 


D  E  S  CORNOUILLERS.  Ô9 
fauve  et  dur,  et  propre  à  faire  des  cer- 
ceaux. Le»  fruits  portent  le  nom  do 
çournouilles  oxxcornioles.  Ils  sont  un  peu 
astringens  et  boas  à  manger.  On  le» 
mange  cruds  ou  confits  au  sucre.  Ils 
peuvent  aussi,  avant  leur  maturité, 
être  confits  au  vinaigre  comme  les  oli- 

TCS. 

Fleurs  en  corymhe  sans  colerettei 

Le  cornouiller  sanguin^  vulgaire- 
jMPnt  le  cournouiller  femelle ,  bois  pu- 
nais.  Il  croît  dans  les  bois  et  les  haies 
de  l'Europe  et  dans  l'Asie  et  l'Améri- 
que septentrionales.  Sa  hauteur  est  dix 
pieds.  Sa  tige  se  divise  en  rameaux 
nombreux ,  longs ,  droits  et  teints  pen- 
dant l'été  d'une  couleur  rouge  de  sang. 
De-là  le  nom  de  sanguin  qu'on  donne 
quelquefois  à  cette  espèce.  Les  feuilles 
sont  opposées ,  portées  sur  de  courts  pé- 
tioles, longs  d'un  pouce  et  demi ,  ova- 
les-lancéolées y  entières  à  leur  bord , 
Kclevées  de  nervures  et  un  peu  velues 


*  A* 


■   Y 


i 


4o      ifiRroini;  NATfînr.M.E 

(liiilN  Inir  jriiiirMNr.  Iliilir  Irn  (l('nli^f  on 
JoiiilIcH,  t\  Vv\\t'^'l\\\\^^  dm  prIitN  ia« 
iiKiuiix  iia)l  un  coryiiilir  dr  llriirfi  hliiii^ 
v\wn\  il  Ituir  NiKM^t'df^  (ItN  IViiilH  roiuU, 
]ioir<)lt'o.H  (ItiiiK  IrMir  nuiliii  j|(^ 

Ol  inluiNMrim  (liuirif  un  comtnrii« 
rriîiniif  clo  VMiS,  iSoii  boift  mt  tl^«"flnl•. 
jSrM  IViiilN  noiil.  iiiiiriN  ,  Ali|iii(|iirn  (^t 
nluiiuloniu^iauxoiNfmix.  l)aiiH(|iirl(|iirfi 
(iidi'oilM  crpnulanl.  on  Un  wvwvi^^v  vX 
l'on  en  lii'o  uno  liuilo  honnn  h  hiAlci-. 

(hrmfs  (  l'I.  )  (In  mot.  latin  rornn  j 
ainAÎ  noiinn^  à  ctxmv  de  lu  diuclé  du 
buis* 

X*    G  E  N  II  R. 

LIKKUFm  JrKnKn.4.  T.  L.  J.  Lnm. 
(  PaKandriv  vwtw^ynie,  L,  Cm.  ) 


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(\tracthe (^(^néritiiifi,  r«lico  trrminn  pnr  uii 
limbe  à  citu]  licMitti  qui  NedôtiuluMit  bien* 
lùij  ciu(|  pétales  lurgcvs  (t  la  buso;  ciiui 
vt{in\ine8  i\ltnnu?fi  uvoo  les  |uUnltt«  ;  mm- 
thC^rw  IVuducsi  leur  base,  vuciiluutc^  «t 


iiu  liiii'ioiiNur  Ion  fiirtn  {OVMire  ^1  (lvtni-nti'> 
loiiti  (iflim  In  rnlirn  j  lui  «tylu  j  im  *tig- 
miita  {  uiifl  htt'ir»  i^lobulninr  ^t  (:iri(|  Kritincn, 
«t  r.ouronit/tn  d'un  rrhurd  circulaire  un 
|)(iu  nu-(lrfi«out  (lu  Nommut  ;  quchiufi 
gniineo  ordiiiaireinent  avortéei  )  péris- 
|)cnno  oliurnu  ;  rndiculn  droite. 


(Inr  c'fipi'Cd  croît  rm  ïCiiropo  ,  le»  doux 
Il iih TH  vi vciil.  m  Amrri(|iKî.  Cr  «ont  dru 
inbrinHcaiix  lonjouifi  vc;idH  ,  «ntmcii- 
h'iix  cl.  griinpaiiH  h  l'aidcMli;  ^rifl'cH  ré- 
pand iuh  le  loii^dcH  l'mvH.  litMirHlriiilIc^ 
floiil  aitnrntîH  ou  liparHCH ,  ri  povivvn  «nr 
dt'N  polioloH  dilate^  à  leur  basu.  Leurs 
Jlourn  flont  teriuiiiuleN. 

Le  lierre  d'Kiiropo  [ïnulera hélix  , 
I^îrin.  ).  lie»  pays  chauds  do  l'Europe 
paroissrMl.  les  plu.t  naturels  à  ce  végétal. 
C'est  dans  ces  lieux  qu'il  acquiert  les 
dimensions  les  plus  considérobles ,  et 
qu'il  donne  le  plus  iVéqueinmcrit  des 
fleurs  et  des  fruits,  liorsqu'il  est  jeune 
il  raui[>e  sur  lu  lene  ^  et  ses  ieuilles  sont 


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4a        HISTOIRE   NATURELLE 
arrondies  ,  anguleuses  et  écliancrees  ou 
cœur.  Dans  l'âge  adulte  il  grimpe  le 
longdes  arbres  et  des  vieilles  murailles  , 
au  moyen  de  petites  griffes  qui  collent 
ses  tiges  contre  leur  surface ,  et  il  s'élè- 
ve ainsi  à  des  hauteurs  considérables. 
Ses  feuilles  alors  ne  sont  plus  quelque- 
fois anguleuses.  Dans  la  vieillesse  il  est 
quelquefois  debout,  sans  soutien ,  et  ses 
feuilles  supe'rieurcs  sont  alors  entières 
et  pointues.  Dans  tous  les  âges  du\egë- 
tal ,  les  feuilles  sont  fermes ,  luisantes, 
lisses,  veine'esj  alternes  ou  éparses,  et 
portées   sur  des  pétioles  renflés  à   la 
base.  L'écorce  des  tiges  et  des  branches 
est  ridée  et  cendrée.  A  leur  extrémité 
naissent  pendant  l'automne   des  grap- 
hes de  petites  fleurs  verdâtres  auxquel- 
les succèdent  des  baies  noires ,  grosses  et 
rondes  comme  un  petit  pois.  Ces  baies 
mûrissent  pendant  l'hiver,  et  restent 
long-temps  sans  tomber  après  qu'elles 
sont  mûres. 

Les  anciens ,  induits  en  erreur  par  les 


";*: 


DES  LIERRES.  45 
diverses  formes  que  prend  le  lierre  sui- 
vant son  ùge  et  les  lieux  qu'il  habite , 
en  avoient  mentionné  une  prodigieuse 
quantité  d'espèces.  Le  lierre  rampant, 
le  lierre  grimpant ,  le  lierre  en  arbre , 
qu'on  regarde  encore  aujourd'hui  com* 
me  des  variétés^  Wen  méritent  pas  da- 
vantage le  nom  ,  puisqu'ils  ne  sont  que 
des  individus  d'une  même  espèce  ,  à 
diverses  époques  de  leur  existence.  Les 
variétés  réelles  de  cet  arbrisseau  sont 
le  lierre  à  feuilles  panachées  ,  et  le 
lierre  de  Bacchus  ou  des  poètes ,  dont 
les  baies  sont  jaunes. 

Il  découle  naturellement  ou  par  in- 
cision des  vieux  troncs  du  lierre  ,  une 
résine  sèche  ,  d'un  roux  noirâtre ,  lui- 
sante, d'une  saveur  acre  un  peu  astrin- 
gente, et  d'une  odeur  d'encens  lorsqu'on 
la  brûle.  On  la  nomme  improprement 
résine  de  lierre.  Elle  entre  dans  quel- 
ques onguens  comme  résolutive.  Intro- 
duite dans  le  creux  d'une  dent  gâtée , 
elle  en  calme  la  douleur. 


>  ' 


i 


lit. 


44         ItTSTOiRE   NATURELLE 

Les  gros  troncs  qui  fournissent  la  ré- 
sine peuvent  êtie  travaillés  au  tour  ,  et 
l'on  en  fait  différens  vases.  Comme  le 
bois  est  très  poreux  ,  on  attribuoit  au- 
trefois à  ces  vases  la  propriété  de  lais- 
ser filtrer  l'eau  et  de  retenir  le  vin 
lorsqu'on  y  versoit  ces  deux  liqueurs 
mêlées.  On  prépare  encore  av3c  le  bois 
du  lierre  de  petites  boules  de  la  grosseur 
d'un  poi-i.  Ces  globules  qu'on  introduit 
dans  les  cautères,  et  les  feuilles  du  lierre 
qu'on  applique  sur  l'ouverture  de  la 
plaie,  entretiennent  très-bien  la  suppu* 
ration.  Les  feuilles  sont  très-propres  à 
déterger  les  ulcères.  Leur  décoction  est 
employée  dans  différentes  maladies  de 
la  peau ,  telles  que  la  teigne  ,  les  dartres; 
elle  détruit  les  poux  et  noircit  les  che- 
veux. 

L'usage  intérieur  de  la  plante  est 
dangereux.  On  a  cependant  donné  a ved 
succès  les  feuilles  en  poudre,  à  la  dose 
de  vingt  grains  ,  contre  l'atrophie  des 
enfans.  La  racine  esttrès-détersive)  ré- 


( 


DES    LIERRES.  45 

fîuite  en  poudre  elle  est  utile  contre  le 
tœnia.  Les  baies  sont  très-purgalives  et 
vomitives.  Les  oiseaux  les  mangent. 
Les  clièvres  et  les  moutons  mangent 
les  feuilles,  quoiqu'elles  soient  acres  et 

amcres. 

Le  lierre  étoit  très-célèbre  chez  les 
anciens  Grecs  et  Romains.  C'est  avec 
lui  qu'on  couronnoit  les  poètes.  Les 
peuples  de  la  Thrace ,  les  Bacchantes 
en  or  noient  leurs  thyrse  s,  et  en  couron- 
noient  encore  leur  tête  pour  célébrer 
les  fêtes  de  Bacchus.  Cette  plante  étoft 
consacrée  à  ce  dieu  ainsi  que  la  vigne. 
Parmi  nous  les  marchands  de  vin  en 
suspendent  encore  des  couronnes  de- 
vant leurs  tavernes. 

On  fait  avec  le  lierre  des  portiques  -, 
on  en  couvre  des  murailles  ;  on  en  ta- 
pisse des  grottes  artificielles.  Son  as- 
pect, quoique  sauvage,  produit  un  ef- 
fet assez  agréable  à  cause  du  feuillage 
que  l'hiver  ne  flétrit  point. 

Quoique  cet  arbrisseau  ne  puise  point 
Btttauitiue.  XL  ^ 


i 


!     'fi 


fi, 

Ml 


46  HISTOIRE  NATURELLE 
«a  nourriture  sur  les  arbres  qu'il  couvre, 
il  peut  cependant  leur  être  nuisible,  en 
retenant  de  l'huniiditc  superflue  qui 
pourrit  l'ccorce,  et  on  doitl'e'carter  avec 
soin  de  ceux  que  l'on  veut  conserver. 

Iledera  (PI.)  vient,  selon  les  dty- 
mologistes ,  du  mot  latin  adhœrere  ; 
ainsi  nommé  parce  que  le  hedera  hélix 
s'af.tachc  aux  corps  sur  lesquels  il 
grimpe. 


« 


'-^. 


[3oiivre, 
ibie,  en 
lue  qui 
:er  avec 
îrver. 
es  éty^ 
œrere  ; 
a  hellx 
uels   il 


1)  ES    AU  ALI  Act:  EH.     4; 

TRENTE-SïPTliME    FAMILLE. 

LES  AU  ALI  ÂGÉES,  Araliji^^  Juss. 

Caract.  de  famille.  Calice  supérieur  d'une 
aeule  pièce,  abord  entier  ou  dénié. .co- 
rolle poly  pétale  sur  l'ovaire;  élam.nes  en 
nombre  déterminé,  distincte3,m»érées 
au  même  point  que  les  pétales ,  égales  en 
nombre  et  alternes  avec  eux  ;  ovaire  «.m- 
pie.  surmonté  de  plusieurs  styles  -,  autant 
de  Stigmates  ;  une  baie  ou  rarement  un* 
capsule,  divisée  en  autant  de  loges  qu  il 
V  a  de  styles  -,  une  graine  dans  chaque 
loge  -,  embryon  très-pctit  au  sommet  du 
périsperme  -,  radicule  supérieure. 

Cette  famille  ne  comprend  que  quel- 
ques  genres.  Toutes  les  plant.-  4U  ils 
renferment  sonl  exotique.  ,  les  unes 
sont  des  arbres,  les  autres  des  arbris- 
seaux ,  les  autres  des  herbes.  Leurs  feuil- 
les  sont  ordinairement  composées.  La 
base  du  pétiole  eiigaîne  la  tige.  Les 

fleurs  forment  des  ombelles. 

,  BernarddcJussieuetAdansoiiavoieut 


i 


^.^itF- 


4  J 

Ml    ^ 


48  llISTOmE  NATURELLE 
confondu  ces  plantes  avec  les  onibelH- 
fiîrcs.  Le  fruit  les  en  distingue  essen- 
tiellement. Le  nombre  des  styles  les 
«epare  aussi  des  derniers  genres  do  la 
famille  des  capri foliacées,  avec  lesquel- 
les elles  ont  inliniment  de  rapport. 

T'  ET  II"  GENRES. 

GASTONIA.  Commcrs.  Juss.  Lam. 

(  Dodécandrie-^dodécagynie.  ) 
POLYSCJAS.  Forst.  Juss.  (  Octandrie^ 
tétragynie.  Voy,  3«  vol.  ) 

IIP    GENRE. 

ARALIE,  Aralia,  T.  L.  J.  Lam. 
{Pentandrie-pentagynie,  L.  Gm.) 

Caractère  générique.  Calice  à  cinq  dents  ; 
cinq  pétales  ;  cinq  étamines  ;  cinq  styles 
et  cinq  stigmates  ;  baie  à  cinq  loges  ,  et 
couronnée  par  les  cinq  slyles  persistant. 

Ce  genre  comprend  dix  espèces.  Les 
WJcs  croissent  en  Amérique,  les  autres 


I 


,%\ 


,V, 


D  E  5     P  A  N  A  X.  4^ 

dans  rindc.  Elles  sont  des  arbres  ,  des 
arbrisseaux  ou  des  herbes.  Leurs  feuil- 
les sont  entières,  ou  lobëes,  ou  décom- 
posces. 

I\«    GENRE. 

PANAX,  Ginseng-,  Paj^ax.  L.  Juss. 
Lam.  {Pentandrie-digynie.  L.  Gm.  ) 

'Caractère  générique.  Calice  à  cinq  dents  ; 
cinq  pétales  -,  cinq  étaminea  -,  deux  styles; 
deux  stigmates  ;  baie  presque  en  cœur  y 
ombiliquée  et  à  deux  loges  ;  fleurs  raâlea 
à  calice  entier,  et  portées  sur  un  indi- 
vidu séparé. 

Toutes  les  espèces  sont  exotique». 
Ou  trouve  dans  ce  genre  le  ginseng , 
plante  fameuse  par  les  propriétés  qu'on 
lui  attribue  à  la  Chine,  et  sur-tout 
par  le  prix  extraordinaire  qu'on  y  at- 
tache. 

Le  ginseng  à  cinq  feuilles  (  panax 
quinquefolium ,  L .  ).  Cette  plante  croît 


I 


5o         HISTOIRE    NATURELLE 

dans  le  nord  de  l'Amérique  et  dan» 
les  forêts  de  la  Tartarie  entre  les  39* 
et  47^  degrés  de  latitude  septentrionale. 
Sa  racine  est  vivace ,  longue  de  deux  à 
trois  pouces  ,  de  la  grosseur  du  doigt, 
alongëe  en  fuseau  ou  divisée  en  deux 
branches  pivotantes.  Alors  elle  a  quel- 
que ressemblance  avec  la  partie  infé- 
rieure de  l'homme  ;  de-là  lui  vient  le 
nom  de  ginseng  à  la  Chine,  et  celui  de 
garenteguen  chez  les  Iroquois.  La  tig&^ 
qui  se  renouvelle  tous  les  ans  laisse  en 
tombant  une  impression  sur  le  collet  de 
Ja  racine,  de  sorte  qu'on  connoît  l'ai;e 
de  la  plante  par  le  nombre  des  impres- 
sions. Cette  tige  est  haute  d'un  pied,  et 
se  termine  par  trois  feuilles  naissant  du 
même  point  et  divisées  chacune  en  cinq 
folioles.  Entre  les  trois  feuilles  naît  un 
pédoncule  commun  couronné    d'une 
ombelle  simple  de  petites  fleurs  d*une 
couleur  herbacée.  A  ces  fleurs,  dont  une 
partie  avorte,  succèdent  quelques  baies 
arrondies  un  peu  comprimées^  lou^ea 


"il. 


h     %} 


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mt  du 
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lit  un 
d'une 
d'une 
itune 
I  baies 
'OUg;ea 


D  E  s    P  A  N  A  X.  5i 

lorsqu'elles  sont  mûres  ,  et  contenant 
deux  graines. 

Les  Asiatiques  regardent  le  ginseng 
comme  une  panacée  universelle ,  et  les 
Chinois  y  ont  recours  dans  leurs  mala- 
dies comme  à  la  dernière  ressource.Mai» 
ses  propriétés  sont  exagérées  ^  les  plus 
reconnues  sont  celles  de  fortifier  l'esto- 
mac et  de  purifier  le  sang.  On  donne  de 
la  transparence   à  la  racine   de  cette 
plante  par  un  procédé  à-peu-près  sem- 
blable à  celui  que  i'  *  Orientaux  em- 
ploient pour  le  salejj,\je  ginseng  préparé 
est  si  précieux  aux  yeux  des  Chinois, 
qu'une  livre  de  cette  racine  se  vend  au 
poids  de  trois  livres  pesant  d'argent.  Le 
ginseng  qu'on  vend  à  la  Chine  n'a  été 
connu  en  Europe  qu'en  1610.  Des  Hol- 
landais curieux  en  apportèrent  du  Ja- 
pon ,  oii  il  se  vendoit  au-dessus  du  poids 
de  l'or.  Il  ne  fut  connu  en  France  qu'à 
l'arrivée  des  ambassadeurs   de  Siam , 
qui,  entr'autres  présens,  en  apportè- 
rent à  Louis  XT. V.  On  lit  dans  les  Voya- 


!  ii 


■A 
il 


m< 


52         HISTOIRE   NATURELLE 

geurs ,  que  le  gouvernement  chinois 
fait  tous  les  ns  cueillir  cette  plante  par 
dix  mille  soldats  tartares  dans  les  dé- 
serts ,  oh  elle  croît  naturellement. 

Panax ,  nom  que  Thëophraste  don- 
iioit  à  la  plante  appelée  maintenant joas- 
tinaca,  tout  rem.èd'3,  ou  remède  souue^ 
rain,  en  grec;  ainsi  nommé  à  cause  de 
ses  v&rtus  médicinales. 


DES     OMMELLIFÈRES.     55 
TRENTE-HUITIÈME    FAMILLE. 

LES  OMBÊLLIFÉRES ,  Ombblli^ 
FEitjE.  Juss.  [Pentandrie-digynie, 
Linn.  ) 

Caractère  de  famille.  Calice  couronnant 
l'ovaire  ,  tantôt  entier  et  à  peine  appa- 
rent ,  tantôt  à  cinq  dents  }  cinq  pétales 
alternes  avec  les  divisions  du  calice;  cinq 
étamines  alternes  avec  les  pétales;  ovaire 
inférieur  surmonté  de  deux  styles  et  de 
deux  stigmates  ;  ovaire  se  changeant  par 
la  maturité  en  deux  graines  appliquées 
Tune  contre  l'autre  ;  embryon  très-petit 
caché  au  sommet  d'un  périsperme  ligneux 
ou  cartilagineux  ^  qui  occupa  tout  l'in- 
térieur de  la  graine  ;  fleurs  en  ombelle  ; 
pétiole  des  feuilles  membraneux  à  la  base 
et  embrassant  la  tige. 

Les  végétaux  qui  composent  ce  grou- 
pe ont  entr'eux  tant  de  ressemblance  , 
qu'ils  paroissent  ne  former  qu'un  seul 
genre.  Ils  ont  toujours  été  réunis  et 
connus  sous  la  dénomination  à^ombel- 


yi 


t*. 


51:         HISTOIRE   NATURKLLE 
///^r^s.  CeUe  dénomitiatioii  est  fondée 
sur  le  plus  saillant  de  leurs  caractères 
généraux ,  celui  de  la  disposition  de 

leurs  Qeurs. 

Les  ombelUfères  sont  presque  toutes 
herbacées  ,  peu  d'espèces  sont  ligneu- 
ses. Elles  s'élèvent  de  quelques  pouces 
à  sept  ou  huit  pieds  et  davantage. 

Leur  racine  est  presque  toujours  vi- 
vace,  épaisse  et  alongée  en  fuseau.  Leur 
lige  en  général  verticale  et  striée  est 
cylindrique,  creuse  ou  pleine  de  moelle, 
garnie  de  rameaux  et  de  feuilles  alter- 
nes et  terminée  par  des   ombelles  de 
fleurs.  Les  feuilles  quelquefois,  mais  ra- 
rement entières ,  sont  habituellement 
une ,  deux  ou  plusieurs  fois  ailées  ;  leur 
pétiole  est  embrassant  et  membraneux 
à  la  base,  et  enveloppe  les  ic ailles  avant 
leur  développement.  Les   fleurs  sont 
petites  et  solitaires  sur  des  pédoncules 
particuliers  qui  partent  tous  d'un  point 
commun   et  s'écartent  en   divergeant 
comme  les  rayons  d'un  parasol.  Cette 


''à 


■â 


\\\ 


DES     OMfiîSLLIpèRES.     55 
réunion  de  pédoncules  et  de  fleurs  porte 
le  nom  d'ombelle.  Ordinairement  plu- 
sieurs de  ces  ombelles  sont  portées  à 
leur  tour  par  des  pédoncules  communs 
qui ,  réunis  comme  les  premiers  en  un 
point  commun   forment  une  ombelle 
composée.  Celle-ci  porte  le  nom  d'om- 
belle générale  ;  les  premières ,  les  om- 
belles simples  portent  celui  d'ombelles 
partielles  ou  d'ombellules  ;  quelquefois 
les  fleurs  sont  sessiles  et  alors  les  ombel- 
lules  forment  des  têtes  parfaitement  sem- 
blables à  celle  des  scabieuse?.  Les  deux 
sortes  d'ombelles  sont  souvent  ceintes 
d'une   collerette   de  folioles  an  point 
de  départ  des  pédoncules;  quelquefois 
les  ombelles  générales  ,  quelquefois  les 
ombellules ,  quelquefois  les  unes  et  les 
autres  en  sont  privées.  La  collerette  des 
ombelles  générales  porte  le  nom  d'in- 
volucre  et  celle  des  ombellules   celui 
d'involucelle.  L'ovaire  de  chaque  fleur 
est  simple.  Le  calice  l'enveloppe  ;   la 
corolle  le  couronne.  Ordinairement  le 


il 


|i  I 


56       HÎSTOITIR   NATURELLE 
culico  pareil  pou  dislinct  do  l'uviui^e, 
mais  souvent   il  déborde  sou  souiuut 
sous  la  Tornio  de  eiuq   deiils  plus  ou 
moins  saillaules.  Cinq  pi^lales  uUerncnt 
avec  les  deuLs  du   calice  ;  ces  pélales 
sont  planes  ou  plies  en  deux ,  courbés 
eu  demi  cercle  ou  seulemenL  au   som- 
met ,  échancrés  ou  courbés  en  cœur , 
ou  tendus  en  dvux  \  ils  sont  ordinai- 
rement blancs  ;  quelquclbis  d'iuie  cou- 
leur pourpre  et  assez  souvent  jaunes. 
Xies  couleurs  varient  moins  que  dans 
les  autres  fauiilles.  Dans  les  ileurs  du 
centre  de  ronibello ,  les  pétales  sont 
plus   petits    et  ù-jK^u-près  égaux  en- 
tr'eux,  mais  dans  les  ileurs  de  la  cir- 
conférence ils  sont  plus  grands  et  sou- 
vent inégaux.  Les  étaniines  sont  au 
nombre  de  cinq  ,   insérées  au    même 
point  que  les  pétales  et  alternes  avec 
eux  •,  elles  tombent  avec  eux  peu  de 
temps  après  la  fécondation.  Le  sommet 
de  l'ovaire  est  recouvert   d'une   sub- 
stance glanduleuse  I  deux  styles  sur- 


\ 


^ 


DES  ()  M  n  K  L  L  I  F  fc  R  E  S.  5^ 
tnuiilés  chacun  d'un  stigmate  k  pnine 
distinct,  s'élèvent  du  milieu  de  celle 
«ubj^tanoe  glanduleuse.  Quelquefois  les 
ilyles avortent,  et  les  Heurs  sont  stériles; 
ces  fleurs  se  trouvent  ordinairement 
au  centre  de  l'ombelle.  Pur  la  maturité 
l'ovaire  devient  un  fruit  toujours  petit 
et  souvent  très-menu,  tantôt  applali., 
tantôt  arrondi ,  tantôt  oblong  ou  très)* 
alongé,  et  composé  de  deux  graines  ap- 
j)liquéed  Tune  contre  l'autre.  Lorsque 
le  fruit  s'ouvre,  les  deux  graines  d'abord 
séparées  par  le  bas  restent  quelque 
temps  attachées  par  le  haut  du  côlé 
intérieur  à  un  axe  très-délié  qui  enfile 
le  centre  du  fruit ,  et  se  partage  ordi- 
nairement en  deux  filets  dont  chacun 
retient  une  graine.  La  face  par  laquelle 
les  graines  sont  appliquées  l'une  contre 
l'autre  dans  le  fruit,  est  plane,  ou  con- 
cave ,  ou  convexe.  La  face  extérieure 
est  plane  ou  convexe,  relevée  de  côtes  et 
creusée  de  sillons.  Tantôt  les  cotes  et  les 
sillons  sont  très-peu  marques,  et  alors 
Botanique.  XI,  Q 


i  i 


58       HISTOITIE   NATURELLE 

la  surface  de  la  graine  est  simplement 
striée;  tantôt  les  côtes  sont  très-sail- 
lantes, et  leur  dos  se  prolonge  en  mem» 
brane ,  en  poils  ou  en  pointes  aiguës  *, 
alors  le  fruit  est  ailé  ,  velu  ou  hérissé. 
Chaque  graine  a  deux  enveloppes  ; 
elles  ne  sont  pas  toujours  vX  par- tout 
contiguiis  entr'elles.  L'extérieure  est 
nécessairement  la  moitié  du  calice  par- 
tagé en  deux  avec  le  fruit  ;  elle  est  sou- 
vent coriace ,  quelquefois  crustacée  , 
quelquefois  de  la  nature  du  liège  ;  l'in- 
térieure est  membraneuse.  Elle  recou- 
vre immédiatement  un  grand  péris- 
perme  ligneux  ou  cartilagineux  ,  au 
sommet  duquel  est  niché  un  très-petit 
embryon. 

Rien  de  pins  difficile  q  de  distin- 
guer par  des  caractères  tranchés,  et 
d'établir  dans  une  série  continue  les 
genres  d'une  famille  très  -  naturelle 
comme  celle  des  ombellifères.  Les  ca- 
ractères imporlans  sont  troji  généraux 
pour  servir  à  des  distinctions  particu- 


•;d^Bô-ate 


Bmciil 
ï-sail- 
mcm* 
iguës  *, 
érissé. 
)ppc3  ; 
r-tout 
re   est 
^e  par- 
it  sou- 
tacée  , 
5  ;  Tin- 
recou- 
péris- 
X  ,  au 
;8-petit 

dislin- 
lés ,  et 
lue  les 
iturelle 
Les  ca- 
ri éranx 
articu* 


DESOMBELLIFÈRES.  % 
lières  ,  et  ceux  qu'on  est  obligé  d'em- 
ployer ,  sont  trop  minutieux  pour  ne 
pas  être  variables  et  arbitraires.  Le» 
auteurs  qui  se  sont  occupés  d'ombel- 
lifères  ont  été  très-embarrassés  et  ont 
beaucoup  varié  sur  le  choix  de  ces  carac- 
tères. Morisoj  1 ,  To  urnefort,  Haller ,  &  c. 
ont  donné  la  préférence  à  ceux  qu'offre 
le  fruit;  les  autres,  à  l'exemple  d'Arlcdi 
ont  eu  recours  à  la  présence  ou  l'absence 
de  la  collerette  des  ombelles.  Adanson 
a  joint  à  cette  considération  celle  de 
la  forme  des  pétales  et  du  fruit ,  et  celle 
de  la  couleur  des  fleurs.  Cusson  a  sur- 
tout insisté  sur  la  forme  des  pétales 
et  du  fruit.  Les  sections  et  les  genres 
de  Linné ,  quoique  fondés  sur  la  con- 
sidération de  tous  ces  caractères  ,  sont 
cependant  sujets  à  d'innombrables  ex- 
ceptions. Néanmoins  ils  sont  généra- 
lement adoptés  ,  en  attendant  un  tra- 
vail plus  parfait  sur  cette  partie. 

Ainsi  que  les  caractères,  les  propriétés 
sont  encore  communes  dans  les  famil- 


('• 


6o         HISTOIRE   NATURrtJ.E 
les  naturelles.  Dans  les  onibellifèresce» 
propriétés  résident  principalement  dans 
les  racines  et  les  graines.  Les  graine» 
sont  chaudes  et  carrninatives  j  les  raci- 
nes sontapéritiveset  sudorifiques.  Lors- 
que ces  plantes  vivent  dans   les  lieux 
humides  ou  aquatiques  ,  elles  sont  vé- 
néneuses par  un  excès  d'énergie  dan» 
leurs  propriétés;  cultivées,  au  contraire 
dans  les  jardins ,  plusieurs  s'adoucissent 
et  deviennent  trës-propres  pour  la  nour- 
riture. D'après  Jussieu  ,  leurs  qualité» 
résident  dans  un  principe  amer  ,   plus 
ou   moins  concentré  et  différemment 
combiné  avec  un  principe  aromatique, 
et  leurs  effets  varient  suivant  les  pro- 
portions de  ce  principe.  Ainsi  par  exem- 
ple ,  mangées  avec  excès,  les  ombellifè- 
res  salutaires  deviennent  vénéneuses , 
et  prises  en   petite  quantité  les  om- 
bellifères  vénéneuses  sont  salutaires. 


»ES     ÉGOFODES.         ^1 

L 

Ombellifères  vraies;  ombelles  et  ombel« 
Iules  souvent  iiues. 

!•'    G  E  N  R  E. 

ÉGOPODE,  Podagiaire;  ^copo- 
DiuM,  Linn.  Angelica,  Totvnef. 
PiMPiNELLÂ.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  entier  ;.pétaiet 
ovales  ,  courbés  au  sommet  ;  fruit  OTâlo- 
obloug,  strié. 

L'egopode  podagraire  (  œgopodium 
podagraria,  L.  ) ,  vulgairement  la  })e- 
tite  aiigélic|ue  sauvage.  C'est  la  seule 
espèce  de  ce  genre.  On  la  trouve  en 
Europe  ,  le  long  des  haies  et  dans  les 
vignes.  Elle  a  le  port  de  i'angélique. 
Sa  liautenr  est  de  deux  à  troia  pieds. 
Sa  racine  est  longue  et  rampante.  Sa 
tige  est  verticale  et  un  peu  rameuse. 
Ses  feuilles  inférieure»  sont  deux  foi* 


J  .«tl»  -«Ji.*» 


if! 


VI 


1-- 


62  HISTOIRE  NATURELLE 
teriices.  Les  supérieures  sont  opposeVs 
et  seulement  ternées  ;  les  folioles  sont 
ovales  ,  pointues ,  dentées.  Les  fleurs 
sont  blanches  et  leur  ombelle  assez  lâ- 
che. 

Dans  le  Nord  on  mange  cette  plante 
comme  potagère.  Tous  les  bestiaux  s'en 
nourrissent  avec  plaisir.  Les  anciens 
croyoient  qu'elle  étoit  propre  à  guérir 
la  goutte  ;  de-ià  le  nom  de  podagraire^ 

I  r    GENRE. 

PIMPlNELLE,Boucage;  Pimpi- 
lîELLA.  L.  J» Lam,  Tr40oseunum^ 
Tourn. 

Caractère  générique.  Calice  entier;  pétales 
courbés  en  cœur  au  sommet  et  presque 
égaux  ;  stigmate  un  peu  en  tête  •,  fruit 
ovale-oblong  ;  graines  planes  intérieu- 
reaient,  convexes  en  dehors ,  et  marquées 
de  trois  petites  côtes  ou  nervures  sail- 
lantes. 

Cn  genre  comprend  neuf  ou  dix:  es- 


u 


fi 


DES     P  I  M  P  I  N  E  L  L  E  S.       65 

pèces.  Elles  croissent  en  Europe  et  en 
Afrique.  Leur  lige  est  herbacée.  Leurs 
feuillessont  ordinairement  ailées,  mais 
quelquefois  ternées.  Les  ombelles  sont 
blanches  ou    légèrement   purpurines. 
L'anis  se  trouve  dans  ce  genre  ;  quel- 
ques auteurs  en  font  un  genre  séparé. 
L'anis  (  pimpinella  anisum  ,    L.  ) 
croît  spontanément  en  Italie  ,  en  Sici- 
le ,  et  dans  le  Levant.  On  le  cultive 
dans  les  jardins  et  dans  plusieurs  en- 
droits ,  comme  branche  de  commerce. 
Cette  plante  est  à  peine  haute  d'un  pied. 
Sa  tige  est  branchue ,  feuillée ,  et  porte 
à  son  sommet  des  ombelles  de  petites 
fleurs  blanches.  Sa  surface  est  cannelée 
et  un  peu  velue.  Les  premières  feuilles 
qui  naissent  de  la  racine  sont  arrondies , 
divisées  en  trois ,  dentées  et  un    peu 
incisées.  Les  premières  feuilles  de  la 
tige  sont  ailées,  et  les  folioles  sont  pe- 
tites et  profondément  incisées  ;  les  feuil- 
les du  sommet  de  la  plante  sont  pro- 
faudément  découpées  eu  lanières  étroi- 


"i 


64        HISTOIRE    NATURELLE 

tes  et  pointues.  Souvent  on  trouve  sous 
Tombelle  deux  ou  trois  folioles  linëai- 
res.  Les  graines  sont  verdâlres ,  con- 
vexes et  cannelées  sur  le  dos  ;  leur  odeur 
est  douce;  leur  saveur  est  suave  et  mê- 
lée d'un  peu  d'acrimonie  agréable* 

Les  graines  d'anis  sont  stomachiques, 
digestives  ;  mais  sur- tout  très-propres 
pour  dissiper  les  vents.  On  en  retire 
parla  distillation  une  huile  essentielle, 
très-pénétrante  ,  dont  les   propriétés 
sont  plus  énergiques.  L'esprit-de-vin 
la  dissout.  Elle  se  fige  comme  du  beurre 
au  moindre   froid.  Dans  le  Nord    on- 
pétrit  le  pain  avec  de*  graines  d'anis- 
pour  l'aromatiser.  Les  confiseurs  cou- 
vrent ces  graines  avec  du  sucre  et  for~ 
ment  des  petites  dragées  très-agréable* 
au  goût»  Ces  dragées,  portent   simple- 
ment le  nom  d'anis.  On  donne  aux  grai- 
nes non-couvertes  le  nom  à'anis  verù 
pour  les  distingner. 


•SiM^.-'M». 


DES     CARVlS, 


65 


IIP    GENRE. 


CARVI,  Carum.  Linn.  Jnss. 

Caractère  générique.  Calice  entier  j  pétale» 
relevés  en  carène  ,  échancrés  ,  presque 
égaux  j  graines  oblongues,  convexes  ,  lé- 
gèrement striées. 

Deux  espèces  composent  ce  genre. 
Elles  sont  d'Europe.  Les  feuilles  sont 
deux  fois  ailées  et  finement  découpées. 
Leurs  fleurs  sont  blanches.  Celles  du 
centre  de  l'ombelle  sont  sujettes  à  avor- 
ter. L'ombelle  est  accompagnée  à  la 
base  d'une  foliole. 

-  Le  carum  carvi ,  le  cumin  des  prés, 
(  carum  carvi ,  L.  ).  Oïi  le  trouve  eu 
Europe  dans  les  prés  montagnenx  ,  et 
on  le  cultive  dans  les  jardins.  Cette 
plante  est  bisannuelle.  Sa  hauteur  est 
de  deux  pieds.  Sa  racine  grosse  ,  blan- 
che et  alongée  en  fuseau  ,  pi-oduit  une 
tige  verticale,  striée,  garnie  de  feuilles^ 


1 


66         HISTOIRE   NATURELLE 

brancbue  et  surmontée  par  des  ombel- 
les de  fleurs  blanches.  Les  feuilles  sont 
longues  et  deux  fois  ailées  ;  les  folioles 
sont  découpées  à  la  naissance  des  pétiolea 
secondaires j  les  folioles  sont  disposées 
en  croix. 

Dans  le  Nord  on  mange  les  racines. 
On  mêle  les  graines  avec  le  pain  et  le 
fromage.  Leur  odeur  est  très  -  péné- 
trante. On  en  aromatise  l'esprit- de- vin. 
Elles  contiennent  beaucoup  d'huilées- 
S€tt4ielle  ;  c'est  à  elles  que  l'huile  do 
Vénus  doit  son  parfum.  Ces  graine* 
sont  carmi natives ,  stomachiques,  diu- 
rétiques. Le  vin  dans  lequel  on  les  a 
infusées  ,  arrête  souvent  les  fièvres  du 
printemps.  On  boit  le  vin  au  commen- 
cement du  frisson. 


■ist^mm»^'} 


DESACHES.  67 

IV»     GENRE. 

ACHE,  Persilj  ^ip/i7jtf.  Tourn.  Linn. 
Juss.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  entier  ;  pétales 
arrondis ,  égaux  ,  courbés  au  sommet  ; 
graines  oblongues ,  convexes,  relevées 
de  cinq  nervures. 

Ce  genre  comprend  deux  espèces; 
elles  sont  d'Europe.  Les  fleurs  sont  jau- 
nâtres. Les  ombelles  sont  ceintes  d'une 
à  trois  ou  quatre  folioles  de  même  que 
les  ombellules. 

Le  persil  commun  {apium  petros^ 
clinunif  L.).  Il  croît  spontanément  dans 
laSardaigncet  le  midi  de  la  France,  dans 
les  lieux  couverts,  et  on  les  cultive 
dans  tous  les  jardins  potagers.  Cette 
plante  est  vivace  et  s'élève  à  deux  ou 
trois  pieds.  Sa  racine  est  blanche ,  grosse 
comme  le  doigt  et  alongée  en  fuseau. 
La  tige  s'élève  du  centre  d'une  ro&ett« 


il  t 


68       HISTOIRE   NATURELLE 
de  ieuilles  radicales  pëtiok'es ,  deux  foU 
ailées ,  et  composées  de  folioles  ovales  , 
rétrécics  en  coin  ,  inégales ,  incisées  et 
bordées  de  dents  blanchâtres  au  soin  - 
mef,  elle  est  verticale  ,  rameuse  ,  creu- 
se ,  striée  ,  dépourvue  de  poils  ,  gurmo 
de  feuilles  linéaires  et  terminée  par  de» 
ombelles  de  petites  fleura  d'un  jaan.. 
pâle.  Ces  -abellcs  sont  planes,  souvent 
penchées  tï  ceia^es  d'ime  ou  plusieurs 
folioles  liHë.>^s  ;  les  ombellules  sont 
toujours  c^n^s  de  plusieurs  folioles 
alongées  en  alêne. 

Le  persil   à  feuilles  frisées  est  une 
variété  produite  par  la  culture. 

Le  persil  répand  une  odeur  particu- 
lière très-agréable.  Les  feuilles  sont  gé- 
néralement employées  dans  les  cuisines 
comme  assaisonnement.  Toute  la  plante 
est  apéritive.  Les  racines  sont  diapbo- 
rétiques-,  les  feuilles  résolutives,  les 
graines  acres  et  atténuantes.  La  décoc- 
tion de  la  racine  prise  intérieurement 
et  les  fouilles  pilées,  appliquées  exté- 


*• 


■  J#'«^■•»lfiSH■>#^i«^    s.*S2. 


ux  fois 
[)vales  , 
isées  et 
a  soin ' 
; ,  creu- 
,  giiriiic 
par  des 
n  jaaiiff 
soaveiit 
lusieurs 
les  sont 
folioles 

est  une 

e. 

particu- 
sont  gé- 
i  cuisines 
la  plante 
:  diapbo- 
tives,  les 
la.  décoc- 
surement 
loes  exté- 


»  E  S     A  C  k  E  Ô.  69 

Heurement  sont  employées  pour  résou- 
dre les  dépôts  laiteux.  L'usage  habituel 
du  pe  viil  est  nuisible  aux  personnes  su- 
jettes à  l'ophtalmie.  Cette  plante  plaît 
beaucoup  aux  bestiaux.  Les  lapins  et  les 
lièvres  en  sont  avides.  C'est  un  poison 
iX)ur  les  petits  oiseaux.  Les  graines  en 
poudre  tuent  les  poux. 

Le  persil  odorant,  le  persil  des  ma- 
rais ,  le  céleri  (  apium  graveolens,  L.  ). 
Cel'^  plante  croît  spontanément  dans 
les  terreiiis  humides  et  marécageux  ; 
elle  est  bisannuelle.  Sa  racine  est  alon- 
gée  en  fuseau ,  rousse  en  dehors,  blan- 
che en  dedans.  Sa  tige  est  haute  de  deux 
pieds,  rameuse,  profondément  sillon- 
née, noueuse,  garnie  de  feuilles  qui 
portent  à  leur  aisselle  des  ombelles  pé- 
donculées  ,  et  terminée  ainsi  que  les 
rameaux  par  des  ombelles  ordinaire- 
ment sessiles.  Les  feuilles  inférieures 
sont  pétiolées  et  deux  ou  trois  fois 
ailées.  Les  feuilles  supérieures  sont  ter- 
nées  et  sessiles.  Les  foliole.*  sont  dana 

ISotauiqne.  XI.  y 


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70       HISTOIRE   NATURELLE 

les  deux  cas  en  forme  de  coin ,  incisées, 
dentées,  fermes  et  luisantes-  Les  om- 
belles sont  peu  garnies  de  fleurs.  Les 
corolles  sont  blanches.  L'involucre  de 
Tombelle  est  composé  de  folioles  dé- 
coupées ;  les  ombellules  n'ont  presque 
point  d'involucelle. 

Dans  les  marais  cette  plante  est  d'une 
odeur  désagréable  -,  la  racine  répand  un 
suc  jaune  et  fétide ,  et  ses  propriétés 
sont  suspectes  .Elle  a  été  naturalisée  dans 
les  jardins  potagers  ,  où  elle  porte  le 
nom  de  céleri.  Tout  le  monde  la  con- 
iioît  dans  cet  état.  Ses  dimensions  sont 
plus  grandes  -,  sa  racine  est  grosse,  blan- 
che et  succulente  -,  ses  feuilles  sont 
droites  -,  son  odeur  est  aromatique  et 
agréable.  On  blanchit  les  feuilles  et  on 
les  mange  en  salade  avec  les  racines  j 
elles  provoquent  l'appétit  et  sont  un 
peu  aphrodisiaques.  Les  propriétés  de 
1 1  racine  sont  plus  énergiques  que  celles 
du  persil  commun.  Le  suc  a  souvent 
coupé  les  tièvres  intermittentes ,  en  le 


-  v*&-i^î'fc^j«tefe'ijHiMfât 


■ÉBMiitaaiaaMIB 


DES     A  N  E  T  H  S.  7I 

prenant  à  la  dose  de  six  onces  au  com- 
mencement du  frisson.  Le  suc  de  la 
plante  excite  la  sueur,  et  dëterge  les 
ulcères  scorbutiques  de  la  bouche.  On 
confit  les  sommités  fleuries. 

V«     GENRE. 

ANETH,  Fenouil;  Anetbum,  T. 
L.  J.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  entier  ;  pétales 
entiers  roulés  en  dedans  ;  graines  oblon- 
gues  ,  convexes;  striées.  Fleurs  jaunes: 
ombelles  sans  involucres. 

Ce  genre  comprend  trois  espèces; 
elles  croissent  en  Europe  ;  elles  sont 
remarquables  par  leurs  feuilles'  qui 
sont  divisées  et  soudi visées  en  longues 
folioles  capillaires- 

L'aneth  fenouil  (  anethum  fœnicu- 
lum  y  L.  ).  On  trouve  cette  plante  dana 
le  midi  de  la  France ,  sur  les  rochers 
de  Madère,  et  on  la  cultive  dans  les 
jardins.  Dans  l'état  sauvage  elle  s*élèv© 


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7a  HISTOIRE  NATURELLE 
tout  au  plus  à  deux  ou  trois  pieds.  Sa 
racine  eflt  alo»^  \  si  taseau,  blaiiclio  , 
elle  est  bisaujiueiie.  ôes  tiges  sont  cy- 
lindriques, remplies  de  moelle,  garnie» 
de  feuilles ,  striées ,  rameuses  et  termi- 
nées ainsi  que  les  rauieai  Ju.  pài  ùi.:>  om  - 
belles  grandes  et  concaves.  I^es  feuilles 
sont  grandes  et  plusieurs  fois  divisées 
ctsoudiviséesen  folioles  capillaires.  Les 
fienrs  sont  jaunes  j  lesgiaines  sont  ob- 
longues. 

Le  fenouil  acquiert  dans  ks  jardins 
cinq  ou  six  pieds  de  bavit.  Toute  la 
plante  répand  une  odeur  particulière 
très-agréable.  En  Italie  ,  sa  tige  et  les 
racines  sont  plus  grosses  q  ne  le  bras.  On 
y  mange  celte  plante  comme  le  cé- 
leri ,  et  on  se  sert  des  graine^  pour  assai- 
sonner le  paii  t  di  Térens  nets.  L  a  ra- 
cine est  peu  aromatique  ;  sa  décoc- 
tion ou  l'infu^'ioii  dc5  ferjlles  ou  des 
graines  augmente  le  lait  des  nourrices. 
On  fait  avec  les  grain^^s  des  dragées^ 


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ieds.  Sa 
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gariiie» 
.  termi- 
at>>  on  - 
feuilles 
divisées 
res.  Les 
iont  ob- 

I  jardins 
^'oute  la 
iciilière 
;e  et  les 
bras.  On 
3  le  co- 
ur assai- 
j.  Li  ra- 
i  decoc- 
5  ou  'les 
)urriccs. 
iragées. 


I 


DE  s     AN  ET  H  8.  7^ 

comme  avec  les  anis  ,  et  on  leur  donne 
ëgalemeiiL  ce  nom. 

L'aneth  odorant j  ancth  {anethum 
graveolens ,  L.  ).  L'aneth  croît  natu- 
rellement dans  les  champs ,  en  Espagne , 
en  Portugal ,  en  Italie.  Sa  hauteur  est 
d'un  pied  et  demi  j  sa  tige  est  un  peu 
rameuse;  ses  feuilles  ressemblent  à  cel- 
les du  fenouil,  mais  sont  plis  petites  , 
moins  lâches.  Les  ombelles  on'  leux 
pouces  environ  de  diamètre.  Les  fruits 
sont  comprimés,  ies  grain  <  s  sont  ap- 
platics  et  entourées  d'un  petit  rebord. 

Son  odeur  est  agréable  ,  pénétrante  -, 
sa  saveur  vive  ,  acre.  Elle  est  carniiiia- 
tîve,  stomachique,  anti-émétique.  On 
emploie  1  Veuilles  et  les  graines  dans 
les  cataplasme       «iol   tifs. 


r.    ! 


74        HISTOIRE    NAXrRELLK 

V  r     G  E  N  R  E. 

MACERON,  Smyrnium.  Tourn.  L. 
Jus.^.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  entier  peu  ap- 
parent -,  pétales  alongés  en  pointe  ,  rele- 
vés en  carène  ,  légèrement  fléchis  à  leuB 
sommet,  presque  égaux  ;  graines  courtes, 
très-convexes  j  à  trois  angles  saillanssur 
le  dos. 

Ce  genre  rcnfcriiiC  sept  espèces.  Les 
unes  croissent  en  Europe,  les  autre» 
en  Afrique  -,  une  se  trouve  en  Améri- 
que. Elles  sont  annuelles ,  bisannuelles 
on  vivaces.  Les  feuilles  de  la  tige  sont 
simples  ou  ternées  ;  les  fleurs  sont 
jaunâtres.  Les  Heurs  du  centre  des  om- 
belles avortent  dans  quelques  espèces. 

Le  maceron  commun  (  njnyrniurrù 
olusairum ,  L.  ).  Cette  plante  croît  en 
Europe  dans  les  lieux  sombres  et  ma- 
récageux. Elle  a  été  long-temps  culti^ 
-«ét^  dans  les  jardins  potagers.  Elle  est 


:n.  L« 


teu  ap- 
,  rele- 
à  leuB 
ourtesy 
ans  suc 


8.  Les 

autre» 
Lméri- 
luelles 
je  sont 
i  sont 
es  om- 
spèces. 
rniurn 
:oit  en 
et  nia- 
;  culti^ 
111e  est 


n  ES    Tff  A  C  E  R  O  N  fi,  ^5 

bisannuelle.  Sa  racine  est  eu  forme  de 
navet ,  et  remplie  d'un  suc  acre  et 
amer  jui  a  l'odeur  et  la  saveur  de  la 
myrrhe.  Sa  lige  est  vei^ticale  ^  liaute  de 
deux  à  trois  pieds ,  anguleuse,  feuiilée^ 
yamense  et  lenuindc  par  des  ombelles 
de  petites  fleurs  blanches.  Les  feuilles 
sont  luisantes.  Les  radicales  sont  portées 
sur  de  longs  pétioles  et  trois  fois  ternées, 
Iics  caulinaires  sont  simplement  ter- 
nées  ,  et  la  gaine  de  leur  pétiole  est 
déchirée  à  son  hord.  Les  folioles  sont 
grandes,  ovales,  un  peu  lobées,  entiè- 
res à  leur  bord  dans  leur  moitié  infc- 
fieme,  et  dentées  dans  leur  moitié  su- 
périeure. 

Toutes  les  parties  de  cette  plante  ont 
une  odeur  forte.  On  fait  entrer  la  raci- 
ne et!cs  graines  dans  les  apozèmés  pour 
purifier  le  sang  ;  elles  sont  rarement 
employées.  Le  céleri  a  succédé  à  cette 
plante.  On  la  mangeoit  autrefois  en  sa- 
lade aprtis  l'avoir  ùùl  blanchir  par  les 
procédés  ordinaires» 


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76        HISTOTRE    NATURFXLE 

VIP    GENRE. 

PANAIS,  Pastinaca.  Tourn.  Linn. 
Juss.  Lam.        ~ 

Caractère  générique.  Calice  entier  ;  pétales 
entiers  courbés  en  dedans  ;  graines  ellip- 
tiques ,  comprimées  ,  planes  ,  presque 
membraneuses  sur  les  bords. 

Ce  genre  comprend  trois  espaces. 
Elles  sont  d'Europe.  Les  feuilles  sont 
ailées  -,  les  fleurs  sont  jaunes  j  les  ombel- 
les sont  quelquefois  ceintes  d'involu- 

celles. 

Le  panais  cultivé  (  pastinaca  satl- 
va  ;  L.).  Il  croît  spontanément  dans  les 
lieux  cultivés  et  les  pâturages  de  TEu- 
ropc  méridionale ,  et  on  le  cultive  dans 
tous  les  jardins  potagers.  Cette  plante 
est  bisannuelle.  Sa  racine  éiJaisse,  alon- 
gée  enfuscau  et  blanchâtre ,  pousse  une 
lige  verticale ,  haute  de  trois  ou  quatre 
pieds,  sillonnée,  divisée  en  ramf\iux 
ouverts^  garnie  de  grandes  feuille*  ailcbs^ 


DES     PANAIS.  "]"! 

ef  terminées  ainsi  que  les  rameaux  par 
nne  ombelle  de  fleurs  jaunes.  Les  feuil- 
les sont  péliolees  et  ailées  avec  impaire. 
Elles  sont  d'un  vert  sombre  et  velues 
dans  le  panais  sauvage,  et  d'un  vert 
jaunâtre  dans  le  panais  cultive.  Les  fo- 
lioles sont  sessiles,  ovales,  plus  ou 
moins  profondément  incisées  ou  lobées, 
et  bordées  de  dents  surmontées  d'une 
petite  pointe. 

Les  racines  sont  d'i?n  fréquent  usa- 
ge dans  la  cuisine.  Elles  sont  douces,  su- 
crées, aromatiques ,  nourrissantes ,  mais 
un  peu  venteuses.  On  les  emploie  à 
l'extérieur  dans  les  remèdes  propres  à 
guérir  la  gale  et  les  dartres. 

Le  panais  oppoponax  (  pastlnaca  ■ 
oppoponaxy  L.  ).  Il  croît  dans  le  midi  *, 
de  la  France,  dans  l'Italie ,  dans  la  Si- 
cile et  le  Levant.  Sa  racine,  grosse 
comme  le  bras,  rameuse,  jaunâtre  et 
vivace,  jette  des  feuilles  simplement 
ailées  et  composées  de  cinq  folioles.  Du 
milieu  s'élève  à  la  hauteur  de  cinq  à 


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78       HISTOIRE    NATURELLE 

Luit  pieds,  une  tige  cyliiuliiquc,  ver- 
ticale, très -droite  ,  garnie  de  feuilles 
très-grandes  à  sa  partie  inférieure,  suc- 
cessivement moins  grandes  vers  son 
sommet ,  où  elle  se  divise  en  rameaux 
ouverts  ,  la  plupart  opposés  et  termi- 
nés par  plusieurs  ombelles  assez  garnies 
de  petites  fleurs  d'un  jaune  vif.  Les 
feuilles  inférieures  sont  deux  fois  ailées. 
Les  folioles  sont  presque  sessiles ,  ova- 
les ,  finement  crénelées ,  un  peu  rudes 
au  toucher,  munies  d'un  lobe  à  leur 
base ,  et  remar(j[uables  par  un  de  leurs 
côtés  plus  étroit  que  l'autre  ,  et  descen- 
dant beaucoup  moins  sur  la  côte  moyen- 
ne. La  surface  de  la  base  de  la  tige  et 
des  pétioles  des  feuilles  inférieures  est 
couverte  d'écaillés  membraneuses,  rous- 
sâtres.  Sous  l'ombelle  principale  sont 
disposées  d'autres  ombelles  portées  sur 
des  pédoncules  alternes  ,  opposés  ou 
verticillés.  Les  ombelles  et  les  oinbel- 
lules  sont  ceintes  de  cinq  ou  six  folioles 
linéaires  ,  longues  d'une  ligne. 


D  ES    T  II  A  P  SI  A,  ^C.       79 

Dans  les  pays  chauds  il  dëcoiilc  par 
incision  de  celte  plante  une  gomme-ré- 
sine connue  et  employée  en  pharmacie 
sous  le  nom  HCoppoponax,  Son  odeur 
fétide  est  un  peu  semblable  à  celle  do 
la  gomme  ammoniaque.  Sa  saveur  est 
amère  et  nauséabonde.  Elle  a  les  pro- 
priétés des  gommes-résines. 

Pastinaca  dérive,  selon  Tournefort, 
de  pastus  ,  parce  que  la  racine  est  em- 
ployée pour  la  nourriture  ,  ou  de  pas" 
tinare ,  parce  qu'on  se  sert  de  la  houe 
pour  arracher  la  racine  de  terre. 

VII  r    GENRE. 

THAPSIA.  Tnurn.  Linn.  Juss.  Lam. 
(  Voy.  3"^  vol.  Pentandrie-digy nie.  ) 

I  I. 

Ombellifères  vraies  ;  ombelles  nuesj  om- 
bellules  involucellées. 

I  X^    GENRE. 

SESELL  L.  Juss.  Lam.  (Voy.  '6   vol 
(  Pentandrie-digy  nie,  ) 


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80       HISTOIRE   NATURELLE 

X*     GENRE, 

IMPÉRATÔIRE,  iMPERAToniA,  T. 
L.  J.  Lam. 

Caractère  générique .  Calice  entier  •,  pétales 
fléchis  en  cœur  au  sommet ,  presqu'égauxj 
graines  planes  entourées  d'ua  large  re- 
bord membraneux ,  e«-  marquées  de  troi» 
côtes  sur  le  dos. 

L'iMP^RAToiRE  corammie  (  impe- 
ratoria  oatruthium ,  L.  ) ,  est  la  seule 
espèce  qui  constitue  ce  genre.  Elle  croît 
dans  les  lieux  ombragés  des  montagnes 
du  midi  de  l'Europe.  Sa  racine  est  vi- 
vace  -,  elle  est  épaisse  ,  noueuse  et  gar- 
nie de  rejetons  rampans ,  elle  produit 
de  grandes  feuilles  pétiolées,  divisées 
en  trois  parties ,  portant  cbacane  trois 
folioles  larges,  a  ^-ois  lobes  et  dentées. 
Du  milieu  des  It ailles  s'élève ,  à  la  hau- 
teur d'un  pied  et  demi  ou  deux  pieds  , 
une   tige  cylindrique ,  creuse  ;  garnie 


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DES    IIVÎ  P  ÉR  ATOIRES.      8l 

cle  peu  de  feuilles  et  surmontée  d'une 
grande  ombelle  plane  ,  étalée  et  très- 
garnie  de  fleurs  blanches.  Les  ombel- 
lules  ont  une  involucelle  d'une  ou  deux 
folioles.  Les  feuilles  de  la  tige  sont  por- 
tées sur  de  courts  pétioles,  et  composées 
de  trois  folioles  semblables  aux  folioles 
des  feuilles  radicales. 

La  racine  est  très -estimée ,  très-sto- 
machique. Sa  saveur  est  aromatique  , 
piquante,  agréable.  Son  odeur  est  pé- 
nétrante ;  ses  propriétés  sudorifiques  , 
carminatives ,  emménagogues  et  cépha- 
liques,  &c.  sont  très-actives.  Appli- 
quée extérieurement,  elle  ranime  et 
déterge  les  vieux  ulcères. 


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Botanique.  XI. 


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82       HISTOIRE  NATUREtLE 


X  r     GENRE. 


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CERFEUIL,  Chmrophyllum,  T. 
Linn.  Juss.  Lam.  Scandix.  T.  L.  J. 
Myrrhis,  t. 

Caractère  générique.  Calice  entier  ;  pétales 
un  peu  inégaux  -,  fruit  alongé  en  bec  d'oi- 
seau ,  pointu  ,  lisse  ,  strié  j  quelquefois 
velu. 

Ce  genre,  auquel  on  a  réuni  d'après 
Lamarck  le  genre  scandlx  de  Linné  , 
renferme  vingt-deux  espèces.  La  plu- 
part croissent  en  Europe;  elk.  sont 
annuelles  ou  vivaces  par  leur  racine. 
Elles  sont  remarquables  par  la  forme 
grêle  et  alongée  de  leurs  fruits. 

Le  cerfeuil  odorant  ou  musqué  , 
[chcerophyllum  odoratum,  Lam.  scan- 
dix  odorata  ,\Ànn.  ).  Cette  plan  te  croît 
dans  les  prés,  sur  les  montagnes  de  la 
Suisse  ,  en  France,  en  Italie.  Sa  racine 
est  vivace.   Elle  est   grosse  ,  longue , 


DES    CERFEUILS.         85 

blanche ,  molle  et  d'une  saveur  douce, 
X.a  tige  est  e'j^^îisse ,  creuse ,  cannelée  , 
rameuse,  haute  de  deux  à  trois  pieds, 
terminée  ainsi  que  les  rameaux  par 
de  petites  ombelles  de  fleurs  blanches 
et  garnie  de  grandes  feuilles,  trois  fois 
ailées ,  très-molles  et  parsemées  de  ta- 
ches blanches.  Toute  la  plante  est  un 
peu  velue,  aromatique,  et  a  la  saveur 
de  Tanis.  Les  folioles  des  feuilles  sont 
très-nombreuses ,  ovales ,  pointues ,  in- 
cisées et  dentées.  Les  graines  sont  lon- 
gues d'un  demi-pouce,  noires,  relevées 
de  trois  côtes  et  creusées  d-^  trois  sillons. 

Cette  plante  est  plus  aro.>i*  ique  que 
le  cerfeuil  commun.  On  la  cultive  dans 
les  jardins  potagers  ;  elle  est  employée 
comme  plante  d'assaisonnement  j  on  :;i 
met  dans  les  salades.  On  mange  ses  ra- 
cines dans  la  Silésie. 

Le  cerfeuil  cultive  ou  commun  (  chœ* 
ropky/lum  sativum ,  T^am.  scandix  ce^ 
refolium ,  Linn.  ).  Il  est  spontané  dans 
les  champs  du  midi  de  l'Europe,  et  cul- 


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81  '  HTSTOIBE  NATURELLE 
tivé  dans  tous  les  jardius  potagers.  Cette 
plante  est  annuelle  et  d'une  consistanco 
tendre  et  délicate.  Elle  est  haute  d'un 
à  deux  pieds  ;  sa  racine  blanche ,  alon- 
gée  et  fibreuse  ,  donne  naissance  à 
une  tige  verticale  ,  striée  ,  creuse  ,  ra- 
meuse ,  garnie  de  feuilles  alternes  deux 
ou  trois  fois  ailées  ,  et  porte  vers  les 
sommités  de  petites  ombelles  sessiles  et 
latérales.  La  tige  est  velue  à  la  nais- 
sance des  feuilles  ;  les  feuilles  sont  un 
peu  velues  ;  les  folioles  sont  obtuses , 
découpées  et  imitent  celles  du  persil. 
L'ombelle  est  formée  de  quatre  ou  cinq 
rayons  ;  les  ombellules  en  ont  davanta- 
ge ;  elles  sont  ceintes  de  deux  folioles 
tournées  d'un  même  côté.  Les  fleurs 
sont  blanches ,  et  les  extérieures  sont 
un  peu  irrégulières-,  les  styles  sont 
droits  ;  les  graines  sont  alongées ,  grê- 
les ,  lisses ,  luisantes. 

Toute  la  plante  a  une  odeur  et  une 
gaveur  aromatiques.  On  la  mange  en  sa- 
lade j  on  l'ajoute  aux  alimensj  elle  eu 


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DES  CERFEUILS, 
facilite  la  digestion.  Elle  est  incisive, 
aperitive,  résolutive,  diui'éti'.|Ue.  On 
emploie  le  suc  dans  les  vertiges  ,  les 
obstructions,  les  fièvres  lentes,  les  ma- 
ladies de  la  peau.  On  applique  les  feuil- 
les pilées  sur  les  engorgemens  laiteux, 
les  contusions,  les  piqûres  d'insectes; 
les  vaches,  les  chèvres,  les  moutons 
mangent  le  cerfeuil  j  les  chevaux  n'eu 
veulent  point. 

Le  cerfeuil  sauvage  (  chcerophyllum 
silvestre ,  Linn.  ).  On  le  trouve  dans 
les  vergers  et  les  prés  de  l'Eurojie.  Cette 
plante  est  vivace  ;  elle  a  le  port  et  les 
feuilles  de  la  ciguë.  Sa  tige  est  haute  de 
deux  ou  trois  pieds,  rameuse,  garnie 
de  grandes  feuilles  deux  ou  trois  fois 
ailées,  et  se  termine  par  des  ombelles 
de  fleurs  blanches.  La  tige  est  renflée 
sous  chaque  rameau.  Les  feuilles  sont 
tantôt  sans  poil,  tantôt  velues  sur  les 
nervures ,  tantôt  sur  toute  leur  surface  ; 
les  folioles  sont  alongées  ,  demi-ailées,, 
incisées  et  pointues.  L'ombelle  est  com- 


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8^         HTSTOllir    NATUP.ELT.E 

posi'e  de  peu  de  rayons  ,  et  quelqucfott 
elle  est  munie  à  sa  base  d'une  foliole  ; 
rombellule  est  ceinte  de  cinq ,  six  ou 
sept  folioles  ovales -lancéolées,  qui  se 
réfléchissent  vers  la  terre  avec  l'âge. 
Les  fleurs  sont  blanches  et  irrégulières. 
Les  graines  sont  luisantes,  lisses  et  noi- 
râtres à  leur  maturité. 

Cette  plante  passe  pour  venimeuse  j 
sou  odeur  est  forte  et  fétide  si  on  la 
broie.  Les  liges  teignent  en  vert.  Les 
ombelles  cueillies  au  temps  de  la  florai- 
son teignent  en  jaune. 

Le  cerfer'^  à  aiguillettes,  aiguille  ou 
peigne  de  'iras  (  chœrophyllum  ros^ 
tratum,  .1  auv.  scnndlx pecten ,  Linn.  ). 
Cette  jolie  plante  est  commune  dans  les 
champs  de  la  France ,  et  des  autres  con- 
trées tempérées  et  méridionales  de  l'Eu-- 
rope.  Sa  tige  est  menue,  foible,  ra-- 
meuse ,  étalée  et  haute  de  six  à  douze 
pouces.  Ses  feuilles  sont  finement  di- 
visées en  découpures  étroites  et  poin-* 
tues.  Les  ombelles  n'ont  que  deux  ou 


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DES  CORIA  DR  '^8.  87 
trois  rayons;  les  fleii"  .  sont  potites^ 
Manches  et  i  régulières.  Les  fruits  sont 
tr'  s-reniarquablcs  ;  Us  so»it  longs  d'ua 
pouce  Pi  demi  à  deux  pouces ,  et  res- 
semblent à  une  grosse  aiguille  ou  à  une 
dent  de  peigne. 

Cette  plante  a  une  saveur  acre ,  mai» 
douce. 

Chœrophy  II"  m,  feuille  gaie,  en  grec, 
ainsi  'ummé  à  cause  de  la  beauté  du 
feuillage. 

X  I  I"    GENRE. 

CORIANDRE,  Coriandrum,  T. 
L.  J.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  à  cinq  dents  ; 
pétales  fléchis  en  cœur  au  soramel;  y  égaux 
dans  le  disque  ,  inégaux  et  plus  grands  à 
la  circonférence  ;  fruit  sphérique  ou  for- 
mé de  deux  petites  sphères  appliquées. 
Vune  contre  l'autre. 

Ce  genre  ne  comprend  que  deux  es- 
pèces assez  voi^'aes  l'une  de  l'autie. 


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Photographie 

Sdences 

Corporation 


23  WEST  MAIN  STREET 

WEESTER.N.Y.  14580 

(716)  872-4503 


88         HISTOIRE    NATURELLE 
Elles  croissent  en  Europe  ;  leur  odeur 
est  très-forte,  très -désagréable^  elles 
sont  annuelles. 

La  coriandre  cultivée  (coriandrum 
sativum ,  Linn.  ).  Elle  croît  spontané- 
ment en  Italie.  On  la  cultive  aisément 
dans  les  jardins  et  dans  les  champs  du 
midi  de  la  France.  Sa  surface  est  dé- 
pourvue de  poil  ;  sa  hauteur  est  d'un  à 
deux  pieds  j  sa  tige  est  verticale ,  feuil- 
lée ,  ordinairement  rameuse ,  et  se  ter- 
mine par  des  ombelles  de  fleurs  blan- 
ches ,  légèrement  purpurines.  Les  feuil- 
les sont  deux  fois  ailées  et  inégales  j  les  , 
folioles  des  feuilles  inférieures  sont  assez 
larges,  ovales,  lobées,  incisées  et  den- 
tées; les  folioles  des  feuilles  supérieures 
sont  longues,   étroites  et  divisées  en 
deux  ou  trois  découpures  linéaires.  IjQs 
fleurs  sont  inégales  ;  celles  du  centre 
sont  régulières,  et  souvent  avortées; 
celles  de  la  circonférence   sont  plus 
grandes  et  irrégulières.  L'ombelle  est 
ordinairemeût  ceinte  d'une  foliole,  et 


DES     CORIANDRES.      89 

Fombellule  de  deux  ou  trois  tournées 
d'un  seul  cétë. 

Cette  plante  exhale  une  odeur  de  pu- 
naise insupportable.  Cette  odeur  in- 
fecte le  voisinage  des  champs  où  la  co- 
riandre est  cultivée.  Lorsque  le  temps 
est  couvert,  l'odeur  se  répand  au  loin, 
et  cause  des  maux  de  tête  et  des  envies 
de  vomir  à  ceux  qui  la  respirent.  Ce 
principe  vénéneujc  est  très- volatil  ;  les 
graines  le  perdent  à  mesure  qu'elles  ap- 
prochent de  la  maturité,  et  acquièrent 
à  la  place  une  odeur  aromatique  très- 
agréable.   Les  graines  sont  seules  en 
usage  ;  elles  fortifient  l'estomac  et  chas- 
sent les  vents.  Les  parfumeurs  les  em- 
ploient ;  elles  sont  encore  employées 
dans  les  cuisines.  On  les  confit  au  sucre 
pour  en  faire  de  petites  dragées.  Les 
peuples  du  nord  les  mêlent  dans  leur 
pain  pour  l'aromatiser.  Ces  graines  sont 
si  coriaces ,  qu'on  a  beaucoup  de  peine 
à  les  réduire  en  poudre. 

Coriandrum  (  Théoph.  Diosc.  PI.  ), 


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90         HI5TOIRE   NATURELLE 
formé  d'un  mot  grec  qui  signifie  /?w- 
naise  ;  ainsi  nommé ,  parce  que  les  grai- 
nes avant  leur  maturité  ont  Todcur  de 
cet  insecte. 

Xlir    GENRE. 

MTRUSE,  jEtsus^.  Linn.  Jusss. 

Caractère  générique.  Calice  entier  ;  pétales 
inégaux ,  fléchis  en  cœur  au  sommet  j 
fruit  ovale,  arrondi,  strié. 

On  connoît  quatre  espèces  de  ce  genre. 
Elles  croissent  en  Europe;  elles  sont 
annuelles  ou  bisannuelles  ou  à  racine 
vivace.  Les  ombellules  du  centre  de 
l'ombelle  sont  plus  courtes. 

L'œthuse  à  forme  de  persil  (  œthusa 
cynapium  ,  Linn.  )  ,  vulgairement  la 
petite  ciguë.  Cette  plante  croît  danvS  les 
terreins  cultivés ,  et  les  jardins  pota- 
gers; elle  est  annuelle  et  fleurit  tcmt 
l'été;  sa  hauteur  est  de  deux  pieds; 
toute  la  plante  est  dépourvue  de  poil, 


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DES    ^THUSES.  91 

et  le  feuillage  en  outre  offre  un  aspect 
luisant.  La  tige  est  verte  et  sans  taches, 
striée,  fcuillée,  droite,  divisée  en  ra- 
meaux ouverts,  et  terminée  par  des  om- 
belles de  petites  fleurs  blanches.  Les 
•  feuilles  sont  deux  fois  ailées ,  et  les  fo- 
lioles sont  ovales,  sessiles  et  profondé- 
ment découpées.  L'ombelle  n'a  point 
d'involucrej  Tinvolucelle  déborde  l'om- 
bellule  de  toutes  parts. 

Cette  plante  est  un  violent  poison 
pour  l'homme  ;  elle  exhale  lorsqu'on  la 
froisse  une  odeur  d'ail  désagréable.  Elle 
est  très  -dangereuse  dans  les  jardj^is  po- 
tagers ,  parce  qu'elle  ressemble  beau- 
coup au  persil ,  avec  lequel  elle  est  sou- 
vent mêlée  et  cueillie.   On  a   vu  de 
tristes  exemples  à  la  suite  de  méprises 
faites  à  cet  égard.  Cette  plante  fait  en- 
core périr  les  oies  j  néanmoins  les  autres 
animaux  la  mangent.  Elle  peut  rem- 
placer la  ciguë  pour  l'usage  extérieur, 
-^thuse  meum  (  œthusa  meum,  L.). 
Cette  espèce  croît  sur  les  monlagne/* 


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92        HISTOIRE   NATUl^ELLE 

du  midi  de  l'Europe.  Sa  racine  est  vi- 
vace^  épaisse ,  longue ,  brunâtre  et  cou- 
ronnëe  par  un  faisceau  de  poils  roides , 
débris  des  anciennes  feuilles.  Sa  tige 
s'élève  du  milieu  des  feuilles  radicales 
à  la  hauteur  d'un  pied  :  elle  est  un  peu 
divisée ,  garnie  de  très-peu  de  feuilles 
et  terminée  par  une  ombelle  de  fleurs 
blanches.  Les  feuilles  ressemblent  à 
celles  du  fenouil,  mais  elles  sont  plus 
petites;  leurs  divisions  sont  plus  cour- 
tes et  encore  plus  déliées  j  les  pétioles 
des  feuilles  de  la  tige  sont  courts  ;  niem- 
bruueux,  ventrus,  engaînans.  L'om- 
belle est  quelquefois  munie  à  sa  base 
d'une  foliole;  les  ombellules  sont  cein* 
tes  de  trois  folioles  latérales. 

La  racine  a  une  odeur  particulière, 
forte  ,  pénétrante ,  mais  très-agréable. 
Ses  propriétés  sont  très-ejflScaces.  Elle 
pourroit  remplacer  toutes  les  autres 
ombellifères,  comme  stomachique^  cor- 
diale ,  sudorifique  ,  carminative ,  &c. 
On  l'emploie  beaucoup  contre  les  ma- 


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est  vi- 
et  cou- 
roides , 
5a  tige 
idicalcs 
un  peu 
feuilles 
i  fleurs 
>lent  à 
tit  plus 
s  cour- 
pétioles 
,  mem  - 
L'om- 
sa  base 
it  cein- 

îulière, 
jre'able. 
5s.  Elle 
autres 
ue,  cor- 
'e,  &c. 
les  ma- 


DE&  CICUT\inES.  9.T 
Jadies  des  bestiaux.  Elle  plaît  beau- 
coup aux  animaux  ruminans. 

AStàusa;  ce  mot  signifie  en  grec  br/U* 
tant,  ainsi  nommé  à  cause  des  proprié- 
tés malfaisantes  de  ïœthusa  cyna-* 
pium,  L. 

XIV    GENRE. 

CICUTAIRE,  CicuTARtA.  J.  Lam, 
CicuTjt.  Linn. 

Caractère  générique.  Calîce  entier  ;  pétales 
presqu'égaux ,  ovales,  fléchis  au  sommet; 
fruit  presqu'ovale ,  sillonné. 

Ce  genre  comprend  trois  espèces; 
une  croît  en  Europe  ;  les  autres  sont 
d'Amérique.  Ces  plantes  sont  aquati- 
ques et  vénéneuses.  Leur  racine  es)t 
vivace }  les  folioles  des  feuilles  sont  lan- 
céolées et  dentées  ;  quelquefois  l'om- 
belle est  munie  d'une  foliole.  L'ombel- 
Iule  est  ceinte  de  trois  à  cinq  folioles 
très-étroites. 

Botanique,  X^.  ^ 


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§4        IIÏSTOIHE  KATURELtR 

La  cicutaire  aquatique  (cictUarid 
nquatica,  Lam.  cicuia  pirosa ,  Linn.)« 
Elle  croît  en  liurope ,  sur  le  bord  des 
ëtangs  et  des  fossés  aquatiques.  Sa  ra- 
tine est  grosse  comme  le  bras  d'un  en* 
fant ,  garnie  de  beaucoup  de  fibres , 
creuse  dans  son  intérieur,  coupée  pai^ 
des  diaphragmes  et  remplie  d'un  suo 
jaunâtre,  vénéneux.  Sa  tige  est  haute 
de  trois  pieds,  cylindrique,  creuse,  ra« 
meuse ,  garnie  de  grandes  feuilles  deux 
ou  trois  fois  ailées ,  et  dont  les  folioles 
sont  lancéolées  et  bordées  de  dents  ai^ 
guës  blanchâtres  à  leur  sommet.  Les 
ombelles  sont  disposées  à  l'extrémité 
de  la  tige  et  des  rameaux  j  elles  sont  peu 
serrées.  Les  ombellules  sont  ceintes  de 
folioles  très  -  déliées  I   qui   débordent 
ordinairement  les  fleurs.  Les  fleurs  sont 
blanches  et  presque  régulières. 

Cette  plante  est  un  poison  pour 
l'homme  et  pour  plusieurs  espèces  d'a- 
nimaux; elle  tue  en  causant  l'inllam- 
mation  et  la  gangrène.  Plusieurs  phar- 


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©ES    PHELT.  ANDRIBS^    f)9 

macologistes  et  même  Linnë ,  rocom- 
mandent  de  préparer  Templâtre  de  ci- 
guë avec  cette  plante ,  plutôt  qu^aveo 
la  vraie  ciguë ,  conium  maculatum  ,  L» 

X  V    G  E  N  R  E. 

THELLANDRIE,  PMSLLJSDniuiit. 
Tourn.  Linn.  Juss. 

Caractère  générique.  Calice  à  cinq  dentt  } 
pétales  fléchis  en  cœur  au  sommet  ;  fruit 
ovale,  lisse  ,  couronné  par  les  dents  du 
calice  et  par  lea  styles. 

Ce  genre  comprend  deux  espèces. 
Elles  croissent  en  Europe.  Leurs  feuil* 
les  sont  très-dëcoupées.  Les  ombeliules 
sont  ceintes  de  sept  folioles  ;  les  fleura 
centrales  sont  très-petites, 

La  phellandrie  aquatique  {phellan» 
drium  aquaticum,  Linn.).  Cette  es- 
pèce est  bisannuelle  et  croît  dans  lea 
eaux.  Sa  tige  est  haute  de  deux  pieds  ^ 
plus  grosse  que  le  pouce,  et  garnie  do 


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96         HISTOIRE  NATURELLE 

faisceaux  de  fibres  par  intervalles.  Se» 
feuilles  sont  grandes  ,  trois  fois  ailées  ; 
les  premières  et  secondes  divisions  font 
un  angle  obtus  avec  leur  pétiole  res- 
pectif, et  paroissent  brisées.  Les  folioles 
sont  profondément  découpées.  Les  fleurs 
des  ombelles  sont  petites ,  blanches  ;  les 
styles  sont  longs  j  les  graines  sont  acres, 
aromatiques. 

Cette  plante  a  passé  pour  venimeuse. 
La  graine  est  d'un  grand  usage  en  Hol- 
lande contre  le  scorbut  ;  elle  est  encore 
recommandée  comme  fébrifuge ,  apéri- 
tive ,  diurétique.  L'herbe  appliquée  en 
cataplasme  facilite  la  guérison  des  ul- 
cères scorbutiques.  Les  chèvres  et  les 
moutons  la  mangent.  C*est  un  poison 
pour  les  chevaux.  Linné  attribue  à  un 
charanson  qui  vit  sur  cette  plante  la 
maladie  des  chevaux  qni  la  mangent. 

Laphellandrie  des  montagnes  {phet- 
landrium  mutellina,  L.)  Cette  espèce 
a  la  racine  vivace  et  croît  dans  les  prai- 
ries des  montagnes.  On  juge  de  labonto 


^es  pdluragcs  par  Taboiidance  de  cctto 
plante.  Sa  racine  est  épaisse ,  rameuse  et 
garnie  à  son  sommet  d'un  faisceau  de 
filets  dëliés,  débris  des  anciennes  feuiU 
les.  La  ti-ge  est  presque  mie,  et  haute 
d'un  pied.  Les  feuilles  sont  d'un  vert 
gai ,  ji  peu  fermes,  plus  longues  que 
larges,  deux  fois  ailées ,  et  leurs  foliole* 
sont  divisées  en  découpures  aigui^s.  Les 
fleurs  sont  blanches ,  rougcâtrcs  et  odo- 
rantes -,  les  graines  sont  sillonnées.  Cette 
plante  est  aromatique  et  très-saine  poul- 
ies bestiaux.  • 

Pheilandnum ,  lié ^e  mâle,  en  grec. 


fil 


1 


98       HISTOIRE   NATURELLR 

1 1  I. 

OmbellIfèresTraîes;  ombelles  «tombelIulM 
involucrées. 

X  V  r    GENRE. 

(BNANTHE,  (Es^utbs.  Tourn.  L. 
Jusa.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  à  cinq  dents  } 
pétales  du  disque  fléchis  en  cœur»  près» 
qu'égaux  ;  pétales  de  la  circonférence  , 
plus  grands  et  irréguliers  ;  fruit  ovale  , 
strié ,  couronné  par  le  calice  et  les  styles. 

Ce  genre  comprend  onze  espèces. 
Sept  craissent  en  Europe ,  et  les  autres 
au  Cap  de  Bonne-Esperance.  La  plu- 
part sont  aquatiques  et  suspects.  Leur 
racine  est  -vivace ,  quelques  espèces  ont 
des  racines  tubéreuses.  DVu  très  ont  leur 
tige  fistuleuse  et  striée.  Les  umbellea 
sont  formées  d'un  petit  nombre  de 
rayons.  Les  ombellnles  sont  globuleu- 
ses. Les  fleurs  souvent  sessiles ,  et  celle* 
d«  U  civconférduce  stériles. 


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'-*Sji\--i 


DES     (BNANTHES.         99 

L*œnanllie  fisluleuse  (cenanthefintu^ 
tosa,  L.  ).  Elle  croît  dans  les  maraia 
et  ies  lieux  humides.  Sa  racine  rampo 
flous  les  eaux,  et  jette  de  nombreux 
faisceaux  de  fibres;  lorsque  la  plante 
est  cultivée  dans  les  jardins ,  ou  lors- 
qu'elle croît  dans  les  prës,  c'est  au  con- 
traire  un  paquet  de   petites  tubéro- 
sites  qu'elle  a  pour  racine.  La  tige  est 
grosse,  lisse,  strice,  creuse,  cylindri- 
que, foible,  verticale,  branchue, pres- 
que nue  et  haute  d'un  pied  et  demi. 
Les  feuilles  sont  do  forme  différente  , 
les  inférieures  sont  deux  fois  ailées ,  et 
leurs  folioles  sont  planes  et  un    peu 
larges;  celles  de  la  tige  sont  un  pétiole 
creux  et  des  folioles  simples  et  déliées. 
Les  ombelles   sont    formées  de   trois 
rayons,   et  très -souvent  n'fint  point 
d'involucre.  Les  fleurs  sont  blanches. 
Les  fruits  par  leur  ensemble  forment 
de  chaque  ombellulo  une  tête  globu- 
leuse, hérissée.  Chaque  fruit  est  une 
pyramide  renversée,  courte,  peuta- 


■MmèMHfailM 


■Vf 


100      HISTOIRE    NATURELLE 
goiie ,  tronquée  au  sommet  et  couron- 
née par  le  calice  ,  et  deux  longs  style». 
Toute  la  plante  est  lisse. 

Cette  plante  passe  pour  venimeuse. 
Sa  décoction  ,  dans  laquelle  on  fait 
bouillir  des  noix  ,  étant  versée  sur  les 
taupinières  ,  fait  ,  suivant  Bonnami  , 
périr  sûrement  les  taupe«.  Les  vaches 
et  les  chèvres  ne  mangent  point  cette 
plante. 

L'œnanthe  saffrané  (  œnanthe  ero- 
eata ,  L<.  ).  Celte  plante  croît  dans  les 
lieux  marécageux  de  l'Europe.  Sa  ra- 
cine est  vivace.  C'est  un  faisceau  de 
tubtîrosités  alongées.  Sa  iige  haute  do 
deux  ou  trois  pieds  ou  davantage  ,  ra- 
meuse, feuillée,  roussâtre,  cannelée 
et  creuse,  est  surmontée  ainsi  que  les 
rameaux  d'une  grande  ombelle  de  pe- 
tites fleurs  blanches  Ses  feuilles  sont 
une,  deux  ou  trois  fois  ailée»;,  et  les 

folioles  sont  partagées  en  découpure» 
obtuses.  L'ombelle  est  formée  de  rayon»- 

nombreux,  quelçiuefois  elle  n'a  point 


•T-^ 


DES  GIN  OÏDIUM.  lOi 
d'involucre  ,  souvent  elle  est  ceinte 
comme  le»  ombellules  de  plusieurs  pe- 
tites folioles.  Les  pétales  sont  aigus  -, 
les  anthères  roussâtrcs  ;  les  fruits  ua 
pou  alongcs,  et  ne  sont  pas  tronques. 

Cette  plante  est  un  poison  très-  dan- 
gereux; elle  contient  un  suc  laiteux 
blanc  qui  s'écoule  quand  on  la  brise , 
et  prend  bientôt  à  l'air  une  couleur  do 
safran. 

(EnantJie ,  fieur  de  vigne,  en  grec. 

X  V  I  P    GENRE. 

GINGIDIUM.  Forst.  Juss.  (  Pentand. 
digynie.  Voyez  3*  vol,  ) 


m 


\l 


i 


i 

if  ' 


|03     HISTOIRK  NATURELLE 

XVIIP    G  EN  R  K 

CUMIN,  CimiNt/M,  L.  Juss.  Lam. 

Caractère  générique*  Calioe  composé  c!© 
cinq  arêtes  }  pétales  échancrés  presqu'é- 
gaux  ;  fruit  ovale ,  strié ,  couronné  par  Ift 
calice. 

Ce  genre  est  fondé  sur  une  seule  es- 
pèce (  euminum  ciminum ,  lu.  ).  £lIo 
croît  en  Egypte ,  en  Ethiopie,  et  on  la 
cultive  à  Malte.  C'est  une  petite  plante 
annuelle,  haute  tout  au  plusd*un  demi- 
pied.  Sa  tige  est  verticale ,  rameuse  > 
striée,  garnie  de  feuilles  et  surmontée, 
ainsi  que  les  rameaux ,  de  pelit^^s  om- 
belles de  fleurs  blanches  un  peu  pur- 
purines. Les  feuilles  sont  découpées 
profondément  en  divisions  peu  nom- 
breuses, longues  et  capillaires.  Les  om- 
belles  et  les  ombellules  sont  souvent  k 

quatre  rayons ,  et  ceintes  de  quatre  fa- 

Uoles^ 


1 1 


•  -Vt. 


Les  graines  de  cette  plante  sont  em^" 
Jpîoyëesen  pharmacie;  elles  ont  une  sa- 
veur aromatique,  acre,  un  peu  amère 
et  uhe  odeur  très -forte ,  très-péné- 
tranle;  elles  sont  stomachiques  et  car* 
miuatiyes.  Les  Hollandais  en  mettent , 
dit^on ,  dans  leur  fromage ,  et  les  Aile»- 
mands  dans  kur  pain. 

XIX'    GENRE. 

Bubon,  iBc^Aidj^.  Linn.  Juss.  Lam> 

Caractère  générique.  Calice  à. cinq  dents 
peu  marquées  ;  pétales  lancéolés ,  légère*- 
ment  âéchis  en  dedans  j  fruit  ovale|  strié, 
velu. 


Ce  genre  comprend  cinq  espèces;  deux 
croissent  en  Europe,  et  les  autres  yen 
Afrique.  Trois  ont  la  tige  ligneuse  ;  lea 
autres  sont  herbacées.  L'involucre  est 
de  cinq  folioles,  et  l'involucelle  deplu^ 
fiieurs. 

Le  bubon  de  Macédoine  (  huhon  Ma- 


\vi 


\ 


îo4     HISTOIRE   NATURELLE 

cedonicum ,  L.  ) ,  vulgairement  le  persil 
de  Macédoine.  Il  croît  dans  le  Macé- 
doine. On  le  cultive  dans  les  jardins  de 
botanique.  Il  est  bisannuel.  Sa  hauteur 
€8t  de  deux  pieds  -,  sa  tige  est  verticale, 
feuillée  ,  divisée  en  plusieurs  rameaux 
chargés  de  plusieurs  petites  ombelles  et 
étalés  en  panicule .  Les  feuilles  sont  gran- 
des ,  deux  ou  trois  fois  ailées  et  les  folio- 
les sont  ovales-rhomboïdales ,  incisées 
et  bordées  de  dents  terminées  en  pointe 
aiguë.  Les  sommités  de  la  plante  sont 
chargées  de  duvet  tt  blanchâtres. 

Les  graines  sont  employées  en  phar- 
macie. Elles  sont  carminatives ,  diuré- 
tiques, emménagogues.  Leur  odeur  et 
leur  saveur  sont  aromatiques. 

Le  bubon  gal^anifère  (  bubon  gal- 
banum,  lân.  ).  Il  croît  spontanément 
en  Afrique ,  au  Cap  de  Bonne -Espé- 
rance ,  en  Arabie ,  en  Syrie.  C'est  un 
petit  arbrisseau  haut  de  trois  à  cinq 
pieds.  Sa  surface  est  couverte  d'une  ro- 
sée bleuâtre  qui  s'efface  sous  le  doigt.  Sa 


ï 


m 


iDES    BUBONS.  lo5 

tige  est  droite,  feuillëe,  rameuse,  et 
surniontëe  ainsi  que  }es  rameaux  d'une 
ombelle  de  fleurs  jaunes.  Ses  feuilles 
sont  deux  fois  ailëes.  Les  folioles  sont 
un  peu  fermes,  rétrécies  en  coin  vers  la 
base,  lobées,  incisées  et  bordées  de  dents 
aiguës  à  leur  bord  supérieur.  Le  pétiole 
se  dilate  subitement  à  sa  base  en  une 
large  gaîne  membraneuse.  Les  ombelles 
ceintes  d'un  involucre  de  plusieurs  fo- 
lioles,  sont  grandes,  épaisses  ,  très-gar- 
nies. 

Cette  plante  fournit  la  gohime-résîne 
connue  dans  les  pharmacies  sous  le  nom 
àe  gaibanum.  Cette  substance  est  en 
graines  d'un  jaune  roussâtre,  d'une  sa- 
veur amère,  acre  et  d'une  odeur  forte. 
Lorsque  sa  plante  est  dans  la  troisième 
ou  quatrième  année,  on  coupe  la  tige  à 
quelques  doigts  au-dessus  de  la  racine. 
Le  suc  laiteux  découle  goutte  à  goutte> 
et  on  le  recueille  lorsqu'il  épaissit.  Ou 
présume  que  le  gaibanum  est  extrait  de 
plusieurs  autres  ombellifères  résineuses. 
Botanique.  XI.  jg 


il 


lo6     HISTOIRE   NATURELLE 

Bubon,  aine,  en  grec  -,  ainsi  nommé 
parce  qu'on  eniployoit  le  bubon  mace- 
donicum  contre  l'inflammation  de  celU 
partie  du  corps. 

XX'    GENRE. 

SISON,Berle,  Chervi-,  Sicnii.  Tourn. 
L.  J.  Lam.  Si  sou.  L.  J. 

Caractère  générique.  Calice  entier  ;  pétales 
égaux,  lancéolés  ou  en  cœur,  traversés 
longiludinalement  par  une  ligne  sail- 
lante i  fruit  ovale  ,  strié. 

On  a  réuni ,  d'après  Lamarck,  dans 
le  genre  sium,  le  genre  sison  de  Linné. 
Ces  deux  genres  réunis  offrent  vingt- 
six  espèces.  La  plupart  sont  d'Europe. 
Plusieurs  croissent  au  Cap  de  Bonne- 
Espérance  ;  les  autres  à  la  Chine ,  au 
Japon ,  en  Amérique.  La  plupart  ont 
leur  racine  vivace  -,  dans  la  plupart  les 
feuilles  sont  simplement  ailées.  L'om- 
belle est  ouverte,  plane,  formée,  en  gé- 


=-i»«e; 


DES     SISONS.  107 

lierai ,  par  des  rayons  peu  nombreux  , 
cl  ceinte  de  quatre  à  dix  folioles  lan- 
céolées ou  linéaires ,  souvent  entières , 
quelquefois  incisées  ou  dentées ,  et  plus 
ou  moins  renversées.  Les  ombellules 
sont  petites  ;  ouvertes,  et  sont  ceintes 
àe  plusieurs  folioles. 

La  berle  chervi  (  sium  siaarum,  L.  )  , 
vulgairement  chervi.  Cette  plante  est 
cultivée  depuis  très -long -temps  dans 
tous   les   jardins  potagers.   On  pense 
qu'elle  est  originaire  de  la  Chine.  Sa 
racine  est  un  faisceau  de  tubérosités , 
longues  d'un  demi-pied,  grosses  comme 
le  doigt ,  blanches ,  tendres  ,  sucrées , 
aromatiques.  Les  tiges,  hautes  de  deux 
à.  trois  pieds,  striées,  ieuillées  ei  un 
peu  rameuses ,  sont  terminées  ,  ainsi 
que  les  rameaux  ,  par  des  ombelles  de 
petites  fleurs  blanches.  Les  feuilles  sont 
ailées  avec  impaire ,  et  les  folioles  sont 
lancéolées ,  pointues  et  finement  den- 
tées.   Les   feuilles  voisines  des  fleurs 
sont  quelq^uefois  teinées  i  l'ombelle  est 


1^ 


Ï08    HISTOIRE   NATURELLE 

ceinte  de  quatre  ou  cinq  folioles  iné- 
gales. 

Les  racines  de  chervi  sont  apériti- 
ves  ,  mais  on  les  emploie  rarement 
comme  remède ,  et  très-communément 
au  contraire  comme  nourriture.  C'est 
un  aliment  très  adoucissant,  très-sain  , 
très-lëger.  Pline  rapporte  que  l'empe- 
reur Tibère  avoit  un  goût  si  particu- 
lier pour  cette  nourriture ,  qu'il  exi- 
geoit  des  Allemands  un  tribut  annuel 
de  racines  de  chervi.  Margraif  a  retiré 
un  très-beau  sucre  de  ces  racines.  On 
peut  en  faire  de  l'amidon. 

La  berle  ninsi  (^sium  ninsi,  Linn.) , 
vulgairement  ninsi.  Cette  espèce  est 
très-voisine  de  la  précédente  ;  les  feuil-» 
les  de  la  partie  supérieure  de  la  tige  et 
celles  des  rameaux  sont  seulement  com- 
posées de  trois  folioles  ;  dans  les  aisselles 
des  rameaux  naissent  des  bulbes  de  la 
grosseur  d'un  pois,  qui  reproduisent  la 
plante  ainsi  que  la  racine. 

Le  ninsi  croît  spontanément  à  I^ 


^:.r-t.« 


•«i 


DES  ANGÉLIQUES.  109 
Chine.  Celle  plaiilo  est  géneialcinent 
cultivée  et  très -estimée  dans  le  pays. 
Ses  racines  entrent  avec  celles  du  gin- 
seng  dans  tous  les  remèdes  fortifians  des 
Chinois. 

Sium  (Diosc.  PI.),  d'un  mot  ehal- 
dëcn  qui  signifie  natare y  parce  que  plu- 
sieurs espèces  flottent  sur  les  eaux. 

XX  r    GENRE. 

ANGÉLIQUE,  y#Arc^£/c^.  Tourn. 
Linn.  Juss.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  à  cinq  dents 
peu  apparentes  ;  pétales  lancéolés  ,  cour- 
bés en  dedans;  fruit  arrondi,  anguleux  , 
solide ,  couronné  par  les  styles  réfléchis 
en  dehor». 

ONconnoît  six  espèces  d'angéliques; 
quatre  croissent  en  Europe,  deux  dans 
l'Amérique  septentrionale.  Ces  plantes 
ont  un  très-beau  port.  Leur  racine  est 
bisannuelle  ou  vivace.  Lçs feuilles  sont 


«« 


•  * 


110     HISTOIRE   NATURELLE 
grandes  et  souvent  deux  fois  ailées.  Les 
ombelles  sont  encore  grandes,  étalées  et 
formées  d'un  grand  nombre  de  rayons. 
Les  orabellules  sont  globuleuses.  L'in- 
volucre  est  composé  d'une  ou  de  trois 
à  cinq  folioles.  L'involucelle  eaa  huit. 
L'angclique  archangélique   (  ange- 
lica  archangelica ,  L.  ).  C'est  la   plus 
belle  espèce  du  genre.  Elle  croît  sponta- 
nément sur  les  montagnes  de  la  France, 
de  l'Autriche,  de  la  Laponie  et  on  la. 
cultive  dans  les  jardins.  Elle  se  plaît  le 
long  des  ruisseaux  ;  sa  hauteur  est  de 
quatre  à  cinq  pieds;  sa  tige  est  herba- 
cée ,  peu  solide ,  épaisse ,  creuse  ,  cy- 
lindrique ,  striée,  un  peu  branchue, 
garnie  de  grandes  feuilles  et  terminée 
ainsi  que  ses  branches  par  une  grande 
ombelle  verdâtre.  Les  feuilles  sont  deux 
fois  ailées  et  les  folioles  sont  ovales-lan- 
céolées ,  aiguës  et  dentées  en  scie  ;  la  fo- 
liole terminale  est  lobée,  les  autres  le 
sont  encore  souvent.  Les  pétioles  sont 
tticmbraneux ,  engaînans ,  e  t  eiillés  à  lai 


% 


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I 


DES  A  N  G  ^.  L  I  Q  U  E  S.  1  l  i 
ba^e.  L'ombelle  n'a  le  plus  ordinaire- 
ment qu'une  foliole  pour  involucre. 
Les  rayons  de  Tonibelle  sont  anguleux. 
L'involucelle  des  ombcllules  est  forme 
de  plusieurs  folioles  renversées  Les  pé- 
tales sont  ovales ,  aigus  ;  veixlâtres  et 
tombent  bientôt  j  les  élamines  sont 
blanches. 

L'angélique  est  une  des  ombellifères 
les  plus  précieuses.  Son  odeur  est  agréa* 
ble  et  sa  saveur  est  aromatique  ,  un 
peu  acre  et  amère.  Elle  est  très-recom- 
mandable  comme  cordiale  ,  stoma- 
chique, carminative,  emménagogue  et 
anti-vermineusc.  Elle  fortifie  les  gen- 
cives lorsqu'on  la  mâche.  Divers  peu- 
ples du  nord  l'emploient  comme  assai- 
sonnement. On  prépare  par  la  fermen- 
tation avecles  racines  fraîches,  une  li- 
queur spiritueuse.  On  confit  au  sucre 
les  racines ,  les  jeunes  tiges,  les  pétioles 
et  les  sommités  de  la  plante.  L-'angé- 
lique  ainsi  prépaie©  est  un-  stoma- 
chique excellent  et  en  mCmc   temps 


I 


* 


\ 


115     HTSTOIRE   N\TrREM.E 
trèfr-agréablc  ;  ou  la  si:,  *  ert  cet  ëtat  sur 
les  xMvn    T^es  lapins  mangenf  avide- 
ment les  jeu.ics  tiges  dépouillées  uc  leur 

ccorce. 

L'angcliqiie  sauvage  (  anfrelica  sil" 
vestris ,  L.  ).  On  la  trouve  dans  les  prés 
et  dans  les  parties  humides  des  forêts. 
On  la  confondroit  au  premier  aspect 
avec  la  précédente.  On  la  distingue  ce- 
pendant aux  folioles  des  feuilles  qui  ne 
sont  point  lobées;  aux  pétioles  qui  sont 
très-enflés  à  la  base  ;  aux  pétales  qui 
sont  d'uublancrougeâtre,  aulieud'êtro 

verdâtres. 

Cette  angélique  a  les  mêmes  proprié- 
tés que  la  précédente ,  mais  à  un  degré 
plus  foible.  Les  graines  en  poudre  font 
périr  les  poux.  Cette  plante  déplaît  aux 

bestiaux:. 

Angelica  ,  du  mot  latin  angélus  ; 
ainsi  nommé  à  cause  des  vertus  de  l'es- 
pèce appelée  archange Hca, 


^^M^ 


DESLIVl'.  CHES.        H3 

XXir    GENRE. 

LI VÉCUE,  LiousTicuM,  Tourm 
Linn.  Juss.  Lam. 

CaracUre  t'ènhique .  Cnlicc  à  peine  dent»^  î 
pétales  entiers,  courbés  en  dedans-,  fruit 
oblong  }  graines  à  cinq  côtes  et  à  quatre 
sillons. 

Ce  genre  comprend  treize  espèces; 
la  plupart  indigènes  d'Europe ,  et  à  ra- 
cine vivace  ;  la  plupart  ont  les  feuilles 
plusieurs  fois  ailées.  Les  rayons  des  om- 
belles et  Jes  ombellulessont  nombreux. 
Les  involucres  et  les  involucelles  ont 
un  nombre  variable  de  folioles. 

La  livèche  à  feuilles  de  céleri  {ligus- 
ticiim  levlsticum  ^  L.  ) ,  vnlgairement 
aclie  de  montagne.  Elle  croît  spontané- 
ment dans  1rs  prés  couverts,  sur  les 
moniagnes  d'Italie  et  du  midi  de  U 
France.  Sa  hauteur  est  de  quatre  à  cin(j 
pieds.  Sa  racine  est  vivace  j  toutes  ses 


11 


II 


i 


ij4    histoire  naturelle 

parties  sont  polies  et  luisantes.  La  tige 
est  cylindrique,  noueuse,  creuse,  lui 
peu  rameuse,  garnie  de  grandes  feuilles 
assez  semi)lable8  à  celles  du  céleri ,  et 
terminée  par  des  ombelles  de  fleurs  jau- 
nes. Les  feuilles  sont  deux  fois  ailées  ; 
les  folioles  sont  rétrécies  en  coin  à  la 
base  et  découpées  au  sommet.  La  racine 
est  grosse ,  charnue ,  rameuse  et  noi- 
râtre en  dehors. 

Toute  la  plante  a  une  odeur  parti- 
culière très-forte,  et  une  saveur  vive  et 
aromatique  ;  ses  propriétés  sont  les  mê- 
mes et  aussi  énergiques  que  celles  do 
Tangélique  et  de  Timpératoire. 

Ligusticum  (  Dioscor.  Plin.  ) ,  ainsi 
nommé  d'une  contrée  de  l'Italie,  appe- 
lée Ligurie,  et  connue  aujourd'hui  sous 
le  nom  de  côte  de  Gènes, 


)l 


<a  tige 

ICy   11  ti 

Buillcs 
iri,  et 
rs  jau- 
lilées  -, 
n  à  la 
racine 
t  noi- 

parti- 
vive  et 
lesmê- 
lles  (le 

y  ainsi 
,  appe- 
ui  sous 


DES     LASERS. 


J  1 


i  4? 


XXIIIe    GENRE. 

■LASER,  LASBRPiTivjd.  Toiirn. 
Linn.  Juss.  Lam.   . 

Caractère  générique.  Calice  presqu'entier; 
pétales  fléchis  au  sommet ,  échancrés , 
presqu'égaux  j  fruit  ovale  ou  oblong  ; 
graines  un  peu  convexes  et  relevées  de 
quatre  ailes  membraneuses  souvent  un 
peu  rongées  sur  le  bord. 

Ce  genre  comprend  vingt-qnatre  es- 
pèces. La  plupart  croissent  en  Europe; 
presque  toutes  ont  la  racine  vivace.  Les 
feuilles  sont  une  ou  plusieurs  fois  ai- 
lées ;  les  ombelles  et  les  ombellules  corn- 
posées  de  nombreux  rayons  ;  les  in- 
volucres  et  les  involucelles  formés  de 
plusieurs  folioles  inégales  et  membra- 
neuses. 

Le  laser  à  larges  feuilles  {laser pitium 
latijolium,  Lam.).  Il  croît  dans  les  bois 
des  montagnes ,  en  France ,  en  Aile- 
niagne,  en  Italie,  en  Suisse.  Sa  racine 


Jl6  HISTOIÎlE  NATURELtE 
est  longue ,  épaisse,  noirâtre  et  côuroil- 
née  d'un  faisceau  de  filets,  restes  des 
anciennes  feuilles.  Sa  tige  est  haute  de 
deux  à  trois  pieds,  stri  'e ,  cylindrique , 
feuillée ,  un  pea  rameuse ,  et  terminée 
par  des  fleurs  blanches  disposées  en  om- 
belles grandes  et  ouvertes.  Toute  lia 
plante,  en  général,  est  dépourvue  de 
poil.  Les  feuilles  sont  portées  sur  un  pé- 
tiole divisé  en  trois  parties,  soutenant 
chacune  trois  ou  cinq  folioles  assez  lar- 
ges ,  ovales ,  quelquefois  divisées  en 
deux  ou  trois  lobes ,  bordées  de  créne- 
lures,  surmontées  d'une  pointe.  Les  fo- 
lioles sont  fermes,  luisantes,  d'un  vert 
bleuâtre  en  dessous ,  et  un  peu  velues 
sur  les  nervures.  Les  ailes  des  graines 
ont  le  bord  ondulé. 

La  racine  de  cette  plante  est  acre  et 
chaude  comme  celle  de  l'angélique* 


buroii- 
ites  des 
uite  de 
iriqué , 
rminëe 
en  om- 
3Ute  la 
•vue  de 
r  un  pé- 
iitenaiit 
jsez  lar- 
sées  en 
f  crdne- 
Les  fo- 
un  vert 
L  velues 
graines 

acre  et 
qaGé 


DES    HKRACLÉES,      117 

XXIV^    GENRE. 

HERACLÉE,  Berce;  Heracleum, 
Linu.  Juss.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  presqu'entier  ; 
pétales  échancrés  et  fléchis  en  cœui-,égaux 
dan»  le  disque,  inégaux  dans  la  circon- 
férence ;  les  deux  pétales  extérieurs  fen- 
dus 65)  deux;  fruit  elliptique,  comprimé, 
échancré  au  sommet. 

Ce  genre  comprend  dix  espèces.  Tou- 
tes ,  une  seule  exceptée ,  croissent  en 
Europe.  Dans  presque  toutes  la  racine 
est  vivace;  deux  ou  trois  seulement 
sont  bisannuelles.  Les  rayons  des  om- 
belles et  des  ombellules  sont  nombreux. 
L'involucre  est  compose  de  plusieurs 
folioles  qui  se  détachent  et  tombent 
bientôt.  Les  involucelles  sont  de  trois 
à  sept  folioles. 

La  berce  brancursine  (  herachum 
spondylium,  L.  ).  Elle  croît  dans  les 
prés  et  sur  le  bord  des  bois.  Sa  racine 

Botanique.  Xi,  n 


i 


^ll 


118     HÏSTOITIE   NATURELLE 

est  blanche,  alongée  en  fuseau  ou  di- 
visée, et  imprégnée  d'un  suc  jaunâtre. 
Sa  tige  est  haute  de  trois  ou  quatre 
pieds  ,  verticale  ,  épaisse ,  cylindrique, 
cannelée  et  un  peu  velue.  Ses  feuilles 
sont  très-grandes,  ailées,  vertes  eu  des- 
sus, blanchâtres  en  dessous,  et  hérissées 
de  poils  des  deux  côtés.  Les  folioles 
sont  découpées  en  cinq  à  sept  lobes  cré- 
nelés. Les  ombelles  sont  ti'ès  -  grandes. 
Les  fleurs  soi;t  blanches  et  irrégulières. 
Les  fleurs  de  la  circonférence  ont  les 
deux  pétales  extérieurs  quatre  fois  plus 
grands  que  les  autres. 

Cette  plante  varie  beaucoup.  Son 
odeur  est  forte ,  un  peu  aromatique.  La 
racine  a  une  saveur  acre,  ainsi  que  l'é- 
corce  de  la  tige.  Sous  l'écorce  réside  un 
suc  mucilagineux  sucré.  Les  Russes 
et  les  Polonais  préparent  avec  cette 
plante,  par  la  fermentation,  une  li- 
queur spiritueuse ,  connue  sous  le  nom 
de  parst ,  et  qui  tient  lieu  de  bière  aux 
habitans  peu  fortunés.  On  recomman- 


i>  ES    F  i:  n  u  L  E  s.       119 

doit  autrefois  iiial-ù- propos  cette  plante 
comme  cmolliente.  Sa  trop  grande  abon- 
dance détériore  les  foins  et  gâte  les  pâ- 
turages ,  car  les  bestiaux  la  mangent 
rarement. 

Heracleum  (Dioscor.),  du  nom  du 
père  d'Hippucrate,  selon  Linné. 

XXV    GENRE. 

FERULE,  Ferula.  Tourn.  Linn. 
Juss,  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  entier  j  pétales 
oblongs,  presqu'égaux  ;  fruit  ovale ,  com- 
primé ;  graines  marquées  sur  le  dos  de 
trois  lignes. 

On  connoît  douze  espèces  de  fe'rules: 
elles  croissent  dans  le  Levant  ou  le  midi 
de  l'Europe.  Ce  sont  des  plantes  her- 
bacées à  racine  bisannuelle  ou  vivace. 
Plusieurs  ont  une  tige  très-élevée.  Les 
feuilles  sont  plusieurs  fois  ailées ,  et 
leurs  découpures  sont  étroites  et  linéai- 


l'20  HISTOIRE  NATURELLE 
res.  Les  ombelles  et  les  ombe Unies  sont 
globuleuses  et  formées  do  plusieurs 
rayons.  Les  ombelles  sont  ceintes  d'un 
involucre  qui  se  détache  et  tombe  bien- 
tôt. Les  ombellules  ont  un  involucelle 
de  plusieurs  folioles  courtes.  Le  pédon- 
cule qui  porte  l'ombelle  générale  porte 
latéralement  d'autres  ombelles.  Les 
fleurs  sont  jaunes. 

La  férule  commune  [ferula  commit- 
nis  ,  L.  ).  Elle  croît  en  Italie  et  dans  le 
midi  de  la  France ,  en  Espagne ,  sur  les 
cotes  de  la  Méditerranée.  Sa  hauteur 
est  de  cinq  à  six  pieds ,  sa  tige  est  ver- 
ticale, épaisse, cylindrique,  ferme ,  un 
peu  rameuse  ,  garnie  de  grandes  feuil- 
les divisées  et  soudivisées  en  décou- 
pures longues  et  linéaires,  et  terminée 
ainsi  que  les  rameaux  par  trois  om- 
belles bien  garnies ,  une  intermédiaire 
plus  grande  ,  et  deux  latérales  plus  pe- 
tites et  opposées. 

L'intérieur  de  la  tige  est  rempli  d'une 
^loelle  blanche  qui  prend  feu  très-faci' 


es  sont 
iisieurs 
ES  d'un 
e  bien- 
►Incelle 
pétlou- 
e  porte 
is.    Les 

lommu- 
dans  le 
,  sur  les 
lauteur 
est  ver- 
nie ,  lUl 

3s  feuil- 
décou- 
srminëe 
)is  om- 
lédiaire 
)luspe- 

li  d'une 
ès-faci- 


DES     F  É  R  U  T,  E  S.  121 

lemrnt.  Rai  dit  qu'en  Sicile  elle  rem- 
place l'amadou. 

Selon  Tournefort ,  cette  fémle  n'est 
point  la  férule  des  anciens.  Il  a  vu  cette 
dernière  dans  la  Grèce  ,  et  parmi  les 
Grecs  d'aujourd'hui  elle  conserve  en- 
core le  nom  qu'on  lui  donnoit  autre- 
fois. Sa  hauteur  est  do  cinq  à  six  pieds, 
et  son  épaisseur  d'environ  trois  pouces  : 
de  dix  en  dix  pouces ,  elle  est  coupée 
de  nœuds,  diovL  naissent  des  feuilles 
et  des  branches.  L'écorce  de  la  plante 
est  épaisse  et  dure,  et  tout  l'intérieur 
est  rempli  d'une  moelle  blanche  qui 
prend  feu  très-facilement,  et  ne  se  con- 
sume que  très  -lentement  sans  endom- 
mager l'écorce.  Aussi  conserve -t -on 
dans  la  Grèce ,  depuis  la  première  anti- 
quité, l'usage  des  tiges  de  férule  pour 
porter  du  feu  d'un  lieu  dans  un  autre. 
Hésiode  rapporte  que  Prométhée  après 
avoir  enlevé  le  feu  dans  le  ciel ,  l'em- 
porta dans  une  tige  de  férule.  Diodore  do . 
Sicile  fait  connoître  le  vrai  sens  de  cette 


Il 


1  22  HISTOIRE  NATUUELLE 
fable  :  êeloii  lui  Prométhëe  fut  l'inven- 
teur du  fusil  d'acier  avec  lequel  ou 
tire,  comme  l'on  dit,  du  feu  des  cail- 
loux-, il  se  servit  pour  le  recevoir  de 
moelle  de  férule  au  lieu  d'amadou ,  et 
apprit  à  le  conserver  dans  les  tiges  de 
cette  plante. 

Les  tiges  de  férule  sont  assez  fortes 
pour  servir  d'appui ,  et  trop  légères 
pour  blesser  ceux  que  l'on  frappe.  C'est 
pourquoi  Bacchus,  l'un  des  plus  grands 
législateurs  de  l'antiquité ,  ordonna  sa- 
gement aux  premiers  bommes  qui  bu- 
rent du  vin  de  se  servir  d'une  canne  de 
tige  ^Q  férule,  parce  que  souvent  dans 
la  fureur  du  vin  ils  se  cassoient  la  têlo 
avec  les  bâlons  oVdinaires.  Les  prêtres 
de  Bacchus  avoient  aussi  des  cainies  pa- 
reilles. Plutarque  et  Strabon  remar- 
quent qu'Alexandre  tenoit  les  œuvres^ 
d'Homère  dans  une  cassette  de  férule  y 
à  cause  de  sa  légèreté.  Aujourd'hui  oit 
emploie  dans  la  Grèce  les  tiges  de  cette 
piaule  pour  faiie  des  tabourets. 


f?; 


DES     F  é  R  U  L  E  S.  12^ 

La  férule  assa-fœlida,  L.  {Jerulaassa- 
fœtida ,lÀnï\.  ) ,  vulgairement  as«a-yœ- 
tida  Ce  t  te  plan  te  croît  dans  la  Perse.  Sa 
racine  est  vivace ,  semblable  pour  la  for- 
me à  celle  du  panais,  noirâtre  en  dehors, 
blanche  en  dedans  ,  et  surmontée  d'un 
faisceau  de  filets  roides  et  d'une  couleur 
brune.  Il  naît  de  la  racine  une  toufie  de 
six  ou  sept  feuilles  assez  grandes ,  d'un 
vert  bleuâtre ,  lisses,  et à-peu-près sem- 
blables aux  feuilles  de  la  pivoine  ;  elle» 
sont  découpées  profondément  en  trois 
ou  cinq  parties  ovales ,  oblongues ,  pro- 
longées par  leur  base  sur  le  pétiole,  et 
alternativement  divisées  en  lobes  obtus. 
La  tige  est  verticale ,  pleine  de  moelle , 
haute  de  quatre  pieds,  et  embrassée  de 
distance  en  distance,  par  les  pétioles 
membraneux  de  quelques  feuilles  avor- 
tées. De  leur  aisselle  naissent  des  ra- 
meaux terminés  ainsi  que  la  tige  par 
une  ombelle  assez  grande,  dépourvue 
d'involucre,  ainsi  que  les  onibellules 
d'involucelle. 


124       HISrOlKK    NATURELLE 

Toute  la  plante  contient  un  suc  lai- 
teux, qui  répand  une  odeur  fétide  ap- 
prochant de  l'odeur  d'ail  ,  mais  plus 
for  le.  Ce  suc  retire  de  la  racine  ,  et 
épaissi  à  l'air,  forme  une  gomme -ré- 
sine, en  masse  roussâtre  ,  remplie  <le 
grumeaux  blanchâtres  et  brillans.  Elle 
porte  le  nom  (ktrhiji^h  chez  les  Persans, 
et  en  Europe  celui  (Vassa-fœiida  ;  sa 
saveur  acre  et  désagréable  et  plus  en- 
core son  odeur  infecte  et  détestable,  lui 
ont  fait  donner  le  nom  vulgaire  de  ster- 
eus  diaholi.  Les  Perses  et  les  Asiatiques 
ne  sont  pas  affectés  comme  nous  par 
l'odeur  el  la  saveur  de  cette  substance-, 
car  ils  la  mangent  avec  délices ,  et  lui 
donnent  le  nom  de  manger  des  Dieux. 
Dans  l'Inde  Vassa-fœtida  est  donné 
comme  remède,  pour  rappeler  l'appétit, 
fortifier  l'estomac  ,  chasser  les  vents  et 
exciter  à  Tamour.  En  Europe  on  l'em- 
ploie rarement  à  l'intérieur,  si  ce  n'est 
pour  les  bestiaux.  Prise  intérieurement 
cette  substance  est  anti-]nstén<][ue,in- 


DliS     PEUCEDANES.    12J 

cisive,  tonique,  vermifuge  et  sudori- 
fique  ;  à  l'extérieur  elle  est  résolu tivo. 
Ferula ,  àc  ferire ,  frapper  ,  parce 
qu'on  châtioit  les  onfans  avec  les  tiges 
de  ces  sortes  de  plantes. 

XXV  r    GENRE. 


PEUCEDANE,  Peucedjnum.  T. 
Linn.  Juss.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  très-petit ,  à 
cinq  dents  ;  pétales  oblongs^  courbes  au 
sommet,  égaux  ;  fruit  ovale,  un  peu  com- 
primé ,  strié  ,  et  entouré  d'un  rebord 
membraneux. 

On  connoît  onze  espècps  de  peuce- 
danes;  quatre  croissent  en  Europe  ,  les 
autres  sont  confinées  au  Japon ,  ou  dans 
la  Laponie ,  la  nouvelle  Zelande ,  les 
Canaries ,  le  Cap  de  Bonne -Espérance. 
Leurs  racines  sont  bisannuelles  ou  vi- 
vaces. 

Le  peucedane officinal  [peiicedarturth 


J'j6    histoire  natitrelle 

officinale,  L.  )  ,  vulgairement  fenouil 
de  porc  ,   queue   de  pourceau.  Cette 
plante  se  trouve  dans  le  midi  de  TEu- 
l'ope  ;  elle  croît  dans   les  près  et  les 
lieux  couverts,   un  peu  humides.  Sa 
hauteur  est  de  deux  pieds  ;  sa  racine 
est  vivace ,  grande  ,  grosse ,  aloiigëe  , 
noire  en  dehors  et  pleine  à  l'intérieur 
d'un  suc  jaunâtre.  Sa  tige  est  cylindri- 
que, garnie  de  feuilles,  un  peu  ra- 
meuse au  sommet,  et  terminée  ainsi 
que  les  rameaux  par  une  ombelle  un 
peu  étalée.  Les  feuilles  sont  grandes  et 
les  dernières  divisions  du  pétiole ,  qui 
se  divise  quatre  ou  cinq  fois  successi- , 
vement  par  trois,  se  terminent  chacune 
par  trois  folioles  longues,   linéaires, 
planes  et  entières. 

La  racine  fraîche  est  suspecte.  Son 
odeur  approche  un  peu  de  l'odeur  de 
la  poix.  On  l'applique  sur  les  plaies  et 
les  ulcères.  On  la  dit  propre  à  guérir 
la  gale.  Cette  plante  déplaît  aux  bes- 
tiaux. 


*l        ^ 


% 

-ri! 

• 

■  \-f- 

DES     C  A  C  H  R  1  D  E  S.      1  27 

Peucedanum  (  Dioscor.  PI.  ) ,  formé 
cl'un  mot  grec  qui  signifie  pin  ;  ainn 
nommé  parce  que  les  feuilles  ont  quel- 
que ressemblance  avec  celles  du  pin. 

XXVir     GENRE. 


CACHRIDE,  Armarinte;  Cachrys, 
Tourn.  Linn.  Juss.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  entier  ;  pétales 
lancéolés  ,  égaux  ;  fruit  grand  ,  ovale  , 
anguleux  ,  couvert  d'une  enveloppe  de  la 
nature  du  liège. 

Ce  genre  comprend  sept  espèces. 
Deux  croissent  dans  la  Sibérie ,  et  les 
antres  dans  le  midi  de  l'Europe.  Leurs 
ileurs  sont  jaunes.  Les  ombelles  et  les 
ombellules  sont  composées  de  plusieurs 
rayons ,  et  ceintes  de  plusieurs  folioles. 
L'écorce  des  graines  est  épaisse  et  de, 
la  nature  du  liège.  Sa  surface  est  lisse , 
ou  relevée  de  lignes  peu  saillantes ,  ou 
bieix  hérissée  d'aspérités  ,  relevée  de 


f 


128     HISTOIRE    NATURETLE 

quatre  cotes  et  creusée  de  quatre  sil- 
lons. 

L'armariule  libanotide  (  cachrjs  II- 
hanotis ,  L.  ).  On  la  trouve  aux  envi- 
rons de  Montpellier^  en  Italie  et  sur 
les  côtes  de  la  Barbarie  ;  elle  est  haute 
de  deux  à  trois  pieds.  Sa  racine  Cvst 
grosse  et  vivace.  La  tige  est  éj)aissc,  cy- 
lindrique, lisse,  garnie  de  feuilles  très- 
fuieniont  découpées  ,  deux  fois  ailées , 
et  composées  de  folioles  opposées,  dont 
les  dernières  divisions  sont  courtes  et 
déliées  ccuime  des  soies.  Ces  feuilleà 
sont  alternes  à  la  base  de  la  tige,  et  op- 
posées à  la  naissance  des  rameaux  et 
sur  les  rameaux.  La  tige  et  les  rameaux 
se  terminent  par  une  ombelle  de  ileurs 
jaunes. 

Toute  la  plante  a  une  odeur  d'en- 
cens ;  elle  est  échauffante  ,  anti-ictéri- 
que.  Les  graines  sont  rarement  em- 
ployées à  cause  de  leur  âcreté.  On  ap- 
plique les  feuilles  sur  les  contusions. 

L'armarinte  odontalgique  (  cachrys 


'k 


Ire  sil- 

irys  li- 
c  ciivi- 
et  sur 
t  limite 
iiie  t\st 
sse ,  cy- 
:îs  très- 
ailecs , 
3,  dojit 
rtes  et 
'euillea 
,  et  o]j- 
aux  et 
meaux 
îileurs 

'  d'en- 
icteri- 
it  em- 
3n  ap- 

oiis. 

achrya 


D  K  S     C  R  I  T  H  M  E  S.         |  29 
odontalgica ,  L.  ).  Elle  couvre  les  dé- 
serts de  la  Sibérie,  entre  le  Volga  et 
rOural.  Sa  tige  presque  nue  forme  une 
panicule  de  petites  ombelles  de  Heurs 
jaunes.  Les  feuilles  sont  deux  fois  ailée» 
et  compose'es  de  folioles  lancéolées-li- 
néaires, blanches  et  cotonneuses.  Les 
fruits  sont  lisses.  La  racine  est  très-lon- 
gue ,  et  d'une  saveur  très  -  acre  et  aro- 
matique ;  aussi  l'cmploie-t-on  comme 
salivaire  pour  soulager  les   maux  de 
dents  causés  par  des  fluxions. 

XX VHP    GENRE. 

CRITHME,  Bacille;  Crithmvm.  T. 
Linn.  Juss.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  entier  ;  pétales 
ovales  courbés  au  sommet,  presqu'é^uuxi 
fruit  ovale  ,  comprimé ,  strié. 

Ce  genre  ne  comprend  que  deux  es- 
pèces. L'une  est  à  racine  vivace  et  croît 
en  Europe;  l'autre  a  une  racine  iwx-- 

liotanique.  XI.  12 


I 


f 


1< 


l5o        HISTOIRE    NATURKTXK 

nuelle  et  croît  à  Ténériffe.  Les  ombelle* 
et  les  ombellules  sont  hémisphériques , 
et  formées  de  plusieurs  rayons.  Les  in- 
vol acres  et  les  involucelles  sont  de  plu- 
sieurs folioles.  Les  fleurs  sont  blanches. 

Le  crithme  maritime  (  crithmum  ma- 
ritimum ,  L.  ).  vulgairement  bacille  , 
passe-pierre ,  perce-pierre.  Cette  plante 
croit  en  France,  en  1  talie ,  en  Espagne  sur 
les  bords  de  la  mer  parmi  les  rochers.  Sa 
tige  haute  d'un  pied ,  et  souvent  très- 
simple  ,  est  dure  et  presque  ligneuse  à 
la  base ,  feuilléc  et  terminée  par  une  om* 
belle  de  fleurs  blanches.  Toute laplante 
est  dépourvue  de  poil.  Les  feuilles  in- 
férieures sont  trois  fois  ternées  ;  les  su- 
périeures sont  simplement  ternées,  et 
les  folioles  sont  charnues  /luisantes ,  li- 
néaires, rétrécies  aux  deux  bouts  et  rare- 
ment divisées.  Le  pétiole  est  cylindri- 
que et  creusé  supéricurem  ent  d'un  étroi  t 
sillon.  L'ombelle  est  plane  et  large.  Les 
rayons  du  centre  sont  plus  courts. 

Cette  plante  est  apéritive,  diuréti- 


' 


nbellei 
riques  y 
Les  in- 
deplu- 
Einches» 
ummct' 
>acille  ) 
i  plante 
iguesur 
lers.  Sa 
it  très- 
iieuse  à 
ine  oin* 
1  plante 
illes  in- 
;  les  su- 
lées,  et 
ites ,  li- 
jetrare- 
^lindri- 
m étroit 
rge.  Les 
ts. 
Jiuréti- 


' 


DES  ATH  AMANT  ES.  l7>i 
que.  On  fait  confire  les  feuilles  au  vi-^ 
naigre ,  et  on  les  sert  sur  les  tables. 

Crlthum  (  Dioscor.  )  ,  bâtis  des  la- 
tins. 

XXIX*    G  E  N  R  E. 

ATHAMANTE,  Athamanta,  Lin. 
Juss.  La  m. 

Caractère  générique.  Calice  entier;  pétales 
un  peu  inégaux  ,  fléchis  et  échancrés  en 
cœur  i  fruit  ovale,  oblong  ,  strié. 

On  connoît  onze  espèces  d'athaman- 
te?.  Deux  croissent  en  Asie ,  dans  la  Si- 
bérie et  la  Chine  ;  les  autres  en  Europe , 
dans  la  Suède ,  l'Allemagne ,  l'Angle- 
terre, la  France ,  la  Suisse,  la  Sicile  et 
l'île  de  Candie.  Toutes,  une  seule  ex- 
ceptée, ont  la  racine  vivace.  L'ombelle 
est  formée  de  plusieurs  rayons  et  ceinte 
d'un  involucre  de  plusieurs  feuilles,  et 
quelquefois,  mais  rarement,  au-dessous 
de  trois.  L'involucelle  est  de  plusieurs 


I 


iS'i     HISTOIRE   NATURELLE 
feuilles.  Les  graines  sont  cotonneuses , 
ou  presque  dépourvues  de  poil ,  rele- 
vées de  cinq  nervures ,  ou  creusées  de 

cinq  stries. 

L'alliamante  oréoseline  {athamantct 

oreosellniim  ,    L.  ).    On  trouve   cette 
plante  en  France ,  en  Allemagne ,  en 
Angleterre ,  sur  les  collines  exposées  au 
soleil.  Sa  tige  est  haute  de  deux  pieds  , 
cylindrique  ,  rameuse ,  garnie  de  feuil- 
les, et  terminée  ainsi  que  les  rameaux 
par  des  ombelles  assez  garnies.  La  plante 
est  dépourvue  de  poils.  Les  feuilles  sont 
trois  fois  ailées  -,  les  folioles  sont  rétré- 
cies  en  coin  à  la  base ,  incisées  à  leur 
sommet,  et  assez  semblables  aux  folioles 
de  persil.  Les  pétioles  secondaires  et 
tertiaires  sont  très-ouverts ,  interrom- 
pus  dans  leur  direction  et  comme  bri- 
sés. Les  Heurs  sont  blanches. 

Cette  plante  mérite  d'être  employée 
en  médecine.  Sa  racine  est  apéritive  et 
excite  la  sueur  -,  elle  est  remplie  d'un 
suc  laiteux ,  amer  et  gluant ,  quidessé- 


I 


i 


leuses, 

,  rele- 

sées  de 


tmanta 
e   cette 
ïne ,  en 
[>sées  au 
!c  pieds , 
le  feuil- 
ameaux 
ja  plante 
illessont 
at  rëtré- 
3S  à  leur 
K.  folioles 
Jaires  et 
citerrom- 
nme  bri- 


p 


jmployée 
éritive  et 
plie  d'un 
[jui  dessé- 


•i«r'.,  .wiïî.rt 


raç  .  jJ:) 


'Ibm    XI. 


i 


f 


I 


\ 


! 


DES     CIGUËS.  l55 

eïie  présente  une  gomme-rësine  ,  jau- 
nâtre ,  brillante ,  aromatique.  I.a  graine 
a  une  odeur  vive  et   aromatique,  et 
une  saveur  analogue  à  celle  de  l'orange. 
L'infusion  de  la  plante  a  l'odeur  du  ci- 
tron ;  cette  infusion  est  utile  dans  les 
foi  blesses  d'estomac.    Les  chevaux  et 
les  moutons  mangent  cette  plante,  les 
vaches  n'en  veulent  point. 

XXX^    GENRE. 

SELINUM.  L.  J.  Lam.  (  Pentandrie^ 
digynie.  Voy.  3    vol.  ) 

XXX  r     G  E  N  R  E. 

ClGUE,  CicuTA.  Tourn.  HaU.  Lam. 
Juss.  CoNiuM,  Linn, 

Caractère  générique.  Calice  entier  ;  pétales 
courbés  en  cœur  ,  inégaux  ;  fruit  ovale  , 
globuleux  ;  graines  relevées  de  cinq  coû- 
tes ,  crénelées  ,  tuberculeuses.. 

CTp  grnro  comprend' quatre  espcce?  ;, 


*;| 


l34  HISTOIRR  NATURELLE 
une  croît  en  Europe,  et  les  autres  en 
Afrique,  au  Cap  de  Bonne-Espérance, 
lueurs  feuilles  sont  plusieurs  fois  ailées. 
L.es  ombelles  ont  un  involucre  com- 
posé de  trois  ou  cinq  folioles  ;  les  invo- 
lucelles  sont  formés  de  trois  folioles 
tournées  d'un  côté. 

Haller ,  Lamarck,  Jussieu  ont  con- 
servé pour  désigner  ce  genre  le  nom 
cicuta,  de  Tournefort  ;  parce  que  la 
plante  généralement  connue  sous  îe  nom 
de  grande  ciguë ,  est  une  espèce  qui  ap- 
partient à  ce  genre,  et  non  à  celui  que 
Linné  a  désigné  sous  le  nom  de  cicuta, 
La  grande  ciguë  (  cicuta  major,  Lam. 
conium  maculatum ,  Linn.  )  Elle  croît 
dans  les  lieux  frais  et  incultes  de  l'Eu- 
rope. Sa  racine  est  alongée  en  fuseau , 
jaunâtre  en  dehors,  blanche  en  dedans 
etjette  de  grandes  feuilles  pétiolées  trois 
fois  ailées,  et  composées  de  folioles  d'un 
vei  t  foncé ,  luisantes ,  pointues  et  di- 
visées profondément  en  découpures  ter- 
minées par  uu  petit  sommet  blanchâtre. 


i 


l 


DES     CIGUËS.  1 55 

Du  milieu  s'élève  la  tige  haute  de  trois 
à  cinq  pieds  ,  garnie  de  feuilles ,  ra- 
meuse ,  lisse  ,  à  peine  striée  ,  parse- 
mée de  taches  d'un  noir  pourpre,  et  ter- 
minée ainsi  que  tes  rameaux  par  des 
fleurs  blanches  disposées  en  ombelles , 
tm  peu  convexes  et  d'une  grandeur  mé- 
diocre. Les  graines  sont  petites,  hénii- 
sphénques,  sillonnées  et  relevées  d'an- 
gles crénelés. 

youte  la  plante  répand  une  odeur 
fétide  et  nauséabonde.  Prise  intérieu- 
rement c'est  un  poison  acre  et  narco- 
tique. Quoique  les  anciens  donnassent 
le  nom  de  ciguë  à  toutes  les  plantes  ve- 
nimeuses, l'on  croit  généralement  que 
celle  dent  il  est  ici  question  est  la  ci- 
guë qu'on  employoit  à  Athènes ,  pour 
faire  périr  ceux  que  l'Aréopage  avoit 
condamnés.  La  mort  de  Socrate  a  rendu 
ce  poison  à  jamais  célèbre.  La  ciguë  a 
acquis  une  nouvelle  célébrité  de  nos 
jours,  depuis  les  expériences  de  Slork  j 
réduite  en  extrait ,  et  donnée  à  petite 


1Ô6  HISTOfRE  NATURELLE 
dose,  elle  a  clé  employée  avec  succès 
contre  les  cancers ,  les  tumeurs  squir- 
reuses ,  les  humeurs  froides ,  la  goutte , 
les  rhumatismes  et  dans  les  cataractes 
naissantes  -,  mais  ce  remède  actif  ne 
peut  être  administré  que  par  des  mains 
habiles  et  prudentes.  Le  jus  dt  citron 
et  les  autres  acides  calment  1rs  effets  de 
la  ciguë,  prise  intérieurement.  Réduite 
en  cataplasme  ou  en  emplâtre,  et  appli- 
quée extérieurement,  elle  est  résolu- 
tive et  calmante». 

XXXIP    GENRE. 


BUNION,  Terre-noix  j  Bunic/m.  L. 
Juss.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  entier  apétales 
égaux  ,  fléchis  en  cœur  j  fruit  ovale. 

Ce  genre  comprend  trois  espèces  ; 
elles  sont  d'Europe.  Leur  racine  est 
annuelle  ou  vivace.  Les  ombelles  sont 
composées  de  plusieurs  rayons  j  les  om- 


1 
s 
1: 


1.-7 


P  K  S  B  U  N  I  O  N  S. 
bellitles  sont  couites.  Les  Heurs  sont 
blanches  et  ramassées  j  les  involucres 
et  les  involucelles  sont  de  plusieurs  fo- 
lioles. 

Le  bunion  bulbeux ,  terre  -  noix , 
suron  (  buniuin  hiilbocastanum  ,  L.  ). 
La  racine  de  cette  plante  e^st  une  tubé- 
rositë  arrondie ,  grosse  comme  une  noix 
et  couverte  d'une  peau  noirâtre.  £lle 
produit  une  tige  haute  d'un  pied  et  de- 
mi ,  grêle ,  foible ,  cylindrique ,  striée, 
un  peu  rameuse,  garnie  de  feuilles,  et 
terminée  ainsi  que  les  rameaux  par 
d'assez  grandes  ombelles  de  fleurs  blan* 
elles.  Les  feuilles  sont  deux  ou  trois 
fois  ailées ,  et  partagées  en  découpures 
étroites. 

Cette  plante  croît  dans  les  champs  en 
Angleterre,  en  Allemagne,  en  Suisse,^ 
en  France  \  elle  est  très-commune  dans 
les  pâturages  des  Pyrénées.  Ses  graine» 
sont  acres  et  aromatiques,  et  approchent 
beaucoup  de  l'odeur  et  de  la  saveur  des 
graines  du  carvi  (  carum  carui ,  L. }. 


ti 


* 


^^S  HlSTOIIlli  NATURELLE 
On  man^je  h  racine  crue,  «près  Vavoir 
d^HiuilIoe  (le  son  ecorce.  On  la  m.unr 
encore  cuilo  sous  la  cendre.  (),i  peut 
en  retirer  «ne  farine  légère  et  «ouri*. 
«antc.  Sa  saveur  approche  un  peu  do 

a  saveur  de  la  cluUuigne.  Elle  est  pour 
Jes  cochons  une  excellente  nourriture. 

^"'"'^m(Diosc.),d'unmotquidans 
J  attique  signifioitm^m^//^  ;«i„si  nom- 
me  à  cause  de  k  forme  de  la  racine. 

XXXIIP    GENRE. 

AMMI,  Ammt.  Tourn.  L.  Juss.  Lam. 

Caractère g^n^ngue.  Calice  entier  ;  pétale, 
fléchis  6,1  cœur,  égaux  dans  Je  disque  , 
inégaux  a  ïa  circonférence  j  fruit  arron* 
"',  petit,  lisse,  strié. 

On  connoît  quatre  espèces  d'ammis 
trois  croissent  en  Europe  ;  la  qu-.^.nènij 
croît  en  Egypte.  Leur  racine  est  vi- 
vace.  L'invôlucre  est  de  plusieurs  fo- 
lioles demi-ailées  ;  les  involucelles  sont 
<ie  plusieurs  folioles  simples. 


T^  F.  »     A  M  M  I  H. 


nmitii  iiiaj(  III-  (ammi  majuê^  1,.  ). 


Cotlo  plniite  croît  d 


«lis  |(M  rhnm 


I>.i  et 


IcH  vicies  (lu  midi  do  l'Kuropo.  S«  ,«. 
cine  c«l  «niiuflle  ;  ««  ii^„  ,,3^  |,«„t^,  ,,^ 
deux  pied« ,  voi  ticnic ,  MvuSe ,  ganii,.  do 
IciiillcvH,  divist«een  rameaux,  rod.T«H<:, 
<^t  IrrmiiKis  par  des  ombclIcH  d«  fl 


blauc) 


les.  Les  Ibiiillcs  iiil 


enrs 


erieurea  iuiit 
,  et  cum posées  de  folio- 


deux  fois  nilées 

les  Ittut;(;i»Iées  ,    hordcJes'dcî  d<.,ijVi,' 


«igucs.    Les   feiùll 


C8- 


l)lus  d 


«^•*  «iipi'uieiire.s   sont 


0C()iip<icH,  et  Icsfoliol 


gales,  liiK^aires-laiicool 


es  «oui  iiie. 

'•<•«,  ui>i.s,laii- 
tôt  entières,  tanhU  denrées.  Lrs  p^t, 
doncules  des  ombelles  sont  <>  ^^^és  an^r 
leuiUes.  T.es  rayons  des  ombf«||e«  aont 
tiès-nombrenx,  très-dcliés;  lesombel- 
Iules  sont  très-dislincfes.  Les  graine/» 
sont  très-menues.  TA>ule  la  plante  est 
dépourvue  de  poiî  Dans  «ne  variëté 
toutes  les  feuilles  sont  découpées,  trcs- 
tnenues,  et  semblent  un  peu  crispées. 
Les  graines  sont  aromatiques,  acres 
Klles  font  p«j  lie  des  r^uaire  semences 


l4o     HKSTOIKK   NAr\jRFA.U. 
chaudes  qu*on  ne  prescrit  plus ,  au  rcslr, 
aujourd'hui. 

Jmmi  (  Dioscor.  ).  tViiu  mol  qui 
siguifie  sable  ;  parce  que  plusieurs  es- 
pèces do  cegcure  croissent  dans  le  sable. 

XXXIV*    GENRE. 

CAROTTE,  DAULVs.loyxxn.  Linn. 
Juss.  Lam. 

Caractère sènérique^  Calice  entier  ;  pétale, 
fléchis  en  cœurj  les  extérieurs  plus  gramlsj 
iVuit  ovoïde  ,  hérissé  do  toutes  parts  de 
poils  ou  de  piiiunns. 

Ce  genre  comprend  douze  espèces-, 
les  unes  croissent  dans  le  midi  de  l'Ku- 
rope,  les  autres  sur  les  côtes  d'AiVi- 
que.  L'ombelle  est  formt^e  de  plusieurs 
rayons  -,  elle  est  plane  lorsqu'elle  est 
fleurie  ,  concave  et  serrée  après  la  ilo- 
laison.  L'involucre  est  de  plusieurs  io- 
lioles  demi -ailées.  Dans  quelques  es- 
pècesles  fleurs  de  la  circonférence  avor- 
tent. 


!  jX 


)t  qui 
sublc. 

E. 


pétale» 
graïub* 
tarts  de 


jpèccs  -, 
le  l'Eu- 
d'Aiïi- 
usieurs 
silo  est 
)  la  llo- 
eurs  l'o 
[U08  es- 
ce  avoi- 


DB8    C  A  tl  O  TT  K  8.        l4l 

T.a  cat'ollo  i'oiiiiiiiinr,  lu  caroKo.stni^ 
Vagc  (  i/difcits  carotta  ,  L.  ).  Jîîllocio'il; 
<lans  U\s  champs  et.  les  jMiys  uridcN.  Sa 
laoiiio  (\sl  bisuiiiuirllo,  HlongtU)  ni  ru- 
seau,  jH'lilc,  li^uou8(M<(  blani^lic,  )uun(\ 
ou  loti^cAlre  ,  hcIou  1rs  vuriélif.s.  l'îllo 
jcltn  (Ir.H  ruuilloM  asMc/,  ^rtnidcs^  deux: 
ou  trois  fois  ailiers,  ol  doul  los  J'oliolo« 
«oui.  tlivisiM's  ou  (U'ooupurrs  cîtioilos  rt 
jmiulur.s.  Du  niiliru  des  fruillrs  s'cliNvo 
i\  la  liautrur  d«'  dnix  A  trois  pirnls  uuo 
tigo  louilh'r,  on  \)vn  rauiruso,  Jornii- 
nt'o  par  lum  ondjidlo  do  prliloN  llour/» 
blauclirsou  rougci^lrcs.  Toulo  la  pJarilo 
esl:  garnio  do  poils.  I^om  ])(<UoIoh  sout 
rciovers  di;  nrrviucs  eu  dcssou.s.  {jvn 
rayons  do  l'ombelle  partout  ii\\\\  p(iiut 
unique  un  peu  renllé.  ils  se  redressent 
après  la  llorai.son  ,  el  rombelie  devient 
concave  comme  un  nid  d'oiseau.  Au 
centre  de  l'ombelle  se  trouve  souvent 
une  fleur  solitaire,  slérib; ,  rou;;cAtrc. 
Les  graines  sont  bérissées  depoilsroidf;^ 
et  relevées  do  quatre  angles. 

JiJoianii|ue.  XI.  x5 


'rr 


il 


H 


h 


'3^'2     HISTOIRE   NATURELLE 

La  câfotte  cultivée  ne  diffère  de  la 
carotte  sauvage  que  par  les  modifica- 
tions 4tii  tësuUent  des  soins  de  la  cul- 
ttti*e  et  d'un  terreih  {Reculent.  Les  ra- 
cines soht  grossies ,  charnues,  cassantes 
et  fournissent  un  des  alimens  les  plus 
agréables  et  les  plus  sains.  Ce  sont  ces 
racines  qu'on  nomme  proprement  ca- 
rottes ;  elles  contiennent  comme  la  bette- 
rave et  le  chervi  une  grande  quantité 
de  suc  sucré.  Ce  suc  épaissi  sur  le  feu, 
en  consistance  de  syrop ,  est  employé 
iitilemfent  dàUs  la  toux,  dans  les  in- 
flammations de  la  gorge  ,  et  contre  les 
vers  •  là  décoction  des  racines ,  les  ra- 
ciïlfes  ctritéô  et  tenues  dans  la  bouclie 
prôdttiàèhi:  le  mêriie  effet.  Râpées ,  les 
racines  èatnl'ctit  les  douleuïs  de  la  btCi- 
îure  et  du  cancer  -,  fermentéès ,  elles 
donnent  ùhe  liqueur  spîritueuSe.  Les 
graines   âotit  arormatiquès  ,  carmina- 
fives  et  dîuré^tiques  -,  fér'raëntées  avec 
la  bière ,  elles  la  rendent  "plus  agréa- 


■Et. 


'e  de  la 
odifica- 
la  ciil- 
Les  rà- 
issantes 
les  plus 
sout  ces 
lent  ca- 
labeltc- 
juantitc 
r  le  feu, 
smployë 
j  les  iii- 
jntre  les 
,  les  ra- 
L  bouciie 
p^és,  les 
[e  la  Irt-fi- 
;és,  elles 
uSe.  lies 
carmina- 
tées  avec 
us  agréa- 


DES  B  U  PLÈ  V  r.  ES.  lifî 
blc.  L'usage  de  la  carptte  est  très-utile 
aux  calculeux. 

Daucus  (  Dioscor.  ),  d'un  mot  grec 
qui  signifieye  hrûle ,  ainsi  nommé,  par- 
ce que  les  graines  du  daucus -carrota 
sont  -îchauffantes. 

XXXV— XXX VHP  G^Hs. 

CAUCALIS.  Tourn.  L.  J.  I.am. 
TORDITIUM.  Tourr  L.  J.  Lam. 
H  ASSELQU  JSTI/        an.'  Juss. 
ARTEDIA.  Linn.  Juss.  Lam. 
(  Pentandrie-digynic.  Voy.  3^  vol.  ) 

XXXIX^    GENRE. 

BUPLÉVRE,  BvpLEVRVM,  Tourn. 
Linn.  Juss.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  entiei-,  pétales 
entiers  ,  courts  ,  courbés  en  dedans  , 
égaux  ;  fruit  arrondi  ou  ovoïde  ,  un  peu 
comprimé,  strié. 

On  connoît  vingt-quatre  espèces  de 


'W 


^! 


l44     HtSTOIRB  NATURELLE 
buplèvre.  Deux  croissent  au  Cap  àe 
Bonne-Espérance,  toutes  les  autres  sont 
d'Europe.  Presciue  toutes  croissent  sur 
les  montagnes  -,  quelques-unes  dans  les 
moissons.    Quelques   espèces   «ont   li- 
gneuses. Toutes  les  autres  sont  herba- 
cées ,  annuelles  ou  à  racine  vivace.  La 
surface  de  tous  les  buplèvres  est  luisante 
etentièrementdépourvuedepoil.Leura 

feuilles  sont  fermes,  ordinairement  sim- 
ples et  entières.  Les  ombelles  et  les  om- 
bellules  sont  composées  de  rayons  peu 
nombreux.  Lesinvolucres  sont  courts 
et  composés  de  plusieurs  folioles,  quel- 
quefois ,  mais  rarement ,  de  trois  à  cinq 
folioles.  Les  involucelles  sont  grands 
et  formés  par  trois  ou  cinq  folioles  sou- 
vent colorées  et  quelquefois  réunies  par 

leur  base. 

Le  buplèvre  perce-feuille ,  oreille  de 
lièvre  (  huplevrum  rotiindifolium ,  L.  ). 
Cette  plante  croît  en  France  et  dans 
tout  le  midi  de  l'Europe.  On  la  trouve 
dans  les  moissons  et  les  lieux  secs.  Elle 


k\ 


•es  sont 
eut  sur 
lans  les 
ont  li- 
herba- 
ace.  La 
taisante 
il.Lewrs 
entsim- 
t  les  om- 
rons  peu 
Lt  court» 
;s ,  quel- 
yjsàcinq 
t  grands 
oies  sou- 
unies  par 

oreille  de 
luruy  L.  )• 
;  et  dans 
la  trouve 
secs.  EUô 


'f 


DES     H  E  R  M  A  S,         1  45 

ost  annuelle;  sa  hauteur  est  (Viin  pied 
et  demi.  Sa  tige  est  rameuse  dans  sa 
moitié  supérieure.  Les  feuilles  sont  ar- 
rondies, oblongues  et  enfilées  j)ar  Ta 
tige  et  les  rameaux  ;  les  plus  inférieures 
sont  seulement  embrassantes.  Les  om- 
belles sont  terminales,  petites.  Lesom- 
bellules  sont  ceintes  de  cinq  folioles 
inégales,  ovales,  jaunâtres  intérieure- 
ment et  plus  longues  que  les  fieurs. 

Cette  plante  est  as  tri  m'en  te. 

Bitplevrum  (  Hippocra.  PI.  )  ,  côte  de 
hœuf,  en  grec ,  à  cause  de  la  roidcur 
des  feuilles,  dans  différentes  espèces  do 
ce  genre. 

XL*     G  E  N  R  PJ. 

HERMAS.  Linn.  Jass.  (  Voy.  3^  vol. 
Pentandrie - digy  n ie.  ) 


T 


ii.JW      IHH^.i 


<«*(" 


l46     HISTOIRE   NATIJKK1.LB 

XLT     GENRE. 

ASTRANCEjRadiaire-,  Jstr^nti^^ 
Toiirn.  Liiin.  Jass.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  à  cinq  dents  ; 
pétales  fléchis  et  fendus  en  cœur  au  som- 
met ;  fruit  ovale  couronné  par  le  calice 
et  relevé  de  cotes  ridées  formées  par  le» 
replis  de  l'enveloppe  extérieure  de  la 
graine. 

On  coiinoît  cinq  espèces  d*astrances. 
Quatre  croissent  sur  les  montagnes 
d'Europe  \  la  cinquième  croît  au  Cap  de 
Bonne-Espérance.  Leur  racine  est  vi- 
vace.  Leurs  ibuilles  sont  ordinairement 
palmées.  Les  ombelles  sont  formées  de 
trois  ou  quatre  rayons ,  ^u  bien  elles 
ne  sont  point  marquées.  Les  ombellu- 
les  sont  composées  de  plusieurs  Heurs  ^ 
et  ceintes  d'un  involucelle  composé 
d'un  grand  nombre  de  folioles  lancéo- 
lées ,  colorées  ,  étalées  en  étoile  ;  éteins 
îong,iic3  que  les  Hcurj. 


ti 


de  la 


I 


l>  F.  S  A.  S  T  R  A  N  (  Ts  S.  1  i/ 
J.a  i;iuiule  ustrauce  ,  sunicle  l'cmollu , 
(  aàfranlia  major,  L.  ).  Elle  cruit  suk 
les  Alpes,  les  Pyrénées  et  d  au  liTs  niuu- 
tagiics  d'Europe  ;  elle  fait  par  la  braultS 
de  ses  fleurs  rornement  des  prairies  et 
des  pâturages.  Sa  raeiuo  ligueuse ,  Rabo- 
teuse et  rauuMise  porto  sur  do  lt)ugs  pé- 
tioles des  l'euilles  luédioereinent  gran- 
des, luisantes,  divisées  proi'oudénuut 
en  cinq  lobes,  sous-divisés  en  deux  ou 
trois  au  sommet,  et  bordés  do  dénis  ai- 
guës. J)u  milieu  de»  feniiles  s'élève  à 
la  liautcur  d'un  piecl  et  demi  une  tige 
verticale ,  pr«s(|ue  simple,  n'ayant  pres- 
que pas  de  fouilles,  et  portant  à  son  ex- 
trémilé  plusieurs  ombclluks  blanches 
ou  purpurines  ,  ressemblait  chacune  ù 
une  fleur  radiée.  Los  Heurs  sont,  les 
unes  iértilos  et  sessiles,  les  autres  sté- 
riles et  pédonoulées. 

JLa  racine  de  cette  plante  est  acre, 
arofïiatiqup  et  purgative. 

Aatri^U^i^  vl'u^i  luot  ifiliu  qui  signifie 


ni 


l48     HTSTOTRK    NATURELLE 
lucolles  lies  ombnllulrs  sont  ouvert»  et 
disjiosés  en  étoiles. 

X  L  I  r    G  E  N  R  E. 


SANICLE,  S trrrcirLi.  Tourn.  Liiin. 
Ju3s.  La  m. 


Caractère  gcnérit-jne.  Calice  à  cinq  ilcnfs  ; 
pétales  fléchis  ou  soniinel  i  fruit  ovule, 
héiissù  do  pointes  et  CDUionué  par  lo  ca- 
lice. 

Ce  genre  comprend  trois  espèces,  nue 
cl'Europo  et  les  deux  autres  de  l'Amé- 
rique seplcutrionalo  Leur  racine  est 
vivaco  ;  leurs  feuilles  r.ont  palmtfes  ; 
leurs  ombelles  sont  formées  de  trois  ou 
cin(j  rayons,  ou  bien  elles  ne  sont  point 
marquées.  Les  ombcllules  sont  compo- 
sées de  ll{  urs  sessiles,  serrées  en  petite 
léle.  Les  graines  du  centre  sontstériles. 

La  sa  ni  de  d'Europe  (  sanicula  Eu-- 
ropniy  L.  ).  On  la  trouve  commune- 
ment  dans  les  bois  de  l'Europe.  Sa  ra- 


1  \ 


"Ê/" 


D  KS     8  A  N  l  C  Ti  Fi  S.         141) 
ciiie  iu»iiT, ,  ligneuse  vX  cyliiuïriqnc  , 
porl(î  sur  (le  loni^s   priioNvs  |)hisi<>i)i'A 
fiuiillcs  IdimoH ,    luisaiilrs,  arrouiliis, 
divisées  jjrofondi'iurnl  on  liolstm  cin([ 
J()b(;s  (lentes,  incisi's  ou  Ibiulus  au  siini- 
mrl.  Du  milieu  de  cfLlc  loud'cJo  l'eull- 
}vR  s'élove  {\  la  hauteur  d'un  pied  ou 
d'un  pied  cl  demi  une  tiye simple,  voy- 
ticalc,  grêle,  prescjue  nue  etierminéo 
par  une  ombelle  composée  ordinaiio- 
ment  de  einq  rayons,  (/liaquc  rayon  so 
divise  souvent  en  trois  à  son  sommet, 
et  porte   trois  petites  tètes  de  JTcurs 
blanches ,  mâles  ou  hermaphrodites,  et 
toutes  scssilcs.  Apres  la  floraison  les 
globules  sont  hérissés  de  pointes  nom- 
breuses qui  couvrent  les  fruits. 

Cette  plante  a  été  célèbre  comme 
vulnéraire  et  astringente.  El  le  lait  partie 
des  vulnéraires  de  Suisse.  La  racine  est 
anièro  j  les  feuilles  sont  A])res  et  amères. 
On  applique  les  feuilles  sur  les  plaies. 

iSanicula  (  PI.  )  formé  Ju  mot  latin 
sauare  j  ainsi  nommé,  puace  cj^uc  fc*- 


■^•:i 


(Il 


l5o     HISTOIRE   NATUKELLK 

pècc  qui  croît  on  Europe  e»t  ciuployi'e 

pour  guérir  les  blessures. 

IV. 

Ombellifères  anomales. 

XLIII"  ET  XLIV'  GENRES. 

ARCTOPUS.  Linn.  Jnss.  Lam. 
ECHINOPHORA.  T.  L.  J.  Lam. 
(  Pentandrie-digynie.  Voy.  3*^  vol.  ) 

X  L  V«    GENRE. 

ERYNGION,  Panicaut,  Eryngium. 
Tourn.  Linn.  Juss.  Lam. 

Caractère  générique.  Fleurp  stt  les,  fixées 
sur  un  réceptacle  conique ,  séparées  les 
unes  des  autres  par  des  écailles,  et  for- 
mant une  tête  compacte  ceinte  d'un  in- 
volucre  de  plusieurs  folioles  roides  j  cha- 
que fleur  a  an  calice  à  cinq  dents  profon- 
des, et  des  pétales  fléchis  au  sommet }  le 
fruit  est  ovoïde. 

On  connoît  un  grand  nombre  de 


I 


iî  1 


i 


DES     É11YNGÎON5.       l5l 

plaïUt^a  de  ce  genre;  elles  croissent  pres- 
que toutes  en  Europe.  Leur  racine  est 
Tivace.  Ces  plantes  ont  le  port  des  char- 
dons ,  les  fleurs  disposées  comme  dans 
"les  diplacek's  et  la  fructification  des  om- 
bellifères.  Les  feuilles  sont  simples  ou 
ct)mpos€es  ;  elles  sont  ordinairement 
ëpinouses  à  leur  bord,  comme  les  fo- 
lioles qui  ceignent  les  têtes  de  fleurs. 

Le  panicaut  des  champs,  chardon 
rolland,  chardon  à  cent  têtes  {eryn- 
gium  campés ere.ïjum.).  Cette  plante 
commune  daUvS  presque  toute  l*Europe , 
se  trouve  dans  les  champs  et  sur  le  lx)r  1 
des  chemins.  Elle  ressemble  à  un  char- 
don, et  s'élève  à  la  hauteur  d'un  pied  ou 
d'un  pied  et  demi.  Sa  racine  est  tendre, 
simple  ,  cylindrique,  longue,  noirâtre 
eudeliors,  blanche  en  dedans,  et  cou- 
ronnée d'un  faisceau  de  filets  roides. 
Elle  produit  une  touffe  de  feuilles  pé- 
tiolées,  coriaces,  froncées,  un  peu  alon- 
gécs  ,  divisées  en  folioles ,  prolongées 
par  la  base  sur  la  nervure  moyenne, 


'  «Il 


:ll'i 


1S2    HISTOIRE   NATURELLE 

demi-ailées  ,  traversées  par  de  giosses 
II»    v lires  blanchàlies,    et  bordées  do 
grosses  dénis  épineuses.  La  tige ,  garnie 
de  quelques   petites    feuilles   embras- 
fianles  ,  se  divise  en  rameaux  trcs-ou- 
verts,  et  porte  un  grand  nombre  de  pe- 
tites tôles  de  fleurs  ceintes  de  folioles 
roides  et  épineuses.  Les  fleurs  sont  sé- 
parées par  des  paillettes  roides  et  pi- 
quantes. Les  corolles  sont  petites  et 
blanches. 

La  plante  est  légèrement  aromati- 
^lue;  la  racine  est  diurétique,  emmé- 
nagogue,  aphrodisiaque.  Dans  certains 
endroits  on  mange ,  au  printemps ,  ses 
bourgeons  comme  les  asperges. 

Eryngium  (  Diosc.  ) ,  poil  de  houe  , 
en  grec. 

XL  VF    GENRE. 


i!  \ 


BOLAX.  Comm.  Juss.  (Voy.  3«  vol. 
Pentandrie-digynie.) 


|ri'0S8eS 

.ées  do 
garnie 
mbras- 
fcs-ou- 
;  de  pe- 
foliolcs 
wnt  se- 
et  pi- 
tites  et 

romati- 
emmé- 
cer  tains 
ips,  ses 

le  houe , 


E. 

.  3«  vol. 


DKS    H  YDROCOTYLES.    l53 

XLA^ir    GENRE. 

IIYDROCOTYLE,  Hydrocotyib. 
Tourn.  Linu.  Juss.  Laui. 

Caractère  générique.  Calice  entier  ;  ■çai'A:^ 
entiers  ;  fruit  orbiculaire  ,  compr  imé  ,  se 
divisant  en  deux  graine»  demi-or i  icu- 
laires. 

On  connoît  une  vingtaine  d'espèces 
d'hydrocotyles.  Une  seule  croU  en  Eu- 
rope ;  deux  croissent  dans  l'Inde  ,  et 
toutes  les  autres  eu  Amérique  ou  au 
Cap  de  Bonnc-Espërance.  Ces  végétaux 
sont  des  herbes  la  plupart  rampantes. 
Leurs  feuilles  sont  simples,  entières, 
rarement  lobées ,  quelquefois  insérées 
par  leur  centre  sur  le  pétiole.  L'ombelle 
est  petite,  terminale  ou  axillaire,  sim- 
ple ou  rameuse ,  et  ceinte  d'un  invo- 
lucre  de  quatre  folioles. 

L'hj'drocotyle   commune  ,   écuelle 
d'eau  [hydrocotyle  vulgaris  ,  L.  ).  Ou 

l^otani^ue.  XI>  i4 


tJ 


-.-Aëi^^.,  -■ 


f 


m 


l54  HISTOIRE  NATURELLE 
la  trouve  en  Europe,  en  Afrique,  en 
Amérique.  Elle  croît  dans  les  lieux 
inondés  et  sur  les  bords  des  lacs ,  des 
étangs.  Sa  tige ,  déliée  comme  un  gros 
fil,  rampe  sur  la  terre.  Elle  est  coupée 
de  distance  en  distance  par  des  nœuds 
d'où  naissent  de  petites  racines ,  une 
feuille  et  une  hampe  surmontée  d'une 
petite  tête  de  fleurs.  Les  feuilles,  por- 
tées sur  des  pétioles  beaucoup  plus 
longs  que  les  hampes,  sont  orbiculaires, 
crénelées ,  d^un  pouce  de  diamètre,  et 
portées  par  leur  centre  comme  un  pa- 
rasol. Les  ombelles  sont  composées  de 
cinq  à  huit  petites  fleurs  d'un  blanc  sale. 
On  dit  que  cette  plante  cause  aux 
moutons  le  pissement  de  sang  et  Tin- 
flammation. 

jFïydrocotyle ,  écuelle  d'eau ,  en  grec  ; 
ainsi  nommé  à  cause  de  la  forme  de.^ 
feuilles  de  l'espèce  qui  €rojt  en  Europe 
daiis  les  lieux  «Cj^uatiquea. 


/ 


Lie ,  en 
lieux 
;s ,  des 
in  gros 
coupée 
nœuds 
s,  une 
5  d'une 
s,  por- 
p  plus 
ulaires, 
tre,  et 
un  pa- 
sées  de 
ne  sale, 
ise  aux 
et  l'in- 


I 


DES    AZORËLLA,&C.    i55 

XLVIII''  ET  KLIX*"  G^E». 

AZORELLA.  Lara.  Juss.  [Pentand^ 
digynie,  ) 

LAGOECIA.  Linn.  Juss.  (Pentand. 
monogynie.  Voyez  3'  vol.  ) 


n  grec  ; 
me  de.-î 
Europe 


if 


t*. 


l56      HISTOIRE   NATURELLE 

TRENTE  NEUVIÈME    EAMILEI. 

LES  RENONCU LACÉES,  Rei>!os- 

CULACE.'B.  3uSS. 

Caractère  de  famille.  Calice  de  plusieurs 
folioles,  quolquetois  colorées,  et  alors 
nommées  pétales  par  Linné  ;  quelquefojs 
point  de  calice-,  corolle  ordinairement 
de  cinq  pétales  réguliers  ou  irréguliers  , 
et  alors  appelés  nectaires  par  Linné  5  éta- 
inines  en  nombre  déterminé  (  déterminé 
dans  le  genre  myosurus  )  ;  anthères  fai- 
sant corps  avec  les  filets  ;  plusieurs  ovai- 
res (rarement  un  seul  )  posés  sur  nn  ré- 
ceptacle commun  ;  un  stigmate  simple  , 
sessile  ou  sur  un  style  peu  apparent,  ter- 
minal ou  posé  sur  le  côté  extérieur  de 
l'ovaire  ;  capsule  (rarement  baie  ),  tantôt 
ne  s'ouvrant  point  et  contenant  une  seule 
graine  ;  tantôt  s'ouvrant  longitudinale- 
ment  en  une  valve,  et  contenant  plusieurs 
graines  insérées  sur  les  bords  de  la  valve  ; 
embryon  petit,  situé  dans  une  cavité  au 
sommet  d'un  grand  périsperme  corné  ; 
quelquefois  la  radicule  est  inférieure  ,  et 
l'embryon  est  à  la  base  du  périsperme. 

Les  plantes  de  cette  famille  sont 


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LE 

1 1 L  L  ï. 

Renou- 


\  plusieurs 
(  ,  et  alors 
[uelqucfois 
iuairement 
rréguliers  , 
Linné  ;  éta- 
'  déterminé 
ithères  fai- 
sieurs  ovai- 
s  sur  nn  ré- 
ite  simple  , 
jarent,  ter- 
xtérieur  de 
aie),  tantôt 
nt  une  seule 
igitudinale- 
int  plusieurs 
de  la  valve  ; 
ne  cavité  au 
rme   corné  ; 
iférieure  ,  et 
(érisperme. 

imille  sont 


DES  RENONCULACÉF.S.  15/ 
remarquables  par  la  beauté  ou  la  sin-^ 
gulière  conformation  de  leurs  fleurs^ 
Piufiieurs  sont  cultivées  pour  l'orne- 
mcrit  des  jardins,  mais  ces  plantes  sojit 
frès-àcres  ,  la  plupart  sont  de  violens 
poisons  ,  d'autres  de  violens  purgatifs, 
et  plusieurs  des  vésicatoires  piiissans- 
lorsqu'on  les  apjilique  à  l'extérieur. 

Les  renonculacées  sont  des  plantes 
herbacées  et  la  plupart  rameuses.  Le.< 
unes  ont  la  tige  verticale  et  bauted'uu 
à  deux  pouces  à  huit  pieds;  les  autres 
sont  rampantes  ,  quelquefois  grimpan- 
tes, et  leur  plus  graude  longueur  esfc 
de  quinze  à  vingt  pieds.  Leurs  racines 
«ont  lubéieuses  ou  fibreuses  et  ordinai- 
rement vicaces  ;  les  racines  tubéreuses 
sont  palmées  ,  digitées  ou  en  faisceau. 
Les  feuilles  sont  presque  toujours  al- 
ternes et  palmées  ou  digitées,  quelque- 
fois elles  ftont  ailées  et  rarement  entiè- 
res ;  leur  pétiole  est  plus  ou  moins  di- 
laté et  engainant  à  sa  base.  Les  fleur» 
{jont  solitaires  ou  en  épi ,  ou  en  pani- 


•• 


fil 


tsmBHÊÊiÊÊmtÊmfitÊm 


11^ 


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l58      HISTOIRE   NATURELLE 

Cille  ;  elles  doublent  avec  la  plus  grande 
facilité.  Dans  quelques  genres  où  \es 
fleurs  n'ont  point  de  calice,  on  voit  à 
plus  ou  moins  de  distance,  au-dessous 
de  la  corolle ,  une  enveloppe  particu- 
lière d'une  ou  plusieurs  pièces,  entiè- 
res ou  découpées ,  et  réunies  en  gaine 
par  leur  base  autour  de  la  tige.  Les  pé- 
tales sont  tantôt  planes  et  réguliers  ; 
tantôt  en  cornet,  en  éperon  et  irrégu- 
liers ;  quelquefois  le  calice  a  la  couleur 
et  la  consistance  des  pétales.  En  géné- 
ral le  calice  et  la  corolle  se  détachent  et 
tombent  aisément.  Le  nombre  des  éta- 
mines  et  des  pistils  varie  dans  les  divers 
genres  d'une  manière  extraordinaire  ; 
ainsi  dans  \g  my osurus ,  on  compte  seu- 
lement cinq  étamines  ;  et  dans  plu- 
-sieurs  ,  jusqu'à  deux  ou  trois  cents. 
Ainsi  le  nombre  des  pistils  s'élève  jus- 
X[u'à  deux  cents  dans  certains  genres  ^ 
et  diminue  dans  d'autres  jusqu'à  cinq  , 
trois  et  même  jusqu'à  l'unité.  Les  cap- 
■suies  sont  toutes  à  une  loge  y  tantôt  elles 


. 

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k  cinq  , 

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<escap- 

fl 

Lôteiies 

9 

DES  REN0NCULACÉE5*  î.^a 
ne  renferment  qu'une  graine  ,  et  ne 
s^ouvrent  pas,  alors  ne  sont  pas  distinc- 
tes des  graines  mêmes.  Tantôt  elles  con- 
tiennent plusieurs  graines,  et  alors  elles 
s'ouvrent  en  se  fendant  longitudinale- 
nient  par  la  face  qui  regarde  le  centre 
de  la  fleur. 

Cette  famille  a  quelque  rapport  avec 
les  ombellifères  ,  par  la  situation  de 
l'embryon  dans  le  përisperme ,  et  par 
la  disposition  et  la  forme  des  feuilles  ; 
elle  offre  encore  quelque  analogie  avec 
plusieurs  plantes  monocotylëdones  de 
la  famille  des  joncoïdes. 


t^igbm<m.  mim'- 


Ci 


160      HISTOIRE   NATURELLE 

I. 

Capsole  à  une  graine. 

P'     G  E  N  R  E. 

CLEMATITE,  CLEM4TIS.  L.  J.  Lam. 
{^Polyimdrle'polygynie,  L.  Gin.) 

Caract.  gêtiérl^ve.  Point  de  calice  ;  quatre 
ou  rarenieai  oLiq  pétales;  plusieurs  cap- 
sules aurmonfées  en  une  queue  plumeuse. 

On  connojt  vingt-quatre  espèces  de 
clématites:  les  unes  croissent  en  Eu- 
rope*; les  autres  dans  le  Levant ,  ou  en 
Amérique,  ou  en  Asie,  dans  la  Chine 
et  le  Japon.  Quelques-unes  sont  herba- 
cées et  vivaces  par  leurs  racines  ;  les 
autres  sont  ligneuses,  sarmenteuses,  et 
grimpent  sur  les  corps  qu'elles  rencon- 
trent au  moyen  des  pétioles  des  feuilles 
qui  s'entortillent  comme  des  vrilles. 
Leurs  feuilles  sont  opposées  ,  presque 
toujours  ailées ,  quelq^uelbis  ternces  oa 


\4 

'■V 


n 


Lam, 
rin.  ) 

;  quatre 
urs  cap- 
umeuse. 


ȑces  de 
!n  Eu- 
,  ou  en 
i  Chine 
Iicrba- 
les  ;  les 
lises,  et 
rencon- 
leuilles 
vrilles, 
presque 
nées  on 


4 


1  .   Càltka  .  x  .  Clcmatia  . 
3  .  Aiionioiio  .  4  .  lîclleborus  . 


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I 


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DES  cliP;matites.    161 

simples.  Leurs  fleurs  sont  presqiie  tou- 
jours terminales  et  quelquefois  axillai- 
res ,  très-souvent  disposées  en  corymbo 
et  rarement  solitaires.  Quelques  espè- 
ces sont  dioïques;  quelques  autres  ont 
à  quelque  distance  de  la  corolle  un  pe- 
tit calice  évasé  et  fendu  en  deux. 

La  clémalitedes  haies,  l'herbe  aux 
gueux  i^clematis  vitalha ,U\r\n.  ).  Cette 
plante  est  commune  on  Europe.  Ses 
nombreux  sarmens,  longs  de  six  à  huit 
pieds  ,  anguleux  ,   plions  ,  garnis  de 
feuilles  ailées,  et  surmontés  d'un  co- 
rymbede  fleurs  blanches  ,  grimpent  le 
long  des  haies,  et  s'attachent  atout  ce 
qu'ils  rencontrent  au  moyen  des  pétio- 
les des  feuilles  qui  se  roulent  et  se  tor- 
tillent comme  des  vrilles    Les  feuilles 
sont  habituellement  composées  de  cinq 
folioles    pétiolées  ,   un  peu  en  cœur, 
pointues  ,  entières oubordces  de  grosses 
dents.  Le  corymbe  est  composé  de  pé- 
doncules  plusieurs    fois    sous -divises 
par  trois.  Les  corolles  ont  quatre  pétale* 


"^"iMMir    flMIl 


^'     I 


\         1 


162  HISTOIRE  NATURELLE 
épais ,  corirxes  et  «.'cîns  m  dessous.  Les 
fruits  s'alongenl  coiisiaerablement  sous 
]a  forme  d'aigtcttes  blanches,  soyeuses 
et  embellissaut  les  haies  jusques  dans 
l'hiver. 

Cette  clématite  est  acre  au  goût  et 
sans  odeur.  Pilceset  appliquées  à  l'ex- 
térieur ,  ses  feuilles  sont  un  vésicatoii  e 
ëner.<i;i<iue.  Les  mendians,  pour  exciter 
la  compassion ,  s'en  servent  pour  faire 
paroi tre  sur  fj  uelque  partie  de  leur  corps 
de  larges  ulcères.  De-là  le  no  tn  (Vherùe 
aux  gueux ,  qu'on  donne  à  celte  plante, 
L'écorce  des  tiges  est  encore  aussi  vési- 
catoire  que  cel  le  de  garou.  La  décoction 
des  feuilles  dans  l'huile  est  un  excellent 
remède  contre  la  gale  -,  les  feuilles  pi- 
lées  et  appliquées  sur  le  poif  net  ont 
souvent  arrêté  de .  fièvres  0|jiniâtreb. 
La  racine  est  un  violent  purgatif  dont 
on  ne  peut  faire  usage.  On  peut  iaire  du 
papier  avec  les  aigrettes  des  graines. 
La  dessication  aflbiblit  b^  luco'ip  les 
effets  de  cette  plante. 


DES    THALICTRONS.     1  f).*! 
Clematis  (  Diosc.  PI.  ),  petite  vigne  , 
Cil  ^rec  ,  parce  que  plusieurs  espèces 
sont  sarmenteiises. 

I  r     GENRE. 

ASTRAGÈNE.  L.  J.  Lam.  f  Pofyand. 
polygynie,  Voy.  3*  vol.  ) 

III*     GENRE. 

THALTCTRON,  Pigamon;  Thalic^ 
TiiUM.  T.  L.  L  Lam. 

Curact,  générique.  Point  de  calice  ;  quatre 
ou  rûreme«.w  cinq  pçtales  ;  plusieurs  cap- 
sules sil!  nnées  *  terminées  par  une 
pointe  courte  et  u*.  pr    recourbée. 

Ce  g€  ire  comprend  vingt -quatre 
espèces  j  la  plupart  cro' ssent  en  F  rope , 
•es  autres  croissent  en  Amérique ,  îans 

Canad"  ou  en  Asie  ,  dans  'a  Si' e'rie 
et  le   Japon.   Toutes  ces  j  au  tes  so 
Inbacées  et  vivaces  par  leur  ranne. 


I 


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l64  HISTOIRE  NATURELLE 
Leur  tige  est  garnie  de  feuilles  une  ou 
deux  fois  ailées  ,  et  souvent  une  ou 
deux  fois  terncc  ;  elle  est  terminée  par 
vin  épi  ou  mm  panicule  de  Heurs.  Quel- 
ques espèces  sont  dioïques 

Le    tijalitttrou    jaune    (  thalictrum. 
Jlaviim ,  Lin.  ).  On  le  trouve  eu  Eu- 
rope dans  les  prés  humides.  Sa  lige  est 
creuse,  cannelée,  haute  de  deux  ou  trois 
pieds,  verticale  ,  garnie  de  feuilles  et 
de    rameaux  .    redressée   et   terminée 
ainsi  que  les  ranleaux  par  une  panicult? 
droite  et  un  peu  étalée.  Les  lleurssont 
jaunes  et  s'épanouissent  en  été.    Les 
feuilles  sont  deux  ou  trois  fois  ailées  , 
et  les  folioles  terminées  à  leur  sommet 
par  trois    lobes  ,  sont  très-entières  et 
rétrécies  en  coin  inférieurement  -,  elles 
sont   traversées  de    nervures  et  d'un 
vert  bleuâtre  en  dessous. 

Cette  plante  teint  en  jaune  ;  elle  plaît 
assez  aux  bestiaux.  La  racine  est  nu 
peu  purgative. 

Thalktrum^  (  Diosc.  PI  ).   Seloîi 


ÉW' 


L's  une  ott 
t  une  ou 
minée  par 
urs.  Quel- 

halictrum. 
sre  eu  Eu- 
Sa  lige  est 
nx  ou  trois 
feuilles  et 
,   terni  iuée 
le  pauicule 
Heurs  so  ut 
i  été.    Les 
fois  ailées , 
ur  «cm met 
-entières  et 
ncut  -,  elles 
es  et  d'un 

le;  elle  plaît 
îino  est  iiu 

X  ).    Seloii 


DES  ANÉMONES.  \6/> 
G.  Bauhin  ,  d'un  mot  grec  qui  signifie 
devenu  vert.  Les  premières  pousses  de 
quelques  espèces  sont  d'un  beau  vert. 

I  V*'    GENRE. 

ANÉMONE ,  Anémone.  T.  L.  Juss. 
La  m.  {^Polyandrie-polyg.  L.  Gm.  ) 

Caractère  générique.  Point  de  calice  ;  cinq 
ou  plusieurs  putalos  ;  plusieurs  ci^psules 
réunies  en  icte  ,  terminées  par  une  pointe 
ou  surmontées  d'une  queue  piumeuse. 

On  compte  trente  espèces  d'anémo- 
nes. La  plupart  croisvsent  en  Europe  ; 
les  autres  croissent  en  Amérique  ou  en 
Asie;  toutes  sont  herbacées  et  vivaces 
par  leut  racine,  qui  est  ordinairement 
tubéreuse.  Ces  plantes  sont  peu  éle- 
vées et  portent  de  très-belles  fleurs. 
Certaines  espèces,  prodigieusement  va- 
riées par  la  culture ,  font  le  plus  bel 
ornement  des  parterres.   Les  feuilles, 

dans  les  anémones,   partent  tonjoura 
Botani(iue.  XI.  j5 


5  ïl 

5  f.r 


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1 


i 


166     -HISTOIRE   NATURISLLE 
de  la  racine  ;  elles  sont  tantôt  digitées , 
tantôt  une  ou  deux  fois  ailées  ,  tantôt 
simples.  La  tige  est  une  hampe  ordi- 
nairement surmontée  d'une  seule  fleur. 
A  quelque  distance   au-dessous  de  la 
fleur,  est  placée  une  collerette  de  deux 
ou  trois  folioles  simples  ou  découpées. 
Cette  collerette  remplace  le  callioe-,  elle 
en  a  absolument  la  forme  et  presque  la 
position    dans    l'anémone   hépatique. 
Dans  plusieurs  espèces  ,  la  hampe  se 
divise  au  point  de  la  collerette  ,  en 
une   ombelle  ramifiée.    Les  rameaux 
sont  simples  ou  divisés,  munis  chacun 
d'une  collerette    et   surmontés  d'une 
ileur.  Tantôt  les  graines  sont  surmon- 
tées   de    longues   queues    pluineuses  ; 
tantôt  elles  n'ont  point  de  queue,  et 
soirt  seulement   couvertes  de   duvet  ; 
tantôt  elles  sont  presque  lisses  et  sur- 
montées d'une  petite  pointe  recourbée. 


4  is 


.LE 

t  digitces, 
îs  ,  tantôt 
mpe  ordi- 
seiile  fleur. 
J0U6  de  la 
te  de  deux 
lëcoupées. 
îallioe  -y  elle 
presque  la 
lépatique. 
hampe  se 
rette  ,  en 
rameaux 
lis  chacun 
tes  d'une 
t  surmon- 
umeuses  ; 
queue,  et 
e  duvet  ; 
33  et  sur- 
ecourbëe. 


« 


DES    ANÉMONES.      167 

Graines  surmontées  de  queues  longues 
etplumeuses» 

L'an£mone  pulsatille,  coquelourde, 
heibe  au  vent  (  anémone  pusatilla  , 
L.  ).  On  la  trouve  en  France ,  mais 
plus  communément  dans  les  contrées 
septentrionales  de  l'Europe  ;  elle  croît 
sur  le  bord  des  bois ,  dans  les  prés  secs 
et  montagneux.  Elle  fleurit  au  com- 
mencement du  printemps.  Sa  hauteur 
est  de  six  à  neuf  pouces.  Sa  surface  est 
couverte  d'un  duvet  blanchâtre.  Sa 
racine  noirâtre,  grosse,  longue  et  di- 
visée â  son  sommet  en  plusieurs  souches 
courtes  et  chevelues  ,  donne  nais- 
sance à  des  feuilles  péliolées,  longues 
de  quatre  à  six  pouces ,  larges ,  et  plu- 
sieurs fois  divisées  en  découpures  étroi- 
tes et  pointues.  La  tige  et  la  fleur  qui 
la  couronne  sont  verticales.  La  colle- 
rette est  placée  à  un  demi-pouce  au- 
dessous  de  la  fleur.  Les  pétales  sont  vio- 
lets, droits,  oblongs  et  pointus.  La 


II 


t68    histoire  naturelle 

queue  qui  termine  chaque  graine  est 
Jongue  d'un  pouce  ou  même  davan- 
tage, et  velue  ;  leur  ensemble  forme  uno 
large  tcte  plumeuse. 

Cette  anémone  est  acre  et  venimeuse. 
Elîeagit  sur  la  peau  comme  vésicatoire  : 
appliquée  en  cataplasme  elle  détergo 
les  vieux  ulcères.  On  relire  des  fleurs 
une  couleur  verte. 

Graines  chargées  de  duvet,  et  dépour'" 
vues  de  longues  queues  plumeuses. 

I/anrmone  des  fleuristes  [anémone 
eoronaria  i  L.  ).  Elle  est  originaire  du 
Levant,  et  cultivée  dans  les  parterres 
en  France,  en  Angleterre,  en  Hollan- 
de, &c.  La  culture  double  ses  fleurs  ;  on 
la  multiplie  par  ses  racines.  Elle  fleu- 
rit an  printemps  ,  à  la  fin  de  floréal , 
plutôt  ou  plus  tard  ,  selon  l'époque  oii 
on  Ta  replantée.  Sa  racine  est  tubé- 
reuse ,  noueuse  et  garnie  de  quelques 
fibres;  elle  donne  naissance  à  plusieurs 
feuilles,  dont  le  pétiole  se  divise  eu 


M 


LL15 

graine  est 
le  d a van- 
forme  une 

énimeuse. 
îsicatoire  : 
e  détergo 
des  fleurs 

^f  dépour-' 
meuses. 


anémone 


{iiiaire  du 
parterres 
1  Hollan- 
Heiirs  ;  on 
Elle  fleu- 
e  floréal , 
poque  oii 
est  tubé- 
quelques 
plusieurs 
iivise  eu 


DES    ANÉMONES.       1^^ 

trois  parties  qui  soutiennent  des  foliole» 
plus  ou  moins  fitieraent  découpées.  1  .a 
tige  s'élève  du  milieu  des  feuilles  à  la 
liaufcMir  de  siij.  à  douze  pouces .  et  porto 
A  son  sommet  une  belle  (leur  épanouie 
en  rose.  Sous  la  fleur  est  une  collerette 
découpée  en  plusieurs  partie». 

Cette  anémone  est  le  plus  bel  orne«- 
ment  des  parterres.  Le  nombre  des  va- 
riétés qu'elle  a  l'ournies  par  la  culture 
est  inconcevable.  Sa  fleur  est  blanche, 
ou  Jauu<î ,  ou  rouge  ou  bleue,  ou  vio- 
lette, ou  panachée.  La  nature  semble 
s'élre  étudiée  à  déployer  sur  elle  le» 
couleurs  les  plus  variées. 

Graines  sans  queue  y  ni  duvet ,  termi-' 
nées  par  une  pointe  courte. 

L'anémone  des  bois ,  si l  vie  (  anémone 
nemorosa  ,  L.  ).  Elle  croît  en  Europe, 
dans  les  bois,  ettlans  les  lieux  incultes 
et  couverts.  Dès  le  commencement  du 
printemps,  la  terre  est  presque  par- 
tout couverte  de  ses  jolies  fleurs  hhn- 


•• 


)  'ï] 


Rf 


i;o  HISTOIRE  NATURKLLls 
chcs  OU  incarnates.  Elle  est  à  peine 
liaute  d'nn  demi -pied.  Sa  surface  est 
presque  dépouillée  de  poil.  Sa  racine 
est  tubéreuse ,  grosse  corniiie  un  tuyau 
de  plume  ,  et  enfoncée  obliquement 
dans  la  terre.  On  ne  voit  presque  ja- 
mais de  feuilles  radicales.  La  tige  s'é- 
lève toute  seule,  surmontée  d'une  fleur, 
et  munie,  à  un  pouce  au-dessous  d'elle, 
d'une  collerette  de  trois  grandes  feuilles 
divisées  en  trois  ou  cinq  folioles,  ova- 
les ,  oblongucs ,  découpées  et  pointues. 
La  fleur  ost  composée  ordinairement 
de  six  pétales  oblongs  et  ouverts  eu 
étoile.  Elle  a  un  pouce  de  diamètre  ;  elle 
se  ferme  pendant  la  pluie. 

Cette  anémone  est  tvès  acre  et  n'a 
point  d'odeur.  Elle  cause  aux  vaches 
qui  la  mangent  un  pissement  de  sang , 
et  la  dyssenter^'e.  On  l'emploie  dans  le 
nord,  pilée  et  ^  pHquée  sur  le  poignet, 
pour  an-èter  les  fièvres  intermittentes 
du  printemps. 


f  î. 


Lh\è 

st  à  peino 
su i face  est 
Sa  racind 
B  un  tuyau 
4iquement 
iresque  ja- 
ja  tige  s'é- 
l'uneflenr, 
isous  d'elle, 
des  feuilles 
ioles,  ova- 
t  pointues, 
înai  rement 
)uverts  eu 
mètre  ;ejle 

icre  et  n'a 
ux  vaches 
it  de  sang , 
oie  dans  le 
le  poignet, 
rmittenles 


DES    ANEMONES.       17* 

Collerette  très-r approchée  de  la  fleur, 
formée  de  folioles  entières,  et  sembla- 
ble à  un  calice. 

L'anëmone hépatique ,  he'patique  des 
jardins ,  trinitaire  (anémone  hepatica  , 
L.  ).  On  trouve  cette  anémone  dans  les 
bois  montagneux,  en  France  et  dans 
d'autres  contrées  de  l'Europe.  On  la 
cultive  dans  les  jardins,  et  la  culture 
double  ses  fleurs.  Elle  fleurit  dès  les 
premiersjonrsdu  printemps.  Elledonne 
quelque  ibis  encore  des  fleurs  en  au- 
tomne. Elle  n'a  point  de  tige  apparente. 
Sa  racine  divisée  à  son  sommet  en  plu- 
sieurs petites  souches  écailleuses,  don- 
ne naissance  à  une  touffe  de  feuilles  por- 
tées 5ur  de  longs  pétioles ,  et  les  fleurs 
sont  solitaires  sur  des  hampes  déliées  , 
qui  naissent  entre  les  feuilles  ,  et  sont 
moins  longues  qu'elles.  Les  feuilles  ar- 
rondies dans  leur  circonscription  sont 
élégamment  divisées  en  troi<î  lobes  très- 
entiers  à  leui'  bord.  Lt..  feuilles  nou- 


173  HISTOIRE  NATURELLE 
Telles  sont  molles  et  couvertes  cl*uu 
léger  duvel  ;  les  anciennes  sont  épaisses, 
coriaces  et  luisantes.Les  fleurs  sont  épa- 
nouies avant  l'entier  développement 
des  nouvelles  feuilles  -,  elles  sont  bleues, 
on  violettes,  ou  rouges,  ou  blanches.  Le 
nombre  des  pc laies  varie  de  six  à  tlix, 
même  clans  Tétat  sauvage  de  la  plante. 
I^a  collerette  est  formée  de  trois  folio- 
les entières ,  et  placées  sous  la  corolle 
comme  un  calice. 

Cette  plante  est  la  moins  acre  des 
anémones.  Elle  est  astringente,  dessica- 
tive  ,  cosmétic[ue.  On  l'emploie  f*«^'  ca- 
taplasme. 

Anémone  (  Hippocr.  Tlieopli.  Diosc. 
PL),  d'un  mot  grec  qui  signifie  ventj 
parce  que  l'espèce ,  ainsi  nommée,  crois- 
soit  dans  les  lieux  exposés  au  vcnfc. 


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tes  c!*uii 
épaisses, 
sontëpa- 
ppement 
»t  bleues, 
iches.  Le 
ix  à  tlix, 
a  plante, 
ois  folio- 
a  corolle 

acre  des 
,  dessica- 
>ie  "»'  ca- 

li.  Diosc. 
ifie  ventj 
lëe,  crois- 
venW 


DES  RENONCULES.     I75 

V  ET  V  I'  G  E  N  R  E  S. 

H  AM  ADR  Y  AS.  Commers.  Juss. 

[Polyandrie -polygy nie.  ) 
ADONIS.  L.  J.  Lam.  (Voy.  3    vol.) 

VII*'     GENRE. 

RENONCULE,  Ranunculus.  T.  L. 
J.  liam.  i^Polyandrie-polygynie,  L. 
Gin.  ) 

Caractère  générique,  Calir:>  \  cînq  folioles; 
corolle  ;  cinq  pétales  term-..»;  ,  ïiiiéiieu- 
rement  pur  un  oiigle*t  muni  u  une  petite 
écaille  ou  d'une  io.ssette,  plusieuis  cap- 
sules terminées  par  une  petite  pointe  un 
peu  lecourbée. 

On  connoit  plus  de  soixante  espaces 
de  renoncules;  la  plupart  sont  d  Eu- 
rope. Les  autres  croissent  en  Afiicjue, 
dan?  la  Barbarie,  en  Asie  ,  dans  la  Si- 
bérie, an  Japon,  en  Ainéri(|ue,  dans  le 
Canada.   Ces  plantes  vivent  presque 


m 


w 


1^4  lUJ^TOfRb  NAirHKrLK 
toutes  sur  les  nionla^ius  j  plusieurs  vi- 
v<Mit  (laiis  les  eaux.  Toutes  sonthcrbn** 
cées,  et  la  plupart  sont  vivaces  par  la 
racine.  Les  feuilles,  dans  plusieurs  es- 
pèces, sont  entières ',  mais,  clans  le  plus 
grand  nombre ,  elles  sont  dccoupt^rs. 
Les  fleurs  sont  blanches  dans  un  petit 
nombre ,  et  jaunes  dans  toutes  les  au- 
tres; elles  sont  habituellement  termi- 
nales et  quelquefois  axi flaires.  La  sur- 
face supérieure  des  pétales  sembfe,  dans 
plusieurs  espèces,  avoir  été  recouverte 
d'une  couche  d'un  vernis  luisant.  Oa 
cultive  quelques  renoncules  pour  Tor- 
nement  des  jardins  ;  la  culture  double 
leurs  fleurs.  Ces  plantes  recèlent  un 
principe  ^cve  et  volatil  qui ,  dans  plu- 
sieurs espèces ,  est  porté  jusqu'à  la  caus- 
ticité. Il  agit  dans  rintérieur  du  corps 
comme  les  poisons  corrosifs  et  donne 
la  mort;  à  l'extérieur  il  brûle,  il  en- 
flamme la  peau  etproduitl'efFctdes  caji- 
tliarides.  Ce  principe  se  perd  par  la 
dessication;  aussi  voit-on  les  bestiaux 


■w 


ieiirs  vî- 
it  herbn- 
es  par  la 
ieurs  es- 
is  le  plus 
!Coup(5rfl. 
un  petit 
s  les  au- 
it.  lermi- 
La  siir- 
bfe,  dari9 
couverte 
8ant.  Oa 
3ur  Tor- 
e  double 
ûent  un 
ans  plu- 
à  la  cauÂ< 
iu  corps 
>t  donne 
j,  il  en- 
-descan- 
l  par  la 
bestiaux 


DES   n  r,  N  o  N  c  u  I.  F.  S.    1 7  r» 

iîian«»t'r  impuni^nirnl ,  lorsquV  Uc»  Ront 
nèclios  ou  avancées  en  Age,  des  rcnon* 
cu4f8  qui  les  empoisonnent  'lorsfju'ellcs 
sont  encore  jeunes  et  non  deseéehées. 

PeuiUes  4i impies. 

La  renoncule  flammée ,  petite  dou- 
ve ,   (  rmiunrula  flammula  ,  \Am\.  ). 
FiHc  croît  dans  les  pâturages  liuiniilci 
de  nCurope.  Cette  piaule  varie  consi- 
dérdblemeut.  Sa  racine  est  un  laisceau 
de  grosses  fibres,  et  donne  nai^sHiue  à 
un  laisceau  de  feuilles  portera  sur  do 
longs  pétioles  dilatcjs,  nien>braneux<^t 
embrassés  les  uns  par  les  auitres  A  leur 
•baRe;elU>s  sont  iniitlféremment  ellip- 
tiques,'lancéolées,  et  rétréoiesaux  deuK 
bouts,  ou  ovales,  entières  ou  dentées. 
îja  tige  est  rameuse  ,  «feuillée  ,  striée , 
<et  porte  à  ses  sommités,  sur  do 'longs 
^pédoncules,  de  petites  fleurs  j*un«8 et 
')ui3antcs.  'HabituollewHînt  elle  tombe 
«Ui 'laterrcKomme  piMvson«pro]>»e*poiU« 


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1. 


1"6     HISTOTÏIE   NATURETXB 
mais  qiiehj  lit  lois  elle  est  verticjilo.  Su 
loiigiK  ur  est  (lo  <|iuî1(juus  pouces  à  un 
pied  cl  plus. Toute  la surruccde  laplautc 
est  dépourvue  de  poil. 

Cette  renoncule  cause  aux  bestiaux 
qui  la  niangc.it  la  paralysie,  l'enllure 
et  la  gangrène.  Ou  prévient  ces  acci- 
dens  en  leur  l'aisanl  avaler  de  l'huile 
d'olive  à  grande  dose. 

I.û  renoncule   venimeuse    (  ranun- 

culufi  tliora  y  liinii  ).  .Elle  croît  sur  les 

montagnes   d'Kinope.  Elle  lleurit  dès 

les  pivniiers  beaux  jours.  Sa  hauteur 

es!  def    •  ;   douze  pouces.  Sa  racine  est; 

un  fiii-swau  de  ])('titestul)érosilésobloii- 

gucs   et   prolongées  en  libres   souvent 

très  longues.   Sa  tige  est  cylindrique, 

nue  dans  presque  toute  sa  longueur,  et 

terminée  par  une  grande  feuille  et  nno 

ou  deux  pciite.v  fleurs  jaunes.  La  feuille 

est  arrondie  en  rein ,  crénelée  et  ferme; 

quelquefois  la  tige  en  porte  au-dessus 

d'elle  une  seconde  plus  petite,  égale  oxa 

l>ien  fendue  en  trois  \  quelq^uefois  aussi 


filicalc.  Su 
oucfs  à  un 
de  lu  plant'* 

IX  bestiaux 

[î,  rt'iiilure 

it  ces  acci- 

dc  i'iiuilc 

t  (  ranun- 
ivoit  sur  les 
lleurit  dès 
Sa  hauteur 
i  racino  est 
silcsoblou- 
2s  souvent 
lindrique, 
•ngueur,ct 
lille  et  uno 

.  La  feuille 

î  et  ferme; 

au-dessus 

,  égale  ou 

lefois  aussi 


t)ES  A  E  NO  eu  LE  S.  17^ 
rlle  eu  porte  une  troisième  qui  rt'est 
tju'unc  petite  languette. 

On  prétend  que  les  anciens  se  ser- 
voientdu  suc  de  cette  renoncule  pour 
t  rnpoisonn^r  leurs  flèches. 

Feuilles  dlpiaées, 

La  renoncule  scélérate  ,  renoncule 
des  j  arais  (  ranunculus  sceleratus , 
Jauu.  ).  Elle  en  dans  les  marais 
et  les  fossés  aqu  les  de  l'Europe. 
ELo  s'élève  iv  un  pied  et  demi.  Sa  tige 
est  très-rameuse,  épaisse,  creuse,  fcuil- 
Ice  et  garnie  à  ses  sommités  de  petites 
fleurs  d'un  jaune  pâle.  Les  feuilles  ra- 
dicales sont  partagées  en  trois  lobes , 
îobés  à  leur  tour  et  crénelés.  Les  feuil- 
les inférieures  de  la  tige  sont  parlag('es 
en  découpures  plus  profondes ,  moins 
largeset  paroissent  palmées  \  les  feuille^» 
supérieures  ont  encore  des  découp  .es 
plus  étroites  et  sont  digitées.  Les  ovai- 
res se  développant  dès  l'épanouisse- 
ment  de  la  corolle^  sont  bientôt  pUa' 
iîotaiiique-  XI.  jg 


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IMAGE  EVALUATION 
TEST  TARGET  (MT-3) 


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1.25 


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Sdences 

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I7ÎÎ     HISTOIRE    NATUHELLE 
longs  qu'elle  ,  et  forment  une  tête  ovale 
et  oblongue.  La  plante  n'a  pas  de  poil. 

Cette  renoncule  pilée  et  appliquée 
sur  la  peau ,  la  brûle ,  l'enflamme  et 
r ulcère  au  bout  de  trois  ou  quatre 
lieures  ;  elle  produit  la  gangrène  si  son 
application  dure  plus  long  temps;  prise 
intérieurement,  c'est  un  poison  très- 
caustique.  Parmi  les  bestiaux  cepen- 
dant ,  les  chèvres  et  les  moulons  la 
mangent  impunément. 

La  renoncule  bulbeuse  ,  grenouil- 
lette  ,  (  ranunculus  hulbosua  ,  Linn. }. 
Elle  est  commune  dans  les  prés ,  le  loni; 
des  haies  et  des  jardins.  Sa  racine  e&\. 
une  tubérosité  arrondie.  3a  tige  est 
haute  d'un  pied  ,  un  peu  rameuse  , 
feuillée,  verticale,  mais  un  peu  couchée 
dans  sa  jeunesse  \  elle  porte  à  ses  som- 
mités ,  sur  des  pédoncules  sillonnés, 
des  fleurs  jaunes  et  luisantes.  Les  feuil- 
les radicales  sont  pétiolées  et  divisées 
en  trois  parties  pétiolées  et  découpées. 
Les  feuilles  de  la  tige  ont  des  décou- 


'---^iBMI'f 


ii»-%%.,i 


^ô' 


DES    RENONCULES.    17^ 

pnres  plus  étroites  ;  les  calices  se  ren- 
versent sur  les  pétioles  lorsque  les  fleurs 
sont  bien  épanouies.  La  plante  est  un 
peu  velue. 

La  racine  fi-aîclie  est  d'une  âcreté 
qui  sinpasse  celle  de  la  renoncule  scé- 
lérate ;  c'est  un  vésicatoire  plus  puis- 
sant que  les  cantliarides ,  et  il  n'en  a 
point  les  inconvéniens.  Les  mendians 
s'en  frottent  les  jambes  pour  se  faire  de 
petits  ulcères. 

La  renoncule  acre ,  bouton  dW , 
(  ranuncutus  acris  ,  Linn.  ).  Elle  est 
très-commune  dans  les  prés  et  les  pâtu- 
rages. Sa  tige  est  haute  d'un  à  deux 
pietls,  peu  rameuse,  peu  feuillée,  peu 
velue ,  creuse ,  et  surmontée  de  fleurs 
jaunes  et  luisantes  portées  sur  de  longs 
pédoncules  cylindriques.  Les  feuilles 
radicales  sont  à  cinq  angles  dans  leui" 
circonscription  ,  et  divisées  en  trois 
parties  principales ,  soudi  visées  en  lobes 
pointus.  Les  feuilles  de  la  tige  sont  dé- 
coupées en  parties  plus  étroites  j   W 


!      'i 


380  HISTOIRE  NATURELLB 
feuilles  sapcrieures  sont  découpées  en 
trois  Unières  seulement.  Cçtte  plante 
est  sujette  4  beaucoup  wier.  Souvent 
les  feuilles  sont  marquées  d'une  tache 
^oire.  Le  calice  est  ouvert  j  ses  folioles 
sont  souvent  traverse'es  d'une  ligne 
brune.  La  fleur  double  par  la  cuUwre  ^ 
et  ressemble  à  un  bouton  d*or. 

Cette  plante  est  très  acre  lorsqu'elle 
est  fraîche. 

La  renoncule  asiatique  (ranuncu- 
lua  asiaticus,  Linn.  ).  Cette  rçnoncule 
est  originaire  d'Asie  et  cultivée  dan^ 
tous  les  parterres.  Elle  a  produit,  par 
la  culture,  une  quantité  prodigieuse 
de  variétés.  Sa  racine  eu  un  faisceau 
de  tubérosités  ;  sa  tige  est  divisée  in- 
férieurement,  cylindrique,  velue.  lica 
feuilles  sont  veines  j  les  radicales  sont 
^  trois  lobes,  divisés  en  découpures  air 
guës  ;  les  feuilles  supérieures  sont  ter- 
nées  ou  doux  fois  ternées  ;  les  fleurs 
spnt  épanouies  çn  conroi^ne  et  |)ort(fçs 


»   V 


,.mimm*  -^ 


tc"^- 


•iip^c»  en 
te  plante 
Souvent 
ine  tache 
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culture  a 

►rs(ju*elle 

'anuncu" 
çiioncule 
vc'e  dan^ 
iuit,  par 
>digieuse 
faisceau 
irisée  in- 
clue. Xica 
s^Ies  sont 
pures  ai^ 
sont  ter- 
es  fleurs 
;  portpçs 


DES    FIGAIRES4       iBi 

sur  des   pédoncules  cylindriques;  lesi 
calices  ne  sont  pas  renversés. 

Ranunculus  ,  du  mot  rana  y  gre-t 
nouille  ;  ainsi  nommé ,  parce  quç  plu- 
âieurs  espèces  croissent  dans  les  Ueui^ 
aquatiques;, 

VHP    GENRE 

FICAIRE,  FicARij,  PiU.  Hall.  Jus& 
RdNuficuhus,  Linn^  (  Colyandrie- 
poiygynie.  L.  Gm.  ) 

Caractère  génêdque.  Différence  du  genro 
précédent:.  Calice  de  trois  foliçiesj  ço 
rolle  de  huit  à  douze  pétales. 

Ia  fici^ire  renoncule ,  la  petite  ché-* 
lidoine  (  rarmnculus  ficaria  ;  Ljnn.  )  , 
©st  la  seule  espèce  de  ce  genre.  JUle  crott 
dans  les  lieux  humides  et  ombragés  ^ 
dans  les  hois ,  le  long  des  hî^ies.  ]^11q; 
fleurit  î^u  commencement  du  prin- 
temps. Celte  plante  est  tendre,  suççu-^ 

V. 


il 


>    m 


382     HISTOIRE    NATURKI.T^E 

ïenle  et  absolument  privée  fie  poil  ;  sa 
racine  est  un  faisceau  de  tubërositës 
oblongues ,  entremêlées  avec  des  fibre» 
blanches  et  tortueuses  -,  elle  donne  nais- 
aance  à  plusieurs  tiges  longues,  rameu- 
ses ,  couchées  sur  la  terre  j  garnies  de 
feuilles,  et  terminées,  ainsi  que  les  ra» 
meaux,  par  une  fleur  jaune  solitaire 
sur  un   long  pédoncule.   Les  feuille* 
sont  portées  sur  de  longs  péliolcs  ,  di^ 
latés  et  engaînans  par  leur  base;  elles 
sont  luisantes ,  un  peu  épaisses ,  échan- 
crées  en  cœur ,  obtuses  au  sommet ,  un 
peu  sinuées  ou  crénelées ,  et  quelque- 
Ibis  très-entières  à  leur  bord  ;  q^uelque- 
fois  aussi  marquées  d'nne  tache  brune. 
Le  calice  est  composé  de  trois ,  mais 
quelquefois  de  quatre  ou  cinq  folioles^ 
colorées ,  qui  tombent  avant  les  pétales» 
Les  pétales  sont  au  nombre  de  huit  à 
dix ,  lancéolés- elliptiques ,  épa«oui s  e» 
étoile,  un  peuverds  en  dessous,  jau- 
nes et  luisans  en  dessus,  et  d'un  jaun« 
j^lus  pâle  dans  leur  moitié  inférieure. 


il  i 


.,.*S.ï;ft-'-«l,a1|»-,-« 


'1^:^' 


n  K  s  !«  Y  o  s  U  R  u  s.  1 85 
Cette  plante  n'est  point  acre  comme- 
rça renoncules.  On  la  mange  dans  quel- 
ques pays  comme  plante  potagère.  On, 
remploie  rarement  en  médecine.  QueU 
q  lies  auteur»  l'ont  regardée  commean- 
tihémorroïïlale ,  et  lui  ont  donné  le 
nom  iV herbe  aux  hémorroïdes.  Les  chè- 
vres et  les  moutons  la  mangent  ;  les 
chevaux  et  les  vaches  n'en  veulent 
point. 

Ficaria  ,  de  ficus  ,  ainsi  nommé 
parce  qu'on  s'enservoit  po'îr  guérir  le 
fie  ,  espèce  de  tumeur  indolente  qui 
ifcssemble  aune  figue. 

I  IL-     G  E  N  R  E. 


MYOSUBUS.  J.  B.  Linn.  Juss.  Lam. 
{Folyandrie-pofyg.  Voy.  3    vol.) 


il 
i  ■ 


«  " 


li!     : 


\ 


184      HISTOIRE  NATURELLE 

Capsules  contenant  plusieurs  graines ,  et 
s'ouvrant  par  leur  face  interne  \  pétales 
irréguliers.  Linné  donne  le  nom  de  co- 
rolle au  calice  ordinairement  coloré  da 
ces  plantes ,  et  U  nom  de  nectaires  à  ^eur 
corolle. 

X'     GENRE. 

TROLLIUS.  L.  J.  L^m.  {Pofyandrie^ 
nofygynie.  Voy.  3"  vpl.  ) 

X  P    GENRE. 

HELLÉBORÏ:,    fiSLLBBORVS.    T. 

L.  J.  Lam.  {^Pol^andrie-pol^gynie^ 
L,  Gm.  ) 

Caractère gênériquç.  Calice  grand ,  presquç^ 
toujours  persistant ,  composé  de  cinq  fo- 
lioles ordinairement  pétaliformevS  ;  cor 
.Tolle  beaucoup  plus  courte  que  le  calice^ 
formée  de  cinq  à  huit  pétales  en  forme 
de  cornet ,  îrréguliers  et  divisés  à  }«*ur 
ftrifîce  en  df  ux  lèvres ,  dont  la  supérieure. 


DE»    HELLÉBORES.    l8lî 

est  uins  grande  ;  trois  à  six  capsules  coin* 
primées  ,  dont  quelques-unes  avortent 
quelquefois* 

On  connoît  huit  espèces  d'hcllë-» 
bores  ;  h  plupart  croissent  en  Europe, 
Ces  plantes  sont  herbacées  et  vivaces 
par  leur  racine,  Leurs  feuilles  sont  dé- 
coupées et  leurs  fleurs  terminales.  Les 
hellébores  sont  des  purgatifs  plus  ou 
nioins  violens. 

L'hellébore  d'hiver ,  (  heUehorus  hye- 
malis  ^  Lin.  ).  Cet  hellébore  croît  dans 
les  lieux  couverts ,  en  France ,  en  Al- 
lemagne ,  en  Italie,  Il  fleurit  en  hiver 
dans  le  mois  de  pluviôse.  Sa  hauteur 
n'est  que  de  deux  à  qufitre  pouces.  Sa, 
racine  est  une  tubérosité  qui  donne 
naissance  à  une  hampe  surmontée  d'uno 
fleur  jaune ,  ceinte  d'une  feuille  hori- 
zontale divisée  profondément  en  la- 
nières étroites  et  entières  à  leur  bord. 
Quelquefois  la  racine  porte  plusieurs 
li^mpes. 

Cette  plante  est  très-âc^'Çt 


:i 


!| 


î        h 


\ 


386     HISTOIRR   NATURELLE 

L'hellébore  fétide  ,  pied  de  griffon 
(Jielleborusfœtidus,  Juin.),  Il  croît  très- 
communément  en  France,  en  Allema- 
gne ,  en  Suisse.  On  le  trouve  sur  le  bord 
des  livières ,  sur  le  sable ,  sur  les  grands 
chemins  sablonneux.  Ses  feuilles  persil 
lent  ordinairement  pendant  l'hiver ,  et 
il  fleurit  à  la  fin  de  cette  saison.  C'est 
le  plus  élevé  des  hellébores*,  sa  hauteiu' 
est  d'un  pied  et  demi  à  deux  pieds.  Ses 
racines  sont  longues  ,  cylindriques , 
fibreuses.  Sa  tige  est  verticide^  ferme  , 
cylindrique ,  garnie  ,  à  quelque  dis- 
tance au-dessus  de  la  racine ,  de  feuilles 
très-rapprochées  et  portées  sur  des  pé- 
tioles embrassans,  ramifiée  et  étalée 
en  panicule  au-dessus  des  feuilles ,  et  ter- 
minée par  un  grand  nombre  de  fleurs 
à  demi  fermées ,  pendantes  ,  et  d'une 
couleur  verdâtre ,  avec  un  liséré  rouge 
à  leur  bord.  Les  divisions  et  soudivi- 
sions  de  la  tige  sont  accompagnées  à 
leur  base,  ainsi  que  les  pédoncules  des 
fleurs ,  de  folioles  scssi les ,  blaucliâties, 


^1 


griffon 
îttrès- 
llema- 
le  bord 
grands 
persil 
ver  y  et 
1.  C'est 
auteur 
ids.  Ses 
iques , 
ferme , 
le  dis- 
reuillcs 
ics  pé- 
étalée 
f et  ter- 
i  fleuKS 
t  d'une 
é  rouge 
>udivi- 
;nées  à 
les  des 
liâties. 


% 


i 


DES    HELLÉBORES.      I B/ 
très-simples ,  ovales  ou  ovales-lancco- 
lées  ,  et  longues  d'un  pouce  à  un  pouco 
et  demi.  \Ji\  duvet  très-court  couvre 
les  sommités  de  la  plante.  Les  feuilles 
sont  alternes,  luisantes,  coriaces,  et 
])artagées  jusqu'au  pétiole  en  trois  di- 
visions principales  ,  longues  de  trois 
ou  quatre  pouces ,  et  dentëes  à  leur 
bord  j  la  moyenne  est  entière  ,  étroite 
et  lancéolée;  les  latérales  sont  rejetées 
sur  les  côtés,   et  divisées  successive- 
ment en  trois  ou  quatre  folioles ,  insen- 
siblement plus  petites  à  mesure  qu'elles 
sont   plus   extérieures.  Les  étamincs 
sont  presqu'aussi  longues  que  les  divi- 
sions du  calice.  Le  nombre  des  capsules 
est  ordinairement  de  trois. 

Cette  plante  exhale  une  odeur  dé- 
sagréable. Ses  rar^nes  sont  très-acres. 
On  les  divise  en  fiiCts  pour  faire  des  sc- 
ions aux  bestiaux  lorsqu'ils  sont  ma- 
lades. Prises  intérieurement,  ces  raci- 
nes sont  un  purgatif  très-violent. 

L'héllcbore  vert ,  l'iiellébore  noir  à 


i88    MtstomE  nàturkllu 

fleurs  vertes  {helleborua  viridla  ,  î<.  ). 
Cette  espèce  est  assez  rare.  On  la  trouvé 
dansles  bois  des  monUgnes  de  la  France 
et  de  la  Suisse.  Il  fleurit  en  flori^al  -,  se» 
racines  sont  de  grosses  fibres  noirâtres* 
Elle  donne  naissance  à  des  feuilles  pd- 
tiolées ,  coriaces ,  partagées  jusqu'au  pë* 
liole  en  huit  à  dix  parties ,  longues  de 
trois  à  cinq  pouces,  lancéolées,  divi- 
sées souvent  au  sommet  en  deux  ou 
trois  lobes,  et  bordées  de  dents  aiguësi 
La  tige  haute  d'un  pied  environ  est  nue 
à  la  base  et  divisée  à  son  sommet  en 
deux  ou  trois  rameaux  feuilles ,  et  ter- 
minés par  deux  ou  quelquefois  par  plu- 
sieurs fleurs  verdâtres,  ouvertes ,  pen^ 
cliées  vers  la  terre,  et  d'un  poude  ou 
d'un  rouce  et  demi  de  diamètre.  LdS 
feuilles  des  rameaux  solit  sessilés,  et 
n'ont  que  trois  ou  cinq  digitations.  Lei 
étamines  sont  plus  courtes  que  les  divi- 
sions du  (ialice.  Le  nombre  des  capsu* 
les  est  de  trois  à  cinq.  Cet  hellébore  a 
les  mêmes  propriétés  que  le  précédent. 


t)te8    HELLÉBORES.     lo\) 
L'hcllëbore  à'oneni(helleboru8  orien- 
talis,  L.  ).  On  le  trouve  dans  plusieurs 
contrées  du  Levant  ,  et  paroît  n'être 
qu'une  variëtë  de  l'espèce  précédente» 
Il  est  plus  grand  dans  toutes  ses  p.  r- 
lies,  la  tige,  proportionnellement  plus 
i^levce,  est  une  t'ois  plus  haute  que  les 
feuilles  radicales  ,  et  porte  plusieurs 
fleurs  ,  dont  la  couleur  est  ponrpre;  les 
rouilles  sont  couvertes  en  dessous  d'un 
duvet  trèsoxjurt. 

Cette  espèce ,  selon  Toumefort ,  Ln- 
niarck  et  d'autres  auteurs ,  est  le  véri- 
table hellébore  des  anciens  employé 
pour  guérir  la  folie. 

L'hellébore  noir  (  hellehorui'  niger , 
L.)>  vulgairement  la  rose  de  NotiJ. 
Cette  plante  qui  croît  spontanément  sur 
les  Alpes,  elles  lieux  pierreux  de  l'Au- 
triche ,  est  généralement  cultivée  dans 
les  jardins  des  curieux,  moins  à  cause 
de  la  beauté  de  ses  fleurs  qu'à  cause  de 
Vépoque  de  sa  floraison.  Cet  hçUébove 
jBcurit  vers  la  finde  janvier,  et  safleur  est 

î  «unique  ^  XI»  *7 


'^1 


^ 


^C^O  HISTOIUR 'N\TrRKM.R 
U  proiuiiro  qui  |mroit  cliaqiio  aniu'c. 
I^i  racine  ilecotio  plunlo  OvSt  loniuu'  ilu 
fîbiTs  ojMiisscs  et  uoirAlrcs.  8ii  li^r  <\st 
liuuto  lie  qutitET  t\  six  poiicvM,  uutuInn.H 
sa  partie  inlVrieuiT ,  jmrUnt  A  «on  «om- 
Mîct  les  riuliuiciis  «runo  un  tlrux  Iruil- 
les,  et  surmontées  d'une  ou  ileux  lleui  n 
blanches,  très- ouvertes,  et  il'nn  tlia- 
niètre  de  deux  pouces  et  davantage  -, 
aprt^s  les  fleurs  naissent  de  la  racine  do 
grandes  rcnilles  pétiohkvs  ,  d'un  vert 
brun,  très-coriaces,  et  partagées  en  huit 
ou  neuf  digilations  oblongues  -lancéo- 
Jécs  et  dentées. 

On  a  loiiî»- temps  regardé  cet  hellé- 
bore comme  cehii  des  anciens. 

Helltùof'ua  (  Diosc.  ^l.  )  étymulogie 
obscure. 

X  I  1^    GENRE. 

ISOPYRUM.  L.  Juss.  (  Polyandrie^ • 
polygynie.  Voy.  3«  vol.  ) 


ni    I 


■i    \-, 


lin 

\\\i)  ttuiu'c. 
loilHÔr  ilu 

),  nuiulniiH 
À  Mon  Moin- 
IruK  ttmil- 
icux.  ilciii.n 

(ruti  ilin- 
lavuiita^^u  ) 
i  rucinc  do 

d'un  Vfit 
{t'cNvnliiiit 
B»  -  lanciHH 

cet  lielli'- 

18. 

ityniologlc 


a  E. 

olyandriê- 
ol.) 


I)  r.  .n     N  I  <i  K  I.  Lit  M.       1()l 

\  I  I  l-    (i  !•;  N  II  M. 

L.  (îm.  ) 

l'ulioIdN  |vlaiiiiN  y  pAUlilonnftii ,  tr^tt  oii' 
vrrtftN  }  htiil:  pAtuli*^  (-oiiiIn  ,  nu  forum  iln 
coiiipi  et  Uivi»/iN  ou  tlnu»  W^viMi  \  <  iu(|  h 
tllx  <i.<t|)iiutiiN  tnrmiu/inN  |iNr  dn  iiV<H  hiuf^n 
6tylo«i»or»i»luu)i ,  tMuiftt  népai/tP»  ,  luiitAl, 
ituiuioit  rutrVlIrii  ilc  niiiui^rn  k  un  ioiuinr 
«lu'une  soûle  cuptula  ù  phuiinui»  logfi«. 

On  ronnoil  ciiKi  cH|W'ctiM  dti  ni^nllcff. 
On  Ion  oultivr  lïaim  Iiih  juniJUN  ,  h  vimmi 
df*  riîli^uHritîfi  do  hiiiiM  (loiiiH.  CîiiM  |dMiilo«( 
croJANenl.  n\)imlatu'imv.ni  datix  In  midi  dit 
riCiiropootdttiiN  In  Lcvunl.ToiitiiH  sont 
Jinrhttc;<';<'»  vl  tttiriiiidiofi.  lituiH  ï^•,mï\vt^ 
«loril  pliiHiriiri  Foi»  divi»ior«  mi  di'(;<>ii- 
j)iirmliiu?uiroH,tHîH-irnîniifîM.  liOH/liiir< 
tiJiminonl  la  lige  cl  les  biaiiclirn ,  idli!» 


J  H'I  ■ 


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I.    ,a 


102     HISTOIRE   NATURELLE 

sont  souvent  ceintes  d'une  colkrette  de 

cinq  folioles  très-découpées. 

La  nigelle  de  Damascène  {nigella  da^ 
jnascena,  L.  )  ,  vulgairement  nielle, 
barbiche ,  barbe  de  capucin ,  toute  épice, 
cheveux  de  Vénus.  Elle  croît  dans  le 
midi  de  Tïlurope ,  au  milieu  des  mois- 
sons. C'est  l'espèce  la  plus  remarquable 
et  la  plus  généralement  cultivée.  Dans 
les  champs  elle  ne  s'élève  qu'à  quel- 
ques pouces  ",  dans  les  jardins  elle  est 
haute  d'un  pied  ou  davantage ,  et  ses 
Heurs  doublent  ordinairement.  Sa  tige 
est  verticale,  menue,  striée,  feuillée 
et  divisée  à  son  sommet  en  rameaux 
étalés ,  surmontés  ainsi  que  la  tige  d'ui:e 
grande  fleur  d'un  bleu  pâle ,  ceinte  d'une 
collerette  plus  grande  qu'elle.  Les  feuil- 
les distribuées  sur  la  tige  et  les  rameaux 
sont  sessiles ,  alternes,  et  plusieurs  fois 
découpées  en  folioles  très-déliées,  ai- 
guës ,  et  un  pou  écartées  les  unes  des 
autres.  La  capsule  est  enflée ,  lisse  à 
cinq  loges,  et  surmontée  de  cinq  cornes. 


DES     NIGELLES.       19.> 
Ses  fleurs  sont  quelquefois  blanches. 

La  nigelle  cttllivëe  (  nigella  mtiva  > 
L.  )>  difFere  de  la  précédento  par  ses 
capsules,  qui  sont  paràemëes  d'aspé- 
rités, et  par  ses  feuilles  un  peu  velues. 
Elle  est  originaire  de  l'île  de  Crète.  Ses 
fleurs  Sont  petites  et  blanches. 

La  nigelle  des  champs  (  nigella  ar- 
pensisj  L.  ) ,  se  distingue  des  deux  pré- 
cédentes par  ses  capsules  lisses  ,  obloa- 
gues  et  non  globuleuses  -,  par  ses  fleur» 
privées  de  collerette ,  et  par  les  folioles 
du  calice  qui  sont  rétrécies  en  un  on- 
glet très-alongé. 

Ces  plantes  avoient  été  recomman- 
dées comme  vermifuges  ,  incisives  , 
anti-spasmodiques ,  diurétiques  ;  mais 
on  les  croit  suspectes  et  dangereuses. 
Les  bestiaux  n'en  veulent  point. 

Nigella  (  PI.  )  >  for*né  de  niger ,  à 
cause  de  la  couleur  noire  des  graines. 


S\      !! 


n 


'   V, 


194     IIISTIIRE    NATURELLE 

X  I  V«    GENRE. 

GARIDELLA.  Tourn.  L.  J.Lam. 
(  Vécandrie-trigynie.  Voy.  3'  vol.  ) 

XV    GENRE. 

ANCOLIE,  AQUIX.EGIA.  T.  L.  J. 
Lam.  [Polyandrie-pentag.  L.  Gm.  ) 

Caractère  générique»  Calice:  cinq  folioles 
pétaloïdcs  y  planes  ,  ouvertes.  Corolle  : 
cinq  pétales  creusés  en  cornet ,  saillans 
au-dessous  de  la  fleur,  coupés  oblique- 
ment à  leur  orifice  ,  et  placés  alternati- 
vement avec  les  folioles  du  calice  \  cinq 
ovaires  ceints  par  dix  paillettes. 

On  ne  connoît  qne  cinq  espèces  d'an- 
coliesj  trois  croissent  en  Eiuope,  et 
deux  dans  le  nord  de  l'Amérique  ou 
la  Sibérie.  Ces  plantes  sont  herbacées 
el;  vivaces  par  leur  racine  ;  elles  déco- 
rent trêvS-bien  les  jardins.  Leurs  feuil- 
les sont  deux  ou  trois  fois  lernées  ,  et 


»■'*»*.. 


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1>K  8  A  N  C  O  M  E  S.  195 
trës-ëlégantes  ;  leurs  fleurs  dont  la  cou- 
leur est  ordinairement  bleue,  violette 
ou  rose  ,  sont  disposées  aux  sommités 
de  la  plante  et  pendent  vers  la  terre. 

L'ancolie    vulgaire  {^aquilegia  vul^ 
garis ,  L.  )  »  est  l'espèce  la  plus  com- 
mune et  la  plus  connue  du  genre.  Elle 
croît  à  l'ombre  des  haies  et  des  bois 
dans  la  plupart  des  contrées  de  l'Eu- 
rope. Ses  fleurs  dans  les  jardins  se  dou- 
blent aisément ,  et  se  teignent  de  cou- 
leurs variées.  Sa  hauteur  est  de  deux  à 
trois  pieds  ;  sa  tige  est  verticale  ,  peu 
feuillée,  un  peu  rameuse ,  un  peu  ve- 
lue, et  porte  à  ses  sommités  de  belles 
fleurs  pédonculées ,  pendantes  et  or- 
dinairement d'un  beau  bleu.  La  partie 
intérieure  de  la  plante  est  garnie  de 
grandes  feuilles  radicales,  pétiolées  et 
trois  fois  ternées  ;    elles   deviennent 
peu  nombreuses ,  sessiles ,  insensible- 
ment plus  petites,  et  ne  sont  plus  qu'à 
trois  lobes  à  sa  partie  supérieure  ;  les 
folioles  sont  minces,  d'un  vert  bleuâ- 


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1^- 


196  UÎSTOlllE  NATURELLE 
tre  en  dessous,  arrondies  et  fendues  en 
trois  lobes  orénelës.  Les  cornets  des  pé- 
tales se  recourbent  en  dedans  à  leur 
sommet  au-dessous  de  la  fleur,  et  imi- 
tent les  griffe-:  d'un  aigle. 

L'usage  intérieur  do  cette  plante  est 
suspect.  On  peut  préparer  avec  les  fleurs 
un  syrop  d'un  beau  bleu,  préférable  à 
celui  des  violettes ,  pour  déterminer 
dans  les  sels  la  présence  de  l'acide  ou  de 
l'alcali. 

Aquièegia  ,  corrompu  d^aquilina , 
ftinsi  nommé ,  jwirce  que  le  tube  des  pé- 
tales e^-t  à-peu  -près  recourbé  comme  le 
Ucç  d'un  aigle. 


■•V 


M*l^*     ^ 


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DES    D  AUPIIINELLES.    197 

X  V  P     GENRE. 

DAUPHINELLE,  Delphinium.  T. 
L.  Juss.  Lam.  {Polyandrie-trigynie. 

L.  Gm.  ) 

Caractère  générique.  Calice  -,  cinq  ou  six 
folioles  pétaloïdes  ,  presque  réunies  à 
leur  base ,  et  l'une  d'elles ,  la  supérieure  , 
prolongée  inférieuroment  en  cornet  ou 
en  éperon  ;  deux  pétales  ou  un  seul  pro- 
longés intérieurement  en  un  cornet  niché 
dans  le  cornet  du  calice  ;  trois  capsules 
(  raremexit  une  sfeulè)  droites. 

On  connoît  quatorze  espèces  de  dau- 
phiiiclles.  Plusieurs  croissent  dans  le 
midi  de  TEurope  et  dans  le  Levant  ; 
quelques-unes  croissent  dans  la  Sibérie  ; 
une  seule  se  trouve  dans  l'Amérique  sep^ 
tentrionale.  Ces  plantes  sont  herbacées, 
vivaces  par  leur  racine  ou  bisannuelles. 
Quelques-unes  sont  cultivées  pour  l'or- 
nement des  jardins-,  leurs  fleurs  se  dou- 
blent par  la  culture ,  et  prennent  tou- 


J 


h 


1Ç)8      HISTOIRE   NATURELLE 

tes  sortes  de  couleurs  ;  mais  ne  devien- 
nent cependant  jamais  jaunes.  Les  feuil- 
les à  la  par  tie  inférieure  de  la  plante  son  t 
digitéesou  palmées-,  elles  sont  quelque- 
fois entières  à  sa  partie  supérieure.  Les 
ileurs  forment  vers  les  sommités  de  la 
plante  des  épis  un  peu  lâches  ou  uiie 
pauioule.  Plusieurs  dauphânelles  sont 
vénéneuses.  Dans  plusieurs  espèces ,  la 
fleur,  avant  son  épanouissement,  pré- 
îiente  à-peu-près  la  forme  qu'on  attri- 
bue au  dauphin. 

Fruit  à  une  capsule, 

La  dauphinelle  d'A-jax  (  delphi- 
nium  ajacis ,  L.  ),  ou  pied  d*alouette 
des  jardins.  Cette  plante  qu'on  regarde 
comme  exotique  est  naturalisée  dans 
la  Suisse  et  en  Allemagne  •,  elle  est  cul- 
tivée dans  tous  les  parterres  ;  ses  fleurs 
doublent  par  la  culture  et  se  teignent 
de  couleurs  variées.  Sa  tige  est  verti- 
cale ,  haute  de  deux  à  trois  pieds  ,  gar- 
jiie  de  feuilles  tiès-découpées  et  tiès- 


\ 


DES  DAUPHINELLES.  I99 
rapprochées,  divisée  en  quelques  ra- 
meaux ordinairement  simples,  et  sur- 
montée comme  eux  d'un  épi  serré  de 
très-jolies  fleurs,  tantôt  d'un  très-beau 
bleu,  tantôt  violettes,  ou  ronges,  ou 
couleur  de  chair ,  ou  d'un  blanc  de  hiit 
le  plus  pur.  Les  feuilles  inférieures  sont 
pétiolées  ;  les  supérieures  sont  presque 
sessiles  ;  les  unes  et  les  autres  sont  plu- 
sieurs  fois  divisées  en  découpures  li- 
néaires très-menues.  On  trouve  dans 
le  centre  de  la  fleur ,  sur  le  pétale,  au- 
dessus  de  l'éperon ,  quelques  lignes  co- 
lorées qui  paroissent  représenter  A I  A. 
Les  commentateurs  de  Virgile  préten- 
dent que  le  poète  latin  désignoit  celie 
plante  lorsqu'il  dit  dans  ses  églogues  : 

Die  quibus  in  terris  inscripti  noniina  re^um 
Nascantur  flores. 

Fruit  à  trois  ,  à  cinq  eapsules. 

La  dauphinelle  staphisaigre  (  delphi- 
nium  fitaphisagria ,  L.),  vulgairement 
rheibe  aux  poux.  Elle  croît  dans  les 


H 


M 


k 


200      HISTOIRE   NATURELLE 

lieux  ombragés  des  coiitrces  mciidio- 
nalesde  la  France.  Sa  surface,  sur-tout 
sur  la  tige  et  les  pétioles,  est  couverte 
de  longs  poils  doux  au  toucher.  Son 
odeur  est  repoussante  ;  sa  hauteur  est 
d'un  à  deux  pieds.  Sa  tige  est  un  peu 
rameuse,  verticale,  cylindrique,  gar- 
nie de  larges  feuilles  palmées  et  termi^ 
liées ,  ainsi  que  les  rameaux ,  par  un  épi 
de  ileurs  bleues,  pédonculées,  alternes  et 
éloignées.  Les  feuilles  sont  peu  velues, 
souvent  tachées  de  brun  et  découpées 
assez  profondément  en  lobes  lancéolés 
et   pointus.    Les   fleurs    ont   l'éperon 
très-court.  Le  calice  a  cinq  folioles  éta« 
lées  en  rose  et  un  peu  velues  ;  le  pétale 
est  à  quatre  lobes  irréguliers  j  le  fruit  à 
trois  capsules. 

Cette  plante  est  très  acre  et  véné- 
neuse. La  graine  est  un  violent  sternuta* 
toire,  et  un  masticatoire  puissant.  Elle 
détruit  les  poux  j  elle  déterge  les  vieux 
ulcères  ,  et  mange  les  chairs  baveuses. 

Delphinium  (  Diosc.  ),  formé  d'un 
mol  grec,  qui  signifie  dauphin. 


i 


lELLK 

ces  mcritlio- 
kce,  sur- tout 
est  couverte 
toucher.  Son 
i  hauteur  est 
7e  est  un  peu 
idiique,  gar- 
ides  et  terrai- 
IX,  par  uncpi 
^es,  alternes  et 
it  peu  velues  y 
et  découpées 
obes  lancéolés 
ont   l'éperon 
iq  folioles  éta- 
iues  ;  le  pétale 
iers  j  le  frui  t  à 

acre  et  véné- 
^lentstcrnuta" 
puissant.  Elle 
terge  les  vieux 
lirs  baveuses. 
),  formé  d'un 
Tuphin. 


De^ev 


m    A7. 


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ifcïïTn , 


DES     ACONITS.         201 

XVir     GENRE. 

ACONIT,  ^^«zy/rtTAf.  T.  L.  J.  Lara. 
(Poljandrie-tngynie,  L.  Gm.) 

Caractère g^n^rique.  Calice;  cinq  folioles, 
dont  la  supérieure  ,  voûtée  ou  tabulée,  a 
J'apparcnce  d'un  casque  ou  d'un  chape- 
ron. Corolle  :  pétales  nombreux;  deux 
contenus  dans  la  carité  de  Ja  foliole  su- 
périeure du  calice  ,  sont  pédicules  et  lait» 
comme  un  éteignoir  ,  dont  le  sommet  est 
forme  par  un  éperon  et  la  base  par  le  lim- 
be; les  autres  pétales,  placés  à  la  partie 
inférieure  de  la  fleur,  sont  semblables  à 
de  petites  écailles;  trois  à  cinq  capsules 
oblongues,  droites,  pointues. 

On  connoît  quinze'eapèccs  d'aconîfs, 
La  plupart  sont  indigènes  d'Europe  ,  el 
cxoissent  sur  les  montagnes  :  plusieurs 
se  retrouvent  dans  la  Sibérie  j  une  es- 
pèce croît  au  Japon ,  une  autre  en  Amt?- 
que.  Toutes  ces  plantes  sont  herbacées 
et  vivaccs  par  leur  racine.  Toutes  ont 

Jîotaniquo.  XI.  ,y 


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S02     HISTOlUE    NATURELLE 
les  feuilles  digitées  ou  palmées  ;  dans 
toutes  les  fleurs  sont  terminales,  bleues, 
violettes  ou  jaunes  et  disposées  en  épi 
ou  en  paniculc.  Tous  les  aconits  sont 
plus  ou  moins  vénéneux.  Ils  sont  très- 
âcres  et  amers  ;  ils  enflamment  la  peau 
lorsqu'on  les  applique  à  l'extérieur.  On 
en  cultive  plusieurs  dans  les  jardins  à 
cause  de  leur  feuillage  ,  de  leur  port  ; 
mais  sur- tout  de  la  beauté  et  de  la  singu- 
larité de  leurs  fleurs.  Les  espèces   ont 
entr'ellesles  plus  grands  rapports. 

L'aconit  tue-loup  (  aconitum  licocto- 
num  ,  L.  ).  Il  croît  sur  les  montagnes , 
en  France,  en  Italie,  en  Allemagne,  &c. 
Toute  la  plante  est  velue.  Sa  hauteur 
est  de  deux  ou  trois  pieds.  Sa  tige  est 
cylindrique  ,  un  peu  divisée  ,  feuillce 
et  terminée  ainsi  que  les  rameaux  par 
un  épi  de  fleurs  d'un  blanc  jaunâtre. 
Les  feuilles    radicales  portées  sur  de 
longs  pétioles,  sont  très-grandes ,  ar- 
rondies, divisées  en  trois  ou  cinq  lobes, 
et  chacun  d'eux  est  deux  ou  trois  fois 


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à 


DES     ACONITS. 


20,> 


dans 
eues, 
uépi 
sont 
,  très- 
ipeau 
r.On 
lins  à 
port  *, 
singu- 
s  ont 

icocfo' 
ïgnes , 
16,  &c. 
lutenr 
26  est 
Buillce 
ux  par 
mâtre. 
sur  de 
es ,  ar- 
l  lobes, 
ois  fois 


divisé  en  trois  parties  pointues.  Les 
feuilles  de  la  tige  sont  plus  petites  que 
les  radicales  ,  découpées  en  moins  de 
parties ,  ordinairement  à  trois  lobes  dé- 
coupés en  larges  dents  aiguës.  Le  cas- 
que de  la  fleur  est  alongé  en  forme  de 
bonnet  cylindrique.  Les  deux  pétales 
(  nectaires ,  Linn.  ) ,  enfermés  dans  le 
casque  ont  l'éperon  roulé  en  spirale.  Le 
fruit  est  à  trois  capsules. 

Cet  aconit  contient  un  suc  acre  et 
caustique.  Sa  racine  est  grosse  et  tubé- 
reuse. Réduite  en  poudre  elle  tue  les 
loups.  Sa  décoction  fait  périr  les  poux 
des  bestiaux ,  les  mouches  et  les  cou- 
sins. Les  chèvres  et  quelquefois  les 
moutons  mangent  cette  plante  ;  les  au- 
tres bestiaux  n'en  veulent  point. 

L'aconit  anthora  ,  Tantithora  (  aco- 
nitiim  anthora,  L.).  Il  croît  sur  les  Al- 
pes, les  Pyrénées  et  d'autres  montagnes 
de  France  et  d'Italie.  Sa  hauteur  est 
d'un  pied  et  demi.  Su  tige  est  verticale, 
simple  ou  peu  divisée,  garnie  de  feuilles, 


 


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.,^ 


]f 


2o4: 


inSTOlRE   N\TITÎIET.LE 
et  surmontée  d'imépi  peugai  ni  de  ilenr». 
La  racine  est  formée  de  deux  à  quali  e 
tubérosités  charnues.  La  surface  de  la 
plante  est  sans  poil.  I^es  feuilles  sont 
plusieurs  fois  divisées  en  découpures 
linéaires  ,  plus  étroites  que  dans  les  au- 
tres espèces  ;  elles  sont  blanchâtres  en 
dessous,  et  les  supérieures  sont  presque 
sessiles.   Les  fleurs  sont  jaunâtres  et  un 
peu  velues  à  l'extérieur.  Leur  casque 
est  conique,  aiTondi  et  prolongé  comme 
un  bec  pointu  sur  la  fleur.  Les  deux 
pétales  contenus  dans  le  casque  ,  ont 
l'éperon  crochu  et  le  limbe  en  cœur 
et  relevé.  Le  fruit  a  cinq  capsules. 

C'est  une  erreur  de  croire  comme  les 
anciens  ,  que  cette  plante  est  le  con* 
tre-poison  de  l'aconit  napel  et  des  au- 
très  plantes  venimeuses  -,  elle  est  tout 
aussi  dang  creuse  que  les  autres  espèces 

du  genre. 

L'aconit  napcl ,  le  napel  (  aconitwn 
napellus,  L.  ).  Il  croît  sur  les  Pyré- 
nées les  Alpes  et  les  montagnes  d'Italie. 


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1 


DES     ACONITS.         2o5^ 
Sa  Ijauteiir  est  de  deux  ou  trois  pieds. 
Toute    sa   surface  est  dépourvue    dfr 
poil.  Sa  tigô  est  verticale,  siulple,  roi- 
de  ,  très-garnie  dé  feuilles  très-rapjiro- 
clie'fes  à  sa  Jîarlio  inférieure,  et  sUriiioii- 
tce  d'Un  épi  de  fleurs  trèssérrê,  court  et 
assez  épais  ;  de  petits  rameaux  surmbn- 
tés  de    quelques  fleurs  naissent  dans 
l'âge  avancé  de  la   plante  à  Faisselle 
des   feuilles    supérieures    voisines  d« 
l'épi  principal.  Les  feuilles  sont  pétio- 
Ices ,  lisses ,  luisantes ,  d'un  vert  foncé 
en  dessus  ,  d'un  vert  blanchâtre    en 
dessous,  etpartagéesen  cinqdigitations 
linéaires-lancéolées,  divisées  à  leur  tour 
en  découpures,  bordées  de  larges  dents 
linéaires,  et  écartées  les  unes  des  au- 
ti'cs.  Les  fleurs  sont  d'un  violet  noirâ- 
tre ,  sans  duvet  et  solitaires  sur  leur 
pédoncule.  Le   casque  est  peu  voûté 
et  prolongé  aiitéiieurement  en  un  bec 
court  Les  deux  pétales  contenus  dans 
le  casque  ont  l'éperon  droit ,  obtus  et 


1  f 


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aoG      IIÏSTOIRK    NATIJRELLTÎ 

le  limbe  lancrolv ,  fciidii  au  soinmel  et 

rclcvt^.  Le  fruit  a  trois  capsules. 

L'aconit  napel  est  regardé  comino 
l'espèce  la  plus  vénéneuse.  On  prétend 
que  cette  plante  est  du  nombre  de  cel- 
les dont  les  anciens  se  servaient  pour 
empoisonner  leurs  flèches ,  lorsqu'ils 
alloient  à  la  guerre.  M.  Storck  a  cm* 
ployé  intérieurement  l'extrait  de  cette 
plante  dans  plusieurs  maladies  très- 
rebelles.  Parmi  les  animaux ,  les  che- 
vaux la  mangent  impunément. 

Aconitum  (  Diosc.) ,  ainsi  nommé  , 
selon  Pline,  du  lieu  où  il  croit.  Naaci^ 
tur  in  nudis  cautihus ,  quas  a€onas  no- 
mi  nant^  (  liv.  27 }  ch.  3.  ) 


DE5     CALTHE8.       20/ 
I  I  I. 

Plusieurs  rnpsules  s'ouvrant  pnr  le  rôt*  in- 
térieur ,  et  contenant  plusieura  graines  j 
pétales  réguliert. 

XVIir    GENRE. 

CALTHE,  Populage;  Calth4.  Limi. 
Jus3.  (  Polyandrie-polyg,  L.  Gm.  ) 

Caractère  générique.  Point  de  calice  j  cinq 
ou  plusieurs  pélolcs  ;  cinq  à  dix  capsule» 
courte.1,  comprimées,  pointues,  diver- 
gentes. 

Le  |)opulage  des  marais  ,  souci  des 
marais  (  caltha  palualria  ,  L.  ) ,  esl  la 
seule  espèce  de  ce  genre.  II  croît  en  Eu- 
rope ,  dans  les  marais ,  sur  Je  bord  des 
étangs ,  le  long  des  ruisseaux  et  dans  les 
prairies  humides.  Cette  plante  a  le  port 
d'une  renoncule.  Sa  hauteur  est  d'un 
pied  ;  sa  substance  est  un  peu  aqueuse 
ot  sa  surface  lisse;  sa  racine  est  un  fais- 
uau  de  grosses  fibres^  elle  donne  nais- 


2o8  llîSTOIRE  NATURELl.E 
saiicc  à  plusieurs  feuilles  et  k  quelques 
tiges  droites  garnies  de  quelques  feuil- 
les ,  souvent  de  quelques  branches ,  et 
surniontf^es  de  quelques  fleurs  juuucs , 
assez  grandes  et  solitaires  sur  de  eourt» 
p(^doncules.  Les  feuilles  sont  écbancrëes 
en  cœur  et  crénelées  à  leur  bord;  les 
radicale^  sont  portées  sur  de  longs  pé- 
tioles et  orbiculaires  ;  celles  de  la  tige , 
portées  sur  des  pétioles  engainans, 
«ont,  les  unes  arrondies  en  rein,  les 
autres  un  peu  alongces  et  presque  ses- 
siles. 

Celte  plante  est  acre ,  pinrgative  et 
détersive.  On  l'ertiploie  à  l'extérieur 
contre  les  ulcères  et  les  érisypèles.  Dans- 
quelques  pays  on  confit  les  boutons  des 
fleurs,  et  on  les  emploie  comme  des  câ- 
pres auxquelles  ils  ressemblent  parfaite- 
ment. Le  suc  des  corolles  préparc  avec 
Mun,  donne  une  couleur  jaune.  Par- 
mi les  bestiaux,  les  chèvres,  les  mou- 
tons et  quelquefois  les  vaches  sont  les 
seuls  qui  la  maïjg^iiit.  Ses  fleurs  dou- 


I 


r( 


DES     PIVOINES.      «209 

birnt  par  la  culluru  même  clans  IV^Iat 
vsaiivaj^u. 

Ckiltha  (PI.) ,  corrompu,  selon  J.  Bau- 
liin  ,  de  calalhiiSy  coupe  ou  calice  ;  et 
ain.si  nummë  à  cause  de  la  forrrie  do  la 

flciir. 


X  I  X*    GENRE. 


PIVOINE ,  PjEONtA.  T.  L.  J.  Lam. 
(  Polyandrie-digynie.  L.  Gm.  ) 

Caractère  générique.  Calice  pirofondénif  nt 
découpé  en  cinq  pallies  ou  à  cinq  Folio- 
les ;  cinq  oii  plusieurt  pétales  ;  deux  i 
cinq  ovaires  surmontés  chacun  d'un  stig« 
mate  en  tète  et  sessite  ;  capsulo  couverte 
de  duvet  ;  graines  luisantes ,  colorées  et 
presque  globuleuses. 

Ce  genre  comprend  sept  espèces  , 
dont  quatie  croissent  dans  la  SiMrie  ; 
les  autres  habitent  le  midi  de  TEurope. 
Ces  plantes  ont  un  très-beau  feuillage 
^X  de  superbes  fleurs.  Leur  racine  est 


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aïo  HISTOIRE  NATURELLE 
gro«se  ,  tubéreuse  et  vivace.  Leur» 
feuilles  sont  deux  fois  ailées  ou  deux 
fois  ternées ,  et  leurs  folioles  sont  lo- 
bées. Les  fleurs  sont  grandes ,  épa- 
nouies en  rose,  terminales,  et  souvent 
solitaiies.  Elles  doublent  parlaculture, 
et  font  un  très-bel  effet  dans  les  jardins. 
Leurs  propriétés  médicinales  sont  trts- 
ënergiques  et  suspectes. 

La  pivoine  officinale,  la  pivoine  mâ- 
le [pœoniaojficinalis y'B.  masculdy  L.). 
Elle  croît  dans  les  pâturages,  sur  les 
Alpes  et  dans  le  midi  de  la  France.  Sa 
racine  est  grosse ,  difforme  et  produit 
de  longs  tubercules.  Ses  tiges,  hautes 
d'un  à  deux  pieds,  un  peu  rougeâtres 
et  munies  de  quelques  feuilles ,  se  ter- 
minent par  une  très -belle  et  grande 
ileur  d'un  rouge  vif.  Les  feuilles  sont 
deux  fois  ternéés,  larges,  épaisses,  lui- 
santes en  dessous  et  d'un  vert-brun. 
Les  folioles  sont  ovales ,  entières  ou 
peu  lobées.  Les  capsules  sont  couvertes 
de  duvet,  courbées  en  arc,  ouvertes  et 


eur» 
lewx 
t  lo- 
épa- 
veiit 
lare, 
lins. 
trts- 

mâ- 

r  les 
e.  Sa 
>duit 
lutcs 
âtres 

ter- 
aride 

sont 
,  lui- 
3run. 
;s  ou 
'ertes 
tes  et 


DKS     PIVOINES.      ail 

retiverse'es  en  dessous  par  les  bords  dans 
la  matin itë  des  graines,  dont  les  unes 
sont  noires  et  les  autres  pourpres. 

La  pivoine  officinale  ,  la  pivoine  fe- 
mel  le  [pœonia  officinalis,  var.  fœmina, 
li.).  Elle  est  cultivëe  dans  tous  les  jar- 
dins. Ses  leuilles  sont  plusieurs  fois  dé- 
coupées, et  divisées  en  lobes  larges  et 
lancéolés.  Les  capsules  sont  droites;  le» 
corolles  sont  irrégnlière?,  et  deviennent 
doubles  et  grosses  comme  le  poing. 

Les  racines  de  ces  plantes ,  sur-tout 
de  la  pivoine  mâle,  sont  d'une  odeur 
nauséabonde.  On  les  a  beaucoup  van- 
tées contre  l'épilepsie ,  et  comme  dia- 
phorétiques  ;  mais  leurs  propriétés  sont 
suspectes;  leur  odeur  nauséabonde  se 
dissipe  par  la  dcssicalion.  Les  racines 
peuvent  fournir  de  l'amidon  par  les 
mêmes  procédés  que  ceux  qu'on  em- 
ploie pour  la  pomme  de  terre. 

Pœonia  (  PI.  ) ,  paionia  (Dioscor.  )  , 
du  nom  de  Pseon  ,  qui ,  selon  Homère , 
découvrit  une  espèce  de  ce  genre,  et  s'en 


!llîl       HISTOIRE   NATURELLE 
«ervit  pour  guérir  la  blessure  qu'Ilei- 
cuk  avoit  laite  à  Pluloii. 

XX- ET  XXP  GENRES. 

ZANTHORUIZA.   L'Uéril.  Jn«s. 

(  Polyandrie-polygynie.  ) 
ClIVIIFUGA.  L.  J.  Lam.  (Polyandrie- 

tétriaf^nU'.  Voy.  3*  vol.  ) 

IV. 

Un  ovaire  ;  baie  à  une  loge  contenant  pït:- 
sieurs  graines,  insérées  sur  un  réceptacle 

latéral. 

XXI  r    GENRE. 

ACTÉE,  Actma.  Linn.  Juss.  Lam. 
(Polyandrie  monogynie.  L.  Gm.) 

Caractère générique.CAWceàe  cinq  folioles 
tombant  avant  les  pétales  ;  quatre  péta- 
les }  un  stigmate  en  tête  et  sessile. 

Ge  genre  comprend  trois  espèces.  On 
les  trouve  eu  Europe,  en  Amérique  ou 


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Ilci- 

:s. 

Juss. 


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E. 

Lam. 

folioles 
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u 


DES     ACTE  ES.  2l5 

tu  lapon.  Deux  sont  vivac«s  par  leur 
racine;  la  troisième  est  lignuuse. 

L'actée  en  épi  (  aciœa  apivata^  L.) , 
vulgairement  herbe  de  S.  Christophe. 
Elle  vieut  dans  Jes  bois  moiitucux  de 
TEurope.  Sa  racine  est  noire,  lightniso 
et  garnie  de  grosses  et  longues  librei. 
Ses  tiges  sont  menues,  un  peu  rameuses, 
et  hautes  d'un  à  deux  pieds.  Ses  feuil- 
les sont  deux  ou  trois  fois  ûilc^cs,  alter- 
nes ,  presque  luisantes  ,  peliolties  à  la 
partie  inférieure  de  la  plante,  et  sessi- 
les  à  son  sommet;  les  folioles  sont  ova- 
les ,  pointues,  dentues  en  scie ,  et  la  der- 
nière est  à  trois  lobes.  Les  fleurs  sont 
petites,  blanches,  et  foraient  un  épi 
court.  Les  pétales  sont  rhoniboïdaux , 
planes,  membraneux.  Les  baies  sont 
noirâtres  ;  elles  sont  blanches  dans  une 
variété  qui  croît  en  Amérique. 

La  plante  est  acre.  Sa  décoction  gué- 
rit la  gale  et  tue  lest  poux.  La  racine 
purge  comme  l'hellébore,  et  les  heibo- 
ristcs  la  vendent  souvent  pour  la  r«cjii# 

J3utuiiirj[ue.  XI.  13 


Î2l4  HISTOIRE  NATURKM.F. 
de  cette  plante.  Sonusai^e  inléiirur  est 
suspect;  ses  haie*  sont  leliilea.  Les  cil  irns 
auxquels  ou  on  I'hîI  prendre,  mourait 
diius  les  convulsions;  une  seule  baie 
suirupour  tuer  une  poule.Bouilliosavcc 
Falurt,  ces  baies  donnent  une  couleur 
noire. 

X  X  1 1  P    GENRE. 

PODOPIIYLLE,  PoDopjjYLLunf, 
L.  Juss.  Lani.  (^  Polyandrie-nionog. 
L.  Gm.  ) 

Caractère  générique.  Calice  de  trois  folio- 
les ,  caduc  }  neuf  pétales  disposés  en  clo- 
che i  stigmate  en  tête  plissé  ou  lobé. 

Ce  genre  comprend  deux  espèces  do 
l'Amérique  septentrionale. 

Le  podophylle  pelté  [podophylliiin 
peltatum,  L.  ).  Sa  racine  est  vivace , 
cylindrique ,  horizontale ,  garnie  de  li- 
bres-, sa  tige  est  haute  d'un  pied,  divisée 
*u  sommet  en  deux  pétioles  surmontés 


cliit  UA 

3Ul«'Ht 

c  bail' 
jsavcc 


E. 


LLVil* 


iwnog* 


a  folio - 
en  clo- 

3C. 


I 


DKS  PODOP  fl  YM.F.S.  «2  1  f» 
clinciin  (riiii<>  «{laïKle  ("euillc  unoiidin , 
lobue  et  inscréo  par  son  cciitrr  cuiniiie 
tin  pnrnsol.  l'iritrr  Ich  deux  ptHiohvs  naît 
\u\v.  ilciir  bUnchùlrU;  à  larjucllc  fluccùdo 
une  baie. 

lios  baicA  (le  celte  plante  parvenues 
h  leur  iiiaturit«J:iont  (l'une  saveur  agréa- 
blement acide  et  bonnes  à  manger.  Les 
racines  passent  pour  être  uu  violent 
poison. 

Voilophyllum ,  diminutif  (i*anapo^ 
(lophyitiim,  (jui  signilio  en  gvev.Jetiilla 
tivnil>lable  à  un  pied  de  canard^ 


bces  do 

hylltim 
rivace , 
e  de  fi- 
divise'e 
montes 


i  i 


31 6     HISTOIRE   NATURELLE 

QUARANTIÈME    FAMILIiE. 

ILES  PAPAVÉRACÉES ,  Papavb^ 

RdCE/E^   JUSS. 


Caract.  de  famille.  Calice  presque  toujours 
composé  de  deux  folioles  qui  tombent 
avant  la  corolle  ;  corolle  placée  sous  l'o- 
Vaîre ,  ordinairement  composée  de  quatre 
pétales  j  étamines  insérées  sous  l'ovaire  , 
tantôt  en  nombre  déterminé  >  tantôt  ea 
nombre  indéterminé  ;  point  de  style  or- 
dinairement ;  un  stigmate  divisé  ;  une 
capsulé  ou  une  silique  communément  à 
une  logo  et  à  plusieurs  graines  ;  gvaines 
attachées  sur  des  placentas  latéraux  ,  et 
chacune  à  demi-enveloppée  d'une  mem- 
brane j  périsperme  charnu  j  embryon 
droit  }  radicule  inférieure. 

La  plupart  des  plantes  de  cette  fa- 
mille contiennent  un  suc  propre  diver- 
sement coloré.  Toutes ,  une  seule  ex- 
ceptée ,  ont  la  tige  herbacée.  Leurs  feuil- 
les sont  alternes  et  très-rarement  en- 
tières. Les  fleurs  sont  terminales,  tau- 


g 


L.I4E. 


4P^ys^ 

'9 

toujours 

^B 

tombent 

sous  l'o- 

'fl 

de  quatre 

l'ovaire. 

tantôt  en 

1^ 

style  cr- 

ise ;   une 

néraent  ù 

;  graines 

;raux  ,  et 

1 

ne  mem- 

!• 

embryon 

«' 
^ 

cette  fa- 

■1 

t 

•e  diver- 

*1 

eule  ex- 

f 

Lirsfeuil- 

1 

lent  en- 

1 

les,  tau-  ^ 

1 

DE8    PAPAVé  RACINES.    2i7 

tôt  solitaires^  tantôt  en  épi,  tantôt  en 
panicule  ou  en  ombelle. 

Le  suc  coloré  des  papavéracées  est 
regardé  comme  narcotique  ou  comme 
assoupissant  et  calmant.  Leurs  graines 
donnent  de  l'huile. 

Les  derniers  genres  de  la  famille  dcsi 
renonculacées  se  rapprochent  des  papa- 
véracées. Les  derniers  genres  des  pa- 
pavéracées font  la  nuance  entre  cette 
famille  et  la  famille  des  crucifères. 


I. 


Étamines  en  nombre  indéterminé;  anthères 
faisant  corps  avec  les  filets. 


for 


GENRE. 


S  ANGUINx\RIA.  Linn.  Juss.  Lam. 
{^Polyandrie-mono^,  Voy.  3*  vol.  ) 


2Jl8     HfSTOinE   NATURELLE 

II'    GENRE. 


ARGEMONE,  Argemone.  T.  L.  J.. 
Lam.  (^Polyandrie 'inonog.  L.  Gm. ) 

Caractère  générique.  Calice  parfois  de  troî» 
iolioles  ;  parfois  cinq  ou  six  pétales  \  un 
stigmate  en  tête,  divisé»  persistant  ;  cap- 
sule ovoïde  à  cinq  côtes  ou  angles  arron- 
dis ,  qui  s'ouvre  à  demi  dans  sa  partie  su- 
périeure par  cinq  valves  ;  graines  inscrées- 
sur  des  placentas  linéaires  attachés  aux 
angles  delà  capsule,  qui  persistent  aprè» 
l'ouverture  des  valves, 

L'argemone  du  Afexique  {^argenwne 
Mexicana ,  L.),  vulgairement  le  pavot 
épineux,  le pavotdu  Mexique ,  te  char- 
don bénit  des  Américains.  Cette  plante 
est  la  seule  espèce  du  genre.  Elle  croît 
spoulanëment  au  Mexique,  aux  Antil- 
les^  et  aujourd'hui  dans  le  mididel'Ea- 
lope.  On  la  cultive  dans  les  jardins.  Sa 
hauteur  est  d'un  pied  à  un  pied  et  demi. 
Sa  tige  est  verticale,  un  peu  divisée,. 


S. 

T.  L.  !.. 
j.  Gm.  ) 

lis  de  trols^ 
aies  -,  ua 
ant } cap- 
les  arron- 
partie  su- 
'sinscrées- 
acliés  aux 
:ent  aprè» 


rgemone 
le  pavot 
,  te  cliar- 
e  plante 
111e  croît 
IX  AntiL 
i  de  l'Ea- 
xlins.  Sa 
et  demi, 
divisée. 


Tom 


7)t'<retfe   if^l . 


1  .  Argeinone  .   a  .  Papaver   . 
5  .  Cliolîdoinuni  . 


I 


DES  ARGEMONES.  219? 
garnie  de  grandes  feuilles  alternes  et 
embrassantes,  langues  de  cinq  à  six. 
pouces,  oblongueset  découpées  latéra- 
lement en  lobes  anguleux  ;  la  tige  et 
les  rameaux  sont  surmontés  d'une  assez 
grande  fleur  jaune  ,  et  qnelquefois 
blanche  j  toute  la  plante  est  sans  poil. 
La  tige ,  le  bord  des  feuilles  ^  les  ner- 
vures de  leur  face  inférieure  et  la  sur- 
face des  fruits  sont  hérissés  d'épines  jau- 
nâtres j  les  feuilles  sont  d'un  vert  bleuâ- 
tre en  dessous,  et  marquées  en  deSvSus 
le  long  des  nervures  de  taches  couleur 
de  lait.  La  fleur,  avant  son  épanouis- 
sement, est  surmontée  de  trois  cornes 
en  forme  d'épine ,  formées  par  les  poin- 
tes des  Ibliolesdu  calice. 

Cettiî  plante  est  annuelle  et  fleurit 
pendant  l'été  ;  elle  contient  un  suc  lai- 
teux jaunâtre.  Les  graines  sont  purga- 
tives, et  regardées  en  Amérique  comme 
uiirerpède  dans  la  diarrhée  et  la  dys- 
se literie.   Ses  flcixs  wit  la  vertu  des 

p.iVOts.. 


m 


i 


320      HISTOIRE   NATURELtB 

Argemone  (Dioscor.  PI.  ),  formcS  di» 
mot  grec  argema ,  qui  signifie  la  taie , 
c'est-à-dire,  cette  pellicule  blanche  qui 
«e  forme  quelquefois  sur  Fœil. 

IIP    GENRE. 


PAVOT,  pAPAtTÈn.  T.  L.  J.  Lam. 
{^Polyandrie-monogynie,  L.  Gm.) 

Caractère  générique^  Capsule  surmontée 
d'un  stigmate  applati ,  rayonnant  et  per-^ 
sistant ,  s'ouvrant  sous  chaque  rayon  du 
«tigmate  par  un  pore  ,  et  garnie  sur  sa 
paroi  interne  de  lames  saillantes  qui  por- 
tent les  graines  ;  graines  très-nombreuses. 

C  £  genre  comprend  dix  à  douze  es- 
pèces ;  ell«s  oreissent  la  plupart  en  Eu- 
rope \  les  àuti'es  dans  le  Levant ,  dans 
la  Sibérie.  Flueieurs  sont  annuelles, 
quelques-unes  vivàœs  par  leur  racine.. 
Leurs  feuilles  sont  défeoupees ,  les  fleurs 
i«;nuiuent  la  tige  et  1«6  lanicaux  ;  les 
coxoiloa  SQut  blanches,  jaunes  ou  rou-i- 


75 

il 


,  —      ~— r.»--IT^--- 


DES     PAVOTS.         2'ii 

geset  très-délicates-,  avant  leur  épa- 
uouisseiiHmt  elles  sont  comme  chiffon- 
nées  dans  le  calice.  Les  capsules  sont 
hérissées  ou  lisses.  Le  suc  de  tous  les 
pavots  est  hlanc. 

Le  pavot  coquelicot,  le  coquelicot 
ou  pavot  rouge  (  papaver  rhœaa ,  L.  ). 
Il  croît  dans  les  champs ,  et  l'on  voit 
briller  dans  les  blés,  pendant  l'été,  ses 
grandes  et  belles  fleurs  rouges.  La  tige, 
haute  d'un  pied  et  demi,  verticale, 
branchue ,  naît  du  milieu  d'une  rosella 
de  feuilles ,  et  se  termine  par  de  longs 
pédoncules  ,  surmontés  chacun  d'un© 
seule  fleur  penchée  vers  la  terre  avant 
son  épanouissement.  Toute  la  plante 
est  hérissée  de  poils  très-ouverts ,  sur- 
tout sur  la  tige.  Les  feuilles  sont  denn- 
ailées ,  et  leurs  divisions  elles-mêmes 
sont  découpées;  les  fleurs  sont  quel- 
quefois doubles  et  quelquefois  blanches. 
Les  pé laies  ont  une  tache  noire  à  leur 
base.  Les  étamines  sont  pourpres ,  ainsi 
que  les  rayons  du  stigmate  >  dont  le 


Ui 


1 
î 


à: 


'If 


222     IIISTOinE   NATURELLE 

nombre  s'élève  jusqu'à  douze.  La  cap- 
sule esl  globuleuse  et  lisse. 

Toute  la  plante  répand  une  odeur 
narcotique.  Les  fleurs,  sur.tout  avant 
leur  épanouissement,  sont  pectorales ^ 
adoucissantes ,  diapborétiques  et  un  peti 
somnifères.  On  les  prescrit  en  syrop  ou 
en  infusion  dans  les  toux  opiniâtres  et 
les  affections  convulsives.  Les  vaches , 
les  chèvres  et  lc«?  moutons  mangent  im- 
punément le  coquelicot ,  mais  il  est  dan- 
gereux pour  les  chevaux. 

Le  pavot  somnifère ,  le  pavot  blanc 
ou  des  jardins  (  papaver  somnife- 
rus ,  Linn.  ).  Il  croît  spontanément  et 
on  le  cultive  dans  les  champs  du  midi 
de  l'Europe.  On  le  cultive  encore  pour 
l'ornement  des  jardins.  La  culture  dou- 
ble ses  fleurs  et  varie  leur  couleur  ;  elle 
augmente  encore  considérablement  les 
proportions  de  toute  la  plante.  Sa  hau- 
teur, dans  les  jardins,  est  de  cinq  ou 
six  pieds  ;  elle  est  à  peine  de  deux  à 
trois  pieds  dans  l'état  sauvage.  Sa  tige 


I  » 


1 


t. 


DES     PAVOTS.  2'2J 

es»  verticale ,  solide,  un  peu  brancluie , 
terniiiuie  par  les  Heurs  et  garnie  de 
feuilles  al  férues  ,  oblongues  ,  larges  , 
embrassantes  et  incisées  à  leur  bord  en 
clécoupui"es  grandes  et  petites.  Toute  la 
plante,  excepté  le  pédoncule,  est  dé- 
pourvue de  poil ,  et  sa  couleur  est  d'un 
vert  bleuAtre.  Les  fleurs  ,  avant  leur 
épanouissement  ,  sont  pendantes  )  les 
pétales  sont  couleur  de  lait  avec  une 
tacbe  noire  à  leur  base.  Ils  se  teignent 
ordinairement  de  rouge  par  la  culture, 
et  se  découpent  irrégulièrement.  Les 
capsules  sont  lisses  ,  globuleuses  et 
grandes.  Les  giaines  sont  blanches  ou 
noires  ,  très-petites  et  en  nombre  pro- 
digieux; on  en  a  compté  jusqu'à  tren- 
te-deux mille  dans  une  seule  capsule. 

L'odeur  de  la  plante  est  repoussante , 
sa  saveur  est  acre  et  amère.  Toutes  ses 
parties ,  excepté  les  graines  ,  sont  nar- 
cotiques et  antis])asmodiqucs.  On  em- 
ploie l'infusion  des  têtes  ou  capsules 
contre  les  douleurs  ,  l'inflammation , 


\ 


m 


1 


W  i 


224  HISTOIRE  NATURELLE 
le  vomisvseinent ,  les  coliques ,  la  toux  » 
la  dysscnterie.  Les  graines  ont  une  sa- 
uveur douce  ,  huileuse  et  farineuse  -,  on 
en  prépare  dans  plusieurs  endroits  ,  et 
notamment  en  France  du  côté  de  Stras* 
bourg  ,  une  huile  connue  soua  le  nom 
à'/miie  d'œillet.  Elle  n'a  rien  de  nar- 
cotique et  peut  remplacer  l'huile  d'o- 
lives. Les  graines  en  donnent  le  quart 
de  leur  poids.  Cette  huile  est  siccative 
et  très-employée  par  les  peintres.  Lors- 
qu'on l'agite ,  elle  se  remplit  d*une  in- 
nombrable quantité  de  bulles  d'air ,  ce 
qui  la  fait  distinguer  de  l'huile  d'olives. 
On  prescrit  les  graines  en  ëmulsion.  On 
en  mange  beaucoup  dans  le  nord  de 
l'Europe.  Les  Romains  avoient  aussi 
un  goût  très-décidé  pour  ces  graines. 
On  entait  des  gâteaux,  ou  bien  on  le 
réduit  en  bouillie. 

Dans  les  régions  brûlantes  de  l'Asie 
et  de  l'Afrique ,  les  propriétés  narco» 
tiques  du  pavot  sont  incomparablement 
plus  énergiques  que  dans  les  contrées 


u 


la  toux  f 
t  une  sa* 
euse  f  on 
Iroits ,  et 
de  StraS" 
A  le  nom 
i  de  nar- 
luile  d'o- 
t  le  quart 
siccative 
res.  Liors- 
d'une  in- 
d'air,  ce 
î  d'olives. 
Ision.  On 
nord  de 
ent  aussi 
)  graines- 
ien  on  le 

de  l'Asie 

es  narco» 

ablement 

contrées 


DES     PAVOTS. 


l'i.i 


tempérées  de  l'Europe.  Aussi  n'est-ce 
que  dans  les  pays  chauds  qu'on  en  ex- 
trait Yopium.  Dans  les  lieux  oh  on  le 
prépare ,  on  sème  les  pavots  dans  les 
champs  comme  le  blé.  Lorsque  la  tête 
commence  à  grossir,  on  lui  fait  uno 
ou  plusieurs  incisions  ,  d'où  découlent 
quelques  larmes  de  la  liqueur  laiteuse 
qu'elle  contient,  et  que  l'on  recueille 
lorsqu'elle  est  figée.  On  pétrit  ces  lar- 
mes avec  de  l'eau  ou  du  miel ,  jusqu'à 
ce  qae  ce  mélange  ait  acquis  la  consis- 
tance, la  viscosité  et  l'éclat  de  la  poix 
bien  préparée.  On  réduit  alors  en  peti  \n 
pains  cet  opium  qui  est  le  plus  estimé  , 
et  que  les  Orientaux  réservent  pour 
leur  usage.  Le  meconiumon  opium  com- 
mun se  prépare  en  exprimant  les  têtes 
déjà  incisées ,  et  même  la  plante  entière. 
Le  suc  qui  en  sort  épaissi  sur  le  feu , 
et  mêlé  avec  les  larmes  les  moins  belles, 
est  pétri  et  figuré  en  pains  qu'on  en- 
veloppe dans  les  feuilles  de  la  plante. 
C'est  celui  qu'on  envoie  en  Europe. 
Botanique.  XL  20 


*U 


il 


f 


^'j6   histoire  naturelle 

L'opium  le  plus  estimé  nous  vient 
de  la  Syrie  et  de  la  Perse.  On  choisit 
celui  qui  est  ini  peu  mou,  qui  obéit 
80US  le  doigt,  qui  est  inflammable,  d'une 
couleur  brune  et  noirâtre,  d'une  odeur 
forte  et  nauséabonde.  Celui  qui  est  sec 
et  friable ,  brûlé ,  mêlé  de  ter^e  et  de  sa- 
ble doit  être  rejelé. 

Suivant  les  diflérenles  préparationf 
qu'on  lui  donne  et  les  doses  qu'on  en 
prend,  l'opium  donne  de  la  gaîté ,  et 
j)rocure  des  idées  agréables,  ou  rend 
furieux ,  ou  appesantit  la  tête  et  cause 
une  longue  léthargie  qui  finit  par  la 
mort.  On  s'accoutume  à  cette  substance 
comme  à  tous  les  poisons  végétaux  ,  et 
l'on  parvient  graduellement  à  prendre 
une  étonnante  quantité  d'opium  sang 
être  empoisonné. 

Les  peuples  qui  ^ont  à  l'est  de  l'Inde 
ont  le  goût  ie  plus  vif  pour  l'opium. 
Vainement  les  loix  de  la  Chine  ont 
condamné  au  feu  les  vaisseaux  qui  eu 
poiteroient  dans  l'empire  et  les  m^i* 


.,.--»^- 


D  K  8     PAVOT  S.  11^ 

sons  qui  le  reccvioieiit  ;  la  consomma- 
tion \^Q.\\  est  pas  moins  forte.  Elle  est 
encore  plus  considérable  à  Malaca ,  à 
Bornéo ,  dans  les  Moluqncs ,  à  Java ,  à 
Sumatra  ,  et  dans  toutes  les  îles  de  cet 
archipel  immense.  Ces  insulaires  le  fu- 
ment avec  le  tabac  ;  enivres  par  cette 
fiime'e,  ils  sont  dans  un  état  furieux  et 
commettent  les  atrocités  les  plus  abo- 
minables. Les  Turcs  boivent  une  forte 
dose  d'opium  pour  se  préparer  au  com- 
bat \  ils  prétendent  qu'il  leur  donne  du 
courage,  et  leur  inspire  le  mépris  des 
dangers. 

Papaver  (  PI.  )  vient  à  ce  que  l'on 
croit  du  m<'  ."■ip^i'  >  qui  signifie  la 
bouillie  dont  on  nourrit  les  enfans,  et 
dans  laquelle  on  mêloit  auUxfois  de  la 
graine  de  pavot. 


i  il 


■"^CT'IWi^^i'tfra.' 


î228      HISTOIRE   NATURELLE 


^ 


h        i 


t.  s, 


IV    GENRE. 

CriÉLIDOINE  ,  Chelidonium.  T. 
L.  J.  Lam.  Glaucium.  T.  J.  Lam. 
(  Polyandrie-monogynie.  L.  Gm.  ) 

Caractère  générique.  Capsule  en  forme  de 
siliqne,  longue  ,  linéaire ,  à  une  ou  deux 
loges  s'ouvrant  par  deux  ou  trois  valves , 
et  surmontée  d'un  stigmate  persistant, 
petit ,  à  deux  ou  trois  lobes. 

On  connoît  six  espèces  de  cliëlidoi- 
nes  ;  elles  sont  indigènes  de  l'Europe. 
Leurs  fleurs  sont  terminales ,  solitaires 
ou  en  corymbe  ;  leur  suc  est  jaune  ou 
non  coloré.  Le  fruit  est  diffërent  dans 
les  diverses  espèces  pour  la  structure 
intérieure. 

La  grande  chélidoine  (  chelidonium 
majus ,  L.  )  ,  vulgairement  l'éclairé. 
Elle  croît  sur  les  vieux  murs  ,  le  long 
des  haies ,  sur  le  bord  des  chemins  ;  elle 
forme  une  touffe  peu  serrée,  terminée 
par  des  ombelles  de  petites  fleurs  iau'- 


n 


LE 


lUM,    T. 

J.  Lam. 
.  Gm.) 

forme  de 
!  ou  deux 
is  valves, 
irsistant , 

liéHdoi- 
Europe. 
olitaires 
aune  ou 
int  dans 
Tucture 

donium 
'éclaire, 
le  long 
ins',  elle 
îrminpe 


urs  jaii' 


i 


"Y 


DES  CHÉLIl)OINE.S#  22<> 
nf S ,  et  fleurit  pendant  tout  l'été.  Se» 
tiges  sont  hautes  d'un  pied  et  demi, 
cylindriques  ,  rameuses  ;  ses  feuilles 
sont  d'un  vert  bleuâtre  en  dessous, 
grandes,  ailées,  et  longues  de  quelque» 
pouces.  Les  folioles  sont  élargies  et  di- 
visées en  lobes  arrondis.  La  tige  et  les 
pétioles  sont  parsemés  de  poils  *,  les  si- 
liques  sont  longues  d'un  pouce  et  demi , 
grêles,  à  une  loge  et  à  deux  valves. 

Toute  la  plante  est  molle  et  tendre, 
et  répand  un  suc  jaune  abondant  lors- 
qu'on la  rompt.  Une  variété  de  cette 
espèce  a  les  feuilles  et  les  pétales  très- 
découpés. 

Le  suc  de  la  cliélidoine  est  employé 
à  cause  de  son  âcreté  pour  détruire  les 
verrues;  mêlé  avec  la  graisse  il  déterge 
les  vieux  ulcères.  Les  feuilles  en  cata- 
plasme agissent  comme  vésicatoire.  La 
décc  ction  de  la  plante  nettoie  les  plaies 
des  chevaux ,  lorsqu'elles  sont  infectée» 
de  vers.  On  regarde  cette  plante  comme 
diurétique  et  apéritive. 


B^-^ 


25o      HISTOIRE    NATURELLE 

lia  chélidoine  glancienne  {chelido" 
nium glaucium y\M. ) ,  la glaucienne,  le 
pavot  cornu.  Elle  croît  dans  les  lieux  sa- 
blonneux de  plusieurs  contrées  de  l'Eu- 
rope. Sa  couleur  est  d'un  vert  bleuâtre. 
Ses  tiges  sont  presque  couchées,  longues 
d'un  à  deux  pieds,  et  un  peu  rameuses. 
Ses  feuilles  sont  alternes,  embrassantes, 
sinuées  et  un  peu  charnues.  Ses  fleurs 
sont  grandes ,  jaunes ,  semblables  à  cel- 
iesdes  pavots,  et  solitaires  à  l'extrcmi  le 
des  tiges.  Ses  siliques  sont  linéaires, 
longues  de  cinq  à  huit  pouces,  cour- 
bées en  arc,  rudes  au  toucher,  et  divi- 
sées en  deux  loges,  par  une  substance 
épaisse  et  fongueuse.  L'extrémité  des 
tiges,  et  la  surface  des  feuilles  sont  par- 
semées de  quelques  poils  courts  ;  ils  sont 
très-abondans  sur  les  feuilles  radicales. 
Le  suc  de  cette  plante  est  jaune,  de 
mauvaise  odeur,  et  d'une  saveuramère. 
On  le  regarde  comme  venimeux. 

Chelidonium  ,  formé  d'un  mot  grec 
çjui  signifie  hirondelle  ;  ainsi  nommé 


n 


;lle 

!  (^chelido- 
icienne,  le 
es  lieux  sa- 
ges de  l'Eu- 
t  bleuâtre, 
es,  longues 
rameuses, 
►rassantes, 
Ses  fleurs 
iblcs  à  cel- 
extrcmilé 
line'aires , 
;os,  cour- 
:  y  et  divi- 
substance 
e'mité  des 
sont  par- 
syijs  sont 
radicales, 
jaune,  de 
uramère. 
ux. 

mot  grec 
iiommé 


DES  FUMET  ETIRE  S.  sbl 
parce  qu'on  croyoit  que  cet  oiseau  gu«- 
rissoit  les  yeux  malades  de  ses  petit» 
avec  le  suc  de  cette  plante. 

V^     G  E  N  R  K 

BOCCONIA.  Tourn.  Linn.  Juss.  Lam. 
(  Doclécandrle-monogynie.  L.  Gm. 
Voyez  3^  vol.  ) 

IL 

Etamiiies  en  nombre  défini* 

V  r    GENRE. 

HYPECOUM.  Tourn.  L.  Juss.  Lam. 
(  Tétrandrie-digynie.  Voy.  3^  vol.) 

VIP    GENRE. 

rUMETERRE,  Fumaria.  Tourn. 
JL.  Juss.  Lam.  {^Diadelphie-hexand, 
L.  Gra. } 

Caractère  générique .  Calice  très-petit;  co- 
rolle paroisiiant  papilionacée  ;  pétales 
inégaux  et  irréguliers,  dont  un  ou  deujc 


'J.)J     HISTOIRIn    NVTl'RKll.K 

toiminés  posltJricuvrmpnt  pur  un  ^p#- 
l'oti  ;  tiiets  ililatt'Mi  A  lour  b^tso,  vMpproch^a 
et  portant  ch«c\m  trois  «nth^ic»  j  »tig- 
xnat<»  presque  scssilc,  ovbicvil«irpet  orew^A 
(Ift  tlcux  sillons  i  tVuit  à  une  ou  plusieuis 
gv  aines. 


On  connoîl  \x\\v  vingtaine  «Ir  fmnr- 
trrres  ;  plusirnrs  .st>nl  irKiiropr.  Lns 
unes  sont  annuolUs,  U\s  nutres  vivarrs 
par  leur  racine.  I  <onrs  fenillos  sont  plu- 
sieurs loin  (livistk's,  souvent  deux,  loii 
aillées,  ou  deux  l'ois  (ern«^es  ;  souvent 
leiu'côttjse  proIcMi^een  vrille.  I  «es  iliMirt 
reniarquabl(\s  par  leur  slruelure  sont 
quelquefois  hcs-hellesj  elles  sont  1er- 
ininalos  el  disposées  en  c^pi.  Le  fruit  v.nt 
tantôt  unu  petite  noix  (V  une  loge  el  i\ 
vue  graine;  tansôt  uneea|)suleeu  foruio 
de  siliqiiu  à  une  loge  ut  à  deux:  valves^ 
tantôt  une  capsule  nienibruneutie  iV  une 
loge  renfernuîo  dans  luw  grande  enve- 
loppe globuleuse  qui  u'uuvre  en  deux 
valves. 

La  fume  terre  oflicinftle  {^fumarUi  of 


1*3- 


qu'on  i^n  luit  «mi  hhWIo»  iur.  ICMr  pi»l  h  in» 


(nMtiniun<^  t 


tîhn,  lihiTUxi'   ri    |)iir|»riuli«'ul*ii«^    Non 
ligen  m»nf  gnM<?«,  longiu>ii  iriiii  jimmI  v\\ 

ip<WniiiixrMitiilltiM,  ri  potlf»!iUl«i«ti|it« 


«)n 


I 


}on   ou    ifirmitiiiUK.    !<<'»   l»*uillv«   mu\i 
lin»lliii,  lini»n«,of  il'iiM  v«rl  liluiH'lilUrtî, 
|»nvv|no  irinii^»,Ml(Mr»'««<l<iii'»l»Mirrin!on»' 
criptinii ,  |MÎIi(>I«in>» ,  rt  Uimu  loii  «iMo*  ; 
lui  l'oliol»»  noiU  «Il  l'ivnHuil  i'<  pioiiiii 
cli^iiitnl  (lf^iuiu|HÎrNoii  litiMiiinn  linniiiinM 
v\.  iiir^nlivit.  I<n  p(iliolti«i'<t  li'iitiigiilitii'ii. 
l.ci  Huiiii  ««ml  «l'ui;  lilunu  loiigràlin, 
ftvoc  unvi  lurho  jMiuijHr»  mu  «uiiimnl  i 
«•lli'Noiii  uiii'îpiiroa  coiii  t ,  nlihjw  «M  »;orii 
primi'),  InurloiigiMnii  r*l<Uitioi«  li^riri^ 
CfUn  «lu  piMljMM.uIn  n«ï(   Hioiudm.  (/Iitt- 
(|!io  |Nj(luac;ulo  (:»l  muni  d'uiiii  hraclii» 


»  1,' 


2!Ti4     HISTOIRE   NATURELLE 

niembranense  plus  longue  que  lui.  Les 
capsules  sont  lisses ,  globuleuses ,  pe- 
tites et  à  une  graine.  La  fumeterre  est 
annuelle  et  fleurit  au  printemps. 

Cette  plante  est  sans  odeur,  mais 
d'une  saveur  très  -amère  et  très  -  désa- 
gréable. Elle  est  très-estimée  contre  les 
maladies  de  la  peau ,  contre  le  scorbut , 
la  dyssenterie,  &c.  On  la  fait  bouillir 
légèrement  dans  du  petit-lait ,  et  on  eu 
prend  la  décoction  à  jeun.  Les  vaches 
et  les  moutons  mangent  cette  plante  ; 
les  chèvres  et  les  chevaux  n'en  veulent 
point. 

La  fumeterre  bulbeuse  {^fumaria 
hulbosa  y  L.  ).  Cette  fumeterre  croît 
dans  les  lieux  couverts  ,  dans  les  haies 
et  les  bois  de  l'Europe  ;  elle  est  vivace , 
et  fleurit  au  commencement  du  prin- 
temps. Sa  racine  est  tubéreuse ,  arron- 
die ,  et  dans  une  variété  que  Haller  re- 
garde comme  distincte  ,  elle  est  creuse 
en  dessous.  Sa  tige  est  verticale,  haute 
de  plus  d'un  demi-pied;  simple;  fragile, 


:.LE 

le  lui.  Les 
uses ,  pe- 
leterre  est 
iips. 

;ur,  mais 
rès  "  dcsa- 
contre  les 
3  scorbut, 
it  bouillir 
; ,  et  on  eu 
^es  vaches 
;e  plante  ; 
n  veulent 

fumaria 
erre  croît 
3  les  haies 
ît  vivace , 
du  prin- 
e ,  arron- 
Haller  re- 
est  creuse 
lie,  haute 
C;  fragile, 


\  M. 


DES    FUMETERRES.     2?)5' 

terminée  par  un  épi  de  belles  fleurs  pur- 
purines ,  bleues ,  roses  ou  blanches ,  et 
garnie  ordinairement  vers  son  sommet 
de  deux  grandes  feuilles ,  presque  trian- 
gul.iires  dans  leur  circonscription,  por- 
tées sur  des  pétioles  divisés  en  trois  par- 
ties principales,  soudi visées  en  deux  ou 
trois  autres  parties  qui  portent  les  folio- 
les. Les  folioles  sont  molles,  d'im  vert 
blanchâtre,  élargies  en  éventail  et  inéga- 
lement divisées  en  découpures  obtuses. 
Les  fleurs  sont  assez  grandes  ;  leur  calice 
tombe  promptement  ;  Féperon  est  aussi 
long  sur  les  pétales  et  obtus.  Le  stig- 
mate est  grand  et  velu  j  les  bractées  sont 
remarquables  par  leur  grandeur  et  dis- 
tinguent cette  fumeterre  des  autres  es- 
pèces. Elles  sont  vertes,  entières  ou 
découpées  ,    aussi   longues  ,    ou  près  - 
qu'aussi  longues  que  les  fleurs.    Les 
capsules  sont  en  forme  de  silique ,  lon- 
gues de  quatre  à  cinq  lignes  lancéolées , 
aiguës,  et  contienuentdes  graines  noires 
et  luisantes. 


Îl56     HISTOIRE   NATURELLE 

Cette  espèce  est  encore  très-amcre*, 
elle  est  fébrifuge ,  vermifuge  et  enimi5- 
nagogue. 

Fumaria  (  PI.  )  ,  ainsi  nommé,  par- 
ce que  le  suc  de  la  fumeterre  ordinaire 
produit  sur  les  yeux  les  même»  effets 
que  lu  fumée.  PI.  liv.  a5,  i3. 


!'1 


! 


I 


nii  s     CRUCIFERES.    2:>J 


QtTABANTE-UNIKMlî    FAMILLE. 

LES  CRUCIFERES ,  Crucifer.^.  J. 
(  Tétrad/namie,  Linn.  ) 

Caractère  de  famille.  Calice  tou]our$  com^- 
posé  de  quatre  folioles  ;  corolle  composée 
de  quatre  pétales  disposés  en  croix  ;  six 
étamines ,  dont  deux  plus  courtes  que  les 
quatre  autres  ;  un  ovaire  oimple  ;  un  stig- 
mate ordinairement  simple  et  quelque- 
fois sessile  ;  une  silique  ou  une  ailicule; 
point  de  périsperme. 

Cette  famille  est  une  des  pins  na^ 
turelles.  Elle  constitue  la  cinquième 
classe  dans  la  méthode  de  Tourncfort , 
et  la  quinzièmcdans  le  système  de  Lin- 
née.  On  donne  aux  plantes  qui  la  com- 
posent le  nom  de  crucifèreg ,  parce  que 
les  quatre  pétales  de  leurs  llcurs  sont 
ordinairement  ouverts  et  disposés  en 
croix. 

Les  crucifères  sont  presque  toutes 
herbacées ,  mais  la  plupart  ont  la  ra- 
Uotanique.  XI.  21 


II 


aSÔ     HISTOIRR    NATURRLLB 
cine  bisannuelle  ouvivace.  Laliauleur 
des  plus   petites   est  à -peu-près  d'un 
pouce  ;  les  plus  élevée î  n'ont  pas  au- 
delà  de  six  à  huit  pieds   Dans  un  très-* 
grand  nombre  les  feuilles  inférieures 
sont  ramassées  et  étalées  circulairement 
au  bas  de  la  plante  -,  clans  toutes  elles 
sont  alternes  sur  la  tige.  La  tige  est  or- 
dinairement verticale  ,  rameuse  et  cy- 
lindrique. Les  fleurs  terminent  les  ra- 
meaux et  la  tige  j  d'abord  elles  ont  la 
forme  d'un  petit  corymbe  ;  mais  par 
leur  développement  successif ,  le  co- 
rymbe s'alotige  et  forme  un  épi. 

Chaque  fleur  a  un  calice  de  quatre 
folioles,  tantôt  dressées  et  appliquées 
contre  les  pétales ,  tantôt  ouvertes  en 
croix  e^  presque  toujours  un  peu  iné- 
gales j  deux ,  opposées ,  sont  plus  larges  ; 
les  deux  autres  sont  plus  étroites  et  or- 
dinairement prolongées  en  saillie  au- 
dessous  de  la  fleur.  Presque  toujours  le 
calice  tombe  avant  la  corolle.  Les  qua- 
tre pétales  de  la  corolle  sont  ordinaire-* 


]' 


4à 


iliauleur 
)rès  d'un 
t  pas  aii- 
9  un  très-k 
iféricures 
laiiement 
)iites  elles 
ige  est  or- 
iise  el  cy- 
ent  les  ra  - 
[les  ont  la 
mais  par 
if  ,  le  co~ 
pi. 

de  quatre 
appliquées 
1  vertes  en 
1  peu  inc- 
lus larges j 
oites  et  or- 
saillie  au- 
toiijours  le 
!.  Lesqua- 
ordiuaiie-* 


DES   CRUCIFÈRES.    2.')9 

nient  ('"aux  et  ouverts  en  croix  ;  ils 
sont  insérés  sous  l'ovaire  alternative- 
ment avec  les  folioles  du  calice ,  et  le 
plus  souvent  ils  s'amincissent  à  la  base 
en   onglet  délié  ;   leur   chute  suit  de 
près  celle  du  calice.  Les  ctamines  sont 
insérées  sous  l'ovaire  sur   un   disque 
glanduleux  ,  les   quatre    plus  longues 
sont  opposées  deux  à  deux   avec  les 
folioles   lar£îos  du  calice  et  entr'elles. 
Les  deux  plus  courtes,  également  oppo- 
sées entr'elles  et  avec  les  folioles  étroi- 
tes du  calice,  sont  insérées  au-dessous 
des  bords  du  disque  sous  lequel  elles 
se  replient ,  tandis  que  les  autres  sont 
insérées  à  son  sommet  ;  cela  explique 
leur  moindre  longueur  apparente  ,  et 
l'enfoncement  ou  cul-de-sac  que  for- 
ment au-dessous  de  la  fleur  les  deux  fo» 
lioles  étroites  du  calice  qui  leur  sont 
opposées.  L'ovaire  est  simple,  ets'élcve 
du  milieu  du  disque  qui  porte  lesétami- 
ncs;  ce  disque  se  renfle  quelquefois  en- 
tre les  é lamines  et  la  base  de  l'ovairo 


i 


* 


,1'. 


24o  HISTOIRE  NATURELLE 
flous  la  tonne  de  glandes.  Le  finit  est 
simple,  tantôt  alongé ,  etalors  il  porte 
le  nom  de  silique  -,  tantôt  court  ou 
même  raccourci,  etalors  il  porte  celni 
de  silicule.  Sa  structure  est  très-remar- 
quable ;  il  est  formé  par  deux  valves 
appliquées  l'une  contre  l'autre  sur  une 
cloison  parallèle  avec  laquelle  elles  no 
font  point  corps  comme  dans  les  autres 
fruits.  La  cloison  est  le  prolongement 
du  support  du  fruit;  elle  est  ordinai- 
rement plus  longue  que  les  valves  j  elle 
engage  son  bord  entre  leur  suture,  et 
persiste  après  leur  chute  ;  les  bords  de 
la  cloison  sont  renflés ,  et  là  sont  insé- 
rées les  graines  -,  elles  sont  de  nature 
huileuse  et  n'ont  pas  de  périsperme  -,  la 
radicule  de  l'embryon  est  courbée  sur 
les  lobes. 

On  trouve  dansL-la  famille  quelques 
exceptions  aux  caractères  généraux  ci- 
dessus  énoncés.  Par  exemple,  la  corolle 
est  quelquefois  irrégulière,  etquelqne- 
fois  elle  avorte.   Ou  voit  quelquefois 


t  - 


TUS    CRUCIFÈRES.     24l 

dcslleius  à  deux,  trois  et  quatre  t'ia- 
mines  ;  il  y  a  des  siliques  arliculëcji , 
tantôt  à  une,  tantôt  à  plusieurs  log  i, 
qui  ne  s'ouvrent  point,  ou  qui  se  aé- 
parent  par  articles. 

Les  crucifères  en  général  contien- 
nent un  mucilage  très  -  susceptible  de 
s'altérer  ,  la  pi  p»u.  contiennent  de 
ranimoniaque  j  ''l  il  «^aroU  ,  d'après 
les  travaux  de  L*-  veux  et  de  Baume, 
qu'elles  contienne  ut  encore  du  soiilVo. 
Leur  saveur  est  acre  ;  l*ur  odeur  est 
très-pénétrante-,  leurs  propriétés  sont 
très-énergiques,  mais  elles  disparois- 
sent  par  l'exsication.  Ces  plnntes  sont 
incisives  ,  atténuantes  y.  détcrsivcs  , 
diurétiques ,  et  par  là  anti-scorbuti- 
ques. Plusieurs  sont  cultivées  comme 
plantes  potagères-  ;  plusieurs  comme 
plantes  d'ornemunt  ;  quelques  -  unes 
pour  la  régqlte  des  graine»  dunton  tire 
de  riiuile  par  expression* 

Cette  famille  so  distipgue  de  celle 
àïis  papavéracéea  pai*  la  cgjolle  insérée 


I 


I 


SI 


f 


I': 


1 


S4'i  HISTOIRE  NATURELLE 
sur  nn  disque  placé  sur  l'ovaire ,  par 
la  disposition  et  le  nombre  des  étami- 
nés ,  par  la  structure  du  fruit  par  l'ab- 
sence de  périsperme  et  par  la  disposi-' 
tion  de  l'embryon  dans  la  graine. 

I. 

Style  nul  ;    fruit   en  silique. 


rcr 


GENRE. 


RAIFOET ,  Radis  ;  Raphanus,  T. 
Linn.  Juss.  ILam. 

Caractère  générique.  Calice  fermé  ;  disqu» 
de  l'ovaire  muni  de  quatre  glandes  ;  si- 
lique charnue,  cylindrique  ,  aiguë»  ne 
s'ouvrant  point ,  divisée  en  loges  mem- 
braneuses ,  disposées  longitudinalement 
sur  deux  rangs. 

On  connoît  sept  espèces  de  raifort  ; 
une  croît  en  Italie  j  une  en  Amérique 
dans  les  Antilles  -,  une  en  Afrique  dans 
la  Guinée  j  trois  croissent  on  Asie,  sur 
^e«  bords  de  la  mer  Caspienne  et  daaa 


■| 


;i 


^ 


DES  RAIFORTS.  ii41 
la  Chine  j  toutes  sont  herbacées  et  an- 
nuelles. 

Le  raifort  cultivé  ou  radis  (  rapha^ 
nus  sativus ,  L.  ).  Il  est  originaire  de 
la  Chine ,  et  on  le  cultive  en  Europe 
dans  les  jardins  potagers;  il  y  devient 
bisannuel.  Ses  feuilles  radicales  sont 
pëtiolëes  ,  grandes ,  roides ,  découpées 
en  lyre ,  et  forment  une  tonffe.  Les  tiges 
hautes  de  deux  à  trois  pieds,  cylin- 
driques ,  très  -  rameuses  et  garnies  de 
feuilles  alternes  et  sessiles,  naissent  du 
milieu  des  fouilles  radicales ,  et  sont 
terminées  ainsi  que  les  rameaux  par 
des  épis  de  fleurs  un  peu  violettes  ou 
rougeâtres,  et  quelquefois  blanchâtres. 
Les  siliques  sont  coniques  -  aiguës  , 
épaisses,  raboteuses ,  comme  articulées, 
charnues ,  spongieuses. 

La  racine  fournit  deux  ou  trois  va- 
riétés j  tantôt  elle  est  alongée  en  fu- 
seau et  rougeâtre  -,  tantôt  elle  est  rondo 
et  rougeâtre,  et  alors  elle  porte  le  nom 
dt  petite  rave  ;  tantôt  elle  est  grosse  et 


\ 


ijpv';;»:!», 


f 


244  HISTOIRE  NATURELLE 
noire.  On  mange  ces  racines  crnes  as- 
saisonnées avec  du  sel  ;  elles  ont  un© 
saveur  vive,  piquante  et  assez  acre, 
sur-tout  dans  la  variété  dont  l'e'corce 
est  noire.  Ses  racines  sont  un  aliment 
assez  sain ,  et  un  très-bon  remède  contra 
l'asthme  et  le  scorbut. 

Raphanus  (  Theopli.  PI.  ) ,  qui  pa- 
roît  facilement ,  en  grec ,  ainsi  nom- 
mé ,  parce  que  les  graines  lèvent  promp- 
tement. 

I  r     GENRE. 


RAPISTRE,  Rapbanistrum,  T. 
Gœrtn.  Raphanus»  Linu.  Juss. 

Caractère  générique.  Semblable  au  précé- 
dent ,  mais  les  pétales  sont  veinés  ;  la  si- 
lique  est  renflée  et  étranglée  successive- 
ment dans  sa  longueur  d'une  manière 
bien  marquée  et  divisée  en  loges  disgo^ 
sées  suv  un  seul  rang. 

Lï  rapistre  ou  raifort  sauvage  (m- 
fJianus  rap/ianistrum ^  lÀJX*  )  ,  est  la 


^-SSk»*^ 


B 

'lies  as- 

mt  une 

z  acre  y 

l'écorce 

aliment 

3  contre 

qui  pa-' 
ïi  nom- 
promp- 


UM.    T. 
JllSS. 

u  précé- 

és  ;  la  si- 

ccessive- 

manière 


D  F.  S  R  A  P  I  S  T  R  K  S.  24/> 
senlc  espèce  du  genre.  Elle  inresle  par 
son  abondance  les  champs  de  l'Europe. 
8es  feuilles  sont  assez  grandes ,  décou- 
pées en  lyre  et  dentées.  La  tige  est 
liante  d'un  pied  environ,  rameuse,  gar- 
nie de  feuilles  simples ,  et  terminée  par 
un  épi  de  fleurs  pédonculces,  dont  les 
pétales  sont  tan  tôt  blancs  avec  des  veines 
bleuâtres,  tantôt  d'un  jaune  pâle,  tan- 
tôt d'un  jaune  violet.  Les  siliques  sont 
longues  ,  lisses  et  cylindriques;  la  sur  - 
fece  de  la  plante  est  rude  au  toucher. 

L'odeur  de  cette  plante  est  forte  et 
la  saveur  acre.  Linné  rapporte  qu  .  .b 
pintade  mourut  dans  les  convulsions  ^ 
pour  avoir  xnaugé  de  ses  graines. 


ige  (roî- 
,  est  la 


ai6     HISTOIRE  NATURELLE 

1 1 IV  G  E  N  il  E. 

MOUTARDE ,  Sanv^  ;  Sl^api».  T. 
li.  J.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  très-ouvert  • 
onglets  des  pétales  droits  ;  disque  de  l'o- 
vaire accompagné  de  quatre  glandes  ;  si- 
lique  à  deux  loges ,  à  deux  valves ,  et  pro- 
longée au-delà  des  valves  comme  un  lonc 
Dec.  ° 

Ce  genre  renferme  vingt  espèces  ;  neuf 
croissent  en  Europe  ;  les  autres  crois- 
sent dans  la  Chine,  en  Afrique,  &c. 
Presque  toutes  sont  annuelles,  quelques- 
unes  bisannuelles  ou  vivaces}  une  espè. 
ce  est  ligneuse.  Les  abeilles  recherchent 
les  fleurs  des  moutardes.  Les  feuilles 
de  ces  plantes  sont  très-sujettes  à  être 
rongées  par  les  insectes.  Les  espèces  qui 
croissent  dans  la  Chine  y  sont  en  géné^ 
rai  cultivées  comme  plantes  potagères. 
Plusieurs  plantes  rangées  dans  ce  genre 
yaurroient  également  rentrer  dans  d'au- 


.1- 


bES  MOUTARDES.  ^Ï^J 
tres;*toutes  celles  dont  le  calice  n'est 
pas  très-  ouvert,  sont  douteuses. 

La  moutarde  blanche  {sinapis  alha, 
L.  ).  Elle  croît  dans  lès  champs,  et  les 
terreins pierreux  de  la  France,  de  l'Al- 
lemagne et  de  l'Angletère.  Elle  est  an- 
nuelle, et  fleurit  au  printemps.  Sa  tige 
est  haute  d'un  pied  et  demi ,  verticale , 
cylindrique ,  striée,  un  peu  rameuse  et 
«iipeu  velue.  Ses  feuilles  sont  alternes, 
pétiolées,  ailées  à  la  base,  et  terminées 
par  un  lobe  plus  grand.  Les  fleurs  sont 
d'un  jaune  pâle,  disposées  en  épi  ter- 
minal ,  et  portées  sur  des  pédoncules 
striés.  Les  siliques  s'écartent  de  l'axé 
de  l'épi  à  angle  droit,  sont  plus  courtes 
gue  la  corne  courbée  en  bec  qui  les  ter- 
mine, et  sont  hérissées  de  poils,  sur- 
tout à  leur  base;  elles  ont  ordinaiie- 
iuent  trois  étranglemens ,  et  contien- 
nent deux  à  quatre  graines  d'un  blanc 
jaunâtre. 

On  cultive  cette  plante  dans  plu- 
sieurs  endroits   pour  assaisoHner  le» 


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4 


248  HISTOIRE  NATURELLE 
sakdcs.  On  peut  la  subslàluti  pour  Tiv- 
sage  à  la  moutai'de  ordirudre  ;  elle  a  les 
iHcmes  propriétés  ;  elle  eat  senlemeui 
nioijis  (piqiiaute.  On  tire  des  ^graines 
une  liviile  par  expression. 

JLa  moutarde  de;  champs  (  aînapîs 
arvensis ,  lu.).  Cette  espèce  CHiL  trèîï- 
commune  dans  les  champs  e  i  Europe  ; 
clic  est  annuelle  et  llcurit  en  été.  Sa 
tige  est  haute  d'un  pied  et  demi ,  an 
peu  velue  à  la  base  ,  dure  ,  divisée  en 
rameaux  très-ouverts,  fc'es  feuilles  sont 
presque  sans  poil  ;  les  iiifériem-es  sont 
presque  sessilcs,  larges  et  munies  à  la 
base  de  deux  folioles  ou  deux  lobes  pr*)- 
fonds;  les  supérieures  sont  ordinaire- 
ment embrassantes,  entières  ou  sim- 
plement dentées.  Les  fleurs  sont  en  épi 
terminal ,  jaunes,  plusgrandes  que  celles 
des  autres  espèces  et  que  leur  pédon- 
cule propre.  Les  pétales  sont  arrondis 
au  sommet  et  veinés;  les  siliques  font 
lin  angle  aigu  avec  l'axe  de  l'épi ,  pa 
ïoissent  articulées ,  sont  plus  longues 


'fc 


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pour  1 1^'' 
elle  a  l«;fl 
îulemeiil 
)  igraines 

(  hinapis 
eHtL  très- 
Europe  ; 
n  été.  Sa 
lemi,  au 
ivistfe  eu 
illes  sont 
lires  sont 
luies  à  la 
obes  pro- 
rdinaire- 
ou  sim- 
rit  en  épi 
juc  celles 
r  pédoii- 
arrondis 
[ues  font 
'épi ,  pa 
longues 


% 


DES  M  O  U  T  '.  R  D  E  8.  249 
que  la  oorne  qui  les  termine ,  et  con- 
tiennent j  usqu'à  neuf  graines  d'un  rouge 
brun. 

Dans  le  Nord ,  il  est  des  endroits  oà. 
r-^n  mange  cette  plante  comme  le» 
choux.  On  retire  par  expression  de  ses 
graines ,  une  huile  douce  et  propre  à 
différens  usages.  Les  bestiaux  mangent 
cette  moutarde  ;  mais  on  la  croit  dan- 
gereuse pour  les  chevaux. 

La  moutarde  noire  ou  sénevé  (  sina- 
pis  nigra,  L.  )  -,  elle  est  très-commuue 
en  Europe ,  dans  les  terreins  pierreux , 
dans  les  champs,  sur  le  bord  de  la  mer; 
elle  est  annuelle  et  fleurit  en  été.  Sa 
racine  est  en  forme  de  navet,  ligneuse 
et  fibreuse;  sa  tige  est  haute  de  trois  à 
quatre  pieds,  et  divisée  en  plusieurs 
rameaux  très-ouverts.  Ses  feuilles  sont 
pétiolées,  alternes  et  un  peu  charnues, 
les  inférieures,  semblables  à  celles  du 
raifort  cultivé,  sont  parsemées  de  poils 
courts ,  et  divisées  à  leur  base  en  lobes 
triangulaires  ou  arrondis  ou  obloiigs  , 
Botani(^ue.  XX.  m2 


11 


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11^ 


II 


an)      HISTOIRE    NATUIILLLK 
dentés  ou  à  clemi-lob(^s;  les  supcrienrofl 
sontordinaireniententièreset  sans  poil. 
Les  épis  de  fleurs  sont  très -déliés  et 
très-longs;  les  fleurs  sont  très- petites 
et  jaunes  ;  les  siliques  serrées  contre 
l'axe  de  l'épi,  sont  courtes,  portées  vsur 
de  courts  pédoncules,  marquées  de  plu- 
sieurs étranglcmens,  lisses,  relevées  de 
c|  uatre  angles  et  terminées  par  une  corne 
plus  courte  qu'elles,  eflilée,  mais  nu 
peu  renflée  à  son  origine.  Les  graines 
sont  globuleuses,  brunes ,  et  aii  nombre 
de  quatre  à  neuf  dans  chaque  silique. 
Toute  la  plante  a  une  saveur  trcs- 
écre  et  peu  d'odeur.  On  n'emploie  or- 
dinairement que  les  graines  -,  elles  four- 
nissent par  expression  une  huile  très- 
douce,  et  par  la  distillation  une  huile 
volatile  très-acre ,  qui  est  contenue  dans 
l'écorce.  Prises  intérieurement ,  elles 
sont  anti-scorbutiques ,  fébrifuges  ;  pri- 
ses en  poudre  par  le  nez,  elles  sont  ster- 
nutatoires  -,  mâchées  ,  elles  font  abon- 
damment saliver  ;  appliquées  eu  cata- 


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LK 

sans  poil, 
déliés  et 
<- petites 
!S  contre 
rtées  sur 
jsde  plu- 
levées  de 
me  corne 
mais  nu 
s  graines 
[  nombre 
;  siliqne. 
îur  très- 
pi  oie  oi- 
les  four- 
lile  très- 
ne  huile 
nue  dans 
it ,  elles 
ges  ;  pri- 
ent ster- 
it  abon- 
eii  cattV 


DES  MOUTARDES.  '2^1 
plasme  avec  du  levain  et  du  vinaigre  , 
♦  Iles  sont  aussi  vésicatoires  que  les  can- 
tliarides  sans  en  avoir  les  inconvéniens. 
Oji  donne  à  ces  cataplasmes  le  nom  do 
sinapismcs.  Le  plus  grand  usage  de  ces 
graines,  comme  tout  le  monde  sait,  est 
dans  ta  ])réparatiou  de  la  pâte  liq  uide  qui 
porte  le  îU)m  de  moutarde  comme  In 
plante.  La  moutarde  est  un  mélange  do 
ces  graines  en  poudre  et  de  moût  de  rai- 
sin à  demi-épaissi.  On  la  prépare  aussi 
en  mêlant  les  graines  avec  de  la  farine 
et  du  vinaigre  -,  c'est  un  assaisonnement 
très-agréable,  qui  ranime  les  forces  de 
l'estomac  ,  favorise  la  digestion  et  dis- 
aipe  les  vents. 

Sinapis  (  Hippocr.  Théophr.  Dios- 
cor.  PL  ) ,  formé  de  deux  mots  grecs, 
qui  signifient  nuisible  aux  yeux  ;  ainsi 
iftommé  à  cause  de  sa  grande  acrimoiiie. 


f 
t.1 


252     HISTOIRE   NATURELLE 


IV'     GENRE. 

CHOU  ,  Navet ,  Rave  ;  BRAssict. 

T  il.   .  i_.'nn.  luss  Lam. 


If 


Caractère  générique.  Calice  un  peubosM  à 
la  base  et  fermé  ;  disque  de  l'ovair»  muni 
de  quatre  giandes  ;  stigmate  émoussé  ; 
silique  ordinairement  alongée  et  souvent 
comprimée. 

Ce  genre  comprend  une  yingfaine 
d'espèces.  La  plupart  croissrnî  en  Eu- 
rope ;  trois  ou  quatre  se  trouvent  en 
Afrique  ;  une  croît  dans  la  Chine  ,  ne 
espèce  a  'a  tige  ligneuse,  et  forme  un 
petit  arbrisseau.  Quelques  -  unes  sont 
bisannuel!  s  ;  les  autres  sont  annuelle» 
ou  .ivacf  .  La  ligne  de  démarcation  de 
ce  genre  n'est  pas  plus  précise  que  oelle 
clugerre  sirapis.  Plusieurs  espèces  qu'on 
y  rapporte  pourroient  ëgalemcn  ren- 
trer dans  d  autres  genres. 

Le  <    or    potager  (  uras&ica  olera" 


E. 

im. 

peu  bossu  à 
yaire  muni 
!  émoussé  ; 
et  souvent 

vingtaine 
il  en  Eu- 
nvent  en 
bine,  .ne 
fornic  un 
[incs  sont 
annuelle» 
rcationde 
que  celle 
b  ces  qu'on 
ncn    ren- 

ca  oiera" 


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De<reoe    del. 

1  .  iJi'aba  .   a  .  C'LpirautliUB. 
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D  E  5     C  H  O  U  X,  253 

câa,L.  ).  Le  chou  est  cultive  de  temps 
immémorial,  chez  tous  les  peuples.  Sa 
longue  culture  a  produit  des  variétés 
principales,  très-remarquables,  qui  se 
perpétuent  par  la  génération,  et  qu'on 
seroit  tenté  de  regarder  comme  espèces. 
Ces  variétés  principales  ou  ces  races 
fournissent  à  leur  tour  un  nombre  de 
variétés  plus  ou  moins  considérables. 
Au  milieu  des  altérations  sans  nombre 
que  l'espèce  primitive  a  éprouvées,  il 
seroit  impossible  aujourd'hui  d'assigner 
dès  caractères    applicables    en   même 
temps  à  ces  différentes  races  qu'elle  a 
formées.  Cependant   on  voit  que  ers 
plantes  présentent  en  général  ;  i^  une 
racine   dont   le  collet  s'élève  hors  de 
terre ,  sous  la  forme  d'une  tige  cylin- 
drique ;   2°.  une  véritable  tige  haute 
d'un  à  six  pieds  ,  rameuse ,   lisse ,  et 
feuillée;  3^  des  feuilles  alternes,  lisses, 
vertes  ou  teintes    de  rouge  ,  et  tou- 
jours couvertes  d'une  vapeur  d'un  blanc 
bleuâtre,  péliolées  s  la  partie  inférieure 


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«54       HISTOIRE   NATURELLE 

de  la  plante  ,  plus  ou  moins  sinueuses  ^ 
et  divisées  à  leur  base  jusqu'à  la  côte 
moyenne  en  lobes  arrondis ,  tandis  que 
les  supérieures  sont  très-entières,  or- 
dinairement embrassantes ,  et  t>oujour» 
plus  petites  ;  4".  des  fleurs  a^sez  gran- 
des ,  jaunâtres,  ou  presque  blanches, 
pédonculées  et  disposées  en  épis  droit» 
et  terminaux  ;  5°.  des  siliques  presque 
cylindriques. 

Les  principales  races  du  chou  sont 
au  nombre  de  six  ;  savoir  : 

1*^.  Le  colsa  ovichou-colsa  [brassica- 
oleracea  arvensis  ;  hrassica  arvensls  y 
Bauli.  Pin»  112,,  Tourn.  220  ).  C'est  le 
chou  qui  tient  le  plus  de  l'état  sauvage. 
On  le  cultive  en  grand  dans  le  nord  de 
la  France ,  aux  environs  de  Lille  pour 
la  récolte  de  sa  graine,  dont  on  tire  de 
l'huile,  qui  fait  un  objet  considérable 
de  commerce.  Les  tiges  sont  hautes  de 
trois  ou  quatre  pieds.  Ses  feuilles  sont 
sinuées,  plus  ou  moins  profondément 
découpées,  et  moins  larges  q^ue  dans  le^ 


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lord  do 
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tire  de 
lérable 
utcs  de 
es  sotit 
iément 
latis  les 


DES     CHOUX.  255 

autres  variétés.  Ses  fleurs  sont  jaunes.^ 
Les  feuilles  de  cette  plante ,  et  le  marc 
des  graines ,  dont  on  a  exprimé  l'huile, 
sont  un  très-bon  aliment  pour  les  bes- 
tiaux. 

2°.  Le  chou  vert.  Ce  chou  ne  pomme 
jamais.  C'est  dans  ces  variétés  qu'on 
trouve  les  choux  de  la  plus  haute  taille  j 
ils  sont  tous  plus  forts  que  le  colsa  ; 
leurs  feuilles  sont  la  seule  partie  em- 
ployée. 

3".  Le  chou  cabu  ou  chou  pommé. 
Avant  le  développement  de  la  tige  et 
des  branches,  les  feuilles,  grandes,  pres- 
qu'arrondies ,  concaves,  s'embrassent,, 
se  recouvrent ,  s'enveloppent,  se  com- 
priment fortement  les  unes  les  autres, 
et  forment  une  tête  arrondie  et  mas- 
sive. Cette  race  de  choux  est  la  plu« 
nombreuse  en  variétés. 

4°.  Le  chou-fleur  (  brassica  oleracea 
hotrytis ,.  L.  ).  Les  branches  naissantes , 
gonflées  par  une  surabondance  de  nour- 
ri Uire,  sont  transformées  en.  mie  cime 


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5256      HISTOTRK   NATURELLE 

ëpaisse ,  tendre ,  charnue,  mamelonnée^ 
et  qu'on  prendroit  volontiers  pour  un 
bouquet  place  au  centre  des  feuilles 
d'un  chou  ordinaire.  Ce  bouquet  se  dé- 
veloppe, 8'alonge,se  ramifie,  et  porto 
des  fleurs  et  des  fruits  comme  les  au- 
tres choux.  Les  feuilles  de  choux-fleurs 
sont  plus  alongées  que  celles  des  choux- 
cabus  ;  leur  cime  ou  leur  tête  dans  les 
belles  variétés  est  d'un  blanc  éclatant. 

5".  Le  chou-rave  (  brassica  olera" 
cea  gongyloïdes ,  vulgairement  le  chou 
de  Siam.  Dans  cette  race  la  surabon- 
dance de  nourriture  se  porte  à  la  souche 
ou  fausse  tige  de  la  plante ,  et  y  pro- 
duit un  gonflement  remarquable  qui  la 
transforme  en  une  masse  tubéreuse  , 
succulente  et  bonne  à  manger.  Ses 
feuilles  sont  ailées. 

6°.  Le  chou  -  navet  (  brassica  oie- 
racpa  napo  -  brassica ,  L.  ).  Cette  race 
participe  delà  nature  du  navet.  Comme 
le  navet,  le  chou -navet  produit  ses 
feuilles  à  fleur  de  tene ,  elles  sont  plut 


if^. 


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DES     CHOUX.  '^^7 

ailées  et  plus  découpées  que  celles  du 
chou-rave,  et  douces  au  toucljer  comme 
dans  tous  les  choux.  Sa  racine  s'enfle 
et  forme  une  tubérosité  presque  ronde 
de  trois  à  quatre  pouces  de  diamètre , 
contenant  une  pulpe  comestible  plus 
ferme  que  celle  des  navets ,  couverte 
d'une  peau  dure  et  épaisse.  Du  milieu 
des  feuilles  radicales,  s'élève  à  trois  ou 
quatre  pieds,  une  tige  rameuse  qui 
donne  des  fleurs  et  des  graines  comme 
tous  les  autres  choux. 

Les  choux  offrent  une  grande  res- 
source pour  la  nourriture.  Les  Alle- 
mands font  avec  les  choux  un  mets  par- 
ticulier, qu'ils  appellent  sau-kraut , 
c'est-  à  -  dire  chou  -  aigre ,  et  qui  n'est 
autre  chose  que  le  chou  porté  à  l'état 
acide  par  la  fermentation.  On  associe 
souvent  à  ce  mets  des  aromates  et  des 
viandes.  Les  choux  ainsi  préparés  peu- 
vent se  conserver  sans  corruption  pen- 
dant cinq  ans  ;  ils  sont  une  des  meil- 
leures provisions  de  mer ,  pour  préser- 


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J 


358     HISTOIRE   NATURELLE 
ver  les  équipages  du  scorbul  ;  dans  le 
nord  on  fait  encore  dessécher  les  choux- 
fleurs,  et  par  ce  moyen  on  les  mange 
toute  Tannée.  Cette  race  de  choux  et 
les  brocolis  qui  en  sont  une  variété,  sont 
les  meilleurs  en  ragoût.  Les  choux  sont 
venteux  et  un  peu  difficiles  à  digérer. 
Leur  décoction  tient  le  ventre  libre  ; 
mais  c'est  la  seconde  eau  que  l'on  doit 
prescrire  ;  la  première  est  désagréable 
et  très -putrescible;  l'on  croit  que  la 
substance  du  chou  possède  une  pro- 
priété opposée  à  sa  décoction  ,  c'est-à- 
dire  qu'elle  resserre  le  ventre.   C'est 
principalement  le  chou  pommé  rouge 
qu'on  emploie  ordinairement  en  mé- 
decine. On  s'en  sert  contre  la  toux, 
l'enrouement,  la  constipation;  les  feuil- 
les  à  l'extérieur  détergent  les  ulcères  et 
entretiennent  l'écoulement  des  vési- 
catoires.  lies  graines  font  périr  les  vers 
des  '  ?.fans. 

ne  chou  à  feuilles  rudes  (  hrassica 
asperifolia,  Lamarck).  Cette  espèce 


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DES     CHOUX.  2% 

offre  trois  variétés  principales  ;  savoir  : 

•t.  La  navette  (  hrassica  asperlfuUa 
siluestris ,  Lam.  Brassica  napus  var. 
A.  Lin.  ). 

C.  Le  navet  (  brassica  asperifolia 
radicedulci,  Lam.  Brassica  napus  var. 
Q.  Linn.  ). 

y.  La  rabioule  ou  grosse  rave  (  bras- 
sica asperifolia  radice  subacri ,  Lam. 
Brassica  ropa^  Lin.  ). 

La  racine  de  ces  plantes  sur  laquelle 
sont  fondés  les  caractères  distinctifs  , 
varie  par  des  nuances ,  depuis  la  forme 
en  fuseau  jusqu'à  la  forme  orbiculaire. 
X^es anciens  botanistes  en  avoient  cepen- 
dant fait  des  genres  différens,  et  Linné 
seulementdesespèces-,  mais  ces  variétés, 
quoique  très-remarquables ,  sont  sou- 
vent néanmoins  faciles  à  confondre. 

La  navette  (  var.  <«.  ).  Cette  variété 
paroît  être  le  tipe  des  navets  et  des  ra- 
bioules.  Sa  racine  est  peu  charnue  et 
alongée.  Sa  tige  est  haute  de  deux  pieds, 
rameuse  r  '  ':  se  et  feuillée.  Ses  feuil- 


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s6o     HISTOIRE   NATURELLE 

les  inférieures  sont  en  lyre ,  et  leur  lob© 
terminal  est  arrondi  et  denté  ;  quel- 
ques poils  courts  sont  épars  sur  leurs 
bords,  leur  pétiole  et  leurs  nervures. 
Les  feuilles  supérieures  sont  totalement 
privées  de  poils  et  embrassent  la  tige.  Ses 
fleurs  sont  jaunes  et  ont  le  calice  un  peu 
ouvert.  Cette  plante  croît  au  milieu  des 
champs  ;  dans  plusieurs  contrées  de  l'Eu- 
rope; elle  est  annuelle.  On  la  cultive 
dans  divers  endroits  comme  le  colsa , 
pour  la  récolte  de  sa  graine,  dont  on  tire 
de  l'huile.  Les  oiseliers  nourrissent  en- 
core les  petits  oiseaux  avec  ces  graines. 
Le  navet  (var.  ■>)',  il  est  plus  grand 
que  la  navette ,  mais  lui  ressemble  à 
beaucoup  d'égards.  On  le  cultive  dans 
les  jardins  et  dans  les  champs  pour  les 
usages  de  la  cuisine  et  la  nourriture  des 
animaux.  Sa  racine  est  charnue ,  d'une 
saveur  douce  un  peu  piquante,  et  de 
forme  ,  de  grosseur  et  de  couleur  dif- 
férentes, selon  les  sous-variétés  produi- 
tes par  la  culture.  Ses  feuilles  radicales 


;ur lobe 
-,  qucl- 
ir  leurs 
irvures. 
ilement 
jge.  Ses 
un  peu 
lieu  fies 
deTEu- 
cultive 
colsa , 
on  tire 
ent  en- 
'raines, 
s  grand 
nible  à 
ve  dans 
»our  les 
ure  des 
,  d'une 
,  et  de 
;ur  dif- 
produi- 
idicales 


D  E  S     C  H  O  U  X.  261 

sont  étalëes  sur  la  terre ,  oblongues ,  en 
lyre  ou  découpëes  en  ailes  jusqu'à  la 
côte ,  et  terminées  par  un  lobe  large , 
arrondi  et  denté  ;  elles  sont  rudes  au 
toucher  et  hérissées  de  poils  courts  peu 
nombreux.  La  tige  est  droite ,  rameuse , 
terminée  par  des  épis  de  fleurs  jaunes , 
et  garnie  de  feuilles  alternes ,  oblongues, 
en  cœur  et  embrassantes  à  leur  base , 
légèrement  dentées ,  entièrement  pri- 
vées de  poil  et  douces  au  toucher.  Les 
siliques  sont  longues  d'un  pouce  ;  les 
graines  sont  presque  rondes ,  d'un  ronge 
brun  e^  ^Vune  saveur  acre,  piquante  et 

amère. 

La  forme  et  la  couleur  des  racines 
de  navet  varient  considiiàablemeat,  se- 
lon les  sous-variéte  î  .-^'•oduHes  par  la 
culture.  On  trouve  def  .-a  vcts  ronds  ou 
alongés,  gros  ou  petits,  blancs,  gris  , 
jaunâtres  ou  même  noirâtres  en  dehors. 
Les  gros  sont  encore  de  plusieurs  sor- 
tes ,  et  la  plupart  ne  se  distinguent 
qu'imparfaitement  de  la  variété  sui*»- 


lÉ 


Botanique.  XI. 


23 


;     1 


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V. 


262     HISTOIRE   NATURELLE 
lante  :  on  les  cultive  le  plus  souvent 
pour  la  nourriture  des  bestiaux.  Les 
petits  navets  sont  les  plus  estimés  et  les* 
plus  agréables  au  goût.  Ce  légume  est 
sain,  quoiqu'un  peu  venteux  j  ilestpec- 
toral,  incisif,  diurétique,  anti-scorbu- 
tique; en  cataplasme,  cette  racine  est 
résolutive- 
La  rabioule  ou  grosse  rave  (var.  y.  ). 
C'est  une  plante  très-différente  de  nos 
raves  ordinaires  ,  lesquelles  sont  une 
variété  du  radis.  Elle  ressemble  beau- 
coup au  navet,  et  souvent  il  est  aisé  de 
les  confondre.  Sa  racine  est  longue  dans 
une  variété,  ronde  dans  une  autre    et 
souvent  grosse  comme  la  tète  d'un  en- 
fant. Ses  feuilles  radicales  sont  grandes 
étalées  sur  la  terre  et  très-rudes  au  ton- 
cher.  On  cultive  la  grosse  rave  dans  les 
champs  et  les  jardins;  elle  fait  une  par- 
tie de  la  nourriture  des  paysans  du  Li- 
mousin, de  l'Auvergne  et  du  départe- 
ment de  Rhône  et  Loire.  Elle  sert  en- 
core à  engraisser  les  bestiaux  ou  à  les 


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souvent 
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du  Li- 
eparte- 
îert  eiî- 
lu  à  les 


DES     CHOUX.  26!> 

nourrir  pend«r  t.  l'hiver  :  ses  vertus  sont 
à -peu -près  les  mêmes  que  celles  du 
navet. 

liC  chou  roquette  (hrassica  eruca, 
■L.),  vulgairement  la  roquette  cultive'e 
ou  chou  à  feuilles  veinées.  Cette  plante 
croît  naturellement  en  Espagne ,  dans 
le  midi  de  la  France  ,  dans  la  Suisse , 
et  on  la  cultive  dans  les  jardins.  Elle  est 
annuelle.  Ses  tiges  sont  hautes  d'un  à 
deux  pieds,  rameuses  et  un  peu  velues. 
Ses  feuilles  sont  longues ,  pétiolees,  ai- 
le'es  ou  découpées^  en  lyre  avec  un  lobe 
terminal  assez  grand;  elles  sont  vertes, 
tendres,  lisses  et  presque  sans  poil.  Les 
fleurs  sont  grandes  et  disposées  en  épi 
aux  sommités  de  la  plante.  Les  pétales 
sont  d'un  blanc  bleuâtre  avec  des  veines 
d'un  violet  noirâtre  ;  et  dans  une  va- 
riété, ils  sont  d'un  jaune  pâle  avec  des 
veines  noirâtres.  Les  siliques  sont  droi- 
tes, longues  d'un  pouce,  et  terminées 
par  une  corne  en  forme  d'épée,  longue 
de  trois  ou  quatre  lignes. 


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26^     HISTOIRE   NATURELLE 

Cette  plante  a  une  0'.eui  particu- 
lière forte  et  désagr(^able ,  et  une  sa\  ciir 
acre  et  piquante.  On  l'emploie  comuie 
assaisonnement  dans  les  salades.  Elle 
excite  l'appétit  et  aide  à  la  digestion. 
File  est  encore  aplirodisiai^  \e  ,  anti- 
8cor})Utique  et  détersive. 

Y'  ET  Vr  GENilES. 

ARABIS.  Tourn.  Linn.  Jus».  Lam. 
(  Tétradynamie.  ) 

TURRITIS.  L.  Juss.  (  Tétradynamie, 
Voy.  r  vol.  ) 


lyàm^^ 


F. 

partîcu- 
esa\c'ur 
!  connue 
les.  Elle 
igestivJïi. 
ù     aiiti- 


ES. 

S.  Laiii« 
'ynamie. 


»ES     JtLIENNES.  i^ 

V  I  r    GENRE. 

JULIENNE,  Hbsperis.  Tonrn.  Lin» 
Juss.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  se  .*olet 

linéaires,  dont  deux  oppos  iflées 

à  leur  bâ8eî  pétales  souven  cliques; 
disque  de  l'ovaire  muni  de  de  .  glande» j 
stigmate  formé  de  deux  lames  plus  rap- 
pi  hées  au  sommet  qu'à  la  base  j  silique 
Il  .^i  e,  roide,  comprimée. 

Les  juliennes  sont  prc^me  toutes 
d'Europe;  quelques-unes  sont  d'Afri- 
que ou  de  la  Sibérie  :  presque  toutes 
sont  annuelles  ou  bisannuelles. 

La  julienne  des  jardins  (  hesperis 
matronalia ,  L.  ),  vulgairement  juliane 
ou  girarde.  C'est  une  des  plantes  prin- 
tannières  les  plus  intéressantes  pour  la 
décoration  des  jardin^  Elle  croît  spon- 
tanément dans  les  lieux  cultivés  et  un 
pru  couverts,  en  France ,  dans  la  Suisse, 
ritalig ,  r  Allemagne.  Sa  tige  est  ver- 


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WEBSTER,  N.Y.  14580 

(716)  872-4503 


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266     HISTOIRE    NATUHELLE 
ticale^  simple  ou  un  peu  rameuse  au 
se  m  met,  haute  d'environ  deux  pieds, 
cylindrique,  hérissée  de  poils  et  garnie 
de  feuilles   ëparses.  Les  feuilles  sont 
longues  de  trois  pouces  ou  davantage  , 
ovales-lancëolées ,  rëtrécies  en  pétiole 
très-court ,  velues  et  bordées  de  légè- 
res dentelures.  Les  fleurs  sont  pédon- 
eulées,  pourpres,  violettes  ou  blanches, 
et  forment  un  épi  lâche  qui  termine 
la  tige  et  les  rameaux.  Leur  calice  est 
plus  court  que  les  pétales  ;  les  pétales 
sont  arrondis  au  sommet  avec  une  pe- 
tite pointe.  Lorsque  les  fleurs  sont  dou- 
blés,  elles  forment  des  épis  tres-serréa 
et  d'un  très-bel  aspect  ;  ellea  répandent, 
sur-tout  le  soir,  une  odeur  très-suave. 
Cette  plante  est  bisannuelle  et  fleurit 
au  printemps  et  en  été. 

Hesperis  (PL),  formé  d'un  mot  grec 
qui  signifie  soir  ;  ainsi  nommé  parce 
que  les  fleurs  sont  plus  odorantes  pen- 
dant la  nuit  que  durant  le  jour. 


I 


LE 

neuse  au 
IX  pieds , 
et  garnie 
Iles  sont 
vantage , 
ti  pëtiole 
de  légh" 
t  pédon- 
blanches, 
termine 
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s  pétales 
une  pe- 
lont  dou- 
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îs-suave. 
it  fleurit 

not  grec 
ë  parce 
tes  peu- 
r. 


l 


DES    GIROFLÉES*      36/ 

Vlir    GENRE. 

HELIOPHILA.  Linn.  Juss.  Lam. 
(  Tétradynamie»  Voy.  ^  vol.  ) 

IX*    GENRE. 

GIROFLEE,  Cheirantbus.  Linn. 
Xuss.  Lam. 

Caractère  générique*  Calice  composé  de  fo- 
lioles oblongues  ,  rapprochées  contre  les 
pétales  ,  et  dont  deux  sont  ventrues  à  la 
baise  ;  deux  glandes  sur  le  disque  de  Po- 
Taire  ;  stigmate  fendu  en  deux  ;  silique 
longue  ,  comprimée  ,  un  peu  tétragone  , 
terminée  par  deux  dents  ;  graines  garnie» 
d'un  rebord  ou  sans  rebord. 

Ce  genre  comprend  trente -quatre 
espèces.  Plusieurs  croissent  en  Europe  j 
plusieurs  en  Asie ,  dans  la  Perse ,  l'Ar- 
ménie ou  la  Sibérie  \  quelques-unes  en 
Afrique  j  une  seule  croît  en  Amérique. 
La  plupart  sont  annuelles  ou  ligneuses  j 


-*».fc%  ^. 


268     HISTOIRE    NATURELLE 

quelques-unes  sont  bisannuelles  ou  vi- 
vaces  par  leur  racine.  Lamarck  a  réuni 
au  genre  hesperis ,  toutes  les  plantes  de 
ce  genre  qui  n*ont  pas  les  fleurs  Jaunes. 
La  girofiëe  des  jardins  ou  yiolier  des 
jardins  (  cheiranthus  incanus ,  Linn.  ). 
Cette  plante  fait  la  décoration  des  jar- 
dins pendant  le  printemps  et  une  par- 
tie de  l'été.  Elle  croît  spontanément  en 
Espagne  et  dans  le  midi  de  la  France, 
sur  les  bords  de  la  mer.  C'est  un  petit 
arbuste  haut  d'un  à  deux  pieds ,  qui 
vit  deux  ou  plusieurs  années,  et  dont 
la  tige,  presque  ligneuse ,  épaisse  et  nue, 
se  divise  en  plusieurs  rameaux  redres- 
sés, cylindriques,  blanchâtres,  feuilles 
et  surmontés  d'un  épi  de  fleurs  d'une 
odeur  suave.  Les  feuilles  sont  éparses, 
longues,  lancéolées,  obtuses,  molles^ 
ordinairement  revêtues  de  poils  courts, 
rameuxet  blanchâtres.  Les  fleurs  sont 
assez  grandes,  pédonculées,  purpuri- 
nes ,  ou  violettes ,  ou  d'un  rouge  clair , 
ou  panachées.  Les  siliques  sont  écar* 


I  ou  VI- 

a  réuni 
ntes  de 
jaunes, 
lier  des 
Linn.  ). 
les  jar- 
ae  par- 
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it  dont 
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redres- 
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loUcs , 
ourts, 
8  sont 
[•puri- 
clair , 
ëcax* 


DES  GIROFLiES.  269 
tées ,  redressées ,  comprimées  et  velues. 
On  dispose  cette  plante  dans  des  vases 
pour  orner  les  terrasses  et  les  grands 
parterres.  Lorsque  les  fleurs  sont  dou- 
bles, elles  forment  de  gros  épis  d*uil  très- 
bel  aspect. 

La  giroflée  annuelle  {  cheiranthuâ 
annuua,  L.)^  vulgairement  le  quaran- 
tain ,  le  vidlet  d'été.  Cette  eépèce  est 
cultivée  dans  les  parterre»  *,  elle  ne  dif- 
fère de  la  précédente  que  parce  qu'ellcr 
est  annuelle.  Elle  croît  spontanc  ruent 
dans  les  lieux  maritimes  du  midi  do 
TEarope. 

La  giroflée  des  murailles  (  ckeiran* 
thus  cheiri ,  L.  ) ,  vulgairement  le  vio- 
lier  jaune.  Quoique  commune ,  cette 
plante  est  cultivée  dans  tous  les  jardins, 
à  cause  de  la  beauté ,  de  la  durée  et  do 
l'odeur  suave  de  ses  fleurs.  Elle  croit 
abondamment  sur  le»  anciennes  mu- 
railles et  les  rochers,  en  France,  en  Es- 
pagne, en  Angleterre.  Elle  est  vivace. 
Sa  hauteur  est  d'un  pied  et  demi*^  sa 


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l  I 


ii 


^70  HISTOIRE  NATURELLE 
tige  est  dure  et  rameuse  ;  ses  rameaur 
«ont  roides,  verticaux ,  garnis  de  feuil- 
les et  surmontés  d'un  ëpi  de  fleurs;  le^ 
feuilles  sont  ëparses,  très-entières,  lis- 
tes ,  lancéolées ,  pointues  au  sommet , 
rétrécies  à  la  base  et  prolongées  sur  la 
tige  sous  la  forme  d'angles  peu  saillans. 
liCs  fleurs  sont  assez  grandes ,  jaunes , 
pédonculées  ;  leur  calice  est  d'un  rouge 
brun  ;  les  siliques  sont  longues  de  deux 
pouces ,  velues  avant  leur  maturité  et 
ensuite  lisses.  Les  graines  ont  un  rebord 
membraneux. 

Les  dimensions  de  cetie  plante  sont 
plus  grandes  dans  les  jardins  que  dans 
l'état  sauvage  ;  elle  commence  à  fleurir 
dès  le  commencement  du  printemps, 
et  donne  continuellement  des  fleurs 
nouvelles  pendant  toute  la  belle  saison. 
Ses  fleurs  doublent  par  la  culture  ;  quel- 
quefois elles  deviennent  très  grandes 
et  se  panachent  de  jaune  foncé  et  de 
rouge  brun.  Les  fleurs  de  cette  espèce 
sont  employées  en  médecine  :  on  les  re« 


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de  feuil- 
îurs;  le^ 
bres,  lis- 
otnmet , 
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saillans. 
jaunes , 
m  rouge 
de  deux 
urité  et 
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L  fleurir 
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saison. 
B  ;  quel- 
grandes 
é  et  de 

espèce 
L  les  re« 


DES    GIROFLÉES        271 
garde  comme  anodines  et  anti-spasmo- 

diques. 

La  giroflée  maritime  (  cheiranthus 
maritimùs ,  L.)-  Ondispose  cette  plante 
en  bordure  dans  les  parterres.  Elle  n'a 
rien  d'agréable  que  ses  fleurs,  qui  sont 
teintes  d'une  vive  couleur  pourpre.  Sa 
hauteur  ordinaire  est  d'un  demi -pied. 
Sa  surface  est  toute  hérissée  de  poils 
courts  et  couchés.  Ses  tiges  sont  hautes 
de  six  à  douze  pouces,  redressées,  grêles, 
divisées  en  rameaux  étalés.  Ses  feuil- 
les sont  alternes ,  arrondies  en  spatule 
au  sommet,  rétrécies  à  leur  base  en  un 
long  pétiole ,  et  la  plupart  un  peu  den- 
tées à  leur  bord.  Les  fleurs  sont  pédon- 
culées  et  disposées  en  épi  terminal  ;  elles 
sont  assez  grandes  :  les  pétales  sont 
échancrés  en  cœur  ;  leur  couleur  pour- 
pre se  change  en  violet  peu  de  temps 
après  qu'elles  sont  épanouies.  Leur  ca- 
lice est  fermé  et  lisse  ;  les  anthères  sont 
cachées  dans  la  gorge  de  la  corolle. 

CJmranthus ,  formé  de  hheiri ,  mot 


u 


^■A 


272     HISTOIRE   NATURELLE 
arabe  qui  signifie  giroflée  ou  moltttn 
blanche,  et  dUanthos  y  qui  signifie  eu 
^tc  fleur, 

X*     GENRE. 

ERYSIME,  Velar;  Erysimum.  T. 
L.  Juss.  Lam. 


Caractère  générique.  Calice  fermé  ;  deux 
glandes  sur  l'ovaire  entre  1?8  deux  éta- 
mines  plus  courtes  ;  stigmate  en  tète  ,  si-r 
lique  tétragone. 

Ce  genre  comprend  quatorze  espaces. 
Toutes  sont  d'Europe,  une  seule  ex- 
ceptée qui  vient  en  Sibérie.  Desfon- 
taines regarde  comme  congénères  du 
genre  erysimum ,  toutes  les  espèces  de 
cheiranthus  de  Linné ,  dont  la  silique 
est  tétragone,  et  dont  les  graines  ne 
sont  pas  garnies  d'un  rebord. 

L'éiysime  alliaire ,  l'alliaire  (  erysî^ 
mum  aUiaria,  L.  ).  Cette  plante  est 
commune  en  Europe,  et  croît  le  long 


E 

,  viole  tin 
gnific  en 


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HUM.    T. 


mé ;  deux 
deux  éta- 
n  tète  ,  sif 


e  espaces, 
seule  ox- 
Desfon- 
nères  du 
spèces  de 
la  silique 
raines  ne 

•e  {^erysi- 
liante  est. 
ît  le  long 


DES     ÂRYSIMBS.      Ij'S 
des  haies  et  dans  les  lieux  couverts.  Sa 
hauteur  est  d'un  k  deux  pieds.  Sa  tige 
est  verticale,  simple ,  quelquefois  ra- 
meuse f  garnie  de  feuilles  dans  toute  sa 
longueur,  et  terminée  par  un  ëpi  de 
petites  fleurs  blanches.  Les  feuilles  sont 
assez  grandes,  minces  et  dépourvues  de 
poil  ainsi  que  la  tige.  Les  inlérieures 
sont  orbiculaires  ou  en  rein  y  bordées  de 
crénelures ,  et  portées  sur  de  longs  pé- 
tioles *,  les  supérieures  sont  en  cœur, 
bordées  de  grosses  dents,  et  portées  sur 
do  plus  courts  pétioles.  Les  fleurs  sont 
pédonculées  ;  les  calices  sont  blanchâ- 
tres et  presque  fermés.    Les  siliques 
sont  longues  d'un  pouce  et  demi  ;  le 
stigmate  paroît  simple.  Cette  plante  est 
vivace  et  fleurit  en  été.  On  la  recon- 
noît   aisément  à  l'odeur  d'ail  qu'elle 
exhale  lorsqu'on  la  froisse. 

Les  gens  du  peuple  mangeoient  au- 
trefois l'alliaire  en  salade.  Ils  la  man- 
geoient aussi  écrasée  sur  le  pain  avec 
du  beurre.  On  la  regarde  en  médecin» 
Botanique.  XL  a4 


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I. 


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274  HISTOIRE  NATURELLE 
comme  un  très  -  bon  remède  contre  les 
ulcères  et  la  gangrène  -,  elle  est  encore 
diurétique ,  incisive ,  anti-asthmatique. 
Les  vaches  et  les  chèvres  mangent  quel- 
quefois cette  plante  ,  lorsqu*elle  est 
verte  ;  elle  donne  à  leur  lait  le  goût  et 
l'odeur  d'ail.  Les  autres  bestiaux  ne  la 
mangent  point.  Les  graines  font  éter- 
nuer. 

L*ërysime  officinal ,  le  velar ,  l'herbo 
aux  chantres ,  tortelle  (  erysimum  offir- 
cinale  ,  L.  ).  Cette  espèce  croît  en  Eu- 
rope dans  les  lieux  incultes ,  le  long  des 
haies  et  sur  les  vieux  murs.  Ses  tiges 
sont  hautes  de  deux  à  trois  pieds ,  cy- 
lindriques ,  dures ,  et  divisées  en  ra- 
meaux très  -  ouverts.  Ses  feuilles  sont 
roncinëes,  presqu' ailées  avec  un  lobe 
terminal  assez  grand  ,  un  peu  triangu- 
laire et  pointu.  Les  épis  s'alongent  con- 
sidérablement par  le  développement 
des  fleurs ,  et  sont  très-menus  ;  les  fleurs 
«ont  très-petites  et  jaunes.  Les  siliques 


ï  \ 


\\ 


II 


DES  SISSYMIÎRKS.  27l> 
sont  grêles ,  et  appliquées  contre  Taxe 
de  l'ëpi. 

Cette  plante  a  peu  d'odeur.  Ses  ra- 
cines sont  acres.  Les  graines  le  sont 
presque  comme  celles  de  la  moutarde  , 
l'herbe  l'est  moins.  Sa  décoction  est  em- 
plo3'^ée  contre  l'enrouement ,  l'extinc- 
tion de  voix ,  la  toux  des  vieillards. 
Parmi  les  bestiaux,  les  chèvres  et  les 
moutons  sont  les  seuls  qui  mangent 
cette  plante. 

X  r     GENRE. 

SISSYMBRE,  SissYMBRivM,  Toum. 
Linn.  Juss.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  onvertj  pétales 
ouverts  à  onglet  court }  un  stigmate  ;  si- 
lique  longue,  cylindriqvi  ï  ;  valves  droites 
non  élastiques,  et  un  peu  moins  longues 
que  la  cloison. 

Ce  genre  est  très- nombreux.  On  en 
coiinoît  plus  de  cinquante  espèces.  Plus 


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376  HISTOIRE  NATURELLE 
do  la  moitié  se  trouvent  en  Europe.  Un 
très-grand  nombre  sont  annuelles  ;  les 
autres  sont  vivaces  par  la  racine  ;  un© 
espèce  est  ligneuse.  Les  autres  sont  en 
Afrique  ou  en  Asie.  Ces  plantes  ont 
les  feuilles  simples  ou  demi-ailées  ou 
ailées. 

IdC  cresson  de  fontaine  (  aicaynibrium 
nasturtium ,  L.  ).  Il  croît  dans  les  fon- 
taines ,  les  ruisseaux ,  les  fosses  aqua- 
tiques ,  mais  toujours  plus  ab«mdam* 
ment  dans  les  eaux  claires  et  coulantes. 
Sa  substance  est  acre  et  aqueuse^  sa  sur- 
face lisse.  Ses  tiges  sont  longues  d'un 
pied,  rameuses,  creuses,  cannelées.  Ses 
feuilles ailëes  avec  impaire,  sont  com- 
posées de  sept  à  neuf  folioles  sessiles , 
ovales  on  arrondies,  et  la  terminale 
plus  gran  e  et  un  peu  pointue.  Les 
fleurs  sont  blanches,  petites,  disposées 
en  petit  corymbe  ,  qui  s'alonge  en  épi, 
mais  ne  s'élève  guère  au-dessus  des 
feuilles.  Les  siliques  sont  longues  de 
sept  à  huit  lignes ,  légèrement  courbées^ 


DE»  SISSYMBRBS.  277 
on  peu  horizontaks  ou  pendantes ,  cl 
porté.efl  SOI'  des  pétioles  aus^i  longs 
qu'elles.  Cette  plante  est  vivace  et  lieu-» 
rit  en  été. 

On  mange  le  cresson  en  salade ,  ou 
comme  assaisonnement  avec  de  la  VO' 
laille  ou  d'antres  viandes  rôties  ;  il  ex^ 
cite  l'appétit ,  et  fortifie  Tcstouittc  al- 
foibli  par  des  alimens  de  mauvaise 
qualité.  Il  aies  mêmes  propriétés  médi- 
cinales que  le  cocblearia,  mais  il  est 
moins  acre.  On  emploie  son  suc  contre 
le  scorbut  et  les  maladie»  de  la  peau. 
On  mâche  se»  feuille»  pour  fortifier  les 
g^encives. 

Sisaymbrium  (  Diosc.  ) ,  nom  docné 
par  les  anciens  a  plusieurs  plantes  aq^a- 
tiqiies  U'ès-diiïereuies» 


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378     HISTOIRE   NATt'REtLB 

XIP    GENRE. 


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I, 


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CARD  AMINE,  Cresson-,  Cjud^ménk, 
Tourn.  Linn.  Juss.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  petit ,  entr'ou- 
rert  j  pétales  ouverts  ;  onglets  longs  et 
droits  ;  silique  «'ouvrant  élastiquenient 
en  deux  valves  qui  se  roulent  sur  elles-» 
mêmes  de  la  baso  au  sommet  ;  cloison  de 
la  longueur  des  valves. 

•  Ce  genre  comprend  vingt  -  deux  es- 
pèces. La  moitié  croît  en  Europe ,  les 
autres  sont  distribuées  dans  les  trois  au- 
tres parties  du  monde.  Les  feuilles  de 
ces  plantes  sont  tantôt  simples,  tantôt 
ternées ,  tantôt  ailées  Le  genre  carda- 
mine  est  très- voisin  du  genre  sissymr' 
brium» 

Le  cresson  des  prés  (  cardamine  pra-^ 
tensis,  L.  ).  Il  est  en  fleur  au  commen- 
cement du  printemps  dans  les  prés  un 
peu  humides,  ses  fleurs  sont  pmpu- 


DES     CARD  AMINES.    27g 

rines  et  assez  grandes,  et  produisent  un 
bel  efiFet.  Sa  hauteur  est  d'un  pied.  Sa 
tige  simple,  verticale,  feuillëe,  est  sur- 
montée d*un  corymbe  de  fleur»  portées 
sur  de  longs  pédoncules.  Les  feuilles 
sont  ailées  j  les  radicales  ont  les  folio- 
les arrondies,  et  les  caulinaires  les  ont 
lancéolées  ou  linéaires.  Les  pétales  ont 
une  dent  à  leur  onglet. 

Dans  quelques  pays  on  mange  en  sa- 
lade les  jeunes  pousses  de  cette  plante. 
Parmi  les  bestiaux  Ic-^  chèvres  et  les 
moutons  sont  les  seuls  qui  la  mangent-, 
les  vaches  n'y  touchent  que  rarement. 
Cardamine  (  Dioscor.  ).  On  a  donné 
ce  nom  à  certaines  plantes,  parce  qu'elles 
approchent  du  goût  du  cresson,  appelé 
eardamum  en  grec  et  en  latin. 

XIIP  ET  XIV  GENRES. 


DENT  ARIA.  Tourn.  Lin.  Jnss.  Lam. 

RICOTIA.  L.  J.  Lam.  [Tétradynamie, 

Voyez  3"  vol.  ) 


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Sbo    HISTOIRE  NATURELLE 

IL 

Fruit  en  silicule  j  un  style, 

X  V«     GENRE.! 

liUNAIRE,  LusARiA.  Tourn.  Uxm. 
JusSr  Lam. 

Caractère  générique.  Folioles  du  calice  ser- 
rées ,  et  deux  d'entr'elles  renflées  à  leuc 
base  ;  silique  grande,  entière,  elliptique  ^ 
plane ,  pédiculée  j  valves  parallèles  et 
égales  à  la  cloisoH  j  graines  pea  nom- 
breuses» 

On  ne  cannolt  qwe  deux  espèces  de^ 
lunaires.  On  les  trouve  en  Allemagne , 
et  dans  les  parties  ώridiauaks  de  la 
France.  L'une  est  annuelle  ou  bisan- 
nuelle, et  l'autre  vivace.  Elles  sont 
assez  semblables  entr'elles.  Leurs  feuil- 
les sont  simples  et  alternes,  mais  quel- 
quefois  opposées  à  la  partie  inférieure 
de  la  plante. 

Ia  lunaire  annuelle  (  lunaria  an^ 


r.  Linn;. 


iliee  ser- 
es  à  leuc 
iptique^ 
lèles  et 


ëces  de^ 
nagne , 
s  de  la 
bisan- 
es  sont 
s  feuil- 
squel- 
frieure 

îa  a^ 


DES    LUNAIRES.      28 1 
ȣWi,  L  ) ,  vulgaiiemcnt  la  grande  lu- 
naire, bulbonach ,  naédaille.  La  racine  da 
cette  plante  est  un  peu  tubéreuse.  Sa 
tige  est  verticale,  haute  de  deux  à  trois 
pieds ,  et  divisée  en  rameaux  simples  , 
ouverts  ,  et  portant  plusieurs  ëpw  sur- 
montés de  belles  fleur»  purpurines  ; 
l'ensemble  des  épis  forme  une  pani- 
cule.  Les  feuilles  sont  en  cœur,  longues 
environ  de  deux  ou  trois  pouces ,  et 
bordées  de  larges  dents.  Les  feuilles  in- 
férieures sont  pétioléesy  et  souvent  op- 
posées j  les  supérieures  sont  alternes  et 
scssiles.  Les  siKques  sont  presque  orbi- 
culaires,  et  ont  un  pouce  ou  un  pouce 
et  demi  de  diamètre.  Les  cloisous  après 
la  chute  de*  valve»  offrent  «n  coitp- 
d'œil  argenté ,  luisant  et  comme  satiné  ; 
de-là  les  noms  de  satinée >  satin  blanc, 
passe  -  satin  ,  qu'on  a  donnés  à  cette 
plante.  Les  fkurs  sur-tout  le  soir  cxha<* 
lent  une  odeur  suave. 

Lunaria,  du  mot  latin  luna,  ainsi 
nommé ,  parce  que  le  fruit  ressemble 


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I 


382     HISTOIRE   NATURELLE 

en  quelque  sorte  à  la  figure  de  la  luno 

lorsqu'elle  est  pleine. 

XVP  — XIX*  GENRES. 

BISCUTELLA.  Tourn.  L.  Juss.  Lam, 

CLYPEOLA.  L.  Juss.  Lam. 

ALYSSUM.  Tourn.  L.  Juss.  Lam. 

SUBULARIA.  L.  Juss.  {Tétradynam, 
Voyez  3«  vol.  ) 

X  X*"     GENRE. 

DR  AVE,  Drabj,  L.  Juss  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  droit;  pétaies 
oblongs  peu  ouverts ,  à  onglet  court , 
entiers  ou  échancrés ,  ou  fendus  en  deux 

.  au  sommet  \  style  à  peine  apparent  i  si- 
lique  ovale-oblongue ,  un  peu  compri- 
mée ,  à  deux  loges  et  à  plusieurs  graines. 

C  E  genre  comprend  seize  espèces  ; 
elles  croissent  particulièrement  sur  les 
montagnes.  On  en  trouve  dans  les  qua- 
tre parties  du  monde.  La  plupart  sont 


1      '' 


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DES     DRAYES.         285 

vivaces  ;  les  autres  sont  annuelles  ou 
bisannuelles.  Toutes  ces  plantes  sont 
petites  ;  elles  ont  leurs  feuilles  radicales 
en  rosette  ;  et  leur  tige  souvent  presque 
nue. 

La  drave  printani^rc  {draba  verna, 
L.  ).  Elle  croît  dans  toute  TËurope.  On 
la  trouve  abondamment  dans  les  lieux 
secs.  On  la  trouve  encore  dans  les  jar- 
dins et  sur  les  murs.  Ses  fleurs  s'ëpa- 
iiouissent  dès  les  premiers  jours  de  pri  n.- 
temps.  Elles  sont  petites,  blanches,  et 
forment  nn  petit  corymbe  an  sommet 
d'une  tige  nue,  déliée  comme  im  fil,  et 
à  peine  haute  de  deux  ou  trois  pouces. 
Les  tiges  naissent  plusieurs  ensemble 
du  milieu  d'une  petite  rosette  de  feuil- 
les lancéolées ,  un  peu  dentées  au  som- 
met, elxétrccies  à  leur  base.  Les  tiges 
et  les  feuilles  sont  un  peu  hérissées  de 
poils.  Les  fleurs  ont  les  pétales  fendus 
en  deux  au  sommet. 

Les  bestiaux  mangent  cette  plante 
daiis  les  pâturages.  Aux  approches  de 


f. 


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284  HISTOIRE  NATURELLE 
la  nuit  ou  de  la  pluie  on  voit  que  ses 
lleurs  se  penchent  vers  la  terre.  On 
sème  le  seigle  dans  le  Samoland  lors- 
qu'elle e!»t  en  flevir ,  et  l'on  craint  une 
mauvaise  année  dans  la  Sibérie  ;  lors* 
qu'elle  est  trop  abondante. 

Draba  ( Diosc.  ) ,  acre,  en  grec  ;  ainsi 
tiommé  à  ca^ise  de  sa  saveur. 


»  1 


I 


XX  r    GENRE. 

COCHLEARIA,  Cranson;  Cochlea- 
ni.i.  Tourn.  L.  Juss.  Latn. 

Caractère  générique.  Calice  cntr'ouvert  \ 
folioles  concaves  ;  pétales  ouverts  j  style 
court  ;  silique  globuleuse  ou  ovoïde  ; 
valves  convexes j  obtuses. 

On  connoît  onze  espèces  de  ce  genre. 
La  plupart  sont  d'Europe  ;  une  croît 
en  Afrique  ;  une  dans  le  ^Groenland  ; 
une  dans  la  Sibérie.  Fresque  toutes  sont 
annuelles  ou  vivaces  par  la  racine.  Près, 
que  toutes  ont  la  tige  verticale ,  et  plu- 
sieurs les  feuilles  simples. 


ec  ;  ainsi 


DES    COCHLEARÏA.     285 

Le  coclilearia  officinal  (  cochlearia 
officinaiia ,  L.  ) ,  vulgairement  l'herbe 
aux   cuillers.    Cette   plante  croît  en 
Franc©,  et  dans  le  nord  de  l'Europe, 
dans  les  lieux  humides  ou  voisins  de  la 
mer ,  et  le  long  des  torrens ,  sur  les  mon- 
tagnes. On  la  cultive  dans  les  jardins. 
Toute  la  plante  est  succulente.  Sa  ra- 
cine blanche,  épaisse  et  chevelue ,  pro- 
duit une  touffe  de  feuilles  arrondies, 
échancrëes  en  cœur  à  la  base  ,   un  peu 
concaves,  épaisses,  larges  d'un  demi- 
pouce  à  un  pouce  envii-on,  et  portées 
sur  de  longs  pétioles.  Les  tiges  naissent 
du  milieu  des  feuilles ,  sont  longues  do 
huit  à  dix  pouces ,  rameuses ,  foibles  et 
ordinairement  couchées  -,  à  sa  partie  in- 
férieure elle  porte  des  feuilles  arron- 
dies, anguleuses,  et  portées  sur  de  courts 
pétioles.  A  son  sommet  les  feuilles  sont 
embrassantes ,  et  ont  un  angle  de  cha- 
que côté  à  leur  base.  Les  fleurs  sont  ter- 
minales ,  blanches ,  petites ,  pédonculées 
et  ramassées  en  épis  courts  et  serrés. 
Botanique.  XI.  25 


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2*66       HISTOIRE   NATURELLE 

Cette  plante  est  très- diurétique,  in- 
cisive et   un  des   plus  puissans  anti- 
scorbutiques  que  l'on  connoisse  ;  sa  sa- 
veur est  acre ,  piquante  et  amère  ;  son 
odeur  est  pe'nétrante  et  un  peu  dusa- 
grëable.  A  l'extérieur  cette  plante  est 
un  excellent  détersif.  On  prétend  que 
son  suc  appliqué  avec  la  plante  pile'e 
enlève  les  taches  du  visage.   i3ans  le 
nord  où   cette   plante  est  très -com- 
mune ,  les  brebis  en  mangent  abon- 
damment, et  deviennent  plus  grasses , 
mais  leur  chair  devient  d'un  goût  désa- 
gréable. 

Le  cochlearia  corne  de  cerf  (  cochlea- 
rla  cororwpus,  L.  ).  Elle  est  commune 
sur  les  bords  des  chemins,  dans  les  lieux 
humides,  ^^s  feuilles  forment  une  touffe 
peu  garnie,  ou  une  rosette  étalée  sur 
la  terre  j  elles  sont  longues,  étroites  et 
divisées  latéralement  en  découpures, 
sous-divisées  à  leur  tour,  particulière- 
ment du  côté  qui  regarde  le  sommet  de 
la  feuille  \  du  milieu  des  feuilles  nais- 


D  R  s  C  O  C  H  L  E  A  R  I  A.  287 
sent  fies  liges  longues  de  sept  à  huit 
pouces,  rameuses,  feuillées  et  étalée» 
en  rosette  ;  de  très  -  courtes  grappes  de 
fleurs  blanches  naissent  le  long  des  ti- 
ges. Les  siliques  sont  très -remarqua- 
bles; elles  sont  en  rein,  hérissées  d'as- 
pérités disposées  en  crête.  Ce  cochlea- 
ria  n'a  point  de  poils. 

Dans  quelques  pays  on  mange  les 
feuilles  de  cette  plante  en  salade,  et  on 
emploie  ses  gi'aines  comme  du  poivre. 

Le  cochlearia  rustique  (  cochlearia 
armoracia,  L.) ,  vulgairement  le  grand 
raifort  ou  le  raifort  sauvage.  Cette  es- 
pèce croît  dans  diverses  contrées  do 
l'Europe ,  sur  le  bord  des  ruisseaux ,  et 
dans  les  lieux  humides.  Sa  racine  est 
grosse,  longue  et  rampante.  Ses  feuilles 
radicales  sont  verticales,  trèsf-grandes, 
jM'tiolées,  ovales-lancéolées,  et  créne- 
lée» à  leur  bord.  La  tige  est  haute  de 
deux  à  trois  pieds,  verticale,  creuse,  can- 
nelée ,  rameuse  à  son  sommet  et  garnie 
de  feuilles.  Les  feuilles  inférieures  sont 


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II 


288  HISTOIRE  NATURELLE 
profondement  découpées  ;  les  supérieu- 
res sont  étroites,  et  simplement  cré- 
nelées. Quelquefois  aucune  feuille  de 
la  plante  n'est  entière.  Les  fleurs  sont 
petites,  blanches,  pédonculées,  et  dis- 
posées en  épis  courts  et  serrés ,  aux  ex- 
trémités de  la  tige  et  des  rameaux.  Les 
silicules  scat  presque  globuleuses. 

Cette  plante  a  un  gotit  très -acre; 
mais  la  saveur  des  racines  est  brûlante  , 
et  son  odeur,  lorsqu'on  la  coupe  par 
tranches ,  fait  couler  les  larmes  et  pro- 
voque réternuement.  C'e^  uii  des  plus 
puissans  diurétiques  ;  elle  possède  à  un 
haut  degré  les  propriétés  des  autres 
crncifères.  On  râpe  la  racine ,  et  on  la 
mange  en  forme  de  moutarde  pour  re- 
veiller l'appétit.  C'est  ce  qu'on  nomme 
cram  ou  moutarde  des  capucins.  Elle 
est  très  en  usage  dans  le  nord  ;  on  la 
mêle  ordinairement  avec  du  vinaigre  j 
quelquefois  pour  diminuer  sa  trop  gran- 
de âcreté ,  on  fait  un  peu  bouillir  la  ra- 
cine avant  de  la  râper ,  ou  de  la  ré- 


i 


DES     IBÉRIS.  289 

duire  en  pulpe.  L'infusion  de  la  racine 
dans  du  lait  est  recommandée  pour  en- 
lever les  taches  du  visage.  Les  bestiaux 
ne  touchent  point  à  cette  plante. 

Cochlearia,  formé  de  cochlear,cu\\\er, 
nom  donné  à  l'espèce  la  pins  commune, 
À  cause  de  la  forme  de  ses  feuilles. 


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XXir    GENRE. 

IBÉRIS,  Iberis.  L.  Juss.  Lam. 


Cairaet.  générique.  Cialice  ouvert  ;  corolle 
ouverte  \  deux  pétales  extérieurs  phis 
grands  ;  silicule  orbiculaire,  un  peu  com- 
primée ,  ceinte  d'un  bord  tranchant  et 
échancré  au  sommet  \  valves  eu  forme  de 
nacelle. 

On  connoît  quatorze  espèces  d'ibé- 
ris  •,  presque  toutes  sont  d'Europe ,  pres- 
que toutes  sont  annuelles.  Ces  plantes 
ont  les  feuilles  simples  ou  demi-ailées  | 
et  les  fleurs  purpurines  ou  blanches ,  et 
ordinairement  disposées  en  corymbe. 


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2()0       HISTOIRE    NATURELLE 

li'ibëris  toujours  vorte  (  iberis  nem^ 
pervirens,  L  ).  Elle  «st  originaire  d'Es- 
pagne et  d>itres  contrées  mëridiona- 
les  do  l'Europe.  On  la  cultive  comme 
plante  d'ornement.  On  la  tient  ordinai- 
rement dans  des  pots.  Elle  forme  à^t 
touffes  très  -  garnies ,  hautes  de  six  à 
dix  pouces  ,  très  -  chargées  de  feuilles  et 
surmontées  de  corymbes  de  fleurs  blan- 
ches. La  tige  est  divisée  ei  soudivisée 
en  rameaux  menus.  Les  feuilles  sojit 
éparws,  longues  d'an  demi  -  pouce  en- 
viron, linéaires,  obtuses  ,  entières  et 
lin  peu  épaisses;  sur  les  rameaux  c^ui 
n'ont  pas  de  fleurs  ,  elles  sont  plus  lon- 
gues. Les  folioles  du  calice  sont  blan- 
ciiâtres  à  leur  bord.  La  plante  n'a  point 
de  poil. 

L'ibéris  en  ombelle  {iheris  omhel^ 
lata,  L.  ).  Celte  plante  est  originaire 
du  midi  d«  l'Europe,  et  cultivée  pour 
rornement  des  parterres.  »a  ti.qe  est 
verticale,  haute  d'un  pied  c  ^  ;.  ^i.|iied 
et  demi^  divisée  yew  son  fiommet  en 


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I 


D  R  s     I  B  B  R  I  9.  391 

Famcaux  surmontés  cbuciin  d*uii  large 
corymbe  de  fleur» purpurines ,  violettes 
eu  blanches.  Les  eovymbesdeileurs  for- 
Dif^nt  par  la  disposition  des  rameaux 
lin  grand  corymbe  d'un  tïès-bel  aa- 
jxïct  Les  corymbes  partieU  ne  s'alon- 
gcntpas,  on  8*aIongent  très -peu.  Lors- 
que la  plante  est  en  fruit  les  feuilles 
sont  éparses  sur  la  tige ,  longues  d'unr 
pouce  et  demi  environ! ,  lancéolées  et 
pointues.  Les  unes  sont  entières  ;  les 
autres  dentées.  La  plante  est  dépour- 
vue de  poil.  £lle  est  annuelle  et  fleurit 
eii  été. 

L'ibéris  amcre  (  iheria  arrmra,  L.  ).. 
On  la  trouve  en  France ,  en  Allema- 
gne y  &c.  dans  les  lieux  secs  et  pierreux. 
Elle  ressemble  assez  à  la  précédente.  Sa 
tige  est  dure,  .«nguleuse,  haute  d'un 
demi'pied  environ^,  tantôt siiaple-^  tan- 
lot  ramifiée  en  corymbe,,  et  surmonté» 
d«  corymbes  de  fleurs  blanches^  Los  co-» 
rymbe»  sont  un  peu  al&ngé»  en  épi^^ 
loiiscj^ue^  la; plante  es4^  ei»  ^psàX^  \ê9 ïsnâXr 


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292  HTSTOIRE  NATURELLE 
lessontoblongues,  élargies  verslesom^ 
met,  rétrécies  presqu'en  pétioles  à  la 
base ,  et  bordées  de  quelques  dents  dans 
leur  moitié  supérieure.  Cette  plante  est 
annuelle  et  fleurit  en  été. 

Cette  plante  est  amère,  stomachique, 
fébrifuge. 

lùeris  (  Diosc.  PI.  )  ;  ainsi  nommé  , 
parce  que  la  première  espèce  connue 
fut  trouvée  dans  l'Ibérie. 

XXIII»    GENRE. 

THLASPI,  THL4SPI,  Tourn.  Linn. 
Juss.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  ourert  ;  péta 
les  égaux  i  silique  semblable  à  celle  d( 


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de 


eris. 


On  connoît  quatorze  espèces  de  ce 
genre.  Presque  toutes  croissent  en  Eu- 
rope; presque  toutes  sont  annuelles. 
Ces  plantes  ont  les  feuilles  simples. 

Le  thiaspi  des  cLauîpS'-(^À/a5pi  ar- 


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E 

s  le  soin- 
dés  à  la 
nts  dans 
lante  est 

ichique, 

iominé , 
connue 


>  Linn. 


t  i  péta- 
Delle  de 


5  de  ce 
en  Eu- 
melles. 
fies. 


DES    T  H  L  A  S  P  I  S.       29^ 
ifense,  L.  ),  vulgairement  thlaspi  à  lar- 
ges siliques  ou  monoyère.  Il  croît  abon- 
damment en  Europe  ,  dans  les  champs 
et  les  lieux  cultivés.  Sa  tige  est  haute 
d'un  pied ,  rameuse  et  garnie  de  feuil- 
les. Les  feuilles  sont  très-lisses ,  oblon- 
gués  ,  dentées,  ou  un  peu  sinuées  ,  ré- 
trécies  en  pétiole-,  les  supérieures  sont 
embrassantes.  Les  fleurs  sont  petites  , 
blanches  ,  pédoriculées  et  disposes  eil 
épis  droits  et  terminaux.  Les  siliques 
sont  entourées  d'un  rebord  large  et  or- 
biculaire.  Elles  ont  à-peu-près  quatre 
à  six  lignes  de  diamètre.  Cette  plante 
est  annuelle  et  fleurit  tout  l'été. 

Le  thlaspi  à  odeur  d'ail  (  thlaspi 
alliaceum ,  L.  )  ,  n'est  qu'une  variété 
de  l'espèce  précédente.  Il  en  diffère  par 
ses  silicules  plus  petites ,  moins  ven- 
trues. 

Ces  deux  plantes,  la  variété  prin- 
cipalement, répandent  une  odeur  et 
une  saveur  d'ail  qui  passent  dans  le 
lait  des  vaches  qui  en  mangent  beau- 


S\ 


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^9^     HISTOIRE   NATURELLE 
coup.  Ou  regarde  la  graine  comme  in- 
cisive, apëritive,  anti-scorbutique.  La 
plante  est  utile  pour  dëterger  les  ni- 
cères  gangreneux. 

-Le  thiaspi  bourse  à  pasteur  (  thlaspi 
hursa  pastoris  ,  L.  ),  vulgairement  le 
tabouret.  Celte  plante  croît  par-tout  et 
fleurit  presque  pendant  toute  l'année. 
Ses  feuilles  radicales,  longues  ,  rétré- 
cies,  et  découpées  sur  les  côtés,  s'éta- 
Jent  de  toutes  parts  sur  la  lerre,  et  for- 
ment une  rosette  assez  élégante.   La 
tige  est  haute  d'un  pied  ou  d'un  pied  et 
demi ,  garnie  de  feuilles  embrassantes, 
et  de  rameaux  surmontés  comme  elle 
d'un  petit  corvmbe  de  trèspeti  tes  fleurs 
blanches.  Le  corymbe  s'alonge  à  me- 
sure que  les  fleurs  se  développent,  en 
lin  épi  très  -  alongé ,  sur  lequel  sont  dis- 
posées à  angle  droit ,  de  petites  siliques 
pédonculées,  triangulaires,  et  échau- 
crées  en  cœur  au  sommet. 

Les  feuilles  de  cette  plante  varient 
considérablement  j  tantôt  elles  sont  en- 


DES    P  A  S  S  E  R  A  G  E  S.     295 

tières ,  tantôt  très-découpées  ;  celles  de 
la  tige  sont  prcsqu'entières ,  et  se  pro- 
longent à  la  base  en  deux  oreillettes.  La 
plante  est  astringente.  Tous  les  bes- 
tiaux la  mangent  dans  les  pâturages. 

Thlaspi  (  Diosc.  PI.  ) ,  formé  d'un 
mot  grec  qui  signifie  je  presse  j  ainsi 
nommé  parce  que  son  fruit  est  plane , 
comprimé. 

XXIV*    GENRE. 

PASSER  AGE,  Lepiuium.  T.  L.  J. 
Lam.  Nasturtium.  T. 

Caract,  générique.  Calice  ouvert  î  pétales 
égaux  ;  silicule  semblable  à  celle  de  Vibé- 
ris  ou  du  thlaspi,  mais  en  cœur,  arrondie. 
Dans  le  genre  nasturtium ,  de  Tourne- 
fort  ,  le  bord  est  tranchant ,  le  sommet 
échancré  :  dans  le  genre  lepidium ,  de 
Tournefort ,  le  bord  est  obtus  et  le  som- 
met n'est  point  échancré. 

Ce  genre  comprend  vingt-neuf  es- 
pèces. Elles  croissent  dans  les  quatre 


;i 


i 


296  HISTOIRE  NATURELLE 
parties  du  monde  ;  plusieurs  habitent 
l'Europe.  Presque  toutes  sont  annuel- 
les; quelques-unes  sont  viracesj  une 
espèce  est  ligneuse.  Les  espèces  du  genre 
nasturiium,  de  Tournefort ,  ont  les 
feuilles  simples  ;  celles  du  genre  lepi- 
dium  sont  ailées  ou  demi-ailées. 

La  passerage  cultivée ,  vulgairement 
le  cresson  alenois  ou  nasitor  (Ippidium 
satipum  ;,  L.  ).  Cette  plante  est  géné- 
ralement cultivée  dans  les  jardins ,  mais 
son  lieu  natal  est  inconnu.  Sa  tige  est 
haute  environ  de  deux  pieds,  rameu- 
se ,  feuîllée  et  surmontée  de  nom- 
breuses petites  fleurs  blanches.  Les 
feuilles  sont  très  -  variables  ;  les  infé- 
rieures sont  ailées;  les  autres  sont  un 
peu  oblongues,  succulentes,  très -dé- 
coupées j,  quelquefois  lancéolées  ou  ova- 
les et  dentées  an  sommet.  Les  feuilles 
sont  frisées  dans  une  variété  j  les  grai- 
nes sont  échancrées. 

On  mêle  cette  plante  dans  les  salades 
comme  l'estragon.  Elle  a  les  propriétés 


ins,iiiais 


DES    TASSERA  G  ES.     '2^7 
des  autres  crucifères  -,   elle  est  moins 
acre,  moins  échauffante  que  le  cocliléa- 
ria.  Les  graines  do  cette  plante  germent 
avec  une  étonnante  promptitude. 

La  passerage  à  larges  feuilles  (  lepi- 
dium  latîfolium ,  L-  )  >  vulgairement 
la  grande  passerage.  Elle  croît  en  Eu- 
rope dans  les  terreins  fertiles  et  ombra- 
gés ;  elle  est  vivace.  Sa  tige  est  verti- 
cale ,  haute  de  deux  à  trois  pieds,  lisse , 
garnie  de  feuilles,  ramifiée  au  sommet 
en  une  panicule  couverte  d'innombra- 
bles très -petites  fleurs  blanches.   Les 
feuilles  sont  ovales-oblongues,  aiguës , 
lisses  ,  dentées  en  scie  ;  les  feuilles  su- 
périeures sont  très  entières  et  lancéo- 

1p6S. 

Cette  plante  est  très-âcre,  trèséchauf- 
fante.  C'est  un  anti- scorbutique  très- 
actif  et  un  excellent  diurétique.  On  la 
mange  dans  quelques  pays  avec  la 
viande  pour  exciter  l'appétit  et  forti- 
fier l'estomac-,  aj^pliquée  à  l'extérieur, 
elle  rougit  et  entame  la  peau. 

lîotanique  XI.  ^^ 


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1  ; 


itip 


298     HISTOIRE   NATURELLE 

Lepidium  (Diosc.  PI.  ),  formé  d'im 
mot  grec  qui  signifie  écaille  ;  ainsi 
nommé  parce  que  la  passerage  commune 
étoit  employée  pour  faire  disparoitre 
les  écailles  ou  taches  de  rousseur  qui 
viennent  au  visage. 

XXV    GENRE. 

ANASTATICA,  Jérose ,  Rose  de 
Jéricho;  Anastatica,  L.  J.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  droit  î  pétales 
ouverts  ;  style  en  alêne  persistant  ;  sili- 
cule  très -courte;  loges  à  une  graine; 
valves  plus  longues  que  la  cloison ,  et 
prolongées  au  sommet  de  lasilicule  com- 
me deux  oreillettes. 

Ce  genre  ne  comprend  que  deux  es- 
pèces, dont  l'une  Vanastica  syriaca , 
L.  appartient  au  genre  myagrum, 

La  jérose  hygrométrique  (^anasta- 
tica hierochontica,  L.  ) ,  vulgairement 
la  rose  de  Jéricho.  C'est  une  petite  piaule 


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nié  cVim 
'  ;  ainsi 
)mmuhe 
paroi  tre 
eur  qui 


E. 

Rose  de 
.  Lam. 

î  pétales 
int  ;  sili- 
graine  ; 
ison ,  et 
ule  com- 


leux  es- 
yriaca , 
um, 

anasta- 
irement 
e  plante 


I 


DES    ANASTATICA.    i299 
herbacée,  haute  de  trois  à  quatre  pou- 
ces, qui  croît  sponlancmeiit  dans  les 
lieux  sablonneux  et  maritimes  de  la 
Syrie ,  de  l'Arabie ,  et  sur  les  bords  de 
la  mer  Rouge.  On  la  cultive  difficile- 
ment dans  les  jardins.  Elle  est  toute  hé- 
rissée de  poils  courts  disposés  en  fais- 
ceau ou  en  étoile.  Sa  tige  est  très-ra- 
meuse. Les  feuilles  sont  alternes ,  alon- 
gées  en  spatule ,  rétrécies  en  pétiole , 
longues  d'environ  un  pouce ,  et  bordées 
de  quelques  dents  peu  marquées.  Les 
fleurs  sont  petites,  blanches  et  dispo- 
sées en  paquets  aux  aisselles  des  feuilles. 
Ou  apporte  cette  plante  en  Europe 
comme  objet  de  curiosité.  Lorsque  les 
fruits  sont  mûrs ,  les  fouilles  tombent , 
la  plante  se  dessèche,  les  rameaux  se 
rapprochent,  s'entrelacent  et  forment 
une  boule  un  peu  moins  grosse  que  le 
poing.  La  plante  en  cet  état  fait  en  quel- 
que sorte  l'effet  d'un  hygromètre.  Ses 
latneaux  s'ouvrent  par  l'humidité  et  se 
contractent  en  boule  par  la  sécheresse. 


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3oo     HISTOIRE    NATURELLE 
Les  charlatans  se  sont  souvent  sen-is 
de  cette  plante  pour  abuser  l'ignorance 
ou  la  crédulité. 

Armstatica  ,  formé  de  deux  mots 
grecs  qui  s\gm?ie\\\  je  suis  debout  ow  je 
suis  ressuscité;  ainsi  nommé  parce  que 
la  rose  de  Jéricho  semble  revivre  lors- 
qu'on la  plonge  dans  Feau  tiède. 

XX  VP    GENRE. 

VELLA.  L.  J.  Lam.  (  Tétradjnamie, 
Voyez  3»  vol.  ) 

XX  VIT     GENRE. 

MYAGRUM,  Cameline;  iïfrv«/irjif. 
T.  L.  J.  Lam.  Camehua.  Dodon* 
Rapistrum.  t. 

Caract.génér.  Calice  peu  ouvert  ;  pétales 
rétrécis  en  onglet  ;  jitylc  conique  ou  en 
alêne  persistant  ;  silicule  terminée  par  un 
style  conique.  Dans  le  genre  myagrum  , 
de  Tournefort,  silicule  en  poire,  com- 


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DES     MYAGKUM.        001 

primée,  ne  «'ouvrant  point,  à  trois  lo- 
ges, les  deux  supérieures  vides,  l'infé- 
rieure contenant  une  graine.  Dans  le  gen- 
re camelina  ,  de  Dodonée  î  silicule  en 
poire  à  deux  loges,  à  deux  valves  et  à  plu- 
sieurs graines.  Dans  le  genre  rapistrum  , 
de  Tournefort  :  silicule  tantôt  oblongue 
et  ayant  deux  articulations  ,  tantôt  sphé- 
rique  ,  avec  une  pointe  et  à  deux  loges  j 
une  loge  ou  une  articulation  souvent  sté- 
rile ,  et  l'autre  à  une  graine. 

Ce  genre  comprend  douze  espèce» 
dans  Linné.  Presque  toutes  sont  d'Eu- 
rope -,  deux  croissent  dans  le  Levant  ; 
presque  toutes  sont  annuelles  j  une  es- 
pèce est  ligneuse. 

La  cameline  cultivée  (  myagrum  sa- 
tivum ,  L.  ).  Cette  plante  croît  en  Eu- 
rope, dans  les  cliamps  au  milieu  du  lin. 
Elle  est  annuelle.  Sa  tige  est  verticale, 
haute  d'un  à  deux  pieds  ,  rameuse  à 
son  sommet ,  terminée  par  des  corym- 
bes  de  fleurs  jaunâtres ,  et  garnie  dans 
sa  longueur  de  feuilles  embrassantes, 
prolongées  en  oreillettes  k  ia  base ,  poin- 


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50"      HISTOIRE   NATURELLE 
tues  au  sommet ,  bordées  do  dentelures 
éloignées  et  peu  sensibles  ;  elles  sont 
dt'coupécs  profondement  dans  une  va- 
1  léic.  Les  corymbes  de  Heurs  s'alongent 
en  épis;  les  fruits  sont  des  silicules  pe- 
tifes,  alongées  en  poire,  plus  larges  à 
it^^iir    partie    supérieure  ,    surmonteras 
d'une  pointe,  munies  de  deux  angles, 
et  remplies  do  dix  à  douze  graines. 

On  cultive  cette  plante  dans  le  nord 
de  la  France  et  dans  d'autres  pays  pour 
retirer  de  ses  graines  une  huile  bonne 
à  brûler. 

Myagrum  (  Dioscor.  PL  ) ,  attrape^ 
mouche ,  en  grec. 

XXVIir    GENRE. 

BUNIAS.  Linn.  Juss.  Lam.  (  Télrady. 
nantie.  Voy.  3«  vol.  ) 


S 


DES     CRAMBKS.         dOO» 

XXIX«    GENRE. 

CRAMBE,  CRdUBs.  T.  L.  J.  Lara. 

Caract'  génér.  Calice  peu  ouvert  ;  pétales 
rétrécis  en  onglet ,  ouverts  au  sommet } 
lîlets  des  quatre  étamines  plus  longues, 
fourchus  au  sommet  ;  une  des  branches 
de  la  fourche  porte  une  anthère  ;  une 
glande  entre  la  corolle  et  la  base  de  cha- 
cune des  étamines  longues  ;  style  très- 
court  ;  silicule  un  pou  semblable  à  une 
baie  ,  j^lobuleiise  ,  ne  s'ouvraat  point ,  et 
contenant  une  graine. 

Ce  genre  comprend  huit  espèces  'y 
une  seule  croît  en  Europe.  Les  feuilles 
de  ces  plantes  ressemblent  à  celles  d'un 
grand  chou  ou  de  Tacanthe.  Leur  tige 
forme  une  grande  panicule  garnie  de 
fleurs  blanches  très-nombreuses. 

Le  crambé  maritime  {^cramhe  mari- 
limaj  L.  ),  vulgairement  le  chou  ma- 
rin. Cette  plante  croît  dans  les  lieux 
maritimes  de  l'Europe.  Elle  ressemble 
si  parfaitement  au  chou  cultivé ,  qu'il 


it  h 


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5o4  HISTOIRE  NATURELLE 
seroit  difficile  de  l'en  distinguer  avant 
la  floraison.  Elle  est  d'un  blanc  bleuâ- 
tre. Sa  hauteur  est  d'un  pied  et  demi  à 
deux  ou  trois  pieds  ;  elle  forme  une 
toufFe  étalée.  Ses  feuilles  sont  grandes , 
ovales,  si  nuées  et  crépues ,  lisses,  char- 
nues et  relevées  de  côtes  épaisses.  Les 
fleurs  sont  blanches;  leurs  pétales  sont 
arrondis.  Cette  plante  est  vivace  :  on 
prétend  que  ses  feuilles  et  sa  graine  font 
mourir  les  vers ,  et  qu'elles  sont  propres 
pour  détergcr  les  plaies. 

Cramhe  (  Hippocr.  PI.  )  vient  d'un 
mot  grec  qui  signifie  sec ,  aride;  ainsi 
nommé  parce  que  l'espèce  connue  de* 
anciens  croissoit  dans  les  lieux  secs. 


li 


i 


HE»     ISATIS. 


3o5 


XXX'    GENRE. 

ISATIS,  Pastel,  Guèdc;  Isatis.  T. 
L.  J.  Lam. 

Caractère  générique.  Calice  peu  ouvert  i 
pétales  onguiculés  ouverts  -,  stigmate  ses- 
sile  ,  en  tète  ;  siliculo  (  en  langue  et  sem- 
blable au  fruit  du  frêne  )  ovale  ,  oblon- 
gue  ,  comprimée  ,  à  une  loge  et  à  una 
graine  -,  valves  se  séparant  très-difficile- 
ment. 

C  E  genre  comprend  sept  espèces  , 
dont  trois  croissent  en  Europe  ;  elles 
sont  annuelles  ou  bisannuelles  ou  vi- 
vaces.  Ces  plantes  sont  très -hautes  et 
employées  dans  la  teinture  ;  leurs  feuil- 
les sont  simples  et  leurs  fleurs  jaunes  ; 
elles  sont  disposées  en  épi» ,  et  leur  en- 
semble forme  une  panicule. 

Le  pastel  des  teinturiers  ou  la  guëde 
(  isatis  tinctoria,  L.)-  On  trouve  cette 
plante  en  Europe ,  sur  les  côtes  sèches 
et  pierreuses.  Sa  tige  est  verticale  et 


'■f 


iil,  I 


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?in6  HISTOIRE  NATURELLE 
liante  (le  deux  à  trois  pieils ,  mais  beau- 
coup plus  lorsqu'elle  est  cultivée;  elle 
est  ramifiée  en  panicule  au  sommet.  Ses 
feuilles  sont  alternes,  embrassantes,  en 
fer  de  flèche ,  lancéolées ,  pointues.  Les 
fleurs  sont  très -nombreuses  et  jaunes; 
les  sîlicules  sont  pendantes. 

On  cultive  cette  plante  pour  la  tein- 
ture :  on  réduit  les  feuilles  en  pâte  et 
la  pâte  en  boules  que  l'on  fait  sécher.  Ces 
boules  fournissent  une  teinture  bleue , 
résineuse ,  que  l'on  extrait  par  le  moyen 
d'un  aîkali.  Comme  cette  plante  est  bis- 
annuelle et  qu'elle  résiste  à  la  gelée,  on 
en  pourroit  faire  des  pâturages  pour 
riiiver.  Les  vaches  et  les  moutons  la 
mangent,  mais  les  chèvres  et  les  che- 
vaux n'en  veulent  point. 

Isatis  (  Diosc.  )  vient ,  suivant  des 
étymologistes ,  d'un  mot  chaldéen  qui 
signifie  feu. 


Cl 


DES    CAPPAllIDÈES.     ^O/ 


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^■ 


QUARANTE- DEUXIÈME   FAMILLE. 

LES  CAPPARIDÉES ,  Capfarides. 

Juss. 

Caractère  de  famille.  Calice  épanoui  sou^ 
l'ovaire  et  formé  de  plusieurs  folioles  ou 
d'une  seule  pièce  et  à  cinq  divisions  pro- 
fondes î  quatre  ou  cinq  pétales  insérés 
»ous  l'ovaire  ,  et  souvent  alternes  avec  les 
folioles  ou  les  divisions  du  calice  ;  ovaire 
simple  porté  sur  un  pédicule  qui  porte 
parfois  aussi  lesétamines,  etdontlabase 
est  souvent  glanduleuse  -,  point  de  style 
ou  rarement  un  seul  ;  un  stigmate  simple 
Fruit  en  forme  de  silique  ou  de  baie  à  une 
seule  loge  et  à  plusieurs  graines  ordinai- 
rement en  rein  ,  et  fixées  sur  des  placen- 
tas latéraux-,  embryon  sans  périspemio 
et  demi-circulaire  \  radicule  courbée  sur 
les  cotylédons.  , 

On  trouve  dans  cette  famille  des  lier- 
bes,  des  arbrisseaux  et  des  arbres.  Leurs 
feuilles  sont  alternes,  simples ,  entières 
et  quelquefois  ternëes  ou  digitées  :  on 
trouve  parïois  à  leur  base  deux  stipules 


T        1.1 

'    fi 


5o8      HTSTOIRE   NATURELLE 

ou  deux  épines  ou  deux  glandes.  Les 

fleurs  affectent  diverses  dispositions. 

Cette  fannille  est  très  naturelle  ;  elle 
se  rapproche  des  crucifères  par  le  genre 
cleome,  dont  les  étamines  sont  ordinai- 
rement au  nombre  de  six,  et  dont  les 
graines  sont  insérées  sur  un  placenta 
situé  entre  les  valves  d'un  fruit,  en  si- 
lique,  mais  cependant  à  une  seule  loge. 
D'un  autre  côté,  la  famille  se  rapproche 
des  saponacées  par  le  nombre  des  divi- 
sions du  calice,  par  la  corolle  à  quatre 
pétales ,  par  l'absence  de  périsperme , 
et  par  l'embryon  dont  la  radicule  est 
courbée  sur  les  cotylédons. 


rer 


GENRE. 


f  I 


CLÉOMÉ,  Mozarabe  ;  Cleome.  L. 
J.  Lam.  (  Tétrady nantie.  L.  Gtn.  ) 

Caractère  générique.  Calice  de  quatre  fo- 
lioles ,  petites ,  ouvertes  et  tombant  avec 
la  corolle  ;  quatre  pétales  détournés  d'un 
seul  côté  et  redressés  j  le  plus  souvent 


.::,r»a*h> 


E 

es.  Les 

tioiis. 
le  -,  elle 
le  genre 
Drdinai- 
dont  les 
)lacen1a 
L ,  en  si- 
ile  loge, 
pproche 
es  divi- 
i  quatre 
iperme , 
ôule  est 


)ME.   L. 

Gin.) 

latre  fo- 
rant avec 
rnés  d'un 
souvent 


p  K  S   c  L  f:  o  M  A  s.      oog 

six  étamines,  quelquefois  quatre  ou  dix 
à  vingt-quatre  ,  tantôt  rapprochées  des 
pétales  ,  tantôt  insérées  sur  le  pédicule 
de  l'ovaire  ;  filets  courbés  en  dessous  en 
arc  de  cercle  ;  ovaire  porté  sur  un  pédi- 
cule plus  ou  moins  long  ,  muni  à  sa  base 
de  trois  glandes  opposées  aux  trois  fo- 
lioles supérieures  du  calice  ;  stigmate  en 
tête  et  sessile  -,  capsule  en  forme  de  sili- 
que  portée  sur  un  pédicule  ou  presque 
sessile  ,  oblongue  ,  cylindrique  ou  légè- 
rement comprimée,  à  une  loge  conte- 
nant plusieurs  graines ,  à  deux  valves  po- 
sées sur  deux  placentas  'filiformes  ,  pla- 
cées entre  leurs  bords  et  qui  portent  les 
graines. 

On  connoît  vingt-trois  esiphces  de  ce 
genre.  Une  seule  croît  dans  le  midi  de 
rnurope  ;  les  autres  croissent  dans  les 
autres  parties  du  monde.  Presque  tou- 
tes sont  annuelles  ;  quelques-unes  sont 
vivaces  ou  ligneuses.  Ces  plantes  en 
général  ont  une  odeur  forte ,  et  sont 
hérissées  de  poils  glanduleux.  Leurs 
feuilles  sont  simples,  ou  ternées,  ou 
digilées,  et  munies  à  leur  base  de  deux 
Botanique.  XI.  ^7 


y  ' 


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ÙIO     II18TOIRt3    N\TUREï,r,E 
glandes  ou  de  deux  éi)ines.  Les  fleurs 
forment  des  épis  terminaux.  Chacune 
est  portée  sur  un  pédoncule  j  les  pédon- 
cules sont  garnis  de  bractées. 

11°     GENRE. 

m 

CAPRIER,  Capparis.  T.  L.  J.  Lam. 
(  Polyandrie-monogynie,  L.  Gm.  ) 

Caractère  générique.  Calice  à  quatre  fo- 
lioles concaves  j  quatre  pétales  grands  j 
étamines  très-nombreuses  ;  ovaire  porté 
sur  un  pédicule,  sur  lequel  ne  sont  point 
insérées  les  étamines  ;  stigmate  en  tête 
et  sessile.  Fruit  charnu  ,  ovoïde  ou  sphé- 
rique  ,  ou  alongé  et  en  forme  de  silique; 
graines  nichées  dans  la  pulpe. 

On  connoît  trente  espèces  de  câ- 
l)riers.  Une  seule  croît  en  Europe.  Les 
autres  croissent  particulièrement  dans 
l'Asie  et  TAmérique.  Toutes  les  espèces 
sont  des  arbres  ou  des  arbrisseaux. Leurs 
feuilles  sont  simples.  Dans  les  espc'^ces 
dont  le  fruit  est  en  forme  de  baie  ,  les 


'4 


3iû 


s  fleurs 
haciine 
pétlon- 


r.  Lam. 
&m.) 

itre  fo- 
grands  ; 
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nt  point 
en  tête 
ou  sphé- 
silique; 

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DE  s    CAPRIERS-       3ll 
(«niUcs  sont  munies  de  deux  épines  à 
leur  base  ;  dans  celles  dont  le  fruit 
imite  une  silique,  les  feuilles  ont  deux 
«landes  à  la  place  des  épines,  on  même 
sont  dépourvues  de  glandes.  Les  fleurs 
sont  en  général  grandes  et  belles  à  vo,r  ; 
elles  sont  disposées  à  l'aisselle  des  fem  - 
les ,  ou  presqu'en  corymbe  à  l'extremilc 

des  rameaux^ 

Le  câprier  ordinaire  (  cappans  sp,- 
nosa  ,  Un.  )•  Cette  espèce  croît  eu 
Afrique ,  et  dans  les  contrées  méridio- 
nales de  VEurope.  On  la  trouve  abon- 
damment en  Italie,  et  dans  le  midi  de 

la  France.  C'est  un  arbuste  trfes  -  râ- 
peux,  dont  le  feuillage  et  les  fleurs 

plaisent  également  à  la  vue.  Il  aime  à 
livre  dans  les  fentes  des  rochers,  sur 
les  murailles  et  dans  les  pierres.  Il  for- 
■    me  «ne  touffe  lâche  et  étalée.  Toute 
sa  surface  est  lisse  et  polie ,  ses  rameaux 
ou  ses  savmens  sont  couchés,  longs  de 
deux  ou  trois  pieds  ,  et  garnis  de  feuil- 
les Ses  feuilles  sont  alternes ,  presqu  or- 


r    ' 


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312      HISTOIKH    NATUnELLU 

•»culaire..trè,.entière,,unpeuchar- 
«uesetpeaoIe'c.,.CHuepétioleest.„u. 

m  à  sa  base  de  deux  dpine,  crochues.  A 
l«2»edesfe.a,le,„aisse„tdegra„des 
fleursblanchessolitaires.suruupédon. 
cule  à-peu-prè,  de  lalongueur  des  féuil- 
J^".  I-es  pétales  sont  arrondis  au  som- 
met, et  très-ouverts;  les  deux  supé- 
«eurs  sont  creusas ,  et  un  peu  cohérens  à 

que  lacorolle,  ,rès.nonibreuses,diver. 

gentes ,  teintes  de  pourore   »t  f  \ 

iin„  k.ii    L  "fourprejetlorment 

«ne  belle  hou,»  au  milieu  de  la  fleur. 

^u  e^;    "*  r'""'^''  '='"'^""'  -a'«  - 
ou  en  forme  de  poire,  et  semblable  à 
une  ba>e;  les  graines  sont  nombreuses, 
et  nichées  dans  sa  chair. 

Le    câprier   pendant  l'hiver  perd 
dans  nos  climats  et  ses  feuilles  et  une 

partje  do  ses  tiges    Tout  le  mondera" 

que  les  boutons  des  fleurs,  c'est-à-dire 

lesflenrsavant  leur  .épanouissement,  se 
confident  au  vinaigre  ,  et  portent  dins 

le  commerce  le  nomde  câpres.  Les  meil- 


DES   CRATBRA,   &c.    3j5 

Iciirej  câpres  sont  les  plus  fermes,  el  sont 
fournies  par  les  boutons  peu  dévelop- 
péti.  Les  câpres  excitent  l'appëtit;  et 
sont  regardées  coinni«  apéritives ,  anti- 
scorbutiques, et  propres  à  tueries  versj 
leur  saveur  ne  plaît  pas  à  tout  le  mon- 
de. On  confit  aussi  les  jeunes  fruits  •,  iU 
liortent  le  nom  de  cornichons  de  câ-* 
prier,  L'ëcorce  de  câprier  est  apéntive, 
diurétique  et  emménugogue. 

Capparis  (  Tliéoph.  Diosc.  )  ;  ce  nom- 
adoplé  par  \q^  G.ecs  est,  selon  les  ëty- 
mologisteê ,  d'origine  arabe. 


U 


)  Il 


Iir  ET  IV'  GENRES. 


CRATERA.  L.  J.  lam.  (  Boâécand. 

monogynie,  ) 

MORISONIA.  Plum.  L.  Jujs.  Lam. 

{^Monadelfh.  polyand^Yoy-  S'vwl.) 


5l4     HISTOIRE   NATURELLE 

V     GENRE. 

DURION,  DuRio,  Rhumph.  Linn. 
Juss.  Lam.  (  Polyadelphie-polyand, 
Xj,  Gm.) 

Caractère  générique.  Calice  évasé  en  poire, 
à  cinq  lobes ,  tombant  avec  la  corolle  } 
Corolle  formée  de  quatre  pétales  plus  pe- 
tits que  le  calice  \  cinq  filets  d'étaminea 
planes  à  la  base  ,  et  divisés  au  sommet 
en  sept  à  huit  fileta  déliés  ,  portant  cha- 
cun une  anthère  ;  anthères  torses^  ovaire 
pédicule  ;  un  styi?  Fruit  :  baie  grosso 
comme  la  tête  d'un  homme  ,  arrondie  , 
hérissée  en  dehors  d'un  grand  nombre 
de  pointes  pyramidales  et  polyèdres,  di- 
visée intérieurement  en  cinq  loges  ,  et 
s'onvrant  en  cinq  parties  j  graines  gran- 
des enveloppées  d'une  pulpe  blanche  et 
muqueuse ,  et  contenues  au  nombre  d'une 
à  cinq  dans  chaque  loge. 

Le  durion  cïes  Indes  (  durio  zihethi- 

us  f  L.  ),   est  la  seule  espèce  de  ce 

genre.  C'est  un  wbie  de  la  grandeur 


DES     DURIONS.        5l5 
d'un  grand  pommier.  Il  croît  dans  le» 
Indes   orientales  ,    et    principalement 
dans  les  Moluquca  etnio  de  Java,  &c. 
Les  jeunes  rameaux,  et  la  surface  in- 
férieure des  feuilles  sont  couverts  d'é- 
cailles  roussâtres  qui  leur  donnent  nne 
couleur  de  rouille.  Les  feuilles  sont  al- 
ternes ,  longues  de  cinq  à  six  pouces, 
et  larges  de  deux  pouces  ou  davantage  ; 
elles  sont  portées  sur  de  courts  pétioles 
remarquables  par  un  renflement  parti- 
culier an  peu  au-dessus  de  leur  point 
d'attache.  Les  fleurs  sont  d'un  blanc 
jaunâtre  ,  et  dispesées  en  faisceau  ,  sur 
un  pédoncule  commun ,  un  peu  court 
et  épais.  Ces  faisceaux  de  fleurs  nais- 
sent au  -  dessous  de  la  partie  feuillée 
des  rameaux,   ou  sur  les  branches,  ou 
même  sur  le  tronc.  On  lit ,  dans  l'His- 
toire des  Voyages,  que  le  fruit  du  du- 
rion  est  fort  estimé  dans  la  plus  granda 
parlie  des  Indes.  Sa  grosseur  est  à-pen- 
pv(-s  celle  d'un  melon.  Il  n'est  propre  à 
être  mangé  que  lorsqu'il  s'ouvre  par  le 


\\. 


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»»■ 


3l6     HlSTOfRE    NATURELLE 
haut;  rintërieiir  est  alors  d'une  odeur 
excellente.  Les  graines,  avec  Ja  pulpe 
qui  les  environne,  sont  de  la  grosseur 
d'un  œurdepoulo  ;  la  pulpe  est  blanche 
comme  du  Jait ,  et  aussi  délicate  que 
la  meilleure  crêmc,  pour  les  personnes 
accoutumées  à  ce  fruit,  l^a  personnes 
qui  en  mangent ,  pour  la  première  fois^ 
lui  trouvent  un  goût  d'ognon  rôti  qui 
ne  leur  paroît  pas  fort  agréable.    Les 
graines  dépouillées  de  la  pulpe  qui  le» 
recouvre  ont  la  grosseur  d'une  fève.  On 
les  mange  grillées  j  elles  ont  la  saveur 
de  la  châtaigne. 

L 

Genres  qui  ont  des  rapports  avec  les  Cap- 
pa  ridées. 

VP  ET  VIP  GENRES. 

MARCGRA VIA.  Plum.  L.  Juss.  Lan». 

(  Polyandrie-monogynie,  ) 
KORANTEA,  Aubl.  Juss.  {Polyand. 

monogynie.  Voyez  3'  voL) 


D  v:  s    i\  ^:  s  É  li  A.        Si/ 
V  1 1  r    GENRE. 

UKSÉDA,  Reskda.  T.  L.  J.  Lam. 
(  JJodécandtie-trig^nie.  L.  Gm.  ) 

Caractère  générique.  Calice  à  quatre  ou  six 
divisions  ;  quatre,  «ix  ou  plusieurs  péta- 
les insérés  sous  l'ovaire  ,  irrégulieis»,  or- 
dinairement laciniés  ;  le  supérieur  glan- 
duleux et  renflé  à  la  base  ;  dix  à  vingt  éta- 
niines  insérées  sous  l'ovaire  j  filets  court«; 
anthères  droites  ;  ovaire  presque  sessile  ; 
cinq  à  six  styles  ou  aucun  }  trois  à  cinq 
stigmates  ;  capsule  k  une  logeât  s'ouvrait 
au  sommet,  à  trois  ou  cinq  angles  >  et  con-* 
tenant  plusieurs  graines  fixées  sur  dei 
placentas  latérau-^  nn  de  périsperme^ 
embryon  demi-circulaire* 

On  connoit  treize  espèces  de  cl  genre; 
presque  toi  tes  sont  d'Europe;  quel- 
ques-unes croissent  ou  se  retrouvent  en 
Afrique.  Presque  toutes  sont  annuelles  ; 
les  autres  sont  vivaces  ou  bisannuelles. 
Leurs  feuilles  sont  alternes  ,  entières 
on  découpées,  et  munies  de  deux  glan- 


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3j8   histoire  naturelle 

des  à  leur  base.  Les  fleurs  sont  dispo- 
sées en  ëpis  terminaux.  Les  capsules 
sont  plus  ou  moins  longues ,  émoussées 
au  sommet  ou  divisées  plus  ou  moins 
profondément.  Les  deux  espèces  de  ré- 
séda les  plus  rechercliées,  sont  le  réséda 
odorant  et  le  réséda  connu  vulgaire- 
ment  sous  le  nom  degaude. 

Le  réséda  jaunissant ,  le  réséda-gau- 
de,  la  gaude  ou  herbe  jaune  (reseda 
luteola  ,  Linn.  ).  La  gaude  croît  natu- 
rellement le  long  des  chemins  et  dans 
les  lieux  sablonneux  ;  on  la  trouve  dans 
toute  l'Europe,  et  sur  les  côtes  de  la 
Barbarie.  On  la  cultive  pour  la  teinture. 
On  la  sème  en  germinal ,  elle  fleurit  en 
prairial ,  et  on  la  récolte  en  thermidor 
ou  fructidor,  lorsque  la  graine  est  mûre. 
Sa  tige  est  verticale,  haute  d'environ 
trois  pieds,  garnie  de  rameaux  effilés, 
et  de  feuilles  alongées  comme  celles  du 
saule ,  terminées  enfin  ,  ainsi  que  les 
rameaux  ,  par  de  longs  épis  de  petites 
fleurs  jaunâtres,  serrés  et  portées  sur 


DES     RÉSÉDA.  3l9 

de  courts  pédoncules.  Toute  la  plante 
est  lisse.  Les  feuilles  sont  ëparscs ,  lon- 
gues de  trois  à  quatre  pouces,  lancëo- 
lées  ,  sessiles ,  très-entières ,  ondulées 
et  munies  de  chaque  côté  à  leur  base 
de  deux  dentelures  calleuses.  Chaque 
pédoncule  est  accompagné  d'une  brac" 
tée  déliée   aussi  longue  que  lui.   Les 
calices  sont  petits  et  à  quatre  divisions 
persistantes  ;  les  deux  supérieures  sont 
un  peu  plus  grandes.  Les  pétales ,  or- 
dinairement au  nombre  de  quatre ,  sont 
petits ,  inégaux  et  d'un  jaune  pâle  \  le 
supérieur  est  plus  grand  ,   convexe  , 
muni  d'un  onglet  à  sa  base  ,  arrondi  et 
lacinié  à  son  sommet  ;  les  deux  pétales 
latéraux  sont  très  -  étroits  ,  élargis  et 
souvent  ramifiés  au  sommet  ;  le  pétale 
inférieur  est  très-petit  ou  n'existe  point. 
Les  étcimines  sont  environ  au  nombre 
de  vingt  j  les  anthères  sont  petites  et 
jaunes  j  les  styles ,  au  nombre  de  trois, 
courts  et  pcrsistans  *,    la   capsule  est 
courte ,  ridée,  ouverte  au  sommet  par 


»  ,' 


1  n 


520      HISTOIRE   SATVRELLL, 

trois  alternes  rouWes  en  dessous 

Cette  plante  sert  à  teindre  les  ^tofffs 
f"  '"'""  «t  <ï«  «oie  ,  et  fournit  toutes 

es  nuances  depuis  le  Jaune  le  plus  pï: 
J«sq„  au  jaune  verdâtre.  On  rctii^  en- 
core de  la  gaude,  pour  l'usage  de,  pei„- 

celle  qu  on  extrait  de  la  graine  d'Avi- 
gnon,  et  qui  est  appele'e  dans  le  com- 
merce styl-de-grain  de  Troye 
Le  réséda  odorant  (  rWa  odcra- 

dans  tous  les  jardins  ,  est  originaire 
d  Egypte  Ses  tiges  sont  couché!  IL 
base  et  redressées,  striées,  «meuseset 

sont  lancéolées  ,  obtuses ,  simples  et 
quelquefois  divisées  e„  deux  ou  Loi. 
partie.  Ses  fleurs  terminent  les  tigl 

et  sont  disposées  en  épi  et  pédonculL 
lenr  couleur  est  triste  et  leur  odeur 

Wsuave  Leur  calice  est  persistant, 
peut,  à  SIX  divisions  profondes  et  ré- 


l!  f 


4. 


aillantes , 
us 

l€S  étoffes 
it  toutes 
plus  pâle 
élire  en- 
ïes  pein- 
î^rabie  à 
3  d'Avi- 
'e  com- 

cdora* 
cultive 
ginaii'e 
es  à  la 
uses  et 
euilles 
•les  et 
i  trois 

ile'es  i 
)deur 
aiit , 
t  rë- 


DES    RÈSÉDÂ.    •       ^21 

trcciesen  alêne.  Les  pétales  sont  blancs, 
petits,  ordinairement  au  nombre  da 
six  ,  et  quelquefois  plus  nombreux  ; 
les  deux  supérieurs  sont  finement  fran- 
gés ,  munis  de  deux  onglets  à  la  base  et 
creusés  en  voûte.  Les  pétales  latéraux 
et  les  inférieurs  sont  très-étroits.  Les 
ctamines  sont  d'un  rouge  de  brique  ; 
les  styles  sont  courts  et  ordinairement 
au  nombre  de  trois.  Les  capsules  sont 
obî  'ies  ,  surmontées  de  trois  pointes, 
et  piesentent  de  légers  étranglemens. 

Réséda  (  PI.  )  vient  du  mot  latin 
sedare,  appaiser ,  ainsi  nommé,  selon 
Pline  ,  parce  qu'on  s'en  servoit  autre- 
fois pour  appaiser  les  inflammations. 


H 


\  \ 


Botanique.  XI. 


aS 


f/ 


522      HISTOIRE  NATURELLE 

I  X«    GENRE. 

PARNASSIA ,  Parnassia.  T.  L.  I. 
Lam.  (  Pentandrie-tétrag,  L.  Gm.) 

Caractère  génér.  Calice  persistant  et  à  cim| 
divisions  profondes  ;  corolle  se  séchant 
sans  tomber ,  et  formée  de  cinq  pétales 
insérés  sous  l'ovaire  ,  et  alternes  avec  les 
folioles  du  calice  }  cinq  écailles  en  cœur  , 
concaves,  insérées  intérieurement  sur  les 
onglets  des  pétales,  et  bordées  d'enriron 
treize  cils  surmontés  chacun  d'un  petit 
globule^  le  cil  du  milieu  est  le  plus  long, 
les  cils  latéraux  décroissent  insensible- 
ment ;  cinq  étamines  ;  filets  alternes  avec 
les  pétales  et  aussi  longs  qu'eux  j  anthè- 
res vacillantes  }   ovaire  sessile  j  quatre 
stigmates  sessiles  et  persistans  ;  capsule 
globuleuse  à  quatre  sillons ,  s'ouvrant  en 
quatre  valves  à  son  sommet,  divisée  sur 
les  côtés  seulement  en  quatre  loges  for- 
mées par  les  placentas  qui  sont  adnés  Ion- 
gitudinalemcnt  sur  le  milieu  des  valves  ; 
graines  très-menues;  point  de  périsper- 
me  j  embryon  droit  ;  radicule  inférieure. 

Le  parnassia  des  marais  (  parnassia 


4^ 


il      /    '<! 


V  i 


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T.  L.  I. 

.  Gm.) 

et  à  cini| 
!  séchant 
]  pétales 
s  avec  les 
en  cœur, 
lit  sur  les 
'environ 
un  petit 
lus  long, 
ensible- 
nés  avec 
;  anthè- 
;  quatre 
capsule 
rrant  en 
^isée  sur 
ges  for- 
nés  Ion- 
valves  ; 
érisper- 
érieure. 


DES  PARNASSIA.  5j5 
palustris ,  Liiin.  )  ,  est  la  seule  espèce 
de  ce  genre  ;  on  la  trouve  par-tout  dans 
les  marais.  Ses  feuilles  sont  en  cœur  , 
péliolëcs  et  disposées  en  rosette  sur  la 
terre  ;  du  milieu  d'elles  s'élèvent  à  la 
hauteur  de  quelques  pouces  une  ou  plu- 
sieurs tiges  simples ,  surmontées  d'une 
jolie  fleur  blanche ,  et  munies  dans  le 
milieu  de  leur  longueur  d'une  petite 
feuille  embrassante.  Les  fleurs  do  cette 
plante  annoncent  le  temps  de  la  fenai- 
son :  à  l'époque  de  la  fécondation ,  les 
étamines  vont  l'une  après  l'autre  ap- 
pliquer leurs  anthères  sur  les  stigma- 
tes au  sommet  de  l'ovaire  ,  et  se  reti- 
rent lorsque  les  anthères  ont  lancé  leur 
poussière. 

Parnaseia ,  ttinél  lîoi^imé ,  parce  que 
l'espèce  qui  rxmstitue  ce  genre ,  croît 
»ur  le  mont  Parnasse. 


nassia 


524     HïStOlRE   NATURELLE 


X'    GENRE. 


DROSERA ,  Rossolis  ;  Drosbra.  I/. 

Juss.  Lam.  (  Pentandrie-pentagynie, 
L.  Gm.  ) 

Ctiractère  génétique.  Galice  persistant  et  à 
cinq  divisions  ;  cinq  pétales  insérés  sous 
l'ovaire  y  et  aUernes  avec  les  divisions  du 
calice  ;  cinq  étamiues  alternes  avec  les 
pétales  et  insérées  sous  l'ovai  re  }  anthères 
faisant  corps  avec  les  filets  ;  cinq  styles  ; 
cinq  stigmates  simplet)  ;  capsule  ceinte- 
par  le  calice  ,  recouverte  par  la  corolle  , 
'  a  une  loge ,  à  trois  ou  cinq  valves  et  à  plu- 
sieurs graines  ;  graines  très-menues  insé« 
rées  à  la  paroi  interne  des  valves. 

On  corwuil  neuf  espèces  de  ce  gen- 
re :  trois  ou  quatre  croissent  en  Europe  ; 
les  autres  sont  exotiques.  Ces  plautea 
sont  herbacées  et  croissent  dans  les  lieux 
marécageux.  Leurs  feuilles  siont  radi- 
cales et  parsemées  de  cils  ou  poils  glan- 
duleux. Leurs  fleurs  sont  disposées  en 


tagynie. 


sfant  et  à 
térés  80US 
isions  rlu 
avec  les 
anthères 
iq  styles  j 
le  ceinte^ 
corolle  f 
ïetà  plu- 
mes insé- 

I  ce  gen- 
Europe ; 
\  plantes 
les  lieux 
mt  radi- 
al? glan- 
osées  en 


DES  OnOSERAS.  ^25 
epi  au  sommet  d'une  hampe ,  et  la  ham- 
pe ,  avant  son  développement ,  est  rou- 
lée en  spirale  de  haut  en  bas. 

Le  droscra  ou  rossolis  à  feuilles  ron- 
des (  drosera  rotundifolia ,  Linn.  ).  Sa 
racine  est  noire.   Ses  feuilles,  étalées 
en  rosette  et  portées  sur  de  longs  pé- 
tioles, sont  arrondies ,  charnues,  lisses 
en  dessous ,  et  tdutes  couvertes  en  des- 
sus de  poils  pourpres ,  surmontés  d'un 
globule  visqueux.  Du  milieu  des  feuil- 
les s'élèvent  à  la  hauteur  de  quelques 
pouces  des  hampes  nues ,  grêles  et  sur- 
montées d'un  épi  de  petites  fleurs  blan- 
ches presque  tournées  d'un  seul  côté. 

On  trouve  souvent ,  avec  celte  espè- 
ce ,  un  autre  drosera  qui  se  distingue 
par  ses  feuilles  elliptiques  alongées. 

Les  fleurs  du  drosera  paroissent  au 
mois  de  messidor  et  thermidor-,  elles 
s'épanoissent  le  matin  à  neuf  heures  et 
se  ferment  à  midi.  On  dit  que  cette 
plante  est  acre ,  et  que  l'humeur  vis- 
queuse qui  transsude  de  ses  glandes  est 


1 


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êk-  * 


5^6  HISTOIRE  NATURELLE,  SfC. 
capable  de  ronger  les  verrues.  Ce  qu'il 
y  a  de  certain ,  c'est  que  la  plante  est 
nuisible  aux  moutons  qui  la  mangent. 
Les  feuilles  de  la  plante  sont  irritables: 
dès  qu'un  insecte  vient  se  poser  sur  son 
disque,  elle  se  ferme  comme  une  bourse 
à  jetons  dont  on  tir?  les  cordons ,  et 
l'insecte  meurt  tout  couvert  du  suc  vis- 
queux qui  s'échappe  de  l'extrémité  des 
poils. 

Dr  oser  a,  formé  de  deux  mots  grecs 
^ui  signifient  couvert  de  rosée» 


i.;fc' 


ri 


FIN    DU    TOME    ONZIEME. 


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